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Full text of "Traité de la lumière"

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TRAITE 


DE  LA  LUMIÈRE. 


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I 


DE  L'IMPRIMERIE  DE   GUIRAUDET, 

ni;i:  siint-honork,  n*  5i5. 


TRAITÉ 

LA  LUMIÈRE, 

PAR  J.-F.-W.  HERSCHEL, 

PRÉSIDENT  DB  LA. SOCIÉTÉ  ASTRONOMIQUE  DR  LONDRES, 


P. -F.  VERHDLST,  Doctbur  in,  SciDicn, 


à.  QUETELET ,  DiusniiB  de  L'OBtiiTArouk  m  B>dxhj,bi. 


TOME   PREMIER. 


PARIS, 

A    LA  I,llïRAiaiE  SCIENTIFIQUE  -  INDUSTRIKLLE 
DE  MALHER  ET  C" \, 


U  DCCC  XXIX. 

/<sr..-e..  /. 


\ 


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AVERTISSEMENT. 


Le  Traité  de  la  Lumière  que  nous  préseutoxis  au 
pviblic  est  extrait  de  VEncyclopédie  métropolitaine, 
ouvrage  âmmense ,  auquel  coopèrent  les  savants  an-  ' 
glais  les  pliS  disLiii^ués.  Les  différentes  bjpanches 
des  sciences,  des  lettres  et  des  arts,  sont  exposées 
dans  des  articles  fort  étendus  ,  qui  peuvent  être 
considérés  comme  autant  de  traités  spéciaux.  Cette 
collection ,  qui  ne  doit  pas  comprendre  moins  de 
cinquante  volumes  in-quarto ,  et  qui  coûtera  aux 
souscripteurs  plus  de  1,200  fr, ,  ne  pourra  guère  se 
répandre  sur  le  continent ,  où  la  difficulté  de  la 
langue  sera  un  iu)uvel  obstacle  à  sa  propagation.  Si 
l'on  considère ,  d'une  autre  part ,  la  nécessité  daus 
laquelle  on  se  trouve  de  souscrire  à  la  fois  pour  une, 
série  ^d'ouvrages  souvent  très  inégaux  en  mérite ,  et 
traitant  des  sujets  les  plus  divers ,  on  sentira  que 


peu  de  personnes  seront  à  même  de  jouir,  chacune 
dans  sa  partie ,  des  avantages  qu'on  était  en  droit 
d'attendre  de  la  publication  de  VEncyclopédie  mé- 
H  tropolitaine . 

Ces  considérations  nous  ont  portés  à  publier  sé~ 

»■ 

parement  un  des  principaux  articles,  qui  a  pour 
objet  la  lumière  {light)  ,  et  qui  ne  se  recommande 
pas  moins  par  la  manière  claire  et  savante  dont  le 
sujet  est  traité ,  que  par  le  nom  de  l'auteur,  qui  se 
rattache  depuis  long-temps  aux  plus  brillantes  re- 
cherches dans  les  sciences.  Cet  article  peut  être 
d'ailleurs  considéré ,  avec  juste  raison ,  comme  le 
traité  le  plus  complet  qui  existe  sur  cette  impor- 
tante partie  de  la  physique.  Nous  avons  cru  devoir 
modifier  un  peu  le  titre ,  malgré  les  observations  do 
M.  Herschel ,  qui  nous  demandait  avec  modestie 
que-  son  ouvrage  fût  présenté  comme  un  simple 
^    essai. 

Nous  n'avons  rien  négligé,  du  reste,  pour  donner 
au  texte  français  toute  la  correction  possible  ;  nous 
espérons  même  que,  sous cç  rapport,  la  traduction 
méritera  la  préférence  sur  l'édition  anglaise,  qui,  en 
général ,  laisse  à  désirer  du  côté  de  l'exactitude  ty- 
pographique. N'ayant  entrepris  notre  travail  que 
dans  Tunique  but  de  servir  la  science,  nous  n'a 
vons  pas  craint  de  refaire  la  plupart  des  calculs  : 


M.  Verhulst,  qiii  s'est  plus  particulièrement  occupé 
de  la  traduction ,  a  bien  voulu  se  charger  encore  de 
cette  vérification  pénible.  Nous  nous  sommes  em- 
pressés aussi  de  mettre  à  profit  les  diflférentes  correc- 
tions que  M.  Herschel  a  eu  l'obligeance  de  nous 
transmettre,  et  pour  lesquelles  nous  lui  témoignons 
ici  tonte  notre  reconnaissance.  Nous  avons  regretté 
que  les  occupations  de  ce  savant  ne  lui  permissent 
pas  d'ajouter  quelques  additions  à  son  travail  sur 
plusieurs  points  de  l'optique  qui  ont  donné  lieu  à 
de  nouvelles  recherches  depuis  la  publication  ré- 
cente du  Traité  de  la  Lumière  :  l'un  de  nous  a 
essayé  de  remplir  cette  tache  difficile,  dans  des  notes 
que  l'on  trouvera  à  la  fin  de  l'ouvrage. 


A.  QUETELET. 


TRAITE 


DE  LA  LVSIIËRE. 


PBEmiB]:  PARTIE. 


DE   LA  LUMIÈRE  NON  POLARISÉE. 


5  1".  —  Introduction. 

Sommaire.  —  Les  corps  sont  classés  en  opaques  et  en  lumineux  par  eux- 
mêmes.  —  Les  corps  opaques  deTÎennent  lumineux  en  présence  à\\n 

.  corps  lumineux.  —  Les  corps  o|>aqu«s  interceptent  la  lumière.  —  La 
lumière  se  trausmet  en  ligne  droite ,  —  dans  toutes  les  direttions  y  --> 
et  de  chaque  point  physique  d'une  suri&ce  lumineuse.  — »  Vitesse  de 
la  lumièriî.  —  Aberration  4e  la  lumière.  -«-  Ija  vitesse  de  la  lumière 
est  constante  ;  —   elle  est  rendue  appréciable  pr  des  comparaisons. 

f .  —  NoQS  nous  proposons  ,  dans  cet  ouvrage,  d'exposer 
les  propriétés  de  la  lumière,  le^  lois  physico-mathécnatiques 
qui  règlent  s^  direction ,  son  intensité ,  son  état  de  polarisa-* 
tioii^  sa  coloration,  les  interférences  de  ses  rayons  ;  de  faire 
connaître  les  théories  que  l'on  a  imaginées  pour  rendre 
compte  des  phénomènes  brillants,  mais  souvent  compliqués, 
de  l'optique^  d'exposer  les  loils  de  la  vision,  et  le  parti  qu'en 
a  su  tirer  le  génie  du  physicien  et  de  l'arlisle  pour  perfec* 


I. 


tionner  l'organe  de  la  vue,  et  nous  faire  apercevoir  et  mesu- 
rer des  objets  qui ,  par  leur  éloignement  ou  leur  ténuité' , 
auraient  échappé  à  Wps  wfnu    '    * 

2.  —  La  vue  est  le  plus  parfait  de  nos  sens ,  celui  qui  nous 
donne  les  notipns  les; plus  nombreuses >et  le^plus*exactc8  «  et 
doittrexercice  nous  procure  Icptus  dr jouissances.  Eu  faisant 
ab&traction  de  toute  idée  d'utilité  ^  la  seule  perception  de  la 
lumière  est  en  elle-même  une  source  de  plaisirs.  Nous  pour- 
rions citer  l'exemple  d'une  foule  d'individus,  privés  dès  l'en- 
fance de  l'usage  de  leurs  yeux  par  une  infirmité  naturelle, 
chez  qui  la  sensation  déplaisir  la  plus  vive  était  produite  par 
la  faible  lueur -qne  les  rayons  du  soleil  faisaient  pénétrci^ 
dans  leur  organe  imparfait.  Mais  si  nous  joignons  à  cette  sim* 
pie  perception  de  la  clarté  celle  des  formes  et  du  mouvfment, 
si  nous  songeons  à  la  richesse  et  à  la  variété  étonnante  des 
couleurs  ,  et  à  l'espèce  d'ubiquité' dont  nous  sommes  doués 
par  l'appréciation  exacte  des  situations  et  des  distances,  nous 
devons  êtr^pénétrés  d'admiration  et  de  reconnaissance. 

5.  —  Par  quel  mécahbme  jouissons-nous  de  cet  avantage 
inestimable?  La  curiosité  seule  nous  porterait  à  cette  recher- 
che, si  un  intérêt  plus  direct  ne  nous  engageait  à  nous  y  livrer. 

Tel  est  le  pouvoir  de  la  science ,  que  l'examen  attentif  des 
moyens  par  lesquel%  la  vision  s'opère  dans  notre  œil  a  con- 
duit les  physiciens  à  la  découverte  des  instruments  qui  aug- 
mentent la  puissance  de  cet  organe  d'une  manière  extraor- 
dinaire ,  en  donnant  à  l'homme  le  regard  perçant  de  l'aigle 
et  la  finesse  de  vue  de  l'insecte.  Par  eux-les  infirmités  dé  la 
vieillesse  sont  retardées  ou  diminuées^  bien  plus,  ils  peuvent 
rendre  la  vue  à  celui  qui  l'a  perdue,  et  faire  jouir  de}  dou- 
ceurs de  la^  lumière  l'infortuné  qui  en  a  été  privé  pendant 
des  années  ou  même  depuis  sa  naissance. 

La  nature  nous  offre  une  foule  d'objets  dont  les  uns  échap- 
pent à  nos  sens  par  leur  extrême  délicatesse,  «t  les  autres 
surpassent  notre  imagination. par  leur  grandeur. 


C'est  par  suite  des  propriëtës  singulières  que  l'on  découvre 
dalif  la  lumière,  suivant  ses  divers  degre's  de  polarisation  , 
91e  les  idëes  du  philosophe  sur  la  coustitntion  intime  des 
corps  et  la  nature  du  monde  matériel  sont  tout'^-fait  dis- 
tinctes et  indépendantes  des  impressions  de  forme,  de  cou- 
lear,  de  distance,  qu'elles  font  naître  chez  le  vulgaire. 

Ces  notions,  à  la  vérité,  s'adressent  plutôt  à  riutellîgence 
ip'aux  sensj  mais  elles  n'en  sont  pas  moins  réelles  ni  moins 
dignes  dPattentiou.  Entre  les  mains  du  physicien ,  la  lumière 
pc^risëe  n'est  pas  seulement  un  moyen  de  voir,  c'est  un  in- 
itniment  a  l'aide  duquel  il  parvient  k  toucher ,  pour*  ainsi 
dire,  les  dernières  molécules  de  la  matière;  il  découvre  et  il 
^tadie  des  forces  et  des  lois  dont  il  ne  peut  s'assurer  que  par 
cet  unique  moyen  ^  et  qui  se  rattachent  aux  recherches  Icfs 
plus  ûnpoitvnCes  et  les  pins  difficiles  que  présente  l'étude  de  . 
la  nature. 

4'0  —  Les  anciens  croyaient  que  la  vision  se  faisait  par  une 
espèce  d'émanation  partant  de  l'œil  vers  l'objet.  S'il  en  était 
ainsi,  il  n'y.  aurait  pas  de  raison  pour  que  les  objets  ne  fas- 
sent pas  visibles  dfins  l'obscurité.  Il  faut  évidemment  quel- 
que chose  de  pins  que  la  présence  de  l'objet  pour  qu'il  frappe 
notre  vue;  iï  doit  encore  être  dans  un  certain  état  que  nous 
exprimons  en  disant  qu'il  est  lumineux.  Parmi  les  corps  de 
la  nature ,  let  lin»  possèdent  par  eux'-méracs  la  propriété 
d'exciter  dans  notre  oeil  ht  sensation  de  la  clarté t  tels  sont  le 
soleil,  les  étoiles,  une  lampe,  un  fer  rouge,  etc*    De  tels 
corps  sont  dits  lumineux  par  eux»méntes;  mais  cette  classe 
est  la  moiii0  nombreuse.  Les  autres  restent  invisibles  dans 
robscurité ,  quoique  nos  yeux  se  dirigent  directement  vers 
eux,'  et  ils  sont  en  conséquence  appelés  obscurs,  non  lumi- 
neux, OU- opaques,  quoique  ce  mot  soit  encore  employé  quel- 
quefois pour  exprimer  le  défaut  de  transparence.  Tous  les 
corps,  cependant,  quoique  non  lumineux  par  eux-mêmes,  et 
mcapahles'd'çxciter  quelque  sensation  dans  uotreœil,  ac- 
quièrent cette  faculté  lorsqu'ils  sont  placés  en  préMncc  À^\xtL 
I.  i. 


coqM  luiiuneii](  par  loi-même.  Qaand  on  apporU  une  hwp€? 
daiu  une  chambre  obscure  ^  nous  voyons  non  seolemenfe  ]m 
lampe,  mais  encore  tous  les  corps  qui  TentoureD^  ;  ito  leipt 
tooS|  aussi  loBg-temps  que  la  lampe  reste  dans  la  cbawbre, 
devenus  lumineux,  et  capables  de  rendre  tels  i  leur  tenr  ies 
autres  corps. 

Ainsi,  un  rayon  solaire  introduit  dans  une  chambre  obscure 
rendra  lumineuse  et  par  conséquent  visible  une  feiiilliB  de 
.papier  sur  laquelle  il  tombera,  et  celle-ci,  à  son  tour,  ëcla^ 
rera  tout  l'appartement,  et  rendra  visibles  tous  les  objets  qui 
s'y  trouveront ,  aussi  long«temps  qu'elle  continuera  à  recc* 
voir  Je  rayon  solaire.  La  lune  et  les  planètes  sont  des  corps 
ppaquesf  mais.la  partie  de  ces  astres  qui  se  trouve  éclairée  par 
.le  soleil  devient  lumineuse  à. son  tour,  et  produit  1^  mêmes 
effets  que  les  corps  lumineux  par  eux-mêmes  t  par-iA  nous 
voyons  que  la  transmission  de  la  lumière  ne  se  fait  pas  seule- 
ment entre  les  corps  lumineux  et  nos  yeux,  mais  encore  entre 
les  corps  lumineux  et  les. corps  opaques ,  ou  entre  les  c^rps 
lumineux  qui  s'e'clairent  mutuellement. 

• 

5-  —  Plusieurs  corps  possèdent  la  propriété  d'intercepter 
•cette  communication  entre  les  corps  lumineux  et  nos  yeux 
,ou  les  autres  corps.  Un  écran  métallique  interposé  entre  le 
soleil  et  nos  yeux  nous  empêche  de  voir  cet  astre  ^  s'il  est 
placé  entre  le  soleil  et  une  feuille  de  papier  blanc  ou  un  au- 
tre objet ,  //  projettera  une  ombre  sur  oet  objet ,  c'est-Bp-dîre 
qu'il  le  rçndra  non  lumineux.  Cette  propriété  des  corps  d'in- 
tercepter la  lumière  nous  apprend  que  cette  transmission  se 
fait  en  ligne  droite.  Nous  ne  pouvons  voir  à  travers  un  tube 
métallique  courbé,  ni  recevoir  le  moindre  rayon  de  lumière 
à  travers  trois  petits  trous  percés  dans  des  plaques  de  métal 
placées  les  unes  derrière  les  autres ,  à  quelque  distance  que 
ce  soit,  à  moins  que  les  trous  ne  soient  exactement  en  ligne 
droite.  De  plus,  les  ombres  d'un  co'rps,  lorsqu'elles  sont  re- 
.  çues  sur  des  plans  perpendiculaires  à  la  direction  des  rayons 
émanés  du  corps  lumineux ,  sont  semblables  à  la  section  du 


s 

m 

eMpi  qui  kt  prodiift)  c«  qai  ne  taoraît  étrt  tila  lumière  ne 
leflnitÉitHrttah'eB  ligne  dfYwte  eatrè  le»  ieontours  an  corps  et 
eîR  lie  Ponbre.  Nontf  tfiioaçôns  çeCte  loi  en  disant  que  la 
hÉîèté  9Êté9nafté&;  myôntêe  ciù  se  pfopage  en  ligne  di^oite. 
CqMNlpiAt  CM  ce  doit  regarder  ce^  loeution»  queconrae  rex- 
>praHioa  fmn  ^mptefiâi^  sans  rien  préjuger  sirr  la  manière 
dont  se  fait  cette  émanation. 

On  observe  encore  que  la  lumière  est  émanée  des  corps 
Iwintiix  dans  tontes  les  dîreettéw ,  car  nons  les  royons  tou- 
jnn  I  quelle  qse  soit  la  positinà  de  notre  œil ,  pourvu  qu^an-^^ 
tiB  obatacle  ne  se  trouvé  interposé.  Telle  'est  la  disti^tion> 
ensntieHe  enife  nn  corps  lumineox  et  des  images  optiques 
^tte  transmettent  là  Inroière  que  dans  de  certaines  directe 
tÂtei  ainsi  que  nous  le'  verrons  bient&t.  Nons  exaninetftm» 
plasloîn  si  tette  transmission  a  Heu  avec  ii/ie  égale  imêensiêé 
4sM  toutes  les  directions, 

-  &  -»  Ainsi  la  lumière  rayonne  de  chaque  paint  (  du  moins 
dp  chsNine  point /^A^^^^fÎTEte )  d'un  corps  lumineux.  On  pourra 
pent-étre  regarder  ceci  comme  une  vérité  triviale ,  car  tous 
les  points  d'un  corps  lumineux  d'où  il  n'émane  point  de  lu-» 
mière  (  Gomtne  les  taches  du  soleil  )  sont  effectivement  non 
Inmineux,  et  le  corps  est  seulement  lumineux  en  partie.  On 
n'aperçoit  la  forme  d'une  tache  que  parce  qu'elle  est  la  mé-* 
me  que  celle  de  la  surface  lumineuse  qui  l'entoure.  Néan« 
moins  cette  forme  se  peint  à  notre  esprit  par  des  raisons  que 
nous  développerons  plus  loin  en  parlant  de  la  formation  des 
ûnagcs. 

U  est  possible,  et  même  probablei  qu'ufie  surface  lumineu- 
se, telle  que  celle  de  la  flamme  d'une  chandelle,  soit  compo- 
sée uniquement  d'un  nombre  immense,  mais  limité,  de  points 
lumineux  environnés  d'espaces  non  lumineux.  Mais  la  vue 
est  impuissante  pour  s'assurer  de  la  vérité  de  cette  proposi- 
fîeu;  et  nous  nous  contenterons  de  regarder  chaque  point 
physique  d'une  surface  lumineuse  comme  une  source  sponta- 
née  ei  indépendante  de  lumière  ^  en  nous  rapportant  au  té- 


6 

moignage  de  nos  lens*  Nous  pouvons  gnoiÉtr:claiié  on  t^o»-*- 
pope  L'image  du  soleil,  et  u'embrasser  qu'une  très  petite  |a9r*^. 
tion  du  disque  (  abstraction  faite  des  taches  )  sans  ^e  la  fiîU 
siibilité  de  oette  portion  soit  aucunement  «iffaiblie  pw  TeÉiilan 
sion  du  reste.  Dans  ce  sens,  notre  proposition  n'esft.pns  i^ne 
Vérité  triviale  «  mais  un  fait  important  dont  nous  alloM  bieo-^ 
t6t  tracer  les  conséquence^. 

7*  -^  Quand  un  rayon  solaire,  passant  k  travers  un  petit 
trou ,  est  reçu  sur  un  écran  blancplacé  derrière  à  une  gran-^ 
de  distance,  nous  voyons  un  oercle  lumineux  qui  s*Aai^ 
d'autant  plus  que  l'écran  sMloigne  davantage  de  l'oarerture. 
Si  l'on  mesure  le  diamètre  de  l'image  à  différentes  distances 
da  trou ,  on  trouvera,  en  négligeant  quelques  légères  diffd^ 
renées  dont  nous  «e  nous  occuperons  pas  pour  le  moment  ^ 
que  l'angle  sous-tendu  par  l'image,  et  aboutissant  au  i^entre 
de  l'ouverture,  est  constant  et  égal  au  diamètre  apparent  du 
soleil.  La  raison  en  est  évidente.  Les  rayons  partis  de  chaque 
point  de  l'astre  traversent  le  tron ,  et  continuent  leup^ifte 
en  ligne  droite  jusqu'à  ce  qu'ils  atteignent  l'écran  s  aînri  éha-ic 
que  point  du  disque  a  sur  l'écran  son  point  oorrespondant  ) 
le  cercle  qui  se  peint  sur  l'-écran  est  réellement  l'iinMi^oa*ta 
représentation  du  soleil*  On  peut  se  convaincre  de  la  vérité 
de  cette  explication  en  faisant  l'expérienco  pendant  une 
éclipse  de  soleil  :  alors  l'image ,  an  lieu  de  paraître 'iftfa de  , 
paraît  échan  crée 'comme  le  soleil  (i).  De  m(me,  si  l'on 
tient  une  carte  daua  laquelle  on  a  percé  un  trou  ave^ 
une  épingle,  enlt-e  une  chandelle  et  un  morceau  de  pa- 
pier blanc  placé  dans  une  chambre  obscure ,  on  verra  une 
représentation  fidèle   mais  renversée  de  la  flamme  vicnir 


(i)  Pendant  IVclipse  di^  7  septembre  i8ao,  cette  fcmiie  échancrée  «e 
ynontrait  d'une  manière  vraiment  frappante  dans  les.  interstices  lumi- 
neux laissés  entre  les  pmbres  de  petits  objets  irréguliers  >  comme  les. 
feuilles  des  arbres ,  elc.  Ce  ^it  fut  remarqué  par  des  personnes  qui  n'ei^ 
f^oupçonnai^f  pas  même  U  cause. 


7 
se  peiodre  sur  le  papier,  et . s'agrandir  si  L'on  éloigne  da- 
vaqtage  le  papier  de  la  carte. 'En  plaçant  un  écran  blanc 
dans  une  chajmbrc  obscure,  à  quelques  pieds  d'une  petite  ou- 
verture circulaire,  on  verra  les  objets  extérieurs  se  projeter 
sur  l'écran  avec  leurs  formes  et  leurs  couleurs,  à  l'état  de 
mouvement  ou  de  repos.  (Yoy.  fig.  6.) 

Pour  comprendre  ceci,  nous  devons  nous  rappeler  que  tous 
les  objets  exposés  à  la  lumière  deviennent  lumineux;  que  la 
lumière  rayonne  de  chaque  point  physique  dans  toutes  les 
direction^,  et  qu'ainsi  chaque  point  au r  l'écran  reçoit  en  mê« 
me  teipps  la  lumière  de  tous  les  points  de  l'objet.  On  peut 
dire  la. même  chose  de  l'ouverture;  mais  la  lumière  qui  y 
tombe  la   traverse  et  continue  sa  niarche  en  ligne  droite  : 
ainsi  l'ouverture  devient  le  sommet  d'un  cône  qui  s'étend, 
dans  les  deux  sens,  et  qui  d'une  part  a  pour  base  l'objet  et 
de  l'autre  l'écran.  La  section  de  ce  cône  par  le  plan  de  Te- 
cran  est  l'image  que  nous  voyons  projetée ,  et  qui  doit  né- 
cessairement être,  semblable  à  l'objet  et  dans  une  situation 
renversée ,  d'après  les  premières  règles  de  la  géométrie. 

8.  —  Maintenant  si  dans  notre  écran  qui  reçoit  l'image 
du  soleil  nous  perçons  un  autre  petit  trou,  et  que  nous  pla- 
cions un  nouvel  écran  derrière  le  premier,  la  lumière  va 
traverser  ce  trou  et  atteindre  le  dernier  écran  ;  mais  il  est 
clair  que  les  rayons  ne  subiront  pas  une  nouvelle  divergence 
dans  ce  passage,  et  qu'ils  ne  peindront  plus  une  nouvelle 
image  du  soleil  entier,  mais  seuleibent  de  la  petite  portion  du 
disque  corrc)>pondante  à  la  partie  de  l'image  qu'occupait  la 
surface  du  trou  sur  le  premier  écran.  Les  génératrices  de  la 
surface  du  cône  divergeront  beaucoup  moins  dans  ce  cas; 
et,  si  les  trous  sont  suffisamment  petits  et  éloignés  les  uns  des 
autres,  elles  approcheront  de  la  ligne  physique  d'autant  plus 
que  les  trous  seront  plus  petits  et  à  une  plus  grande  distance 
les  ans  des  autres*  (  Voy.  iîg.  7.)  Si  pous  conccvQns  les  trous 
réduits  i  de  simples  points  physiques,  ces  lignes  formeront  ce 


8 

(fae  nous  aj>|>elôii8  des  rAjons  de  lumière^  Mathëmatique* 
ment  parlant,  nû  rayon  de  lamière  est  tine  pyramide  ayant 
ponr  sommet  un  point  lutnintut ,  et  pour  base  une  portion 
fiiânimént  petite  d'une  surface  éclairée  par  ce  point  et  sup- 
posée couverte  par  cette  émanation  lumineuse,  quelle  que 
soit  sa  nature.  Cette  pyramide,  dans  des  milieux  homogènes, 
et  quand  la  direction  du  rayon  ne  change  point,  a  pour 
arêtes  des  lignes  droites,  comme  nous  Pavons  d^à  vu.  Dans 
les  cas  o&  le  rayon  est  infléchi  ou  brisé  subitement  dans  sa 
marche,  nous  pouvons  toujours  concevoir  une  pyramide  cor- 
respondante dont  les  arêtes  soient  des  courbes  ou  dei  lignes 
brisées^  ou,  poUr  abréger,  nous  substituerons  à  cette  pyra<* 
mide  des  lignes  purement  mathébaatiques,  droites,  courbes 
ou  brisées ,  suivant  les  circonstances. 

9.  —  La  lumière  exige  un  certain  temps  pour  sa  propaga- 
tion. Deux  spectateurs  placés  à  des  distances  différentes  d'un 
objet  lumineux  qae  l'on  découvrirait  tout  à  coup  ne  com- 
menceraient point  à  le  voir  dans  le  même  instant  mathéma- 
tique^ le  plus  proche  le  verrait  avant  le  plus  éloigné  :  de 
même  que  deux  personnes  placées  à  des  distances  inégales 
d'une  arme  à  feu  entendent  le  bruit  de  l'explosion  dans  des 
moments  différents.  Pareillement  un  objet  lumineux  pourrait 
être  éteint  subitement,  que  le  spectateur  continuerait  encore 
A  le  voir  quelque  temps  après  comme  s'il  n'avait  pas  cesséd'étre 
lumineux,  et  ce  temps  serait  d'autant  plus  long  que  le  specta- 
teur userait  plus  éloigné.  L'intervalle  dont  nous  parlons  est  ce- 
pendant excessivement  petit  pour  des  distances  telles  qu^on  les 
rencontre  à  la  surface  de  la  terre,  et  on  peut  mé^'e  lé  re- 
garder alors  comme  absolument  insensible.  Mais  iT  n'en  est 
pas  de  même  pour  l'immense  étendue  des  régions  célestes. 
Les  éclipses  et  les  émersions  des  satellites  de  Japiter  sont  vi- 
sibles beaucoup  plus  tôt  (presqu'un  quart  cTheure)  quand  là 
terre  est  dans  son  plus  grand  voisinage  de  cet  astre  que  lors- 
qu'elle s'en  trouve  le  plus  éloignée.  ïljhut  donc  à  la  lumière 


9 
un  trniain  temps  poùt  traverser  Pespacê^  Sa  Thesse  en  finie , 
quoique  immense,  et  égale  près  de  191,500  milles  (69,244 
lieues  comn&miétf  ée  France ^  par  sei^onde. 

Cette  cott^tfqo^nee  a  été  dëdbite,  par  le  ealcnl,  da  phtfno- 
miae  dont  ilous  venons  dé  parler.  Cette  excessive  vitesse 
^<mrrait  notis  étonner  et  nods  porter  k  attribaer  à  nne  antre 
csnse  la  différence  observée,  si  cette  explication  n'était  plei- 
nement confirmëo  par  nn  autre  phénomène  astronomique  , 
^aberration  de  la  lumière ,  que  nous  allons  essayer  d'expli- 
quer, sans  entrer  dans  aucune  ditcusaîon  sur  la  manière  dont 
se  &it  la  vision. 

10.  —  Supposons  qu'un  rayon  de  lumière  émané  de  l'é- 
toile S  (  voy.  fig.  I  ) ,  assez  éloignée  pour  que  tous  ses  rayons 
paissent  être  regardés  comme  parallèles ,  soit  reçu  sur  un 
petit  écran  A,  au  milieu  duquel  est  percée  une  très  petite  ou- 
yertore  ;  que  de  plus  ce  rayon,  après  avoir  traversé  cette  ou- 
verture, soit  reçu  à  une  eertaide  distance  AB  sur  un  écran  B, 
perpendicnlaîrè  &  sa  direction.  Nommons  B  le  point  d'inci<^ 
deaee,  tout  l'appareil  étant  supposé  en  repoé.  Si  nous  con- 
eevotts  iine  droite  qui  joigne  les  points  A  et  B ,  cette  droite 
indiqoera  la  direction  que  le  rayon  a  réellement  suivie  ,  el 
dans  laquelle  se  trouve  l'étoile  ;  l'angle  entre  cette  direction 
et  une  autre  d^ite  doilnée  de  position ,  tel  qii*un  fil  i  plomb 
par  exemple ,  ftods  donnera  le  lied  de  l'étoile  par  rapport'  à 
cette  droite  fixe.  Pour  plus  de  simplicité ,  nous  supposerons 
cet  angle  égal  à  séro  ,  ou  l'étoile  ex-ACtement  ^ans  la  verti- 
cale. Alors  le  point  B,  où  tombe  le  rayon,  sera  marqué  par  la 
perpendiculaire  abaissée  du  point  A,  et  la  direction  dans  la- 
quelle neus  jugerons  que  doit  se  trouver  Pétoile  sera  préci- 
sément celle  de  la  gravité  :  c'est  là  ce  qui  arriverait  si  la 
terre,  le  spectateur  et  tout  l'appareil ,  étaient  en  repos. 

Si  no<;is  les  supposons  maintenant  emportés  dans  l'espace 
dans  une  dïrection  horizontale  A  G ,  B  D ,  avec  une  vitesse 
uttiFof  me  et  par  conséquent  insensible  \  le  fil  a  plomb  restera 
immobile,  et  coîiicidera  toujours  avec  le  même  point  de  l'é- 


l.O 

crani  au  moment  où  le  rayoa  S  A  traversera  l'ouverture  A , 
A  et  B  elant  toujours  les  places  respectives  de  Touverturc  et 
de  sa  projection  orthogonale  sur  le  second  écran.  .     . 

Quand  le  rayon  aura  traversé  l'ouverture,  il  continuera  & 
suivre  la  direction  S  A  B  comme  auparavant,  indépendana- 
ment  du  mouvement  de  l'appareil  ;  et,  après  un  temps  égal  à 

distance  A  B  / 


vitesse  de  la  lumière 

il  atteindra  l'écran  inférieur.  Mais,  pendant  ce  temps,  l*ou- 
vcrtnre,  les  écrans  et  le  fil  à  plomb,  auront  parcouru  l'cs- 
paoe 

Aa;=:B&;^/X  vitesse  de  translation 
.  „  ^  ^    vitesse  de  la  terre 


*\    • 


vitesse  de  la  lumière 

A  l'instant  donc  où  ce  rayon  frappera  l'écran  inférieur,  le 
fil  à  plomb  ne  sera  plus  suspendu  entre  A  et  B ,  mais  entre 
a  et  6.  £t  puisque  a  est  Couverture  réelle ,  et  B  le  véritaU/o 
point  (T incidence  de  la  lumière  sur  V écran,  le  spectateur,  quL 
juge  uniquement  d'après  ces  deux  points ,  sera  naturellement 
porté  ù  croire  que  le  rayon  a  dévié  de  la  verticale,  et  s'est 
approché  de  la  direction  du  mouvement  de  la  terre ,  en  fai-, 
sant  avec  le  fil  à  plomb  un  angle  dont  la  tangente 

A  a  vitesse  de  la  terre 


ou 


AB        vitesse  de  la  lumière* 

11.  —  L'œil  est  un  appareil  semblable  à  celui  que  nous 
venons  de  décrire  :  sa  rétine  est  l'écran  sur  lequel  tombe  la 
lumière  de  l'étoile  ou  du  luminaire  j  et  nous  jugeons  de  leur 
position  uniquement  par  le  point  de  l'écran  où  l'impression 
'  se  fait  sentir  dans  ce  moment.  La  pupille  est  l'ouverture.  Si 
le  corps  entier  était  en  mouvement  avec  une  vitesse  propor- 
tionnée à  celle  de  la  lumière,  l'œil  étant  toujours  dirigé  dans 


Il 

le  même  sens  ^  la  rétine  aurait  déjà  change  de  place  aVanft 
que  les  rayons  enssciit  traversé  l'espace  qui  la  sépare  de  la 
popille,  et  le  point  oii  se  produirait  là  sensation:  né  gérait 
plus  le  même  que  si  l'œil  et  le  speclateotf  fuisent'restés  ea're^ 
poi:  c'est  cçlte  déviation  que  l'op  appelle  V aberration' de  la 


12.  —  Chaque  spectateur  sur.  la  terre  participe  au  mon- 
Tcment  général  du  globe,  dont  la  grande  vitesse  de  rotation 
umaellc  autour  du- soleil,  quoique  loin  d'égaler  cellc.de  la 
lomière,  n'est  pas  néanmoins  comparativement  insensible  3 
de  là  vient  que  les  étoiles  ,  le  soleil ,  les  planètes,  paraissent 
tous  s'écarter  de  leur  vériluble  position  dans  le  sens  du  mou-^ 
yemeiit  de  la  terre, 

i5.  —  La  direction  de  ce  mouvement  changeante  chaque 
instaDt ,  puisque  la  terre  décrit  une  orbite  autour  du  soleil , 
celk  de  ce  dép]acc>ment  apparent  des  étoiles  varie  égale- 
ment, c'est-rà-dire  que  le  lien  apparent  de  chaque  étoile  dé- 
crit une  petite  orbite  autour  du  lieu  vrai  :  c'est  à  ce  phéno- 
mène que  fait  allusion  le  mot  aberration,  Bradiey  remarqua 
le  premier,  comme  un  fait  dont  il  ignorait  encore  la  cause , 
que  les  étoiles  paraissent  décrire  dans  le  ciel  de  petites  ellip- 
ses annuelles  d'environ  40*  de  diamètre.  La  découverte  de  la 
vitesse  de  la  lumière  par  les  éclipses  des  satellites  de  Jupiter, 
que  Roemer  venait  de  faire  tout  récemment ,  lui  en  donna 
bientôt  l'explication.  Des  observations  postérieures,  spéciale* 
ment  celles  de  Brinklcy  et  de  Struve,  nous  ont  mis  en  état 
d'assigner  avec  une  grande  précision  la  valeumumériqne  de 
cette  inégalité ,  et  d'en  déduire  la  vitesse  de  la  lumière ,  que 
cette  méthode  fait  monter  à  I9i,5i5  milles  (68,8go  lienes) 
par  seconde;  résultat  qui  ne  diflere  de  celui  que  nous  avons 
donné  précédemment  que  d'un  deux-centième  de  la  valeur 
totale  :  le  dernier  chiffre  est  certainement  préférable. 

r 
t 

j4.  —  Cette  projpriété  de  la  lumière  n'est  pas  la  seule  dont 


la-  éitmprêftê  loit  ééê  Mvk  obéa^atiMS  aUMnontiqoéi  *f  elles 
BOiwcppveAiitiit  ^eore  <iue  la  lumière  eu  aoleil  y  déi  Jilaiiè** 
let  et  d« Uraitai  l«a  étofles  fixes,  se  propage  avec  ime  yitesse 
4f^)m  «t  InrifbniMi;  Blaîfcitenaiit  qure  iieatf  sarons  que  ées  às« 
tfM'M«t4-deë  dialÂoef  diffërentçf  et  rariables ,  nofis  {>e1i)r<» 
Tons  en  conclure  que  la  vitesse  de  la  lumière  est  indépen- 
dante de  la  source  dont  elle  émane  et  de  la  distance  qu'elle 
paiiioiiit  avflftt  d'irmei*  à  notre  oeil. 

',  rS^  M^  La  iritesse  de  la  hrtnière,  en  trâversaitt  cet  espaée 
lilM«  «t  jmùt»ètre  riàe  qui  noM  sépare  des  planètes  et  des 
étoîlef  )  doit  donc  être  supposée  uniforme;  et  le  calcul  des 
éclipses  des  satellîlei  de  Jupiter  et  des  lieux  rrais  des  planè- 
tes ,  estimés  dans  cette  hypothèse ,  1ère  tous  les  doutes  à  cet 
égard  f  par  son  accord  avec  le  résultat  des  observations. 
Noua  trouverons  plus  tar4  des  motifs  de  croire  que  cette  vi- 
tesse éprouve  un  changement  lor^e  la  lumière  entre  daUs 
BU  milieu  résistant,  comme  «mx  confins  de  l'atmosphère  de 
la  terre  et  des  autres  planètes;  mais,  en  tout  cas,  nous  li'k-* 
vont  «ncnne  raison  pour  sapposet>.qu'elle  varie  tant  qu'elle 
ne  sort  paa  d'un  même  milieu  parfaitement  homogène. 

l6.  ^"^'L'énorme  vîtessede  la  lumière,  quelque  prodigieuse 
qu'elle  puisse  paraître,  est  cependant  un  des  résultat»  les 
mieux  établis  qaU^  présente  la  science ,  et  nous  prépare  Â 
dteitres  évnluations  numériques  beaucoup  phis  étonnantes 
encore.  Cest  lorsque  nous  tentons  de  mesurer  les  immenses 
)rflénomènes  de  ht  «ature  avee  nôtre  mesquine  échelle  d'u^ 
liîtéil  comme  noos  le  ferions  pour  des  objets  terrestres ,  que 
MMS  fentommôtre  insignîfiaBeedans  le  système  de  l'trftivers. 
Mène  aiprès  que  les  vérités  oeus  sont  démontrées  ,  nous  ne 
jtouv^Ui  ka  eoncevoir  distinctement.  None  sommes  perdus 
dans  rinuMwimlié  dea  nombre»,  et  nouadevetis  nvcAr  reeouris 
à  d'aul»ui  tetmcfB  de  cmnflarailon  po«ir  les  rendre  appré- 
ciables. 

Un  boulet  de  cano»  cospkMaraîi  pliwd«  4ît-iept  ans  pour 


i3 

atteindre  le  soleil  t  «n  jui  luppauni  pendant  tout«  m  course 
la  vitesse  dont  il  était  anime  au  moment  de  la  difcharge  ; 
néanmoins  la  lumière  traverae  le  nsémo  espace  en  sept  mi- 
notes  et  demie.  L'oiseau  dont  le  vol  est  le  plus  rapide  met- 
trait près  de  trois  semaines  à  faire  le  tour  du  globe.  La  hi- 
mière  franchit  le  même  espace  en  beaucoup  moins  de  temps 
qu'il  ii!eB  fant  k  l'oiseau  pour  faire  un  simple  battement 
d'aUes  s  aa  vitesse  n'est  comparable  qu'4  la  distance  qn'elle 
parcourt.  On  peut  démontrer  que  la  lumière  ne  peut  arriver 
à  notre  sjrrtème solaire,  de  l'étoile  fixe  la-plosvmsine,  en 
moins  de  cinq  ans  ;  et  le  télescope  nous  découvre  4fV  astrci 
probablement  des  milliers  de  fois  plus  éloignés. 

Mais  ces  considérations  appartiennent  plutôt  A4'astrono- 
vie  qm'A  l'optique ,  et  nous  les  abandonnons  pour  reprendre 
l'examen  des  phénomènes  relatifs  à  l!émissioB4c  la 


§  IL  —  De  la  photqmétrie^ 

La  lumière  diminue  d'autant  plat  que  sa  source  est  plus  ëloienëe.*-  Son 
intensité  est  en  raison  inTerse  du  carré  des  distances.  —  L  éclairement 
est  proportionnel  au  nombre  et  k  l'intensité  des  rayons  ,  —  et  à  l'aire 
de  la  surface  éclairante.  '—  Son  expression  générale.  —  Eclairement 
oUinne.  —  Définition  de  la  grandeur  apparente.  —  Définition  de  l'é- 
clat intrii^sèque  r^l.  —  Eclat  intrinsèuue  apparent*  —  Définition  de 
la  lumière  absolue.  —  Définition  de  la  lumière  apparente.  —  Diminu- 

.  tion  de  la  Inmière'  apparente  |Mr  Tefiet  de  la  distance.  >—  I^es  objets 
paraissent  également  éclatants  à  toutes  les  distances.  —  Dans  quel  sens 
on' doit  entendre  cette  proposition.  —  Définition  de  l'angle  crémana- 
tion.  ~r  Si  rémission  de  la  lumière  défMod  de  Tangle  d'émaiption.— 
Les  surfinces  brillent  du  même  éclat  sous  tous  les  angles  visuels.  -— 


î  générale  pour  l'éctairement  d  une  petite 
&ca  pUne.  —  Applications.  —  Pouvoir  éclairant  d'une  portion  cifcu- 
laire  quelconque  d'un  ciel  également  lumineux..  —  Expression  gêné- 
nie  de  Péèlairement  quand  le  luminaire  n'est  pas  également  écutant 
daos  toute  son  étendue.  /—  Eclairement  A  la  Mirface  du  soleil.  —  Pho- 
tomètres. —  L'œil  ne  peut  Juger  qu'imparfinitement  des  divers  degrés 
de  clarté.  ^^  L'ceil  est  en  état  de  juger  de  l'égalité  de  denk:  degrés  de 
darté  dans  certaines  circonstances.  —  Axiome  de  photométrie.— Prin- 
cipe de  photométrie  comparative  de  Bougiier.  —  Photomètre  de  Rit- 
-  chie.  —  Son  «sage.  -«  Irenfe  expérimentale  du  décroisteiaeiit  de  la 


«4 

lti«tièWehfiitgim.4<Éâtt*éd»kfikliiitBg.  *^faiiyMtPiAiiin  éthiini^è» 

(le  (liffértnU*  ooiileurs.—*  Comp^rtiiOR  ilet  degfn^t^tld  cforté  de  turtactt 
'  éclairées  ;  —  quaitd'  les  lamiéres  k  roniparer  sont  immobiles.  —  £du- 
•    mélratiotidesiiiDdificalkint^lela  lumîàre.  ^  Réitexion  T^idîère.  -^ 

Héfraction  régulière.  —  Réfractious  simple  It  <loublo.  —  Dis^émiiui- 
'  -  tlob.  -^  Alwoirptiim.  -^  Décompbsilkm  en  euulevrt ,  ou  dispersion.  7-» 

^Polarisation.  — •  inierféreiuîe* 

1^.  .^  Un  des  phënomènef  1^  plus  ffBj^patito  ett  fans 
.dpute  U  dicninutian  du  pooToir  ëclatrant  d*iine  source  de 
iMmièee  quelconque  par  racoroîstement  de  sa  distance.  La 
luniièire  d'un^ioluiiideUe  est  aàies  vire  pour  lire  iuue  cer- 
laine  distance  t  doublon^ou  décuplons  cette  distance ,  et  la 
lecture  devieodra  impossible. 

L'évaloali^n  numérique  des  degrés  d'intensité  de  la  lu- 
mière constitue  la  branche  de  l'optique  qui  porte  le  nom  do 
phàèémé»ie  (  fosc ,  forfs»)* 

i8«  —  Si  la  lumière  était  une  émanation  matérielle  qui  se 
dissipât  en  particules  infiniment  petites  dians  toutes  les  direc- 
tions ,  il  est  clair  que  la  même  quantité  répandue  sur  la  sur- 
face d'une  sphère  dont  le  point  lumineux  occuperait  le  cen- 
tre se  répandrait  successivement  a  la  surface  de  sphères  con- 
centriques de  plus  en  plus  grandes ,  à  mesure  que  les  rayons 
s'éloigneraient  davantage  ,  et  que  son  intensité  ou  le  nombre 
des  rayons  qui  tombent  sur  une  surface  de  grandeur  déter-* 
minée  serait  pour  chaque  sphère  en  raison  inverse  de  sa  sur- 
face ou  du  carré  de  son  rayon.  Sans  adopter  cette  hypo- 
thèse ,  on  peut  rendre  la  chose  évidente  de  la  manière  sui- 
vante :  Plaçons  une  chandelle  derrière  un  écran  opaque 
criblé  de  petits  trous  égaux  :  la  lumière  les  traversera,  et  sera 
interceptée  partout  ailleurs,  en  formant  un  faisceau  pyra- 
midal de  rayons  lumineux  ayant  la  chandelle  pour  sommet. 
Si  l'on  place  une  feuille  de  papier  derrière  l'écran  ,  elle  sera 
parsemée  de  taches  lumineuses,  disposées  exactement  comme 
les  trous  de  l'écran.  Si  ceux-ci  sont  assez  petits,  assez  nom- 
breux^ et  que  l'œil  soit  assez  éloigné  du  papier  pour  qu'on 
ne   puisse  plus  distinguer  chaque  lâche  on  particulier,   Ton 


i5 

ëprouvera  tmi)a(ar8  une  tenMtioii  de  ^lart^;  le  papier  piMi* 
tra  entîèreiDeiit  éclaire,  et  présentera  une  teinte  bigarrée, 
qui  tendra  cependai^t  k  derenfr  d'autant  pins  uniforme  que 
les  trous  seront  plus  petits  et  ^lus  nombreux  ,  et  que  Tteil 
sera  placé  à  une  plus  grande  distance,  tant  qu'à  la  fin  le 
papier  paraîtra  uniformément  éclairé. 

Maintenant  si-  l'on  bouche  les  trous  de  deni  en  deux ,  il  est 
manifeste  que  le  papier  ne*  recevra  plus  qne  la  moitié  de  la 
lomière  :  par  conééquenl  i\  sera  moins  éclairé  de  moitié,  et 
le  degré  à'éciaù^ment,  toutes  choses  égales  d'ailleurs ,  sera 
proportionnel  a«i  nombre  dies  trous  de  l'écran  ou  à  celui  des 
taches  lumineuses^  c'est-à-dire  au  nombre  des  rayons  émanés 
do  corps  éclairant,  quand  on  suppose  les  trous  infiniment 
petits  et  infiniment  rapprocha. 

19.  —  Plaçons  un  écran  ,  percé  d'une  foule  innombrable 
de  petits  trous  égaux,  à  une  distance  donnée  (  1  pied)  dVnc 
chandelle,  et  dans  la  pyramide  de  rayons  divergent  qui  s'é- 
lèvera derrière,  un  morceau  de  papier  de  surface  détermi- 
née ( I  pouce  carré,  par  exemple) ,  dé  manière  à  ce  qu'il  y 
soit  entièrement  contenu  :  il  est  évident  que  le  nombre  des 
rayons  qui  y  tomberont  sera  d'autant  moindre  que  le  papier 
sera  plus  loin  de  l'écran  ,  puisque  la  quantité  de  rayons  qui 
traversent  l'écran  doit  se  répandre  sur  une  superficie  de  plus 
en  plus  étendue.  Si  le  papier  était  appliqué  contre  l'écran  ,  il 
recevirait  un  nombre  de  rayons  égal  à  celui  des  trous  dans 
1  pouce  carré  de  la  surface  de  l'écran  ;  mais,  à  une  distance 
double  (2  pieds)  de  la  chandelle,  ce  même  nombre  de  rayons, 
à  cause  de  leur  divergence,  se  répandra  sur  une  surface  de 
4  pouces  carrés ,  et  par  conséquent  le  papier  n'en  recevra 
plus  que  le  quart. 

Ainsi,  en  représentant  par  l'unité  le  degré  d'éclairemcnt 
à  la  surface  de  l'écran  ou  à  la  distance  1 ,  il  ne  sera  plus  égal 
qu^à  -^  à  la  distance  2.  En  général,  à  la  distance  D,  la  frac- 

lion  —  mesurera  ce  même  éclatremcnt,  les  aires  des  sections 


.ii6 

dfuno  pyramide  par  des  plimf  porallMui  ;4  mi  iNMitfUftt  en 
faiwa  4t8eiM'v^S'4«  Iwn 4iitiiBfes ihi «fmmet* 

90.  ^'«-^Ct  raisonoeoMiit  dtanl  iad^peodfinl  do  nombre  oit 
de  la  graiuL^ur.des  trovii  et  i^re^t^séqjoeBt  du  rapport  de 
la  partie  de  la- surface  occupée  par  les  troua  à  la  partie  in- 
.  tacte,  «ou8;po«yoli8  (àm  «roitre  ca  rapport  à  rûifini  i  l'ë- 
era»  diqMMraît  alaps^  tt  le  papier  eft^akë  diractement.  De 
i&  nom  conaluroBi  que  la  quaotitd  de  lumière  fau  le  degr-ë 
d^^lairement  ique  reçoit  uue  petite  aurfa^e  plaue  de  gnitt* 
dMir  déterminées  expotëe  libremeut  et  perpmidictilairemeiit 
à  raetioa  d*uA  lumiaaire,  eat  en  raiaou  juverae  du  carré  de 
la  dÎAlaAce  à. ce  luminaire,  toutea  le$  circenataiioes  demeu- 
rant les  mêmes. 

21.  —  Lorsqu'une  seule  chandelle  se  trouves  une  dis- 
tance donnée,  devant  un  système  de  trous  dans  un  écran, 
comme  dans  l'expérience  précédente,  et  que  les  rayons  tpm- 
bent  sur  un  aecond  écran,  le  degré  d'éclairement  pourra 
être  supposé  égal  à  I. 

Que  l'on  place  maintenant  une  seconde  chandelle  immé- 
diatement derrière  la  première,  et  assez  près  pour  que  sa  lu- 
mière traverse  les  mêmes  trous,  on  conçoit  que  pour  lors  le 
degré  d'éclairement  de  l'écran  augmentera,  quoique  le  nom- 
bre et  la  grandeur  des  points,  éclairés  n'aient  point  changé. 
On  dit  alors  que  chaque  point  est  éclairé  avec  plus  d'in- 
tensité. 

Maintenant  (  Tœil  étant  toujours  supposé  assez  éloigné  et 
les  points  lumineux  assez  voisins  pour  que  le  papier  soit  uni- 
formément éclairé ,  et  que  l'on  ne  puisse  distinguer  aucun 
point  en  particulier),  li  l'on  dérange  un  peu  la  chandelle 
dans  le  sens  latéral,  en  lui  conservant  sa  distance ,  la  quan- 
tité d'éclairement  du  papier  ne  sera  point  altérée.  Dans  ce 
cas,  le  nombre  des  points  lumineux  est  doublé;  mais  chacun 
d'eux  perd  la  moitié  de  la  lumière  qu'il  recevait  auparavant. 
Le  même  raisonnement  s'appliquerait  à  un  nombre  quel- 


eoB^ifi  de  dbMl44llei. .  Pfou«  eik'<«oBcIurons^ii«  l'éclaùre-i 
taeml  d'ntM  lotfacQ  rette  contUiii  quand  k  nombre  dtt 
rtyaas  qui'eUe  reçoit  esl  en  raûon  is.verae  de  leur  intensité  ^ 
tl  qn'aÛDfti  la  degré  d'éciaicement  esl.en  raûoa  composée  du 
aemhce  et  de  l'hitenaîtë  de.  ce&  mêmes  rayons. 

23.  — Subutituona  &  cet  asseaUage  de  chandelles  de  sm^' 
plei  pointa  lumineaa  :  chacun  d'eui  sera  le  sommet  d'an# 
pyramide  de  ramena  ayant  ponr  base  le  pajMer,  dont  le  degré* 
d'édairement  sera  par  conséquent  proportionnel  au  nombre 
de  ces  poit&ts^  qui  formeront  k  la  fin  une  surface  lumineuse 
continue,  si  leur  nombre  croit  et  si  leur  grandeur  décroît  à 
rinfini;  l'aii'e  de  cette  surface  deviendra  l'expression  géo*. 
métrique  de  leur  soinme. 

Ainsi  l'éclairetnent  du  papier  sera  ,  toutes  choses  égales 
d'ailleurs,  en  raison  directe  de  l'aire  de  la  surface  éclairante^ 
que  l'on  suppose  d'un  éclat  uniforme. 

25.  —  En  réunissant  toutes  ces  circonstances,  nous  voyons 
que ,  lorsqu'un  objet  est  éclairé  par  une  surface  lumineuse  de 
peu  d'étendue,  mais  cependant  d'une  grandeur  sensible,  le 
degré  d^éçlaireoient  est  proportionnel  à 

l'aire  de  la  surface  lumineuse  V  Finteusité  du  pouvoir  éclairant 
le  i-anré  de  la  distance  à  la  surface  éclairée. 

24*  —  Le  rciisonnement  précédent  s'applique  seulement  au 
cas  ou  le  disque  lumineux  est  une  petite  portion  de  Taire  d'une 
sphère  concentrique  avec  l'objet  éclairé,  dont  chaque  point  sie 
trouve  alors  à  égale  distance  du  disque,  et  dont  la  surface  est 
perpendiculaire  aux  rayons  lumineux  «  Quand  l'objet  est  dans 
une  exposition  oblique ,  on  peut  regarder  sa  surface  comme 
divisée  en  une  infinité  de  petites  parties ,  et  considérer  cha- 
cune comnae  la  base  d'une  pyramide  oblique  ayant  pour  som- 
met tta  point  quelconque  du  luminaire.  La  section  de  cette 
pyramide  par  un  plan  perpendiculaire  à  l'axe,  et  passant  à  la 


i8 

même  distance ,  est  égale  au  produit  de  la  ba$e  par  l:e  sinus 
d«  rinclinaison  de  la  base  sur  l'axe,  t>u  à  l'ëlëment  de  la  sur- 
face ëclairëe  X  '^  sinu»  de  l'inclinaison  du  rayon.  Or  les 
jrayons  qui  tombent  sur  la  base  sont  évidemment  égaux  en 
nombre  à  ceux  qui  tombent  sur  la  section;  et,  puisqu'ils doi-» 
-)  vent  se  distribuer  sur  une  surface  pkis  étendue ,  l'intensité 
de  leur  effet  éclairant  sera  diminuée  dans  le^rapport  de  l'aire 
de  la  section,  à  celle  de  la  base  ,  ou  du  sinus  de  l'inclinaison 
au  rayon.  Mais  l'éclairement  de  la  section  est  égal  à 

l'aire  du  luminaire  X  l'éclat  intrinsèque 

(la  distante.)^  ^^  ^^ 

ainsi  celui  de  l'élément  de  surface  égale  cette  fraction  muU 
tipliée  par  le  sinus  de  l'inclinaison  du  rayon  lumineux  ;  ou , 
en  nommant  A  l'aire  du  luminaire,  I  son  éclat  intrinsèque, 
D  sa  distance  et  0  l'faiîilia'âison ,  la  formule 

A  .  I  sin  0 

représentera  l'intensité  de  l'éclairement. 

5i5.  —  Si  L  représente  la  quanthé  absolue  de  lumière  émise 
par  le  luminaire  dans  une  direction  donnée,  ce  que  l'on  pour- 
rait iippeler  la  lumière  absolue,  nous  aurons 

L=:AXI, 

pourvu  que  la  surface  du  luminaire  soit  perpendiculaire  à  la 
direction  donnée.  Si  elle  ne  l'était  pas ,  A  désignerait  alors 
Taire  de  la'  section  d'un  cylindre  limité  par  le  contour  du 
luminaire ,  et  ayant  son  axe  parallèle  à  la  direction  donnée  : 
conséquemment 

L  .  sin  0. 

rft^rësente  en  ce  cas  l'intensité  d'éclairement  de  la  surface 
élé;nentaire.- 


»9 
ï^our  ^claireir  tes  coiiètdërations  paï*  UtoelappliôatîoD,  nous 
allons  résoudre  le'prôblëm^  suivant  e 

26.  -^  Une  petite  sUi-faice  blanche  est  posée  horizontale^ 
ttient  sur  une  table,  et  éclairée  par  uiié  chandelle  dont  la  di- 
stance, estimée  par  la  projection  horizontale^  est  tronstante  : 
à  quelle  hauteur  doit  se  trouver  la  flamme  pour  que  l'éclai* 
tement  de  lasliriface  soit  le  plus  grand  f  ossiWe  ?  (Vt)y.  frg,  2.) 

Soit  A  la  surfa(:e9  BG  là  ehaàdelle.  ]Posons 

AB=2:a,ACt=:D;BC=  Vl>"  — «'• 

puisque  Téclairement  de  A ,  toutes  (Circonstances  éjgalés  c^âil^ 
leai^,  est  commué 

sin  G  A  B 


AG» 

ou  comme 

CB  i/^D»  — a»         ^ 

nous  n'avons  qu'à  rendre  cette  quantité  un  màiimum^  oii  à 

* 

faire 

€/F  =  o^  ou  if  (F»)t=  o^ 

te  qui  donne 

^  {d"4~D"«}  =^'  ^"-  D^+  W  =  ^* 
2D*  — 5a'=  ô,  ouD=±:tt.  ^/T" 

et  B  G  =  l/'D»— a»  zHz  T^  '^  o  .  707  X  ÂTF. 

27.  —  Définition.  La  grandeur  apparente  d'un  objet  est  la 
portion  de  la  surface  d'une  sphère  ayant  l'œil  pour  centre 
et  l'unité  pour  rayon ,  interceptée  par  un  cône  qui  aurait 
l'objet  pour  base  et  l'œil  pour  sommet. 

I.  '  »• 


10 

a8<  •—  Ainsi  U  grandeur  apparentt  d'un  p^tit  objet  est  en 
raison  directe  de  Taire  d*nne  section  de  ce  cône  %  perpen- 
dicalaire  au  rayon  visuel ,  et  en  raison  inverse  du  carré  de 
la  distance  de  l'objet.  Si  celui-ci  avait  sa  surface  perpendi- 
culaire au  rayon  visuel ,  le  rapport  prëce'dent  se  réduirait 
à  l'aire  de  l'objet  divise  par  le  carré  de  sa  distance. 

39.  r-  Définition.  V éclat  intrinsèque  réel  d'un  objet  lumi- 
neux est  l'intensité  de  la  lumière  de  chaque  point  de  sa  sur- 
face ^  ou  la  mesure  numérique  de  la  force  av^c  laquelle 
ce  point  (de  grandeur  finie )  éclairerait  un  objet  donné  à 
une  distance  donnée  ,  en  choisissant  pour  unité  un  certain 
degré  d'éclairement.  Quand  nous  disons  simplement  récli|t 
intrinsèque  ,  nous  entendons  toujours  l'éclat  intrinsèque 
réel. 

5o.  —  Coroll.  I.  Par  conséquent  le  degré  d'éclairement 
d'un  objet  exposé  perpendiculairement  aux  rayons  d'un  lu- 
minaire est  proportionnel  à  la  grandeur  apparente  de  ce  lu*- 
minaire  et  à  son  éclat  intrinsèque. 

5r.  —  CorolL  2.  Réciproquement,  si  ces  deux  quantités 
ne  changent  pas  ^  le  degré  d'éclairement  ue  changera  pas 
non  plus.  Par  exemple,  l'éclairement  dû  aux  rayons  directs 
du  soleil  est  le  même  que  celui  que  l'on  produirait  en  plaçant 
à  la  distance  de  dix  pieds  un  cercle  d'un  pouce  de  diamètre 
détaché  du  disque  du  soleil,  et  en  supprimant  tout  le  reste  de 
cet  astre  :  en  efifet,  une  telle  portion  circulaire  aurait  la  niê^ 
me  grandeur  apparente  que  le  soleil  tout  entier.  Cet  exemple 
peut  donner  une  idée  du  vif  éclat  du  disque  solaire. 

• 

32.  —  Définition.  L'éclat  intrinsèque  apparent  d'un  objet 
6u  luminaire  est  le  degré  de  clarté  de  son  image  ou  repré- 
sentation au  fond  de  Tœil  :  c'est  par  cette  clarté  seule  que 
ttous  jugeons' de  l'éclat.  Un  th minaire  peut  être  plus  eu 
moins  brillant  :  si,  paV  une  cause  quelconque,  Téclatreecieut 


ie  son  image  dans  Pœil  est  affaibli,  ton  ëclat  diminuera  pour 
nous  dans  la  mtme  proportion  :  c'est  ainsi  que  nous  pouvons 
filer  nos  regards  sur  le  soleil  à  travers  un  verre  jioir  ou  les 
Vapeurs  de  Thorizon. 

55.  —  Définition.  La  lumière  absolue  d'un  luminaire  est 
U  somme  des  aires  de  chaque  élément ,  multipliées  chacune 
par  son  propre  éclat  intrinsèque  ;  ou  si  chaque  partie  de  la 
sorface  est  également  éclatante ,  la  lumière  absolue  est  sim- 
plement égale  au  produit  de  Taîre  par  l'édàt  intrinsèque. 
C'est  la  même  quantité  que  nous  avons  désignée  précédem- 
ment paf  L. 

54-  —  Définition.  La  lumière  apparente  d'un  objet  est  la 
quantité  totale  de  lumière  qui  vient  frapper  notre  œil ,  quelle 
que  soit  la  manière  dont  elle  se  distribue  sur  la  rétine. 

Dans  le  langage  ordinaire ,  quand  nous  parlons  de  l'éclat 
d'an  objet  d'une  grandeur  considérable,  nous  avons  toujours 
en  vue  son  éclat  intrinsèque  apparent, 

55.  —  Cependant,  quand  l'objet  n'a  pas  de  dimensions  sen« 
sibles,tel  qu'une  étoile,  nous  n'avons  jamais  égard  qu'à  sa  lu- 
mière apparente  (ou,  si  je  puis  m'eiprimer  ainsi,àsonécZaf  ia^ 
solu  apparent) ,  parce  que ,  ne  pouvant  pas  diviser  p'br  la  vue 
un  semblable  objet ,  notre  œil  est  affecté  indistinctement  de 
toute  la  lumière  qui  en  émane.  La  même  chose  a  lieu  pour 
tous  les  petits  objets  indivisibles.  Les  auteurs  qui  ont  écrit  sur 
l'optique  sont  tombés  souvent  dans  la  confusion  ,  faute  d'à- 
.voir  obset*vé  ces  distinctions. 

56.  —  Quand  nous  nous  éloignons  d'un  luminaire  ,  sa  lu- 
mière apparente  diminue  par  deux  causes  : 

i<»  Nos  yeux,  ayant  une  grandeur  déterminée ,  présentent 
une  certaine  surface  à  la  lumière ,  et  reçoivent  par  consé- 
quent une  quantité  jle  rayons  réciproque  au  carré  de  la  di- 
stance. 


9t<*  En  traversant  Tatmosphère,  ub«^  partie  de  la  lumière  se 
trouve  arrêtée  et  absorbée  à  cause  de  la  transparence  impar-. 
faite  de  Ta^r- . 

Néanmoii^s ,  nous  n'aurons  pas  encore  égard  à  cette  der-. 
nière  cause.  £h  vertu  de  la  première  seulement ,  la  lumière 
apparente  d'un  lumiuaire  est  doue  ipversQjj^.ent  proportion- 
neUe  au  carré  de  la  dis/ance  »  ou  directement  à  la.  Iwnière» 

■  57.  —  Uéclat  intrinsèque  apparent  est  égal  à  ht  himière- 
apparen te  divisée  par  Faire  d^J'ÎBMge  qui  se  peint  sur  la  ré-, 
tine  ;  mais  cette  aire  est  proportionnelle  à  la  grandeur  appa-. 

rente  du  luminaire,  c'est-rà-dire  à  sa  surface  réelle  A  divisée 

A 

par  le  carré  de  sa  distance  D  ,  ou  à  =^.  De  plus,  la  himière 

apparente, comme  nous  venons  de  le  voir,  est  proportionnelle 

,  A I 

a  =r-^  ^  l  i\é&i^nsLnt^  V4c\fiL%  intrinsè(|UjS  réel.  L'éclat  intriosè- 

que  apparent  est  donc  proportionnel  à  =r-^  :  =— ^  ou  simple- 
ment à  I ,  et  ne  dépend  ni  de  A  ni  de  D  :  il  est  donc  le  même 
pour  toutes  les  distances,  et  reste  toujours  proportionnel  à 
TécUt.  intrinsèqu.e  réel.  Cette-  conclusion  est  (ordinairement 
énoncée  ei\  ces  termes  dans  les  traités  d'optique ,  gue  les  ob- 
jjsts  parais àent  également  éclatants  à  toutes  les  distances,  ce 
qui  qe  doijt  s'entendre  qu(;  de  leur  éclat  intrinsèque  appa- 
rent;  encore  cette  proposition  n'est-elle  vraie  que  dans  l'hy- 
pothèse ou  la  lumière  n'éprouverait  aucune  diminution  en 
traversant;  un  miliçu. 

« 

58-  —  l/angk  d'émanation  d'un  rayon  qui  s'échappe  d'u- 
ne snrface  lumineuse  est  celui  q^'il  forme  avec  cette  surface 
au  point  dont  il  émane. 

r 

59..  -^  Les  physiciens  qui  se  sont  occupés  d'optique  ont, 
long'lemp»  acuité  la  question  de  savoir  si  l'inlcnsité  de  la  In^. 
mière  était  la  même  daiis  toutes  les  directions ,  ou  si  eUp.xa-r. 


mit  ftvec  l'angle  d'émanatiooi.  Euleri  dans  ses  Réflexions  sur 
les  divers  degrés  de  la  lumière  du  soleil,  etc.  (Berlin ,  Mém. , 
yjSo  ) ,.  page- 280 ,  a  adopti^.'la .première  opinion^ 

D'uoeautre parts  Lambert  {Photométrief^. 4l)  prétendqiie 
cette  intensité  delHi  lumière  ou  densité  des  rayons  ëmis^  par 
une  soFface  lumineuse  dans  une  certaine  direction  est  pro- 
portionnelle au  sinus  de  l'angle- d'émanation.  Si  nous  c«n-r 
naissions  la  nature  intime  de  la  lumière  et  le  véritable  mé- 
canisme par  lequel  le&:  corps  l'émettent  et  la  réflécbisseht , 
aoos  pourrions  d.écider  la  question  a  priori^  si  nous  étiona 
assorés,  par  exemple-,  que  de  diaque  molécule  de  la  sur- 
face d'un  corps  émane  un  rayon  de  lumière  sur  lequel  les 
rayons.émanés.des  moléeoles  restantes  nfont  aucune  influent 
ce ,  et  que- de  plus  tous  ces.  rayons  se  i^andent  libr-ement 
dans  toute». les  directions,  alors,  puisque  chaque  point  d'une 
surface  plane  et  lumineuse  est  visible  à  l'œil ,  quelle. que  soit 
sa  position,  oblique  ou  perpelidiculaire  au-dessus  de  ce  plan, 
et  lui  envoie ,  dans  cette  hypothèse ,  le  même  nombre  de 
rayons  ,  la  lumière  totale  émise  par  une  surface  de  grandeur 
déterminée  serait  la  même  pour  tous  les  angles  d'émanation. 
Mais  comme  la  grandeur  apparente  de  cette  aire  est  pro- 
portionnelle au  sinus  de  son  inclinaison  ^ur  le  rayon  visuel , 
c'est-àrdire  au  sinus  de  son  angle  d'émanation,  cette  lumière 
se  distribue  sur  une  moindre  surface  of^mrente  :■  par  con- 
séquent son  intensité,  ou  l'éclat  apparent  de  la  surface  croî- 
trait en  raison  inverse  du  sinus  de  l'angle  d'émanation.  D'un 
autre  c6té,  si,  comme  il  y  a  lieu  de  le  croire,  la  lumière  n'é- 
mane point  de  la.  surface  des  eprps,  mais  d'une  certaine  pro- 
fondeur^ si  ces  surfaces  elles-mêmes  ne  sont  pas  des  plans 
purement  mathématiques ,  mais  plutôt  une, série  de  points 
physiques  retenus  dans  leur  situation  par  des  forces  attractives 
et  répulsives  ^  et  si  l'intensité  de  l'émanation  de  chacun  -de 
ces  points  dépend ,  jusqu'à  un  x:ertain  degré,  de  leur  liaison 
mutuelle,  il  n'y  a  pas  de  raison  pour  supposer  a  priori 
une  égale  émanation  de  lumière  dans  toutes  les  directions  f 


»4 

Ht ,  {Kmr  tro«yer  ht  Wriltibte  loi  >  non»  devonf  l*ecanrir  au3i 
ebnervaUètis  direet«6. 

L'astronome  ik^mê  éfpttnà  que  le  soleil  est  une  «(>hèri»  :  il 
en  résnite  i{oe  clïàqfie  pâttie  àé  son  dnqne  Visible  motiS  pa-* 
vattsolii  tons  les  imglesâ'ÂcKtoaison  possibles.  Maintenant ,  si 
nous  eïanînons  sa  isu^face  kù  télescope ,  ^le  ne  paratt  cet*'^ 
taineinent  pas  pluà  brillante  &  U  circonfljrenté  c(ti*an  eéntf e, 
Gep^nilant ,  si  l'hypothèse  de  T^^manation  ^gale  «était  jiiste  , 
l'ëeiàt  devrait  aller  en  ctYnssant  k  paitir  da  centre  ^  et  de-» 
vvsndrait  infini  sur  les  bords  |  de  telle  sorte  <pve  le  disqtre 
Bons  paridtrait  eiitonre'  d^Em  anneau  d*un  éclat  nifinnment 
pkis  TÎf  qne  la  portioa  centralev  On  peut  objecter ,  à  la  yéri^ 
W>  et  avec  raison ,  qae  la  eurfeK?e  du  soleil  ^  quoique  géméra-» 
kownt  sphërique^  est  couverte  d'aspérités  dont  chacune  pré^ 
seste  àu0tre  oeil  toutes  les  inctinâisons  poesibles,  et  qne,  dia^ 
que  partie  réunistamt  ainsi  toutes  ït»  jgradatiotas  d'éclat  dont 
la  lumière  est  «nsceptible  ,  le  disque  total  doit  bous  paraîtra 
également  resplendissant  dalis  toute  son  étendue. 

4o.  *-^  Bouguer^  dans  son  Traité  ttaptkfUe  (Paris,  iy6o, 
page  90  ),  prétend  avoir  trouvé ,  par  une  comparaison  di-« 
recte,  que  le  centre  du  disque  solaire  est  nu  contt^ire  beètut* 
coup  plus  liuninenk  que  les  bords.  Un  résultat  aussi  extraor- 
dinaire ,  et  si  incompatible  en  apparence  avec  toYit  ce  qu<B 
nous  connaissons  de  la  nature  du  soleil  et  du  mode  d'émis- 
sion de  la  lumière  à  sa  surface,  aurait  besoin  d'être  vériflépar 
des  expériences  précises  et  délicates.  S'il  était  trouvé  exact , 
le  seul  moyen  de  l'expliquer  serait  de  suppoter  une  atmosphère 
dense  et  imparfaitement  transparente,  d'une  grande  étendue, 
flottant  par*dessus  les  nuages  lumineui  qui  forment  la  sur- 
face visible  du  disque,  li'observatiôn  de  BoUguer  est  certain 
nement  possible  5  Mais  il  serait  peu  philosophique  d'avoir  rè^ 
cours  à  un  corps  que  nous  connaissons  èi  imparfaitement,  et 
tellement  hors  de  notre  portée  ,  pour  en  faire  la  base  d'une 
théorie  de  l'émanation.  L'objection  quettOius  avons  rapport 


«5 

f 

tefc  plus  liaut  acquiert  un  noaVean  poi<k  <{ttoiid  on  ««Mnine 
difierentes  surfaces. 

Si  i'oa  obsei've  nu  fuicrotcope  cm  ttiorceMi  depapier  blalac^ 
om  Irouverm  «a  superficie  extrtitttmelit  inégale^  hérissée  d'as- 
pérités I  et  n'ayant  pas  mênve  l'appareaoa  d'un  plan.  H  em 
est  de  métne  pour  toutes  les  surfaces  assez  Tabôteuses  pow 
réfléchir  la  IttUnèv^e  dans  toutes  les  directions. 

41.  — tïependattt,  oonime  nous  n'avons  à  parler  tfùt  do 
surfaces  lumineuses  telles  que  Ton  ep  trouve  dans  la  Mtufe, 
nous  devons  prendre  leurs  propriétés  telles  qu'on  les  observe 
réellenaient}  «t,  sans  «herchèr  quelle  pourrait  (tre  la  loi  d'é- 
manation pour  uM  surface  mathéoimtique  ,  nous  pouvons 
poser  en  fait  ^  i^oisikn^  tiii  rë^ultat  de  l%>bservation  ^  que  hs 
surfaces  hàinineùsès  pdtài)$s^nt  également  éclatantes,  quel 
ffÊù  so/HT angle  qu* elles  Jbrment  ayet  le  M^oit  idsueU 

On  peut  vérifier  ^cMte  lissertion  en  observant  la  surface 
d'an  fer  rouge  :  son  éclat  intrinsèque  apparent  n'est  pas  sen-^ 
siblement  augmenté  s'il  est  nais  dans  une  position  oblique  à 
l'égard  de  l'œil. 

# 

4Sk  «»^  Si  Ton  porte  ^ns  iin«  diaasbt^  obscnm  tme  barre 
de  fer  carrée  et  polie  ^  ou  plat&t  une  bérra  d'argent ,  on  un 
cylindre  poli  de  l'utt  de  ces  «nétatt!t ,  Après  l'avoir  chaufiGiî  au 
rouge,  ce  cylindre  paraîtra  également  lumineux  au  milieu 
de  sii  convexité  voisine  de  VttiV  et  snr  %tt  bords ,  et  ou  ne 
pourra  le  distingiMir  d'une  lame  entièrement  plane  ^  quoique 
l'on  place  la  b^rre  Hîanrée  de  tolU  maniéré  que  deux  de  ses 
fiices  ferment  aven  le  rayon  visuel  des  angles  différents,  elle 
brille  d'un  éckt  parfait^cnent-égal  dans  toute  sa  largeur, 
et  l'on  ne  pent  mucunement  aperœvotr  l'arête  qui  sépare 
les  faces  contiguns.  Si  l*on  fait  tourner  toute  la  barre  autour 
de  son  axe ,  ce  mouvemeht  ne  devient  sensible  que  par  le» 
varîalions  successives  de  son  diamètre  appai^nt,  qui  semble 
croître  et  décroître  suivant  que  |a  bavre  se  présente  de  face 
ou  de  côté  dans  le  sens  de  sa  diagonale  :  son  apparence  est 


26 

toujours  cetie  d'une  lame  plate  perpendiculaire  au  rayoa- 
visuel. 

Ces  expe'riences  avec  des  surfaces^  éclairées .  artiâcielle- 
jnent ,  et  d'autres  semblables  que  le  lecteur  n'aura  pas  de 
peine  à  imaginer  et  à  faire ,  ainsi  que  celles  que  M.  Ritchic  a 
consignées  dans  le  Journal  philosophique  dT Edimbourg ,  suf- 
fisent pour  établir  le  principe  énoncé  à  l'article  41 9  principe 
que  l'observation  de  Bougiier  sur  l'éclat  inégal  du  disque  so- 
laire ne  peut  infirmer  d'une  manière  décisive,  conune  nous 
croyons  déjà  l'avoir  prouvé. 

.4^.  —  Ce  qui  précède. ïious-  fait  voir  que  les^  surfaces  des 
corps  lifmineux,  ou  du  moins  leurs  dernières  niolécules,  n'é- 
mettent pas  la  lumière  avec  une  éga^e  abondance  dans  tou- 
tes les  directions;  mais  qu'au  contraire,  l'abondance  de  /V- 
mission  dans  une  direiction  quelconque  est  proportionnelle  an. 
$Jums^  deVofigle  d'émanation  à  la  surface* 

Problème* 

44.  -^  Déterminer  l'intensité  d'éclairement  d'une  petite 
surface  plane  exposée  d'une  manière  quelconque  aux  rayons 
d'un  luminaire  de  grandeur,  de  figure  et  de  distance  don-^ 
nées^  ce  luminaire  étant  supposé  d'un- éclat  uniforme  «dans 
toute  son  étendue. 

Concevons  la  surface  du  luminaire  partagée  eu  une  infi-. 
nité  de  portionjs  élémentaires  ,  dont  chacune  pourra  être  re-. 
gardée  comme  une  section  oblique-  d'une  pyramide  ayant 
pour  sommet  le  centre  du  plan  éclairé  infiniment  petit  6. 
(  Voy.  fig.  5.  )  Soit  P  Q  une  de  ces  portions,  et  prolongeons 
la  pyramide  6  P  jusqu'à  ce  qu'elle  rencontre  le  ciel  en  p  ;^ 
soient  encore ^^  la  projection  de  l'aire  PQ,  le  disque  cdef\di 
projection  du  luminaire  C  D  £¥,  et  irQ  une  section  de  lapy-. 
ramide  A  P  Q  perpendiculaire  à  l'axe.  D'abord  le  plan  B  sera 
éclairé  par  l'élément  P  Q  comme  s'il  l'était  par  une  surface> 
s  Q  également  éclatante,  en  vertu  du  principe  établi  en.dei:-. 


^7 
liier  lieu  :  par  coi^ëipieDt  P  Q  équivaut  à  une  surface  li  Q 
quant  à  l'intensité  de  réclat.  Ensuite,  puisque  la  grandeur  ap-^ 
parente  de  la  surface  ir  Q ,  vue  du  point  B  y  est'la  même  que 
celle  Aepq  ,  Taire  v  Q  ëtai^t  équivalente  à  une  surface  p  q  d'un  > 
éclat  égal,  placée  en/?^  (art.  29,  3o,  5i^  coroU.  i,  2),  PQ  est 
?iussi  équivalente  àp^.  Le  même  raisonnement  s'applique  à. 
chaque  élément  de  la  surface;  et,  puisque  la  lumière  totale 
reçue  par  B  est  la  somme  de  toutes  les  lumières  émises  par 
les  éléments  du  luminaire ,  la  surface  entière  G  D  £  F  doit 
^iyaloir  à  sa  pr9iection  cdef» 

45.  —  L^éclairement  de  B  ne  dépend  donc  aucunement  de 
la  figure  ni  de. la  grandeur  réelles  du  luminaire,  mais  unique- 
ment de  s^  figure  et  de  sa  grandeur  apparentes  \  et  quel  que 
soit  ce  luminaire ,  noijia^  pouvons  toujours  lui  substituer  la 
portion  du  ciel  dont  U  tient  la  place,  en  supposante  cette 
portion  le  même  éclat  intrinsèque  et  le  même  contour. 

46.  —  Ainsi,  au  lieu  du  soleil,  nous  pourrons,  supposer  un 
petit  cercle  de  même  diamètre  apparent  et  doué  d'un  éclat 
égal';  au  rectangle  lumineux  AGHI(fig.  5),  perpendi- 
culaire au  plan  éclairé  B,  et  d'une  hauteur  infinie,  nous 
pourrons  substituer  le  secteur  sphérique  Z  A  G  compris  entre 
les  deux  içerçles  verticaux  ^  A ,  Z  G  ,  ^t  ainsi  de  suite. 

■••K  ■■  <  . 

47*  — SoiP  dcH^Q^  pq  VLn  rectangle  élémentaire  d'une  sur- 
lace sphérique ,  infiniment  petit  dans  ses.  deux  dimensions  ^ 
désignons-le  par  €/  *  A ,  et  Jjf  £^  A  représentera  la  surface 
ç  def:  alors,  en  posant  js  =  la  distance  zénithale  Z;?  de  ce 
Rectangle,  son  pouvoir  éclairant  sera  df^  A.  ..cos  z,  et  celui 
^e  toute  la  surface  A  ^era  égal.à 

L  zizjfd^  ,  A  cos  jz, 
4^8. —  Ç<3cempîq  i..  Trouver  le  pouv qji:  éclairant  du  bqe-n 


tear  Z  A  G  (  fig.  3  )  compris  eatre  1'h#rtt(Mi  et  deut  cercles 
verticaux. 

IfommantO  Pazknuth  de  l'élésieiit  «f*  A,  si  nous  con* 
sidëroBs  cet  élément  comnie  terminé  par  deux  verticaux 
ooBtigiis.et  deux  cercles  parallèles  à  rborisoa  avMSâ  centigus  ^ 
âot»  aurons 

d'o&  Vqvl  tire 

L  z=:jff*dB  .  J  z  .  sin  z  cos  X  s=  iffd^  •  i/z  sin  a  z  . 
=  ^/(è  +  C)  é/z.sinaz. 

Etendant  cette  înt^rale  depuis  9  =r:o  jusqu'à  9=  A  G , 
ce  qui  comprend  toute  l'amplitude  du  secteur^  nous  trouve- 
rons 9  en  notatit  par  a  cette  amplitude , 

LtTî- I  ifa.sin  a  z£=;- (C  —  icos  2z). 

Cette  intégrale^  fêtant  prise  depuis  t  rr;  o  jiisqn^à  z  :=:'^  y 
donnera  simplement 

49*  *^  CoroU.  ff  •  Cette  quantité  M  ù  mesure  d«i  pouvoir 
éclairant  du  secteur^  en  représentant  celui  d'une  surface  in- 
tiaiment  petite  (A)  ^  placée  au^énith  ^  par  «otie  surface  mê- 
me. £«  effet ,  dans  ce  cas , 

cos  ^=:::i  9  etJfd^K  .  ôos  z  =À. 

5o.  —  CoroU.  2.  En  conservant  la  même  mesure  du 
pouvoir  éclairant  «  celui  de  tout  l'hémisphère  est  égal  à  ir , 
ir  ayant  pour  valeur  5  .  i4i59555. 

,5i.  —  Exemple  a.  Quel  est  le  pouvoir  éclairant  d'une 
portion  circulaire  du  ciel  ^  dont  le  centre  est  le  zénith  ? 


19 
Nommant  z  la  distance  zënithale  d'un  ceiiain  élëmont,  «f 
0  son  azimuthr,  nous. aurons,  comme  auparavajbtt 

d*  A:^  d ^ .  d X .  êin  :^j 
et  par  conséquent 

L=:^ii0i/zsmz.co8z.=l0. :=zitfdz,  sinai. 

.     .      ,  ^  .  .^' 

En  éténdâift  cette  intégrale  depuis  ^=0  jusqu'^à  0  âiïa  ir, 

L  csir  ( ëottst. -- J  co*  2z)  j 

en  snppqsaBt  qife  Lr  s'éTanoakse  pfMur  j  z=:  o ,  rëquatton 
prëcëdcntt  d^rient:  ' 

■ 

Sa.  —  CoroU.  5.  Le  pouvoir  flairant  d'un  fumhiaire  eîr- 
cukdre  qni  a  }e  zériith  pour  centre  est  proportionnel  av  carré 
da  sinus  de  son  demi-diamètre  apparent. 

55.  —  Exemple  5.  Quel  est  lé  pouvoir  éclairant  d^ulie 
portion  circulaire  quelconque  de  la  voûte  céleste? 

Soit  TK  L M  U  cercTe  éclairant^  confcevons-lé  décomposé 
en  anneaux  concentriqaes ,  tels  que  X  Y  Z  ( fig.  4)  ;  soit  Xàr 
un  panaRélogramme  iniSnimtent  petit ,  téririiné  par  detit 
rayons  contigas  S  X  et  S  âr ,  S  étant  le  cfentre  :  posons 

ZSi^A^  SXi:=ix,  Zi7Lz=:z. 

Angfte  Z8X=:t,  STsr. 

Aire  d*  Xz:z::Xx±=:dx  y(^d ^sinx. 

L zzzjff'dif  ,  dx  .  siïix  ,  cos  z. 

Mais  ,  par  les  formules  de  la  trigonométrie  sphériquc  ^ 
cos  z^=z ooJ  a  .  co^^x  .  4-  ^>^  '  <^^^  ^^  f  * 


5tt 
Par  coiis^queni 

luzzzffdx.d^.sinx  (cosa  cos  ar -|- sin  <i .  sitijù.  cos^)* 

La  première  intégration  ^  effectuée  par  rapport  à  ^  entré 
les  limites  f  =:  o  et  9  =:  56oo  ou  2  ^ ,  donne 

L  z^zfdx  .  sin  X  X  ^^  *  côs  a  •  <ios  x. 

Cette  équation,  étant  intégrée  par  rapport  à  x,  en  étendant 
l'intégrale  depuis  x  :=:  o  jusqu'à  x  z=:STz=:r>  donnera 

_        TT .  cos  a   ,  . 

L=  ^  (  I  —  cos  a  r)  =:  ir .  cos  a  •  sm'  r  • 

Ce  résultat  est  singulièrement  élégant  let  remarquable  :  il 
nous  apprend  que,  pour  obtenir^  par  rapport  à  un  plan  bo-» 
rizontal)  l'effet  éclairant  d'un  luminaire  circulaire  d'un  dia-> 
mètre  apparent  quelconque,  et  placé  à  une  hauteur  quelcon-» 
que,  nous  n'avons  qu'à  réduire  l'effet  éclairant  qu'il  possé- 
derait s'il  avait  le  zénith  pour  centre ,  dans  le  rapport  du 
rayon  au  cosinus  de  la  distance  zénithale  ou  au  sinus  de  la 
hauteur. 

Le  lecteur  pourra  trouver  d'autres  exemples  dans  la  Pho^ 
tomêlrie  de  Lambert,  chap.  2,  d'où  nous  avons  tiré  ceux-ci* 

54*  —  Si  la  surface  éclairante  n'avait  pas  le  même  éclat 
intrinsèque  dans  toute  son  étendue ,  en  notant  par  I  l'éclat 
intrinsèque  de  l'élément  ^  '  A ,  nous  aurions  pour  expression 
générale  du  pouvoir  éclairant  de  la  surface  A 

L  2=j^I  d^  A  cos  z  • 

La  lune ,  Vénus  et  Mercure  dans  leurs  phases,  le  ciel  pen- 
dant le  crépuscule,  nous  offrent  des  exemples  de  surfaces 
inégalement  éclatantes ,  quand  on  les  considère  comme  des 
luminaires. 

Problème* 
55.  —  Comparer  l'éclairèmcnt  d'un  plan  hori^fontal  par 


\ 


5r 

)a  lumière  du  soleil  suppose  au  ze'nith ,  avec  celui  du  même 
plan  lorsque  tout  le  ciel  deviendrait  aussi  brillant  que  le 
soleik 

D'après  l'art.  55,  nous  avons 

L  ^  it  cos  a  .  sin'  r  i 

En  de'signant  donc  par  L  et  L' les  deux  ëclairements  en 
question,  nous  aurons 

L  :  L'  :  :  «r  X  cos  o»  .  X  f  sin  dem,  diam.  du  soleil  )  " 

:  9r  X  cos  0°  .  X  siu  '  •  90® 
:  :  sin^  16'  :  1  :  :   i   :  46166. 

56«  -^  Uéclairement  d'un  plan  en  contact  avec  la  surface 
du  soleil  est  le  même  que  celui  d'un  plan  à  la  surface  de  la 
terre ,  éclairé  par  un  hémisphère  entier  d'un  éclat  égal  à  ce*> 
lui  du  soleil  au  zénith  :  nous  voyons  par  là  que  l'éclairement 
d'un  plan  semblable  serait  près  de  So^Ooo  fois  plus  grand 
que  celui  de  la  terre  sous  l'équateur,  à  l'heure  de  midi.  Tel 
serait  l'effet  (  par  rapport  à  la  lumière  seulement  )  du  con- 
tact immédiat  de  la  terre  et  du  soleil. 

57.  —  Pour  mesurer  l'intensité  d'une  lumière  donnée  ^ 
l'on  a  imaginé  divers  instruments  nommés  photomètres  > 
qui,  pour  la  plupart,  laissent  beaucoup  à  désirer  sous  le  rap- 
port de  l'exactitude.  Quelques^  uns  sont  essentiellement  dé<^ 
fectueux  en  principe  ,  c'est-à-dire  qu'ils  donnent  la  mesure 
non  du  pouvoir  éclairant,  mais  du  pouvoir  échauffant  dçs 
rayons  de  lumière  }  et  par  conséquent  ils  ne  méritent  pas  le 
nom  àe  photomètres . 

58. — Nous  ne  connaissons  aucun  instrument  ni  appareil  tel 
que  la  lumière  puisse  lui  communiquer  un  mouvement  méca- 
nique susceptible  de  graduation ,  ou  à  Paide  duquel  on  puisse 
lire  à  chaque  instant  l'intensité  ou  la  quantité  de  la  lumière. 
Nous  sommes  obligés,  pour  évaluer  les  divers  degrés  de  clar- 


3a 

rînteniitô  des  Ka joAS^^  lamib««i<  ftiV  Pimprt wioa  <fif'ib  pco-^ 
duisent  sur  Torgane  de  la  vue.  Maïs  Tœil ,  quoique  extrânie-< 
ment  sensible  aux  moindres  varMJtion&  i^t  U  ciarW,  est  pfur^Ià 
même  peu  capable  de  comparer  entre  eux  plusieurs  degrés 
d'éclairement,  de  mesurer  leurs  intensités,  ou  même  de  recon- 
naître  le»r  identité  iersqu'il  en  est  affecté  k  différents  inter- 
valles ,  surtout  si  ces  intervalles  sont  assez  longs.  I>aiis  ce 
sens,  l'ceil  ne  peut  pas  plus  servir  à  donner  la  mesure  <)e  la 
lumière  que  la  main  à  donner  le  poids  d'un  corps  pris  au 
hasard.  Cette  incertitude  s'accroît  encore  par  la  nature  mê- 
me de  l^organe  ',  qui  est  dans  un  état  de  fluctuation  conti- 
nuelle ,  dû  à  l'ouverture  plus  ou  tnoins  grande  de  la  pupille , 
qui  se  contraete  ou  se  éclate  par  Fexcîtatiott  de  (a  himière 
même ,  et  à  la  sensibilité  variable  des  iierft  optiques-.  Que 
Pea  ccmipare  seatefluent  t*écîat  éblouissant  d'un  éclair  dans 
«ne  nuit  obseure  avec  la  sensation  produite  en  plein  jour  par 
la  mèineeause  :  dans  le  premier  cas-,  l'œil  est  péniblement 
a£Seclé ,  et  l'agitation  violëftid  qu'éprouvent  les  nerh  de  U 
rétine  se  maaiféste  encoi>e  quelques  iiistants  après  à  notre 
imagination  par  une  succession  rapide  et  alternative  de  lu- 
mière et  d'obscurité.  Pendant  le  jour,  il  ne  se  produit  point 
d'effet  semblable,  et  nous  auirooa  les  zigHiag»  de  la  foudre 
iavec  U  piitt  grande  facilité^  et  sans  être  frappés  de  cet  éclat 
prodigieux  que  fait  ressortir  ai  viveinent  l'obscurité  qui  pré-» 
cède  à  qni  suit  l'éclair. 

69»  "  Ces  inconvéfiiénta  ne  ao»l  pas  les  seuls  que  nous 
ayons  à  signal ef.  Quand  deos  objets  inégalement  éclairés, 
tels  que  deux  papiers  blancs,  par  exemple,  simt  présentés.con-r 
jointement  à  la  vue,  quoique  nous  nous  prononcions  à  l'instant 
sur  re:iùâlence  d'une  différence,  mou&  ne  sonunes  pas  en  état 
de  l'assigner)  et  nous  disons  seulement  qtve  l'un  est  plus  éclav 
ré  que  l'autre.  Eetairez  U  moitié  d'une  feuille  de  papier  avec 
une  seule  cbaiidieUe^^  et  l'attire  moitié  avec  plusieurs  cbaur 
detlcSy'  k  difféi?QBçe  sera  manileste^  mais  si  l'oii  demande  a 


55 

■ 

plusieuis  {personnes  de  deviner,  d'après  cette  seule  apparen- 
ce, le  nombre  des  chandelles  qui  ëclairent  chaque  moitîë ,  il 
est  probable  qu'il  n'y  en  aura  pas  deux  qui  s'accorderont. 
Bien  plus ,  la  même  personne  ne  portera  pas  le  même  juge- 
ment toutes  les  fois.  Cette  incertitude  vient  augmenter  en- 
core la  difficulté  des  estimations  de  la  photométrie ,  et  sem- 
ble faire  de  cette  partie  l'une  des  plus  dëlicates  et  des  plus 
difficiles  de  l'optiq[ue. 

60.  —  Cependant,  dans'  des  circonstances  favorables,  l'œil 
juge  assez  exactement  de  l'ëgalitë  de  deux  degrës  de  clarté 
perçus  simultanëment  :  à  l'aide  de  cette  faculté  de  l'œil ,  et 
en  usant  de  précautions  convenables ,  nous  pourrons  obtenir 
une  appréciation  exacte  des  intensités  relatives  de  toute  es- 
pèce de  lumières.  Nous  allons  examiner  maintenant  quelle^ 
sont  ces  circonstances  favorables. 

I 

61.  —  io  Les  degrés  de  clarté  à  comparer  doivent  être  d'u- 
ne intensité  modérée.  On  ne  peut  porter  un  jugement  assuré 
si  la  clarté  est  s\  vive,  qu'elle  éblouit,  ou  tellement  faible 
qu'elle  échappe  à  la  vue. 

Il  est  donc  rarement  avantageux  de  comparer  directement 
deux  luminaires;  il  est  généralement  plus  commode  de  re- 
cevoir leuré  lumières  sur  une  surface  blanche,  et  de  juger  de 
leur  intensité  relative  par  l'effet  produit ,  d'après  l'axiome  : 

62.  —  Que  deux  luminaires  sont  égaux  en  lumière  iAso^ 
lue  quand  ils  éclairent  avec  une  égale  intensité  une  surface 
blanche  dont  ils  se  trouvent  également  éloignés,  ou  deux  sur'- 

faces  Manches  égales  et  semblables,  placées  à  des  distances 
respectivement  égales. 

65.  —  2«  Les  luminaires  ou  les  surfaces  éclairées  que  l'on 
compare  doivent  avoir  la  même  grandeur  apparente,  une  fi- 
gure semblable  ^  et  des  dimensions  assez  étroites  pour  que  la 
clarté  soit  sensiblement  uniforme  dans  toute  leur  étendue. 


34 

m 

64*  —  o*"  Ces  snrfaces  doivent  être  assez  rapprochées  pour 
se  toucher ,  de  telle  sorte  que  la  ligne  droite  qui  les  sëpare 
soit  bien  tranchëe. 

65.  —  4"  Eïïes  doivent  être  vues  ensemble  par  le  même 
œil. 

6S.  —  5®  Toute  autre  lumière  que  celle  des  objets  éclaires 
doit  être  soigneusement  écartée. 

t 

67.  —  6®  Les  lumières  qui  éclairent  les  deux  surfaces  doi- 
vent avoir  la  même  couleur.  Entre  deux  lumières  diverse- 
ment colorées  ,  on  ne  peut  établir  aucun  parallèle  suscepti- 
ble de  précision  ;  et  l'incertitude  de  notre  jugement  est  d'au- 
tant plus  grande  que  cette  différence  de  coloration  est  plus 
considérable. 

68.  ' —  Quand  toutes  ces  conditions  se  trouvent  satisfaites , 
nous  pouvons  nous  prononcer  avec  certitude  sur  l'égalité  ou 
l'inégalité  de  deux  clartés.  Quand  on  ne  peut  apercevoir  la 
limite  qui  les  sépare ,  en  approchant  ou  en  éloignant  l'œil , 
on  peut  être  certain  que  les  deux  lumières  sont  égales. 

69.  —  Bouguer,  dans  son  Traité  (Toptique  (1760,  page  35), 
a  fait  servir  ces  principes  à  la  mesure  ou  plutôt  à  la  compa- 
raison de  différents  degrés  de  clarté.  Deux  surfaces  de  papier 
blanc,  égales  en  grandeur,  découpées  dans  la  même  feuille,  et 
par  conséquent  égales  en  pouvoir  réfléchissant,  sont  éclairées 
l'une  par  la  lumière  dont  on  veut  mesurer  le  pouvoir  éclai- 
rant, l'autre  par  une  lumière  dont  on  peut  faire  varier  l'in-- 
tensité  à  volonté  en  augmentant  la  distance,  et  qui,  en  vertu 
de  cette  disposition ,  est  susceptible  d'une  appréciation  ri- 
goureuse. On  approchera  ou  l'on  éloignera  la  lumière  mo- 
bile jusqu'à  ce  que  les  deux  surfaces  paraissent  également 
éclairées,  et  l'on  obtiendra'  la  mesure  cherchée,  connaissant 
la  distance  entre  )es  deux  luminaires ,  que  l'on  aura  mesurée 
par  mesure  directe  ou  autrement. 


55 

70.  —  M.  Ritchie  a  fait  récemment  une  application  aussi 
élégante  que  simple  de  ce  dernier  principe.  Son  photomètre 
consiste  en  une  boite  rectangulaire  d'un  pouce  et  demi  ou 
deux  pouces  d'équarrissage,  ouverte  aux  deux  bouts,  et  dont 
A  BC  D  (fig.  5  )  représente  une  section.  Cette  boîte  est  noir- 
cie en  dedans,  pour  absorber  toute  lumière  étrangère.  Elle 
renferme  deux  miroirs  plans  rectangulaires,  F C,  F  D,  in- 
clinés de  45  degrés  sur  Paxe  de  la  boîte ,  et  se  joignant  en  F 
au  milieu  d'une  fente  étroite  E  F  G  d'environ  un  pouce  de 
long  et  un  huitième  de  pouce  de  large,  recouverte  d'un  tissu 
très  fin  ou  de  papier  huilé.  Les  miroirs  proviennent  tous  deux 
d'une  même  glace ,  pour  que  leur  pouvoir  réfléchissant  soit 
parfaitement  égal.  On  placera  en  F  dans  la  fente  rectangu- 
laire un  morceau  de  carte  noire  ,  pour  prévenir  la   confu-' 
sien  des  rayons  réfléchis  par  chaque  miroir. 

71.  —  Supposons  que  l'on  veuille  comparer  le  pouvoir 
éclairant  de  deu^  sources  de  lumière  (de  deux  flammes,  par  , 
exemple  )  P  et  Q  :  elles  doivent  être  placées  à  une  certaine 
distance  Pune  de  l'autre ,  et  l'instrument  entre  deiix ,  de  telle 
sorte  que  la  lumière  de  chaque  luminaire  tombe  sur  le  miroir 
le  plus  vcnisin  ,  et  soit  réfléchie  sur  la  partie  du  papier  E  t*  ou 
F  G  qui  y  correspond.  Il  faut  alors  approcher  l'instrument 
de  l'un  ou  de  l'autre  luminaire ,  jusqu'à  ce  que  le  papier  pa- 
raisse également  éclairé  de  chaque  côté  de  la  division  F. 
Pour  mieux  atteindre  ce  but ,  on  regarde  à  travers  un  tube 
prismatique  noirci  intérieurement ,  dont  on  applique  une 
extrémité  tout-à-fait  contre  l'œil ,  et  l'autre  contre  la  partie 
supérieure  A  B  du  photomètre.  Au  moment  où  les  deux  lu- 
mières sont  d'une  égalité  parfaite,  il  est  évident  que  le  pou- 
voir éclairant  de  chaque  luminaire  est  en  raison  directe  du 
carré  de  sa  distance  au  milieu  du  photomètre. 

72.  —  A  l'aide  de  cet  instrument ,  on  peut  se  convaincre 
facilement  que  la  lumière  décroît  avec  le  carré  dé  la  distan- 
ce :  car,  si  l'on  place  4  chandelles  en  P ,  aussi  rapprochées 

I.  3. 


56 

que  possible  et  brûlant  arec  la  même  viracité ,  et  une  5* 
chandelle  en  Q,  on  trourera  que  les  portions  E  F  et  G  F  do 
papier  seront  également  éclairées  qnand  les  distances  PP, 
QF^  seront  entré  elles  :  :  2  :  t  ;  et  cette  loi  continue  à  se  ré- 
rifiet*,  quel  que  soit  le  nombre  des  chandelles  placées  de  cha- 
que cÀté  du  photomètre. 

75.  —  Pour  rendre  la  comparaison  des  lumières  plas 
exacte,  on  les  ramènera  plusieurs  fois  de  suite  au  point 
d'égalité,  en  retournant  chaqœ  fois  Pinslmment  dont  les 
deux  extrémités  changeront  de  place.  La  moyenne  entre 
toutes  les  déterminations  de  distances  obtenues  de  cette  ma- 
nière approchera  sensiblement  de  là  vérité. 

74*  —  Quelquefois  on  préfère  couvrir  la  surface  des  mi- 
roirs en; y  collant  une  bande  de  papier,  de  manière  à  présen- 
ter deux  surfaces  obliques  de  papier  blanc  formant  des  an- 
gles égaux  avec  la  lumière  incidente  :  dans  ce  cas ,  on  ôte  le 
papier  qui  fermait  rouverture  £  F  G ,  et  l'on  compare  les 
surfaces  blanches.  Un  des  avantages  de  cette  disposition  est 
d'éviter  de  laisser  entre  les  deux  moitiés  de  l'ouverture  un 
intervalle  noir  qui  rend  peut-être  moins  sûre  la  comparaison 
exacte  de  leurs  degrés  d'éclairement. 

75.  -^  Si  les  lumières  que  Pon  compare  sont  diversement 
colorées,  comme  la  lumière  du  soleil,  de  la  lune  ou  d'une 
chandelle,  il  est  impossible  de  les  rendre  exactement  pareil- 
les (art.  67).  La  meilleure  manière  de  faire  usage  de  l'instioi- 
ment,  dans  ce  cas,  est  de  le  tourner  jusqu'à  ce  que  l'un  des 
côtés  de  la  fente  paraisse  visiblement  le  plus  éclairé,  malgré 
la  différence  de  coloration  des  lumières;  puis  de  faire  mou- 
voir  l'instrument  en  sens  contraire ,  jusqu'à  ce  que  l'autre 
côté  devienne  à  son  tour  le  plus  éclatant.  La  position  moyen- 
ne entre  ces  deux  points  doit  être  conddérée  comme  le  véri- 
table point  d'éclairement  égal. 

76.  —  Si  l'on  voulait  comparer  les  degrés  d'éclairement 


57 

OU  d'éclat  intrinsèqae  de  deux  surfaces,  il  faudrait  isoler  une 
portion  déterminée  de  chacune  et  la  soumettre  à  l'examen  : 
on  atteindrait  ce  but  en  adaptant  aux  ouvertures  du  photo- 
mètre deux  tubes  poircis  d'^ale  longueur,  et  terminés  par  des 
orifices  d'égale  surface,  ou  sous-tendant  des  angles  égaux 
ayant  leur  sommet  au  centre  de  l'instrument.  Ces  tubes  limi- 
tant, sur  les  surfaces  éclairées,  des  portions  de  même  grandeur 
apparente,  on  pourra  rendre  leurs  lumières  égales  sur  le  pa* 
pier  huilé  de  la  fente  £  F ,  comme  dans  le  cas  des  chandel- 
les ,  etc.  (  Bougner,  Ihuté,  page  3 1 .  ) 

77..  —  Le  comte  d^  Rumford  a  proposé  une  autre  mé- 
thode de  comparer  l'inteusité  d'éclat  de  deux  luminai- 
res (  fig.  8  ) ,  qui  joint  la  commodité  à  l'exactitude ,  et  pré- 
sente de  grands  avantages  dans  certaines  circonstances. 
(Yoy.  les  Ihmsaciiùns  philosophiques ,  voL  849  page  67.) 

Elle  est.  fondée  sur  l'égalité  des  ombres  projetées  par  l'in- 
terposition de  corps  opaques  entre  les  .luminaires  et  que  sur- 
face blanche  éclairée  par  tous  les  deux  en  même  temps.  Sup- 
posons ,  par  exemple ,  qu'il  s*^agisse  de  comparer  le  pouvoir 
éclairant  de  deux,  flammes  Letl,  de  différente  grandeur,  ou 
produites  par  des  combustibles  de  dijQTérente  nature ,  comme 
la  cire  et  le  suif.  Devant  un  écran  CD  de  papier  blanc,  dans 
nne  chambre  obscure ,  placez  un.  petit  bâton  noir  de  forme 
cylindrique,  et  derrière  ce  bâton  les  deux. flammes  L  et  l,  de 
manière  à  projeter  sur  IVcraii  les  ombres  A  B,  éloignées  l'une 
de  l'autre  d'une  quantité  à.  peu  près  égale  à  la  largeur  de 
chaque  ombre.  De  plus ,  l'inclinaison  des  rayons  incidents 
L  S  A  et  /SB  sur  la  surface  de  l'écran  doit  être  exactement 
la  même.  On  doit,  alors  reculer  la  flamme  la  plus  éclatante 
ou  rapprocher  la  plus  faible ,  jusqu'à  ce  que  les  deux  ombres 
paraissent  de  même  intensité  ,  et  mesurer  la  distance  de 
ces  ombres  ou  de  l'écran  à  chaque  flamme ,  dont  le  pouvoir 
éclairant  sera  proportionnel  au  carré  de  cette  dislance.  La 
raison  en  est  évidente  :  l'ombre  qui  résulte  de  chaque  flam- 
me est  éclairée  par  la  lumière  de  l'autre  flamme.  La  clarté 


58 

de  IVcran  est  la  somme  des  clartés  produites  parles  deux 
flammes  :  Tœil  juge,  dans  ce  cas,  de  la  diminution  d'ëclat  de 
cette  somme;  et ,  si  elle  est  la  méine  pour  chaque  ombre  ,  il 
est  clair  que  les  clartés  restantes  doivent  être  égales. 

78.  —  Cette  méthode  devient  incertaine  quand  les  lumiè- 
res sont  d'une  grandeur  considérable  et  très  près  de  l'écran; 
Ifes  pénombres  ne  permettent  pas  de  comparer  bien  exac- 
tement les  intensités  relatives  du  centre  des  ombres.  Cet  in- 
convénient devient  encore  plus  sensible  lorsque  les  lumières 
diffèrent  considérablement  en  couleur;  et,  dans  ce  cas,' la 
méthode  devient  presque  impraticable.  Ses  avantages  ,  ce- 
pendant ,  tels  que  la  promptitude  de  ses  résultats  et  la  sim- 
plicité de  son  appareil ,  puisqu^il  n'est  besoin ,  pour  s'en  ser- 
vir, que  d'objets  que  l'on  a  toujours  sous  la  main  (  car  la  cou* 
leur  noire  du  bâton  ,  quoique  préférable  ,  n'est  pas  absolu- 
ment nécessaire  ) ,  la  rendent  souvent  très  utile  ,  à  défaut 
d'instruments  plus  précis^ 

7g.  —  Il  peut  arriver  que  les  himières  à  comparer  ne 
soient  pas  mobiles,  ou  qu'on  ne  juge  pas  à  propos  de  les  ren- 
dre telles  :  dans  ce  cas ,  on  parviendra  à  donner  aux  ombres 
la  même  intensité  en  inclinant  l'écran  sous  différents  angles 
avec  les  directions  dans  lesquelles  il  reçoit  la  lumière  de  cha- 
que luminaire ,  et  eu  notant  les  angles  d'inclinaison  des 
rayons  incidents.  Les  pouvoirs  éclairants  seront  alors  respec- 
tivement en  raison  directe  du  carré  des  distances  et  en  rai- 
son inverse  des  sinus  des  angles  d'inclinaison. 

80.  —  Quand  un  faisceau  de  rayons  lumineux  traverse  un 
espace  vide  ou  un  milieu  parfaitement  homogène,  sa  direc- 
tion est  rectiligne ,  comme  nous  l'avons  déjà  vu ,  et  sa  vitesse 
uniforme;  mais,  lorsqu'il  rencontre  un  obstacle  ou  un  milieu 
nouveau ,  il  éprouve  des  changements  ou  modifications  que 
l'on  peut  classer  comme  il  suit  ; 

Le  faisceau  se  partage  en  plusieurs  autres ,  qui  prennent 


39 
chacun  un  cbemia  différent,  c'est-à-dire  qui  sont  diverse- 
ment modifiés.  ^ 

8i.  —  Ceux,  de  la  première  espèce  sont  réfléchis  réguUère^ 
Thent,  et  poursuivent  leur  route  après  cette  réflexion ,  entiè- 
rement hors  du  nouveau  milieu. 

82.  —  Ceux  de  la  seconde  et  de  la  troisième  espèce  sont' 
réfractés  régulièrement^  c'est  à-dire  qu'ik  pénètrent  dans  le 
milieu ,  et  qu'ils  y  poursuivent  leur  marche  en  obéissant  aux 
lois  de  la  réfraction.  Dans  plusieurs  milieux ,  ils  suivent  pré- 
cisément la  même  route ,  et  peut-être  ne  pourra*t-on  jamais 
les  distinguer  entre  eux. 

Pour  de  tels  milieux ,  au  nombre  desquels  on  compte  la 
plupart  des  liquides  et  des  substances  non  cristallisées,  la  ré- 
fraction est  dite  simple*  Dans  plusieurs  autres ,  tels  que  la 
plupart  des  cristaux,  les  rayons  suivent  des.  routes  diverses,  et 
prennent  par- là  des  caractères  physiques  différents  :  dans  ce. 
cas,  la  réfraction  est  dite  double. 

85,  r^  Les-  rayons  de  la  quatrième  espèce  se  répandent 
dans  toutes  les  directions^  les' uns  entrant  dans  le  milieu  et 
formant  un  hémisphère  lumineux  à  l'intérieur,  et  les  autres 
produisant  un^  hémisphère  semblable  à  l'extérieur..  Ce  sont  * 
eux  qui  rendent  la  surface  des  corps  visible  à  l'eeil,  quelleque 
soit  sa  position  à  l'égard  de  ces  corps  :  ils  sont  donc  d'une 
grande  importance  dans  le  phénomène  de  lavision^ 

84.  —  Die  tous  ces  rayons  qui  passent  dans  le  milieu,  une 
partie  plus  ou  moins  considérable  est  absorbée,  éteinte  ou 
perdue ,  sans  changer  de  dirjectiou  i  cette  absorption  ne  se 
fait  pas  tout  d'un  coup,  mais  progressivement,  à  mesure  que 
la  lumière  pénètre  plus  profondément  dans  la  substance. 
Dans  les  corps  parfaitement  opaques,  tels  que  les  métaux^ 
l'absorption  est  totale  ,  et  a  lieu  à  une  profondeur  inappré-* 


4o 

ciable  ;  néanmoins  «  Ton  a  de  fortes  raisons  de  croire  qu'elle 
se  fait  graduellement. 

Dans  les  cristaux ,  du  moins  dans  les  cristaux  colores ,  l'ab- 
sorptioB  «e  fait  d'ans  manière  différente  pour  les  deux  moitiés 
du  rayon  réfracté  régulièrement ,  et  selon  des  lois  que  nous 
expliquerons  en  traitant  de  l'absorption  de  la  lumière. 

85.  —  Excepte  dans  quelques  circonstances  particulières, 
les  parties  régnlièrtment  réfractées  d'iin  rayon  blanc,  c*est-à- 
dire  d'un  rayon  solaire,  se  décomposent  en  une  multitude 
de  rayons  de  diverses  couleurs  ,  qui  diffèrent  d'ailleurs  par 
leurs  propriétés  physiques  ;  chacun  de  ces  rayons  poursuit 
ensuite  sa  route,  indépendamment  de  tous  les  autres,  et  selon 
les  lois  de  la  réfiraction  régulière  ou  de  la  réflexion.  Les  lois 
de  cette  décomposition  ou  dispersion  des  rayons  colorés ,  et 
leurs  propriétés  physiques  et  sensibles  ,  seront  exposées  à 
l'article  Chromaiisme. 

86.  —  Toutes  les  parties  du  { rayon  lumineux  régulière- 
ment réfléchies  ou  réfractées  subissent  plus  ou  moins  une  cer- 
taine modification  nommée  polarisation,  en  vertu  de  la- 
quelle elles  présentent,  à  leur  rencontre  avec  un  nouveau  mi- 
lieu ,  des  phénomènes  de  réflexion  et  de  réfraction  différents 
de  ceux  qui  résultent  de  la  lumière  non  polarisée.  En  gêné* 
rai,  la  himière  polarisée  9uit  le&  mêmes  lois  que  celle  qui  ne 
Test  point ,  quant  k  la  réflexion ,  k  la  réfraction ,  et  aux  direc- 
tions que  prennent  les  rayons  de  diverses  espèces ,  dans  les- 
quels elle  se  partage  en  rencontrant  un  nouveau  milieu  ^  mais 
ces  rayons  diffèrent,  quant  à  leur  intensité  relative ,  suivant 
la  position  de  la  surface  du  milieu  et  de  certaines  lignes  ima- 
ginaires ou  axes  intérieurs ,'  par  rapport  aux  rayons  incidents 
de  la  lumière  polarisée. 

87.-7-  Dans  certaines  circonstances,  les  rayons  exercent 
une  influence  mutuelle,  qui  accroît,  diminue  ou  modifie  leurs 


4- 

effets  respectift  d'après  des  lois  particulières  :  cette  influence 
mutuelle  s'appelle  interférence  des  rayons  de  lumière.  Nous 
traiterons  successivement  de  toutes  ces  modifications  ^  en 
commençant  par  la  réflexion  r^;uUère  de  la  lumière. 


j  III.  -*-  De  la  réflexion  régulière  de  la  lumière 
non  polarisée  "sur  des  surfaces  planes. 

Lob  de  la  réflexion  ;  — -  Démontrées  par  Fiapérience.  -r  Equations  gé- 
nérales de  la  réflexion  sur  deux  plans  :  —  Valeur  de  ces  symboles.  — 
Cas  où  denx  réflexions  se  £oiit  dans  le  même  plan.  <^  Cas  où  les  plans 
des  deux  réflexions  sont  a  angles  droits. 

88.  -^  Quand  un  faisceau  de  lumière  tombe  sur  une  sur- 
face liss^  et  polie ,  une  partie  des  rayons  qui  le  composent 
est  rdflëchie  régulièrement  i  et  continue  sa  route  en  ligne 
droite  hors  du  milieu  réfléchissant,  La  direction  et  l'inten^ 
site  de  ces  rayons  seront  l'objet  de  nos  recherches  dans  cette 
section ,  réservant  pour  un  chapitre  plus  éloigné  l'examen 
des  propriétés  physiques  que  le  rayon  acquiert  par  l'acte  de 
la  réflexion. 

Nous  commencerons  par  la  direction  de  la  lumière  réflé-* 
chie;  elle  est  déterminée  par  les  lois  suivantes  » 

Lois   PB   LA   RÉFLEXION. 

89.  —  Première  loi.  Quand  la  surface  réfléchissante  est 
plane ,  élevez  une  perpendiculaire  au  point  d'incidence  r  le 
rayon  réfléchi  sera  dans  le  même  plan  que  le  rayon  incident 
et  la  perpendiculaire ,  avec  laquelle  il  formera  le  même 
angle,  mais  du  coté  opposé. 

■ 

90.  —  Le  plan  déterminé  par  la  perpendiculaire  et  le 
rayon  incident  se  nomme  pUm  d'incidence» 


y 


4a 

c)i.  —  L'angle  entre  le  rayon  incident  et  la  perpendicu- 
laire se  nomme  angle  d* incidence. 

92.  —  Le  plan  qui  contient  à  la  fois  la  perpendiculaire  et 
le  rayon  réfléchi  s'appelle  ^Zan  de  réflexion,  et  l'angle  entre 
la  perpendiculaire  et  le  rayon  réfléchi,  angle  de  réflexion. 

95.  —  £n  adoptant  ces  dénominations,  la  loi  de  réflexion 

sur  une  surface  plane  peut  s'énoncer  en  disant  que  le  plan  de 

réflexion  est  le  même  que  celui  d^incidence^  que  l'angle  de 

réflexion  est  égal  à  l'angle  d'incidence  ,  mais  situé  de  l'autre 

>c6té  de  la  perpendiculaire. 

Corollaire.  Le  rayon  réfléchi  et  le  rayon  incident  sont 
également  inclinés  sur  la  surface  au  point  d'incidence. 

g4. —  Seconde  loi.  Quand  la  surface  est  courhe,  la  direction 
du  rayon  réfléchi  est  la  même  que  s'il  avait  subi  la  réflexion  au 
point  d'incidence  sur  le  plan  tangent  en  ce  point,  c^est-à-dire 
que ,  si  l'on  élève  une  perpendiculaire  à  la  surface  courbe  au 
point  d'incidence,  le  rayon  réfléchi  sera  dans  le  plan  d'inci- 
dence, et  l'angle  de  réflexion  sera  égal  à  l'angle  d'incidence. 

gS.  —  Ces  lois  peuvent  se  démontrer  par  l'expérience.  Si 
nous  laissons  pénétrer  un  rayon  solaire  à  travers  un  très  petit 
trou  percé  dans  le  volet  d'une  chambre  obscure ,  et  que  nous 
l'y  recevions  sur  une  surface  polie  de  verre  ou  de  métal , 
nous  trouverons  aisément,  à  l'aide  d'instruments  convenables, 
que  les  inclinaisons  du  rayon  incident  et  du  rayon  réfléchi 
sur  la  surface  sont  égales  j  mais  cette  méthode  est  grossière. 
Les  observations  astronomiques  vérifient  la  loi  d'une  manière 
plus  délicate.  Les  astronomes  ont  coutume  d'observer  di- 
rectement les  hauteurs  des  astres,  au-dessous  de  l'horizon,  et 
de  mesurer  en  même  temps  l'abaissement  apparent  au-dessous 
de  l'horizon  de  leurs  images  réfléchies  à  la  surface  du  mer- 
cure ,  surface  nécessairement  horizontale.  L'abaissement 
ainsi  observé  se  trouve  toujours  parfaitement  égal  à  la  hau- 


45 

leur,  quelle  que  soit  sa  grandeur  ou  sa  petitesse.  Comme  ces 
observations,  faites  avec  de  grands  instruments,  sont  suscep- 
tibles d'une  précision  presque  géome'trique,  l'on  peut  regar- 
der la  loi  de  la  réflexion  comme  l 'une  des  lois  naturelles  les 
mieux  établies. 

96.  —  La  réflexion  sur  une  surface  courbe  peut  être  con- 
sidérée comme  étant  produite  par  la  portion  infiniment  pe^ 
tite  commune  à  la  surface  et, au  plan  tangent  au  point  d'in- 
cidence :  ainsi  la  perpendiculaire  à  la  surface  en  ce  point 
doit  former  des  angles  égaux  avec  les  rayons  incident  et  ré- 
fléchi. 

Problème. 

97.  — Trouver  la  direction  d'im  rayon  lumineux  après  un 
nombre  quelconque  de  réflexions  sur  des  surfaces  plabes 
données  de  position. 

Construction,  Puisque  la  direction  du  rayon  est  la  même, 
«'il  est  réfléchi  par  les  surfaces  données  ou  par  des  surfaces 
parallèles  ,  concevons  des  plans  parallèles  menés  par  le 
point  C  (fig.  9),  et  abaissons  de  C  les  droites  CP,  CP',  C  P*, 
etc. ,  respectivement  perpendiculaires  à  ces  plans,  et  en- 
tièrement extérieures  aux  milieux  réfléchissants.  Menons 
S  C  parallèle  au  rayon  quand  il  tombe  sur  la  première  sur-* 
face ,  et  dans  le  plan  S  C  P,  de  l'autre  côté  de  C  P,  construi- 
sons l'angle  P  C5'  =  P  C  S  :  alors  C^'  sera  la  direction  dp 
rayon  après  sa  réflexion  à  la  première  surface.  Prolongeons 
s'  C  vers  S' ,  et  S' C  représentera  la  direction  du  rayon  au 
moment  de  son  incidence  sur  la  seconde  surface,  qui  a  pour 
normale  la  droite  C  P'.  Faisons  maintenant  dans  le  plan 
S' C  P»  l'angle  V'Cs%  mais  de  l'autre  côté  de  C  P' ,  égal  à 
l'angle  S' C  P' ,  et  C  s^  représentera  le  rayon  au  moment  de 
sa  réflexion  à  la  seconde  surface  ^  et  en  prolongeant  C  5* 
vers  S",  s"  C  le  représentera  au  moment  de  son  incidence  sur' 
la  troisième  surface  ,  dont  la  normale  est  C  P".  Il  en  sera  de 
même  pour  le  plan  S*  C  P*;  de  l'autre  côté  de  C  P''^,  faisons 


44 

l'angle  P"  C  5*"  =  P  C  S" ,  et  C  s^'  .sera  la  direction  du 
rayoo  quand  il  aura  quitté  la  troisième  surface,  et  ainsi  de 
suite. 

98.  —  Démonstration.  Autour  de  C  comme  centre ,  con- 
cevons une  surface  sphërique  (  fig.  10  )  :  le  plan  P  S  ^  la  cou- 
pera suivant  le  grand  cercle  P$S'^t  et  le  plan  des  droites 
G  F  ,  G  P' ,  ou  celui  qui  tombe  &  angles  droits  sur  les  deui^ 
premiers  plans  réfiecteurSi  ainsi  que  les  plans  S' G  5*  et  S  G  5*, 
^la  couperqnt  également  suivant  les  grands  cercles  W  p, 
SV'sFeiShs!'. 

Puisque  G  P  et  G  P'  sont  des  directions  données,  Parc  P  P 
(  qui  est  égal  à  l'inclinaison  des  deux  surfaces  Vune  sur  Vaur- 
/TV  )  est  aussi  donné.  Nommons-le  I  :  or,  puisque  la  direction 
S  G  du  rayon  incident  est  donnée ,  Van^  d^ incidence  «  ou 
la  première  surface  P  GS,  et  l'angle  SPF  =  4»  ou  Pindi^ 
naison  du  plan  de  première  réflexion  sur  le  plan  P  P'  perpen- 
dicuiaire  aux  deux  surfaces,  sont  également  donnés.  Ain- 
si, dans  le  triangle  sphérique  PP'S't  nous  avons  PP'=:I^ 
PS^  =  i8o«  —  a,  et  Tangle  P'  P  S'  =  +  :  l'on  connaît 
donc  S'  P'  ou  a  S'  P  =  S'  ^,  et  l'angle  S  S'  P' ,  ainsi  que 
l'angle  P  P'  S' ou  son  supplément  P  P'  sf^  qui  est  l'angle  formé 
avec  le  plan  P  P'  par  le  rayon,  après  sa  seconde  réflexion. 
Or ,  dans  le  triangle  pphérique  S  S'  s' j  nous  avons  S  S' 
==  i8oo  —  2  a ,  SV  =  a  S' P',  et  l'angle  compris  S  S' sF,  d'où 
l'on  peut  ccfnclure  lé  troisième  c6té  S  ^ ,  qui  est  l'arc  entre 
le  rayon  incident  et  le  rayon  réfléchi  deux  fois. 

Si  l'on  suppose  une  troisième  réflexion ,  les  données  se- 
ront P'  S»  =  1800  --  S'  P' ,  P'  P  =  1' ,  et  l'angle  S^  F  P' 
S=  S'  P'  P*  =  P  P'  P»  —  P  P'  S'  :  ce  qui  permettra  de  calculer 
S"  V"  en  suivant  la  même  marche  que  ci-dessus«  On  étendra 
-  facilement  ce  raisonnement  à  un  nombre  quelconque  de  sur- 
faces réfléchissantes. 

99»  —  En  nous  bornant  cependant  au  cas  de  deux  ré- 
flexions, et  posant  P'  S'z=za!  z::z  Fangle  d'incidence  sur  la  se- 


45 

conde  surface  réfléchissante,  V  S' P'  =0,  P  P  S'  =9,  et  180-» 

—  S  ^  =:  D  =  la  déviation  du  rqyon  après  la  seconde  ré" 
flexion,  nous  aurons,  par  les  formules  de  la  trigonométrie 
spbérique ,  les  équatTons  suivantes  : 

—  cos  a'  =  cos  a  .  cos  I  —  sin  a  .  sin  1  .  cos  4* 

.    ^       sin  I     .    , 

sra  G  =  -; — , .  sm  4» 
sm  a' 

sm  a     .    ,  '  ^ 

sm  •  =  -: — . .  sm  + 
^       sm  a'         ^ 

cos  D  =:  cos  2  a  •  cos  a  a'  — »  sin  2  a  .  sin  2  a' .  cos  0 

Ces  équations  serviront  à  déterminer  quatre  des  sept  quan- 
tité a,  oe\  I,  0,  ff^  t^,  D|  quand  les  trois  autres  seront  données. 

io#.. —  On  observera  que  f  est  V angle  entre  le  plan  de  se' 
conde  réflexion  et.  la  section  principale  des  deux  plans  réflec^ 
teurs,  et  0  Van^  entre  les  plans  de  première  et  de  seconde 
réflexion.  Si.  l'on  ne  cherchait  que  f  et  D ,  9  devrait  être 
considéré  comme  un  simple  angle  auxiliaire^  mais  ce  cas 
n'arrive  pas  toujours ,  et  quelquefois  même  c'est  seulement 
de  FangleO  que  l'on  a  besoin,  ou  il  fait,  partie  des  données 
du  problème,  etc.  En  un  mot,  les  équations  précédentes 
renferment  toutes  les  conditions  d'où  dépend  la  réflexion  sur 
deux  plans. 

loi .  —  Corollaire.  Si  \|i  =:  o,  ou  si  le  rayon  incident  coïn- 
cide avec  la  section  pf incipale  PCP,  c'est-à-dire  si  les  ré- 
Hexions  ont  lieu  toutes  deux  dans  le  plan  perpendiculaire  aux 
surfaces  réflédiissantes ,  ces  formules  prennent  une  forme 
très  simple  :  car  nous  avons  alors 

0  =  0,  Y  =  1 8o*  ,  cos  «'  =:  —  cos  (  a  -|-  I  )  ; 


l'où 


+  «'=:i8o«—  I, 


.46 

et  par  conséquent 

cos  (  2  a  -f-  2  a'  )  =  C08  (  56o«  —  2  ï  )  =  cos  2  I , 

ou  2  a  -|-  2  a'  =  2  I. 

MaiS)  puisque  0  :=:  o,  nous  avons,  en  vertu  de  la  dernière 
des  équations  (A) , 

cos  D  =  cos  2  ( a  -{-«')  > 

par  conséquent 

D  =  2a-[-2a'zr2l. 

Ce  qui  veut  dire  que,  dans  ce  cas,  la  déviation  après  deux 
réflexions  est  double  de  Tinclinaison  des  plans  réflecteurs , 
quelle  que  soit  d'ailleurs  la  direction  originaire  du  rayon. 
Cette  élégante  propriété  sert  de  fondement  à  la  théorie  du 
sextant  ordinaire  et  du  cercle  à  réflexion ,  et  paraît  avoir  été 
appliquée  pour  la  première  fois  à  la  mesure  des  angles  par 
Hadley ,  quoique  Newton  paraisse  l'avoir  proposée  pour  le 
même  objet.  (  Voy.  la  description  de  ces  ihstrumeàts.  ) 

102.  —  Dans  d'autres  cas,  cependant ,  la  déviation  D  est 
toujours  fonction  des  angles  qui  déterminent  la  position 
du  rayon  incident ,  et  ne  peut  être  obtenue  qu'à  l'aide  des 
équations  (A). 

Problème. 

io5.  -—  Etant  donnés  les  angles  d'mcidencc  sur  les  deux 
plans  et  l'angle  entre  les  plans  de  première  et  de  seconde  ré- 
.flexion,  assigner,  la  position,  du  rayon  incident  et  du  rayon 
deux  fois  réfléchi ,  la  déviation  du  rayon  après  deux  ré- 
flexions et  l'angle  des  surfaces  réfléchissantes. 

En  conservant  la  même  notation,  les  données  seront  «i,  a',  9, 
et  les  inconnues  ï,  D,  y  et  xp. 

i*>  D  est  donné  sur-le-champ  par  la  dernière  des  équa- 
tions générales  (A). 


47 

2»  Pour  trouver  les  autres,  posons 

a:  =  sin  I ,  j*  =:  sin  4»  >  et  azm  sin  a' .  sin  0  ; 

faisons  aussi 

co&^zzz  Cy  sin  «-=  s  ^  cos  a'z=: ^',  sin  a!  =:  5'  : 

nous  aurons  alors      ^        .        . 

xjr  =  a,  on  jrzr:^, 

€t  la  première  des  équations  (A)  donnera  ^ 

C'  =  €.^^  I  X^  ^  S   i^  X^  —  a"  J 

<I'où  Ton  tire  ,  après  l'eVanouissement  des  radicaux  et  les  re'- 
duclions, 


•  1 


0  =:: x4 -f-  X'  [ 2  c"  ( c'  —  s*)  -^^d^  —  2  <r»  5' 3  *4" . 

Cette  e'quation,  quoique  du  quatrième  degrë,  peut  se  ré- 
soudre à  la  manière  de  celles  du  second ,  et  contient  la  so- 
lution générale  du  problème. 

104.  —  CorolL  I,  —  Si  0  =:  90® ,  ou  si  les  plans  de  pre- 
mière et  de  seconde  réflexion  sont  à  angles  droits,  nous 
avons  simplement 

sin  1  .  sin  ij/  =  sin  et' ,  et  az=.  sin  a!  =  s'. 

Dans  ce  cas ,  notre  équation  finale  devient 

o=zx^  —  2  a:=»  (  I  —  c'  c'^)'\'  (  i  —  e  d'*y 

Celle-ci,  étant  un  carré  parfait,  donne 

X^    •=.    l    C'    C'*    'y 

mais 

X  zzz  sin  I  : 

donc 

x^  =  I  —  cos^  I  ^ 


48 
et  nous  trouvons  ce  résultat  très  simple  : 

cos  I  r=  c  c'  =:  cos  a  .  cos  a\ 

Ce  qui  nous  apprend  que  le  cosinus  de  Tinclinaison  des  plans 
l'un  sur  l'autre  est  ëgal  au  produit  des  cosinus  àes  angles 
d'incidence  sur  chacun  d'eux.  Et  réciproquement,  cette  der- 
nière relation  suppose  que  les  plans  des  deux  réflexions  sont 
à  angles  droits,  car  l'on  a  d'abord 

en  substituant ,  au  lieu  de  x' ,  cette  valeur  dans  l'équation 
générale ,  elle  doit  s'évanouir  entièrement ,  et  l'on  trouve 
pour  déterminer  a  une  équation  du  deuxième  qu  du  qua- 
trième degré,  qui  doit  évidemment  être  satisfaite  en  prenant 
a  =siB  ft' ,  et  par  conséquent  d  =  90**. 

Cette  élégante  propriété  trouvera  son  application  quand 
nous  traiterons  de  la  lumière  polarisée. 

t 
io5.  —  Coroll.  2.  Dans  le  même  cas,  si  0  =  90**,  la  dé- 
viation D  est  donnée  par  l'équation 

cos  D  =r  cos  2  ft  .  cos  2  a'^ 

c'est-à-dire  que  le  cosinus  de  la  déviation  est  égal  au  produit 
des  cosinus  du  double  de  chaque  anglev d'incidence. 

Problème. 

106.  —  Un  rayon  de  lumière  est  réfléchi  par  chacun  des 
deux  plans ,  de  telle  manière  que  les  angles  d'incidence  et  de 
réflexion  sont  égaux.  L'inclinaison  des  plans' et  les  angles 
d'incidence  sont  donnés  :  on  demande  1°  la  déviation,  2^  l'in- 
clinaison mutuelle  des  plans  de  première  et  de  seconde  ré- 
flexion ,  et  les  angles  formés  par  chacun  de  ces  plans ,  avec 
la  section  principale  des  plans  réflecteurs. 


49 

En  conservant  la  même  notation,  nous  avons  aizia',  et 
par  conséquent  ^^  =  <p,  en  vertu  de  la  troisième  des  équa- 
tions (A) ,  qui  deviennent 

cos  a  (  I  -j-  cos  I  )  =  sin  a  .  sin  ï  .  cos  4» 

sin  a  •  sin  d  zz:  sin  I  .  sin  >]»  i  /^y 

cos  D  :=  cos'  2.  a  —  sin'  2  a  .  cos  0 

107.  —  En  écrivant  pour  1  4-  cos  I  et  pour  sin  I  leurs 

valeurs  trigonométriques  2  cos'  -  et  a  sin  -  .  cos->  la  pre- 

2  22 

mière  de  ces  équations  donne 

I 

cos  y  =1:  cotang  a  .  cotang  -  -, 

ce  qai  fait  connaître  immédiatement  Tangle  ^  ,  qui  est  encore 
donné  par  Péquation 

•    ^        sin  I       .     , 

sm  0  =  -; .  sm  np. 

sm  a 

Enfin ,  retranchant  de  l'unité  chaque  membre  de  la  troi- 
sième des  équations  (a) ,  divisant  toute  l'équation  par  2 ,  et 
opérant  les  réductions,  nous  la  transformerons  en 

.     D  .  G 

sm        zzr  sm  2  a  .  cos  -. 
2  2 

Ces  équations  fournissent  des  moyens  directs  de  calculer 
successivement  >p  ,  0  et  D ,  en  fonction  des  valeurs,  connues 
de  a  et  de  I.  Les  formules  se  prêtent  au  calcul  logarithmi- 
que, et  n$jt6nt  pas  dépourvues  d'une  certaine  élégance. 


1    I 


I.  4 


5o 


5  IV.  —  Réflexion  sur  des  surfaces  courbes. 

Recherche  générale  du  chemin  parcouru  par  un  rayon  réfléchi  sur  une 
courbe.  —  Expressions  générales  de  la  distance  du  foyer  au  point 
rayonnant.  —  Angle  formé  par  l'axe  et  le  rayon  réfléchi.  —  For- 
mules relatives  au  cas  où  le  point  rayonnant  n'est  pas  l'origine  des  co- 
ordonnées.  — •  Formules  relatives  au  cas  où  les  rayons  incidents  sont 
parallèles  à  Taxe.  —  Foyer.  —  Distance  focale.  -^  Sommet.  -—  Re- 
cherche des  courbes  qui  réfléchissent  vers  un  même  point  tous  les 
rayons  incidents.  —  La  courbe  est  dans  tous  les  cas  une  section  co- 
nique. —  Ellipse.  —  Parabole.  — -  Cercle.  —  Foyer  d'une  surface 
plane.  —Foyer  d'un  anneau  sphérique.  —  Foyer  des  rayons  centraux 
dans  un  réflecteur  sphérique.  —  Foyer  principal.  —  Foyers  conjugués. 
—  Les  foyers  conjugués  se  meuvent  en  sens  contraire.  —  Aberration 
longitudinale  pour  une  ouverture  quelconque.  —  Aberration  longitu- 
dinale pour  de  petites  ouvertures  ;  —  son  expression.  — •  Aberration 
latérale.  —  Aberration  latérale  pour  de  petites  ouvertures.  —  Aberra- 
tion pour  de  petites  ouvertures  et  des  rayons  parallèles. 

108.  —  La  rëflexion  sur  une  surface  courbe  est  la  même 
que  celle  sur  le  plan  tangent  au  point  d'incidence  :  le  rayon 
réfléchi  sera  donc  contenu  dans  le  plan  déterminé  par  le 
rayon  incident  et  par  la  normale  ou  perpendiculaire  au  point 
d'incidence.  L'expression  générale  du  chemin  parcouru  par 
le  rayon  réfléchi  sur  des  surfaces  à  double  courbure  étant 
d'une  extrême  complication  ^  et  probablement  d'un  faible 
secours  pour  ce  qui  doit  suivre,  nous  nous  bornerons  au  cas 
particulier  d'une  surface  de  révolution  (  ce  qui  comprend  le 
cas  d'un  plan  et  d'une  surface  conique  quelconques  ) ,  dans 
l'hypothèse  que  le  plan  d'incidence  passe  par  l'axe  de  révo- 
lution. 

Problème* 

109.  —  Un  rayon  contenu  dans  un  plan  passant  par  l'axe 
tombe  sur  une  surface  de  révolution  :  on  demande  la  direc- 
tion du  rayon  réfléchi. 

Soit  Q  P  (  fig.  1 1  )  une  section  de  la  surface  par  le  plan 
d'incidence,  Q  N  l'axe ,  Q  P  le  rayon  incident  et  P  r  le  rayon 
réfléchi  :  celui-ci  ou  son  prolongement  coupera  l'axe  en  q. 


5i 

Menons  la  tangente  P  T ,  l'qrdoiinëe  P  M  «  et  la  normale  P  N 
prolongée  jusqu'en  O ,  et  posons 

a:±=QM,j-  =  MP,;>=^,  0  =  angleMQP, 

« 

OU  l'smgle  compris  entre  l'axe  et  le  rayon  incident.  Alors , 
puisqae  l'angle  d'incidence  est  égal  à  l'angle  de  réflexion , 
noQS  aurons 

rPO  =  OPQj 


NP^=:OPQ, 

et  par  conséquent 

QPT  =  TP^. 
Or 

==  Q  M  —  P  M  .  tang  M  P  ^ 

=  X  —  j-  tang  (  T  P  M  —  T  P  9  ) 

=  X  —  j-  tang  (  T  P  M  —  T  P  Q  ) 

—  X  —j^  tang  (TPM  —  PTM  +  PQM) 

z=i  X  —  j-  tang  (900  —  aPTM-f-PQM) 

Mais  par  la  théorie  des  courbes  l'on  a 

tangP  T  M=  j-^  =;;y 

donc 

P  T  M=:  arc  (  tang  z=z  p}  =:z  taiig- '  p, 

en  désignant  par  tang^'  la  fonction  inverse  ^ de  celle  qui  est 
exprimée  par  tang. 

I.  4. 


52 

Puisque  P  Q  M  =  9 ,  cette  équation  devient  ' 
Q  q  zizx  — jr  .  cotang   f  2  .  tang-*  p  —  0  j 

=2^  — J  •  cotang^  atang-'  ^  — tang-'  f  -  j  >    ià) 

(à  cause  de  la  relation  tanc  0  =  ^  ^,  =  -    |. 
°         Q  M       a:  y 

Telle  est  alors  l'expression  générale  de  la  distance  entre 
les  deux  points  où  les  rayons  incident  et  réfléchi  coupent 
Taxe. 

Maintenant  nous  savons,  par  la  trigonométrie,  que,  A  et  B 
étant  deux  arcs  quelconques, 

cotang  I  2tang""'A  —  tang~'B  J 
=  cotang  ftang-»   j^ — tang-' B   j 

=  cotang.  tang-'  ^——-^--—J  , 

ou  simplement 

I  —  A=»  -f-  2  A  B 


2  A  —  (  1  —  A^  )  B  ^ 

attendu  que ,  la  tangente  et  la  cotangente  étant  des  quanti- 
tés réciproques  , 

I 
cotang. tang- '  9  =z:  -. 

Appliquant  cette  formule  au  cas  actuel ,  où 

d  X       '^  x^ 


55 

la  valeur  trouvée  plu&  haut  pour  Q  tj  devient 

Q(  I  —  z?^  )  a:  4"  2  »  r 
o.px  —  {i—p')X 


.  .  [b) 


Ces  expressions  renferment  toute  la  théorie  des  foyers  et 
des  £j)erratio]is  des  surfaces  réfléchissantes. 

110.  —  CorolL  1.  Trouver  ^angle  entre  Taxe  et  le  rayon 
réfle'chi ,  angle  que  nous  désignerons  par  G(. 

C'est  l'angle  P  ^  M  qui  est  le  complément  de  MP  ^.  Nous 
avons  trouvé  plus  haut 

M  P  ^  =  90*»  —  2  tang"' ;?  -j-  9 j 

d'où 

e^=:2tang~*y[;  —  9. 


Mais  tangO  =  -  ^  de  manière  qu'en  substituant,  il  vient 

tango' =  ^^^-±ii=:£liZ (,) 


m.  —  CorolL  2. 

^  '        2^  X  —  (1  —  ;?')j-  •      v«; 


112.  —  Dans  toutes  les  formiil es  précédentes ,  nous  avons 
supposé  l'origine  des  x  au  point  rayonnant  Q.  Si  nous  vou- 
lions le  placer  ailleurs,  par  exemple  en  A,  nous  n'aurions 
qu'à  écrire  partout  x  —  a  ,  au-  lieu  de  x.  Dans  cette  hypo^ 
thèse ,  les  formules  deviendraient  : 


54 

tango  =  --:21- (e) 


X  —  a 


taiigO'=2£i£Zl2LziL^l£k:  .  f^ 

^px — (i — p^)y  —  ^pa 


1 13.  —  Si  le  rayon  incident  était  parallèle  à  Taxe,  il  suf- 
firait de  supposer  le  point  Q  infiniment  éloigne;  ou  bien,  en 
plaçant,  comme  dans  l'article  précédent,  l'origine  en  À  à  une 
distance  finie ,  de  faire  a  =  A  Q  =  l'infini. 

Les  dernières  équations  donnent  alors 

tangO'  =  -^,  I ^,) 


Aqz=zx—jr  , 


P' 

7.p 


Problème. 

ii4«  —  Représenter  par  leurs  équa^tions  les  rayons  inci- 
dent et  réfléchi. 

L'équation  d'une  ligne  droite  quelconque  est  nécessaire- 
ment de  la  forme  Y  =  a  X -[- p. 

Prenons  le  point  A  pour  origine  des  coordonnées,  et  con- 
servons la  notation  précédente  ,  en  désignant  par  or  et^  les 
coordonif ées  du  point  P  de  la  courbe ,  et  par  X  et  Y  celles 
d'un  point  quelconque  du  rayon  incident.  Q  étant  l'inter- 
section du  rayon  et  de  l'axe,  et  AQ=:â^  il  est  évident 
1®  que,  pour  Xz=z  a,  Y  =  o  ;  a°  que,  le  rayon  passant  par 
le  point  P  ,  X  =  r  donne  Y  =;  j*. 


55 

Il  résulte  de  la  que 

d'où  l'on  tire 


«  = =^— ,p=;= ^;.     .     .     .     (i) 

et  l'équation  du  rayon  incident  devient 

Y  =  -^21_(X-«),    .....    (2) 
X  —  a 

oa ,  ce  qui  est  la  même  chose  > 

Y-^^=— :21_(X-x),     ....     (5) 
X  —  a 

ou  encore ,  puisque  tang  0  =:  ^^-^  =  ^_^  , 

Y=:(X — a)tangO, (4) 

ou 

Y— j^  =  (X-a?)tangO (5) 

De  même ,  pour  le  rayon  réfléchi ,  si  l'on  représente  son 

équation  par  Y  =  a'  X  -|-  P' ,  il  viendra 

X  —  a  X  —  a 

et  par  conséquent 

^=(j^)  CX-a')=(X-a')tangft',      .    (7) 

Telles  sont  les  équations  qui  se  rapportent  au  rayon  réflé- 
chi; les  valeurs  de  a'  et  de  tang  0'  sont  données  en  fonction^ 

d  Y 
^^  x,j;  aetpz=:  ~- ,  par  les  équations  (g)  et  (A) ,  ou  (i). 

d  X 


S6 

1 1 5.  ~  Si  Ton  fait  tourner  toute  la  figure  (  fig.  1 1)  autour 
de  l'axe  A  M  ,  Q  ëtant  un  point  rayonnant,  les  rayons  réflë- 
chis  par  la  surface  unique  engendrée  par  la  révolution  de' 
Q'P  sont  tous  concentrés  au  même  point  q ,  qui  devient 
ainsi  infiniment  plus  éclairé  que  s'il  ne  l'était  que  par  un  seul 
rayon  réfléchi  par  une  molécule  quelconque  de  la  surface. 
Le  point  P  engendre  un  anneau  dont  M  P  est  le  rayon  ,  q 
est  dit  alors  lejbj'er  de  cet  anneau,  et  À  ^  la  distance  focale 
de  ce  même  anneau. 

Cette  dernière  expression  sert  ordinairement  à  désigner  la 
distance  de  q  au  sommet,  c'est-à-dire  au  point  où  la  courbe 
rencontre  l'axe }  mais  nous  emploierons  cette  expression  dans 
son  acception  la  plus  étendue. 

1 16.  —  Généralement  la  position  du  foyer  varie  avec  celle 
du  point  P,  excepté  dans  le  cas  particulier  où ,  d'après  la  na- 
ture de  la  courbe ,  la  fonction  dont  dépend  a'  est  une  quan- 
tité constante. 

Nous  allons  discuter  ce  cas  important. 

Problème. 

117.  —  Trouver  la  courbe  qui  a  le  même  foyer  pour  tous 
les  points  de  sa  surface  de  révolution ,  et  dont  tous  les  rayons 
divergents  ou  convergents  partis  du  point  Q  seront  réfléchis, 
et  iront  diverger  ou  converger  vers  le  point  q, 

La  valeur  de  Q  q,  rapportée  à  l'art.  109  et  donnée  par  l'é- 
quation {b) ,  étant  constante ,  fournit  l'équation  . 

[£±PZ)J<PJLI1^  =  constante  =  c. 

iipx  —  ii  —p')y 

Après  avoir  fait  disparaître  les  fractions,  et  remplacé  x  —  c 
par  x,  ce  qui  transporte  simplement  l'origine  des  coordon- 


57 

nées  à  unç  distance  c  de  sa  situation  primitive ,  Téquation 
prëcëdeote  devient 

Pour  intégrer  cette  ëquation,  faisons  choix  d'une  nouvelle 
variable  z,  telle  que  pj'z=:x  z. 

En  multipliant  par^  Tëquation  donnée ,  il  vient 

ou 

a:  z  (  x'  — j^'  —  c'  )  =  xj^'  —  x^  z^ } 

d'où  Ton  tire 

7^=: ; — i =x=z— C — i — . 

I  -f-Z  l  '■f'Z 

Différentiant  cette  équation  : 
^j'dj-  lzzziipfdxz=:z.xz,dx,  à  cause  de  ^  'zr.^JL  J 

:=^^xzdX'\-x^dz  —  c"  d[ — -j- — j  • 
ce  qui  donne 

OU 

[^ , i T"       É?  J5  =  O.  .       . 


•V  • 


{b) 


Il  est  évident  que  l'on  peut  satisfaire  à  cette  équation  de 
deux  nlanières  :  la  première  en  posant  le  facteur 


c'  .         c 


^a  —  — «_,  'z::2ro.  ou  x  =± 

/    .         I        No  » 


(i+z)^    .       '  I  +z' 

d'où  résulté  simplement  x -}- ^  j^  ::=:  c  ,  en  remettant  à  la 


58 
place  de  z  sa  valeur  ^-^.  Eliminant  p  entre  cette  équation  et 

X 

Pëquation  primitive  (a),  on  trouve ,  après  réduction , 

r'  +  (^  — c)'  =  o. 

Ce  résultat  n'est  cependant  qu'une  solution  singulière  de 
l'équation  différentielle  ^  ce  qui  provient  de  la  marche  que 
nous  avons  suivie  pour  l'obtenir  :  comme  la  valeur  de^  que 
l'on  en  déduit  est  toujours  imaginaire  ,  elle  ne  peut  remplir 
les  conditions  du  problème. 

La  seconde  manière  de  satisfaire  à  l'équation  {b)  est  de 
poser  dzzizo^ouz'ziz  constante. 

Représentons  cette  constante  par —  h  :  alors  ,  puisque 

X    ^ 
nous  aurons 

X  X  d  X 

Cette  équation ,  étant  intégrée ,  donne 

a  étant  une  autre  constante  :  c'est  l'équation  générale  des- 
sections coniques  j  et  il  est  clair,  d'après  les  propriétés  de  ces 
courbes  ,  qu'elles  satisfont  aux  conditions  exigées.  En  effet , 
deux  lignes  tirées  de  leurs  foyers  à  un  point  quelconque  de  la 
courbe  forment  toujours  des  angles  égaux  avec  la  tangente  en 
ce  point ,  et  par  conséquent  un  rayon  convergent  ou  diver- 
gent provenu  de  l'un  des  foyers ,  et  réfléchi  par  la  courbe ,  se 
dirige  nécessairement  vers  l'autre  foyer  ^  mais  l'analyse  pré- 
cédente ,  étant  directe ,  fait  voir  que  les  sections  coniques 
possèdent  cette  propriété  à  l'exclusion  de  toutes  les  autres 
courbes. 

Il 8.  —  Ainsi,  dans  le  cas  de  l'ellipse,  tous  les  rayons 
(fîg.  12)  S  P,  SP',  etc. ,  divergents  du  foyer  S,  convergeront 


59 
après  leur  réflexion  vers  l'autre  foyer  H,  la  surface  intërieure 
de  l'ellip$e  étant  polie  :  au  contraire ,  tous  les  rayons  Q  P  ) 
QP' ,  qui  convergeaient  du  point  S,  iront,  après  leur  ré- 
flexion ,  en  diyergeant  vers  le  point  H. 

119.  -^  Dans  l'hyperbole  (fig.  i5) ,  les  rayons  Q  P ,  Q^  P , 
etc. ,  convergents  vers  le  foyer  S ,  et  tombant  sur  la  partie 
convexe  et  polie  de  la  courbe ,  iront  y  après  leur  réflexion  1 
converger  vers  l'autre  foyer  H;  s'ils  divergeaient  du  point  S, 
et  qu'ils  fussent  réfléchis  sur  la  surface  polie  et  concave  P  P', 
ils  divergeraient  également  du  point  H. 

120.  —  Dans  le  cas  de  la  parabole  ,  les  rayons  parallèles  à 
Taxe,  et  tombant  sur  la  surface  intérieure  ou  concave  de  la 
courbe  ,  seront  tous  réfléchis  vers  le  foyer  S  (  fig.  14)7  s'ils 
étaient  réfléchis  par  la  surface  extérieure  ou  convexe ,  ils  di- 
vergeraient tous  de  ce  même  foyer. 

121 .  —  Les  rayons  convergents  ou  divergents,  par  rapport 
au  centre  d'une  sphère ,  divergeront  ou  convergeront  vers 
ce  même  centre,  après  leur  réflexion. 

Essayons  d'appliquer  notre  formule  générale  (b)  [art.  1 09] 
à  quelques  cas  particuliers. 

Problème , 

122.  —  Supposons  que  la  surface  réfléchissante  soit  un 
plan,  ou  que  la  courbe  P  C  dégénère  en  ligne  droite,  et  cher- 
chons le  foyer  des  rayons  réfléchis. 

Nous  avons  par  hypothèse 

dr 
X  =:  constante  z=iap'=.  -^^  =  00 , 

d  X 

et  la  formule  générale  devient  simplement 

Q2  XY 
q'z:ia!z=:> ^  =  2  x  =:  2  a. 


6o 

Ainsi  le  foyer  des  rayons  rëflëchis  est  un  point  de  l'autre 
cbté  du  plan  réflecteur  ,  et  qui  s'en  trouve  à  une  distance 
égale  à  celle  du  point  lumineux  à  ce  même  plan. 

Gomme  ce  résultat  est  indépendant  de  la  viileur  de  j"  ou 
de  la  position  du  point  P,  nous  voyons  que  tous  les  rayons 
réfléchis  divergeront  de  ce  point  (fig.  i5). 

Problème» 

125.  — Assigner  le  foyer  d'un  anneau  d'un  réflecteur  sphé- 
rique.  ^ 

Soit  z  le  rayon  de  la  sphère  :  si  l'on  prend  pour  origine 
des  coordonnées  le  point  lumineux  même,  l'équation  du  cer- 
cle générateur  sera 

qui  donne  par  la  différentiation 

(X '-'a)dx+jrdjr=:o', 

et  par  conséquent 

dr  X  —  a  2  r^  —  r* 

.  dx  y       '  "  y^ 

En  portant  ces  valeurs  dans  l'équation  générale  (i) ,  l'on 
trouve  pour  distance  focale 

Telle  est  dans  tous  les  cas  l'expression  de  la  distance  dp 
foyer  des  rayons  réfléchis  au  point  rayonnant. 

En  optique,  cependant,  il  est  plus  avantageux  de  connaî- 
tre la  distance  au  centre  ou  à  la  surface. 

La  distance  au  centre  E  q  (fîg.  i6)  est 

^^         ^  7.ax  -^r^  —  2  a' 


ar' 


^^'^='2a(x-«)  +  r' (^^ 


6i  t 

liCS  valeurs  positives  de  £  ^  se  trouvent  à  la  droite  du  point 
£,  c'est-à-dire  qu'elles  sont  de  même  signe  que  les  valeurs 
de  :r  ou  de  Q  ^. 

CorolL  I.  Pour  déterminer  le  foyer  d'un  anneau  sphéri- 
que  infiniment  e'troit,  contigu  au  sommet  G  ou  G  de  la  sur- 
face sphërique  réfléchissante,  ou,  comme  on  l'appelle  en  op- 
tique, lefojrer  des  rayons  centraux,  nous  devons  poser  pour 
le  point  G  (  lorsque  la  réflexion  se  fait  sur  la  partie  concave) , 

xzzzu'^-'r  , 

et  pour  le  point  G' ,  quand  les  rayons  sont  réfléchis  par  la 
partie  convexe , 

xzz^a  —  r. 

La  première  hypothèse  donne 

La  seconde  donne  le  même  résultat ,  en  changeant  sim- 
plement r  en  —  r.  > 

124.  —  Soient  F  et  Ff  les  milieux  des  rayons  G  E  et  C  E' , 
et  ^  et  ^  les  foyers  des  rayons  réfléchis  en  G  et  en  G' ,  nous 
aurons 

(-y 

r  g  S15  —  r i —  mi:  ■  7  •     *     .     •     \u) 

^        2  2  a-l-  r  .   r 

'  aJi — 

'   2 

d'où  l'on  tire 

qf:fe::ef:f9; (e) 

analogie  d'une  grande  utilité. 
Nous  avons  pareillement 

qf:  F'e:;  ef  ;  F' g; 

de  manière  que  la  même  analogie  peut  s'appliquer  aux  deu;c 
cas,  et  peut  être  considérée  comme  servant  de  fondement  à 
la  théorie  des  foyers  des  rayons  centraux.  Il  est  évident ,  en 


6ft 

effet,  que ,  si  P C  était  toate  aQtte  coarbe  qu'un  cercle ,  la 
Hràme  propriété  subsistei'ait  eïicère  en  prenant  pour  E  le 
centre  de  courbure  au  sommet. 

1 25-  —  CorolU  2.  Si  a  était  infini ,  ou  si  les  rayons  inci- 
dents devenaient  parallèles,  notis  aurions  F^=:o;  ce  qui 
nous  apprend  que,  dans  ce  cas,  Xefojrerdes  rayons  parallè^ 
ïés  cehtraux  partage  le  rayon  en  cteux  partie^  égales.  On  dis- 
tingue ce  foyer  en  V^^f^eXwJitJbjrer principal  du  réflecteur. 

126.  —  Définition.  Q  et  ^  sont  ditsybj'er^  conjugués.  Il  est 
évident  que^  si  q  devenait  le  point  rayonnant,  Q  serait  son 
foyer  ^  car  les  rayons  suivraient  le  même  chemin  ,  qnoiqu'en 
sens  inverse. 

127-  —  CoroU,  5.  En  n'ayant  égard  qu'aux  rayons  cen- 
traux ,  les  foyers  conjugués  s'écartent  ou  se  rapprochent  par 
mouvement  contraire  ^  ils  coïncident  au  centre  dé  la  surface 
du  réflecteur.  En  effet,  tandis  que  a  varie  depuis  -{-  00  jusqu'à 
—  ob  ,  F  ^  subit  les  variations  suivantes  : 

r 
Tant  que  a  variera  depuis  00  jusqu'à »  ^  7  sera  positif, 

et  croîtra  depuis  o  jusqu'à  00  }  c'est-à-dire  que,  Q  s'avançant 
vers  l'infini,  FE^  passe  par  C'.  Si  le  mouvement  du  point 

Q  continue  ,  F  q  devient  négatif,  parce  que  alors  a  est  néga- 

r 
tif  et  plus  grand  que- ,  et  F  q  diminue  à  mesure  que  a  de- 

vient  plus  grand  :  ainsi  q  se  rapproche  du  point  E  par  un 
mouvement  contraire  à  celui  de  Q  5  et  quand  Q  est  à  une  di- 
stance infinie ,  q  est  de  nouveau  en  E. 

Quand  Q  arrive  en  E ,  At  z=  o ,  F  7  z=  -  ,   ou  ^  est  aussi 

2 

en  E. 

Quand  Q  arrive  en  C,  fit  =  —  r,  F  ^  =r  —  ~  ,   ou  q  est 

2'  ' 

aussi  en  C, 


65 

128.  -^  Il  résulte  de  la  ralearde  Eq,  ëqaàtion  (&),  <pi*aii 
rëflectear  sphériqne  A  G  B  (fig.  17),  dont  la  corde  (ou  Potf- 
verture ,  comme  on  dit  en  optique  )  est  A  B ,  fait  converger 
ou  diverger  le  rayon  rëfléchi  par  l'anneau  extérieur  A ,  vers' 
un  point  q  ,  autre  que  le  foyer  des  rayons  centraux. 

Soity  ce  dernier  foyer,  nous  aurons 

^  fl  r»  ar 


2a(a:  —  a  ) -j- r*       fta-f- 


129.  —  Cette  quantité  y*^  s'appelle  V aberration  longitudi' 
Tude  du  réflecteur  sphérique.  Si  les  rayons  tombent  sur  la 
partie  convexe ,  il  suffira  de  remplacer  -j-  r  par  —  r. 

Problème. 

Exprimer  approximativement  l'aberration  longitudinale 
d'un  réflecteur  sphérique  dont  l'ouverture  est  très  petite  par 
rapport  à  la  distance  focale. 

y  dénotant  la  demi-ouverture ,  et  x  —  a  étant  égal  à 


(en  négligeante^  et  les  puissances  supérieures  de  j*  ) ,  il  vient 
fq  =  laberration  ;=: 


û  r'        2  a  4- 
7,ar+r^ =^  ^ 


■a  i/*3 


=_£21_ if) 

r(2a-|-r)=» 


i3o.  —  En  posant  Cfz=:f,  nous  avons 

^  2a4-  r  ' 


64 

et  par  conséquent  nous  pouvons  éliminer  la  distance  a  du 
point  rayonnant ,  et  exprimer  l'aberration  en  fonction  àe 
l'ouverturç  du  rayon  de  courbure  et  de  la  distance  du  foyer 
des  rayons  centraux  au  sommet  G  :  en  effet,  Ton  tire  de  la 
dernière  équation 

_r(r-/) 


i     "^TT 


r   ' 


et ,  cette  valeur  étant  reportée  dans  l'équation  {f) ,  on 
trouve 

l'aberratiou=:^i:::i/^.l>!=^  '  (  demi-ouvertare  )- 

r  (  rayon  y  ^ 


i5i.  —  Pour  exprimer  l'aberration  latérale  ou  la  quanti- 
té dont  le  rayon  réfléchi  h.q  g  s'écarte  de  l'axe  au  foyer  des 
rayons  centraux  ,  ou  la  valeur  àefg  (  fig.  17  ),  nous  avons 

.  .       AM 

mais  A  M=  j-,  et 

11  a  {x  —  ayA-r^ix  —  ^a) 
n  a  {x  —  û)  -|-  r* 

ainsi 

ag'  r a  —  x-^-r , 


i32.  —  Quand  l'ouverture  est  très  petite  ,  cette  valeur  se 
réduit  à 

^ <r! (') 

/  ^— r»(r+a)  (r+a^)'     •     •     •      '     ^'>' 


65 

i55.  —  Quand  a  est  in^ni ,  ou  que  les  rayons  incidents 
sont  parallèles  ,  ' 

fg  =  l'aberration  longitudinale  =:  — 
f  g  "=1   l'aberration  latërale  =:  -^i-:- 

Si  les  rayons  tombent  sur  la  partie  convexe  de  la  sphère  | 
il  faut  supposer  r  négatif,  ce  qui  ne  fait  que  changer  les  si- 
gnes des  aberrations. 


J 


j  V.    —  îies  caustiques  far  réflexion  ,    ou 

catacaustiques. 

D^nition  des  caustiques  par  réflexion.  -«.Recherche  dés  coordoVinées  de 
la  caustique,  dans  l'hypothèse  d'une  divergence  quelconque.  — »  Caus- 
tiques produites  par  des  rayons  divergents  d*un  ménie  point.  —  Caus- 
tique (w  rayons  parallèles.  —  Distance  entre  les  points^ correspondants 
sur  la  couroe  et  sur  la  caustique.  —  Relation  générale  entre  les  points 
conjugués  ou  les  foyers  de  rayons  réfléchis  par  une  courbe  quelconque. 
—  Recherche  de  la  longueur  de  la  caustique.  ->-  Les  caustiques  sont 
toujours  reclifiahles.  —  Recherche  de  la  relation  générale  entre  deux 
caustiques  conjuguées  et  la  courbe  réfléchissante  intermédiaii*e.  — 
Caustique  de  la  cycloïde  j  —  est  également  une  cycloïde.  —  Causti- 
que d'un  cercle.  —  Cercle  de  moindre  aberration  pour  un  réflecteur 

j  sphérique.  —  Cas  où  l'ouverture  est  peu  considérable.  —  Cas  où  l'ou- 
verture est  très  petite  par  rapport  au  rayon.  —  Recherche  de  la  den- 
sité des  rayons  pour  un  point  quelconque.  •—  Premier  cas.  —  Deuxiè- 
me cas.  —  Troisième  cas.  -—Quatrième  cas.  —  Applications  à  des  cas 
particuliers.  — >  Premier  cas.  —  Deuxième  cas.  —  Troisième  cas.  — 
Quatrième  cas.  —  Cinquième  cas.  —  £  clairement  d'où  écran  qui  re- 
çoit les  rayons  réfléchis. 

i54-  —  Si  des  rayons  de  lumière  tombent  sur  un  milieu 
ayant  toute  autre  forme  qu'une  section  conique  dont  le  point 
rayonnant  occupe  le  foyer,  la  réflexion  ne  les  fera  plus 
converger  vers  un  même  point ^  mais  ils  seront  disperses  sui- 
vant une  loi  qui  dépendra  de  la  nature  de  la  courbe  rëflë- 
chissantc. 

L'inclinaison  sur  Taxe  variera  pour  chaque  rayon  avec  le 


66 

point  qni  l'aura  réfléchi ,  et  elle  ne  sera  pas  la  même  pour 
deux  rayons  consécutifs.  Chaque  rayon  coupera  celui  qui  le 
suit  immédiatement  en  un  certain  point ,  et  le  lieu  de  ces 
points  d'interaection  continuelle  sera  une  courbe  à  laquelle 
tous  les  rayons'  réfléchis  seront  nécessairement  tangents,  et 
qui  porte  le  nom  de  caustique. 

Si  ces  rayons  tombent  sur  une  autre  courbe  réfléchissante, 
ils  seront  dispersés  de  nouTeâu ,  et  produiront  une  autre 
caustique  en  se  coupant  deux  à  deux ,  et  ainsi  de  suite  à 
l'infini. 

i35.  —  Soient  Q  P,  Q'  P'  (fig.  i8  ) ,  deux  rayons  contigus 
tombant  sur  les  points  consécutifs  P,  P' ,  de  la  courbe  réflé- 
chissante P  P',  et  P  R,  P'  R',  leurs  directions  après  qu'ils  au- 
ront été  réfléchis  :  comme  ils  ne  sont  pas  nécessairement  pa- 
rallèles, leur  point  d'intersection  Y  correspondra  sur  la  caus- 
tique Y  Y'  Y'  au  point  P  de  la  courbe  réfléchissante  ;  et  si 
nous  déterminons  ainsi  les  points  Y'  Y',  etc. ,  par  les  points 
consécutifs  P'  P*,  etc. ,  leur  lieu  ou  la  courbe  Y  Y'  Y'  sera  la 
caustique  totale. 

i56.  —  Puisque  le  rayon  réfléchi  passe  par  P  ,  dont  les  co- 
ordonnées sont  x^^^  son  équation,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà 
vu  (  art.  114)9  ^^  nécessairement  de  la  forme  ' 

Y-^  =  P(X-x). 

Si  nous  regardons  x,jr,  P,  comme  variables,  cette  équa- 
tion sera  celle  d'un  rayon  quelconque,  et  celle  du  rayon  con- 
sécutif sera 

Maintenant,  puisque  le  point  Y  où  les  rayons  se  coupent  leur 
est  commun  à  tous  deux ,  les  coordonnées  X  et  Y  seront  les 
mêmes  en  ce  point  pour  les  deux  rayons ,  et  par  conséquent 
les  dernières  équations  auront  lieu  en  même  temps  pour  cette 
intersection  I  et  détermineront  les  valeurs  de  X  et  de  Y,  ou 


67 

la  situation  du  point  Y.  Or  la  dernière  de  ces  équations  n'est 
autre  que  la  première,  en  supposant  X  et  Y  constants,  et  en 
ajoutant  à  chaque  variable  sa  différentielle.  Nous  avons  donc 
à  tirer  les  valeurs  de  X  et  de  Y  des  deux  équations 

Y-^=:P(X-a;),   ^ 

—  €fj-=:(X— x)  dP  —  Vdx, 

qui  donnent  sur-le-«chanip 


■     (*) 


En  substituant  à  P  sa  valeur 


ap{x  —  a)— (i — p')jr 
z=i  tane  r  ou  ~ —^ — ,    .    ^ — ^ , 

et  en  effectuant  toutes  les  différentiations  indiquées  ou  im- 
pL'cites  pour  éliminer  x  et  j^  à  l'aide  des  équations  de  la  cour- 
be et  des  conditions  auxquelles  la  quantité  a  peut  être  sou- 
mise, on  tombera  nécessairement  sur  une  équation  entre  X 
et  Y,  qui  sera  celle  de  la  caustique. 

Problème» 

157.  —  Assigner  la  caustique  quand  les  rayons  divergent 
d'un  point  fixe  pris  sur  l'axe  ^d'une  courbe  réfléchissante 
donnée. 

Dans  ce  cas ,  a  est  invariable ,  et  P  doit  être  différentié 
dans  cette  hypothèse. 

On  peut  donc,  pour  plus  de  simplicité ,  poser 


a  =  o  , 


ou  supposer  l'origine  des  coordonnées  au  point  rayonnant  3 
alors , 

I.  5. 


68 

ïpy^i  —p')x 

équations  dans  lesquelles  q  =  -r — 

En  portant  ces  valeurs  dans  les  équations  (X:) ,  celles  -  ci 
donnent 

'  i^+P")   {p^—jr)—ixq  {x--\-jr-) 

Y _  2   ., ^P ^  —^y  +  qj{^^  +r' ) 

i58.  —  CorolL  i.  Si  les  rayons  incidents  sont  parallèles, 
c'est-à-dire  si  le  point  lumineux  est  à  une  distance  infinie  , 
nous  pouvons  fixer  arbitrairement  l'origine  des  coordonne'es  r 
et  puisque ,  dans  ce  cas ,  l'équation  du  rayon  re'fléchi  est , 
d'après  les  équations  (/)  et  (k)^  art.  1 15  et  1 14, 

Y— J-  =  (X  — X),  ;lf   .1     •     .     .     (^^,2) 
nous  avons 

d  X  _     (  I  —  jpa  )» 
c^  P  ~  2  7  (  I  -f  ;?^  )  ' 

\     \        A    ^P        3    ^T 
en  écrivant  g  ala  place  ae  -—-  ou  de  -r-:^' 

u  X  CL  X 

Après  ces  substitution»,  nous  obtenons  les  valeurs  suivan- 
tes pour  les  coordonnées  de  la  caustique  : 


69 


159.  —  CoroU.  a.  Dans  le  cas  gënëral ,  en  posant/zz:  la 
ligne  ^y  ou  la  distance  entre  un  point  de  la  courbe  et  le 
point  correspondant  sur  Ja  caustique ,  l'on  a 

qui  devient ,  en  y  remplaçant  X  —  x  et  Y  —  y  par  leurs  va- 
leurs trouvées  plus  haut , 

/=k7+lF.^^<^x,    .    .    .    .    (o) 

ou ,  en  écrivant  au  lieu  de  P  sa  valeur,  et  eu  effectuant  le$ 
opérations , 

140.  —  CorolL  5.  Dans  le  cas  de  rayons  parallèles,  quand* 

^p         dP a  y  ( I  -j- p^ ) 


^•m^^* 


a  Na       > 


\—p^^    dx  {i—p*) 

Ton  a 

/=a^. ......  (,) 


14 1-  —  CorolL  4-  Nommons  c  une  corde  du  cercle  oscil- 
lateur passant  par  l'origine  des  coordonnées  ou  par  le  point 
rayonnant  :  alors  y  d'après  la  the'orie  des  courbes , 


70 
d'où 

/ 

Substituant  ce^te  valeur  de  9  (x'  +J'')  dans  l'expresefion 
gënërale  dey^  pour  éliminer  q ,  l'on  trouve 


4j/x»-|-j^»  —  c  ,      4'*— c' 

en  posant,  pour^brëger, 
On  tire  de  là 

\  /•_.,==  i±£i!. 

d'où  l'on  conclut 

r y  c:-j-c  :: -^c  :y J- c.    .     .     .     •     (r) 

Ce  qui  fournit  la  propriété  suivante  (  Optique  de  Smiûi , 
édit.  de  1758  ,  p.  160  )  : 

142.  —  Q  et  ^  sont  les  foyers  conjugués  d'un  faisceau  élé- 
mentaire de  rayons  réfléchis  au  point  P(fig.  19)  )  par  la  sur- 
face d'une  courbe  quelconque. 

Soit  V  P  W  le  cercle  osculatcur  :  si  la  courbe  était  un  cer- 
cle ,  ce  serait  la  courbe  même.  Divisons  les  cordes  P  V,  P  W 
(  directions  des  rayons  incident  et  réfléchi  ) ,  en  F  et  en y^  de 
telle  manière  que  PF  et  Pyen  soient  respectivement  le  quart, 
et  la  relation  entre  Q  et  ^  sera  exprimée  par  la  proportion 

QF  :  FP  ::  Vfifq.     .....      (^) 


145.  —  CorolL  5.  Posant 

V-p 


dV 

I 


.  J  X  =  M  , 


roo  a 


—  :s  1  +  — ^— 
d  X  *     dx  f 


tix     /     •  €/ ar    '  dx  \        '    dxj^ 

d'où  il  suit  que 

</  Y 

P  est  donc  pour  la  caustique  ^  par  rapport  aux  coordon- 
nëes  X  et  Y,  ce  qu'est  p  pour  la  courbe  réfléchissante ,  par 
rapport  au  point  dont  les  coordonnées  sont  xetjr. 

i44*  —  CoroU.  6.  Dénotons  par  S  la  longueur  de  la  caus- 
ti(jue  rectifiée  z:z  arc  A  H  K  Y, 

L'on  sait  que 

dS  =  l^dX-  +  dY-  =i/X  .|/^i  4-  P' 

=^{d  X  -^  d  M)  Kl  +  P'i 

et  à  cause  de 

P  </P 


dfzzzdn  .  y  i  +  p»  4-  M  • 


yrr^' 


,^ V  dV 

mais 

M  .  rf  P  =:(P  —  p)  tf  a?: 

ainsi 


|/^I     +    P» 


r 


1^ 

Ce  qui  devient,  en  mettant  pour  P  sa  valeur , 

^  p  X  —  {i—p^)jr 

intégrant  des  deux  parts  : 

S  =  constante  -|-  /  "h  p^x»  -^-T** 

II  suit  de  là  que  la  caustique  est  toujours  une  courbe  recti<it 
fiable  ;  et  que  sa  longueur 

=  AKj-=:QP-j-Pj*-j-  constante  j 

mats 

arc  A  K  F  ;=:  Q  C  -^  C  F  4"  constante  : 

il  vient  donc ,  par  soustraction , 

arcFj-z=:(QC  +  CF)-^(QP4-PY). 

Ce  qui  fait  voir  que.  la  caustique  est  nécessaîrettieut  tu^e 
courbe  rectifiable^  pourvu  que  la  courbe  réfléchissante  ne 
soit  pas  elle-même  transcendante. 

14S.  —  Si  les  rayons  PR,  F  R',  P  R^,  etc. ,  après  leur 
réflexion  sur  la  courbe  P  P'  P'^,  tombent  sur  un  autre  réflec-^ 
teur  R  R'  R*,  et  sont  réfléchis  dans  les  directions  R  S  ,  R'  S% 
R*' S*,  etc.  (fig.  ao),  leurs  intersections  successives  produi- 
ront une  nouvelle  caustique  Z  7J  7J' ,  que  l'on  détermine-^ 
ra  par  uneanaljse  semblable,  et  ainsi  à  l'infini. 

Réciproquement,  quelle  que'^oit  la  loi  que  suivent  les 
rayons  Q  P,  Q'  P',  etc. ,  chacun  d'eux  peut  être  considéré* 
comme  la  caustique  d'une  autre  courbe  réfléchissautc ,  et 
ainsi  de  suite. 

Soit  VV  V*  cette  courbe  :  puisque  PV  Qlui  est  tangente, 
si  les  courbes  V  V  V*  et  P  P'  P"  étaient  connues  ^  le  point  Q^ 
sur  l'axe  (  d'où  l'on  peut  supposer  émis  le  rayon  Q  P  )  serais 


75  y 

détermine  en  fonction  des  coordonnées  de  P,  et  la  quantité'  a 
disparaîtrait  *entièreaieBl.  Le  problème  suivant  nous  offre 
un  exemple  des  calculs  à  effectuer  dans  cette  circonstance. 

Problème, 

146.  —  Dëterrainer  les  relations  entre  deux  caustiques 
consécutives  ou  conjug^^es  (  si  Ton  peut  les  appeler  ainsi  ) , 
VV'V*i  Y  y  y,  et  la  courbe  réfléchissante  intermédiaire 
PFP», 

Soient  toujours  Y  et  Y  deux  points  conjugués  sur  les  caus- 
tiques, P  le  point  réfléchissapt ,  et  nommons 

Ç  et  n  les  coordonnées  de  Y  , 
X  et  j^  celles  de   P  ,   " 

X  et  Y  celles  de  Y. 

Puisque  la  ligne  P  Y  Q  est  tangçute  à  la  première  çourbo 
en  Y,  noua  avons  évidemment 

et  cette  équation,  combinée  avec  celle  entre  >i  et  Ç,  qui  re-^ 
présente  la  courbe  Y  Y'  Y*,  suffira  pour  déterminer  ïj  et  Ç  en 
fonction  de  x  et  dejr,  ou  réciproquement  a:  et  j^  en  fonction . 
de  5  et  de  »|. 
Ornons  avons  aussi,  d'après  Tart.  1149  équation  (2), 

X  —  a 


et  par  conséquent 


X  —  { 

X  —  a  zn:  jr  . ,  a  ziz 


ç  r  ~  >ï  ^ 


Ainsi  a  est  également  exprimé  en  fonction  de  x  et  àej-,  014^ 
de  \  et  de  t^^  Il  ne  s'agit  plus  que  de  substituer  sa  valeur  dans. 
celle  de  P, 


76 

Ainsi ,  en  posant ,  pour  simplifier^  r  =?  i  (  ce  qui  ne  peut 
altërer  le  résultat), 

4Y»  =  4—  I2X*  +  12x4— 4x«, 
faisant  la  somme 

4(X»  +  Y»)=:4  — 5x»,  x»=|(i  —  X»— Y'). 

De  manière  qu*en  substituant  pour  oc*  cette  valeur  dans 
celle  de  Y,  l'on  trouve ,  après  réduction , 

*   (  4  X»  +  4  Y»  —  I  )^  =  27  Y»  j  .    .    .    .    (v) 

ce  qui  est  l'équation  de  la  caustique. 

Cette  équation  appartient  à  une  épicycloïde  engendrée 
par  la  révolution  d'un  cercle  dont  le  rayon  est  le  quart  de 
celui  du  cercle  réflecteur.  La  figure  ai  représente  la  caus- 
tique dans  ce  cas ,  Q  P  étant  le  rayon  incident  et  P  Y  le 
rayon  réfléchi.  Elle  a^un  point  de  rebroussement  en  F,  qui 
est  le  fi3yer  principal  des  rayons  réfléchis  par  la  surface  con- 
cave 6  G  D  ,  et  un  autre  en  F' ,  qui  est  le  foyer  des  rayons 
réfléchis  par  la  surface  convexe  B  A  D. 

Dans  ce  dernier  cas^,  ce  ne  sont  point  les  rayons  mêmes 
qui  touchent  la  caustique,  mais  leurs  prolongements  derrière 
la  surface. 

i4g,  —  Corolle  Quand  Y  est  très  petit  ou  très  voisin  da 
point  F,  la  forme  de  la  caustique  approche  indéfiniment  de 
celle  de  la  parabole  semi-cubique;  car  l'on  a  généralement 


et  quand  la  petitesse  de  Y  permet  de    négliger  Y'  yis-à-vis 
deYT, 

X=l  +  |Yf,onY.=(4y(x-iy.     .     M 

I 


77 

)5o.  —  Nous  avons  vu  que  ce  n^est  que  dans  quelques  ca» 
très  particuliers  que  les  rayons  provenant  d'un  <:ertain  point 
et  réfléchis  par  une  courbe  se^  dirigent  tous,  en. divergeant  ou 
en  convergeant^  vers  un  même  point.  En  général,  ils  se  dis- 
tribuent de  la  manière  décrite  aux  art.  i45  et  146,  et  sont 
tous  tangents  à  la  caustique*  La  densité  des  rayons  pour  un 
point  quelconque  de  cette  courbe  est  infiniment  plus  grande 
que  pour  l'espace  qui  ^environne;  et  pour  l'espace,  entre  la 
caustique  et  la  courbe  réfléchissante  P  C  F  Y  (fig.  ai },  cette 
densité  est  plus  grande  que  pour  l'espace  extérieur  à  la  caus« 
tique  Q  Y  F. 

Cette  dernière  proposition  est  évidente ,  car  Tespace  Q  Y  F^ 
n'est  éclairé  que  par  les  rayons  incidents ,  tandis  que  l'autre 
espace  l'est  par  tous  les  rayons ,  tant  réfléchis  qu'incidents. 


i5i.  —  Cette  assertion  peut  se  démontrer  d'une  manière 
très  satisfaisante  par  l'expérience  suivante  ,  imaginée  par  le 
docteur  Brewster. 

On  prend  une  lame  d'acier  poli,  déforme  concave  (fig.  22), 
que  l'on  place  perpendiculairement  sur  une  feuille  de  pa^ 
pier  blanc.  Si  l'on  expose  alors  cet  appareil  aux  rayons  du 
soleil  j  en  tenant  le  plan  du  papier  de  telle  façon  qu'il  passe 
près  du  soleil  sans  cependant  le  toucher,  la  caustique  viendra 
se  peindre  sur  le  papier,  et  sera  marquée  par  un  trait  de  lu- 
mière bien  tranché.  La  partie  intérieure  sera  plus  brillante 
que  la  partie  extérieure,  et  la  lumière  s'aflfaiblira  graduelle- 
ment et  d'une  manière  très  rapide  à  partir  de  la  caustique. 
Si  l'on  fait  varier  la  forme  de  la  lame,  toutes  les  différentes 
espèces  de  cata caustiques  avec  leurs  points  singuliers,  de  re- 
broussement,  d'inflexion,  etc.,  se  développeront  admirable-* 
ment.  Cette  expérience  est  à  la  fois  amusante  et  instructive. 

La  ligne  brillante  que  l'on  aperçoit  dans  un  verre  plein  de 
lait,  ou  mieux  encore  d'encre,  que  l'on  expose  au  soleil, 
nous  offre  précisément  un  exemple  de  la  caustique  du  cercle, 
dont  nous  nous  sommes  occupés  plus  haut. 


7» 
i52.  —  Si  Ton  fait  tourner  la  figure  i8  autour  de  son  àke, 
la  ^courbe  réfléchissante  engendrera  une  surface  de  révolu* 
tion  j  qui  deviendra  un  miroir  quand  on  la  supposera  polie  à 
l'intérieur  ou  à  l'extérieur,  suivant  que  le  cas  l'exigera  :  ainsi 
la  caustique  engendrera  une  surface  conoïdale ,  à  laquelle 
tous  les  rayons  réfléchis  par  le  miroir  devront  être  tangents. 
^  Aucun  miroir  qui  n'est  pas  formé  par  la  révolution  d'une 
section  oonique  ayant  le  point  rayonnant  à  son  foyer  ne  peut 
donc  réunir  tous  les  rayons  réfléchis  en  un  même  point  ou 
foyer.  Cependant  il  y  aura  toujours  un  point  qui  recevra  les 
rayons  réfléchis  dans  un  état  plus  dense  que  tout  autre  :  c'est 
le  point  F,  comine  nous  le  verrons  bîefhtôt.  La  déviation  de 
chaque  rayon  réfléchi,  par  rapport  à  ce  point,  se  nomme  son 
aberration. 

i55.  —  La  concentration  et  la  dispersion  des  rayons  par 
des  surfaces  réfléchissantes  ou  réfractantes  étant  d'une  ex- 
trême importance  dans  V optique  pratique,  il  sera  nécessaire 
de  traiter  ce  sujet  avec  plus  de  développement.  Nous  com- 
mencerons par  chercher  jusqu'à  quel  point  les  rayons  peuvent 
être  concentrés  par  un  réflecteur  donné  qui  les  reçoit,  À  cet 
effet,  nous  nous  proposerons  le  problème  suivant  : 

■ 

Problème. 

i54'.  —  Trouver  pour  un  réflecteur  de  figure  et  à! ouver- 
ture A  B  données  le  cercle  de  moindre  aberration ,  c'est-à- 
dire  l'endroit  où  il  faut  placer  un  écran  pour  y  recevoir  tous 
les  rayons  réfléchis  par  une  surface,  dans  le  plus  petit  cercle 
possible ,  et  assigner  le  diamètre  de  ce  cercle. 

Soient  AGB  (fig.  25)  le  miroir,  Q  le  point  rayonnant, 
G  Y^fkg  la  caustique  ,  y  le  foyer  des  rayons  centraux  ,  q  le 
foyer  des  rayons  extrêmes  X  q,B  q,  et  prolongeons  ces  lignes 
jusqu'à  ce  qu'elles  coupent  là  caustique  en  Y  j*.  Puisque  tous 
les  rayons  réfléchis  par  la  partie  ACB  du  réflecteur  sont  tan- 


/ 


•  79 

genlsaax  points  de  la  caustique  entre  Ky*ft  kf,  il  est  évident 
qu'ils  doivent  toust  passer  par  la  ligne  Y  ^.  Conservant  la 
notation  des  problèmes  précédents  (  c'est-à-dire  Q  a:  zz:  X , 
X/  ziz  Y  ) ,  posons  f 

QL  =  Xo,  LK=:Yo,  QD=Xo,  DAnzj-o, 

et  représentons  parP©,  /7oi,  les  valeurs  de  P  et  de^  correspon- 
dantes aux  points  K  et  A  de  la  caustique  et  de  la  courbe  réflé- 
chissante :  l'équation  delà  ligne  A  K  ^  /  sera  alors 

Y  et  X  étant  les  coordonnées  d'un  point  quelconque  de  cette 
ligne.  Mais  an  point  j-,  où  elle  coupe  l'autre  branche  de  la 
caustique ,  ces  coordonnées  sont  communes  à  la  droite  et  à 
cette  courbe.  Pour  ce  point  donc ,  l'équation  précédente  et 
celles  qui  expriment  la  nature  de  la  caustique  doivent  avoir 
lieu  simultanément^  mais  ces  dernières  sont  les  équations  {k\ 
art.  i36,  combinées  avec  l'équation  de  la  courbe  réfléchis- 
sante. Eliminant  alors  xr  et  j^  à  l'aide  de  deux  de  ces  équa- 
tions ,  et  déterminant  les  valeurs  de  X  et  de  Y  au  moyen  de 
celles  qui  restent,  le  problème  se  trouve  résolu. 

i55.  —  Maintenant  la  nâême  équation  qui  donne  la  valeur 
^ty  ou  X  j"  doit  donner  aussi  celle  de  L  K ,  parce  que  le 
point  K  est  commun  à  la  caustique  et  à  la  ligne  A  K  j-  aussi* 
bien  que jr.  ^ 

Hais  d'ailleurs, puisque  AK^est  une  tangente,  le  point  K 
est  doublé ,  et  par  conséquent  l'équation  finale  en  Y  doit 
avoir  nécessairement  deux  racines  égales,  outre  la  valeur  de 

Y  que  l'on  cherche;  et  celles-là  étant  connues,  le  degré  de 
l'équation  s'abaissera,  et  Y  s'obtiendra  plus  facilement. 

La  naarche  que  nous  venons  de  suivre  semble  différer  de 
celle  que  l'on  emploie  ordinairement,  et  qui  consiste  à  regar- 
der comme  un  maximi;im  la  valeur  de  Y ,  déterminée  par 
l'intersection  du  rayon  réfléchi  extrême  A  K^,  et  d'un  autre 
rayon  quelconque  réfléchi  au  point  P.  Mais  cette  différence 
n'est  qu'apparente ,  car,  dans  la  dernière  méthode  ,  nous 


6o 

devons  supposer  Y  matimum ,  on  4^:^0j  en  re^rdânt 
cette  quantité  comme  déterminée  par  les  "dent  équations* 
coexistantes 

Y— j-o  =  Po(X— a:o)  et  Y-j-  =  P(X  — X). 

Or,  dans  ce  cas,  la  première  de  ces  équations  donne  aussi 

i/Xr:^05 

et  par  conséquent,  en  différentiant  la  seconde,  il  vient 


tfoù 


X  —  X  n:— — -— r«  u  d  X  m 
d\f 


et  par  conséquent 

Ces  équations  ne  sont  autres  que  celles  de  Tart.  i56,  qui 
expriment  les  propriétés  générales  de  la  caustique  :  de  ma* 
nière  que  cette  considération  de  maximum  ne  sert  qu'à  ren* 
dre  le  chemin  plus  long  pour  parvenir  aux  mêmes  équations, 
et  ce  n'est  au  fond  qu'une  méthode  différente  de  détermi^uer 
la  caustique. 

1 56.  —  Appliquons  ces  raisonnements  au  cas  d'un  réflec*- 
teuf  sphérique.  £n  reprenant  les  équations  et  la  notation  de 
l'art.  j4^,  et  désignant  par  a  In  valeur  extrême  àejr,  ou  la 
^emi'Ouverture  du  miroir,  et  par  b  la  valeur  correspondante 
de  X,  celle  de  P  sera 

'i.p  12.  a  b     '>.ab 

1  — p*  b^  —  a'  i  —  2  a^' 

Par  \h  l'équation  (  m,  a),  art.  i38,  du  rayon  réfléchi  ex- 
trême devient 


8 
d'où  l'on  iire 


=U'  +  ^^-4 


2X 

Prenant  pour  z  une  valeur  telle  que  X  zzn^  ^  ^  z  étant 
une  autre  inconnue ,  il  Tient 

Ecrivant  cette  dernière  valeur  au  lieu  de  4  X%  et  «^  z^ 
au  Jieu  de  Y"*,  dans  l'équation  (t;)  de  la  caustique,  art.  148  , 
après  avoir  extrait  la  racine  cubique  et  opéré  les  réductions, 
nous  trouvons ,  pour  déterminer  z, 

Maisi  d'après  la  remarque  que  nous  avons  faite  à  l'art.  i55, 
cette  équation  doit  avoir  deux  racines  égales,  savoir,  quand 
x=:  &  ou  Y  =  a^,  c'est-à-dire  quand  jzz=:  i  :  ainsi  elledoit 
être  divisible  par  (z  —  1  )*.  Effectuant  cette  division,  on  re- 
connaîtra qu'elle  se  fait  exactement,  et  l^on  trouvera  pour 
quotient 

d'où  l'on  déduira  les  autres  valeurs  de  z. 

Comme  cette  analyse  est  rigoureuse,  puisque  nous  n'avons 
rieb  négligé  comme  très  petit ,  la  solution  du  problème  est 
complète,  quelle  que  soit  l'ouverture  du  miroir. 

187.  —  En  la  supposant  assez  petite  par  rapport  au  rayon, 
on  obtiendra  une  valeur  approchée  de  z,  à  l'aide  de  la  série 
suivante  fournie  par  l'équation  (j^), 

a       52  02  4^9^ 

Et  par  suite ,  puisque  Y  =  a^  z' , 

I.  6 


8a 

i58.  —  Le  premier  terme  de  cette  série  suffit  dam  la  phi' 
part  des  cas  qu'offre  la  pratique ,  et  Ton  a  simplement 

8' 


—  a' 
Y=-ft-, .    («) 


ou,  en  nommant  r  le  rayon  de  courbure  du  réflecteur, 

—  a' 
Y  =   8^ <0 

L'aberration  latérale  correspondant  à  la  demi-ouverture  a 

est  égale  à  — -^^  en  vertu  de  Tëquation  (/)^  art.  i55  :  par 

conséquent ,  dans  le  cas  de  petites  ouvertures ,  le  rayon  du 
cercle  de  moindre  aberration  est  égal  au  quart  de  l'aberra- 
tion latérale  (au  foyer)  de  Tannean  extérieur. 

i59*  -^  CorolL  Le  cercle  de  moindre  aberration  est  plus 

rapproché  du  miroir  que  le  foyer  principal ,  de  "T^f^  ^^  ^® 

5  .  5      a^ 

■y  X  l'aberration  longitudinale  =  ->.—. 

i6o.  —  Pour  compléter  la  théorie  des  caustiques,  il  ne 
reste  plus  qu^à  examiner  le  degré  de  conceutratit>n  des  rayons 
réfléchis  en  un  point  donné. 

A  cet  effet ,  soit  S  (  fig.  24  )  un  point  quelconque ,  et  me- 
nons par  ce  point  la  droite  P  S  Y  ^  tangente  à  la  caustique 
en  Y.  L'on  peut  alors  regarder  S  comme  appartenant  à  une 
surface  conique  engendrée  par  la  révolution  de  la  tangente 
F  Y  5  9  autour  de  Taxe,  et  tous  les  rayons  réfléchis  par  l'an- 
neau engendré  par  la  révolution  de  l'élément  PP'  seront  con- 
tenus dans  le  solide  conoïdal  formé  par  la  révolution  de  la 
û^nré  PP*  Y  g' g  autour  de  ce  même  axe.  Ainsi  les  rayons 
seront  concentrés  :  i^dans  un  plan  parallèle  à  celui  du  papier, 
dans  le  rapport  de  PP'  à.  S  S'  ou  de  P  Y  à  S  Y  j  2®  dans  un 
plan  perpendiculaire  à  celui  du  papier,  dans  le  rapport  des 
circonférences  des  cercles  engendrés  par  la  révolution  de  P 


n 


et  de  S,  ou  de  leurs  rayons  P  M  et  ST.  En  vertu  de-ces  deux 
rapports,  la  concentratioo  en  S  sera  reprësentëe  par 

PM  ^  PY  P^    ^   PY 

il  nous  désignons  donc  par  l'unité  la  densité'  des  rayons  nu 
moment  de  leur  réflexion  en  P,  leur  densité  correspondante 
eo  Ssera  exprimée  par 

P  Y  .  P^ 

S  Y  .  S  7' 

quelle  que  soit  d'ailleurs  la  situation  du  point  S. 

161 .  —  Mais  il  faut  maintenant  distinguer  plusieurs  cas. 

1*  Quand  S  se  trouve  dans  les  espaces  K  H  V,  N  D  W,  et 
qu'ainsi  l'on  ne  peut  mener  de  tangente  qui  coupe  le  réflec- 
tear  dans  son  ouverture  A  B  :  par  conséquent  ces  espaces  ne 
reçoivent  point  de  rayons ,  et  la  densité  =:  o  pour  chaque 
point. 


162.  —  2^  Quand  S  se  trouve  dans  les  espaces  A  G  B , 
VHFE ,  E  F  D  W,  on  ne  peut  mener  qu'une  seule  tangente 
qni  coupe  le  réflecteur  entre  A  et  B  :  de  manière  que ,  pour 
cesespaceS)  la  densité  est  représentée  simplement  par 

P  Y  .  P  ^ 


D  =: 


S  Y  .  S 


i65.  —  3*  Dans  les  espaces  K  G  H  et  M  G  D  (  fig,  aS  )  on 
pent  mener  deux  tangentes  qui  passent  par  le  point  S ,  et 
qui  touchent  toutes  deux  la  branche  FK  du  même  c6té  de 
l'axe  que  le  point  S.  Soient  P,  Y^  S^,  et  P,  Y,  S  q^  ces  tan^- 
gentes  :  le  point  S  recevra  les  rayons  appartenants  à  ces  deux 
Gonoides  convergents,  et  la  densité  sera,  par  conséquent,  la 
somme  de  leurs  densités  respectives  ,  ou 


D  = 


P  Y,  .  P  ^. 


S  Y 


7i 


+ 


P  Y 
S  Y. 


JZ*. 
9. 


6. 


84 

164.  —  4^  Dans  l'espace  FHGD  Ton  peut  mener  troii 
tangentes ,  q^SY^  P, ,  q^  S  Y^  P,  et  q^  S  Y3  P^  ,  tombant 
toutes  entre  A  et  B.  Les  deux  premières  (  fig.  26  )  touchent 
la  branche  F  A:  du  même  cote  que  S ,  et  la  troisième  du  côté 
opposé  :  celles-là  appartiennent  à  des  c6nes  de  rayons  con- 
vergents vers  q^  q^  ,  et  la  dernière  à  un  cône  convergent 
vers  q^y  mais  ^intercepté  par  S  après  sa  rencontre  avec  q^ , 
et  divergent  de  nouveau. 

Il  suit  de  là  que  la  densité,  dans  ce  cas,  aura  pour  expres- 
sion 

PY.  .Py.         PY.  .Py.         PY3.Py3 

"-SY.  .Sy."T"SY.  .S<7.fSY,.S93- 

Gomme  le  développement  de  ces  fractions  en  fonction  des 
coordonnées  du  point  S  nous  conduirait  à  des  calculs  d'une 
complication  excessive,  nous  nous  contenterons  de  donner 
quelques  applications  relatives  à  des  positions  remarquables 
du  point  S. 

i65r  —  Premier  cas.  S  est  sur  l'axe  au-delà  du  foyer  prin- 
cipal ou  entre  le  miroir  et  le  foyer  des  rayons  extrêmes  G. 

/  F  F  \* 
Ici  Y  coïncide  avec  F,  ainsi  que  ^  ,  D  :z=  (  ^-=-  )    -,    ce  qui 

montre  que  la  densité  est  en  raison  inverse  du  carré  de  la 
distance  de  S  au  foyer  principal.. 

166.  —  Deuxième  cas.  S  est  sur  l'axe  entre  le  foyer  prin- 
cipal et  le  foyer  des  rayons  extrêmes  G ,  c'est-à-dire  sur  la 
ligne  G  F.  Ici  S  ^,  zi:  o  ,  S  ^^  =  o ,  S  ^3  =  o  ,  ce  qui  rend 
infinis  les  trois  termes  dont  est  composée  la  valeur  de  D  :  il 
en  résulte  que  la  densité  y  est  infiniment  plus  grande  qu'à  la 
surface  du  réflecteur. 

167.  —  Troisième  cas.  S  test  en  F.  Ici  non  seulement 
8^  =  0,  mais  encore  S  Y  :  par  conséquent  la  densité  est 
ii^finiment  plus  grande  que  dans  le  cas  précédent ,  et  atteint 
son  maximum. 


85 

)68.  —  Quatrième  ,cas.  S  est  sur  la  caustique  même.  Ici 
S  Y=2  o ,  et  par  conséquent  D  est  encore  infini ,  c'est-à-dire 
qae  la  densité  y  est  infiniment  plus  grande  qu'à  la  surface  du 
réflecteur 5  et  plus  S  approche  de  F,  plus  cette  densité  aug- 
mente par  la  diminution  des  valeurs  de  S  q, 

169.  —  Cinquième  cas.  S  est  quelque  part  en  H  z  D  dans 
le  cercle  de  moindre  aberration.  Au  centre  z  et  à  la  circon- 
feVence  H  la  densité  est  infinie  :  entrç  ces  deux  positions 
elle  devient  finie ,  et  diminue  jusqu'à  ce  qu'elle  atteigne  son 
minimum  5  après  quoi  elle  recommence  à  croître ,  d'après 
une  loi  trop  compliquée  pour  en  faire  ici  la  recherche.  On 
observera  que  les  relations  énoncées  dans  ces  articles  (  160- 
169)  sont  générales ,  et  ne  sont  point  restreintes  au  cas  oh.  la 
surface  réfléchissante  est  purement  sphérique. 

170.  —  Dans  toute  la  discussion  précédente ,  nous  avons 
supposé  que  le  poinit  S  recevait  les  rayons  perpendiculaire- 
ment. On  doit  donc  entendre  par  la  densité  des  rayons,  non 
le  nombre  des  rayons  qui  tombent  sur  une  surface  plane 
donnée,  mais  le  nombre  de  ceux  qui  j)assent  par  une  ouver- 
tore  circulaire  infiniment  petite  de  la  voûte  céleste,  ou  qui 
sont  reçus  en  S  sur  un  corps  sphérique  infiniment  petit. 

Cependant,  lorsque  l'ouverture  est  petite,  un  écran  per- 
pendiculaire à  l'axe  recevra  les  rayons  partis  de  chaque 
point,  sous  un  angle  d'incidence  presque  droit  5  et  par  £on- 
'  séqaent  les  expressions  précédemment  obtenues  représente- 
root  l'intensité  d'éclairement  pour  chaque  point  d'une  telle 
surface,  en  supposant  toutefois  que  l'écran  n'intercepte  au 
cnn  rayon  incident. 

Nous  renvoyons  le  lecteur  qui  désirerait  plus  de  dévelop- 
pements, au  sujet  des  caustiques ,  aux  ouvrages  suivants  . 
Tschirnàus ,  Actes  de  Leipzig,  1682,  et  Histoire  de  l'Acadé- 
mie, tome  II,  page  54 ,  1688;  De  la  Hire  ,  Traité  des  épicy^ 
cloïdes,  et  Aîémi  de  l'A  Cad.,  y  oLtl}  Smilb's  Optics  ;  Carré ^ 
Mém.  de  VAcad.,  17035  J.  Bernouilli  Opéra  omnia,  vol.  m, 


86      * 

page  464;  L'H6pital ,  Analyse  des  infiniment  petits;  Hayes's 
Fluxions;  Petit,  Correspondance  de  V Ecole polxtechniqj^ l 
II,  555;  Malus  ,  Journal  de  l'Ecole  pàfyi.  ,  voL  vi;  Ger- 
gonne,  Annales  des  Mathématiques,  xi,  p.  229;  De  la  Rive, 
Dissertation  sur  les  caustiques,  etc.;  Sturm ,  Annales  des 
Math.,  XVI  ;  Gergoone,  idem. 


De  la  réfraction  de  la  lumière  par  des  milieux  non 

cristallises. 


$  VI.  —  De  la  réfraction  d^une  lumière  homogène 
par  rapport  à  des  surfaces  planes. 

Indice  de  réfraction,  —  Réfraction,  dans  le  vide,  d'un  rayon  sortant  d'un 
milieu.  —Limite  de  l'angle  de  réfraction.  -^  Limite  de  la  possibilité 
d'émergence  d'un  rayon  hors  d'un  milieu.  —  Quand  le  rayon  ne  peut 
plus  émerger ,  il  se  réfléchit.  — Cette  réflexion  est  totale.-— Expérience 
qui  prouve  la  totalité  de  cette  réflexion.  —  Apparences  des  objets  eX' 
ternes  pour  un  spectateur  placé  sous  l'eau.  —  Explication  de  la  forme 
el'iptique  du  soleil  couchant.  •—  Réfraction  à  travers  des  surfaces  pa- 
rallèles. —Preuve  expérimentale. —  Réfraction  à  la  surface  commune 
de  deux  milieux  en  contact.  —  Loi  de  la  réfraction  d'un  milieu  à  l'é- 
gard d'un  autre.  —  Indices  de  réfraction  absolus  et  relatifs.  —  Problè- 
me général  de  la  réfraction  ,  à  travers  un  système  quelconque  de  sur- 
faces planes.  —  Premier  cas  :  lorsque  deux  réfractions  ont  lieu  dans  le 
même  plan. -—Deuxième  cas  :  les  deux  réfractions  se  font   dans  un 

Slan  ,  sur  les  faces  d'un  prisme  dans  le  vide.  —  Première  manière  de 
éterminer ,  par  l'expérience ,  l'indice  de  réfraction.  —  Limite  de  l'an- 
gle réfringent  d'un  prisme.  —  Angle  d'un  prisme.  —  Cas  de  la  mcMn- 
dre  déviation.  —  Expression  de  la  plus  petite  déviation.  —  Autre  ma- 
nière de  déterminer  rindice  de  réfraction  d'un  prisme  par  l'expérience. 
—  Cas  de  la  moindre  déviation  ,  après  un  nombre  quelconque  de  ré- 
fractions. —  Cas  où  les  plans  de  première  et  de  deuxième  réfraction 
sont  à  angles  droits. 

171.  —  Quand  un  rayon  de  lumière  tombe  sur  la  surface 
d*un  milieu  transparent  non  cristallise' ,  une  partie  de  ce 
rayon  se  réfléchit  5  une  autre  partie  se  répand  dans  tous 
les  sens ,  et  sert  à  rendre  la  surface  visible  :  le  reste  entre 
dans  le  milieu  et  y  poursuit  sa  route. 


17a.  —  Dans  le  phënomène  de  la  réflexton  ,  la  toi  d'oà 
dépend  la  direction  du  rayon  réfléchi  est  la  niékne  pour  tons 
Jes  milieux  ,  c'est-à-dire  que  Tangle  de  réflexion  égale  tou- 
jours Pangle  d'incidence;  Il  n'en  est  pas  de  même  de  la  ré- 
fraction y  et  chaque  milieu  exerce  une  action  particulière  sur 
la  lumière  :  les  uns  font  dévier  le  rayon  incident  beaucdup 
plus  que  les  autres. 

Quelle  que  soit  la  nature  du  milieu  dirimant ,  les  lois 
suivantes  s'observent  toujours ,  et  suffisent  pour  déterminer 
la  direction  du  rayon  réfracté,  pourvu  que  l'on  connaisse  la 
sature  du  milieu. 

175.  —  Première  loi.  Le  rayon  incident ,  là  perpencficu- 
kdre  à  la  surface,  au  point  d'incidence,  et  le  rayon  réfracté, 
sont  tous  dans  un  même  plan. 

174»  —  Deuxième  loi.  Le  rayon  incident  et-le  rayon  ré- 
fracté se  trouvent  des  deux  côtés  de  la  perpendiculaire. 

l'jSé  —  Troisième  loi.  Quelle  que  soit  l'inclinaison  du 
rayon  incident  sur  la  surface  du  milieu  ,  le  sinus  de  l'angle 
entre- le  rayon  incident  et  la  perpendiculaire  est,  avec  le 
sinus  de  l'angle  entre  cette  droite  et  le  rayon  réfracté,  dans 
Qtt^ rapport  constant, 

176.  — »  Ces  lois  ont  lieu  également  pour  des  surfaces  cour- 
bes :  elles  ont  été  vérifiées  avec  le  plus  grand  soin.,  à  l'aide 
d'expériences  très  délicates;  et  tous  les  phénomènes  de  la 
lumière  réfractée  se  sont  trouvés  exactement  conformes  aux 
résultats  de  la  théorie  mathématique . 

177.  —  Soient  A»C  B  (fig.  25)  la  surface  réfractante,  VCp 
la  perpendiculaire  au  point  d'incidence  C,  SG  et  C^  les 
rayons  incident  et  réfracté  :  nous  aurons 

sin  P  C  S  :  sin  ^  C  f  ::  p  :   1  , 

frétant  une  quantité  contante i,  c'est-à-dire  qu'elle  reste  la 


88 

mètù€  pour  le  milieu  A  B ,  quoique  ta  Taltlif  T«fio  ftmé^ 
que  milieu  différent. 


178.  —  Pour  abréger  le  discours ,  on  dii  âmplaBntll 
sinus  d'incidence  et  le  sinus  de  réfraction^  an  lieu  du  nmà] 
l'angle  d'incidence  et  de  l'angle  de  réfraction. 


'79'  —  ^'^°  ^^^^  s'assurer  de  la  râleur  numérique  llli 

.  ^  ,     sinus  d'incidence  ...      •    jj 

cfuantité  a  ou  de  -: î — 77 : — ,  pour  un  muiea  ooiun 

^  ^  sinus  de  réfraction   "^ 

avant  de  pouvoir  regarder  sa  loi  de  réfraction  comme  pW 

faitement  connue.  On  peut  obtenir  cette  valeur  par  l'expé 

rience ,  soit  en  mesurant  directement  l'angle  de  réfradioi 

correspondait  à  un  angle  d'incidence  donné  (  car  la  Ttkl 

de  la  fraction  précédente  restera  la  même,  quelque  foifcPli 

gle  d'incidence) ,  soit  en  employant  des  procédés  plu  ^bfSt 

et  plus  précis,  que  nous  décrirons  plus  tard. 

Cette  quantité  fi  s'appelle  Vindice  de  réfraction  du  mfli 

AB. 


180.  —  Le  milieu  que  traversait  le  rayon  avant  son  in* 
dence  sur  A  B  est  regardé  ici  comme  vide.  Si  le  milieu  i 
était  également  vide ,  il  est  évident  que  le  rayon  ne  chao] 
rait  point  de  direction ,  et  qu'ainsi  rapg}e  d'incidence  sei 
égal  à  l'angle  de  réfraction  5  ce  qui  donnerait  p  z=  i . 

Cette  valeur  de  ^  est  la  plus  petite  de  toutes  ;  et  l'on 
connaît  point  de  milieu  dans  lequel  le  rayon  venant  du  v 
fasse  avec  la  perpendiculaire  un  angle  de  réfraction  f 
grand  que  l'angle  d'incidence.  La  plus  grande  valeur  d 
que  l'on  ait  trouvée  jusqu'à  présent  est  u  =  5  :  elle  a  1 
pour  le  cbroraate  de  plomb.  Entre  ces  deux  limites  (  i  et  ! 
il  n'est  pt'esque  aucun  nombre  qui  n'appartienne  à  quel 
corps  transparent  :  ainsi  pour  l'air,  à  sa  densité  ordinal 
fA  :=:  1 .  00028  ;  tandis  que,  pour  l'eau,  ce  rapport  est  i .  5 
pour  le  crown-glass  ordinaire,  i  .555j  pour  le  flint-gU 
1.6^  pour  rhuile  de  casse,  i  .641  >  po"*'  le  diamant,  a,  4 


€^  pour  la  plus  grande  réfraction  due  au  ehromatë  de  plomb, 
3.O. 

-  i8i.  —  C'est  une  loi  générale  de  l'optique  que  la  visibi- 
lité de  deux  points  est  réciproque ,  quel  que  soit  le  chemin 
suivi  par  les  rayons  pour  aller  de  l'un  à  l'autre.  En  d'autres 
termes,  que,  si  le  rayon  de  lumière  parti  de  A  arrive  en  B 
après  un  notnbre  quelconque  de  réflexions  |ou  de  réfractions, 
''  le  rayon  qui  partirait  de  B  arriverait  en  A ,  en  suivant  pré- 
cisément la  même  direction  en  sens  contraire.  Il  résulte  de 
ce  principe  que,  si  le  rayon  S  G  incident  à  la  surface  exté- 
rieure du  milieu  AB(fig.  25)  suit  après  sa  réfraction  le  che- 
nin  G  s,  de  même  le  rayon  5  G ,  tombant  sur  la  surface  ex- 
t^eure  du  milieu,  sera  réfracté  à  l'extérieur  dans  la  direc» 
tion  C  S ,  en  s' écartant  davantage  de  la  perpendiculaire» 

Par  conséquent,  puisque,  dans  ce  cas,  l'angle  d'incidence 
est  le  même  que  l'angle  de  réfraction  du  cas  précédent,  et 
vice  versif,  nous  aurons  ici 

sin.  d'incidence  1 


sin.  de  réfraction         ft' 


Nous  voyons  par  là  que  l'indice  de  réfraction  à  l'extérieur 
â'on  milieu  est  réciproque  à  l'indice  de  reTraction  à  l'inté- 


fteûr. 


182.  —  Il  s'ensuit  qu'un  rayon  de  lumière  peut  passer  du 
^ide  dans  un  milieu  sous  un  angle  d'incidence  quelconque  : 
en  effet ,  puisque 

sin  de  réfr.  =  sin  »  c  f  =:::-.  sin  P  G  S  ,  . 

It valeur  de  jx surpassant  l'unité,  le  sinus  de pcs  sera  néces- 
sairement moindre  que  celui  de  P  G  S ,  et  partant,  moindre 
(pe  l'unité  :  l'angle  de  réfraction  ne  peut  donc  jamais  devc- 
air  imaginaire. 
Ainsi,  lorsque  l'angle  d'incidence  P  GS  croît  depuis  zéro, 


90 
c'est-à-dire  lorsque  le  rayon  S  C  devient  de  plus  en  plus  obli- 
que à  la  surface,  jusqu'à  ce  qu'il  ne  fasse  plus  que  TefiQeurer, 
comme  en  S*^  C,  le  rayon  réfracté  devient  aussi  plus  oblique, 
mais  beaucoup  moins  vite ,  et  n'atteint  jamais  une  obliquité 
plus  grande  que  dans  la  position  Cs'^  pour  laquelle 

«n  ^  r  c*  —  ^^"  90°  _  I 

F-  P 

Cet  augle-limite  est,  comme  on  le  voit,  le  plus  grand  an/- 
gle  de  réfraction  en  passant  du  vide  dans  le  milieu }  et  sa  va- 
leur pour  un  milieu  donné  s'obtient  en  calculant  l'angle  dont 
le  sinus  est  réciproque  à  l'indice  de  réfraction. 

Pour  l'eau,  par  exemple,  l'angle  de  réfraction  ne  peut  ex^ 

céder  arc  .  sin  =  — ^^  ou  48*»  27'  40*5  pour  le  crown-glass, 

la  limite  est  4'^^^g' }  pour  le  flint-glass,  58^  4^'i  pour  le  dia- 
mant, 25°  4^'  ?  tandis  que ,  pour  le  chromate  de  plomb  ,  la 
limite  descend  jusqu'à  19°  28'  20'': 

i85.  —  Réciproquement ,  quand  un  rayon  tombe  sur  la 
surface  intérieure  d'un  milieu  ,  sous  un  angle  plus  petit  que 

Taugle-limite  dont  le  sinus  z:::  -  ,  il  est  réfracté,  et  émerge, 

F- 
d'après  la  loi  exposée  à  l'art.  181  ,  en  s'écai'tant  davantage 

de  la  perpendiculaire.  Mais  l'angle  de  réfraction  P  C  S  crois- 
sant plus  rapidement  que  l'angle  d'incidence  pQs,  lorsque 
celui-ci  est  parvenu  à  la  limite  yc?C 5%  le  rayon  émerge  dans 
la  direction  CS'',  en  effleurant  seulement  la  surface  exté- 
rieure. Si  l'angle  d'incidence  vient  à  croître  encore  davan- 
tage, l'angle  de  réfraction  devient  imaginaire  :  car  l'on  a 

sin  P  C  S  n=  p  X  sî^  P^^J 
et  si  siu  pC  s^  -  j  le  sinus  de  P  C  S  doit  surpasser  l'unité. 

Ceci  nous  montre  que  le  rayon  ne  peut  émerger;  mais, 
pour  savoir  ce  qu'il  devient,  nous  devons  avoir  recours  à 
l'expérience  :  elle  nous  apprend  que ,  passé  la  limite  posée 


•/ 


9y 

plus  haut  i  le  rayon ,  au  lieu  d'être  réfracté  à  l'extérieur  du 
milieu ,  reste  dans  l'intérieur  et  se  réfléchit  totalement  en 
faisant  un  angle  de  réflexion  pCS"zzzpC  s^'. 

Quand  le  rayon  tombe  sur  la  surface  extérieure  du  mi- 
lieu, une  partie  (R)  de  ce  rayon  est  réfléchie  ,  et  le  reste  (r) 
est  réfracté. 

Le  rapport  de  (R)  à  (r)  est  le  plus  petit  possible  pour  l'in- 
cidence perpendiculaire ,  et  il  croît  régulièrement  jusqu'à  ce 
que  l'angle  d'incidence  =:  90**^  mais ,  lors  même  que  l'obli- 
quité devient  très  grande,  et  que  le  rayon  semble  effleurer 
la  surface,  la  réflexion  n'est  jamais  totale  ni  presque  totale, 
et  la  plus  grande  partie  du  rayon  passe  dans  le  milieu. 

184*  —  D'un  autre  côté,  quand  le  rayon  tombe  sur  la  sur- 
face intérieure,  la  partie  (R),  qui  se  réfléchit,  prend  des  ac- 
croissements réguliers,  mais  assez  lents,  jusqu'à  ce  que  l'an-    . 
gle  d'incidence  devienne  égal  à  l'angle  maximum ,  dont  le  . 

sinus  est  -  :  à  cet  instant ,  la  partie  réfractée  (r)  devient  su- 

bitement  égale  à  zéro ,  et  le  rayon  se  réfléchit  entièrement. 
Ce  passage  soudain  de  la  réfraction  à  la  réflexion ,  cette  es- 
pèce de  solution  de  continuité ,  est  un  des  phénomènes  les 
plus  curieux  et  les  plus  intéressants  de  l'optique;  et  nous 
Terrons  plus  loin  qu'il  se  rattache  aux  points  les  plus  impor- 
tants de  la  théorie,  de  la  lumière. 

185.  —  La  réflexion  obtenue  par  cette  méthode,  étant  to- 
tale,  surpasse  en  éclat  Xoutes  celles  que  l'on  devrait  à  d'au- 
tres moyens,  au  mercure,  par  exemple,  ou  à  des  métaux  po- 
lis avec  le  plus  grand  soin.  On  peut  s'en  assurer  d'une  ma- 
nière fort  simple,  en  remplissant  d'eau  un  verre  à  boire,  que 
l'on  tiendra  au-dessus  de  l'œil,  comme  dans  la  fig.  24 1  ^^  2* 
Si  l'on  regarde  alors  obliquement  dans  la  direction  IS^ac , 
toute  la  surface  paraîtra  comme  df argent  poli ,  avec  un  vif 
éclat  métallique,  et  la  partie  C  B  d'un  objet  quelconque  (de 
la  cuillère  AC  fi,  par  exemple),  qui  se  trouve  plongée  dans 


9» 
le  milieu,  sera  réfléchie  par  la  surface  intérieure  comme  par 
.un  miroir,  mais  avec  un  éclat  infiniment  supérieur. 

Cette  propriété  de  f'éflexion  interne  est  employée  avec 
avantage  dans  la  chambre  claire  ;  et  l'on  pourrait  en  tirer 
un  grand  parti  dans  la  construction  d'autres  instruments 
d'optique ,  du  télescope  newtonien  surtout,  pot^r  obvier  à  la 
perte  de  lumière  dans  la  seconde  réflexion,  perte  dont  il  sera 
question  plus  tard. 

186.  —  On  tire  de  ce  phénomène  une  foule  de  consé- 
quences curieuses  par  rapport  à  la  vision  qui  s'opère  sous 
l'eau. 

Un  œil  placé  dans  une  eau  parfaitement  tranquille  ,  tel 
que  celui  d'un  poisson  ou  d'un  plongeur,  verra  tous  les  ob- 
jets externes  au-dessus  de  lui  comme  s'ils  étaient  dans  un 
cercle  de  96®  55'  10"  de  diamètre;  mais  tous  les  objets  au- 
-dessous de  l'horizon  ne  seront  point  vus  dans  cet  espace  ,  et 
ceux  qui  se  trouveront  dans  le  voisinage  de  l'horizon  paraî- 
tront contournés  et  rétrécis  dans  leurs  dimensions ,  surtout 
dans  le  sens  de  la  hauteur.  Au-delà  des  limites  de  ce  cercle , 
lé  fond  de^  l'eau  etles  objets  submergés  seront  réfléchis  et  se 
peindront  à  la  vue  aussi  vivement  que  par  la  vision  directe. 
De  plus ,  l'espace  circulaire  dont  nous  venons  de  parler  pa- 
raîtra entouré  d'un  arc-en-ciel  perpétuel,  coloré  faiblement, 
mais  avec  beaucoup  de  délicatesse. 

Nous  expliquerons  plus  tard  la  cause  de  cette  apparence  ; 
mais  nous  n'avons  pas  besoin  de  nous  plonger  dans  l'eau  pour 
observer,  en  partie  du  moins,  ces  phénomènes  curieux  :  nous 
vivons  dans  un  océan  d'air,  c'est-à-dire  dans  un  milieu  doué 
d'une  faible  réfraction,  à  la  vérité,  en  comparaison  de  l'eau; 
cependant  l'apparence  des  objets  voisins  de  Thorizonj  en. 
éprouve  une  certaine  modification;  ils  paraissent  déformés  et 
rapetisses.  Ainsi  le  soleil,  à  son  coucher,  au  lieu  d'être  circu* 
laire,  prend  une  figure  elliptique  ou  plutôt  déprimée,  la  partie 
inférieure  étant  beaucoup  plus  aplatie  que  la  partie  supérieure; 
ce  changement  de  figure  est  même  assez  considdrable  pour  ex  « 


95 

citer  Pattention  d'un  spectateur  indifférent.  La^  forme  sphé- 
rique  de  l'atmosphère  et  sa  diminution  de  densité  dans  les 
hautes  régions  empêchent  la  production  des  apparences  que 
nous  avons  décrites  plus  haut. 

187.  —  S?  le  milieu  est  terminé  par  des  surfaces  parallè* 
les ,  le  rayon  qui  le  traversera  aura  à  sa  sortie  du  ^milieu  la 
même  direction  qu'avant  d'y  entrer.  (  Fig.  25 ,  n°  2.  ) 

Soient  A  B,  D  F,  les  plans  parallèles  qui  bornent  le  milieu  ; 
S  CET  un  rayon  réfracté;  ^Cp,  QKq-,  des  perpeitdicu* 
laires  à  ces  plans  en  G  et  en  £  :  nous  aurons 

sin  S  C  P  :  sin  ;?  C  E  (  =  sin  C  E  Q  )    ::   f*  :   1  , 
sin  CEQ  .^sin  ^ET  ::    i   :  fi. 

En  combinant  ces  deux  proportions , 

sin  SCP  =  sin  ^ET, 

et  par  conséquent 

se?  =  ^ET  et  le  rayon  ET  est  parallèle  à  S  f. 

Cette  proposition  peut  se  démontrer  par  l'expérience  :  en 
plaçant  le  verre  plan  (  sans  tain  )  d'un  sextant  devant  l'ob*^ 
jectif  d'un  télescope  dirigé  vers  un  objet  éloigné  ou  devant 
l'œil  nu ,  et  en  donnant  ensuite  à  ce  verre  toutes  les  inclinai- 
sons que  l'on  voudra  avec  le  rayon  visuel ,  l'objet  ne  chan- 
gera pas  de  position  apparente. 

188.  —  Expérience.  Plaçons  parallèlement  à  l'horizon 
un  plateau-  de  verre  ou  d'une  autre  matière  diaphane,  et 
versoDs-y  un  fluide  transparent  quelconque,  de  maniè- 
re à  former  un  milieu  composé  de  deux  autres  de  pou- 
voirs réfringents  différents ,  qui  se  trouvent  en  contact  et 
Umités  par  des  plans  parallèles;  supposons  alors  que  l'on  re-  ' 
garde,  k  travers  cet  assemblage ,  un  objet  éloigné  situé  au- 
dessus,  une  étoile,  par  exemple,  soit  avec  l'oeil  nu,  soit  avec 
un  télescope  :*on  verra  cet  objet  absolument  dans  la  même 


94 

position  que  si  l'on  enlevait  les  milieux ,  quelle  que  soit  d'ail- 
leurs la  hauteur  de  l'objet  ou  de  l'ëtoile.  Il  suit  de  là  qu'un 
rayon  S  B  (  fig.  a6 ,  n^  2  ) ,  tombant  sur  un  système  de  mi- 
lieux A  F  et  D I ,  semblable  à  celui  qui  vient  d'être  dëcrit , 
émergera  dans  la  direction  HT  parallèle  au  rayon  inci- 
dent SB. 

189.  —  Théorème  »  Soient  deux  milieux  quelconques  (n«" 
I  et  2  )  dont  les  indices  de  rëfraction  à  l'ëgard  du  vide  soient 
p  et  fi'.  Si  l'on  met  ces  milieux  dans  un  contact  parfait  (com- 
me un  fluide  avec  un  solide  ou  deux  fluides  entre  eux  ) ,  le 
pouvoir  réfringent  de  l'un  d'eux  (n»  i),  par  rapport  à  l'au- 
tre (n^  2) ,  sera  le  même  que  celui  du  vide  par  rapport  à  un 

milieu  dont  l'indice  de  réfraction  serait  —  ,   c'est  -  à  -  dire 

l'indice  de  réfraction  du  second  milieu  divisé  par  celui  du 
premier. 

Soit  D  E  F  (%.  26 ,  n^  2)  la  surface  commune  de  deux  mi- 
lieux contenus  entre  dies  plateaux  parallèles  A  F,  D I,  comme 
dans  la  dernière  expérience  :  le  rayon  SB  pris  arbitraire- 
ment, et  formant  un  angle  d'incidence  quelconque  avec  la 
surface  A  C  ,  émergera  en  G  I  dans  la  direction  H  T  paral- 
lèle à  S  B.  Soit  B  E  H  sa  route  à  travers  les  milieux ,  et  ti- 
rons les  perpendiculaires  P  Bp,  Q  E  ^,  RH  r  :  alors 

■ 

sin  SBP:sinEB;>(=:sinBEQ)  ::  f*  :  i  > 

sinRHE(— sin^EH):sinrHT(=sinPBS)  ::  i  : /*'. 

« 

En  combinant  ces  deux  proportions ,  on  en  déduit 

sin  B  E  Q         p' 

sin  H  E  (7  :  sm  B  E  Q  :  :  a  :  u' ,    -: — ;t  t^      =  —  • 
1  x:       ^    ^  ^    sinH  t,  g         p. 

Mais  BE  Q  est  l'angle  d'incidence  et  H  E  ^  l'angle  de  ré- 
fraction à  la  surface  commune  des  milieux  :  par  cdnséquent 
rindice  relatif  ou  l'indice  de  réfraction  ,  en  passant  du  pre- 


95 


f' 


(A 

mier  milieu  dans  le  second,  est  ëgal  au  quotient  -  des  indices 

absolus  fx'  et  p, ,  dus  à  la  réfraction  d'un  rayon  passant  du 
vide  dans  le  second  et  dans  le  premier  milieu. 

igo.  —  Cette  démonstration  suppose ,  à  la  vérité,  que  les 
angles  d'incidence  et  de  réfraction  à  la  surface  commune 
n'excèdent  pas  les  limites  des  angles  de  réfraction  en  passant 
da  vide  dans  chaque  milieu.  Cependant  le  principe  énoncé 
plus  haut  est  indépendant  de  cette  condition,  comme  on  peut 
le  démontrer  en  mesurant  directement  les  angles  d'incidence 
et  de  réfraction  dans  un  cas  quelconque.  Jusqu'à  présent 
BOUS  devons  donc  considérer  cette  vérité  comme  purement 
expérimentale. 

igi .  —  Exemple •  On  demande  le  rapport  du  sinus  d'in- 
cidence à  celui  de  réfraction ,  en  passant  de  l'eau  dans  lé 
flint-glass.  L'indice  de  réfraction  du  flint-glass  étant  i .  60, 
et  celui  de  l'eau  i .  556 ,  le  rapport  de  réfraction  demandé 

^ale 

1 .60 
■77356  =  '•'97- 

192.  —  Si  l'indice  f*  =  . —  1  ,  la  loi  générale  de  la  réfrac- 
tion devient  celle  de  la  réflexion  :  ainsi  tous  les  cas  de  la  ré- 
flexion ,  quant  à  la  direction  du  rayon  réfléchi ,  sont  compris 
dans  ceux  de  la  réfraction. 

De  la  réfraction  ordinaire  de  la  lumière  à  travers  un  sjrs- 
tème  de  surfaces  planes ,  et  de  la  réfraction  à  travers  des 
prismes* 

195.  —  Définitions.  En  optique,  on  nomme  prisme  tout 
milieu  perméable  à  la  lumière,  et  possédant  deux  surfaces 
planes,  formant  entre  elles  un  angle  quelconque. 


y 


96 

194*  —  U arête  du  prisme  est  la  ligne  réelle  ou  imaginaire 
suivant  laquelle  ces  deux  plans  se  coupent ,  ou  se  coupe- 
raient en  les  prolongeant. 

195.  —  U angle  réfringent  du  prisme  est  celui  de  ces  deux 
plans.  I 

I 

196,  —  Ltes/aces  du  prisme  sont  ces  plans  mêmes. 

•  ■ 

197*  —  Le  plan  perpendiculaire  aux  deux  surfaces ,  et  par 
conséquent  à  l'arête  du  prisme,  s'appelle  la  section  principale 
du  prisme. ou  des  deux  surfaces.  Cette  expression  a  déjà  été 
employée  dans  son  acception  générale  au  chapitre  De  la 

REFLEXION. 

Problème- 

Déterminer  la  direction  d'un  rayon  après  sa  réfraction  à  travers   un 

système  quelconque  de  surfaces  planes. 

•  198.  —  Construction.  Puisque  la  direction  du  rayon  est  la 
même ,  s'il  est  réfracté  par  les  surfaces  mêmes  ou  par  d'au- 
tres qui  leur  soient  respectivement  parallèles,  concevons  ces 
surfaces  parallèles  passant  toutes  par  un  même  point;  et  en 
ce  point,  extérieur  aux  milieux  dirimants ,  élevons  les  droi- 
tes CP,  CP',  CP%  perpendiculaires  aux  surfaces  (  fig.  27). 
Soit  S  C  lO;  direction  du  rayon  incident  ;  entre  G  P  et  C  S  me- 
nons CS'  dans  le  plan  S  C  P^  de  telle  sorte  que 

sin  PCS'  =  -   .  sin  PCS, 

|x  étant  l'indice  de  réfraction,  du  premier  milieu,  par  rapport 
à  celui  où  le  rayon  se  mouvait  originairement  et  que  pour 
le  moment  nous  supposerons  vide  :  S'  C  sera  alors  la  direc- 
tion du  rayon  après  la  première  réfraction. 

Maintenant,  soit  [t!  l'indice  de  réfraction  relatif  du  second 
milieu  par  rapport  au  premier,  ou  ^a^a'  son  indice  absolu  par 


r 


J»7 
rapport  au  vide;  tirons  C S'  dans  le  plan  S' G  P%  de  telle 
manière  que 

sin  P'CS»  =  -^  .  sin  P'CS'  ? 

aloito  S' G  sera  la  direction  du  rayon  deux  fois  réfracté ,  et 
ainiS  de  suite. 

199.  —  Analjrse  générale.  Soit 

c  szr  S  G  F    le  pfeimer  angle  d'îneidcttce , 

II'  =!  S' G  P'  l^angle  d'incidence  ft  la  seconde  surface , 

!  ::=:  P  C  P'   Tinclinaison  des  plans  donnés. 

Déttt>tons  en  outre  par 

0   =3  P  S' P'  =  Tangle  entre  les  plans  de  première  et  de 

seconde  réfraction  | 

^  =;^  S  P  P'  sa:  Tangl^  eptre  U  pUn  4e  première  réfr#^ 

ti&m  ei  la  it^iUm  principalfi  dm  iUm 
,  ipjpemièrei  aur&cee  réfractantes , 

f  ss  S' P'  P  us  V^^gle  entre  ie  plan  de  seconde  réfraction 

4t  cette  mènie  section  principale  t 

p  ==:  PCS'    ==  le  premier  angle  de  réfraction, 

p'  ^  P'GS'  :sz  le  /second  anglç  de  réfraction , 

D  :^  SCSF  s;  la  déviation  après  la  seconde  réfraction* 

En  r^ardant  SS'-S^PP'  comme  faisant  partie  de  la  sur« 
face  d'une  sphère  dont  C  serait  le  centre ,  nous  connaissons 
dans  le  triangle  spBérique  S  S' S^  les  cÀtés  S  S',  S' S',  et  Pan- 
gle  S  9  S'^,  ce  qui  suffit  pour  déterminer  la  déviation  S  S^. 
En  écrivant  algébriquement  les  conditions  du  problème, 
puisque  p  et  p'  sont  les  angles  de  réfraction  correspondants 
aux  angles  d'incidence  k  el^cS  ^  ^"^  indices  de  réfraction  ^ 
et  fi.'  j  Ton  a 

ï*  7 


M 


.98 

•.■■•■•..• 

sm  «  =z  f/.  •  sm  |0, 

cos  a'  =:  cos  p  .  cos  I  -|-  sin  |9 .  sin  I  cos  1}/, 

sin  a'  zr:  p'  .  siti  p\ 

sin  «'  .  sLp  G  =  sin  I .  sin  ^p, 

•  -  •  •  •  . 

Sin 


■  .        ■  t  ••  •  w  ^  •  • 

sin  a' .  sin  7  zz::  sin  p  .  sin  >p,  ,, 

[:osD=:cos(a — p).  cos(a' — p') — 8in(« — p)sin  (a' — p')cosQ. 


200.  —  Au  ipoyc»  decei  équations ,  qui  sont  cependanl 
plus  compliquëçs  que  dans.  1^  oas  de  la  réflexipn  [art.  .^9, 
ëq.  (A)  ] ,  nous  pouvons  déterminer  dans  toutes  les  circon- 
stances la  route  d'un  rayon  après  deiix  réfractions 5  et,  de 
même  que  pour  la  réflexion ,  il  suffit  de  çonn^iitre  cinq  ^es 
onze  quantités  «,  a\  p,  p\  f*,  fi',  I,  0,  y,  i|»,  D  ,  pour  trouver  les 
Six  autres ,  et  passer  de  là ,  si  l'on  veut ,  k  une  nouvelle  ré*- 
fraction.  Il  est  inutile  de  faire  observer  qu'à  l'exception  de 
qtfelqufe^^as  {>articBlier8 ,  la  complication  de- la  formula  la 
l^etiid  ex^iss^ivecnent  embarrassante  quand  on  considère  plus 
de  deuX'  réfractions.  Maintenant  le  problème  est  résolu  gé- 
néralement ;  mais  son  importance  en  bptique  exige  que  nous 
discutions  avec  détail  plusieurs  cas  particuliers. 


201.  -y-  Premier  cas.  Quand  on  ne  considère  que  deux 
surfaces  planes,  et  que  la  réfraction  se  fait  pour  toutes  deux 
dàds'  un  même  plan  ,  c'est-à-dire  dans  celui  de  la  section 
principale  de  ces  deux  plans  ou  du  prisme  qu'ils  renfer- 
ment. 

Soit -S  G  (fig.  28)  un  rayon  venant  du  vide  et  tombant  sur 
la  surface  réfractante  A  G  du  prisme  G  A  D ,  dans  le  plan  de 
sa  section  principale  ^  menons  P  G  perpendiculaire  à  cette 
surface ,  et  G  S'  de  manière  à  ce  que 

sin  P'G  S'  :  sin-  F  G  S  :  ?  i    s  fi  , 

et  S' G  sera  la  direction  du  rayon  réfracté  G  D. 


99 
«^    Elevons  maintenant  C  P'  peqpendiculaire  à  A  D,  et  pre- 
nons l'angle  P'C  S%  tel  que 

sin   PC  S*'  :  sm  P'CS'  :  :    i    :   p'. 

uJ  étant  l'indice  de  réfraction  relatif  du  milieu  A  CD  par 
rapport  au  milieu  À  D  E ,  S''  C  sera  alors  parallèle  ati  rayon 
après  la  seconde  réfraction.  Tirons  donc  DE  parallèlement 
à  S' C ,  et  cette  droite  représentera  le  rayon  deux  fois  ré^ 
fracté. 
Nommant ,  comme  dans  le  cas  général , 

SCP,  u;  S'CP,  p}  S'CF,  a'j  S'^CF,  p';  etPCP',  I, 


noas  avons 


sin  a  =  fA  sin  p ,  a'  =  i  -}^  p  ,  sin  «^  =  /x'  sin  p' , 


et±.B=zSCS''î=zoc — p'  +  ï,  e  =  o,  î>  =  o. 


(a) 


La  première  de  ces  équations  donne  |9, quand  on  connaît 
f*  et  a;  la  seconde  donne  la  valeur  de  a'  quand  on  a  déter- 
miné pjla.  troisième  doiine  p\en  foiiction  de  a'  et  de  a',  et  la 
dernière  donne  la  déviation  D. 

■ 

202.  —  Le  signe  4e D  est  ambigu.  Si  nous  regardons  com- 
me positive  la  déviation  du  raypn  qui  se  rapproche  du  côté 
le  plus  épais  duprisiaie,  et  s'écarte  pair  conséquent  de  l'arête, 
noDs  devons  prendre  le  signe  inférieur,  ou 

D  =  p'   ~  I   —   a .      (b) 

Dans  le,  cas  rcontraire,  il  faudrait  prendre  le  signe  supé- 
rieur. 

Nous  adopterons  la  première. convention ,  que  le^  calculs 
subséquents  nous  ont  fait  trouver  plus  commode. 


2o5.  —  Deuxième  cas.  Si  dans  le  premier  cas  nous^  sup- 
posons que  le  milieu  dans  lequel  passe  le  rayon  émergent  soit 

I.  7. 


lOO 


le  mime  que  celui  qu'il  a  quitté  pbul*  etttrter  dans  le  pi'ikaie 
(  le  vide  9  par  exemple  )  )  nousayoni 

I 

Cest  le  cas  de  la  rëfraction  à  travers  un  prisme  ordinaire  de 
verre  ou  d'une  autre  matière  transparente  :  I  est  aloi*s  Tau- 
gle  réfringent  du  prisme ,  ^  son  indice  de  rëfraction ,  absolu 
si  le  prisme  est  place  dans  le  vide,  relatif  s'il  est  dans  un  au- 
tre milieu }  et  le  système  d'équations  représentant  la  déviation 
et  la  direction  du  rayon  réfracté  devient 

sin  ee  zz  fA  •  sin  p  ) 

a'  =:  I  .  -4-  p> 

.^'^  > (c) 

Bin  p^  zs:  it  sm  a', 

D  =:  p'  -«  «  —  1. 

204*  —  CorolL  I .  La  déviation  peut  encore  s'exprimer 
sous  une  autre  forme ,  que  nous  aurons  occasion  d'employer 
plus  tard.  L'on  a 

sin  (  I  -{-  D  -f-  «  )  =  sin  p'  =:  fA  sin  a'  :r:  ft  sin  (  I  -|-  />  ) 

=3  fi  (  sin  jft  oos  I  -^  cos  p  sin  I  ) , 

r.  .      /.    IV,  I     .1-] 

=  p  I  sm p — a  sm  p  I  sm  ^  I  -J-  2  cos  p  .  cos  — .  sm-  1  ^ 


parce  que 
cos 
Mais 


I  =3  I  —  2  jsm  -  1  et  sm  I  =2  sm-cos-. 

\         2y  2  2 


Il  sm  p  zs  sm  «  I 
en  vertu  de  la  première  des  équations  (c)  :  il  résulte  de  là  que 


siki  (r-|-b-f-«)=^na-|-2fitsin-  .cos  j f-p); 


W 


loi 

d'où  l'on  lire  fafiîlemtai  la  yalear  de  D  ,  quand  i  et  a  sont 
dosnéi ,  et  que  l'on  a  <»lcultf  p  au  moyen  de  1 -ëquation 

1 

tin  D  ciz.  — '  •  «in  «. 

ê 

% 

205.  —  ÇotoU.  2.  Si  4e  r=  o ,  on  que  le  rayon  entre 
perpendiculairement  dans  le  premier  milieu,  nous  avons 
aussi  p  =i:  o  ,  et  l'expression  {d)  devient  simplement 

sin  (  I  -|-  1)  )  =  fA  un  I  f  •     •     •     •     .     ifi) 

d'où 

sin  a  -f  D) 

^  ■  sm  I  ^^ 

Noqs  voyons  aipsi  que^  si  pi  sin  I  ^  i  ^  ou  si  I ,  angle  cLu 

prisfla^,  spppaj^^  m"  ^  -  (0  ^ogM  ^m\P  ou  le  pl^s  pe- 

tit  angle  de  réflexion  interne  totale ,  la  déviation  devient 
imaginaire,  et  le  rayon  ne  peut  être  transmis  sona  une  telle 
incidence- 

206.  '■ —  CorolL  5.  L'équation  (f)  fournit  une  méthode 
directe  de  déterminer  par  l'expérience  l'indice  de  réfraction 
d'un  milieu  quelconque  auquel  peut  donner  la  forme  d'un 
prisme^  il  suffit  de  mesurer  l'angle  du  prisme  et  l'angle 
de  déviation  d'un  rayon  qui  le  traverse  en  tombant  perpen- 
diculairement sur  une  de  ses  faces  :  ainsi  I  et  D  étant  donnés 
par  l'observation,  ^  est  connu.  Cette  méthode  n'est  cepen- 
dant pas  la  plus  avantageuse  :  nous  en  ferons  bientôt  cpp- 
naître  une  meilleure. 

207.  —  Définitions,  Un  milieu  est  dit ,  en  optique ,  plus 


(1)  Le  lecteur  observera  qae  l'expression  sin    '   —  a  la  même  sigw-^ 

(\  f* 

sin  =  -  V  (  Note  de  Vauteun) 


102 

dense  ou  plus  rare  qu'un  antre ,  suiTnntque  le  rayon  ,  en 
passant  du  premier  dans  le;fecond,/5«  rapproche  ou  s*écarte 
de  la  perpendiculaire.  Nous  entendons  par  la  densité  réfrac- 
tive  d'un  milieu  la  proprîëtë  dont  il  est  doue  de  rapprocher 
plus  ou  moins  de  la  perpendiculaire  le  rayon  venant  du 
vide ,  propriété  dont  la  mesure  numérique  est  l'indice  de  ré- 
fraction ^. 

Problème. 

208.  —  Etant  donné  l'indice  de  réfraction  d'un  prisme  , 
trouver  la  limite  de  son  angle  réfringent ,  ou  l'angle  le  plus 
grand  que  puissent  comprendre  ses  faces  pour  qu'elles  soient 
traversées  toutes  deux  par  le  rayon. 

Cette  limite  est  précisément  la  valeur  de  I,  qui  rend  l'angle 
de  réfraction  p'  imaginaire  pour  tous  les  angles  d'incidence  à> 
la  première  surface:  ou  pour  toutes  les  valeurs  de  a,  c'est-à- 
dire  *qv|i  rend  positive  la  différence 

fx  .  sin  (  I  +  ^  )  —   I  , 


ou 


sin  (  I  -f  /)  )  —  -  • 


ou  encore  (  puisque  I  -j-  f>  ne  peut  jamais  excéder  90**) ,  qui 
rend  positif  dans  tous  les  cas 


I  +  P  -  «'^"^  (^)- 


Or 

sin  a 


sm  ~  ' 


et  par  conséquent  la  valeur  de  a  la  moins  propre  à  donner 
à  la  fonction  une  valeur  positive ,  en  restant  dans  les  bornes 
de  la  question  ,  est  —  90®,  qui  répond  à  la  plus  grande  valeur 
négative  de 


io5 

Par  conséquent ,  pour  que  la  seconde  rëfraction  ne  puiiae 
avoir  lieu ,  l  doit  être  au  ipolos.  asse;ugrand  poujc  ^lie^ 


I-asin-.   Çl) 


soit  positif;  c'est-à-dire  que  I,  l'angle  d'inclinaison  des  faces 
du  prisme  ,^ou  fhai$ihtiey.emeiAV angle  du  p^sme*,  doit  .être 
au  moins  ëgal  au  double  de  l'angle  maximum  d'incidence 
interne. 

209.  —  Par  exemple,  si  |x  =  2 ,  l  doit  (Stre  au  moins  de  60**. 
Dans  ce  cas,  aucun  rayon  ne  peut  être  transmis  directement 
par  un  prisme  ëquiktëral  formé  du  milieu. en.  question. 

210.  —  CoroU.  4*  Si  fA  ^  I  ,  ou  si  le  prisme  est  plus  dense 
que  le  milieu  ambiant,  /x  sin  I  est  plus  grand  que  sin  I ,  '  ' 

■ 

et  sin  ■"  '  (  fi  sin  I  )  >  I  ; 

de  manière  que  la  valeur  de  D  [  équation  {d) ,  art.  ao4]  est 
positive  ,  c'est-à-dire  que  le  rayon  se  rapproche  de^  la.  partie 
la  plus  épaisse  du  prisme  (  voy.  fig.  29  ).  Le  contraire  a  lieu 
si  ^  «^  I  ,  ou  si  te  prisme  est  plus  rare  que  le  milieu  (voy. 
fig.So). 

Problème. 

211.  —  En  supposant  toujours  les  mêmes  circonstances 
(  le  prisme  dans  le  vide  ou  jdans  un  milieu  d'égale  densité  au- 
tour de  ses  deux  faces  ) ,  on  demande  dans  quelle  direction 
le  rayon  doit  tomber  sur  la  première  surface  pour  qu'il 
subisse  la  plus  petite  déviation  possible. 

Puisque  D  ==  p'  —  a  —  I  [  (c) ,  art.  ao5  ] ,  et  que,  parla 
condition  de  minimum,  ^D  ==  o,  nous  devons  avoir 

^  jo'.=i  </  a. 

Or  les  équations  (c)  donnent  par  la  différentiation 

d(n 00s oizzzfi dp  .  cos p-, d of! zz: dp, t d p^ 4 cos p^ ZZ2 iid K^ ..eose|/> 


id4 


• 


-7-  (=«1)  «a  — — —    cos  ic  co«  a'  ■»  cos  p  cos  p'. 

dçk^        '        COS  |>  COSp''  '^  '^ 

Elevâal  au  earrtf  les  d^x  tnemblres  de  celte  dernière  éapA^ 

iiOBt 

(1  — sin*  «)  (  1  —  sîn'a')  «  (  i  —  sîn'  p)  (i  — rin*  p')« 

Su  «ubstitM^nt  daps  oçUe-ci ,  au  lieii  de  sin  a  et  de  sio  p'  f 
leur*  ftfcp^r^Ienti  fi  sin  p  et  f(  sin  ^' ,  il  vient 

(  I  —  pt*  .  sin*  p  )         I  »*>>  ft»  .  sin*  a>  ^ 
I  —  sin*  p  I  —  sin"  a'      ' 

ce  qui  donne  |  après  réduction  ^ 

sin*  p  »8  sin'  a' , 

et  par  conséquent 

•      pc*rt:«S 

c'est-à-dire 

I  -j-  p  «  I  =  a'ott  a'  ==»  I  d:  a'. 

Le  signe  supérieur  ne  satisfait  pas  à  la  question,  et  donnerait 

t  «t  o. 

L'on  prendra  donc  le  signe  inférieur^  qui  donne 

I 


«'»-, 


et  remplit  les  conditions  du  problème  t  on  en  conclura  que 
•c'   .=  i  I  ,  p  ::i^  —  i  î  ,  sin  a  ==  —  f*  .  sîn  ^  -  j  , 

sin  p'  «  4-  ^  sin   (^- j. 

Cet  cftat  de  choses  est  reprësenté  par  la  figure  5 1,  pour  le 
cas  o&  fA^  I,  c'est-à-dire  que  le  prisme  est  plus  dcn$e  que  le 


miittii  adibi«alf  et  par  ta  figure  5a  «  iaru|u-au  eonCraire  la 
matière  du  prisme  estplsi  rftm ,  c'est->à«dire  quaiui  ffc  ^  i. 
Dans  les  deux  cas,  le  signe  négatif  de  «  indique  que  le  rayon 
ÎDcideiit  4pit  %i^m}i^r.4u  ç/^M  ^  \^  peqiaiid^çttlaire  C  P,  op- 
posé ^  rarèt^  dp  priante  (  qomma  S  Ç  ).  {«•#  éq^fillons 

>(=:?«»')  ^i  t  f- -  V  PCP) 

et  a'  =*  PC5'  «^  +  i  PCF 

signifient  que  le  rayon  rëfractë  S*  Ç  D  partage  en  deux  par- 
ties égales  Tangle  P  C  P',  et  par  conséquent  que  la  partie  C  D 
dans  le  prisme  fait  des  angles  ^aùx  arec  les  deux  faces.  Dans 
les  deux  cas  aussi  Pégalitë  des  angles  a  et  p'  (  en  faisant  abs- 
traction de  leurs  signes  )  montre  que  lei  rayons  incident  et 
émergent  font  des  angles  égaux  avec  les  mêmes  faces ,  ce  qui 
prouve  que  Ton  peut  indifféremment  faire  tomber  le  rayon 
incident  sur  l'une  ou  sur  l'autre. 

212,  —  CorvU.  5.  Dans  le  cas  actuel,  la  déviation  totale 

égale 

B  tm  f  .^  m  -^  i  «»2  «in-  «  {  f*  «in  5  j  -^  I  ^     (/) 

ffM  Ton  tire 

.     /I  ^-D  \  .1 

sm  I   — • I  «a  a  .  sm    -. 

\        a       /         *^        '    a 

ftiS.  «-T-  Carott.  6.  Dans  le  mdme  aas,  I  étant  donné  par  la 
inàure  directe  ^  et  D  par  Tebsenration  de  la  déviation  mir- 
msaa  d'un  rayon  réfracté  par  un  prisme,  oii  ^tientsnr^ 
^«-«dianip  la  valeur  de  l'indice  de  râTraction  ^  : 


IW   l«|  I  I  '  I     J '^'■1 


1 


(«) 


Cette  formule  don  se  le  moy«n  Te  plu*  extct  et  le  plut  fa- 


io6 

cile  de  U^ouver  l'ipdice  d^  réfraction  de  tout  iniUeM,«u4<^pili'r 
blé  de  prendre  la  fovme  d'an  pri««. 

2i4*  —  Exemple»  Un  'prisme  de  siilicate  de  plomb  , 
composé  d'un  atome  <  de  siUce  et  d'un  atome  d'oxide  de 
plomb,  a  pour- angle  réfringent  21*.  j a'.  La  déviation 
minimum  qu'il  produit  =  24®  4^'  pour  un  rayon  de  lumière 
rouge  homogène.  Quel  est  l'indicç  de  réfraction  pour  ce 
rayon  2  ► 

I  •  D 

I  ==  ai»  la' ,  -  =  w  se»,  D.=«  24/»  46',  ^  =  i2« 25? ,  ,  . 

2  2 


4kl] 


sin  22«  59','  9  •  59158; 


.1  •■•■   ■ 

sin  -  =  sin  ip°  56',   .  9  .  26470, 

fA    =     a  .   125   ,  o  .  52688. 

21 5.  —  Troisième  cas.  Passons  à  un  cas  un  peu  plus  gé- 
néral. Cherchons,  par:exemple,  la* direction  finale  et  la  dé- 
viation d'un  rayon  réfracté  par  un  nombre  quelconque  de 
surfaces  planes,  toutes  ces  réfractions  étant  supposées  avoir 
lieu  dans  un  même  plan ,  ce  qui  exige  que  les  intersections 
des  surfaces  soient  parallèles. 

Représentons  ,  comme  ci-dessus  ,  par  I  l'inclinaison  de  la 
première  surface  sur  la  secondei^'par  F' celle  dé- la  seconde, 
sur  la  troisième,  etc.  :  nous  regarderons  ces  angles  I,  F,  etc.^ 
comme  positif^  lorsque  les  surfaces  seront  inclinées  dans  un. 
certain  sens,  et  comme  négatifs^^  lorsqu'elles  le  seront  dans  Je 
sens  contraire.  Désignant  de  plus  par  8  ,  8',  8%  etc. ,  SC»— 0  ^ 
les  déviations  partielles  du  rayon  à  la  première ,  seconde , 
troisième  ....,  /i™«  surface,  les  autres- symboles  restant  lea 
mêmes ,  la  déviation  totale  sera 

D  =.=  8  4-  8'  -f  ....  8C'»rO:    t 


i<>7  ' 

MaiBtenanttioi» avons, puisque  dans  chaque  cas  9  «z  i8o»  : 

sin  a  =  |x  sin  p  ,  a'  =  p  -j- 1 ,  ^'  sin  p'  =  sin  a' ,  5  =  a  —  p  , 
sina'  =  ^'8inp',  a"  =  p'-f-lS  fA^sinp*  =  sin  a",  8'=  a' — />', 
etc.  ^  V 

d'où  nous  tirons  (  en  reprësentant  par  n  le  nombre  des  sur*- 

faces  ) 

sm  û  =  —  .  sm  a  , 
I 

^^^9"==^"  .sinCl'+pO» 


sin>"-0  =  Jj^^rr,  sin  [  K— )  +  p(-')  ] . 

Et  la  série  des  valeurs  de  p  ,  |d'  ,  etc.  ,  peut  être  continue'e 
aussi  loin  que  l'on  voudra.  Ces  valeurs  ëtant  déterminées  , 
celles  de  a,  a',  etc.,  le  seront  également  par  les  équations 

et  finalement 

*a+[I+r.-f.p....-|-lC«-»)]— ^(«-0.     .. 

Or  ' 

est  l'inclinaison  de  là  première  surface  sur  la  dernière  ,  ou 
l'angle  (A)  du  prisme  composé  résultant 'âe  leur  assemblage } 
ae  manière  que  Ton  a  généralement 

•      D=.a  +  A  — /)(«-') {h) 

?.i6.  —  Cherchons  maintenant  quelle  doit  être  rincidencc 
«'un  rayon  sûr  un  pareil  système  de  surfaces,  pour  que  la  dé- 
viation  totale  soit  un  minimum. 


iq8 

Pui^ue  rf  P  *»  o^  ^  Qt  qtie  1 ,  1' ,  elc. ,  toni  dot  cobsUaIcs^ 
nous  dçvons  avoir 

d  QL  -i^  d  f*^»- *). 


Mais 


d'où 


fA  fin  p  a*  tin  a  > 

fftf  sin  p'  •«  tin  (  /»  -jr  I  ) , 

etc.  ; 

fk    d  p    cos  'p   ss  ^  a  cos  oc  9 

fx'  </  p'   cos    p'   =»€//»   cos   (/)   +   ^)» 


pt(«-0  ^pC—O  cos  pC*^»)  «  1/  p(»-«)  cos  [  pC««)  +  IC»-«)  ]. 
Faisant  le  produit  de  toutes  ces  équations , 

f*  fi' ....  fA^**"*)  COS  p  cos  p' ....  cos  p("""')  — ^ 

«=«  cos  «  .  cos  (p  4-  J  )  ....  cos  [  p(»-')  -j-  I^*»-')  ]  , 

ou  simplement 

/ytft'. . .  ft^**"*)  cos  p  COS  p', . .  COS  pC*^*)»  COS  a  cos  dt'. . .  cos  a^"""').  (i) 

Cette  équation  ,  combinée  avec  les  relations  déjà  établies 
entre  les  valeurs  successives  de  p  et  de  «,  fournit  la  solution 
du  problème  ;  mais  les  équations  finales  auxquelles  on  est 
conduit  sont  d'une  grande  complication  et  de  degrés  très 
élevés.  Ainsi ,  dans  le  cas  de  trois  réflexions  seulement ,  l'é- 
quation finale  en  sin  p  ou  sin  p',  etc. ,  s'élève  au  seizième  de- 
gré 'y  et,  quoique  sa  forme  soit  celle  d'une  équation  du  hui- 
tième, on  ne  peut  cependant  par  aucune  substitution  abais- 
ser davantage  son  degré.  Le  seul  cas  où  elle  prend  une  for- 
me qui  permette  de  la  résoudre  est  celui  de  deux  surfaces. 
L'équation  (£)j  que  l'on  peut  écrire  généralement  de  la  ma- 
nière suivante , 

fi*  ft''  ....  ftC")'  (i  —  sin»  p)    (i  —  sin'p')  ....  etc.    \ 
«  (  I  —  ^^  sin^  p  )  (  I  —  p.'^*  sin**  p'  )  ....  etc. ,         4   '^ 


log 

■ 

se  rédoit  alors,  en  pesàht  sin^  p  =*  x  ctsin*  p'  ^=^y^  ^ 

En  la  combinant  avec  Tëquation 

fi'  sin  p'  =^  sin  (/>  -|-I  )^ 

ou 

(  f'' J'^"  ^  —  ^^^^  I  )'  =a  4  fi'»  cos»  I .  xjr, 

elle  donne  une  e'quatîon  finale  du  quatrième  degrë,  résolu- 
ble à  la  manière  de  celles  ^u  second ,  pour  déterminer  x  on 
/.  Dans  le  cas  particulier  de  fi  ^a'  «=:  i ,  qui  est  celui  où  le 
rayon  émerge  dans  le  même  milieu  qu'il  occupait  avant  sa 
première  incidence,  elle  donne  le  même  résultat  ^ue  la  mé- 
thode déjà  employée  pour  ce  cas.  Quoiqu'il  soit  impossible 
de  résoudre  l'équation  finale  dans  le  cas  général ,  l'équa- 
tion (y)  fournit  sur  la  grandeur  de  la  moindre  déviation  des 
données  précieuses  dans  une  foule  de  cas  particuliers. 

217. —  Quatrième  cas.  Quand  les  plans  de  première  et  cle 
deaxième  réfraction  sont  à  angles  droits ,  quelles  sont  les  re- 
lations qui  résultent  de  cette  condition  ? 

Nous  avons  alors 

0  xsa  go* ,  cos  G  e=  o ,  sin  0  ss  I , 
^  fjxi  change  l'équation  générale  [  (B) ,  199  ]  ifn 

sin  oc  =s  fi   sin  p , 

sin  tJ  «s  ^'  sin  p'  I 

«n  «'  n»  sin  i  •  sin  ^ , 

€(08  a'  tas  cos  p  •  cos  I  -f-  sin  p  •  sin  I  .  cos  ^> 

Après  avoir  changé  de  place  et  élevé  au  carré  les  termes 
de  cette  dernière  équation ,  il  vient 

cos  «»»  —  a  cos  «' .  tos  p  .  côs  I  -f-  cos»  p  .  cos'  I 
=«  sin*  p  .  sin»  I  (  1  —  sin»  ^  ). 


IIO 

sin  gt! 


Remplaçant  sin  -^  par  sa  valeur  —. — ^  ,  déduite  de  la  troi- 
sièuie  équation  ,  on  obtient,  après  réduction , 

r 

cos'  a' .  cos*  p  —  2  côs  a'  ces  p  .  ces  I  -[-  cos*  1  =  o  : 
cette  équation ,  étant  un  carré  parfait,  donne  simplement 

cos  p  .  cos  a'  =  cos  I {k) 

Celle-ci  répond  à  l'équation 

cos  a  •  cos  ff!  =c  cos  I  , 

due  à  la  même  hypothèse,  dans  le  cas  de  la  réflexion  (104}. 
En  effet,  ce  dernier  cas  étant  compris  dans  celui  de  la  ré- 
fraction, en  posant  ji  =  —  i  (art.  192),  nous  avons  alors 

_*.;  *«  =a=  -1—  p   et  cos  p  =*  cos  a. 

« 

218.  -^  CoroU.  i.Soienti  et  i*  les  inclinaisons  sur  la  pre- 
mière et  sur  la  deuxième  surface  de  la  partie  du  rayon 
qu'elles  comprennent  :  Ton  a 

.  r  =  90*  —  p  et  i'  =  go^  —  a'; 

ce  qui  donne ,  en  vertu  de  l'équation  (k) , 

sin  i  .  sin  i'  =  co«  I , 

c'est-à-dire  que  le  produit  des  sinus  des  inclinaisons  du  rayon 
entre  les  deux  surfaces  sur  chacune  d'elles  est  égal  au  co- 
sinus de  l'inclinaison  des  deux  surfaces.  On  peut  encore  ex- 
primer autrement  la  même  relation  :  en' regardant  le  rayon 
comme  provenant  de  l'intérieur  du  prisme ,  le  produit  des 
cosinus  des  angles  d'incidence  sur  les  deux  surfaces  égale  le 
cosinus  de  leur  inclinaison.  Cette  manière  d'énoncer  la  loi 
•  comprend  le  cas  de  la  réflexion: 

219,  —,  CoroU*  .2.  Nous  avons  aussi-,  dans  le  cas  ac- 
tuel , 


I       .     -  ' 

sm  p   .=  —  .  sm  a  « 


i  I    ypt'  sin'  I  —  sin^  a 

V  a*  —  sin»  a       ' 


sm  /)'  =*^  ^    I  v^  C — T    ■.,,♦ .  , 

et  C08  D  ^=^''  cos  (  «  — p  )  .  C08  <a'  —  /»' ) f' 

de  manière  que,  a  étant  donné,  Tonpeat  assignerlôùsies  an- 
tres éléments.  La  dei%ière  ëqi^^an  corfetpond  à  celle  qui 
donne  la  valeur  de  ^ 

..  cos  D  «=»  003  2  a  •  ces  a  a' 

dans  le  cas  de  fei  réflexion. 


I .  . 


$  VII.  —  De  la  réfraction  ordinaire  sur  des 
surfaces  courbes  ^  .  des  diacaul^ tiques  ou 
caustiques  par  réfraction. 

Recherche  génërale^  des  foyeA  Vl'oBe  «tttface  de  révolution  donnée. 

•  > 

220.  —  La  réfraction  sur  une  surface  courbe  étant  la  mê- 
me que  sur  le  plan  tangent  au  point  d'incidence,  si  l'on  con- 
naît la  nature  de  Ift  surface,  l'on  peut,  dans  tous  les  cas^  dé- 
terminer la  route  d^i  rayon  réfracté  en  combinant  les  lois  de 
la  réfraction  à  l'égard  des  plans  avec  les  équations  de  la  sur- 
face. Nous  ne  traiterons  que  le  cas  d'une  surface  de  révolu- 
tion ayant  le  point llmikieux  sunson  a^e. 

Problème» 

221.  —  Etant  donné  le  point  lumineux  sur  l'axe  d'une  sur- 
face réfractante',"  on  demande  où  doit  se  trouver  le  foyer 
<l'un  anneau  quelconque  de  la  surface. 


119 

Soit  C  P  la  coUrl>e  (fSg.  55) ,  Q  le  point  rtyotmant ,  Qq'H 
Taxe,  P  M  une  ordonnée,  P  N  une  normale  et  1^  9  ou  ^  P  la 
direction  du  rayon  réfracté,  et  par  consi^quent  ç  le  foyer  de 
l'anneau  décrit  par  ta  révolution  de  P. 

Désignant  alors  par  fx  l'indice  de  réfraction,  prenant  Q 
pour  l'origine  déà  coordonnées ,'  et  |)Qsant 


nous  aroAS 


Éîa  QPM  mé^  co9i^9H^^, 

sin  NPM-^y-,  '^;     J  .  côsNPM^fcfajy  V    -. 

Donc 

sin  NPQ  ^  sin  QPM  .  cos  NPM-f  sin  NPM  . cos  QPM 

et  par  conséquent 

sin  N  P^  -.  i  ;.  «n  WP  Q  « — "^.te^. 

Si  l'on  prend 

Z  =  Kfi'  r»  (  i  +;È^  J  —  (i  -p>^)' , 

z 

cos  NPtf  «=»         ,  V — ==.     ...      (a) 

Et  puUque 

MP^-i'NP^-^NPM, 

l'on  a 

ctco»MP7=  ^TTTT+T)""' 


(*) 


ii5 

d'où 

**°8  M P^  -  ^^3  M p ^  -  Z777+77)+z- 

Or 

M  ^  =:=  F  M  .  tang  M  Pqr  =^  .  tang  M  P  ^ 

""         Z—pix  +  pjr) 

donc 

Q  (jr  =  X  -j"^  •  **°g  M  P  ç 

222.  -—  CoroU.  I.  Si  nous   appelons  s  Tare  CP  de* la 
courbe,  nous  aurons,  puisque 

rdr  =^  X  dX'-^jrdjr=^dx  (3^-\-pj')^ 


(d) 


/ 


^25.  —  CorolL  2.  Si  ^  =  —  i ,  ce  qui  change  la  réfrac- 
tion en  re'flexion ,  l'on  a 


Z  =  [/i^  (I  -^-p')  —  {X  +pj-y  ==j"^px,/ 

€n  écrivant,  au  lieu  de  r",  sa  valeur  x^  +^'- 

La  valeur  géne'rale  de  Q  ^  trouvée  plus  haut  se  réduit 

alors  à 

\j  q  =  ^  •  " : ,  ■  , 

^  ^  %px  — j- (  I  —  p^) 

<îu»  est  la  même  que. celle  de  l'art.  109,  équat.  (i). 

I-  8 


ii4 

224*  —  CoroU»  5.  Si  nous  posons 
P  =  tang  M  ^P  =  cotang  M  P  ^  =  j;j2^-i^^  , 

il  viendra 

p  _  —P  (J^+A>J^)+Z  .  ,  . 

et  l'ëquation  du  rayon  réfracte,  eipriinée  en  fonction   des 
coordonnées  X  et  Y,  comptëes  à  partir  de  l'origine  Q  ,  sera 

parce  que  les  coordonnées  Y  sont  dans  le  sens  oppose'  à  celles 
de  la  courbe. 

aaS.  —  Dans  le  cas  de  rayons  parallèles ,  ces  expressions 
deviennent  (  en  mettant  x  -^  a  à  la  place  de  j:^  et  faisant  a 
infini  ) 


(^> 


J  VIII.   —   Des  caustiques  par  réfraction^   oc= 

diacaustîqties. 

Pour  des  rayons    parallèles ,  la  courbe  est  une   section  conique.    -— 

Caustique  d'un  plan  réfractant. 

226.  —  La   théorie  des  diacaustiques  est  en  tout  poin^ 
analogue  à  celle  des  catacaustiques  que  nous  avons  dëjà  ex^ 


m5 

posée.  Pour  trouver  les  coordonnées  X  et  Y  du  point  de  Ja 
diacaustique  correspondant  au  point  P  sur  la  courbe  ré- 
fractante, nous  n'avons  qu'à  regarder  l'équation  {f)  ,  et  sa 
différentielle  par  rapport  h.  Xfj-  et  p,  comme  subsistant  si- 
multanément ,  et  nous  obtiendrons  ainsi  en  fonction  de  x  et 
de  j-,  de  même  que  dans  le  cas  de  la  réflexion,  les  équations 
nécessaires  pour  déterminer  X  et  Y.  Ces  équations  sont 

Il  n'y  a  de  différence  que  dans  les  signes  et  dans  la  valeur  de 
P,  qui,  au  lieu  de  la  formule  (c),  art.  iio,  est  exprimée  ici 
par  la  fonction  plus  compliquée  {é) ,  art.  224* 

L'écpiAtion  de  la  diac<a«i$tique  s'obtiendra  également  en 
élimii^ant  X  et  Y  en^tre  ces  dernières  équations. 

227.  —  Il  est  évident  d'ailleurs  q-ue,  si  nous  faisons 

comme  dans  la  théorie  àes  catacaustiques ,  et  si  nous  déno- 
tons par  S  la  longueur  de  la  caustique,  et  paryia  ligne  P^-, 
nous  aurons ,  de  même  que  dans  cette  théorie , 

-   . d  Y 

et 

I  —  P;9 

do    =    d  f  -À-   d  X    .    ,    y  ■  r=rr. 

•^  ^         Kl  +  P' 

(Voyez  lésait.  iSg,  i45,  144.) 

Maintenait    nous   avons  ,    en    substituant    à    P    .<^a   va- 

ïeur  (e)  ,  ,  .  . 

l^-rXi+p^) 


I-  ^  8. 


(^) 


ii6 
et  par  consécpent  la  valear  de  ^S  devient 

parce  que 

{x -^pjr)  dx  ^  r  dr. 


Intégrant  ensuite 


S  =  const  +  fA —  î 


ainsi  nous  trouvons  finalement  (  fig.  54  ) 

arcFj^  =  (CF  — Pj-)4.^(QC-  QP).     .     (/) 

r 

228.  —  Dans  le  cas  de  la  réflexion ,  ^  =  -^  1  •  mais ,  en 
même  temps,  le  signe  dey*est  négatif, parce  qu'alors  le  rayon 
réfléchi  se  trouve  du  même  c6té  du  point  d'incidence  que  le 
rayon  incident  :  ainsi  deux  termes  de  la  formule  changent 
de  signe  à  la  fois,  et  cette  expression  devient  celle  de 
l'art.  144. 

229.  —  Dans  le  cas  de  rayons  parallèles,  nous  devons  faire 
usage  de  la  valeur  de  P  trouvée  à  l'art.  225  ,  équations  (g). 
Posant 

_.  Le 

^  --  d  x' 
et  efiectuant  les  opérations  ,  on  trouve  alors 


^   =  ^  -   P  •  '^'^ 


•     •     {rn) 


25o.  —  Corollaire.  En  supposant  p  =  00  ,  c'est-à-dire  le 
pouvoir  réfringent  infini,  le  rayon  réfracté  coïncidera  avec 
la  normale ,  et  la  caustique  avec  la  développée  :  il  est  évi- 
dent que  les  expressions  (m) ,  quand  |x  =  00  9  deviennent 


117 

identiques  avec   les  valeurs  connues  des  coordonnées  de  la 

développée. 

25 1.  Si  les  rayo];is  incidents  sur  la  courbe  réfractante  ne 
vont  pas  en  divergeant  d'un  même  point  y  mais  qu'ils  soient 
tous  tangents  à  une  courbe  V  V  V''  (fig.  55) ,  nous  devrons 
poser  X  —  a  pour  x  dans  la  valeur  de  P  [éq.  (e) ,  art.  224  ]  » 
et  fixer  l'origine  des  coordonnées  en  A  en  faisant  AQ  =a. 
Si  nous  regardons  alors  a  comme  variant  suivant  une  cer> 
taine  loi  (  ou  x  —  a  comme  une  fonction  de  j?  ) ,  et  que  nous 
prenions  la  différentielle  de  P  dans  cette  hypothèse,  les  équa- 
tions (i)  continueront  à  subsister,  çt  suffiront  pour  déterminer 
la  caustique. 

Problème.^ 

25a.  —  Etant  donnés  le  point  rayonnant  et  Pindice  de 
réfraction ,  déterminer  la  nature  de  la  surface  courbe  qui 
réfracterait  tous  les  rayons  en  un  même  point. 

Il  faut  ici  chercher  la  relation  entre  x  ^tjr,  en  supposant 
Qf  invariable.  Soit  Q^  =  c  .*  nous  aurons 

équation  dans  laquelle 

Z=Kf.»  {x-^j-)  {iJ^p-)  —  {x-{'pyY. 
Celle-ci  donne 

(^+^J*)  C/'C^  — ^)  — J*]  ==  Z(a7  -c  +  ;>j-); 
carrant  des  deux  parts,  après  avoir  remplacez  par  sa  valeur, 

^""^Pyr   [  [/^(^~c)  — J-?  +  (:«:  — c+pj-)'  j 
^  effectuant  dans  le  premier  membre  les  opérations  in- 


*, 


ii8 

di<{aëe9,  l'équation  devient  entièremelit  dirisible  par  i  -^-/^'y 
et  se  réduit  à 

qui  devient,  en  y  écrivant  au  lieu  de/7  sa  valeur  -^^ ,  multipliant 
par  dx^^^l  extrayant  la  racine  carrée , 

x,dx'\-j'dj  {x  —  c  )  dx  -f-^  dj- 

intégrant  ensuite  (  chaque  membre  étant  une  différentielle 
exacte) 

K^'  +jr'   =T  ^  +  f*  J/(a:  —  cy  -^  jr^y     .     {n) 

équation  de  Ja  courbe  cherchée ,  qui  est  en  général  du  qua- 
trième degré. 

255.  —  CorolL  i.  Du  point  Q'Cfig*  56)  comme  centre^ 
avec  un  rayon  Q  A  pris  arbitrairement ,  décrivons  un  cercle 
A  B  D  E  :  soit  C  P  la  courbe  réfractante ,  et  Q  A  =  A  ,  nous 
aurons 

Q  P  =   y'^'  +  y  ,    P  ^  =  K^:r  ~  cy  +j'% 

et  la  nature  de  la  courbe  sera  exprimée  par  la  propriété  sui- 
vante  : 

B   P   =  p  .  P  ^  ,     ou  B  P  :   P  ^   :  :   p  :    I . 

254.  —  CorolL  2.  Si  ^  =  o ,  c'est-à-dire  si  le  cercle  ABE 
est  infiniment  petit ,  l'on  a 

Q  P   :  P  ^   :  :   |x  :    i  ; 

ce  qui  est  une  propriété  du  cercle  bien  connue. 
L'équation  (n)  donne  alors  simplement 


>»9 
Si  nous  changeons  dans  celle-ci  l'origine  des  coordonnées, 
en  substituant  à  x 

X  -f.  -^-i: c, 

elle  se  transformera  en 

Le  rayon  dn  cercle  est  donc  égal  k 

et  la  distance  du  centre  au  point  lumineux  est 

-^^ .    y  ^. 

Supposons  maintenant  un  cercle  HPC,  dont  le  centre 
soit  en  E  (  fig.  57),  et  deux  points  Q ,  ^,  tels  que 

QE  =  ftXEC,etQC:C^::^:    i. 

Si  les  rayons  divergent  alors  du  point  Q  )  et  tombent  sur  la 
surface  P  H  au-delà  du  centre ,  ils  iront  tous  diverger  du 
point  ^  après  leur  réfraction  par  le  milieu  M. 

235.  —  CorolL  3.  Si  ^  ==  —  i ,  après  l'évanouissement  des 
radicaux  ,  l'équation  (/i)  entre  x  etj-  ne  monte  qu'au  second 
degré,  et  appartient  par  conséquent  à  une  section  conique  : 
on  trouvera  alors,  après  réduction  , 

ÇC  qui  fait  voir  que  le  point  rayonnant  Q  occupe  l'un  des 
foyers,  et  q  l'autre  }  résultat  semblable  k  celui  que  nous- 
ayioos  déjà  obtenu  par  une  autre  méthode  d'intégration. 

256.  —  CorolL  4-  —  Quand  Q  est  infiniment  éloigné  ,  et 
*iue  les  rayons  sont  parallèles ,  il  faut  transporter  l'origine 


120 

des  coordonnëes  du  point  Q  au  point  q,  en  ckangeant  or   ^^ 
c  —  x^  et  supposer  ensuite  c  infini  :  il  vient  d'abord 

Développant  le  premier  membre  en  série  descendante , 

(c  —  ^  )  —  o:  -] -i-^  +  ®^^'  =  P  K  a:'  +^'- 

Soit  c  —  6  =  A  ;  puisque  ^  est  arbitraire  ,  A  l'est  égale- 
ment,  et  peut  avoir  une  valeur  infinie.  Ainsi,  lorsque  c, 
croissant  de  plus  en  plus  ,  devient  infini ,  l'équation  précé- 
dente prend  la  forme 

A  —  X  =  fi  \/^  X*  +  y^ (o) 

Soit  C  P  une  section  conique  ,  q  son  foyer ,  A  B  sa  direc- 
trice , 

Q  P  est  A  —  a:,  en  supposant  qK='h,  et  l'équation  (o) 
exprime ,  comme  on  le  voit ,  cette  propriété  des  sections  co- 
niques, que  Q  P  :  P  ^  dans  un  rapport  constant  (|x  :  i  ). 

257.  —  ÇorolL  5.  La  courbe  est  une  ellipse  quand 
Q  P  ^  P  ^  ,  c'est-à-dire  quand  le  rayon  passe  d'un  milieu 
plus  rare  dans  un  milieu  plus  dense }  et  une  hyperbole  dans 
le  cas  contraire. 

Si  Q  P  =  P  ^ ,  la  courbe  est  une  parabole  :  dans  ce  cas  , 
a  ==  I  ,  et  les  rayons  convergent  vers  un  foyer  infiniment 
éloigné,  c'est-à-dire  demeurent  parallèles. 

2.58.  —  Pour  donner  un  exemple,  de  la  recherche  d'une 
diacaustique  au  moyen  des  équations  générales  exposées  plus 
haut,  prenons  un  plan  pour  surface  réfractante,  et  suppo- 
sons l'origine  des  coordonnées  au  point  rayonnant ,  et  l'axe 
des  X  perpendiculaire  au  plan  réfractant  ACB  (fig.  39  et 
40  }  :  nous  aurons  alors 


121 


d  Y 
j:==  constante  ==  QC  =  a,  p  =^  -~-  =00^ 

d  X 

d'où 


P  =.   — 


d  p 


i/  07 


P^  (  P'     -     I  )  J^'    +    f*'    û>* 


Par  la  substitution  de  ces  valeurs  dans  les  équations  (1) , 
l'on  trouve 


(.'  a=  (  a  —  X)  =  [  (fL»  —  I  )  ^'  4-  ft'  a'  ] 


Y         '   ~  i""      2I 


éliDiiiiant^  entre  ces  deux  équations  : 


I  ? 


équation  de  la  caustique  et  de  la  développée  d'une  section 
conique  dont  le  centre  est  C  et  le  foyer  Q. 

Si  ^surpasse  l'unit^  ou  si  la  réfraction  se  fait  en  passant 
d'an  milieu  plus  dense  dans  un  milieu  plus  rare ,  la  section 
conique  est  une  ellipse  (  Vôy.  fig.  59  };  et  une  hyperbole  dans 
le  cas  contraire  (  fig.  40  )• 


§  IX.   —  Foyers  des  rayofis  centraux  pour  des 

surfaces  sphériques. 

Définition  de  la  courbure.  —  Proximité. —Distance  focale.  — Longueur 
focale.  — Pouvoir.  —  Expressions  générales  de  la  distance  focale  d'un 
anneau  quelconque  d'une  surface  sphcrique.  —  Foyer  des  rayons  cen- 
traux. —  Foyer  des  rayons  parallèles.  —  Équation  fondamentale  pour 
déterminer  les  foyers  des  rayons  centraux.  —  Expression  générale 
duix)uvoir  d'une  surface  sphérique.  —  Formules  fondamentales  pour 
les  foyers  des  rayon? centraux  dans  le  cas  de  la  réflexion.  —  Recherche 


c 


^ 

pour  les  rayons  centraux  ;  cette  hypothèse  fera  du  point  F 
le  foyer  principal ,  et  il  viendra 

C  F  =  -JEii-  ,  ou  C  E  :  C  F  :  :  Lt  —  I  :  Li 
CE  :  EF  ::  fi  —  i  :   i  ,   et  CF  :  FE  ::  ;x  :  i 

4 

247-  —  Nous  donnerons  à  ces  résultats  une  forme  plus  ap- 
propriée à  l'usage  que  nous  devons  en  faire  dans  la  suite  ^  en 
adoptant  une  autre  notation. 

Soient  donc 

R  =   -  =  la  courbure  de  la  surface ,  les  valeurs  positive» 

de  r  et  de  R  correspondant  au  cas  où  le  centre  £ 
se  trouve  à  droite  du  sommet  C,  ou  dans  la  direc- 
tion des  rayons  incidents  ; 

D  =  YTT*  ^  ^6*  4^  )  =  la  proximité  du  foyer  des  rayons  in- 
cidents par  rapport  à  la  surface  /  D  étant  regardé 
comme  positif  quand  Q  se  trouve  à  la  droite  de  C, 
comme  dans  la  fîg.  42 ,  et  commis  négatif  quand 
il  est  à  sa  gauche ,  comme  dans  la  fîg.  4 1  •  Alors , 
puisque  Q  E  =  a ,  et  que  ;  dans  l'analyse  précé- 
dente ,  a  est  regardé  comme  positif  lorsque  Q  est 
à  gauche  du  point  E,  nous  devons  avoir  (fîg.  42)^ 

QE  =  — û,etQC  =  QE  +  EC  =  r  — a- 

de  manière  que 


D 

— : 

1 

a 

— 

I 
R 

— 

1 

r 

— 

1' 

D* 

Soient 

aussi  m  = 

F  ==  ^=r«  =  le  pouvoir  de  la  surface  ^ 


f  =  p —  =  la  proximité  du  foyer  des  rayons  réfractés  par 

rapport  à  la  surface. 


125 

Les  valeurs  positives  de  F  et  àef,  ainsi  que  de  D  et  de  R , 
sont  relatives  à  la  situation  des  points  F,y^  Q,  £,  par  rapport- 
à  la  droite  de  C  ou  à  la  direction  de  la  lumière  ificidente  :  ce 
qui  revient  à  regarder  toutes  les  donnëes  comme  positives 
dans  le  cas  où  les  rayons  incidents  convergent  en  tombant  sur 
MifitsmîdLce  convexe ,  et  passent  dans  un  milieu  plus  dense. 
Nous  aurons  alors 

I  I  1  I  1 

•  « 

Mais  réqnation  {b)  donne 

I  a  -f-  f*  (  r —  a) 

Q  q  \*-r{r  —  a)     ^ 

etnoas  trouverons,  en  substituant, 

/=  (i_ni)R-f-mD {e) 

Cette  équation  comprend  toute  la  théorie  des  foyers  des 
rayons  centraux  pour  des  surfaces  sphériques ,  et  peut  être 
regardée  comme  fondamentale. 

248.  —  Quand  les  rayons  sont  parallèles  ,  on  a  D  =  o  , 
loit  que  les  rayons  tombent  de  gauche  à  droite  ou  de  droite  à 
gauche  :  dans  les  deux  cas ,  y*  a  la  même  valeur,  c'est-à-dire 
(  I  —  TO  )  R  ,  ainsi  que  la  principale  distance  focale  F  don- 
née par  Féquation 

F  =  (  I  —  m)  Rj       ....(/) 

ce  qui  fait  voir,  en  outre,  que  le  pouvoir  d'une  surface  sphé- 
rique  est  en  raison  directe  de  sa  courbure. 

249.  —  On  conclut  aussi  des  équations  {e)  et  {f) , 

/  =  F  +  m  D.     .     .     .     .     .     (^) 

250.  —  Dans  le  cas  de  la  réflexion , 
u  =«  —  i  ,  ou  m  ==  — '  I  , 


ia6 
et  c^s  équations  devienn^it 

F  =-2R,/=-aR  — D, /r^F  — D.    .     .    (- 

Telles  sont  les  expressions  des  foyers  centraux  dans  le  cj 
d'une  seule  surface. 

Considérons  maintenant  un  système  quelconque  de  surfs 
ces  sphëriqnes. 

Problème. 

25 1.  —  Trouver  le  foyer  central  d'un  système  quelconqu 
de  surfaces  sphëriques. 

Soient  C,  C*,  C*",  ^tc,  ces  surface?  >  Q'  'e  foyer  des  rayoi 
incidents  sur  C  y  Q"  celui  des  rayons  réfractes  ou  des  rayoi 
incidents  sur  G'',  et  ainsidesuîte.  Nommons  aussi  R',R%  etc.^h 

rayons  de  la  première,  de  la  deuxième,  etc. ,  surface;  p',  pi',  etc 

/.       •               sin  d'inc. 
l'indice  de  réfraction ,  ou  —' — t tt"  de  chaque  surface  pa 

rapport  à  celle  qui  la  précède  immédiatement }  faisons 


m'  =  — -  ,    m"   =   —- .    etc. 

p'   '  ^"^ 


Soient  aussi 


TV    a=:  — î_        TV  i~ L—      etc 

et  posons  de  plus 

O  €"  =  /',  C  O"  =  t%  etc. , 

fj  t"^  etc. ,  étant  considérés  comme  positifs  lorsque  les  poini 
C,  C''',  etc. ,  sont  respectivement  à  la  droite  de  C\  C'',  etc. 
ou  dans  la  direction  de  la  lumière  incidente. 
Soient  encore 

çTqn  =/S  Qjn^f  =  /"'  ^*^-  ' 

F'  =   (  I  —  m'  )  R' ,  F*'  =  (  I  ~  m'')  R" ,  etc. 

Nous  aurons,  en  vertu  de  l'art.  249, 

f  =  F'  -j-  m'  DS  f  =  F''  +  m"  D"  ^     .     .     ( 


,-'' 


1^7 
mais  nous  avons  aussi 

C  Q'  =  ^„  e  Q»  =  ^  =  C  Q»  -  c  c  =  i 

et  aiusi  de  suite;  de  manière  que  l'on  a  de  plus  les  rela- 

lions 

et,  snbstiituant  ces  râleurs  de  EK,  D^,  etc. ,  dans  les  ëqua- 
tioDs  (i)  y  en  introduisant  dans  chacune  les  valeurs  de  y  , 
/*,  etc. ,  obtenues  à  l'aide  des  ëquations  qui  la  précèdent ,' 
nous  trouverons  des  valeurs  explicites  de  y^  ,  y* ,  etc. ,  jus- 
qu'à la  fin.  I 

262.  —  Le  système  des  équations  (1)  et  (y)  contient  la  solu- 
tion générale  du  problène ,  quels  que  soient  les  intervaHes 
entre  les  surfaces. 

£a  opérant  cependant  sur  les  valeurs  g^énérales  de  V  , 
^,  etc.,  l'on  tombera  sur  des  expressions  excessivement  com- 
pliquées ,  sans  qu'il  y  ait  moyen  de  les  simplifier,  la  compli- 
cation provenant  du  sujet  même,  et  non  de  la  manière  de  le 
traiter. 

On  peut  consulter  sur  ce  sujet  le  mémoire  de  Lagrange , 
Sur  la  théorie  des  lunettes,  Ac^d.  de  «Berlin,  1778.  Nous  nous 
coateaterons  d'en  discuter  ici  les  cas  principaux. 

Problème. 

255.  -r-  Trouver  la  distance  focale  d'un  système  de  sur- 
faces sphériques  qui  se  suivent  immédiatement. 

Dans  ce  cas ,  t\  ^,  etc.^  s'évanouissent,  et  les  équations  (i) 
^^  (/)  deviennent  simplement 

ly  =  D' ,  D*  =/' ,  1>"  =:  /" ,  etc. , 

/'  =2  F'  +  m' B',  f  —  F" 4-iw''  D%  etc.  -, 


\  128 

d'où  nous  tirons ,  par  substitution  , 

/»  =  F"  +  m"  F'  -f-  m'  m»  D' , 

y>'=F»'4-  m»'  F»+  m'^'  m» F'  +  m"  m''  m' I^  j 
série  de  valeurs  que  l'on  peut  continuer  à  volonté'. 

a54-  —  CoroU»  i  •  Soit  n  le  nombre  des  surfaces  ,  et  M' 
l'indice  absolu  de  réfraction  (n')  du  premier  milieu  par  rap- 
/port  au  vide;  M," -z=:  fji'  f&'  celui  du  second  milieu  aussi  par 
rapport  au  vide ,  et  ainsi  de  suite  ;  yJy  /x'',  n'étant  que  les  in* 
dices  de  réfraction  relatifs  de  chaque  milieu  par  rapport  à 
celui  qui  le  précède.. 
'  Nous  aurons  ainsi  ' 

M('»)/(»)  1=  D'  +  M'  F'  +  M»  F*  4.  . . . .  +  MC")  F(») .     (k) 

aiSS.  -^  Coroll>  a.  Pour  des  rayons  parallèles ,  nous  avons 
D'  =:  o ,  quelle  que  soit  la  direction  des  rayons  incidents  ;  et 
la- principale  longueur  focale  du  système,  que  nous  appelle- 
rons -rr: ,  est  donnée  par  l'équation 

M(")  yC")  =  M'  F'  +  M-'  F'  +  ....  4-  MC»)  F(«).     •.     (/) 

a56.  —  CoroU.  3.  Il  résulte  de  là  que  9^"),  qui  représente 
\e  pouvoir  du  sj-stème^  ou  sa  valeur  réciproque  (la  principale 
longueur  focale) ,  étant  déterminé  au  moyen  de  la  dernière 
équation ,  le  foyer  d'un  nombre  quelconque  de  rayons  con- 
vergents ou  divergents  se  déduira  sur-le-champ  de  l'équa- 
tion 

• 

257.  —  Nous  modifierons  cependant  notre  notation  pour 
la  rendre  plus  simple  et  plus  commode  :  réservant  les  lettres 
accentuées  pour  les  surfaces  considérées  individuellement  ; 
nous  les  emploierons  sans  accent  quand  il  s'agira  de  l'action 
des  surfaces  disposées  en  système. 


129 

Ainsi  F',  F*,  ....  FC»*),  représentât  les  pouvoirs  indiridnels 
des  surfaces  ,  F  sans  accent  désignera  le  pouvoir  de  tout  le 
système.  Par  suite  de  cette  convention,  il  sera  indifférent 
d'écrire  D'  ou  D  :  avec  l'accent ,  il  se  rapportera  à  l'inci- 
dence sur  la  première  surface^  sans  accent ^  il  eiprimera  la 
proximité  du  foyer  des  rayons  incidents ,  au  sommet  de  tout 
le  système. 

Nous  pouvons  de  même  enàployer  M^**)  sans  accent ,  en  re- 
gardant l'indice  de  réfraction  de  tout  le  système  comme  ce- 
lai d'un  rayon  qui  passerait  dans  lé  dernier  milieu  en  ne  se 
tractant  qu'une  fois.  > 

Ces  conventions  établies. ,  les  équations  {k)  et  (/)  devien- 
nent 

M  F  =3  M'  F  -f.  M" F*'  -|-  ....  +  MC'»)  F(«) .      .     (m) 
M/=MF.f.D,  M(F— /)4.Dt=o.      .      (n) 

258.  —  Si  tout  le  systetné  se  trouvait  dans  le  vide ,  ou  si 
la  dernière  réfraction  se  faisaitrdans  le  vide ,  nous  aurions 

et  ces  équations  se  changeraient  en 

F  =  M'  F'  +  M"  F^'-f  ....  -f  MC'»)  FW , .     J 
/=F4-D.  ) 

259.  —  Définitions  .Une  lentille  est,  en  optique,  la  portion 
d'un  milieii  dirimant  comprise  entre  deux  surfaces  ie  révo- 
Intion  dont  les  axes  coïncident.  Si  les  surfaces  ne  se  rencon- 
trent point ,  elles  ne  peuvent  embrasser  un  espace  fini ,  et 
l'on  est  obligé  d'ajouter ,  pour  clore  le  milieu  ,  une  surface 
cylindrique  dont  l'axe  coïncide  avec  celui  des  surfaces. 

L'axe  de  la  lentille  est  l'axe  commun  de  toutes  les  surfaces 
qui  l'enveloppent. 

On  distingue  les  lentilles  ,  d'après  là  nature  de  leurs  sur- 
faces ,  en  "^ 

i<  9 


|3q 

B^<imv>^e4  B  <|»i»iid  elW  Aoat  forni^ei  par  deux  surfaces 
convexes  (  fig«  44  )  ; 

Plano^onvexes,  quand  une  des  surfaces  est  plane  et  Tau- 
tre  convexe  (  fig.  4^  )  5 

CoHCû¥{H:onvexes  (fig«  4^)  ; 

Bi'€onoa^ê  (  fig.  ^f)'y 

PUmo-concaves  (  fig.  48  )  5 

Mémstfues  (  fig«  49  )  >  quand  la  concavité  est  moindre  que 
La  convexité. 

On  Us  divise  aussi  en  sphériques,  quand  les  surfaces  sont 
des  segments  de  sphère  ,  et  en  conoïdales ,  quand  leur  forrac 
est  c^le  d'un  segment  d'ellipsoïde ,  d'hyperbolo'ide,  etc. 

960.  —  Ces  diverses  espèces  de  lentilles  se  distinguent  al- 
gébriquement par  les  équations  de  leurs  surfaces  et  par  les 
signes  de  leurs  rayons  de  courbure.  Dans  le  cas  de  lentilles 
sphériques  ,  cas  auquel  nous  donnerons  une  attention  spécia- 
le ,  en  supposant  positif  le  rayon  de  courbure  de  la  surface 
qui  a  sa  convexité  tournée  vers  la  gauche ,  c'est-à-dire  veri 
les  rayons  incidents,  et  négatif  celui  de  la  surface  dont  l£ 
convexité  regarde  la  droite  ou  le  c6té  opposé  à  ces  mèmef 
rayons,  nous  trouverons  pour  toutes  ces  espèces  les  caractère! 
suivants  : 

iles  deux  rayons  -|- ,  comme  dans  les  fig. 
46,49,  a; 
les  deux  rayons  — ,  comme  dans  les  fig. 
46 ,  49  ,  ^. 

le  rayon  de  la  première  surface  -|- , 
celui  de  la  seeônde  infini , 

__  I       fie.  45  ï  b  : 

PlAHO-'Conyexe  *  ^ 

le  rayon  de  la  première  surface  infini  » 
celui  de  la  seconde  — '  , 

fig.  4S  )  ^« 


Plan(H:oncnye    .< 


BUoi 


nvexe 


i5i 

le  rayon  de  la  première  surface  •--• , 
celui  de  la  seconde  od  , 

le  rayon  de  la  première  surface  oD  , 
celui  de  la  Seconde  -}- , 

fig.  48  ,  a. 

lé  rayon  de  la  première  surface  -j-  , 
celui  de  la  seconde  *-* , 
fig-  44. 


Bkoncai^ 


ïè"  rayon  dé  làpretnièrc  surface  — ^^ 
celui  de  la  féconde -}- , 

fig.  47.     ;  ^ 

On  suppose  que  les  rayons  vont  toujours  de  gauche  à 
droite.  '  - 

Une  lentille  composée  est  un  a&semblagc  de  lentilles  juxta- 
posées l'une  derrière  l'autre. 

On  appelle  lentille  aplanétique  celle  qui  réfracte  tous  les 
rayons  en  un  même  foyer. 


Prohlètne- 


261 .  —  Trouver  le  pouvoir  et  les  foyers  d'une  seu;le  lentille 
dtns  le  vide» 

Soient  R^  et  R'  les  omrbures  rea]^ttves  de  jsa  première  et 
le  sa  seconde  surface^  ^  l'indice  de  rëfrlKction  du  nuUeudoi^t 

elle  est  faite  ,   m  =:  -  F  ,  son  pouvoir  :  nous  aurons  alors , 

paisqae  la  dernière  réfraction  se  fait  iSams  lé  vide,      ' 


F  =  plF'  +  F»,/=F  +  D; 


mais 


F'=:(  I  —I»')  RS  etF^'z^C  I  -^m")  R^ 

El  comme 

m'  =  - ,   et  m*  :n  a , 


I. 


Q. 


l52 

ces  équations  devienoeût 

de  manière  que  les  foyers  de  la  lentille  so^t  détermines  fina- 
lement par  les  équations 


5162.  —  CorolLi.  Le  pouvoir  d'uiie  lentille  est  propor- 
tionnel à  la  différence  des  courbures  des  deux  surfaces  poai 
un  ménisque  ou  pour  une  leiitilie  cohcavo-î^convexe,  et  à  leu  1 
somme  pour  une  lentille  bi-convexe  ou  bi- concave. 

Quant  aux  lentilles  piano-convexes  ou  piano-concaves  . 
leur  pouvoir  est  simplement  proportionnel  à  la  courbure  d< 
la  surface  convexe  ou  concave. 

a65.  —  CorolL  2.  Dans  les  lentilles  bi-convexes,  R^  es< 
positif  et  R''  négatif  5  de  sorte  que ,  si  |*  surpasse  l'unité ,  F  esi 
positif,  c'est-à-dire  que  les  rayons  convergent  vers  un  foyef 
derrière  la  lentille.  Dans  les  lentilles  piano-convexes,  R^urci 
et  R'  est  positif,  ou  R'zzzo  et  R*  est  négatif  (260))  d'où  il 
suit  que  F  est  positif  et  que  les  rayons  convergent  dans  le^ 
deux  cas.  Il  en  est  de  même  des  ménisques  oii  R'  est  égaler 
ment  positif ,  et  où  R'^,  quoique  positif ,  est  moindre  que  R^ 

(fig-  49)- 

Dans  ces  différents  cas ,  le  foyer  est  dit  réel,  parce  que  les 

rayons  s'y  rencontrent  effectivement.  Le  contraire  a  Heu  à 

l'égard  des  lentilles  biconcaves,  piano-concaves  ou  concavo- 

concaves^  le  foyer  se  trouve  du  côté  opposé ,  c'est-à-dire  du 

côté  des  rayons  incidents  ,  et  les  rayons  parallèles  divergent 

après  leur  réfraction ,  à  partir  de  ce  point. 

bans  ce  cas  donc  ils  ne  se  rencontrent  jamais ,  et  ce  foyer 

est  Aitfojrer  virtueL 


i55 

264.  ->-  Coroll,  5.  Si  fA  ^  I  ,  c'estrà-dÂre  si  la  lentille  est 
faite  d'une  matière  plus  rare  que  le  milieu  ambiant  (  qui  ne 
doit  point  être  lé  ride,  pourvu  que  tout  le  système  s'y  trouve 
plonge) ,  ^  —  I  est  négatif,  et  toutes  les  propriétés  des  len- 
tilles convexes  appartiennent  alors  aux  lentilles  concaves  : 
celles-ci  ont  alors  un  foyer  réel,  tandis  que  celui  des  autres 
l'est  que  virtuel. 

265.  —  CoroU.  4-  Les  ïentilles  bi -*  convexes ,  piano - 
convexes  ou  ménisques ,  formées  d'une  matière  plus  dense 
qne  le  milieu  qui  les  environne,  ont  un  pouvoir  positif  :  le 
contraire  a  lieu  si  leur  matière  est  plus  rare. 

266.  —  CorolL  5.  Le  foyer  des  rayons  parallèles  est  tou<- 
jours  à  la  même  distance,  quelle, que  soit  la  face  de  la  lentille 
qui  reçoit  les  rayons.  En  effet ,  si  l'on  retourne  la  lentille  , 
K  devient  R* ,  et  réciproquement;  mais ,  comme  elles  chan- 
gent de  signe  en  même  temps ,  la  valeur  de  F  ^'éprouve  ^ur 
cane  altération,. 

267. 7—  Coroll.  6.  L'équation^ 

/=  F  +  D 

donne 

df=zdD-, 

ce  qui  fait  voir  que  le  foyer  des  rayons  incidents  et  celui  des 
rayons  réfractés  se  meuvent  toujours  dans  la  même  direction, 
easupposant  que  le  premier  se  déplace  le  long  de  l'axe ,  et , 
en  outre ,  que  leurs  proximités  à  l'égard  de  la  lentille  crois 
^Dt  ou  décroissent  par  degrés  égaux  •- 

\  Problème. 

268.  —  Déterminer  les  foyers  centraux  d'un  système  de 
bntilles  infiniment  minces  qui  se  touchent. 
Ia  problème  général  d'un  système  de  surfaces  sphériques 


i54 
comprend  celuUci  comme  cas  particulier  «  car  l'oa  peut 
considérer  la  face  postérieure  de  la  première  lentille  comme 
formant  une  lentille  vide  arec  la  face  antérieure  de  la  se- 
conde, et  ainsi  de  suite  :  ainsi  l'on  peut  substituer  aux  len- 
tilles un  système  de  surfaces  sphériques  qui  se  touchent  dans, 
toute  leur  étendue.  Les  indices  de  réfraction  des  milieux  sont 
alternativement  M  et  i;  et,  si  l'on  désigne  par  ft,\  ft!'^  1/."'^  etc. , 
les  indices  de  réfraction  des  lentilles ,  il  vient 

M  =  1,  M»=  pS  M»  =  I,  M*i=  p»,  M»^  =  I,  etc. 

_i 

Le  pouvoir  résultant  F  aura  alors  [  a58  (o)  ]  pour  expres- 
sion 

F=  p'  F'  -f-F^-}.  p» F»' -f. F^ 4-  p*'  F^  -f.  F^'  + ,  etc.  ; 
mais 

F  =  (  I  -  m')  R»  =  \  (p»— i)RS 

F^'zsC  1  —  m») R*  =  (  I .—  p»  )  K", 

à  cause  de  m'  =:  -    et  de  m"  zzz  p'.  Ainsi 

p'F'  +  F''=(p'—  I)  (R'  — R"'), 

et  semblablement 

p»' F«" -f  F'v  =  ( p'' ~  i)  (R'"  — R'^),  etc.  : 

de  manière  que  l'on  obtient  à  la  fin 

F=(p'-.i)  (R'— R")  -f.  (p«'~.  I)  (R«— Rnr)-|-^etc. 

D'après  l'art.  261,  chaque  terme  de  celte  équation  repré- 
sente le  pouvoir  d'une  des  lentilles  du  système  :  ainsi,  en  dé- 
signant par  L',  L",  L'",  etc. ,  les  pouvoirs  individuels  de  cha- 
que lentille ,  et  par  L  celui  de  tout  le  système  (conformément 
à  la  notation  que  nous  avons  adoptée  ) ,  il  viendra 

L  =  L'  +  L''-|-L"'+,  etc.     .     .     .     (^) 

Ce  qui  nous  apprend  que  le  pouvoir  d'un  système  de  lentilles 
çst  la  somme  des  pouvoirs  indivi4ii€U'des  lentilles  qui  le 


»55 

composent.  Le  mot  somme  est  pm  ici  dans  son  acception 
algébrique ,  quand  il  y  a  .des  lenûUes  dont  le  pouvoir  est  né- 
gatif. D'ailleurs  on  voit  aisément  que  l'on  a  aussi 

comme  dans  le  cas  d'une  seule  lentille, 

269.  —  Réciproquement ,  l'on  peut  regarder  un  système 
de  surfaces  sphériques  servant  d'enveloppes  k  des  milieut 
contigus  (  une  lentille  de  verre  pleine  d'eau  ,  par  exemple  ) 
comme  formant  des  lentilles  distinctes,  en  concevant  la  con- 
cavité d'an  milieu  et  la  convexité  de  celui  qui  le  suit  im- 
médiatement   Comme   séparées   par   une   lame  infiniment 
tnince  de  vide  ou  dé  tout  autre  milieu  dont  les  faces  au- 
raient respectivement  la  même   courbure    que  celles   des 
lentilles  qu'elles  touchent  (fig.  5o)«  Par.  ce  moyen,  l'on. 
peut,  à  un  nombre  quelconque  n  de  milieux  dont  les  surfaces 
«ont  en  contact  dans  toute  leur  étendue,  substituer  parla 
pensée  un  système  équivalent  de  2  n  —  i  lentilles,  alternati- 
vement pleines  et  vides  ou  sans  pouvoir*  Cette  manière  d'en- 
visager la  question  est  fréquemment  employée. 

Elle  conduit  de  plus  4  ce  résultat^  que  le  pouvoir  it ufi  sys^ 
tème  quelconque  de  surfaces  sphériques  placées  dans  le  vide 
est  la  somme  des  pouvoirs  de  toutes  les  lentilles  dont  on  peut 
k  concevoir  composé,  chacune  étant  considérée  Comme  agis^ 
tm  seule  dans  le  vide. 

270.  —  Reprenons  maintenant  le  cas  de  surfaces  séparées 
par  des  intervalles  finis,  et  cherchons  d'abord  les  foyers  d'un 
système  de  surfaces  assez  rapprochées  pour  que  les  carrés 
des  intervalles  qui  les  séparent  soient  négligeables.  Les  équa- 
tions (y)  ,  art.  25 1,  deviennent  alors  simplement 

D'  ~  D ,  D''  =/'  +/'^  /' ,  D"'  =/"  -f /"*  t%  etc.  ^ 

puis,  en  reportant  ces  valeurs  dans  les  équations  (i)  et  con- 
wrvant  la  notation  de  Tart,  267,  on  trouve 


lSi6 

r 

MW/W  =  M'  F4-  M»  F»+ . . , . + MW  FC»)  ^-  D  -f- 

.    On  observera ,  à  Vég^d  de  cette  équation ,  que 

/'  =  F'+m'  D,  /*  =  F»  +  m"'  F'  +  m'  7i|»DS  etc.  ; 

« 

et  les  valeurs  àef^f^  etc. ,  ainsi  exprimées,  y  étant  substi- 
tuées, il  viendra 

M/=  M^  F'  +  M»  F»  +  M-"  F"  +  ,  etc. ,'+ D  +  \ 

M'(F'4-ma))»  ^4-M«^+iif  F'-|-TO'm«'D)»l»+,etc.  J 

vji.-^  Corollaire.  Dans  le  cas  de  deux  surfaces ,  en  sup- 
posant M  =  1 9  c'est-à-dire  une  seule  lentille  ^^iis  le  vide , 
cette  équation  donne 

/==  (^-  I  )  (R«-  R')  ;+  D+  i[(p-i)  R'  +  D]»^  {s) 

(r 

Quanfl  les  rayons  sont  parallèles,  ceci  devient 

F=(^— I)  (R'  — R«)+iii:— ^Rc»f,   .     .     (/) 

t  remplaçant  ici  /',  intervalle  entre  les  surfaces,  ou  épcUsseur 
totale  de  la  lentille. 

Problème. 

272.  —  Déterminer  les  foyers  d'une  lentille  dont  l'épaisr 
seur  r  est  trop  considérable  pour  qu'une  puissance  quelconque 
de  ^  puisse  £tre  négligée. 

Nous  devons  prendre  ici  les  formules  rigoureuses 
P'r^D,  D-=y-^^,/'=(,-,m')R'  +  m'D, 

On  trouvera,  à  l'aide  de  la  dernière  équation,  par  substir 
tutipn,  et  en  se  rappelant  que  m^zzz-zizm  et  que  m"  ==  u. , 


(^_,)  (R>_R»)  +D+^^^[  (p- 1)  R'+  D]  K'i 
f=f=- ; 5  («) 

et  pour  des  rayons  parallèles  , 

f_f^?(F-0  (R'  — R')  +  (f.-i)'R'R'f 

275.  —  Exemple  i.  Dëterminer  les  foyçrs  d'une  sphère. 
Dans  ce  cas , 

et  les  équations  (ii)  et  (i')  deviennent 
/=llii=lilR±L-.Z^.R,  F  =  l!iZ:3.R.  («.) 

274.  —  CorolL  I ,  Si  p  =  2 ,  par  exemple ,  ces  valeurs 
deviennent  simplement 

Comme  /*  et  F  désignent  alors  les  proximités  du  foyer  à  la 
surface  poste'rieure  de  la  sphère  ,  nous  voyons  que  le  foyer 
des  rayons  parallèles  tombe  sur  cette  surface ,  et  que ,  dans 
tout  autre  cas  (  fig.  5i  et  62  ) ,  9  est  donné  par  la  propor- 
tion 

Q  C  :   C  E  :  :  E  H  I  H  ^. 

275.  —  CorolL  2,  Quelle  que  soit  la  valeur  de  p  après  la 
seconde  réfraction  ,  le  foyer  des  rayons  parallèles  partagera 
en  deux  parties  égales  la  distance'entre  la  surface  postérieure 
de  la  sphère  et  le  foyer  après  la  première  réfraction. 

276.  —  Exemple  2.  Déterminer  les  foyers  d'un  hémi- 
sphère dans  le  cas  où  les  rayons  incidents  tombant  sur  la 


I 


i58 

surface  coovexe ,  et  dans  celui  où  ils  tombent  sur  la  surfac 
plane. 
Dans  le  premier  cas  y 


d'où 


R'  =  R,  R'  =  o,  /  =  ^; 


/= RtlD ^  ^   F  =  (  fx  —  I  )  K. 


277.  ■—  Dans  l'autre  cas,  lorsque  les  rayons  tombent  d'à 
bord  sur  la  surface  plane  , 

R'  =  o  ,    R»  =  —  R ,    et  r  =  -^  1 

11 

de  manière  que 

Mjj_-j2R  +  d 

/  —  ^  R  _  jô .  R ,  F  =  (  f*  —  I  )  R. 

278.  —  Si  l'épaisseur  du  segment  sphërique  dont  la  fac 
convexe  est  tournée  vers  les  rayons  incidents  est  au  rayo 
dans  le  rapport  de  p  à  ^a  —  1  ,  c'est-à-dire  si 

/  =  — - —  .  n  =  ' TB"  »  et  R''  =  o  , 

p—   iR         (i  —  m)R  , 

les  expressions  (w)  et  {y)  deviennent 

/=-(p_.)g  [((.-. )R  +  D],F  =  co. 

Le  foyer  des  rayons  parallèles  tombe  alors  sur  la  face  posté 
rieure  du  segment. 

27g.  —  En  général,  pour  un  segment  sphérique  quelcon 
que  dont  la  surface  convexe  reçoit  les  rayons ,  R"  z=z  o  ,  et 

/--  (fx-i)R+D  _     fx  (p-  .  )  R 


Si  la  face  plane  est  eiposée  aux  rayons , 

/=Cf-OR  +  -^;  F  =  (f.-.)R. 

280.  —  Si  R'  :=  R*,  c'est-à-dire  §i  la  lentille  est  une  lame 
sphérique  de  courbures  égales ,  l'une  convexe  et  l'autre  con- 
cave, 

fzD+(^— i)[(f.~i)R+D]R/  (^  — i)^R^/ 


J  X,  —  aberration    âfun    système  de  surfaces 

sphériques. 

Recherche  du  fpyer  d'un  petit  anneau  de  surface  gphëriqoe,  —  Aberra- 
tion longitudinale  ;  -r  latérale.  -*-  Cas  de  rayons  parallèles.  —  Cas 
de  réflecteurs.  —  Définition  et  recherche  des  foyers  aplanétiques. 
^  L'aberration  raccourcit  le  fover  quand  les  rayons  sont  parallèles, 
-r  Effets  de  l'aberration  dans  aautres  cas.  —  Aberration  d'un  sys- 
tème quelconque  de  surfaces  sphé;riques  en  contact.  ^«Valeurs  succes- 
sives de  /.  —  Aberration  d'une  seule  fentille  infiniment  mince.  — 
^onnole  générale  d'où  dépend  cette  aberration.  —  Cas  où  l'aberra- 
tion d'une  seule  lentille  peyt  devenir  nulle.  —L'on  ne  connaît  jpoint  de 
milieu  qui  rende  l'aberration  nulle ,  dans  le  cas  de  parallélisme  des 
tayons.  —  Cas  où  l'aberration  accourcit  ou  allonge  le  foyer.  —  Cas  d'un 
ménisque  de  yerre.  —  Règle  applicable  à  une  classe  nombreuse  de  len- 
tilles^ pour  trouver  l'efietde  1  aberration  par  rapport  à  l'allongement 
ou  à  raccourcissement  du  foyer. -r^  Ce  qu'il  fiaut  faire  eu  d'autres  cas. 
r- Cas  de  la  réflexion  pour  un  système  de  surfaces  transparentes. — 
Construction  générale  d'une  lentille  aplanétique.  «^Cas  où  les  surfa- 
ces d'une  lentille  aplanétiques  sont  toutes  sphériques.  —  Forme  la  plus 
avantageuse  à  donner  à  une  seule  lentille,  dans  le  cas  de  rayons  pa- 
Jïllèlfis. — Cas  où  cette  forme  est  piano-convexe.  —Aberrations  dedif- 
térentes  espèces  de  lentilles  quand  les  rayons  sont  parallèles.  —  Aber- 
ytioo  d'un  système  de  lentilles  ;  —  son  expression  générale.  —  Cas 
°s  rayons  parallèles.  -—  Formule  générala  pour  la  destruction  de 
"aberration ,  dans  le  cas  de  deux  lentilles  et  de  rayons  parallèles.  — 
^Qtre  forme  de  la  même  équation. 

Problème  > 

a8i.  — .  Dëterminer  le  foyer  d'un  anneau  d'une  surface 
ffcctante  ou  re'fléchissante. 
Lesi  équations  {a)  de  l'art.  ?44  contiennent  au  fond  la  so- 


i4o 

lution  générale  de  ce  problème }  mais  les  nombreuses  appli- 
cations que  l'on  en  fait  dans  la  pratique  «exigent  une  solution 
approximative  pour  des  anneaux  d'un  petit  diamètre ,  ou 
pour  lesquels  jr  est  peu  considérable  par  rapport  à  r.  En  né- 
gligeant alors  les  puissances  àejr,  supérieures  à  la  troisième 
les  formules  de  l'article  cité  deviennent 

j-Z  =  ar(a— r)  A ^ -jr*. 

^  *   2fAr(a — ry 

Substituant  ces  valeurs,  dans  celle  de  C  ^  du  même  arlicle- 
Ton  obtiendra  pour  la  distancç  entre  le  foyei:  des  rayons  ré- 
fractés et  le  sommet 

^       a — ^a-f-ftr        afi   (a — r){a — fAtf-j-ftr)'   r 

282.  —  Néanmoins ,  pour  nous  conformer  au  système  d 
notation  suivi  dans  la  section  précédente ,  au  lieu  de  C  ^ 
nous  emploierons  sa  valeur  réciproque. 

Comme  nous  avons  jusqu'ici  représenté  pary  cette  valeu 
réciproque  pour  les  rayons  centraux ,  nous  lui  conserveroD 
la  même  signification^  et,  pour  les  rayons  qui  tombent  à  1 
distance^  du  sommet,  nous   désignerons  pary*-|-A/l 

quantité  -=-  :  A^sera  alors  la  partie  deydue  à  la  déviatio: 

du  point  d'incidence  à  l'égard  du  sommet.  Si  Ton  néglig 
maintenant  j^ ,  il  vient 

^  _ a  —  lia  +  lir  .  p—i  ^  fl' (fl  +  pr) 

Posant  toujours ,  comme  nous  l'avons  fait  jusqu'ici , 

I  I  . I  1 


•4« 

et Subatituant  ces  Valeurs  dans  l'équation  précédente,  nous 
aurons  la  valeur  de  -^=r-  ou  dey-f-  A^en  fonction  de  m,  R 

et  D.  En  retranchant  de  cette  valeur  le  terme  indépendant 
dejr»^  qui  est  la  valeur  de  y,  nous  trouverons  pour  ^f 


285.  —  Définitions*  Uaberration  longitudinale  est  la  di- 
stance entre  le  foyer  des  rayons  centraux  et  le  foyer  g  de 
l'anneau  dont  le  demi-diamètre  ou  ouverture  est  j^  zz:  M  P. 

^aberration  latérale  au  foyer  est  la  déviation  qu'éprouve 
le  rayon  réfracté  par  rapport  à  l'axe  5  c'est  la  ligne  comprise 
entre  le  rayon  extrême  et  la  perpendiculaire  à  l'axe  élevée  au 
foyer  central. 

• 

384.  —  Corollaire.  Ces  aberrations  se  déduisent  aisément 

ieja  valeur  de  A/* donnée  plus  haut  :  en  eflfet,  puisque 

l'on  a 
A .  C  ^  =  l^berration  longitudinale ,  =  A  r;  r= ^  ; 


(<o 


OU)  en  nommant  &>  cette  aberration  , 

„  _   A/ 

r    ' 

et  puisque 

C7  :  ^k  ::  J-  :/k,    ou  j  :  oi  ::  jr:  fk , 
ûous  avons  fk  ou  l'aberration  latérale 

=  /-J'-«  = y  J"f  •     •     •     •     W 

équation  dans  laquelle 

/  =  (  1  —  m  )  R  +  m  D. 


1^2 

Ainsi  tonte  la  thitforw  àe  rabcrration  dépend  de  là  Valeo 
de  ^/.  Nous  passerons  maintemant  &  la  discussion  des  diiK 
rents  cas  qui  peuvent  se  présenter. 

285.  —  Premier  cas.  Pour  des  rayons  parallèles ,  D  =:  o 
et  par  conséquent , 


?                             ^          2(1— iw)     -^ 
Paberration  latérale  == R' J^- 


(/ 


286.  -r-  Second  cas.  Pour  dea  réflecteurs  , 

et 

^      «.«       T^>  R(R  — D)» 

Taberration  latérale  =:  — -^  (  R  —  D  ;'  j^  ; 


ce  qui  devient,  quand  les  rayons  sont  parallèles, 
A/=:RV,  «  =  — i  Rj-»       j 
l'aberration  latérale  =  —  \  K"  y*,    j 


Q' 


287.   —  Dans  le  cas  général,  en  posant  DirrR  ou  bie 
mR  —  (i+m)D=o,  ce  qui  donne 

la  valeur  de  ^f,  et  par  conséquent  l'aberration  même 
s'évanouit  par  ces  deux  hypothèses  :  dans  la  première ,  le 
rayons  convergent  vers  le  centre  de  courbure,  et  échappen 
ainsi  à  la  réfraction  ;  dans  la  seconde ,  le  point  cherché  est  1 
même  que  celui  de  l'art.  254- 

Il  est  évident,  d'après  ce  que  nous  avons  démontré  à  ce 
article  ,  que  toute  svrface  spkériqne  CP  a  sur  son  axe  deu: 


i45 

poifits  conjugués  Q,  q,  tels,  que  les  rayons  convergents  ou 
direi'gents  par  rapport  à  l'un  d'eux  doivent ,  après  leur  ré- 
fraction y  converger  ou  diverger  rigoureusement  par  rapport 
à  l'autre. 

Nous  nommerons  ces  points  les  Jokers  csplanétiques  de  la 
surface;  et ,  pour  les  distinguer,  Q  sera  le  foyer  aplanëtique 
des  rayons  incidents,  et  q  celui  des  rayons  réfractés.  Pour  le& 
déterminer  dans  un  cas  quelconque ,  sur  l'axe  de  la  surface 
proposée  G  et  du  c6té  concave.  Ton  prendra 

CQ=:(fA+i)Xle  rayon  G  £  de  la  surface , 
et  G  ^  =  (  -  -f-  I   )  X  le  rayon. 

Q  et  ^  seront  alors  les  foyers  aplanétiques  demandés. 
Dans  le  cas  de  la  réflexion  , 

P=: — I,  GQ:=2C^=:o, 

et  les  foyers  aplanétiques  coïncident  tous  deux  avec  le  som- 
met du  réflecteur. 

288.  —  L'effet  de  l'aberration  est  d'allonger  ou  de  rac- 
courcir le  foyer,  suivant  la  position  du  foyer  des  rayons  in- 
cidents. D'abord,  quand  D=z:o,  c'est-à-dire  quand  les 
rayons  sont  parallèles  ,  Ay*et  R  sont  de  même  signe,  et  par 
consëquent  &>  est  de  signe  contraire  ainsi  que 

F  =  (  I   —  m  )  R. 

Dans  ce  cas  donc  il  est  évident  que  l'aberration  raccourcit 
^ foyer  des  rayons  extérieurs* 

189.  —  Q  maintenant  est  supposé  infiniment  éloigné  :  à 
iQesure  qu'il  approche  de  la  surface  ,  ou  que  les  rayons  ,  de 
parallèles  qu'ils  étaient ,  deviennent  de  plus  en  plus  conver- 
gents ou  divergents  ,  l'aberration  diminue;  mais  le  foyer  des 
rayons  extérieurs  est  toujours  plus  rapproché  de  la  surface 
^^  celui  des  rayons  centraux,  jusqu'à  ce  que  Q  coïncide  avec 
^)  fyycr  aplanéiique  des  nffons  incidents  dans  la  partie 


i44  ' 

concave  (fig.  54)  7  ou  avec  le  foyer  des  rayons  parallèles  (E) 
dans  la  partie  connexe*  Lorsque  Q  occupe  le  premier  de  cei 
points,  l'aberration  est  nulle  ;  s'il  occupe  le  second,  elle  de- 
vient infinie. 


ago.  —  Quand  Q  se  trouve  eiitre  ces  deux  points ,  V 
erration  a  pour  eflfet  de  rejeter  le  foyer  des  rayons  exté- 
rieurs plus  loin  de  la  surface  que  celui  des  rayons  centraux 
Ces  re'sultats  se  déduisent  facilement  de  la  considëratioi 
d'une  foule  de  cas  particuliers ,  et  ont  lieu  pour  toutes  le 
courbures  et  pour  tous  les  milieux  réfringents. 

Quant  aux  réflecteurs  ,  les  foyers  aplauëtiques  coïnciden 
avec  le  sommet,  et  le  foyer  des  rayons  extérieurs  est  plu 
court  que  celui  des  rayons  intérieurs  dans  tous  les  cas,  en  ex 
oeptant  celui  où  le  point  rayonnant  se  trouve  ,  du  côté  coa 
cave ,  entre  la  surface  et  le  foyer  principal.  Dans  ce  demie 
cas,  au  contraire ,  il  devient  plus  long. 

Problème. 

291.  —  Assigner  les  aberrations  d'un  système  de  surfac< 
sphériques  qui  se  suivent  immédiatement. 

Conservant  la  notation  de  l'art.  267,  considérons  le  raye 
au  moment  où  il  tombe  sur  la  seconde  surface,  après  avo 
traversé  la  première.  Son  aberration  proviendra  alors  c 
deux  causes  distinctes  :  i»  de  ce  qu'après  son  passage  par 
première  surface ,  au  lieu  de  converger  ou  diverger  vers 
foyer  des  rayons  centraux ,  sa  direction  était  réellement  ve 
un  point  de  l'axe  autre  que  ce  foyer  ,  effet  dû  à  Taberratic 
de  la  première  surface;  2*»  de  ce  que,  tombant  à  une  certaii 
distance  du  sommet  de  la  seconde  surface,  il  se  fait  une  noi 
velle  aberration. 

Commes  ces  aberrations  partielles  sont  toutes  deux  assi 
petites,  les  principes  du  calcul  différentiel  nous  permette 
de  les  calculer  séparément,  en  les  regardant  comme  indépe: 
dantes  entre  elles,  et  de  prendre  leur  somme  pour  l'abern 


I. 


I  tioB  totale  du  système  des  deux  surfaces.  CeUe  remarque  est 
encore  vraie  à  Tégard  des  petits  chaugemeots  qu'ëprourent 
les  valeurs  de  /' ,  y ,  etc. ,  par  les  aberratioofs.  Si  nous 
'  Botons  ainsi  par  Sy^  le  changement  produit  dans  la  valeur 
I  de/' par  l'action  de  la  première  surface  ,  par  Vf"  celui  qui 
résulte  immédiatement  de  la  seconde ,  et  par  ^f"  Taltëra- 
tion  totale  due  à  ces  deux  causes ,  nous  aurons 

A/''  =  If  +  Vf. 

Maintenant,  pour  trouver  d'abord  l'altération  partielle 

provenant  de  l'altération  totale  ^f  dans  la  valeur  de  f  , 

c'est-à-dire  de   l'aberration   de  la  première  surface  ,   nous 

«Tons 

/"  =z{i  -  m)  R-'  +  m"/'  , 

(t  par  conséquent 

S/- =  m-  A/S 

puisque  dans  ce  cas 

D'  =:  D  ,  D*  =/' ,  P*'  =/" ,  etc. 

Pour  déterminer  la  variation  partielle  Vf  provenant  im- 
médiatement de  l'action  de  la  seconde  surface,  nous  aurons 
'ecours  à  l'équation  (c) ,  qui  donne  sur-le-champ ,  en  écri- 
vant/' au  Jieu  de  D ,  et  en  négligeante^,  etc. , 

Celte  même  équation  donne  aussi 

ty^rro'A/'^:"^"*'^'  "'"'^  (R'-D)'  [m'R'—  (i+mOD]^'. 

Je 
\ 

Nous  obtiendrons  donc  la  valeur  de  a/*  en  réunissant  ces 
<ieux  variations. 

La  valeur  de  ^f  peut  se  déduire  de  celle  A/"  d'une  ma- 
^cre  absolument  semblable ,  et  l'on  a  pour  résultat 

^y^=m^A/^  I  ^'^'"'^'''^ ( R^'— /^^  [m'^'R*"—  (  1+  m'')f}y, 

I.  10 


i46 

et  ainsi  de  suite.  Nommant  alors ,  comme  a  l'article  2! 
M',  M',  M". . .  MC**) ,  les  indices  de  réfraction  absolus  de  cha< 
milieu  que  le  rayon  traverse  successivement,  et  posant  M^^'z: 
l'on  parvient  sans  peine  à  l'expression  générale  suivante,  d 
laquelle  À/* désigne  l'effet  total  de  l'aberration  à  l'égard  d 
valeur  inverse  de  la  distaiice  focale  du  système  : 

# 

L'on  se  rappellera  que 

/'   =(i— m'  )  R'  4-m'  D 

/"  =  (i—  m"  )  R"  +  m"  (i  —  m'  )  R'  +  m'  m"  D 

ffif  rzz  ( ,  _  m'"  )  R'"  -f  m"'  (  i  —m  "  )  R" 

+  m"'m"(i— m')  R'4-m'"/?2"m'D. 


292.  —  Ces  valeurs  étant  subsliluées  dans  celle  de  A 
cette  dernière  quantité  se  trouvera  exprimée   en  foncti 
explicite  des  rayons  des  surfaces  et  de  leurs  indices  de  r 
fraction ,  ou  de  quantités  réciproques  à  celles-ci. 

Si  le  système  se  trouve  dans  le  vide,  ou  si  la  dernière  r 
fraction  se  fait  dans  le  vide,  M  =:  i ,  et  le  second  membre 
l'équation  (/')  fournit  une  expression  fort  simple  de  la  vale 
de  à/. 

Dans  tous  les  cas  ,  l'aberration  totale  est  donnée,  comr 
ci-dessus ,  par  l'équation 

et  l'aberration  latérale 


0) 


_  A/ 

---yrjr. 


.147 

9^.  —  Pour  exprimer  raberratiou  d'une  lentille  infini- 
ment mince  placée  dans  le  vide,  désignons  respectivement 
parQ',  Q",  etc.,  les  différents  termes  de  l'équation  générale  ; 
de  manière  que 

M  .  A  /=  (  Q'  +  Q"  +.Q'"  +  etc.  )  y^     .     (*) 
Alors,  pour  le  cas  d'une  seule  lentille  dans  le  vide ,  quand 

m"  =  ^  ,  M'  =  -i-  ,  M"  =  I  ,  M  =  I  , 
TTv  nv 

l'on  a 

et,  posant  pour  un  moment 

R'  —  D  =:  B  ,    R'  —  R"  =  C  , 

l'on  trouve 

0*=  i-Z-^j.»  B^  (m'  B  —  D) 

Q"=  —   '  ~  ,7  J"  ( m'  B  —  C  )M /w''  B  —  m'  D  —  C)  : 

d'où 

Q'+Q"=— i^^^'C[(îm'B.C)(m''B-m'D)+(C.m'B)^]. 

En  écrivant ,  au  lieu  de  B  et  de  C,  leurs  valeurs,  et  -  au 

'       I* 
ueude  m',  le  polynôme  entre  parenthèses  devient 

J|[(2-pt)R'  +  p.R"-2D]  [R'_(,  +  f,)D] 

ê 

Après  avoir  opéré  toutes  les  multiplications  et  ordonné 
d'après  les  puissances  de  D ,  l'on  substituera  le  résultat  ainsi 
Çie  la  valeur  de 

m'  (= -)  et  de  C  (  ==  R'  —  R''  ) 

I.  •  10. 


i48 

dans  Inéquation  qui  donne  la  valeur  de  Q'  -|-  Q"  (  =:r  Ây| 
et  il  viendra 

A/  =  (f.~  i)(R'~R").f^Ca-pn4.yI>), 
en  supposant 

p  =  (4+5p-5f.')R'  +  (pt+5pt»)R"  |( 

7  =  2  +  5  fA.  J 

Or  il  a  été  démontre,  à  l'art.  261,  que  (p  —  1)  (R'  —  R' 
est  l'expression  du  pouvoir  de  la  lentille^  de  manière  qu'e 
écrivant  L  à  sa  place ,  nous  aurons 

A  /=  i.  («  —  P  D  +  v.D')^^*.     .     (if 

Telle  est  alors  la  valeur  générale  de  ^/  :  on  en  tires 
celle  de  l'aberration  w  pour  une  lentille  quelconque  ,  a 
moyen  de  la  formule 

--1/ 

J 


W    —    -         — ii — • 


^94*  —  Corail.  1 .  L'aberration  d'une  lentille  s'évanou 
quand  il  existe  entre  D  et  les  quantités  R,  R"  et  p ,  une  rela 
tion  telle  que 

Il  vient  alors ,  toute  substitution  et  réduction  faites , 

j3^  -.  4  «  y  =  >»  [  (  R+  R'fy  _  (2  ^^  3  ^.  )  (Rf  _  Rrr),i 

Si  cette  quantité  n'est  point  positive,  c'ést-à-dire  st  Ton  n' 
pas 

/  R'  4-  R"  \îi  ^  ,    - 


i49 
If  foyer  des  rayons  incidents  pqpeut  avoir  une  situation  telle 
que  l'aberration  disparaisse  ;  mai^  si  les  courbures  R'  et  R' 
satisfont  à  cette  condition, la  valeur  de  D  peut  se  déduire 
sur-Ie-cbamp  de  l'équation  (ft). 

295.  —  CorolL  2.  Chaque  fois  que,  dans  les  ménisques  ou 
dans  les  lentilles,  concavo-convei^çs,  la  différence  des  cour- 
bures est  petite  en  comparaison  de  Wr  somme ,  c'est-à-dire 
chique  fois  que  de  grandes  conrbpres  ne  produisent  qu'une 
longueur  focale  médiocre ,  l'on  pourra  réduire  l'aberration 
a  Tolonté ,  en  plaçant  convenablement  le  foyer  des  rayons 
incidents.  Pour:  une  lentill.ç  de.  crOT?0-glass , 

ff  ==  1 .  52  et  t^5  ^  -f  5  ft*  =  3.16': 

par  conséquent  la  somme  des  courbures  doit  égaler  au  moins 
3 .  16  fois  leur  différence. 

Quant  aux  lentilles  bi-convexes  ou  bi-concaves ,  R'  et  R'' 
étant  de  signe  contraire ,  il  est  impossible  de  satisfaire  à  la 
condition  exigée. 

296.  —  CoroU,  5.  Si  a  s=:  o,  l'aberration  s'évanouit  quand 
lesrayons  sont  parallèles.  Dans  ce  cas,  cependant,  les  valeurs 
^e  R'  et  de  R"  ne  peuvent  être  réelles  qu'autant  que  |x  ne 
^rpasse  pas  \ ,  et  l'on  ne  connaît  aucun  milieu  ^oué  d'vin 
fouyoir  réfringent  aussi  faible. 

I 

297.  —  CorolL  4»  L'aberration  aufa  pour  effet  d'accourcir 
ou  d'allonger  le  foyer  des  rayons  extérieurs,  suivant  que  les 
^'gnes  de  A^el  dey  seront  semblables  ou  opposés. 

Dans  certains,  cas  particuliers,  cependant,  cet  effet  dé- 
pendra des  valeurs  attribuées  à  |i,  R,  R'  et  D.  Le  cas  le  plus 
®ïportant  est  celui  de  rayons  parallèles  :  D  est  alors  égal  à 
z^ro ,  et 

2    fit         L+(P+2fA'  — 2p3)R/R'/-|-p3R73j- 


0\ 


i5o 

Le  foyer  des  rayons  eitérieurs  sera  plu9  conrt  on  pins  lon^ 
que  celui  des  rayons  centraux ,  suivant  que  cette  quantité* 
aura  un  signe  semblable  ou  opposé  à  celui  de  L-,  c'est-à-dire- 
suivant  que 

sera  positif  OU  négatif.  Or,  d'après  ce  que  nous  avons  vu  dan»^ 
le  corollaire  précédent,  cette  quantité  ne  peut  devenir  néga-^ 
tive  par  aucune  valeur  réefle  de  R'  et  de  R^ ,  à  moins  que» 
ft  -^  ^.  Pour  tous  les  autres  milieux  (ce  qui  comprend  toutes 
les  substances  diaphanes  connues  jusqu'à  ce  jour)  travaillés 
en  forme  de  lentilles ,  la  longueur  focale  dés  rayoAs  exté^ 
rieurs  sera  donc  plus  courte  que  celle  des  rayons  centraux  y, 
quelle  que  soit  d'ailleurs  la  courbure  des  surfaces. 

298,  -^  CorolL  5.  Pour  un  ménisque  de  verre,  quand  le 
point  rayonnant  se  trouve  du  cbié  connexe,  et  que  jes  rayons 
divergent,  4  -|-  ^  P  —  5  p'  est  une  quantité  positive  :  or^  R' 
et  R"  étant  tous  deux  positifs,  p  l'est  également.  Ainsi  (D 
étant  négatif  dans  ce  cas)  le  terme  —  ^  D,  et  par  conséquent 
tout  le  facteur  a  —  p  D  -|-  7  D%  est  positif.  De  plus ,  L  étant 
aussi  positif,  A/* l'est  également,  et  l'aberration  w  devient  né- 
gative. Il  suit  de  là  que,  lorsque  le  point  Q  est  au-delà  de  F, 
le  foyer  des  rayons  parallèles  tombant  de  l'autre  coté ,  celui 
des  rayons  extérieurs  est  le  plus  court;  mais  il  est  le  plus  long 
si  Q  se  trouve  entre  F  et  C. 

299.  —  CorolL  6.  A  moins  que 

r  R^  +  R^^  n^  ^         I  ^   . 

aucune  valeur  réelle  de  D  ne  peut  rendre  négatif  le  trinôme 

a  —   p  D  +  7   D\ 

Il  résulte  de  là  que,  dans  toutes  les  lentilles  bi-convexes  ou 
bi-concaves  ,  aussi-bien  que  dans  les  ménisques  et  dans  les 


i5i 

lentilles  concavo-con vexes  où  la  soniiBç  des  courb^r^/ des 

surfaces  fait  plus  que  J/ 2  p  +  5  p'  fois  leur  diïçrence  ,  le 
facteur  ai —  j5  D  -j-  y  D^  est  pçsitif  pour  toutes  les  valeurs  de 
D,et  par  conséquent  l'aberration  w  est  d'un  signe  contraire 
à  celui  dqi  L.  Ainsi,  pour  toutes  ces  lentilles,  l'on  peut  énon- 
cer la  règle  suivante,  qui  est  k  la  fois  simple  et  g<^nërale  : 

Uaberration  a  pour  effet  de  rejeter  le  foyer  des  rayons 
extérieurs  plus  près  de  la  source  de  la  lumière  que  celui  des 
rajonf  centraux,  quand  la  lentille  apourcaipctère  le  signe  -j-, 
c'est-à-dire  quand  ellejait  converger  les  rayons  parallèles  ; 
oicor^aitv,  elle  le  rejette  plus  loirfsi  la  hyitille  est  caracté- 
risée par  le  signe  — ,  c'est-à-dire  si  elle  fait  diverger  les 
rajrons  parallèles, 

3oo.  —  CorolL  7.  Toutes  les  autres  leatilles  ont,  CQmme 
«ans  le  cas  de  simples  surfaces  ,  des  foyers  aplanëtiques  cor- 
respondants aux  racines  de  l'équation 

En  général ,  il  y  a  deux  foyers  semblables  pour  lés  rayons 
incidents  et  deux  pour  les  rayons  réfractés,  et  l'on  petit  aisé- 
ment trouver  des  règles  pour  déterminer  dans  quelles  posi- 
tions du  point  lumineux,  par  rapport  à  ces  foyers  et  à  la  len- 
tiUe,  l'aberration  tend  à  accourcir  ou  k  allonger  le  foyer 
extérieur;  mais  il  est  plus  simple  et  plus  expéditif  d'avoir 
Recours  directement  aux  formules  algébriques. 

3oi.  —  CorolL  8.  Dans  le  cas  de  la  réflexion  ,  quand  les 
rayons ,  par  exemple,  sont  réfléchis  entre  les  surfaces  de  len- 
tilles même  de  matière  diaphane  ,  l'on  a  . 

m'  =  m*  =:  etc.  =z  p'  =:  p*  etc.  zz:  —   i  ,  . 

M'  =  —  I  ,   M^  =  -f-  I ,   etc. ,   et  M  =  db  I, 

suivant  que  le  nombre  des  réflexions  est  pair  ou  impair. 


iSa 
Ainsi  pour  n  réflexions  on  aura 

/"  =  2  R"  —  2  R'  +  D , 

/"'  =  2  R"'  —  2  R"  +  2  R'  —  D , 


et 


R'    (R'  —D)', 


.    !—  R"  (R"  —  2  R'  +D)%  l    ,.  ^^ 

^f—  (— O'^'^^   R,„    (R,„  _,  a  R"  +  2  R'  -  D  )%f     '  '   ^ 

—  etc. 

formules  qui  servent  à  déterminer,  dans  tous  les  cas  de  ré' 
flexion  interne  entre  des  surfaces  sphériques ,  les  deux  place 
des  foyers  successifs  et  (es  aberrations. 

5o2.  — '  CorolL  9.  Si  les  réflexions  se  font  entre  des  sur 
faces  de  même  courbure  ,  dont  les  concavités  sont  tournée 
en  sens  opposés,  f^ ,  y"  ,  etc.  ,  se  suivent  en  progressioi 
arithmétique ,  et  par  conséquent  leurs  valeurs  inverses  01 
les  distances  focales  en  progression  harmonique. 

Problème* 

3o5.  —  Construire  une  lentille  aplanétique  ,  c'est-à-dir 
qui  réfracte  en  un  seul  point  tous  les  rayons  convergents  o 
divergents  partis  d'un  autre  point. 

Soient  Q  et  ^  les  deux  points  en  question,  le  premier  étan 
le  foyer  des  rayons  incidents,  l'autre  celui  des  rayons  r^ 
fractés.  Soit  p  l'indice  de  réfraction^  posant  Q  «^zz:  2  c,  < 
donnant  à  b  une  valeur  arbitraire,  on  construira  la  courb 
dont  l'équation  est  (n),  art.  252.  Soit  HPC  (fig.  56  )  cet! 
courbe.:  du  centre  q ,  avec  un  rayon  q  N  moindre  que  1 
rayon  réfracté  quelconque  ^P,  l'on  décrira  le  cercle  HNF 


i55 

Alors ,  puisque  le  rayon  Q  P  ,  par  la  nature  de  la  courbe 
H  P  G  9  est  dirige  vers  le  point  q  après  sa  réfraction,  et  qu'il 
tombe  perpendiculairement  sur  la  seconde  surface,  il  n'é- 
prouvera aucune  inflexion,  et,  à  sa  sortie  du  milieu,  il  con- 
tinuera sa  route  vers  q.  Si  l'on  suppose  alors  que  la  figure 
C  P  N  K  tourne  autour  de  Q  ^  ^  elle  engendrera  un  solide  de 
révolutiou ,  qui  sera  la  lentille  demandée , .  puisque  sa  ma- 
tière csl  celle  du  milieu  même.  Quand  les  rayons  sont  paral- 
lèles, comme  danslafîg.  58,  nous  savons  déjà  que  la  courbe 
est  une  section  conique  ,  et  que  c'est  une  ellipse  quand  la 
lentille  est  plus  dense  que  le  milieu  ambiant.  Ainsi  un  ménis- 
que de  verre  dont  la  surface  antérieure  et  convexe  est  une 
ellipse,  et  dont  la  surface  postérieure  appartient  à  unç  sphère 
dont  le  centre  est  au  foyer  des  rayons  réfractés,  est  une  len- 
^Wapîanétique* 

504.  —  Mais,  sans  avoir  recours  aux^ections  coniques,  on 
peut,  dans  certains  cas,  produire  le  même  effet  avec  de  sim- 
ples surfaces  sphériques.  En  effet ,  Q  et  ^  (  fig.  65)  étant  les 
fojei:$  aplanétiques  d'une  surface  sphérique  réfractante ,  si 
dn  centre  q ,  avec  un  rayon  quelconque  plus  grand  que  qC 
quand  les  rayons  incidents  divergent  du  point  Q  comme  dans 
la partie  inférieure  de  la  figure,  mais  moindre  que  q  C  s'ils 
convergent  comme  dans  le  cas  précédent,  l'on  décritle  cercle 
J^.L  ou  k  l,  et  que  l'on  fasse  tourner  la  figure  autour  de  Q^ 
comme  axe,  les  surfa<ies  CPKL  ou  c/?^/ engendreront  la 
lentille  en  question.  Cette  construction  est  une  conséquence 
évidente  de  la  formule  générale  (i) ,  art.  291  :  car  si  Pi"  zz:/"'  > 
la  valeur  de  A/* devient  simplement 

I  '—  771' 

• (  R'  —  D'  )'  [  m'R'—  (  I  +  m'  )  D  Jj-' , 

^  s'évanouit  quand 


m' 


D  =  — ^^  R^  , 

1  -f-  m' 


i«4 

c*e&t-à-dire  quand  Q  est  le  foyer  aplanëtique  des  rayons 

cidents  sur  la  première  surface. 

L'ëquation 

a— -pD-f.7D'  =  o 

donné  néanmoins  une  relation   entre  /x ,  D ,  R'  et  R" ,  i 
]>ermet  de-constniire  une  lentille  aplanëtiquc  dans  le 
général.  (  Voy.  CoroU,  i ,  art.  294.  ) 

Problème' 

5o5.  —  Assigner  la  forme  la  plus  avantageuse  que  pui 
prendre  une  seule  lentille  d'un  pouvoir  donné  ,  pour  c 
côUe-ci  ait  la  moindre  aberration  possible  quand  les  ray< 
sont  parallèles. 

Puisque  l'aberration  ne  peut  être  entièrement  détru 
dans  le  cas  de  rayons  parallèles  ,*quand  f*  ^  7  (  art.  296 
nous  essaierons  de  1^ rendre  la  plus  petite  possible*  Or 

pour  des  rayons  parallèles  ,  ou 


"~"  2  a   *    I^  ' 


et  en  général 


_     r 


d  (ù  zzz [  Là  d  OL  —  aâfLl. 

2  p 

Dans  le  cas  actuel  L  est  donnée  :  nous  devons  donc  po 

c?  a  =  o  ; 
d'où  résulte 

0=  2  (2—2  fz^-|-f*^)  ^'^^' 

+(p-|-2^a^— 2p')(R'^R"+R"^R'J+2  u?  R'é/R". 

Mais  la  condition  ^L  =  o  donne 

^  R'  =;  ^  R"  : 


i55 
ce  qai  réduit  notre  équation  à 

d'où  l'on  tire 

R'  _  2  f.-  —  j.  ^  4  ... 

Dans  Je  cas  d'une  lentille  de  verre ,  en  prenant  fxcz:  i  .  5 , 
cette  fraction  devient  égale  à  —  ^  :  ce  qui  montre  que  la 
lentille  doit  être  bi-convexe,et  que  la  courbure  de  la  surface 
postérieure  ne  doit  être  que  le  sixième  de  celle  de  la  surface 
intérieure ,  ou  que  son  rayon  doit  être  six  fois  plus  grand. 

Les  opticiens  donnent  quelquefois  à  de  tels  verres  le  nom 
ie  lentUies  croisées. 

5o6.  —  Corott.  I.  Si  |x  =  I  .  686i ,  valeur  qui  convient  à 
peu  près  aux  pierres  précieuses  et  aux  verres  les  plus  réfrin- 
gents, R"3zo;  et  la  figure  la  plus  avantageuse  pour  con- 
centrer la  lumière  est  celle  d'une  lentille  plàno-convexe  dont 
!    la  surface  courbe  reçoit  les  rayons  incidents. 


\ 


507. —  CorolL  2.  Nommant  &>  l'aberration  d'une  lentille 
<le la  forme  la  plus  avantageuse,  nous  aurons 

«  =  — Hr  •  L  . 

pour  l'espèce  de  verre  dont  l'indice  de  réfraction  ri:  i  .  5  J 
<ïl  les  aberrations  dues  à  d'autres  formes  seront  proportiod- 
Qelles  à  cette  quantité  : 

Untille  piano-convexe  dont  la  face  plane  est 
tournée  du  côté  des  rayons  inci-* 
dents 4  *  ^      X  ^^ 

piano -convexe,  tournée  en  sens  op- 
posé    I . 08 I    X  « 

bi- convexe  ou  bi-concave  avec  les 

deux  faces  d'égale  courbure   .     .   1  .  567    X  ^ 


i5G 


Problème. 

5o8.  — Trouver  Texpression  générale  de  l'aberratian  d'ui 
système  quelconque  de  lentilles  infiniment  minces  placée 
immédiatement  l'une  derrière  Pautre  daus  le  vide. 

La  valeur  générale  de  M  A/* (ou  de  ^f,  puisque  dan^  Thy 
pothèse  actuelle  M  =  i  )  est 

(Q»4-Qrr  +  Qrn  +  Qrr+etc.)r  T 

qui  se  divise  en  plusieurs  termes  provenant  successivemec: 
de  chaque  lentille ,  de  la  manière  suivante  : 

A/=  (  Q'  +  Q") 7-'  +  (  Q'"  +  q^^)r  +  etc. 

JVous  avons  déjà  considéré  la  première  de  ces  quantités 
essayons  maintenant  de  découvrir  la  composition  des  autrçi 
termes. 

Soient  donc  |x'  l'indice  de  réfraction  de  la  première  len* 
tille  ,  fji"  celui  de  la  deuxième,  /x'"  celui  de  la  troisième  ,  et 
a',  (5',  7',  les  valeurs  de  a,  |5,  7»,  pour  la  première  lentille,  ou 
les  expressions  (/) ,  art.  292 ,  en  y  changeant  seulement  ,a  en 
y.'.  Soient  de  même  a",  ^",  7",  les  valeurs  analogues  pour  If 
deuxième  lentille,  c'est-à-dire  ce  que  deviennent  ces  même 
expressions  (/)  quand  on  écrit  p"  au  lieu  de  p ,  et  R'"  et  R' 
au  lieu  de  R'  et  de  R",  et  ainsi  de  suite  pour  toutes  les  z^utrc 
lentilles. 

309.    —  L'examen  des  valeurs  de  Q'"  et  de  Q'^  nous  fa 
voir  qu'elles  sont  composées  on  m'",  m'^,  M'",  M'^,  R'",  R' 
y"  ety^",  absolument  de  la  même  manière  que  Q'  et  Q"  I 
sont  en  m',  m",  M',  M",  R',  R",  D  et/. 

D'ailleurs-,  puisqu'en  vertu  de  l'art.  25 1  nous  avons 


/'  =(i  — iii')R'+m'D, 

=:  (I  — 7ii")R"+m"(i  —  m')R'+m"m'D, 

=  (fi~i)  (R'— R"j-j-D,  puisque  m'rz:-  ,  m"  =  pc , 

=  L  +  D. 

Nommant  D"  cette  dernière  valeur  (  L  est  le  pouvoir 
de  la  première  lentille  ) , 

/"'  =:  (  I  -  m"'  )  R'"  +  m"'  D" , 

y^=  (i— m'v)  R'^+  m'^/'"  =  L"  +  D" ,  comme  ci-dessus 
(  L"  est  le  pouvoir  de  la  seconde  lentille  )  ; 

/^  =  L  +  L'  -|-  D  1  et  ainsi  de  suite. 

Il  est  évident  que  Q'"  -|-  Q'^  sera  la  même  fonction  de 
i'iodice  de  réfraction  des  courbures  des  surfaces  et  des  quan- 
tités D"ety^"  par  rapport  à  la  seconde  lentille  que  Q'+Q" 
par  rapport  à  la  première  lentille.  Il  résulte  de  là  qu'en  sui- 
vant toujours  le  même  système  de  réductions  qui  nous  a  con- 
duit à  l'équation 

r 

nous  devons  parvenir  à  une  équation  exactement  de  la  me- 
n»e  forme  pour  Q'"  -j-  Q'^,  c'est-à-dire  que 

L" 
Q"»  -|-  Qnr  = _.  (  ^fi  _  prr  D"  +  y"  D"^  ). 

Il  en  sera  de  même  des  lentilles  suivantes  :  de  sorte  que 
l'on  anra  finalement  pour  le  système  entier  (  en  écrivant  L', 
D*,  fi',  au  lieu  de  L ,  D ,  |x  ) 

À/=:'ZlTt!(«r.  p'D'-f7'D'')+î^(a"-p"D"+y''D"^)+etc.l;  (5) 
^  Lf*  F"  J 

^qiation  dans  laquelle  le  nombre  des  termes  égalera  eclui 
des  lentilles. 


iS8 
5io.  —  CorçUaire.  Pour  des  rajons  parallèles, 
D'  =  o  ,  D"=  L' ,  D"'^  L'4-  L" ,  etc-  ^ 
par  conséquent 


r  r 


-{-etc. 


5i  I .  —  Quoique  l'aberration  d'une  seule  lentille  ne  pi 
être  détriiite  entièrement  qu'en  supposant  un  certain  inn 
de  réfraction  qui  ne  se  rencontre  point  dans  la  nature  , 
peut  cependant  atteindre  ce  but  de  différentes  manières 
combinant  deux  ou  plusieurs  lentilles.  Ainsi,  dans  le  ca; 
deux  lentilles  ,  l'expression  (^  ,  étant  égalée  à  zéro  ,  fou 
une  équation  qui  renferme  ii\  p",  L',  L",  R',  R",  R'",  I 
et,  puisque  L'  et  L"  sont  des  fonctions  des  quantités  coni 
p'  et  |x",  les  inconnues  se  réduisent  à  quatre,  qui  sont  R', 

Comme  l'on  peut  satisfaire  d'une  infinité  de  manière 
l'équation  unique  dont  elles  dépendent ,  le  problème  d( 
destruction  de  V aberration  de  spliéricité ,  tel  que  nous  \ 
vonsposé,  est  indéterminé. 

5 12.  — Dans  le  cas  de  deux  lentilles  et  de  rayons  parai 
les ,  l'équation  est 

0=  -^  r(2-2fil''+fx'5)R'^+fp/+2p'^-2p'3)RrRff_j_^f3Rff3l 

L"  r 

J^  rL-      (2-2p"^-j-p''3)R'"^-f(p"-j-2pi"»-2|x"3}R'"R'V 

f*"  L  -| 

+f."'R'v^J  , 

~î^'[(4+5p"-5.t.'-)R'"+Cf*''+5a"^)  R'vJ  I 

r 


i59 

5i5.  —  Quand  les  pouvoirs  L'  et  L'  des  deux  lentilles 
seroDtdonnés,  cette  équation  ne  sera  que  du  second  degré  en 
R',  R',  R*'  ou  R'^  :  la  réalité  des  valeurs  de  ces  quantités 
dépendra  donc  de  l'hypothèse  adoptée  pour  limiter  le  pro- 
blème. On  pourra  toujours  en  éliminer  deux  à  l'aide  des 
équations 

L'=(|x'— i)  (R'— R»)   et  L"=:(pt"— i)(R'"— R'^): 
l'équation  finale  (  en  R'  et  R'",  par  exemple  )  sera 

.=:L{^R'.-îii±iL'R'V  "" 

et  comme  les  inconnues  R',  R'",  rie  sont  point  combinées 
par  voie  de  multiplication ,  lorsque  les  valeurs  de  L'  et  de  L'' 
seront  données,  elles  ne  s'élèveront  qu'à  la  seconde  puissan- 
ce. Nous  ferons  usage  de  cette  équation  quand  nous  expose- 
rons la  théorie  des  lunettes  dioptriques. 


5i4.  —  Si  L'  et  L"  ne  sont  pas  données ,  puisque  chacune 
de  ces  quantités  est  du  premier  degré  en  R',  R",  etc.,  l'équa- 
tion (u)  monte  au  troisième  degré,  tant  en  R'  qu'en  R'',  etc. , 
ou  enL',  L",  si  l'on  a  éliminé  R'  ou  R'^. 

Comme  touie  équation  du  troisième  degré  doit  avoir  an 
iQoins  nne  racine  réelle  ,  on  en  conclura 

'•  Que,  si  Fort  donne  les  courbures  de  trois  surfaces  dans 
^^  système  composé  de  deux  lentilles ,  celle  de  la  quatrième 
-^^acepeut  toujours  être  prise  telle  qu'elle  détruise  l'aberra- 
^^  de  sphéricité; 

5i5,  —  2»  Que,  si  Von  donne  la  courbure  d'une  des  swfa- 
^cs  de  chaque  lentille  et  le  pouvoir  de  l'une  d'elles ,  ou  leur 


i6o 

pouvoir  commun,  l'on  pourra  ioufoursdéiruire  l'aberratioitc^ 
sphéricité. en  choisissasftune  valeur  convenable  pour  le  poim 
voir  de  la  seconde  lentille > 

Cette  proposition  est  ëvidénfte  :  en  effet,  en  supposant  doc 
nés  R'  et  R*^'  et  L'  ou  L",  ou  leur  somme  L'  -|-  L",  Te'qnalia 
{v)  devient  du*  troisième  degré  en  L'  ou  en  L"  ,  et  Tinconno 
a  nécessairement  une  valeur  rëelle. 

Si  6.  —  Pour  donner  un  exemple  des  combinaisons  apla 
nëtiques,  nous  choisirons  le  cas  suivant,  où  une  lentille  d< 
verre  ,  douée  d'un  pouvoir  réfringent  zz:  i .  5o  ,  de  la  forme 
la  plus  avantageuse,  puisque  ses  rayons  de  courbure  sont 
respeclivetnent  de  5  .  855  et  de  —  55  .  ooo  pouces,  et  sa  lon- 
gueur focale  z=:  10  .  ooo  pouces,  est  combinée  avec  une  au- 
tre lentille  de  même  verre  placée  derrière  elle,  comme  dans 
la  fig.  55. 

Cette  dernière  lentille  est  un  ménisque.  Si  Ton  détermi- 
nait ses  courbures  par  la  condition  que  le  pouvoir  du  systè* 
me  fîlt  le  plus  grand  possible ,  les  rayons  de  ses  surfaces  et  sa 
distance  focale  auraient  les  valeurs  suivantes  : 

Rayon  de  la  première  surface     .      .  iz:  -|-  2  .  o54  pouces. 
Rayon  de  la  seconde  surface.     .     .  =  -|-  8  .  128 
Longueur  focale  de  la   lentille  de 

correction zz  -|-  5  .  497 

Longueur  focale  du  système.     •     .  ziz  -}-  5  .  474 

Si  l'on  voulait,  au  contraire,  que  les  lentilles  fussent  com 
binées  de  manière  à  détruire  l'aberration ,  en  donnant  ox 
système  entier  une  valeur  qui  approchât  le  plus  possible,  d 
10  .  000,  l'on  trouverait  le  rayon  de  Ja 

pk-emière  surface zz:  -|-     5  .  68Ê 

Celui  de  la  seconde =:  -|-     6  .  29^ 

La  longueur  focale  de  la  lentille  de  cor- 

rection zz:  -[-  17  ,  82g 

La  longueur  focale  du  système    .     .     .     .  =  -j-    6  .  407 


ibf 


317.  —  L*oa  peut  observer  d'une  manière  fort  curieuse 
l«s  effets  .de  Taben^ation  ,  en  exposant  au  soleil  une  grande 
leotille  convexe,  couverte  d'une  feuille  de  papier  percëe  ré- 
gulièrement de  petits  trous  ronds  :  l'on  reçoit  les  rayons  con. 
vergentA  sur  un  papier  blanc  placé  au-dessous  de  la  lentille , 
en  le  tenant  d'abqrd  très  près;  puis  on  Pëloigiie  peu  à  peu.  , 
Les  faisceaux  qui  traverseront  les  trous  formeroitf  sur  Técrau 
des  taches  lumineuses  dont  U.  distribution  deviendra  de 
plus  en  plus  inégale  à  mesurcf.que  l'écran  s'éloignera  davan-. 
tage,  celles,  de  la  circonférence  se  rapprochant  Ifeaucoup 
pins  vite  que  celles  du  centre.  La  manière  dont  les  tacbcg 
qui  correspondent  aux  rayons  centraux  se  confondent  en 
ne  seule  image  au  foyer,  et  dont  celles  qui  répondent  aux 
nyons  extérieurs  se  répandent  à  l'entour,  peut  donner  une 
idée  très  juste  de  la  variation  de  densité  des  rayons  dans  le 
cercle  de  moindre  aberration  au  foyer  principal  ou   dans 
le  voisinage  de  ce  point.  Si  Ton  agite  rapidement  l'écran 
iaai  le  xône  de  rayons'  de  manière  à  le  faire  passer  par- 
dessus le  foyer  à  chaque  oscillation  ,  le  cône  entier  se  dessi- 
Bera  dans  l'air  comme  un  corps  solide ,  et  la  place  itii  cercle 
de  moindre  aberration  deviendra  sensible  à  la  vue  :  ce  qui 
rendra  l'expérience  aussi  agréable  qu'instructive. 


{XI.  —  Des  foyers  de  rayons  obliques  et  de  la 
'formation  des  images. 

foten  de  fiiisceaùx  obliques.  —  DéGnition  des  imag^  en  optique.  -« 

Forme  de  rimage  d'une  ligne  droite.  —  Foyers  de  faisceaux  obliques 

toBbsutsur  un  système  de  surfaces  sphériques.  —  Centre  d'une  lentille. 

^,Le8  rayons  qui  traversent  le  centre  ne  dévient  point.  —  Foyer  d'un 

■ûceaa  très  peu  oblique  qui  traverse  une  lentille  mince.  —  Image  reu« 

^l^née  d'un  objet,  formée  derrière  une  lentille  convexe.  —  Explication 

QeUchambre  obscure.  —  Vision  oblique  par  rapport  à  des  surfaces  ré- 

»ât|     ^tcUotesou réfléchissantes  d'une  figure  quelconque.  —  Figure  appa- 

'     tttite  du  fond  horizontal  d'une  eau  tranquille.  ~-  Règles  pour  trou- 

'^ le  lieu ,  etc. ,  d'une  image.  —  Règle  pour  les  réflecteurs.  —  Règles 

pQw  les  lentilles.  —  Clarté  d'une  image.  — -  Les  images  sont  toujours 

^^  éclairées  que  les  objets. 
:»CI 

iv.|     5*8,  —  Jusqu'ici  nous  avons  considère  les  rayons  comme 
ï.  Il 


ce 
t 


9' 


t:onvcrg«nts  ou  divergents  par  rapport  à  un  certain  poin 
mais ,  cornmc  il  n'en  est  pas  ainsi  lorsque  les  corps  luminei 
ont  Uil  diamètre  sensible,  nous  allons  examiner  les  diiOfi^rei 
cas  de  la  rëfr^ctinn  pour  dts  surfaces  sph^riqnes  qi^and 
s'agit  de  plus  d'un  point  rayonnant,  ou  quand  plusieurs  £m 
4  ceaux  de  f  ayons  tombent  à  la  fois  sur  la  surface.  Nous  coi 
tmiterons  do*  regarder  comme  positif  et  normal  le  cas 
r«jons  convergents  qui  tombent  sur  la  convexité  d'un  vMU 
plus  dense  que  celui  qui  l'environne,  et  nous  en  déduire 
tous  les  autres  en  changeant  convenablement  les  signes  et 
grandeurs  relatives  de  R,  D,  «te. 

Soient  Q  et  Q'  (  fig.  56)  les  foyers  de  deux  faisceaux 
rayons  convergents  qui  tombent  sur   la  surface  sphëriq 
C  O,  dont  le  centre  est  E  ;  menons  QEC ,  Q'  E  C,  qui  coi 
peut  la  surface  en  C  et  en  C ,  et  regardant  C  E  Q  comn 
Taxe  du  faisceau  RQ,  SQ,  TQ,  Ton  trouvera  le  foyer  cl 

rayons  réfractés  en  prenant  q  de  telle  manière  que  p —  on 

soit  égal  à  (i  —  m)  R-|-  m  D  [9.47  (c)]«  En  regardant  C'E( 
comme  l'axe  du  faisceau  qui  converge  vers  Q',  le  foyer 
*era  déterminé  semblablement  par  l'équation 

=  /'  =  (!  —  w  )  R  -f  m  D'. 


C  g^ 


Ainsi,  lorsque  C  Q'  =  C  Q,  C  ^7'  égalera  C  </  ;  et  gêner 
lement ,  dès  que  l'on  connaîtra  le  lieu  du  point  Q ,  l'f 
pourra  déterminer  celui  de  q. 

5,q,  — Définition,  Eu  optique,  on  appelle  image  d'i 
objet  le  lieu  des  foyers  de  tous  les  faisceaux  de  rayons  co 
vergcnts  ou  divergents  émanés  de  chaque  point  de  cet  ob 
et  reçus  par  une  surface  l'éfractantc.  Ainsi  ,  en  regard 
Q  Q'  comme  une  ligne  ou  comme  une  surface,  chacun  de 
points  pouvant  être  regardé  comme  uu  foyer  de  rayons  ii 
dents ,  (j  9'  est  son  image. 


i65 

Prcblème. 

320.  —  Trouver  la  forme  de  Timage  d'une  ligne  droite 
rallie  ou  réfractée  par  une  surface  sphérique. 

Posant       i 

iQtis  avons 

1       1  —  m  j^   m  f  I  ■ —  m)  a'  -^  m  r 

€t  par  conséquent 

(I  —  fw)  «'  +  ""'*  (' — i»)a'  +  mr* 

d»oà' 

Natt,  à  cause  des  triangles  semblables, 

Eif  i  Eç  ::  EQ^'ïEQ^ 

ou 

_  (/ï'  —  r)^  a:» 


:»  +  ^'  = 


a^ 


Egalant  ces  deux  valeurs  de  x^  -^J^y  îl  vient,  . 
a        ( I  —  w)  a'  +  m  r        ,  m  fifa'^^'x) 


mr  i  —  m 


de  sorte  qu*en  éliminant  a'  par  la  substitution  de  cette  dt*r* 
BJèrt  valeur,  nous  parviendrons  à  une  équation  finale  entre 
X  eXj-,  qui  sera  celle  de  l'image  : 

Elle  appartient,  comme  on  voit ,  à  une  section  conique. 
I.  11. 


i64 


Problème. 

5îîi.  ' —  Trouver  le  foyer  des  rayons  rëfractés  quand  m 
faisceau  oblique  tombe  sur  un  système  quelconque  de  sur 
faces  sphériques. 

Soit  E'  (  fig.  57  )  le  centre  de  la  première  surface,  et  Q'  1 
foyer  des  rayons  incidents. 

Menons  la  droite  Q'  E',  et  prolongoons-la  jusqu'en  Cf,  qu 
sera  le  sommet  de  la  surface  correspondant  au  faisceau  don 
le  foyer  est  Q'  ;  faisant  ensuite 

»       I  —  m'    ,        m' 


C  Q*  C  E'      •     C  Q' 

Q*  sera  le  foyer  des  rayons  réfractés.  Joignons  maintenan 
Q*  et  E'  centre  de  la  seconde  surface;  prolongeons  la  droit 
jusqu'en  C',  et  prenons 

I  '  "~  î!î!  a.      ''** 


Q^'  sera  alors  le  foyer  après  la  réfraction  due  à  la  second' 
surface ,  et  ainsi  de  suite. 


522.  —  Corollaire.  Dans  le  cas  d'une  lentille  infinimeo 
mince ,  quand  l'obliquité  est  peu  considérable ,  il  résulte  d 
cette  construction  que  le  foyer  des  rayons  obliques  sera  à  1< 
même  distance  de  la  lentille  que  le  point  par  rapport  auqu€ 
les  rayons  convergent  ou  divergent.  Ce  point  est  à  la  mêm 
distance  que  le  foyer  des  rayons  incidents;  mais,  au  lieud'£ 
tre  sur  l'axe ,  il  se  trouve  un  peu  à  côté. 

525.  —  Définition.  Le  centre  d'une  lentille  est  le  point  a 
son  axe  se  trouverait  coupé  par  la  droite  qui  joindrait  1^ 
extrémités  de  deux  rayons  de  ses  surfaces  ,  parallèles  entJ 
eux  :  ainsi,  dans  les  diverses  lentilles  représentées  par  lesfi| 
58,  59,  60  et  61,  £'  A  et  E'^B  étant  deux  rayons  parallèle^ 


tes 

ei joignant  Bel  A,  et  prolongeant,  s'il  est  nécessaire,  jusqu'à 
ce  que  B  A  rencontre  Taxe  en  X ,  X  sera  le  centre  cherché. 

3a4.  —  CôrolL  i .  Le  centre  est  un  point  fixe  :  en  effet , 
puisque  A  E'  et  B  E*  sont  parallèles ,  Ton  a 

E'X  :  E'E»  ::  AE'  :  BE^  —  AE'. 

Dans  cette  proportion ,  il  y  a  trois  termes  invariables  :  il 
faut  donc  que  le  quatrième  le  soit  aussi. 

5iS. —  CorolL  2.  Si  l'on  désigne  par  /  (quantité  essen* 
tielleracnt positive)  l'intervalle  C  Centre  les  surfaces  ou  l'e'- 
psissenr  de  la  lentille ,  et  par  R'  et  R'^  les  courbures  de  ces 
ni^es  surfaces,  la  distance  du  centre  à  la  première  surface^ 
<«i  C'  X,  aura  pour  valeur 

S26.  —  Corott.  5.  Quand  un  rayon  incident  passe  par  le 
centre  de  la  lentille  après  sa  première  réfraction,  il  n'éprouve 
aucune  déviation  :  en  effet,  sa  route  étant  AB,  les  angles^ 
d'mcidence  sur  les  deux  surfaces  sont  égaux  à  cause  du  pa- 
riMisme  de  £'  A  et  de  E""  B;  de  là  résulte  l'égalité  des  an^ 
*  ^  ettérieurg  de  réfraction  :  par  conséquent  les  deux  par- 
ada rayon' hors  la  lentille  sont  parallèles. 

^27.  —  CoroU.  4-  Si  la  lentille  est  très*  mince  ,  le  rayon 
^traverse  son  centre  peut  être  considéré  comme  non  ré- 
'ftctë  j  car,  l'intervalle  A  B  ^ns  la  lentille  étant  très  petit , 
*^  dcnx  parties  du  rayon  parallèles  «t  extérieures  à  la  len- 
^k  pettvënt  être  regardées  comme  ne  formant  qu'une  seule 
%ic  droite. 

Cette  hypothèse  approche  d'autant  plus  de  la  vérité  que 
l^liquité  des  rayons  est  moindre ,  parce  qu'alors  la  partie 


i66 

A  6  tend  davantago  à  coïncider  en  direction  avec  les  poi 
lions  extérieures. 

328.  —  CorolL  5,  Ainsi,  pour  trouver  le  foyer  des  rayo 
réfractés  dans  le  cas  d'une  lentille  très  mince ,  et  pour  1 
faisceau  très  peu  oblique ,  l'on  fera  passer  par  X^  centre  < 
la  lentille,  la  droite  QX  :  le  fojer  doit  s'y  trouver  h.  la  mi 
me  distance  de  la  lentille  que  si  l'axe  du  faisceau  incide 
coïncidait  avec  celui  de  cette  lentille. 

579.  —  Théorème*  Quand  un  luminaire  ou  un  objet  écli 
ré  est  placé  devant  une  lentille  bi-convexe,  plano-coAvé 
ou  ménisqqe ,  à  une  distance  plus  grande  que  la  longue 
focale,  il  se  forme  derrière  la  lentille  une  in^age  semblât: 
à  Fobjçt,  ipais  renversée  :  l'objet  et  l'image  soutepdeni 
même  angle  au  centre  de  la  lentille. 

Après  la  réfraction ,  les  faisceaux  de  rayons  qui  émane 
(  directement  ou  par  réflexion  )  de  chaque  point  P  de  l'obj 
iront  converger  vers  un  atitrc  point/?  derrière  la  lentille,  < 
du  moins  ils  ne  s'en  écarteront  pas  sensiblement.  Si  la  lentil 
était  exempte  d'aberration,  cette  convergence  serait  math 
matiquen^ent  exacte;  et,  puisque  l'ouverture  de  la  lentille 
l'obliquité  du  faisceau  sont  peu  considérables,  l'aberration  i 
si  petite  que  l'espace  éclairé  par  le  faisceau  réft-acté  pour 
être  regardé  comme  un  point  physique,  et  chaque  point  < 
l'objet  aura  dans  l'image  son  point  correspondant.  De  plu 
C  étant  le  centre  de  la  lentille,  la  droite  P/?  doit  passer  p 
C;  et,  la  même  chose  ayant  lieu  pour  toute  droite  qui  joi 
yn  point  de  l'objet  au  point  de  l'image  qui  lui  correspond  , 
similitude  des  triangles  fait  voir  que  l'objet  et  l'image  so 
çles  figures  semblables.  Comme  les  rayons'  se  croisent  en  < 
l'image  est  renversée,  et  soutend  en  C  l'angle  pCq  égal 
l'angle  PCQ  soutendu  par  l'objet  de  l'autre  coté  de  la  le 
tille. 

55q.  —  §i  l'on  place  en  pq  un  écran  de  papier  blan» 


i 

C 


i>67 

Vobjet  viendra  s'y  peindre  avec  toutes  ses  couleurs.  CcLL« 
expérience  peut  se  faire  avec  ua«  verre  convexe  quelconque 
adapté  au  volet  d'une  fenêtre^  et  l'écran  reproduira  en  mi- 
niature, mais  avec  la  plus  parfaite  fidélité,  Us  formes  des  ob^ 
îcts  extérieurs,  les- maisons,  los-arbres,  la  campagne,  etc. 

Tel  est  le  prpcipe   de   la  chambre   obscure  ordinaire. 
Les  rayons  én^aués  des  objets  extérieurs  sont  reçus^  d'a- 
bord sur   un,  miroir  incliné  qui  les  foit  tomber  verticale- 
ment sur  une  lentille  convexe  dont  le  ibyer*  se  trouve  sur 
unetabU  horizontale  couverte  d'^un  papier  blanc,  dans  une 
diambce  qui  ne  reçoil  pas  d'autre  lumière  :  cette  table  offre 
ailors  an  tableau  animé ,  où  chaque  objet  conserve  sa  forme , 
89LC<mWar  et  son  mouvement,  avec  un  charme  et  une  pcr- 
Cectiondont  l'.art  na  peut  approcher^  (  Voy..la  fîg.^65 ,  où  P 
«st  l'objet,  A. B.  le  réOectcur,  B  G  la  lentille  et  p,  l'image  sur  la 
table  D.  ) 

'  .  33i.K-*  Si  l'on  remplaçait  le  papier  blanc  par  une  plaque 
de  verre  usé  àJ'émeri.d^un  côté,  le  tableau  deviendrait  vi- 
sible en  même  temps  pour  un  œil  placé  de  l'autre. coté  du 
ytne  r-ear  c'est  une  propriété,  des  surfaces  dépolies. et  dia- 
ghanesde  répandre  la  lumière,  non  seulement  par  réflexion, 
0KÙ8  encore  par  réfraction  au  travers  de  leur  épaisseur. 

Cependant,  si  le  vei*re  n'est  que  faiblement  dépoli,  l'image 
païuiitra  beaucoup  moins  vive  en  la  regardant  obliquement 
99*en  plaçait  l'œil,  immédiatement  sous  le  verre.  Dans 
fcttederqièresitnationi,.l'on  pourra  même  enlever  entière- 
ment  la  plaque  de  verre ,  et  l'image,  loin  de  cesser  d'être  vi- 
sible, n'en  deviendra  que  plus  nette,  et  fera  la  même-iUu- 

• 

aon  (jfi'un  objet  réel. 

5aa.  —  L'on  peut  examiner  l'image  sur  le  verre  dépoli  ik 
l&loape  pu  au  microscope  :  elle  paraîtra,  alors  comme  una 
miniature  délicate,  et  suivra  toutes  les  aspérités  de  la  surface. 
Mais  si  l'on  enlève  le  verre  dépoli  en  conlinuanl  à  regarder 
limage,  elle  restera  suspendue  en  Tair,  cl  les  objets  semblo* 


f 


i68 

ront  se  rapprocher  de  l'œil  en  gro^issant  :  en  un  moft,  il 
forme  alors  un  véritable  télescope  dioptrique. 


553.  —  Si  l'on  s'est  servi,  pour  former  Timage,  d'une  le 
tille  concave  ou  d'un  réflecteur  conv.exe,  comme  dans  les  fi 
64  et  65 ,  les  rayons  réfractés  ou  réfléchit  iront  en  divei- 
géant ,  non  à  partir  de  leurs  points  de  croisement  actuels- 
mais  à  partir  des  points  où  se  croiseraient  leurs  prolongement 
derrière  le  réflecteur  ou  devant  la  lentille.  Dans  ce  cas,  il  lai 
se  forme  point  d'image  réelle  que  l'on  puisse  recevoir  sur  n  : 
écran,  mais  seulement  ce  qu'on  appelle  une  image  virtuel^ 
que  l'on  peut  observer  à  l'œil  nu  ou  armé  d'une  loupe  :  cet^ 
image,  se  trouvant  du  même  côté  que  l'objet  pour  mie  les.  - 

# 

tille ,  et  du  côté  opposé  pour  un  réflecteur ,  ne  subit  aucn  k: 
renversement. 

554.  —  La  perfection  de  l'image  produite  par  une  lentille 
ou  un  réflecteur,  sa  parfaite  ressemblance  avec  l'objet,  et  sa 
netteté,  dépendront  de  la  convergence  plu»  ou  moins  exacte 
de  tous  les  rayons  du  faisceau  émané  de  chaque  point  phy- 
sique de  l'objet ,  et  de  leur  rëuuion  en  un  seul  point  mathé- 
matique ou  approchant  le  plus  possible  de  cette  précision  ri- 
goureuse. Si  l'on  a  fait  usage  d'une  lentille  d'un  diamètre 
trop  considérable,  surtout  si  les  courbures  des  surfaces  sont 
mal  choisies  et  produisent  une  forte  aberration,  l'image  sera 
confuse^  car  chaque  point  de  Tobjet  formera ,  non  tm  autre 
point,  mais  une  petite  tache  circulaire  dans  l'image^  et, 
comme  toutes  ces  taches  se  couvriront  en  partie,  il  n'y  aura 
plus  aucune  netteté. 

Pour  obtenir  des  images  parfaites,  la  destruction  de  l'a- 
berration est  donc  de  rigueur;  quelques  irrégularités  dans 
la  figure  des  surfaces  de  la  lentille  ou  du  réflecteur,  quelques 
défauts  dans  la  matière  même  dont  ils  sont  formés  ,  sufiisent 
pour  jeter  les  "rayons  hors  de  leur  direction  géométrique  et 
pour  rendre  les  images  confuses.  Il  y  a  donc  trois  points 
principaux  que  Ton  doit  lâcher  d'atteindre  dans  la  forma- 


tioDcIcs  images  optiques-  i"  le  poli  parfait  des  surfaces;  2*  la 
parfaite  homogénëite'  des  matières  employcfes  ;  ^**  la  stricte 
conformité'  des  surfaces  re'flëchissantcs  ou  réfractantes  avec 
les  figures  dé  la  géométrie  et  les  résultats  de  l'analyse. 

355.  —  Il  est  un  cas  où  les  aberrations  de  toute  espèce 
sont  rigoureusement  détruites  et  où  Firnage  est  parfaite  : 
c*est  lorsque  les  rayons  sont  réfléchis  par  un  plan.  En  effet 
(fig.  66),  si  PQ  est  un  objet  placé  devant  le  réflecteur  plan 
AB,  et  si  l'on  abaisse  de  chaque  point  de  l'objet  des  per- 
pendiculaires sur  la  surface;  que,  de  l'autre  côté,  l'on  pren- 
ne sur  ces  perpendiculaires  des  points  tels  que  p\  q^  respecti- 
^ment  k  la  même  distance  du  plan  que  P  et  Q,  la  suite  de 
<%s points  formera  l'image. 

Nous  avons  vu  d'ailleurs  que  tous  les  rayons  venant  de  P 
cl  réfléchis  par  A  B  iront  diver|;er  rigoureusement  à  partir 
Je  l'image  :  ainsi  cette  image  sera  toutȈ-fait  exempte  d'ab- 
erration ,  et  paraîtra  comme  un  objet  réel  derrière  le  ré- 
âecteur,  si  l'œil  se  trouve  placé  de  manière  à  recevoir  les 
rayons  réfléchis. 


1" 


336.  —  Corollaire.  L'image  formée  par  un  réflecteur  plan 
est  égale  à  l'objet,  et  les  lignes  correspondantes  sont  égale- 
ment inclinées  sur  la  surface  réfléchissante.  Un  miroir  or- 
dinaire suHit  pour  s'en  convaincre. 

Problème  • 

357.  —  Déterminer  l'image  d'un  objet  formée  par  une 
surface  réfractante  plane. 

Soit  BC  (fig.  67)  la  surface,  PQ  l'objet  j  d'un  point  Q 
quelconque  menons  QC  perpendiculaire  à  la  surface.  L'on- 
pent  regarder  la  surface  comme  une  sphère  d'un  rayon  infini, 
d'où  R,  sa  courbure  =z:  o;  et  l'équation 

/=:(i  —  w)R-|-mD 


170 

devient  simplemeot 

fz=z  m  D. 

Ck)inme 

/=(r7'°  =  ïtq»  """  =  ;' 

ce  ràultat,  exprimé  géométriquement,  donne 

C9  =  ft  X  C  Q, 

fi  étant  Pindice  de  réfraction. 

558.  —  Dans  le  cas  de  la  figure,  la  réfraction  se  Hsi^'t 
d'un  milieu  plus  dense  dans  un  milieu  plus  rare,  l'objet 
étant  plongé  dans  un  milieu  plus  dense  (dans  l'eau),     ^t 
Tœil  du  spectateur  dans  un  milieu  plus  rare  (dans  l'air  y  •' 
l'image  g  du  point  Q  est  par  conséquent  plus  près  de    1^ 
surface  que  Q,  parce  que,  dans  ce  cas,  ^a  ^  i.  Il  en  est 
de  même  des  autres  points  de  l'image;  de  manière  que  l'ob- 
jet entier  paraîtra  s'élever  par  l'effet  de  la  réfraction,  corn*- 
me  dans  cette  expérience  si  connue  où  l'on  place  une  pièce 
de  monnaie  dans  un  vase  vide,  en  reculant  l'œil  jusqu'à  ce 
que  la  pièce  soit  cachée  par  le  bord.  Si  l'on  remplit  le  vase 
avec  de  l'eau,  la  pièce  reparaîtra  à  l'instant  et  semblera  s'éle- 
ver. D'un  autre  côté,  pour  un  œil  plongé  dans  l'eau,  les  ob- 
jets extérieurs  paraîtront  plus  loin  qu'ils  ne  sont  réellement. 

359.  —  CorolL  I.  L'image  d'une  ligne  droite  PQ  dans 
l'objet  est  aussi  une  ligne  droite  dans  Tiuiage  ^  mais  son  in- 
clinaison sur  la  surface  est  moindre  si  la  réfraction  a  lieu 
^d'un  milieu  plus  dense  dans  un  plus  rare  :  ainsi ,  le  bâton 
D  A  P  Q  étant  plongé  en  partie  dans  l'eau  ,  la  partie  immer- 
gée A  Q  forme  l'image  Aq  moins  inclince  que  A  Q.  De  sorte 
que^  pour  un  spectateur  placé  hors  de  l'eau ,  le  bâton  pa- 
raîtra rompu  et  relevé  en  A.  Ce  plicnomcne  est  connu  de 
tout  le  monde. 

a 

240.  —  Néanmoins  ,  dans  la  réfraction  sur  une  surface 


171 

plaoe,  les  rayons  ne  sont  pas  rigoureusement  divergents  ou 
convergents  par  rapport  à  un  point.  Le  résultat  trouve'  plus 
haut,  n'est  exact  que  pour  des  rayons  incidents  presque  per-^ 
pendiculaires  à  la  surface;  et  nous  sorumes  ainsi  conduits  à 
considérer  les  effets  de  la  vision  oblique  par  rapport  à  des 
snrfacçs  réfractantes  ou  à  des  réflecteurs  d'une  figure  quel-» 
cou(jue. 

341.  —  L'œil  voii  par  les  rayons  qui  viennent  le  frapper, 
et  il  juge  de  l'existence  d'un  objet  quand  les  rayons  émanent 
d'un  certain  point  de  l'espacé  en  divergeant.  Si  cette  di- 
vergence est  rigoureuse,  l'œil  est  irrésistiblement  porté  à 
croire  qu'il  existe  un  objet  en  ce  point,  quoique  rexpérience 
^  le  raisonnement  l'avertissent  du  contraire  :  l'illusion  est 
complète  et  la  vision  parfaite.  Mais  quand  cette  divergence 
i^'est  qu'approchée ,  comme  il  arrive  lorsque  les  rayons  qui 
vioinent  à  l'œil  dans  une  direction  sont  beaucoup  plus  den- 
teique  ceux  qui  viennent  dans  des  directions  adjacentes  ,  1^ 
vision  sera  toujours  moins  distincte  en  raison  du  degré  de 
déviation  qu'auront  éprouvé  les  rayons  q\ii  la  produisent , 
par  rapport  à  la  divergence  mathématique. 

Soit  maintenant  Q  un  point  lumineux  dans  une  position 
qoelconque  par  rapport  à  la  surface  réfractante  ou  réfléchis- 
itnte  A  C  B  (  lîg.  68),  et  A ^  FB  la  caustique  formée  par  les 
iotersectiops  successives  de  tous  les  rayons  réfructés  ou  ré-r 
fléchis.  Supposant  l'œil  en  £,  menons  £  q  tangente  a  la  caus^- 
tîqne,  que  nous  prolongerons  jusqu'à  la  surface  C ,  et  joir 
gnons  C  et  Q.  Il  est  évident  alors  que  le  faisceau  très  roincç 
QC)  divergeant  du  point  Q  ,  aura  son  foyer  eu  q  (art.  i54, 
etc.);  d'où  il  divergera  ensuite,  et  tombera  sur  l'œil  en  £,  ^ 
peu  prés  comme  s'il  venait  d'un  point  mathématique.  11  ror- 
solte  de  ce  qui  a  été  dit  aux  art.  161  et  163  que  la  densité 
des  rayons  dans  le  cône  qK  est  infiniment  plus  grande  que 
dans  tout  autre  cône  adjacent  ayant  l'œil  paor  base  ;  de  ma- 
nière que  g  sera  une  image  plus  ou  moins  confuse  de  Q  ,  se- 
lon le  degré  de  courbure  de  la  caustique  en  q.  £n  effet,  il 


\1^ 

estëvident  que,  si  la  courbure  est  grande,  l'hypothèse  del 
coocentrution  d'un  faisceau  Q  G  C  en  un  point  matfaëmai 
tique  s'ecarlera  beaucoup  moins  de  la  vërité  que  si  la  caust. 
que  approche  de  la  ligne  droite. 

542.  —  CoroU.  2.  L'œil  changeant  de  place,  le  lieu  appa 
rent  d'un  objet  vu  par  re'flexion  ou  par  re'fractioii  eu  chan  . 
également  :  car  le  changement  de  position  de  E  détermina 
celui  de  la  tangente  E^/surla  caustique,  le  point  q,  ou 
Heu  de  l'image,  se  déplace  également. 

543.  —  Nous  sommes  journellement  témoins  d'un  fait  <= 
vient  confirmer  cette  doctrine.  Si  nous  regardons  le  fo^ 
uni  et  horizontal  d'une  eau  tranquille  et  peu  profonde,  ncs 
le  verrons  s'élever  de  toutes  parts,  et  s'approcher  d'autas 
plus  de  la  surface  que  nous  le  regarderons  plus  obliqneme^ 

Pour  expliquer  cette  apparence,  soit  Q  un  point  du  fotk  < 
et  QP^  la  route  que  suit  le  faisceau  de  rayons  qui  frap] 
l'œil  placé  en  é  (  fig.  Sg  )  ou  le  rayon  visuel.  Le  point  oii 
fifrolongement  de  e  P  vient  toucher  la  caustique  est  Y  ;  c?l 
d'après  la  forme  de  la  caustique  D  Y  B  (  voy.  art.  258), 
est  clair  que  Y  est  d'autant  plus  rapproché  de  la  surface  cfU 
cP  est  plus  ol/lique.  La  figure  apparente  du  fond  pourra  pa 
conséquent  être  déterminée  de  la  manière  suivante.  De  l'o^ 
E  (  fig.  69  ) ,  menons  une  droite  quelconque  E  G  au  point  ^ 
de  la  surface  ,  et  P  Y  parallèle  à  EG,  qui  touche  en  Y  !< 
branche  D  Y  B  de  la  caustique ,  en  regardant  Q  situé  verti 
calement  au-dessous  de  E  comme  le  point  rayonnant  vu  ^1 
Y.  Prolongeons  ensuite  E  G  jusqu'en  H,  en  faisant  GH=z:P"ï 
et  H  sera  l'image  du  point  Q'  qui  appartient  au  fond ,  et  s 
trouvera  sur  la  caustique  D' H  B'.  Le  lieu  de  H  ou  la  for** 
apparente  du  fond  sera  la  ligne  D  F  H  ayant  une  courbu** 
circulaire  en  D,  un  point  d'inflexion  en  F  et  une  asymptot 
C  G  K  coïncidant  avec  la  surface. 

544-  —  Mais,  pour  en  revenir  aux  images  formées  par  ào 


'75 

rajons  incident»  ires  peu  obliques  r.l  presque  centraui ,  il 
convient  de  retenir  les  règles  suivantes,  qui  servent  à  ddter- 
niiner  leurs  places ,  grandeurs  et  lieux  apparents ,  dans  tous 
les  cas  relatifs  aux  surfaces  spbe'riques.  La  démonstration  en 
devient  superflue  si  l'on  se  rappelle  les  articles  précé- 
dents. 

545.  —  Première  règle.  Toute  image  formée  ou  près 
d^être  formée  par  des  rayons  convergents  ,  ou  émettant 
des  rayons  divergents ,  peut  être   considérée   comme   un 

■S46.  —  Deuxième  rè^e*  Pour  des  réflecteurs  spliériques 
(  if;.  i6)  ,  l'objet  et  son  image  sont  du  même  cÀté  du  foyer 
principal  :  ils  se  meuventen  sens  contraires,  et  se  rencontrent 
ancentreetàlasurface  du  réflecteur.  La  distance  de  l'image 
^BbyerpriAcipal  et  au  centre  s*obtientpar  cette  proportion  : 

Q  F  :  FE   :  :  E  F  :   F  «7  :  :   Q  E  î   C  7. 

L'image  est  droite  quand  Tobjel  et  la  surface  sont  du  mé- 
loecôté  du  foyer  principal;  mais  elle  est  renversée  quand  le 
fo}er  le  trouve  entre  çux.  Les  grandeurs  absolues  de  l'objet 
^ie  l'image  dépendent  de  leurs  distances' au  centre.  Leur 
SV^ear  relative  est  donnée  par  la  proportion 

L'olqet  :  rimagc  :  :  Q  F  :  F  E  , 

:  :  la  distance  de  l'objet  au  foyer  princi- 
pal  :  la  longueur  focale  du  réflecteur. 


^7*  —  Troisième  règle.  Pour  des  lentilles  très  minces 
^«toute  espèce,  Q  étant  la  place  de  l'objet,  q  son  image, 
£le centre  de  la  lentille,  F  le  foyer  principal  des  rayons  in- 
cidente yenant  en  directions  opposées,  l'objet  et  l'image  se- 
ront da  même  côté  ou  des  deux  côtés  de  la  lentille  ,  suivant 
^c l'objet  et  la  lentille  se  trouveront  du  même  côté  ou  de 


jÉ" 


; 


»?4 

cî6lës  Oppose^  par  rapjport  an  foyer  principiil  F.  Dans  le  pr. 
micr  cas^  ITmage  sera  droite  ;  dans  le  second,  elle  sera  res 
verse'e.  Les  distances  entre  Timage  et  la  lentille,  et  entre  l'' 
ihage  et  Tobjct ,  sont  données  par  les  proportions 

QF  :  FE  ::  QE  :  C9  ,    QF  :  FE  ::  FE  :  F^, 

et  la  grandeur  de  Tobjct  est  à  celle  de  l'image  comme  la  3 
stance  de  l'objet  au  point  F  est  à  la  distance  focale,  ou  comn 
QF  î'FE. 

548.  —  Quatrième  règle.  Daiis  toutes  les  combinaisons  cl' 
surfaces  rëflëchissantes  ou  de  lentilles,  l'image  formée  par  U 
première  est  regardde  comme  un  objet  dont  l'image  est  for- 
mée ensuite  par  la  seconde ,  et  ainsi  de  suite  jusqu'à  la  ait' 
jaicre. 

549*  —  Nous  avons  déjà  remarque  (art.  6}  que  les  objM! 
visibles  diffèrent  des  images  optiques  en  ce  que  celles -c: 
n'e'metfent  la  lumière  que  dans  certaines  directions  ,  tandi 
qu'elle  émane  des  corps  dans  tous  les  sens.  Cette  distinctior 
est  de  la  plus  haute  importance  dans  la  pratique.  Ui 
objet  réel  est  visible  chaque  fois  qu'il  n'y  a  point  de  corp 
opaque  interposé  entre  l'œil  et  lui.  Pour  voir  une  image,  i 
faut  que  l'œil  soit  placé  dans  la  direction  du  faisceau  d< 
rayons  qui  y  aboutit  en  convergeant  ou  en  divergeant. 

Ainsi ,  dans  le  cas  de  la  fîg.  62 ,  si  l'œil  ne  se  trouve  pa: 
dans  l'espace  D  «7^  H  ,  il  ne  verra  rien  de  l'image ,  B  ^D  e 
A;?  H  étant  les  rayons  extrêmes  réfractés  par  la  lentille  e 
partis  des  extrémités  de  l'objet. 

La  clarté  d'une  image  dépend  évidemment  de  la  qaantit< 
de  lumière  concentrée  en  chaque  point.  En  n'ayant  paî 
égard  aux  effets  de  l'aberration ,  cette  clarté  est  donc  pro- 
portionnelle à  la  grandeur  apparente  du  miroir  ou  de  la 
lentille  par  rapport  à  l'objet ,  multipliée  par  l'aire  de  l'objei 
et  divisée  par  l'aire  de  l'image.  ^ 


,75 
Dailleurs , 

L'aire  de  l'objet,  :  celle  de  l'image  ::  (  distance  )' de  l'objet 
i  la  lentille  :  (distance)^  de  l'image  à  la  lentille  : 

et,  pnisqae  la  grandeur  apparente  de  la  lentille  vue  de  l'objet 

,,  /diamètre  de  la  lenlilleN'     ,      i    ^^ 

«^  proportionnelle  au  ( r: r — rr-rp^ —  )  •  la  clarté 

'^   ^  \  sa  distance  de  1  objet  J 

on  le  degrë  d'éclairement  de  l'image  ne  dëpeiid  qne  de  la 
grandeur  apparente  de  la  lentille  vue  de  l'image ,  quel  que 
soit  d'ailleurs  l'éloignement  de  l'objet.  Comme  cette  quan- 
tité est  toujours  beaucoup  moindre  qu'un  hémisphère,  l'image 
cit toujours  moins  éclairée  que  l'objet,  même  en  ne  suppo- 
mtaucune perte  de  lumière  par  la  réflexion  ou  la  réfrac*^ 
lion.Cest  ce  qui  arriverait  si  l'image  était  reçue  par  un  écran 
qm  réfléchirait  tous  les  rayons,  ou  par  un  œil  dont  la  pupille 
serait  assez  grande  pour  recueillir  tous  les  rayons  qui  se  croi- 
Mit  pMir  former  l'image.  A  plus  forte  raison  la  clarté  de 
l'image  doit-elle  être  moindre  que  celle  de  l'objet  quand 
l'œil  ne  reçoit  point  tous  les  rayons.  Ce  raisonnement  sup- 
pose que  l'objet  ait  une  grandeur  sensible  ;  mais  ,  lorsque 
^objet  et  son  image  ne  sont  que  des  points  physiques ,  l'œil 
■e  juge  qne  de  la  lumière  absolue,  et  la  clarté  de  l'image  est 
proportionnelle  ai  la  grandeur  apparente  de  la  lentille.  Pour 
une  étoile ,  par  exemple  ,  dont  la  distance  est  constante  ,  la 
lomière  absolue  est  simplement  proportionnelle  au  carré  de 
l'onverture^  et  c'est  pour  cette  raison  que  certaines  étoiles 
sont  visibles  avec  de  grands  télescopes,  tandis  que  leur  éclat 
est  trop  faible  pour  qu'on  puisse  les  apercevoir  avec  des  lu- 
nettei  plus  petites. 


IJÙ 


J  XII.  —  De  la  structure  de  Vœil  et  de  la  Visio 

Descriplîon  de  l'œil.  — Humeur  aqueuse  ;  sa  composition;  son  po- 
voir  réfringent.  *-—  Cornée  ;  sa  figure  est  un  ellipsoïde  de  révolutic 
•«•Iris.  «^  Cristallin  ;  sa  iigure  ;  son  pouvoir  réfringent. — ^Let  aies 
ses  surfaces  ne  coïncident  pas  ;  ce  défaut  de  coïncidence  ne  nuit  po 
â  la  vision. —  Composition  du  cristallin  ;  il  est  pins  dense  au  ci 
tre.  —Rétine. —  Choroïde.—  Sclérotique.  —  Changement  du  fo 
de  l'œil  pour  des  objets  plus  rapprochés.  •—  L'image  sur  la  rétine 
l'ol^et  immédiat  de  là  vision.  — Conformation  vicieuse  de  la  corïi 

—  Vision  simple  avec  deux  yeux.  —Comment  ou  peut  rendre  la  ^ 
sion  double  ;   autre  manière.   —  Un  objet  simple  peut  paraître  , 
toucher,  double  dans  certains  cas.  —Preuve  ex[)érimentale <qne  c 
l'habitude  qui  rend  la  vision  himple.  —  Cause  plus  éloignée  de  Tui 
delà  vision.  —  Sympathie  nei-veuse.- Les   objets  paraissent  dr 

âuoique  leur  ima^e  soit  renversée.  —  Punctum  cœcum  ;  rexpéric 
émontre  son  existence. —  Yeux  des  poissons.  — Grossissement..  •«• 
Grossissement  d'uu  système  de  lentilles.-  Angle  TÎsuel.  —  Visior»  à 
travers  des  lentilles  convexes.  —  Vision  à  travers  des  lentilles  coutf:^^- 
ves.  —  A  l'aide  de  réflecteurs.  —  Principes  généraux   des   télescop  ^«. 

—  Lunette  astronomique.  •«-  Champ  de  la  vision.  — Formules  relafi*  ' 
ves-au  champ  de  la  vision  et  au  grossissement.  —  Dislance  de  l'œil. — 
Benversement  des  lunettes. —  Lunette  de  Galilée.  — Micr08c<jpe.'  — 

rr«jll^ *■ *...: rryjA ^  ,I>IJ -U,.l  T«'1 l^.Te^— _ 


escope  catoptrique.  —  Télescope  d'Herschel.  — Télescope  d^NeiP* 
.  —Télescope  de  Grégory. —  Télescope  de  Cassegrain. 


Télesco 
ton 


55o.  —  C'est  au  moyen  des  images  optiques  que  s'opère  la 
vision.  L'œil  est  un  assemblage  de  lentilles  qui  concentrent 
les  rayons  émanés  de  chaque  point  de  l'objet  sur  un  tissu  de 
nerfs  très  déliés ,  qu'on  appelle  la  rétine  :  il  s'y  forme  une 
image  ou  représentation  exacte  de  l'objet,  et  c'est  cette  image 
qui  est  perçue  ou  sentie  par  la  rétine. 

La  fig.  70  est  une  section  de  l'œil  humain  par  un  plan  ho- 
rizontal passant  par  son  axe.  La  figure  de  cet  organe  est 
presque  entièrement  sphérique,  mais  il  forme  une  sailUe 
considérable  par-devant  :  il  se  compose  de  trois  chambres 
principales,  occupées  par  des  milieux  d'une  transparence 
parfaite  et  de  pouvoirs  réfringents  qui  diflerent  beaucoup 
entre  eux,  mais  assez  peu  de  celui  de  l'eau  pure.  Le  premier 
de  ces  milieux,  A,  occupant  la  chambre  antérieure,  porte  le 
nom  d'humeur  aqueuse,  et  n'est  effectivement  que  de  l'eau 
pure,  contenant  un  peu  de  murialc  de  soude  et  de  gélatine. 


arec  tftfe  lë^re  ttààe  cl'albumen,  dans  nne  i>ro)^rUoA  ^ui 

D'âpre^  lé»  èi'p^rienéés  da  M.  Chôssat  (2)  ,  du  dôctetir 
Bfew^ilCr  et  dcr  dô<itéur  Gofdon  (5),  son  indice  de  réfraction 
cr^  pi'è^he  exactement  le  même  que  celai  de  Peau,  lava- 
l^tr^  dé  c^  fndice  étant  1.  5^7,  tandis  que  pour  l'eau  elle  est 
^^le  à  t  •  556.  La  partie  ante'rieure  de  cette  chambre  est* 
'terminée  por  tine  enveloppe  a  d«  la  nature  de  la  corne  et 
^^one tràtt^afeilcé  parfaite,  qui  pofte  le  nom  de  cornéâ,  et 
doDtla  figure  est  celle  d'un  ellipsoïde  de  reVolution  autour' 
^esoii  grand  até,  atnsi  que  Ta  démontré  M.Chossat  (4)  par 
^esftiesfares  très  précises  et  des  expériences  faites  avec  le  plus 
grand ibiil.  Cdt  axe,  comme  il  est  naturel  de  le  croire  ,  dé- 
tenmilé  cèlni^ô  Fœil^  mais  il  est  à  remarquer  qùc,  dans  l'è^ 
ywi  de  bœiif  mesurés  parr  M.  Chossat,  son  pôle  ne  coïâci- 
^ailjâtaais  avec  le  centre  de  l'ouverture  de  la  côfiiée,  mai^ 
qtfils'én  trouvait  à  10^  environ  (  comptés  sur  la  surface),  k 
pirtir  de  ce  centre  vers  le  nez ,  dans  un  plan  horizontal.  Lcf 
.    rapport  du  demi-grand  axe  de  Tellipse  génératrice  à  l'excen- 
I    Iricilé  étant  1  .  5  ,  valeur  qui  s'écarte  peu  de  l'indice  de  ré- 
fraction =:=  r  .  557  ,  il  résulte  de  ce  qui  â  été  démontré  à 
l'>K.  256  que  les  rayons  parallèles  qui  tombent  sur  la  cor- 
née, dans  Is  direction  de  son  axe ,  convergent  vers  un  foyer 
\    intérieiir ,  av^c  une  exactitude  presque  mathématique ,  l'ab- 
efrnioQ  à  laquelle  eût  été  sujette  une  cornée  sphérique  étant 
presse  e!ntJèrerriènt  détruite. 

55i.  -^  La  Surface  postérieure  de  la  chambre  À  est  limitée 
pttf  Virùf  Py  y  qui  est  une  espèce  d'écran  circulaire  opaque 
od  dé  diaphragme  composé  de  fibres  musculaires  dont  la 


(0  Cheneyix ,  Transactions  philosophiques ,  vol.  xciii ,  p.  19b. 

(2)  Bulletin  de  la  société  philomatique  ,  1818 ,  jl.  94* 

(3)  Edinburg  Philosophical  Journal ,  vol.  1 ,  p.  4ï» 

(4)  Sur  la*  conrlrare  des  milieux  réfringents  de  l'œil  chez  le  bœuf.  An- 
nales </c  chimie ,  vol.  x ,  p.  o^y. 

1.  12 


178 

contraction  ou  l'extension ,  suivant  l'intensité  de  la  lumière 
détermine  le  rétrécissement  ou  la  dilatation  d'une  ouverturi 
qui  en  occupe  le  centre,et  que  l'on  nomme  IsLpupiUe.Qumi 
la  lumière  est  très  vive ,  la  pupille  de  l'œil  humain  se  rëtré 
cit  au  point  de  ne  pas  excéder  o  •  12  de  pouce,  tandis  qu'un 
clarté  plus  faible  le  dilate  jusqu'à  o  .  25  (1) ,  c'est-à-dire  jus 
qu'au  double  de  l'ouverture  précédente.  Cette  membraa 
sert  évidemment  à  modérer  et  à  rendre  plus  uniforme  le  de 
gré  d'éclairement  de  l'image  sur  la  rétine ,  pour  ménager  I 
sensibilité  de  ce  tissu. 

Chez  les  animaux  tels  que  les  chats ,  qui  voient  dans  l'ob 
scurité  ,  la  pupille  se  ferme  presque  totalement  pendant  I 
jour ,  et  se  réduit  à  une  fente  très  étroite }  mais ,  dans  l'œi 
humain,  son  ouverture  est  toujours  circulaire.  La  contrac 
tion  de  la  pupille  est  involontaire ,  et  s'opère  par  le  stimulu 
de  la  lumière  même.  Il  est  curieux  d'observer  ces  mouve 
ndients  mécaniques  de  la  pupille  en  approchant  la  flamm* 
d'une  chandelle  pendant  que  l'œil  regarde  sa  propre  imagi 
dans  un  miroir. 

552.  —  Immédiatement  après  la  pupille,  on  trouve  le  cris- 
tallin, enfermé  dans  sa  capsule,  qui  forme  la  paroi  posté 
rieure  de  la  chambre  A  :  sa  figure  est  celle  d'un  solide  de  re 
volution ,  et  sa  face  antérieure  est  beaucoup  moins  courb< 
que  l'autre.  Ces  deux  surfaces ,  selon  M.  Chossat,  appartien 
nent  à  des  ellipsoïdes  de  révolution  autour  de  leurs  petîL 
axes  j  mais  ses  expériences  semblent  prouver  que  les  axescl< 
ces  deux  surfaces  ne  coïncident  pas  exactement  entre  eux  d 
avec  celui  de  la  cornée.  Cette  déviation  nuirait  à  la  netteté 
de  la  vision  si  le  cristallin  différait  considérablement  en  den 
site  avec  les  autres  lentilles,  ou  si  toute  la  re'fraction  s'y  fai- 
sait; mais  il  n'en  est  pas  ainsi,  car  l'indice  de  réfraction  d' 


(1]  Leçons  du  docteur  Young,  sur  le  mécanisme  de  Toeil.  Tramac 
tiens  philosophiques ,  vol.  XCI. 


>79 

cette  lentille  ne  vaut  que  i  .  584  9  tandis  que  celui  de  l'hu- 
meur aqueuse  1=:  1  .  557,  <^omine  nous  l'avons  déjà  vn,  et 
que  celui  de  Vhumeur  vitrée  C  qui  occupe  la  troisième 
chambre  =  i  .  559  *  ^^  manière  que  la  deViation  que  subit 
le  rayon  à  la  surface  du  cristallin  est  très  petite  en  comparai- 
son de  l'inclinaison  de  la  surface  au  point  oii  cette  déviation 
alleu,  puisque  près  du  sommet  une  déviation  assez  grande 
daasla  direction  de  l'axe  ne  peut  produire  qu'un  très  léger 
changement  dans  l'inclinaison  du  rayon  sur  la  surface. 
Ainsi  cette  cause  d'erreur  exerce  une  si  faible  influence  qu'elle 
oe produit  probablement  aucune  aberration  appréciable. 

355.  —  Le  cristallin  contient  de  Talbumen  et  de  la  géla- 
tine dans. une  proportion  beaucoup  plus  forte  que  toutes  les 
antres  humeurs  de  l'œil,  à  tel  point  qu'il  est  entièrement 
coagolable  à  la  température  de  l'eau  bouillante.  Sa  densité 
augmente  un  peu  de  la  circonférence  au  centre ,  suivat^t  le 
docteur  Brewster  et  le  docteur  Gordon ,  les  indices  de  ré- 
fraction au  milieu  de  son  épaisseur ,  du  milieu  de  son  épais* 
seur  a  sa  surface,  et  à  sa  surface  même,  étant  respectivement 
1 .  3999  ,  I  .  5786  et  I  .  5767 ,  l'indice  de  l'eau  pure  étant 
1.5558.  .Cet  accroissement  de  densité  a  visiblement  pour 
Ixit  de  corriger  l'aberration  en  accourcissant  le  foyer  des 
rayons  voisins  du  centre,  conformément  aux  règles  prescri- 
tes à  l'art.  299  pour  reconnaître  les  effets  de  l'aberration. 

Ce  serait  un  beau  problème  d'analyse  que  de  rechercher 
l'effet  de  l'ellipticité  des  surfaces;  mais  les  bornes  de  cet  ou- 
vrage ne  nous  permettent  pas  de  l'y  faire  entrer  :  cet  effet 
est  probablement  de  -corriger  l'aberration  des  pinceaux 
oUicjues. 

354.  —  La  charhbre  postérieure  C  est  occupée  par  Vhw 

ncurvkrée,  qui,  selon  Chenevix,  ne  diffère  pas  sensiblement, 

ai eç pesanteur  spécifique  ni  en  composition  chimique,  de 

l'humeur  aqueuse  :  son  indice  de  refraction  ne  surpasse  que 

I.  12. 


i8o 

d'une  quantité*  très  petite  celui  de  cette  dernière  humeirr 
comme  nous  Pavons  déjà  dit  plus  Laut. 

555.  —  Le  pouvoir  réfringent  du  cristallin  surpassant  •- 
lui  de  riiumeur  aqueuse  et  de  l'humeur  vitrffe,  les  rayons~ 
tombent  sur  cette  partie,  en  convergeant  à  partir  de  la  c  <« 
née^  deviennent  encore  plus  convergents;  et  justement  à  L  i 
dernier  foyer  se  trouve  la  surface  postérieure  de  la  chamil 
qui  contient  l'humeur  vitrée.  Cette  surface  est  couverte  p 
la  re'tine  d^  qui  consiste  en  un  réseau  (comme  l'indique  se 
nom  )  de  nerfs,  excessivement  déliés  ,  et  provenant  tous  d'u 
seul  gros  nerf  O,  nommé  nerf  optique ,  qui  entre  dans  l'œ 
obliquement  du  fond  de  l'orbite ,  près  du  nez.  La  rétine  gai 
nit  toute  la  cavité  de  C  jusqu'à  i,  oh  commence  îe  cristalKic 
Les  nerfs  sont  en  contact  avec  le  pigmentum  nîgrum,  oiiil 
sont  plongés.  Cette  dernière  substance  est  noire  et  d'une  ap 
patience  veloutée  ;  elle  recouvre  la  membrane  choroïde  g 
et  sert  à  absorber  et  à  éteindre  la  lumière  qui  entre  daii 
l'œil  dès  qu'elle  a  produit  son  eiret  excitant  sur  la  rétine 
elle  prévient  ainsi  toute  réflexion  interne  qui  rendrait  la  vi 
sion  confuse.  Toutes  ces  huraeurs  et  membranes  sontenve 
loppées  d'une  tunique  dure  et  épaisse  nommée  la  sclérot 
que  y  qui  s'unit  à  la  cornée,  et  forme  ce  qu'on  nomme  com 
munéiiient  le  blanc  de  VœiL 

556.  —  Telle  est  la  disposition  qui  amène  sur  la  rétine! 
foyer  de  rayons  parallèles  ou  émanant  d'objets  très  éloigné 
Mais  comme  nous  devons  voir  les  objets  de  près  comme  è 
loin,  et  que  le  foyer  d'une  lentille  ou  d'un  système  de  lec 
tilles  est  plus  long  pour  des  objets  rapprochés  que  pour  d'aï 
très  plus  éloignés,  il  est  évident  que  l'œil  doit  être  doué  d'i 
ne  force  régulatrice  qui  éloigne  la  rétine  de  la  cornée  et  a 
longe  l'œil  dans  la  direction  de  son  axe,  ou  qui  modifie 
courbure  des  lentilles  de  cet  orpane  de  manière  à  augment 
la  convergence  des  rayons.   Nous  sommes   convaincus  * 


: 


]'€zistefioe  4e  cette  force  qui  s'eiçerce  au  gré  dt  notre  to- 
lonté  et  par  ua  efibrt  muscplaire  qui,  long-temps  eontinu<f, 
prodoit  la  faXigue  et  ne  peui  s'exercer  que  jusqu'à  un  certain 

poiot. 

Çq>e»daAt  les  aoatoaiistes  et  les  physiciens  «ont  partagés 
d'iq[»iiion  sur  le  mécaoisoie  à  l'aide  duquel  s'opère  ce  ckan- 
geroeat  dans  la  forme  de  l'œil  t  quelqi^es  uns  prétendent  que 
les  muscles  t  appelés  i/roiV5 ,  qui  font  mouvoir  l'oeil  dans  son 
orbite  produisent ,  en  se  contractant  simultanément ,  une 
presiion  snr  les  fluides  intérieurs^  et  font  ressortir  la  cornée , 
fOk  augmentant  à  la  fois  et  sa  convexité  et  sa  distance  de  la 
lâine. 

Cetle  opinion  a  été  défendue  par  le  docteur  Olbers  5 
Ktouden  et  sir  £.  Home  ont  même  voulu  en  faire  la  base 
d'une  théorie  de  la  vision  ;  mais  elle  a  été  combattue  par  le 
docteur  Young ,  dont  les  expériences  prouvent  du  moins , 
ll'aie  naanière  décisive,  que  l'accroissement  de  la  convexité 
de  la  oornée  a  très  peu  ou  poiut  d'influence  sur  l'accourcis- 
Mmeal  du  foyer, 

U  est  difficile  de  concevoir  qne  l'ceil,  sphérique  comme  il 
ttt  et  plein  de  fluides,  pnisse  s'allonger  sans  danger,  par  l'ef- 
ftt  d'une  pression ,  au  point  de  rendre  la  vision  distincte  a 
Irois  pouces  de  l'œil ,  distance  la  plus  petite  a  laquelle  des 
yMix  ordinaires  voient  distinctement.  Il  faudrait,  daus  ce  cas, 
fie  le  globe  de  l'œil  prît  la  forme  d'un  ellipsoïde  dont  le 
grand  axe  f6t  plus  long  d'un  septième  que  dans  son  état  or- 
dinaire t  une  tellie  extension  semble  incompatible  avec  la 
broe  et  la  dureté  de  la  sclérotique.  Une  autre  opinion  a  été 
défeadoe  avec  le  plus  grand  succès  par  l'excellent  physicien 
fie  nous  venons  de  citer  s  c'est  que  le  cristallin  même  est 
SQSGeptible  de  changer  de  forme  et  de  devenir  plus  convexe 
fiaad  il  s'agit  de  voir  à  de  petites  distances.  Ses  expériences 
tardes  personnes  privées  de  cette  lentille  sont  bien  près  de 
prouver  l'impossibilité  du  changement  de  foyer  clans  ce  cas, 
<poiqae  la  contraction  de  l'iris  y  obvie ,  jusqu'à  un  certain 
P<^Dt,  en  diminuant  le  diamètre  du  pinceau ,  et  par  consé- 


i8b 

quent  l'espace  de  la  rétine  sur  lequel  se  répandent  les  rayo 
imparfaitement  convergents,  ce  qui  remédie  nn  peu  k 
défaut  de  convergence.  Si  nous  considérons  maintenant  ^ 
le  cristalliili  est- d'une  structure  fibreuse  régulière,  comme 
le  voit  souvent  en  ouvrant  l'œil  d'un  poisson  bouilli  ;  qm 
est  composé  de  couches  cpncentriques  comme  les  écaïM 
d'un  oignon  ,  et  que  chaqae  couche  consiste  en  utk  tissu, 
fibres  musculaires  aboutissant  à  deux  pôles ,  comme  les  œ 
ridiens  d'une  sphère  dont  l'axe  serait  celui  de  Vaà\  niême  ^ 
structure  musculaire  du  cristallia  nous  paraîtra  suffisamme 
démontrée^  et,  quand  même  elle  ne  le  serait  pajs,  l'hypi 
thèse  d'un  pouvoir  musculaire  .qui  résiderait  dans  le  cristal 
lin ,  malgré  l'absence  ^es.  nerfs ,  serait  aisément  justifiée  fi 
l'analogie  avec  certains  animaux  transparents  chez  qui  l'o 
n'aperçoit  aucune  fibre  musculaire ,  et  qui  cependant  jouii 
sent  de  la  faculté  de  se  mouvoir  et  d'obéir  au  stimulus  nei 
veux ,  quoiqu'ils  n'aient  pas  plus  de  nerfs  que  de  muscle 
En  résumé ,  il  faut  convenir  que  la  présomption  est  en  i 
veur  du  docteur  Young ,  quoique  les  causes  accessoires  do 
nous  avons  déjà  parlé  puissent  concourir,  jusqu'à  un  certa 
point,  a  produire  reffet  en  question,  et  que  l'on  doive  r 
garder  le  problème  comme  susceptible  d'une  solution  pi 
complète.  La  science  peut  justement  s'enorgueillir  d'avt 
poussé  si  loin  l'explication  du  mécanisme  de  cet  admirai 
orgaue ,  et  elle  n'a  point  à  rougir  si  quelque  chose  échap 
encore  à  ses  recherches.  Que  les  anatomistes  et  les  physiol 
gistes  disputent  sur  quelques  points  de  la  structure  ou  « 
mode  d'action  de  l'œil,  toujours  est-il  certain  que,  dans 
que  nous  en  connaissons ,  il  y  a  une  telle  analogie  avec 
produits  de  l'art,  malgré  l'infériorité  de  ceux-ci ,  une  int< 
ligence  et  une  pre'voyaiice  si  admirables,  un  emploi  si  juc 
cieux  des  propriétés  des  agents  naturels  considérés  comr 
de  purs  instruments ,  que  nous  sommes  forcés  d'y  reconns 
trc  un  chx)ix  délibéré;  plus  manifeste  peut-être  que  dâ 
tout  ce  (juc  nous  pourrons  découvrir  jamais ,  soit  dans  l'ar 
soit  dans  la  nature.  Nous  devons  donc  regarder  l'élude  < 


i85 

phénomène  de  la  vision  comme  digne  du  plus  haut  in- 

UrèL 

5S7.  —  Les  images  des  objets  extérieurs  se  peignent  natu- 
rellement sur  la  rc'tine  dans  une  situation  renversée,  et  l'on 
peat  les  y  observer  en  6tant  l'enveloppe  postérieure  de  l'œil 
d'un  animal  nouvellement  tuë,  et  en  exposant  la  rétine  avec 
la  choroïde ,  qai  la  recouvre  par-dèn^ière ,  aux  rayons  in- 
cidtets;  comme  l'écran  de  verre  dépoli  mentionné  à  l'art. 
55i.  C'est  cette  image  seule  qui  est  sentie  p^ar  les  nerfs  de 
la  rétine ,  stimulée  par  l'action  de  la  lumière  y  et  de  là  les 
impressions  sont  transmises  au  sensorium  par  les  nerfs  opti- 
^es,  d'une  manière  qui  doit  être  mise  au  nombre  des  plus 
profonds  mystères  de  la  physiologie ,  mais  qui  semble  ne  dif- 
férer aucunement  du  mode  de  transmission  propre  aux  au- 
tres sens.  Ainsi  une  paralysie  du  nerf  optique  produit  pen- 
sait toute  sa  durée  une  cécité  complète ,  quoique  l'œil  reste 
OQTçrt  et  que  les  lentilles  conservent  leur  transparence.  L'on 
attribue  plusieurs  cas  très  curieux  de  cécité  imparfaite  à  ce 
que  certains  nerfs  étaient  affectés  ,  tandis  que  les  autres  de- 
meuraient intacts  (i).  D'ailleurs,  aussi  long-temps  que  les 
nerfs  conservent  leur  sensibilité ,  le  degré  de  perfection  de  la 
vision  est  proportionné  à  celui  de  l'image  sur  la  rétine.  Dans 
le  cas  d'une  cataracte  |  le  cristallin  qui  a  perdu  sa  transpa- 
Kace  empêche  la  lumière  d'atteindre  la  rétine  ou  de  l'at- 
teindre dans  l'état  de  concentration  convenable ,  et  la  lu- 
mière est  arrêtée  ou  dispersée  par  les  taches  opaques  ou  semi- 
opaqaes  qu'elle  rencontre  sur  son  passage  :  l'image  est  alors 
00  tout-à-fait  nulle  ou  obscure  et  confuse ,  et  la  cécité  qui 
en  résulte  plus  ou  moins  complète.  Si  l'on  extrait  cette  len- 

.  opaque,  la  perception  de  la  lumière  revient  entière- 
ment; mais  la  cause  principale  de  la  convergence  étant  en- 
"  — —  '  "^ ■ ■      ■  ■ 

0)  Wollaston ,  sur  une  semi-décussation  des  uerfs  optiques.  Transac- 
^"^^^  philosophiques  ,  1824. 


î84 

levëe,  l'image,  au  lieu  de  se  peiadre  sur  la  rétine,  ne  pe 
se  former  que  bien  loin  derrière  ce  tissu,  et  les  rajora 
manquant  de  convergence  au  moment  de  l'atteindre,  ne  pr 
dpisent  qu'une  iqa.age  irr<fgulière ,  et  par  conséquent  une  ^ 
^ott  imparf^te. 

^sâs  si  l'on  donne  aux  rayons,  ^vi^nt  qu'ils  n'entrent  d^ 
l'oeil ,  }e  degré  de  conyergeQce  |iéçQ«&aire  à  l'aide  d'une  le  : 
tille co^yçxe  qui.permettçaux.auJtres  lentillçs  d'opérer  cpl 
convergence  éxactemeni:  sur  la  réûiie ,  la  netteté,  de  la  visii 
sera  rétablie  :  c'est  poui*  cette  raison  que  les  personpes  iq 
pnt  subi  l'opération  .dç  Ja  cs^taracte,  qui  consiste  dans  Yc: 
fraction  totale  ou  dans  le  déplacement  du  crjstallin  devei 
opaque,  $ont  obligées  de  se  servir  dç  verres  doj^t  le  foyer  e 
extrêmement  court  ^  pes  verres  font  l'effet  d'u9  ciris^llin  ^ 
ti^fîiel.  La  vieille^e  produit,  à  l'égard  de  la  vision,  le  mena 
défaut  qye  l'ablation  du  cristallin ,  et  l'on  y  obvie  de  1^  Tfiè^ 
me  manière.  Cbez  les  personpes  âgées,  la  surface  extéfi^UiP 
çt  transparente  de  l'œil,  norpmée  la  cornée,  pjsrd  de  s^  coi^^ 
Viçxité ,  le  pouvoir  de  l'œil  s'affaiblit  (  art.  248  et  255  )  et  let 
ipiages  devieunent  moins  nettes  :  Ton  supplée  alors  au  dé- 
faut de  pouvoir,  au  moyen  d'une  loupe  01^  lentille  conve^^e 
(  ^rt.  :}68)  qui  rend  la  vision  parfaite,  ou  au  moins  beaucoup 
miçilleure. 

558.  —  Les  personnes  qui  ont  la  vue  bçisse  ont ,  au  con- 
traire, la  cornée  trop  convexe^  et  l'on  peut  également  rc* 
médier  à  ce  défaut  en  faisant  usage  de  lentilles  concaves.  U 
y  a  des  cas,  cependant,  quoique  très  rares  ,  où  la  cornée  est 
tellement  proéminente  qu'il  est  impossible  de  trouver  dçs 
lentilles  assez  concaves  pour  déti'uire  l'excès  de  convergeïic( 
qui  en  résulte.  Une  cécité  incurable  eût  été  la  suite  de  ce  dé- 

• 

faut  de  conformation ,  si  une  beurcuse  audace  que  la  certi* 
tude  de  nos  connaissances  relativement  aux  lois  de  la  visiûï^ 
peut  seule  justifier  n'eût  suggéré  l'idée  d'ouvrir  l'œil ,  quoi* 
que  parfaitement  sjin  ,  et  de  reculer  le  cristallin- 


i«5 

359.  -^  Ces  défyiil»  dans  fa*  vision ,  dus  4  bi  itractarc  de 

J'o(|^Qe  f  9«  soAt  pas  les  seuls iiuxquels  l'-art  puisse  porter  re^^- 

Jnède.  D^s  vices  de  popforpiatiai)  daJis  la  com^  soat  beau- 

çDop  plas  coflVimuiuB  qu'op  ne  le  pé^e  gënëraleinent,   à 

tçipoipt  même  qu^ç  peu  d'yeux  en  sont  exempts  t  on  peut 

s'#p-ap(9rceypir  en  fermant  un  œil ,  et  en  dirigeant  l'autre 

Venup  9^]^%  lumineux  «ans  être  trop  éclatant,  ëtroit,  «t 

dont  les  contours  sont  bien  tranchés,  puis  en  tournant  ensuite 

i^  tét^  de  divers  c6tës.  ]Le&  cornes  de  la  lune ,  quand  elle  ne 

ççqffnenoe-i  cj^ttre  que  depuis  deux  ou  trois  jours ,  sont  trèa 

propres  fi  cette  expérience  :  l'objet  paraîtra  double  ,  triple  ^ 

^tc.,  ou  aipgiilièrement  contourné,  et  Tobseryation  attentire 

de  iqiïs  apparences  fora  connaître  le  vice  de  conformation  qui 

Wproduit  et  les  moyens  d'y  remédier. 

])|.  G.«-B.  Airy  a  rapporté  dcrnicrenrient ,  dans  les  TTranS'^ 
Viciions  4e  la  sociéié  pJUhsoplùque  de  Cambridge,  nne  obser-^ 
"^a^n  remarquable  qu'il  avait  faite  sur  un  de  ses  propres 
7rax  :  il  s'assnra  que ,  par  suite  d'une  irrégulariW  dan^  la 
figure  de9  lentilles  de  cet  œil ,  le  foyer  des  rayous  dans  un 
P^A  yertical  était  plus  court  que  celui  des  rayons  horizon-» 
Uu^.  11  eiM;. évident  que  l'on  ne  pouvait,  par  de  simples  ver- 
bes convexes,  cojcrigcr  un  semblable  défaut,  qui  rendait  l'cnil 
%oIument  inutile  :  la  méthode  la  plus  exacte ,  en  pareil 
^^y  serait  d'employer  une  lentjllc  de  même  pouvoir  réfrin- 
g^ltque  l'œil,  dont  la  surface  antérieure  serait  parfaitement 
^^riqpe  et  de  même  rayon  que  la  cornée,  tandis  que  la  sur» 
&ca  du  ç&té  de  l'œ^l  offrirai^  en  creux  MXk  fac-similé  exact 
^  tpiftes  les  irrégularités  de  la  cornée.  II  est  clair,  en  effet , 
^  tous  Içs  écarts  des  rayons  à  la  surface  postérieure  du 
^^rre  seraient  corrigés  par  les  écarts  égaux  et  opposés  qu'ils 
Couveraient  en  tombant  sur  la  cornée  (1);  mais  la  ncce9«- 


I 


(0  Dans  certaios  cas  de  Gonformation  vicieuse  de  la  cornée,  il  serait 
iB<érç98ant  d'examiner  si  quelque  gelée  animale  transparente  mise  en 
<^ouUctavec  cette  tunique,  et  contenue  par  une  rapsule  de  verre,  ne 
Fourrait  pas  rendre  la  vi^iou  dislincte  ,  ou  s  il  ne  serait  pas  possible  d'à- 


i86 

sitd  de  n'employer  pour  ces  lentilles  de  correction  que  des 
courbures  que  Ton  paisse  donner  aisëment  anx  verres,  c^est- 
à'^ire  des  plans  ,  des  sphères  et  des  cylindres ,  a  suggërë  à 
M.  Airy  Pingënieuse  idée  d'une  lentille  bî-eoncave  dont  une 
des  surfaces  serait  sphërique  et  l'autre  cylindrique  :  la  len- 
tille sphërique  aurait  pour  but  de  corriger  l'excès  de  con- 
vexité de  la  cornée;  l'usage  de  la  lentille  cylindrique  peut 
•s'expliquer  de  la  manière  suiviante  : 

Supposons  des  rayons  parallèles  qui  tombent  sur  1^  surface 
cylindrique'ABED,  perpendiculairement  à  son  axe, comme 
dans  la  fig.  71,  et  soit  SS'PFQQ'  TT'  un  feisceau  de  ces 
rayons  formant  un  parallëlipipède  infiniment  mince  ,  dont 
les  faces  sont  parallèles  à  l'axe  :  l'un  quelconque  des  rayons 
SP,  SP'^  daus  le  plan  APS  perpendiculaire  kTaxe,  ira, par 
l'effet  de  la  réfraction  ,  converger  ou  diverger  par  rapport  à 
un  certain  point  X  dans  le  même  plan  ;  et  par  conséquent^ 
après  la  réfraction ,  tous  les  rayons  qui  tomberont  sur  PQ9 
P'  Q',  auront  leur  foyer  sur  la  ligne  XY  faisait  partie  de  la 
surface  caustique  AFGD ,  et  le  foyer  principal  du  cylindre 
sera  la  ligne  F  G,  dont  la  distance  FC  au  sommet  de  la  sur- 
face égalera  la  longueur  focale  de  la  sphère  engendrée  par  la 
révolution  de  A  B  autour  de  F  C  pris  pour  axe. 

Ainsi  une  lentille  cylindrique  ne  produit  aucune  conver- 
gence  ou  divergence  à  l'égard  des  rayons  parallèles  incidents 
dans  le  sens  de  son  axe  ,  tandis  qu'elle  fait  converger  ou  di- 
verger les  rayons  contenus  dans  des  plans  perpendiculaires  à 
ce  même  axe ,  avec  le  même  pouvoir  qu'une  sphère  de  mêinc 
rayon.  Si  l'on  unit  donc  une  surface  cylindrique  avec  un 
segment  sphérique ,  le  foyer  de  ce  segment  restera  le  même 
par  rapport  à  l'un  des  plans;  mais  ,  par  rapport  à  l'autre,  le 
foyer  de  l'assemblage  sera  celui  de  deux  surfaces  sphériques 


voir  directement  une  empreinte  de  la  cornée  ,  que  Ton  reproduirait  en- 
suite, en  l'imprimant  sur  quelque  milieu  IraiLsparenl.  L'ojx'ralion  serait 
délicate  ,  mais  beaucoup  moins  ceptMulanf  que  d'ouvrir  un  œil  vivant 
et  d'en  extraire  le  cristallin. 


,«7 

dont  la  première  aurait  la  courbure  du  segment  et  la  seconde 
celle  du  cylindre.  Unesemblable  lentille  cylindro-sphëriqne 
plac^  devant  l'œil  mal  conformé  apportera  du  moins  une 
amélioration  sensible  dans  le  sen^  de  la  vue. 

Nons  ne  saurions  mieux  terminer  ce  que  nous  avons  à  dire 
sur  cette  intéressante  application  des  mathématiques ,  qu'en 
rapportant  le»  propres  paroles  de  M.  Airy  : 

«  Après  m'être  adressé  inutilement  à  plusieurs  artistes,  j*ài 
«  trouvé  enfin  un  certain  M.  FuUer,  à  Ipswich,  qui  m'a  four- 
«  ni  une  lentille  telle  que  je  la  désirais  (i).  J'en  suis  pleine- 

<  ment  satisfait  :  je  peux  lire  maintenant  le  plus  petit  cârac- 
«  tire  avec  l'œil  gauche  (  l'œil  mal  conformé  )  aussi  bien 
( ^'avec  Viàl  droit,  même  à  une  grande  distance,  J^ai 

<  trouvé  que  la  visidh  est  plus  distincte  quand  là  surface  cy- 

*  lindriqoe  est  à  une  certaiiie  distance  de  l'œil;  et,  comme 

*  cet  tfloignement  altère  la  forme  des  objets  en  réfractant 

*  Wefremment  les  rayons  situés  dans  des  plans  difFéreifts, 

*  f ti  fait  constrnirc  mes  besicles  de  manière  à  pouvoir  en 

*  Appliquer  les  verres  presque  contre  l'œil  :  au  moyen  de 

*  cette  disposition ,  j'ai  reconnu  que  l'œil  dont  je  craignais 

*  d^  de  pi^rdre  l'usage  pouvait  me  rendre  presque  autant 
I     «  de  services  que  l'autre.  » 

56o.  —  La  cécité  totale  ou  partielle  peut  avoir  pour  cause 
^on seulement  l'opacité  du  cristallin,  mais  encore  un  corps 
^elconqne  étranger  aux  humeurs  de  l'œil  et  interposé  entre 
1^  cornée  et  la  rétine.  En  pareil  cas,  aussi  long-temp»  que  la 
sensibilité  des  nerfs  n'a  point  été  offensée ,  il  ne  faut  jamais 
«^«espérer  de  recouvrer  la  vue.  Les  Transactions  philoso^ 
pf^îffues  pour  1 826  rapportent  une  cure  remarquable  opérée 
P<r  M.' Wardrop  sur  un  aveugle  de  naissance  dont  la  pupille 
se  trouvait  complètement  oblitérée  par  une  contraction  de 


(i)  Le  rayon  de  la  sur£ice  spkcrique  =  3  f  pouces  ,  celui  du  cylin- 


ft6B 

riris  due  k  una  opënattion  mal  faite ,  lorsque  la  peraonae  nV- 
tait  &%éù  que  de  six  mciU  :  il  auf&t ,  pour  lai  rendre  la  vot . 
dont  elle  avait  été  privée  pendajBit  quarante-six  ans*,  de  per- 
forer la  membrane  qui  fermait  |e  passage  à  la  lumière.  Là 
détails  de  cette  cure  soiit  ext^çoyement  intéressant»  :  le  lec- 
teur les  trouvera  dans  le  volume  des  Tnansaciions  philofo- 
phiçues  que  npus  venons  de  citer  ,  et  auquel  noua  somme 
forc^  de  le  renvoyer. 

36 1,  —  Comme  nous  avons  deux  yeux,  et  qu'il  seform 
dans  chacun  une  image  de  chaque  objet  extérieur,  ou  peut  s 
demander  pourquoi  Fon  ne  voi$  pas  double.  La  quesûoii  . 
paru  même  très  embarrassante  à  quelques  aat^nrs.  Q^iaut 
nous  9  il  nous  semble  qu'on  pourrait  demander,  avec  la  V^è* 
me  raison  ,  pourquoi ,  avec  deux  maius  et  dix  doigts  don^ 
d'une  égale  seqsibilitë  et  aptitude  à  reconnaître  \e&  obje^|l< 
loucJiern^  est  point  décuple.  La  réponse  est  la  même  pour  les 
deux  cas  :  c'est  l'effet  de  l'habitade.  L'habitude  seule  nom 
apprend  que  les  sensations  de  la  vue  se  rapportent  aux  objets 
extérieurs  et  à  quel  objet  en  particulier.  XJn  objet  quelcon- 
que ,  une  petite  boule  ,  par  exeqiple  ^  ou  un  pain  à  cacheter, 
est  place'  devant  nous  sur  une  tabje  :  nous  dirigeons  nos  yeux 
verscetobjet,  c'est-à-dire  que  nous  en  amenons  les  images  surla 
partie  des  deux  rétines  que  nous  savons,  par  l'habitude,  être 
les  plus  sensibles  et  dans  la  situation  la  plus  favorable  pour 
voir  distinctement.  Comme  PexpcYience  nous  apprend  aussi 
que  ,  dans  ces  circonstances,  la  sensation  est  due  à  un  objet 
unique,  Tide'e  de  l'unité  de  l'objet  s'associe  irrésistiblement  à 
la  sensation  3  mais  si  l'on  abaisse  un  œil ,  en  pressant  avec  k 
doigt  sur  la  paupière ,  sans  cesser  de  regarder  la  boule  ,  cette 
pression  transportera  nécessairement  l'image  sur  un  autre 
point  de  la  rétine  de  cet  œil,  et  la  vision  deviendra  double  a 
l'instant  même  :  l'on  verra  distinctement  deux  boules,  qu 
s'éloigneront  à  mesure  que  la  pression  augmentera  ,  et  quis( 
conlondront  iXhs  qu'elle  aura  cessé.  L'on  peut  obtenir  le  mc 
me  effet  sans  presser  l'œil ,  en  dirigeant  la  vue  vers  yn  poin 


'  «89 
pli»  rapproché  ou  plu»  éloigné  cpie  k  bonlv^  les  àt€9  opti- 
(fBcs  ayant  dans  oe  cas  oire  direction  âufri*  que  celle  de  l'ob- 
jet. Qaand  les  yeax  sont  dans  un  état  dé  repos  parfait ,  (eurs 
azn  Moi  ordînairement  parafHèles  ou  très  peu  divergents  ; 
tous  \ts  objets  paraissent  double?  alors  ;  mais  la  plus  légcfre 
attentioB  suffit  pour  confondre  idimédratement  leurs  images. 
Un  coap  sur* )'^il  rend  la  vue  double ,  jusqu'à  ce  que  Pliabi* 
tude  hsBe  disparaître  ce  défaut,  malgré  la  déviation  de  l'axe 
optique. 

562.  —  II  en  est  exactement  de  même  du  sens  du  toucher  : 

À  l'on  prend  la  boute  et  qu'on  la  manie  ,  on  est  invincible* 

BKDt convaincu  de  son  unité;  on  persistera  dans  cette  Croyail- 

ce  si  l'on  place  la  boule  entre  l'index  et  lé  médius  de  fa  mà^in 

droite ,  en  laissant  à  ces  doigts  léui*  position  naturelle ,  parce 

fHenoas  sommes  accoutumés  à  regarder  comme  appartenant 

>  ne  même  spbére  des  surfaces  touchées  de  cette  manière. 

Haâsil'on  vient  â  croiser  les  doigts  en  mettant  le  médius  sur 

l'iidéz ,  et  que  l'on  fasse  rouler  la  boule  sur  là  table  dans 

l'abgle  de  ces  deux  doigts,  de  telle  manière  que  le  côté  gaû'* 

dfee  de  la  boule  soit  en  contact  avec  le  côté  droit  du  médius, 

^^vice  versa.  Von  sera  également  persuadé  de  l'existence  de 

^1  boules ,  surtout  si  l'on  ferme  les  yeux  et  si  l'on  a  fait 

placer  ses  doigts  par  uu  autre.  Cette  expérience  réussit  très 

Inen  avec  un  pois  :  en  croisant  les  index  des  deux  mains  et 

pUçantle  pois  entre  deux,  on  produit  la  même  illusion. 

565.  —  L'habitude  a  tellement  le  pouvoir  de  rendre  la  vi- 
ÂoB  simple,  qii'elle  peut  faire  coïncider  en  apparence  les  deux 
inuges,  lors  mf  me  que  les  rayons  qui  produisent  l'une  d'elles 
^t  détournés  de  leur  direction  primitive.  Pour  le  démon- 
^,  plmçQBS  une  chandelle  à  une  certaine  distance ,  et  re^ 
gardons-la  directement  avec  un  œil  (  le  gauche ,  -par  exem«- 
plc) ,  en  tenrant  l'autre  derrière  un  prisme  dont  l'angle  de 
'^fringence  est  variable  (  notes  décrirons  plus  tard  cet  in- 

'^nnnent);  faisons  d'abord  cet  angle  égal  à  zéro  :  le  prisme 


190 

lie  produira  aucune  d^viatioo ,  et  l'objet  paraîtra  simple 
Faisons  varier  maintenant  l'angle  du  prisme,  jusqu'à  ce  qu- 
les  rayons,  e'prouyent  une  déviation  de  deux  ou  trois  degrë 
vers  la  droite ,  dans  un  plan  horizontal  :  la  chandelle  paraî- 
tra double  aussitôt,  et  l'on  verra  l'image  dëtourne'e  par  !< 
prisme,  à  gauche  de  l'autre;  mais  le  plus  léger  mouvement 
un  simple  clin-d'œil,  les  confondra  à  l'instant.  En- faisan 
croître  l'angle  du  prisme  de  quelques  degrés  dans  le  menai 
sens,  la  chandelle  reparaîtra  double,  et  deviendra  encore 
une  fois  simple  en  clignant  les  yeux  et  en  dirigeant  plus  for- 
tement son  attention  sur  la  chandelle.  L'on  peut  ainsi  don 
ner  aux  axes  optiques  une  inclinaison  réciproque  de  20*  01 
So*".  Dans  cet  état  de  choses ,  si  l'on  place  une  seconde  chafi 
délie  exactement  dans  la  direction  de  l'image  déviée  de  1< 
première  et  qu'au  moyen  d'un  écran  l'on  empêche  se- 
rayons  d'atteindre  l'œil  gauche,  en  enlevant  subitement  h 
prisme  pendant  le  clignement  d'yeux ,  les  deux  chandelle' 
sembleront  n'en  faire  plus  qu'une.  Si  l'on  fait  dévier  vers  1^ 
droite  l'image  vue  avec  l'œil  droit,  la  possibilité  des  coïnci- 
dences ,  devient  beaucoup  plus  limitée ,  car  il  nous  est  plo^ 
naturel  de  rapprocher  les  axes  optiques  par  un  effort  de 
l'iinagination  que  de  les  écarter.  Pour  peu  que. la  dévia- 
tion se  fasse  hors  du  plan  horizontal ,  la  correction  en 
devient  impossible.  II  est  probable  que  certains  cas  de 
strabisme  pourraient  se  guérir  en  s'exerçant ,  pendant  un 
certain  temps  ,  à  donner  aux  axes  optiques  la  direction 
convenable. 

564.  —  Cette  explication  ^e  l'unité  de  la  vision  paraîtra 
sans  doute  suffisante^  néanmoins,  le  docteur Wollaston  sup^ 
pose ,  avec  raison  ,  qu'une  cause  physiologique  peut  contri-' 
buer  à  produire  cet  efiet,  et  qu'il  se  fait  une  semi-décussation 
des  nerfs  optiques  au  point  même  où  ils  quittent  le  cerveau, 
la  moitié  de  chaque  nerf  se  dirigeant  vers  un  œil  et  l'autre 
moitié  vers  l'autre }  de  manière  que  la  partie  droite  de  cha- 
que rétine  est  formée  par  les  ramifications  d'uni  seul  nerf,  et 


'9> 
la  partie  gaoche  par  celles  de  l'autre.  Toutes  les  images  de» 
objets  hors,  de  l'^ixe  optique  sont  alors  perçues  par  un  seul 
nerf. pour  les  deux  yeux,  ce  qui  maintient  entre  eux  une 
puissante  sympathie  inde'pendante  detoutehahitude.il  est 
probable  que  les  rameaux  des  deux  nerfs  se  mêlent  à  rax« 
optique  même ,  pour  rendre  la  vision  plus  sûre  dans  cette 
partie  de  l'cBiL 

3fôK  —  Une  autre  question ,  à  laquelle  on  a  donne'  heau-« 
coup  plus  d'importance  qu'elle  n'en  mërite ,  est  de  savoir 
pourquoi  upus  voyous  les  ohjets  droits ,  tandis  que  leurs  ima- 
ges se  peignent  renversées  sur  la  ré^ne.  Se  tenir  droit  ne  si- 
.^nifie  autre  chose  qu'avoir  la  tête  plus  e'ioignée  et  les  pieds 
plus  près  de  la  terre  qu'aucune  autre  partie  du  corps  :  or  la 
terre  et  tous  les  ohjets  qu'elle  porte  gardent  dans  l'image  sur 
W  rétine  la  situation  relative  qu'ils  ont  dans  la  nature.  Dans 
<^ette  image,  àJa  vérité,  les  hommes  semhlent  avoir  la  tête  en 
^,  mais  aussi  les  corps  pesants  tomhent  de  bas  en  haut. 
L'ime  qui  perçoit  la  sensation  par  le  nerf  qui  occupe  chaque 
partie  de  l'image  juge  seulement  de  la  situation  relative  de 
ces  parties  entre  elles;  leurs  rapports  avec  les  objets  externes 
^t  sont  connus  que  par  l'expérience ,  et  la  promptitude  du 
logement  que  nous  en  portons  est  le  résultat  de  l'habitude. 

366.  —  Il  est  un  fait  remarquable  que  nous  ne  pouvons 
passer  sous  silence ,  quelque  briève  que  soit  la  théorie  de  la 
▼isioQ  que  nous  exposons  ici  :  c'est  que  le  petit  espace  circu- 
laire où  le  nerf  optique  entre  dans  l'<Bil  est  complètement  in- 
'^Qsible  au  stimulus  de  la  lumière  ;  propriété,  qui  lui  a  fait 
^Qner  le  nom  de  punctum  cascum^  La  raison  en  est  évi- 
^te  :  en  ce  point  le  *nerf  n'est  pas  encore  divisé  en  une  in- 
finitéde  fibres  assez  déliées  pour  être  ébranlées,  ou  pour 
éprouver  quelque  changement  dans  leur  disposition  mécanir 
^eoa  chimique  par  un  stimulus  aussi  faible  que  des  rayons 
de  lumière;  néanmoins  ce  phénomène  est  curieux  et  surpre- 
i^^nt.  Sur  une  feuille  de  papier  noir,  ou  tout  autre  fond  de 


•9» 
coukor  «ôinbre^  l'oA  pUce  deux  petits  dî^ini!»  bkinc»  Ami 
les  centre»  sont  à  irais  ponce»  Pud  de  i*acrtre  :  ^q  (ietit  PmJ 
droit  ver ticalemeot  «ti^dessds  du  disqae  ganche,  et  imiiedf-^ 
étante  d^euviroA  douce  pouces^  de  manière  <fB*cn  abaisMttt 
hi  yae,  la  droite  qui  joint  les  deux  yeut  soit  parallèle  k  celle 
qtii  joint  les  centres  des  disques.  Fermant  alors  l'œil  gauche  , 
et  fixant  l'autre  sur  le  disque  qui  se  trouve  inim^diateitieBl 
au«-âessous ,  on  ne  verra  que  celui-ci ,  et  l'autre  sera  totale- 
ment invisible  ;  mais  poar  peu  qu'on  le  de' range  de  sa  féd- 
tion  vers  la  droite  ou  vers  la  gauche,  il  deviendra  visible  stfi 
l'kenre  et  semblera  sortir  du  néant.  ' 

Les  distances  assignées  plus  haut  peuvent  varier  légère^- 
ment  pour  différentes  vues. 

367*  —  On  pourra  trouver  singulier  qu'un  phénomène  si 
remarquable  échappe  à  la  plupart  dos  liommes,  tellemeitl 
qu'il  n'y  en  a  peut-être  pas  un  sur  dix  raille  qui  l'ait  jamais 
observé.  L'étonnement  cessera  bientôt  lor!»qu*on  saura  qa*f^ 
n'est  pas  très  rare  de  trouver  des  personnes  qui  ont  perdu 
l'usage  d'un  œil  pendant  un  certain  temps  sans  s'en  aperce- 
voir. L'auteur  de  cet  ouvrage  en  a  connu  un  exemple. 

568.  —  Chez  les  pois<:ons,  les  humeurs  de  l'œil  ont  à  très 
peu  près  le  mcnic  pouvoir  re'fringcnt  que  le  milieu  dans  le- 
quel ils  vivent  j  la  réfraction  est  très  faible  dans  la  cornce, 
et  c'est  presque  uniquement  le  cristallin  qui  concentre  les 
rayons  en  un  foyer  sur  la  rétine.  Aussi  cette  lentille  esl- 
elle  sensiblement  spherique,  et  d'un  diamètre  assez  petit 
par  rapport  à  celui  de  ToDil.  D<:  plus,  Taberration  de  sph^ 
ricité  ne  pouvant  être  détruite  ,  dans  ce  cas ,  par  la  corn^« 
seule,  le  cristallin  même  produit  cet  efi'ct  par  l'accroissement 
rapide  de  sa  densité  vers  le  centre.  (Brewster,  Dissertation 
sur  de  nouveaux  instruments  de  physique,  p.  268.) 

La  structure  fibreuse  du  cristallin  et  sa  formation  par  cou- 
ches s'observent  parfaitement  dans  un  œil  de  poisson,  coagii»<^ 
par  l'ébullftion. 


195 

369.  —  Les  roêtnes  principes  qui  nous  ont  permis  do  rc-- 
mëdier  aux  imperfections  naturelles  de  la  vue  nous  procu- 
reront encore  les  moyens  d'en  augmenter  la  puissance,  même 
chee  des  individus  qui  jouissent  de  ce  sens  dans  toute  sa  per- 
fection. Dès  que  Ton  conçoit  que  l'image  peinte  sur  la  rétine 
est  celle  que  nous  voyons  effectivement,  il  s'eusuit  que,  si  par 
QB  artifice  quelconque  l'on  peut  rendre  cette  image  plus 
claire,  plus  grande,  plus  distincte  que  dans  l'état  naturel 
de  l'organe ,  l'on  verra  les  objets  plus  brillants  et  plus  graBds 
(p'ils  ne  paraissent  d'ordinaire ,  et  par  conséquent  suscepti- 
bles d'être  examinés  en  détail ,  sous  des  formes  mieux  pro- 
noncées et  avec  un   contour  plus  nettement  terminé.  Les 
nioyeos  que  nous  fournit  la  science  pour  atteindre  ce  but 
sont:  de  recueillir,  à  l'aide  de  lentilles,  un  nombre  de  rayons^ 
plus  grand  '  que  celui  qui^  entre  dans  notre  œil  ;  de  rendre 
l'image  plus  grande  sur  la  rétine ,  en  substituant  à  l'obyet 
tte  image  plus  grande  ou  plus  rapprochée  de  l'œil  que  l'ob- 
jet  même ,  et  de  détruire  l'aberration  en  donnant  à  nos  îm- 
stroments  une  figure  convenable. 

570.  «^  Théorème  *  La  grandeur  apparente  d'un  objet  rec- 
^gQe  a  pour  mesure  l'angle  sous-tendu  par  cet  objet  au 
centre  de  l'œil ,  ou  la  grandeur  de  l'image  sur  la  rétine , 

c  esti-dire 

la  grandeur  de  l'objet 

sa  distance  de  l'œil 

U  centre  de  l'œil  est,  dans  ce  sens,  un  point  très  voisin 
du  centre  de  la  pupille  dans  le  plan  de  l'iris.  L'image  p  q 
(%72)  d'un  objet  extérieur  P  Q ,  étant  formée  au  fond  de 
l*teil  par  les  rayons  qui  s'y  croisent ,  doit  «ous-tendre  le  mê- 
ûie  angle  que  cet  objet  5  de  manière  que 

-PO       ^  ^ 
^7'«  --^  Corollaire.  Si  l'objet  est  tellement  éloigné  que  l'on 


'94 

puisse  regarder  comme  parallèles  tous  les  rayons  qui  en  éma- 
nent, le  diamètre  angulaire  de  l'objet  est  mesure  par  l'incli- 
naison réciproque  des  faisceaux  extrêmes.  L'imagination  re- 
*  porte  alors  l'objet  à  une  distance  infinie  ou  à  la  voûte  ce'- 
lerte. 

572.  —  Théorème,  Quand  une  lentille  convexe  se  trouve- 
ra entre  l'œil  et  un  objet  quelconque,  en  sorte  que  sa  distance 
à  cet  objet  égale  sa  longueur  focale,  celui-ci  sera  vu  distinc- 
tement par  tout  œil  capable  de  faire  converger  des  rayons 
parallèles,  et  éprouvera  un  grossissement  plus  ou  moins  con- 
sidérable. 

Soit  PQ*r objet  (fîg.  7^) ,  C  la  lentille  et  E  le  centre  de 
YxBÏX.  Puisque  l'objet  est  au  foyer  de  la  lentille ,  les  rayons 
divergents  du  faisceau  émis  par  un  point  quelconque  F  de 
l'objet  émergeront  parallèlement  à  PE  :  après  avoir  été  ré- 
fractés dans  l'œil ,  ils  iront  donc  converger  sur  la  rétine  en 
un -point /7^  tel  que  E/?  soit  parallèle  à  PC. 

Pareillement ,  les  rayons  partis  de  Q  iront ,  par  l'effet  de  la 
réfraction  à  trgivers  la  lentille  et  l'œil,  converger  vers  qy  de 
manière  que  E^  sera  parallèle  à  Q  C  :  il  se  formera  ainsi  sur 
la  rétine  enpq  une  image  distincte,  et  la  grandeur  apparente 
de  l'objet  vu  à  travers  la  lentille  sera  l'angle  q^p}  mais  cet 
angle  égale  P  C  Q  ou  l'angle  sous-tendu  par  l'objet  au  centre 
de  la  lentille,  et  surpasse  par  conséquent  PEQ  ou  l'angle 
sous-tendu  par  l'objet  au  centre  de  l'œil  :  tel  est  l'effet  de  l'in- 
terposition de  la  lentille. 

575.  — Ainsi  plus  l'œil  sera  près  de  la  lentille,  plus  la  dif- 
férence sera  petite  entre  les  grandeurs  apparentes  des  objeU 
vus  avec  ou  sans  lentille  j  mais  si  le  foyer  du  verre  est  plu» 
court  que  la  moindre  distance  à  laquelle  l'œil  peut  voir  dis- 
tinctement ,  it  V  aura  cette  différence  essentielle  entre  la  vi- 
sion  avec  ou  sans  lentille,  que  ,  dans  le  premier  cas,  l'objet^ 
sera  vu  distinclemeul ,  et  que  sa  forme  seru  bien  terminée; 
tandis  que,  dans  l'autre,  ou  dans  la  vision  à  l'œil  nu,  son 


image  sera   d'autant  plus   confuse  qu'il  sera  plus  près  de 
l'œil. 

574.   —  Au    moyen  d'une    lentille    convexe   d'un  court    * 
foyer,  Fon  peut  donc  voir  les  objets  aussi  distincts  et  aussi 
grands  que  l'on  veut. 

En  eflFet,  soit  L  le  pouvoir  ou  la  valeur  inverse  de  la  lon- 
gueur focale ,  et  D  la  plus  petite  distance  à  laquelle  ode  puisse 
voir  l'objet  distinctement  sans  lentille^  nous  aurons 

L  :  D  :  :  l'angle  pKg  :  l'angle  sous-tendu  par  l'objet 

k  la  di^ancc  D, 

et  par  con&ëquent 

::  la  grandeur  apparente  de  l'objet  vu  à  travers  la  lentille 
'  la  grandeur  apparente  de  ce  même  objet  vu  à' l'œil  nu  } 

y:  est  donc  le  rapport  de  ces  grandeurs  ,  ou  ce  qu'on  ap- 
pelle le  grossissement  ou  pouvoir  amplifiant  de  la  lentille. 

SyS.  —  Corollaire»  D  e'tant  donne',  le  grossissement  est 
proportionnel  à  1^4  ou  à  (fi—  i  )  (R'  —  R^).  Tout  ce  que 
nous  avons  dëroontrë  dans  les  paragraphes  précédents,  rela- 
tivement aux  pouvoirs,  doit  s'appliquer  maintenant  aux  gros- 
sissements, La  somme  des  pouvoirs  amplifiants  d<e  deux  len- 
tilles convexes  est  le  pouvoir  amplifiant  de  leur  combinai- 
son. Si  l'une  d'elles  est  concave  ,  son  grossissement  doit  être 
considéré  comme  négatif,  et  il  faut  remplacer  alors  la  sora- 
"lepar  la  diflférence. 

Problème . 

576.  —  Exprimer  généralement  V angle  visuel  sous  lequel 
^^vn  distinctement  un  petit  objet  placé  à  une  distance  quel- 
«"ique  deJa  lentille  et  de  l'œil. 

SoitPQ  l'objet  (fîg.  74,  75,  76,  77),  E  la  lentille,  O  l'œil, 
^t;?  9  l'image. 

T.  i3. 


Posons 

EQ~      '    Eq~'^  '   EO  ~"  ^' 

en  comptant  e  dans  le  même  sens  que  D  et  y,  à  partit 
centre  de  la  lentille.  L'angle  visuel  sous  lequel  on  voit  l'inr 
est  qOp^  et  nous  avons  par  conséquent 

ranglc  visuel  (  =  A  )  =  ^  =  ôë^' 
Mais 

en  écrivant  O  au,  lieu  de  QP,  longueur  de  Tobjet.  De  p 

OE->E,  =  i-.i  =  :^, 
il  vient  donc 


f     f-e         ^      L  +  D-e' 

L  désignant  toujours  le  pouvoir  de  la  lentille. 

Or  O  .  D  est  l'angle  visuel  de  l'objet  vu  du  centre  d 
lentille  :  posant  d^nc 

OP 
O  ,  D  ou  ^  =  (A), 

nous  aurons 

A  =  (A)  . 


L  -f  D 


• 


377'.  —  Si  l'on  regarde  à  travers  une  lentille  concs 
l'image  se  forme  entre  la  lentille  et  l'objet  :  celui-ci  pa 
droit  et  plus  petit  qu'il  n'est  réellement ,  pourvu  que  l'œ 
l'objet  soient  à  la  distance  convenable  pour  que  la  vision 
distincte. 


«97 
Dans  ce  ca*,  e  est  positif,  et  I.  et  D  sont  tous  deux  iiëga. 
tifs  :  par  coiKequeDt  L  +  D —  e  est  une  quantité  négative  \ 
plus  grande  que  é  (en  faisant  abstraction  du  signe);  d'où  il 
suit  que  A  est  également  négatif  et  moindre  que  (A). 

378.—  A  Tegard  des  réflecteurs, 

/=  2  R  -  D, 
et 

Pour  un  réflecteur  convexe ,  e  est  nécessairement  négatif, 
^11  moins  si  le  réflecteur  est  métallique ,  parce  que  l'œil  doit 
ctreducôté  de  la  surface  qui  reçoit  la  lumière  incidente  : 

par  conséquent  2  R  —  c   est  positif,  et  — 5 j- 

2  R  —  D  —  a 

^^ra  plus  grand  ou  moindre  que  Punité,  suivant  la  valeur  de 
2  R  _  D  —  ^. 

Pour  un  réflecteur  concave,  R  est  pégatif,  et  e  l'est  égale- 
^^^\  comme  pour  le  réflecteur  convexe,  et  pour  la  même 
raison  :  le  signe  et  la  grandeur  de  A  pourra  donc  varier  in- 
définiment ,  comme  dans  le  cas  précédent ,  avec  la  position 
^e l'œil,  de  l'image  et  de  l'objet.  Les  fig.  78  et  7g  représen- 
tent ces  différents  cas. 

579.  —  Au  lieu  de  regarder  directement  Timage  avec  l'œil 
'*u,  on  peut  l'observer  à  l'aide  d'une  lentille  ou  d'un  réflec- 
*^ir,  qui  donne  aux  rayons  divergents  de  chaque  point  de 
1  objet  ou  un  parallélisme  parfait  ,  ou  un  degré  de  conver- 
gence ou  de  divergence  qui  permette  à  l'œil  de  voir  l'image 
distinctement,  et  plus  grande  ou  plus  petite  qu'elle  neparaî- 
^laitsans  ce  secours. 

Tel  est  le  principe  sur  lequel  repose  la  construction  de  tons 


,      '98 

les  télescopes  et  microscopes.  Comme  Ja  plupart  de» 
voient  bien  quand  les  rayons '^ont  parallèles,'  ces  insirun 
laissent  aux  faisceaux  émergents  le  parallélisme  qu'ils  av 
avant  leur  incidence^  de  plus  ,  au  moyen  d'une  dispos 
mécanique  qui  permet  de  changer  les  distances  entre  les 
tilles ,  l'on  donne  aux  rayons  tel  degrd  de  convergence  < 
divergence  que  l'on  juge  convenable. 

580.  —  Dans  la  lunette  dioptrique  ordinaire,  ou,  co 
on  l'appelle  quelquefois,  la  lunette  astronomique,  l'imag 
formée  d'abord  par  une  lentille  convexe  nommée  Vobje 
et  vue  à  travers  une  aiitre  lentille  convexe  nommée  V 
luire,  placée  à  une  distance  de  l'autre  à  peu  près  égale 
somme  de  leurs  distances  focales.  Si  l'oculaire  est  conc 
l'instrument  s'appelle  lunette  de  Galilée,  du  nom  de  so 
venteur.  La  situation  des  lentilles  et  la  route  des  rayons 
représentées  par  les  figures  80  et  8i . 

581.  —  Dans  la  première  lunelte,  soit  P  Q  l'objet^ 
nous  par  les  centres  de  l'objet  et  de  l'oculaire  la  droite  Q  ( 
qui  sera  l'axe  de  l'instrument;  d'un  point  quelconque 
l'objet,  menons  ROr  passant  par  le  centre  O  de  l'objc 
et  rencontrant  en  r  la  droite  pq  perpendiculaire  à  l'axe 
point  q  foyer  de  Q  '  pq  sera  l'image  de  P  Q. 

Soient  P  A ,  P  B ,  les  rayons  extrêmes  du  faisceau  di 
géant  du  point  P  et  tombant  sur  l'objectif  :  ces  rayoi 
croiseront  en  p  après  leur  réfraction.  A  moins  que  l'ocu 
bG  a  ne  soit  assez  grand  pour  recevoir  le  rayon  Xpi 
point  p  paraîtra  donc  moins  éclairé  que  le  point  q  au  c< 
de  l'objet;  et,  si  l'objectif  est  tellement  petit  que  la  lign 
prolongée  ne  puisse  l'atteindre,  aucun  des  rayons  émi 
P  ne  parviendra  à  l'œil  :  ainsi  le  champ  de  la  visio, 
limité  par  l'ouverture  de  l'oculaire. 

Polir  déterminer  son  étendue,  joignons  B^  ot  Ka,  eî 
miles  opposées  de  l'objet  et  de  l'oculaire  :  ces  droites 


1 


contrant  l'image  en  r  et  en  /?,  et  Taxe  en  X  ,  r/9  est  toute  l'ë- 
tendue  visible  de'rimage,  et  l'angle /? Or  :^  FOR  est  Re- 
tendue angulaire  du  champ  de  la  vision  :  or  nous  avons 

AB  :  ab  ::  OX  :  GX, 

et  par  conséquent 

AB  +  a6  :  AB  ::  OG  :  OX^ 

à'ovi  l'on  tire 

tirailleurs 

■y 

\q  ziz  O  a  —  OX,  p  r  zn  ab   .  •j^rL  , 
^t  l'angle 

*^our  exprimer  algébriquement  ces  relations ,  posons^ 

Le  diamètre  de  l'objectif  =z  a , 
Le    pouvoir   de  Tobjectif  =z  L  , 
Le  diamètre  de  l'oculaire  =  6  , 
Le    pouvoir    de  l'oculaire  =  /. 

Wous  aurons  alors 


(ç) 


L^/    ■ 


^^ette  dernière  équation  donne  la  grandeur  linéaire  de  la 
P<*rtioii  visible  de  l'image  :  elle  est  symétrique ,  comme  on 
*  Voit,  par  rapport  à  l'oculaife  et  à  l'objectif. 

382,  —  i[  est  aisé  maintenant  d'assigner  le  champ  et  le 
P^«voir.amplifiant  d'une  lunette. 


900 


Le  premier  est  égal  à  l'angle  sous-teodu  par  pr  slu  cenln 
de  l'objectif,  et  le  second  se  déduit  du  premier  dès  que  Toi 
connaît  l'angle  rGp  ftu  centre  de  roculaire;  or 

p/  — gL  _         |5/  — gL 

"Q^  =  ^'    L+Z    ^   '•G/^  =  ^  •     L+Z     •• 

par  conséquent ,  [^ 

le  pouvoir  amplifiant  =:  ——-  =.=•;. 

ce  qui  montre  que  le  grossissement  de  la  lunette  est  d'autan 
plus  fort  que  le  pouvoir  de   l'oculaire  est  plus  grand  pa 
rapport  à  celui  de  l'objectif;  ou ,  en  d'autres  termes ,  que  l 
longueur  focale  de  l'objectif  est  plus  grande  par  rapport 
celle  de  l'oculaire. 

585.  —  Après  la  réfraction  par  l'oculaire ,  les  rayon 
émergeront  parallèlement ,  et  seront  vus  distinctement  s 
l'œil  se  trouve  placé  d'une  manière  convenable  :  l'œil  rece 
vra  les  deux  rayons  extrêmes  ^  R'  et  a  P'  appartenants  auj 
faisceaux  émis  de  r  et  de  p,  s'il  occupe  leur  point  de  con- 
cours £;  mais,  bE  étant  parallèle  à  rG ^  et  aK  h  pO^ 
l'on  a 

GE  =  G9X— ,  ouGE  =  HL±4).     .    (,i 
^        pr  |5/  —  aL 

584*  -  Si  rœil  se  trouve  à  une  distance  plus  grande  oti 
plus  petite  que  G  E,  il  ne  recevra  point  les  rayons  extrêmes, 
et  le  champ  de  la  vision  ou  l'aire  visible  de  l'objet  se  resser- 
rera. En  construisant  le  tube  qui  porte  l'oculaire ,  il  est  doDC 
important  de  lui  donner  une  longueur  telle  qu'en  regardant 
par  l'une  de  ses  extrémités,  l'œil  se  trouve  précisément  â  la 
distance  de  l'oculaire  que  novfl  venons  d'assigner. 

585.  —  Si  Ton  retourne  l'instrument ,  et  qu'ion  applique 
l'œil  contre  l'objectif,  il  est  évident  qn'il  pourra  servir  en- 


aoi 

I 

core  de  lunette  ;  mais  son  pouvoir  aura  pour  valeur    j  ; 

de  manière  qu'au  lieu  de  grossir  les  objets ^  il  les  fera  pa- 
raître plus  petits  f  et  le  champ  de  la  vision  croîtra  dans  la 
uéme  proportion.  Alors  les  objets  éloignes  seront  vus  en 

fuiniature. 

586.  —  Si  la  lunette,  au  lieu  d'être  tournée  vers  des  objets 
SLSitz  éloignés  pour  que  les  rayons  qui  en  émanent  puissent 
être  regardés  comme  parallèles,  était  dirigée  vers  des  objets 
^N)i8insde  Toeil ,  la  distance  entre  l'objectif  et  l'oculaire  de- 
vrait être  augmentée  jusqu'à  ce  que  l'image  f&t  amenée  pré- 
cisément au  foyer  de  ce  dernier  verre.  A  cet  effet,  l'oculaire 
est  ordinairement  placé  dans  un  tube  que  l'on  fait  glisser  à 
volonté,  soit  avec  la  main ,  soit  à  l'aide  d'un  engrenage. 

Le  même  mécanisme  sert  à  donner  à  l'instrument  la  lon-^ 
guenr  qu'exige  le  besoin  de  l'œil  :  pour  les  presbytes,  les 
«"ayons  doivent  être  parallèles  ou  très  peu  divergents ,  ce  qui 
€xige  qu'on  éloigne  davantage  l'oculaire  de  l'objectif  )  c'est 
le  contraire  pour  les  myopes. 

587.  — >  La  même  théorie  et  les  mêmes  formules  s'appliw 
^ent  à  la  lunette  de  Galilée,  en  observant  seulement  que  L, 
pouvoir  de  l'oculaire ,  est  négatif  dans  ce  cas.  Par  consé- 
çient ,  la  valeur  de  G  E  est  négative ,  c'est-à-dire  que  l'œil 
devrait  se  trouver  entre  l'objectif  et  l'oculaire  ;  mais  les  au- 
tres conditions  étant  incompatibles  avec  celles-ci ,  pour  avoir 
du  moins  le  plus  grand  champ  possible ,  il  faut  placer  l'œil 

• 

immédiatement  contre  l'oculaire. 

388.  —  Dans  la  lunette  astronomique ,  les  objets  sont  ren- 
versés, parce  que  les  rayons  partis  des  extrémités  de  l'objet 
'e  croisent  avant  de  toucher  l'œil  \  ce  qui  n'arrivé  point  dan» 
^elle  de  Galilée. 

389.  ,-  Si  l'objet  s'approche  davantage  de  l'objectif»  le 


202 

/ 

grossissement  augmente  ,  parce  qu'alors ^^    (  D   dési- 

gnant  la  proximité'  de  l'objet)  exprime  le  pouvoir  ampli- 
fiant, comme  on  le  voit  aise'ment  par  ce  qui  a  e'té  dit  à  l'art. 
382.  C'est  ainsi  qu'une  lunette  destine'e  à  l'observation  d'ob- 
jets très  proches  devient  un  microscope* 

Le  microscope  composé  ordinaire  ne  diffère  de  la  lunette 
astronomique  que  par  les  modifications  exigées  par  l'usage 
que  l'on  en  veut  faire  :  son  objectif  est  beaucoup  plus  fort 
que  son  oculaire^  dp  manière  que,  pour  voir  des  objets  éloi- 
gnés ,  il  ferait  l'effet  d'un  télescope  retourné ,  et  devrait  être 
considérablement  raccourci.  Pour  des  objets  proches,  l  —  D 

diminue  à  mesure  que  D  augmente,  et  la  fraction  r =  peut 

devenir  aussi  grande  que  l'on  voudra  en  approchant  l'ob- 
jet de  l'objectif,  et  en  éloignant  en  même  temps  l'oculaire 
dont  la  distance  à  la  première  lentille  a  pour  expression 


L  — D    '     / 

Mais,  pour  éviter  de  faire  deux  opérations,  on  a  coutumo 
de  conserver  toujours  la  même  distance  entre  les  deux  ver- 
res ,  et  de  faire  varier  celle  de  l'objet  au  moyen  d'une  vis  de 
rappel  ou  d'un  engrenage.  La  fig.  82  représente  une  section 
d'un  microscope.  Il  convient  cependant  d'avoir  la  faculté 
d'éloigner  ou  de  rapprocher  entre  eux  l'objectif  et  l'oculaire  : 
par  ce  moyen ,  l'on  peut  obtenir  tel  grossissement  que  l'on 
voudra  entre  les  limites  correspondantes  auii,  distances  ex- 
trêmes ,  en  choisissant  une  série  d'objectifs  tels  que  le  plus 
grand  pouvoir  amplifiant  dont  le  premier  soit  susceptible  en- 
tre les  limites  en  question  surpasse  le  moindre  grossissement 
que  l'on  peut  obtenir  à  l'aide  de  la  lentille  qui  la  suivrait 
dans  l'assortiment ,  et  ainsi  de  suite.  Ces  objectifs  sont  ordi- 
nairement enchâssés  dans  des  plaques  que  l'on  peut  amener 
successivement  dans  l'axe  du  microscope ,  au  moyen  d'un 
mécanisme  fort  simple. 


2o5 

390.  — Dans  le  télescope  catoptrique  le  plus  simple, 
l'image  est  formée  par  un  miroir  coucave ,  et  vue  à  l'aide 
d'un  oculaire  convexe  ou  concave  ,  comme  dans  le  télescope 
dioptrique.  Mais  comme  la  tête  de  l'observateur  intercepte- 
rait toute  la  lumière  incidente  dans  un  petit  instrument  et 
une  partie  considérable  4ads  un  grand ,  l'axe  du  réflecteur 
est  tourné  un  peu  obliquement,  de  manière  à  projeter  les 
images  dans  le  sens  latéral  :  cette  disposition  prévient  la 
perte  d^  lumière.  Son  inconvénient  est  de  contourner  légè- 
rement l'image  par  l'effet  de  l'obliquité  des  rayons  ;  mais 
quand  on  construit  ces  télescopes  sur  une  grande  échelle ,  et 
qu'oa  s'en  sert  pour  observer  des  ;corps  célestes  d'un  éclat 
très  faible,  qui  ne  perdent  que  très  peu  de  lumière  par  l'ab- 
erration de  sphéricité  ,  cet  inconvénient  devient  insensible  : 
tel  est  le  télescope^avec  lequel  sir  William  Herschel  a  ex- 
plore'le  ciel. 

391.  —  Potir  empêcher  l'interception  des  rayons  dont 
nous  venons  de  parler,  Newton,  l'inventeur  du  télescope  ca- 
toptrique, employait  un  petit  miroir  placé  obliquement  (fîg. 
85)  vis-à-vis  du  centre  du  grand  miroir.  Alors  les  rayons  pa- 
rallèles PA,  PB,  émanant  d'un  point  quelconque  dans  la 
^recKpn  de  l'axe  de  l'instrument,  tombent,  avant  leur  ren- 
<^Atre,  sur  un  miroir  plan  C  D  incliné  à  4^^  sur  l'axé;  d'011 
^soQt  râléchis  à  travers  un  tube  latéral  vers  la  lentille  G, 
qni  les  réfracte  et  les  transmet  à  l'œil  £.  Il  est  clair  que ,  si 
l'image  formée  par  le  miroir  A  B ,  derrière  C  D ,  peut  être 
considérée  comme  un  objet,  une  image  égale  sera  formée  en 

h  ^ilaknême  distance  du  miroir  plan.  On  verra  celle-ri  à 
fravers  la  lentille  G,  comme  si  elle  était  formée  par  un  ob- 
j^  de  même  longueur  focale  que  le  grand  miroir,  placé 
dans  le  prolongement  de  l'axe  du  porte-oculaire  au-delà  du 
petit  miroir  que  l'on  supprime  par  la  pensée.  Ainsi  les  for- 
Oiules  et  théorèmes  qui  se  rapportent  aux  lunettes  astrono^ 
^^^ne  et  de  Galilée  peuvent  s'appliquer  également  au  téles- 
^^pe  newtonien  quant  au  champ ,  au  grossissement  et  à  la 


■ 


ao4 

position  de  l'œiL.  Il  suffit  d*y  remplacer  L  par  2  R  et  L — I 
par  2  R  —  D  ,  en  se  rappelant  que  R  est  ne'gatif ,  et  que  I 
miroir  a  sa  concavité  tournée  du  c6të  de  la  lumière  intz 
dente. 

592.  —  Le  télescope  de  Grégory  (%.  84)^  au  lieu  d'u 
petit  miroir  plan  tourné  obliquement ,  a  un  petit  miroir  c 
convergence  dont  la  concavité  regarde  le  grand  miroii 
mais,  au  lieu  de  se  trouver  à  une  distance  de  celui-ci  égale 
la  somme  des  longueurs  focales,  cette  distance  est  iin  p4 
plus  grande.  L'image  pq,  qui  se  forme  au  foyer  du  grac 
miroir,  se  trouvant  aune  distance  du  sommet  du  petit  miro 
plus  grande  que  la  longueur  focale  de  celui-ci ,  il  se  forn 
uue  nouvelle  image  près  de  la  surface  du  grand  miroir,  c 
rSj  par  exemple.  Le  centre  du  grand  miroir  est  percé  d'u 
trou  qui  laisse  parvenir  les  rayons  jusqu'à  l'oculaire  g;  m 
vis  sert  à  régler  la  distance  entre  les  réflecteurs,  suivant  1 
degré  de  divergence  des  rayons  ou  les  défauts  de  l'œil. 

595.  —  Le  télescope  de  Cassegrain  ne  diffère  point  de  c( 
lui  de  Grégory,  si  ce  n'est  que  le  petit  miroir  est  convexe,  f 
reçoit  les  rayons  avant  leur  convergence  pour  former  uo 
image.  L'amplitude  du  champ  de  la  lunette ,  la  distance  d 
l'œil  et  celle  des  miroirs  entre  eux,  sont  aisées  à  calculer  pou 
ces  deux  instruments,  par  le  simple  changement  de  signe 0 
la  courbure  du  petit  miroir. 

Soient  R'  et  R"  les  courbures  des  deux  réflecteurs  :  R'  e: 
négatif  et  R"  positif  pour  le  télescope  de  Grégory.  En  non 
mant  t  la  distance  entre  leurs  surfaces  (  t  étant  négatif,  par 
que  le  second  réflecteur  se  trouve  du  coté  des  rayons  inc 
dents) ,  nous  aurons  pour  un  objet  dont  la  proximité  est  > 

D'=D,/'  =  iR'  —  Dzi:2R'  — D, 
en  adoptant  les  formules  ot  la  notation  de  l'art.  25 1. 


2o5 

Ce» équations  donnent,  après  substitution  , 

^^^^        2R'— D     _9.R^— 2R+D->2/(aR>— D)«R'^ 
1— f(2R'— .D)~  i-.f(2R'— D; 

C'est  la  valeur  inverse  de  la  distance  de  la  seconde  image 
à  la  surface  du  petit  miroir. 

Si  nous  voulons  que  l'image  vue  avec  l'oculaire  tombe  pr^- 
cisémeni  à  la  surface  du  grand  miroir,  nous  n'avons  qu'à 

poser 

parce  que  y*  est  positif  et  /  négatif.  Quaud  les  rayons  sont 
parallèles,  cette  hypothèse  donne 

R'R*/»  +  (4R'  — 2R«')f  —  I  =o;      .      .     (g) 

<I'ou  Ton  peut  tirer  la  valeur  de  t  quand  on  connaît  R'  et  R", 
«l  réciproquement. 

594-  —  Nous  sommes  force  de  différer  la  description  des 
autres  instruments  d'optique  et  des  télescopes  d'une  construC" 
tion moins  simple,  etc.,  jusqu'à  ce  que  nous  ayons  traité  des 
propriétés  physiques  de  la  lumière  ,  et  spécialement  de  Tin- 
<^gale  réfrangibilité  de  ses  rayons  et  de  sa  coloration.  C*est  ce 
<Itti  fera  l'objet  de  la  partie  suivante. 


FIN    DE    LA     I^»    PARTIE    DU    !•'    VOLUME, 


207 


DEUXIEME  PARTIE 


CHROMATISME. 


5  1er,  — Da  la  dispersion  de  la  lumière. 


^oniènede  la  séparation  du  rayon  en  couleurs.  —  Isolation  de  chaque 
onieur.  —  Une  seconde  réfraction  ne  produit  pas  de  changement  de 
oulfcup.  —  Les  rayons  de  lumière  diffèrent  en  réi'rangibiiité.  —  Indice 
'c réfraction  regardé  comme  variable.  —  Analyse  tt  synthèse  delà 
^ur  blanche. —  Synthèse  de  la  lumière  hlanrhe  par  une  lentille. — 
^Hïsles  rayons  doivent  se  réunir  pour  former  le  hianc.  —  L*on  peut 
>ùler  toutes  les  couleurs  avec  celles  du  prisme.  -^  Les  couleurs  ne 
)nt  point  inhérentes  aux  corps  ;  —  preuve  expérimentale.  —  Précau- 
pns  pour  s'assurer  de  la  parfaite  homogénéité  d'un  rayon  :  —  i**  le 
^eau  incident  doit  avoir  très  peu  de  largeur  ;  —  2*^  il  doit  être  très 
20  divergent.—  Manières  d'obtenir,  par  l'expérience,  des  rayons  ho- 
ogènes.  —  Comment  on  élude  dans  la  pratique  les  imperfections  des 
ismes.  —  Lignes  fixes  dans  le  spectre.  —  Utilité  des  lignes  fixes  dans 
(appréciations  de  l'optique.  •—  Première  méthode  de  faire  paraître 
ihgiies  fixes.  —  Deuxième  méthoile.  —  Troisième  méthode.  — 
Nilears  du  spectre.  —  Les  milieux  diffèrent  en  pouvoir  dispersif  ;  — 
'Drquoi.  —  Réfraction  sans  qu'il  se  produise  de  couleurs.  —  Com- 
raison  expérimentale  des  pouvoirs  dispersifs.  —  Explication  des 
inges  colorées  qui  bordent  les  objets  quand  on  les  regarde  à  travers 

prisme.  —  Assigner  le  pouvoir  dispersif  d'un  milieu.  — '•  Prisme 
nt  l'angle  réfringent  est  variable;  première  espèce;  deuxième  espèce; 
isième  espèce  ;  —  son  usage.  -—  Autre  méthode  pour  obtenir  le 
jvoir  dispersif,  proposée  par  le  docteur  Brewster.  — >  Commeut  oa 
ient  les  pouvoirs  dispersifs  absolus  :  première  manière,  en  mesu- 
t  le  spectre  sur  un  écran  ;  —  seconde  manière.—-  Méthode  emplo)rée 
Fraunhofer.  —  Usage  des  lignes  fixes.  7—  Comment  on  caractérise 
rayon  par  la  place  qu'il  occupe  dans  le  spectre  (jue  produit  l'eau. — 
ictiou  algébrique  de  la  réfrangibilité. — >nypothèse  d'une  dispersion 
stante  pour  tous  les  milieux;  —  fausseté  de  cette  hypothèse. — Lesdis- 
iions  De  sont  pas  proportionnelles. —  Incommensurabilité  des  espace» 
•rés  dans  les  spectres  produits  par  des  milieux  différents.  —  Spec- 

secondaires.  — -  Table  du  docteur  Brewster  donnant  les  divers 
eux  dans  l'ordre  de  leur  action  sur  la.  lumière  verte*.  —  Réfraction 
romatique.  —  Puissances  supérieures  des  pou\'oirs  dispersifs.  — 


2o8 

Calcul  de  leurs  coefficients.  —  Conditions  générales  de  rachroma- 
tisnie.  —  Progrès  de  la  dispersion.  —  Quelle  doit  être  la  position  do 
prisme  pour  que  la  dispersion  soit  un  minimum.  —  Distorsion  di 
spectre  par  des  incidences  extrêmes.  —  Combinaisons  achromatiquèi 
d  un  milieu  quelconque.  —  Spectres  subordonnés.  —  Télescope  prii- 
matinue  d'Amici.  —  Conditions  d'achromatisme  pour  plusieurs  pris- 
mes dont  les  angles  réfringents  sont  très  petits. —  Quels  sont  les  rayoof 
qu'il  importe  le  plus  de  réunir,  i**  qoand  il  y  a  deux  milieux,  2**qaaiid 
il  y  en  a  trois.  —  Cas  où  les  formules  deviennent  inapplicables  dan» 
la  pratique. 

595.  —  Jusqu'à  prësent ,  nous  avons  regarde  l'indice  d(î 
réfraction  comme  une  quantité  donnée  absolument ,  et  coih 
servant  la  même  valeur  pour  tous  les  rayons  réfractés.  Daiif 
la  nature,  cependant,  il  n'en  est  pas  ainsi  :  quand  un  rayoi 
de  lumière  tombe  obliquement  sur  la  surface  d'un  milieu  di- 
rimant,  il  ne  se  réfracte  pas  entièrement  dans  une  seule  di* 
rection  ;  mais  il  se  divise  en  plusieurs  parties  ,  et  se  disperse 
en  formant  un  angle  plus  ou  moius  grand,  suivant  la  natort 
du  milieu  et  l'obliquité  de  Fincidence.  Aiiîsi  le  rayon  solaire, 
se,  tombant  sur  la  surface  réfractante  AB,  et  reçu  ensuite 
yur  l'écran  RV  (fig.  853^  y  éclairera,  non  un  seul  pointt 
tel  que  R,  mais  l'espace  R  V,  dont  la  grandeur  croîtra  avec 
l'angle  d'incidence.  Le  rayon  SC,  qui  était  simple  avant  1» 
réfraction  ,  se  sépare  en  une  infinité  de  rayons  ,  C  R  ,  CO, 
C  Y,  etc. ,  qui  subissent  chacun  une  réfraction  différente. 

596.  —  Les  divers  rayons  dont  se  compose  la  lumière r^ 
fractée  diffèrent  l'un  de  Vautre,  ainsi  que  de  la  lumière  inci- 
dente, par  un  caractère  physique  des  plus  essentiels,  parla 
couleur.  La  lumière  du  soleil  est  blanche  :  si  Ton  reçoit  di- 
rectement un  de  ses  rayons  sur  un  morceau  de  papier ,  ily 
fera  une  tache  blanche  ;  mais,  si  l'on  présente  un  papier  blanc 
(c'est-à-dire  qui  parait  tel  à  la  lumière  du  jour)  au  rayon  dis- 
persé, l'on  verra  la  partie  éclairée  se  peindre  de  diverses 
couleurs,  et  les  teintes  se  succéder  dans  un  ordre  constanfi 
quel  que  soit  le  milieu  réfringent. 

597.  —  Pour  faire  rexpéricucc  de  la  manière  la  pluscoO' 


nejinte,  l'on  se  procurera  un  prisme  triangulaire  de  flint- 
s;  et  t  dans  une  chambre  obscure ,  on  laissera  passer  un 
uk  solaire  par  un  petit  trou  rond  OP  perce  dan4  le  volet, 
'oa  reçoit  ce  rayon  sur  un  écran  blanc  D ,  placé  à  une 
ûoe  distance,  il  s'y  formera  une  tache  blanche  de  forme 
ilaire,  c'est-à-dire  une  image  du  soleil  d'autant  plus  gran- 
iie  le  papier  sera  plus  éloigné. 

laiiitenant,  plaçons  le  prisme  ABC ,  dont  une  des  arêtes 
t  parallèle  à  rhorixon  et  perpendiculaire  à  la  direction 
ayon  incident,  de  manière  à  recevoir  la  lumière  obli* 
oent  sur  une  de  ses  faces  B  C  :  le  rayon  sera  réfracté  et 
urne  de  sa  route  ;  il  se  relèvera  dans  la  direction  F  G  R, 
m  pourra  le  recevoir  sur  l'écran  £  convenablement pla- 
ilors  ce  n'est  plus  une  tache  ronde  que  Ton  apercevra, 
i.ane  bande  lumineuse,  ou,  comme  on  l'appelle  en  opti- 
,  lin  spectre  RV  de  couleurs  extrêmement  vives,  pourvu 
le  rayon  solaire  ne  soit  pas  trop  gros  ou  la  distauce  entre 
riime  et  l'écran  trop  petite.  La  couleur  de  l'extrémité  in- 
iure  ou  la  moins  réfractée  R  est  un-  rouge  brillant  beau* 
pplus  vif  et  plus  plein  qu'on  ne  pourrait  l'avoir  par  d'au- 
procédés,  ou  qu'une  substance  quelconque  ne  pourrait 
onner.  A  celle-ci  succède  une  teinte  orangée ,  qui  passe 
lite, par  gradations  imperceptibles,  à  un  beau  jaune-paille^ 
e  dernière  couleur  est  suivie  immédiatement  par  un  vert 
pur  et  très  intense,  qui  passe  bientôt  à  un  bleu  verdà- 
)  celui -ci  devient  de  plus  en  plus  prononcé,  en  re- 
itant  toujours,  jusqu'à  ce  qu'il  atteigne  la.  nuance  de 
iigo  le  plus  pur.  Cependant,  l'intensité  de  la  clarté  di- 
tae,  et  la  partie  supérieure  de  la  teinte  indigo  devient 
faible  :  au-delà  elle  rougit  un  peu ,  et  prend  une  cou- 
>*  livide  difficile  à  décrire,  que  l'on  ne  peut  représenter 
ctement  par  celle  d'aucun  objet ,  mais  dont  la  nuance 
>lo8  approchante  est  celle  d'un  violet  fade  :  Tinclus  viola 

k 

^.  —  Si  l'écran  qui  reçoit  le  spectre  a  une  ouverture 

1.  \fy. 


( 


210 

assez  petite  pour  n'en  laisser  passer  qu'une  partie,  comme  '. 
(fig.  86);  la  partie  du  rayon  qui  va  former  la  tache  Xpeii 
être  reçue  sur  un  autre  ëcran  i  place  derrière  le  premier,  e 
y  peindra  la  tache  d  de  même  couleur  que  la  partie  Xdi 
spectre  :  ainsi ,  X  se  trouvant  daus  la  partie  rouge,  ii'sen 
rouge  également ,  et  il  en  sera  de  même  pour  les  autres  col- 
leurs. Si  l'œil  est  en  d ,  il  verra  à  travers  le  trou  de  Vécnn 
une  image  du  soleil  d'un  éclat  éblouissant ,  non  pas  blanche 
comme  elle  parait  d'ordinaire ,  mais  de  la  même  couleur 
qtieX.  D'où  il  suit  que  l'action  simultanée  de  tous  les  rayons 
à'est  point  essentielle  pour  produire  la  coloration  de  chacJDe 
partie  du  spectre  en  particulier,  mais  qu'on  peut  isoler  nne 
seule  couleur  et  l'examiner  séparément. 

599.  —  Au  lieu  de  faire  tomber  immédiatement  saron 
écran  le  rayon  X.d,  après  son  passage  par  l'ouverture  X 1 
on  peut  l'intercepter  par  un  autre  prisme  acb  qui  le  ré- 
fracte  et  le  détourne  de  sa  route  ,  comme  vers  XfgXp 
puis  le  recevoir  ensuite  sur  un  écran  e;  mais  on  n'observcrs 
plus  alors  de  séparation  de  couleurs  comme  dans  le  spectre 
primitif  R  V ,  dont  le  dernier  fait  partie.  On  n'aperçoit 
qu'une  seule  tache  de  couleur  uniforme ,  et  identiquetnenl 
la  même  que  celle  de  X  sur  le  premier  écran  :  il  en  résulte 
que  chaque  rayon  qui  va  former  un  point  du  spectre  est  non 
seulement  indépendant  de  tous  les  autres  ,  mais  qu'une  fois 
isolé  il  n'est  plus  susceptible  de  se  partager  en  diverses  cou- 
leurs par  une  seconde  réfraction. 

400.  —  Cette  expérience  simple,  mais  instructive,  nouî 
fait  connaître  les  propriétés  suivantes  : 

i«  Un  rayon  de  lumière  blanche  consiste  en  une  infinie' 
de  rayons  élémentaires  qui  diffèrent  tous  de  couleur  et  ^ 
réfrangibilité. 

En  effet,  le  rayon  S  F  (fig.  86),  venant  d'un  point  q<^* 
conque  du  disque  solaire ,  qui  n'aurait  occupé  qu'un  siïof 
point  s'il  était  tombé  immédiatement  sur  l'écran,  ou,  ens^ 


an 


potant  que  le ,  trou  de  Tëcran  ait  un  diamètre  apjMreciable  | 
un  espace  égal  k  l'aire  de  ce  trou ,  se  dilatera  considérable* 
meotea  y  R,  dont  chaque  point  sera  plus  ou  moins  ëclairé. 
Eb  outre,  les  rayons  qui  se  dirigent  vecs  Y  doivent  nëcessai* 
raniBRtaroîr  été  plus  réfractés  que  ceux  qui.  vont  vers  R^  ce 
fi  a'a  pu  avoir  lieu  qu'ea  vertu  d'une  propriété  particu- 
lière qu'il  faut  attribuer  aur  rayons  mêmes.,  puisque  le.  mi- 
lita réfringent  est  le  même  pour  tous. 

4«i«  ^-  2*  La  lumière  blanche  peut  être  décomposée  , 
iRo^jée.  ou  séparée. par  la  réfraction  en  rayons  colorés  élé- 
mentaires :  cette  réparation  se  nomme,  la  dispersion  dss. 
fujans  colorés. 

4o2.  —  3<»  Chaque  rayon  élémentaire  séparé  ou  isolé  des 
iDtres  par  la  réfraction  ne  peut  plus  être  décomposé  ou  ana- 
lysé par  le  même  moyen  :  car,  si  l'on  met  un  troisième  et  un 
fntrième  prisme  sur  la  route  du  rayon  gx  réfracté  deux 
fiw,  et  qu'oii  le  réfracte  dans  une  direction  quelconque,  il 
H  subit  plus  de  dispersion  et  garde  sa  couleur  saa$  aucune 
dltëration. 

4o5.  —  4^  La  dispersion  des  rayons  colorés  se  fait  dans,  le 
phm  de  réfract  ion . 

EiL  effet,  on  observe  que  le  spectre  V  R  est  toujours  aU 
kngé  dans  ce  plan  :  on  trouve,  par  des  mesures  directes,  que 
sa  largeur  est  précisément  la  même  que  celle  de  l'image  blan- 
che D  (fig.  86)  du  soleil,  reçue  sur  un  écran  a  la  distance 
0D=sOF-^FG-j-GR  de  l'ouverture  ;  ce  qui  prouve 
fie  le  rayon  ne  subit  ni  contraction  ni  dilatation  en  se  ré- 
fractant dans  ua  plan,  perpendiculaire,  au  plan  de  réfrac- 
tion. 

404.  — -  Pour  expliquer  tous  les  phénomènes  dus  à  la  dis- 
persion par  le  prisme ,  ou  les  couleurs  prismatiques ,  comme 
OQ  les  appelle,  il  suffit  de  supposer,  avec  Neyrton ,  que  cha- 


ai2 


qae  rayon  de  lumière  qui  se  réfracte  a  le  siaus  de  iqn  Mgic  - 
d'incidence  dans  un  rapport  constant  avec  celui  de  son  9ê(^ 
de  réfraction,  aussi  long-temps^ue  le  milieu  et  le  rayon  w 
changent  point;  mais  que  ce  rapport  varie  non  senleoMit 
avec  la  nature  du  milieu ,  mais  aussi  avec  celle  du  rayoB.  El 
d'autres  termes,  qu'il  y  a  autant  d'espèces  ou  du  moins di 
variétés  distinctes  de  lumière  qu'il  y  a  de  points  divenemeit 
éclaires  dans  le  spectre  produit  par  un  rayon  blanc  :  ce  qaî 
nous  conduit  à  regarder  la  quantité  |x  comme  susceptible  de 
prendre  tous  les  degrés  de  grandeur  entre  certaines  limiteit 
dont  l'une  (la  limite  inférieure)  correspond  au  rayon  le  moi» 
réfracté ,  c'est-à-dire  au  rayon  rouge  ,  et  l'autre  au  viokli 
qui  est  le  plus  réfracté.  Chacune  de  ces  variétés  suit  séparé* 
ment  le»lois  de  la  réflexion  et  de  la  réfraction  que  nous  avons 
déjà  £ftit  connaître.  De  même  qu'en  géométrie  l'on  peut 
comprendre  toute  une  famille  de  courbes  dans  une  Intini 
équation ,  en  faisant  varier  le  paramètre  ,  ainsi  l'on  pentf 
en  optique,  embrasser  parla  même  analyse  toute  la  doctris^ 
des  réflexions,  réfractions  et  autres  accidents  relatifs  à  laliH 
mière  blanche  ou  composée,  en  regardant  comme  un  part' 
mètre  variable  l'indice  de  refraction  u. 

4o5.  —  Nous  ferons  l'application  de  ce  principe  à  l'expo 
rience  du  prisme  que  nous  venons  de  rapporter.  Un  rayon 
de  lumière  blanche  incident  sur  la  première  face  peut  être 
considéré  comme  un  faisceau  composé  d'un  nombre  infini 
de  rayons  coïncidents  ,  doues  de  tous  les  degrés  de  ré* 
frangibilité  possibles  entre  certaines  limites-  :  l'indice  de  ré" 
fraction  [i  peut  se  rapporter  indifféremment  à  l't^  ou  àl'au* 
tre  de  ces  rayons»  En  supposant  le  prisme  dans  une  situation 
telle  qu'il  reçoive  le  rayon  perpendiculairement  à  une  de  ses 
faces,  la  déviation  sera  donnée  par  l'équation 


sm 


l  =  sin  (I4-D), 


1  étant  l'angle  réfringent  du  prisme  :  D  est  donc  une  fon^" 
tion  de  ^y  et,  si  pi  varie  par  degrés  infiniment  petits  8  (A  ^ 


stt.passaat  d'an  rayon  dans  le  spectre  an  rayon  qui  le  suit ,  D 
rtùerapar^D.  La  relation  entre  ces  changements  simultanés 
lera  donnée  par  la  différentiation  de  Téquation  précédente , 
sa  employant  la  caractéristique  S  :  nous  trouverons  ainsi 

5a.sinI=SD.cos(l4-D),  SD=5a. ^'° .  ,^  .     (a) 

-  ■  '  '^    cos(l+D)         ' 

1  est  évident  alors  que  D  varie  en  même  temps  que  p,  et 
pe,  par  conséquent,  deux  rayons  réfractés  et  colorés  ne 
X)îiicideront  jamais,  mais  qu'ils  formeront  un  angle,  dans 
e  plan  de  réfraction ,  d'autant  plus  grand  que  la  variation 
0tale  de  pi  entre  les  limites  extrêmes  sera  plus  considérable. 

4o6.  —  Pour  justifier  Texpression  à^ analyse  ou  de  décom- 
wsùîon  appliquée  au  partage  de  la  lumière  blanche  en  rayon» 
colores,  il  nous  reste  à  démontrer,  par  l'expérience,  que 
oelle-ci  peut  être  reproduite  par  la  sj-nthèse  de  ces  rayons 
^mentaires . 

Soient  deux  prismes  ABC,a6c,  de  même  matière  et  de 
BièiDes  angles  réfringents^  plaçons-les  très  près  l'un  de  Tau- 
^, en  tournant  leurs  arêtes  eu  sens  opposés,  comme  dans 
>ifig. 87.  A  la  faveur  de  cette  disposition,  un  rayon  de  lu-r 
BÛère  blanche ,  passant  par  la  face  AC  du  premier  prisme , 
^ergera  par  la  face  ^c  du  second ,  sans  subir  de  déviation 
ude  coloration,  comme  s'il  n'y  avait  pas  de  prisme  sur  sa 
We  :  or,'  la  dispersion  ayant  été  opérée  complètement  par 
^prisme  ABC  ,  les  rayons  élémentaires  ont  dû  se  trouver 
^pârés  et  colorés  en  traversant  la  petite  couche  d'air  BCac, 
!t  se  disperser  dans  leurs  directions  respectives;  mais,  étant 
^ctés  par  le  second  prisme  de  manière  à  émerger  parallè* 
^ent  au  irayon  incident ,  les  couleurs  s'évanouissent  par  le 
3><i1aiige  des  rayons  qui' se  confondent. 

Dans  la  fig.  88 ,  soient  S  R  et  S  Y  deux  rayons  blancs  pa- 
f*UMe8  qui  tombent  sur  le  premier  prisme  et  se  décomposent 
P*r  réfraction  :  le  premier  formera  le  pinceau  coloré  *»Rc, 
^k second  an  pinceau  exactement  semblable  kc\  r.  Soient 


î»i4 

Rc  le  rnyon  le  moins  réfracté  du  premier  pinceau^  ct^ 
le  rayon  le  plus  réfracté  de  Paotre  ;  ils  doivent  nëcciiai 
renient  se  rencontrer  ;  et ,  c  ëtant  lear  intersection ,  ipph 
quons  pré^cisëment  tti  ce  point  le  sommet  du  second  prime 
dont,  le  côté  ca  est  parallèle  à  GB,  mais  dont  l'arête  e 
diagonalement  opposée.  Alors  les  rayons  Rc  et  Yc  seroi 
réfractés  isolément ,  de  manière  i  émerger,  selon  des  para] 
lèles  à  leurs  directions  primitives  SR,  SV^  et  ils  irai 
coïncider  et  se  couvrir  comme  en  c^  .*  ainsi  le  rayon  émei 
gent  es  contiendra  un  rayon  rouge  extrême  et  un  rayo 
violet  extrême;  il  contiendra  de  plus  toutes  les  variété 'it 
termédiaires.-Pour  le  prouver,  menons  ry*par  un  point  que 
conque  entre  cR  et  cY  :  alors,  puisque  l'angle  entre  cf^ 
la  surface  B  G  est  plus  grand  que  l'angle  formé  par  le  rayo 
violet  extrême ,  mais  moindre  que  celui  que  fait  le  roof 
extrême,  il  doit  y  avoir  certaines  valeurs  de  fx  entre  ces  dea 
limites  qui  donnent  une  déviation  égale  a  l'angle  entrée 
et  S  Y  parallèle  à  S  R  :  par  conséquent ,  si  S  Y  est  jun  rayo 
blanc  qui  forme  le  pinceau  v*\  r'^  le  rayon  coloré  Yfc,  dot 
de  cette  réfrangibilité  moyenne,  tombera  en  c  et  se  réfraclei 
suivant  es.  Chaque  point  de  la  surface  gfh  enverra  vers 
un  rayon  de  difFe'renle  réfrangibilité,  depuis  la  plus  grauc 
valeur  de  f*  jusqu'à  la  plus  petite.  Ainsi  tous  les  éléments  c< 
lorés  qui,  avant  leur  incidence^  appartenaient  tous  à  d< 
rayons  différents,  iront,  après  la  seconde  réfraction,  coïnci 
der  en  es;  et  rexpérience  montre  qu'ainsi  réunis  ils  forme* 
un  rayon  blanc. 

On  recompose  donc  la  lumière  blanche  quand  tous  les<fl< 
ments  colorés  ,  quoique  appartenant  dans  l'origine  à  û< 
rayons  blancs  séparés,  sont  réunis  dans  les  places  et  direc 
tions  qui  leur  sont  propres. 

407.  —  Dans  la  réflexion  considérée  comme  cas  partico 
lier  de  la  réfraction ,  pt  a  une  valeur  numérique  invariabl 
qui  caractérise  ce  phéuomène  :  ainsi  il  ne  peut  y  avoir" 


2l5 

ilispenion  dans  ce  cas ,  puisque  tous  les  rayons  colorés  sui- 
vent la  même  route  après  la  réflexion. 

Il  n'y  a  qu'une  seule  exception,  plu  tAtspécieiJise  que  réelle: 
c'est  quand  la  lumière  est  réfléchie  intérieui*enient  par.  la 
base  do  prisme ,  comme  nous  le  ferons  voir  plus  loin. 

4o8.  —  L'un  peut  démontrer  d'une  autre  manière  la  re* 
composition  de  la  lumière  blanche  avec  des  rayons  colorés , 
en  faisant  passer  un  rayon  solaire  à  travers  un  prisme  ABC 
(%.  89),  et  en  le  recevant,  après  sa  dispersion,  sur  une  len- 
tille £D  placée  à  une  dislance  convenable. 

Si  l'on  tient  un  écran  derrière  la  lentille  et  qu'on  l'éloi- 
gné Suffisamment ,  le  spectre  entier  ne  formera  plus  qu'une 
tache  de  lumière  blanche.  La  marche  des  rayons  se  conçoit 
aisément  en  considérant  la  figure  89 ,  dans  laquelle  T  £  et 
TD  représentent  les  pinceaux  de  deux  couleurs  différentes 
(rouges  et  violets,  par  exemple)  ,  dus  à  la  décomposition 
i^  rayon  solaire  S  T.  Ceux-ci  seront  rassemblés  après  la 
■fraction  ,  chacun  dans  le  foyer  qui  lui  est  propre  ,  le 
premier  en  F  ,  le  second  en  G  :  après  quoi  chaque  pin- 
^u  divergera  de  nouveau ,  l'un  formant  le  c6ne  F  H  et 
l'antre  le  cône  G  H.  En  tenant  alors  l'écran  en  H  ,  chacun 
^  ces  pinceaux  y  marquera  un  cercle  de  même  couleur  que 
U,  et  il  en  sera  ainsi  de  tous  les  pinceaux  intermédiaires  ; 
iBais  ces  cercles  venant  à  coïncider,  le  cercle  H  contiendra 
tons  les  rayons  du  spectre,  qui  s'y  confondront  et  produiront 
Une  blancheur  parfaite,  excepté  vers  les  bords  ^  où  l'on  aper- 
<^ra  une  légère  frange  colorée,  qui  provient  de  ce  que  les 
images  empiètent  un  peu  les  unes  sur  les  autres. 

409.  —  L'on  démontre  que  le  concours  de  tous  les  rayons 
^t  nécessaire  pour  former  le  blanc,  en  interceptant  une  par- 
tie da  spectre  avant  qu'il  ne  tombe  sur  la  lentille  :  ainsi,  si 
Ion  intercepte  le  violet ,  le  blanc  prendra  une  teinte  jaune  5 
^troQ  supprime  ensuite  successivement  le  bleu  ,  puis  le  vert , 


2l6 

.  ce  jaune  deviendra  de  plus  en  plus  ronge ,  et  passera  par 
l'orangé  au  rouge  édarlate  et  au  rouge  ponceau.  £n.  com- 
mençant par  l'extrëmitë  rouge  du  spectre,  l'on  fera  paMerk 
blanc  an  vert  pâle ,  puk  au  vert  éclatant,  au  bien  verditie, 
au  bleu,  et  enfin  au  violet,  en  interceptant  successivemoitla 
rayons  ëlémentaires  les  moins  réfrangibles.  Si  l'on  intercepte 
le  milieu  du  spettre ,  la  concentration  du  reste  des  njons 
produira  diverses  nuances  de  pourpre,  de  cramoisi,  0tc#) 
suivant  la  partie  que   l'on  aura  supprimée. 

L'on  peut ,  en  interceptant  certains  rayons  ,  obtenir  tdk 
couleur  que  l'on  voudra,  et  il  rCy  a  point  de  nuance  dons  U 
natuf^que  l'on  ne  puisse  imiter  ainsi  parfaitement  y  avec  m 
éclat  et  une  richesse  que  les  couleurs  artificielles  ne  peuftnA 
jamais  atteindre. 

Maintenant,  si  nous  observons  que  toutes  ces  nuances  se 
peignent  sur  un  papier  blanc  qui  réfléchit  vers  notre  œil  toa» 
les  rayons  qu'il  reçoit,  et  que  ce  même  papier,  placé  socces- 
sivement  dans  la  partie  rouge,  verte  ou  bleue  du  spectre» 
prend  indifféremment  la  couleur  de  cette  partie ,  nous  en 
conclurons  que  : 

410.  —  Les  couleurs  des  corps  ne  leur  sont  point  inhé- 
rentes :  elles  ne  résultent  que  de  la  disposition  particulière 
des  molécules  qui  les  rend  propres  à  réfléchir  en  plus  grande 
abondance  les  rayons  dune  certaine  couleur,  et  à  transmet* 
tre ,  éteindre  ou  {comme  on  le  dit  en  optique)  absorber  Ui 
autres. 

411.  —  Telle  est  la  doctrine  de  Newton  sur  l'origine  des 
couleurs  :  tous  les  phénomènes  d'optique  s'accordent  pour 
la  confirmer.  Mais  la  preuve  la  plus  directe  et  peut-être  la 
plus  satisfaisante  résulte  de  ce  simple  fait,  que  tous  les  corps, 
quelle  que  soit  leur  couleur  quand  on  les  voit  à  la  lumière 
blanche,  paraissent  de  celle  des  rayons  du  spectre  auxquels 
on  les  expose;  seulement  la  teinte  est  d'autant  plus  vive  que 


ai7 


ceax-ci  ont  plus  d'analogie  avec  la  couleur  qui  est  propre  à 
CCI  corps. 

Ptar  exemple ,  le  vermillon  place  dans  le  rouge  parait  du 
Foajge  le  plus  éclatant.  Dans  l'orângë  et  le  jsiune ,  il  parait 
oraagé  et  jaune }  mais  son  dclat  est  moindre.  Les  rayons  verts 
loi  donnent  aussi  leur  couleur  ;  mais ,  à  cause  de  la  grande 
înaptitade  du  rouge  à  réfléchir  la  lumière 'verte,  il  paraît 
tombre  et  terne  :  il  le  devient  encore  davantage  dans  le  bleu; 
it ,  dans  l'indigo  et  le  violet ,  il  est  presque  entièrement 
noir. 

D*nn  autre  c6té,  un  morceau  de  papier  bleu  fonce  ou  bleu 
k  Prusse  prend  un  ëclat  extraordinaire  quand  on  l'expose 
ntr rayons  indigos.  Dans  le  vert  il  devient  vert ,  mais  avec 
DioJQS  d'ëclat;  dans  le  rouge  il  paraît  presque  noir. 

Tels  sont  les  phénomènes  que  l'on  obtient  avec  des  cou- 
lenn  pores  et  intenses^  mais  les  corps  de  couleur  mêlée , 
comme  du  papier  jaune  ou  rose ,  ou  dont  les  teintes  sont 
BHnns  prononcée ,  comme  le  bleu  ou  le  vert  pâle,  le  brun , 
^•1  étant  plongés  dans  les  rayons  du  spectre,  les  réfléchis- 
sent en  abondance  en  prenant  leur  couleur. 

4(2.  —  La  réfraction  par  le  prisme  nous  fournit  les  moyen» 
^cportager  un  rayon  de  lumière  blaubhe  en  rayons  d'inégale 
"éftingibilité ,  c'est-à^ire  de  le  décomposer.  Mais,  pour  que 
'^analyse  soit  complète,  et  que  chaque  rayon  soit  dans  un 
^  de  pureté  parfaite,  il  faut  prendre  plusieurs  précautions^ 
■ont  voici  les  plus  importantes  : 

!•  Le  rayon  de  lumière  blanche  doit  être  très  délié,,  et 
pprocher  autant  que  possible  du  rayon  mathématique. 

En  effet,  soient  AB,  ab,  un  faisceau  de  rayons  parallèles,* 
*nne  largeur  sensible  (fig.  89,  a«),qui  tombe  sur  le  prisme  P  : 
israyons^extrèmès  Â  B ,  ab ,  se  diviseront  pour  aller  former 
s  spectres  GBH  et^^Ay  BG,  bg,  étant  les  rayons  violets, 
'BH)  bh,  les  rayons  rouges  de  chacun  d'eux.  Puisque  AB 
•  absent  parallèles,  G  G  et  c^  le  seront  également,  ainsi 
le  D H  et  ^A  ;  le  rayon  rouge  DH  venant  de  B  coupera 


ai8 

donc  le  rayon  yiolct  cg,  parti  de  6^  en  un  Gcrtau  point  F 
derrière  le  prisme,  et  sur  un  ëcran  E Fy  placé  en  F.  Ce 
point  paraîtra  blanc,  puisqu'il  est  éclairé  par  un  rayon  roBge 
et  par  un  rayon  violet ,  et  par  conséquent  (comme  il  estaisé 
de  le  voir)  par  tous  les  rayons  intermédiaires  partis  des  pomti 
entre  B  et  &.  Si  l'écran  est  plus  près  du  prisme  que  le  point  F< 
comme  eu  K  L  A  Z ,  il  est  évident  que  les  droites  menées  pt- 
rallèlement  à  KG  et  à  D  L,  d'un  point  quelconque  entre  Lei 
K ,  dans  une  direction  intermédiaire ,  tomberont  respective 
ment  entre  C  et  c,  D  eid,  etc.  Chaque  point  entre  L  et  i 
recevra  donc  de  chaque  point  de  la  surface  cd  dn  prisœeui 
rayon  de  différente  couleur,  et  deviendra  blanc.  Or  ton 
point  tel  que  x  entre  ^  et  /  ne  peut  recevoir  aucun  raym 
violet ,  c'est  -  à  -  dire  dont  l'angle  de  déviation  surpaiK 
180*^  —  abx  :  en  effet,  pour  qu'un  tel  rayon  atteigne  x/i 
doit  venir  d'une  partie  du  prisme  au-dessous  deb,  ce  qui  es 
contraire  a  l'hjrpothèse  d'un  faisceau  de  largeur  déterminé 
AB,  ab ^  mais  les  rayons  dont  l'angle  de  déviation  ser 
moindre  que  iSo®  —  abx  viendront  coDcourir  en  a:,  ei 
partant  de  l'une  ou  de  l'autre  partie  de  la  surface  Ud. 

Par  conséquent,  la  couleur  de  la  partie  kl  de  l'image  su 
l'écran  sera  blanche  ^n  k,  d'un  rouge  pur  en  L  ,  et  entre  1 
rouge  et  le  blanc  ,  c'est-à-dire  un  mélange  des  rayons  le 
moins  réfrangibles  du  spectre ,  pour  tous  les  points  intermé 
diaires.  De  même  la  partie  K  L  sera  blanche  en  L  ,  violctt 
en  K ,  et  d'une  couleur  intermédiaire  due  au  mélange  àe 
rayons  les  plus  réfrangibles  pour  tous  les  points  entre  L  etR 

Si  l'on  recule  l'écran  au-delà  de  F,  comme  en  G^HA 
la  portion  blanche  disparaîtra ,  puisqu'il  n'y  a  aucun  poin 
entre  ^  et  H  qui  puisse  recevoir  un  rayon  dont  l'angle  de  de 
viation  soit  compris  entre  180®  —  ^  b  g  et  180*  —  û  AH 
Nous  pouvons  regarder  toute  l'image  G  h  comme  foiW 
par  une  infinité  de  spectres  dus  à  chaque  rayon  du  faisccai 
ABa^^et  tels  que  chacun  empiète  sur  celui  qui  lepr^ 
cède.  Moins  il  y  aura  de  ces  spectres  qui  se  dépasseront 
ç'est-à-dire  moins  le  faisceau  incident  aura  de  largeur,  p'*^ 


219 

couleurs -«eront  pures.  Eu  augmentant  la  distance  entfe 
l'écran  et  le  prisme ,  on  obtiendra  visiblement  le  même  effet 
qo^en  diminuant  l'épaisseur  du  faisceau  :  car  chaque  con<- 
'leor  occupant  constamment  le  même  espace  sur  Pëcran  (  à 
ciQse  de  G  g"  =  K  X:  ) ,  le  spectre  total  sVtendra  sur  un  pins 
graiid  espace,  à  mesure  que  IVcran  sera  plus  éloigne,  par 
Teffet  de  la  divergence  des  rayons  élémentaires }  et  par  con*- 
séqoent  chaque  couleur  en  particulier  doit  être  alors  mieux 
séparée  des  autres. 

41 3.  —  a*.  Une  autre  cause  de  confusion  et  d*homogé- 
nâtë  imparfaite  dans  les  couleurs  du  spectre  est  te  diamètre 
âBgolaire  du  soleil  ou  de  tout  autre  luminaire^  même  quand 
l'ouverture  qui  laisse  passer  la  lumière  est  aussi  petite  que 
poisible. 

SoitST  (fig.  90)  le  soleil,  dont  les  rayons  arrivent  au 
prisme  ABC  à  travers  le  petit  trou  O  percé  dans  un  écran 
placé  vis-à-vis  :  le  rayon  se  dilatera  par  la  réfraction,  et  for- 
Bïera  le  spectre  yr. 

Maintenant ,  si  nous  ne  considérons  que  les  rayons  d'une 
certaine  espèce ,  comme  le  rouge ,  en  faisant  abstraction  des 
cotres,  il  est  évident  qu'il  se  formera  sur  l'écran  une  image 
rooge  du  soleil,  les  rayons  de  chaque  point  du  disque  se 
croisant  en  O  ,  et  poursuivant  différentes  routes  après  leur 
réfraction.  Si  le  prisme  se  trouve  dans  son  lieu  de  dévia - 
^Q  minimum ,  ce  que  nous  supposerons  ici ,  cette  image 
^ra  nn  cercle  qui  sous-tendra  en  O  le  même  angle  que  le 
«rfeil. 

De  même  ,  les  rayons  violets  (  considérés  en  particulier  ) 
produiront  en  y  une  image  violette  du  soleil ,  en  raison  de 
W  grande  réfrangibilité,  et  chaque  espèce  de  rayons  de  ré- 
frangibilité  intermédiaire  viendra  former  une  image  circu- 
Itire  entre  r  et  y.  Les  spectres  ainsi  engendrés  (  fig.  91,0) 
produiront  des  images  colorées  de  toute  espèce  de  réfrangi* 
l>itité  qui  se  dépasseront  mutuellement. 

Or,  si  Ton  diminue  le  diamètre  angulaire  du  soleil  ou 


2ao 

du  luoMnairéf  chacune  de  ces  imagés  diminuera  proportion 
Bellement  de  grandeur }  mais  leur  nombre  et  l'étendue  total 
qu'elles  occupent  en  hauteur  resteront  les  mêmes  :  elles  i 
couvriront  donc  de  moins  en  moins  (  fîg.  Qi^  b,c)y  et , 
l'on  conçoit  le  luminaire  rëduit  à^un  simple  point  (tel  qu'ui 
étoile),  le  spectre  deviendra  la  ligne  d,  composée  d'une  inf 
nité  de  points  mathématiques,  .tou«  d'une  clarté  parfaitemei 
homogène. 

41 4-  —  Il  y  &  une  foule  de  moyens  de  diminuer  le  diamc 
tre  angulaire  ou  la  divergence  du  faisceau  incident  :  d'abor 
on  peut  le  faire  passer  à  travers  une  petite  ouverture  A  dai 
un  écran  ,  et  recevoir  le  cône  de  rayons  divergents  sur  c 
autre  écran  B  (  fîg.  7  ) ,  à  une  distance  considérable  du  pri 
mier,  et  percé  d'un  petit  trou  B,  pour  ne  laisser  passer  qu'ui 
partie  de  l'image  du  soleil.  La  divergence  du  rayon  BC 
transmis  de  cette  manière ,  sera  visiblement  moindre  que  s  '' 
venait  directement  de  A  :  elle  diminuera  avec  le  rapport  c 
diamètre  de  rouverturc  B  au  diamètre  de  l'image  du  sole 
sur  l'écran. 

41 5.  —  Il  est  beaucoup  plus  avantageux  de  substituera 
soleil  son  image  prise  au  foyer  d'uue  lentille  convexe  de  coirn. 
foyer  2  cette  image  est  très  petite,  son  diamètre  étant  égal 
la  longueur  focale  de  la  lentille  X  ^^  sinus  du  diamètre  ai 
gulaire  du  soleil  (  ou  le  sinus  de  5o',  qui  vaut  à  peu  près 
cent-quatorzième  partie  du  rayon  )  ;  de  manière  qu'une  le 
tille  d'un  pouce  de  foyer  concentre  les  rayons  dans  un  cej 
cle  d'environ  un  cent-quatorzième  de  pouce  de  diamètr 
Un  tel  cercle  peut  être  regardé  comme  un  poiiit  physique 
pour  l'usage  que  l'on  veut  en  faire.  La  disposition  de  Tapp- 
reil  est  représentée  par  la  fîg.  92. 

Les  rayons  rassemblés  en  F  par  la  lentille  L  divergent  eu 
suite  comme  s'ils  émanaient  d'un  point  très  brillant  placé  e 
F  :  à  une  certaine  distance  de  ce  point,  et  très  près  du  pri-: 
me  ABC,  l'on  placera  un  écran  percé  d'une  petite  ouver 


tare  0,et  Toa  recevra  le  spectre  rv  sur  un  autre  ëckran,à  uae 
distance  considérable  derrière  le  prisme.  Les  couleurs  de  be 
spectre serontd'unepureté  et  d'une  homogénéité  très  grandes^ 
qae  Von  pourra  porter  aussi  loin  que  l'on  voudra  ,  en  dimi- 
nusnt  le  diamètre  de  l'ouverture  O  et  la  longueur  focale  de 
la  lentille  y  et  en  augmentant  la  distance  F  O  ou  O  r.  Il  faut 
remarquer  cependant  que  l'intensité  du  rayon  incident  et  la 
quantité  de  la  lumière  homogène  sont  d'autant  moindres  que 
ce  rayon  est  plus  pur. 

416.  —  Une  troisième  manière  d'obtenir  un  faisceau  ho- 
nogèiie  est.  de  répéter  l'analyse  d'un  rayon  qui  a  déjà  toute 
la  pureté  que  peut  donner  un  simple  prisme  :  ainsi ,  dans  la 
fig.  95 ,  le  spectre  Y  R  formé  par  le  prisme  A  se  peint  sur  un 
écran  qui  l'intercepte  entièrement ,  à  l'exception  de  la  cqu- 
ieur  que  l'on  désire  isoler  et  purifier,  et  que  l'on  fait  passer  à 
travers  l'ouverture  MN;  derrière  cet  écran  se  trouve  un  au- 
tre prisme  B  qui  réfracte  une  seconde  fois  le  rayon  coloré.  Si 
la  partie  M  "S^  était  déjà  d'une  pureté  parfaite,  la  réfraction 
se  ferait  à  travers  le  second  prisme ,  sans  aucune  dispersion; 
*nais,  si  elle  contient  des  rayons  étrangers  (  comme  il  arrive 
toujours),  ceux-ci  se  dilateront,  et  produiront  un  nouveau 
^ctre  vr  d'un  éclat  très  faible  ,  au  milieu  duquel  se  trou- 
"^«ra  la  partie  m  n  beaucoup  plus  vivement  éclairée  que  le 
^6Ste.  En  ne  laissant  passer  que  les  rayons  de  cette  partie  à 
^'*vers  une  ouverture  dans  un  écran ,  le  rayon  émergent 
'''/'Sera  plus  homogène  qu'avant  son  incidence  sur  le  second 
fi^e,  et  l'on  pourra  le  purifier  encore  davantage  en  aug«- 
tentant  la  distance  entre  le  second  prisme  et  le  premier 
^ran.  , 

417*  —  Enfin  ,  une  autre  cause  du  mélange  des  couleprs 
prismatiques  vient  des  défauts  que  Ton  rencontre  dans  la  ma- 
tiere  des  prismes  ordinaires,  dont  les  stries  et  les  veines  dis-r 
P^rsent  la  lumière  irrégulièrement ,  et  raêleùt  ainsi,  dans  le 
Spectre ,  des  couleurs  qui  appartiennent  à  des  parties  différ 


2aa 

rentes.  Ceai  qui  n'ont  point  le  bonheur  déposséder  des  pri^ 
mes  exempts  de  ces  imperfections  (  car  il  est  très  difficile  di 
se  procurer  de  tels  instruments,  à  quelque  prix  que  ce  sois 
pourront  faire  usage  de  prismes  creux  que  l'on  remplit  d'eai^ 
ou  plutôt  de  quelque  huile  très  dispersive.  On  peut  cfepeiB 
dant  éviter  la  plupart  des  inconvénients  d'un  mauvais  pri^ 
me  en  faisant  tomber  les  rayons  aussi  près  de  l'arête  qu* 
est  possible  ,  afin  de  diminuer  la  quantité  de  la  matière  qtn 
les  rayons  doivent  traverser  ,  et  par  conséquent  les  clian<^ 
de  rencontrer  une  veine  ou  une  strie  sur  leur  passage. 

418.  —  Quand  on  a  pris  soin  d'avoir  un  spectre  bien  pui 
quand  la  divergence  et  la  largeur  du  faisceau  incident  soi: 
aussi  petites  que  possible ,  quand  le  prisme  est  pâffait  et    ] 
spectre  assez  allongé  pour  subir  un  examen  rigoureux,  das 
toutes  ses  partie^,  l'on  y  observe  plusieurs  particularités  c|tii 
ont  été  publiées  pour  la  première  fois  par  le  docteur  Wol- 
laston,  dans  les  Transactions  philosophiques  de  1802.  Elles 
ont  été  examinées  de  uoiiveau  dans  le  plus   grand  détail) 
avec  tout  le  soin  que  pouvait  y  apporter  un  talent  supériear 
aidé  des  instruments  les  plus  parfaits,  par  le  célèbre  Fraun- 
hqfer,  dont  ou  doit  déplorer  à  jamais  la  perte.  Il  parait  que  . 
ce  dernier  n'avait  aucune  connaissance  du  mémoire  de  Wol- 
laston  'y  de  manière  qu'il  a  tout  le  mérite  de  sa  découverte, 
qui  consiste  en  ceci  : 

Si  l'on  reçoit  sur  un  écran  blanc  le  spectre  solaire  dans 
son  état  de  pureté  et  de  ténuité  la  plus  grande ,  ou  qu'on  le 
laisse  arriver  directement  à  l'œil,  il  n'a  point  l'apparence 
d'une  ligne  continue,  rouge  à  l'un  de  ses  bouts  et  violette  a 
l'autre  )  les  rayons  n'y  passent  pas  non  plus  par  degrés  insen- 
sibles d'une  couleur  à  une  autre,  ainsi  que  le  croyait  New- 
ton ,  et  qu'on  le  jugerait  au  premier  coup-d'œil.  Il  est  raye 
d'intervalles  absolument  noirs;  et,  dans  les  parties  lumineu- 
ses, l'intensité  de  l'éclairement  y  varie  avec  tant  d'irrégula- 
rité qu'elle  semble  n'être  assujettie  à  aucune  loi,  ou  du  moins» 
si  elle  en  suit  une ,  cette  loi  doit  être  extrêmement  coœpl*" 


225 

t}t](fe.  Par  conséquent,  si  nous  considérons  un  spectre  forme 
par  une  ligne  lumineuse  très  étroite  et  parallèle  à  l'arête  du 
prisme,- ce  spectre  sera  très  large,  sans  que  la  pureté'  de  ses 
couleurs  en  soit  altérée ,  puisqu'il  n'est  en  effet  qu'un  assem- 
l>1age  de  spectres  linéaires  juxtaposés  ;  mais  ,  au  lieu  d'une 
l>ande  de  lumière  d'égale  intensité  et  de  couleurs  graduées, 
on  ne  verra  plus  qu*un  ruban  rayé ,  dans  le  sens  de  sa  lar« 
g€ur,  d'nne  infinité  de  lignes  obscures  et  quelquefois  totale- 
raent  noires ,  distribuées  très  inégalement  sur  tout  le  spec- 
tre :  cette  irrégularité  ne  provient  pas  cependant  de  circon- 
stances accidentelles,  car  les  lignes  se  trouvent  toujours  aux 
mêmes  endroits,  et  gardent  entre  elles  le  même  ordre  et  les 
mêmes  rapports,  lia  même  largeur  proportionnelle  et  le 
même  degft  d'obscurité ,  pourvu  que.  Von  emploie  la  lu- 
mière du  soleil  et  que  la  matière  des  prismes  soit  toujours  la 
même.  Si  cette  dernière  condition  n'est  point  remplie  ,  le 
nombre,  l'ordre  ,  l'intensité  des  bandes  obscures ,  et  leur  si-^ 
toation  par  rapport  à  chaque  couleur  en  particulier ,-  n'é- 
prouvent pas  de  variation»,  mais  seulement  leurs  distances 
ï^pectiyes,  comme  nous  le  ferons  voir  plus  loin. 

On  doit  entendre  par  lumière  du  soleil  non  pas  unique* 
•^ent  celle  des  rayons  qui  nous  arrivent  en  ligne  droite  de  cet 
^stre,  maïs  toute  lumière  dont  il  est  la  source,  comme  ccj^e 
Qes  nuages ,  du  firmament ,  de  l'arc-en-cicl ,  de  Ija  lune  ou 
^es  planètes  :  toutes  ces  lumières,  quand.iPn  les  analyse  au 
prisme,  o£Frent  les  mêmes  phénomènes. 

On  observe  des  lignes  analogues  dans  les  spectres  •prove- 
nant de  la  lumière  des  étoiles,  de  l'électricité,  delà  flamme^ 
^aislenr  disposition  est  différente  pour  chaque  espèce  de  lu- 
mière :  chaque  étoile  ,  chaque  flamme  a  un  système  de  ban- 
des particulier  qui  la  caractérise ,  et  demeure  invariable  en 
^OQs  temps  et  en  toutes  circonstances. 

4ig.  —  La  fig.  94  représente  le  spectre  solaire  tel  que  l'a 
^ouvé  Fraunhofer ,  à  l'aide  des  mesures  micrométriques  les 
plus  exactes  et  d'un  prisme  de  son  incomparable  flint-glass* 

T.  lÔ 


Senlemeiitt  pour  éviter  h  confusion,  nous  avons  supprime  1 
plupart  des  lignes  noires  (  il  y  en  a  plus  de  cinq  cents  ),  c 
n'en  conservant  que  sept  principales,  marquées  par  B,  C,  I 
E,  F,  qu'il  a  nommées  raies  fixes  dans  le  spectre,  et  qui  sei 
vent  de  termes  de  comparaison ,  parce  qu'on  les  dislingi 
facilement  :  B  se  trouve  i  l'extrémité  rouge;  C  plus  haï 
dans  la  même  couleur  ;  D  dans  Toraugé  :  c'est  une  gros 
ligue  double  que  l'on  reconnaît  aisément  ;  £  se  trouve  da 
1^  vert,  F  dans  le  bleu,  G  dans  l'indigo  et  H  dans  le  violet. 
y  a  encore  d'autres  lignes  fort  remarquable!  ,  telles  que 
dans  le  vert ,  entre  E  et  F,  qui  se  compose  de  trois  fortes  1 
gnes ,  dont  le^  deux  premières  sont  plus  rapprochées  que 

troisième,  etc.  • 

r 

420.  — La  netteté  de  ces  lignes  et  leur  position  invariah 
par  rapport  aux  couleurs  du  spectre,  ou,  si  l'on  veut ^ 
précision  des  limites  de  la  réfrangibilité  des  rayons  déficieni 
rend  cette  découverte  d'une  importance  inestimable,  en  noi 
permettant  de  donner  aux  mesures  que  Ton  emploie  en  oj: 
tique  une  exactitude  inconnue  jusqu'à  nos  jours,  et  presqu 
égale  à  celle  des  observations  astronomiques.  Fraunhofer 
dans  SCS  divers  essais  ,  en  a  tiré  le  parti  le  plus  avantageux 
c^mmc  nous  aurons  bientôt  occasion  de  le  remarquer. 

421.  —  Pour  «observer  les  phénomènes  que  nous  venon! 
de  décrire,  il  faut  placer  l'angle  réfringent  d'un  prisme  par- 
fait de  manière  à  ce  que  l'arête  soit  parallèle  à  une  fente  trèf 
étroite  qui  laisse  passer  la  lumière  solaire.  Au  lieu  de  cetU 
fente  ,  on  peut  employer  aussi  une  lentille  cylindrique  ou 
semi-cylindrique  d'un  rayon  très  petit  qui  réunit  les  rayons 
en  un  foyer  linéaire,  d'où  les  rayons  divergent  comme  d'une 
droite  lumineuse  très  fine ,  de  la  manière  décrite  à  l'art.  4'' 
pour  une  lentille.  Maintenait ,  si  l'on  applique  l'œil  immé- 
diatement derrière  le  prisme  ,  cette  ligne  ,  en  se  dilatant  1 
prendra  la  forme  d'une  large  bande  colorée ,  où  toutes  I^' 
couleurs  se  peindront  dans  l'ordre  qui  leur  est  propre.  Si  ^^ 


2^5 

prisme  est  bon,- et.  placé  de- manière  à  donner  la  dévia- 
tion minimum  ^  et  si  l'angle  réfringent  est  assez  ouvert 
pour  qpe  le  spectre  soit  d'une  largeur  suffisante ,  quelques 
unes  des  lignes  fixes  les  plus  remarquables  seront  parallèles 
aux  extrémités  du  spectre ,  surtout  les  lignes  D  et  F ,  dont  la 
première  paraîtra  séparer  le  rouge  du  jaune.  Si  la  lumière 
qai  viçnt  directement  du  soleil  est  trop  éblouissante ,  Ton 
peut  loi  substituer  la  lumière  du  jour  y  que  l'on  fait  passer 
par, une  fente  étroite ,  comme  celle  qui  reste  entre  deux  vo- 
lets. C'est  ^  cette  manière  que  Wollastpn  a  découvert  1^ 
lignes  fixes. 

4^2.  —  Mais  il  est  difficile  d'apercevoir  de  cette  manière 
les  lignes  fixes  même  les  plus  remarquables  ,  à  cause  de  leur 
peu  de  largeur  angulaire,  qui,  dans  les  circonstances  les  plus 
favorables ,  excède  à  peine  une  demi-minute ,  et  dans  les  au- 
tres un  petit  nombre  de  secoi^des.  On  est  donc  obligé  de  les 
grossir  à  l'aide  d'un  télescope  placé  entre  l'œil  et  le  prisme , 
comme  le  représente  la  fig.  gS,  où  LZ  est  la  fente  que  traver- 
sent les  rayons  solaires  avant  de  tomber  sur  le  prisme  ABC, 
et  D  rq)[>jectif  qui  reçoit  les  rayons  réfractés.  Cet  objectif 
doit  être  achromatique,  c'est-à  dire  qu'il  doit  être  construit 
de  manière  à  réunir  les  rayons  de  différentes  couleurs  en  des 
%ers  à  égale  distance  de  la  lentille.  Nous  verrons  bientôt 
comment  l'on  parvient  à  ce  but. 

Ne  considérons  maintenant  que  les  rayons  doués  d'un  cer- 
^in  degré  de  réfrangibilité  (  les  rouges  ,  par  exemple).  Les 
pinceaux  divergeant  de  chaque  point  de  L  /  iront,  après  leur 
'"^fraction  par  les  deux  faces  du  prisme ,  diverger  à  partir 
des  points  correspondants  d'une  image  \JV  dans  la  direction 
de  la  base  vers  l'arête  C }  les  rayons  plus  réfrangibles  diver- 
geront à  partir  de  l'image  L''  /"  parallèle  à  L'  /',  mais  plus  éloi- 
gnée de  L  /  ;  ainsi ,  après  la  réfraction  ,  la  ligne  blanche  L  / 
4ura  pour  image  le  rectangle  coloré  L  L"'  V  Z*,  que  l'on  verra 
^travers  le  télescope  comme  si  c'était  un  objet  réel.  Chaque 

I.  i5. 

\ 


2a6 

ligne  verticale  dans  ce  parallëlbgramme  formera  donc 
foyer  de  l'objectif  une  image  de  même  couleur  qu'elle  ;  e1 
verre  ëtant  achromatique,  toutes  ces  images  seront  à  ég 
distance;  de  manière  que  le  rectangle  L' P  aura  pour  im; 
une  figure  de  même  couleur,  perpendiculaire  à  l'axe  du 
lescope  :  cette  figure  sera  vue  comme  un  objet  r^el  à  trav 
Poculaire,  et  le  spectre  sera  amplifié  de  cette  manière,  co 
me  le  serait  tout  Autre  objet ,  en  raison  du  pouvoir  de  1' 
trumenl  (art.  S82  ). 

Au  moyen  d'un  appareil  ainsi  disposé  (  et  c'est  celui  d< 
s'est  servi  Fraunliofer) ,  les  lignes  fixes  ressortent  très  bic 
et  peuvent  être  rendues  aussi  larges  que  l'on  voudra,  poi 
vu  que  le  prisme  soit  parfait  :  on  Conçoit ,  en  effet ,  que 
moindre  défaut  d'homogénéité  doit  rendre  l'observation  i 
possible.  Il  serait  tout-à-fait  inutile  d'essayer  cette  ex] 
rience  avec  des  prismes  ordinaires;  et,  pour  la  répéter, 
est  obligé  d'avoir  recours  à  des  liquides  très  réfringents  c( 
tenus  dans  une  boîte  de  verre  prismatique.  Les  oculaires  < 
télescopes  n'étant  pas  toujours  achromatiques,  il  faut  lé^ 
rcment  changer  le  foyer  pour  voir  les  lignes  dans  Je  roi 
et  dans  le  violet.  L'usage  d'un  oculaire  achromatique  p 
vient  cet  inconvénient. 

4îi5.  —  En  démontant  le  télescope  et  en  recevant 
rayons  réfractés  par  l'objectif  sur  un  écran  placé  à  son  foy 
l'on  démontre  aisément  qu'il  se  forme  en  ce  foyer  une  vé 
table  image  du  spectre  et  des  lignes  fixes.  On  peut  ainsi  fa 
voir  ces  phénomènes  à  plusieurs  personnes  à  la  fois  d't 
manière  très  satisfaisante.  On  place  un  objectif  achroma 
que  d'une  longueur  focale  considérable  (six  pieds,  par  exe 
pie)  à  une  distance  à  peu  près  double  de  cette  longueur 
l'ouverture  qui  laisse  passer  la  lumière  ^  comme  le  prisme 
trouve  immédiatement  devant  le  verre  ,  l'image  se  form« 
à  environ  douze  pieds  derrière  l'objectif  (à  cause  deybuL-^ 
L=J,  D=:~^,/=J~-iT  =+Tr);  et,  étant  reçue  al 


227 

sur  un  papier  blanc  ou  un  verre  usé  à  l'ëmeri ,  Ton  pourra 
l'examiner  à  loisir,  et  mesurer  à  l'échelle  les  distances  des  li- 
gnes entre  elles ,  etc. 

Hais  la  meilleure  me'thode  d'obtenir  ces  mesures  est  celle 
qn*a  employée  Fraunhofer,  c'est-à-dire  en  adaptant  un  mi- 
cromètre k  Pextrëmit^  du  télescope  la  plus  voisine  de  l'œil 
(  voyes  dans  la  table  le  inot  Micromètre)^  pour  s'assurer  des 
distances  des  lignes  les  plus  rapprochées  :  on  f§it  tçurner 
alors  l'axe  de  Tinstrument  avec  le  prisme,  qui  fait  corps  avec 
Ini,  dans  i|n  plan/fapriçontal  oii  des.yerniers  études  loupes 
donnent  à  la  Içcture  des  angles  sur  un  cercle  gradué  toute 
l'exactitude  des  observations  astronomiques.  L'appareil  de 
Frannhofer,  qui  peut  servir  également  à  tine  foule  de  recher- 
ches d'optique ,  est  représenté  par  la  fig.  96. 

424* — Les  lignes  fiies  dans  le  .spectre  ne  marquent  aucune 
liinitç  précise  entre  les  diverses  couleurs.  Selon  le  docteur 
Wollaston(2>a7U[.  PhiL,  1 802),  le  spectre  se  composede  quatre 
couleurs  :  le  rouge,  le  vert,  le  bleu  et  le  violet.  Ce  savant 
considère  comme  un  mélange  de  rouge  et  de  vert  la  petite 
ligne  de  jaune  qu'il  aperçoit ,  en  observant  d'après  sa  mé- 
^ode  qui  consiste  à  regarder  à  la  vue  simple-  uue  ligne  de 
lumière  à  travers  un  prisme  ;  il  regarde  ces  couleurs  comme 
Pien  terminées ,  saps  gradations  sensibles  entre  elles  et  d'unç 
Veinte  à  peu  près  uniforme  dans  toute  leur  étendue.  Nous 
avouerons  q[u'il  ne  nous  a  jamais  été  possible  de  vérifier  cette 
dernière  observation.  Dans  les  expériences  de  Fraunhofer , 
dont  nous  avons  eu  l'avantage  d'être  témoin,  puisqu'il  le 
l'^péta  lui-même  devant  nous  à  Munich ,  les  b'gnes  les  plus 
Anes  du  spectre  étaient  parfaitement  distinctes  et  les  rayons 
^ns  aucun  mélange.  Cependant  les  teintes  variaient  par  de- 
grés iout-à-fait  insensibles ,  en  passant  d'une  couleur  à  celle 
4ni  la  suit^  et  l'on  remarque  la  même  chose  dans  la  figure 
colorée  du  spectre  publiée  dans  le  premier  mémoire  de  cet 
cxcellçitt  artiste ,  et  exécutée  par  lui  avec  un  soin  et  une  li- 
dclilc  iocrpyables.  La  préàcncc  d'une  bande  jaune-paiLlo 


228 

d'une  largeur  1res  sensible  s*y  remarque  facilenieut^  et  Ton 
peut  encore  s'en  assurer  par  d'autres  eipëriences  que  nous 
décrirons  plus  tard  en  parlant  de  l'absorption  de  la  lumière. 
En  nn  mot ,  i  l'exception  des  lignes  fixes ,  que  Newton  ne 
pouvait  connaître  à  cause  de  l'imperfection  de  ses  înstru- 
ments ,  le  spectre  est  absolument  tel   que  l'a   décrit  d'a- 
bord  cet  illustre  philosophe   :  les  teintes  »'y  dégradent, 
et  l'on   peut  reconnaître  distinctement  les   sept  couleurs 
qu'il  a   énumérées  )  mais  leurs  limites  se  touchent  de  s 
près  qu'on  ne  saurait  les  fixer  au  juste.  Si  ces  coulenn 
sont  réellement  composées  ou  non,  si  un  nouveau  genn 
d'analyse  ne  parviendrait  pas  à  les  séparer  en  vertu  d'um 
autre  différence  caractéristique  entre  les  rayons  que  le  de- 
gré de  réfrangibilité,  ce  sont  14  des  questions  d'une  autr^ 
nature,  que  nous  traiterons  plus  loin.  Qu'il  nous  suffise  d^ 
remarquer,  pour  le  moment,  que,  suivant  toutes  les  proba- 
bilités données  Journellement  par  l'expérience,  il  est  à  croira 
que  l'orangé,  le  vert  et  le  violet  sont  des  couleurs  mêlées ,  et 
que  les  couleurs  primitives  sont  le  rouge,  le  jaune  et  le  bleu  : 
les  premières  peuvent  être  imitées  par  le  mélange  des  se- 
condes^ mais  le  contraire  ne  se  voit  jamais.  Ce  système  a  été 
soutenu  par  Mayer,  dans  un  traité  curieux  qui  se  trouve  par- 
mi ses  œuvres,  (Voy.  à  la  fin  de  cet  ouvrage  la  liste  des  au- 
teurs qui  ont  écrit  sur  l'optique.  )  Néanmoins ,  le  docteur 
Young  a  avancé  une  opinion  toute  contraire  dans  ses  Leçons 
de  physique,  I,  p.  44'  •  ^^  7  affirme  que  les  couleurs  fonda- 
mentales sont  le  rouge,  le  vert  et  le  violet.  Nous  discuterons 
bientôt  ces  deux  systèmes.  (Voy. ,  dans  la  table,  Composition 
des  couleurs, \ 

425.  —  Les  milieux  ,  comme  nous  l'avons  vu  ,  diffèrent 
beaucoup  en  pouvoir  réfringent,  c'est  à-dirc  que  des  prismes 
dont  l'angle  réfringent  est  le  même  détournent  plus  ou  moin* 
le  rayon  lumineux  ,  suivant  la  matière  dont  ils  sont  formes. 

Cette  propriété  était  connue  des  physiciens  q^i  ont  pré- 
cédé Newton.  En  faisant  connaître  ce  fait  ge'néral  que  ^ 


229 

'oême  milieu  réfracte  différemment  les  rayons  de  couleur 
différente ,  ce  grand  homme  aur»-^té  conduit  naturellement 
A  Cibercher  par  l'expérience  si  chaque  couleur  avait  la  même 
rcTirangilMlité  relative  pour  tous  les  milieux.  Il  parait  avoir 
été  induit  en  erreur  par  une  expérience  trompeuse  oi!i  il 
employa  plusieurs  milieux  (i),  et  il  en  tira  la  fausse  cen- 
clil^on  que  des  milieux  exercent  une  action  proportionnelle 
surlesrayons  de  même  couleur.  M.Hall,  gentilhomme  du  com- 
té de  Worcester,  s'aperçut  le  premier  de  l'erreur  de  Newton  ^ 
et,  s'étant  assuré  que  le  pouvoir  dispersif  varie  pour  chaque 
espèce  de  verre,  il  appliqua  cette  propriété,  avec  le  plus 
çrand  succès,  i  la  construction  d'une  lunette  achromatique. 
Cependant  sa  découverte  tomba  dans  un  injuste  oubli ,  quoi- 
qu'on dise  qu'il  acheva  plusieurs  lunettes  de  cette  espèce:, 
dont  quelques  unes  existent  encore  x  elle  fut  retrouvée ,  et 
sippliquée  de  nouveau  par  Dollond,  célèbre  opticien  de  Lon- 
dres, j^  l'occasion  d'une  dispute  qui  s'éleva  à  ce  sujet  par 
suite  de  quelques  idées  paradoxales  avancées  par  Euler. 

426»  —  Si  l'on  présente  à  deux  rayons  de  lumière  blan- 
che deux  prismes  tels  que  ABC  et  abc  (fîg.  97),  l'un  de 
flint-glass  et  l'autre  de  crown-glass,  dont  les  angles  réfrin- 
S^ntstont  égaux,  S  G  et  ^c  étant  les  rayons  incidents ,  GR, 
^V,  cr^  c  V,  les  rayons  rouges  et  violets  réfractés  par  le  flint 
^t  le  crown-glass  ,  l'on  observe  i  *»  que  la  déviation  pro- 
duite sur  le  rouge  et  le  violet  par  le  flint-glass  est  beaucoup 
plus  forte  que  par  le  crown-glass  j  2»  que  l'angle  R  C  V ,  que 
•es  rayons  colorés  couvrent  après  leur  dispersion  par  le  flint- 
^3Sâ|  surpasse  de  beaucoup  l'angle  analogue  rcv  pour  le 


(1)  Il  essaya  de  corriger  les  effets  de  la  réfraction  par  le  verre,  à  l'aide 
u  un  prisme  rempli  d'eau.  Il  ne  devait  rester  quiune  légère  coloration  : 
°^lieareosement  il  avait  mêlé  de  la  ïitharge  avec  l'eau  ,  pour  rendre 
'î»  réfraction  plus  forte;  et  le  grand  pouvoir  dispersif  des  sels  du  plonb 
l  pouvoir  qu'il  lui  était  impossible  de  soupçonner)  lui  enleva  la  gloire 
"  une  des  plus  belles  découvertes  en  optique.  * 


crown*glas8  ;  3*  que  cet  mêmes  angles  R  C  V  et  rc  r  M 1^     * 
angles  de  dispersion  ne  tout  point  entre  eipx  dan*  le  mèiD^ 
rapport  que  les  angles  de  deviaiion  TCR  ^  icr,  «iatiq|Be  I^ 
supposait  Newton,  mais  dans  un  rapport  beaucoup  pluseoa" 
sidërable,  le  flint-glass  étant  proportionnellement  beaucoup 
plus  dispersif.  Au  lieu  de  donner  aux  deux  prismes  des  ai»^ 
gles  égaux,  si  l'on  prend  l'angle  de  celui  de  crown-glassasse^ 
grand  pour  que  la  déviation  du  rayon  rouge  soit  égale  à  cell^ 
que  produit  le  flint-glass ,  le  violet  sera  bien  loin  d'être  éga-" 
lement  dévié  :  par  conséquent  (  fîg^QS),  si  les  prismes  son^ 
placés  de  manière  à  ce  que  leurs  faces  homologues*  soient  op^ 
posées ,  pour  qu'ils  agissent  en  sens  contraire  ,  le  rayon 
rouge,  étant  également  réfracté  par  tous  les  deux,  ne  subira 
aucune  déviation;  tandis  que  le  rayon  violet,  plus  réfrac^ 
par  le  flint  que  par  le  crown-glas» ,  se  rapprochera  de  Ia 
partie  la  plus  épaisse  du  prisme  de  flint-glass,  et  il  restera 
ainsi  une  couleur  violette ,  tandis  que  les  effets  de  U  .réfrac- 
tion seront  détruits,  du  moins  pour  une  espèce  de  rayons. 

Réciproquement,  si  l'on  corrige  la  dispersion,  c'est-à-dire 
ti  Fangle  réfringent  du  prisme  de  crovrn-glass  ,  agissant  eo 
sens  contraire  de  celui  de  flint-glass,  est  assez  grand  pour  . 
que  la  différence  de  déviation  entre  les  rayons  rouges  et  vio-  ! 
lets  du  crown-glass  égale  cette  même  différence?  par  rapport 
au  flint-glass,  la  déviation  due  au  crown-glass  en  particulie'' 
sera  plus  farte  que  celle  de  l^autre  verre,  et  la  déviation  to- 
tale produite  par  l'action  simultajiée  des  deux  prismes  tieo- 
drà  davantage  de  celle  du  crown-glass. 

4^7.  —  Par  une  semblable  combinaison  de  deux  prismes 
de  matière  différente  ,  l'on  peut  détourner  considérablement 
tm  rayon  blanc  de  sa  route ,  sans  le  séparer  en  ses  éléments 
colorés.  En  supposant  les  angles  des  prismes  assez  petits,  «^ 
ceux-ci  dans  leur  position  de  déviation  minimum ,  il  est  ma- 
nifeste que  ces  déviations  doivent  être  en  raison  inverse  des 
pouvoirs  dispersifs  des  deux  milieux,  pour  obtenir  reffet 
désiré.  En  effet,  p,  ^',  désignant  les  indices  de  réfraction 


a5i 

desprisçies  pour  les  rayons  rouges  extrêmes,  et  |ui-|-$  fi, 
pi'4"8f*S  pour  les  rayons  violets  extrêmes;  A  et  A'  les  an- 
glo  réfringents ,  et  D  et  D' les  déviations  ;  l'on  a  générale* 
ment,  dans  la  position  des  prismes  dont  oa  vient  de  parler^ 

.A        .    A  +  D 

u  •  sm  ^  z=z  sm  — — ^ —  ; 

d'où 

9  tt  •  sin  —  =  -  3  D  cos  — S — , 

A'         .    A'  +  D'  .  ,    .  A'        I     ^,        A'+D' 

K8in  — =:  sin ! .Six'.sm—  =  -  5  D'  cos  — -1 ; 

2  a  *^  2         a  2        ' 

d'o&  l'on  tire ,  puisque  les  prismes  sont  opposés , 

IX  sm  —  ô  a'  sin  — 

I  a  a 

i8(D  — D')  = 


/A  +  D\  /A'4-D'\* 


Posant  cette  quantité  égale  i  zéro ,  il  vient 

^  ft      sin  7  A    .       cos  ^  (  A  -4*  P  ) 
VP  '  sin^A'  ~  cos  ï  (  A'  +  D')' 

En  éliminant  sin  -^  A  et  sin  ^  A'  au  moyen  des  équations 
primitives  dont  nous  sommes  partis ,  nous  trouvons 

Sp  v.ft^_cosi(A +D)       sio  L(A^^D') 
a  fA'  ^  /A  ~cos  i  (  A'  4-  i>')  ^  sin  i  (  A  +  D  ) 
_  tangi(A  +  D') 
—  tangHA+D)• 
Nommanty9  et  p'  les  pouvoirs  dispersifs  des  milieux ,  ou  la 
i^rtie  proportionnelle  de  la  réfraction  totale  du  rayon  rou- 
get à  laquelle  la  dispersion  est  égale  pour  chaque  milieu , 
>^ous  aurons 


2^2 

de  manière  que 


f 


_  p'— 1      sîn  {  A'      I  y/i  —  ia'  (tin^A  )* 
~  f*  —  I   '  sin  J  A    *  1^    I  —  ft'^CsiiiiA')»' 

Telle  est  la  formule  rigoureuse.  Quand  A  et  A'  sont  trèsp^ 
tits ,  elle  devient  simplement 

P_  _  (f*^-i)A' 
;i'  ~  (  f*  -  I  )  A  ^ 

ou ,  puisque  (fi  —  i)A=:Det(fA'  —  ijA'rz:!)', 

£.  —   ?! 
^  ~   D* 


4^3*  —  L^  formule  (a)  nous  fournit  une  méthode  eip^ri'    . 
mentale  de  déterminer  le  rapport  des  pouvoirs  dispersifede   j 
deux  milieux.  Si  l'on  parvient  à  donner  à  chacun  d'eux    ' 
la  forme  d'un  prisme  dont  l'angle  réfringent  soit  tel  que  les 
contours  d'un  objet  brillant  et  bien  terminé,  vu  à  travers  les 
deux  prismes  (  que  l'on  suppose  dans  leur  lieu  de  moindre 
déviation),  paraissent  nettement  tranchés  et  exempts  de 
couleurs,  l'on  obtiendra  sur-le-champ  le  rapport  en  ques- 
tion, au  moyen  de  la  formule  (a),  après  avoir  mesuré  les 
angles  réfringents  et  remplacé  les  indices  de  réfraction  par 
leurs  valeurs  conclues  d'autres  expériences. 

42g.  ' —  Quand  nous  regardons  à  travers  un  prisme  un 
objet  bien  terminé  plus  clair  que  le  fond  sur  lequel  il  se  pro- 
jette, ou  plus  obscur,  comme  un  barreau  de  fenêtre  qui  se 
projette  sur  le  ciel ,  ses  bords  paraissent  mal  terminés ,  et  en- 
tourés d'une  frange  de  diverses  couleurs.  En  voici  la  raison  : 

Soit  A  B  (  fig.  99  )  une  section  d'un  barreau  horizontal  vu 
à  travers  le  prisme  P  dont  l'angle  réfringent  est  en  bas, 
et  considérons  d'abord  l'extrémité  supérieure  B  de  l'objet- s 
comme  c'est  la  lumière,  et  non  robscurilé,  qui  rend  les  objets 


235 

visibles,  nous  ne  voyons  rëellement  pas  l'objet  obscur,  mais 
le  fond  lumineux  sur  lequel  il  se  dessine ,  ou  les  espaces  B  G , 
AD,  au-dessus  et  au-dessous.  L'espace  lumineux  BG,  ëtant 
éclaire  par  la  lumière  blanche,  produira,  après  la  réfraction 
par  le  prisme ,  une  sërie  d'images  colorées,  bc,  Vd,  Wif, 
etc.,  qui  se  couvriront,  mais  en  se  dépassant.  La  figure  les 
reprës^te  à  différentes  distances  de  P,  mais  uniquement  pour 
les  rendre  distinctes.  En  réalité,  elles  doivent  se  superposer 
dans  presque  toute  leur  étendue. 

L'image  la  moins  réfractée,  £  c^  est  rouge,  et  la  plus  ré- 
fractée y  y  €? ,  violette  :  les  images  entre  ces  deux  limites 

comme  Vd)  sont  d'une  couleur  intermédiaire,  telle  que  le 
aune,  par  exemple.  Au-dessous  de  V  il  n'y  a  point  d'imagés , 
le  manière  que  tout  l'espace  au-dessous  de  V  paraîtra  noir 
Jnand  on  le  regardera  à  travers  le  prisme. 

D'un  autre  côté ,  les  images  de  chaque  couleur  au-^dessus 
le  h  coexistent ,  puisque  l'on  suppose  que  l'espace  lumineut 
^c  s'étend  indéfiniment  au-dessus  de  B  :  par  conséquent , 
espace  au-dessus  de  h  dans  l'image  réfractée  sera  d'une  en- 
tera blancheur.  En  allant  de  h  vers  £',  il  y  aura  une  dimi- 
totion  générale  de  lumière,  parce  que  le  nombre  des  images 
[dise  superposent  deviendra  de  plus  en  plus  petit.  De  plus, 
es  rayons  les  plus  réfrangibles  du  spectre  y  seront  en  excès; 
ar,  au-delà  de  h,  il  n'y  a  plus  de  rayons  rouges,  au-delà  dc: 
'de  rayons  jaunes ,  et  ainsi  de  suite.  La  couleur  qui  s'éten^ 
ra  le  plus  loin,  c'est-à-dire  jusqu'en  h"^  sera  le  violet  pur. 
Ainsi  la  lumière  ne  décroîtra  pas  seulement  en  intensité , 
lais  la  perte  successive  des  rayons  les  moins  réfrangibles  du 
)ectre  lui  donnera  une  teinte  de  plus  eu  plus  bleue,  jusqu'au 
iolet  j  de  manière  que  le  bord  supérieur  dé  l'objet  obscur 
araîtra  garni  d^une  frange  bleue,  qui  deviendra  de  plus  en 
las  pâle,  j^usqu'à  ce  qu'elle  passe  au  blanc.  Ce  sera  le  cou- 
raire  pour  l'extrémité  inférieure  A.  L'espace  lumineux  AI> 
3rme  pareillement  une  série  d'images  colorées  >,  ad,  a'  d' ^ 
^(f ,  dont  la  moins  déviée  est  rfmagè  rouge  ad,  et  la  plus, 
l^viéc  l'inoiage  violette  a"  d^\  Le  point  a ,  qui  n'est  éclairé  que- 


«54 

par  les  rayons  rouges  extrâmes  ,  paraîtra  donc  d'un  roige 
sombre  ;  a} ,  qui  le  sera  par  tous  les  rayons ,  depuis  le  ronge 
jusqu'au  jaune  (par  exemple),  sera  d'un  rouge-orangé  ira 
vif;  mais,  à  mesure  que  les  rayons  les  plus  réfrangiblesnei- 
dr(^it  se  joindre  aux  premiers,  la  teinte  rouge&tre  s^affaiUiijm 
et  la  partie  inférieure  a* ,  où  tous  les  rayons  se  trourenit 
dans  leur  proportion  naturelle ,  sera  tout-à-fait  bUad». 
Ainsi  le  bord  inférieur  d'un  objet  obscur  sera  frangé  It 
rouge ,  de  même  que  le  bord  supérieur  l'était  de  bleu 
franges  otent  aux  contours  de  l'objet  toute  leur  netteté, et 
rendent  la  vision  confuse;  mais  ce  phénomène  cesse  ausotlt' 
que  l'on  éclaire  l'objet  avec  une  lumière  homogène,  ou  qa'M 
le  regarde  a  travers  une  substance  colorée  qui  ne  laisse  pi"  - 
ser  que  des  rayons  homogènes. 

4^0.  —  L'œil  peut  très  bien  juger  de  la  destruction  Jei| 
couleurs  et  de  la  netteté  des  contours  des  objets  quand  k>l 
prismes  sont  disposés  de  manière  à  agir  en  sens  contraire^ 
(art.  426  et  4^7)7  mais  leurs  effets  ne  se  compensent  jatitftf 
exactement,  et  il  reste  d'un  câté  une  petite  frange  pourpre- 
et  de  l'autre  une  frange  verte.  Celte  imperfection  lient  à  des 
causes  que  nous  allons  discuter.  Les  pouvoirs  dispersifsob-.^ 
tenus  par  cette  méthode  peuvent  comporter  ainsi  des  er- 
reurs plus  ou  moins  considérables,  ce  qui  rend  ce  genre 
d'appréciations  peu  susceptible  d'exactitude. 

45 1.  —  Pour  déterminer  le  pouvoir  dispcrsif  d'un  milieu, 
après  lui  avoir  donné  la  forme  d'un  prisme,  l'on  commen- 
cera par  mesurer  avec  le  gouiomètre  ou  autrement  son  an- 
gle réfringent ,  et  par  s'assurer  de  son  indice  de  réfraction. 
L'on  cherchera  ensuite  quel  est  l'angle  qu'il  faut  donnera 
un  prisme  d'un  milieu  connu,  qui  sert  de  terme  de  comparai- 
son ,  pour  que  les  dispersions  produites  par  les  deux  prisme? 
se  compensent ,  et  que  la  lumière  réfractée  soit  aussi  blançlif 
que  possible;  mais  comme  on  ne  peut  avoir  pour  chaque  «»• 
lieu  un  pi  isme  colbpensalcur  ,  Ton  a  cherché  k  faire  varier 


a55 

m 

par  degrés  insensibles  Tangle  réfringent  d'un  même  prisme. 

C'^t  à  quoi  l'on  parvient  de  plusieurs  manières.  D'abord , 
f  on  peut  se  servir  d\in  prisme  compose  de  deux  plateaux  de 
Tâte  parallèles,  attaches  ensemble  avec  des  pentures,  et  ren- 
fermant quelques  gouttes  d'un  liquide  qui  ne  peut  s'éch^p-  - 
perà  cause  delà  capillarité  :  s'il  y  a  beaucoup  de  liquide  on 
joindra  les  plateaux  avec  une  charnière  métallique  très  ser« 
rée.  Cette  consitruction  est  sujette  à  mille  inconvénients  dans  . 
la-pratiqne. 

L'on  peut  .encore  faire  usage  de  deux  prismes  de  même 
verre,  dont  l'un  ait  une  Face  cylindrique  concave,  et  l'autre 
une  face  convexe  de  m'ême  rayon.  En  faisant  coïncider  les 
surfaces  courbes ,  l'on  pourra  donner  aux  faces  rectilignes  : 
toutes  les  inclinaisons  possibles  par  la  rotation  des  deux  pris- 
mes autour  de  l'axe  du  cylindre.  (Voy.  la  fîg.  loo,  où  a  et  6 
Yeprésentent  deux  de  ces  prismes  d'une  construction  un  peu  . 
^érente.  )  Cette  idée ,  que  nous  croyons  appartenir  à  Bos- 
coyich ,  est  ingénieuse ,  mais  d'une  exécution  difficile  ,  et  su*  . 

fette  à  beaucoup  4'inexactitude. 

» 

*  4^2. —  La  méthode  suivante  réussit  parfaitement,  et  nous 
f&Tons  trouvée  d'un  usage  très  commode  dans  la  pratique.  ' 
'  L'on  a  un  prisme  de  bon  ilint-glass  dont  la  section  per- 
pendiculaire à  l'arête  est  un  triangle  rectangle  A  B  C  (  fîg. 
îoi  ),  dans  lequel  A  est  d'environ  5o  ou  35  degrés  et  C  l'an- 
gle droit.  La  longueur  de  ce  prisme  est  double  de  la  largeur 
delà  face  A  C  :  on  polira  cette  face  ainsi  que  l'hypothénuse 
du  prisme  jusqu'à  ce  qu'elles  deviennent  exactement  planes; 
pvàs .  l'on  partagera  le  verre  de  manière  à  former  deu:i; 
prismes  égaux  dont  chacun  ait  une  face  carrée  ,  et  dont  les 
angles  réfringents  A  et  A'  seront  naturellement  égaux.  L'on 
collera  ensemble  les  faces  carrées  avec  du  mastic  ;  de  telle 
Wte  que  les  arêtes  A,  A',  soient  opposées  dans  le  carré  com- 
mun. JFaisant  tourner  alors  tout  le  solide  autour  d'un  axe 
perpendiculaire  à  la  surface  commune  et  passant  par  son 
centre.  Ton  abattra  les  angles  pendant  la  rotation,  jusqu'à 


aî6  , 

ce  qu*il  ait  pris  la  forme  d'un  cylindre  terminé  anx  deu 
bouts  par  des  ellipses  parallèles,  comme  dans  la  fig.  loi 
Alors  on  détachera  les  prismes  en  chauffant  le  mastic,  et  Toi 
enchlssera  chacun  d'eux  séparément  dans  une  lame  de  cui- 
vre ,  comme  dans  la  fig.  i  oa ,  de  manière  que  leurs  bases  cir. 
culaires  soient  en  contact,  et  qu'ils  puissenj;^ tourner  libre- 
ment  l'un  sur  l'autre  autour  de  leur  centre  commun.  Le 
prisme  inférieur  est  fixé  au  centre  d'un  cercle  gradué  DE; 
tandis  que  l'armure  du  prisme  supérieur  ou  mobile  est  gtr- 
nie  d'une  alidade  portant  un  vernier  qui  donne  les  dixièmes 
de  degré  et  même  les  minutes,  s'il  est  nécessaire.  Tout  Pap- 
pareil  est  suspendu  entre  deux  branches ,  où  il  peut  oscillei 
librement,  et  le  limbe  peut  glisser  dans  des  rainures  pratiquées 
aux  points  d'appui,  en  tournant  dans  son  propre  plan,  ce  qui 
permet  de  donner  au  prisme  composé  toutes  les  positiojis  fue 
l'on  veut  pour  recevoir  le  rayon  incident  dans  un  plan  et 
sous  une.  inclinaison  quelconques.  Il  est  évident  que  l'angle 
réfringent  est  rigoureusement  nul  quand  les  prismes  sont  op- 
posés et  le  vernier  sur  zéro ,  comme  dans  la  fig.  1 02.  Si  Toa 
fait  tourner.l'instrument  de  iSo^,  les  prismes  agissant  dans 
le  même  sens ,  leur  augle  commun  sera  double  de  l'angk 
d'eux  en  particulier  de  chacun.  Dans  les  situations  inter- 
médiaires ,  l'angle  entre  les  plans  de  leurs  faces  extérieures 
doit  passer  par  tous  les  degrés  de  grandeur  entre  zéro  et  l'an- 
gle commun  :  or  la  trigonométrie  sphérique  nous  apprenti 
que  ,  si  B  est  l'angle  donné  par  le  vernier  ou  l'angle  de  ro- 
tation des  prismes  l'un  sur  l'autre ,  à  compter  du  zéro  yraii 
l'angle  du  prisme  composé  se  déduira  de  l'équation 

sin  —  zz:  sin  -  .  sin  (A)  ,        .     .     .    (W 
2  2  ^   '  ' 

dans  laquelle  (A.)  est  l'angle  réfringent  de  chaque  prisme,  et 
A  l'angle  du  prisme  composé. 

455.  —  Pour  se  servir  de  cet  instrument,  l'on  place k 
prisme  A',  dont  on  veut  comparer  le  pouvoir  dispersif  i  ce' 


I 

l 


a57 

lui  da  milieu  (A) ,  de  manière  que  son  arête  soit  horizon- 
tale et  le  plus  .bas  possible,  devant  une  fenêtre  dont  on  re« 
garde  uo  barreau  horizontal ,  en  faisant  mouvoir  le  prisme 
jusqu'à  ce  que  la  réfraction  de  ce  barreau  soit  la  moindre 
possible  I  c'est-a-dire  jusqu'à  ce  que  l'image  soit  stationnaire 
quand  on  donne  au  prisme  un  lëger  mouvement  en  avaht 
ou  en  arrière.  L'on  prend  alors  le  prisme  composé,  que  l'on 
amène  sur  le  zéro  et  dans  une  position  verticale  sur  le  cercle; 
puis  on  le  met  denîère  le  premier  prisme.  On  écarte  son  in-* 
dex  de  quelques  degrés  du  zéro ,  et  l'on  fait  tourner  le  cercle 
gradaé  dans  son  propre  plan  jusqu'à  ce  que  la  réfraction 
produite  par  le  second  prisme  soit  opposée  à  celle  du  pre- 
mier. La  coloration  sera  plus  faible  qu'auparavant.  L'on 
continuera  ainsi  jusqu'à  ce  que  les  couleurs  se  compensent  à 
peu  près  ; .  alors ,  au  moyen  du  mouvement  d'oscillation 
et  de  celui  de  rotation  autour  de  l'axe  vertical,  l'on  ajustera 
l'appareil  de  telle  sorte  que  deux  des  barreaux  de. la  fenêtre, 
l'un  horizontal  et  l'autre  vertical,  paraissent  se  couper  à  an- 
gles droits,  en  k||p*egardant  à  travers  les  deux  prismes. 

Un  peu  d'habitude  rend  cette  opération  trèsii aisée,  quoi- 
^'elle  semble  assez  difficile  au  premier  abord.  L'on  achèvera 
^s  la  compensation  des  couleurs;  et,  après  avoir  vérifié 
pat  la  même  épreuve  la  position  du  prisme  composé,  et  noté 
l'arc  parcouru  sur  le  limbe ,  l'on  calculera  l'angle  cherché  A 
an'moyen  de  l'équation  (b).  On  peut  s'éviter  cette  peine  en 
formant  une  table  des  valeurs  de  A  correspondant  à  celles 
de  0  (en  supposant  toujours  que  celle  de  (A)  soit  déterminée 
préalablement  par  des  mesures  très  exactes) ,  ou  en  divisant 
le  cercle,  non  en  parties  égales  de  6,  mais  en  valeurs  corres- 
pondantes de  A  ,  afin  d'y  lire  immédiatement  l'angle  de- 
mandé. 

454.  —  Dans  son  ingénieux  traité  sur  de  nouveaux  insirtf 
'"^ents  de  pfysique ,  ouvrage  qui  contient  une  foule  d'inven- 
tions curieuses  -et  d'applications  utiles ,  le  docteur  Brewster 
propose  une  méthode  plus  simple  et  meilleure ,  au  total  ^  de 


aS8 

dëtertniûer  les  pouroirs  dispersife  de  deux  prismes  :  elle  co~ 
siste  à  faire  varier,  non  Tangle  réfringent  da  prisme  coi 
pensateur ,  mais  la  direction  dans  laquelle  le  rayon  se  d 
perse. 

Supposons  que  Ton  puisse  produire  avec  une  ligne  de 
mière  blanche  une  frange  colorée,  en  etnployanttin  prissEsi 
de  comparaison  disposé  de  telle  manière  que  les  coule ms/) 
occupent  le  même  espace  angulaire  dans  cette  frange  cjme 
dans  celle  que  produirait  un  prisme  d'un  pouvoir  disperaf 
inconnu  :  il  est  clair  qu'en  faisant  réfracter  la  frange  par  ce 
dernier  prisme ,  dans  une  direction  perpendiculaire  à  sa  loT" 
geur e^opposée  à  l'ordre  de  ses  couleurs,  celte  nouvelle  ré- 
fraction doit  compenser  la  première  et  détruire  la  colora- 
tion :  par  conséquent ,  si  Ton  connaît  la  position  du  prisme 
compensateur,  la  dispersion  due  au  premier  pourra  être  cal- 
culée. 

Pour  y  parvenir,  soit  AB  (fîg.  ip5)  une  ligne  lumineuse, 
horizontale  d'une  longueur  considérable,  ^t  supposons-ls 
réfractée  par  en  bas  ,  mais  obliquement ,  dans  la  direction 
A  a,  Bb,  par  un  prisme  de  comparaison  dont  le  pouvoir dis- 
persif  est  plus  grand  que  celui  du  prisme  dont  il  s'agit  :  ilsc 
formera  ainsi  un  spectre  oblique  abb'a\  ah  étant  le  rouge 
et  a'  b'  le  violet.  La  largeur  angulaire  de  cette  frange  co- 
lorée sera 

ani  izz  a  a'  X  ^^  sinus  de  l'angle  entre  le  plan  de 
réfraction  et  l'horizon. 

Maintenant,  si  le  prisme  dont  on  veut  mesurer  le  pouv^i»' 
dispersif  réfracte  verticalement  par  en  haut  cette  bani^c  co- 
lorée, et  si  le  plan  de  première  réfraction  est  tellement  in- 
cliné sur  l'horizon  que  l'angle  dont  l'œil  est  le  sommrt,  e' 
qui  est  sous-tendu  par  am  ,  soit  justement  égal  à  l'angle  de 
dispersion  de  l'autre  prisme,  toutes  les  couleurs  de  la  portion 
rectangulaire  bca^d  se  confondront  dans  la  ligne  horizon- 
tale A'B',  qui  paraîtra  incolore  ,  excepté  en  A'  et  en  B'»  <>«* 


s  triangles  colorés  àca^,  bdb'^  rendront  rouge  l'extrëmité 
'  A',  et  bleue  l'extrémitë  B'B».  ' 

Ainsi  9  le  second  prisme  demeurant  ûze  et  son  arête  hori- 
^ntale  au  point  le  plus  bas ,  l'on  fera  ^tourner  graduelle- 
ent  le  premier,  ou  le  prisme  de  comparaison,  dans  lé  plan 
Tpeadiculaire  à  sa  section  principale,  jusqu'à  ce  qu'on 
ouTe  à  la  fin  une  positîoh  où  la  ligne  deux  fois  réfractée 
^B'partûsse  incolore  en  haut  et  en  bas.  L'on  arrêtera  alors 
prisme,  et  l'angle  d'inclinaison  de  son  arête  sur  l'horizon 
Ta  le  complément  de  l'angle  ad  m,  que  nous  appelle* 

008  8. 

Supposons  maintenant  les  deux  prismes  dans  leur  lieu  de 
noindre  déviation  :  comme  il  est  indifférent  que.  l'un  ou 
'vitre  prisme  soit  le  premier,  mettons  le  prisme  à  examiner 
ns^-TÎs  de  l'objet  (i).  Alors ,  IV  et  Datant  les  déviations  to- 
^es  que  le  prisme  fixe  et  le  prisme  mobile  font  éprouver  au 
rayon  rouge ,  nous  aurons 

5D'-^aD  .sine  =  o, 


j  ,     .    A'      ;.    A'+D'_,        .    A      ^    A+D  .    ^ 

•  tt' .  am  —  .  séc  «     '   '   '  ssS  u  .  sm  -   .  séc  — s—  sm  0  ; 

fou  Ton  tire 
p'_Sft'    ft-i_fi'    fx-i    tangi(A+D)     •    .        .. 

^-î^-;?=r,— ]I';?Zr,.-tangHA'4-D0  '    ^^ 

^  aogles  \  (  A-j-D)  et  \  (A'-f-D')  étant  donnés  par  les  équa- 
ioBs 

«?»7(A+D)=/*-sîttïA,  sin|(A'4.D')  =  fii'.siniA'. 


(i)  LedpctearBrewster  a  choisi  une  position  un  peu  différente  (traita 
^de  jwupeaux  instruments,  etc. ,  page  296) ,  dans  la  yue  de  simplifier 
^'onQQles  ;  mais  il  nous  semble  que  l'on  ne  gagne  rien  de  ce  cÀtë  par 
**  ^rangement, 

I.  16 


Mo 
La  formule  (e)  fournit  donc  le  rapport  des  pouroor» 
siU  des  deux  prismes ,  consaissant  d'ailleurs  leurs  ind 
rtfraction  ainsi -que  rangiez» 

455«  -<-  Par  ces  mëtbodea,  ou  d'autres  semblabl 
peal  comparer  le  pouvoir  dispersif  d'un  milieu  quel< 
i  celui  d'un  certain  milieu  auquel  on  conyieiit  de  raj 
tous  les  autres.  Si  le  milieu  que  l'on  veut  examiner  est 
on  Ittî  donnera  la  forme  d'un  prisme;  s'il  est  fluide , 
versera  dans  un  prisme  de  verre  creux  dont  on  m( 
exactement  les  angles,  et  qui  pourra  servir  pour  tou< 
quideà.  Mais,  pour  assigner  directement  la  dispers 
prisme  de  comparaison ,  il  nous  faut  prendre  une  auti 
cbe.  Celle  qui  se  présente  la  première  à  l'esprit^  c'est 
surtr  immédiatement  la  longueur  du  spectre  solaire  ] 
par  un  prisme  d'un  angle  réfringent  donné  }  mais  la  I 
du  spectre  s'affaiblit  si  fort  à  ses  extrémités,  son  é 
visible  varie  si  énormément  avec  l'éclat  du  soleil  et  1 
sien  plus  ou  moins  totale  de  la  lumière  étrangère,  qi 
saurait  rien  conclure  de  pareilles  raesurey.  Nëanmo 
l'on  détruit  les  rayons  les  plus  éclatants  du  spectre  , 
l'on  garantisse  l'œil  de  toute  lumière  superflue  au 
d'un  verre  qui  ne  laisse  passer  que  les  rayons  rouges  ex 
et  violets  extrêmes  (voy.  dans  la  table  le  mot  Absorpt 
procédé  peut  donner  des  résultats  assez  satisfaisants 
une  méthode ,  fondée  soi*  le  même  principe,  que  l'au 
ce  traité  a  publiée  dans  les  Transactions  de  la  société 
d Edimbourg,  vol.  ix. 

Soient  A  et  B  (fig.  104  )  deux  fentes  verticales  et  1 
gulaires  dans  un  écran  placé  devant  une  fenêtre  :  F 
ces  fentes  est  deux  fois  .aussi  longue  que  l'autre,  et  s'en 
à  une  distance  connue.  L'œil  restant  dans  la  situati 
criteplus  haut ,  supposons  que  les  fentes  soient  réfracl 
un  prisme  vertical  dans  son  lieu  de  déviation  mini 
alors  on  verra  une  image  rouge  a,  bj  et  un,e  image  "^ 
a\  V^  de  chacune  d'elles.  Eloignons  maintenant  le  pri 


a4î 

IVcran  (ou  wee  v§rsd) ,  en  lui  conservant  toujours  sa  posi» 
tion  de  moindre  dëvialion ,  jusqu'à  ce  que  l'image  violette 
de  la  fente  la  plus  longue  tombe  exactement  sur  l'image 
roagede  la  phia  courte,  comme  a*  b  dans  la  figure.  Il  est 
ërident  que  la  distance  entre  les  fentes ,  divisde  par  lenr  di* 
sUnce  du  prisme ,  est  le  sinus  de  l'angle  total  de  dispersion , 
<m  S  D.  Comme  on  a  d'ailleurs 

5  D      cos  ^  (  A  +  D  ) 
^  2  sm  7  A  ' 

l'on  connaît  aussi        ^     ou  p,  c'est-à-dire  le  pouvoir  dit- 

persif. 

436.  —  Mais  toutes  ces  méthodes  ne  sont  que  des  approxi» 
mations  grossières,  et  c^est  ce  que  prouve  assez  le  peu  d'ac- 
cord de  leurs  résultats.  Ainsi  les  dispersions  de  diverses  es- 
paces de  flint^glass ,  obtenues  par  la  dernière  méthode ,  sur» 
passent  de  près  d'un  sixième  celles  que  leur  attribue  le  doc- 
teur Brewster. 

La  seule  inétnode  qui  mérite  quelque  confiance  est  celle 
deFraunhofer,  pourvu  que  l'on  puisse  se  procurer  les  milieux 
^  assez  grande  abondance  et  dans  un  état  de  pureté  suffi- 
sante :  elle  consiste  à  déterminer  avec  une  précision  astro- 
Bomique ,  et  par  des  mesures  directes ,  les  valeurs  de  p  pour 
chaque  point  d'une  réfrangibilité  donnée  dans  le  spectre  et 
tië  de  position  soit  par  les  raies  noires ,  soit  par  les  phéno- 
mènes des  flammes  colorées  ou  des  milieux*  absorbants.  (Voy. 
la  table,  aux  mots  Flammes,  Absorption,  )  En  profitant  des 
propriétés  de  ces  milieux ,  un  rayon  rouge  d'une  réfrangibi- 
lité rigoureusement  déterminée  peut  être  isolé  d'une  manière 
tfès  faoile.  S'il  est  tellement  rapproché  de  l'extrémité  du 
^ctre  qu'on  ne  puisse  l'apercevoir  qu'en  éteignant  les  rayons 
pins  éclatants,  on  peut  le  prendre  pour  point  de  départ  dans 
les  recherches  d'optique,  quand  même,  avec  certaines  prë- 
^utions  et  dans  des  circonstances  favorables ,  on  pourrait 
distinguer  une  bande  encore  moins  réfrangible  :  c'est  ce 
I.  vG. 


rayon  ^ae  nou^  (Sonviendroni  ^d'appeler  1«  'Commencement 
àa  spectre  on  le  rouge  extrême. 

En  jetant  un  peu  de  sel  dans  une  flamme,  on  peut  obtenir 
de  la  même  manière  un  rayon  jaune  parfaitement  caracté- 
risé, et,  ce  qui  est  très  remarquable,  occupant  dans  TécheUe 
de  rëfrangibilitë  absolument  la  même  place  que  la  raie 
noire  D  (art.  4x8,  419)  dans  le  spectre  solaire. 

Par  ces  divers  moyens ,  et  à  l'aide  des  lignes  fixes  dont 
nous  avons  dëjà  parle,  on  peut,  avec  un  bon  appareil,  re- 
connaître l'identitë  des  rayons  en  tous  temps  et  en  toutes 
circonstances;  ce  qui  porte  la  doctrine  des  ponrmrs  rëfirin- 
gents  et  dispersifs  au  rang  des  parties  les  plus  avancées  de  U 
science. 

437.  —  La  table  suivante,  extraite  de  l'ouvrage  de  Frano- 
hofer  intitule  Essai  sur  la  détermination  des  pouvoirs  réfrinr 
.  gents  et  dispersifs ,  etc. ,  contient  les  valeurs  absolues  de 
l'indice  de  réfraction  ^  pour  tous  les  rayons  dont  les  places 
dans  le  spectre  correspondent  aux  sept  lignes  B,  C,  D,  E,  F, 
G,  H.  Fraunhofer  s'est  servi  de  ces  valeurs  pour  caractériser 
plusieurs  espèces  de  verres  de  sa  manufacture  ,  ainsi  que 
certains  liquides.  Nous  désignerons  ces  valeurs  par  f*  (B)) 
p(C),  p(D),  etc.,  afin  de  les  distinguer. 


^   1 

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II 

a44 

4^8.  —  Cette  table  met  en  éridence  nne  particularitë  ^^ 
connue  depuis  long-temps  par  les  opticiens,  et  qui  est  d*i^ 
grande  importance  pour  la  construction  des  lunettes  :  c'  ^ 
l'i>râ/2ona/tV^  (  comme  on  l'appelle)  ou  le  défaut  de  propc^ 
tionnalitë  de%  espaces  occupes  par  les  couleurs  dans  les  sp^ 
très  produits  par  différents  milieux.  L*on  pourrait  choi^ 
l'eau  pour  terme  de  comparaison  ,  d'autant  plus  que  c'es*!: 
ce  milieu  que  l'on  rapporte  tous  les  autres  dans  une  foule  <3 
recherches  physiques,  en  la  prenant  à  une  température  don 
née,  celle  de  sa  plus  grande  densité,  par  exemple.  On  signa 
lerait  un  rayon  quelconque  en  assignant  son  indice  de  ré- 
fraction à  l'égard  de  l'eau,  et  l'on  formerait  ainsi  une  échelh 
de  réfrangibilité  que  nous  appellerons,  pour  abréger,  échelle 
dû  teaw  Dès  que  l'on  connaîtrait  donc  l'indice  de  réfraction 
d'un  rayon  passant  du  vide  dans  l'eau ,  l'on  aurait  sur-le- 
champ  sa  place  dans  le  spectre  formé  par  ce  milieu  ,  sa  cou- 
leur et  ses  autres  propriétés  physiques ,  en  tant  qu'elles  dé- 
pendent de  la  réfrangibilité  i  ainsi,  1.555577  étant  l'indice, 
de  réfraction  d'uu  certain  rayon  à  l'égard  de  l'eau,  ce  rayon 
ne  peut  être  autre  que  D,  dont  la  couleur  est  un  jaune  pâle 
et  orangé,  qui  manque  tout-i-fait  dans  la  lumière  solaire,  e 
que  certaines  flammes  donnent  avec  abondance. 

Soit  X  l'indice  de  réfraction  d'un  rayon  quelconque  lor 
qu'il  traverse  l'eau,  ou  sa  place  dans  l'échelle  de  l'eau.  Il  * 
évident  que  l'indice  de  réfraction  pour  tout  autre  milieu  à 
être  une  fonction  de  x ,  puisque  cette  quantité  détermina 
degré  de   réfrangibilité  et   toutes  les  autres  propriétés 
rayon.  Nous  devons  donc  avoir  entre  |x  et  x  une  équa 
qui  pourra  être  représentée  généralement  par 

F  (x)  dénotant  une  fonction  de  x . 

45g.  —  Pour  déterminer  la  forme  de  cette  foncti 
observant  que  A  est  un  très  petit  angle  d'un  prisme 
la  déviation  minimum  qu'il  produit ,  nous  avons 


a45 

A        A  4.  D 

Il  .  —  iz:: ■ 

*^  2'  2 

du   D  =  (  fx  —   i  )  A. 

D'où  il  résulte  qu'en  supposant  une  valeur  constante  h 

l'angle  A,  la  déviation  est  proportionnelle  à  pi—  i.  Or, 

puisque  dans  tous  les  milieux ,  aussi-bien  que  dans  l'eau ,  les 

déviations  conservent  le  mên^e  ordre ,  étant  toujours  plus 

faibles  pour  le  rouge  et  plus  fortes  pour  le  violet ,  il  s'ensuit 

que,  dans  tous  les  milieux,  ^  —  i  croît  avec  x  :  de  ma- 

nière  qu'en  nommant,  pour  l'échelle  de  l'eau,  Xo  l'indice  de 

réfraction  du  premier  rayon,  rouge  que  l'on  aperçoit  ou  la 

première  valeur  de  x,  et  /x*  l'indice  de  ce  même  rayon  pour 

un  autre  milieu  ,   (11  —  i)  —  (pto,  —  i)oup  —  fi*  doit 

croître  avec  x  —  x*',  et,  puisque  ces  quantités  t'évanouissent 

ensemble,  on  peut  exprimer  la  première  en  série,  en  fonction 

des  puissances  successives'  de  la  seconde  multipliées  par  des 

coefficients  indéterminés ,  et  poser 

(t*-pio  =  A  (x—  Xo) -{- B  {x  —  XoY -{- C  {x  "  Xf^^  •■\- 9tC. 

ou,  ce  qui  revient  au  même,  a,  b,  etc. ,  étant  d'autres  co- 
efficients indéterminés ,  et  oto  «-  i  étant  nécessairement  une 
fiaatité  constante , 


f*  — 


,=:iîî=a.î^:i:^  +  ^.f^— ^°Y  +  etc.   ,  (d) 
fi**— I         Xo — I  *       \x.  —  ly    ' 


440.  ^  L'hypothèse  la  plus  simple  que  Ton  puisse  faire  sur 
ks valeurs  a,  b,  etc., c'est  de  supposer  az^zj'j  eib,  ainsi  que 
fous  les  autres  coefficients  !=:  o  :  il  vient  alors 


pA  —  fAo  a?  —  Xh 


Nous  avon^s  d^à  noté  par  5  |x  ce  que  nous  représentons  ici 
parfx— .p^^^^  c'est-à-dire  la  différence  entre  l'indice  de  ré- 
fraction d'un  rayon  quelconque  et  celui  du  rayon  initial ,  et 

P*r  — i—  la  même  quantité  que  désigne  ici  ^ ^.  Telle 


M6 

est)  dans  l'hypothèse  pr«cddeiite,  l'expression  du  pouyoi 
dispersif  d'un  milieu.  L*^quation  (jue  nous  discutons  main- 
tenant nous  apprend  <jue  ce  pouvoir  dispersif  devrait  ton- 
jours  être  le  même  que  celui  de  l'eau,  et  par  conséquent  l 
même  pour  tous  les  milieux  :  ce  qui  est  contraire  à  l'etpé- 
riencO}  comme  nous  l'avons  dëjà  vu. 

Après  l'hypothèse  précédente ,  la  plus  simple  est  de  regar 
der  a  comme  une  constante  arbitraire  déterminée  par  la  n 
ture  du  milieu ,  en  faisant  toujours  b,  c,  etc.  =  o.  L'éqn 
tion  {d)  se  réduit  alors  à 

u  — =  uo  a?  —  Xo 

"^         ii    :z=  a  il       2 

|x«   —  1  X9   —   1 

par  conséquent ,  f&'  et  x'  étant  d'autres  valeurs  correspoi 
dantes  de  pi  et  de  x  ^  l'on  aura  égalenaent 

ïL C-  =  a  ."  et  C i-  =  a \ 

po    —    ï  ^o     •  f*o  I  Xo   I 


d'où 


x'  X  Xo    1 


Si  rhypothèse  était  juste ,  et  que  pi,  x,  f*',  x',  Fussent  deux 
couples   d'indices  de  réfraction  correspondants   pour  às&  • 

rayons  situés  d'une  manière  quelconque ,  la  fraction  '•y^ 

X     ^* 

serait  invariable.  La  table  précédente  montre  cependant 
qu'il  n'en  est  pas  ainsi.  Pour  le  flint-glass  n»  1 5 ,  par  exem- 
ple ,  la  comparaison  des  deux  rayons  B  et  C  donne  2.5oî 
pour  valeur  du  rapport  en  question  5  et ,  si  l'on  compare  de 
la  même  manière  les  rayons  C  et  D ,  D  et  E ,  E  et  F ,  F  et  G  ^ 
G  et  H ,  l'on  trouvera  pour  ce  même  rapport  les  nombres 
2.871 ,  5,075,  5.195,  5.460,  5.726,  dont  l'inégalité  et  l'ac- 
croissement  progressif  prouvent  l'incompatibilité  de  notï"^ 
hypothèse  avec  la  véritable  loi  de  la  nature.  En  faisant  1^^ 
mêmes  rapprochements  avec  d'autres  milieux  pris  pour  tel-*' 
mes  de  comparaison,  Ton  trouvera  les  résultats  les  plus  di^' 


147 

semblables  :  ainsi  le  flint^lass  n<»  i5  étant  compare  à  l^uile 
de  térébenthine,  l'on  tombe  sur  la  série  1.8689 1*8449  '  -78^1 
1 .845,  1.861,  1-899,  qui  décroît  d'abord  jusqu'au  minimum 
I  -783,  puis  recommence  à  croître  à  partir  de  cette  valeur^ 

44  >  '  — ^^  ^^^  ^^  c^  V^^  précède  que  la  proportion  que  gar- 
dent entre  eux  les  espaces  colorés  (  ou  les  intervalles  BC  , 
CD,  D£,  etc.  )  n'est  pas  la  même  pour  les  spectres  dus  à 
des  çailieux   différents  :  ainsi ,    en  prenant  pour  couleur 
moyenne  le  rayon  vert  £,  et  comprenant  sous  le  nom  de 
^^i*§fi  toute  la  partie  du  spectre  qui  se  trouve  du  côté  rouge 
^<  E,  et  sous  le  nom  de  bleu  tout  l'autre  côté ,  le  rapport 
^es  espaces  occupés  par  le  rouge  et  par  le  bleu ,  dans  un 
spectre  ^elconque ,  sera  représenté  par  la  firaction 

fi(H)>-  f.(Ë) 
^ont  les  valeurs  pour  les  milieux  de  la  table  précédente 


b 


Flintn<»25.     .     . 
Fliûtn^'So.     .     .     , 
Flintn»5  .     .     .     . 
FliQtn«i5.     .     .     . 
Huile  de  térébenth«. 


2.0922 
2.o85o 
2.0689 

2.0543 
1.9754 


Crown  M  .     .     .     . 
Crown  n**  g    • 
Crown  n»  i5  .     .     . 
Solution  de  potasse  . 
Eau 


1.9484 
1 .8905 
1.8855 
1.7884 
1.6956 


442*  *-'  Supposons  deux  prismes  de  matière  diÔerentc 
(  comme  l'eau  et  le  flint-glass  ) ,  tels  que  leurs  réfractions  se 
^^sseaten  sens  contraire,  et  que  leurs  angles  réfringents  don- 
nent des  spectres  de  même  longueur  :  le  rouge  et  le  violet 
^c  réuniront ,  à  la  vérité ,  dans  le  rayon  émergent }  mais  les 


a48 

rayons  interm^aires  n'en  prouveront  paa  moku  une  cer* 
taine  dispersion ,  le  prisme  d'eau  réfractant  le  vert  on  ki 
rayons  intermédiaires  beaucoup  pkis  que  les  rayons  extrêmes. 
Par  conséquent ,  une  ligne  de  lumière  blanche  ^tant  exftiiu« 
née  à  travers  un  pareil  système,  au  lieu  de  paraître  incolorCi 
elle  formera  un  spectre  très  étroit  par  rapport  à  celai  qoe 
produirait  chaque  prisme  en  particulier:  l'un  des  c6tés  de  ce 
spectre  sera  rouge  et  l'autre  vert.  Un  objet  obscur  (pi  n^ 
projette  sur  le  ciel  (  comme  un  barreau  de  fenêtre  )  paratbt 
frangé  de  pourpre  et  de  vert  ^  cette  dernière  couleur  sert 
du  même  c6té  du  barreau  que  le  sommet  du  prisme  de  flint» 
glass,  parce  que,  dans  une  telle  combinaison,  le  vert  doit  étrt' 
considéré  comme  la  couleur  la  plus  réfrangible.  Le  prîM. 
de  flint-glass  réfractant  moins  dans  ce  cas,  la  couleur  laphl 
réfrangible  doit  se  trouver  vers  son  sommet ,  puisque  c'eA. 
de  ce  côté  de  la  barre  que  la  réfraction  est  la  moindre ,  pit 
la  même  raison  qu'un  objet  obscur  vu  sur  un  fond  blanchi 
travers  un  seul  prisme  ,  parait  bordé  de  bleu  du  côté  oi 
réfraction  est  la  moins  forte.  (  Art.  429.) 

i 

445-  —  Ce  résultat  se  confirme  par  l'observation.  ClairsiA 
piy  après  lui,  Boscovich,  le  docteur  Blair  et  le  docteur  Breinh  j 
ter ,  ont  ramené  plusieurs  fois  l'attention  des  physiciens  m 
ces  franges  colorées  ,  qu'ils  ont  nommées  spectres  secotM 
res,  ci  dont  ils  ont  démontré  l'existence  de  la  manière  la  pltf 
convaincante.  Le  docteur  Brewster ,  en  particulier,  en  rW 
le  sujet  d'une  série  d'expériences  extrêmement  importantef| 
décrites  dans  son  Traité  sur  de  nouveaux  instruments  deplf^ 
sique  et  dans  un  mémoire  inséré  dans  les  Transactions  do* 
dimbourg  :  il  résulte  de  ses  expériences  qu'en  formant  avéç 
deux  milieux  quelconques,  compris  dans  la  liste  qui  va  suivre 
et  réfractant  la  lumière  en  sens  contraire ,  deux  prbmes  com- 
posés qui  réunissent  les  rayons  rouges  et  les  rayons  violets,  U 
vert  sera  dévié  de  la  direction  du  faisceau  émergent  et  U 
rapprochera  de  celle  du  rayon  réfracté  par  le  milieu  qai  pré^ 
cède  l'autre  dans  le  tableau  que  voici  : 


349 


4ciâe  tulfiinqiit. 
Lcide  ph(M[diorique. 
iâde  saUureaz. 
Lcidfl  pbiMpboreux. 

ilace. 

llioc  d'csnf. 
)tUlal  déroche, 
kcide  nitrique. 
Lcîde  prusuque. 
kcide  muriatique. 
Lcide  nitreux. 
icide  «colique. 
Lcide  malique. 
iàdt  dttique. 
ipÉth  fluor. 
Fopaie  (blaue). 


n-gia,,. 


cl  genine. 
palb  calcaire. 
Iniie  d'ambre  gris. 
luilede  genièvre. 
inile  de  spermacdli. 
[niledenaTelte. 
iuile  d'oliv.e. 

Iml'glasf. 
inile  de  Rhodes, 
laile  de  lomoiia. 
[aile  de  uiafoiu. 
amne  de  copahu . 


46.  Hnile  de  lalnDe. 

4t-  Haile  de  rue.  ^ 

48.  Huile  de  fatne.  '     - 

49.  Nitrate  de  potasse.. 

50.  Diamant. 
5i.  Bésine. 

53.  Gomme  copal. 
53.  Huile  de  castor. 
54>  Huil«  de  camoailU. 

55.  Huile  d'aneth. 

56.  Huile  d'absinthe. 

57.  Huile  de  marJcJaine. 
58-  Huile  de  bergamotte. 

59.  Huile  do  meutbe. 

60.  Huile  de  tbjrm. 

61.  Huile  de  muscade. 
63.  Huile  de  uni. 
63.  Huile  de  citroD. 
64'  Ambre. 

65.  Huile  de  menths  crépue. 

66.  Huile  d'hjsope.     ^ 

67.  Huile  de  pavot. 

68.  Huile  de  pouliol. 

69.  Huile  de  sauge. 

70.  Huile  de  tér^bentluDe. 
7t.  Baume  du  Canada. 

71.  Huile  de  lavande. 
^3.  Muriate  d'antimoine. 

74.  Huile  de  clous  de  girofle. 

75.  Huile  de  fenouil. 

76.  Terre  de  couleur  rôuge. 

77.  Verre  orange. 

78.  Verre  opale. 

79.  Acélale  de  plomb  (  dissous). 
60.  Huile  d'asbre. 

81.  Huile  de  sasûfras. 

83-  Huile  de  cumin. 
83.  Huile  d'anis. 

84-  Huile  etsenlielle  d'amandes 

85.  Carbonate  de  plomb. 

86.  Bauma  de  Tolu, 
87-  Sulfure  de  carbone. 
86.  Soufre. 
8g.  Huile  de  casse. 


444*  —  UiSfk  voit  par  cette  table  qu'en  général,  ] 
milieu  est  réfringent,  plus  la  partie  bleue  dans  le  sp 
d'étendue  par  rapport  au  rouge. 

44S«  —  Si  deux  prismes,  ayant  des  angles  réfringen 
venables,  et  formés  par  des  milieux  peu  éloignés  ' 
l'autre  dans  le  tableau  précédent,  agissetit  en  sens  coi 
le  spectre  secondaire  sera  fort  petit  et  la  lumière  rc 
presque  entièrement  incolore  :  une  semblable  coml 
est  dite  achromatique  (a-^pùàyLOL), 

446*  — L'existence  d'un  spectre  secondaire  rend 
chromatisme  parfait  impossible  à  obtenir  avec  deux 
seulement,  l'on  voit  aussi  qu'on  ne  peut  négliger,  en 
les  coefficients  b,  c,  etc.,  de  l'équation  (<f),  art.  1 

La  loi  de  la  nature  exige  probablement  que  la  s< 
continuée  à  l'infini  :  si ,  pour  réunir  trois  rayons  y  V 
ploie  trois  prismes  de  matière  différente ,  l'on  aura  d 
très  teriicùres,  et  ainsi  de  suite  5  mais  ces  nouveaux 
seront  nécessairement  de  plus  en  plus  petits. 

447-  —  La  table  (art.  457)  nous  fournit  les  moyeii! 
culer  les  coefficients  d'où  dépendent  ces  spectres ,  p< 
les  milieux  qui  s'y  trouvent. 

Posant 

U.     —~'      IÂq  ^^  jC     JLo 


=  P>r — :=p 


|Xo    —    1  J^o    —    « 

et  regardant 

P,     F,     P\p,    p'y    p", 

comme  les  valeurs  de  P   et  de  ;?  coirespoiidant  à 
valeur  de  p  et  de  a;  rapportée  dans  la  table,  nous 
pour  déterminer  a,  b,  c,  etc. ,  à  l'égard  d'un  de  ces  1 
les  équations 


\ 


Fm  a  p   -^  b  p^   "^  ^  P^   "h  ^^^'  ? 

P=:a;?^-|-^;t/'»  +  c;f/'^  +  etc.  , 

et  Pon  ëcrira  autant  d'ëquations  semblables  que  l'on  voudra 
déterminer  de  coefficients. 
En  nous  bornant  à  deux ,  il  vient 


a  p  -{-  b  p^j  V  z=:  a  p'  -{'  b  p'""} 


d'où 


P  d'»  —  P'  »»       ,  P  »'  —  P'  » 

^^1  {p'  —  p)  ppf  ip'  —  p) 

Comme  il  est  préférable  de  choisir  des  rayons  aussi  éloi- 
gnés que  possible  dans  le  spectre,  nous  tirerons  /xo  et  Xo  de  la 
lionne  fx.  (B) ,  et  nous  nous  servirons  de  la  colonne  [x  (£) 
four  P  et ^^  et  de  pi  (H)  pour  P'  et^'.  Nous  tomberons  alors 
fittr  les  résultats  suivants  : 


MIUECX 


DIKIVAIfTS. 


Flint-glass  n<>  i5  . 
Crown-glass  n*  3 . 

Eau  .     •{'••.• 

Solution  de  potasse 
Huile  de  térébenth«, 
Flînt-glass  n*  3.  . 
Flint-glass  no  3o  . 
Crown-glass  n^  1 3. 
Crown^lass  lettre  M 
Flint^lass  n®  23    . 


Pouvoirs  dispersifs 
du  premier  ordre, 
celui  de  l'eau  étant 


1 .000. 


a=:-|-  1.42580 
0.88419 
1 .00000 
0.99626 

1.06149 
1.29015 
1 .37026 
0.87374 
0.90131 
1 .37578 


Pouvoirs  dispersifs 
du  second  ordre , 
celui  de  l'eau  étant 


0.000. 


2.34915 
0.00000 
1.13262 
4.58630 
7.63o48 
8.44095 

2.49'99 
3.49000 

8.60904 


Problème. 


443*  —  Assigner  la  relation  analytique  qui  doit  exister  en- 


ire  deux  prismes  pour  que  leur  assemblage  ¥>i%achronui 
c'est-à-dirè  pour  qu'ils  réfractent  un  rayon  blanc  sans 
lorer. 

Reprenant  les  équations  et  la  notation  de  l'art.  31 5 . 
que  les  prismes  se  trouvent  dans  le  vide  »  nous  n'avon 

substituer  dans  ces  équations  u.  ^  -,  u'  et  -f  ^  au  lien 

fx',  |x%  fx*"^  alors  il  viendra 

[k  sin  p  =1  sin  a 

«•  =  I  +  p 

sin  p'  =  fA  sin  wJ 
fi*  sin  ce"  =2  sin  p'^ 

sin  a!'  zn  II!  .  sin  p' 

et  aPzzzV^p'  ^  Drzia+I+r-i-I*'  — p'''. 

Maintenant ,  puisque ,  par  hypothèse ,  les  rayons  inc 
et  émergent  sont  |ous  deux  incolores ,  il  faut  avoir 

J  a  =  o  et  î  D  =  o , 

c'est-à-dire  S  p"^  :^  o  ^  le  signe  S  se  rapportant  au  chi 
tnènt  de  plan  du  rayon  dans  le  spectre  :  d'où:  il  suit  qi 
deux  systèmes  d'équations  (i)  et  (2)  sont  d'une  forme  ab; 
pnent  semblable,  le  premier  étant  compos.é  en  p,  a,  r' 
(comme  le  second  J'est  en  o^',  p"',  p',  od*.  Or  le  premier  sysl 
donne 

S  pi  .  sin  p  -|-  pi  8  p  ,  cos  p  jm  o  ,    Sa'  zz:  S  /?j 
5  p'  cos  p'  =z:  5  pi  .  sin  a^  -^  |x  8  a'  .  cos  oc'; 

et,  après  les  éliminations  et  réductions, 

8    p'   = ^    Z    IL    .       .       .      . 

'  cos  p   .    cos  p'       ^ 


a55 

En  yerlti  de  cette  valeur  de  d  p'  et  de  l'analogie  des  deux 
systèmes  d'équations  dont  nous  venons  de  parler , 

sin  P 

S  «•  = —Jt .  8  p*    .     .     .     (/) 

CCS  a."'  .  cos  ol" 


Mais  comme 


nous  avons 


t'  =  r  +  ps 


d'où  résulte  finalement 

cos  û  .  cos  p'  sin  I      S  u 

cos  a*'  *  CQS  a*  sin  I*  '  S  f*'     '     '     *     ^^ 

La  propriété  et  primée  par  cette  équation  peut  être  énon- 
cée de  la  manière  suivante  : 

Concevons  le  rayon  comme  émanant  d'un  point  de  sa 

route  entre  les  deux  prismes  :  pour  que  la  combinaison  soit 

^•diromatique ,  les  produits  des  cosinus  des  angles  d'inci" 

imce  sur  les  surfaces  de  chaque  prisme  doivent  être  entre 

hêx  comme  les  sinus  des  angles  réfringents,  mult^liés  res" 

jécHvementpar  la  différence  entre  V indice  de  réfraction  pour 

-  h  rouge  et  l'indice  pour  le  violet.  Les  prismes  doivent ,  en 

wtre ,  réfracter  en  sens  opposés ,  et  leurs  angles  réfringents 

[  I  et  I*  doivent  être  de  signe  contraire. 

t     .     .''      .      -..• 

449*  *-*-  £bl  combinant  cette  équation  avec  (i) ,  (2),  et 
i^ss  P«^y -qui  fixe  la  position  relative  des  prismes,  l'on 
.-   fouifa  rjésoudre.aJi^pébriquement  tous  les  problèmes  de  cette 
[    cipèce^  mais  les  équations  finales  sont  le  plus  souvent  trop 
Compliquées  pour  être  résolues  directement.  Néanmoins,  les 
'^ultats  auxquels  nous  sommes  déjà  parvenus  nous  fourni- 
'M  quelques  remarques.  D'abord,  p'  étant  l'angle  de  réfrac- 
^ik  4  la  seconde  surface  du  premier  prisme ,  8  p'  est  la  lar- 
Sçur  angulaire  du  spectre  qui  en  résulte  :  toutes  choses  égales, 
^^lears  y  celle-ci  est  donc  proportionnelle  au  produit  des 
'^ntes  des  angles  de  réfraction  aux  deux  faces  de  ce  pris* 


( 


254 

me.  Essayons  de  tracer  les  progrés  des  variations  qoe  lo 
cette  largeur  à  mesure  que  rinclinaison  sur  la  première  si 
face  devient  de  plus  en  plus  grande ,  à  partir  du  point  oi!i 
rayon  ne  fait  qu'effleurer  la  surface  dans  le  sens  du  somn 
vers  l'angle  réfringent.  Dans  ce  cas  , 

a  ==  Qo**,  sm  p  rs  -  : 

ce  qui  donne  à  p  et  par  conséquent  à  I  -|-  p  ou  a ,  et  ] 
suite  à  p^  9  des  valeurs  maximum  d'une  grandeur  finie.  Ai 
cos  p  .  ces  p'  prend  une  valeur  finie  minimum  :  S  p'  ou  la  1 
geur  du  spectre  est  donc  également  une  quantité  finie;  m 
c'est  la  plus  grande  possible.  Quand  l'inclinaison  augmen 
p  et  par  conséquent  a'  et  p'  diminuent,  et  le  dénominateur 
3  p'  devient  plus  grand  ;  de  manière  que  la  largeur  du  sp 
tre  diminue  ,  et  atteint  son  minimum  quand  cos  p  •  cosp' 
teint  son  maximum ,  '  c'est-à-dire  quand 

d  p  .  tang  p  -f"  ^  p'  •  t^'^g  p'  =:  o. 

Or  cette  e'qnation  donne  pour  déterminer  la  valeur  de 
et  par  conséquent  celle  de  a  ,  on  l'incidence  quand  le  sp 
tre  est  le  plus  étroit  possible , 

fi'  .  sin  (I  +  p )  .  cos  (  I  +  2  P  )  +  sin  p  =  o.     . 

Nous  voyons  par  là  que  la  position  qui  donne  la  disp< 
sion  la  plus  faible  n'est  pas  du  tout  celle  qui  donne  la  rao: 
dre  déviation.  La  première  est  donnée  par  l'équation  pr^< 
dente ,  qui  se  résout  aisément  à  l'aide  d'une  table  de  \o% 
rythmes ,  et  qui  montre  en  même  temps  que  p  doit  surpas 

450  —  -. 

V  Après  avoir  atteint  la  position  que  nous  venons  d'assigD 
la  largeur  du  spectre  croît  de  nouveau  jusqu'à  ce  que 
rayons  ne  puissent  plus  traverser  le  prisme.  A  cette  limite 
rayon  émergent  ne  faisant  plus  qu'effleurer  la  face  posténe' 
dans  le  sens  de  l'arête  vers  le  sommet,  p'=:9o«,  cosp'r^ 


aS5 

La  dispersion  devient  alors  infinie.  Toutes  ces  variations  se 
remarquent  aisément  en  faisant  tourner  un  prisme  autour 
de  son  arête  )  entre  l'œil  et  une  chandelle,  ou,  mieux,  entre 
l'œil  et  une  fente  étroite  dans  le  Tolet  d'une  fenêtre. 

45o.  —  Ainsi ,  quand  l'incidence  du  rayon  varie  depuis 
S£(fig.  io5)  jusqu'à  S'E,  et  par  conséquent  la  direction 
du  rayon  réfracté  depuis  F  G  jusqu'à  F'  G' ,  la  largeur  du 
spectre  commence  par  avoir  une  valeur  maximum,  mais  û^ 
Qiej  elle  décroît  ensuite  et  atteint  son  minimum,  puis  recom- 
inence  à  croître  jusqu'à  l'infiui. 

La  distribution  des  couleurs  ou  la  largeur  de  chaque  es- 
pace coloré  pour  une  position  quelconque  variera  d'ail- 
leurs avec  les  valeurs  de  p ,  de  p'  et  de  sin  1 2  en  effet ,  re- 
lation (0),  en  donnant  successivement  pour  S  [x  les  valeurs 
<pi  correspondent  aux  intervalles  entre  le  rouge  et  l'orangé, 
l'orangé  et  le  jaune,  le  jaune  et  le  vert,  etc. ,  fournira  éga- 
lement les  valeurs  correspondantes  de  $  p'  ou  les  largeurs 
[  apparentes  de  ces  espaces.  Or  le  dénominateur  cos  p  cos  p'  est 
^e  fonction  implicite  de  /x,  et  varie  par  conséquent  suivant 
.  H^e  Ton  prend  le  rayon  initial  dans  telle  on  telle  partie  du 
•pectre. 

Cette  variation  est  très  faible  quand  les  angles  p  et  p'sont 
considérables;  mais  près  de  la  limite,  quand  le  rayon  peut 
^  peine  itre  transmis ,  elle  devient  ti^ès  grande  :  le  spectre 
^t fortement  contourné,. et  le  violet  s'allonge  extrêmement 
par  rapport  au  rouge.  L'effet  est  le  même  que  si  la  nature  du 
''^uieu:  venait  à  changer  pour  prendre  un  rang  inférieur  dans 
1  ordre  des  substances  classées  dans  le  tableau  de  l'art.  44?- 

45u—  L'on  voit,  par  ce  qui  précède,  qu'il  est  toujours 
P^*^le  d'tichromatiser  un  prisme ,  quelque  ouvert  que  soit 
>oa  angle  réfringent,  en  employant  un  autre  prisme  de  mê- 
***€  matière ,  dontj'angle  peut  être  aussi  petit  que  l'on  vou- 
dra, car  la  dispersion  peut  être  accrue  indéfiniment  en  pré- 
'^tant  le  prbmé  sous  un  angle  convenable  au  rayon  inci- 


256 

dent  ;  ainsi  ic  second  prisme  peut  non  seulement  compep- 
ser  la  dispersion  du  premier,  mais  encore  la  surpasser.  Dut 
la  fig.  io6,  maigre  la  petitesse  de  l'angle  réfringent ,  laiitaa- 
tion  inclinée  du  prisme  a  lui  fait  disperser  les  rayons  émeus 
contraire  avec  la  même  puissance  que  le  prisme  A ,  dont 
l'angle  est  beaucoup  plus  grand. 

452.  —  Quand  les  angles  des  prismes  diffèrent  considérft- 
blement,  le  second  doit  être  très  incliné,  de  manière  qu'il  le 
trouve  près  de  la  limite  de  la  transmission.  Dans  ce  ca5|tt 
dispersion  sera  fort  altérée  ,  et  totalement  différente  àe  cclk 
de  l'autre  prisme  (art.  4S0].  L'on  ne  pourra  donc  obtenir 
ainsi  un  achromatisme  parfait. 

Lorsque  le  rouge  extrême  et  le  violet  seront  réuniS|  lev4rt 
sera  réfracté  trop  faiblement  par  le  second  prisme ,  et  Vj^ 
apercevra  un  spectre  pourpre  et  vert,  comme  dans  1^  cas  de 
prismes  de  différents  milieux.  C'est  à  ce  spectre  que  le  doctcv 
Brewster  (qui  l'a  fait  remarquer  le  premier)  a  donné  le  nos 
de  spectre  tertiaire  y  mais  il  nous  semble  qu'il  vaudrait 
mieux  réserver  cette  dénomination  aux  spectres  mentionna 
à  l'art.  446?  et  nommer  ceux-ci  spectres  subordonnés» 

Si  l'on  regarde  un  petit  objet  rectangulaire  à  travers  deux 
prismes  tels  que  l'un,  A,  se  trouve  dans  son  lieu  de  moindre 
déviation,  et  que  l'autre,  a,  dont  l'angle  est  moindre  quece- 
lui  de  A ,  sert  à  rendre  le  système  achromatique ,  sans  pro- 
duire cependant  un  spectre  secondaire ,  cet  objet  paraîtra 
contourné.  En  effet ,  les  côtés  parallèles  aux  arêtes  des  pris- 
mes n'éprouveront  aucun  changement  dans  leur  longueur 
apparente  ,  tandis  que  la  largeur  du  rectangle  semblera  aiu* 
plifiée. 

Le  premier  prisme,  en  vertu  de  sa  position,  n'altère  potnt 

les  dimensions  angulaires  de  l'objet  qu'on  voit  au  travers) 

mais  le  second  en  change  la  largeur  dans  le  rapport  de  ^p"^ 

j   »  /        T/f ,  11  \   j     cosa .  cosft 

a  a",  ou  (en  diuerentiant]  dans  le  rapport  de ^j 

^  '  ^^  cosp,içosp 

à  l'unité,  rapport  qui  croît  avec  d'autant  plus  de  rapidil<^ 


257 

qoe  le  prisme  s'incline  davantage  ^  et  que  p*  est  plos  près 
de    0. 

455.  —  M«  Amici  a  profite  de  ces  propriétés  pour  con-* 
stndre  une  espèce  de  télescope  achromatique  qui  paoraît  fort 
bitarre  an  prenoiier  coup*d'œil ,  n'étant  conoiposé  que  de  qua- 
tre  prismes  k  faces  planes  et  de  méoae  verre.  Pour  se  rendre, 
compte  de  cet  instrument,  qu'on  imagine  un  petit  objet  car- 
ré op,  dont  le  côté  o  est  parallèle  aux  arêtes  de  deux  'prisâ- 
mes arrangés  en  conséquence ,  et  perpendiculaire  à  leurs 
sections  principales ,  c'cst-à-dii*e  au  plan  du  papier  :  alors, 
pour  un  œil  placé  en  E ,  l'objet  réfracté  par  les  deux  prismes 
conservera  sa  longueur  o ,  mais  sa  largeur  augmentera.. 
Maintenant ,  si  l'on  ajoute  un  nouveau  couple  de  prismes' 
semblable  au  premier,  et  disposé  de  manière  à  former  un 
système  achromatique,  mais  tel  que  sa  section  prlnçîp^ile  soit 
perpendiculaire  a  celle  des  premiers  prismes,  et  produise 
^ne  réfraction  perpendiculaire  au  plan  du  papier  ou  paral- 
lèle â'Ia  longueur  du  carré,  celui-ci  éprouvera  une  nouvelle 
Q^ormation -dans  le  sens  de  sa  longueur,  et  deméilrera  in- 
^ore.  Ainsi ,  par  la  première  distorsion  ,  le  carré  croît  en 
'^eur  dans  le  même  rapport  qu'il  croit  en  longueur  par  la 
seconde  :  il  doit  donc  en  résulter  une  image  régulière,  in* 
colore  et  amplifiée. 

L'auteur  de  cet  ouvrage  peut  certifier  lui-même  la  bonté 
^e  cet  instrument ,  qu'il  a  vu  grossir  jusqu'à  quatre  fois  le 
^amètre  des  objets  entre  les  mains  de  son  inventeur,  à  Mo* 
^^ne,  en  1826.  Il  est, clair  qu'en  superposant  ainsi  plusieurs 
^^escopes,  on  peut  augmenter  le  grossissement  en  progrès- 
sion  géométrique  ;  il  est  évident  aussi  qu'en  faisant  usage  de 
prismes  de  deux  différents  milieux  pour  former  les  combi- 
"ïftisons  binaires,  les  spectres  subordonnés  peuvent  détruire 
*tt  spectres  secondaires  qui  proviennent  de  l'inégale  disper- 
sion des  deux  milieux  :  l'on  peut  obtenir  ainsi  un  achroma- 
**^e  ^une  perfection  presque  mathématique.  Il  serait  inté- 
ressant d'examiner  si  ces  télescopes  ^le  pourraient  pas  être 
I.  11- 


258 

d'une  grande  utilité  pour  observer  des  objets  très  écktanb, 
tels  que  le  soleil,  par  exemple  ;  ils  auraient  Tavantage  de  m 
pas  exiger  de  verres  noircis ,  les  prismes  pouvant  en  tenir 
lieu }  et,  comme  les  rayons  ne  doivent  pas  y  être  réunisen 
un  même  foyer,  la  figure  des  surfaces  ne  doit  pas  être  mi 
plus  d'une  précision  excessivement  rigoureuse  }  en  nn  mott 
ils  seraient  exempts  de  tous  les  inconvénients  qai  s'oppoMSt 
au  perfectionnement  des  télescopes  ordinaires ,  quand  oi 
veut  les  employer  i  ce  genre  d'observations. 

Problème. 

4^4*  —  Trouver  les  conditions  d'achromatisme  qnana 
plusieurs  prismes  de  différente  matière  réfractent  un  rayoB 
de  lumière  blanche ,  en  supposant  que  tous  les  angles  réfrÎB' 
gents  soient  très  petits ,  et  que  le  rayon  soit  presque  perpen- 
diculaire à  la  direction  principale  de  chaque  prisme. 

Les  angles  réfringents  étant  A,  A',  A%  etc.,  et  lesindicei 
de  réfraction  [x  ,  fx',  etc.  ,  les  déviations  partielles  seront 

D  =  (  fz  —  I  )  A  ,  D'  =  (  ^  —  I  )  A' ,  etc. , 
et  leur  somme  ou  la  déviation  totale  égalera 
(  p  —  1  )  A  +  (  |x'  --  I  )  A'  -p-  (  a"'  —   I  )  A^  +  etc. 

Pour  que  le  rayon  émergent  soit  incolore ,  cette  déviatiofl 
doit  être  la  même  pour  toutes  les  couleurs  ,  et  la  quantW 
dont  elle  varie  quand  p  et  ^i'  varient  aussi  doit  s'évanouir» 
c'est-à  dire  que 

A  5  fit  -|-  A'  8  fi'  -f  A*  S  f^"  +  etc.  =  o. 

En  vertu  de  l'équation  (d)  de  l'art.  4^9,  nous  avons  H 
(  ou ,  d'après  la  notation  suivie  dans  cet  article,  p  —  fxo) 

ce  qui  donne  la  forme  suivante  à  l'équation  qui  précède) 
quand  on  l'ordonne  suiyant  les  puissances  de  8  x  .* 


25g 

=  [A(f*p~i)a-|-AV«--Oû'+AV«--i)«'+etc.]  .~^  f 

f  [A  {y^~  1  )H-AV.-  «  )6'+A Vo-Oi'+clc.]  ^^y , 

■[-etc. , 

I  reprësentant  par  a',  2»%  etc. ,  les  pouroirs  dispersifs  des 
[ffërents  ordres  pour  le  second  prisme^  par  af^  V^  etc.,  pour 
I  troisième  ,  et  ainsi  de  suite.  Ainsi ,  pour  que  ce  polynôme 
uisse  s^anéantir  pour  tous  les  rayons  du  spectre,  H  faut  avoir 
en  mettant,  pour  abréger,  jx  au  lieu  de  po  9  f^'  &u  Heu  de 
'0,  etc.  ) 

fi— i).Aa+(p' — i).A'a'+(ft* — i)A»a'+etc.=o 
f*-i).A6+(fi»— I).  A^^A'+Cfii»— OA'é'+etc.sso 
ft-ï)Ac4-(>'— i')A^c^-|-(fA»— i)A'c:*4-etc.=o 
etc.  etc.  etc. 

En  général ,  le  nombre  de  cer  équations  étant  infini ,  on 
s  peut  y  satisfaire  avec  un  nombre  déterminé  de  prismes, 
^ais  si  Ton  ne  veut  réunir  qu'autant  de^  couleurs  qu^ity  a  de 
''ismes  ,  ce  qui  est  Tachromatisme  le  plus  exact  que  Ton 
Q^  atteindre,  nous  aurons  autant  d'équationis,  moins  une, 
3e  d'inconnues,  et  nous  connaîtrons  lés  rapports  des  angles 
itreeux.  Ainsi  deux  milieux  su£Ssent  pour  unir  deux  espè^- 
*  de  rayons.  Si  l'on  n'a  égard  qu'aux  dispersions  du  pre»- 

• 

lier  ordre ,  il  viendra 

(,.-.)Aa+(^'-i)A'a'=o,|'=-J-g-.|.     .    (/> 

Pour  unir  trois  couleurs ,  l'on  aura 

(ft— i)Aa+(ft'— i)A'A'+(ft'  — OA-'û-'sso, 
(ft— i)A*+(fii'— OA'Ô'+Cft»— OA'ô-'^o;, 

^^  t  on  tire ,.  en  éliminant , 


26» 

et  ainsi  de  suite. 

Dans  le  cas  de  deux  milieux,  si  l'on  ne  connaît  aucune  < 
,  quantités  b,  c,  etc. ,  les  pouvoirs  dispersifs  du  premier  or< 
ia,i.€i ,,^  déterminent,  non  par  la  réunion  du  rouge  et 
•violet,  qui  sont  trop  peu  lumineux  pour  que  leur  compen* 
tion  soit  de  quelque  importance ,  mais  par  celle  des  ray^ 
qui  éclairent  avec  le  plus  de  vivacité,  et  dont  eu  même  tea 
la  différence  de  couleur  est  la  plus  forte ,  tels  que  les  raye 
D  et  F  :  en  unissant  ces  derniers,  on  opérera  la  compensât] 
des  autres  d'une  manière  beaucoup  plus  approchée  que  si  T 
n'afait  eu  en  vue  que  la  réunion  des  extrémités  du  spect: 
çt  l|on  obtiendra  une  lumière  bien  plus  concentrée.  C'est 
principe  auquel  il  importe  d'avoir  égard  chaque  fois  t 
l'od  essaie  des  verres  dont  on  veut  faire  usage  pour  les 
lescopes. 

Si-  nous  voulions  produire  l'achromatisme  le  plus  par: 
que  l'on  puisse  obtenir  avec  trois  prismes,  ce  seraient 
rayons  C ,  £  et  G  ,  qu'il  faudrait  choisir  pour  déterminer 
valeurs  de  a,  h,  a',  V;  ou ,  ce  qui  vaudrait  peut-être  miei 
C,  F  et  un  rayon  entre  D  et  £.  Mais  l'absence  d'une  li{ 
bien  marquée  dans  cette  partie  du  spectre  rendrait  cette  c 
nière  combinaison  assez  difficile  à  obtenir  avec  de  la  lumi 
solaire,  et  nous  serions  obligés  d'avoir  recours  à  d'autres  i 
thodes  d'appréciation  pour  suppléer  aux  raies  noires. 

455.  —  Dans  le  cas  de  trois  milieux  ,  si  les  numérateur 
les  dénominateurs  des  expressions  (k)  s'évanouissent  ou 
réduisent  à  des  quantités  très  petites,  les  solutions  devienn< 
illusoires  ou  du  luoins  inapplicables  dans  la  pratique.  C 

arrive  toutes  les  fois  que  les  fractions  — ,  —  ,  — ,  devienne 

1  h 

égales  à  l'une  des  fractions  correspondantes   77  ,    77   ou 

b        b 


Ainsi,  pour  qae  les  combinaisons  soient  praticables  ,  il  fant 
employer  des  milieux  dopt  les  pouvoirs  dispersifs  différent  le 
plus  possible ,  c'est-à-dire  pour  lesquels  les  espaces  colorés 
sont  très  loin  d'être  proportionnels  y  comme  le  flint-glass  , 
le  crowa-glass  et  Tacide  muriatique ,  par  exemple }  ou  , 
mieux  encore  ^  l'huile  de  casse ,  le  crown-glass  et  l'acide  sul- 
furique. 


5  II.  —  De  la  lunette  achromatique. 

^nation  chromatique.  —  Cercle  de  moindre  aberration  chroma- 
tiqae.  —  Usage  des  longues  lunettes.  —  Principe  de  la  lunette 
aciiromatique.  -*  Equations  générales  de  Vachromatisme.  -  .— 
Autre  manière  d'y  parvenir.  —  Objectifs  de  deux  milieux  ;  objectifs 
ue  trois  milieux.  —  Destruction  simultanée  des  deux  a)>erra tiens.  — 
Uéterminatiou  des  pouvoirs  de  plusinurs  lentilles.  —  Développement 
^Véqaation  générale.^- La  destruction  de  Faberration  de  sphéricité 
^  un  problème  indéterminé.  —  Conditions  proposées  par  Clairaut  et 
P*f  d'AJembert  pour  le  limiter.  —  Autre  condition.  — *  Dimensions 
^^  objectif  aplanétique.  —  Table  pour  trouver  les  dimensions  d'un 
^l^eciif  aplanétique.  —  Exemple  de  r  usage  de  cette  table.  —  Objectifs 
"C  trois  milieux.  —  Objectif  du  docteur  Blair.  —  Propriété  remar- 

rble  de  racide  mnriati<|ue«  —  Le  docteur  Blair  découvre  des  milieux 
t  l'échelle  de  dispersion  est  la  même  que  celle  du  verrre  :  il  s'en 
•^rt  pour  construire  des  objectifs  doubles.  —  Les  rayons  se  réfractent , 
s^ns  se  colorer,  à  la  surface  commune  de  deux  milieux. 


456.  —  Dans  les  télescopes  de  réfraction  décrits  à  Tari. 
38o,etc.,  l'inégale  réfrangibilité  des  divers  rayons  colorés 
*  Oppose  à  l'extension  du  pouvoir  de  ces  instruments  au-delà 
^c  certaines  limites  très  resserrées.  Le  foyer  d'une  lentille 
^lant  d'autant  plus  court  que  l'indice  de  réfraction  est  plus 
S^ûnd,  il  s'ensuit  qu'une  même  lentille  réfracte  les  rayons 
Volets  en  un  foyer  plus  rapproché  de  sa  surface  que  celui 
^es  rayons  rouges  :  c'est  ce  que  l'on  remarque  aisément  en 
exposant  une  lentille  aux  rayons  du  soleil,  et  en  recevant  le 
wQe  jgg  rayons  convergents  sur  un  papier  placé  à  des  di- 


slancci  de  plus  ea  pfaïf  grasdct.  A  me  ditUace  de  la  Icfl 
mmdreqjat  celle  du Jàjrer  des  rwfùns  moynems,  lecercfti 
le  papier  fera  borde  de  ronge  ;  mais,  au-delà  de  œ  poia 
bord  fera  bleo  ,  car  le  cène  de  rayoïu  ronges  qni  a  ] 
base  la  lentille  enreloppe  celnî  des  rayons  rioleU  en-^ 
de  ce  fojer,  pnisqne  ton  sommet  le  dépasse^  tandis  q 
contraire  le  cône  des  rayons  riolets  entoure  celui  des  m 
rouges  au-delà  de  ce  même  foyer.  Ainsi,  quand  ou  tie: 
le  papier  au  foyer  des  rayons  moyens  ou  entre  les  som 
des  cônes  rouge  et  violet,  il  en  résultera  une  image  distii 
mais  les  rayons  extrêmes  et  les  autres  rayons  intermédî 
se  répaii4i^nt  sur  des  cercles  d*une  grandeur  sensible , 
les  bords  seront  colorés,  et  Ton  n^obtiendra  que  des  in 
troubles  et  confuses.  La  dériation  de  cbaque  rayon  c€ 
par  rapport  à  un  foyer  détermina  s'appelle  Vabem 
chrmnaii^ue. 

457*  '—  L'on  tronre  aisément  le  diamètre  du  plus 
cercle  dans  lequel  tous  les  rayons  colorés  sont  concei 
par  une  lentille  exempte  d'aberration  de  sphéricité.  A 
dans  la  figure  107,  y  étant  le  foyer  du  violet  et  r  celi 
rouge,  mno  sera  le  diamètre  de  ce  cercle.  Or,  à  caus< 
triangles  semblables ,  • 

n  o  =  A  D  .  TT-   et  n  0  =  A  D  •  p^— . 

C  r  C  r 

J^Q  égalant  ces  valeurs  de  nb.  Ton  a 

Fnr  mr 

et 

'      —  Cy  ,  Cr  +  Cv        ^ 

myzizmr  .  pr-  »   mv  -+-  nirzzim  r  .  —. — t; =?  r 

Cr  '  Cr 

p^r^cgnséqueut 

Cr  Cr  ry 

Çr+Ci»  aCr  —  rv       a 


965 

itrèspea  de  chose  près,  puisque  la  dispei*sion  est  petite  par 
rapport  i  la  réfraction  totale.  Donc 

AB       rv 

2  Cl' 

Of)/ étant  la  valeur  inverse  de  la  distance  focale, 
/=L  +  D  =  (p-i)(R'-R')+D, 

«total  avons 

tt  mpposant  que  ^  représente  l'indice  de  réfraction  ponr 
^  rayons  rouges  extrêmetri  L'on  conclut  de  là  : 

Le  diamètre  du  cercle  de  moindre  aberration  chromatique 
^  la  demirouverture  X  7  •  — 


.        .  L 

^  la  demi-ouverture  X  l'iûdice  de   dispersion  X  T  > 

^  pour  des  rayons  parallèles ,  quand  L  =y,  ce  diamètre 
%ale  simplement  le  produit  de  la  demi- ouverture  par  Tin- 
■     "^CÇ de  dispersion. 

458.  —  Corollaire»  Ainsi  le  cercle  de  moindre  aberration 
<^lu*oiQatique  conserve  la  même  grandeur,  quelle  que  soit  la 
'oQgue^ir  focale  de  la  lentille ,  pourvu  que  l'ouverture  reste 
'^mème.  Gomme,  dans  une  lunetterie  pouvoir  amplifiant, 
^^  la  grandeur  absolue  de  l'image  vue  au  moyen  d'un  ocu- 
l^re  donné  ,  croît  en  vaison  de  la  longueur  focale  de  l'ob- 
jectif (582  )  ,   en  augmentant  cette  longueur  sans  agrandir 
ouverture  ,  la  largeur  du  bprd  çolor^  qui  entoure  l'image 
®*^  d'autant  moindre  que  l'image  est  plus  grande  en  pro- 
^'^n  :  la  vision  devient  donc  moins  confuse  et  la  lunette 
*^ît4i>vj^ntage. 


«64      ^ 

A  cause  de  cette  propriété,  avant  l'inrention  des  lane 
achromatiques ,  les  astronomes  Faisaient  usage  de  télés 
pes  de  réfraction  d'une  immense  longueur,  de  cent  et 
cent  cinquante  pieds,  par  exemple.  Huygens,  en  particul 
s'est  distingué  par  la  grandeur  et  l'excellence  de  ses  lunet 
et  par  les  d^courertes  importantes  qu'elles  lui  ont  fait  fj 
dans  l'astronomie. 

459.  —  L'objectif  achromatique  a  rendu  les  lunettes  be 
coup  plus  commodes  et  plus  utiles ,  en  permettant  de  les 
duire  à  des  dimensions  raisonnables.  Pour  en  concevoîi 
principe ,  il  suf&t  de  se  rappeler  ce  que  nous  avons  dit  i 
art.  451*4^4  Y  touchant  les  prismes  achromatiques.  Une  l 
tille  n'est  autre  chose  qu'un  système  de  prismes  infinimi 
étroits, disposés  en  zones  circulaires  autour  du  centre,  et  d( 
les  .angles  réfringents  croissent  avec  la  distance  au  centi 
de  manière  à  réfracter  tous  les  rayons  en  un  même  point, 
l'on  parvient  donc  à  achromatiser  chaque  prisme  élément 
re,  tout  le  système  sera  achromatique.  Les  équations  (/}  pe 
vent  s'appliquer  aux  lentilles  considérées  sous  ce  point 
vue  :  car,  en  nommant  R',  R",  les  courbures  des  deux  si 
faces  de  la  première  lentille ,  L'  son  pouvoir  et  p'  son  indi 
de  réfraction  ,  R'  —  R",  différence  des  courbures,  exprime 
l'angle  entre  les  tangeiites  aux  surfaces,  ou  l'angle  re'fringc 
du  prisme  élémentaire  pour  une  ouverture  donnée  ou  u 
certaine  distance  du  centre;  c'est-à-dire  que 

R'— R"  =  A». 

On  aurait  pareillement  pour  d'autres  lentilles 

A"  =  R"'  —  R'v  , 

et  ainsi  de  suite  ,  ce  qui  donne  à  chacune  des  équations  (0 
forme 

(p'— i)  (R'  —  R")  a'-|-  (^'—  ,)  (R"'—  Rtv)  «w-f-étc.  r=: 


265 
00,  plas  simplement , 

1/  û»  +  L"  a"  +  L'".a'"  -f  etc.  =  o, 
L'  A'  +  L"  W  +  L'"  6'"  +  etc.  =  o, 
L'  c'  -[-  L"  c"  +  L"'  c'"  +  etc.  =  o, 


etc, 


( 


460.  —  Ces  équations  fournissent  toutes  les  conditions 

nécessaires  à  rachromatisme.  Comme  elles  sont  indépen- 

dantes  de  D,  elles  montrent  qu'un  objectif  achromatique 

garde  cette  qualité  à  une  distance  quelconque  de  l'objet.  Il 

.   est  évident  que  le  même  système  d'équations  peut  se  déduire 

^ectement  de  la  formule  de  l'art.  265,  qui  donne  le  pou- 

^ird'un  système  de  lentilles  dont  les  pouvoirs  individuels 

WDtD,  L",  etc.  En  efiFet,  la  condition  de  l'achromatisme  est 

3  L  ;;::  o , 
*^C8t-à-dîre 

î  1/  +  8  L"  +  8  L'"  +  etc. 

Pnisque 

L'  =  (  fit'  —  I  )  (  R'  —  R"  )  etc. , 

^'^près  le  système  de  notation  suivi  dans  cet  article , 
8  L»  =;  (R'  —  R")  8  ll'  3:  L'  .     ^  ^'    . 

!  Mais  si  nous  portons  successivement,  dans  l'équation  {d)^ 
*tt  heu  de  {Ao  t  les  valeurs  de  jx',  /a",  etc.  3  au  lieu  de  fx  —  fi©  , 
^  1*'»  5  fi",  etc. ,  et  au  lieu  de  a,  b,  etc. ,  les  systèmes  de  co* 
^'fficie^ts  aS  b\  etc.  ^  a'S  b^\  etc. ,  en  posant 


a66 

nous  jurons 


ï-£-=  a'  p  +  *';>•  +  etc.,  --^  =:a"/>-}-  ^";>«  -}-  et 


et  par  C0D8ëq[ueiit 
o=L'(a';>4.è'/>«4.  etc.)  +  L"  (aV+^V+^^^O  +  «■ 

En  faisant  ëvanouir  tous  les  termes  indépendamment  de 
l'on  retrouve  le  système  dVquations  {a). 

461  •  —  Gomme  il  est  impossiblei  de  satisfaire  à  la  fo 
toutes  ces  écpiations  avec  un  nombre  fini  de  lentilles  ,  n 
devons  nous  borner  aux  plus  importantes. 

Ainsi,  avec  deux  lentilles,  Pune  de  flint  et  l'autre 
crown-glass  ,  par  exemple ,  l'on  ne  peut  satisfaire  qu'à  u 
seule  équation  :  l'on  choisira  naturellement  la  premièi 
c'est-à-dire 

L'a'4-L''a"=o,  ou— = -.     .     .( 

Ce  qui  montre  que  les  pouvoirs  des  lentilles  doivent  êtreo 
poses,  et  en  raison  inverse  des  pouvoirs  dispersifs,  ou  dire( 
des  longueurs  focales.  Dans  une  combinaison  semblable,  1 
valeurs  des  pouvoirs  dispersifs  «'  et  a"  ne  doivent  pas  et 
déduites  de  la  réfraction  du  rouge  et  du  violet  extrême 
mais  plutôt,  d'après  la  remarque  de  l'art.  455  ,  de  celle d 
rayons  les  plus  éclatants ,  dont  les  couleurs  contrastent 
plus  :  tels  sont,  par  exemple, les  rayonsC  et  F  dans  l'éche 
de  Fraunhofer. 

462.  —  Avec  trois  lentilles  de  différents  milieux  ,  on  pc 
satisfaire  à  trois  équations  à  la  fois ,  et  le  spectre  seconda; 
étant  corrigé,  il  vient 


267 


0=11.'  û'-fL"a"  +  L"'  a">, 
0=  L'  i'+L"A"  -|-  L'"  b'". 


L"  _ ^ a^W^—b^  a'ff 
Î7  flfff^ff — ^m^r/' 


(c) 


^our  déterminer  Jcs  valeurs  de  aj,  ^,  etc. ,  il  faut  prendre 
pour  couleur  mojennc  le  jaune  le  plus  vif,  et  pour  couleurs 
extrêmes  les  rayons  du  plus  beau  rouge  et  du  plus  beau  bleu. 
^  rayons  B,  £,  H,  sont  peut-être  inférieurs  à  G,  E,  G, 
pour  cet  objet. 

^65.  —  Ainsi ,  dans  on  objectif  double  ayant  un  foyer  po- 
^w»  la  lentille/la  moins  dispersive  doit  être  convexe  ou  po- 
sitive, et  Tautire  négative  ou  concave.  L'ordre  dans  lequel 
c'Ies  sont  placées  n'influe  aucunement  sur  leur  achroma- 

tume. 

464*  —  Avec  une  seule  lentille   on  ne   peut  prévenir 
■•  l'aberration  chromatique  ni  l'aberration  de  sphéricité 
l^rt. 2^et  457)}  mais,  si  l'on  assemble  deux  ou  un  plus 
P^d nombre  de  lentilles  de  matière  différente,' les  équa- 
tioni(f)^  W,  (m),  (f),  des  art.  Sog,  3 10, 512  et  Si 5,  combinées 
*vec  les  équations  (a)  de  l'art.  4^9  9  nous  fournissent  les 
'Moyens  de  détruire  à  la  fois  les  deux  aberrations ,-  en  ayant 
^  de  ne  prendre  parmi  les  équations  (a)  que  celles  qui  sont 
^<>Qipatibles  avec  les  premières.  Il  est  à  remarquer  que ,  par 
^Q  bonheur  singulier,  les  relations  d'où  dépend  l'achroma- 
tisme facilitent  la  résolution  du  problème  ad  lieu  de  le  com- 
pliquer ,  comme  on  le  croirait  au  premier  coup-d'œil ,  et 
^'dles  sont  précisément  telles  que  l'analyste  les  choisirait 
pour £xer  la  valeur  des  quantités  indéterminées,  et  donner  à 
>es  équations  finales  la  plus  grande  simplicité  possible.  En 
effet,  dans  l'équation  générale  qui  sert  à  corriger  l'aberration 
de  sphéricité , 


268 

ou  , 

oi:îi(«'  — p'D'+7'iyi)-fî^\a''4-^"+/D''»)4-etc.  {d) 

Lfiè  polynômes  entre  par^nthjbses  sont  tous  du  second  dc- 
grë  quand  on  les  exprime  en  fonction  des  courbures  des  sur- 
faces et  de  D'  =  D  ,  proximité  du  point  rayonnant  par  rap- 
port à  la  première  lentille.  Comme  L',  L'',  etc.,  sont  des 
fonctions  du  premier  degrë  de  ces  mêmes  courbures,  l' équa- 
tion entière  s'ëlève  au  troisième  degrë.  Mais  les  conditions 
de  l'achromatisme  donnant  entre  L'  et  L"  des  relations  indé- 
pendantes de'R',  R'',  etc. ,  nous  pouvons  éliminer  ces  quan- 
tités, et  les  remplacer  par  a\  a^\  6^,  V\  etc. ,  de  manière  que 
T-équation  précédente  se  trouve  ramenée  au  second  degré,  et 
devient  par  conséquent  d'une  solution  plus  facile. 

465.  —  Passons  maintenant  au  développement  de  l'équa- 
tion {d) ,  dans  laquelle  on  peut  regarder  L'  et  L''  comme  des 
quantités  connues  quand  on  y  introduit  les  conditions  de 
l'achromatisme  :  car,  en  prenant 

L  r=  L'  -j-  L"  -|-  etc.  =:  le  pouvoir  de  la  lentille  composée 

(  pouvoir  que  nous  pouvons  supposer  connu  ou  même  égal  à 
l'unité),  cette  équation,  combinée  avec  (a),  détermine  le» 
valeurs  de  L',  etc. 

Ainsi,  dans  le  cas  de  deux  lentilles,  en  nommant  ir  le  rsp* 

a' 
port  des  pouvoirs  dîspersifs  ou  —  ,  nous  avons 

L'=-îi-,  L"=-    ''^ 


TT   '  I    —  TT   ' 


et  ainsi  de  suite  pour  un  nombre  quelconque  de  lentilles. 
Représentons  respectivement  par  r',  r",  r'",  etc. ,  les  cour- 
bures de  la  première,  seconde,  troisième,  etc. ,  lentille, en 
commençant  par  celle  qui  reçoit  la  première  les  rayons  in- 
cidents :  il  vient  alors 

L'=(f.'— i)(R'  — R")=(pi"-i)(/'  — R"); 


2&f 

de  manière  que 

L' 


R"  =  r»  — 


.r    ,  » 


I 


i 


el  pareilleineDt 

L" 
RIT  —  r" ,  etc. 

fi'     —    I 

IVoiu  dèf  bus  donc  écrire  ces  valeurs  au  lieu  de  R"  et  de  R*^ 
dans  les  formules  pre'cëdenles ,  en  observant  que  Ton  a  d'ail- 
leurs 

R'    =  r», 
R'"  =  r". 

Bu  les  subjjtitua^t'dans  les  Valeurs  de  a ,  j3 ,  etc.  (art.  2^;, 
il  vient 

^t  Ton  trouve  des  équations  analogues  pour  ei'\  p'\  7",  etc.  : 
^^oianièce  qu'en  substituant  de  nouveau  ces  expressions,  et 
^^  écrivant  au  lieu  de  D"  sa  valeur  L'  +  D» ,  et  L'^-  L"  -|-  D' 
^u  lien  de  D"',  et  ainsi  de  suite ,  l'équation  générale 

A/=o 


fti 


270 


-  [^  ^'^''+  '-^  ^-r"+  .^  L«'."^'+  etc.] 


+ 


+  [ttÏ^'L-  +  5^  (L-  +  L")  L-  +etc.] 
+  [(?+0  ^"  ^"'  +  (;?^+')  (^'  +  ''"^'  L"'+etc.] 

+  ^[(^,+3)L'L''+(^+5j(L'+L'0L'»+etc.]| 

466.  —  Pour  abréger,  désignons  par  X  les  termes  de  ce 
polynôme  inde'pendants  de  D',  par  Y  l'ensemble  des  terb» 
multipliés  par  D',  et  par  Z  celui  des  termes  multipliés  par  D"* 
nous  avons  alors 

et  quand  A /s'évanouit,  l'aberration  se  trouve  détruite.  En     f- 

n'ayant  égard  qu'aux  rayons  parallèles  ,•  c'est-à-dire  en  sup*    i" 

posant  / 

D'  =  o, 


cette  ëqaation  se  réduit  à 

X  zz:  o; 

lorsque  cette  dernière  sera  satisfaite ,  la  lunette  pourra  ser- 
vir à  observer  les  astres,  ou  des  objets  assez  ëloignës  pour 
que  D'  puisse  être  négligé  sans  erreur  sensible. 

467.  —  L'équation 

X  =  o 

est  du  second  degré  par  rapport  à  chacune  des  quantités  r'i 
l'y  etc.,  dont  le  nombre  est  le  même  que  celui  des  lentilles  : 
par  conséquent  cette  condition  seule  ne  suffit  pas  pour  fixer 
leurs  valeurs  ^  si  Ton  n'y  joint  d'autres  relations  entre  ces 
inconnues ,  le  problème  reste  indéterminé ,  et  l'aberration 
peut  être  corrigée  d'une  infinité  de  manières.  Si  l'on  ne  con^» 
sidère  d'abord  que  deux  lentilles  ,  l'équation 

X  =  o 

u  renfermant  que  deux  inconnues ,  on  n'a  plus  besoin  que 
d'une  équation  .que  l'on  choisira  de  manière  à  obtenir  les 
rémltats  les  plus  avantageux  pour  la  pratique.  Glairaut  a 
proposé  de  travailler  deux  lentilles  de  manière  à  mettre 
^rs  surfaces  adjacentes  en  contact  dans  toute  leur  éten  - 
iue,  afin  qu'en  les  cimentant  ensemble  ,   il  n'y  eût  pas 

^^  de  perte  dé  lumière  par  les  réflexions  qu'elles  produiraient. 
Ce  serait  là  certainement  un  très  grand  avantage  si  l'on  pou- 

^'\     ^t  joindre  ainsi  deu?:  verres  d'une  certaine  grandeur,  sans 

fie  le  ciment  les  fit  travailler  en  se  refroidissant,  ou  si  l'on 

;     parvenait  &  les  assujettir  d'une  autre  manière.  Mais ,  sans 

parler  de  l'inégale  dilatation  causée  par   la  chaleur  ,  la 

Joindre  variation   de  température  changerait  nécessaire - 

i  ^nt  leur  figure,  lors  même  qu'on  serait  parvenu  à  les 
faire  tenir  de    force.   C'est  ainsi    qîi'on    voit    une    lame 

;      Composée  de  deux  métaux  d'inégale  dilatabilité  se  cour- 

-  I.  \% 


I 


ber  plus  ou  moins  suivant  le  degré  de  chaleur  auquel 
est  exposée.  La  condition  dont  il  s'agit  s'exprime  algébri 
ment  par 

L'  c=  (p'  —  î  )  (r'  —  r*)  : 
car,  dans  ce  cas , 

R'  =  r'    et    R"  =  R"  =  r*  5 

et,  comme  celte  équation  n'est  que  du  premier  degré  c 
r*,  elle  donne  lieu  à  une  équation  du  second  degré,  en 
minant  entre  elle  et 

X  =2  o , 

qui  n'est  autre ,  dans  le  cas  actuel ,  que  l'équation  (y 
l'art.  5 1 2 ,  dans  laquelle  on  aurait  écrij;  H  au  lieu  de 
et  r*  au  lieu  de  R"^. 

* 

468.  —  Mais  la  condition  de  Clairaut  a  un  autre  incoi 
nient  beaucoup  plus  grave  :  c'est  que  l'équation  résultai 
ses  deux  racines  imaginaires,  lorsque  les  pouvoirs  réfring 
et  dispersifs  des  verres  sont  tels  qu'il  n'est  pas  rare  d< 
rencontrer  dans  la  pratique^  et  même,  sans  sortir  des  lin 
entre  lesquelles  elle  a  des  racines  réelles,  les  courbures 
l'on  en  déduit  varient  avec  tant  de  rapidité  au  plus  1< 
changement  dans  les  données,  que  les  calculs  en  devient 
très  épineux  et  les  interpolations  difficiles  lorsqu'il  s'agit 
former  une  table  de  ces  courbures.  Dans  le  tome  5  de 
0/?w5aiZ^5,  d'Alembert  propose  une  foule  d'autres  limitatii 
telles  que  d'anéantir  Taberration  de  sphéricité  pour  lesraj 
de  toute  couleur ,  ce  qui  revient  à  supposer  à  la  fois 

X=:^    et   _a>'  +  ^,a^'  =  oj 

ce  qui  conduit  à  des  équations  biç^irrées,  et  n'ofl^  au( 
avantage  pour  la  pratique.  Mais ,  sans  chercher  des  perl 


27^ 

tioanemenU  si  rsl&aës ,  l'ëqnatioii  géocrale 

X  +  YI^  +  ZD"  =o 

foamit  une  conditioD  qui  réunit  tous  les  avBotages  :  c'est  de 
supposer 

Y  =  o. 

&tte  hypothèse  fait  disparaître  le  terme  dépendant  de  D' ^ 
sans  ()ue  EH  soît  égal  k  zéro  ;  de  manière  que  la  lunette  peut 
servir  à  TobserTation  d'objets  peu  éloignés  de  l'œil  sans  ces- 
ser d'être  aplanétique.  A  la  vérité  ^  le  terme 

M  pent  s'évanouir  quand  on  n''emp1oie  que  deux  lentilles  , 
étant  composé  entièrement  de  fonctions  données  des  pou- 
voirs réfringents  et  dispersifs ,  a  moins  que  D'  ne  soit  nul  de 
lai-m^e ,  ou  que  le  facteur  en  p',  {x%  L',  L',  etc. ,  ne  soit 
par  hasard  égal  k  Kéi*o.  Mais  ,  hormis  le  cas  où  l'objet  n'est 
9^'i  ane  très  petite  distance  { comme  dix  fois  la  longueur  de 
hloBttte),  le  carré  de  IV  est  toujours  assez   petit  pour 
9>'oB  puisse  le  négliger,  et   regarder  l'instrument  comme 
Parfaitement  aplanétique   lorsque  Y  =  o.    Comme  celte 
Ration  n'est  que  du  premier  d^ré  en  r^^r*^  elle  n'in- 
troJQÎt  aucune   difficulté  nouvelle  dans  le  calcul.   L'éli- 
^atîon  conduit  alors  à  une  équation  du  second  degré  ; 
^^  )  ce  qui  est  de  la  plus  grande  importance ,  les  racines 
^^  cette  écpation  sont  toutes  réelles  pour  des  valeurs  de  ix\ 
f^*)etdu  rapport  de  dispersion  :r  ,  telles  qu'on  les  rencontre 
^^lïs  la  pratique.  Les  courbures  que  l'on  en  déduit  n'étant 
\    P^  trop  fortes,  on  peut  les  obtenir  plus  aisément  dans  la 
I    Pi'&tique,  plus  du  moins  qu'en  suivant  tonte  autre  méthode 
'    pi*oposée  jusque  aujourd'hui.  Elles  se  prêtent  d'ailleurs  à 
.   ^  '^terpolation  avec  une  facilité  particulière ,  comme  nous 
*^l  ^«  verrons  bicnt&l. 

1  i,  1^. 

{ 


.'J 


274 

469-  —  Ces  raisons  nous  paraissent  d(^cisivcs  eo  faveur  de 
l'ëquation 

Y  =  o, 

qui  devient  dans  le  cas  actuel,  où  l'on  ne  veut  avoir  qu'un 
double  objectif  aplanëtique  , 

0  =  4  (.+p)l'/'  +  4('+^,)l',' 

à  laquelle  il  faut  joindre  Tëquation  (y)  de  Tart.  4^^j  ^^  chan- 
geant R'  en  r' ,  et  R*'  en  r*. 

470.  —  Pour  substituer  dans  ces  ëquatioiis  les  nombres 
aux  lettres,  l'on  doit  connaître  d'abord  yJ^  p'  et  ir.  Le  moyen 
le  plus  prompt  et  le  plus  sûr  pour  un  opticien  ,  c'est  de  &ii« 
de  petits  objectifs  avec  les  échantillons  des  verres  dont  û 
veut  se  servir,  et  de  les  travailler  jiisqu'à  ce  que  leur  comltf- 
naison  donne  une  image  aussi  incolore  qu'il  est  possible  (fe 
l'obtenir ,  en  ayant  recours  à  l'expérience  suivante ,  qui  sert 
ordinairement  à  opérer  cette  vérification.  On  examine,  ei 
l'amplifiant  beaucoup,  l'image  d'un  cercle  blanc  et  bien  te^    | 
mine,  ou  un  anneau  circulaire  sur  un  fond  noir  :  si  ses  bords    | 
sont  parfaitement  incolores  ,  la  combinaison  des  verres  e^ 
excellente  ^  mais  ceci  arrive  rarement  à  cause  des  spectres 
secondaires  ,  et  il  reste  le  plus  souvent  deux  légères  franges» 
l'une  d'un  vert  pâle  à  la  circonférence  intérieure  de  l'anneau^ 
et  l'autre  ,  de  couleur  pourpre,  à  l'extérieur,  quand  là  Ifl'    < 
nette  n'est  pas  à  son  foyer,  c'est-à-dire  quand  l'objectif  est   | 
trop  rapproché  de  l'oculaire ,  ou  vice  versa.  En  effet ,  tanûis 
que  la  plus  grande  partie  des  rayons  bleus  et  orangés  sont  re- 
unis au  foyer,  le  rouge  et  le  violet  convergent  vers  un  point 
plus  éloigné,  et  le  vert ,  au  contraire  ,  a  son  foyer  plospres 
de  l'objectif.  La  réfraction  des  rayons  verts  est  due  princi' 


ent  an  crown-gl.iss ,  c'est-à-dire  à  la  icnliile  convexe  ^ 
e  du  roôge  et  du  violet  (dont  le  mëlangeforme  le  pour- 
u  flint-glass,  c'est-à-dire  au  verre  concave.  (Voyez  la 
de  l'art.  44^0  ^^^  longueurs  focales  de  ces  lentilles 
at  être  alors  dëterminëes  aveà  soinj  ceqai  fera  connaî- 

rapport  des  dispersions  (tt),  puisque  c'est  le  même  que 
des  longueurs  focales  (4S4)*  Quant  aux  indices  de  rë- 
on,  il  vaut  mieux  s'en  assurer  directement  en  donnant 
Iques  morceaux  de  chaque  espèce  de  verre  la  forme 
petit  prisme.  Dès  que  l'on  connaît  fr ,  eu  prenant  pour 

le  pouvoir  de  la  lentille  composée,  l'on  a 

L'  =  — î et    L*^  = — : 

1     TT  I     TT 

anière  que  U  et  L^'sont  e'galement  connues  ,  et  il  ne  s'a- 
lus  que  de  substituer  leurs  valeurs,  ainsi  que  celles  de  ^iJ 
!  ja''  dans  les  formules  mentionnées  plus  haut. 
L  table  suivante  offre,  en  abrège',  les  variations  des  cour- 
s  de  chaque  lentille  subordonnées  à  celles!  ie  chaque  in* 
de  réfraction  considéré  comme  variable  séparément;  ce 
permet  d'interpoler  par  parties  proportionnelles  pour  les. 
ibres  compris  entre  les  valeurs  c(e  ft',  fx*  et  tt  ,  rapportées 
s  la  table.  La  fig.  io8  représenjtc  robjectif  qui  rifsulte  de^ 
e  méthode. 


T 4  0X  ^^ 


276 


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Oi  o  ^  fcO  V5  c« 

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05  o    ©ÇOÇOGO 
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rLuugueur  locale  de  la  leaUlle 
de  cro'wn-{(laM. 


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10  -  fco  es  -  ^ 

o  o  o  «-•  in  10 

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•    ••••• 

000000 


47'«  —  ^  ^<^  voulait ,  dan»  ur  cas  doiui^ ,  se  servir  de 
cftile  UUe  poor  calcxiler  le-  rayon>  d'une'  des  surfaces  (  de  la 
première  ou  de  la  quatrième  ,  par  exemple) ,  Ton  n'aurait 
91'i  regarder  chaque  ëlëment  comme  yarîable  sëparémeut , 
et  ftfaàft  pour  chacun:'  des  partie»  propor tionnelieff. 

L'exemple  suivant  éelaircirâ  ee  proeéd^. 

Quelles  doivent  être  les  dimensions  d'un  objectif  de  3o 
ponces  de  foyer,  l'indice  de  réfraction  du  crown-glass  ëtant 
i.Sig,  et  celui  du  flint-glass  i  .589  ? 

Ii€8  pouvoirs  dispersifs  sont  dans  le  rapport  de  0.567  à 
l'unité,  c'est- à-dire  que  0.567  ^^^  ^^  rapport  de  dispersion  ; 
d'où  . 

ft'  =  1.5 19,  fx*  =:  1.589,  ^  =^  0.567. 

Le  calcul  doit  s'effectuer  d'abord  pour  une  longueur 
fodale  composée  =:  10.000,  comme  dans  la  table;  voici 
comment  on  opérera  : 

I* Soustraire  de  i.ooo  les  décimales  (0.567) 4^^  représen^i 
teat  le  rapport  de  dispersion  :  10  fois  cette  différence  ou* 
10 X 0.453 sera  la  longueur  focale  de  lalentille  de  crown^ 

2*  Diviser  l'unité  par  ce  même  rapport;  diminuer  Iequo-< 

****  (      A^fi,  /  ^^  l'unité  t   le  reste  (  1.7635  —   ix>ooo 

^0.7635),  multiplié  par  10  (  c'est-à-dîre  7.635),  sera  la 
Coupleur  focale  de  la  hsntille  de  flint-glass. 

lîous  devons  prendre  ensuite  dans  la  table  les  rayons  de 
la  première  et  de  la  quatrième  surface  qui  correspo'Adent 
.*ux  rapports  de  dispersion  les  plus  voisins  de  0.567,  c'c^"i- 
^ire  0.55  et  0.60. 

Ornons  avons 

Pouvoirs  réfringents  donnés.     .     •     i.5i9  et    iv589 
Pouvoirs  réfringents  de  la  table.     .     1.524         1.585 


immmm^ÊmmmtJk  ■         '■  fM*i 


Difi^renceë.     .  '—  o.o65  +  ^-od4 


La  réfraction  du  crown-glass  est  donc  plus  forte  et  œlle 
du  flint^glass  plus  faible  que  dans  les  verres,  qui  ont  servi  i 
calculer  la  table. 

Sur  la  même  ligne  horizontale  que  o.55  l'on  trouve,  pom* 
une  variation  de  *j-  o.oi  dans  chaque  pouvoir  réfringent, 
les  variations  suivantes  dans  les  deux  rayons  : 

i**  surface.  4^  sur£ioe. 

Pour  une  variation  de 
•j-o^oi  danslecrown    ...-{-  0.0740        -f-  1.0080 

Pour  ui|e  variation  de 
-^o.oi  dans  le  flint  .     ...     —  o.ooiï        —  o.5o55 

Mais  la  variation  dans  le  crown  est.     .     =:  —  o.ooS  , 
'     au  lieu  de  -f-  o.oi ,  et  dans  le  flint  .     .     •    =  -f-  0.004* 

Il  nous  faut  donc  prendre  des  parties  proportionnelles  des 
nombres  précédents ,  en  changeant  le  signe  pour  le  crown- 
glass  :  il  viendra  alors 

1^*^  surface.        4*^  surface. 

Pour  —  o.oo5  de  variation  dans 
le  crown    .     , — ,-  0.0570     —  o.5o4o 

Pour  -{-  0.004  de  variation  dans 
le  flint -r^  0.0004    —  o.2oi5 

Variation  totale  due  aux  deux 
causes  . .     —  0.0574    —   p.7o53. 

Mais    les    rayons   de    la   table 
sont 67184         14.5355 

Rayons  interpoles 6.6810  ^5.85oo. 

£n  interpolant  par  la  même  méthode  les  mêmes  rayons^ 
le  rapport  de  dispersion  eta,nt  sj^pposé  =o,€o,  l'on  trouvera 


irc  Surface.        If  surface. 

Pour  —  o.ooS  de  variation  dans 
le  crown —  o.o558    —  0.5524 

Pour  -{-0.004  de  variation  dans 
le  flint -^-  0.001 5     —  0.2264 

Variation  totale —  o.o525     —  0.7788 

Rayons  de  la  table     ....  6.7069         14*2937 

Rayons  interpolés 6.6746     *    1 5. 5 149 

Ayant  ainsi  déterminé  les  rayons  correspondants  aux  ré- 
fractions données  ,  mais  pour  des  rapports  de  dispersion 
=  0.55  et  0.60  ,  il  ne  reste  plus  qu'à  prendre  leurs  valeurs 
proportionnelles  pour  le  rapport  intermédiaire  0.567. 

1*'  rayon.  4*  rayon. 

Pour     o  600     6.6746    1 5.5 149 
Pour    o.55o    6.6810    i3.85oo 

— ■       p    ■ 

Différences    -|-  o.oSo    —  0.0064    —  o.5i5i 

o.o5o  s  (0.567  —  0.050=0.017)  ::  — 0.00642  —  0.0022 
o.o5o  :  0.017)  ••  —  o.5i5i  :  •-  0.1071 

I>e  manière  que  les  véritables  rayons  correspondants  aux 
données  sont 

6.68io  —  0.0022  =    6.6788 

et 

.      '       i5.85oo  —  0.1071  :=;:  13.7229. 


26o 

La  loagueui*  focale  de  la  lentille  de  crown-glass 

f 

=  4.550  =  ^,. 

Le  rayon  de  la  première  surface 

=  6.6788  =  ^,- 

L'iodice  de  réfraction 


=:  1.519  =  fA'. 


La- for  m  b  le 


L'  =  (pt'  —  I  )  (R'  —  R*) 


donne  pour  ^  ,  rayon-  de  la  seconde  surface ,  la  râleur 

—  5.5868, 

Pour  la  lentille  de  flint-glass  , 
La  longueur  focale 

=  L,  =  —  7-6'):>. 
Le  rayon  de  la  surface  poste'rieure 


I 
Riv 


=  m^  =  —  '5.7729. 


L'indice  de  re'fraction 


=  p"  =  1 .589. 


D'où  Ton  tire 


;^  =  —  5.5871 


\ 


pour  la  valeur  du  rayon  de  l'autre  surface.  Les  quatre  rayons 
obtenus  de  celte  manière  supposent  une  longueur  focale  de 


28 1 

lo  pouces  :  comme  celle  de  la  lunette  proposëe^est  de  ^o  pou- 
ces ,  il  faut  tripler  les  nombres  prëcddents^  ce  qui  donne 

Rayon  de  la  première  surface  =  -|~  20.0564  pouces, 
de  la  deuxième  =s  —    10.1604 

de  la  troisième  z=z  —   io.i6i5 

de  la  quatrième  =  —  4'- '^87 

472-  —  Ainsi  les  vayousdesdeux  surfaces  intérieures  de  la 
lentille  double  (fig.  108)  diffèrent  à  peine  d'un  millième  de 
pouce  :  les  lentilles  pourraient  par  conséquent  être  collées 
ensemble  si  l'on  y  Uouvait  quelque  utilité.  Cette  égalité 
presque  parfaite  n'est  point  TefTet  du  hasard  et  ne  tient 
point  aux  valeurs  particulières  des  données.  Si  l'on  jeUe  un 
coup  -  d'oeil  sur  la  table  ,  on  remarquera  que  cette  égalité 
approchée  des  surfaces  intérieures  (  la  deuxième  et  la  troi- 
sième  )  se  confirme  -singulièrement ,  malgré  les  variations 
de  TT.'  La  construction  proposée  ici  pour  des  verres  ordinaiw 
res  ^proche  donc  beaucoup  de  celle  de  Clairaut- 

475.  —  Pour  vérifier  ces  résultats  par  l'expérience,  M. 
Soudi  fit  exécuter,  d'après  cette  méthode,  par  M.  Tulley, 
uttxdes  plus  habiles  artistes  de  la  Grande-Bretagne,  une  lu^ 
nette  achromatique,  qui  appartient  maintenant  à  M.  J. 
Moore  d)a  Lincoln.  Sa  longueur  focale  est  de  4S  pouces,- son 
ouverture  de  5  ^,  Elle  répondit  pleinement  à  l'idée  qu'on  eu 
avait  conçue,- et  donna  un  grossissement  zzz^oo  et  des  ima-^ 
ges  parfaitement  distinctes.  Avec  elle  on  peut  séparer  plut- 
sieurs  étoiles  doubles  ^  etc.  On  en  trouvera  une  descript^n 
pins  détaillée  dans  le  Journal  de  l'institution  roftde ,  n^  26u 
Si  les  opticiens  suivaient  le  bel  exemple  de  Fraunhofev  et 
s'attachaient  davantage  à  la  théorie  en  ce  qui  concerne  les^ 
pouvoirs  réfringents-  de  leurs-  verres  par  raipport  amx  rayons; 
eolbrâ  <y^  la  tabîe  que  dtous  avons,  rapportée  plus  haut  deviens 
ixùiï  indnffisanlc. 


282 

474*  —  Quand  on  veut  construire  un  objectif  avec  trois 
milieux  ,  l'on  doit  avoir  soin  de  les  prendre  tels  que  leur  ac- 
tion sur  chaque  rayon  colore'  soit  très  différente. 

Le  docteur  Blair ,  qui  a  beaucoup  mërité  de  la  science  en 
examinant  le  premier  avec  quelque  dëtail  'les  pouvoirs  dis- 
persifs  considères  comme  caractères  physiques  j  a  senti  d'a- 
bord la  nécessite  de  détruire  les  spectres  secondaires  et  ima- 
giné les  moyens  de  parvenir  à  ce  but. 

Si  l'on  considère  les  succès  extraordinaires  qu'il  a  obtenus 
et  la  perfection  des  lunettes  construites  d'après  sa  méthode , 
il  est  à  regretter  qu'il  soit  le  seul ,  jusqu'à  présent ,  qui  se  soit 
occupé  sérieusement  de  cette  branche  importante  de  l'opti- 
que. Nous  ne  pensons  pas  cependant  que  INisage  de  grands 
objectifs   remplis    de   liquides  puisse   jamais  être    avanta« 
geux  ;  mais  il  serait  très  utile  de  donner  aux  verres  de 
moyenne  grandeur  un  degré  de  perfection  de  plus  et  d'av^- 
menter  leur  grossissement.  Les  expériences  de  ce  savant  sent 
consignées  dans  les  Transactions  de  la  société  royale  éCÈ' 
dimbourg,  1791.  Nous  ne  pouvons  donner  ici  qu'un  extrait 
de  son  travail.  j 

476.  — *  Le  docteur  Biair  observa  le  premier  que  deux 
lentilles  doubles  achromatiques  dont  les  réfractions  sont  Ie< 
mêmes,  mais  dont  les  pouvoirs  dispersifs  sont  différents ) 
produisent    des   franges  secondaires    d'inégale   largeur,  l^ 
en  conclut  qu'en  employant  deux  semblables  lentilles,  1^ 
rayon  émergerait  sans  dévier,  à  cause  de  l'égalité  des  réfrac- 
tions ,  et  que ,  les  spectres  de  première  espèce  étant  détroits , 
il  ne  resterait  plus  qu'un  spectre  secondaire  égal  à  la  diff^' 
rence  de  ceux  des  deux  lentilles.  En  raisonnant  donc  ^^'' 
solument  de  la  même  manière  que  pour  corriger  les  spect>^^ 
primaires  (art.  426  et  427) ,  si  l'on  augmente  la  réfraction  ^^'' 
taie  de  la  première  lentille  double  A,  quicfonne,  toutes  ch<?^ 
égales  d'ailleurs,  le  moindre  spectre  secondaire,  sa  couleuC  ® 
condaire  croîtra  également  jusqu'à  ce  qu'elle  devienne  éga» 
celle  de  la  seconde  B.  Partant  de  ce  principe,  le  docteur  3  * 


a85 

forma  avec  deux  fluides  a  ciù  (deux  huiles  essentielles,  telles 
que  la  naphte  et  l'huile  de  tere'bcnthine,  dont  les  dispersions 
sont  très  différentes)  une  lentille  composée  A  (fig.  109), 
convexe  et  achromatique  ,  qui  réfractait  plus  fortement  les 
rayons  verts  que  les  ronges  et  les  violets  réunis.  11  construisit 
ensuite  avec  du  verre  et  l'huile  la  plus  dispersive  b  une  se- 
conde lentille  B,  concave  et  aussi  achromatique,  c'est-à-dire 
exempte  de  spectres  primaires.  Dans  celle-ci  les  rayons  verts 
étaient  aussi  plus  réfractés  que  les  rouges  et  les  violets  ré- 
unis; mais  ib  l'étaient  à  un  plus  haut  degrés  proportionnelle- 
ment à  la  déviation  totale ,  que  dans  la  première  combinai- 
son A. 

Quand  il  eut  donc  assemblé  ses  deux  lentilles,  comme  dans 
la  fig.  109,  la  réfraction  de  la  lentille  convexe  l'emporta  sur 
celle  de  l'autre  ,  mais  les  spectres  secondaires  furent  détruits 
entièrement.  Le  docteur  Blair  afSrme  que  les  expériences  les 
plus  rigoureuses  ne  peuvent  faire  apercevoir  la  moindre  trace 
de  coloration  quand  on  se  sert  de  pareilles  lentilles  :  il  en 
conclut  que  la  compensation  a  lieu  non  seulement  pour  le 
vert ,  le  rouge  et  le  violet ,  mais  encore  pour  toutes  les  autres 
couleurs,  puisque  le  bleu  et  le  jaune  disparaissent  également. 
On  peut  supprimer  le  verre  plan  qui  sépare  les  lentilles  ,  en 
les  plaçant  l'une  contre  l'autre ,  comme  dans  la  fig.  1 10. 

476.  —  C'est  en  s'occupant  de  semblables  recherches  que 
le  docteur  Blair  reconnut  la  possibilité  de  former  des  cambi- 
naisons  binaires,  de  même  réfraction  totale,  dont  les  spectres 
secondaires  sont  de  couleurs  opposées ,  c'est-à-dire  que  l'or- 
dre des  couleurs  de  ces  spectres  est  renversé.  En  d'autres 
termes,  tandis  que,  dans  certaines  combinaisons,  les  rayons 
verts  sont  plus  réfractés  que  les  rayons  rouges  et  violets  ,  ils 
le  sont  moins  dans  d'autres. 

Il  trouva,  par  exemple,  que  les  rayons  verts  se  trouvent 
parmi  les  moins  réfrangibles  dans  les  spectres  formés  par  la 
plupart  des  milieux  trèsdispersifs  contenant  des  solutions  mé- 


284 

ttHjqn^^t^n^lM  qo^OD  obscTve  le  conlraire  à  rëgwd  4*i 
milieux  doués  d'an  poaToir  dispersîf  assez  comsiéérwJtAemïJm^ 
cidemoriatiqoe  estdn  nombre  de  ces  derniers:  ainsi,  dans  les 
combinaisons  da  Terre  arec  cet  acide,  les  conleors  des  apce- 
tret  secondaires  sont  disposifes  dans  on  ordre  inrerse  de  eelai 
que  produisent  les  condiinaisons  dn  Terre  arec  les  fanilct,  en 
da  crown  avec  le  flint-glass.  Si  Ton  reoi  former  an  objectif 
an  moyen  de  dem  combinaisons  binaires,  en  snrrant  la  mé- 
thode décrite  à  Tarticle  précédent ,  les  deux  lentilles  doivent 
ètne  convexes  ^  mais  il  n^en  résulte  aocan  avantage  pniiico- 
lâer.  Le  docteor  Blair  a  considéré  cette  propriété  sons  an  an* 
tre  point  de  vue ,  en  cherchant  si ,  par  ce  moyen  ,  l*on  ne 
poorrait  pas  se  passer  tout^fait  d^un  troisième  milieu,  et 
produire  une  réfraction  exempte  de  toute  coulenr  secondaire 
en  n'employant  que  deux  milieux.  11  paraît  que  Tordre  et  la 
distribution  des  couleurs  du  spectre  dépendent  entièrement 
de  la  composition  chimique  du  milieu ,  aussi-bien  que  la  ré« 
fraction  totale  et  le  pouvoir  di«persif.  Ainsi,  en  faisant  varier 
la  proportion  des  ingrédients  d'un  milieu,  l'on  pourrait  peot- 
être,  sans  altérer  notablement  la  dispersion  et  la  réfraction 
totale  ,  produire  un  milieu  compose  dans  lequel  les  sept  cou- 
leurs occuperaient  des  espaces  d'une  grandeur  déterminée 
par  une  certaine  loi  (  en  ne  s' écartant  pas  trop  des  limites 
naturelles). 

D'après  ce  que  nous  avons  de'jà  vu,  si  l'on  pouvait  compo- 
ser  un  milieu  dont  l'échelle  de  dispersion  ou  la  loi  de  distri-* 
#  Lution  des  couleurs  fût  la  même  que  celle  du  crown-giass , 
tandis  que  la  dispei*sion  absolue  serait  tout-à-fait  différente  , 
on  fabriquerait  des  objectif:»  doubles  qui  ne  laisseraient  pins 
rien  à  désirer  :  c'est  à  quoi  l'on  parvient  en  profitant  de  la 
propriété  de  l'acide  muriatique,  dont  nous  venons  de  fair 
mention. 

L'on  a  remarqué  que  la  présence  d'un  métal  (de  l'anti 
moÎDe,  par  exemple)  dans  un  fluide  donne  à  celui-ci  un  tr 
grand  pouvoir  réfringent  et  dispersif ,  et  qu'en  même  tem 


285 

augmeite  de  beaucoup   la  partie  du  spectre  la  plus  ro^ 
frtigibk,  par  rapport  aux  autres  couleurs.  D'un  autre  c6t^ , 
l'acide  moriatiqae  produit  Teffet  contraire.  Le  docteur  Blair 
®  eoachitjqn'eB  combinant  l'acide  muriatiquc  avec  des  so^ 
^ntitiu  Bdtalliques ,  -dans  des  proportions  à  déterminer  par 
''c9féîeBDe,on  pourrait  obtenir  un  flnide  qui  jouirait  de  la 
propriété  dësirëe  :  c'est  a  quoi  il  parvint  effectivement  après 
^elqoei  essais.  Les  me'taux  dont  il  se  servit  sont  l'antimoine 
^  k  meroire.  Pour  y  introduire  une  quantité  sufi&sante  d'a- 
cide BnuiatîqDé ,  il  employa  l'antimoine  à  l'état  de  muriate 
diaioQidaiu  l'eau ,  et  se  servit  d'une  solution  de  sel  ammo*- 
'^'^tfiiest  un  composé  d'ammoniac  et  d'acide  mnriatique, 
P^Tdiwondre  le  sublimé  corrosif  (  muriate  ou  percblorure 
de  Biercure)  en  plus  grande  quantité  qu'avec  l'eau   seule- 
^^.  En  ajoutant  de  l'acide  muriatique  libre  au  composé 
^^>>iNi  sans  ie  nom  de  beurre  (f  antimoine  (  chlorure  d'anti* 
'^oine],  on  du  sel  ammoniac  à  la  solution  mercurielle ,  il 
féiusit  complètement  à  former  un  spectre  dont  les  rayons 
'^^tient  exactement  la  loi  de  dispersion  du  crown-glass;  il 
Parvint  même  à  détruire  à  volonté  les  spectres  secondairee. 
'^  Qe  lui  restait  plus  qu'à  construire  un  objectif  d'après  ses 
P'Uicipes  :  tel  est  celui  que  représente  la  fîg.  1 1 1 .  Quoiqu'il 
^  fit  deux  réfractions  aux  surfaces  communes  entre  le  li- 
^ide  et  le  verre,  l'aberration  chromatique  était  totalement 
^^^ite/à  ce  que  nous  assure  le  docteur  Blair,  et  les  rayons 
^^l^^réi  s'écartaient  de  leur  direction  en  ligne  droite ,  avec  la 
^^Qie  r^;ularité  que  dans  la  réflexion. 

477.  —  Le  docteur  Blair  a  poussé  si  loin  ses  intéressantes 

^P^^riences ,  qu'il  croit  pouvoir  construire  un  objectif  de 

^Uf  pouces  de  longueur  focale  et  de  trois  pouces  d'ouver- 

^'^Q^ce  qu'assurément  aucun  artiste  ne  songerait  à  faire  avec 

^  ^^  lentilles  de  verre.  Nous  terminerons  ce  que  nous  avions 

^ire  des  travaux  de  ce  physicien  en  répétant  un  vœu  émis 

^ti|  uqe  seBdblable  occasion  par  le  docteur  Brewster,  qui  a 

^  ^gnement  amassé  la  limite  tracée  par  son  prédécesseur 


286 

par  ses  recherches  sur  les  pouvoirs  dispersifi.  Ce  savant  d< 
sirait  que  cette  partie  de  l'optique  fixât  l'attention  d'artisi 
liabiles  ^  qui  confirmassent  les  découvertes  du  docteur  Bis 
par  des  expérience  s£utes  avec  tout  le  soin  convenable.  Si  l'< 
parvenait  k  composer  des  milieux  solides  doués  de  propriël 
semblaUes  k  qelles  des  liquides  dont  nous  venons  de  parle 
le  télescope  deviendrait  un  nouvel  instrument. 

478.  —  Les  expériences  du  docteur  Blair  conduiseni 
cette  conclusion  remarquable  y  qu'à  la  surface  commune 
deux  milieux  un  rayon  blanc  peut  se  réfracter  sans  disp 
sion.  En  effet ,  p  et  pi'  étant  les  indices  de  réfraction  des  ■ 
lieux  pour  une  certaine  couleur,  telle  que  le  rouge  extrén 

-  sera  leur  indice  relatif  pour  cette  même  couleur,  et  ^  ]    ■ 

pour  une  couleur  quelconque.  Si  les  pouvoirs  réfringents 
dispersifs  sont  tels  que 

p'  -j-  ^  II*  __^  p' 

p   +   5    fi     ^    IL    ^ 

d'où 

f.  5  fx'  =  fxU  fx    et    3-^,  =  •^, 

et  que  cette  relation  subsiste  pour  tout  le  spectre,  c'est-à-di 

si  les  accroissements  des  indices  de  réfraction,  à  partir  < 

rouge  vers  le  violet,  sont  proportionnels  aux  indices  mèm^ 

l'indice  de  réfraction  relatif  sera  le  même  pour  toutes  l 

couleurs,  et  la  dispersion  n'aura  pas  lieu.  De  là  résulte  enti 

les  indices  de  réfraction  '  et  de  dispersion  la  relation  sv 

vante  : 

I 

^  z=z  ^  .  ^   "'   '  =  ^ 

P  y-    '  l^'  —   ^  .         ï  * 


,f 


De  plus,  réchelle  de  dispersion  doit  être  la  même  pour  1^^ 
deux  milieux.  Suivant  que  les  dispersions  s'écarteront  co  pl"^ 


a87 
ou  en  moins  de  la  loi  précédente ,  les  rayoni  riolett  seront 
plus  ou  moins  réfractés  que  les  rouges  à  la  surface  commune 
des  deux  milieux. 

Nous  f  asserons  maintenant  à  la  solution  d'un  problème 
d'une  grande  importance  pour  la  pratique,  en  ce  qu'il  permet 
d'achever  la  destruction  des  couleurs  dans  un  objectif  déjà 
a  peu  près  achromatique ,  en  éloignant  plus  ou  moins  les  len- 
tilles sans  altérer  ni  leurs  Courbures  ni  leurs  longueurs  fo- 
cales. 

Problème. 

479*  —  Exprimer  la  condition  de  l'achromatisme  quand 
les  deux  lentilles  se  trouvent  à  une  certaine  distance  i 
l*ane  de  l'autre. 

«Reprenant  la  notation  des  art.  25 1  et  268,  nous  avons 

y>  =  L'4.D, 

/.T  =  L'  4.  7-^^, , 

3  /»  =  8  L' 

«t 

^  outre,  pour  que  la  combinaison  soit  achromatique,  il 
^«»ît  avoir 

^^Poisijue  ^  et  D  sont  constants,  et  que  L'  et  L*  ne  varient 
^  CQ  conséquence  des  accroissements  des  indices  de  réfrac- 
^'^«>  |i'  et  p%  l'on  a 

.  '^  /x'  —    I 

■ 

^  pareillement 

1.  19  • 


de  nunifcre  iju'tn  ftibstituant ,  il  Tient 

m  •  t 

[,_r(L'  +  D)]'  +  "^.^=o. 


48p. —  Telle  est  la  condition  de  rachromatisme.  Comv^ 
elle  dépend  de  D,  l'on  voit  que,  si  les  lentilles  ne  se  touchent 
pas ,  l'objectif  ne  sera  plus  achromatique  pour  des  objets 
rapprochas ,  lors  même  que  la  coloration  serait  tout-à-fut 
nulle  pour  des  objets  ëloignës  :  l'œil  ne  peut  donc  être  achro^ 
matique  pour  des  objets  placés  à  des  distances  quelconques  9 
car  ses  lentilles  ëtant  très  épaisses  par  rapport  à  leurs  Ion** 
gueurs  focales ,  les  surfaces  qui  ne  sont  pas  en  contact  se 
trourent  séparées  par  des  intervalles  considérables. 

481.  —  Dans  le  cas  de  rayons  parallèles,  l'équation  cle- 
vient 

p'f  L"  (  1  —  tVy  =z  —  p'  V', 

d'où  l'on  peut  conclure  l'intervalle  rentre  les  lentilles  quand 
on  connaît  les  pouvoirs  réfringents  et  dispersifs.  La  valeur 
de  /  est  alors 

482,  —  Si  les  lentilles  se  suivaient  immédiatement,  la  con- 
dition de  Tachromatisme  serait 


^     il 

p"  '   L" 


ï  7 


comme  nous  l'avons  déjà  fait  voir.  Chaque  fois  doncq»J^ 
cette  fraction  est  moindre  que  l'unité  ,  c'est-à-dire  chaque 
fois  que  L",  pouvoir  de  la  lentille  concave  de  flint-glass^*'^ 
nous  supposons  ici  être  la  seconde),  est  trop  grand,  ouqu^O" 
la  couleur  est  plus  que  corrigée,  pour  nous  servir  de  l'exp*"^ 
tion  des  opticiens ,  Ton  peut  achromatiser  l'objectif  ou  f^' 


: 


S 


yi 


0! 


2189 

m^dièr  â  l'exc^  de  ^^rection  ,  sans  retaillet  les  verres ,  eif 
éioigtiaDt  un  peu  les  Instilles.  Dans  ce  cas^  en  effet,  la  qoàn* 
titësoas  lé  radical  est  mpiildre  que  Punit^^  et  par  conséquent 
/est positif,  condition  sans  laquelle  la  réfraction  ne  pourrait 
iToirlieu  de  là  manière  que  nous  avions  supposée. 


>485.  —  De  plus^  ceci  nous  procure  un  moyen  pratique  trèi 
ftcile  de  nous  assurer,  avec  la  plus  grande  précision,  iiu  rap-^ 
p^rtde  dispersion  des  deux  milieux.  Supposons  que  la  len-» 
tiUe  convexe  de  crown-glass  soit  un  peu  plus  que  corrigée 
par  un  verre  concave  de  flint-glass,  et  que  les  couleurs  soient 
détraites  par  la  séparation  des  lentilles ,  on  mesurera  lei 

longueurs  focales  —  et  —    et  Tintervalle  /  .•  la  valeur  du 

rapport  de  dispersion  tt  sera  alors  ' 


JIÎL  —  De  V absorption  ou  de  ^extinction  de  la 
lumière  par  des  milieux  non  cristallisés. 

'l'ous  les  milieux  absorbent  la  lumière  ;  ils  absorbent  inégalement  les 
couleurs.  —  Expérience.  —  Loi  de  la  transmission.  — •  Loi  de  l'ab^ 
loy^tion  d'un  milieu  fij^urée  par  une  coiirtie.  —  Dernière  teinte  d'un 
^leu  absorbant.  — Les  teintes  varient  avec  l'épaisseur  ;  exemple  nu- 
mérique.— Pouvoir  éclairant  relatif  des  rayons  du  spect^re.  —  Milieux 
'OQges,  milieux  verts,  milieux  dicbroma tiques,  milieux  bleus.  —  lso~ 
l^tioQdu  violet  extrême.  «-  Milieux  pourpres,  milieux  combinés.  — 
.^iolatioa  d'un  rayon  bomogène  de  couleur  rouge  extrême.  — «  La  cha- 
'^r  influe  sur  le  pouvoir  absorbant.  -~  Il  y  a  des  personnes  qui  ne 
^^oietit  que  deux  couleurs.  —  Hypothèse  de  Mayer.  —  Modification  de 
'^elledeMayer.  «—  Teintes  blanches,  grises,  neutres,  rouges,  jau- 
.  '***»  bleues,  brunes,  pourpres  et  vertes.  —  La  même  couleur  peut  ré- 
»  'J'^^r  de  diverses  combinaisons  de  celles  du  spectre.  -—  Hypothèse  du 
Jeteur  Yopng.  —  Exemple  numérique.  —  Phénomènes  produits  par 
^^  tùmmes  colorées.  —  Flammes  de  combustibles  qui  brûlent  faii>Ie^ 
(jy  ^<!iit;  flammes  de  combustibles  en  état  d'igniiion  complète  ;  flammes 
^<4orée$  par  des  sels.  —  La  couleur  dépend  surtout  de  la  base  des  sels. 


'  4S4.  -:•  La  transparence  est  la  propriëlë  do.nt  jouissent 
I.  i^% 


certains  milieux  d'être  perméables  à  IjUumière,  c'est-inlir 
de  la  laisser  passer  entre  leurs  mole'cmS.  Un  milieu  estplo 
ou  moins  trranspareût ,  suivant  que  la  quantité  de  lumièr 
qu'il  transmet  est  plus  ou  moins  considérable  par  rapport 
celle  qu'il  reçoit.  Parmi  tous  les  milieux  pondérables  ^  nov 
n'en  connaissons  aucun  dont  la  transparence  soit  parfaiU 
L'on  peut  supposer  qu'une  partie  des  rayons  est  réfléchie pa 
les  molécules  qu'elle  rencontre  sur  son  passage;  ou  si  ceti 
explication  paraît  trop  grossière  pour  l'état  actuel  de  1 
science,  ron  peut  dire  que  ces  rayous  sont  arrêtés  ou  dëfoni 
nés  par  les  forces  qui  résident  dans  les  atomes  dont  les  cor] 
sont  formés. 

L'expérience  nous  apprend  que  les  milieux  les  plus  rar 
et  les  plus  diaphanes,  tels  que  l'air,  l'eau,  le  verre,  etc.,ëte 
gnent  graduellement  le  rayon  lumineux  qui  les  pénètre,  < 
que,  si  leur  épaisseur  est  assez  considérable,  ils  l'aflaiblisseï 
au  point  de  ne  plus  faire  impression  sur  nos  organes.  Ainsi 
sur  le  sommet  des  hautes  montagnes  ,  le  nombre  des  étoiN 
visibles  à  l'œil  nu  est  beaucoup  plus  grand  que  dans  la  pla 
ne  ,  la  faible  clarté  des  plus  petites  étant  trop  diminuée  p2 
les  couches  inférieures  de  l'atmosphère  pour  affecter  encoi 
notre  vue.  De  même,  plusieurs  objets  cessent  d'être  visibles 
de  grandes  profondeurs  sous  une  eau  parfaitement  limpid< 
Le  docteur  Olbers  va  jusqu'à  supposer  que  le  même  phéno 
mène  a  lieu  pour  les  milieux  impondérables  (si  toutefois  il  e 
existe  )  qui  remplissent  les  espaces  célestes ,  et  le  regara 
comme  la  cause  du  petit  nombre  d'étoiles  (de  cinqàdj 
millions)  que  nous  pouvons  apercevoir  avec  les  plus  fort 
télescopes.  Il  est  probable  qu'on  sera  long-temps  avant  o' 
pouvoir  confirmer  ou  réfuter  cette  singulière  opinion. 

485.  —  S'il  n'est  point,  dans  la  nature,  de  corps  entière- 
ment diaphanes ,  il  n'en  est  pas  non  plus  d'absolument 
opaques  :  l'un  des  métaux  les  plus  denses  ,  l'or ,  réduit  ^^ 
feuilles  assez  minces ,  laisse  passer  la  lumière.  Il  est  prouve 
d'ailleurs,  parla  couleur  de  la  lumière  transmise,  q**^^ 


t 

■ 

r 


y 


l 


*9» 
verte,  même  quand  les  rayons  incidents  sont  incolores,  que 
les  rayons  traversent  la  sul>a|||iice  même  du  métal ,  et  non 
des  trous  ou  des  fentes -imperceptibles.  Le  plus  opaque  de 
toQs  les  corps,  le  charbon,  devient  un  des  plus  transparents 
^andson  état  d'agrégation  vient  à  changer,  comme  dans 
le  diamant.  Tout  corps ,  quoique  de  couleur  très  foncée  et 
opaqae  en  apparence ,  ne  devient  coloré  qu'autant  que  les 
niyoQs  qui  le  rendent  visible  ont  pénétré  sa  substance  :  car, 
s'ils  n'éti^ient  que  réfléchis  à  sa  surface,  ils  paraîtraient  blancs. 
Si  les  couleurs  des  corps  ne  dépendaient  que  des  surfacei , 
l'amincissement  de  ces  corps  ne  pourrait  influer  sur  leur  colo- 
ration. Mais  cette  hypothèse  s'éloigne  tellement  de  la  vérité, 
qoetoos  les  corps  colorés,  quelque  foncées  que  soient  leurs 
^tes,  paraissent  d'une  couleur  plus  pâle  lorsque  leur  épais- 
seur yient  à  diminuer  :  ainsi  les  poudres  de  tous  les  corps 
colorés,  ou  les  traces  qu'ils  laissent  quand  on  les  frotte  3ur 
VQ  corps  d'une  dureté  plus  grande  que  la  leur,  sont  toujours 
d'une  couleur  moins  foncée  que  celle  des  corps  en  masse. 

4%*  —  Cette  diminution  graduelle  de  l'intensité  des 
^jons  transmis  à  travers  un  milieu  d'une  transparence  im- 
ptrfaite  s'appelle  absorption.  Jamais  les  rayons  de  différente 
coolear  n'en  sont  également  affectés  :  c'est  de  cette  inégalité 
^e  dépend  ht  couleur  des  corps  vus  au  moyen  de  la  lumière 
^asmise.  Un  rayon  blanc  qui  traverse  un  milieu  parfaite- 
^Dt diaphane  devrait,  à  son  émergence,  avoir  tous  ses  élé- 
ments colorés  dans  la  même  proportion,  parce  que  la  lumière 
^'^fléchie  par  ses  deux  surfaces  est  incolore^  mais  cette  blan- 
chear  absolue  dans  le  rayon  transmis  ne  s'observe  jamais  : 
'^  milieux  sont  donc  inégalement  perméables  aux  divers 
'^ons  colorés.  Chaque  rayon  du  spectre  a  son  indice  de 
^'^B'Upa/vRCtf  particulier  pour  chaque  milieu  :  cet  indice,  de 
■*«nie  que  celui  de  réfraction ,  varie  suivant  la  couleur  des 
^^yoiis  et  la  nature  à!QS  milieux. 

487..-— -On  obtient  la  preuve  la  plus  convaincante  de  ce 


pouvoir  absorbant  qui  varie  pour  diaque  couleur,  en  feg 
4aBt  à  travers  un  morceau.^  verre  d'asur,  proâmt  1 
commun  dans  les  arts ,  l'image  d'un  trait  lumineux  (con 
une  lente  dans  le  volet  d'une  chambre  obscure),  que  l'c 
r<^fractëe  k  l'aide  d'un  prisme  dont  l'arête  est  parallèle  i 
tr»iiy  et  qai  se  trouve  dans  son  lieu  de  moindre  deViati 
Si  le  verre  est  extrêmement  mince,  tous  les  rayons  paraisi 
au  travers;  mais  s'il  est  d'une  épaisseur  moyenne  (-^ 
pouce,  par  exemple  ) ,  le  spectre  offrira  une  apparence 
singulière  :  il  semblera  composé  d'une  multitude  de  tac 
séparées  par  de  larges  intervalles  entièrement  noirs;  ce 
provient  de  l'extinction  de  la  lumière  qui  corresponds 
ces  intervalles.  En  employant  un  verre  moins  épais ,  les 
tervalles,  au  lieu  d'être  noirs,  sont  faiblement  et  irréguli^ 
ment  éclairés.  Si  l'épaisseur,  au  contraire ,  vient  à  augm 
ter,  les  espaces  noirs  s'élargissent  jusqu'à  ce  qu'enfîu  toi 
les  couleurs  entre  le  rouge  et  le  violet  extrêmes  soient  co 
plétement  effacées. 

488-  —  L'hypothèse  la  plus  simple  que  l'on  puisse  fori 
sur  l'extinction  d'un  rayon  de  lumière  homogène  qui  t 
verse  un  milieu  homogène  est  de  supposer  que,  pour  cha( 
tranche  d'égale  épaisseur,  le  Miyon  perd  la  même  partie 
quôte  de  l'intensité  qu'il  avait  au  moment  de  son  incidei 
sur  cette  tranche.  Ainsi ,  en  supposant  que  1,000  rayons  u 
ges  pénètrent  un  certain  verre,  et  qu'il  s'en  éteigne  100 
traversant  un  dixième  de  pouce ,  il  en  restera  goo  à  c( 
profondeur;  s'il  s'éteint  encore  un  dixième  de  ceux-ci, 
90 ,  au  passage  à  travers  le  second  dixième ,  il  n'en  rest< 
plus  que  810,  dont  un  dixième,  ou  81,  s'éteindra  en  travers; 
le  dixième  suivant  :  de  manière  que  729  seulement  écha 
peront  à  l'absorption,  et  ainsi  de  suite.  Eu  d'autres  term' 
la  quantité  des  rayons  non  absorbés  ,  en  traversant  t 
épaisseur  quelconque  t,  diminuera  en  progression  géona^' 
que ,  tandis  que  /  croîtra  par  degrés  égaux.  En  repre'senti 
donc  par  l'unité  le  nombre  total  des  rayons  incidents,  et{ 


agS 

y  le  nombre  de  ceux  qqi  échappent  à  l'absovption  oprtft 
treir  traTersé  l'unité  d'épaisseur,  j^  sera  le' nombre  de» 
rayons  lîen  absorbés  peur  une  épaissear  (pielcom|ue  U 

Cette  théorie  suppose  seulement  <}ue  les  rayons  u'aoqpiiè* 
rent  pas,  en  traversant  une  tranche  ,  une  facilité  nouvéllo 
pour  pâiétrer  les  autres.  En  outre,  y  eàt  nécessairemeiit 
moindre  que  l'unité  ,  et  dépend  à  la  fois  d^  la  nature  du 
rayon  et  de  celle  du  milieu. 

U  ftut  de  là  qu'en  désignant  par  G  le  nombre  dei»  rayons 
rouges  d'égale  intensité  qui  composent  un  rayou  blanc  ,  par 
^  celui  des  rayons  qui  les  suivent  dans  l'ordre  de  réfrangi* 
biiitë,  et  ainsi  de  suite,  le  rayon  blanc  aura  pour  exprès- 


«on     V  ^, 


C  +  O  +  C  +  etc.  , 

fit  le  rayon  transmis  à  travers  l'épaisseur  /, 

C  .  y  +  C'  .  y*  -|-  C*  i  ^'  +  etc.  , 

caaque  terme  dénotant  l'intensité  du  rayon  auquel  il  corres- 
poi^d,  on  le  rapport  de  cette  intensité  avec  celle  de  ce  rayou^ 
STant  qu'il  n'entrât  dans  le  milieu.  ^h 

I 

489.  —  Il  est  évident,  d'après  la  forme  de  cette  expres-t 

'ion,  que,  à  strictement  parler,  il  ne  peut  jamais  y  avoir 
^'cxtiactioft  totale  pour  une  épaisseur  finie  du  milieu  ;  mai^f^ 
tt  la  fraction  j*  est  assez  petite,  une  épaisseur  médiocre  suffira 
P<^ rendre  tout-ji-fait  insensible  la  fraction^*  Dans  le  cas 
pi^cëdent,  où  un  dixième  de  pouce  d'épaisseur  éteignait  un 
^ème  des  rayons  rouges,  un  pouce  entier  ne  laisserait  pas- 
'^que  (•^)'*  ou  5o4  rayons  sur  mille  ^  tandis  qu'une  épais- 
^  décuple  ne  laisserait  échapper  que  (•^)'  ^"^  =:  o.ooooa66 , 
^cat4*dire  moins. de  5  rayons  sur  100,000  :  ce  qui  serait 
l^^sque  la  même  chose  qu'une  opacité  parfaite. 

490.  —  Soit  X  l'indice  de  réfraction  d'un  rayon  quelcon- 
ï^^  par  rapport  à  l'eau  :  nous  pouvons  regarder  y  comme 


2»94 

urne  fonction  de  x.  En  élevant  'sur  la  ligne  R  Y  (  fig.  1 1 
qui  représente  la  longueur  totale  du  spectre  produit 
Teau,   les' ordonnées  RR',  MN,  W,  toutes  égales  ei 
elle»  et  à  Ptinité;  puis  d'autres  ordonnées  Rr,  MP,  Y  y, 
présentant  la  valeur  de  j-  pour  les  rayons  correspondants 
courbe  rPv  sera  le  lieu  géométrique  de  P,  et  peindra 
yeux  l^intensité  d'action  du  milieu  sur  le  spectre.  La  dr 
R'NV  offrira   l'emblcme  d'un  milieu  d'une  transparc 
parfaite.  En  supposant  toujours  l'épaisseur  du  milieu  re 

« 

«entée  par  i ,  et 

M  P'  :  M  P  ::  M  P  :  M  N  , 

M  P-'  :  M  P'  ::  M  F  :  M  P-,   etc. , 

les  lieux  de  P',  P",  etc. ,  seront  les  courbes  qui  représenter 
les  quantités  de  lumière  transmises  à  travers  les  épaisseurs 
5,  etc.  ;  et  ainsi  de  suite,  pour  une  épaisseur  quelconque,  t 
me  au-dessous  de  i  comme  pour  la  courbe  g^Ui/. 

491.  —   Quelle  que  soit  la  couleur  du  milieu,  tous 

rayons  sont  transmis  indifféremment  :  car,  lorsque 

j 

/  =3  o  ,   y  =:  I  , 

quel  que  soit  j",  et  la  courbe  gT]  u  approche  infiniment 
la  droite  R'  N  V.  Aussi  tous  les  verres  de  couleur  paraisse 
blancs  lorsqu'on  les  souffle  en  bouteilles  excessivement  mi 
ces  :  il  en  est  de  même  de  l'écume  d'un  liquide  coloré. 

492.  —  Si  un  milieu  laisse  passer  tels  rayons  plutôt  c\ 
tels  autres,  on  peut,  en  augmentant  son  épaisseur,  lui  dont 
une  teinte  aussi  foncée  que  l'on  voudra.  En  effet,  quelq 
faible  que  soit  la  différence  entre  j*  et  l'unité  ,  ou  entre 
valeurs  de  j*  pour  des  rayons  différents ,  t  peut  toujours  e 
pris  assez  grand  pour  que  rien  ne  limite  la  petitesse  àèj  » 
du  rapport  de  j-' à  j-'*. 


493.  —  Pour  les  milieux  d'une  couleur  très  foncée ,  toutes 
les  valeurs  àejr  sont  petites.  Si  elles  étaient  égales,  le  milieu 
a&iblirait  simplement  le  rayon  lumineux  sans  le  colorer; 
mais  Ton  ne  connaît  jusqu'à  présent  aucun  milieu  sem- 
blable. 

494* —  Si  la  courbe  rPf,  emblème  d'un  milieu  absor- 
bant, avait  un  maximum  dans  une  partie  quelconque  du 
spectre,  dans  le  vert,  par  exemple  (  fig.  1 13  ) ,  quelle  que  fût 
«proportion  des  autres  couleurs  par  rapport  à  celle-ci,  on 
pourrait  toujours  la  faire  dominer  en  donnant  au  milieu  une 
épaisseur  suffisante.  La  dernière  teinte  du  milieu  ou  le  der- 
nier  rayon  qu'il  pourra  transmettre  sera  d'une  couleur  par- 
faitement homogène,  et  doué  de  la  réfrangibilité  particulière 
*  laquelle  correspond  l'ordonnée  maximum.  Ainsi  les  verres 
^e  couleur  verte,  dont  l'emblème  est  la  fig.  ii5  ,  devien- 
ïïent  de  plus  en  plus  foncés  quand  leur  épaisseur  vient  à  aug- 
menter, tandis  que  les  yerres  jaunes  (fig.  1 14)  changent  de 
teiQte  en  devenant  plus  épais  ;  ils  brunissent  d'abord,  et  pas- 
^Qt  ensuite  au  rouge. 

49s*  —  Ce  changement  de  teinte  par  une  augmentation 
^'^paisseur  s'observe  assez  souvent  5  et ,  quoiqu'il  semble 
«range  au  premier  abord,  ce  phénomène  n'est  qu'une  con- 
8<^quence  nécessaire  de  la  doctrine  précédente.  Si  l'on  verse 
entre  deux  plaques  de  verre  formant  un  angle  assez  aigu  une 
•olution  de  vert  de  vessie,  ou  mieux  de  muriate  de  chrome, 
et  qu'à  travers  la  partie  de  ce  prisme  la  plus  voisine  de  l'a- 
'ete  l'on  regarde  un  morceau  de  papier  ou  un  nuage  blanc , 
^t objet  paraîtra  d'un  beau  vert;  mais  si  l'on  fait  passer  le 
pnsine  devant  l'œil, -4e  manière  à  regarder  successivement  à 
^*vers  une  épaisseur  de  plus  en  plus  grande,  le  vert  devien- 
r^  déplus  en  plus  foncé,  jusqu'à  ce  qu'il  se  change  en  un 
urun  douteux,  qui  passe  bientôt  au  rouge  du  sang.  Pour  se 
rendre  compte  de  ce  phénomène ,  l'on  observera  que  les 
^^the%  gui  représentent  l'absorption  affectent  les  formes  les 


!ig6 

plus  irrégulièrea ,  et  ont  souvent  une  foule  de  maxim; 
minima  qui  correspondent  à  des  couleurs  différentes, 
quides  verts  dont  nous  venons  de  parler  ont  deux  m 
distincts  (fig.  il5) ,  dont  l'un  correspond  aiï  roûge  ei 
et  l'autre  au  vert  ;  mais  les  longueurs  absolues  de  ces  m 
sont  inégales,  le  rouge  surpassant  le  vert.  Comme  les 
rouges  éclairent  très  faiblement^  le  vert,  qui  a  beauc 
vivacité ,  affecte  l'œil  daVantageet prédomine  d'abor 
jpendaut  la  présence  de  ces  rayons  rouges  se  fait  déjs 
avant  que  l'épaisseur  soit  devenue  assez  grande  pour  é1 
entièrement  les  rayons  verts.  Tel  est  le  cas  représenté 
courbes  inférieures  de  la  fig.  1 15« 

Pour  rendre  ce  raisonnement  plus  sensible  par  un  e: 
numérique,  supposons  que  l'indice  de  transparence 
valeur  de  j-  pour  le  rauriate  de  chrome  égale  0.9  p 
rayons  rouges  extrêmes,  o.i  pour  le  rouge  ordinaire,  1' 
et  le  jaune  ;  o.S  pour  le  vert,  et  o.i  pour  le  bleif,  l'in 
le  violet.  Supposons  de  plus  un  rayon  de  lumière  h 
composé  de  10,000  rayons  colorés  également  éclcdran 
la  proportion  suivante  : 

Rouges  extrêmes  .     .     .  200 

Rouges  et  orangés      .     .  i5oo 

Jaunes 5ooo 

Verts 2800 

Bleus 1200 

Indigo 1000 

Violets 5oo 

Après  avoir  traversé  une  épaisseur  =  i ,  les  rayonî 
mis  seront  au  nombre  de 

Rouges  extrêmes.     .     .  180 

Rouges  et  orangés     .     .  1 5o 

Jaunes 5oo 

Verts 1400 

Bleus 12a 


^97 

Indigo 100 

Violets  ......         5o 

Après  avoir  traversé  la  seconde  unité  d'épaisseur,  il  en 
restera      * 

Rouges  extrêmes     .     •  iQn 

Rouges  et  orangés  .     .  i5 

Jaunes.     .''•...  5o 

Verts 700 

Bleus 12 

Indigo,     .....  10 

VioleU 5 

Apr^cs  leur  passage  à  travers  la  troisième,  quatrième,  cin- 
VMèoïc  et  sixième  unité , 

3«.  4".  5".  6". 

Ko-ngei  extrêmes  .     .  146 

"^^^ges  et  orangés.     .  i 

^^^nes 5 

^^ru 35o 

W^us I 

lï^digo I 

Piolets    .     .     ,     .     •  G 

^  qni  montre  que  le  vert  remporte  beaucoup  sur  les 

wtres  couleurs  après  la  première  transmission.  Il  domine 

encore  après  la  deuxième  ;  mais,  après  la  troisième,  le  rouge 

'7  Otéle  en  assez  grande  quantité  pour  que  la  pureté  de  la 

:     ^^te  en  soit  visiblement  altérée.  A  la  quatrième  transmis* 

"<>ii,  l'on  peut  regarder  toutes  les  autres  couleurs  conune 

^tijrement  absorbées ,   et  il  ne  reste  plus  qu'une  teinte 

^•tibre  entre  le  rouge  et  le  vert  ^  le  rouge  devient  de  plus 

^  plus  dominant  après  les  transmissions  suivantes,  jusqu'à 

^  qu'on  ne  puisse  plus  le  distinguer  du  rouge  homogène 

*^<uié  par  l'extrémité  du  spectr^^. 


i3i 

118 

106 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

175 

87 

45 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

agS 

4g6.  —  Il  est  indiffërent,  pour  la  conclusion  que  l'on  doit 
en  tirer  ,  de  supposer  que  les  parties  les  plus  sombres  du 
spectre  soient  éclairées  par  un  plus  petit  nombre  de  rayons 
que  le  reste ,  ou  par  un  nombre  égal  de  rayons  yioîns  écla-  : 
tants;  mais  la  première  hypothèse  a  sur  la  seconde  l'aTan-  ' 
tage  de  se  prêter  aui  évaluations  numériques.  Dans  rexem- 
pie  précédent ,   les  nombres  étaient  pris  au  hasard  ^  mus 
Fraunhofer  a  fait  une  série  d'expériences  pour  déterminer 
numériquement  le  pouvoir  éclairant  de  tous  les  rayons  da 
spectre  :  il  avait  construit  à  cet  effet  la  courbe  fîg.  1 16,  dont 
chaque  ordonnée  représente  le  pouvoir  éclairant  du  rayon 
au  point  où  elle  est  élevée,  ou  le  nombre  de  rayons,  doués  de 
cette  réfrangibilité  particulière,  qui  entrent  dans  la  compo-  < 
sition  de  la  lumière  blanche.  Si  nous  voulions  avoir  égard  i 
cette  inégalité  du  pouvoir  éclairant  dans  notre  construction 
géométrique,  nous  devrions  figurer  la  lumière  blanche,  non 
par  une  ligne  droite ,  comme  dans  les  fig.  112,  1 15  et  ii4) 
mais  par  une  courbe  semblable  à  la  fig.  1 16,  et  faii*e  dépen- 
dre les  autres  courbes  de  celle-ci ,    en  suivant  les  règles 
tracées  plus  haut.  Mais  comme  l'unique  usage  de  ces  con- 
structions est  de  peindre  à  la  vue  avec  beaucoup  de  clarté 
l'intensité  d'action  d'un  milieu  sur  le  spectre,  cette  modifica- 
tion serait  plutôt  désavantageuse  qu'utile. 

497.  —  En  examinant  des  morceaux  de  verre  d'azur  ûe 
différente  épaisseur,  on  les  trouvera  d'un  bleu  pur  tant  qu'ils 
seront  assez  minces.  Quand  leur  épaisseur  augmentera,  J" 
prendront  une  teinte  rougeâtre  de  plus  en  plus  prononcée 
jusqu'au  rouge  foncé  ;  il  faut  néanmoins  une  épaisseur  con- 
sidérable pour  produire  cet  effet.  En  examinant  les  teintes» 
l'aide  d'un  prisme,  l'on  trouvera  que  ce  milieu  a  pour  en»' 
blême  la  fig.  117,  et  que,  des  quatre  ordonnées  maxime» 
la  plus  grande  correspond  au  rouge  extrême,  et  dinJin^^ 
avec  une  telle  rapidité  que  cette  couleur  est  presque  entiè- 
rement isolée.  L'ordonnée  maximum  qui  la  suit  correspofl^ 
au  rouge  ordinaire ,  la  troisième  au  jaune  ordinaire  et  I' 


^99 

rnière  au  violet,  les  ordonnées  croissant  d'une  manière 
ntinue  vers  l'extrémité  du  spectre.  Ainsi ,  quand  on  em- 
oie  un  verre  d'azur  de  0.042  de  pouce  d'épaisseur,  l'ex- 
fmité  rouge  du  spectre  se  divise  en  deux  parties  ,  dont 
ine,  la  moins  réfractée,  forme  une  bande  bieu  terminée  de 
mièrè  rouge  parfaitement  homogène,  séparée  de  l'autre 
irtie  rouge  par  une  large  bande  noire.  Le  rouge  le  plus  ré- 
acte  est  presque  aussi  homogène  que  la  couleur  précédente, 
t  sa  nuance,  est  tout-à-fait  la  même  ,  sans  aucun  mélange 
'oratigé.  La  réfraction  la  plus  forte  a  lieu  très  près  de  la 
aie  noire  D  dans  le  spectre  :  une  ligne  noire  étroite  et  bien 
aarqoée  sépare  cette  couleur  du  jaune,  qui  forme  une  bande 
ien  terminée  et  d'an  éclat  très  pur ,  dont  la  largeur  sur- 
lasse  celle  de  la  première  bande  rouge.  Le  jaune  est  séparé 
Iq  vert  par  un  intervalle  obscur,  mais  pas  entièrement  noir; 
e  vert  est  terne  et  mal  terminé;  mais  le  violet  est  transmis 
Hresque  sans  perte., Une  épaisseur  double  (0.084  ^^  pouce) 
irréte  le  rouge  de  la  seconde  espèce ,  affaiblit  considérable- 
ment le  jaune ,  et  le  confond  presque  avec  le  vert ,  qui  est 
uusi  très  altéré.  L'extrême  rouge  conserve  néanmoins  tout 
>oû  éclat,  et  le  violet  perd  très  peu  de  son  intensité.  Enfin^ 
l'<^paisseur  devenant  très  grande ,  le  rouge  et  le  violet  ex- 
trêmes peuvent  seuls  traverser  le  verre» 

498.  —  Parmi  les  milieux  diaphanes  que  l'on  rencontre  le 
plus  fréquemment,  il  faut  distinguer  ceux  dont  les  courbes- 
emblèmes  sont  telles  que  leurs  ordonnées  décroissent  régu- 
Uerement  avec  plus  ou  moins  de  rapidité  depuis  le  rouge 

• 

jusqu'au  violet,  c'est-à-dire  dont  le  pouvoir  absorbant 
P^  rapport  aux  divers  rayons  est  plus  ou  moins  en  raison 
directe  de  la  réfrangibilité  de  ces  mêmes  rayons.  Dans  les 
'Qtlîeux  rouges  et  écarlates ,  le  pouvoir  absorbant  croît  très 
^ite  en  passant  du  rouge  au  violet;  il  croit  plus  lentement 
^sles  milieux  jaunes,  orangés  et  bruns;  mais  dans  tous  il 
^t  avec  beaucoup  d'énergie  sur  les  rayons  violets,  qu'il 
^^t  complètement.  C'est  pourquoi  tous  ces  milieux  de- 


5oo 

YÎennéfit  rouges  quand  on  leur  donne  IVpaisseur  cônVéi 
Me  :  tels  sont  les  verres  rouges,  ëcarlates  et  bruns^  le  vii 
PortOf  l'infusion  de  safran,  le  permnriate  de  fer,  le  mur 
d*or,  l'eau-de-vie ,  etc. 

499*  *^  ^  plupart  des  milieux  verts  ont  nn  seul  mi 
mum  de  transmission  correspondant  aux  rayons  verts  c 
le  spectre ,  et  leur  teinte  ne  devient  que  plus  pure  par  l 
croissement  de  leur  épaisseur  ;  tels  sont  les  verres  et  les 
'de  cuivre,  de  nickel ,  etc. ,  qui  sont  de  cette  couleur;  ils 
•orbent  les  deux  extrémités  du  spectre  avec  une  grande  é 
gie,  le  rouge  plus  que  le  violet  cependant,  si  leur  nuance 
proche  du  bleu }  c'est  le  contraire  si  elle  approche  davan 
du  jaune. 

Il  y  a  des  milieux  dont  la  courbe-emblème  a  deua  maxi 
et  que  l'on  pourrait  en  conséquence  appeler  tHchtomàtUf 
puisqu'ils  ont  réellement  dei|X  couleurs  distinctes.  Dan 
plupart  le  maximum  vert  est  moindre  que  le  maxta 
rouge,  ce  qui  rend  le  vert  moins  pur  à  mesure  que  Tép 
seur  du  milieu  devient  plus  considérable ,  et  lui  donne  a 
une  teinte  livide  et  rougeâtre.  Cependant  cela  n'arrive 
toujours.  Ces  milieux  sont,  entre  autres,  le  muriate  decli 
me ,  la  solution  de  vert  de  vessie ,  le  manganésiate  de 
tasse,  l'infusion  alkaline  des  pétales  de  la  pivoine  officii 
et  de  plusieurs  autres  fleurs  rouges,  et  les  mélanges  de 
quides  rouges  et  verts,  ou  rouges  et  bleus. 

5oo.  —  Les  milieux  bleus  sont  en  très  grand  nombn 
presque  tous  dicbromatiques;  quelques  uns  out  même  p 
sieurs  maxima  dans  leurs  courbes-emblèmes  :  mais  leur 
ractère  distinctif  est  l'absorption  puissante  qu'ils  exercent 
les  rayons  verts  et  rouges  les  plus  éclatants,  et  leur  peu  d' 
tion  sur  la  partie  la  plus  réfrangible  du  spectre.  Parmi  c( 
dans  lesquels  ce  pouvoir  absorbant  paraît  croître  avec  lep 
de  rapidité  et  de  régularité,  depuis  le  violet  jusqu'au  roUj 
l'on  peut  compter  les  solutions  bleues  du  cuivre  :  tel  est 


5ot 

Ueu  magnifique  que  Ton  tire  du  sulfate  de  cuivre  fa-» 
turif  avec  etcès  de  carbonate  d'ammoniac.  Le  violiet  ex-* 
tréme  parait  devoir  traverser  une  épaisseur  quelconque  de 
ce  milieu  5  et  cette  propriété',  jointe  à  celle  d'être  inaltérable, 
le  rend  très  précieux  dans  les  recherches  d'optique.  Un  tube 
de  quelques  pouces  de  longueur,  rempli  de  cette  solution  et 
Fermé  aux  deux  bouts  par  des  plaques  de  verre  ,  est  le  meil-» 
leur  appareil  pour  faire  des  expériences  sur  les  rayons  vio- 
lets. L'4Lmmonio«-oxalate  de  nickel  transmet  les  rayons  bleus 
st  ronges  extrêmes ,  mais  il  arrête  les  rayons  violets. 

5oi.  —  Les  milieux  pourpres  absorbent  le  milieu  du  spéc- 
ifie, et  ^ont  par  conséquent  toujours  dichromatiques,  les  uns 
ayant  pour  dernière  teinte  le  rouge ,  et  les  autres  le  violet  t 
tris  sont  les  verres  pourpres  et  cramoisis,  les  solutions  acides 
et  tlksiittes  de  cobalt ,  etc.  On  pourrait  les  nommer  rouget 
fMirpi*es  ou  viotet-pourpres ,  d'après  la  couleur  de  leur  der- 
iHère  teinte. 

'  5oa.  -^'  Quand  un  rayon  traverse  une  combinaison  dé 
phniears  milieux,  l'absorption  totale  se  compose  de  celles  de 
cbaqtie  milieu  en  particulier. 

Soient  x,  y,  z,  les  indices  de  transmissibilité  d'un  rayon 
ûonné  C  par  rapport  aux  milieux  donnés  dont  les  épaisseurs 
'ont  r,  st\t  !  la  partie  transmise  sera 

I  , 

p 

C  X''  j^  zS 

*Ue  reste  du  rayon  de  lumière  blanche  (  en  faisant  abstrac- 
^on  des  pertes  causées  par  la  réflexion  aux  deux  surfaces  ) 
sera  égal  à 

Q  .  af  y  :à  ^  O  .  x^  y  z^'  +  etc. 

^^  Voit  par  cette  expression  que  l'ordre  des  milieux 
^^mdifférent,  et  qu'gn  peut  par  conséquent  les  mêler, 
^^^s\i  qu'il  ne  se  produise  pas  d'effet  chimique.  L'on  peut 


Sol 

aussi,  en  employant  la  même  construction  ,par  laquelle  o 
passe  de  la  ligne  droite  (qui  figure  la  lumière  blanche)  il 
courbe  -  emblème  du  premier  milieu  ,  faire  dériver  de  I 
courbe  i  une  autre  courbe  2 ,  et  ainsi  de  suite  }  l'on  obtiei 
dra  de  cette  manière  une  in6nité  de  courbes-emblèmes  coi 
respondantes  à  des  teintes  différentes. 

5o5.  —  En  profitant  de  la  remarque  précédente,  Va 
peut  isoler  dans  un  état  d'homogénéité  presque  parfaite  ni 
multitude  de  rayons  colorés  :  ainsi ,  en  combinant  avec 
verre  d'azur,  dont  nous  avons  déjà  parlé,  un  verre  rouge  c 
brun  d'une  couleur  pleine  et  d'une  pureté  suffisante  ,  Vo 
composera  un  milieu  absolument  imperméable  à  tous  h 
rayons  autres  que  les  rouges  extrêmes. 

La  réfrangibilité  de  ces  derniers  est  donnée  alors  avecttfl 
de  précision  qu'on  peut  la  prendre  pour  terme  de  compi' 
raison  dans  toutes  les  recherches  d'optique^  avantage d'ao- 
tant  plus  précieux  que  les  verres  qui  le  procurent  sonttrci 
communs  dans  le  commerce,  et  se  trouvent  chez  tous  les  vi- 
triers. Si  l'on  ajoute  à  une  semblable  combinaison  une  seule 
lame  de  verre  de  couleur  verte ,  il  en  résulte  une  opacité 
complète.  La  même  espèce  de  verre  npus  permet  encore 
d'isoler  les  rayons  jaunes  correspondants  au  maximum  i 
dans  la  courbe  fig.  117,  en  la  combinant  avec  deux  autres 
verres,  l'un  vert  pour  détruire  les  rayons  les  moins  réfran* 
gibles ,  et  l'autre  brun  pour  éteindre  les  plus  réfrangibies  •' 
l'on  peut  se  procurer  ainsi  une  large  bande  de  lumière  jaune 
sans  que  cette  couleur  soit  le  résultat  d'un  mélange  de  roog^ 
et  de  vert. 

604.  —  Le  docteur  Brewster  a  découvert  que  les  propof' 
tions  entre  les  divers  rayons  absorbés  varient  avec  la  teinp^' 
rature  des  milieux.  La  chaleur  rend,  en  général,  les  teintes 
des  corps  plus  foncées  :  c'est  ce  qu'observent  fréquernmen' 
les  personnes  accoutumées  à  manier  le  chalumeau.  Le  to^' 
nium  et  l'oxide  rouge  de  mercure  deviennent  tellement  frO' 


5o5 

cà  par  la  chalear,  qu'ils  paraissent  presque  noirs  ;  mais  ils 
repreDoent  leur  couleur  en  se  refroidissant.  Le  docteur 
Brewster  cite,  cependant,  des  exemples,  non  seulement  parmi 
les  verres  artificiels ,  mais  même  parmi  les  minéraux  trans- 
parents, dans  lesquels  rëlévation  de  la  température  faisait 
passer  les  corps  du  rouge  au  vert^  mais  la  teinte  primitive 
revenait  par  le  refroidissement,  sans  que  les  corps  eussent 
subi  d'altération  chimique. 

5o5. —  L'analyse  du  spectre  au  moyen  de  milieux  colorés 
'  présente  une  foule  de  circonstances  dignes  'de  remarque, 
l^'abord,  la  distribution  bizarre  et.  irrégulière  des  bandes 
noires  qui  traversent  le  spectre,  quand  on  l'examine  à  travers 
de  semblables  milieux  ayant  plusieurs  maxima  de  transmis- 
sion, nous  reporte  visiblement  aux  raies  Jixes  de  Fraunho- 
fer  et  aux  phénomènes  analogues  produits  par  diverses  sour- 
ces de  lumière  :  nous  sommes  conduits  ainsi  aies  attribuer  à 
bcanse,  encore  inconnue ,  qui  fait  que  tel  rayon  est  ab- 
jorbé  de  préférence  à  tel  autre.  11  n'est  pas  impossible  que 
kl  rayons  déficients  dans  la  lumière  du  soleil  ou  des  étoiles 
^nt  absorbés  par  l'atmosphère  de  ces  astres  ;  ou ,  si  nous 
remontons  i  l'origine  même  de  la  lumière,  on  peut  concevoir 
fie  tel  rayon  coloré  soit  éteint  pendant  l'acte  même  de  la 
transmission  par  un  pouvoir  absorbant  très  intense  qui  rési- 
derait dans  la  molécule  même  d'où  il  émane.  En  un  mot,  la 
'o^me  disposition  moléculaire  qui  fait  qu'un  corps  absorbant 
&e  laisse  pas  passer  tel  rayon  coloré  au  travers  ou  à  côté  de 
loi  peut  constituer  un  obstacle  in  limine  à  la  production  de 
trayon.  Quoi  qu'il  en  soit,  les  phénomènes  sont  parfaite- 
ment connus,  quoique  nous  ne  puissions  encore  les  expliquer 
d'une  manière  satisfaisante. 

5o6.  —  On  observera  ensuite  que  toute  idée  de  grada** 

"on  entre  les  couleurs  ,  en  allant  d'une  extrémité  du  spectre 

^"aulre,  disparaît  aussitôt  que  Ton  emploie  un  milieu  ab- 

'^rbant.  Des  rayons  d'une  réfrangibilité  très  difféifënte , 

î.  a^ 


.comme  les  deux  espèces  de  rayons  ronges mentionnëes  kVwt* 
497,  ont  absolument  la  même  couleur -et  ne  jienvent  être  dis- 
tingues. D'un  autre  côté ,  la  transition  du  rouge  pur  au  jaune 
pur  est  subit-e ,  et  le  contraste  des  couleurs  est  d'autant  plus 
frappant  que  les  intervallos  noirs  qui  les  séparent  devien- 
nent de  plus  en  plus  étroits ,  quand  on  domue  au  verre  l'<f- 
paisseur  convenable ,   sans  qu'on  y  aperçoive  la  moindre 
nuance  d'orangé.  On  peut  dcm:.ndcr  alors  ce  que  devient 
cette  dernière  couleur,  et  comment  le  rouge  le  remplacées 
partie  d'un  c6té  et  le  jaune  de  l'autre.  Ces  phénomènes  sont 
assurément  propres  à  nous  faire  croire  que  l'analyse  de  b  . 
lumière  blanche  à  l'aide  du  prisme  n'est  pas  la  seule  posa- 
hle,  et  que  la  connexion  entre  la  couleur  et  la  réfrangibilité 
n'est -pas  aussi  intime  -que  Newton  l'a  supposée.  La  couleAr 
vsl  une  sensation  produite  par  les  rayons  lumineux  :  or,  à 
<leux  'râjons  inégalement  réfrangibles  font  naître  la  mê- 
me sensation  de  couleur ,  l'hypothèse  contraire  à   celle  de 
Newton'ue  parait  pas  d'une  absurdité  manifeste,  c'est-i-dire 
que  deux  rayons  de  couleur  diiTéren te  peuvent  avoir  le  mê- 
me indice  de  réfraction.  Il  est  évident  qu'alors  un  simple 
changement  de  direction  produit  par  un  prisme,  etc.,  ne 
pourrait  jamais  séparer  ces  rayons }  mais  que ,  s'ils  étaient 
inégalement  absorbés  par  un  milieu  qu'ils  devraient  traver* 
ser,  l'analyse  se  ferait  par  l'extinction  d'une  partie  du  rayon 
composé.  Cette  idée  a  été  défendue  par  le  docteur  Brewstcr, 
dans  les  Trcui  s  actions  philosophiques  d'iLdimhourg,  vol.  9,  et 
.semble  confirmée  par  des  expéricnres  publiées  dans  le  mê- 
me volume  de  cette  collection.  D'après  cette  doctrine,  le 
spectre  se  composerait  au  moins  de  trois  spectr<îs  distincts, 
dont  les  couleurs  seraient  le  rouge  ,  le  jaune  et  le  bleu,  qui 
cmpiéteraicnl  les  uns  sur  les  autres  5  chaque  couleur  aurait 
son  maximum  d'inlcnsité  aux  points  où  le  spectre  composé 
offre  les  teintes  les  plus  fortes  et  les  plus  éclatantes. 

607.  —  Il  faut  avouer  cependant  que  cette  théorie  n'est 
pas  i  l'abri  de  toute  objeclion.  Une  des  plus  fortes  résulte 


5o5 

d'aoe  affection  ûnguliire  de  l'organe  de  la  vue ,  qvL'il  n'est' 

pas  même  très  rare  de  rencoutrer.  Quand  on  pre'sent^  à  cer- 

tumÎBdiyidus,  non  les  couleurs  ordinaires  des  peintres,  mais 

des  teintes  optiques  d'une  composition  connue,  elles  leur  pa-^ 

raissent  toutes  jaunes  ou  bleues.  Nous  avons  examiné  avec 

I>eaacoup  d'attention  un  opticien  distingué  dont  les  yeux  (ou 

plotètan  œil,  car  il  avait  perdu  l'antre  par  un  accident  y 

^  officient  cette  particularité  :  nous  nous  sommes  assuré  que 

loas  les  rayons  du  prisme  produisaient  en  lui  la  sensation  dé 

cbrftf,  et  lui  rendaient  les  objets  visibles,  ce  qui  est  contraire 

à  l'opinion  reçue;  de  manière  que  ce  vice  d'organisation  ne 

provenait  aucunement  de  l'insensibilité  de  la  rétine  à  l'égarcE 

de  certains  rayons  d'une  réfrangibiUté particulière^  ni  d'une 

coloration  des  humeurs  de  l'œil  qui  eût  empêché  certaine 

rayons  d'atteindre  la  rétine  (comme  on  l'avait  ingénieuse-' 

aient  supposé) ,  mais  d'un  défaut  dans  le  sensorium  même , 

^  rendait  celui-ci  incapable  d'apprécier  avec  exactitude  la; 

différence  entre  les  rayons  qui  produit  la  diversité  des  cou-i 

>  loirs* 

'La  table  suivante  est  le  résultat  d'une  série  d'expériences 
dans  lesquelles  on  soumettait  au  jugement  de  l'individu  ea' 
gestion  les  teintes  successives  produites  par  la  lumière  pola- 
risée qui  traversait  une  lame  de  mica  inclinée  d'une  certaine 
manière  que  nous  décrironai  bientôt.  D'ans  chaque  expérience, 
on  Ini  présentait  deux  cercles  uniformément  colorés  ,  placél 
l'pn  è  côté  de  l'autre,  dont  lés  teintes  éXzxauicomplémentairesi 
c'est-à-dire  que  la  réunion  de  ces  teintes  eût  donné  le  blancJ' 


COULEURS 
1.  a<j:\ 


5o6 


COULEURS  TELLES  QU'ELLES  PARAISSAIENT 

A   UN    OEIL   ORDINAIRE. 


CERCLE  A  GAUCHE. 


CERCLE  A  DROITE. 


Vjtrt  pâle 

Blanc  sale 
Ro»e  vif. 
Blanc     . 


Rose  pâle  .     .     ...     . 

Même  couleur 

V  ert  vif,  un  peu  blen&trê  • 
Blanc '  . 


Limite  entre  le  rose  et  le  rouge. 


Vert  de  pré  vif    .     .  . 

Bleu  terne  et  verdâtre  . 
Pourpre ,  assez  pâle  . 

Beau  rose  .     .     .     .  . 


Beau  jaune 
Vert  jaunâtre 


Cramoisi  vif    • 
Rouge  de  brique  pAle 
Jaune  pâle.     . 
Beau  vert  •     •     .     • 


•    • 


Pourpre 
Beau  cramoisi. 


Bleu  tirunt  sur  l'indigo  . 
Rouge  ou  rose  très  foncé 
Jaune  éclatant     • 

Blanc 

Pourpre  sombre  . 


Orangé  d'un  rouge  terne  . 
Blanc 


Pourpre  1res  sombre. 


Jaune  tirant  sur  l'orangé  .    • 
Bleu  verdâtre,  presque  blanc  . 

Bleu  plein 

Orangé  couleur  de  feu  •    • 
Blanc 


Blanc 


Olivâtre ,  d'une  couleur  terni 

et  sale     .     .      .      •     .     • 
Blanc 


(i)  Tons  deux  plus  coloras  qu'auparavant. 

(2)  Plus    éclatants  ,    mais   leurs   couleurs   sont   moins 
pleines. 

(3)  Couleurs  moins  riches  que  les  précédentes. 


5oj 


QUSJJRS  TELLES  QU'ELLES  PARAISSAIENT 

A    L*INDiyiDU   EN    QUESTION. 


XECLE  A  GAUCHE. 


CERCLE  A  DROITE. 


w«« 


it  deax  pareils,  sans  plas  de  couleur  qu'ua  ciet 
lOSKeiix*  ••.•••.•••••.. 
ê  sombrtt  qa'auparaviant ,  mais  sans  couleur.  '  .     . 

a  très  pâle 1  Bleu  très  pAle     .     •     .     . 

lue •     J  Bleu 


«c(») 

11  (2) 

11C5)  ^ 

IBC  mêle  de  beaucoup 

le  bleu  (4)     •     .     .     . 

iQ  jaune 

me  mêle  de  beaucoup 
le  bien  ({#)-..• 

n     • 

i©c(6).     .     .     .     .     . 

in  jaune  rif   .     .     •     . 
es  peu  coloré .     .     .     . 

m  obscur,  mal  éclaire  . 

me 


Bleu 

Jaune  •     .     ,     .     •     • 

Jaune  

Bleu  mêlé  de  beaucoup  de 
jaune 

Beau  bleu 

Bleu  mêlé  de  beaucoup  de 
jaune 

Jaune 

Bleu     . 

Très  beau  bleu    .     .     .     . 

Jaune  rougeàtre.     ;     .     . 

Blanc  avec  une  légère  tein- 
te de  jaune  et  de  bleu    . 

Blanc  mêlé  de  bleu  et  de 
jaune 

Noir 

Blanc 


69.7 
68.2 

67.0 
65.5 
6^S 

62.7 

61.2 


57.1 
I  55.0 


(4)  Les  coolean  derieDnent  plut  prononcées  ;  le  jaune 
a  plos  d'éclat  qa'un  cadre  doré. 

(6)  Couleurs  les  plus  ylves  de  toutes. 
(6)  Couleurs  YiYes,  surtout  le  jauue. 


3o8 

5u8.  —  Ou  lui  demaDda  ensuite  de  disposer  i'appar^liU 

manière  à  voir  Ici  couleurs  dans  un  ordre  difT^rent  et  à  hin 

contraster  le  plus  fortement  possible  celles  des  deux  cerdsi. 

Voici  les  résultats  que  l'on  obtint  : 


COULEURS 

COULEUKS 

,. 

pour 

pour 

»L" 

vu    OEIL    OnDINlIRE. 

l'individu  EK  QUESTIOW. 

ni 

CERCLE 

A.    OADCUE. 

CERCLE 

CERCLE 

CERCLE 
A  DnoiTE. 

%^ 

Rouge  pâlKel 

Bien    tPTili. 
tre  .     .     . 

Bleu    Tsrila- 
Roug«pfileel 

Jaune.     .     . 
Bleu    .     .     . 

Bleu    .     .     . 
Jaune.     .     . 

69., 

Jaime.     .     . 

Bleu   .     .     . 

Jaune.     .     . 

Bleu    .     .     . 

61..  ■ 

niBuc.     ,     . 

l.uîdBfeu. 

Bleu   .    .     . 

Jaune.     .     . 

61.1 

Bouge  diibri' 
quepiile    . 

BLinc  .      .      . 

Jaune .     .     . 

Hleu    .     .     . 

SU 

Jauuï.     .     . 

Jatiiie  fàh   - 
Indigo      .      . 

ItlfU     .      .      . 
J,!UOC.      .      ■ 

Jnune.     .     . 
BItu    .     .     . 

5î.i 

Il  parait  donc  que  les  yeux  de  cet  homme  sont  iacapalilc> 
de  juger  d'autres  couleurs  que  le  bleu  et  le  jaune ,  el  que 
ces  mot»  correspondent  dans  sa  nomenclature  aui  rayons  !« 
plus  et  les  moins  réfrangibles  ,  les  premiers  excitant  en  Im 
«ne  sensation  qu'il  nomme  le  bleu,  et  les  autres  une  senw- 
tion  qu'il  nomme  le  jaune.  L'on  a  parlé  quelquefois  d'ini- 
vidus  dont  la  vue  était  bonne  d'ailleurs,  mais  qui  ^UiEOt 
entièrement  dépourvu»  <le  toute  idée  de  couleur  et  ne  dis- 
tinguaient les  diffc'rentes  teintes  que  par  leur  éclat  plos"" 
moins  vif  :  ce  cas  est  probablement  très  rare. 

509.   —  Dans  un  essai  De  afftnîlale  colorum'.  Operii"- 


5o9 

editaj  lyyS)  «  Mayer  regarde  toutes  les  couleurs  comme  pro-^ 
venant  de^trois  couleurs  primitives,  le  rouge,  le  jaune  et  le 
]>leu)  le  blanc  est  un  mélange  de  rayous  de  toutes  les  cou- 
leurs qui  se  neutralisent ,  et  le  noir  uue  simple  uëgation  de 
lumière. 

D'après  cette  idée ,  il  suffirait  de  savoir  dans  quel  rapport 
numc'riqu^^  il  faut  mêler  les  couleurs  pour  en  former  une 
..   échelle  qui  comprendrait  tpulcs  les  tciutcs  imaginables.   Il 
\  propose  de  représenter  les  degrés  d'intensité  de  chaque  cou- 
leur par  la  suite  des  nombres  naturels  i,  ?.,  5....  12  ,  i  déno- 
.:    VàMt  la  teinte  la  plus  faible  qui  puisse  affecter  notre  œil ,  et 
12  le  plus  haut  degré  de  coloration  au  la  somme  de  tous 
Ifis  rayons  de  la. couleur  que  Ton  considère  qui  entrent  dans 
la  composition  de  la  lumière  blancbe. 

Ainsi  r'*  désigne  le  rouge  plein  dans  son  éclat  le  plus  vif  et 
^:  le  plus  pur ,  /"'  le  jauoe  le  plus  éclatant,  et  b'*  le  bleu  (e 
g:  plus  éclatant. 

S  Pour  représenter  une  teinte  mêlée,  il  combine  les  symboles 
jj^:  des  couleurs  constitutives. 

i'i-  Ainsi  r*  *  /\  ou  plutôt  12  r  -}-  4/>  représente  un  rouge  ti- 
"^•rant  beaucoup  sur  l'orangé,  comme  celui  d'un  charbonal-. 
j,   lolné. 

Sio.  —  L'échelle  de  Mayer  s'applique  très  bien  aux  cou- 
leurs qu'il  nomme  parfaites ,  et  qui  proviennent  de  ta  lu- 
mière blanche  par  soustraction  de  ses  rayons  élémentaires 
d'une  ou  de  plusieurs  espèces.  Une  légère  modification  dans 
ce  système  le  rendrait  également  propre  à  représenter  tou- 
teâ  les  nuances  possibles ,  comme  nous  allons  essayer  de  le 
démontrer. 

Prenons  100  pour  l'intensité  normale  de  chaque  couleur 
primitive;  ce  quisignifîe  que,  pour  obtenir  une  teinte  pleine, 
"&ut  faire* tomber  cent  r a-yous  primùl/s  d'égale  ej65cacité  sur 
^ne-feuille  de  papier  blanc  ou  sur  toute  autre  surftice  parfai- 
^enaçnt  neutre  (c'est-à-dire  également  disposée  à  réfléchir 
^^^  les  rayons).  Nous  exprimerons  par  *  R  4".^  J  4"  ^*^  ^* 


3IO 

couleur  produite  par  Tincidence  simultanëe  ,  sur  ]a  même 
surface  j  de  x  rayons  rouges  primitifs ,  de  jr  rayons  jaunes 
du  même  degré  d'intensité  que  le  rouge ,  el  de-  z  rayons 
bleus  aussi  du  même  degrd  d'intensité.  Les  combinaisons  des 
valeurs  attribuées  k  x,  aj  et  k  z,  depuis  i  jusqu'à  loo  ,  re- 
présenteront autant  de  teintes  différentes ,  dont  le  nombre 
sera  par  conséquent 

100  X   '<>o  X   'oo  =:  1,000,000; 

ce  qui  est  plus  que  suffisant  pour  exprimer  toutes  les  nuances 
que  Tœil  peut  distinguer. 

On  dit  que  les  Romains  imitaient  dans  leurs  mosaïqua 
plus  de  5o,ooo  teintes.  Comme  les  couleurs  employées  par 
les  peintres  sont  nécessairement  beaucoup  moins  nombreuses 
que  celles  que  nous  offre  la  nature ,  en  supposant  même  qae 
le  nombre  de  celles-ci  soit  dix  fois  plus  grand ,  elles  se  trou- 
veront toutes  comprises  dans  notre  échelle. 

Il  ne  nous  reste  plus  qu'à  examiner  jusqu'à  quel  point  les 
teintes  elles-mêmes  sont  susceptibles  d'être  exprimées  par 
l'échelle  proposée. 

5i  I.  —  Considérons  d'abord  les  teintes  blanches,  grises  et 
neutres.  Les  teintes  neutres  les  plus  parfaites ,  qui  ne  sont  en 
réalité  que  du  blanc  plus  ou  moins  intense ,  sont  celles  des 
nuages  pendant  un  jour  ordinaire  où  le  soleil  brille  de  temps 
en  temps. 

Depuis  l'ombre  la  plus  épaisse  jusqu'à  la  blancheur  éblouis- 
sante de  ces  nuages  amoncelés  que  le  soleil  éclaire  de  tous 
ses  feux  ,  nous  n'avons  qu'une  sciie  de  teintes  blanchâtres 
ou  grises  représentées  par  des  symboles  tels  que 

R-f-j_j-B,  2  R +2  J  4-2  B,   ou  71  (R-j-J-fB). 

Pour  s'en  convaiiicrc,  il  sufïil  de  regarder  le  ciel  à  travers 
un  tube  noirci  à  l'intérieur,  pour  prévenir  l'influence  ({^^ 


5ii 

les  objets  ëtrangers  pourraient  exercer  sur  notre  jugement  : 
une  partie  quelconque  du  nuage  Te  plus  sombre  ,  obseryëc 
de  cette  manière  ,  et  compahée  à  une  ombre  plus  où  moin^ 
épaisse  .t>roj6tée  sur  un  papier  blanc ,  n'en  semblera  différer 
aucunement. 

5 12.  —  Les  diverses  intensités  des  teintes  pures  de  rouge  ^ 
de  jaune  et  de  bleu ,  sout  représentées  par  tz  R ,  nJ  et  n  B. 
Ellles  sont  rares  dans  la  nature;  cependant  le  sang,  la  dorure 
Fraîche  ou  la  gomme-gutte  détrempée,  et  l'outre-^mer,  en 
offrent  dés  e^icemples.  L'écarlate  et  les  rouges  vifs ,  comme  le 
minium  et  le  vermillon ,  ne  sont  point  exempts  d'une  cer- 
taine nuance  de.  jaune  et  même  de  bleu.  Toutes  les  couleurs 
primitives- acquièrent  un  éclat  beaucoup  plus  vif  quand  elles 
sont  mêlées  de  blanc;  et  même,  dès  qu'une  couleur  primitive 
est  excessivement  brillante ,  l'on  peut  être  sur  qu'elle  est  pins 
ou  moins  combinée  avec  le  blanc.  Le  bleu  céleste  n'est  que 
du  blanc  mêlé  avec  une  quantité  de  bleu  assez  médiocre. 

Si 5.  —  Le  mélange  du  rouge  et  du  jaune  donne  toutes 

les  nuances  de  l'écarlate  ,  de  l'orangé  et  du  brun  foncé  , 

quand  les  intensités  sont  faibles.  Si  l'on  y  ajoute  du  blanc, 

on  obtient  les  couleurs  citron,  paille,  argile,  et  tous  les  bruns 

vifs.  Toutes  les  teintes  brunes  sont  d'autant  plus  sombres  et 

plus  foncées  que  les  coefficients  sont  plus  petits. 

5i4.  = —  Les  bruns  sont  des  teintes  essentiellement  sombres 

"Ont  l'effet  principal  est  de  contraster  avec  d'autres  couleurs 

P'psr brillantes  qui  se  trouvent  auprès.  Pour  faire  du  brun  , 

ï      ^®  peintre  mêle  du  noir  et  du  jaune  ou  du  noir  et  du  rouge, 

*€«  qu'on  les  trouve  dans  le  commerce,  ou  il  les  mélange  tous 

^  trois  :  son  but  est  alors  d'éteindre  la  lumière  et  de  ne 

^^'ser  apercevoir  qu'un  reste  de  couleur.  Il  y  a  une  espèce  de 

^^^te  brun  employé  fréquemment  dans  les  vitraux  colorés , 

/^'  >  examiné  au  prisme ,  transmet  Iç  rouge ,  l'orangé  et  le 

i^^n^  en  abondance ,  très  peu  de  vert  et  pas  de  bleu  pur.  La 


hir 


3ja 

petite  quanlild  de  Lieu  qii*il  laisse  passer  doit  provenir  de  ce* 
lui  qui  entre  dans  la  coraposition  du  vert^eo  adoptant  le  sys- 
tème de  Majcr.  Le  symbole  qui  caractérise  cette  e^ce  de 
verre  est  peut-être  d'une  forme  semblable  i  celle-ci: 

• 

10  R  -f  9  J  -f.  I  B, 
ou    (9R  +  8J)+i(R  +  J  +  B); 

c^cst-à-dire  que  sa  couleur  est  formée  de  rayons  oraïq^ës  rt- 
présentés  par  9  R  -|-  8  J  et  d*un  rayon  bhinc.  Il  faut  avoner 
cependant  que  la  composition  do  l)run  est  Papplication  li 
moins  satisfaisante  du  système  de  Mayer^  qui  Pa  même  pas- 
sée sous  silence. 

5i5.  —  Les  combinaisons  du  rouge  et  du  bleu,  et  leurs 
mélanges  avec  le  blanc  ,  donnent  toutes  les  variétés  de  ers- 
moisi,  de  pourpre,  de  violet,  de  rose,  etc.  Le  pourpre  leplas 
riche  est  entièrement  eiempt  de  jaune;  le  violet  du  spectre 
comparé  à  l'indigo  paraît  sensiblement  rouge  ,  et  doit  psr 
conséquent  cire  regardé  comme  un  mélange  de  rayons  rou- 
ges et  de  rayons  bleus. 

5 16.  —  Le  bleu  et  le  jaune  combinés  produisent  un  vert 
ricbc  et  brillant  ;  si  ces  couleurs  élémentaires  sont  dans  une 
juste  proportion ,  on  ne  saurait  distinguer  le  vert  qui  en  ré- 
sulte d'avec  celui  du  spectre. 

Quand  on  mêle  une  poudre  bleue  avec  une  poudre  jaune, 
ou  que  l'on  couvre  un  papier  de  lignes  très  serrées,  altcrnali- 
vcment  jaunes  et  bleues,  rien  ne  surprend  davantage  que  de 
voir  les  teintes  élémentaires  disparaître  entièrement ,  sans 
que  l'imagination  puisse  même  se  les  rappeler.  Un  des  faits 
les  plus  concluants  en  faveur  du  système  des  trois  couleurs 
primitives  et  de  la  possibilité  d'un  autre  mode  de  décom- 
position de  la  lumière  que  parole  moyen  du  prisme,  est  l'imi- 
tation parfaite  du  vert  prismatique  par  un  mélange  de  rayons 
adjacents  qui  en  diffèrent  beaucoup,  tant  par  leur  réfrangibi- 
lité  que  par  leur  couleur. 


5i5 

517.  —  L'hypothèse  de  trois  couleui'S  primitives  dont  les 
combioaisoDS  produisent  toutes  les  couleurs  du  spectre  ex-^ 
plique  aisément  pourquoi  des  teintes  que  l'on  ne  saurait  dis-* 
tinguer  entre  elles  peuvent  être  formées  par  dififërents  mé- 
langes des  sept  couleurs  supposées  par  Newton ,  à  qui  l'on 
doit  cette  remarque.  Ainsi  Ton  peut  indifféremment  regar- 
der  la  lumière  blanche  comme  la  réunion  de  ^ 

i(û  +  ô  -f-  c)  rayons  de  rouge  pur, 
•^{d-^c^/)  rayons  de  jaune  pur, 
-f-(^-|-'-|-A-j-/)  rayons  de  bleu  pur, 
ou  de 

[A  rayons  de  rouge  pur  r=  R'] , 

"4-  [(c+rf)  ray.  orang.  zzcray.  roug.-j-tf  ray.  îaun.tr:0'i  , 

-^  £d  ray.  de  jaune  pur=  J'], 

-|-  [(/4"^)***y- verts  =/*ray.  jaun.-}-Aray.bleus=::G'], 

-}-  £(g-|-0^^y«^'cusprism.:ii:g^ray.jaun.-j-iray.bleus=:B'J, 

-j-  [  i  ray.  indigo  ou  de  bleu  pur  =  F  ] , 

-j-  [  (/-}-«)  ray.  viol.  =/  ray.  bleus  -j-  a  ray.  roug.izzV]  } 

et  une  teinle  quelconque  représentée  par 

X  .  R-f-jr  •  J  +  -S  •  B 
peut  l'être  également  par 

mR'  +  nO'+/?J'  +  9G'  +  rB'  +  5r+rVS 

pourvu  que  772^  n,pf  etc.,  satisfassent  aux  équations 

5i8'  ^-^  £n  partant  de  ce  qui  précède,  npus  allons  dé- 
montrer que,  sans  s'écarter  ,de  la  doctrine  de  Mayer,  on 
peut  prendre  également  trois  autres  rayons  du  spectre  pour 


5i4 

conlenn  fondamentales ,  et  s'en  servir  pour  composer  tontes 
les  autres,  en  n'ayant  égard  qu'à  la  teinte  prédominante  qni 
doit  en  résulter,  sans  considérer  si  elle  est  plus  ou  moins  m^- 
lée  de  blanc  :  c'est  ainsi  que  le  docteur  Tonng  a  choisi  pour 
couleurs  fondamentales  le  rouge,  le  vert  et  le  violet.  Pour 
établir  sa  doctrine,  il  s'appuie  de  ce  fait  d'expérience  ,  que 
l'on  peut  obtenir  une  sensation  parfaite  de  jaune  ou  de  bleu 
avec  un  mélange  de  rouge  et  de  vert  ou  de  vert  et  de  violet. 
(  Leçons  de  physique^  p.  4^9.)  Si  l'on  réunit  m  rayons  jaunes 
et  n  rayons  bleus  ,  il  en  résultera  une  sensation  parfaite  de 
jauue,  &  moins  que  m  ne  soit  très  petit  par  rapport  à  n;  mais, 
en  adoptant  la  composition  de  la  lumière  blanche  que  nous 
avons  donnée  plus  haut ,  la  couleur  précédente  équivaut  à 

n  R  ray.  roug.  -}-  (  m  -j-  n  )  J  ray.  jaun.  -|-  n  B  ray.  bleus. 

D'ailleurs,  en  mêlant  P  rayons  rouges  (chacun  de  l'inten- 
sité b  )  avec  Q  rayons  verts  (  chacun  de  l'intensité  f  pour  le 
jaune  qui  en  Ire  clans  sa  compositiou,  et  de  l'intensité  h  pour 
le  bleu  )  tels  que  nous  les  avons  supposés  dans  le  spectre 
(art.  517),  le  mélange  se  composera  de 

P  .  h  ray.  roug.  +  Q  •/  ray.  jaun.  -|-  Q  .  A  ray.  bleus  , 

expression  qui  devient  identique  avec  la  précédente  si  l'on 
prend 

n^  —  Vhy  (m  +  n)J  =  Q/,  nB  =  QA. 
Eliminant  Q  de  ces  deux  dernières  équations ,  il  vient 

m_  /     B  _ 
7l~  Â   "    J  '  ' 

ce  qui  fournit  une  relation  entre  m  etn. 

Les  seules  conditions  auxquelles  il  faut  satisfaire  sont  que 
m  soit  positif  et  qu'il  ne  soit  pas  trop  petit  par  rapport  à  n; 
ce  qui  peut  se  faire  d'une  infinité  de  manières,  en  prenant 
convenablement  le  rapport  àefk  h.  Si  nous  supposons  pa- 


5i5 

reiliement  qa*un  mdange  de  m  rayons  bleus  (B)  primitifs 
avec  n  rayons  blancs  (  R-|-  J  -|-  B)  ëquivale  à  P  rayons  verts 
du  spectre  mêlés  avec  Q  rayons  violets ,  nous  en  déduirons 
l'équatjum  suivante  : 

m  _  l       R    ,    A       J 

n   ~  a  '    B  +7  •    B""   '• 

519.  -r  En  regardant ,  par  exemple  ,  la  lumière  blanche 
comme  le  résultat  de  la  réunion  de  20  rayons  rouges  pri- 
mitifsy  de  5o  jaunes  et  de  5o  bleus,  voici  quelle  sera  la  com- 
position de  toutes  les  couleurs  du  spectre  : 

Rongé  ,    8  ray.  prim.  roug.  m  h. 

Orangé,  7 roug.-j-  7  ray.  prim.  jaun.  ==  c  -J-  rf. 

Jaune,    8 jaun.  =  ^. 

Vert  y     10 jaun.  -|-  10  ray.  prim.  bleus  =ry-f-  h. 

Bleu  9       6 jaun. -|- 12  ray.  prim.  bleus  =r  g' -|- I. 

Inrligo,  la  ■ bleus  =  i. 

Violet,  16  — 1 —  bleus  -|-  5  ray.  prim.  roug.  ==/-}"«• 

La  réunion  de  i5  rayons  rouges  et  de  5o  rayons  verts  pro- 
duirait alors  un  nouveau  rayon  composé  de 

i5  X     8  =  120  ray.  roug.  prim.  , 
3o  X  10  ==:  5oo  ray.  jaun.  prim.  , 
et   3o  X  '^  ^^  5oo  ray.  bleus  prim. 

On  obtiendrait  ainsi  la  même  teinte  qUe  par  la  combinaison 
de  6  rayons  blancs  avec  4  rayons  jaunes  primitifs.  £n  mê- 
lant, delà  même  manière,  75  rayons  verts  avec  100  rayons 
violets ,  il  en  résultera 

100  X  5  =:  5oo  ray.  roug.  prim.  , 
J-  76  X^^  ==2  75o  ray.  jaun.  prim.  , 
J^     75  X  i<>  +  ïo®  X»  *6  ==5  ^55o  ray.  bleus  prim.  *, 


5i6 

ce  qni  donnera  la  méiBe  teinte  que  le  mélange  de  sS  rayons 
blancs  avec  22  rayons  bleos  primitifs ,  G*est>4L-dire  nn  U^(< 
vif  d'une  belle  nuance.  Les  nombres  précédents  n'ont  ^^^ 
cboisis  que  pour  servir  d'exemple ,  et  ne  représentent  auccs' 
nement  les  ve'ritables  rapports  entre  les  rayons  colorés  d^ 
spectre. 

520.  «—  Les  raies  fixes  que  l'on  observe  dans  le  spectK"^ 
solaire  conduisent  naturellement  à   rechercher  si  d'autres 
sources  de  lumière  n'offriraient  pas  le  même  phénomèn  ^« 
Guidé  par  Tanalogic,  Fraunhofer  a  trouvé  que,  pour  chaqt^e 
étoile  fixe ,  il  y  a  un  système  particulier  d'espaces  obscurs  ^t 
d'espaces  éclairés  dans  le  spectre  qu'elle  produit;  mais  les 
phénomènes  les  plus  curieux  sont  dus  aux  flammes  colorées. 
Quand  on  fait  passer  leur  lumière  à  travers  un  prisme,  les 
spectres  sont  presque  aussi  irréguliers  que  ceux  qui  résultent 
de  la  transmission  de  la  lumière  dn  soleil  an  travers  de  verres 
colorés»  Le  docteur  Brewsler,  M.  Talbot  et  d'autres  pby*»" 
ciens,  ont  observé  ces  phénomènes  avec  beaucoup  de  soio^ 
hiais  la  matière  est  loin  d'être   épuisée  et  offre  un  vaste 
champ  aux  investigations  les  plus  curieuses.  11  est  aisé  de  vé- 
rifier les  faits  suivants  : 

621.  —  1°  La  plupart  des  combustibles  composes  d'hy- 
drogène et  de  carbone,  comme  le  suif,  l'huile  ,  le  papier  f 
l'alcool,  etc.  ,  donnent  des  flammes  bleues  quand  on  les  al- 
lume et  que  leur  combustion  est  encore  imparfaite.  En  re- 
cevant la  lumière  de  ces  flammes  à  travers  une  fente  étroite  i 
pour  la  décomposer,  à  l'aide  d'un  prisme,  de  la  manière  dé- 
crite à  l'art.  487,  elles  produisent  toutes  des  spectres  discoï»  " 
tinus ,  consistant  la  plupart  en  lignes  étroites  d'une  réfran- 
gibilité  très  bornée,  et  séparées  par  de  larges  intervalles  eH' 
tièrement  noirs  ou  beaucoup  plus  obscurs  que  tout  le  res- 
te. Les  couleurs  qui  y  prédominent  sont  le  jaune ,  resserr*-* 
entre  d'étroites  limites;  le  vert  Jaunâtre,  le  vert  d'émeraua^» 
1q  bleu  pâle  et  beaucoup  de  viole^. 


i  5i7 

522.  -^  2*  Quelquefois,  lorsque  la  combustion  est  violente, 
comme  dans  le  cas  d'^ne  lampe  à  huile  dont  on  avive  la 
flamme  avec  un  chalumeau  (  selon  Fraunhofer  ) ,  ou  à 
1  extrémité  supérieure  de  la  flamme  d'une  lampe  à  esprit  de 
vm,  ou  guand  on  jette  du  soufre  dans  un  creuset  chauffé  à 
blsnc,  on  voit  briller  une  grande  quantité  de' lumière  jaune 
parfaitement  homogène  et  bien  caractérisée^  dans  le  dernier 
cas  même,  presque  tout  le  spectre  est  de  cette  couleur.  Le 
docteur  Brewster  a  trouvé  qu'on  peut  obtenir  la  même 
Nimière  jaune  en  allumant  un  mélange  d'eau  et  d'esprit  de 
^^  que  l'on  a  fait  chaufier  auparavant.  C'est  un  moyen 
subsidiaire  qu'il  propose  de  se  procurer  cette  lumière  quand 
OB  ca  a  besoin  pour  des  expériences  d'optique. 

525.  —  3^  La  plupart  des  sols^  tant  à  l'état  solide  qu'à  celui 
oe  vapeur,  ont  la  propriété  de  donner  une  couleur  particu- 
lière auxflauHnes  qui  naissent  deîeur  ignition  :  c'est  ce  qu'on 
pcnt  démontrer  par  une  expérience  bien  simple,  quoique  dé- 
^ve.  On  mouille  une  ficelle  ou  une  mèche  de  coton  que 
'OQ  a  fart  bouillir  dans  de  l'eau  pure  pour  être  certain  qu'elle 
^c  contient  aucun  sel  étranger;  puis  on  la  saupoudre  avec 
le  sel  que  l'on  veut  éprouver,  ou  on  la  trempe  dans  une  so- 
lution de  ce  même  sel.  Dans  cet  état,  on  l'approche  d'une 
bougie  allumée,  en  la  plongeant  non  dans  la  flamme  mépe, 
^^is  dans  le  cône  invisible  d'air  embrasé  qui  l'entoure.  Bien- 
.^^t  le  fil ,  se  pénétrant  de  cire ,  brûle  en  pétillant ,  et  le  cône 
devient  lumineux ,  en  prenant  la  couleur  qui  caractérise  le 
*el  dont  on  a  fait  usage. 

^24.  —  L'on  a  trouvé,  de  cette  manière,  qu'en  général, 

^  sels  de  soude  donnent  une  lumière  jaune  abondante  et 
pure  ; 

^^^  Sels  de  potasse  un  beau  violet  pâle  ; 
^essels  de  chaux  un  rouge  de  brique  :  dans  leurs  spectres 
^^  ï'enaarque  aussi  une  ligne  jaune  et  une  belle  ligne  verte  ; 
^ssels  de  strontiane  donnent  un  magnifique  cramoisi  :  si 
^^  analyse  leur  flamme  avec  le  prisme ,  l'on  voit  encore 


3i8 

deux  espèces  de  jaune,  dont  Tun  tire  beaucoup  sur  i*orangé; 

Les  sels  de  magnésie  ne  donnent  pas  de  couleur^ 

Les  sels  de  lithine  donnent  une  flamme  rouge  (  d'après  les 
expériences  au  c'halumeau  du  docteur  Turner)  ; 

Les  sels  de  baryte  donnent  un  beau  vert-poDime  assez 
pâle  :  les  flammes  de  la  baryte  et  de  la  strontiane  forment  un 
contraste  remarquable; 

Les  sels  de  cuivre  donnent  un  vert  superbe  ou  un  bleu  ver- 
dàtre  ; 

Le  sel  de  fer  (  protoxide  de  fer  )  donne  une  flamme  blan- 
che quand  on  l'emploie  à  l'état  de  sulfate» 

De  tous  les  sels,  les  muriates  conviennent  le  mieux,  à  cause 
de  leur  volatilité'.  L'on  observe  les  mêmes  couleurs  quand  oi 
jette  un  des  sels  précédents,  réduit  en  poudre ,  sur  la  mèche 
d'une  lampe  à  esprit  de  vin.  Pour  le  sel  commun ,  M.  Talbot 
a  reconnu  que  la  lumière  de  la  flamme  est  entièrement  d'oa 
jaune  homogène.  Comme  cette  flamme  est  très  facile  à  pro- 
duire, et  qu'elle  reste  identiquement  la  même  en  toutteinpf, 
cette  propriété  la  rend  d'une  grande  ressource  pour  ce  genre 
d'expériences. 

Les  couleurs  que  les  différentes  bases  communiquent  à  la 
flamme  offreut,  dans  une  foule  de  cas,  un  moyen  commode  et 
sûr  de  reconnaître  la  présence  d'une  quantité  même  très  pe- 
tite de  ces  bases  j  mais  ceci  regarde  plutôt  le  chimiste  que  le 
physicien. 

Les  terres  pures  violemment  chauffées,  comme  l'a  essaye 
dernièrement  le  lieutenant  Drummond  en  dirigeant  suroe 
petites  boules,  qu'il  en  avait  formées,  les  flammes  de  plusieurs 
lampes  à  esprit  de  vin  avivées  par  le  gaz  oxygène,  émettent^ 
leur  surface  une  lumière  d'un  éclat  prodigieux.  Quand  celte 
lumière  est  décomposée  parle  prisme  ,  on  remarque  que  i^* 
rayons  colorés  qui  la  caractérisent  se  trouvent  en  excès  dan^ 
le  spectre  qu'elle  produit  :  il  n'y  a  donc  aucun  doute  que  «^ 
teintes  de  la  flamme  proviennent  des  molécules  de  matjeie 
colorante  que  la  violence  du  feu  a  réduites  à  l'état  de  vape^'*' 


^' 


5i9 


TROISIEIIE  PARTIE. 


s  THÉORIES  D£   LA   LUMIÈRE. 


->  Parmi  les  diverses  théories  que  les  physiciens  ont 
es  pour  rendre  compte  des  phénomènes  de  la  lumiè« 
est  deux  qui  méritent  spécialement  notre  attention, 
lière,  qui  est  due  à  Newton,  et  qui  porte  le  nom  de 
l  homme,  suppose  la  lumière  composée  d'une  infinité 
cules  excessivement  subtiles ,  projetées  par  les  corps 
X  avec  toute  la  vitesse  que  nous  connaissons  à  la  lu- 
(t  soumises  à  l'action  des  forces  attractives -et  répul- 
>  corps  sur  lesquels  elles  viennent  tomber  :  ces  corps 
iment  de  leur  route  rectiligne ,  et  les  réfractetft  ou 
sent  suivant  des  lois  connues.  La  seconde  hypothèse 
nt  à  Huj-ghens,  et  porte  également  ie  nom  de'  son 
ir.  On  y  regarde  la  lumière  comme  consistant ,  de 
ne  le  son ,  en  ondulations  ou  pulsations  propagées 
ailieu  qui  remplit  tout  l'espace  :  ce  milieu',  extrême- 
istique,  est  d'une  telle  ténuité  qu'il  n'offre  pas  de  ré- 
appréciable au  mouvement  des  planètes ,  des  comè* 
,  qui  le  traversent ,  et  dont  il  n'affecte  aucunement 
;es  j  on  suppose  de  plus  qu'il  pénètre  tous  les  corps , 
il  s'y  trouve  dans  un  état  de  densité  et  d'élasticité 
de  celui  dont  il  jouit  quand  il  çst  libre.  De  là  les 
bnes  de  la  réfraction  et  de  la  réflexion.  On  n'a  jamafs 


31 


5ao 

proposé  que  ces  deux  théories  mccanigues.  Cependant  ont 
encore  imaginé  d'autres  systèmes,  tels  que  celui  duprofo- 
seur  GErsted,  qui,  dans  un  de  ses  ouvrages,  considère  lak- 
mière  comme  une  suite  dVtincelles  électriques ,  ou  comae 
une  série  de  décompositions  et  de  recompositions  d'un  hOt 
électrique  q))(|4|A|flii^^.f%spMd(...^;i!  tl^|[<^^     k  Véâ 
d'équilibre  ou  sans  être  sollicité  par  aucune  force  ,  etc.,eit. 
Nous  nous  bornerons  à  exposer  les  théories  de  Newton  et 
d'Huyghens  en  tant  qu^ elles  se  rapportent  aux  phénomeiei 
que  nous  avons  déjà  fait  connaître,  pour  passer  delàauxptf* 
ties  plus  élevées  de  l'histoire  des  propriétés  de  la  lumière) 
parties  que  Ton  ne  peut  guère  expliquer  ni  même  décrire  siii 
faire  usage  de  quelques  considérations  hypothétiques. 


5  1er.   —    Théorie  de  Newton  ,  ou  systém 

corpusculaire. 

Mouvement  d'une  particule  lumineuse  soumise  à  des  forces  quelcoDCjnM* 

—  Cas  de  la  réflexion.  —  Cas  de  la  réfraction.  —  Loi  des  vitesses. - 

Direction  du  rayon  après  avoir  été  infléchi.  —  Rapport  constant  àt 

sinus  d'incidence  au  sinus  de  réfraction.  —  Pouvoir  réfringent  d'oft 

milieu.  •— Principe  de  moindre  action.  —  Solution  géométrique  «* 

problème  du  minimum  :  l'invariabilité  du  rapport  des  sinus  en  estun^ 

conséquence.  —  Avantages  du  principe  de  moindre  action  ;  il  esHp" 

plicabie  à  d'autres  cas.  —  Manière  générale  de  l'employer.  —  Bout* 

d'un  rayon  près  des  limites  d'un  milieu  réfléchissant  ou  dirimaut." 

Mouvement  d'un  rayon  à  la  surface  commune  de  deux  milieux.-* 

D'après  Newton,  le  rayon  se  compose  d'une  série  de  molécules; If"^ 

distance  entre  elles.  —  Preuve  de  leur  extrême  ténuité.  —  Réflexio" 

partielle  expliquée  d'après  les  principes  de  Newton.  —  La  réflexi<* 

augmente  avec  l'obliquité  j  —  l'expérience  le  prouve.  —  Réflexion  ii* 

surface  commune  de  deux  milieux.  —  Phénomènes  résultants  de  cett' 

réflexion.  —  Transparence  du  i^apier  huilé.  —  Réflexion  totale  àrinl** 

rieur,  —  La  dernière  action  exercée  par  un  milieu  est  attractive." 

Expériences  sur  la  réflexion  totale.  —  Iris  prismatique  produit  p' 

la  réflexion  ;  —  par  la  transmission.  —  Régularité  de  la  réflexion  oWj' 

que  sur  des  surfaces  inégales.  —  Réfraction  régulière  au  travers  oj 

surfaces  polies  arti6ciellement.  —  Intensité  des  forces  qui  produis^ 

la  réfraction Méthode  du  docteur  WoUastou  pour  déterminer l** 

pouvoirs  réfringents. 

626.  —  Demandes,  i^  La  lumière  se  compose  de  p'"*' 
cules  matérielles  et  inertes  douées  de  forces  attractives  et r^' 


Hves ,  et  projetées  ou  émises  par  tous  les  corps  lumineux 
c  à  peu  près  la  même  vitesse  (de  200,000  milles  par  se- 
ide). 

i«  Ces  particules  n'ont  pas  toutes  les  mêmes  forces  attrac- 
îs  et  répulsives  ,  ni  les  mêmes  rapports  avec  d'autres 
ps  du  monde  matériel }  elles  différent  aussi  en  masse  et 
inertie. 

S<*  Ces  particules  stimulent  la  rétine  lorsqu'elles  viennent 
frapper  et  produisent  la  vision.  Celles  dont  l'inertie  est  la 
18  grande  donnent  la  sensation  du  rouge  ^  celles  dont  Pin- 
k  est  la  moins  grande  produisent  le  violet  ;  les  autres 
onent  les  couleurs  intermédiaires. 

4®  Les  molécules  de  la  lumière  et  celles  des  corps  exercent 
e  action  mutuelle  par  laquelle  elles  s'attirent  ou  se  repous- 
\i  suivant  une  certaine  loi  exprimée  en  fonction  de  la  di- 
nce  qui  les  sépare.  Cette  loi  peut  être  telle  qu'elle  admette 
fréquents  changements  de  répulsions  en  attractions  ^  mais 
aad  cette  distance  est  au-dessous  d'une  certaine  limite  peu 
•ignée  )  c'est  toujours  l'attraction  qui  prévaut  jusqu'au  mo- 
!nt  du  contact.  Au-delà  de  cette  limite  commence  une 
1ère  de  répulsion.  La  réflexion  de  la  lumière  par  les  sur- 
M  extérieures  des  milieux  est  due  aux  forces  répulsives , 
%ik  que  les  forces  attractives  produisent  la  réfraction  et 
Inflexion  a  l'intérieur. 

S^Cesforces  ont  des  valeurs  différentes,  non  seulement  pour 
t  divers  corps  de  la  nature,  mais  encore  pour  chaque  espèce 
•molécules  lumineuses.  Elles  sont  analogues  aux  affinités 
wiqaes  ou  aux  attractions  électives  :  de  là  l'inégale  ré- 
^gibilité  des  rayons. 

&  Le  mouvement  de  chaque  particule  de  lumière  soumise 
^fluence  de  ces  forces  et  de  sa  propre  vitesse  est  réglé  par 
^  Mmes  lois  dynamiques  que  les  molécules  matérielles  or- 
^^ires.  Chaqiie  particule  parcourt  donc  une  trajectoire 
i>eep|]ble  d'être  calculée  exactement ,  dès  que  l'on  connaît 
*  fiftrces  en  vertu  desquelles  elle  se  trouve  décrite*  ^ 
7*  Ia  distance  entre  les  molécules  des  corps  est  exçessive- 

I.  7.À . 


5^2 

ment  petite  en  comparaison  de  leur  sphère  d'attraction  et  • 
répulsion  par  rapport  à  la  lumière. 

8^  Néanmoins ,  les  forces  qui  produisent  la  réflexion  et 
réfraction  sont  absolument  insensibles  à  une  distance  appi 
ciable  des  molécules  dont  elles  émanent. 

9<>  Chaque  particule  lumineuse  se  trouve ,  durant  tout  s 
trajet  à  travers  l'espace,  dans  une  suite  de  phases  périodiqu 
que  Newton  s^^^eMe  accès  de  facile  réflexion  et  dé  facile  tra 
mission,  en  vertu  desquelles  elle  est  disposée  à  obéir  de  pi 
férence  aux  forces  répulsives  d'un  milieu  qu'elle  vient  à  rc 
contrer  pendant  les  phases  de  la  première  espèce,  ou  à  cé( 
aux  forces  attractives  pendant  les  phases  de  la  seconde.  < 
peut  attribuer  cette  propriété  à  un  mouvement  de  rotati 
des  molécules  sur  leurs  axes ,  qui  leur  ferait  présenter  ait 
nativement  leurs  p61es  d'attraction  et  de  répulsion,  on 
supposer  une  autre  cause.  Ces  phases  sont  une  des  parties 
plus  curieuses  et  les  plus  délicates  de  la  doctrine  de  Newto 
nous  en  traiterons  plus  loin  avec  tous  les  développeme; 
convenables. 

527 . — Ce  sont  les  hypothèses  7®  et  8«  qui  permettent  de  cal» 
1er  mathématiquement  la  route  d'une  molécule  lumineuses^ 
mise  aux  forces  attractives  et  répulsives  :  car  il  résulte  de 
huitième  que,  jusqu'au  moment  précis  où  la  particule  touc 
la  surface  d'un  milieu  quelconque ,  elle  n'est  influencée  j 
aucune  force  appréciable,  et  par  conséquent  elle  ne  peutt 
vier  sensiblement  de  sa  direction  en  ligne  droite.  D'un  au 
côté ,  dès  qu'elle  a  pénétré  au-delà  de  la  surface  ,  parmi 
molécules,  elle  doit  être  attirée  et  repoussée  également  d^ 
tous  les  sens ,  en  vertu  de  la  septième  demande  ,  et  conf 
quemment  sa  route  sera  rectiligne  comme  si  elle  la  poursuiv 
librement  :  c'est  donc  uniquement  à  cette  distance  insensil 
de  chaque  coté  de  la  surface,  qui  a  pour  mesure  le  diamè' 
de  la  sphère  d'activité  de  chaque  molécule,  que  le  rayon  s'^ 
fléchit.  La  trajectoire  peut  être  considérée  alors  comme  u 
espèce  d'hyperbole  dont  les  branches  sont  les  lignes  droî 


5a5 

décrites  avant  et  après  l'incidence.  Ces  branches  se  confon- 
dent avec  les  asymptotes,  et  toute  la  partie cirrviligne  n'oc- 
cupe qu'un  point  physique  ;  mais  dans  les  phénomènes  de  la 
réflexion  et  de  la  réfraction  ce  n'est  point  de  la  nature  de  cette 
courbe  que  nous  devons  nous  occuper  :  celle-ci  dépend  n^ 
cessairement  de  l'action  corpusculaire ,  et  doit  être  fort  diffi- 
cile à  déterminer,  La  seule  chose  qu'il  nous  importe  de  con- 
naître, c'est  la  direction  que  doit  prendre  le  rayon  après  son 
incictence ,  et  le  changement  qu'éprouve  alors  sa  vitesse ,  si 
toutefois  elle  ne  demeure  pas  invariable. 

628.  —  Considérons  d'abord  une  particule  lumineuse  qui 
se  meut  vers  la  surface  d'un  milieu  ou  qui  s'en  éloigne ,  en 
obéissant  aux  attractions  ou  répulsions  de  toutes  les  molécu- 
les de  ce  milieu,  suivant  une  loi  donnée.  En  concevant  cette 
siirface> mathématique  comme  parfaitement  polie,  et  en  re- 
gardant comme  infini  le  nombre  des  molécules  qui  la  com- 
posent, il  est  évident  que  la  résultante  de  toutes  les  forces. at- 
tractives et  répulsives  qui  agissent  sur  la  particule  sera  difi- 
S^^  suivant  la  normale,  et  d'une  intensité  insensible  à nne 
distance  finie  de  la  surface,  pourvu  que  les  forces  élémentai- 
res de  chaque  molécule  décroissent  assez  rapidement ,  à  me- 
sure que  la.  distance  augmente. 

Cela  posé ,  soient  xetjr  les  coordonnées  de  la  particule 
f^run  instant  donné.  Le  plan  àe^x,J^,  est  supposé  le  même 
V^Sceliiidelatraj^ectoire.  Ce  plan  est  évidemment  celui  des 
forces,  et  doit  être  perpendiculaire  à  la  surface  du  milieu  ijr 
^  égal  à  la  perpendiculaire  abaissée  de  la  particule  lumi- 
**eu8e  sur  la  surface,  et  Y  (qui  est  une  certaine  fonction  de^ 
décroissant  avec  une  grande  rapidité  )  représente  la  force 
Vi  pousse  la  particule  vers  la  surface  ,  de  l'extérieur  du  mi- 
lieu à  l'intérieur,  ou  vice  versa. 

^'après  les  formules  de  la  dynamique. ,  en  désignant  par  dt 
.élément  du  temps ,  nous  aurons  pour  équations  du  mouvc- 
Aient 


5a4 

de"  '  d  e"  ^^ 

Multipliant  la  première  par  dx,  la  seconde  par  djr,  faisc 
la  somme  et  intégrant  y  il  viendra 

7"-  *^  4-  2  fY  d  r  z=z  constante. 

Or,  ^  étant  la  vitesse  de  la  particule ,  pn  a 

_  dx^  +  dy 
"^  ~         dt-  ' 

d'où 

♦^  =:  constante  —  ^/^  djr. 

Gomme  nous  n'avons  besoin  de  considérer  que  la  vite 
finale,  c'est-à-dire  celle  qui  reste  après  l'action  du  milii 
en  dénotant  celle-ci  par  V,  et  par  Y  la  vitesse  initiale ,  n 
aurons ,  en  prenant  l'intégrale  depuis  l'origine  du  mou 
ment  {jTo)  jusqu'à  la  fin  {jr,)  , 

y„  __  V'  =  ->  2/ Y  dj-..,. 

Puisque  j-o  et^^^j  sont  infinis  par  hypothèse,  et  que  la  fo 
tion  Y  décroît  avec  une  telle  rapidité  qu'elle  est  sensil: 
ment  nulle  pour  toute  valeur  finie  de  jr,  il  est  clair  qi 
tous  cas  on  peut  prendre  j^o  = -|"^  pour  première  lin 
de  l'intégrale.  A  l'égard  de  l'autre,  il  nous  faut  disting 
deux  cas. 

629.  —  Le  premier  est  celui  de  la  réflexion. 

.Soit  avant  d'atteindre  la  surface ,  soit  au  moment  de  1 
cidence,  soit  après  avoir  pénétré  à  une  certaine  profond 
dans  le  milieu  ,  le  rayon  est  rejeté  à  l'extérieur  par  les  foi 
répulsives  ,  et  poursuit  toute  sa  route  hors  du  milieu.  Si  1 
décompose  Tinlégrale  en  ses  éléments  primitifs  au  moD' 


I 


5îi5 

oà  le  rayon  approche  de  la  surface,  ceux->ci  peaTent  être  té^ 
présentés  par  

etc.  +Y'  X  -^<r  +  Y*'  X  -  ^J^  +  Y^'  X  -  ^r+ftc- 

Mais  quand  la  particule  sMIoigne,  les  vaUurs  de^  augmen-' 
tent  de  nouveau  par  les  mêmes  degrés  qu'elles  avaient  décru 
aiiparayan^  et  deviennent  identiques  aVecies  valeurs  précé^ 
dentés.  Lea  quantités  Y',  Y%  etc. ,  qui  sont  les  valeurs  de *¥ 
correspondantes  aux  valeurs  successives  de  j-,  re8teM;<^|ltti* 
conséquent  les  rnêmes,  tant  pour  la  forme  que  poijr  la  si;an* 
<ieur  absolue,  et  les  éléments  de  l'intégrale  due  a  r?loigne- 
ment  de  la  particule  sont  ..^^ ,       ^.  ^ 

elc.  +  Y'X  +  dj-'^Y"  X  +  dy^Y'''  X  +<r  +  etc.  : 

de  manière  que  cette  intégrale  d^rpit.exaotement  laifiée- 
Dai^e*  ce  qui  d-Qone-  .  ::  :ï:r.l'  >ni 


/Y  djr=Or 


.  nu  î 


quand  on  pre94  Tiotégrale  entre  les  deax  extrëinitëv  dé'1^ 

trajectoire.  .    ,  'ih  ^,^)  oi 

^ous  avons  donc ,  dans  le  cas  de  la  réflexion , 

■  i  ■  ■ 

v»  —  y>  =  o ,  ou  V''=.v.    .  ".  ■''"' 


•  "   «  »\ 


.,.. 


S3o.  —  Le  second  cas  est  celui  où  toute  la  route  du  rayoïi,^ 

*F^  l'incideiice,  se  fait  dans  ie  milieu,  c'est-à-dire  le  cas  delà 

'^fraction,  ■  ■     ■  »•     ■>>• 

Ici  les  valeurs  dejr  avant  l'incidence  sont  toutes  positives, 

^^  toutes  négatives  après ^  de  plus,  le  changement  de  signe 

dj",  qui  caractérise  la  réflexion ,  n'a  plus  lieu  dans  le  cas 

*^luel  :  ainsiyr  dj-  doit  s'étendre  depuis  -j-  ôD  jusqu^è'— '  db  , 

^^  8a  valeur  ne  s'évanouira  point^  mais  (  en  ayant  .égard  an 

^froissement  rapide  de  la  fonction  Y  )  elle  aura  une  valeur 

*^^€  ,  qui  ne  pourra  dépendre  que  des  quantités  arbitraires 

«^i  entrent  dans  la  composition  de  Y  (  ou ,  en  d'autres  ter- 

^,  de  la  nature  du  milieu  et  du  rayon) ,  et  aucunement  de» 


526 

constantes  qui  dëterminent  la  direction  da  rayon  par  rapport 
à  la  surface,  telles  que  son  inclinaison  ou  la  position  du. plan* 
d'incidence. 

Nous  pouvons  donc  supposer 

k  étant  une  constante,  indépendante  de  la  direction  da 
rayon  et  relative  i  sa  nature  et  i  celle  du  milieu.  Noos  au- 
roi^s  ainsi 

en  posant 

9 

55 !• —  Nous  voyons  par  \k  que,  dans  la  réfiraction  com- 
me dans  la  réflexion ,  la  vitesse  du  rayon  dévié  est  la  mtme 
dans  cette  h}fpothèse,  quelle  que  soit  la.  route  du  rayon  avaal 
l'incidence  ;  c'est-à-dire  qu'elle  est  dans  un  rapport  constaot 
avec  la  vitesse  initiale ,  ce  rapport  étant  celui  d'égalité  dans 
le  cas  de  la  réflexion. 

552.  —  Considérons  maintenant  la  direction  du  rayon  in- 
fléchi. Faisons,  à  cet  effet,  G  =:  l'angle  entre  sa  route  et  la 
perpendiculaire  à  la  surface  dans  un  instant  quelconque,  et 

sin  ô  =^-;t^  j  et  écrivant  ds  pour  \/^d  x^  4-  dy ,  élément 
de  l'arc.  En  intégrant  l'équation 

d^x  

nous  trouvons  d'abord 

d  X 

-z —  =  constante  =  c,    et   d  x  zn  c  d  t, 

d  t 

d'où 

c  d  t 


i 


sm  0    z= 


d  s 


5a7 

Mais  X  :=  —  :  par  conséquent  sin  0  =:  -•  Soient  donc  Bo 

et  Oi  les  valeurs  initiale  et  finale  de  9  ,  c'est-à-dire  les  angles 
d'incidence  et  de  réflexion  ou  de  réfraction  des  éléments  rec- 
tilignes  du  rayon ,  et  Ton  aura 

•  c  c 

sin  Oe  =  V7  et  sin  e,  =  •=-. 

En  divisant  ces  deux  équations  l'une  par  l'autre  , 

sin  B.  _  V'  _ 
sin  B.'^V—^' 

Ce  qui  signifie  que  les  sinus  d'incidence  et  de  réfraction  ou 
de  réflexion  sont  dans  un  rapport  constant ,  c'est-à-dire  en 
raison  inverse  des  vitesses  du  rayon  avant  et  après  l'inci- 
iencei 

SS5.  —  Cette  analyse  nous  fait  voir  que  l'hypothèse  de 
Newton  satisfait  aux  conditions  fondamentales  de  la  réfrac- 
tion et  de  la  réflexion ,  sans  considérer  la  nature  ou  le  mode 
d'action  des  forces  qui  produisent  ces,  phénomènes.  Il  peut  y 
^voir  autant  d'attractions  et  de  répulsions  alternatives  que 
l'oa  Youdra^^le  rayon  peut  éprouver  un  nombre  quelcon- 
71e  d'ondulations  avant  de  quitter  le  milieu. 

Hlle  ne  suppose  que  le  décroissement  rapide  de  la  fonc- 
^^  Y,  qui  exprime  la  force  totale  avant  que  la  distance  ait 
^Ueîiit  une  grandeur  sensible. 

^^4.  —  Il  résulte  aussi  de  ce  qui  précède  que,  Y  et  Y'  étant 
^  vitesses  avant  et  après  l'incidence  >  et  ft  l'incidence  de 
,     '^fraction, 

V'  :  Y  ::  pi  :  i; 

^^  <lQi  montre  que.  la  vitesse  du  rayon  croît  en  passant  d'un 
I      ^lieu  plus  r^re  dans  un  milieu  plus  dense  ,  et  vice  versa. 


3a8 

555.- 

—  D'ailleurs, 

nous  avons 

kz= 

V»      ~ 

\yj 

r-= 

(*• 

—  I  = 

5'/(- 

Si  nous  supposons  maintenant  que  Xa  forme  ie  la  fond 
Y  soit  la  même  pour  tous  les  milieux ,  et  que  ces  milieux 
diffèrent  en  pouvoir  réfringent  qu'en  raison  i*  de  leur  d 
site,  qui  fait  qu'un  nombre  plus  ou  moins  grand  de  molëci 
passent  dans  la  spliëre  d'activité ,  2®  de  l'affinité  ou  inten 
d'action  de  chaque  molécule ,  la  fonction  Y  pourra  être 
présentée  par  S  .  n  .  f  (j-)  j  S  étant  la  pesanteur  spécifi 
ou  densité  du  milieu  ,  n  son  pouvoir  réfringent  intrinsèq 
et  ^  (^)  une  fonction  absolument  indépendante  de  la  oal 
du  milieu  )  et  la  même  pour  tous  les  corps  :  de  là 

/(-.  Y  djr)z=iS  .  n  ./—?  (r)  dj-  =  S.  n  X  constao 

parce  que / —  ^  (y)  djr,  étaat  prise  depuis  jfzsi'^fo  jusi 
j-  =  —  QO  ,  aura  maintenant  une  valeur  numérique  c 
stantc. 

D'après  cette  remarque ,  < 

_  ix'  -  ■  ^ yi     ■' 

s         ^  2   .   constant^*'' 

Si  l'on  regarde  yL  comme  l'iadice  de  réfraction  d'un  < 
tain  rayon  venant  du  vide  (que  l'on  aura  pris  pour  terni< 
copaparaison  ,  et  dont  la  vitesse  Y'  dans  le  vide  est  supp 
connue  et  par  conséquent  invariable) ,  n,  pouvoir  réfrini 
intrinsèque  du  milieu  ,  sera  proportionnel  à 

(  l'indice  de  réfraction  )'  — j 


la  pesanteur  spécifique. 


C'est  ainsi  que  Newton  considère  le  pouvoir  réfringent  i 
milieu  comme  différant  de  son  indice  de  réfraction.  C 
distinction  ne  repose  cependant  que  sur  une  pure  hypol 


529 

se,  c'e8t*«-dire  que  la  loi  qui  règle  la  force  réfringente  con- 
serve la  même  expression  pour  tous  les  milieux  ^  ce  que  nous 
ignorons  complètement. 

On  trouvera  à  la  fin  de  ce  traité  un  tableau  des  pouvoirs 
réfringents  de  plusieurs  milieux. 

556.  —  L'invariabilité  du  rapport  des  sinus  d'incidence  et 
de  réfraction  a  été  démontrée  ici  par  l'intégration  directe 
des éqaations  fondamentales.. Il  est  cependant  une  autre  mé- 
thode de  parvenir  à  cette  loi  importante,  plus  longue,  il  est 
vrai,  dans  le  cas  très  simple  que  nous  venons  de  traiter, 
mais  qui  offre  plusieurs'  avantages  quand  on  l'applique  aux 
phétomènes  de  la  double  réfraction  :  c'est  pourquoi  nous 
^  dé?«lopperon6  ici,  afin  que  le  lecteur  9oit  familiarisé  d'avan- 
<%  ATec  le  principe  sur  lequel  elle  se  fonde,  et  avec  la  manière 
de  l'eiKiployer.  Cette  méthode  dépend  de  ce  qu'on  appelle 
'  ^  dynannque  le  principe  de  moindre  action,  en  vertu  du- 
^«'la  Mmime  de  tous  les  éléments  de  la  trajectoire  décrite 
f^vune  «aplécttle  en  monvément ,  multipliés  respectivement 
I  P*f  la  vitesse  de  cette  molécule  (  oxifv  ds  )  ,  est  un  mini-' 
"■«m  entre  deux  points  fixes  de  cette  trajectoire.        , 

La  courbe  décrite  par  une  molécule  lumineuse  peut  être 
<^OQsic[^|.^e  comme  formée  de  deux  lignes  droites,  ou  de  deux 
wanches  d'hyperbole  qui  se  confondent  avec  leurs  asymptotes, 
I  ^d'onepartif  curviligne  renfermée  dans  un  espace  infiniment 
f^  ipe  Von  peut  regarder  comme  un  point  physique.  C'est 
^^poûi/MCilement  que  le  rayon  s'infléchit  et  que  la  vitesse 
^▼ariablej  sur  les  deux  branches  elle  est  uniforme. 

Soient  maintenant  A  et  B  deux  points  fixes  sur  ces  bran* 
^es,  quQ  p^n  regardera  comme  les  points  de  départ  et  d'ar- 
'ivée  du  rayon  j  nommons  C  le  point  de  la  surface  où  se  fait 
"'«^flexion ,  et  posons 

',        A  C  =  S  ,    B  C  =  S'. 

^lent  encore  o'  la  portion  curviligne  infiniment  petite  de 
^^^t^  du  rayon  au  point  G ,  k  la  vitesse  variable  qui  a  servi 


i 


•i 


55o 

i  la  décrire ,  V  et  V  les  vitesses  analogues  pour  S  et '9. 
Xégrale/vds  pourra  se  décomposer  en  trois  parties  : 

/\  dS+/9da+/Y'  dS\ 

La  seconde  est  sensiblement  nulle  ,  i  cause  de  la  peti 
infinie  de  a-.   Quant  aux  deux  autres ,  Y  et  Y'  étant 
stantes ,  elles  deviennent  simplement  Y  •  S  -|-  Y'  .S'. 

La  position  de  C  par  rapport  à  A  sera  déterminée  pas  ri 
condition 

Y  .  S  -f-  V'  .  S'  tu  minimum , 

A  et  ^  étant  supposés  fixes,  tandis  que  C  est  un  point  encore 
inconnu  de  la  surface.  D'ailleurs ,  comme  nous  l'avons  dé- 
montré aux  art.  629  et  550,  la  vitesse  Y  de  la  lumière  avani 
l'incidence  et  Y'  après  l'incidence  sont  toutes  deux  indépen- 
dantes de  la  direction  du  rayon  incident  et  du  rayon  réfl^* 
chi  ou  réfracté ,  et  de  la  position  du  point  C  On  doit  les  te 
garder  comme  des  constantes  dans  ce  problème  de  minimufl^ 
qui  se  réduit  ainsi  à  une  question  de  pure  géométrie  : 

Étant  donnés  A  et  B ,  trouver  sur  un  plan  déterminé  ^ 
point  G ,  tel  que 

Y  (=  constante)  X  AC+  V'  (=  constante  )  X  BC 

soit  un  minimum.  La  solution  de  ce  problème  est  bien  fac 
Soient  a,  b,  c,  a',  h',  c'>  les  coordonnées  de  A  et  àe 
X,  y,  o ,  celles  de  C  9  en  prenant  le  plan  donné  pour  * 
des  xjr  ;  alors 

Y  .  S+  Y'  .  S'  =  Y  .  i/^(x-'ay  +  {j-  —  br  + 

+  Y' .  K(^ — a'Y  +  ir—  ^'r  -+ 

doit  être  un  minimum,  en  faisant  varier  scpardiiient. 
ce  qui  donne ,  par  la  différentiation , 

^  [{a-x)dx+(b-j)  dj-]+||  [  {a'-x)dx+(b'-jr)  < 


55 1 

Cette  éqaation  devant  te  vërifier  pour  des  valeurs  qnel- 
onques  de  dx  et  de  dj',  puisque  les  variables  a:  et  ^  sont 
idépendantes  l'une  de  l'autre,  on  doit  avoir  sëparëment 

r  yr  V  V 

r(a— ap)-fgj(a»— a:)=oj  §-(é--jr)+g7(&'— ^)  =  o.    (d) 

Ces  équations  donnent  respectivement 

S'  _  —  T     a'—x    S^_  — V^     V  —  j 
S  ~    V^    'a-x'S""    V     'b^x' 

'où 

In  effectuant  les  multiplications  et  réductions, 

*  —  ^  .  aV  —  ha' 

jznx  . A 

•^  a  —  «'  '      a  —  a' 


a —  a'     ' 


fit  par  conséquent 


b  —  h' 


Cette  équation  signifie  que  les  deux  parties  S  ,et  S'  du 
rayon,  avant  et  après  son  incidence  sur  la  surface  au  point  C, 
se  trouvent  dans  un  même  plan  perpei^diculalre  à  la  surface, 
c'est-à-dire  au  plan  des  xjr. 

558.  —  Maintenant  reprenons  les  équations  (d),  en  leur 
donnant  la  forme 

S'(a-x)==^'s(a'-x)  ;  S'{b-j')=z~Sl]b'-y)  j 
il  viendra,  en  faisant  la  somme  de  leurs  carrés, 

Nommant  9  l'angle  entre  la  partie  S  et  la  perpendiculaire 


35a 

à  la  surface,  c'est-i-dire  Pangle  d*kneidence  du  fâyoïi, 
0*  l'angle  entre  S'  et  cette  même  perpendiculaire,  c'est-à-dxi 
l'angle  de  réfraction ,  nous  aurons 


siuO=: 5"^ =^— ,  et  smô'=— — ^7 *^— 


ce  qui  réduit  l'équation  précédente  à 

sin  0  =:  77  .  sin  6'  : 

résultat  identique  avec  celui  que  nous  avions  obtenu  par 
l'autre  méthode. 

559.  —  Dans  la  question  que  nous  venons  de  traiter^  le 
principe  de  moindre  action  nous  a  dispensé  d'intégrer' les 
équations  différentielles  du  mouvement  de  la  molécule  lumi- 
neuse. Son  applicabilité  dépend,  comme  nous  l'avons  VQ) 
de  la  relation  entre  V  et  V,  vitesses  de  la  lumière  avant  et 
après  l'incidence  ,  que  nous  avons  supposées  connues.  Cette 
relation  a  été  conclue  ici  a  priori;  mais,  en  la  regardant  sim- 
plement comme  un  fait,  comme  un  résultat  de  l'expérience, 
elle  n'en  était  pas  moins  applicable  à  la  question  ,   et  l'on 
pouvait  en  déduire  également  les  lois  de  la  réfraction  et  àe 
la  réflexion.  Il  y  aurait  eu  cependant  cette  différence  essen- 
tielle, que,  dans  ce  dernier  cas,  l'on  n'aurait  pas  dû  avoir  re- 
cours aux  équations  différentielles,  ni  entrer  par  conséqueï^^ 
dans  la  considération  de  la  nature  ou  du  mode  d'action  des 
forces  agissant  sur  la  molécule  lumineuse.  Indépendant  d< 
toute  hypothèse  particulière  sur  les  forces  qui  produise^ 
l'inflexion  du  rayon  lumineux,  si  ce  n'est  que  ces  forces  soi^ 
des  fonctions   de  leur  distance  à  leur  origine   ou  centr^ 
le  principe  de  moindre  action  établit  une  relation  analytiq^ 
entre  les  vitesses  avant  et  après  l'incidence,  et  les  direction 
des  trajectoires.  Cette  relation ,  presque  aussi  générale  q"^ 
les  lois  mêmes  de  la  dynamique ,  n'exprime  au  fond  que 


555 

coadîftîoii  UBÎqae  rapportée  plus  haut.  Sa  forme  nous  per- 
met d'assigner  les  rouies  des  deux  parties  du  rayon ,  pour- 
vu que  Ton  oonnaisse  le  rapport  des  vitesses  ,  et  récipro- 
quement «  sans  recourir  aux  équations  différentielles.  La 
simplicitéde  ces  équations ,  dans  le  cas  précédent  9  a  pu  faire 
regarder  remploi  du  principe  dont  il  s'agit  comme  une  re- 
cherche superfliie;  mais  il  n'en  est  plus  de  même  dans  la 
théorie  de  la  double  réfraction.  Dans  ce  cas,  on  ne  connaît 
ni  l'intensité  des  forces  ni  leurs  directions  ;  et ,  bien  loin  de 
pouvoir  intégrer  les  équations  du  mouvement ,  on  ne  peut 
même  les  exprimer  analytiqucment.  Le  principe  de  moindre 
action  est  la  seule  base  sur  laquelle  on  puisse  s'appuyer.  C'est 
par  son  secours,  et  par  une  analyse  aussi  ingénieuse  qu'élé- 
gante,  que  Laplace  est  parvenu  à  soumettre  au  calcul  les  lois 
compliquées  de  la  double  réfraction. 

540.  —  Supposons,  en  effet,  que  les  vitesses  des  deux  par* 
tits  du  rayon,  au  lieu  d'être  les  mêmes  dans  toutes  les  direc- 
tions^ varient  avec  les  positions  de  ces  parties  pbr  rapport  à 
la  surface  du  milieu  ou  à  quelques  lignes  fixes  pu  axes  dans 
l'espace  :  alors  Y  et  V,  au  lieu  de  rester  invariables ,  seront 
'«présentées  par  des  fonctions  des  trois  coordonnées  du 
oiat  G  ,  rectangulaires  comme  x,  jr,  z,  ou  polaires  comme 
0  et  7 ,  et  les  parties  S  et  S'  du  rayon  intercepté  entre  A , 

et  la  surface  C ,  seront  pareillement  des  fonctions  de  ces 

ordonnées.  De  manière  que  la  condition 

V  S  +  V  S'  =  minimum 

« 

nera  par  la  différentiation ,  et  en  posant  la  différentielle 
e  à  Eéro ,  une  équation  de  la  forme 


L  </y4-MrfO-{-NflÎ7=:o, 
it  l'espèce  des  coordonnées.  L'équation  de  la  surface, 


554 

ëtant  aussi  diffërentiëe,  fournit  une  relation  da  même  f^etk. 
et  ces  conditions  étant  les  seules  auxquelles  les  diffërentieJ 
d X,  dy,  dZf  soient  soumises ,  on  pourra  en  éliminer  uni 
et  égaler  séparément  &  zéro  les 'coefficients  des  deux  antn 
Nous  obtiendrons  ainsi ,  entre  les  coordonnée» ,  deux  éqiu 
tions  qui  suffiront  pour  les  déterminer  t  en  y  joignant  celi 
de  la  surface^  ce  qui  fîxerala  position  du  point  C,  où  le  rayo 
A  G  doit  rencontrer  la  surface ,  et  se  diriger  vers  B  après  soi 
inflexion  par  le  milieu.  Le  problème  de  la  réflexion  ou  del 
réfraction  sera  donc  résolu  dans  tonte  sa  généralité  dès  qa 
l'on  connaîtra  la  nature  des  fonctions  Y  et  Y'. 

541*  —  Considérons  un  peu  plus  en  détail  ce  qui  arrive  ai 
rayon  près  de  la  surface  du  milieu.  Nous  pouvons  supposa 
qu'en  cet  endroit  le  milieu  se  compose  d'une  série  de  huno 
ou  couches  infiniment  minces,  ou  les  forces  attractives  et  ré- 
pulsives des  molécules  du  milieu  dominent  aitemativement. 
Le  nombre  de  ces  couches  peut  être  indéfini,  et  chacune  peiil 
être  considérée  comme  extérieure  à  celles  qui  la  suivent* 
C'est  leur  assemblage  que  l'on  peut  regarder  comme  la  5ur- 
face  du  milieu. 

Soit   A  a  (  fig.  119)  un  rayon  qui   se   dirige  vers  cette 
surface  :  sa  route  sera  rectiligne  jusqu'en  a ,   où  il  com- 
mence à  éprouver  l'action  du  milieu.  Si  la  première  cou- 
che dans   laquelle  il  entre  est   une   couche  attractive  ^  sa 
route  s'infléchira  comme  ah ,  exk  prenant  la  forme  d'ao^ 
courbe  concave  du  côté  de  la  surface  C ,  et  sa  vitesse  croîtra 
dans  la  direction  perpendiculaire  à  la  surface.  Arrivé  en  hi 
la  force  devenant  répulsive,  la  trajectoire  aura  en  h  un  point 
d'inflexion  ,  et  la  partie  h  c  dans  cette  couche  aura  sa  con- 
vexité tournée  vers  la  surface^  la  vitesse  dans  le  sens  delà 
perpendiculaire  diminuera  pendant  ce  trajet;  et  ainsi  desoite 
pour  un  nombre  quelconque  de  couches. 

Supposons  maintenant  qu'en  traversant  une  lame  repol' 
sive  comme  C  ,  la  répulsion  soit  assez  forte,  ou  la  vitesse q^^ 
portait  le  rayon  vers  la  surface,  assez  faible,  pour  que  cett^ 


555 

vitesse  soit  totalement  anéantie  :  le  rayon  se  mouyra  alors , 
pour  un  moment ,  dans  une  direction  parallèle  à  la  surface 
en  C;  mais  la  répulsion  continuant  toujours,  il  sera  forcé  de 
retourner;  et  les  forces  étant  toutes  égales  à  ce  qu'elles 
étaient  auparavant,  mais  agissant  en  sens  contraire  par  rap- 
port au  mouvement  de  la  molécule ,  celle-ci  décrira  la  bran* 
che  C  ^  c'  V  a'  B  égale  à  la  première ,  de  l'autre  côté  de  C. 
Tel  est  le  cas  de  la  réflexion.  Mais  en  supposant ,  comme 
dans  la  figure  1 20 ,  que  le  rayouait  une  vitesse  initiale  assez 
grande,  ou  que  les  forces  répulsives  soient  assez  faibles,  par 
rapport  à  celles  d'attraction  ,  pour  qu'il  puisse  traverser  les 
couches  et  entrer  dans  la  région  où  les  forces  qui  sollicitent  les 
molécules  sont  en  équilibre,  avant  que  sa  vitesse  dans  le  sens 
perpendiculaire  à  la  surface  soit  détruite ,  sa  route  sera  rec- 
tiligne  et  toute  dans  le  milieu  :  c'est  le  cas  de  la  réfraction, 
Dans  les  deux  cas  nous  ne  connaissons  que  la  route  qu'il 
prend  en  dernier  lieu ,  c'est-à-dire  la  direction  des  branches 
^^ptotiques  «'  B  ou  e  B.  Le  nombre  des  ondulations  qu'il 
prouve  entre  a  et  a!  ou  e  nous  est  tout-à-fait  inconnu. 

54^.  —  Le  même  raisonnement  peut  s'appliquer  au  mou^^ 
renient  d'une  molécule  lumineuse  près  de  la  surface  de  deux 
oulieux  comme  près  de  la  surface  qui  sépare  un  milieu  du  vide. 
Si  l'on  suppose  les  molécules  matérielles  uniformément  dis^ 
^f^^ifuées,  ejt  agissant  également  dans  toutes  les  directions  aU" 
^^^à!eUôS,  la  résultante  de  toutes  leurs  forces,  par  rapport  à 
^  molécule  lumineuse,  doit  être  perpendiculaire  à  la  surface 
^^mane  :  c'est  aussi  la  condition  qu'exige  la  théorie  précé- 
*inte. 

S45.  —  Dans  la  doctrine  corpusculaire ,  le  rayon  lumi- 
^Xe$t  regardé  comme  une  série  continue  de  molécules  qui 
^c  meuvent  toutes  eu  ligne  droite  avec  la  même  vitesse,  et  qui 
^^1  assez  rapprochées  pour  tenir  la  rétine  dans  un  état  d'ex- 
^^tion  constante,  c'est-à-dire  pour  que  l'impression  produite 
P^  la  première  ne  soit  pas  effacée  avant  l'arrivée  de  la  se- 


556 

coude.  L'expérience  nous  apprend  que ,  poUr  produire 
sensation  continue ,  il  yiffit  de  répéter  un  éclat  de  Ion 
huit  ou. dix  fois  par  seconde.  Si  l'on  fait  tourner  un  c 
bon  ardent  de  manière  à  décrire  un  cercle ,  et  que  la  ri 
de  rotation  surpasse  huit  ou  dix  circonférenees  par  seco 
l'œil  ne  pourra  plus  distinguer  la  place  du  charbon  à  ch; 
instant,  et  l'on  verra  un  cercle  entier  d'un  éclat  uni 
me  :  ce  qui  prouve  à  l'évidence  que  la  sensation  proc 
par  la  lumière  qui  tombe  sur  un  point  de  la  rétine  reste,] 
que  sans  s'affaiblir,  jusqu'à  ce  que  l'impression  se  répète 
une  nouvelle  révolution  du  luminaire. 

Mainieilant,  si  l'on  peut  obtenir  une  vision  non  interr 
pue  par  des  impressions  instantanées ,  à  des  intervalles  i 
grands  qu'un  dixième  de  seconde ,  l'on  conçoit  aisén 
qu'il  n'est  pas  nécessaire  que  toutes  les  molécules  d'an  rs 
se  suivent  à  intervalles  égaux  pour  que  nos  organes  ëpr 
vent  une  sensation  continue  de  lumière.  Gomme  la  vil 
de  la  lumière  est  d'environ  200,000  milles  par  seconde, 
de  CCS  molécules  par  seconde  frapperaient  constamment 
tre  rétine  ,  quand  même  elles  se  trouveraient  séparées  1' 
de  l'autre  par  des  intervalles  de  1,000  milles. 

Cette  observation  lève  toute  difficulté  à  l'égard  de  la  n 
larité  de  leur  mouvement  dans  l'espace,  et  explique  en 
'me  temps  comment  une  infinité  de  rayons  peuvent  se  crc 
sans  confusion  en  un  même  point,  surtout  si  l'on  consic 
l'excessive  ténuité  qu'il  faut  leur  supposer  pour  qu'ils  n'of 
sent  point  nos  organes,  malgré  leur  extrême  vitesse. 

Si  une  molécule  de  lumière  pesait  un  seul  grain  ,  son  < 
serait  égal  à  celui  d'un  boulet  de  canon  de  plus  de  1 5o  liv 
animé  d'une  vitesse  de  1,000  pieds  par  seconde.  Quelle 
donc  être  cette  ténuité  si  des  milliards  de  molécules  renc 
trées  par  des  lentilles  ou  des  miroirs  n'ont  jamais  pa  c( 
rauniquer  le  moindre  mouvement  aux  appareils  les  plas 
licats,  imaginés  exprès  pour  ces  expériences?  (  Voye«,  < 
les  TranSi  philos,  de  1792,  vol.  LXXXII,  page 87,  lèse: 
riences  de  M.  Bennet.  ) 


357 

S44*  —  Quand  un  rayon  de  lumière  tombe  lur  une  surface 
réfractante  on  réflëcnissantc,  puisque  ses  molécules  se  meu- 
vent toutes  avec  la  même  vitesse  et  dans  la  même  direction , 
il  parait  que  toutes  doivent  éprouver  les  mêmes  e£Pet§  ^ 
^iSf  À  Is  première  est  réfléchie)  il  en  sera  de  même  des  au« 
très,  et  que,  si  au  contraire  l'une  d'elles  pénètre  dans  le  roi- 
lien,  elles  doivent  y  pénétrer  toutes. 

Cependant  l'expérience  nous  prouve  le  contraire }  et,  cha- 
que fois  qu'un  rayon  tombe  sur  la  surface  extérieyre  d'un 
oûbea ,  qne  partie  seulement  est  réfractée  et  l'autre  est  ré* 
fléchie.  Aucune  théorie  ne  peut  être  regardée  comme  satis- 
&ittinte  si  elle  ne  rend  compte  d'un  fait  si  important.  La 
doctrine  de  Newton  l'explique  par  les  accès  de  facile  ré» 
&xioa  et  de  facile  transmission.  Pour  s'en  rendre  compte ,  il 
&ut  aroir  recours  à  la  neuvième  demande  (art.  526),  et  sup« 
poser  qoe  deux  molécules  arrivent  en  même  temps  k  la  sur^ 
bce  sous  la  même  incidence ,  l'une  dans  un  accès  de  facile 
r^iion  et  l'autre  dans  un  accès  de  facile  transmission.  La 
piVBiière  sera  alors  sous  l'influence  des  forces  répulsives  dB 
>iuliea,  tandis  que  la  seconde  cédera  aux  forces  attractives  t 
il  est  donc  évident  qu'avec  des  circonstances  égales,  sous  le 
nême  angle  d'incidence,  etc. ,  l'une  sera  réfléchie  et  l'autre 
'«ractée. 

"  Celte  di£Eérence  tiendra  uniquement  à  la  nature  du  miliev, 
^  à  la  vitesse  initiale  de  la  ii\plécule  au  moment  où  elle  en- 
^daas  le  milieu  ^'vitesse  proportionnelle  au  cosinus  de 
l*angle  d'incidence. 

Si  le  concours  de  toutes  les  force;3  répulsives,  agissant  avec 
l^r  plus  grande  énergie ,  est  nécessaire  pour  détruire  cette 
^tesse  et  produite  la  réflexion ,  il  n'y  aura  que  les  molécules 
V^^e  trouveront  dans  la  disposUion  la  plus  Jayontble ,  ou 
^^^  phase  la  plus  intense  d'accès  de  facile  réflexion  ,  qui 
'^'^nit -réfléchies.  Dans  le  cas  où  il  sufGit  d'une  partie  des  for^ 
^  rtfpnkîves,  les  molécules  qui  arriveront  dans  des  disposi«* 
^'^  moins  favorables  ou  dans  des  phases  moins  intenses 
^^^uteat  auasi  être  réfléchies  ;  et  même ,  si  les  forces  répnl- 

I.  M. 


558 

sives  du  milieu  sont  très  intenses ,  ou  si  l'obliquité  est  « 
grande  {K>ur  que  la  vitesse  dans  le  sens  perpendiculaire  i 
surface  soit  très  petite,  les  molécules  qui  arriveront  dans 
phases  d'accès  de  facile  transmission  les  moins  énergiq 
n'auront  jamais  la  force  nécessaire  pour  traverser  les  c 
ches  répulsives. 

545.  —  Nous  voyons  par  là  que  le  nombre  plus  on  m< 
grand  des  molécules  lumineuses  qui  seront  réfléchies  i 
surface  d'un  milieu,  dans  une  phase  d'accès  quelconque, 
pendra  de  la  nature  de  ce  milieu.  Si  le  rayon  tombe  su 
surface  commune  de  deux  milieux  ,  ce  nombre  dépendre 
la  nature  de  tous  les  deux;  il  variera  aussi  avec  Tai 
d'incidence.  Pour  de  grandes  obliquités ,  la  réflexion  i 
considérable  )  cependant,  même  sous  l'obliquité  la  plus  gi 
de,  quand  le  rayon  incident  ne  fait  qu'eflleurer  la  surfa 
on  ne  doit  pas  en  conclure  que  chaque  molécule,  ou  mém 
pins  grande  partie ,  doit  être  réfléchie.  Dans  leurs  phases 
plus  favorables  d'accès  de  facile  transmission  ,  les  moléci 
obéiront  aux  forces  attractives  plutôt  qu'aux  forces  repu 
yes}  mais  c'est  la  nature  seule  du  milieu  qui  fera  préva 
les  unes  ou  les  autres.  Suivant  la  doctrine  de  Newton , 
accès  disposentles  molécules  à  la  réflexion  ou  à  la  transe 
sion ,  exaltent  les  forces  qui  tendent  à  produire  l'une ,  et 
priment  celles  qui  agissent  en  faveur  de  l'autre;  mais  ils 
déterminent  jamais  la  réflexion  ou  la  transmission  sanf 
concours  de  circonstances  favorables. 

546.  —  L'expérience  vérifie  ces  conclusions. 

L'on  observe  que  la  réflexion  à  la  surface  de  quelques  1 
lieux  transparents  croît  sensiblement  avec  l'angle  d'incid* 
ce;  mais  à  la  surface  extérieure  d'un  milieu  quelconque  < 
n'est  jamais  totale  ou  presque  totale.  Pour  le  verre,  pareil 
pie,  quoique  sous  de  très  grandes  obliquités,  une  grande  p 
tie  de  la  lumière  entre  dans  le  milieu  en  se  réfractant.  P< 
des  milieux  opaques,  comme  les  métaux  polis,  on  observe 


359 
même  chose  f  la  réflexion  devient  seulement  plus  vive  avec 
raçcroissement  de  l'angle  d'incidence.  La  seule  difiFërence , 
dans  ce  cas,  c'est  que  la  lumière  qui  traverse  la  surface  s'é- 
teint au  même  instant. 

547.  —  Les  phënomènes  qui  ont  lieu  lorsque  la  lumière 
est  réfléchie  par  la  surface  commune  de  deux  milieux  sont 
tek  que  4'on  doit  s'y  attendre ,  d'après  la  théorie  que  nous 
venons  d'exposer  ;  i  quelques  circonstances  près  ,  qui  nous 
amèneront  à  limiter  la  généralité  de  nos  hypothèses^  et  à  éta- 
blir une  relation  entre  les  forces  attractives  et  répulsives  , 
auxquelles  nops  avons  rapporté  la  réflexion  et  la  réfi'aetion. 
Quand  deux,  milieux  se  trouvent  dans  un  contact  parfisiits 
comme  un  flpide  avec  un  solide ,  ou  deux  fluides  entre  eux*, 
l'utenùté  de  la  réflexion  est  toujours  d'autant  plus  faible  à 
leur  surface  commune  ,  que  les  indices  de  réfraction  de  ces 
milieux  approchent  davantage  de  l'égalité 5  et,  quand  ik 
^  exactement  égaux,  la  réflexion  cesse,  et  le.  rayon  pour- 
^QJt  sa  ix>ule  dans  le  second  milieu  sans  changer  ni  de  direo- 
^^)  ni  de  vitesse^  ni  d'intensité.  Ce  fait^  qui  s'observe  géné- 
falenaent^  prouve  à  l'évidence  que  les  forces  attractives  et 
''^ulsivcs  suivent  exactement  les  mêmes  lois  dans  les  milieux 
cloués  d'un  même  pouvoir  réfringent,  et  sout  entre  elles  dans 
le  même  rapport  ;  que,  dans  les  milieux  inégalement  réfrin- 
gcnts^  la  relation  entre  les  fdcces  qui  produisent  la  réflexion 
et  la  réfraction  n'est  pas  arbitraire;  mais  que  Tune  dépend 
"c  l'ôutre^et  croît  ou  décroît  avec  elle. 

Cette  circonstance  remarquable  i*end  moins  improbable 
**  supposition  faite ,  a  l'art.  555 ,  de  l'invariabilité  de  foirme 
^la  fonction  Y  ou  f  (j-) ,  qui  exprime  la  loi  de  l'action  exer- 
^  par  les  molécules  de  tous  les  corps  sur  la  lumière. 

548.  —  Pour  démontrer  par  l'expérience  les  phénomènes 
*^  question,  prenoxks  un  prisme  de  verre  dont  l'angle  de  ré- 
tnogencQ  soit  très  petit^d'un  demi-degré,  par  exemple);  on 
^^  ^^rvir  d'un  morceau  de  verre  plan ,  parce  que  rare- 


34o 

ment  les  deax  fkces  cioiit  parallèles.  L'ayant  placé  prèf 
l'cBil  »  dans  une  position  convenable  ,  on  regardera  Tim^ 
d*une  chandelle  réfléchie  par  la  surface  voisine  de  l'œil  : 
verra  cette  image  accompagoée  d'une  autre  image  à  c6l 
due  à  la  réflexion  par  l'autre  face  à  travers  la  lame  ,  et 
deux  images  auront  à  peu  près  le  même  éclat,  si  l'angle  d'i 
cidence  n'est  pas  trop  grand.  Si  l'on  met  alors  un  peu  d'e£ 
ou  le  doigt  mouillé,  ou  mieux,  un  corps  noir-mouillë,  derri* 
la  face  postérieure,  k  l'endroit  où  se  fait  la  réflexion  inter 
la  seconde  image  perdra  sur-le-champ  la  plus  grande  pai 
de  sa  clarté.  Si,  au  lieu  d'eau,  l'on  se  sert  d'huile  d'olive, 
perte  de  la  lumière  sera  beaucoup  plut  forte  ^  et ,  si  c'est 
la  poix  amollie  par  la  chaleur  que  l'on  applique  derrièn 
verre,  de  manière  à  la  faire  adhérer  parfaitement,  la  secoi 
'image  sera  tout-à-fait  effacée  ;  mais  elle  reparaîtra  si  1 
emploie  des  substances  plus  réfringentes  que  le  verre.  A: 
l'hnile  de  casse  rendra  l'image  très  brillante;  le  soufre 
donnera  un  éclat  égal  i  celui  de  la  première  image;  et,  si  1 
emploie  le  mercure  ou  Tamalgame  (  comme  dans  le  mil 
ordinaire) ,  la  réflexion  à  la  surface  commune  du  métal  et 
verre  sera  beaucoup  plus  vive  que  si  elle  n'était  due  qu 
verre  seul. 

549*  —  L'anéantissement  de  la  réflexion  à  la  surface  ce 
mune  de  deux  milieux  d'égal  pouvoir  réfringent  expli* 
une  multitude  de  phénomènes  curieux.  Si  Ton  plonge 
morceau    irrégulier    de   quelque   substance  diaphane  , 
crown-glass,  par  exemple,  dans  un  milieu  incolore  de  me 
pouvoir  réfringent ,  ce  morceau  disparaît  entièrement, 
effet ,  un  corps  n'étant  visible  que  par  les  rayons  qu'il  réi 
cbit,  on  doit  cesser  de  le  voir  aussitôt  que  l'on  détruit  la 
flexion  ,  à  moins  qu'il  n'y  ait  quelques  parties  opaques  d 
son  intérieur ,  ce  que  nous  ne  supposons  pas  ici.  Ainsi ,  t< 
substance  réduite  en  poudre  présente  l'aspect  d'une  ms 
blanche  et  opaque,  à  cause  des  réflexions  intérieures  et  ei 
rienres  produites  par  les  surfaces  des  particules  qui  la  co 


54i 

posent  ;  mais  si  Ton  détrempe  cette  poudre  dans  un  liquide 
de  même  pouvoir  réfringent ,  elle  deviendra  d'une  transpa- 
rence parfaite  :  tel  est  le  papier  mouillé ,  ou  plutôt  huilé. 
Le  papier  se  compose  d'une  iofinité  de  fibres  ligneuses  plus 
ou  moins  transparentes ,  dont  le  pouvoir  réfringent  est  saiis 
doute  i  peu  près  le  même  que  celui  des  huiles  les  plus  ré^ 
fringentes;  sa  blancheur  est  due  aux  rayons  qui  se  confon- 
dent en  se  réfléchissant  sous  tous  les  angles  possibles ,  tant  à 
l'intëiieinr  qa*i  l'extérieur ,  car  le  rayon  qui  n'est  pas  réflé-^ 
cbi  par  une  fibre  l'est  par  la  fibre  voisine.  En  humectant 
une  fenille  de  papier  avec  un  liquide  quelconque,  l'intensité 
de  ces  r^exions  s'affaiblit  d'autant  plus  que  le  pouvoir  re- 
logent dn  liquide  approche  davantage  de  celui  du  papieii^  : 
de  maiiière  qu'un  nombre  considérable  de  rayons  part  d'un. 
^t^de  la  feuille  et  sort  par  la  face  opposée. 

^  transparence  qu'acquiert  l'hydrophane  lorsqu'on  tat 
plonge  dans  l'eau  est  due  sans  doute  à  la  même  cause  :  l'eau  ^ 
▼^Qanti  remplir  les  pores,  diminue  les  réflexions  intérieures. 
'^ns  nn  mémoire  intéressant  sur  le  tabasheer  (  concrétîcfh 
^"iceose  que  l'on  trouve  dans  la  canne  à  sucm ,  et  le  pltis 
i^friogent  de  tous  les  solides  ) ,  le  docteur  Brewsteir  a  expli- 
V^^f  d'après  le  principe  énoncé  plus  haut ,  plusieurs  phéno- 
^CQes  extraordinaires  que  l'on  observe  lorsqu'on  mouille 

^^te  substance  avec  différents  liquides.  (  Transact,  philos. , 
«819.)  ^  ^^■^ 

SSo.  . —  Le  raisonnement  de  l'art.  529  est  également  ap- 
Pucable  aux  deux  cas  où  le  rayon  est  réfléchi,  soit  par  la  sur- 
lace  intérieure  d'un  milieu  placé  dans  l'air,  soit  par  la  suf^ 
^ce  extérieure. 

La  seule  différence ,  c'est  que  ,  dans  le  dernier  cas ,  la  ré- 
^^ioQ  se  fait  par  les  forces  répulsives,  tandis  que,  dans  l'au- 
^'  eHe  a  lieu  par  attraction. 

^  ilHHe  d'un  rayon  réfléchi  à  l'intérieur  peut  se  concc- 
^oir  Xfji^  ^^  ]^  représentent  les  fig.  1,2 1  et  1 22 ,  et  l'a  rê- 
^'^^pent  se  faire  dans  L'nne  quelconque  des  régioÈl8"dti 


34a 
concfaes  «ttractiyet,  «u^-dessns  oo  ao*de88<nis  de  la  vériUlb'le 
surface,  c'etl-i-dire  de  la  dernière  couche  de  inolëcules.  Il  y 
a  cependant  un  cas  de  rëflexion  intërieure  trop  remarqaal>le 
pour  ne  pas  en  faire  une  mention  particulière  :  c'est  celui 
où.  l'angle  d'incidence  excède  Vangle-limite,  dont  le  sinus  est 

—  (art.  i83  et  suiv.)* 

La  réflexion  intérieure  est  totale  alors,  comme  nous  l'ayioxis 
déjà  dit  en  donnant  ce  phénomène  comme  un  résultat  de 
l'expérience.  Pour  l'expliquer ,  considérons  un  rayon  qui 
tombe  sous  un  angle  précisément  égal  k  l'angle-limitc ,    eC 
dans  la  phase  la  plus  intense  de  son  accès  de  facile  transmis- 
sion :  alors  il  sera  réfracté  5  et,  puisque  l'angle  de  réfraction 
doit  être  de  90®  (  à  cause  de  la  généralité  du  raisonnement 
employé  pour  démontrer  la  loi  de  réfraction  à  l'art.  529)9 
il  émergera  en  effleurant  la  surface  à  la  limite  extrême  C  B 
(fig.  ia5  ),  où  cesse  toute  action  sensible.  Dans  ces  circon- 
stances ,  sa  vitesse  initiale  dans  le  sens  perpendiculaire  à  la 
surface  suffit  à  peine  pour  l'élever  jusqu'à  cette  limite ,  ou 
elle  devieut  tout-à-fait  nulle. 

Supposons  maintenant  un  autre  rayon  aussi  dans  la  phase 
la  plus  intense  de  son  accès  de  facile  transmission,  mais  dont 
l'incidence  est  plus  oblique  ,  quoique  d'une  quantité  infiui- 
ment  petite  :  puisque  sa  vitesse  initiale  suivant  la  nor- 
male est  moindre  que  celle  du  premier  rayon  ,  cette  vitesse 
sera  de'truite  avant  qu'il  n'ait  atteint  la  limite  eu  question^ 
et  il  commencera  à  se  diriger  parallèlement  à  la  surface  an 
milieu,  en-deçà  de  la  dernière  limite  de  la  sphère  d'action  u^ 
cette  même  surface. 

55i.  —  La  dernière  action  exercée  par  la  surface  ,  ou  w 
force  qui  s'étend  à  la  plus  grande  distance  ,  ne  peut  être 
qu'attractive  :  en  effet,  si  elle  était  répulsive  ,  il  est  évident 
qu'aucun  rayon  extérieur,  tombant  sous  un  très  grand  angi^ 
d'incidence  (  c'est-à-dire  sous  un  angle  qui  approcherait  i^' 
déhniment  de  90®  ) ,  ne  pourrait  échapper  à  la  réflexion' 


545 

D'ailkvirf ,  dans  cette  hypothèse ,  aucun  rayon  ne  pourrait 
émerger  de  l'intérieur  d'un  milieu,  que  sous  une  obliquité  à 
là  surface  ]^lus  grande  qu'un  certain  angle  constant,  la  der*- 
aière  action  du  milieu  étàpt,  dans  ce  cas,  de  rejeter  le  rayon 
à  Fexténcwr,  en  le  rapprochant  de  la  perpendiculaire. 

Or  ces  conséquences  sont  contraires  â  ce  que  nous  appvend 
l'obsenration. 

Nous  pouvons  encore  enrisager  la  question  de  la  manière 
iniyanle  : 

Puisque  tout  rayon  Tenant  de  l'intérieur  ne  peut  émerger 
qu'en  devenant  parallèle  à  la  surface ,  lorsque  son  angle 
d'incidence  est  égal  à  l'angle-limite ,  et  puisque  tout  point 
de  la  courbe  qu'il  décrit  avant  son  émergence  est  plus  près 
du  milieu  que  la  ligne  de  dernière  direction ,  il  est  géo- 
métriquement impossible  que  la  courbe  immédiatement  ad- 
jacente au  point  d'émergence  ne  tourne  pas  sa  concavité  vers 
le  milieu,  qui  doit  par  conséquent  attirer  le  rayon. 

SSa*  —  Ainsi  la  molécule  lumineuse  dont  nous  discutons 
le  mouvement  se  trouvera  dans  la  région  attractive  au  mo^ 
ment  ou  sa  vitesse  suivant  la  normale  à  la  surface  sera  dé- 
truite :  elle  se  dirigera  donc  vers  l'intérieur ,  comme  le  re- 
présente la  ligne  pointillée ,  fig.  12a ,  et  se  réfléchira.  A  plus 
forte  raison,  toutes  les  molécules  incidentes  qui  se  trouveront 
dans  une  phase  moins  intense  d'accès  de  facile  transmission , 
ou  dans  un  accès  de  facile  réflexion ,  aussi-bien  que  celles 
qui  tomberont  sous  un  angle  d'incidence  encore  plus  grand , 
c'est-à-dire  avec  une  vitesse  perpendiculaire  moindre,  de- 
vront également  être  réfléchies.'  Dans  les  circonstances  les 
pins  favorables  à  la  transmission ,  elles  atteindront  la  région 
attractive  extérieure,  comme  dans  la  fig.  i25;  autrement 
^es  seront  ré^échies  par  des  couches  moins  éloignées  (  fig. 
'^2).  Si  l'obliquité  de  leur  direction  primitive  était  très 
{l'onde ,  ou  qu'elles  se  trouvassent  dans  les  phases  les  plus 
ii^tenses  de  facile  réflexion ,  leurs  routes  seraient  semblables 
^  Celle  que  représente  la  fig.  121. 


I 

r 


4 

p 


344 

555.  —  La  coaclusiou  à  laquelle  noiu  somme;)  p 
dans  l'article  préce'dent,  que  rattractioii  d'un  miliei 
molécules  de  la  lumière  s'étend  à  une  plus  grande  • 
que  la  répulsion  ,  est ,  comme  nous  venons  de  le  v* 
conséquence  rigoureuse  des  principes  de  la  dynamiq 
d'être  contraire  au  système  de  Newton  sur  la  réfleii 
y  est  parfaitement  conforme. 

Le  docteur  Brewster  a  été  conduit  au  même  rési 
des  considérations  particulières  déduites  de  ses  cxp 
sur  la  loi  de  polarisation  (  Trans.  philos»,  181 5  ,  p.  ! 
s*en  est  servi  pour  expliquer  un  fait  curieux ,  obsc 
Bouguer,  savoir,  que  l'eau ,  quoique  moins  réfléchissi 
le  verre  sous  de  petites  incidences ,  l'est  beaucoup  ds 
spus  des  incidences  plus  grandes ,  par  exemple  de  8 
supposant  que  la  lumière  ait ,  dans  les  deux  cas ,  si: 
l'action  des  forces  réfringentes  avant  de  se  réfléchir, 
cidence  au  moment  où  elle  atteindra  la  région  des  f< 
pulsives  aura  été  réduite,  dans  le  cas  du  verre,  à  67* 
dans  celui  de  l'eau,  à  61**  5'  seulement  :  étant  plus 
à  la  surface  de  l'eau ,  elle  sera  réfléchie  en  plus 
quantité. 

Cette  explication  paraîtra  plus  ou  moins  plausib 
elle  est  sans  doute  fort  ingénieuse,  et  le  phénomène 
pas  moins  digne  de  toute  notre  attention. 

554.  —  Pour  observer  plus  commodément  les  pi 
nés  de  la  réflexion  totale,  on  place  contre  une  fenêt 
me  dans  la  flg.  1249  ^^  prisme  de  verre  (dont  l'angl 
gent  est  droit),  de  manière  que  sa  base  soit  horizont: 


545 

MHtibre  en  comparaisoQ ,  parce  que  larcffliexîoB  des  nuages, 
etc.,  aéra  beaucoup  moins  vive. 

Si  Ton  tient  le  prisme  à  la  main ,  an  lieu  de  le  poser  sur 

un  corps  noir ,  et  qu'on  tienne  une  chandelle  par-dessous  , 

cette  chandelle  sera  visible;  mais  on  la  verra  toujours  dans 

la  concavité  de  l'arc,  quelle  que  soit  sa  position,  [.a  fig.  124 

repr^nte  la  route  du  rayon  dans  cette  expérience  :  £  est 

I  l'œil»  NG ,  OF,  P  D,  çont  des  rayons  incidents  sur  la  face 
opposée,  et  formant  avec  la  base  des  angles  différents;  ils  se 
réfléchissent  vers  l'œil  E ,  par  rapport  auquel  O  F  a  juste- 
ment une  incidence  égale  a  l'angle-limite.  Il  est  évident  que 
tous  les  rayons  du  c6té  de  N  ,  tombant  sur  la  base  au-delà 
de  F,  seront  trop  obliques  pour  être  transmis ,  et  se  réfléchi- 
ront entièrement;  cent ,  au  contraire,  qui  tomberont  entre 
'^  et  A,  n'ayant  point  le  degré  d'obliquité  nécessaire  pour  que 
^ réflexion  soit  totale,  ne  seront  réfléchis  qu'en  partie,  et  le 
veite  traversera  la  base  dans  la  direction  de  D  Q.  Mainte- 
nant, pour  qu'un  rayon  émis  par  un  luminaire  placé  en  un 

;  point  quelconque  L  au-dessous  de  la  base  puisse  atteindre 
l'on!,  il  faut  nécessairement  que  ce  rayon  tombe  entre  A  etF 
comme  L  D«  Jamais  il  ne  pourrait  être  réfracté  vers  E  si  le 
point  d'incidence  se  trouvait  entre  B  et  F. 


■ 


: 


555.  —  L'arc  coloré  qui  sépare  la  région  de  réflexion 
V)talc  de  celle  de  réflexion  partielle  peut  s'expliquer  de  la 
manière  suivante  : 

Supposons,  pour  plus  de  simplicité^  quç  4'œil  soit  plongé 
.  dans  le  milieu  ,  afin  d'éviter  de  tenir  compte  de  la  réflexion 
mr  la  surface  inclinée  A  C  du  prisme  ,  et  ne  considérons 
d'abord  que  les  rayons  rouges  extrêmes  ;  abaissons  de  l'œil 
mie  perpendiculaire  sur  la  base  du  prisme ,  et  regardons-la 
comme  l'axe  d'un  cône  lumineux  dont  la  génératrice  ferait 

iveccet  axe  un  angle  dont  le  sinus  =-,  c'est-à-dire  l'angle- 

limite  pour  les  rayons  rouges  extrêmes.  En  considérant  ce 
^ne  cooune  émané  de  l'œil ,  tous  les  ràyons  qui  le'  compo- 


546 

sent  seroni  réfléchis  toUlemeut,  s^ik  tombent  hors  Au  cercle 
qui  lui  sert  de  base;  mais  ceux  qui  tomberont  dans  l'inté* 
rieur  ne  subiront  qu'une  réflexion  partielle.  Si  tous  les  rayons 
étaient  doués  de  la  même  réfrangibilité ,  le  lieu  de  réflexion 
partielle  serait  donc  un  cercle  dont  le  rayon  égalerait  le  pro- 
duit de  la  baoteur  de  l'œil  au-dessus  de  la  base  par  la  tan- 

1  H 

sente  de  l'angle  dont  le  sinus  est  -  ,  c'est-à-dire  ,  ^.        — . 

On  aurait  également  pour  le  lieu  de  réflexion  partielle  des 
rayons  violets  un  cercle  dont  le  rayon  serait 

H  H 


valeur  moindre  que  la  précédente.  Ainsi,  dans  l'espace  entre 
les  deux  cercles ,  les  rayons  ronges  seront  réfléchis  en  partie 
et  les  rayons  violets  en  totalité;  ce  qui  donnera  a  cet  espace 
une  teinte  violette.  Le  même  raisonnement  peut  s'appliqua 
aux  rayons  intermé4iaires;  et  la  transition  de  l'espace  lumi* 
neux  extérieur  aux  cercles,  à  l'espace  sombre  qui  forme leof 
intérieur,  se  fera  par  la  soustraction  successive  du  rouge,  w 

• 

l'orangé,  etc.  ;  ce  qui  rendra  la  lumière  restante  de  moins 
en  moins  blanche  ,  jusqu'à  ce  qu'elle  passe  an  bleu.  Sil'o* 
suppose  maintenant  que  les  rayons  tombent  en  sens  con' 
traire,  c'est-à-dire  qu'au  lieu  d'émaner  de  l'œil,  ils  sontr^fl^" 
chis  vers  lui ,  tout  se  passera  de  la  même  manière  ,  et  l'œu 
verra  l'espace  lumineux  hors  du  cercle,  séparé  de  la  surface 
intérieure  par  une  circonférence  bleue,  dont  la  couleur  aug- 
mente de  vivacité  en  approchant  du  centre.  Tel  est  effecti- 
vement le  phénomène  que  Ton  observe ,  à  cette  différence 
près  que  l'arc  paraît  un  peu  rougeâtre  à  sa  convexité. 

Cette  apparence  ,  incompatible  avec  la  théorie  ,  pourrait 
bien  n'être  due  qu'au  contraste ,  source  féconde  d'illu- 
sion dans  tout  ce  qui  concerne  les  couleurs  :  elle  en  serait 
alors  un  des  exemples  les  plus  curieux  et  les  plus  remar- 
quables. 

Newton  (  Optique,  a*  partie,  expér.  16)  ne  parle  pas  de 


547 
cette  particularité,  observée  et  décrite  poar  la  première  fois 
par  sir  W.  Herschel,  quoiqu'il  explique  le  phénomène  géné- 
ral de  la  même  manière  que  nous.  La  réfraction  du  côté 
BA  du  prisme  modifie  légèrement  la  figure  de  l'arc,  et  tend 
à  loi  donner  celle  d'une  conchoïde,  lorsque  les  rayons  émer- 
gents sont  très  obliques. 

556.  —  Si  l'on  couvre  d'un  papier  noir  la  face  B  G  du 
prisme ,  et  que  l'on  fasse  tomber  une  vive  lumière  venant 
<i'un  point  au-dessous  de  B  A ,  qui  se  répande  sur  la  base  en 
se  disséminant  (comme  la  lumière  qui  traverserait  un  verre 
^iTémeri,  dont  la  face  dépolie  serait  en  contact  avec  la 
l>sse  du  prisme) ,  l'on  observera  des  phénomènes  tout  oppo- 
sés :  l'espace  noir  sera  au-delà  et  l'espace  lumineux  en -deçà 
du  point  F.  La  séparation  sera  marquée  par  un  bel  arc  rou«» 
S^jqui  passera  successivement  à  l'orangé,  au  jaune,  etc.,  jus- 
V'au  blanc ,  qui  occupera  la  part  concave.  Il  est  évident 
^e  ce  phénomène  est  le  complément  de  celui  que  nous  avons 
^crit  en  dernier  lieu, quand  l'arc  bleu  était  vu  par  réflexion  2 
'ute  explication  particulière  serait  donc  superflue.  Il  esta  re- 
marquer, cependant,  que  l'on  n'observe  à  sa  concavité  au- 
^^é  trace  de  bleu  ou  de  violet }  de  manière  que  l'effet  que 
^tts  ayons  attribué  au  contraste,  en  parlant  de  Tare  vu  par 
'^^lion ,  n'a  rien  qui  lui  corresponde  dans  l'arc  vu  par 
transmission. 

55.7.  —  L'intensité  et  la  régularité  de  la  réflexion  à  la 
^aoe  extérieure  d'un  milieu  dépendent  non  seulement  de 
la  nature  de  ce  milieu ,  mais  encore  du  degré  d'égalité  et  de 
poli  de  sa  surface.  Mais  on  peut  demander ,  avec  raison  , 
Conunent  il  se  fait  une  réflexion  régulière  à  la  surface  d'un 
corps  que  l'art  a  poli ,  tandis  que  le  procédé  de  la  polissure 
n'a  d'autre  effet  que  de  diminuer  les  aspérités  par  le  frotte- 
nient  de  certaines  poudres  dures,  qui,  malgré  la  petitesse  que 
leur  a  donnée  la  division  mécanique,  n'en  sont  pas  moins  des 


548 

masses  énormes  en  comparaison  des  dernières  molécules  de 
la  matière  :  leur  action  se  borne  à  enlever  le  sommet  dei 
inégalités  de  la  surface  ;  de  manière  que  réellement  une  sur- 
face polie  doit  avoir  avec  la  surface  d'un  liquide  ou  d'un 
cristal  à  peu  près  la  même  ressemblance  qu'un  champ  la 
bouré  avec  le  miroir  poli  très  soigneusement. 

Mais  la  doctrine  de  Newton  répoud  victorieusement  i 
cette  objection.  Si  la  réflexion  se  faisait  par  le  contact  de  U 
lumière  avec  les  molécules  de  la  surface,  jamais  elle  ne  senr 
régulière  :  en  effet ,  comment  assigner  alors  la  direction  di 
rayon  réfléchi,  puisqu'elle  dépendrait  entièrement  de  la  for 
me  de  ces  molécules  ou  aspérités,  et  de  l'inclinaison  de  leof 
surfaces  par  rapport  à  la  surface  du  milieu  considérée  dav 
toute  son  étendue  ?  Les  données  variant  k  l'infini  pour  tott 
les  corps  non  cristallbés ,  la  lumière  devrait  se  disséminei 
dans  tous  les  sens. 

D'une  autre  part ,  dans  les  cristaux  ,  chaque  molécule  M 
présentant  qu'un  nombre  limité  de  surfaces  ngoureusemeft* 
planes,  et  les  faces  correspondantes  étant  toutes  mathémati' 
quement  parallèles,  la  réflexion  serait  régulière,  à  la  vérité; 
mais  sa  direction  dépendrait  uniquement  de  celle  du  rayon 
incident  et  de  certaines  lignes  fixes  dans  le  cristal ,  sans  qne 
l'inclinaison  et  le  poli  naturel  ou  artificiel  des  surfaces  eos^ 
sent  sur  elle  la  moindre  influence.  D'ailleurs  il  arriverait^  1^ 
plus  souvent ,  que  le  faisceau  réfléchi  serait  multiple  au  lico 
d'être  simple.  Toutes  ces  conséquences  sont  tellement  con- 
traires à  l'expérience ,  qu'il  faut  nécessairement  supposer  cpe 
les  forces  qui  produisent  la  réflexion  étendent  leur  actijfi^ 
des  distances  non  seulement  égales  aux  intervalles  entre  \& 
molécules  ,  mais  plus  grandes  même  que-  la  largeur  des-sil* 
Ions  entre  les  petites  aspérités  superficielles  des  milieux  polii 
par  la  main  de  l'homme.  Ceci  accordé,  toute  difficulté s'é- 
Vanouit  :  car  l'action  commune  de  plusieurs  inégalités  et  cl( 
plusieurs  creux  peut  être  parfaitement  uniforme,  tandis  qui 
le^  actions  individuelles  offrent  la  plus  gronde  diversité 


349 
C'est  ce  qu'on  voit  clairement  si  l'on  jette  un  coup-d'œil 
iurlafig.  is5|  ou  AB  représente  la  surface  raboteuse  d'un 
milieu,  et  A  C  le  rayon  d'une  sphère  attractive,  ou  la  répul- 
sion de  la  molécule  A.  Concevons  maintenant  que  tous  les 
sommets  dea  élévations  a,  b ,  c ,  d,  se  trouvent  dans  un 
même  plan ,  et  que  A  C  soit  le  rayon  des  sphères  qui  ont  ces 
sommets  pour  centres  :  les  intersections  de  ces  sphères  entre 
elles  engendreront  une  espèce  de  surface  mamelonnée,  a  ^  7S, 
qoi  approchera  extrêmement  d'un  plan  géométrique,  infini- 
ment plus,  du  moins,  que  la  surface  A  B  ,  si  les  distances  en- 
tre les  centres  sont  très  petites  par  rapport  aux  rayons.  Ainsi 
an  rayon  dirigé  vers  un  milieu  ne  tombera  pas  sur  une  sur- 
face inégale  lorsqu'il  aura  atteint  la  sphère  d'action  de  ce 
milieu,  mais  sur  un  plan  presque  parfait.  En  supposant  que 
les  molécules  agiisantes  soient  répandues  uniformément  sur 
AB,  la  résultante  de  leurs  actions  partielles  sera  perpendi* 
<^<daire  à  cette  surface.  Le  même  raisonnement  peut  s'appli- 
T^r  aux  couches  de  molécules ,  quoique  discontinues ,  au- 
BeKoQi  de  a,  b,  c,  d,  etc. ,  et  en  général  à  toutes  les  couches 
Vùforment  la  surface. 

Ainsi  les  conditions  jlrincipales  sur  lesquelles  repose  la 
^iMorie  newton ien ne  de  la  réflexion  et  de  la  réfraction 
(c'est-à-dire  l'égalité  des  forces  à  des  distauces  égales  du 
lùvcan  général  de  la  surface ,  et  la  perpendicularité  de  leurs 
^ctjoQs  par  rapport  à  ce  même  niveau)  se  trouvent  en* 
fièrement  remplies. 

;SS8.  -^  Il  est  évident  que  les  inégalités  de  la  surface  ma- 
Q^oniiée  que  nous  venons  de  décrire  deviendront  d'autant 
pins  sensibles  que  les  rayons  des  sphères  seront  plus  petits,  on 
^t  les  intervalles  entre  les  centres  seront  plus  considéra- 
I>ki  t  oa -conçoit  qu'alors  la  régularité  de  la  réflexion  et  dé 
U  réfraction  sera  altérée  proportionnellement.  Il  s'ensuit 
ins  V^  f  P^^*  l'iiicidence  dn  rayon  est  oblique ,  moins  la 
inr&ce  doit  être  polie  pour  réfidcfair  régulièrement  :  c'^t  ce 
que  l'expérience  confirme  tous  les  jours.  Il  est  aisé  de  trouver 


35o 

un  morccftu  de  verre,  usé  à  IVmeri,  qui  donne  une  image ft^ 
sez  distincte  quand  les  rayons  sont  très  obliques ,  quoiqu'il 
n'en  donne  aucune  quand  ils  sont  perpendiculaires.  En  voici 
les  raisons  :  d'abord  un  rayon  très  oblique  n'a  pas  besoin  de 
pénétrer  à  une  très  grande  profondeur  dans  la  sphère  de 
répulsion  pour  perdre  sa  vitesse  suivant  la  perpendiculaire  i 
la  surface.  En  second  lieu  ,  il  ne  saurait  passer  entre  deaz 
élévations  ou  entre  deux  enfoncements  contigus  de  la  sur* 
face  fictive  a  ^  7  $  ;  mais ,  à  cause  de  son  obliquité ,  il  doit  en 
traverser  plusieurs  et  subir  l'action  du  milieu  avec  plus  de 
régularité. 

559.  —  C'est  ainsi  que  l'on  explique  le  phénomène  de  U 
réflexion  dans  le  système  de  Newton. 

Mais  on  peut  demander  encore  comment  une  surface  po-  i 
lie  par  l'art  peut  donner  une  réfraction  régulière.  Quand  le 
rayon  se  réfléchit,  il  n'atteint  jamais  les  aspérités  de  la  sur- 
face ,  et  n'est  soumis  qu'à  leur  action  moyenne ,  rendue  uiu^ 
forme  par  la  distance  et  par  des  compensations  particalii- 
res.  Dans  la  réfraction,  au  contraire ,  le  rayon  doit  traverser 
la  surface  même  et  toutes  ses  inégalités ,  sous  tous  les  angl^ 
possibles.  La  réponse  est  également  simple  :  ni  la  réfraction 
ni  la  réflexion  ne  peuvent  avoir  lieu  en  totalité  ni  en  grande 
partie  à  la  surface  même;  mais  le  rayon  s'infléchit  (versl'io' 
térieur  ou  l'extérieur)  à  une  distance  assez  grande  pour  lé 
soustraire  à  rinfluence  de  ces  inégalités  ;  ce  n'est  pas  la  sur- 
face seule ,  mais  uue  couche  du  milieu  beaucoup  plus  épaisse 
qui  agit  sur  lui.  Ou  peut  comparer  l'efTet  des  aspérités  àcelw 
des  montagnes  de  la  terre ,  qui  altèrent  pareillement  la  pe* 
sauteur.  Une  pierre  qui  tombe  d'une  hauteur  médiocre,  très 
près  de  l'une  d'elles ,  ne  suivra  pas  la  direction  de  la  verti* 
cale ,  mais  celle  du  fll  à  plomb ,  qui  en  diffère  sensiblement. 
Cependant ,  si  elle  tombait  de  la  lune  vers  le  centre  de  I2 
terre  ,  elle  n'éprouverait  aucune  perturbation  sensible  de  la 
part  des  montagnes  près  desquelles  elle  passerait,  quand  bien 
même  celles-ci  seraient  mille  fois  plus  grosses. 


55i 

56o.  *—  Gèpendant  des  surfaces  sensiblement  inégalés'  ne 
peuvent  donner 'de  réfraction  d'une  régnlaritë  cbmparàbléf  à 
celle  de  la  réflexion;  ce  qu'on  peut  attribuer  à  l'impossibilité 
qa'an  rayon  pénètre  la  surface,  quand  il  se  réfracte  sous  une 
uses  grande,  obliquité.  Il  est  à  remarquer  que  la  ré&esion  ré- 
gulière i  l'intérl«u):  d'un  m^ilieu  qut«ffreune  surface  rabp- 
tecue  est  à  peine  sensible  ,  même  quand  les  rayons  sont  très 
obliques  et  que<  la  réflexion  à  Teoitérieur  est  abondante  r  et  ' 
régulière^  ce  qui.  semble  indiquer  que  les  forces  répulsives 
exercent  toiijte  leur  -énergiei  hors  dii  milieu . 

56i.  —  Quelles  que  soient  les  forces  en  vertu  desquellies 
les  corps  réfléchissent  et  réfractent  1^. lumière  ,  ce  qu'il  y  a 
de  certain,  c'est  qu*^ette5  doivent  surpasser  de  beaucoup  l'in- 
teositë  de  la  pesanteur. 

L'attraction  de  la  terre  snr  une  particule  près  de  sa  surface 
ne  lui  fait  parcourir  qu'environ  i6  pieds  par  seconde.  Ainsi 
cette  force  ne  saurait  infléchir  sensiblement  une  molécule  qui 
se  mouvrait  avec  la  vitesse  de  la  lumière.  En  efiet,  le  temps 
^e  ^Hre  l'action  totale  du  milieu  n'est  que  celui  que  la  lu- 
iiûère  met  à  traverser  le  diamètre  de 'la  sphère  d'action  sen- 
tie dea  molécules  de  la  su rfaceî  Donnons  à  ce  diamètre 
^ne  valeur  d'un  millième  de  pouce  ^  ce  qui  excède  tonte 
pnèabilîté  :   cet  espace   sera  traversé  par  la  lumière  en 

7-^  —  de  seconde.  Supposons  maintenant  que 

12)073,000,000^000  **  ^ 

la  déviation  produite  par  le  milieu  soit  de  5o^  (  ce  qui  arrive 
fréquemment) ,  et  qu'elle  soit  due  à  une  force  uniforme  agu- 
<ant  pendant  une  seconde  entière  :  puisque  cette  force  doit 
pi^doire  une  inflexion  équivalente  à  200,000  milles  X  sin5oo 
^  100,000  milles  z=:  55,000,000'  X  '^  pieds,  elle  doit  valoir 
|>ioa  de  33  niiUions  de  fois  celle  de  la  gravité  à  la  surface  de 
a  terrie»  Encore 'cet  efFe^  n'a-t^il  pas  lieu  pendant  une  secon- 
le,  maisipendantla'fr^ictionde  seconde  donnée  plus  haut^  ce 
nietige  que  l'intensité  de  la  force  en  question  soit  .augmen- 
te dans  le  rapport  du  carré  d'une  seconde  au  carré  de  cette 
i.  a3 


S5i 

fractioo.  Aiaii  l'hypQihè»e  ia  moins  improbable  doi 
pour  rëflultat  une  force  moyenne  qui  vaudrait 

499^91^6,271  X  lo*^  ^^^  c^^I^  ^c  1^  pesanteui 

Cette  force  énorme  va  s'accrohre  encore  si  l'on  co 
-cpteia  gravite  i^  la  surface  de  la  terre  résulte  de  l'atl 
-de  toute  sa  masse  ,  tandis  que  la  force  qui  fait  dévie 
mièr*  n*cst  due  qu'aux  mrolëcules  qui  la  touchent  im 
tement  dans  la  sphère  d'attraction.  Or  une  sphère  d' 
lième  de  pouce  de  diamètre  et  d'une  densité  égale  à  1 
té  moyenne  de  la  terre  n'exercerait , qu'une  force  de  g 
tien  ^aleà.- 

un  millièotiè  de  la  gravité  ordinaire 
le  diamètre  de  la  terre  évalué  en  pouces  ' 

de  manière  que  la  véritable  intensité  de  la  force  exer 
les  niolécules  dont  il  s^agsb  doit  égaler  au  moins 

■  •       #•■      . 

looo  X  ^6  J'siroètre  3ela  terre  ^  _^ 

■    ■!       "     ' ' « :=:  40,352,000,000   p 

I  pouce  -r   I        7       7  r 

multipliés,  par  le  nombre  énorme  rapporté  plus  haut 
à-dire  plus  de  a  X  '  °^  ^^'^  Tintensité  du  pouvoir  8 
ordinaire  de  la  matière. 

Telles  sont  les  forces  que  suppose  la  doctrine  de  ] 
pour  expliquer  les  phénomènes  de  la  lumière.  Dans  1 
me  des  ondulations  ,  les  nombres  sont  également  imr 
ce  qui  doit  tenir  au  sujet  même,  qui  nous  force  d'adm 
développement  de  forces  mécaniques  que  l'on  pouri 
peler  infinies. 

562.  —  Le  docteur  Wollaston  a  proposé  d'observ 
gle  sous  lequel  le  rayon  commence  à  se  réfléchir  tôt; 
k  l'intérieur,  quand  il  vient  frapper  la  surface  coma 
deux  milieux  dont  l'un  a  un  pouvoir  réfringent  conn 
déterminer  par  ce  moyen  l'indice  de  réfraction  de 
nilteu. 


555 

D^tu  les  Tntnsaci.  phUos,  pour  1802,  il  décrit  iin  appareil 
Bl^aïQiix  qai  donne  la  mesure  de  l'indice  cherché ,  presqu*à 
\a  nmple  inspection  de  Pinstrument.  Si  Ton  place  nn  objet 
quelconque  sons  la  base  d'un  prisme  de  flint-glass  qui  n'en 
«rt  séparé  que  par  une  couche  d'air,  l'angle  d'incidence  in- 
^^^^  Bons  lequel  le  rayon  visuel  commence  à  être  réfléchi 
.  wtièmacnt  est  d'environ  Sg^  10'.  L'objet  alors  cesse  d'être 
▼isîblepar  réfraction  )  mais ,  s'il  est  plongé  dans  l'eau  et  mis 
01  coDUct  avec  le  verre  ,  l'œil  le  voit  de  nouveau  par  ré- 
fraction, à  cause  du  pouvoir  réfringent  de  l'eau  ,  jusqu'à  ce 
î^e  l'angle  d'incidence  interne  atteigne  57<»  7.  Quand  on  in- 
^rpose  une  huile  quelconque  ou  un  ciment  résineux,  cet  an- 
gie  est  toujours  plus  grand  en  raison  du  pouvoir  réfringent 
^n  milieu  que  l'on  emploie.  Si  ce  pouvoir  surpasse  celui  du 
^erre  (comme  pour  certains  ciments)^  l'objet  sera  vu  à  tra- 
ders le  prkme  sous  tous  les  angles  possibles. 

Pour  déterminer ,  d'après  cette  méthode ,  l'indice  de  ré- 
^>*action  d'un  milieu  moins  réfringent  que  le  verre ,  il  suffit 
le  mettre  en  contact  avec  la  base  du  prisme  la  substance 
t^e  l'on  veut  examiner ,  et  d'abaisser  l'œil  (  ou  d'augmenter 
angle  d'incidence  )  jusqu'à  ce  qu'on  cesse  de  voir  l'objet 
•bmine  une  tache  obscure  sur  la  surface  argentée  du  reste 
'ela  base.  Il  est  aisé  d'obtenir  ce  contact  avec  des  fluides  et 
'«s  inilieux  mous  ou  fusibles.  Quant  aux  solides,  on  doit  polir 
Cars  surfaces  et  les  coller  à  la  base  du  prisme  avec  un  fluide 
^U  nn  ciment  dont  le  pouvoir  réfringent  surpasse  celui  du 
'^errè.  Ce  fluide  ne  pourra  causer  aucune  erreur ,  car  ses 
'cox  Surfaces  étant  parallèles ,  il  ne  change  point  la  dévia- 
ion  totale. 

On  peut  examiner  ainsi  des  corps  opaques  aussi-bien  que 
1er  substances  transparentes,  et  même  des  corps  d'une  den- 
te tariaible ,  comme  le  cristallin  de  l'œil.  L'expression  de 
ouvoir  téfringent  dfun  corps  opaque  peut  sembler  bizarre; 
lais  fl  faut  se  rappeler  que  l'opacité  n'est  que  la  suite  d'^un 
»aToir  absorbant  très  intense ,  et  qu'avant  qu'un  rayon 
lisae  être  absorbé,  il  doit  entrer  dans  le  milieu  et  obéir  par 
I.  a^» 


554 
conséquent  auii  lois  de  la  réfraction  à  sa  surface.  Par  cetU 
méthode,  le  docteur  Wollaston  a  déterûiiné  les  pouvoirs  ré 
fringents  d'un  grand  nombre  de  substances  ;  mais  le  doctea 
Brewster  remarque  qu'elle  comporte  un  certain  degré  d'ia 
exactitude  ^  ce  qui  fait  qu'on  n'oserait  s'y  fier  entièremen 
dans  la  pratique.  Le  docteur  Young  a  observé  aussi  que  le 
indices  obtenus  de  cette  manière  ne  conviennent  rigouren 
sèment  qu'aux  rayons  rouges  extrêpies. 


^  IL  — Idée  générale  de  la  théorie  des  ondulations 

Demandes  dans  le  système  des  ondulations.  -~  Toutes  les  ondulatioD 


ign< 

vu)ratoire  d'une  molécule  lumineuse.  —  Loi  des  vibrations  rectilignei 
— .  Loi  des  vibrations  rectilignes  d'une  molécule  éthérée.  —  Ondes  lu 
mineuses.  —  Ondulations  ou  pulsations.  —  Les  différentes  couleui 
onl  des  longueurs  d'ondulation  différentes.  —  Direction  du  rayoi 
—  Loi  de  l'intensité  de  la  lumière.  —  Forme  de  l'onde.  —  Réflexio 
perpendiculaire.  —  Axiomes.  —  Addition  des  petits  mouvements.* 
rriiicîpe  des  ondes  secondaires.  —  Loi  de  la  réflexion  sur  un  plaD.-* 
Réflexion  sur  des  surfaces  courbes.  —  Loi  de  la  réfraction.  —  toi^ 
plus  prompte  propagation  ;  sa  généralité.  ■—  Foyers  dans  le  systèn 
ondulatoire  ;  leur  définition.  —  Intensité  d'un  rayon  réfléchi  perpeD 
diculairement.  —  Résultats  de  M.  Poisson  ;  comment  on  s'en  sertpoo 
déterminer  les  indices  de  réfraction. 


565.  —  La  théorie  des  ondulations,  qui  compte  parmi  s( 
défenseurs  les  Huygeos ,  les  Descartes ,  les  Hooke ,  les  Eulei 
et,  dans  ces  derniers  temps  ,  Young  et  Fresncl,  a  servi  àei 
pliquer  avec  un  bonheur  singulier  et  une  simplicité  remai 
quable  certaines  classes  de  phénomènes  qui  présentent  1< 
plus  grandes  difficultés  dans  la  doctrine  corpusculaire.  El 
exige  l'admission  des  demandes  ou  hypothèses  suivantes  : 

1°  Un  milieu  élastique,  ou  étker,  extrêmement  rare  et  soi 
til ,  remplit  tout  l'espace  et  pénètre  tous  les  corps  en  rem 
plissant  les  intervalles  entre  leurs  molécules.  Soit  parce  qn  ^ 


555 

les  traverse  librement ,  soit  par  l'effet  de  son  excessive  ra- 
reté, il  n'offre  aux  corps  célestes  en  mouvement  aucune  ré- 
sistance que  les  observations  astronomiques  les  plus  délicates 
puissent  rendre  appréciable.  Doué  d'inertie,  il  est  sans  pesan- 
teur. 

a®  Lei  molécules  de  l'éther  peuvent  être  mises  en  mouve- 
ment par  l'agitation  des  particules  de  la  matière  pondéra- 
ble. Quand  une  de  ces  molécules  reçoit  une  impulsion ,  elle 
la  communique  à  toutes  celles  qui  l'avoisineut  :  c'est  ainsi 
que  le  mouvement  se  propage  de  proche  en  proche  dans 
toutes  les  directions,  en  vertu  des  mêmes  lois  dynamiques  qui 
règlent  les  ondulations  des  autres  milieux  élastiques,  comme 
l'air,  l'eau  ou  les  solides,  suivant  leurs  constitutions  respec- 
tives. 

5®  Dans  l'intérieur  des  milieux  dirimants,  l'éther  se  trouve 
a  un  état  d'élasticité  moindre  par  rapport  à  sa  densité,  que 
dans  le  vide,  c'est-à-dire  dans  l'espace  qu'il  occupe  lorsqu'on 
^abstraction  de  tous  les  corps r Plus  le  milieu  est  réfrin- 
t^t,  moins  l'éther  y  est  élastique. 

4*  Les  vibrations  imprimées  à  l'éther  dans  l'espace  libre 
sottt^ropagées  au  travers  des  milieux  dirimants  au  moyen  de 
i<^tlier  intérieur,  mais  avec  une  vitesse  moindre. 

5°  Quand  certaines  vibrations  régulières  sont  propagées 
P^r  l'éther,  et  qu'elles  traversent  nos  yeux  pour  venir  ébran- 
ler les  nerfs  de  la  rétine  ,  elles  produisent  en  nous  la  sensa- 
tion de  clarté,  à  peu  près  comme  les  vibrations  de  l'air  nous 
donnent  l'idée  du  son  en  venant  frapper  les  nerfs  auditifs. 

&  Dans  la  théorie  du  son,  la  fréquence  des  battements  de 
'air,  ou  le  nombre  des  oscillations  de  chaque  molécule  aé- 
rienne autour  de  sa  position  d'équilibre,  rend  le  son  plus  ou 
inoias  aigu  et  détermine  la  note.  Dans  le  système  des  ondu- 
litions,  la  fréquence  des  battements  ou  des  impulsions  com-> 
Binniquées  aux  nerfs  de  la  rétine,  en  un  temps  donné,  par 
ckaqae  molécule  éthérée ,  détermine  la  couleur  de  la  lumiè- 
^î  et  de  même  que  la  grandeur  absolue  de  l'espace  par- 
CQUru  par  la  molécule  d'air  est  la  mesure  de  la/orce  du  son  4 


556 

ainsi  VampUtud^  ou  l'étendue  de»  excursions  des  inoMcoiei 
de  l'éther  iiutour  de  leurs  points  d'équilib  détermine  Tëclst 
ou  l'intensité  de  la  lumière. 

564-  —  L'application  des  hypothèses  précédentes  aux  ph^ 
ngmènes  de  la  lumière  suppose  la  connaissance  des  loisdeli 
propagation  du  mouvement  au  travers  des  milieux  élastiqoei. 

D'après  une  de  ces  lois  les  plus  importantes,  tous  les  moi- 
vements  qui  se  font  dans  un  Inili^u  élastique  uniforme  et 
homogène  sont  propagés  dans  toutes  les  directions  avec  use 
vitesse  constante  et  uniforme  ,  dépendante  uniquement  df 
l'élasticité  du  milieu  comparée  à  son  inertie ,  sans  que  b 
grandeur  ou  la  régularité  du  mouvement  primitif  exerce itf 
elle  la  moindre  influence  :  ainsi,  tandis  que  l'intensité  de  h 
lumière  diminue ,  comme  celle  du  son ,  par  l'accroissemeit 
de  la  distance,  sa  vitesse  demeure  invariable^  et,  de  mâae 
que  les  sons  de  tous  les  degrés  de  l'échelle  musicale,  les  rayoDi 
lumineux  de  toute  couleur  traversent  tous  avec  la  même  ti- 
tesse ,  soit  le  vide ,  soit  un  milieu  homogène. 

565.  —  Maintenant  il  se  présente  une  grande  difficulté, 
que  nous  regardons  comme  l'objection  la  plus  formidable  ' 
qui  puisse  être  faite  à  la  doctrine  ondulatoire.  Il  s'agit  de 
démontrer  :  i®  que  la  déviation  de  la  lumière  par  un  mi- 
lieu réfringent  résulte  de  la  différence  des  vitesses  à  Tinte- 
rieur  et  à  l'extérieur  de  ce  milieu ,  a»  que  la  déviation  est 
connue  dès  que  l'on  (donne  ces  vitesses  :  d'où  l'on  tire  né- 
cessairement la  conséquence  que  les  rayons  de  toutes  les 
couleurs  doivent  être  également  réfractés  dans  tous  les  cas, 
et  que  le  phénomène  de  la  dispersion  est  impossible.  Le 
docteur  Young  a  voulu  éluder  la  difficulté  en  attribuant» 
la  matière  pondérable  du  milieu  réfringent  certaines  vibra- 
lions  qui  modifieraient  la  vitesse  des  ondulations  de  l'éther 
d'une  manière  qui  varierait  avec  le  plus  ou  moins  de  W' 
quence  de  ces  ondulations^  ce  qui  produirait  une  différence 
dans  la  vitesse  de  propagation  de  chaque  couleur.  Mais  celle 


557 

ipUcation  noiis  pinnt  plus  ingénieuse  cjue  satisfaisante, 
.ependant  nous  prierons  le  lecteur  de  suspendre  son  juge- 
lent  sur  la  théorie  que  nous  allons  exposer,  et  de  ne  pas  la 
ondtmner  d'avance  à  cause  des  faits  qui  paraissent  incom- 
•stîbles  avec  elle ,  jusqa'àce  qu'il  ait  pris  connaissance  d'une 
nnltitnde  de  phénomènes  compliques  qu'elle  explique  par* 
iaitement. 

Nous  arouerons  que  ni  la  doctrine  corpusculaire ,  ni  celle 
Ici  ondulations  Y  ni  aucun  système  proposé  jusqu'à  ce  jour, 
le  donnent  une  explication  complète  de  tous  les  phénomè- 
letqnise  rapportent  k  la  lumière.  A  tout  moment  il  faut 
idmettre  des  modes  d^action  particuliers,  pour  des  forces  en- 
tièiement  inconnues  ;  quelquefois  même  ,  quand  les  raison- 
nements sont  en  défaut ,  on  est  réduit  à  croire  sur  parole. 
Hëanmoins  y  on  ne  saurait  contester  l'importance  des  hy- 
>^èses  et  des  théories ,  si  l'on  se  borne  à  les  considérer 
Connue  un.  moyen  de  classer  et  de  grouper  ensemble  les  phé- 
lomèneS)  en  les  rattachant  à  des  lois  empiriques,  peut-être, 
utis  qui  représentent  fidèlement  les  effets  physiques ,  et  doi- 
vent se  déduire  des  véritables  lois  de  la  nature,  si  jamais  on 
Parvient  à  les  connaître.  Le  système  des  ondulations  surtout 
leit  offirir  nécessairement  des  points  très  obscurs;  ce  qui  pro- 
vient de  ce  que  ,1a  théorie  de  la  propagation  du  mouvement 
^a  travers  de  milieux  élastiques 'est  une  des  branches  les 
piai  abstruses  àts  sciences  mathématiques.  Désespérant  de  - 
surmonter  les  difficultés  purement  analytiques  du  sujet,  nous 
KHBmes  obligés  de  raisonner  toujours  par  analogie ,  sans  ja- 
Knais  oser  les  attaquer  directement. 

566.  *<—  C'est  ainsi' que  uous  rencontrons  d'abord  une  nou-  . 
"^dle  objection  que  Neivton  jugeait  décisive,  mais  qui  depuis 
^  été  puissamment  combattue.  Gomment  il  y  a-t-il  des  oin" 
^^s  ?  Les  sons  tournent  librement  autour  d'un  coin  :  pour- 
^^i  n'en  est-il  pas  de  même  de  la  lumière  ?  Une  vibration , 
émanée  d'un  centre  dans  un  milieu  élastique ,  et  interceptée 
P*r  un  obstacle  immobile  qui  n'a  qu'une  petite  ouverture, 


558 

doit  se  prapager  au-delà  de  Tëcrati ,  à  partir  de  cette  ouv< 
ture  couina e  (i'un  nouveau  centre ,  et  remplir. l'^tpaoe  dV 
dulations  dans  tons  les  sens.  De.  me  me  qu'en,  acdastique^l' 
rifice  produit  le  même  effet  qu'vUne  nouvelle  source  de  so: 
ainsi ,  en  optique ,  l'ouverture  dont  nous  vendons  de  pari 
devrait  paraître  comme  un  nouveau  luminaire  d'où  lali 
mièrc  e'manerait  dans  toutes  les  directions. 

On  pçut  répondre,  en  premier  lieu,  qu'il  n'est  pas  démo 
tre'  que  le  mouvement  vibratoire  donne  à  une  particule  d'i 
milieu  élastique  se  communique  avec  la  même  iniensiién 
molccujes  environnantes,  situées  d'une  manière  quelcooqi 
par  rapport  à  la  direction^  di^  mouvement ,  quoique  cet 
propagation  se  fas^e  avec  la  même  rapidité  ;  que  nouss'i 
vous  par  conséquent  aucune  raison  de  présumer,  aprior 
que  les  mouvements  des  partici^les  vibrantes  à  l'orifice 
propagent  latéralepaieAt  avec  une  égcde  intensité  dans  tout 
les  directions. 

En  second  lieu  ,  qu'il  n'est  pas  vrai  que  les  sons  se  prop< 
gent  autour  de  l'angle  d'un  obstacle  avec  la  même  intensi 
que  dans  leur  dircclioa  primitive,  comme  on  peut  s'en  assi 
rer  par  Texpérience  suivante  : 

On  prend  un  diapason  ordinaire,  et,  après  l'avoir  faitv 
brer,  on  le  tient  à  trois  ou  quatre  pouces  de  l'oreille,  dans 
sens  de  sa  plus  grande  largeur.  Lorsqu'on  distingue  parfa 
tement  le  son ,  on  interpose  ,  à  un  demi-pouce  environ  c 
l'instrument,  un  morceau  de  carte  un  peu  plus  large  qt 
lui  :  alors  le  son  est  presque  entièrement  intercepte.  Si  l'o 
fait  passer  et  repasser  la  carte,  successivement  et  avec  rap 
dite ,  devant  les  deux  brancbes  ,  on  observe  que  chaque  so 
est  suivi  d'un  instant  de  silence  :  ainsi  les  ondulations  c 
l'air  ne  se  propagent  pas  autour  des  bords  de  la  carte  avec 
même  intensité  que  par  la  voie  directe.  En  effet,  chacun  sa 
que  le  bruit  d'une  voiture  diminue  considérablement  quan 
celle-ci  tourne  le  coin  de  la  rue  où  l'on  se  trouve.  Meff 
lorsqu'il  n'y  a  point  d'obstacle,  le  son  n'est  jamais  pçrçuavÊ 
la  même  facilité  dans  toutes  les  directions  à  partir  du  cor{ 


559 

sonore.  On  peut  s'en  convaincre  en  faisant  vibrer  près  cle 
Vtireille  nn  diapason  qui  tourne  rapidement  autour  de  son 
axe.  Cette  eipérience  a  été  publiée  pour  la  première  fois ,  à 
ce  ({ue  nous  ci^oyons,  par  le  docteur  Young  (  Drans.  philos., 
i8oa,  page  sS) ,  et  depuis  elle  a  ët^  décrite  avec  plus  de  de* 
tail  par  M.  Wëber  (  Schweiggers  Jahrbuck,  1826  ).  Or  ,  si 
l'intensité  des  ondulations  n'est  pas  tout  à-fait  la  même  quand 
elles  se  propagent  directement  ou  dans  le  sens  latéral,  il  faut 
croire  que  l'inégalité  provient  de  la  constitution  du  milieu, 
et  do  rapport  de  l'amplitude. des  excursions  des  particules 
Vibrantes  à  la  distance  de  ces  particules  entre  elles.  Comme 
ce  rapport  peut  varier  à  l'infini  avec  les  divers  milieux , 
il  li^y  a  du  moins  aucune  absurdité  à  supposer  l'étber  con- 
stitnj  de  manière  que  la  propagation  latérale  y  soit  très  faible. 
En  troisième  lieu ,  que  la  lumière  s'écarte  jusqu'à  un  cer- 
tain point  de  sa  direction  en  ligne  droite,  pour  se  mêler  aux 
ombres  des  corps  :  d'où  résultent  les  phénomènes  de  l'*«- 
fi^^'cUm  ou  diffraction,  dont  nous  allons  bientôt  nous  occuper, 
^qai  fournissent,  dans  le  fait,  les  arguments  les  plus  puis- 
sants en  faveur  du  système  ondulatoire ,  par  la  facilité  avec 
laquelle  celui-ci  les  explique*  On  pourra  consulter  sur  ce  su- 
jet difficile  notre  article  Son  dans  V Encyclopédie  métropoU- 
^ne,  et  les  auteurs  cités  à  la  fin  de  cet  ouvrage.  Qu'il  nous 
^'^e,  pour  le  moment ,  d'avoir  démontré  que  cette  objec- 
tion ,  regardée  comme  invincible  par  Newton  et  ses  parti- 
*^ïU,  ne  prouve  véritablement  rien  contre  la  doctrine  ondu- 
latoire ;  mais  qu'elle  provient  plutôt  d'une  fausse  idée  qu'ils 
^  étaient  formée  de  la  nature   des  fluides  élastiques  et  des 
*ois  de  leurs  ondulations. 

067.  —  Quoique  toute  espèce  d'impulsion  otr  de  mouve- 
ment réglé  par  une  loi  quelconque  puisse  se  communiquer 
<le  molécule  à  molécule  dans  un  milieu  élastique ,  l'on  sup- 
pose cependant,  dans  la  théorie  de  la  lumière,  que  nos  or- 
S^lies  ne  peuvent  être  affectés  que  par  des  impulsions  régu- 
^^9  P^riodiqaea,  répétées  plusieurs  fois  de  suite  et  après  des 


56o 

intervalles  égaux.  Pour  ëbrauler  les  molécule»  dot  ner£i  d 
la  retins,  il  faut  que  les  impultions  pretque  infiniment  petit' 
de  l'étber  ie  répètent  un  nombre  de  fois  suffisant  pour  mul- 
tiplier et  concentrer,  pour  ainsi  dire,  leurs  effets.  De  mim^ 
qu'up  grand  pendule  peut  être  mis  en  mouvement  par  un^ 
force  très  petite  appliquée  à  des  intervalles  exactement  égaoïc 
à  la  durée  d'une  de  »e8  oscillations,  ou  qu'un  solide  élastique 
en  vibration  communique  son  mouvement ,  par  l'interm^-** 
diaire  de  l'air ,  i  un  autre  corps  en  repos  qui  se  trouve  St 
l'unisson  avec  lui ,  ainsi  l'on  peut  concevoir  que  les  grosse^ 
fibres  nerveuses  de  la  rétine  sont  ébranléea  par  l'élher ,  qu.i 
répète  ses  impulsions.  Ces  fibres  elles-mêmes  ne  reçoivent  ce 
mouvement  particulier  qu'en  vertu  de  leur  composition ,  de 
leur  forme  et  de  leur  élasticité ,  qui  les  rendent  susceptibles 
de  vibrer  en  des  temps  exactement  égaux  k  ceux  des  impul*  ' 
sions  de  l'éther.  Maintenant  il  est  aisé  de  concevoir  com- 
ment on  peut  fixer  les  limites  des  couleurs  appréciables.  S'il . 
n'y  a  pas  de  fibres  nerveuses  à  l'unisson  avec  les  vibrations 
de  l'éther,  celles-ci  ne  produisent  point  de  sensation  tant  que 
leur  fréquence  n'est  pas  renfermée  entre  certaines  limites  : 
c'estjainsiqu'une  seule  impulsion,  ou  une  suite  d'impulsions ir- 
régulières,  ne  saurait  produire  la  lumière,  et  que  les  vibrations 
de  la  rétine  se  prolongent  encore  quelque  temps  après  que  leur 
cause  a  cessé,  surtout  si  la  lumière  est  très  vive,  en  aflfectant 
notre  œil  de  la  manière  décrite  à  l'art.  545.  Il  peut  donc 
exister  d'autres  animaux,  tels  que  des  insectes,  incapables.de 
percevoir  les  couleurs  que  nous  connaissons,,  et  dont  toutes 
les  impressions  de  lumière  sont  dues  à  une  classe  de  vibrS' 
tions  hors  des  limites  qui  nous  sont  propres,  comme  le  doc- 
teur Wollaston  l'a  ingénieusement  imaginé  (  nous  pourrions 
presque  dire  prouvé),  en'parlant  de  la  manière  dont  ces 
êtres  perçoivent  les  sons. 

568-  —  Le  mouvement  de  chaque  particule  de  l'éther  e«t 
réglé  par  celui  de  la  molécule  |du  luminaire  qui  le  produit* 
11  est  périodique  et  régulier  si  tel  est  le  mouvement  de  cette 


56i 

école  ^  mais,  dans  la  théorie,  on  n'a  besoin  de  conside- 
]oe  des  mouvements  infiniment  petits.  Le  déplacement 
liaque  particule  de  l'éther  ou  do  luminaire  est  supposé 
s  petit  pour  ne  point  la  détacher  des  particules  voisines 
lianger  V ordre  de  sa  situation  h  IVgard  de  celles-ci.  Si 
ne  considère  que  les  déplacements  infiniment  petits  hors 
à  position  d'équilibre  y  il  est  évident  qoe  la  tension  qu'ils 
«nt  causer,  ou  la  force  qoi  pousse  la  molécule  déplacée, 
être  proportionnelle  à  la  distance  parcourue  à  partir 
koint  de  repos,  et  doit  être  dirigée  vers  ce  point,  pourvu 
n  suppose  le  milieu  également  élastique  dans  toutes  les 
ctions.  La  dynamique  nous  apprend  qu'alors  la  trajec- 
:  de  cette  molécule  est  une  ellipse  dont  le  centre  est  le 
t  d'équilibre.  Quand  un  des  axes  de  l'ellipse  s'évanouit , 
ajectoire  devient  une  b'gne  droite ,  dont  ce  point  occupe 
lilieo  ,  et  sur  laquelle  la  molécule  a  un  mouvement  de 
*'t  vient.  Les  révolutions  dans  le  premier  cas  et  les  excur- 
s  dans  le  second  sont  isochrones  et  suivent  la  loi  du 
clule. 

ous  examinerons  maintenant  le  cas  de  vibratioiks  rectili- 
S  comme  étant  le  plus  simple,  et  nous  montrerons  ensuite 
iment  on  peut  y  réduire  le  cas  général. , 

Problème. 

Sg.  — .  Déterminer  le  mouvement  d'une  molécule  vis- 
ite d'un  luminaire ,  en  supposant  que  les  excursions 
it  lieu  en  ligne  droite. 

ommant  x  la  distance  variable  de  la  molécule  au  point 
'^os,  /  le  temps  écoulé  depuis  une  époque  fixe  ,  v  la  vi- 
S  et  £  la  force  d'élasticité  absolue,  la  force  qoi  pousse  la 
école  vers  son  point  d'équilibre  sera  E  x>  et  ten4râ^  à  di- 
Qer  les  x, 
%  awri^  4qiiç 
♦-  d^  ^  X  p. 


=  —  a  ¥,  X  d  X  } 


et  par  conséquent 

^  é^  X  .  d  X 

de 

intégrant  des  deux  parts  , 

a  désignant  la  plus  grande  excursion ,  ou  la  demi^amplUx^^ 
de  la  vibration.. 
Puisque 

y  =  p^  .  U^à"  —  ar*  =  —  ^  , 

d  X 


d  t=.  — 


•   »  * 


ou,  en  intégrant, 

f  +  C  =''i--=  arc  (  cos  =L  -   )  : 

ce  qui  donne 

X  =  a  .  cos  [  KÊ  (  '  +  C  )  ]  , 

y  =z  a  .  |/lÊ"sin  [  |/T  (/  +  C)]. 

Telles  sont  les  expressions  de  la  vitesse  de  la  mole'cule  ^^ 
de  sa  distance  du  milieu  de  la  vibration ,  à  un  instant  quel- 
conque. En  nommant  T  la  période  pendant  laquelle  la  m^' 
lécule  achève  son  excursion  complète  des  deux  côtés  dupoi^^ 
d'équilibre,  nous  aurons,  à  l'origine  du  mouvement ,  quao^ 
f  =  o  et  que  xzzz  a  , 

û.cos  [KÊ.  (/  +  C)]=a,  ou  (/  +  C)  |/E"=:0' 

Au  quart  de  la   période ,  c'est-à-dire   quand  la  fOf^^^ 
cule  est  à  sa  plus  grande  distance  — a  de  l'autre  cèt^" 
centre  , 


365 


—  a  ^^  a  '  cos 


[kÊ(.+  ^T  +  c)] 


ea    désignant  par  v  la  demi-circonférence  dont  le  rayon 
vaut  l'anité.  Il  vient  alors,  par  soustraction, 


^-  T  .  |/^  =  „  ,  T  = 


2  ir 


\/^   ' 


^Êm^ 

T 

• 

(^ 

TT    • 

T     y  ' 

:în    1 

'X     71 

f  4-  c 

c*- 


ce  qui  nous  permet  d'éliminer  J/È  ,  et  de  remplacer  cette 
quantité  par  sa  valeur  en  T,  qui  est 

par  conséquent 

j?  =s  a  .  cos 

tyw  '         f  ^+  C\ 

K=:aK£   .sml27r.  — ^^ —  1. 

^es  équations  expriment  la  loi  cherchée  ,  et  deviennent 
simplement 

f^  =  â  t^E   .  sin  (  2  TT  .  =•  j  , 

^^d  on  compte  le  temps  à  partir  du  moment  où  i'  =:  o , 

c  esuà-dire  où  la  molécule  est  à  la  fin  d'une  de  ses  excur- 
sions. 

$70.  —  Corollaire •  Ainsi  les  excursions  de  la  molécule 
^^i^Qt  quatre  phases  principales,  pendant  lesquelles  le  mou- 
^^nientsera  semblable,  mais  en  sens  contraire,  ou  de  c6tés 


^'^j  X  =:  a  .  cos 


364 
opposés  par  rapport  au  centre  d'ëbranlement.  Dans  la  pre- 
mière phale,  la  molécule  '  se  trotivérà  à  droite  dû  centre , 
dont  elle  s'approchera  en  se  dirigeant  de  la  droite  vers  la 
gauche }  dans  la  seconde  phase  elle  sefa  à  gauche,  et  tendra 
à  s'écarter  du  centre  :  nous  appellerons  positives  ces  deux 
phases.  Dans  la  troisième,  la  molécule  se  trouvera  ià  gauche, 
et  son  mouvement  la  rapprochera  du  centre ,  de  gauche  1 
droite^  dans  la  quatrième  elle  sera  de  nouveau  à  droite,  mais 
elle  s'éloignera  du  centre ,  en  se  mouvant  encore  de  gauche 
à  droite  :  nous  donnerons  à  ces  dernières  phases  le  nom  de 
négatiyes» 

Problème» 

571.  —  Déterminer  les  vibrations  rectilignes  d'une  molé- 
cule de  l'éther  dues  à  une  particule  matérielle  qui  vibre 
comme  on  l'a  supposé  dans  le  problème  précédent. 

Quand  une  impulsion  se  propage  au  travers  de  milieux 
élastiques  uniformes ,  chaque  molécule  communique  à  celle 
qui  la  suit  un  mouvement  semblable  au  sien  •  mais  cette 
transmission  n'est  pas  instantanée ,  et  le  mouvement  d'une 
molécule,  à  une  distance  quelconque  de  Torigine  des  vibra- 
tions, ne  commence  qu'après  un  certain  intervalle  de^temps. 
Ce  temps  est  celui  que  met  le  son,  la  lumière,  etc.,  à  parcou- 
rir cette  distance  avec  une  vitesse  uniforme,  due  à  l'élasti- 
cité intrinsèque  du  milieu.  Pour  la  lumière,  il  est  d'environ 
200,000  milles   (  i,o56, 000,000  pieds)  par  seconde,  et  de 
1,100  pieds  pour  le  son.  Quand  le  luminaire  cesse  ses  vibra- 
tions ,  celles  de  la  molécule  éthérée  ne  cessent  pas  tout  a 
coup ,  mais  elles  continuent  pendant  un  temps  égal  à  celui 
qui  s* est  écoulé  entre  la  première  impulsion  et  le  commence- 
ment de  la  vibration.  En  dénotant  par  V  la  vitesse  de  la  lu- 
mière ,  et  par  D  la  distance  de  la  molécule  au  point  lunu- 

neux  ,  =^  sera  donc  l'intervalle  entre  l'instant  où  commence 

la  vibration  de  la  particule  matérielle,  et  celtfi  oii  commence 
celle  de  la  molécule  éthérée. 


565 

Ainii,  i  déiignant  le  Umps  ëcoùlrf  dtpuM  le  cotnineiicé- 
lent  de  la  première  phase  de  vibrâtrân  positiTt  du  p<MBt 

imineuX)  t  —  v?  sera  le  temps  qa'il  faudra  preudi^  dans  te 

is  d'une  molëcule  éthérée. 

Les  équations  du  mouvement  sont  donc  : 

Pour  le  point  lumineux ,  en  posant  a  |/^£  zizb, 
xznza  ,  cos  2ir.;-;,   f^zr^.smAir.sr; 

Pour  la  molécule  d'ëther, 


a*  =  a  «  cos  2 


étant  la  demi- amplitude  de  la  vibration,  ou  l'étendue  d'ex- 
ursion  de  la  molécule ,  et  p  ayant;  pour  valeur  a  (/ns. 

572,  —  CorolL  I .  Il  est  évident  que  la  vitesse  des  molé- 
:ules  de  Téther  peut  être  indéfiniment  moindre  que  celle  de 
lailnmière:  car  la  plus  grande  valeur  numérique  de  v  ne  dé- 
pend que  de  celle  de  « ,  ou  de  l'amplitude  de  l'excursion ,  de 
l'élasticité  £ ,  et  nullement  de  Y,  vitesse  de  propagation  de 
l*oade  lumineuse. 

SyS*  —  CorolL  2.  Si  nous  supposons  que  la  particule  lu- 
^a^nse  ml  fait ,  depuis  l'origine  de  son  mouvement,  un  cer- 
^ia  nombre  de  vibrations  et  de  parties  de  vibration  pendant 
>e  temps  ^ ,  en  considérant  une  molécule  de  l'éther,  qui  se 
trouve  à  une  distance  V  ^  de  la  particule  et  dans  une  dtrec- 


566 

tion  quelconque,  c'est-à-dire  sur  une  sphère  dont  le  rayon 
est  V  r^  cette  molécule  comniencera  à  se  mouvoir  après  le 
temps  /.   Si  l'on  conçoit  une  autre  sphère  concenjLriqaeà 
la  pvemièrei  mais  dont  le  rayon  soit  moindre  dé  Y  T ,  cha- 
que molécule  située  sur  cette  surface  aura  justement  acheva 
une  vibration  et  en  commencera  une  seconde  y  et  ainsi  de 
suite.  L'intervalle  entre  ces  surfaces  ,  partagé  en  coucho 
sphériques  et  concentriques,  renfermera  des  molécules  dans 
toutes  leurs  phases  de  vibration  ,  celles  de  chaque  couche  se 
trouvant  dans  la  même  phase.  Cet  assemblage  de  molécnleA. 
se  nomme  une  onde;  et,  comme  l'impulsion  continue  es' 
avant,  il  est  évident  que  le  rayon  de  l'onde  doit  augmenter,  "' 
et  que  celle-ci/doit  atteindre  successivement  toutes  les  nu^ 
lécules  du  milijèu. 

!       i 

574.  —  Définition,  L'Intervalle  entre  la  surface  intériewe 
et  la  surface  extérieure  d'une  onde  lumineuse  s'appelle  ii&ei 
ondulation  ou  j>ulsation.  Sa  longueur,  que  nous  désignecooi 
par  >,  est  évidj^mment 

=  V  T  =  ). 

C'est  l'espace  que  parcourt  la  lumière  pendant  le  temps  T 
d'une  période  totale  ou  de  la  vibration  d'une  particule  lumi- 
neuse :  cette  longueur  est  par  conséquent  proportionnelle 
à  T. 

575.  —  Ainsi  les  longueurs  d'ondulation  ne  sont  pas  les 
mêmes  pour  tous  les  rayons  colorés  :  car,  d'après  la  sixième 
demande,  le  nombre  de  vibrations  que  font  les  molécules  de 
l'éther  en  un  temps  donné  détermine  la  couleur.  Or,  plus  les 
vibrations  sont  nombreuses  (le  temps  restant  le  même], plus 
leur  durée  doit  ctre  courte  :  conséquemment  T,  durée  de 
l'ondulation  ,  et  >,  sa  longueur,  doivent  ctre  moindres  ponr 
les  rayons  violets  que  pour  les  rayons  rouges. 

Des  expériences  que  nous  rapporterons  bientôt  nous  ap- 
prennent que  les  longueurs  des  ondulations  dans  l'air,  ouïes 


56* 
vtleurS  de  1  i>oT)r  Ici  divrrs  rayons  ,  ainsi  que  lear  Aombrt- 
pendant  une  Mcoade ,  lont  tellei  qne  les  dunne  la  table  soi*  - 
vaale  s  ' 


LONr.UKuns 

J'ondiiUilon 

du 

NOMBRE 

COULEURS. 

parlai  de 

.i  c«Tn- 
Kueuis, 

DES    OnDULlTIOM 

pouce, 

ou  -  =r 

par  seconde. 

<""  = 

1 

Kitrême  rouge 

o.ooooîfk. 

55640 

,58,000000,000000 

Rouge 

o 

oooou5(J 

■igiBo 

4-7,000000 

000000 

Inlenu^diairu 

0 

ooooa4fi 

407S0 

,95,000000 

000000 

Orangé   .    .    . 

0 

0000î4o 

4.6,0 

5«6,oooooo 

000000 

intermédiaire 

0 

OOO0355 

4,5.0 

5,7,000000 

000000 

Jauo«  .... 

0 

0000227 

44000 

i35,QOOOOO 

000000 

tiitcrméJiaire 

o 

0000a j 9 

45600 

■i55,oooûoo 

000000 

Vert 

47460 
495,0 

577,000000 

600,000000 

Intermédiaire 

0 

0000205 

000000 

Bleu 

oooolf 

5,,.o 
5,9-0 

62,,O0OO00 

644iOOùoùo 

oooooo 

0 000 00 

liiteruiêdiaire 

o 

Indigo.   .   .   . 

o 

0000 (65 

54070 

i58,o.oooo 

DOOOOO 

Internufdiaire 

0 

0000181 

55,40 

^72,000000 

oooooo 

Violet  .... 

0 

0000174 

57J90 

îi99,oooooo 

000000 

Violet  eilrêmc. 

o 

0000,6, 

5y75o 

727,000000 

ùùoooo 

l'D    supposant   à  la 

lumièi'cuaevitesst 

de   rya.ooo   milles 

par  seconde. 

5yf>,  —  Nous  voyons,  par  celle  table,  que  la  gemibilile  de 
'«eil  est  resserrée  entre  des  limites  beaucoup  plus  étroites 
pie  celle  de  i*areille,  le  rapport  des  vibrations  eitrémes  ^tant 
^  peu  près  comme  1  .  56  :  ■  ,  valeur  on  peu  au-dessous  de 
U  sixte  mineure  ,  et,  par  conséquent,  beaucoup  moindre 
SQ'une  octave.  On  a  peine  à  concevoir  comment  l'homme  a 
fn  nemrcr  eiactement  dei  quantités  si  petites  :  car  c»  pé- 
I.  M 


568 

tifitâes  et  ces  espaces  sont  r^els,  quelle  que  soit  la  théorie  que 
ToB  adopte  )  puisque  Newton  les  a  déduits  de  mesures  direo* 
tes.  Leurs  noms  seuls  les  rattachent  au  syslèroe  que  nous  ex- 
posons. 

577.  ^—  Dans  Phypothè^e  actuelle ,  les  f ayons  sont  tous 
diriges  perpendiculairement  à  la  surface  de  l'onde.  Quand 
la  vibration  se  propage  donc  au  travers  d'np  ëlher  unifor- 
me ,  l'onde  étant  limitée  par  des  surfaces  sphériqueç ,  la  di- 
rection du  rayon  est  constante  et  passe  par  le  centre  :  ainsi | 
d'après  ce  système ,  la  lumière  doit  se  propager  en  ligne 
droite  dans  un  milieu  uniforme. 

678.  —  L'intensité  du  rayon  a  nécessairement  un  certain 
rapport  avec  l'impression  faite  sur  la  rétine  ,  en  un  teçip» 
donné,  par  les  molécules  de  l'éther,  et  par  conséquent  avec 
les  amplitudes  d'excursion  et  les  vitesses  absolues  de  ces  mo- 
lécules. Le  principe  de  la  conservation  des  forces  vives  exige 
que  l'amplitude  d'excursion  de  la  molécule  qui  se  trouve  à 
une  distance  quelconque  du  centre  d'ébranlement  soit  ea 
raison  inverse  de  celte  distance.  En  supposant  donc  que 
l'impression  faite  sur  la  rèline  soit  simplement  proportion- 
nelle à  Vinertie  de  la  molécule  y  la  lumière  doit  décroître  en 
raison  inverse  de  la  distance ,  et  en  raison  inverse  du  carré 
de  la  distance,  si  l'on  regarde  cette  impression  comme  pro- 
portionnelle à  \di  force  vive,  qui  croît  comme  le  carré  de  la 
vitesse. 

Gomme  nous  ne  connaissons  rien  de  la  manière  dont  la 
lumière  ou  le  son  affecte  le  sensorium  ,  nous  n'avons  point 
a  priori  de  motif  péremptoire  pour  adopter  l'un  de  ces  rap- 
ports. 

Cependant  il  semble  préférable  de  prendre  le  carré  de  la 
vitesse  absolue,  ou  de  l'amplitude  d'excursion  de  la  molécule 
vibrante,  pour  mesure  de  l'intensité  de  la  lumière,  quand  on 
a  égard  aux  considérations  suivantes  : 

Lorsqu'un  faisceau  lumineux  se  divise ,  soit  par  la  réflexion 


569 

partielle  >  soit  |^ar  la  double  reTraction  ou  autrement  9  dans 
un  noiUeii  parfc^itement  diaphane  et  poli ,  il  n'y  a  jamais  de 
perte  de  lumière 5  de  manière  que  la  somme  des  intensités 
demeqre  constante,  malgré  les  changements  de  grandeur  ou 
de  signe  (1)  qu'éprouvent  les  vitesses  absolues  des  molécules 
en  vil^ration.  Si  l'on  supposait  le  décroissemcnt  en  raison  in- 
verse dç  la  simple  distance,  le  principe  du  mouvement  uni- 
forme du  centre  de  gravité  nous  obligerait  à  regarder  comme 
constante  noja  la  somme,  mais  la  différence  de  ces  intensités; 
ce  q[iii  donnerait  un  résultat  contraire  à  l'expérience. 

679.  —  Quand  le  milieu  qui  transmet  les  vibrations  n'est 
pas  uniformément  élastique,  les  ondes  avancent  irrégulière- 
ment dans  certaines  directions,  suivant  la  loi  de  l'élasticité  : 
dans  ce  cas,  la  figure  des  ondes  n'est  pas  sphérique.  En  sup- 
posant que  l'élasticité  varie  par  gradations  insensibles  (com- 
ine  dans  l'atmosphère,  par  exemple,  dont  le  pouvoir  réfrin- 
gent est  variable),  l'onde  s'aplatira  du  c6lé  où  l'élasticité 
est  moindre  :  ainsi,  dans  la  fîg.  126,  soit  AB  la  surface  de 
la  terre ,  Ç  D ,  E  F,  G  H  .  etc. ,  les  couches  atmosphériques  , 
et  S  un  point  lumipeux ,  les  ondes  diminueront  de  courbure 
à  niçsure  qu'elles  s'approcheront  de  la  perpendiculaire  S  B. 
Si  l'on  représente  le  rayon  par  la  ligne  S,  1 ,  2,  5,  4?  S,  çtc, 
menée  de  manière  à  couper  toutes  les  ondes  à  angles  droits,' 
cette  courbe  se  redressera  en  approchant  de  la  sut  face  ÂB, 
et  le  rayon  paraîtra  attiré  vers  la  centre  de  la  terre ,  copame 
on  l'observe  effectivement. 

Voyons  maintenant  comment  00  explique  les  phénomènes 
de  la  réflexioQ  et  de  la  réfraction. 

56o.  —  L^  réflexion  perpendiculaire  de  la  lumière  peut 
se  ççnççvoir  par  analogie  avec  une  balle  élastique  qui  vient 


<    (i)  Oânnie  Aana  le  cas  de  la  réflexion  ,  où  l'on  doit  supposer  que  les 
molécnUs  teboo^jaiient  les  unes  «ur  les  autres  ,  immédiatement  ou  non. 
I.  24* 


dioqper  une  autre  balle  en  repoa  :  c*eit  lîiiiii  que  Fa  triH 
Xét\t  dôctèor  Tonng.  Si  les  ballet  iont.de  niême  frMJev 
toù't  \t  Inovrement  dé  là  pretnière  pane  da'na  la  feoMdi 
lans  ancan  rebondifsementi  et  l'impahion  peat  se  çônima 
niqaer  ainsi  an  boni  d'une  filé  de  balles  ,  anssi  longae  fi 
Ton  yondra,  sans  épronrer  de  diminnt^n  :  tel  est  le  noM 
ment  de  la  Inmièr^  dans  nn  nulien  nAifonne  ou  dans  iiaid 
lieu  d'^le  tflàstidté.  Ktais  si  la  balle  ijni  se  nJiènt  est  jph 
petite  *que  eelle  qui  est  en  repos,  elle  sera  repouMe  àrècûi 
quantité  de  mouTement  d'autant  plus  grande  que  les  bsA 
diSiIreront  darantage. 

.  âSi.  —  Pour  rendre  compte  de  la  réflexion  et  de  la  n 
fraction  obliques,  ainsi  que  d'autres  phénomènes  dontB»^ 
devons  encore  parler,  nous  nous  fonderons  sur  les  priodp 
suivants ,  qui  sont  ou  des  axiojmes  ou  des  conséquencei  0 
médiates  des  lois  de  la  dynamique.  / 

58^.  —  I®  Quand  un  nombre  quelconque  de  petites  in 
pulsions  est  donné  à  la  fois  aux  particules  d'un  milieu  c 
d'un  système  de  corps  soumis  à  l'influence  de  forces  fie 
conques,  le  mouvement  de  chaque  particule  est  la  sommes 
tous  les  mouvements  partiels ,  considérés  comme  ayant  fo 
séparément  :  le  mot  somme  doit  se  prendre  ici  dans  so 
acception  algébrique. 

585.  —  2®  Chaque  molécule  en  vibration  dans  un  mili^ 
élastique ,  soit  que  ce  mouvement  provienne  d'une  impnl 
sion  primitive  ou  du  choc  d'autres  molécules,  peut  être  cot 
sidérée  comme  un  centre  d'ébranlement  dont  émane }  dsi 
toutes  les  directions,  un  système  d'ondes  secondaires, cof 
formément  aux  lois  qui  règlent  la  propagation  des  ond 
dans  un  milieu. 

584-  —  Théorème.  Dans  la  réflexion ,  suivant  la  doctno 
ondulatoire,  l'angle  d'incidence  égale  l'angle  de  réflexion* 


57. 

Soit  ÂB  (  ûg,  127  )  une  surface  plane  qui  sépare  les 
deux  milieux, ,  et  S  le  point  lumineux  d'où  émane  une 
sërie  d'ondes  sphériques  telles  que  A  a.  Aussitôt  qu'une 
de  ces  ondes  atteint  la  surface  en  A,  il  se  fait  une  ré- 
flexion partielle.  En  regardant  A  cotnme  un  nouveau  cen- 
tre d'ébranlement ,  les  ondes  qu'il  émettra  pénétreront  en 
partie  dans  le  milieu  réfléchissant ,  avec  une  vitesse  plus 
ou  moins  grande  que  celle  de  l'onde  incidente,  suivant 
les  circonstances  ;  tandis  que  les  autres  seront  renvoyées 
dans  le  milieu  011  se  fait  la  réflexion  ,  en  conservant  leur 
vitesse.  Ce  n'est  que  de  ces  dernières  que  nous  avons  à  nous^ 
occuper.  ' 

Concevons  maintenant  que  Tonde  A  a  avance  jusqu'en 
B  b  :  pendant  qu'elle  parcourt  l'espace  PB,  l'onde  émanée 
de  A  parcourra  en  sens  contraire  la  distance  A</z=:PB, 
et  sera  représentée  par  l'hémisphère  dont  le  rayon  est 
kd. 

Entre  A  et  B  prenons  un  point  quelconque  X ,  et  traçons 
la  surface  hénaisphérique  X  c.  Si  l'on  regarde  alors  X  comme 
un  centre  d'ébranlement ,  ce  point  ne  commencera  à  vibrer 
qne  du  moment  où  l'onde  l'aura  atteint ,  c'est-à-dire  plus 
^d  que  A  de  tout  le  temps  que  l'onde  A  a  aura  mis  à  par- 
courir F  Q.  Mais ,  une  fois  en  mouvenient,  ses  vibrations  se 
propageront  dans  leL.sens  de  X  vers  c  avec  la  même  vitesse  ^. 
de  manière  que,  lorsque  l'onde  primitive  se  trouvera  dans 
'*  position  B^,  l'onde  émanée  de  X  formera  un  hémisphère 
iont  le  rayon  X  c  =  P  B  —  P  Q  =  Q  B. 

Comme  on  peut  appliquer  le  même  raisonnement  à  cha- 
<{Ue  point  tel  que  X ,  si  l'on  se  figure  uue  surface  qui  touche 
tous  ces  hémisphères  en  d,  c,  B,  elle  marquera  les  points^ at- 
teints par  les  ondes  réfléchies ,  et  ces  points  commenceront  à 
s.éhranler  précisément  quand  Tonde  primitive  aura  atteint 
^î  ils  formeront  donc  la  surface  de  l'onde  réfléchie,  i^rolonr 
Seons  maintenant  la  surface  ^B  au-dessous  du  plan  AB  en 
ÇCD ,  et  faisons  la  même  construction  pour  toutes  les  sphè« 
res  autour  de  A  et  de  X  :  les  surfaces  sphériqu es  BC  D. et. 


5?* 
C  c,  ¥Unt  tootes  Jeti&  perjpendiculaires  i  S  X  C  9  ioWtni  se 
tobchcfr  en  C;  d*^oik  il  sait  que  la  surface  qiii  enirelôppetoos 
les  htftbisphires  dont  les  centres  soht  A,  X,  été. ,  éa-aesoui 
de  A  B I  est  on  segment  sph^rique  ayant  S  pour  centre  :  pai 
coilsëqaent,  la  surface  Bec/  de  Vônde  r^^chie  est  uâ  seg- 
ment de  sphèire  dont  le  centre  est  en  1,  à  la  méinè  âiHano 
que  S  9  aa-desious  du  plan  A  B. 

Or  le  pbint  S  sera  vu  pair  un  oeil  ptacë  en  X ,  dans  h  direc 
tioli  SXpei^ndlcùlàîre  i  l'onde  iùcidentéy^etrœîl  placée: 
c^  apercevra  l'image  réfléchie  de  5,  eh  s,  4^ns  la  àîrectioDcr 
perpendiculaire  à  Tonde  réfléchie.  Mais  es  doit  passer  parlS 
parce  que  les  sphères  cC  et  B&  se  touchent  en  e  :  le  rây<^ 
Visnel  qui  fait  paraître  5  en  c  passé  donc  aussi  par  X. 

ÏJiè  inégalité  des  surfaces  BD,  fii/^  on  conèlnra  celles <tc 
sOiiglès  B X'è  et  A X S ,  c'est-idire clés  angles  d^ineidènce «e 
de  réfleiion  .C.Q.F.D. 

r 

S6B.  —  CoroUaùrè.  Si  la  surface  réflécfaiistonte  n'était  p^ 
un  plan,  l'onde  réfléchie  ne  sérail  point  sphérique.  Cepem 
dant  on  déterminerait  aisément  sa  forme  de  la  manière  sai 
,  vacte  : 

Supposons  que  Ponde  directe  ait  pris  la  position  B  b  {^S 
128)  :  par  un  point  quelconque  X  de  la  surface  faisons  passe' 
la  sphère  X  Q  ,  dont  le  centre  esX  S  ,  et  du  point  X9  avec  w^ 
rayon  zz;  B  Q ,  décrivons  une  autre  sphère.  Si  l'on  fait  T* 
même  construction  pour  chaque  point  de  la  surface  A  B,  i^ 
surface-enveloppe  (telle  que  B  cd)  de  toutes  les  sphères ser^ 
celle  de  l'onde  réfle'chie ,  car  elle  marque  la  dernière  limita 
que  la  lumière  réfléchie  aura  atteinte  dans  toutes  Içs  direc- 
tions ,  au  moment  011  l'impulsion  primitive  sera  parvend^ 
en  3. 

Prenons  maintenant  un  point  Y  infiniment  voisin  de  X  / 
et ,  faisant  la  même  construction  en  Y,  désignons  par  c  et  ^ 
les  points  où  l'onde  réfléchie  est  percée  par  les  normales  X  ^ 
et  Y  ej  abaissons  sur  Y  e  et  sur  S  Y  ^  lea  perpendiculaires  X  ^ 
et  X  ^. 


57^5 
Puisque 

Yi5  =  SB~SY    etXc  =  SB  —  SX, 

nous  aurons 

-Y  e  —  X  c   ou    Yr  =  SX--SY  =  Y^/ 

)e  plus,  X  Y  étant  commun  aux  deux  triangles  rectangles 
^^V  r,  XY^,  l'angle  rY  X  doit  être  égal  à  XYq  ou  à  SYA. 
Ucftsi  la  mème^  loi  de  réflexion  a  lieu  pour  les  surfaces 
:ou  rbes. 

Problème. 

586.  —  Démontrer  la  loi  de  la  réfraction  dans  le  système 
ondulatonre. 

Soit  S  (fig.  129)  un  point  lumineux  ,  et  supposons  que 
roxi.de  qui  en  émane  atteigne  successivement  les  points  Y  , 
X  ei:  B I  infiniment  rapprochés  et  appartenants-  à  la  surface 
couirbe  YXB  d'un  milieu  réfringent.  Lorsque  Tonde  vient 
frapper  Y  XB,  chacun  de  ces  points  devient  un  centre  d'on- 
dula.tiotts  qui  se  propagent ,  dans  le  milieu  di rimant ,  avec 
^^^  vitesse  différente  de  celle  de  la  lumière  dans  le  milieu 
d'iocidence ,  à  cause  de  l'inégale  élasticité  de  ces  milieux. 
f5*  demande). 


y  *  y  l'i  iai  vitesse  dans  le  premier  milieu. 
!  la  vitesse  dans  le  second. 


^c  rapport  sera  constant  par  Lypothèse. 
*^c'crivant  la  sphère  B  Q  R ,  l'on  prendra 


et 


Xc=z^  .QX 


Y  e  =  ~  .  Y  a. 


XeeïY  e  représenteront  alors  Ic^  espaces  parcooras  par  les 
ondes  secondairea  ëmanées  de  X  et  de  Y.  an  moment  o&  l'on* 
de  direcl!e  anra  attèioiB  :  par  conséquent,  si  der  [joints  X  cft 
Y  comme  centres,  avec  def  rayons  respectivement  ^àur  j^ 
ces  espaces-,  op  décrit  dea sphère»,  et  qp'on  regarde  e  el  c 
connDb  tes  points  oè  la  surface  conrbe  tonche  ces  spkires  y 
it^eit  ifTÎdent  qae  Xç  et>Ytf  seront  normales  &  cette  surface , 
o'asfei-dire  à  celle  de  l'onde  réfractée  !  Xc  et.  Y'0  seront  donc 
|i;|n4iç;çtiîmsia  des,  rayons  réfractés  en  X  et  en  Y.  Soient 
altaissées  sur  Y  R  et  snr  Y0  les  perpendiculaires.  X  f  elXr> 
«nanra 

Y^  =  SX-STei    trss.Y  «.—  X  <r» 


1r<ii-Xc=s^  .  YR-^  .  XvQ=:~  (Y  R  -  XQ> 

rIB»'.,  -li/,,    r^  1.. 

.    •• 

'  I  ,  .  '.  ^ 

d'où  l'on  tire 

Y  7  :  Y  r  ;  :  V  :  y. 

.  •  .' Mais,  puisque  S X ,  S  Y,  sont  les  rayons  directs ^  et  X  c  /^ 

.  Y«>  les. rayons-  réfractés  qui  leur  correspondent,  l'angle 

SXY  est  le  complément  de  l'angle  d'incidence  de  SX, «^ 

par  conséquent  YX^  est  égal  à  l'angle  d'incidence  roémf- 

L'angle  X  Yr  étant  le  complément  de  l'angle  de  réfraction^ 

Y  X  r  (  =  90*  -  X  Y  r) , 
=:  l'angle  de  réfraction  de  S  Y  ou  de  S  X  ,. 

puisque  les  points  Y  et  X  sont  iofitiiment  rapprochés.. 
On  conclura  de  ce  qui  précède  que 

X  q    •  X  Y  ;  ;  sin  d'incidence  ;    i  , 
X  Y  :  Y  r    ;  :    I   ;  sin  de  réfractioD  Ç 

et,  componendo,. 

Y  ^  •  Y  r  ;i  sm  d'incidence  *  sm  de  céfcaclioBv. 


575 
Mais  nous-  avons  pronvé  précédemment  que 

.     Y  9  :  Y  r  ::  V  :  ^  ; 

l     les  sinus  d^incidcnce  et  de  réfraction  ont  donc  enlre  eux  Te 
[■     même  rapport ,  que  nous  savons  être  constant.   C.Q.F.D. 


587.  —  CoroUaire  i.  Uondulation  se  propage  dans  le 
moindre  temps  possible  ,  à  partir  du  point  lumineux ,  dans 
les  deux  cas  de  la  réflexion  et  de  la  réfraction. 

En  effet ,  les  ondes  réfléchie»  ou  réfractées  marquent  toa- 
)PQrs.la  dernière  limite  à  laquelle  l'impulsion  s'est  fait  sentir 
dans  un  temps  donné.  L'ondulation  émanée  de  X  (fîg.  127) , 
dans  toute  autre  direction  que  X  c,  comme  Xy,  par  exem- 
ple, n'atteindra  pas  la  surface  hcd  :  le  point  y  aura  donc 
etëdépassé  par  l'onde  primitive  réfléchie  ou  réfractée,  quand 
j  elle  se  trouvait  dans  la  situation  j3y  S  ,  avant  d'être  atteint 
par  Tonde    secondaire    émanée   de    X   dans    la    direction 


I        588. —  CorolL  2:.  Cette  propriété  correspond^  dan?   Je 
\      Weme  ondulatoire  ,  au  principe  de  moindre  action  dans  la 
j      ^lïeorie  corpusculaire.  On  peut  Ténoncer  généralement  com- 
^^ilsoiV: 

[        te  rayon    réfléchi  ou    réfracté  suit  toujours  une   route 

^'ie  que  la  tracerait ,  dans  le  moins  de  temps  possible ,  un 

P^ïnt  qui  se  mouvrait  entre  les  points  de  départ  et  d'arri- 

^^« ,  en  ayant  égard  aux  changements  de  vitesse  occasionés^ 

c^i*  les  milieux  ,  et  à  la  direction  du  mouvement.. 

58g.  —  Cette  loi  comprend  ,  par  sa  généralité  ,  les-  cas  ou 

élasticité  du  milieu  est  variable  ,  et  ceux  où  l'élasticité  est 

^'flférentc  dans  certaines  directions:  car,  d'après  sa  définitioD,< 

^  ^ayon  n'est  qu'une  normale  à  la  surface  àéVonde,  c'est-à- 

^^ei  la  surface  qui  .est  le  lieu  de  toutes  les  molécules. du.ml- 


N 


5îr6 

lieu  alteintes' M  iliélliè  tenpl  J>Àr  l'otidiriccimi  et  tmuitù' . 
çaot  tiDseœble  &  s'ébranler. 

Ainsi  le  rusonnement  do  corollaire  i  s'applique  k  Um  ki 
cas  possibles. 

, .     '  '        ■    p--.  '  '  ''      \ 

^  590* —Les  propriétés  des-  foyers  et  des  canstîqnes  se  dél^ 
sent  de  cette  doctrine  avec  tant  d'élégance  et  c^e  fadlitéj  «s'il 
serait  inipardohnaUe  de  ne  pas  ein  doniMir  an  môMr-.nB 
exeniple. 

péfiUiion.  On'  ixààâhtjbjrèr  tont  point  lMU|à^1*Mâe  kfc"- 
rmaaaaèneinitiSHtdeplnsd^ttpointdtola  énrfacft» 

Il  ait  évident  cide  les  molécules  dé  VéUher  sont  anilsiéM 
au  fojrw  par  la'  fbroè  oollecttre  de  toutes  les  ondalsiti»«i 
qui.  viennent  le»  frapper  dans  la  même  phase  et  au  wèaM 
instant  x  cette  force  sehi  d'autant  pins  graftde  que  le  tàf^ 
9em  commun  à  iiti^plus{;ràixd  nombre  de  pttnts,  et  U  luniêr 
au  fbyer  en  «ira  d'autant. pins  intense. 

Problème» 

m 

591.  —  Assigner  la  nature  de  la  surface  qui  réfracterai 
rigoureusement  vers  uu  point  teus  les  rayons  émanés  d'iui 
autre  point. 

Soit  F  (  ûg.  129)  le  foyer.  Chaque  partie  de  l'onde  ^bi** 
née  de  S  et  réfractée  à  la  surface  A  B  atteindra  F  au  mètoo 
instant  :  par  conséquent ,  la  somme  des  temps  employés  a 
parcourir  SX  avec  la  vitesse  V,  et  FX  avec  la  vitesse  y,^ 
constante  pour  chaque  point  de  la  surface  |  c'est-à-dire  qu^ 

SX      F  X^ 

■*-- — U =;=  constante  ou  SX-f-a  .FX=  constante t 

y       *       y 

fi  étant  l'indice  de  réfraction  relatif. 

Cette  équation  détermine  la  nature  de  la  courbe  cherchée* 
On  remarquera  aisément  son  identité  avec  l'équation  {^) 
de  l'art.  !252 ,  obtenue  en  se  servant  de  la  loi  même  àe  la 
réfraction  9  mais  par 'une  analyse  beaucoup  moins  flinp' 


57^ 

592*  —  L*imperfectioD  de  nos  connaissances  actuelles  sur 
a  thëorie  des  ondes  ne  nous  permet  pas  de  calculer  gënc'ra- 
einent  l'intensitë  d'un  rayon  re'flefchi  ou  rëfracté.  Ne'an- 
moiDS,  en  supposant  que  le  rayon  incident  ëtait  perpendi- 
culaire ,  et  que  les  vibrations  avaient  lieu  dans  sa  direction , 
M.  Poisson  est  parvenu  à  déterminer  les  intensités  relatives 
des  rayons  incident,  réfléchi  et  transmis.  Voici  ses  résul- 
tats : 

En  désignant  par  |x,  ^',  les  indices  de  réfraction  absolus , 
et  en  regardant  Vintensîté  àQ  la  lumière  comme  proportion- 
nelle au  carré  de  la  vitesse  absolue  des  molécules  vibl*antes  , 
on  a 

L'intensité  du  rayon  réfléchi  *  celle  du  rayon  incident 
L'intensité  du  rayon  transmis  *  celle  du  rayon  incident 

Dénotons  par  ^,  /x',  |x%  les  indices  de  réfraction  de  trois 
^"ieux  superposés  dont  les  surfaces  sont  parallèles.  Quand 
^0  rayon ,  venant  du  premier  milieu  ,  traverse  le  second 
pour  se  réfléchir  à  la  première  surface  du  troisième  ,  son  in- 
«Usité,  au  moment  où  il  retourne  en  émergeant  dans  le  pre- 
Oïier  milieu  ,  est  à  celle  qu'il  avait  avant  son  incidence  à  la 
*urface  du  second  milieu  comme 

16  ^'  f.'»  (  p*  -,  ^r  )»   ;  (  ^  +  ^^)4  (  p^+  ^«^^ 

Enfin  ISntensité  du  rayon  qui  pénètre  dans  le  troisième 
'Milieu  est  à  celle  du  rayon  incident  à  la  surface  du  second 
^nime 

^^^i devient,  dans  le  cas  oii  le  troisième  milieu  est  le  me- 
*6  <jue  le  premier, 

:;  i6  fx»  f*'»  :  (pt-|->')4. 


578 

595.  —  C'est  ainsi  que  la  doctrine  ondulatoire  fournit  une 
explication  plausible  de  la  connexion  du  pouvoir  réflëchis- 
sant  d'un  milieu  avec  son  indice  de  réfraction ,  et  de  la  di- 
minution de  la  lumière  réfléchie  à  la  surface  commune  de 
deux  milieux  en  contact. 

Les  résultats  de  M.  Poisson  s'accordent,  en  général,  avec 
toutes  les  expériences  que  l'on  a  faites  jusqu'à  présent.  Le 
docteur  Young  les  avait  déjà  prévus  en  grande  partie  dans 
un  Mémoire  sur  le  chromatisme  (  Encjrclop,  Bric.  ) ,  en  sui- 
vant un  raisonnement  que  M.  Poisson  nomme  indirect^  mais 
qui ,  selon  nous ,  ne  mérite  aucunement  cette  épithète. 

5g4'  —  Si  la  photométrie  nous  met  un  jour  à  même  de  dé- 
terminer la  proportion  de  la  lumière  réfléchie  à  la  lumière 
incidente ,  nous  pourrons  en  conclure  l'indice  de  réfraction 
du  milieu  réfléchissant  dans  les  cas  où  l'on  ne  pourra  pas 
employer  d'autre  méthode  :  c'est  ainsi  que  M.  Arago  s'est 
assuré  que  près  de  la  moitié  de  la  lumière  incidente  se  réflé- 
chit quand  elle  tombe  perpendiculairement  sur  du  mercure» 

Nous  avons ,  dans  ce  cas , 


d'où 


f  =  5,829 , 


valeur  de  l'indice  de  réfraction  du  mercure  par  rapport  à 
rair. 

Ce  résultat  s'accorde  parfaitement  avec  plusieurs  obser- 
vations optico- chimiques  qui  semblent  assigner  aux  mëlaui 
d'une  grande  pesanteur  spécifique  ,  surlout  aux  métaux 
blancs,  d'énormes  pouvoirs  réfringents  et  dispersifs,  quand 
on  en  juge  par  ceux  de  leurs  combinaisons  transparentes. 
Celle  intéressante  application  n'a  point  échappé  au  docteur 
Young,  dans  le  mémoire  précité. 


*  %^ 


595.  —  Pour  compléter  la  théorie  de  la  réfraction  et  de  la 
réflexion  dans  le  système  ondulatoire  ,  il  ne  nous  reste  plus 
r[v'à  montrer  ce  que  devienneot  les  rayons  obliques  (  tels  que 
l^^y,  fig.  127)  provenant  des  ondes  secondaires,  qui  diver- 
gent dans  toutes  les  directions  et  tous  les  points  des  surfaces 
réfléchissantes  ou  réfractantes,  et  qui  ne  contribuent  point  à 
\^L  formation  de  l'onde  principale. 

Mais,  pour  en  rendre  compte,  nous  devons  avoir  recours 
£1  la  doctrine  de  V interférence ,  qui  est  due  presque  entière- 
ncacQt  au  génie  du  docteur  Young  ,  quoiqu'on  en  trouve  une 
esquisse  assez  bien  tracée  dans  les  écrits  de  Hooke ,  l'homme 
le  plus  ingénieux^  peut-être,  de  son  siècle.  Newton  lui-même 
s'est  livré  quelquefois  à  des  spéculations  analogues;  mais  ni  les 
idées  éparses  de  Newton,  ni  les  aperçus  de  Hooke,  ne  peuvent 
entrer  en  parallèle  avec  la  théorie  élégante  et  claire  du  doc- 
teur Young.  Si  le  système  de  ce  physicien  n'est  pas  celui 
de  la  nature,  c'est  du  moins  une  des  hypothèses  les  plus  heu- 
reuses qu'inventa  jamais  l'esprit  humain  pour  grouper  en- 
semble certains  phénomènes  naturels.  On  admire  avec  quel 
bonheur  les  objections  les  plus  formidables,  qui  résultaient  de 
certaines  découvertes  inconciliables,  en  apparence,  avec  cette 
doctrine ,  n'ont  servi  qu'à  lui  prêter  un  appui  inespéré  :  en 
^ffef,  Ton  n'y  rencontre,  à  chaque  pas,  qu'une  suite  de  ha^ 
^^rds  heureux,  tellement  qu'on  est  forcé  d'avouer  que,  si 
^^  système  n'est  pas  vrai,  il  mérite  de  l'être.  Nous  craignons 
40e  les  limites  de  cet  ouvrage  ne  nous  permettent  pas  de  lui 
rendre  une  justice  aussi  entière  que  nous  le  voudrions. 


38o 


§  III.  —  De  V interférence  des  rayons  lumineux. 


Principes  génëranx  de  la  doctrine  de  l'interférence.  Cas  d^opposition 
complète  *,  cas  d'accord  parfait.  — .  Analogie  avec  les  ondes  propagée* 
suivant  des  canaux.— Les  vibrations  initiale  et  finale  peuvent  être  né' 
gligées.  —  Neutralisation  de  deux  ra^'ons  de  lumière  (^ui  se  trouvent 
dans  des  phases  différentes.  —  Définitions  :  phases  ;  amplitude  de 
vibration  ;  rayons  semblables.  —  Origine  d'un  rayon  ;  trouver  cette 
origine.  —  Recherche  du  rayon  résultant  de  l'interférence  de  deax- 
antres.  -^  Théorème  de  Fresnel.  — -  Composition  et  décomposition  de« 
rayons.  —  Rapport  des  intensités.  —  Problème  général  des  interféren- 
ces. -^  Composition  et  décomposition  des  vibrations.  —  Cas  d'inter<* 
férencede  vibrations  rectilignes.  —  La  vibration  résultante  est  géoé— 
ralement  elliptique.  -^  Cas  où  la  résultante  est  rectiligne  ;  cas  ou  les 
vibrations  ont  la  même  direction  ;  cas  d'accord  parfait  entre  desvi^ 
brationsnon  coïncidentes.  —  Amplitude  et  situation  delà  résultante- 
—  Cas  de  vibrations  circulaires.  —Destruction  mutuelle  des  ondes 
secondaires.  — •  Cas  de  la  transmission  d'une  onde  à  travers  une  ouver' 
ture  limitée. 


596.  —  Le  principe  sur  leqnel  est  fondëc  cette  partie  de 
la  théorie  de  la  lumière  est  une  conséquence  de  celui  de  Xai- 
ditlon  des  petits  mouvements ,  énoncé  à  l'art.  585. 

Si  deux  ondes  atteignent  ensemble  une  même  molécule 
élhéréo,  celle-ci  recevra  à  la  fois  deux  impulsions,  et  le  mou- 
vement qui  en  résultera  .'^era  dirigé  suivant  la  diagonale  du 
parallélogramme  dont  les  cotés  représentent  ces  impulsions: 
par  conséquent,  si  les  vitesses  composantes  ont  presque  la 
même  direction  ,  la  résultante  sera  à  peu  près  égale  à  leor 
somme,  et  à  leur  différence  si  elles  sont  opposées.  Supposons 
maintenant  ; 

I"  Que  deux  mouvements  vibratoires,  produits  par  une  se- 
rie  d'ondulations  égales  et  successives,  répétées  indéfiniment 
dans  un  milieu  élastique,  se  fassent  sentir  en  même  temps 
en  un  même  point,  à  une  dislance  quelconque  de  leur  centre 


commun  ; 


2°  Qu'après  avoir  suivi  des  routes  différentes,  soit  à  cause 
de  l'interposition  d'un  obstacle  ou  autrement  ,  leurs  direc- 
tions en  ce  point  se  confondent  sensiblement  ; 

5<»  Que ,  par  suite  de  l'inégale  longueur  des  routes  ou  dd^ 


î^rence  des  vitesses ,  le  temps  qu'une  oude  emploie  à  par- 
irir  la  première  route  (A)  soit  plus  court  que  celui  qu'elle 
ttrait  à  parcourir  la  seconde  (B). 

l  est  évident  qu'une  molécule  d'éther  qui  se  trouvera  en 
point  commun  aux  deux  routes  A  et  B  commencera  à  vi- 
r  en  vertu  des  ondulations  propagées  suivant  A ,  avant 
tre  atteinte  par  l'onde  qui  doit  parcourir  B  :  ayant  la  co- 
idence,  son  mouvement  sera  donc  le.  même  que  si  les  on* 
propagées  le  long  d^  B  n'existaient  pas  j^  mais  ,  après  ce 
ment,  i(  sera  à  peu  près  égal  k  la  sommé  ou  à  la  différence 
mouvements  que  les  deux  ondulations  eussent  commuoi- 
îs  séparément  à  la  molécule.  ' 

»97.  —  Or  il  peut  arriver  que  la  différence  des  longueurs 
routes,  ou  la  différence  des  vitesses,  soit  telle,  que  les  ondes 
pagées  suivant  B  atteignent  l'intersection  après  des  inter- 
les  précisément  égaux  au  temps  d'une  demi-ondulation  , 
;t-à-dire  qu'elles  soient  en  retard  de  la  moitié  du  temps 
une  onde  met  à  parcourir  un  espace  égal  à  une  ondula- 
1  entière  :  dans  ce -cas,  la  molécule  qui  serait  dans  use 
ses  phases  d'excursiou  autour  de  son  point  de  repos ,  en 
tu  des  vibrations  propagées  suivant  A,. se  trouverait  au 
m^  instant  dans  une  phase  tout-à-fait  opposée ,  en  vertu 
celles  qui  suivent  la  route  B,  considérées  isoléme»^,  c'est- 
ire  qu'elle  se  mouvrait  en  sens  contraire  avec  la  même 
esse.  (Voy.  art.  670.  ) 

-•a  coexistence  des  deux  systèmes  de  vibrations  détruira 
)c  le  mouvement ,  et  la  molécule  restera  en  repos.  La 
me  chose  aura  lieu  si  la  différence  des  routes  ou  des  vi- 
ses est  telle,  que  les  vibrations  propagées  le  long  de  B  par- 
innent  à  l'intersection  des  routes  aux  | ,  | ,  7  )  etc. ,  d'une 
riode  d'ondulation  entière,  après  celles  qui  arrivent  par  A  : 
effet ,  les  phases  de  vibration  étant  périodiques  et  répétées 
dëSotment,  il  importe  peu  que  la  première  vibration  pro- 
^ée  suivant  B  interfère  avec  la  première  vibration  propa- 


582 

gée  suivant  A,  ou  avec  une  vibration  subséquente,  pourvti 
que  la  diffeVence  des  phases  soit  la  même. 

598.  —  Il  peut  arriver  aussi  que  les  ondes  propagées  1^ 
long  de  B  n'atteignent  le  point  de  rencontre  qu'une  ou  plu" 
sieurs  périodes  après  les  ondes  venant  par  4  :  dans  ce  cas,  13. 
molécule  à  l'intersection  des  routes  sera  agitée  k  chaque  ia-- 
stant,  après  l'arrivée  ae  la  première  onde  venue  par  B,  pa.'' 
les  deux  vibrations  qui  se  trouveront  dans  la  même  phasb  9 
et  conséquemracnt,  la  vitesse  et  l'amplitude  des  cxcursioo' 
seront  doublées  au  lieu  d'être  anéanties. 

699.  —  Enfin  ,  la  différence  de»  temps  d'arrivée  peut  n'ê- 
tre ni  un  multiple  pair  ni  un  multiple  impair  d'une  demi- 
période  d'ondulation  :  dans  ce  cas,  la  molécule  vibrera  avec 
une  vitesse  moindre  que  le  double  de  celle  qu'elle  aurait  51 
chaque  impulsion  avait  lieu  séparément. 

600.  —  On  peut  se  former  une  idée  très  juste  de  l'interfé- 
rence des  rayons  lumineux,  en  considérant  les  intersections 
des  ondes  à  la  surface  de  l'eau. 

Concevons  deux  canaux  de  même  largeur,  A  et  B,  qui  se 
coupent  à  angles  droits  dans  un  réservoir,  où  arrivent  en  mê- 
me temps,  d'une  grande  distance,  deux  ondes  qui  ont  par- 
couru les  deux  canaux  avec  des  vitesses  égales  et  uniformes. 

Supposons  que  les  parois  soient  parfaitement  lisses  ,  et  que 
les  canaux  aient  une  largeur  égale  dans  toute  leur  étendue, 
mais  qu'ils  s'infle'chissenl  un  peu ,  de  manière  à  se  rencontrer 
à  une  certaine  distance,  la  courbure  de  B  étant  un  peu  plu^ 
forte  que  celle  de  A  ,  et  la  distance  du  réservoir  au  point  àe 
concours  étant  pins  grande  suivant  B  que  suivant  A.  Si  l'<>^ 
ne  considère  qu'une  seule  onde  ,  il  est  évident  que  la  partie 
qui  aura  été  propagée  le  long  de  A  atteindra  l'intersection 
avant  celle  qui  sera  venue  suivant  B,  de  manière  que  l'ea»* 
sera  soulevée  par  deux  ondes  successives.  D'ailleurs,  la  cause 


58S 

à  rondulaiion  subsistant  toujours ,  et  produisant  une  ^cfri*^ 
idéfinie  domies  égales ,  u  la  difFc^rcnce  de  longueur  des 
eux  canaux  «st  prëoisëmenl  égale  à  la  moitié  de  l'intervalle 
ntre  les  sommets  de  deux  ondes  consécntiveè ,  le  sommet 
l'une  onde  quelconque  Tenue  par  A  parviendra  k  Pintcr- 
»ection  en  même  temps  que  l'espace  entre  les  sommets 
2oasëcoli&  de  denx  ondes  venues  par  B.  Ainsi  le  niveau  de 
l-ea«  doit  s*abaiss<er  autant  en  vertu  de  Tune  de  ces  causes 
qu'il  doit  a'ëlever  enWertu  de  l'autre  s  il  n'épixmvera  donc 
aucun  changement. 

Or,  quand  l'onde  propagée  suivant  A  tfavei^se  fe  point 
d'intersection,  elle  s'abaisse,  depuis  son  maximum  dVlcVa- 
tion,  par  les  mêmes  degrés  que  l'onde  venue  par  B  s'élève  en 
^mçant  avec  une  égale  vitesse.  Conséquemment,  le  niveau 
reste  le  même  au  point  d'intersection  ,  aussi  long-temps  que 
les  ondulations  se  succèdent  régulièrement  e  dèsk  que  celles-ci 
viennent  à  cesser,  la  dernière  demi-onde  qui  a  parcouru  B, 
^e  trouvant  point  une  demi^'onde  correspondante ,  venue 
suivant  A ,  pour  interférer  avec  elle ,  produira  un  seul  mou- 
^'^ent  oscillatoire  au  point  de  concours. 

601.  —  Dans  la  théorie  des  interférences  on  peut  négliger 
les  Ondulations  qui  ont  lieu  au  commencement  et  à  la  fin  du 
iQouvement,  et  qui  ne  sont  point  compensée»,  car  leur  nom- 
bre est  trop  petit  pour  exciter  la  sensibilité  de  la  rétine  :  on 
^^onsidère  alors  les  rayons  interférents  comme  ayant  une  du- 
<*^e indéfinie,  sans  avoir  égard  au  commencement  et  ù  la  fin 
^es  vibrations. 

602,  —  D'après  ce  qui  précède  on  voit  que ,  si  deux 
'^yons  ont  une  origine  commune  ,  c'est-à-dire  s'ils'  appar- 
^eniient  à  un  même  système  d'ondes  lumineuses  ayant  un 
^<t>tre*t6mmun,  et  qu'ils  suivent  des  routes  différentes  piour 
^■U"  tomber  en  un  point,  que  nous  supposeroiis  sur  un  écran 
^*«rla  rétine,  jls  formeront  un  point  brillqnt  dans  1ë']^rè- 
'^iercas,  et  produiront  la  sensation  de  la  clarté  danvlè  se- 

i.  a5 


384 
eond,  pourvu  que  la  différence  de  leurs  routes  soit  un  mul- 
tiple pair  de  U  longueur  d'une  dcoii-ondulatjon.  An  con- 
traire, iUr  ne  formeront  qu'un  point  noir  si  cette  même  dif 
ft^rence  est  un  multiple  impair  de  cette  longueur;  si  le  mul 
tiple  est  un  nombre  fractionnaire ,  la  sensation  sera  plus  oi 
moins  vive  ^  suivant  qu'il  approchera  davantage  d'un  nom' 
bre  pair  ou  d'qn  nombre  impair.  La  neutralisation  de  den: 
lumières  serait  regardée  comme  un  étrange  paradoxe,  si  ell 
n'était  confirmée  par  l'expérience.  Ce  fait  fut  observé  et  soi 
gneusement  dé(irit  par  Grimaldi  long-temps  avant  qu'on  pi) 
lui  assigner  une  cause  plausible. 

6o5«  *^  Avant  de  soumettre  au  calcul  la  théorie  que  nou 
venons  d'esquisser ,  nous  croyons  nectaire  de  fixer  le  sen 
de  quelques  termes  que  nous  avons  pris  jusqu'à  présent  dao 
une  acception  tix>p  générale. 

604.  -^  Définition.  La  phase  d'une  ondulation  qui  affect 
une  molécule  d'éther  en  un  instant  donné  est  exprimée  nu: 
mériquement  par  un  arc  de  cercle  proportionnel  au  temps 
et  dont  le  rayon  est  l'unité.  Cet  arc  est  nul  quand  la  mol^ 
cule  est  en  repos  à  sa  plus  grande  distance  d'excursion  posî 
tive,  et  devient  égal  à  une  circonférence  entière  quand  I 
molécule,  achevant  sa  vibration  ,  revient  à  l'état  de  reposa 
même  point  dont  elle  était  partie.  Ainsi,  dans  l'équation 

V  z=:  a  .  \/E  sin  (it:.  -^ —  j  , 

tA-  C 
2  -  .  — ^ —  est  la  phase  d'ondulation  au  moment  /. 

605.  —  Définition»  UampUtude  de  vibration  d'un  rayo^^ 
ou  d'un  système  d'ondes  est  le  coefficient  a,  ou  l'cxcursio' 
maxima  de  chaque  molécule  d'éther,  à  compter  de  sonpo»** 
de  repos. 


385 

Cbrottaire.  L*iiiteiisilë  d*oii  nyoïi  de  hiimère  est  en  rakon 
da  cmrr^  de  rampUlode  de  vibration. 

6o6.  —  Définition.  Let  rqjrons  sembîMes  sont  ceux  dont 
les  molëcalei  constitutives  suivent  la  mime  loi.  Leurs  vibra*» 
tions  s'achèvent  dans  le  inéme  temps ,  et  les  Ugnes  qoe  dé- 
crivent ces  molécules  sont  semblables ,  et  semblablement  si- 
tuées dans  l'espace;  de  manière  que  les  mouvements  de  deux 
molécules  correspondantes  sont  toujours  parallèles. 

CoroUaire*  Les  rayons  semblables  ont  la  même  couleur* 

<6o7.  —  Définition.  U origine  d*un  rayon  ou  d'un  système 
d'ondes  est  le  centre  matériel  de  vibration  d'où  émanent  les 
ondes ,  ou  ,  plus  généralement,  un  point  fixe,  dans  la  direc- 
tion du  rayon  ,  tel  qu*a  une  époque  déterminée  l'ondulation 
y  soit  dans  la  phase  zéro. 

6o8.  —  Corollaire.  Deux  systèmes  d'ondes  q[ui  interfèrent 
à  une  égale  distance  de  leurs  centres  peuvent  être  considérés 
comme  ayant  une  origine  commune. 

Problème^ 

669.  —  Trouver  l'origine  d'un  rayon ,  connaissant  l'ex- 
pression de  la  vitesse  d'une  de  ses  molécules  vibrantes. 
Posons 

a  =  a  .  KÊ  , 

et  soit 

f»  s  ee  •  sm  f  s  ir  .       i;         I 

l'expression  de  la  vitesse  d'une  molécule  quelconque  (M)  à 
l'instant  t. 

Soient  y  la  vitesse  de  la  lumière ,  >  la  longueur  d'une  on- 
I.  %b. 


58& 

ciulati^Si  et  d  la  dislai|co  jparcourue  paf  U  lisière 
temps /;  on  aura  alors  ..,:.:: 

5  =  V  r,   îi  =  V  T, 

et  par  conséquent 

T  —  >• 

Désignons  piar  Vo  la  vitesse  d'une  mole'culc  vibrante,  à  J  *^- 
rigine  du  rayon  et  au  moment  t  :  nous  aurons 


9o 


=  oisin   faTr.^jzzasinfair.-j. 


Mais  la  molécule  M  ne  se  meut  qu'en  vertu  d'nne  impO  ^ 
sion  qui  lui  a  été  imprimée  a  l'origine  :  ]par  conséquent  ^^^ 
mouvements  sont  en  retard  de  tout  l'intervalle  nécessai^^^ 

pour  que  la  lumière  parcoure  la  distance  entre  M  et  Vor^' 

D  i 

gine.  Nommant  D  cetjte  distance,  ^  est  ^intervalle  dont     ^' 

s'agit ,  et  r  —  —  le  temps  écoulé  à  l'instant  t,  depuis  que  ^  * 

molécule  a  commencé  son  mouvement  périodique.  Lav*" 
lesse  de  M  doit  donc  être  égale  à 


i .  sin  Iziiml  \  » 


et  conséqucmmcnt 

C  =  —  ^    ouD  =  —  VC. 

L'on  voit  par  là  que  la  distance  de  la  moixfcule  à  l'origi^^ 
est  égale  à  Tespace  parcouru  par  la  lumière  en  un  temps  rC 
présenté  par  la  constante  arbitraire  C;  qu'ainsi  elle  est  do**^ 
née  dès  qu cl  l'on  connaU  cette  dernière  quantité  ^  et  2-'*^^ 
versa. 


•r'.-.  ■: 


567 

3io.  —  Corollaire.  Puisque 

V  T  =  >,    ■  ■      '     '    ■ 

cpression  de  la  Vitesse  aeviënt 

•.■•,■■'■'»'•••■-  •      ■  ^.  ■      •  ■       j 

L'oa^  pareiUcnenl  '    '^-  *  **     '    * 

.   ,     at  :m  à  .  coâ  «  k/  w    r  jj    -  ' 

C^u.r^  Dëteniiteevk  éouleÀr,  ^origine  iet  Finftiiffîë'd^ia 
Sron.  résultant  de  Pinterférence  de  ê^eux  autres  qui  di£(^rept 
origine  et dintensite. 

Soient  à^  et  a*^  les  inteasitëi  des  rayçMis  interférents  y  on  a 
Q'  leurs  amplitudes  de  vibrpitieD.  Posons 


«  =  «  J/¥  et   «•  «ç»  «•  ÏJ^ 


...     / 


En  dénotant  par  6  la  phase  de  vibration  d'une  molécule 
à  i'iiûUAt  â,  telfe  qu'elle  lierait  ek  refta  dii  s^f^é  d'o^  - 
«  (A) ,  et  par  6  4-  /^  tef^tfqui  ré^ltêi'ait  du  éJMëâi^é' 

)  y  — T  représenterale  temps  employé  par  la  lumière  i  par- 

iirirun  espace  égal  à  Tintervalle  entre  M  et  l'origine ,  et 
vitesses  que  chaque  rayon  communique  à  la  molécule  se- 
it  xespeclivement 


*'»;«  sia  ai,   y^  =  V.Wî:C0  +  ^)»' 

iii'.L    <:bn    ii*\.. Jt*  L         .     .-.     .î     i     -- 


1  Ooffiéipoiident  eux  distances 

X  i;:  a  .  cos  0  ,    j:'  =:  a'  .  cos  (  0  -|-  /ii  )  : 

V  Conséquent  la  vitesse  el  la  distance  résuUautes  seront 

..  ..(,-7.  ,  ■     .  •  ..... 

'  iP  -j^  i^  ^3;  «  sin  ô  «4-  oc'  sîn  (9^-f-  '^î 


.  I  .  «   it    ' , 


388 
et 

9^  x^  z:z  a  co^  Q  -{'  i^  co$  {9  -{'  k)^ 

Faisons  cette  dernière  expression  égale  k 

A.sin  (»4-  B),  . 

hypothèse  qoe  nous  j«tifierons  en  de'montrant  la  possibili 
de  soumettre  A  et  B  à  cette  condition  :  il  viendra  alors- 

(ti  -{^  oi  co$  f^)  m  $  -^  a^  m  k  cos  $ 
=s  A  •  cos  B  •  sin  0  -{-  A  •  sin  B  .  cos  9  , 

et,  en  %KtaBt  les  termes  sasnblabtes, 

» 
A  *,çqi^B  =  «-4^  k' bbsJk^.  A  s»  B  cz:^^.  sin  ftf 

d'où  ton  tire 

»  «^  sitt  ifr 

'    tang  D  = 


a 


4-  «'  cos  *  * 


a'  siu  A:  ^  ^ 

^^      sinB ^'^^  —  2   a  oc'  cos    k  +  «''• 

Les  seconds  membres  de  ces  équations  ^tant. donnes  ,  Yê 
connaîtra  A  et  B  i  et  par  conséquent 

e  +  »^  =  A  sin  (  ô  4-  B  ),. 

En  écrivant 

A'  cos  (  0  -|-  B  ) 

au  lieu  de  a?  -f-  a;* ,  on  trouvera  pour  A'  et  B'  des  valeui 
semblables  à  celles  de  A  et  de  B ,  en  changeant  simplement 
et  oc'  eu  a  et  a'. 

6ia.  '^Corollaire  i.  Nous  conclurons  de  ce  qui  precèd 
que  le  rayon  résultant  est  semblable  a  ceux  qui  le  composent 
et  qu'il  a  la  mime  période,  c'est- a  dire  la  mèm^  couleur. 


58& 

6i5.  —  CànM.  3.  Ccst  à  Fresne!  qu'on  doit  la  règle  sui- 
vante poor  déterminer  Tamplittide  et  rorigine  du  rayon  ré- 
sultant. Elle  dëriye  immédiatement  de  la  valeur  de  A  et  de 
l'équation 

sin  B  =  -^  .  sin  A 

trouvée  plus  haut. 

Si  Ton  construit  ou  parallél(^pramme  dont  les  c&tës  adja- 
cents soient  proportionnels  aux  amplitudes  a  et  a'  des  rajons 
composants  ,  et  que  Tangle  compris ,  mesuré  par  un  arc  de 
cercle  dont  le  rayon  =  1 1  soit  ^alr  à  la  diff^ence  des  phases 
de  ces  mêmes  rayons ,  la  diagonale  de  pe  parallélogramme 
repr<^ntera  l'amplitude  du  rayon  résultant.  L*angle  entre 
cette  diagonale  et  l'un  des  c&tés  reprâentera  la  différence  de 
phase  entre  le  rayon  résultant  et  le  rayon  composant  re- 
présenté par  ce  côté,  ou,  ce  qui  revient  au  même,  la  diSé^ 
rence  de  leurs  origines  quand  on  emploie  des  mesures  li- 
néaires* 

6i4-  —  CoroU,  5.  Dans  le  cas  d'opposition  complète,  la 
diagonale  du  parallélogramme  devient  nulle  ;  l'angle  de- 
vient égal  à  1800  ,  et  correspond  à  une  différence  d'origine 
égale  à  une  demi-ondulation. 

Dans  te  cas  d'accord  parfait ,  l'angle  est  zéro  ou  56o*,  et 
les  origines  des  rayons  coïncident;  ou,  ce  qui  revient  au  mê- 
me, elles  différent  d'une  ondulation  entière  ;  la  diagonale 
est  égale  au  double  d'un  des  côtés  adjacents ,  de  manière 
^e  Vintensùé  du  rayon  résultant  est  quadruple  de  ccUe.de 
chaque  rayon  composant. 

&i5.  —  CorolL  4*  Si  les  origines  de 'deux  rayons  égale - 
»ient  intenses  différent  d*on  quart  d'onduhtion,  l'amplitude 
^u  rayon  résultant  sera,  a  celle  de  chaque  rayon  composant,, 
^aos  le  rapport  de  ^2  à  1  :  son  intensité  sera  donc  double,, 
^tfa  différence  entre  son  origine  et  celle  d%m  rayon  compo«. 
^3.nt  sera  d'un  huitième  d'ondulation. 


.  AiH«i,  (1*09  ce  cas  particulier^  le  raytn  rdfulUvt  a  yn  A/^^ 
égal  à  la  somme  des  <fclaU  4e8  rayopis  compofa^aft^v  et  fi  d^ 
rection  tient  exactement  le  milieu  entre  oell<$  djQi  dW 

autres. 

■ 

6f6.  —  CorolL  5.  Tout  rayon  peut  se  partager  en  deov 
autres  d'origine  et  d'amplitude  differeutes,  en  observant  les 
règles  qui  concernent  la  décomposition  des  forces  en  méea.- 
nique. 

617.  — '  CorolL  6.  —  La  somme  des  intensités  des  rayot*^ 
composants  sur[iasse  l'intensitë  du  rayon  résultant,  quand  la 
différence  dès  origines  est  au-dessous  d'un  quart  d'ondHl^" 
tion;  maïs  elle  lui  est  infcfrieure  lorsque  cette  différence  toci:i'- 
be  entre  -J-  et  { ,  et  encore  une  fois  supérieure  entre  les  lina*^ 
tes  {  et  ^  :  en  effet,  la  valeur  d^  A',  rapportée  plus  haut  ^ 
donne 

a*  -J-  ^''   —  A'  =  2  a  a'  .  cos  k  ; 

£z',  a^*  et  A^,  représentant  les  intensités  respectives  desrayoP^ 
dont  les  amplitudes  sont  a,  a'  et  A. 

CorolL  7.  On  peut  composer  de  la  même  manière  u» 
Dombre  quelconque  de  rayons  semblables^  le  rayon  résui" 
tant  sera  semblable  à  ceux  qui  ont  servi  à  le  former,  et  réci- 
proquement. 

618.  —  Considérons  maintenant  l'interfeVence  d*onde& 
ayant  la  même  pe'riode  (ou  couleur) ,  mais  qui  diffèrent sou^ 
tous  les  autres  rapports, 

Lci  molécules  qui  composent  les  corps  lumineux,  ctdbraO' 
lent  Tétlicr  ,  n'engendrant  que  des  ellipses  en  veito  0^ 
leur  loi  de  vibration  ,  il  en  sera  de  même  des  molécu'^ 
<:e  l'ether  :  or  chaque  vibration  elliptique  acbevcc  ^^^ 
i'inllucncc  d'une  force    dirigée  vers    le    centre  du  uiouv»-'' 


§9' 
ment  ei  prbporMimeUe  à  la  distance  peat  se  décotnpbser  en 
trois  vibrations  rectilignes ,  suivant  trois  plonk  rectangnlai- 
res.  Chacnne  de  celles-ci  s'accomplira  dans  le  même  temps  ^ 
par  reflet  de  la  même  force  ,  et  en  suivant  les  mêmes  lois  à 
l'dgard  de  la  vitesse ,  du  temps  et  de  l'espace.  Ainsi  chaque 
vibration  elliptique  sera  d^erminée  quand  tfii  connaîtra  la 
plaça  de  la  molécule ,  à  un  instant  quelconque  / ,  en  fonction 
de  ses  trois  coordonnées  t,  t»  ^y  de'manière  que,  9  étant  un 
arc  proportionnel  au  temps ,  nous  aurons 

X  zzz  a  .  cos  (  6  4"  /*  )  »   1 

j-  =  *  .  cos  (e  +  ^),  \  •    .    (*) 

Z   =  C  .  COS.  (9*+  '*)>    J  ' 

1 

w  , 

d  X 
—  jy  =  M  =  a  .  sin  (6,4-;?)^ 

d  t 
--•  yy  =;:w:ï=7  .««  (^  -f  r>. 

*  En  effet,  si  l'on  multiplie  la  première  de  ces  équations  par 
un  coefficient  indéterminé  l,  la  seconde  par  m  et  la  troisiè-r 
me  par  n ,  on  trouvera ,  en  additionnant , 

lx+mj''\-n  z = cos  ©  (/  a .  ç'  »sp+ n^h .  cos  ^-|-'*  ^  •  ^o*  0  .   , . 

—  sin  0  (/a  .  sîn/?-]-^^»  sin  7-|-ic.  sinr), 

ef  par  conséquent,  en  déterminant  /^  m  et  n^  par  les  condi- 
tioDS 

l  a  .  cos  p  -]-  m  b  .  cos  ^  -("  "  ^  •  ^*^*  r  ir:  o  ,   . 

^  Z  rt  .  sin  y!7  -j~  ''^  ^  •  **°  9  "4"  '^  ^  •  sin  r  zi:  o  , 

«U!driucUe9  on  peut  toujours  sa^tisfairc ,  puisque  ces  équations 


ne  sont  que  du  premier  degr^  |  il  restera  une  relation  indé- 
pendante dei,  qui  sera 

lx'{-mjr'\-nz=zo.     .      .     .    (4) 

Comme  cette  équation  est  celle  d'un  plan,  on  en  conclnn 
que  la  courbe  caractérisée  par  les  équations  (i)  et  (à)  est  en- 
tièrement plane  :  or ,  en  éliminant  0  entre  les  équations  qui 
ne  contiennent  que  x  etjr,  il  vient 

X  ir 

cos"~* co8~'  ^  =  0  —  ûr. 

a  o         '^        ■ 


Prenant  les  cosinus  des  deux  parts  | 


a  b 


-i/^i/-î= 


ces  (/^  —  ^  )  j 


opérant  les  réductions , 

(f)+(f)"--:f- 


cos  {p  —  7)  =  sin  {p —  ^)*,   .     (5) 


C'est  l'équalion  d'une  ellipse  dont  le  centre  est  l'origine 
des  X  et  des  j*.  On  tombera  sur  un  résultat  semblable  en 
combiuant  les  équations  entre  x^  et  z  et  j*  et  z.  Aiusi  la  cour- 
be représentée  par  les  trois  équations  entre  x,^,  z  et  0,  a  des 
ellipses  pour  projections  sur  les  trois  plans  rectangulaires.: 
elle  doit  donc  être  aussi  une  ellipse. 


6ig.  —  Supposons  maintenant  que  deux  systèmes  d'ondes> 
ou  deux  rayons  ayant  même  direction,  interfèrent  ensem- 
ble :  en  accentuant  les  lettres  des  formules  (1)  pour  repré- 
senter les  quantités  analogues  du  second  système ,  ii 
viendra 

m 

.  cos  (0  -\-p)  -f-a'  .  cos  (G  -j-"/^')  ' 
.  cos  (O-f^)  -j-^'  •  cos  (9  +7')  ,^;^) 
.  cos  (  0  -|-  '*  )  -f*  ^'  •  cos  (  0  -j-  z-*  ). 


X 

X  --  x^  '    'a 

Y 

~j'+y  —  ^ 

Z 

—  „    „f , —  ^ 

59Î 
calGUlcTâil  de  i»  oiéaie  manière  iet  YÎtesses  u-^u^ ^ 
^  f  w  -|- w%  ea  lapposaiit,  comme  dan»  le  cas  de  deux 
I»  aemblaUes , 

eos(0  4-;»)-f-â'cos(d  -jr/>^;  =  A.  cos(e  +  P)  t 
rel<^pemeiit  donne  alors 

k  cosP  cof-^ — Asin  P  sin  9  f 


lang  P  =  îliî^Hhflii^ 
^  a  .  coayti-j-  «'  .  cosp'  ' 

.        a  •  $m  p -l- a' .  êin  n'  ,  ,  . 

•IB  P 

I  

A  =:  l/^a*  '■f-^  a  a'  .  cosip  —  iP'  )  -f-  a". 

a  donc  la  râleur  de  X  par  Fëqaation 
X  =  A.co«(0-f  P)^ 

a  trouverait  pareillement  celles  de  Y  et  de  Z-  par  le& 
ions  analogues 

Y=:B.  cos(ô  +  Q}  ,    Z  =:C  .  cos  (0 -f-R). 

i  expressions  des  vitesses  s*obtieQdi*aient  par  la  même 
ode. 


K  —  Les  règles  connues  de  composition  et  de  dccom- 
on  peuvent  donc  s'appliquer  également  aux  vibrations» 
nblables.  Chaque  vibration  doit  se  résoudre  en  trois  au- 
qni  ont  lieu  en  ligne  droite  et  dans  trois  plans  rectan- 
res  :  celles-ci  doivent  être  composées  sépare'ment,  de 
ère  à  donner  d'autres  vibrations  rectilignes  dans  les 
coordonnés.  Le  système  de  ces  dernières  représentera 


594 
la  vibration  elliptique  résultante,  et  leur  période  sera  U  mê- 
me  que  celle  des  vibrations  composantei^ 

En  suivant  une  marche  inverse,  une  vibration  quelconque 
peut  se  résoudre  en  autant  d'autres  que  Ton  .voudra ,  qui 
auront  toutes  la  même  période. 

6a I.  —  Il  se  présente  maintenant  une  foule  de  cas  ,  dont 
nous  discuterons  les  plus  importants,  en  commençant  par 
celui  de  Tinterférence  des  vibrations  rectilignes. 

Puisque  le  choix  des  plana  coordonnés  est  arbitraire,  pre- 
nons celui  des  deux  vibrations  pour  plan  des  x,y  :  ce  plas 
sera- nécessairement  celui  de  la  vibration  résultante. 

OIp  peut  donc  poser    ■ 


z  =  o,  ouc;;=o,  c';:=o^.  _ 


et  prendre  simplement 

a:ri:fl.cos(e-|-/>),    j-=:ô.cos(ô4-/')- 
a'=a'.  €05(0+/?')  ï    y=è'.C08(6  -f-;E>') 


.} 


(8) 


ar' 


—  et  — -  étant  des  constaDtcs  dans  ce  cas,  et  X,  Y,  A,  B,  P» 
Q ,  ayant  la  même  signification  que  dans  le  cas  général  > 


on  a 


X  =  A  .  ces  (  0  +  P  )  ,  Y  =  B  .  cos  (  0  -j-  Q  )  • 


ce  qui  donne,  en  éliminant  0  • 


©■+©•- 


XY 


2cos(P-Q)-— =  sin(P  — Q)^  .  (9) 


A  B 


La  vibration  résultante  est  donc  généralement  elliptique. 


622.  —  L'ellipse  de'gdnère  eu  ligne  droite  par  révanouis- 
sèment  de  son  petit  axe ,  quand  P  zz:  Q  :  on  a  alors 

lîing  P  ■=.  lang  Q  , 


'   595 
>u 

a  .  An  p  -\-  a^  ,  sinp^  h  .  sîo  ^  -[-  i'  ,  siii  p^ 


a  .  cos  p-f-a*  >  cosp^        b  .  cos  p  '\-  b^  •  cosp^' 
3ctte  équation  se  rëduit  à 

Il  n'y  a  cpnsëcjuemment  que  dea%  cas  où  la  résultante  est 
ine  ligne  droite  ;  le  premier  lorsque  p  — j^'  =  o  ,  c'est-à- 
lire  quand  les  vibrations  conaposantcs  ont  une  origine  com* 

nune  et  s'accordent  parfaitement  ;  le  second  lorsque  -  "^z  f^ 

:'est-à-dire  lorsqu'elles  ont  lieu  dans  un  même  plan  et  dans 
a  même  direction.  En  eflet,  désignant  par  772^  m\  les  ampli- 
a<les9  et  par  -^^  ^',  les  angles  que  forment  les  vibrations  avec 
'axe  de»  ;r^  on  a 

a  "znm  ,  cos  t{r ,  ^  =  m  .  sin  ^  , 
a'  =:  77»' .  cos)p' ,  £'  =:  m' .  ain  t{f'  ; 

]e  manière  que  IVquation  dont  il  s'agit  revient  à 

tang  tJ»  =2  tang  ij»'  ou  ^  =:  -^K 

6a3.  —  Dans  le  premier  des  deux  cas  précédents  ,  puis- 
que  cos  (;>-^  p')=^  «  » 


et  finalement 


Y  *  4.  ^r  _ 


C*e8t  la  tangente  de  Fangle  entre  la  vibration  recliligne  el 
l'axe  des  x. 


^j6 

624-  —  En  nommant  M  l'amplituclc  de  cette  ribratioiif  if 
vieul 

par  conséquent 

M*  =  A»  +  B'. 

Or 

A'  =  (fl-|-a')»  z=z{m.  co»4'  +  '»'»  cos^)*  , 
B«=  (&4.i')*=i(m.iin4»  +  i|»'.sin  ^'y. 

Ajoutant  ces  valeurs  et  réduisant , 

M*  =  m' -|-amm'cos  (4* — +')-!-''»'*•      •     C'O 

Comme  ^  —  ^'  est  Tangle  entre  les  vibrations  composan-* 
tes,  cette  équation  signifie  aussi  que  Taniplitude  de  la  vibra« 
tion  résultante  est  la  diagonale  du  parallélogramme  dont  les 
cÂtés  sont  les  amplitudes  des  composantes.  Il  est  aisé  de  dé- 
montrer ,  en  substituant  les  valeurs  précédentes  de  a  -|-  a' , 
&-f-  b\  dans  l'ëquation  (lo),  que  la  diagonale  a  aussi  la  mê- 
me direction  que  la  résultante. 

625.  —  Corollaire  i .  Toute  vibration  rectilignc  peut  se 
décomposer  en  deux  autres  ,  également  rectilignes,  dont  les 
amplitudes  sont  les  c6tés  d*un  parallélogramme  dont  la  dia- 
gonale représente  Tamplitude  de  la  résultante  :  toutes  ces 
vibrations  s'accordent  parfaitement,  c'est-à-dire  qu'elles  ont 
la  même  origine. 

626.  —  CorolL  2.  Toute  vibration  rectiligne  peut  donc  se 
décomposer  suivant  deux  axes  rectangulaires  (  ou  trois  au 
plus),  par  la  règle  du  parallélogramme  des  forces ,  et  les 
vibrations  composantes  ,  quelque  nombreuses  qu'elles  puis- 
sent être ,  seront  en  état  d'accord  parfait  avec  la  résul- 
tante. 


597 
627*  "*  L^ellipie  dégénère  en  cercle, lorsque 

cos  (  P  —  Q  )  =  o  , 

c'esl-â-dire  lorsque 

P  -  Q  =  90% 

ou  bien  quand 

A  =:  B. 

La  première  condition  donne 

tàng  P  +  cot  Q  =  o, 
c'est-i-dire 


a 


.  sin  ^  -  -  a'  .  »in  ^    i_  ^  •  ^*^*  Z'  "f"  ^'  •  ^^^  P*  .^ 

.  tf^A«  »  -L  #1'  -  rns  nf     '^  h  .  sin  n  -4-  />'  .  sin  n'   *""       ' 


A  •  ces/? 


a'  .  cos  ^E?*    *    ô  .  sin  yt?  -j-  ^'  .  sin  ;?' 


ou  ,  en  réduisant , 


I     m*  •  sin  a  tff  -|-  m"  .  sin  2  >(»'. 

"^      a*  mm' .sin  (^ -j->p'} 


(la) 


La  condition  A  zr  B  ,  ou  A'  =  B' ,  donne 
tf»-|-  a é  .cos(;?— jp')  +  a'"=: i»  +  2 ii'.  cos  {p  —p')  -\-V'  j 

d*oa  l'on  tire 

cos  (p  — p*)  = = r 7-7; 

I     m*  .  cos  a  ^1»  +  m"  .  cos  a  ^' 

"^       a  '  cos  (^  —  ^'; 

En  égalant  ces  valeurs  de  cos  {p — p') ,  nous  trouvons 
qu'il  doit  exister  entre  a,  a\  5,  h\  la  relation  suivante  : 

(  ?  -  I  )  (  û'  +  ^'  -  a''  -  ô'>  )  =:  o. 

L'évanouissement  du  premier  facteur  ne  donne  point  de 


598 

vibrations  circulaires ,  ce  facteur  ëtaatUitn^duît  par  U 
cine  négative  de.  l'équation  A'  =  B%  qu'il  est  inutile  dec 
sidérer.  L'autre  donne 

a^  -j-  A*  =  a'^  -j- Z»'*  ou  mz=: m*  • 

ce  qui  montre  que  les  vibrations  composantes  doivent  a% 
la  mérae  amplitude.  Or,  si  nous  remplaçons  a^  ^,  parle 
valeurs  m  .  cos  ^  ,  m  .  sin  ^  ,  et  a' ,  &' ,  par  m  •  cos 
772  .  sin  ^'  ,  dans  les  expressions  troarées  plus  bant  i^ 
cos  {p  —  p'  )  i  il  viendra 

cos(p  —  />')= — cos(^  —  i}»'),  ou  p — ;?'z=:i8oo— (^  — 

Ainsi  deux  vibrations  rectilignes  égales  peuvent  prodt 
parleur  interférence  une  vibration  circulaire,  pourvu  qui 
différence  de  leurs  phases  soit  le  supplément  de  l'angle  en 
leurs  directions  5  de  manière  qu'à  l'instant  où  la  nàolcc 
commence (&  se  mouvoir  Vers  le  centre,  en  vertu  de  lap 
mière  vibration  ,  elle  s'en  éloigne  en  formant  un  angle  ob 
avec  cette  direction ,  en  vertu  de  la  seconde. 

Corollaife,  Si  deux  vibrations  ont  la  même  amplituc 
mais  que  leurs  phases  différent  d'un  quart  d'ondulation, 
vibration  résultante  sera  circulaire. 

628.  —  Nous  sommes  en  état  maintenant  d'expliquer 
que  deviennent  les  parties  des  ondes  secondaires  qui  dive 
gcnt  obliquement  des  mtolécules  des  ondes  principales  (a 
595  ) ,  et  la  manière  dont  celles  qui  ne  concourent  pasav 
ces  dernières  ondes  se  détruisent  mutuellement. 

Considérons  la  surface  d'une  onde  quelconque  ABC  (É 
iDo  )  comme  formée  de  molécules  vibrantes  qui  se  ttvuvé 
toutes  dans  la  même  phase  de  inbration  :  le  mouYcmf 
d'un  point  quelconque  X  sera  le  me  nie  ,  s'il  est  regar 
comme  provenant  du  mouvement  particulier  de  S,  ou^ 
tous  les  mouvements  dirigés  vers  ce  point,  à  partir  de  tout» 
les  molécules  de  la  surface. 

Concevons  la  surface  ABC  divisée   en  une    infinité  ^ 


599 
^^«nf  tflitaeBUires ,  telles  qae  la  différence  des  distances 

point  X  de  deux  ëléments  consécutifs  soit  constante  ou 
,ale  i  df,  en  nommant/* une  de  ces  distances  prise  arbi- 
itLirement. 

Soient  AB ,  B C ,  C D ,  etc. ,  ab ,  bcy  cd,  etc. ,  des  pôr- 
ùons  finies  de  la  surface ,  contenant  chacune  le  même  nom- 
bre de  ces  éléments ,  et  telles  que  la  valeur  correspondante 
de/ soit)  pour  chacune,  plus  grande  d'une  demi*ondulation 
(î^)  que  pour  la  portion  précédente  :  ainsi ,  par  exemple  , 

BX=AX  +  iX,  CX  =  BX+ï>,  etc. 

U  est  évident  que  les  vibrations  qui  parviennent  en  X  si- 
multanément des  parties  correspondantes  de  deux  portions 
consécutives,  comme  ABet  BC,   sont  dans  des  phases  to- 
^ement  opposées  :  conséquemment,  si  leurs  intensités  et  di- 
rections étaient  les  mêmes  ,  elles  se  détruiraient  en  interfé- 
rait Or  l'intensité  dépend  de  la  grandeur  des  éléments  de 
fonde  et  de  la  loi  de  propagation  latérale.  Quant  à  la  direc- 
^on,  on  ne  peut  guère  l'assigner  a  priori;  mais  tous  les  phé- 
nomènes iqui  se  rattachent  i  la  lumière  indiquent  un  décrois- 
soient  d'intensité  très  rapide,  quand  la  direction  des  ondu- 
lations secondaires  s'écarte  de  celle  des  ondulations  primiti- 
ves. Quant  k  l'intensité,  il  est  clair  que  les  éléments  adjacents 
s  la  perpendiculaire  ,  et  qui  correspondent  à  un  accroisse- 
inent  donné  df  de  la  distance  comptée  à  partir  de  X ,  sont 
■^Auconp  plus  grands  que  ceux  qui  sont  plus  éloignés  de  cette 
droite  ;  de  manière  que  tous  les  éléments  de  la  portion  A  B 
^iit  beaucoup  plus  grands  que  ceux  de  B  C ,   et .  ainsi  de 
''ûte  :  ainsi  le  mouvement  communiqué  à  X  par  un  des  élé- 
ments de  AB  surpassera  celui  qui  serait  donné  par  B  C,  etc. 
^  mouvement  transmis  en  G  par  les  éléments  qui  corres- 
I^iident  à  ce  point  sera  donc  représenté  par  une  série  telle 
<iae 

A— B4-C— D-f-E  — F-f-  etc., 

^^*  laquelle  chaque  terme  surpasse  celui  qui  le  suit.  On 
I.  06 


reiXLacft^erf  que  ces  termi^s  ^^pproçihf  nt.rAtud^lA^Qt  da  1' 
H(.ë.:  çn  effet,  si  Ton condid^rç  ^q\i)^  élp'meaUkcojilfrçspoiid) 
tek  iguç.  M  )  N ,  à  une  dûît^nçe  de  A.  as^ez  CQAsidërable 
angles  X  M  et  X  N  sont  presque  ëgaux  ;  de  sorte  que  !'< 
quité  d.e  l'onde  secondaire^  par  rapport  à  l'onde  principal 
par  conséqucAtçon  intensif  relative,  sont  à  p^u  près  les 
mes  pour  les  deux  élenoents. 

Les  triangles- éléoienlaires  Mmo>  M  np,  ëtant ,  dan 
cas,  d'une  similitude  presque  parfaite,  et  ayant  les  c6tës 
np,  égaux  par  hypothèse,  les  ëléments  M ,  N,  sont  aussi 
près  d'être  égaux  à  une  certaine  distance  de  la  perpend 
laire.  Enfin  les  lignes  MX,  NX,  se  rapprochent  dep^i: 
plus  d'ans  la  même  direction ,  jusqu'à  produire  une  int( 
rence  complète ,  lorsque  leur  distance  de  A  devient  en 
plus  considérable. 

■'."'.  T      •'    - 

620.  —  Nous  voyons  donc  que  les  termes  qui  se  ti 
venta  une  certaine  distance  du  commencement  de  la  { 
A  —  B-j-C  —  D,  etc.,  n'ont  que  très  peu  d'influ( 
sur  sa  valeur.  Comme  le  même  raisonnement  peut  s' 
pliqucr  aux  portions  AB  ,  BC  ,  etc.,  TefFet  total  sera 
que  le  mouvement  de  la  molécule  X  dépendra  entii 
ment  de  celui  de  la  partie  de  l'onde  ABCquilatou 
immédiatement ,  et  que  les  efîels  des  vibrations  seconda 
provenant  de  parties  éloignées  seront  compensés  par  Tinl 
férence. 

65o.  —  Il  est  évident  que .  dans  le  cas  de  la  réfraction 
de  la  réflexion  ,  Ton  peut  substituer  à  Tonde  A  M  la  suri 
dirimante  ou  réfléchissante,  et  à  la  perpendiculaire  Xj* 
rayon  réfracté  primitif.  Voyez,  dans  le  Bulletin  de  la  soc 
philomatique ,  octobre  1821,  le  mémoire  de  Fresnel,  iutil 
Explication  de  la  réfraction  dans  lé  sjsième  des  ondes» 

65  ï .  —  Ce  qui  précède  s'applique  également  au  cas  oùlap 
tie  de  Von^q  ^ix%  les  vibrations  se  propagent  ver^  X  n'est 


4oi 

gBÎXéè,  ou  du  moins  lorsqu'elle  est  tellement  considérable , 
oé  le  dernier  terme  de  la  série  A  —  B  -|-  C  —  etc.  est  ezçes- 
iy^znent  petit  par  rapport  au  premier.  Si,  au  contraire,  l'onde 
est  t'otalement  interceptée  par  un  obstacle  qui  n'en  laisse  pas- 
ser qu'une  petite  partie  autour  de  A,  le  cas.  sera  très  différent. 
Dans  cette  dernière  hypothèse,  il  est  aisé  d'exprimer  par  une 
intégrale  l'intensité  du  mouvement  ondulatoire  de  X ,  com- 
parée k  celle  de  ce  même  mouvement  sans  l'obstacle. 

Soient  d^sla.  grandeur  d'un  des  éléments  en  vibration  qui 
constituent  la  surface  ,  M  X  ==/  la  distance  de  cet  élément 
aa point  X,  et  ^  (6)  une  fonction  de  l'angle  entre  la  vibration 
qoi  diverge  latéralement  et  la^ vibration  directe.  Cette  fonc- 
tion devant  eiiprimer  l'intensité  relative  de  cette  vibration 
latérale,  f  (0)  sera  =:  i  quand  0  m:  o ,  et  diminuera  très  ra- 
pidement à  mesure  que  0  croîtra  davantage. 

I^otant  par  t  le  temps  écoulé  depuis  une  époque  déter- 
minée, par  \  la  longueur  d'une  ondulation ,  et  posant 

S  A  =:  a^ 

'^  piiase  d'une  vibration  arrivant  en  X  par  la  route  S  M  X 
sert 

La  rilesse  qui  en  résultera  en  X  sera  représentée  par 
«.rf»f.tp(ô).sin27rr~  —  ~;        )  9 
et  le  monvement  total  aura  pour  expression 

//  «   .  £?"   5    .    «p    .    (0;  .    Sin    2   TT   f  -^ Y^    j  , 

^preaant  l'intégrale  entre  les  limites  de  l'ouverture. 

v5a«  «^  CoroUaîre»  Si  la  partie  de  l'onde  qui  traverse  n'est 
^^  très  petite,  comm«  dans  le  cas  d'un  rayon  que  Ton  fait 


402 

passer  au  travers  d'un  petit  trou ,  et  que  Pon  reçoit  bwmt  oa 
^cran ,  0  et  9»  (9)  sont  presque  constantes ,  et  le  monvenEacot 
reçu  par  X  est  représenté  par  "       ^ 

«  •  ?  (Ô)  -//^  5.sin  2  ir  r^  —  fLtJiy 
Nous  reviendrons  bientôt  sur  ces  expressions. 


$  lY.  —  Des  couleurs  produUes  par  des  Ua0^ 


mtncea. 


Description  des  phënomènet.  —  Anneaux  formés  entre  deux  ▼errèieC'^ 
▼ezes.  «-  Ordre  de  succession  des  couleurs.  —  Largeurs  des  annr'^'^' 


—  Rapport  invariable  entre  les  couleurs  et  les  épaisseurs  des  lamei.  ""^ 
Effets  de  Tobliquité  de  Tincideoce.  —  Anneaux  vus  à  travers  un  pf^^^ 


me.  —  Franees  qui  paraissent  quand  on  pose  un  prisme  sur  un  vi 
plan.  —  Phénomènes  produits  par  la  lumière  homogène.  —  Les  1 
neaux  se  contractent  d'autant  plus  que  les  rayons  sont  plus  réfrao^^" 
blés. — Analyse  des  anneaux  colorés. —  Synthèse  des  anneaux  colorés. -^'^^ 
Syntbète  des  divers  ordres  des  couleurs.  —  Dégradation  des  teint^^' 
—  Couleurs  réfléchies  par  des  plaques  de  différentes  matières  ;  —  ^^^^ 
des  bulles  de  savon  ,  etc.  — Couleurs  transmises.  —  Comment  NewÙ^** 


cidence  est  oblique  ;  —  des  anneaux  transmis.  —  Explication  des  ac^^ 
neaux  transmis,  dans  l'hypothèse  des  ondulations. —  Cause  deiaO-'^ 
neaux  lucides  et  des  anneaux  obscurs  dans  lecasde  la  lumièie  honu^^^ 
ne.  —  Formule  générale  pour  les  anneaux  transmis.  —  Expressic^** 
algébrique  des  teintes  transmises  dans  le  cas  de  la  lumière  blanche.  ^ — ^ 
Cas  de  transmission  oblique. — Les  ondulations  sont  d'autant  plus  coO^" 
tes  que  les  milieux  sont  plus  denses.  —  Formule  générale  relative  ^-•^ 
rayon  transmis.  —  Cas  d'une  obliquité  médiocre.  —  Pourquoi  lesa-^" 
neaux  s^élargissent.  —  La  règle  de  Newton  est  en  défaut  quand  l'obl^" 
guité  est  très  grande  ;  pourquoi.  —  Cause  des  anneaux  réfléchis.  ^'"'^ 
Perte  d'une  demi-oncfulation;  cette  hypothèse  n'est  point  contrai 
aux  lois  de  la  dynamique,  ni  au  système  ondulatoire.—- Expériei' 
décisive  entre  les  deux  théories. 

655.   —   On  connaît  les  couleurs  brillantes  qui  se  ma«»'^ 
Testent  à  la  sarface  des  bulles  de  savon,  les  teintes  irisées  j*^^ 
la  chaleur  donne  à  l'acier  et  au  cuivre  poli,  les  franges  col^^ 
rées  que  présentent  les  fentes  d'un  verre  fêle,  ou  les  lame*  ^^     j 


4o5 

certains  niiiiéraux  fbisiles ,  comme  le  tpath  d'Islande ,  le  mi- 
ca ,  leinlfate  de  chaux,  etc.  Si  l'on  examine  ces  franges  arec 
attention  ,  on  trouvera  qu'elles  consistent  en  une  série  régu- 
lière de  teintes  disposées  dans  le  méine  ordre,  et  qu'elles  ne 
dépendent  nullement  de  la  couleur  du  milieu  dans  lequel  elles 
soQi  formées,  ou  dont  elles  couvrent  la  surface,  mais  unique- 
nientde  l'épaisseur  des  lames.  Ainsi  une  bulle  de  savon,  pla- 
cée sous  un  verre  pour  la  préserver  du  vent,  parait  blanche 
d'aI>ord  quand  elle  est  exposée  à  la  lumière  du  jour  ordinai- 
re;   mais ,  à  mesure  qu'on  l'enfle  ,  la  coloration  devient  de 
plas  en  pins  vive ,  surtout  à  la  partie  supérieure ,  où  la  bulle 
^^  toujours  plus  mince.  Les  couleurs  se  disposent  en  zones 
coztoentriqnes  horizontales,  à  partir  du  sommet,  qui  devient 
enti^ement  noir  si  la  bulle  devient  très  mince ,  c'est-à-dire 
T^G  ce  point  perd  tout  son  pouvoir  réfléchissant  :  alors  la 
I>i]lle  crève  subitement,  la  cohésion  au  sommet  n'étant  plos 
^^G%  forte  pour  contrebalancer  l'attraction  latérale  des  au- 
tres parties. 

^54.  *—  Comme  il  est  asscK  difficile  de  faire  des  observa- 
tiosaa  régulières  sur  un  corps  aussi  mobile  et  aussi  fragile 
V^  Une  bulle  de  savon ,  on  préfère  la  méthode  suivante  pour 
^^4ier  ce  genre  de  phénomènes.  On  pose  une  lentille  con* 
^^^^  et  bien  polie,  dont  le  foyer  est  très  éloigné,  sur  un  pla- 
^^^O.  deverre,ou  sur  un  verre  concave  un  peu  moins  courbe 
V^  la.lentille  qui  repose  dessus,  de  manière  que  celle-ci  ne 
*^^C2he  le  verre  qu'en  un  seut  point ,  et  que  les  intervalles  qui 
^P^-rent  les  surfaces  autour  de  ce  point  de  contact  soient  ex- 
^■^x^ement  petits.  Si  les  surfaces  ont  été  soigneusement  es- 
^^^es  avant  leur  réunion  ,  et  qu'on  les  expose ,  devant  une 
'^'^^tre^  à  la  lumière  du  jour,  le  point  de  contact  paraîtra 
^XKiine  une  tache  noire  entourée  d'anneaux  colorés ,  au  rai- 
iieim  de  l'image  du  ciel  qui  se  réfléchira  sur  les  surfaces.  Un 
"vciPre,  de  dix  ou  douze  pieds  de  foyer ,  posé  sur  une  glace  , 
^^ vient  parfaitement  pour  celte  observation*  Si  l'on  so.fert 


4o4 

d'une  lentille  dont  le  foyer  soit  plus  court,  il  faudra  regnT' 
der  les  anneaux  à  la  loupe. 
Voici  les  phénomènes  observes  : 

PHéNOMENC   I. 

655.  —  Quels  que  soient  les  verres  dont  on  fait  usage,  I^ 
couleurs  se  succèdent  toujours  dans  le  même  ordre,  àpar^^ 
de  la  tache  noire  ,  pourvu  que  la  lumière  incidente  so^^ 
blanche. 

Premier  anneau  ou  premier  ordre  des  couleurs. 
Noir,  bleu  très  pâle,  blanc  vif,  jaune ,  orangé,  rouge. 

Deuxième  anneau  ou  deuxième  ordre. 

Pourpre  sombre  ou  plutôt  violet,  bleu,  vert  (jaunâtre  ^» 
beau  jaune,  rouge  cramoisi. 

Troisième  anneau  ou  troisième  ordre. 

Pourpre ,  bleu  ,  vert  de  pré  vif,  jaune  brillant ,  rose ,  cra- 
moisi. 

Quatrième  anneau  ou  quatrième  ordre. 

Vert  (  Icrnc  et  bleuâtre) ,  rose  pâle  et  jaunâtre  ,  rouge» 

Cinquième  anneau  ou  cinquième  ordre. 
Vert  pâle  et  bleuâtre,  blanc,  rose.  j 

Sixième  anneau  ou  sixième  ordre. 
Vert  pâle  et  bleuâtre ,  rose  pâle.  i . 

Septième  anneau  ou  septième  ordre. 
Vert  très  pâle  et  bleuâtre,  rose  très  pâle. 

Ici  les  couleurs  s'aiFaiblissent  tellement  qu'on  peut  àpein^ 
les  distinguer  du  blanc. 


656. — On  peut  remarquer,  à  ce  sujet,  que  le  vert  du  t**^'' 


'^' 


\ 


4^5 

le  ordré'cbt  ié  seul  qui  soit  d'dtie  cooleiir*  jî^Iéifalèf 'et  biélt 
r  j  celui  d«  sebond  orâii9  èn^pf^sM^é  îfnpét^ce^itlBféV'^t 
î  du  quatrième  est  sombre  et  tirant  sur  le  vert-*fi)>cUWèf. 
jaune  est  bien  prdiroBO^  èàài  te  86(x>tid  ^t  1^  ^rotilStne 
*es  ,  mais  surtout  dans  le  second ,  où  il  est  ti^èVft aillant  ; 
i  du  premier  ordre  ast  plutôt  fcqpleuç  dcr  feu  et  passe  a 
ing^.  Le  bleu  est  très  pâle  et  à  peine  sensible  dans  le  pre- 
?  ordre  ;  dans  le  second  il  est  plein  et  brillant,  mais  il  Te^ 
icoup  moins  dans  le  troisième.  Le  rouge  du  premier  or- 
mérite  à  peine  ce  nom  ,  car  c'est  une  couleur  de  brique 
terne:  celui  du  second  et  du  troisième  est  vif  et  pleine 
(  tous  ces  rouges  tirent  sur  Te  cramoisi ,  et  aucun  n'a  la 
:e  de  l'ëcarlate  ou  du  rouge  prismatique. 


PHÉNOniNE   IL 


•»IV)  'jj  lO',  ^it 


•j 


^7.  —7  Les  largeurs  des  ani^eaux ^ont  in^j^j^W  i.^ ell^  dt? 
ssenl,  et  les  couleurs  se  rapprochent  davantage,  à  mesure 
l- on  s'tfloigne  du  centré.^  Newton ,  i  qui  l^^h^ddit  to*dès- 
lion  exacte  èl  là diiouBsion  decM ^^ëfrooMikyii;'^  Wiidyff; 
des-mesares  directes,  que  )e»' diamètre  Idée  iitfk)eacrx!''TèM 
s  sombres  (c'iesti-à-dîre  deB  a«ïi«aux  podrpi^^)^^(f'i:btUttoii 
racines  carrées  des  nombres^  pairs,  o,  s,-  if ^'  6,*  ^c.V<^+iè- 
dant ia tache  noire  comme  u»  èfiinééhi Ç^^'èW'iJdMs^slH^ 
stant  précis  où  elle  comitocnce  è{)afattfiep^i'Teflfel;'d6la 
ssion.  Les  diamètres  des  anneaux  brillants  de  toutes  les 
leurs  sont  comme  les  racines  carrées  des  nombres  im- 
*s,  1,3,  5,  7,  etc.  Les  surfaces  en  contact  étant  des  sphè- 
)  d'un  rayon  très  considérable  en  comparaison  dès  dia- 
res  des  anneaux  ,  il  sVnsùit'que  les  inteWalles  eàtre  les 
'^esanx  points  les  plus  obscurs  etaux  plus  brrllants,  crois- 
ï  comme  les  nombres  naturels  o ,  i ,  2 ,  3 ,  4  )  etc.  Quand 
connaît  les  rayons  de  courbure  des  surfaces  en  con- 
)  cette  loi  fait  connaître  les  grandeurs  abj&lues  des  !n- 
'^lles  en  question.  En  effet,  si  r  et  /^  t^eprësenteht  les 
^  de  Oôurburo,  et  D  le  diamètre  d'un  anneau  quelcon- 


'■'"^..    406 

que,  l'intenralle  entre  lei  snrfiices  fera  la  dîffifreace  det 
aîauf-verfiB»  .d^.  deux  arcs  de  cercle  «jraBl  une  corde  corn- 

npiiieOU 

Soît.  A  E  (  fig*  i5o  )  le  diamètre  de  la  sorfaoe  oonrexe 
A  D  :  l'on  a 


■■.;-i 


E  A  :  AD  ;:  A  D  :  DB; 


t        •         • 


On  trouverait  de  la  même  manière 

B  C  =^  r»  : 

de  iorle  que 

2  I>*(r—' 0=06= l'intenralle  entre  les  surfaces  au  point  D. 

Cest  ainsi  que  Newton  a  calculé  que  l'intervalle  au  point 
le  plus  brillant  du  premier  anneau  est  d'un  178,000*  de 
pouce  :  cette  quantité  ,  multipliée  respectivement  par  les 
nombres  pairs  o,  a,  4»  6f  ^^^•t  donne  les  épaisseurs  de  la  cou- 
che d'air  à  la  circonférence  des  anneaux  sombres,  et  celles 
qui  correspondent  aux  anneaux  brillants,  quand  on  la  mul- 
tiplie par  les  nombres  i ,  5,5,  etc. 

PnéNOiitENfi  m. 

658.  —  Quand  les  anneaux  sont  formés  entre  des  sphères 
d'iuégale  courbure ,  ils  sont  d'autant  plus  larges  que  les  cour- 
bures sont  moindres.  Si  l'on  mesure  leurs  diamètres,  et  qu'on 
les  compare  aux  rayons  des  verres,  on  trouvera  que  la  même 
couleur  se  reproduis  toupurs  à  une  distance  du  centre  des  an- 
neaux, telle  que  V  intervalle  entre  les  surface  s j"  soit  d'une  ^nw- 
^azi/'mf'anVi^/e,  pourvu  que  l'œilsoitsemblablcment  placé  dans 
tous  les  ca|.  Aiqsi  le  blanc  du  prepoier  ordre  est  produit  conn 


4o7 
sUuuiiait  par  ime  ëpaûsenr  d'un  lyS^GOo*  de  pouce;  le  pbur« 
pre^  qui  fimne  la  limite  entre  le  premier  et  le  second  ordres, 
IT^st  par  une  épaisseur  double  de  la  précédente  :  il  y  a  donc  une 
relation  constante  entre  la  teinte  que  l'on  observe  et  l'épais- 
seur de  la  couche  d'air  interposée.  De  plus,  si  l'on  presse  les 
verres  inégalement ,  comme  il  est  aisé  de  le  faire  avec  des 
lentilles  minces,  les  anneaux  perdent  leur  figure  circulaire, 
et  s'étendent  vers  la  partie  où  la  pression  est  la  plus  forte,  en 
fbrjnant  des  espèces  de  courbes  de  nivellement ,  qui  suivent 
tous  les  points  où  les  surfaces  sont  équidistantes.  Si  l'on  pose 
un  cylindre  sur  un  plan ,  les  anneaux  se  changent  en  lignes 
boites,  rangées  parallèlement  le  long  de  la  droite  de  con- 
tact ,  mai^  en  suivant  la  même  loi  par  rapport  à  celle-ci  que 
les  anbeaux  par  rapport  au  point  noir.  Si  les  verres  sont 
^'une  courbure  irrégulière,. comme  des  carreaux  de  vitre,  les 
bandes  colorées  suivent  toutes  leurs  inégalités.  Bien  plus ,  si 
*^  pression  diminue  graduellement,  en  sorte  que  les  verres  se 
desserrent  peu  i  peu  ,  la  tache  noire  se  rétrécit  et  finit  par 
>  eflEacer  entièrement.  Chaque  anneau  se  réduit  successive- 
AQi^t  à  un  point  jusqu'au  moment  de  la  séparation  des 
▼crises. 

H  résulte  de  tous  ces  phénomènes  que  c'est  uniquement  la 
diat^nce  entre  les  surfaces  qui  détermine  la  couleur  d'un  an* 

Phénomène  IV. 

S59.  —  Nous  avons  toujours  supposé  que  la  position  de 

^^l  ne  variait  pas,  c'est-à-dire  que  V  angle  et  obliquité  restait 

*^^éme  5  mais  si  l'on  abaisse  ou  qu'on  élève  l'œil  ou  les  ver- 

^  «  les  diamètres  des  anneaux ,  et  non  leurs  couleurs  y  va- 

^^^^t  en  conséquence.  Quand  l'œil  est  plus  bas,  les  anneaux 

P^^^isient  plus  larges,  et  la  même  teinte,  qui  correspondait 

^'^I^aravant  à  un  intervalle  d'un  i78,ooo«  de  pouce,  corres- 

P^*ad  alors  à  une  plus  grande  épaisseur  :  cet  intervalle  (  d'un 

*7îJ,ç^«  de  pouce)  a  été  déterminé  dans  l'hypothèse  d'une 


4o8 

incidence  perpendicnlaire  ,  et  observé  a  peu  près  sotas  cette 
incidence.  Pour  de  très  grandes  <^liquit^s  ,  cependant ,  les 
diamètres  des  anneaux  ne  dépassent  pas  un  certain  degré  de 
dilatation ,  et  les  expériences  de  Newton  lui  ont  snggérë  \é 
règle  suivante  : 

L'intervalle  entre  les  surfaces,  correspondant  à  une  éeiate 
proposée  ,  est  proportionnel  à  la  sécante  de  r angle  dont  le 
sinus  est  le  premier  terme  d'une  suite  de  cent  six  moyens 
arithmétiques  entre  les  sinus  d'incidence  et  de  re^ractian,eii 
commençant  par  le  plus  grand  sinus ,  et  en  supposant  que  la 
lumière  passe  de  l'air  ou  d'un  autre  milieu  dans  le  verre. 

Pour  énoncer  cette  règle  dans  le  langage  algébrique,  nom- 
mons fi  l'indice  de  réfraction  relatif,  0  Tangle  d'incidence, 
p  celui  de  réfraction  en  passant  d'un  milieu  plus  rare  dans 
nn  plus  dense,  t  l'intervalle  correspondant  à  la  teinte  donnée 
pour  l'obliquité  0,  T  cet  intervalle  pour  l'incidence  perpen- 
diculaire :  nous  aurons 

f  zz  T  .  séc  u  ,  siii  u  =  sin  0  —  —  (sin  0  —  sin  f)  ; 


107 


mais 


sm  p  =1:  -  .  sin  0   : 


y- 


donc 


106  4--  ,.       , 

'    Lt        .      ,  1 00  a  -4-  I  .      , 

sin  u  = ^  .  sm  Ozz: • — ■ .  sm  0. 

107  107  fx 


640.  —  Pour  observer  les  anneaux  commodément  sous  ffc 
très  grandes  obliquités ,  on  peut  se  servir  d'un  prisme  pose 
sur  une  lentille  convexe,  comme  dans  la  fig.  i52.  Sil'œilse 
trouve  en  K,  la  série  d'anneaux  formés  autour  du  point  de 
contact  E  est  vue  dans  la  direction  K  H  ;  et ,  quand  V(S^^ 
descend  vers  I ,  où  le  rayon  I  G  commence  à  se  réfléchir  to- 


4o9 

emeBty  les  anneaux  s'élargissent  beancoup.  Dès  que  l'œil 
;  enl,  la  moitié  supérieure  des  anneaux  disparaît,  proba-< 
ement  par  l'effet  de  l'iris  prismatique  de  l'art.  555;  mais 
.  tache  noire  et  l'antre  moitié  subsistent.  Si  l'œil  descend 
ivantage,  les  anneaux  disparaissent,  et  l'on  voit  le  centre 
)nime  une  ouverture  au  milieu  de  la  surface  argentée  que 
rodait  la  réflexion  totale  à  lu  base  du  prisme;  ce  point  pâ- 
tit beanconp  plus  grand  aussi  que  lorsque  l'œil  est  en  KH. 
•è  phénomène  prouve  que  le  défaut  de  réflexion  s'étend  au» 
dides  limites  du  contact  absolu  des  verres,  et  que,  par  con- 
sent, l'action  de  la  surface  inférieure  se  combine  avec 
elle  de  la  surface  supérieure  ,  et  empêche  la  réflexion  ,  lors 
lême  qu'il  y  a  un  espace  fini,  très  petit ,  à  la  vérité,  entre 
«  surfaces. 

Ealer  a  tiré  de  ceci  un  argument  contre  la  théorie  ondu- 
^ire;  mais  son  objection  n'est  pas  fondée,  et  il  est  très 
'aisemblable  que  Ic/changement  de  densité  ou  d'élasticité 
'  IVther,  au  dedans  et  au  dehors  d'un  milieu,  ne  se  fait  pas 
(isquement,  mais  par  degrés.  Si  le  changement  a  donc 
^  au  dehors,  le  rapprochement  de  deux  milieux,  entre  les 
lïites  où  s'opère  la  condensation  de  Téther,  doit  altérer  la 

de  réfraction  dans  l'intervalle  qui  les  sépare. 

S41.  —  La  méthode  suivante,  due  à  sir  William  Herschel, 
très  avantageuse  pour  observer  les  couleurs  réfléchies  par 
e  couche  d'air,  quand  l'obliquité  est  très  grande.  Sur  une 
Lce  parfaitement  plane ,  ou  sur  un  miroir  métallique ,  on 
Lce,  devant  une  fenêtre,  un  prisme  équilatéràl  dont  la  base 
^tiguë  à  la  glace  est  très  unie  :  en  regardant  au  travers  de 
face  A  C  (  fig.  i55  ),  on  verra,  comme  d'ordinaire  ,  l'iris 
lécki  a,  b,  c,  dans  la  direction  £F,  à  l'endroit  même  où 
"•ayon  venant  de  E  se  réfléchirait  totalement.  En  deçà  de 
•  iris  ,  et  parallèlement  à  sa  direction  ,  l'on  voit  plusieurs 
Iles  franges  colorées,  dont  le  nombre  et  la  distance  mu- 
tile varient  avec  la  pression,  leur  largeur  croissant  quand 
{H^on  augmente,  et  vice  versa.  Leur  formation  n'exige 


4io 

pai  que  les  surfaces  soient  extrêmement  rapprochées  tCiraj 
les  voit  très  bien  lorsque  le  prisme  est  sépare  des  sarbccf  ^H^ 
férieures  par  l'épaisseur  d'une  feuille  de  papier  ou  d'uth*! 
ment  de  coton  ;  dans  ce  dernier  cas^  elles  sont  très  nombril 
ses  et  très  rapprochées.  Quand  la  pression  est  modérée, d*| 
sont  à  peu  près  équidistantes  entre  elles,  et  semblent  iep| 
dre  dans  le  bleu  de  l'iris,  sans  devenir  sensiblement  phN^j 
ges  dans  le  voisinage  de  cet  arc.  Quand  les  întenrallei< 
les  surfaces  viennent  à  diminuer,  elles  se  dilatent  et  dcM»| 
dent  vers  l'œil ,  en  pafaissant  provenir  de  l'iris.  Il  n'eit] 
nécessaire  que  la  surface  inférieure  soit  parfaitement  pA] 
Un  verre  usé  à  l'émeri,  assez  grossièrement  pour  ne  puri* 
fléchir  d'image  régulière ,  les  développe  très  bien.  L'eifi* 
rience  est  si  facile,  et  les  phénomènes  sont  si  évidents,  qaf« 
voit  avec  surprise  que  Newton  ne  les  a  ni  observés  nili-l 
crits;  d'autant  plus  qu'ils  expliquent  parfaitement  la  loifBi 
nous  avons  rapportée  plus  haut. 

En  effet,  soient  £  H,  £K,  EL  (fig.  i55  ) ,  desrayoniqi 
tombent  de  £  sous  des  angles  un  peu  moindres  que  celait 
réflexion  totale  à  la  base  :  ils  seront  réfractés,  et,  après  letf 
émergence  en  B  C  ,  ils  se  réfléchiront  en  M  N ,  pourvu  qne 
l'obliquité  soit  assez  grande  pour  que  des  surfaces  dépolies 
réfléchissent  la  lumière  avec  une  régularité  suffisante  (art. 
558;.  Ils  suivront  alors  les  routes  HDFp,  KFQ^i 
L  G  R  r,  etc. ,  et  rentreront  dans  le  prisme  en  P ,  Q ,  R 
Réciproquement ,  des  rayons  tels  que  ^  P,  ^  Q ,  etc.,  qu 
tombent  en  P,  Q  ,  etc. ,  arriveront  jusqu'en  E  en  traversan 
l'intervalle  B  C  N  M ,  et  chacun  affectera  l'œil  de  la  couleo 
qui  correspond  à  son  obliquité  et  à  l'intervalle  qu'il  a  francl 
entre  les  surfaces. 

Nommant  toujours  0  l'angle  d'incidence  (  à  l'extérieur 
du  rayon  DII  à. la  base  du  prisme,  et  posant 

lOÔix+I     .     ^         io6li+i  .     . 

sm  1/  = i— !— .sm  0  = ^— ^ —  .sm  pz=zk,sinpj 

107  a  107  ' 

la  couleur  qu'on  verra  dans  lu  direction  EH  sera  la  méa 


SB  (  ^^'tytnt  pas  ^{ard  k  la  dùpersiôn  k  la  surface  A  C  )  que 
sâf  tflUe  qiiî  gérait  réfléchie  par  une  couche  d*air  d'une  épais- 
:^*nr 


T  =  r  .  cos  II  =:  ^  [/ 1  ~  k"  sin» 


P» 


::  M  lapposant  Tincidence  perpendiculaire  et  /  =  la  distance 
K  «utreles  surfaces  B  C ,  M  N. 

s  .  Oa  observera  donc ,  dans  les  diverses  situations  succès- 
^-wet  de  la  ligne  E  H ,  une  suite  de  couleurs  analogues  à  cel- 
:  ^  des  anneaux,  excepté  dans  les  endroits  où  la  dispersion 
r  ^ne  i  la  face  AC ,  altère  les  couleurs  en  séparant  les  rajons 
.  S^  ^  composent. 

641.  —  Cependant  on  ne  verra  point  la  série  totale  des 
^Omlenrs,  parce  que  celles  qni  exigent  une  obliquité  plus 
Snnde  que  celle  qui  est  nécessaire  à  la  réflexion  totale  ne 
doraient  être  formées.  En  effet,  en  estimant  à  partir  de  la 
>crticale  l'angle  qui  produit  la  teinte  correspondante  à  l'é- 
^NÛlMur  T  et  donnée  par  les  anneaux,  cet  angle  se  déduit  de 
^  formule 

en  prenant  p  =:  |  pour  le  verre ,  valeur  qui  approche  beau- 
coup de  la  véritable. 

Or  la  couleur  du  centre,  ou  le  noir  du  premier  ordre  qui 
se  forme  lorsque  T  =  o ,  exige  que 

I  I 

/  ^         107 

Cette  valeur ,  surpassant  -  ,  indique  que  la  teinte  devrait 

se  trouver  au-dessus  de  l'iris ,  et  qu'elle  est  conséquemmcnt 
invisible. 


La  prciiiiière  couleur  paraîtra  contre  l'iris ,  où 


sin  û  zz  -  : 


par  conséquent 


x=,l/,-0=,|/,_L._(e^| 


=v-. 


Vr = '''''^^/  '  p"""  p'"'  '  ^"  "t£s- 


[tii 


Ces  franges  sont  donc  visibles  pour  un  œil  plongé  daml 
prisme,  quand  l'intervalle  entre  la  base'  et  le  verre  qui! 
sert  d'appui  vaut  pins  que  douze  fois  cebai  qui  est  néi 
à  la  production  des  couleurs  sous  l'incidence  perpendk 
re  ,  c'est-à-dire  quand  il  surpasse  la.aS  X  irîfô^  i  <>« 
viron  — Vx   de  pouce;  ce  qui  est  k  peine  l'épaisseur  d' 


I  I  oo 


feuille  de  papier.  Nous  voyons  d'ailleurs ,  par  cette  valc* 
de  T  ,  que  la  première  couleur  visible  immédiatement  a> 
dessous  de  l'iris  s'élève  dans  la  suite  des  anneaux  (c'est-à-dirt 
qu'elle  appartient  à  un  point  plus  rapproché  du  centre)  i 
mesure  que  t  diminue,  ou  que  le  prisme  est  pressé  plus  forte- 
ment contre  le  verre  5  ce  qui  explique  pourquoi  les  franges 
deviennent  plus  nombreuses  et  mieux  détachées  de  l'irisj 
quand  la  pression  augmente.  Quant  à  leur  largeur  angulaire, 
si  nous  supposons 


I  pouce 

"^    89000  ' 

et  l'œil  plongé  dans  le  prisme ,  nous  aurons ,  en  désignant 
par  po  ,  px ,  etc. ,  les  valeurs  de  p  correspondantes  aux  divers 
ordres  des  teintes  visibles  , 


4i3 


f.=  ;|/i-ÉXo.o79x2j^=-J^  (1-0.079 Xf), 


rèsjMoprès), 


p.=  i  (.- 0.079  X^), 


inftî  de  suite. 

es  sinus  des  incidences  sous  lesquelles  se  développent  les 
leurs  de  tous  les  ordres;  depuis  Tiris,  croissent  en  progre»- 
arithmëtique  5  de  manière  que  les  franges  doivent  étr^ 
oêéea  suivant  dçs  arcs  de  cercle  parallèles  à  l'iris ,  et  que 
"S  largeurs  doivent  être  à  peu  près  égales,  et  augmenter 
c  la  pression  ou  en  raison  inverse  de  t  :  toutes  ces  circon- 
icessont  conformes  à  l'observation.  Cependant  la  réfrac- 
i  à  la  face  du  prisme  entre  l'œil  et  jla  base  dérange  tout- 
lit  l'ordre  des  couleurs  dans  les  franges,  et  multiplie  surv* 
t  le  nombre  des  alternations.  Nous  avons  cru  devoir  en»> 
*  4mi8  quelques  détails  sur  ces  franges ,  et  sur  la  manière 
it  elles  se  rattachent  aux  phénomènes  généraux  observés 
Newton.,  parce  que  jusqu'à  présent  nous  ne  les  avons  jar 
is  vu  rigoureusement  analysées ,  et  qu'elles  nous  ont  sem^ 
n^^riter^par  leurs  belles  couleurs,  une  atteiition  particu- 

Dn  regardant  une  lumière  au  travers  de  la  base  du  prisme 
lu  plateau  de  verre,  de  manière  à  observer  l'arc  trans- 
(art.  556) ,  on  verra  la  partie  concave  garnie  de  franges 
orées  du  même  genre  que  les  précédentes. 

Phehouènb  y, 

■  * 

i45r  «^  Si  l'oin  se  9ert  de  Inmière  homogène  pour  éclairer 


4i4 

les  verres,  les  anneaux  paraîtront  en  bien  plus  grand bobi- 
bre,  et  cela  d'autant  plus,  que  la  Inmière  sera  plus  homogèae. 
Lorsque  celle-ci  Test  autant  que  possible ,  comme  lorsqn'oi 
fait  usage  de  la  flamme  d'une  lampe  à  esprit-de-yin  dontli 
mèche  a  été  imbibée  de  sel,  ainsi  que  Ta  proposé  M.  Tali)ot, 
les  anneaux  sont  réellement  innombrables ,  et  s'étendent  à 
une  si  grande  distance,  qu'ils  deviennent  trop  rapprochâpoor 
qu'on  puisse  les  compter,  ou  même  les  distinguer,  à  l'œil  an. 
Même  en  les  regardant  a  la  loupe ,  il  faudrait  que  le  grosn- 
sement  devint  de  plus  en  plus  fort  à  mesure  qu'ils  sertiest 
plus  rapprochés  :  ainsi ,  l'on  est  forcé  de  les  abandonner  0 
moment  où  ils  disparaissent,  sans  cependant  jamais  se  confia* 
dre.  D'ailleurs ,  vers  la  fin  ils  ne  sont  plus  que  d'nne  lenk 
couleur ,  qui  est  celle  de  la  lumière  homogène ,  et  l'on  se 
remarque  plus  que  des  alternations  de  lumière  et  d'obscuritéi 
les  intervalles  entre  les  anneaux  devenant  tout-à-fait  noin. 

VEÈvoUMtfM  yi. 

644*  —  Quand  la  lumière  que  l'on  emploie  passe  d'une 
couleur  homogène  à  une  autre,  par  exemple  quand  on  éclaire 
successivement  l'appareil  avec  les  différentes  couleurs  du 
spectre,  en  donnant  aux  rayons  incidents  une  inclinaisoi 
telle  qu'ils  soient  toujours  réfléchis  vers  l'œil  ,  qui  reste 
immobile ,  les  anneaux  paraissent  se  dilater  et  se  contracter, 
suivant  la  couleur  de  la  lumière  éclairante  :  la  lumière  rouge 
donne  les  anneaux  les  plus  larges ,  et  le  violet  les  moins  lar- 
ges ;  les  couleurs  intermédiaires  correspondent  à  des  largeofs 
entre  ces  deux  limites.  Newton  s'est  assuré ,  par  la  mesore 
des  diamètres ,  que  l'intervalle  entre  les  surfaces  ,  ou  repais* 
seur  de  la  couche  d'air  où  se  forme  un  anneau  violet  d'un  cer* 
tain  ordre,  est  à  l'épaisseur  où  se  forme  un  anneau  rouge  do 
même  ordre  dans  le  rapport  de  9  à  14  environ.  Déterminant 
par  cette  méthode  l'épaisseur  de  la  couche  d'air  où  se  pro- 
duit la  partie  la  plus  brillante  du  premier  anneau,  quand  on 
emploie  successivement  toutes  les  couleurs  du  spectre,  depoi^ 


4«5 
le  rooge  eitrême  )usqa*ati  violet  extrême,  il  a  trouve  que  ces 
^paisienrs ,  exprimées  en  parties  de  pouce ,  sont  les  moiliés 
des  nombres  qui  occupent  la  seconde  colonne  de  la  table, 

M, 575,  et  qu'elles  répondent  aux  valeurs  de  -,  c'est-i-dire 

il  la  longueur  d'une  demi-ondulation  pour  chaque  rayon. 


645.  —  Le  pbénomine  précédent  peut  être  regardé  com- 
me l'analyse  de  ce  qui  arrive  quand  on  observe  les  anneaux 
lu  lumière  blanche.  En  effet ,  dans  ce  cas,  on  peut  les  con- 
sidérer comme  formés  par  la  superposition  de  plusieurs  séries 
d'anneaux  de  couleurs  simples ,  dont  chacune  a  une  suite 
particulière  de  diamètres.  Quant  à  la  manière  dont  se  fait 
cette  superposition  ou  sjrnûièse  des  divers  ordres  des  cou- 
leurs, on  peut  s'en  former  une  idée  en  consultant  la  figure 
1 34  9  ^^ns  laquelle  les  abscisses ,  ou  les  droites  horizontales  , 
(Représentent  les  épaisseurs  de  la  couche  d'air  entre  deux  ver- 
bes, en  supposant  que  celles-ci  croissent  uniformément,  et 
!IR',  RR%  etc.,  les  diverses  épaisseurs  auxquelles  le  rouge 
lisparatt  dans  les  anneaux  produits  parla  lumière  rouge  em- 
ployée seule ,  c'est-à*dire  les  intervalles  noirs  entre  ces  an- 
feeaux.  Rr,  Rr', Rr*,  etc.,  représentent  les  épaisseurs  qui 
Correspondent  aux  anneaux  les  plus  brillants. 

De  la  même  manière,  soient  OCM,  OO*,  etc.,  les  épaisseurs 
auxquelles  il  n'y  a  pas  d'orangé,  et  ainsi  de  suite  pour  le  jau- 
le,  le  vert,  le  bleu,  l'indigo  et  le  violet  :RR',  OO',  YY',  etc., 
eront  entre  elles  comme  les  nombres  de  la  colonne  a ,  ar- 
ide 575. 

Si  l'on  décrit  alors  une  suite  de  courbes  onduteuses,  comme 
Unslafig.  ]54,  et  que,  par  un  point  quelconque,  tel  que  C  sur 
^E,  l'on  tire  une  parallèle  à  AVqui  coupe  toutes  ces  cour- 
^^les  différentes  ordonnées,  ou  les  parties  de  cette  ligne  in- 
^Cfptées  entre  les  courbes  et  leurs  abscisses,  repr(*scâteront 
^intensité  de  la  lumière  de  chaque  couleur,  qu'une  couche 
t*air  de  l'épaisseur  donnée  réfléchirait  vers  l'œil. 

Ainsi  la  coulât  correspondante  à  une  épaisseur  donnc^e 
î.  «î 


4'6 
sera  le  r^sulut  du  mélange  de  plusieurs  rayons  timples,  dont 
le  nombre  sera  proportion  aebà  la  longueur  de  l'ordonnée  de 
chaque  couleur  composante. 

646.  —  La  figure  étant  disposée  en  échelle,  on  pents'd 
serrir  pour  reconnaître  la  couleur  en  un  point  quelconqse. 
D'abord,  lorsque  l'épaisseur  est  o,  c'est-à-dire  à  l'origiDeA, 
toutes  les  ordonnées  s'évanduisscnt ,  et  ce  point  est  nécewi- 
rement  noir*  Quoique  l'épaisseur  de  la  couche  d'air  croiK 
contiouellement  depuis  o ,  elle  n'en  reste  pas  moins  fortffr 
titc ,  tandis  que  les  ordonnées  des  différentes  courbes  aB|' 
mentent  très  inégalement ,  celles  qui  appartiennent  «D 
rayons  les  plus  réfrangibles  croissant  beaucoup  plus  viteqM 
les  autres;  de  manière  que  la  première  couleur  que  Toi 
aperçoit  correspond  à  une  très  petite  épaisseur  A  i,  et  coi- 
tient  un  excès  de  bleu  qui  constitue  le  bleu  faible ,  mais  pv^ 
du  premier  ordre  (art.  655).  Pour  une  épaisseur  un  penpitf 
grande,  telle  que  A2,  Tordonnée  commune  passe  trèsfrtf 
des  ordonnées  maxiraa  de  toutes  les  courbes  5  elle  est  nnpo 
en-deçà  de  celle  du  rouge  et  au-delà  de  celle  du  violet.  &* 
pendant  la  difTcrcnce  est  si  faible,  que  les  couleurs  sont  à  peu 
près  dans  la  proportion  nécessaire  pour  former  le  blaiic;et) 
comme  elles  sont  près  de  leur  maximum,  elles  doivent prodoir^ 
une  teinte  blanche  très  brillante.  Ce  résultat  est  conforme 2 
Tobservation  ,  le  blanc  du  premier  ordre  étant  en  effet  li 
couleur  la  plus  éclatante.  Plus  loin,  le  violet  décroît  rapide- 

• 

meut,,  le  rouge  augmente,  et  le  jaune  est  près  de  son  (ùiVr 
inum;  de  manière  qu'à  l'épaisseur  A  5  le  blanc  passe  aajao; 

■ 

ne.  En  A  4  ?  le  violet,  Tindigo,  le  bleu  et  le  vert,  s'évanoou* 
sent;  le  jaune  s'affaiblit ,  l'orangé  et  surtout  le  rouge  aoj- 
mentent  considérablement;  d'où  résulte  une  teinte  oraO' 
gce  ,  ou  plutôt  couleur  de  feu ,  qui  devient  de  plus  en  fvoi 
rouge. 

C'est  en  B  que  se  trouve  l'ordonnée  minimum  pourlejau^'^» 
c'est-à-dire  pour  les  rayons  les  plus  lumineux  :  c'est  la  ç"' 
sera  donc  la  teinte  la  plus  sombre,  qui  se  composera  d'uop^ 


3 


4»7 

d'oranftf,  de  Tert^  de  bien  et  même  d'ittdigo;  mais  Paddilîott 
d'an  ptn  de  riolet  ou  de  rouge  produira  un  pourpre  sombre 
etviolàtre)  qui  passera  promptement  aa  bleu  vif  correspond 
danc  à  Tëpaisseur  A  5  ,  puisque  les  rayons  les  plus  réfrangi- 
S>le9  tendent  à  donner  en  cet  endroit',  tandis  que  les  antres 
limmuent.  Eu  6,  où  l'ordonnée  traverse  le  jaune  m^iimnm, 
lya  très  peu  de  rouge,  peu  d'orange,  beaucoup  de  vert, 
KD  de  bleu  ;  l'indigo  et  le  violet  y  sont  à  peine  sensibles  :  la 
einte  sera  donc  d'un  jaune  verdàlre;  mais,  comme  le  vert 
limiffoe  et  que  l'orange  augmente  ,  le  jaune  perdra  bientôt 
a  nuance  verte  pour  devenir  pnr  et  brillant.  Eu  7,  les  rayons 
irëdominants  seront  oranges  et  jaunes  }  ils  s'y  trouveront  en 
i  grande  abondance,  que  le  peu  de  rouge  et  de  violet  qui  s'y 
Touvera  mèlë  n'altërera  point  la  pureté  de  la  couleur,  qui 
era  un  jaune  très  prononcé.  En  8  on  trouvera  un  cramoisi 
nagnifiqne,  éh  au  mélange  de  beaucoup  d'orangé  el  de  ron* 
^  avee  de  Pindîgo  et  du  violet.  En  C  l'on  trouvera  encore 
c  janae  i  son  minimum  ;  mais,  comme  le  ronge  et  l'indigo  y 
•Mt  en  même  temps  à  leur  maximum  ,  ce  point ,  quoique 
Qmbre  en  comparaison  de  ceux  qui  l'entourent,  se  fera  re- 
utrqnerpar  une  belle  teinte  rouge  pourpre.  En  9  et  en  10 
>ik  voit  Torigine  du  vert  vif  du  troisième  ordre,  dû  à  un 
xtélatoge  de  vert,  de  jaune  et  de  bleu,  pour  le  premier 
)oint,  et  à  la  réunion  du-jatine,  du  vert  et  du  violet,  pour 
Lé  second;  le  rouge  et  l'orangé  y  manquent  presque  entiè- 
rement. 

En  continuant  de  la  même  manière,  on  reproduirait  avec 
Ui  pfais  grande  exactitude  toutes  les  teintes  énumérëes  à  l'ar« 
tîcle  655. 

•  647.  ^  Quand  l'épaisseur  augmente ,  les  rayotis  doués 
^upe  réfrangîbilité  à  peu  près  égale  diffèrent  beaucoup  en 
intensité,  pubque  la  plus  légère  différence  dans  les  longueurs 
^  bases  de  leurs  courbes,  étant  répétée  plusieurs  fois,  doit 
P^odaire  à  la  longue  une  opposition  presque  complète  ;  de 
*^*f^  qpe  le  maximum  d'un  rayon  coïncide  avec  le  minimum 
I.  '17. 


4i8 

d'un  autre  de  même  couleur,  d'une  rëfrangibilite  presqof 
e'gule.  Ainsi,  pour  une  épaisseur  considérable,  comme  indi» 
xième  ou  vingtième  ordre  ,  on  observera  deux  maxima  et 
deux  minima  à  la  fois  pour  chaque  couleur,  puisque  lacrâo- 
leur  ne  dépend  point  «l'une  certaine  réfrangibilité,  maisph- 
tôt  de  tous  les  degrés  de  réfrangibilité  entre  des  limites  cch 
stantes.Gonséquemmcnt,  à  mesure  que  l'épaisseur  augmeate, 
les  teintes  deviennent  de  moins  en  moins  pures,  jusqu'à  ce 
qu'on  n'aperçoive  plus  qu'un  blanc  terne  et  de  moitié  moîv 
éclatant  que  celui  du  premier  ofdre  ,  qui  contient  Um^ 
rayons  à  leur  maximum  d'intensité. 

PflÉNOBliNE    VIL 

648.  —  Nous  avons  supposé  jusqu'ici  l'interposition  d'oK 
couche  d'air  entre  les  deux  verres  ;  cependant  ce  n'est  polit 
ce  milieu  qui  produit  les  phénomènes ,  mais  Vespace  cp*^ 
occupe  :  car,  dans  le  vide  d'une  machine  pneumatique,let 
anneaux  restent  sensiblement  les  mêmes.  Mais  ,  quand  on 
interpose  un  milieu- plus  re'fringent,  comme  Peau,  l'huilei 
Ole,  les  anneaux  se  rétrécissent  en  conservant  leurs  couleuis 
et  leurs  largeurs  relatives. 

Newton  a  trouvé  ,  par  des  mesures  très  exactes ,  que  ,/HW^ 
des  milieux  quelconques,  les  épaisseurs  auxquelles  on  aper- 
çoit une  teinte  donnée  sont  en  raison  inverse  des  indices  àe 
réfraction  de  ces  milieux» 

Ainsi  le  blanc  du  premier  ordre  ,  étant  produit  dans  ^^^^ 
ou  dans  le  vide  à  ryâVr;  ^^  pouce  ,  sera  produit  dans  l'eau» 
yjl-^  de  cette  épaisseur. 

Il  remarqua  aussi  que  la  loi  de  dilatation  des  anncanS) 
quand  rincidence  est  oblique  (art.  639),  s'observe  toujourSf 
quelle  que  soit  la  nature  du  milieu  interposé.  Il  s'ensuit  ^^ 
dans  les  milieux  denses  la  dilatation  pour  de  grandes  ohii' 
quités  est  beaucoup  moindre  que  dans  les  milieux  rares;  ^t 
que  par  conséquent  une  épaisseur  donnée  réfléchit  une  cou- 
leur d^aulant  moins  sujette  à  varier  avec  l'obliquité  qu^ '"^ 


i 


4»9 

iietf  est  plus  réfringent.  C'est  pourquoi  les  couleurs  d'une 
lie  de  savon  varient  beaucoup  moins  avec  l'incidence  que 
Iles  d'ane  couche  d'air,  et  celles-ci  moins  que  les  teintes 
sées  de  l'acier  poli,  qui  proviennent  d'un  léger  oxide  pro- 
lit  par  la  chaleur  à  la  surface  du  mëtaL 

PHiNOMifrB  YIII.. 

649-  —  Il  n*est  pas  nécessaire)  pour  obtenir-dés  couleurs^. 
ae  des  surfaces  de  verre  ou  d'uu  autre  milieu  dense  ren  - 
:rmeut  des  couches  d'un  milieu  plus  rare  ;  les  couleurs  sonjl 
lème  plus  brillantes  quand  des  lames  minces  d'un  milieu, 
ense  sont  comprises  entre  des  couches  d'un,  milieu  rare  y 
omme  l'aîrou  le  vide  :  ainsi  des  bulles  de  savons  des  lames, 
e  mica  excessivement  minces,  etc. ,  présentent  la  même  se- 
îe<de<  couleurs  disposées  en  franges  et  variant  avec  l'épaisr 
tur  des:  lames. 

M.  Talbot  a  imaginé  l'expérience  suivante  pour  observer 
icilement  les  franges  formées  par  des  lames*  de  verre  d'une 
paiweur  sensible  : 

Si  l'on  enfle  une  bulle  dé  verre  jlisqu^à  ce  qu'elle  crève  » 
t  qu'on  en  observe  les  fragments  dans  une  chambre  obscu- 
e,  à- la  lueur  d'une  lampe  à  esprit-de-vin  dont  la  mèche  a  été 
nbibée  de  sel,  ils  paraîtront  couverts  de  stries  alternative- 
ment lumineuses  et  noires ,  disposées  en  couches  onduleuses 
arallèles  entre  elles  et  variant  a vec^  l'épaisseur  du  fragment, 
{uand  celle-ci  est  à  peu  près  uniforme,  les  stries  sont  larges; 
3ais,  quand  elle  varie  rapidement,  elles  deviennent  telle- 
ment serrées  qu'elles  échappent  à  l'œil  nu  et  ne  peuvent  être 
istinguées  qu'à  l'aide  d'un  microscope.  En  supposant  au 
Morceau  dé  verre  une  épaisseur  d'un  millième  de  pouce, 
^  franges  correspondraient  au  quatre-vingt-neuvième  or- 
^e  environ  des  anneaux  colorés ,  et  serviraient  ainsi  à  dé-t 
■montrer  la  parfaite  homogénéité  de  la  lumière  :  car,  s'il  y 
^ait  la  moindre  différence  de  réfrangibilité,  son  effet,  mul- 
'plié par  8g,  deviendrait  sensible  paria  confusion  et  l'ebli-' 


lërallon  partielle  des  cipacet  noirs.  L'tfpâitsenr  à 
Gesse  de  distinguer  les  alternations  de  la  lumière  etdcii 
leurs  ou  du  noir  est  le  meilleur  moyen  de  reconnaître ki 
(;r(^  d'homogénéilé  d*une  lumière  quelconque,  et  en  eiti 
Icment  la  mesure  numérique.  Cette  expérience  nous  a| 
encore  que  la  propriété  de  la  lumière  d*où  dépend  le; 
nomène  des  franges  n'appartient  pas  uniquement  &  desi 
seurs  extrêmement  petites,  mais  qu'elle  s'observe  ti^m^ 
quand  la  lumière  traverse  des  intervalles  asses 
râbles. 

PHRNOMillB  IX. 

650.  —  Quand  on  regarde  au  travers  âea.lames  qnin^ 
duisent  les  anneaux  colorés,  on  aperçoit  une  série  d'ansMic 
colorés  transmis,  beaucoup  plus  faibles  que  les  anneaniiHp 
flécbis ,  et  composés  des  teintes  complémentaires  de  ccom|>^ 
de  manière  que  leur  mélange  donnerait  le  blanc.  Le 
est  blanc ,  et  les  couleurs  suivantes  sont  le  jaune ,  le  Doir,k 
violet  et  le  bleu  :  telle  est  la  série  du  premier  ordre.  U 
couleurs  du  deuxième  ordre  sont  le  blanc,  le  jaune,  leroD{(i 
le  violet,  le  bleu  ;  celles  du  troisième  ,  le  vert,  le  jaune,» 
rouge  et  le  vc4*t  bleuâtre 3  après  quoi  viennent  de  légèrtsti' 
ternations  de  rouge  et  de  bleu  verdàtre ,  la  dégradation  dc^ 
teintes  étant  beaucoup  plus  rapide  dans  les  anneaux  traosiD'^ 
que  dans  les  anneaux  réilécliis. 

65 1 .  —  C'est  pour  expliquer  ces  phénomènes  queNewt<>"  1^ 
a  imaginé  sa  doctrine  des  accès  de  facile  réflexion  et  àei*^'^  |: 
transmission ,  dont  il  a  été  parlé  à  la  neuvième  denuu^ 
l'art.  526,  et  que  nous  allons  développer  davantage  enl*r 
pliquant  au  cas  actuel ,  ainsi  que  l'a  fait  son  inveuteur* 
faut  ajouter  alors  à  l'hypothèse  générale  les  propositions' 
vantes  : 

632.  —  Les  intervalles  après  lesquels  les  accès  serep'" 


4^1 

taisent  diffèrent  en  raison  de  la  rdfranf^ibilité  des  rayons  ; 
les  plus  grands  correspondent  au  rouge'  et  les  moindres  au 
yiolet;  leurs  valeurs  sont  représentées  en  fractions  de  pouce 
par  les  œoitiâ  des  nombres  de  la  deu:xième  colonne  de  la 
table ,  art.  675,  en  supposant  que  les  rayons  se  troareot  dansi' 
le  vide  et  que  leur  incidence  soit  perpcfidiculaîre. 

655.  -.  Dans  d'autres  milieux ,  la  loiigueur  des  intervalles 
est  dîroînuëe  dans  le  rapport  de  Tindiée  de  réfraction  du  mi- 
lien  à  l'unité, 

654*  — *  Pour  des  incidences  obliqo.es,  c'est-à-dire  quantf 
un  rayon  traverse  un  milieu  dans  leq  uel  il  pénètre  oblique- 
ment, let  longueurs  des  accès  sont  pUis  grandes  que  pour  Tin*^ 
cidence  perpendiculaire  1  le  rapport  de  ces  longueurs  à  cell» 
que  Ton  observe  dans  le  cas  de  cette  dernière  incidence  est 
celui  du.  rayon  au  rectangle  des  cofiinuii  de  6  et  d'un  àrc  m 
donné  par  l'équation 

106  fA-f-   I        ,         ^ 

un  u  =  — i- i*-  sm  6, 

JO7     IL 

655.  —  Considérons  maintenait  ce  que  devient  une  mo« 
lécule  lumineuse  dont  les  accès  dans  nn  certain  milieu. ont 
pour  longueur  -;  >,  en  concevant  qu'elle  soit  entrée  perpen- 
diculairement dans  le  milieu  dont  elle  vient  frapper  la  se- 
conde surface  en  traversant  l'épaisseur  t.  D'abord,  si  l'on 
suppose  que  t  soit  un  multiple  exact  de  |  >  ,  il  est  évident 
qu'au  moment  où  la  molacnle  atteindra  ta  seconde  surface  , 
elle  se  trouvera  dans  la  même  pbase  d'accès  de  irarnsmission 
qu'à  l'instant  de  l'incidence  :  en  effejt,  elle  se  trouve  absolu- 
ment  dans  les  mêmes  circonstances  à  l'égard  des  deux  surfa- 
ces^  et,  puisqu'elle  a  été  transmise  une  fois,  elle  doit  l'être 
une  seconde.    Tout  rayon  qui  tombe  perpendiculairement 
sur  une  telle  lame  la  traverse,  et  ne  se  réfléchit  point  à  la  se- 
conde surface. 


« 
\ 


4^t 

D*un  autre  cÀt^^  §i  Pon  suppose  que  IVpaisseur  de  la  lame 
ftoit  un  multiple  ei4ct  et  impair  de  J  ^ ,  etc.  j  chaque  molé- 
cule qui  aul*a  pénétra  la  première  surface  se  trouvera ,  aa 
moment  de  sa  rencontre  arec  la  seconde  i  dans  la  phase 
d'accès  ODDOS^.  Si  elle  se  trouvait  d''abord  dans  un  accès  de 
facile  Ira^mission ,  elle  sera  disposée  à  se  réfléchir  en  plui 
ou  moins  grande  partie,  selon  la  nature  du  milieu  et  son  ac- 
tion générale  sur  la  lumière  :  car  il  faut  se  rappeler  que  toote 
molécule  dads  un  accès  de  facile  réflexion  n'est  pas  néceê* 
sairerHent  réfléchie;  elle  est  seulement  disposée  a  l'être.  C'est 
la  nature  du  milieu  et  la  phase  de  l'accès  qui  déterminent  le 
phénomène* 

Concevons  ttaitftenafit  que  rcBi!  soit  placé  k  une  cerlaibe 
distance  d'une  lame  d'épaisseur  variable,  de  manière  i  rec^ 
Toir  les  rayon»  réfléchis  dans  une  direction  à  peu  près  p#- 
pendictilaire  s  il  est  évident  qu'en  vertu  dé  l'uniformité  dé 
la  réflexion  à'  la  première  surface ,  l'csil  recevra  de  chàqoé 
point  ia  même  quantité  de  lumière.  Mais  il  n'eu  sera  pa^  dé 
même  à  l'égard  des  rayons  réfléchis  par  la  seconde  surface  :i 
tous  les  points  de  celle-cï  ou  l'épaisseur  est  un  multiple  pair 
de  î-  >  il  n'y  aura  pas  de  réflexion  5  ce  sera  le  contraire  poar 
les  points  o&  l'épaisseur  est  un  multiple  impair  de  cette  quan- 
tité. Et,  puisque  chaque  molécule  réfléchie  de  cette  manière 
décrit  une  route  égale  à  celle  qui  précédait  son  încideDcet 

C^est-à-dîre  le  même  multiple  de  - ,  l'espace  total  parcou- 
ru dans  l'intérieur  de  la  lame  sera  un  multiple  exact  de 
"j  au  moment  où  la  molécule  atteindra  la  première  surfacef 

qu'elle  traversera  par  conséquent  pour  arriver  jusqu'à  l'œil. 
La  lame  paraîtra  donc  obscure ,  à  cause  de  la  seconde  sur' 
face  seulement,  partout  oh.  son  épaisseur  sera 

o  ,    —  ,  :!--  ,  etc. , 
4        4 

et  lucide  partout  où  cette  épaisseur  sera 


4>5 

—  ,  -^,  -—  ,  etc.  ,  à  rinfini. 
4        4        4 

•aisseurs  intermécliaiFeai  elle  aura  nn  ëclat  plus  faible  } 
lière  qu'elle  paraîtra  couverte  de  franges  obscures  et 
uses  qui  se  succéderont,  comnie  on  Pobserve  dans  Tex- 
;e  préce'dente ,  art.  649*  L'uniformité  de  la  réfleiion 
ornière  surface  n'empêchera  point  de  remarquer  cette 
.é  de  lumière. 

—  En  prenant  pour  abscisses  d'une  courbe  les  épais- 
6  la  lame,  et  pour  ordonnées  les  diverses  intensités  de 
ère  réfléchie  par  la  seconde  surface  et  traversant  de 
u  la  première ,  cette  courbe  sera  onduleuse ,  comme 
e  la  fig.  1549  c^  touchera  l'axe  des  abscisses  à  des  di- 
égales  entre  elles  et  à  la  longueur  d'un  accès  entier  de 
ïur  que  l'on  aura  choisie.  Or  ces  distances ,  pour  des 
de  couleur  différente,  étant  supposées  les  mêmes  qu'i 
ia,  la  construction  rapportée  à  l'art.  648  peut  s'y  ap* 
..  Ainsi,  quand  une  lame  reçoit  de  la  lumière  blanche, 
ide  surfaqe  réfléchit  une  série  de  couleurs  dont  nous 
léjà  démontré  la  composition ,  et  telles  qu'on  les  ob* 
tellement,  à  cela  près  qu'elles  sont  affaiblies  par  la  lu- 
lanche  réfléchie  uniformément  par  tous  les  points  de 
ière  surface. 

lame,  au  lieu  d'être  vide  à  l'intérieur,  était  un  mi- 
ringent ,  les  teintes  se  succéderaient  de  la  même  ma- 
nais  les  épaisseurs  auxquelles  elles  se  produiraient  se- 

celles  d'une  lame  vide  dans  le  rapport  des  accès  re- 
X  deux  cas,  c'est-à-dire  comme  l'unité  serait  à  l'iudice 
ictioti  du  milieu.  Ainsi  les  anneaux  formés  par  une 
d'air  comprise  entre  deux  objectifs  doivent  se  con* 
pand  à  ce  gaz  on  substitue  de  l'eau,  de  l'huile,  etc.  : 
Texpérience  démontre  qae  ce  rétrécissement  est  pro* 
ael  au  rapport  précité. 

V 


\ 


657.  —  Poar^cUÀ.mcidences  obliqaet.'ï  O'^ant  Tan 
leqael  le  rayon  pane  iâta  la  lame ,  I  sic  9'e8|  la  roai 
du  rayon  entre  la  première  et  là  seconde  sarface» , 
•}>••  léc'O.Jifc  it'eâila  lôngnear  déi^acéBifp6br  cette 
ftff  la  mÀl^ctTlè  IfoaiincàMr  doit  avôîr  M^ihOntë  1 
n6iid>red'àçck  pèAdàntà;^  iti*te;  (fbtfr  ârfiveràla 
ikiéÊkcà  dans  la  midie  pha«e\  ë(  pour  ètre'r^^clue'a 
perdiré^^'  tÂn^iitèiuIt!^>vobi  deton8''dbnc.  avoir 

.    ^        ,        =  constante , 

•tt  r'^ropôrtieanel  Aeëc  n;  ea  qui  et  cctnferme  A 1% 

'698;  ^YMtê  te  llulrtèMf<^ll^ttt  par  .iiéfltfdiié 
«4>ndé*lofft(e6  ta  traterM ,  ^"ibreae  tm^Hiérie  dé 
trilnimiiBlY  céHeMl  eécéMpMmit  dd«6'Wtoat«  fa 
incideiiCb' (h=rV)V  ïMiile  èellé  «(ai  est  réfliAAie  par 
surfaces. 

r  Noas  d&îgnerons  par  d  (quf  sera  toujours  une  fri 
sez  petite)  la  quantité  de  lumière  réfléchie  pa'r  la 
surface,  et  noas' regarderons  celle  qui  est  réfléchie 
conde  comme  une  fonction  périodique  dont  le  i 
zz:  o,  et  dont  le  maximum  ne  peut  jamais  surpasser 
que  la  réflexion  a  la  seconde  surface  d'un  milieu  i 
être  plus  forte  qu'à  la  première ,  sous  l'incidence  p 
culaire.  On  peut  la  représenter  par 


(""t)' 


^t  l'intensité  de  la  couleur  particulière  que  l'on 
aura  pour  expression 

dans  la  série  des  rayons  transmis ,  -et 


4a5 


(-  V)' 


dans  Celle  des  rayons  réfléchis. 

^^  voit  par  là  qu'en  raison  de  la  petitesse  de  a  >  la  diffé- 
^CQ  entre  les  parties  obscures  et  les  parties  lucides  doit  être 
^uixe  dans  les  anneaux  transmis ,  en  comparaison  de  la  la- 
™'cre  totale ,  que  nous  supposons  homogène  ;  et  qu'ainsi  elle 
uoit  être  beaucoup  moins  sensible  que  dans  les  anneaux  ré- 
^^chis.  Quand  la  lumière  incidente  est  blanche ,  les  teintes 
^'^Qs  par  transmission  sont  pâles  et  lavées. 

^Sg.  — -  La  discussion  précédente  nous  fait  voir  que  l'hy- 
P^^rièse  des  accès  fournit  une  explication  satisfaisante  des 
''^^nomènes  relatifs  aux  anneaux  colorés,  ou  que,  plutftt,  elle 
^  J^résente  exactement.  On  a  même  avancé  que  cette 
I^^OIrine  n'est  réellement  pas  hypothétique,  maïs  qu'elle  n'est 
n^^  l'expression  des  faits  observés.  Il  est  évident,  dit-on,  que 
^^  ^«coude  surface  de  la  lame  renvoie  les  rayons  vers  l'œil 
<s^^s-les  parties  lucides  et  ne  les  renvoie  point  dans  les  par- 
tie9  obscures  :  ainsi,  dire  que  la  lumière  qui  a  traversé  une 
épctissenr  égale  i 

(  a  n  +  I  )  ^ 
se  réfléchit,  et  qu'elle  ne  se  réfléchitpas  si  elle  n'a  traversé  que 

ce  n'est  qu'énoncer  un  fait. 

Ce  raisonnement  serait  exact  si  l*on  pouvait  ne  considérer 
qu'un  seul  rayon ,  et  si  la  lumière  réfléchie  par  la  première 
Surface  pouvait  être  regardée  comme  étrangère  à  la  ques- 
tion. Mais,  si  l'on  peut  démontrer,  dans  un  autre  système, 
tel  qne  celui  des  ondulations ,  par  exemple ,  que  la  seconde 
{)artie  de  cet  argument  est  sans  force,  il  faudra  bien  admct^ 


4^6 

tre  que  la  doclriiie  de  Newton  s^appoie  sur  quelques  ^-^ 
thèses  I  et  donne  dès  lors  ouverture  k  la  discussion.  En  ^  '  " 
quoique  la  seconde  surface  puisse  l'e'fléchir  dans  tout^  ^ 
étendue,  les  rayons  qui  émanent  des  points  où  l'épaisseur^ 

un  multiple  pair  de  j  n'arrivent  point  jusqu'à  l'œil ,  parc? 

qu'ik  sont  détruits  en  chemin  par  l'interférence  de  ceux  cfv 
réOéchit  la  première  surface. 


66o.  —  Esaminons  maintenant  comment  le  système  os* 
dnlatoire  rend  compte  de  ces  phénomèneSv  Nouscommeo- 
cerons  par  les  anneaux  transmis,  et  nous  verrons  bientôt  les 
motifs  de  cette  préférence. 

Un  rayon,  dont  la  longueur  d'ondulation  dans  un  certain 
milieu  est  X,  tombe  perpendiculairement  sur  la  première  sur- 
face d'une  lame  d'une  épaisseur  zzzj,  dont  nous  suppose- 
rons les  surfaces  parafièles,  afin  d'avoir  des  -  résultats  plus 
simples.  Ce  rayon  se  partagera  en  deux  parties^  l'une  (=:a) 
réfléchie,  et  l'autre (=z  i  —  a)  introduite  dans  le  milieu.  Soit 
0  la  phase  de  cette  dernière  partie  au  moment  où  elle  atteint 
la  seconde  surface  :  elle  s'y  partag.era  encore  eu  deux  pat- 
tics,  dont  l'une  reviendra  dans  le  milieu  par  réflexion  et 
aura  pour  valeur 

(  I    —  a)  a  , 

c'est-à-dire ,  à  très  peu  près,  a,  cette  quantité  étant  fort  |)C^ 
lite^  et  dont  l'autre  , 

=  (i-'û)--  a(i—  û), 

ou  à  peu  près  i  —  2  a ,  sera  transmise. 

Si  l'on  ne  suppose  aucune  ondulation  perdue  par  l'effet  der 
la  transmission  ou  de  la  réflexion ,  ces  parties  seront  toutes 
deux  dans  la  phase  0  :  celle  qui  est  réfléchie  rencontrera  la 
première  surface  dans  la  phase 

,  t 

9  +  27:   .  -  , 


427 

^^flechira  encore  partiellement  avec  une  intensité 
^  €t  zna^  ^  de  là  elle  reviendra  à  la  secondïe  surface 
^^  pliase 

e  4^  a  ic  .  — , 

f  sera  transmise  avec  une  intensité  =  (  i  —  a  )  o*  ou  4* 
'iron.  Comme  ces  réflexions  sont  toutes  perpendiculaires, 
te  dernière  partie  se  confondra  avec  i  — na,  qui  est 
isinise  sans  réflexion, 
'osant 

oe   =  U^i  -7-  2  a  =1  —  a  environ , 
=  (/<?  =  a. 


«' 


a'  représenteront  les  amplitudes  de  vibration  de  la  mo~ 
le  éthéréc  à  la  surface  postérieure .:  son  excursion  totale 
donc  exprimée  par 

.     «  •  ces  0  -j-  a'  •  cos  f  6  -j-  2  TT .  -:r  ) 

(  1  —  a)  cosB^  acos  Ib  -|-  2  ^  •'T'  j 

=  cos  6  -f-  a  .  cos  (  0-|-a7r,—  j  —  a  cos  0. 

e  premier  terme  est  indépendant  de  t,  et  représente  le 
»n  incident  tel  qu'il  arriverait  à  la  seconde  isurface  s'il 
avait  pas  de  réflexions.  Les  deux  autres  représentent 
X  rayous ,  dont  l'un  est  évidemment  en  état  d^opposition 
iplète  avec  l'autre ,  et  le  détruit|  lorsque  /  est  un  multiple 

lair  de  -  ,  c'est-à-dire  de  la  moitié  de  la  longueur  que 

v^ton  attribue  aux  accès ,  un  accès  étant  égal  à  une  demi- 
lulation ,  comme  nous  l'avons  déjà  remarqué  :  ainsi  le 
on  incident  doit  avoir  à  son  Vergence  la  même  inten- 


4>8 

sîlé  que  si  la  lame  n^eiistait  pas;  mais  ,  li  /  est  un  multiple 
inipair  d'un  demi-accès ,  la  valeur  de 


cos 


(e  +  a^^V) 


rz   I  —  4  «  (  '  —  ^  )   sin*   f  2  TT  Y  ] , 


=    I  —  ^  a  sin' 


m- 


ce  qui  fait  voir  que  tous  les  inaxima  sont  ^ga^px  au  rayon  in- 
cident ,  et  les  minima  au  rayon  diminue'  de  quatre  fois  la  la- 
mière  re'flëchie  à  la  première  surface.  La  difF^rence  de  phase, 
entre  le  rayon  simple  et  le  rayon  émergent  compose,  oa  h 
valeur  de  B  dan»  la  formule  pre'oite'e  ,  rësultc  de  IVquation 


eil  alors  «^  oos  6 ,  et  le  rayon  émergent  est  représente  par 

(  I  —  a.  a  )  cos  G  , 

c'est  à-dire  qu'il  est  égal  au  rayon  incident  moins  le  double 
de  la  lumière  réfléchie  à  la  première  surface. 

66i.  —  Si  l'épaisseur  de  la  lame  varie  en  différents  points, 
la  lumière  transmise  ne  sera  pas  uniforme;  mais  elle  aura 
des  maxima  et  des  minima  alternatifs  y  correspondants  aux 
épaisseurs 

I  >     2  >     5  >       ^ 

66?..  —  Si  l'on  applique  à  l'expression  donnée  plus  haut 
la  formule  générale  de  rart»6i5,  relative  à  la  composition 
des  rayons  situés  dans  uu  même  plan,  on  trouvera,  pour  l'in- 
tensité A'  du  rayon  émergent , 

2  / 

A'  z=:  (i  —  a)*  +  2  û  (  I  —  a)  cos  2  TT  •  —  -j-  a' , 


4»9 


siQ  B  ==:  j  •  sin  (  a  fr .  —  j  =  0  •  ^m  f  air  «  -r  )  ' 

à 

en  nëglîgeant  A'  :  ainsi ,  dans  les  milieni^  d*nii  pouvoir  ré<« 
Tringent  mëdiocrc ,  cette  différence  est  toujours  petite;  ce* 
pendant  elle  ^t  périodique  et  varie  avec  l'épaisseur. 

665.  —  Supposons  maintenant  que  ce  soit  de  la  lumière 
blanche,  au  lieu  tienne  lumière  homogène,  qui  tombe  sur  la 
la  me,  et  désignons  un  rayon  de  cette  espèce  par  C-f-C'-j-C'^-j- 
etc.  y  comme  à  l'art.  488,  ou  par  S  (C),  C,  C'^,  etc. ,  étant 
l'intensité  de  chaque  rayon  élémentaire.  Le  faisceau  composé 
aura  pour  teinte  et  pour  intensité 

« 

oUf  par  abréviation, 

5.  cTi -4asîn»,— Y 

Or  cette ^ipreJMion  est  la  même  chose  que 

S  rC(i— 4a)  +  Cr4a  — 4ûsin».  air.  ^J  j 

— :  (,_4a).S(C)-f  4a.SrC  •  C08»  air  .  ^Y 

Le  premier  terme  de  cette  équation  représente  un  rayon 
de  lumière  blanche  d'une  intensité  =1  — ^cl  ;  le  second 
représente  une  teinte  d'une  intensité  =  4  ^^  affaiblie  par  la 
luinière  blanche  précédente  et  formant  les  teintes  pâles  dans 
la  série  des  anneaux  transmis.  Si  nous  n'avons  pas  égard  à  ce 
mélange  de  blanc ,  et  que  nous  prenions  la  teinte  dans  sa  pu-* 
reté  absolue ,  elle  aura  pour  eipression 


4^o 

^a\,S(C co«» .  a  ir .  Y  ) 
=  4  a  .  fs  (C)  —  S  Tcsin» .  a  ^  .  î^^  1  . 

ce  qui  indique  qu'elle  est  compUmenùUte  de  la  teinte  repr4^ 
sentée  par 

S  .  C  .  sin*.  air .  — . 

Mais  si  Ton  imagine  une  courbe  dont  les  abscisses  soient/ 

et  les  ordonnées  C  sin'  a  ir  —,  il  est  érident qu'elle  sera prj* 

cisëment  la  même  que  la  courbe  ondnleuse  (fig.  i54)  qui  ca- 
ractérise chaque  rayon  prismatique.  En  faisant  la  somme  des 
ordonnées  pour  chaque  couleur  du  spectre ,  on  retrouvera 
la  construction  qui  nous  a  déjà  donné  les  couleurs  des  an- 
neaux réfléchis  (  art.  645  )• 

Si  l'on  prend  donc  la  série  de  ces  derniers,  et  qu'on  mêle 
de  blanc  leurs  teintes  complémentaires  dans  la  proportion  de 
I  —  4  a  rayons  blancs  sur  4  o  rayons  de  la  couleur  complé- 
mentaire, on  obtiendra  la  série  des  anneaux  transmis  que 
suppose  la  théorie  des  interférences  ,  et  qu'on  observe  effec- 
tivement. 


664*  —  Passons  an  cas  de  transmission  oblique. 

Soient  AC  ,  6D  (fîg.  i55) ,  les  surfaces  de  la  lame,  eiXa 
son  épaisseur.  Soit  A  £  ta  surface  d'une  onde  dont  le  point  A 
vient  d'atteindre  la  première  surface  de  la  lame. 

Représentons  par  SA,  S  C ,  perpendiculaires  à  AE,  des 
rayons  émanant  d'une  origine  commune  S  :  ceux-ci  se  re- 
fléchiront en  partie  ,  et  l'intensité  de  la  lumière  sera  dimi- 
nuée dans  un  certain  rapport  (de  i  à  i  —  a)  qui  dépendra  de 
l'angle  d'incidence. 

L'onde  transmise  sera  déviée,  et  prendra  la  position  Alf) 
en  suivant  la  route  AB  du  rayon  transmis ,  qui  sera  en  BF 
lorsque  Tonde  sera  en  F  G  hors  de  la  lame.  Il  se  fera  ici  uoc 


\ 


4^« 
autre  ndQeuon  fntrtielle  dëpeadaaU  die  Tincideiice  A  rini^- 
rieur  :  fioas -déBOteroiis par  (i  —  «)(«•— «t)  la  partie  trans- 
mise, et  par  (i  —  a)  a  la  partie  réfléchie.  Ces  dew  partie» 
s'éloignent  ensemble  de  B. 

La  première ,  animée  d^une  vitesse  V  due  au  milieu  exté- 
rieoT)  suit  la  lifgt^  B  H  parallèle  &  S  A ,  et  forme  une  onde 
que  l'on  peut  regarder  comme  un  plan  d'une  étendue  indé- 
finie, qui  se  meut  uniformément  le  long  de  BH  avec  une  vi» 
tesse  Y,  pourvu  que  le  point  S  soit  à  une  distance  suffisante. 

La  setonde  se  dirige  suivant  B  C ,  en  vertu  de  la  loi  de  ré- 
flexion ,  avec  une  vitesse  Y'  due  au  milieu  dont  la  lame  est 
laite ,  jusqu'à  ce  qu'elle  arrive  en  C ,  ou  elle  subit  une  autre 
réflexion  partielle,  ejt  relour^ae  en  arrijsre,  suivant  C  D,  avec  , 
une  intensité  moindre  =::  (i  —  à)a^  ^  mais  avec  la  même  vi- 
tesse Y',  jusqn'ii  ee  qu'elle  parvienne  en  D,  après  avoir  décrit 

la  route 

BC  +  CD  =  2AB. 

En  D  elle  subit  encore  une  réflexion  partielle,  et  la  partie 

transmise, 

=   (l—  €l)(j—  a)a», 

Mfàtêe  le  point  D  pcnr  •tnirre  O I ,  parallèle  à  B  H ,  *v^c  ia 
-iritette  Y ,  c'ett-jk^ire  avec  la  même  vitesse  que  l'onde  qni 
Mit  B  H.  4Cette  onde  peut  aussi  être  considéra  comme . 
Ml  plan  «d'une  entendue  indéfinie,  perpendîcnlaire  à  DI^ 
Mf  eonai^nowpnt ,  pardLèle  à  la^wemière.  Mais  ces  deogj^ 
iHilei  «e  pQiacîde«t  pas,  car  la  première,  ajant  l'ovanoe  sur 
k  aecoade ,  prendra  la  position  I H  K  quand  l'autre  ne  sera 
V'en  DLM,  et  toutes  deux  se  mouvant  alors  avec  la  même 
^tesie  Y ,  elles  conserveront  toujours  la  même  distance  en- 
tre  elles»  L'intervalle  L  H  peut  être  appelé  Vinteryalle  de  re- 
^d.  Podr  le  déterminer,  nous  observerons  que  la  première 
^^de  décrit  l'espace  B  H  avec  une  vitesse  Y,  tandis  que  l'au- 
^***  décrit  B  C  +  C  D  avec  une  vitesse  Y'  :  par  conséquent 

^H=(BC-|-CD)ï;  =  aAB^  =  a  /  .  séc  p  .  «  , 

I.  •  a?^ 


452 

en  nommant  ft  l'indice  de  re'fraction  relatif  de  la  lame, 
/»  Tangle  de  réfraction  a  AB ,  /  l'épaisseur  A  a>  et  en  se  rap- 
pelant que 

V  !  V  !!  Il  :   I. 


•  • 


Or,  p  étant  Tangle  d'incidence  correspondant  a  l'angle^ 
de  réfraction , 

B  L  =  P  D  .  cos  D  B  L  =  D  B  .  sin  •  J 

i 

=:2âB.sin7=2/  .  tang  p  .  sin  ^  y 

et  l'intervalle  de  retard  aura  pour  expression 

2  /  (  ft  .  séc  p  —  tang  p,siiïf) 
1  t ,  u.  . 

= î-  (  I  —  SlXi'  p)^=Z7,tL  t  ,  COS  p  , 

COo  0 

parce  que 

sm  f  :m  u.  sin  p, 

665.  —  Ainsi ,  en  vertu  des  deux  réflexions  à  l'intérieur, 
chaque  onde  deviendra  double  en  quittant  le  milieu ,  étant 
suivie  d'une  autre  onde  plus  faible  ,  qui  en  est  séparée  par 
un  intervalle  constant  représenté  par  2  a  /  cos  p ,  et  qui 
a  pour  intensité  la  valeur  donnée  plus  haut.  Comme  on 
peut  dire  la  même  chose  de  toutes  les  ondes  qui  composent  le  ' 
rayon  ,  ces  deux  systèmes,  auxquels  on  peut  supposer  une 
durée  indéfinie,  se  superposeront  et  interféreront  ensemble 

666.  —  Soit  A  la  longueur  d'une  ondulation  dans  la  lame; 
y.  A  représentera  celle  d'une  ondulation  dans  le  milieu  am- 
biant :  cette  proposition  est  évidente ,  car  la  vitesse  dans  le 
milieu  sera  à  la  vitesse  dans  la  lame  T',  fx  *  »  ;  et ,  puisque  le 
nombre  d'ondulations  est  le  mcîme  dans  les  deux  cas  et  a  lieu 
dans  le  même  temps,  il  faut  qu'elles  se  resserrent  dans  la  la- 
me, et  qu'elles  y  occupent  un  espace  proportionnel  à  îcurn- 


fesse  ^  d'où  il  suit  que  les  différences  de  phase  entre  les  syslè- 
mes  interfécents  sera ,  pour  un  point  quelconque , 

l'intervalle  de  retard  o.tcosp  3/' 

^  7r  . :; ir:  î>.  TT  . : — '  =  ?.  tt  .  -7-  ,   . 

posant 

/'   Z^    /    CCS    0, 


667.  —  L'onde  résultante  sera  exprimée  par  l'équation 
X=l^{i—a)  (I — a)     COSO  +  a  cos^0-|-o;r'.  ^   J   I 

qui  donne ,  lorsqu'on  la  réduit  à  la  forme 

A  .  cos  (  0  +  B  ) , 

A^  =  (l— a)  ^ï       a)  j  I  +  2a  .  COSr2  7r  .^  j  -}"«'   I 


et 

a.  sm 


sinB=: 


"(=^"¥) 


L/      I-|-  2  «  .  COS  f  2  TT  .  —  j  -|-  a= 


668.  —  Telles  sont  les  formules  générales  relatives  à  l'in- 
tensité et  au  changement  d'origine  du  rayon  transmis.  Ce* 
pendant)  lorsque  a  et  a  sont  des  quantités  très  petites,  ce  qui 
arrive  nécessairement  dans  certains  cas  j  la  valeur  de  A'  se 
simplifie  en  négligeant  les  carrés  et  le  produit  de  a  et  de  a, 
et  devient  égale  à 

(i  —  û  +  «)  —  4«-  sJ'i'  (  ^  '^  •  ï  ]  ' 

expression  analogue  à  celle  de  l'art.  662,  dans  le  cas  de 
rincidence  perpendiculaire! 


Oa  Toit  par  \k  qa*i  une  très  Xégjkrt  diffiirence  près  dans  ^ 
de^vé  de  coloration',  Tëclat  pour  ht  lumière  homogène ,  ^ 
la  teinte  pour  la  lumière  blanche,  varie  snirant  les  mèno^ 
lois  dans  les  deux  cas. 


[%' 


669.  —  11  y  a  pourtant  une  différence  essentielle  1  c' 
que  les  teintes  correspondantes  à  l'épaisseur  /,  dans  le  cas 
d'incidence  oblique  ,  auraient  été  produites  par  l'épaisseur 
rcos  û  dans  celui  de  l'incidence  perpendiculaire^  cequipro* 
vient  de  ce  que 

/*  =  /  cos  ^. 

Comme  cette  dernière  valeur  est  toujours  moindre  que  t,  ^^ 
teinte  qui  répond  k  une  épaisseur  donnée,  quand  l'iiicideia^^^ 
est  oblique ,  est  toujours  d'un  ordre  plus  élevé  (  c'est-à-di''^ 
quMle  correspond  à  une  épaisseur  moindre)  que  si  l'iaoi^' 
dence  était  perpendiculaire.  Ainsi  les  anneaux  ou  frang^^ 
que  l'on  voit  par  transmission  s'élargissent  quand  on  iocli»^ 
la  lame  par  rapport  à  l'œil.  Tant  que  l'obliquité  de  l'inci- 
dence n'est  pas  trop  considérable ,  la  loi  de  cette  dilatati^"* 
revient ,  à  très  peu  près ,  a  la  règle  de  Newton  :  car  celle-*^ 
donne ,  en. négligeant  sin^  p , 

sécw  =  sécp[i  —  7-7T?  (/*— Otang^p]^ 

valeur  qui  s'écarte  peu  de  séc.  p  quand  l'incidence  n'est  p^* 
trop  oblique. 

670.  —  11  n'en  est  pas  de  même  quand  l'obliquité  est  tr^* 
grande.  Les  résultats  de  l'expérience  s'écartent  tellement  ^^ 
ceux  que  donne  la  théorie  des  ondulations,  qu'on  pourrait  ^^ 
tirer  uti  argument  solide  contre  cette  doctrine,  si  l'on ^ta' 
sur  que  le  sinus  d*incidence  conserve  un  rapport  invariab»^ 
avec  le  sinus  de  réfraction  dans  le  cas  d'une  lame  mince  ^ 
d'une  extrême  obliquité  j  ce  qui  est  néanmoins  très  probaW^' 
comme  l'a  remarqué  Fresnel  (3/ém.  sur  la  diffraction,  ctcjt 
et  comme  nous  avons  déjà  eu  occasion  de  le  faire  observe''' 


455 

>uis   nous  csontCDttrons   de  proposer  ici   une  expUtation 
^semblable  de  cette  difficulté  y  que  le  système  opt^ut^atoire 
I    pas  encore  su  lever  entièrement ,  sans  discuter  à  fond 
point  délicat. 

3^1.  —  On  peut  attribuer  les  amieanx  réfléchis  à  la 
.i:msmi$$ion  partielle  des  ondes  qui  ^  étant  renvoyées  en 
ri«re  par  la  seconde  surface  ,  interfèrent  avec  celïes  que 
9.^ckit  immédiatement  la  preÉ»ière«  Les  intensités  de  ces 
ct«8sont,  en  général,  dans  le  rapport  de  a  à(i — a)  (i — a)ec^ 
9  lorsque  a  .et  a  sont  assez  petits,  dans  celui  de  a  à  a^  Dans 
c^as  d'incidence  perpendiculaire ,  ce  rapport  approche 
^lacoup  de  l'égalité  :  ainsi  la  destracliou  des  ondes,  dans  le 
^  o'opposition  Complète,  sera  beaucoup  plus  exacte  pour  les 
*^«aux  réfléchis  que  pour  les  autres;  les  couleurs  seront 
^â  vives  aussi ,  étant  moins  aS^iblies  par  lé  mélange  du 
c. 


^7^*  —  Ou  a  fait  encore  contre  la  doctrine  ondulatoire 
^  objection  trop  importante  pour  être  passée  sous  silencç. 

^*on  ftppli<pniit  auXr  a«ne««x  réfléchis  le  raisonnement 
*^  tiôof  avd^  fait  n^Age  pemr  let  anneaux  trsmsBtis ,  im 
"^^erait  à  \a  condenton  que  leui^  teintes  teraôdnt  précisé^ 
'^^  les  mém&i  et  dant  1er  tnèrmé  ordre ,  i  partir  d'une  ta- 
^  d'on  blan^  hrâlant  qnî occuperait  k  centre.  E»  effet,  ia 
^(e  du  rayon  dans  l'intérieur  de  la  lame  deyenaiit  ttillle  en 
I^oint,  les  ondes  réfléchies  par  les  deux  surfaces  devraient 
^c;order  parfaitement ,  tandis  qu'au  contraire. Fexpérience 
^«^apffreiid  que  la  taché  au  éeatre  est  noire.  Il  faut  ntfces- 
^^Éaeilt  supposer^  dans  ce  cas ,  <|o'il  y  a  une  demj^ondula-» 
^  gagnée  ou  perdue  par  l'une  des  oûdes  qtfe  réfléchissent 

âenx  surCe^es.  Cette  hypothèse  ndmise ,  le!(  phénomènes 

^  présentent  leis  anneaut  réflé<^his  softt  esdcieméat  reprë-" 

^ës  dans  le  système  des  ondulations*  L'onde  réfléchie  par 

^%iotr  Combinée  de»  devuL  surface^  est  exprimée  par  Téqua- 
Ht 


X  =  |/a  cos  d-f-p^a(i  —  a)(i — «) .  cos  1 6 -}- 2  tt  . "■■   "'*  ^  f? 

et,  si  l'on  pose 

X=:  A  cos  (0  +  B) ,. 

il  vient 

Si  a  et  a  sont  des  fractions  très  petites  , 

A'  =  (k'«-Ki)'+4k^$in'  (2»^  y). 

Si  en  iiiéme  temps  Tincidence  est  perpendiculaire»  auquc^^ 
cas  /'  zn  /  et  a  =  a  à  très  peu  près  , 

A^  =  4  û  .  sin'  (  2  TT  -  ]. 

675.  —  Mous  voyons  ainsi  que,  dans  ce  dernier  cas,  Tii^^ 
Icnsite  totale  de  l'onde  réfléchie  ,  plus  celle  de  l'onde  traES-' 
mise  (art.  662),  vaut  l'unité',  qui  représente  l'intensité  de  l'oï»' 
de  incidente.  L'hypothèse  de  la  perte  ou  du  gain  d'une  dem** 
ondulation  n'implique  donc  aucune  contradiction  avec  1^ 
principe  des  forces  vives. 

674*  —  D'ailleurs,  si  l'on   ne  considère  que  la  manière' 
dont  se  propagent  les  ondulations  à  la  limite  entre  deux  mi*" 
lieux  ,  on  ne  trouvera  rien  de  contraire  aux  lois  de  la  dyna- 
mique dans  l'hypothrse  pre'ccdeute.   En  etfet ,  on  ne  peut 
supposer  que  Téther  change  brusquement  de  densité'  ou  dV-* 
lasticite'  à  la  surface  d'un  milieu  ;  il  paraît  plus  probable  qu'i* 
y  a  là  une  légère  couche  ,  oii  celte  densité  varie  continuelle' 
ment,  et  où  la  longueur  d'une  ondulation  ne  répond  exacte- 
ment ni  au  milieu  k*  plus  dense  ni  au  plus  rare.  C'est  poar- 


457 

le  nombre  des  ondulations  qui  doit  déterminer  la  phase 
ayon,  lorsqu'il  aura  traversé  cette  couche,  ne  sera  pas  le 
de  que  si  les  milieux  se  succédaient  immédiatement.  Sans 
naître  ni  la  loi  de  la  densité,  ni  les  limites  entre  lesquels 
i^ opère  ce  changement ,  ni  la  manière  dont  les  ondes  se 
échissent  partiellement  dans  cette  couche,  il  est  impossi- 

de  soumettre  cette  question  à  Tanalyse.  Nous  sommes 
ic  obligés  de  recourir  k  l'expérience,  et  de  nous  conten- 
de  ce  qu'elle  nous  apprend. 

^ans  le  cas  précédent,  on  observe  qu'il  y  a  une  demi- 
^ulalion  de  plus  entre  les  phases  de  deux  rayons  réfléchis 
filtre  celles  de  deuSc  rayons  transmis.  On  peut  inférer  de 
Iques  expériences  du  docteur  Young  que  cette  différence 
t.  pas  toujours  exactement  d'une  demi-ouduîation ,  m^is 
t^t  d'une  fraction  dépendante  de  la  nature  des  milieux 
tigus.  ,    . 

y 5,  —  Les  formules  de  l'art.  672  prouvent  que  les  teintes 
»ODt  pures  que  dans  le  cas  de  l'incidence  perpendiculaife^ 
s  tous  les  autres,  surtout  pour  de  grandes  obliquités, 
«id  a  et  et  diffèrent  considérablensent ,  les  couleurs  soil% 
^^e&  de  blanc.  Soos  l'incidence  perpendiculaire  ,  les  ati^ 
^1  minima  doivent  disparaître  entièrement  quand  la  lir^ 
-re  est  homogène^  dé  manière  que,  si  l'on  ppsait  un  ibb- 
'if  sûr  un  plateau  de  verre,  en  empêchant  les- raj^ôti!^ 'ré- 
•Iiispar  la  surface  supérieure  d'arriver  jusqu'à  l'ceilf  (k 
de  d'un  prisme,  par  exemple)  ,  ks  intervalles  entré  les 
^eanx  produits  par  la  lumière  homogène  paraîtraient  ab^ 
ciment  noirs.  Ce  fait  semble  contraire  à  la  doctrine  dé 
Vrton,  car,  d'après  celle-ci,  la  lumière  réfléchie  par  la  sur- 
^  supérieure  de  la  couche  d'air  éclairerait  toujours  les  an- 
^ux  minima  :  cette  remarque  permet  donc  de  décider  en- 
les  deux  théories.  Fresnel  décrit  une  expérience  qu'il  a 
te  à  ce  sujet,  et  il  affirme  qu'elle  est  pércmploire  en  fa- 
Ur  du  système  des  ondulations.  (  Diffraction  de  la  lumière, 
«eu.) 


458 


^  V.  —   Bes^  Couleurs  produites  par  âeê  lanies 

épaisses. 


Expérience  de  Newton  avec  un  miroir  de  verre.  —  Explication  des  an- 
Beaux  colorés ,  siiifaiit  la  doctrine  oiidolttoîre.  -^  LoîF  des  ditfnvStro 
des  anneaux.  -^  Loi  des  couleurs.  — -  Concentration  de  la  lumière  de 
tout  les  pointé  de  ht  snrfiice.  —  Discussion  de  Texpérience  de  Ne¥rt(ir. 

—  Cas  a'incidence  oblique.  — «  PhéfiomèBea  observés-  par  le  due  éi 
Chaulnes  et  par  sir  W.  Herscliel.  -^  Frauses  vues  par  le  docteur 
Brewster  dans  des  lames  épaisses  :  leur  descnptiotfi ,  leor  explicdf  ion. 

—  Définition  des  lignes  isochromaliques»  —  Franges  entre  des  laflKS 
très  mindés  de  verre  soufflé. 


676.  —  Dans  certaines  circonstances,  des  lames  ëpaisse^ 
de  diverses  matières  transparentes  produisent  des  anneaux 
eblbrës.  Un  des  cas  principaux  a  été  obserrë  par  Newton  ; 
qui  Ta  explique  d'après  sa  doctrine  des  accès.  Voici  com- 
ment il  décrit  ce  phénomène  : 

«  Ayatft  fait  passer  un  rayon  solaire  dans  une  chaniire 
obscure  ,  par  un  trou  d'un  fiefs  de  pouce  de  diamètre  y  je  le 
reçus  perpendiculairement  suv  un  miroir  de  verre  éizmé 
concavo-convexé ,  d'u»  quart  de  pouce  d'e'paisseur,  et  dont 
chaque  surface  appartenait  à  une  sphère  de  six  pied»  de 
rayon.  En  tenant  alors,  au  cestre  dé  courbure,  uamoreeaa 
de  papier  perce  d'un  petit  troUf,  de  manière  à  laisser  passer 
la  lumière  incidente  et  la  lumière  réfléchie  par  le  miroir,  ce 
trou  me  parut  entouré  de  quatre  ou  cinq  anneaux  c^rtfi 
concentriques  ,  exactement  semblables  aux  anneaux  qui  en- 
tourent la  tache  au  centre  dans  l'expérience  avec  ks-  Uo'* 
tilles  5  »eukment  les  couleurs  étaient  lavées  vX  les  anneavx 
plus  larges. 

«  Quand  le  papier  était  à  plu»  ou  moins  de  sis  pieds  cki 
ipipoir,  les  couleurs  devenaient  phis  pâles  et  ftni»aient  pïr 
s'effacer. 

a  Les  couleurs  se  succédaient  dans  le  même  ordre  ^^ 


celles  que  l'on  roit  par  transmission  dans  les  lames  minces  ^ 
c'esit-i-^ire  le  UciiiC  d'abfMrd,  pnis  le  blanc  grisâtre,  le  noir, 
le  violet  t  le  bien ,  le  jawne  verdÀtre ,  le  jaune  y  le  rouge ,  le 
pourpre,  etc. 

«  Les  diamètres  de  ces  anneaux  étaient  entre  eux  dans  les 
mêmes  proportions  que  ceux  des  lames  minces ,  leurs  carres 
formant  ane  progression  arithmétique  qui  commençait  par 
o  ,  diamètre  de  la  tache  blanche  au  centre.  Les  diamètres 
des  anneaux  lucides  avaient  pour  mesure  o,i^,a|,a|Yy 

«  Enfin ,  quand  j'employais  des  miroirs  de  diverses  épais- 
seurs, les  diamètre»  des  anneaux  homologues  étaient  récipro- 
ques aax  Facines  carrées  des  épaisseurs.  Quand  la  surface 
convexe  du  miroir  était  étamée ,  les  couleurs  des  anneaux 
n*ea  étaient  que  plua  vives.  » 

677.  -^  Cea  phénomènes  et  chantres  semblables  ,  d'une 

plot.-ew  amias  granale  complicatioB  suivant  la  distance  et 

1-aUiquité  dn  miroir  et  la  courbure  des  surface ,  ont  été  ex- 

piiqoés  d'nae  manière  fort  henrensé  par  Newton  (  Optique)  ^ 

Cftcansidëfaàt  les  accès  de  facile  réflexion  et  de  facBetrans- 

ttûnon  de  cette  faible  portion  de  lumière  qui  se  dissémine  en 

^ooa  seii»à  ht  première  snrface  du  verre,  et  qui  sert  à  la  ren- 

dx^rvinfck^'Penir  »eu»|  nous  allons  essayer  de  rendre  compte 

^  ce  phénomène  d'après  la  théorie  des  ondulations^  ce  que 

'<Mr  n'â.£nl  jusqm'à  présent  que  d'une  ihanière  incomplète  et 

absenfv.- 


678.  — *  AlÊcmte  sorface ,  quclqne  polie  qu'on  la  suppose , 
^^éA  etémpir  de  peliles  aspérrtés:  dont  l'effet  est  de  réfléchir 
^  àe  tfttâiuwttrv  y  evtre  les  rayons  principaux  qui  obéissent 
**»xlofc  de  h?  réfleniew  et  de  la  réfraction ,  d'antres  plus  fai- 
^*^  qm  A!  répandent  dans  foutes  les  directions ,  et  quv  ren* 
^^vrt  la  sttrAfc«  yirihle  pour  un  œil  placé  en  un  point  quel- 


44o 

conque  de  l'espace  :  ceux-ci  se  trouvent  surtout  eu  grande 
quantité  dans  le  voisinage  des  rayons  régulièrement  réflëcl&ii 
ou  transmis.  Ces  derniers,  se  disséminant  en  partie  dans  lei^  r 
propre  direction  eu  traversant  la  première  surface,  produi- 
sent, par  leur  interférence  ,  les  anneaux  qui  nous  occupent 
maintenant. 

679.  —  Soient  F  AD,  EBG  (fig.  i56)»  les  surfaces  pâ- 
rallèles  d'un  milieu  qui  reçoit  perpendiculairement  en  A  un 
rayon  homogène  émané  de  G.  La  plus  grande  partie  de  ce 
rayon  passera  par  A ,   et  sera  réfléchie  vers  ce  même  point 
par  B^  mais,  en  A,  il  y  a  dissémination,  et  le  rayon  transmis 
A  B  est  entouré  d'iin  cône  de  rayons  très  faibles  Aa,  kb, 
A  c ,  etc.  ,  qui  divergent  tous  du  point  A ,   dans  la  méine 
phase  d'ondulation  que  le  rayon  incident;  de  sorte  que  A 
peut  être  regardé  comme  une  origine  commtine. 

Soit  Q  le  foyer  conjugué  des  rayons  réfléchis  par  la  seconde 
su  rface,  A  sera  l'autre  foyer^  et,  si  les  surfaces  sont  planes,  Q  et  A 
seront  équidistants  du  point  B.  Les  rayons  disséminës'fornie- 
roiit  un  cône  qui  aura  pour  axe  le  rayon  réfléchi  régulière- 
ment, et  qui  divergera  par  rapport  à  Q.  Or,  quand  ils  repas- 
seront dans  l'air,  ils  iront  en  divergeant  à  partir  de  q ,  foyer 
conjugué  ,  par  rapport  à  Q,  des  rayons  réfractés  par  la  sur- 
face F  Dj  et,  par  la  nature  même  des  foyers,  les  ondulation* 
se  propageront  comme  si  elles  avaient  pour  origine  commu- 
ne le  point  q  qui  se  trouve  dans  l'air,  puisque  les  ondes  onti 
après  la  réfraction,  la  forme  de  sphères  concentriques  autour 
de  q  :  par  conséquent,  si  elles  émanaient  réellement  de  ce 
point  en  rayons  isoles  ,  ceux-ci  seraient  tous  dans  la  ménie 
phase.  Quand  le  rayon  réfléchi  est  revenu  en  A,  il  s'en  dis- 
sémine encore  une  partie  en  forme  d'un  cône  dont  l'axe  est 
le  rayon  régulièrement  transmis  A  C.  Les  rayons  AO,  A^t 
A  M  ,  etc. ,  ont  tous  A  pour  origine ,  et  sont ,  en  quittant  ce 
point,  dans  la  même  phase  que  le  rayo»  A  C  ,  qui  se  trouve 
dans  la  même  phase  que  s'il  émanait  de  q,  Conséquemmc'*^' 
si  Von  considère  un  point  M  hors  de  la  direction  du  rayoo 


441 

'ectemcnt  traosmis,  ce  point  sera  touché  par  deux  ondes  k 
€ois,  l'une  appartenante  au  cône  autour  de  ^ M,  et  l'autre 
1  cène  autour  de  AJVi  :  la  différence  des  routes  est  e'gale  à' 

^  A  -f  A  M  —  ^  N. 

Lorsque  M  est  très  près  de  C ,  cette  différence  est  très  pe-> 
lite.  £n  C  elle  s'évanouit,  et  les  ondes  s'accordent  parfaite- 
ment) elle  augmente  quand  M  s'éloigne  de  C^  et,  lorsqu'elle 
devient  égale  à  une  demi-ondulation^  les  ondes  sont  en  op- 
position complète  et  se  détruisent  mutuellement.  Comme  on 
peut  dire  la  même  chose  de  tous  les  rayons  qui  forment  des 
cônes  autour  de  A  C,  pourvu  qu'ils  aient  les  mêmes  inclinai- 
sons par  rapport  à  A  M  et  à  ^  N,  si  l'on  place  un  écran  en  C ,, 
"  paraîtra  couvert  d'anneaux  alternativement  obscurs  et 
lucides,  dont  le  centre  commun  sera  lumineux.  Pour  déter- 

•  M         t 

"iiner  leurs  diamètres,  nous  poserons 

^A-f-AM  —  ^N=:/i.-, 

^^ ,  en  prenant 

if  K  z=i  a  ,    A  C  7=:  Vj    C  M  '^  j , 


«  +  y^  -Vr"  —  yia+  r?  4-^'  =  n/-. 
résolvant  cette  équation ,  en  négligeant  j-' ,  il  vient 

jr  =  P^«  .  1/    -.  r  (a  +  '•)^ 


ir  où  l'on  .voit,  en  écrivant  successivement,  o,  i;,  2,  5,  etc., 
I  li^u  .de  n,  que  les  diamètres  des  anneaux  sont  entre  eux 
>œme  les  racines  carrées  de  ces  nombres. 

68o.  —  Si  l'épaisseur  de  la  lame  est  peu  considérable  par 


44a 

DBpport  à  le  distance  de  re'cran  j  a  sera  tret  p«iit  eij-  ^t- 
yitndrar  simpWment 


=  r  ^  [/\, 


ce  qui  fait  voit  qae ,  pour  des  rayons  d'uite  réfradgibilite 
donnée,  les  diamètres  des  anneaux  sont  dtreetetnent  prop<Mr- 
tionnels  à  leur  distance  de  IVeran  et  en  raison  inverse  de  h 
racine  carrée  de  l'épaisseur.  ' 

68 1 .  —  Enfin  les  diamètres  de  deux  anneaux  de  même  or 
dre,  dds  à  des  lumières  homogènes  différentes ,  sont  comme 
(es  racines  carrées  des  longueurs  d'ondulation  de  ces  anneaux. 
Cette  loi  étant  la  même  que  celle  qui  donne  les  diamètres  des 
anneaux  formés  entre  des  objectifs,  en  remplaçant  la  lumière 
homogène  par  la  lumière  Planche ,  nous  aurons  une  suite 
d'anneaux  colorés  dont  les  teintes  seront  les  mêmes  que  celles 
des  anneaux  transmis  dont  il  a  été  question  au  paragraphe 
précédent. 

682.  —  Quoique  les  rayons  produits  par  la  himière  dissé- 
minée autour  d'un  seul  point  A  soient  trop  faibles  pour  affec- 
ter la  vue,  si  Ton  suppose  que  les  surfaces  soient  des  sphères 
concentriques  (  fig.  iSy  )  ayant  G  pour  centre  commun,  des 
rayons  quelconques,  tels  que  G  A,  G  A',  tombant  sur  ces  sur- 
faces, et  respectivement  perpendiculaires  aux  écrans  GMi 
G  M',  peindront  sur  ceux-ci  des  systèmes  d'anneaux  dont  G 
sera  le  centre.  Si  l'arc  A  A'  est  ass^fz  petit ,  on  peut  regarder 
les  deux  écrans  comme  n'en  formant  qu'un  (  puisque ,  dan^ 
cette  hypothèse ,  B  M  —  M  A  zi:  B  M'  —  M  A'  ) ,  et  les  an- 
neaux de  chaque  point  de  la  surface  comme  exactement  ^^' 
perposés.  Augmentant  par  là  d'intensité  à  mesure  que  l'^""* 
de  la  surface  exposée  est  plus  grande,  les  couleurs  devienoeot 
nécessairement  visibles. 


445 

I 

685.  —  Tel  est  prcfcisëmeiit  le  cas  observe  par  Newloo.  Le 
•leil  étant  un  luoiiDaire  d'un  diamètre  considérable,  le  tro« 

I  centre  des  sphères  peut  être  regardé  comme  une  portion 

II  disque  solaire,  de  la  même  grandeur,  placée  au  même  en- 
roit.  Chaque  point  indivisible  de  cette  portion  sera  l'origine 
^un  systèoie  d'ondes  qui  peindront  sur  l'écran  une  suite 
'anneaux.  Ceux-ci  auraient  des  teintes  infiniment  plus  pu- 
9S  et  plus  distinctes  que  les  anneaux  transmis,  si  le  trou  était 
ifiniment  petit,  puisqu'ils  ne  seraient  pas  affaiblis  par  le 
lélange  de  la  lumière  blanche  qui  domine  dans  les,  autres  et 
ckappe  à  l'interférence  j  mais  comme  le  trou  a  toujours  un 
iamètre  sensible ,  leurs  teintes  se  mêlent  et  s'affaiblissent , 
t  cela  d'autant  plus  que  l'ouverture  est  plus  grande. 

684-  —  Soit  c  l'épaisseur  du  verre  et  r  -f-  c  le  rayon  de  la 
irface  B  :  puisque  Q  est  le  foyer  conjugué  de  A ,  nous  aurons 
art.  249  ) 

r  —  c  T  —  c 

t,  en  Tertu  de  l'art.  34^ , 

2  c  r 


A  ^  :=  a  = 


2   c    —    fA   (  r  +  c) 


;n  nommant  p  l'indice  de  réfraction.  Si  c  est  petit  en  corn- 
paraÎMMi  de  r,  on  a 


c«  qui  montre  que  les  diamètres  des  anneaux  sont,  dans  ce 
c»s,  en  raison  sous-doùblée  directe  de  l'indice  de  réfraction 
•*  inverse  de  l'épaisseur. 

685.  —  En  réduisant  ces  formules  en  nombres  ,  prenant , 
^^ï"  exemple ,  fA  =  |,  /ï  =  4,  rz=z&  pieds  =  72  pouces , 
^  X  :^  .  *^i^  zsL  la  longueur  d'une  ondulation  pour  le  j^aune 


444 

«u  environ  y~^  «   on  trouve  pour  diamètre  du  second  m- 
neau  lucide  produit  par  la  lumière  jaune  (ce  qui  correspooé 
à  la  partie  la  plus  éclatante  du  même  anneau  quand  on  ^<d-  I'i^ 
ploie  de  la  lumière  blanche  ) , 

2 j^  =  72  X  l^4'i'9zhiÂ=  2.55  ,  •  |f 

valeur  qui  s'accorde  bien  avec  celle  de  Newton ,  a  *    •* 
2  .  SyS. 

686.  —  Lorsque  le  miroir  reçoit  obliquement  la  lunaiè'* 
incidente,  le  phénomène  devient  plus  complique.  Newtoa  1  ^ 
décrit  avec  beaucoup  d'e'légance  (  Optique,  liv.  2^4»  partie» 
observ.  10).  Dans  ce  cas,  les  axes  des  deuï  cônes  interfèrent 
de  rayons  disséminés ,  qui  sont  toujours  les  rayons  incident 
et  réfléchi ,  ne  coïncident  point;  mais  ce  problème  peut  ^trc 
résolu  comme  le  précédent ,  en  faisant  l'application  des  mé^ 
mes  principes. 

687.  —  Le  duc  de  Chauliies  observa  de  semblables  an- 
neaux à  la  surface  d'un  miroir  couvert  d'une  légère  pelli" 
cule  de  lait  desséché,  de  manière  à  former  une  couche seiTii' 
transparente,  ou  d'une  mousseline  ou  gaze  très  fine.  (  Voy.  l^ 
description  de  ses  expériences  dans  les  Além.  de  VAcad.deS 
sciences,  Paris,  lyoS.  ) 

Sir  W.  Herschel  (  Trans.  phil. ,  1807  )  cite  une  expériences 
assez  curieuse,  qui  se  fait  en  répandant  de  la  poudre  (d'a^ 
midon  )  dans  l'air,  devant  un  miroir  métallique  qui  reçoit 
un  rayon  de  lumière  ,  et  en  interceptant  le  rayon  réfléchi  a«^ 
moyen  d'un  écran. 

L'explication  de  ces  phénomènes  paraît  dépendre  cepen^ 
dant  d'autres  applications  des  principes  généraux  :  on  ren" 
tendra  plus  facilement  quand  nous  aurons  parlé  des  couleur* 
dues  à  la  diffraction» 

()88.  —  Le  docteur  Brewstcr  décrit,  dans  les  Transaction^' 


445 

In  société  royale  à^Edimbourg,  wne  se'rie  de  franges  colo- 
&  produites  par  des  lames  de  verre  épaisses,  qui  offrent  un 
impie  frappant  des  lois  de  périodicitë  que  les  rayons  sui- 
nt en  se  propageant ,  soit  que  nous  les  regardions ,  avec 
rwton,  comme  soumis  à  des  accès  alternatifs,  soit  que,  d'à- 
es  le  système  ondulatoire,  nous  supposions  qu'ils  passent  par 
le  suite  de  phases  alternativement  progressives  et  rétrogra- 
^  1  puisqu'ils  ne  se  composent  que  des  vibrations  des  molë- 
ïles  éthërëes.  Nous  remarquerons  ici,  une  fois  pour  toutes  , 
3e  la  plupart  des  explications  selon  la  doctrine  ondulatoire 
euvent  se  traduire  dans  le  langage  du  système  corpusculaire, 
e  manière  à  offrir  des  résultats  qui  s'accordent  plus  ou 
loins  avec  les  observations.  Ce  n'est  donc  pas  parmi  des 
uénomènes  de  cette  espèce  qu'il  faut  chercher  des  preuves 
oisives  en  faveur  de  l'un  ou  de  l'autre  système^  Dans  la 

• 

>iite  de  cet  ouvrage,  nous  adopterons  la  doctrine  des  on- 
'Olations,  sans  la  regarder  cependant  comme  une  vérité phy- 
^c ,  mais  comme  le  moyen  le  plus  simple  de  grouper  en- 
fiable  et  de  représenter  non  seulement  les  phénomènes  cx- 
ucables  dans  l'hypothèse  de  Newton ,  mais  une  foule  d'au* 
'^8  faits  auxquels  celle-ci  ne  se  plie  qu'avec  beaucoup  de 
*fficnlté ,  et  à  l'aide  de  plusieurs  suppositions  tout-à-fait  gra- 
ïites. 

689.  —  Les  franges  dont  il  s'agit  s'observent  lorsqu'on  re- 
^He  au  travers  de  deux  lames  de  verre  parallèles,  d'épais- 
^r  exactement  égale,  et  légèrement  inclinées  l'une  sur 
^^tre,un  luminaire  rond,  d'an  ou  deux  degrés  de  diamètre 
^e  partie  du  ciel,  par  exemple),  sous  une  incidence  k  peu 
'®s  perpendiculaire.  On  voit  alors ,  outre  l'image  directe , 
*^  série  d'images  latérales  réfléchies  entre  les  verres  ,  qui 
•viennent  successivement  de  plus  en  plus  pâles ,  suivant 
*  elles  sont  dues  à  2,  4>  6,  etc. ,  réflexions  à  l'intérieur.  Ex- 
ptë  quand  la  lumière  est  très  vive,  on  ne  distingue  guère 
^e  la  première  image  réfléchie  :  celle-ci  paraît. entrecoupée 
^  Quinze  ou.  seize  bandes  colorées  parallèles  à  l'intersection 


446 

des  surfaces  ;  tank  l'kaMge  direoie  est  iucolofre.  L«  lai^gewr 
de  ces  fran^  diminue  napidemeot  lorsque  l'ÎBcliÉaîioii  dff 
lames  vient  k  augmenter.  Quand  kslaoKSont  o.tai  depoooe 
d'épaisseur,  et  qu'elles  forment  entre  elles  un  angle  de  i*  1 1', 
la  largeur  de  chaque  frange  est  de  a&  fw*.  Pour  tons  ks 
antres  angles,  ceUe  largeur  est  rëcipnoqpie  i  l'ûiclinaisoi. 
Quand  l'incidence  est49j>liqae,  les  franges  commencent  i  être 
visibles  lorsque  le  plan  d'incidenee  est  perpendiculaire  i  k 
section  principale  des  lames;  mais  elles  sonit  aiMsi  distiacttf 
qu'eUes  peuvent  l'être  <piand  œ  plan  est  parallèle. 

690.  —  Pour  concevoir  la  formation  de  ces  franges ,  dai- 
gnons par  A,  a,  B,  b,  les  surfaces  des  lames,  en  cooMnençsit 
par  celle  qui  reçoit  la  lamière.  inoîdente ,  et  considérom  v 
système  d'ondes  émanant  d'une  origine  commune  k  «ms  ir 
stance  infinie.  Quand  un  rayon  tombera  sur  les  lames,  'dmr 
bira  k  chaque  surface  une  réflexion  partielle }  de  aumièrefic 
chaque  image  sera  produite  par  des  rayons  émergents  cW 
les  directions  sont  parallèles  à  la  fin  de  leur  course,  mais  qui 
traversent  les  verres  suivant  des  routes  différentes.  Ainsi  l'i- 
mage directe  ou  principale  se  composera  : 

I»  De.  la  plus  grande  partie  de  la  lumière  incidente  ré- 
fractée en  A ,  en  ûT,  en  B  et  en  ^,  qui  émerge  parallèlement 
au  rayon  incident.  Nous  la  représenterons  par  AaBb» 

2®  D'une  partie  réfractée  en  A,  réfléchie  en  a,  réfléchie  de 
nouveau  en  A, 'réfractée  de  nouveau  en  a,  en  B,  en  ^^  ^'     j 
qui  émerge  comme  la  précédente.   Nous  la  dénoterons  p**" 
A  a^  A'  aBè  ^  les  lettres  désignant  les  surfaces  et  les  accents 
les  réflexions. 

5**  D'une  partie  qui  a  subi  deux  semblables  réflexiens  d»«* 
la  seconde  lame,  et  que  nous  désignerons  conséquemmentf»'* 
A  fl  B  ^'  B'  ^. 

4°  D'autres  parties  qui  ont  subi  4>  6 ,  etc. ,  réflexi<Mi8,  ji*^ 
qu'à  l'infini ,  dans  l'intérieur  des  lames.  Nous  les  représen- 
terons par  des  combinaisons  telles  que  A a^  A'  a*  A' a^^ ^ 
AaBZi'B' //B'A,  ou  ,  pour  abréger,  par  A  (a' A')' «^^' 


\ 


44? 

[VWy  b^  etc. f  mais  ces  dernières  partiels  jiont  trop 
pour  arvoir  quelque  Jnfluence  snr  la  lumière  de  l'ima- 
cte,  avec  laquelle  elles  se  confondent. 

—  La  première  image  latcVale  le  composera  de  qua- 
ties  principales ,  qui  auront  subi  chacune  quatre  ré- 
s,  savoir  : 

A  a  B'  û'  B  b  ,    AûB'aA'flBA, 

a  a  B  b'  B  a'  B  by     AaBb^aA'aBb, 

nergeront  toutes  parallèlement.  Il  y  en  a  encore  une 
Tautres ,  dues  à  des  reflexions  plus  multipliées  et  à  la 

ko!  A' a  du  rayon  incident  réfléchie  à  rinlérieuf  dii 
ôlr  verre;  mais  elles  sont  trop  faibles  pour  en  tenir 
e.  Nous  pouvons  donc  regarder  l'imagé  eà  question 
fe  formée  uniquement  par  les  qnatfe  rayons  que  nous 
5.  d«  considérer.  H  suffit  de  jeter  un  coup-d*teif  sur  la 
8  pour  reconnaître  la  route  que  suit  chacune  des  par- 

2,5,4  •  il  est  évident  que  la  première  traverse  l'é- 
ar  t  deux  fois  et  environ  trois  fois  l'intervalle  i  entre  les 
i,  c'est-à-dire,  en  n'ayant  pas  égard  pour  le  moment  à 

naison  des  lames 2  r  -j-  5  t • 

'eillement  : 

^a  partie  2  a  pour  longueur  de  route  .     .     4  ^  "}'  ^  '* 

!ja  partie  5   .     - 4  '  4"  ^  '• 

La  partie  4 S  t  *^  ^  i. 

m  il  suit  que  les  parties  i  et  4  ont  une  différence  de 
égale  à  près  de  quatre  fois  l'épaisseur  du  verre  ,  et  ne 
sn^  produire  des  couleurs;  mais  les  autres  parties  ne 
eront  aucunement  sops  Tincidcnce  perpendiculaire^ 
id  les  lames  n'auront  qu'une  légère  inclinaison ,  et  que 
^on  iÀcMeni  sera  très  peu  oblique,  ces  parties  ne  diffé- 
it  qu'en  raison  des  petites  différences  d'iuclinaison  que 
rema<*<|ue  entre  elles  lorsqu'elles  traversent  ,les  ^pais- 
èV  (es  intervalles  :  éll^  produiront  donc  des  iHs  paf 


448 

)<:ur  interférence,  qui  dépendra  de  ^intervalle  de  retard  à» 
rayons  en  se  succédant ,  et  de  l'obliquité  variable  deê  rayon 
visuels. 

-Gga.  -^  Quand  on  observe  une  image  lumiaense  d'me 
grandeur  sensible,  les  rayons  qui  nous  la  rendent  visibk 
dans  toutes  ses  parties  tombent  dans  des  plans  différents  et 
sous  des  inclinaisons  de  toute  grandeur.  Ainsi  l*image  doit 
•paraître,  en  chaque  point,  d'une  couleur  différente.  Qneik 
^|ue  soit  la  loi  qui  règle  la  disposition  de.  ces  couleurs ,  elk 
doit  dépendre  de  l'intervalle  de  retard. 

Les  couleurs  seront  donc  disposées  en  bandes  ,  cercles i 
cic. ,  selon  la  forn^e  des  courbes  qui  résultent  de  la  consid^ 
r^.tion^géométrique  des  intervalles  de  retard  de  noéme  grai* 
«deur  :  nous  les  nommerons  lignes  isochromatiques  ou  cour- 
bes d'égale  teinte ,  en  prenant  pour  mesure  de  la  teinie  le 
nombre  des  ondulations  ,  ou  parties  d'ondulation  ,*  de  h 
lumière  jaune  moyenne  que  contient  l'intervalle  de  retard* 

695.  —  Considérons  d'abord  un  rayon  incident  contenu 
dansuti  plan  perpendiculaire  à  l'intersection. 

Dans  ce  cas  (  fig.  1 59  )  ,  soit  K  L  M  N  un  rayon 
formé  par  la  réunion  de  deux  autres,  SAaB^lKL 
^t  SCEFGHKL,  dont  les  routes  à  travers  le  sys- 
tèroe  sont  représentées  par  le  chiffres  2  et  3  (  fig.  i58). 

Menons  A  D  perpendiculaire  à  SC ,  et  l'inlervalle  de  re- 
tard sera  égal  à 

(DC  +  CE  +  EF  +  FG+GH+HK) 
^  (Aû  +  ûB  +  B^  +  ^l-f  IK) 
=  DC  +  (EF— ûB)  +  (FG— IK)  +  2(KH~B«. 

Les  trois  premiers  termes  sont  la  partie  de  la  roule  par- 
courue  dans  l'air,  et  les  autres  ,  dans  le  verre.  Sans  avoir 


449 

icfours  à  la  trigonomëtrie^ou  voit  aisément  que  le  polynôme 
recèdent  n'a  qu*one  valeur  très  petite  quand  l'incidence  est 
erpendiculaire ,  maisjqu'il  croit  rapidement  lorsque  Pangle 
'incidence  vient  à  augmenter^  qu'en  outre,  l'inclinaison 
es  lames  restant  la  même ,  il  croî;  par  degrés  à  peu  près 
gaox ,  lorsque  l'incidence  varie  de  la  même  manière  des^ 
eux  côtés  de  la  perpendiculaire  ,  à  compter  de  zéro  :  par 
onséquent,  dans  la  direction  perpendiculaire  à  l'intersec- 
on,  les  teiutes  varieront  avec  rapidité;  et ,  sous  des  inci- 
ences ,  même  assez  peu  obliques ,  des  deux  côtés  de  la  pef- 
sndiculaire ,  l'intervalle  de  retard  deviendra  trop  grand 
9ur  produire  des  couleurs. 

D'un  autre  côté ,  si  nous  concevons  que  les  rayons  SA, 
C  f  se  trouvent  dans  un  plan  d'incidence  presque  parallèle 
la  section  principale,  les  points  K  et  G  seront  situés,  non  à 
ïs  distances  différentes  de  P,  comme  on  le  voit  dans  la  fi* 
ire  ,  mais  à  des  distances  &  très  peu  près  égales.  Quelle  que 
it  l'incidence,  R I  sera  donc  peu  différent  de  G  F,  et,  pour 

même  raison ,  F  £  sera  très  près  d'égaler  a  B.  D'ailleurs , 
ms  ce  cas,  GK=  F I  à  peu  prés ,  et  les  angles  d'incidence 
['intérieur  sont  presque  égaux  ;  de  manière  que  HG-f-G  K 
6ere  pen  de  B  6  -^  ^  I ,  ainsi  que  I B  de  G  K  ,  et  consé- 
lemment  de  IF  :  ainsi  le  point  F  coïncidera  presque  exacte- 
ent  avec!  B ,  et  SA  a  B  avec  S  G  E  F,  si  l'on  pose  D  G  =  o. 
Ces  égalités  et  ces  coïncidences  approchées  auront  lieu 
kur  de  grandes  variations  de  l'angle  d'incidence ,  pourvu 
te  le  plan  d'incidence  demeure  invariable  :  cet  angle  n'au- 

donc  que  très  peu  d'influence  sur  la  grandeur  de  l'iuter- 
lie  de  retard ,  et  la  teinte  sera  à  peu  près  uniforme  dans 
tites  les  lignes  parallèles  à  l'intersection  des  surfaces.  Ainsi 
K  couleurs  seront  disposées  en  franges  parallèles  à  cette  li- 
le^  conformément  à  la  description  donnée  par  le  docteur 
'evi^ster.  Quoique,  d'après  ce  qui  vient  d'être  dit,  on  puissQ  ' 
^nver  assez  facilement  leur  expression  analytique;  elle  est 
^p  compliquée  pour  que  nous  la  rapportions  ici. 

1-  29- 


45o 

694.  —  En  iuterceptant  le  rayon  principal  qui  produit  Vi- 
mage  directe ,  et  en  ne  laissant  arriver  à  l'œii  que  les  paities 
du  rayon  telles  que  Aa'A'aB^  et  AaBb^Û^ b,  le  docteor 
Brewster  est  parvenu  à  rendre  visible  une  série  de  franges  co- 
lorées qui  sont  ordinairement  effacées  par  l'éclat  de  Timage 
«lirecte.-  Elles  soni  dues  à  l'interférence  de  ces  parties ,  dont 
If  s  routes  sont  représentées  toutes  deux  par  4  /-j-'i  ^^  9^ 
seraient  rigoureusement  égales  si  les  lames  étaient  panl- 
lèles.  La  seule  inspection  de  la  figure  suffira  pour  s'en  rendre 
compte,  ainsi  que  de  tous  les  autres  systèmes  de  franges  dé- 
crits dans  le  mémoire  précité. 

Gi)5, —  M.Talbot  a  observé  qu'en  exposant  des  fragments  de 
bouteille  excessivement  minces  à  la  lumière  jaune  homogène, 
et  même  à  celle  des  nuées,  il  se  formait,  entre  deux  lame»  super- 
posées ,  des  stries  alternativement  lucides  et  obscures  y  eu  def 
bandes  colorées  et  des  franges  irrégulières,  quoique  cha^ 
lame  séparée  n'offrit  aucune  de  ces  apparences  :  il  estévi- 
tleot  qu'on  doit  les  rapporter  aux  mêmes  principes  que  les 
pheaomèncs  qui  précèdent.  11  se  fait  une  interférence  entre 
les  rayons  réfléchis  deux  fois  à  Tintérieur  par  la  lame  de  des- 
sus et  une  fois  par  la  première  surface  de  la  lame  inférieure, 
ou  bien  entre  des  rayons  dont  Tun  est  réfléchi  trois  fois, 
comme  A  ûB'a'  B'  a  A,  et  dont  l'autre  est  tel  que  AaB'û  A'û'A. 
On  suppose  d'ailleurs  que  l'intervalle  entre  les  verres  est  exac- 
tement égal  à  l'épaisseur  de  la  lame  supérieure  dans  les  deui 
hypothèses  5  condition  qu'on  est  toujours  sûr  de  remplir  lors- 
que les  lames  sont  courbes. 

On  peut  expliquer  de  la  même  manière  les  couleurs  ob-  j' 
scrvées  par  M.  Nieholson  en  combinant  des  verres  parallèles 
d'inégale  épaisseur.  Supposons  que  ces  épaisseurs  ^,/',  dife- 
rcnt  d'une  petite  quantité  :  la  route  des  rayons  A  a'  X'a^^ 
ei  \aB  b'  B'^,  sous  l'incidence  perpendiculaire,  sera  respec 
tivement  5t-\-i-\-t'  et  t-^  /-j-  5  /',  ce  qui  suppose  des  la- 
mes rigoureusement  parallèles,  et  la  différence  des  routes 


[ 


45 1 

Mra  a  t  —  a  <'.  Si  ctUe  quantité  est  extrêmement  petite,  îf  se 
formera  des  cooleurs  ,  ou  il  suffira  d'iticltner  un  peu  les  1a-^ 
mes  pour  en  obtenir. 


Ç  y I .  —  Des^  couleurs  produites  par  la  combinaison 
de  lames  de  différente  épaisseur. 


Interférence  de  rayons  qui  ne.  coïncident  point  rigoureusement.  — ^ 
Irradiation.  — •  Phénomènes  produits,  par  fa  combinaison  de  diffé- 
rentes lames. 


696;  '—  Les  couleurs  dont  nous  nous  sommes  occupas  jus« 
qu'à  présent  étaient  dues  i  TinterfeVcnce  de  rayons  qui  co- 
ïncidaient rigoureusement  pendant  toute  leur  route ,  à  partir 
du  poipt  où  ils  conimençaient  à  se  couvrir.  De  tels  rayons 
eu  systèmes  d'ondes  venant  se  rdunir  en  un. point  de  la  rd- 
tine  ,  ce  point  est  ébranlé  par  la  somme  ou  la  différence  de 
leurs  actions,  et  la  sensation  qui  en,  résulte  en  est  plus  ou 
moins  vive.  Mais ,  lorsque  cette  coïncidence  n'est  qu'appro- 
chée ,  comme  lorsque  deux  systèmes  d'ondes  émanent  d'ori- 
gines qui  paraissent  à  l'œil  tellement  rapprochées ,  que  leurs 
images  sur  la  rétine  semblent  se  confondre  et  ne  former  qu'un 
seul  point,  on  ne  peut  distinguer  les  impressions  ;  ou  plutôt, 
i'actioii  mécanique  exercée  sur  irn  point  de  la  rétine  se  fait 
sentir  en  un  autre  point ,  à  travers  la  substance  de  l'organe, 
et  l'on  éprouve  ainsi  une  si^nsation  correspondante  à  l'effet 
moyen  des  deux  actions.  Si  les  rayons  qui  frappent  les  points 
contigus  de  la  rétine  sont  d'égale  intensité  et  dans  un  état 
d'opposjtîou  complète ,  ils  se  détruisent  mutuellement  com- 
me s'ils  coïncidaient  en  un  point  mathématique;  s'ils  se'trou-^ 
rent  dans  un  état  d'accord,  parfait,  leurs  effets  s'ajoutent;^ et 
tittsi  de  suite  pour  les  étatç  intermédiaires. 

697.  —  Bour  bien  compreadre  ce  phénomène,  il  faut 


I 


cnnadértT  i^a^  »  .^^cnàjA  produle  par  la  lumière  pank  lï 
ieteadre  sur  la  rcdae à wftedirtaBoecztrènieiiient  pedten' 
toor  ds  fojcr  des  njo^  ctwccatre»  par  les  lentilles  deFd. 
Cest  aasi  qoc  TÔBaçe  d'nac  étoile  m'est  jamaifi  nn  poiitt 
mais  na  dÎMjiie  d'un  diamètre  leasble,  et  d'autant  plus  gmi 


a 


t 


qae  la  Inmière  est  plo»  forte  ;  c'est  ainâ  qne  la  partie  le**  |<!i 
necie  delà  Inné  â  son  premier  quartier  paraît  plus  large f( 
Tactre ,  dont  la  clarté'  est  bcanoonp  plus  faible  :  cet^Sstc 
nozime  irradiaiîûn ,  et  rânlte  eridemment  de  la  nature  nt*  llf 
me  de  roi^ane  de  la  me  «  comme  nous  l'aTons  remar^  |u 
plos  haat.  1^ 

S 
C^S.  —  11  s'ensuit  que,  si  des  ondes  émanent  de  poiatsii'  |ti 

discernables  à  tœâ  par  leor  proximité  apparente  ;  on  fd^ 

les  regarder,  en  n'ayant  ^ard  qu'à  leurs  effets  sor  l'œil,  cet 

me  propagées  suivant  une  même  ligne  droite  ,  qui  est  lafr 

rection  du   rayon   moyen.  Leurs  interférences  seront  kl 

mêmes  que  si  l'ceil  était  dépourvu  de  lentilles,  et  que  iarfr 

tioe  fût  UD  simple  écran  où  les  rayoas  tombassent  en  un  point 

physique  ^^  celui  de  la  réunion  des  images  par  les  lentilles  de 

l'œil;  ,  et  auquel  les  ondulations  interférentes  propagées si^ 

multanément  des  deu^w  origines  communiquassent  une  vibra* 

tion  égale  à  leur  résultante. 

G<^^.  —  Cela  pose' ,  nous  pouvons  uiainteuant  apprécier 
Texplication  que  la  tlie'orie  ondulatoire  donne  des  phénomè- 
nes produits  par  la  combinai^on  de  lames  d'épaisseur  dine- 
rcote.  Ils  furent  observe's  pour  la  première  fois  par  le  docleor 
Young,  qui  s'exprime  en  ces  termes  : 

IL  En  regardant  une  chandelle  au  travers  de  deux  mor* 
ceaux  de  verre  plans,  entre  lesquels  se  trouvait  un  peu  d'bu- 
midilé,  j'aperçus  des  espèces  de  franges  semblables  à  celles 
que  donnent  les  lames  minces  :  je  trouvai  que  ces  nouvelles 
franges  étaient  dans  la  même  direction  que  les  franges  pro- 
duites par  la  réflexion  ;  seulement  elles  étaient  plus  larges> 
En  examinant  les  verres  à  la  loupe .  je  remarquai  que,  p3^ 


455 

jit  o^  il  y  avait  des  frangeft,  l'eau  elait  ttiéleé  d^air;  ce  qui 
ï  dottoait  1- apparence  de  la  rosée. 

m  11  est  aisé  d'assigner  les  deux  groupes  de  rayons  qui 
rmaieiit  ces  franges  :  car  ,  la  lumière  transmise  pa^ 
au  se  mouvant  dans  ce  milieu  avec  une  vitesse  difie- 
Dte  de  celle  de  la  lumière  qui  passait  par  les  inters- 
i&  remplis   d'air  seul ,    les   deux  groupes    interféraient 

produisaient  une  coloration  confornie  à  la  loi  générale. 
i  rapport  des  vitesses  dans  l'eau  et  dans  l'air  étant  ce^ 
i  de  trois  à  quatre ,  les  franges  doivent  paraître  aux  en- 
*oits  où  l'épaisseur  est  six  fois  plus  grande  que  celle  qui 
>Qde  la  même  couleur  dans  le  cas  des  lames  minces  ordi- 
lira.  En  faisant  l'expérience  avec  un  verre  plan  et  une  len- 
Ue  légèrement  convexe  ,  je  trouvai  que  le  premier  cercle 
bscur  avait  le  même  diamètre  que  le  sixième  anneau  obscur 
fins  l'expérience  des  lames  minces.  On  obtient  des  couleurs 
▼ec  la  même  facilité,  en  substituant  à  l'eau  du  beurre,  du: 
■if  ou  de  l'huile  ,  et  les  anneaux  deviennent  plus  petits  en- 
sison  de  la  densité  réfringente  de  la  substance  grasse  )  mais, 
Uind  on  remplit  d'eau  les  interstices  de  l'huile,  les  anneaux 
élargissent  considérablement  :  car  alors  il  faut  avoir  égard 
la  différence  des  vitesses  dans  l'eau  et  dans  l'huile ,  et  celle- 
iest  beaucoup  moindre  que^la  différence  des  vitesses  dans 
air  et  dans  l'eau.  Ces  circonstances  snfiBsent  pour  nous  ras- 
irer  sur  la  vérité  de  l'explication,  et  l'on  peut  s'en  con.vain*- 
rê encore  davantage  en  inclinant  les  lames  par  rapporta  la 
irectioB  de  la  lumière  :  alors ,  au  lieu  de  se  dilater,  comme 
ans  Texpérience  des  lames  minces ,  les  anneaux  se  rétrécis* 
ittt.Cet  effet  est  la  conséquence  nécessaire  de  l'allongement 
es  routes  de  la  lumière  qui  traverse  les  deux  milieux  oblique- 
lent,  «til  est  le  même  que  si  la  lame  était  devenue-plus  épaisse. 

faut  observter  cependant  que  les  couleurs  ne  se  manifestent 
oiiit  dans  toute  l'étendue  de  la  lumière  transmise.  One  pe* 
te  porlioB  de  chaque  pinceau  traverse  les  bords  de  chaque 
MitteleUe,  et  coïncide  assez  avec  la  lumière  qui  passé  par 
»  globules  id'air  environnants  ponr  qu'il  y  ait  interférence». 


454 

D'ailleurs  il  est  aisé' de  démontrer  qif  une  grande  partie  dé 
la  lumière  qui  traverse  Peau  se  dissipe  latéralement  par  ré- 
flexion à  son  entrée  dans  ce  liquide  j  à  cause  de  la  concavité 
particulière  qu*affecte  cha'que  partie  d'un  fluide  adhéreat 
aux  surfaces  de  deux  verres^  en  outre,  une  grande  partie  Je 
la  lumière  qui  passe  par  Tair  se  dissémine  par  réfraction  ib 
seconde  surface  :  voilà  pourquoi  l'on  voit  les  franges  lorsque 
les  lames  ne  sont  pas  interposées  directement  entre  Tcnl  et 
l'objet  lumineux.  »  (  Young,  Trans.phîl,,  iSo^  y  Sur certoùa 
cas  de  production  de  couleurs»  ) 

Nous  ajouterons  que,  pour  observer  ces  phénomènes  atec 
facilité,  il  suffit  de  laisser  sécher  presque  entièremept  um 
goutte  d'eau  savonneuse  entre  deux  verres  plans,  et  de  tenir 
ceux-ci  entre  l'œil  et  une  chandelle  ou  l'image  du  soleil  ré* 
fléchi  par  une  sur&ce  polie.  Si  l'on  se  sert  de  deux  verres 
convexes ,  ou  d'un  verre  plan  et  d'un  verre  convexe ,  les 
franges  seront  disposées  en  anneaux. 


§  VII.  —  Des  couleurs  produites  par  des  surfaces 

striées. 


Interférence  des  rayons  réfléchis  par  des  lignes  très  rapprochées.  — 
Couleurs  des  stries.  —  Systèmes  de  lignes  équidistantes.  — *  Analogie 
prétendue  entre  les  couleurs  des  surfaces  striées  et  certaines  espèc<»sde 
sons.  —  Couleurs  d'une  toile  d'araignée ,  etc.  -,  de  la  nacre  de  perle. 


700.  —  Si  deux  points  susceptibles  de  réflécliir  la  lumière 
dans  toutes  les  direclions  (deux  petites  sphères,  par  exemple, 
etc.  )  sont  assez  voisins  pour  que  Tocil  les  confonde ,  et  sileJ 
rayons  qu'ils  rc'flechissent  vers  Tœil  proviennent  d'une  ori- 
gine cocamunc  ,  il  y  aura  interfe'rence.  Si  la  lumière  estho- 
mog^ène,  son  intensité  variera  périodiquement,  et  rintervalle 
de  retard  sera  proportionnel  à  la  différence  des  routes  5  si  elle 
est  blagn^che ,  la  couleur  du  rayon  réfléchi  sera  la  même  (p* 


455 

Ù  ce  rairon  «rait  traverse  une  lame  d'air  d'une  épaisseur  égftk 
à  cetX^âiSérfimeej  ^sans  être  affaibli  par  le  mélange  du  blanc. 

Supposons  { fig.  141  )  deux  cylindres  polis ,  ABC,  abc, 
extrêmement  délies  j  parallèles  entre  eux  et  perpendiculaires 
au  rayon  yisuel. 

Soit  S  un  point  lumineux,  très  éloigné  par  rapport  k  la  di- 
stJAice  entre  les  cylindres ,  et  £  l'œil  placé  de  manière  à  rece- 
Toir  les  rayons  réfléchis  B  £ ,  6  £ ,  que  nous  supposerons  as- 
gea  raj^procMs  pour  interférer. 

La  différence  des  phases  des  rayons,  au  moment  oii  ils  frap- 
pent la  rétine ,  sera  évidemment 

■  ^(S^  +  ^E)  — (SB4-BE)_  bx-^bx 

a,x- 5; -^^'        5^—, 

en  siapposant  Bar  et  Bjr  perpendiculaires  àS6  et  à  6  E. 

Nommant  donc  I  et  i  les  angles  d'incidence  des  rayons 
S  B  ,  EB,  dans  le  plan  des  axes  des  deux  cylindres ,  dont 
nous  désignerons  la  distance  Bb  par  a^  nous  aurons  pour  • 
différence  des  phases 

a  TT  .  -  (  sin  I  -f-  sin  »). 

Aîn^ ,  a  testant  la  même  ,  cette  expression  variera  avec 
robliquifé  du  rayon  incident  et  du  rayon  réfléchi ,  par  rap- 
port au  plan  des  axes  :  conséquemment ,  si  l'on  fait  tourner 
ce  flMfi  autour  d'un  axe  parallèle  aux  cylindres ,  on  verra 
paraître  unje  série  de  couleurs  analogues  à  celles  que  trans- 
ipaettent  les  lames  minces,  mais  beaucoup  plus  vives,  comme 
celles  que  l'on  voit  par  réflexion. 

701.  —  Une  strie  extrêmement  fine  sur  une  surface  polie 
j)ent  être  considérée  comme  une  surface  concave ,  cylindri- 
q[uej  <Mi  courbe  du  moins,  qui  réfléchit  également  la  lumière 
4ans  toijit^  tes  directions.  Deux  stries  semblables  menées  pa- 
r^jUt^ent,  que  l'on  ferait  tourner  autour  d'un  axe  parallèle 
àlfur  ^jreetion  commune  »  en  les  tenant  exposées  aux  rayons 


456 

du  soleil,  affecteraient  Toeil  de  couleu.s  succcssireft  analogue 
à  celles  des  lames  minces  :  c'est  ce  qu'on  observe  en  effet. 

Le  docteur  Young  a  trouve,  en  examinant  les  raies  trac^^* 
sur  le  verre ,  dans  les  échelles  raicrométriqués  de  M.  Coveic 
try,  que  chacune  e'tait  formée  de  deux  lignes  très  fines  exa^^' 
tement  parallèles  ,  et  à  une  dbtance  réciproque  de  —^  c3^ 
pouce.  £n  plaçant  l'échelle  de  manière  à  réfléchir  la  lumiè«*< 
du  soleil  sous  un  angle  constant ,  et  en  faisant  varier  l'inclK  — 
naison  de  l'œil ,  il  trouva  que  le  rouge  le  plus  éclatant  p^^ 
raissait  sous  des  angles  dont  les  sinus  suivaient  la  progressif^  sei 
arithmétique  i,  2,  5,  4* 

703.  —  Le  docteur  Wollaston  ,  M.  Barton  et  Fraunhofer  j 
sont  parvenus  à  tracer  sur  le  verre  et  sur  l'acier,  avecuv^ 
pointe  de  diamant ,  des  lignes  exactement  parallèles ,  éqai  *- 
distantes,  et  séparées  par  un  intervalle  qui,  dans  certains  ca^* 
n'excédait  pas  un  dix-millième  de  pouce.  En  appliquant  l'o^s' 
contre  la  surface  réfléchissante  ou  réfractante  que  couvres  t 
ces  stries,  de  manière  à  recevoir  par  réflexion  la  lumière  d'u0 
corps  éloigné,  très  brillant,  et  d'un  petit  diamètre  apparent, 
on  remarque,  dans  le  plan  du  rayon  visuel,  des  spectres  dont 
il  est  aise  de  concevoir  la  formation  :  ils  sont  disposés  suivant 
une  ligne  droite,  perpendiculaire  aux  stries  et  passant  par 
l'image  réfléchie  et  incolore  ;  leurs  distances  angulaires,  l'or- 
dre de  leurs  couleurs  ,  etc.,  sont  tels  que  les  donne  la  théorie 
précédente  5  leur  éclat  dépend  de  la  parfaite  égalité  des  in- 
tervalles entre  les  stries  :  c'est  cette  égalité  qui  fait  coïncider 
précisément  à  la  même  distance  de  l'image  principale  les 
images  latérales  refléchies  par  chaque  couple  5  ce  qui  mulli' 
plie  l'efi'et.  Si  ces  intervalles  sont  inégaux,  les  images  des  dii* 
férents  couples  ne  coïncident  pas  ^  les  couleurs  se  mêlent  et 
produisent  une  traînée  de  lumière  blanche.  Telle  est  la  cause 
de  ces  rayons  que  l'on  voit  jaillir  des  surfaces  irrégulière- 
ment polies,  comme  s'ils  émanaient  d'un  corps  lumineux.  Si       j 
l'on  transmet  à  de  la  cire  à  cacheter,  ou  à  d'autres  corps  mous, 
l'empreinte  d'une  surface  striée,  on  obtient  les  mêmes  ap" 


457 
enccs.  C'est  en  imprimant ,  au  moyen  d'une  forte  prei- 
1  ,  les  stries  d'une  plaque  d'acier  sur  un  métal  plus  tendre, 
on  parvient  a  fabriquer  des  boutons  et  d'autres  objets  de 
e  qui  imitent  le  jeu  du  diamant. 

o5.  —  Le  docteur  Young  a  comparé  la  couleur  produite 
lan  rayon  de  lumière  blanche  qui  vient  frapper  une  suite 
lignes  équidistantes ,  à  l'efifet  musical  produit  par  un  son 
est  répété  en  écho  par  une  série  de  lattes  équidistantes , 
Kt  les  surfaces  planes  sont  perpendiculaires  A. la  direc- 
^  de  la  barre  dans  laquelle  elles  sont  enchâssées ,  comme 
'  grille  de  fer  :  il  est  évident  que  de  tels  échos  frapperont 
eille  successivement  et  à  des  intei*valles  égaux ,  chacun 
■^"t  égal  au  temps  employé  par  le  son  à  traverser  deux  fois 
Pci.ce  qui  sépare  les  lattes;  ce  qui  doit  produire  sur  l'oreille 
'et  d'un  son  musical ,  $i  les  lattes  sont  en  assez  grand  nom- 
•  (  Trans.  phiU  >  1 80 1 ,  Sur  la  théorie  de  la  lumière  et  des 
'fcwr^.  ) 

^^tte  explication  nous  senâble  cependant  plus  ingénieuse 
^  satisfaisante.  La  gravité  du  son  musical  produit  par  les 
^os  est  indépendante  de  la  qualité  du  son  répété ,  qui  peut 
ctre  qu'un  simple  bruit,  c'est-à-dire  un  son  composé  de 
^K'ations  non  périodiques.  D'ailleurs,  pour  obtenir  ce  son 
'^sical ,  il  faut  que  les  lattes  soient  assez  nombreuses  pour 
^^  les  échos  se  prolongent  pendant  un  temps  appréciable: 
La  lumière  réfléchie  par  des  stries  parallèles  dépend  au 
^iitraire  de  la  couleur  du  rayon  incident  :  elle  est  rouge  si 
'  rayon  est  rouge,  jaune  s'il  est  jaune,  etc. ,  et  l'expérience 
-Ussit  aussi  bien  avec  deux  stries  qu'avec  mille.  C'est  l'ins 
Usité  et  non  la  couleur,  la  vivacité  et  non  la  fréquence  de 
tnpression  produite  sur  la  rétine ,  qui  sont  modifiées  par 
interférence  des  rayons  réfléchis. 

Noos  avons  cru  nécessaire  de  signaler  cette  erreur,  d'au- 
lit  p)^&  qu'elle  est  devenue  presque  populaire,  parce  qu'elle 
^^ait  ingénieuse  et  plausible  au  premier  abord,  tandis  qu'elle 


458 

n'est  rdeJieme&l  propre  qu'à  douner  une  fausse  idée  de  l'a- 
nalogie qui  existe  entre  le  son  et  la  lumière. 

704**  —  Une  simple  raie  dans  une  surface  peut  produire 
des  couleurs  par  l'interférence  des  rayons  réfléchis  par  ses 
bords,  comme  l'a  remarqué  lui-même  le  grand  physicien 
que  nous  venons  de  citer.  Souvent  un  fil  d'araignée  brille, 
au  soleil,  des  plus  vives  couleurs  :  cet  effet  peut  être  dû  à  nue 
cause  semblable  à  celle  qui  a  été  précédemment  indiquée  ^ 
^u  à  la  nature  même  du  fil  que  l'insecte  forme  par  l'agglu- 
tination de  plusieurs  autres  plus  déliés;  ce  qui  doit  lui  don- 
ner une  apparence  striée  e(  non  cylindrique. 

7o5.  —  Les  phénomènes  dus  à  la  réflexion  ou  k  la  réfrac- 
tion de  la  lumière  par  la  surface  polie  de  la  nacre  de  perle 
dépendent  du  principe  précédent  y  du  moins  en  ce  qui  tient 
i  la  structure  de  la  surface  :  ils  ont  été  décrits  par  le  doc- 
teur Brewster,  dans  les  Transactions  philosophiques  de  1814» 
page  597. 

Dans  le  Journal  philosophique  d' Edimbourg  {  vol.  2,  page 
117)  il  est  fait  menlioii  de  plusieurs  propriétés  remarquables 
qui  résultent  de  la  composition  singulière  de  ce  corps.  Cha- 
cun sait  que  la  nacre  est  Tinlerieur  de  l'écailIe  d'une  cer- 
taine espèce  d'huître  :  elle  se  compose  de  lames  extrêmement 
minces  d'une  substance  élastique  ,  quoique  très  dure ,  dispo- 
sées parallèlement  à  lasurface  inte'ricure  de  l'écaillé,  qui  est 
d'une  forme  assez  irrégulière.  Quand  on  la  plane  et  qu'on  la 
polit,  lasurface  artificielle  que  l'on  obtient  ainsi  coupoles 
surfaces  naturelles  des  lames  suivant  des  courbes  onduleuses, 
qui  sont  plus  ou  moins  rapprochées  entre  elles,  suivant  l'ob- 
liquité de  l'intersection.  Comme  ces  lames  n'ont  qu'une  ad- 
hérence imparfaite,  leurs  extrémités  se  brisent  par  Faction 
des  poudres,  etc.,  qui  servent  à  les  travailler^  de  manière 
qu'elles  présentent  une  suite  de  sillons  ou  d'aspérités  à  peu 
près  parallèles  et  à  égale  distance ,  en  ne  considérant  toute' 


459 

bis  <pk*nn»  petHé  portion  dé  la  surface.  Si  le  poli  il'esC  p&s 
Lssez  vif,  on  ne  peut  distinguer  ces  sillons. 

La  lumière  réfléchie  ou  dispersée  par  les  lames  interfère 
;t  prend  une  teinte  irisée  dans  la  direction  perpendiculaire 
mx  stries  ;  niais  le  phénomène  est  singulièrement  modifié  par 
la  forme  parûcolière  des  eretn  et  des  aspérités;  ce  qui  pro- 
vient ^ans  doute  de  la  structure  cristalline  de  la  perle.  On  ne 
saurait  nier  que  les  couleurs  ne  soielit  dûe$  uniquement  à  la 
configinration  de  la  surface ,  puisqu'on  peut  les  transmettre 
par  iiàtpression  à  la  cire  à  cacheter,  à  la  gomme ,  à  la  résine 
et  même  aux  métaux  ,  sans  leur  faire  perdre  beaucoup  de 
leur  éclat.  En  examinant  l'empreinte  au  microscope ,  on 
trouve  qu^elle  offre  une  Copie  fidèle  des  stries  de  la  surface , 
«quoique  celles-ci  soient  quelquefois  à  moins  d'un  trois>-mil« 
lième  ifi  pouce  l'une  de  l'autre. 

lïous  renvoyons  aux  mémoires  originaux  le  lecteur  eu-,' 
rieux  de  connaître  davantage  cette  classe  de  phénomènes 
intéressants,  dont  la  théorie  n'est  pas  toujours  exempte  d'obs- 
curité. 


§  VIII.  —  De  la  diffracêion  de  la  lumière. 


Franges  extérieures  à  Tombre  d'un  corps  éclairé  par  un  faisceau  très 
mince  ;  leurs  couleurs  ne  dépendent  point  du  corps  qui  projette  Fom- 
IM.' —  Méthode  de  Fresnel  pour  observer  ceâ  franges  ;  leurs  propriétés, 
leurs  distances  entre  elles  }  elles  be  propagent  en  licne  courbe.  —  Les 
ombrés  visibles  sont  plus  larges  que  les  ombres  géométriques.  —  Théo- 
rie de  ïiewton  sur  Finflexion  de  la  lumière  ;  comment  il  explique  ks 
franges.  —  Objections  de  Fresnel  contre  l'hypothèse  de  Newton.  — 
dotation  des  franges  dans  le  voisitiage  du  point  rayonnant.  —  Ex- 
plication dies  fi^nges  par  le  docteur  Young ,  d'après  le  système  des  on- 
dalations.  —  Explication  de  Fresnel.  —  fiègle  pour  déterminer  Téclai- 
Mtfieftt  d'un  point  sur  un  écran.  —  Estimation  numérique  des  maxi- 
ma  et  des  minima.  «^  £  clairement  du  bord  de  l'ombre  géométrique. 
—  Edai'rement  à  l'intérieur  de  l'ombre.  —  Franges  observées  par 
GtimAldi  dans  des  ombres  étroites.  -«*  Observation  fbndatmentale 
dn  docteur  Toung  sur  les  interférences.  —  Franges  cristées  de  Gri-^ 
ibaldl.  -1^  Car  de  diffraction  au  travers  d'une  petite  ouverture  circu- 
laire. —  Table  des  couleui's  de  la  tache  centrale  et  de^  anneaux  qui 


l'cnlourenli  —  Aiuilj'je  Je  Mtte  table  par  Freenel.  ~  Echinnent 
du  la  taclie  cïutrale  compara  ù  IVclairement  total  :  ihéorÉmt  de  Fra- 
npl.  —  Les  couleur)  lont  crilea  dïi  aniiEiiux  réflëctiis.  —  TLiràiimedt 
M.  PoisBon  8ur  ta  clarté  au  centre  d'uus  petite  Ombre  circulaire.  — 
Cm  de  diffraction  au  traTcn  de  d^ux  ouTerliirei  tièsrapproch^ei. — 
Expérience  de  Fteinel  a*»c  deus  miroirs  incliné*,  —  EKt  de  l'inter- 
piuitian  d'un  milieu  pliii  dcnie  quand  lei  rajoD<  interiiÈrenl.  —  Dé- 
placement de»  frnngea  ;  manière  d'en  faire  l'expérience.  —  ArsuDitol 
contre  Iv  système  corpusculaire.  —  Méthode  d'Ârago  et  rie  Fresp^ 
pour  déterminer  le»  rétractions  dei  gaz.  — Expérienceii  deFraunholB 
lur  la  diSraction  et  lei  interférences  ;  son  appareil.  —  Frangea  pro- 
duite! par  nne  aeule  ouieiture  étroite  ;  leur»  dimeniions.  —  Eipé- 
lience  de  Newton  avec  deux  lames  de  rasoir.  —  Cas  où  les  deul 
bords  de  l'ouverture  sontâ  des  dislaoces  inégale*  de  l'origine  de  LiID' 
mitre. —  Cas  d'une  petite  ouverture  circulaire. —  Cas  d'une  très  prtil* 
ouverture  annulaire.  —  Interférence  de  plusieurs  rayons  qni  pascDI 
par  un  réseau.  —  Spectres  de  seconde  classe.  —  Rapport  des  espicM 
colorai  ;  lois  auiquellfs  lia  sont  soumis.  —  Cas  de  rëi^nux  très  serrai; 
manière  de  les  construire.  —  Les  apectrea  «ont  modiGéa  parla  farma 
des   stries   qui  composent  le  reseau.   —    Cas   de  réseaux   inclia^i 

Ïeclres  de  seconde  classe  non  symétriques.  —  Conaidératinui 
éorinues.  —  Formule  de  Fraunliofèr.  —  Longueurs  d'ondulatian 
assignées  por  Frauiihofer  aux  rayons  B,  C,  D,  bIc.  —  SpeclrfiiU 
diS'raclion  produils  par  la  lumière  rénëcliie.  —  Spectres  produilapar 
des  réseaux  composés. — Modilications  des  pbénomtnes.  —  Spctm 
de  premiiire  classe,  — ■  Spectres  de  Iruisième  classe  :  leurs  modiScaliml 
MoTHlue  le  nombre  des  rayoni  interlérenti  vient  à  augmenter  j  foroufl 
qui  les  concerne.  —  Transition  des  ipeclres  iii>|iariaits  aux  spectca 
parluils  de  seconde  classe.  —  Substitution  de  trois  petites  ouverturfl 
aui  roseaux.  —  Ariiieaiii  ijiii  bordent  les  étoilea  vues  au  l(jleaCop«.  -^ 
Faux  disques  des  étoiles.  —  Explication  des  anneaux  d'aprèale  prin' 
dpe  des  interCécencea.  —  Pbénomènea  produila  par  des  ourertura  d* 
diverse  Gaure.  -^  OuTerlures  circulaires  j  ouvertures  annulairei.  — 
Autre  aéne  d'anneaux.  — Image  produite  par  une  ouverture  triangit' 
laire.  —  Diaphragme  triangulaire  qui  sert  de  micromètre  de  position. 
—  Cas  de  trois  ou verturea  circulaires.  —  Ouvertures  carrées.  —  EStt 
produit  par  an  très  grand  nombre  d'o^rertnre*  carrée*. 


rjoS.  —  Qusnd  un  objet  reçoit  un  faisceni]  de  lumièred- 
cesûvement  mince ,  ou  qu'il  se  trouve  placé  dam  un  dot 
de  rayons  divergeant  d'un  point  presque  géométrique,  con- 
Bie  lorsqu'un  rayon  solaire  passe  dans  une  chambre  obscnn 
par  nn  trou  dVpingte ,  on  plut&t  par  une  ouverture  ptu 
grande  derrière  laquelle  se  trouve  une  lentille  d'un  coart 
foyer  qui  produit  une  image  brillante  do  soleil  et  fait  divet- 
g'  r  les  rayons  dans  toutes  les  directions,  l'ombre  de  cet  ob- 
jet est  bord^fe,  à  l'extérieur,  d'une  série  de  franges  colorés, 
d'autant  phis  distinctes  que  le  diamètre  angulaire  du  point 
lumineux  est  plus  petit  quand  on  l'observe  à  la  distance  if 


46 1 

iLjet.  Si  ce  diamètre  augmente ,  les  ombres  et  les  frange^ 
oveoant  de  chaque  point  du  luminaire  empiètent  les  unes 
r  les  autres  ^  altèrent  les  couleurs  et  produisent  ce  qu'on 
»pelle  la  pénombre  de  l'objet.  Dans  le  cas  contraire,  Tom- 
e  est  bien  tranchée  et  les  franges  sont  nettement  termi- 
fes. 

707.  —  Ce  phénomène  fut  décrit  pour  la  première  fois 
ir  le  père  Grimaldi  ,  dans  un  ouvrage  intitulé  Physico- 
'aihesis  de  lumine,  Bologna,  i665,  et  ensuite  avec  beaucoup 
lus  de  soin  par  Newton ,  dans  le  troisième  livre  de  son  Op' 
'que*  Les  franges  entourent  les  objets  de  forme  quelconque 
t  gardent  toujours  la  même  distance  entre  elles,  comme  les 
Ignés  qui  marquent  les  c6tes  de  là  mer  sur  une  carte  géo- 
[rapliique.  Seulement ,  partout  où  les  objets  ont  un  angle 
aillant  et  aigu,  les  franges  s'arrondissent  autour  du  sommet, 
•t  partout  où  l'angle  est  rentrant,  elles  se  croisent  et  viennent 
oucbcr  l'ombre  de  chaque  côté  sans  interférer  ou  se  con- 
ondre.  A  la  lumière  blanche,  on  n'en  aperçoit  que  trois  dont 
^  couleurs,  à  partir  de  Tombrc,  sont  :  i«  le  noir,  le  violet, 
c  Meu  foncé,  le  bleu  léger,  le  vert,  le  jaune ,  le  rouge ^  2*  le 
^leu,  le  jaune,  le  rouge 5  5**  le  bleu  pâle,  le  jaune  pâle  ,  le 
<>ugepâle.  A  la  lumière  homogène,  elles  sont  beaucoup  plus 
lombreuses  et  de  diirérente  largeur,  suivant  la  couleur  de  la 
tJmière ,  les  plus  étroites  étant  données  par  le  violet  et  les 
lus  larges  par  le  rouge ,  comme  dans  les  anneaux  colorés, 
•'est  la  superposition  de  ces  diverses  franges  qui  produit  la 
ariëté  des  teintes,  et  même  la  destruction  des  couleurs  aune 
etite  distance  de  l'ombre. 

708.  —  Les  franges  sont  absolument  indépendantes  de  la 
ature  da  corps  dont  elles  entourent  l'ombre,  et  de  la  forme 
e  ses  bords.  Ni  la  densité  de  la  matière,  ni  l'irrégularité  des 
ontoùrs',  n'ont  la  moindre  influence  sur  leur  largeur,  leurs 
ouleurs  ou  leur  distancée  l'ombre  :  il  est  donc  indifférent 
'employer,  pour  les  obtenir,  le  dos  ou  le  tranchant  d'un  ra- 


46^ 

soifi  une  masse  de  platine,  ou  une  buUe  d'air  dans  nnt  lame 
de  verre  (i). 

D'après  cette  remarque ,  il  est  clair  que  leur  cause  n*a  an* 
cune  connexion  avec  le  pouvoir  réfringent  ni  avec  eertaino 
attractions  ou  répulsions  électives  que  les  corps  exercent  tsar 
la  lumière  :  car  on  ne  peut  regarder  de  telles  forces  comme 
indépendantes  de  la  densité  du  corps,  quelque  peu  d'étendae 
que  l'on  suppose  à  sa  sphère  d'action. 

709.  — Pour  examiner  et  mesurer  les  franges,  Newton  les 
recevait  sur  une  surface  blanche  et  polfe  ;  mais  Fresnel  ks 
faisait  tomber  sur  un  verre  usé  à  l'émeri  pbur  éviter  rincon- 
vénient  d'intercepter  la  lumière  en  se  plaçant  vis-à-vis  :  il 
pouvait  ainsi  les  mesurer  derrière  le  verre  et  les  observera 
la  loupe.  Il  s'aperçut  ainsi  qu'elles  restaient  visibleiT  au  foyer 
de  la  lentille,  et  que  même  elles  étaient  beaucoup'  plus  bril- 
lantes lorsqu'il  enlevait  l'écran  de  verre,  comme  si  elle» se 
fussent  peintes  dans  l'air.  Cette  heureuse  remarque  lui  per- 
mit de  se  passer  tout-à-fait  d'écran,  et  de  prendre  tontes 
ses  mesures  au  micromètre,  avec  une  précision  plus  grande 
que  par  toute  autre  méthode,  telle  enfin  que  l'exigeait 
la  délicatesse  de  l'expérience.  En  cfTst,  il  est  évident  que 
les  franges  étant  vues  de  la  même  manière  que  si  elles 
étaient  reçues  sur  un  écran  au  foyer,  elles  peuvent  être 
considérées  comme  une  image  optique  quelconque  (ortùée 
au  foyer  d'un  télescope. 

Quelle  que  soit,  du  reste,  la  méthode  que  l'on  emploie, 
ou  observera  toujours  les  faits  suivants  : 

PnÉNOMÈNE    I. 

nio.   —  Toutes  choses  égales  d'ailleurs,  la  distance  û^ 


\^ 


(i)  Celte  buMe  ,  quoique  t-ratisparente  ,  projette  une  ombre  en  disftt' 
sant  la  lumière  qui  tombe  à  sa  surface.  \ 


\ 


485  "-'^^ 

TfMgés  étetre  efles  et  du  bord  de  l'oMbre  diknmuc  lorsque 
l¥(Ml»,  ta  fe*t>laù  afD  foyer  de  la  tentille  ^r'Ièqiiel  elWftepëi- 
^édt»  Yiénlk  io'tttftptôiîhtr  inhotHAe  ro1>)et  bj>&qtie  fas- 
^u'âii  cèotkct;  èé  mk^ffift  Qu'elles  "jpâr&isdâîit  jprovènir  dés 
hàtis  Ae  ri&j«t. 

PhêN'ôiibne  il 

711.  — Gependaût  elles  tfe  se  propagent  point  en  1%ne 
4rd!Cé,  ft  partir  de  eè»1>drds,  jusqu'à  une  cértaihe  distance  ^ 
ttiàHi 'solvant  dés  hyperboles  dont  lés  sommets  sont  tangents 
aux  contours  du  corps  opaque  :  ce  ii*e$t  donc  pas  ta  même 
Uatiiët^  qui  produit  la  mime  fr&nge  i  toutes  les  distances. 

'Coiitfevôlls,  pour  nous  rendre  compte  de  cette  particuh- 
rîttf,  que  l'on  ait  mesuré  exactement  les  distances  des  franges 
ëdtre  elles  et  ft  l'om1>rr,  en  faisant  varier  continuellement 
leur  distance  du  corps  opaque  :  si  elles  se  propageaient  en 
lignes  dî^ofCes,  et  si  chacune  était  réellement  Taxe  d'un  pin- 
céfàu  émanant  de  diaque  point  Au  bord  de  l'objet ,  les  intei^ 
irlâlës  diàs  franges  entre  elles  et  Téurs  distances  à  l'ombre 'de- 
vraient'Ctre  prÎQlportionnels  à  leurs  distances  du  bord  5  mais  il 
n'en  est  pas  aiûsi.  Les  distances  à  l'ombre  croissent  trop  rapi- 
dement quand  le  corps  s'éloigne ,  et  trop  lentement  quand 
A  s'ftrjptiroche ,  poo'r  être  soumises  à  la  loi  de  simple  propôr- 
tionnaDté  t  <m  tMonnait  alors  que  le  lieu  géométi'iqae  de 
diaqtae  fra^e  «st  une  hyperbole  qui  a'sa  convexité  tdirrftéè 
YersVombre.  Danslafig.  14^,  Oest  YeporntHimineuk,  Aie 
bord  de  l'objet,  G  H  tin  éôf  an 'pa^rpetadiculàiré  à  la  droite 
0  A,  €  le  bord  de  Tombre  visible,  et  D,  £,  F,  les  points  irni* 
nima  de  trois  franges  qui  ée  suivent. 

Ces  points  se  trouvent  tous  sur  une  perpendiculaire  au 

bord  'de  l'ombre.  Si  Ton  rapproche  l'écran  du  corp  A , 

comitie  en  g'h,  et  que  c,  d,  e,f,  soient  les  points  correspon- 

w«nt8  à  C,  D,  "Ëi  F,  les  lieux  de  ces  points  seront  Ics-hypcrbo- 

'«AcD,  A£fD,  etc. 

I.  j  3o 


466 

l>rc  géométrique.  11  paraîtrait  donc  que ,  dans  sofn  excelleol 
ouvrage  Sur  la  diffraction  de  la  lumière  (§  if  p^g^  i5,  17, 
19),  Fresnel  n'aurait  avance'  contre  la  théorie  de  Newton 
que  des  objections  puériles  et  toat-â-fait  indignes  de  lui^  pro- 
venant d'une  idée  très  imparfaite  qu'il  aurait  conçue  de  h 
doctrine  qu'il  attaque.  Et  certes  ^  si  l'hypothèse  de  Newtoi 
n'offrait  pas  d'autres  difficultés  ^  on  pourrait  nous  blâmer 
avec  justice  si  nous  la  condamnions  aussi  légèrement.  Mai 
il  est  d'autres  objections  beaucoup  plus  sérieuses,  all^uëa 
par  l'illustre  physicien  que  nous  venons  de  citer,  qui  se  rap- 
portent k  un  phénomène  dont  la  théorie  des  forces  répulsi- 
ves paraît  incapable  de  rendre  compte.  Nous  devons  ajou- 
ter, pour  rhonneur  de  Newton ,  que  ce  phénomène  sembk 
hii  avoir  échappé ,  sans  quoi  il  aurait  été  frappé  de  son  im- 
portance. 

PniifoaÙMB  ni. 

716.  —  Approchons  maintenant  le  corps  opaque  A  da 
point  lumineux  O  (fig.  14^),  sans  rien  changer  aux  disposi- 
tions précédentes  :  on  voit  alors  les  franges  qui  se  forment 
derrière  A,  à  la  même  distance  que  ci-devant,  s'élargir  beau- 
coup ,  en  conservant  néanmoins  les  mêmes  distances  entre 
elles  et  le  bord  de  rombre.  Ce  fait  est  évidemment  incom- 
patible avec  rhypothèse  d'une  force  répuUive  émanant  du 
corps  opaque  :  car  on  ne  conçoit  pas  comment  une  force 
semblable  dépendrait  de  l'espace  parcouru  par  la  lumière 
depuis  un  autre  point  absolument  étranger  à  ce  corps. 

717.  —  Le  docteur  Young  explique  les  franges  diffractées, 
d'après  le  système  ondulatoire  ,  en  supposant  que  les  rayons 
qui  passent  près  du  corps  opaque  interfèrent  avec  ceux  qui, 
en  se  réfléchissant  obliquement  sur  le  bord  ,  ont  perdu  une 
demi-ondulation,  comme  dans  le  cas  des  anneaux.  On  con- 
clut de  cette  hypothèse  qu'il  doit  y  avoir  une  série  de  fran- 
ges propagées  suivant  des  hyperboles,  et  exactement  sembla- 
bUs  à  celles  que  l'on  observe»  réellement. 


4^7 

Cependant  Fretnel  a  démontré  qu'iV  existe ,  quant  au 
Keux  dfls  franges,  une  diffiSreace légère,  mais  sensible,  entre 
les  résultats  du  calcul  et  ceux  de  Tobseryation.  D'ailleurs, 
reniarq[ae-t-il  y  lort^méme  que  cette  explication  serait  juste , 
il  est  bien  difficile  de  concevoir  alors  comment  les  franges  ne 
d4feniàefkH  auciuiemenide  la  figuredesÏMMrds,  surtoellprsqn^ 
sont  fbritraiicbants.  Dans  oe  dernier  0a»,  la^petitequantitér 
âe  lumière  dont  on  peut,  à  la  rigueur,  admettre  la  réflexion, 
serait  insuffisante  pour  interférer  avec  celle  qui  passe  à  côté 
du  corps ,  de  manière  à  former  des  franges  si  brillantes.  Ces 
olfactions  nous  paraissent  d^autant  mieux  fondées  que  l*by-*, 
pothèse  de  la  réflexion  par  les  bords  est  tout-à-faitsuperflue, 
et  qn'i  Taide  des  ondulations  et  des  interférences  on  peut 
expliquer  rigoureusement  tous  lès  phénomènes ,  en  regar- 
dant le  corps  opaque  comme  un  simple  obstacle  qui  s*oppose 
à  là  {propagation  des  ondes  émanant  du  point  lumineux. 

718.  —  Considérons  une  onde  A  M  F  émanant  de  O,  do»t 
toute  la  lumière  à  la  droite  de  A  est  interceptée  par  le  corps 
opaque  A  G  ;  et  un  point  P  derrière  A,  k  la  distance  A  B,  que 
nous- regarAer^ms  comme  éclairé' par  les  ondulations  qo! 
émajnent  siaiultanéaient  de  chaque  pein:!  de  la  portion 
A-iH-F,  jk)o»  la  théorie  exposée  à  l'art.  628*  Pour  plus  de 
siii9pfi|4téi^  nous  n('aurons  ^rd  qgu'aiix  ondolaitiotts  qui  o«t: 
lieu  dans  un  plan. 

AO=:a>  ABrr:&«  X  rs  la  longueur  d^une  ondulation; 

et,  menant  d'/une  manière  quelconque  la. droite  PN  vers 
Btt  point  voisin  de  M,  posons 

PF=/,  NM  =  5,  PB=:x. 

Du  centre  P,  supposé  très  près  de  B ,  avec  le  rayon  P  M , 
nous  décrirons  le  cercle  Q-M^  et  nous  aurons 


468 
/=PQ  +  QN  =  k'(a-|-A)'+x'  — a+-QPÏ 

Or  Q  N  est  la  somme  des  sinus  Verses  de  Parc  s  rapporta 
aux  rayons  O  M  et  P  M  :  sa  valeur  est  par  conséquent 


S^' 


de  manière  que 


(a+4) 

Maintenant ,  si  nous  reprenons  l'expression  générale  cfu 
mouvement  produit  par  une  portion  limitée  d'une  onde  lo- 
mineuse  (art.  652),  et  propagé  jusqu'en  P,  nous  aurons  d'a- 
bord 

«  .  ^  {0)  —  I , 

parce  qu'on  peut  regarder  l'obliquité  de  toutes  les  ondu- 
lations provenant  de  la  partie  efficace  de  la  surface  A  M  N 
comme  absolument  insensible,  aussi  long-temps  que  P  est 
à  une  distance  de  A  très  grande  en  comparaison  de  la  lon- 
gueur d'une  ondulation. 

En  outre ,  comme  nous  n'avons  égard  qu'aux  ondulations 
propagées  dans  un  seul  plan  ,  la  formule  générale  se  ré- 
duit â 

V  ^/d  s  .  sin  2  TT  ^i-./^  j 

et  l'expression  correspondante  pour  les  excursions  d'une  mo- 
lécule vibrante  en  P  sera 


X=Z/  d  s    .    CCS   2    TT    f  =  —  ^    L 


469 
Remplaçant ypar  sa  râleur,  et  posant 


a  it 


n  Poa  t:oiuidère  qae  t  et  x  restent  constants ,  tandis  que  t 
seul  varie ,  la  dernière  formule  deviendra 

ce  qui  montre  que  Ponde  totale ,  à  son  arrivée  en  P,  peut 
être  considër^e  comme  la  résultante  de  deux  ondes ,  X'  cos  9 
et  X'  sin  B  ,  qui  différent  d'un  quart  d'ondulation  à  leur 
origine,  et  dont  les  amplitudes  X'  et  X^  sont  données  par  les 
^qaations^ 


a-|-  b)  "^  2    ' 


Jtea  înt^alà  étant  prises  entre  les  limites  de  y  eorrespon- 
daniti»  i 

jî=  —  API    et    «  =  -{-Q0. 

Gonaéquemment ,  puisque 


5=AM  =  Pi&X 


Tes  limites  de  v  doirent  être 


47« 

719.  —  Ainsi,  pa^f  d^^RMA^rr  Vîf^^nM^^  4ftï*lfHWiflre, 
il  faut  commencer  par  calculer  les  valeurs  des  intégralet 
précëd^t^^  c^  qui  fera  conna^i*e  X^  et  X'.  ,' 

La  quantité  l^X  +  X*^  repnësentera  alors  I*iamplitéde  de 
chaque  vibration  et  la  résultante  commune  t^*  6i5)j  la 
somme^dér  carres  X''^'^^  désignera  Pintensitéde  l'a  Inmière, 
od  l'impression  produite  sur      rétine. 

72Û»  -r-  Qf^.  9fM^  ouvrage  sait  IfLdîSbaptiqn^  Fr^esneK^Mxe 
une  table  des  valeurs  de  ces  intégrâtes,  pour  des  limites 
qui  crpissent  sqccessiveqient  <)?PMi^  ^.W'^'^  ^>  *-  on  J^rçuyi 
facileo^ent  que  les  int^grjftleÇjSç,ré4ui9Çft^tputes,,4;eflx.a^|.> 
cet^e  dernie{re,limite«  Au  moyen  de  c«f(: valeurs  il  tropyf  qff 
I^ptensité  de  U  lumièçe  hors  de  l':Ombre.  gé9jpçii^^iqi^,v.fgpi^ 
par  une  suite  de  maxima  et  de  minima,  conform^l^ff^  àjf 
table  suivante  : 

Table  des  nufxima  et  des  mjpûiia.  di^ns  tas  /ranges  exté- 
rieures ,  et  des  intensités  de.  la.  lumière  qui  y  corres- 
pondent. 


l 


I 
I 
2 
2 
5 
5 

4 

4 
5 

5 

6 

6 

7 
7 


'  maximum 
'  minimum 
maximum 
minimum 
maximura. 
minimum 
maximum 
minimum 
maximum 
minimum 
maximura 
minimum 
maximum 
minimum 


>  = 


VAIiEURS 
de  V. 


1.2172 
1.8726 

2.5449 

2.7592 

5^O<b20 

5.5915 

5.6742 

5.9572 

4^1 852 

4.4*^^ 
4.6069 

4'847ft 
5.o5oo 

5.244  a 


INTENSITÉS 
de  la  lumi^* 


^im 


2.74» 5 
1.557a 
2^5990 
1 .6867 

2.5022 

1  .744^ 
2.252^ 

1.7785' 
2.2206 

1.8014 
2.1985 

2.1818 
I.85I7 


4l^» 

11  est  à  i^mi^r^ei!  ^ii^i^pi^iijviQii^um  U'a^P  2^ro  ,  e^qw; 
la  di£G$re^e  entre  lqs^ii^\^ififi,ç^.l€is  ipfttiipa  supf^esf^&d^çoit 
très  rapidement  quand  les  valeurs  de  n^angniiejC^t^^^t^  çq  qnî 
explique  la  prompte  dégradation  des  teintes. 

721.  *— <Si'le  point  P  ët^it  précisément  au, bord  de  Tombre 
géométrique,  son  éclaireoient  serait , d'après  cette  théorie, 

Pour  comparer  cette  valeur  avec  l'éclairemetQt  du  même 
point,  lorsqu'on  enlève  le  corps  opaque,  il  suffit  de  considé- 
rer qn^i  une  grande  distance  de  l'ombre  la  lumière  doit  être 
la  thème ,  que  le  corps  opaque  soit  enlevé  ou  non.  Or  la  li- 
mite comprime  entre  les  maxima  et  les  miiiiip^  est  2t  :  ce  nom* 
bré  représente  donc  l'éclairement  uniforipe  au-delà  ^ts 
franges,  et  la  lumière  au  bord  de  l\)mbre  géométrique  est 
le  quart'  de  la  clarté  totale  produite  p^r  le  poii\t  lumi- 
neux. 

722.  —  En  rendant  négatjf  i:  ou  y ,  on  a  l'éclairement  à 
l'intérieur  de  l'ombre  :  ce  changement  donne  d'autres  limi- 
tes aauc:  ionti^iialoa ,  sans  altérer  l^urs  valeurs.  Celles-ci  dbi- 
▼ent'étiiap^iies ,  4ans  ce  c«s , 


depuis  V  ==  + X  |>r—liL_  ju^q^'à  +  ce  . 

l^es.c^Jcvkpi|,t,é,^ié^fl5eçAye>  p^Fr^sAel,  qiiin!a:.o}fMrv(é 
aucun  accroissement  ou  décroissement  p^b^fiwi^  9  DM* 
nue  dégpa^^.tJpjEi  ragi^.et^  conj^tant^  jusqu'à  ,r|oJ>sçBrit^.par- 

r 

715.  —  L'ombre  visible,  n*.e?it  point,  ipfirqv^é^.p^,  Iq.  àkffi^r 

*i}ilfMi  subûc  de  la  ,Iu.m![.èrc  :  c'e&L.l'œil^eyl  qui  jukgfi  c^^sab  li- 

*î"^«  Si  l'on  regarde  conu^.  ro.n7Jb|re.  visibje.  tout  l'cfif^^çe 

9^  est'  moins  éclairé  que  la  partie  de  l'écran  au-iddà  4v 


4^ 

franges  9  die  tfitémân  beaidbMfp  mu^lk  de  I^ômbre  gt 
trique  ;  ee  ^  ezpGqob  PëlargÎMeineiit  extraordSnàû 
cmhra  dès  peliii.corpf  • 

■    :  .'    .  '    '.  ' .     ■'       ••  •    ; 

I 

794ji^ — Pour  ^dtftermiiijer.  les  largenn  des  franges,  il  i 
1^  que  de  tirer  lies  Talenrs  de  jt  de  IVqnation 


•i 


_  tj/î      (a  +  &)  & 


f.;  r:'*. 


dans  laqaçlle  y  prend  snçcesiiFeinjBnt  tîntes  les  ralenri 
nées  dans  la  table  prëc^dent4*  En  considévant  les  vari 
qa'tfproave  x  par  les  Talenrs  sucGessnres  de  a  et  de 
reconnaîtra  la  cause  de  k  pronagation  curviligne  des 
ges  et  de  leur  dilatation  à  l'approche  du  point  laminei 
effet,  en  regardant  Péquation  euy'e  betx  comme  celle 
firange  quelconque,  cjmiidérëe  oomme.  une  courbe,  do; 
(figl  t^)  serait  Tabscisse  et  BP  Fordonnëe,  on  a 


^=-.-,('+?)^ 


ce  qui  est  l'équation  d'une  hyperbole  dont  la  convex 
tournée  du  c6té  de  Tombre ,  et  qui  passe  par  le  point  ^ 

D'un  autre  côté ,  si  l'on  regarde  a  comme  variab 
comme  constant,  on  voit  qu'à  la  même  distance  de  !'• 
les  largeurs  des  franges  croissent  à  mesure  que  a  diu 
les  accroissements  de  leurs  carrés  étant  directement  pi 
tionnels  à  la  divergence  des  rayons  lorsque  ceux-ci  pi 
leur  parallélisme. 

De  plus,  quand  "kzizaz^zb,  x  étant  proportionnel  i 
largeurs  des  franges  sont  toujours  entre  elles  dans  le 
rapport  y  et  forment  une  progression  semblable  à  cel 
valeurs  de  v  dans  la  table  précédente. 

Enfin  ces  mêmes  largeurs  sont ,  pour  des  rayons  de 
rente  couleur,  comme  les  racines  carrées  des  longueurs 
dulation  de  ces  rayons. 


475 
^aS.  — L'accord  de  la  théorie  avec  l'expérience,  pour  ce 
qui  regarde  la  largenr  des  franges  et  leur  distance  de  l'om- 
bre ,  a.  été  soumis  à  une  épreuve  scfvère  par  Fresnel ,  et  re- 
connu d'une  exactitude  parfaite.  Il  serait  i  désirer  cepen- 
dant qu'il  eût  décrit  avec  un  peu  plus  de  soin  les  moyens 
mécaniques  dont  il  s'est  seryi  pour  déterminer  la  place  da 
bord  de  l'ombre  géométrique ,  qu'il  a  pris  pour  point  de  dé* 
part.  Gomme  ce  bord  ne  jouit  d'aucune  propriété  de  maxi- 
mum ou  de  minimum,  il  doit  rester  toujours  un  peu  d'incer- 
titude quand  il  faut  en  juger  à  la  simple  vue;  ce  qui  n'in- 
flue, du  reste,  aucunement  sur  le  résultat  définitif,  puisque 
les  intervalles  entre  les  franges  sont  très  nettement  marqua 
et  susceptibles  d'être  mesurés  avec  beaucoup  de  précision. 
La  dilatation  des  franges  dans  le  voisinage  du  point  lumi- 
neux est  peut-être  l'argument  le  plus  fort  que  l'on  ait  jamais 
fait  valoir  en  faveur  du  système  ondulatoire,  et  le  plus  con- 
traire à  celui  de  l'inflexion.  Il  paraît  bien  difficile  de  conci- 
lier avec  l'idée  qu'on  se  forme  du  mode  d'action  des  forces 
corpusculaires  celle  d'une  force  répulsivç  exercée  par  l'ex- 
tréaité  d'un  corps  sur  un  rayon  qui  passe  à  côté,  de  ma- 
nière i  dépendre  de  la  distance  parcourue  par  le  rayon 
avant  d'arriver  à  ce  bord  depuis  une  origine  arbitraire. 
Fresnel  a  tiré  le  plus  grand  parti  de  cet  argument  dans  l'our 
vrage  précité. 

726.  —  Outre  les  franges  extérieures  décrites  plus  haut , 
il  eh  est  d'autres  qui  se  forment  dans  l'ombre  de  certains 
corps ,  et  qui  donnent  lieu  à  des  applications  curieuses  du 
principe  des  itaterférences.  La  première  classe  de  ces  phéno- 
mènes fut  signalée  par  Grimaldi  :  il  trouva  qu'en  faisant 
tomber  sur  un  écran ,  à  une  certaine  distance,  l'ombre  d'un 
corps  long  et  étroit  que  l'on  tient  dans  un  feisceau  de  rayons 
divergents ,  il  se  forme ,  dans  l'ombre  et  dans  le  sens  de  sa 
longueur,  des  raies  ou  franges  alternativement  plus  brillantes 
et  plus  obscures  que  le  reste;  leur  nombre  augmente  ou  di  - 
minue ,  selon  que  la  distance  est  plus  ou  moins  grande  entre 


•  i7i 

Pombre  et  le  corps  par  rapport  à  la  largeur  de  ce  dernier, 
tfidrleitftndJerplus  en  détail,  le  docteur  Youn g  lit  passer 
aanton,Mlur^parun  trou  percé  dans  une  feuille  de  papier 
«rec  ùoè  undlle  très  Gae,  et  observa.,  3  diâîfrentes  distag- 
ciié't  l'ombré  tCilne  carte  qui  u'avaitiju'up  treotième  depoa- 
ea' jê  diuniVé.  Ayant  remarqué  que  l'ombre  était  divisée  en 
iMmdlef  per.âllilts,  maîsque  celle  du  milieu  était toujoursbUif 
cBé,  ilpr^nTK^  <d'uDe  manière  inconteslable,  que  ces  banda 
provcnajent  de  l'iBUrfirmica.  dei  .nfo&i  tpj.  pjwnw  an  dpBi 
cStâde  U  nrte,eii  interceptant  la  lumière  dcl'ua  desb(H]iK 
aâ'inqjeB 4'ilB  j^y-an  placé  entre  la  carte  et  l'ombre,  qui ll|||i^ 
û^-puier  librement  la  lumière  de  l'autre  bord  ,  coiiu*jp;||t 
r«prp«enU U fig.  i4G,danslaquelleOest  te  trou,  ABlacfftO» 
EF iôp  onbre^eL  C  D  le  cprps  interposé,  dont  le  bord  eifiè 
l'ombrf  do  bojrd  B  de  la  carte. Lorsque  l'appareil  se  tr<^ 

mare  toaj^n  h  t^taf  ronfa»  j  i^sfpi  mpjtgw  n<a»yiB|W* 
qu'elle  subit  une  certaine  modification  par  la  j^roiipiitéd' 
celle  qui  vient  du  bord  B.  Le  re'iultat  est  le  tnèj?ae  lors^ 
l'écran  d'interception estplaç^ep  cd devant  B^  denvoitR- 
k  projeter  son  ombre  sur  ce  bord. 

737.  —  Sans  entrer  dans  une  discussion  mioutieiW  4f 
ph^Domène  précédent ,  quoique  les  formules  déjji  conDUt*  ' 
nous  en  donnent  la  faculté  en  considérant  un  point  (gicl' 
cotique  X,  entre  E  et  F,  éclairé  p^r  Vottie  a.A.^b  m^US.l* 
portion  A  B ,  nous  nous  conteate^oB»  d.e  m^i}«t^er  couimoit' 
se  produisent  les  franges.  D'ailleurs  le  su^et  a  été  traité.^< 
Fresnel,  avec  le  plus  grand  succëav, .  d«n>  le  méufffire,  qf 
nous  avons  déjà  cité  plusieurs  fois.  Joignons.  A  X  et  BX  ;  ■'»' 
différence  des  routes  parcourues  par  les  onde»  qffi.  arrivent- 
enXparOAX,  OBX,  est  égale  i  BX— AXs,et  nidlep»' 
conséquent  au  milieu  de  EF.  Cette  partie  de  l'ombre  seT* 
donc  éclairée  par  un.e  lumière  double  de  celle  qvî  est  infl^' 
chie  aui  deux  bords  (art,  72»),  et  le  8çr«d,'auta9,tpJiisv)ïC" 


475 
t  que  l'ombre  sera  plus  étroite  5  mais  des  deux  cÀÎés  de 
^e  mJEfdiaire  la  différence  BX  —  A  X  augmente.  Quand 
atteint  la  valeur  d'une  demi-ondulation  ,  les  ondes  sont 
>pposîtion  complète ,  et  une  raie  noire  succède  de  cha- 
c6té  k  la  raie  lumineuse  ;  i  côté  de  celles-là  vienaent  4e 
;er  ensuite  des  raies  lucides;  et  ainsi  de  suite. 

kd.  —  Le  phénomène  suivant  j  décrit  par  Grimaldi ,  est 
:a8  particub'er  de  l'expérience  du  docteur  Youn{[.  Quand 
ibre  est  formée  par  un  objet  terminé  par  un  angle  droit, 
observe ,  outre  les  franges  ordinaires ,  deux  ou  trois  al- 
ations  de  couleur  de  chaque  cdté  de. la  ligne  qui  partage 
ingle  en  deux  parties  égales.  Elles  sont  disposées  suivant 
cônil>es  convexes  du  côté  de  la  ligne  de  bisection  ,  vers 
lefle  elles  convergent  à  mesure  qu'elles  sont  plus  éloignées 
lomflMt  de  l'angle.  Ces  franges  sont  l'effet  de  la  lumière 
empiète  sur  l'ombre  de  chaque  côté  de  l'angle  de  l'objet, 
ai  -inteirfère  comme  dans  le  cas  précédent.  On  ledémoà- 
par  l'interposition  d'un  écran  qu'on  place  à  quelques 
ces  de  l'objet,  de  manière  à  ne  recevoir  qu'un  bord  de 
abre  ;  ce  qui  fait  disparaître  toutes  les  franges;  mais  si  l'on 
tomber  sur  l'écran  l'extrémité  de  l'ombre  projetée  par 
igle  de  l'objet,  les  franges  n'éprouvent  aucune  altération. 
ouifG ,  Expériences  et  calculs  relatifs  à  l'optique  ,  Trans. 
L>i8o5.) 

'29.  —  Tels  sont  les  phénomènes  les  plus  remarquables 
i  manifestent  les  ombres  des  petits  corps.  Considérons 
iûtenant  .l'effet  de  la  transmission  d'un  faisceau  k  travers 
1  très  petite  ouverture,  que  nous  supposerons  d*abord  cir- 
ïire;  mettons,  par  exemple,  une  feuille  de  plomb,  percée 
u  trou  d'épingle,  dans  le  cône  des  rayons  lumineux  qui 
argent  de  l'image  du  soleil  formée  au  foyer  d'une  forte 
•ille,  et  plaçons  un  oculaire  convexe  dans  la  direction 
-c  foyer  et  de  l'ouverture.  En  regardant  au  travers  de 
^Hîulaire ,  l'image  de  l'ouverture  paraît  comme  une  ta- 


476 
che  lumineuse  entourée  dc.cercles  colorés,  très  brillants,  qù 
se  rétrécissent  ou  s'élargissent,  en  éprouvant  de  singulières  al- 
ternationsde  teintes  quand  la  distance  entre  le  trou  etlatfr 
che  lumineuse  ou  Tociilaire  vient  à  varier.  Si' ce  dernier 
verre  est  fort  éloigné  du  trou  ,  la  tache  au  centre  est  bhl* 
che ,  e^  les  anneaux  suivent  à  peu  près  Tordre  des  coulean 
dans  le  phénomène  des  lames  minces.  Ainsi ,  pour  un  troi 
d'un  56«  de  pouce  de  diamètre ,  une  distance  (a)  de  6  piedi 
6  pouces  du  trou  au  point  lumineux,  et  une  distance  {b)  it 
24  pouces  du  trou  à  Toculaire,  on  a  observé  que  les  couleon 
se  succèdent  de  la  manière  suivante  : 

i«r  ordre.  Blanc,  jaune  pâle,  jaune,  orangé,  rouge  ihdécis. 

2«  ordre.  Violet,  bleu  pur,  bleu  blanchâtre,  jaune  verdàtrtf 
beau  jaune,  rouge  orangé  très  plein  et  très  brillant. 

5*  ordre.  Pourpre,  bleu  indigo,  bleu  verdâtre,  vert  par  et 
brillant,  vert  jaunâtre,  rouge. 

4*  ordre.  Vert  prononcé,  mais  sombre  et  bleuâtre;  blase 
bleuâtre,  rouge. 

5*  ordre.  Vert  inde'cis,  blanc  un  peu  bleuâtre,  rouge  pâle. 

6«  ordre.  Vert  très  pâle,  rouge  très  pâle. 

7«  ordre.  Une  légère  teinte  de  vert  et  de  rouge. 

750.  —  Quand  roculaire  et  le  trou  se  rapprochent,  laU' 
che  blanche  au  centre  se  re'duitàun  simple  point,  et  finit  par 
disparaître  :  les  anneaux  se  resserrent  alors  de  plus  en  plus, 
et  passent  successivement  au  centre  ,  qui  prend  ainsi  les 
nuances  les  plus  vives  et  les  plus  intenses,  tandis  que  les  an- 
neaux changent  brusquement  de  couleur.  Dans  une  exp^' 
rience  faite  il  y  a  quelques  années  (le  12  juillet  1819), on 
observa  les  teintes  suivantes,  la  distance  {a  -\-  b)  entre  l'o- 
culaire et  le  point  lumineux  demeurant  constante  et  le  tron 
s'approchant  de  roculaire  : 


477 


|.00 


COULEUR 
delà 

TACHE  CENTBALE. 


tiUnc 


looudem. 


S.5o 


Jaoïi* 


0.00 

1.76 

1.36 

•.00 

.75 

.00 
.63 

.00 
.85 

.00 

.76 

.ôo 
.00 
.85 


Orangé  très  in- 
tense •    «     • 

Ronge  orangé  très 
chargé     1    •  ,* 

Rouge  de  sang  très 
▼if.    ... 

Rouge  cramoisi 
loncé  «... 


Pourpre  foncé.     . 

Violet  très  sombre. 

Bleu    indigo    in~ 

tense  .    •    •     . 

Bleu  pur  et  foncé. 

Bleu  céfeste    .    . 

Blanc  bleuâtre.     . 


Bleu  très  pâle  . 
Blanc  yerddtre. 

Jaime     .     .    . 
Jaune  orangé  . 

Êcarlate.     .  . 

Rouge         .  • 

Bleu  .    .     .  . 

Bleu  sombre  . 


Tels  que  dans  l'article  précédent. 

Les  deux  premiers  anneaux  se  confondent  ;| 
le  louge  du  S^  ordre  et  le  Tert  du  4^  sont] 
magninques. 

Les  anneaux  intérieurs  sont  fort  pâles  ;  lel 
yert  du  4^  et  du  5*  ordre  ,  et  le  rouge  du  ' 

3«,  4'  ^^  ^^*  BOQ^  ^®  ^  plus  grande  pu-| 
reté. 

Tous  d'une  couleur  très  layée« 

Idem» 

Idem. 

Idem, 
Idem, 
Un  large  anneau  jaune. 

Un  anneau  jaune  pâle. 

Un  anneau  d*un  jaune  chargé. 

Un  anneau  orangé  y  séparé  de  la  tache  par 
un  cercle  sombre  et  étroit. 

Un  aùueau  rouge  orangé ,  suivi  d'un  large 
cercle  de  jaune  pâle,  après  lequel  les  au> 
très  anneaux  sont  à  peine  visibles. 

Un  anneau  cramoisi. 

Un  anneau  pourpre,  suivi  d'un  anneau  jau- 
ne tirant  sur  l'orangé.  / 

Un  anneau  bleu  et  un  orangé. 

Le  1^%  d'un  bleu  brillant;  le  2',  d'un  rouge 
orangé }  le  3^,  jaune  pâle  ;  le  4*^9  blanc. 

Le  1*',  jaune  pâle  ;  le  a®,  violet  ;  le  3®,  jau- 
ne pâle  'y  le  4^>  blanc. 

Le  1",  blanc;  le  2*,  indigo;  le  3«,  d'un 
orangé  indécis  ;  le  4^,  blanc. 

Le  i**",  blanc  ;  le  2*,  jaune  ;  le  3*,  bleu  ;  le 
4*^,  d'un  rouge  indécis. 

Le  1*',  orangé;  le  2*,  bleu  pâle 4  le  3*,  vio- 
let ;  le  4*^9  d'un  orangé  indécis. 


I 

JVidemmoiit  la  même  que  celle  des  atinean^  ii^fiëchîk  dadi 
I^xpérieiice  dès  lames  minces ,  -du  moins  jUëqn'au  point  ok 
elle  s'arrête.  Les  couleurs  environnantes  sont  très  yafiablA 
a  ne  paraissent  soumises  i  aucune  loi.  Elles  dépendent! néad^ 
Aàoins  d'ezprcssiotis  analytiques 'très  èompliquées,  qufe  nod 
4tMiiC|[neroin  au  lecteur,  en  nous  bornant  k  prësenter,  tJ^ 
fkhs  Fresnel,  l'explication  des  clfangeèaents  de  teinte  <jpesé 
Itl  la  tadhe  <:entrale  quand  on  l'expose  à  la  lumière  bUé 
ene,  et  tés  alternatious  de  luihière  et  d'obscurité  totale  (fk 
|Aroduit  la  lumière  homogène. 

.  Soient  a  et  'b  les  distances  depuis  l'ouverture  circulaire^ 
feont  le  rayon  est  r,  jusqu'au  point  làmîneux  -étfàs/c^'à  jA 
fbran  placé  derrière  l'ouverture  ^perpendiculairement  al 
ilkyon  qui  passe  par  le  centre.  Détachions  dé  rouyertjire  vk 
àbneau  quelconque  d*un  rayon  =:z  et  d'une  largeur  dzM 
ôët  anneau  enverra  à  la  tache  centrale  sur  l'écran  un  syitif* 
Aie  d'ondes  dont  l'intensité  sera  projioftioimieïie  i  Paire  A 
Ilanneau  ,  c'est-à-dire  à  ^  tv  zd  z,  mais  dont  la  phase  d'od^ 
atilatioD  différera  de  celle  du  rayon  central  en  raison  dei 
diflférence  de  leurs  routes.  Or,  en  nommantyla  distance  A 
éhaque  point  de  l'anneau  au  centre  de  l'écran ,  on  a 

et,  si  l'on  nomme  /'  celle  de  ce  même  anneau  au  point  lum!» 
ncux ,  on  a  pareillement 

fte  manière  que  (/-f-/')  —  (^  -{-  ^),  différence  dA 
i*onto3  ou  intervalle  de  retard ,  a  pour  valeur 

2    \  a    *     b  J  1  a  b    ' 

Par  là  l'expression  générale  (art.  65?.)  ^e  l%rBplk»wlç  ^ 


x= 


479 
Tonde  totale ,  qai  tombe  au  centre  de  rëcran  dans  ce  cas 
particàlier,  ëqoivaut  à 

X  =  /2ir£</jB.sin3tr       757—  i  .'       I* 

\^l  2  a  o  >     J 

Effectuant  l'intégration,  que  la  forme  de  la  difFërentielle  rend 
àMo, 

En  étendant  cette  intégrale  depuis  2  =:  o  jusqu'à  s  =  r,  il 
rient 

ce  qui  indique ,  comme  nous  l'avons  déjà  remarqué  (  art. 
718),  deux  ondes  partielles  qui  diffèrent  d'un  quart  d'on^ 
dalation.  En  exprimant  cette  circonstance  par 

X  =  X'cosO  +  X«'sin0, 

f  B  étant  égal  à  =,  ]  ,  comme  nous  l'avons  fait  précédem- 
ment, nous  trouvons,  pour  l'intensité  A'  de  l'onde  résul- 
tante 9 


752.  —  Pour  faire  usage  de  cette  formule,  il  faut  la  com- 
parer a  celle  qui  donne  l'éclairement  direct  du  centre  de 
l'écran  dans  le  cas  d'une  ouverture  infinie,  c'est-à-dire  dans 
celui  où  l'écran  recevrait  immédiatement  la  lumière  du 
point  lumineux.  Cependant  la  formule  précédente  et  le  rai- 
scanement  que  nous  avons  suivi  jusqu'ici  sont  en  défaut 
.1.  3i 


ifio 
clans  celle  occasion  :  car,  en  faisant  r  infini , 

e  eipre^idn  illusoire.  D'ailleurs  nou^  avons  suppose,  i 
tonte  notre  analyse  ,  que  la  fonction  f  (fi)  de  l'art.  651  ' 


ni  s'e'loignc  bea 
s  faut  don 


la  vérité  dans  « 
à  une  autre  i 


invariable  ;  ci 
extrême.  Il  r 
thode. 

Or  Fresnel  a  pionvc!  (  les  limites  de  ce  traita  nous  oblig 
d'omettre  sa  démonstration)  que  rdclairement  total  vait 
quart  de  la  clarté  que  recevrait  le  centre  de  l'e'cran  pan 
ouverture  d'un  diamètre  tel,  que  la  difTifrence  des  roules  d 
rayon  passant  par  le  centre  et  d'un  autre  diffracté  à  la  i 
conférence  fiU  ciactcmcnt  d'une  demi-ondulation  ;  c'e^l 
dire  que  le  rayon  de  cette  ouverture  devrait  satisfaire . 


rMfl  -}-  A)  _  ''■ 


I 


En  substituant  alors  cette  valeur  de  r  dans  la  formulopr 
d«Dtè ,  et  CD  nommant  C  l'éclairement  total ,.  il  vient 


et  contéqoemment 


=:  4  ,C      sm  ■ -^-r~ 


735.  'r~-  DtBi  cette  expreutoo ,  r,  çt  et. 6,  sont  ind^] 
douta  de  1  !  par  conséquent,  la  valeur  de  A'  est  de  la  for 


4  c  («.,..?)', 


dur  la^elfe  , 


...„_,/.■.  ,.:■:      4  a  *.    . 


48ï 

3si  ;  en  supposant  quMl  ëmane  du  point  lumineux  des 
as  de  toute  couleur,  la  teinte  résultante,  au  centre  de 
an ,  sera  représentée  par 


S  r4  C  .  sin»  (  2  TT  ^^1    , 


era  la  même  (  art.  675  )  que  celle  que  réfléchit  une  îame 

ir  d'une  épaisseur  égale  à  p  ou  à  ^ — ^^      — ,  quantité 

augmente,  lorsque  b  diminué  et  que  ci  -}-  ^  demeure 
stant.  Ainsi  s'explique  maintenant  la  succession  des  cou- 
rs rapportées  dans  la  table  de  Tart.  ySo.  Cette  belle  ap- 
nation  des  principes  généraux  de  Fresnel,  dont  tout  le  mé- 
estdû  à  M.  Poisson,. comme  Fresnel  le  dit  lui-même,  est 
itant  plus  satisfaisante  que  lés  expériences  ont  été  faites 
Ht  que  l'analyse  en  eût  fait  pressentir  le  résultat  (i). 

54.  —  Voici  encore  une  autre  propriété  qui  résulte  des 

lerches  de  M.  Poisson  : 

e  centre  de  l'ombre  d'un  très  petit  disque  opaque  exposé 

i  lumière  divergeant  d'un  seul  point  est  précisément 

i  éclairé  par  les  ondes  diffractées  qu'il  le  serait  par  1er 

ière  directe  si  le  disque  n'existait  pas. . 

ous  regrettons  que  la  démonstration  de  ce  singulier  théo- 

e  ne  puisse  trouver  place  ici.  M.  Arago  l'a  soumis  à  l'é- 

ive  de  l'expérience ,  à  l'aide  d'un  petit  disque  de  métal 

3nté  dans  une  plaque  de  verre  parfaitement  homogène  et 

hane  :  le  succès  a  été  complet. 

>5.  —  Quand  la  lumière  passe  par  deux  ouvertures  ^a- 
;t  très  rapprochées ,  les  anneaux  'Se  forment  autour  de 
:une  comme  si  elle  était  seule.  On  observe,' en  outre, 


Cependant ,  dans  nos  ezpëriences,  nous  avons  trouvé  des  résultats      9 
is  conformes  à  la  théorie  pour  les  premiers  ordres  ,  surtout  pour  le 
du  troisième  ordre ,  qui  manquait  quelquefois  entièrement. 

I.  S\» 


4^3 

unesuile  de  franges  serrées,  drnitos,  parnllcles  ontreoll», 
et  perpendiculaires  an  milieu  ilo  la  droite  ([ui  joint  les  ça- 
très  des  ouvertures.  Quand  celles-ci  n'ont  pas  le  même  dii- 
mètre  ,  ces  franges  prennent  la  forme  d'hyperboles  ayuU 
une  des  ouvertures  pour  foyer  commun.  Dan»  le  cas  d'os- 
■  vertiires  égales  ,  on  voit  en  outre  deux  sysiémes  de  |f range 
rectilignes  et  parnllclcj  qui  so  coupent  en  forme  de  croii  di 
'  L  >unt  André',  et  qui  sont  légalement  inclinées  par  rapport  aoi 

l'^nges  précédentes.  (Voy,  fig.  147  et  148.)  Lorsque  les  ou- 
vertures sont  fort  nombreuses  et  de  différentes  formes  ,  la 

^  phénomènes  sont  très  variés  et  d!une  beauté  remarquable* 
Mais  en  voilà  assest  sur  ce  sujet. 

^  756.  —  Fresnel  a  observé  que ,  si  l'on  regarde  à  la  loupr 
.pin  images  prescpie  contigues  d'un  point  lumineux  dont  Ici 
TayoBS  tombent  sur  denx  miroirs  plans  très  peu  inclinés  l'oii 
sur  l'autre,  on  aperçoit  une  série  de  franges  pcrpcndiculai-  Il 
res  à  la  droite  qui  joint  les  deux  images.  Ces  franges  soal  I 
évidemment  analogues  à  celles  que  donnent  deuK  ouvertures 
égales.  L'expérience  est  délicate  !  car,  pour  peu  qne  les  sur- 
faces des  réflecteurs  se  trouvent  l'une  au-dessus  de  l'autre, 
la  différence  des  rouies  des  rayons  surpasse  un  petit  nombre 
d'ondulations,  et  l'on  n'aperçoit  pas  de  franges.  Cette  ob- 
serration  eil  importante,  car  elle  démontre  clairement  qnc 
les  bords  des  ouvertures  ,  dans  l'expérience  prëcédente ,  k 
c«ntribn«nt  en  rien  à  la  production  des  franges,  les  rayou 
Aant  abandonnés  entièrement  k  leur  action  mutuelle  db 
qu'ils  ont  quitté  le  point  Inminens. 

L'on  obtient  une  série  de  franges  tout-i-fait  sembUblc  â,  ■ 
an  lieu  de  deux  reâecteors ,  on  emploie  nn  verre  plan  4Hui 
cité,  et  formant  un  angle  obtus  de  l'autre,  comme  dans  I*  ' 
's-  '49*  <^  verre,  interposé  entre  l'oculaire  E  et  le  poial  | 
rayonnants,  produit  deux  images,  Set  S',  et  l'interféreact  ; 
des  rayons  SE  et  S' E  donne  les  franges  en  question. 

757.  —  Puisque  c'est  la  différence  de*  route*  des  rayaa> 


485 

■ 

ialerfërfnts.qiii  produit  les  franges  et  qui  dëtermiiie  leur 
pUoe  par  rapport  aux  images  du  point  lumineux ,  il  est  évi- 
dent que  ,  si ,  en  conservant  les  mêmes  routes ,  on  altère  la 
vitesse  relative  des  rayons  pendant  une  partie  de  leur  trajet, 
on  produira  le  même  efiet  i  or  on  peut  changer  la  vitesse 
d'an  rayon  en  changeant  le  milieu  qu'il  traverse. 
-  D'après  le  système  ondulatoire,  cette  vitesse  est  plus  gran- 
de dans  un  milieu  rare  que  dans  un  milieu  dense  :  par  con- 
séquent 9  si  l'on  met  une  lame  d'un  milieu  plus  dense  que 
l'air  sur  la  route  d'un  des  rayons  interférents ,  et  perpendi- 
culairement à  sa  direction,  on  augmentera  l'intervalle  de  re^ 
tard;  ce  qui  équivaut  à  une  prolongation  de  route.  Ainsi  ûirre 
plaque  épaisse  d'un  milieu  dense ,  tel  que  le  verre ,  fera  dis- 
parutre  les  franges,  dont  l'apparition  exige  que  la  différencie* 
des  routes  soit  très  petite ,  en  donnant  tout  i  coup  k  l'iirtef- 
valle  de  retard  la  valeur  d'un  grand  nombre  d'ondulations. 
Cependant,  si  Ton  n'interpose  qu'une  lame  mince,  elles  res- 
teront visibles ,  mais  elles  changeront  de  place. 

Pmt  exemple ,  soient  S  A ,  SB  (fig.  i5o) ,  les  rayons  trans- 
mis par  les  petites  ouvertures  A,  B ,  émanant  du  point  S  «fit 
reçus  sur  l'écran  DC  E  :  ils  formeront  une  suite  de  franges  , 
dont  une  C  (  celle  du  milieu  )  sera  blanche. 

Soient  D,  E,  les  franges  obscures  immédiatement  adjacentes 
des  deux  côtés,  et  G  une  lame  de. mica  placée  sur  la  route  d'tin 
des  rayons  S  A,  et  d'une  épaisseur  telle. que  le  rayon ,  en  la 
traversant,  soit  retardé  précisément  d'une  demi-ondulation. 
Les  rayons  A  £ ,  B  £ ,  qui  étaient  en  opposition  complète 
avant  qu'on  eàt  interposé  la  lame ,  sont  maintenant  en  état 
d'accord  parfait ,  et  conséquemment  il  se  formera  en  £  une 
frange  lumineuse  au  lieu  d'une  frange  obscure.  D*un  autre 
côté  ,  le  rayon  A  C  sera  maintenant  k  une  demi-ondulation 
derrière  BC,  au  lieu  de  s'accorder  parfaitement  avec  ce 
rayon  2  de  manière  qu'il  formera  en  C  une  frange  obscure; 
et  ainsi  de  suite.  En  un  mot ,  le  système  de  franges  ne  fera 
que  changer  de  place ,  et  aura  reculé  son  milieu  de  C  en  E  , 
.  c'est-à-dire  qu'il  se  sera  éloigné  de  la  lame.   Il  est  évident 


n  n 


■  • 

758>  T*  Ji4,poiiTQir  rtfrîigeiit  da.T^CPCy.^  poliit  A» 
les  milieux  ^IPexcqption  4ei  gax ,  ctt  m  graad-,  ^Ane 
même  aises  mince  jettersit.  les  frangcf  entièrement  hors  de^ 
To/e»  A%.^a  d*ane#mil8  leineCit»  plàoée-deyank  mie  de»  e»— 
▼erjliiires,  on,en«mpknerâ..deox,  &ttg,  d'^pnissewrâirk^ 
pw  prei^^gi^,,  t#ls  qpe  js^aient^  par  exeaaple ,  àffom  mm»  ■ 
cefdif  prtstiqae  cmi|ig|tf  d^on  niéme  plale«a:deviwMe^«rèim. 
lei|Jnf|^r«L:  devai|t.les  déni;  oaTevtnrei.  On  penf tf  ne osn^faiwr 
r^f^  r^pfjjsfwr  ^  ja  lame  traversée  par.ciiai|Be'njm.enn 
Fifkç^iiuilt  d'iip^  .qniMilil^  suffisante..  Les  effets.  qnncViwei^^* 
s<p;;i|e^..sd<^f  .foni  tels..  qMrttfH»  irnoQS  de  Jea^jénEmit 
fruiqg^  «bi^igent  da  pl#«îe!  jMns  ^prpfiii'er  4^MÉntieptf 
jQç|lleJbeUe.exptfriqBce«^      fMrgumetfl.îndifneCi^n 
dQ  système  des.QndnlationS|piysqa*eUe  prowre.qne]esjnyeM 
lamineax  sont  /wiond^.an  traTeriant  d^  mîliewc)^^  de»* 
ses;  ,ce  QÛest  conforme  i  ce  système  .ef^  o6ntrijk|i/àiB,d0S-    .^ 
trine  corpnscalaire. 

759.  —  MM.  Arago  et  Freaiiel  ont  tiré  parti  de  cette  pro- 
priété pour  mesurer  les  pouvoirs  réfringents  relatifs  de  dif- 
férents gaz  y  à  divers  degrés  de  température,  d'humidité,  de 
pression ,  etc.  Il  est  clair  que ,  si  l'on  fait  passer  l'un  des  rayons 
interférents  par  un  tube  fermé  aux  deux  bouts  avec  des  pla- 
ques de  verre,  et  l'autre  au  travers  de  deux  plaques  de  verre 
semblables  aux  précédentes ,  mais  sans  tube ,  les  franges  pa- 
raîtront comme  à  l'ordinaire.  Maintenant,  si  l'on  fait  le  vide 
dans  le  tube,  qu'on  le  chauffe,  qu'on  le  refroidisse  ou  iju'on  le 
remplisse  d'uu  gaz  d'une  densité  différente,  les  franges  se  dé- 
placeront d'une  quantité  que  l'on  pourra  mesurer  avec  la  plus 
grande  exactitude,  si  on  les  reçoit  au  foyer  d'un  micromètre. 
En  comparant  ce  déplacement  à  la  largeur  des  frangés  ,  on 
connaîtra  le  nombre  d'ondulations  perdues  ou  gagnées  par 
le  rayon  que  l'on  considère ,  et  par  suite  le  rapport  du  pou- 


485 

voir,  réfringent  de  Pair  à  celui  du  milieu  renfermé  dans  le 
tube  dont  on  connaît  la  longueur.  Cette  mëthode  a  ceci- de' 
particulier,  qu'elle  est  susceptible  d'une  précision  indéfinie^ 
puisque,  rien  ne  limite  la  longueur  des  tubes  et  la  perfecticm^ 
^^  microxiiètres.        •  .         î 


r 


74o.j —  Les  phénomènes  de  la  diffraction,  et  ceux  qui  ré-' 
citent  de  l'interférence  de  faisceaux  très  déliés  émanant 
^^^K^  origine  comimune,  ont  été  l'objetdes  recherches* de* 
'^^jnhofer,  qui  s'en  est  occupé  avec  le  plus  grand  soin  et' 
^^^«urtitudeiaplus  scrupuleuse,  en  faisant  usage  d'un  ap|>a-' 
^1-   très  précis',  qu'il  ayait  imaginé  et  exécuté  lui-même. 
^^t,   appareil  se  compose  d'un  théodolite  répétiteur  de  12 
><>^ces  ,  qui  donne  les  angles  de  4  ^  4  secondes,  et  dont  le 
c^t'cle  horizontal  porte  un  disque  circulaire  de  6  pouces  de 
^^tnètre,  dotet  l'axe  coïncide  exactement  avec  celui  du  th^pr 
^^lile.  Au  centre  de  ce  disque  est  un  écran  métallique  ver^-. 
^*cal ,  percé  d'une  ou  de  plusieurs  feiltes,  étroites,  verticales 
et  rectangulaires,  et  placé  de  manière  que  la  fente -du  milieu 
Coïncide  avec  l'axe  de  l'instrument.  Sur  le  grand  cercle  et  dans 
^Qe  position  horizontale,  est  attachée  une  lunette  dont  l'ob- 
jectif est  à  5  pouces  et  demi  du  centre,  et  dont  l'axe  ,  dirigé 
exactement  vers  ce  point ,  parallèlement  au  plan  du  limbe  , 
est^pourvu  d'un  micromètre  dont  les  fils  sont  parfaitement 
verticaux. 

L'instrument  étant  fixé  sur  un  support  de  pierre  ,  ou  fait 
passer  un  rayon  solaire  par  une  fente  verticale  très  étroite , 
à  l'aide  d'un  héliostat.  Dans  les  expériences  de  Fraunhofer, 
la  fente  était  à  465  pouces  et  demi  du  centre  du  théodolite , 
et  sa  largeur  n'était  que  d'un  centième  de  pouce.  Le  rayon 
traversait  la  fente  et  entrait  dans  la  lunette  :  alors  on  ob- 
servait les  franges  qui  se  formaient  au  foyer.  Le  grossisse- 
ment de  la  lunette  variait  de  5o  à  40. 

741  •  —  Fraunhofer  a  examiné  le  premier  les  franges  pro- 
duites par  la  diffraction  au  travers  d'une  seule  ouverture,  et  a 


4tK 

détermiaé  leurs  largeurs  avec  la  plus  grande  priât 
moyen  du  tnicromètre-mlcrosccpe ,  instrnmeD  t  g 
il  asiurc  avoir  pu  apprécier  jusqu'à  un  cinquante-milUèiw 
depoucu.  La  faute  étant  placée  sur  l'appareil,  devant l'obJK- 
tif  de  la  lunette,  qui  était  dirige  eiactemeutversrouvertart 
de  l'hrilioslat,  oii  voyait  l'image  de  cette  ouverture  entourée 
de  frangct  latérales,  que  le  grossissement  changeait  en  sptc- 
tres  larges  et  brîUanU.  Les  dislances  des  extre'mitâ  rouge» 
de  CCS  spectres  au  point  du  milieu,  ou  à  l'imago  blanche  du 
centre ,  étaient  alors  mesurées  nu  micromètre.  Les  résultai»  : 
d'un  grand  nombre  d'eiperience*  faîtes  avec  des  ouvcrlorei 
de  un  dixième  à  un  millième  de  pouce  étaient  merveilleuso- 
mcnt  d'accord  entre  eux  avec  les  lois  suivantes  : 

i"  Les  angles  de  déviation  des  rayais  diffraciés  qui  cor- 
respondent à  des  poinis  homologues  dans  tes  sj-stèmes  de 
Ji^nges  produits  par  des  ouvertures  différentes  sont  en  raison 
inverse  des  largeurs  de  ces  ouvertures. 

2°  Les  distances  des  rayons  semblables  (  rouge  extrême- 
pv  exemple }  au  centre  da  ciaqite  sp«ctrf  Jôrment  i^ 
dkoqiM  cas  une  progrestion  arUhméliquo ,  daiU  Im  diffère»»- 
constante  est  égale  au  pretmer  terme. 

S*  En  nommant  7  la  largeur  de  Pouverture  exprimée  e» 
JhtetioHS  du  patce  de  Paris ,  les  distantes  angttlaires  L',  V, 
L",  etc. ,  exprimées  en  parties  ttun  arc  tJe  cercle  dont  & 
Myon  eitFimiti,  sont  repiésentêes  respectivement  par 

'    L'=-,    L'  =  ï.-,    L"  =  5.il,    elc-, 

7  7  ? 

L  ayant  pour  valeur  o.oooosi  i  (  o,ooo03a49  de  povce  M" 
glais  ) .  La  même  loi  s'observe  pour  tous  les  rayons  .coltrél  ' 
il  n'y  a  que  la  valeur  de  L  qui  ciange. 

742<  —  Cette  conclusion  s'accorde  parfaitement  avec  une 
e]^^ieiice  rapportée  par  Newton  dans  lo  3*  liyre  de  ■*" 
Opti^te. 


4«7 

U  éoMBlut  deax  lames  de  rasoir  pour  que  leurs  tranchants 
Ment  bien  droits,  et  les  mit  en  contact  de  telle  manière  que 
(  tranchants  se  touchaient  en  un  seul  point ,  et  compre-* 
lient  un  angle  qui  n'était  que  de  i«  54S  'formant  ainsi  une 
ate  qui  s'arrêtait  au  point  de  contact ,  et  qui ,  à  quatre 
races  de  ce  point ,  avait  pour  largeur  un  huitième  de 
ouce. 

Ayant  expose  cet  appareil  à  la  lumière  d'un  rayon  solaire 
manant  dHin  très  petit  trou  a  une  distance  de  quinze  pieds , 
reçot  les  ombres  sur  un  écran,  et  observa  que,  lorsqu'elles 
teioit  prises  très  près  des  tranchants  (  à  un  demi-pouce  ^ 
«P  exemple  )  ,  les  franges  extérieures  de  l'ombre  de 
^Ui^e  tranchant  étaient  parallèles  a  ce  tranchant ,  sans 
il^tation  Sensible  jusqu'au  point  où  elles  se  joignaient  sans 
'  croiser,  en  comprenant  des  angles  égaux  à  celui  des  tran- 
^ts.  Mais  quand  les  ombres  étaient  prises  à  une  grande 
■^Uace,  chaque  frange  devenait  une  hyperbole,  dont  l'une 
^  asyipptotes  était  le  tranchant  auquel  elle  appartenait ,  et 
^\fe  nne  droite  perpendiculaire  à  celle  qui  partageait  l'an- 
^  des  tranchants  en  deux  parties  égales.  Plus  les  franges 
^Fpriochaient  du  sommet  de  cet  angle ,  plus  elles  s'élargis- 
^^t  et  tendaient  à  se  confondre  avec  l'ombre  qu'elles  bor- 

• 

^^at.  Ges  hyperboles  se  croisaient  sans  interférer,  comme 
le  voit  fig.  1 5i .  Leurs  points  d'intersection  n'étaient  pas  ce- 
i^dant  à  une  distance  constante  de  l'angle  entre  les  pro- 
tions  des  tranchants,  mais  leur  position  variait  avec  la  di* 
^cè  entre  l'écran  et  les  rasoirs  ;  ce  qui  fait  dire  à  Newton  : 
'infère  de  là  que  la  lumière  qui  produit  les  frangies  n'est 
la  même  i  toutes  les  distances  entre  l'écran  et  les  lames;. 
U  que ,  lorsqu'on  tient  l'écran  très  près  de  Celles-ci ,  les. 
^ges  sont  formée^  par  de  la  lumière  qui  passe  près  des 
Cachants  à  une  distance  moindre ,  et  qu'elle  est  plus  reje- 
vers  l'extérieur  que  si  l'écran  était  à  une  plus  grande  di^ 
ice.  » 

pendant  Newton  abandonna  ces  curieuses  recherches, 
l'auraient  conduit  probablement  à  l'entière  connaissance 


',  Il  n'avait  guère  d'envie 
(Ire  ce  travail ,  coinmi:  il  nous  l'apprend  lui-mènie  ,  saai  ] 
doute  à  cause  <lu  chagrin  cl  dc«  conlraric't^s  que  lui  suscite* 
rent  ses  de'couvei-tcs  en  optique.  Telle  fui  la  i-écompeusc  de 
ses  nobles  efforts.  Malheureusement  ce  n'est  pas  le  seul 
exemple  que  l'histoire  des  sciences  nous  offre  d'une  pareille 
injustice. 

745.  —  Les  resnltuts  de  l'art,  741  ont  élé  obtenus  par 
Fraunhof'er,  dans  le  cas  où  les  deui  bords  de  l'ouverture  se 
trouvaient  dans  un  plan  perpendiculaire  aux  rayons  tnci' 
dents.  Mais  les  phénomènes  c'ta'ient  tout  différents  lorsque  la 
même  ouverture  provenait  de  l'inclinaison  d'une  ouverture 
plus  grande ,  de  manière  que  celle-ci  fiU  réduite  dans  le  rap- 
port du  cosinuij  de  l'obliquité  au  ra;ron,  ou  lorsqu'on  avait 
limité  le  faisceau  incident  par  deux  bords  opaques  à  des  di- 
stances inégales  de  l'objectif. 

Dans  les  expériences  de  Fraunhofer,  deux  lames  métalli- 
ques étaient  fixées  perpendiculairctneOt  sur  le  cercle  hori- 
lontal  du  théodolite;  leurs  bords  étaient  exactement  verti- 
caux et  aux  extrémités  d'un  mâme  diamètre.  A  la  faveir 
de  cette  disposition  ,  on  pouvait  laisser  passer  aotant  de  I»' 
mière  qu'on  voulait ,  en  faisant  tourner  Je  limbe  aatour<fc 
MD  aie.  Or  voici  ce  qu'on  observa  : 

Quand  le  passage  laissé  i  la  lutnière  Aait  fort  large^'CcB' 
me  de  0.02  ào.04  pouces  (de  Paris),  les  frangea  étaient  tout- 
à-fait  semblables  à  celles  que  l'on  Voyait  lorsque  les  bordt 
étaient  ^uidistants  de  l'objectif;  mais  ,  lorsque  l'ouverture 
était  plus  petite ,  elles  cessaient  d'être  symétriques  des  denï 
côtés  de  la  ligne  médiaire,  celles  qui  appartenaient  au  bord'' 
plus  voisin  de  la  lunette  devenant  plus  larges  que  les  aiitreti 
qui  n'éprouvaient  aucune  altération  sensible.  Quand  rDO- 
verture  se  rétrécissait,  cette  inégalité  augmentait  jusqn'»** 
qu'à  la  fin  les  franges  dilatées  disparussent  complètement,) 
commencer  par  la  plus  extérieure.  Au  moment  de  s'évanoniri 
elles  grossissaient  tout  à  coup  au  poiut  de  remplir  tout  1^ 


48g 

champ  de  la  Innette,  et  paraissaient  ensuite  se  perdre  d'elles*' 
mémies.  Cependant  les  franges  de  l'autre  bord  restaient  im-* 
mobiles,  jusqu'à  ce  que  la  dernière  frange  du  cètë  opposé • 
eàt  disparu  :  alors  le  phénomène  s'évanouissait ,  car  les ' 
deox  bords  de  l'ouverture  se  recouvraient  entièrement.       > 

744*  —  Quand  l'ouverture  devant  l'objectif  est  un  petit 
trou  circulaire  au  lieu  d'une  fente,  et  que  celle  de  l'héliostat 
est  pareillement  un  petit  cercle ,  on  obtient  des  anneaux  co- 
lorés, ^'il  est  facile  de  mesurer  exactement  à  l'aide  du  mi- 
cromètre. C'est  ainsi  que  Fraunhofer  a  trouvé  :  i«  que,  pour  - 
des  '  ouvertures  inégales ,  les  diamètres  des  anneaux  sont 
eu  raison  inverse  de  ceux  des  ouvertures ^  2°  que  les  distances' 
^  o^tre  des  points  maxima  dfa  rouge  extrême  (  ou  d'une 
conleur  d'une  réfrangibilité  donnée  )  forment ,  pour  les  di-  ' 
vers  anneaux  d'un  même  système,  une  progression  arithmé- 
tique dont  la  di£férence  constante  est  un  peu  moindre  que  ' 
^e premier  terme.  Ainsi,  en  nommant  7  le  diamètre  de  l'ou- 
^crtore ,  et  posant 

-  0.0000214  , 0.0000267  r 

1  7  . 

OQ  a 

Vz=:l,     L'=:/+L,     L-"  =  / -f  2  L, 

I 

'D  représentant  par  L'^  L'',  etc. ,  les  demi-diamètres  angu- 
^ires  des  anneaux  exprimés  en  arcs  du  cercle  dont  le  rayon 
aut  l'unité.  Nous  remarquerons,  en  passant,  l'identité  près- 
ne  parfaite  entre  les  valeurs  de  L  dans  ce  cas  et  dans  celui 
'une  ouverture  rectiligne  ,  et  la  différence  notable  entre 
illes  du  premier  terme  de  la  progression  dans  les  deux  cas. 

745.  —  Quand  l'ouvertuçe  était  un  anneau  circulaire  très 
roit,  tracé,  par  exemple ,  avec  une  pointe  d'acier  sur  une 
ne  de  verre  doré ,  l'image  était  une  tache  circulaire  en- 


43" 

toure'e  pareillement  d'anneaux  colores  dont  lus  diamètres  ne 
de'pendaient  point  de  celui  de  l'annean,  mais  bien  de  aaUr- 
geur.  Ces  diamètres  ne  sont  autre  chose  que  les  intei'vallEi 
entre  les  franges  homologoc)  des  deux  côte'ii  de  la  ligne  cco- 
trale  ,  dans  l'image  ^produite  par  ttno  ouverture  rectiligne 
d'une  largeur  uniforme  :  c'est  à  quoi  l'on  devait  s'attendre. 

746.  —  La  partie  la  plus  curieuse  des  expériences  de 
FraunLofcr  est  celle  quia  rapport  à  l'interférence  de  rayon! 
transmis  par  un  grand  nombre  d'ouvertures  à  la  fois.  Quand 
ces  ouvertures  sont  parfaitement  égales  et  (Squidistaates,  Ici 
pbe'aomênes  diffèrent  totalement  do  ceux  qui  ne  sont  dus 
qu'à  une  seule  ouverture. 

Fraunhofer  fabriqua  d'aftord  un  reseau  en  fil  d'arehal, 
compose'  d'un  grand  nombre  de  fils  très  fins  étendus  sur  db 
cadre  en  forme  de  petit  rectougle.  Les  dcuï  côte's  les  plas 
courts  de  ce  cadre  étaient  des  vis  exactement  semblables, 
puiM[u'elles  avaient  été  tournées  dans  la  même  filière. 
Autour  de  ees  vis  et  dans  les  pas  étûetit  tend**  k* 
Cls,  qui  étaient  cooséquemment  parallMes  et  équidisUnts. 
Le  diamètre  des  fils  était  de  o.ooïoai  de  poace  d«  Paris, 
1«>  intervalles  qui  les  séparaient  étaient  de  o.oo586a ,  el 
le  réseau  avait  en  tout  260  fils.  Cet  appareil  étant  placé  bira 
verticalement  devant  l'objectif  d'une  lunette  ,  et  éclairé  par 
UDe  fente  lumineuse  de  o.  01  de  ponce  de  largeur^  «nui  eue- 
tement  verticale  et  formaiit  la  partie  visible  d'un  hdliostat, 
l'image  se  peignait  au  centre  du  champ  de  U  lunette  ,  inco- 
lore, bien  terminée,  et  absolument  telle,  à  tout  ^gard,  qu'oa 
l'aurait  vue  sans  l'interposition  du  réseau  ;  seulement  sod 
éclat  était  moindre.  Aux  deux  cbtés  de  cette  image  était  un 
espace  entièrement  noir,suivi  d'unesérie  de  spectres  prisma- 
tiques ,  que  Fraunhofer  appelle  specins  de  seconde  classe, 
qui  ne  consistent  pas  en  teintes  qui  se  dégradent ,  comme 
dans  les  anneaux  colorés,  mats  en  couleurs  parfaitement  ho- 
mogènes, an  point  qu'ils  présentent  left  taftmcs  rateV  tiàn^ 
que  le  spectre  prismatique  le  plus  put  et  le  mieux  terlniB^- 


49" 

Lorsque  tout  est  dispose  comme  nous  venons  de  le  dire  ^  le 
premier  spectre ,  ou  le  plus  rapproche  de  l'image ,  est  com- 
plètement isole',  étant  séparé  de  l'image  et  du  second  spectre 
par  un  intervalle  noir.  L'extrémité  violette  des  spectres  est 
tournée  du  côté  de  l'image^  la  partie  rouge  est  la  plus  éloi- 
gnée; mais  le  violet  du  troisième  spectre  recouvre  le  rouge 
du  second ,  de  manière  qu'il  en  résulte  un  espace  pourpre 
au  lieu  d'un  intervalle  noir.  A  mesure  que  l'on  s'éloigne  du 
milieu  de  l'image,  les  spectres  se  confondent  de  plus  en  plus  : 
néaniBoins  on  peut  en  compter  jusqu'à  treize  de  chaque  c6- 
té  j  à  l'aide  d'un  prisme  qui  les  réfracte  transversalement, 
et  sépare  ainsi  les  parties  qui  se  recouvrent. 

747-  —  La  mesure  des  distances  entre  les  points  homolo- 
gues dans  les  différents  spectres  est  susceptible  de  la  plus 
grande  précision,  à  cause  des  raies  noires  qui  les  entrecoupent. 
Une  particularité  bien  remarquable,  c'est  que  ces  raies,  quoi- 
que occupant  les  mêmes  places  dans  l'ordre  des  couleurs, 
ou  ,  en  d'autres  termes ,  quoique  correspondant  aux  mêmes 
degrés  de  réfrangibiUté  qjie  dans  le  spectre  prismatique,  n'ont 
pas  le  même  rapport  entre  leurs  intervalles ,  c'est-à-dire  que 
les  largeurs  des  espaces  colorés  diffèrent  entièrement  dans 
les  deux  cas.  Ainsi,  dans  les  spectres  par  diffraction,  l'inter- 
valle entre  les  lignes  C  etD  (fîg*'94)  ^st  presque  double  de 
celui  entre  G  et  H^  tandis  que  ,  dans  le  spectre  par  réfrac- 
tion ,  formé  par  un  prisme  de  flint-glass  dont  l'angle  est  de 
vf^ ,  le  rapport  est  inverse.  Dans  un  prisme  d'eau  de  même  ' 
angle  réfringent , 

C  D  :  G  H  ::  2 :  5. 

i, 

748.  —  Dans  les  franges  par  diffraction  produites  par  une 
seule  ouverture,  les  distances  à  l'axe  dépendent  uniquement 
del  a  largeur  de  cette  ouverture. 

Dans  le  cas  d'un  grand  nombre  d'ouvertures  parallèles , 
les  distancées  des  spectres  à  l'image  ne  dépendent  ni  du  dîa- 


49«  ! 

mètre  de*  ouvertures  ni  de  rinlerval!<;i|ui  li-s  st'pare,m«idf  I 

la  somme  de»  deux ,  c'est-à-dire  de  la  distance  cotre  les  ni-  j 

Itcui  des  ouvertures  qui  se  suivent ,   ou  ,  dans  l'eipérieiu  I 
précédente,  de  la  distance  entre  les  axes  des  fils  me'talliqaïi, 

Eu  mesurant  avec  la  plus  grande  précisioa  plusieurs  réieani  ' 

dont  les  fils  avaient  des  grosseurs  très  difTércntes,  Frauntiofti  ' 

s'est  assure'  des  lois  et  des  valeurs  numériques  suivantes  :  i 

749-  —  1°  Pour  des  réseaux  différents,  en  désignant  par  j  ' 
la  largeur  de  chaque  trou  et  par  3  celle  des  intervalles  opi- 
qucs,  les  grandeurs  des  spectres  de  même  ordre  et  les  distan- 
ces entre  les  points  homologues  et  l'axe  sont  en  raison  in- 
verse de  la  somme  7-1-3. 

ySo.  —  a'  Pour  un  même  réseau ,  les  distances  entre  fan 
et  les  points  homologues  (  c'cit-à-dire  qui  appartiennent  1 
des  couleurs  ou  à  des  raies  (îies  semblables  )  des  spectres  ipi 
se  suivent  forment  une  progression  arithmétique  dont  11 
différence  constante  est  égale  au  premier  terme. 

75i-  —  5'  Pour  les  différentes  réfrangibilités  correspon- 
dantes aux  raies  fixes  8,  C,  D,  E,  etc. ,  le  premier  terme  de 
cette  progression  est  représenté  numériquement  par  les  bac- 
lions  suivantes,  qui  expriment  chacune  la  langueur  d'un  arc, 


le  rapport  de  son  sinus  a 

a  rayon  supposé  égal 

l'iioWi 

_  o.oooo254« 

lî  —  j— f- 

7  +S 

o.o„o.,9<5 
v  +  3       ' 

0.00002422 

p  _  0.00001794 

,- 

"          y  +  « 

"             ,  +  i      • 

-^^ 

'-"-TT?. 

H  =  ^^^^ 

îlP.     e.c. 

r  +  s 

^52.  —  Cet  ràultats  supposent  cependant  des  réseaux  **' 
lez  grossiers  pour  qu'on  puisse  regarder  Jes  angles  de  ^^' 


495 
ion  comme  proportionnels  à  leurs  sinus;  mais,  quand 
nploie  des  réseaux  très  fins ,  les  spectres  sont  formés  à 
^ande  distance  de  Taxe.  L'analogie  avec  d'autres  cas 
labiés,  ainsi  que  la  théorie,  nous  apprend  qu'il  faut 
remplacer  B,  C,  D^  etc.,  par  sin  B,  sin  G,  sinD,  etc.  Les 
«iences  de  Fraunhofer  ont  confirmé  la  légitimité  de  cette 
itution. 

•mme  il  n'était  pas  facile  de  construire  des  réseaux 
e  finesse  suffisante,  il  fit  usage  de  plaques  de  verre  cou- 
!8  d'une  feuille  d'or,  qu'il  entrecoupait  de  lignes  droites 

■ 

Uéles  et  équidistantes  :  il  trouva  ainsi  que  la  proximité 
ignés  pouvait  être  portée  au  point  d'en  tracer  mille  sur 
ouce  de  surface;  mais  on  ne  pouvait  les  rapprocher  da- 
age  sans  enlever  entièrement  la  feuille  d'or.  Il  substitua 
ijuefois  à  celle-ci  une  couche  de  graisse  tellement  mince 
lie  était  presque  imperceptible.  Quoique  les  intervalles 
int  transparents  dans  ce  cas,  les  phénomènes  étaient  les 
les  quant  aux  spectres  ;  seulement  l'image  au  centre  était 
claire.  Il  parvint  ainsi  à  tracer  un  système  de  lignes  dont 
istance  était  moindre  de  moitié  que  s'il  avait  employé  des 
les  d'or.  Cependant  il  lui  fut  impossible  de  dépasser  ce 
'é  de  proximité ,  quelque  graisse  ou  vernis  dont  il  fit 
;e.  Gomme  son  but  était  encore  loin  d'être  atteint ,  il 
''a  sur  la  surface  même  de  la  plaque  de  vjerre  avec  une 
lie  de  diamant ,  et  réussit  par  ce  moyen  à  tracer  des  li- 
i  entièrement  invisibles ,  même  en  les  cherchant  avec  les 
forts  microscopes  composés ,  et  tellement  rapprochées 
m  pouce  de  Paris  en  contenait  5o,ooo.  Une  telle  proxi- 
i  étant  incompatible  avec  l'équidistance  parfaite  qu'exige 
roduction  des  spectres  dont  il  s'agit ,  il  ne  put  séparer  lés 
es  par  des  intervalles  au-dessous  de  0.0001223  (  ce  qui 
ent  à  8,200  environ  par  pouce) ,  en  conservant  une  pré- 
'Il  suffisante  pour  distinguer  les  raies  fixes  des  spectres.  Si 
considère  qu'une  erreur  d'un  centième  d'intervalle  ,  ré- 
^  plusieurs  fois  en  plus  ou  en  mSins ,  empêche  de  recon- 
*e  ces  raies,  et  que,  pour  obtenir  des  spectres  assez  Inmi- 


494 

neux  pour  affecter  la  vue,  il  faut  tracer  des  centaines  et  mê- 
me des  milliers  de  semblables  lignes ,  on  pourra  se  former 
une  idée  des  difficultés  qu'offre  ce  genre  de  recherches. 
Quant  aux  méthodes  employées  pour  compter  ces  lignes  et 
pour  mesurer  leurs  distances ,  nous  renverrons  le  lecteur  m 
mémoire  de  Fraunhofer,  lu  a  l'Académia  des  sciences  de  Ba- 
vière, le  i4  juin  1825. 

755.  —  Ce  physicien  remarqua  une  singnlaritë  frappante 
dans  un  des  réseaux  de  verre  gravés  dont  il  faisait  usage  : 
quoique  les  spectres  fussent  équidistants  des  deux  c6tés  de 
l'axe ,  ib  étaient  beaucoup  plus  brillants  d'un  c6té  que  de 
l'autre.  Attribuant  cet  effet  à  la  forme  des  lignes ,  qui  étaient 
plus  fines  au  commencement  qu*à  la  fin  (ce  qui  pouvait  pro- 
venir soit  de  la  figure  de  la  pointe  de  diamant,  soit  de  la  ma- 
nière de  s'en  servir  ) ,  il  essaya  de  tirer  de  semblables  lignes 
sur  une  couche  de  graisse ,  en  tenant  le  burin  obliquement, 
et  reconnut  ainsi  la  justesse  de  sa  conjecture* 

754.  —  Quand  les  rayons  émanant  de  l'héliostut  tomoent 
obliquement  sur  le  réseau,  on  pourrait  supposer  que  les  phé- 
noniènes  sont  les  mêmes  que  ceux  que  manifesterait  un  rd- 
seau  plus  serre  dont  les  interstices  seraient  réduits  dans  le 
rapport  du  cosinus  de  l'angle  d'incidence  à  l'unité'.  Cepen- 
dant l'analogie  avec  les  franges  non  symétriques  produites  par 
une  seule  ouverture  dont  les  bords  se  trouvent  dans  un  plan 
oblique,  par  rapport  à  la  lumière  incidente  doit  faire  pres- 
sentir un  autre  résultat  que  rexpc'rience  a  fait  connaitre. 
Ainsi  Fraunhofcr  a  trouve  qu'en  inclinant  un  réseau,  dont  les 
intervalles  (y  -|-  fî)  étaient  de  0.00001225  de  pouce,  sous  un 
angle  de  55"  avec  la  perpendiculaire,  la  distance  entre  l'axe 
et  la  première  raie  fixe  était  de  1 5°  6',  d'un  côté,  et  de  Do**  55'. 
c'est-à-dire  de  plus  que  le  double,  de  l'autre. 

755.  —  L'une  des  découvertes  les  plus  intéressantes  de 
Fraunhofcr   est    l'homogénc'itc   parfaite    des   couleurs  des 


4^ 

«lit  qui  ifidtqQe  uat;  eipècë  dm  tahki  cH  aol^liôii  de 
luité  dans  la  loi  d'intensité  de  cbaïqne  espèce  de  cou- 
lu  rayon  diffracte'.  En  effet  9  il  est  clair  qu'en  coU" 
ut  un  rayon  d'iine  réfrangîbilltë  quelconque  (  celui 
D\rresp6nd  i  la  raie  C.  ^  par.'  exemple  ) ,  l'expression 
iqùe  de  son  ihtensité*en  fonction  dé  sa  distance  à 
Ibit  être  de  nature  à  s^ëvanoulr  entièrement  par  une 
r  quelconque  attribuée  a  cette  distanfce  ,  à  l'exception 
iifp^s  nombres disiribués enprpgressîon  aritboëtiqitfï : 
«  qu'on  appelle  x^fK^JcncXHin'  disçQ^injue.  Ami  U  c(hj|9-. 
i  représenterait  cette  expression ,  chaque  point  ayant 
■l^soisfle  «a  dtstanee  |t  l'^txe,  se  çQmposerait  ^dc  points 
ijrê  diotribuds  au'dessons  de  l'axe  i  derintervalkè 
;  ou  du  moins  elle  ressemblerait  à  celle  de  la  iig.  iSi, 
laquelle  certaines  parties  très  rapprochées  et  équidis- 
Vêlèrent  tout  d  un  coup  d'un  des  hauteurs  considéra- 
ii-dessus  de  Taxe ,  tandis  que  le  reste  se  confond  presque' 
cette  ligne.  On  pept  regardisr  une  telle  fonction  comme 
hànt  de  la  sommation  d^upe  série  de  valeur^  de 


tf^v.  sîn-  V»      et    de    ^fàvèés^  v»    ('arl.718); 

•;  ?*  .  • .       .  •  *     '  *  ■  ^  ■»..'.■ 

successivement  entre  des  limites  correspondantes  aux 
s  où  commencent  1^  interstjce^l;  mais  une  semblable 
se  est  trop  compliquée  ppuir  trouver  ici  sa  place. 
>endant  Fraunhofer  donne  la  formule  qui  va  suivre 
le  le  résultat  de  ses  propres  investigations ,  fondées  siir 
acipe  des  interfére^C(^Sj.' .      ..        , 

ent  n  Tordre  d'un  spectre  quelconque  ,   à  partir  de 
Taxe  j 

«  la  distiBiîie<e  d^-  i»lHe«  d^iin^  iMersticfr  jusqu'i  ce- 
lui de  Wlïtefsrta^ft<^^=à*tiilv(Jtf'V^^+ 

A   îa   longueur  'd'ondulatîon   crbn    rayon   homo- 
genc  ; 

1.  32 


h- 

I 


r  l'angle  d'incidence  du    rayon   par 
roseau  ; 

y  la  longueur  de  la  peqtendiculaire  abaissée  du 
fil  du  micromètre  de  la  lunette  (  ou  du  point 
BU  foyer  de  l'objectif  où  se  trouve  le  rayoo 
homogène  que  l'on  considère  dans  le  jpeclre 
en  question)  sur  le  plan  du  réseau. 


Désignant  par  E 
rapport  à  l'aie ,  on 


'  l'élongation  angulaire  du  rayon  par 
ura  généralement 


Vv 


'■+i')'].[4r +■■-(■' 


■+"')■] 


=.r(. 


7T^ 


Dans  cette  e'quation  ,  >i  doit  être  regardi^  comme  posilil 
pour  les  spectres  qui  se  trouvent  du  c&té  de  l'axe,  où  le  rajcn 
incident  fait  un  angle  obtus  avec  le  plan  du  réseau,  et  com- 
me ne'gatif  pour  ceux  qui  se  trouvent  du  c&té  opposé.  Fraan- 
hofer  donne  cette  formule  comme  rigoureuse  et  indépen- 
dante de  toute  approximation .  Quand  y  est  très  grand  pr 
rapport  à  !  et  à  i  (  ce  qui  est  toujours  le  cas  ) ,  elle  se  rédoil 
simplement  h 


cot  S'-l  =; 


756-  —  Appliquée  à  la  mesure  des  distances  entre  les  inS" 
mes  raies  fixes  dans  les  spectres  qui  se  suivent  de  chaque  c5K 
de  l'axe  ,  dans  le  cas  d'un  réseau  incliné ,  cette  formule  «" 
présente  ces  distances  avec  la  plus  rigoureuse  exaclitu«' 


V,-- 

-(. 

i..  +  , 

>)■ 

' 

■  *"• 

.  +  nX 

...m 

JL  + 

n>      ■!• 

4519 

etit  confondns  et  effacés  f>àr  les  eitipiètemènis  de  Veù!x  qui 
5  aroisinent^  mais,  en  raison  de  la  prôpri^t^  énoncée  plus 
Lut,  ils  sont  quelquefois  très  distincts  quand  on  f^it  iisàge 
un  réseau  compose  dont  la  période  de  récurrence  entre  les 
terstices  semblables  est  E  zz:  e'  +  €"  -fr  s"'  -Jt  S*Ç* 
Jamais  ^  avec  un  simple  réseau ,  cet  habile  obsçrvaJLeui^.nV 
1  voir  les  raies  fixes  C  et  F  dans  le  spectre  du  ijL^prdfie{à 
»mptet*de  l'axe);  tandis  qu'avec  un  réseau  coniposë,  fççif^ 
ir  trois  systèmes  de  lignes  ,  dont  les  intervalles  e',  a^^  -fr^ 
aient  entre  eux  comme  25  *  55  *  4^  ,  il  distingi]iait ,  ^Vi\VP. 
et  f ,  les  raies  D  et  E  dans  ce  même  spectre  ;  ce  qui  était  4^ 
la  disparition  presque  totale  du  lo'  ^t  du  ii*>  speqlre. 
ien  plus ,  il  put  observer  la  r^e  E .  dans  le  24*  s^ct^vç  ,^| 
lesurer  sa  distance  à  l'axe. 


•     «: 


760.  —  Tels  sont  les  phénomènes  appartenants /i^ijix-  deux 
as  extrêmes  d'une  seule  ouverture  et  d'un  noibbre  de  trous 
non  infini,  du  moins  très  grand.  Il  nous  reste  encore  à  faire 
oir  comment ,  dans  les  cas  intermédiaires  ,  les  phénomènes 
le  la  première  classe  se  rattachent  à  ceux  de  la  seconde. 

Quand  on  nç  laisse  qu'une  seule  ouverture  dans  le  réf^au, 
I  se  forme  une  série  de  spectres  que  nous  ayons,  ^écri^s  j^ 
^art.  74  '  »  6t  ^c  Fraunhofer  appelle  spectres  de  première 
classe  :  leurs  couleurs  ne  sont  pas  homogènes;  mais-el^s^ 
légradent  insensiblement. 


i\ 


761 .  —  Lorsque  deux  interstices  contigus  sont  ouyer^^lçs 
spectres  de  première  classe  sont  les  mêmes  qu'auparavant; 
mais  ,  entre  Taxe  et  le  premier  spectre  de  chaque  coté  ,  on 
voit  naître  d'autres  spectres  ,  que  Fraunhofer  nomme  spec^- 
^^ impaifaits  de  deuxième  classe,  farce  que  lètirs  couléois 
^*^t  lea  mêmes  que  dans  les  spectres  de  première  clàéèe,  dàbtlls 
-^  Ottt  pas  les  raies  fixes.  S'il  y  a  trois  ouverture^  â^jàceiitéîr 
"^n  résulte  des  spectres  deiroisième  ciassè  entfié  l^aWel'fe 
H^otre  de  deuxième  classe  le  plus  voisin.  On  n'apérÇoit  pliis 


5oo 
Je  nouvelle  classe   après   la    troiaième^    mais   les   ipcctri; 
éprouvent  une  suite  de  modifications ,  à  mesure  que  les  in- 
teritices  deviennent  plus  nombreux. 


76a.  — '  Premièrement,  les  speclres  de  troisième  classe  de- 
viennent plus  ëtroils  ,  et  se  rapprochent  de  l'a.xe  jusqu'à  ce 
qu'ils  se  confondfot  pour  former  par  leur  union  l'image  inco- 
lore de  l'ouverture  de  rii(.')iosl3t,  dans  la  direction  de  l'axe, 
Par  un  grand  nombre  de  mesures  très  eiactes,  FraunLofen 
trouvé  que  leurs  largeurs  soi.t ,  pour  un  m^me  rifseau  ,  en 
raïsOD  inverse  du  nombre  des  interstices,  et ,  pour  des  r^ 
seanx  différents ,  en  raison  inverse  des  intervalles  entre  in 
trotu.  En  général ,  7  -j-  5  ^  i  reprësenlant  un  des  interval- 
les, m  le  nombre  des  interstices  et  n  Vardre  d'nn  spectre,  li 
distance  IK")  entre  rcxtrémité  rouge  et  l'axe  sera  donnée  par 
l'tfqualion 


•jSi.  —  Lorsque  les  »pectre3  de  troisième  classe  se  confos- 
dent  avec  t'aie,  ils  laissent  un  etpace  noir  entre  cet  aie  et  It 
(iremier  spectre  de  deuxième  classe  i  celui-ci  et  les  autres  4e 
mjme  classe  deviennent  alors  de  plus  en  plus  brillants  et  ho- 
mogènes ,  jusqu'à  ce  que  les  rayons  înterfôrents  se  tronvnt 
en  assex  grand  nombre  pour  faire  paraître  les  raies  fixes  A 
pro'dilire  des  spectres  parfaits  de  deuxième  classe. 


jQ4-  —  Fraunhofer  a  examiné  de  près  les  phéooméuO 
Pf^odiiitt  par  des  réseaux  plongés  dans  des  milienx  donés  et 
divers,  ppi^Toiri  réfringents  :  il  tes  a  trouvés  ton»  >end>)i- 
bles;  maj^  les  distances  de  l'axe  auxquelles  se  formaient  la 
^Ipectres  étaient  moindres  que  daM  l'air,  et  en  raison  inven* 
4es  pouvoirs  réfringents. 


5of 

^6Sn  —  Le  même  savant  s'est  occupé  d*u0e  classe  de  phë- 
omènes  d'une  grande  beautë ,  obtenus  en  substituant  aux 
éseauz  de  très  petites  ouvertures  d'une  figure  régulière , 
omme  des  cercles  et  de»  carrés.  Il  employait  tantôt  nne 
suie  ouverture ,  taiitftt  plusieurs  régulièi^ement  disposées  , 
omme  dans  le  ca^  ou  deux  réseaux  égaut  se  crôiseiit  à  ail- 
les droits.  La-figure  i5i  représente  le  phénomèiie  résultant 
ie  l'incidence  de  la  •  lumière  sur  Pbbjéctif  d^ûne  lunette , 
pris  aVoii^  traversé    deux   trous    circulaires    de  0.02227 
le  ponce  de  diamètre ,  dont  la  distancé  entre  les  centres 
^gale  cô585i.  Chaque  compartiment  est  un  spectfe  séparé. 
!)ans  les* bandes  ââ,  bb,  on  voit  chiirement  rbrigine  et  la 
:oHip6sifion  inlime-des  franges  verticakiS'ét'dès  franges  crôi- 
ées  décrites  à  l'art.  733.  €es  apparences  cbangêtat  quand  le 
lombre  des  ouvertures  vient  à  atrgmenter  :  les  spectres  de- 
iTÎennent  alors  plus  purs  et  plus  vifs  en  couléufé  L'effet  de 
ieux  prismes  entrecroisés  est  représenté  par  une  figui'e  dans 
[^ouvrage  de  Fraunhofer  :  c'est  un  des  phétioEtiènes  Us  plus 
magnrfiqnes  que  l'on  puisse  voir. 

766.  —  Quatid*  on  ob'àèrve  uiie  étoile  bVîllântè  avec  une 
hnrette  excellente,  mais  d'un  grossissement  assez  faible,  elle 
a  toujours  Papparence  d'une  masse  de  lumière  dont  il  est 
impossibte  de  distinguer  la  forme,  à  cause  de  son  éclat,  et 
donties  bordr  sont  rarement  exempts  de  dentelures,  quelle 
que  soit  là  bonté  de  kr  luIiette.Mais  si  le  pouvoir  amplifiant 
s'élève  ^depuis' 260*  jusqu'à  5oo  ou  4^0^  et  qu'on  se  trouve 
dans  des- cîi^Cônstances  favorables,  telles  qu'une  atmosphère 
Cranqiiiïlé ,  une  température  uniforme ,  ete. ,  l'étoile  parait 
parfaitement  Yondè  ,  bien  terminé.e  et  entourée  de  plusieurs 
anneaux  alterntitivement' obiscûrs  et  lucides  «  dont  les  bords 
semblent  légSretnent^côlofés  quand  on  4es  examine  avec  at- 
tention.  Ces  anùeàiix  se  suivent  de  très  près  à  des  intervalles 
égaux  autour  du  disque,  et  sont  ordinairement  plus  faciles  à 
observer  et  plus  réguliers  dans  les  lunettes  que  dans  les  té- 


5o2 
lescopes.  Le  disque  csl  aussi  boaiicou;»  plm  grand  dans  I'hd 
guc  dans  l'autre  de  ces  instrumenta. 

767.  —  Les  disques  dont  il  s'agil  furept  observa  pourli 
première  fois  par  sirW.  HeistLel ,  qui  seul  possédait  àa 
télescopes  assez  forts  pour  les  rendre  visiLles.  Ce  ne  soul 
point  les  surfaces  mème.s  des  étoiles  que  l'an  vuit  de  cdb 
manière;  elles  sont  trop  éloigne'es  pour  être  aperçues  i 
l'aide  d'aucun  instrument  aniplîSant  :  ce  ne  sont  que  dt 
fitusses  images  dues  à  des  cITets  d'optique  dont  la  cause  a'eU 
pas  encore  bien  connue.  Il  est  clair,  eu  effet,  pour  quicoa- 
qne  s'est  pénétré  de  ce  que  nous  avons  dit  sur  les  interfé- 
rences ,  et  de  l'explication  donnée  aur  art,  Spo  et  591  de  It 
formatioa  des  foyers  dans  le  système  ondulatoire,  que  lepuie! 
focal  sur  l'axe  doit  être  ébranlé  par  les  ondulations  un  i^^ 
d'accord  parfait  que  renvoie  chaque  point  de  la  surfuci^. 
Ainsi  le  foyer  doit  être  vivement  éclaire,  pourvu  cepQudaiit 
que  le  miroir  ou  l'objectif  soit  ri  goure  use  ment  aplanétiqse. 
Mais,  si  l'on  s'éloigne  du  foyer  dans  une  direction  quelcon- 
que, suivant  un  plan  perpendiculaire  à  l'aie,  cet  accord  par- 
fait cessera  d'exister,  car  les  rayons  d'un  côté  de  l'objedil 
commenceront  à  interférer  et  à  détruire  ceux  de  l'autic  co- 
té; de  manière  qu'à  une  certaine  distance ,  l'opposition  seri 
totale,  et  produira  des  anneaux  alternativement  obscurs  cl 
lumineux.  Il  n'y  a  donc  plus  de  doute  sur  la  cause  du  disqoe 
apparentetdes  anneaux,  quoiqu'ilserait  peut-être  assez  difEcile 
de  calculer  leurs  dimensions  d'après  ces  données.  Mais  celU 
explication  ne  rend  pas  compte  d'une  des  circonstance»  les 
plus  remarquables  de  ce  phénomène ,  c'est-à-dire  du  cban- 
ment  de  grandeur  de  la  fausse  image  selon  l'étoile  que  l'on 
considère,  le  disque  paraissant,  en  ge'néral ,  d'autant  pins 
large  que  l'étoile  est  plus  brillante.  Ce  ne  peut  être  uoe  sim- 
ple illusion  d'optique,  car,  lorsqu'on  voit  ensemble  deux  étoi- 
les d'un  éclat  différent  (  comme  dans  le  cas  d'une  étoile  don- 
Me} ,  et  qu'on  les  compare  directement ,  la  différence  àa 


?o5 

dtiMMftres  de  leul*s  &ux  disques :est  Ires  sensible.  Cet:  effet  bé 
-tietit  I^AS  non  plus  à  la  f^andéur  réelle  dçs.ëtoiles ,  car  l'ia* 
terpofittob  d'un  Auage  qui  a£Eublit  leur  -ëclat  réduit  leurs 
dîâques  apparents  à  de  simples  points^  On  »e  peut  pas  non 
plus  l'attribuer  à  l'irradiation  ,  puisque  ,  dans  ce  cas,  la  Vtt- 
mière  du  disque  empiéterait  sur  celle  des  anneaux ,  qui  s'ef- 
faceraient alors,  à  moins  de  supposer  que  les  vibrations -de  la 
rétine  suivent  les  mêmes  lois  que  celles  de  l'éther  et  qu'elles 
puissent  interférer  avec  ces  dernières.  Dans  ce  cas,. le  disque 
et  le$  anneaux  .formés  sur  la  r-étine  résulteraient  de  l'inter- 
férence  des  deux  espèces  d'ondulations. 

768.  —  Sanfi  approfondir  cette  question  délicate  ,  nous 
nous  bornerons  à  exposer  quelques  uos  des  pbénomèues  que 
nous  avons  observés. 

Les  .effets  des  .diaphraginje;3.,ou  ouvertures  de  diver^e^.fpr- 
mes.  appliquées  devant  des  miroirs  et.  des  objectifs  nou3  parails- 
senJt  niériternne  place  j^prèsles^obseryatigns  intéressantes  4e 
Fraunliofer  sur  les  phéuoiuènes  produits  fSir  de  très  ptstites 
ouvertures  :  ils  en.  sont  en  quelque  sorJ;e  le  cas  inverse. 

769.  —  Lorsque  l'ouverture  de  la.  lu  nette  est  ..limitée  par 
un  diapl^ragme  circulaire  qui  touc][ie  l'objectif, ou, qui  s'en 
trouye,plus  .ou  moins  élpigné,  le  disque  et, les  anneaux  s'é- 
largissent en.  raision  inyerse  du  diamètre  de  i'ouyerture. 
liorsque  oelle-ci  est. fQi;t, réduite  (à  un  pouce/^  par  exen^ple.f 
ppuf:  ,une  lunette  de  sept  pieds  ,4e  longueur  focale) ,  le^^.i^ 
disque. devient  très  gr^nd  et  a  l'air  d'unie .plapète^  son  con* 
tour  est  bien  tranché,  et  entouré  d'un  seul  anneau,  jqui  est  as- 
sez brillantpour  être  aisément  remarqué, et  dont  les  couïeursf 
se  trouvent  disposées  comme  il  suit,  à  compter  du  centre 
ia,4Î0fqpe.-  i«  du  btano ,  ««  du ^«011018  très  pÀk),  5«  du  poîr, 
(«4^  bleu  très  pàle,.5°dfiblaxie,  .6?  du  rouge  trè»  pâie^  7°  du 
9QÛ% -Si  l'ouveftviffe  se  fi^trécit  beaucoup  plus  (â  elle  se.  ré* 
luitii  ujft  dea9iTpouc(Q^Tpariexero{de),iiefe agneaux ipiliaaeBt 


5o4 

tellement  qu'ils  dchappenl  à  la  vue,  et  le  disque  âevieitt    ' 
encore    plus   lurge    :    on    voit  alors    la    lumière  s'aff^ïiblit 
du  centre  à  la  circonférence  ;  ce  qui  donne  au  disque  une    ' 
apparence  nébuleuse  comme  celle  d'une  comète.  (  Voy,  fig.    i 
i5a.  ) 

770.  —  Quand  on  emploie  des  ouveriurcB  anUulaires ,  les 
jihe'nomèncs  sont  très  beaux  et  très  réguliers.  Le  diamètre 
extérieur  de  l'anneau  élAitt  de  trois  pouces  et  le  diamètre  in- 
tt?rieur  d'un  pouce  un  quart,  la  Chèvre  paraît  telle  que  la  re- 
présente la  fîg.  i5^,  et  la  double  étoile  Cof for,  comme  dans 
la  tîg.  i5.'j.  Si  l'anneau  devient  plus  étroit,  la  grandeur  du 
disque  et  la  largeur  des  anneaut  colorés  diminuent  aussi  ;  ce 
qui  est  contraire  aux  expériences  de  Fraunhofer  sur  des  an- 
neaux très  étroits ,  et  doit  évidemment  avoir  une  autre  cau- 
se ;  mais ,  en  revanche  ,  ces  anneaux  deviennent  plus  nom- 
breui.  Avec  des  ouvertures  annulaires  dont  les  diamètres  ei- 
lérieurs  sont  fen  pouces)  de  5.5,  0.7,  2.2,  et  leS  diamètrK 
intérieurs  de  5  ,  o. 5  et  2,  la  Chèvre  offrit  les  apparences  re- 
présentées par  tes  fig.  i55,  i56  et  157.  Dans  le  dernier  cas,  le 
disque  était  réduit  à  un  point  rond  presque  imperceptible  ; 
les  anneaux  culoréï  étaient  *J  «ettis'et  en  si  (^Anfnombre 
qd'à  peine  on  pouvait  les  comiiteT ;  on  les  aurait  pris,  w 
premier  cioup-d'ofttl ,  pout-  ttne  Ample  Ucbe  robde  <t  Itiut- 
nedsé.  Les  Jotcrvalles  entte' Aies  ahueaox  Aspàrïissafent  en- 
tiëretbeAt  lorsque  la  Itli^eur  de'Pdiffëftllire'ftifdalaire'iilail 
féàtiité  à  la  infaitié  de  la  quantité  jir^édente^  l^ijs  dimen^n 
des  ann-canx  et  dn  di«qùe  nom  ^tjiani^éntfnTenient'^- 
porttonnelles  k  — . 


77tJ'— Outr«  l«»  «uvMiR  dont  UttosiA^na  de'pnrtef';' 
qui  touchent  itndiédiatement  te  tlitque ,  il  ^  A^'^ièMét   ' 
dHin  diamètre  betucctup  plù»'  gMM  et'tni)N>  1ilnni(M«pltf 
finblci  iqli  que  des  balei.  Ceux^i'HypdftiHiUieW  I  êti  kpcc 


So5 

tnes  àe  différentes  clasaes»  en  prenant  le  mot  classe  dans  l'ad-* 
:eption  que  lui  a  donnée  Fraunhofer.  Trop  pâles  pour  être 
ras  distinctement  avec  un  seul  anneau,  ils  peuvent  aisément 
lire  observés  au  moyen  d'une  ouverture  contenant  deux  an- 
leaux  (  fig.  h58  )  :  leur  aspect  est  alors  celui  de  la  fig.  iSg, 
lans  laquelle  les  ombres  représentent  les  anneaux  luminenx 
ît  les  blancs  les  parties  obscures. 

77a.  —Lorsque  l'ouverture  a  la  forme  d'un  triangle  équi- 
latéral ,  on  voit  se  peindre  un  disque  étoile  (  fig.  160  }  très 
[>riUaDt  et  bien  terminé  :  les  six  rais  qui  l'entourent  en  sont 
ié^atTéa  par  un  anneau  noir.  Ces  rais  sont  très  minces  et  par'* 
faitement  droits }  ils  sont  d'autant  plus  distincts  que  la  lu-^ 
mière  disséminée  qui  remplit  le  cbamp  de  la  lunette ,  lors-^ 
gp'oB  ne  fait  point  usage  de  diaphragme  ^  est  plus  complète* 
ment  éteinte.  Cet  effet  remarquable  est  plus  que  proportion** 
ael  i  la  quantité  de  lumière  détruite.  Il  a  lieu  également  lora- 
qa'oDk  substitue  au  triangle  équilatéral  une  ouverture  formée 
par  l'intervalle  entre  deux  triangles  équilatéraux  concentri-^ 
ques  et  semblablement  placés. 

775.  —  Comme  un  triangle  n^a  que  trois  angles  et  trois 
côtës^  on  peut  trouver  singulier  qu'il  se  forme  une  étoile  &  six 
rais.  £n  supposant  que  trois  proviennent  des  angles  et  les 
trois  autres  des  cÀtés ,  on  doit  s'attendre  i  trouver  emtrt 
eux  une  différence  sensible  ,  qui  dénote  leur  différence 
d'origine.  Cependant  ils  sont  tous  parfaitement  égaux. quand 
la  lunette  est  à  son  foyer;  mais,  dès  qu'elle  s'en  écarte,  cette 
égalité  n'a  plus  lieu  :  tel  est  le  cas  représenté  par  la  fig.  161* 
On  voit  que  les  branches  se  composent ,  les  unes  de  franges 
parallèles  à  leur  longueur,  les  autres  de  petits  arcs  de  frangea 
seipblables  immédiatement  adjacents  aux  sommets  des  hyper- 
boles auxquelles  elles  appartiennent,  etqui  croisent  les  raïs  vé- 
ritables dans  le  sens  perpendiculaire  à  leur  longueur.  Si  l'on 
met  la  lunette  un  peu  mieux  à  son  foyer  ^  les  byperbolaêïs'applkH 


5o6  I 

cliGntdc  leursasymplotes,  et  se  conlondenipar  leur  gcande 
proximité.  Ainsi  trois  rais  sont  coniposds  de  lignes  lumineu- 
ses continues,  et  trois  aulrei«  d'une  inlînite  de  points  disconti- 
nus infiniment  rapprochés.  Poor  rq»riîsentcr  analytiquctnenl 
l'inteniité  de  la  lumière  dans  un  de  ces  rais  discoDlinris ,  H 
fendrait  avoir  recours  à  de»  fonctions  d'une  nature  bien  sin- 
gulière et  sans  doute  très  diiCciles  à  ni&nier. 

y74.  —  Le  pb^nomène  que  nous  Venons  de  décrire  peul 
faire  du  diaphragme  triauguUire  un  excellent  micromètre 
de  position  ,  et  servir  ainsi  à  des  usages  astronomiques.  Sup- 
posons qu'on  observe  une  étoile  très  brillante  (  telle  que  xàt 
y  Aigle)  ,  à  côté  de  laquelle  se  trouve  une  autre  trèspptilft! 
en  faisant  tourner  le  diaphragme,  les  rais  tourneront  en  td^ 
me  tcmpsj  de  manière  qu'on  pourra  toujours  en  faire  pasWr 
ua  par  la  petite  étoik  ,  que  l'un  examinera  aloi-s  Imil 
à  Bon  ftise.  Si  l'instrument  est  pourvu  d'un  cercle  gradua  mt 
lequel  on  puisse  lire  le  nombre  de  degrés  dont  le  diaphrng- 
UK'i'est  e'carté  de  sa  position  primitive,  il  sera  facile  de  cuu- 
naitre  la  situation  relative  des  deux  étoiles. 

Nous  nous  sommes  assures  par  nous-mêmes  de  la  possibi- 
lité' de  mettre  cette  méthode  en  pratique.  An  mojen  df  quel' 
ques  légers  changements  dans  l'appareil,  on  peut  s'en  serfT 
avec  avantage  dans  des  cas  oîi  son  emploi  paraît  extrême' 
ment  difficile  au  premier  abord. 

'  77?.  —  Quand  on  fait  usage  de  trois  ouvertures  circulaire 
bout  les  centres  sont  aux  sommets  d'un  triangle  équilatéraii 
l!image  est  un  disque  brillant  au  centre  du  triangle  j  six  dis- 
ques d'une  lumière  plus  faible  sont  en  contact  avec  le  ptc 
mier,  et  tout  le  groupe  est  entouré  d'anneanx  {fig.  iBaJseiD- 
blojilos  à  des  halos.  Cependant ,  lorsqu'on  emploie  trois  ou- 
vertures annulaires  égales,  et  ipie  la  lunette  est  à  son  foyer, 
1^ effet  est  le  même  que  s'il  n'y  en  avait  qu'une  [fig.  1 53)  ;  ma"' 
dèsquel'onchangeunpeu  le  foyer,  on  s'aperçoit  de  ladiffércn- 


5o7 

ce  :  tel  est  le  cas  rcprësenté  par  la  fîg.  i65.  Chaque  ouverture 
produit  alors  son  disque  et  son  système  d'anneaux  patticu>- 
lier  ,  ËA  ces  derniers  forment ,  par  leurs  intersections ,  dei: 
franges  que  nous  avons  marquëes  dans  la  figure.  Si  la  lù- 
oette  est  à  peu  près  à  son  foyer  y  le  phénomène  est  tel  qwe 
le  représente  la  fig.  164  :  les  centres  se  rapprochant  par  de- 
gre's ,  et  les  anneaux  se  mêlant  de  plus  en  plus  ,  jusqu'au  nÉo- 
ment  de  la  coïncidence  parfaite. 

776.  —  Une  ouverture  formëe  par  l'intervalle  entre  deux 
carrés  concentriques  ne  produit  pas  une  étoile  à  huit ,  mais 
à  quatre  rais.  Ceux-ci,  néanmoins,  ne  sont  pas,  comme  dans 
le  cas  d'une  ouverture  triangulaire,  des  lignes  fines  et  conti* 
aues  qui  vont  en  s'aniincissant ,  à  partir  du  centre^  mais  ils 
se  composent  de  taches  alternativement  obscures  et  lumineu- 
ses (fig.  1 65).  Les  parties  les  plus  proches  du  disque  circulaire 
qui  se  trouve  au  centre  consistent  en  bandes  irisées  perpen- 
diculaires à  la  direction  des  rais.  Il  doit  y  avoir  des  bandes 
semblables  dans  les  parties  les  plus  éloignées ,  jusqu'à  une 
grande  distance  du  disque. 

777.—  Si  l'on  emploie  une  ouverture  divisée  en  cinquante 
carrés,  d'environ  un  demi-pouce,  disposés  régulièrement  de 
manière  à  laisser  entre  eux  ,  dans  les  deux  sens ,  un  espace 
e'gal  à  leur  largeur,  l'image  que  l'on  obtient  diffère  entière- 
ment de  celle  que  donne  Fraunhofer  et  qui  résulte  du  croi- 
sement de  deux  réseaux  très  serrés ,  quoique  la  distribution 
et  la  forme  des  ouvertures  soient  les  mêmes  dans  les  deux 
cas.  L'image  a  la  forme  d'un  disque  blanc  (fig.  166)  entouré 
de  huit  spectres  lumineux  disposés  en  carré  au  milieu  d'une 
croix  formée  par  des  spectres  beaucoup  moins  lucides  qui  s'é- 
tendent jusqu'à  une  grande  distance  du  centre. 

778.  —  Quand  l'ouverture  se  compose  de  plusieurs  trian- 
gles équilatéraux  arrangés  régulièrement ,  comme  dans  la 


5o8 
fig.  1&7  ,  l'image  ofTre  le  beau  phénomène  représenta  fi 
t68.  C'est  une  s^ric  de  disques  circulaires  ranges  sur  six  li 
gncs  qui  vont  en  divergeant  à  partir  du  disque  central ,  qô  1 
est  incolore  et  très  brillant  :  ils  sont  entouras  chacun  d'à* 
anneau  plus  ou  moins  coloré,  et  vont  en  s'allongeant  en  « 
spectres  à  mesure  qu'ils  s'éloignent  du  centre. 

Les  phénomènes   que  nous   venons  de  décrire   ne  sontj 
qu'une  faible  partie  des  eAets  surprenants  gui    dépendent  ^ 
de  la  forme  de  l'ouverture  des  télescopes  :  cette  matière  ^ 
inte'ressante  offre  encore  un  vaste  champ  aux  recherchei 
des  artistes  et  des  physiciens. 


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