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Full text of "Théorie mathématique des phénomènes électro-dynamiques: uniquement déduite de l'expérience"

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THÉORIE MATHÉMATIQUE 



DES 



PHÉNOMÈNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 



UNIQUEMENT DÉDUITE DE L'EXPÉRIENCE 



THÉORIE MATHÉMATIQUE 



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ILEGTRO- DYNAMIQUES 



DÉDUITE DE L*EXl»tRlENCE 



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THÉORIE MATHÉMATIQUE 



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PHÉNOMÈNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 



UNIQUEMENT DÉDUITE DE L'EXPÉRIENCE 



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THÉORIE MATHÉMATIQUE 



DES PHÉNOMÈNES 



ÉLECTRO-DYNAMIQUES 



UNIQUEMENT 



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DÉDUITE DE L'EXPERIENCE 



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ARDRE-MARIE AMPÈRE 



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DEUXIÈME ÉDITION 

CONFOEMI A LA PEIMIIEI PUBLIÉE IN 1 82Ô 



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PARIS 

A. HGRMANN, L.TBRAIRIB SCIBNTIFIQU 

8, RUE DE LA BOEBONNEy 8 

1883 



MÉMOIRE 



SUR LA THÉORIE MATHEMATIQUE 



PHÉNOMÈNES ÉLECTRO- DYNAMIQUES 



UNIQUEMENT DÉDUITE DE L'EXPÉRIENCE 



L'époque que les travaux de Newlon ont marquée dans l'histoire des 
sciences n'est pas seulement celle de la plus importante des décou- 
vertes que riiomme ait faites sur les causes des grands phénomènes 
de la nature, c'est aussi l'époque oii l'esprit humain s'est ouvert une 
nouvelle route dans les sciences qui ont pour objet l'étude de ces 
phénomènes. 

Jusqu'alors on en avait presque exclusivement cherché les causes 
dans l'impulsion d'un fluide inconnu qui entraînait les particules 
matérielles suivant la direction de ses propres particules; et partout 
où Ton voyait un mouvement révolutif.on imaginait un tourbillon dans 
le même sens. 

Newton nous a appris que cette sorte de mouvement doit, comme 
tous ceux que nous offre la nature, être ramenée par le calcul à des 
forces agissant toujours entre deux particules matérielles suivant la 
droite qui les joint, de manière que l'action exercée par l'une d'elles 
sur l'autre soit égale et opposée à celle que cette dernière exerce en 
même temps sur la première, et qu'il ne puisse, par conséquent, 
lorsqu'on suppose ces deux particules liées invariablement entre elles, 



2 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

résulter aucun mouvement de leur action mutuelle. C'est cette loi 
confirmée aujourd'hui par toutes les observations, par tous les calculs, 
qu'il exprima dans le dernier des trois axiomes qu'il plaça au com- 
mencement des Philosophiœ naturalis principia mathematica. Mais il 
ne suffisait pas de s'être élevé à cette haute conception, il fallait 
trouver suivant quelle loi ces forces varient avec la situation respec- 
tive des particules entre lesquelles elles s'exercent, ou, ce qui revient 
au même, en exprimer la valeur par une formule. 

Newton fut loin de penser qu'une telle loi pût être inventée en 
partant de considérations abstraites plus ou moins plausibles. 11 
établit qu'elle devait être déduite des faits observés, ou plutôt de ces 
lois empiriques qui, comme celles de Kepler, ne sont que les résultats 
généralisés d'un grand nombre de faits. 

Observer d'abord les faits, en varier les circonstances autant qu'il 
est possible, accompagner ce premier travail de mesures précises 
pour en déduire des lois générales, uniquement fondées sur Texpé- 
rience, et déduire de ces lois, indépendamment de toute hypothèse 
sur la nature des forces qui produisent les phénomènes, la valeur 
mathématique de ces forces, c'est-à-dire la formule qui les représente, 
telle est la marche qu'a suivie Newton. Elle a été, en général, adoptée 
en France par les savants auxquels la physique doit les immenses 
progrès qu'elle a faits dans ces derniers temps, et c'est elle qui m'a 
servi de guide dans toutes mes recherches sur les phénomènes électro- 
dynamiques. J'ai consulté uniquement l'expérience pour établir les 
lois de ces phénomènes, et j'en ai déduit la formule qui peut seule 
représenter les forces auxquelles ils sont dus; je n'ai fait aucune 
recherche sur la cause même qu'on peut assigner à ces forces, bien 
convaincu que toute recherche de ce genre doit être précédée de la 
connaissance purement expérimentale des lois, et de la détermina- 
tion, uniquement déduite de ces lois, de la valeur des forces élémen- 
taires dont la direction est nécessairement celle de la droite menée 
par les points matériels entre lesquels elles s'exercent. C'est pour 
cela que j'ai évité de parler des idées que je pouvais avoir sur la 
nature de la cause de celles qui émanent des conducteurs voltaïques, 
si ce n'est dans les notes qui accompagnent VExposé sommaire des 
nouvelles expériences électro-magnétiques faites par plusieurs p/iysi- 
ciens depuis le mois de mars 1821, que j'ai lu dans la séance publique 
de l'Académie des Sciences, le 8 avril 1822 ; on peut voir ce que j'en 



DES PUÈNOMÈNES ÉLKCTRO-DTN AMIQUES 3 

ai dit dans ces notes à la page 215 de mon Recueil d Ohsemaliom 
électro-dynamigues. Il ne paraît pas que cette marche, la seule qui 
puisse conduire à des résultats indépendants de toute hypothèse, 
soit préférée parles physit-iens du reste de l'Europe, comme elle l'est 
par les Français; et le savant illustre qui a vu le premier les pôles 
d'un aimant transportés par l'action d'un Ql conducteur dans des 
directions perpendiculaires à celles de ce fil, en a conclu que la ma- 
tière électrique tournait autour de lui, et poussait ces pôles dans le 
sens de son mouvement, précisément comme Descartos faisait tour- 
ner la matière de ses tourbillons dans le sens des révolutions plané- 
taires. Guidé par les principes de la philosophie newtonienne, j'ai 
ramené le phénomène observé par M. Oerstedl, comme on l'a fait à 
l'égard de tous ceux du même genre que nous ofTre la nature, à des 
forces agissant toujours suivant la droite qui joint les deux particules 
entre lesquelles elles s'exercent ; et si j'ai établi que la même disposi- 
tion ou le même mouvement de l'électricité qui existe dans le fil con- 
ducteur a lieu aussi autour des particules des aimants, ce n'est cer- 
tainement pas pour les faire agir par impulsion à la manière d'un 
tourbillon, mais pour cjilculer, d'après ma formule, les forces qui en 
résultent entre ces particules et celles d'un conducteur ou d'un autre 
aimant, suivant les droites qui joignent deux à deux les particules 
dont on considère l'action mutuelle, et pour montrerque les résultats 
du calcul sont complètement vérifies : 1° par les expériences que j'ai 
faites et par celles qu'on doit à M. Pouillet sur la détermination pré- 
cise des situations où il faut que se trouve un conducteur mobile, 
pour qu'il reste en équilibre lorsqu'il est soumis à l'action, soil d'un 
autre conducteur, soit d'un aimantj 2° par Tacconi de ces résultats 
avec les loisque Coulomb et M. Biot ont déduites de leurs expériences, 
le premier relativement à l'action mutuelle de deux aimants, le 
second h celle d'un aimant et d'un Ql conducteur. 

Le principal avantage des formules qui sont ainsi conclues immé- 
diatement de quelques faits généraux donnés par un nombre suffi- 
sant d'observations pour que la certitude n'en puisse être cinlestée, 
est de rester indépendantes, tant des hypothèses dont leurs auteurs 
ont pu s'aider dans ta recherche de ces formules, que de celles qui" 
peuvent leur être substituées dans la suite. L'expression de l'attrac- 
tion universelle déduite des lois de Kepler ne dépend point des hypo- 
thèses que quelques auteurs ont essayé de faire sur une cause méca- 



4 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

nique qu'ils voulaient lui assigner. La théorie de la chaleur repose 
réellement sur des faits généraux donnés immédiatement par l'obser- 
vation ; et l'équation déduite de ces faits se trouvant confirmée par 
l'accord des résultats qu'on en tire et de ceux que donne l'expérience, 
doit être également reçue comme exprimant les vraies lois de la pro- 
pagation de la chaleur, et par ceux qui l'attribuent à un rayonnement 
de molécules calorifiques, et par ceux qui recourent pour expliquer le 
même phénomène aux vibrations d'un fluide répandu dans l'espace ; 
seulement il faut que les premiers montrent comment l'équation dont 
il s'agit résulte de leur manière de voir, et que les seconds la dédui- 
sent des formules générales des mouvements vibratoires ; non pour 
rien ajouter à la certitude de cette équation, mais pour que leurs 
hypothèses respectives puissent subsister. Le physicien qui n'a point 
pris de parti à cet égard admet cette équation comme la représenta- 
tion exacte des faits, sans s'inquiéter de la manière dont elle peut ré- 
sulter de l'une ou de l'autre des explications dont nous parlons ; et si 
de nouveaux phénomènes et de nouveaux calculs viennent à démon- 
trer que les effets de la chaleur ne peuvent être réellement expliqués 
que dans le système des vibrations, le grand physicien qui a le pre- 
mier donné cette équation, et qui a créé pour l'appliquer à l'objet 
de ses recherches de nouveaux moyens d'intégration, n'en serait pas 
moins l'auteur de la théorie mathématique de la chaleur, comme 
Newton est celui de la théorie des mouvements planétaires, quoique 
cette dernière ne fût pas aussi complètement démontrée par ses tra- 
vaux qu'elle l'a été depuis par ceux de ses successeurs. 

Il en est de même de la formule par laquelle j'ai représenté l'action 
électro-dynamique. Quelle que soit la cause physique à laquelle on 
veuille rapporter les phénomènes produits par cette action, la for- 
mule que j'ai obtenue restera toujours l'expression des faits. Si l'on 
parvient à la déduire d'une des considérations par lesquelles on a 
expliqué tant d'autres phénomènes, telles que les attractions en rai- 
son inverse du carré de la distance, celles qui deviennent insensibles 
à toute distance appréciable des particules entre lesquelles elles 
s'exercent, les vibrations d'un fluide répandu dans l'espace, etc., on 
fera un pas de plus dans cette partie de la physique; mais cette re- 
cherche, dont je ne me suis point encore occupé, quoique j'en recon- 
naisse toute l'importance, ne changera rien aux résultats de mon tra- 
vail, puisque pour s'accorder avec les faits, il faudra toujours que 



DES PHÉNOMÂNES ÉLEGTRO-DTNAMIQUES 5 

l'hypothèse adoptée s'accorde avec la formule qui les représente si 
complètement. 

Dès que j'eus reconnu que deux conducteurs volttdques agissent 
Tun sur Tautre, tantôt en s'attirant, tantôt en se repoussant, que 
j*eus distingué et décrit les actions qu'ils exercent dans les diffé- 
rentes situations où ils peuvent se trouver l'un à Tégard de l'autre, 
et que j'eus constaté l'égalité de l'action qui est exercée par un con- 
ducteur rectiligne, et de celle qui l'est par un conducteur sinueux, 
lorsque celui-ci ne s'éloigne qu'à des distances extrêmement petites 
de la direction du premier, et se termine, de part et d'autre, aux 
mêmes points ; je cherchai à exprimer par une formule la valeur de 
la force attractive ou répulsive de deux de leurs éléments, ou parties 
infiniment petites, afin de pouvoir en déduire, par les méthodes con- 
nues d'intégration, l'action qui a lieu entre deux portions de conduc- 
teurs données de forme et de situation. 

L'impossibilité de soumettre directement à l'expérience des portions 
infiniment petites du circuit voltaique, oblige nécessairement à par- 
tir d'observations faites sur des fils conducteurs de grandeur finie, et 
il faut satisfaire à ces deux conditions, que les observations soient 
susceptibles d'une grande précision, et qu'elles soient propres à dé- 
terminer la valeur de l'action mutuelle de doux portions infiniment 
petites de ces fils. C'est ce qu'on peut obtenir de deux manières : 
Tune consiste à mesurer d'abord avec la plus grande exactitude des 
valeurs de l'action mutuelle de deux portions d'une grandeur finie, 
en les plaçant successivement, l'une par rapport à l'autre, à diffé« 
rentes distances et dans différentes positions, car il est évident qu'ici 
l'action ne dépend pas seulement de la distance; il faut ensuite faire 
une hypothèse sur la valeur de l'action mutuelle de deux portions 
infiniment petites, en conclure celle de l'action qui doit en résulter 
pour les conducteurs de grandeur finie sur lesquels on a opéré, et 
modifier l'hypothèse jusqu'à ce que les résultats du calcul s'accordent 
avec ceux de l'observation. C'est ce procédé que je m'étais d'abord pro- 
posé de suivre, comme je l'ai expliqué en détail dans un Mémoire lu à 
l'Académie des Sciences, le 9 octobre 1820 (1); et quoiqu'il ne nous 



(1 ) Ce mémoire n'a pas été publié à part, mais les principaux résultais en 
ont été insérés dans celui que j*ai publié en 1820, dans le tome XV des Amnalet 
de ekimiê et de physique. 



6 THEORIE MATHÉMATIQUE 

conduise à la vérité que par la voie indirecte des hypothèses, il n'en 
est pas moins précieux, puisqu'il est souvent le seul qui puisse être 
employé dans les recherches de ce genre. Un des membres de cette 
Académie, dont les travaux ont embrassé toutes les parties de la phy- 
sique, l'a parfaitement décrit dans la Notice sur V aimantation impri- 
mée aux métaux par f électricité en mouvement^ qu'il nous a lue le 
2 avril 1821, en l'appelant un travail en quelque sorte de divination, 
qui est la fin de presque toutes les recherches physiques (I). 

Mais il existe une autre manière d'atteindre plus directement le 
même but; c'est celle que j'ai suivie depuis, et qui m'a conduit au 
résultat que je désirais : elle consiste à constater, par l'expérience, 
qu'un conducteur mobile reste exactement en équilibre entre des 
forces égales, ou des moments de rotation égaux, ces forces et ces mo- 
ments étant produits par des portions de conducteurs fixes dont les 
formes ou les grandeurs peuvent varier d'une manière quelconque, 
sous des conditions que l'expérience détermine, sans que l'équilibre 
soit troublé, et d'en conclure directement par le calcul quelle doit 
être la valeur de l'action mutuelle de deux portions infiniment 
petites, pour que l'équilibre soit en effet indépendant de tous 
les changements de forme ou de grandeur compatibles avec ces 
conditions. 

Ce dernier procédé ne peut être employé que quand la nature de 
l'action qu'on étudie donne lieu à des cas d'équilibre indépendants 
de la forme des corps ; il est, par conséquent, beaucoup plus restreint 
dans ces applications que celui dont j'ai parlé tout à l'heure : mais 
puisque les conducteurs voltaïques présentent des circonstances où 
cette sorte d'équilibre a lieu, il est naturel de le préférer à tout autre, 
comme plus direct, plus simple, et susceptible d'une plus grande exacti- 
tude quand les expériences sont faitesavec les précautions convenables. 
Il y a d'ailleurs, à l'égard de l'action exercée par ces conducteurs, un 
motif bien plus décisif encore de le suivre dans les recherches rela- 
tives à la détermination des forces qui la produisent : c'est l'extrême 
difficulté des expériences où l'on se proposerait, par exemple, de me- 
surer ces forces par le nombre des oscillations d'un corps soumis à 
leurs actions. Cette difficulté vient de ce que quand on fait agir un 



(1) Voyez le Journal des savants, avril 1821, p. 233. 



DES PHÉNOMÈNES éLBCTHO-DYN AMIQUB3 7 

conducteur fixe sur une portioa mobile du circuit voltalque, les 
parties de l'appareil Qécessalre pour la mettre en communicatioD 
avec la pile, agissent sur cette portion mobile en même temps que 
le conducteur fixe, et altèrent ainsi les résultats des expériences. Je 
crois cependant être parvenu à la surmonter dans un appareil 
propre ii mesurer l'action mutuelle de deux conducteurs, l'un 
fixe et l'autre mobile, par le nombre des oscillations de ce dernier, 
et en faisant varier la forme du conducteur fixe. Je décrirai cet appa- 
reil dans la suite de ce Mémoire. 

Il est vrai qu'on ne rencontre pas les mêmes obstacles quand ou 
mesure de la même manière l'action d'un fil conducteur sur un 
aimant ; oiaiâ ce moyen ne peut être employé quand il s'agit de la 
détermination des forces que deux conducteurs voltaïques exercent 
l'un sur l'autre, détermination qui doit être le premier objet de nos 
recherches dans l'étude des nouveaux phénomènes. Il est évident, 
en effet, que si l'action d'un fil conducteur sur uu aimant était due à 
une autre cause que celle qui a lieu entre deux conducteurs, les expé- 
riences faites sur la première ne pourraient rien apprendre relative- 
meul à la seconde ; et que si les aimants ne doivent leurs propriétés 
qu'à des courants électriques, entourant chacune de leurs particules, 
il faudrait, pour pouvoir en tirer des conséquences certaines relative- 
ment à l'action qu'exerce sur ces courants celui du fil conducteur, 
que l'on sût d'avance s'ils ont la même intensité près de la surface 
de l'aimant et dans son intérieur, ou suivant quelle loi varie cette 
intensité ; si les plans de ces courants sont partout perpendiculaires 
à l'axe du barreau aimanté, comme je l'avais d'abord supposé, ou si 
l'action mutuelle des courants d'un même aimant leur donne une 
situation d'autant plus inclinée à cet axe qu'ils en sont k une plus 
grande distance et qu'ils s'écartent davantage de son milieu, comme 
je l'ai conclu depuis de la différence qu'on remarque entre la situa- 
tion des pôles d'un aimant, et celles des points qui jouissent des 
mômes propriétés dans un fil conducteur roulé en hélice (!}. 



(1] Je crois devoir insérer ici la note suivaDte, qui est eilraile de l'analyse 
des travBui de l'Académie pendant l'aDoée 1821, publiée le 8 avril I8S2. (Voyei 
U partie nialbi^matique de celte «nalyse, p. ii el 23.) 

<t La principale différence entre la manière d'agir d'un aimant et d'un con- 
I' ducteur voUaïque dont une partie est roulée en bélice autour de l'autre. 



8 THÉORIE MATHEMATIQUE 

Les divers cas d'équilibre que j'ai constatés par des expériences 
précises, donnent immédiatement autant de lois qui conduisent 

« consiste en ce que les pôles du premier sont situés plus près du milieu de 

< Taimant que ses extrémités, tandis que les points qui présentent les mômes 
« propriétés dans Thélice sont exactement placés aux extrémités de cette 
« hélice : c'est ce qui doit arriver quand l'intensité des courants de Taimant va 
« en diminuant de son milieu vers ses extrémités. Mais M. Ampère a reconnu 
« depuis une autre cause qui peut aussi déterminer cet effet. Après avoir 
« conclu de ses nouvelles expériences, que les courants électriques d'un aimant 
« existent autour de chacune de ses particules, il lui a été aisé de voir qu'il 

< n'est pas nécessaire de supposer, comme il l'avait fait d'abord, que les plans 
« de ces courants sont partout perpendiculaires à l'axe de l'aimant; leur action 
« mutuelle doit tendre à donner à ces plans une situation inclinée à Taxe, sur- 
« tout vers ses extrémités, en sorte que les pôles, au lieu d'y être exactement 
« situés, comme ils devraient l'être, d*après les calculs déduits des formules 
u données par M. Ampère, lorsqu'on suppose tous les courants de même inten- 
« site et dans des plans perpendiculaires à l'axe, doivent se rapprocher du mi* 
« lieu de Taimant d'une partie de sa longueur d'autant plus grande que les 
« plans d'un plus grand nombre de courants sont ainsi inclinés, et qu'ils le sont 

< davantage, c'est-à-dire d'autant plus que l'aimant est plus épais relativement 
€ à sa longueur, ce qui est conforme k l'expérience. Dans les fils conducteurs 
« plies en hélice, et dont une partie revient par l'axe pour détruire l'effet de la 
« partie des courants de chaque spire qui agit comme s'ils étaient parallèles à 
« cet axe, les deux circonstances qui, d'après ce que nous venons de dire, n'ont 
« pas nécessairement lieu dans les aimants, existent au contraire nécessai- 
« rement dans ces fils ; aussi observe-t-on que les hélices ont des pôles sem- 
« blables à ceux des aimants, mais placés exactement k leurs extrémités comme 
« le donne le calcul. » 

On voit par cette note que, dès l'année 1821, j'avais conclu des phénomènes 
que présentent les aimants : 1* qu'en considérant chaque particule d'un bar- 
reau aimanté comme un aimant, les axes de ces aimants élémentaires doivent 
être, non pas parallèles à l'axe de l'aimant total comme on le supposait alors, 
mais situés dans des directions inclinées à cet axe et dans des directions déter- 
minées par leur action mutuelle ; 2* que cette disposition est une des causes 
pour lesquelles les pôles de l'aimant total ne sont pas situés à ses extrémités, 
mais entre les extrémités et le milieu de l'aimant. L'une et l'autre de ses asser- 
tions se trouvent aujourd'hui complètement démontrées par les résultats que 
M. Poisson a déduits des formules par lesquelles il a représenté la distribution, 
dansles aimants, des forces qui émanent de chacune de leurs particules. Ces 
formules sont fondées sur la loi de Coulomb, et il n'y a, par conséquent, rien à 
y changer quand on adopte la manière dont j'ai expliqué les phénomènes 
magnétiques, puisque cette loi est une conséquence de ma formule, comme on 
le verra dans la suite de ce Mémoire. 



DES PHÉNOMÈNES iLIGTRO-DTNAMIQUES 9 

directement à Texpression mathématique de la force que deux élé- 
ments de conducteurs voltaïques exercent l'un sur l'autre, d'abord en 
faisant connaître la forme de cette expression, ensuite en détermi- 
nant les nombres constants, mais d'abord inconnus, qu'elle renferme, 
précisément comme les lois de Kepler démontrent d'abord que la force 
qui retient les planètes dans leurs orbites tend constamment au 
centre du soleil, puisqu'elle change pour une même planète en raison 
inverse du carré de sa distance à ce centre, enfin que le coefficient 
constant qui en représente Tiotensité a la même valeur pour toutes 
les planètes. Ces cas d'équilibre sont au nombre de quatre : le pre- 
mier démontre l'égalité des valeurs absolues de l'attraction et de la 
répulsion qu'on produit en faisant passer alternativement, en deux 
sens opposés, le même courant dans un conducteur fixe dont on ne 
change ni la situation ni la distance au corps sur lequel il agit. Cette 
égalité résulte de la simple observation que deux portions égales d'un 
même fil conducteur recouvertes de soie pour en empêcher la com- 
munication, et toutes deux rectilignes ou tordues ensemble de 
manière à former l'une autour de l'autre deux hélices dont toutes les 
parties sont égales, et qui sont parcourues par un même courant 
électrique. Tune dans un sens et l'autre en sens contraire, n'exercent 
aucune action, soit sur un conducteur mobile, soit sur un aimant; 
on peut aussi la constater à l'aide du conducteur mobile qu'on voit 
dans la figure 9 de la planche I'* du tome XVIII des Annales de 
chimie et de physique, relative à la description d'un de mes appareils 
électro-dynamiques, et qui est représenté ici (PI. I, fig. 1). On place 
pour cela un peu au-dessous de la partie inférieure deéd de |ce con- 
ducteur, et dans une direction quelconque, un conducteur rectiligne 
horizontal plusieurs fois redoublé AB, de manière que le milieu de sa 
longueur et de son épaisseur soit dans la verticale qui passe par les 
pointes x, y, autour desquelles tourne librement le conducteur 
mobile. On voit alors que ce conducteur reste dans la situation où on 
le place ; ce qui prouve qu'il y a équilibre entre les actions exercées 
par le conducteur fixe sur les deux portions égales et opposées de 
circuit voltaîque bcde^ Vc'de\ qui ne diSerent que parce que^daus 
l'une, le courant électrique va en s'approchant du conducteur fixe 
AB, et dans l'autre, en s'en éloignant, quel que soit d'ailleurs Tangle 
formé par la direction de ce dernier conducteur avec le plan du 
conducteur mobile : or, ai l'on considère d'abord les deux actions 

S 



10 THEORIE MATHÉMATIQUE 

exercées entre chacune de ces portions de circuit voltaïque et la moitié 
du conducteur AB dont elle est la plus voisine, et ensuite les deux 
actions entre chacune d'elles et la moitié du même conducteur dont 
elle est la plus éloignée, on verra aisément : !• que l'équilibre dont 
nous venons de parler ne peut avoir lieu pour toutes les valeurs de 
cet angle, qu autant qu'il y a séparément équilibre entre les deux 
premières actions et les deux dernières; 2* que si Tune des deux pre- 
mières est attractive, parce que les côtés de l'angle aigu formé par les 
portions de conducteurs entre lesquelles elle a lieu, sont parcourus 
dans le même sens par le courant électrique, l'autre sera répulsive 
parce qu'elle aura lieu entre les deux côtés de l'angle égal opposé au 
sommet, qui sont parcourus en sens contraires par le même courant, 
en sorte qu'il faudra d'abord, pour qu'il y ait équilibre entre elles, 
que ces deux premières actions qui tendent à faire tourner le con- 
ducteur mobile, l'une dans un sens, l'autre dans le sens opposé, 
soient égales entre elles ; et ensuite que les deux dernières actions, 
l'une attractive et l'autre répulsive, qui s'exercent entre les côtés des 
deux angles obtus opposés au sommet et suppléments de ceux dont 
nous venons de parler, soient aussi égales entre elles. Il est inutile 
de remarquer que ces actions sont réellement les sommes des pro- 
duits des forces qui agissent sur chaque portion infiniment petite du 
conducteur mobile, multipliées par leur distance à la verticale autour 
de laquelle il peut librement tourner; mais comme les distances à cette 
verticale des portions infiniment petites correspondantes des deux 
branches bcde^ b'c'cte' sont toujours égales entre elles, l'égalité des 
moments rend nécessaire celle des forces. 

Le second des trois cas généraux d'équilibre, est celui que j'ai 
remarqué à la fin de l'année Ï820 ; il consiste dans l'égalité des 
actions exercées sur un conducteur rectiligne mobile, par deux con- 
ducteurs fixes situés à égales distances du premier, et dont l'un est 
rectiligne, l'autre plié et contourné d'une manière quelconque, quelles 
que soient d'ailleurs les sinuosités que forme ce dernier. Voici la 
description de l'appareil avec lequel j'ai vérifié l'égalité des deux 
actions par des expériences susceptibles d'une grande précision, et 
dont j'ai communiqué les résultats à l'Académie, dans la séance du 
26 décembre 1820. 

Les deux règles verticales en bois, PQ, RS (fig. 2), portent, dans 
des rainures pratiquées sur celles de leurs faces qui se trouvent en 



DBS PHÉNOMÈNES BLBCTRO-DTNAMIQUES 11 

regard, la première un fil rectiligne bc^ la seconde un fil A:/ formant, 
dans toute sa longueur et dans un plan perpendiculaire au plan qui 
joindrait les deux axes des règles, des contours et des replis tels que 
ceux qu'on voit dans la figure le long de la règle RS, de manière que 
ce fil ne s'éloigne, en aucun de ses points, que très peu du milieu de 
la rainure. 

Ces deux fils sont destinés à servir de conducteurs à deux portions 
d'un même courant, que l'on fait agir par répulsion sur la partie GH 
d'un conducteur mobile, composé do deux circuits rectangulaires 
presque fermés et égaux BCDE, FGHI, qui sont parcourus en sens 
contraires par le courant électrique, afin que les actions que la terre 
exerce sur ces deux circuits se détruisent mutuellement. Aux deux 
extrémités de ce conducteur mobile, sont deux pointes A et K qui 
plongent dans les coupes M et N, pleines de mercure, et soudées aux 
extrémités des deux branches de cuivre ^M, AN. Ces branches sont 
en communication, par les bottes de cuivre g et A, la première avec 
un fil de cuivre gfey plié en hélice autour du tube de verre hgf^ l'autre 
avec un fil rectiligne Ai qui passe dans Tintérieur du môme tube, et 
se termine dans l'auge /n, creusée dans une pièce de bois vw qu'on 
fixe à la hauteur que l'on veut, contre le montant z, avec la vis de 
pression o. D'après l'expérience dont j'ai parlé plus haut, cette por- 
tion du circuit composée de l'hélice gfel du fil rectiligne At, ne peut 
exercer aucune action sur le conducteur mobile. Pour que le courant 
électrique passe dans les conducteurs fixes bc et ^/, les fils dont ces 
conducteurs sont formés se prolongent en cd^, /nm, dans deux tubes 
de verre (1) attachés à la traverse ory, et viennent se terminer, le 
premier dans la coupe f , et le second dans la coupe n. Tout étant ainsi 
disposé, on met du mercure dans toutes les coupes et dans les deux 
auges ba^ At, et l'on plonge le rhéophore positif /mi dans l'auge ba qui 
est aussi creusée dans la pièce de bois t^tc, et le rhéophore négatif 
gn dans la coupe n. Le courant parcourt tous les conducteurs de 
l'appareil dans l'ordre suivant pabcdefg MABGDEFGHIKN hiklmnq; 



(1) L*u8age de ce8 tubes est d*empècher la flexion des fils qui y sont renfer- 
més, en les maintenant à des distances égales des deux conducteurs et, kU afin 
que leurs actions sur GH qui diminuent celle de ces deux conducteurs, les dimi- 
nuent également 



12 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

d'où il résulte qu'il est ascendant dans les deux conducteurs fixes, et 
descendant dans la partie GH du conducteur mobile qui est soumise 
à leur action, et qui se trouve au milieu de l'intervalle des deux con- 
ducteurs fixes dans le plan qui passe par leurs axes. Cette partie GH 
est donc repoussée par bc et kl: d'où il suit que si l'action de ces 
deux conducteurs est la même à égales distances, GH doit s'arrêter 
au milieu de l'intervalle qui les sépare ; c'est ce qui arrive en effet. 
Il est bon de remarquer : 1 • que les deux axes des conducteurs fixes 
étant à égales distances de GH, on ne peut pas dire rigoureusement 
que la distance est la même pour tous les points du conducteur A/, à 
cause des contours et des replis que forme ce conducteur. Mais 
comme ces contours et ces replis sont dans un plan perpendiculaire 
au plan qui passe par GH et par les axes des conducteurs fixes, il est 
évident que la différence de distance qui en résulte, est la plus petite 
possible, et d'autant moindre que la moitié de la largeur de la 
rainure RS, que cette moitié est moindre que l'intervalle des deux 
règles, puisque cette différence, dans le cas où elle est la plus grande 
possible, est égale à celle qui se trouve entre le rayon et la sécante 
d'un arc dont la tangente est égale à la moitié de la largeur de la 
rainure, et qui appartient à un cercle dont le diamètre est l'intervalle 
des deux règles ; 2' que si l'on décompose chaque portion infiniment 
petite du conducteur A/, comme on décomposerait une force en deux 
autres petites portions qui en soient les projections, l'une sur l'axe 
vertical de ce conducteur, l'autre sur des lignes horizontales menées 
par tous ses points dans le plan où se trouvent les replis et les con- 
tours qu'il forme, la somme des premières, en prenant négativement 
celles qui, ayant une direction opposée à la direction des autres, doi- 
vent produire une action en sens contraire, sera égale à la longueur 
de cet axe ; en sorte que l'action totale, résultant de toutes ces pro- 
jections, sera la même que celle d'un conducteur rectiligne égal à 
l'axe, c'est-à-dire à celle du conducteur bc situé de l'autre côté à la 
môme distance de GH, tandis que l'action des secondes sera nulle 
sur le même conducteur mobile GH, puisque les plans élevés per- 
pendiculairement sur le milieu de chacune d'elles passeront sensi- 
blement par la direction de GH. La réunion de ces deux séries de 
projections produit donc nécessairement sur GH une action égale à 
celle de bc; et comme l'expérience prouve que le conducteur sinueux 
kl produit aussi une action égale à celle de de, quels que soient les 



DES PHÉNOMiNES ELECTRO-DYNAMIQUES 13 

replis et les contours qu'il forme, il s'ensuit qu'il agit, dans tous les 
cas, comme la réunion des deux séries de projections, ce qui ne peut 
avoir lieu, indépendamment de la manière dont il est plié et con- 
tourné, à moins que chacune des parties de ce conducteur n'agisse 
séparément comme la réunion de ses deux projections. 

Pour que cette expérience ait toute l'exactitude désirable, il est 
nécessaire que les deux règles soient exactement verticales, et qu'elles 
soient précisément à la même distance du conducteur mobile. Pour 
remplir ces conditions, on adapte une division a^ à la traverse xy, et 
l'on fixe les règles avec deux crampons t| et 0, et deux vis de pression 
X, |A, ce qui permet de les écarter ou de les rapprocher à volonté, 
en les maintenant toujours à égale distance du milieu y de la divi- 
sion 0^. L'appareil est construit de manière que les deux règles sont 
perpendiculaires à la traverse xy, et on rend celle-ci horizontale c^ 
l'aide des vis que l'on voit aux quatre coins du pied de l'instrument, 
et du fil à plomb XY qui répond exactement au point Z, déterminé 
convenablement sur ce pied, quand la traverse xy est parfaitement 
de niveau. 

Pour rendre le conducteur ABGDEFGHIK mobile autour d'une 
ligne verticale, située à égale distance des deux cx)nducteurs 6c, kl^ 
ce conducteur est suspendu à un fil métallique très fin attaché au 
centre d'un bouton T, qui peut tourner sur lui-même sans changer 
de distance à ces deux conducteurs; C4^ bouton est au centre d'un 
petit cadran 0, sur lequel Tindice L sert à marquer l'endroit où il 
faut l'arrêter pour que la partie GH du conducteur mobile réponde, 
sans que le fil soit tordu, au milieu de l'intervalle des deux conduc- 
teurs fixes dr, A/, «afin de pouvoir remettre immédiatement l'aiguille 
dans la direction où il faut qu'elle soit pour cela, toutes les fois qu'on 
veut répéter Texpérience. On reconnaît que GH est en effet à égale 
distance de hc et de ^/, au moyen d'un autre fil à plomb '^cd attaché 
à une branche de cuivre yI^ portée comme le cadran par le sup- 
port UVO, dans lequel cette branche Ytji P^^^ tourner autour de 
Taxe du bouton f qui la termine, ce qui donne la facilité de faire 
répondre la pointe de l'aplomb ^ sur la ligne yS milieu de la division 
01^. Quand le conducteur est dans la position convenable, les trois 
verticales <|^, GH et CD se trouvent dans le même plan, et l'on 
s'en assure aisément en plaçant l'œil dans ce plan en avant 
de^. 






14 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

Le conducteur mobile se trouve ainsi placé d'avance dans la situa- 
tion où il doit y avoir équilibre, entre les répulsions des deux conduc- 
teurs fixes, si ces répulsions sont exactement égales : on les produit 
alors en plongeant dans le mercure de l'auge ba et de la coupe n les 
fils ajo, nq^ qui communiquent avec les deux extrémités de la pile, et 
Ton voit le conducteur GH rester dans cette situation malgré la 
grande mobilité de ce genre de suspension, tandis que si l'on déplace^ 
même très peu, l'indice L, ce qui amène GH dans une situation où il 
n'est plus à égales distances des conducteurs fixes ôc, A/, on le voit 
se mouvoir à l'instant où l'on établit les communications avec la pile, 
en s'éloignant de celui des conducteurs dont il se trouve le plus 
près. C'est ainsi que j'ai constaté, dans le temps où j'ai fait cons- 
truire cet instrument, l'égalité des actions des deux conducteurs 
fixes, par des expériences répétées plusieurs fois avec toutes les pré- 
cautions nécessaires pour qu'il ne pût rester aucun doute sur 
leur résultat. 

On peut aussi démontrer la même loi par une expérience bien 
simple : il suffit pour cela de prendre un fil de cuivre revêtu de soie 
dont une portion est rectiligne et l'autre est repliée autour d'elle de 
manière qu'elle forme des sinuosités quelconques sans se séparer de 
la première qui en est isolée par la soie qui les recouvre. On constate 
alors qu'une autre portion de fil conducteur est sans action sur l'as- 
semblage de ces deux portions ; et comme elle le serait également 
sur l'assemblage de deux fils rectilignes parcourus en sens contraires 
par un même courant électrique, d'après l'expérience par laquelle on 
constate de la manière la plus simple le premier cas d'équilibre, il 
s'ensuit que l'action d'un courant sinueux est précisément égale à 
celle d'un courant rectiligne compris entre les mêmes extrémités, 
puisque ces deux actions font l'une et l'autre équilibre à l'action 
d'un même courant rectiligne de même longueur que ce dernier, 
mais dirigé en sens contraire. 

Le troisième cas d'équilibre consiste en ce qu'un circuit fermé de 
forme quelconque, ne saurait mettre en mouvement une portion 
quelconque d'un fil conducteur formant un arc du cercle dont le 
centre est dans un axe fixe, autour duquel il peut tourner libre- 
ment et qui est perpendiculaire au plan du cercle dont cet arc fait 
partie. 

Sur un pied TT (PI. !'•, fig. 3), en forme de table, s'élèvent deux 



DES PHÉKOHÎNES ELECTRO-DYNAMIQUES tS 

colonnes, EF, KF, liées entre elles par deux traverses LL', EF; un 
axe GH est maintenu entre ces deux traverses dans une position 
verticale. Ses deux extrémités G, H, terminées en pointes aiguës, 
entrent dans deux trous coniques pratiqués, l'un dans la traverse 
inférieure LL', l'autre à l'extrémité d'une vis KZ portée par la tra- 
verse supérieure FF', et destinée à presser l'axe GH sans le for- 
cer. En G est fixé invariablement à cet axe un support QO dont 
l'extrémité présente une charnière dans laquelle est engagé par 
son milieu un arc de cercle A.A' formé d'un fîl métallique qui reste 
constamment daus une position horizontale, et qui a pour rayon la 
distance du point à l'axe GH. Cet arc est équilibré par un contre- 
poids Q, afln de dimÏDuer le frottement de l'axe GH dans les trous 
coniques où ses extrémités sont reçues. 

Au-dessous de l'arc AA' sont disposés deux augets M, M' pleins de 
mercure, de telle sorte que la surface du mercure, s'élevant au-des- 
sus des bords, vienne toucher l'arc AA' en B et B'. Ces deux augets 
communiquent par des conducteurs métalliques, MN, M'N', avec des 
coupes P, F pleines de mercure. La coupe P et le conducteur MN qui 
la réunit à l'auget M sont fixés à un axe vertical qui s'enfonce dans la 
table de manière k pouvoir tourner librement. La coupe P', à laquelle 
est attaché le conducteur M'iV, est traversée par le même axe, autour 
duquel elle peut tourner aussi indépendamment de l'autre. Elle en 
est isolée par un tube de verre V qui enveloppe cet axe, et par une 
rondelle de verre U qui la sépare du conducteur de l'auget M, de ma- 
nière qu'on peut disposer les conducteurs MN, M'N' sous l'angle qu'on 
veut. 

Deux autres conducteurs IR, l'R' attachés à la table plongent res- 
pectivement dans les coupes P, P", et les font communiquer avec des 
cavités K, H' creusées dans la table et remplies de mercure. Enliu, 
une troisième cavité S pleine également de mercure se trouve entre 
les deux autres. 

Voici la manière de faire usage de cet appareil : On fait plonger 
l'un des rhéophores, par exemple, le rhéophore positif dans la cavité 
H, et le rhéophore négatif dans la cavité S, qu'on met en communi- 
cation avec la cavité R' par un conducteur curviligne d'une forme 
quelconque. Le courant suit le conducteur RI, passe dans la coupe 
P, de là dans le conducteur NM, dans l'auget M, le conducteur M'N', 
la coupe P", le conducteur l'R', et enfin de la cavité R' dans le cou- 



16 THEORIE MATHÉMATIQUE 

ducteur curviligne qui communique avec le mercure de la cavité S 
où plonge le rhéophore négatif. 

D'après cette disposition le circuit voltaïque total est formé : 

!• De Tare BB' et des conducteurs MN, M'N'; 

2' D'un circuit qui se compose des parties RIP, FI'R' de l'appareil, 
du conducteur curviligne allant de R' en S et de la pile elle-même. 

Ce dernier circuit doit agir comme un circuit fermé, puisqu'il n'est 
interrompu que par l'épaisseur du verre qui isole les deux coupes P, 
P' : il suffira donc d'observer son action sur l'arc BB' pour constater 
par l'expérience l'action d'un circuit fermé sur un arc dans les dififé- 
rentes positions qu'on peut donner à l'un et à l'autre. 

Lorsqu'au moyen de la charnière on met l'arc AA' dans une po- 
sition telle que son centre soit hors de l'axe GH, cet arc prend un 
mouvement et glisse sur le mercure des augets M, M' en vertu de 
l'action du courant curviligne fermé qui va de R' en S. Si au con- 
traire son centre est dans l'axe, il reste immobile; d'où il suit que 
les deux portions du circuit fermé qui tendent à le faire tourner en 
sens contraires autour de Taxe exercent sur cet arc des moments de 
rotation dont la valeur absolue e3t la même, et cela, quelle que soit 
la grandeur de la partie BB' déterminée par l'ouverture de l'angle des 
conducteurs MN, M'N'. Si donc on prend successivement deux arcs 
BB' qui diffèrent peu l'un de l'autre, comme le moment de rotation 
est nul pour chacun d'eux, il sera nul pour leur petite différence, et 
par conséquent pour tout élément de circonférence dont le centre 
est dans l'axe ; d'où il suit que la direction de l'action exercée par le 
circuit fermé sur l'élément passe par l'axe, et qu'elle est nécessaire- 
ment perpendiculaire à l'élément. 

Lorsque l'arc AA' est situé de manière que son centre soit dans 
l'axe, les portions de conducteur MN, M'N' exercent sur l'arc BB' des 
actions répulsives égales et opposées, en sorte qu'il ne peut en ré- 
sulter aucun effet; et puisqu'il n'y a pas de mouvement, on est 
sûr qu'il n'y a pas de moment de rotation produit par le circuit 
fermé. 

Lorsque l'arc AA' se meut dans l'autre situation où nous l'avions 
d'abord supposé, les actions des conducteurs MN et M'N' ne sont plus 
égales : on pourrait croire que le mouvement n'est dû qu'à cette 
différence ; mais suivant qu'on approche ou qu'on éloigne le circuit 
curviligne qui va de R' en S, le mouvement est augmenté ou diminué, 



\ 
\ 



DES PHÉNOMÈNES ELECTRO-DYNAMIQUES 17 

ce qui ne permet pas de douter que le circuit fermé ne soit pour beau- 
coup daus l'effet observé. 

Ce résultat ayant lieu, quelle que aoit la longueur de l'axe AA', 
aura nécessairement lieu pour chacun des éléments dont cet arc est 
composé. Nous tirerons de là cette conséquence générale, que l'action 
d'un circuit fermé, ou d'un ensemble de circuits fermés quelconques, 
sur un élément infiniment petit d'un courant électrique, est perpen- 
diculaire à cet élément. 

C'est à l'aide d'un quatrième cas d'équilibre, dont il me reste à 
parier, qu'on peut achever de déterminer U'n cœfficients constants 
qui entrent dans ma formule, sans avoir recours, comme je l'avais 
d'abord fait, aux expériences où un aimant et un SI conilucteur agis- 
sent l'un sur l'autre. Voici l'instrument à l'aide duquel cette détenni- 
nation repose uniquement sur l'observation de ce qui a lieu quand 
ce sont deux 81s conducteurs dont on examine l'action mutuelle. 

Dans la table MN fPl. 1", flg. 4), est creusée une cavité A, remplie 
de mercure, d'où part un conducteur fixe ABCDEFG formé d'une 
lame de cuivre, la portion CDE est circulaire, et les parties CBA, EFG 
sont isolées l'une de l'autre par la soie qui les recouvre. En G ce 
conducteur est soudé à un tube de cuivre GH, surmonté d'une coupe 
I, qui communique avec le tube par le support HI du même métal. 
De la coupe 1 part un conducteur mobile IKLMNPQRS, dont la por- 
tion MNP est circulaire; il est entouré de soie dans les parties MLK 
et PQR pour qu'elles soient isolées, et il est tenu horizontal au moyen 
d'un contre-poids a fixé sur une circonférence de cercle qu'un pro- 
longement bcg de la lame dont est composé le conducteur mobile 
forme autour du tube GH. La coupe S est soutenue par une tige ST, 
ayant le même axe que GH, dont elle est isolée par une substance 
résineuse que l'on coule dans le tube. Le pied de la tige ST est soudé 
au conducteur fixe TUVXYZ.V, qui sort du tube GH par une ouver- 
ture assez grande pour que la résine l'en isole aussi complètement 
dans cet endroit qu'elle le fait dans le reste du tube GH, à l'égard de 
ST. Ce conducteur, à sa sortie du tube, est revêtu de soie pour empè- 
rhep la portion TUV de communiquer avec YZA'. Quant à la portion 
VXY, elle est circulaire, et l'extrémité A' plonge dans une seconde 
cavité A' creusée dans la table et pleine de mercure. 

Les centres 0, 0', 0" des trois portions circulaires sont en ligne 
droite; les rayons des cercles qu'elles forment sont en proportion 



18 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

géométrique continue, et l'on place d'abord le conducteur mobile de 
manière que les distances 00', O'O" sont dans le même rapport que 
les termes consécutifs de cette proportion ; de sorte que les cercles 
et 0' forment un système semblable à celui des cercles 0' et C. On 
plonge alors le rhéophore positif en A et le rhéophore négatif en A', 
le courant parcourt successivement les trois cercles dont les centres 
sont en 0, 0', O'', qui se repoussent deux à deux, parce que le cou- 
rant va en sens opposés dans les parties voisines. 

Le but de l'expérience qu'on fait avec cet instrument est de prouver 
que le conducteur mobile reste en équilibre dans la posilion où le 
rapport 00' à O'O" est le même que celui des rayons de deux cercles 
consécutifs, et que si on l'écarté de cette position il y revient en 
oscillant autour d'elle. 

Je vais maintenant expliquer comment on déduit rigoureusement 
de ces cas d'équilibre la formule par laquelle j'ai représenté l'action 
mutuelle de deux éléments de courant voltaîque, en montrant que 
c'est la seule force agissant suivant la droite qui en joint les milieux 
qui puisse s'accorder avec ces données de l'expérience. Il est d'abord 
évident que l'action mutuelle de deux éléments de courants électri- 
ques est proportionnelle à leur longueur; car, en les supposant 
divisés en parties infiniment petites égales à leur commune mesure, 
toutes les attractions ou répulsions de ces parties, pouvant être con- 
sidérées comme dirigées suivant une même droite, s'ajoutent néces- 
sairement. Cette même action doit encore être proportionnelle aux 
intensités des deux courants. Pour exprimer en nombre l'intensité 
d'un courant quelconque, on concevra qu'on ait choisi un autre 
courant arbitraire pour terme de comparaison, qu'on ait pris deux 
éléments égaux dans chacun de ces courants, qu'on ait cherché le 
rapport des actions qu'ils exercent à la même distance sur un même 
élément de tout autre courant, dans la situation où il leur est parallèle 
et où sa direction est perpendiculaire aux droites qui joignent son 
milieu avec les milieux de deux autres éléments. Ce rapport sera la 
mesure d'une des intensités, en prenant l'autre pour unité. 

Désignant donc par t et t' les rapports des intensités des deux cou- 
rants donnés à l'intensité du courant pris pour unité, et par ds^ d^ 
les longueurs des éléments que l'on considère dans chacun d'eux ; 
leur action mutuelle, quand ils seront perpendiculaires à la ligne qui 
joint leurs milieux, parallèles entre eux et situés à l'unité de distance 



DES pnXNOMÈNES tf LErmO-DYN-AMIQUES 



19 



l'un de l'autre, sera exprimée par li'dsd*'; que nous prendrons avec 
le signe + quand les deux courants, allant dans le même sens, s'at- 
tireront, et avec le signe — diins le cas contraire. 

Si l'on voulait rapporter l'action des deux éléments à la pesanteur, 
on prendrait pour unité de forces le poids de l'unité de volume d'une 
matière convenue. Mais alors le courant pris pour unité ne serait plus 
arbitraire ; il devrait être tel, que l'attraction entre deux de ses élé- 
ments ds, as', situés comme nous venons de le dire, pût soutenir un 
poids qui fût à l'unité de poids comme dsds' est à i . Ce courant une 
fois déterminé, te produit ri'dsds" désignerait le rapport de l'attrac- 
tion de deux éléments d'intensités quelconques, toujours dans la 
même situation, au poids qu'on aurait choisi pour unité de force. 

Cela posé, si l'on considère deux éléments placés d'une manière 
quelconque ; leur action mutuelle dépendra de leurs longueurs, des 
intensités des courants dont ils font partie, et de leur position respec- 
tive. Cette position peut se déterminer au moyen de la longueur r de 
la droite qui joint leurs milieux, des angles 9 et Q' que font, avec un 
même prolongement de cette droite, les directions des deux éléments 
pris dans le sens de leurs courants respectifs, et enfin de l'angle o> 
que font entre eux les plans menés par chacune de ces directions et 
par la droite qui joint les milieux des éléments. 

La considération des diverses attractions ou répulsions observées 
dans la nature me portait à croire que la force dont je cherchais l'ex- 
pression, agissait de même en raison inverse de la distance ; je la sup- 
posai, pourplusde généralité, en raison inverse de la puissance n'*"' de 
cette distance, n étant une constante à déterminer. Alors en repré- 
sentant par p, la fonction inconnue des angles 9, 8', w, j'eus ~ — — — 

pour l'expression générale de l'aclion de deux éléments d.«,ds'de deux 
courants ayant pour intensités i et î'. Il me restait à déterminer la 
fonction s, je considérai d'abord pour cela deux éléments ad, «"d* 
(pi. I", Ûg. 5) parallèles entre eux, perpendiculaires à la droite qui 
joint leurs milieux, et situés à une distance quelconque r l'un de 
l'autre ; leur action étant exprimée d'après ce qui précède par 

, je supposai que ad restât fixe, et que i^d' fût transporté 

parallèlement à lui-même, de manière que son milieu fût toujours à 
la môme distance de celui de ad; w étant toujours nul, la ^'aleur de 



20 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

leur action mutuelle ne pouvait dépendre que des angles désignés 

ci-dessus par 6, 9', et qui, dans ce cas, sont égaux ou suppléments 

l'un de l'autre, selon que les courants sont dirigés dans le même sens 

... ... XX 1 w'd5ds'©(8i 8') 

ou en sens opposés ; je trouvai ainsi pour cette valeur ^ — -. 

En nommant k la constante positive ou négative à laquelle se réduit 
? (9, 9') quand l'élément a'd est en «'"rf"' dans le prolongement de ad, 

niî ' d 5 d 5' 

et dirigé dans le même sens, j'obtins — pour l'expression de 



l'action de ad sur d 'b'"; dans cette expression la constante k repré- 
sente le rapport de l'action de ad sur ad" à celle de ad sur dcC, 
rapport indépendant de la distance r, des intensités i, i\ et des lon- 
gueurs d5, d^' des deux éléments que l'on considère. 

Ces valeurs de l'action électro-dynamique, dans les deux cas les 
plus simples, suflBsent pour trouver la forme générale de la fonction p, 
en partant de l'expérience qui montre que l'attraction d'un élément 
rectiligne infiniment petit est la même que celle d'un autre élément 
sinueux quelconque, terminé aux deux extrémités du premier, et de 
ce théorème que je vais établir, savoir : qu'une portion infiniment 
petite de courant électrique n'exerce aucune action sur une autre 
portion infiniment petite d'un courant situé dans un plan qui passe 
par son milieu, et qui est perpendiculaire à sa direction. En effet, les 
deux moitiés du premier élément produisent sur le second des 
actions égales, l'une attractive et l'autre répulsive, parce que dans 
Tune de ces moitiés le courant va en s'approchant et dans l'autre en 
s'éloignant de la perpendiculaire commune. Or, ces deux forces 
égales font un angle qui tend vers deux angles droits à mesure que 
l'élément tend vers zéro. Leur résultante est donc infiniment petite 
par rapport à ces forces, et doit par conséquent être négligée dans 
le calcul. Cela posé, soient Mm(fig. 6) = d5 et M'm = d5', deux 
éléments de courants électriques, dont les milieux soient aux 
points A et A' ; faisons passer le plan MA'm par la droite AA' qui 
les joint, et par l'élément Mm. Substituons à la portion de courant 
ds qui parcourt cet élément, sa projection Nn = d5cos0 sur la 
droite AA', et sa projection Pjo = d 5 sin 9 sur la perpendiculaire élevée 
en A cette droite dans le plan MA' m; substituons ensuite à la portion 
de courant ds' qui parcourt M' m' sa projection N'n' = d5' cos 9 sur la 
droite AA' et sa projection Fy = d5' sin, 9' sur la perpendiculaire à 



I 



DES PHÉNOMÈNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 21 

AA' menée par le point A' sur AA' dans le plan M'Âm' ; remplaçons 
enfin celle dernière par sa projection Tf' = ds* sin V cos u sur le 
plan MA'm et par sa projection D'u'=ds'sin d'sinw sur la perpen- 
diculaire à ce plan menée par le point A' ; d'après la loi établie ci-des- 
sus, l'action des doux éléments ds et ds' sera la même que celle de 
l'assemblage des deux portions de courants ds cos 8 et ds sin 8 sur 
celui des trois portions ds'cosff, ds'sînO'cosu, ds'sind'sinu; cette 
dernière ayant son milieu dans le plan MAm auquel elle est perpen- 
diculaire, il n'y aura aucune action entre elle et les deux portions 
ds cos 9, as sin 6,qui sont dans ce plan. 11 ne pourra non plus, par la 
môme raison, y eu avoir aucune entre les portions ds cos 0, ds'sinV 
cos. I», ni entre les portions ds sin 6, ds" cos ff, puisqu'on concevant 
par la droite AA' un plan perpendiculaire au plan MA'm, ds cos 6 et 
ds'cos 6' se trouvent dans ce plan, et que les portions ds'sinQ' cos w 
et dssin 6 lui sont perpendiculaires et ont leurs milieux dans Cô 
même plan. L'action des deux éléments ds et ds' se réduit donc à la 
réunion des deux actions restantes, savoir : l'action mutuelle de ds 
sin 8 et de ds'sin ff cos w et à celle de ds cos 8 et de ds" cos V, ces 
deux actions étant toutes deux dirigées suivant la droite AA' qui 
joint les milieux des portions de courants entre lesquelles elles 
s'exercent, il suffit de les ajouter pour avoir Tactiou mutuelle des 
deux éléments ds et ds'. Or les portions dssin 6 et ds'sinS'cosw sont 
dans un même plan, et toutes deux perpendiculaires & la droite AA' ; 
leur action mutuelle suivant cette droite est doue, d'après ce que 
nous venons de voir, égale à 

lï'dids'sinBsinS'costd 



et celle des deux portions ds cos 8 et ds' cûsd* dirigée suivant la même 
droite AA', a pour valeur 



AiV'dïdï'cosftcosft 



et par conséquent l'action des deux éléments ds, dy l'un sur l'autre 
est nécessairement exprimée par 



- (sin e sin Vcosa + k cos 6 cos 6). 



22 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

On simplifie cette formule en y introduisant l'angle e des deux élé- 
ments au lieu de ci> ; car en considérant le triangle sphérique dont les 
côtés seraient B, 0", c, on a 

ces s = ces 6 ces 6' -(- sin 6 sin V ces w ; 
d'où 

sin 6 sin V ces u» = ces t «- ces ces 6' , 

substituant dans la formule précédente et faisant A: — i = A, elle de- 
vient 

— -- — (co8« + *co80cos6;, 

et il est bon de remarquer qu'elle change de signe quand un seul des 
courants, par exemple celui de l'élément ds, prend une direction dia- 
métralement opposée à celle qu'il avait, car alors cos 6 et cos t chan- 
gent de signe, et cos 6' reste le môme. Cette valeur de l'action mu- 
tuelle de deux éléments n'a été déduite que de la substitution des pro- 
jections d'un élément à cet élément môme; mais il est facile de 
s'assurer qu'elle exprime qu'on peut substituer à un élément un con- 
tour polygonal quelconque, et par suite un arc quelconque de courbe 
terminé aux mômes extrémités, pourvu que toutes les dimensions de 
ce polygone ou de cette courbe soient infiniment petites. 

Soient, en eflfet, ds^, ds„... ds« les différents côtés du polygone infi- 
niment petit substitué à ds; la direction AA' pourra toujours ôtre 
considérée comme celle des lignes qui joignent les milieux respectifs 
de ces côtés avec A'. 

Soient 6,, 6,... 6« les angles qu'ils font respectivement avec AA'; et 
*i)<tf*^^u^ Qu'ils font avec M" m', en désignant, suivant l'usage, 
par 2 une somme de termes de môme forme, la somme des actions 
des côtés ds^ d5„... ds» sur ds', sera 

— — (Sd«j cose, -|- Acos 01Id«j 008 Oj). 

OrSds^cose, est la projection du contour polygonal sur la direc- 
tion de dsf et est par conséquent égal à la projection de ds sur la 
môme direction, c'est-à-dire à d^cosc; de môme 2d«, cosO^ est égal 
à la projection de ds sur AA' qui est ds cos B; l'action exercée sur d^ 



DBS PHRNOHÈNES ÉLRCTRO-DVNAMIQUES 23 

par le contour polygonal terminé aux extrémités de ds a donc pour 
expression 



- (dl COS e -|- ^'^î C08 9 cos 6') 



et est la même que celle de ds sur ds". 

Cette conséquence étant indépendante du nombre des côtés 
d*, ds„... ds., aura lieu pour un arc infiniment petit d'une courbe 
quelconque. 

On prouverait semblablement que l'action de ds* sur ds, peut être 
remplacée par celle qu'une courbe infinimeot petite quelconque, 
dont les extrémités seraient les mêmes que celles de d/, exer- 
cerait sur cbacun des éléments de la petite courbe que nous 
avons déjà substituée à ds, et par conséquent sur cette petite courbe 
elle-même. Ainsi la formule que nous avons trouvée exprime 
qu'un élément curviligne quelconque produit le môme effet que la 
portion infiniment petite de courant rectiligne terminée aux mêmes 
extrémités, quelles que soient d'ailleurs les constantes net A. L'expé- 
rience par laquelle on constate ce résultat ne peut donc servir ea rien 
à déterminer ces constantes. 

Nous aurons alors recours aux deux autres cas d'équilibre dont 
nous avons déjà parlé. Mais auparavant nous transformerons l'expres- 
sion précédente de l'action de deux éléments de courants voltalques, 
en y introduisant les différentielles partielles de la distance de ces 
deux éléments. 

Soient x, y, z, les coordonnées du premier point, et ^, y", s* celles 
du secoDCl, il viendra 



r' = (i - xy + (y —y)' + (i — ly, 
d'où, en prenant successivement les coefficients différentiels partiels 



24 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

par rapport à 5 et 5', 

dr , .X dar , , ^v dy , , ,. dz 



ainsi 



. dr ., dr 

co8 = T-t cose= — T-. 
ds ds 



Pour avoir la valeur de cose, nous observerons que 



dx ûy dz d^ dy' dz' 

dF' dl' ïï«' d?' d7' d? 



sont les cosinus des angles que ds et dsf forment avec les trois axes, 
et nous en conclurons 

dx dx , dy dy' . dz dz' 
ds ds ds ds ds ds 

Or, en différentiant par rapport à sf l'équation précédente qui donne 
r T— , on trouve 

d*r , dr dr dx dx dy dy' dz dz' 

dsds^ ds ds' ds ds' ds ds' ds ds' 

Si l'on substitue, dans la formule qui représente l'action mutuelle 
des deux éléments d5, ds^, au lieu de cose, cosO', cose, les valeurs que 
nous venons d'obtenir, cette formule deviendra, en remplaçant 
i + h par son égal A;, 

lï'dsds' / d'r . , dr dr 



/ dV , . dr dr\ 
V dsds'+ ds'd?/' 



qu'on peut mettre sous la forme 

dr 



lï'dsds' i ^V ds) 



ds' 



DES PHÉNOMÈNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 25 

OU enfin 



("S) 



ds 

On pourrait encore lui donner la forme suivante : 

_ Jl, h- ^1^ d,d,'. 

Examinons maintenant ce qui résulte du troisième cas d'équilibre 
dont nous avons parlé, et qui démontre que la composante de Taction 
d'un circuit fermé quelconque sur un élément, suivant la direction de 
cet élément, est toujours nulle, quelle que soit la forme du circuit. 
En désignant par ds' l'élément en question, l'action d'un élément ds 
du circuit fermé sur ds^ sera, d'après ce qui précède. 



— n is ' r*-*-* r d«, 

as 



dr 
ou, en remplaçant -p par — cos O', 

u dsr'-*-* — i-^ ' ds: 

ds 

la composante de cette action suivant ds^ s'obtiendra en multipliant 
cette expression par cosO', et sera 

it dsr'-*-*cos6 -^— T 'as. 

ds 

Cette différentielle intégrée dans toute l'étendue du circuit s don- 
nera la composante tangente totale, et devra être nulle, quelle que 
soit la forme de ce circuit. En l'intégrant par partie, après l'avoir 
écrite ainsi 

u ds'r'-^^'VcosO ^ ds, 

ds 



26 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

nous aurous 

- it'd*' r*-*cos V — (i — n — a*) /r"* cos* 6'dr L 

Le premier tenner*-"cos"6' s'évanouit aux limites. Quant à l'inté- 
grale /r-^cos" 6'dr, il est très facile de concevoir un circuit fermé pour 

lequel elle ne se réduise pas à zéro. En effet, si on coupe ce circuit 
par des surfaces sphériques très rapprochées ayant pour centre le 
milieu de l'élément d 5', les deux points où chacune de ces sphères 
coupera le circuit donneront la même valeur pour r et des valeurs 
égales et de signes contraires pour dr; mais les valeurs de cos*0' 
pourront être différentes, et il y aura une infinité de manières de 
faire en sorte que les carrés de tous les cosinus relatifs aux points 
situés d'un môme côté entre les points extrêmes du circuit soient 
moindres que ceux relatifs aux points correspondants de l'autre 
côté ; OTf dans ce cas, l'intégrale ne s'évanouira pas ; et comme l'ex- 
pression ci-dessus doit ôtre nulle, quelle que soit la forme du circuit, 
il faut donc que le coefficient 1 — n — 9A; de cette intégrale soit nul, 
ce qui donne entre n et A: cette première relation 1 — n — «A = 0. 

Avant de chercher une seconde équation pour déterminer ces deux 
constantes, nous commencerons par prouver que k est négatif, et, 
par conséquent, que n = 1 — s A; est plus grand que 1 ; nous aurons 
recours pour cela à un fait bien facile à constater par l'expérience, 
savoir qu'un conducteur rectiligne indéfini attire un circuit fermé, 
quand le courant électrique de ce circuit va dans le môme sens que 
celui du conducteur dans la partie qui en est la plus voisine, el qu'il le 
repousse dans le cas contraire. 

Soit UV (fig. 7) le conducteur rectiligne indéfini ; supposons pour 
plus de simplicité que le circuit fermé THKTK^H' soit dans le môme 
plan que le fil conducteur UV, et cherchons l'action exercée par un 
élément quelconque MM' de ce dernier. Pour cela tirons du milieu A 
de cet élément des rayons vecteurs à tous ces points du circuit, et 
cherchons l'action perpendiculaire à UV exercée par cet élément sur 
le circuit. 

La composante perpendiculaire à UV de l'action exercée par 
MM' = dy sur un élément EH = ds s'obtiendra en multipliant l'ex- 



DES PHÉNOMÈNES ÉLECTRO-DTNA MIQUE8 27 

pression de cette action pur ainô"; elle sera donc, on observant que 
I — n — sA = 0, 



-lï'diUngd' 



d(r"co5*8') 



expression qui doit être intégrée dans toute retendue du circuit. 
L'intégration par parties donnera 

I lï'd jYr" sin 6' C08 9 — rr»dfl') . 

Le premier terme s'évanouissant aux limites, il reste seulement 



-i..,y; 



r"d6', 



Considérant maintenant les deux éléments KH, K'H' compris entre 
les deux mêmes rayons consécutifs, dtf est le même de part et 
d'autre, mais doit être pris avec un signe contraire, en sorte qu'en 
faisant AH = r, AH' = r', on a pour l'action réunie <" 
menta 



( deux élé- 



-iiïdiTj(r'"— r")d6'l, 



oâ nous supposons que r' est plus grand que r. Le terme de cette in- 
tégrale qui résulte de l'action de la partie THT' convexe vers UV 
l'emportera sur celui qui est produit par l'action de la partie concave 
TOT si k est négatif; le contraire aura lieu si k est positif, et il n'y 
aura pas d'action si k est nul. Les mêmes conséquences ayant lieu 
pour tous les éléments deUV, il s'ensuit que la partie convexe vers DV 
aura plus d'influence sur le mouvement du circuit que la partie con- 
cave, si A<o, autant si A=o, et moins si A >o. Or l'expérience prouve 
qu'elle en a davantage. On a donc i<o, et par suite n> i, puisque 
rt = 1 — ai. 
On déduit de là cette conséquence remarquable , que les parties 



28 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

d'un même courant rectiligne se repoussent; car si l'on fait 0=o, 
B'=:o, la formule qui donne l'attraction de deux éléments, devient 

— -jj — ; et comme elle est négative , puisque k Test, il y a répulsion. 

C'est ce que j'ai vérifié par l'expérience que je vais décrire. On prend 
un vase de verre PQ (fig. 8) séparé par la cloison MN en deux compar- 
timents égaux et remplis de mercure, on y place un fil de cuivre 
recouvert de soie ÂBCDE, dont les branches ÂB, ED, situées parai* 
ièlement à la cloison MN, flottent sur le mercure avec lequel commu- 
niquent les extrémités nues A et E de ces branches. En mettant les 
rhéophores dans les capsules S et T, dont le mercure communique 
avec celui du vase PQ par les portions du conducteur AH, A;K, on établit 
deux courants, dont chacun a pour conducteur une partie de mercure 
et une partie solide : quelle que soit la direction du courant, on voit 
toujours les deux fils AB, ED marcher parallèlement à la cloison MN 
en s'éloignant des points H et E, ce qui indique une répulsion pour 
chaque fil entre le courant établi d,ans le mercure et son prolonge- 
ment dans le fil lui-môme. Suivant le sens du courant, le mouvement 
du fil de cuivre est plus ou moins facile, parce que, dans un cas, l'ac- 
tion exercée par le globe sur la portion BCD de ce fil, s'ajoute à l'effet 
obtenu, et que dans l'autre, au contraire, elle le diminue et doit en être 
retranchée. 

Examinons maintenant l'action qu'exerce un courant électrique for- 
mant un circuit fermé , ou un système de courants formant aussi des 
circuits fermés, sur un élément de courant électrique. 

Prenons l'origine des coordonnées au milieu A (fig. 9) de l'élément 
proposé M'N', et nommons X, [x, v, les angles qu'il fait avec les trois 
axes. Soit MN un élément quelconque du courant formant un circuit 
fermé, ou d'un des courants formant également des circuits fermés 
dont se compose le système de courants que l'on considère, en nom- 
mant dsfetds les éléments M'N', MN, r la distance AA' de leurs milieux 
et V l'angle du courant M'N' avec A A', la formule que nous avons trouvée 
précédemment pour exprimer l'action mutuelle des deux éléments de- 
viendra , en y remplaçant t- par — cos V, 



as 



DES PHÉNOMÈNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 29 

Les angles que AA' fait avec les trois axes ayant pour cosinus -, ^, -, 



on a 



ces • = - C08 A -|- i C08 |A + " COS ^; 

T T r 



en substituant cette valeur à cosB, et en multipliant par—, nous 
trouverons pour l'expression de la composante suivant Taxe des x, 

ird«'r*"*xd(r*~* jf cos X -J- r^'^jf ces |& -|- ^^^ cos v), 

le signe d se rapportant seulement, excepté dans le facteur às\ aux 
difTérentielles prises en ne faisant varier que 5, cetle expression peut 
s'écrire ainsi 

= lï'dsfcos Xr*-»a?d(r*-«^) + ^^^liî r*-«yd(r*-«y) + ^^^ r*-««d(r»-»«)l 

= i lï'dsf cosXd(r«*-'x») + - ces |id(r'*-«y*) + î cos vd(r"-«z»)l 

' .., , T, ar'cosX-f wco8|i + xzcosv y'cosix x «'cosv.jfl 
= " " ds d — n ^^1 d — r— d - 

a L ^ ^'^ y ^ yJ 

= . Il d« l^d -j^ + ^^J C08 fi — ces V J , 

en remplaçant «A — a par sa valeur — n — i . 

Si Ton représente par r^ , a:^ , ^i, et r, , a:, , fti, les valeurs de r, a:, V, 
aux deux extrémités de Tare s et par X la résultante suivant Taxe des 
X de toutes les forces exercées par les éléments de cet arc sur d^, 
on aura 

1 ..,j Ta?, ces ^^ a?, ces «'^ , rxAy—yix /•zàx—xûxl 

Si cet arc forme un circuit fermé r,, a:,, 0,, seront égaux à r, , a;^, O'i, et 
la valeur de X se réduira à 



30 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

En désignant par Y et Z les forces suivant les axes des y et des z ré- 
sultant de Faction des mômes éléments sur ds^, on trouvera par un 
calcul semblable 

et en faisant 

/ydz — zAy rzdx — xdz rxdy — yix 



il viendra 

i 

X = - iï'd«' (C cos 11 — B cos v), 
a 

Y = - lï'd*' (A cos V — C cos X), 
Z = - iY'd«' (B cos X — A cos \i). 

En multipliant la première de ces équations par À, la seconde par B et 
le troisième par C, on trouve AX + B Y + CZ = o ; et si l'on conçoit 
par Torigiae une droite A'E qui fasse avec les axes des angles dont les 
cosinus soient respectivement 

A B P 

-srCOsÇj, -=COST||, g=COSÇ,, 

en supposant, pour abréger, 

VA« + B* + C« = D, 

elle sera perpendiculaire sur la résultante R des trois forces X, Y, Z, 
qui fait avecles axes des angles dont les cosinus sont 

X Y Z 

R* R' R' 



puisqu'on a, en vertu de Téquation précédente, 

D R^D R^D R 



RHS PHRNOMÈNER ÉLBCTBO-DYN A MigUBR 



31 



Il est à remarquer que la droite que nous venoas de détermiDer est 
tout à fait indépendante de la direction de l'élément M'N' ; car elle se 
déduit immédiatement des intégrales A, B, C qui ne dépendent que du 
circuit fermé et de la positiou des plans coordonnés, et qui sont les 
sommes des projections sur les plans coordonnés des aires des trian- 
gles qui ont leur sommet au milieu de l'élément ds*, et pour bases les 
différents éléments des circuits fermés s, toutes ces aires étant divisées 
par la puissance n + i du rayon vecteur r. La résultante étant perpen- 
diculaire sur cette droite A'E que je nommerai directrice, elle se 
trouve, quelle que soit la direction de l'élément, dans le plan élevé au 
point A' perpendiculairement à A'E; je donnerai ^ ce plan le nom de 
plan directeur. Si l'on fait la somme des carrés de X, Y, Z, on trouvera 
pour valeur de la résultante de l'action du circuil unique ou de l'en- 
semble de'circuits que l'on considère, 

Il = - IHl" (lf'^(«)9i;,C0B|i— C01>1|C0BVJ*-I-(C0SE,C0B«— eiMi;,COaX}*-|-(cOaT|,GOB)L— COlE,G(»|i)*, 

Iou, en appelant t l'angle de l'élément ds' avec la directrice, 
R = -Dirda'8int. 

Il est facile de déterminer la composante de cette action dans un plan 
donné passant par l'élément ds' et faisant un angle f avec le plan 
mené par ds" et la directrice. En effet, la résultante R étant perpen- 
diculaire à ce dernier plan, sa composante sur le plan donné sera 

n sin f , ou - Dii " dï' sÎd i sin f . 

Or, sin t sin <f est égal au sinus de l'angle <}• que la directrice fait avec 
le plan donné. C'est ce que l'on déduit immédiatement de l'angle 
trièdre formé par d^, par la directrice et par sa projection sur le plan 
donné. La composante dans ce plan aura donc pour expression 

- Diï'di'sin^. 

Cette expression peut se mettre sous une autre forme en observant 



32 THÉORIE MATHEMATIQUE 

que ^ est le complément de Tangle que fait la directrice avec la nor- 
male au plan dans lequel on considère l'action. On a donc, en nom- 
mant (, 71, 2^ les angles que cette dernière droite forme avec les 
trois axes, 

ABC 
sin4»= g cosÇ + g co8t| + - cosÇ, 

et Texpression de Taction devient 

- lï'ds (A ces Ç -|- B ces 11 + C ces Ç), 
a 



ou 



9 



en faisant 



U = A CCS ï 4" B cos T| + C cos Ç. 



On voit que cette action est indépendante de la direction de l'élé- 
ment dans le plan que l'on considère, nous la désignerons sous le 
nom d'action exercée dans ce plan, et nous conclurons de ce qu'elle 
reste la même lorsqu'on donne successivement à l'élément différentes 
directions dans un môme plan, que si celle que la terre exerce sur un 
conducteur mobile dans un plan fixe est produite par des courants 
électriques formant des circuits fermés, et dont les distances au con- 
ducteur sont assez grandes pour être considérées comme constantes 
pendant qu'il se meut dans ce plan, elle aura toujours la même valeur 
dans les différentes positions que prendra successivement le conduc- 
teur, parce que les actions exercées sur chacun des éléments dont il 
est composé restant toujours les mêmes et toujours perpendiculaires 
à ces éléments, leur résultante ne pourra varier ni dans sa grandeur 
ni dans sa direction relativement au conducteur. Cette direction 
changera d'ailleurs dans le plan fixe en y suivant le mouvement de ce 
conducteur : c'est en effet ce qu'on observe à l'égard d'un conducteur 
qui est mobile dans un plan horizontal, et qu'on dirige successive- 
ment dans divers azimuts : 

On peut vérifier ce résultat par l'expérience suivante : dans un 
disque de bois ABGD (fig. 10), on creuse une rigole circulaire KLMN 
dans laquelle on place deux vases en cuivre KL, MN de même forme, 
et qui occupent chacun presque la demi-circonférence de la rigole de 



DBS phAnomènes Albctro-dtnaxiquks 33 

maaiëre cependant qu'il reste entre eux deux intervalles KN, I«H, 
qu'on remplit d'un mastic isolant; à chacun de ces vases sont soudées 
les deux lames de cuivre PQ, RS, incrustées dans le disque et qui 
portent les coupes X, Y, destinées à mettre, au moyen du mercure 
qu'elles contiennent, les vases KL, MN, en communication avec les 
rbéopbores d'une très forte pile; dans le disque est incrustée une 
autre lame TO portant la coupe Z, où l'on met aussi un peu de mer- 
cure ; cette lame TO est soudée au centre du disque à une tige ver- 
ticale sur laquelle est soudée une quatrième coupe U, dont le fond est 
garni d'un morceau de verre ou d'agate pour rendre plus mobile le 
sautoir dont nous allons parler, mais dont les bords sont assez élevés 
.pour être en communication avec le mercure qu'on met dans cette 
coupe; elle reçoit la pointe V(Sg. H) qui sert de pivot au sautoir 
FGHI, dont les brancbes EG, El, sont égales entre elles et soudées 
en G et I aux lames gxh^ iyf qui plongent dans l'eau acidulée des 
vases KL, MN, lorsque la pointe Y repose sur le fond de la coupe U, 
et qui sont attachées par leurs autres extrémités A, /aux brancbes 
EH, EF, sans communiquer avec elles. Ces deux lames sont égales et 
semblables et pliées en arcs de cercle d'environ 90*. Lorsqu'on plonge 
les rbéopbores, l'un dans la coupe Z, l'autre dans l'une des deux 
coupes X ou Y, le courant ne passe que par une des brancbes du 
sautoir, et l'on voit celui-ci tourner sur la pointe V par l'action de la 
terre, de l'est à l'ouest par le midi quand le courant va de la circon- 
férence au centre, et dans le sens contraire quand il va du centre à la 
circonférence, conformément à l'explication que j'ai donnée de ce 
phénomène, et qu'on peut voir dans mon Recueil ^Observations 
ilectr(Hdynamiques^ page 284. Mais lorsqu'on les plonge dans les 
coupes X et Y, le courant parcourant en sens contraires les deux 
brancbes EG, El, le sautoir reste immobile dans quelque situation 
qu'on l'ait placé, quand, par exemple, une des brancbes est parallèle 
et l'autre perpendiculaire au méridien magnétique, et cela lors même 
qu'en frappant légèrement sur le disque ÂBGD, on augmente, par les 
petites secousses qui en résultent, la mobilité de l'instrument En 
pliant un peu les branches du sautoir autour du point E, on peut leur 
faire faire différents angles, et le résultat de l'expérience est toujours 
le même. Il s'ensuit évidemment que la force avec laquelle la terre 
agit sur une portion de conducteur, perpendiculairement à sa direc- 
tion, pour la mouvoir dans un plan horizontal, et, par conséquent, 

5 



34 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

dans un plan donné de position à l'égard du système des courants 
terrestres, est la même, quelle que soit la direction, dans ce plan, de 
la portion de conducteur, ce qui est précisément le résultat de calcul 
qu'il s'agissait de vérifier. 

Il est bon de remarquer que l'action des courants de l'eau acidulée 
sur leurs prolongements dans les lames gh^ if ne trouble en aucune 
manière l'équilibre de l'appareil ; car il est aisé de voir que Taction 
dont il est ici question tend à faire tourner la lame gh autour de la 
pointe Y dans le sens hxg^ et la lame if dans le sens fyiy d'où résulte, 
à cause de l'égalité de ces lames, deux moments de rotations égaux 
et de signes contraires qui se détruisent. 

On sait que c'est à M. Savary qu'est due l'expérience par laquelle, 
on constate cette action ; cette expérience peut se faire plus commo- 
dément en remplaçant la spirale en fil de cuivre de l'appareil dont il 
s'est d'abord servi , par une lame circulaire du même métal. Cette 
lame ABC (fig. 12) forme un arc de cercle presque égal à une circon- 
férence entière ; mais ses extrémités A et G sont séparées l'une de 
l'autre par un morceau D d'une substance isolante. On met une de 
ses extrémités A, par exemple, en communication avec un des rhéo- 
phores par la pointe qu'on place dans la coupe S (fig. 13) pleine de 
mercure ; celle-ci est jointe par le fil métallique STR à la coupe R 
dans laquelle plonge un des rhéopbores. Cette pointe (fig. 12) com- 
munique avec l'extrémité A par le fil de cuivre AEQ dont le prolon- 
gement QF soutient en F la lame ABC par un anneau de substance 
isolante, qui entoure en ce point le fil de cuivre. Lorsque la pointe 
repose sur le fond de la coupe S (fig. 13), la lame ABC (fig. 12) plonge 
dans l'eau acidulée contenue dans le vase de cuivre MN (fig. 13)qui com- 
munique avec la coupe P où se rend l'autre rhéophore ; on voit alors 
tourner cette lame dans le sens GBA, et pourvu que la pile soit assez 
forte, le mouvement reste toujours dans ce sens lorsqu'on renverse les 
communications avec la pile, en changeant réciproquement les deux 
rhéopbores de la coupe Pà la coupe R, ce qui prouve que ce mouvement 
n'est point dû à l'action de la terre et ne peut venir que de celle que les 
courants de l'eau acidulée exercent sur le courant de la lame circu- 
laire ABC (fig. 12)-, action qui est toujours répulsive, parce que si GH 
représente un des courants de l'eau acidulée qui se prolonge en HK 
dans la lame ABC, quel que soit le sens de ce courant, il parcourra 
évidemment l'un des côtés de l'angle GHE en s'approchant, et l'autre 



DES PIIÉNOXÈNRS ÉLECTRO-DTNAMIQURS 35 

en s'ëloignant du sommet H. Mais il faut, pour que le mouvement 
qu'on observe dans ce cas ait lieu, que la répulsion entre deux élé- 
ments, Tun en I et l'autre en L, ait lieu suivant la droite IL, oblique 
à Tare ABC, et non suivant la perpendiculaire LT à l'élément situé en 
L, car la direction de cette perpendiculaire rencontrant la verticale 
menée par le point autour de laquelle la partie mobile de l'appareil 
est assujettie à tourner, une force dirigée suivant cette perpendicu- 
laire ne pourrait lui imprimer aucun mouvement de rotation. 

Je viens de dire que, quand on veut s'assurer que le mouvement 
de cet appareil n'est pas produit par l'action de la terre, en constatant 
qu'il continue d'avoir lieu dans le môme sens quand on renverse les 
communications avec la pile en changeant les rhéophores de coupes, 
il fallait employer une pile qui fût assez forte; il est impossible 
en eflfet, dans cette disposition de conducteur mobile, d'empêcher 
la terre d'agir sur le fil vertical AE pour le porter à l'ouest, quand le 
courant y est ascendant, à l'est, quand le courant y est descendant, 
et sur le fil horizontal EQ, pour le faire tourner autour de la verticale 
passant par le point 0, dans le sens direct est, sud, ouest, quand le 
courant va de E en Q, en s'approchant du centre de rotation, et dans 
le sens rétrograde ouest, sud, est, quand il va de Q en E, en s'éloi- 
gnant du môme centre (1). La première de ces actions est peu sen- 
sible, lors du moins qu'on ne donne au fil vertical AE que la longueur 
nécessaire pour la stabilité du conducteur mobile sur sa pointe 0; 
mais la seconde est déterminée par les dimensions de l'appareil; et 
comme elle change de sens lorsqu'on renverse les communications 
avec la pile, elle s'ajoute dans un ordre de communication avec 
l'action exercée par les courants de l'eau acidulée, et s en retranche 
dans lautre; c'est pourquoi le mouvement observé est toujours plus 
rapide dans un cas que dans l'autre; cette différence est d'autant plus 
marquée, que le courant produit par la pile est plus faible, parce qu'à 
mesure que son intensité diminue, l'action électro- dynamique étant, 
toutes choses égales d*ailleurs, comme le produit des intensités des 
deux portions de couranLs qui agissent Tune sur l'autre, cette action 
entre les courants de l'eau acidulée et ceux de la lame ABC, diminue 



(I) Voyez sur ces deux sortes d'actions exerces par le globe terrestre, ce qui 
est dit dans mon Recueil éTObiervaikm éiêciro^ynamiquet^ pages 980, 984. 



36 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

comme le carré de leur intensité, tandis que l'intensité des courants 
terrestres restant la même, leur action sur ceux de la lame, ne devient 
moindre que proportionnellement à la même intensité : à mesure 
que l'énergie de la pile diminue, l'action du globe devient de plus en 
plus près de détruire celle des courants de l'eau acidulée dans la dis- 
position des communications avec la pile où ces actions sont oppo- 
sées, et l'on voit lorsque cette énergie est devenue très faible, l'ap- 
pareil s'arrêter dans ce cas, et le mouvement se produire ensuite en 
sens contraire ; alors l'expérience conduirait à une conséquence oppo- 
sée à celle qu'il s'agissait d'établir, puisque l'action de la terre deve- 
nant prépondérante, on pourrait méconnaître Texistence de celle des 
courants de Teau acidulée. Au reste, la première de ces deux actions 
est toujours nulle sur la lame circulaire ABC, parce que la terre agis- 
sant comme un système de courants fermés, la force qu'elle exerce 
sur chaque élément étant perpendiculaire à la direction de cet élé- 
ment, passe par la verticale menée par le point 0, et ne peut, par 
conséquent, tendre à faire tourner autour d'elle le conducteur 
mobile. 

Nous allons pour servir d'exemple, appliquer les formules précé- 
dentes au cas où le système se réduit à un seul courant circulaire 
fermé. 

Lorsque le système n'est composé que d'un seul courant, parcou- 
rant une circonférence de cercle d'un rayon quelconque m on sim- 
plifie le calcul, en prenant, pour le plan des ay, le plan mené par 
l'origine des coordonnées, c'est-à-dire par le milieu A de l'élément 
ab (fig. 14), parallèlement à celui du cercle; et pour le plan des xz, 
Delui qui est mené perpendiculairement au plan du cercle par la même 
origine et par le centre 0. 

Soient p ei q les coordonnées de ce centre ; supposons que le 
point G soit la projection de sur le plan de ay, N celle d'un point 
quelconque M du cercle, et nommons o) l'angle AGN ; si l'on abaisse 
NP perpendiculairement sur AX, les trois coordonnées x, y, z du 
point M seront MN, NP, AP, et l'on trouvera facilement pour leurs 
valeurs : 

z=zq, y = msin(i>, x=p — mcoso). 
Les quantités que nous avons désignées par A, B, C, étant respecti- 



DES PH^NOMiNBS BLBGTR0-DTNAMIQUB8 37 

vemeat égales & 

yiz — zdy j*idx — xdz (*xûy^yix 



/ yûz — iûy r zûx — xiz r 
r^» • J r^* ' J 



nous aurons 



^ /*8înMdM 

B = mq j 



cosMdM . /*d«t 



^ /*co8MdM • rdM 

Si Ton intègre par partie ceux de ces termes qui contiennent siotti 
et cosci), en faisant attention que 

donne 

mp 8in«td«t 

drss-t:: 

r 

qu'on supprime les termes qui sont nuls parce que ces intégrales 
doivent être prises depuis ui = o jusqu'à ai = 9 ic, et qu'on mette les 
valeurs de Â, B, G ainsi trouvées dans celle de U, 

U = Aco8E-}-Bco8i)-f GcosC, 
on obtiendra 

w^ F/ . w • . PS /•«io* «•<!•• . /* d«*I 

U=:ml(n+ i)(p*co8C — pfCOsQ J — ^ CO8ÇJ — J. 

Or, Tangle ( peut être exprimé au moyen de C; car, en désignant 
par h la perpendiculaire OK abaissée du centre sur le plan bkQ 
pour lequel on calcule la valeur de U, on aura A = 9 cos s +/) cos (, et 
cette valeur deviendra 

D = m«j(n+.)[(;,' + ç«)co8Ç-A,]Jïî^-c08c/^ 

L'évaluation en est bien simple dans le cas où le rayon m est très 
petit par rapport à la distance / de l'origine A au centre ; car, si on 



38 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

la développe en série suivant les puissances de m, on verra que quand 
on néglige les puissances de m supérieures à 3 , les termes en m' 
s'évanouissent entre les limites o, a ic, et que ceux en m* s'obtiennent 

en remplaçant r par / = sj p^ + y* ; il ne reste alors qu'à calculer les 
valeurs de 

/ sin*(i>dcA et de / dco depuis ca = o jusqu'à ca=3ic; 

ce qui donne ic pour la première, et aie pour la seconde; la valeur de 
U se réduit donc a 



T7 — ,«• r(2ziil£2L^ (n+i)Ag -] 



Pour plus de généralité, nous allons supposer maintenant que le 
courant fermé, au lieu d'être circulaire, ait ime forme quelconque, 
mais sans cesser d'être plan et très petit. 

Soit MNL (flg. 15) un très petit circuit fermé et plan dont l'aire soit 
\ et qui agisse sur un élément placé à l'origine A. Partageons sa sur- 
face en éléments infiniment petits, par des plans passant par Taxe des 
z, et soit APQ la trace d'un de ces plans, et M, N ses points de ren- 
contre avec le circuit X, projetés sur le plan des ay en P et Q. Prolon- 
geons la corde MN jusqu'à l'axe des z en G; abaissons de A une per- 
pendiculaire kE = q sur le plan du circuit, et joignons EG. Soit kpq 
la trace d'un plan infiniment voisin du premier, faisant avec celui-ci 
un angle dy; faisons AP = m et PQ = Zu. L'action du circuit sur l'élé- 
ment en A dépend, comme nous l'avons vu, de trois intégrales dési- 
gnées par A, B, C, que nous allons calculer. Considérons d'abord C, 
dont la valeur est 



/ xiy — yàx r 



Cette intégrale est relative à tous les points du circuit, et si l'on con- 
sidère simultanément les deux éléments compris entre les deux plans 
voisins AGNQ et AGn^, et qui se rapportent à des valeurs égales et 
des signes contraires de df , on verra que les actions de ces deux élé- 
ments doivent être ôtées l'une de l'autre, et que celle de l'élément 
qui est le plus près de A produit l'action la plus forte. Observant que 



DS8 PH<N01liNS8 <LSCTR0-DTNAMIQUB8 39 

pour avoir TactioD du plus éloigné, il fout remplacer u et r par u + ^^ 
et r + 8r, on trouve 






(r + Iry 

ces deux intégrales étant prises entre les deux valeurs de f relatives 
aux points extrêmes L, L' entre lesquels est compris le circuit. 

La différence de ces deux intégrales pouvant être considérée comme 
la variation de la première prise en signe contraire, lorsqu'on néglige 
toutes les puissances des dimensions du circuit dont les exposants 
surpassent Tunité, il vient 

c = -,/^=/[&±^ -•*>,. 

Or 

d'où 

^ mSii -f zlz 
îr=— — ; 

r 

d'ailleurs l'angle ZAE étant égal à C» on a 

cosC cosC 

et, à cause des triangles semblables MH6, MSN, 

BfH:BIS::GH:NS, 



c'est-à-dire 



ii:Jii::i —^:^z\ 



en tirant de cette proportion la valeur de Sx et la reportant dans celle 
de Sr, on obtient : 

^^xcosC-Çj^ ^^^ (ti«+i')co8S-yi ^^ ^ HcosÇ-ç» ^^ 
•fCosC * itf*cosC * «rcosC * 

et en substituant cette valeur dans celle de G, il vient 

'^=/[ "^'ff:::i~"' -;^]-^t 



40 THEORIE MATHÉMATIQUE 

Le circuit étant très petit, on peut regarder les valeurs de r et de js 
comme constantes et égales par exemple à celles qui se rapportent au 
centre de gravité de Taire du circuit, afin que les termes du troisième 
ordre s'évanouissent, en représentant ces valeurs par / et z^, l'inté- 
grale précédente prendra cette forme 

Mais ud<f est l'arc PK décrit de A comme centre avec le rayon u et 
PQ=8ti; donc ud(fiu est Taire infiniment petite PQpÇi et l'inté- 
grale jud<fdu exprime Taire totale de la projection du circuit, c'est-à- 
dire X cos 2^, puisque ^ est Tangle du plan du circuit avec le plan des 
xy ; on aura donc enfin 

_ rn— i)cosÇ (n + i)gzn 

G-L — j=n Fî~J^- 

On obtiendra des valeurs analogues pour B et A, savoir : 

° — I i^i ^% J'^» 

__ r (n— QcosS (n+_i)££,-| 

On connaîtra ainsi les angles que la directrice fait avec les axes, puis- 

A B C 
qu'on a pour leurs cosinus ^, tt, tt, en faisant 

d = v'a«+b«+c\ 

Quant à la force produite par Taction du circuit sur Télément situé à 
Torigine, elle aura, connue on Ta vu plus haut, pour expression 

j n' dsT) sin e, e étant Tangle que fait cet élément avec la directrice, 

à laquelle cette force est perpendiculaire ainsi qu'à la direction de 
Télément. 
Dans le cas où le petit circuit que Ton considère est dans le même 



DES PHÉNOMÈNES ÉLBCTRO-DTNAMIOUBS 41 

plan que rélément ds' sur lequel il agit, on a, en prenant ce plan pour 
celui des 2y, 

q=zo, co8C=i, co8i)r=o, cosC = 0, 
et par suite 

A = o, B = o, C = 2^X; 

D se réduit alors à C; e est égal à -, et l'action du circuit sur rélément 

di devient 

!•— 1 lï'df'X 

Je vais maintenant exposer une nouvelle maoière de considérer 
l'action des circuits plans d'une forme et d'une grandeur ({uelconque. 

Soit un circuit plan quelconque MNm (Qg. 16); partageons sa sur- 
face en éléments infiniment petits par des droites parallèles coupées 
par un second système de parallèles faisant des angles droits avec les 
premières, et imaginons autour de chacune de ces aires infiniment 
petites des courants dirigés dans le même sens que le courant MNm. 
Toutes les parties de ces courants qui se trouveront suivant ces lignes 
droites, seront détruites, parce qu'il y en aura deux de signes con- 
traires qui parcourront la même droite; et il ne restera que les parties 
curvilignes de ces courants, telles que MM', mm\ qui formeront le 
circuit total MNm. 

Il suit de là que les trois intégrales Â, B, C s'obtiendront pour le 
circuit plan d'une grandeur finie, en substituant dans les valeurs que 
nous venons d'obtenir pour ces trois quantités, à la place de \ un élé- 
ment quelconque de Taire du circuit que nous pouvons représenter 
par d*X et intégrant dans toute l'étendue de cette aire. 

Lorsque, par exemple, l'élément est situé dans le même plan que 
le circuit, et qu'on prend ce plan pour celui des 2y, on a 

/•/•d*X 
A = o, B = o. c = (ii— i)jj— , 

et la valeur de la force devient 



^-''ff^>- 



42 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

d'où il suit que, si à chacun des points de Taire du circuit on élève 
une perpendiculaire égale à ^j, le volume du prisme qui aura pour 
base le circuit et qui sera terminé à la surface formée par les extré- 
mités de ces perpendiculaires, représentera la valeur de jj j^ ; et 

ce volume multiplié par ii'ds' exprimera l'action cherchée. 

Il est bon d'observer que la question étant ramenée à la cubature 
d'un solide, on pourra adopter le système de coordonnées, et la divi- 
sion de l'aire du circuit en éléments qui conduiront aux calculs les 
plus simples. 

Passons à l'action mutuelle de deux circuits très petits et 0' 
(flg. 18) situés dans un même plan. Soit MN un élément d^' quel- 
conque du second. L'action du circuit sur dsf est, d'après ce qui 
précède, 

n — 1 tï'ds'Xd^ 
~ ?^^^~' 

Nommant dy l'angle MNO, et décrivant l'arc MP entre les côtés de cet 
angle, on pourra remplacer le petit courant MN par les deux courants 
MP, NP dont les longueurs sont respectivement rdy et dr ; l'action du 
circuit sur l'élément MP, qui est normale à sa direction, s'obtien- 
dra en remplaçant dans l'expression précédente ds' par MP, et sera 

n — 1 tï'Xdç 

1; 

a r" ' 

l'action sur NP, perpendiculaire à sa direction, sera de même 

n — 1 tï'Xdr 
""^ ^^^' 

Cette dernière intégrée dans toute l'étendue du circuit fermé 0' est 
nulle, il suffit de considérer la première qui est dirigée vers le point 
0, d'où il résulte déjà que l'action des deux petits circuits est dirigée 
suivant la droite qui les joint. 

Prolongeons les rayons OM, ON jusqu'à ce qu'ils rencontrent la 
courbe en M' et N' ; l'action de M'N' devra être retranchée de celle de 



DES PHÉNOMiNES ELECTRO-DTNAMIQUES 43 

BiN, et l'action résultante s'obtiendra en prenant conune précédem- 
ment la variation de celle de MN en signe contraire» ce qui donne 

nln — i) lï'Xdftr n(n — i) n'ïràwtr 
. — ou •—- — . 

Or, rdf 8r est la mesure du segment infiniment petit MNN'M'. Faisant 
la somme de toutes les expressions analogues relatives aux différents 
éléments du circuit (y, et considérant r comme constant et égal à la 
distance des centres de gravité des aires \ et V des deux circuits, on 
aura pour Taction qu'ils exercent l'un sur l'autre 

n(n— i) Wï!' 

et cette action sera dirigée suivant la droite 00". Il résulte de là que 
Ton obtiendra l'action mutuelle de deux circuits finis situés dans 
un même plan, en considérant leurs aires comme partagées en élé- 
ments infiniment petits dans tous les sens, et supposant que ces 
éléments agissent l'un sur l'autre suivant la droite qui les joint, en 
raison directe de leurs surfaces et en raison inverse de la puissance 
n + 9 de leur distance. 

L'action mutuelle des courants fermés n'étant plus alors fonction 
que de la distance, on en tire cette conséquence importante, qu'il ne 
peut jamais résulter de cette action un mouvement de rotation con- 
tinue. 

La formule que nous venons de trouver pour ramener l'action 
mutuelle de deux circuits fermés et plans à celles des éléments des 
aires de ces circuits, conduit à la détermination de la valeur de n. En 
effet, si l'on considère deux systèmes semblables composés de deux 
circuits fermés et plans, les éléments semblables de leurs aires seront 
proportionnels aux carrés des lignes homologues, et les distances de 
ces éléments seront proportionnelles aux premières puissances de ces 
mêmes lignes. Appelant m le rapport des lignes homologues des 
deux systèmes, les actions de deux éléments du premier système et 
de leurs correspondants du second seront respectivement 

nfn — i) inV n(it— i) uïXm' 

9 r^« % r^«in^«' 



44 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

leur rapport, et par suite celui des actions totales, sera donc nù 
Or, nous avons décrit précédemment une expérience par laquelle on 
peut prouver directement que ces deux actions sont égales ; il faut 
donc que n = «, et, en vertu de l'équation i — n — a A = o, que 

A = . Ces valeurs de n et de A réduisent à une forme très simple 

a 

l'expression 

II' dsds' 

de l'action mutuelle de d5 et de ds'; cette expression devient 

j^ d«dr 

Il suit aussi de ce que n = 2 , que dans le cas où les directions des 
deux éléments restent les mêmes, cette action est en raison inverse 
du carré de leur distance. On sait que M. de La Place a établi la 
même loi, d'après une expérience de M. Biot, lorsqu'il s'agit de l'ac- 
tion mutuelle d'un élément de conducteur voltaïque et d'une molé- 
cule magnétique : mais ce résultat ne pouvait être étendu à l'action 
de deux éléments de conducteurs, qu'en admettant que l'action des 
aimants est due à des courants électriques ; tandis que la démonstra- 
tion expérimentale que je viens d'en donner est indépendante de 
toutes les hypothèses que l'on pourrait faire sur la constitution des 
aimants. 

Soit MON (fig. 17) un circuit formant un secteur dont les côtés 
comprennent un angle infiniment petit, et cherchons l'action qu'il 
exerce sur un conducteur rectiligne OS' passant par le centre du 
secteur, et calculons d'abord celle d'un élément MNQP de l'aire de ce 
secteur sur un élément M'N' du conducteur OS'. Faisons OM = «, 
MF = dtt, OM' = 5', MM' = r, S'ON = e, NOM = d e. Le moment de 
MNQP pour faire tourner M' autour de sera, en observant que l'aire 
MNQP a pour expression t/dtide, 

-tiVds — r— , 
a r* 



DES PHÉN0MÊNB8 ÉLXCTB0*DTNAMIQUB8 45 

et le moment du secteur sur le conducteur J s'obtiendra en inté- 
grant cette expression par rapport kueiJ. 
On a 

r* 2= «'• + ti* — lia' C08 », 

d'où 

dr , dr , 

et, en différenciant une seconde fois, 

d*r , dr dr 
difds Ai Au 

ou, en substituant ^ T7 ^^^ x* leavs valeurs, 



d'r 

r 



, (m — l'eus »)(#' — tfCOSs) 
} H jî = — C08t, 



dtidf' 
ce qui devient, en effectuant les calculs et réduisant, 

d*r tff'sin*» 

''dïïd7+-H- = ^' 

d'où l'on tire 

itf' i dV 



r* sin't dtidf" 

substituant cette valeur dans le moment élémentaire, on a pour l'ex* 
pression du moment total 

\ ... rrusAuAi i .., dt /•/• dV 

-lîd»// -— = = " -:-T W â'Tj^^^^' 

^ JJ r* 3 8m'» jj diidi* 

En considérant la portion L'L' du courant y, et la portion L^Li 
du secteur, et en faisant L'L^ = ri, L^'L, = r/, L'L, = ri, L^L, = rÇ, 
la valeur de cette intégrale est évidemment 

-"'4^K + ^i-r;-r;). 
Lorsque c'est à partir du centre que commencent le secteur et le 



46 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

conducteur s\ la distance r', = o ; et si l'on fait OL, = a, OL*' = A, 
LTj, = r, on trouve que leur action mutuelle est exprimée par 

1 .., de 

-n' .— - a + 6— r). 

a sm*8 ^ ' ' 

Quand le conducteur VU (flg. 19) a pour milieu le centre Lj du sec- 
teur, et que sa longdeur est double du rayon a de ce secteur, on a 
a= ô, et enfaisantLlijL, = «8=ir — e, 

r\ = r\=ia, r^, = QasinO, r^ = aacos6, d6 = — adO, 

en sorte que la valeur du moment de rotation devient 

... de , . ^ ^, 1 att'd0(cos6 — sinO) 

an' -T-T-(sme — cose) = r^— — — ^, 

sm*6^ ' a sm*6cos"6 

On peut déduire de ce résultat une manière de vérifier ma formule 
au moyen d'un instrument dont je vais donner la description. 

Aux deux points a a' (flg. 20) de la table mn s'élèvent deux sup- 
ports ab, dV dont les parties supérieures ci, db sont isolantes; ils 
soutiennent une lame de cuivre HdeE'de' pliée en deux suivant la 
droite HH', et qui est terminée par deux coupes H et H' où l'on met 
du mercure. Aux points A, G, A', G', de la table sont quatre cavités 
remplies de même de mercure. De A part un conducteur en cuivre 
AEFGSRQ, soutenu par HH' et terminé par une coupe Q ; de A' il en 
part un second A'EFG'S'R'Q' symétrique au premier ; ils sont tous les 
deux entourés de soie, pour être isolés l'un de l'autre et du conduc- 
teur HH'. Dans la coupe Q plonge la pointe d'un conducteur mobile 
QPONMLKIH revenant sur lui-même de K en I, et ayant dans cette 
partie ses deux branches PO, Kl entourées de soie; il est terminé 
par une seconde pointe plongée dans la coupe H ; NML forme une 
demi-circonférence dont LN est le diamètre, et K le centre ; la tige 
PKj9 est verticale, et terminée en jo par une pointe retenue par trois 
cercles horizontaux B,D,T qui peuvent tourner autour de leurs cen- 
tres et sont destinés à diminuer le frottement. 

XY est une tablette flxe qui reçoit dans une rainure un conducteur 
VJJi/khgoZC revenant sur lui-môme de ^ en o et doublé de soie dans 
cette partie ; ifkhg est un secteur de cercle qui a pour centre le point 



DBS PHÉNOMiNXS tfLXCTR0-DTNAMIQ|uX8 47 

Ar;les parties Ut et go sont rectilignes ; elles traversent en x le support 
ab^ dans le^el on a pratiqué une ouverture à cet effet, et se sépa- 
rent en pour aller se plonger respectivement dans les cavités A 
et G. A droite de FG se trouve un assemblage de conducteurs fixes et 
mobiles parfaitement semblable à celui que nous venons de décrire, 
et lorsqu'on plonge le rhéophore positif de la pile en G, et le négatif 
en G', le courant électrique parcourt les conducteurs GZo^AA/tUY, 
AEFGSRQ ; de là il passe dans le conducteur mobile QPONMLKIH, et 
se rend en H' par HH'; il parcourt ensuite le conducteur mobile 
symétrique H'I'K'L'M'N'O'P'Q', arrive en Q', suit le conducteur 
Q'R'S'GTE'A' qui le conduit dans la cavité A', d'où il se rend en G 
par le conducteur YU'i'f^kh'^o'TlCÎ ^ et de là dans le rhéophore 
négatif. 

Le courant allant dans la direction LN dans le diamètre LN, et de 
h en A:, puis de k en /, dans les rayons hk^ kf^ il y a répulsion 
entre ces rayons et le diamètre ; de plus, le circuit fermé ghkfi ne 
produisant aucune action sur le demi-cercle LMN dont le centre se 
trouve dans l'axe fixe ;>H, le conducteur mobile ne peut être mis en 
mouvement que par l'action du secteur ghkfi sur le diamètre LN, vu 
que dans toutes les autres parties de l'appareil passent deux courants 
opposés dont les actions se détruisent. L'équilibre aura lieu quand 
le diamètre LN fera des angles égaux avec les rayons A/, kh ; et si on 
Técarte de cette position, il oscillera par l'action seule du secteur 
ghkfi sur ce diamètre. 

Soit % i[ l'angle au centre du secteur, on aura dans la position 
d'équilibre 



«•=- + 11 ou dcs^+il, 
9 4 



d'où Ton conclut 



cosd — sinOscosd^cosf ttj = 98in j sinf j — •] =5 — ^tin-i|. 



et 



8indcostt = -sin9d=- cosi); 

9 a 



Mais il est aisé de voir que quand on dépUce, de sa position d'équi- 
libre, le conducteur L'L' d'une quantité égale à sd9, le moment des 
forces qui tendent à l'y ramener se compose de ceux que produisent 



48 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

deux petits secteurs dont l'angle est égal à ce déplacement, et dont 
les actions sont égales, moment dont la valeur, d'après ce que nous 
avons vu tout à l'heure, est 

1 aiï'(cos6 — sinO) aatTySsinln 

a sin"6cos*6 cos*i) 

D'où il suit que les durées des oscillations seront, pour le môme dia- 
mètre, proportionnelles à 



^sin^i) 

COSïl 

Faisant donc simultanément osciller les conducteurs mobiles dans 
les deux parties symétriques de l'appareil, en supposant les angles 
des secteurs différents, on aura des courants de môme int^isité, et 
on observera si les nombres d'oscillations faites dans un môme temps, 
sont proportionnels aux deux expressions 



C0S1) cosV ' 

en appelant 97) et aV les angles au centre des deux secteurs. 

Nous allons maintenant examiner l'action mutuelle de deux con- 
ducteurs rectilignes; et rappelons -nous d'abord qu'en nommant^ 
l'angle compris entre la direction de l'élément d^ et celle de la 
droite r, la valeur de l'action que les deux éléments de courants 
électriques ds et d/ exercent l'un sur l'autre a déjà été mise sous la 
forme 

irds'r»d(r»cosp), 

en la multipliant et la divisant par cos^, et en faisant attention 
que k= donne r" = -, nous verrons qu'on peut l'écrire ainsi : 

jr*co8pd(r*co8P) = 5. d( ^U 

cosp 'a cosp \ r I 

d'où il nous sera facile de conclure que la composante de cette action 
suivant la tangente à l'élément d^ , est égale à 

^8« p> 



i,ï'd,'d(^) 



< 



DBS PHÉNOMàNBS ÉLBGTRO-DTNAMIQUKS 49 

et que la composante normale au môme élément, l'est à 



iu'd.'t.ngpd(^). 



expression qui peut se mettre sous la forme 



i,rd.[d(5îH^)-^] 



Ces valeurs des deux composantes se trouvent à la page 331 de 
mon Recueil cP observations électro-dynamiques ^ publié en 1822. 

Appliquons la dernière au cas de deux courants rectilignes pardd- 
lèles, situés à ime distance a l'un de l'autre. 

On a alors 

^ a 
et la composante normale devient 



«La a J* 



Soit M' (flg.21) un point quelconque du courant qui parcourt la droite 
L, L/, et fUjP" les angles UM'L,, L'M'L, formés avec L,L, par les 
rayons vecteurs extrêmes M'U, M'L'; on aura l'action de ds' sur 
L' L' en intégrant l'expression précédente entre les limites p', P"^ ce 
qui donne 

— iï'd«'(8in*p'co8p*+co8p*— sin^P'cosp'— cosp*); 

mais on a à chaque limite, en y représentant les valeurs de s par If 
et*", 

1'=*^— acotfl*=*'— acota*. d^ = ^^ = '^^: 
en substituant ces valeurs et intégrant de nouveau entre les limites 

7 



5 THÉORIE MATHEMATIQUE 

Pii ^ 6t p"„ Pi\ on a pour la valeur de la force cherchéei 

- itYsinK — sinK - sinp; + 8inp; — -r^ + -r^ + -r^ r-^^ , 

a \ ^* * ^*^ ^^ sin p, sm K sm p; sinp;/' 

ou 

^"VîT"ïT""^'^ïT + â j- 

Si les deux conducteurs sont de même longueur et perpendiculaires 
aux droites qui en joignent les deux extrémités d'un môme côté, 
on a 

r\ =zr\ = a, et r', =t^^=c, 

en nommant c la diagonale du rectangle formé par ces deux droites 
et les deux directions des courants, l'expression précédente devient 
alors 



<î-t)= 



u'P 
ac 



en nommant / la longueur des conducteurs, et quand ee rectangle 



ti 



devient un carré, on a -7= pour la valeur de la force ; enfin, si Ton 

suppose Tun des conducteurs indéfini dans les deux sens, et que / 
soit la longueur de l'autre, les termes où ri, ri, rj, rj se trouvent au 
dénominateur disparaîtront; on aura 

et l'expression de la force deviendra 

IÏ7 



a ' 



qui se réduit à ii' quand la longueur / est égale à la distance a. 

Quant à l'action de deux courants parallèlement à la direction de y, 
elle peut s'obtenir quelle que soit la forme du courant s. En effet la 
composante suivant à d s' étant 



1^'d.df-^). 



DES PHÉNOMÈNKS ÉLECTRO-DTN AMIQUES 51 

l'action totale qu'exerce d*' dans celte direction sur le courant L'L" 
(fig. 21) a pour valeur 



-:--r-^-^). 



et il est remarfuable qu'elle ne dépend que de la situation des extré- 
mîté3 L', L" du conducteur s; elle est donc la même, quelle que soit 
la forme de ce conducteur, qui peut être plié suivant une ligne quel- 
conque. 

Si l'on nomme a' et a" les perpendiculaires abaissées des deux 
extrémités de la portion de conducteur L'K" que l'on considère comme 
mobile, sur le conducteur rectiligne dont il s'agit de calculer l'action 
parallèlement à sa direction, on aura 



f^=- 



et par conséquent 



cosp' sin' p°' 



" sin p"' 



"ain'fl" 



-iL 
" sin p" 



d'où il est aisé de conclure que l'intégrale cherchée est 



a J\ einP' 



cos* p"dp' _ coa*p'd9 '\ 
sinp' / 



Ungip' 

Il faudra prendre cette intégrale entre les limilos déterminées par les 
deux extrémités du conducteur rectiligne, en nommant p,', pj et p", ^"^ 
les valeurs de P' et de jî" relatives à ces limites, on a sur-le-champ 
celle de la force exercée par le conducteur rectiligne, et cette dernière 
valeur ne dépend évidemment que des quatre angles pj , 3',', pj , Pj', 
Lorsqu'on veut la valeur de cette force pour le cas où le conducteur 
rectiligne s'étend indéHniment dans les deux sens, il faut &ire 
p;=PÏ = o, et Pi =Pi' =«: il semble, au premier coup d'œil, 
qu'elle devient nulle, ce qui serait contraire it l'expérience; mais on 



52 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

voit aisément que la partie de Tintégrale où entrent les cosinus de ces 
quatre angles est la seule qui s'évanouisse dans ce cas, et que le reste 
de l'intégrale 

tangiK ^tangip;\ i .„ tengip-.cot|p; 






tengip'.cotip; 



devient à cause qu'on a Pî = « — p" et Pi ^ « — p| , 

' .Y' T *»^°8*iP« _ .:■■ T ^"gj^ _ • « T o" 

Cette valeur montre que la force cherchée ne dépend alors que du 
rapport des deux perpendiculaires a' et a', abaissées sur le conducteur 
rectiligne indéfini des deux extrémités de la portion de conducteur 
sur lequel il agit ; qu'elle est encore indépendante de la forme de cette 
portion, et ne devient nulle, comme cela doit être, que quand les 
deux perpendiculaires sont égales entre elles. 

Pour avoir la distance de cette force au conducteur rectiligne, 
dont la direction est parallèle à la sienne, il faut multiplier chacune 
des forces élémentaires dont elle se compose par sa distance au con- 
ducteur, et intégrer le résultat par rapport aux mêmes limites; on 
aura ainsi le moment qu'il faudra diviser par la force pour avoir la 
distance cherchée. 

On trouve aisément, d'après les valeurs ci-dessus, que le moment 
élémentaire a pour valeur 

-it'dsrsmpd 



a r 



Cette valeur ne peut s'intégrer que quand on y a substitué à l'une 
des variables r ou ^ sa valeur en fonction de l'autre, tirée des équa- 
tions qui déterminent la forme de la portion mobile de conducteur; 
elle devient très simple quand cette portion se trouve sur une droite 
élevée par un point quelconque du conducteur rectiligne que Ton 
considère comme fixe, perpendiculairement à sa direction, parce 
qu'en prenant ce point pour l'origine des s\ on a 



s 



cosp' 



DBS PUÉNOMÈNES ÉLECTRO-DTNAMIQUES 53 

et que s' est uoe constante relativement à la différentielle 
, cos' p 



- «""di' à (cos' f 



La valeur du moment élémentaire devient donc 

- lï'ds'siD'pcospd^, 

dont l'intégrale entre les limites p" etp' est 

— - «'d»" (sin' p' — sin* y). 

En remplaçant ds' par les valeurs de cette différentielle trouvées 
plus haut, et en intégrant de nouveau, on a, entre les limites déter- 
minées du conducteur rectiligne, 

- ir[a"(coB p; — cos P^} — a' (coa p", — cos P', }]. 

Si l'on suppose que le conducteur s'étende indéQnîmenl dans les 
deux sens, il faudra donnera^;, p", P",, P'^, les valeurs que nous leur 
avons déjà assignées dans ce cas, et un aura 

pour la valeur du moment cherché, qui sera, par conséquent, pro- 
portionnel à la longueur a" — a' du conducteur mobile, et ne chan- 
gera point tant que cette longueur restera la même, quelles que soient 
d'ailleurs les dislances des extrémités de ce dernier conducteur à celui 
qui est considéré comme Qxe. 

Calculons maintenant l'action exercée par un arc de courbe quel- 
conque NM pour faire tourner un arc de cercle L,L, autour de son 
centre. 

Soit M' (fig. 23) le milieu d'un élément quelconque d/ de l'arc L,L,, 
et a le rayon du cercle. Le moment d'un élément ds de NM pour faire 
tourner d«' autour du centre s'obtient en multipliant la compo- 



54 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

sanl6 tangente en M' par sa distance a au point fixe ; ce. qui donne 

- airds d . 

Nommant P', p" et r', Z' les valeurs de p et r relatives aux limites M et 
N, on a pour le moment de rotation de ds' 






résultat qui ne dépend que de la situation des extrémités M 
etN. 

Nous achèverons le calcul en supposant que la ligne MN soit un dia- 
mètre L'L" du même cercle. 

Nommons a 6 l'angle M'OL'; MT étant la tangente en M' les angles 
L'MT, L"MT seront respectivement p' et P", et Ton aura évidem- 
ment 

C08P'= — C086, cosp^ssinO, ^''avaasinO, r^ = aacos6. 

L'action du diamètre L'L'' pour faire tourner l'élément situé en M 
sera donc 



4 \cos6 sin6/ 



Lorsqu'on prend un point quelconque A de la circonférence pour 
origine des arcs, et qu'on fait AL' = G, on a 

s' = G+aae et ds' = 2ade, 
ce qui change l'expression précédente en 



1 ..,/sin*0d6 C05'6d6\ 

-airl r-r- ), 

a \ cosO smO / 



qu'il faut intégrer dans toute l'étendue de l'arc L^ L, pour avoir le 
moment de rotation de cet arc autour de son centre. 



0E9 PHÉNOMÈNES ÉLECTUO-DTNA MIQUK3 



/ — — - = Ltang -8 + C08 8+C : 



si donc on appelle aB, et 29, les angles L'OL, et L'OL, le moment 
total de l'arc L, L, sera 



I 



t»ngU+-^e,j tangos, 



~"'l ^ 7i 



■ sÎD e, — COI B, -|- >în B, + COI 4, 



Cette expressioD, changée de signe, donne la valeur du moment de 
rotation du diamètre L'L" dû à l'action de L, L,. 

Dans un appareil que j'ai décrit précédemment, un conducteur qui 
a ta forme d'un secteur circulaire, agit sur un autre conducteur com- 
poséd'un diamètre et d'une demi-circonférence qui est mobile autour 
d'un axe passant par le centre de cette demi-circonférence et perpen- 
diculaire à son plan L'action qu'elle éprouve de la part du secteur est 
détruite par la résistance de l'axe, puisque le contour que forme le 
secteur est fermé; il ne reste donc que l'action sur le diamètre. Nous 
avons déjà calculé celle de l'arc, il ne nous reste donc plus qu'à 
obtenir celles des rayons de ce secteur sur le même diamètre. 

Pour les déterminer, nous allons chercher le moment de rotation 
qui résulte de l'action mutuelle de deux courants recliligoes situés 
dans le même plan, et qui tend à les faire tourner en sens contraire 
autour du point de rencontre de leurs directions. 

La composante normale à l'élément d;' situé en M' (Qg. 34), est, 
comme nous l'avons vu précédemment, 



-lï'dCfd 



siQ^cos^ 



v^ 



Le moment de ds pour faire tourner ds* autour de 0, s'obtiendra 
en multipliant cette force par s' \ on aura donc, en nommant M le 



56 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

moment total, 



sd« a \ r r) 



d'où, en intégrant par rapport à 5, 



d.'=iùYd.'(!iîil^p-/l^). 



Mais, d'après la manière dont les angles ont été pris dans le calcul 
de la formule qui représente l'action mutuelle de deux éléments de 
conducteurs voltsûques, l'angle MM'L, = P est extérieur au triangle 
OMM'; et, en nommant e l'angle MOM' compris entre les directions 
des deux courants, on trouve que le troisième angle OMM' est égal à 
P — e , ce qui donne 

f'sint 



sin(p-.)' 
on a donc 

lîld«' = itï'4^[cos38inPsin(P — «) + cos(p — •)+€). 
d« a sms*^ 

En remplaçant dans cette valeur cos (p — c) par 

cos* p cos (P — «) 4" «lï^* P <^os (P — *)i 
on voit aisément qu'elle se réduit à 

lîidf' = -«t'4^[cos«co8P + 8in«pcos(p — + C] 

qu'il faut prendre entre les limites ^ et ^'\ on a ainsi la différence de 
deux fonctions de même forme, l'une de P", l'autre de p', qu'il s'agit 
d'intégrer de nouveau pour avoir le moment de rotation cherché : il 
suffit de faire cette seconde intégration sur une seule de ces deux 
quantités : soit donc d* la distance OL" qui répond à P'', on a, dans le 
triangle OMX", 

9 = 7^ — •' = a*'co8t — a*'8m»cotB% As'= — . >^^ ; 

sm p'' ^ ' sm» p' 



DE3 PHÊNOMÈNKS ÈLECTRO-DYN A MIQUES 'l7 

et la quantité que nous nous proposons d'abord d'iatégrer, devient 
.., rcos«cosp"dP" 



' ...,rcos«ci 



-+< 



,s(r-.)dp-], 



doQt l'intégrale prise entre les limites p" et ^^' est 

En désignant par/^j^ot/i', les perpendiculaires abaissées du point 0, 
sur les distances L"L,^ri', L"L, = r;', on a évidemment 

^'^' ' • ' ' ' ^' sinp; sin« BinPÎ sint 

et l'intégrale précédente devient 

~ii'{p', — p'; — (r; — r^jcolt]. 

Si l'on fait attention qu'en désignant la distance OL' par a' on a aussi, 
dans le triangle OM'L', 



sic" p' 



un voit aisément que l'intégrale de l'autre quantité se forme de celle 
que nous venons d'obtenir, en y changeant p'î^p'i, '"î,'"") en p',,p[, 
''») '■'i ; ce qui donne pour la valeur du moment de rotation qui est la 
différence des deux intégrales, 



.«Vi- 



'P\ + P'i - {r; - r', - '', + r-J cot .]. 



Cette valeur se réduit à celle que nous avons trouvée plus haut, dans 
le cas où l'angle * est droit, parce qu'alors cot « = o. 

Quand on suppose que les deux courants partent du point 0, et 
que leurs longueurs OL", OL, (fig. 22) sont représentées respective- 
ment par a et b, la perpendiculaire 01' par p, et la distance L"L, par 



58 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

r, on a/; =p,p" =p\ =p\, = o, r'; = r, r'/ .= a, r; = *, r; = o, et 

- tï'lp + (« 4" * — ^) col •]» 

pour la valeur que prend alors le moment de rotation. 

La quantité a + b — r, excès de la somme de deux côtés d'un trian- 
gle sur le troisième, est toujours positive : d'où il suit que le moment 

de rotation est plus grand que la valeur -ii'p qu'il prend quand l'an- 

gle e des deux conducteurs est droit, tant que cot < est positif, c'est-à- 
dire tant que cet angle est aigu ; mais il devient plus petit quaad le 
môme angle est obtus, parce qu'alors cote est négatif. Il est évident 
d'ailleurs que sa valeur est d'autant plus grande que l'angle e est plus 
petit, et qu'elle croit à l'in&ni comme cot e à mesure que e s'approche 
de zéro ; mais il est bon de montrer qu'il reste toujours positif, quel- 
que voisin que cet angle soit de deux droits. 

Il suffit pour cela de faire attention qu'en nommant a l'angle du 
triangle OL"L, compris entre les côtés a et r, et § celui qui l'est entre 
les côtés b et r, on a 

cot t =: — cot (« + P) , p =r a sin « = 6 sin p, r = a cos a -{- 6 ces p, 

et par conséquent 

a-|-6 — r = a(i — cos«) + 6(i — cosP), 



=ptang^« + ptang^p, 
3 a 



et 



» -.r 1 / 1 i 4 4 1 » • / /j tang I « 4- tang i p \ 



valeur qui reste toujours positive, quelque petits que soient les angles 
a et p, puisque tang (a +^)i pour des angles inférieurs à j, est tou- 
jours plus grand que tang a -f tang^, et à plus forte raison plus que 
tang -a + tang- p. Cette valeur tend évidemment vers la limite 



a w j 

« AV 



2 ii'p à mesure que les angles a et ^ s'approchent de zéro ; elle s'éva- 
nouit avecj9 quand ces angles deviennent nuls. 



DES PHÉNOMÈNKS ÉLKCTB 0-DYNA MIQUES 



59 



Reprenons maintenaat la valeur générale du moment de rotation 
en n'y faisant entrer que les distances OL' = a", OL' = a', et les diffé- 
rents angles, valeur qui est 

- iV fa" sin (p; — i) — a* sin (p; — .) — a' sin (?, — .) 

et appltquons'la au câs où un des conducteurs L'L" (Qg. 35) est recU- 
ligne et mobile autour de son milieu L, , et où l'autre part de ce milieu. 
En faisant L'L' =: aa, on a 



?'■=" + ■. 



sin p-, =— SI 



et en désignant comme précédemment les perpendiculaires abaissées 
de L, sur L'L,, L'L,, l'expression du moment devient 



Pt+P\ — - 



acos«\ 



ânp^^-.a :: sin* : rî 



- sin p', : a : : sîn ■ : t', . 



et les valeurs de r',' et de r. tirées de ces proportions et substituées 
dans l'expression précédente la changent en 

Lorsqu'on supposa L,L, infini, on a p'l=p', = a a,ïnt,r'^ — r',' = 
^scose, et cette valeur du moment se réduit à 

I ..,/ . »cos*«\ ail" 

-au In sm t H : — 1 = -; — ; - 

a \ sm • / sin » 

il est donc en raison inverse du sinus de l'angle des deux courants, et 
proportionnel à la longueur du courant Qni. 

Quand L,L, = - L'L* = a el qu'on représente l'angle L"L,L, par «9, 



= a sin 4, y, ^flcos6, r', =:aa8ine, r'; = ancos9. cote 



60 THÉORIE MÀTHéMATIQUE 

et le moment devient 

- ail* [cos 6-f8in6-facota6 (ces 6 — 8in é)], 

en remplaçant a cot a par sa valeur 

1 — tang* 6 __ cos* 6 — sin* 6 (cos 6 + sin 6) (cos 6 — sin 6) 
tang6 sin 6 cos 6 sin cos 6 

on trouve que celle de ce moment est égale à 

i«,ï'(co8e+8inO)r. + î£2!!=!l£ji:i=iaM (c^^ 

a ^ * 'L ' sm6cos6 J a '\sm6cos6 / 

Pour avoir la somme des actions des deux rayons entre lesquels est 
compris un secleur infiniment petit donc Tare est de, il faut faire 
attention que ces deux rayons étant parcourus en sens contraire, cette 
somme est égale à la différentielle de l'expression précédente; on 
trouve ainsi qu'elle est représentée par 

» 'F/ t. ' t,\/ > \ (cosesinexcos^e — sin*e)i,^ 
-att cose— sme)(— — — .—i)— : -^- — _- i de 

a L \sm cos 6 / sm' 6 cos* 6 J 

1 ..,, . . ^./ 1 (cos 6 4. sin e)«\ 

=r-att (cos 6 — sm 6) ( -r^ - — 1— . ,J — —] 

a ' \sm cos 6 sm* 6 cos' / 

=— i au (cos e — sin 6) (-r-r^ rr + -:— r^ r + 1 ) dS. 

a ^ '\sm*6cos*0 sm6cos6 ' / 

Mais l'action de l'arc L,L, sur le diamètre VL' est égale et opposée 
à celle que ce diamètre exerce sur l'arc pour le faire tourner autour de 
son centre; le moment de celte action, d'après ce que nous venons de 
voir, est donc égal à 



de 



(-— -J -)de = -att (cos e — sm e) ( -r-r r + i)d6; 

\sm6 cos6/ a ^VsmOcosO ' / 



1 •..Vcos'S sm*6 
-ait 

a 



en l'ajoutant au précédent, on a pour celui qui résulte de l'action du 
secteur infiniment petit sur le diamètre VU 

an (cos — sin 6) — 



a sm cos 6 



DES PHÉNOMÈNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 61 

Cette valeur ne diffère que par le signe de celle que nous avons déjà 
trouvée pour le même moment, différence qui vient évidemment de 
ce que nous avons tiré cette dernière de la formule relative à Faction 
d'un très petit circuit fermé sur un élément où nous avions changé le 
signe de G pour la rendre positive. 

Examinons maintenant Faction que deux courants rectilignes, qui 
ne sont pas dans un môme plan, exercent Tun sur l'autre , soit pour 
se mouvoir parallèlement à leur commune perpendiculaire , soit pour 
tourner autour de cette droite. 

Soient les deux courants AU, A'U' (Qg. 26) ; AA' = a, leur commune 

perpendiculaire; AY une parallèle à A'U' : Faction de deux éléments 

3 

situés en M et M', lorsqu'on fait n= a et A = A — 1 = — dans la for- 

s 

mule générale 



devient 



— -- — (cos » + A cos 6 cos 6*). 



tt'dsds (aco8» + 3-r- • -r-J 
1 \ ai ûs/ 



r« 



à cause de 



1^ ^^ i.' dr 

CO8 0=:-r-, cos6=— -—r; 
ds df^ 



mais en faisant AM = 5, A'BT = s\ YAU = e, on a 

d'où 

dr dr , dV . dr dr 

r ---:=: s — s cos», r '•r^, =z S — scost, r - ^ , -^ -_ . -— = — cost; 
ds ds dsds ds ds 

et comme 

1 dr ^. I dV ^dr dr . ^ dr dr 

r ds r dsds ds ds ds ds 

ds^~'r^' dsds'"" "i^ "" H ' 

la valeur de Faction des deux, éléments devient 




62 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

Pour avoir la composante parallèle à AA', il faut multiplier cette 
expression par le cosinus de l'angle MM'P que fait MM' avec MT paral- 
lèle à AA', c'est-à-dire par tjttj , ou -, ce qui donne 



/ d.i\ 



et en intégrant dans toute l'étendue des deux courants, on trouve 
pour l'action totale 



l«.ï'(i + C08.^^). 



Si les deux courants font entre eux un angle droit, on a co3e=o, et 
l'action parallèle à ÂÂ' se réduit, en prenant Tintégrale entre les li- 
mites convenables, et en employant les mêmes notations que d-des- 
sus, à 



\ ...fa a a . a\ 



Celte expression est proportionnelle à la plus courte distance des cou- 
rants, et devient par conséquent nulle quand ils sopt dans un môme 
plan, comme cela doit être évidemment 
Si les courants sont parallèles, on a c = o et 

r» = a* + (.-«•)», 
d'où 

J a* ^a' + (. - »y «' «" 

c'est-à-dire entre les limites des intégrations, 



a* 



DES PHÉNOMàNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 63 

et comme cos e = 1 , l'action totale devient 

Nous verrons plus tard comment se fait l'intégration dans le cas où 

l'angle e est quelconque. 

Cherchons maintenant le moment de rotation autour de la commune 

perpendiculaire : pour cela il faut connaître d'abord la composante 

suivant MP, et la multiplier par la perpendiculaire AQ abaissée de A 

MP 
sur MP, ce qui revient à multiplier la force suivant MM' P^ri^ . AQ, 

«y sin e 
ou par ; on aura ainsi 

r d«i 1 

1 .., . ^ A A ' t ,costd«d«' I 
- tt smtl ss T-T-î d«ds +$$ -= I ; 

posant — = 9, on aura 

ss'd^ 
d?_«' , : 

ds""?"^ ds ' 
et 

d«i 
d'y __ I 9' dr_s_ dr , r 



d«d«' r r* d$ r* ds dsds 



i «'(s' — s ces ») + *(* — *' cos 1^ 



r 

M' 



r» ' dsdf" 



et en réduisant, 



d*q g* 
l»d«' ~ r» "'" 



«»'d* i 
r 

11757' 



d'QÙ l'on tirera 



d«i 



SS' 



r d^q a* 



dsds' dsdi' r* 

Or, nous avons trouvé précédemment 

dV* . dr dr 
r — — 4- — • — ^~- ces • , 
dsds'^ds ds* ' 



64 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

OU 

d*r , (s — f'cosOfs' — sco8«) 

effectuant la multiplication et remplaçant s* + y* par sa valeur 
tirée de 

r* = a* + »• + 1^ — 3 < s' co 8 1, 
on obtient, en réduisant, 

d*r , <«' sin* t -4- a* C08 1 
? + rï =0. 



d<d< 
d'où 



«s' I / dV a*co8« \ 

r» ""~ iîn^ \dsd? "•■ ~H~/ ' 

d«l 
Substituant cette valeur ainsi que celle de ssf -p4n dans l'expression 

du moment de rotation de l'élément, il devient 

> • » • j j » r d V û* C08 » / d*r , a* cos t\ 1 

-t«'8m«d«ds' --^, — _. (r— r-,H T—l 

a L<i^<i« '•^ 8m'»\d«d« * r* /J 

= - tt dsdf' ( sm t —2-; cot t -r-— ; : -j ) 

a \ d«d« r* dsds 8m i r'/ 

■ -vj j '/ . d*j ^ dV 1 a*\ 

a \ d«d« did«' 8m t r'/ 

et intégrant par rapport à 5 et s', on a pour le moment total 

i .^/ . . à* rr d$d!f\ 

-,. (,8.n.-rcot.-^jJ-j3-); 

le calcul se ramène donc, comme précédemment, à trouver la valeur 

de l'intégrale double // — j— . 

Si les courants sont dans un même plan, on a a=o, et le moment 
se réduit à 

- ti'lg sin t — r cot i), 
a 



DES PUENOH&NES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 



65 



résultai qui coïncide avec celui que nous avons obtenu en traitant di- 
rectement deux courants situés dans un même plan. Car 9 n'étant 

autre chose que *— , et r devenant MP, on a 
Msin» MPAO 



el nous avions trouvé par l'autre f 

~iï-{p — rcott); 

p désignant la perpendiculaire AQ : les deux résultats sont donc iden- 
tiques. L'intégration faite entre les limites donne 

si l'angle t est droit, ce moment se réduit à 
iiV'(p;~p';— p; 4-p'j. 

Lorsque « = -, mais que a n'est pas nul, le moment ci-dessus de- 
vient 

L'intégrale qu'il s'agit de calculer dans ce cas est 

J J "^ J J («•+.•+'■*)' J (<■•+•■') v«' +■■+■■• 

qu'il faut intégrer de nouveau par rapport à /; il vient 
J (o' + i')Vo'+." + .'~j {a' + «■<■• + »■!■ + .-i") </a'+,- + •• 



66 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

Soit M la valeur du moment de rotation lorsque les deux courants 
électriques, dont les longueurs sont $ et $\ partent des points où 
leurs directions rencontrent la droite qui en mesure la plus courte 
distance, on aura 

M = -tï'(jr — aarctang-j, 

expression qui se réduit, quand a = o, à M = - ii'Çj ce qui s'accorde 

avec la valeur M = -ii'p que nous avons déjà trouvée pour ce cas, 

parce qu'alors q devient la perpendiculaire que nous avions dési- 
gnée par j9. Si Ton suppose a infini, M devient nul, comme cela doit 
être, puisqu'il en résulte 

a 
a arc tang - = 9. 

Si l'on nomme z l'angle dont la tangente est 



il viendra 

a *\ tangV 

c'est la valeur du moment de rotation qui serait produit par une force 
égale à 

a \ tang z/ 

agissant suivant la droite qui joint les deux extrémités des conduc- 
teurs opposées à celles où ils sont rencontrés par la droite qui en 
mesure la plus courte distance. . 

Il suffit de quadrupler ces expressions pour avoir le moment de 
rotation produit par l'action mutuelle de deux conducteurs dont Tun 
serait mobile autour de la droite qui mesure leur plus courte dis- 
tance, dans le cas où cette droite rencontre les deux conducteurs à 



DBS PHÉNOMÈNES ÉLBCTRO-DTNAMIQUBS 67 

leurs milieux, et où leurs longueurs sont respectivement représen- 
tées par %set %fl. 

n est, au reste, aisé de voir que si, au lieu de supposer que les deux 
courants partent du point où ils rencontrent la droite, on avait fait 
le calcul pour des limites quelconques* on aurait trouvé une valeur 
de M composée de quatre termes de la forme de celui que nous avons 
obtenu dans ce cas particulier, deux de ces termes étant positifs et les 
deux autres négatifs. 

Considérons maintenant deux courants rectilignes A'S', MV (8g. 27), 
non situés dans un même plan et dont les directions fassent un angle 
droit. 

Soit A'A leur commune perpendiculaire, et cherchons l'action de 
MM' pour faire tourner A'S' autour d'une parallèle OV à MM menée à 
la distance A'O = & de A. 

Soient M,M' deux éléments quelconques de ces courants; Texpres- 
sion générale de la composante de leur action parallèle à la perpen- 
diculaire commune AA', devient, en faisant t =-, 

son moment par rapport au point est donc, en prenant A' pour 
origine des /, égal à 

d«i 

en intégrant par rapport à 5, il vient 

dl 

ia,r(,'_6)j;dir; 
a d« 

et en appelant r^ et r' les distances Mli\ WM de IT aux points L', L', 
et intégrant entre ces limites Taction de LTi', pour faire tourner Télé- 
ment If, est 



i««'(.'_*)d4^-'g^). 



68 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

expression qu'il faut intégrer par rapport à 5'. Or 

et il est d'ailleurs aisé de voir qu'en nommant c la valeur AL'' de 5 qui 
correspond à r"^ et gui est une constante dans l'intégration actuelle, 

on a A'L"' = ^5^+7, d'où il suit que 

sin p" ' ^ * '^ ' sm" p*^ 



^nsi 



/•d*;_ Ç dp- Ungip; . 

J T^'^J sinf$"-^Ungiip';' 



le second terme s'intégrera de la môme manière, et l'on aura enfin 
pour le moment de rotation cherché 



( s\ — b f[,—b s'^---b 8\ — b tang}p;taDg^p; \ 
\ rî ,^; r^, "^ 7\ ''tangiP';tanRiP'J- 



Dans le cas où Taxe de rotation parallèle à la droite L'L'^ où s passe 
par le point d'intersection A' des droites a et 5', on a 6 = 0; et si l'on 
suppose, en outre, que le courant qui parcourt sf part de ce point d'in- 
tersection, on aura de plus 



»i=0| P'i=-' K = Tt 



en sorte que la valeur du moment de rotation se réduira à 



a \r; f^, tangip.;- 



Je vais maintenant chercher l'action d'un fil conducteur plié sui- 
vant le périmètre d'un rectangle K%''L''L' pour faire tourner un con- 
ducteur rectiligne A'S' = ^, perpendiculaire sur le plan de ce rectangle, 
et mobile autour d'un de ses côtés K'K^ qu'il rencontre au point A' : 
le moment produit par l'action de ce côté K'K'' étant alors évidenunent 
nul, il faudra à celui qui est dû à l'action de L'L'' et dont nous venons 



DES PHÉNOMÈNES ÉLECTRO-DTNAICf QUES 69 

de calculer la valeur, ajouter le momenl produit par K'L' dans le 
môme sens que celui de L'L', et en ôter celui qui Test par R'L' dont 
l'action tend à faire tourner A'S' en sens contraire ; or, d'après les 
calculs précédents, en nommant ^ et A les plus courtes distances 
A'K', A'K"', de AS' aux droites K'L\ K'^L' qui sont toutes deux égales à a, 
on a pour les valeurs absolues de ces moments 

i ,r (q' — gf^ Ung2.j , 1 II Iq' ^ A arc tang ^\ , 
en faisant 

celle du moment total est donc 

t ...A ,9' . * f tanpAS;\ 

-ti ( A arc tang \ — a arc tang - — aL z-^ ] . 

a V ^h ^ °y tangiP,/ 

Telle est la valeur du moment de rotation résultant de l'action d'un 
conducteur ayant pour forme le périmètre d'un rectangle, et agissant 
sur un conducteur mobile autour d'un des côtés du rectangle, lorsque 
la direction de ce conducteur est perpendiculaire au plan du rectan- 
gle, quelle que soit d'ailleurs sa distance aux autres côtés du rectan- 
gle et les dimensions de celui-ci. En déterminant par Texpérience 
l'instant où le conducteur mobile est en équilibre entre les actions 
opposées de deux rectangles situés dans le même plan, mais de gran- 
deurs différentes et à des distances différentes du conducteur mobile, 
on a un moyen bien simple de se procurer des vérifications de ma 
formule susceptible d'une grande précision ; c'est ce qu'on peut faire 
aisément à l'aide d'un instrument dont il est trop facile de concevoir 
la construction pour qu'il soit nécessaire de l'expliquer ici. 

Intégrons maintenant l'expression j j — ^^ dans l'étendue de deux 

courants rectilignes non situés dan f« un nnôme plan, et faisant entre 
eux un angle quelconque c, dans le cas où ces courants commencent 
à la perpendiculaire commune; les autres cas s'en déduisant immé- 
diatement. 
Soient A (fig. 28) le point où la commune perpendiculaire rencontre 



70 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

la direotion Ail du courant 5, kti! une parallèle menée par ce point au 
courant y, et mm' la projection sur le plan MAM' de la droite qui joint 
les deux éléments d5, d$'. 

Menons par k une ligne An parallèle et égale à mm\ et formons en n 
un petit parallélogramme nn\ ayant ses côtés parallèles aux droites 
MAN, AM', et égaux à ds, dsf. 

Si Ton répèle la même construction pour tous les éléments, les 
parallélogrammes ainsi formés composeront le parallélogramme 
entier NAM'D, et, leur surface ayant pour mesure d5 ds^sine, on 
obtiendra Tintégrale proposé multipliée par sine, en cherchant le 
volume ayant pour base NAM'D, et terminé à la surface dont les 
ordonnées élevées aux différents points de cette base ont pour valeur 

-i ; r étant la distance des deux éléments des courants, qui correspon- 
dent, d'après notre construction, à tous ces points de la surface 
NAMD. 

Or, pour calculer ce volume, nous pourrons partager la base en 
triangles ayant pour sommet commun le point A. 

Soient kp une droite menée à Tun quelconque des points de Taire 
du triangle AND, etpq^p' l'aire comprise entre les deux droites infi- 
niment voisines A/?, A^ et les deux arcs de cercle décrits de A avec 
les rayons kp = u et kp' = 11 -f du : nous aurons, à cause que 
l'angle NAM' = ic — c et en appelant f Tangle NA/i, 

dsds' rrududf 



•-'fr-^-ff 



Or, si a désigne la perpendiculaire commune aux directions des deux 
conducteurs, et s eisf les distances comptées de A sur les deux cou- 
rants, on a 



r = Vu* + w* > ti = V »• + s** — 25s' cos t : 
donc, en intégrant d'abord depuis 11 = jusqu'à n = AR = 11, , 

JJ r* jjl«* + «*)î J A" VSH^/ 

n reste à intégrer cette dernière expression par rapport à f : pour 



DIS PHÉNOM^NIS ^LBCTRO-DTNAMIQUES 71 

cela nous calculerons «, en fonction de f par la proportion 
AN:AR::sin(f + «):8inc, ou «:«,::8in(f + ():sin«; et en substi- 
tuant & a* + uî la valeur tirée de cette proportion, nous aurons à 
calculer 



I ' " ./.. «•««»'« I ° I V*'ùn** + a**in*(f 

J L V"+ii5MrRJ J 



+ •) 



a 



, 1 /• dcos(^+t) iF . acos(ç-4-t) , n 

/ Y ""^?^ cos«(t+t) ^ ^ -■ 

Nommons |i et ^' les angles NAD, M'AD, et prenons l'intégrale précé- 
dente entre f s= et f = ;a, elle devient alors 

1 r , . a C08 (|fc + *) a cos • T 

- Ifc + arcsm ^^ * ' — arctm-- L 

et, à cause de |a + 1 = « — |a', elle se change en 

1 r a cos u a cos t 1 

• I UL — arcsm-— =i=== — arcsm , — I; 

«L v^a« + ««8in«i Va« + «*sin'tJ 

or 

AK «'— «cost t— fcost 

cos |fc = T-rr =: 



AD yr(,'_,eost)« + f«sin«t ^«• + «'« — iw'cost' 
d*ob Ton tire pour l'intégrale l'expression suivante : 

I r a(f^ — fcoss) acost "1 

-1 |fc — arcsm- — — ===z=z — arc sm — L 

^ L ^a* + «• sin* t ^«l+«'* — an' cos t ^a* + «" sinH J 

0U| en passant du sinus à la tangente pour les deux arcs, 

if , a{s — scost) ^ acott T 

- 1 |ji— arc tang — : - — arc tang -==: 1 ; 

«L «"'^•Va" + «* + «^ — aw'cost v^a* + »*J 

et comme on trouve l'intégrale relative au triangle ITAD en chan- 
geant dans cette expression |a en a' et s en /, on a pour l'intégrale 



72 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

totale, à cause que |x -f |x'=7c — e, 



1/ 



a(5' — 5cose) , a cott 

arc tang — — arc tang 



s sin e Va* + «* + * * — ^^ ces t \/a^^-7 



a(s — s'cose) ^ a cott \ 

— arc tang - — arc tang ). 

s sin e^a* +«'+«'• — as^cose ^a«-j-/«y 

En calculant la tangente de la somme des deux arcs dont les valeurs 
contiennent s et 5^, on change cette expression en 






a sin «i/a" + s" + 5'" — a ss' cose 
arc tang — 



ss' sin* e 4- a* cost 

dcott a 

— arc tang —=1: — arc tang •— 

et comme 



« a sinc^a* + s +« — a «s cose 

- — arc tang r-r-r ; 

a ° ss sm"8-f-a"coss 

ss'sin's + d'cose 



= arc tang 



asintv^a* + «"4"** — ass'cote 

on a, en divisant par sin c, 

rrdsds' i l . ss'sin't + a*cos8 

/ / —7- = — :— ( arctang 

JJ r» dsinty^ a8inev/a«4-5« + 5'* — 25«'cos» 



c^oub» . UCOtc . « \ 

— arc tang —:=: — arc tang A « 1. 



a cote . d 

-:=: — arc tang — 1 



expression qui, lorsqu'on suppose e=-, se réduit à 



3 



-(arctang — - V 



comme nous l'avons trouvé précédemment. 

On peut remarquer que le premier terme de la valeur que nous 
venons de trouver dans le cas général est l'intégrale indéfinie de 



AsAff 



(a« + f«+«'«— aw'cosi)!' 



PHENOMENES ELECTRO-DYNAMIQUES 



73 



comme on peut le vérifier par la différenciation, et qiie les trois 
autres s'obtienneat en faisant successivement dans cette intégrale 
indéfinie : 



r i'^o; a" ï = o; 3' 5* = o et m=:o. 

Si les courants ne partaient pas de la commune perpendiculaire, on 
aurait une intégrale composée encore de quatre termes qui seraient 
tous de même forme que l'intégrale indéfinie. 

Nous avons considéré jusqu'ici l'action mutuelle de courants élec- 
triques situés dans un même plan, et de courants rectilignes situés 
d'une manière quelconque dans l'espace; il nous reste à examiner 
l'action mutuelle des courants curvilignes qui ne seraient pas dans 
un même plan. Nous supposerons d'abord que ces courants décrivent 
des courbes planes et fermées, dont toutes les dimensions soient 
infiniment petites. Nous avons vu que l'action d'un courant de 
cette espèce dépendait de trois intégrales K, B, G, dont les valeurs 






Concevons maintenant dans l'espace une ligne quelconque MmO 
(P. II, ûg. 29), qu'entourent des courants électriques formant de très 
petits circuits fermés autour de cette ligne, dans des plans infini- 
ment rapprochés qui lui soient perpendiculaires, de manière que les 
aires comprises dans ces circuits soient toutes égales entre elles et 
représentées par "k, que leurs centres de gravité soient sur MmO, et 
qu'il y ait partout la même dislance, mesurée sur cette ligne, entre 
deux plans consécutifs. En appelant g cette distance que nous regar- 
derons comme infiniment petite, le nombre des courants qui se 

trouveront répondre à un élément de d* de la ligne MmO, sera — ; et 

il faudra multiplier par ce nombre les valeurs de A, B, C que nous 
venons de trouver pour un seul circuit, afin d'avoir celles qui se rap- 




74 THEORIE MATHEMATIQUE 

portent aux circuits de rélément d$\ en intégrant ensuite, depuis 
Tune des extrémités L' de Tare 5, jusqu'à l'autre extrémité L" de cet 
arc, on aura les valeurs de A, B, G relatives à l'assemblage de tous 
les circuits qui l'entourent, assemblage auquel j'ai donné le nom de 
solénoîde électro-dynamique^ du mot grec mûXi^vosifii^c, dont la signifi- 
cation exprime précisément ce qui a la forme d'un canal, c'est-à-dire 
la surface de cette forme sur laquelle se trouvent tous les circuits. 
On a ainsi, pour tout le solénoîde, 

X /*/cosÇd» ^xAi' 



9 



r/cosKds 3qxds\ 



X /7cosijds 3qyds' 



9 



/yco8i)d< 3^ds\ 



X /'/cosÇdi 3qzds 



9 



J \~P ?~/ 



Or, la direction de la ligne ^, perpendiculaire au plan de X, étant 
parallèle à la tangente à la courbe 5, on a 

dx dy ^ dz 

cosç=-T-, C0S1J = -T^, cosÇ = --. 
as as as 

De plus, q est évidemment égale à la somme des projections des trois 
coordonnées x, y, z, sur sa direction ; ainsi 

xdx + ydy-\' zdz Idl 

*■" dl ■" dl' 

puisqu'on a /" = x* -|- y" -|- z*. Substituant ces valeurs dans celle que 
nous venons de trouver pour G, elle devient 



-5/(t-¥)=K^^)- 



Nommant a/, y', js*, /' et a/', y", z^, f, les valeurs de a:, y, «, /, relatives 
aux deux extrémités L', L" du solénoîde, on a 



^'"A^"^)* 



En opérant de la même manière, pour les de^x autres intégrales A, B, 



DES PHÉNOMÈNE.^ ÉLECTRO-DYNAMIQUES 



75 



on trouve des expressions semblables pour les représenter, et les 
valeurs des trois quantités que nous bous sommes proposé de cal- 
culer pour le solénoîde entier sont 



g\r Pi' 



I 



Si le solénoîde avait pour directrice une courbe fermée, on aurMt 
x' = 3f, y" = t/, z'=:^, f = l, et, par conséquent, A, = o, B = o, 
C = o; s'il s'étendait à l'infini dans les deux sens, tous les termes des 
valeurs de A, B, G seraient nuls séparément, et il est évident que 
dans ces deux cas l'action exercée par le solénoîde se réduit à zéro. 
Si l'on suppose qu'il ne s'étende à l'infini que d'un seul côté, ce que 
j'exprimerai en lui donnant alors le nom de solénoîde indéfini dans 
un seul sens, on n'aura à considérer que l'extrémité dont les coor- 
données a;', y*, z' ont des valeurs finies, car l'autre extrémité étant 
supposée à une distance infinie, les premiers termes de celles que 
nous venons de trouver pour A, B, G, sont nécessairement nuls; on 
a ainsi 



s'" 






Jf" 



donc A : B :C:: .x':;/; z'; d'où il suit que la normale au plan direc- 
teur, qui passe par l'origine et forme avec les axes des angles dont les 
cosinus sont 



en faisant toujours D = •JK* -|- B' + G*, passe aussi par l'extrémité du 
solénoîde dont les coordonnées sont x', ^ , s*. 

Nous avons vu, dans le cas général, que la résultante totale est per- 
pendiculaire sur cette normale; ainsi l'action d'un solénoîde indéfini 
sur un élément est perpendiculaire k la droite qui joint le milieu de 
cet élément à l'extrémité du solénoîde; et conune elle l'est aussi à 



76 THÉORIE MATHEMATIQUE 

rélément, il s^ensuit qu'elle est perpendiculaire au plan mené par cet 
élément et par l'extrémité du solénoïde. 

Sa direction étant déterminée, il ne reste plus qu'à en connaître 
la valeur : or, d'après le calcul fait dans le cas général, cette valeur 
est 

DiV'ds'sint' 



d étant l'angle de l'élément d5' avec la normale au plan directeur; et 
comme D = ^k} + B" + G*, on trouve aisément 

ce qui donne pour la valeur de la résultante 

Xtï'ds'sint 

On voit donc que l'action qu'un solénoïde indéfini dont L'extrémité 
est en L' (fig. 29) exerce sur l'élément ab^ est normale en À au plan 
bkVy proportionnelle au sinus de l'angle bkh' et en raison inverse du 
carré de la distance AL', et qu'elle reste toujours la même, quelles 
que soient la forme et la direction de la courbe indéfinie llh" sur 
laquelle on suppose placés tous les centres de gravité des courants 
dont se compose le solénoïde indéfini. 

Si l'on veut passer de là au cas d'un solénoïde défini dont les deux 
extrémités soient situées à deux points donnés L', L'', il suffira de 
supposer un second solénoïde indéfini commençant au point L" du 
premier et coïncidant avec lui depuis ce point jusqu'à l'infini, ayant 
ses courants de même intensité, mais dirigés en sens contraire, l'ac- 
tion de ce dernier sera de signe contraire à celle du premier solénoïde 
indéfini partant du point U, et la détruira dans toute la partie qui 
s'étend depuis V jusqu'à l'infini dans la direction L''0 où ils seront 
superposés; l'action du solénoïde L'L'' sera donc la même qu'exerce- 
rait la réunion de ces deux solénoïdes indéfinis, et se composera, par 
conséquent, de la force que nous venons de calculer et d'une autre 
force agissant en sens contraire, passant de même par le point A, per- 



I 



I 



DBS PtlÉKOHÈNES ÉLECTRO-DTNAHIQUES 77 

pendiculaire au plan bkL", et ayant pour valeur 
XiV'ds'siiii" 

a^r- ■ 

t" étant l'angle 6AL", et /' la distance AL". L'action totale du solé- 
noide L'L" est la résultante de ces deux forces, et passe, comme elles, 
par le point A. 

Comme l'action d'un solénoïde déâni se déduit immédiatement de 
celle du solénoide indéfini, nous commencerons, dans tout ce qa'iï 
nous reste à dire sur ce sujet, par considérer le solénoide indéfini 
qui offre des calculs plus simples, et dont il est toujours facile de 
conclure ce qui a lieu relativement à un solénoide défini. 

Soient L' (Qg. 30), l'extrémité d'un solénoide indéfini; A le milieu 
d'un élément quelconque ba d'un courant électrique M,AM,, et L'K 
une droite fixe quelconque menée par le point L'; nommons 9 l'angle 
variable KL'A, [* l'inclinaison des plans 6.VL', AL'K, et t la distance 
L'A. L'action de l'élément 6a sur le solénoide étant égale et opposée 
à celle que ce dernier exerce sur l'élément, il faut, pour la détermi- 
ner, considérer un point situé en A, lié invariablement au solénoide, 
et sollicité par une force dont l'expression soit, abstraction faite du 
signe, 

Ijï'di'sinéAL' hï'àv 

^' "" ~w 

en nommant dv l'aire oL'b qui est égale k 
f'ds'BJoftAL ' 

Comme cette force est normale en A au plan kVb, il faut, pour avoir 
?on moment par rapport k l'axe L'K, chercher sa composante per- 
pendiculaire h AL'K, et la multiplier par la perpendiculaire à AP 
abaissée du point A sur la droite L'K. [j: étant l'angle compris entre 
les plana AL'i, AL'K, rctte composante s'obtient en multipliant l'ex- 
pression précédente par cos [*; mais du cos ^i. est la projection de 
l'aire dt sur le plan AL'K, d'où il suit qu'en représentant cette pro- 
jection par à M, la valeur de la composante cherchée est 

Xii'du 



78 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

Or, la projection de Tangle aVb sur AL'K peut être considérée comme 
la différence infiniment petite des angles KL'a et KL'6 : ce sera donc 
dO, et Ton aura 



/'•de 

du = ; 



a 



ce qui réduit la dernière expression à 

et comme AP = / sin 6, on a pour le moment cherché 

— smBdô. 

Cette expression, intégrée dans toute l'étendue de la courbe M,AlM„ 
donne le moment de ce courant pour faire tourner le solénoïde autour 
de L'R : or, si le courant est fermé, l'intégrale, qui est en général 

Xtï'cos6 
^9 

s'évanouit entre les limites, et le moment est nul par rapport à une 
droite quelconque L'K passant par le point L'. 

Il suit de là que dans l'action d'un circuit fermé, ou d'un système 
quelconque de circuits fermés sur un solénoïde indéfini, toutes les 
forces appliquées aux divers éléments du système donnent, autour 
d'un axe quelconque, les mêmes moments que si elles Tétaient à 
l'extrémité môme du solénoïde ; que leur résultante passe par cette 
extrémité, et que ces forces ne peuvent, dans aucun cas, tendre à 
imprimer au solénoïde un mouvement de rotation autour d'une 
droite menée par son extrémité, ce qui est conforme aux résultats 
des expériences. Si le courant représenté par la courbe M^AM, n'était 
pas fermé, son moment pour faire tourner le solénoïde autour de L'K, 
en appelant 61 et % les valeurs extrêmes de relatives au point L' et 
aux extrémités M^, M, de la courbe M,ÂM,, serait 

XiV 

— (cos8', — cosB'). 



DES PHÉNOMÈNES ÉLECTHO-DTSA MIQUES 



79 

Considérons maintenant un solénoîde déSnï L'L" (fig. 31) qui ne 
puisse que tourner autour d'un axo passant par ses deux extrémités. 
Nous pourrons lui substituer, comme précédemment, deux solé- 
noides indéfinis; et la somme des actions du courant M,AM, sur 
chacun d'eux sera son action sur L'L". Nous venons de trouver le 
moment de la première, et en appelant BJ', fij les angles correspon- 
dants à %, Oî, mais relatifs h l'extrémité L", on aura pour celui de la 
seconde 



\ii' 



- (cos e*, - 



le moment total produit par l'action de M,ÀM„ pour faire tourner le 
solénoîde autour de son axe L'L", sera donc 



I 



Ce moment est indépendant de la ferme du conducteur M,AJ!d„ de sa 
grandeur et de sa distance au solénoîde L'L", et reste le môme quand 
elles varient de manière que les quatre angles 8,', ej, bJ, 8ï ne chan- 
gent pas de valeurs ; il est nul non seulement quand le courant 
M,M, forme un circuit fermé, mais encore quand on suppose que ce 
courant s'étend à l'inûni dans les deux sens, parce qu'alors ses deux 
extrémités étant à une distance inÛnie de celles du solénoîde, l'angle 
s; devient égal à O;, et l'angle %k^t. 

Tous les moments de rotation autour des droites menées par Tex- 
Irémité d'un solénoîde indéfini étant nuls, cette extrémité est le point 
d'application de la résultante des forces exercées sur le solénoîde par 
un circuit électrique fermé ou par un système de courants formant 
des circuits fermés; on peut donc supposer que toutes ses forces y 
sont transportées, et la prendre pour l'origine A (fig. 32) des coor- 
données : soit alors BM une portion d'un des courants qui agissent 
sur le solénoîde; la force due à un élément quelconque Mm de BM 
est, d'après ce qui précède, normale au plan AMm et exprimée par 



dv étant l'aire AMm, et r la distance variable AM. 



80 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

Pour avoir la composante de cette action suivant AX, on doit la multi- 
plier par le cosinus de l'angle qu'elle fait avec AX, lequel est le même 
que l'angle des plans AMm, ZAY; mais dv multiplié par ce cosinus 
est la projection de AMm sur ZAY, qui est égale à 

ydx — zdy 
a 

si donc on veut avoir l'action suivant AX exercée par un nombre 
quelconque de courants formant des circuits fermés, il faudra pren- 
dre dans toute l'étendue de ces courants l'intégrale 

Xiï' rydz — zdy Xw'A 
— / ' i — ^ qui est , 

A désignant toujours la même quantité que précédemment dans la- 
quelle on a remplacé n par sa valeur 3; on trouvera semblablement 
que l'action suivant AY est exprimée par 

XîV'B 

et celle qui a Ueu suivant AZ, par 

Xirc 

La résultante de ces trois forces, qui est l'action totale exercée par 
un nombre quelconque de circuits fermés sur le solénoide indéfini, 
est donc égale à 

XîV'D 



en désignant toujours v^ A* + B* + G' par D ; et les cosinus des an- 
gles qu'elle fait avec les axes des x, des y et des jc, ont pour va- 
leurs 

ABC 
D' D' D' 

qui sont précisément celles des cosinus des angles que fait avec les 
mômes axes la normale au plan directeur que l'on obtiendrait en 
considérant l'action des mêmes circuits sur un élément situé en A. 



DES PHÉNOMÈNES ÉLECTRO-DTNAHIOUES 81 

Or, cet élément serait porté par l'action du système dans une direc- 
tion comprise dans le plan directeur ; d'où l'on lire cette conséquence 
remarquable, que lorsqu'un système quelconque de circuits fermés 
agit alternativement sur un solénoîde indéfini et sur un élément 
situé à rexlrémité de ce solénoîde, les directions suivant les- 
quelles sont portés respectivement l'élément et l'extrémité du solé- 
noîde, sont perpendiculaires entre elles. Si on suppose l'élément si- 
tué dans le plan directeur lui-même, l'action que le système exerce 
sur lui est à son maximum, et a pour valeur 



Celle que le même système exerce sur le solénoîde vient d'être 
trouvée égale à 



ces deux forces sont donc toujours entre elles dans le rapport cons- 
tant pour UQ même élément et un môme solénoîde 



c'est-à-dire, comme la longueur de l'élémentest h l'aire de la courbe 
fermée que décrit un des courants du solénuide divisée par la dis* 
tance de deux courants consécutifs; ce rapport est indépendant de 
la forme et de la grandeur des courants du système qui agit sur l'élé- 
ment et sur le solénoide. 

Lorsque le système de circuits fermés que nous venons de consi- 
dérer est lui-même un solénoîde iodéfini, la normale au plan direc- 
teur passant par le point A est, comme nous venons de le voir, la 
droite qui joint ce point A. à l'extrémité du solénoide; il suit de la 
que l'action mutuelle de deux soléuoïdes indéflnis a lieu suivant la 
droite qui joiul l'extrémité de l'un à l'extrémité de l'autre; pour en 
trouver la valeur, nous désignerons par V l'aire descircuits formés par 
les courants de ce nouveau solénoîde, ^ la distance entre les plans 
de deux de ces circuits qui se suivent immédiatement, / la distance 
des extrémités des deux solénoides indéfinis, et nous aurons 



82 THÉORIE MATHéMATIQUK 

D = — -nî , ce qui donne pour leur action mutuelle 

XiV'D XX' «V 



in^ 



^9 ^99' t 

qui est en raison inverse du carré de la distance /. Quand Tun des so* 
lénoïdes est défini, on peut le remplacer par deux solénoïdes indéfinis, 
et l'action se trouve composée de deux forces, Tune attractive et l'au- 
tre répulsive, dirigées suivant les droites qui joignent les deux extré- 
mités du premier à l'extrémité du second. Ëofin, dans le cas où deux 
solénoïdes définis L'L", L,L, (fig. 33) agissent l'un sur l'autre, il y a 
quatre forces dirigées respectivement suivant les droites L'L^, L'L„ 
L"Lj, L"L, qui joignent leurs extrémités deux à deux; et si, par 
exemple, il y a répulsion suivant L'L^ il y aura attraction suivant 
L'L, et L"Lj, et répulsion suivant L"L,. 

Pour justifier la manière dont j'ai conçu les phénomènes que pré- 
sentent les aimants, en les considérant comme des assemblages de 
courants électriques formant de très petits circuits autour de leurs 
particules, il fallait démontrer, en partant de la formule par laquelle 
j'ai représenté l'action mutuelle de deux éléments de courants élec- 
triques, qu'il résulte de certains assemblages de ces petits circuits 
des forces qui ne dépendent que de la situation de deux points déter- 
minés de ce système, et qui jouissent, relativement à ces deux points, 
de toutes les propriétés des forces qu'on attribue à ce qu'on appelle 
des molécules de fluide austral et de fluide boréal, lorsqu'on explique 
par ces deux fluides, les phénomènes que présentent les aimants, 
soit dans leur action mutuelle, soit dans celle qu'ils exercent sur un 
fil conducteur : or on sait que les physiciens qui préfèrent les explica- 
tions où l'on suppose l'existence de ces molécules à celles que j'ai dé- 
duites des propriétés des courants électriques, admettent qu'à chaque 
molécule de fluide austral répond toujours, dans chaque particule du 
corps aimanté, une molécule de fluide boréal de même intensité, et 
qu'en nommant élément magnétique l'ensemble de ces deux molé- 
cules qu'on peut considérer comme les deux pôles de cet élément, 
il faut pour expliquer les phénomènes que présentent les deux 
genres d'action dont il est ici question : 1* que l'action mutuelle de deux 
éléments magnétiques se compose de quatre forces, deux attractives 
et deux répulsives, dirigées suivant les droites qui joignent les deux 



I 



DES PHÉNOMÈNES ÉLFXTHO-DYNA MIIJUES 83 

molécules d'ua de ces éléments aux deux molécules de l'autre, et 
dont l'iolensiié soit on raison inverse des carrés de ces droites ; 2* que 
quand un de ces éléments agit sur une portion infiniment petite de 
SI conducteur, il en résulte deux forces perpendiculaires aux plans 
passant par les deux molécules de l'élément et par la direction de la 
petite portion du fli, et qui soient proportionnelles aux sinus deaan- 
gles que cette direction forme avec les droites qui en mesurent les 
distances aux deux molécules, et en raison inverse des carrés de ces 
distances. Tant qu'on n'admet pas la manière dont je conçois l'action 
des aimants, et tant qu'on attribue ces deux espèces de forces à des 
molécules d'un Huide austral et d'un fluide boréal, il est impossible 
de les ramener à un seul principe ; mais dès qu'on adopte ma manière 
de voir sur la constitution des aimants, on voit, par les calculs précé- 
dents, que ces deux sortes d'actions et les valeurs des forces qui en 
résultent se déduisent immédiatement de ma formule, et qu'il suffit 
pour trouver ces valeurs de substituer à l'assemblage de deux molé- 
cules, l'une de fluide austral, l'autre de fluide boréal, un solénolde 
dont les extrémités, qui sont les deux points déterminés dont dépen- 
dent les forces dont il s'agît soient situées précisément aux mêmes 
points où l'on supposerait placées les molécules des deux fluides. 

Dés lors deux systèmes de très petits solénoïdes agiront l'un sur 
l'autre, d'après ma formule, comme deux aimants composés d'aulant 
d'éléments magnétiques que l'on supposerait de solénoïdes dans ces 
deux systèmes; un de ces mêmes systèmes agira aussi sur ua élé- 
ment de courant électrique, comme le fait un aimant; et par consé- 
quent tous les calculs, toutes les explications, fondés tant sur la con- 
sidération des forces attractives et répulsives de ces molécules en 
raison inverse des carrés des distances, que sur celle de forces révo- 
lutives entre une de ces molécules et un élément de courant élec- 
trique, dont je viens de rappeler la loi telle que l'admettent les physi- 
dens qui n'adoptent pas ma théorie, sont nécessairement les mêmes, 
soit qu'on explique comme moi par des courants électriques les phé- 
nomènes que produisent les aimants dans ces deux cas, ou qu'on 
préfère l'hypothèse des deux fluides. Ce n'est donc point dans ces 
calculs ou dans ces explications qu'on peut chercher ni les objections 
contre ma théorie, ni les preuves en sa faveur. Les preuves sur les- 
^^ quelles je l'appuie, résultent surtout de ce qu'elle ramène à un prin- 
^m cipe unique trois séries d'actions que l'ensemble des phénomènes 



84 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

prouve être dues à une cause commune, et qui ne peuvent y être 
ramenées autrement. En Suède, en Allemagne, en Angleterre, on a 
cru pouvoir les expliquer par le seul fait de Faction mutuelle de deux 
aimants, tel que Coulomb l'avait déterminé ; les expériences qui nous 
offrent des mouvements de rotation continue sont en contradiction 
manifeste avec cette idée. En France, ceux qui n'ont pas adopté ma 
théorie, sont obligés de regarder les trois genres d'action que j'ai 
ramenés à une loi commune, comme trois sortes de phénomènes 
absolument indépendants les uns des autres. Il est à remarquer, 
cependant, qu'on pourrait déduire de la loi proposée par M. Biot pour 
l'action mutuelle d'un élément de fil conducteur et de ce qu'il appelle 
une molécule magnétique, celle qu'a établie Coulomb relativement à 
l'action de deux aimants, si l'on admettait qu'un de ces aimants est 
composé de petits courants électriques, tels que ceux que j'y conçois; 
mais alors comment pourrait-on ne pas admettre que l'autre est com- 
posé de même, et adopter, par conséquent, toute ma manière de 
voir? 

D'ailleurs, quoique M. Biot ait nommé force élémentaire (I) celle 
dont il a déterminé la valeur et la direction dans le cas où un élément 
de fil conducteur agit sur chacune des particules d'un aimant, il est 
clair qu'on ne peut regarder comme vraiment élémentaire, ni une 
force qui se manifeste dans l'action de deux éléments qui ne sont pas 
de même nature, ni une force qui n'agit pas suivant la droite qui joint 
les deux points entre lesquels elle s'exerce. Cependant, dans le 
Mémoire que cet habile physicien a communiqué à l'Académie les 
30 octobre et 18 décembre 1820 (2), il regarde comme élémentaire la 



(i) Précis élémentaire de physique, t. II, p. i22 de la seconde édition. 

(2) Ce dernier Mémoire n'ayant pas été publié à part, je ne connais la formule 
qui y est donnée pour exprimer cette force que par le passage suivant de la 
seconde édition du Précis élémentaire de physique , t. II, p. 122 et 123. 

« En divisant par la pensée toute la longueur du fil conjonctif Z'C (fig. 34) 
« en une infinité de tranches d'une très petite hauteur, on voit que chaque 
« tranche doit agir sur Taiguille avec une énergie différente, selon sa distance 
M et sa direction. Or, ces forces élémentaires sont précisément le résultat simple 
M qu'il importe surtout de connaître ; car la force totale exercée par le fil 
« entier n'est que la somme de leurs actions. Mais le calcul su£Bt pour remon- 
c ter de cette résultante à l'action simple. C'est ce qu'a fait M. Laplace. 11 a 
c déduit de nos observations, que la loi individuelle des forces élémentaires 



DES PHÉNOMÈNES ÉLECTRO-DTN A MIQU ES 85 

force qu'exerce un élément de Ul cooducteur sur un molécule de 
fluide austral ou de fluide boréal, c'est-à-dire sur le pôle d'un élé- 

■• exercises par chaque tranche du (il conjonctiT, était la raison inverse du carré 
" âe la dislance, c'est-à-dire précisément la même que l'on sait exister dans les 

■ actions mafrnétiqucs ordinaires. Cette analyse montrait que, pour compléter 

■ la connaissance de la force, il restait encore à déterminer si Tnction de chaque 
1 tranche du fil était la même dans toute» les directions à distance égale, ou si 

■ elle était plus énergique dans certains sens que dans d'autres. Pour di^cider 
•• cette question, j'ai fpndu dans un plan vertical un long fil île cuivre ZHC 
- ffip. 34], en le pliant en U, de manière que les deux branches ZM, MC fissent 
1 avec l'horizontale H)f des angles égaux. Devant ce fil, j'en ai tendu un autre 

■ ZH'C de même matière, de même diamètre, pris dans le même tirage; mats 
<• j'ai disposé celui-ci verticalement, de manière qu'il ne t&l séparé du premier 

■ en HH' que par une bande de papier très mince. J'ai ensuite suspendu notre 
• aiguille aimantée AB devant ce système, à la hauteur des points H, H', et j'ai 

■ observé ces oscillations pour diver.'^es distances, en faisant successivement 
H passer le courant vollaïque par le fil plii^ et par le fil droit. J'ai trouvé ainsi 
€ que, pour l'un comme pour l'autre, l'action était réciproque à la distance aux 
« points H, M': mais l'intensité absolue était plus faible pour le (il oblique que 
« pour le fil droit, dans la proportion de l'angle ZUH à l'unité. Ce résultat aoa- 
" lysé par le calcul, m'a paru indiquer que l'action de chaque élément f du fil 
I oblique sur chaque molécule m de magnétisme austral ou boréal est reci- 

■ proqiie an carré de su dislance fim k cette molécule, et proportionnelle au 
•> sinus de l'angle m|iH formé par la distance ^m avec la longueur du fil, ■ 

Il est assez remirquable que cette loi qui est une conséquence rigoureuse de la 
formule pur laquelle j'ai exprimé l'action mutuelle de deux éléments de fils 
conducteurs, quand on remplace, conformément à ma théorie, chaque élément 
magnétique par un très petit soli-noïde électro-dynamique, a d'abord été 
trouvée par une erreur de calcul; en effet, pour qu'elle soit vraie, il faut que 
Vinfenaiti abtolve de la force soit proportionnelle, non pas à l'angle ZHH, mais k 
la tangente de la moitié de cet angle, ainsi que l'a démontré U. Savary, dans le 
Mémoire qu'il u lu à l'Académie, le 3 Tévrier 1823. qui a été publié dans le temps 
et se trouve ainsi dans le Jo'imal de pliytiipte, t. XCVI, p, 1 -<5 et suiv. Il paraît, 
■u reste, que H. Biut a reconuu cette erreur, car dans la troisième édition du 
même ouvrage qui vient de paraître, il donne, à la vérité, sans citer le Mémoire 
oIi elle avait été corrigée, de nouvelles expériences 01*1 l'intensité de la force 
totale est, ronformément au calcul de M. Savary, proportionnelle à la tangente 
de la moitié de l'angle ZUil, et il en conclut de nouveau, avec plus de raison 
qu'il ne l'avait fait de ses premières expériences, que la force qu'il appelle 
élémentaire est, k distances égales, proportionnelle au sinus de l'angle compris 
entre la direction de l'élément de fil conducteur et celle de la droite qui en 
joint le milieu & la molécule magnétique, (Prêcit élémentaire de phj/tvjue txpé- 
rimtniale, troisième édition, t. II. p. 740-7iS.) 



86 THEORIE MATHÉMATIQUE 

ment magnétique, et il y considère comme un phénomène composé 
l'action mutuelle de deux éléments de conducteurs voltaïques. Or, on 
conçoit aisément que s'il existe en effet des molécules magnétiques, 
leur action mutuelle peut être considérée comme la force élémen- 
taire : c'était le point de vue des physiciens de la Suède et de l'Alle- 
magne, qui n'a pu supporter l'épreuve de l'expérience, puisque cette 
force étant proportionnelle à une fonction de la distance, ne peut 
jamais donner lieu au mouvement toujours accéléré dans le même 
sens, du moins tant que, comme ils le supposaient, les molécules 
magnétiques sont considérées comme fixées à des points déterminés 
des fils conducteurs qu'ils regardaient comme des assemblages de 
petits aimants, et alors les deux autres genres d'action étaient des pbé 
nomènes composés, puisque l'élément voltaïque l'était. On conçoit 
également que ce soit l'action mutuelle de deux éléments de fils con- 
ducteurs qui offre la force élémentaire : alors l'action mutuelle de 
deux éléments magnétiques, et celle qu'un de ces éléments exerce 
sur une portion infiniment petite de conducteur voltmque, sont des 
actions composées, puisque l'élément magnétique doit, dans ce cas, 
être considéré comme composé. Mais comment concevoir que la force 
élémentaire soit celle qui se manifeste entre un élément magné- 
tique et une portion infiniment petite de conducteur voltsûque, c'est- 
à-dire entre deux corps à la vérité d'un très petit volume, mais dont 
l'un est nécessairement composé, quelle que soit celle des deux ma- 
nières d'interpréter les phénomènes dont nous venons de parler ? 

La circonstance que présente la force exercée par un élément de fil 
conducteur sur un pôle d'un élément magnétique, d'agir dans une 
direction perpendiculaire à la droite qui joint les deux points entre 
lesquels se développe cette force, tandis que l'action mutuelle de 
deux éléments de conducteur a lieu suivant la ligne qui les joint, 
n'est pas une preuve moins démonstrative de ce que la première de 
ces deux forces est un phénomène composé. Toutes les fois que deux 
points matériels agissent l'un sur l'autre, soit en vertu d'une force 
qui leur soit inhérente, ou d'une force qui y naisse par une cause 
quelconque, telle qu'un phénomène chimique, une décomposition ou 
une recomposition du fluide neutre résultant de la réunion des deux 
électricités, on ne peut pas concevoir cette force autrement que 
comme une tendance de ces deux points à se rapprocher ou à s'éloi- 
gner l'un de l'autre suivant la droite qui les joint, avec des vitesses 



DES PnÊNOMÈNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 



87 



I 



I 



réciproquement proportioanelles k leurs masses, et cela lors même 
que cette force ne se transmettrait d'une des particules matérielles 
k l'autre que par un fluide interposé, comme la masse du boulet n'est 
portée en avant avec une certaine vitesse, par le ressort de l'air dégagé 
de la poudre, qu'autaut que la masse du canon est portée en arrière 
suivant la même droite, passant par les centres d'inertie du boulet et 
du canon, avec une vitesse qui est à celle du boulet, comme la masse 
de celui-ci est à la masse du canon. 

C'est là un résultat nécessaire de l'inertie de la matière, que Newton 
signalait comme un des principaux fondements de la théorie physi- 
que de l'univers, dans le dernier des trois axiomes qu'il a placés au 
commencement des PhiiosophÙE naturalis principia mal/iematica, en 
disant que l'action est toujours égale et opposée à la réaction; car 
deux forces qui donnent à deux masses des vitesses inverses de ces 
masses, sont des forces qui les feraient produire des pressions égales 
sur des obstacles qui s'opposeraient invinciblement à ce qu'elles se 
missent en mouvement, c'est-à-dire des forces égales. Pour que ce 
principe soit applicable dans le cas de l'action mutuelle de deux par- 
ticules matérielles traversées par le courant électrique, lorsqu'on 
suppose cette action transmise par le fluide éminemment élastique 
qxii remplit l'espace, et dont les vibrations constituent la lumière (1), 
il faut admettre que ce lluide n'a aucune inertie appréciable, comme 
l'air à l'égard du boulet et du canon ; mais c'est ce dont on ne peut 
douter, puisqu'il n'oppose aucune résistance au mouvement des pla- 
nètes. Le phénomène de la rotation du moulinet électrique avait 
porté plusieurs physiciens à admettre une inertie appréciable dans les 
deux fluides électriques, et par conséquent dans celui qui résulte de 
leur combinaison ; mais cette supposition est en opposition avec tout 
ce que nous savons d'ailleurs de ces fluides, et avec le fait que les 
mouvements planétaires n'éprouvent aucune résistance de la part de 
l'éther; il n'y a plus d'ailleurs aucun motif de l'admettre, depuis que 
j'ai montré que la rotation du moulinet électrique est due à une 
répulsion électro-dynamique produite entre la pointe du moulinet et 



(1) Ce fluide ae peul 6tre que celui qui résulte de la combinaison des deux 
ilectricitéa. Afin d'éviter de répéter toujours la mâme phrase pour le dùsigoer, 
je crois qu'on dnil employer, comme Ëuler, le noin d'éther, en enlendaDt tou- 



jours par ce mot le fluide ainsi déflni. 



88 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

les particules de Tair ambiant, par le courant électrique qui s'échappe 
de cette pointe (1). 

Lorsque M. OErsted eut découvert l'action que le fil conducteur 
exerce sur un aimant, on devait, à la vérité, être porté à soupçonner 
qu'il pouvait y avoir une action mutuelle entre deux fils conducteurs; 
mais ce n'était point une conséquence nécessaire de la découverte de 
ce célèbre physicien, puisqu'un barreau de fer doux agit aussi sur 
une aiguille aimantée, et qu'il n'y a cependant aucune action mu- 
tuelle entre deux barreaux de fer doux. Tant qu'on ne connaissait que 
le fait de la déviation de l'aiguille aimantée par le fll conducteur, ne 
pouvait-on pas supposer que le courant électrique communiquait seu- 
lement à ce fil la propriété d'être influencé par l'aiguille d'une ma- 
nière analogue à celle dont l'est le fer doux par cette même aiguille, 
ce qui suffisait pour qu'il agît sur elle, sans que pour cela il dût en 
résulter aucune action entre deux fils conducteurs lorsqu'ils se trou- 
veraient hors de l'influence de tout corps aimanté ? L'expérience pou- 
vait seule décider la question : je la fis au mois de septembre 1820, 
et l'action mutuelle des conducteurs voltaïques fut démontrée. 

A l'égard de l'action de notre globe sur un fil conducteur, l'ana- 
logie entre la terre et un aimant suffisait sans doute pour rendre cette 
action extrêmement probable, et je ne vois pas trop pourquoi plu- 
sieurs des plus habiles physiciens de l'Europe pensaient qu'elle 
n'existait pas ; non seulement comme M. Erman, avant que j'eusse 
fait l'expérience qui la constatait (2), mais après que cette expérience 
eut été communiquée à l'Académie des sciences, dans sa séance du 
30 octobre 1820, et répétée plusieurs fois, dans le courant de 
novembre de la même année, en présence de plusieurs de ses 
membres et d'un grand nombre d'autres physiciens, qui m'ont auto- 
risé, dans le temps, à les citer comme ayant été témoins des mou- 
vements produits par l'action de la terre sur les parties mobiles des 



(i) Voyez la note que je lus à rAcadémie, le 24 juin 1822, et qui est insérée 
dans les Annales de chimie, t. XX, p. 419-421, et dans mon Recueil dCobserva- 
lions électro-dynamiques^ p. 316-318. 

(2) Dans un Mémoire très remarquable, imprimé en 1820, ce célèbre physi- 
cien dit que le fil conducteur aura cet avantage sur Taiguille aimantée dont on 
se sert pour des expériences délicates, que le mouvement qu'il prendra dans 
ces expériences ne sera point influencé par Faction de la terre. 



I 

I 



DES PHÉNOMÈNES ÉLKCTRO-DYN AM IQUES 89 

appareils décrils et Qgurés dans les Annales de chimie et de physique, 
i. XV, p. 191-196 (P. II, fig. 5 et P. III, fig. 711, ainsi que dans mon 
Recueil d'obxn^-alions électro-dynamiques, p. 43-48, puisque près d'un 
an après, les physiciens anglais élevaient encore des doutes sur les 
résultats d'expériences si complètes et faites devant un si grand 
nombre de témoins (1). On ne peut nier l'importance de ces expé- 
riences, ni se refuser à convenir que la découverte de l'action de la 
terre sur les fils conducteurs m'appartient aussi complètement que 
celle de l'action mutuelle de deux conducteurs. Mais c'était peu 
d'avoir découvert ces deux genres d'actions et de les avoir constatés 
par l'expérience ; il Fallait encore : 

l' Trouver la formule qui exprime l'action mutuelle de deux 
éléments de courants électriques ; 

2* Montrer que d'après la loi, exprimée par cette formule, de 
l'attraction entre les courants qui vont dans le même sens, et de la 
répulsion entre ceux qui vont en sens contraire, soit que ces courants 
soient parallèles ou forment un angle quelconque (3), l'action de la 
terre sur les fils conducteurs est identique, dans toutes les circons- 
tances qu'elle présente, k celle qu'exercerait sur ces mêmes fils un 
faisceau de couranis électriques dirigés de l'est à l'ouest et situés au 
midi de l'Europe, où les expériences qui constatent cette action ont 
été faites ; 

3* Calculer d'abord , en partant de ma formule et de la manière 



(I) Voyelle Mémoire de M. Faraday, publié le 11 septembre 18Ï1. La traduc- 
tion de ce Mémoire se trouve dnns les Annale» de chimie el de j'hysique, 1, XVIil, 
p. 3:17-370, et dans tnon Recueil d'observations électro-dynamiques, p. 1Î5-IB8. 
C'est par une faute d'impression qu'elle porte la date du i septembre 1821, au 
lieu de celle du tl septembre 1821. 

(3) Les expériences qui mettent en évidence l'action mutuelle de deux cou* 
ranls rectilignes dans ces deux cas, furonl communiquées & l'Académie dans la 
ti&nce du 9 octobre ISSO. Les appareils que j'avais employés sont décrits el 
figurés dans le l. XV des Annales de chimie el de physique, savoir; 1' celui pour 
l'action mutuelle de deux courants parallèles, p. 73 (PI. I, fig. I), et avec plus 
de détail dans mon Recueil d'obtertatioits électrchàynamique», p. 16-18 ; 8* celui 
pour l'action mutuelle de deux courants formant un angle quelconqui.-, p. 171 
du même 1. XV des Annales de chimie et df phy tique (PI. Il, fig. 2), el dans mon 
Recueil, d. 33. Les figures portent dans mon Recueil les mêmes numéros que 

tuittalet. 




90 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

dont j'ai expliqué les phénomènes magnétiques par des courants élec- 
triques formant de très petits circuits fermés autour des particules 
des corps aimantés, Faction que doivent exercer Tune sur l'autre deux 
particules d'aimants considérées comme deux petits solénoïdes équi- 
valant chacun à deux molécules magnétiques, Tune de fluide austral, 
l'autre de fluide boréal, et celle qu'une de ces particules doit exercer 
sur un élément de fil conducteur ; s'assurer ensuite que ces calculs 
donnent précisément pour ces deux sortes d'actions, dans le premier 
cas la loi établie par Coulomb pour l'action de deux aimants, et dans 
le second celle que M. Biot a proposée, relativement aux forces qui se 
développent entre un aimant et un fil conducteur. C'est ainsi que j'ai 
ramené à un principe unique ces deux sortes d'actions, et celle que 
j'ai découverte entre deux fils conducteurs. 11 était sans doute facile, 
d'après l'ensemble des faits, de conjecturer que ces trois sortes d'ac- 
tions dépendaient d'une cause unique. Mais c'est par le calcul seul 
qu'on pouvait justifier cette conjecture, et c'est ce que j'ai fait, sans 
rien préjuger sur la nature de la force que deux éléments de fils con- 
ducteurs exercent l'un sur l'autre : j'ai cherché, d'après les seules 
données de l'expérience, l'expression analytique de cette force ; et en 
la prenant pour point de départ, j'ai démontré qu'on en déduisait par 
un calcul purement mathématique les valeurs des deux autres forces 
telles qu'elles sont données par l'expérience, l'une entre un élément 
de conducteur et ce qu'on appelle une molécule magnétique, l'autre 
entre deux de ces molécules, en remplaçant, dans l'un et l'autre cas, 
comme on doit le faire d'après ma manière de concevoir la constitu- 
tion des aimants, chaque molécule magnétique par une des deux 
extrémités d'un solénoïde électro-dynamique. Dès lors tout ce qu'on 
peut déduire des valeurs de ces dernières forces subsiste néces- 
sairement dans ma manière de considérer les effets qu'elles pro- 
duisent, et devient une suite nécessaire de ma formule, et cela seul 
sufiirait pour démontrer que l'action mutuelle des deux éléments de 
fils conducteurs est réellement le cas le plus simple et celui dont il 
faut partir pour expliquer tous les autres ; les considérations suivantes 
me semblent propres à confirmer de la manière la plus complète ce 
résultat général de mon travail, elles se déduisent facilement des 
notions les plus simples sur la composition des forces, et sont relatives 
à l'action mutuelle de deux systèmes, composés tous deux de points 
infiniment rapprochés les uns des autres, dans les divers cas qui 



I 



DES PHÉNOMÈNES ÉLECTRO-DTNAMIQU ES 91 

peuvent se présenter suivant que ces systèmes ne contiennent que 
des points de même espèce, c'est-à-dire qui tous attirent ou repous- 
sent les mêmes points de l'autre système, ou qu'il y ait, soit dans un 
de ces systèmes, soit dans tous les deux, des points de deux espèces 
opposées, dont les uns attirent ce que les autres repoussent et repous- 
sent ce qu'ils attirent. 

Supposons d'abord que chacun des deux systèmes soit composé 
de molécules de même espèce, c'est-à-dire que celles de l'un agissent 
toutes par attraction ou toutes par répulsion sur celles de l'autre, 
avec des forces proportionnelles à leurs niasses ; soient MM'M", etc. 
{Qg, 35), les molécules qui composent le premier, et ?» une quel- 
conque de celles du second : en composant successivement toutes les 
actions ma, mb, md, etc., exercées par M, M', M", etc , on obtiendra 
les résullantes me, me, etc., dont la dernière sera l'action du sys- 
tème MM'M" sur le point m, et passera à peu près par le centre 
d'inertie de ce système. En raisonnant de même relativement aux 
autres mr.Iécules du second système, on trouvera que les résultantes 
correspondantes passeront aussi toutes très près du centre d'inertie 
du premier système, et auront une résultante générale qui passera 
aussi à peu près par le rentre d'inertie du second : nous nommerons 
centres d'action les deux points extrêmement voisins des centres 
respectifs d'inertie des deux systèmes par lesquels passe cette résul- 
tante générale; it est évident qu'elle ne tendra, à cause des petite.s 
distances oii ils sont des centres d'inertie, à imprimer k chaque sys- 
tème qu'un mouvement de translation. 

Supposons, en second lieu, que les molécules du second système 
restant toutes de même espèce, celles du premier soient les unes 
attractives et les autres répulsives à l'égard de ces molécules du 
second système, les premières donneront une résultante o/(fig. 36), 
passant par leur centre d'action N, et par le centre d'action o de 
l'autre système : de même, les particules répulsives donneront une 
résultante oe, passant par leur centre d'action P et par le même 
point : la résultante générale sera donc la diagonale og ; et comme 
elle passe à peu près par le centre d'inertie du second système, elle 
ne tendra encore à lui imprimer qu'un mouvement de translation. 
Cette résultante est d'ailleurs dans le plan mené par les trois centres 
d'action o, N, P; et quand les molécules attractives sont en même 
nombre que les n^pulsives, et agissent avec la même intensité, sa 



92 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

direction est, en outre, perpendiculaire à la droite oO qui divise 
Tangle PoN en deux parties égales. 

Considérons enfin le cas où les deux systèmes seraient composés 
Tun et l'autre de molécules d'espèces différentes. Soient N et P (fig. 37) 
centres d'action respectifs des molécules attractives et répulsives du 
premier, soient netp les centres correspondants du second, de sorte 
qu'il y ait attraction entre N et jo, ainsi qu'entre n et P, et qu'il y ait 
répulsion entre N et n, de même qu'entre P et p. Les actions combi- 
nées de N et P sur p donneront une résultan le dirigée suivant la dia- 
gonale pe : semblablement, les actions de N et P sur n donneront une 
résultante nf. Pour avoir la résultante générale, on prolongera ces 
deux lignes jusqu'à leur rencontre en o, et prenant oh=pe^ et 
ok = nf^ la diagonale ol sera la résultante cherchée qui donnera l'ac- 
tion exercée par le système PN sur le système pn. Mais comme le 
point ne fait pas partie du système pn^ il faudra concevoir qu'il est 
lié à ce système d'une manière invariable sans l'être au premier sys- 
tème PN ; et la force ol tendra généralement, en vertu de cette liaison, 
à opérer sur j9n un mouvement de translation et un mouvement de ro- 
tation autour de son centre d'inertie. 

Examinons maintenant la réaction exercée par le second système 
sur le premier : d'après l'axiome fondamental de la mécanique, que 
l'action et la réaction de deux particules l'une sur l'autre sont égales 
et directement opposées, il faudra, pour l'obtenir, composer successi- 
vement des forces égales et directement opposées à celles que les par- 
ticules du premier système exercent sur les particules du second , et 
il est évident que la réaction totale ainsi trouvée sera toujours égale et 
directement opposée à l'action totale. 

Dans le premier cas, la réaction sera donc représentée par la ligne 
mt (fig. 35), égale et opposée à la résultante me^ et que l'on pourra 
supposer appliquée au centre d'action du premier système qui se 
trouve sur sa direction; d'où il suit qu'en négligeant toujours la petite 
différence de situation du centre d'action et du centre d'inertie, on 
n'aura encore ici qu'un mouvement de translation. 

Dans le second cas, la réaction sera de même représentée par la ligne 
oy (fig. 36), égale et opposée à og. Mais comme le point o n'appartient 
pas au premier système, et que généralement celui-ci ne sera pas tra- 
versé par la direction oy» îl faudra concevoir que ce point o soit lié 
invariablement au premier système sans l'être au second; et, par 



DES PHENOMENES ELECTRO-DYNAMIQUES 



93 



cette liaison, la force oy tendra génératemeat à opérer sur le système 
PN un double mouvement de translation et de rotation. Au reste, cette 
force OY est dans lo plan PoN ; et lorsque les molécules attractives sont 
en même nombre que les répulsives et agissent avec la même] inten- 
sité, sa direction est, comme celle de og, perpendiculaire à oO. 

Enfin, dans le troisième cas, la réaction sera représentée par la ligne 
o\ (fig. 37], égale et opposée à la résultante o/, et appliquée comme 
elle au point o. Pour avoir l'action ol sur pn, nous avons conçu tout à 
l'heure que ce point o était lié à ce second système pn sans l'être au 
premier PN, Pour avoir maintenant la réaction exercée sur celui-ci, 
nous concevrons ta force oX appliquée en un point situé en o, et lié au 
premier système PN sans l'être au second. Cotte force tendra encore 
généralement à opérer sur PN un double mouvement de translation 
et de rotation. 

Si l'on compare ces résultats avec les indications de l'expériencei 
relativement aux directions des forces qui s'exercent dans les trois 
genres d'actions que nous avons distingués plus haut, on verra aisé- 
ment que les trois cas que nous venons d'examiner leur correspondent 
exactement. Lorsque deux éléments de conducteurs voltaîques agis- 
sent l'un sur l'autre, l'action et la réaction sont, comme dans le pre- 
mier cas, dirigées suivant la droite qui joint ces deux éléments ; quand 
il s'agit de la force qui a heu entre un élément de Ql conducteur et 
une particule d'aimant contenant deux pôles d'espèces opposées, qui 
agissent en sens contraires avec des intensités égales, l'action et la 
réaction sont, comme dans le second cas, dirigées perpendiculaire- 
ment à la droite qui joiut la particule à l'élément ; et deux particules 
d'un barreau aimanté, qui ne sont elles-mêmes que deux très petits 
aimants, e.\ercent l'une sur l'autre une action plus comphquée, sem- 
blable à celle que présente le troisième cas', et dont on ne ipeut de 
même rendre raison qu'en la considérant comme le résultat de quatre 
forces, deux attractives et deux répulsives : il est aisé d'en conclure 
qu'il n'y a que l'élément de Ûl conducteur dont on puisse supposer 
que tous les points exercent la môme espèce d'action, et de juger 
quelle est, des trois sortes de forces dont il est ici question, celle qu'on 
doit regarder comme la plus simple. 

Mais de ce que la force qui a lien entre deux éléments de fils con- 
ducteurs est la plus simple, et de ce que celles qui se développent, 
l'une entre un de ces éléments et une particule d'aimant où se trou- 



94 THEORIE MATHÉMATIQUE 

vent toujours deux pôles de même intensité, l'autre entre deux de ces 
particules, en sont des résultats plus ou moins compliqués, en faut-il 
conclure que la première de ces forces doive être considérée comme 
vraiment élémentaire ? C'est ce que j'ai toujours été si loin de penser 
que, dans les Notes sur F exposé sommaire des nouvelles expériences 
électro-magnétiques^ publiées en 1822(1), je cherchais à en rendre 
raison par la réaction du fluide répandu dans l'espace, et dont les vi- 
brations produisent les phénomènes de la lumière : j'ai seulement dit 
qu'on devait la considérer comme élémentaire^ dans le sens où les chi- 
mistes rangent dans la classe des corps simples tous ceux qu'ils n'ont 
encore pu décomposer, quelles que soient d'ailleurs les présomptions 
fondées sur l'analogie qui pourraient porter à croire qu'ils sont réel- 
lement composés, et parce qu'après qu'on en a déduit la valeur des 
expériences et des calculs exposés dans ce Mémoire, c'était en partant 
de cette seule valeur qu'il fallait calculer celles de toutes les forces 
qui se manifestent dans les cas les plus compliqués. 

Mais quand même elle serait due, soit à la réaction d'un fluide dont 
la rareté ne permet pas de supposer qu'il réagisse en vertu de sa 
masse, soit à une combinaison des forces propres aux deux fluides 
électriques, il ne s'ensuivrait pas moins que l'action serait toujours 
opposée à la réaction suivant une même droite ; car, ainsi qu'on Ta vu 
dans les considérations qu'on vient de lire , cette circonstance se ren- 
contre nécessairement dans toute action complexe, quand elle a lieu 
pour les forces vraiment élémentaires dont se compose l'action com- 
plexe. En appliquant le même principe à la force qui s'exerce entre 
ce qu'on appelle une molécule magnétique et un élément de fil con- 
ducteur, on voit que si cette force, considérée comme agissant sur 
l'élément, passe par son milieu, la réaction de l'élément sur la molé- 
cule doit aussi être dirigée de manière à passer par ce milieu et non 
par la molécule. Cette conséquence d'un principe qu'avaient jusqu'à 
présent admis tous les physiciens, ne parait pas au reste facile à dé- 
montrer par l'expérience, lorsqu'il s'agit de la force dont nous par- 
lons, parce que dans toutes les expériences où l'on fait agir sur un 
aimant une portion de fil conducteur formant un circuit fermé, le ré- 
sultat qu'on obtient pour l'action totale est le même, soit qu'on sup- 



(i) Recueil éTobêervaHans électro-dynamiques, p. SI 5. 



DES PHÉNOUÈNES ÉLECTRO- DYN AHt QQ ES 



95 



pose que cette Force passe par l'élémeat de Ql conducteur ou par la 
molécule magnétiijue , ainsi qu'on l'a vu dans ce Mémoire; c'est ce 
qui a porté plusieurs physiciens à supposer que l'action exercée par 
l'élément de 01 conducteur passait seule par cet élément, et que la 
réaction lui étant opposée et parallèle n'était pas dirigée suivant 
la même droite, qu'elle passait par la molécule et formait avec la 
première fois ce qu'ils oat appelé un couple primitif. 

Les calculs qui vont suivre me fourniront bientôt l'occasion d'exa- 
miner en détail celte singulière hypothèse. On verra, par cet examen, 
qu'elle n'est pas seulement opposée à l'un des principes fondamen- 
taux de la mécanique, mais qu'elle est en outre absolument inutile 
pour l'explication des faits observés, et qu'une fausse interprétation 
(le ces faits a pu seule porter à l'adopter les physiciens qui n'admet- 
tent pas que les aimants doivent ri'ellement leurs propriétés à l'action 
des courants électriques qui entourent leurs particules. 

Les phénomèaes produits par les deux fluides électriques en mou- 
vement dans les conducteurs voltaïques paraissent si différents de 
ceux qui en manifestent la présence quand ils sont en repos dans des 
corps éle^trisés k la mauière ordinaire, qu'on a aui^si prétendu que 
les premiers ne davaieut pas être attribués aux mêmes fluides que les 
seconds. C'est précisément comme si Ton concluait de ce que la sus- 
pension du mercure dans le baromètre est un pbénomène entière- 
ment différent de celui du son, qu'on ne doit pas les attribuer au 
même fluide atmosphérique, en repos dans le premier cas et en mou- 
vement dans le second; mais qu'il faut admettre, pour deux faits 
aussi différents, deux fluides dont l'un agisse seulement pour presser 
la surface libre du mercure, et dont l'autre transmette les mouve- 
meats vibratoires qui produisent le son. 

Rien ne prouve d'ailleurs que la force exprimée par ma formule ne 
puisse pas résulter des attractions et répulsions des molécules des deux 
fluides électriques, en raison inverse des carrés des distances de ces 
molécules. Le fait d'un mouvement de rotation s'accélérant continuel- 
lement jusqu'à ce que les frottements et la résistance du liquide dans 
lequel plonge l'aimant ou le conducteur vollaique qui présente celte 
sorte de mouvement en rendent la vitesse constante, paraît d'abord 
absolument oppisé à ce genre d'explication des phénomènes électro- 
dynamiques. En elfet, du principe de la conservation des forces vives, 
qui est une conséqueuce nécessaire des lois mêmes du mouvement, 



96 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

il suit nécessairement que quand les forces élémentaires, qui seraient 
ici des attractions et des répulsions en raison inverse des carrés des 
distances, sont exprimées par de simples fonctions des distances mu* 
tuelles des points entre lesquels elles s'exercent, et qu'une partie de 
ces points sont invariablement liés entre eux et ne se meuvent qu'en 
vertu de ces forces, les autres restant fixes, les premiers ne peuvent 
revenir à la même situation , par rapport aux seconds , avec des 
vitesses plus grandes que celles qu'ils avaient quand ils sont partis 
de cette même situation. Or, dans le mouvement de rotation con- 
tinue imprimé à un conducteur mobile par l'action d'un conducteur 
fixe, tous les points du premier reviennent à la même situation avec 
des vitesses de plus en plus grandes à chaque révolution, jusqu'à ce 
que les frottements et la résistance de l'eau acidulée où plonge la 
couronne du conducteur mettent un terme à l'augmentation de la 
vitesse de rotation de ce conducteur : elle devient alors constante, 
malgré ces frottements et cette résistance. 

Il est donc complètement démontré qu'on ne saurait rendre raison 
des phénomènes produits par l'action de deux conducteurs voltaî- 
ques, en supposant que des molécules électriques agissant en raison 
inverse du carré de la distance fussent distribuées sur les fils conduc- 
teurs, de manière à y demeurer fixées et à pouvoir, par conséquent, 
être regardées comme invariablement liées entre elles. On doit en 
conclure que ces phénomènes sont dus à ce que les deux fluides 
électriques parcourent (1) continuellement les fils conducteurs, d'un 



(i) Lors des premiers travaux des physiciens sur les phénomènes électro- 
dynamiques, plusieurs savants crurent pouvoir les expliquer par des distribu- 
tions de molécules, soit électriques, soit magnétiques, en repos dans les con- 
ducteurs voltaïques. Dès que la découverte du premier mouvement de rotation 
continue faite par M. Faraday eut été publiée, je vis aussitôt qu*elle renversait 
complètement cette hypothèse, et voici en quels termes j*énonçai cette observa- 
tion, dont ce que Je dis ici n*est que le développement, dans VExposé sommaire 
des nouvelles expériences électro-magnéiiques faites par différents physiciens 
depuis le mois de mars 1821, que je lus dans la séance publique de TAcadémie 
royale des Sciences le 8 avril 1822. 

« Tels sont les nouveaux progrès que vient de faire une branche de la phy- 
« sique, dont nous ne soupçonnions pas même Texistence il y a seulement deux 
« années, et qui déjà nous a fait connaître des faits plus étonnants peut-être 
« que tout ce que la science nous avait jusqu'à présent offert de phénomènes 



DES PHENOMENES ELECTRO-DYNAMIQUES U/ 

mouvement exlrêtnement rapide , en se réunissant et se séparant 
alternativement dans les intervalles des particules de ces fils. C'est 
parce que les phénomènes dont il est ici question ne peuveat être 
produits que par l'électricité en mouvement, que j'ai cru devoir les 
désigner sous la dénomination de phénomènes électro-dynamiques ; 
celle de phénomènes électro-magnétiques, qu'on leur avait donnée 
jusqu'alors convenait bien tant qu'il ne s'agissait que de l'action dé- 
couverte par M. OErsted entre un aimant et un courant électrique, 
mais elle ne pouvait plus présenter qu'une idée fausse depuis que 
j'avais trouvé qu'on produisait des phénomènes du même genre sans 
aimant, et par la seule action mutuelle de deux courants électriques. 

C'est seulement dans le cas où l'on suppose les molécules électri- 
ques en repos dans les corps où elles manifestent leur présence par 
les attractions ou répulsions produites par elles entre ces corps, qu'on 
démontre qu'un mouvement indéfiniment accéléré ne peut résulter 
de ce que les forces qu'exercent les molécules électriques dans cet 
état de repos ne dépendent que de leurs distances mutuelles. Quand 
l'on suppose au contraire que, mises en mouvement dans les fils con- 
ducteurs par l'action de la pile, elles y changent continueUement de 
lieu, s'y réunissent à chaque instant en Quide neutre, se séparent de 
nouveau, et vont aussitôt se réunir à d'autres molécules du Quide de 
nature opposée, il n'est plus contradictoire d'admettre que des actions 
en raison inverse des carrés des distances qu'exerce chaque molé- 
cule, il puisse résulter entre deux éléments de fils conducteurs une 
force qui dépende non seulement de leur distance, mais encore des 
directions des deux éléments suivant lesquelles les molécules élec- 



> merveilleux. tJn mouvement qui se continue toujours dans le mfime sens, 

• malgré les frottements, malgré la résistance des milieux, et ce mouvement 
■• produit par l'aclion mutuelle de deui corps qui demeurent constamment dans 
" le mËme état, est un fait sans exemple dans tout ce que nous savions des pro- 
>• priétés que peut offrir la matière inorganique; il prouve que l'action qui 
« émane des conducteurs voltaïquea, ne peut êlre due à une distribution parti- 
u culiëre de certains Quides en repos dans ces conducteurs, comme le sont les 
» attractions ei les répulsions électriques ordinaires. On ne peut attribuer cette 
« action qu'a des fluides en mouvement dans le conducteur qu'ils parcourent 
H en se portant rapidement d'une des extrémités de la pile à l'autre exlré- 

* mité. » Voyei le Journal de physique où cet exposé a été inséré dans le temps, 
l, XCiV, p. 6B, et mon Recueil d'obtercationt éteclro-dynamiques, p. SOB. 



13 



98 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

triques se meuvent, se réunissent à des molécules de Tespèce oppo- 
sée, et s'en séparent l'instant suivant pour aller s'unir à d'autres. Or, 
c'est précisément et uniquement de cette distance et de ces directions 
que dépend la force qui se développe alors, et dont les expériences et 
les calculs exposés dans ce Mémoire m'ont donné la valeur. Pour se 
faire une idée nette de ce qui se passe dans le fil conducteur, il faut 
faire attention qu'entre les molécules métalliques dont il est composé 
est répandu un fluide composé de fluide positif et de fluide négatif, 
non pas dans les proportions qui constituent le fluide neutre, mais 
avec un excès de celui de ces deux fluides qui est de nature opposée 
à l'électricité propre des molécules du métal, et qui dissimule cette 
électricité, comme je l'ai expliqué dans la lettre que j'écrivis à M. Van 
Beek au commencement de 1822 (1) : c'est dans ce fluide électrique 
intermoléculaire que se passent tous les mouvements, toutes les dé- 
compositions et recompositions qui constituent le courant électrique. 

Gomme le liquide interposé entre les plaques de la pile est, sans 
comparaison, moins bon conducteur que le fil métallique qui en joint 
les extrémités, il se passe un temps, très court à la vérité, mais ce-" 
pendant appréciable, pendant lequel l'électricité intermoléculaire, 
supposée d'abord en équilibre, se décompose dans chacun des inter- 
valles compris entre deux molécules de ce fil. Cette décomposition 
augmente graduellement jusqu'à ce que l'électricité positive d'un 
intervalle se réunisse à l'électricité négative de l'intervalle qui le suit 
immédiatement dans le sens du courant, et son électricité négative à 
l'électricité positive de l'intervalle précédent Cette réunion ne peut 
être qu'instantanée comme la décharge d'une bouteille de Leyde ; et 
l'action entre les fils conducteurs, qui se développe, pendant qu'elle 
a lieu, en sens contraire de celle qu'ils exerçaient lors de la décom- 
position, ne peut par conséquent diminuer l'effet de celle-ci, car l'effet 
produit par une force est en raison composée de son intensité et du 
temps pendant lequel elle agit ; or ici l'intensité doit être la même, 
soit que les deux fluides électriques se séparent ou se réunissent : 
mais le temps pendant lequel s'opère leur séparation est sans compa- 
raison plus grand que celui qu'exige leur réunion. 

L'action variant avec les distances entre les molécules des deux 



(!) Journal de physique^ t. XCIII, p. 450-453, et ReeueU éTobservaiionê éUe- 
tro-àynamiques, p. 174 -177. 



DES PHiNOMÈNES ÉLECTBO-DTNAMIQUKS 



99 



I 




fluides électriques pendant que se fait cette séparation, il faudrait 
intégrer, par rapport au temps et pour toute la durée de la séparation, 
la valeur de la force qui aurait lieu à chaque iustanl, et diviser en- 
suite, par cette durée, l'intégrale ainsi obtenue. Sans faire ce calcul, 
pour lequel il faudrait avoir des données, qui nous manquent encore, 
sur la manière dont les distances des molécules électriques varient, 
avec le temps, dans chaque intervalle intermoléculaire du fil conduc- 
teur, il est aisé de voir que les forces produites de cette manière, 
entre deux éléments de ce Ql, doivent dépendre des directions du 
courant électrique dans chacun de ces éléments, 

S'il était possible, en partant de celte considération, de trouver que 
l'action mutuelle de deux éléments est en effet proportionnelle à la 
formule par laquelle je l'ai représentée, cette explication du fait fon- 
damental de toute la théorie des phénomènes électro-dynamiques 
devrait évidemment être préférée à toute autre; mais elle exigerait 
des recherches dont je n'ai point eu le temps de m'occuper, non plus 
que des recherches plus difficiles encore auxquelles il faudrait se 
livrer, pour voir si l'explicatiou contraire, où l'on attribue les phéno- 
mènes électro-dynamiques aux mouvements imprimés k l'étberpar 
les courants électriques, peut conduire it la même formule. Quoi qu'il 
en soit de ces hypothèses et des autres suppositions qu'on peut faire 
pour expliquer ces phénomènes, ils seront toujours représentés par la 
formule que j'ai déduite des résultats de l'expérience, interprétés par 
l6 calcul, et il restera mathématiquement démontré, qu'en considérant 
les aimants comme des assemblages de courants électriques disposés 
autour de leurs particules ainsi que je l'ai dit, les valeurs des forces 
qui sont, dans chaque cas, données par l'expérience, et toutes les cir- 
constances des trois sortes d'actions qui ont lieu, l'une entre deux 
aimants, une autre entre un fil conducteur et un aimant, et la troi- 
sième entre deux fils conducteurs, se déduisent d'une force unique, 
agissant entre deux éléments de courants électriques suivant la droite 
qui enjoint les milieux. 

Quant à l'expression même de cette force, elle est une des plus 
simples parmi celles qui ne dépendent pas seulement de la distance, 
mais encore des directions des deux éléments; car ces directions n'y 
entrent qu'en ce qu'elle contient la seconde difi'érentielle de la racine 
carrée de la distance des deux éléments, prise en faisant varier alter- 
nativement les deux arcs de courants électriques dont cette distance 



100 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

est une fonction, différentielle qui dépend elle-même des directions 
des deux éléments, et qui entre d'ailleurs dans la valeur donnée par 
ma formule d^une manière très simple, puisqu'on a pour cette valeur 
la seconde différentielle ainsi définie, multipliée par un coefficient 
constant et divisée par la racine carrée de la distance, en observant 
que la force est répulsive quand la seconde différentielle est positive, 
et attractive quand elle est négative. C'est ce qu'exprime le signe — 
qui se trouve au-devant de l'expression générale 

^ dsd*' 

de cette force, d'après l'usage où Ton est de regarder les attractions 
comme des forces positives, et les répulsions comme des forces néga- 
tives. 

Les époques où l'on a ramené à un principe unique des phénomènes 
considérés auparavant comme dus à des causes absolument diffé- 
rentes, ont été presque toujours accompagnées de la découverte d'un 
grand nombre de nouveaux faits, parce qu'une nouvelle manière de 
concevoir les causes suggère une multitude d'expérience à tenter, 
d'explications à vérifier ; c'est ainsi que la démonstration donnée par 
Volta de l'identité du galvanisme et de l'électricité a été accompagnée 
de la construction de la pile, et suivie de toutes les découvertes qu'a 
enfantées cet admirable instrument. A en juger par les résultats si 
importants des travaux de M. Becquerel, sur l'influence de l'électricité 
dans les combinaisons chimiques, et de ceux de MM. Prévost et Dumas 
sur les causes des contractions musculaires, on peut espérer que tant 
de faits nouveaux découverts depuis quatre ans, et leur réduction à un 
principe unique, aux lois des forces attractives et répulsives observées 
entre les conducteurs des courants électriques, seront aussi suivis 
d'une foule d'autres résultats qui établiront entre la physique d'une 
part, la chimie et même la physiologie de l'autre, la liaison dont on 
sentait le besoin sans pouvoir se flatter de parvenir de longtemps à 
la réaliser. 

Il nous reste maintenant à nous occuper des actions qu'un circuit 
fermé, quelles que soient sa forme, sa grandeur et sa position, exerce, 
soit sur un solénoîde, soit sur un autre circuit d'une forme, d'une 
grandeur et d'une position quelconques ; le principal résultat de ces 



DES PHÉNOMÈNES SLKCTRO-DTN AUIQUBS 



101 



recherches consiste dans l'analogie qui existe entre les forces pro- 
duites par ce circuit, soit qu'il agisse sur un aulre circuit fermé ou 
sur un solénoide, et les forces qu'exerceraient les points dont l'actioa 
serait précisément celle qu'on attribue aux molécules de ge qu'on 
appelle fluide austral et fluide boréal ; ces points étant distribués de 
la manière que je vais expliquer sur des surfaces terminées par les 
circuits, et les extrémités du solénoide étant remplacées par deux 
molécules magnétiques d'espèces opposées. Cette analogie paraît 
d'abord si complète, que tous les phénomènes électro-dynamiques 
semblent être ainsi ramenés û la théorie où l'on admet ces deux 
fluides ; mais on reconnaît bientôt qu'elle n'a lieu qu'à l'égard des 
conducteurs voltaiques qui forment des circuits solides et fermés, 
qu'il n'y a que ceux de ces phénomènes qui sont produits par des 
conducteurs formant de telles circuits dont on puisse rendre r^son 
de cette manière, et qu'enfin les forces qu'exprime ma formule 
peuvent seules s'accorder avec l'ensemble des faits. C'est, d'ailleurs, 
de cette même analogie que je déduirai la démonstration d'un théo- 
rème important qu'on peut énoncer ainsi : l'action mutuelle de deux 
circuits solides et fermés, ou celle d'un circuit solide et fermé et d'un 
aimant, ne peut jamais produire de mouvement continu avec une 
vitesse qui s'accélère indéfiniment jusqu'à ce que les résistances et 
les frottements des appareils rendent cette vitesse constante. 

Afin de ne rien laissera désirer sur ce sujet, je commencerai par 
donner aux formules relatives à l'action mutuelle de deux fils conduc- 
teurs une forme plus générale et plus symétrique. Soient pour cela 
Jet «' deux courbes quelconques qu'on suppose parcourues par des 
courants électriques dont nous continuerons à désigner les intensités 
par ( et i'. Soit d s = Mm (flg. 38) un élément de la première courbe, 
dy = MW un élément de la seconde; x,y, z et x', y', z les coordon- 
nées de leurs milieux o, o', et r la droite oo' qui les joint, laquelle 
doit être considérée comme une fonction des deux variables indépen- 
dantes s et s qui représentent les arcs des deux courbes comptés à 
partir de deux points fixes pris sur elles. L'action mutuelle des deux 
éléments As, ds', est, comme nous l'avons vu plus haut, une force 
dirigée suivant la droite r, et ayant pour valeur 



(("d«d»>' ■ 



d*' 



102 THÉORIE MATHÉMÂTiQUt 

On peut récrire plus simplement de cette maoilré : 

— tt'r*d'(r»dr), 

en distinguant par les caractéristiques d et ^ les différentielles rela- 
tives à la variation des seules coordonnées ff^ y, z^ de Télément ds, de 
celles qu'on obtient en faisant varier seulMient les coordonnées x\ y\ 
s/ de rélément às'\ distinction dont nous nous servirons toutes les 
fois que nous aurons à considérer def différentielles prises les unes 
dMne de ces deux manières, et les au(|f8s de l'autre. 

Cette force étant attractive, il faut, pour avoir celle de ses compo* 
santés qui est parallèle à Taxe i$ê x, en multiplier la valeur par 

ou par , suivait qu'on la considère comme agissant 

sur l'élément d^ ou sur l'éléfllânt ds; dans ce dernier cas, la compo- 
sante est donc égale à 

On peut mettre cetti expression sous une autre forme en faisant 
usage de la valeuri{u*on obtient pour tidt?, ti et t? réprésentant des 
quantités quelcoofias, lorsqu'on ajoute* membre à membre, les deux 
équations identimies 



cette valeur est 



et en faisant 



r 

tidt; — vAu = u*d(- J, 
uAv = - A{uv) + - ti'd - , 



on en conclut 

r»-*(x— a?')d'(r»dr) = i d'[r«*-«(« — ar'ldr] + i r«*-«(«— «?d'-î^ 

puisque 2 A + n = 1, ce qui donne 

«4—1 = — n, ai — a = — n — i. 



HaU 



6113 PHÉNOMÈNES ÉI.KCTHO'DyNAMIQUKS 

r'=|jr-xr+(j-yr+(' -»■)". 



et par cooséquent 



= di + 



y—v 



<iy+- 



i—j 



-di, 



-i')ix' — j — j')dî' j 



(g— g')dy'— (y— yldz* 



" x~x (g — xy (X — X')* 

La composants para] lèle à l'axe des x a doac pour valeur 



iy- 



^-A- 



■«■jdi'— (X— g'jd»'^ 



;j-j')dy'-(y-y')dT' 



dy]. 



Les deux termM de cette expressioa peuveol être coasidéréa sépa- 
rémoDt comme deux forces dont la réunioa équivaut à la force cher- 
chée. Or, il estaisâde voir que quaad la courbe s' forme un circuit 
fermé, toutes les forces telles que celle qui a pour expression la partie 

- «'d' ■— — , provenant de l'action de tous les éléments d/ du 

circuit 5' sur le même élément dise détruisent mutuellement. En effet, 
toutes ces forces sont appliquées au même point 0, milieu de l'élé- 
ment di, suivant une même droite parallèle à l'axe des z ; il faut donc 
pour avoir la lorce produite suivant celte droite par l'action d'une 

portion quelconque du conducteurs' intégrer -lï'd'^ — -i — d'une 

des extrémités cette portion à l'autre, et l'on trouve 

' -v nJ' — g;idr, * — «df,) -!. 
■ " 1_ r; f^ J' 

en nommant x\ , r, , dr, , les quantités qui se rapportent à une extrémité, 
et xj, r„ dr, celles qui sont relatives à l'autre, cette valeur devient 
évidemment nulle quand, le circuit étant fermé, ses deux extrémités 
sont au mémo point. 

Quand le conducteur t" forme ainsi un circuit fermé, il faut donc, 
pour avoir plus simplement l'action qu'il exerce sur l'élément d* pa> 



104 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

rallèlement à l'axe des x^ supprimer, dans Texpression de la compo- 
sante parallèle à cet axe, la partie -lï' ^^ — , et n'avoir égard 
qu'à Taùtre partie 

1 r (z-z')A:xf-(x-x')Az {x^a/)dy-(y^y')dx' 1 

que nous représenterons par X. 

En appliquant les mêmes considérations aux deux autres compo- 
santes de la même force qui sont parallèles aux axes des y et des s, 
on leur substituera des forces Y, Z, ayant pour valeurs 

y = i ^ M^-^'W'-(y-y')à^ j^_ (y-y)dz-(z-zody ^ i 

Ainsi, lorsqu'il s'agit d'un circuit fermé, la résultante R des trois 
forces X, Y, Z, auxquelles sont réduites les composantes de la force 
— uVd'(r*dr), remplace cette force; et l'ensemble de toutes les 
forces R est équivalent à celui de toutes les forces exercées par cha- 
cun des éléments ds', du circuit fermé s\ et représente l'action totale 
de ce circuit sur l'élément ds. Voyons maintenant quelle est la valeur 
et la direction de cette force R. 

Soient u, t), t&, les projections de la ligne r sur les plans des yz^ 
des xz et des xy, faisant respectivement les angles f i X) 4^' ^^^^ ^^ 
axes des y, des z et des x. Considérons le secteur M'om' (flg. 38), qui 
a pour base l'élément d$\ et pour sommet le point o milieu de ds, 
dont les coordonnées sont x^ y, z. Appelons X, pi, v les angles que 
fait avec les axes la normale au plan de ce secteur, et 0' l'angle com- 
pris entre les directions de ds' et de r. Le double de l'aire de ce sec- 
teur estrds' sin. 0', et ses projections sur les plans des coordonnées 
sont 

u*d'f =rds'sin6'cosX = {t/ — y)d^ — {z — z)dy\ 
v^d'x = rds'sinO'cos|&= (z — z)daf — {x' — x)dz\ 
to'd'^=:rdf'8inO'co8v = (a/ — x)dy^ — (y' — y)dx\ 

On peut donc donner cette nouvelle forme aux valeurs des forces 



DES PHÉNOMÈNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 105 

X, Y, Z, 

_ 1 ../w'd'x^ M;«d'+^ \ 1 tï'd5d5'sin67dz dy \ 

^=â"(-7=^'^~-7=^'yj = a ;= (d7^"^«^-d7^"^V' 

„ I ..,/M;«d'+^ ti«d>^ \ 1 tfdsd^'sinO/da: dz ^\ 

y = -ii (--r-r dar -—7^ dz) = ( ^— cosv— .-7-cosX 1. 

a \ r^» r^* / a r* \d« d« / 

_ i ../u«d> . w'd'x^ \ 1 tï'd$d5'sin6'/dy , dar \ 

Or ces valeurs donnent 

dx Au de 

Xco8X-f-Ycos|& + 2cosv = o; 

c'est-à-dire que la direction de la force R fait avec celle de Télément 
mM = d5, et avec la normale op au plan du secteur M'om', des angles 
dont les cosinus sont zéro, de sorte que cette force est à la fois dans le 
plan du secteur et perpendiculaire à l'élément ds. Quant à son inten- 
sité, on a par les formules connues 

A^> . ^« . rw. * tï'dsds'sinO'sinpom i fï'd 5 ds'sinO' ces moi 
* a r* a r* 

ok étant la projection de om sur le plan du secteur M'om'. On peut 
décomposer cette force dans le plan du même secteur en deux autres. 
Tune S dirigée suivant la ligne 00' = r, l'autre T perpendiculaire à 
cette ligne. Celle-ci est 

« « r« « ir* i . ' tï'dsds'sinô'cosmoicosAoA: 

T = RcosToR = ReosAo* = ; 

a r* 

et comme l'angle trièdre formé par les directions de om^ ok et oh 
donne 

cosmok cos hok = ces moA = cosO, 

il vient 

„ 1 t'râsds'sintt'costt 

T = . 

a r* 

La force S suivant oh est 

S = RsinAoA = TtangAoJk. 

14 



106 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

Mais en désignant par (o l'inclinaison du plan moh sur le plan Ao*, 
qui est celui du secteur M'om', on a 

tang AoA = tang cos u ; 
ainsi 



Q 1 tV'dsds'sinOsinO'cosco 
S = - . 

Si l'on intègre les expressions de X, Y, Z pour toute retendue du 
circuit fermé sfj on aura les trois composantes de l'action exercée par 
tout ce circuit sur l'élément d$ ; en remplaçant n par sa valeur 2, 
celles des trois composantes deviennent 

Des forces semblables appliquées à tous les éléments d^ de la 
courbe s donneront l'action totale exercée par le circuit sf sur le 
circuit 5. On les obtiendra en intégrant de nouveau les expressions 
précédentes dans toute l'étendue de ce dernier circuit. 

Concevons maintenant deux surfaces prises à volonté o*, 9% termi- 
nées par les deux contours s, s\ dont tous les points soient liés inva- 
riablement entre eux et avec tous ceux de la surface correspondante, 
et sur ces surfaces des couches infiniment minces d'un même fluide 
magnétique qui y soit retenu par une force coercitive suffisante pour 
qu'il ne puisse point s'y déplacer. En considérant sur ces deux sur- 
faces deux portions infiniment petites du second ordre que nous 
représenterons par d*(r et dV, dont les positions soient détermi- 
nées par les coordonnées x^ y y % pour la première, td^ y\ z' pour la 
seconde, et dont la distance soit r, leur action mutuelle sera une 
force répulsive dirigée suivant la ligne r et représentée par 

— ï:^ — Z. — que nous considérerons comme agissant sur l'élément 

ds; f, e^ désignent ici ce qu'on appelle l'épaisseur de la couche ma- 
gnétique sur chaque surface; |ji est un coefficient constant, tel 



DES PHÉNOMÈNES ÉLBCTRO-DTNAMIQUBS 



!07 



I 
I 



I 



I 



que [iw' représente l'action répulsive qui aurait lieu, si l'on réunissait 
en deux points situés à une distance égale à l'unité, d'une part tout 
le fluide répandu sur une aire égale à l'unité de surface, où l'épaisseur 
serait constante et égale à «, de l'autre tout le fluide répandu sur une 
autre aire égale à l'unité de surface, où l'épaisseur serait aussi cons- 
tante et égale à c'. 

En décomposant cette force parallèlement aux trois axes, on a les 
trois composantes 



iui'd'ffd*ff'(j — x") 



(Ut'cl'»d'T'(l — 



Concevons maintenant une nouvelle surface terminée par le même 
contours qui limite la surface <t, et telle que toutes les portions de 
normales de la surface o- comprises entre elle et la nouvelle surface 
soient très petites. Supposons que sur cette dernière surface soit dis- 
tribué le fluide magnétique de l'espèce contraire à celui de la sur- 
face ff, de manière qu'il y en ait sur la portion de la nouvelle surface 
circonscrite par les normales menées par tous les points du contour 
de l'élément de surface à*a une quantité égale à celle du fluide 
répandu sur dV. En nommant h la longueur de la petite portion de la 
normale à la surface u, menée par le point dont les coordonnées 
sont X, y, z, et comprise entre les deux surfaces, laquelle mesure 
dans toute l'étendue de l'aire infiniment petite d'à- la distance de ses 
points aux points correspondants de l'autre surface, el en désignant 
parE, T|, Ç les angles que cetle normale fait avec les axes, les trois 
composantes de l'action mutuelle entre l'élément dV et la petite 
portion de la nouvelle surface circonscrite comme nous venons de le 
dire, qui est toujours égale à d*o- tant que A est très petit et qu'on 
néglige dans les calculs, comme nous le faisons ici, les puissances 
de h supérieures à la première s'obtiendront en remplaçant dans 
l'expression que nous venons de trouver, x, y, z par a: + Acos5, 
y + A cos n, 2 -|- A cos C Et comme les deux fluides répandus sur les 
deux aires égales à rf*» sont de nature contraire, il faudra retrancher les 
nouvelles valeurs de ces composantes des valeurs trouvées précédem- 
ment; ce qui se réduira, puisqu'on néglige les puissances de A supé- 
rieures à la première, à différentier ces valeurs, à remplacer dans le 
résultat les différentielles de x, y, s par AcosÇ, Acosii, Acos C» et à en 
changer le signe. Ces différentielles étant prises en passant de la pre- 



AÙS THÉORIE MATHÉMATIQUE 

mière surface o* à l'autre, nous les désignerons par S, suivant la nota- 
tion du calcul des variations ; nous aurons ainsi pour la composante 

parallèle aux x ce que devient — |xee'd*o'd'o''8 — j— , quand on y rem- 
place &r par h cos Ç, c'est-à-dire 



jiw'd'ffd'o'AcosÇ 






Nous allons maintenant déterminer la forme de la position de 
l'élément cPfT. 

Désignons comme précédemment par u, t;, to les projections de la 
ligne r sur les plans des yz, des zx et des xy^ et par f, x> ^« ^^^ angles 
que ces projections font avec les axes des y, des z et des x respecti- 
vement. Décomposons la première surface <t en une infinité de zones 
infiniment étroites, telles que abcd (fig. 42), par une suite de plans 
perpendiculaires au plan des yz menés par la coordonnée my = x du 
point m'. Chaque zone se terminant aux deux bords du contour s de 
la surface o*, aura pour projection sur le plan des yz une aire décom- 
posable elle-même en éléments quadrangulaires infiniment petits, 
auxquels répondront autant d'éléments de la surface o* sur la zone 
dont il s'agit. Ce sont ces éléments qu'on doit considérer comme les 
valeurs de d'o*. Celui dont la position, à l'égard de l'élément dV, est 
déterminée par les coordonnées polaires r, t/, f , est égal à sa projec- 
tion ududf sur le plan des yz divisée par le cosinus de l'angle Ç com- 
pris entre ce plan et le plan tangent à la surface <t avec lequel coïn- 
cide l'élément d'o*. Il faudra donc remplacer d'o* par J^dans la 

'^ *^ cosÇ 

formule précédente, et Ton aura 



[3(0:-. or) ^ ] 



|AAa' 

Pour calculer la valeur de {x — ^ ft> soient mx le prolongement de 

la coordonnée mp = x du point m où est situé l'élément d'o*, mu une 
parallèle au plan des yz menée dans le plan pmm'p\ et mt perpendi- 
culaire à ce dernier plan au point m. Il est aisé de voir que la droite 



DES PHÉNOMÈNES ÉLBGTRO-DTNÂMIQUES 109 

mil, suivant laquelle pmmlp* coupe le plan tangent en m, & la sur- 
face 0*, fait avec les trois lignes ma:, mu^ mt^ qui sont perpendiculaires 
entre elles, des angles dont les cosinus sont respectivement 

Ax du 

et 0, 



et que la normale mh fait avec les mêmes directions des angles dont 
les cosinus sont 

Ix lu It 



ht tenant lieu de la projection de mh sur m/. On a donc 

Axlx'\'lulu 
Vdx* + du*V5ar« + 8u" + 8r« 

pour le cosinus de l'angle compris entre la droite mn et la nor- 
male mA, et puisque cet angle est droit, dj:8x4-duSu=Ot d'où 

-= — r-.Mais l'équation 





r* = (a: — xy + u«, 


donne 






r8r = [x — x)lx + u8ti, 


et 






rdr = udti + (a? — x')Ax, 


d'où Ton déduit 





8r a: — ^' , m 5u 

8x r * r * 8x' 

et 

dr u , a: — if ûx u x — x 8u 

Au r "* r du r r 84:' 

en éliminant centre ces deux équations, il vient 

, ,.lr ^ dr (a: — a?')* . u' 

a: — a:)— +u— = ^ h— = »-. 

6X du r r 

8r 

Si nous tirons maintenant de cette équation la valeur de (a: — ^)?- 



110 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

pour la substituer dans celle de la force parallèle à l'axe des x^ nous 
aurons 

ïiAttudud^l^ ^^ pj=l**«dç\^-7î —) 



w 



La hauteur h et Tépaisseur c de la couche de fluide infiniment 
mince répandue sur la surface o*, peuvent varier d'un point de cette 
surface à un autre ; et pour atteindre le but que nous nous proposons 
de représenter à Taide des fluides magnétiques, les actions qu'exer- 
cent les conducteurs voltaïques, il faut supposer que ces deux quan- 
tités e, hj varient en raison inverse l'une de l'autre, de manière que 
leur produit ht conserve la même valeur dans toute l'étendue de la 
surface 9. En appelant g la valeur constante de ce produit, l'expres- 
sion précédente devient 



u« 



W«'d«ffd«pd^ 

et s'intègre immédiatement. Son intégrale H^^'^^^'df [ -j — C] 

exprime la somme des forces parallèles à l'axe des x qui agissent sur 
les éléments cPa^ de la zone de la surface o* renfermée entre les deux 
plans menés par m'p' qui comprennent l'angle d<f. La surface o* étant 
terminée par le contour fermé 5, il faut prendre cette intégrale entre 
les limites déterminées par les deux éléments a6, cd de ce contour 
qui sont compris dans l'angle d<f des deux plans dont nous venons 
de parler, en sorte qu'en nommant u^, r^ et u„ r,, les valeurs de u et 
de r relatives à ces deux éléments, on a 



„..,ve,(ï|-^) 



pour la somme de toutes les forces exercées par l'élément d^a^ sur la 
zone parallèlement à l'axe des x. 

Si la surface o*, au lieu d'être terminée par un contour, renfermait 
de tous côtés un espace de figure quelconque, la zone de cette surface 
comprise dans l'angle dièdre f serait fermée, et l'on aurait ti, = ti,, 



DEB PH^NOmAnICS ÉLECTRO-DYNAMIQUES 



111 



r, = r, ; en sorte que l'action exercée sur cette zone parallèlemeDt à 
l'axe des x serait nulle, et par conséquent aussi celle que rélémeot 
c^o' exercerait sur toute la surface « composée alors de semblables 
zones. Et comme la même chose aurait lieu relativement aux forces 
parallèles aux axes des y et des z, on voit ijue l'assemblage de deux 
surfaces très rapprochées l'une de l'autre, renfermant de tous côtés 
un espace de forme quelconque, et couvertes, de la manière que nous 
venons de le dire, l'une de fluide austral, l'autre de fluide boréal, est 
sans action sur une molécule magnétique, en quelque endroit qu'elle 
soit placée, et par conséquent sur ua corps aimanté de quelque 
manière que ce soit. Reprenons l'expérience précédente 






et il nous sera aisé de voir que, pour avoir la somme totale des forces 
parallèles h l'axe des x que l'élément d^a' exerce sur la surface 
entière v, U faut intégrer, par rapport à f, les deux parties dont se 
compose cette expression, respectivement dans les deux portions 
Aa£B, Bc(fvl du contour s, déterminées par les deux plans tangents 
p'm'k, p'm'R, menés par la ligne m'p'. Mais il revient au même d'in- 
tégrer f».j«'dV —~ dans toute l'étendue du circuits; car si l'on met 

pour u et <p leurs valeurs en fonctions de r déduites des équations de 
la courbe s, on voit qu'en passant de la partie ka&B à la partie Bci^A, 
if change de signe, et que par conséquent les éléments de l'une de 
ces parties sont d'un signe contraire k ceux de l'autre. 

D'après cela, si nous désignons par X la somme des forces paral- 
lèles aux X qu'exerce l'élément dV sur l'assemblage des deux surfaces 
terminées par le même contour s, nous aurons 

OU, ce qui est la même chose, 

x=wdv /''-'''""-''"''"'*. 
les X, tf, z n'étant relatifs qu'au contour i. 



112 THEORIE MATHÉMATIQUE 

On aura de même, en désignant par Y et Z les sommes des forces 
parallèles aux y et aux % qui agissent sur le même assemblage de 
surfaces, 

Y = M.'dVj— jirxffjie'dVJi i — i !—, 

,j. » r^^d'^ ,,. , rte — x^dy — (y — y')dx „. 
Z = M«'dVj— j-!:=ffj«d«a j ^ ^ \.^ ^^ 0) 

Gomme toutes les forces élémentaires qu'exerce Télément (Pa' sur ces 
sm*faces passent par le point m' où il est situé, on voit que toutes ces 
forces ont une résultante unique dont la direction passe par le môme 
point m\ et dont les composantes parallèles aux axes sont X,Y,Z. Les 
moments de cette résultante par rapport aux mômes axes sont donc 

Yz: — Zy\ Zx—Xz\ Xy' — Yx\ 

Supposons maintenant qu'au lieu de ces forces on applique au 
milieu de chacun des éléments ds du contour $ une force égale à 

^idPJ — s — , et perpendiculaire au plan du secteur qui a ds pour 

base, le point ni pour sommet, et dont l'aire est - rds sin 0. Les trois 
composantes de celte force étant respectivement égales à 

W* d«a -jjl, ixje d«c -^, jiffe d'à' —5-!:, 

parallèles à celles qui passent par l'élément dV et dirigées dans le 
môme sens, on aura les mêmes valeurs pour les trois forces X, Y, Z 
qui tendent à mouvoir le circuit s; mais les sommes, des moments 
de rotation qui en résulteront, au lieu d'être représentées par 



(i) Il est inutile de remarquei^ que ces X, T, Z expriment des forces toutes 
différentes de celles que nous avons déjà désignées par les mêmes lettres, lors- 
qu'il s'agissait de l'action mutuelle de deux éléments de circuits voltaîques. 



DES PHÉNOlciNES ÉLECTRO-DTNAMIQUES 113 

le seront par 

n semble d'abord que ce changement en doit apporter mi à l'action 
exercée sur le contour «, mais il n'en est pas ainsi pourvu que ce 
contour forme un circuit fermé, car si Ton retranche la première 
somme de moments, relative à Taxe des x par exemple, de la qua- 
trième qui se rapporte au môme axe, en faisant attention que x\y^'% 
doivent être considérées comme des constantes dans ces intégrations, 
on aura 

W* d"a / j5 = 

^^jV r[(*-0' + (y-yy]dx--(x~xir(x^Odx + (y^y-)dy] ^ 
. j. 'Ci** — (x— «')']dx — (x — x)\rAr— (« — x^d*] 

IV» ^•J -^ = 

.f{ ràx — (x — x')àr -\ .^jI** — *' ^i— *^ \ 

«'•''VL ■? j=M«dv^-- —y 

en nommant ^|, ^„ et r^^r^^ les valeurs de x et de r aux deux extré- 
mités de l'arc s pour lequel on calcule la valeur de la différence des 
deux moments. Quand cet arc forme un circuit fermé, il est évident 
que :r, = x^r, = ^d ^^ 9^ ^^^^ mjXLQ l'intégrale ainsi obtenue; on 
a donc alors 

On trouve par un calcul semblable que les moments relatifs aux 
deux autres axes sont les mômes, pour un circuit fermé, soit qu'on 
suppose que les directions des forces 

H«t d«« ^3-^, ny» d^a — jj^, |Ay|tt dV — — 



iS 



114 THÉORIE MATHEMATIQUE 

passent par rélément d'o^ ou par le milieu de ds; d'où il suit que 
dans ces deux cas Faction qui a lieu sur le contour s est exactement 
la même, ce contour étant invariablement lié aux deux surfaces 1res 
voisines qu'il termine : Faction exercée ^ur ces deux surfaces par 
l'élément dV se réduira donc, pourvu que le contour s soit une 
courbe fermée, aux forces appliquées comme nous venons de le dire 
à chacun des éléments de ce contour, celle qui agit sur l'élément ds 
ayant pour valeur 

,,, ,d«sine 
j^e'dV— ^5— . 

La force appliquée au milieu o de Télément ab = ds, qui est pro- 
portionnelle à dssin divisé par le carré de la distance r de cet élé- 
ment au point m\ et dont la direction est perpendiculaire au plan 
qui passe par Télément ab et par le point m\ est précisément celle 
qu'exerce, comme nous l'avons vu, sur l'élément ds l'extrémité d'un 
solénoîde électro- dynamique indéfini lorsqu'on place cette extrémité 
au point m'; c'est aussi celle qui est produite, d'après les dernières 
expériences de M. Biot, par l'action mutuelle de l'élément abj et d'une 
molécule magnétique située en m\ 

Mais en donnant à cette force la même valeur et la même direction 
perpendiculaire au plan m'a6, qu'on doit lui donner lorsqu'on la dé- 
termine, comme je l'ai fait, en remplaçant la molécule magnétique 
par l'extrémité d'un solénoîde indéfini, M. Biot suppose que c'est en 
m' que se trouve son point d'application, ou plutôt celui de la force 
égale et opposée que l'élément ds exerce sur le point m\ car c'est à 
cotte dernière que se rapportent les expériences qu'il a faites; au lieu 
que la direction de la force exercée par cet élément sur l'extrémité 
située en m' d'un solénoîde indéfini doit passer parle point m, comme 
celle que le solénoîde exerce sur l'élément, quand on conclut cette 
force de ma formule. Ainsi, en conservant les notations que nous 
employons, et en représentant, pour abréger, par p le coeflBcient con- 
stant ^(iLc'd*^', les sommes des moments, d'après la manière dont 
M. Biot place les points d'application des forces, seraient pour les 
trois axes et en changeant les signes, puisqu'il s'agit des forces qui 
agissent sur le point m\ 



-4 



DS8 PHÉNOlciNSS iLSCTB0*DTKAMIQUK8 115 



-/ 



ytpM»— xiiMy 



r» 



_ p /-yVdçD^^^Vdx. 



'J- H 



tandis qu'en prenant les points d'application comme je les trouvei on 
a pour ces sommes de moments 



->.f 



xu;*di — zti*df 
yti'dy — xv^dx 



Mais nous venons de voir que ces dernières valeurs sont respecti- 
vement égales aux trois précédentes, quand la portion de conduc- 
teur forme un circuit fermé; d'où il suit que dans ce cas, l'expérience 
ne peut décider si le point d'application des forces est réellement au 
point m' ou au milieu m de l'élément ds. Et comme, dans celles qu'a 
faites l'habile physicien à qui l'on doit les expériences dont il est ici 
question, c'était en effet un circuit complètement fermé, composé de 
deux portions reclilignes formant un angle auquel il donnait succes- 
sivement différentes valeurs, du reste du fil conducteur et de la pile, 
qu'il faisait agir sur un petit aimant, pour déduire le rapport des forces 
correspondantes aux diverses valeurs de cet angle des nomhres d'os- 
cillations du petit aimant, pendant un temps donné, qui correspon- 
daient à ces diverses valeurs ; dès lors, les résultats des expériences 
faites de celte manière devant être identiquement les mêmes, soit 
qu'on suppose le point d'application des forces en o ou en m\ ne peu- 
vent servir à décider laquelle de ces deux suppositions doit être pré- 
férée, cette question sur la situation du point d'application ne peut 
être résolue que par d'autres considérations; c'est pourquoi je pense 
qu'il est nécessaire, avant d'aller plus loin, de l'examiner avec quel- 
ques détails. 

C'est dans le Mémoire que je lus à la séance du 4 décembre 1830, 
que je communiquai à l'Académie la formule fondamentale de toute 
la théorie exposée dans ce Mémoire, formule qui donne la valeur de 



116 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

Taction mutuelle de deux fils conducteurs exprimée ainsi 

ti''dsds'(sin 6 sin 6' cosco -|- k ces 8 cos 6') 



r« 



(1), 



k étant un nombre constant, dont j'ai depuis déterminé la valeur, en 
prouvant, par d'autres expériences, qu'il est égal à . 

Quelque temps après, dans la séance du 18 du même mois, M. Biot 
lut un Mémoire où il décrivait les expériences qu'il avait faites sur les 
oscillations d'un petit aimant soumis à l'action d'un conducteur angu- 
laire, et où il concluait de ces expériences, par l'erreur de calcul 
exposée plus haut, que l'action de chaque élément du conducteur sur 
ce qu'on appelle une molécule magnétique, est représentée par une 
force perpendiculaire au plan mené par la molécule et par l'élément, 
en raison inverse du carré de leur distance, et proportionnelle au 
sinus de l'angle que la droite qui mesure cette distance forme avec la 
direction de l'élément. On voit par les calculs précédents, que cette 
force est précisément celle que donne ma formule pour l'action mu- 
tuelle d'un élément de fil conducteur et de l'extrémité d'un solénoîde 
électro-dynamique, et qu'elle est aussi celle qui résulte de la loi de 
Coulomb, dans l'hypothèse des deux fluides magnétiques, lorsqu'on 
cherche l'action qui a lieu entre une molécule magnétique et les élé- 
ments du contour qui termine deux surfaces infiniment voisines, 
recouvertes l'une de fluide austral, l'autre de fluide boréal, en sup- 
posant les molécules de ces fluides distribués sur les deux surfaces 
comme je viens de l'expliquer. 

Dans ces deux manières de concevoir les choses, on trouve les 
mêmes valeurs pour les trois composantes, parallèles à trois axes 
pris à volonté, de la résultante de toutes les forces exercées par les 
éléments du contour, et, pour chacune de ces forces, Faction est 
opposée à la réaction suivant les droites qui joignent deux à deux les 
points entre lesquels elles s'exercent ; il en est de même de la résul- 
tante elle-même et de sa réaction. Mais dans le premier cas, le point 
(fig. 36) représente l'extrémité du solénoîde auquel appartiennent 
les points P, N, el o étant celui où est situé l'élément, les deux forces 

(1) Journal de physique, t. XCI, p. 226-230. 



DES PHÉNOMÈNES ÊLECTBO-DYNXMIQUES 



117 



I 
I 



égales et opposées og, oy passent par cet élément; dans le second 
cas, au contraire, c'est en qu'il faut concevoir placé rélément du 
contour des surfaces recouvertes de molécules magnétiques P, N, et 
en o la molécule sur laquelle agissent ces surfaces, en sorte que les 
deux forces égales et opposées passent par la molécule. Tant qu'on 
admet qu'il ne peut y avoir d'action d'un point matériel sur un 
autre, sans que celui ci réagisse sur le premier avec une force égale 
et dirigée en sens contraire suivant une même droite, ce qui entraîne 
la môme condition relativement k l'action et à la réaction de deux 
systèmes de points invariablement liés, on n'a à choisir qu'entre ces 
deux hypothèses. Et comme l'expérience de M. Faraday, sur la rota- 
tion d'une portion de fil conducteur autour d'un aimant, est, ainsi 
que je l'expliquerai tout à l'heure, en contradiction manifeste avec la 
première, il ne devait plus y avoir de difficulté à regarder, avec moi, 
comme seule admissible celle où l'on fait passer, par le milieu de 
l'élément, la droite suivant laquelle sont dirigées les deux forces. 
Uais plusieurs physiciens imaginèrent alors de supposer que, dans 
l'action mutuelle d'un élément AB (flg. 39) de fil conducteur et d'une 
molécule magnétique M, l'action et la réaction, quoique égales et 
dirigées en sens contraire, ne l'étaient pas suivant une même droite, 
mais suivant deux droites parallèles, en sorte que la molécule M, 
agissant sur l'élément AB, tendrait à le mouvoir suivant la droite OR 
menée par le milieu de l'élément AB perpendiculairement au plan 
HAB, et que l'action qu'exercerait réciproquement cet élément sur 
la molécule M tendrait à la porter, avec une force égale, dans la direc- 
tion MS parallèle à OR. 

11 résulterait de cette singulière hypothèse, si elle était vraie, qu'il 
serait mathfmati (uement impossible de ramener jamais les phéno- 
mènes produits par l'action mutuelle d'un fll conducteur et d'un 
aimant h des forces agissant, comme toutes celles dont on a reconnu 
jusqu'à présent l'existence dans la nature, de manière que l'action et 
U réaction soient égales et opposées dans la direction des droites qui 
joignent deux h deux les points entre lesquels elles s'exercent; car, 
toutes les fois que cette condition est remplie pour des forces élémen- 
taires quelconques, elle l'est évidemment, d'après le principe même 
de la composition des forces, pour leurs résultantes. Aussi, les physi- 
ciens qui ont adopté cette opinion sont-ils forcés d'admettre une 
action réellement élémeataire, consistant en deux forces égales diri- 



118 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

gées en sens contraires suivant deux droites parallèles, et formant 
ainsi un couple primitif, qui ne peut être ramené à des forces pour 
lesquelles Faction et la réaction seraient opposées suivant une même 
droite. J'ai toujours regardé cette hypothèse des couples primitifs 
comme absolument contraire aux premières lois de la mécanique, 
parmi lesquelles on doit compter, avec Newton, l'égalité de l'action 
et de la réaction agissant en sens contraires suivant la môme droite; 
et j'ai ramené les phénomènes qu'on observe quand un fil conduc- 
teur et un aimant agissent l'un sur l'autre, comme tous les autres 
phénomènes électro-dynamiques, à une action entre deux éléments 
de courants électriques, d'où résultent deux forces égales et oppo- 
sées, dirigées toutes deux suivant la droite qui joint les deux élé- 
ments. Ce premier caractère des autres forces observées dans la 
nature se trouve ainsi justifié; et quant à celui qui consiste en ce 
que les forces que l'on considère comme réellement élémentaires 
soient en outre simplement fonctions des distances des points entre 
lesquels elles s'exercent, rien ne s'oppose, ainsi que je l'ai déjà 
remarqué, à ce que la force, dont j'ai déterminé la valeur par des 
expériences précises, ne se ramène un jour à des forces élémentaires 
qui satisfassent aussi à cette seconde condition, pourvu qu'on fasse 
entrer dans le calcul le mouvement continuel, dans les fils conduc- 
teurs, des molécules électriques auxquelles ces dernières forces se- 
raient inhérentes. La considération de ces mouvements introduisant 
nécessairement dans la valeur de la force qui en résulterait entre 
deux éléments, outre leur distance, les angles qui déterminent les 
directions suivant lesquelles se meuvent les molécules électriques, 
et qui dépendent des directions mêmes de ces éléments; ce sont pré- 
cisément ces angles, ou, ce qui revient au même, les différentielles 
de la distance des deux éléments considérée comme une fonction des 
arcs formés par les fils conducteurs, qui entrent seuls avec cette dis- 
tance dans ma formule. Il ne faut pas oublier que, dans la manière 
de concevoir les choses qui me paraît seule admissible, les deux 
forces égales et opposées OR et OT sont des résultantes d'une infinité 
de forces égales et opposées deux à deux; OR est celle des forces 
On', Op\ etc., qui passent toutes par le point 0, en sorte que leur 
résultante OR y passe aussi, mais que OT est la résultante des forces 
Nn, Vp^ etc., exercées par l'élément ÂB sur des points tels que N, 
P, etc., invariablement liés à l'extrémité M du solénoîde électro- 



DES PHÉNOMÈNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 119 

dynamique par laquelle je suppose remplacé ce qu'un nomme une 
molécule magnélique. Ces points sont tros près de M quand ce solé- 
DOlde est 1res petit, mais ils en sont toujours distirc's, et c'est pour- 
quoi leur résultante OT ne passe pas par !e point M, mais par le point 
vers lequel toutes les forces Nh, ï'p, etc., sont dirigées. 

On voit, par tout ce que nous venons de dire, qu'en conservant aux 
deux forces égales qui résultent de l'action mutuelle d'un fil conduc- 
teur et d'un aimant, et qui agissent l'une sur le fil dont l'élément AB 
fait parUe, et l'autre sur l'aimant auquel appartient le point M, la 
même valeur, et la même direction perpendiculaire au plan MA.B, on 
peut faire trois hypothèses sur le point d'application de ces forces : 
dans la première, on suppose que les deux forces passent par le point 
M; dans la seconde, qui est celle qui résulte de ma formule, les deux 
forces passent par le milieu de l'élément; dans la troisième, où les 
forces sont OR et MS, celle qui agit sur l'élément est appliquée au 
point 0, et l'autre au point M. Ces trois hypothèses sont entièrement 
d'accord : 1' & Végard de la valeur de ces forces qui sont également, 
dans tous les trois, en raison inverse du carré de la dislance MO, et 
en raison directe du sinus de l'angle MOB que la droite CM qui me- 
sure cette distance fait avec l'élément AB; 2* à l'égard de la direction 
des mêmes furces, toujours perpendiculaire au plan MAB qui passe 
par la molécule el par la direction de l'élément; mais à l'égard de 
leurs points d'application, ils sont placés différemment pour les deux 
forces, dans les deux premières hypothèses, et il y a identité entre la 
première et la troisième seulement pour les forces qui agissent sur 
l'aimant, et entre la seconde et la troisième seulement pour les forces 
qui agissent sur le conducteur. 

En vertu de Tidentilé des valeurs et des directions des forces qui a 
lieu dans les trois hypothèses, les composantes de leurs résultantes, 
prises parallèlement il tnti" axes quelconques, seront les mêmes; mais 
les moments de rotation, qui dépendent en outre des points d'appli- 
cation de ces forces, ne seront, en général, les mêmes, h l'égard des 
forces qui tendent à mouvoir l'aimanl, que pour la première et la 
troisième, et, à l'égard des forces qui agissent sur le âl conducteur, 
que pour la seconde et la troisième. 

Nous venons de voir que dans le cas où il est question de l'action 
d'une portion de âl conducteur, formant un circuit fermé, les valeurs 
des moments sont les mêmes, soit qu'on prenne, pour chaque élé- 




120 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

meot, le point d'application des forces en ou en M ; dans ce cas, 
donc, il y aura, en outre, identité pour les valeurs des moments dans 
les trois hypothèses. 

Le mouvement d'un corps, dont toutes les parties sont invariable- 
ment liées entre elles, ne peut dépendre que des trois composantes 
parallèles à trois axes pris à volonté, et des trois moments autour des 
mêmes axes ; d'où il suit qu'il y a identité complète dans les trois hy- 
pothèses pour le mouvement produit, soit dans l'aimant, soit dans le 
conducteur, lorsque celui-ci forme un circuit solide et fermé. C'est 
pourquoi l'impossibilité d'un mouvement indéfiniment accéléré, étant 
en général une suite nécessaire à la première hypothèse, puisque les 
forces élémentaires y sont simplement fonctions des distances des 
points entre lesquels elles s'exercent, il s'ensuit évidemment que 
ce mouvement est également impossible, dans les deux autres hy- 
pothèses, seulement lorsque le conducteur forme un circuit solide et 
fermé. 

Il est aisé de voir, au reste, que la démonstration ainsi obtenue de 
l'impossibilité de produire un mouvement indéfiniment accéléré par 
l'action mutuelle d'un circuit électrique solide et fermé, et d'un 
aimant, n'est pas seulement une suite nécessaire de ma théorie, mais 
qu'elle résulte aussi, dans l'hypothèse des couples primitifs, de la 
seule valeur donnée par M. Biot pour la force perpendiculaire au plan 
MAB, ainsi que je l'ai démontré directement, avec tous les détails 
qu'on peut désirer, dans une lettre que j'ai écrite sur ce sujet à M. le 
docteur Gherardi. Si donc on avait pu produire un mouvement accé- 
léré en faisant agir sur un aimant un conducteur formant un circuit 
soUde et fermé, ce n'aurait pas été seulement ma formule qui aurait 
été en défaut, mais encore celle qu*a donnée M. Biot, que toutes les 
observations faites depuis ont complètement démontrée, et dont les 
physiciens qui admettent l'hypothèse des couples primitifs n'ont ja- 
mais contesté l'exactitude. 

Lorsqu'on rend mobile une portion du circuit volts^que, on doit 
distinguer trois cas : celui où elle forme un circuit presque fermé (1) ; 

(i) Le circuit formé par une portion mobile du fil conducteur n'est jamais 
rigoureusement fermé, puisqu'il faut bien que ces deux extrémités commu- 
niquent séparément avec celles de la pile ; mais il aisé de rendre Fintervalie 
qui les sépare assex petit pour qu'on puisse le considérer comme s'il était exac- 
tement fermé. 



IlES l'HENOMÈNES ELECTRO-DYNAMIQUES 



121 



celui où ne pouvant que tourner autour d'un axe, elle a ses deux 
extrémilés dans cet axe; celui où la portion mobile ne forme pas uo 
circuit fermé, et où une de ses extrémilés au moins parcourt un cer- 
tain espace h mesure qu'elle se meut : ce dernier cas comprenant celui 
où celte portion est formée par un liquida conducteur. 

Nous venons de voir que, dans le premier de ces trois cas, le mou- 
vement que prend la porlion mobile par l'action d'un aimant, est 
identiquement le même dans les trois hypothèses, et ne peut jamais 
s'accélérer indéQniment, mais tend seulement à amener la portion 
mobile dans une position déterminée où elle s'arrête eu équilibre 
après avoir quelque temps oscillé autour de cette position en vertu de 
la vitesse acquise. 

Il en est de même du second, qui ne diffère du premier qu'en appa- 
repca; car si l'on ajoutait dans l'axe, un courant, qui rejoignit les 
deux extrémités de la portion mobile, on aurait un circuit fermé sans 
avoir rien changé au moment de rotation autour de cet axe, puisque 
les moments des forces exercées sur le courant ajouté seraient évi- 
demment nuis; d'où il suit que te mouvement de la porlion mobile 
serait identiquement le même que celui du circuit fermé ainsi obtenu. 

Mais lorsque la portion mobile ne forme pas un circuit fermé, et 
que ses deux extrémilés ne sont pas dans un axe autour duquel elle 
sérail assujettie à tourner, les moments produits par l'action, soit 
d'une molécule magnétique, soit de l'extrémité d'un solénoide indé- 
fini, ne sont plus les mêmes que dans la seconde et la troisième hypo- 
thèse, et ont une valeur différente dans la première. En prenant pour 
l'axe des x la droite autour de laquelle on suppose la porlion mobile 
liée de mauière h ne pouvoir que tourner autour de cette droile, et en 
conservant les dénominations que nous avons employées dans les cal- 
culs précédents, nous en conclurons que la valeur du moment de 
rotatiOD produit par les forces qui agissent sur la portion mobile, 
sérail 



dans la première hypothèse, et 
dans les deux autres. 



122 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

C'est à cette différence dans les valeurs du moment de rotation, 
qu'on doit la possibilité de prouver par l'expérience que la première 
hypothèse est en contradiction avec les faits. Car si Ton considère un 
aimant comme réduit à deux molécules magnétiques d'une force 
comme infinie placées à ses deux pôles, et qu'après avoir mis dans 
une situation verticale la droite qui les joint, on assujettisse une por- 
tion de fil conducteur à tourner autour de cette droite prise pour l'axe 
des Xy alors les deux moments de rotation relatifs aux deux pôles seront 
exprimés par la formule précédente en y remplaçant a!^ y\ z' par xj, 
y'u ^'i pour un des pôles, et par a:',, yi, z'^ pour l'autre, en ayant soin 
de changer de signe l'un de ces moments, le premier, par exemple, 
puisque les deux pôles sont nécessairement de natures opposées, l'un 
austral et l'autre boréal. 

Quand les deux pôles sont, comme nous le supposons ici, situés sur 
Taxe des a:, on a y\ = o, yi = o, zi = o, zi = o, et les deux mo- 
ments de rotation autour de l'axe des x deviennent nuls dans la pre- 
mière hypothèse : ce qu'il était facile de prévoir, puisque dans cette 
hypothèse les directions de toutes les forces appliquées au conducteur 
mobile passent par un des deux pôles et y rencontrent l'axe fixe, ce 
qui rend nécessairement nuls les moments de ces forces. 

Dans les deux autres hypothèses, au contraire, où les directions des 
forces passent par les milieux des éléments, les parties des moments 
égales à ceux de la première hypothèse sont les seules qui s'éva- 
nouissent; et lorsque après les avoir supprimées, on réunit ce qui 
reste de chaque moment, on a 

V »v n^ >-t,i n^ /' 

en désignant par r,^; r,^; r^yy r^^^ les distances des points dont les 
abcisses sont respectivement x,, x\\ Xj, x\\ x,, x\\ x,, x\. Il est 
aisé de voir que les quatre termes de la quantité qui est comprise 
entre les parenthèses dans cette expression, sont précisément les 
cosinus des angles que forment avec l'axe des x les droites qui me- 
surent les distances r^\ r^y^ r^y r^ : ce qui rend la valeur que nous 
venons de trouver pour le moment produit par l'action des deux pôles 
sur le conducteur mobile, identique à celle que nous avons déjà ob- 
tenue, pour celui qui résulte de l'action sur le môme conducteur d'un 



DES PHÉNOMÈNES ÉLECTHO-D YN AMIQl! ES 



123 



solénoide dont les exlrémilés seraient situées à ces pôles, et doDt les 
couraols électriques auraient une intensité i et des distances respec- 
tives telles qu'on eût 

Xit" __ 



I 



•'' étant l'intensité du courant du conducteur. 

I^ moment de roialion étant toujours nul dans la première hypo- 
thèse, la portion mobile du circuit voltaique ne tournerait jamais par 
l'action d'un aimant situé, comme nous venons de le dire, autour de 
Taxe de cet aimant; dans les deux autres hypothèses, elle doit au coa- 
troire tourner en vertu du moment de rotation dont nous venons de 
calculer la valeur, toujours la même, dans ces deux hypothèses. 
M. Faraday, qui a le premier protluit ce mouvement, conséquence 
nécessaire des lois que j'avais établies sur l'action mutuelle des con- 
ducteurs voltaiques, et de la manière dont j'avais considéré les aimants 
comme des assemblages de courants électriques, a démontré par là 
que la direction de l'action exercée par le pôle d'un aimant sur un 
élément de fil conducteur passe en effet par le milieu de l'élément, 
conformément à l'explication que j'ai donnée de cette action, et non 
par le pôle de l'aimant. Dès lors l'ensemble des phénomènes éleclro- 
dynamique ne peut plus être expliqué par la substitution de l'action 
des molécules magnétiques australes et boréales, répandues de la 
manière que je viens de l'expliquer sur deux surfaces très voisines 
et terminées par les Ûls conducteurs du circuit %'oltaique, à la place 
de l'action, exprimée par ma formule, qu'exercent les courants de ces 
fils. Cette substitution ne peut avoir lieu que quand il s'a^rit de l'action 
des circuits solides et fermés, et sa principale utilité est de démontrer 
l'impossibilité d'un mouvement indéflniment accéléré, soit par l'ac- 
tion mutuelle de deux conducteurs solides et fermés, soit par celle 
d'un conducteur de ce genre et d'un aimant. 

Lorsque l'aimant est mobile, il faut aussi distinguer trois cas ; celui 
où toutes les parties du circuit voltaïque qui agit sur cet aimant sont 
immobiles; celui où quelques parties de ce circuit sont mobiles, 
mais sans liaison avec l'aimant, ces portions pouvant d'ailleurs 
être formées par un fil métallique, ou par un liquide conducteur; 
enfio celui ou une partie du courant passe par l'aimaot, ou par une 
portion de conducteur liée à l'aimant. 



124 THEORIE MATHÉMATIQUE 

Dans le premier cas, le circuit total composé des conducteurs et de 
la pile, est nécessairement fermé; et puisque toutes ses parties sont 
immobiles, les trois sommes des moments des forces exercées sur les 
points de l'aimant considérés, soit comme des molécules de fluides 
austral ou boréal, soit comme des extrémités de solénoïdes électro- 
dynamiques, sont identiques dans les trois hypothèses, ainsi que 
le sont les résultantes mêmes de ces forces; en sorte que les 
mouvements imprimés à l'aimant, et toutes les circonstances de ces 
mouvements, sont précisément les mêmes, quelle que soit celle de 
ces hypothèses qu'on adopte. C'est ce qui a lieu, par exemple, pour 
la durée des oscillations faites par l'aimant, sous l'influence de ce 
circuit fermé et immobile ; et c'est pour cela que les dernières expé- 
riences de M. Biot, d'où il résulte que la force qui produit ces oscilla- 
tions est proportionnelle à la tangente du quart de l'angle que forment 
les deux branches du conducteur qu'il emploie, s'accordent aussi bien 
avec cette conséquence de ma théorie que les directions des forces 
qui agissent sur l'aimant passent par les milieux des éléments du fil 
conducteur, qu'avec l'hypothèse qu'il a adoptée et dans laquelle il 
admet que ces directions passent par les points de l'aimant où il 
place les molécules magnétiques. 

L'identité qui a lieu dans ces cas entre les trois hypothèses, montre 
en même temps l'impossibilité que le mouvement de l'aimant s'accé- 
lère indéflniment, et prouve que l'action du circuit voitsûquene peut 
que tendre à l'amener dans une position déterminée d'équilibre. 

Il semble, au premier coup d'œil, que la même impossibilité devrait 
avoir lieu dans le second cas, ce qui est contraire à l'expérience, du 
moins quand une partie du circuit est formée d'un liquide. Il est évi- 
dent, en effet, que la mobilité d'une portion du conducteur n'em- 
pêche pas que cette portion n'agisse à chaque instant comme si elle 
était fixe dans la position qu'elle occupe à cet instant; et l'on ne voit 
pas d'abord comment cette mobilité peut changer tellement les con- 
ditions du mouvement de l'aimant, qu'il devienne susceptible d'une 
accélération indéfinie dont l'impossibilité est démontrée quand toutes 
les parties du circuit voltaique sont immobiles. 

Mais dès qu'on examine avec quelque attention ce qui doit arriver, 
d'après les lois de l'action mutuelle d'un corps conducteur et d'un 
aimant, quand le conducteur est liquide, qu'un cylindre aimanté ver- 
tical flotte dans ce liquide, et que la sm*face du cylindre est recou- 



I 



I 



DES PHÉNOMÈNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 135 

verta d'un vernis isolant afin que le courant ne puisse pas le traverser, 
ce qui dounerait lieu au troisième cas, on reconnall bientôt comment 
il résulte de la moLiililé de la portion liquide du circuit voltaique que 
l'aimaot flottant acquière un mouvement qui s'accélère indéflDiment : 
il ne faut pour cela qu'appliquer a ce cas l'explication que j'ai don- 
Dée,dans les Amiales de chimie et de physique (tome XX, pag. 68-70), 
du même mouvement, quand on suppose que l'aimant n'étant pas 
verni, les courants du liquide où il flotte le traversent librement. 

Eu effet,. cette explication étaot fondée sur ce que les portions de 
courants qui se trouvent daus l'aiiuant ne peuvent avoir sur lui 
aucune action, et que celles qui sont dans le liquide hors de l'aimant 
agissent toutes pour accélérer son mouvement toujours dans le même 
sens, il s'ensuit évidemment que tout ce qui arrive daos ce cas doit 
encore arriver quand la substance isolante, dont on revêt l'aimant, 
supprime seulement precisémeut ces portions de courants qui n'a- 
vaient aucune action, et qu'elle laisse subsister et agir, toujours de la 
même manière, celles qui, étant hors de l'aimant, tendaient toutes h. 
accélérer son mouveme-it constamment dans le même sens. Pour 
qu'on puisse mieux juger qu'il n'y a, en effet, rien k changer à l'ex- 
plicalion dont je viens de parler, je crois devoir la rappeler ici, en 
l'apptiquantau cas où l'aimant est recouvert d'une substance isolante. 
Je supposerai, pour plus de simplicité dans cette explication, que l'on 
substitue à l'aimiuit un solénuule <■ eiiro dynamique, dont Ips extré- 
mitt^s soient aux pôles de cet aimant, quoique, d'aprôs ma théorie, il 
dût être considéré comme un faisceau de sulénoldes. Celte supposi- 
tion ne change pas les effets produits, parce que les courants du mer- 
cure agissant do la même manière et dans le m^me sens sur tous les 
s'iténoides du faisceau, ils lui impriment un mouvement semblable 
k celui qu'ils donneraient à un seul de ces soléooides, et l'on peut 
toujours supposer que les courants électriques de celui-ci aient assez 
d'intensité pour que son mouvement soit sensiblement le même que 
celui du faisceau. 

Soit donc ETFT (flg. 40) la sectiori horizontale d'un vase de verre 
plein de mercure en contact avec un cercle de cuivre qui en garnît le 
bord intérieur et qui communique avec un des rhéopbores, le rhéo- 
phore négatif par exemple, tandis que l'on y fait plonger en P le 
rhéophore positif; alors il se formo dans le mercure des courants 
qui vont du centre P du cercle ETFT à sa circonférence. 



126 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

Représentons la section horizontale du solénoîde par le petit cerde 
ttft\ dont le centre est en A et dont la circonférence ttp! est un des 
courants électriques dont il est composé : en supposant que ce courant 
se meuve dans le sens etft\ il sera attiré par les courants du mercure 
tels que PUT, qui se trouvent, dans la figure, à droite de etft\ parce 
que la demi-circonférence e//, où le courant va dans le même sens, en 
est plus rapprochée que ft*e où il va en sens contraire. Soit AS cette 
attraction égale à la différence des forces exercées par les courants 
PUT sur les deux demi -circonférences, et qui passe nécessairement 
par leur centre A, puisqu'elle résulte des forces que ces courants 
exercent sur tous les éléments de la circonférence etfV qui leur sont 
perpendiculaires, et sont, par conséquent, dirigées suivant les rayons 
de cette circonférence. Le même courant etfV du solénoîde est, au 
contraire, repoussé par les courants qui, comme PUT, sont, dans la 
figure, à gauche de ce courant etft\ parce quMls sont en sens contraire 
dans la demi-circonférence ft'e la plus voisine de PUT. Soit AS' la 
répulsion qui résulte de la différence des actions exercées par les cou- 
rants PUT sur les deux demi-circonférences //'c, ttf^ elle sera égale à 
AS, et fera, avec le rayon PAF, Tangle FAS' = PAS, puisque tout est 
égal des deux côtés de ce rayon : la résultante AR de ces deux forces 
lui sera donc perpendiculaire; et comme elle passera par le centre A, 
ainsi que ses deux composantes AS, AS', le solénoîde n'aura aucune 
tendance à tourner autour de son axe, comme on Tobserve en effet à 
regard de l'aimant flottant que représente ce solénoîde ; mais il tiendra, 
à chaque instant, à se mouvoir suivant la perpendiculaire AR au 
rayon PAF, et comme , lorsqu'on fait cette expérience avec un aimant 
flottant, la résistance du mercure détruit à chaque instant la vitesse 
acquise, on voit cet aimant décrire la courbe perpendiculaire à toutes 
les droites qui passent comme PAF par le point P, c'est-à-dire !a cir- 
conférence ABC dont ce point est le centre. 

Cette belle expérience, due à M. Faraday, a été expliquée par les 
physiciens qui n'admettent pas ma théorie, en attribuant le mouve- 
ment de l'aimant au rhéophore plongé en P dans le mercure , auquel 
on donne ordinairement une direction perpendiculaire à la surface du 
mercure. Il est vrai que, dans ce cas, le courant de ce rhéophore tend 
à porter l'aimant dans le sens où il se meut réellement; mais il est 
aisé de s'assurer, par des expériences comparatives, que c'est avec 
une force beaucoup trop faible pour vaincre la résistance du mercure. 



DttS PHBNOMJbNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 127 

et produirei malgré cette résistancei le mouvement qu'on observe. 
J*étais d'abord surpris de voir que ces physiciens ne tenaient pas 
compte de l'action que les courants du mercure doivent exercer dans 
leur propre théorie, ma surprise a augmenté quand j'en ai reconnu la 
cause dans une erreur manifeste qui se trouve énoncée en ces termes 
dans Touvrage déjà ci lé (1) : « L'action transversale de ce fil fictif (le 
c courant électrique qui est dans le memure) sur le magnétisme aus- 
c tral de À (fig. 43), tendra donc aussi constamment à pousser À de la 
c droite vers la gauche d'un observateur qui aurait la tète en C, et les 
c pieds en Z. Mais une tendance contraire s'exercera sur le pôle B, et 

< même avec une énergie égale, si la ligne horizontale CFFZ se trouve 
c à la hauteur précise du centre du barreau ; de sorte qu'en somme, 

< il n'en résultera aucun mouvement de translation. Ce sera donc 
c alors la seule force exercée par GF qui déterminera la rotation du 
€ barreau AB. > Ck)mment l'auteur n'a-t-il pas vu que les actions que 
le fil fictifs placé comme il le dit, exerce sur les deux pôles du barreau 
âB, tendent à le porter dans le même sens, et qu'elles s'ajoutent au 
lieu de se détruire, puisque étant d'espèces contraires, ces pôles se 
trouvent des deux côtés opposés du fil ? 

Il est important de remarquer à ce sujet, que si des portions de cou- 
rants faisant partie de ceux du mercure, pouvaient se trouver dans 
l'intérieur du petit cercle etft' et agir sur lui, elles tendraient à le faire 
tourner autour du point P en sens contraire, et avec une force qui, au 
au lieu d'être la différence des actions exercées sur les deux demi- 
drconférences etf^ ft'e^ en est la somme, parce que si uv représente 
une de ces portions, il est évident qu'elle attirera l'arc utv et repous- 
sera l'arc vt'u^ d'où résultent deux forces qui conspirent à mouvoir 
etft' dans la direction ÀZ opposée à ÀR. Celte circonstance ne peut 
évidemment avoir lieu avec l'aimant flottant qui occupe tout l'inté- 
rieur du petit cercle etft\ parce qu'il en exclut les courants quand il 
est revêtu de matière isolante, et parce que, dans le cas contraire, les 
portions de courants comprises dans ce cercle, ayant lieu dans des 
particules de Taimant invariablement liées à celles sur lesquelles elles 
a^ssent, l'action qu'elles produisent est détruite par une réaction 



(I) Préci» ilimerUairê de ph§Hque expérimentale ^ troiiième édition, t. Il, 



m. mm9 



128 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

égale et opposée; en sorte quHl ne reste, dans les deux cas, que les 
forces exercées par les courants du mercure, qui tendent toutes à 
mouvoir l'aimant suivant ÀR. C'est uniquement pour cela qu'il tourne 
autour du point P dans ce sens, comme on s'en assure en remplaçant 
Taimant par un conducteur mobile xzetfi'sy {ûg, 41), formé d'un fil 
de cuivre assez fin, revêtu de soie, dont la partie intermédiaire etft' est 
pliée en cercle, et dont les deux portions extrêmes, tordues ensemble 
de e en z^ vont, l'une ezx se rendre en x dans une coupe à mercure 
communiquant à un des rhéophores , et Tautre t'sy plonger en P 
(fig. 40) dans le mercure qui communique, comme nous Pavons dit, 
avec l'autre rhéophore : on suspend ce conducteur mobile de manière 
que le cercle et fi' (Qg. 41) soit très près de la surface du mercure, et 
l'on voit qu'il reste immobile, en vertu de l'équilibre qui s'établit 
entre les forces exercées par les portions de courants comprises dans 
le cercle eifi\ et celles qui le sont par les courants et portions de cou- 
rants extérieurs à ce cercle. Mais dès qu'on supprime les portions de 
courants comprises dans Tespace eift' (Qg. 40), en enfonçant dans le 
mercure au-dessous du cercle eift' (fig. 41) un cylindre de matière 
isolante dont la base lui soit égale pour imiter ce qui arrive à l'aimant 
flottant, on le voit se mouvoir, comme cet aimant, dans le sens AR. 
Lorsqu'on laisse le cylindre de matière isolante où était d'abord le 
cercle etfi\ celui-ci ne tourne pas indéfiniment comme l'aimant, mais 
va s'arrêter, après quelques oscillations, dans une position d'équi- 
libre ; différence qui vient de ce que l'aimant flottant laisse, derrière 
lui, se remplir de mercure la place qu'il occupait d'abord, et chasse le 
mercure successivement des diverses places où il se trouve transporté. 
C'est ce changement dans la situation d'une partie du mercure qui en 
entraîne un dans les courants électriques, et fait que, quoique le cir- 
cuit voltaique total soit fermé, le mouvement continu de l'aimant, 
qui est impossible par l'action d'un circuit solide et fermé, ne laisse 
pas d'avoir lieu dans ce cas où le circuit fermé change de forme par 
le mouvement même de l'aimant. Pour produire ce mouvement en 
employant, au lieu de l'aimant, le conducteur mobile que nous venons 
de décrire, il faut, lorsqu'on a constaté qu'il ne se meut que quand on 
supprime, par le cylindre de matière isolante, les portions de courants 
intérieurs au petit cercle eifi\ et qu'eu laissant ce cylindre à la môme 
place, il s'arrête dans une position déterminée d'éqmlibre après avoir 
oscillé autour d'elle, imiter ce qui a lieu lorsqu'il s'agit d'un aimant 



DBS PHÉNOMàNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 129 

flottant, en faisant glisser le cylindre de matière isolante sur le fond 
du vase, de manière qu'il soit toujours sous le cercle ttft* (Qg. 41), et 
que son centre corresponde toujours verticalement à celui de ce 
cercle, le conducteur mobile se met alors à tourner indéfiniment 
autour du point P (fig. 40) comme l'aimant. 

C'est, en général, en substituant aux aimants des conducteurs 
mobiles plies en cercle, qu'on peut se faire une idée juste des causes 
des divers mouvements des aimants, lorsqu'on veut analyser ces 
mouvements par l'expérience sans recourir au calcul, parce que cette 
substitution donne le moyen d'en faire varier les circonstances de 
différentes manières, qu'il serait le plus souvent impossible d'obtenir 
avec des aimants, et qui peuvent seules éclaircir les difficultés que 
présentent des phénomènes souvent si compliqués. C'est ainsi, par 
exemple, que dans ce que nous venons de dire, il est impossible, 
avec un aimant, de vérifier ce résultat de la théorie, que si des por- 
tions des courants de mercure pouvaient traverser l'aimant, et agir 
malgré cela sur lui en conservant l'intensité et la direction qu'ils ont 
dans le mercure lorsqu'on enlève l'aimant, celui-ci ne tournerait pas 
autour du point P, et que la vérification en devient facile quand on lui 
substitue, comme nous venons de le dire, le conducteur mobile repré- 
senté ici (fig. 41). 

L'identité d'action qu'on observe constamment entre les mouve- 
ments d'un conducteur mobile et ceux d'un aimant, toutes les fois 
qu'ils se trouvent dans les mêmes circonstances, ne permet pas de 
douter, quand on a fait l'expérience précédente, que l'aimant ne rest&t 
aussi immobile, lorsqu'il est traversé par les portions de courants inté- 
rieures au cercle tift ^ si ces portions pouvaient agir sur lui ; et, 
comme on voit, au contraire, que quand il n'est pas revêtu d'une 
substance isolante, et que les courants le traversent librement, il se 
meut précisément comme quand il l'est et qu'aucunes portions de 
courants ne peuvent plus pénétrer dans l'intérieur de cet aimant, on 
a une preuve directe du principe sur lequel repose une partie des 
explications que j'ai données, savoir : que les portions de courants 
qui traversent l'aimant n'agissent en aucune manière sur lui, parce 
que les forces qui résulteraient de leur action sur les courants pro- 
pres à l'aimant, ou sur ce qu'on appelle des molécules magnétiques, 
ayant lieu entre les particules d'un même corps solide, sont nécessai- 
rement détruites par une réaction égale et opposée. 

17 



130 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

JTavoue que cette preuve expérimentale d'un principe qui n'est 
qu'une suite nécessaire des premières lois de la mécanique, me 
paraît complètement inutile, comme elle Taurait paru à tous les phy- 
siciens qui ont considéré ce principe comme un des fondements de 
la science. Je n'en aurais pas fait la remarque, si Ton n'avait pas 
supposé que l'action mutuelle d'un élément de fil conducteur et d'une 
molécule magnétique, consistait en un couple primitif composé de 
deux forces égales et parallèles sans être directement opposées, en 
vertu duquel une portion de courant qui a lieu dans un aimant 
pourrait le mouvoir ; supposition contraire au principe dont il est ici 
question, et qui se trouve démentie par l'expérience précédente 
d'après laquelle il n'y a pas d'action exercée sur l'aimant par les por- 
tions de courants qui le traversent quand il n'est pas revêtu d'une 
enveloppe isolante, puisque le mouvement qui a lieu dans ce cas reste 
le môme lorsqu'on empêche les courants de traverse rl'aimant, en 
le renfermant dans cette enveloppe. 

C'est de ce principe qu'il faut partir pour voir quels sont les phé- 
nomènes que doit présenter un aimant mobile sous l'influence du 
courant voltaïque, dans le troisième cas qui nous reste à considérer, 
celui où une portion du courant passe par l'aimant, ou par une por- 
tion de fil conducteur invariablement liée avec lui. Nous venons de 
voir que lorsqu'il s'agit du mouvement de révolution d'un aimant 
autour d'un fil conducteur, le mouvement doit être le môme, et l'est 
en efTet, ^it que le courant traverse ou ne traverse pas l'aimant Mais 
il n'en est pas ainsi quand il est question du mouvement de rotation 
continue d'un aimant autour de la droite qui en joint les deux pôles. 

J'ai démontré et par la théorie et par les expériences variées de 
diverses manières dont les résultats ont toujours confirmé ceux de la 
théorie, que la possibilité ou l'impossibilité de ce mouvement tient 
uniquement à ce qu'une portion de circuit voltaïque total soit dans 
tous ses points séparé de l'aimant, ou à ce qu'il passe, soit dans cet 
aimant, soit dans une portion de conducteur liée invariablement avec 
lui. En effet, dans le premier cas, l'ensemble de la pile et des fils 
conducteurs forme un circuit toujours fermé, et dont toutes les par- 
ties agissent de môme sur l'aimant, soit qu'elles soient fixes ou 
mobiles ; dans ce dernier cas, elles exercent, à chaque instant, préci- 
sément les mômes forces que si elles étaient fixes dans la position où 
elles se trouvent à cet instant. Or nous avons démontré, d'abord 



DBS PHÉNOMÈNES ÉLBGTRO-DTNÀMIQUXS 131 

synthétiquement à l'aide des considérations que nous ont fournies les 
figures 30 et 31 , ensuite en calculant directement les moments de 
rotation, qu'un circuit fermé ne peut imprimer à un aimant un mou- 
vement continu autour de la droite qui joint ses deux pôles, soit qu'on 
les considère, conformément à ma théorie, comme les deux extré- 
mités d'un solénoîde équivalent à l'aimant, ou comme deux molé- 
cules magnétiques dont l'intensité soit assez grande pour que les 
actions exercées restent les mêmes quand on les substitue à toutes 
celles dont on regarde l'aimant comme composé dans l'hypothèse des 
deux fluides. L'impossibilité du mouvement de rotation de l'aimant 
autour de son axe, tant que le circuit total fermé en est partout séparé, 
se trouve ainsi complètement démontrée, non seulement en appli- 
quant ma formule aux courants du solénoide substitué à l'aimant, 
mais aussi en partant de la considération d'une force qui aurait lieu 
entre un élément de fil conducteur et une molécule magnétique per- 
pendiculairement au plan qui passe par cette molécule et par la 
direction de l'élément, en raison inverse du carré de la distance, et 
qui serait proportionnelle au sinus de l'angle compris entre la droite 
qui mesure cette distance et la direction de l'élément. Hais lorsqu'on 
suppose, dans ce dernier cas, que la force passe par le milieu de l'élé- 
ment, soit qu'elle agisse sur lui ou réagisse sur la molécule magné- 
tique, ainsi que cela a lieu, d'après ma théorie, à l'égard du solénoide, 
le même mouvement devient possible dès qu'une portion du courant 
passe par l'aimant, ou par une portion de conducteur invariablement 
liée avec lui ; parce que toutes les actions exercées par cette portion 
sur les particules étant détruites par les réactions égales et opposées 
qu'exercent sur elles ces mêmes particules, il ne reste que les actions 
exercées par le reste du circuit total qui n'est plus fermé, et peut par 
conséquent faire tourner l'aimant 

Pour bien concevoir tout ce qui rapporte à cette sorte du mouve- 
ment, concevons que la tige TYUS (PI. I, fig. 13), qui supporte la 
petite coupe S dans laquelle plonge la pointe o du conducteur mobile 
ooA, soit pliée en V et U comme on le voit dans la figure, de manière 
à laisser libre la portion VU de la droite TS prise pour lae de rota- 
tion, afin qu'on puisse suspendre Faimant cylindrique GH, par un fil 
très fin ZK, au crochet K attaché en U à cette tige, et que le conduc- 
teur mobile oab maintenu dans la situation où on le voit dans la figure 
par le contre-poids c, soit terminé en b par une lame de cuivre be/^ 



132 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

qui plonge dans Teau acidulée dont on remplit le vase MN, a&n que 
ce conducteur communique avec le rhéophore jdP plongé dans le mer- 
cure de la coupe P, tandis que Tautre rhéophore rR est en communi- 
cation avec la tige TVUS par le mercure qu'on met dans la coupe R, 
et que la pile pr ferme le circuit total. 

A rinstant où Ton établit le courant dans cet appareil, on voit le 
conducteur mobile tourner autour de la droite TS; mais Taimant est 
seulement amené à une position déterminée autour de laquelle il 
oscille quelque temps, et où il reste ensuite immobile. En vertu du 
principe de l'égalité de l'action et de la réaction, qui a lieu à l'égard 
des moments de rotation autour d'un même axe comme à l'égard des 
forces, si Ton représente par M le moment de rotalion imprimé, par 
Taction de Taimant, au conducteur mobile oab^ la réaction de celui-ci 
tiendra nécessairement à faire tourner Taimant autour de son axe 
avec le moment — M, égal à M, mais agissant en sens contraire. 

L'immobilité de Taimant vient évidemment de ce que si le conduc- 
teur mobile oab agit sur lui, le reste 6MP;>rRTS du circuit total ne 
peut manquer de le faire également ; le moment de Faction qu'il 
exerce sur l'aimant, réuni à celui de oab^ donne le moment du circuit 
fermé oadMPjorRTS qui est nul ; d'où il suit que le moment de 
AMPprRTS est M, égal opposé à — M. 

Mais si l'on vient à lier l'aimant GH au conducteur mobile oab^ il 
en résulte un système de forme invariable, dans lequel l'action 
et la réaction qu'ils exercent l'un sur l'autre se détruisent mutuel- 
lement ; et ce système resterait évidemment immobile, si la partie 
6MP;>rRTS n'agissait pas comme auparavant sur l'aimant pour le 
faire tourner en lui imprimant le moment de rotation M. C'est en 
vertu de ce moment que l'aimant et le conducteur mobile, réunis en 
un système de forme invariable, tournent autour de la droite TS; et 
comme ce moment est, comme on vient de le voir, et de même 
valeur et de même signe que celui qu'imprimait l'aimant au conduc- 
teur oab quand ce conducteur en était séparé et tournait seul, on 
voit que ces deux mouvements auront nécessairement lieu dans le 
même sens,* mais avec des vitesses réciproquement proportionnelles 
au moment d'inertie du conducteur et à la somme de ce moment 
d'inertie et de celui de l'aimant. 

J'ai fait abstraction, dans les considérations précédentes, de l'action 
exercée par la portion 6MP/?rRTS du circuit total sur le conducteur 



DIS PHÉNOMJbNXS ÉLXGTR0-DTNAMIQUK8 133 

mobile oaA, soit dans le cas où ce conducteur est séparé de l'aimant, 
soit dans le cas où il lui est uni, non seulement parce qu'elle est très 
petite relativement à celle qu'exerce Taimant, mais parce qu'elle tend 
uniquement à porter le conducteur mobile dans la situation déter- 
minée par la répulsion mutuelle des éléments de ces deux portions du 
circuit total, et ne contribue, par conséquent, dans les deux cas, aux 
mouvements de rotation de oabj que pour en faire un peu varier la 
vitesse, qui sans cela serait constante. 

Pour pouvoir facilement unir et séparer alternativement Taimant et 
le conducteur mobile, sans interronipre les expériences, il convient 
de fixer au crochet Z par lequel Taimant est suspendu au fil ZK, un 
morceau de fil de cuivre ZX terminé en X par une fourchette dont les 
deux branches Xx, Xy embrassent le conducteur mobile oabj qui se 
trouve serré entre elles, quand on plie convenablement la tige ZX; 
en la pliant en sens contraire, on lui donne la position où elle est 
représentée dans la figure, et le conducteur redevient libre. 

J'ai expliqué en détail cette expérience, parce qu'elle semble, plus 
qu'aucune autre, appuyer l'hypothèse du couple primitif, quand on 
ne l'analyse pas comme je viens de le faire. En effet, on admet 
comme moi, dans cette hypothèse, que les forces exercées par 
l'aimant 6H, sur les éléments du conducteur mobile oa6, passent par 
ces éléments, et qu'en les supposant tous dans le plan vertical TSa6, 
mené par la droite TS, les forces sont normales à ce plan, elles 
tendent donc à faire tourner oab toujours dans le même sens autour 
de TS : ces forces sont, d'après la loi proposée par M. Biot, précisé- 
ment les mêmes, en grandeur, en direction et relativement à leurs 
points d'application, que les forces données par ma formule; elles 
produisent donc le même moment de rotation H en vertu duquel 
s'exécute le mouvement du conducteur oab lorsqu'il est libre. Mais, 
suivant les physiciens qui admettent l'hypothèse dont il est ici ques- 
tion, les forces dues à la réaction des éléments du conducteur sur 
l'aimant ne sont plus les mêmes qu'en grandeur et en ce qu'elles sont 
perpendiculaires au plan TSab; ils pensent que ces forces sont appli- 
quées aux molécules magnétiques, ou, ce qui revient au môme, aux 
deux pôles de l'aimant GH qui sont sur la droite TS; dès lors leurs 
moments de rotation sont nuls relativement à cette droite. C'est à 
cette cause qu'ils attribuent l'inmiobilité de l'aimant quand il n'est lié 
à aucune portion du circuit voltaique ; mais pour expliquer le mouve- 



134 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

ment de rotation de l'aimant dans le cas où on Tunit au conduc- 
teur mobile oab^ à Taide de la tige ZX, ils supposent que la réunion 
de ces deux corps en un système de forme invariable, n'empêche pas 
l'aimant d'agir toujours pour imprimer au conducteur mobile le 
môme moment de rotation M, sans que ce conducteur réagisse sur 
l'aimant de manière à mettre obstacle au mouvement du système, qui 
doit tourner par conséquent dans le même sens que tournait le con- 
ducteur mobile avant d'être lié invariablement à l'aimant, mais avec 
une vitesse moindre dans la raison réciproque des moments d'inertie 
du conducteur seul et du conducteur réuni à l'aimant. 

C'est ainsi qu'on trouve dans cette hypothèse les mêmes résultats 
que quand on suj^pose l'action opposée à la réaction suivant la môm# 
droite, et qu'on tient compte de l'action exercée sur l'aimant par la 
reste ôMPprRTS du circuit voltaïque. Il résulte de tout ce qui a été 
démontré dans ce mémoire, que cette identité des effets produits et 
des valeurs des forces que nous venons de trouver, dans la cas que 
nous avons examiné, entre la manière dont j'ai expliqué les phéno- 
mènes et l'hypothèse du couple primitif, est une suit^ nécessaire de 
ce que le circuit voltaïque qu'on fait agir sur l'aimant est toujours 
fermé, et que dès qu'il s'agit d'un circuit fermé, non seulement les 
trois forces parallèles à trois axes qui résultent de l'action qu'un tel 
circuit exerce sur un aimant, mais encore les trois moments de rota- 
tion autour de ces trois axes, sont les mêmes dans les deux manières 
de concevoir les choses, ainsi que le mouvement de l'aimant, qui ne 
peut dépendre que de ces six quantités. 

La même identité se retrouvera, par conséquent, dans toutes les 
expériences du même genre, et ce n'est, ni par ces expériences, ni 
par la mesure des forces qui se développent entre les fils conduc- 
teurs et les aimants, qu'une telle question peut être décidée; elle 
doit l'être : 

l"" Par la nécessité du principe, que l'action mutuelle des diverses 
parties d'un système de forme invariable ne peut, dans aucun cas, 
imprimer à ce système un mouvement quelconque; principe qui 
n'est qu'une conséquence de l'idée même que nous avons des forces 
et de l'inertie de la matière. 

2* Par cette circonstance, que l'hypothèse du couple primitif n'a été 
imaginée, par ceux qui l'ont proposée, que parce qu'ils ont cru que les 
phénomènes dont ils sont partis ne pouvaient être expliqués autre- 



DES PHÉNOMàNBS ÉLBCTRO-DTNAMIQUBS 135 

meot, faute d'avoir tenu compte de Taction qu'exerce sur l'aimant la 
totalité du circuit voltaîque ; parce qu'ils n'ont pas £ait attention que 
ce circuit est toujours fermé, et qu'ils n'ont pas déduit, comme je l'ai 
fait, de la loi proposée par M. Biot, cette conséquence rigoureuse que, 
pour un circuit fermé, les forces et les moments sont identiquement 
les mêmes, soit qu'on suppose que les directions des forces exercées 
sur l'aimant passent par les molécules magnétiques ou par les milieux 
des éléments des fils conducteurs. 

3* Sur ce, quand on admet que les phénomènes dont nous nous 
occupons peuvent être produits, en dernière analyse, par les forces 
exprimées en fonctions des distances qu'exercent les molécules des 
deux fluides électriques, et qu'on attribue aussi aux deux fluides 
magnétiques quand on les regarde comme la cause des phénomènes, 
purement électriques selon moi, que présentent les aimants, on peut 
bien concevoir que si ces molécules sont en mouvement dans les fils 
conducteurs, il en résulte entre leurs éléments des forces qui ne 
dépendent pas seulement des distances de ces éléments, mais encore 
des directions suivant lesquelles a lieu le mouvement des molécules 
électriques qui les parcourent, telles précisément que les forces que 
donne ma formule, pourvu que ces forces satisfassent à la condition 
que l'action et la réaction soient dirigées suivant la même droite, 
tandis qu'il est contradictoire de supposer que des forces, quelles que 
soient d'ailleurs leurs valeurs en fonctions des distances, dirigées 
suivant les droites qui joignent les molécules entre lesquelles elles 
s'exercent, puissent produire, par quelque combinaison que ce soit, 
tors môme que ces molécules sont en mouvement, des forces pour 
lesquelles l'action et la réaction ne soient pas dirigées suivant la 
même droite, mais suivant deux droites parallèles, conmie dans 
l'hypothèse du couple primitif. 

On sait, en effet, que quand même des molécules électriques ou 
magnétiques sont en mouvement, elles agissent à chaque instant 
comme si elles étaient en repos dans la situation où elles se trouvent 
à cet instant. Si donc on considère deux systèmes de molécules, telles 
que chaque molécule de l'un exerce sur chaque molécule de l'autre 
une force égale et opposée, suivant la droite qui les joint, à la force 
exercée par la seconde molécule sur la première, et qu'arrêtant toutes 
ces molécules dans la situation où elles se trouvent à un instant 
donné, on suppose qu'elles soient toutes liées invariablement ensem- 



136 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

ble dans cette situation, il y aura nécessairement équilibre dans le 
système de forme invariable, composé des deux autres, qui résultera 
de cette supposition, puisqu'il y aura équilibre entre les forces élé- 
mentaires prises deux à deux. La résultante de toutes les forces exer- 
cées par le premier système sur le second sera donc égale et opposée, 
suivant la môme droite, à celle de toutes les forces exercées par le 
second sur le premier; et ces deux résultantes ne pourront jamais 
produire un couple capable de faire tourner le système total, quand 
toutes ses parties sont invariablement liées entre elles, comme le 
supposent ceux qui, tout en adoptant Thypotbèse d'un couple dans 
l'action mutuelle d'une molécule magnétique et d'un élément de fil 
conducteur, prétendent cependant que cette action résulte de ce que 
l'élément n'agit sur la molécule que parce qu'il est lui-môme un 
assemblage de molécules magnétiques, dont les actions sur celle que 
l'on considère sont telles que Coulomb les a établies, c'est-à-dire diri- 
gées suivant les droites qui les joignent à cette dernière, et en raison 
inverse des carrés des distances. 

n suffit de lire avec quelque attention ce qu'a écrit M. Biot sur 
les phénomènes dont nous nous occupons, dans le livre neuvième 
de la troisième édition de son Traité élémentaire de physique expéri- 
mentale^ pour voir qu'après avoir considéré constamment les forces 
que les éléments des fils conducteurs exercent sur les aimants, comme 
appliquées aux molécules magnétiques perpendiculairement aux plans 
passant par chaque élément et chaque molécule, il suppose ensuite 
quand il parle du mouvement des fils conducteurs autour des aimants, 
que, les forces exercées par les molécules magnétiques sur les élé- 
ments des fils, passent par ces éléments dans des directions parallèles 
à celles des forces exercées sur l'aimant, et forment, par conséquent, 
des couples avec les premières, au lieu de leur être opposées suivant 
les mômes droites; qu'il explique en particulier, à la page 754, tome II 
de cet ouvrage, le mouvement de rotation d'un aimant autour de son 
axe, quand une portion de courant le traverse, en supposant que 
l'aimant tourne par l'action que cette portion môme exerce sur le 
reste de l'aimant, qui forme cependant avec elle un système de forme 
invariable dont toutes les parties sont invariablement liées entre 
elles (1) : ce qui suppose évidemment que l'action et la réaction de 

(i) Je ne sais s'il est nécessaire de rappeler à ce sujet ce que j*ai déjà fait 



DES PllÉSOMÈNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 



137 



cette portion de courant et du reste de l'aimant forment un couple. 
Comment dès lors concevoir que le physicien qui admet une pareille 
supposition, puisse s'exprimer en ces termes à la page 769 du nième 
livre : ■ Si l'on calcule l'action qu'exercerait à distance une aiguille 

• aimantée d'uoe longueur infiniment petite et presque moléculaire, 
« OQ verra aisément que l'on peut former des assemblages de telles 
■ aiguilles, qui exerceraient des forces transversales. La difficulté 
a unique, mais très grande sans doute, c'est de combiner de tels sys- 

• tèmes, de manière qu'il en résulte, pour les tranches d'un fil con- 

• jonclif de dimension sensible, les lois précises d'actions transver- 
■1 sales que l'expérience fait reconnaître, et que nous avons expo- 

• stjes plus haut. » Sans doute que de l'action de deux systèmes de 
pelits aimants, dont les molécules australes et boréales s'attirent ou 



remii-quer aîDeura, savoir que les fluides électriques, d'après ['ensemble des 
fftJLs surtout d'aprèit la nullité d'action sur les cnrps les plu4 légers de l'élec- 
Iricilé qui se meut dans le vide, doivent être considérés comme incapables 
d'agir en vertu de leur masse qu'on peut dire infiniment peLile è l'égard de 
celle des corps pondérables, et qu'iiinsî toute attraction ou répulsion excrcéo 
entre ces corps et les fluides électriques peut bien mettre ceux-ci en mouve- 
menl, mais non les corps pondérables. Pour que ces derniers se meuvent, il 
faut, lorsqu'il sagit des attractions et répulaion'i l'ieclriques ordinaires, que 
l'électricité soit retenue sur |pur sitrface, afin que la force qui surmonte l'inertie 
de l'un, s'appuie, si l'on peut s'exprimer ainsi, sur l'inertie de l'autre. Il faut 
de mfme, pour que l'action mutuelle de deux fils conducteurs nielle ces flis en 
mouvement, que les décompositions et recomposilions du fluide neutre qui ont 
lieu à chaque instant dans tous les éléments des lonf;ueurs des deux fils, déter- 
minent entre leurs particules pondérables les Torces capables de vaincre l'inertie 
de ces particules en imprimant aux deux (ils des vitesses réciproquement pro- 
portionnelles à leurs masses. Quand on parle de l'action mutuelle de deux cou- 
rants électriques, on n'a jamais entendu, el il est évident qu'on ne peut entendre, 
que celle des conducteurs qu'ils parcourent: les physiciens qui admettent des 
molécules magnétiques BRissant sur les éléments d'un 61 conducteur, conrormé- 
ment à la loi propoï-ée par H. Biol, admettent sans doute aussi que cette action 
ne meut le fil que parce que la molécule magnétique est retenue par les parti- 
cules pondérables de l'aimant qui constituent l'élément magnétique dont elle 
fait partie : et il est dès lors évident qu'en supposant que l'aimant se meut par 
l'action de la portion de courant électrique qui le. traverse, on suppose nécessui- 
rement que son mouvement résulte de l'action mutuelle qui a lieu entre cha- 
cune de celtes de ses particules que traverse le courant et toutes les autres 
particules du même corps. 



138 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

se repoussent en raison inverse des carrés de leurs distances, suivant 
les droites qui les joignent deux à deux, il peut résulter des actions 
transversales j mais non pas des actions qui ne soient pas égales et op^ 
posées à des réactions dirigées suivant les mêmes droites j comme celles 
que suppose M. Biot. 

En un mot, la valeur de Faction de deux éléments de fils conduc-. 
teurs, que j'ai déduite uniquement de l'expérience, dépend des angles 
qui déterminent la direction respective des deux éléments : d'après la 
loi proposée par M. Biot, la force qui se développe entre un élément 
de fil conducteur et une molécule magnétique, dépend aussi de l'angle 
qui détermine la direction de l'élément. Si j'ai appelé élémentaire la 
force dont j'ai déterminé la valeur, parce qu'elle s'exerce entre deux 
éléments de fils conducteurs et parce qu'elle n'a pas encore été 
ramenée à des forces plus simples : il a aussi appelé élémentaire la 
force qu'il admet entre une molécule magnétique et un élément de fil 
conducteur. Jusque-là tout est semblable à l'égard de ces deux sortes 
de forces; mais pour celle que j'ai admise, l'action et la réaction sont 
opposées suivant la même droite, et rien n'empêche de concevoir 
qu'elle résulte des attractions et des répulsions inhérentes aux molé- 
cules des deux fluides électriques, pourvu qu'on suppose ces molé- 
cules en mouvement dans les fils conducteurs, pour rendre raison de 
l'influence de la direction des éléments de ces fils sur la valeur de la 
force ; tandis que M. Biot, en admettant une force pour laquelle l'ac- 
tion et la réaction ne sont pas dirigées en sens contraire sur une 
même droite, mais sur des droites parallèles et formant un couple» se 
met dans l'impossibilité absolue de ramener cette force à des attrac- 
tions et répulsions dirigées suivant les droites qui joignent deux à 
deux les molécules magnétiques, telles que les admettent tous les 
physiciens qui s'en sont servis pour expliquer l'action mutuelle de 
deux aimants. N'est-il pas évident que c'est de cette hypothèse de 
M. Biot, sur des forces révolutives pour lesquelles l'action et la réac- 
tion ne sont pas opposées suivant une même droite, qu'on devrait 
dire ce qu'il dit (page 771) au sujet de l'action mutuelle de deux élé- 
ments de fils conducteurs, telle que je l'ai déierminée par nies expé- 
riences et les calculs que j'en ai déduits, savoir : qu'une pareille sup- 
position est d^abord en elle-même complètement hors des analogies que 
nous présentent toutes les autres lois d attraction? Y a-t-il une hypo- 
thèse plus contraire à ces analogies, que d'imaginer des forces telles 



DBS PHÉNOMiNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 189 

que raction mutuelle des diverses parties d'un système de forme 
invariable puisse mettre ce système en mouvement? 

Ce n'est point en m'éloignant ainsi d'une des lois que Newton a 
regardées comme les fondements de la théorie physique de Tunivers, 
qu'après avoir découvert un grand nombre de faits que nul n'avait 
observés avant moi, j'ai déterminé, par la seule expérience et en sui- 
vant la marche tracée par ce grand homme, d'abord les lois de l'action 
électro-dynamique, ensuite l'expression analytique de la force qui se 
développe entre deux éléments de fils conducteurs, et qu'enfin j'ai 
déduit de cette expression toutes les conséquences exposées dans ce 
Mémoire. H. Biot, en citant les noms d'une partie des physiciens qui 
ont observé de nouveaux faits ou inventé des instruments qui ont été 
utiles à la science, n'a parlé ni du moyen par lequel je suis parvenu 
à rendre mobiles des portions de fils conducteurs, en les suspendant 
sur des pointes d'acier dans des coupes pleines de mercure, moyen 
sans lequel on ne saurait rien des actions exercées sur ces fils, soit 
par d'autres conducteurs, soit par le globe terrestre ou par des 
aimants ; ni des appareils que j'ai construits pour mettre en évidence 
toutes les circonstances que présentent ces actions, et déterminer 
avec précision les cas d'équilibre d'où j'ai conclu les lois auxquelles 
elles sont assujetties; ni de ces lois elles-mêmes déterminées par mes 
expériences; ni de la formule que j'en ai conclue ; ni des applications 
que j'ai faites de cette formule. Et à l'égard des faits que j'ai observés 
le premier, il n'en cite qu'un seul, celui de l'attraction mutuelle de 
deux fils conducteurs ; et s'il le cite, c'est pour en donner l'explica- 
tion qui avait été d'abord proposée par quelques physiciens étran- 
gers, à une époque où l'on n'avait pas fait les expériences qui ont 
démontré depuis longtemps qu'elle était complètement inadmissible. 
Cette explication consiste, comme on sait, à supposer que deux fils 
conducteurs agissent l'un sur l'autre, comme ils le feraient en vertu 
de l'action mutuelle d'aiguilles aimantées infiniment petites, tan- 
gentes aux sections circulaires qu'on peut faire dans toute la longueur 
des fils supposés cylindriques ; l'ensemble des petites aiguilles d'une 
même section formant ainsi un anneau aimanté, semblable à celui 
dont MM. Gay-Lussac et Yelter se sont servis pour faire, en 1820, 
une expérience décisive au sujet de Texplication dont il est ici ques- 
tion. Cette expérience a prouvé, comme on sait, qu'un pareil anneau 
n*ezerc6 absolument aucune action, tant qu'il forme ainsi une circon- 



140 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

férence entière, quoiqu'il soit tellement aimanté qu'en le formant d'un 
acier propre à conserver, quand on le rompt, tout son magnétisme, 
on trouve, en le brisant, que toutes ses portions sont très fortement 
aimantées. 

Sir H. Davy et M. Erman ont obtenu le même résultat à l'égard 
d'un anneau d'acier d'une forme quelconque. Il est, au reste, une 
suite nécessaire de la théorie des deux fluides magnétiques comme 
de la mienne, ainsi qu'il est aisé de s'en assurer par un calcul tout 
semblable à celui par lequel j'ai démontré, dans ce Mémoire, la nul- 
lité d'action d'un solénoïde formant une courbe fermée, conformé- 
ment à ce que M. Savary a trouvé, le premier, par un calcul qui ne 
diifère pas essentiellement du mien, et qu'on peut voir, soit dans l'ad- 
dition qui se trouve à la suite du Mémoire sur l'application du calcul 
aux phénomènes électro-dynamiques, qu'il a publié en 1823) soit 
dans le Journal de physique ^ tome XCVI, pages 295 et suiv. En don- 
nant de nouveau cette explication, M. Biot montre qu'il ne connaissait 
ni l'expérience de Gay-Lussac et Velter, ni le calcul de M. Savary. 

Il y a plus, les petites aiguilles tangentes aux circonférences des 
sections des fils conducteurs, sont considérées par M. Biot comme les 
particules mêmes de la surface du fil conducteur aimantées par le 
courant électrique qui séparerait dans ces particules le fluide austral 
du fluide boréal, en les portant en sens contraire, sans que les molé- 
cules de ces fluides puissent sortir des particules du fil où elles se 
trouvaient d'abord réunies en fluide neutre. Dès lors, quand le cou- 
rant est établi depuis quelque temps dans le fluide et se continue 
indéfiniment, la distribution des molécules magnétiques dans les fils 
conducteurs ne peut plus changer; c'est donc comme s'il y avait dans 
ces fils une multitude de points déterminés qui ne changeraient pas 
de situation tant que le courant continuerait avec la même intensité, 
et dont il émanerait des forces attractives et répulsives dues aux mo- 
lécules magnétiques, et par conséquent réciproquement proportion- 
nelles aux carrés des distances. 

Ainsi deux fils conducteurs n'agiraient Tun sur l'autre qu'en vertu 
de forces exprimées par une fonction des distances entre des points 
fixes dans l'un des fils et d'autres points également fixes dans l'autre 
fil ; mais alors un de ces fils, supposé immobile, ne pourrait qu'ame- 
ner l'autre dans la situation d'équilibre où l'intégrale des forces vives, 
qui s'obtient toujours en fonctions des coordonnées des points du fil 



DES PHÉNOMÈNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 141 

mobile quand les forces sont fonctions des distances, atteindrait sa 
valeur maximum. Jamais de telles forces ne pourraient produire un 
mouvement de rotation dont la vitesse allât toujours en augmentant 
dans le même sens, jusqu'à ce que cette vitesse devint constante, à 
cause des frottements, ou de la résistance du liquide dans lequel il faut 
que plongent les conducteurs mobiles pour maintenir les communi- 
calions. Or, j'ai obtenu ce mouvement de rotation en faisant agir un 
conducteur spiral, formant à peu près un cercle, sur un fil conducteur 
rectiligne, tournant autour d'une de ses extrémités située au centre du 
cercle, tandis que son autre extrémité se trouvait assez près du con- 
ducteur spiral. 

Cette expérience, où le mouvement est très rapide et peut durer plu- 
sieurs heures, quand on emploie une pile assez forte, est en contra- 
diction manifeste avec la manière de voir de M. Brot; et si elle ne Test 
pas avec l'opinion que l'action de deux fils conducteurs résulte des 
forces attractives et répulsives inhérentes aux molécules des deux 
fluides électriques, c'est que ces molécules ne restent pas circon- 
scrites, comme celles dont on suppose composés les deux fluides 
magnétiques, dans des espaces très petits où leur distribution est 
déterminée par une cause permanente, mais qu'au contraire elles 
parcourent toute la longueur de chaque fil par une suite de composi- 
tions et de décomppsitions, qui se succèdent à de très courts inter- 
valles : d'où il peut résulter, comme je l'ai déjà observé, des mouve- 
ments toujours continus dans le même sens, incompatibles avec la 
supposition que les points d'où émanent les forces attractives et répul- 
sives ne changent point de lieu dans les fils. 

Enfin, M. Biot répète dans la troisième édition de son Traité élémen- 
taire de physique (tome 11, page 773), ce qu'il avait déjà dit dans la 
note qu'il publia* dans les Annales de chimie et de physique^ sur les 
premières expériences relatives au sujet dont nous nous occupons, 
qu'il a faites avec M. Savart, savoir : que quand un élément de fil 
conjonctif très fin indéfini agit sur une molécule magnétique, c la 
« nature de son action est la même que celle d'une aiguille aimantée 
« qui serait placée sur le contour du fil dans un sens déterminé et 
c toujours constant par rapport à la direction du courant voltaîque. » 
Cependant l'action de cette aiguille sur une molécule magnétique est 
dirigée suivant la même droite qno la rôaclion de la molécule sur 
l'aiguille, et il est d'ailleurs aisé de voir que la force qui en résulte est 



142 THÉORIE MATHEMATIQUE 

en raison inverse du cube, et non pas du carré de la distance, comiqè 
M. Biot a trouvé lui-même qu'est celle de l'élément du fil. 

Il me reste maintenant à étendre à l'action mutuelle de deux cir* 
cuits fermés, de grandeurs et de formes quelconques, les considéra- 
tions relatives aux surfaces terminées par ces circuits et dont les points 
agissent comme ce qu'on appelle des molécules de fluide austral ik de 
fluide boréal, que j'ai précédemment appliquées à l'action mutuelle 
d'un circuit fermé quelconque et d'un élément de fil conducteur. J'ai 
trouvé que l'action de l'élémeot d^tsf sur les deux surfaces terminées 
par le contour 5, était exprimée par les trois forces 

V-g^^'^ -^y JAS'*(i*a -jj^, ^j„d«a-jj-, 

• 

appliquées à chacun des éléments ds de ce contour, je vais mainte- 
nant faire à l'égard du circuit 5', ce que j'ai fait alors à l^égard du cir- 
cuit 5. Concevons pour cela une nouvelle surface terminée de tous 
côtés, comme la surface o*', par la courbe fermée ^^ et qui soit telle 
que les portions des normales de la surface 9' comprises entre elle et 
cette nouvelle surface, soient partout très petites. Supposons, sur la 
nouvelle surface, du fluide de l'espèce contraire à celui de la sur- 
face 9\ de manière qu'il 7 ait les mêmes quantités des deux fluides 
dans les parties correspondantes des deux surfaces. En désignant par 
(') V) Cl les angles que la normale au point m', dont les coordonnées 
sont x\ y', z', forme avec les trois axes, et par h la petite portion de 
cette normale qui est comprise entre les deux surfaces, nous pour- 
rons, comme nous l'avons fait pour l'élément d'o*', ramener l'action 
de l'élément de la nouvelle surface qui est représenté par dV, sur 
l'ensemble des deux surfaces terminées par le contour 5, à des 
forces appliquées, comme on l'a vu, page 3i9« aux divers éléments 
de ce contour; celle qui est relative à l'élément ds et parallèle aux x 
s'obtiendra en substituant dans l'expression que nous avons trouvée 
pour cette force 

ou 






DIS PHÉNOMiNIS iLBGTRO-DTNAMIQUBS 149 

les nouvelles coordonnées â/+ A' cosi', y + A'cosVi 2' + A'cosC à 
la place de J^ y, ai. Gomme les forces ainsi obtenues agissent en sens 
contraire des premières, il faut les eo retrancher, ce qui se réduit, lors- 
qu'on néglige dans le calcul les puissances de h supérieures à la pre- 
I, à différentier 

faisant varier sf^ y', z\ remplaçant 8a/, Sy', Iz' par A'cos(', 
A'oosV) A'cosCf et changeant le signe du résultat* tandis que x^ y, 
S| et àxy dy, dz, doivent être considérées comme des constantes 
puisqu'elles appartiennent à l'élément As. 

La formule dans laquelle on doit substituer A'cosÇ', A'cosVt 
cosC à Sa/, Sy', S^, est donc 

,.,.' (did'a'o' ?^ - dy d'ao- îlzJ j , 

qu'il faut intégrer après cette substitution dans toute l'étendue de la 
surface t' pour avoir l'action totale de cette surface et de celle qui lui 
est jointe sur l'assemblage des deux surfaces terminées par le con- 
tour s. On peut faire cette double intégration séparément sur chacun 
des deux termes dont cette expression se compose. Exécutons d'abord 
celle qui est relative au premier terme 

Mtdjd'a'S'^^-^. 

Pour cela, décomposons la surface 9' en une infinité de zones infi- 
niment étroites par une suite de plans perpendiculaires au plan des xz 
menés par la coordonnée y du milieu de l'élément ds. Nous pren- 
drons, sur une de ces zones, pour d'^ Télèment de la surface 9 qui 
a pour expression 

vA'vA'x 



cosV ' 



et nous aurons alors à intégrer la quantité 

cosi) r* 



144 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

qui se changera, par une transformation toute semblable à celle que 
nous avons employée plus haut relativement à 

cos 5 

en celle-ci 



V* 



En supposant, comme nous l'avons fait pour la surface o*, que les 
quantités A', t' varient ensemble de manière que leur produit con- 
serve une valeur constante g'j on intégrera cette dernière expression, 
en supposant l'angle x constant, dans toute la longueur de la zone 
renfermée sur la surface <r' entre les deux plans qui comprennent 
l'angle d'x depuis l'un des bords du contour s' jusqu'à l'autre. Cette 
première intégration s'effectue immédiatement et donne 



-f.<??'dzdx(^-^), 



Tj , v^ et r, , u, représentant les valeurs de r et de t; pour les deux bords 
du contour s!. Les deux parties de cette expression doivent mainte- 
nant être intégrées par rapport à x respectivement dans les deux por- 
lions du contour sf déterminées par les deux plans tangents à ce con- 
tour menés par l'ordonnée y de l'élément ds ; et d'après la remarque 
que nous avons faite, page 317, à l'égard de la valeur de la force pa- 
rallèle aux X dans le calcul relatif aux deux surfaces terminées par le 
contour 5, il est aisé de voir qu'on a ici 






en prenant cette intégrale dans toute l'étendue du contour fermé/; 
les variables r, t; et ^ n'étant plus relatives qu'à ce contour. 

On exécutera de la même manière la double intégration de l'autre 
terme qui est égal à 

— jAiye'dydVS'i^ 

dans toute l'étendue de la surface o^. Il faudra, pour cela, diviser cette 
surface en une infinité de zones, par des plans menés par la coor- 



DES PHÉNOMÈNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 145 

donnée z du milieu de l'élément (&, et prendre, sur Tune de ces 
zones* pour dV Taire infiniment petite qui a pour expression 

57^ . La formule, après avoir été transformée comme la précé- 

cosÇ ' *^ ^ 

dente, s'intégrera d'abord dans toute la longueur de la zone ; l'inté- 
grale ne renfermera alors que des quantités relatives au contour y. 
Ensuite la seconde intégration faite par rapport à 4» dans l'étendue du 
contour fermé y, donnera 



M9'^yf 



H^A'^ 



Rassemblant enfin les deux résultats obtenus par ces doubles intégra- 
tions, on aura 






pour la valeur de la force parallèle aux or, dont la direction passe par 
le milieu de l'élément d$^ et qui provient de Taction des deux sur- 
faces terminées par le contour s' sur les deux surfaces terminées par 
le contour s. 
On aura de même, parallèlement aux deux autres axes, les forces 

Ainsi, en supposant appliquées à chaque élément ds du contour 5 les 
forces que nous venons de déterminer, on aura Faction qui résulte 
des attractions et répulsions des deux fluides magnétiques, répandus 
et fixés sur les deux assemblages de surfaces terminées par les deux 
contours 5, 5^. 

Mais ces forces appliquées aux éléments ds ne diffèrent que par le 
signe de celles que nous avons obtenues page 106, pour Taclion des 
deux circuits 5, y, en les supposant parcourus par des courants élec- 
triques, pourvu qu'on ait ^^ = - tï'. Cette différence vient de ce que 

dans le calcul qui nous a les données, les différentielles d'f , d'x» d' ^ 
ont été supposées de même signe que les différentielles df, d^^ d*^, 
tandis qu'elles doivent être prises avec des signes contraires quand 
les deux courants se meuvent dans le môme sens; alors les forces 

19 



146 THÉORIE MATHEMATIQUE 

produites par l'action mutuelle de ces courants sont précisément les 
mômes que celles qui résultent de l'action des deux surfaces fJ sur 
les deux surfaces <7, et il est ainsi complètement démontré que l'ac- 
tion mutuelle de deux circuits solides et fermés, parcourus par des 
courants électriques, peut être remplacée par celle de deux assemblages 
composés chacun de surfaces ayant pour contours ces deux circuits, 
et sur lesquelles seraient fixées des molécules de fluide austral et de 
fluide boréal, s'attirant et se repoussant suivant les droites qui les 
joignent, en raison inverse des carrés des distances. En combinant ce 
résultat avec cette conséquence rigoureuse du principe général de la 
conservation des forces vives, déjà rappelée plusieurs fois dans ce 
Mémoire, que toute action réductible à des forces, fonctions des dis- 
tances, agissant entre des points matériels formant deux systèmes 
solides, l'un fixe, l'autre mobile, ne peut jamais donner lieu à un 
mouvement qui soit indéfiniment continu, malgré les résistances et 
les frottements qu'éprouve le système mobile, nous en conclurons, 
comme nous l'avons fait quand il s'agissait d'un aimant et d'un cir- 
cuit voltaïque solide et fermé, que cette sorte de mouvement ne peut 
jamais résulter de Vaction mutuelle de deux circuits solides et fermés. 
Au lieu de substituer à chaque circuit deux surfaces très voisines 
recouvertes l'une de fluide austral et l'autre de fluide boréal, ces 
fluides étant distribués comme il a été dit plus haut, on pourrait 
remplacer chaque circuit par une seule surface sur laquelle seraient 
uniformément distribués des éléments magnétiques tels que les a dé- 
finis M. Poisson, dans le Mémoire lu à l'Académie des Sciences, le 
2 février 1824. 

L'auteur de ce Mémoire, en calculant les formules par lesquelles 
il a fait rentrer dans le domaine de l'analyse toutes les questions 
relatives à l'aimantation des corps, quelle que soit la cause qu'on 
lui assigne, a donné (1) les valeurs des trois forces exercées par un 
élément magnétique sur une molécule de fluide austral ou boréal; 
ces valeurs sont identiques à celles que j'ai déduites de ma formule, 
pour les trois quantités A, B, C, dans le cas d'un très petit circuit 
fermé et plan, lorsqu'on suppose que les coefficients constants sont 
les mêmes, et il est aisé d'en conclure un théorème d'après lequel 
on voit inunédiatement : 



(i) Mémoire sur la théorie du magnétisme^ par M. Poisson, p. SS. 



DES PHÉNOMÈNES ÊLECTBO- ItYNAMIQUES 



H7 



I 



!• Que l'action d'un solénoïde électro-dynamique, calculée d'après 
ma formule, est, dans tous les cas, la même que celle d'une série 
d'éléments magnétiques de même intensité, distribués uniformé- 
ment le long de la ligne droite ou courbe qu'entourent tous les 
petits circuits du solénoïde, en donnant, 4 chacun de ses points, 
aux axes des éléments, la direction même de cette ligne; 

2* Que l'action d'un circuit vollaîque solide et fermé, calculée de 
même d'après ma formule, est précisément celle qu'ex erceraîeal des 
éléments magnétiques de même intensité, distribués uniformément 
sur une surface quelconque terminée par ce cireuit, lorsque les axes 
des éléments magnétiques sont partout normaux k cette surface. 

Le même théorème conduit encore à cette conséquence, que si l'on 
conçoit une surface renfermant de tous côtés un très petit espace; 
qu'on suppose, d'une part, des molécules de fluide austral et de ûuide 
boréal en quantités égales distribuées sur cette petite surface, comme 
elles doivent l'être pour qu'elles constituent l'élément magnétique tel 
que l'a considéré M. Poisson, et, d'autre part, la même surface recou- 
verte de courants électriques, formant sur cette surface de petits 
circuits fermés dans des plans parallèles et équidistants, et qu'on cal- 
cule l'action de ces courants d'après ma formule, les forces exercées, 
dans les deux cas, soit sur un élément de fil conducteur, soit sur une 
molécule magnétique, sont précisément les mêmes, indépendantes de 
la forme de la petite surface, et proportionnelles au volume qu'elle 
renferme, les axes des éléments magnétiques étant représenlés par la 
droite perpendiculaire aux plans des circuits. 

L'identité de ces forces une fois démontrée, on pourrait considérer 
comme n'en étant que de simples corollaires, tous les résultats que 
j'ai donnés dans ce Mémoire, sur la possibilité de substituer aux 
aimants, sans changer les effets produits, des assemblages de courants 
électriques formant des circuits fermés autour de leurs particules. Je 
pense qu'il sera facile au lecteur de déduire cette conséquence, et le 
théorème sur lequel elle repose, des calculs précédents ; je l'ai d'ail- 
leurs développée dans un autre Mémoire où j'ai discuté en môme 
temps, sous ce nouveau point de vue, tout ce qui est relatif à l'action 
mutuelle d'un aimant et d'un conducteur vollaique. 

Pendant que je rédigeais celui-ci, M. Arago a découvert un nouveau 
genre d'action exercée sur les aimants. Cette découverte, aussi impor- 
taole qu'inattendue, consiste daus l'action mutuelle qui so développe 



148 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

entre un aimant et un disque ou anneau d'une substance quelconque, 
dont la situation relative change continuellement. M, Arago ayant eu 
ridée qu'on devait pouvoir, dans cette expérience, substituer un 
conducteur plié en hélice au barreau aimanté, m'engagea à vérifier 
cette conjecture par une expérience dont le succès ne pouvait guère 
être douteux. Les défauts de l'appareil avec lequel j'essayai de cons- 
tater l'existence de cette action dans les expériences que je fis avec 
M. Arago, nous empêchèrent d'obtenir un résultat décisif; mais 
M. GoUadon ayant bien voulu se charger de disposer plus convena- 
blement l'appareil dont nous nous étions servis, j'ai vérifié avec lui 
de la manière la plus complète, aujourd'hui 30 août 1826, l'idée de 
M. Arago, en faisant usage d'une double héUce très courte, dont les 
spires avaient environ deux pouces de diamètre. 

Cette expérience complète l'identité des effets produits, soit par des 
aimants, soit par des assemblages de circuits voltsûques solides et 
fermés (1) ; elle achève de démontrer que la série de décompositions 



(i) 11 semble d'abord que cette identité ne devrait avoir lieu qu*à Tégard des 
circuits voltaîques fermés d*un très petit diamètre ; mais il est aisé de voir 
qu'elle a lieu aussi pour les circuits d'une grandeur quelconque, puisque nous 
avons vu que ceux-ci peuvent être remplacés par des éléments magnétiques 
distribués uniformément sur des surfaces terminées par ces circuits, et qu'on 
peut multiplier à volonté le nombre des surfaces que circonscrit un même 
circuit. L'ensemble de ces surfaces peut être considéré comme un faisceau 
d'aimants équivalents au circuit. La même considération prouve que sans rien 
changer aux forces qui en résultent, il est toujours possible de remplacer les 
très petits courants électriques qui entourent les particules d'un barreau 
aimanté, par des courants électriques d'une grandeur finie, ces courants for- 
mant des circuits fermés autour de l'axe du barreau quand ceux des particules 
sont distribués symétriquement autour de cet axe. Il suffit pour cela de conce* 
voir dans ce barreau des surfaces, terminées à celle de l'aimant, qui coupent 
partout k angles droits les lignes d*aimantation, et qui passent par les éléments 
magnétiques qu'on peut toujours supposer situés aux points où ces lignes sont 
rencontrées par les surfaces. Alors, si tous les éléments d'une même surface se 
trouvaient égaux en intensité sur des aires égales, ils devraient être remplacés 
par un seul courant électrique parcourant la courbe formée par l'intersection 
de cette surface et de celle de l'aimant; s'ils variaient en augmentant d'intensité 
de la surface k l'axe de l'aimant, il faudrait leur substituer d'abord un courant 
dans cette intersection tel qu'il devrait être d'après l'intensité minimum des 
courants particulaires de la surface normale aux lignes d'aimantation que l'on 
considère, puis, k chaque ligne circonscrivant les portions de cette surface où 
les petits courants deviendraient plus intenses, on concevrait un nouveau cou- 



DES PHENOMENES ELECTRO-DYNAMIQUES 149 

et de recompositions du fluide neutre, ijui constitue le courant élec- 
trique, sufBt pour produire, dans ce cas comme dans tous les autres, 
les effets qu'on explique ordinairement par l'action de deux fluides 
différents de l'électricité, et qu'on désigne sous les noms defiuide 
austral et de fluide boréal. 

Après avoir longtemps réfléchi sur tous ces phénomènes et sur 
l'ingénieuse explication que M. Poisson a donnée dernièrement du 
nouveau genre d'action découvert par M. Arago, il me semble que ce 
qu'on peut admettre de plus probable dans l'état actuel de la science, 
se compose des propositions suivantes : 

1° Sans qu'on suit autorisé à rejeter les explications fondées sur la 
réaction de l'éther mis en mouvement par les courants électriques, 
rien n'oblige jusqu'à présent d'y avoir recours. 

2° Les molécules des deux fluides électriques, distribuées sur la 
surface des corps conducteurs, sur la surface ou dans l'intérieur des 
corps qui ne le sont pas, et restant aux points de ces corps où elles 
se trouvent, soit en équilibre dans le premier cas, soit parce qu'elles 
y sont retenues dans le second par la force coercitîve des corps non 
conducteurs, produisent, par leurs attractions et répulsions récipro- 

ranl concentrique au précédent, et tel que t'exigerait la différence d'intensité 
des courants adjacents, les uns en dehnrs, les autres en dedans de cette lif^ne ; 
si l'inlensilé des coumnis partrcnlaires allait en diminuant de la surface k l'axe 
du barreau, il faudrait concevoir, sur la ligne de séparation, un courant con- 
r.fntrique au précédent, mais allant en sens contraire, enfin, une au^entalion 
d'iolensité qui succéderait à cette diminution, exigerait un nouveau courant 
concentrique dirigé comme le premier. 

Je ne fais, au reste, ici celte remarque que pour ne pas omettre une consé- 
quence ri'marquable des résultats obtenus dans ce Mémoire, et non pour en 
déduire quelques probabilités en faveur de la supposition que les couranls élec- 
Iriques des aimants forment des circuits fermés autour de leurs axes. Après 
avoir d'abord hésité entre celte supposition et i'Hulre manière de concevoir ces 
courants, en les considérant comme entourant les pnrltcules des aimants; j'ai 
reconnu, depuis longtemps, que cette dernière était la plus conforme & Ken- 
semble des faits, et je n'ai point changé d'opinion à cet égard. 

Cette conséquence est d'ailleurs utile en ce qu'elle rend la similitude des 
actions produites, d'une part par une hélice électro-dynamique, de l'autre par 
un aimant, aussi complète, sous le point de vue de la théorie, qu'on la trouve 
quand on consulte! expérience, et en ce qu'elle jusliSe les explications ou l'on 
substitue, comme je l'ai fait dans celle que j'ai donnée plus haut du mou- 
vement de révolution d'un aim'int flottant, un seul circuit fermé à l'aimant que 
l'on coniidëre. 



150 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

quement proportionnelles aux carrés des distances» tous les phéno- 
mènes de Télectricité ordinaire. 

3* Quand les mêmes molécules sont en mouvement dans les fils 
conducteurs, qu'elles s'y réunissent en fluide neutre et s'y séparent à 
chaque instant, il résulte de leur action mutuelle des forces qui dé- 
pendent d'abord de la durée des périodes extrêmement courtes com- 
prises entre deux réunions ou deux séparations consécutives, ensuite 
des directions suivant lesquelles s'opèrent ces compositions et décom- 
positions alternatives du fluide neutre. Lies forces ainsi produites sont 
constantes dès que cet état dynamique des fluides électriques dans les 
fils conducteurs est devenu permanent; ce sont elles qui produisent 
tous les phénomènes d'attraction et de répulsion que j'ai découverts 
entre deux de ces fils. 

4* L'action dont j'ai reconnu l'existence, entre la terre et les con- 
ducteurs voltsûquest ne permet guère de douter qu'il existe des cou- 
rants, semblables à ceux des fils conducteurs, dans l'intérieur de 
notre globe. On peut présumer que ces courants sont la cause de la 
chaleur qui lui est propre ; qu'ils ont lieu principalement là ou la 
couche oxydée qui l'entoure de toute part repose sur un noyau mé- 
tallique, conformément à l'explication que sir H. Davy a donnée des 
volcans, et que ce sont eux qui aimantent les minerais magnétiques 
et les corps exposés dans des circonstances convenables à l'action 
électro-dynamique de la terre. Il n'existe cependant, et ne peut exis- 
ter, d'après l'identité d'efiets expliquée dans la note précédente, au- 
cune preuve sans réplique que les courants terrestres ne sont pas 
seulement établis autour des particules du globe. 

5* Le même état électro-dynamique permanent consistant dans une 
série de décompositions et de recompositions du fluide neutre qui a 
lieu dans les fils conducteurs, existe autour des particules des corps 
aimantés, et y produit des actions semblables à celles qu'exercent ces 
fils. 

6* En calculant ces actions d'après la formule qui représente celle 
de deux éléments de courants voltaîques, on trouve précisément, 
pour les forces qui en résultent, soit quand un aimant agit sur un fil 
conducteur, soit lorsque deux aimants agissent l'un sur l'autre, les 
valeurs que donnent les dernières expériences de M. Biot dans le pre- 
mier cas, et celles de Coulomb dans le second. 

7* Cette identité, purement mathématique, confirme de la manière 
la plus complète l'opinion, fondée d'ailleurs sur l'ensemble de tous 



DES PHENOMENES ELECTRO-DYNAMIQUES 



151 



les faits, que les propriétés des aimants sont réellement dues au 
mouvement continuel des deux tluides électriques autour de leurs 
particules. 

8* Quand l'action d'un aimant, ou celle d'un fll conducteur, établit 
ce mouvement autour des particules d'un corps, les molécules d'élec- 
tricité positive et d'électricité négative, i[ui doîvptit se constituer dans 
l'état électro-dynamique permanent d'uù résultent les actions qu'il 
exerce alors, soit sur un fil conducteur, soit sur uu corps aimanté, ne 
peuvent arriver à cet état qu'après un temps toujours très court, mais 
qui n'est jamais nul, et dont la durée dépend en général de la résis- 
tance que le corps oppose au déplacement des fluides électriques qu'il 
renferme. Pendant ce déplacement, soit avant d'arriver à un état de 
mouvement permanent, soit quand cet état cesse, elles doivent exer- 
cer des forces qui produisent probablement les singuliers effets que 
M. Arago a découverts. Cette explication n'est, au reste, que celle de 
H. Poisson, appliquée i ma théorie, car uu courant électrique formant 
un très petit circuit fermé agissant précisément comme deux molé- 
cules, l'une do fluide austral, l'autre de fluide boréal, situées sur son 
axe, de part et d'autre du plan du petit courant, à des distances de ces 
plans égales entre elles, et d'autant plus grandes que le courant élec- 
trique a plus d'intensité, on doit uécessairement trouver les mêmes 
valeurs pour les forces qui se développent, soit lorsqu'on suppose 
que le courant s'établit ou cesse d'exister graduellement, soit quand 
on conçoit que les molécules magnétiques, d'abord réunies en fluide 
neutre, se séparent, en s'él^iignant sticcessivement à des distances 
de plus en plus grandes, et se rapprochent ensuite pour se réunir do 
nouveau. 

Je crois devoir observer en finissant ce Mémoire, que je n'ai pas 
encore eu le temps de faire construire les instruments représentés 
dans la ligure 4 de la planche première et dans la figure 20 de la 
seconde planche. Les expériences auxquelles ils sont destinés n'ont 
donc pas encore été faites; mais, comme ces expériences ont seule- 
ment pour objet de vérifier des résultats obtenus autrement, et qu'il 
serait d'ailleurs utile de les faire comme une contre-épreuve de celles 
qui ont fourni ces résultats, je n'ai pas cru devoir eu supprimer la 
description. 



152 THÉORIE MATHÉMATIQUE 



NOTES 

CONTENANT 

QDELQDES NOUVEAUX DÉVELOPPEMENTS SUR DES OBJETS TRAITÉS 

DANS LE MÉMOIRE PRÉCÉDENT 



I. Sur la manière de démontrer par les quatre cas d^ équilibre exposés 
au commencement de ce Mémoire y que la valeur de Faction mutuelle 
de deux éléments de fils conducteur est 



2tt' dsds' ^ ^ , 
dsds. 



\/^ 



dV 



En suivant Tordre des transformations que j^ai successivement fait 
subir à cette valeur, on trouve d'abord, en vertu des deux premiers 
cas d^équilibre, qu'elle est 

tf (sin 6 sin 6' ces » + ^ ces cos 6') dsds' 

on déduit du troisième, entre n et A, la relation n + sA=i, et du 

quatrième n = « , d'où k= ; ce quatrième cas d'équilibre est alors 

celui qu'on emploie en dernier lieu à la détermination de la valeur de 
la force qui se développe eotre deux éléments de fils conducteurs : 
mais on peut suivre une autre marche en partant d'une considération 
dont s'est servi M. de Laplace, quand il a conclu des premières expé- 
riences de M. Biot sur l'action mutuelle d'un aimant et d'un conduc- 
teur rectiligne indéfini, que celle qu'un élément de ce fil exerce sur un 
des pôles de l'aimant est en raison inverse du carré de leur distance, 



DES PjrÉNOMÈNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 



153 



lorsque celte distance change seule de valeur et que l'angle compris 
entre la droite qui la mesure et la direction de l'élémenl reste le 
même. En appliquant cette considération à l'action mutuelle de deux 
élémenls de fils conducteurs, il est aisé de voir, indépendamment de 
toute recherche préliminaire sur la valeur de la force qui en résulte, 
que cette force est aussi réciproquement proportionnelle au carré de 
la distance quand elle varie seule et que les angles qui déterminent 
ta situation respective des deux éléments n'éprouvent aucun change- 
ment. En effet, d'après les considérations développées au commence- 
ment de ce Mémoire, la force dont il est ici question est nécessaire- 
ment dirigée suivant la droite r, et a pour valeur 

jr/"(r, e, 9', utjdsdï'; 

d'où il suit qu'en nommant a, p, y, les angles que cette droite forme 
avec les trois axes, ses trois composantes seront exprimées par 

ii'f[r, e, e, ùijcosadsdï', iï/(r, 6, 0', iu)cospdjdï*, 
ii'f{r, 6, 6', w)c08Ydiidi', 

et les trois forces parallèles aux trois axes qui en résultent entre deux 
circuits p>ar les doubles intégrales de ces expressions, let i" étant des 
constantes. 

Or il suit du quatrième cas d'équilibre, en remplaçant les trois cercles 
par des courbes semblables quelconques dont les dimensions homo- 
logues soient en progression géométrique continue, que ces trois 
forces ont des valeurs égales dans deux systèmes semblables; il faut 
donc que les intégrales qui les expriment soient de dimension nulle 
relativement à toutes les lignes qui y entrenl, d'après la remarque 
de M. de Laplace que je viens de rappeler, et qu'il en soit par consé- 
quent de même des différentielles dont elles se composent, en com- 
prenant d^ et àsf parmi les lignes qui y entrent, parce que le nombre 
de ces différentielles, quoique infiui du second ordre, doit être con- 
sidéré comme le môme dans les deux systèmes. 

Or le produit ds dV est de deux dimensions : il faut donc que f{r, 
8, 6', G») cos«, /(r, 8, 6', w} cosp, /(r, Q, 6', w) cosy soient de la dimen- 
sioa — s; et comme les angles 0, 6', u, et, p, y sont exprimés par des 
nombres qui n'entrent pour rien dans les dimensions des valeurs des 
différentielles, et que /(r, t, 6*, t») ne contient que la seule ligne r, il 



154 THÉORIE MATHEMATIQUE 

faut nécessairement que cette fonction soit proportionnelle à -7, en 

sorte que la force qu'exercent Tun sur Tautre deux éléments de fils 
conducteurs est exprimée par 

Les deux premiers cas d'équilibre déterminent ensuite la fonction f , 
où k seul reste inconnu, et l'on a 

n'(sin6sin6'cosco + A:cos6cos6') 

r' 

pour la valeur de la force cherchée : c'est, comme on sait, sous cette 
forme que je l'ai donnée dans le Mémoire que j'ai lu à F Académie le 
4 décembre 1820. En remplaçant alors sinO sin^ cosco, et cos6 cosO' par 
leurs valeurs 

rd*r ^ j , dr dr 

dsds . — —^ • — - . 

d»d«' ' d» d»" 

il vient 

r» \d»d»'^ d« d^J 

»'(rddV + il;drd>) _ tïr*dd'r + il;r*-'drd'r 

tTd(r*dV) trdd'(r**«) 

et ea faisant pour abréger A + i = m, on a pour la valeur de la force 
cherchée cette expression très simple 

tï'dd'Çr*) 

Il ne reste plus alors qu'à déterminer m d'après le cas d'équihbre qui 
démontre que la somme des composantes des forces qu'exerce un fil 
conducteur sur un élément, prises dans la direction de cet élément, 
est toujours nulle quand le fil conducteur forme un circuit fermé. Ce 
cas d'équilibre, que j'ai considéré dans ce Mémoire comme le troi- 
sième, doit Tétre alors comme le quatrième, puisqu'il est le dernier 
qu'on emploie dans la détermination complète de la force cherchée. 



CES PHÉNOMÈNES ÉLEGTBO-DTN&MIQUES 155 

En remplaçant d'r par — cosB' d^ dans la valeur 

»'d(r-'dV) 

de la force que les deux éléments exercent l'un sur l'autre, on a, pour 
sa composante, dans la direction de l'élément ds*, 



I 



rdy cos 6'd {r"-' cos 8') 



ird*'d{r'^'co3'6') 



dont il faut que l'intégrale relative aux différentielles qui dépendent 
de dj soit nulle toutes les fois que la courbe 5 est fermée; mais il est 
aisé de voir, en intégrant par parties, qu'elle est égale à 

:,vd.'[£^ - ^ +(,„_, )js2!llir]. 

La première partie de cette valeur s'évanouit quand la courbe s est 
fermée, parce qu'alors r, = r,, cos6'j = cos9;, à l'égard de la seconde 
on démontre facilement, comme nous l'avons fait, page 26, que 

1 i — ne peut s'évanouir, quelle que soit la forme de la courbe 

fermées; il faut dont qu'on ait a m — 1 =0, m=-, et que la valeur 

de la force due à l'action mutuelle des deux éléments ds, ds' soit 

ndd'(>^)_ 2iVdd v^ 



'fr 



II. Sur une transformation propre à simplifier le calcul de Faction 
mutuelle de deux conducteurs rectilignes. 

Quand les deux conducteurs sont rectilignes, l'angle formé par les 
directions des deux éléments est constant et égal à celui des direc- 
tions mêmes des deux conducteurs; il est donc censé connu, et en le 
désignant par t, on a, page 24, 



''d*d»""'"d*'dj' 



di 


di' 


■1,» 


■I.Ï 


d> 


Ai 


d> 


dt' 


d( 


ii 


d> 


H 



— T ■ T'j^ — C08», 



155 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

d'où il suit que 

dd'(r*j _ (m — i)drdr -{-rddV (m — a)drdr' — costdsd/ 

En désignant par /> un autre exposaat quelconquei on a de même 

d d' (r>) ^{p — a) drd'r — ces edsd^ 

drdr' 
et, en éliminant — 5— entre ces deux équations, on obtient 

(;? — ajdd^r*) __ (m — a)dd'(r>) _ (m— p)co8ed<di^ 
wir* pr' r* * 

d'où 

dd'(r*) _^ m — a dd'(r') m — p co8td<d<^ 
mr^ p — a pr^ p — a r* ' 

En substituant -km dans cette équation, et en multipliant les deux 

membres de celle qui résulte de cette substitution par — u', on a la 
valeur de l'action de deux éléments de fils conducteurs transformée 
ainsi 

_ aiï'ddVr _ \n" dd (r>) _ (^— jg)»' cosed<d<' 
yjr ^P — ^ P^ P — ^ »•" 

et l'on peut, dans cette expression, assigner à /> la valeur que l'on veut. 
Celle qui donne un résultat plus commode pour le calcul est p = — 1 , 
en l'adoptant, il vient 

2iï'dd'v/r 1 ..,,,.1 , I iV'cosedsds' 1 ..,, , ,(co8 

z~- =-ii'dd -+- ; =- Il d«d« \ — r 

J^ a r a r* a \ r'. 

J'ai déjà trouvé d'une autre manière, page 61, cette expression de la 
force qu'exercent l'un sur l'autre deux éléments de fils conducteurs ; 
on ne peut l'employer, pour simplifier les calculs, que quand les con- 
ducteurs sont rectilignes, parce que ce n'est qu'alors que l'angle t est 
constant et connu; mais dans ce cas, c'est elle qui donne de la 
manière la plus simple les valeurs des forces et des moments de 




DES PHÉNOMÈNES KLECTHO-D YNA MIQU ES 157 

rotation qui résultent de l'action mutuelle de deux conducteurs de 
ce geare. Si j'ai employé dans ce Mémoire d'autres moyens de cal- 
culer ces valeurs, c'est qu'à l'époque où je l'ai écrit je ne connaissais 
pas encore cette transformation de ma formule. 



III. Sur la direclion de la droite désignée dans ce Mémoire sous le nom 
de directrice de l'action électro -dynamique à un poîat donné, 
lorsque cette action est celle d'un circiiit fermé et plan dont toutes 
les dimensions sont très petites. 

La droite que j'ai nommée directrice de faction électro-dynamique à 
nnpoint donné est celle qui forme avec les trois axes des angles dont 
les cosinus sont respectivement proportionnels aux trois quantités 
A, B, G dont les valeurs, trouvées h la page 40, deviennent 

/cos E 2qx\ 



G = i 



/cosC 



quand on substitue à n le nombre a auquel n est égal ; si donc on 
suppose le petit circuit d'une forme quelconque situé comme il l'est 
(P. I, fig. 14), c'est-à-dire qu'après avoir placé l'origine A des coor- 
données au point donné, on prenne pour Taxe des z la perpendi- 
culaire Kï abaissée du point A sur le plan du petit circuit, et pour le 
plan des xs celui qui passe par cette perpendiculaire et par le centre 
d'inertie de l'aire LMS auquel se rapportent les :r, y, s qui entrent 
dans les valeurs de A, B, C, il est évident qu'on aura y = o, 

y = a, 6 = ïi=-, î = o, et que ces valeurs se réduiront par consé- 
quent à 

A = -Sî:, B=o, c=xa-a = Mîlz^, 



parce que r' = x*-^z'. B étant nul, la directrice ÀE est nécessai- 
remeni dans le plan des xz déterminé comme nous venons de le dira. 
La tangente de l'angle ËAX qu'elle forme avec l'axe des x est évi- 



158 THEORIE MATHÉMATIQUE 

demment égale à j, c*est-à-dire à — ^ — ; et comme calle de 
l'angle OAX Test à -, on trouvera pour la valeur de la tangente 

Su 

deOAË 

tang OAB = j-r— j = / , . ,. =-.- = - tong COA : 

d'où il suit que si l'on prend OB = ^ OA, et qu'on élève sur OA au 

point B un plan perpendiculaire à AO qui rencontre en D la normale 
OG au plan du petit circuit, la droite ADE menée par les points A, D, 
sera la directrice de l'action exercée au point A par le courant élec- 
trique qui le parcourt, puisqu'on aura 

AB = aOB, tang BDA = a Ung BDO, 

et 

tang OAB = cet BDA = - cot BDO = - Ung COA. 

a a 

Cette construction donne de la manière la plus simple la direction de 
la droite AE suivant laquelle nous avons vu que le pôle d'un aimant 
placé en A serait porté par l'action de ce courant. Il est à remarquer 
qu'elle est située à l'égard du plan LMS du petit circuit qu*il décrit, 
de même que la direction de l'aiguille d'inclinaison l'est en général à 
l'égard de l'équateur magnétique; car le point étant considéré 
comme le centre de la terre, le plan OAC comme celui du méridien 
magnétique, et la droite AE comme la direction de l'aiguille d'incli- 
naison, il est évident que l'angle OAE compris entre le rayon ter- 
restre OA et la direction AE de l'aiguille aimantée est le complément 
de rinclinaison, et que l'angle COA est le complément de la latitude 
magnétique LOA ; l'équation précédente devient ainsi 

cot. incl = - cot. lat, 
a 

OU 

tang. incl = a tang. lat. 



DKS PHÉNOMÈNES ÉLECTRO-DYNAMIQUES 



IV. Sur la valeur de la force qu'un conducteur angulaire indéfini 
exerce sur le pâle d'un petit aimant. 

Soit que I'od considère le pôle B (P. II, flg. 34) du petit aimaat A3 
comme l'extrémilé d'uD solénoïde électro-dynamique ou comme une 
molécule magnétique, on est d'accord, dans les deux manières de 
voir, à l'égard de l'expression de la force exercée sur ce pôle par 
chaque élément du conducteur angulaire CMZ : on convient géné- 
ralemeat qu'en abaissant du point B sur une de ses branciies G^U 
prolongée vers la perpendiculaire BO^^, en faisant 0|x=s, 
BM = a, Bit = r, l'angle B|j.M = ô, l'angle CMH = BMO = c, et en 
désignant par p un coefficient constant, la force exercée sur le pôle B 
par l'élément as aitué en y. est égale à 

psinOdi 



qu'il s'agit d'intégrer depuis s = OM = a ces e jusqu'à s = c<Oj ou, ce 
qui revient au même, depuis = £ j usqu'à Q := o : mais, dans le triangle 
B0[*, dont le côté OB = 6 = a sin t, on a 



g = a sId t col 0, d s = - 



dfl 
asini' 



dont l'intégrale est 



-(cosB-l-C), 



ou, en la prenant entre les limites déterminées ci-dessus, 



valeur qu'il suffit de doubler pour avoir la force exercée sur le pôle 
B par le conducteur angulaire indéfini CMZ; cette force, en raison 
inverse de BM = a, est donc, pour une même valeur de a, propor- 
tionnelle i la tangente de la moitié de l'angle CMH, et non à cet angle 



160 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

lui-même, quoiqu'on prétende que la valeur 

psinOds 



r« 



de la force exercée par Télément ds sur le pôle B, ait été trouvée en 
analysant par le calctU la supposition que la force produite par le fll 
conducteur CMZ était proportionnelle à Tangle CMH. On ne peut 
douter qu'il n'y eût quelque erreur dans ce calcul ; mais il serait d'au- 
tant plus curieux de le connaître, qu'il avait pour but de déterminer 
la valeur d'une différentielle par celle de l'intégrale définie qui en 
résulte entre des limites données, ce qu'aucun mathématicien ne me 
parait, jusqu'à présent, avoir cru possible. 

Gomme on ne peut pas, dans la pratique, rendre les branches 
MC, MZ du conducteur angulaire réellement infinies, ni éloigner les 
portions du fil dont il est formé qui mettent ces branches en commu- 
nication avec les deux extrémités de la pile, à une assez grande 
distance du petit aimant AB pour qu'elles n'aient sur lui absolument 
aucune action, on ne doit, à la rigueur, regarder la valeur que nous 
venons d'obtenir que comme une approximation. Afin d'avoir à 
vérifier par l'expérience une valeur exacte, il faut calculer celle 
qu'exerce sur le pôle B du petit aimant un fil conducteur PSRMTSN, 
dont les portions SP, SN, qui communiquent aux deux extrémités de 
la pile, sont revêtues de soie et tordues ensemble, comme on le voit 
en SL, jusqu'auprès de la pile, en sorte que les actions qu'elles 
exercent se détruisent mutuellement, et dont le reste forme un 
losange SRMT situé de manière que la direction de la diagonale SM 
de ce losange passe par le point B. Pour cela, en conservant les déno- 
minations précédentes et faisant de plus l'angle BRM = 0^ , l'angle 
BR(y = Vi , la distance BS = a' et la perpendiculaire BO' == ^ =— a' 
sin t parce que l'angle BSO' = — e, on verra aisément que l'action de 
la portion R S du fil conducteur sur le pôle B est égale à 

p(cose — cos6j) 
V ' 

comme, à cause de 6 = a sin t, on aurait trouvé 

p(C086j — cost) 



DES PUKNOKSNES ÉLKCTRO-DYNAMIQUSS 



161 



pour celle qu'exerce la portion MR sur le même pôle B, en prenant 
l'intégrale précédente depuis Q = 6 jusqu'à 6 = 9,. 

En réunissant ces lieu^c expressions et en doublant la somme, oa a, 
pour l'action de tout le contour du losange MRST, 



/eos 9, 

'H— 



-+ 



cos 6', 



Cette expression est susceptible d'une autre forme qu'on obtient en 
rapportant la position des quatre angles du losange à deux axes BX, 
B Y menés par le point B parallèlement à ces côtés et qui les rencon- 
trent aux points D.E, F, G; si l'on fait BD = BF = y, BE = BG = /i, 



in 3G, b' = BO' = A sin 3 

h -\- g cos 91 



v'Sf' + A' + ajAcosai 

g-^-h cos ae 
v'?' + A* + ajAcosat 



et au moyen de ces valeurs, celle de la force exercée sur le prtle B 
deviendra 



' * + s 


cos ai 






;jsmj.vs' + ' 


,• + ,,* 


cos 


" 


'jVs'+*' + - 


igh cos ai 


_ 



g h sin » 



ina^V + A'- 
h sin I y' 



jrsiD3> A sin mJ- 



en remplaçant dans les deux derniers termes slo a > par sa valeur 
9 sin ccost. 

Abaissons maintenant du point D les perpendiculaires DI, DK sur 
les droites BM, BR : la première sera évidemment égale à ^ sin c, et 
la seconde s'obtiendra en faisant attention qu'en la multipliant par 
BK = v'j* + A' + a y h cos a «, on a un produit égal au double de la 
surface du triangle BDR, c'est-à-dire à gh sin s<, en sorte qu'en nom- 
mant /»,., &ip,f ces perpendiculaires, il vient 

1 t i _ i/ g* + h' + igh cos at^ 



162 THÉORIE MATHÉMATIQUE 

en abaissant du point E les deux perpendiculaires EU, EV sur les 
droites BT, BS, et en les représentant par pt^i et pt,^ , la première sera 
égale à DK à cause de Tégalité des triangles BDR, BET, et la seconde 
aura pour valeur h sin e, en sorte que Texpression de la force exercée 
par le contour du losange MRST sur le pôle B pourra s'écrire ainsi : 






Sous cette forme elle s'applique non seulement à un losange dont 
une diagonale est diiîgée de manière à passer par le point B, mais à 
un parai lélogranmie quelconque NRST (fig. 44) dont le périmètre est 
parcouru par un courant électrique qui agit sur le pôle d'un aimant 
situé dans le plan de ce parallélogramme. Il résulte, en effet, de ce 
qui aété dit, pages 41 et 81, que l'action de NRST sur le pôle B 
est la même que si tous les éléments d'X dont se compose sa surface 

agissaient sur ce pôle avec une force égale à ^— ^ ; d'où il suit qu'en 

nommant jt; et y les coordonnées rapportées aux axes BX, B Y, et à 
l'origine B d'un point quelconque M de l'aire du parallélogramme ce 
qui donne 



d*X = dxdy sinas et r = v'j:*+y*+«^cosa6, 

on aura, pour la force totale imprimée au pôle B, 

dxdy 



/•/• dxdti 
P sin 2t / / 7-5- — — — 2 



Qr nQU3. avons vu, page 73, que l'intégrale indéfinie dQ 

dsds 



%3t 



(a*-f ** + «* — a«s'cos8)| 

1 , ss'sin*e + a*cos» 

arc tang 



« s^° • a sin e V «• + «« + «'« — a»' co^t ' 



ou 



I ^ a sin ev^a* + «* + «'" — a«$' ces s 

arc tang 



asme $s sin' s -|- a' ces s 



en supprimant la constante - . Quand a est nui, celte quantité se pré- 



DES PHÉNOUËNBS ÉLECTHO-DYNAMIQUES 



sente sous la furme - ; mais comme l'arc doit être alors remplacé par 

sa tangente, le fact'ïur nul a sin t disparaît, et l'on a 



JJ (ï' + s'— 3Mcoai)î 



V/7T7 



qu'il est aisé de vérifier par la diffère a tiatioD. On en coDclut immé- 
diatement que l'expression de la force que nous calculons, considérée 
comme une intégrale indéfinie, est 



P</a:'-f-y'+axycoga« _ p 
xy sin' t p ' 

en nommant p la perpendiculaire PQ abaissée du point P sur BM, 
parce que le double de l'aire du triangle fiPM est à la fois égal & 
p^/x* + v' + axycos ae el à xysiuac, ce qui donne 



i _ \lx' + g' + -iXH COS 3« 
p xtf sin' 31 

n ne reste plus maintenant qu'à calculer les valeurs que prend cette 
intégrale indéfinie aux quatre sommets N, R, T, S du parallélo- 
gramme, et à les ajouter avec des signes convenables; en continuant 
de désigner respectivement par p,,, , p,^ , ;j,,, , p,j les perpendiculaires 
DI, DK, EU, EV, il est évident qu'on obtient ainsi pour la valeur de 
la force cherchée 



\pti Pu Pi., pt» ' 

La direction perpendiculaire au plan du parallélogramme NRST 
suivant laquelle le pôle d'un aimant situé en B est porté par l'action 
du courant électrique qui parcourt le contour de ce parallélogramme, 
est la directrice de l'action électro-dynamique qu'il exerce au point B : 
d'où il suit que s'il y avait à ce point un élément de courant électrique 
situé dans le plan du parallélogramme, il formerait un angle droit 
avec la directrice, et qu'ainsi l'action de ce courant sur l'élément 
serait une force située dans ce plan, perpendiculaire à la direction de 
l'élément, et égale à celle que le même courant exercerait sur le pôle 



164 THÉORiE DES PHÉNOMÈNES ELECTRO-DYNAMIQUES 

d'un aimant placé au point B multipliée par un rapport constant, qui 
est ici celui de p à - ii'ds^ en nommant cet élément ds ; en sorte qu0 
la force ainsi dirigée qui agirait sur Télément aurait pour valeur 



- Il ds{ 1 ) . 



Lorsque l'élément situé en B n'est pas dans le plan du parallélo- 
gramme, mais forme avec ce plan un angle égal à co, on peut le rmn- 
placer par deux éléments de même intensité, l'un dans ce plan, 
l'autre qui lui est perpendiculaire : l'action du courant du parallélo- 
gramme sur ce dernier étant nulle, on ne doit tenir compte que de 
celle qu'il exerce sur le premier ; elle est évidemment dans le plan du 
parallélogramme, perpendiculaire à l'élément et égale à 

- Il dscoscui i ). 

a ^P\A Pi.1 Pui P^' 



FIN 



fàMMÊ, — UfraiMJCaiB C. UAMfitS SX B. PLàMIUmiON. An AAOm, 



K^^/^r/Vf r/f^ 




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I.A MÊiïï LTBlàT'kiÉ 



,\«ui luatlirinallcn. — HOdni-iKUr i-ii clt.^f, U. IITrAe-urni;}! 
cimcunre d«s priar^anx muttuiiialiciuiih An In Fmnw i4.il> : 
Chaiiue volume ilVuviron 180 pages in-4", imprimée» «op beau |i . 
fiança. 

Le tiuim V cmitieiil u» ttiii beau imrbuit iI'Abol gnii. 

ISiNITr. Membre de rinMllul. — Ctturs profCGsô \ la Farutti des bciena-s- 
(itïndanl le y enuic^re ls8l-il2, «or liia lnt^«i'«>CH déflnicw, Im 
tlivoi'lo de* fanrtloim *l*tme vartiUilB bHN^lnalro iri Ira Aimk* 
(i4«nM «llliiilqncH. — Lfç^us ivctitiillit-s par U. Andu^r. S*^d., rwue 
el iiijgmeiïtf.^ par M. Ilermitc. 1 vol. m-i', 1883, lilli. 18 Jib. . 

Ca lll||illi:B. l'mfcssi-tir .1( rniilh.'nialiiiuos spcci.ili!» an Ivc'-i' de Own? 
Appllcwdun il<! In tbporlu nlSX'lu'Iqnc «la* Ax-mv* nW' 
il*i«M A In «ItiaMinrnUon dtM llsutt* et dCM m^Ami** 
a- orrtr*. Id-IT, br. IBsa. . >fr. DO* 

CI. ■EKtt. 'l'niltrssi^itr it la KacultA dits icletiu» d<! Dijon. ~ »«■««««« itt^ 
el» il'iuialyMî InOïklt^Imale. I ViiL in-V, 1971. 310 V'i 



CB. lEHAT. ~ KoHviMUx élémiMilii de sréutuétrle. Corls, 1-^: ' 

j[>-)l* di' 33G ;>iii;i-« cumpaulrs «vec llil lig. tiore LckIp. :'. ii. 

■lUST. — Pr4nolpalMi méUiMleM de lit ir^a<l|^4r1e ■np^leiiro. 

1 vol. in-8°, IS70, tilb. 4 fr. 



STUtSTB «iLOll. — mwvrvm nwUiimnilqiai 

riUe, iD-i", br . l8iG. 



. pobirce» pH- M. i.'LJDBiT- 



E, DOCLiOX. — l^liA^gu du uourf <li! cbiniiv bîotvgtquc à la Factiltû desscjeac». 
Hvtuwire tuar 1« talc Craud in-8"t I^M). ttû pagtis, tlffuieit dans le itixlc 
l'i s! pi, hor* li'vfr. ( fp__^ 



/':/( /f l'Alt.UiiHi Lh {• ISOVtUtttltk 1883 



CROCT. — lltitclHur de robsprïaioiri! cl professeur ù lu FacuUii d<,-K snionce 
\\Kfmr,oi\. doyeii tiiiniirain-. Lt^umt d^tuKfnnomlc réiOmivé < 
AirntéitMat «u itropramme «lu 1« llci-«c«< 1 voU in-i*. llUl* 



1^ 



THF. BORROWtR Wlli BE CHARfîF.D 
THE aiSTOF flVERfJUF. WJTIFICATION 
rF THIS BOC>K tS NOT RETURNFJI TO 
THE LrKRARY UN OR IIKFfiRF THE LAST 
I)ATt. STAMPEI) KFtpW. 





Hk WEMtlLfeRAIRIE 



Aotn luaUKnittttoB. — ft^'ilnt^untr m choF, H. ■irr«a-CErrLII, ikvt 
vuncunT^ des )irïDfijiniix iiiHUiéDinticitioe de- ht Franoc il. du 1^1 
Climiui! voloine d'environ WO pages in-t', imimm^oe. «np liau papîor iutf^ 
^MCM. 15 fr. 

Le li^tit! l" cniitieut nu très beau (lortrall 4'Abnl gra»^. 

lEUITE Ui'mbre de l'InBtitat. — Cftura profésdé li la Faotillâ ilos sdcitfl 
pendant le ■£• semestre IB81-83 , Uni- Hw InlvcnOoM aâOnkWi 
Itkéorlv tl«« riH>ctl4Mw «l'iuie viu-lable Imairlnalre oC lv« J! 
il»iiM «illi>tl>iu«w. — l.ci;i'iie rucueillks par U. AndzijM*. i" àiL, 
«l dii({iDenté.' par H. Heiiiiitc- I vol. in-*% IS83, lilli. 

ca BUDIER. ^r■r'■s^t■ur .!..■ inatlK-iiiatiiiu..-* sf-ecisles an Ucêc du Cncn. 
ApiilIcMlloa (tf? bi thfiirttr Bli^ËlM-lqnp dcM Axinc^ ipinilratl- 
ituea A la (^loMMlfli-nUan dr« ll|[tn<i« M Um »(irlb4M*» *lt* 
a- »rttiY. In-lf, l>r, 1«8S. a fr. SO 

Cl. lEUT. frorr-ssi-ui' il b Kfteult« ilcs iH:JeDues •!<' DiJ»H, 
tflM (faufilyM- ltillnlt«aliuale. I vol. in-S*, l»7^. 
[««ctt.-^ 

Cl. niEAT. — lVo«v««ux AliwuitMtM d» iréuniétrlr ' 

ia-6* àa 33li pOjjcB cvtnpaclcs nv«ç Itii %■ bon k-tte. 

I vnl. liHf, 1870, lUk. i rr. 

ÊTillSTE tUOIl. — atn^Tfv» uutUtémndlqnfia, pnbln-ia psr U . J. Liou- 

vilk>, lii-i-, br . tStG. 10 Ir. 

t. DDCt-ftOX. — Ctiargi- du lîours dt tbiniic Itiulogtquc h la t'acultii des scJeoco». 

MJuMrfre «MT le IbIC Grand in-((, It(i3. lâU pages, flKiire«iliiSi t« lutd 

ol â pi. hop* le»t(î. ( fr._: 



- N<nnr«MuApi^ 



/»«(/« FA/tAJTIUi Lh \' .\0\£lttÙff/i l»«J 



«MIT. — mr^lunr lie robscrTSldlru i:l professeur h U facuW itc6 kcm'Uru d 
llc>-un<;on, doyen houuruiro. i.«r'^>iM •l^MrtMtnauUe «<4(llc««d att' 
fbrtnriMrnt nu itropvautuie île In itccaeiN 1 vuL ilt•i^ lit 



TH( KJRROWER WFU- BE CHARCED 
Tilt niST OF OVERDini M^TTFICATTON 
IF THIS MlOK IS NOT RETURNED IXt 
THE LIBRARV ON OR BEFORK THE LA5T 
DATK STAMPPri BF.yaW.