Skip to main content

Full text of "Traité de mécanique céleste"

See other formats


T!Iin)TNGT.T'''^JULl     Bîl 


y 


-b 


,1 


A 


/ 


TRAITÉ 


DE 


MÉCANIQUE  CÉLESTE. 


TOME  I. 


13(J49  PAI'.IS.    —    imprime:  r.IE    GAUTFUER-VII.LAKS    L  I     III.S, 

(^iiai  des  Graiuls-Aiigiistins,  5.'). 


^ 


TRAITÉ 


DE 


MÉCANIQUE  CÉLESTE 


PAR 


F.  TISSERAND, 


MEMBRE     DE     L'INSTITUT     ET     DU     DUREAU     DES     LONGITUDES, 
PROFESSEUR     A     LA     FACULTÉ     DES     SCIENCES. 


TOME  I. 


PERTURBATIONS  DES  PLANÈTES  D'APRÈS  LA  MÉTHODE  DE  LA  VARIATION 
DES  CONSTANTES  ARBITRAIRES. 


PARIS, 

GAUTHIEU-VILLARS  ET  FILS,  IMPRIMEUUS-LIBHAIRES 

DU     BUREAU     DES    LONGITUDES,     DE     L'ÉCOLE     POLYTECHNIQUE, 

Quai  des  Grands-Aiiguslins.  55. 

1889 

(Tous  droits  réservés.) 


^t 


1=^ 


PRÉFACE. 


Le  Traité  de  Mécanique  céleste,  dont  je  publie  aujourd'hui  la  pre- 
mière Partie,  a  pour  base  les  Leçons  que  j'ai  faites  à  la  Sorbonne 
depuis  i883  comme  suppléant,  puis  comme  successeur  de  M.  V. 
Puiseux.  Les  Leçons  de  ce  Maître  éminent  brillaient  par  une  clarté 
incomparable,  et  c'est  un  grand  dommage  pour  la  Science  qu'elles 
n'aient  jamais  été  publiées.  Je  suis  heureux  de  les  avoir  suivies  pen- 
dant plusieurs  années,  et  les  élèves  de  M.  Puiseux  en  retrouveront  des 
traces  nombreuses  dans  mon  Ouvrage. 

Le  Tome  I  comprend  la  théorie  générale  des  perturbations,  fondée 
sur  la  méthode  de  la  variation  des  constantes  arbitraires. 

Dans  le  Tome  II,  je  traiterai  de  la  figure  des  corps  célestes  et  de 
leurs  mouvements  de  rotation. 

Le  Tome  III  sera  consacré  à  la  théorie  de  la  Lune,  à  un  abrégé  de 
la  théorie  des  satellites  de  Jupiter,  à  la  méthode  de  Hansen  pour  le 
calcul  des  perturbations  des  petites  planètes  et  aux  divers  travaux  qui 
ont  enrichi  le  domaine  de  la  Mécanique  céleste  dans  ces  dernières 
années. 

Le  présent  Volume  est  susceptible,  je  l'espère  du  moins,  d'inté- 
resser les  géomètres  et  les  astronomes.  J'ai  présenté  la  méthode  de  la 
variation  des  constantes  arbitraires,  ou  plutôt  son  application  à  la 
Mécanique  céleste,  de  deux  façons  différentes,  en  me  reportant  aux 
travaux  de  Jacobi  ou  à  ceux  de  Lagrange. 

Cette  méthode  n'offre  peut-être  pas  toujours  le  moyen  le  plus  rapide 
d'arriver  au  calcul  des  perturbations,  notamment  quand  il  s'agit  des 
astéroïdes;  cependant,  au  point  de  vue  de  l'enseignement,  elle  est 
d'une  grande  simplicité. 


VI  PREFACE. 

Du  reste,  elle  a  permis  à  Le  Verrier  d'édifier  ses  théories  des  an- 
ciennes planètes.  Les  formules  qui  lui  ont  servi  constamment  dans 
l'ensemble  imposant  de  ses  recherches  sont  adaptées  avec  un  rare 
talent  aux  besoins  de  la  pratique,  et  j'ai  jugé  utile  de  m'y  conformer. 

J'espère  que  les  jeunes  astronomes  qui  voudront  étudier  ce  premier 
Volume  n'éprouveront  aucune  peine  à  s'assimiler  ensuite  tous  les 
détails  des  théories  de  Le  Verrier,  telles  qu'elles  ont  été  publiées 
dans  les  Annales  de  l'Observatoire. 

J'ai  cru  devoir  consacrer  un  Chapitre  à  la  découverte  de  Neptune, 
qui  a  fourni  la  confirmation  la  plus  éclatante  de  la  théorie  de  la  gravi- 
tation . 

Bien  que  le  Volume  actuel  traite  surtout  de  l'application  de  la  mé- 
thode de  la  variation  des  constantes  arbitraires,  j'y  ai  donné  nombre 
de  résultats  qui  appartiennent  aux  méthodes  de  Hansen,  dont  l'expo- 
sition dans  le  Tome  III  aura  été  ainsi  notablement  facilitée. 

Il  va  sans  dire  que,  si  le  lecteur  peut,  avec  le  Traité  actuel,  s'initier 
assez  facilement  aux  détails  d'une  science  ardue,  il  ne  sera  pas  dis- 
pensé, s'il  veut  la  pénétrer  plus  profondément,  de  recourir  au  grand 
Traité  de  Laplace,  dont  tous  les  Chapitres  présentent  encore  aujour- 
d'hui aux  astronomes  les  plus  exercés  des  sujets  variés  de  méditations 
fécondes. 

Je  dois  adresser  de  vifs  remerciements  à  MM.  Gauthier-Villars,  qui 
ont  apporté  à  l'impression  des  soins  minutieux  et  auront  contril)ué 
ainsi  à  faciliter  la  lecture  de  l'Ouvrage. 

J'aiplaisir  à  remercier  aussi  tout  particulièrement  M.  O.  Callandreau, 
qui  ne  s'est  pas  borné  à  m'aider  dans  la  revision  des  épreuves,  mais 
m'a  donné  souvent  des  conseils  judicieux. 

10  novembre  1888. 


">' 


TABLE  DES  MATIÈRES 

DU  TOME  I. 


INTRODUCTION. 

.  Pages. 

Lquation  générale  de  la  Dynamique 

Principe  d'Hamilton 

Équations  de  Lagrange r 

Forme  canonique  d'Hamilton 

Théorème  d'Hamilton ' 

Théorème  de  Jacobi , 

Cas  où  la  fonction  des  forces  est  indépendante  du  temps ,8 

Relations  de  Jacobi *  '  ' 

20 

CHAPITRE  I. 

Recherche  de  la  force  qui  produit  le  mouvement  elliptique  des  planètes 25 

Problème  inverse.  -  Trajectoires  résultant  de  la  force  centrale  ^ .,« 

Loi  de  la  gravitation  universelle •> 

Orbites  des  étoiles  doubles 

Recherche  de  la  force  qui  produit  les  mouvements  des  étoiles  doubles 30 

Problème  de  M.  Rertrand 

Théorème  de  Newton , 

49 

CHAPITRE  IL 

Généralités  sur  l'attraction 

5f 

Potentiel '  '       ^ 

Équation  de  Laplace 

Attraction  des  couches  sphériques  homogènes 55 

Attraction  d'un  corps  sur  un  point  éloigné r 

'^O 

CHAPITRE  IIL 

Équations  différentielles  des  mouvements  absolus  dos  planètes 64 

Les  dix  intégrales  connues 

Équations  différentielles  des  mouvements  relatifs  des  planètes  autour  du  Soleil -o 

Les  quatre  intégrales  connues ^ 

T--I-  ■■'. 6      '' 


VIII  TABLE    DES    MATIÈRES. 

CHAPITRE  IV. 

Pages. 

Forme  symétrique  des  équations  différentielles  des  mouvements  relatifs  des  planètes  autour  du 

Soleil • 77 

Les  quatre  intégrales  connues 85 

CHAPITRE  V. 

Équations  différentielles  des  mouvements  avec  les  coordonnées  polaires 87 

Formes  diverses  de  ces  équations 90 

CHAPITRE  VI. 

Équations  différentielles  du  problème  des  deux  corps 93 

Intégrales  premières 9^ 

Détermination  de  l'orbite 97 

Calcul  de  la  position  dans  l'orbite.  Équation  de  Kepler 100 

Calcul  de  la  position  héliocentriquo.  Éléments  du  mouvement  elliptique 104 

Formules  du  mouvement  elliptique 107 

Maximum  de  l'équation  du  centre 109 

Mouvement  parabolique  des  comètes 1 10 

Théorème  d'Euler ni. 

Mouvement  hyperbolique 1 1  i 

Détermination  des  éléments  du  mouvement  elliptique 1  iG 

Détermination  des  éléments  du  mouvement  parabolique ...  1-20 

Hodographe 1/ 1 

CHAPITRE  VII. 

Intégration  des  équations  différentielles  du  mouvement  elliptique  par  la  méthode  de  Jacobi....  i23 

Éléments  canoniques 1  ,>7 

CHAPITRE  VIII. 

Recherches  de  Lagrange  sur  le  problème  des  trois  corps 19.8 

Cas  particuliers  remarquables 147 

CHAPITRE  IX. 

Méthode  de  la  variation  des  constantes  arbitraires.  —  Variation  des  éléments  canoniques.  Leurs 

dérivées 159 

Éléments  osculatcurs 1 G6 

Dérivées  des  éléments  elliptiques 169 

Transformation  utile  de  quatre  do  ces  éléments 170 

CHAPITRE  X. 

y    Variation  des  constantes  arbitraires.  Méthode  do  Lagrange 173 

CHAPITRE  XI. 

Considérations  générales  sur  les  perturbations  planétaires 189 

/       Perturbations  des  divers  ordres 195 


TABLE    DES    MATIERES.  IX 

Pagos. 

Perturbations  du  premier  ordre 196 

Inégalités  périodiques 1 97 

Inégalités  séculaires 1 98 

Inégalités  à  longues  périodes ...   1 99 

Perturbations  du  second  ordre 202 

CHAPITRE  XII. 

Fonctions  de  Bessel.  —  Leurs  propriétés  principales ao(j 

CHAPITRE  XIII. 

Applications  des  fonctions  de  Bessel  au  mouvement  elliptique 21  ) 

Développements  divers  qui  se  rattachent  au  mouvement  elliptique 222 

CHAPITRE  XIV. 

Théorème  de  Cauchy 228 

Nombres  de  Cauchy 234 

(  r         \  '" 
Développement  périodique  de  (     —  i  ) 287 

,     /  «  \  '" 
»  »         de  (  -  1     289 

»  »          de  l'équation  du  centre 242 

»  »          de  certaines  fonctions  des  coordonnées  d'une  planète 24  ) 

CHAPITRE  XV. 

/  /"  \  "  /  /■  \  " 

F'ormules  de  Hansen  pour  les  développements  périodiques  de  l  -  )   %\x\mw  et  1  -  )    coswtv.  .  . .     2îg 

CHAPITRE  XVI. 

Convergence  des  séries  du  mouvement  elliptique 2G2 

Aperçu  de  la  démonstration  de  Laplaco  pour  trouver  la  Hmite  de  l'excentricité 266 

CHAPITRE  XVH. 

Propriétés  diverses  des  fonctions  do  a  qui  représentent  les  coefficients  des  cosinus  des  multiples 
de  ^  dans  le  développement  de  l'expression  (i  -1-  a^ —  aacostj')"''.  —  Méthodes  diverses  pour 
le  calcul  de  ces  fonctions  et  do  leurs  dérivées 270 

CHAPITRE  XVm. 

Développement  de  la  fonction  perturbatrice  dans  le  cas  où  les  excentricités  et  les  inclinaisons 
mutuelles  des  orbites  sont  peu  considérables.  --  Ordres  des  divers  termes  du  développement.     292 

CHAPITRE  XIX. 

Transformation  des  dérivées  des  éléments  elliptiques 821 

CHAPITRE  XX. 

Formules  do  Le  Verrier  donnant  les  perturbations  du  premier  ordre  des  éléments  elliptiques. . . .     33o 


/ 


X  TABLE    DES    MATIERES. 

CHAPITRE  XXI. 

PilgPS. 

Perturbations  du  premier  ordre  des  coordonnées  héliocentriques 35o 

CHAPITRE  XXn. 

Premiers  termes  des  perturbations  périodiques  des  coordonnées  héliocentriques 35g 

CHAPITRE  XXni. 

Découverte  de  Neptune 874 

CHAPITRE  XXIV. 

Perturbations  du  second  ordre  par  rapport  aux  masses 887 

CHAPITRE  XXV. 

Théorème  de  Poisson  sur  l'invariabilité  des  grands  axes  dans  la  deuxième  approximation  par  rap- 
port aux  masses 891 

CHAPITRE  XXVI. 

Expressions  générales  des  inégalités  séculaires.  —  Travaux  de  Lagrange  et  de  Laplace.  —  Formules 
1      numériques  de  Le  Verrier.  —  Indications  sur  les  expressions  générales  des  coordonnées  dans 
"^      le  problème  des  trois  corps 404 

CHAPITRE  XXVII. 

Méthode  de  Gauss  pour  le  calcul  des  inégalités  séculaires,  exposition  de  M.  Halphen 43 1 

CHAPITRE  XXVm. 

Développement  de  la  fonction  perturbatrice  lorsque  l'inclinaison  mutuelle  des  orbites  est  consi- 
dérable      443 

CHAPITRE  XXIX. 

Transformation  de  Hansen  pour  les  équations  différentielles  du  mouvement  des  planètes 4G1 


FIN   DE   LA   TABLE   DES   MATIERES   DU   TOME    I. 


TRAITÉ 


DE 


MÉCANIQUE  CÉLESTE. 


TOME  1. 


INTRODUCTION. 


1.  Équation  générale  de  la  Dynamique.  —  En  combinant  le  princi|3e  de 
(l'Alembert  avec  celui  des  vitesses  virtuelles,  Lagrange  a  pu  condenser  en  une 
seule  équation  symbolique  les  équations  du  mouvement  d'un  système  quel- 
conque de  points  matériels  soumis  tous,  ou  quelques-uns  seulement,  à  des 
forces  données. 

Cette  équation  est 

(x-„4f)a...(v-.g:)e,^(,_.^)a.]=„ 


ou  encore 


X,  j,  z  désignent  les  coordonnées  rectangulaires  d'un  point  quelconque  du 
système;  m  sa  masse;  X,  Y,  Z  les  composantes  parallèles  aux  axes  de  la  résul- 
tante des  forces  directement  appliquées  à  ce  point.  Cette  équation  (i)  doit  avoir 
lieu  pour  tous  les  systèmes  de  valeurs  des  variations  infiniment  petites  §^, 
Sy,  Bz,  ...  des  coordonnées  x,  y,  z,  ...  compatibles  avec  les  liaisons  du  sys- 
tème; dans  cette  même  équation,  le  J^  du  premier  membre  s'étend  à  tous  les 

points  du  système,  et  celui  du  second  seulement  à  ceux  de  ces  points  auxquels 
des  forces  sont  appliquées. 

T.  -  1.  , 


2  INTRODUCTION. 

Les  liaisons  seront  représentées  par  un  certain  nombre  d'équations,  telles  que 

(2)  ]  c^{t,  x,y,  z;  x',    ...)  =  o, 


Les  variations  Sa?,  Sj,  ...  devront  vérifier  les  équations  suivantes 

-r^  àic  H-  -f-  dr  +  .  .  .  =  O, 
dx  dy 

-^  èx  -h  -^  Sy  -^  . . .  ■=  o, 
dx  dy  "^ 


obtenues  en  différentiant  les  équations  (2)  par  rapport  à  la  caractéristique  S 
sans  faire  varier  le  temps  /. 

On  sait  comment,  en  introduisant  les  facteurs  indéterminés  de  Lagrange, 
on  tire  de  ce  qui  précède  les  équations  différentielles  du  mouvement  des  divers 
points  du  système. 

Nous  allons  transformer  l'équation  (i)  de  manière  à  en  déduire  le  principe 
d'Hamilton. 

2.  Principe  d'Hamilton.  —  Soit,  dans  le  système  considéré,  n  le  nombre 
des  points  matériels  et,  par  suite,  Zn  le  nombre  des  coordonnées  00,  y,  ...  ;  si 
"in  —  k  désigne  le  nombre  des  équations  (2)  de  liaison,  on  pourra  tirer  de  ces 
équations  les  valeurs  de  3/i  —  ^  coordonnées  en  fonction  de  t  et  des  k  autres  qui 
pourront  être  considérées  comme  des  variables  indépendantes;  pour  plus  de 
symétrie,  on  pourra  dire  que,  en  partant  des  équations  (2),  il  est  possible  d'ex- 
primer toutes  les  coordonnées  en  fonction  de  t  QiAe  k  variables  indépendantes 
Ci*  Çsy  '",  qk'-,  on  aura,  par  exemple, 

x  —  Y(^t,q^,q^,   ...,  7/,). 

Les  variations  infiniment  petites  ^qt,  Bq^,  ...,  ^q^  pourront  être  absolument 
quelconques;  quant  aux  variations  ^cc,  By,  qui  figurent  dans  l'équation  (i),  on 
les  calculera  ensuite  par  des  équations  analogues  à  la  suivante 

/a\  ^         ÔF  ^  d¥  ^  dF  ^ 

obtenues  en  différentiant  l'expression  de  x  par  rapport  à  la  caractéristique  0 
sans  faire  varier  le  temps. 

Pour  arriver  au  principe  d'Hamilton,  nous  allons  considérer  les  §7,,   qui 


INTRODUCTION, 


peuvent  être  quelconques,  comme  des  fonctions  de  t,  fonctions  arbitraires, 
mais  infiniment  petites;  en  partant  de  là,  nous  transformerons  l'équation  (i); 
les  §.37,  §j,  ...  seront  des  fonctions  de  t  déterminées  par  les  formules  (3), 
et  nous  pourrons  écrire 


(Px  .  d  [  dx  -    \       dx  d  àx 

—-—  àx  =  ^r  \  —r-  àx —  — r—  ■ 

dt^  dt\dt       )        dt     dt 


Pour  une  valeur  donnée  de  t,  quand  on  change  ^  en  ^  +  ^x,  il  en  résulte  dans 
--T-  le  changement  o-^;  on  aura  donc 

^dx       d{x -\- èx)        dx 


ou  bien 


on  en  conclut 


dt  dt  dt 


d àx        »  dx 


dt  dt 


dx  dèx  dx  ^dx ,  ^/dx\^ 

Wt     dt     ~"dt     'di~^    \di )  ^ 


et  l'expression  de  —j-^  ^x  devient 


De  cette  équation  et  des  équations  analogues  concernant j',  z,x',  ...,  on  déduit 


(5) 


On  voit  s'introduire  dans  cette  équation  la  demi-force  vive  du  système;  nous  la 
représenterons  par  T  : 

Si  nous  posons 

(7)  2(X(3^  +  YÔ/  +  Za^)  =  U', 


4  INTRODUCTION. 

l'équation  (i)  donnera,  en  ayant  égard  aux  formules  (5),  (6)  et  (7), 

Le  second  membre  de  cette  équation  ne  contient  plus  rien  qui  se  rapporte  au 

système  de  coordonnées  employé,  car  T  =  -  ^m^^^  n'en  dépend  pas,  et  il  en  est 

ainsi  de  U'  qui,  par  sa  définition  même,  représente  la  somme  des  travaux 
des  forces  pour  le  déplacement  virtuel  caractérisé  par  ^x,  fy,  .... 

Il  en  est  de  même  aussi  du  premier  membre  de  l'équation  (8),  car  l'expression 

dx  ^  dy  ^         dz  ^ 

-7-  0^  H — f~ày  -h  -j-àz 
dt  dt    -^       dt 

représente  le  produit  de  la  vitesses  du  point  M  parla  projection,  sur  la  direction 
de  cette  vitesse,  du  déplacement  virtuel  Is  du  même  point  M  (Is  a  pour  projec- 
tions sur  les  axes  "^x,  §j,  Ss). 

Multiplions  l'équation  (8)  par  dt  et  intégrons  entre  /«  et  /,  deux  valeurs  quel- 
conques de  t\  nous  trouverons 

où  le  premier  membre  représente  la  différence  des  valeurs  que  prend,  pour 

^  =  /„  et  /  =  /, ,  l'expression  2  '^  (  7^  ^^  "^  77/  ^-^  "^  ^  ^^ )  ' 

Si  nous  imposons  aux  variations  Sy,  la  condition  de  s'annuler  pour  /  —  /«  et 
i=^,,  il  en  sera  de  même  des  variations  Sa?,  %y,  ...,  et  l'équation  (9)  donnera 


(10)  /     (ôT  +  U')</<  — o; 

cette  formule  constitue  ce  qu'on  appelle  \e  principe  dHamillon. 

Dans  un  cas  très  général,  il  est  permis  de  simplifier  l'équation  (ro)  :  c'est  le 
cas  où  il  existe  une  fonction  des  forces  U,  c'est-à-dire  où  l'on  a 


X-— , 

dx 

âV 
1  —  5— j 

7    au 

^'-Tz' 

^-dx" 
) 

) 

la  fonction  U  est  supposée  ne  dépendre  que  des  coordonnées  x,  y,  z,  x',  ...  des 
divers  points  du  système  et  du  temps  t  qui  peut  y  figurer  explicitement. 


INTRODUCTION. 

En  se  reportant  à  la  définition  de  U',  on  trouvera 
et  l'équation  (lo)  s'écrira 


ou,  plus  simplement, 

(ij)  a  f  \T^rU)dt=o; 

ainsi  la  variation  de  l'intégrale  /    (T  +  \^)dt  doit  être  nulle. 

Nous  supposerons  désormais  l'existence  d'une  fonction  des  forces,  de  la  na- 
ture indiquée,  ce  qui  se  trouvera  réalisé  dans  les  applications  à  l'Astronomie 
dont  nous  aurons  à  nous  occuper. 

3.  Equations  de  Lagrange.  —  Le  principe  d'Hamilton  se  prête  très  faci- 
lement à  la  transformation  des  équations  différentielles  du  mouvement  d'un 
système,  lorsqu'au  lieu  des  coordonnées  rectangulaires  on  introduit  d'autres 
variables  pour  déterminer  les  positions  des  divers  points  du  système. 

Supposons  que,  à  l'aide  des  équations  de  liaison  (2),  on  ait  exprimé  les  co- 
ordonnées X,  y,  z,  x' ,  ...  de  tous  les  points  du  système  en  fonction  de  /  et  des 
X:  variables  indépendantes  q ^ ,  q.2,  ...,  qk-  Posons  d'une  manière  générale 


dt 


li\ 


l'expression  (6)  de  T  prouve  que  cette  quantité  deviendra  une  fonction  de  t,  de 
q^,  q^x,  ...,  ^A  et  de  ^', ,  ^2,  ...,  qj^\  U  ne  dépendra  que  de  ^  et  de  ^,,  ^2»  •••.  qn-  0" 
sait  qu'en  différentiant  par  rapport  à  la  caractéristique  Z  on  doit  regarder  comme 
constant  le  temps  qui  figure  explicitement  dans  les  équations  de  liaison  ;  on  aura 
donc 

1  =  1 

puis 


1=1  1=1 


6  INTRODUCTION. 

en  portant  ces  expressions  de  §U  et  de  §T  dans  (i  i),  il  viendra 

(i3) 


or  on  a 


ou  bien,  en  intégrant  par  parties, 


''ÔT   dàqi 
dq'i     dt 


dl 


-[S"']::-/'^"' 


dt. 


Mais,  puisque  les  variations  Sy,  sont  supposées  nulles  pour  t  =  toei  pour  t  =  tt, 
il  vient 


1'm'''""=-J,.  -^'^""' 


et  l'équation  (i3)  peut  s'écrire 


"^^  dq'J        d{T 


dt 


T  +  U)  L  H 


ai 

dq'J        d(T  + 


c?^ 


<?^A- 


.] 


àqic  \dt:=o. 


Cette  équation  doit  avoir  lieu  quelles  que  soient  les  variations  infiniment  pe- 
tites ^q^,  ùq^,  ...  qui  sont  indépendantes  les  unes  des  autres;  on  en  conclut  que 
l'on  doit  avoir  identiquement 


âqi         dqi 


(i5) 


d 


dt 

dq'J  _fj^_à^_ 
dt  dq^        dqz 

^\ 

dq)J  d'\ 


o, 


o, 


»T        ^U 


=  o. 


l         dt  dqk       dqk 

car,  si  ces  quantités  n'étaient  pas  identiquement  nulles,  on  pourrait  donner  aux 


INTRODUCTION.  7 

variations  S^r,,  Bq.^,  ...  des  signes  tels  que,  pour  toutes  les  valeurs  de  /  comprises 
entre  t^  et  t^,  chacune  des  expressions 


soit  constamment  positive,  et  alors,  tous  les  éléments  de  l'intégrale  (i4)  ayant 
le  même  signe,  cette  intégrale  ne  pourrait  pas  être  nulle. 

Les  équations  (r5)  sont  dites  équations  de  Lagrange;  elles  ont  été  données 
pour  la  première  fois  par  ce  grand  géomètre. 

On  voit  donc  qu'aussitôt  que,  dans  les  problèmes  de  Dynamique  considérés, 
on  a  fixé  le  choix  des  variables  indépendantes  à  l'aide  desquelles  on  peut  ex- 
primer les  coordonnées  de  tous  les  points  du  système,  on  est  à  même  de  former 
sans  élimination,  par  un  calcul  élégant  et  facile,  les  équations  différentielles 
propres  à  déterminer  les  variables  introduites. 

4.  Forme  canonique  d'Hamilton.  —  Nous  considérons  maintenant  les 
problèmes  de  Dynamique  dans  lesquels  les  liaisons  sont  indépendantes  du 
temps;  nous  admettons  toujours  qu'il  existe  une  fonction  des  forces,  dépen- 
dant seulement,  comme  nous  l'avons  dit,  des  coordonnées  des  divers  points, 
et  pouvant  contenir  explicitement  le  temps. 

Soient  g',,  q.,,  ...,  q^  les  variables  indépendantes  à  l'aide  desquelles  on  peut 
exprimer  les  coordonnées  de  tous  les  points  ;  on  aura,  puisque  les  liaisons  sont 
indépendantes  du  temps,  des  expressions  de  cette  forme 

y  =  ^{qi,  q,_,    .  .  .,   q^). 


d'où,  en  représentant  comme  précédemment  par  q\  la  dérivée  -^ 

dx        ,  d¥         ,  dY  ,  d¥ 

dv         ,  d<i>         ,  d*l>  ,  d<S^ 


En  portant  ces  valeurs  dans 

-r=2:'"[(t)-(iy-(Ê)1 


8  INTRODUCTION. 

on  trouvera  un  résultat  de  cette  forme 


(i6) 

1  -r 

^k,kq'k 

On  voit  que  T  est  une  fonction  homogène  et  du  second  degré  des  variables  q' \ 
les  coefficients  A,,,,  A,,2,  •••  sont  des  fonctions  des  variables  q  ne  contenant  pas 
le  temps  explicitement. 

Les  variables  q  seront  déterminées  par  k  équations  différentielles,  telles  que 


^^'  dt  dqi~  dqc 


^'   ^  '  '      d'ï       d\S 


quand,  après  avoir  formé  la  dérivée  partielle  \-^^\  on  remplacera  (7,,  y.,  ... 
respectivement  par  -^>  -— ?  •   •>  on  voit  que  l'équation  (17)  sera  une  équation 

différentielle  du  second  ordre.  Le  problème  dépendra  donc  de  l'intégration  de 
k  équations  différentielles  simultanées  du  second  ordre. 

Nous  allons  actuellement  faire  un  nouveau  changement  de  variables  en  po- 
sant 

^'^^  5^=^"      W.^^"      •••'      Wk=^'' 

nous  remplacerons  les  k  variables  q]  par  les  k  nouvelles  variables />,. 
Si  l'on  tient  compte  de  (16),  les  équations  (18)  pourront  s'écrire 

(  />i=A,.,y;4-A,,2<7j+--  ■  +  ^\,kq'ky 

(19)  I  Pi  =  ^i,iq\-^ ^i,iq't  +  •  •  --^ Kkq'k^ 


En  résolvant  ces  ^équations  du  premier  degré,  on  aura  les  valeurs  de  q\, 
q\,  ...,  ^'^  en  fonction  de/?,,/?^,  ...,/>;t  et  de  ^,,  y,,  ...,  q,,,  et  si  l'on  reporte  ces 
valeurs  dans  (16),  on  trouvera  un  résultat  de  la  forme 

+      B2,2/>^         +.-.-i-2Bj,;t/?j/)A 
H- 

+      ^k,kPl, 

OÙ  les  coefficients  B,,,,B,,2,  ...  seront  des  fonctions  de  y,,  ^„  ...,  q^. 


INTROnUCTION.  f) 

Quant  à  la  l'onction  U,  elle  ne  changera  pas,  puisqu'elle  est  supposée  ne  pas 
contenir  les  variables  q'. 

T,  qui  était  d'abord  une  fonction  des  variables  qi^iq'.,  devient  maintenant 
une  fonction  des  variables  qi  ei  pi;  d'après  ce  qu'on  a  dit  plus  haut,  qi  n'entre 
pas  de  la  même  manière  dans  les  deux  expressions  de  T;  il  convient  de  désigner 

par    3—     la  dérivée  partielle  de  T  prise  dans  l'hypothèse  des  variables  q^  et  q\; 

la  dérivée  prise  dans  l'hypothèse  des  variables  qi  et  Pi  sera  représentée  simple- 

dT 
ment  par  -r-  • 

L'équation  (17),  en  ayant  égard  à  (^18),  s'écrira  donc 


(20) 


dt 


On  aura,  pour  la  différentielle  totale  de  T  prise  dans  le  premier  cas. 


ou 


(.1) 


^^==2[^,]^'?'-^I]^'^'7;' 


et,  pour  la  même  différentielle  totale  prise  dans  le  second  cas, 

On  a  enfin,  en  appliquant  le  théorème  des  fonctions  homogènes  à  T, 
ou  bien 

(23)  llT=^^piCl], 

d'où 

2 ûTr  —  ^  pi  dq'i  ^  ^  q'i  dpi. 

En  retranchant  de  cette  équation  l'équation  (21),  il  vient 

( 24 )  crr  —  _  2]  I  ^  I  ^^,  -i-  2  q'i (ipiy 

T.  -  I. 


lO  INTRODUCTION. 

et,  en  comparant  les  deux  expressions  (22)  et  (24)  de  dT,  on  trouve 


(25) 


[àqi\- 


qt 


dpi' 


cette  dernière  équation  peut  s'écrire 


(26) 

dq, 
dt 

~  dpi 

On  tire, 

du 

reste. 

de 

(20) 

et  (25), 

(27) 

dpi 
dt 

—  — 

ÔT 

dqt 

àqt 

En  donnant  à  i  les  valeurs  i,  2,  ...,  X-,  les  équations  (26)  et  (27)  présentent 
le  résultat  cherché  sous  la  forme  de  ik  équations  différentielles  simultanées 
du  premier  ordre,  d'aspect  très  simple. 

Mais  on  peut  obtenir  encore  plus  de  symétrie  en  introduisant  une  notation 
spéciale  pour  représenter  la  différence  T  —  U  et  posant 

H  =  T  — U; 

si  l'on  remarque  que,  par  hypothèse,  U  ne  contient  pas  les  variables  />,,  on  voit 
que 

dpi  ~  dpi 
On  a,  du  reste, 

dqi~  d(Ji        dqi 


et  les  formules  (26)  et  (27)  deviendront  le  type  des  équations  du  groupe  sui- 
vant : 

/  H  =  T-U, 

dp,  _       (9H 


(28) 


dqj^_    m 

dt  dpi 

dqt 
dt 


■  + 


àpï 


dqj, 

\    dt 


an 

àpk 


dt 

àpi 
dt 


àqi 

an 

dq^ 


dpk 
dt 


àqk 


Il  résulte  de  là  que  la  résolution  d'un  problème  quelconque  de  Dynamique 


INTRODUCTION.  I  I 

(avec  les  restrictions  énoncées)  se  ramène  à  l'intégration  d'un  système  de 
adéquations  différentielles  simultanées  du  premier  ordre  dans  lequel  les  va- 
riables sont  conjuguées  deux  à  deux;  la  dérivée  de  l'une  quelconque  des  variables 
par  rapport  au  temps  est  égale  à  la  dérivée  partielle  d'une  même  fonction  H, 
prise  par  rapport  à  la  variable  conjuguée,  ou  à  cette  dérivée  changée  de  signe. 
Ces  équations  (28)  sont  dites  ramenées  à  la  forme  canonique. 

5.  Théorème  d'Hamilton.  —  Supposons  que  l'on  ait  intégré  les  ik  équa- 
tions différentielles  simultanées  (28);  on  aura  donc  exprimé  les  variables  qt  et 
Pi  en  fonction  de  t  et  de  2.k  constantes  arbitraires  <?,,  c.,,  ...,  c.^^',  on  pourra 
exprimer  de  la  même  manière  la  fonction  H.  Cherchons,  dans  cette  supposition, 

la  dérivée  partielle  -j-;  nous  aurons 

m  àRdp,       dU  dp,  '    ÔR  âpk 

dci  dpi  dci        dp2  dci       '  '  '      dpk   àci 

dU.  dûi       dH  dq,  dR  dok 

dçi  dCi       àq,  dci  dqk  dci 

OU  bien,  en  tenant  compte  des  équations  (28), 

^_^^££^^  dq_k  dp^ 

âci  dt   dci         dt    dCi       '  '  '        dt    ôci 

_  dpi^  dq_i  _  dp^  dq^  _        _  dpj^  dq^ 
dt    ôci         dt    ôci       '  '  '        dt    dci 

ce  que  l'on  peut  encore  écrire 

<?H  _        d    f      dqi  dq,  dqi 


l^i'^-^'ôEi\"~di~''P'-^t'^'---^P'  dt 
d  (      dqx  dq,  dqk 


ou  encore,  à  cause  de  la  relation  (23), 


<)H 2dT        d  [     dq\  dq,  dqk 


dct  -   dCi    ~dt\P'd^i'^P'-'d^i^-"  '^P"  dCi 


On  en  tire,  en  remplaçant  H  par  T  —  U, 


(?(T-f-U)_   d  f      dq.  dq,  dq 


dCi         -  dtY'dct    '  ""'dCi '"  dCi 

Multiplions  cette  équation  par  dt  et  intégrons  entre  les  limites  /„  et  t,  /«  étant 


12  INTRODUCTION. 

supposé  indépendant  des  constantes  c,  ;  nous  trouverons 


(29) 


dqx  dqi  ,  àqu 


les  indices  ^0  et  t  placés  au-dessous  des  parenthèses  indiquant  qu'il  faut  y  rem- 
placer /  successivement  par  /  et  /o- 
Posons 

(3o)  S--:  I    [T-r^  V)dt; 

cette  fonction  a  été  appelée  par  Hamilton  Jonction  principale;  elle  est,  d'après  ce 
qui  précède,  exprimée  à  l'aide  de  t  et  des  :ik  constantes  arbitraires  c^, 
c,,  ...,Ci,  ...,  c.;^!,.  Donnons  à  ces  constantes  des  variations  infiniment  petites  oc, 
indépendantes  les  unes  des  autres  ;  désignons  par  ^y,  et  SS  les  variations  corres- 
pondantes de  qi  et  de  S;  nous  aurons 


—  ÛC^  'V    ;t-  oc  ■ 

àq\.^        àqi. 


oS    —   -,—  OCi  '\-    3—  oc,  -r-  .  .  .  -r      .—  OC j  -J-  .  .  .  -i-  -—  ÙC^k, 

âci  oci  oci  Oc2K- 


c/c,  Oc, 


Désignons  par  (/?/)o»  (^»)o.  {^9i)o  ce  que  deviennent  les  expressions  de  /;,,  </, 
et  0^,  quand  on  y  fait  ^  = /„  ;  si  nous  multiplions  l'équation  (29)  par  oc^  et  si, 
attribuant  à  l'indice  i  les  valeurs  i,  2,  ...,  2k,  nous  faisons  la  somme  des 
équations  obtenues,  nous  trouverons 

(3l)      GSrr:^,^7,-i-/>j072+.  .  .  +  Pk^qk—{Pi)i,{oqi\—{pi)^{oqi)o  —  .  •  •  -      (/>/.)o  (o///,),, . 

S  était  d'abord,  comme  nous  l'avons  dit,  une  fonction  de  t  et  des  ^k  constantes 
arbitraires;  or,  en  désignant  par '(/  une  certaine  fonction  de  t  et  des  constantes, 
on  a 

(3-2)  r/,-:  ;,(^/,  C,  Ci,    .  .  .,    C^k), 

d'où  l'on  déduit 

(33)  {qi)^  7__  Ç,(/o,  f,,  c.,,    .  .  .,   Cî/.  ). 

On  a  k  équations  telles  que  (32)  et  k  telles  que  (33);  on  en  peut  tirer  les  va- 
leurs des  2.k  constantes  c,,  c.,,  ...,  c^^,  en  fonction  de  /,  /„,  fj,,  ^J-^  •••»  «/a  <'t  de 


INÏKODUCTIO.N.  l3 

Wi)o'  WOo'  ••••  ('/a)o  ^t  les  reporter  dans  S,  qui  deviendra  une  fonetion  des 
mêmes  quantités;  on  aura  donc,  en  remarquant  que  dans  le  calcul  de  ^S  on  ne 
doit  faire  varier  ni  t  ni  /o» 


^  )  (^7i  <^^2  àqk 

En  comparant  les  expressions  ('3i)  et  (34)  de  ôS,  on  trouve 

dqy       ^  dq^  Oqk 

o{qi)o  o{q2)o  o\qk)o 

On  peut  maintenant,  si  l'on  veut,  regarder  les  2X:  quantités  (^1)0» 
(9-2)0*  ...,  (^/f)o,  (/?)  )o»  (7^2)0'  •••'  (/^a)o  comme  de  nouvelles  constantes  arbi- 
traires pouvant  remplacer  les  anciennes  c^,  c.,,  ...,  c.,^;  alors  les  2j(-  équa- 
tions (35)  et  (36)  seront  les  intégrales  générales  des  équations  (28).  En  se 
plaçant  au  point  de  vue  spécial  du  problème  de  Dynamique  considéré,  on  pourra 
dire  que  les  équations  (36)  sont  les  intégrales  de  ce  problème;  car,  à  elles 
seules,  elles  donnent  les  valeurs  de  ^,,  (/.j,,  ...,  ^a  et,  par  suite,  les  valeurs  des 
coordonnées  de  tous  les  points  du  système  exprimées  en  fonction  de  t  et  de 
2.k  constantes  arbitraires.  La  forme  remarquable  sous  laquelle  se  présentent  les 
équations  (36)  donne  lieu  au  théorème  suivant,  dû  à  Hamilton  : 

Les  intégrales  d'un  problème  de  Dynamique,  dans  lequel  les  liaisons  sont  indé- 
pendantes du  temps  et  où  il  existe  une  fonction  des  forces  indépendante  des  vi- 
tesses, peuvent  toutes  sexpnmer  en  égalant  à  des  constantes  les  dérivées  partielles 
d'une  autre  fonction  S  prise  par  rapport  à  d'autres  constantes. 

D'après  la  manière  dont  la  fonction  S  a  été  introduite,  il  semble  que,  pour 
la  connaître,  il  soit  nécessaire  d'avoir  préalablement  résolu  le  problème  proposé  ; 
il  paraît  en  effet  nécessaire  d'exprimer  d'abord  T  -f-  U  en  fonction  de  t  et  des 

2X' constantes  c,,  d'effectuer  la  quadrature  /    {T~\-\])dt  et  d'exprimer  ensuite 

le  résultat,  en  fonction  de  t,  des  k  variables  ^,,  q.^,  ...,  q/^  ci  des  k  constantes 
('/Oo'  (^2)0'  •••'  (<7a)o;  heureusement,  on  peut  opérer  autrement.  Hamilton  a 
prouvé,  en  effet,  que  cette  fonction  S  vérifie  une  certaine  équation  aux  dérivées 
partielles  du  premier  ordre. 

Pour  le  faire  voir,  remarquons  que  l'équation  (3o)  donne 

3,)  f--i'+u. 


I^  INTRODUCTION. 

D'après  ce  qu'on  a  dit  plus  haut,  S  est  une  fonction  de  /,  des  variables  qi  et  des 
constantes  (^/ )o  ;  S  contient  donc  le  temps  explicitement  et  implicitement,  et  l'on 
aura 

'dt  ~~  dt    '   ^  dqi   dt 
OU  bien,  en  tenant  compte  de  (35)  et  (37), 

ou  encore,  en  ayant  égard  à  la  formule  (^S), 

Posons  comme  précédemment  H  =  T  —  U,  et  nous  aurons 

(38)  §  +  «  =  »• 

La  fonction  U  ne  contient  que  le  temps  l  et  les  variables  r/^;  mais  T  dépend 
des  variables  qi  et  q^  ou  bien  des  variables  qi  et/?^;  on  peut  donc  écrire  l'équa- 
tion (38)  comme  il  suit  : 

as     „ .  . 

-^  +H(f,  9i,  ^2,   .  .  .,  qu\  />!,  Pï,   .  ■  .,  Pk)  =  0, 

ou  encore,  en  ayant  égard  aux  formules  (35), 

as     „/,  as    as  as\ 

(39)  _+H(^^^„.7,,  ...,^,;^,^,   ...,__j.:.o. 

On  voit  donc  que  la  fonction  S  est  une  intégrale  complète  d'une  équation  aux 
dérivées  partielles  du  premier  ordre,  dans  laquelle  figurent  les  ^4-  i  variables 
indépendantes  t,  q^,  q.^,  ...,  ^y^;  cette  intégrale  contient  les  k  constantes  (^i)o. 
(^2)0'  ••  '  (^a)o'  sans  compter  la  constante  qu'on  peut  lui  ajouter  directement, 
puisque  l'équation  (39)  ne  contient  pas  S,  mais  seulement  ses  dérivées  par- 
tielles. 

Remarque.  —  L'équation  (39)  est  du  second  degré  par  rapport  aux  dérivées 

â"'  â~'  '"'1^'  cela  est  une  conséquence  des  formules  (16')  et  (35). 

6.  Réciproque  de  Jacobî.  —  Il  y  avait  lieu  de  se  demander  si,  en  prenant 
pour  S  une  intégrale  complète  quelconque  de  l'équation  (39),  on  aurait  encore 
les  intégrales  du  mouvement  sous  la  forme  remarquable  exprimée  par  les  équa- 


INTRODUCTION.  l5 

tions(35)  et  (36);  c'est  ce  qu'a  fait  Jacobi  en  démontrant  le  beau  théorème 
suivant  : 

Soit  l'équation 

(40)  -^  +  HrrrO, 

dans  laquelle  H  =  T  —  \}  est  une  fonction  de  t  et  des  ik  variables  qi,  q^,  ...,  ^a, 

Px,p2,  ...,  pf^;  en  faisant  pi  =  ^—}  on  obtient  une  équation  aux  dérivées  partielles 

du  premier  ordre  contenant  k  H-  i  variables  indépendantes  t,  q^,  q^,  ...,  q^.  Suppo- 
sons que  l'on  ait  obtenu  une  intégrale  complète  S  de  cette  équation,  c  est-à-dire  une 
solution  fonction  de  t  et  des  k  variables  qi  et  contenant  k  constantes  arbitraires, 
a,,  ao,  ...,  a;^,  indépendamment  de  la  constante  que  Von  peut  toujours  ajouter  di- 
rectement à  S  ;  alors  les  équations 

dans  lesquelles  ^^,  [3 2,  ...,  [3^  désignent  k  nouvelles  constantes ^  seront  les  intégrales 
générales  du  système  des  ik  équations  différentielles  simultanées 


(43) 


Différentions  en  effet  les  équations  (4i)  complètement  par  rapport  au  temps: 
nous  aurons 

a^S  a^S       dq^  fP^  dq,  a^s      dq,,  _ 


dqt 
dt 

an 

~  àpv 

dp,  __     an 

dt             dq. 

dqk 
dt 

an 

~~  àpk  ' 

dpk  _       aH 

dt  ~       dqk 

dixi  dt       dxi  âqi    dt        ^a,  âq2   dt        '  '  '      da,  dqk    dt  ' 

a^S  a^S       dq,  a^S       dq,  a^S       dq,, 


(44)  {  doiidt       dix^àqi   dt        da^dq^   dt        '"'      da^dqk    dt 

> 

a^S  a^S      ç?^  a»  S      ^  a^S      t/y;,  _ 

dockdt        doc/^dqi    dt         dakdq^    dt        '  '  '       dockdqk    dt    "^ 

Si,  dans  l'équation  (4o)»  on  suppose  S  remplacé  par  sa  valeur  en  fonction 
de  t,  des  variables  qi  et  des  constantes  a,,  on  aura  une  identité;  on  peut  donc 
différentier  relativement  aux  constantes  a,  ou  par  rapport  aux  variables  q'..  Fai- 


iG  INTRODUCTION. 

sons-le  d'abord  par  rapport  à  a,  :  nous  trouverons 

d^S     ,    dU  dp,    ,    an  dpi    ,        ^    dn  àp^_^ 


âtâxi        àpi  ôcxi       dp.  dxi       '    '       àpi-  àxi 
OU  bien,  en  tenant  compte  de  (42), 

âtôxi    '    r?/»,  âqiây.i        Opi  O'/^ày.i    '   '"       âp^  ôqkây.^ 

On  trouvera  d'autres  équations  toutes  pareilles  en  diflérentiant  (4<>  )  par  rap- 
port à  a.,  a, a;;.,  et  l'on  pourra  écrire  cet  ensemble  d'équations 


(45) 


âtôxi 

âpi 

-4- 

ôf/2  ôy.i 

Op, 

-\-  • 

dqk  àxx 

âH 

àpk 

=  0, 

rPS 

dqx  doLx 

OU 

àpi 

_-!.-. 

OH 

àpi 

+  . . 

a»  S 

dqk  d(Xi 

dpk 

T=  0, 

dldo^k 

âH 

àpi 

4- 

Oq^da,, 

âH 

Opî 

-.. 

àqkàcck 

dn 

àpk 

—  0. 

On  va  comparer  ce  système  d'équations  avec  le  système  (]\)',  on  sait  que 
l'on  a 

âcxi  ôl       dt  âx, 

_^S_  _      (PS    , 
()qi  âxj        ()(Xj  âq,  ' 

il  en  résulte  que,  si  l'on  considère,  dans  les  équations  (44).  -/'      /  '  •••'  -jr 

comme  les  inconnues  et  si  l'on  prend  pour  inconnues,  dans  les  équations  (45 )♦ 

dH    dH  dH  ,  *'  j     7    '        .•  1  •        1  > 

y-)  -j— 5  ■   ■  ■>  -r— ,  on  aura  deux  systèmes  de  k  équations  du  premier  degré  a 

k  inconnues.  Dans  les  deux  systèmes,  les  coefficients  des  inconnues  et  les  termes 
tous  connus  seront  les  mêmes;  donc  les  inconnues  correspondantes  auront  les 
mêmes  valeurs  dans  les  deux  systèmes.  On  en  conclut,  d'une  manière  générale, 

(46)  dq^âU^ 

dl         Opi  ' 

la  première  moitié  des  formules  (43)  est  ainsi  démontrée. 
Partons  maintenant  de  l'équation 

àqt 


INTRODUCTION. 

nous  en  déduirons 

dt         dqt  àt        dqi  dq^    dt         ôqt  dqi,    dt        '  '  '       dqt  ôqk    dt 

OU,  en  ayant  égard  à  (46), 

(  47  )  -^—  = 1 h f- .  .  .  + — < 

dt         dqidt        dqidqx  dpy        dqidq^  dp^  ôqiôq,,  ôpk 

Or,  en  différent! ant  (4o)  par  rapport  à  qi,  on  trouve 


'7 


ou  bien 


~  dt  dqt        dqt  ~^  dpi   dqt         dpj,   dqt        '  '  '        Ôpk  dqt  ' 


d^s      ^H       ()'-'s    ô\{  d-^s    dn 


dt  dqt         dqt         dqi  dqi  dp^        "  '        dqk  dqt  dpk 

en  remarquant  que  (42)  donne 

dpj  _     d'^ 


dqt         dqj  dqt 

En  rapprochant  cette  équation  de  l'équation  (47)»  on  obtient 

dpi dH 

dt  dqi^ 

donc  la  seconde  moitié  des  formules  (43)  est  démontrée. 

On  voit  donc  que  les  équations  (40  et  (4^),  qui  déterminent  les  2k  variables 
Pi  et  qi  en  fonction  de  t  et  des  ik  constantes  arbitraires  oli  et  [3<,  sont  bien  les 
intégrales  générales  des  équations  différentielles  simultanées  (43)- 

Remarque.  —  Les  équations  (4i)  déterminent  ^,,  q_,,  ...  et,  par  suite,  les 
coordonnées  de  tous  les  points  du  système  en  fonction  de  t  et  des  2k  constantes 
arbitraires;  elles  suffisent  à  résoudre  le  problème  proposé.  Les  équations  (4^) 
déterminent  ensuite  les  inconnues  auxiliaires/?,,  /?o,  ...;  on  les  appelle  inté- 
grales intermédiaires. 

Tout  problème  de  Dynamique  dans  lequel  les  liaisons  sont  indépendantes  du 
temps  et  où  il  existe  une  fonction  des  forces  (pouvant  contenir  le  temps  explici- 
tement) se  ramène,  comme  on  l'a  vu,  à  un  système  d'équations  différentielles 
simultanées,  tel  que  (4^);  on  peut  donc  en  conclure  que  la  solution  de  chacun 
des  problèmes  de  Dynamique  considérés  plus  haut  se  ramène  à  la  détermination 
T.  -  L  3 


l8  INTRODUCTIOX. 

(l'une  intégrale  complète  d'une  certaine  équation  aux  dérivées  partielles  du  pre- 
mier ordre. 

Cette  équation  n'étant  pas  linéaire,  on  n'a  pas  de  méthode  générale  pour 
en  trouver  une  intégrale  complète;  on  peut  néanmoins  l'obtenir  dans  un  cer- 
tain nombre  de  cas  et,  par  suite,  résoudre  le  problème  correspondant,  comme 
nous  le  montrerons  dans  la  suite  de  ce  Traité. 

7.  Cas  où  la  fonction  des  forces  ne  contient  pas  le  temps  explicite- 
ment. —  ï  est  déjà  supposé  ne  pas  contenir  le  temps  explicitement;  il  en  sera 
donc  de  même  de  H  =  T  —  U,  et  l'équation  aux  dérivées  partielles  sera 


o. 


En  désignant  par  a  une  constante,  nous  poserons 

(49)  S-^-aM-S', 

et  nous  supposerons  que  S'  ne  contienne  pas  le  temps  explicitement;  on  aura 

et  l'équation  (4*^)  deviendra 

(oo)  "    7i'  V2» '//.•    )     '    ,     ■■    ■^-c—]~y.. 

S  contenant  déjà  la  constante  a,  il  suftira  de  trouver  une  solution  S'  de  l'équa- 
tion (5o)  renfermant  X- —  i  constantes  arbitraires  a,,  a^,  ....  a;t_,  ;  on  aura  en- 
suite, en  désignant  par  ^,,  fJa,  ....  ^;t_,,  (3,  k  nouvelles  constantes  arbitraires, 

ce  qui  devient,  en  remplaçant  S  par  sa  valeur  (49)» 

On  voit  donc  qu'on  est  ramené  à  la  recherche  d'une  intégrale  complète  d'une 
équation  aux  dérivées  partielles  contenant  k  —  i  variables  indépendantes  au 
lieu  de  k. 

Voyons  ce  que  deviennent  les  résultats  ci-dessus  dans  le  cas  de  n  points  maté- 
riels entièrement  libres. 

Nous  supposons  toujours  qu'il  existe  une  fonction  des  forces  pouvant  contenir 


INTRODUCTION.  iq 

le  temps  explicitement,  mais  ne  dépendant  que  des  coordonnées  des  points  con- 
sidérés. 

Soient  a^i,  y i,  z^,  m^  les  coordonnées  rectangulaires  et  la  masse  de  l'un  quel- 
conque de  ces  points;  on  aura  3n  coordonnées  et  3/i  équations  différentielles, 

telles  que 

I  ^^^  d^Xi  _  ^ 
dxi  ' 


(52) 


ntr 


d\yi       d^ 
^'  df    ~~  dfi 


de         âzi 
Soit  2T  la  somme  des  forces  vives  des  n  points  du  système;  on  aura 

(53)  ;,T=.2!'"'(^/'-+- 7/'+ -:■')' 

en  posant 


dXi 


—  .T,-, 


dyi 
dt 


yn 


dZj 


Puisqu'il  n'y  a  pas  de  liaisons,  on  pourra  prendre  x^,  y,,  z-i  pour  les  va- 
riables q\  on  tire  de  (53) 


dx\ 


nii  oc ^  ^ 


les  variables/?  seront  donc  niix^,  rriiy-,  miz. 
On  aura 


nijXi  ■= 


âx, 


âr, 


/)I,Z.,- 


àz, 


dxi 


et  la  formule  (53)  donnera 

^  m 

;  -  1 

l'équation  (4<^>)  sera  donc,  dans  le  cas  actuel. 


-m 


dz. 


r, 


où  U  désigne   une   fonction    connue  de  t  et  des  3//  variables  indépendantes 


X 


nX 


if  J  n    "r 


Pour  obtenir  les  mouvements  des  n  points  du  système,  il  suffira  donc  de  trou- 
ver une  solution  S  de  l'équation  (5  i)  aux  dérivées  partielles  contenant  le  temps  /, 
les  3/1  coordonnées  Xi,  yi,  zi  et  ?>n  constantes  arbitraires  a,,  y.^,  ....  a.,,^;  après 
quoi,  en  désignant  par  ^^,  ^o,  ...,  {B,,,,  ?>n  nouvelles  constantes  arbitraires,  les 


20  INTRODUCTION. 

intégrales  générales  seront  fournies  par  les  formules 

les  intégrales  intermédiaires  seront 

d.r,         â^  dYi        r)S  dz,        ^S 

'  c^f  <?d:?/  </<  ayt  rit         ÔZi 

Si  la  fonction  des  forces  ne  contient  pas  le  temps  explicitement,  ce  qui  arrivera 
si  les  points  matériels  sont  soumis  seulement  à  leurs  attractions  mutuelles,  on 
devra  considérer,  au  lieu  de  (j4).  l'équation  aux  dérivées  partielles  suivante 


2 


OÙ  a  désigne  une  constante  arbitraire,  et  en  trouver  une  solution  S'  contenant 

les  3^  variables  xi,  r/,  z-,  et  3/i  —  i  constantes  arbitraires  a,,  ao a3«-i  en 

dehors  de  la  constante  a  ;  les  intégrales  générales  seront 

8.  Relations  de  Jacobi.  —  Nous  allons  démontrer  un  théorème  qui  nous 
sera  utile  dans  la  suite. 

Soit  S  une  fonction  de  n  quantités  ^,,  q.,,  ...,  q,i  et  de  n  autres  a,,  aj a„  ; 

posons 

S  -  ^^ 


(«) 

lh~ 

as 

<?7i 

Ih^ 

as 

(ft) 

(31- 

as 

'         (3.= 

as 
aaj 

On 

pourra 

tirer  de  ces 

équations 

en 

fin 

foni 

a,,  a,,      ...   a„\ 

pi  1  r*2)    .  •  •  •    p/i  / 

et,  en  portant  ces  valeurs  dans  les  équations  (/>>),  on  aura  des  identités  que  l'on 
pourra  différentier  par  rapport  à  l'une  quelconque  des  quantités  a  et  fl.  On 
pourra  tirer  aussi  des  formules  (a)  et  (/,>) 


a,,  «2,   .  ...   a,A  //?,,  /?2,    />„ 

„     ^  o     )     ^n  fonction  de     1 

Pi,  P2,    ■•  -,  ?nj  \qx,  fh,    •  ■  •  ,   <hi 


et,  en  portant  ces  valeurs  dans  les  équations  («),  on  aura  des  identités  que  l'on 
pourra  différentier  par  rapporta  l'une  quelconque  des  quantités^?  et  q. 


INTRODUCTION.  21 

Il  on  résultera,  on  désignant  par  i  et  A-  deux  indices  quelconques  de  la  série 
1 ,  2,  ...,  n,  des  dérivées  partielles,  au  nombre  de  /\n-,  de  l'une  de  ces  formes 

dpj_         dpj^  ()qj_         dqj_ 

et  un  second  groupe  de  ^n^  dérivées  partielles  de  la  forme 

,  ,,  dcK.1.       ()y.i,       c)^/,       àdf,- 

dpi  '      d(ii  '      dpi  '      dqi 

Les  relations  suivantes,  dues  à  Jacobi,  permettent  d'exprimer  d'une  manière  fort 
simple  l'une  quelconque  des  dérivées  (c)  au  moyen  de  l'une  des  dérivées  (cl)  : 

^^  àoc,~       dqi'  ^^^  d(3,-       dpi' 

I  f\  ^Pi  ^       dy-k  ,,v  dqi  _       d'^j, 

^^^  Wl'-~dfi'  ^^         d^,  —  d^r 

Tel  est  le  théorème  qu'il  s'agit  de  démontrer. 

Différentions  les  n  équations  (a)  par  rapport  à  cj-,  puis  les  n  équations  (b) 
par  rapport  à  ol/,;  nous  trouverons 


^*S  d-S     doc,         ^2  s     ^^, 


dqi  dqi         dqi  da^  dqi         dqi  doc^  dqi 
(35)  \      à-2^  a-S      doc,  d^i      doc, 

-\ -I . : 

dq2  dqi        dqi  doci  dqi        dq^  doc^  dqi 

rr-S  (J^S       dq,  d'-S      dq, 

doci  doc/^.        doci  dqi  doc^        doci  dq^  doc^- 

(56)  [       d^^  d^S       dq,  (J-^S       dq, 

doc^  doc/,.       doc^  dqi  dy.k       da^  dq^  doc/^. 

\    


o, 


o, 


En  multipliant  les  équations  (55)  respectivement  par  —,  y!^,  ...  et  ajoutant, 


il  vient 


r)2S      dq,     ,       r)^S      dq,    ,  doci  (    rPS      dq,  r)^S      dqj 


dqi  dqi  de./,        dqi  dqi  doc/c       '  '  '       dqi  \dqi  doci  dx/,        dq^  Ja,  doc/, 

dOi  /     d^  dqi  d'^       dq. 

dqi  \dqidoc.2  doc/.        dq^dx-,  doc/- 


ce  qui,  à  cause  des  formules  (56),  se  réduit  à 


f)2S     dqi    ,       rPS     dq,  _/    ^^S      doc,    ^       f)»S      doci 


dqi  dqi  doc/,        dq-i  dqi  doc/,         '         \doCi  doc/,  dqi        doc^  doc/,.  dqi 


22  INTRODUCTION. 

si  l'on  ajoute  et  si  Ton  retranche    .     .     >  on  peut  écrire  encore 

ou  bien,  en  ayant  égard  à  {a)  et  (b), 

dpi  _  ^. 
dy-k       dqt  ' 
c'est  la  formule  {e). 

Différentions  les  n  équations  {b)  par  rapport  à  (3/t;  nous  aurons 

Jl^_  ^      _^_  ^  — 

dot,  (^ç-i  <?Pa        <^ai  <^^2  à^k  ' 

d^^      dq,  d^^     dq^ 


(5;) 


dot-t  dqi  â^k  ^  àoci  dqt  â^k  ^  *  '  "         ' 


(î*S      d^i  (}*S      (?^î 


âxkàqi  d^k       dxkàqz  â^k 


Multiplions  ces  équations  (Sy)  respectiveiiinit  par  -^,  ~^  •••   et  ajoutons,  il 

viendra 

âiXk  _      àqi  (    â^S      ôixx  d*&     âxt  \ 


àqi  ()?k\àoctdqi  âq,        âcxiâqi  dqt 

dqz  (    d^S      dct^  d*S      dan-i 

â^k  Vày-i  àqi  dqt         da^  dqt  7}qt 


ce  qui,  à  cause  de  (55),  se  réduit  à 


doLk  _      /    ô'S     âq,    ^      a*  S     f}7,  \_         ()    fdS\  âp, 


àqt      '       \âqiâqiâ^k        àqtàqi  Ôqk       '"}  à^k\dqi)  d'^k 

c'est  la  formule  (/). 

Différentions  les  équations  (rt)  par  rapport  à/>.,  nous  Irouverons 

-\- r-     -V-      -+-.   .   .     --0, 


àq\  àa,  ()/>,        ()qi  âoc^  ôpt 
âqtâcti  âpi        dqiôcit  dpt 

(Do  ' 


dqi  âoci  ôpi         dqi  da^  dpi 


INTRODUCTION.  ^3 

Multiplions  ces  équations  respectivement  par  —^  -J^-,  ••■   et  ajoutons,  cela 
nous  donnera 


doi^  [    d^'è      dqx  (?^S      dq<i 


àpi  \àqi  d(X2  d^k       âq^doCi  d^k 


+  ■ 


en  vertu  des  relations  (57),  cela  se  réduit  à 

dqi  dof.1, 

c'est  la  formule  {g). 

Multiplions  enfin  les  équations  (58)  respectivement  par  -^ ,  .^5  •  •  •  et  ajou- 
tons, il  viendra 

dqi  ^    dat.^  (    (^^S      dqx  à-^      dq-i 


dxk  Opi  \dqi  doci  ôck       dq.^dof.x  da^ 

ôoc^  /     ô^S      dq,  ô^S      dq.2 


ce  qui  devient,  à  cause  des  formules  (56), 


àÇi  __ 

^2  S      âoci 

d-  S      dxi 

dpi\dcik)  ~ 

O^k. 

àcxk 

daiâ(Xk  ôpi 

âûc^da/c  dpi 

àpi' 

c'est  la  formule  {h). 

On  pourra  faire  usage  des  relations  {e),  (/),  {g),  (h),  quand  on  aura  intégré 
les  équations  d'un  problème  de  Dynamique  par  la  méthode  de  Hamilton-Jacolii; 
en  effet,  les  conditions  (a)  et  (b)  seront  bien  remplies,  S  étant  une  fonction  de 
Çf,  g.y,  ...,  q,i,  a,,  a,,  ...,  a,^  et  de  t;  en  prenant  les  dérivées  partielles,  on  n'aura 
pas,  bien  entendu,  à  se  préoccuper  de  t. 


CHAPITRE    I.     —     LOI    DE    lA    GRAVITATION    UNIVERSELLE.  2J 


CHAPITRE  1. 


DE  LA  LOI  DE  LA  GRAVITATION  UNIVERSELLE 
TIRÉE  DES  ORSERVATIONS. 


1.  Les  planètes,  dans  leurs  mouvements  autour  du  Soleil,  obéissent  aux  lois 
suivantes,  que  le  génie  de  Kepler  a  fait  jaillir  des  observations  de  Tycho-Brahé  : 

i**  Les  planètes  se  meuvent  dans  des  courbes  planes  et  leurs  rayons  vecteurs  dé- 
crivent des  aires  proportionnelles  aux  temps; 

2°  Les  orbites  des  planètes  sont  des  ellipses  dont  le  Soleil  occupe  un  foyer; 

Z^  Les  carrés  des  durées  des  révolutions  sidérales  des  planètes  autour  du  Soleil 
sont  entre  eux  comme  les  cubes  des  grands  axes  de  leurs  orbites. 

Nous  allons  appliquer  aux  mouvements  des  planètes  les  théorèmes  de  la  Méca- 
nique rationnelle;  ces  théorèmes  reposent-  sur  le  principe  de  l'inertie  et  sur  le 
principe  des  mouvements  relatifs. 

D'après  la  seconde  partie  du  principe  de  l'inertie,  quand  un  point  matériel  est 
en  mouvement,  si  aucune  force  nagit  sur  lui,  son  mouvement  est  rectiligne  et  uni- 
forme. 

Considérons  une  planète  P  dans  son  mouvement  autour  du  Soleil  ;  ce  mouve- 
ment n'est  pas  rectiligne.  Donc  une  force  R  agit  sur  elle  à  chaque  instant  pour 
l'éloigner  de  la  ligne  droite  qu'elle  décrirait  si  elle  était  absolument  libre;  nous 
nous  proposons  de  trouver  les  lois  qui  régissent  cette  force,  sa  direction  et  son 
intensité.  Chacune  des  lois  de  Kepler  va  nous  fournir,  à  ce  sujet,  un  renseigne- 
ment important.  Je  rappelle  d'abord  le  théorème  suivant  de  la  Mécanique  ra- 
tionnelle : 

Si  la  trajectoire  d'un  mobile  est  plane  et  si  le  rayon  vecteur  mené  du  mobile  à  un 
point  fixe  du  plan  de  la  trajectoire  décnt  des  aires  proportionnelles  au  temps,  la 
force  motrice  est  constamment  dirigée  vers  ce  point  fixe. 

T.  -  I.  4 


26 


CHAPITRE    I. 


En  appliquant  ce  théorème  à  la  première  loi  de  Kepler,  nous  voyons  que  la 
force  R,  que  nous  savons  agir  à  chaque  instant  sur  la  planète  P,  est  constamment 
dirigée  vers  le  centre  S  du  Soleil.  Le  théorème  des  aires,  mentionné  plus  haut, 
nous  apprend  seulement  que  la  direction  de  la  force  coïncide  avec  la  droite  SP; 
pour  en  conclure  que  la  force  R  est  bien  dirigée  vers  le  point  S  et  non  en  sens 
contraire,  il  suffit  de  remarquer  que  la  trajectoire  elliptique  de  la  planète  tourne  sa 
concavité  vers  le  point  S.  La  force  qui  éloigne  à  chaque  instant  la  planète  de  la 
tangente  à  son  orbite  tend  donc  à  la  rapprocher  du  Soleil  :  cest  une  force  attrac- 
tive. 

Puisque  nous  avons  affaire  à  une  force  centrale,  nous  pouvons  employer  l'ex- 
pression suivante  de  la  force  R 


(i) 


m  désigne  la  masse  du  point  matériel  P  soumis  à  la  force  R  dirigée  constam- 
ment vers  le  centre  fixe  S;  r  la  distance  SP  et  ô  l'angle  XSP  que  fait  le  rayon 
vecteur  ravec  une  droite  fixe  SX  passant  par  le  point  S  et  située  dans  le  plan  de 
la  trajectoire;  enfin  c  désigne  le  double  de  l'aire  décrite  par  le  rayon  vecteur  SP 
dans  l'unité  de  temps;  dans  la  formule  (i),  on  a  pris  ô  comme  variable  indépen- 
dante. 

D'après  la  seconde  loi  de  Kepler,  l'orbite  de  la  planète  est  une  ellipse  ayant 
le  point  S  pour  foyer.  Soient  (fig.  i)  A  le  point  de  l'orbite  le  plus  rapproché  du 

Fig.  I. 


foyer  S,  point  que  l'on  nomme  le  périliélie  (A',  le  point  le  plus  éloigné  de  S,  re- 
çoit le  nom  ÎV aphélie )  ;  on  aura 

Soient  oj  l'angle  constant  XSA,  v  l'angle  ASP,  e  l'excentricité,  p  le  paramètre  de 
l'orbite,  on  aura,  par  un  théorème  connu  de  la  Géométrie  analytique  à  deux 
dimensions, 

..  _        P 


or 


i  +  ecosi^' 

r  r-  6»  —  tu. 


27 


On  aura  donc 
d'où 


LOI  DE  LA  GRAVITATION  UNIVERSELLE. 


-  =  -  H —  cos  (  y  —  w  )  ; 
r       p       p 

_i^_£cos(6-co). 
Si  l'on  porte  ces  valeurs  de  -  et  de  -j^  dans  la  formule  (i),  elle  devient 

„        mc^    I 
K= 

p     /•"' 

OU  bien 

/■- 
en  posant 

H-=  — • 
P 

Or,  pour  une  même  planète,  m,  c  et  p  sont  des  constantes;  donc  la  force  qui  re- 
lient une  planète  dans  son  orbite  varie  en  raison  inverse  du  carré  de  la  distance  de 
cette  planète  au  Soleil. 

On  voit  que  les  deux  premières  lois  de  Kepler  nous  ont  fourni  des  résultats 
importants;  adressons-nous  maintenant  à  la  troisième  loi.  Soient  a  et  b  les  lon- 
gueurs des  demi-axes  de  l'orbite  de  la  planète  P,  T  la  durée  de  la  révolution  de 
cette  planète  sur  son  orbite;  l'aire  de  l'ellipse  étant  égale  à  r^ab,  l'aire  décrite 

par  le  rayon  vecteur  r  dans  l'unité  de  temps  est  égale  à  '^  ;  on  aura  donc 

2Tzab 

On  a  du  reste 

b^ 

il  en  résulte 

En  considérant  le  mouvement  d*une  autre  planète  P'  autour  du  Soleil  et  dési- 
gnant pour  cette  planète  par  R',  r',  m',  jj.',  a',  T  les  quantités  analogues  à  R,  r, 
m,  [A,  a,  T,  on  aura 

r,-,!  ..I 


li   - 

-     r'-^    ' 

i^'-- 

4  71^  a'' 

—        'rii 

28  CHAPITRE    I. 

Or  la  troisième  loi  de  Kepler  nous  fournit  la  relation 

a'  _  a^. 

il  en  résulte 

/'  '  =  F- 
et 


R' 


,.'2 


Ainsi  (Jt.  est  le  même  pour  toutes  les  planètes,  et  la  loi  de  la  force  R'  rentre  dans 
celle  de  la  force  R  ;  nous  arrivons  donc  au  résultat  suivant  : 

Soient  P  l'une  quelconque  des  planètes,  m  sa  masse;  dans  chacune  de  ses 
positions,  elle  est  sollicitée  vers  le  centre  du  Soleil  par  une  force  dont  l'expression 

est  -^y  [Jt,  désignant  une  constante  commune  à  toutes  les  planètes. 

Si  nous  considérons  que  les  positions  occupées  successivement  par  la  pla- 
nète P  sont  comprises  entre  deux  cercles  concentriques  de  rayon  a(i  —  e)  et 
a(i  -+-  e),  de  même  que  celles  de  la  planète  P'  sont  comprises  entre  les  cercles 
de  rayons  a'(i  —  e')  et  a'(i-+-e'),  ...,  nous  sommes  conduits  à  admettre  que, 
partout  où  se  trouvera  une  molécule  matérielle  M,  de  masse  m,  située  à  la  dis- 
tance r  du  centre  S  du  Soleil,  elle  sera  nécessairement  soumise  à  l'action  d'une 

force  dirigée  suivant  la  droite  MS  et  ayant  pour  expression  ^—^• 

2.  Après  être  arrivé  au  résultat  précédent,  Newton  s'est  proposé  la  question 
inverse  : 

Un  point  matériel  de  masse  m  est  soumis  constamment  à  l'action  d'une  force 
dirigée  vers  le  centre  du  Soleil  et  variant  en  raison  inverse  du  carré  de  la  distance  : 
trouver  sa  trajectoire. 

On  voit,  par  raison  de  symétrie,  que  la  trajectoire  doit  être  plane,  son  plan 
étant  astreint  à  passer  par  le  centre  du  Soleil  et  par  la  vitesse  initiale  du  point 

matériel.  Soit  R  =  —^  la  force  donnée;  on  aura,  par  la  formule  (i), 


d'où 


r       c' 


(^ë)- 


LOI    DE    LA    GRAVITATION    UNIVERSELLE.  29 

On  en  tire,  en  intégrant  et  désignant  par  e  et  cd  deux  constantes  arbitraires, 


(2) 


t. 


I  +  ecos(Ô  —  &))' 
donc  la  courbe  est  une  section  conique  ayant  le  point  S  pour  foyer. 

Remarque,  —  On  peut  supposer  e  ^  o  ;  car,  si  la  constante  e  était  négative,  on 
la  changerait  en  une  autre  égale  et  de  signe  contraire  en  remplaçant  dans  l'équa- 
tion (2)  (o  par  CD  H-  t:. 

Demandons-nous  si  l'on  peut  disposer  des  données  initiales  de  manière  que 
la  trajectoire  soit  l'une  quelconque  des  trois  sections  coniques. 

Soient  60  et  i\  les  valeurs  initiales  de  G  et  de  r  pour  l  =  l^,  Vq  la  valeur  ini- 
tiale de  la  vitesse  du  mobile,  et  y],,  l'angle  que  fait  cette  vitesse  avec  le  pro- 
longement du  rayon  vecteur.  On  a,  par  les  formules  connues  de  la  théorie  des 
forces  centrales, 

Vo  sinr,o=:  —  j  . 

''0 

On  en  conclut,  en  ayant  égard  à  l'équation  (2), 

(  e  sin(0o— «)  =  — ^ /'o  sinrîoCOSYio, 

(3)  )  ^ 

1  y2 

r  e  cos{6o—  m)  =  —^  r'Qs'm'^no — 1; 

ces  équations  déterminent  sans  ambiguïté  les  constantes  c  et  w;  e  est  l'excentri- 
cité de  l'orbite,  comme  le  montre  l'équation  (2),  et  co  est  l'angle  polaire  qui 
correspond  au  périhélie;  —  est  égal  au  paramètre  p  ou  à 

—  z=  a(i  —  e-); 
on  aura  donc 

(4)  a(i-e'-)=:^/-2siri2Yîo. 

En  élevant  au  carré  les  équations  (3)  et  les  ajoutant,  on  trouve 

e'  =  -^/-^sin^rjo+i ^/-osinVio, 

,_<,'  =  p. =  sin.r„(^-V.); 


3o  CHAPITRE    I. 

la  trajectoire  sera  une  ellipse,  une  parabole  ou  une  hyperbole,  suivant  que  la 
valeur  de  i  —  <?^  sera  positive,  nulle  ou  négative;  si  donc  on  a 

\l  <  -^,     la  trajectoire  sera  une  ellipse; 

V^  =  — j  »  »  parabole; 

Vj  >  -^j  »  »  hyperbole. 

On  voit  que  le  genre  de  la  section  conique  ne  dépend  que  des  données  initiales 
To  et  Vo  et  nullement  de  -q^. 

La  formule  (4)  donnera  ensuite,  avec  la  valeur  ci-dessus  de  i  —  e^, 

le  grand  axe  de  l'orbite  est  indépendant  de  r,o. 

3.  Orbites  des  comètes.  —  Kepler  avait  négligé  d'éludier  les  mouvements 
des  comètes,  sans  doute  parce  qu'il  attachait  une  médiocre  importance  à  ces 
astres  qu'il  considérait  comme  des  «  météores  engendrés  dans  l'éther  ».  Newton 
voyant  que,  sous  l'influence  de  la  force  considérée  ci-dessus,  un  point  matériel 
peut  décrire  autour  du  Soleil,  non  seulement  une  ellipse  voisine  d'un  cercle, 
comme  le  sont  les  orbites  des  planètes,  mais  une  ellipse  très  allongée  ou  même 
une  parabole.  Newton,  disons-nous,  fut  amené  à  penser  que,  comme  les  pla- 
nètes, les  comètes  décrivent  des  ellipses  dont  le  Soleil  occupe  un  foyer,  toute  la 
difl*érence  consistant  en  ce  que  les  orbites  planétaires  sont  peu  excentriques, 
peu  inclinées  sur  l'écliptique,  tandis  que  les  comètes  décrivent  des  ellipses  très 
allongées  et  situées  dans  des  plans  quelconques.  On  s'expliquera  ainsi  pourquoi 
les  comètes  ne  sont  visibles  que  pendant  un  temps  limité;  c'est  le  temps  pen- 
dant lequel  elles  sont  assez  voisines  à  la  fois  et  du  Soleil  et  de  la  Terre  pour  que 
leur  éclat  permette  de  les  apercevoir. 

On  sait  que  la  parabole  est  la  limite  d'une  ellipse  ayant  même  sommet  et 
même  foyer,  et  dont  le  grand  axe  augmente  indéfiniment;  il  en  résulte  que, 
dans  le  voisinage  du  périhélie,  l'orbite  d'une  comète,  supposée  elliptique  et  très 
allongée,  différera  fort  peu  d'une  parabole  ayant  le  Soleil  pour  foyer.  Newton 
fut  donc  amené  à  penser  que  les  orbites  des  comètes  peuvent  être  considérées 
comme  paraboliques.  Il  eut  bientôt  l'occasion  de  mettre  ses  idées  à  l'épreuve  : 
le  i4  novembre  i68o  parut  une  comète  qui  se  rapprocha  rapidement  du  Soleil 
et  disparut  dans  ses  rayons  le  5  décembre.  Le  22  décembre  suivant,  une  comète 
très  brillante  apparaissait  de  l'autre  côté  du  Soleil.  En  calculant  les  observations 
des  deux  comètes.  Newton  démontra  qu'elles  ne  formaient  qu'un  seul  et  même 
astre;  elles  avaient  décrit  chacune  un  arc  d'une  même  parabole. 


LOI    DE    LA    GRAVITATION    UNIVERSELLE.  3l 

On  a  observé  depuis  un  nombre  considérable  de  comètes  paraboliques;  pour 
chacune  d'elles,  le  centre  du  Soleil  coïncide  avec  le  foyer  de  la  parabole  et  le 
rayon  vecteur  décrit  des  aires  proportionnelles  aux  temps.  Donc  chaque  comète, 
dans  l'une  quelconque  de  ses  positions,  est  soumise  à  une  force  R  dirigée  vers  le 
Soleil  et  ayant  pour  expression 


me'-    I 


Si  l'on  compare  aux  quantités  c  et  p  les  quantités  c'  et/>',  c"  et/?",  ...,  qui  cor- 
respondent à  d'autres  comètes,  on  constate  que  l'on  a 

^2  jj'2  ^"2 

de  plus,  la  valeur  commune  de  ces  rapports  est  égale  à  la  quantité  correspon- 
dante 

p        1- 
commune  à  toutes  les  planètes. 

Nous  retrouvons  donc  la  même  loi  d'attraction  R  =  -^,  où  [i.  est  une  con- 
stante pour  tout  le  système  planétaire,  et  nous  sommes  en  droit  de  considérer  le 
centre  du  Soleil  comme  le  foyer  d'une  force  attractive  qui  s'exerce  dans  toutes 
les  directions,  sur  tous  les  corps,  proportionnellement  à  leur  masse  et  en  raison 
inverse  du  carré  de  la  distance. 

On  voit  quelle  force  les  comètes  apportent  à  cette  démonstration  :  k  l'aide  des 
planètes,  on  ne  pouvait  démontrer  l'existence  de  l'attraction  que  pour  des  points 
situés  dans  le  voisinage  de  l'écliptique;  les  comètes,  au  contraire,  sillonnent 
l'espace  dans  tous  les  sens  et,  partout  où  elles  pénètrent,  elles  nous  montrent 
la  même  loi  d'attraction  qui  les  accompagne. 

4.  Pour  passer  de  la  loi  d'attraction  exercée  par  le  Soleil  à  la  loi  de  la  gravita- 
tion universelle,  il  restait  un  pas  difficile  à  franchir;  voyons  quelles  sont  les 
idées  qui  ont  guidé  Newton  dans  cette  voie. 

Les  observations  démontrent  que  les  satellites  obéissent  à  très  peu  près  aux 
lois  de  Kepler  dans  leurs  mouvements  autour  des  planètes.  Considérons,  par 
exemple,  Jupiter  et  l'un  de  ses  quatre  satellites;  nous  désignerons  par  m,  la 
masse  de  ce  satellite  et  par  r,  sa  distance  au  centre  de  Jupiter.  On  déduira  des 
deux  premières  lois  de  Kepler  concernant  le  mouvement  relatif  de  ce  satellite 
que,  dans  chacune  de  ses  positions,  il  est  soumis  à  l'action  d'une  force  R,  di- 
rigée vei's  le  centre  de  la  planète  et  ayant  pour  expression 

m,  /a, 
H,  -    — T2     • 
'  1 

On  démontrera  rexisiciicc  d'une  force  analogue  pour  cliacun  des  trois  autres 


32  CHAPITRE    I. 

satellites,  et,  en  partant  de  la  troisième  loi  de  Kepler,  on  prouvera  que  t/.,  est  le 
même  pour  les  satellites.  Voilà  donc  le  centre  de  Jupiter  qui  est  le  siège  d'une 
force  analogue  à  celle  que  nous  avons  reconnue  dans  le  Soleil;  les  deux  forces 
suivent  la  même  loi  ;  il  n'y  a  de  différence  que  pour  les  constantes  p,  et  p., . 

On  peut  en  dire  autant  de  toutes  les  planètes  qui  ont  plus  d'un  satellite, 
savoir  de  Mars,  de  Saturne  et  d'Uranus;  pour  les  planètes  qui  n'ont  qu'un 
satellite,  la  Terre  et  Neptune,  on  ne  peut  appliquer  que  les  deux  premières  lois 
de  Kepler.  On  démontrera  donc  seulement  que  le  satellite,  dans  chacune  de  ses 
positions,  est  soumis  à  l'action  d'une  force  R,  dirigée  vers  le  centre  de  la  planète 
et  ayant  pour  expression 

_/»,,a, 


Si  l'excentricité  de  l'orbite  du  satellite  était  très  forte,  r,  varierait  dans  des  li- 
mites très  étendues,  et  il  serait  bien  démontré  que  la  planète  exerce  une  attrac- 
tion variant  en  raison  inverse  du  carré  de  la  distance;  mais,  si  l'excentricité  est 
petite,  et  c'est  le  cas,  les  deux  premières  lois  de  Kepler  ne  permettraient  guère 
de  trouver  la  loi  de  variation  de  la  force;  elles  prouveraient  seulement  son  exis- 
tence et  permettraient  de  calculer  son  intensité  moyenne. 
Il  convient  ici  de  faire  une  remarque  au  sujet  des  mouvements  des  satellites. 

Soient  (y?^.  2)  S  le  Soleil,  P  Jupiter,  M  l'un  de  ses  satellites  :  le  rapport  -^ 

Fig.  2. 


étant  très  petit,  les  droites  PS  et  MS  peuvent  être  considérées  sensiblement 
comme  égales  et  parallèles.  La  force  R  =  '-^,  émanant  du  centre  du  Soleil,  doit 
s'exercer  sur  P  et  sur  M.  D'après  ce  qu'on  vient  de  dire  sur  les  droites  PS  et  MS, 
les  forces  PA  et  MB,  appliquées  respectivement  à  l'unité  de  masse  de  P  et  à 
l'unité  de  masse  de  M,  pourront  être  considérées  comme  sensiblement  égales  et 
parallèles;  ces  forces  auront  donc  seulement  pour  effet  d'imprimer  un  mouve- 
ment de  translation  au  système  formé  par  Jupiter  et  ses  satellites.  D'après  le 
principe  des  mouvements  relatifs,  les  mouvements  des  satellites  autour  de  la 
planète  seront  donc  à  peu  près  les  mêmes  que  si  la  planète  était  immobile. 

Considérons  actuellement  la  Terre  et  son  satellite  unique,  la  Lune;  les  deux 
premières  lois  de  Kepler  étant  vérifiées,  il  en  résulte  que,  dans  chacune  de  ses 
positions,  la  Lune  est  sollicitée  par  une  force  R  ayant  pour  expression 

c]    i ^-n^a]  m, 


LOI    DE    LA    Grx.VVITATION    UNIVERSELLE.  33 

et  dirigée  vers  le  centre  de  la  Terre.  L'excentricité  de  l'orbite  de  la  Lune  étant 
assez  petite,  on  peut  ne  considérer  que  la  valeur  moyenne  de  R,  et  y  faire 
r,  =  a,  ;  on  aura  ainsi 

^  1 

L'accélération  moyenne  correspondante  à  cette  force  sera 


9i  = 


Ti    ' 


évaluons-la  en  prenant  pour  unité  de  longueur  le  mètre  et  pour  unité  de  temps 
la  seconde  sexagésimale  de  temps  moyen;  soit  p  le  rayon  de  la  Terre  supposée 
sphérique.  On  a,  à  fort  peu  près,  pour  la  distance  moyenne  de  la  Lune  à  la  Terre, 

«1  =:  6op; 
on  a  du  reste 

2Tip  =  /jOOOOOOO'". 

Enfin,  la  durée  de  la  révolution  sidérale  de  la  Lune  est 

Ti  =  27J  7»'  ^S-"  =  39  343™  =  39  343  X  6o«  ; 


on  trouvera  ainsi 

4^'  X  60  X  40000000 

^'  "~    271  X  (39343  x6o)2 


o'",  002706. 


Nous  sommes  évidemment  portés  à  admettre  que  la  Terre  exercerait  son  at- 
traction sur  tout  autre  corps  que  la  Lune  et  que  cette  force  suivrait  la  loi  de  la 
raison  inverse  du  carré  de  la  distance.  Demandons-nous  ce  qu'elle  serait  à  la 
surface  même  de  la  Terre,  c'est-à-dire  h  une  [distance  du  centre  de  la  Terre 

soixante  fois  plus  petite  que  dans  le  cas  de  la  Lune  ;  l'attraction  sera  60  fois  plus 

grande  et  l'accélération  correspondante  sera  égale  à  0^,002706  x  60  =  9'°>74- 
Or  l'accélération  moyenne  de  la  pesanteur  à  la  surface  de  la  Terre  est  g  ==  9™,  82, 
nombre  très  peu  différent  du  précédent.  Lorsqu'on  tient  compte  de  plusieurs 
causes  secondaires  que  nous  avons  laissées  de  côté  pour  simplifier,  on  trouve 
entre  les  deux  nombres  une  identité  absolue. 

Que  faut-il  en  conclure?  Evidemment  que  la  force  qui  retient  la  Lune  dans  son 
orbite  nest  autre  chose  que  la  pesanteur  terrestre  affaiblie  en  raison  inverse  du  carré 
de  la  distance. 

Ainsi  la  loi  de  la  diminution  de  la  pesanteur  qui,  pour  les  planètes  accompa- 
gnées de  plusieurs  satellites,  est  prouvée  par  la  comparaison  des  durées  de 
leurs  révolutions  et  de  leurs  distances,  se  trouve  démontrée,  dans  le  cas  de  la 
T.  -  L  5 


34  CHAPITRi:    I. 

Terre,  parla  comparaison  du  mouvement  de  la  Lune  avec  celui  des  projectiles 
à  la  surface  de  la  Terre. 

Les  forces  d'attraction  dont  le  Soleil  et  les  planètes  sont  le  siège  ne  doivent 
plus  nous  paraître  aussi  mystérieuses,  puisque  nous  sommes  familiarisés  avec 
1  une  d'elles,  la  pesanteur,  par  l'expérience  journalière. 

L'analogie  nous  porte  évidemment  à  admettre  que  les  planètes  qui  n'ont  pas 
de  satellites,  Mercure  et  Yénus,  sont  douées  de  la  même  force  attractive.  Nous 
ferons  un  nouveau  pas  en  avant  par  la  considération  suivante  :  le  Soleil  attire 
Jupiter  et  ses  satellites;  Jupiter  attire  ses  satellites,  cela  est  démontré;  mais  on 
doit  admettre  que  l'attraction  de  Jupiter  s'exerce  à  toute  distance  et  se  fait  sen- 
tir même  sur  le  Soleil  ;  ainsi,  si  le  Soleil  attire  Jupiter,  Jupiter  aussi  doit  attirer 
le  Soleil,  et,  d'après  le  principe  de  l'égalité  de  l'action  et  de  la  réaction,  ces 
deux  forces  doivent  être  égales.  Soient  donc  M  la  masse  du  Soleil,  m  celle  de 
Jupiter,  r  leur  distance,  [x  la  constante  qui  figure  dans  la  loi  de  l'attraction 
exercée  par  le  Soleil,  jx,  la  constante  correspondante  pour  Jupiter;  on  devra 
avoir 

On  en  conclut,  en  désignant  par  f  une  autre  constante, 

ii_  fiL  — f 
M  ~"m  ~  ' 

^  =  fM; 

ainsi  la  valeur  commune  des  deux  attractions  réciproques  du  Soleil  et  de  Jupiter 

est 

„  _  fMm 
"  —    j.%    ' 

les  deux  corps  s'attirent  donc  proportionnellement  à  leurs  masses  et  en  raison 
inverse  du  carré  de  la  distance. 

Nous  avons  fait  abstraction  jusqu'ici  des  dimensions  des  corps  célestes  que 
nous  avons  réduits  à  leurs  centres  respectifs;  mais  la  propriété  attractive  ne 
réside  pas  seulement  dans  ces  centres  :  elle  est  propre  à  chacune  des  molécules 
des  corps  considérés.  On  peut  le  prouver  pour  l'attraction  exercée  par  l'un  de 
ces  corps,  la  Terre;  on  démontre  en  effet  que,  dans  le  vide,  tous  les  corps  tombent 
avec  la  môme  vitesse.  On  peut  diviser  un  corps  en  un  nombre  quelconque  de  frag- 
ments ;  le  poids  total  est  égal  à  la  somme  des  poids  des  divers  fragments  ;  chacun 
d'eux,  abandonné  à  lui-même,  tombe  dans  le  vide  avec  la  même  vitesse  que  le 
corps  primitif;  la  pesanteur  s'exerce  donc  sur  les  moindres  parties  des  corps, 
et  l'on  doit  admettre  qu'il  en  est  de  même  de  l'attraction  d'une  manière  générale. 
Ainsi  le  Soleil  doit  attirer  toutes  les  molécules  de  chacune  des  planètes,  de  cha- 
cun des  satellites;  de  même  une  planète  doit  attirer  toutes  les  molécules  du 


LOI    DE    LA    GRAVn'ATIO.N    INIVRUSKLLE.  35 

Soleil.  C'est  de  cette  manière  que  Newton  a  été  conduit  à  la  loi  de  la  gravitation 
universelle  à  laquelle  souvent  on  donne  simplement  le  nom  (\q  loi  de  Newton  : 

Deux  points  matériels  quelconques  s'attirent  mutuellement,  proportionnellement  à 
leurs  masses  et  en  raison  inverse  du  carré  de  la  distance. 

Soient  M  et  31'  les  deux  points,  tu  et  m'  leurs  masses,  /•  leur  distance;  le 
point  M  est  soumis  à  l'action  d'une  force  MiV  dirigée  vers  le  point  M';  le  point  M', 
à  l'action  d'une  force  M'A'  dirigée  vers  le  point  M;  on  a 

M'A':=  MA  =  — 5—; 


la  constante  t  est  l'attraction  de  deux  unités  de  masse  à  l'unité  de  distance. 

5.  Nous  allons  traiter  une  question  intéressante  qui  se  présente  naturelle- 
ment. 

La  loi  de  Newton  mérite-t-ellc  réellement  la  qualification  à' universelle?  Pré- 
side-t-elle  aux  mouvements  des  systèmes  éloignés  et,  en  particulier,  aux  mou- 
vements observés  avec  tant  de  soin  depuis  W.  Herschel  dans  les  étoiles 
doubles. 

Pour  se  prononcer,  il  faut  voir  d'abord  quelles  sont  les  données  précises  de 
l'observation;  elles  sont  résumées  dans  les  deux  lois  suivantes  : 

(rt)  Dans  tous  les  systèmes  binaires,  la  projection  du  rayon  vecteur  mené  de 
l'étoile  principale  au  satellite,  sur  le  plan  tangent  à  la  sphère  céleste,  décrit  des 
aires  proportionnelles  aux  temps. 

{b)  L'orbite  apparente  du  satellite  est  une  ellipse. 

Il  convient  d'insister  sur  ce  point  que  l'observation  nous  donne  ce  qui  se 
rapporte  à  l'orbite  apparente  et  non  pas  à  l'orbite  réelle;  c'est  qu'en  effet  les  me- 
sures des  astronomes  se  rapportent  à  la  projection  du  satellite  sur  le  plan  tan- 
gent à  la  sphère  céleste  mené  par  l'étoile  principale;  le  satellite  pourrait  occu- 
per une  position  quelconque  sur  le  rayon  qui  le  joint  à  la  Terre,  en  avant  ou  en 
arrière  du  plan  tangent  considéré.  Au  point  de  vue  strictement  rigoureux,  il 
serait  impossible  de  déterminer  l'orbite  réelle;  il  faut  faire  une  hypothèse,  et  la 
plus  naturelle  est  d'admettre  que  cette  orbite  est  plane  (');  il  en  résulte  aussi- 
tôt que  la  loi  des  aires  a  lieu  pour  l'orbite  réelle,  et  que  cette  orbite  est  une 


(')  La  loi  des  aires  ayant  lieu  pour  la  projection  sur  lo  plan  tangent  à  la  sphère,  il  en  résulte  que 
la  force  rencontre  la  droite  SO  (S  désignant  la  Terre,  ou  plutôt  lo  Soleil,  et  0  l'étoile  principale).  On 
peut  dire  la  môme  chose  pour  les  autres  étoiles  doubles;  S  est  d'ailleurs  un  point  quelconque,  n'ayant 
aucun  rapport  avec  les  points  tels  que  0;  il  est  donc  tout  naturel  d'admcllic  (luo  la  force  passe  tou- 
jours par  le  point  0;  la  force  étant  centrale,  l'orbilo  est  plane. 


36  CHAPITRE    I, 

ellipse,  puisque  sa  projection  sur  le  plan  tangent,  qui  n'est  autre  que  l'orbite 
apparente,  est  elle-même  une  ellipse;  mais,  dans  l'orbite  apparente,  l'étoile 
principale  est  un  point  quelconque;  la  position  du  plan  de  l'orbite  réelle  est 
inconnue,  et  il  nous  est  impossible  de  décider,  par  les  observations  usuelles,  si 
l'étoile  principale  occupe  réellement  l'un  des  foyers  de  l'ellipse  réelle. 

On  démontrera  immédiatement,  de  la  même  manière  que  pour  les  planètes, 
que,  dans  chacune  de  ses  positions,  l'étoile  satellite  est  soumise  à  l'action  d'une 
force  R  dirigée  vers  l'étoile  principale;  mais  il  ne  sera  pas  possible  d'arriver  à 
la  connaissance  de  l'intensité  de  R  en  partant  de  cette  unique  donnée,  que  le 
satellite  décrit  une  ellipse.  Toutefois,  on  peut  généraliser  les  conclusions  des 
observations  en  remarquant  que  les  étoiles  doubles  dont  on  connaît  les  mouve- 
ments relatifs  sont  nombreuses;  que  ces  mouvements  sont  très  différents  d'un 
système  binaire  à  un  autre,  pour  ce  qui  concerne  les  dimensions,  les  excentrici- 
tés, etc.  des  ellipses,  et  il  est  naturel  d'admettre  que  la  force  R  est  telle  qu'elle 
ferait  décrire  à  un  satellite  quelconque  une  conique,  quelles  que  soient,  à  l'é- 
poque initiale,  la  position  du  satellite  et  sa  vitesse,  en  grandeur  et  en  direction. 
Nous  admettrons  enfin  que  l'intensité  R  de  la  force  ne  dépend  pas  de  la  vitesse 
du  satellite,  mais  seulement  de  sa  position. 

Soient  : 

0^,  Oj  deux  axes  rectangulaires  menés  par  l'étoile  principale  0  dans  le  plan  de 

l'orbite  réelle; 
X  et  y  les  coordonnées  du  satellite  M  à  l'époque  t; 
/•la  distance  OM. 

Les  équations  différentielles  du  mouvement  de  M  seront 

m—T-  =  — R-, 
dt  r 

(5)  { 

où  R  =  $(.r,  j)  est  une  fonction  inconnue  des  deux  variables  indépendantes  a; 
et  j;  il  s'agit  de  déterminer  cette  fonction  de  manière  que  l'orbite  qui  résulte 
de  ces  équations  différentielles  soit  une  conique,  quelles  que  soient  les  valeurs 

initiales  a^o,  Jo>  -^o  =^  (  ^)  '  Jo  —  (~y7  )  ^^^^  coordonnées  et  des  composantes 
de  la  vitesse. 

Ce  beau  problème  a  été  proposé  par  M.  J.  Rertrand,  dans  le  tome  LXXXIV 
des  Comptes  rendus  de  V Académie  des  Sciences;  ce  même  volume  renferme  deux 
solutions  complètes  et  entièrement  différentes,  dues  à  M.  Darboux  et  à  M.  Hal- 
phen. Depuis,  M.  Darboux  a  développé  sa  méthode  dans  l'une  des  Notes  remar- 
quables dont  il  a  enrichi  la  Mécanique  {\e  M.  Despeyrous.  Nous  allons  reproduire 


LOI    DE    LA    GUWITATION    UNIVERSELLE.  3 7 

ici  la  solution  de  M.  Halphen,  avec  quelques  modifications  qui  rendent  peut-être 
la  démonstration  un  peu  plus  longue,  mais  lui  donnent,  à  ce  qu'il  nous  semble, 
plus  d'homogénéité. 
Nous  ferons 

!dx  __    ,  dy , 

dt  '  dt        '    ' 

R  rz:: —  rtlllV  \ 

u  sera  comme  R  une  fonction  inconnue  de  x  et  j;  les  équations  différentielles  (5) 
se  trouveront  donc  remplacées  par  le  système  suivant  : 

idx ,  dy ,  dx' dy'  __ 

—  _x  ,  --  _ 7  ,  —  —  iix,  ~^  —  "/' 

u  =  W{x,y). 

Nous  aurons  dans  la  suite  à  prendre  les  dérivées  par  rapport  au  temps  de  fonc- 
tions des  quatre  quantités  oc,  y,  oc' ,  y'  \  nous  les  calculerons  par  la  formule  sui- 
vante, qui  se  déduit  immédiatement  des  équations  (A) 

(7)  ^.F(^,j,^',y)=x'---i-r'-  +  «(^.,-— +j  — j; 

dans  le  cas  où  la  fonction  F  ne  contient  que  oc,  cela  se  réduit  à 

/   i\  ^  Vf    \         ,dF{x) 

(7')  d-t^^^'^^^-d^' 

Lemme.  —  Trouver  l'équation  différenlielle  commune  à  toutes  les  coniques. 
L'équation  générale  des  coniques  est 

(8)  k.x--\-  l^xy  H-  Cj-4-  iFx  H-  2G7  4-  H  =  o; 

elle  définit  j  en  fonction  de  oc  et  de  cinq  constantes  arbitraires.  Prenons  x  pour 
variable  indépendante  et  différentions  cinq  fois  de  suite,  nous  trouverons,  en 
désignant  les  dérivées  par  la  notation  de  Lagrange, 

Cyy'  +  R  {xy'  +7)       +  A  j?  +  G/'  +  F  =  o, 

C(J/'  +./^)  -t-R(^/'  +  2/)  +A     -hOj"         =0, 

(9)  {C(7/"+3yj")  -f-R(^/"H-3y')  +G/"  =0, 
C(j/^-H4jy"+3/'^)  H-R(^7-+4/")  +Gj-  ^o, 
C(JJ"  +5y/^+io/y")  +  R(a:7^  +  57-)  +G7-         =0. 


38 


CHAPITRE    I. 


,...    A 


Il  reste  à  éliminer  entre  les  six  équations  (8)  et  (9)  les  cinq  quantités  g»  ■  •  -, 

^  ;  les  trois  dernières  des  équations  (9)  contiennent  seulement,  et  sous  forme  ho- 
mogène, les  trois  quantités  B,  C,  G;  on  aura  donc  le  résultat  de  l'élimination  en 


égalant  à  zéro  le  déterminant 


On  trouve  aisément,  en  partant  des  propriétés  élémentaires  (l(^s  détei'minanfs, 

que  A  se  réduit  à 

o  3  )  "       >  ' 


A  = 


4j 


en  supprimant  le  facteury  et  revenant  à  la  notation  difTérentielle,  il  vient 

L'ordonnée  d'une  conique  quelconque  vérifie  cette  équation,  et,  réciproque- 
ment, toute  fonction  de  x  qui  y  satisfait  pourra  être  considérée  comme  l'ordon- 
née d'un  point  quelconque  d'une  conique  dontr  serait  l'abscisse. 

Il  faut  maintenant  considérer  l'une  quelconque  des  trajectoires  qui  résultent 
des  équations  (A),  regarder  j  comme  une  fonction  de  x,  former  les  dérivées 

~r4'  •   •'  y4'  et  les  substituer  dans  la  relation  (B). 

On  a  d'abord,  en  tenant  compte  des  formules  (A)  et  (7), 

^  —  l! 

dx  ~  a  '  ' 


,  d'-y .r'  //  )'  —  y'  Il  ■ 


OU  bien 

(.0) 


dx^ 


d^y 


Remarquons  que,  d'après  la  loi  des  aires,  le  binôme  x  y  —  y'x  est  constant; 
en  ayant  égard  à  cette  remarque  et  aux  formules  (7)  et  (7'),  on  déduira  aisé- 
ment de  la  formule  (10),  différentiée  plusieurs  fois  par  rapport  au  temps,  les 


LOI    DE    LA    GRAVITATION    UMVEKSELLi:.  3q 

formules  suivantes  : 


djc^ 

—  y'x) 

x'  —, ùll-X 

\      dt                 ) 

(.,)  1 

dx*       ^     -^ 

~y^) 

(    ,.d'U                       ( 

x'-  —y-r-   lOUXX'  - 

\       dt- 

i.d'^ii.         .          , 

X  ■^  — T— I  J  UXX^ 

dt^ 

H y-  (100  U-X-X 

dt 

du 
'di 


3«^a;'-+  i^iâx- 1 , 


,.,(l'i^  ,,fduY 

dt'  \  dt 


{loou-x^-x'  -—]6ux'^)  +  ^ou^xx''^—  looiàx^    . 


Portons  ces  valeurs  (10)  et  (11)  dans  l'équation  (B);  nous  apercevons  de 
suite  le  facteur  commun  •'^^/'^-;  supprimons-le  et  effectuons  les  calculs; 
il  y  aura,  après  les  réductions,  encore  un  facteur  x'\  et  il  restera  seulement 


d^u        ,.     du  d-u        ,     fduy  du 

dF-^'''-dI-dI^^^'[dl)=^'''-dt' 


/      X  9  "  u         ,  ^     au  a-  u        ,     /  au 


Cette  équation  se  simplifie  notablement  en  posant 
(i3)  uz^w   %• 

w  sera,  comme  w,  une  fonction  de  x  etjr;  on  trouve  sans  difficulté  que  l'équa- 
tion (12)  devient  simplement 


(G) 


d''w  -%  dw 


w 


dt^  dt 


n,     <        11       dw     ,   d^w 
nous  reste  a  calculer  -^  (^t  -^;  en  ayant  égard  aux  formules 


dx'  -\  dy' 


on  trouve 


dw  _     ,  dw         I  dw 
dt  dx  dy' 

d^w  _    n()'^^_^'>    ,■■,    ,    O'w  ,    „,    d^w 


I  d^w  ,  ô'^w'^ 

3     -|-/     dw  àw\  (    .dw  ,dw\ 


-v'6w  M  XX'  -r— r  +  y  y 


^O  CHAPITRE    I. 

en  portant  ces  deux  dérivées  dans  l'équation  (C),  il  vient 

dx^  dx-  df  -^     dx  dj-      "^     dy^ 


1        3  ,  -ir    /  <?^v      d^T' \    dsv  [  dw     dw\-\ 

\  +-/-    ^Y...(y  —  -^x^^^_y-[x-^+y-^y 

Cette  équation  doit  avoir  lieu  quel  que  soit  t,  et  en  particulier  pour  t  =  o,  au- 
quel cas,  comme  on  l'a  vu,  x,  j,  x',  y'  peuvent  être  quatre  quantités  quel- 
conques, indépendantes  les  unes  des  autres.  L'équation  (D)  donnera  donc  les 
six  équations  suivantes  : 

i    2  tv  I  .Z' 

(i5) 


^ '^"' â^ -^  •>' âT^;  -  â^  1,^  âï -^•>' d^ 


d^iv  J^T'  \       à^y  /    div  dn' 


Les  formules  (i4)  montrent  qu'en  désignant  par  a,  h,  c,  /,  g,  h  six  con- 
stantes arbitraires,  w  est  de  la  forme 

(E)  w—  ax^-\-  2bxy  -\-  c/*  4-  ifx  -\-  igy  4-  h. 

Substituons  cette  expression  dans  les  relations  {i^^),  et  nous  trouverons, 
après  réduction, 

{bf  -  ag)  xy  4-  (c/  -  hg)y^^  {p  -  ah)  x  +  {/g  -  bh) y  =  o, 
{bg-  cf)xy^{ag-  bf)x^+{fg-bh)x+{g^  -  ch)y  =  o. 


Ces  deux  équations  devant  avoir  lieu  quels  que  soient  x  et  y,  on  en  conclut 
(16) 


«5'  —  ^/  =  o, 
bg  —  cf  —  o; 


(  /-  —  ah  =z  o, 
(17)  \  g^  —ch—o, 

\  fg  -bh  =  o. 
On  tire  des  formules  (17) 

fh{ag-b/)  =  o,         gh{bg  —  c/)  =  o; 

si  donc  aucune  des  quantités/,  g,  h  n'est  nulle,  les  relations  (iG)  sont  une  con- 
séquence de  (17),  et  il  suffit  de  vérifier  ces  dernières. 


LOI    DE    LA   GRAVITATION    UNIVERSELLE.  4l 

Or  l'équation  (E)  donne 
ce  qui,  à  cause  des  formules  (17),  se  réduit  à 

__  {fœ  +  gy  +  hy 
h 

Les  formules  (6)  et  (i3)  donnent  ensuite 

(Fi)  ^^—mh^' • 


(/•^  +  ^/+/0" 


c'est  une  première  loi  pour  la  force  cherchée;  quelles  que  soient  les  quantités 
/,  g,  h,  la  trajectoire  sera  une  conique. 

Supposons  maintenant  h—.o;  les  formules  (17)  entraînent /=  o,  ^=0; 
elles  sont  alors  véritiées,  ainsi  que  les  relations  (16);  on  a  donc 

w^^aa;--\- 2bxy  +  cj'^, 

(F2)  R2  =  m '- j, 

c'est  une  autre  loi  de  la  force;  les  constantes  a,  b,  c  peuvent  être  quelconques. 
Dans  le  cas  où  /=  o,  (16)  et  (17)  donnent 

ag=.bgz=z  ah  =.  bh  =  0,         g^  :=z  ch, 

d'où 

en  portant  dans  la  formule  (18),  il  vient 


w 


h 


la  valeur  correspondante  de  R  s'obtient  donc  en  faisant /=  o  dans  la  for- 
mule (F,).  Ainsi  il  y  a  deux  lois  de  forces,  et  rien  que  deux,  qui  répondent  à 
la  question  ;  mais  les  forces  R,  et  R2  contiennent  non  seulement  r,  mais  encore 

l'angle  polaire  0  =  arctang-- 

Si  l'on  veut  que  ces  forces  ne  dépendent  que  de  r,  ce  qu'il  est  naturel  d'ad- 
mettre, on  devra  faire,  dans  (F, ), /=  ^ -=  o,  et,  dans  (Fj),  a=:  c  ai  b  =  o\  on 
T.  -  I.  6 


4 2  CHAPITRE    I. 

trouve  ainsi 

La  première  de  ces  lois  est  incompatible  avec  les  observations,  car,  si  elle  avait 
lieu,  le  satellite  décrirait  toujours  une  ellipse  ayant  pour  centre  l'étoile  princi- 
pale, et  cette  propriété  se  conserverait  dans  l'orbite  apparente;  or  les  observa- 
tions montrent  qu'en  général  cela  n'a  pas  lieu;  il  ne  reste  donc  que  Ro  =  —~  ou 
la  loi  de  Newton. 

Conclusion  au  point  de  vue  de  l'Astronomie.  —  On  voit  par  ce  qui  précède  qu'il 
est  impossible  de  conclure  d'une  façon  rigoureuse  que  la  loi  de  Newton  préside 
aux  mouvements  des  étoiles  doubles;  toutefois,  cela  est  très  vraisemblable, 
puisque  les  autres  forces  qui  pourraient  expliquer  les  mouvements  observés  se- 
raient telles,  qu'à  des  distances  égales  une  même  étoile  exercerait  sur  des 
masses  égales  des  attractions  variables  suivant  les  diverses  directions. 

Remarque.  —  Dans  les  Additions  à  la  Connaissance  des  Temps  de  i852  se 
trouve  un  Mémoire  de  jNI.  Yvon  Villarceau  ayant  pour  titre  :  Du  mouvement  des 
étoiles  doubles,  considéré  comme  propre  àjournir  la  preuve  de  l' universalité  des  lois 
de  la  gravitation  planétaire. 

M.  Villarceau  s'était  demandé  déjà  si  la  force  qui  produit  les  mouvements 
observés  dans  les  étoiles  doubles  rentre  nécessairement  dans  la  loi  de  Newton; 
il  avait  vu  que  d'autres  forces  centrales,  dépendant  des  deux  coordonnées  du 
satellite,  peuvent  lui  faire  décrire  une  ellipse  autour  de  l'étoile  principale;  mais 
il  avait  laissé  subsister  dans  l'expression  de  la  force  les  paramètres  qui  figurent 
dans  l'équation  de  l'ellipse  considérée,  et  n'avait  pu  ainsi  s'élever  aux  deux 
lois  générales  exprimées  par  les  formules  (F,)  et  (Fj). 

Dans  un  Travail  inséré  au  tome  XXXIX  des  Monthly  Notices  of  the  Royal 
astronomical  Society,  M.  Glaisber  a  fait  observer,  à  l'occasion  des  beaux  résul- 
tats obtenus  par  MM.  Darboux  et  Halphen,  que  Newton  avait  montré  {Principes, 

Kig.  .t 


Livre  I,  scolie  de  la  Proposition  XVII)  que,  si  une  ellipse  E(y%-.  3)  est  décrite  par 
un  mobile  M  sous  l'action  d'une  force  S  proportionnelle  \\  la  distance  et  dirigée 


LOI    l)i:    L\    GRAVITATION    UNIVERSELLE.  4^ 

constamment  vers  le  centre  C  de  cette  ellipse,  elle  peut  être  décrite  aussi  sous 
l'action  d'une  autre  force  R  dirigée  constamment  vers  un  point  fixe  0  choisi  à 
volonté,  pourvu  qu'entre  les  intensités  R  et  S  on  ait  toujours  la  relation 

S     ôm!cm 

^  CG 

G  désignant  le  point  où  la  tangente  MX  est  rencontrée  par  le  rayon  CG  parallèle 
à  CM;  on  a,  par  hvpothèse, 

il  en  résulte  donc 

R=f.om(^)*. 

M.  Glaisher  montre  géométriquement,  et  l'on  peut  le  faire  par  un  calcul  des 
plus  simples,  que  j^  est  une  fonction  du  premier  degré  des  coordonnées  rec- 
tangulaires du  point  M  ;  on  voit  donc  que  la  force  R  qui  résulte  de  la  remarque 
de  Newton  rentre  dans  la  formule  (F,). 

Enfin,  M.  Glaisher  rappelle  que  W.  Hamilton  avait  prouvé  que,  si  un  mobile 
est  attiré  vers  un  point  fixe  par  une  force  qui  soit  directement  proportionnelle 
à  la  distance  comptée  du  point  fixe  et  inversement  proportionnelle  au  cube  de 
la  distance  du  mobile  à  un  plan  fixe,  ce  mobile  décrira  toujours  une  conique; 
c'est  en  quelque  sorte  la  réciproque  du  théorème  qui  résulte  de  la  remarque  de 
Newton. 

Il  est  inutile  d'insister  sur  la  différence  de  ces  résultats,  et  de  la  réponse 
générale  donnée  par  MM.  Darboux  et  Halphen  au  problème  nouveau  proposé 
par  M.  Bertrand. 

6.  On  vient  de  voir  qu'on  peut  trouver  l'expression  de  la  force  capable  de 
produire  les  mouvements  des  planètes,  quand,  au  lieu  de  se  donner  les  trois 
lois  de  Kepler  complètes,  on  n'en  regarde  qu'une  partie  comme  démontrée  par 
l'observation. 

M.  Bertrand  a  été  plus  loin  dans  cette  voie  (Comptes  rendus  de  V Académie  des 
Sciences,  t.  LXXVII,  1873)  en  résolvant  le  problème  suivant  : 

On  considère  une  planète  attirée  par  le  Soleil  suivant  une  force  dont  V intensité 
ne  dépend  que  de  la  distance.  On  suppose  connu  ce  seul  fait  :  que  la  planète  décrit 
une  courbe  fermée,  quelles  que  soient  à  l'époque  initiale  la  position  de  la  planète 
et  sa  vitesse,  en  grandeur  et  en  direction.  On  demande  de  trouver  la  loi  d' attraction 
d'après  cette  seule  donnée. 

Il  est  entendu  toutefois  que  la  vitesse  initiale  V„  doit  être  inférieure  à  une 
certaine  limite. 


44  CHAPITRE   I. 

Le  mouvement  s'effectue  dans  un  plan  passant  par  le  centre  0  du  Soleil;  il  est 
produit  par  une  force  centrale;  donc  la  loi  des  aires  a  lieu.  Soient  r  et  ô  les 
coordonnées  polaires  de  la  planète  à  l'époque  t,  l'origine  de  ces  coordonnées 
étant  placée  en  0:  représentons  l'intensité  R  de  la  force  motrice  par 

R  =  m/(/-), 

et  par  k  la  constante  des  aires;  nous  aurons,  par  une  formule  connue,  en  ayant 
égard  à  l'intégrale  des  forces  vives  et  désignant  par  r^  la  valeur  initiale  de  r, 


Nous  ferons 
et  il  viendra 
d'où 


-4Gy-fâ)]-^-^A" 


'0,        ''VC'')  =  ?(-), 


)dr. 


r  /'n 


^'  (Ê"«  ^  -')  "=  ^»  -^  '/ '  ^^'^ ''"' 


rf0=  ^"^^ 


l/' 


Nous  poserons  encore 

2/       ^{Z)dz—^{Z), 

et  nous  supposerons  que  l'axe  polaire  passe  par  le  rayon  vecteur  initial;  nous 
aurons  ainsi 

On  trouvera  aisément,  par  les  formules  ci-dessus, 

(20)  R_i^-î^|^^(„). 

on  aura  enfin 

V.2U  A-= /•oVoSinr)o  =  — ^ -i 


en  désignant  par  yjo  l'angle  que  fait  la  vitesse  initiale  avec  le  prolongement  du 
rayon  r^. 

Si  l'angle  yjo  est  obtus,  r  commencera  par  décroître,  et  z  par  croître  à  partir 


LOI    DE    LA    GRAVITATION    UMVKRSELLK.  4^ 

de  ^oî  0'^  suppose  essentiellement  que  la  trajectoire  est  fermée  et  ne  rencontre 
pas  le  Soleil;  z  ne  croît  donc  pas  indéfiniment,  mais  seulement  jusqu'à  un 
maximum  ^;  la  quantité  [3  doit  annuler  le  radical  qui  figure  dans  la  formule  (19). 
Ainsi,  on  a  la  relation 

(22)  V^-A-^(3^  +  4.(P)  =  o. 

Pour  z  >►  j3,  le  radical  considéré  deviendrait  imaginaire;  z  va  donc  décroître  et 
repasser  d'abord  par  les  valeurs  précédentes  jusqu'à  z=^Zq;  on  voit  aisément 

que  le  rayon  vecteur  minimum  r,  =  g  sera  un  axe  de  symétrie  de  la  courbe; 

r  croîtra  encore  au  delà  de  r^  =  —,  mais  pas  indéfiniment,  puisque  la  courbe  est 

supposée  fermée;  -  décroîtra  donc  jusqu'à  une  valeur  a  qui  annulera  aussi  le 
radical  considéré  plus  haut.  On  aura  donc 

(23)  Yl-k'a.^  +  ^{^):=o,         (a<i3); 

le  rayon  vecteur  maximum  ^2  =  -  sera  aussi  un  axe  de  symétrie  de  la  courbe. 
Soient  0M^  le  rayon  vecteur  minimum  7\  (Jig.  4),  OM2  le  rayon  vecteur  maxi- 


mum Ta,  0  l'angle  M,OM^;  la  courbe  se  composera  d'une  série  d'arcs  égaux  à 
M.AMa.et  l'on  aura 

(24) 


&=  k  f 


dz 


Pour  que  la  courbe  se  ferme  d'elle-même,  il  faut  que  l'angle  0  soit  commensu- 

rable  avec  u;  on  devra  donc  avoir,  en  désignant  par  \  le  quotient  de  deux 

nombres  entiers, 

0  — Xtt, 

d'où 

r^  d- 

(25)  \T,^k\  "^^ 

J«    ^\l-k^z^-^û^{z) 


/5  CHAPITRE    I. 

Cette  équation  devra  avoir  lieu,  quelles  que  soient  les  conditions  initiales; 
donc,  quelles  que  soient  les  quantités  ¥„  et  k  [(cette  dernière  dépendant  des 
données  initiales  par  la  formule  (21)]. 

Or  on  tire  de  (22)  et  (28) 

/■._^({3)-']^(«) 


V^  = 


a^4.((3)-;3^^(a) 


(3^ 
et,  en  reportant  dans  (aj),  il  vient 


il  faut  déterminer  la  fonction  '|(-)  de  manière  que  cette  équation  ait  lieu 
quelles  que  soient  a  et  |3. 

Remarquons  d'ailleurs  que  le  nombre  fractionnaire  X  devra  être  indépendant 
de  a  et  ^;  car,  s'il  changeait  d'une  orbite  à  l'autre,  une  variation  infiniment 
petite  de  a  et  p,  ou  bien  des  conditions  initiales,  apporterait  un  changement 
fini  dans  le  nombre  des  arcs  égaux  à  M,  AMj  dont  se  compose  la  courbe. 

Posons 

( 27 )  (3  =  /i  -+-  e,         a  =  h  —  c,         ^  =:  A  4-  eÇ  ; 

l'équation  (28)  devra  avoir  lieu  quels  que  soient  A  et  e;  aux  limites  a  et  ^  de  z 
correspondront  les  limites  —  i  et  -1-  1  de  C;  nous  allons  développer  suivant  les 
puissances  de  e,  par  la  série  de  Taylor,  les  quantités 

^(^)  =  ^{h  4-  e),         ^(a)  =  .|(/i  -  e),         ^{z)  =  ^{h  +  cK)  ; 

les  séries  seront  convergentes  si  e  est  assez  petit.  Écrivons  d'abord  l'équa- 
tion (26)  comme  il  suit  : 

f  --.  ft- 

Nous  négligerons  c*  sous  le  radical;  '^^  —  a^  contenant  e  en  facteur,  on  pourra 
prendre 


r  e^r^  e'f'  p'^t''  ~l 

[  -(+-î+'-i^+--7:^+-+t:^+---)J 


LOI    DK    LA    GRAVITATION    UNIVERSELLE.  4? 

OÙ  l'on  a  écrit,  pour  abréger,  •]/,  •];',  ...  au  lieu  de  'j/(A),  'YÇh),  ...;  en  réduisant 
et  développant  le  dénominateur  suivant  la  puissance  de  e,  il  vient 


~~    2  4       y      ^    12    ''  y        48        y        24         y^   ^•" 

La  quantité  placée  sous  le  radical  de  la  formule  (28)  se  réduit  à 

en.-î:')-(.-Ç')A.'|r-Ç^fc't ^/-.'ir+n3-''''lt +  ■■■■• 

e^(i  —  'C^)  est  un  facteur  commun  à  tous  les  termes;  on  a  ensuite 


ou  bien,  en  faisant  t  =  sin^  et  développant  en  série  suivant  les  puissances  de  e, 

■K 

,2 '^>'('y-/*'y')""  24  (y-/ry')^^'"J    ■' 


Or  on  a 


7t  •-         71  '-^       TT 


il  Vient  ainsi 


,      ^     r.       1  ^  r  he'-  f     /iV  Q,.v       4y'y"\  "1 

Cette  équation  doit  avoir  lieu  quels  que  soient  e  et  h,  en  particulier  quel  que 


48  CHAPITRE    I. 

soit  e;  on  en  conclut 

(3o) 


La  formule  (3o)  donne,  en  remettant  h  en  évidence  sous  les  signes  '\>'  et  'j;", 

4."(/0_./       1 


d'où,  en  désignant  par  C  une  constante  arbitraire, 

(32)  ^'{h)=^Ch~^', 

si  l'on  porte  dans  l'équation  (3i)  cette  valeur  de  '|'(^0  ^^  ^^^  expressions  qui  en 
résultent  pour  ']'"(h),  '|"'(^)  et  ^*^(A),  on  trouve  aisément 


d'où  ces  deux  valeurs 

A  =  I,  A  =  ^, 

qui  sont  bien  commensurables.  La  formule  (32)  donne  ensuite  ces  deux  valeurs 
de  'y (h) 

et,  en  employant  ensuite  la  formule  (20),  il  vient 

_  m  C         m^ 

R,  m  r  =  mu/-. 

2  ' 

Telles  sont  les  deux  seules  lois  d'attraction  qui  permettent  au  mobile  de  dé- 
crire une  courbe  fermée  quelles  que  soient  les  données  initiales  (la  vitesse  étant 
cependant  au-dessous  d'une  certaine  limite);  si  l'on  suppose  l'attraction  nulle 
à  une  distance  infinie,  il  ne  reste  que 

ou  la  loi  de  Newton,  qui  aurait  pu  être  ainsi  déduite  de  ce  seul  fait  conclu  de 
l'observation  :  qu'une  planète  quelconque  décrit  une  courbe  fermée,  sans  qu'on 
soit  obligé  de  connaître  la  nature  de  cette  courbe. 


LOI    DE    LA    GRAVITATION    UNIVERSELLE.  49 

7.  Théorème  de  Newton.  —  Supposons  qu'un  point  matériel  M  de  masse  m 
soit  attiré  vers  un  centre  fixe  0  par  une  force  d'intensité 

(33)  R  =  m/a/-'^; 

Jes  calculs  du  numéro  précédent  seront  applicables  en  remplaçant /(r)  par  [j.r"; 

le  rayon  vecteur  r  restera  toujours  compris  entre  un  minimum  OM,  =/',=-  et 

P 

un  maximum  OMo  =  ^2  =  -5  la  courbe  se  composera  d'une  série  d'arcs  égaux 
à  M,  A  Ma.  Soit  encore  0  l'angle  M<OM^;  on  trouvera  sa  valeur  en  partant  de  la 
formule  (29)  et  remplaçant  '\'{]i)  par  son  expression 

conclue  des  formules  (20)  et  (33).  On  aura 


:  —  Il  —  2 , 


il  viendra  donc 

v//^+^ L  24        II-   ••■]• 

Les  formules  (27)  donneront  d'ailleurs 

h 
on  trouvera  ainsi 

(34)  0  = 

Telle  est  l'expression  de  l'angle  compris  entre  un  rayon  vecteur  minimum  i\  et 
le  rayon  vecteur  maximum  suivant  r^,  lorsque  la  force  centrale  est  représentée 
par  la  formule  (33);  si  les  données  initiales  varient  de  telle  façon  que  la  diffé- 
rence Ta—  r^  tende  vers  zéro,  on  aura 

(35)  lim0  = 


v/«  H-  3 

C'est  dans  cette  relation  que  consiste  le  théorème  de  Newton;  on  voit  qu'il  se 
rapporte  à  une  orbite  presque  circulaire  décrite  sous  l'influence  d'une  force 
centrale  proportionnelle  à  une  puissance  de  la  distance. 

Pour  les  mouvements  des  planètes  autour  du  Soleil,  on  a  /z  =  —  2,  R  =  ^—^■> 
et  la  relation  0  =  t:  est  rigoureuse;  mais  on  peut  se  demander  ce  qui  arriverait 
^si  l'on  modifiait  d'une  très  petite  quantité  l'exposant  —  2  de  la  loi  d'attraction; 
T.  -  I.  7 


5o  CHAPITRE   I.     —    LOI    DE    LA    GRAVITATION    UNIVERSELLE. 

si  l'on  supposait  par  exemple  n  —  —  2,001,  il  on  résulterait 

T,  (  0,001  \  r.    „  1-/      //' 

lim0=    ,  =7:    1  +  -^ H...    =i8o»o'24". 

\  \  —  o ,  00 1  \  2  / 

On  voit  donc  que,  si  l'exposant  de  la  loi  d'attraction  différait  de  2  seulement  de 
0,001,  l'angle  formé  par  deux  rayons  vecteurs  maxima  et  minima  consécutifs  de 
l'orbite  d'une  planète  différerait  de  180^  de  plus  de  5'.  Nous  supposerons  l'or- 
bite peu  excentrique;  le  second  terme  de  la  formule  (34)  est  très  petit  à  cause 
des  facteurs  {r.^  —  r,)-  et  /i  +  2  =  0,001,  de  sorte  qu'on  peut  employer  la  for- 
mule (35).  L'orbite  se  composant  d'une  infinité  de  parties  identiques  à  celle  qui 
est  comprise  entre  un  rayon  vecteur  maximum  et  le  rayon  vecteur  minimum 
suivant,  on  voit  que  le  point  le  plus  rapproché  du  Soleil,  le  périhélie  (^fig.  5), 

Fi  g.  5. 


M,AB=i8o",  M\C  =  i8o», 

BSM,  =5'24":        M.>M:=  io'48'. 

se  déplacerait  à  chaque  révolution  de  10' 48",  c'est-à-dire  d'une  quantité  consi- 
dérable et  tout  à  fait  incompatible  avec  les  observations.  La  fixité  des  périhélies 
planétaires  prouverait  donc  à  elle  seule  que,  si  l'attraction  solaire  est  de  la 

forme  -~,  on  doit  avoir  n  =  2. 

Les  résultats  précédents  sont  dus  à  Newton  {Principes,  Livre  I,  Prop.  XLV). 

Remarque.  —  Le  terme  en  (  ^.^ ~  ^'  )    disparaît  de  la  formule  (34)  pour  /z  =  i 
et  /î  =—  2;  il  en  serait  de  même  des  termes  suivants  en 


car,  pour/i  =  i,  l'attraction  est  proportionnelle  à  la  distance,  la  trajectoire  est 

une  ellipse  ayant  pour  centre  le  centre  d'attraction;  on  a  donc  toujours  0  =-> 

t\—r,     ,    .  ,  .      .         .        ,  1    •.    I       I,      •...      7: 


quel  que  soit  le  rapport  — ^:  c'est  bien  à  quoi  se  réduit  alors  l'expression -pr 

Pour  n  =  —  2,  cette  même  expression  est  égale  à  -  ;  la  trajectoire  est  une  ellipse 
ayant  l'un  de  ses  foyers  au  centre  fixe,  cl  l'on  doit  avoir  0  =  11,  quel  que  soit-^^ — -■ 


CHAPITRE    II.     —     GENERALITES    SUR    L  ATTRACTION.  01 


CHAPITRE  II. 

GÉNÉRALITÉS  SUR  L'ATTRACTION.  —  ATTRACTION  DES  COUCHES  SPHÉRIQUES. 
ATTRACTION  D'UN  CORPS  SUR  UN  POINT  ÉLOIGNÉ. 


8.  Newton  a  donné  à  sa  loi  une  généralité  que  n'exigeaient  pas  les  lois  de 
Kepler.  Il  en  résulte  que  les  planètes  ne  peuvent  plus  se  mouvoir  dans  des 
ellipses,  obligées  qu'elles  sont  d'obéir,  non  seulement  à  l'attraction  du  Soleil, 
mais  encore  aux  attractions  des  autres  planètes,  c'est-à-dire  à  des  forces  nom- 
breuses, complexes  et  variables  à  chaque  instant.  Les  lois  de  Kepler  cesseront 
donc  d'être  vérifiées  rigoureusement;  elles  ne  représenteront  plus  qu'une  pre- 
mière approximation  des  mouvements. 

Il  faut  maintenant  prendre  la  loi  de  Newton  comme  point  de  départ  et  en 
déduire  par  l'Analyse  les  mouvements  des  corps  célestes;  on  aura  ensuite  à  com- 
parer les  résultats  du  calcul  à  ceux  de  l'observation. 

Nous  ferons  une  première  simplification  en  nous  bornant  à  considérer  seu- 
lement les  corps  qui  composent  notre  système  planétaire,  et  laissant  de  côté  les 
étoiles.  Les  distances  des  étoiles  au  Soleil  sont  très  grandes  par  rapport  aux 
dimensions  du  système  solaire;  ainsi  l'étoile  la  plus  rapprochée  est  environ 
7000  fois  plus  éloignée  du  Soleil  que  ne  l'est  Neptune.  Dans  ces  conditions,  les 
attractions  provenant  des  étoiles,  avec  les  données  admissibles  sur  leurs  masses, 
pourront  modifier  un  peu  le  mouvement  de  translation  du  système  solaire  dans 
l'espace,  mais  ne  dérangeront  pas  d'une  façon  appréciable  les  mouvements  rela- 
tifs dans  l'intérieur  du  système,  et  ce  sont  ces  mouvements  qui  nous  intéressent. 

Considérons  l'un  des  corps  de  notre  système;  nous  pouvons  décomposer  son 
mouvement  en  deux  autres  :  le  mouvement  de  son  centre  de  gravité  et  le  mou- 
vement du  corps  autour  de  son  centre  de  gravité.  De  là  les  deux  principaux  pro- 
blèmes de  la  Mécanique  céleste  : 

1°  Déterminer  les  mouvements  des  centres  de  gravité  des  corps  célestes; 


52  CHAPITRE   II. 

2°  Déterminer  les  mouvements  des  corps  célestes  autour   de   leurs  centres  de 


gravite. 


Nous  commencerons  par  le  premier  problème,  qui  fera  l'objet  du  tome  I  de 
cet  Ouvrage;  la  solution  du  second  ne  sera  donnée  que  dans  le  tome  II. 

Nous  nous  appuierons  sur  le  théorème  du  mouvement  du  centre  de  gravité  : 

Les  équations  différentielles  du  mouvement  du  centre  de  gravité  d'un  système 
sont  les  mêmes  que  si  toute  sa  masse  y  était  concentrée  et  si  toutes  les  forces  qui 
agissent  sur  les  divers  points  du  système  y  étaient  transportées  parallèlement  à 
elles-mêmes . 

Soient  A  et  A,  {fig.  G)  deux  des  corps  célestes,  M  un  élément  de  masse 
déterminé  du  premier,  M<,  M',,  ...  les  éléments  de  masse  du  second;  le  point  M 

Fig.  6. 


sera  soumis  à  l'action  de  forces  connues  dirigées  suivant  les  droites  MM,, 
MM',,  —  Il  faudra  d'abord  trouver  la  résultante  xMR  de  toutes  ces  forces,  puis 
déterminer  la  résultante  générale  des  forces  MR  qui  correspondent  à  tous  les 
éléments  M  du  corps  A,  toutes  ces  forces  étant  transportées  parallèlement  à 
elles-mêmes  au  centre  de  gravité  G  de  ce  corps. 

On  voit  donc  que  la  première  question  qui  se  présente  est  la  détermination 
de  l'attraction  d'un  corps  sur  un  point  extérieur;  on  est  amené  tout  naturel- 
lement à  considérer  en  particulier  le  cas  où  ce  corps  est  sphérique  et  homo- 
gène, ou  composé  de  couches  sphériques  concentriques  homogènes;  on  y  est 
conduit  par  l'observation  qui  nous  montre  les  corps  célestes  sous  des  figures  peu 
différentes  de  la  sphère,  et  par  l'hypothèse  de  la  fluidité  primitive. 

9.  Soient  A  {fig.  7)  un  corps  dont  on  veut  calculer  l'attraction  R  sur  un  point 

Fig.  7- 


extérieur  N,  dm  l'élément  de  masse  qui  correspond  au  point  M,   [J.  la  masse 


GÉNÉRALITÉS    SUR    l'aTTRACTION.  53 

du  point  N,  ii  la  distance  MN;  l'élément  M  exerce  sur  le  point  N  une  attrac- 
tion NB  dirigée  suivant  NM  et  ayant  pour  intensité 

f  fx  dm 

Il  faut  trouver  la  résultante  de  toutes  les  forces,  telles  que  NB,  appliquées  au 
point  N,  quand  l'élément  M  parcourt  toute  la  masse  du  corps  A. 

Pour  y  arriver,  prenons  trois  axes  de  coordonnées  rectangulaires  Ox,  Oy,  Oz  ; 
désignons  par  a:,  y,  z  les  coordonnées  du  point  N,  par  a,  b,  c  celles  du  point  M, 
par  p  la  densité  du  corps  au  point  M,  enfin  par  X,  Y,  Z  les  composantes  paral- 
lèles aux  axes  de  l'attraction  cherchée  R.  Décomposons  la  force  NB  en  trois 
autres  parallèles  aux  axes;  elles  auront  pour  expressions,  en  grandeur  et  en 

signe, 

„    dm  a  —  X        „    dm  b  —  r        „    dm  c  —  z 
tjx— - ,      if^-i -i      f/^— ^i •• 

U^  U  '       U''  U  U-  IL 

On  peut  maintenant  faire  la  somme  algébrique  de  toutes  les  composantes  pa- 
rallèles à  Oa?,  et  de  même  pour  les  deux  autres  axes.  On  trouve  ainsi 

X  =  f  a  /   — — - —  dm , 


Y^^ixft^dm, 


(0  ^  rc-. 

7.  =:fu.  I — •  dm , 

J        «^ 

où 

u  =  \/{a  —  ccy-^  {b—fy-h{c  —  z)K 

En  remplaçant  dm  par  p  dadbdc,  on  peut  écrire  aussi 

I   X  =  f  ]:j!.  /    /    /   j —  p  da  db  de, 

(i')  lY=zfixJlJ       ~/  pdadb  de, 

I   Z  =  l'/x  /    1    I    ~  9  da  db  de. 

On  doit  supposer  que  p  est  une  fonction  connue  de  a,  b,  c,  F  (a,  b,  c)  ;  dans  les 
formules  (i'),  les  intégrations  s'étendent  à  toute  la  masse  du  corps  A. 

On  est  donc  ramené  au  calcul  de  trois  intégrales  triples. 

On  peut  faire  dépendre  la  détermination  de  X,  Y,  Z  de  celle  d'une  seule  inté- 
grale triple.  Posons,  en  effet, 


54  CHAPITRE    II. 

OU 

JJJ  «  J  J   J    ^^a-xr-+{b-yy--^{c-zY 

les  intégrations  s'étendant  à  toute  la  masse  du  corps  A  ;  on  voit  que  V  sera  fina- 
lement une  fonction  de  x,  y,  z;  c'est  ce  que  l'on  nomme  la  Jonction  potentielle 
ou  simplement  le  potentiel  relatif  à  l'attraction  du  corps  A  sur  le  point 
M(a7,7,  s).  La  formule  (2)  montre  que  le  potentiel  représente  la  somme  des 
éléments  de  masse  du  corps  divisés  par  leurs  distances  au  point  attiré. 

Nous  supposerons  essentiellement  ici  (')  que  le  point  N  est  extérieur  au 
corps  ou  plutôt  qu'il  ne  fait  pas  partie  de  la  masse  du  corps;  dans  ces  condi- 
tions, les  éléments  différentiels,  dans  les  formules  (i')  et  (2'),  sont  toujours 
finis;  X,  Y,  Z  et  V  sont  des  fonctions  continues  et  finies  de  ce,  y,  z.  Cherchons 
la  dérivée  partielle  de  V  par  rapport  à  x.  Dans  la  formule  (2'),  l'élément  diffé- 
rentiel reste  toujours   fini;   les   limites  des   intégrations  sont  indépendantes 

de  x\  on  peut  différentier  sous  le  signe  /  /  /  ;  on  trouve  ainsi 


jm 


(3)  _z=  /     /     /    ^^dadbdc. 

Or  on  a 

«2  -  (a;  _  ay-+  (7  -  bY-\-  {z  —  c)\ 

d'où 

u I     o.u^ X  —  a 

dx  2  a'    dx  u^     ' 

l'équation  (3)  donnera  donc 

En  comparant  avec  (i'),  on  obtient  la  première  des  trois  formules  suivantes  : 

Il  suffira  doMc  de  déterminer  la  fonction  V  pour  que  X,  Y,  Z,  et  par  suite 
l'attraction  R,  soient  connus  en  grandeur  et  en  direction. 

Désignons  par  r  le  rayon  vecteur  ON  mené  de  l'origine  0  des  coordonnées 
au  point  attiré  N,  par  P  la  projection  de  la  résultante  R  sur  la  direction  ON, 
comptée  positivement  dans  le  sens  ON  et  négativement  dans  le  sens  contraire. 


(1)  Une  théorie  plus  complète  du  potentiel  sera  donnée  dans  le  lomc  11  de  cet  Ouvrage. 


GÉNÉRALITÉS    SUR    l'aTTR ACTION.  55 

On  peut  appliquer  la  première  des  équations  (4)  en  supposant  que,  pour  un 
moment,  l'axe  des  x  coïncide  avec  ON;  on  trouve  ainsi  la  formule 

(5)  .  P  =  f^^' 

la  signification  de  la  dérivée  -y^  est  la  suivante  :  soient,  sur  le  prolongement 

de  ON,  N' un  point  infiniment  voisin  deN,  NN'=  §/%  Vh-  §V  la  valeur  du  potentiel 

pour  le  point  N';  on  aura 

dV       ,.     èW 
ar  or 

d-Y        c)*V        d^V 
10.  Equation  de  Laplace.  —  Calculons  l'expression  y-^  +  yi  +  "t;?  ^n 

partant  de  la  formule  (2').  Nous  pourrons  différentier  deux  fois  sous  le  signe  /  /  /  ; 
nous  trouverons  donc 


or  on  a 


d'où 


df-  ^   ôz^       J   J   J     Xdx'-'^  dy  +  dz^-J 


u u^     I  a:  —  a  .T  —  a 


p  da  dh  de  ; 


^2i  J2I  ^2! 

"  "  "  ^  -J     r/  \'>         ,  /\o         /  v,-i  ^  "J        9 

53;^  +  ^+^  =  - ^  +  ^  f(-^--") +(■>'-'')'-*-(=- '^''i^- P +  ;?  "=°- 

On  a  donc,  pour  toutes  les  valeurs  de  oc,  y,  z  qui  répondent  à  des  points  ne  fai- 
sant pas  partie  du  corps  attirant,  l'équation  remarquable 

d^Y      d'Y      d'Y 

qui  a  été  découverte  par  Laplace. 

11.  Attraction  des  couches  sphériques  homogènes.  —  Considérons  une 
couche  sphérique  homogène  d'épaisseur  finie  et  cherchons  son  attraction  sur 
un  point  N  ne  faisant  pas  partie  de  la  couche,  situé  soit  à  l'extérieur,  soit  dans 
l'intérieur  de  cette  couche. 

Prenons  le  centre  0  de  la  couche  pour  origine  des  axes;  il  est  évident  a  priori 
que  le  potentiel  V  ne  doit  dépendre  que  de  la  distance  rdu  point  N  au  point  0; 
d'ailleurs  la  fonction  V  doit  vérifier  identiquement  l'équation  (G).   On   aura 


56  CHAPITRE    II. 

les  formules  suivantes  : 

âr  a? 

dV  _  dV  dr_  _  dV  a^ 
dx        dr  dx        dr  r 

d^  _  d^  /^Y       ^  /i  _  -^ 
dx^         dr-  \  /■  /         dr  \  /•       /■* 

Ajoutons  cette  expression  de  .  ,  aux  expressions  analogues  de  -r-^  et  -pj»  et 
portons  dans  (6);  nous  trouverons 

d^V      2  ^  _ 
dr'^         r  dr 

d^N  dV 


OU  bien 


ou  encore 

d*Yr 


dr- 
On  en  tire,  en  désignant  par  A  et  B  deux  constantes  arbitraires, 

V/=:A4-B/, 

(7)  V=^+B. 

Détermination  des  constantes.  —  Supposons  d'abord  le  point  N  placé  dans  l'in- 
térieur de  la  couche;  on  devra  avoir  A  =  o,  sans  quoi  la  formule  (7)  donnerait 
V  =  00  pourr=o,  c'est-à-dire  pour  le  centre  do  la  couche,  co  qui  est  impos- 
sible, V  restant  évidemment  fini  par  sa  définition  même.  On  aura  donc,  pour 
tous  les  points  situés  à  l'intérieur  de  la  couche, 

V  =  B=:const., 

d'où 

dV  dV  âV 

^=^'        dy"^^'        7)7^°' 

X  =  0,  Yz=:0,  Z  =  0. 

On  a  donc  ce  théorème  dû  à  Newton  : 

Une  couche  sphérique  homogène  n  exerce  pas  d^ action  sur  les  points  de  son  inté- 
rieur. 


GÉNÉRALITÉS  SUR  L* ATTRACTION.  67 

Supposons,  en  second  lieu,  le  point  N  extérieur  à  la  couche  :  soit  r^  le  rayon 
extérieur  de  la  couche;  la  plus  petite  valeur  de  u  est  /• — r^  et  la  plus  grande 
r-h  r,  ;  on  pourra  donc  écrire,  en  désignant  par  M  la  masse  de  la  couche, 


ou  bien 


ou  encore 


/dm  r  dm        f    dm 

f  +  /'i       J      «        J    '•  —  i\ 

I       r ,        r  dm         I      /' 

/  dm  <  I    —  < / 


dm 


(8)  7^.<V<^ 


Si  le  point  N  s'éloigne  indéfiniment,  rtend  vers  l'infini;  V  reste  toujours  com- 
pris entre  deux  quantités  qui  se  rapprochent  indéfiniment  de  zéro;  donc  V  tend 
vers  zéro.  Si,  dans  la  formule  (7),  on  fait  r  =  oc,  V  =  o,  il  vient  B  =  o  ;  il  en 
résulte 


portons  cette  valeur  de  V  dans  les  inégalités  (8),  et  nous  aurons 


M  ,  M 
<A< 


Si  nous  faisons  tendre  r  vers  l'infini,  nous  voyons  que  A  reste  compris  entre 
deux  quantités  qui  tendent  vers  M;  donc  A  =  M,  et  l'on  a,  pour  tous  les  points 
extérieurs  à  la  couche, 


la  formule  (5)  donne  ensuite 


,.2 


P  désigne  la  projection  de  l'attraction  R  sur  la  direction  ON;  or,  par  raison  de 
symétrie,  l'attraction  est  dirigée  suivant  la  droite  NO.  On  a  donc 

R=-P 

et,  par  suite. 


T.  -  I. 


58  CHAPITRE    II. 

cette  attraction  est  égale  à  celle  qu'exercerait  sur  le  point  N  un  point  matériel 
de  masse  M  placé  en  0.  De  là  ce  second  théorème,  dû  également  à  Newton  : 

Une  couche  sphérlque  homogène  attire  les  points  extérieurs  comme  si  toute  sa 
masse  était  réunie  à  son  centre. 

Ce  résultat  a  encore  lieu  pour  un  corps  formé  de  couches  sphériques  concen- 
triques homogènes,  d'épaisseurs  quelconques,  finies  ou  infiniment  petites,  la 
densité  de  chaque  couche  variant  d'une  manière  quelconque,  du  centre  du  corps 
à  sa  périphérie;  carie  théorème  est  vrai  pour  chacune  des  couches. 

Ainsi  le  Soleil,  les  planètes  et  leurs  satellites  pouvant  être  considérés  sensi- 
blement comme  des  corps  de  la  nature  supposée  ci-dessus,  ils  attirent  à  fort 
peu  près  les  points  extérieurs  comme  si  l'on  supposait  leurs  masses  réunies  à 
leurs  centres  de  gravité  respectifs. 

Si  nous  nous  reportons  à  \^  fig.  (3,  n*^  8,  en  supposant  les  deux  corps  com- 
posés de  couches  sphériques  concentriques  homogènes,  et  si  nous  désignons  par 
M<  la  masse  du  corps  A,,  par  G,  son  centre  de  gravité,  par  dm  la  masse  de  l'élé- 
ment M,  par  A  la  distance  MG,,  la  résultante  des  attractions  exercées  sur  M  par 
tous  les  éléments  du  corps  A,  sera  une  force  MR  dirigée  suivant  la  droite  MG,, 
ayant  pour  intensité 

ifr»       f  ^ïi  dm        f  M|  dm 

MU  =    ,    =  —n—  \ 

MGi  ^ 

on  aura  {^fig-  8)  des  forces  analogues  appliquées  aux  éléments  M',  M",  ..., 

f  M,  dm' 


M'  IV  — 

]vrR"= 


A'» 
f  M,  dm" 


Il  faudra  maintenant  transporter  toutes  ces  forces  parallèlement  à  elles-mêmes 
au  point  G,  centre  de  gravité  de  A,  et  prendre  leur  résultante.  On  peut  les 


Fia.  8. 


transporter  d'abord  au  point  G,  par  lequel  passent  toutes  leurs  directions;  on 
voit  que  leur  résultante  A  sera  égale  et  opposée  à  la  résultante  des  attractions 
exercées  sur  un  point  matériel  de  masse  M,  placé  en  G,  par  tous  les  éléments  du 
corps  A;  d'après  le  second  théorème  de  Newton,  cette  résultante  est  dirigée 


GÉNÉRALITÉS  SUR  L  ATTRACTION. 

suivant  la  droite  G,  G  et  a  pour  intensité 

fMMi 


59 


(9) 


^ 


GG, 


Nous  arrivons  donc  à  cette  conclusion  que,  si  l'on  transporte  au  point  G,  paral- 
lèlement à  elles-mêmes,  toutes  les  attractions  exercées  sur  les  divers  éléments 
de  A  par  les  divers  éléments  de  A,,  la  résultante  ^  sera  dirigée  suivant  la 
droite  GGi  et  aura  une  intensité  déterminée  par  la  formule  (9). 

Si  donc  la  figure  et  la  constitution  des  corps  A,  A,,  Ao,  ...  étaient  celles 
qu'on  a  supposées  plus  haut,  on  pourrait  faire  abstraction  des  dimensions  de 
ces  corps  et  les  remplacer  par  des  points  matériels  G,  G,,  Go,  ...,  de  masses  M, 
M,,  Ma,  ...,  s'attirant  mutuellement  suivant  la  loi  de  Newton;  et,  pour  avoir  les 
équations  différentielles  des  mouvements  des  centres  de  gravité  des  corps  consi- 
dérés, il  suffirait  d'écrire  les  équations  différentielles  des  mouvements  d'autant 
de  points  matériels  de  masses  données,  soumis  à  leurs  attractions  mutuelles 
s'exerçant  conformément  à  la  loi  de  Newton. 

On  formera  ces  équations  différentielles  dans  le  Chapitre  suivant. 

Mais,  en  réalité,  les  corps  célestes  ne  sont  pas  rigoureusement  sphériques; 
bien  que  les  observations  n'aient  pu  nous  révéler  encore  un  aplatissement  sen- 
sible dans  le  Soleil  ni  dans  un  certain  nombre  de  planètes,  la  Géodésie  nous  a 
appris  à  mesurer  l'aplatissement  de  la  Terre;  il  suffit  de  regarder  Jupiter  et 
Saturne  dans  une  lunette,  sans  faire  aucune  mesure,  pour  voir  que  ces  corps 
s'éloignent  notablement  de  la  forme  sphérique. 

La  réduction  des  corps  célestes  à  leurs  centres  de  gravité  respectifs  n'est  donc 
qu'une  approximation  ;  fort  heureusement,  une  circonstance  particulière  rend 
cette  approximation  très  voisine  de  la  réalité;  cette  circonstance  est  que  les 
dimensions  des  corps  célestes  sont  très  petites  par  rapport  aux  distances  qui  les 
séparent  les  uns  des  autres;  nous  allons  développer  ce  point  dans  l'article 
suivant. 


12.  Attraction  d'un  corps  sur  un  point  éloigné.  ~  Soit  le  corps  A  (y?^.  9) 


dont  on  cherche  l'attraction  sur  un  point  matériel  N  dont  la  distance  GN  =  rau 


(ÎO  CHAPITRE    II. 

centre  de  gravité  G  est  très  grande  par  rapport  aux  dimensions  du  corps.  Nous 
prendrons  le  point  G  pour  origine  des  coordonnées  et  nous  ferons  passer 
l'axe  GX  par  le  point  N;  désignons  par  M  l'un  quelconque  dm  des  éléments  de 
masse  du  corps,  par  a,  h,  c  ses  coordonnées,  par  r'  la  distance  GM,  par  u  la  dis- 
tance MN  et  enfin  par  V  le  potentiel  relatif  à  l'attraction  du  corps  sur  le  point  N. 
Nous  aurons 


u- 

(/• 

■ay-i-b^ 

4-c', 

,Ji 

= 

«2 

+ 

b'--\-c\ 

?/2 

= 

/•2 

— 

lar  -\-  /•' 

■2 

1 

'    i 

/ 

I 

V 

lar  — 

-;-\- 

// 

~" 

7' 

,.2 

) 

D'après  l'hypothèse,  quel  que  soit  le  point  M  à  l'intérieur  ou  sur  la  surface  du 
corps  A,  le  rapport  -  est  très  petit,  et  il  en  est  de  même,  a  fortiori,  du  rap- 
port -;  nous  allons  considérer  -  et  -  comme  de  petites  quantités  du  premier 
ordre  suivant  les  puissances  desquelles  nous  développerons  l'expression  de  - 
donnée  ci-dessus.  Nous  trouverons  aisément,  en  négligeant  le  troisième  ordre, 


1  =  -!.|.-H-  + 
u        r 


d'où,  en  multipliant  par  dm  et  intégrant  pour  tous  les  points  du  corps  A, 

V=  ^  fdm  +  -^   fadm+-^  f{3a-  —  r'^)  dm -^ . .  . . 

Or,  si  M  désigne  la  masse  du  corps,  on  a 

/  dm  =  M  ; 

puisque  l'origine  des  coordonnées  coïncide  avec  le  centre  de  gravité,  on  a  aussi 

/  a  dm  =  o , 

et  il  en  résulte 

M       I     r 

r         ir^  J   ^  ' 


GÉNÉRALITÉS    SUR    l'aTTRACTION.  6i 

OU  encore,  en  remplaçant  a^  par  r'-  —  (^^  +  c^). 


(lO) 


V=^  4-~   fr'^'dm-^^   nb'^^c')dm-\-... 


Désignons  par  I  le  moment  d'inertie  du  corps  par  rapport  à  la  droite  GN  et 
par  A,  B,  C  les  moments  d'inertie  principaux  de  ce  corps  relatifs  à  son  centre  de 
gravité  G;  on  a,  comme  on  le  voit  aisément, 


d'ailleurs 


.^^^A  +  B  +  C^ 


f{b^^c^)dm  =  l: 


la  formule  (lo)  donnera  donc 


,,      MA  +  B-t-G  — 31 


/•  2  n 


Soient  a,  [B,  y  les  angles  que  fait  la  droite  OG  avec  les  axes  principaux  d'iner- 
tie du  point  G;  on  a,  par  un  théorème  bien  connu, 

I  =  A  cos^a  +  B  cos2(3  +  C  cos^y  =  (A  —  C)  cos^a  +  (B  —  G)  cos2[3  +  G; 
la  formule  (ii)  pourra  donc  s'écrire 

M       (A  —  G)  (i  —  3  cos^a)  +  (B  —  G)  (i  —  3  cos^jS) 

V  —  —  H ^5 +  .  .  . 

OU  encore,  en  désignant  par  r[  la  plus  grande  valeur  de  r'  le  long  de  la  surface 
du  corps, 

,,      Mr        /A  — G  I  — Scos^a       B  — G  I  — 3cos2(3\  //-'A^  "l 

Quand  il  s'agit  de  l'attraction  d'un  corps  céleste  sur  un  point  très  éloigné, 

M 

la  formule  (12)  se  réduit  à  fort  peu  près  à  V  =  —  ?  à  cause  d'abord  du  petit  fac- 
teur (^)  j  et  ensuite  parce  que  les  quantités  „  _,^  ,  -j^rrr  sont  petites  aussi, 

car  ces  quantités  seraient  nulles  si  le  corps  considéré  était  composé  de  couches 
sphériques  concentriques  homogènes,  hypothèse  peu  éloignée  de  la  réalité. 
On  pourra  donc,  le  plus  souvent,  se  borner  à 

v=M, 


62  CHAPITRE    II. 

d'où,  relativement  à  un  système  quelconque  d'axes  G^,  Gj,  G^  se  coupant 
en  G,  en  désignant  par  x,  y,  z  les  coordonnées  du  point  N  relatives  à  ces  axes, 

v=        »• 


^       „    dY       fuM  /      œ 


dx  r^     \      / 

et  des  expressions  analogues  pour  Y  et  Z;  le  corps  A  attire  donc  à  très  peu  près 
le  point  N  comme  si  toute  sa  masse  M  était  réunie  à  son  centre  de  gravité  G. 

Pour  "nous  faire  une  idée  de  la  grandeur  du  coefficient  de  l—j  dans  la  for- 
mule (12),  supposons  que  le  corps  A  soit  un  ellipsoïde  homogène  de  révolution 
autour  du  diamètre  auquel  correspond  le  moment  C  et  aplati  suivant  cet  axe; 
on  aura,  comme  on  sait,  en  désignant  par  c'  le  rayon  polaire  et  remarquant  que 
r[  =  a'  est  le  rayon  équatorial, 

B  tzr  A  =  M = -, 


5 


et  la  formule  (12)  donnera 

_,       Mf        a'''—c"',^        ,  ,        ,.         Ja'Y  "1 

^  =  7  ['  "^     xoa'^     -    ""^^  "^  "^  ^  ^^^  *^  -  ^^ ^  (7  J  "^  •  •  •  J 

ou  encore,   avec  une  précision  suffisante,  en  supposant  petit  l'aplatissement 
£  =  — -, —  de  l'ellipsoïde, 

V=^[,+  I.(,-3cos.,)(2;)V...]. 
Remarque  I.  —  Dans  le  cas  où  l'on  considère  l'attraction  exercée  par  une 

a' 

planète  sur  un  point  d'une  autre  planète,  le  rapport  -7  est  très  petit,   et  l'on 
peut  toujours  se  borner  à 

r 

Mais  il  n'en  est  plus  ainsi  pour  l'attraction  exercée  par  la  Terre  sur  la  Lune; 
—  est  environ  g^;  pour  l'attraction  de  Jupiter  sur  son  premier  satellite,  —  =^; 

s'il  s'agit  enfin  de  Saturne  et  de  son  premier  satellite,  on  a  ^  =  v  C'est  donc 


GÉNÉRALITÉS    SUR    l'aTTRACTION.  63 

seulement  dans  l'étude  des  mouvements  des  satellites  qu'il  y  aura  lieu  de  com- 
pléter l'expression  approchée  —  du  potentiel. 

Remarque  IL  —  Le  système  solaire  se  compose  de  planètes  isolées  et  de  sys- 
tèmes secondaires  formés  chacun  d'une  planète  et  de  ses  satellites;  les  centres 
de  gravité  de  ces  systèmes  partiels  sont  très  éloignés  les  uns  des  autres  rela- 
tivement aux  distances  respectives  des  corps  de  chacun  d'eux;  si  donc  on 
considère  le  potentiel  relatif  à  l'attraction  d'un  de  ces  systèmes  sur  un  point 
très  éloigné,  on  pourra  appliquer  la  formule  (12)  et  la  remplacer  simplement 

par  V  =  — >  à  cause  de  la  petitesse  du  facteur  (  — j  ;  mais  cette  réduction  sera 

moins  approchée  qu'elle  ne  l'était  dans  le  cas  d'un  des  corps  célestes,  parce  que 

les  quantités  -ri-Tr  ^^    ^  .,./  ne  sont  plus  très  petites.   On  voit  donc  que  les 

centres  de  gravité  des  planètes  isolées  et  ceux  des  systèmes  secondaires  se 
meuvent  à  fort  peu  près  comme  si  toutes  leurs  masses  étaient  réunies  à  leurs 
centres  de  gravité,  ces  divers  centres  s'attirant  mutuellement  deux  à  deux 
suivant  la  loi  de  Newton. 

Nous  pourrons  donc  introduire  une  simplification  importante  et  considérer 
le  système  solaire  comme  formé  d'un  nombre  limité  de  points  matériels  de 
masses  données  s'attirant  mutuellement  suivant  la  loi  de  Newton  et  correspon- 
dant :  le  premier  au  Soleil,  le  deuxième  à  Mercure,  le  troisième  à  Vénus,  le 
quatrième  à  l'ensemble  de  la  Terre  et  de  la  Lune,  le  cinquième  à  l'ensemble  de 
Mars  et  de  ses  satellites,  etc. 

Quand  on  connaîtra  le  mouvement  du  centre  de  gravité  d'un  système  secon- 
daire et  les  mouvements  relatifs  dans  ce  système,  il  sera  aisé  d'en  déduire  le 
mouvement  de  la  planète  correspondante;  ainsi  la  théorie  générale  fera  con- 
naître d'abord  le  mouvement  du  centre  de  gravité  de  la  Terre  et  de  la  Lune; 
on  déterminera  ensuite  le  mouvement  relatif  de  la  Lune  autour  de  la  Terre, 
et  c'est  alors  seulement  qu'on  sera  à  môme  de  calculer  complètement  le  mou- 
vement de  la  Terre. 


64  CHAPITRE    III. 


CHAPITRE  m. 

ÉQUATIONS  DIFFÉRENTIELLES  DES  MOUVEMENTS  DES  CENTRES  DE  GRAVITÉ 

DES  CORPS  CÉLESTES. 


13.  Nous  pouvons  maintenant,  après  les  simplifications  précédentes,  former 
aisément  ces  équations. 

Prenons  trois  axes  rectangulaires  fixes  0^,  Gy],  Ot;  soient,  relativement  à 
ces  axes,  ^o>  ^jo»  ^o  les  coordonnées  du  centre  de  gravité  Mo  du  Soleil  dont  la 
masse  sera  représentée  par  m^;  désignons  par  H/,  y],,  "Ci,  rui  les  quantités  ana- 
logues relatives  au  centre  de  gravité  M,  de  l'une  quelconque  des  planètes  ou  au 
centre  de  gravité  de  cette  planète  et  de  ses  satellites,  l'indice  «prendra  les  va- 
leurs I,  2,  3,  ...,«,  n  désignant  le  nombre  des  planètes;  nous  représenterons 
d'une  manière  générale  par  A/j  la  distance  des  deux  points  M,  et  My.  Cherchons 
les  équations  différentielles  du  mouvement  du  point  Mo;  ce  point  est  soumis  à 
l'action  de  n  forces  dirigées  suivant  les  droites  MoM,,  M0M2,  ...,  MoM„;  la  pre- 
mière de  ces  forces  a  pour  intensité  .°  ';  ses  projections  sur  les  axes  de  coor- 
données  sont  égales  respectivement,  en  grandeur  et  en  signe,  à 

f/np/ni  gi  — £n       fntonij  n^  —  ri„       f^V^j  Ci  —  Co 
A»,,       Ao.,    '        Al,        A„.,     '        A^,,        Ao,, 

On  formera  donc  aisément  l'équation  suivante 

"*  ^0,1  ^0,2  ."o,'t 

et  deux  autres  équations  toutes  pareilles  en  yj  et  '(. 
De  même, 

'  **1,0  ^1,2  ^l,n 


EQUATIONS  DES  MOUVEMENTS  DES  CENTRES  DE  GRAVITÉ. 


65 


Lagrange  a  donné  à  ces  équations  une  forme  très  symétrique  en  introduisant 
la  fonction 


U  = 


Al, 2 


+ 


\ni„_^m„ 


que  nous  écrirons  plus  simplement 


on  a  du  reste 

(3) 


A,-,y 


I^lj  =  a^-EjY-^  (ru-  njY+iKi-  Kj)\ 


d\}     d\} 


On  peut  calculer  les  expressions  des  dérivées  partielles  ~  ,     . 
partant  de  (2)  et  (3);  on  trouve  aisément 


^\^ 


'  ^n^j  •  •  '  ■>  -T^  5   en 


K,i        àlo 


d'où 


àco  Ao,i 


d\] 


àço 


'0,2 


^f  -  f,«om,  iL_5_"  _^.  f,n,m,  ^^      '•« 


A* 
0,1 


après  quoi  l'équation  (1)  donnera 


m, 


A-*  , 
'-'il.  ■> 


d%_dV 
dt^  ""  dlo 


^  f\  .n. 


On  pourra  donc  donner  la  forme  suivante  aux  équations  différentielles  des  mou- 
vements des  centres  de  gravité  des  n  +  i  corps  considérés 


(a) 


d'Eo  _  OU 
dt-        dli 


d'^Tio        (RI 
dt^    ""  drio 

dt^    ~~  df\i 


d-T],,  _  ^U 


^-ç„ 

(?U 

'^  r/^2 

~^Co 

^^C„ 

au 

T.  -   I. 


dl^  dln'  '"   dt^     -  dn,,'  -^"dW-dKa 

A|,y  =  (^/-  IjY -\-  {ru-njy+  {Ki-  KjY. 


G6  CHAPITRE    111. 

La  fonction  U  est  \^  fonction  des  forces;  il  est  important  de  remarquer  qu'elle  ne 

de  • 

contient  explicitement  ni  le  temps  t  ni  les  composantes  -ij^  •••  des  vitesses. 

La  détermination  des  mouvements  de  M»,  M,,  ...,  M„  dépend  de  l'intégration 
du  système  {a)  de  3nH-3  équations  différentielles  simultanées  du  second 
ordre;  c'est  le  problème  des  n  +  i  corps.  Mais  il  n'a  été  possible  jusqu'ici  de 
faire  l'intégration  complète  que  dans  le  cas  de  «  —  i  ;  le  système  n'est  alors 
formé  que  de  deux  corps,  le  Soleil  et  une  planète.  Dans  les  autres  .cas,  même 
pour  le  fameux  problème  des  trois  corps,  malgré  les  efforts  des  plus  grands  géo- 
mètres, on  n'a  pu  obtenir  qu'un  petit  nombre  d'intégrales  que  nous  allons 
faire  connaître. 


14.  Commençons  par  une  remarque  sur  la  fonction  des  forces  U.  On  a 


—  \in, 


d'où 


On  en  conclut 


ùn,"-"l'"''~'M,j 


dru  dc,i  ^^     '         A?y 


i  J         ; 

^  (-r  d\}  d{j\       f  V"  V  'Eifij  —  rii Ij 

'  «      ;■ 

si,  dans  les  termes  élémentaires  des  seconds  membres,  on  cbange  «  eny  et  inver- 
sement, on  voit  que  ces  termes  élémentaires  sont  égaux  et  de  signes  contraires. 
On  en  conclut  donc 

(4)  2^.^^'         1    ^'■ 


I  i 

et  quatre  autres  relations  analogues  que  l'on  obtiendrait  par  des  permutations 
de  lettres. 

Cela  posé,  on  tire  des  équations  («),  en  ayant  égard  aux  formules  (4), 

^^)  l'"'-^^'^'      2]"^'-^=^«'      11'"'^=^ 


ÉQUATIONS  DES  MOUVEMENTS  DES  CENTRES  DE  GRAVITÉ.  67 

et 


2'"'('^'-^-^''- 


dt^ 


(6)  E '"'?■■-. 


d-'E,i        y  d^-Ki 


ir-i        /     d--f]i  d^li 


=0, 


de-       ■'  dé- 
fi 

dl- 

Occupons-nous  d'abord  des  formules  (5);  on  en  déduit,  en  désignant  par  «,,  h^, 
c^,  a.,,  b.^,  Co  six  constantes  arbitraires, 

{b)  «i-H-'^'     ^'=2'"'^'     ^'>=21'"'§' 

(  7  )  a^t-^  a^_z=^  nii  li,         bi  t  +  6,  =:  ^  im  -ru,         c^t  +  0^  =  ^  nii  C/, 


d'où 


Ï2 = 2  '"'■  ^'  "  ^  2  "^' 


dlc 
dt 


(c)  l  b,_  =  ^nurii—t^i»/-~^, 

Les  formules  (b)  et  (c)  sont  de  la  forme 

ce  sont  donc  des  intégrales  du  système  (a);  elles  sont  au  nombre  de  six  et 
sont  connues  sous  le  nom  (['intégrales  du  mouvement  du  centre  de  gravité;  les 
formules  (7)  expriment  en  effet  que  le  mouvement  du  centre  de  gravité  des 
Az  4- 1  points  matériels  considérés  est  rectiligne  et  uniforme. 

Passons  maintenant  aux  équations  (6),  multiplions-les  par  dt,  intégrons-les 
et  désignons  par  a^,  b^,  c\  trois  nouvelles  constantes  arbitraires;  nous  trou- 
verons 

/  X?         /     dt,i  dm 

'•'  "  2é  '"■  V"7iï  ~  ^'  lu 


(")  i*.=2:"'.0't--.§ 


Ces  trois  nouvelles  intégrales  sont  les  intégrales  des  aires;  elles  expriment  que  la 
somme  algébrique  des  aires  décrites  par  les  projections  sur  cbacun  des  plans 


68  CHAPITRE    III. 

coordonnés  des  rayons  menés  de  l'origine  aux  n  -\-  i  points  considérés  est  pro- 
portionnelle au  temps. 

Multiplions  enfin  les  équations  (a)  respectivement   par   2-^>  ^"^'  ^^^ 

2^,  . . .,  ajoutons-les  et  remarquons  que  la  fonction  U  ne  contenant  explicite- 
ment que  les  quantités  H»,  y]o,  ^oî  H,,  ...,  on  a 

'cït  ~  dî^,  ~dt        ()r,o   dt         dt^  dt         dçi   dt    "^  '  "' 
nous  trouverons 

/    dh  d^U    ,       dn,  d^-n,  <o  r/^Ço\  ^         /    dl_,  d-^l,  \  d\} 

ou  bien 

'd^J       d-nf    ,   d^f\_    d\} 


dt  2à  "^'  \  dt''    '    dt'    '   dt"^  )  "~  ^  ^< 

On  peut  intégrer  après  avoir  multiplié  par  dt,  et  l'on  trouve,  en  désignant  par  h 
une  constante  arbitraire, 

c'est  une  nouvelle  intégrale,  l'intégrale  desjorces  vives. 

Les  dix  intégrales  {b),  (c),  {d),  (/)  sont  les  seules  intégrales  rigoureuses 
que  l'on  ait  pu  obtenir  jusqu'ici. 

15.  Nous  allons  obtenir  une  formule  dont  Jacobi  a  tiré  des  conséquences  inté- 
ressantes (Vorlesungen  liber  Dynamik  von  C.-G.-J.  Jacobi,  herausgegeben  von  A. 
Clebsch,  p.  26-3o). 

On  déduit  des  équations  (a)  la  formule  suivante 

or,  U  étant,  par  sa  définition  même,  une  fonction  bomogène  et  de  degré  —  i  des 
quantités  Ho,  yio,  'Co.  ^,,  •••,  on  a 

^(^'■^•-'■'^'■â^-^^'^j=~^' 
ce  qui  permet  d'écrire  ainsi  la  relation  précédente 

V      (yd^li         d'm      ^  ^^CA         TT 


ÉQUATIONS  DES  MOUVEMENTS  DES  CENTRES  DE  GRAVITÉ.  69 

En  rapprochant  cette  formule  de  l'équation  (/),  on  en  déduit 

ou  bien 

cl   ^        [.    dlj  dfii  d^i\       jr    ^    ^, 


ou  encore 


Si  l'on  désigne  par  pi  la  distance  du  point  M,  à  l'origine  des  coordonnées,  on  aura 
donc 

d^  y  iHi  p? 

(8)  -^^ =2U  +  4/^ 

11  est  possible  de  transformer  le  premier  membre  de  cette  équation  de  ma- 
nière à  n'y  introduire  que  les  distances  mutuelles  A/^y  des  points  matériels,  au 
lieu  de  leurs  distances  à  l'origine  des  coordonnées. 

On  a,  en  effet,  ces  identités  bien  connues  et  d'ailleurs  faciles  à  vérifier 

2]  mi  2]  nii  ^'  —  (21  "^i  ^'•)'=  YiYé  "^'  "^J ^  ^''  +  ^y  —  2 ^i  ^y)' 
2]  mi^mifij—i^^  lUi-n^'^^'Y^  mimj{-nJ-}-n]—2r}rnj), 

2]  'fii  2  '"'■  ^'-  -  {H  "''  ^')'  =^  2]I]  ^*'  '"y  (  ^f  +  Cy  —  2  Ki  Cy  )  ; 

en  les  ajoutant,  on  trouve 

(9)  { 

(       =  HH  '«/  '«y  [a-  -  ^jy+  {-n,  -  vîy)^+  (Ki  -  Cy)'-] 

ou  bien,  en  ayant  égard  à  la  signification  de  pi  et  de  Aij  et  tenant  compte  des 
équations  (7), 

2]  mi  2  nh  Pf  =^^  "^i  '"y  ^Jj  -^  {^it  -\~  a^Y  -{-  {b^t  -^  b,Y  +  {cyl  -\-  c^y- . 

Tirons  de  là  ^  rriip'j  pour  le  porter  dans  la  formule  (8),  et  il  viendra 

,       \d-'^^n^lmJ^lJ  ] 


^O  CHAPITRE    lîl. 

d'où,  en  désignant  par  A'  une  nouvelle  constante  arbitraire, 

d"^  V  /«(  /fij  ^J  j 

ou  bien 

(10)  j^, =  (^^H-A-7+^^')2"''- 

Il  importe  de  remarquer  que  cette  équation  ne  contient  que  les  distances 
mutuelles  des  points  matériels  pris  deux  à  deux  et  leurs  dérivées  premières  et 
secondes  par  rapport  au  temps. 

Si  l'on  nomme  p'-  la  distance  du  point  M,  au  centre  de  gravité  du  système, 
on  tire  aisément  de  l'équation  (9)  la  formule 

2]^  /»,  nij  IJj  z=  ^  m,  ^  m,pr, 

de  telle  sorte  que  l'équation  (10)  peut  aussi  s'écrire 

^^  2]  ^'  P'' 


dt* 


2U4-4/''. 


16.  Les  observations  astronomiques  ne  nous  font  pas  connaître  les  mouve- 
ments absolus  des  planètes,  mais  seulement  leurs  mouvements  relatifs  par  rap- 
port au  Soleil;  il  importe  donc  de  former  les  équations  différentielles  dont  dé- 
pendent les  mouvements  relatifs;  c'est  ce  qui  va  nous  occuper  maintenant. 

Menons  par  le  point  Mo,  centre  de  gravité  du  Soleil,  trois  axes  Mo^r,  M„j, 
M(,5  parallèles  aux  axes  fixes;  soient,  relativement  à  ces  axes  qui  sont  mobiles 
mais  conservent  une  direction  invariable,  a?,,  y,,  ^,;  oc.,,  y.,,  z-.,;  ...,  ^„,  y„,  ^« 
les  coordonnées  des  centres  de  gravité  des  n  autres  corps.  Nous  poserons  en 
même  temps 

MoMi  — r,  =  Ao,,,         MoM2--r2  =  Ao.î,         


Enfin  nous  aurons  les  relations 

^1=^0  +  0^,, 

■ni 

"  '^0+ J.. 

ç. 

V 

"i  ) 

(•0                           ^2  =  Ho  +  a.-2, 

■n, 

=  T^0-i-/2, 

U- 

-  ?o  -1 

-   Z-i, 

L'équation  (i)  donnera 


ÉQUATIONS  DES  MOUVEMENTS  DES  CENTRES  DE  GRAVITÉ.  7I 

La  relation 

ik  =  ^0  +  ^k 

nous  montre  d'abord  que  x,,  ne  sera  introduit  que  par  ^a;  on  aura  donc 
La  même  relation  nous  donne 

OU,  en  ayant  égard  à  la  formule  (12), 

d'^x^.  ___  d^c,i,        n  "^  J]h^. 
~dF'  ~  'dF  ~    2d     /■?    '' 

les  équations  (a)  nous  donnent  du  reste,  si  nous  tenons  compte  de  (i3), 
Il  viendra  donc 

d^œ/c  I     ô\Ji 


^'■+^  dt^    ~  nik  dxk         2d     rf    ' 

Il  convient  de  mettre  à  part  dans  U  les  termes  qui  contiennent  m^  en  facteur  ; 
on  trouve  aisément 

(.5)  u  =  f2^+fi;2"^fj-^=f'".2;^+u'. 

en  posant 

dans  cette  formule,  les  indices  i  ety  ne  peuvent  plus  prendre  la  valeur  zéro.  On 
trouve  immédiatement  » 

0     ^  îUi  î-k  x/, 

•T —    >   —  ^=  /il/,,  -r —  =  —  nii.  —^  ; 

l'équation  (1/4)  pourra  donc  s'écrire 

dt^  r).  ^nà     /■;?  m,,  ôXk 

Les  mouvements  relatifs  des  centres  de  gravité  des  n  corps  considérés,  par 


n2  '         CHAPITRE    III. 

rapport  au  Soleil,  dépendront  donc  des  ?>n  équations  différentielles  suivantes 


ig) 


de- 

'  1 

I 

âxi 

'  1 

-f2^ 

dl]' 

d-  z^ 

dt' 

'  1 

-f2^ 

i 

dzi 

d-Xi 

'  2 

^  7«,-^,- 

I 

dW 

dt^ 

'    ^2d     r] 

dx^ 

OÙ  l'on  a 

'1- 

:^;-4-7|i--?, 

TT'  — 

Y  Y  "*'  '"y 

On  voit  que  le  nombre  des  équations  différentielles  {g)  est  inférieur  de  trois 
unités  à  celui  des  équations  (a);  il  y  aura  donc  dans  les  intégrales  générales 
six  constantes  de  moins  que  dans  celles  des  équations  («);  ces  constantes  sont 
précisément  celles  qui  figuraient  dans  les  intégrales  du  mouvement  du  centre 
de  gravité. 

17.  On  ne  connaît  que  quatre  intégrales  des  équations  {g)\  elles  correspon- 
dent aux  intégrales  {d)  et  (/)  du  n"  14;  nous  allons  les  déduire  de  ces  der- 
nières. 

Dans  les  formules  (7),  remplaçons  ^/,  yj/,  ti  par  leurs  valeurs  (11),  et  nous 
trouverons 


d'où 


(16) 


tîo  = 


rt,  /  +  a,  =  ?o(/no  +  2]  ^i)  -+-  2  '"'  ^" 

a^l  -\-  a^  —  V  m,  Xi 

, 

6,  f  4-  ^2  —  2  m,  yi 


dt 


mn        d^i 


Cl  ^  4-  C2  —  2]  W2/  Zi 


< 
c^^ 


mo  +  2]  '^z 
dt 


1       V       ''''>■' 


m 


0+2]  ''*'■ 

Y^         dzf 

0 + 2]  "^' 


ÉQUATIONS    DES    MOUVEMENTS    DES    CENTRES    DE    GRAVITÉ.  'j3 

En  faisant  la  même  substitution  dans  les  formules  (/)  et  (//),  il  viendra 


2  U  H-  2  // 


dE_l        dnl        d^\ 


-"i^^m""^!"")^!"" 


dxj        dyf        dzf 

'd¥  ^  1n^  "^  'dt'' 


-\-  2 


("'=1^ 


dt   ^ 


dt        ^^~dt''  '''• 


i;-(>^^ë--t)-§i;-^''-ti;-- 


(-7) 


(i8) 


et  deux  autres  formules  analogues  relatives  à  h^  et  ^3*,  l'indice  i  doit  recevoir 
partout  les  valeurs  i,  2,  ...,  n,  n  désignant  le  nombre  des  planètes. 

Il  suffit  maintenant  de  porter  les  expressions  (16)  dans  les  formules  (17) 
et  (18).  On  trouve,  après  quelques  réductions, 


[<'?-*'-^-(i"4?)'-(i:'"'^)-(2'".t 


y  w .  L  '     '     '    \^^   '  dt )     \j^  '  dt  j     \^mi  '  dt) 

dz-i  dy^ 

~  ^'  'dt^ 


^.-^'"/(r/^y       ^.^ 


2]  '"/ 


en  introduisant  la  fonction  U'  par  la  formule  (i5)  et  changeant  de  constantes, 
on  trouve  les  quatre  intégrales  sous  la  forme  suivante  : 


2/      dz,  dvi 


dzj 


•\^  X71        azi        v^  v^        rt 


dj\ 
dt 


{d') 


. ,       v^         /     dxj  dz 


dt 


'0+2]  "''■ 


dx,- 


«fr,-  dxi 


I 


V*  V        '^>'/        V^  V^        dx 


T.  -  I. 


10 


74 
et 


(/') 


CHAPITRE    III. 


^*'=2-(ë-f-S^)-/"'»2^-^«' 


,^^^[(5:'«.t)'-(2'".t 


i-m- 


On  peut  écrire  ces  intégrales  d'une  manière  un  peu  différente;  on  vérifie  en 
effet  aisément  qu'en  changeant  encore  une  fois  de  constantes  et  posant 


"h 


b": 


^"^i 


c"—c'\  i-H 


21  '"'• 


h"  =  h'\  1+ 


J^"^> 


on  a 


b" 


{d") 


^'  fit 


+  --SS- 

r/j, 


"lïï 


i  fnj    {fi 


y^^iM 


dz, 
dt 


{^•i-^j) 


dt 


m 


dz, 
'dt 


-=^)(t-t)-(--^)( 


dt         dt)\ 


i.V^„,,„,,[(.,-.,)(t 


dt 


-^]-{yi-yj) 


d.Ti      dxj 
~dt 


-'-m 


doTi      docj 


-^^"•""{C-^- 


dt 


+ 


dt  )  ~^\  dt    dt  j  j  ' 


dt 


ï  ety  désignent  deux  quelconques  des  nombres  i,  2,  ...,  n. 

Les  formules  (d')  ou  (6?")  représentent  les  intégrales  des  aires  et  la  for- 
mule (/')  ou  (/")  l'intégrale  des  forces  vives  dans  le  mouvement  relatif  des 
planètes  autour  du  Soleil;  ces  quatre  intégrales  sont  les  seules  que  l'on  con- 
naisse jusqu'ici. 

18.  La  forme  (g)  des  équations  différentielles  du  mouvement  relatif  n'est  pas 
la  forme  définitive;  pour  arriver  à  cette  dernière,  considérons  les  trois  pre- 
mières des  équations  (g).  En  ayant  égard  à  la  valeur  de  U' et  remarquant  que 
les  quantités  A2.3,  A^  ,,  .. .,  A3  ^,  ...  ne  dépendent  pas  de  a?,,  j,,  r,,  nous  pour- 


ÉQUATIONS    DES    MOUVEMENTS    DES    CENTRES    DE    GRAVITE. 

rons  les  écrire  ainsi  : 


75 


df" 


+  f(/«o+m,)"§  +  f 


1)X  2  "^'2  ^^^3  ^ % 


('9)    rff^+f('"»+'"'''7ï+'(-Tr 


'«373 


'dt^ 


f(mi  +  /«i)^  +f 


/??, 


/• 


d    f  in.i        m.^ 


A,  ''a' 


ne  dépendent  pas  de  ^< ,  j< ,  s,  ;  on  a  donc 

X^  _       à       :ri  ^2  + J,  J2+  -1  -: 


ri       dxi  ri 

^___à_  ^i_^3_+ri  J3+-1 
'1       <?-3?i 


La  première  des  équations  (19)  devient 


~diy 


+  f(mo  +  mo-3=    f^'^^^^I^A;;; 


(?    /'    I  .a?,  ^2  +  JKi  .X2  +  ^1  -2 


+  ^'^^^  ix,  Kj;:,  ^ 


On  obtient  ainsi  la  forme  suivante,  la  plus  usitée,  pour  les  mouvements  relatifs 
des  planètes  autour  du  Soleil  : 


(A) 


d^x^       -,  ^  X,       dW^ 

d'^  z^  s,        ^R, 

d-x,i       „^  ^  x^       (Jlij 

-^+f(mo+,«2)^  =  ^-, 

'^^  72      ,      /•/  s   ^2  <^R2 


76     CHAPITRE  III.  —  ÉQUATIONS  DÉS  MOUVEMENTS  DES  CENTRES  DE  GRAVITÉ. 


Ces  équations  (A)  constituent  un  système  de  3«  équations  différentielles  simul- 
tanées du  second  ordre.  Pour  en  déduire  les  valeurs  les  plus  générales  de  x^, 
y,,  z■^;  ^2»  Ja»  ^2?  •••'  il  faudrait  obtenir  6n  inté^grales  distinctes  de  ces  équa- 
tions; jusqu'ici,  comme  nous  l'avons  dit,  on  n'en  connaît  que  quatre,  qui  sont 
données  par  les  formules  (d')  et  (/')  ou  (d")  et  (/"). 


CHAPITRE    IV.    —    ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    SYMÉTRIQUES.  77 


CHAPITRE  IV. 

FORME    SYMÉTRIQUE    DES   ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES 
DU  MOUVEMENT  RELATIF  DES  PLANÈTES. 


19.  Les  équations  (A)  du  Chapitre  précédent  sont  celles  dont  on  se  sert  ef- 
fectivement pour  calculer  les  mouvements  des  planètes;  dans  certaines  re- 
cherches théoriques,  elles  présentent  toutefois  un  grave  inconvénient,  elles 
ne  sont  pas  symétriques  :  leurs  seconds  membres  contiennent  en  effet  des 
fonctions  R,,  R^,  ...,  qui  diffèrent  d'une  planète  à  l'autre.  Il  est  possible  d'ob- 
tenir pour  les  n  planètes  des  équations  différentielles  dont  les  seconds  membres 
ne  contiennent  qu'une  seule  et  même  fonction  ou  plutôt  ses  dérivées  partielles 
du  premier  ordre 

Conservons  les  notations  du  Chapitre  précédent;  nous  allons  remplacer  les 
variables  \^,  '/jq,  'Co»  ^i.  ^o  ^^  •••  par  un  système  de  coordonnées  défini  comme 
il  suit. 

Fig.  10. 


Mo     G, 

Soient  i^fig.  lo)  : 

G,  le  centre  de  gravité  des  masses  M^,  et  M,  (lesquelles  sont  condensées,  comme 

on  l'a  dit,  aux  points  M,,  et  M,  ); 
G^  le  centre  de  gravité  des  masses  M,,,  M,  et  Ma  ; 


Ç%n-K  le  centre  de  gravité  des  masses  M^,  M,,  Ma M,,_,  ; 

G  celui  de  tout  le  système. 


y  8  CHAPITRE    IV. 

Nous  prendrons  comme  nouvelles  variables  : 

X,,  y,,  z,,  coordonnées  de  M,  par  rapport  à  trois  axes  parallèles  aux  axes  fixes  et 

passant  par  M^; 
Xa,  yo,  Zo,  coordonnées  de  Mo  par  rapport  à  trois  axes  parallèles  aux  axes  fixes  et 

passant  par  G,  ; 
X3,  Vg,  Z3,  celles  de  M3  par  rapport  à  Go  ; 


x«,  y»,  z«,  celles  de  M«  par  rapport  à  G,,.,,. 

Nous  y  ajouterons  les  coordonnées  X,  Y,  Z  du  point  G  par  rapport  aux  axes 
fixes. 

La  première  chose  à  faire,  c'est  d'exprimer  les  anciennes  variables  en  fonction 
des  nouvelles. 

Pour  y  arriver,  représentons  par  X,,  Y,,  Z,  les  coordonnées  de  G/  par  rapport 
aux  axes  fixes  et  posons  d'une  manière  générale 

( i)  nio  -h  /«,  -h  ««2  4-  ...  +  nii  z=  p.,-, 

l'indice  «pouvant  prendre  les  valeurs  o,  i,  2,  ...  /j;  nous  aurons 

(2)         ^i=^o+X„  |î=:X,  +  Xï,  Ijr^Xj-hXs,  ...,  ^„  =  X„_,  +  X„. 

Mais  on  a  aussi,  d'après  les  propriétés  du  centre  de  gravité, 


(3) 


fi,  Xj  =/WoÇo+''il^l, 

IJ.2  X,  =  mo  lo  +  '«1  11  +  nti  ^s, 
> 

lJ.,1-1  X„_i  =  /Wo  lo  +  ffh  11  +  /^Î2  |j  4- .  .  .  -f-  nin-i  !„-,, 

lin  X  =mo  £0  +  /«i  H,  -f-  Wj  I,  -h . . .  -t-  w«_,  ^„_,  +  /«„  |„ 


Tirons  de  là  les  valeurs  de  X , ,  X2 ,  . . . ,  X„_,  et  portons-les  dans  les  relations  (2)  ; 
nous  trouverons 

Il  =|o+Xi, 

j.  _  /noIpH-zn,  H,    ,    ^ 

Ç2  — h  X2, 

ri 

>  _  m„  ^0  -+-  wij  II  +  /«î  ^2 

Ç3  — H  X3, 

> 

>-   _  ^^n  lo  +  /n,  g.  H-  .  .  .  -H  /n„-  1  g„_i 

Ç/i —  +x,, . 

F«-l 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    SYMETRIQUES. 

Résolvons  ces  n  équations  par  rapport  à  \^,  \., H„,  et  il  viendra 

v 


Ç3  =  Ço+  /«I  —    7t-  /«2 1-   X3, 

^,  /^2 


(4) 


V  >-  Xl  ^2  X«  —  3 

?«-2  =  ÇO  +  /«l K   '«2 h  .   .   .  +  m„_3   •  +  X,j_2, 

[^1  ^'■2  ^'•n-:i 


4/7-1  =  Ho  +  /^l  —    +   "«2  —   -i- 
V.  >  Xi  X9 

4„  -  Co+  ^^1  —  +  rtx^  —  +  ■ 


f^/t— 3  P-«— 2 


'^«  —  3  ■'^«  —  2 

w^i-3  :: h  /w«-2 


f'-/t-3 


V-n-l 


X„_i 
/??„_, 1-  X, 


Portons  ces  valeurs  de  ^,,  ^2»  •••»  ^«  dans  la  dernière  des  équations  (3),  et  nous 
en  tirerons 


fx„  X  r=  fx„  Ço  4-  /«,  ( fil  +  m^  +  .  .  .  +  m,j)  — 

X  X 

r2  p-«-i 


d'où 


L  =  X  —  m,  -— 


Xo  Aw_0  Xm  —  I  X/1 

7??2 ...  —  m„_2 =  —  /'^j-i  ——^  —  rfifi  —^ 

P'I  ^■2  Prt-2  /^«-l  ^'■/j 


Substituons  cette  valeur  de  Eq  dans  les  équations  (4),  et  nous  trouverons 


(5) 


^n —  X.  +  ft,j_i  —  , 

rn 

V          "Y"                    ^/î  X/j_  1 

S«-l  —  ^  —  ^^n  —-   -+-  l^-n-i  ' 

y                 v          „          "  X,;_]                        X„_2 

E„_2  =  X  —  m„ /?i„_i h  ^,j_3 ; 

r/1  ^'•/^-l                       P-n-2 


ii  —  X  —  '}}„  —  —  /?z„_., 

P-rt  pre  — 1 

^,  r=  X  --  /n„ m„_i 

y  -v  "  " — 1 


.  .  .  —  Wa 

X_3 
/^3 

+ 

F-i 

X2 
^2 

— 

rrii 

X2 

H-2 

4- 

f^o 

Xi 

^1 

— 

m  2 

X2 
^2 

— 

m 

X, 

Pi 

Ces  formules  et  deux  groupes  tout  pareils,  relatifs  aux  coordonnées  y]  et  C, 


8o  CHAPITRE    IV. 

définissent  les  3/z  -f-  3  anciennes  variables  en  fonction  des  nouvelles,  qui  sont 

X,  Xj,  Xo,    •  ■  •  )    x„, 
Y,  y,,  ja,  ...,  y,n 

A,     Zj,     Z2,     .  .  .  ,     Z„. 

20.  Les  formules  (5)  rentrent  dans  le  type  suivant 

Ho  =  X  -H  ao,i  X,  -4-  «0,2  X,  +  .  .  .  +  rto,«  x„, 
I,  =:  X  H-  a,,,  X,  H-  «1,2  x,  4-  ...  H-  a,, „  x„, 

(6) 

I,-  =  X  +  «/,,  X,  +  «,-,2  x,  +  .  .  .  +  n-,-,,,  x„, 

> 

Ç«=  X  +  «/i,iXi  +  ««,2^2  4-  .  .  .  -t-  rt,,,„  X„, 

si  l'on  pose 

/  m,  .       . 

I  rJ 

(7)  \  ««,y  =  o,  pour      1>J, 

Cela  posé,  formons  l'expression  de  la  quantité 

H  =r  /Mo  ^«  -I-  w,  ^]-i-m^^l-h...  -f-  m„  ^,% 

en  y  remplaçant  les  quantités  l  par  leurs  valeurs  (G);  H  deviendra  ainsi  une 
fonction  du  second  degré  des  quantités  X,  x,,  x^,  ...,  x„. 
Le  coefficient  de  X^  dans  H  sera 

mo  4- m,  +  .  .  .  +  m„  — /lA,,  ; 

on  trouvera  pour  celui  de  aXxy 

i  =  n 

"^oOoj  H-  m, a,, y  4- ... 4-  mna„j  ~  ^  w,^,-,./  ; 
pour  celui  de  2XyXA,y  étant  différent  de  k, 

1=0 

et  enfin,  pour  le  coefficient  de  xJ, 


i=r  n 

1  =  0 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    SY3IÉTRIQUES. 

Or,  en  tenant  compte  des  formules  (7),  on  trouve  aisément 

.  .  m;  u.._, 

=:  —  (mo  +  /Wj -[-...+  m;_i )  -^  -+-  irij  '-f —  =  o, 

i=zn 

i=  0 

=:  (  mo  +  mi  +  . . .  +  77ly_i  )  (-'-A    +  ,71  j  (  ^  )    =  '^^^-^'  (  /^^y  +  /^,_,  )  —  ^ 

\  P-y  /  \   ry  /  rj  i 

et,  en  supposant,  pour  fixer  les  idées,  y  <X:, 

2  "^i^ij  «j,/t  =  /'îo-^o.y  ^0,/t  +  ^h  ttij  «,,/,  H-  .  .  .  -i-  my_,  «y-i,y  «y-i,/,  +  ^y  Cljj  aj^u 


=  (/noH-  m.H-.  .  .  -(-  nij^A  -^ m/'-^— ^  -—  —  o. 


On  a  donc  ces  relations 


2  miaij  =  o, 

i-zO 

( 8 )  (   2  rui ttij  Ui^k  —  o,         pour    y  ^  A, 


__  f^y-t 


■^  ry 

et  il  en  résulte  cette  formule  remarquable 

(9)       moeo  +  'n,^l-+-.. .  -h  m,^l  ^.  |ul,X^+  ^  /«,x?  +  ^m,xl  +  .  . .  +  ^-^  m„x^ 

On  en  aurait  deux  autres  toutes  pareilles  pour  les  coordonnées  y]  et  t. 

On  peut  différentier  les  équations  (G)  par  rapport  au  temps;  on  aura  entre  les 

dérivées  -j-,  -~,  -~  des  relations  de  même  forme,  telles  que 

-(ty-".(§)'-— (§v 


T.  -  I. 


82 


CHAPITRE    IV. 


On  en  conclut  immédiatement  l'expression  de  la  force  vive  2T  du  système  des 
points  matériels  Mo,  M<,  M^,  • . .,  M^,,  exprimée  avec  les  nouvelles  variables;  on 
a  en  effet 


2  T  r=  m 
d'où 

(10)    2T  — ^„ 


[(§)•- (1;^)'- (§)■"]— 


+-  /"« 


dt  )        V  (it 


çpLy    fdYy    /dzy 

dt)   '^\dt)   "^  \di) 


m, 


\  dt 


dVi 
'dt 


dt 


d'Li 
~dt 


21.  Cherchons  maintenant  à  calculer  une  expression  qui  nous  sera  utile  dans 
un  moment,  celle  de 


('0 


^-2 


dfii  d\i 


où  l'on  doit  remplacer  d'une  manière  générale  \i  et  y],  par  leurs  valeurs 

y),-r=Y4-«,-,,yi4-.  .  •  + «/.aJa- -+-•••+ «/,/,y/M 

déduites  des  formules  (6);  on  a  tout  d'abord 

^x ,  d\} 


di^  _d\ 
~di  "'  ^ 

drti       dY 


dt         dt  ''  dt  '■'  dt  '*  dt 


dy 


dt  ~  dt   '^"'''•*  dt   "^ 


«/,* 


dyk 
dt 


ds.^ 
df 

dy„  . 


en  substituant  dans  (i  i),  il  vient 

dY      ^rd\\\:^         ^v^rf.v 


dY  \^      •\^  dX.  v^      v^ 

->- 22 ^>  ~di  2 '"'^''^■^''.'' ^  22^'- ^t  2 '"' «'.A'^'.y 
En  vertu  des  formules  (8),  cela  se  réduit  à 

On  obtient  ainsi  la  formule  cherchée 


<-'  2:""(?-t--§)-^'.(''f-4')'-2^'-^-""  ■•* 


'"•l'"TS-^'rf7 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    SYMÉTRIQUES.  83 

22.  Nous  allons  former  enfin  les  équations  différentielles  dont  dépendent  nos 
nouvelles  variables;  nous  emploierons  pour  cela  les  formules  de  Lagrange. 

Les  relations  (5)  expriment  les  coordonnées  de  tous  les  points  du  système 
en  fonction  des  variables  indépendantes  X,  Y,  Z,  x,,  y,,  z,,  x.,  . . .,  z,^;  soit  ^^^ 

l'une  quelconque  de  ces  variables,  q^^=  -~j  ;  on  aura 

d  /  dT\       dT        dU 


dt\dqkj        àqu        Orjk 

La  fonction  T  est  donnée  par  la  formule  (lo). 

11  faut  remarquer  que  U,  qui,  d'après  les  équations  («)  du  n*'  13,  ne  contenait 
que  les  différences  \i—\j,  t^i—  rij,  ti—'Cj  des  coordonnées,  ne  dépendra  pas 
de  X,  Y,  Z,  mais  seulement  de  x,,  Xa,  .  .  ;  y,,  y^.  •  .  ;  z,,  z..,  ...  ;  cette  fonction 
ne  contiendra  pas  non  plus  le  temps  explicitement. 

Prenons  d'abord 

^A-=X; 


nous  aurons 


dT  ^,_      d\ 

l^.-^'^^^^'^'dT' 

dT  d\] 

dqk  àq,, 


donc  la  formule  (i3)  donnera 


d'où,  en  désignant  par  a,  [3,  y,  a',  p',  y'  six  constantes  arbitraires, 

(i4)  X-a^-t-a',         Y-_=|3^+(3',         Z  =-.  yZ-h  y'; 

on  retrouve  ainsi  le  théorème  connu  pour  le  mouvement  du  centre  de  gravité  d'un 
système  soumis  seulement  aux  actions  mutuelles  de  ses  points. 
Faisons  ensuite 

nous  aurons,  en  partant  de  (lo), 

dXi         (J-i  (j.,-         dt 

dT 

^=^' 


84 

et  la  formule  (i3)  donnera 


CHAPITRE   IV. 


/jL/_i       d^^Xi d\} 


[j-i  dt-         àXi 

Il  viendra  donc,  pour  les  équations  différentielles  cherchées, 


IXi  dt-  0\i 

^1  dt'  àyi 

Up  d-Zi  âV 

IXi  dt'  azi 


(B) 


\  H-i 


a,  d'Xi  dU  \ 

]u.2  di'  o\2  J 

u,  d'Yo  d\}  \ 

^2  dlr  ()\-.y 


■ —  m,      ■  ,     -r— 

dt'         aZî 


f^o"  ''^0, 


pL,  =  mo  H-  '«1  ; 


/^2--  /«o-f  //ij^/^ï^; 


On  voit  que  ces  équations  possèdent  maintenant  la  symétrie  demandée. 

Il  convient  de  voir  quelle  sera,  d'une  manière  générale,  la  composition  de  U 
à  l'aide  des  nouvelles  variables. 

En  ayant  égard  à  l'expression  connue  do  U  en  fonction  des  A,,,-  et  aux  re- 
lations (5),  on  trouvera  aisément  les  formules  suivantes 


(C) 


u  =  fmoK^-f- 


+   -v-^    +, 


^0,1  ^0,2  Af^^i 


M, 2 


Al,, 


Ao^,-xî  +  y?^-z^ 


^2,3 


A„^3 


H-i 


XsH ^X 


X2+  —xi    -t-    y2-H— ^ji     +   Z2+  —  Zi     , 


/^l 


l^i 


^^■y-( 


y3+"-y2+-— yil  -h  (^3-!- — "z^-h  —  z, 

H-i  fil  /  \  fX2  p., 


1^0 


V   -  ^  V 


Z2  —  77  Zi  ;   , 


A?  3 --^1x3  + 


f^2  P-1 


+  Iy3+^'y2-!ryi)'+(z3  4-^z2 


f^2 


F-i 


/^2 


Ar,=  X,- 


'2,3 


/^2 


--^^ 


Z3—  !— Z 

P2 


ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    SYMÉTRIQUES.  85 

on  est  ainsi  ramené  à  un  système  (B)  de  3/z  équations  différentielles  simultanées 
du  second  ordre,  dans  lesquelles  la  fonction  U  dépend  des  nouvelles  variables 
par  les  formules  (C). 

23.  On  aura  naturellement  quatre  intégrales  de  ce  système;  elles  se  dédui- 
ront des  formules  {d)  et  (/)  du  n°  14,  en  ayant  égard  aux  équations  (lo) 
et  (12)  du  présent  Chapitre,  et  remarquant  que,  d'après  les  formules  (i/j),  les 

quantités 

/^X\^      fd\y      /(ŒV- 

^dZ       ^dY       „^X       ^dZ       ^dY      ^d\ 
dt  dt  dt  dt  dt  dt 

sont  des  constantes.  On  trouvera  ainsi,  en  désignant  par  «', ,  Z>'j,  c'^,  K^  quatre 
constantes  arbitraires. 


i:-^-¥ 


zr 


1=1 


\i.i       '\    dt  dt 


(D)  ^'i==2 


nii    Z/  -r-  —  X 


dt  dt 


Zd    ^i    ''''y'  dt       •^'  dt 


i—V 


(F)  .„;  =  2^'".P)"-Ct)V(§y]-.U. 

On  voit  que,  non  seulement  les  équations  différentielles  ont  une  forme  plus 
simple,  mais  aussi  les  quatre  intégrales  connues,  quand  on  emploie  les  nouvelles 
variables  X/,  y,,  z,  au  lieu  des  anciennes  xi^y^,  z^. 

Il  nous  reste  enfin  à  indiquer  comment,  en  supposant  effectuée  l'intégration 
du  système  (B),  on  trouvera  les  coordonnées  des  planètes  rapportées  au  Soleil  ; 
les  formules  (4)  répondent  à  la  question;  elles  donnent  en  effet 


I  x^  —  Xj,  j\  —  yi,  ^1  —  Zi, 

(G)      { 


in\  nii  m, 

^2=X24-— X,,  j2  =  y2+7-yi,  ^2  =  2,-1- -- z,, 

Fi  f^i  y-i 


^3— X3  4-  — -X2+  -— Xi,         j3:zry3+  --y^^f-  ~-yi,  ^3  — Z34-  — Z2-i 1  Z„ 


La  considération  des  équations  (B)  peut  être  utile  dans  certaines  recherches 
théoriques,  comme  nous  aurons  occasion  de  le  montrer  dans  la  suite  de  cet  Ou- 
vrage. 


86  CHAPITRE    IV.     —    ÉQUATIONS    DIFFÉRENTIELLES    SYMÉTRIQUES. 

Remarque  I.  —  Soient,  relativement  à  des  axes  fixes,  P,,  Po,  ...,  P„,  n  points 
ayant  pour  coordonnées   x,,  y,,  z,  ;  Xj,  yo,  Zo,  ...;  x„,  y,j,  z,,;   attribuons   à  ces 

points  des  masses  égales  respectivement  à  —m,,  —m.j,  ...,  ^^^=^m„,  et  suppo- 
sons-les soumis  à  des  actions  admettant  une  fonction  des  forces  U,  définie  par 
les  formules  (C);  les  équations  différentielles  du  mouvement  absolu  des  points 
P,,  Pa,  ...  seront  identiques  aux  équations  (B).  Dans  ce  mouvement,  les  for- 
mules (D)  et  (F)  représenteront  les  intégrales  des  aires  et  des  forces  vives. 

Remarque  IL  —  La  fonction  U  est  plus  compliquée  que  chacune  des  fonctions 
R,,  Rs,  ...,  qui  figuraient  dans  les  équations  (A)  du  n°  18;  on  voit,  par  les 
formules  (C)  que  Ao,2  ne  représente  plus  la  distance  du  point  Po  à  l'origine; 
A,,2  ne  représente  plus  la  distance  P.Pg.   Toutefois,  quand  on   considère  les 

mouvements  des  planètes  autour  du  Soleil,  les  rapports  — ?  — ?  •••?  --   sont 

petits,  inférieurs  à  y^^;  on  voit  donc  que  la  quantité  A/j  diffère  peu  de  la  dis- 
tance des  deux  points  P,  et  Vj. 

Remarque  III.  —  Les  variables  x,,  y,,  z^  diff'èrent  de  même  très  peu  de  x^, 
y,-,  z-i',  mais  on  a  rigoureusement,  pour  la  planète  M,, 

■^i  =  Xi,         y^■=zy^,  ZiZ=zZi. 

Il  va  sans  dire  que  l'on  pourra  prendre  pour  M,  l'une  quelconque  des  planètes 
M,,  Ma,  ...,  M„. 

La  substance  de  ce  Chapitre  est  tirée  d'un  intéressant  Mémoire  de  M.  R.  Radau, 
intitulé  «  Sur  une  transformation  des  équations  différentielles  de  la  Dynamique  » 
(^Annales  de  l'École  Normale,  i*"^  série,  t.  V);  M.  Radau  avait  pris  lui-même  pour 
point  de  départ  des  résultats  particuliers  obtenus  par  Jacobi  dans  son  célèbre 
Mémoire  Sur  l'élimination  des  nœuds  dans  le  problème  des  trois  corps  (^Journal  de 
Liouville,  i*"**  série,  t.  IX). 


CHAPITRE    V.     —    ÉQUATIONS    DU    MOUVEMENT    EN    COORDONNÉES    POLAIRES.  87 


CHAPITRE  V. 

ÉQUATIONS  DIFFÉRENTIELLES  DU  MOUVEMENT  DES  PLANÈTES 
EN  COORDONNÉES  POLAIRES. 


24.  Si  l'on  se  reporte  aux  équations  (A)  du  n°  18,  on  peut  écrire  comme 
il  suit  les  équations  différentielles  du  mouvement  de  la  planète  M  dont  les 
coordonnées  rectangulaires  héliocentriques  sont  x,  y,  z  : 

,    ,  d^x       dQ      ^  d'y       d^      ^,  d'z       d^       ^ 


dt-   '     dx  '  dt^        dy  df^        dz 


OÙ  l'on  a  fait 


(•) 


i2  =  f^^^^L±^-f-R, 


I  R  =z  {m'  r 


xœ'  -\~  yy'  -\-  zz' 


\l<^'-^'Y-^{y~yY-\-{^'- 


oc\  j\  z',  r',  m'  désignent  les  coordonnées  rectangulaires,  le  rayon  vecteur  et  la 
masse  de  l'une  quelconque  M'  des  planètes  perturbatrices;  enfin  m,^  -+■  m  est  la 
somme  des  masses  du  Soleil  et  de  la  planète  M. 

Dans  un  très  grand  nombre  de  questions,  il  est  utile  de  remplacer  les  coor- 
données rectangulaires  x,  y,  z  pai'  les  coordonnées  polaires  /•,  c,  0;  on  aura 
d'abord 

(2)  a?  = /•  cos  (9  cos  (',        7--- /-ces  5  si  nr,         zz-rsinO-i 

rest  le  rayon  vecteur,  ç  la  longitude  et  0  la  latitude. 

Pour  trouver  les  équations  différentielles  que  vérifieront  a,  r  et  0,  il  n'y  a  qu'à 


88  CHAPITRE   V. 

appliquer  les  formules  de  Lagrange;  on  aura  d'abord  à  exprimer,  à  l'aide  des 
nouvelles  variables,  la  quantité 


dx\^      fdyy      fdzV 


on  trouve 


"^^-^  dt)  ~^\dt  )    '    \dt)  ' 


--'fT^y— <S'T-'(^- 


En  appliquant  la  formule 

\(h,':)    _  ^  ^ 

dt  d(]i        d(ji 

et  prenant  ^,  =  /•,  q.j,  =  v,  q^  =  0,  on  obtient  les  équations  chercbées 

dt  ~  di'  ' 

d    ,dO        ,   .    ^        .di>^       âa 
dt      dt  dt^        dO 

25.  Nous  allons  transformer  ces  équations  en  introduisant,  au  lieu  de  r  et  0, 
les  nouvelles  variables  u  et  s  définies  par  les  formules 

(3)  u  = T>  s  —  iSingO: 

-  est  la  projection  du  rayon  vecteur  sur  le  plan  des  xy;  s  est  la  tangente  de  la 

latitude. 

Nous  trouverons  aisément 

(4)  r^-=:— M-r-,         "ïû— '«-3 — h(H  .s'j-^- 

ar  aa  a9  du  os 

Multiplions  d'abord  par  2r^cos^0^  les  deux  membres  de  la  deuxième  équa- 
tion (a);  il  viendra 

I    di^ 

2    di>      u^  dt  9.    on  dv 

u^  dt        dt  u}  dv  dt 

d'où,  en  intégrant  et  désignant  par  h^  une  constante  arbitraire, 

/  I  ^^y    /.      r  i  d^  dv  ,^ 
[ir^Tt)-='''^'J  û^-d^di"^'' 


ÉQUATIONS    DU    MOUVEMENT   EN    COORDONNÉES    POLAIRES.  89 

d'où 

(5)  dt 


Multiplions  maintenant  la  première  des  équations  (a)  par  —  cosO,  la  troisième 

sin(9       .     •      .  -1     •      1 

par  4 ;— ,  et  ajoutons;  il  viendra 

—  CCS 0-7—  +  /•  sind -i-r  -h  2s\nd  —, — r-  +  /■cosy-r-  4-  /-cosy-— 
dt-  dt^  dt  dt  dt-  dt^ 

^d^        sinÔ  d^ 
or  r      f)'J 

Le  premier  membre  de  cette  équation  peut  s'écrire 

d^~ 
d-  r  cos  9  ^  dv^  a        i  d^^'^ 

1-, 1-  '■  ^OS  9  -i-,  — TT  -^ nr  ; 

dV-  de-  dt:-         a  dC-  ' 

on  aura  donc 

d  (  I    du\        I  dv'-  .ôil       s\n9  dO, 

-r  {  —,  -1-  )  -\ TT  —  —  COS  9 1 — • . 

dt\u-  dt  J       u  dV-  dr  r      09 

Nous  allons  remplacer  dt  par  sa  valeur  (5)..  ce  qui  nous  donnera 

".  /7~,    /^  ^>ii ,  d  (du.   r      'rir~ôîrT\       /,,      r  i  d^  ,\ 
"■  V  ''-  -"-  \i  ;?  dî^  ^''  ^  V  "dv  S/'-'^Vv^  i)v  ^^V  -^  "  V  "'  '  J  ^  à.  'V 

.âil       si  M  (y  (m 
or  r      09 

d'où,  en  efTectuant  les  calculs  et  prenant  (^  pour  variable  indépendante, 

,«,         d^u  I  fd^du  ^dQ.       im9  d9.\ 

(6)         "TY  -\-  n^ y, — -  _,_  cos  5-^ j^     —  o. 

d.^  ^^..^,^,^_^jj_<^^^,^\0vdv  ôr  r      ÔOJ 

Remplaçons  de  même  dans  la  troisième  équation  (a)  dt  par  sa  valeur  (5);  il 
viendra 

\  J   «^  àv      J       09 

T.     ^     I.  12 


QO  CHAPITRE    V 

OU  bien,  en  tenant  compte  des  relations  (3), 


"V"-  ^/^  >  ^^  a  ^"'-fi  ^*)  -  "H"'-  ^/^  "-) = t 


de' 


d'où 

(7) 


^^i^^^^fif.'r 


'dv  dv~  le 


o. 


Réunissons  maintenant  les  formules  (5),  (6)  et  (7)  et  tenons  compte  des  rela- 
tions (4);  nous  trouverons 


dt=z 


dv 


(«') 


dUi 
dv^ 


dv^ 


dO.    du    _  ^  _  £  ^ 

dv   u^dv       du        u.  ds  

'7,  rdQ,  dv  ~~®' 

J    dv   u* 

d^  ds  d^       ,         ,,da 

US-. (l  +  5»)-5- 


dv  dv 


du 


ds 


'■i'"-^^m) 


Nous  ferons  remarquer  que,  d'après  les  formules  (i)  et  (2),  Q  est  une  fonc- 
tion de  r,  ç',  0  et  du  temps  t  qui  sera  introduit  par  r,  v'  0',  r",  v" ,  0",  ...;  on 

pourra  écrire  aussi 

iî  — 4>(r,  u,  s,  t): 

t,  uets  devront  être  censés  exprimés  en  fonction  de  la  variable  indépendante  i^. 
Les  équations  (a';  servent  de  base  à  la  théorie  de  la  Lune  de  Laplace. 

26.  Il  peut  être  avantageux  d'introduire,  au  lieu  de   ,5  ~,  -r-?   les  pro- 
^  ^  du     dv     ds  ^ 

jections  de  la  force  accélératrice  de  la  planète  M  sur  trois  axes  rectangulaires 

Fig.  II. 


que  nous  allons  définir.  Soient  (Jig.  11  ),  à  l'époque  t,  M  et  Q  la  position  do  la 


EQUATIONS    DU    MOUVEMENT    EN    COORDONNEES    POLAIRES. 


91 


planète  et  sa  projection  sur  le  plan  fixe  ^Oj,  QA  le  prolongement  de  OQ,  QB  la 
perpendiculaire  menée  sur  OQ  dans  le  plan  fixe  xOy,  dans  le  sens  où  les 
angles  ç^  croissent,  QC  la  parallèle  à  0^;  les  axes  mobiles  sur  lesquels  on  va 
projeter  la  force  accélératrice  seront  QA,  QB,  QC,  et  les  projections  de  la  force 
en  question  sur  ces  axes  seront  représentées  respectivement  par  P,  T,  S. 
On  aura 


(8) 


Xcosr  -H  Y  sinc'  = 


-.—  cos(^  +  ^p-  smc, 

X  sin  ('  +  Y  cos<'  — :r-  sin  (^  +  -r-  cosc, 

âôc  ay 

az 


Donnons  au  point  M  un  déplacement  virtuel  caractérisé  par  ^x,  ^y,  S^;  soient 
ov,  ou  et  h  les  variations  correspondantes  de  (^,  w  et  ^;  on  aura 

-^â.r  +  — ^ôj  +  ^-^^^(Pcosf^  — Tsin(')^^H-  (Psinc  +  Tcosr)<5K  +  Sôs 
ax  oy  "^        az  '  ^  '  " 

d^.         d^.         d^. 

=■    -T-  Ot'  +    ^r-  du  H ;—  àS. 

Oi'  ou  os 

En  substituant  pour  Boc,  fy,  Bz  leurs  valeurs  tirées  des  formules 


COSi' 


u 


y 


sm  ç 


et  égalant  dans  les  deux  membres  les  coefficients  de  Sç,  ^u  et  ^s,  on  trouve  ai- 
sément 

di'        u    ' 

d^  _       P  +  S5 
du  u^      ■ 

—  =-S- 
as        u     ' 


(9) 


si  l'on  porte  ces  valeurs  dans  les  formules  (a'),  elles  deviennent 


uy'k^^.fld. 


(«'} 


d^u 
dv^ 


+  u-\- 


T^  du 

u^  dv 


u^ 


'"^^/^. 


d-s 
7h> 


+  5  + 


T  ^ 

u^  dv 


dv 

P5-S 


"'^^fl 


=r  O, 


di> 


02  CHAPITRE    V.    —    ÉQUATIONS    DU    MOUVEMENT    EN    COORDONNÉES    POLAIRES. 

27.  Donnons  enfin  une  dernière  transformation  très  simple  des  équations 

différentielles.  Si  l'on  désigne  par  p  la  projection  rcosO  =  ^  de  r  sur  le  plan 

des  œy,  on  a 

^r=-pcosi',         y  =  psiiïi',         z  =  ps; 

en  partant  des  formules  (a)  et  (8),  on  trouve  aisément 

cP.r         .       d- y  d^pcosv         .       rZ-psinc 

P  ::i^       COS  (' -TT  +  Sin  «' -rpr  =;       COS  i' ^ — ^TTÏ h  Sm  (' — ~ j 

dt^  di-  dt'  dl- 

_  .       d'x  r/H-  .       d'^pzQ'SiV  f/-psinr 


S 


dt-  dt-  dC-  dt- 

d^z        d^os 


dt^  ""    dC" 
d'où  l'on  tire,  en  réduisant,  les  équations  suivantes 


(a") 


dt^ 

dv'- 

1  d 

p  dt^ 

(^'^)-' 

d^ps  _ 

dl^ 


qui  ont  été  fréquemment  employées,  notamment  par  M.  Airy  dans  son  Mémoire 
intitulé  Numerical  lunar  Theoiy  (  Londres,  1 886). 


CHAPITRE  VI.  —  PRORLÈME  DES  DEUX  CORPS.  93 


CHAPITRE  VI. 

PROBLÈME  DES  DEUX  CORPS.- PREMIÈRE  APPROXIMATION  DU  MOUVEMENT 
DES  PLANÈTES.  —  MOUVEMENT  ELLIPTIQUE.  MOUVEMENT  PARABOLIQUE. 
MOUVEMENT  HYPERBOLIQUE. 


28.  Soient  0  le  centre  de  gravité  du  Soleil,  P,  P^  P^,,  ...  les  centres  de  gra- 
vité des  diverses  planètes  ou  des  systèmes  secondaires  formés  chacun  d'une 
planète  et  de  ses  satellites;  nous  prendrons  pour  unité  la  masse  du  Soleil,  et 
nous  désignerons  par  m,  m^,  m.,,  ...  les  masses  des  planètes  isolées  ou  les 
masses  des  systèmes  secondaires.  Par  le  point  0,  menons  trois  axes  O^r,  Oj, 
Oz,  de  directions  invariables,  et  soient,  relativement  à  ces  axes,  x,  y,  z,  r, 
^ij  ytf  -o  f'iy  •••  l^s  coordonnées  des  points  P,  P,,  ...  et  leurs  distances  au 
centre  du  Soleil. 

Les  équations  différentielles  du  mouvement  des  points  P,  P,,  ...  ont  été  don- 
nées au  n**  18;  nous  allons  les  reproduire  avec  de  légers  changements  de 
notation.  Nous  poserons 


et  nous  aurons 


[1.  =  i-\-  mi, 


(«)  1  777^+^^7-3 -^;)V'  r-  =  a--i-y^~i-z^ 


d\v 

.r 

^R 

dt^    ' 

^V-y^ 

dx 

d^Y 
dt^    + 

f.?. 

an 

-ày' 

d'^z 

£>             ^ 

d\\ 

df"      ' 

^l^  -z  - 

-  dz' 

dKv, 

,,        J7j 

^R, 

dt^-^ 

'  1 

""  dx^ 

dv^ 

'  1 

<^R, 

dt''      ' 

'  1 

(«i)  ^+ff^''^  =  7r;r'  /•î=:^î  +  rï  +  ^^ 


94 
et 


(a)       < 


CHAPITRE    M. 


!    R  =      fm, 


œxi  ~\-  YYi 


,v/(^i  -  xy-  +  (7,  -y-y  -h{z,-  z.y 


f/«. 


i\/{^i  —  ^y 


XX^  +    J)-2   + 


+  (J2-7)^H-   (^-.-^^)^ 


R,^     fm 


H-fm, 


v/(a7  — ^,)-^  +  (j— j,)--i-  (5  — 5i)^ 


LvVa— -a^i 


-^i-^^  Ji.r-i-=i  - 


x^x,^-\-y^y.2-\-z^  z^ 


)'+(72-Jir+(-2--ir 


-\- 


On  a  donc  à  intégrer,  si  i  désigne  le  nombre  des  planètes,  un  système  de 
M  équations  différentielles  simultanées  du  second  ordre.  On  a  dit  déjà  que,  môme 
pour  f  =  2,  on  ne  sait  pas  résoudre  rigoureusement  le  problème;  fort  heureu- 
sement, une  circonstance  particulière  va  nous  permettre  d'obtenir  une  solution 
approchée.  Les  masses  des  planètes  sont  en  effet  très  petites  par  rapport  à  celle 
du  Soleil  ;  ainsi  la  masse  la  plus  considérable,  celle  de  Jupiter,  n'est  pas  la  mil- 
lième partie  de  celle  du  Soleil;  les  seconds  membres  des  équations  (a),  («,),  ... 
contiennent  dans  tous  leurs  ternies  en  facteur  un  des  nombres  très  petits  m, 
m,,  ...,  qui  expriment  les  rapports  des  masses  des  planètes  à  celles  du  Soleil; 
d'autre  part,  les  distances  mutuelles  des  planètes  ne  deviennent  pas  très  pe- 
tites; donc  les  attractions  qu'une  planète  éprouve  de  la  part  des  autres  planètes 
sont  très  faibles  par  rapport  à  celle  que  lui  fait  subir  le  Soleil.  On  trouvera,  par 
exemple,  dans  les  seconds  membres  des  équations  («),  en  posant  PP,  =  A,  les 
quantités 

fmi  x^ — X       fm,  7,  —  y       f/w,  z^  — z 

tandis  que  les  seconds  termes  des  premiers  membres  de  ces  mêmes  équations 
sont 

f(i  +  /n)  X       f(i4-m)  7       f(i-f-m)  z^ 


or  m^  est  très  petit  devant  i-\-  m,  ^  est  comparable  à  —_- 

On  peut  donc,  dans  une  première  approximation,  réduire  à  zéro  les  seconds 


PREMIÈRE    APPROXIMATION    DU    MOUVEMENT    DES    PLANÈTES.  qS 

membres  des  équations  (a),  («,  ),  .  .  ;  on  trouve  alors  les  équations 


77^ +  ^^73=^' 


(b) 


(b:) 


d^Y        0      Y 

=0, 

dC^    +  ^^  r3 

r=o; 

=  0, 

=  0, 

cl   Zt         _       ^1 

=  0; 

Les  équations  {b)  forment  un  groupe  indépendant  de  (è,);  on  a  naturellement  le 
même  résultat  que  si  l'on  avait  traité  du  mouvement  de  chaque  planète  comme 
si  elle  existait  seule  autour  du  Soleil. 

Nous  allons  donc  nous  occuper  de  l'intégration  des  équations  {b)\  cette  inté- 
gration peut  se  faire  rigoureusement;  les  formules  générales  auxquelles  nous 
arriverons  conviendront  aux  équations  (Z>,  ),  .  .;  l'ensemble  de  ces  formules 
constituera  la  première  approximation.  Il  restera  ensuite  à  montrer  comment 
on  peut  utiliser  les  intégrales  des  équations  (^),  (è,),  ...  pour  intégrer  par  ap- 
proximation les  équations  (a),  (^«,),  

29.  Intégrales  premières.  —  Si  l'on  ajoute  les  deux  premières  équations  (b) 
après  les  avoir  multipliées,  la  première  par  —  j,  la  seconde  par  -f-  oc,  on  obtient 
une  combinaison  intégrable;  on  trouve  ainsi,  en  désignant  par  C,  C,  C"  trois 
constantes  arbitraires 

dz  dy -, 

^'di~  ^tï^^' 

,      dx  dz        _, 

(A)  <^777— W=C'. 

dt       -^  dt  ' 

ce  sont  les  intégrales  des  aires. 

On  forme  avec  les  équations  {b)  une  autre  combinaison  intégrable,  en  les 
multipliant  respectivement  par  2dx,  2(fyy  idz  et  ajoutant.  Soit  a  une  constante 


96  CHAPITRE    VI. 

arbitraire;  on  trouve  ainsi 

dx^       dy-       dz^  2  f  jui        l'ix 

c'est  l'intégrale  des  forces  vives. 

Nous  montrerons  dans  un  moment  comment  on  peut  déterminer  la  courbe 
décrite  par  la  planète  en  partant  des  intégrales  ci-dessus. 

Mais  nous  allons  d'abord  faire  connaître  trois  autres  intégrales  données  par 
Laplace  dans  la  Mécanique  céleste  et  qui  nous  serviront  plus  loin. 

On  tire  des  équations  (b) 


d\y  d^z_       C'z.-C''y 


et,  en  remplaçant  dans  le  second  membre  C  et  C"  par  leurs  valeurs  (A),  il  vient, 
après  une  transformation  facile, 


,  dx  dr 

d^-y       ^,d^z_       '"~dï~'"dJ . 

on  peut  intégrer,  ce  qui  donne 

,  dy       ,,,  dz  X 

C    -, (V-T-  =^  Ta 1-  const. 

dt  dt         '    /• 

Soient  donc  F,  F',  F"  trois  constantes  arbitraires;  on  aura  les  (rois  intégrales 
cherchées 

(F:..f/.^"  +  C'^-C4^' 

I  '   /•  dt  dt 

(C)  /  F'-^f^-^'  +  C'^-C  %. 

^    r  dt  dt 

^  r    '         dt  dt 

Il  faut   supposer  dans  ces   formules  C,    C,   C"  remplacés  par  leurs  expres- 
sions (A). 

Entre  les  sept  constantes  C,  C,  C",  a,  F,  F',  F",  il  existe  deux  relations  faciles 
à  obtenir.  On  trouve  d'abord,  en  ajoutant  les  formules  (C)  après  les  avoir  mul- 
tipliées par  C,  C,  C", 

CF  -H  C'F'-l-  C"F"  .-=  -^  (C^  4-  CJy  -\-C'z); 

mais  les  formules  (A),  multipliées  par  r,  y,  z,  donnent 

(0  Cx  +  C'y^QJ'z  —  o; 


MOUVEMENT    ELLIPTIQUE.  qh 

il  vient  donc 

CF  +  C'F'  +  C"F"=:o. 

On  démontre  ensuite  par  des  calculs  faciles  que  l'on  a  identiquement 

â 

Il  résulte  des  deux  dernières  formules  que,  sur  les  sept  intégrales  (A),  (B) 
et(C),  cinq  seulement  sont  distinctes. 

30.  Revenons  à  la  détermination  de  l'orbite  ;  l'équation  (i)  montre  qu'elle  est 
plane,  et  que  son  plan  passe  par  le  Soleil.  Nous  prendrons  ce  plan  pour  ^Oj, 
de  manière  que  z  sera  constamment  nul;  les  intégrales  (A)  et  (B)  se  rédui- 
ront à 

dy  dx  _     , 

"""dt       ^Tït-^' 

dx'''  +  dv^        ,.    /  2        I 
dt^         =^^\J--1 

OU  bien,  en  remplaçant  C"  par  c  et  introduisant  au  lieu  de  x  etjr  les  coordon- 
nées polaires  r  et  9-, 

(2) 

(3) 

Soit  S  l'aire  décrite  par  le  rayon  vecteur  r  quand  la  planète  passe  de  la  posi- 
tion qui  répond  au  temps  ?«  à  la  position  quelconque  qui  correspond  au  temps  t. 
On  a 


dt^          ^H-r- 

I 
a 

la  formule  (2)  donnera 


2 


S  =  |(^-^o)- 


Les  aires  décrites  par  le  rayon  vecteur  sont  donc  proportionnelles  aux  temps 
employés  à  les  décrire.  On  retrouve  ainsi  la  première  loi  de  Kepler;  on  voit  en 
môme  temps  que  la  constante  c  représente  le  double  de  l'aire  décrite  dans  l'unité 
de  temps.  Si  l'on  élimine  dt  entre  (2)  et  (3),  il  vient 

„dr^-hr^d^^  /a 


r'*d'^^        '      '^  \r       a^ 
T.  —  I.  r3 


qS  chapitre    VI. 

d'où 


a  r  r- 


c  d- 


V- 


f  jUl  2  f  fJt  C* 

a  /•  r^ 


./('£- 1 


^s  =  '  '' 


/£^  _  f^  _ /£  _  f>y 

\     c^  a        \r        c  J 

On  aura  donc,  en  intégrant  et  désignant  par  co  une  constante  arbitraire, 


—  (ù  =  arc  CCS 


d'où 


V'-. 


C  f/JL 

r         c 

c*  a 


(4)  .= ^ 


v/^-?5 


cos(&  —  m) 


c'est  l'équation  de  la  trajectoire.  On  voit  que  c'est  une  section  conique  ayant 
pour  foyer  le  centre  du  Soleil;  dans  le  cas  des  planètes,  les  conditions  initiales 
doivent  être  telles  que  cette  courbe  soit  une  ellipse.  Nous  retrouvons  la  seconde 
loi  de  Kepler. 

Désignons  par  p  le  paramètre,  a  le  demi  grand  axe,  e  l'excentricité  de  l'or- 
bite, qui  sera  inférieure  à  l'unité;  soit  {fig-  12)  A  le  point  de  l'ellipse  le  plus 


voisin  du  foyer  0,  point  qu'on  nomme  le  périhélie  (\q  point  A'  le  plus  éloigné 
du  point  0  est  Vaphélie);  représentons  par  w  l'angle  AOP  que  fait  avec  OA  le 
rayon  vecteur  r  ===  OP  de  la  planète  au  temps  /;  w  est  appelé  V anomalie  vraie  de 
la  planète. 


MOUVEMENT    ELLIPTIQUE.  99 

L'équation  bien  connue  de  l'ellipse,  avec  les  coordonnées  r  et  w,  est 

p  a  (  I  —  e^) 


i  +  ecos(v        i~\-ecosw 


la  comparaison  de  cette  expression  avec  (4)  donne 

(5)  oi  =  '^-(v  =  XOA; 

(0  est  donc  l'angle  que  fait  avec  OX  le  rayon  vecteur  du  périhélie;  on  a  ensuite 


c- 
d'où  l'on  tire 


aii~en:=^^,  e^^^,-^^, 


(6)  c  =  \/t'iJ.p^=\Ji'iJ.dL{i  ~  e^) 

et 

a  =  a  ; 

ainsi  la  constante  a,  que  nous  avions  introduite  dans  l'intégrale  (B)  des  forces 
vives,  n'est  autre  chose  que  le  demi  grand  axe  de  l'orbite. 

Si  donc  V  désigne  la  vitesse  de  la  planète  à  l'époque  t,  on  aura,  d'après  (3), 

(7)  V-f^(^-A)^ 

c'est  une  formule  importante. 
L'aire  de  l'ellipse  est 


si  l'on  représente  par  T  le  temps  employé  par  la  planète  à  décrire  son  ellipse, 
l'aire  -  décrite  dans  l'unité  de  temps  sera 


7ra^\/i 


c        Tia^yi  —  e 


2   ~  T 

remplaçons  c  par  sa  valeur  (6),  et  nous  trouverons 
(8)  ^==ff/  =  f(H-m), 

ce  qui  est  une  relation  fondamentale  pour  la  suite. 


lOO  CHAPITRE    VI. 

Pour  la  seconde  planète  P,,  on  aura  de  même 

-i^'^?  _r..   _f/.^,v 


Jî 

-  'ri- 

—  IV'     ' 

on  cor 

iclut  des  deux 

dernières  form 

lules 

(9) 

J2 

11 

«3 

-aï 

I  +  m. 

I  +  m 

on  n'a 

plus 

J2 

et  la  troisième  loi  de  Kepler  cesse  d'être  vérifiée  rigoureusement;  mais  elle  l'est 
d'une  façon  très  approchée,  car  nous  avons  dit  que  les  nombres  m  et  m<  sont 

très  petits;  la  fraction  — ^ diffère  fort  peu  de  l'unité. 

On  désigne  ordinairement  par  n  le  quotient 

,     ,  27: 

qu'on  appelle  le  moyen  mouvement  ;  c'est  la  vitesse  angulaire  que  devrait  avoir 
un  rayon  vecteur  fictif  qui  tournerait  d'un  mouvement  uniforme  autour  du 
point  0,  de  manière  à  faire  une  révolution  complète  dans  le  même  temps  T  que 
le  rayon  vecteur  de  la  planète. 

Si  l'on  introduit  la  quantité  //  dans  les  formules  (6)  et  (8),  on  trouve  les 
relations 

(il)  /t2a=»=:f|jLi=f(i  +  m), 


(l2)  CrrnrtVl  — e% 

qui  sont  d'un  usage  constant. 

31.  Calcul  de  la  position  dans  l'orbite.  —  Nous  allons  montrer  mainte- 
nant comment  on  peut  déterminer  la  position  de  la  planète  sur  son  orbite  à  une 
époque  quelconque. 

On  a,  d'après (5), 

'di  ~  'dt' 


MOUVEMENT    ELLIPTIQUE.  lOI 

il  viendra  donc,  en  ayant  égard  aux  formules  (2)  et  (12), 


div 


(i3) 


I  H-  ecosnp" 


ces  deux  équations  déterminent  r  et  «^  en  fonction  de  t. 
Éliminons  w  :  nous  aurons 

I  —  e^   i         1 

coswp'  =  a  ■ ■ 5 

ère 

d'où 


,  av/i  —  e^  dr 

dw  ■=- 


en  portant  cette  valeur  de  w  dans  la  première  des  équations  (i3),  il  vient 

(i4)  n  dt  —  -    ,__  . 

«  ^a^e''  —  {a—rY 

On  est  conduit  à  prendre  une  variable  auxiliaire  u  définie  par  la  relation 

a  —  r  ^=^  ae  cos  u  ; 
on  en  tire 

(i5)  /•:=za(i  —  ecosw); 

et,  en  portant  cette  valeur  de  rdans  l'équation  (i4)»  il  vient 

n  dt  :=z  {i  —  e  cos  u  )  du, 

d'où,  en  intégrant  et  désignant  par  t:  une  constante  arbitraire, 

(16)  u  —  esinwr3:/t(^  —  t). 

La  variable  auxiliaire  u  est  susceptible  d'une  interprétation  géométrique  très 
simple.  Décrivons,  en  effet,  un  cercle  sur  le  grand  axe  de  l'ellipse  comme  dia- 
mètre; l'ordonnée  QP  {fig.  i3)  perpendiculaire  sur  CA  rencontre  cette  circon- 
férence en  R;  menons  la  droite  CR  et  faisons  pour  un  moment 

CQ  =  x; 


I02  CHAPITRE   VI. 

nous  savons,  par  les  formules  de  la  Géométrie  analytique,  que  l'on  a 

OP=r  =  a  —  ex. 
En  comparant  avec  la  formule  (i5),  il  vient 

X  =  a  cos  u  ; 
mais  le  triangle  rectangle  CQR  donne 

x==:  acos(QCR) 

«  =  QCR. 


on  a  donc 


C'est  l'interprétation  cherchée  ;  la  variable  auxiliaire  u  se  nomme  V anomalie 
excentrique  de  la  planète. 

Fig.  i3. 


La  formule  (i  6)  fera  connaître  la  valeur  de  l'anomalie  excentrique  en  fonction 
du  temps;  l'équation  (i5)  donnera  ensuite  r. 

Nous  pouvons  remarquer  qu'au  point  A  on  a  w  =  o;  la  formule  (i6)  donne 
alors  ^  =  c  ;  donc  la  quantité  t  représente  le  temps  du  passage  de  la  planète  à 
son  périhélie. 

Il  nous  reste  à  déterminer  w  en  fonction  de  u.  Pour  y  arriver,  il  suffit  d'égaler 
les  deux  expressions  (i3)  et  (i5)  de  r.  On  trouve  ainsi 


— ^ '—  r=:a(i  — ecosa), 

H-ecos«' 


d'où 
('7) 


cos  w 


cos  a 


I  —  e  cos  u 


sin  wz=z\J i  —  e^ 


sinM 


I  —  e  cos  u 


L'une  ou  l'autre  de  ces  formules  permet  de  calculer  w  en  fonction  de  w,  mais 


MOUVEMENT    ELLIPTIQUE.  Io3 

elles  ne  sont  pas  les  plus  commodes  pour  le  calcul  numérique.  On  tire  de  la 
première 

,w       (i  —  e)  (i  +  cosm) 

I  H-  COS  iV=z2  COS^  —  r=  ^^ — i 

2  I  ^ —  e  COS  a 

,   „  w       (14-  e)  (i—  COS  m) 

I  —  cosw  r=  2  sin^  —  3=  ^^ — , 

2  i  —  e  COS  u 

d'où 


i/i  4-  esm  — 
.     w  2 

sin 


2  y/i  —  e  COS  M 

I  ; U 

(i8)  /  i/i  — ecos- 


COS—  = 


2        v'^i  — ecos 


Enfin,  en  combinant  les  formules  (i5),  (17)  et  (18),  on  peut  écrire  encore 

!/•  sin  w=z  aJi  —  e^  sin  ;/, 
/'  COS  w=i  a{  COS  ?<  —  e)  ; 


\Jr  sin  —  =  v'a(i  4-  e)  sin  — > 

(20) 

V/r  COS  —  =z\Ja(\  —  e)  ces  - 
2        "^  2 


Ces  deux  groupes  de  formules  donnent  en  même  temps  r  et  w  en  fonc- 
tion de  m;  on  les  emploie,  le  dernier  surtout,  quand  il  s'agit  de  calculs  numé- 
riques. 

On  voit  que  la  position  de  la  planète  sur  son  orbite  est  déterminée  complète- 
ment en  fonction  de  u;  la  valeur  de  u  est  déterminée  elle-même  en  fonction 
de  t  par  l'équation  (iG),  qui  est  transcendante  et  que  l'on  appelle  Véquation  de 
Kepler. 

L'angle  n(^t  —  t)  =  17:—^-  est  ce  que  l'on  nomme  Vanomalie  moyenne;  on 

la  représente  généralement  par  t.  On  voit  que  c'est  l'angle  dont  a  tourné  depuis 
le  périhélie  le  rayon  fictif  considéré  plus  haut  à  partir  du  moment  où  il  coïnci- 
dait avec  OA. 

Nous  pouvons  résumer  comme  il  suit  les  formules  essentielles  qui  servent  à 


Io4  CHAPITRE    VI. 

calculer  la  position  de  la  planète  dans  son  orbite  : 


''=\/^' 


(c) 


K  = 

-.n{t  — 

T), 

a  — 

-  esinu 

!^ 

K, 

r  = 

:  a{i  — 

<y 

^2    - 

ec 

osu), 

tang 

tan 

1  H-  e 

u 

I  —  e 

2 

Il  nous  reste  à  donner  les  intégrales  complètes  des  équations  (h). 

32.  Calcul  de  la  position  héliocentrique.  —  Nous  reprenons  trois  axes 
O.r,  Oj,  0-  de  directions  invariables  se  coupant  au  centre  du  Soleil  ;  il  est  dans 
l'usage  actuel  d'adopter  pour  plan  des  œy  le  plan  de  l'écliptique  au  i^""  jan- 
vier i85o;  la  partie  positive  de  l'axe  des  œ  sera  la  droite  menée  du  point  0  à 
l'équinoxe  moyen  du  printemps  à  la  même  époque.  La  partie  positive  de  l'axe 
des  j  sera  dirigée  vers  le  solstice  d'été,  et  la  partie  positive  de  l'axe  des  z  vers 
le  pôle  boréal  de  l'écliptique. 

Du  point  0  comme  centre,  avec  un  rayon  égal  à  l'unité,  traçons  une  surface 
sphérique;  soient  (Jig.  i4)  ^»  J>  ^  les  points  où  elle  est  percée  par  les  parties 
positives  des  axes.  Le  plan  de  l'orbite  de  la  planète  coupe  la  surface  de  la  spbère 

Fig.  i4. 


y  H 


suivant  un  grand  cercle  MN  qui  rencontre  le  grand  cercle  xy  en  deux  points 
qu'on  appelle  les  nœuds  du  plan  de  l'orbite  :  l'un  est  le  nœud  ascendant,  l'autre 
le  nœud  descendant.  La  définition  du  nœud  ascendant  est  la  suivante  :  Dans  son 
mouvement,  la  planète  perce  le  plan  des  œy  en  deux  points  C  et  C;  considérons 
celui  de  ces  points,  C,  où  le  :;  de  la  planète,  en  devenant  nul,  passe  du  négatif 
au  positif;  le  rayon  OC  rencontre  la  sphère  au  point  N  qui  est  le  nœud  ascen- 
dant. 

L'arc  ajN  compté  à  partir  du  point  ce,  dans  le  sens  œy,  jusqu'au  point  N  est  la 
longitude  du  nœud  ascendant  ;  nous  la  représenterons  par  0.  L'angle  jNM  que 


MOUVEMENT    ELLIPTIQUE.  103 

fait  le  plan  de  l'orbite  avec  le  plan  des  œy  est  Y  inclinaison  de  l'orbite;  nous  la 
désignerons  par  cp;  elle  est  définie  sans  ambiguïté  par  les  directions  Nj  et  NM 
prises  respectivement  dans  le  sens  xy  et  dans  le  sens  du  mouvement  de  la  pla- 
nète. 

Les  deux  quantités  ô  et  9  déterminent  sans  ambiguïté  la  position  du  plan  de 
l'orbite;  ô  peut  être  compris  entre  0°  et  36o^.  Toutes  les  planètes  tournent  dans 
le  même  sens,  sens  direct,  autour  du  Soleil;  le  plan  des  xy  diffère  peu  de  l'or- 
bite d'une  des  planètes,  la  Terre  ;  donc  l'angle  9  sera  compris  entre  o^  et  90".  11 
y  a  plus,  les  anciennes  planètes  ont  des  orbites  peu  inclinées  les  unes  sur  les 
autres;  ç»  sera  donc  pour  chacune  d'elles  un  angle  assez  petit. 

Pour  les  comètes,  ç  peut  être  compris  entre  90*^  et  180°;  alors  le  mouvement 
de  la  comète  est  rétrograde;  les  définitions  de  cp  et  0  données  ci-dessus  sont 
applicables  à  tous  les  cas. 

Après  avoir  fixé  la  position  du  plan  de  l'orbite,  il  faut  indiquer  l'orientation 
de  l'ellipse  dans  ce  plan  :  soient  A  le  périhélie,  P  une  position  quelconque  de  la 
planète  sur  son  ellipse;  les  rayons  OA  etOP  percent  la  surface  de  la  sphère  aux 
points  n  et  M;  pour  déterminer  la  position  du  point  II,  on  donne  la  somme  des 
arcs  o^N  et  NU  (Nil  est  compté  à  partir  du  point  N  jusqu'au  point  H,  dans  le 
sens  du  mouvement  de  l'astre),  et  on  la  représente  par  tu;  on  a  donc 

d'où 

Nn  =  cj-0; 

westce  quel'onappellela  longitude  du  périhélie. 

Il  faut  maintenant  faire  connaître  la  forme  de  l'ellipse,  en  donnant  son  excen- 
tricité e,  et  sa  grandeur  absolue,  en  donnant  le  demi  grand  axe  a,  ou  la  dislance 
moyenne  de  la  planète  au  Soleil. 

On  doit  dire  ensuite  comment  la  planète  parcourt  son  orbite  ;  cela  se  fait  en 
introduisant  la  durée  T  de  sa  révolution,  ou  le  moyen  mouvement 

enfin,  il  faut  savoir  k  quel  point  de  son  orbite  la  planète  se  trouve  à  un  moment 
déterminé;  on  donne  pour  cela  le  temps  du  passage  aupérihéliey  t. 

Il  est  facile  maintenant  de  calculer  la  position  de  la  planète  en  fonction  du 
temps  et  des  constantes  qui  viennent  d'être  définies;  on  aura  d'abord 

u  —  esinM  =  /i(<  —  t), 
/•  =  «  (i  —  e  cos«)  ; 

désignons  par  v  la  somme  des  arcs  a?N  et  NM,  l'arc  NM  étant  compté  comme  Nil 

T.  -  i.  l^ 


Io6  CHAPITRE   VI. 

à  partir  du  point  N,  dans  le  sens  du  mouvement  de  la  planète;  v  est  ce  que  l'on 
nomme  la  longitude  de  la  planète  dans  son  orbite. 
L'anomalie  vraie  w  est  l'angle 

w  =  AO¥=:UM  =  ç  —  z;j; 

on  aura  donc,  d'après  la  dernière  équation  (c), 

i>  —  nr  /i  +  e  u 

tang-^=y/^— ^tang-; 

on  a  ainsi  r  et  f". 

Reste  à  former  les  expressions  de  x,  y,  z,  coordonnées  rectangulaires  de  la 

planète  P,  par  rapport  aux  axes  définis  au  commencement  de  ce  numéro.  Or  -, 

-i  -  sont  les  cosinus  des  angles  que  fait  le  rayon  OP  ou  OM  avec  les  axes  ;  si 
donc  nous  traçons  les  arcs  de  grands  cercles  Mx,  Mj,  Mz,  nous  aurons 

—  =n  cos(Ma?),         ^  =  cos(Mj),         ^=cos(M^). 

Pour  obtenir  ces  cosinus,  nous  considérons  les  triangles  sphériques 

Ma;N,        MjkN,        M^N, 
dans  lesquels  on  a 

irN  =  0,  ocWi  —  Ti  —  ^, 

y^  =  -  —  0,  m^  —  v-e,         yNM=(p, 

2  2  ^ 

en  appliquant  à  chacun  de  ces  triangles  la  formule  fondamentale  de  la  Trigono- 
métrie sphérique,  on  trouve    ' 

cos(Ma;)r=:cos0cos(t'  —  Q)  —  sxïiO  ?,\vi{v  —  Q)  coscp, 
cos(M7)  =  sinô  cos(t'  —  0)  -\-  cos0  sin((^  —  0)  cos^, 
cos(M^)=:  sin(p— 0)  sin(p. 

On  voit  que  les  formules  précédentes  font  connaître  x,  y,  z  en  fonction  de  t 
et  des  six  constantes  arbitraires  a,  e,  cp,  t,  cr,  0;  la  quantité  n  ne  doit  pas  être 
comptée  comme  une  constante  distincte  de  a,  puisque  c'est  une  fonction  de  a 
définie  par  la  première  des  relations  (c).  On  a  donc  ainsi  les  intégrales  géné- 
rales des  équations  (6). 


MOUVEMENT    ELLIPTIQUE.  IO7 

Les  astronomes  introduisent  généralement  à  la  place  de  t  un  autre  élé- 
ment £  défini  comme  il  suit  :  imaginons,  comme  plus  haut,  un  rayon  vecteur 
fictif  coïncidant  avec  le  rayon  vecteur  de  la  planète  aux  époques  t,  t  +  T, 
T  +  2T,  . . . ,  et  tournant  d'un  mouvement  uniforme  autour  du  point  0  ;  il  effec- 
tuera donc  une  révolution  dans  le  temps  T,  et  sa  vitesse  angulaire  sera  n-,  à 
l'époque  t,  ce  rayon  percera  la  surface  de  la  sphère  au  point  M',  et  l'on  aura 

ILW=n{t  —  r)  =  K; 

si  sur  OM'  on  prend  une  longueur  0?'=  a,  V  sera  une  planète  fictive  qui  res- 
terait à  une  distance  constante  du  Soleil,  et  serait  animée  sur  son  orbite  circu- 
laire d'un  mouvement  uniforme. 

La  longitude  de  cette  planète  fictive,  dans  son  orbite,  serait 

a^N+NM'=^7^-^M'=GT^-/^(^  — t)  =  /; 

/  est  ce  qu'on  appelle  la  longitude  moyenne  de  la  planète  P  ;  à  l'époque  zéro,  elle 
se  réduit  à  xs  —  ni,  quantité  que  l'on  représente  par  e;  £  est  donc  la  longitude 
moyenne  à  l'époque  zéro;  on  dit  plus  simplement  que  c'est  la  longitude  moyenne 
de  V époque.  On  a  donc 

d'où 

/iT=:c3  —  e; 

l'anomalie  moyenne  devient 

(21)  t,-=^nt — nT^=nt-\-z — cr; 

la  longitude  moyenne  /  peut  s'écrire 


de  sorte  que 
(22) 


Ç=/-GT. 


Nous  aurons  donc  finalement,  pour  les  intégrales  générales  des  équations  (h), 
cet  ensemble  de  formules 


«=v/g 


(rf) 


u  —  e  sin  M  1=  Aii  4-  e 
r  =:  a(i  —  ecosM), 
V  —  rs 


m. 


tang 


y    I  — e 


u 
tang  - , 


a;^=  r[cosOcos(t^  —  0)  —  sin  9  sin  (t'  —  (5)  coscp], 
y  =  /•[sinOcos(p  —  0)  +  cos0sin(p  —  0)  COS9], 


Io8  CHAPITRE    VI. 

Les  six  constantes  6,  9,  rar,  e,  a,  t  sont  appelées  les  six  éléments  du  mouve- 
ment elliptique,  ou  souvent,  par  abréviation,  les  six  éléments  elliptiques  de  la 
planète. 

Remarque,  — L'arc  IIM'  étant  égal  à  l'anomalie  moyenne,  on  a 

r=/  +  M'M; 

la  quantité  M'M  est  ce  qu'on  appelle  V équation  du  centre;  c'est  ce  qu'il  faut 
ajouter  à  l'anomalie  moyenne  pour  trouver  l'anomalie  vraie,  ou  à  la  longitude 
moyenne  pour  obtenir  la  longitude  vraie;  si  nous  la  représentons  par  C,  nous 
aurons 

(23)  «L'=^u'— Ç, 

et  il  en  résultera 

(24)  I    OÙ 

/  =  £  +  ni. 

33.  Revenons  à  \^  fig-  i4;  prolongeons  l'arc  de  grand  cercle  :; M  jusqu'à  sa 
rencontre  en  H  avec  le  grand  cercle  xy,  la  droite  OH  sera  la  projection  du  rayon 
vecteur  rsur  le  plan  des  xy.  Posons 

a?  H  =  <^, ,  TIM  —  s  ; 

v^  et  s  sont  la  longitude  héliocentrique  et  la  latitude  héliocentrique  de  la  planète, 
et  constituent  avec  rses  trois  coordonnées  polaires. 

Le  triangle  sphérique  MHN  est  rectangle  en  H;  on  a  dans  ce  triangle 

NH=r, -9,         NMr=r-Ô; 
on  en  conclut 

(25)  lang(t>,  —  6*)  —  COS9  tang(r  —  6»), 
(e)  sin5=:  sincp  sin(r— 0); 

ces  formules  permettront  donc  de  calculer  ç',  et  s. 

Lorsque  l'inclinaison  ç  est  petite,  et  c'est  le  cas  usuel,  on  calcule  générale- 
ment v^  d'une  autre  façon  ;  on  sait  qu'on  déduit  de  l'équation  (  9.5) 

lang'  ^  tang^  - 


MOUVEMENT    ELLIPTIQUE.  IO9 

on  peut  donc  écrire 

2  2 

(  f\  }  0=—  — — ^  sin2(('  —  9)  H -. — ^-  sin/i(('  —  9)—.  . .  , 

U  )  \  ^  sin  i"  sin2"         ^  ^ 

ces  formules  permettront  de  calculer  (^,  très  facilement;  la  quantité  p,  qui  est 
très  petite  dans  le  cas  considéré,  se  nomme  réduction  à  récUptique. 

34.  Maximum  de  l'équation  du  centre.  —  L'équation  du  centre  C  est  une 
fonction  de  la  variable  t  et  du  paramètre  e;  cette  fonction  s'annule  pour'C  =  o 
et  'C  —--K,  quel  que  soite;  entre  ces  limites  de  ^,  elle  est  d'ailleurs  positive, 
car  on  voit  aisément  que  l'on  di'Q<^u<^w,  elle  passe  donc  par  un  maximum, 
et  c'est  ce  maximum  que  nous  nous  proposons  de  déterminer. 

On  a 

dC        I   dw  I       „  dw  c  a^Ji —  e- 

dç,        n   dt  nr^        dt  nr^  i- 

on  aura  donc,  pour  le  maximum, 

r  —  a^i  —  e^f. 

Les  expressions  connues  de  r  en  fonction  de  u  et  w  donnent  ensuite 

i_(i_e2)ï 

cos  u  =  ^^ — ^j 


COS^V 


,_(I_e2)f 


cosM  est  positif  et  cosm^  négatif;  il  convient  de  poser 


u  := 

2    -  "  ' 

TT 

Wt=z 1- 

2 

on  aura  donc 

(26) 

\ 

sinf/'-- 

f  —  (i  — e2)* 
e 

sin(p'= 

,_(,_e2)4 

Ces  formules  feront  connaître  u'  et  w'  -,  on  aura  ensuite 

Cr=w  —  «  -1-  e  sin  M, 


IIO  •  CHAPITRE   VI. 

d'où 


(27)  C  =z  u' -^w' -i- es/ i—sin^u' . 

Si  e  est  petit,  les  formules  (26)  donneront  pour  sinw'  et  sin«^'  des  expressions 
que  l'on  pourra  développer  en  séries  très  convergentes  suivant  les  puissances 
de  e;  ces  séries  commenceront  à  la  première  puissance  de  e;  on  en  conclura  les 
développements  analogues  de  u',  w\  et  du  maximum  C  par  la  formule  (27). 

On  trouve  ainsi 

II  ,    5qq  „    i72iq  _ 
48     5i2o     229076 

On  peut  tirer  de  cette  relation  la  valeur  de  l'excentricité  en  fonction  de  la 
plus  grande  équation  du  centre;  on  trouve 

^~2  2«.3  2>«.3.5  2". 5. 7. 9  •'*' 

cette  formule  a  été  employée  pendant  longtemps  au  calcul  des  excentricités  des 
orbites  planétaires. 

35.  Mouvement  parabolique  des  comètes.  —  Si  Ton  suppose  infinie  la 
constante  a  qui  figure  dans  l'intégrale  (B)  des  forces  vives,  le  coefficient  de 
cos(^  —  co)  dans  la  formule  (4)  devient  égal  à  l'unité.  La  trajectoire  est  une 
parabole  ayant  le  Soleil  pour  foyer;  c'est  le  cas  du  plus  grand  nombre  des  co- 
mètes. On  a  alors,  en  représentant  par/?  le  paramètre  de  la  parabole, 

(28)  r= ^ , 

(29)  '''^^v^; 

w  est  la  distance  angulaire  de  la  comète  à  son  périhélie  (le  périhélie  n'est  autre 
chose  que  le  sommet  de  la  parabole). 

Le  calcul  de  r  et  wp  en  fonction  de  t  est  essentiellement  différent  de  ce  qu'il 
était  pour  les  planètes. 

L'élimination  de  r  entre  les  formules  (28)  et  (29)  donne 

1 

i/f  a  dt  =  — — dw 

w 

/icos*  — 

2 


MOUVEMENT   PARABOLIQUE.  I  I  I 

OU  bien 


XJLdt—  (  1  + tang^  — j  G^tang  — ; 


d'où,  en  intégrant  et  désignant  par  t  l'instant  du  passage  de  la  comète  au  péri- 
hélie, 

(30)  i4ë(,_,)  =  ,a„g^  +  x,a„g'f 

Cette  équation  donnera  w  en  fonction  de  t  :  après  quoi  la  formule  (2B)  fera  con- 
naître r.  Ayant  obtenu  ainsi  r  et  w,  on  passera  au  calcul  des  coordonnées  rec- 
tangulaires x,y,  z  de  la  comète  par  les  mêmes  formules  que  pour  les  planètes. 
Pour  suivre  l'usage  adopté  par  les  astronomes,  il  convient  d'introduire,  au 

lieu  de/?,  la  quantité  ^=  -'  qui  représente  la  plus  courte  distance  de  la  co- 
mète au  Soleil,  et  que  l'on  nomme  simplement  la  distance  périhélie.  On  a  ainsi  cet 
ensemble  de  formules 

tang-^-itang3-r=:  JL^(f_T), 
^  ^        q  Sj'iq 


ig) 


COS^  — 
2 


^  —  r  [cos9cos(t^  —  0)  —  sinô  sin(p  —  9)  COS9], 
y=zr[s'm9  cos(p  —  0)  -h  cos0sin(^'—  0)  ces 9], 
z:=:  rsin{v  —  6)  sin9; 

la  formule  (7)  donne  d'ailleurs  pour  la  vitesse  V  de  la  comète  cette  expression 
très  simple 

/• 

On  obtiendra  ainsi  x,  y,  z  en  fonction  de  t  et  des  cinq  constantes  arbitraires  ou 
éléments  paraboliques  0,  cp,  tn,  q,  t. 

La  signification  des  éléments  0,  (p,  cj  etT  est  la  même  que  pour  les  planètes. 


Remarque.  —  La  fonction  tang — h  ^  tang'^—  croît  sans  cesse  avec  «^;  elle  est 

nulle  pour  q^  =  o  et  infinie  pour  (^  =  71;  donc  la  première  des  formules  (g) 
donne  toujours  pour  w  une  valeur  et  une  seule,  comprise  entre  o  et  d=  tt,  selon 
que  l'on  a  i  Jt.  On  voit  que  la  détermination  de  w  est  ramenée  à  la  résolution 


112  CHAPITRE    VI. 

d'une  équation  du  troisième  degré  dans  laquelle  l'inconnue  est  tang'--  Dans  la 
pratique,  on  évite  la  résolution  de  cette  équation  du  troisième  degré  en  la  rem- 
plaçant par  le  système  suivant  : 

(3i)  dXi=^-^, 

(32)  ^1^  =  y/|^(^tang-j4-}tang3-j, 

où  Dit  est  une  quantité  auxiliaire. 

On  construit  une  Table  numérique  donnant  la  valeur  de  la  fonction  0%  de  w, 
déterminée  par  la  formule  (32),  pour  des  valeurs  équidistantes  de  l'argument  w\ 
une  fois  cette  Table  construite,  on  pourra  en  tirer  la  valeur  de  w  qui  répond  à 
celle  de  OïL  déterminée  par  la  formule  (3i). 

La  Table  en  question  sera  la  même  pour  toutes  les  comètes,  parce  que,  leurs 
masses  étant  très  petites  et  absolument  négligeables  devant  celle  du  Soleil,  on 
peut  prendre  [x  =  i  ;  dès  lors,  il  n'entre  rien  dans  la  formule  (32)  qui  se  rap- 
porte à  telle  comète  plutôt  qu'à  telle  autre. 

36.  Théorème  d'Euler.  —  On  doit  à  Euler  une  expression  des  plus  remar- 
quables pour  le  temps  s  que  met  une  comète,  dans  son  mouvement  parabolique, 
à  passer  d'une  position  P  à  une  autre  P';  cette  expression  contient  seulement, 
et  d'une  manière  très  élégante,  la  sommer  h- r'  des  rayons  vecteurs  menés  du 
Soleil  aux  points  P  et  P'  et  la  corde  a  —  PP'  qui  les  joint. 

Soit  w'  la  valeur  de  w  qui  répond  au  point  P'  :  nous  regarderons  w  et  w'  comme 
positifs  après  le  passage  au  périhélie,  comme  négatifs  avant,  et  nous  suppose- 
rons w''^w.  En  retranchant  l'équation  (3o)  de  l'équation  analogue  pour  le 
point  P',  on  trouve,  en  faisant  pour  abréger  l'écriture  k  =  \/f(jt., 

-35  =  tang  -  -  tang  -  +  3  (tang'  —  -  tang'  -  j 
ou  bien 

(33)  _fc^(^iang-  _tang-j  [^3  (^14- tang- tang— j  +  (^tang- -  tang- j  J. 

On  a  d'ailleurs 

(34)  r--    " 


w  „  w 

2C0S'—  2C0S^  — 

2  a 

tv'  —  w 
a^  =  r--h  r'^—  irr'  cos(tv'  —  w)=:{r  -i-  r'Y  —  4/"/'cos^ : 


MOUVEMENT  PARABOLIQUE.  Iï3 

d'où 


(35)  av/z-A-'cGS— ^ — ==  dr  y/(/-  +  r'  -h  a)  {r  h-  /•'—  a)  ; 
on  devra  prendre  le  signe +,  si  l'on  a 

et  le  signe  —,  si  l'on  a 

Posons  pour  un  moment 

(36)  j  '•  +  '''+^=^A, 

et  remplaçons  dans  (35)  r  et  r'  par  leurs  valeurs  (34)  ;  nous  aurons 


COS , . 

^ 2__  _  _^  y/AB 

COS—  COS —  ^ 

2  2 


d'où 

(37)  i  +  tang^tang^'^+V^. 

2  "^    2  p 

On  tire  ensuite  des  formules  (34) 

r  +  r'  =  ^\^-\.  tang2  -  +  tang^  —  j 

OU  bien,  en  ayant  égard  aux  relations  (36), 
A  -h  B  /  w  w'  \ 


P 
cela  peut  s'écrire,  à  cause  de  (3;), 


=  2(^i  +  tang-lang-j  +  (^tang- - tang-j  ; 


A  +  Bi;=2v/AB        /         w'  w\ 

=  /  tang-  -  tang-  )  ; 


cl  ou,  en  remarquant  que  tang-  -  tang-  est  positif  par  hypothèse, 
(38)  lang^-^'-tangl^=:^^5.±i5. 


2  "'2 


v/p 


Il  ne  reste  plus  qu'à  porter  dans  (33)  les  expressions  (3;)  et  (38).    On 


15 


I  l4  CHAPITRE    VI. 

trouve 

Q>k  ^      v/Â  =r  \^  /A  H-  B  ± v/ÂbA    ■  ■ 

1  -^  -   .    . 

On  voit  que  le  diviseur/?^  disparaît,  et  il  reste  simplement 

6^S  =  A*qiB^  • 

ou  bien,  en  remplaçant  A  et  B  par  leur^  valeurs  (36), 

{h)  ■  ■  6A-S  =  (V  +  /-'4-af.zp(r4-/-'— a)%- 

c'est  la  formule  d'Euler  que  l'on  attribue  souvent,  mais  à  tort,  à  Lambert;  Euler 
l'a  donnée  le  premier.  On  a  v^  plus  baut  comment  le  signe  ambigu  ±  doit  être 
fixé  dans  chaque  cas. 

Il  convient  d'insister  sur  cette  formule;  on  pouvait  exprimer  a  priori  w  et  w' 
à  l'aide  de  rn-  r ,  de  cr  et  de/?;  la  formule  (33)  devait  donc  donner  pour  G  un 
résultat  de  cette  forme  - 

G  r=  0»  (/■  +  /•',  cr,/)); 

ce  qu'il  y  a  de  remarquable  dans  la  formule  (A),  c'est  d'abord  la  manière  dont 
y  entrent  les  quantités  r+  r'  et  a;  mais  c'est  surtout  le  fait  que  p  n'y  figure 
plus. 

C'est  la  raison  du  rôle  fondamental  que  joue  cette  formule  dans  la  belle  mé- 
thode d'Olbers  pour  la  détermination  des  orbites  paraboliques  des  comètes. 

37.  Mouvement  hyperbolique.  —  Si  l'on  suppose  négative  la  constante  a 
qui  figure  dans  l'in^tégrale  (B)  des  forces  vives,  le  coefficient  de  cos(Ô  —  w) 
dans  la  formule  (4)  est  supérieur  à  l'unité,  et  la  trajectoire  est  une  hyperbole 
dont  le  Soleil  occupe  un  foyer.  €e  cas  paraît  être  féalisé  pour  quelques  comètes 
et  surtout  pour  certains  bolides.  Nous  supposerons  l'astu'e  en  mouvement  sur  la 
branche  d'hyperbole  qui  tourne  sa  concavité  vers  le  Soleil;  le  mouvement  ne 
pourrait  avoir  lieu  sur  l'autre  branche  que  si  la  force  émanée  du  Soleil  était  ré- 
pulsive. Nous  n'examinerons  pas  ce  dernier  cas,  quoiqu'on  ait  à  le  considérer 
dans  la  théorie  de  la  figure  des  comètes  (Bessel,  Faye,  Roche,  Bredichin,  etc.). 

La  formule  (4)  nous  donnera 


r=: 


1  -+-  ecostv 


on  obtiendra  les  points  de  la  branche  considérée  en  supposant  q^ue  ^i^  varie  de 
—  fir  —  arccos- j  à  -h  (t:  — ^arccos- j;  toutes  les  valeurs  de  /seront  positives. 


MOUVEMENT  HYPERBOLIQUE.  Il5 

Cela  posé,  pour  obtenir  les  formules  du  mouvement  hyperbolique,  nous  pou- 
vons partir  de  celles  du  mouvement  elliptique 


a\  a 
r  =  çi{i  —  e  cosu), 


u  —  e  sjn 

a  y  a 


—  e        ^2 


et  nous  les  transformerons  en  posant 


«,  désignant  une  quantité  positive  et  w,  une  quantité  réelle. 
Soit  E  la  base  des  logarithmes  népériens;  nous  aurons 

E".  —  E-».                        E".  +  E-». 
sm  u  r=z =z—  )  ces  u  = , 

2  y/:-  I  2 

U           j      E^'  —  î 
tang  -  = -=  :;.; ; 

et  il  en  résultera,  en  choisissant  convenablement  le  signe  du  radical  qui  figure 
dans  tang 


—  ) 
2 


(C) 


E".  —  E-«.  v/t>    , 

E»,  +  E-". 
rrzza,  [  e i 


w       ^      e  ■+- 1  E".  --  I 
tang—  "  4  / __• — . 

^  1        V  e  —  I  E".  +  I 


On  peut  introduire,  au  lieu  de  m,,  une  variable  auxiliajre  #  définie  par  la 
formule 


d'où 


E".^tang('^-l-f), 


E«.  +  E-».  =r  -^ ,         E«.  -  E-".  —  2  tang J, 


E«1    —    I  ri 


si  l'on  introduit  en  outre  la  quantité  auxiliaire  ■«,  —  4 /iÇ  et 


£  =  GT  —  /î|  T, 


{d') 


I  l6  CHAPITRE    VI. 

on  trouvera,  en  partant  des  formules  (c'),  cet  ensemble  de  relations 
e tang #  —  log tang  f  y  +  -  \^=in^t-\-z—w, 

''='"(ï5i?-')' 

tang-^-y'^— ^tang-, 

^  =  /•  [cos9cos(p  —  9)  —  sin  9sin(('—  Q)  C0S9], 
y  =  /-[sin  9cos(^'  —  B)  +  ces 9 sin ((^  —  Q)  coscp], 
z  =  /•sin(p  —  6)  sino. 

La  seconde  de  ces  formules  permettra  de  calculer  l'inconnue  auxiliaire  §  qui 
remplace  l'anomalie  excentrique;  on  obtiendra  ainsi  les  coordonnées  rectangu- 
laires héliocentriques  exprimées  en  fonction  du  temps  t  et  des  six  éléments 
hyperboliques  G,  cp,   m,  e,  a,,  £. 

38.  Détermination  des  éléments  du  mouvement  elliptique  d'une  pla- 
nète, connaissant  la  position  et  la  vitesse  de  la  planète  à  un  moment 
donné  ^o-  —  Cette  question  se  présente  très  souvent  en  Astronomie.  Soient 
^o>  Jo»  ^0»  ^0  =^  \l ^l -^ yl -^  ^l  les  coordonnées  de  la  planète  à  l'époque  t, 
^^  <  =  (ê)o'  •>'''' =  (^)o'  '^«  =  (^)o  ^''  composantes,  de  sa  vitesse 
Vo  =  V^C+j7~^~^7'  ^u  même  instant. 

Commençons  par  une  question  accessoire  : 

Exprimer,  à  Vaide  des  éléments  du  mouvement  elliptiquey  les  trois  constantes  C, 
C,  C  des  intégrales  des  aires,  intégrales  (A)  du  n°  29. 

On  a  donc  ces  formules 

/  i  \  -T  dz  dy  „,  dx  dz  _„  dy  dx 

(A)  ^=y-77  — -s -77'  C'  — 3 -77  —  j:  :3->  ^  —  ^-éz—y-n' 

''  dt  dt  dt  dl  dt       *'   dl 

Soit  Q  le  point  où  la  sphère  de  rayon  i ,  ayant  pour  centre  le  centre  0  du  So- 
leil, est  percée  par  la  normale  au  plan  de  l'orbite,  menée  d'un  tel  côté  qu'un 
observateur  placé  les  pieds  en  0  et  la  tête  en  Q  voie  le  mouvement  de  la  pla- 
nète s'effectuer  de  sa  droite  vers  sa  gauche.  Je  dis  qu'on  aura,  dans  tous  les  cas, 
en  grandeur  et  en  signe,  les  formules 

(89)  C=:ccos(Qa^),        C— ccos(Q/),        C'=r  ccos(Qx;), 


DETERMINATION    DES   ELEMENTS    DE    L  ORBITE. 


117 


OÙ  c  désigne  la  quantité  essentiellement  positive  \/f[jt./?,  qui  représente,  comme 
on  l'a  vu,  le  double  de  l'aire  décrite  dans  l'unité  de  temps  par  le  rayon  vecteur  r 
de  la  planète. 

Il  suffira  de  démontrer  l'une  des  formules  (89),  la  dernière  par  exemple; 
soient  r"  la  projection  de  r  sur  le  plan  des  00, y,  ^"  l'angle  que  fait  r"  avec  Ox,  S" 
l'aire  décrite  à  partir  d'une  certaine  position  par  le  rayon  r";  on  aura 

ce  =z  r" cos 3r" ,        j  =:  /•" siii  s", 
d'où 

r„  dv  dx         „dy'  rfS" 

dt        -^    dt  dt  dt 

On  voit  que  G"  représente  ±  le  double  de  l'aire  décrite  dans  l'unité  de 
temps  par  le  rayon  r",  suivant  que  -^  est  positif  ou  négatif,  c'est-à-dire  suivant 

que  le  déplacement  de  r"  s'effectue  dans  le  sens  xy,   ou  dans  le  sens  yx.  Mais 

S" 
l'aire  S"  est  la  projection  de  l'aire  plane  S  décrite  par/';  le  rapport -^r-  est  donc 

égal  au  cosinus  de  l'angle  que  fait  le  plan  de  l'orbite  avec  le  plan  des  xy,  et 
l'on  a,  au  signe  près, 

(4o)  C"  =  ccos(Qx;). 

Or,  si  l'angle  (Q^)  est  aigu,  le  mouvement  de  r"  s'effectue  dans  le  sens  xy\ 
il  s'effectue,  au  contraire,  dans  le  sens  jo?  si  l'angle  (Qs)  est  obtus;  donc  C" 
et  cos(Q5)  sont  toujours  de  même  signe,  et  la  formule  (4o)  est  générale. 

Si  l'on  considère  maintenant  les  triangles  sphériques  QN^r  et  QNy,  N  dési- 
gnant le  nœud  ascendant  de  l'orbite,  et  si  l'on  remarque  que  QN  =  ->  l'appli- 
cation de  la  formule  fondamentale  de  la  Trigonométrie  sphérique  donne  immé- 
diatement 

[  cos(Q^)  =  sincp  sin9,  cos(Qj)— — sincpcosô; 

(40  \      on  a  d'ailleurs 

(  cos(Q  z)  =1  coscp. 

Les  formules  (39)  et  (4i)  nous  fournissent  donc  les  relations  cherchées, 

s/flips'mcf)  sin9, 
{k)  ^  C  =  z~ —-cc^  =:  — s/YJxpsiiKf  cosO, 

^Ji^i-P  cos  (p. 


^  -^  dt 

dv 

~^'di~- 

^  --^  dt 

dz 

^•=4: 

d.v 

-y-di^ 

Il8  CHAPITRE   VI. 

Nous  allons  écrire  de  nouveau  les  intégrales  (C)  du  n*'  29,  mais  sous  une 
forme  un  peu  différente,  en  remarquant  que  l'on  a  identiquement 

^,  dz      p„  dy dx  f     dx  dy  dz\  f  dx^        dy^        dz^\  dr  dx 

^  dë~^    dt  ~"dt  y^  ~dt  '^^'dt  '^  ""  dt  J  ~  "^  \dF"^  ^  '^  dt^  J  -^  ""  d}  dt  -'^^"' 

nous  trouverons  ainsi 

X  dr  dx 

(C.)  |F'  =  f^^-jV^+/-^^^, 


dt  \dt 

dr  dz 
r        "  '     '   '  dt    dt 

Cela  posé,  les  formules  (k)  et  (C)  appliquées  à  l'époque  Iq  donnent 


F"  =  f/J!.  -  —  z\^-h  r  -7- 


(0 


c 

=  70^0  — -So./o, 

c 

=  -^O  ^0        -^o-So  > 

C" 

-— -^o^o       7o'^o  ' 

F 

'0 

-  c."  v' 

F' 

=--  îii  ^  +  C"x\- 

-  r  r' 

F" 

=  ff?+c/,- 

■  c  Xq; 

ce  qui  détermine,  en  fonction  des  données,  les  valeurs  des  six  constantes  C, 
C,  C",  F,  F',  F";  on  aura  ensuite 

(m)  ^{iipsinc^sinO  =  C,       \/l'npsm<f>co56=i— C,        \/Tlxp  cos  cf  =  C" , 

d'où,  sans  ambiguïté,  les  valeurs  des  quantités/?,  ^  et  G. 
La  formule  (7),  appliquée  à  l'instant  t^,  donne  d'ailleurs 


(«) 

- 

►■ 

I 

a 

2 

V2. 

d'où 

le  demi 

grand 

axe  a 

de 

l'ell 

ipse; 

:  on 

a  ensuite 

(0) 

e*  = 

:  I  — 

I 

ce  qui  fait  connaître  l'excentricité. 

Nous  appliquerons  maintenant  les  formules  (G,)  au  moments  où  la  planète 
passe  à  son  périhélie;  nous  désignerons  par  X,,  Y<,  Z,  les  coordonnées  de 


DÉTERMINATION  DES  ÉLÉMENTS  DE  L  ORBITE.  II9 


ce  point,   et  par  r^  =  a{l—  e)  =  v/XJ  +  YJ  -i-  ZJ  la  distance  périhélie.   Nous 
aurons,  à  ce  moment,  -^  =  o,  puisque  r,  est  un  minimum. 
La  formule  (7)  donne  d'ailleurs 

d'où 

Les  formules  (G,) donneront  donc 

(42) 


X.             F 

Y, 

F' 

Z,            F" 

e  —  —  —  j- j 

e  ■ —  — 

'~r^' 

/"i  "~       ï> 

Remarquons  en  passant  qu'il  résulte  de  là  une  représentation  géométrique 
simple  des  constantes  F,  F',  F";  ces  quantités  sont,  en  effet,  les  projections  sur 
les  axes  d'une  longueur  égale  à  f[xe  portée  sur  le  grand  axe  de  l'ellipse  à  partir 
du  foyer  0,  dans  la  direction  du  centre.     '  ^ 

On  déduira  des  formules  (42)  les  cosinus  directeurs  du  rayon  mené  au  péri- 
hélie; mais  il  est  préférable  d'obtenir  la  longitude  cï  du  périhélie.  Or  les  for- 
mules (d)  donnent 

-^  =cosO  cos(n7  ~  6)  —  sind  sin{ixs  —  9)  C0S9, 
I   '  * 

I   Y 

(4^)  {    —  =  sinô  cos(gt  —  0)  +  cos!9sin(n7  —  9)  COS9, 

''1 

—  =  sin(cT  —  0)  sin^; 

X  Y 

en  portant  les  valeurs  de  —  et  de  —  dans  les  deux  premières  formules  (42),  et 

résolvant  par  rapport  aux  inconnues  e  cos(nï  —  0)  et  esin(GT  —  0),  il  vient 

I  f]i/ecos(îLf  —  &)  r=— Fcos0  —  F'sin9, 

ip)  W        •    /  n.  FsinÔ  — F'cosô 

\     '  COS9 

On  aura  donc  sans  ambiguïté  e  et  tir;  la  valeur  ainsi  trouvée  pour  e  devra 
coïncider  avec  celle  qu'a  donnée  la  formule  (o). 

Reste  à  calculer  la  longitude  moyenne  de  l'époque,  i;  on  aura,  en  dési- 
gnant par   Uo    l'anomalie   excentrique   et  par  v^   la  longitude   dans  l'orbite, 


I20  CHAPITRE    VI. 

pour  t  =  to, 


Uq  /i —  e 


tang  --=\/-— -:  tang 


(q)  {         "^   2         y    n-e        °       2 

e  =  ST  —  nÙQ  -h  (uq  —  e  sin  Mq  ) . 

Il  n'y  a  plus  qu'à  trouver  i\;  or  on  tire  aisément  des  trois  dernières  for- 
mules (d) 

r^cosi^o —  6)  :=^ocos9  4- jo  sinS, 


{'')  {  .     ,  ,,         —  ^0  Sin9 -4-  VoCOSÔ  ^0 

i\  sin  (  «'o  —0)= =  -. — -  5 

\  coso  sincp 

ce  qui  donnera  Vç^  et  aussi  To  qui  est  déjà  connu. 

Les  formules  (/),  (m),  (n),  (o),  (p),  (q),  (r)  font  connaître  les  valeurs  des 
éléments  cherchés,  a,  e,  ç,  ô,  cnr,  £. 

La  solution  obtenue  ne  laisse  rien  à  désirer  au  point  de  vue  de  la  rigueur;  il 
est  possible  d'abréger  les  calculs  numériques  et  d'obtenir  des  vérifications  des 
calculs,  autres  que  celles  que  nous  avons  indiquées  ;  mais  nous  n'insiste- 
rons pas. 

39.  Détermination  des  éléments  du  mouvement  parabolique  d'une  co- 
mète, connaissant  la  position  et  la  vitesse  de  la  comète  à  un  moment 
donné  t^.  —  Les  données  devront  vérifier  la  relation 


V*-  ^. 

'o 

Les  formules  (/)  et  {m)  détermineront  sans  ambiguïté  les  éléments  cp,  0  et 

•'  2 

On  trouvera  de  même  cj  sans  ambiguïté  par  les  formules  que  l'on  déduit 
de  (/?),  en  y  faisant  e  ==  i ,  savoir 

/  f|jicos(nj— Ô)=— FcosÔ  — F'sinô, 
iPi)  W      •    /         n.  Fsinô  — F'cosô 

/    l/Jt.  Sin(CT  —  &)  =r         - 


coscp 

si  cos^  est  petit,  on  pourra,  pour  avoir  plus  de  précision,  calculer  par  la  for- 
mule 

F" 

(/?î)  fusin(GT--  6)  r= : ) 

•^  '  sincp 


HODOGRAPHE.  121 

z 

qui  se   déduit  de  la  dernière  des   relations  (4^)»   en  y  remplaçant  -^  par 

_  Z! 

Les  formules  (r)  donneront  t^o»  après  quoi  on  tirera  de  la  première  des  for- 
mules (g) 

le  problème  sera  donc  résolu  par  l'ensemble  des  formules  (/),  (m),  (/?,)  ou(/72), 
(r)et(^,). 

40.  Hodographe.  —  Hamilton  a  résolu  la  question  suivante  : 

Par  le  centre  0  du  Soleil,  on  mène  des  droites  égales  et  parallèles  aux  vitesses 
d'une  planète  ou  d'une  comète  dans  les  divers  points  de  son  orbite.  On  demande 
de  trouver  le  lieu  des  extrémités  de  ces  droites;  ce  lieu  se  nomme  Vhodo- 
graphe. 

Partons  des  intégrales  (  Cj,  et  supposons,  pour  simplifier,  que  l'on  ait  choisi 
le  plan  de  l'orbite  pour  plan  des  x/,  l'axe  des  a?  passant  par  le  périhélie.  On  aura 

^  =:  O,  C  =  O,  C  =:  O,  C"  =  \/f  J^/J  ^=  c  ; 

les  formules  (42),  dans  lesquelles  on  a  maintenant 

^=.1         ^=0         ^=0 
donneront 

F  — -f^e,  F'r:rF"=0; 

les  équations  (C)  deviendront  donc 

^      .T  dv  „ 

lu. c  -7-  =  —  lU-e, 

^  r  dt  ^ 

-.y  dx 

lu—    -hC  -J-—0. 

^  r     .      dt 

Mais  les  coordonnées ir',  y  du  point  de  l'hodographequi  répond  au  point  (^r,  y) 
ont  respectivement  pour  valeurs  ~  et  -j--  On  aura  donc 

I  a—  =  —  cœ  : 
T.  -  I.  16 


122  CHAPITRE    VI.     —     IIODOGRAPHE. 

d'où,  en  élevant  au  carré  et  ajoutant, 


x'^-\-     / 


\  p  J 


p 


Donc  l'hodographe  est  un  cercle  ayant  son  centre  sur  la  perpendiculaire 
menée  par  le  centre  du  Soleil  au  grand  axe  de  l'ellipse,  ou  à  l'axe  de  la  parabole  ; 

le  rayon  de  ce  cercle  est  \  /  —  '  et  l'ordonnée  de  son  centre  est  e  i/  —  • 

Dans  \dLjig.  i5,  la  demi-circonférence  A,Bi  A'j  répond  à  la  demi-ellipse  ABA'; 
dans  le  cas  de  la  parabole,  l'hodographe  est  tangent  à  l'axe  au  foyer;  enfin, 
pour  l'hyperbole,  l'hodographe  ne  coupe  pas  l'axe  transverse. 

Fig.  i5. 


M.  Darboux  a  montré  tout  récemment,  d'une  manière  très  élégante,  que  la  con- 
sidération de  l'hodographe  permet  d'écrire  presque  immédiatement  les  trois  in- 
tégrales (C);  nous  renverrons  le  lecteur  à  une  Note  qu'il  a, publiée  sur  ce  sujet 
dans  le  Bulletin  astronomique  (t.  V,  p.  89). 


'TTSYpigSr        - 


CHAPITRE    VII.    —    MÉTHODE    DE   JACOBI.  123 


CHAPITRE  VIL 

INTÉGRATION  DES  ÉQUATIONS  DIFFÉRENTIELLES  DU  MOUVEMENT  ELLIPTIQUE 

PAR  LA  MÉTHODE  DE  JACOBI. 


41.  Ces  équations,  qui  ont  été  données  au  n''  28,  peuvent  s'écrire 

(a)  /      en  posant 

U  ==  ^  -  ^' 


r 


\/x^  4-  y^ 


ce  sont  les  équations  différentielles  du  mouvement  d'un  point  matériel  libre,  de 
masse  i,  la  fonction  des  forces  étant  représentée  par  U. 

Si  nous  nous  reportons  au  n'^  7  de  l'Introduction,  nous  voyons  qu'il  nous  suf- 
fira de  trouver  une  fonction  S  de  t,  cc,y,  z  et  de  trois  constantes  arbitraires  ol^, 
aa,  ag,  vérifiant  identiquement  l'équation 

alors  on  aura,  pour  déterminer  x,  y,  z,  les  formules  suivantes  : 

^'^  ^^^^'         d^=^-         ^3^^^- 

Pour  trouver  plus  commodément  la  fonction  S,  il  convient  de  remplacera?, 
j,  z  par  les  coordonnées  polaires  r,  ç^,  s,  rayon  vecteur,  longitude,  latitude, 
au  moyen  des  formules 

(0  a;r-: /'cos^  cosPi,        /  :=  r  C0S5  sin  Cj,        z-=rsins. 


,    .  dS       i 


124  CHAPITRE    VII. 

On  trouve  sans  peine  que  l'équation  (b)  doit  être  remplacée  par  la  suivante  : 

\dr)  ^  r^cos's\di^J  '^  r'\ds)  j         r  ~^' 
Cette  dernière  ne  contenant  explicitement  ni  ^  ni  ç',,  nous  ferons 

(3)  .       S  =  —  «1  ^  4- «2  <'i -H  Si, 

s,  ne  renfermant  plus  explicitement  ni  /  ni  ^,  ;  nous  aurons 

dt  ~      """  dr  ^   dr  '  âi't  ~  ""''  ds~   ds' 


et  l'équation  (2)  deviendra 


m 


/dSA»      \  as  J       cos's       2*' 
<^'  [IF)"-^ 7^ =  — +  ^-.- 

Il  nous  reste  à  trouver  une  solution  de  cette  équation,  fonction  de  r,  s,  et 
d'une  nouvelle  constante  arbitraire  ol.^;  nous  pouvons  faire 

-T-     -^ \-  =  «!  » 

os  )  C0S*5 


m 


s'il  est  possible  de  vérifier  ces  relations,  l'équation  (4)  sera  elle-même  satisfaite. 
Or  on  a 


as       V  cos^.9 


la  première  de  ces  expressions  ne  dépend  que  de  s,  la  deuxième  que  de  r;  on 
peut  donc  prendre 

Adoptons  zéro  et  r^  comme  limites  inférieures  des  deux  intégrales  ;  nous  trouve- 
rons, eu  égard  à  la  formule  (3), 

(5)  S-^-a»^  +  a,c',  +  y    y/aa^^  2^  _  ^  c/,- +y    \/«3  -  ^^  ^^- 


MÉTHODE    DE    JACOBI.  125 

La  limite  r^  est  arbitraire;  nous  la  prendrons  égale  à  la  plus  petite  des  deux 
racines  de  l'équation 

,-,  aA:'       (x\ 

(6)  2ai+-^-^=o; 

on  voit  qu'elle  sera  une  fonction  des  deux  constantes  a,  et  ag. 

Nous  allons  former  maintenant  les  équations  (c);  remarquons  que  l'on  a 

à      C       /  ik^        a}.    ,  r  dr  /  ik'^        ol\   dr. 

le  second  membre  de  cette  équation  se  réduit  à  sa  première  partie,  parce  que 
le  coefficient  de  ~  s'annule  d'après  (6)  ;  on  trouvera  de  même 


d     f      /           2  k'      al  ^                 />'' 
-^—    /     4/ 2a,  H fdr-=^a^    i 


dr 


■2k^ 
r 


et  les  formules  (c)  deviendront 

>'»'  dr 


(d)  (3, 


(e) 


/'  d. 

■ j= 
C0S*5i  /a: 


COS-5 

.,.  a      -  '-  ds  /»'•  dr 

(/)  ft  =  «'  .      .        .         .        .        ,.     . 


J/^"            ds                           nr  dr 

f         ,  -    —  «3       /        p== 


/• 


Ces  équations  feront  connaître  les  trois  coordonnées  polaires  r, ,  v^  et  s,  en 
fonction  de  t  et  des  six  constantes  arbitraires  a,,  aa,  aj,  (3,,  Pa»  P,v  H  est  inutile 
de  développer  les  calculs  qui  nous  feraient  retomber  sur  les  formules  trouvées 
dans  le  Chapitre  précédent;  nous  nous  bornerons  à  donner  la  signification  géo- 
métrique de  chacune  de  nos  six  constantes. 

La  formule  {d)  montre  que  r  ne  peut  prendre  que  des  valeurs  rendant  positif 
le  premier  membre  de  l'équation  (6);  le  maximum  r.^  et  le  minimum  r,  de  r 
seront  les  deux  racines  de  cette  équation,  que  Ton  peut  écrire 

2  ai  r*  H- 2  A:*  r  —  a^=ro; 


126  CHAPITRE    VII. 

on  en  conclut 

«1  2ai 

Or  on  a 

T\  =  a{i  —  e),         ri-=a{i-+-  e); 

il  en  résulte 


oc 


1  = >  «3  =  A-  y/rt  (  I  —  e-  )  =:  k\/p. 


D'après  la  même  formule  (d),  quand  la  planète  passe  à  son  périhélie,   on  a 

/•  =  /•,,         ^i  =  —t; 

si  donc  T  désigne  le  temps  du  passage  au  périhélie,  il  viendra 

La  formule  (e)  montre  ensuite  que  s  doit  varier  entre  des  limites  telles  que  la 

quantité  ag \-  soit  positive;  or,  ç  désignant  l'inclinaison  de  l'orbite,  on  sait 

que  s  est  compris  entre  —  (^  et  +  cp  ;  on  aura  donc 


d'où 


La  formule  (e)  donne  (32  =  ^',,  pour  s  =  o;  la  planète  passe  alors  par  un  de 
ses  nœuds.  Soit  0  la  longitude  du  nœud  ascendant;  on  pourra  prendre 

Avant  d'arriver  à  la  signification  géométrique  de  la  constante  (B3,  introduisons 
au  lieu  de  s  une  variable  auxiliaire  •/],  définie  par  la  formule 

sin5=::  sincpsiny); 

si  nous  nous  reportons  à  lay?^.  i4  et  à  la  formule  (e)  du  n"  32,  nous  verrons  que 
Y]  représente  l'arc  NM  =  (^  — 0;  c'est  ce  qu'on  appelle  Vargument  de  la  lati- 
tude; cela  posé,  on  trouve 

ds  r"         cossds  /^^  s'mocosn  dn 

— —  ' '     — '-  n  ; 


«1 

^      cos^9 

«2  = 

=  (Xz  CCS  9  =  ks/pcos 

/"*         cossds         _    /^' 

^f~        Jn     V^C0S»5  — COS*(jp  / 


°^i         Jo    V^^^^^~^^^^9      Jo    V^sin''9  cos*Y5 


MÉTHODE    DE    .UCOBI.  1 27 

la  formule  (/)  peut  donc  s'écrire 

dr 


Y]  —  (33=  «3 


au  périhélie,  r=  r,  ;  donc  ^g  est  égal  à  la  valeur  correspondante  de  y],  c'est-à-dire 
à  l'argument  de  la  latitude  du  périhélie;  c'est  (/ig.  i4)  la  distance  angulaire 
Nil  =  w  —  6  du  nœud  ascendant  au  périhélie. 

Voici  donc  finalement  le  système  canonique  d'éléments  auquel  nous  sommes 

amenés  : 

!k^ 
(X2-=  k\/pcos(p,        ^i  —  9,  A-  =  v^- 

<X3=k\/p,  [33=cj  — 0. 

Si  l'on  égale  les  deux  expressions  /i(?  — t)  et  nt -i- i  —  rs  de  l'anomalie 
moyenne,  on  voit  que  l'on  peut  écrire  aussi 


128  CHAPITRE   YIII. 


CHAPITRE  VIII. 

RECHERCHES  DE  LAGRANGE  SUR  LE  PRORLÉME  DES  TROIS  CORPS. 


Lagrange  (')  a  écrit  sur  ce  sujet  un  de  ses  plus  beaux  Mémoires  dont  nous 
croyons  devoir  reproduire  les  points  principaux;  nous  avons  surtout  en  vue  de 
donner  une  idée  de  la  difficulté  de  la  question  ;  d'ailleurs,  certaines  recherches 
récentes  relatives  à  une  solution  approchée  du  problème  des  trois  corps,  et  qui 
rentrent  directement  dans  le  cadre  de  cet  Ouvrage,  se  rattachent  d'assez  près  au 
Mémoire  de  Lagrange. 


Fis.  i6. 


42.  Soient  {fig.  i6) 

C,  C,  C"  les  positions  des  trois  corps  à  l'époque  /; 

r=  C'C",  T^  =  G"C,  f  =  CC'  leurs  distances  mutuelles; 

m,  m' ,  m"  les  produits  de  leurs  masses  par  la  constante  f  de  l'attraction. 

Soient  encore 
X,  y,  z  les  coordonnées  de  C"  par  rapport  à  C'  pris  pour  origine; 

x\y,z'  ).  c         »         C" 

x'\y\z"  ..  C'         »         c 

ces  coordonnées  étant  comptées  parallèlement  à  trois  axes  fixes  rectangulaires. 


(1)  Lagrange,  OEuvrea,  t.  VI. 


RECHERCHES  DE  LAGRÂNGE  SUR  LE  PROBLÊME  DES  TROIS  CORPS.         T  29 

Si  l'on  forme  les  équations  différentielles  des  mouvements  absolus  des 
points  C,  C  et  C",  et  qu'on  retranche  deux  à  deux  celles  qui  correspondent  à  un 
même  axe,  on  trouve 


(0 


(2) 


(3) 


et     Ju  .  .  rf  \      * 


4-  (m  H-  m'  +  m")  =^   — 


d'^z 


-    -\-{m  -\-  m'  +  m" )  —    —  m 


dt 

d^x' 
dt^ 

dt- 

d^z' 
~dF 

d^x" 
~d¥ 


-^{ni 


+  "*")t7ïï  —"^' 


.sT 


{m  -\-  m' -\-  m")  "— 


+  (m  H-  m' 4-  m") 


(  m  H-  m'  +  m"  )  -—  —  ni" 


d'y"     ,         .      .X  y" 


d^z" 
^dtF 


(m  4-  m' -H  m")  -^  —  tn" 


o; 


y  ,  y 


+ 


j' 


,."3 


O, 


'rn    —  o, 


zz:o; 


O. 


On  a  d'ailleurs 


(4) 
(5) 


,.'2 y.l2    , 


/•■«:=:  ^^  4- j/^  H- ^■',  /-'^  z=  ^•'■'4-y 

X  -\-  x'  +  x"  =:0,  J  -h  j''4-j"  =:  O, 


;'4-s"  =  o. 


Quand  on  aura  déterminé  les  valeurs  de  x' ,  y' ,  z'  \  x'\y" ,  z\  on  connaîtra  les 
mouvements  relatifs  de  C"  et  C  par  rapport  à  C,  ce  que  l'on  cherche  en  Astro- 
nomie, s'il  s'agit,  par  exemple,  de  déterminer  les  mouvements  de  deux  planètes 
C  et  C" autour  du  Soleil  C;  on  n'a  introduit  x,  j,  z  que  pour  avoir  des  formules 
symétriques. 

Soient  a,  6,  c  trois  constantes  arbitraires;  les  intégrales  des  aires  seront 


m  '  -^  -'' 


(6) 


1 
m 


dz 
Tt 

dx 


d_y 
dt 


dz\ 
'dt) 

dx\ 


dt  dt )    '    ni' 


dv 


ni'  y     dt  dt 

dx'  _      ,  dz' 
dt 


ni\      dt       -^    dt  ) 


I 
m' 


.  dy'  ,  dx 

"^  -dt-y 


dt 

dx 
~di 


dz" 

ix^ 
'di 

i/_ 
dt 


I 


dt 

dz" 

~cti 


o, 


dx"  (V-"" 


■')  ^  ^  ( 


1     /    ,,  dy"  „  dx" 


dt 


=■  c. 


On  le  vérifie  en  différentiant,  remplaçant  les  dérivées  secondes  par  leurs  valeurs 
tirées  de  (i),  (2),  (3),  et  ayant  égard  à  (5). 

T.  -   I.  17 


iJo  CHAPITRE   VllI. 

Posons  ensuite 

^~'      ^'  ~"dt^  ^  ~dC-  ^  7W-'       "  '  ~  ~d^ '"^  ~dt^    ''  dl^  '       '^  '  ~    dl'    ^    dt^"^     de-' 
et  désignons  par  h  une  constante  arbitraire;  l'intégrale  des  forces  vives  sera 

a-        u'^        u"^  /    I  I  I     \ 

^    '  m        m  m  \inr        nv  r         m  r  J 

on  le  vérifie  de  la  même  manière  que  pour  les  intégrales  des  aires. 

Si  l'on  tient  compte  des  relations  (5),  on  voit  que  la  solution  du  problème 
dépend  de  six  inconnues  qui  doivent  être  déterminées  en  partant  d'un  système 
de  six  équations  différentielles  simultanées  du  second  ordre;  on  connaît  les 
quatre  intégrales  (G)  et  (8);  il  en  resterait  huit  à  trouver. 

43.  Lagrange  décompose  le  problème  en  deux  autres  :  il  cbercbe  d'abord  à 
déterminer  en  fonction  du  temps  les  côtés  du  triangle  formé  par  les  trois  corps; 
en  supposant  cette  question  résolue,  il  lui  reste  à  fixer  la  position  du  plan  du 
triangle,  et  l'orientation  du  triangle  dans  ce  plan.  Il  introduit  les  notations  sui- 
vantes : 

II  J         1         ,  I         I         „ 

(9)  775 -pr,^'h         -7r,--j:,=^q,         -3-77^^7, 

d'où  ces  identités 

(10)  ci^q'^q"^o,  |j-H-^_  -|-l^  =  o. 

Soit  encore  posé 

(ri)       —p  —  x'x"-^y'y"+z'z",       —  p  —  x"  x  +  y"  y  +  z"  z,       —  p"  =z  xx' -+- yy' -^  zz' ; 
on  en  conclut,  en  tenant  compte  de  (5), 

(12)  p'^p"=:r\  /j"  +  p=:i'\  p^p'=r"\ 

(13)  /?=  ,  p'=- y  p"— 


Si  l'on  différentie  deux  fois  l'expression  (4)  ^^  f''\  on  trouve,  à  cause  de  (7), 


i  ^''■'  _     d^-^         d'y         d-z        2 
'i'dF  -"^  ~dt^  ^  ^'  ~dF  ~^  ^  W'  '^  ''  ' 


d'où,  en  remplaçant  dans  le  second  membre  les  dérivées  secondes  par  leurs 


RECHEKCHES  DR  LAGRANCE  SUR  LE  PROBLÈME  DES  TKOIS  CORPS.         l3r 

valeurs  (i),  et  tenant  compte  de  (i  i)  et  (12), 

I  d^r'^        jn -\- m' -\- m"          .            /' i         //         p"  \  (  p' -^  p" 
'                                   u-  ==  m ■  -^.TT,  —  ^  \  =.m  '  '        '^ 


2     dt  r  \v        r"\       r''^  J  \      r'  r"^        r'\l' 

d'après  (9),  les  coefficients  de  mp'  et  de  mp"  dans  le  second  membre  sont  égaux 
respectivement  à  —  mr/  et  -i-mq".  On  aura  donc  ainsi 

I  d-r-         /n -h  m' -Jr  ni"  ,    ,    ,         „    „. 

-  7^    - +  rn  {p'  q'  --  p" cj")  -  u^  ^  o, 

,    ,.  ;   I   d-r'-        ni -h  ni' -h  tn"  .,„    „ 

(i4)  -  -^  + -, +  m(//v"~/.  q)-a'^=:o, 

f  I  d^r"'-        m-^ni'-\-ni" 

\  2  "dT'^ 7' ^"^  iP  9  -p'cj')-u"'=o. 

Ces  équations  font  connaître  les  valeurs  de  ir,  u'-,  u"-,  en  fonction  de  r,  j\  r'\ 
et  des  dérivées  premières  et  secondes  de  ces  quantités  par  rapport  au  temps.  On 
en  conclut 

«^  </i  ^^        ,         ^i,.2  ,         ^2  ,.'2  I  ^2,.//2 

m        m'        m"        0.  m    dt'^         2  m'     dt^      '    2  m"     dt^ 


H-  (m  +  m'  4-  m")     —^  -i ^-  + 


\m/-        m' r'        m"  r" 
OU  bien,  en  ayant  égard  à  (8), 

1  d^  /  r^        /•'-        r"^\  /    I  I  I      \ 

2  dr-\m        ni'        m")  \mr        m  i         m" r" J 

Cette  formule  coïncide  avec  la  formule  (10)  du  n**  15  lorsque,  dans  cette  der- 
nière, le  nombre  des  corps  se  réduit  à  trois  :  c'est  Tune  des  équations  fonda- 
mentales du  Mémoire  de  Lagrange. 

44.  On  peut  poser,  en  désignant  par  p  une  indéterminée, 

'/    ,dœ"  ,dv"         ,dz"\        f   „d.T'  „dv'         „dz'\ 

,  ^.  ]  (    „dx  „dY  „  dz\        f.     d.r"  dy"  dz"\ 

\  i      d.r'  dy'  dz'\        (    ,  dx  ,  dv  ,  dz\ 

\  r  dT -"-y  lïï^'irt )'-[:''  dF-^y  -Èi-"-'  7n)=r^ 

car,  en  retranchant  la  seconde  de  ces  équations  de  la  première,  on  trouve 

,  ,d.T"        ,  ,dy"  dz" 

^^-^^^lû^^^y-'y^tû-^^'^'^'^-di 

„d{x  ^x')  ^^diY-k^r')  .,d(z^z')_ 

•^     ifi       y     di  jt  "    °' 


ou  bien,  à  cause  de  (5), 


CHAPITRE  vni. 


dx" 
dt 


■y 


dy" 
~dt 


dz^ 
dt 


,,  dx  .         „  dy" 

x"  —, \-  y"  -^ 

dt        -^     dt 


dz^ 

'7/7 


=  o, 


ce  qui  est  une  identité. 

On  tire  du  reste  des  relations  (i  i)  la  formule 


,dx"  ,dy"  ,dz"  „dx'  „dy' 

x'  — h  v'  -4-  -^  z'  —j~  ^  x" h  y"  -^ 

dt        •      dt  dt  dt  dt 


dt 


dp 

~di 


qui,  combinée  avec  la  première  équation  (i5)  par  voie  d'addition  et  de  soustrac- 
tion, donne  les  deux  premières  des  formules  suivantes  : 


(.6) 


dx"          ,  dy"         ,  dz" 

dt  ^-^  dt^"  dt 

_'/      dp 
2  V       dt 

d^',.dy'„dz' 
dt       ^    dt            dt 

i\      dt 

dt  ^-y  dt  ^   dt 

_!/         dp' 

~  2  V       dt 

dx"            dy"            dz" 

dt    ^^     dt    '^'■'    dt 

_  ,  /   dp' 

•>\       dt 

dx'            dv'           dz' 

dt  ^y    dt    ^'"    dt 

I  /      dp" 

"  :i  \        dt 

dx            .  dy           ,  dz 

dt  ^-^  dt         dt 

__'/       dp" 
"  ■?.  \        dt 

Remarquons  maintenant  que  les  coordonnées  des  points  C  et  C"  rapportés  au 
point  C  ont  pour  valeurs  respectives  œ",  y",  z"  et  -x',  — j',  ~z';  par  un 
point  fixe  0  (^g.  17),  menons  les  droites  OM',  ON',  OM",  ON"  ayant  pour  cosi- 
nus directeurs 


pour  OM', 

pour  ON', 

pour  OM", 

pour  ON"; 


(•7) 


x' 

y 

^r 

-  •  77' 

r'  ' 

■"  7 

I    dx' 

I    dy' 

I    dz' 

u'  W 

a'    dt  ' 

u'   dt 

x" 

.y 

I    dx" 

-^  II"    dt  ' 

■+- 

.  dj 
II"  dt  ' 

H- 

I    dz" 

II"    dt 

nous  désignons  par  M',  N',  M",  N"  les  points  où  les  quatre  droites  percent  la 
sphère  de  rayon  i,  ayant  pour  centre  le  point  0,  et  nous  joignons  ces  points 
deux  à  deux  par  des  arcs  de  grands  cercles.  On  voit  que  la  droite  OM'  est  parai- 


RECHERCHES  DE  LÂGRANGE  SUR  LE  PROBLÈME  DES  TROIS  CORPS.         1 33 

lèle  à  GC",  tandis  que  OM"  l'est  à  CC;  si  donc  on  prend  00"=  CC",  00'  =  CC, 
le  triangle  OO'O"  sera  égal  au  triangle  formé  par  les  trois  corps,  et  les  côtés  des 


deux  triangles  seront  parallèles  deux  à  deux.  Les  droites  ON'  et  ON"  sont  res- 
pectivement parallèles  aux  vitesses  des  corps  C"  et  G'  dans  leurs  mouvements 
relatifs  autour  de  G.  Le  point  0  est  fixe;  le  lieu  du  point  0"  est  une  certaine 
courbe.  Gonsidérons  le  plan  qui  passe  par  la  tangente  à  cette  courbe  au  point  0" 
et  par  le  rayon  00";  c'est  ce  que 'l'on  nomme  le  plan  de  l'orbite  du  point  0"  à 
l'époque  /;  on  voit  que  ce  plan  coïncide  avec  celui  du  grand  cercle  M' N'.  On 
pourra  donc  dire  que,  si  l'on  considère  les  orbites  relatives  des  corps  G'  et  G"  par 
rapport  au  point  G,  les  plans  de  ces  orbites  relatives,  à  l'époque  t^  seront  respec- 
tivement parallèles  aux  plans  des  grands  cercles  M"N"  et  M'N'. 
Gela  posé,  si  l'on  se  reporte  aux  expressions  (17),  on  trouve 

1H/A.T/  I     /    ,d.^'  ,dy'         ,dz'\         I    dr'  ,,„ivt«         '    dr" 

u' r' \       dt        -^     dt  dL  J        u'   dt  u"    dt 

r'u"  \      dt       -^     dt  dt  J  r"u'\      dt      ^    dt  dt  J 

OU  bien,  en  vertu  des  relations  (16), 

COSM'N"  =  -l^,  (^  -  p) ,        COSM'N'  =  j^  (f  + 
On  a  ensuite 


enfin 


ç,o^WW  =-  -j~{œ' œ"  +  y f  +  z' z")^  -^,- 


^„^,„  I        dx'  dœ"       dy'  dy"       dz'  dz" 

cosN'N'  = ,—77    —: T-  H-  -7-  -^  H-  -7 r- 

u'u"\dt     dt         dt    dt         dt    dt 


Mais  on  trouve,  à  cause  de  (5), 


dx'^       dy*       dz2       dx^       dy""       dz^ 
~dt^  "^  ^dF  "^  "^  ^  ~d^  ^  IF  "^  'dF 

dt  dt  I   ^  \  dt  '^   dt  I  ~  \  ~dï  "^   dt 


I  l'i  ClIAPITUF.    YIIl. 

et  il  en  résulte 

cos^'^"  — 


2  U   II 


Pour  résumer  ce  qui  précède,  nous  poserons 

a'=:cosM'M",         p'  =  cosM'N",         y'^cosM'N', 

a"=cosN'N",  (3"=cosM"N',         -/"=cosM"N"; 

«'*-!-  Il"- —  «-  u"--\-  II- —  ii'^  ,  11^-+-  u'^ —  //" 


(i8) 


2 

d'où 


t'  , 


nous  aurons  les  formules  suivantes  : 


'   a'- 

P 

\!{p+p'){p+p") 
dp 

dt        dt 

) 

/  - 

Ci\/Cp^'p")~(i'-^i-' 

") 

v/Ct'H-  v')  (i'-hv") 


dp 

(>9)  ^--7==7=^'  ^" 


2  V'(/' -+-/>' )(^'+  <'") 

rf/P       dp' 
dt~^  'dt 

45.  Reportons-nous  à  lay?^.  17;  nous  voyons  que  a',  |3',  y',  a",  P",  y"  sont  les 
cosinus  (les  quatre  côtés  et  des  deux  diagonales  d'un  quadrilatère  sphérique 
M'M"N'N".  Or  ce  quadrilatère  est  déterminé  quand  on  donne  les  quatre  côtés 
et  seulement  une  diagonale  M'N",  car  on  peut  construire  alors  les  deux  triangles 
sphériques  M'N'N",  M'M'N";  il  existe  donc  une  relation  entre  les  six  quantités 
cl',  ^',  y',  a",  P",  y";  cette  relation,  qui  sera  démontrée  plus  loin,  est  la  sui- 
vante : 

(20)   \ 

^     '  \  4-a'*a"^-!-f3'*f3"''  +  y'»/'2-2a'a"f3'[3"-2(3'[3"y'/'-2//a'a":=b. 

Si  l'on  y  porte  les  expressions  (19)  de  nos  six  cosinus  et  que  l'on  pose,  pour 
abréger, 


(■,,)'  1,1'  =  f(p'+p)  +  1p{p'±  -p^"j+p 


p' 

,  dp"' 
di' 

+  /y 

.dp"- 
dC 

+  /> 

(dp' 
\dt 

4- 

dp"Y 
dt)  ' 

p' 

,  dp^ 
dl^ 

~^p 

dp"-" 
dt^ 

+/y 

(dp" 
\dt 

+ 

dpy 
dt)  ' 

p 

dp'^ 
df' 

+  p' 

,dp^ 
dt^ 

+/>" 

(dp 
\dt 

+ 

dt  )  ' 

RECHERCHES  DE  LAGRANGE  SUR  LE  PROBLÈME  DES  TROIS  CORPS.        l35 

011  trouvera,  après  un  calcul  assez  long  que  l'on  dirigera  de  manière  à  ordon- 
ner par  rapport  à  v,  v' ,  v"  et  aux  produits  de  ces  quantités  deux  à  deux, 

/   ((;V"+  v"v  +  vv')  {p'p"-\-p"p+pp')  —  {vl-hv'l'-\-  v"U') 

(B)  ,   J_(^,2  ,  ^^   ,  ^1^  ,   ^_^^Y^o-^ 

(  i6V  dt    dt         dt    dt       dt    dt  )  ' 

les  expressions  (21)  de  S,  2'  et  I"  contiennent  p  au  premier  et  au  second  degré; 
donc  l'équation  (B)  est  une  équation  du  quatrième  degré  en  p,  dans  laquelle  p' 
ne  figure  pas. 

Les  quantités/;, />',p"  sont  données  en  fonction  de  /%  r',r"  par  les  formules  (i  3); 
V,  v'y  v  peuvent  être  exprimés  à  l'aide  de  r,  r' ,  r"  et  de  leurs  dérivées  premières  et 
secondes  au  moyen  desformules(i4)et  (18)  entre  lesquelles  on  devra  élimineri'^-, 
//'-  et  II!"-.  Donc  on  connaîtra  finalement  l'inconnue  auxiliaire  p  en  fonction 
,  ,      „    dr    dt'    dr"    d^r    dh'     ,  d'- r" 

^^  '*''"'  '^  '  Tt'  -dï'  -dt'  -JF'  -dt^  ''^  77r^  • 

licmarcjne.  —  La  première  des  formules  (21)  peut  s'écrire 

mais  on  trouve,  en  remplaçant/?,//,  p"  par  leurs  expressions  (i3), 

(23)    p'p"-{-p"p~\~pp' '-={{/■  -+-  /-'-H  /■")(/•  H-  /•'  -/•")(/•  -  /•'+/•")  (-  /•  +  /•'+/•")  r=  cr% 


cr  désignant  le  double  de  la  surface  du  triangle  formé  par  les  trois  corps;  il  vient 
donc 

cela  prouve  que  les  quantités  S,  H'  et  Z"  sont  essentiellement  positives. 

46.  Différentions  la  première  des  formules  (i5)  par  rapport  au  temps,  et 
remplaçons  les  dérivées  secondes  de  ^',  y',  ^' ,  00" ,  y\  z"  par  leurs  valeurs  tirées 
de  (2)  et  (3)  ;  nous  trouverons 

,  /,/•.£.•"  -\-  yv"  -{-  zz"       x'  jc" -\-  v'  y"  -]-  z' z"        .v"-  +  /'^  -»-  -"■ 


f.3  ^^  ,-'i  ^  /."3 


,  l'a^x'-hfy-^zz'     a:'^-hy'--i-z'^     .v' x' -h  y  y^z' z^ 

-+-  /H     I  -j  -h  1,.,  f- 


,./»  ^  r'» 


l36  CHAPITRE    VIII. 

OU  bien,  en  ayant  égard  à  la  définition  des  quantités  p  et  y, 

=  —  {m  H-  m'  +  m")pq  +  m'  {— p' q'  +  pq)  H-  m" {—  p" q" -hpq), 

d'où 

(  C  )  ZT  ~^  /«/>^  +  fn'p'  q'  -+-  m" p"q"  =  o. 

Cette  équation,  qui  joue  aussi  un  rôle  important  dans  la  théorie  de  Lagrange, 
donne  ~  en  fonction  de  r,  r'  et  r". 

Nous  allons  chercher  maintenant  à  déduire  des  intégrales  (6)  des  aires  une 
combinaison  qui  ne  contienne  que  les  distances  mutuelles  et  leurs  dérivées; 
élevons  ces  équations  au  carré,  ajoutons-les,  et  posons 

(•24)  k^  =  a^ -^  b' +  c' ; 

nous  trouverons 

n      n'      n"       2^^       2^^'     2W" 

m'        m^        ni"^        m' m         mm       mm' 
OÙ  nous  avons  fait,  pour  abréger, 

„        /      dz  r/vY       (    dx  dz\-       (     dy  dxY 

^=VTt-'-Ét)  '^['dI-''dF)-^[^Tt-^d-t)' 

/   Ax     /  iT;       /    /^-'         ,dY'\f    „dz"         ^dy'X       {  ,  dœ'         ,  dz'\  f  „  dx"         „dz" 

,dy'  ,dx'\(,,df         ,,dx" 


-*  dJ     ^  ~dt)V  ~dt~y  dtp 


les  valeurs  de  11',  IT",  \''  et  W  s'en  déduisent  par  des  permutations  d'accents. 
Les  expressions  de  II  et  ^'  sont  susceptibles  de  la  transformation  suivante 

„,       ,    ,    „         ,    „         ,   „Jdx'  dx"        dy'  dy"        dz'  dz"\ 

\       dt        -^     dt  dt  )  \       dl        -^     dt  dt  ) 


RECHERCHES  DE  LAGRANGE  SIT.  LE  PROBLÈME  DES  TROIS  CORPS.         l'5'] 

en  ayantégard  aux  formules  (4),  (7),  (i  1)  et  (iT)),  et  aussi  à  la  relation 

dx'  dx"        dy_  dy"        d^d^  _  u"-  —  u"^—  u'"^  ___ 
~dt     dt  dt    dï         dt     dt  2 

déjà  rencontrée,  on  peut  écrire  encore  autrement  les  expressions  ci-dessus 
de  n  et  de  iF. 

On  trouve  finalement 

\  ^'  '"  4 

-,  0-—  - 
I  4 


(,7)  n-,/.,'.-,--^-^-,        ^-'^P'^'^f^^-y^i, 


Avec  ces  valeurs,  la  formule  (25)  devient 


I    /    .    .         .,  f/z-'N  I    /    ,»   ,.,        ,.dr'-'\  I     /   „.,    „„         „.^dr"- 


/??-  \  dL-  )        m'-  \  dt-  j        in"^  \  dl- 

^     '^      j  m  m    \  4  «^^  /        mm  \  .4    r//^  y        mni  \  4    "^' 


9.  mm'  ni" 


y'  "  A^ 


Le  premier  membre  de  ce(te  équation  peut  être  exprimé  à  l'aide  de/-,  r',  r"  et 
de  leurs  dérivées  premières  et  secondes;  il  en  est  de  même  des  expressions  (27) 
de  n,  . . . ,  W". 

47.  Nous  allons  résumer  l'état  de  la  question  : 

Les  quatre  équations  à  retenir  sont  (A),  (B),  (C)  et  (D);  il  est  entendu  une 
fois  pour  toutes  que  les  quantités/?,  //,  p",  ir,  li^,  u"-,  c,  v' ,  c",  2,  2',  2"  sont 
exprimées  en  fonction  de  r,  r' ,  r"  et  de  leurs  dérivées  des  deux  premiers  ordres 
à  l'aide  des  formules  (i3),  (i4).  (i8)et(2i);  après  quoi  l'équation  (B)  donne  p 
exprimé  en  fonction  des  mêmes  quantités. 

Le  problème  est  ramené  à  l'intégration  des  trois  équations  différentielles 
simultanées  (A),  (C)  et  (D),  où  les  inconnues  sont  r,  /',  r";  les  équations  (A) 
et  (D)  sont  du  second  ordre  ;  elles  contiennent  les  deux  constantes  h  et  1i\  (C) 
est  une  équation  du  troisième  ordre. 

Ainsi,  les  distances  mutuelles  des  trois  coi ps  dépendent  d' un  système  de  trois  équa- 
tions différentielles  simultanées  ;  deux  de  ces  équations  sont  du  second  ordre,  et  la 
dernière  est  du  troisième  ordre. 

L'intégration  de  ce  système  amènerait  sppt  constantes  arbitraires;  en  y  joi- 
T.  -  L  '  18 


l38  CllAPITRi:    VIIT. 

gnant  les  dein-,  h  et  k,  qui  figurent  déjà  dans  les  équations  différentielles, 
on  voit  que  les  expressions  les  plus  générales  de  r,  r' ,  r",  en  fonction  du  temps, 
contiendront  /^e///" constantes  arbitraires.  En  supposant  cette  intégration  faite, 
on  aura  à  introduire  deux  éléments  pour  fixer  la  position  du  plan  des  trois 
corps,  et  enfin  un  dernier  indiquant  l'orientation  du  triangle  dans  son  plan.  On 
aura  bien  ainsi  introduit  les  douze  constantes  arbitraires  dont  doivent  dépendre 
les  mouvements  relatifs  de  deux  des  corps  autour  du  troisième.  Pour  cette  der- 
nière partie  de  la  solution,  on  se  servira,  bien  entendu,  de  deux  des  trois  inté- 
grales (6)  déjà  connues,  dont  on  a  utilisé  une  seule  combinaison  représentée 
par  la  formule  (D). 

Remarque.  — Vë(\Vi2i{\on  (B),  qui  est  du  quatrième  degré  en  p,  manque,  comme 
nous  l'avons  dit,  du  terme  en  p^;  si  donc,  dans  les  termes  en  p^  et  p\  on  rem- 
place p^  par  sa  valeur  tirée  de  (D),  cette  équation  (B)  donnera  p  par  une  formule 
du  premier  degré.  Cette  remarque  a  été  faite  par  M.  H.  Radau  dans  un  Mémoire 
publié  dans  le  tome  III  du  Bulletin  astronomique,  p.  ii3;  ce  Mémoire  contient 
d'autres  résultats  intéressants.  Les  formules  principales  de  Lagrange  y  sont  ob- 
tenues d'une  manière  très  directe;  nous  y  renverrons  le  lecteur. 

48.  Pour  arriver  plus  rapidement  au  bul,  nous  avons  laissé  décote  des  for- 
mules qui,  sans  être  indispensables,  peuvent  être  cependant  utiles;  nous  allons 
les  démontrer  ici. 

On  a,  en  partant  de  la  définition  (7)  de  u, 

I    (lu-         (l.r  (C- :r         fly  d- y         dz  r/^  s 

9.  ~7n  ~  777  "iïiF  ~^  'di  7/7^  "*"  d7  77^  ' 

en   remplaçant  les  dérivées  secondes  par  leurs  valeurs  tirées  de  (  r),  et  ayant 
égard  aux  formules  (  ^1),  (12)  et  OG),  on  trouve  aisément 


du'      ,  ,       ./ /•        \n<fi''     <¥\      1/     ^^p"      \      •/     '':>' 

dt  ^  '  dt  \  /•■*  V  dl         dt  )       r'-^  \        dl        '  /       /"•'  V       di 


d'où  la  première  des  formules  ci-dessous, 


du-  ,  „-       ''  (   r  d/'"         ,  dp' 


^^^    _  .  (  ,n  +  n,'  +  n,"  )  -^  -H  m   I  y"  -^  -  <,'  -^^   -  ./  o 


('■^8)  Ida''  ^  ,  „ /^  r'  ,/      dp  „dp" 

d"'"  ,  ,  .,    '^r  „[   ,dp'  dp  „   ■ 


RECHERCHAS  DE  LAGRANGE  SUR  LE  PROBLÈME  DES  TROIS  CORPS.        l3c) 

multiplions  ces  équations  par  r//,  intégrons,  etportonsles  valeurs  de  u-,  a'-,  ii"-, 
qui  en  résultent,  dans  les  formules  (i4)î  il  viendra 


(29) 


1  d^  f^ 

2  dt'^ 

1  d-j'- 

2  df- 

2  dt- 


r 

m  -+-  m' 

-\-  m" 

/•' 

m  -+-  m' 

+  m" 

h"-/-/-/(""f- 

-y 

p'i  -p'i"+j{i''ir 

-7 

\p'.'^M^j\n'% 

-V 

dp^ 

~dt 

dp" 
~dt 

dp 
dt 


'19 


di 


q'  rj  \  dt 


~o, 


—  o, 


—  qp 


dt 


ce  sont  les  formules  que  nous  voulions  obtenir;  si  on  les  différentie,  on  fera 
disparaître  les  signes  /;  les  équations  différentielles  ainsi  obtenues,  bien  qu'é- 
tant d'un  ordre  plus  élevé,  ont  été  très  utiles  à  M.  Lindstedt  dans  son  important 
Mémoire  Sur  la  détermination  des  distances  mutuelles  dans  le  problème  des  tivis 
corps  (^Annales  de  l'Ecole  Normale,  3*^  série,  t.  I,  p.  85). 

49.  Supposons  que  l'on  ait  résolu  \q  problème  restreint,  c'est-à-dire  que  l'on 
ait  déterminé  r,  r' ,  r"  en  fonction  de  t  et  de  sept  constantes  arbitraires  distinctes 
de  h  et  A-;  nous  allons  montrer  comment  on  pourra  calculer  ^',r',  z' ,  00",  y",  z" . 

Commençons  par  donner  une  interprétation  mécanique  simple  et  bien  con- 
nue des  formules  (6)  : 

Considérons  trois  points  matériels  P,  P',  P"  ayant  respectivement  pour  coor- 
données, rapportées  à  une  même  origine  0,  oc,  y,  z\  x' ,  y' ,  z' ;  x" ,  y",  z"\  appli- 
quons à  ces  points  des  foi'ces  F,  F',  F"  dont  les  composantes  parallèles  aux  axes 
soient 

F, 
F', 

F", 

par  le  point  0,  menons  trois  forces  S,  S',  S"  respectivement  égales  et  parallèles, 
mais  de  sens  contraires,  à  F,  F',  F".  Les  forces  F  et  S  forment  un  couple;  il 
en  est  de  môme  de  F'  et  S'  et  de  F"  et  S".  Ces  trois  couples  se  composent  en  un 
seul  dont  l'axe  est  une  certaine  droite  OH  et  le  moment  G.  Les  équations  (G) 
pourront  s'écrire 


I     r/.r 

I 

dv 

1     dz 

1)1    dt  ' 

m 

dt' 

m   dt 

I     djc' 

I 

dy' 

.     dz' 

m'    dt 

Vi! 

dt' 

m'    dt  ' 

1    dx" 

1^'  7/7  ' 

I 
m" 

dt 

r    dz\ 
m"   dt  ' 

Gcos(HOar)  =  a,         Gcos(HOj)  — ^, 
d'où  l'on  conclut,  en  se  rappelant  qu'on  a  posé  a- 

G  =  /c; 


Gcos(H02)  =  c; 
-  Z/^  -4-  c'^  =  k'  : 


cos(HO^)  =  7> 
A" 


C08(H0/)=:^, 


COS(HO.^):^  j- 
A 


i^O  CHAPITRE    VIII. 

On  voit  donc  que  la  droite  OH  reste  invariable  pendant  toute  la  durée  du  mouve- 
ment; si  nous  la  prenons  pour  axe  des  z-,  nous  devrons  avoir 


donc 


cos(OHj7)  =  o,         cos(OH7)=o,         cos(OH^)=i; 
a=-  o,         b  =zo,         c  =:  k, 
et  les  formules  (6)  deviendront 


iù 


(3o) 


dz 
m  \^  dt 


dx 
'dt 

dy 

dt 


I   /     dv  dx 

x-^—j 


dv 
dt 

dz 

Tt 

dx 
~dt 


dz^ 
dt 

dx' 
dt 


m'  ^y   -I'        ^    '^' 


I 
m' 


dy 

dt 

dz^ 
'di 

dx' 


"^•^    dt 


+ 


±,(^,dy_   ,_ 

m'  \      dt        -^    dt 


m 

iW' 
I 


dx'^ 
dt 


"  ~dF 

„dz" 

X     —z- 

dt 


^„d^_y,dx" 


dt 


dt 


—  o, 

—  o, 
=  k. 


,  dz'        ^,  dy'     ^,  dx'  ,  dz' 

"  "  '  ^  ~di  ~~  ^  ~dt 


Multiplions  ces  équations  respectivement  par  y'  -jr      ~    ,, 

dy'  dx' 

07 -^  —  y  -jT  et  ajoutons.  En  ayant  égard  aux  formules  (26),  nous  trouverons 


(30 


n' 

m' 


m" 


/.(.^^dy ,dx'\^ 


dt 


y 


dt 


dz"  dv" 

nous  aurons  de  même,  en  employant  maintenant  les  facteurs/"—  ~^  ~JT'' 


(32) 


m        m' 


W         ,  (    „dy"  „dx 

ni"  ^        -'^         -^ 


dt 


dt 


Ajoutons  maintenant  les  équations  (3o)  après  les  avoir  multipliées  d'abord 
par  a?', y,  :;',  puis  par  x",  y",  z";  nous  obtiendrons  ainsi  des  expressions  de  kz' 

et  de  ^-"  dans  lesquelles  les  coefficients  de  — >  —7»  —„  seront  représentés  par 
^  m    m'    m"  ^  * 

des  déterminants  qui  se  déduiront  aisément,  en  ayant  égard  aux  relations  (5), 
des  suivants  : 

dx" 

II 
V     X       —r- 
dt 


dx 

X        X       —j- 

dt 

(33)         ô  = 

dy 

-^       "       dt 

,,      .      dz 

"     "    Tt 

On  trouvera,  en  effet. 

(34) 

x" 

x' 

dx' 
dt 

y" 

y' 

dy 

dt 

^1 

dz' 
dt 

y  y 


df 
dt 

dz^ 
dt 


kz  — j 

m       m 


kz"  —  - 


Nous  allons  montrer  comment  on  calculera  les  quantités  0,  0',  S". 


rxECIIERCHES    DE    LAGRANGE    SUR    LE    PROBLÈME    DES    TROIS    CORPS.  l4l 

50.  L'expression  (33)  de  o  peut  s'écrire,  à  cause  des  formules  (5), 


è  = 


x" 

x' 

dx 
~dt 

y" 

y' 

dy 
dt 

dz 
dt 

en  combinant  cette  expression  avec  celle  de  o',  on  trouve 


0^0=:^ 


dt 

.      ..,      djy  +  f) 
•^       -^  dt 

dt 


x" 

x' 

dx" 
dt 

y" 

y' 

dy" 
dt 

-" 

„i 

dz" 
dt 

on  vérifie  aisément,  toujours  en  s'appuyant  sur  les  relations  (5),  que  le  dernier 
déterminant  écrit  est  égal  à  ù" .  On  a  donc  cette  formule  importante 


(35) 


o  +  o'  +  d"  — o. 


On  peut  d'ailleurs  trouver  directement  les  valeurs  de  o,  â',  §",  en  élevant  au 
carré  les  déterminants  (33)  par  la  règle  connue  et  ayant  égard  à  des  relations 
obtenues  antérieurement;  il  vient  ainsi 


-P" 


I  /  dp"\  dr 

-A^^'^)      'di 


dp" 


2  \P  '^'    dt    )    \ 

dr^ 
dt 


Développons  ce  déterminant  et  rappelons-nous  la  formule  (22);  nous  trouve- 
rons sans  peine 


^'^  dt  ^     dt         4        dt^ 


dt'' 


j< ..  dr        I     „  dp" 


^^P'Tt--^'' 


dt  )      4^ 


En  remplaçant  r^p^  par  sa  valeur 


r^^^=!,l+i?[p"- 


„dp'         ,dp"\  dp""-  dp 


dt 


dt 


-P 


dt^ 


-  P 


dt' 


dp'        dp" 

dt   ~^  ~dt 


1^1  CHAPITRE    VIII. 

tirée  de  la  première  des  équations  (21),  on  trouve,  après  réduction,  la  première 
des  formules  suivantes  : 


(36)  è  =  ^(T^u^-l,         ô'  =  vV""  — -^''         o"  =  \/a'u"-'—l". 

On  aura  donc  ainsi  0,  S',  B"  en  fonction  des  quantités  connues;  mais  il  faut 
associer  convenablement  les  signes  des  trois  radicaux  du  second  degré,  ce  qui 
peut  se  faire  de  la  manière  suivante  :  la  formule  (35)  donne 

2Ô'o"  =z  ô' —  0'-  —  0"^, 

d'où,  en  remplaçant  dans  le  second  membre  0-,  0'^,  0"-  par  leurs  valeurs  (36), 

}      de  même, 

'  do'  =n-+- -■^")-c^'^•"• 
Les  seconds  membres  de  ces  équations  sont  connus  en  grandeur  et  en  signe  ; 
si  donc  on  se  donne  le  signe  de  c,  on  en  déduira  les  signes  de  0'  et  de  0";  si  l'on 
venait  à  changer  le  signe  de  0,  ceux  de  0'  et  0"  changeraient  aussi,  et  les  for- 
mules (34)  montrent  que  cela  reviendrait  à  changer  le  signe  de  la  quantité  k 
dont  le  carré  seul  figurait  dans  (D). 

En  combinant  les  formules  (35)  et  (36),  on  trouve 

(38)  \/a' a»  —  I  +  \/a^ m'»—  ^ -h  \''^ÛJ^^T  =  o; 

on  vérifie  aisément  qu'en  chassant  les  radicaux  on  retombe  sur  l'équation  (13) 
dont  on  a  ainsi  une  forme  intéressante. 

51.  Les  formules  (34)  et  (36)  donnent 

m"k  mk        ' 

(E) 


m' k  mk 

Reste  à  trouver  les  valeurs  de  œ',  /,  x",  y";  posons 

w"     n'      w 

,   m        m'        m' 
(39)  < 

m        m         ni 


RECHERCHES    DE    LVCliAXCE    SUR    LE    PROBLÈME    DES    TROIS    CORPS.  l43 

les  quantités  V  et  Y"  pourront  être  considérées  comme  connues;  cela  posé,  les 
formules  (3i)  et  (32)  pourront  s'écrire 


,  dy'  ,  d.r'  ,,  dy"  „  dx" 

'tt~-^'  ~~dï  y  ■^'    'dT'^-^    ~dt 


Si  donc  on  fait 


(F) 


on  aura 


/  — x' =  y//-'- —  :;'^  coso',         —  j'  =  y//''- —  ^'- sincp', 
(        x"  -=-.  v/?'^  — ^"2  ces  9" ,  y"  —  s/'-"-  —  -"'  si  »  ?"  » 

do'  V  do"  V" 


^^  ~  A- ( r"-  -z'^y  dt   ~~  k{ r"-  -  z"-' )  ' 

d'oij,  en  intégrant  et  désignant  par  £(,  et  £,  deux  constantes  arbitraires, 


(G) 


les  formules  (F)  et  (G)  feront  connaître  x',y' ,  œ" ,  y" . 

Les  valeurs  de  x' ,y' ,  z' ,  -v",  y",  z'(\m  viennent  d'être  déterminées  doivent  vé- 
rifier la  relation 

(4o)  x'x"  +j'y"-^z'z"=i  —  p; 

si  l'on  applique  cette  relation  à  l'époque  zéro,  on  trouve 


V^'"u'  —  -0'  \f''7  —  '7  C0S2£i  =  :;;  zl 


'\f-^''o-—  ''ô 


ce  qui  donnera  la  constante  £,,  exprimée  en  fonction  des  neuf  constantes  arbi- 
traires qui  figurent  dans  les  expressions  de  r,  r',  r"  ;  z^  n'est  donc  pas  une  nou- 
velle arbitraire;  il  n'en  est  pas  de  même  de  £„  qui  reste  quelconque;  mais  les 
formules  (G)  montrent  que  l'on  peut  supposer  cette  constante  nulle  en  faisant 
tourner  d'un  angle  convenable  les  axes  des  oc  et  des  y  dans  leur  plan. 

Enfin,  si  l'on  prend  un  nouveau  système  d'axes  rectangulaires  tout  à  fait 
quelconques,  on  passera  des  coordonnées  relatives  x'\y",  ^",  —  og' ,  —  y',  —  z' 
des  corps  C'  et  G"  aux  coordonnées  rapportées  aux  nouveaux  axes,  en  introdui- 
sant les  trois  angles  d'Euler  (jui  doivent  être  considérés  comme  trois  nouvelles 


l44  CHAPITRE    YlII. 

constantes  arbitraires  qui,  s'ajoutant  aux  neuf  du  problème  restreint,  donneront 
le  nombre  voulu  de  douze  arbitraires. 

Si  l'on  porte  dans  la  formule  (4o)  les  valeurs  (F)  de  oo',y,  x"  et  j" ,  on 
obtiendra  immédiatement,  et  sans  intégration,  la  valeur  de  9"—  9';  on  aura  en- 
suite 


O'  -i-  0   =  2£o  + 


on  voit  donc  que,  si  le  problème  restreint  est  supposé  résolu,  on  n'aura  plus  à 
effectuer  qu'une  quadrature.  Nous  avons  dit  qu'il  reste  sept  intégrales  à  trouver 
dans  le  problème  restreint;  c'est  donc  à  sept  intégrales  et  une  quadrature,  au 
lieu  de  huit  intégrales  comme  dans  la  méthode  usuelle,  que  Lagrange  ramène 
la  question;  on  peut  dire  qu'il  a  fait  faire  un  pas  vers  la  solution. 

52.  Il  nous  reste  à  démontrer  la  formule  (20);  nous  ferons  connaître  en  même 
temps  la  manière  de  calculer  à  une  époque  quelconque  les  positions  des  plans 
des  orbites  décrites  par  les  corps  C  et  C"  autour  de  C. 

Revenons  à  lay?^.  17,  et  posons 

IM'^t',        LM"r-r,        M'N'  =  ^^',        W"S"  =  g\        M'LM"=:.J. 

Si  nous  appliquons  la  formule  fondamentale  de  la  Trigonométrie  spbérique 
aux  triangles  M'LM",  N'LM",  . . . ,  nous  trouverons 

a'  =:cosM'M"  =  cosÇ'cosC"4-  sinC'sinÇ"cosJ, 

(3'  —  cosM'N"  =  cosÇ'cos(Ç"+  ^")  4-  sinT sin(r  +  5")  cosT, 

y'  =  cosM'N'  =  cos^'; 

«"=  cosN'lN"  =  Q.os{K' -\- g')  cos(r-+-  ^")  +  sin(Ç'  +  ^'•')  sin(Ç"  -f-  ^")  ces  J, 
P''=cosM"N'  =  cos(Ç'-t-.^')cosr-f-sin(Ç'  +  ^')sinÇ"cosJ, 

/r=COSM"N"=:COS^". 

En  éliminant  entre  ces  six  relations  les  cinq  quantités  t' ,  Ç',  g',  /j  "  et  .1,  on 
aura  la  formule  cherchée. 

Nous  poserons 

icosÇ'  cosÇ"+  sinC'sinC'cosJ  ^"  >,, 
sinÇ'  cosÇ"—  cosC'siiiÇ"cosJ  —-'k,, 
cosÇ'  sinÇ"—  sinÇ'cosÇ"cosJ  =  Xj, 
sin  C  sin  Ç"4-cosÇ'cosrcosJ  —  >.3, 

ce  qui  nous  permettra  d'écrire  ainsi  les  formules  (4i) 

a'  =  X,         (3'  =  Xcos^'"— >.2  sin^",         y'=cos^'; 

a"  =  Xcos^'cos^"—  >v,  sin^'-'cos^"  —  1^  cos^'sin^"+  >,  %\ng'  sin^"; 

(3"=Xcos^'  — >.,  sin^'',         y"  --  cosg". 


(40 


RECHERCHES  DE  LAGRANGE  SLR  LE  PROBLÈME  DES  TROIS  CORPS.         1^5 

On  peut  résoudre  par  rapport  à  X,  >.,,  X,,  X3,  cos^'  et  cos^";  on  trouve  aisé- 


ment 


(43)   >.=  .'.    i,  =  ^^,É^£,    x,=.2;£^,    ._^'- y/- y/- H- oc'/-/ 

Or  les  formules  (42)  donnent 


(44) 
d'où 


(I  +  cosJ)  cos(C"  —  Ç')  =  1^  >.3, 
(i  +  cosJ)sin(Ç"-r)=>.2->.i, 

(l  — COSJ)COS(Ç"+Ç')=:X  —A3, 

(1  —  cosJ)  sin(Ç"+?;')r=zX2-hXi; 


(I  +  cosjy={i  +  Xs)^  4-  (>^2  -  >i)', 
(I  -  cos  J)^  =  (A  -  A3)'  +  (>^2  +  >-i)S 

I  +  C0S2  J  rr:  À2  _^  A2  +  X^  +  >.2, 

(45)  cosJ  =  >.>i3  —  Xi).2. 

et,  en  éliminant  cosJ  entre  les  deux  dernières  équations, 

(46)  I  +  (X>.3  -  A1A2)'  =  >>-  +  ^  +  >-l  +  >^f.  • 
Mais  on  tire  des  formules  (43) 

(47)  lls-l.l.=         cc'a"-^'^" 


v/(ï -/')(!-/') 


•io       ,2      ■,,       ,  2  _  «''+  (^''+  «"'+  (^''-  ^ y'jo^'^"-^ ^"^')  -  2 y' ioc'^'+a'^")-h2  yYia'a"^  ^' P>" ) 

'^'  +  ^1  +  ^2  +  ^3  —  (,  —  y'2)  (i_y"i")  ■  ■ 

si  l'on  porte  ces  expressions  dans  la  formule  (46),  on  tombe,  après  réduction, 
sur  la  relation  (20)  cherchée. 

53.  Les  formules  (45)  et  (47)  donnent  d'ailleurs 

a' a" -S' S" 
cosJ=  ; 

v/(i-/^)(ï-/^) 

d'où,  en  ayant  égard  aux  valeurs  de  a',  p',  y',  a",  ^",  y",  obtenues  au  n°  44, 


cosJ 


■■''■"  v/("" 


T.  -  1. 


l4o  CHAPITRE   VIII. 

OU  encore,  à  cause  des  formules  (27), 

W 


(H) 


cosJ 


v^nn^ 


On  tire  ensuite  des  équations  (42) 

>.2  +  X|  — cos^Ç'  +  sin^Ç'cosM  — I  — sin^Ç'sin^J; 
sinM  sin-Ç'  =  i  —  X"^—  X|, 
sin^isin^C'^i  — >.2— /.^ 
En  remplaçant  A,  X,  etX^  par  leurs  valeurs  (43),  il  vient 


d'où 

et  de  même 


(48) 


sinJ  sinC 


,_  y/i  —  y.'^—^'^—  y"-'-^2a'^'y" 


s/i-y"^ 


f  sinJsinÇ'= ,        '  !_i-. 


Si  l'on  élève  au  carré  l'expression  (33)  de  S',  et  qu'on  introduise  les  éléments 
de  \^fig.  17,  on  trouve 


/•'/•"  cosM'M"    -«'/•"  cos  M"  IS' 


è" 


/•'/•"  ces  M' M" 


«'/•'cosM'N' 


w'/-''cosM"N'         «'/-'cosM'N' 


d'où 


r*=/-'*/-''2a'2 


I       —  a'     —  (3* 
a'  I  y' 


_  (3"         / 


I 


_  ,.'2,.''2„'2(,  _  a'2_  j3'/2„  y'2_^  2a'[3"/) 


ou  encore,  en  tenant  compte  de  (36), 


2' 


La  seconde  des  formules  (4^)  donnera  donc 


sinJ  sinÇ" 


RECHERCHES  DE  LAGRANGE  SUR  LE  PROBLÈME  DES  TROIS  CORPS.        l47 

on  trouve  ainsi,  en  introduisant  les  quantités  II'  et  H", 


sinJ  sinÇ  =:  - — -=i — -) 

(K)  ^_1 

I  sinJsinç  = ;^ 

[  /-'Vn' 

La  formule  (H)  fait  connaître  l'inclinaison  mutuelle  J  des  grands  cercles  M'N' 
et  M"N"  qui  représentent  les  plans  des  orbites  de  G"  et  C  autour  de  G,  et  les 
formules  (K)  donnent  les  distances  angulaires  'C  ==  LM'  et  C'=  LM"  des  corps  G" 
et  G'  à  l'intersection  mutuelle  de  leurs  orbites  relatives. 

En  résumé,  la  solution  de  la  seconde  partie  du  problème  est  fournie  par  les 
formules(E),  (F),  (G),  (H),  (K). 

54.  Le  problème  des  trois  corps  peut  être  résolu  complètement  dans  le  cas 
particulier  où  leurs  distances  mutuelles  conservent  des  rapports  constants  pen- 
dant toute  la  durée  du  mouvement. 

Soient  A,  A',  A"  trois  constantes  et  l  une  nouvelle  variable,  on  aura 

(49)  ]p  =  F-^\        P'=--l^'V-,        P"=F-"1\ 

en  posant,  pour  abréger. 


2fz=A'2-^A"2- A^ 
(5o)  \  2/ji'  — A"24-A2  —k'\ 

9.^''—K^  +A'2— A"^ 
d'où 

(5i) 


I  I 


A"3       À»  ' 


^  ""  A»        A'^' 


v+  v'4-  v"=:  o, 


(   ^'  +  ^"r=A%  ^^"+^  =  A'^  ^^-/Jt'==A"^ 

L'équation  (G)  donne 

dp       m  ixv  ■+■  m' ix' v' -h  m"  (x" v" 

de  "^  l  =  ""' 


i48 
d'où 

(52) 


CHAPITRE    VIII. 


'  ^   Cdt 


'/^ 


Po  désignant  une  constante  arbitraire  et  I  ayant  pour  valeur 
On  trouve  maintenant  que  la  première  des  équations  (28)  devient 


/   „  m -h  m' -h  m" \  u." v"  —  u'v'  di        mv  f         .  f  dt\ 


d  (    ^  m  -\-  m 


si  l'on  multiplie  par  dt  cette  équation  et  les  deux  autres  analogues,  qu'on  les 
intègre  et  qu'on  désigne  par  x,,  x',  et  x'^  trois  constantes  arbitraires,  on  aura 


m  +  «i  +  ni 
lâ  =  2 1^ \-  im 


^'y'_^V 


A^ 

m  +  m'  4-  m" 

X'I 

m  -\-  m'  -{-  m' 

(53)        I      „  m  -h  nf  -+-  m  ,  u.  v   —  uv 


,,  uv  —  a'  v'  , 


dt 

I 

dt 


dt  +  /?jz,, 


dt 

T 

~  dt  -h  m  x"j . 


Portons  ces  expressions  de  u^,  u''^  et  m"-  dans  les  formules  (i4)»  <^t  nous  trou- 
verons 


\  d"-^^        m[i  -\-{ fji'y '—  ]a"v" ) A ]  +  /« '-t-  w"        /?i 
2  'd^  Â^l  ^   A 


(54)      (  I  d^l''        m  4-  m'[i  ■^{pJ'v"—  [j.  v)  A']  +  m"   ^   m 
2  "^Z*"  K'^'i 


'  J  r 


^      C'/^ 

mx, 

A^ 

=rO, 

^^ 

^c^. 

m'x'j 

=  0, 

A'2 

dt 

^'  dt 

m"x'; 

A"  2 

=  G. 

i  d^        m  4-  m'  +  m"[i  H-  (/Jt  v  —  /x'v' )  A'']    ,    m 
2  "^  AJ^^^*|  ^  ^ 


Ces  équations  doivent  être  identiques.  On  en  conclut  que  l'on  doit  avoir  les 
conditions 


(55) 


m[i4-(fx'v'—  /jt."v")A]  4-  /n'4-  m"  _  m -h  m'[t  -\-{ix"v"  —  juiv)  A']  4-  m" 

m  -+-  /7î'4-  m"[i  4-(fJiv  —  |ji'v')  A"] 

—  Jn 


RECHERCHES  DE  LAGRANGE  SUR  LE  PRORLÈME  DES  TROIS  CORPS.         t49 

et 

/?iy         m'v'         /?i"v" 
(56) 


A2  —    A'-    ~    A"-^ 


" ,." 


/MX,         171  y.,         m  y. 


(57)  A^    -    A'-    -    A"^  ' 
à  moins  que  l'on  n'ait 

(58)  p„=o    ■     et        I  =  o; 

de  là  deux  solutions  suivant  que  l'on  considérera  le  système  (55),  (56),  (57), 
ou  l'autre  (55),  (57)  et  (58). 

55.  Occupons-nous  d'abord  du  premier.  Les  formules  (56)  donnent 


mv        ni' v'        m" v"  v  -1-  v'  -+-  v" 


Ti=o; 


A^  —   A'^   "~   A"-^    ~  A'-       A'2        A''2 

1 7  H j 

m         ni         m 

on  a  donc 

v=:v'=v"  =  o,         A  =  A'— A",         r  —  r'=r"; 

ainsi  les  trois  corps  forment  toujours  un  triangle  équilatéral;  on  peut  faire  A  =  i 
et  prendre  ^  —  r',  et,  si  l'on  pose 

m  ■A^  ■=z  m'x'j  =:  m"  x"j  =  —  z  , 

les  formules  (54)  se  réduisent  à 

,  ^   ,                                                 1   d^r^        m  -h  m'  -+-  m" 
(-9)  ^^^  = ^- ■'^- 

Les  équations  (53)  donnent  ensuite 

(00)  «2  =:  u  -  =  u"^  =  2 j X  , 

d'où 


2 


I  est  nul,  et  la  formule  (52)  donne  p  =:  p^r=  const. 
On  trouve  ensuite  sans  peine 


2 

dr'^ 


2  =  2'  =  2'=^(^p:^3,'.-^ 

3/'* 
p'p"  +  />>  +  />//  =  a'  =  —  ; 


I30  CHAPITRE    VIII. 

la  formule  (B)  se  réduit  à 

d'où 

(6.)  p;  =  3,-(„'.-*^). 

On  tire  d'ailleurs  de  (60)  et  (61) 

,a   \                                       1^^''"'          I-,  (    ni^m'^m"  \        i     ., 

(6^)  '-''  ^-  =  '■"-  [- p -)  -  3  P^, 

d'où 

r'  dr' 
(63)  dt 


On  a  ensuite 


t/— •/./•'2+  2{m+m'  -+-  m")r'  —  ^pf, 


.'„'- 2=^,., .„„_,,.,./,  ^3,,,.*^ 


quantité  nulle  d'après  (61)  et  (62);  on  aura  de  même 
d'où,  par  les  formules  (E), 


o,         z"^o; 


ainsi  les  mouvements  relatifs  de  C  et  C"  s'effectuent  dans  un  plan  fixe. 
En  continuant  à  appliquer  les  formules  générales,  on  trouve 


n'  =  n"  =  //'2  ,-'2  -  ,-'2  ^  —  I^çji 


dt^        3 


lFr=  W=:lïr/'_  ;  (  ^/2,.'-2^_p2  __  ,./2 


et  il  en  résulte,  d'après  (G), 

(64)  r"%=,»%=l^4(l.  +  l-,  +  -LX 


dt  dt         "i    k  \m        m'        m" 

Enfin  l'équation  (D)  donne 

m  -4-  m'+  f^"    i       (  ^  I  I  ï  I 


imm'm"      '  "       Vm-'       m'-'       m"''       2m' m"       im  m       imm 


RECHERCHÉS  DE  LAGRANGE  SUR  LE  PROBLEME  DES  TROIS  CORPS.        l5l 

dr'"'  I  •> 

et  l'on  en  tire  aisément,  en  remplaçant  r'^it"-  —  r''^ -j^  par  ^pô' 


^=£2.(.L  +  -L  +  JL 

1/3  \m       m'       m 


moyennant  quoi  (64)  donne 
(65) 

on  a  d'ailleurs 
et,  si  l'on  pose 


/2^    _   f^. 


Il     I    "^ 
9  =?  +  3' 


,       m -h  01' -^  m"  ...  ...        p.;  ,,    ,,  ,  ,, 


les  formules  (63)  et  (64)  donnent 


-,  dr' 
n'dt 


v/[/-'— a'(i  — e')][a'(n-e')  — /•']■ 


dt  * 

Il  en  résulte  que  C"  décrit  autour  de  C  comme  foyer,  conformément  à  la  loi  des 
aires,  une  ellipse  ayant  id  pour  grand  axe,  n'  comme  moyen  mouvement  et  e' 
comme  excentricité. 

La  trajectoire  de  C  est  une  ellipse  égale  à  la  précédente,  qui  aurait  tourné  de 

l'angle  -5  autour  de  C. 

Il  convient  de  remarquer  que  les  vitesses  initiales  relatives  w'„  et  w'J,  de  C"  et  C 

doivent  être  égales  et  faire  entre  elles  un  angle  égal  à  -5- 

56.  Considérons  maintenant  la  seconde  solution  qui  sera  fournie  par  les  for- 
mules (55),  (57)  et  (58);  on  tire  de  (52) 

p=:o 
et 

(  66  )  m  ^v  -f-  ni'  [i.'v'-\-  m"  ^"  v"  =:.  o\ 

ainsi  l'inconnue  auxiliaire  p,  qui  était  constante  dans  le  premier  cas,  est  nulle 
dans  le  second.  La  formule  (66),  dans  laquelle  on  remplacera  les  quantités  (x 


102  CHAPITRE    VIII. 

et  V  par  leurs  valeurs  (r)o),  donnera  une  équation  de  condition  qui  devra  être 
remplie  par  les  masses  m,  m\  m"  et  les  constantes  A,  A',  A". 
La  première  des  équations  (55)  peut  s'écrire 

OU  bien,  à  cause  de  (5o)  et  (5i), 

.'■11'  .i"m"  flM  .."m" 


(  771  +  m'  +  w'  )  y  +  //i  ^ -, ^—7. 1-  m'  ! — j. — ' =  o 

p.  H-  ix"  [xI  -\-  IX 


ou,  en  réduisant. 


,'  I  ,." 


ou  encore 


y  4-  y"  V"  -f-  y  „ 

//<  u.     — +   ?«     u.  — ;;^ h   W     y'    ZZ:  O 

^  ix'-h  ix"  ^  ix"-hix 


y  y' 

m  ix'  —, T,  —  m' u.  — ,7 H-  m"  v"  ^  o. 

^  |jl'  +  /jl"  '^  ^"  h-  |JL 


On  arrive  aisément  à  mettre  cette  relation  sous  la  forme 

(  fx'  ix"  +  p."  jjL  4-  p./jL'  )  (  m  y  +  m' y'  —  m"  y"  )  —  /Jt"  (  //«  fJ-v  +  m' /J.'  y '  +  m"  ^"  y "  )  —  o  ; 

à  cause  de  la  formule  (06),  cela  se  réduit  à 

(|jl' jj."  +  ix" IX  -+■  fjL/ji' )  [mv  -{-  m' y'  —  m"  v" )  =;  o. 

Si  la  quantité  \^'[t-"  -+-  l^"l^-+-  H^-l^'  n'est  pas  nulle,  la  formule  précédente  et  celles 
qu'on  en  déduit  par  des  permutations  d'accents  donneront 

m  y  +  m' y'  —  m"  y"  =  o,  m' y'  +  /?<"  v"  —  mv  r=i  o,  m"  v"  -h  ni  y  —  a/î'  v'  i=  o, 

d'où 

V  =:  y'  =  y"  =  o  ; 

on  rentrerait  ainsi  dans  le  premier  cas.  On  doit  donc  avoir 

p.'/jt."  ■+■  ix"  [x-\-  ix[x'  z=L  o  ; 

si  l'on  remplace  [x,  \x  ,  \i!'  par  leurs  valeurs  (5o),  on  trouve 

(A  +  A'+A")(A4-A'-A")(Â-A'+A")(-A  +  A'+A")  =  o. 

On  devra  donc  avoir  l'une  des  relations 

A±A'±A"=o, 
d'où 

/•  ±  /-'i  r"  =  o\ 
ce  qui  prouve  que  les  trois  corps  resteront  constamment  en  ligne  droite. 


RECHERCHES  DE  L\GRANGE  SUR  LE  PROBLEME  DES  TROIS  CORPS. 


i53 


La  quantité  cr  est  donc  nulle;  les  formules  (36),  dans  lesquelles  S,  S',  S"  ne 
peuvent  jamais  être  négatifs,  donnent 


§  =  è'=d"=o; 


il  en  résulte 


o; 


ainsi  les  mouvements  relatifs  de  C  et  C"  s'effectuent  dans  un  plan  fixe. 
Les  trois  équations  (54)  se  réduisent  à  la  suivante 


(67) 

où  l'on  a  fait 

(68) 


2  de-  ~  i 


_  m  -^  m'  -\-  m"  ~\-  m"{ij.v  —  (x'v')  A" 


ni-/.,        m  ■/.,         m  'A, 


\^ 


A'-    "~     A"^^ 


rdl 


Multiplions  l'équation  (67)  par   ^ç-^,    intégrons    et    désignons  par  H,    une 
constante  arbitraire;  nous  aurons 


(69) 

On  trouve  ensuite  aisément 


?i='''^- '■"-"■• 


A^  —  A'^  ~  A?^  ~"  T       "''' 


(70) 


2F 


n'=:A'*H„     n"=A"*ii,, 

on  a  d'ailleurs 

ce  qui  permet  d'écrire  aussi 


^ 


\^i 


A'*  A"*  —  A"»  A»  ~  A»A 


T.  -    1. 


20 


l54  CHAPITRE    Vin. 

On  trouve,  en  continuant  l'application  des  formules, 


v 

A'^ 

Y" 

=  H. 

/^2  ^/2  ^n\ 
\/fi        m'         ni"  } 

h 

do' 
dt 

_  do" 
~    dl 

H, 

/A--=  A'-  A"^^ 
\7n        m'        m"  j 

)? 

En  substituant  dans  l'équation  (D)  les  valeurs  trouvées  ci-dessus  pour  p, 
M,  II! y  ii\  V,  v',  v",  r,  r' ,  r\  on  obtient,  toutes  réductions  faites, 

,,      „   /A^      A'^      A"-^V 
\///        m         1)1    J 

d'où  il  résulte 

(70  ■'%       -'T-V%- 

^^    '  dl  dl         ^ 

On  peut  prendre,  si  l'on  veut,  A"=  r,  d'où  ^=:/'";  les  formules  (69)  et  (71) 

donneront  donc 

r"dr" 


dl  — 


y/_x/-"*+2F/-"-H, 


'"^=^'"' 


On  voit  par  là  que  le  point  C  décrit,  dans  son  mouvement  relatif,  une  ellipse 
ayant  pour  foyer  le  point  C,  et  la  décrit  conformément  à  la  loi  des  aires;  le  demi 

grand  axe  de  l'ellipse  est  -,  l'excentricité  i  /  1 — ^   et   le   moyen   mouve- 

3. 

ment  tt- 

La  trajectoire  de  C"  est  naturellement  une  ellipse  liomothétique  à  la  précé- 
dente. 

Pour  que  les  trois  corps  restent  ainsi  toujours  en  ligne  droite,  il  faut  d'abord 
qu'ils  aient  été  placés  en  ligne  droite  à  l'origine  du  mouvement;  il  faut  ensuite 
que  les  vitesses  relatives  de  C  et  C"  aient  été  primitivement  parallèles  entre 
elles,  et  proportionnelles  aux  distances  /;,  et  /;,  ;  mais  il  faut  de  plus  que  la  con- 
dition (66)  soit  vérifiée. 

Supposons,  pour  fixer  les  idées,  qu'à  l'origine  le  point  C  se  soit  trouvé  placé 
entre  G'  et  C"  ;  on  aura  donc  eu 

/■o=/"o+'"o- 

On  a  d'ailleurs,  en  faisant  A"=:  1, 


^  —  ^ 
A    ~  A' 


RECHERCHES    DE    LAGRANGE    SUR    LE    PROBLÈME    DES    TROIS    CORPS. 

il  en  résulte  donc 


i5: 


A  =  1  +  A', 


A"^=i. 


Avec  les  valeurs  (  jo)  de  [i  et  v,  et  les  valeurs  ci-dessus  de  A  et  A",  on  trouve 
aisément  que  la  formule  (66)  donne,  après  réduction, 


m  I  A'  —  -^  I  +  '"' 


i  +  A'- 


(i4-A')-^J 
ou,  en  chassant  les  dénominateurs  et  ordonnant, 


:n-A'y^        A'^   J  ^'^' 


(72) 


(   (  7«  +  m'  )  A'^  +  (  2  /;i  +  3  m' )  A'^  +  (  m  +  3  m' )  A'^ 

1  —  (m  +  3m")  A'^  —  (2  a«  +  3m")  A'—  (m  +  m")  =  o. 


Cette  équation  est  du  cinquième  degré;  elle  n'a  qu'une  variation  :  donc  elle  a 
une  racine  positive  et  une  seule. 

Si  donc,  les  masses  m,  m',  m"  étant  données  et  pouvant  d'ailleurs  être  quel- 
conques, on  place  à  l'origine  les  trois  corps  en  ligne  droite  en  Cq,  C„,  G„,  le  point 
Co  étant  entre  C'^  et  CJ,,  si  l'on  prend 


A', 


A'  désignant  la  racine  positive  de  l'équation  (72),  si  l'on  imprime  à  C'y  et  C^  des 
vitesses  relatives  parallèles  qui  soient  entre  elles  comme  i  et  A',  les  trois  corps 
resteront  constamment  en  ligne  droite,  et  l'on  aura  pendant  tout  le  mouvement 


ce 


A'. 


Il  nous  reste  un  mot  à  dire  sur  la  détermination  des  constantes  F,  x  et  H,  en 
fonction  des  données  initiales. 

Nous  prendrons  pour  ces  données  :  le  rayon  vecteur  initial  r„,  la  valeur  ini- 
tiale ul  de  la  vitesse  relative  du  corps  C  et  l'angle  yj'j,  que  fait  cette  vitesse  avec  la 
droite  CoC'„;  la  formule  (68)  donne 


(73) 

on  tire  de  (70) 

(74) 


F  =  /)i  -+-  m'  +  m 


4„J -L|. 

L(i+A')'       A'^*]' 


2F 

X  =    —r, U, 


l56  CHAPITRE    VIII. 

on  a  enfin 


et,  comme  (69)  donne 


(dr"\ 


'"(^)ô='^'"»"^'"-"" 


il  en  résulte  aisément 

(70)  Hi  =  (2F  — •//•;)/•;  sin^Y)';; 

les  formules  (73),  (74)  et  (75)  résolvent  la  question. 
Dans  le  cas  où  l'on  aurait 


TT  „»  F 

il  en  résulterait 


^0  =  2'      "o'^;^ 


'  -  Ti-  =  «' 

les  excentricités  des  orbites  relatives  de  C  et  C"  seraient  nulles,  et  ces  orbites 
seraient  des  circonférences  parcourues  par  les  points  C  et  C"  avec  des  mouve- 
ments uniformes. 

57.  Supposons  que  C  désigne  la  Terre,  C  le  Soleil,  C"  la  Lune,  et  voyons  si 
l'on  aurait  pu,  à  l'origine  des  choses,  placer  ces  trois  corps  en  ligne  droite,  la 
Lune  étant  en  opposition  avec  le  Soleil,  de  manière  qu'ils  restassent  toujours  en 
ligne  droite. 

On  a,  dans  ce  cas, 

m'       „    ,  m"         I 

:=!  62L\000,  —  =  rT-; 

m  ni       Si 

l'équation  (72)  montre  que  A'  est  petit  et  que  l'on  aura  une  valeur  très  appro- 
chée en  se  bornant  à 

(m  4- 3m')  A'* — {m  -h  m")=  o, 

d'où 

A'  =  —  a  peu  près. 
100  * 

Laplace  en  a  donc  pu  conclure  (Mécanique céleste,  t.  IV)  que  si,  à  l'époque  ar- 
bitraire prise  pour  origine,  la  Lune  s'était  trouvée  en  opposition  avec  le  Soleil  à 
une  distance  de  cet  astre  représentée  par  10 1,  celle  de  la  Terre  étant  représentée 
par  100,  et  que  les  vitesses  relatives  de  la  Terre  et  de  la  Lune  autour  du  Soleil 
eussent  été  aussi  à  cette  époque  parallèles  et  dans  le  rapport  de  100  à  10 1,  la 
Lune  serait  toujours  restée  en  opposition  avec  le  Soleil. 


RECHERCHES    DE    LAGRANGE    SUR    LE    l'RORLÈME    DES    TROIS    CORPS.  l5'] 

Laplace  a  reproduit  cette  assertion  dans  V Exposition  du  système  du  Monde  : 
«  Quelques  partisans  des  causes  finales,  dit-il,  ont  imaginé  que  la  Lune  a  été 
donnée  à  la  Terre  pour  l'éclairer  pendant  les  nuits.  Dans  ce  cas  la  nature  n'au- 
rait point  atteint  le  but  qu'elle  se  serait  proposé,  puisque  nous  sommes  souvent 
privés  à  la  fois  de  la  lumière  du  Soleil  et  de  celle  de  la  Lune.  Pour  y  parvenir, 
il  eût  suffi  de  mettre  à  l'origine  la  Lune  en  opposition  avec  le  Soleil,  dans  le 
plan  même  de  l'écliptique,  à  une  distance  de  la  Terre  égale  à  la  centième  partie 
de  la  distance  de  la  Terre  au  Soleil,  et  de  donner  à  la  Lune  et  à  la  Terre  des 
vitesses  parallèles  et  proportionnelles  à  leurs  distances  à  cet  astre.  Alors  la 
Lune,  sans  cesse  en  opposition  avec  le  Soleil,  eût  décrit  autour  de  lui  une  ellipse 
semblable  à  celle  de  la  Terre;  ces  deux  astres  se  seraient  succédé  l'un  à  l'autre 
sur  l'horizon,  et,  comme  à  cette  distance  la  Lune  n'eût  point  été  éclipsée,  sa  lu- 
mière aurait  remplacé  constamment  celle  du  Soleil.  » 

M.  Liouville  (^Journal  de  Mathématiques,  t.  VII,  et  Connaissance  des  Temps  de 
1845)  s'est  demandé  si  le  système,  dans  l'état  considéré  par  Laplace,  aurait  été 
un  système  stable,  tendant  à  résister  aux  perturbations,  et  à  revenir  de  lui- 
même  à  son  état  régulier  de  mouvement;  il  a  donc  examiné  le  problème  sui- 
vant : 

«  Trois  masses  étant  placées  non  plus  rigoureusement,  mais  à  très  peu  près 
»  dans  les  conditions  énoncées  par  Laplace,  on  demande  si  l'action  réciproque 
»  de  ces  masses  maintiendra  le  système  dans  cet  état  particulier  de  mouvement 
»  ou  si  elle  tendra  au  contraire  à  l'en  écarter  de  plus  en  plus.  » 

M.  Liouville  a  reconnu  que  u  les  effets  des  causes  perturbatrices,  loin  d'être 
contrebalancés,  sont  au  contraire  agrandis  d'une  manière  rapide  par  les  actions 
mutuelles  de  nos  trois  masses;  cette  conclusion  subsiste  quels  que  soient  les 
rapports  de  grandeur  des  masses.  Si  la  Lune  avait  occupé  à  l'origine  la  position 
particulière  que  Laplace  indique,  elle  n'aurait  pu  s'y  maintenir  que  pendant  un 

temps  très  court.  » 

* 

58.  On  vient  de  voir  que  l'on  sait  intégrer  rigoureusement  les  équations  diffé- 
rentielles du  problème  des  trois  corps  lorsque  leurs  distances  mutuelles  conser- 
vent entre  elles  des  rapports  constants;  ce  cas  se  subdivise  en  deux  autres; 
les  trois  corps  forment  toujours  un  triangle  équilatéral,  ou  bien  ils  restent  con- 
stamment en  ligne  droite. 

Ces  deux  cas  sont,  à  notre  connaissance  ('),  les  seuls  connus  où  l'on  ait  pu  ré- 
soudre le  problème;  on  n'a  pas  pu  surmonter  les  difficultés  analytiques,  même 
en  supposant  que  les  trois  corps  resteraient  constamment  en  ligne  droite,  sans 


(1)  Nous  ne  comprenons  pas  dans  le  problème  des  trois  corps,  tel  (pie  nous  l'avons  défini,  le  mou 
voment  d'un  point  matériel  attiré  par  deux  centres yîxe.f,  problème  que  l'on  sait  résoudre. 


l58  CHAPITRE    YIII.    —     UECHERCHES    DE    LAGKANGE,    ETC. 

admettre  que  leurs  distances  soient  dans  des  rapports  constants;  après  Euler, 
Jacobi  a  considéré  ce  cas  dans  son  Mémoire  Theoria  novi  miiUiplicatoris . . . 
(C.-G.-J.  Jacodi,  Gesammelle  Werke,  t.  IV,  p.  47*^-) 

Nous  devons  signaler  aussi  un  Mémoire  intéressant  de  M.  H.  Poiocaré  :  Sur  cer- 
taines solutions  particulières  du  problème  des  trois  corps  (^Bulletin  astronomique,  1. 1, 
p.  (S'S^',  l'auteur  montre  qu'il  y  a  une  infinité  de  positions  et  de  vitesses  initiales 
telles  que  les  distances  mutuelles  des  trois  corps  soient  des  fonctions  pério- 
diques du  temps;  les  conditions  pour  qu'il  en  soit  ainsi  se  trouvent  remplies 
approximativement  dans  le  système  formé  de  Saturne  et  de  deux  de  ses  satel- 
lites. Titan  et  Hypérion. 

Si  nous  avions  voulu  faire  un  exposé  complet  de  tous  les  travaux  importants 
qui  se  rapportent  au  problème  des  trois  corps,  nous  aurions  dû  parler  du  cé- 
lèbre Mémoire  de  Jacobi  Sur  l'élimination  des  nœuds  dans  le  problème  des  trois 
corps  (^Journal  de  Mathématiques,  t.  IX,  i844)-  Dans  ce  Mémoire,  Jacobi,  qui 
n'avait  certainement  pas  connaissance  du  travail  de  Lagrange,  arrive  pour  le 
problème  à  une  réduction  analogue;  il  lui  reste  à  intégrer  un  système  formé 
de  cinq  équations  différentielles  du  premier  ordre  et  d'une  autre  du  second, 
et  à  effectuer  ensuite  une  quadrature. 

Nous  devrions  parler  aussi  d'un  beau  Mémoire  de  M.  J.  Bertrand  {Journal  de 
Mathématiques,  t.  XVII,  i8j2),  de  la  tbèse  de  M.  Bour  {Journal  de  l'École 
Polytechnique ,  XXXVP  Cahier),  des  recherches  intéressantes  de  M.  Radau, 
Sur  une  propriété  des  systèmes  qui  ont  un  plan  invariable  {Journal  de  Mathé- 
matiques, 2*"  série,  t.  XIV,  1869),  etc.;  mais  nous  sortirions  ainsi  des  limites 
que  nous  nous  sommes  imposées. 


CHAPITRE    IX.     —     VAIIUTIOX    OF.S;    CONSTANTES    AUniTRAlUES.  I  69 


CHAPITRE  IX. 

MÉTHODE  DE  LA  VARIATION  DES  CONSTANTES  ARBITRAIRES.  -  VARIATION 
DES  ÉLÉMENTS  CANONIQUES.  —  ÉLÉMENTS  OSCULATEURS.  -  VARIATION 
DES  ÉLÉMENTS  ELLIPTIQUES. 


Puisqu'il  n'y  a  pas  lieu  de  songer  à  intégrer  rigoureusement  les  équations 
différentielles  du  mouvement  des  planètes,  même  quand  ces  planètes  se  réduisent 
à  deux,  on  a  recours  à  des  méthodes  d'approximation  répondant  aux  besoins  de 
l'Astronomie,  sinon  pour  toutes  les  époques,  du  moins  pour  un  assez  grand 
nombre  de  siècles;  l'une  d'elles,  la  plus  fréquemment  employée,  est  la  méthode 
de  la  variation  des  constantes  arbitraires.  Avant  de  l'exposer,  nous  allons  dé- 
montrer un  théorème  important. 

59.  Considérons  le  système  canonique  suivant  de  ih  équations  différen- 
tielles 


(0 

dt   "^  àp/ 

dpi 

dt  " 

où  l'on  a 

H  =  F(^  q{,qi,  ■  ■  .  ,  qi,\  Pu  Pi,   ■  ■  -,  p/,). 

Supposons  que  l'on  ait  suivi,   pour  intégrer  ces  équations,  la  méthode  de 
Jacobi;  on  aura  donc  d'abord  réussi  à  trouver  une  solution  S  do  l'équation 

r}S       ^  /,  dS      JS  ^S  \ 

dt  \      "'   '^  âq^      âq^  dq,.J 

contenant  h  constantes  arbitraires  a,,  7..,,  ...,  a^^,  sans  compter  celle  que  l'on 
peut  toujours  ajouter  directement  à  S;  on  a  vu,  dans  le  n°  6  de  l'Introduction, 


l6o  CHAPITRE    IX. 

que  si  l'on  désigne  par  p,,  (^o,  ...,  [3^,  h  nouvelles  constantes  arbitraires,  les 
intégrales  générales  des  équations  ([)  seront  données  par  les  formules 

qui,  résolues  par  rapport  «lux  variables  p  et  q,  fournissent  des  expressions  de 
cette  forme 

3  (  Ç'/^'fjC^,  OC],  3(2,  . . .,  a/,;  ;3,,  (3,,  . . .,  |3/,), 

(    />/=^«(^.    «1,    «2,     •   •   •.    «/M   t^t,    1^2,     •   •   -,    Pa). 

Les  équations  (i)  doivent  être  vérifiées  identiquement  par  ces  valeurs  de  yo,- 
et  qi',  ainsi,  les  relations 

^^^  dt  "  dp'         àt  ~      dfji' 

dont  les  seconds  membres  sont  supposés  aussi  exprimés  à  l'aide  de  /  et  des  ih 
constantes  arbitraires  a/  et  (^/,  doivent  avoir  lieu  quelles  que  soient  ces  quan- 
tités oLi  et  |3,. 

Supposons  maintenant  que  l'on  veuille  intégrer  ce  nouveau  système  cano- 
nique de  2  A  équations  différentielles 

.„.  dqi      (?(H-R)  dpi  a(H-R)  ..  ,. 

(5)        iï ^     dp,    '     -dT= ô^--'     (^=1,2,  ...-/o, 

qui  ne  diffère  du  précédent  qu'en  ce  que  la  fonction  H  y  est  remplacée  par 
H  —  R,  R  désignant  une  certaine  fonction  de  /  et  des  2  A  variables  /?/  et  qi. 

Il  est  naturel  de  chercher  à  tirer  parti  de  l'intégration  déjà  faite  des  équa- 
tions (i).  On  retient,  pour  résoudre  le  nouveau  problème,  les  mêmes  expres- 
sions analytiques  (3)  des  variables  pi  et  q^,  mais  en  y  considérant  les  2  h  quan- 
tités a  et  ^^,  non  plus  comme  des  constantes,  mais  comme  de  nouvelles  variables 
que  l'on  déterminera  convenablement;  cela  revient  à  faire  un  changement  de 
variables,  et  la  méthode  indiquée  reçoit  le  nom  ^^  méthode  de  la  i^ariation  des 
constantes  arbitraires.  On  tirera  maintenant  des  formules  (3) 

dqi  _  dyj        ^  /dqj_  dy.j_       dqi_  d^\ 
de  ~  dt       Zd  \doLj    dt   "*"  ù'^j   dt  y 


i 


dpi ^4^,       •yi  (àpi  dctj        dpi  d^j 


dt  ~   dt       Zd  \daLj    dt        dfj    dt  )  ' 


VARIATION    DES    CONSTANTES    ARBITRAIRES.  l6l 

En  substituant  dans  (5),  il  viendra 


i=h 


dcfi       dïl       -^  fâqi  docj       dq,-  d^,\  âR 

'dï  ~  'dpi'^  2à  \daj  ~dt   ^  "dfj  ~dt)  ~~   âpi' 


;  =  i 


i       àU_       ^  /âpj_  d^       àpj_  d^j\  (^R . 

"  "^  dqi       2d  \dy.j    dt    ^  (?(3y    dt)~^  âqi' 


dt 

/=1 


ces  équations  se  simplifient  eu  égard  aux  relations  (4)  qui,  ayant  lieu  iden- 
tiquement, sont  encore  vérifiées  lorsque  les  quantités  a  et  (3  sont  variables,  au 
lieu  d'être  constantes.  On  trouve  ainsi 


I  ôR  __  "^  /dq,-  dd/  dqi  dpj 
\  ^  dpi~  2d  \dâ^j  dt  ~^  d^j  ~cû 
(6)                    I  J."^*  }         (f  =  I,  2,  ...,/0. 

du  -^  /dpi  docj        âpi   d^j 


dqt        ^  \day    dt         d'^j    dt 


7=^1 


On  a  là  un  système  de  2 A  équations  renfermant  au  premier  degré  les  ih  in- 
dc/.i  da/i^  rfj3i  d^h 


connues  ^^,       ^  dt^   dt'       '  dt 


La  résolution  de  ces  équations,  que  nous  allons  faire  par  un  procédé  indirect, 
fournit  pour  les  inconnues  des  expressions  d'une  simplicité  remarquable. 

Les  équations  (2)  coïncident  avec  les  équations  («)  et  (è)  du  n°  8  de  l'Intro- 
duction; on  peut  donc  appliquer  les  relations  (e),  (/),  {g),  (A)  de  ce  même 
numéro,  ce  qui  permet  d'écrire  ainsi  les  formules  (6), 


(7) 


d^j  d(Xj  d(Xj  d^j 

^Pi    dt  âpi  dt 

d^j  doCj  âiXj  d^j 

âqi    dt  dqi  dt 


où  les  dérivées  partielles  ^~--,  y~,    ,— ?  -~-  supposent  que  l'on  a  résolu  les 

équations  (2)  par  rapport  aux  quantités  a  et  ^. 

Supposons  maintenant  que,  dans  les  formules  (3),  on  attribue  aux  quantités 
a, ,  . . . ,  a^,  p, ,  . ,  ,  p^  des  variations  infiniment  petites  arbitraires  Sa, , . . . ,  Sa/,, 
0^,,  . .,  S[3/,,  sans  toucher  au  temps  ^;  il  en  résultera  pour /?,,  . . .,  p^,  y,,  . . . ,  q^ 
des  variations  correspondantes  et  faciles  à  calculer;  R,  qui  est  une  fonction  de  t 
et  de/?,,  .,., p/^,  qt,  . . .,  y^,  prendra  aussi  une  variation  correspondante  <5R,  et 
T.  -  l.  21 


lG2  CHAPITRE   IX. 

l'on  aura 


(Voii,  en  remplaçant  -r-  et  ^  par  leurs  valeurs  (7), 

^-^ = 21:  [(t  ^A  -  fj  a.,)  t  -  (^5^  ^.- -  ^;  a.,)  f ] 

ou  encore 


j        i  j        i 

mais  on  a  évidemment 


docj  ^  doLj  .    \ 


Il  vient  donc 


X 


Or  on  peut  calculer  autrement  SR,  en  remplaçant  d'abord  dans  R  les  quanti- 
tés/? et  q  par  leurs  expressions  (3);  R  devient  ainsi  une  fonction  de  /  et  des  2  A 
quantités  a  et  fl,  et  l'on  aura 


'^=l.i$};^'^'-%'-)- 


Cette  expression  de  §R  doit  être  égale  à  la  précédente,  quelles  que  soient  les 
ih  variations  §ay  et  oj3y,  qui  sont  indépendantes  les  unes  des  autres.  On  en 
conclut 

dy.j       dR  d'Pj  d\\  ,.  ,- 

Ces  équations,  dont  les  seconds  membres  sont  des  fonctions  supposées  con- 
nues de  t  et  des  quantités  a  et  p,  détermineront  les  nouvelles  variables  dont  les 
expressions  devront  être  ensuite  substituées  dans  les  formules  (3)  pour  obtenir 
les  valeurs  cherchées  des  inconnues/?,, /'2>  •••»  ^i»  ^2»  •••  •  Les  équations  (8) 
ont,  comme  on  le  voit,  la  forme  canonique.   Si   l'on  avait  intégré  les  équa- 


VARIATION    DES    ÉLÉMENTS    CANONIQUES.  1 63 

tions  ([)  par  une  méthode  autre  que  celle  de  Jacobi,  les  constantes  arbitraires 
ainsi  introduites,  devenues  variables  pour  l'intégration  des  équations  (5),  au- 
raient dépendu,  en  général,  d'équations  plus  compliquées  que  les  équations  (8), 
et  qu'il  aurait  fallu  former  et  calculer  dans  chaque  cas,  suivant  la  nature  de  la 
fonction  R  =  ¥(t,  Çf,  q.,,  . . . ,  q/^;p^,  /?2,  . . . ,  /?^).  Le  grand  avantage  que  pré- 
sente la  méthode  de  Jacobi,  c'est  que  l'on  peut  écrire  immédiatement  les  for- 
mules (8). 

60.  Appliquons  les  résultats  précédents  à  la  détermination  des  mouvements 
des  planètes.  Soient^,  y,  z■',x^,y^,  z,;  ...  les  coordonnées  des  planètes  P, 
P,,  . . .;  m,  TTit,  . .  .  leurs  masses,  celle  du  Soleil  étant  prise  pour  unité;  les 
équations  différentielles  du  mouvement  de  la  planète  P  sont,  comme  on  l'a  vu 
au  n°  18, 

!  (Px  X  dR 

l  ~dë  '^  ^  V' ~ 'd^' 


du'-         ^  r'^        dy 
et- z  z  (?R 


OÙ  l'on  a 


fjt.  =  I  4-  7?r ,  /-^  r=:  ^2  _|_  j,2 


(9)  R  — f/^^l       , -^ i     + 

\sJ^x-x,Y-^^y-y,Y-r{z-z,Y  r\  J 

En  supprimant  R,  on  a  les  équations  différentielles  du  mouvement  elliptique, 

d}  X       „     X 

— rr  +  iM  -:;  =  o, 


-72    - 


Posons 


dx  ,  dy  ,  dz 

dt  '  dt       -^  '  dt 


T  irz  1  (^'2+  y"'-\-z'^),         U  =  ^,  H  =-  T  -  U: 

en  remarquant  que  R  ne  contient  que  x,y,  z,  et  le  temps  t  (|ni  sera  introduit 


l64  CHAPITRE   IX. 

par  Xi,  Yf,  z^,  .    . ,  mais  ne  renferme  pas  œ',  y',  z',  nous  pourrons  écrire  comme 
il  suit  les  équations  (a)  et  (6)  : 


(oc) 


[  dx 

dt  " 

âx' 

dy_ 
dt 

d{\\- 

dy' 

R) 

—  > 

dz 
Tft    " 

a(H-R) 

dx'  _ 

\    dt  ~ 

dx 

R) 

> 

dt 

ày 

JL\ 

dt  ~ 

(?(H-R) 

dz 

(  dx 
\   dt  ~ 

OU 

dx'' 

dy 
dt  ~ 

dy'' 

dz 

di 

dR 

dz'' 

j  dx' 

\    dt  ~ 

dn 

dx 

dyl_ 
dt  ^~ 

dy' 

dz'  _ 

dll 

dz 

(P) 


On  voit  que  les  formules  (a)  et(^)  coïncident  avec  les  formules  (5)  et  (i)  du 
numéro  précédent. 

Or,  dans  le  Chapitre  VII,  on  a  intégré  par  la  méthode  de  Jacobi  les  équa- 
tions (b),  ou  leurs  équivalentes  (^);  on  a  introduit  ainsi  six  arbitraires  canoni- 
ques a,,  aj,  (X.3,  ^,,  [îo,  [3.,,  dont  la  signification  géométrique  a  été  précisée,  et 
sera  rappelée  dans  un  moment.  Il  en  est  résulté,  pour  les  intégrales  générales 
des  équations  ((îl),  des  expressions  de  cette  forme 

lx~cfi{t,c(i,a.i,a3,^i,^i,^3),  7=?2>  -—93, 

^y"^        i     ,       dx        ,    .  o     r3     o  ■  ,       dy        ,  .       dz        , 

Cela  posé,  d'après  la  méthode  indiquée,  quand  il  s'agit  d'intégrer  les  équa- 
tions (a),  on  conserve  pour  x,  y,  z,  œ',  j',  z'  les  mêmes  expressions  analy- 
tiques (y);  mais  alors,  a,,  ce.,,  cf.^,  fJ,,  ^^^  ?3  seront  de  nouvelles  variables,  et 
nous  savons,  par  le  numéro  précédent,  que  nous  aurons  les  six  équations  cano- 
niques 


(à) 


où  l'on  doit  supposer  que  R  est  une  fonction  de  t,  a,,  a^,  a.,,  p,,  (^a,  P^,  obtenue 
en  remplaçant,  dans  (9),  x,y,  z  par  leurs  expressions  (y). 

Ces  expressions  n'ont  pas  été  développées  dans  le  Chapitre  YII;  mais  elles 
sont  une  conséquence  des  formules  (d)  du  n**  32  et  (g)  du  n°  41,  formules  que 


d(Xi 

dK 

d<X2 

dR 

du^            dR 

dt   ~ 

'   à^^ 

dt  ~~ 

à^,' 

dt     -         d(33 

d%_ 
dt 

di\ 

d(Xi 

d^, 
dt   ~ 

dR 

doCi 

^^3  _•      ^R 
dt             doc^ 

ÉLÉMENTS    OSCULÂTEURS.  l65 

nous  allons  écrire  de  nouveau,  pour  plus  de  clarté  : 

k  =r.  y^f  jjt.,  /i  r=  — ,  u  —  e  sin  u  zzz  nt  -\-  e  —  cr, 


/                    \            4         p  — cr/i  +  e^         u 
r  ■=  a{i  —  e  cosu),  lang — ^ — ^^  V/ ~^^^ë 


,  j.  r  -r^cn^i — ecuau),  !-«"& 


e  2 


X  m^r  [cos9cos(r  —  9)  —  sin 9  sin(p  —  5)  C0S9], 
y  =  /-[sinô  cos(p  —  9)  -h  cos9sin((^—  9)  coscp], 
s  =rsin(p — 9)  sin  9; 


,=  /:\/a(i  —  e2)cos9,  a3:=A'\/a(i  —  e^), 


(o-) 


(3.=      ^«%         [3.=  9,  (33  =  rn 


Il  suffit,  en  effet,  d'éliminer  les  quantités  «,  e,  ...  entre  (c?)  et  (^)  pour  ob- 
tenir la  première  série  des  formules  (y),  la  seule  que  nous  utiliserons; -on 
trouverait  celles  de  la  seconde  série  en  différentiant  les  expressions  de  x^  y,  z 
sans  faire  varier  les  éléments. 

Pour  l'intégration  des  équations  (a),  on  devra  considérer  les  éléments  a, 
p,  ...  ou  a,  e,  ...  comme  variables,  et  l'on  obtiendra  les  équations  différen- 
tielles correspondant  aux  variables  a,  e,  ...  en  remplaçant  dans  (§)  les  élé- 
ments canoniques  par  leurs  expressions  (g)  en  fonction  des  éléments  employés 
par  les  astronomes.  Ce  calcul  sera  fait  plus  loin.  En  somme,  les  éléments  cano- 
niques n'auront  servi  que  d'intermédiaires  permettant  d'écrire  immédiatement 
les  équations  (0). 

Ce  qu'il  faut  retenir,  c'est  que  les  expressions  de  ce, y,  z,  x' ,y' ,  z'  sont  de  la 
forme 

j  ^  =$,(<,a,e,  ...),  y  =z<i>i{t,  a,e,  ...),  z  =(l>^{t,  a,  e,  . .  .), 

qu'il  s'agisse  des  équations  (p)  ou  des  équations  (a);  seulement,  les  quantités 
a,  e,  ...  sont  constantes  dans  le  premier  cas,  variables  dans  le  second. 

61.  Supposons  que  l'on  connaisse  les  expressions,  fonctions  du  temps,  que 
l'on  doit  mettre  dans  les  formules  (10)  à  la  place  de  a,  e,  . . .  pour  représenter 
le  mouvement  de  la  planète  P  ;  soient  a^,  ^o»  •  •  •  leurs  valeurs  à  une  époque  dé- 
terminée et  d'ailleurs  quelconque  t^.  Remplaçons  dans  (10)  a,e,  ...  par  a^, 


l66  CHAPITRE    IX. 

<?„,  . . . ,  et  désignons  par  x,  y,  z  ce  que  deviennent  x,  y,  z;  il  viendra 


on  aura  visiblement,  pour  t  =  t^, 
(12)        x  =  ^,        y  =  7,        z  =  5, 


c/x  dx  dy dy  dz  _  dz 

dt         dt  dt        dt  dt        dt 


Les  formules  (11)  représentent  le  mouvement  elliptique  d'une  planète  lictive 
de  masse  m,  qui  aurait  à  l'époque  t^  même  position  et  même  vitesse  que  la  pla- 
nète P,  et  qui  ultérieurement,  dans  chacune  de  ses  positions,  serait  soumise 

seulement  à  l'attraction  du  Soleil,  — —^ • 

Les  éléments  «o»  ^o»  •  •  •  sont  appelés  les  éléments  oscillateurs  de  l'époque  ^0  '■>  ce 
sont  donc  les  éléments  de  l'orbite  elliptique  invariable  que  décrirait  la  pla- 
nète P,  si,  à  partir  de  l'instant  /„»  t^He  cessait  d'être  attirée  par  les  autres  pla- 
nètes P(,  P2, On  pourra  les  calculer  par  les  formules  du  n"  38,  connaissant 

les  valeurs,  pour  l'époque  t^,  des  coordonnées  x^,  jo.  ^0»  et  des  composantes 

(tF  )  '  (^)  '  ITy"  )  ^^  '^  vitesse.  Si  donc  le  mouvement  de  la  planète  était 
connu,  rien  ne  serait  plus  facile  que  de  calculer  les  divers  systèmes  d'éléments 
osculateurs  qui  correspondent  aux  époques  t^,  t^ 


Soient  (fig,  18)  PoC  l'orbite  de  la  planète,  Po  sa  position  et  PoAo  =  V,,  sa 
vitesse  à  l'époque  t^,  P  sa  position  au  temps  t;  soient  PqG'  l'orbite  elliptique  de 
la  planète  fictive  considérée  plus  haut,  P'  sa  position  au  temps/;  supposons  que 
l'intervalle  /  —  /«  soit  une  quantité  infiniment  petite  du  premier  ordre.  On 
pourra  calculer  a:;,  j,  z,  coordonnées  du  point  P,  et  x,  y,  i,  coordonnées  de  P', 
par  la  formule  de  Taylor  : 

fdx\    t—fo        fd^x\    {t  —  toY 


\dt  J Q       I  \dt^  /o       1.2 

dt  )o  ~  i       "^  V  di' 


VARIATION    DES    ÉLÉMENTS    ELLIPTIQUES.  167 

on  aura,  à  cause  de  (12), 

et,  en  ayant  égard  aux  formules  (a)  et  (b), 

/dR\   {t-^toY 
\dxj^       1.2 

on  aura  des  formules  semblables  pour  les  différences  j  —  y,  z  —  z  ;  si  l'on  re- 
marque que  les  quantités  (^)  '  (-t~)  '  \'~âz)    contiennent  dans  chacune  de 

leurs  parties  l'un  des  petits  facteurs  numériques  m,,  m^,  .  . ,  on  voit  que  la  dis- 
tance des  points  P  et  P'  sera  infiniment  petite  du  second  ordre,  à  cause  du 
facteur  (i  —  t^y,  et  qu'elle  sera  plus  petite  encore  à  cause  de  la  présence  des 
facteurs  m,  ou  m.,,  . ..  ,  dans  le  coefficient  de  (^  —  t^y.  On  pourra,  pour  un 
intervalle  de  temps  suffisamment  petit,  remplacer  le  mouvement  delà  planète 
de  Po  en  P  par  celui  de  la  planète  fictive,  sur  l'arc  d'ellipse  PqP'.  C'est  donc  le 
problème  des  deux  corps,  dont  la  solution  est  bien  connue,  qui  sert  en  quelque 
sorte  d'élément  infinitésimal  pour  aborder  le  problème  du  mouvement  d'un 
nombre  quelconque  de  corps. 

Définitions.  —  Le  mouvement  de  la  planète  P  sur  son  orbite  PoC  est  appelé  le 
mouvement  troublé;  on  peut  dire  que  ce  mouvement,  qui  serait  elliptique  si  les 
autres  planètes  n'existaient  pas,  est  troublé  par  la  force  dont  les  composantes 

sont  -T-y  -,    >  -v-5  Que  l'on  nomme  force  perturbatrice  ;\2i  fonction  Rest  elle-même 
ox    ay     oz    ^  e/         / 

nommée  fonction  perturbatrice.  Les  différences  x  —  y^,  y  —  y,  z  ~  z  sont  appe- 
lées les  perturbations  des  coordonnées;  les  différences  a  —  «„,  e  — ^0,  ...  sont 
elles-mêmes  les  perturbations  des  éléments.  Enfin,  la  partie  de  la  Mécanique 
céleste  qui  a  pour  but  le  calcul  des  perturbations  reçoit  le  nom  de  Théorie  des 
perturbations. 

(d'Y       Œ'V       (1  "^  \ 
X,  y,  ^y-jp-iff^  if)  une  intégrale  première  des 

équations  différentielles  du  mouvement  elliptique;  G  sera  donc  une  certaine 
fonction  des  éléments  elliptiques;  on  aura  la  même  relation  dans  le  mouvement 
troublé,  pourvu  que  l'on  remplace  dans  C  les  éléments  par  leurs  valeurs  varia- 
bles à  l'époque  t.  Cela  est  évident  si  l'on  se  reporte  aux  formules  (11)  qui  re- 
présentent le  mouvement  elliptique  ou  le  mouvement  troublé,  suivant  que  l'on 
y  suppose  les  éléments  constants  ou  variables. 

62.  Il  nous  reste  à  conclure  des  formules  (S)  celles  qui  donnent  les  dérivées 
des  éléments  elliptiques  a,  e,  cp,  0,  ter,  £. 


:68 


CHAPITRE   IX. 


Pour  y  arriver,  nous  résoudrons  les  équations  (g)  par  rapport  à  ces  éléments, 
ce  qui  nous  donnera 


2  aj 


(i3) 


coscp 


«3 


0  =--  (3^, 


[3i 


£r^[3,  +  (3,+  ^^(-2a.)^ 


Nous  aurons  d'abord 


et 


da 
"di 


k^    da^ 

2(X\     dt 


de        «3  /      dot^  d(Xs\ 

e  -r-  =  -rr  (  oc,  — -, h  2ai  — r-  h 

dt        k*\  ^   dt  ^    dt  J 


dcc^ 


sino 


dx^ 


de_d^ 
di^  dt  ' 

drs d^2        d^3 

'dt  ~  'df  "^  ~dt  ' 

de        d^,       d^3         I  ,  Ad^t         3   „    .  i  rfa, 

dt'^W-^-^t     ^  ^.  (-  ^-0-  i-  -  ^.  M- -oc,)-  -^^  ; 


d'où,  en  tenant  compte  des  formules  (S)  et  (g). 


(•4) 


</a 

ia}  <?R 

^ 

-"^    k-    d?>:' 

de 

a\'i  —  e^  /  1 — 
-       k^e       \^' 

~  aR         A:    ()R\ 

dt 

'    ^^'        a^^'H 

dc^ 
dt 

dO 

()R 

dt 

data 

, 

dm 

dV.        ù\\ 

Ift 

~      dat-i       dy-z 

dz 
dt 

d\\       (?R 

k    ^R        3a                 d\\ 

\  ùa,        k'  ^^      ^'  à^'i 

VARIATION    DES    ÉLÉMENTS    ELLIPTIQUES. 

On  tirera  ensuite  des  formules  (i3) 


169 


dW  i    ,  J  dR        k   dl\ 


de  I    de 

a' 


dR  ^R       dR       dR 

d^,  ~  de  ~''  drn^  de' 


dR  _  dR       dR 

à^3        dcT        de 

dR    _  ^  dR       _^  ^  _  ^  /_        A  àR 
d(Xi        2x1   da        ^*^  à^         ^^^  de 


— 

9.a^  dR         a   i  —  e^  dR 
k^    da        k'       e       de 

3a  ,               dR 

-F^^-^^-dl' 

dR 

I        dR 

I                 dR 

dag 

aasino  dcp            k\la{i- 

-e2)sin<p   Cep 

dR  _ 

2  c3t,as  dR            1       a,  àR 
e     k*     de    '    sin9  al   d(^ 

I      ^i  —  e^dR          1 
ksj~a         e         de        kfa 

C0S9         dR 

V'i  — e-sin©    c*? 

, 

.  àR 

En  portant  ces  valeurs  des  dérivées  partielles  -^,  • 
et  réduisant,  il  vient 


dans  les  formates  (i4) 


(/O 


da  2    dR 

dt        na  de 

M 

dt  ~ 


dR 


Vi  —  e^  sin(p  <^9 


lang 


9 


2       dR       Ji  —  e'^  dR 


çfe \Ji—e^  dR        I 

dt  lia- e     dxï5 


nà^e      de 

-  I  —  y/i  —  e^  dR 
«a^e  dt 


d<^ 
dJ 

dt 
'dt 


Vï^ 


£■'  sin9 


dR 

dô 


2      /dR       dR 


/ia^ 


i/i  —  Qi  \drj5       de 


lang  ] 


9 


/?.a  da        fia'  \H  —  e 


2      dR 


Vi 


dcp 


+  V^i  — 


i_^i_e-2.^1i 


de 


On  a  remis,  pour  abréger  l'écriture,  n  au  lieu  de  — 

a* 
T.  -  I. 


170  CHAPITRE    IX. 

Ces  formules  (A)  sont  la  base  fondamentale  des  théories  des  mouvements 
des  planètes;  elles  contiennent  en  germe  toutes  les  propriétés  de  ces  mouve- 
ments. 

63.  Nous  allons  présenter  à  leur  sujet  quelques  observations. 

On  peut  partager  les  éléments  en  deux  groupes,  0,  gt,  i  d'une  part,  a,  e,  o  de 
l'autre;  les  trois  éléments  du  premier  groupe  expriment  des  longitudes;  leurs 
dérivées  par  rapport  au  temps  ne  contiennent,  comme  le  montrent  les  for- 
mules (h),  que  les  dérivées  partielles  de  R  prises  par  rapport  à  un  ou  plusieurs 

des  éléments  du  second  groupe;  la  réciproque  a  lieu  pour-Tr?  -T^et 


dt     dt        dt 


Le  coefficient  de  -r-  dans  l'expression  de  -7-  peut  s'écrire 


v/ 1  —  e*  e 

donc,  si  e  est  une  petite  quantité  du  premier  ordre,  et  c'est  le  cas  général,  le 
coefficient  en  question  sera  une  petite  quantité  du  même  ordre,  malgré  le 
diviseur  e  qu'il  paraissait  contenir  tout  d'abord. 

Mais  ce  petit  diviseur  e  existe  bien  réellement  dans  les  formules  qui  donnent 

—  et-^;  dans  certains  cas  il  en  peut  résulter  des  inconvénients  sérieux;  on  les 

évite  en  posant 

(i5)  /i:r=esinB5,         /=;ecoscT, 

et  remplaçant  les  variables  e  et  cj  par  h  et  l;  on  trouve  d'abord 

dh  de  dus 

dt  dt  dt 

dl  de  .        duj 

j-  —  coscj -,-  —  esincj-,-5 
dt  dt  dt 

dR  .       dB.  ôR 

-r-    =       SinCT-TT h     COSCJ  -^ryj 

de  an  al 

'     dR  dR  .       dR 

dus  dh  dl 

après  quoi,  en  tenant  compte  des  expressions  {h)  de  -,  et  -^  '  et  réduisant,  on 


VARIATION    DES    ÉLÉMENTS    ELLIPTIQUES.  I7I 

trouve 


(.6) 


dh 

-  i'  dR 

\Ji-h-- 

-l' 

dt  " 

dl 

na?- 

dl 

\Jv—h^- 

-V'  dR 

\J\—h^- 
na- 

-1-' 

dt  " 

na?- 

dh 

h  dR  °2         dR 


/tarife 


Alang? 
/  dR  2        dR 


1  _l_y/i  _ 7^2 _  ^2  de       naVi  -  h^  —  ^'-  ^^ 


On  verra  plus  loin  que  l'on  substitue  à  la  fonction  R  un  développement  dont 
les  divers  termes  sont  ordonnés  par  rapport  aux  puissances  des  excentricités 
et  des  inclinaisons  des  orbites;  on  apercevra  dès  lors  aisément  que,  si  l'on  con- 
sent à  négliger  de  petites  quantités  d'un  ordre  supérieur  de  deux  unités  à  celui 
des  quantités  conservées,  l'excentricité^tant  regardée  comme  du  premier  ordre,  /'^  ^' 
on  peut  alors  réduire  les  équations  (i6)  aux  suivantes,  qui  sont  très  simples  : 

('7) 


dh  _    i     dR           dl  _ 
dt        nd^   dl  ^          dt 

I    dR 

nd^  dh 

,     dO     .    -,     do 

r>c    ri  û             ai    lia       t     noiivor 

if   ôfro    < 

De  même,  les  valeurs  de  -r-  et  de  -^  peuvent  être  sujettes  à  des  difficultés 

si  9  est  petit,  ce  qui  arrive  le  plus  souvent;  on  les  évitera  en  faisant,  par  une 
transformation  analogue  à  la  précédente, 

(r8)  /?  =  tangcp  sin0,        ^^tang^cosô, 

et  remplaçant  <p  et  6  par  les  nouvelles  variables  p  et  q. 
On  trouvera 

dp  r,  dO        si  n  Q    do 

dq  .    ^d9        cos  9  do 

^=-tangcpsm0^-H^^~, 

dR      ,  aàR      ,  .    .dR 

-^  =  tang9  COS0  ^  -  lang9  sinô  ^  ; 

dR       sinô   dR        cos  9  dR 


(•9) 


d<f>       cos'' 9  dp 

l                      0                1' 

COS'' 9    dq 

dp 
'di^ 

I               dR 

na^\/\  —  e^cos'cp  àq 

p 

CD 

2/ia*y/i  —  e*  COS9COS''- 

idR       dR 
\(?GT        de 

dq  _ 

I                dR 

q 

(ôR       dR 

dt 

«aVï— e'cos*9  àp 

ina^sj i  —e^  cos 9  cos'- 

\dn3       de 

]'j2  CHAPITRE    IX.     —    VARIATION    DES   ÉLÉMENTS    ELLIPTIQUES. 

Si  l'on  consent  encore  à  négliger  des  quantités  d'un  ordre  supérieur  de  deux 
unités  à  celui  des  quantités  conservées,  l'inclinaison  ç  étant  considérée  comme 
du  premier  ordre,  on  peut  se  borner  à 

.     .  -.,-  -  --  -,  ^R 

(20) 


dp                  I 

^R 

dq 

^^  ~  na'^sjT^ 

-  e2  aq 

dt 

si  e  est  petit  en  même  temps  que  9,  on  pourra  même  prendre  plus  simplement 


dp 

I     dR 

dq  _ 

I     dR 

dt  "^ 

lia'-  dq  ' 

dt   ~~ 

na^  dp' 

(21) 

on  voit  l'analogie  de  ces  formules  avec  les  formules  (17) 


CHAPITRE  X.  —  VARIATION  DES  CONSTANTES.  —  MÉTHODE  DE  LAGRANGE.    1^3 


CHAPITRE  X. 

VARIATION  DES  CONSTANTES  ARBITRAIRES.  —  MÉTHODE  DE  LAGRANGE. 


64.  Les  formules  (h)  du  n*^  62  permettent  de  résoudre  toutes  les  questions 
relatives  au  mouvement  des  planètes;  nous  les  avons  obtenues  par  la  voie  qui 
nous  a  paru  la  plus  directe.  Mais  nous  croyons  ne  pouvoir  nous  dispenser  de 
reproduire  l'analyse  employée  pour  arriver  aux  mêmes  formules  par  Lagrange, 
qui  doit  être  considéré  à  juste  titre  comme  le  créateur  de  la  méthode  de  la  va- 
riation des  constantes  arbitraires. 

Dans  le  Chapitre  précédent,  nous  avons  mis  les  équations  différentielles  du 
mouvement  de  la  planète  P  sous  la  forme 

djc       d[\l-\{)  dx'       d(H  — R) 

lu J^~    -'  "'  —  '"- ^""  -  =  ^' 

.  dy       (?(H-R)  ..^         „,„      „, 


dz       (?(H    -R) 


dt 

dx 

dy 

+ 

d(H- 

R) 

di 

ày 

dz' 
dt 

-h 

dz 

R) 

=  o. 


dt  dz'        "    ' 

Lagrange  considère  d'une  manière  plus  générale  les  ih  équations 


{a) 


H  est  une  fonction  donnée  quelconque  de  t,  x,y,  ...,  x',  y',  ...;  il  en  est  de 
même  des  quantités  X,  Y,  ...,  X',  Y',  ...;  le  nombre  Adcs  groupes  de  deux  équa- 
tions associées  peut  être  quelconque. 


dx 

ôQi 

dx' 

d^ 

'di  " 

dx' 

—  X': 

=  o, 

dt 

+ 

dx 

-X=c 

dy 

â^ 

-Y' 

—  o. 

dy' 

+ 

dQ 

-  Y  — c 

dt 

dy' 

dt 

dy 

174  CHAPITRE   X. 

Concevons  qu'on  ait  réussi  à  intégrer  rigoureusement  Je  système  suivant, 
que  l'on  déduit  du  précédent  en  y  supposant  nulles  les  quantités  X,  Y,  ..., 
X,  Y,  ... 

cit.        d^'^"^'         'dt   ~^'d^~'^' 
{b)  [  dy        dn  _  dy'        dO. 


dt        dy  ^^'  dt     '    dy  ~"^' 


On  aura  donc  obtenu  des  expressions  de  x,  y,  ...,  œ',y'  ...  fonctions  de  t  et 
de  ih  constantes  arbitraires  a,h,  c,  ...,f,  g,  vérifiant  identiquement  les  équa- 
tions {b),  quelles  que  soient  ces  constantes  arbitraires;  écrivons  ces  expres- 
sions 

(i)  œ=^<i>^{t,a,b,  ...,  g),         œ'  =  Wi{t,a,  b,  ...,  g), 

On  va,  pour  représenter  les  intégrales  des  équations  («),  conserver  les  mêmes 
expressions  analytiques  (i)  de  x,  x',   ...;  seulement  on  regardera  a,  b,  ...,  g 
non  plus  comme  des  constantes,  mais  comme  de  nouvelles  variables. 
On  aura,  dans  cette  hypothèse. 


dx  dx  âx  da  dx  db 

dt        dt  da   dt  db    dt 

dx' dx'  dx'  da  dx'  db 

dt        dt  da  dt  db  dt 


Portons  ces  expressions  dans  les  équations  {a)  et  remarquons  que  l'on  a 
(2)  dt       dx''"^'  dt  ~'"da?~^' 


puisque  les  formules  (i)  substituées  dans  les  équations  (b)  doivent  donner  des 
résultats  nuls,  quelles  que  soient  les  quantités  a,  b,  ...,  constantes  ou  variables; 

il  viendra 

dx  da      dx  db      dx  de  ^^ 

dû  dt'^lb  dJ'^dc    'di~^'"'~  ' 

iy  ^  +  ^  ^+^  ^4-...__Y'=o 

da  dt       db   dt       de    dt      '  '  '  ' 

• » 

dx'  da      dx'  db      dx'  de  „  

da  dt       db  dt        de  dt      '  '  '  ' 

dy'  da      dy'  db      dy'  de  ^  _ 

da  dt       db  dt       de  dt      '  '  '  ' 


VARIATION  DES  CONSTANTES.  —  MÉTHODE  DE  LAGRANGE.  1^3 

da    dh  d^ 

~di'  cW    '  '  dt' 


Ces  2 A  équations  contiennent  au  premier  degré  les  ih  inconnues  ""   ""^         '^^ 


Lagrange  les  combine  en  les  multipliant  respectivement  par  —  ^,  "~  7)   • 

dx  dv  da   j.  .,        -     i     •      x 

4-  ^j  +  .—  ?•••;  -y7  disparaît,  et  il  vient 

db  f  dx  dx'       dx  dx'       dy  dy'      dy  dy' 

dt  \  da   db       db    da        da  db       db  da 

(3) 

de  f  dx  dx'  \  -V  dx      ^rdy  ^.dx'      ^r.dy' 

dt  \  da   de  J  da  da  da  da 

Posons 
(4)  R„  =  x^  +  Y-^''  +  ...  +  x'^  +  y^  +  ..., 

da  da  da  da 

^^  ^"'^~dâ~d^~Jb'd^'^'d^tb~db'dâ'^"' 

introduisons  des  quantités  analogues  R^,  ...,  R„;  [ûî,  c],  .:.,  [a,^];  [^,  a], 
[^,  c],  ...,  qui  seront  fournies  par  des  formules  se  déduisant  immédiatement 
de  (4)  et  (5),  et  l'équation  (3)  nous  donnera  la  première  des  relations  ci- 
dessous 

r       ,  -,  db        ^         ^  de  r  n  d^       ^ 

(6)  /f^'^]S+[^'^^^-^---+f^'^J§  +  ^^  =  °' 


f  [^,-]^f  +  U,6]§+...+  [^,/]f  4-R,  =  o. 

65.  Les  quantités  [a,  ^],  [a,c],   ...,  [^,  c],  ...,  introduites  par  Lagrange, 
jouissent  de  propriétés  importantes. 
En  premier  lieu,  on  a 

[a,a]  —  [b,b]  =  ...  =  [g,^]=zo; 

cela  résulte  de  la  définition  môme  par  la  formule  (5). 
En  second  lieu,  on  a 

[a,  b]  -h  [b,  a]  =^  o; 

cela  résulte  encore  immédiatement  de  la  formule  (5),  qui  montre  que  [a,  b] 
change  de  signe  quand  on  échange  entre  elles  les  lettres  a  et  b. 

Enfin  la  propriété  la  plus  importante  consiste  en  ce  que  [a,  b]  ne  contient 


176  CHAPITRE   X. 

pas  le  temps  explicitement;  il  faut  entendre  par  là  que,  si  dans  le  second 
membre  de  la  formule  (5)  on  remplace  œ,  ce',  ...,  y,  y' ,  ...  par  leurs  valeurs  (i), 
lesquelles  sont  fonctions  de  t  et  de  a,  b,  ...,  g\  une  fois  les  calculs  effectués, 
t  disparaît. 

Pour  démontrer  cette  proposition,  il  nous  suffira  de  prouver  que  l'on  a 

dt 
On  trouve  en  effet,  en  partant  de  la  formule  (5^. 

d[a,  b]  d^x    dx'      dx   d^x'        d-x    dx'      dx  d^x' 


dt  da  dt  db       da   db  dt      âb  dt  da       db  da  dt 

d  I  dx  dx'      dx'  dx 


-\- 


da  \  dt   db        dt    db 
dx   d^x'        dx'    d-x 


dt   dadb  dt    dadb 

dx  d-x'  dx'   d^x 

da  dbdt  da   db  dt 
ou  bien 


+  . . 


(?[«,&]_    d  f dx  dx'       dx'  dx  \        ^  ( ^^  ^•^'       ^■^'  ^-^ 

dt      ""  Jâ  \Tt  ~db  ~  ~dt   Jb  ~^  '  "  )  ~"db\dt  'dâ~^  lâ^' 

OU  encore,  en  ayant  égard  aux  formules  (2), 

à[a,b]_d^/d^dx      d^  dx[  \      A/^^^^       d^  dx[ 

dt      ~  da\dx  db       dx'  db       "'/       db\dx  da       dx'  da 

ce  qui  peut  s'écrire,  en  remarquant  que  Q  ne  contient  b  oua  que  par  x,  x' ,  . . . , 

d\a,b^  _à_d^_ddQ._  d-9.  _  d^^  _ 
dt  da  db       db  da       db  da      da  db 

Dans  chaque  cas  particulier,  (2  ayant  une  valeur  déterminée  et  les  fonctions 
$,,  W^,  ...  qui  figurent  dans  les  équations  (1)  étant  supposées  connues,  on  dé- 
terminera les  quantités  [a,  ^],  ...  par  un  calcul  algébrique,  en  partant  des 
formules  (5)  et(i);  on  aura  ainsi  à  en  calculer  un  nombre  égal  à 


•2.h{ih  —  \) 

^^ =  A  (  a/j  —  I  )  ; 

1.2 

on  remplacera  ensuite  dans  les  équations  (6)  les  symboles  [a,  b\  par  leurs  valeurs 


VARIATION    DES    CONSTANTES.     —    MÉTHODE    DE    LAGRANGE.  l'J'^ 

ainsi  déterminées  et  l'on  aura,  en  résolvant  ces  ih  équations  du  premier  degré, 
da     db  dg 

dt     dt'         '   dt 


les  valeurs  de  -^>  -r-,  •••>  ~  exprimées  à  l'aide  de  R«,  R^.   ...,  R„  et  de  a. 


b,  ...,  g. 

On  voit  que  tout  ce  calcul,  qui  peut  être  très  long,  est  évité  quand  on  suppose 
les  équations  {b)  intégrées  par  la  méthode  de  Hamilton-Jacobi. 

La  propriété  qui  vient  d'être  démontrée  permet  souvent  d'abréger  les  calculs, 
en  assignant  une  valeur  particulière  convenablement  choisie  au  t«mps  t  qui 
finalement  doit  disparaître. 

Supposons,  par  exemple,  que  l'on  fasse  i  =  o,  et  soienta^o,  jo»  •  •  • .  ^o^Jo' 

les  valeurs  correspondantes  de  a;,  j,  . . . ,  x\  y',  ...  ;  on  aura 

^    '     ■'  ~     da    db         db     da         da    db         db    da     ' 

Admettons,  ce  que  l'on  peut  toujours  faire,  que  a^  b,  ...  désignent  précisé- 
ment les  quantités  ^o>7o»  •••»  ^'o'/o'  •  ••  î  i^  viendra 

Tro,  .ic'  ]  -  ^— °  ^  —  ^  ^  4-  ^  M  _  ^  ^  + 

"        dxQ  doo'^       dx'^  dxQ        dx^  dx'^^       dx'^  dx^      '  '  '  ' 

Or  toutes  les  dérivées  qui  figurent  au  second  membre  de  cette  formule  sont 
nulles  à  l'exception  de  deux,  -~  et  -^,  qui  sont  égales  à  +  i  ;  on  aura  donc 

OXq  OXq  ^ 

on  trouvera  tout  aussi  facilement 

de  sorte  que  les  formules  (6)  deviendront 

^"^0  _  ,    j.  dx',  _ 

dt    -+*^-^i'  "^-~*^^»' 

dt  --^^y^        ~dt~~^^^''' 


Les  valeurs  initiales  des  variables  œ,y,  .,.,x',y,  ...  constituent  donc  un 
système  très  simple  d'éléments,  au  point  de  vue  de  la  méthode  de  la  variation 
des  constantes  arbitraires;  cependant  on  n'emploie  pas  ces  éléments  en  Astro- 
T.  -  I.  23 


178  CHAPITRE   X. 

lîomie  parce  qu'ils  entrent  d'une  manière  trop  compliquée  dans  les  expres- 
sions (i). 

Remarque.  —  Quand  on  donnera  ainsi  à  t  une  valeur  particulière  t^,  si  cette 
valeur  dépend  d'une  ou  de  plusieurs  des  quantités  a,  b,  ...,  il  faudra  avoir 
soin  de  ne  faire  t  =  tf  qu'après  avoir  calculé  les  dérivées  partielles  de  x,x',  .. ., 
par  rapport  à  celles  des  quantités  a,  b,  . ..  qui  figurent  dans  t,.  Supposons,  en 
effet,  que  l'on  ait  t,  =  /(a);  il  est  évident  que  la  dérivée  par  rapport  à  a  de 
a;  =  (^^(t,  a,  b,  ...),  dans  laquelle  on  fera  ensuite  t=/(a),  ne  sera  pas  la 
même  que  celle  de  l'expression  $,  [/(«),  «,  b,  . . .]. 

66.  Appliquons  la  théorie  précédente  à  la  détermination  des  mouvements 
des  planètes. 

Nous  devrons  faire 

i2=  H  =3  T  -  U  =  -  (a;'2  4- r'2+ ^'2)  _  Ùf , 
2  ^  '        r 

X'=zo,         Y'=o,         Z'=o; 
dans  ce  cas,  les  premières  des  formules  (a)  donneront 


djc  , dy  , dz 

'di''  -^  ~~di^  ^  ^  dt 


Les  intégrales  générales  des  équations  {b)  du  mouvement  elliptique  ont  été 
données  au  n*'  32;  nous  les  rappellerons  bientôt. 


Commençons  par  un  calcul  préparatoire;  traçons  la  sphère  de  rayon  i, 
ayant  pour  centre  le  centre  0  du  Soleil  ;  elle  est  percée  aux  points  ;r,  j,  z  par 
les  parties  positives  des  axes  de  coordonnées,  et  le  plan  de  l'orbite  de  la  planète 
la  coupe  suivant  le  grand  cercle  NH.  Soit  \  le  point  de  cette  sphère  où  vient 
aboutir  le  rayon  mené  du  Soleil  au  périhélie;  prenons,  dans  le  sens  du  mouve- 
ment de  la  planète,  l'arc  ^y]  =  90°,  et  soit  X,  le  pôle  boréal  du  grand  cercle  ^y].  Les 
axes  0^,  Oy),  O'C  forment  un  système  d'axes  rectangulaires  que  nous  allons 
considérer,  à  côté  de  l'ancien  système  Oa?,  Oj,  Os.  Désignons  par  a,  (3,  y;  a', 
fl',  y';  a",  p",  y"  les  neuf  cosinus  des  angles  que  font  les  axes  du  premier 


VARIATION    DES    CONSTANTES.     —    METHODE    DE    LAGRANGE.  1 79 

système  avec  ceux  du  second,  ce  qui   sera  clairement  indiqué  par  le  Tableau 
ci-dessous  : 


\ 

■r\ 

K 

X 

a 

a' 

a." 

y 

P 

^' 

P" 

-*» 

y 

i 

y" 

Posons,  comme  nous  l'avons  fait  antérieurement, 

x^  —  e,        HNj  =  9        et        N^=rw; 


nous  aurons 


Cela  posé,  la  Trigonométrie  spliérique  nous  donnera  aisément,  par  une  appli- 
cation répétée  de  la  formule  fondamentale, 


Il  a.  -—  cos 0  cos w  —  sin Q  sin co  cos 9 
[3  =  sin  0  cos  w  +  cos  B  sin  w  cos  9 
y  =:  sin  co sin  9 


a  =  —  cos  9  sin  w  —  sin  0  cos 00  cos  9 
[3'  ^=  —  sin  9  sin  oj  -  h  cos  B  cos  w  cos  9 

y' rr:        COS  6)  si 09 


=:      sin  9  sin  9 
=  — cos  9  sin  9    , 

r=       COS 9 


On  a  d'ailleurs  les  relations  bien  connues 


(9) 


(,o) 


a2  _H  pî  +  y2  zz:  I  I  oLa'  +  |3^'  +  y-/'  —  o, 
oc'2  +  [3'2  -H  y'2  =  ,  aa"  +  [3;3"  +  yy"  =  o, 
a"2-4-[3"2-t-y"2=i    I  a'a"+[3'[3"  +  y'y"=r:o; 


1  a  =  j3'y"— y'(3" 
j3  =  y'a"— a'y" 
y  =  a'(3"  -  (3'a" 


a'=P"y-y"(3 
(3'=  y"a  — a"y 
y'r=a"[3-[3"a 


a"=(3y'-y;3', 
(3"=ya'— ay', 
y"==a[3'— i33c'. 


Il  nous  faut  calculer  les  dérivées  partielles  de  nos  neuf  cosinus  par  rapport 
à  0,  9  et  (o;  on  trouve  aisément,  en  partant  des  formules  (8),  les  valeurs  sui- 
vantes : 


('0 


ÔB 

de 


(3, 


ÔB 


=  -[3', 


=  +  a,  -jfl-  =-h  a'. 


dy 


dB 
ÔB   "~ 


i»o 


(12) 


(,3) 


CHAPI 

TRE   X. 

dcx.         ,,  . 
-;—  =r  a  sinw, 
(?9 

-r-    =  «"COSCO, 

^=|3'si„a,, 

f  =  P"eos., 

^y      V  ■ 

ày' 

do        ' 

da         , 

doc' 

d.  =  ^^ 

d(0  ~       ""' 

ày-y 

ày'-          y 

Soient  ^,  y],  o  les  coordonnées  de  la  planète  par  rapport  aux  nouveaux  axes; 
on  aura 

(i4)  ûc=<x^  +  cc'-f],         7  =:  (3|  +  j3'r),         z=yl-hy'n; 

d'où 

(.5)  œ' =  ocl' +  a' n' ,        /  =  ^l' -t^'f]',        z' =  y^' +  y' n' , 

en  faisant 

Les  formules  du  n"  31  deviennent,  en  y  remplaçant  —  ni  par  x, 
(i6)  nnz— ,  ^:=:y/fpi,  «  —  esin  ar=/ii+ x; 

(17)  ^=:a{cosu  —  e),        rî  =r  «  y/i  —  e- sina; 

on  en  tire 

du  n 


dt        I  —  e  cos  a 

(i8)  4'  = ,         n'— — î 

1  —  ecosa  I  —  ecosa 

Les  formules  (i4)>  (i5),  (16),  (17),  (18)  et  (8)  donnent,  comme  on  voit,  les 


VARIATION    DES    CONSTANTES.     —    MÉTHODE   DE    LÂGRANGE.  l8l 

expressions  de  x,y,  z;  x' ,  y',  z' ,  en  fonction  de  t  et  des  six  éléments 


(19) 


d,    (0,    9, 

a,  e,   X. 


67.  Il  nous  faut  maintenant  calculer  les  quinze  quantités  [a,  b]  par  la  for- 
mule (5)  en  prenant  successivement  pour  a  Qi  b  deux  quelconques  des  élé- 
ments (19)  : 

[9,03],     [ô,9],     [(0,91; 

[9,  a],     [9,  e],     [5,  x];         [w,  «],     [co,  e],     [œ,  x];         [?,«],     [9,  e],     [9,  x]. 

[a,  e],     [a,  x],     [e,  x]. 

Soient  K  et  L  deux  éléments  du  premier  groupe  (0,  w,  cp)  :  on  aura 

„    ^  -,  _dx  doc'       dx  dx' 

on  a  d'ailleurs,  par  les  formules  (i4)  et(i5),  en  remarquant  que  i,  y],  ^',  yj'sont 
indépendants  de  ô,  co,  cp, 

dx  j.  dot.  dot!  dx  ^  dot.  dot! 

dK~^dK'^'^'dK.'        'dL~^'dL'^'^  dh' 

dx' >,  (?3C  ,  dot!  dx' j,  <?oc  ,  dot! 

ôK^'^M'^'^  M'         'dL^^dh'^'^dL' 


d'où,  en  substituant  dans  [K,  L], 


ri^   T  T       /ï  /        ils  (  àc(.  dot.'       doc  da' 


mais  on  a 


(20)  ^-r)'— r)|'  =  |  'Tt  ~'^'^'i  ~^^^\'^  —  e^  —  k\Ja{\  —  e^); 

il  vient  donc 

Soient,  en  second  lieu,  K  un  élément  du  premier  groupe  et  P  un  élément  du 
second  {a,  e,  x);  a,  p,  y»  »',  P',  y'  sont  indépendants  de  P  :  on  trouve  aisément 


1^2  CHAPITRE    X. 

les  formules  suivantes  : 
P„    p^ d^  djc'        dx  dx' 

[K,P]=:      ^|_+^_j(^a^+a'^j-(^^'^+V^j(«^-Ha'^j 

-      y-  dY^^""  d}L^^  dY^)^  d^       ^  (?P 
^  V     àY.  ^^  d\^^^  dY.)  X"  dP      "^  dP 

~^V     âK^^^  ^KA^dP  ~^  dPJ 
Or  on  tire  de  (9) 

il  viendra  donc 

[K,P]-^a  —  +  {3   ^+/  ^J[i—-l  —  _„_  +  o   — J 
OU 

ou  bien  encore,  à  cause  de  la  formule  (20), 


(II)  [K,P]._A^a  ^+P   ^4-y  ^J  ^^p 

Soient  enfin  P  et  Q  deux  éléments  du  second  groupe;  nous  aurons 

j-  p  ç.^ dx  dx'       dx  dx' 

L*  >  '-^J  ~  ^  jQ  -  ^Q  -^  +•  •  • 

/    dl  ^    ,dn\[    dl'  ^    ,  dn'\      (    dl  ^    ,d-n\[    dl'  ^    ,  dn' 

-{ce  4-p  +y  )(^^p  ^Q-^^  dP)^^''    ^^    ^^    ^[dP  dQ        dQ  dP 
-H  (aa  +^|3'-Hyy  )  (^^  ~^^  _-__  +  _  _^  _  _  ^  j; 


VARIATION    DES    CONSTANTES.     —    MÉTHODE    DE   LAGRANGE.  1 83 

d'où,  en  vertu  des  relations  (9), 

MTT^  rp  m  -  i?  ^  _  il  ^i'  -;.  ^  ^  _  ^  ^ 

^  ^  ^    '  ^-'  "  dP  ÔQ       dQ  dP       dP  âQ       dO  dP' 

Il  ne  reste  plus  qu'à  appliquer  les  formules  (I),  (II)  et  (III). 

68.  Faisons  d'abord  K  =  6,  L  =  (o,  dans  la  formule  (I),  et  tenons  compte  des 
relations  (11)  et  (i3);  nous  trouverons 


[9,  w]  =  na^  \/i  —  e^  ((3a  +  [3'a'  —  a(3  -  a'(3')  =  o; 

en  posant,  dans  la  même  formule  (I),  K=  0,  L  =  9,  et  ayant  égard  aux  rela- 
tions (i  i)  et  (12),  il  vient 

[9,  9]  =  na^ sjT^^^  j  (a|3"  —  (3a")  cosw  +  (^'a"—  a'(3")sinco  } 

ou,  en  vertu  de  (8)  et  (10), 


[5,  9]  =:  na^s/y  —  e^( —  y'  cosw  —  y  sinw)  =—  na^sj \  —  e^  sintp. 

Enfin  la  formule  (I)  donne,  pour  K  =  co  et  L  =  9,  en  se  reportant  aux  rela- 
tions (9),  (12)  et  (i3), 

[co,  9]  =  naVT^2 1(^/^//  _,_  |3/j3"_^  y'y'/)  COSCO+  (aa"4-  (3(3"4-  y/)sinco  j  =  0. 

Passons  à  la  formule  (II)  dans  laquelle  nous  supposerons  d'abord  P  =  x,  ce 
qui  nous  donnera 

d\/a{i  —  e^) 

^p =  0»         [K,  x]=:o; 

il  en  résulte  donc 

[9,  x]=o,  [o),  x]--o,  [9,  x]=o. 

Si  maintenant  nous  faisons  P  =  «,  ce  qui  entraîne 


* Ta =  ^7^=^'"'^'-^' 


nous  trouverons 


d'où,  en  donnant  successivement  à  K  les  valeurs  0,  co,  (p  et  ayant  égard  aux  re- 


l84  CHAPITRE   X. 

lations  (8),  ...,  (i3), 


[9,  a]  =  i/iav/i— e^(a'a"+[3'(3"^-y'/')sinco=:o. 
Pour  P  =  e,  nous  aurons 


k^^''^l-'"^=-k^â-J^^.-na^-        e 


âe  V'i— e^     '  v^i— «2 

et  la  formule  (II)  devient 

en  comparant  cette  formule  à  celle  qui  donnait,  il  n'y  a  qu'un  moment,  la  valeur 
de  [K,  a],  il  vient 

[K,e]=-^^[K,a]; 

il  n'y  a  plus  qu'à  faire  successivement  K  =  Ô,  K  =  w,  K  =  «p,  et  à  remplacer 
[0,  a],  [(0,  «],  [9,  a]  par  leurs  valeurs  ci-dessus  ;  on  trouvera  ainsi 

[ô,  e]  r=—  no}  -— r=  COS9, 
V I  —  e' 

[o,  ej  :r= —  na- 


sji  —  e"- 
[9,  e]  =  o. 

Nous  arrivons  enfin  à  l'application  de  la  formule  (111). 

Pour  faciliter  le  calcul,  nous  donnerons  à  /  la  valeur  particulière 

n  k 

qui  annule  m;  cette  valeur  est  fonction  de  a  et  x;  on  ne  devra  donc  faire 
i  =  T  qu'après  avoir  effectué  les  différentiations  relatives  à  «  et  x;  on  pourra 
calculer  les  dérivées  relatives  à  e  après  avoir  fait  z  =  t.  En  prenant  Q  =  e,  la  for- 
mule (III)  donne 


VARIATION    DES    CONSTANTES.     —    MÉTHODE   DE   LAGRANGE.  l85 

les  formules  (17)  et  (i8)  donnent 


^  —  a(i  —  e),         m  =0, 

,  /i  +  e         A-        /i  +  e 

-         '  V   i-e       \/a  V   i-e 

on  en  tire 

dl  d-n 

dl'  dri'  na  i 

^  —  o,  — 


pour  f  =  T ; 


de  '  de       Ji g2  X  —  e 

et  la  formule  (21)  devient 

les  relations  (17)  et  (18),  différentiées  par  rapport  à  P,  donnent,  en  faisant  en- 
suite t  =  'Z,  u  =  o. 


d^~       i-e\dPJt=^ 


dP 


après  quoi  nous  trouvons,  par  la  formule  (22), 

r„      -,  na-    f du\  na-    f di(\ 

on  en  tire  donc 

[a,  e]  =0, 

[x,  e]  =  o. 
Reste  seulement  à  trouver  [a,  x];  la  formule  (ÏII)  donne 

^    '  (?a  dx        dy.  da        da  dx.        <?x    (?a 

En  partant  de  (16),  (17),  (18),  dilférentiant  par  rapport  à  x,  et  faisant  ensuite 
/  =  T,  on  trouve  aisément 

du I 

(?x       I  —  e 
T.  —  1.  24 


i86 
et 


CHAPITRE   X. 


ai)  _         /i  +  g 

(?x  ~     y/  I  ~~  ^ 


dï]' 


l'expression  ci-dessus  de  [a,  x]  donne  donc 

r        -,  na       dX  / 1  -{-e  d-n' 


(23) 


Différentions  ensuite  (17)  et  (18)  par  rapport  à  «,  faisons  ^  =  t,  et  nous 
trouverons 


da 


<)4 


' V'''  — e-  dna I  \  +  e     \j a  ,  A 

;  I  —  e     da         V   '  —  e    da  ^      y    ^ 


en  substituant  dans  (23)  et  réduisant,  il  vient  enfin 


na. 


69.  Nous  pouvons  actuellement  écrire  ce  que  deviennent  les  équations  (6) 
dans  le  cas  présent;  nous  aurons 

_  ^  de  r  T  dy.  r  ^  do  r  ^  d(j)  r         r^-,  d9  „ 


^f 


d'où,  en  remplaçant  les  quantités  \a,e\,  ...  par  leurs  valeurs  trouvées  ci-dessus, 

'  w%         t        d''^       ,  I î  d(^        ,         I ;  dB 

Ra  —  k^<^—j \ na  \J \  ~  e^  -^  —  \na\' i  —  e^  cos cp  —  =  o, 


(O 


dt 


na^e     doi       «a^ecoscp  dO 

Re  +      .  -77   H ,  ^   777  =  0> 


Ofi 


Rx  4-  i  na  ^j7  =  o, 


da 
dt 


_,        ,         / ;  da       /la'ecoscp  de  „   , r   .       do 

Ro  +  inav/i  —  e*C0S9  -7 -3 /la-y/i  —  e''  sin9  -77  =  o, 


dt  Ji g2     dt 

de 


dt 


Rç  -H  na^  \/i  —  e-  sin  <p  -^  =  o, 

_,         ,         / -da         nà^e     de 

R„-l->ay/i-e'^--^==.^=o. 


VARIATION    DES    CONSTANTES.     —    METHODE    DE   LAGRÂNGE. 

On  tire  de  ces  six  équations,  en  les  résolvant  par  rapport  aux  dérivées 
les  formules  suivantes  : 


187 


da 
'di 


{d) 


da 
'di 

de 
'di 

~di 

dB 
dt 

d(j) 
'di 

d-A 

di 


lia 
1  —  e 


Rx, 


na''e  na'-e 

COS9 


««2  \J  \  —  e-  sintp 

,  COS9 
«a^y/i  —  é^  sincp 


I 


/ia^\/i  —  e^sin<p  na^\Ji  —  e^  sincp 

I 


R6, 


R. 


v/i- 


R., 


i—   Re  H J^a' 

na'-e  na 


La  comparaison  de  formules  (a)  et  (a)  montre  que  l'on  a,  dans  le  cas  actuel, 


X'=o,         Y'=ro,         Z'=o; 


X  = 


dx' 


dy 


/.— 


(4)  donne  ensuite 


"'~'      dx  da       dy  da       dz  da 


dz 


£R. 

da'' 


les  formules  (d)  pourront  donc  s'écrire  comme  il  suit  : 


(e) 


da 
~di 

de 
~di 

ddf 
"di 

M 
dt 

du) 
'di 

d/. 
dl 


na  d/.  ' 


i  —  e^  dR       y/i  — e^  dR 
na-e    d/.  na^e     dw  ' 


COS9 


dR 


dR 


/?a- \/i  —  e*  sin9  ^^        na^  y'i  —  e^  sin<jp  ^^^ 

I  dR 

na^  y/ 1  —  e'^  sincp   ^9 

costp  dR       \l\  —  e-  dR 

I  —  e'-  ()R         2    ^R 


nd^e    de        na  da 


l88  CHAPITRE    X.    —     VARIATION    DES    CONSTANTES.    —    MÉTHODE    DE    LAGRANGE. 

Si  l'on  introduit  enfin  au  lieu  de  o)  et  x  les  éléments  gï  et  £  par  les  formules 

on  verra  aisément  que  les  formules  (e)  sont  identiques  aux  formules  (h) 
du  n<>  62. 

Il  convient  de  remarquer  que  les  formules  (d)  s'appliqueraient  encore  au  cas 
où  X,  Y,  Z  ne  seraient  pas  les  dérivées  partielles  d'une  même  fonction  de  x, 
y,  z  et  t;  X,  Y,  Z  pourraient  même  contenir  œ',  y',  z' ;  seulement  R^  ourait 
alors  pour  valeur 

R«  =  X^+Yf>:-f-Z^. 
aa  oa  oa 

Cela  se  présente  quand  on  veut  tenir  compte  de  l'influence  de  la  résistance 
d'un  milieu  sur  les  mouvements  des  planètes. 


CHAPITRE   XI.    —    CONSIDÉRATIONS    SUR    LES    PERTURBATIONS    PLANÉTAIRES.  189 


CHAPITRE  XI. 

CONSIDÉRATIONS  GÉNÉRALES  SUR  LES  PERTURBATIONS  PLANÉTAIRES.  - 
PERTURBATIONS  DES  DIVERS  ORDRES.  —  PERTURRATIONS  DU  PREMIER 
ORDRE.  -  INÉGALITÉS  PÉRIODIQUES.  -  INÉGALITÉS  SÉCULAIRES.  - 
INÉGALITÉS  A  LONGUES  PÉRIODES.  ~  PERTURBATIONS  DU  SECOND  ORDRE. 


70.  Pour  connaître  le  mouvement  de  la  planète  P,  il  suffit  d'obtenir  en  fonc- 
tion du  temps  ses  coordonnées  rectangulaires  héliocentriques  oo,y,  z. 

En  suivant  la  méthode  de  la  variation  des  constantes  arbitraires,  nous  avons 
transformé  le  problème  et  introduit,  au  lieu  des  trois  inconnues  x,  y,  z,  six  va- 
riables auxiliaires  a,  e,  ç,  0,  xs,  £.  Les  relations  qui  lient  l'un  à  l'autre  les  deux 
systèmes  sont  (n°  32) 


"=V'^ 


m) 

—  )  u  —  esmw  =  n^4-£ 


V  —  m  /  y-\-  e  u 

/•  r=  a(i  —  ecos«);         tang —  V/ lang-5 

(i)  (  2  y    I      e  2 

X  =  /-[cos9cos(^'  —  Q)  —  sinô  sin(t^  —  0)  costp], 

j  =  /'[sinQ  cos((^  —  Q)  -\-  cos9sin(r  —  0)  coscp], 

5=/'sin(p  —  0)sin«p. 

Il  convient  d'ajouter  que  les  valeurs  de  -^>  'di^^'TL  s'obtiennent  en  différen- 

tiantles  formules  précédentes  par  rapport  au  temps,  sans  faire  varier  a,  e,  ...,£. 
Nous  savons,  d'après  le  n°  62,  que  les  variables  nouvelles  doivent  vérifier  les 


190 
équations 


(2) 


da 
'di 

M 
dt 

drs 
~dï 

de 
'di 

ddf 
'dt 


CHAPITRE   XI. 


na  de 

1  dR 

na^\J i  —  e^  sincp  ^? 

^^"^  ïï       dK       v^^'^^  àR 
--—-^  — .  -1-  I 

„«yi_e2  ^9  na'e      de 


k'^ 


na^  e     dm 


'y/i  —  e^  sin9 


y,/i  —  e^ 


dR 


v/> 


jia^e 


e^dK 
de 


^'"^.       /dR       ÔR 


+- 


na\i\  —  e''  \à^        de 


dz  1    dR 

d't  ~  ^  ^ 


dR        I 5  I  —  v/T-^  dR 

na  da    '    na^sJ  \ e*  <^9  na*e         (?e 


On  a  d'ailleurs 


(3) 


7/  + 


+  (/-j'r+(^--3'r 


^] 


^',  y,  5';  a?",  ...  désignant  les  coordonnées  des  planètes  P',P",  ...,  Q{m' ,m",  ... 
les  rapports  de  leurs  masses  à  celles  du  Soleil. 

Si  l'on  remplace  x,  y,  z  par  leurs  valeurs  (i),  x',  y' ,  z',  ...  par  leurs  valeurs 
analogues,  R  deviendra  une  fonction  connue  du  temps  t  et  des  éléments  a,  G, ... 
a',  6',  ...  des  diverses  planètes,  et  les  diverses  parties  de  R  contiendront  en 
facteur  l'une  ou  l'autre  des  petites  fractions  m',  m",  . . .  que  nous  regarderons, 
ainsi  que  m,  comme  de  petites  quantités  du  premier  ordre. 

Les  formules  (2)  montrent  que,  au  moins  pendant  un  intervalle  de  temps 
limité,  les  éléments  a,  0,  ...  varieront  entre  des  limites  assez  resserrées  ;  il  en  sera 
de  même  de  a'.  G',  ...  ;  on  pourra,  par  suite,  dans  une  première  approximation, 
considérer  les  éléments  comme  constants  dans  les  seconds  membres  des  équa- 
tions (2),  et  l'on  obtiendra  des  valeurs  très  approchées  de  a,  G,  ...  par  des 
quadratures. 

C'est  là  l'avantage  que  l'on  trouve  à  remplacer  les  trois  équations  différen- 
tielles du  second  ordre  en  x,y,  z  par  les  six  équations  différentielles  (2)  du 
premier  ordre,  bien  que  ces  dernières  soient  assez  compliquées,  parce  que  R  est 
loin  d'être  une  fonction  simple  de  ^  et  de  «,  0,  . .  . . 

En  opérant  comme  nous  venons  de  l'indiquer,  il  est  toutefois  utile  d'éviter 
un  grave  inconvénient  que  nous  allons  signaler.  Il  sera  démontré,  dans  le  cours 


CONSIDÉRATIONS    SUR    LES    PERTURBATIONS    PLANÉTAIRES.  19I 

de  ce  Volume,  que  la  fonction  perturbatrice  R  peut  en  général  être  développée 
en  une  série  convergente  de  la  forme 

(4)  R=^CcosD, 

où  l'on  a 

(5)  T)—i{nt-\-B)^i'{ii't-\-E')-\-kT;5-^k'x^s'-\-jQ+jB'; 

i,  i' ,  k^  k',j  elj'  sont  des  nombres  entiers  quelconques,  positifs,  nuls  ou  néga- 
tifs. Les  coefficients  C  sont  des  fonctions  de  a,  a! ,  e,  e' ,  cp  et  o' ,  qui  diminuent 
en  général  assez  rapidement  quand  les  valeurs  absolues  des  nombres  entiers 
i,  i' y  k,  k' ,  j,  f  augmentent. 

Dans  l'expression  (4)  devraient  figurer  aussi  des  termes  analogues  à  ceux  que 
nous  avons  mis  en  évidence,  et  dans  lesquels  n' ,  £',  ...  seraient  remplacés  par 

n" ,  £", On  voit  bien  ainsi  de  quelle  manière  entrent  les  divers  éléments  des 

planètes  P,  P',  P",  . . .  dans  le  développement  de  R. 

Les  dérivées  partielles  de  R  par  rapport  à  l'un  quelconque  des  cinq  éléments 
e,  cp,  6,  rar,  £  seront  exprimées  par  des  développements  de  même  forme  que  (4), 
sauf  que  les  cosinus  pourront  être  remplacés  par  des  sinus. 

Il  en  va  tout  autrement  de  la  sixième  dérivée  partielle  -.  ;  elle  se  compose, en 
effet,  de  deux  parties  :  la  première,  que  nous  représenterons  par  [-f-\  s'obtient 

en  faisant  varier  a  seulement  dans  les  coefficients  C;  la  seconde  provient  de  la 
variation  de  a  dans  n  sous  les  signes  cosinus.  D'après  la  formule  (5),  les  argu- 
ments D  dépendent  à^n,  par  suite  de  a,  d'après  la  relation 

li^a^zzi  f(i  H-  /?i). 

On  aura  donc 

^_/^\        dKdn 
dn       \ôa  )       dn  da 

ou  bien,  en  remarquant  que  n  n'entre  dans  R  que  par  nt  qui  accompagne  tou- 
jours £, 

(6)  ^  — /^^    ^  ^^ 

da        \da  J        as      da 

On  trouvera  ainsi,  en  se  reportant  aux  formules  (4)  et  (5), 
<?R      v^  ôil       ^        dn 


On  voit  que  le  temps  l  est  sorti  des  signes  cosinus;  de  là  un  grave  inconvé- 

de 
dt' 


ds 
nient  que  présenterait  l'emploi  de  la  valeur  (2)  de  -r^  la  seule  des  six  dérivées 


192  CHAPITRE    XI. 

des  éléments  qui  contienne  j--  Malgré  la  petitesse  du  facteur  m'  qui  entre  dans 

le  coefficient  C,  le  terme  G^  sinD  pourrait  prendre  des  valeurs  très  grandes,  et 
serait  gênant  de  toutes  façons.  Voilà  l'inconvénient  dont  on  a  parlé;  on  l'évite 
comme  il  suit  : 

Si  l'on  a  égard  à  la  valeur  (6)  de  -pj  la  dernière  des  formules  (2)  donne,  en 


de        do 

(7) 

de  _        2    /dR\ 
dt            na\da  J 

2    ()R     dn 
na  dz      da 

Or  on  a 

dn       dn  da 2    d]\  dn 

dt        da  dt        na   ds   da 

ce  qui  permet  d'écrire  comme  il  suit  l'équation  (7), 

de  dn  1    [  dVC\ 

-r  +  t  —r  ^^ T-H- 

dt  dt  na  \da  j 

On  est  ainsi  conduit  à  prendre,  au  lieu  de  £,  un  nouvel  élément  é^\  tel  que 
l'on  ait 

dt^^^  dz  dn 

^^^  ~dr  -'dt^^'dt' 

On  trouvera  immédiatement,  en  écrivant  maintenant  les  termes  en  -r-  et  -^5 

de        acp 

,    ,  ^£(')  2    /^R\  °2      <)R         / -i-v/i-e^^R 


dt  na\da J       nà^J i e"  ^9  na-e         de 

Or  on  tire  de  (8) 

e^'^  t=  £  +  /  t  -^  dt  r=^  z -\-  nt  —  I  ndC, 

(10)  nt-{- £^=  I  ndt -\- e^^K 

On  voit  donc  que  le  changement  de  variable  sera  bien  facile  à  faire,  puisqu'il 
se  bornera  à  remplacer  dans  les  expressions  (i)  de  a;,  y,  z,  nt  +  z  =  l  par 

I  ndi  -h  i^^K  La  formule  (10)  montre  d'ailleurs  que  l'on  aura 

dR  _  dR 

dz    ~  a£("' 


PERTURBATIONS    DES    DIVERS    ORDRES.  ig3 

Si  l'on  remplace  dans  la  première,  la  quatrième  et  la  cinquième  des  for- 
mules (2),  -v-par-^-^)  et  si  on  les  rapproche  ensuite  de  (9),  on  voit  que  les 
nouvelles  équations  différentielles  ne  différeront  des  anciennes  qu'en  ce  que  £ 
et  -^  auront  été  remplacés  respectivement  par  e^"  et  (-t-)-  Il  convient,  pour 
ne  pas  multiplier  les  notations,  de  supprimer  l'indice  de  £^''  et  la  parenthèse 
de  (-3^);  cela  permettra  de  conserver  les  équations  (2)  sous  leur  première 
forme.  Seulement  il  sera  bien  entendu  que  la  dérivée  -r-  y  devra  être  prise  sans 
faire  varier  a  sous  les  signes  cosinus,  et  que,  dans  les  formules  (i),  qui  donnent 
07,  j,  z,  nt  -i- 1  devra  être  remplacé  par    ndt  -i-  z. 

Nous  ferons,  pour  abréger, 


/ 


ndt=zp,  d'où  n=-j-; 


quand  n  sera  connu,  en  effectuant  la  quadrature  j  ndt,  nous  n'ajouterons  pas 
de  constante  d'intégration,  parce  qu'elle  irait  se  fondre  avec  £  qui  accompagne 
toujours    71  dt.  Enfin  nous  ferons  remarquer  qu'ici,  comme  partout  ailleurs,  la 

lettre /z  n'a  d'autre  sens  que  celui  qui  est  défini  par  la  formule /^  =  i/  ^^^."^\  de 
sorte  que  l'on  a 

J     a^ 

Pour  déterminer  le  mouvement  de  la  planète  P',  il  y  a  lieu  de  considérer  des 
équations  toutes  pareilles  à  (2),  qu'on  obtiendra  en  accentuant  les  lettres,  et 
mettant  au  lieu  de  R  la  fonction  perturbatrice  R'.  On  devra  former  la  dérivée 

-T-f  sans  faire  varier  a'  sous  les  signes  cosinus;  mais,  dans  les  formules  qui  don- 
nent a?',  y,  z'  en  fonction  de  t,  a,  0',  ...,  il  faudra  remplacer  n't  +  t'  par 
jn'dt-hi';  nous  poserons  aussi  jn'dt  =  p\  La  considération  des  équations 

différentielles  en  -j-,  -j--,  ••  •  est  indispensable,  même  pour  déterminer  le  mou- 
vement de  la  planète  P,  quand  on  va  au  delà  de  la  première  approximation. 

71.  Pour  fixer  les  idées,  ne  considérons  que  deux  planètes  P  et  P';  nous  au- 
rons à  intégrer  par  approximations  successives  le  système  des  douze  équations 
T.  —  I.  25 


194  CHAPITRE   XI. 

différentielles  simultanées  suivantes  : 

i  da  2    dK 

I  dt         lia    de 

(II)  \^_ I àR 

di         na-\li  —  e'sincp  ^9 


I  da^_  _2_  ^ 
1    dt    ~~  n'  a'   de' 

(12)  N^'  _  I  àW 


I  (it         «'a'2y/i— e'^sin9'   ^9'' 


OÙ  l'on  a 


(i3)  \  B  =  i{p-{-e)-hi'{p'  +  £')-hkvs  +  k'vs'-hj9-i-j'9', 

p  =z  I  ndt,         p'=  /  fi'dt; 

R'=:2]C'cosD'; 

C  et  D'  sont  de  même  forme  que  G  et  D. 

Nous  avons  déjà  fait  observer  que  les  seconds  membres  des  équations  (ii) 
et  (12)  sont  de  petites  quantités  du  premier  ordre,  à  cause  des  facteurs  m'  et  m 
qui  entrent  dans  les  coefficients  G  et  G'. 

Nous  allons  cbercher  à  développer  les  expressions  des  éléments  variables  sous 
la  forme 

a  =  «0  +  (5i  flo  +  ^î'^o  +  • .  •  > 


(•4) 

«'  =  «0  +  ^"l  ^0  +  ^"2  «0  + 

e'  =  e',  +  d^e',  +  d,e',+ 


tto,  Oo,  . . . ,  «0,  0'^,,  . . .  sont  douze  constantes  arbitraires  dont  on  trouvera  les  va- 
leurs numériques  en  comparant  la  théorie  à  l'observation;  les  quantités  repré- 
sentées d'une  manière  générale  par  la  caractéristique  S/  sont  des  fonctions 
inconnues  du  temps  t,  des  constantes  ci-dessus  et  des  masses  m  et  m';  relati- 
vement à  ces  masses,  tous  les  S/  seront  de  l'ordre  i;  ceux  des  0,  qui  se  rapportent 
à  la  planète  P  devront  s'annuler  avec  m',  et  contenir  m'  en  facteur,  tandis  que 
pour  la  planète  P'  ils  auront  le  facteur  m. 


PERTURBATIONS    DES   DIVERS    ORDRES.  IqS 

On  mettra  ainsi  en  évidence  les  quantités  S,  a,,»  §2^0»  •  •  •>  ou  les  perturbations 
du  premier  ordre,  du  second  ordre,  etc.,  de  l'élément  a,  et  de  même  pour  les 
autres  éléments. 

Il  s'agit  de  calculer  ces  perturbations  des  divers  ordres.  Nous  poserons 
aussi 


(.5) 

et  nous  prendrons 

(16) 


n  ■=  «0  -t-  à'j  ^0  +  ^i  f^o  "t~  ' 


En  substituant  les  valeurs  (i4)  et  (i5)  de  a  et  n  dans  la  relation 


il  viendra 

«0  +  ^1^0+  ^2'^0- 


v/f(i  +  m)  (a 


di  «0    ,    O2  ao 


«0     I  + 


3    ^1  «0  3    02*^0  ^^   f^l<^o\^ 


=  '^0      I  —  '01 

|_  2      «0  2       «0  O     \    «0 

d'où,  en  égalant  de  part  et  d'autre  les  quantités  de  même  ordre, 


.  3       diOo 

2         an 


(17) 


<    .  r      3  §^ao        i5  /âi«o\n 


On  posera  ensuite 

(18)  p^—riot,  dipQ=:  j  din^dt,  dipo— j  d^n^dt, 

et  la  formule  p  =  j  ndt  combinée  avec  la  relation  (r5)  donnera 


(^9) 


p  =  Po+'5ipo+  ^2po  +  -  •  •  ; 


s,  po  sera  du  premier  ordre,  §2po  du  second,  etc.  On  aura  des  formules  toutes 
pareilles  pour  la  planète  P'. 

Il  faut  substituer  dans  les  équations  différentielles  (11)  et  (12)  les  expres- 
sions (i4)»  (i5)  et  (19). 


igS  CHAPITRE   XI. 

72.  Perturbations  du  premier  ordre.  ~  Pour  commencer,  nous  allons  faire 
la  substitution  indiquée,  en  ne  considérant  que  les  quantités  du  premier  ordre, 
et  négligeant  celles  du  second.  On  pourra  donc,  dans  les  seconds  membres  des 
équations  (i  i)  et  (12)  qui  sont  déjà  du  premier  ordre,  remplacer  a,  ô,  . . . ,  a', 
0',  ...  par  «0»  ^0»  •  •  •'  ^0'  ^o>  •••'  et  aussi  p  et  p'par  n^^t  ein^t.  On  trouvera  ainsi 

(20)  Ro^^CoCosDo, 

(21)  Do=i(«o<  +  eo)  +  i'(<<  +  £o)  +  ^'Cîo+A''CT;+y(5o +./■(?;, 

dt           /lotto  d£o 
dè^dp I ÔR^ 


Les  seconds  membres  de  ces  formules  sont  des  fonctions  connues  de^;  on 
aura  donc 


ô,ao  = /  -—■  dt, 


(a) 


à,  9, 


n^al  s/ 1  —  el  sin(f>, 


On  est  ainsi  ramené  à  des  quadratures;  il  est  inutile  d'ajouter  des  constantes 

qui,  dans  les  expressions  (i4)  de  a,  6,  . . . ,  iraient  se  fondre  avec  «o»  ^o» Au 

point  de    vue   analytique,   toutes   ces   quadratures  dépendent  d'une    seule, 

/Ro</^;  car  on  a,  par  exemple, 


On  aura  de  même 


.   ,       2     rôR'  , 


(«')  { .  a>  ^  '  rdiv 


,,0',^  -J= f'-^dt, 

n'  a'^  \J  I  —  é^  sin  cp'  J    ^?o 


Ro  et  R„  sont  des  fonctions  très  compliquées  du  temps  t  et  des  constantes  «0» 
Oo,  ...;  de  telle  sorte  qu'il  ne  faut  pas  songer  à  effectuer  rigoureusement  les 
quadratures  qui  figurent  dans  les  formules  (a)  et  {a'). 

On  pourrait  bien  avoir  recours  aux  quadratures  mécaniques;  c'est  ce  qu'on 


INÉGALITÉS   PÉRIODIQUES.  I97 

fait  le  plus  souvent  dans  la  pratique,  pour  les  astéroïdes  et  les  comètes.  Mais 
on  n'obtient  ainsi  que  les  valeurs  numériques  des  perturbations,  sans  rien  con- 
naître des  lois  analytiques  qui  les  régissent.  De  plus,  quand  on  cherche  les  per- 
turbations pour  une  seule  époque  très  éloignée,  on  est  obligé  de  les  calculer 
pour  un  nombre  considérable  d'époques  intermédiaires. 

Aussi  préfère-t-on,  dans  les  théories  des  anciennes  planètes,  décomposer  la 
fonction  Ro  en  une  série  de  termes  tels  que  l'effet  de  chacun  d'eux,  dans  les 
formules  («),  puisse  être  déterminé  analytiquement;  la  série  (20)  remplit  ces 
conditions.  On  trouve,  en  effet,  en  tenant  compte  de  l'expression  (21)  de  Do  et 
en  ayant  égard  à  la  façon  dont  les  quantités  Sq,  90,  •  •  •  entrent  dans  les  coeffi- 
cients Co  et  dans  les  arguments  Do, 


cosDo, 


Les  formules  (a)  donnent  ensuite 

1  d,ao  — 7  iCo  I  sinDoû?^, 

^1 6,  = — ^ — •  y  (^  fcosDo dt) , 


(22) 


On  voit  sans  peine  que  les  seconds  membres  dos  quatre  équations  qui  n'ont 
pas  été  écrites  ne  contiennent  non  plus  que  les  quadratures 


I  sinDodt    et      j  cosDodt. 


Or,  en  se  reportant  à  l'expression  (21)  de  Do,  on  trouve 

cosDo  /*      ^    ,.  sinDf 


/.   T^    ,             cosDo  r     T,  j. 

smDodt  =  —  -. ^,  »  I  cosDodù  = 


ITIq  4-  l  îlf 

Il  vient  ainsi 

iCoCOsDo 


ifio  H-  in. 


(b)  l  ^— sinDo 


198  CHAPITRE    XI. 

On  voit  que  chaque  terme  CoCOsDq  du  développement  de  Ro  donne  naissance 
à  des  termes  correspondants,  ou,  pour  employer  le  langage  des  astronomes,  à 
des  inégalités  correspondantes  dans  les  expressions  des  divers  éléments.  Ces 
inégalités  sont  en  général /»mW/^Me^  comme  les  termes  de  Ro  d'où  elles  déri- 
vent; celles  que  l'on  a  mises  en  évidence  dans  les  formules  {b)  ont  pour  période 
la  période  même  de  l'argument  Do,  savoir 


T, 


Si  l'on  pose 


on  pourra  écrire 


iHn  +  l' n. 


„    _   271  ,  2  71 

lo — — y  ^o^^~~r* 

«0  «0 


I    i  i 


Les  nombres  entiers  i  et  i'  ont  en  général  des  valeurs  peu  considérables, 
parce  que,  dans  la  formule  (20),  les  coefficients  Co  diminuent  assez  rapidement 
quand  i  et  i'  augmentent.  La  période  T,  sera  donc  comparable  aux  durées  des 
révolutions  To,  T,,  de  deux  planètes  fictives  peu  éloignées  des  planètes  réelles. 

73.  Inégalités  séculaires.  —  Les  formules  (b)  sont  en  défaut  quand  on  a 

i/io  -+-  i'  «0  =  o  ; 

cela  arrivera  d'abord  si  les  nombres  i  eii'  sont  nuls  tous  les  deux,  cas  que  nous 
allons  considérer  immédiatement. 

Nous  envisageons  donc,  dans  le  développement  (4)  de  R,  les  termes  qui  sont 
indépendants  des  longitudes  moyennes  /et  /';  pour  ces  termes,  t  disparaît  de 
Texpression  (21)  de  Do  qui  doit  dès  lors  être  traité  comme  une  constante  ;  on 
aura 

Do  =  A:cîo-+- Ar'nr; +y  ^0 +y'^o> 
/  sinDo  dt=:  <sinDo,  /  cosDo^^  =  ^cosDo. 

Si  l'on  porte  ces  valeurs  dans  les  formules  (22),  et  qu'on  y  fasse  i  =  o,  il 
viendra 


'  àX  = -^ : y  ^  cosDo, 

i  r>     /72  k  /  I    /?'i  Cl  n  ri       ^■1    CCD  A 


INÉGALITÉS    A   LONGUES    PÉRIODES.  1 99 

Le  signe  ^  ne  porte  plus  maintenant  que  sur  les  indices  k,  k',jetj'. 

Les  termes  que  l'on  vient  de  considérer  dans  R  introduisent  donc  dans  l'é- 
lément 9  des  parties  proportionnelles  au  temps,  et  il  est  très  aisé  de  voir  qu'il 
en  est  de  même  pour  les  éléments  e,  cp,  «,  £.  Ce  sont  là  les  inégalités  séculaires 
de  ces  cinq  éléments.  Les  termes  de  R  qui  les  produisent  sont  appelés  par  exten- 
sion termes  séculaires. 

Les  inégalités  séculaires,  variant  constamment  dans  le  même  sens,  acquiè- 
rent une  importance  capitale  quand  on  envisage  deux  états  du  système  solaire 
séparés  par  un  intervalle  de  temps  considérable,  formé  d'un  nombre  plus  ou 
moins  grand  de  siècles;  elles  modifient  son  aspect  d'une  manière  très  sensible; 
tandis  que  les  inégalités  périodiques,  au  bout  de  l'intervalle  en  question,  se 
compensent  en  partie,  ou  du  moins  restent  comprises  entre  les  mêmes  limites. 

Il  importe  de  remarquer  que,  dans  la  première  approximation,  les  grands  axes 
des  orbites  n  ont  pas  d' inégalités  séculaires  ;  c'est  ce  que  montre  la  première  des 

formules  (c).  On  voit  que  cela  tient  à  ce  que  l'expression  (2)  de  ^> 

da 2    <?R 

dt        na  de 

ne  contient  que-r-j  quantité  qui  se  réduit  à  zéro,  pour  i=  i'=o',  les  cinq 

autres  dérivées  partielles  -^,  -^  -,  -7-)  -tt,->  -^-  ne  se  réduisent  pas  a  zéro  dans 
*  da     de     00      Oy     Oth  ^ 

les  mêmes  conditions,  et  l'une  au  moins  de  ces  dérivées  partielles  figure  dans 

,  .  .    .    ^    de    d(p    d9    dm    .  de 

les  expressions  (2)  de  -j-}  -—■>  -7-,  -7-  et  -rr 

^  ^    -^        dt     dt    dt     dt        dt 

Le  moyen  mouvement  n  n'a  pas  non  plus  d'inégalité  séculaire;  c'est  une  con- 
séquence de  la  première  des  formules  (17), 


(28)  ôi/ÎQ  = n 


3       ô,ao 


2  ^        ttc, 


qui  donne  §, «0  =  o>  quand  on  suppose  S,«o  =0. 

L'absence  d'inégalités  séculaires  dans  les  expressions  de  a  et  n,  dans  la  pre- 
mière approximation,  constitue  le  Théorème  de  V invariabilité  des  grands  axes  et 
des  moyens  mouvements,  théorème  fondamental  que  nous  aurons  occasion  de 
compléter,  et  qui  sert  de  base  aux  théories  des  mouvements  des  planètes. 

74.  Inégalités  à  longues  périodes.  —  Il  nous  reste  à  examiner  ce  qui  arrive 
lorsque  l'équation 

(24)  fVjo+*'"'o=0 


200  CHAPITRE   XI. 

est  vérifiée  sans  que  î  et  i'  soient  nuls;  on  aurait  donc  dans  ce  cas 


c'est-à-dire  que  le  rapport  des  moyens  mouvements  n^  et  rî^  serait  rigoureuse- 
ment commensurable.  Les  valeurs  de  jIq  et  n^y  qui  sont  liées  à  a^  ^id^  par  la  for- 
mule (i6)  et  sa  correspondante,  doivent  être  tirées  des  observations  ;  les  valeurs 
numériques  ainsi  obtenues  ne  sont  exactement  commensurables  pour  aucune 
combinaison  des  planètes  prises  deux  à  deux.  Mais  il  y  a  en  revanche  un  assez 
grand  nombre  de  commensurabilités  approchées.  Ainsi,  il  arrive  fréquemment 
que,  pour  des  valeurs  entières  convenables  des  indices  i  et  i',  en  général  peu 
considérables,  la  quantité  in^-^-i'rî^  est  petite  par  rapport  à  n^  et  n'^,  de 
sorte  que  la  condition  (24)  est  vérifiée  approximativement. 

Si  l'on  considère  les  termes  du  développement  de  R  pour  lesquels  «et  i'  ont 
ces  valeurs  particulières,  les  inégalités  périodiques  des  éléments,  calculées  par 
les  formules  {b),  pourront  être  très  sensibles,  en  raison  du  petit  diviseur 
mo  +  ^' ^0  qui  figure  dans  ces  formules. 


La  période  T,  =  -. ^-r  de  ces  inégalités  sera  très  grande  par  rapport  à 

0  =  —  et  1,,  =  —  j  car  on  aura 

T,^  I  T.  ^  I 

To       /f/îo+f'/io\  T'o 


Ces  inégalités,  qui  sont  en  quelque  sorte  intermédiaires  entre  les  inégalités 
séculaires  et  les  inégalités  périodiques  ordinaires,  ont  reçu  le  nom  à'inégalités 
à  longues  périodes;  elles  jouent  dans  notre  système  planétaire  un  rôle  très  im- 
portant. 

C'est  surtout  dans  l'expression  de  la  longitude  moyenne  que  ces  inégalités 
sont  très  sensibles.  On  a  en  efi*et 

/=:p  +  e  4-. , .  ; 
d'où 

Or  les  formules  (18)  et  (23)  donnent 

âipo  =  —  -  TT  I  ^i<^odtf 
2  "0 1/ 


INÉGALITÉS    A    LONGUES    PÉRIODES.  20I 

d'où,  en  remplaçant  §,«0  par  sa  valeur  (b), 

ce  qui  montre  que  celles  des  inégalités  de  la  longitude  moyenne  qui  provien- 
nent de  p  contiennent  le  petit  diviseur  in^  -f-  i'n'^^  au  carré,  tandis  que  ce  diviseur 
ne  figure  dans  les  autres  éléments  qu'à  H  première  puissance. 

Quand  on  connaîtra  les  valeurs  numériques  de  /lo  et  /i'^,  il  sera  fticile  de  trou- 
ver les  nombres  entiers  /  et  i',  tels  que  in^  -f-  i'n\  soit  très  petit  par  rapport  à  /^o 

et  n'^  :  il  suffira,  en  effet,  de  convertir  en  fraction  continue  le  rapport-"-;  les 

nombres  i'  devront  être  pris  dans  la  série  des  numérateurs  des  réduites,  changés 
de  signe,  et  les  nombres  i  dans  la  série  des  dénominateurs.  Avec  ces  nombres, 
on  formera  la  suite  des  valeurs  de  in^  +  i'n'^,  et  l'on  verra  si,  parmi  elles,  il  s'en 
trouve  une  très  petite.  Si,  pour  arriver  à  ce  résultat,  on  est  obligé  d'employer 
de  grandes  valeurs  de  i  et  i',  les  inégalités  à  longue  période  correspondantes 
seront  généralement  peu  sensibles,  à  cause  de  la  petitesse  du  coefficient  Cq; 
il    s'agira   du   reste    de   s'assurer    de   l'ordre    de    grandeur   de    l'expression 

(mo  +  f'O^* 

Pour  la  planète  P',  dont  le  mouvement  dépend  de  la  force  perturbatrice  R', 
il  y  aura  des  inégalités  à  longue  période  correspondantes. 

On  a,  par  exemple,  pour  Jupiter  et  Saturne,  en  prenant  le  jour  solaire  moyen 
pour  unité  de  temps, 

«0=  299",  1284,  n'^=  I  20", 4547; 

on  trouve  aisément 


2  + 


i4 


les  réduites  successives  sont  -  5  -  »  ■■  -,  et  l'on  a 

1    2 

5/t'y  —  2«o  =  4">oi67=  —/  —  Q^   (environ). 

On  voit  que  les  termes  de  11  et  IV  qui  sont  de  la  forme 

Ccos{2l  — 51' -\~krs -h  k'uj' -h JO -h j'O') 
T.  -   I.  î,G 


202  CHAPITRE    XI. 


peuvent  donner  naissance  à  des  inégalités  périodiques  très  sensibles,  bien  que 
les  coefficients  C  et  G'  soient  assez  petits;  leur  période  sera  égale  à  environ 
74  fois  celle  de  Jupiter,  soit  tout  près  de  900  ans. 

Ces  inégalités  sont,  en  effet,  très  considérables  dans  les  longitudes  moyennes, 
et  la  longitude  béliocentriquc  de  Saturne  se  trouve  altérée,  par  ce  fait,  d'en- 


75.  Perturbations  du  second  ordre.  —  La  considération  des  inégalités  du 
premier  ordre  ne  suffit  pas  généralement  pour  établir  les  théories  des  planètes; 
on  est  obligé  d'avoir  égard  aux  perturbations  du  second  ordre,  ou  du  moins  aux 
plus  importantes  de  ces  dernières.  Nous  allons  donner,  dès  à  présent,  quelques 
indications  à  ce  sujet. 

Considérons  l'une  quelconque  des  formules  (2),  celle  par  exemple  qui  donne 

-j-^  et  écrivons-la  comme  il  suit 
at 

—  r=  /;i'F(p  +  £,  p'+s',  a,  a',  ...); 

nous  allons  y  substituer 

et  égaler  de  part  et  d'autre  les  termes  du  second  ordre.  On  développera,  par  la 
formule  de  Taylor,  l'expression 

en  négligeant  les  carrés  et  les  produits  des  quantités  S,.  On  trouvera  ainsi,  en 
désignant  par  F„  ce  que  devient  F  quand  on  y  remplace  p,  £,  ...  par  p^,  £<,,  . . . , 

On  mettra  dans  le  second  membre,  pour  les  perturbations  du  premier  ordre, 
les  expressions  obtenues  précédemment.  On  aura  déduit  du  développement  (20) 
de  Ro  un   développement  analogue  pour  la  fonction  Fj,;   c'est  de   là   qu'on 

tirera  les  expressions  de      \      %  •••  qui  figurent  au  second  membre  de  la  for- 

mule  (26);  il  faudra  effectuer  les  produits  tels  que  -j-"ûipo.  et  les  mettre  sous 

une  forme  commode  pour  l'intégration.  Finalement,  on  obtiendra  OsO^  par  une 
quadrature;  on  n'ajoutera  pas  de  constante  d'intégration;  on  calculera  de  même 
les  perturbations  des  cinq  autres  éléments. 


PERTURBATIONS    DU    SECOND    ORDRE.  2o3 

Pour  ce  qui  concerne  §2?o»  on  tire  des  formules  (17)  et  (18) 

(27)  a,p„  =  ---»   fà.aodt  +  ^'^l   f{à,a,fdL 

On  peut  aussi  diriger  le  calcul  autrement,  en  partant  de  la  formule 

qui  se  déduit  aisément  des  relations 

dp  ,■,<./  N  ^  da         2    dR 

-f- r=:  n,  /i-a^=:  t(i  +  m)  et         -77= t~  j 

dt  dt        na   oz 

mais  c'est  un  sujet  sur  lequel  nous  aurons  l'occasion  de  revenir. 

S'il  était  nécessaire  de  calculer  les  inégalités  du  troisième  ordre,  on  égale- 

ri  r\    f) 

rait,   par  exemple,   la  valeur  de  — ~  au  produit  par  m'  de  l'ensemble  des 

termes  de  second  ordre  dans  le  développement  par  la  formule  de  Taylorde  l'ex- 
pression 

F(po+£o+^iPo+^i£o  +  <52po+<52£o?  ■  •  •)• 

La  méthode  est,  on  le  voit,  des  plus  simples;  il  n'en  est  pas  de  même 
des  calculs,  qui  se  compliquent  singulièrement  avec  l'ordre  des  perturba- 
tions. Fort  heureusement,  dans  les  théories  des  anciennes  planètes,  on  n'a  le 
plus  souvent  à  calculer  que  quelques  inégalités  du  second  ordre;  il  y  a  lieu  de 
faire  toutefois  une  exception  pour  Jupiter  et  Saturne  où  le  nombre  des  inéga- 
lités du  second  ordre  dont  il  faut  tenir  compte  est  considérable;  on  est  même 
obligé  d'avoir  égard  à  quelques  inégalités  du  troisième  ordre.  On  doit  convenir 
que,  dans  ce  cas,  la  substitution  des  six  éléments  variables  aux  trois  coordon- 
nées d'une  planète  paraît  être  une  source  de  complications;  car  cela  augmente 
beaucoup  le  nombre  des  termes  à  considérer  dans  les  développements  où  inter- 
vient la  formule  de  Taylor. 

Nous  ferons  remarquer  que  la  méthode  suivie,  qui  revient  en  somme  à  déve- 
lopper les  perturbations  des  éléments  suivant  les  puissances  des  petites  quan- 
tités m,  m' ,  . . . ,  ne  peut  pas  être  employée  pour  un  intervalle  de  temps  indéfini. 
Elle  convient  pour  un  certain  nombre  de  siècles,  ce  qui  tient  à  la  petitesse 
des  inégalités  séculaires  quand  il  s'agit  d'un  pareil  intervalle;  cela  suffit  aux 
besoins  actuels  de  l'Astronomie.  L'emploi  de  la  formule  de  Taylor  suppose,  en 
effet,  que  les  quantités  Sjô^,  §,€?(,,  ...  ^aO^,  ...  restent  toujours  assez  petites 
pour  que  la  convergence  des  séries  soit  assurée  ;  or,  "5,0o,  ^,0^0,  . .  .  contiennent 
des  termes  de  la  forme  km' t\  ces  termes,  qui  sont  petits  pour  des  intervalles 


2o4  CHAPITRE    XI. 

modérés,  à  cause  du  facteur  m! ,  finiraient  par  grandir  au  delà  de  toute  limite, 
et,  à  supposer  que  les  séries  restent  convergentes,  elles  ne  seraient  plus  d'au- 
cune utilité  pratique. 

76.  Poisson,  dans  la  théorie  du  mouvement  de  la  Lune,  pour  laquelle  les  iné- 
galités séculaires  sont  considérables,  a  apporté  une  modification  utile  au  procédé 
donné  plus  haut  pour  le  calcul  des  perturbations  des  divers  ordres;  bien  que 
nous  nous  proposions  d'étudier  ce  point  complètement  dans  le  tome  III  de  cet 
Ouvrage,  nous  croyons  utile  d'en  parler  dès  à  présent,  et  d'une  manière  générale. 

Nous  considérons  toujours,  pour  fixer  les  idées,  deux  planètes  P  et  P',  et  nous 
écrivons  les  équations  différentielles  sous  la  forme 

dt 

dm 
,  ~dt 

(29)  (  (h 

dt 

da 
dJ 


-=:  /n'F(p  ^-  £,  B, 

m, 

a,  . 

..,p'+£', 

••), 

=:m'0(p+  £,  B, 

m, 

a,  . 

.,p'+£',  . 

..), 

=  m'»F(p-4-£,  B, 

w, 

a,  . 

.,  p'+£',   . 

••), 

En  ayant  spécialement  en  vue  les  inégalités  séculaires  des  éléments  0,  nr,  £, 
désignons  par  X,  [j.  et  v  trois  constantes  indéterminées,  par  0,,  trr,  et  £,  trois 
nouvelles  variables,  et  posons 

(3o)  B  ■=:Bi-\-lni'  t,         rn  :=imi-h  ixm'  t,         £=:£i  +  vm'^; 

les  formules  (29)  pourront  s'écrire  comme  il  suit  : 

-p- =  i}i'[V  {p ->r  ei~\-vm' t,  Bi-i-lf}i' t,  Wi-h  fj-m' t,   ...)  — X], 


(3.) 


de 

-j^  =  m'[W{p-+- ei-\- vm' f,   Bi-hlm'l,  m,~\-iJ.m't,    ...)— v], 

da  

dt   ^ 


Cela  posé,  on  peut  appliquer  la  méthode  primitive  aux  équations  (3i)  et 
faire 


PERTURBATIONS    DU    SECOND    ORDRE.  2o5 

en  désignant  de  nouveau  par  O^,  xs^,  . . .  des  constantes  arbitraires  ;  seulement, 
quand  on  développera  les  fonctions  F,  $,  ''F,  . . .  suivant  les  puissances  et  les 
produits  des  o,,  S^^  •  •  -i  on  aura  soin  de  ne  pas  faire  sortir  les  termes  'km'  t,  ]^m'  t, 
vm't  des  signes  F,  $, Ainsi,  par  exemple,  on  écrira 


F(p  +  2+y/«'^  . .  .)  "F(po+ £0  + '^"^'^>  9Q-^l/n't,  m^-^  [im' t,   ...) 

as 


dF 

+  aT  ('5iPo+<5i£o) 


On  déterminera  ensuite  les  inconnues  A,  [j.  et  v  de  manière  que  les  expres- 
sions de  0< ,  cy,  et  £, ,  fournies  par  les  approximations  successives,  ne  contiennent 
pas  de  parties  proportionnelles  à  t. 

On  applique  généralement  le  premier  terme  de  la  transformation  précédente, 
même  dans  le  cas  des  planètes.  On  calcule  en  effet  le  plus  souvent,  dans  la 
première  approximation,  les  inégalités  périodiques  en  substituant  dans  leurs 
expressions  les  éléments  £,  cr,  0,  s',  tir',  0'  augmentés  de  leurs  inégalités 
séculaires.  Si,  par  exemple,  on  considère  dans  le  développement  de  la  fonc- 
tion perturbatrice  le  terme  dont  l'argument  est 

D  =i{nt->r£)  +  i'(n'  t-i-s')  -h  A-57  +  k' rn'  -i- j  Q  -+- f  0' ,  .^, 

on  prendra  dans  les  formules  (22) 

Do=  i{n(^t  +  £^,-\-vm' t)  -+-  i' {n' t-\-  e'^  -\-''j' tnt) 


/ 


sinDo<^^ 


cosDo 


i[ Hq  -\-vm')  -\-  i' ( /i'„  H-  V m )  h-  k[i.m'  h-  A' y,'  m  +y  v m' -\-j' v' m 


Il  convient  de  remarquer  qu'en  opérant  ainsi  on  tient  compte,  dès  la  pre- 
mière approximation,  de  termes  qui  sont  du  second  ordre  par  rapport  aux 
masses. 

Après  avoir  donné  ces  indications  générales  sur  le  calcul  des  perturbations, 
nous  devrions  nous  occuper  du  développement  de  la  fonction  perturbatrice  R 
sous  la  forme  (4)  mentionnée  au  commencement  de  ce  CÎiapitrc. 

Nous  traiterons  cette  question  avec  toute  l'étendue  désirable;  mais  nous  com- 
mencerons par  un  certain  nombre  de  rechercbes  et  d'études  préliminaires,  qui 
nous  serviront  à  établir  le  développement  cbcrché. 


206  CHAPITRE   XII. 


CHAPITRE  XII. 

TRANSCENDANTES  DE  BESSEL. 


Nous  aurons  besoin  fréquemment,  dans  la  suite  de  cet  Ouvrage,  de  certains 
développements  en  séries  des  coordonnées  d'une  planète  dans  son  mouvement 
elliptique  autour  du  Soleil. 

Les.^£onctwns  ou  transcendantes  de  ^Pc^^e/ constituant  la  base  de  ces  dévelop- 
pements, nous  croyons  utile  de  présenter  ici  une  théorie  concise  de  ces  fonc- 
tions. 

77.  Considérons  l'expression 

(i)  Z=--E^V     ^;, 

dans  laquelle  E  désigne  la  base  des  logarithmes  népériens,  x  ei  z  deux  quan- 
tités quelconques  réelles  ou  imaginaires  (nous  supposerons  néanmoins  dans  ce 
qui  suit  se  réel);  cette  fonction  peut  être  développée  en  une  série  convergente 
suivant  les.puissances  positives  et  négatives  de  z. 
On  a,  en  effet, 

Z=E^'x  E~^; 


E*"  est  développable  en  série  convergente  suivant  les  puissances  de -s  et  E  '" 

l'est  aussi  suivant  les  puissances  de  —_^  en  exceptant  toutefois  le  cas  où  le  mo- 
dule de  z  serait  égal  à  zéro;  on  aura 


a  =  « 


^     -  2à  ,.9....a^  '  ~  ^        1.2.  ..(3 


on  en  conclura 


TRANSCENDANTES    DE    BESSEL.  207 


a=oc     B=r» 


a  =  o    [3=0 

Nous  ferons 

(I)  eH="U  2  J^(^)^'', 

c'est-à-dire 

+  J_i(>r)5-»  + J_2(a?)  ^-2 -F.  .  .  + J_,(^)--'-H 

Nous  allons  chercher  les  expressions  générales  et  les  propriétés  principales 
des  fonctions  J,(.ir)  qui  sont  les  fonctions  de  Bessel. 

L'expression  (i)  ne  change  pas  quand  on  remplace  z  par  —  -;  nous  aurons 
donc 

—  J,  (^)^-»  +  J2   (^)j-2  — ...4-(— i)'J,-  (^)s-'  +  .:*. 
La  comparaison  de  ces  deux  expressions  de  Z  donne 

J_l(^)— —  Ji(^),  J_,(-^)rrz  J2(^),  ..., 

(II)  J_,(.r)  =  (_i)'J,(^). 

On  peut  donc  se  borner  au  cas  où  l'indice  i  est  positif. 

Si,  dans  la  formule  (2),  nous  faisons  a  =  [3  h-  î,  de  manière  que  l'exposant 
de  z  soit  égal  à  i,  nous  trouverons  pour  le  coefficient  de  z^  dans  Z,  c'est-à-dire 
pour  J,(a7),  l'expression  suivante 


P=«        (_i)P 

'^  ^    ^1.2..  .3.1 


>r 


i+it 


,(3.i.2...(i  +  [3)' 
d'où 


(III) 


J,(^)^-r 


1 . 2 . . .  i  L     I .  (  î  + 1  )    1 . 2 .  (  /  + 1  )  (  i  +  2  )    ■  ■  ■  J 


208  CHAPITRE    XII. 

On  conclut  de  (II)  et  (III) 

La  série  qui  figure  dans  l'expression  de  h(^)  est  convergente;  car,  si  l'on  consi- 
dère les  deux  termes  consécutifs  (—  lYup  et  (—  i)^"^*  Wy,+i,  on  a 


v'+i 


(/>  +  i)(/^-»-i'-Hi)' 


et  ce  rapport  tend  vers  zéro  quand  p  croît  indéfiniment.  La  convergence  sera 
d'autant  plus  rapide  que  x  sera  plus  petit  et  i  plus  grand;  si  œ  est  considéré 
comme  une  petite  quantité  du  premier  ordre,  J,(^)  sera  de  l'ordre  i. 

Les  fonctions  J/(ic)  avaient  été  considérées  avant  Bessel  par  Fourier  dans  sa 
Théorie  de  la  chaleur;  aussi  leur  donne-t-on  souvent  le  nom  àe  fonctions  de  Fou- 
rier-Bessel. 

L'équation  (I)  peut  s'écrire,  en  tenant  compte  de  (II), 

faisons,  dans  cette  formule, 

il  viendra 

E.rv'~i»in?  — j^(^)  4-  2J2(j^-)cos29  +  2j4(.r)cos49  +  . . . 

+  sj—i-  [2Ji(^)  sinq)  4-  2J3(a^')  siiiScp  +  . . .]. 

Supposons  ^  et  o  réels;  nous  aurons,  en  égalant  dans  les  deux  membres  de 
l'équation  ci-dessus  les  parties  réelles  et  les  coefficients  de  ^  ~  i , 


(IV) 


cos(^sin9)  =  Jo(^)  -H  2J2(j:)  COS29  +  2i!,{x)  cos49  -\- . 
sin  (jrsin9)  =  2Ji(^)sin9    4-  2 J3(:r;)  sin  89 +. 


On  voit  donc  que  les  fonctions  de  Bessel  permettent  de  développer  en  séries 


sin 


périodiques  les  expressions        {xûn^) 


TRANSCENDANTES    DE    BESSEL.  209 

En  changeant  cp  en  ç  +  -?  il  vient 


(IV) 


cos(j7COS9)  =:  Jo(x)  —  23.2(0;)  COS29  +  214(0?)  cos49  — 
sin  ( a? CGS 9 )  =:  2Ji(a;)   COS9   —  2,1-^(0;)  cos,3o  -+- 


78.  Entre  trois  fonctions  consécutives  J/_,(a:),  J,(^),  J/+,(a7),  il  existe  une 
relation  très  simple  que  nous  obtiendrons  en  différentiant  l'équation  (I)  par 
rapport  à  z,  ce  qui  nous  donnera 


ou  bien 


d'où,  en  égalant  dans  les  deux  membres  les  coefficients  de  z'~*, 

(V)  a,(^)r^^[J,^,(^)  +  J,_,(a.)]; 

c'est  la  relation  cherchée. 

SoitT  une  quantité  quelconque;  on  a 

ou  bien,  à  cause  de  la  relation  (V), 

i=   —  ec 

cette  formule  a  été  employée  par  Cauchy  dans  un  de  ses  Mémoires. 

La  relation  (V)  est  utile  surtout  pour  les  déterminations  numériques.  Sup- 
posons qu'on  veuille  calculer  Jo(a7),  J<  (ce),  i.,(x),  ...,  J/(a;),  x  ayant  une  valeur 
connue;  on  calculera  directement  Jp  et  J,  par  les  séries  (III);  la  relation  (V) 
donnera  de  proche  en  proche  J^,  J3,  ..-,  J/,  mais  avec  une  précision  qui  ira  en 
diminuant  à  mesure  qu'on  s'éloignera  du  point  de  départ.  On  vérifiera  J^  en  le 
calculant  directement  par  la  série  (III). 

Toutefois,  il  vaut  mieux  avoir  recours  au  procédé  suivant  : 

Posons 

(4)  Pi  =  Y^         Pi  — Y'  •••'         Pi—-\ — '         Pi+i=-T->  •    'î 

•'0  Jl  'f  i-l  •'/ 

T.  -  I.  27 


2IO  CHAPITRE    XII. 

nous  en  tirons 


(5) 


3 

3,  =  h-PlPi-  •  -Pi- 


On  est  donc  ramené,  d'une  part,  au  calcul  de  Jo  par  la  série  (111);  d'autre  part, 
au  calcul  de  /?, ,  /?2 ,  '",pr 
La  relation  (V)  peut  s'écrire 


2  1 

J,- 

1      ,     J(+l 

X   ~ 

"    h 

"  ^  ,J< 

ou  bien 

(6) 

2« 

.r 

I 
"  Pi 

+  pi-i-l  , 

d'où  l'on 

tire 

successivement 

I 

pi- 

X 

—  Pi+l 

(7) 

■ 

Pi+\  - 

I 

21  +  2 

Pi+i 

X 

On  aura  donc  ce  développement  de/?,  en  fraction  continue 

(8)  P^^Vi '' F 


X  2l-\-2 


2i  H-  4 


On  calculera/),  par  cette  formule.  L'équation  (G)  donnera  ensuite,  pour  le  calcul 
de />/_,,  •••.  /^M 


I  2  1  —  2 


(9) 


Pi-x 

X 

l-'iy 

I 

2i 

X 

k 

—  Pi-X 

T 

2 

—  Pi- 

Px 

X 

TRANSCENDANTES    DE    BESSEL.  211 

Voici  donc  l'ensemble  du  calcul  : 

On  détermine  directement  J»  et  J,  par  les  séries  (IH),  p^  par  la  fraction  con- 
tinue (8),  pi^t,  pi^^i,  •••»/?(  pai'  les  formules  (9),  J,,  L,  •..,h  par  les  rela- 
tions (5);  la  valeur  trouvée  ainsi  pour  J/  devra  coïncider,  dans  les  limites  de  la 
précision  cherchée,  avec  la  valeur  obtenue  directement.  S'il  en  est  ainsi,  tout 
le  calcul  se  trouvera  vérifié. 

La  fraction  continue  (8)  se  calculera  elle-même  par  cet  ensemble  de  for- 
mules 

I 

Pi+j 


1 1  -f-  2  / 

X 


Pi+J-I 


2i  4-  2/  —  2 

z. Pi+J 


Pi  =    — > 

Pi+l 

X 

OÙ  le  nombre  y  aura  généralement  une  valeur  peu  considérable,  telle  que  i, 
2,  3,  et  que  l'on  détermine  rapidement  par  tâtonnements  :  le  calcul  est  plus  facile 
quand  on  a  recours  aux  Tables  de  logarithmes  d'addition. 

Dans  son  Mémoire  sur  la  déterniinalion  des  perturbations  absolues  dans  les  ellipses 
d'une  excentricité  et  d'une  inclinaison  quelconques,  Hansen  a  calculé  des  Tables 
numériques  donnant  avec   six  décimales  les  valeurs  de  Jo  et  J,  ;  l'argument 

est  -;  il  varie  de  o  à  10,  en  augmentant  chaque  fois  de  la  quantité  con- 
stante o,o5. 

Dans  le  Tome  I  des  Mémoires  de  Bessel,  publiés  par  Engelmann,  on  trouve, 
p.  io3,  des  Tables  donnant  avec  dix  décimales  les  valeurs  des  fonctions  Jo  et  J,  : 
l'argument  est  x;  il  varie  de  centième  en  centième,  depuis  o  jusqu'à  3, 2. 

On  pourra  évidemment  faire  usage  de  ces  Tables  pour  déterminer  Jq  dans  le 
procédé  de  calcul  indiqué  plus  haut. 

79.  On  peut  exprimer  la  dérivée  de  h{^)  en  fonction  de  J/+,  {x)  et  de  J/_,  (x)  ; 
il  suffit,  pour  y  arriver,  de  dilfércntier  l'équation  (I)  par  rapport  à  x,  ce  qui 
donne 


i(.-i);^j,.).=2  ,, 


en  égalant  dans  les  deux,  membres  de  celte  équation  les  cocflicients  de  z\  il 


212  CHAPITRE   XII. 

vient 

(VI)  ^^^-J[J.-i(^)-J.-..(^)]. 

On  tire  de  là 

dx-  2  L       d-v  dx       J 

OU  bien,  en  remplaçant  les  deux  dérivées  premières  par  leurs  valeurs  conclues 
de  (VI), 

Or  on  tire  de  la  relation  (V) 


X 


(i  +  i)Ji+i(^)  =  -\ii+<i{x)'^'Si{x)'\, 


X 


(f  —  I)J,-^,(J7)  --=    -[J,_2(X)  +  J,(.r)], 

d'où 

ou  bien,  à  cause  de  (V)  et  (VI), 

-r-'Si{x)  —  2  '- —   -[J,+2(^)  —  lii{x)  +  J,_2(J7)]  +  ixii{x)\ 

»X-  CIJC  2 

en  combinant  cette  équation  avec  l'équation  (lo),  on  trouve  enfin 

cette   équation  difï'érentielle  que   vérifie   la   fonction  J/(a7)   est    linéaire,   du 
deuxième  ordre,  à  coefficients  variables  et  sans  second  membre;  elle  est  très 
utile  quand  on  veut  faire  une  étude  approfondie  des  fonctions  de  Besscl. 
Écrivons,  comme  il  suit,  la  formule  (I) 

E^^'~-"^  =  j„(^)  +  ^j,(.r)c.'  +  2(-0'J.(^)^-'; 

1  t 

en  changeant  5  en  ^»  il  vient 


TRANSCENDANTES    DE    BESSEL.  2l3 

si  nous  multiplions  ces  équations  membre  à  membre,  nous  obtenons  une  équa- 
tion de  la  forme 

00  00 

1  1 

qui,  devant  avoir  lieu  quel  que  soit  z,  nous  fournit  les  relations 

Ao=i, 
A/=o,         A_j=:o; 

nous  ne  développerons  que  la  première,  qui  nous  donne 

(VIII)  l=J^(^-)  +  2j^(^)  +  2j^(^)+.... 

Cette  formule  curieuse  montre  que,  x  étant  supposé  réel,  la  valeur  absolue 
de  Jo(.3?)  est  plus  petite  que  r,  et  que  celle  de  chacune  des  fonctions  suivantes 

J,(.x'),  J.,(r),  ...  est  inférieure  à  — • 

On  pourrait  vérifier  la  formule  (VIII)  en  partant  de  l'expression  suivante,  à 
laquelle  on  arrive  assez  facilement  pour  le  carré  de  la  fonction  ^i{x)  : 

80.  On  peut  exprimer  J/(^)  par  une  intégrale  définie. 

Revenons,  en  effet,  à  la  formule  que  l'on  obtient  en  remplaçant,  dans  (l),  ^par 
E^v/^,  savoir 

/)  =  +  00 

/j  =  —  « 
on  en  tire 

f       E-^V-i«in?E-'?v/-*^9=   y  J/,(^)  /      E(/'-')?v/-i<i^, 
ou,  en  remarquant  que  l'on  a 


_       (  —  o  pour        qlo, 

TU  pour        fl=^o, 

2TÎ 


0 

27lJ,(u;)=:   f        E-('?-^-"^'v/->(/(p; 


214  CHAPITRE    XII.     —    ÏRANSCKNDANTES    UE    BESSEL. 

v'—  I  disparaît  du  second  membre  de  cette  formule,  comme  on  le  voit  aisément, 
et  il  reste 

-  0 

OU  plus  simplement 

I   r"" 
(X)  ii{a-)=i-  I     cos(i(ii  —  a:  sino)  do. 

On  peut  obtenir  une  autre  forme  en  opérant  comme  il  suit  : 
L'expression  générale  (III)  de  J/(^)  peut  d'abord  s'écrire  ainsi 

^       '  ^      ^  L2.4...2f  ^  ^      l.'2...2yW  2.4  ••  •(2f  +  2/?)  J 

Or  on  a  cette  formule  bien  connue,  dans  laquelle  A  et  B  désignent  deux  nom- 
bres entiers  positifs, 

r""  •   ,s          oB    ^         [i.3...(2A-i)][i.3...(2B-i)l 
/     sm^*  9  COS-"  9  do  —  t ^ — -. ^T jr\ ^  TT  ; 

X  ^  ^  2.4...(2A  +  2B) 

on  en  tire,  en  faisant  A  =  «et  donnant  successivement  à  B  les  valeurs  o,  i,...,/;, 

'     sin2'9<^9. 


1.3...  (20—1)  I  I     r       •    a/  o„        I 

; ~r ■—  ■=  :; ; : r    -     /        Sm^'9  C0S-/'9  do , 

2.4.  .  .(2f-|-2/?)  1.3.  .  .(2f  —  l)    TT  J  ^  ^       ^ 


En  portant  ces  valeurs  dans  la  formule  (i  i),  il  vient 

ii{x)  =  —^, — ^- — -  -  /     sin2'9    I i  4-...+-  î^ ^  +...  U9 

'^    '       i.3...(2f— I)  7rJ„  L  1-2  1.2. ..2/?  J 

OU  bien 

X^               i    C^ 
(XI)  J,(^-)= — ^ -— : /     cos(^- COS9)  sin'^'9<i9. 

I.3...(2f  —  i)   TiJ^  ^  ^ 

C'est  la  seconde  forme  chercliée;  elle  a  sur  la  première  l'avantage  de  mettre  en 
évidence  le  facteur  x';  si  x  est  considéré  comme  une  petite  quantité  du  premier 
ordre,  }i{cv)  sera  de  l'ordre  i. 


CHAP[TRE    XIII.    —    APPLICATION    DES    TRANSCENDANTES    DE    BESSEL.  21 5 


CHAPITRE  XIII. 

APPLICATION  DES  TRANSCENDANTES  DE  BESSEL 
AU  MOUVEMENT  ELLIPTIQUE. 


81.  Théorème  préliminaire.  —  Soit/('C)  une  fonction  périodique  de  l,  dont 
la  période  est  2-,  qui  reste  finie  pour  toutes  les  valeurs  de  'C;  cette  fonction 
est('),  pour  toutes  les  valeurs  réelles  de  x,  développable  en  série  convergente 
comme  il  suit  : 

(  /(Ç)  =  iAo+(AiCOsÇ4-B,sinÇ)  +  (Aj  COS2Ç  +  B2sin2Ç) +. . . 
(  +(A,cosiCH-BjSiniC)  H- 

Les  coefficients'A  et B  peuvent  être  exprimés  par  des  intégrales  définies;  on  a, 
en  effet, 


(2) 


i      /(OsiniÇt/Ç; 
0 


cette  expression  de  A/  convient  aussi  pour  i=  o,  si  l'on  a  eu  soin,  comme  nous 
l'avons  f;iit,  de  mettre  dans  la  formule  (i)  ^  A„  et  non  A„. 

(1)  Considérons  une  fonction  quelconque  de  Ç,  *(Ç),  et  portons  notre  attention  sur  les  limites  o 
et  2TC  de  Ç  et  sur  les  valeurs  correspondantes  de  *(Oquo  nous  supposons  finies.  Le  tliéorèmo  de 
Fouricr  et  la  démonstration  do  Lejeunc-Dirichlct  nous  apprennent  que,  dans  cet  intervalle,  on  peut 
toujours  trouver  un  développement  périodique  convergent  do  la  forme  (1),  c'est-à-dire 

/(Ç)=:|AoH-(A,  cosÇ-i-  Bi  sinO-^-- .+ (A,cos/'C  +  B,sin/j;) -f-   •  • , 

toi  que,  dans  tout  l'intervalle  considéré,  on  ait  /(C)  =  *(0,  et  ce  développement  est  unique;  la 


2l6  CHAPITRE    XIII. 

On  en  conclut  que  le  développement  périodique  (i)  n'est  possible  que  d'une 
seule  manière. 

Si  la  fonction/('Q  est  paire,  les  sinus  doivent  disparaître  de  la  formule  (i); 
on  a,  en  effet,  par  hypothèse,  pour  toutes  les  valeurs  de  t, 

(3)  /(?)=/(- 0; 

en  remplaçant/(Q  et/(—  t)  par  leurs  valeurs  déduites  de  la  formule  (i),  sup- 
primant les  termes  communs  aux  deux  membres,  il  reste 

o  =  B,  sinÇ  +  B2  sin2Ç  +  . .  .  +  B,  sin^Ç  -h  ...  ; 

cette  équation  doit  avoir  lieu  pour  toutes  les  valeurs  de  '(;  on  peut  appliquer  la 
dernière  des  formules  (2),  en  remplaçant  sous  le  signe  /  la  fonction  /(^) 
par  o;  on  trouve  ainsi 

Bi=:o,       B2  =  o,        ...  ; 

donc,  dans  ce  cas,  le  développement  (i)  se  réduit  à 

(4)  /(Ç)-:iAo4-  A,  COSÇ4-.  .  .-t-  A,COSiÇ+ 

On  conclut  de  la  formule  (3)  la  relation 

/(27: -?)=/(?); 
on  a,  d'ailleurs, 

ces/ (271  —  Ç)  =  COSïÇ; 

si  donc  on  considère  les  valeurs  de  l'élément  différentiel  de  la  formule 

A,=  - j      /(Ç)cos/Çr/Ç, 

qui  correspondent  aux  valeurs  ^  et  27:  —  'C,  on  voit  que  ces  valeurs  sont  égales 
et  de  même  signe,  et  l'on  peut  écrire 


(5)  *'=lp(^ 


C)  C0SfÇ<r/C. 


fonction  *(0  peut  môme  ôtro  discontinue.  Mais,  de  27:  à  47:,  de  /[tz  à  6tt,  ...,/(Ç)  reprendra  les 
mêmes  valeurs  que  l'on  a  obtenues  de  o  à  9.71;  tandis  qu'en  général  'i'(^)  pourra  j)rcndrc  des  valeurs 
n'ayant  aucune  espèce  de  rapport  avec  celles  de  ^(O  pour  Ç  compris  entre  o  et  air.  Il  n'en  est  plus 
de  même  quand  la  fonction  *  est  périodique  et  a  la  période  27r;  les  fonctions /(^  et  *(0  coïncide- 
ront alors  pour  toutes  les  valeurs  réelles  de  .r. 


APPLICATION    DES    TRANSCENDANTES    DE   BESSEL.  21'] 

Si  la  fonction/(Q  esiimpaire,  on  a,  quel  que  soil  t, 
(3')  /(0-t-/(-Ç)  =  o; 

d'où,  en  remplaçant /('C)  et/(— 'C)  par  leurs  valeurs  tirées  de  la  formule  (i),  et 
supprimant  les  termes  qui  se  détruisent, 

o— |Ao-+- Al  C0SÇ4-.    .+  kiCOsit,-h. .  .; 

Si  donc  on  applique  la  première  des  formules  (2)  en  y  remplaçant/('C)  par  o, 

il  viendra 

Ao  =  o,        A,=  o,         ..., 

et,  dans  ce  cas,  le  développement  (i)  se  réduit  à 

(4')  /(Ç)=B,sinÇH-B2sin2Ç4-...; 

on  aura  ensuite 

/(27r  — Ç)  —  — /(Ç),         siiK"(2Tr  — Ç)  =  — sin^'C, 

et  en  groupant  les  éléments  différentiels,  comme  on  l'a  fait  plus  haut,  on  verra 
que  la  seconde  des  formules  (2)  pourra  s'écrire 

(5')  Bi=l  f  /(OsiniÇ^C. 

82.  Soient  e  l'excentricité  de  l'orbite  d'une  planète,  excentricité  qui  sera 
comprise  entre  o  et  i  ;  'C  l'anomalie  moyenne  correspondante  au  temps  quel- 
conque t'^  u,  w  et  ries  valeurs  de  l'anomalie  excentrique,  de  l'anomalie  vraie  et 
du  rayon  vecteur  qui  se  rapportent  à  la  même  époque.  On  aura,  comme  on  l'a 
vu  au  n"  32,  l'équation 

(6)  u  —  esinu  :=  Ç. 

Soity  un  nombre  entier  positif  :  considérons  la  fonction 

cosy«=/(Ç); 

lorsque  C  augmente  de  211,  u  augmente  aussi  de  271,  et  la  fonction  cosyw  ne 
change  pas  ;  cos,  j'u  est  donc  une  fonction  périodique  de  t  dont  la  période  est  211  ; 
d'ailleurs,  cette  fonction  reste  finie.  On  peut  donc  la  développer  sous  la 
forme  (i),  et  appliquer  les  formules  (4)  et  (5),  parce  que/('C)  est  une  fonction 
paire.  Nous  poserons 

(«)  cosy«  — |/?î/'4-/?'/'cosC4-/>'2"cos2Ç-+-, .  .-\-p^p  C0S<Ç4-.  . .  ; 

T.  -  I.  28 


2lS  CHAPITRE    XIII. 

la  série  sera  convergente,  quelle  que  soit  la  valeur  de  e  entre  o  et  i,  et  nous 
aurons 


.^0 


/cosj'ud^, 
(7)  -p^J^=  I     cosyMCOSfÇc/Ç. 

On  tire  de  la  formule  (6) 

dZ  =(1  —  e  cosu)du; 
il  en  résulte  d'abord 

-  p^J'  z=:  I     cos  Ju  du  —  e  I     ces  u  cos  j'u  du  ; 

on  en  conclut  que,  siy  est  supérieur  à  i ,  on  a 

/>'/'  =  o; 
lorsquey  =  i,  il  vient 

-/)[,"=  —  e  I     cos^uduzzz e. 


d'où 


/>'o"  =  -e. 


La  formule  (7)  peut  s'écrire 

—  pl^'  -  J     cos  JU       ^^      dK; 
en  intégrant  par  parties,  il  vient 


.     .^d COS iu   ,^ 


ou  bien,  en  remarquant  qu'aux  limites  o  et  tt  de  T  répondent  les  mêmes  limites 
de  a, 

'     smi^s'iniudu. 

0 

Nous  pouvons  remplacer  'C  par  sa  valeur  (6),  ce  qui  nous  donnera 

f     2  s\nju  sin  (  iu  —  ie  sin  u)  du 

a 


APPLICATION    DES    TRANSCENDANTES    DE    BESSEL.  219 

OU  bien 

-r-/>/'=  /     cos[(/  — /)  i<— /esinw]  rf;<  —  /     cos[(i  +  /)//  —  ie%\xiu\du. 

§i  l'on  a  égard  à  la  formule  (X)  du  n**  79,  on  voit  qu'on  peut  écrire 

\p'/^=-^it-j{ie)-h^j{ien, 
i  Po^=o,      pour    ./>  I, 

On  aura,  en  particulier,  pour  /=  i, 

(.1)  -  •T/-i(<^g)  — J/+i(^'g) 
Pi    —  -  > 

cette  expression  peut  être  transformée  au  moyen  de  la  formule  (VI)  du  n*^  79, 
qui  donne,  en  y  remplaçant  œ  par  ie, 

.h-i{ie)  -  J/4-i(«e)  —  -:       J^    'i 
il  viendra  donc 

(e)  ^'    ~  i'       de      ' 

Considérons  maintenant  la  fonction 

siny«=/(Ç); 

c'est  une  fonction  périodique  de  C  dont  la  période  est  au;  cette  fonction  reste 
toujours  finie,  elle  est  du  reste  impaire;  on  pourra  donc  poser 

(«')  sinya=:(7*/'sinÇ  -t- ^'/'sinaÇ-h  .  . .  ^-ç'l^'sin^Ç +  . . .  ; 

cette  série  sera  convergente  pour  toutes  les  valeurs  de  e  comprises  entre  o  et  r, 
et  l'on  aura,  par  la  formule  (5'), 

-^^'=  /     sinyM  siniÇû?C 
ou  bien 


220  CHAPITRE   XIII. 

d'où,  en  opérant  comme  précédemment, 

cosiKcosju  du, 

—r  q^p  =1/2  cos j'u  cos ( iu  —  ie  sin  u)  du, 

cos[(f — y)  M  —  ie'&\x\.u'\du-\-    1    cos[{i  -\-/)  u  —  iesiau^du, 

On  aura,  en  particulier,  poury  =  i, 

„,_  J/-i(^'g)-i- J/+i(?'g). 


cette  expression  peut  être  transformée  au  moyen  de  la  formule  (V)  du  n*^  79, 
qui  donne,  en  y  remplaçant  x  par  ie, 


2 
J,_, (/e)  +  J,-^i ( ie)  =  -  Ji{ie); 


il  viendra  donc 


(c')  ^i.^'=|j,(te). 


Remarque.  —  On  tire  des  formules  (a)  et  (/^),  (a')  et  (b'),  en  supposant 

{d)  cos  /M  =  y  2  [  J/-y  (  ««  )  —  J <+y  (  '^ )  ]  ^— ^  j 

1=1 

( «?' )  siny M  =y  2  [  J<-y  (  '<^ )  +  -ï'+y  (  ^'^ ) ]  ^^y-  • 

On  peut  écrire  ces  formules  comme  il  suit 
{e)  cosju=j   2^  h-j{i(-') — j- ' 

/  =  —  X 

<  =-+-00 

,  ,.  .     .  .   -^^  sin/Ç 

(e')  sinya=r/   ^  J,_y(«e)— ^, 


APPLICATION    DES    TRANSCENDANTES    DE    BESSEL.  221 

OÙ  l'indice  i  prend  la  série  des  valeurs  entières  positives  et  négatives,  zéro  étant 
excepté. 

Pour  le  voir,  il  suffit  de  remarquer  que  l'on  a 

i.i-j{—ie)—ii+j{ie). 

83.  Nous  pouvons  appliquer  ce  qui  précède  au  développement  périodique  du 
rayon  vecteur  r,  dans  le  mouvement  elliptique.  On  a 

r  =:  a{\  —  ecos  w); 

il  suffit  donc  de  remplacer  cosw  par  son  développement  fourni  par  les  formules 
(a)  et  (c);  on  trouvera  ainsi 


(/) 

r 

a  ~ 

:  H-  -  e- 

2 

'-Ï- 

i  =  i 

dii{ie)  coSiÇ^ 
de            i'     ' 

en  remplaçant 

h{ie) 

par  son  développement  en 

série 

h{ie) 

I 

- 

H 

I  . 

\^  ) 

2.(i  +  l)( 

4 

1.2. 

.  .f  L 

1.(^  +  1) 

i-h2) 

et  faisant 

(A) 

c.=  ?- 

/ieV 

\2; 

I  — 

i-\-2 

m , 

.■  / ."   . 

ï  +  4 

/iey 

]. 
] 


la  formule  (/)  donnera 

(B)  i:  =,!  +  !'_  y  ccosiÇ. 


Les  formules  (A)  et  (B)  résolvent  la  question  proposée;  il  est  important  de 
remarquer  que,  si  l'excentricité  e  est  considérée  comme  une  petite  quantité  du 
premier  ordre,  le  coefficient  de  cos  TC  dans  le  développement  de  r  est  de  l'ordre  i, 
et  qu'il  ne  contient  que  les  puissances  «,  i-\-  2,  i-\-  L\,  ...  de  c. 

Cherchons  maintenant  le  développement  de  la  diflerence  w  —  ^  entre  l'ano- 
malie excentrique  et  l'anomalie  moyenne;  on  a 

«  —  Ç  —  e  sin  M 


222  CHAPITRE   XTII. 

OU  bien,  en  ayant  égard  aux  formules  {a')  et  (c'), 


2 


=  1 
Posons 

^        ''         '         fI.2...fL  !.(«■+  l)l.2(<-hl)(«4-2)  I.2.3(f'+l)(«-|-2)(/4-3)~^""J 

et  nous  aurons 

i=  go 

(B')  M-Çzrr^D/Sin/Ç. 

On  voit  que  le  coefficient  D,  de  sin^T  est  de  l'ordre  i  et  qu'il  ne  contient  que  les 
puissances  «,  i  4-  2,  /  4-  4,  •  • .  de  e. 

84.  C'est  ici  l'occasion  de  donner  deux  formules  qui  sont  souvent  utiles;  dé- 
signons par  w  l'anomalie  vraie  de  la  planète;  on  a 


I  /i  -f-  e  I 

cela  rentre  dans  le  type 

tangj  =  fA  tang^, 

qui  donne,  comme  on  sait, 

(8)  v  =  ^  +  ^- sin2ic4-  -  I I  sin4.^  H-  0  (  -  )  sin6; 

•^  fJi4-I  2\fji4-l/  ^  3\/jl4-l/ 

on  aura,  dans  le  cas  actuel, 

/i  -¥-  e  u.  —  I  e 

\    \  —  e  ^  -f-i         ,  ,,_  y/T^^T^ 

/  \  e  .  \  e^  . 

l  w=i  u-\-  ix , sm  u  -\ —  7 —  sin  2  f^ 

I  i+V^i  — e^  2(i  +  ^,_e2y 

(C)  3 

sinSa  4- 


On  peut  écrire  aussi 

langez  =  y/^lang^ 


2 


APPLICATION    DES    TRANSCENDANTES   DE    BESSEL.  22^ 

Pour  appliquer  la  formule  (8),  on  devra  prendre 

_     /i  —  g  F-  — r e 

il  en  résultera 


(C.) 


-b 


C  I  C 

-  sinrp -, ^=r=^^-5  sin2  w 


I  e 


^  {\  +  \J\  —  c^) 


—,%\XiZw 


Nous  allons  considérer  ensuite  la  différence  entre  l'anomalie  moyenne  et  l'a- 
nomalie vraie.  On  a  les  formules 


Ç  =  M  —  e  sina, 


sin  M  =\/i  —  e^ 


I  +  ecosMP' 
d'où 

d.  log(i  +  ecosw) 


(9)  Ç— w4-\/i      .  ^^^ 

Or  on  peut  écrire 


1  -t-  e  ces»'  =  -^  (i  -h  [3E"'  V-i)  (i  +  [3E-"'  v^^), 

2p 


en  posant 


(3—  '— V^i  — g' 


«  14-  y/i  -  e^ 

On  en  conclut 

log(i  +  ecos^v)  :=:log -^  +  ^(E'*'*^-^4-E-*^V^)  —  ^(E^'^/^  +  E-^»'*^-"^) +, 

=  log— g  +  l{^Ç.Q'S>W J32C0S2W  -h  -  j3=*COS3(P  — . . .  V 

et,  en  substituant  dans  la  formule  (9), 


Ç—  ff  +  2^/1  — e^(—  (3sinwp'  +  i3'sin2(v  — (33sin3«v  +  . . .). 
On  peut  remplacer  u  par  son  développement  (C,),  ce  qui  donne 

Ç  —  tv  -+-  2  y  ^^^  ■ i=r^  ('  +  «Vi-e«)  sin  t>. 


224  CHAPITRE   XIII. 

On  a  donc  cette  formule 


[iH-2v/i  —  e^„.  ii  +  Sv/i  —  e-,._  I 

2  (i  +  y/i  -  e^y  3  (i  +  ^i  _  e2y  J 

Remarque.  —  Considérons  les  trois  anomalies  u,  t,  w,  et  d'abord  les  deux  pre- 
mières; on  peut  se  proposer  de  développer  la  différence  u  —t  suivant  les  sinus 
des  multiples  de  '(:  ce  but  est  atteint  par  la  formule  (B');  la  même  différence 
s'exprime  bien  simplement  à  l'aide  des  sinus  des  multiples  de  u,  puisque  l'on  a 
u  —  l^e  sinw.  Les  formules  (C)  et  (C,)  donnent  ensuite  le  développement  de 
la  différence  w  —  u  suivant  les  sinus  des  multiples  de  u  ou  de  w. 

La  troisième  différence  (^  —  «^  est  développée  par  la  formule  (D)  en  fonction 
des  sinus  des  multiples  de  w;  il  reste  à  y  introduire  les  sinus  des  multiples 
de  *C;  c'est  une  question  très  importante,  et  plus  compliquée  que  les  précé- 
dentes; elle  sera  résolue  plus  loin. 

On  peut  remarquer  encore  que,  dans  les  expressions  (C),  (C,  )  et  (D),  les  coef- 
ficients sont  des  fonctions  algébriques  très  simples  de  l'excentricité;  il  n'en  est 
pas  de  même  dans  la  formule  (B'),  ni  dans  celle  qu'il  nous  reste  à  obtenir,  et  qui 
doit  donner  "C  —  w  en  fonction  des  sinus  des  multiples  de  ^. 

85.  Donnons  encore  quelques  formules  intéressantes  dans  lesquelles  figurent 
les  fonctions  de  Bessel.  On  vérifie  très  aisément  les  deux  relations  suivantes  : 

a       du 

d.'-. 
a- 
(ii)  — ^  =  2esina. 

La  première  donne,  en  ayant  égard  à  la  formule  (/'), 

On  a  donc  ainsi  le  développement  périodique  de  -• 

On  tire  ensuite  de  la  formule  (i  i),  en  tenant  compte  de  (a')  et  (c'), 


APPLICATION    DES    TRANSCENDANTES    DE    BESSEL.  225 

d'où,  en  intégrant  et  désignant  par  G  une  constante  arbitraire, 


';-^c-,^u<e,^jp- 


Reste  à  déterminer  G;  or  on  a 


f  e  e' 

-^  =  I  —  2  e  cos  u  +  e^  cos"^  u^=i~\ 2  e  cos  u  -\ —  cos  2  u  ; 

a*  22' 


on  a  vu  plus  haut  que  le  terme  non  périodique  de  cosw  est  —  -,  et  que  celui  de 
C0S2W  est  nul;  donc  la  partie  non  périodique  de  ^  est  r  -h  -e^==G,  et  l'on  a 


On  peut  obtenir  aussi  facilement  les  développements  périodiques  de  sin(ï^  et 
cosM^  : 

On  a  d'abord 

a{i  —  e^) 

r  =  -^ '- , 

I  +  e  costv 

d'où 

ecos(p=—  I  H —  (i  —  e-), 
r  ' 

ou  bien,  en  remplaçant  ^  par  son  expression  {g). 
On  vérifie  ensuite  aisément  la  formule 


d.'' 
a 

e 

sinnp-, 

SJx—e' 

qui 

donne 

>  ' 

»près 

qu 

'on 

y  ■' 

sln 

i  remplacé 

V 

-  par  s 
^  fi 

a  valc 
de 

sint 
i 

f 

(/f') 

in^  =  2  y/i  — 

^'2- 

T.  - 

I. 

/  =  1 

'■«9 


226  CHAPITRE    XIII. 

Soit  C  l'équation  du  centre;  on  a 

sinC  =r  sintrcosÇ  —  costvsinÇ; 
d'où,  à  cause  des  formules  (k)  et  (k'), 


sin  C  =r  2  y/i  —  e^  ^ 


d ^i(ie)  sin^ÇcosÇ 
de  i 


+  esinC—  2 


^  ii{ie)  cos/Ç  sinC; 


si  l'on  transforme  sin?'Ccos'(  et  cosTCsin'C  en  une  somme  et  une  différence  de 
sinus,  on  obtient  la  formule  suivante 


SI 


n«C=:  \^  F/sin^C, 


où  l'on  a 


(0 


11-  ï  —  ^^  I  /     \       '    / 

I  \^■=:  e  -A J2(2e)  H —  \  i  — 


d  ]i{2c) 

de 


F, 


cl  pour  f  >  I, 
I  —  e" 


e 


jJ/+i[(^'+0e]-J/-,L('-0e] 


4-  ^  ,  _  e^  .  J}_  c?J,-4-i[(i  +  i)g]  _^       I       ^J,-i[(f'— i)e]  j 
i  -f  I  rfe  i—  i  de  i 


86.  Soient  ^  et  y;  les  coordonnées  d'une  position  quelconque  de  la  planète 
dans  son  mouvement  elliptique,  par  rapport  au  grand  axe  (axe  des  ^),  et  à  la 
parallèle  au  petit  axe  menée  par  le  centre  du  Soleil  (axe  des  y]).  On  aura 

^  m  r  Q,OSW:=:  a(C0SW  -    e), 


Y)  = /•  sinirnr  «^i  —  e'^  sin//. 

Si  l'on  remplace  sin  m  et  cosm  par  leurs  développements  périodiques  trouvés 
plus  haut,  on  obtient  sans  peine  les  formules  suivantes 


{m) 


[i—-\-X,  -1 


dans  les^,  on  doit  donner  à  l'indice  «toutes  les  valeurs  entières  depuis  —  oc 
jusqu'à  4-00,  en  exceptant  la  valeur  zéro. 


APPLICATION    DES    TRANSCENDANTES    DE    BESSEL.  227 

Enfin,  dans  une  méthode  importante  relative  à  la  théorie  des  perturbations 
planétaires  due  à  Hansen,  on   a  besoin  des  développements  des  expressions 

cos(p      sintp        -il-  .         •         j  w    1       1     1»  T 

^.2    et  ~^^}  suivant  les  sinus  et  cosinus  des  multiples  de  1  anomalie  moyenne. 

Ces  développements  sont  faciles  à  obtenir;  on  a,  en  effet, 

cosw       I  sintv       n 


Par  rapport  aux  axes  0?  et  Oy],  les  équations  différentielles  du  mouvement 
elliptique  de  la  planète  sont 

on  en  tire,  à  cause  des  formules 

«^Y)  d-f] 

1^  ~~"d^'' 

Dans  les  seconds  membres  des  deux  dernières  équations,  remplaçons^  et  v] 
par  leurs  valeurs  {m),  et  nous  obtiendrons 

/  =+  oc 

(n) 


Dans  ces  dernières  formules,  on  peut  ne  plus  excepter  o  parmi  les  valeurs 
de  i;  les  termes  correspondants  sont  nuls. 


2  28  CHAPITRE    XIV 


CHAPITRE  XIV. 

THÉORÈME  DE  CAUCHY.  -  NOMBRES  DE  CAUCHY. 


87.  Considérons  une  fonction  S,  finie  et  bien  déterminée,  de  l'anomalie 
excentrique  m,  ayant  pour  période  2û;  S  sera  aussi  une  fonction  périodique 
de 'C.  admettant  la  même  période;  on  aura  donc  ces  deux  développements  con- 
vergents 

(    c  ' 

\    s  r:=  -  «0+  «1  COSW  4-  a,  C0S2M  +  .  .  . 

(1)  ^ 

(  -h  biSinit -ibi  s\n2u -h. .  . , 

\  S  =  -  Ao -H  A,  cosC  +  A2COS2Ç +  . . . 

(2)  j  2 

(  +  B,  sinÇ  -I-  B,  sin2C  -i  .  .  . . 

Supposons  que  le  premier  soit  connu,  et  proposons-nous  d'en  déduire  le  se- 
cond; cela  est  facile  en  partant  des  formules  trouvées  dans  le  Chapitre  précé- 
dent pour  les  développements  de  cosy'w  et  sinyw  suivant  les  sinus  et  cosinus  des 
multiples  de  (^.  On  avait  fait 

l  =  00 

cosya  =  ^  /?'/'  4-  ^  /4"  ces  iX, 
1=1 

sinyw—  ^  9V'  sin«C; 

on  trouvera  aisément 


-  A„=:  -«o+^l/'ô"» 


A/  =  «,/??'+  a,p\^'  +  .  .  .  ^  ajf'/^  +  .  . . , 
B,^  ô.^l"  +  6,7',^'  +  .  .  .1-  />yr/l."  +.  .  .  . 


THÉORÈME    DE    CAUCHY,    —    NOMBRES    DE    CAUCHY. 


229 


OU  bien,  en  mettant  pour  les  quantités  p'f  et  q^-/^  leurs  expressions  à  l'aide  des 
transcendantes  de  Bessel,  formules  {b)  et  {b')  du  Chapitre  précédent, 

4-  2  «2  [-T/  -2  (  «'^  )  —  Jt  +  2  (  «e  )] 


(3) 


-f-  2  62[J,_2(/e)  -h  J/+2  ('■<?)] 
4-  3  b;,  [  Jj_3  (  /e  )  -\-  J/+3  (  'c  )] 


La  question  proposée  est  entièrement  résolue  par  ce  système  de  formules; 
on  devra,  pour  les  appliquer  numériquement,  calculer  les  valeurs  des  transcen- 
dantes 

Jo(e),     Jo(2e),     Jo(3e),      ..., 

J,(e),     Ji(2e),     Ji(3e),      ..., 

J2(e),     J2(2e),     J2(3e),      ..., 


Cauchy  a  résolu  la  même  question  d'une  façon  différente,  au  moins  quant  à 
la  forme;  nous  allons  faire  connaître  les  résultats  auxquels  il  est  arrivé,  sans 
donner  les  démonstrations  dans  toute  leur  généralité;  nous  nous  contenterons 
de  considérer  les  cas  qui  nous  serviront  réellement. 

88.  Posons 


(4) 


E^v'-^  =  .., 


la  formule  (2)  va  devenir 


ou  bien 

(5) 


S=iAo4-      -      A,(^  +  ^-')+      -      X.iz^-^z-^)-^. 
2     "  2  2        ^ 

2  y — I  2\/ —  I 


Sr=Po-f-P,2         -^V',z.^       4-...  +  P,-:;'       4-... 
4-  P.-,  z-  '    h  P    2  :=    ^  -1-  ...  4-  P-  ,•  c-  '■  4-  .  .  . 


23o  CHAPITRE    XIV. 

en  posant 

2  2    y/_i 

P  .-!  A  -  -  —  '    • 

2  2    ^__  I  ' 

d'où 

(     Ao=2Po, 

(6)  !  A,  =  P,  +  P_„ 

Remarquons  que,  si  p  est  nul,  l'intégrale  /      zPdl  est  égale  à  271,  et  qu'elle 

est  nulle  s'ip  désigne  un  nombre  entier  quelconque  positif  ou  négatif;  cela  ré- 
sulte de  la  formule 

j      zPdî^=  1      cos/>Cf/C +  \^— I   /      slnpKàZ. 

On  aura  donc,  en  multipliant  les  deux  membres  de  l'équation  (5)  par  z~'dï,, 
et  intégrant  entre  les  limites  o  et  2-, 


(7)  27rP,—  f     Sz-'dt; 

cette  formule  a  lieu  pour  toutes  les  valeurs  entières  de  i,  positives,  nulles  ou  né- 
gatives. 

Posons  maintenant 

(8)  E"^— 5; 

il  existe  entre  les  variables  :;  et^  une  relation  importante;  on  a,  en  effet, 

Z  ^=  u  —  e  sin  u  ; 
d'où  _  _  _ 

Remplaçons  V  —  i  sin  w  par 
et  nous  trouverons 

(9)  ^=5E"K^-D; 

telle  est  la  relation  cherchée. 


THEOREME    DE    CAUCIIY.     —    NOMBRES    DE    CAUCIIY. 

Nous  aurons  ensuite 


23  1 


<j?Ç  =:  (  t  —  e  cos  u  )  du 


e  /         I 
I .î  +  - 

2  V  S 


du; 


portons  ces  valeurs  de  z  et  de  cTC  dans  la  formule  (7);  elle  va  nous  donner,  en 
remarquant  que,  si  X,  croît  de  o  à  2u,  11  croît  lui-même  de  o  à  2tt, 


ou  bien 

(10) 

en  posant 

(II) 


.P../%.-^EÏHi[.-^(..i); 


r2TÎ 
\]s-'  du, 


du 


U— -SE 


ie  /        I   > 


C   /  I 

I ,v  -H  - 

2  \         s 


La  fonction  S  est  développable  en  série  convergente  procédant  suivant  les 
puissances  positives  et  négatives  de^;  cela  résulte  des  formules  (i)  et  (8);  il  en 
est  de  même  du  produit  de  S  par  l'expression 


c'est-à-dire  de  U. 

Nous  pouvons  donc  écrire 


"^^'^[-^(-^Ol- 


(12) 


U  =  p;  4-  p;  s  +  p;  5-^  + . . .  +  p;  s^  + . . . 

-hP;_i5--+pi2.s~--i-. .  .+p'.,-5-'+. . . 


On  conclut  de  cette  équation  que  l'on  a 

'       Vis-^  ds  =  inP'i, 
0 

et,  en  comparant  cette  formule  à  la  formule  (10),  on  arrive  à 

P/^p;. 

Donc  le  coefficient  P,  de  z',  dans  le  développement  de  (5),  est  égal  au  coeffi- 
cient P^.  de  5'  dans  le  développement  (12);  on  voit  qu'on  est  ramené  à  développer, 
suivant  les  puissances  de  s,  la  fonction  U  qui  est  un  produit  de  trois  facteurs: 

l'un  '"  ai*"*"  ^)  ^^^  ^^^^  développé,   l'autre  E'^    '     se  développe  aisément 


232  CHAPITRE    XIV. 

(cela  introduit  les  fonctions  deBessel);  enfin,  dans  un  grand  nombre  d'applica- 
tions, S  est  une  fonction  simple  de  s  :  c'est  en  cela  que  consiste  le  théorème  de 
Cauchy. 

Quand  on  aura  déterminé  ainsi  les  coefficients  P,,  on  calculera  A,  et  B,  par  les 
formules  (G). 

On  peut  donner  au  théorème  de  Cauchy  une  forme  différente  ;  écrivons  d'abord 
l'équation  (7)  comme  il  suit  : 


rfC. 


Si  nous  intégrons  par  parties,  il  vient,  en  remarquant  que  S  prend  la  même  va- 
leur pour  (^  =  o  et  r  —  271, 


Remplaçons  z  par  sa  valeur  (9),  et  ^  par  \/—  i  E"^  —  ^y^—  i,  et  nous  trou- 
verons finalement 

(i3)  27rP,=  -;   /      s-(^-'^~¥J^'~'^du. 


Or,  si  nous  considérons  la  fonction 


i    ds 


et  que  nous  la  supposions  développée  suivant  les  puissances  positives  et  néga- 
tives de  Sy  de  manière  à  avoir 


i  ds  "  -  Oo  +  Qi  ■«    +  Q2  s^   + .  . .  +  Q,-_,      .?'■-'      + .  . . 


nous  en  conclurons,  en  multipliant  par '("^''^^w  et  intégrant  de  o  à  211  relati- 
vement à  w, 

'       S'U-^)  '11  ^^V    ~s)  du. 

La  comparaison  des  formules  (i3)  et  (i4)  donne 
donc  P,  est  le  coefficient  de  s'~^  dans  le  développement  de  la  fonction  V. 


THÉORÈME    DE    CAUCHY.    —     NOMBRES    DE    CAUCIIY.  233 

Voici  donc  le  théorème  complet  dû  à  Cauchy  : 
Considérons  le  développement 

S  =  Po  +  P,    5      +  .  .  .  -1-  P,   s'-     +  .  .  . 

+  p_,—»  +  ...-i-p_i— '■+.... 

I'*  P,  est  égal  au  coefficient  de  5'  dans  le  développement  de  la  fonction 

(.)  „  =  SEÏ(-0[,_i(,^l)]. 

2"  Vi  est  encore  égal  au  coefficient  de  s^~*  dans  le  développement  de  la  fonction 


'  i   as 

Dans  les  applications,  on  prendra  celle  des  deux  formes  qui  paraîtra  la  plus 
avantageuse;  il  faut  remarquer  que,  pour  le  calcul  de  P,,,  «étanfnul,  on  devra 
employer  la  forme  (a). 

On  pourra  se  convaincre  facilement  qu'en  partant  de  la  forme  (a),  et  passant 
ensuite  des  valeurs  des  coefficients  P^  à  celles  des  A,  et  B^,  on  retombe  sur  les 
formules  (3). 

Faisons  néanmoins  une  application  au  développement  de  -■>  déjà  considéré 
ci-dessus. 
On  a 

la  fonction  U  se  réduit  à 

Vi  est  donc  égal  au  coefficient  de  s'  dans  le  développement  de  E^^    '',  c'est- 
à-dire  à  J,(/e);  P..,-  est  égal  à  J_i(—  ie)  =  J,(ie)  =  P,.  Les  formules  (6)  don- 


nent 

2 


Ao  =  Jo(o)=:i,        Aj=2jj(ie),        B,-  =  o; 


on  retrouve  bien  la  formule  déjà  obtenue 


-  =  H-2  V  Ji{ie)  cosiÇ. 


Avant  de  faire  des  applications  plus  compliquées,  nous  allons  introduire  des 
coefficients  numériques  que  l'on  rencontre  dans  plusieurs  questions,  et  aux- 
quels on  a  donné  le  nom  de  nombres  de  Cauchy. 

T.  -  I.  3o 


2  34  CHAPITRE    XIV. 

89.  Soient  j  et  q  deux  nombres  entiers  positif  s  ou  nuls,  p  un  entier  quelconque, 
positif,  nul  ou  négatif;  l'expression 


l=ix-P  (  .r  +  -Y  (x—  ^ 


peut  être  développée  suivant  les  puissances  positives  et  négatives  de  ^;  le  dé- 
veloppement contient  d'ailleurs  un  nombre  limité  de  termes.  Nous  représentons 
par  N_^j^^  le  terme  indépendant  de  x  dans  ce  développement;  on  peut  dire 
aussi  que  N_^j  ^  est  le  coefficient  de  x''  dans  le  développement  de  l'expression 

(x-h-j  (x  —  ~]  suivant  les  puissances  de  x;  '^-pj,q  représente  l'un  quel- 
conque des  nombres  de  Cauchy.  L'introduction  de  ces  nombres  permet  de  pré- 
senter d'une  manière  plus  simple  certains  développements  qui  se  rapportent  au 
mouvement  elliptique;  nous  allons  h\ve  connaître  quelques-unes  de  leurs  pro- 
priétés. 
On  a 

=  1,        si    J  +  g  —p  est  nu], 

—  o,        si    y  H- ^ —/?  est  négatif  ou  impair. ' 


(r4)  N. 


P,J<9 


En  effet,  le  développement  du  produit  lx-i--j  (x  —  -]  est  de  la  forme 

J7+-J    (x Î-)    =:xJ^9 +  CiXJ-^'!-^+C3xJ-^^-''-\-.  . .; 

on  en  conclut 

l  —  x-p(x+-\    lx—-\    —XJ+1-P+ CiXJ+i-P-'^+c^xJ^i-P''*-\- 

On  voit  que,  si  j -+- q  —  p  est  nul,  la  partie  constante  de  I  est  égale  à  i  ;  si 
J  -^  q  —  p  est  négatif,  il  n'y  a  pas  de  partie  constante,  et  il  en  est  de  même 
siy  -^  q  —  p  est  impair. 

On  a  la  relation 

(l5)  N;,,y,^=:(-l)7N_„,y.,. 

En  effet,  ^-p,j,q  est  le  terme  indépendant  de  x  dans  le  développement  de 
x'P(x-] — j  (x — -j  ;  ce  sera  aussi  le  terme  indépendant  de  ^' dans  le  déve- 
loppement de  l'expression  suivante,  que  l'on  déduit  de  I  en  cbangeant^r  en  —j 


(1  ^-  J   /   X  ^  7  /  l   \J   /  I   ^  */ 


THÉORÈME    DE    CAUCHY.     —    NOMBRES    DE    CAUCIIY.  235 

or  ce  dernier  terme  est  par  définition  égal  à  (  —  O^^p.y,?'  ^^  formule  (i5)  est 
donc  démontrée. 

Cherchons  l'expression  analytique  de  N_^o,y  ^n  supposant  q^p,  ce  qui  est 
toujours  possible  d'après  la  formule  (i5). 

On  a 

\  œ  )        ^d^        ^    1.2...  a.  r.  2...  (3  ' 

où  a  et  j3  sont  deux  entiers  nuls  ou  positifs  vérifiant  la  relation  a  +  ^  =  ^  ;  pour 
obtenir  le  terme  constant  de  ce  développement,  il  faut  faire 

a  — [3— /?^^o; 
on  en  conclut 


«  —   )  p  —    


et 


N-,,,o,7=(-0 


q—p 


1.2... —  1.2...  ^ 


2  2 


(I6)  N_,,o,,  =:(-!)     •■       ^  '  ^^  ' 


1,2.   .  .  -^ ~ 


On  pourra  calculer  par  cette  formule  les  valeurs  de  ^-p,Q,q  et  former  un  pre- 
mier Tableau  contenant  tous  ces  nombres  :  p  sera  l'argument  horizontal,  et  g 
l'argument  vertical  du  Tableau. 

On  a  ensuite  la  relation 

(17)  ^-p,j+i,i^^  ^-p+^j,9~^  ^-p-ij,9' 

qui  résulte  de  la  formule 

On  aura,  en  particulier, 

on  pourra  donc  former  un  second  Tableau  contenant  les  nombres  de  Cauchy 
pour  lesquels  y  =  i. 

On  continuera  ainsi  poury  =  2,y  =  3 

Nous  allons  reproduire  quelques  Tableaux  donnant  les  valeurs  des  nombres 
de  Cauchy,  N_^jy,  poury  =  o,y  =  i  ety  =  2;/?  est  l'argument  horizontal,  q  l'ar- 
gument vertical  ;  quand  une  case  est  vide,  c'est  que  le  nombre  correspondant  est 
égal  à  zéro. 


236 


CHAPITRE   XIY. 


Tableau  des  N_j:,,o,<7- 

{p  est  l'argument  horizontal  et  g  l'argument  yertical. 


0 

-\-    1 

+  2 

-4-  3 

-4-  4 

-4-  5 

-f-  6 

^'r-    7 

-4-  8 

-4-  9 

0 

-+-  T 

1 

-+-  I 

2 

—  2 

-f-  I 

3 

—  3 

-4-  I 

4 

+  6 

-  4 

-+-   I 

a 

-+-  10 

—  5 

-4^  i 

6 

20 

-T-   l5 

—  6 

^-  I 

7 

—  35 

+  -j-i 

—  7 

-f-  I 

8 

-i-  70 

-  56 

-f-  28 

—  8 

+  I- 

9 

-f-126 

-   84 

+  36 

—  9 

-4-  I 

Tableau  des  N-;,,],^. 


0 

+  1 

-4-  2 

-4-  3 

-!-  4 

-4-  5. 

-h   6 

+  7 

+  8 

-1-  I 

-+-   1 

—  I 

-4-  I 

—  a 

-h   I 

-4-  2 

—  3 

-^  I 

+  5 

-  4 

-f-  I 

—  5 

+  9 

—  5 

-f-  I 

-  14 

—  28 

+  14 

—  6 

-4-  I 

-4-  14 

-t-  20 

—  7 

Tableau  des  N_/,,2,,7. 


0 

-4-  1 

-H  2 

-t-  3 

-H  4 

-t-  5 

4-  6 

-4-  7 

+  8 

-h  9 

0 

-+-  1 

-4-  I 

1 

-t-  I 

-4-  I 

2 

—  2 

-4-  I 

3.  

—  2 

—  1 

-t-  I 

4 

-f-  4 

—  I 

—  2 

-1-  i 

5 

-^  5 

■4-  I 

—  3 

-f-  1 

6 

—  10 

+  4 

+  4 

-  4 

-4-  I 

7 

-  14 

-4-  8 

—  5 

THÉORÈME   DE    CAUCHY.     —    NOMBRES    DE    CAUCHY.  287 

Nous  renverrons  pour  plus  de  détails  à  un  Mémoire  intéressant  de  M.  Bourget, 
inséré  dans  le  Tome  VII  des  Annales  de  l'observatoire  de  Paris,  et  particulière- 
ment aux  pages  3oo-3o3  de  ce  Mémoire. 

Le  lecteur  pourra  consulter  aussi  le  Tome  V  de  la  i*^^  série  des  OEuvres  com- 
plètes de  Cauchy,  p.  3o8-3io  (Paris,  Gauthier-Villars,  i885). 

90.  Développement  de  (-  —  i]     suivant  les  cosinus  des  multiples  de 

l'anomalie  moyenne,  m  désignant  un  nombre  entier  positif. —  ^  —  (~  ~  i 

est  une  fonction  périodique  de  C;  la  période  est  271,  et  la  fonction  est  paire;  on 
aura  donc  en  série  convergente 

/•       \  '"■      I 


(18)  (^~V    =;<'"'+ 2  ^l-""cos^-Ç 

ou  bien 

1=00 

S  =  P;,""  4-  2  PI"*'  (2'  +  z-i  ) 


avec 


on  a 


■.(m) . 


2p(/'M. 


f  e\  '"  /  I  \  '" 

(19)  S  =  (— ecos?0'"=(— 0"M -)     (•^+".)     • 

Pour  trouver  PJ,"",  nous  appliquerons  la  première  forme  du  théorème  de  Cau- 
chy; P'""  sera  égal  au  terme  indépendant  de  s  dans  le  développement  de  la 
fonction 

u.=(-.)»(0"*(--:)"'[-i(^-:)]- 

Il  y  a  deux  cas  à  considérer,  suivant  que  m  est  pair  ou  impair  : 
i"  m  =  ini' . 
On  a 

le  terme  en  f  ^h — j         ne  donnera  pas  de  terme  indépendant  de  s\  il  y  eu 
aura  un  au  contraire  provenant  de  f  y  -f-  -  j     ,  et  son  coefficient  sera 

(  m'  -f-  I  )  {m'  -\-  2) . .  .im' 
1 . 2 ...  m'  * 


238  CHAPITRE    XIV. 

on  aura  donc 

!_„,,_  {m'+,){m'+2)...'2m'  /eV-', 

^^^^  2  0    "  "      1.2. 3... m'     '  v^y    ' 

2"  m  =  2m' 4-  I. 
On  a  alors 

C'est  maintenant  le  terme  en  is-\ —  j  qui  ne  contiendra  pas  de  partie  in- 
dépendante  de  s,  tandis  que  (^  +  -  )         donnera  la  partie  constante 

(m' -h  2)  jm' -h  S) ...  (2m' -h  2)  ^ 

1  .2.  .  .(w'4-  l)  ' 

on  aura  donc 

/,,N  l^(îm'+i,_  (m'+2)(m'+3)...(2m^+2)  fey'"'^^ 

^^  2  0      ~         i.2...(/n'+i)         v^y 

Il  nous  reste  à  calculer  ^cj/"' =  PJ'"',  «étant  différent  de  zéro;  nous  applique- 
rons la  seconde  forme  du  théorème  de  Cauchy,  et  nous  aurons  pour^cj""  le  coef- 
ficient de  s^~*  dans  le  développement  de  la  fonction 

en  remplaçant  S  par  sa  valeur  (19),  on  trouve  que  cela  revient  à  chercher  le 
coefficient  de  /  dans  la  fonction  V  =  V^, 

en  développant  l'exponentielle  suivant  les  puissances  de  ^ ,  il  vient 

ie 

.  -.  T'  (^  -  ¥^-  '^ = (^  -  -:)"'■■■  H)-H-^  T'  (^  -  -:  )' 


le 


.^(-o"*""(-^y 


ie\'J 


,+ir"Y.-iV"' 


1 .2. . .^  \  sj         \  s ) 


THÉORÈME    DE    CAUCHY.     —    NOMBRES    DE    GALCIIY.  289 

Le  coefficient  de  s'  dans  le  second  membre  de  cette  formule  sera,  en  introdui- 
sant les  nombres  de  Cauchy, 

On  aura  donc 

/  le 
im  le 


(-)  cr=(-.)--  I    2  T^i^ «_,„„„,„.. 


1.2...^ 

7  =  0 

Les  formules  (20),  (21)  et  (22)  résolvent  le  problème  qui  se  trouve  ramené 
au  calcul  des  nombres  de  Cauchy;  ces  formules  sont  dues  à  M.  Bourget.  On  re- 
marquera que,  pour  que  N_,^,„_,^y^.,  ne  soit  pas  nul,  on  doit  avoir 

—  i  +  ( m  —  i)  4-  ^  +  I  =:  2  A-, 
X:  étant  un  entier  positif  ou  nul;  donc 

m  +  q^=.i-\-  ik. 

Il  en  résulte  que,  relativement  à  e,  c/"'  est  de  l'ordre  i,  et  ne  contient  que  des 
puissances  de  e  dont  les  exposants  sont  de  même  parité  que  i. 

91 .  Développement  de  (  -  j  suivant  les  cosinus  des  multiples  de  l'ano- 
malie moyenne,  m  désignant  un  nombre  entier  positif.  —  Nous  aurons  en 
série  convergente 

z  =  00  I  =  00 

i-\  1=1 

en  faisant 

Q(.m)_-2p(m)^ 

La  fonction  S  a  d'ailleurs  pour  expression 

Nous  appliquerons  le  théorème  de  Cauchy  sous  sa  première  forme;  PJ""  sera 
le  coefficient  de  5'  dans  le  développement  de  la  fonction 


(24) 


"=[-^-0]"""""^^'^' 


24o  CHAPITRE    XIV. 

Commençons  par  Pjf";  ce  sera  le  terme  indépendant  de  s  dans  le  développe- 
ment de 

or  on  a,  en  laissant  de  côté  les  puissances  impaires  de  5  h-  -.  qui  ne  nous  don- 
neraient aucune  partie  indépendante  de  s, 

1.2  \2/     \  S 

(m  —  i)/n.  .  .(m  +  2p  —  2)  /eyP  /     ,     i  y-P 
"^      .  1 .2. . .2p  V2  /     V  s 

On  trouvera  ainsi 


(25) 


1  p,,„,_         ( m  —  I ) m  /ey       (m  —  i)m(m  H- i)(/n  +  2)  /e 

2  »    ~'"^        (I)»         V2;    '^  (1.2)^  V2 

(/?i — i)/n(m  +  i).  .  .(m  H- 2p  —  2)  /^yP 


(1.2. ..pr 

Venons  maintenant  à  la  recherche  de  GJ"";  posons,  pour  abréger, 


mo  =  I , 

m  —  1 
I 

(m —  i)m 


(26)  {  1.2 

y 

(m  —  i)m.  .  .{m  +/  —  2) 


mi=^ 


1.2. ..y 


nous  aurons,  par  la  formule  du  binôme, 

j-O 

La  formule  (24)  nous  donnera  ensuite 


^-i."^{t}\^-'')'-'^^:.::jrhî 


;=0  7=0 


^^  1.2.  .  .7  \2/ 
/        7 


THÉORÈME    DE    CAUCHY.     —    NOMBRES    DE    C.VUCHY.  2/j  I 

On  en  conclut,  en  introduisant  les  nombres  de  Cauchy, 

i'i  f  e\  J'^'J 


(.-)  «""-=22T:r::;;'"vU     ^-'■'■■'' 


J      1 


j  varie  de  o  à  +  co,  et  q  aussi;  on  a  vu  que,  pour  que  ^-,;j,q  ne  soit  pas  nul,  on 
doit  avoir 

k  désignant  un  nombre  entier  nul  ou  positif;  il  en  résulte  que,  relativement  à  e, 
le  coefficient  GJ'"'  sera  de  l'ordre  i,  et  ne  contiendra  que  les  puissances  de  degrés 
ï,  ï -h  2,  i  +  4>  •  •  •  de  ^. 

Calculons  en  particulier  G'^"";  nous  trouverons 

^G'^'=::|(WlN_,,l,o-hW^oN_l,o,l) 

+  (-)  ('».N__,,,,.+  --N^,,,,,+  ^N_,,,,,+  ^N.,,m) 

"^  1.2.3.4       ••'''       7:^3:475  ^^-''«'V' 

On  trouve  directement 

N_i, 1,0  =  4-1,      N_i,o,i  =  +i; 

N-i,3,o  =  +3,      N_i,2, 1=4-1,     N_,,i,2=— I,     N_,,o,3-— —  3; 

N_i, 5,0  =  4- 10,     N_,,i,i  — +2,     lN_,,3,2--=— 2,     N_i,2,3=  — 2,     N._,, 1,4=4-2,     N-1,0, 5  =  4-10; 


et,  en  remplaçant  m^,  m, ,  m^,  . . .  par  leurs  valeurs  (26),  il  vient 

92.  Appliquons  les  formules  précédentes  au  cas   de   m—i\  nous  aurons 


alors 


P=^G[.^'+2G'/'cos.-Ç; 


la  formule  (sj)  donne  ensuite 

1  /^/o,  '  I    o       1-3    ,  1 .3. .  .(20  —  i)    ,„ 

2  "  2  ■>..  \  a.4. .  «ap 

T.  -  I.  3i 


2^2  CHAPITRE    XIV. 

_1 

le  second  membre  se  trouve  être  le  développement  de  (i  —  e^)  ^  On  a  donc 

Les  formules  (26)  et  (27)  donnent  ensuite 

mo  = /»i  =  mj  = .  .  .  =  I , 

enfin  on  aura 

(29)  ^  =  -^,,,,_.+  y  G<,^'cos.-Ç. 

^  1  =  1 

Nous  allons  déduire  de  là  un  développement  dont  l'importance  est  fonda- 
mentale, celui  de  l'équation  du  centre  suivant  les  sinus  des  multiples  de  l'ano- 
malie moyenne. 

En  désignant  toujours  par  w  l'anomalie  vraie,  le  principe  des  aires  nous 
donne 

dw  ,    , -, 


on  en  conclut 


dw       a- 


(3o)  5f  =  ;-W'--"' 

et,  en  remplaçant -2  par  son  développement  (29), 


dw 


^  =  n-  v/i  -  e'  2  ^'"  ^^^ ' -• 

Multiplions  par  £^,  intégrons  et  déterminons  la  constante  par  la  condition 
que,  pour  '(  =  o,  on  ait  wp  =  o;  il  viendra 


i  ^  » 


i 


i  =  l 

Si  donc  nous  désignons  l'équation  du  centre  par  c  et  que  nous  fassions 

I— /i 
(a)  trr:  2  H;siniÇ, 


THÉORÈME    DE   CÂUCHY.     —    NOMBRES    DE    CxVUCHY.  243 

nous  aurons 

i     <l 


<„  H,=  -^2i:i:£r^(î)  '^— = 


tout  est  donc  ramené  en  dernière  analyse  au  calcul  des  nombres  de  Gauchy. 

On  se  rappelle  que  les  indices  j  et  q  prennent  toutes  les  valeurs  entières 
nulles  ou  positives  satisfaisant  aux  conditions 

j  -\-q~  i, 

y  +  </  =  «■  + 4, 

) 

on  aura  donc  pour  H^-  une  expression  de  cette  forme 

H<=^^[Hl«'(r/-H,'(0'^V...]. 


Cherchons  l'expression  de  HJ"';  nous  aurons 


/        '/ 


OÙ  les  indices/  et  q  prennent  toutes  les  valeurs  entières  nulles  ou  positives,  telles 
que  y  -^  q  —  i-,  or  on  a  vu  que,  dans  ces  conditions,  on  a  N_^-,y,^  =i  ;  on  trou- 
vera donc,  pour  le  coefficient  cherché, 


H<-»'-27 


1^'       .  .         . 

l'J  II-  r 

—  —  IH 1 +.  ..-1 .' 

1. . .q  I  1.2  i  .2. . .1 

q  =  0 


Remarque.   —  On  a  vu  dans  les  n"'*  91  et  92  que,  pour  m—  i,  -  GJ,""  est  égal 

à  I  et  que,  pour  m  =  i,  -  GJ,""  se  réduit  à       ^    ^-  On  peut  démontrer  que  l'on 

peut  sommer  la  série  (23)  quel  que  soit  le  nombre  entier  m,  supposé  mainte- 
nant supérieur  à  2.  On  tire,  en  cfïet,  de  la  formule  (23), 


^«-U'"(-0'"> 


a 


ou  bien,  en  remplaçant  dC,  par  sa  valeur  tirée  de  (3o)  et  remarquant  que  w  varie 
entre  les  mêmes  limites,  o  et  2-,  que  C 


244  CHAPITRE   XIV. 

On  a  d'ailleurs 


/' 


a        i  +  ecosi^ 
il  viendra  donc 

Or  on  a,  en  employant  la  formule  du  binôme, 

(i  +  e  cos  (v)'"-2  dw  -=.  I     dw  h e  j     cos^^'  dw 


^ ^: e-  I     cos^  w  dw  -+- .  . 


I  .2 


(a«  —  2)  (m  — 3). .  .(m -- o— i)    „  r^       „       , 
1.1... p  J^ 


L'intégrale    /    cos^'w^^m^  est  nulle  si  p  est  impair,  et  égale  à 

1.3.5. ..(/)  —  i) 


7^, 


2.4.6. . .p 

SI  p  est  pair.  On  trouve  ainsi,  après  une  légère  transformation  des  coefficients, 


iGr=(.-^=r'"[.  +  ^"^li^^^'(0' 


(3i) 


{m  —  2){m  —  3)(m  —  ^){m  —  5)  /e\* 


(1.2)*  \2 

{m  —  2)  (m  —  3). .  .{m  —  7 )  / e 


(1.2.3)^ 


©"-]■ 


On  voit  que  la  série  qui  figure  au  second  membre  de  cette  formule  se  termine 
d'elle-même,  si  m  est  un  nombre  entier  supérieur  à  2  ;  pour  w  =  2,  ce  second 

membre  se  réduit  bien  à  — == 


y/i  — e^ 

Pour  terminer  ce  sujet,  nous  reproduirons  ici  l'énoncé  d'un  théorème  que 
nous  avons  démontré  dans  les  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  Sciences,  t.  XGI, 
p.  897  : 

Soit/(r)une  fonction  finie  et  bien  déterminée  du  rayon  vecteur  r;  on  pourra 
développer  cette  fonction  suivant  les  cosinus  des  multiples  de  l'anomalie 
moyenne 


THÉORÈME  DE  CÂUCHY.  —  NOMBRES  DE  CAUCHY 


245 


Le  coefficient  B,  est  représenté  par  une  série  ordonnée  suivant  les  puissances 
de  l'excentricité;  voici  sa  valeur  symbolique  : 


f  e\  ^-^^-P 


(32)     1b,=  (-i)^-  y  ^^ p-— .  ^(^-0'^^-'(?  +  0''-U^^^■+2/>); 

^     '^      2  '    M^  1 .2. .  .p.1.2. . .  {i-h p) 

p  =  0 

quand  on  aura  effectué  le  produit 

on  devra  y  remplacer  une  puissance  quelconque  de  l,  \^  par 

^  dai    ' 

le  coefficient  de  (  -  )        dans  -B,  se  présentera  sous  la  forme  suivante  : 

OÙ  les  a  sont  des  coefficients  numériques;  on  voit  qu'on  a  pu  condenser  cette 
expression  en  adoptant  une  notation  symbolique. 


93.  Posons 


a 


y  =  ^v  —  Ç  —  C  ; 


nous  trouverons  sans  peine,  en  partant  des  formules  des  n*^*  90  et  92, 
-[L|!(.y_.,..]eos6,--|i-Z(.y_...]eos,C-.... 


(33) 


246 
et 


CHAPITRE    XIV. 


(34) 


ri223  /e Y 


36    V2, 
sin6Ç 


p-s#(-:y-"J--^- 


Ces  deux  formules  sont  l'une  des  bases  fondamentales  du  développement 
usuel  de  la  fonction  perturbatrice,  celui  qu'a  adopté  M.  Le  Verrier. 

On  aura  à  en  conclure  les  développements  de  x^,  x"\  ....  de  y^,  y^  . . . ,  de 
xy,  x-y,  . . . ,  xy-,  xy^  . . .,  et  en  général  de  x"'y"  suivant  les  sinus  ou  cosinus 
des  multiples  de  '(. 

Pour  ce  qui  concerne  les  puissances  successives  de  x,  la  question  est  résolue 
par  les  formules  du  n°  92;  elles  montrent  que  x'"  ne  contient  que  des  cosinus 
des  multiples  de  'C  et  que  le  coefficient  de  cosi'C  est  de  la  forme 

(  35  )  ce'+2^'  +  Cl  e'+»'^+2  _^  ^^  gi+2k+i.  + . . . , 

k  désignant  un  entier  positif  qui  peut  être  nul;  on  doit  avoir  d'ailleurs 

i  -h  2  k  7.  m. 

Pour  les  puissances  successives  de  y,  on  les  effectuera  de  proche  en  proche,  en 
partant  de  la  formule  (34),  que  nous  écrirons  ainsi 

y  r=z.  .  .-\-b,,  sin/>Ç-i-. . .+  b,,sh\q'Z  -\- . . .  ; 

bp  et  h,j  sont  respectivement  des  ordres  p  et  q  relativement  à  e,  et  ne  renferment 
que  des  puissances  de  e  dont  les  exposants  sont  de  même  parité  que/>  et  ^;  on 
aura  d'abord 


ou  bien 


y^  =  ,  .  .  +  l{bl-^  bl)  -  \blc0s2pK  -  ^blC0S2rjt: 

-\-b,,b^COS{q  ~-p)^—  b,,b,jCOS{q  '\-p)K-h 


THÉORÈME   DE    CAUCIIY.     —    NOMBRES    DE    CAUCHY.  247 

11  n'y  aura  donc  que  des  cosinus  dans  le  développement  de  y^;  l'ordre  de  {b-^, 
coefficient  de  cos2/?C  est  2/?;  celui  de  bpbq,  coefficient  de  cos(^  +p)^  ^st  q  +/?; 
l'ordre  de  bpb^,  coefficient  de  cos(^  " p)^  est  q  -i- p  —  (q  —  p)  -i-  2p. 

On  en  conclut  aisément  que  le  coefficient  de  cosî^  dans  y-  est  de  la  forme  (35), 
et  que  l'on  doit  avoir 

i -\-  2k^2. 

On  verra  de  même  que  y^  ne  contiendra  que  des  sinus  et  que  le  coefficient  de 
s'mit,  sera  de  la  forme  (35),  avec 

i  +  2  /c  ^  3 . 

En  général,  le  développement  de  y"  ne  renfermera  que  des  cosinus,  si  n  est 
pair,  et  des  sinus,  si  n  est  impair;  les  coefficients  de  cosï^  et  de  s'ini'C,  seront  de 
la  forme  (35),  avec  la  condition 

i  +  2k^n. 

On  passera  ensuite  aisément  aux  développements  périodiques  des  produits 
tels  que  x'"y",  où  m  et  n  désignent  des  nombres  entiers  positifs  ou  nuls;  x"'y" 
ne  contiendra  que  des  cosinus  si  n  est  pair,  des  sinus  quand  n  sera  impair;  les 
coefficients  de  cos^C  et  de  s'ini^  seront  de  la  forme  (35),  avec  la  condition 

i  +  2  A'rm  H-  n. 

Le  Verrier  a  donné  les  développements  ci-dessus,  pour  toutes  les  valeurs 
telles  que  m  +  n^y,  dans  le  Tome  I  des  Annales  de  V Observatoire  de  Paris, 
pages  343-345;  il  a  négligé  e%  e\  .... 

94.  Nous  aurons  besoin  également  des  développements  périodiques  de 
xi'-'Tcoshy        et  de        \''-'J sinhy, 

OÙ  p,  q,  h  sont  des  nombres  entiers  nuls  ou  positifs,  q  étant  au  plus  égal  a  p. 

Pour  les  obtenir,  il  suffira  de  remplacer  cosAy  et  sinAy  par  leurs  développe- 
ments connus  suivant  les  puissances  de  hy. 

On  trouvera  ainsi 

h^  h* 

(36)  \i'-'/coshy=z\''-i x^-'^^'^  + --—x/'-'/y*  — . . ., 

.    ,  h  h^ 

(37)  x/'-'/sin/iy=  -\P-iy _^  x^'-^y^  ■+-...  ; 

^   ^  ^  i  1.2.6 

il  n'y  aura  plus  qu'à  remplacer  les  diverses  puissances,  telles  que  x^yP,  parleurs 
développements  ci-dessus;  le  nombre  entier  h  restera  indéterminé. 


248  CHAPITRE   XIV.     —    THÉORÈME    DE    CAUCHY.     —    NOMBRES    DE    CAUCHY. 

On  verra  aisément  que  x^"^cosAy  ne  contiendra  que  des  cosinus,  tandis  que 
x^~^sinAy  ne  renfermera  que  des  sinus;  le  coefficient  de  cosi^  dans  x^~^cos^y 
sera  de  la  forme  (35),  avec  la  condition 

le  coefficient  de  mniX,  dans  x^~^sinAy  sera  de  la  forme  (35),  avec  la  con- 
dition 

i-[-2kz.p  —  q-V-i. 

Ces  nouveaux  développements  se  trouvent  dans  les  pages  346-348  du  Tome  I 
des  Annales  de  l' Observatoire . 

Enfin  il  nous  sera  encore  nécessaire  d'obtenir  les  développements  périodi- 
ques de 

et  ^ 


p,  q  et  h  désignant  des  nombres  entiers  nuls  ou  positifs  ;  on  les  obtiendra  en  dé- 
veloppant par  la  formule  du  binôme  (i  +  x)~'P  '  suivant  les  puissances  entières 
et  positives  de  x  : 

(38)  : — ^  r=:x'7cos/iy  — x'^+'oos/iV-i- ^^^ -x^+^coshy  —  .  .  ., 

(3o)      ; -^  z=  \f  sm hy  —  ■£- x^^^  smhy  -\- ^^ ^—^ — -\''+^smhy  — 

On  se  trouvera  donc  ramené  à  appliquer  plusieurs  fois  les  formules  (36)  et  (37); 

le  développement  (38)  ne  contiendra  que  des  cosinus  et  sera  de  la  forme  (35  j 

avec  la  condition 

i~ir2k  =  q; 

(39)  ne  contiendra  que  des  sinus,  avec  la  condition 

i -+-  ikz,q  -\-  i. 

Ces  développements  occupent  les  pages  348-355  du  Tome  I  des  Annales  de  C Ob- 
servatoire. 


CHAPITRE   XV.     —     FORMULES    DE    HANSEN.  249 


CHAPITRE  XV. 

FORMULES  DE  HANSEN  POUR  LE  DÉVELOPPEMENT  DE  CERTAINES  FONCTIONS 
DES  COORDONNÉES  DU  MOUVEMENT  ELLIPTIQUE. 


Dans  la  méthode  de  Hansen,  relative  au  calcul  des  perturbations  absolues  des 
petites  planètes,  on  a  besoin  de  développer,  suivant  les  sinus  et  cosinus  des 
multiples  de  l'anomalie  moyenne,  des  fonctions  autres  que  celles  que  nous  avons 
considérées  jusqu'ici.  Hansen  a  traité  ce  sujet  dans  son  Mémoire  intitulé  : 
Entwickelung  der  negativen  und  ungeraden  Potenzen...  (^Mémoires  de  la  Société 
Royale  des  Sciences  de  Saxe,  t.  IV).  Nous  croyons  devoir  résumer  ici  la  partie 
essentielle  de  ce  Mémoire. 


95.   Il  s'agit  de  développer  les  fonctions 


-  )   sinmjv     et     (  -  )   cosm«ï' 

al  \a 


met  n  désignant  deux  nombres  entiers,  le  premier  positif,  le  second  positif  ou 
négatif. 

Ce  sont  des  fonctions  périodiques  de  C;  la  première  est  impaire,  la  seconde 
paire.  On  aura,  en  séries  convergentes, 

!(-\    sinm<v=         H- B,  sin  Ç  +  Rj  sihaÇ -f-. .  .4- B,siniÇ -h. .  . , 
\«/ 
//•\"  I 

(  -  1   cos/n(i'  — -  Co4-  C,  cosÇ  +  C2C0S2C4-. . .  -+- C,cos/C +  •  ■  • . 

T.  -  I.  32 


20 O  CHAPITRE    XV. 

Posons,  comme  dans  le  Chapitre  précédent,  E''^"*  =z;  nous  tirerons  de  (i) 

/^y E'"'W=î  ^  1  Co  +  -  C,(g  +  5-1)  +  .  .  .  +  -  C,(s'4- 2-')  +. . . 
\a/  2  2  2 

+  -B, (s— 5-1)+... -H  -B,-(5'  — ;5-')+.... 


Faisons 


-   ivo  Aq         , 


l(Ci4-B,)=:Xr',         1(C.-B,)  =  XYS 


^  (Cr  h  BO  =  X^'" ,         i  (C,  -  B,-)  =  X!!:-"', 


il  viendra 


/'iyE""*'>^^  =  X^''"  +  Xî'"'5'   +...H-Xf'"'5'  +, 
+  X!!',"'  5-'  + . . .  +  X:';.'"  5-'+ . 
ou,  plus  simplement, 


On  est  donc  ramené  à  développer  (  -  )  E'"'"^  suivant  les  puissances  positives 


et  négatives  de  z.  On  aura  ensuite 


(3) 


Avant  de  procéder  à  la  détermination  générale  de  X"'"*,  nous  allons  résoudre 
quelques  questions  préliminaires. 

96.  Considérons  deux  nouvelles  exponentielles  qui  correspondent  à  l'ano- 
malie excentrique  et  à  l'anomalie  vraie, 

(4)  ^=:E"'v'^,  y  =  W'^~~',  Z~Y.U~'; 

y  est  ce  que  nous  appelions  s  dans  le  Chapitre  précédent.  On  aura  donc,  comme 
on  l'a  vu  dans  ce  Chapitre, 

—' (  -M 
(a)  5  =  jE  *V''  y). 


201 


FORMULES    DE    IIANSEN 

On  peut  aussi  trouver  une  relation  entre  00  et  y;  partons,  en  effet,  de  la  for 
mule 

2       V  I 


tanj 


—  e  w 
tang  —  > 

-+-  e         °  2 


■     E^-^-E--^ 


,  ,  Il  I        ti^  —t.     '  1         V—l      ,  W  ICC  —  l 

remplaçons-y  tang  -  par^  ^^^_«^  =  ^  j^TT'  "'"SlP^''^  ^Tl  ' 
et  posons 


'i~e  _   I  — fi 

I  +e  ~  iH-  (3' 


d'où 


(4) 


(3 


I  — v/i-'-e^ 


nous  trouverons  ainsi 
d'où 

on  en  déduit 


j'  —  I  _^  I  —  |3  or  —  I 


y  H-  I       I  -+-  j3  ^  +  I 
.r  +  (3 


(3 

I  +  - 


(3/ 


(3/ 


Si  nous  éliminons  j  entre  les  équations  (a)  et  (^),  nous  aurons  une  relation 
entre  :;  et  ^;  nous  tirons  d'abord  de  la  formule  (b) 


7-^=('-(3')(^-^p— )=('--P^) 


.T  I         \ 

1  +  (3:r        cc  H-  (3y  " 


En  portant  dans  la  formule  (a)  la  valeur  (b)  de  7  et  la  valeur  ci-dessus 
de  j >  et  remarquant  que  l'on  a  -  (1  —  ^-')  =  ^\Ji  —  e-,  on  trouve 


(c) 


::^^(l+|Vl  +  [3^)-lE    ^*^'    '^C  +  fi^-       l+>.r-.) 


Il  convient  de  remarquer  que,  d'après  sa  définition  (4),  ^  est  plus  petit  que  e, 
et  diffère  peu  de  -  si  e  est  petit. 


252  CHAPITRE    XV. 

Exprimons  maintenant  le  rayon  vecteur  r  en  fonction  de  ce  ou  de  y;  on   a 
d'abord 

-=i 7  4--=—  ^^- -^ 

a  2  V        7/  2/ 


d'où 

On  a  ensuite 

/•  I  —  e^      I  —  e^  2(1  —  e"^)  ce 

a        1 4-  ecosnp"  ~  e  /  i  \        ex'^-\-  ix  -\-  e 

14-  -  Lr4-  - 

r  2(1  —  e^)x  2(1  —  e^^x 

a 


(■-^^^)(-^^=4=^)  ^(--p)(-è) 


/•  ^  I  —  e^  1) 


a  e 


OU  bien 

(6)  '•_(,_  p.)' 


a  I  4-  [3*  /         [3 


(.+?-)(.+!) 


Nous  aurons  tout  à  l'beure  à  introduire  du  ou  dw  au  lieu  de  dX^\  nous  au- 
rons pour  cela  les  formules 

(7)  dX,  =  -du, 

(8)  dK^'l     ''" 


97.  Nous  pouvons  maintenant  aborder  la  détermination  de  X"'"'. 
Multiplions  les  deux  membres  de  l'équation  (2)  par  z'^dX,,  et  intégrons  rela- 
tivement à  ^  entre  les  limites  o  et  27:  ;  nous  trouverons 

(9)         ,  X?.-»=^^"'(^)%'»...«. 

Nous  pouvons  remplacer  maintenant,  dans  le  second  membre  de  cette  for- 


FORMULES    DE    HANSEN.  253 

mule,  r,  x,  z,  dQ  respectivement,  d'abord  par  leurs  valeurs  (5),  (^'),  (a),  (7), 
puis  par  leurs  valeurs  (6),  (c),  (8)  (dans  cette  dernière  substitution  On  ne 
touche  pas  à  la  quantité  x')\  il  viendra 

(A)      X?''"— (i  +  (32)-«-i -—   /      y«-'(i  — (3j)«-'«+M  I— "j  E'^     y' du, 

A  chacune  de  ces  équations  correspond  une  des  formules  de  Hansen. 
Puisque  ^  est  compris  entre  o  et  i  et  que  les  modules  de  a?  et  j  sont  égaux 
à  I,  on  voit  que  (i  —  ^j)"-"*+<  et  (  i  —  -  )  sont  developpables  en  séries 

convergentes  suivant  les  puissances  de  j  ou  de  -;  il  en  est  de  même  relative- 
ment à  X,  pour  (i  +  [3^)'-"--  et  (^  +  |)  '  \  E'P»/*-^\+p.v  est  développable 
suivant  les  puissances  de  — ^5—»   donc    suivant   celles  de   x\  E~'       ^  i+p»— 

*  I  +  ^x 

est  de  même  développable  suivant  les  puissances  de  x~\ 
On  en  conclut  que,  si  l'on  considère  les  fonctions 


(B' 


(B)  o  =(i_p^)«-.«+i /i_h:\  E^^     y\ 

ces  fonctions  seront  developpables  en  séries  convergentes  procédant  suivant 
les  puissances  positives  et  négatives  de  j  ou  de  x. 

Désignons  par  ,.%,  le  coefficient  de  j'""*  dans  le  développement  de  $,  et  par  «C 
celui  de  a;'"'"  dans  le  développement  de  $'  ;  nous  aurons 

(C)  X?''«r=(l  +  [32)-«-'X, 

car  le  terme  ,.\,j''^'"  donnera,  dans  l'intégrale  du  second  membre  de  la  for- 
mule (A), 


t\o  x  —    /       du=:  A, 


254  CHAPITRE    XV. 

et  tout  autre  terme,  tel  que  xW^y^'"*'-',  donnerait 

I    r'" 

Nous  allons  nous  occuper  d'abord  des  formules  (A),  (B),  (C). 

98.  Il  convient  de  remarquer  que  le  théorème  de  Cauchy  conduirait  immé- 
diatement à  la  formule  (A)  de  cette  première  méthode. 
Nous  supposerons  d'abord  «  ==  o  ;  la  fonction  $  se  réduit  à 

soit  cl>o  le  coefficient  de  j~'"  dans  $^;  on  aura 

Posons,  pour  un  moment, 

p  ::=  n  —  //<  4- 1 ,         q  ■=z  n  -\-  m  H-  i  ; 


on  aura 


qlp^ 


parce  que  m  est  un  entier  nul  ou  positif;  le  terme  général  de  ^^  est  égal  à 

^  ^         ^  1.2.../-  1.2.  ..5  J  i 

on  doit  avoir 

r  —  s=:-m,         d'où         s=r+m. 

On  donnera  ensuite  à  /•  les  valeurs  o,  -h  t  ,  +  2,  ...  et  à  5  les  valeurs  corres- 
pondantes; il  viendra  ainsi 

[_  1.2...  m  I  i.2...(mH-i) 

_^  p{p  —  \)  q{q  —  i)...{q  —  m-A)  o,^'\ 
1.2  1  .  2  .  .  .  (  /?t  -t-  2  )  ^        •  •  .  j  • 

On  aura  donc 

{ — i\m  Qin  r 


1 .2. . .  m  (iH-  (3^)' 
y  _^  ^  — ^  +  I   (/i  +  0  (/^  +  2). .  ■(/?+  m  +  1)  02 

(n—m-]-i)(n  —  m)  «(n-4-i)...(/i  +  m  +  i)^j 


1.2  (  /n  H-  I  )  (  /?i  -1--  2  ) 


.....]. 


FORMULES    DE    HANSEN.  233 

Si  le  nombre  n  est  tel  que  l'on  ait 

rt  > —  m  —  I, 

la  série  qui  figure  dans  le  second  membre  de  la  formule  (D)  se  termine 
d'elle-même;  si  n  est  égal  à  l'un  des  nombres  —  2,  —  3,  . . .,  —  m  —  i,  on  a 
X^''"'=  o.  Si  l'on  a  n<C—  m  ~  i,  la  série  se  prolonge  indéfiniment.  On  peut 
écrire  alors,  en  employant  la  notation  employée  pour  représenter  la  série  liyper- 
géométrique, 

(3'»         (/z+2)(«-l-3).  .  .(rt-j-m  +  i) 


(D,)   X^«=(-i)' 


(i  +  l3^)«- 


i .1. . .  m 


F(m  —  n  —  I,  —  n  —  i,  m+i,  j3^). 


Considérons  maintenant  le  cas  général  où  i  est  un  nombre  positif  ou  négatif 
différent  de  zéro;  en  faisant 


(10) 

la  formule  (B)  donnera 

(II) 


ie         .  I  -f-  i/i  —  e* 

V=:  -^  —  l 

2p  2 


$=00,, 

en  posant 

0  =  (i  —  [37)«-"»^-»E^P^, 


01-1 


(3y 

7 


E    y 


Nous  allons  chercher  le  développement  de©  suivantles  puissances  de  j;  nous 
en  conclurons  celui  de  0,  en  changeant  j  en  -?  m  en  —  m,  v  en  —  v. 
On  a,  en  séries  convergentes, 

(r  -  (3j)— +'  =  I -^ |3 j  +  ^ -^ 1  [3 V 

(n  —  m  -\-i)  {n  —  m)  (n  —  m  —  i)  ^3^3 


1.2.3 


(3^7= 


E^Pr  =^  I  +     (3/  +  —  (3^/^  +  --^  (33 j 


1 .2 


1.2.3 


Si  donc  on  pose 

/  „         n  —  m  -4-  I 

V 

Il   -            , 

I 

(12) 


p,= 


P3 


(n  —  7n4-i)(n  —  m)       n  —  m -+- 1  v         v' 
1.2  I  I        1 .2 

{n  —  m-hi){n  —  m){n  —  m  —  i)        (n  —  m-+-i){n  —  m)  v 


1.2.3 


1 .2 
n  —  m  -\-i    V* 


I 


1 .2 


1.2.3 


CHAPITRE   XV. 


256 

on  aura 

(i3)  0^1  _p^|37  +  P,(3V^-P3|3y  +  ... 

On  fera  de  même,  en  changeant  m  et  v  en  —  m  et  —  v, 

n  -{-  m  +  i        V 


Qi 


02  = 


(n  +■  m  -h  i)  {n  -h  m)        n  -{-  m  -h  i  y 


(i2i)  {         (^n -\- m -[-i)  {n -h  m)  {n -h  m— i)        {n -h  m -^  i)  (  n -h  ni)  v 


Q 


1.2.3 


I  .2 

n  -h  m  -\-  i    v' 


1.2     ■      1.2.3 


et  il  viendra 

(i3.) 


y  j2  y 


Il  faut  maintenant  faire  le  produit  des  seconds  membres  des  équations  (iS) 
et  (i3,),  et  chercher  dans  ce  produit  le  coefficient  ol,  du  terme  en  j'"'". 
Si  i  —  m  est  positif,  on  trouve 


X^{-i y-  -  ( P,_„,  [3'-"'  +  ?,_,„.  ,  O ,  (3'--'"+2 
au  lieu  que,  dans  le  cas  de  ?  —  m  négatif,  il  vient 

On  aura  donc  ces  valeurs  de  X'''"'  : 


); 


(.E) 


(F) 


1°  f  >  m, 
2°  i  <.rn, 


Il  convient  de  remarquer  que,  dans  les  formules  (E)  et  (F),  il  suffira  d'un 
nombre  de  termes  peu  considérable,  puisque  chaque  nouveau  terme  contient  un 
facteur  p^  de  plus  que  le  précédent. 

Les  quantités  P,,  Pj,  ....  Q,,  Qa,  •  • .  seront  calculées  par  les  formules  (r?.) 
et  (i2,),  V  étant  défini  par  la  relation  (  lo). 


FORMULES    DE    HANSEN.  257 

Appliquons  ces  formules  au  développement  de  —,;  nous  aurons  donc/^  =  —  2, 
m  =  o;\es  formules  (12)  et  (i2<)  donneront 


I 


p.  ==  I  H 1 : 

I  1.2 


—  P3  =  iH 1 H 


I  1.2  1.2.3 


Q.  =  i-Y' 


r\  V  V- 

Q2=I \ : 

I  1.2 


Q.-,  =  I 1 -. 


1  1.2  1.2.3 


après  quoi  la  formule  (E)  deviendra 

X7^'<'  =  (-iy(3'(n-p"-)(P.  +  P.+iQi[3^  +  P«+2Q2P*+-..). 

99.  Nous  allons  appliquer  maintenant  les  formules  (B')  et  (C). 
Nous  considérerons  en  premier  lieu  le  cas  de  i=  o;  la  fonction  <^'  se  réduit 
alors  à 

soit  cAo'„  le  coefficient  de  œ'"'  dans  cette  formule,  on  aura 
on  arrive  ainsi  sans  peine  à  la  formule  suivante  : 

Xyn  ^  J L_   P/'         P  (n  +  2)  («  -+-  3).  .  .(«  +  m  +  I) 

(D')    /  •  -+-  ^^  -^  '^  (n  +  a)(nH-3)...(nH-m-|-2)  „., 

I  /?t  + 1 

(/1+2)  (/1-I-3)  (n+2)(/i  +  3)...(n  +  m  +  3)  „^         "j 
\  1.2  {m -\- 1)  {m -\- 2)  ^       '"} 

T.  -    I.  33 


258  CHAPITRE    XV. 

On  voit  que  la  série  qui  figure  dans  cette  formule  se  termine  d'elle-même 
lorsque  /i  +  m  -h  i  est  négatif,  auquel  cas  la  série  qui  entre  dans  (D)  se  com- 
pose au  contraire  d'un  nombre  illimité  de  termes. 

On  peut  donc  toujours  exprimer  X'^'"'  sous  forme  finie. 

Si  /i  +  2  est  positif,  la  série  qui  figure  dans  (D')  n'est  pas  limitée;  on  peut 
écrire,  comme  on  le  voit  aisément, 

0,..)  xr- = (-.)-  ^-^^-^  '""'»"  :^'::':r  '""  '  ^'C"  ^  -  ^  -.  - + --  -^  h-,  p»). 

On  vérifie  facilement  l'identité  des  formules  (Dj)  et  (D,  ),  en  partant  de  la 
propriété  de  la  série  hypergéométrique  qu'exprime  la  relation  suivante  : 

(i4)  F(a,  b,  c,  [3^)  =  (I  _  (3-^)-«-'^F(c  -  a,  c  -  b,  c,  [3^). 

Enfin  on  a  aussi  cette  autre  propriété  "[Œuvres  de  Gauss,  t.  Ill,  p.  225,  for- 
mule (loo)], 

(,5)  F(2a',2a'+i-c',c',(3-^)  =  (i  +  [3^)-^«'F[^a',«'+l,  c',  ^T^^]» 

qui  donne,  en  posant 

la'zzzin  —  n  —  i ,         c'  =  wi  +  i  : 

F(m~«-i,  — /i— I,  m-hi,  i32)r=(i-t-|32)«+i-'«F( ^ ,  — ^— ,  m+  i,  eM  . 

La  formule  (D,)  peut  donc  s'écrire 

^      '■'  "  ^  '  1.2.  ..m  \2/  \  2  2 

ou  encore,  en  tenant  compte  de  la  propriété  (i4)» 

^,      ,,  ,       .     (/iH-2)(n-f-3)...(n  +  w  +  i) /e\'".  n+\     (,n-\-n-^i   m-+-«  +  3  \ 

(d;)  x'oV«^(_0'"^ ^2../^ — — ^Uj  (^-^-^    ^( — 2 — ' — 2 — "'^+^^-j' 

On  aurait  pu,  d'ailleurs,  démontrer  beaucoup  plus  simplement  ces  relations 
(D2)et(D.,).  On  a,  en  effet, 

X'I'"' = -—   /       (-)   YJ'"^'^~^  dt--^  —    I       (-)    cos  mwdZ 
271 J^       \aj  271 J^       \aj 

rm  — _=^  /  —  COSmivaiV 

-  /•■''^ 

--:  (i  —  e- )      ^  — ;    /       (  I  4-  e  cos (v)-  "-2  ces mtï^  c/tv 


FORMULES    DE    HANSEN.  2^^ 

OU  bien,  en  développant  (i  -^ecoswy-^  par  la  formule  du  binôme, 

"+^  vri  r,      X    («+2)(n  +  3)...(«  +  p+i)    „   I     r^'^      .  ,  1 

Xo-"'={i  —  e^)        y\\{—^)^- — — ^^ ^ ^^P —   /       cosP  (V  cas  mwda>\. 

P 

Or  l'intégrale  —   /     cosPcosmnr^^w^  est  nulle  si  p  est  plus  petit  que  m;  elle 

l'est  encore  si,  p  étant  plus  grand  que  m,  la  différence  p  —  m  est  impaire  ;  dans 
le  cas  où  cette  différence  est  paire, 


p=rm+2p',  p'^O, 


on  a 


I  1 .2.  .    (m  H-  20') 

(,Qg/«+2p  jp  (>os  /ntï'  a(ï^  — 


2m+ip'    r  .2.  .  .  p'.  I  .2.  .  .(m  +  p') 

Il  viendra  donc 

Xn,m^(      ,v"  /^^'\"V,       ^m""^  V(/^  +  ^)(»  +  3)■■■(/^  +  /^^  +  I-^-2p^)  /^yP'. 
Ao      -(-I)     \^-j    {i-e)         2d  1.2. .. p'TT. 2. ..(m  +  p')  V27     ' 

p'  =  0 

on  vérifie  aisément  que  cette  formule  coïncide  avec  (D^). 

Considérons  maintenant  le  cas  général  où  i  est  un  nombre  positif  ou  négatif 
différent  de  zéro;  en  posant 


(10')  v'=i\/i  —  e^, 

la  formule  (B')  donnera 

<^'  =  0'©;, 

en  faisant 


j    0'   =:  (l  -h  ^X)-''         E     l  +  .'i-»',  A  =  /l  +  2   —  /, 

\    0;  T=:(H-  (3^-1  )-/'.£         1  +  ^.r-',  /,j—  n-)-  2-i-f; 

nous  allons  chercher  le  développement  de  0'  suivant  les  puissances  de  oc;  nous 
en  conclurons  celui  de  0',  en  changeant  x  en  -,  i  en  —  i,  V  en  —  v'. 
Or  on  a 

on  en  conclut 

0'=(i  +  (3^)-/'-l-  -  (i  +  [3^)-'/'+')(3.î'-f-  -^(i-f-f3^)-(/'+2)(32^2_j___ 


/  '  ^ 


260  CHAPITRE    XY. 

On  peut  développer  les  puissances  de  i  -i-  pc-r,  et  ordonner  par  rapport  à  ^x; 
on  est  conduit  à  poser 


p; 


p' = 


n-+-  -2  —  i 


(n  -{-  2  —  i)  {n  -\-  3  —  i)        n  +  3  —  i  v' 


I         1.2 


*    3   


1.2.3 


1 .2 


/;  — 


n  -\-  [\  —  i    V 


1.2.3 


on  a  alors 

(  1 3'  )  0'  =  I  —  p;  (3  .r  +  p;  (32.r2  —  p;  (33  x^  H- . 

On  fera  de  même,  en  changeant  /en  —  i  et  v'  en  —  v', 


'  I  I 


q; 


(  rt  H-  2  4-  /)  (  «  4-  3  H-  0  «  4-  3  +  «■  v' 


I  1.2 


(•2'i)        \  __  (  w  4-  2  4-  0  ( /t  4-  3  4-  0  ( /i  +  /t  -H-  0         (/?  +  3  4-  0  (n4-4  +  0  v^ 

^*~  1.2.3  "^  r^  I 


n  4-  4  4-  /    v'2 


1.2  1.2.3 


\ 


ce  qui  donnera 

(i3;)  0;  =  I  -  o;  (3a,'-  '  4-  q;  ^^jc-^-  -  q;  p^^-^  + . . . . 

Il  faut  maintenant  faire  le  produit  des  seconds  membres  des  équations  (r3') 
et  (i3',),  et  chercher  dans  ce  produit  le  coefficient  .1,'  du  terme  en  x^-'". 

La  formule  (C)  donnera  ensuite  X""";  on  trouve,  comme  précédemment, 
qu'il  y  a  à  distinguer  deux  cas,  et  l'on  arrive  aux  formules  suivantes  : 


I"  i>  m. 


(E') 


(F') 


x?'"'  ==  (—  iv'-'"  — ^~-^ S''-'«  r P-    4-  p'.      ()'  s^ 4-  p'.      o'  s*  4-    1 . 


2°  i  <  m, 


^n,,n  ^  (_  ^yn-i  i^^  ^J^^p^  (3-/  [  Q',,,,  4-  Q;„_,-,.  P',  [3^  +  Q:„-,-.2  P^  P*  +..-]^ 


FORMULES    DE    IIANSEN.  26 1 

On  peut  remarquer  que,  si  l'on  développe  suivant  les  puissances  de  e  les  quan- 
tités p  = 7=^.  et  V  =  i  ^i  —  e-,  X'I'"'  sera  de  l'une  des  formes 

Proposons-nous  comme  exemple  de  calculer  X;-'  au  quatrième  ordre  près 
inclusivement;  on  a  ici 

m  =  I ,       /«  =  2,        «  =  m  =  I . 
La  formule  (E')  donne 

'    on  trouve,  d'ailleurs, 

p;  =  3  -  V', 


I 


p;=  6  — 4v'-i-  -  v'2, 
2 

Q\=   5  +  V', 

Q;  =  i5  +  6v'+  lv'2; 
2 

I  — [3^ 


c'est  le  résultat  cherché. 


262  CHAPITRE    XVI. 


CHAPITRE  XVI. 

CONVERGENCE  DES  SÉRIES  DU  MOUVEMENT  ELLIPTIQUE. 


100.  On  a  vu,  dans  les  Chapitres  XIII  et  XV,  que  les  quantités  -»  u  —  t, 

w  —  t,  i-\  Q,os,qw,  l~\  s\nqw,  on  p  et  q  désignent  des  nombres  entiers  posi- 
tifs ou  négatifs,  peuvent  être  développées  en  séries  convergentes  suivant  les 
sinus  et  cosinus  des  multiples  de  l'anomalie  moyenne  "C.  Ces  séries  convergent 
pour  toutes  les  valeurs  de  l'excentricité  comprises  entre  o  et  i  ;  leurs  divers 
termes  sont,  les  uns  positifs,  les  autres  négatifs.  Si  on  les  groupe  autrement,  la 
convergence  peut  ne  pas  subsister. 

Il  y  a  lieu  d'examiner  ce  qui  arrive  quand  on  ordonne  les  séries  par  rapport 
aux  puissances  de  l'excentricité.  Laplace  (*)  a  montré  le  premier  que  les  séries 
ne  restent  convergentes  pour  toutes  les  valeurs  de  l'anomalie  moyenne  qu'au- 
tant que  l'excentricité  est  inférieure  à  0,6627 C'est  une  question  importante; 

car,  dans  la  théorie  analytique  des  perturbations,  on  est  obligé  de  négliger  les 
puissances  des  excentricités  à  partir  d'un  certain  ordre,  et  c'est  réellement 
suivant  les  puissances  de  ces  excentricités  que  l'on  ordonne  les  calculs. 

Pour  traiter  le  problème,  nous  nous  appuierons  sur  les  résultats,  aujourd'hui 
bien  connus,  concernant  la  convergence  de  la  série  de  Lagrange. 

Soit  l'équation 

(i)  z  —  a  —  a/{z)  —  o, 

dans  laquelle  a,  a  et  :;  désignent  des  quantités  réelles  ou  imaginaires;  soit  S  un 

(>)  Mécanique  céleste,  t.  V,  Supple'ment. 


CONVERGENCE    DES    SÉRIES    DU    MOUVEMENT    ELLIPTIQUE.  263 

contour  fermé,  tel  que  l'on  ait  sur  tous  ses  points 

mod    ''  ^   '  <  I  ; 

z  —  a 

nous  supposerons  la  fonction/(s)  holomorphe  dans  tout  l'intérieur  de  S. 

On  démontre  (voir  le  Cours  de  M.  Hermite  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Paris, 
3^  édition,  p.  167;  1886)  que  l'équation  (1)  admet  une  racine  z  et  une  seule 
dans  l'intérieur  de  S,  et,  en  désignant  par  n(^)  une  fonction  holomorphe  quel- 
conque de  cette  racine,  on  a  ce  développement  de  ïl(z)  en  série  convergente 
suivant  les  puissances  de  a  : 

n  =  x> 

n(.)  =  n(«)-H  2  TT^T^^T)  ^ ["'(«)/"-'(«)]■ 

n=  0 

Nous  prendrons  pour  l'équation  (i)  l'équation  de  Kepler 

(2)  u  —  ti  —  esinu=.o, 

dans  laquelle  nous  supposerons  (^  et  e  réels. 

D'après  ce  qui  précède,  si  l'on  peut  trouver  un  contour  fermé  S  sur  tous  les 
points  duquel  on  ait 

,„,  ,  e  sin;/  ,  s\nu 

(3)  mod -=:emod ?<i; 

Il  —  Ç  u  —  Ç 

l'équation  (2)  admettra  une  racine  w,  et  une  seule,  dans  l'intérieur  de  ce  con- 
tour, et  l'on  aura  en  série  convergente 

H  =  « 

(4)  "(")  =  n(;)+ 2:  ■....'■71+1)1^ t"'("^'"""'^l- 

n:=0 

Voici  comment  M.  Rouché  arrive  à  trouver  la  plus  grande  valeur  de  e  pour 
laquelle  la  série  (4)  reste  convergente,  quelle  que  soit  la  quantité  réelle  '(. 

Soient  A  le  point  de  l'axe  des  x  dont  l'abscisse  est  '(  et  M  le  point  dont  l'affixe 
est  u.  Prenons,  pour  le  contour  S,  une  circonférence  de  rayon  p  décrite  de  A 
comme  centre.  Faisons  mouvoir  le  point  M  sur  cette  circonférence  et  désignons 
par  9  l'angle  que  fait  le  rayon  AM  avec  l'axe  des  ce-,  posons  d'ailleurs  \J  —  i  =  i. 
Nous  aurons 

La  condition  (3)  reviendra  à 

(5)  -  modsin(Ç  +  pE'?)<i. 

P 


264  CHAPITRE    XVI. 

SoitF(p)  le  maximum  du  module  de  sin('C  -f-  pE"'')  quand  9  varie  de  o  à  2tc 
et  que  "Ç  prend  toutes  les  valeurs  réelles  possibles;  si  Ton  donne  à  e  une  valeur 
telle  que  l'on  ait 

la  condition  (5)  sera  vérifiée  et  la  série  (4)  sera  convergente  pour  toutes  les 
valeurs  réelles  de  t. 

Si  l'on  détermine  ensuite  la  valeur  p,  du  rayon  p  de  manière  que  l'expression 

yj-T  soit  la  plus  grande  possible,  et  que  l'on  fasse  e,  =  -jt^î   la  série  (4)  sera 

certainement  convergente  quand  on  aura 

e<ei. 

Il  faut   trouver  d'abord   l'expression  de  F(p).   Or   le  carré    du    module    de 
sin(J^  H-  pE'^)  est  égal  à 

sin(Ç  -h  pE'?)sin(Ç  +  pE-'?)  =  sin(Ç  +  pcos9  +  fpsin9)  sin(Ç  +  p  COS9  —  ip  sincp) 

=:cos*(ip  sintp)  —  cos^(Ç  +  p  C0S9). 
On  aura  donc 


mod  sin(Ç  +  pE"P)  =  1  /  ( 1  —  cos''(Ç  +  p  C0S9). 

Le  maximum  de  cette  expression,  pour  une  valeur  donnée  de  p,  aura  lieu 

)    sera  le  plus  grand  possible,  c  est-à-dire  pour  sinç  ==  i , 

et  qu'on  aura  en  même  temps 

cos^(Ç  + PCOS9)  =  O,         cosÇ  — o,         Ç  =  ±:-- 

Il  viendra  donc 

F(P)  =  — ^ 

Il  faut  maintenant  trouver  le  maximum  e,  de  l'expression 

2p 

EP+E-P 

En  égalant  sa  dérivée  à  zéro,  on  trouve 

EP(p  — i)  — E-P(p  +  i)  =  o. 

Le  premier  membre  de  cette  équation  prend  des  valeurs  de  signes  contraires 
pour  p  =  I  et  p  =  2;  sa  dérivée  p(EP  +  E~p)  est  toujours  positive.  Donc  cette 


CONVERGENCE    DES    SÉRIES    DU    MOUVEMENT    ELLIPTIQUE. 

équation  admet  une  racine  p,  positive  et  rien  qu'une;  on  trouve 


Donc  les  séries  sont  convergentes  pour  e<;  0,6627 

Les  excentricités  de  toutes  les  planètes  et  celles  des  astéroïdes  compris  entre 
Mars  et  Jupiter  sont  toutes  notablement  inférieures  à  la  limite  ci-dessus;  il  en 
est  de  même  pour  cinq  des  comètes  périodiques  actuellement  connues.  Donc, 
pour  tous  ces  corps,  la  convergence  des  séries  du  mouvement  elliptique  est 
assurée. 

Il  est  facile  de  former  l'équation  transcendante  dont  dépend  e,  ;  si  l'on  éli- 
mine, en  effet,  p,  entre  les  deux  équations 

on  trouve  aisément  l'équation  cherchée 

I  +  \li-\-e\  —  ei  Ev^^+^î . 
101.  En  faisant  successivement,  dans  la  formule  (4), 

n(«)r=«  et,  n(;/)rrCOS«, 

il  vient 

e'"  <i"*-'sin'"Ç 


(6)  a  =  Ç-!-esinÇH- + 

(7)  cos/^  =  cosC  —  esin^Ç  — . ,  .— 


1.2...W  f/Ç'"-» 


1 .2.  .  .  (m  —  1)       dC,'"-^ 

Or  on  a  ces  formules  connues  : 
Pour  m  pair, 

m 

et,  pour  m  impair, 

m  -1 

sin"'Ç  =  ^~^2-i      [sinm Ç  -'^s\n{m-  2)C  4-  --^^î^^-  sin (m  -  4)Ç  -  .  . .  1 . 
T.  -   1.  34 


266  CHAPITRE    XVl. 

On  en  tire  aisément 


m  {ni  —  I ) 


I  ,2 


(„î_4)«-isin(m-4)Ç-...1; 


cette  formule  convient  aux  deux  cas  de  tw  pair  ou  impair;  seulement,  elle  se 
termine  au  terme  en  sin2^  dans  le  premier,  et  au  terme  en  sin(^  dans  le  second. 
On  trouve  de  même 

<i'"~-sin'"Ç  I      r  m 

^^.n-t       =—  ^7;r:î  I  ^^'"-'cosmÇ  -  --  (m  -  2>'«-2cos(m  —  2)Ç 


jn  {ni  —  I  ) 


I  .2 


(m  — 4)"'-2cos(m  — 4)C  — ...  1, 


où  l'on  doit  s'arrêter  au  terme  en  cos2'C  si  m  est  pair,  et  au  terme  en  cos'C  si  m 
est  impair. 

En  ayant  égard  aux  formules  (6)  et  (7),  on  obtient  ensuite 


e- 

?<  —  Ç  =:  e  sin  Ç  H sin  2  Ç  + . . . 

2 


(8)      (  1.2...  m. 2'"-'  L  I 

m  J[  ni  —  I  ) 
1 .2 


j  m'"-'  sinmÇ  —  —  {ni  —  2)'"-"' sin  (m  —  2)Ç 

{jn-[^)"^-^s\n{ni-^)K-...'\, 


r  6  6 

-  =  I  H e  cos  Ç cos  2  C  — . . 

rt  2  1.2 


^^^_^     m"*"- cos  m; (m  —  2)'"^-  cos  {m  —  2); 

1)2  |_  I 


(9)      ',  1.2...  (m 

ni  {ni  —  I  ) 

+  

1 .2 


{m  —  /4)'"-2cos(m  —  4)Ç  — . .  .  I 


102.  C'est  Laplace,  avons-nous  dit,  qui  a  trouvé  le  premier  la  limite  e,  de 
l'excentricité  pour  la  convergence  des  séries;  son  analyse  est  très  remarquable. 
Disons  quelques  mots  de  la  marche  suivie.  Laplace  était  arrivé  facilement  à 
trouver  les  expressions  générales  des  coefficients  de  e"'  dans  les  formules  (8) 
et  (9).  Considérant  le  dernier  de  ces  coefficients,  il  remarque  qu'il  prend  sa 

plus  grande  valeur  absolue  pour  ^  =  ->  quand  m  est  pair;  il  est  alors  égal  à 

»  ^'"  r  o       '^i  /  X       o       m  {m  —  i)  .  /\,„   »  "1 

I.2...(W  —  l)2"'-*    L  '  1.2  J 


CONVERGENCE    DES    SÉRIES    DU    MOUVEMENT    ELLIPTIQUE.  267 

Laplacc  trouve  ensuite,  par  un  chemin  assez  difficile,  cette  expression  appro- 
chée de  A,„  quand  m  est  très  grand 

,     .  . 2 r    e(i-2(o)E    1"' 

tu  étant  déterminé  par  la  formule 

(11)  iJZi2=E^. 
Si  la  quantité 

<?  (  I  —  2  6))  E 
2C0'^(l  —  CO)'-'^ 

surpasse  l'unité,  l'expression  (lo)  de  A;„  deviendra  infinie  avec  w,  et  la  série  (9) 
sera  divergente.  La  limite  des  valeurs  de  l'excentricité  qui  font  converger  cette 
série  sera  donc 

,       ,  2W'^(I  — 0))*-'^ 

(12)  e,— 


(1  — 2W)E 

Si  l'on  tire  de  (i  i)  la  valeur 

\    w 
pour  la  porter  dans  (12),  il  vient 

2  v/c«)(i  —  co) 
e^  —  --^ — ^ ^ 

I  —  20) 

d'où 

I 

I  —  2W 


__  (i  4-  v/-i  +  ep- 


En  portant  ces  valeurs  dans  la  formule  (i  i),  il  vient 

I  H-  \/i  +~ê|  =  e,  E*/^^^; 

on  retombe  bien  ainsi  sur  l'équation  déjà  trouvée. 

Laplacc  arrive  ensuite  au  même  résultat  en  partant  de  l'expression  du  coeffi- 
cient de  e'"  dans  la  formule  (9). 

C'est  Cauchy  qui  a  donné  une  démonstration  plus  directe  et  plus  rigoureuse 


268  CHAPITRE    XVI. 

des  résultats  de  Laplace;  M.  Rouclié  a  simplifié  à  son  tour  la  démonstration  de 
Cauchy. 

Nous  renverrons  le  lecteur  à  une  Note  intéressante  de  M.  0.  Callandreau 
{Bulletin  astronomique,  t.  III,  p.  528);  l'auteur  considère  le  coefficient  de  e'" 

dans  le  développement  de  -  suivant  les  puissances  de  e;  il  arrive  d'une  ma- 
nière très  simple  à  l'expression  asymptotique  de  ce  coefficient,  et  il  en  déduit 
facilement  la  limite  e^. 

103.  Nous  croyons  devoir  donner,  en  terminant  ce  Chapitre,  quelques  indica- 
tions sur  d'autres  expressions  asymptotiques.  Reprenons  le  développement  pé- 
riodique 

-  =  Cq-i-  C,  cosC  -f  .  .  .  +  C„,cos/«Ç  +  .  .  .  ; 
a 

le  coefficient  C,„  est  une  fonction  de  e,  et  l'on  peut  se  proposer  d'en  trouver 
l'expression  approchée  lorsque  m  est  très  grand. 

Laplace  a  traité  cette  question  {Mécanique  céleste,  t.  V,  Supplément),  et  il  a 
trouvé  que,  pour  m  très  grand,  on  a  approximativement 

_        2(1  — e'-)*  /     eE»^^^^ 

Ll/H  — '- 


La  même  question  a  été  traitée  plus  complètement  par  (^arlini,  et  surtout  par 
Jacobi  {Astronomische  Nachrichten,  n^^  665  et  709-712). 
Considérons  en  second  lieu  le  développement 

-  j  =  Fo  +  Fi  cos  Ç  -r .  . .  -f-  F„,  ces  /n  Ç  -t- .  .  . , 

d'où  l'on  passe  aisément  à  celui  de  l'équation  du  centre.  Jacobi  a  donné  pour 
les  coefficients  C,„  et  F,„  les  expressions  asymptotiques  suivantes 

C,„  =  — 2(lang-9E'"«?  )    i/^^^    1—  ^ (i ^  )  +•■•  L 

\      ^-2.^  /     V  ^Tim-*  L        8mcos(p\        9008^9/  J 

F,„  —  — ^(lang-  9E'"^'^)     (1  +  ^ —  i/ h...  ), 

C0S9  \      °2^         J     \        3  cos  9  y   7Tmcos9  / 

où  l'on  a  fait 

^=:sin9. 

On  voit  immédiatement  que  la  première  partie  de  l'expression  de  C,^  coïncide 


CONVERGENCE    DES    SÉRIES    DU    MOUVEMENT    ELLIPTIQUE.  269 

avec  celle  de  Laplacc.  Dans  le  tome  XVII  des Mat/iematische Annalen,  M.  Scheibner 
a  calculé,  dans  les  expressions  asymptotiques  dcC;„  etF,„,  les  coefficients  de  puis- 
sances plus  élevées  de  -— ?  et  il  a  résolu  le  même  problème  pour  les  dévelop- 

pementsde(^j  cosqw  at  (-]  sïnqw. 

Enfin,  M.  Flamme,  dans  une  Thèse  soutenue  en  1887  devant  la  Faculté  des 
Sciences  de  Paris,  a  trouvé  par  une  méthode  rigoureuse  fondée  sur  de  belles 
recherches  de  M.  Darboux  ('),  les  expressions  asymptotiques  d'autres  déve- 
loppements qui  jouent  aussi  un  rôle  dans  la  théorie  des  perturbations. 


(')  Mémoire  sur  l'approximation  de  fonctions  de  très  grands  nombres  {Journal  de  Mathématiques , 
3'=  série,  t.  IV,  1878). 


270 


CHAPITRE    XVII. 


CHAPITRE  XVII. 

SUR  CERTAINES  FONCTIONS  DES  GRANDS  AXES  QUI  SE  PRÉSENTENT 
DANS  LE  DÉVELOPPEMENT  DF  ^A  FONCTION  PERTURRATRICE. 


104.  Soient  ia  et  ia!  les  grands  axes  des  orbites  de  deux  planètes;  nous 
aurons,  dans  le  développement  des  fonctions  perturbatrices,  à  développer  sui- 
vant les  cosinus  des  multiples  de  la  quantité  réelle  ^  les  expressions  qu'on 

déduit  de  la  suivante 

(  «2  4-  a'2  —  2  aa'  cos  4»  )"•% 

en  donnant  à  *  les  valeurs -j -» -5 ->  — 

2222 

Les  fonctions  ainsi  obtenues  sont  des  fonctions  périodiques  de  4^  à  période  211; 
elles  sont  paires  et  finies  pour  toutes  les  valeurs  réelles  de  'j»,  si  a  est  différent  de  a! . 
Nous  pouvons  donc  poser 

-i      I 

(a^+a'^— 2 aa' cos î];)    ^  =  -  A^»^  +  A*'^  cos^p  -f- A^^^  COS24/  +. .  ., 

ou  bien,  en  convenant  de  prendre  A^  '^  =  +  A''^ 


(0 


{oP'-\-  a'^—  laa'  cos^p)    "^  ^=  ~   X  •'^"^  cosf'd/; 

—  00 

faisons  de  même 

+  00 

aa' {a^-\-  a'^  —  2aa'  cos'j/)    ^  =="  -   X  1^"^  cosii];» 

—  00 
H- 00 

a2a'2(a2  4-a'2— 2 aa' cos <]>)~^—-  ^  C^'^  cosf^];, 


--       I  v^ 

a' a'*  (a^  4- a'2  — 2 aa' cos ^1»)   ^  ==  -   >   D^'^  cosi'}i, 


SUR    CERTAINES    FONCTIONS    DES    GRANDS   AXES. 
a 


'71 


En  supposant  a<^a',  faisons  -,  =  a;  a  sera  donc  compris  entre  o  et  i  ;  la 

fonction 

(i-f- a^— 2acos!|')~* 

pourra  être  développée  suivant  les  cosinus  des  multiples  de  '^,  Nous  poserons 

+  00 

-i         I    x^ 


(i -h  a^— 2acos4^)   ^  =-   X  <^''^  cosf^'.         c^-'^  =-h  c^'>, 


(2> 


-'■)  =-+-  pM 


—  -  I    'V^ 

(i  +  a^— 2acos^];)   ^  =  -   >    e(''>  cosï^j;,         e(-')=r:  + 


et,  en  général, 

+  00 

(A)  (i  +  «2—  2a  cos4^)--'  ■-  -  2  ^'"'i"  cosf'j/  =  -ilbi.»'  +  Db^»^  cosi^  +...+  ift.^'' cos /t|; -4- . .  . 

00 

Les  divers  coefficients  dî^"  sont  des  fonctions  de  a;  on  aura 

En  faisant  dans  (i)  «  =  aa'  et  comparant  à  (2),  on  trouve  aisément 

(3)         rt'A(')  =  ^>('\       rt'B(''  =  ac('),       «'€('■' =  a^e('\       a^Df' =r  «=•/<'), 

Les  fonctions  A^'\  B''^  C''\  D^'\  ...  sont  donc  des  fonctions  homogènes  de  degré 
—  I  de  a  et  a'  qui  se  ramènent  aux  fonctions  ilb"'  de  la  seule  quantité  a. 

105.  Cherchons  l'expression  analytique  de  \\\>['\ 
Posons 

d'où 

2  008  4"  =  « -H  ^~',  2  C0Si4'  =  5'4- J-', 

(i  —  a^)(i  —  ot.z--'^)  ■=.  I  -I-  «^ —  2a  cos^l'. 


2^2  CHAPITRE    XVIT. 

La  formule  (A)  deviendra 

(i  —  ocz.)-'  (i  —  az-')-'  ==  -  ilH«'  -f-  -  UH"  (^  +  --')+.  .  .  f  i  \li>;''  (z'  -h  ^"0  -+-... 

OU  bien 

+  00 

Or,  le  module  de  z  étant  l'unité,  cx.z  et  a:;~'  ont  des  modules  égaux  à  a,  par 
suite  inférieurs  à  l'unité;  on  a  donc,  en  séries  convergentes, 

.V  .v(.v-hi)    ,    ,  s{s  -{-  i){s-h9.)...(s  -^  i  —  l)     .    . 

I  1.2  1.2.0. ..f 

,,    ,  ■?  ,        .Ç(.«4-I)     ,       ,  5(5  +  1)  (5+2)... (5H- i  —  l)     . 

I  1.2  1.2.0. ..i 

Le  coefficient  de  z'  dans  le  produit  de  ces  deux  séries  sera,  d'après  la  for- 
mule (4)»  égal  à  -itiv";  on  trouvera  ainsi  sans  peine 

^      '     2  1.2...1  L  I    «4-1  1.2  (f4-l)(«  +  2)  J 

En  calculant  directement -ii!>y',  on  voit  que  la  formule  précédente  s'applique 

.    1             i-^-         1                1            s{s  -{-  i).  .  .  {s  -+-  i-   i)  ,, 

pour  i  =  o  a  la  condition  de  remplacer  -^ r~ par  I  unité. 

On  aura,  en  particulier, 

/!,,.,  I.3.5...(2/—  l)      ,r  l    2l-hl      .  1.3    (2«  +  l)(2/+3)      ,  "1 

I    2  2.4-0...2f  L  2    2f  +  2  2.4    (2«-f-  2)  (2i  +  4)  J 


I    ,.,      3.5.7. ..(2/+1)    T       3'./+3    ,      3.5  (2/4-3U^^/-+-5)    , 
f  —  c'''  =: ^^^ '  a'    I  -i —        -    -  y.'  ~\ — ^ oc*  ■ 

\2  2.4-6.--^^'  L  22/-i-2  2.4(2fH-2)(2i-t-4) 


On  voit  que  les  coefficients  des  mêmes  puissances  de  a-  sont  plus  grands  dans  c''^ 
que  dans  6^'^;  la  convergence  de  la  série  qui  donne  iPoJ'' diminue  quand  ^augmente. 

Pour  i=o,  il  faudra,  comme  précédemment,  prendre  égaux  à  l'unité  les 
coefficients  qui  précèdent  a'  dans  les  seconds  membres. 

Voyons  comment  converge  la  série 


«o-H  «|-H.  •  --4-  ll„  H- 


SUR  CERTAINES  FONCTIONS  DES  GRANDS  AXES.  2^3 

qui  figure  dans  le  second  membre  de  la  formule  (B).  Nous  avons 

s{s  -h  i).  .  .{s  -+-  n  —  i)  {s +  i)  (s -h  i-h  i)...{s -h  i -\- n  —  i)    ^^^ 

"-~  1 . 2 .  . .  /i  (i  +  i)(i  +  2).  . .  (i  +  n)  "^    ' 

d'où 

^<„^_1        s  -{-  n  s  -h  i-{-  n    . 

■ — -  =  «2 . 

u„  n-\-ii-\-n-{-i 


pour  n  infini,  ce  rapport  tend  vers  a^  qui  est  plus  petit  que  i,  et  la  série  est 
convergente.  Tous  les  termes  de  cette  série  étant  positifs,  la  formule  (B) 
montre  que  i)î>i"  croît  sans  cesse  quand  a  croît  lui-même  de  o  à  i  ;  pour  a  =  o, 
on  a  d'ailleurs 

ill>^°' =  2         et        'ili>^''r=o        pour     i^u 

106.  Nous  allons  exprimer  i)i4'^  par  une  intégrale  définie. 

Puisque  iPo^"  est  le  coefficient  de  cosi']/  dans  le  développement  de  l'expression 

la  formule  (5)  du  n^  81  donne 


(C) 


2  r"" 

a)>4"  =-/     (i  +  oc-— 2a  cos  4')*'''  cos  i^  d']t  ; 


cette  formule  s'applique  aussi  pour  i=  o. 
On  aura,  en  particulier. 


*"•=;  r — '-^ — rrf+, 


(<;) 


/ 


71 


%       (i  +  OC-— 2acos4^)^ 


J^      (i  4- a-— 2a  COS 4*)* 


En  partant  de  ces  expressions,  on  démontre  facilement  que  b''\  é'\  ...  sont 
infinis  pour  a  =  i  ;  en  effet,  on  trouve,  pour  cette  valeur  de  a, 


'          sin  -ï- 


T.  -  I.  35 


274  CHAPITRE    XVII. 

L'élément  différentiel  de  chacune  de  ces  intégrales  est  infini  à  la  limite  infé- 
rieure, et  l'application  d'une  règle  bien  connue  de  Calcul  intégral  montre  que 
les  intégrales  elles-mêmes  sont  infinies. 

107.  Nous  allons  faire  connaître  une  autre  expression  de  6^''  par  une  inté- 
grale définie. 

La  première  des  formules  (b)  nous  donne 

1  ,,.,       .ri.3...(2/  —  i)     I  1 .3. . . (21  + 1)  ,     1 .3  1 .3. . . (2/ +  3)  ,        "1 

-  è(')  =  a' j-^ ^  H }—. {  a-  -\ 7  —-. T^T-ri  a*  +  . . .  h 

2  L        2.4.  ..2i  2    2.L\...(2l-\-2)  2.L{    2.1^.  .  .  {2l-\-  l\)  J 

les  coefficients  de  a",  de  -a^,  ...  s'expriment  par  des  intégrales  définies,  en  par- 
tant de  la  formule  connue 


I  .3. . .  (2«  —  i) 


2.4.  .  .  2/i 

On  trouve  ainsi 


=  a'  I     sin-'^j;  (  I  H--  a^  sin^i];  ^ — '-j  yJ*  sin*(|'  +  ■  • .  )  d'^. 

On  a  d'ailleurs 

2  ^2.4  ^  v^i  — a^sin^.];' 


il  vient  donc 


(d)  b^')—-a^   I        , ^- d^. 

En  comparant  les  formules  (c)  et  (d),  on  trouve  cette  relation  intéressante 

En  faisant  dans  (f/)  i  =  o  et  «  =  i ,  il  vient 

7:     ,y^     v'i  — a'sin-^  '^^\Jo    V^' —  «' sin''^;      J^  , 


SUR    CERTAINES    FONCTIONS    DES    GRANDS   AXES.  2.'] S 

Si  donc  on  désigne,  suivant  l'usage,  par  F,  et  E,  les  intégrales  elliptiques 
complètes  de  première  et  de  seconde  espèce  relatives  au  module  a,  on  aura 


(e) 


71  OC 


Or  Legendre  a  donné  des  Tables  étendues  pour  le  calcul  numérique  de  F,  et 
de  E,  {Exercices  de  Calcul  ùitégral,  t.  III,  p.  123  et  suiv.);  l'argument,  qui  est 
arcsin^,  ou  ici  arcsina,  varie  de  dixième  en  dixième  de  degré  depuis  0°  jus- 
qu'à 90'';  les  Tables  donnent  logF,  et  logE,  avec  12  et  i4  décimales. 

On  a  donc  le  moyen  de  calculer  très  rapidement  les  valeurs  numériques  de 
^(0)  g^  jj{\)  pQyj.  uj^g  valeur  donnée  de  a. 

108.  Nous  allons  chercher  une  relation  entre  a(»4",  ip4'  *'  ^^  ^'4'^'- 
Partons  de  la  formule  générale 

-+-00 

(6)  \^x  +  a}-a{z  -i-  i)]"  =.:  i  2  ^'4''^'; 

nous  en  tirerons,  en  différentiant  par  rapport  à  ^, 

(7)  -  [.  -H .'- .  (. + i^Y"  ('  -  j)  =  1 2  '"'•"■'=*■"'• 

—  X 

d'où,  en  ayant  égard  à  (6), 

—  00  —-00 

En  égalant  dans  les  deux  membres  de  cette  équation  les  coefficients  de  s'"', 
il  vient 

5a  [i)^'-2'  —  Dl,^']  r=  (n-  «2)  (/  _  ,)  ^i,u-i)  _  a  [(f  _  2)  D'4'-2'  +  ri)'4''], 

d'où 

(F)  irtA''  =  4^=^  (a  -H  -^  itl,r " -  i±i-Z:-  iil,<'-2'. 

Cette  formule  est  très  commode  pour  le  calcul  numérique;  elle  permet  de 
déterminer  de  proche  en  proche  iii)^'",  iil>J",  . . . ,  connaissant  Db^'*'  et  iiî>J"  que  l'on 
calculera  directement  par  la  série  (B),  ou  par  une  des  autres  formules  qui 
seront  données  dans  la  suite  de  ce  Chapitre. 


276  CHAPITRE    XVII. 

La  formule  (F)  donnera,  en  particulier, 


(/') 


o  o 

5  5 


21  —  1  il  —  I 

en  faisant 
I 


e  =1  oc  H- 


a 


Ayant  donc  déterminé  6'**^  et  U^^  par  les  formules  (e)  et  les  Tables  de  Legendre, 
on  calculera  ainsi  de  proche  en  proche  ¥^\  U^\  ...  ;  on  vérifiera  l'ensemble  du 
calcul  en  déterminant  directement  la  dernière  transcendante  U^^  dont  on  a  be- 
soin par  la  première  des  formules  {b).  On  devra  remarquer  que  la  précision 
diminue  avec  le  nombre  des  calculs,  et  que,  si  l'on  veut  avoir  W^  avec  un  assez 
grand  nombre  de  décimales,  il  faudra  en  prendre  davantage  dans  U^^  et  U^\ 

On  aura  de  même 


{/") 


Il  —  6  7.1  —  o 


21 


7.1 —  5 

9.1  —  9. 

ii —  7 


2  £e(/-i)  _  ii±4  et'-"), 


£/(«•-.)_ 


71 


f 


(j-2) 


109.  Il  est  facile  d'exprimer  Db^'  en  fonction  de  deux  des  transcendantes  qui 
se  rapportent  h  la  valeur  5  4- 1  de  l'indice  s. 

La  formule  (6)  donne  en  efPet,  en  y  changeant  5  en  ^  f- 1, 


[.-H «'-.(=-4)]^'"  =  -;  5  *-,.'; 


après  quoi  l'équation  (7)  devient 


sa 


^^:iy^'--\^i^I'^'-'' 


Égalons  dans  les  deux  membres  les  coefficients  de  :;'  *,  et  nous  trouverons 


SUR    CERTAINES    FONCTIONS    DES    GRANDS    AXES.  277 

En  appliquant  cette  formule,  on  pourrait  donc  obtenir  successivement 
les  quantités  e'-'i  en  fonction  des  /^'\ 

mais  il  vaut  mieux  suivre  la  marche  inverse  et,  prenant  comme  point  de  départ 
les  fonctions  è'''  qui  jouent  le  rôle  le  plus  important,  chercher  à  en  déduire  suc- 
cessivement les  c''\  puis  les  e''\  et  enfin  \es/^'\ 

La  formule  (F)  donne  d'abord,  en  y  remplaçant  i  et  s  par  «  +  i  et  ^  +  i , 

.8,  ^ ...-.,,_  ^-(i  -  «^)  ^^.  -  (^-  +  0^1)^47'. 

portons  cette  valeur  de  lil^i+V'  ^^"^  (^)j  ^^  "^^^^  trouverons,  après  réduction, 

(9)  ,,y,^,^«^''fc"-('+°-')'"-a,. 

d'où,  en  changeant  «  en  ?  +  i , 

(10)  .  !){>''+"  =  5 £±1__^ L £±i_. 

Les  équations  (8),  (9)  et  (lo)  permettent  de  déterminer  les  trois  inconnues 
iii^VV'  '^'-'Im  f^t  \«)i7,"  qui  y  figurent  au  premier  degré;  (9)  et  (lo)  donnent 
d'abord 

en  portant  dans  (8)  ces  valeurs  de  dl";/'  et  iiï^/^  on  trouve,  toutes  réductions 
faites, 


(11)  Ho,^,_  5(1 -a^)^ 


Cette  formule  résout  la  question;  mais  on  peut  obtenir  des  résultats  plus  sa- 
tisfaisants au  point  de  vue  des  calculs  numériques  en  procédant  comme  il  suit  : 
changeons  dans  (H)  «en  —  i  —  i,  et  nous  trouverons 


278  CHAPITRE    XVII. 

Nous  tirerons  ensuite  aisément  de  (H)  et  (H'), 

2   L''"^^»  +  ^"^+1    -I  -  25(1  -  OCy  ' 

^  2  L     «+i  5+1    .1  25(1  -1-a)^ 

Ce  sont  là  les  formules  dont  Le  Verrier  fait  usage  pour  calculer  numéri- 
quement les  ^s\)s+^  en  partant  des  iib^. 
On  trouvera,  en  particulier, 


(    1  [c(')+c('+»)]  =  (2i+l) 


2(1  —  a)" 
la"-  -•       ^  ^    2(n-a)^   ' 

on  appliquera  ces  formules  comme  il  suit  : 

1  è(0)_^(l) 

i[c(o)  +  cO)]^^^^ ^^, 

2  2(1  —  a)^ 


d'où  c(»' et  c('\ 


d'oùc("etc'^^; 


2  ■-  -"     2(1+  ocy 


2  2(1  —  a)'' 

1[C(')-CW]=::3  V^-T.' 

2  ■-  -"  2(14-  a)* 


On  voit  que  c^",  c'-^  . . . ,  c''  ^^  seront  calculés  deux  fois,  ce  qui  donnera  une 
vérification  utile. 

On  trouvera  de  même 


{k') 


2  L  ^        J~6  (I   Ha)^  ' 


^[/(0_H/(->)]_    '    (2.-  +  5)ef'-)_(2.-3)e('-') 


(r) 


2    "^  *^  ■*        10  (i  —  (X)'^ 


j^]/"'^-/"-*-''] 


10  (i-+-a)^ 


En  résumé,  on  calculera  directement  b"^^  et  b^^K  soit  par  les  séries  déduites 
de  la  première  des  formules  (b),  soit  par  les  formules  (e)  et  les  Tables  de 


SUR    CERTAINES    FONCTIONS    DES    GRANDS    AXES.  279 

Legendre;  les  relations  (/')  donneront  ensuite  6^-^  b^^\  ... ,  après  quoi  on  trou- 
vera les  c^'\  e^'^  et/^"  en  appliquant  successivement  les  formules  {Jk),  {k')  et  {k"). 
Enfin  les  formules  (3)  donneront  les  A('\  B('\  C^'"  et  D«. 

110.  On  peut  introduire  très  utilement  dans  cette  théorie  la  série  hypergéo- 
métrique 

T.,4   T,   n      X  A.B  A(A+i)B(B-+-i)     , 

La  formule  (B)  nous  donnera,  en  effet, 

,     ^  I     .  ,/i       sis -\- i) .  .  .{s -\- i    -i)     .„, 

(il)  -  ill>'"=— ^ ^— T- '-  a'F(5,  s  +  i,  ï-i-i,  «2); 

on  aura  ainsi  l'avantage  de  pouvoir  employer  les  propriétés  bien  connues  de  la 
série  hypergéométrique,  pour  lesquelles  nous  renverrons  à  deux  Mémoires  de 
Gauss,  insérés  dans  le  tome  III  de  ses  Œuvres. 
On  a  d'abord  cette  relation  remarquable 

(12)  F(A,  B,  C,  ^)  =(i-^)-M^Ya,G-B,  g,  y^^\ 
qui  donne,  en  y  faisant 

(13)  k=zs,  \S  =z  s  +  i,  C=:f  +  I,  X^=iOt} 

et,  tenant  compte  de  la  formule  (i  i), 


ï  ,0  (t)_  s{s  +  i)...{s+i  —  i)         Ot} /  —  «2 

â'"^ xT^TTTT ^rr--^^('''-^'^  +  ''r--^ 


ou  bien 


£,j,,^„-,_;^-+-l).  ..(5  +  i  —  0  a'  r  .9   5  —  I         «2 


(L) 


h: 


1.2.../  (  I  —  «2  )^  L         I  ï  +  I  I  —  a^ 

s{s  +  \)  (.y  — r)(.y  — 2)  /    «2    Y  "I 

1.2       (t-M)(f-h2)  V7^=^V   +---J 


Cette  formule  importante  est  due  à  Legendre;  si  on  la  compare  à  (B), 
on  voit  que  le  facteur  '^-^  est  remplacé  par  ^"^  qui  est  petit  quand  i  est  grand  ; 
de  môme  -  -:;.-^—  est  remplacé  par^^;  la  formule  (L)  sera  donc  beaucoup 

plus  avantageuse  que  (B)  pour  les  calculs  numériques,  si  i  est  assez  grand.  La 
série  qui  figure  au  second  membre  de  l'équation  (L)  procède  suivant  les  puis- 


28o  CHAPITRE   XVII. 

sances  de  -^^-^»  et  il  est  aisé  de  voir,  en  appliquant  la  règle  relative  à  la  limite 

de  ^'^^^j  qu'elle  est  convergente  tant  que  l'on  a     _   ^  <  i,  d'où  a  <  0,707 

Si  nous  appliquons  la  formule  (12)  à  F(G  —  B,  A,  C,  —  ^_^^j>  nous  trou- 


F  (  G  -  B,  A,  C, ^)  =  (i+  ^— y""""'F(G  -  B,  G  -  A,  G,  ^), 


verons 


d'où 

F  ("a,  G  -  B,  G,  Y^)  =  (I  -  ^)^-'^  F(G  -  A,  G  -  B,  G,  x), 

et,  en  portant  cette  valeur  dans  (12),  il  vient 

F(A,  B,  G,  .r)=:(i-^)C-A-BF(G-A,  G  -  B,  C,a;). 

Nous  avons  déjà  fait  usage  de  cette  formule  dans  le  n°  99;  si  nous  y  donnons 
à  A,  B,  C,  ce  les  valeurs  (i3),  et  que  nous  portions  le  résultat  dans  (11),  nous 
trouverons 

"      ..(A  .Ç(.V-+-  0.  .  .(5  +  I—  l)  C/J  ■    ,  i\ 

-  !)),("— ^ — , -'-         .,   ,  -^  [:  {i-\-i—s,  \—  s,  i  +  I,  a^) 

2      *  i  .1.  .  .1  (i  —  y.- }'-—^ 

OU  bien 


(L') 


(  2    '  ""         1.2... i  (,_a2)2^-i|'+    I       ,^-i 

j  ^    (l  — ^)(^  — 5)    (?  +  I-5)(f  +  2— .y)^^   ^  "1 

(  1.2  (i-M)(f  +  2)  ■■'J 


La  série  qui  figure  dans  le  second  membre  de  cette  formule  reste  finie  pour 

a  =  I ,  si  l'on  a  5  ",  -:  on  voit  donc  qu'on  a  mis  en  évidence  le  facteur  -, ^z^r-x 

^  "2.  ^  (i —  a  )"~^ 

qui  rendait  u'4"  infini  pour  a  =  i  ;  mais  la  série  en  question  est  encore  infinie 

pour  a  =  I  lorsque  ^  =  -•  (Il  suffit  pour  le  voir  d'appliquer  une  règle  de  Gauss, 

Œuvres,  t.  III,  p.  i^g.) 

La  série  hypergéométrique  vérifie  une  équation  différentielle   linéaire  du 
second  ordre,  savoir 

dF  d^F 

ABF-[G-(A4-B  +  .)^]^    -  (0.-0:^)^^=0. 


SUR    CERTAINES    FONCTIONS    DES    GRANDS    AXES.  28 1 

En  faisant  x  =  a^  et  donnant  à  A,  B,  C  leurs  valeurs  particulières  (i3),  on 
trouve  sans  peine 

d^  F                                                       d¥ 
oc(i  —  a-)  -j—^  +  [2i  -H  1  —  (2f  H-  I  H-  4*)a^]  -j [^cf.s{i  ^  s)Y  ■=■0. 

Si  l'on  pose  enfin  dans  cette  équation,  conformément  à  la  formule  (i  i), 

F:=:  orH\>^p  X  par  une  constante, 
on  olDtient  finalement 

(M)        (a2-a*)-^^+[a-(4^-ri)x']  -^  -  [/i^'a^^i^i    .- oc')]  Db^'' =  o; 

cette  équation  pourra  être  utile  dans  certaines  recherches. 

111.  Indiquons  encore  pour  les  oïL^"  un  autre  procédé  de  calcul  employé  sur- 
tout par  Hansen. 

On  tire  de  la  formule  (F) 

>I5).^''     .        ,  I  +  a^        i  -\-  s—  -2. 

d'où 

(l4)  (f-5)/?i."rr(i-i)_- ^TT^ÎT-' 

en  faisant 

(i5)  />i"=   ''' 


Di.'r»' 


Posons  encore 

(16)  F*''  =  '■^^-'  _% , 

(17)  A^i'^-F^V^"' 
et  l'équation  (i4)  donnera 

( «  —  .s) ^. ;  Vç    =  ( f  —  I ) (i  -+-S  —  2)  . —  — , . -, T 

'         i  14- a«'^        ^  ^      a  ^  ^  i-^s—2      oc       y^'-*' 

OU  bien 


T.  -  I.  36 


282  CHAPITRE   XVII. 

d'où 

où  l'on  a  posé 

(19)  H-s'  = 


(,-,_  («■  —  •0  (i-^s—i)  (     a 


i  (  i  • —  I  )  \  I  -+-  a 

Supposons  que  Yi"ait  été  calculé  d'une  façon  quelconque;  on  en  déduira,  de 
proche  en  proche,  par  la  formule  (18),  les  valeurs  de  Yi'"'\  y"  ''»  •••'  t1"  '  ^^ 
calculera  par  (16)  et  (17)  les  valeurs  de />'",  />i'"^',  ..-,  p\^\  après  quoi  (i5) 
donnera 

(20)  < 

On  connaîtra  donc  ainsi  toutes  les  quantités  \i'4"  en  partant  de  la  première  d'^"' 
que  l'on  calculera  directement  par  l'une  des  formules  (B)  ou  (L). 

Il  nous  reste  seulement  à  montrer  comment  on  calculera  y'/';  nous  aurons 
recours  à  la  formule  suivante  {Œuvres  de  Gaiiss,  t.  III,  p.  i34), 


F(A,  B4-1,  C  +  i,  œ) 

F(A,  B,  C,  ^)          ~, 

I 

bicc 

Ci  a: 

OÙ  l'on  a 


,  _  B  + 1  C  +  1      A 

C  +  I         C  4-  2 

,_B  +  2  C  +  2— A 

C  4-  2      C  +  3     '  '  ~  €  +  3      C  +  4 


A  C      B 

C    C-Hl 

A  H-  I  c  +  I 

-B 

les  relations  (i  1),  (i5),  (16)  et  (17)  nous  donnent 


ilî'.lç"    S  -\-  i—  I       ¥{5,  s  -h  i,  i  -hJ,a^)  (,-, s  -h  i  —  i        a         (,-, 

îi!;p^  ~  i         ^  F(5,  *  +  /—!,  i,  a-)  "^'^   ~~         ï         7+^''  ^"  ' 


I         (,•) ¥{s,  i -A- s,  i -\-\ ,  y.-) 

I  -ha*  ^-^   ""  F (5,  ï  +  5  --  I,  i,  a'-')  ' 


SUR    CERTAINES    FONCTIONS    DES    GRANDS    AXES.  283 

on  aura  donc,  en  appliquant  la  formule  de  Gauss  mentionnée  ci-dessus, 


(22) 


I  -h  a}  '^' 


ai  oc- 


avec 

^(i^-l) 

*  (f4-2)(i+3)' 


b,oc^ 


CiCt^ 


ci, 

{i-i-s)(i-hi—s) 

"■        (/-+-!)(/+  2) 

(«■  4-,Ç  +  l)  (f  4-  2  —  5) 

-             (,-_i_3)(/+4) 

Lorsque  i  est  grand,  a,  est  petit,  la  fraction  continue  se  calcule  très  rapide- 
ment; f  tendant  vers  l'infini,  y^'  tend  vers  i  +  a^  et  la  formule  (21)  donne 


lim 


m, 


nM'-» 


•^>  =«; 


ainsi,  quand  i  augmente,  les  1)'.)^"  tendent  vers  les  termes  consécutifs  d'une  pro- 
gression géométrique  de  raison  a. 

Résumé.  —  Supposons  que  l'on  veuille  calculer  D'4"',  d'^",  . . . ,  dI);'  ;  on  calcu- 
lera directement  iiî^**'  comme  on  l'a  dit,  y^"  par  la  formule  (22),  puis 


v-\ 


FI.",     F^-',      ...,  Fi/',  par  la  formule  (16), 

"■'  >>  (igS 

(18), 

(17). 


(S         y     jfs 


P's'\       P?\         ■■■,    Pi' 


après  quoi  les  formules  (20)  donneront  enfin  \\'JJ\  uî.f ,  . . . ,  d'^". 

112.  Il  sera  nécessaire  encore  de  calculer,  pour  le  développement  de  la 
fonction  perturbatrice,  les  dérivées  successives  des  fonctions  iiî.J"  par  rap- 
port à  a. 

On  pourrait  sans  doute  les  obtenir  en  partant  de  la  formule  (B)  différentiée 
plusieurs  fois  par  rapport  à  a;  on  trouverait  ainsi 


1 .2. . .  n  1 . 2 . . .  ( f  -t-  n )  -^     " 


^^^'  =  1 


(23) 


1  dP\\Ui'> 

2  dx 


'-^=^li„oc'-^^'^-P, 


284  CHAPITRE    XVII. 

en  posant 

B,j  =  (i  H-  2«)  (i  +  2/?  —  l).  .  .   (i  4-  2/i  — /)  +  l)  A„. 

On  en  conclut 

B„+i  (i  +  2/i  +  l)(f  +  2/i  +  2)  A„+,  A„  +  , 

(  24  )  — ïr r= ^ ^ — ' =  A  ,,  — 7 ) 

^  hn  (ï-t-2/i  — /?4-l)(i4-2/i— /?H-2)      A„  A„ 

liin  -|j^  =  lim  — r— ^  >         pour  n  =  cc  . 

La  série  (23)  est  encore  convergente  pour  les  valeurs  de  a  comprises  entre 
o  et  I  ;  mais  la  convergence  est  moins  rapide.  En  effet,  remarquons  d'abord 
que,  dans  la  formule  (23),  on  doit  avoir  ? -h  2/? —/?^o.  L'expression  de /î:„  qui 
résulte  de  la  formule  (2.4)  donne  ensuite 

,       i  -h  2n  +  i 


i  -\-  in  — p  -\-  9, 

ou  bien 

p  —  i 


1  + 


f  -f-  2 /i    - /?  H-  2 

On  voit  que  k,i,  qui  tend  vers  i  pour  ji  infini,  est  notablement  supérieur  à  i 
pour  les  premières  valeurs  de  n,  surtout  quand  p  est  grand.  La  série  (23)  con- 
vergera donc  bien  plus  lentement  que  celle  qui  donne  iii>ç". 

Exemple.  —  Considérons     ,  [  ;  nous  trouverons  aisément 


B3 
B, - 

_  II  A3 

~"  2    Aj' 

B4  _  26  A4 
B3  ~  7   A3' 

B4" 

_35  As^ 

12  A4' 

On  voit  qu'il  faut  aller  assez  loin  dans  la  série  pour  trouver  une  diminution  des 
termes  aussi  rapide  que  celle  qui  a  lieu  pour  iiî,^^'. 

Il  convient  donc  d'avoir  recours  à  d'autres  procédés  pour  calculer     ,  '/  • 

Revenons  à  l'équation  ((>)  et  différentions-la  par  rapport  à  a;  nous  trouve- 
rons 


—  52a—  (-  +  -)        i  +  a^-afs-h-j 

d'où 


don 


SUR    CERTAINES    FONCTIONS    DES    GRANDS    AXES.  285 

en  égalant  dans  les  deux  membres  de  cette  équation  les  coefficients  de  :;',  il  vient 

,  Les  \i\is+x  ayant  été  calculés,  cette  formule  résoudrait  la  question  pour  les  dé- 
rivées premières    des  iR),;  mais  il  est  préférable  d'introduire  dans  le  second 
membre  les  ift,^  au  lieu  des  ^S'os+\  • 
La  formule  (G)  donne  d'abord 

et,  en  portant  dans  (N),  il  vient 

da  ^^^  ^^^       a 

Si  l'on  met  dans  cette  formule,  au  lieu  de  iPo^'^,  et  de  iPo^/+V'»  I^urs  valeurs  (H) 
et  (H'),  on  trouve,  après  réduction, 


da.  a  (  I       a'^  ) 

Mais  il  serait  difficile  de  calculer  ainsi  les  dérivées  suivantes. 

Nous  allons  trouver  une  autre  formule  qui  nous  sera  plus  commode;  en 
retranchant  de  (N)  ce  que  devient  cette  équation  quand  on  y  change  «  en/;"  —  2, 
il  vient 

^ilKC')  /Vil',' '-2) 

or  chacune  des  trois  parties  du  second  membre  de  cette  équation  peut  se  dé- 
duire de  la  formule  (G)  elle-même,  ou  de  cette  formule  dans  laquelle  on  rem- 
place «par  i  —  \  ou  par  i  ~  2;  en  opérant  ainsi,  on  trouve 

Cette  formule  importante  ne  contient  pas  s  explicitement;  elle  s'applique 
donc  aux  quantités  U^\  é'\  e^'\/^'K 

Elle  permet,  en  donnant  à  «  les  valeurs  2,  3,  ...,  de  calculer  de  proche  en 

proche  ——}  —.—  y  "■■>  —r^  en  fonction  de  ——^  de  —7^  et  de  iiv"',  iiî,  ' 

^  dot.  dcf.  dcf.  doL  dot  s    ^      s    •• 

optfj";  ces  dernières  quantités  doivent  être  considérées  comme  connues  par  ce 
qui  précède;  il  restera  seulement  à  déterminer — '~-  et  — ^^  • 

•        *  dy.  (lot. 


286  CHAPITRE    XVII. 

En  différentiant  (p  ~  i)  fois  la  formule  (Q)  par  rapport  à  a,  on  trouvera 

En  faisant  dans  cette  formule  d'abord 

p  =1  ?.        et         /  ^=  2,  3,  .  .  . , 

puis 

p  =z  3         e.l         i ^=z  2,  3,  .  .  ., 


on  obtiendra  de  proche  en  proche  toutes  les  dérivées  des  divers  ordres  des 
fonctions  oPo^'  en  fonction  des  quantités  connues  et  des  dérivées  des  divers 
ordres  de  1)])^°'  et  de  iJlJ,".  Il  ne  nous  reste  donc  plus  qu'à  montrer  comment  on 

pourra  calculer  —/-y-  6t  —j-y-  ou  bien 

^/'^,(o)       <iP6(i)       J/^c^oi       ^/'c(i'       ^/'e«»       «/''eC)       /^/y*")       «?/'/(») 

di'b^'»         d''b''^'> 
113.  Commençons  par  —f^-  et      .  ^  • 

En  faisant  dans  la  formule  (P)  ^  =  -  et  «  =  o,  puis  î  =  —  i,  il  vient 

db(^'>  __  abW—b'^^^  db(^^  _  aè(o)_è(i)^ 

da.    ^      I  —  a^  doi.  a  (  i  —  a'^  )   ^ 

d'où 

Ces  formules  donneront  d'abord  -^—  et  -7—;  en  différentiant/?  fois  la  for- 
mule (7),  on  trouve 

^^'~''^-d^>Tr-^Pi'-^<^-')-^^~^P^P-^)^-aâ'^ 

dP-'^b^') 


(25)  i  —p{p—l){p  —  2) 

1       _     rf/'6«»  dP-'b^^)  _dP¥'^^ 


do^p-^ 


(r) 


SUR    CERTAINES    FONCTIONS    DES    GRANDS    AXES. 

On  tire,  d'ailleurs,  de  (q') 


287 


dyP 
daP-^ 


daP 
dP-'^b^^^ 


(/>-0 


dxP- 


,~  +  {p  -  2) 


doLP-"^ 

dP-^-b^'^ 
dx'' -- 


grâce  à  ces  deux  dernières  formules,  (25)  donne 


(/•': 


d"+'b^'^ 
~d(xP^^ 


dPb^' 


dP-^¥^^ 


a  (  I  —  a^  )  —-, — '^-r-  =:  (  3  «  -f-  i  )  a^  — -, f^  (  3  p-  —  p  —  i  )  a  — ; r- 


p'{p-'^) 


dP-^b^') 
daP-^' 


dPb^'^ 


^P-^'^-l-^- 


Les  formules  (/-)  et  (/)  donneront,  de  proche  en  proche,  les  dérivées  secondes, 

d^  b^^^ 

troisièmes,  etc.,  de  ^'"^  et  U^';  --.—«—  n'est  pas  donné  par  la  relation  (r')\  mais 
on  trouve  directement,  en  partant  de  {q)  et  {q' ), 


(/•") 


a2(,_a2)^L^  3=(3a2-i)a  -5-  +6<»), 
doi^  doL 


114.  Il  nous  reste  enfin  à  indiquer  le  calcul  des  dérivées  des  divers  ordres 
des  fonctions  c(''^  é'\  e''\  é'\  /»',  f'\ 
Les  formules  {k)  donnent 

(I  —  a)2  [c(«)  +  cO]  =  6(") -- ^c). 

En  différentiant  ces  équations,  par  rapport  à  a,  une  fois  d'abord  et  ensuite 
p  —  I  fois,  on  en  tire  aisément 


{s) 


dPc^^)  dPC^^^ 


{s')       { 


d(xP 


iVdc^  ^'_^1    —    __       L_  r^6(«)  db('r}  _I_    r      (0,  („    , 

2  L  ^a  <Ya  J        2(1  —  ocy  [^  doc  doc   j        %  —  (x 

I  [dc^o)     dc('n  I       rrf6(o)     db^'n        i    ,  ,„, 

I  z= I 1 — —  fc^"' c^''    • 

2  \^  doc  doc  j        2 (i  4-  a)^  L  t/a  doc   ]        i  4- a 

I  —  a  [  ^«''~'     ^  ~docP-^   J  ~  (i  —  a)2  [    ofa/^-='    ^    (/a/'-^J 

"^  (i  —  a)^  L  ^a"  f^a^   J' 

7+~aLl/a/'-'  rfa/^-i   J  ~   (,  4-  a)*  [  docP-'^  doc^'*  J 


f/a/' 


r/a/' 


288  CHAPITRE   XVII. 

Ces  formules  résolvent  la  question  pour  les  dérivées  deé^^  eié*^;  on  en  trouvera 
d'analogues  pour  les  dérivées  de  e<"'  et  e^*\  et  de  /'"'  et/'",  en  partant  des  for- 
mules (A')  et  (k").  Nous  renverrons  pour  plus  de  détails  au  tome  X  des  Annales 
de  r Observatoire  de  Paris,  p.  T7-36,  où  Le  Verrier  a  développé  complètement 
tous  ces  calculs. 

115.  Dans  le  développement  de  la  fonction  perturbatrice,  il  nous  faudra  en- 
core calculer  les  expressions  suivantes  : 

—  ^p  1 

—  rd) 

—  ^p  j 

1.2.../?    dai'  P 

Si  l'on  remarque  que  l'on  a,  à  cause  de  a  —  —■> 

on  tirera  aisément  des  formules  (3)  les  expressions  cherchées,  savoir 

^'^"^  r.^.r.^L'^  ~d^^'  "-^-d^'—y 

/T^    /     /ru,  «''       [   ,dPe('^    ^  d"-'  eM^  ^/'-^eC)"! 


I  .2.  . 

./?     ()a/' 

«/' 

a^B") 

I  .2.  . 

.p     dai> 

«'^ 

()PÇP) 

I  .2  .  . 

.p    daP 

rt/^ 

dPW') 

dai" 


olp        r      dPf^^^  di'-'^f'^''> 


^         1.2. . ./?  |_       <^a/'  -^        daP-^ 

116.  Nous  allons  terminer  ce  Chapitre   en  faisant  connaître  une  manière 

spéciale  de  calculer,  soit  les  quantités  oP^"»  soit  leurs  dérivées  des  divers  ordres. 

Nous  avons  dit  que  les  séries  directes  se  prêtent  mal  au  calcul  des  quantités 

,'"  :  mais  il  est  possible  d'obtenir  un  résultat  satisfaisant  en  transformant 
d<xP  *■ 

ces  séries. 


SUR    CERTAINES    FONCTIONS    DES    GRANDS   AXES.  389 

Considérons  d'une  manière  générale  la  série  convergente 
(26)  /(a?)  — A  +  B^  +  C^2_^D^5+..., 

dans  laquelle  nous  supposons  o<C.  ^  <Ci-  On  peut  écrire 

comme  on  le  voit  en  réunissant  les  termes  qui  contiennent  A,  puis  B,  ....  Or 
le  coefficient  de  A  peut  être  remplacé  par  _  ;  celui  de  B  —  A,  par  -~^—,  .  •  • . 
On  en  conclut  cette  formule  importante 

A+  Ba^+C^2_j_D_2,3+_,^__A_+  _^  [B_A  +  (G  — B)a;+  (D  -  C)a;2  +  . . .], 

OU  bien 

(  f{.x)  =  A-hBa;-\-Cx''i-J)x^-h... 

nous  avons  introduit  l'algorithme  des  différences,  en  posant 
aiA  =  B  — A,        (5iB  =  C  — B, 
Nous  ferons  de  même,  dans  un  moment, 

d^X=§,-B-d,A,         Ô2B=âiC-(5iB,         ...; 

d.,A  =  S,B-d^A,        d3B  —  d.,C-d,B,         ...; 


Appliquons  la  formule  (27)  à  la  série  §,  A  +  ^o,B  4- . . .  ;  nous  trouverons 

(28)     èiA  +  œS^B  -^  x'd^C-^  ccH.D  +...=:  -^^  +  -^  {à^A+  xè^B  +  jcH^C  +  œ^d.B  -i-.  . .). 
Nous  aurons  de  même 

^     ^      Ô2A4-^Ô2B+^2o%G  +  ^M2D^  ...=  -^^-H— ^-((53A4-^Ô3B  +  ^M3C+...), 

(29)      <  I  —  J7  I  —  a;   ^  ■*  '' 


On  conclut  de  (27)  et  (28),  puis  de  (27),  (28)  et  (29),  les  formules  sui- 
T.  -  l.  37 


290  CHAPITRE   XVII. 

vantes  : 


(3o)  f{x) = -^  +  (T^r^^ ^^^-^  (r^)'(^^^  +  ^^^I^  +  ^^ô,C  +. . .), 

^•'^^       I  —  a;       (1  —  cc)^  (i  —  i!?)*  \i  —  x)   ^ 


La  loi  de  ces  diverses  formules  est  manifeste;  la  dernière  de  toutes,  qui  est 
d'Euler,  serait 

(32)  f{x)  =:  — -  +  r-^-,  ô, A  +  ,     -^^   ,,  Ô^A  +  -^^  Ô3A  +.  .  .  . 

On  pourra  employer,  pour  le  calcul  de /(x),  l'une  des  séries  (26),  (27), 
(3o),  (3i),  . . .  ,  (32),  en  admettant,  bien  entendu,  que  ces  séries  soient  con- 
vergentes; il  pourra  se  faire  que  quelques-unes  d'entre  elles  soient  beaucoup 
plus  convergentes  que  les  premières. 

Appliquons  ces  considérations  h  la  fonction  ift)'"  :  si  nous  faisons 

.  s{s  +  i)...is  + i—ï)  „  5  5(54-1).  .  .(.v-f- 0 


X  =  a\         (3- 


I       1 . 2 . . . ( f  4- I ) 


nous  trouverons 

a)by''=  a'(A  -i-  Ba-+  Ca*  +. .  .), 

il'4')  =  a'-«[32A  4-  «'■[3«(ai  A  4-  a^ôiB  4-  aM, C  4-.  . .), 

oliy  izr  a'-2  [32  (  A  4- (3'' ôi  A  )   h  a^' (3*  ( 02  A  4- a^ Ô2  B  4- ccMj  C  4- . . .  ), 

il»4''=:  a'-2[3î(A  4-  {3^51  A  4-  (S-'^îA)  4-  «'^«(ôsA  4-  aMjB  -+-  «^30  +  .. .), 

• » 

aP4'' r=  «'-«  p* ( A  4- (3« ô,  A  4- P* a^  A  4- (3« 03  A  4- . . .  ) . 


C'est  en  suivant  cette  voie  que  Le  Verrier  est  arrivé  à  obtenir  des  séries  assez 

da'' 


rapidement  convergentes,  soit  pour  iPo^",  soit  pour — t~-',  elles  lui  ont  servi  à 


contrôler  les  valeurs  de —~- obtenues  par  la  méthode  indiquée  au  ri°  112;  pour 

les  détails  nous  renverrons  le  lecteur  au  tome  II  des  Annales  de  r Observatoire  de 
Paris,  p.  lo-i  7. 

J'énoncerai  en  terminant  un  théorème  que  j'ai  donné  dans  le  tome  XG  des 


SUR  CERTAINES  FONCTIONS  DES  GRANDS  AXES.  29 1 

Comptes  rendus  de  L'Académie  des  Sciences  (i?oï>dans  le  même  Volume  des  Notes 
intéressantes  sur  le  même  sujet,  par  M.  G.  Darboux,  et  M.  0.  Callandreau). 

.L'expression 


aP        dPWVp 


d<xP 


I    3    5 
dans  laquelle  s  désigne  l'une  des  quantités  -  ^ -■>-■>  '•■■,  tend  vers  zéro  pour 

a  <  -j  et  vers  l'infini  pour  a>  ->  quand,  i  et  s  restant  fixes,  p  croît  indéfini- 
ment. 


292 


CHAPITRE    XVIII. 


CHAPITRE  XVIII. 


DEVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE  DANS  LE  CAS  OU  LES 
EXCENTRICITÉS  ET  LES  INCLINAISONS  MUTUELLES  DES  ORBITES  SONT 
PEU  CONSIDÉRABLES. 


117.  Nous  allons  chercher  les  expressions  analytiques  des  coefficients  du 
développement  de  la  fonction  perturbatrice  suivant  la  forme  indiquée  au  n^  70. 

Considérons  deux  planètes  P  et  P',  les  rayons  vecteurs  r=  SP  et  r'  =  SP' 
menés  du  Soleil  S  à  ces  planètes;  désignons  par  a  le  cosinus  de  l'angle  PSP'. 
Les  fonctions  perturbatrices  correspondant  aux  actions  de  P'  sur  P  et  de  P 
sur  P'  s'obtiendront  en  multipliant  respectivement  par  fm'  et  îm  les  quantités 
suivantes  : 


(0 


R     - 1  -  ^ 


R., 


r'a 


Ces  quantités  ont  une  partie  commune  ^,  l'inverse  de  la  distance  mutuelle 
A  =  PP'  ;  nous  ferons 


(2) 


Rl  =  -r  rr:(/-2  +  r'2_2/T'a)' 


et  nous  nous  occuperons  d'abord  du  développement  de  R,. 


Fig.  20. 


Traçons  une  sphère  de  rayon  i  ayant  son  centre  au  centre  S  du  Soleil  (/ig.  20). 


DÉVELOPPEMENT  DE  LÀ  FONCTION  PERTURBATRICE.  2g'5 

Les  parties  positives  des  axes  de  coordonnées  la  perceront  en  ;r  et  j;  soient 
NM  et  N'M'  les  grands  cercles  suivant  lesquels  la  sphère  est  coupée  par  les  plans 
des  orbites  des  deux  planètes  pour  l'époque  quelconque  t,  et  soit  G  le  nœud 
ascendant  de  la  première  orbite  par  rapport  à  la  seconde.  Les  rayons  vecteurs 
SP  et  SP'  perceront  la  sphère  en  M  et  M',  et  l'on  aura 

CT  =  cosMM'. 

N  et  N'  sont  les  nœuds  ascendants  des  deux  orbites  relativement   au   grand 
cercle  xy.  Il  convient  de  rappeler  que  le  plan  de  l'orbite  d'une  planète  à  un 
moment  donné  est  le  plan  qui  passe  par  le  Soleil  et  par  la  vitesse  de  la  planète 
à  l'instant  considéré. 
Posons 

MGM'  =  J. 

La  première  chose  à  faire  est  de  calculer  J,  t  et  t'  en  fonction  de  ô,  G',  cp 
et  cp':  cela  revient  à  résoudre  un  triangle  sphérique  NON'  connaissant  un  côté 
NN'  =  0  — 0'  et  les  angles  adjacents  NN' G  =  9' et  N'NG  =  tt  -  cp;  les  autres 
éléments  NG  =  t  —  0,  N'G  —  r:'  —  G'  et  NGN'  =  J  seront  calculés  sans  ambiguïté 
par  les  formules  de  Delambre 

.    J    .    {r'—9')  +  (z—9)        .    9—0'    .    (d  +  (d' 

sm  -  sin ^^ ^  =  sm sm  ^       ^ 

22  2 


(3) 


.    J         {r'-~9')-h{r-9)  9  —  9'    . 

sin  -  cos^ ^ =  CCS sm 

22  2 

J    .    (r'—9')  —  {T~0)        .    9—9' 

cos-  sm  ^^ ^ =--  sm cos 

22  22 

J         {r'-e')  —  {r-9)             6—9'        0  —  0' 
cos-  cos^ — -^^ =008 ces- ^- • 

\  2  2  2  2 

On  en  tirera,  en  effet,  -,  t  —  G,  t'  —  G',  d'où  J,  t  et  t'. 

On  peut  aussi  employer  pour  le  même  but  le  groupe  des  formules  de  Gauss: 

isinJ  sin  (t  —  0)  -=      sin^' sin(ô -- ô'), 
siiiJ  cos(t  —  (9)  =:     cos9'sin9  —  siii9'cos9  cos(9  —  ô'), 
v-T/  >  cosJ  =     cos  9  cos  9'+ sin  9  sin  9' cos  (ô— 5'), 

I  sinJ  sin(T'— (9')~      sin9  sin(0— 9'), 
\  sinJcos(T'—  9')  ^—  cos 9  sin9'  -+-  sin9  cos9'cos(0—  9'  ). 

Si  l'on  ajoute  les  deux  premières  ou  les  deux  dernières  des  relations  (3)  après 


294  CHAPITRE    XVIII. 

les  avoir  multipliées  par  des  facteurs,  tels  que  —  sin et  +  cos ?  des- 

tines  a  taire  disparaître ou du  premier  membre  de  1  équation  ré- 
sultante, on  trouve  les  formules  suivantes  ; 


.     J         t4-t'              0-hO'         O  —  O'.o  —  o'         ,     Q-^B'    .     0  —  0'    .     Q-ho' 
sin  -  cos =  cos ces sin  -" sin sm sin - 

22  222  222 

.     J    .    t  +  t'         .     0-\-0'         0-0'    .     o  —  o'              0-^0'    .     0-0'    .     o  +  o' 
sin  -  sm =  sin cos sin ' — h  cos sin ■  sin - 

22  22  2  222 


cos 


J        T  — t'            .6-0'         9-9'        .   .6-0'        9 
-  cos =  cos^  • cos — h  sin- cos 


2 

T  —  T 


cos  -  sin 

2  2 


^    ■    rû      ûf\f       9  —  9  9  -^-9  \ 

-  r=:  -  Sin(d  —  0'){  cos COS ~      ■ 

2  ^  '  \  2  2        / 


Une  transformation  facile  donne  ensuite 


(5) 


/  .    J 

sin  -  ,  , 

-.  cos =  lang  -^  cos  y  —  tang-'-  cosô', 

Cp  o  2  °   2  ^2 

COS-  cos  — 

2  2 

.      J 

Sin  -  , 

2  .     z  hr' 

,  sin  

90  2 

COS  -  COS  - 

2  2 


lang  ^  smd  —  tang—  sm  (5 , 


COS  -  ,  , 

2  T  —  T  (D  cp  ,  -  ,, 

-,  COS =  I  H-  lane  ^  tang--  cos (9  —  0'), 

©         cp'  2  °  2  2 

cos-  cos  — 

2  2 


cos  - 

2  .       T  —  T 

_  sin 

9  CO  2 

COS  -  COS-!- 
2  2 


lang  -  tang—  sin(0  —  6'). 
^2  2        ^ 


Des  deux  dernières  de  ces  formules,  on  conclut 


lang 


lang  ^  lang  —  sin  (6*  —  0') 
I   :    liing  -  lang  —  cos((9 — 0') 


Or  la  relation 


tangj- 


V  sinx 
I  -I-  V  cos^ 


dans  laquelle  la  valeur  absolue  de  v  est  supposée  inférieure  à  l'unité,  entraîne, 
comme  on  sait,  pour  celle  des  déterminations  de  y  qui  s'annule  avec  x,  le  déve- 


DÉVELOPPEMENT    DE    LA    FONCTION    PERTURBATRICE.  295 

loppement  convergent 

y  =  V  sin  x v^  sin  2  a?  +  ;;  v^  sin  3 ,37  — . . . . 

On  aura  ainsi,  dans  le  cas  actuel, 

(6)  ^^  =  lang ^  tang^'  sm{9-d')--  tang'^  ^  tang'-  ^'  sin2(9  -  9')  +. . . . 

2  2  2  2  2  2 

Si  donc  9  et  9'  sont  considérés  comme  de  petites  quantités  du  premier  ordre, 
la  différence  t  —  ^'  sera  du  second,  et  l'on  pourra  prendre,  en  négligeant  seule- 
ment le  quatrième  ordre, 

T--  r'  =  2  tang  -  lang  —  sin(9--  0'). 

118.  Soient  ç'  et/  les  longitudes  des  planètes  dans  leurs  orbites  (y%-.  20); 

on  aura 

p=r^N  +  NG  +  GM,        t^'=:^N'  +  N'G  +  GM', 

d'où 

GMr=(-T,  GM^i^^'-t'. 

Le  triangle  sphérique  MGM'  donne  ensuite 

o-  =  cosMM'  =  cos(c>  — t)cos(p'  — t')  +  sin(p  —  t)  sin((''— t')  cosJ, 
a  =r  cos(p  —  c'-f-  t'—  t)  —  2sin2-  sin((^  —  t)  sin(p'—  t'). 

Il  convient  de  représenter  sin-  par  y]  et  de  poser 

u  =  :rN'+N'G  +  GM; 
on  aura  ainsi  cet  ensemble  de  formules 

\  y)  =  sin-)  u  :=  (^  +  r  —  t, 

(7)  ^ 

(  a  =■  cos(u  —  i>')  —  2n^  sin(u  —  t')  sin(p'—  r'). 

L'expression  (2)  de  R,  pourra  s'écrire 

_.i 

(8)  lli=[/-2  4-  /•'-—  2/v'C0S(u  —  (^')]     ^\i+^ 7^ H 7^ TT-^  • 

Or  les  orbites  des  anciennes  planètes  sont  peu  inclinées  les  unes  sur  les  autres; 


296  CHAPITRE   XVIII. 

c'est  ainsi  qu'à  l'époque  actuelle  on  a,  pour  Jupiter  et  Saturne,  J  =  1°  17',  pour 
Mercure  et  Vénus,  J  =  S'' 46';  la  plus  grande  valeur  de  J  est  i2°3o',  et  elle  se 
présente  pour  Mercure  et  Mars.  Même  dans  ce  dernier  cas,  le  plus  défavorable, 

la  quantité  y]^=  sin^-  est  petite,  et  il  en  sera  de  même  de  l'expression 


qui  est  inférieure  en  valeur  absolue  à 


4r/'      .  ,J 


{r'—ry  2 

le  facteur  sin^-  est  petit  et  l'autre,  .  ,_    .^  '  ^le  prend  jamais  de  valeurs  très 

grandes,  parce  que  les  rayons  vecteurs  r  et  r'  de  deux  planètes  sont  toujours 
notablement  différents. 

On  pourra  donc  développer,  par  la  formule  du  binôme,  en  une  série  rapide- 
ment convergente  l'expression 


[  /•■^4- r'^— 2/7-'cos(u  —  v')     J 


et  la  formule  (8)  deviendra 


I 


R,  =  [/•2  4-r'2— 2/t'cos(-j  — r')]    ^ 

—  /•/•'  [/-^H- /-'-— 2/7-'cos(j  —  ('')]    ^    2y)*sin  (u  -T')sin  (p'  — t') 
(10)      ^  +/-V-[/-2-F/''«— 2/v'cos(-j  — r')]~^   6Y]*sin-(u  — T')sin2((^'— t') 

_7 

_  ,.3 ,.'3 1- ,.2 _|_  r'^—2rr'cos{-j  —  r')]    ^  2o-o«sin'(u  —  t')  sin*(p'  — t') 


Les  quatre  premiers  termes  du  second  membre  suffisent  pour  toutes  les  an- 
ciennes planètes. 

Si  l'on  considérait  les  planètes  Jupiter  et  Pallas,  le  développement  (10)  ne 
serait  pas  toujours  convergent;  on  peut,  en  effet,  assigner  à  ces  deux  planètes, 
sur  leurs  orbites,  des  positions  telles  que  l'expression  (9)  soit,  en  valeur  ab- 
solue, supérieure  à  l'unité;  cela  tient,  d'une  part,  à  la  très  grande  inclinaison 
de  l'orbite  de  Pallas  sur  celle  de  Jupiter  (34°  environ)  et  aussi  à  la  grande  ex- 
centricité de  Pallas  (0,24)  qui  diminue  notablement  la  différence  r'— rà  de 
certains  moments.  Il  faudra  donc,  dans  l'étude  des  perturbations  causées  par 


DEVELOPPEMENT    DE    LA    FONCTION    PERTURBATRICE.  297 

Jupiter  dans  le  mouvement  de  Pallas,  employer  un  autre  mode  de  développe- 
ment. 

119.  Il  faut  maintenant  remplacer  dans  l'expression  (lo)  les  quantités  r,  /, 
u  eiv'  par  leurs  valeurs 

/   /•'=a'(H-  x'),  i''=l'-i-y', 

(11)  )/•— a(i  +  x),  ç=l-^y, 

en  posant 

(12)  X  — /_i_^'_-r. 

Dans  ces  formules  (ii)  et  (12),  on  a  désigné  par  a,  a',  l  aij'  les  demi 
grands  axes  et  les  longitudes  moyennes  dans  les  mouvements  elliptiques  de 
l'époque  /;  x  et  y  sont  des  fonctions  connues  de  l'excentricité  e  et  de  l'ano- 
malie moyenne/— ct;  elles  contiennent  e  en  facteur;  de  même,  x' et  y' dépen- 
dent de  e'  et  de  /'  —  m' ,  et  renferment  le  Aicteur  e' .  On  a  donné  au  n**  93  les 
premiers  termes  des  développements  périodiques  des  quantités  x,  y,  x'  et  y'. 

Les  excentricités  e  et  e'  étant  petites,  nous  développerons,  suivant  leurs  puis- 
sances et  leurs  produits,  les  diverses  parties  de  l'expression  (10)  de  R, .  en  em- 
ployant la  formule  de  Taylor;  le  premier  terme  de  cette  formule  sera  ce  que 
devient R,  quand  on  y  suppose 


et,  par  suite, 

r  --—  a,         r'  =  a' ,         y  =  X,         c'  =:  /'. 

Soit  Ro  cette  valeur  correspondante  de  R,  ;  si  l'on  fait 

(I)=  [a2  +  a'2  — 2aa'cos(/'— X)]    % 

{II)— aa'    [a2-t-a'2  — 2aa'cos(/'— X)]~^^   a-^^sin  (/'-- t')  sin  (X  -  -  t'), 

^'^^     ^  (III)rrra5a'2[a2+a'2  — 2aa'cos(/'  — X)]~2   6r;'*  siri^^'-- t')  sin2(X      t'), 

(lV)=a^a'»[a^-l-a'^  — 2aa'cos(/'  — A)]~"^2o-/î'''sin^(/'-T')sin^(X  —  t'), 


on  pourra  écrire 

(i4)  Ro=(i)-(ii)  +  (in)-(iV)4-.... 

T.  —  I.  38 


298  CHAPITRE    XVIII. 

Or,  dans  le  Chapitre  XVII,  on  a  appris  à  développer,  suivant  les  cosinus  des 
multiples  de  /'  —  X,  les  fonctions 

[«2  4- «'2  —  2  aa' cos  (/'  — >0]-*, 

I     3 
dans  lesquelles  s  reçoit  les  valeurs  -,  -,  — 

On  a  posé 

[a'--\~a"'—Qaa'cos{l'  —  l)]'^=  -  ^A^'^  cosiit —l), 

ta'     [a^-i-a'^—2aa'cos{l'—l)]~''=  -  ^B^'^  cosi{l' —  l), 

^'^^  ^  a«a'2[a2+a'2_2aa'cos(/'-X)]~-^=-^  C('Uosf'(/'-X), 

a^a'^  [a^-h  a'^—  2aa'  cos{r  —  l)]~'=  -  J^  D^'^  cosi{l'—l), 


L'indice  i  prend  toutes  les  valeurs  entières  de  —  00  à  4-  00;  on  a 

A^'\  B"\  ...  sont  des  fonctions  homogènes  du  degré  —  i  de  a  et  a';  leurs 
valeurs,  quand  «augmente,  diminuent  d'autant  plus  rapidement  que  le  rapport   , 

est  plus  petit  (en  supposant  a  <  a'). 

Il  faut  maintenant  porter  les  expressions  (i5)  dans  les  formules  (i3);  on 
doit  chercher  à  n'introduire  finalement  dans  R^  que  les  sinus  ou  cosinus  des 
multiples  de  /'  et  X;  on  trouvera,  dans  ce  but,  parles  formules  les  plus  élé- 
mentaires de  la  Trigonométrie  : 

2sin  (/'— T')sin  (X  — t')  =  cos(/'— X)  —  cos(/'  +  >  —  2t'), 
8sin*(/'— T')sin«(X  —  t')  =  2  +  003(2/'  —  2>;)  —  2005(2/'—  2t') 

—  200S(2>,  —  2t')  +  00S(2/'+  2  >,  —  4^'), 

(i6)     (  32sin^(/'-T')sin»(X  — t')=:9Cos(/'  — X)  +  cos(3/'— 3X) 

-9  00s(/'  +  X-2t')-3cos(3/'  — X-2t') 

—  3cos(— /'-h3X— 2T')-h3cos(3/'  +  >. -4t') 
\                                                      -+-3cos(/'+3>i  — 4t') -cos(3Z'+3X-6t'). 

En  substituant  les  expressions  (if))  et  (i6j  dans(i3),  on  sera  amené  à  une 


DÉVELOPPEMENT   DE    LA   FONCTION   PERTURBATRICE.  299 

suite  de  termes  de  la  forme 

or  les  deux  ^  du  second  membre  sont  égaux,  comme  on  le  voit,  en  changeant 
dans  l'un  i  en  — i,  ce  qui  reproduit  l'autre;  on  a  donc 

cosv  2  D(^'^  cos i{l'—l)  =  2]  D(')  cos[i{l'  —  X)  +  v], 

et  cela  aura  lieu  aussi  quand  on  remplacera  D^''  par  C'^  ou  B''\  On  trouvera  ainsi 
aisément 

(II)=    ^  Y)2  2  B('JC0S(i +  !)(/'- >^)  -  -Ti^  ^   B(')COS[(i  +  l)(Z'-A)  4-2X-2T'], 

(Ill)r=  I  Y)*  j  2^  C(')C0Si-(;'-X)  +2]  C''^C0S(t  +  2)(Z'-X) 
-2  2]  C(')cos[(i  + 2)  (/'->.)  +  2?. -2r'] 
—  2  2]  G('^COS[/(Z'—  X)4-2X-2t'] 

-h    2]C(')cos[(f-F2)(/'-?.)  +  4X-4T']j, 

(IV)  =  :^Y]«J9  2]D(')cos(/+i)(/'-A)4-2]D(')cos(i+3)(/'-X) 

-  9  2]D('')cos[(i  +  i)(/'— X)+2X—  2t'] 

-  3  2]  J)^')  cos [( t  +  3) ( /' -  X)  +  2X  -  2t'] 

-  3  2]  D^'^  cos[(î  -  i)  (/'-  >)  +  2X  -  2t'] 
+  3  2]D(')cos[(f  +  3)(^'--X)  +  4X-4T'] 
+  32D^''^cos[(/+i)(/'^-X)+4X-/iT'] 

-  2]D^'^cos[(f  +  3)(/'-X)+6X-6T']  j. 


On  peut  dans  ces  2]  changer  i,  tantôt  en  i  —  i ,  i  —  1,1  — 3,  ou  ^  -H  i ,  de 


ma- 


3oO  CHAPITRE   XVIII. 

niëre  à  ramener  toujours  sous  les  cosinus  le  coefficient  de  /'  à  être  égal  à  i;  on 
trouvera  ainsi 


(17) 


+  2]   N(')C0S[/(r--X)  +  2X-2T'] 

+  ^  P(')cos[i(^'->0+-4X-4T'] 
+  '^Q(i^  cos[i{l' -  l)  +  61  -  6z'] 


-+- 


où  l'on  a  fait,  pour  abréger, 


ib 


(18) 


2  4  ib 

8  ib      ^  -^ 


L'indice  /prend  toutes  les  valeurs  entières,  depuis  —00  jusqu'à  -+-  2c;  on  voit 

que  les  quantités  ]M'\N'^ dépendent  deâf,a' etdey]^.  On  remarquera  que  nous 

n'avons  négligé  que  Y]^  c'est-à-dire  les  quantités  du  huitième  ordre,  en  regar- 
dant yj  :=  sin  -  comme  une  petite  quantité  du  premier  ordre. 

Il  convient  d'observer  que  chacun  des  arguments  de  la  formule  (17)  est  de 
la  forme 

la  somme  des  coefficients  de  /',  Aet ':'est  donc  égale  \ii  —  {i—  'ip)  --  2p;  elle  est 
nulle;  on  voit  de  plus  que  le  coefficient  de  cos[î  (/'  —  A)  +  2p'k  —  2/?t']  est  de 
la  forme 

c'est  ce  que  l'on  vérifie  aisément  pour  p  —  \ ,  p=  2  et/?  =  3,  d'après  les  for- 
mules (17)  et  (18). 

Si  Ton  fait  h  =  i  —  2/?,  l'argument  considéré  ci-dessus  devient 

H'—hl-    (i    - /Ot', 
et  l'expression  (17)  de  Ro  rentre  dans  la  forme  suivante, 


DÉVELOPPEMENT    DE    LA    FONCTION    PERTURBATRICE.  3oi 

en  prenant  successivement 

et  donnant  à  i  toutes  les  valeurs  entières  de  —  oo  à  +  qo. 

120.  Il  faut  maintenant  remplacer  dans  l'expression  (19)  de  R^ 

a,  a',  X,  /' 

respectivement  par 

«(i  +  x),     «'(i  +  x'),    X  +  y,     ^'4- y', 

t'  restant  le  même;  le  résultat  de  cette  substitution  changera  R^  en  R,. 

Faisons  d'abord  la  substitution  dans  K''-^^  qui  est  une  fonction  homogène  et 
de  degré  —  i  de  «  et  a! ,  que  nous  représenterons  par  F(a,  a!)  ;  nous  aurons 
donc,  en  désignant  .par  k  une  quantité  quelconque,  et  par  la  définition  môme  des 
fonctions  homogènes, 

F[A-a(i-|-x),  /.■a'(i  +  x')]zz:  -^F[a(i  +  x),  a'(i-i-x')]; 


d'où,  en  prenant;?:  = ,•> 


(21)  F[a(i  +  x),  a'(n-x')]-  ^~_^--,  F 


X 

a  I  I 


On  peut  développer 

„/  x-x'      ,\ 

V        n-  x'     ; 


par  la  série  de  Taylor  relative  au  cas  d'une  seule  variable  a,  ce  qui  donnera 

-,/            X  — x'       A       ^,        ,,        X— x'  a  ()F(rt,  «') 
F(a  +  ff y>  a'J  "F(a,  a')  +  ^         ' 


(22) 


1  -f-  x'    I         da 

x--x'\2    a2    ^2  F  (a,  a') 


i  +  x'/     1.2         da^ 


V y' 

cette  série  convergera  rapidement  parce  que est  petit. 


302  CHAPITRE   XVIII. 

En  remettant  pour  ¥(a,  a')  sa  valeur  K<''^\  et  posant  d'une  manière  générale 
(23)  I      ^        '  1.2...  p      daP     ' 

les  formules  (21)  et  (22)  donneront 


F[a(n-  X),  a'  (I  +  x')]  =  ^^^^—,  + ~  K</''^' 


KL''"'         X  — x' 
(1  +  x')-'' 


(X   x'y  g-u-,^,  _^  _  _  ^  /^    ,^'j'!;,  K<^-''"  +  . . . . 

Il  ne  nous  reste  plus  qu'à  remplacer,  dans  le  second  membre  de  la  for- 
mule (19),  K^'''''^  par  l'expression  précédente,  et),  par  )•  +  y,  /'  par  /'+  y';  nous 
trouverons  ainsi 

(24)  R,  ^  2]  ^p'"  (1  Vx^)?^  ^"' t^'^^  ~  ^'^  -  ^'-^'^^'  -^  '^'  -  ^'^'^' 

où  /)  devra  recevoir  les  valeurs  o,  4-1,  +2,  ...,  et  où  il  faudra  remplacer 
ensuite  h  et  K^''^^  par  les  valeurs  indiquées  dans  le  Tableau  (20);  ^  prend  du 
reste,  comme  on  sait,  toutes  les  valeurs  entières,  depuis  —  qo  jusqu'à  +go. 

Le  Verrier  a  poussé  son  développement  jusqu'aux  quantités  du  septième  ordre 
inclusivement  y  en  considérant  y],  e  et  e'  comme  de  petites  quantités  du  premier 
ordre;  ce  degré  d'approximation  lui  a  suffi  pour  établir  les  théories  des  an- 
ciennes planètes.  On  devra  donc  donner  à  p,  dans  la  formule  (24),  les  valeurs 
o,  I,  2,  .    .,  7. 

On  voit  que  ce  qui  nous  permet  de  limiter  le  développement  actuel,  c'est  la 
petitesse  des  excentricités  des  orbites;  en  résumé,  dans  la  formule  (24),  les 
indices/?  et  A  seront  limités,  le  premier  par  la  petitesse  de  e  et  e',  le  second 
par  celle  de  vj;  l'indice  i  prendra  des  valeurs  qui  seront  d'autant  moins  nom- 
breuses que  le  rapport  —,  sera  plus  petit. 


121.  On  remplacera  cos[i7'  —  AX—  (i  —  A)-:' 4-  iy'    -  Ayjpar 

cos[f7'—  hl  —  {i  —  h)T']  (cosAy  cosiy'  -i-  sin/iys'miy') 
H-  sin  [il'  —  h'k  —  {i—  A)t']  (sin /«y  cosi'y'  —  cosAy  sinty') , 

et(x  —  x')^  par 

XP-^  X/'-'x'-h  PilZlll  xP-''x"-~.  . . , 


DÉVELOPPEMENT   DE    LA    FONCTION    PERTURBATRICE.  3o3 

et  la  formule  (24)  donnera  sans  peine 

R,  =     K;,'''*'  (cos Ay  ^^  +  s'mhj  ^')  cos[.7'-  hl-{i-  h)z'] 

Trn-h^  r  7       cosi'y'  .    ,       sin/y' 

+  K'i'''^'    xcosAy  - — — ^  +xsinAy  ; — —^ 

*        |_  "^    (l  -t-X  )^  (l  4-x')^ 

,     x'cosi'y'        .    ,     x'siniy'l        ^  .,,      ,^       ,.       , ,   ,^ 
--  cos/iy  7 j{-  —  sinAy  ; j^r    cos[d'-~hl—  (i  —  h)T'] 

Tr,/  /„  r      •    /       cosiv'  ,       sinty' 

+  «'■  '  ["^'"''^  (7T7?  -"«^'«y  (7TW 

.    ,     x'cosi'y'  ,     x'siniy'l    .p.,,      ,,       ,.      , ,   ,-, 


(25) 


4- 


-X^i 


p(p  —  i)        „        ,      x'^cosi'y' 
1.2  •'  (i  -hx')p+^ 

.    j         sini'y'  />„,.,       x'sini'r' 

+  elZlZlil  x.-=si„/,y  J^^liiH/   _. . .]  eos[,T- /a-  (,■-/,).'] 

1.2  ('  +  X')^+'  J  "•  V  /       J 

iz,iAi  r       .   •    /        cosi'y'          P    „  ,    •    7       x'cosiv' 
K  !'^'         x/'  sinAy  ; — ,4-ri  —  -  x^-'  sinAy -^— - 

p{p  —  ^)    ,.  9    •    /      x'^cosi'y' 
1.2  -^  (i  +  x')/'-^' 

.         sinty'  P    „   ,        j       x'sin/y' 

-""cosAy  (,^,,;.^.  +  f  x"-  co5/,y  j^^p^ 


On  trouvera  cette  formule  écrite  tout  au  long,  jusqu'à  p  =  '],  dans  les 
pages  355-357  du  tome  1  des  Annales  de  r Obsenatoire . 

On  voit  qu'on  est  ramené  à  trouver  les  développements,  suivant  les  sinus  et 
cosinus  des  multiples  des  anomalies  moyennes,  de  facteurs  rentrant  dans  les 


3o4  CHAPITRE   XVIII. 

quatre  types  suivants  : 


,^    ^     ^^^  +  l).  .  .{p  —  q-\-  i)     x"7C0Siy 


^^;=("0' 


1.2...^  (H-X')^+' 

pip  —  i).  .  .{p  —  q  ^i)    \''Js\niy' 

1.1... q     '  (H-x')P+i 


Ces  quantités  ne  dépendent  chacune  que  de  ce  qui  concerne  une  seule  des 
planètes. 

Les  formules  (36)  et  (37)  d'une  part  et  (38)  et  (39)  de  l'autre,  du  n**  94,  don- 
nent ces  développements  (dans  les  deux  dernières,  il  faut  accentuer  les  lettres). 

122.  Voyons  maintenant  quelle  sera  la  forme  finale  des  divers  termes  de  R,  ; 
nos  facteurs  ^sont  développables,  comme  il  suit,  en  séries  procédant  suivant 
les  sinus  ou  les  cosinus  des  multiples  des  anomalies  moyennes  '(  et  'C  : 

^  :=  V  0b  cos  n  Ç,  ^1  =:  V  3b,  sin  n  C, 

^  —  ^  SIL'  cos  n%',         ^'1  =  2]  3L'i  sin  n'  Ç'  ; 

3^  et  3T;,,  sont  de  la  forme  e"^-Pçi(e'*),  p  désignant  un  entier  positif  ou  nul,  et 
cp(e-)  une  série  convergente  procédant  suivant  les  puissances  de  e^;  de  môme 
3^'  et  3^^  sont  de  la  forme  e"''"^^P'^(e'^),  p'  désignant  un  entier  positif  ou  nul.  Ces 
remarques,  qui  résultent  de  ce  qui  a  été  dit  au  n°  91,  nous  seront  utiles  dans 
un  moment. 

Portons  les  expressions  ci-dessus  de  ^,  %,  ^'  et  ^',  dans  le  terme  général  de  la 
formule  (26);  nous  trouverons 

K^'"^'  (  3b  dV  cos  n  C  cos  n'Z,'  +  3b,  3b;  sin  n  Ç  sin  n'  Ç'  )  cos  [  il'  —  hl  —  {i—  h)r'] 
+  K^'''^'  ( 3t,, 3L'  sinnCcos«'Ç'  —  31,  3Î,',  cos«Ç  sin n'K')s\n[il'  —  hl  —  («  —  h)x']. 

Cette  expression,  dans  laquelle  figurent  des  produits  de  trois  lignes  trigono- 
métriques,  se  transforme  aisément,  par  des  formules  bien  connues,  dans  la  sui- 
vante, qui  ne  contient  que  des  cosinus  : 

7  K^l^'*\^y^'-^x3To\  -^  3T:,,3b'+  3L3I,',)  cos[i7'  —  hl  —  {i—h)x'  +  «C  +  /l'C] 
4 


(26; 


4-  7  K''''" ( 3^31:,'— 3î,rX',   f-  3b, Ob'-  ObDb',)  ces [iT -^hl  —  ii-  h)z'  —  «Ç -  n'Z'] 
4 

4-  7  Ki;''"(3L3L'H-3b,3i:'',  —  3^.^31'—  3r,3b;  )  cos[«7' —  A).  —  {i  —  h)r' -h  n^—  «'C'] 
4 

+  l  K|,'''".(3î,3b'+  3b,3T,',  -f-  3ILi3L'-h  3l,X',)cos[t7' -  /a—  (f    - /Or'—  «C  +  «'Ç']. 


(29) 


DÉVELOPPEMENT    DE    LA    FONCTION    PERTURBATRICE.  3o5 

On  a 

Il  convient  de  faire 

(27)  co  =  GTH-r'  — t; 

on  aura 

(28)  "  ?  =  >.  — 00,         C'r^Z'  — GJ'; 

en  portant  ces  valeurs  de  t  et  V  dans  l'expression  (2G),  on  pourra  l'écrire 
ainsi  : 

j  K)/''"  ( Db  —  3Li){dV H-  dL\)  CCS [( i  +  n')  l'  +  (-  A  +  /^X  -  /« w  —  n'm'  —  ( «  —  A) t' ] 

+  ^  K^f''"  (3Ï,  4-  é)b,)(X'—  X',)  cos[(/-  /i')/'4-  (—  A  —  n)l  4-  72  0)  -t-  /î'gt'—  (f  —  /<)t'] 

4-  y  Ki;''"(0î,  -  3bi)(  Jb'  —  3L\)  cos [(/—///)/'+  (-  /i  -h  n)l  —  «w  +  n'w'  — («—  h)z'^ 
4 

4-  7  K';''^"(5b  4-  dX.^){r<.'-\-  Db'i)  cos[(«  4-  «')/'+  (—  /<  —  n)l  4-  ne.)  —  n'G3'  —  {i—h)z']. 
k 

Le  développement  de  R,  résulte  immédiatement  des  formules  (2,5)  et  (29). 
On  voit  qu'il  ne  contiendra  que  des  cosinus  d'argunients  D  renfermant  les  cinq 
quantités  X, /',  o),  xs'  et  t'  de  cette  manière 

(3o)  D  =  aX4-a'/'4-|3w4-[3'm'— ayr', 

en  désignant  par  a,  a',  (B,  fl'  des  nombres  entiers  positifs,  nuls  ou  négatifs,  et  par 
Y  un  nombre  entier  positif  ou  nul  (car  on  a  vu  que  2y  =  i  —A  ne  doit  recevoir 
que  les  valeurs  o,  2,4,  . . .).  Il  convient  de  remarquer  dès  à  présent  que  la  somme 
algébrique  des  coefficients  a,  a',  [3,  ^'  et  —  2 y  de  X,  /',  w,  m'  et  t'  dans  D  est 
nulle;  cela  se  voit  immédiatement  sur  l'expression  (29);  pour  le  premier  des 
arguments  qui  figurent  dans  cette  expression,  on  a,  en  effet, 

a  4-  a'  4-  (3  4-  P'  —  2 y  :=  ( «  4-  /i' )  4-  (—  A  4-  /i)  —  /^  —  «'  —  ( «  —  /O  =  o> 

et  la  même  constatation  se  fait  pour  les  trois  autres  arguments  de  l'expression  (29). 
On  peut  d'ailleurs  démontrer  autrement  la  relation  générale 

(3i)  a4-a'4-(3 -h(3'— 2y  =  o, 

en  remarquant  que  la  fonction  R,,  qui  représente  l'inverse  de  la  distance  mutuelle 

des  deux  planètes  P  et  P',  doit  être  indépendante  de  la  situation  de  l'axe  des  x 

T.  -  I,  39 


3o6  CHAPITRE    XYIII. 

dans  le  plan  fixe  des  xy;  il  doit  en  être  de  même  de  chacun  des  arguments  D. 
Or,  si  l'on  fait  tourner  dans  ce  plan  l'axe  des  x  d'un  angle  quelconque  [x,  les 
quantités  /,  l\  m,  tn',  t,  V  augmenteront  toutes  de  tx:  il  en  sera  de  même  de  X 
et  0),  en  vertu  des  relations 

'k  =  l  -\-t'  —T,         &L)=nn7H-T'— r; 

alors,  d'après  la  formule  (3o),  la  variation  de  D  sera  égale  à 

^(a  +  a'+(3  +  P'—  2y), 

et,  cette  quantité  devant  être  nulle  quel  que  soit  [x,  la  relation  (3i)  en  découle 
immédiatement. 

123.  Nous  avons  maintenant  à  nous  rendre  compte  de  la  composition  géné- 
rale des  coefficients  de  cosD  dans  le  développement  de  R,. 

Considérons  pour  cela  la  première  ligne  de  l'expression  (29)  :  <%  —  <d^,,  qui 
dépend  seulement  de  e,  ne  contient,  d'après  une  remarque  faite  au  commence- 
ment du  numéro  précédent,  que  des  puissances  de  e  de  la  forme  e'^+'^P,  p  dési- 
gnant un  nombre  positif  qui  peut  être  nul;  d'ailleurs,  le  coefficient  de  co  dans 
l'argument  correspondant  de  la  première  ligne  de  l'expression  (29)  est  égal  à 
—  n,  et  sa  valeur  absolue  est  -1-  n.  Donc,  le  plus  petit  exposant  de  e  dans  le 
coefficient  de  cet  argument  est  égal  à  la  valeur  absolue  du  coefficient  de  w, 
augmentée  d'un  nombre  pair  qui  peut  d'ailleurs  être  nul.  On  peut  faire  la  même 
remarque  pour  les  trois  autres  arguments  de  l'expression  (29),  et  aussi  pour  ce 
qui  concerne  les  exposants  de  e'  comparés  aux  valeurs  absolues  des  coefficients 
de  tn'  dans  D. 

En  décomposant  donc  le  coefficient  de  cosD  en  diverses  parties  contenant 
chacune  un  produit  tel  que  e"e'"',  et  se  reportant  à  la  formule  générale  (25),  on 
pourra  dire  qu'un  terme  quelconque  du  développement  de  R,  est  de  la  forme 

[l]CpKiy"]xe"e'"cosD, 

où  Cp  désigne  un  coefficient  numérique,  et  H  et  H'  ont  la  signification  sui- 
vante : 

H  =  I  [3 1  -t-  un  nombre  pair, 

H'trr  |(3'|  +  un  nombre  pair, 

en  représentant,  suivant  l'usage  actuel,  par  |  (^  |  et  |  fJ'  ]  les  valeurs  absolues  de 
pet?'. 

Si  maintenant  on  remplace  K*^'^*  par 

1.2.../?      da'' 


DÉVELOPPEMENT    DE    LA    FONCTION    PERTURBATRICE.  'do'] 

et  que  l'on  tienne  compte  des  formules  (20),  on  trouvera  que  K'^'^'  se  compose 
d'une  suite  de  termes,  tels  que 


1 . 2 . .  ./>     da'' 

aP       dPB^J^ 
i  .2. .  .p     daP 


—  ^p  } 

TiJ) 


multipliés  par  des  puissances  de  yj  dont  les  exposants  sont  2y,  2y-f-2,  ...: 
cela  résulte  des  formules  (18)  et  des  remarques  qui  les  suivent. 

Donc,  en  considérant  à  part  les  diverses  puissances  de  r\  et  envisageant  le 
développement  de  a'R,  au  lieu  de  celui  de  R,,  on  pourra  écrire  ainsi  la  forme 
générale  de  ce  développement 


(32) 

et  l'on  aura 


j  a'Ri  =  ^Nie"e'"'-ofcosD, 

H  =  I  [3  1  +  un  nombre  pair, 
H'=  I  [3'|  -1-  un  nombre  pair, 
F  r=   2  y   -[-un  nombre  pair. 

Enfin  le  coefficient  N,  sera  de  la  forme 

(33)  ^,=yu)a'k^J)  +  V'/'«'AV'  +  V'/'a'A'/'  +  . .  .  ; 

VJ/'  est  un  coefficient  purement  numérique  indépendant  de  a  et  «';  A'"  peut 
être  remplacé  par  l'une  des  quantités  BJ/',  CJ/',  DJ/',  dont  on  a  donné  les  valeurs 
au  n°  115  et  qui  se  trouvent  ainsi  constituer  la  base  fondamentale  du  dévelop- 
pement de  a'R,.  On  remarquera  d'ailleurs  que  a' k^p  est  une  fonction  homogène 

et  de  degré  zéro  de  a  et  a' ,  ne  dépendant  donc  que  du  rapport  ■^' 

L'ordre  du  terme  général  du  développement  de  a'R,  défini  par  les  for- 
mules (32)  et  (33)  est  égal  à 

( 34  )         H  H-  H'  -H  F  =  I  (3  )  +  1 13'  (  -4-  2  y  +  un  nombre  pair  qui  peut  être  nul. 

On  peut  donner  de  cet  ordre  une  autre  expression  très  utile,  en  remarquant 
que  la  somme  des  valeurs  absolues  de  plusieurs  quantités  positives  ou  négatives 
est  égale  à  la  valeur  absolue  de  leur  somme  algébrique  ou  bien  à  cette  valeur 
augmentée  d'un  nombre  pair. 


3o8  CHAPITRE    XVIII. 

On  déduit  de  la  relation  (3i) 

2y  —  [3  —  j3'  =  a  +  a', 

et  l'on  en  conclut,  en  observant  que  y  est  positif, 

(35)  27  H-  I  {3|  +  I  [3'|  =  I  a  +  a'  I  +  un  nombre  pair. 

De  là  cette  seconde  règle  : 

L'ordre  du  coefficient  de  cosD  dans  un  terme  quelconque  du  développement 
de  «'R,  est  égal  à  la  valeur  absolue  de  la  somme  algébrique  des  coefficients  de 
/'  et  X  dans  l'argument  D,  ou  bien  à  cette  valeur  augmentée  d'un  nombre  pair. 

Application  de  ce  qui  précède.  —  Considérons  les  termes  séculaires  du  déve- 
loppement de  a'R, ,  pour  lesquels  on  a  simultanément  a  =  a'  =  o  ;  l'application 
de  la  dernière  règle  montre  que  ces  termes  seront  des  ordres  o,  2,  4»  

Considérons  en  second  lieu  les  termes  suivants 

G,  cos(—  2 À  H-  5/'—  3a)), 
C2C0s(—  2>,  +  51  —  2(0  —  ct'), 
C3  cos  (—  2  >.  +  5  r  —  0)  —  2  r'  ), 


qui  jouent,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  un  rôle  considérable  dans  les  tbéories 
de  Jupiter  et  de  Saturne. 

On  voit  immédiatement  que  C,,  C2,  C3,  ...  sont  d'un  ordre  au  moins  égal 
à  la  valeur  absolue  de  —  2  +  5  =  3;  ils  sont  donc  au  moins  du  troisième 
ordre.  De  plus,  la  présence  de  —  3to  dans  le  premier  argument  indique  que  C, 
doit  contenir  le  facteur  e';  Co,  C3,  ...  renfermeront  de  même  les  facteurs  e"^ e' , 
e7]S 

Nous  remarquerons  enfin,  en  terminant,  que  si  l'on  ne  voulait  pas  conserver 
sous  forme  de  monômes  les  coefficients  de  cosD,  on  pourrait  présenter  comme 
il  suit  le  développement  de  a'R,  : 


(36) 


a'R,  =2]'^'*^cosD,   ' 


O  désignant  une  série  ordonnée  suivant  les  puissances  de  e^  e'-  et  r/-'  ;  les  coeffi- 
cients des  puissances  et  produits  de  e^  e'^  vj^  seraient  des  fonctions  de  -,■ 
Nous  allons  donner  ici  le  développement  de  R,  jusqu'aux  termes  du  second 


DÉVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE. 

ordre  inclusivement  : 


3oq 


(37) 


R,  =  ^  T- A"'>  -  ^  Yi^Bt'-i)  +  ^--  (_  ^i^Ad)  +  2A'/'  +  2Af)l  cosf(^'-  >•) 
+  -e    ^  [-2/A(''-A'/']cos[«Y'— (i'-OX- w] 
+  -e'  ^  [(2«  +  i)A(')-HA'/']cos[(i+i)/'- A  — ct'] 
+  ^e^  y|  [(4^-—  50  AC)  +  (4«  -  2)  A'/'  H~  2Ay']  cos  [W  —  {i-i)  X—  2w] 
+  y  ee' V  [(4j'^-h  20  AC)  -  2  4'/'  —  2  A'/']  cos[(/+  i)l'—{i^i)l  —  gt'+  0)] 

+  ^ee'^  [(— 4/2  — 20A(')+(— 4j  — ^)A'/'— 2A'/']cos[(«+0^'  — (i'-O^^  — ^'— «] 
+  g  e'^  ^  [(4i'+  9«  +  4)  AC)  H-  (4ï-H  6)  A'/'  +  2  A'^'']  cos  [(t  ■+-  2)  V ~  il  -  2gt'] 
+  -Yi^  _^  BC-')  cos  [//'—  (i  —  2)  A—  2t']. 


Dans  cette  formule,  l'indice  i  doit  prendre  toutes  les  valeurs  entières,  de 
—  oD  à  +  ao  ;   A',"  et  A^"  ont  la  même  signification   qu'au  n"  115. 

Pour  l'expression  complète  du  développement  de  R,  jusqu'au  septième  ordre 
inclusivement,  nous  renverrons  au  Tome  I  des  Annales  de  V Observatoire,  où  la 
formule  qui  donne  R,  occupe  les  pages  277-330;  elle  ne  renferme  pas  moins  de 
469  termes. 

Dans  une  Thèse  soutenue  en  i885  devant  la  Faculté  des  Sciences  de  Paris, 
M.  Boquet  a  étendu  le  développement  de  R,  jusqu'aux  termes  du  huitième  ordre 
inclusivement  (^voir  le  Tome  XIX  des  Annales  de  r  Observatoire). 

124.  Il  faut  maintenant  passer  du  développement  de  R,  à  ceux  de  Ro,,  et 
de  R,  0- 

On  a,  par  les  formules  (i), 

/• 


(38) 
(39) 


Occupons-nous  d'abord  de  Ro,i  '-  quand  on  néglige  les  excentricités,  la  quan- 
tité   7j(T,  en  ayant  égard  aux  formules  (7),  se  réduit  k 


(4o) 


45Cos(/'-X)  +  -^Yi*sin(X-T')sin(/'-T') 


4cOS(/'->0+    -?î^'tiOS(/'-X)--V„-n2cOS(/'H-X-2T'). 


3lO  CHAPITRE    XVIII. 

Or,  si  dans  les  formules  (17)  et  (18)  on  suppose 


A(»)=Af-'): 


B(o)  =  . 


et  tous  les  autres  coefficients  A''\  B''\  C^'\  D^'^  nuls,  on  trouve 

2«'''        a'-  ia-  a^ 

tous  les  autres  coefficients  W\  W'\  P-",  Q''^  sont  nuls,  et  il  vient 

R„  =  [M("Hr-M(-»)]cos(r— >.)  +  N(')cos(/'  +  A-2t'), 
Ro=  f— 47  +  -^r;Acos(/'->.)-  4,  •^^cos(/'+X-2t'). 

C'est  précisément  l'expression  (4o)- 

Tous  les  raisonnements  et  calculs  faits  dans  les  n^''  120,  121  et  122  ne  sup- 
posent qu'une  chose,  c'est  que  K"'''  est  une  fonction  homogène  et  de  degré  —  i 
de  a  et  a';  on  pourra  donc  les  appliquer  dans  le  cas  actuel;  seulement,  on  devra 
remarquer  que  l'on  a 

dk^  _  d\^-'^ i_ 

da  Oa      ~~       a'^ 

et  que  les  dérivées  suivantes  sont  nulles. 

Il  suffira  donc  d'appliquer  la  formule  (37)  en  donnant  à  l'indice  i  dans  les 
divers  termes  les  valeurs  4-  i  et  —  i  et  prenant 

A'')=  Af-')=-  4'         6(0)=-  ^, 


a 

a'-' 


A'2":=A'^^':=0. 


A',i'=:A'r": 

On  trouvera  ainsi,  en  négligeant  toujours  les  termes  du  troisième  ordre  : 

3 

—  ee'  cos  (2/'— 2X  —  cî'  +  w)h —  e  cos  (  Z'  —  co  ) 


(40 


ecos{l'  —  2>.  +  w)  —  2e'  cos  {2 1'—  1  —  m') 

—  Q  e^cos{l'-h  X  — 203)  —  Q  e^cos{l'—3l-^  200) 


-+-  3ee'  cos(2/'—  cj'—  w)  —  ^  e'^  cos(/'-4-  >. —  2ct') 
—  ^e'^cos{3l'  —  l  —  2zs')  —r,^cos{l'-i-l  —  2z'). 


DÉVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE.  3 II 

On  verra  de  même  qu'en  négligeant  les  excentricités  R,^o  — l^i  devient 


(4o') 


f^-^yjA  cos(/'-A)-  '^r)2cos(/'+X-2T'). 
\a^        a-      J  a- 


C'est  à  cette  même  expression  que  se  réduit  R^  quand,  dans  les  formules  (17) 
et  (18),  on  suppose 


A(i^  =  A(-»)=- 


B(o)=_ 


tous  les  autres  coefficients  étant  nuls;  on  en  déduit 
d'où 


da 


2  a' 


da" 


a* 


a'A^/'  — a'A^fi'^:    (- i)«+i  (/i  +  i) 


Alors,  si  dans  la  formule  (37)  on  donne  à  l'indice  «les  valeurs  +  i  et  —  i, 
l'expression  correspondante  de  R,  se  confondra  avec  celle  de  R,,o  —  R,,  et  l'on 
trouvera  sans  peine 


|(R,,.- «.)=[- 


2ecos(/'-   2>. +  &))-[- -e'cos(  A  —  m') e' 005(2/'—  'k—m') 

I  I  27 

[[^\')    1  —  -^e^  cos{l'  -hl  —  2(x>) ^  e2cos(/'— 3X  4- 2w) 

—  ee'cos(2/' —  2!  —  nT'H-co)H-  3ee'cos(2A —  gj'  —  w) 

o 

—  ô  e'-  CCS  (  /'  4-  X  —  2  ct'  )  —  3  e'2  ces  (  3  /'  —  X  —  2  gj'  ) 

o  o 

—  rj-cos(/'+  l  —  2r'). 

Les  divers  termes  dans  lesquels  on  développe  ainsi  les  différences  R,,o  —  R, 
et  Ro,,  —  R,  rentrent  dans  la  forme  générale  (32)  ;  dans  chacun  des  arguments  D, 
la  somme  algébrique  des  coefficients  de  X,  /',  cd,  ct'  et  V  sera  nulle;  on  aura,  pour 
fixer  les  limites  inférieures  des  exposants  de  e,  e'  et  y],  et  de  l'ordre  du  terme,  les 
mêmes  règles  que  pour  R,,  puisque  le  procédé  de  développement  est  identique. 

125.  On  peut  obtenir  aisément  l'expression  générale  d'un  terme  quelconque 
des  développements  des  différences  Rq,,  — Ro  R,,o  -Ri  à  l'aide  des  fonctions 
de  Bessel,  comme  nous  allons  l'indiquer. 


3l2  CHAPITRE    XVIII. 

On  a,  en  tenant  compte  des  formules  (7)  et  (38), 

Ro.i—  Ri  = 7i  cos(('  —  t^'4-  t'  — t)  +  2Y)-  ^7^  sin((^  — r)  sin((>'  — t') 

OU    bien,    en  introduisant   les   anomalies  vraies  w  et    w'   et   posant   encore 

w  =  rrr  +  t' —  t, 

Ro.i —  Ri  =—  -7,2  cos(»r—  (v'+  0)  —  ct')  +  2-0-  ^7^  sin((v  +  co  —  t')  sin((v'  +  td'—x'); 

'  [  COS  (ï'  .  ....  . 

Ro,i  —  Ri  ""  —  cos(w  —  nr  )  (  /•  cosiï'  — -j^  -\-  /'Shkv  — -,- 

COS(T^'  Sincr 

I  -1-  ein  (  f.\  . —  77%'  \  I  /'«in  it» 

(42) 


+  sin  (o)  —  m')  (  /•  siniv  — j; /costp  — ^ 

4-  2 Y)-  [/•cos(vsin(oj  —  -')  -I-  /•  sintvcos(oi)  —  t')] 

fcosir'' 

X  ,.,     sin(cLy'  —  T  ) 


sin (y'  H 

4-  -p^-  cos(nj'-T') 


Or  on  a  obtenu  dans  le  n"  86  les  développements  périodiques  de  rcosH^, 
rsinw^,  —;,^~->  — ;,^-;  les  formules  (m)  et  (/i)  de  ce  numéro  donnent 


(43) 


—  costv  = 
a 

2  A„cos«Ç, 

—  00 

A„  = 

^n-^{ne) 

> 

Ao  = 

3 

-t-00 

a'^  COS  (v' 

^  A'„,  cosn'* 

/■'^        " 

—  00 

a;,- 

/i'J„_,(//e'), 

A„  = 

0. 

-  sin(T'=:    7   R/jSin/iÇ, 
a  .^^ 

—  oc 


r?'^sin  (T^ 


(44) 


R;,=/r=r;^«M„...,(«'6>'). 


En  portant  ces  valeurs  dans  la  formule  (42),  elle  donnera 

"  (Ro,i  — Rt)    "    -  cos((o--nT')  _^^  (A„  A',,,  cos«Çcos/i'Ç'+  R„R„,  sin/«C  sin/i'C) 
-I-  sin(&)— m')  ^^  (B„A^j,  sin«Ç  cos/i'Ç'  —  A„R'„,cos«Ç  sin«'Ç') 
+  ayj^  sin(&)  —  t')  ^  A„cos/iÇ  +  cos(o)  — 'r')  ^  R„  sin/îU 
X  1  sin(c7'— t')  ^  A'„,cos/i'Ç'-h  cos(gt'  — r')  ^  R'„,  sin«'Ç'   . 


DÉVELOPPEMENT    DE    LA    FONCTION    PERTURBATRICE.  3l3 

On  mettra  sans  peine  le  second  membre  de  cette  formule  sous  la  forme  (32); 
nous  ne  ferons  pas  ce  calcul,  et  nous  nous  bornerons  à  deux  remarques  : 

En  premier  lieu,  A'^  n'étant  pas  nul,  on  voit  que  le  second  membre  de  la  for- 
mule (44)  pourra  bien  contenir  des  termes  indépendants  de  C,  mais  qu'il  ne 
renfermera  pas  de  termes  indépendants  de  'Ç;  la  différence  R^ ,  —  R,  ne  con- 
tiendra donc  pas  de  termes  séculaires. 

En  second  lieu,  les  formules  (43)  montrent  que  A,^  et  B„sont,  relativement  à  e, 
de  l'ordre  ti  —  i  ;  A)^  et  B^^,  sont  de  même  de  l'ordre  n'  —  i  relativement  à  e' . 
Cela  posé,  en  examinant  attentivement  la  formule  (44)»  o'i  reconnaît  que  le  coeffi- 
cient d'un  argument  contenant  ±  n\  ±  n' l'  sera  de  l'ordre  des  quantités  A„A'^^,, 
B^B^^, ,  B,,A',^, ,  A,jB^^,,  ou  de  l'ordre  de  ces  quantités  multipliées  par  -tf.  L'ordre 
du  coefficient  considéré  sera  donc  égal  à/î— i-h/i'— r  =/z-h«'— 2  plus  un 
nombre  pair. 

En  général,  en  prenant  D  sous  la  forme  (32),  on  pourra  dire  que  l'ordre  du 
coefficient  G  est  au  moins  égal  à 

|a|  +  I  a'|  —  2. 

Cette  limite  pourra  être  plus  élevée  que  l'ancienne  |  a  h-  a'  | ,  qui  ne  cesse  pas 
d'ailleurs  d'être  applicable  ici,  comme  pour  R,. 

Exemples.  —  Considérons  de  nouveau  les  termes  dont  les  arguments  sont  de 
la  forme 

D  =—2}.  + 5 /'+(/, 

q  contenant  gï',  w  et  t',  mais  non  /'  ni  \. 

La  règle  ci-dessus  montre  que  l'ordre  des  termes  de  cette  nature,  qui  pro- 
viendront de  Ro,i  —  R|,  sera  au  moins  égal  à  2+5  —  2=5,  tandis  que  les 
mêmes  termes  qui  provenaient  de  R,  étaient  du  troisième  ordre. 

Dans  la  théorie  des  perturbations  de  Pallas  par  Jupiter,  les  arguments  de  la 
forme 

sont  très  importants  à  considérer,  parce  que  la  différence  entre  7  fois  le  moyen 
mouvement  de  Pallas  et  18  fois  celui  de  Jupiter  est  très  petite.  DansR,,  le  coef- 
ficient de  cosD  sera  de  l'ordre  18  —  7  =  11;  tandis  que,  dans  R„_<  —  R, ,  il  sera 
de  l'ordre  7  -f-  18  —  2  =  23;  les  termes  de  la  forme  indiquée  seront  entièrement 
insensibles  dans  Ro,)  —  R|. 

126.  Il  résulte  de  ce  qui  précède  que  les  développements  de  Ro,i  et  R,,o  sont 
de  la  forme 

(4o)  a'Ro.t  —  ^  Nt'"e"'n''  cosD,        a'R,.o  —-  ^  N'e"e"'Yi^'  cos  I), 

T.  -  L  40 


3l4  CHAPITRE    XVIII. 

OÙ  l'on  a 

D  =  a^  +  a'/' H- (3w  4- (3'tjt'— ayr', 

aH-a'+SH-j3'— 2v=ro: 
(46)  { 

H  ==  I  a  I  +  un  nombre  pair, 

H'==  la'l  +  un  nombre  pair, 

F  =  2y  H-  un  nombre  pair. 


N  et  N'  sont  des  fonctions  de  —,  qui  peuvent  être  différentes  à  cause  des  termes 

provenant  de  R^ ,  —  R,  et  de  R,  „  —  R,  • 

Parleurs  définitions  mêmes,  formules  (i),  les  fonctions  Ro,,  et  R,^o  doivent 
être  complètement  indépendantes  et  de  la  'position  du  plan  fixe  des  xy  et  de 
l'orientation  de  l'axe  des  ce  dans  ce  plan.  Il  doit  en  être  de  même  des  argu- 
ments D,  et  il  est  bon  de  le  vérifier.  Cela  est  facile,  car  on  peut  écrire 

D  =  a  (/  +  t'—  t)  4-  «'/'+  i3(r^  +  r'-  t)  +  ^'rn'—  (a  +  «'+  [3.+  [3')t', 

(47)  D  =  a/ +  «'/'+ (3c7  +  P'GT'-(a  +  i3)T-(a'+|3')T'. 

Cette  expression  est  symétrique  par  rapport  aux  éléments  des  deux  planètes. 

Désignons  maintenant  par  L,  L',  £2,  12'  les  longitudes  moyennes  des  deux 
planètes  et  les  longitudes  de  leurs  périhélies,  toutes  ces  longitudes  étant  comp- 
tées sur  les  orbites  respectives  des  deux  planètes,  à  partir  du  point  G  de  la 
/ig.  2o.  Nous  aurons 

L  =  /-r,         L'=t'-z',         a  =  w-T,         9J  =  rs'-z', 

et  la  formule  (47)  deviendra 

(48)  I)=:raL-ha'L'-i-(3i2  +  (3'i2'; 

cette  expression  est  maintenant  tout  à  fait  indépendante  de  la  position  des  axes 
de  coordonnées;  il  en  est  de  même  des  fonctions  perturbatrices,  qui  peuvent 
s'écrire 


(49) 


a'Ro,i=:^<^C^,^e"e'»'  ^sin  ^  J  YcosCaL  +  a'L'+ (3Î2  4- (3'i2'), 
a'l\,^o:^wf^\e»e"''(sw  ^  jV  cos  (aL  4- a'L' +  [3^  +  (3'£^'). 


Ce  sont  des  expressions  réduites  qui  ne  dépendent  plus  que  de  la  situation 
relative  des  deux  orbites,  et  non  de  leurs  situations  absolues. 
Il  n'y  figure  que  quatre  arguments  L,  V,  il,  12'. 


DÉVELOPPEMENT    DE    LA    FONCTION    PERTURBATRICE.  Std 

127.  En  parlant,  au  n°  70,  du  calcul  général  des  perturbations,  nous  avons 
supposé,  pour  chacun  des  termes  du  développement  de  la  fonction  perturbatrice, 
une  forme  un  peu  différente  de  celle  que  nous  venons  de  trouver,  savoir 

e  cos(a/ +  a'/'+ |3gj  +  [3'cT'+y9 +y'ô'), 

le  coefficient  e  dépendant  de  a,  e,  ^,  a',  e',  cp'.  Nous  allons  démontrer  ce  ré- 
sultat. 

Les  expressions  des  coordonnées  rectangulaires  x,  y,  z  trouvées  au  n°  32 
peuvent  s'écrire 

-  =  cos  p  +  2  sin  d  sui  (v  —  6)  sin^  - , 

/•  2 

•2-  =:  sinç'  —  2  cos9  sinfi^  —  0)  sin-  -> 
^  -=  sin(('  —  0)  sin  9; 

on  a  des  expressions  toutes  pareilles  pour  —,  ■—,  ^,,  et  l'on  en  conclut 


<y=. r  4-  •-  •— ,  H-  -  ^  =  cos(p'—  (')  4-  2sin2  ^  sin 9  sin  (c  —  B)  cosp'  + 

Nous  avons  écrit  dans  le  second  membre  la  partie  indépendante  de  «p  et  cp',  et 
seulement  l'un  des  sept  autres  termes,  qui  sont  du  second  ordre  ou  du  qua- 
trième, si  l'on  regarde  9  et  9'  comme  de  petites  quantités  du  premier  ordre.  On 
transforme  les  produits,  tels  que  sinO  sin(ç^  —  0)  cost^',  en  sommes  de  cosinus, 
et  l'on  trouve  ainsi 


0-  —  cos((''—  (')  +  -  Q' 


en  faisant 


=    —  2sm- 2  sm^-^ — h  2  sin^  ^  sin^  —     cos(<^'—  r) 

\  2  2  22/^'^ 

+  sin9sin9'cos(p'—  c  —  ô'h-  B)  4- 2 sin-  ?  sin^—  cos(«''—  c  —  "iO' -\- 1O) 

-T-  2  sin^  -  cos^  —  cos(i''-f-  v  —  1O)  -\- 1  sin^—  cos*  ^  cos(r'-t-  r  —  2(5') 
22  '  22 

—  sin9sin{p'cos(t>'4-  v  —  Q  —  B'). 
Nous  poserons  en  même  temps 

,2  _t_  /-'a  _  2  /•/•'  COS  («''  —  {')  rr:  P, 


3i6  CHAPITRE    XVIII. 

de  telle  sorte  que  la  formule 

^2  _-  ^2  _|_  ,.'2  —  2  /■/•'  a 

nous  donnera 

Q  est  du  second  ordre,  et,  pour  les  anciennes  planètes,  la  valeur  absolue  de 
r/  ^  est  petite;  on  peut  développer  (P  —  rr'Q)  -  par  la  formule  du  binôme,  ce 
qui  donne 

R,  ^V'K'-  .V'P-^  Q  +. . .  +  "^-V^'^^T'^  ,./.-,.'/.p-(^-0  Q.  +  .  . . . 

'  2  2 . 4 .  .  •  2  A- 

Il  faut  mettre  pour  r,  r',  c,  c'  les  valeurs 

r  —  a{i  +  \),        /•'— a'(n-x'),         v—l-\-y,         v'^l'  +  y'-, 
on  commencera  par  faire 

r=za,         r'=a',         v  =  l,         ^'=1'; 

R,,  P,  Q  se  changeront  en  Ro,  Po  et  Qo,  et  il  viendra 

Pj  =  a*4-  rt'2—  2aa'cos(/'—  /); 

(Qo  =  (  —  2  sin^  2—2  sin*  ^  -t-  2  sin«  ^  sin'  ?-  )  cos(  /'—  /) 
(5o) 


sintp  sin9'  cos(/'—  /—  Û'  +  0)  +  2  sin^-^  sin^-^-  cos(/'  —  /-  2O'  +  20) 


?        •      2? 

'  sm^  - 
2  2 

-+-2sin*^  cos^  ^  cos (/'+/—  2  0)  +  2sin2  ^  cos^  2  cos (/'+/—  2  0') 
22^  '  22' 

—  sinç  sin9'  cos(/'+  l—  0  —  (/'); 
Ro=  P?  +  ^  aa-  P?  Qo  4-  ■ . .  4-  "^,;4!.'.t7  '  '  "'"^'  ^^^'"'^  Q"  +  '  '  '  ' 
Il  convient  de  poser 


(5i)  lang-i-=:x,  lang-^=:x' 


Les  coefficients  des  divers  termes  de  Qo  se  développeront  aisément  suivant  les 


DÉVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE.  Sl^ 

puissances  des  petites  quantités  x  et  //,  et  ces  termes  eux-mêmes  seront  de  la 
forme 

(52)  •/<îx'G'cos(a/-|-a7'-i-y9+/9'), 

les  entiers  G  et  G'  étant  égaux  aux  valeurs  absolues  dey  et  f ,  ou  à  ces  valeurs 
augmentées  de  nombres  pairs;  c'est  ce  que  l'on  constate  sur  la  formule  (5o); 
on  peut  remarquer  en  même  temps  quey  +/  est  pair  et  que  l'on  a 

a  4- a'+y -i-y'=  o. 

Il  faut  maintenant  élever  Qo  à  la  puissance  k  et,  au  lieu  des  puissances  de 
cosinus,  n'introduire  partout  que  des  cosinus  des  multiples  des  arcs  /,  /',  0  et  ô'. 
Il  est  facile  de  voir  que  les  divers  termes  de  Q*  seront  encore  de  la  forme  (32); 
on  aura  encore 

G  =  |y  1  +  un  nombre  pair, 

G'=|y'|  +  un  nombre  pair; 

la  démonstration  se  fait  d'abord  pour  Q^  et  s'étend  ensuite  de  proche  en  proche. 
Les  remarques    faites  sur  les  sommes  ,/+/  et  a  H- «'  +  /-+-/  subsistent 
pour  Qj.  Nous  aurons  ensuite 

(53)  P7^*^'^  =  -  ^1>'"'  1  +  11'"'*'  1  cos(/'  —  /)  +  11^2'  1  cos2(/'—  n  +. . . , 

et  il  faudra  multiplier  cette  expression  par  a'^a'^Q^;  les  divers  termes  du  produit 
seront  de  la  forme 

(  54  )  Mo  x«  x'G'  cos  (  a  /  +  a'  l'  +  y  Q  +y  '  B'  ) , 

Mo  étant  une  fonction  homogène  de  a  et  a' ,  de  degré  —  i  ;  on  aura  encore 

a  +  a'  4-y  -(-y  '  ^=z  o, 

parce  que,  dans  chacun  des  termes  de  l'expression  (53)  la  somme  des  coeffi- 
cients de  /  et  /'  est  nulle. 

Nous  avons  ainsi  obtenu  le  développement  de  Ro  ;  pour  passer  à  celui  de  R, ,  il 
faut  remplacer  a,  a',  /,  /'par  an-  ax,  a' -\-  a'\',  l-h  y,  l'  -hy';  tous  les  raison- 
nements et  calculs  faits  dans  les  n"^  120,  121  et  122  subsistent  identiquement, 
et  l'on  arrive  à  cette  conclusion  qu'un  terme  quelconque  de  la  fonction  per- 
turbatrice peut  être  mis  sous  la  forme 

(a)  Me"e"''  Uang  |  j  '  hang -M    cos(a/-t- «'/'+ (3ct  4- [3'Gj'-+-y  0 -Hy'O')  ; 


3l8  CHAPITRE    XVIII. 

M  désigne  une  fonction  homogène  de  degré  —  i  de  a  et  a';  les  différences 
H  —  I  ^|,  H'—  |^'|,  G  —  \j\,  G—  l/l  sont  des  nombres  pairs  positifs  ou  nuls;  la 
somme  y  -+-  f  est  toujours  paire,  et  enfin  on  a 

a  +  a' H-  (3  +  i3'  +./  +,/'  =  o. 

128.  Reprenons  la  première  forme 


(  Me"e'»'  (sin  J^  cosD, 


(A) 

'  D  =  a},  +  a'/'+[3w  + [3'gj'— ayr'. 

Il  ne  sera  peut-être  pas  inutile  de  transformer  directement  (A)  en  (a). 
On  aura  d'abord 

D^.(x(l-h2  ^-)  +  a' /'  ^  |3  C^j  +  2  '^—^)  +  [3'ct' -  2y  (^-^  +  ^^^"j 

ou  bien 

D  =  A  —  2  y 2  0 ) 

'  2  2 

en  faisant 

(  A  — a/4-a'/'+|3cT  +  (3'GT', 

<''>  I  i  =  . -,-?-,. 

Désignons  par  p  un  nombre  entier  positif  qui  pourra  être  nul;  nous  aurons  à 
transformer  l'expression 

'  0=(sin-J  cosIA  — 2y 20 

ou  bien 

(56)  0=^u(^sin^y^ 

en  posant 

(57)  Urr:(^sin'-j     cos(A~2y  ^-±^-2ôl^ 

Il  y  a  lieu  d'introduire 

V— (sin-j    smlA  — 2y 20- -1 


DÉVELOPPEMENT    DE    LA    FONCTION    PERTURBATRICE.  SlQ 

On  aura 


T  +  T'  ^    r — T  — T' 


(58)  U+Vv/-7=(sin^y'EA^-E-^^^-'  — E-"^-" 

Or,  si  l'on  a  égard  aux  formules  (5)  et  (5i),  on  trouve 


sin  -  E  ^    = —  : 

2  y/i  _)_  x=^  y'i  +  x'^ 

Ci  := ï 


COS  -  l/lH-  x^  v/l  H-x'2 
2   "^  ^ 

en  portant  dans  l'équation  (58),  il  vient 

,,      ,,   , —      EAv'=T(.^E-ôv/'-i_^.E-0V-)^Yri_4_.^./E<0'-0)v/=ïP^ 

U  4-  V  1/ —  I  =: :: 1 ! —  • 

/  l\20  J 

(COS-J     (H-x2)Y+8(i+x'2)T+8 

U  sera  la  partie  réelle  du  second  membre. 

Or  le  terme  général  du  développement  de  ce  second  membre  est  de  la  foi-me 

^^^        ^  £[A_;,0-(2y-/,)9'+7(6'-0)lv/-i, 


(cos-j    (n-x2)r+<^(i  4-x'2)ï+o 

où  A  est  un  coefficient  numérique,  p  et  q  deux  entiers  positifs  ou  nuls,  infé-   . 
rieurs  ou  égaux  respectivement  à  2y  et  2§. 

On  en  conclut  la  valeur  de  U,  et,  en  tenant  compte  de  (56),  il  vient 

(59)     0= -— ^-^ ?-Z_  ^  Ax/'+^x'2Y-/^+^cos[A-(p4-<7);(9-(2y-^-y)9')]. 

(cOS^j     (l4-x2)Y+8(n-x'2)r+ô 

On  tire,  d'ailleurs,  des  formules  (5), 

.    ,J  X^H-x'^— 2XX'COS(0  —  0') 

2  (i  +  x-^)(l  +  x'^)  ' 

si  l'on  porte  cette  valeur  de  sin''-  dans  la  formule  (59)  et  que  l'on  remplace  A 

par  sa  valeur  (55),  on  voit  sans  peine  que  0  se  compose  d'une  série  de  termes 
de  la  forme 

x«x'G'cos(a/+ «'/'+ (3ct4- (3'cj'4-./9  4-y'6'), 


320  CHAPITRE   XVIII.    —     DÉVELOPPEMENT    DE   LA    FONCTION    PERTURBATRICE. 

avec  la  condition  que  l'on  ait 

G  =  |y  I  +  un  nombre  pair,         G'=  \j'  \-+-  un  nombre  pair; 

oc  +  a' 4- |3  +  (3' +y +_/ =  G. 

C'est  le  résultat  que  nous  avions  obtenu  précédemment  dans  le  n"  127. 

Le  Verrier  a  employé  constamment  la  forme  (A)  dans  ses  théories  des  an- 
ciennes planètes;  il  a  eu  ainsi  l'avantage  de  réduire  les  arguments  à  cinq  au  lieu 
de  six,  en  ajoutant  à  /  et  cï  la  très  petite  correction  z'—  z. 

Mais  les  équations  différentielles  (h)  du  n°  62  supposent  la  fonction  pertur- 
batrice développée  sous  la  forme  (a). 

Pour  utiliser  le  développement  (A),  il  est  nécessaire  de  transformer  les 
équations  différentielles  :  c'est  ce  qui  va  faire  l'objet  du  Chapitre  suivant. 


CHAPITRE    XIX.    —    TRANSFORMATION    DES    DIFFÉRENTIELLES,    ETC.  321 


CHAPITRE  XIX. 

TRANSFORMATION  DES  DIFFÉRENTIELLES  DES  ÉLÉMENTS  ELLIPTIQUES. 


129.  Nous  considérons  spécialement  deux  planètes  P  et  P'  auxquelles  cor- 
respondent les  fonctions  perturbatrices 

Tït' 

(i)  R— fm'Roirrr — n^  a}  Rq,,         où     p.  =:z  1  + m, 

F" 

m 

(2)  R'=:fmRi,o=  -7 /î'*«''Ri,o        où    iiJ  —  A  +  m'. 

Nous  avons  d'ailleurs,  d'après  le  Chapitre  précédent, 

(3)  a'Ro,i=J^^e''e'^''nfcosl), 

(4)  a'R,,o=^NV'e'/''Y]/cosD, 

(5)  D  =  a  +  f'/'  +  ^w  +  A'm'+aT', 

(6)  i-\- i'-h  k  ^  k'-h  u  =  o; 

i,  i',  k,  k'  sont  des  entiers  positifs,  nuls  ou  négatifs;  u  est  un  entier  pair  négatif 
ou  nul;  N  et  N'  sont  des  fonctions  homogènes  et  de  degré  —  i  de  «  et  a' . 
A,  A',  f  sont  des  entiers  positifs  ou  nuls,  et  les  différences 

h-\k\,      li'-\k'\,     f-\u\ 

sont  des  nombres  pairs,  positifs  ou  nuls. 
Les  relations 

(7)  Az^/H-t'— T,  W  =  GT  +  t'— T, 

dans  lesquelles  t'  —  t  ne  dépend  que  de  (p,  9'  et  0  —  0',  nous  montrent  que  nous 
T.  -  I.  4i 


322 

aurons 

(8) 


CHAPITRE   XIX. 


<?Ro.,  _  ^Ro,,  (?Ro,,  __  aRo. 


dl 


^C7 


Nous  allons  maintenant  effectuer  les  substitutions  (i)  et  (8)  dans  les  for- 
mules (h)  du  n**  62;  en  même  temps,  nous  éliminerons  des  expressions  de  -77 

et  de  ~  la  valeur  de  -v^j  au  moyen  de  l'équation 


dt 


d^ 


d9  _  m'  na  ^Ro,i 

dt~  ]x  y/TZT^sincp    <^9 


Nous  trouverons  ainsi  sans  peine 


da 
~di 


im'      ,r?Ro,i 
[j.  ah 


(A) 


dt 

de 
rf7 


m'       .  dJ\o  1        m'  nae  v/i  —  e'^  f)Rn  ,  o    .       d9 


<?a 


ft    i  +  \/i  — e^     «^e 


dt 


m'  na\li  —  e*  ^Ro,i        m'  nae\J\  —  e^  <?Ro,i 
ft  e  (?co  ft    i  +  ^i  —  gî     (?>i 


-Tt^      7  -e ^  +  tangïs.n9;77 


(«) 


(m 

dt 

do 
dt 


F-   y/i  —  e*  siricp 


^  ,  nalang-î-   .  „  ,„ 

dRo.i       m'  °  2  /aRn.i       '/Ro,! 


H-  \/i  —  e'sin9 
Nous  aurons  de  même 

/ 


de 


f^     V^i 


dl 


da^ 
dt 


2/^         ,,aRr^ 
il''      "^       dl' 


(A') 


dt 

de^ 
dt 

d^ 
\    dt 

de[ 

'dt 


m    ,    ,2^R,^o        'w  n'n'e'\J\  —  e'*  <?Ri,o 


rfô' 


2—,na      - 


;  — 5-^  -4-  tang  -1-  sin  9'  -7-  > 


«'a'vAT^e'^  (?R,.o       ^  »^a^eVi  — e^^  ()R,.o 
F'     iH-  y/i  —  e'* 


(?ct' 


d/' 


m  n'a's/i  —  e'^  dR,  „  ©'    .      ,  oTÔ 

f-  +  tang—  sin9' 


(«') 


|jt.'  e'  de' 

m  n'a'  dRi.o 

F'  v/T^-^^^^sincp'    ^?' 

n'a'  dR,,o 


dt' 


r/cp'   _       ni  n'a' 

dl  "      ix'  y/i  —  e'îsincp'    <^^'         F'     v^T-^^^ 


/i'a'lang-i-    ,.„  ,„ 

m  °  2   /an,,o       dn,,o 


d/' 


dw' 


TRANSFORMATION   DES    DIFFERENTIELLES    DES    ELEMENTS    ELLIPTIQUES. 


323 


130.  Il  nous  faut  transformer  les  équations  (a),  parce  qu'il  y  figure  les  déri- 
vées partielles  de  Ro,,  par  rapport  à  cp  et  6  et  que  l'expression  (3)  de  R»,,  ne  con- 
tient pas  directement  cp  et  9,  mais  les  quantités  t',  t  —  t'  et  ï]  =  sin-j  qui  sont 

des  fonctions  connues  de  <p,  G,  ç'  et  0'. 

Nous  aurons,  en  ayant  égard  aux  formules  (7), 


(9) 
(10) 


(^Ro,i 
de 


dv'     d(^ 


dR 


0,1 


àl 
aRo,i 


+ 


dRo,Aa(T'-r) 


do)   J       dtp 
(9Ro,A  dJT^-jO 


r  <?Ro  ,         J  dJ 

-_L-  COS  -    -T-: 

2      c/yî  2  a(f 


J  dJ 


I  ()Ro, 


(^n 


2  a9 


La  première  chose  à  faire  actuellement  est  donc  de  calculer  les  coefficients 
différentiels 

^,     ^'.     <^(''-')      àiz'—z)      âJ      dl 
dtp 


dô 


dcp 


dô 


^9       ^6» 


Il  suffit,  pour  cela,  de  différentier  totalement  les  formules  (3)  ou  (4)  du 
n°  117  ou  mieux  d'appliquer  au  triangle  NGN'  de  \^Jig.  20  du  môme  numéro 
les  formules  différentielles  connues  de  la  Trigonométrie  sphérique 


(II) 


G?A=:—      cosc<:/B—  COS  6<fC  +  sine  sinR  <ia, 

sinAd'è  :i;^  sinci/R  +-  sinZ?  cosAo^C  -h  cosc  sinR  da, 

sin  Ag?c  =:  sine  cosA<iB  +  sin  b  dC  H-  cos^sinC  da; 


elles  donnent  ici 

[  di  = 

(12)    I  sinJc?(T  —  9)  — 

{  sinJ d{z'— 9')  — 

On  en  conclut 


cos(t  — 9)rftp—  cos{z'— 6')  d(^'^  sin (^' sin {z  — 9')  d {0  —  9'), 

—  ces  J  sin  (t  —  9)  dcf»  +  sin(T'—  B')d<:f>'  -+-  sinc^)'cos{z'—9')d{0  —  9'), 

—  sin(T  —  9)d(^  -h  cosJ  sin(T'—  9')  d(^'  +  sinip  cos(t  —  9)  d{9  —  9'). 


(.3) 


dJ 


=      cos{z-—9), 


de?' 


—  cos{z'—9'), 


Ô0'^~W~  s^"*?  si"(^  —  ^)  =  sin9'sin(T'  —  9'), 


dz  __      ces  J  sin  (t—  9) 
dtp 


dz 
Ô9=' 

dT'__ 
dcp 


sinJ 

sin<p'cos(T'—  9') 
siiiJ 

sin(r  — 0) 


sinJ 
dz' sin(pcos(T  —  9) 


d9 


sinJ 


dz__  sin{z'—9') 

d^'  sinJ 

dz  _  sin9'cos(T'— 0') 

W  ^  sïïîJ      ~~  ' 

dz'  _  ces  J  sin  (t'  —  9'  ) 

d^'~  ^TiïJ           ' 

dr' _  __  sin9Cos(T  — ô) 

db'  "  sinJ 


324  CHAPITRE    XIX. 

On  tire  de  là 

(i4)  ^^^^^=-langisin(r-9), 

<?(t'— t) sin 9  cos (r  —  9)  —  sin 9' cos  jz'—  9' )         _  d{z  —  z') 

^'""^  d9       ~  sinJ  '~        dd'      ' 

Cette  dernière  expression  doit  être  transformée,  car  nous  savons  d'avance,  par 

la  formule  (6)  du  n**  117,  que         ~  '■  doit  être  une  petite  quantité  du  second 

ordre,  et  cela  n'apparaît  pas  dans  la  formule  (i5). 
Or  la  formule  connue 

(16)  sinB  cosc  =r  sinA  cosC  +  sinC  cosA  cos6 
donne,  quand  on  l'applique  au  triangle  NGN'  de  \^fig'  20, 

(17)  sin 9'  cos(t'—  ô')  rrr—  COS 9  sinJ  +  sin 9  cosJ  cos(r—  B); 
si  l'on  élimine  cos(t'  —  0')  entre  (i5)  et  (17),  il  vient 

(18)  ,. — -  —  lang  -  sm9Cos(T  —  9)  —  2sm*  -• 

Nous  remarquerons,  en  passant,  qu'en  partant  des  formules  (5)  du  n°  117  on 
arrive  aisément  à  cette  expression  plus  élégante 

çp  cp'  J 

,,       sm- -1- -h  sin^ -!^ sm^ - 

,     .  d{z—z')  222 

(■9'  —w-  = ^j 

2 

Les  formules  (9),  (10),  (i3),  (i4)  et  (j8)  donnent  maintenant 


(20) 


(21) 


— -^  = V— ï — -  —7^/-  -t-  -  cos  -  cos (t  —  9)  — T^ 

ôo  smJ  <:;t  2         2        ^  df\ 

'^Ro.,    ,    <?Ro,,' 


J      .       .  r^    ( < 

tang  -  sin(T—  9)  (  • 


d\  ddi 


dRo  ,       sm9  cos(t  —  9)  ()Rfl  1        i         J    .        .    .        /^v  <^Ro.i 

— J—  =  — - — 7-^ /;   +  -  ces  -  sm9sm(T  — y)     /' 

a9  smJ  ôz         2         2        ^  an 

tang  -  s,n9  cos(.-  r»_  2sm«  ^J  (^-^  +  -^j 


Si  l'on  porte  ces  valeurs  de  —p-  et  de  —^  dans  les  formules  (a),  on  trouve 


TRANSFORMATION    DES    DIFFÉRENTIELLES    DES    ÉLÉMENTS    ELLIPTIQUES.  325 

qu'elles  deviennent 

ad            m'           na            .    ,         ..  aRn  ,        i  m'  2         ,         ,.  ov\.^ 

sin9  -r~-. ; sm(T  — 9)--r^  H cos(r— g)— T^ 

«9  m'  na  ,         n^  o^^o  t        i  '^  2    .    ,         ..  oKo,i 

-7t= •    ,         cos(t— 9)— ~ T.=^sin(T— 0)  ^-^ 

dt  ij.    s/i  —  e'sinJ  dz'         2    ix     sji—e''  àri 

J 

,  nalang  - 
m'  2 

=r-  COSI 


(B) 


131.   Il  faut  maintenant  faire  des  calculs  correspondants  pour  la  planète  P'. 
Si  l'on  conservait  dans  ces  calculs  la  fonction  R,^o  sous  la  forme  (4),  les  dérivées 

-3-^  et  — j^  introduiraient  ——■  et  —r^  a  cause  de  t  —  t  qui  iicrure  dans  les 
formules  (7);  il  y  aurait  aussi —r^  et  -^7-"  qui  existent  déjà  dans  les  équa- 
tions (a').  Ce  serait  un  inconvénient  que  l'on  évite  comme  il  suit. 
On  pose  pour  un  moment 

(7')  l'=l'-hZ-T',  C0'=rnT'  +  T-T'; 

l'expression  (5)  de  D  devient 

(5')"  D=:f7  4-i'A'  +  AcT  +  A'a)'+ MT, 

car,  si  l'on  retranche  (5')  de  (5),  on  trouve 

o=:z{'z'—T){i+i'-+-k-{-k'-\-u), 

condition  qui  est  satisfaite  d'après  (6). 

Pour  plus  de  clarté,  nous  mettrons  des  parenthèses  aux  dérivées  partielles 
de  R^,o  prises  dans  l'hypothèse  où  D  est  mis  sous  la  forme  (5'). 

Nous  aurons 

/,„.x      ^Ri.o  _  (an,  A   dr        \-fdn,,A       /^R,,o\]  d{T-z')        I  ^R,,o  ^^^  J  ^J 


.,..x      ^R.,0  _  A)R.,o\  àz        [fdR,,o\  ^  /^R,,o\l 


_  _^        dO'  2     df]  2  dO' 

— L    r»ar    la    fni'miilp    {^ r  K\ 

dO' 


calculons  d'abord       ^., — -  par  la  formule  (i5)  que  nous  transformerons  au 
moyen  de  la  relation 

sin9  cos(t  —  0)  =  coscp'  sinJ  4-  sin9'  cosJ  cos(t'—  0') 


320  CHAPITRE    XIX. 

conclue  de  la  formule  (i6);  nous  trouverons 

/     a, s  àir t')  ^  J       .  ,  ,     ,  r,-.  •      -,    9' 

(i8')  .,, — -  =r  — tang  -  sinca'  cos(t  —  6  )  —  2  sin^  —  • 

ao  "^  2        '  2 

Les  formules  (20')  et  (21')  nous  donneront  ensuite,  en  tenant  compte  de  (i3) 
et  (18'), 

0(f  sinJ         \   âr  J       2         2  or] 


-r  = r— ~-  cos(t'—  9  )       , cos  -  sinQ'sinft'—  6  )  ^r^ 

'  sinJ  \  Or    J       a.         1        ^  On 

-  [u„-^i„,'eos(.- .)....„.  ^]  [(^«)  ..  (^yj. 

Il  n'y  a  plus  qu'à  porter  ces  dérivées  partielles  dans  les  formules  («  );  mais 
nous  reviendrons  en  même  temps  à  la  première  forme  (5)  des  arguments  D  dans 
le  développement  de  R,^oi  nous  aurons  évidemment,  par  le  simple  rapproche- 
ment de  (5)  et  (5'), 

aR,,„\  _  aR,,o  /^R,,o\  _  <?R,.o  /^Ri,o\  _  ^Ri,o 


dz  J  "    ôz'  V  or  J^    dl'  \  d(^'  J  ~   Ors' 

et  nous  trouverons  finalement 

'  jr,  >    '  ^n  n'a' COS-  ^„ 

,  d'f        m  n  a  .    ,   ,       ,,,  On^^        i   '"  2         ,  ,       ,,^  «Rio 

sino'  -r  ■=  --,  -7= sin (-—()'    -^r 1     , cos(r'  — Ô')  —^ 

n'  a'  lansr  ' 


(R') 


+  -7  — ,  sin(-r'— 6')    -TT^  +  -r^)- 

II'     di  —  e"-  \  01'  Ors'  / 


J 

n' a'  cos  - 


-j^  =:  -^     ^  —  COS(t'—  ^')  -—■  M ,  Sm(T'~  0')  — r-î- 

rf/         IX.'  y/i  — e'^'sinJ  <^t  2^'    v^*  — «"  '^'^ 


/i'a'tang  - 


+  —  —  COS(t'— 0')     — tt/-  4-  -.^    ■ 

\  F      v^'  -  ^"  ^   ^^  ^^   ^ 


132.  Nous  allons  écrire  de  nouveau  l'ensemble  des  formules  auxquelles  nous 
venons  d'arriver;  nous  y  joindrons  celles  qui  donnent  ~  ^^~iTr  d'après  la  for- 
mule (28)  du  n"  75;  enfin,  dans  les  coefficients  des  dérivées  partielles  de  Ro,, 
et  R,,o,  nous  ferons  avec  Le  Verrier 

(22)  e  =  sin'j',        e'=sin'|'. 


TRANSFORMATION    DES    DIFFÉRENTIELLES    DES    ÉLÉMENTS    ELLIPTIQUES.  827 

^11  .         -,     de  1  ^Ro.i  1  .•    /      11 

Dans  1  expression  de  -r-'  "^^^  remplacerons  —^  par  sa  valeur  tirée  de  la  pre- 
mière des  équations  (A). 

Cela  posé,  les  formules  (A)  et  (A'),  (B)  et  (B')  deviendront 

i 

D  =  il  +  i'  l'  +  k 0)  -h  k' rn'  -h  ut'  ; 

da  ru'       ,  (?Ro,i  d'^p  „  m'  ()Ro  , 

dt  [i.  ÔA  dt^  IX  ôA 

—  =—  2 — ■  na^  — T-^  H /mcosùlang  -  — r—  +  tang  -  sino  -^, 

dt  p  da  ^  ^        ^  2      de  '^  2        ^  dt 

de  Ju'      na      (JR»  1  à  ,     i     da 

-^  =—  ■ — •  r  — --— tang  -  cos ÛJ  ■ — ^  -7-  ) 

dt  [i   tangq;     ao)  2  '2a  dt 

(C)     /  dw  m'      na      dWo,  ,  o    .        dQ 

-77  r=      —  ; j-  — 5-^  +  tang-^  sm9 -7-, 

dt  [i    tang4^     de  2        ^  dt 

d(a  m'     na    V     i      (?Ro.t        .         J /<)Ro  i        (JRo  Al         ,         n. 

dt  fx  cos 4*  LsinJ    âz'  2  \  JA  doj  J ]        ^  ' 

i  m'     na  J  dKo  1    .     ,         ^, 

■ r  COS ^H-  sin(T  —  B), 

2   p.   cos4>         2     ôri 

dO  m'     na    V     i      dW^.^       .         J /^Ro,i        <?Ro  AI    •    , 

sin9  -J-  = • r    -^-^  -~  4- tang-  {~-~^  +  -5-^       sm(T— 9) 

^  dt  p.   cos^];    smJ     dr  2\  d\  ^w  /  J 

1  m'     na  J  ^Ro  1         ,         „, 

H r    COS r-^  C0S(T—  d)\ 

2  [}.    COS  4;         2     dri 

a' Ri,o  =  ^  N'e^'e'/*'Y)/cosD, 

D  —  a  H-  i'l'-^k(^  -t-  A'w'+  mt'; 


'''  „'V2  ^^'.0  ^'P'  _      o  '^  „,,   ,  <^B.,o 

—.  n  a        ^.,    )  — 775-  —  —  D  — 7  /i  -a   — rïT— ' 

p.'  di  a^^  |x'  dl 

_  =_  2  -  «'«'^  -—  -H  -  n'a'  C0S4;  tang  ^  -^  -+-  tang  f  sm9'  -^, 

m     n' a'     (^R,  0        .  4^'  1  /     1     «^«î' 

7  ; ri  -y^ tan»      cos  4^'  — ;  --^, 

ix'  tang'!''    dnj'  °  2         ^   2 a'   dt 


(C)   {  rfcj'  m      n'a'     dR,  0  9'    .      ,  dO' 

~JT  =      -7  ; n  ~r-r  +  lang  —  sin9'  -r-, 

<i^  /jl'  tang4>      de'  ^  2         ^    dt 

d^_       m    n'a'    P     i      aR,.o  £ /^'.o        ^Ht  o\1 

c^^   ~       /x'  cos^;' [sinJ     r^r'    '^^^^  2\  dl'"  '^    d^)\ 

1  /n    n'a'  J  (^R,  0    .    ,   , 

H -,  n  cos r^  sm(T'--  0'), 

2  /ut'  COS  4;'         2     dr\  ' 


cos(-'— 5') 


.       ,  dB'  m    n'a'    f     i       <)R,  „  J  /(JR,  „        ,JR,  AT 


1  m    n' a'          J  <^R|.o         ,  ,      ,,, 
;  n  COS T-^  cos(t'—  0') 

2  jx'  cosij;'         2     (7rj 


328  CHAPITRE    XIX. 

C'est  la  forme  employée  par  Le  Verrier  dans  ses  théories  des  anciennes  pla- 
nètes. 

133.  Il  n'y  aura  aucune  difficulté  à  former  les  dérivées  partielles  de  Rq,,  et 
Ri,o  en  partant  de  leurs  développements  qui  viennent  d'être  rappelés  en  tête  des 
formules  (C)  et  (C)  ;  il  y  a  lieu  cependant  de  donner  quelques  explications  pour 

ce  qui  concerne  -^^  et  -^r^-  On  trouve  immédiatement 


,  JRo,,        V      ^^ 


(23) 


^  a  -^  e''e''''yj-^'cosD, 


da  Jmà      da 


a^ 

Considérons  maintenant  le  développement  de  a'R,  =  ^j  et  faisons 

(24)  a'\^,z=zY^^,e''e"''-nfzQ%\^. 

Il  résulte  des  formules  (40  et  (41')^^"  n"  124  que  l'on  a 
N  =  N,  +  Q^,,         N'=N,  +  Q'^', 
où  Q  et  Q'  sont  indépendants  de  a  et  a! .  On  en  tire 

a  -r-  r=  «  -3 H  Q  -  )  «'  -5— ,  =  a'  -c-j  +  2  Q'  "Y  • 

da  aa  a  oa'  oa'  a^ 

La  fonction  N,  étant  homogène  et  de  degré  zéro,  on  a 


il  en  résulte 


a'  -^-y  —  N'  ==  —  ^  -r-  —  N,  +  Q'  —r 
^a'  oa  a- 


Les  formules  (23)  donnent  ensuite 


On  est  ainsi  ramené  au  calcul  de  ->—  • 

oa 


TRANSFORMATION    DES    DIFFÉRENTIELLES    DES    ÉLÉMENTS   ELLIPTIQUES.  829 

Or  on  a  vu  au  n''  123  que  N,  est  de  la  forme 

(26)  N,  =  Vf>) a'kU)  +  V'/' a'kf  +  V'/'  a' A'/'  -i- . . .  ; 

V^-",  Y'/',   . ..  sont  des  coefficients  indépendants  de  a  et  a';  A^^'  est  l'une  des 
fonctions  A'-^',  B^-'^  Ç}^\  D^-''  définies  au  n"*  104;  on  a  fait  en  outre 

"         1 . 2 .  . .  /î     da" 
On  en  tire 

da  i.2...(/i  —  i)     da"'  1.1...  n     da""^' 

(27)  «^^J^„Ai/'4-(,.  +  i)A;/:i,.    . 

Les  formules  (2G)  et  (27)  donnent  finalement 
(28)      a-p=  V(>)a'AV'  -H  V</'[a'A'/'  4-  2a' A'./']  +  V!/*[2a'A^/'  4_  Sa'A'/']  4-. . .  . 

On  voit  ainsi  que  le  calcul  de  -^  se  trouve  ramené  à  celui  des  fonctions  A'„"  , 
BJ^",  . . . ,  calcul  qui  sera  fait  par  les  formules  (T)  du  n'^  115. 


T.  -  I.  4a 


33o 


egAPITRE    XX. 


CHAPITRE  XX. 


PERTURBATIONS  DU  PREMIER  ORDRE  DES  ELEMENTS  ELLIPTIQUES. 


134.  Nous  adoptons  les  notations  très  claires  employées  par  Le  Verrier  dans 
les  tomes  II  et  X  des  Annales  de  V Observatoire . 

Nous  nous  occuperons  d'abord  de  la  planète  P,  et  nous  partirons  des  for- 
mules (C)  du  n°  132;  nous  poserons 


dt  fx  Oh 

dA,  vi'       .  dR(,  1 

-7-  —  —  2  —  na^  -~^  3 
di  p.  aa 


d^A  „  m'    ^     (?Ro,, 
dt^  Il  dl 

d§  m'  ,  dRo  I 

-7-=  — /mcosu' — r— !-: 

dt  [i  ^     de 


(«) 


d^S m'  /iac0S(];  <?Ro,i  dQ 

dt  ^x  e  Oui  dt 


I  m'  2  oRo.i 


2   ij.       cos<|»        dri 


d&  i  m'         na  i   ^Ro,i 

__  _ 


dy_ 

dt 


2    u.  J  .   f]     ôx' 

COS  -  COS^j> 


^^^,na,^n^-  ^j^^^„ 


COSO' 


01 


Ô(ji 


Nous  ferons  de  plus 


(0 


[x    a 


PERTURBATIONS  DU  PREMIER  ORDRE  DES  ÉLÉMENTS. 

alors  les  formules  (C)  du  n°  132  nous  donneront 


33i 


(^) 


dt 

d'A 
~dt^ 


——=—2]in     >  a -T— e  e  "  ■^•' cosD, 
Bncostj^  ^  ANe''-*e''''r]-^'cosD, 


^  ^B/icos^|;y  A:Ne"-'e'/''Y]/sinD, 


^1 
'dt 


dV 
dt 


B/î  cos  - 


I 


2         COS 

I         B« 


d7^    ^  /Ne''e'/''Y]/-»  cosD, 


cos  -  cosJj 


B/ilang 

COS'I' 


y  (/+A-)Ne^'e'^''Y]^sinI); 


(c) 


da d^  d^p d^\ 

dt  ~  'dt'  It^  ~~dï^ 


ds       dAo 


^  dff 


de 


de       d(S  d;         ,     I    dil 

~j-  z=  — tang  -  cos  <i> j7  ) 

dt       dt  1         ^  la   dt 


dm       di 


dB 


e-ï- = -y- 4- étang- sino -rr)     ' 
dt       dt  ^2        ^  dt 


d(S) 
dt 

.     de 

^  dt 


sin(T— 9)  -r-  +COS 
dt 


cos 


.        ./dC.      dV\ 

^'-^^-dT^^y 


Pour  la  première  approximation  par  rapport  aux  masses,  d'après  ce  qui  a  été 
dit  au  n°  71,  il  faut  remplacer,  dans  les  seconds  membres  des  équations  (è)  et  (c), 
les  éléments  «,  e,  . . . ,  a',  e' ,  ...  par  des  constantes  a^,  e^,  . . . ,  «„,  ^'„,  ...  ;  ce 
seront  douze  constantes  d'intégration,  dont  les  valeurs  devront  être  déterminées 
ultérieurement  par  la  comparaison  de  la  théorie  avec  les  observations;  les  con- 
stantes 7^o  et  n'^  dépendront  de  a^  et  a'^  par  les  relations 


ni  al  =  f  (  I  4-  w  )  =  f /j. ,         n\^  a 


;^a;»=.f(i  +  /n')trrf^'. 


332 

On  aura  ensuite 


CHAPITRE    XX. 


Do  =  {inQ-\-  i' n'^)t  +  /£o+  ^'£'0+  ^^"^0+  ^"''^^o—  (^'  +  /^")'^o  —  («'  +  /^'')t',).' 

En  calculant  4^0»  Aq,  . . . ,  Vq  par  les  formules  {b),  on  aura  à  effectuer  des  qua- 
dratures que  l'on  calculera  comme  il  suit  : 


1  sinDo^^  =  — 


cosD, 


iiifj  4-  «  «0 


/  cosDo 


dt 


sinDn 


ihq  +  v  n^ 


r  r  .    T,     ,,,                  sin  Do 
/    /  sinDo  dt^  =  —  — .,-  r 


135.  Pour  abréger  l'écriture,  nous  omettrons  les  indices  zéro,  en  nous  rappe- 
lant, bien  entendu,  la  signification  de  a,  e,  . . . ,  a\  e' ,  . . . ,  qui,  dans  les  seconds 
membres  des  équations  (^)  et  (c),  seront  des  constantes  d'intégration. 

Nous  poserons 


(2) 


et  nous  trouverons 


rr 


{d) 


A  = 

ri     = 

v  = 


2Ba    y  ■    '  .,    Ng^'e^^'' VcosD, 

-  3B      y  ,  .     ',    ,,  ^e''e"''rifsmi), 
_     2B      y  ^^-a^e^e'^'Yi/sinD, 

BcosO;  y  ■    '\,    Ne^^-U-^^''-/i-^sinD, 

-  BcosO;  y  -^- -,-  Ne''-'e"''-/]/cosD, 


B  cos  - 

2      COS(|i 


I 

2  J  , 

COS-  cosu; 

2  ^ 


y  ■   •^■,    Ne/'e''''yi/-»  sinD, 
? y  ■    ",    Ne^'e'/'V/-'  cosD, 


Btang-  .       . 

_1     y -ilL;LNe/'e'/''Y3/cosD, 


COS( 


(e) 


PERTURBATIONS  DU  PREMIER  ORDRE  DES  ÉLÉMENTS.  333 

On  voit  que  ces  valeurs  de  ^  A,  . . . ,  V  sont  de  la  forme 

!^=TAcosD,  A=^Lsinl), 
a^r=2]Ecosl),  .\o  =  ^CsinD, 
S^VGcosD,         .f  —  ^  Psinl), 

On  a  les  expressions  analytiques  des  coefficients  A,  C,  . . . ,  U  qui  correspon- 
dent à  chacun  des  arguments  D,  et  l'on  pourra  calculer  leurs  valeurs  numériques 
quand  on  connaîtra  celles  des  constantes  «,  e,  .... 

On  trouvera  l'ordre  de  chacun  des  coefficients  A,  C,  . . .  ,  en  faisant  la  somme 
des  exposants  de  e,  é  et  yj  dans  ces  coefficients;  car  nous  considérons  toujours 
e,  é  et  Y]  comme  de  petites  quantités  du  premier  ordre. 

Peut-être  convient-il  de  remarquer  qu'il  résulte  de  ce  qui  a  été  dit  au  n°  126 
que  les  expressions  ci-dessus  de  4^,  A,  . . . ,  V  ne  dépendent  en  aucune  façon,  ni  de 
la  position  du  plan  fixe  des  xy^  ni  de  l'orientation  de  l'axe  des  x  dans  ce  plan. 

Nous  ferons  encore  observer  que  l'on  conclut  des  deux  dernières  for- 
mules (^), 

U  i\-k    .   ^.T 

7T  =  2 sin^  -, 

(j  u  2 

de  sorte  que,  sauf  le  cas  de  m  =  o,  les  divers  termes  de  V  seront  beaucoup  plus 
petits  que  les  termes  correspondants  de  G. 
Les  équations  (c)  donneront  ensuite 

Oi  £  z=ix  -^^  tang  -  +  tang  ^  sin  9  â,  (9, 
(/)  /  ôi  e  =  y?  — tang -^  cosd>  —  > 

^  2  ^    2rt 

eôiGj^=  rf  +  e  lang  -  sin 9  ôi0, 

(5,9  =  -  fj  sin(T— 5)  +  (S -h  V)cos(t  —  0), 
1  sin9Ôi0  =  -hgcos(T— 0)-h(S  + V)sin(z-  — 0). 

Si  l'on  remplace  dans  ces  formules  les  quantités  ^,  A,  ..  . ,  V  par  leurs  va- 
leurs (e),  on  aura  les  expressions,  analytiques  ou  numériques,  des  inégalités 
périodiques  du  premier  ordre  des  éléments  de  la  planète  P. 


331 


CHAPITRE    XX. 


Dans  le  cas  où  le  diviseur  i  +  i'v  qui  figure  dans  les  formules  (d)  est  très  petit, 
on  a  les  inégalités  à  longues  périodes  dont  il  a  été  question  au  n"  74. 

Remarque.  —  On  aurait  pu  calculer  S,  p  par  la  formule 

d.p=:  I  d,n  dt  =2 /    §iadt: 

J  ^'  «  J 

elle  aurait  conduit  au  même  résultat  que  celui  que  nous  avons  tiré  de  l'équa- 
tion 

d-p  „  m'    ,    <9Ro.i 

-r-^  =^  —  o  —  n'a  — ^ 


dt^ 


dl 


136.  Les  formules  (d)  cessent  d'être  applicables  lorsque  i  et  î'  sont  nuls 
simultanément,  car  alors  le  dénominateur  i  -h  î'v  est  égal  à  zéro. 

Dans  ce  cas,  il  faut  remonter  aux  expressions  (b)  et  les  intégrer  après  y 
avoir  fait  i  =  o,  i'  =  o,  et  en  regardant  D  comme  une  constante.  Si  nous  con- 
sidérons l'ensemble  des  termes  de  la  fonction  a'Roj  pour  lesquels  ï==«'  =  o, 
termes  que  l'on  appelle  séculaires,  comme  nous  l'avons  déjà  dit  au  n"  73,  nous 
aurons 

a'  Ro,,  =  ^Ne''  e"''  r/  ces  D, 

D  =  A-w  4- A' cj' +  mt'. 

Pour  simplifier  l'écriture,  nous  employons  ici  les  mômes  lettres  N,  h,  h\  /, 
k,  k\  u,  que  précédemment. 

Cela  posé,  nous  tirerons  des  formules  (/>), 


U) 


4^=:  O,  A  --=  o, 

J  =      R/ifcos'l  V /iNe''-'e'^''Y]-^cosD, 


J 

cos  - 


-  Mnt 


5  r=  -  \\nt 

1 


COS(]> 
I 


V/Ne^'e'''''y]'''-'  cosl), 


cos  -  COS'I' 


J 


B/î/ 


lang 

COSvj; 


2(f  +  A-)Ne"e"''yî/sinl). 


PERTURBATIONS  DU  PREMIER  ORDRE  DES  ÉLÉMENTS.  335 

Nous  aurons  ensuite,  pour  déterminer  les  variations  séculaires  du  premier 
ordre  des  éléments  de  la  planète  P,  les  formules  suivantes  : 

-  d)  o 

ài  l  ^dis  =  ol>  4- Jtang  i  +  tang  -  51090,9, 

ô,e  =^f, 

eèiTs  =  ^  -i-  e  tang  -  sincp  (5,9, 

â,cp  =— gsin(T  — ô)+  (Ç5  4-V)cos(t-9), 
sin©  ô,  9  —  +  (:,'cos(t--  9)  -+-  (S4-  V)  sin(r—  Ô). 

On  retrouve  le  résultat  du  n**  73  :  dans  la  première  approximation,  le  grand  axe 
n'a  pas  d'inégalités  séculaires,  tandis  que  les  cinq  autres  éléments  £,  e,  cr,  cp,  0 
en  sont  affectés. 

Il  sera  facile  de  calculer  par  les  formules  (g)  et  (A)  les  variations  annuelles 
de  ces  cinq  éléments;  il  suffira,  en  effet,  de  faire  /  =  i,  en  supposant  que  n  et  n' 
soient  exprimés  en  prenant  l'année  julienne  de  365^  25  pour  unité  de  temps.  On 
trouvera  ces  valeurs  numériques  pour  les  anciennes  planètes  dans  le  tome  II  des 
Annales  de  V Observatoire  de  Paris,  p.  loo  et  102.  Il  faut,  bien  entendu,  faire  la 
somme  des  valeurs  obtenues  en  combinant  la  planète  P,  d'abord  avec  P',  puis 
avec  P", 

Si  l'on  fait,  pour  cbacun  des  éléments,  la  somme  des  inégalités  périodiques  et 
séculaires  données  par  les  formules  (/)  et  (A),  on  aura  l'ensemble  des  inéga- 
lités du  premier  ordre. 

137.   Occupons-nous  maintenant  de  la  planète  P'. 

Nous  nous  bornerons  à  reproduire  les  formules  sans  explication,  vu  qu'elles 
sont  tout  à  fait  analogues  à  celles  que  nous  venons  d'obtenir. 
Nous  posons 


dt                ix'              àl' 

dt'' 

0  —j  II    II            ) 
ix'              dL' 

dt                 ix'              Oa' 

d§' 
dt 

= 

ix'                ^     de' 

(«') 

d^'               m  n'a'  co?,^'  (?R,,o 
dt    ~          ix'           e'           dis' 

) 

dq' 
dt 

— 

J 

n'a' cos-    .T^ 

1  m                 2  aR,,o 

2  ix'      008(1;'        àf] 

dl 

i 

_       I  m         n'a'         i  <9R,,o 

dW 
dt 

1 

/l'a' tang-   ,,„            ,..     , 

^   cos-  cosJ' 

2            ^ 

COS^'         V    àl'       '       ÔTS'  )' 

(«') 

m  n' 
[x'   n 

m 

=  \V 

336  CHAPITRE    XX. 

Les  formules  (C)  du  n°  132  nous  donnent 


^==       2B'n     ^(a^+w\e"e"^-nfcosD, 


Ht 


B'/iCOS-y  V  A'N'e/'e"*'-'ï2^'cosD, 


(^') 


dr 
dt 


B'/iCOS-y  _21  ^'N'e"e'/''-'n/sinD, 


li  /i  cos  - 


6^^  2  CCsdi' 


^    2/N'e''e'/''rî/-'cosD, 


rf5'        I  B'/i 


dt         2  .1  , , 

cos  -  cos  ai' 
2  ^ 


^  MNe''e'''''Y)-^-'  sinl), 


B'nlang  - 

— 1  y  (i'+Â:')N'e''e'/''-/i/sinl); 

COS'4>  ^^ 


dt   ~~   dt  '  dt-   ~    df' 


de'  _dA^ 

~dt  ""    dt 


y  d.f  o'    .      ,dB' 

+  lang-^-^+tang^sin(p  -^, 


2      <^f 


(C) 


— -  =  -j lang  -^  cos  y  — -,  -if-: 

dt         dt  ^2         ^  -ia'   dt 


dm'       d.f         ,^        9'    .      ,dB' 
e  —T-  =  -7-  +  e'  tang  —  sin  cp'  -7-  > 


dt         dt 


dt 


-^=      sm(.'-^y)-L-cos(x-6')(^ 


dt  dt 


sin 


,-f  =_eos(.--y)f-sin(.'-.',^'«^'       '''' 


dt 


dt  dl 


{d') 


PERTURBATIONS  DU  PREMIER  0R1*RE  DES  ÉLÉMENTS. 

On  trouvera  sans  peine,  en  partant  des  formules  (6'), 


A'=r-3B'v  y  7-r—^,-\>  N'e/'e'/''VsinD, 
j^  {i  -+- 1  vy 

.V.=      2B'   y  ^-'-^  (a  ~  +N'^  e"e'/''Y]/sinD, 
.^  i-^  l'v  \     aa  ) 

i'  r=.      B'  cos ^'  y  ^— -  N' e/' e'/''-»  -o-^'  sin D, 
(p' ___g/costL'  y  -  ',  N'e/'e''''--»Y)-^cosD, 

^  .^d  i  -H  l'  V 


337 


G" 


B' cos  -       . 

ï  2    V^      /     .T, 


2   cos  4; 


b' 


y  ^Ar  N'e/'e'^*'-n/-*sinD, 


5'  —  __  1 ^ y  ^-,,-  ^e''e"''nJ'-'  cosD, 

2      J     ,  ,  ^âmà  l  +  l'v 
ces  -  cos  01^ 
2     ^ 


V'--^. 


i     y  :-'4-NV/'e'/''VcosD. 


cos  4;' 


Les  inégalités  périodiques  de  la  planète  P'  seront  déterminées  par  les  for 
mules 


^ 


?' 


(/') 


(5,£' —  ol)'-i-r?'lang  j — htang—  sin9'âi0', 
ô,  e'  —  ^^'  —  tang  -"^  cos  J>'  -^ , 

"2  ^     2«' 

e'Ô.Gj'^.f  ■+-e'tang  ^  sin9'aiQ', 

(5,9'r=      g' sin(T'—  ^')  —  (5'-i-  V')cos(t'—  Q'), 
sino'ôiô'  —  —  f,"cos(T'—  5')  -  (S'+  V)  sin(r'—  Ô'). 


On  aura  enfin,  pour  le  calcul  des  inégalités  séculaires, 

a'Rj.o  =  2]  N'e/'6''/''VcosD, 

1)  =  A:co  -h  Xt'gt'  -h  ar' 
ï.  —  I. 


43 


338 
et 


CHAPITRE    XX. 


-t'  =  o, 


o, 


da 


.%'=:  2B'n«2  (a  ^  4-N')e"e'/''-/]/cosD, 
(£'=    B' nt  cos^'  ^  k'^' e"e''''-'r/  sinD, 


iS^') 


( 


cos 


J 


q'  =-  B'nt 


S'  =  -  B'nt 


I 


1/ 


J 


cos  -  cosu> 

J 

tans  - 


V  ==     B'«/ 


2(r'+A')N'e''e'/''VsinJ); 


(5,  p'  =  o, 


(/O 


COSi|i' 
d,rt    =:  O, 


y 


? 


9' 


e,rjjro'  =  i'  4-  e'  tang  —  sin9'(5i  B' , 

ô,9'  zr:      g'sin(T'— 9')  — (5'4-V')cos(t'— ô'), 
sino'a,^'  =-(j"cos(r'-5')  — (5'-h  V')sin(z-'— 9'). 

Le  lecteur  trouvera  une  application  très  détaillée  des  formules  ci-dessus  dans 
le  tome  X  des  Annales  de  r Observatoire  de  Paris,  pour  Jupiter  et  Saturne.  Les 
Tableaux  numériques  donnant  les  valeurs  des  quantités  A,  L,  ...,  T  y  occupent 
les  pages  iio  à  120;  les  pages  127  à  142  sont  remplies  par  les  Tableaux  qui 
répondent  aux  formules  (/).  Les  données  correspondantes  pour  Saturne  se 
trouvent  dans  le  même  volume,  p.  i45  à  i63  et  p.  164  à  t83. 

138.  On  peut  présenter  sous  une  forme  un  peu  différente  le  calcul  des  per- 
turbations du  premier  ordre  de  9  et  0,  9'  et  0'. 
On  a  trouvé 


(2) 


^  5,(p  — —  (j'sin(T-  — 9)  +  (5-f- V)cos(t-  9), 

I  sincpô,  9=:4-()Cos(t  — 5)  +  (C4- V)sin(T  — 9). 


Supposons  que  l'on  cbange  de  plan  fixe  et  que  l'on  adopte  la  position  du  plan  de 
l'orbite  de  la  planète  P'  à  un  moment  donné  /„  ;  nous  savons  que  les  quantités 


PERTURBATIONS  DU  PREMIER  ORDRE  DES  ÉLÉMENTS.  SSq 

d',  C  et  V  ne  seront  pas  affectées  par  ce  changement.  On  a,  en  général  {fig.  21), 
NG  =  T  — 0;  à  l'époque /o>  le  grand  cercle  N' G  est  couché  sur  ^y;  on  a  NG  =  o.  La 


Fig.  21. 


quantité  t  —  G,  qui  est  ainsi  nulle  à  l'instant  t^,  sera  petite,  de  l'ordre  des  masses, 
à  l'époque  t.  Comme  il  s'agit  ici  des  perturbations  du  premier  ordre,  on  pourra 
faire,  dans  les  formules  (2),  t  —  0  =  o  et  sin:p  =  sinJ.  Les  valeurs  correspon- 
dantes de  (5, 9  et  §1  0  seront  les  perturbations  de  l'inclinaison  et  du  nœud  ascen- 
dant de  l'orbite  de  P  sur  le  plan  primitif  de  l'orbite  de  P',  quantités  que  nous 
désignerons  par  <I>  et  0;  ainsi 

0=jNG,  0:=^N. 

Les  formules  (2)  donneront  donc 

(0  (î, <I»  =:  6  +  V,         sin  J  (5i  0  -:-  g. 

Ces  équations  offrent  une  représentation  physique  intéressante  des  quantités 
G  +  V  et  0". 

Les  formules  (2),  entendues  dans  leur  ancienne  généralité,  pourront  s'écrire 


(/) 


ô,  9  "  cos(t  —  5)  0i4>  —  sin  (r  —  B)  sinJ  ôi0, 
sin9(5i  0  —  sin  {-  —  0)  ôj^»  -t-  ces  (t  —  0)  sin  J  ôi0. 


Si  l'on  a  égard  aux  expressions  {d)  de  d",  G  et  V  et  que  l'on  pose 


B  ces  - 

H  ^      -  ^  ^J-.-r  N  e"  e''^'  r/-' , 

2     COS4;     i -\- l  V 

a  H- 2(f  +  a:)  sm^- 

K=-i- i^ , ,^ ^Ne''e'/''r)/-S 

2  J  ,  «  +  f  y 

COS  -  COS'ii 


on  pourra  écrire  les  formules  (/)  comme  il  suit  : 

(^)  ô,<&  =  2KcosI),         sinJoi0:^2!ïïs'"^- 


34o  CHAPITRE   XX. 

En  portant  ces  valeurs  dans  (y),  il  vient 

1  a,9r=  2  ^~V^ ^^^^^  +  r  -  5)  -  2  ^-^  cos(l)  -  T  4-  e), 

(0         I 

On  obtiendra  ainsi  les  diverses  inégalités  périodiques  du  premier  ordre  de  9  et 
deO. 

On  sait  qu'à  un  argument  donné  D,  dans  lequel  le  coefficient  de  t'  est  11,  cor- 
respondent les  valeurs  —  it,  —  m  --h  2,  —  m  +  4,  •  •  •  de/;  si  l'on  peut  négliger 

sin--  devant  l'unité,  il  sera  permis  de  faire/—  —  u;  les  formules  (3)  donne- 
ront 

H= ,- —e''e'''n-^-^  =  K; 

2  cos  ^  i-h  i  V 

les  expressions  (/)  se  simplifient  et  deviennent 

(/,)  o,9=:2]Hcos(D-+-r— 5),         sin9  ô,Ô=:  2]  ^  sin(D -f- t  —  5); 

les  formules  (k)  deviennent,  dans  la  même  hypothèse, 

(A:,)  ô,a)  =  2]HcosD,         sinJôi0  =  ^HsinD. 

On  voit  qu'on  passe  de  (X-,  )  à  (/,  )  en  remplaçant  simplement  D  par  D  4-  t  —  0. 

Si  les  formules  (/,  )  et  (/-,  )  ne  sont  pas  entièrement  rigoureuses,  elles  donnent 
du  moins,  sous  une  forme  très  simple,  les  parties  les  plus  importantes  de  S,  9 

eta.o. 

Dans  ses  théories  des  diverses  planètes,  Le  Verrier  calcule  les  inégalités 
périodiques  du  premier  ordre  de  9  et  0  par  les  formules  (k)  et  (/). 

Faisons  les  mêmes  modifications  pour  la  planète  P'. 

Soient  $'  et  0'  l'inclinaison  et  la  longitude  du  nœud  ascendant  de  l'orbite  de 
P'  par  rapporta  la  position  qu'occupe  à  l'époque  t^  le  plan  de  l'orbite  de  P. 

On  trouvera 

(i')  Ô,^'  =  Ê'+V',         sinJÔ,0'^(j"; 

en  portant  ces  expressions  dans  les  formules 

0,9'  =     (/'  sin(T'  -  0')  —  (G'-h  V)  cos(t'-  0'), 
siiiv'o//.^--  (,"cos(t'- 0')  — (G'+ V)  siii(T'-  0'), 


PERTURBATIONS  DU  PREMIER  ORDRE  DES  ÉLÉMENTS.  34 1 

on  aura 


(/) 


ôjcp'  =—  cos(-'—  0')  (5iO'+  sin  {z' —  Q')  sinJôi©', 
sin9'(5,  B'^—  sin(T'— 6')  <5,$'— cos(t'— 5')  sinJôi©'. 


On  pourra  poser 

(A-')  <5,0'r=^K'cosD,         sinja,0'  =  2lH'sinD; 

on  en  déduira 

H— K' 


I  a.9'— i:'^-cos(D+--r/)+2 


2 


cos(D  — -'+6/'), 


sin9'ô,  ^'=-2  -^'"^^'sin(D+r'— 6')-^  M!^^' sin  (D  ~ -' +  ô'). 

139.  Il  nous  faut  donner  encore  les  formules  qui  permettent  de  calculer  les 
perturbations  du  premier  ordre  de  'z'  et  yj,  quantités  qui  figurent  explicitement 
dans  les  développements  des  fonctions  perturbatrices;  la  connaissance  de  ces 
perturbations  est  très  utile  pour  le  calcul  des  inégalités  du  second  ordre. 

La  première  des  formules  (12)  du  n*'  130  donne  d'abord 

di  ,         fl,  <^9  .    ,  .,    .        dO  ,  ,       ,,.  do'         •    ,  ,      riK    '      I  dB' 

^=cos(r-9)^+sin(.-^.)smcp^-cos(T'-ô')-^  -  sm(r  -  6  )  sm9' ^; 

en  remplaçant  ;^  et  -7-  d'une  part,  -^  et  --j-  d'autre  part  par  leurs  valeurs  (c) 
et  (c'),  on  trouve  aisément 

d{_f(l^        d\\        /d&        dV^ 
^^^  dt  ~\di  ~^  dt  }^\dt  '^'di 

On  peut  ensuite  mettre  la  troisième  des  formules  (12)  du  n'^  130  sous  cette 
forme 

.    ,  dz'  .    ,         r^  do  ,         , ,    .        dB         .    ,  ,       n,^  do' 

'■"•^  dt  =-  «'"(^-  '^)  i  +  cos(r-  0)  SH19  _  +  sm(.  -  5  )  -^ 

r                                                          dO'  do' 

(5)  {  —cos{z'  —  B')s'm(^'--. (i  —  cosJ)  sin(T'— 6/') -^ 

dB' 
-+-  [sin9'cos(T'—  6')  —  sin9  cos(r—  ^)  +  sinJ]  -y-- 

Les  quatre  premiers  termes  du  second  membre  se  réduisent  ^^  7^7  +  7/7 
quand  on  y  remplace,  comme  plus  baut,  -y^>  -i->  -j->  -j-  par  leui's  valeurs  (c) 


34: 


CHAPITRE    XX. 


JÇif 

et  (c').    Il  y  a   lieu  de  transformer  le  coefficient  de  -y-  en  y  mettant  pour 
cos(t  —  ô)  et  cos(t'  —  0)  leurs  expressions  tirées  des  relations 

coso'^=  COS9  cosJ  +  sino  sin  J  cos(t  —  ô  ), 
coso  :=  coso'cosJ  —  siiicp'sinJ  cos(-'—  0'). 

On  trouve  ainsi 

,    ,        rts  •  ,  r.  •      r  s'ilî^  J  —  (  I  —  COS  J)  (COS  C3  +  COS  o' ) 

sino'  cos(t  —  6')  —  sinocos(T—  h)  -t-  sinJ  = ■ — ^^ t^ '■ i- 

^  '  sinJ 

=  lang -    2C0S'' cos© —  coscp 

°  2  \  2  '  ^ 

=  2  tans  -    sin-  -  +  sin^ sin^  - 

2  \         2  2  2 


et  la  formule  (5)  donne  finalement 
sinJ 


—     "'  H — Y 2  sm^  -  sm(T  —  6') 


dt         dt         dt 


,^  d^ 
dt 


(6) 


/ 


J 

2tang-  ,                         f              IV  /f/ 

H : -r-    Sin-  ~  4-  sin^ sin^  -    siii  9  -r- 

sinco     \         2                2               2/        ^  rt^ 


Les  deux  derniers  termes  du  second  membre  de  cette  équation  seront  très 

do'    ,    .      ,  dh' 


do'  .  dh' 

petits;  car  les  coefficients  de  ~-  et  sincp'  -r-  sont  du  second  ordre  par  rapport 


aux  inclinaisons. 

En  intégrant  les  équations  (4)  et  (G)   multipliées  par  dl,  on  obtient   les 
expressions  suivantes  pour  les  perturbations  du  premier  ordre  de  J  et  de  1'  : 

Ô,J  =  (G  4-V)  +  (G'-i-V'), 

sin  JÔjt'  —  ()' -h  ()"—  2sin^  -  sin(T'  —  ^')o^o 
J 


2  lang  -  .  ,  , 

H ; — 7—    siii^  -  -f-  Sin- siii-  -    51090.  y  ; 

sin9'    \         2  2  r,  ;        T    »     ' 


d'où,  à  cause  de  yi  =  sin  -> 
'  2 


Oj-O  =  cos 


J  (E^V)-i-(G'H- V) 


(m) 


tl    I  2  2 

cos  -  ^ 


-h  lang  -  (  sin^  ^  +  sin^  '^ sin^  -  )  0, 6' 

^  2  \         2  2  2  ' 


PKIITURBATIONS    DU    PREMIEPx    ORDRE    DES    ÉLÉMENTS.  343 

Le  plus  souvent,  ces  formules  pourront  être  réduites  à 


(m,) 


OU  encore  a 


6 

-h& 

2 

() 

+  ^l' 

(H) 


/  -0017'=  ~  [sinJ<5,0-i-sinJ^i0'], 


formules  dans  lesquelles  on  devra  remplacer  ô/P,  sinJ(5,0,  <5,$',  sin  J(5,0'  par 
leurs  expressions  (X^)  et  (k'),  si  l'on  veut  avoir  les  inégalités  périodiques  de  t] 
et  de  ^'. 

On  pourra  obtenir  aussi  les  inégalités  séculaires  du  premier  ordre  de  yj  et  t', 
en  remplaçant  dans  les  formules  (m),  (],  g,  V,  ({',  G',  V  par  leurs  expres- 
sions (g)  et  (g'),  et  o,o',  "5,0'  par  les  valeurs  (h');  on  voit  ainsi  que  les  quan- 
tités Y]  et  r:'  sont  afîectées  d'inégalités  séculaires. 

140.  Nous  avons  dit  déjà  au  n*'  63  que,  quand  les  inclinaisons  ç  et  cp'  des  or- 
bites sont  très  petites,  il  est  souvent  avantageux  d'introduire,  au  lieu  des 
quatre  quantités  ç,  0,  o',  0',  quatre  nouvelles  variables  p,  q,  //,  q'  définies  par  les 
relations 


(7) 


p  =  tango  sin9,  7  r=  tango  cos9, 

p'=;  tango'sin^»',         7'=  tangcp'cosô'; 


on  y  trouve  cet  avantage  que  les  variations  de />,  <y, //,  q'  sont  toujours  petites; 
il  n'en  serait  pas  de  même  de  la  variation  0  si  9  était  très  petit;  de  plus,  l'in- 
troduction des  variables/?  et  q  facilite  le  calcul  des  perturbations  de  la  latitude 
héliocentrique. 

En  différentiant  la  première  des  formules  (7)  et  remplaçant  ;7?  6t  y-  par 

leurs  expressions,  on  trouve  successivement 

dp  r^dO         sin5   do       cos9    .       dB        s\nQ  do  ^2  .    r.  do 

-±-  —  laiigQ  COS0  -j-  H s j:  = smo  -7-  H -±  -A tango  smô  -^ 

dt  ^  dt        cos^9   dt        COS9         '  dt        COS9   dt         COS9  ^  dt 

cos9  r     ,      ,  di\      .  ^      ,^  /f/G     dsw 

9 

sinOl         .    ,         ,    di{  ^         ./dC^        d\\\       ^'^"^2r/9 

coso  L  ^  '  dl  ^  '  \dt        dtj]  C0S9      dt 


344  CFUPITRE    X\. 

C'est  ainsi  qu'on  obtient  les  formules  suivantes  : 


dp  d(,  .        fd(D        d\  \  o   do 

coso  -f   =      cosT  ~r  -\-  sin-  [—, — i — i-  \  ~^  P  tan»  -     /  ' 
•    dt  dt  \dt         dt  )      ^        "^  1    dt 

dq  .        d(]  /d(s         dV\  o   do 

c^so  ~h  =-s»nT  -^  +COST  i-r-  +  —    +^tang^  -J-, 


(8) 


coso 


cos 


,  dp'  ,  dq'  .     ,  fd&  d\'\  ,          o'  do' 

dt  dt  \dt  dt  J  ^        ^2    dt 

,dq'  .       ,  dC{  ,  /f/S'  dW'\  ,           o'  do' 

^    dt  dt  \dt  dt  )  ^         ^  •>.     dt 


On  peut  avoir  besoin  d'exprimer  J,  ":  et  t'  à  l'aide  de  /?,  q,  p  et  q' \  pour  cela, 
il  y  a  lieu  de  se  reporter  aux  deux  dernières  formules  (4)  du  n"*  117,  et  de  les 
multiplier  respectivement  par  cosO'  et  sinO',  ce  qui  donne 

sinJ  sinT'=:  sin 9  cosô'  sin(^    -  V)  —  cos 9  sin 9'  sin 5'  -\-  sin 9  cos 9'  sinÔ'  cos (9  —  9'), 

d'où 

7  sinr'  — tang9  sinô  —  tango' sin 5' 

cos  9  cos  9' 

H -%  \—  coso' sin 9  +  cos9'sinô'cos(9—  9')  -+-  cos 5' sin ((9  —  9')] 

cos  9  '  ^  V  /.i 


OU 

sinJ 


,  ,         •  ,  <2'  tang9    .    , ,       ,,,        ,, 

7  smr  =/>  —  p    \-  2 sin*  —  — ~  sm(y  —  5  )  cosô  , 


COS9COS9'  2    C0S9 

en  remplaçant,  dans  le  coefficient  de  — ^>  sinO  par 
^    ^  C0S9  ' 

sin  5' cos(9  -  5') -+- cosô' sin(9   -  5'). 

C'est  ainsi,  et  par  des  calculs  analogues,  que  l'on  arrive  aux  formules  ci- 
dessous  : 


(9) 


sniJ  .  ,  .   ,  9  tang9'    .    .^      ^,.        ^ 

■ 7  smT  =  p  —  p  -+-  2sm*  -  — ^-^  sin (9—  9  )  cos 9, 

COS9COS9  2    cos 9 

sinJ  ,  .   ,  9  tang9'    .    , ,       û,x   •    ^ 

— — r  COST  —  q  —  q  —  2sm'' ^-^  sinCy—  9')sm9: 

cos  9  cos  9  2    cos  9 


COS 9  cos 9 
(9')  \ 


l       sinJ  .     ,  ,  .  ,0'  tang9    .    ,,       ,,.         ,, 

i  — ;  sinr'  =  p  —  p'  -]-  2Sin^  -^        °  !  sin(0  —  6')  cos  9', 

\  cos  9  cos  9'  2    cos  9 

i       sinJ              ,               ,          .   ,  9'  tang9    .    ,,       ,,,    .    ., 
f .COST  =r/  —  q'  —  2 Sin''  -^^ ^  sin(&  —  y  )  sinO'. 

\   COS 9  COS 9  2    COS 9 


19 

D'autre  part,  la  formule 

cosJ  =  C0S9  COS9'  4-  sin9  sin9'  cos(&  —  9') 


PERTURBATIONS  DU  PREMIER  ORDRE  DES  ÉLÉMENTS.  345 

donne 

cosJ  =  COS9  cos9'(i  -i-pp'  +  qg'); 

or 
d'où 

0052900529'=- ^ rr- -, ^; 

^     ^    (l  +-/?-  + 7^)  (l  4-/?'^-!-^'^) 

il  en  résulte  successivement 

{i-^pp'^qq'Y 


C052J  = 
(10)  tang2Jz= 


ip  -p'T-  +  {q-q'?-^  jpg'-  qp'? 

{y  +  pp'^qq'Y 


Les  formules  (9),  (9')  et  (10)  sont  rigoureuses  et  déterminent  avec  précision 
les  quantités  J,  t  et  t',  en  fonction  des  auxiliaires/?,  q,  p' ,  q' . 

En  négligeant  les  cubes  des  inclinaisons,  les  relations  (9')  donnent 

(  smi  s'xnx' =^ p  ^  p' , 

('0  •    T  ' 

(  sinJ  coST  =^q  --  q  . 

D'autre  part,  la  formule  approchée 

T  —  t'=:  -  tang9  lang9'  sin(0  —  6'), 

démontrée  au  n"  117,  donne,  en  exprimant  t  —  t'  en  secondes, 

(.2)  r-.'=e3:^f. 

sm  2" 

On  tirera  des  équations  (8)  les  formules  suivanles  pour  calculer  les  pertur- 
bations du  premier  ordre  des  quantités/?,  q,  /?',  q'  : 

l  COS9  «5,/?  --      f/  COST  -j-  (G  +  V)  5inr  \-  p  tang  -  (5i9, 

(■3) 

(cosva„=:-;ysi„.  +  (6  +  V)cos.-H,ta„6?a,?; 

'  cp' 

l  cos9'ô,/?'  =  — (J'cost'—  (5'-h  V')sinT'-i-/>'lang  ^  ôi9^ 

('3') 

1  m' 

f  cos9'ô,7':^-]-  C,"sinT'  —  (S'-i-  V')cosT'-h  7' lang  -^  (5,9'. 
T.  -  l.  44 


346  CHAPITRE    XX. 

On  peut  écrire  encore,  à  cause  des  relations  (/)  et  (i'), 


(o) 


{o') 


o 
C0S9  ôip  rr:      siiî T  ôi4>  -+-  cosT  sinJ  ôj 0  + /»  tang  -  âi9, 

o 
coscp  §iq  =-      COST  §1^  —  sinr  sinJ  ^i©  +  q  tang  -  ^rf; 


l  cos9'ô,/>'  =  — sinT'(5i<t'—  cost'  sinJôiô' +  />' tang  —  O19 
cos9'<5i^'  =  — cost'Oi<^'-+-  sinr'  sinJ(5i0'  +  7' tang  -^  (5i9', 


Ces  formules  permettent  de  calculer  les  inégalités  périodiques  du  premier 
ordre  dep,q,  p',  q',  et  aussi  leurs  inégalités  séculaires,  ou  plutôt  leurs  varia- 
tions annuelles. 

En  tenant  compte  des  relations  {k)  et  (k'),  on  peut  mettre  les  formules  (o) 
et  (o' )  sous  cette  forme  : 

COS9  dip  —        >    sm(D  +  t)  +  >    ■ sin(J)  —  t)  +/;  tang  -^  dic^, 

(Ol)    { 

V^  H  +  K         ,,.         ,        v'   H  —  K         ,_         ,  ,         9  ^ 

COS9  OiY  =        > cos(D  4-  t)  —  >    — ■ cos(D  —  r)  -hq  tang  -  Ô19; 


(oj 


(  cos9'o,/?'r=—  V  • sin(D  +  t')  —  ^  sin(D  —  t')  4-/>'tang  |-  (5i9', 

)  ,.     ,  x:iH'+K'        ,„        ,,      ^H'— K'        ,-^        .         ,,         9'        , 

/  cos9'«5i7'=r=—  2^  ■ cos(D  +t')4-^- — ^ —  cos(D  — T')  +  7'tang^-  0,9'. 


Les  derniers  termes  des  seconds  membres  de  ces  équations,  ceux  qui  contien- 
nent 0,0  et'î,^',  seront  le  plus  souvent  négligeables;  on  en  tiendra  compte, 
s'il  y  a  lieu,  en  ayant  égard  aux  relations  (/)  et  (/'). 

Il  nous  reste  enfin  à  calculer  les  inégalités  du  premier  ordre  de  t'—  t;  elles 
nous  seront  nécessaires  pour  calculer  celles  de  X  et  w  par  les  formules 

X  tr=  /  4-  t'  —  T,  W  —  GT  +  t'  ~  T, 

en  partant  des  inégalités  de  /  et  nr,  lesquelles  ont  été  considérées  déjà;  or  on 
tire  de  la  formule  (12) 

ip)  dt{r'-r)='-{p'àiq~q'dip-pèiq''i-qdip'); 

donc,  en  tenant  compte  des  formules  (o,)  et  (oj,  on  aura  les  perturbations 
cherchées,  lesquelles  sont  d'ailleurs  très  petites  et  négligeables  dans  un  grand 
nombre  de  cas. 


PERTURBATIONS  DU  PREMIER  ORDRE  DES  ÉLÉMENTS.  3/|7 

La  différence  t' —  ^  sera  aff'ectée  d'une  petite  inégalité  séculaire  du  premier 
ordre. 

141.  Les  trois  termes  de  l'expression  (h)  de  §</=  o,  £  contiennent/ en  facteur; 
soit  tj/la  somme  de  ces  trois  termes;  on  voit  que  l'expression  de/,  fournie  parla 
première  approximation,  sera  de  la  forme 

(i4)  «f  +  £  4-  af  +  les  perturbations  périodiques; 

£7/  représente  les  inégalités  séculaires  du  premier  ordre  de  l'élément  £. 
Le  coefficient  de  l  dans  cette  formule  (i4)  est  égal  à  /î, ,  en  posant 

c'est  lui  que  l'on  obtiendra  directement  quand  on  comparera  deux  valeurs  de  la 
longitude  moyenne  déduites  des  observations  faites  à  deux  époques  séparées  par 
un  intervalle  de  temps  considérable.  11  est  naturel  de  déterminer  une  quantité 
r/,  par  la  relation 

(i5)  /i^rrj  =  f(i +m); 

on  a  déjà 

n^a^=z  f  (i  -h  m), 

et  l'on  en  conclut 

n\a\  ^=  (rii  —  aYa^; 

d'où,  en  négligeant  a-,  qui  est  de  l'ordre  de  m'-, 

(.6)  a=:a.(l+|.|-). 

On  pourra  écrire  ainsi  l'expression  (i4) 

«,;  +  £  +  les  perlurbalions  périodiques  ; 

on  calculera  a^,  puis  a  par  les  relations  (i5)  et  (16);  partout  où  a  figurait  direc- 
tement, on  devra  donc  mettre  sa  valeur  (16).  Sous  les  signes  sinus  et  cosinus,  ce 
qui  entre  jusqu'ici  dans  nos  formules,  c'est  «/  =  (/i,  —  o-)/;  on  devrait  donc  faire 
cette  substitution  si  l'on  tenait  à  ordonner  rigoureusement  suivant  les  puis- 
sances des  masses  perturbatrices.  Mais,  dans  l'approximation  suivante,  il  fau- 
drait remplacer  /  par /i,/ -1- e -f-. .. ,  c'est-à-dire  arriver  finalement  à  mettre  /i, 
au  lieu  de  n;  il  vaut  donc  mieux  le  faire  dès  la  première  approximation. 

Quand  n  figure  en  dehors  des  signes  sinus  et  cosinus,  il  n'est  là  que  pour 


348  CHAPITRE    \X. 

abréger  l'écriture  et  représente  l'expression  t/-^^-^;  c'est  ce  qui  arrive,  par 

exemple,  pour  le  coefficient  —  na-  qui  entre  dans  la  première  des  formules  («). 
On  ne  doit  pas  y  remplacer  n  par  /î,,  mais  écrire 


toutefois,  pour  la  première  approximation,  on  pourra  ne  pas  tenir  compte  du 
terme  en  a-  de  l'expression  précédente,  car  cela  reviendrait  à  introduire  immé- 
diatement un  terme  de  l'ordre  du  carré  des  masses;  on  voit  donc  que,  dans  la 

.        ,.  -,        m'        ^         m'  .,  .  •       .   ^ 

première  approximation,  on  pourra  prendre  -    na-  =  —  ii^a\,  ce  qui  revient  a 

remplacer  partout  /i  et  «  respectivement  par  /^,  et  a^  ;  mais,  dans  les  approxima- 
tions suivantes,  il  faudra  procéder  comme  nous  l'avons  indiqué  ('  ). 

Donnons  quelques  indications  sur  le  calcul  de  a,  par  la  formule  (i5);  nous 
appliquerons  cette  formule  au  mouvement  de  la  Terre  autour  du  Soleil  en  met- 
tant deux  accents  aux  lettres;  nous  aurons  ainsi 

(17)  f(n-m")=^«?a7, 

2    u" 
6   /?, 

En  éliminant  feutre  (i  5)  et  (17),  il  vient 


«,  =  «;  \J Y. 


l'unité  de  longueur  étant  arbitraire,  nous  la  choisirons  de  manière  que  d\  =  i, 
ce  qui  nous  donnera 


1  4-  m" 

V 

iH-m 

V 

2 

2   a" 

i-i-  2  — 

6  «j 

La  formule  (17)  montre  que  l'unité  de  longueur  se  trouve  être  actuellement  le 
demi  grand  axe  de  l'orbite  d'une  planète  fictive  qui  ne  serait  soumise  qu'à  l'ac- 
tion du  Soleil,  et  serait  animée  d'un  moyen  mouvement  égal  au  moyen  mouve- 


(>  )  Pour  ne  pas  multiplier  à  l'excès  les  notations,  nous  laisserons  n  et  a  là  où  nous  devrions  mettre 
//)  et  «|. 


PERTURBATIONS  DU  PREMIER  ORDRE  DES  ÉLÉMENTS,  349 

ment  apparent  de  la  Terre.  On  a,  par  les  observations,  pour  le  moyen  mouve- 
ment de  la  Terre,  en  une  année  julienne  de  365^,25,  n,  =  i  295977",  38.  Le 

Verrier  adopte  m"  =  ^r-~ — '  et  il  a  trouvé,  par  la  théorie  du  mouvement  de  la 

r  520000  '^ 

Terre,  a"^  -+-  2",  507,  Les  formules  ci-dessus  deviennent  ainsi 

3/ -* 

«j  z:=  (4,0760645)  yi-l-  m  n^  ^, 

'   a"  =.  i  ,000001  29; 

le  nombre  mis  entre  parenthèses  dans  la  première  de  ces  formules  désigne  un 
logarithme. 

Remarque.  —  Le  changement  de  n  en  /z,  permet  de  tenir  compte,  avec  la 
même  forme  analytique,  des  inégalités  séculaires  du  premier  ordre  de  l'élé- 
ment £. 

Nota.  —  Outre  le  lome  X  des  Annales  de  l'Observatoire  de  Paris,  on  pourra  consulter 
avec  fruit,  pour  l'application  des  formules  de  ce  Chapitre,  un  travail  de  M.  Perrotin  sur 
les  perturbations  de  Vesta  {Annales  de  l'Observatoire  de  Toulouse,  t.  I). 


35o  CHAPITRE    XXI. 


CHAPITRE  XXI. 

PERTURBATIONS  DU  PREMIER  ORDRE  DES  COORDONNÉES 
HÉLIOCENTRIQUES. 


Quand  on  connaît  les  perturbations  des  éléments  de  l'orbite  d'une  planète  P, 
il  est  facile  d'en  déduire  les  perturbations  des  coordonnées  béliocentriques. 
Nous  ne  nous  occuperons  ici  que  des  perturbations  du  premier  ordre  par  rap- 
port aux  masses. 

142.  Perturbations  de  la  longitude  héliocentrique.  —  Considérons 
d'abord  la  longitude  dans  l'orbite,  v.  L'anomalie  moyenne  est  égale  à 

et  l'on  a,  en  se  reportant  à  l'expression  de  l'équation  du  centre,  y,  donnée  au 
n"  93, 

(  y  —  Cl  sin(X  —  w)  -f-  C2sin2(>.  —  &))  +.  .  .— .  CiSin(/  —  gt)  -t-  C2sin2  (/—  ro)  -I--.  .  . , 
avec  ces  valeurs  de  C,,  Cj 

(2)  {   ^  r  (fy_  21  [^ 


On  voit  que  la  valeur  de  v  dépend  des  trois  quantités  /,  e  et  rar.  11  n'y  a  qu'à 
remplacer  ces  quantités  par  leurs  valeurs  en  tenant  compte  des  perturbations 


PERTURBATIONS    DU    PREMIER    ORDRE    DES    COORDONNÉES.  3oi 

du  premier  ordre  déterminées  dans  le  Chapitre  précédent,  savoir 

/ -i- (5, /,     e  +  (5i<?,     ro  +  ^iGT. 

On  trouvera  par  la  formule  de  Taylor,  en  négligeant  les  carrés  et  les  produits 
de  S,  /,  §,  e,  0,  GJ  que  nous  laissons  actuellement  de  côté  comme  contenant  m!-  en 
facteur, 

(5i p  =  â, /  4-  Cl  cos(A  —  o:»)(5i  ^  H-  2C2  C0S2  (A  —  w)  (5, /  + . . , 

H j-^  sin  (A  —  co)  ô.  e  ^ cos(}.  ^w)  eôicr, 

(3)  r 

+  -j^  sin2(A  —  w)  ô,e cos2(X  —  co)  eâjcr, 


On  tirera  d'ailleurs  les  valeurs  de  -^ ,  -7-%  •   •  des  formules  (2),  savoir 


dC, 

fe^ 

2 

=  2  - 

—  ?>  1 

+ 

de 

K^j 

1 

dC^ 

—  5 

{-) 

de 

VV 

i^) 


Les  formules  (/)  et  (h)  du  n*'  135  donnent  les  expressions  de  o, /,  S,e  et 
e^,TS.  Si  nous  considérons  spécialement  dans  ces  expressions,  ce  qui  con- 
cerne un  même  argument, 

D  =  il  -+-  i' l'  +  A-  w  4-  k' xs' 4-  ut', 
et  si  nous  posons  d'une  manière  générale 

/Cy^i/  =  ^  ^sinD, 
(5)  j    ^à,e.^'^^;)\1cos\), 

la  formule  (3)  nous  donnera 

6,t^  =  Ô1/+  'V  [2^sinD  cosy  (X  —  w)  -+-  OK  cosD  siny^A  —  co)  —  ^î!)  sinDcosy  (X  —  co)] 
ou  bien 


2 


352  CHAPITRE    XXI. 

On  peut  faire  une  remarque  utile  :  Cj  contient  des  termes  en  e^,  e^"^-,  e^"*"*,  ...  ; 
e  étant  supposé  petit,  le  premier  de  ces  termes  sera  de  beaucoup  le  plus  impor- 
tant, et  l'on  aura  à  peu  près 

(7)  ^^/^^. 

^^'  de        ■'  e 

D'autre  part,  en  se  reportant  aux  formules  {d)  et  (/)  du  n°  135,  on  voit  que 
les  parties  principales  de  §,e  et  eo^xs  ont  pour  expressions 

Ô,e  =  a^r=:-.B  y  -r-  1,    Ne/'-'e'/''ï]^cosD, 

Jmd   l  -i-  l    V 

eè^m  =  S=     B  y   .    '\,    Ne^'-'e'^^'Y]/sinD. 
^^  i  -^  i  -j 

Si  on  les  rapproche  des  formules  (5),  on  trouve 

HC  ■  k 

Oit  ^-  -^  B  .    %-  Ne/'--'e'^''r)/, 
de       i  -h  i  V 

DL  =     /  ^-^  B  -.-  ~-  N  e'^-  '  e"''nf. 
En  tenant  compte  de  l'équation  approchée  (7),  il  vient 

Or  les  valeurs  de  h  sont  égales  à  |  ^  |  ou  |  X:  |  -+-  2,  ...  ;  les  termes  les  plus  impor- 
tants correspondront  à  /<  —  |  ^  [,  ce  qui  donne 

Donc,  dans  l'expression  (6),  l'une  ou  l'autre  des  quantités  oïL  +  3L  et  OÏL  —  X 
sera  voisine  de  zéro,  et  il  en  résultera  une  simplification  notable. 

On  calculera  de  même  les  perturbations  de  la  longitude  qui  répondent  aux 
inégalités  séculaires  de  e  et  ci.  Toutefois,  il  convient  de  dire  que  les  astronomes 
ont  l'habitude  de  ne  pas  faire  figurer  les  inégalités  séculaires  de  cr  dans  le  calcul 
de  ^^v;  cela  tient  à  ce  qu'ils  calculent  l'équation  du  centre  par  les  formules  du 
mouvement  elliptique 

(8)  y  =  aesinÇ -H  ye"  sin  aÇ-H..., 

4 

Ç  =  /  —  CT, 

mais,  en  y  introduisant  la  valeur  de  xs  affectée  de  ses  inégalités  séculaires.  Ils 
emploient  généralement  aussi  dans  ce  calcul  la  longitude  moyenne  nt -^  t  à\x 


PERTURBATIONS    DU    PRE3I1ER    ORDRE    DES    COORDONNÉES.  353 

mouvement  elliptique  augmentée  de  ses  inégalités  à  longues  périodes.  L'ex- 
pression (8)  de  y  est  convertie  en  Table  d'argument  '(;  c'est  cet  argument  sur  le- 
quel on  fait  porter  et  les  inégalités  séculaires  de  ct  et  les  inégalités  à  longues 
périodes  de  /. 

On  voit  donc  que,  dans  la  formule  (3),  o,  trr  doit  représenter  l'ensemble  des 
inégalités  périodiques  de  cï  et  o,/ l'ensemble  des  inégalités  du  premier  ordre 
de  /,  en  omettant  celles  qui  ont  de  longues  périodes.  On  a  vu,  à  la  fin  du  Cha- 
pitre précédent,  que  /  peut  être  considéré  comme  n'ayant  pas  d'inégalités  sécu- 
laires du  premier  ordre;  la  variation  séculaire  de  l'équation  du  centre  ne  pro- 
viendra donc  que  de  la  variation  séculaire  de  l'excentricité.  On  la  calcule  comme 
il  suit  : 

On  a 

les  formules 


donnent 


dy       difi'  —  K)       dw 

de  ~'        de        ~  de  ' 

lang-  -  <p  =  4  / tang  -  u, 

2           y    i  —  e           2 

1/  —  e  sin  «  =  s 

du 
de 

s'inu              .       i  +  ecosnp- 

I  —  e  cos  H                     I  —  e'^ 

dw 

sin  «' 
sinu 

du        sinu'          .        i  +  ecos(v        sinw 

de 

de         I  —  e^                      1  —  e^             i  —  e^ 

â.y: 

.      ,                 ,   2  +  «C0S(P  — ct)  ^ 

On  aura  donc 


Si  l'on  attribue  à  §,  e  sa  variation  séculaire,  on  aura  pour  ô,y  une  expression 
de  la  forme  OLt;  a  est  une  fonction  de  ç  ou  de  t;  on  donnera  sa  valeur  dans  la 
Table  même  dont  on  a  parlé  ci-dessus,  à  côté  de  la  valeur  de  l'équation  du 
centre  qui  résulte  de  la  formule  (8). 

Quand  on  aura  obtenu  les  diverses  inégalités  périodiques  de  t^,  on  y  remettra 
l  -h  z'  —  T  et  cT  +  t'  —  T  au  lieu  de  X  et  w.  On  réduira  ensuite  en  un  seul  tous 
les  termes  dépendant  d'un  même  arc  gt-h  [3,  et  l'on  construira,  une  fois  pour 
toutes,  une  Table  numérique  avec  /  pour  argument,  donnant  la  valeur  de  l'iné- 
galité en  question. 

On  passera  de  la  longitude  ç  dans  l'orbite  à  la  longitude  liéliocentrique  r, 
par  les  formules  (/)  du  n°  33, 

tang*-  tang*- 

P  = : — /-  sin2((^—  0)  H -. — ,-.-  sin4(t'  —  9)—..., 

^  sini"  ^  ^        sin2"         ^  ^  ' 

T.  -  l.  45 


354  CHAPITRE    XXI. 

les  inégalités  de  p  seront  généralement  insensibles,  et  on  les  atténuera  en  rem- 
plaçant ^  par  sa  valeur  perturbée;  il  y  aura  lieu  toutefois  de  tenir  compte  de  la 
variation  séculaire  de  p  provenant  de  celles  de  9  et  ô. 

143.  Perturbations  du  rayon  vecteur.  —  On  a,  en  se  reportant  à  la  valeur 
de  X  donnée  au  n°  93, 

(9)  r=z  a -^  ax-=:  aAo-^  aAiCOs(/  —  cr)  +  «A,  cos2(/ —  ra) +.  •  ., 

avec  ces  valeurs  des  coefficients, 

(10)  i-'^=~^{^-^'{iy-i{i 


On  tirera  de  là  les  dérivées 

dAo       d\i       dA.2 
de         de         de 

après  quoi,  si  l'on  remplace  dans  la  formule  (9)  a,  e,  /  et  cr  par  a  +  S,«, 
e  -h  S,  e,  /  +  S,  /,  cT  +  5,  Gî,  on  aura,  en  négligeant  les  carrés  des  masses  pertur- 
batrices, l'expression  suivante  de  S,/-, 

ôi/'r=  Ao<5ia  +  AiCOs(>.  —  w)  ôja  4-  A2COS2  (X  —  w)  ô,a  +  . . . 
—  a  Al  sin(X  —  w)  â,/ —  2aA2  sin2(X  —  &))<5i  /  — .  . . 

(il)       \  H i— ^  ô.e +  acos(>.  — oj) -j—  o,e-i- acoS2(A  — w)  -7-  Oje -H.  .  . 

'  de  de  ^  '    de 

H î-  sin(>.—  03)  eèiW  h ^  sin2(>i  —  w)eôiCT  +  .  . .  . 

Considérons  les  termes  qui  contiennent  un  même  argument  D,  et  posons 

-  A;  ô,a  =  ^  HcosD, 
-  ja  \j  (5i  /  -  -  y  K  sin  D, 

de     «.'  =  2:P'=°«I'. 


ad\j 


•^^^eô,Gj  =  2QsinD; 


PERTURBATIONS    DU    PRE3IIER    ORDRE    DES    COORDONNÉES.  355 

en  portant  dans  (i  i),  il  viendra 


(.3) 


+  (h  -  K  +  ^-^)  cos(D  -Jl  +y  03)  J  . 


On  verra,  comme  pour  §,  c,  que  l'une  ou  l'autre  des  quantités  P  4-  Q  et  P  —  Q 
sera  généralement  très  petite. 

On  construira  une  Table  numérique  donnant  la  valeur  de 

(i4)  -  —  Ao -I- Al  cosÇ  4- A2COS2Ç +  . . . . 

Dans  chaque  calcul  de  r,  à  l'aide  de  la  Table,  on  déterminera  la  valeur  de  l'ar- 
gument r  =  /—  cT,  en  affectant  rar  de  ses  inégalités  séculaires,  et  /de  ses  inéga- 
lités à  longues  périodes.  Ces  inégalités  de  gt  et  /  devront,  bien  entendu,  être 
omises  dans  les  formules  (12).  La  variation  séculaire  de  r  proviendra  unique- 
ment de  celle  de  e;  on  la  calculera  comme  il  suit  : 

dr  .        du  e  —  cos  u 

-T-  ^  —  a  cos  u  -+-  ae  sm  ^<  ^r—  =  « -^.—  a  cos  ^v, 

de  oe  ï  —  e  cos  u 

d,  rr= — «cos(r  —  cj)(5ie. 

Si  l'on  attribue  à  S<e  sa  variation  séculaire,  on  aura  S,r=  yt,  y  étant  une 
fonction  de  ^ou  bien  de  '(;  on  inscrira  la  valeur  de  y  dans  la  Table  qui  repré- 
sente l'expression  (i4)'  ^^  côté  de  la  valeur  de  -•  On  réduira  finalement  en  un 

seul  tous  les  termes  périodiques  de  §,  r  dépendant  d'un  même  argument  gt  -+-  [3,- 
et  l'on  construira,  une  fois  pour  toutes,  un  nombre  de  Tables  numériques  égal  à 
celui  des  arguments  gt  +  (3. 

Remarque  importante.  —  Les  perturbations  du  premier  ordre  de  la  longitude 
et  du  rayon  vecteur,  calculées  comme  on  vient  de  l'expliquer,  contiendront  des 
termes  dépendant  de  l'anomalie  moyenne 'C.  Nous  représenterons  ces  termes  par 
Ssin^-h  Tcos(^  pour  la  longitude,  et  par  S,sin^ -f- T<cosC  pour  le  rayon  vec- 
teur. Dans  le  mouvement  elliptique,  la  longitude  contient  le  terme  C,sin^,  et, 
de  même,  le  rayon  vecteur  renferme  le  terme  a  A,  cos^;  on  pourra  donc  écrire, 
en  ne  considérant  dans  ç^  et  r  que  les  termes  en  sinî^  et  cos^, 

(i5)  t^  — . .  .  4- (C,  4- S)sin(/  — ct)   hTcos(/— C7)  4-, . . , 

(iG)  r  =  ...  S,siii(/  —  cj)  4-  (aAj  4-  T, )  cos(/  —  cj)  +. .  . . 


356  CHAPITRE    XXI. 

On  a,  d'ailleurs, 

C,  ^=  ie  —  7  e^  +  .  .  .  , 

4 

A,  — —  e+-e3— 

Cela  posé,  concevons  que  l'on  remplace  les  constantes  e  et  ct  par  e  +Ae  et 
G5  +  AcT,  les  petites  corrections  Ae  et  Acr  étant  de  l'ordre  des  masses  perturba- 
trices m!,  m!',  . . .  ;  en  faisant  cette  substitution  dans  les  formules  (id)  et(i6), 
on  pourra  laisser  invariables  S,  T,  S,  et  T,  (les  variations  de  ces  quantités  don- 
neraient des  termes  de  l'ordre  de  m'-);  on  pourra  de  même  négliger  les  produits 
tels  que  SAe,  SAtar,  . .  . ,  et  l'on  prendra  simplement 


r/C,  dky  

de  '  de 


On  trouvera  ainsi 


(17)  i^=:.  .  .  +  (Ci  +  S  4-  2Ae)sin(/—  gt)  H-  (T—  2eAn7)cos(/—  cr)  + 

(18)  r  =. . .  (Si—  ae  Agt)  sin(/  — ct)  +  (rtAi4- Tj  — «  Ae)  cos(/—  gj)  +.  .  . 

Or  on  peut  disposer  des  indéterminées  Aé?  et  Aw  de  manière  à  avoir 

S  4-  2  Ae  --  o,         T  —  2  e  AcT  =  o  ; 


d'où 


Ae  — --S,         eA5T  =  +-T, 
2  2 


et  les  formules  (17)  et  (18)  deviendront 

(19)  t^=:. .  .4- CiSinÇ  +  . . ., 

(9,0)  /•  =  ( aAi  +  T,  +  -  aS  j  cosÇ  +  (Si—  -  «T  j  sinÇ  + 

On  voit  que,  grâce  à  l'artifice  employé,  la  longitude  v  ne  contient  pas  de 
terme  en  cos'C,  et  qu'en  outre  le  coefficient  C,  de  sin'C  est  le  même  que  dans  le 
mouvement  elliptique.  Mais  l'expression  du  rayon  vecteur  contient  un  terme 
en  sin^,  et  un  autre  en  cos'C;  le  coefticient  de  ce  dernier  n'est  plus  le  même  que 
dans  le  mouvement  elliptique.  Il  faudrait  encore  remplacera  et  trr  respectivement 

par  e  —  -SetcûTH dans  les  autres  termes  de  v  et  r,  qui  dépendent  de  2'C, 

3^,  ...  ;  mais  ces  termes  contiennent  e-,  é\  . . .,  et  la  modification  qu'il  y  aurait 
lieu  de  leur  apporter  serait  insensible.  Enfin  il  n'y  a  pas  lieu  de  faire  la  substi- 
tution en  question  dans  les  perturbations  du  premier  ordre  de  r  et  v,  car  cela 


PERTURBATIONS    DU    PREMIER    ORDRE    DES    COORDONNÉES.  357 

reviendrait  à  tenir  compte  des  carrés  des  masses  perturbatrices.  On  se  bornera 
donc  à  prendre  dans  v  le  même  coefficient  de  sin^  que  dans  le  mouvement  ellip- 
tique, et  l'on  calculera,  comme  on  vient  de  le  dire,  les  coefficients  de  sin^  et 
cos(^  dans  r;  eetcr  resteront  des  constantes  dont  la  valeur  sera  fournie  par  les 
observations.  Ainsi  se  trouve  fixée  d'une  manière  précise  la  signification  des 
quantités  e  et  cr  qui  n'étaient  jusqu'ici  que  des  constantes  d'intégration,  et  dont 
les  valeurs  pouvaient  dépendre  des  procédés  de  calcul  employés. 

144.  Perturbations  de  la  latitude  héliocentrique.  —  La  latitude  héliocen- 
trique  s  est  donnée  par  la  formule 

(21)  sin5  — sintp  sin(^' —  9), 

ou  bien,  en  introduisant  les  quantités  p  =  tangcp  sin 6,  ^  =  tangç  cos  0, 

(22)  sin^=  coso  (^  sinp  — /?cosr). 

Nous  supposerons,  conformément  à  l'usage  généralement  adopté,  que  la  longi- 
tude (^  soit  affectée  de  ses  perturbations,  quand  on  l'emploie  dans  la  formule  (21) 
au  calcul  de  la  latitude;  les  perturbations  de  s  ne  dépendront,  d'après  (22),  que 
des  perturbations  de/>,  q  et  9,  et  l'on  aura 

^  cos©  ,  >         .  ^  s        .  .  -v 

0i5  = ^  (di^ sinp  —  Oip cos v)  —  tang5tang9 c)i<p. 

Si  l'on  a  recours  aux  expressions  de  ^^p  et  ^^q,  formules  (o,  )  du  n°  140,  il 
vient 


ou  bien 

(23) 


2^ — __sin(('-D-T) 

VH-K    .    ,         ,        ,       *'"^f    .      ,      I 

+  2^  — ^ —  sin(r  +  D  — -)+  -^— -  sm5Ô,9  |  -  tang5tang9  ^,9 

—  >  ■ sm(('  — D— t) 

)S5>M  2  ' 


] 


0,  s  —-- 

cos 


© 


r     v^  H  —  K    .    ,         ^         ,  V  - 

^^  2à  — 2~  sïn(»^  + 1>  -  '^)  -  tang5  tang  ^  0,9. 


Le  dernier  terme  de  cette  formule  sera  presque  toujours  insensible,  et,  dans 

les  deux  premiers,  on  pourra  le  plus  souvent  réduire  à  l'unité  le  facteur  — ^. 

Il  restera  à  mettre  dans  le  second  membre  de  la  formule  (23)  pour  {^  sa  va- 


358  CHAPITRE  XXI.  — •  PERTURBATIONS  DU  PREMIER  ORDRE,  ETC. 

leur  elliptique  /+  2esin(/—  tir)  +...,  et,  le  plus  souvent,  il  suffira  de  rempla- 
cer V  par  /;  les  inégalités  périodiques  de  la  latitude  se  trouveront  donc  aussi 
dépendre  d'arguments  de  la  forme  gt-\-^  et  seront  aisément  réduites  en  Tables. 

La  valeur  elliptique  de  s  fournie  par  la  formule  (21)  sera  également  convertie 
en  une  Table  dans  laquelle  on  entrera  avec  l'argument  (^  —  6,  (>  étant  affecté  de 
ses  perturbations,  comme  on  l'a  dit  plus  haut. 

On  trouverait  pareillement,  pour  la  planète  P', 


y  coss'  .^d        2 

/  -^  y  —    —  sin(r'+I)-T')-  lang^'tang^  a, 9'. 


CHAPITRE   XXII.     —    PREMIERS    TERMES    DES    PERTURBATIONS    PÉRIODIQUES.  35c) 


CHAPITRE  XXII. 

PREMIERS  TERMES  DES  PERTURBATIONS  PÉRIODIQUES 
DES  COORDONNÉES. 


145.  Les  perturbations  périodiques  des  coordonnées,  qui  sont  du  premier 
ordre  relativement  aux  masses,  déterminées  par  les  formules  du  Chapitre  pré- 
cédent, se  trouveront  développées  suivant  les  puissances  des  petites  quantités  e, 
é  et  Y]. 

Nous  allons  chercher  les  expressions  analytiques  des  premiers  termes  de  ces 
développements,  en  ne  conservant  que  les  parties  qui  contiennent  linéairement 
€,  é  et  Tj.  Les  formules  auxquelles  nous  arriverons  ont  joué,  à  plusieurs  reprises, 
un  rôle  important  dans  la  Science,  notamment  à  l'occasion  de  la  découverte  de 
Neptune. 

Pour  obtenir,  dans  les  perturbations  des  coordonnées,  les  termes  du  premier 
ordre  par  rapport  à  e,  e'  et  y],  on  doit  conserver  les  termes  du  second  ordre 
dans  le  développement  de  la  fonction  perturbatrice.  Soit  toujours  R<  l'inverse 
de  la  distance  mutuelle  des  deux  planètes  P  et  P';  la  formule  (Sy)  du  n°  123 
donne  précisément  le  développement  de  R,  avec  les  termes  des  ordres  o,  i 
et  2.  Cette  formule  peut  être  condensée  ainsi  : 

(I)     I  4-^(e-4-e'^)2^'*''cosf(/'-?,)  +  ^ee'2p(')cos[f(/'-X)+w-cj'] 

--^■(\^^^^'-'^ç,o%i{l!  -\)-^  %«2b('-i)cos[/(^'-X)  4-2X-2T']; 

l'indice  i  varie  de  —  oc  à  -H  oc;  (iJ  et  ^^'  ont  les  valeurs  o,  i  ou  2;  M^'^p.,  N"^  et  P'*' 


36o 


CHAPITRE   XXII. 


ont  les  expressions  suivantes 


(2) 


0,0 


—  2tA(')— a 


âa 


M'i],  =(2i-i)A('-i)- 


dASi-^ 
da 


I  I  r)Af') 

4  2 


<?« 


4        <?«^ 


MV'.\ 


--  (i  — i)(2j— i)A(''-»^  —  (2i  — i)a 


(?A('- 


(?a 


1  ,  d-^A('-" 

-    «-    ^— ; 

2  aa- 


I                                          I                   (?A(''-2'       1       <}2^('-2) 
M''\  =  7  (4^2-  7/ -+-  2)A''-2)  +  -  (2/-  i)«  — ^ h  7  «2       .  . 


._,,,       I      (?A(''       I    „^-^Af') 

j2A(''-4-  -   a  — r h  7  «^       .    ,    : 

2        da         4          (J(^ 


(i  — i)(2i  — i)A('-')  -a 


da 


2  da^ 


la  signification  de  A^'^  et  de  B^'~'^  est  la  même  que  dans  les  formules  (i5)  du 
n**  119;  on  voit  que  Mj,",,  et  N'"  restent  les  mêmes  quand  on  change  /  en  —  i. 

On  pourra  remarquer  que,  pour  obtenir  la  formule  (i),  on  a  remplacé  /par 
i  —  \,  ou  par  ^  —  2,  dans  certains  termes  de  la  formule  (87)  du  n*'  123,  et  A"' et 
A2'  respectivement  par 

dk^i'  I    ,  d^AC') 

a  — r —      et     ~  a^  — r— r-  • 

oa  2         aa^ 

Soit  Ro,,  la  fonction  perturbatrice  qui  correspond  à  la  planète  P;  d'après  ce 
qui  a  été  dit  au  n'^  124,  le  développement  de  Rj,,,  se  déduira  de  celui  de  R,,  en 

remplaçant  A("  et  A^""  par  A^*'  -  ^2'  et  B'")  par  B «>  -  ~ 

Il  suffira  de  faire  ce  changement  tout  à  fait  à  la  fin,  dans  les  expressions  des 
perturbations  des  coordonnées. 

146.  Nous  allons  appliquer  les  formules  du  Chapitre  XX  aux  divers  termes 
du  développement  (i).  Les  expressions  {d)  du  n"  135  pour  (/,  ç;  et  V  contien- 
nent le  facteur  •/],  comme  on  s'en  assure  aisément;  d'après  les  formules  (/)  du 
même  numéro,  il  en  sera  de  même  pour  §,  ^  et  sinçi5, 0.  Si  l'on  néglige  le  second 
ordre,  ces  formules  (/)  deviendront 


ô,  «  =  4^, 


(3) 


Jip  =  A,         èiZ-=  X -^  -  e^, 


4    " 


eô.nr  =  J". 


PREMIERS    TERMES    DES    PERTURBATIONS    PÉRIODIQUES.  36 1 

Les  formules  («)  du  n*'  135  combinées  avec  l'expression  (i)  de  R<  donneront, 
au  degré  de  précision  cherché, 

A=-      ^-'^a     y--^^4^i— M[/,'p.e?e'P'sin[.-(^'-^)-+-P(^-«)  +  P'(^-tîT')], 
2     y.  .AJ  (p  +  p'  — fH-fV)^       ^^ 

p.            Ad.  p  +  p  —  i  H-  ï  V     da 
(4)    (^^         1^^      y     ^_ ^    Mk''VeP-'e'P'sin[i(^'-^)  +  (3(X-«)+[3'(A~tn')] 

I  2fJL  .^P  +  jS'—  i  +  iV  '"  *■ 

f  =         -— «      y   -5 j-^. Mè'VeP-'e'P'cos[^-(^'->^)-HP(^-«)  +  [3'(X-ro')] 

2      /JL  .^     (3  -H  p'  —  f  +  iV  '  '' 

+  i.  !!l!_iL_e'y  ^.  p(Ocos[i(Z'-X)-h«-GT']. 

2      |JL       I  V  '^^    f  L      v  /  J 

On  a  posé  dans  ces  formules 

On  a  maintenant,  d'après  la  formule  (i  i)  du  n°  143, 

-^—  =  ~ ecos(/  —  co) 1-  esin(/  —  o))  (o,p  +ài£)  +-  eô,e 

a  a  a 

—  [cos()i  —  0))  ôiC  +  sin(X  —  co)eâiGT]  — e[cos(2X —  2  w)  â,e  +  sin(2X  —  2a))e5iCj] 

ou  bien,  en  tenant  compte  des  relations  (3), 

l  -i^  —  ^  —  [â'cos(X  — (,))-h'f  sin(X  — «)]  —  -,  e  -^  cos(X  — w) 
(5)    ;    rt         a       ^  ^  '  ^  ^'       4      « 

(  +  e(A  +  ..l.)sin  (X  —  co)  +  e^l'—  e[y?cos(2A  —  2f,))  -1-  rf  sin  (2X  —  2&))]. 

On  aura  ensuite,  d'après  la  formule  (3)  du  n*'  142,  l'expression  suivante,  pour 
la  perturbation  de  la  longitude, 

ô,  (^  =ôip  +  ô,e  4-  2ecos(X  —  w)(ÔjP  -+-  ô,e)  -4- 2[sin(X— co)  ^^e  —  cos  (X  —  ùj)e(3, cr] 

5 
H —  e[ sin (2)1  —  2w)  ôjC  —  cos(2X  —  2w)  e<5,cT] 

T.  -  I.  46 


362  CHAPITRE    XXIT. 

OU  bien,  en  tenant  compte  des  formules  (3), 


(5') 


<5,  r  =  A  + 1.1.  H-  2['A''sin(À  —  «)  —  Jcos(A  —  w)] e  —  sin(A—  w) 

+  2e(A  +  cl.)cos(A—  w)  +  -  e^+  -  e[':i' sin(2X  — 2co)  — .f  cos(2X—  2w)]. 


147.  Il  n'y  a  plus  qu'à  remplacer,  dans  les  formules  (5)  et  (5'),  4^,  A,  JU,  §,  f 
par  leurs  expressions  (4)-  On  donnera  à  ^  et  ^'  les  valeurs  o,  1,2,  en  ne  rete- 
nant que  les  termes  du  premier  ordre;  on  aura  à  effectuer  des  transformations 
très  simples  par  des  relations  telles  que 

cos(X-w)2Q"'^cosi(^'->^)=^      \  ^W^  +Q(-')]cos[/(/'-X)-hÀ-w], 

qui  se  simplifieront  encore  sil'ona  Q^'^  =  Q-'^  ou  Q'~''  —  —  Q''^ 
Dans  le  calcul  des  quantités 

y?cos(X  —  w)  4-  ^sin(X—  w), 
9?sin(X  —  (ù)  —  .fcos(>.  —  w), 

les  deux  termes  multipliés  par  Mp|p.  se  réduiront  en  un  seul  ayant  pour  argu- 
ment 

i(/'  — X)4-([3-i)(X-co)  +  i3'(X-CT'); 

les  deux  termes  multipliés  par  P^'^  se  réduiront  aussi  à  un  seul  argument 

i{l'  —  l)  +X  — ro'; 
il  y  aura  des  réductions  analogues  pour  les  quantités 

y?cos(2>,  —  2(o)  4-  .f  sin  (2>.  —  2  w), 
<JPsin(2A  —  20))  --  icos(2?i  —  aco). 

On  trouvera  ainsi  les  expressions  suivantes  dont  nous  donnons  le  détail  pour 
guider  le  lecteur  : 


J^  m'      a 

a         \i 


7^7,  2  M'o%  COS. •(/'->,) 

-^  7  ""''  H  r-^rhr^  ^«' >  ^°'  t'"^^' ~  ^^  "'"  ^  -  ^'^ 


PREMIERS    TERMES    DES    PERTURBATIONS    PÉRIODIQUES. 


363 


et 


A  + A 


(6') 


(7) 


(7') 


(8) 
(8') 

(9)   ■ 
(9') 

(10) 

(lo') 


-V) 


^M' 


da 


-rsini  (/'-}.) 


^  ^d  |_2(i  —  i  4- ïv)       "'*  (}a    J  I  — f  +  fv         ■-   ^  '  J 


[^rcos(A  — w)  -j-#sin(>;  — w)] 


—      —  ae 
F- 


2     ]JL  .AiJl_f(l—  v)  2  —  f+iV         *''J  L     V  /  J» 


2  [  ^r  sin  (  X  —  w  )  —  .f  cos  (  >.  —  0)  )] 

"''        y  ■ \ ^  Wl\  sin i{l'-l) 


F- 


m' 
2  —  «e 


V  [v    '     N  N''' :'^ M'/'ol  sin  [f  (^'  -  X)  +  >.  -  co] 

.^Li(i  — v)  2  —  iH-iV        ^'"J  L    V  /  J 

-'  «^'  s  [-r-* — -X  P'" ^ — -  MV\1  sin[i(/'-X)  -h>.  -CT'], 


3     -l' 
7' 


^  cos(>.  -  co)  =-  7  —  -—  e  y  M';'  cos[i(^'  -?■)  +  >■  -  w], 


e  '^  sin(>.  -  oj)  =  -  -  —  — —  e  V  M'"„  sin  [/(/'->.)    1-  ).  -  o)!. 


e(A  +  -X)  sin(}.  —  m) 

;a.    1  —  V      -^  [_2(i  —  v)      "'"  <)«     J   f  *-    ^  '^  ■* 

2 e  (  A  4-  Ao )  COS ( ?.  —  C) ) 

eq:  ^  1  ^l!  «e  y L^  M[%cos[i{l' -l)  -h  7  -  col, 

--  e i  --  7  —  ae  y ^ ^  M''\,  sin  [« ( ^'  —  X)  4-  X  -  w] 


364 
et 

(") 


CHAPITRE    XXII. 


—  e[(Jtcos{2'k  —  200)  +#sin(2>i  —  2w)] 

'  —  aeV 1 r-M'/'oCOs[/(/'-}.)-(>^-w)] 


2     |7. 
1     //i' 

2  TT 


aeV 1 — ^M'-i'cos[/(/'-X)  +  (X-co)] 


e  [ y?  sin  (  2  À  —  2  (0  )  —  #  cos  (  2  A  —  2  co  )] 


(II') 


^  '  _    _ 

-  7  —  «e  y 1 r-  M'/'o  sin[/(/'-  l)  -  (X-  w)] 


On  n'aura  plus  maintenant  qu'à  faire  les  sommes 
et  l'on  trouvera  sans  peine 

"2 


m;/,'o - ,,.   ;_,  .-^.^ M'/.'„J  cosi(^'- X) 


2(1  —  /h-  iv) 


--2|-î(T^)[-7(r^]Mi'.'. 


(I) 


^M 


i{i  —  y  )        da 


{a) 


I  —  f  H- fv       ""        2(1 +  f  —  « 
I  , . , .,  I 


.^  |_i  — <  +  fv     "•' 


2  —  l  -h  IV 

I 


M 


2,0 


/(I-V) 


N('M  cos [i(/'->0 +>•-«] 


1.1 


-^ r  PC)   1  COS  [/(/'->.)+>> -^']  • 

f(i  —  y)        J 


Oj  ^' 


2(2  —  f'+fv) 

^   ''''^1  i-v[i('-v)        2j^^^«'«   ^/(i-y)""     <^a 
+  77 ^; r-  fi  +  6       '~'   ■  )  M'/'o 


(«') 


^M',V„ 


■^"1,0 


I  —  f  H-  i  V        da  4  (  I  +  '  —  i  V  ) 

- ? — ^  M'/'o  4-  T--^  N")  !  sin[i(^->0  +  X- w] 

2— f-t-fv        '        f(i  — y)  ) 


""^  ZiL2(i-/+fy)^^«'''        i_,  +  ,v'' 


da 


_  _ 1 ^  M'/\  +  T— ^—  Pf'^  1  sin [/(/'-}.)  +X-ro']. 

2  —  i  -\-  IV      *''       f(i  —  y)         J 


PREMIERS    TERMES    DES    PERTURBATIONS    PÉRIODIQUES.  365 

148.  Il  faut  maintenant  remplacer,  dans  les  formules  («)  et  (a),  M[/'o,M',"„,  ...,P''> 
par  leurs  valeurs  (2). 
Il  convient  de  poser 

(12)  ^         i—iv  =  Zi, 

et  de  mettre  partout  - — r^  au  lieu  de  v. 
L'expression  de  -^  prendra  la  forme 

(5,  /■  1  /«'  v*     /^  W   If  ■>    N 

-^—  =  -      >    LiCOSl(l'—A) 

—  e'^EiCOs[iil'-l)-}-l-ny']; 
un  calcul  assez  long,  mais  qui  ne  présente  aucune  difficulté,  donne 

(>/=::  — -. r  aA^'M a^  —\ — > 

*  Zi{\  —  z^i){Q.  —  Zi)         ôa  2Zi{2-~Zi)  Oa- 

Zi{l—Zi){2  —  Zi) 

izi-i  ,  f)A('-»)  I  ,,  ^^A''-') 

a-   r —    H ; r    «•* 


Zi{i  —  zi){2  —  Zi)  da  2Zi{2—Zi)  da- 

On  peut,  si  l'on  veut,  changer,  dans  C<,  /  en  —  i,  par  suite  s,  en  —  z^,  et  rem- 
placer C/  par  ^(C/  H-  C_/)  ;  on  trouve  ainsi 

2faA(')  H- ^/a^  — j — 
(c.)  C.=  -  ^" 


5,(1-5?) 
L'expression  (a')  de  §,(^  prendra  de  même  la  forme 


^i*'~  ::  ^     2  F«sinf(^'->-; 


1  m' 

2  TT 
(//)                               {              -f- —  e  y  G,sin[/(r->.)  +  X-co] 


366  CHAPITRE    XXlI. 

et  le  calcul  direct  donnera 

F,-  =  « ^- ^  a  A")  -+ a-  — ^—  , 

,     ,  _  ^•x;f4-3(t-2)3?+2(f-  +  6)^,  — 12     ^  aA<^       I  3  J^A(') 

H,.z=  (.•-!)  (2.--  I)  ^J-2^+4  ^^(.-1) 

^  '  '2Zi{i—ZiY{'2  —  Zi) 

(f_,)2?4-2(/  +  i)5,  — 4     ,  M"'-"  I  ,  d-A('->) 

_L_     J_ 1 t i 1 (l-    Q*     I 

'2Zi{i—ZiY{i  —  Zi)  âa  Zi{i^Zi){2  —  Zi)  dà" 

On   peut,  si  l'on  veut,  changer,  dans  F,,  i  en   —  i,   et   remplacer  F/  par 
^(F,  —  F_/);  on  trouve  ainsi 

<?A(') 


f(s?  +  3)aA('^4-2^,-a5 


{c\)  F, 


da 


Zj  (i  — z]) 


149.  Les  formules  (a)  et  (a')  sont  en  défaut  lorsque  i  —  o,  car  certains  termes 
contiennent  «en  dénominateur. 

Il  y  a  lieu  de  reprendre  la  formule  (i),  d'y  faire  i  =  o  et  de  considérer  à  part 
les  termes  correspondants;  on  trouve  ainsi 


(12) 


'2  2  2  2 

4-  -2]  M;r:r,;i.e?e'P'cos[|3(>.-a))  +  (3'(X -ro')]4-  -  rj^  B")  cos  (2).  -  2t')  ; 


fl  et  fl'  ne  devront  pas  être  nuls  simultanément,  puisqu'il  en  résulterait  une 
partie  constante  dans  RJ,  et  que  cette  partie  constante  a  été  mise  en  évidence 
et  désignée  par  ^A^^K 

On  tire  des  formules  (a)  du  n°  134,   en  y  remplaçant  Ro,,  par  l'expres- 
sion (12), 

f         m'  m' 

'^  =  —  aM',»'  ecos(X  -  w)  +  —  aM'"',  e'  cos(X  -  gt'), 

A  =--  ^aM'<"oesin(>.-a))--  —  aM'°' e'sin(),  -  w'), 
2    jx         ''"  2   p.         "''  ^  ^ 

A  — a^  —^ —  ni a*  ——■  e  sin(A  -  w) «''      /•'  e'sin(A  —  w') 

[j.         aa  IX  aa  '       \j.  da  ^  ' 


et 


PREMIERS    TERMES    DES    PERTURBATIONS    PÉRIODIQUES. 

i  —"—  laW^e-^-  -  aP(o)e'cos(w  — gt')    nt 
•    ^   L  2  J 


367 


2    |jt. 


2     [X. 


-  «  2  p4^  ^^fô'  ^^-'^'^'C0S[[3(X  -  r^)  +  [3'(X  -  HT')]. 


Il  n'y  a  plus  qu'à  substituer  ces  valeurs  dans  les  formules  (5)  et  (f/);  voici  les 
principaux  détails  du  calcul  : 

[(ecos(A-co)-t-^sin(X--c.j)]=—      —  r«N('>)esin(>>  -  w)  +  ^  aPto  e'sin(>,  —  tu')  1  nt 

_  i  ^  r « M'i^'o  +  aM^«'o  ecos (>,  -  w)  +  -  aU\^\  e' cos (>. - nr' )] , 
2  ^  L        '  '  2  I 

[Çsin(>.  — co)  — .f  cos(>i  — w)]^—  2  —  raN«"ecos(X  — w)-H  ^  aP(«>e'cos(X— ra')  1  «f 

^  r«M'2",i,esin(X-a))  +  ^  aM'i«>'sin(>.-cj')l» 


m' 


3     Z 

7z  e  —  cos  (A  —  w)  =0, 

3      « 


-  e  —  sin(X  —  co)  =  o, 
2      a 


m'  dk'-^i 

e(AH-  -t)  sin(>i—  co)  =  —     —  nta-  — r —  e  sin(X  —  w), 

m'  (?A^**^ 

2  e  (A  -H  4.>)cos(>^—  &))  —  —  2  —  nta-  — r —  ecos(>>  —  w), 


ecj?=  l  'Hl  «M'"' ecos(X-o)), 
\  ei  =i\~  aMVoesin(X  —  co), 


—  e[^cos(2>.  —  2w)-f-rfsin(2A  —  2co)]=r aM',"'„ecos(X  —  w). 

2   ^ 

-  e['rsin(2>.  —  2w)  —  Jcos(2>.  —  200)]  =  -(-  -  —  aM'",'oesin(X  —  w). 

2  q     U,  ' 


368 

CHAPITRE 

XXII 

On 

trouve 

finalement 

a 

m' 
—  —  n 

F- 

t     (aW^  +  a^ 

da    ) 

esin(>i  — 

.0  + 

èiV  = 


2  J  2     |Jt.  *'" 

m'       ^A^o)  m'       r/  rîAto-^X  I  1 

--  a'-^^  nt-2  —  nt\  (  aN^oJ^  «^i^  )  ecos(X-«)  +  -  «P(o)e'cos(A- cr') 
IX  da  f^       L\  aa  /  2  J 

m' f  ,  (?M<»'o  „,.,\      .    .^ 

-  —  (  «-  -^  +  «M'/,U  esin(X  -  co) 

—  (  ^  aM;,Vi  +  «'  — ^^  +  ^  « M'i«\  j  e'  sin  (>.  -  gt'  ]  • 

Si  l'on  remplace  N^"^  P'"\  M'"),,  •  •  •  par  leurs  valeurs  tirées  des  formules  (2), 
on  trouve  aisément 


è,r  I  m' 

-^  = nt 

a  ^    J^ 


3  a-  —- 1 —  a^  — - —     e  sin  (  A  —  co) 

\  aa         2  aa^  / 


(i3) 


aA(')  —  a}  —z a^  — -— ,-     e'sm(A  —  rs') 

da         2  Oa^  J  J 


I  m'    „  ()A(»^        I  m'/o    .^A^")       i    ,  aU«» 


-1 ^       A  f 

2   /x  aa  4   P' 


;  —    3a 


<)«         2        da^ 


j  ecos(X  —  oj) 


fjL  da 


(i3') 


—  7  —     3aA")— 3a^  — ^ a'  — c— r-    e'cos(A  — gj'), 

4    fJi    \  da  2  da^    / 

,       m'       r/„    ,dA(«'        I     ,  d^Af°)\  .^ 

«/ nt\\5a'  —^ \ —  a*  — v~?—     ^  cos  (A  —  w  ) 

^         L\  da         2         da^    / 

/    AH)         2^A"^        '     ^d^'AoX    ,        ,, 

3  m'/  ,dA(o)        I     ,  d^AO'X      .    ,, 

H a*  — i 1 —  a'     ■■   .,       esin(A  —  w) 

2    jjL  \        da         2         da^    / 

e'sin(A  — gj'). 


2aA<'^ —  ia^  -^ -;-  a'  — ^r—r- 

oa  4  àa'' 


150.  On  a  expliqué  dans  le  Chapitre  précédent  comment  on  peut  faire  dispa- 
raître de  S,  V  les  termes  en  sinX  et  cosX,  pour  les  reporter  uniquement  sur  §,  r\ 
nous  allons  opérer  ce  changement.  Soient c,  etc^  les  coefficients  de  ecos(X  —  co) 

ete'cos(X  —  cT')dans  -^»  s^  et^'j  les  coefficients  de  esin(X—  w)  ete'sin(X  —  m') 
dans  ô,  v.  Si  nous  changeons  <?  et  cr  en  e  -t-  Ae,  et  ro  -+-  Acr,  -^  et  S,  ç^  deviendront 


(i4) 


.c,ecos(A — co)  4- c'ie'cos(?i  —  gj') —    Aecos(A  —  w)  —    eAnTsin(A  —  «)  +  ..., 


ôjt'^:  ...5,  esin(A—  w)  -+-  s\e'  sin  (A  —  cr')  -i-  2Aesin(A  —  w)—  2eAnTC0s(A  — co) 


PREMIERS   TERMES    DES    PERTURBATIONS    PÉRIODIQUES.  369 

Si  l'on  égale  à  zéro  les  coefficients  de  sinX  et  de  cosX  dans  S,  v,  on  a  deux  équa- 
tions d'où  l'on  tire  aisément 


(.5) 


\     Ae  =r [^lÉT  +  5',  e'cos(w — w')], 


eAcj=      -5^e'sin(oL)  —  nr'); 


en  reportant  ces  valeurs  de  Ae  et  eAcr  dans  la  formule  (i4)'  il  vient,  après  ré- 
duction, 


a 


.4-  (ci+  -  5i  j  ecos(>.  —  co)  -h  (c'i  -h  -^'i  ]  e'cos(/  —  cr')  +. 
On  trouve  d'ailleurs 


1  I   m'    ,  d^A*») 

2  4   i^  t'a- 

c,  H-  -  5,  =  7  —    aAC)  —  «2  — .: — •  —  a'  — v-^- 
2    '       4   p^   \  da  da- 


Il  convient  de  poser 


/        .       2    ,  <?A(«)       I    ,  d^kw 


(^) 


-/'=^  (^aA(') 


a^  — ^^ a 


da 


âa" 


t/a  2  aa^ 


D  =aA(») 


da  2  da^    ' 


alors,  si   l'on    tient  compte  des  changements  réalisés  par  l'introduction  des 
valeurs  (i5)  de  Ae  et  e  Acr,  les  formules  (i3)  et  (i3')  donneront 


(16) 


î,r       I  m'    ,(?A(»)        I  m' 

—  = a^  — r 1 

a        2    IX         da  2  IX 


(  C  —  2a^  —^ —  ) 
V  da  J 


2a'  —^ —  ]ntesin{l  —  (ji)  H D/i/e'sin(Â  — gj  ) 


—  ~[f-^  î"^    -^^  j  ecos{l  -  (^)  -  --  f  e'  cos{l  -  m'); 


(16')  Ô,r 


—  a*  ^ —  «i  H (  C  —  2  a'  — r- 

IX         da  IX  \  da 


(  C  —  2a'— j —  1  ntecos{l  —  cù)-\ D nte' cos{l—rs'). 


Ces  valeurs  de  ^-  et  S,f  devront  être  ajoutées  aux  valeurs  (b)  et  (6')  trouvées 

plus  haut. 

T.  -  1.  47 


370  CHAPITRE   XXII. 

Les  expressions  elliptiques  de  r  et  (^  sont  d'ailleurs 

(17)  -  =  i  —  ecos(A  —  w) +.  . .  , 

(17')  V  =z  nt -h  e -\- 2esin{l — (o)+.... 

11  convient  de  poser,  comme  on  l'a  déjà  fait  au  n**  141, 

(18)  „(^,__.a.  __j=.„. 

On  calculera  a,  par  la  formule 

nia]  =  n^a^, 
ce  qui  donnera 

Désignons  par  >.,  ce  que  devient  X  quand  on  y  change  n  en  /i,  ;  nous  aurons 

cos(>.  —  w)  =  cos[>.,—  w  +  (/i—  «i)^]  =  cos(>.i  — w)  —  (/*  —  rti)^sin(Ai  — co), 
sin(>i  —  w)  ■=  sin[Xi—  co  +  («  —  «1)^]  =  sin(X,  — w)  -h  (/i  —  «i)^cos(Ai  —  w), 

ou  bien,  en  vertu  de  la  relation  (18), 


(20) 


m'       <?A^<" 
COS(X  — w)  =:COs(>ii—  (o) a^  -^ —  nt  sin(>i—  w), 

sin  (>;  —  0))=  sin  (X,—  w)  h «^  ^^ — ntcosili—  w). 


Si  l'on  effectue  les  substitutions  (18)  et  (20)  dans  les  formules  (17)  et  (17')' 
on  trouve 


(2J) 


(21') 


r  ,.  ,       2  //i'     ,  ^A^o)        2  m'     „  JA^o)  ,-  , 

—  =  I  —  ecos(A.  —  u))—  TT  —  a^  — ; 1-  ^  —  a-  — ^ —  ecos(Ai  — •  oj) 

«1  ^  '       3    /JL  ()a  3    ]ji  da 

H a^  —:: —  ntesiniA,  —  w)  +  . . . . 

r:=  «1  /  4-  2  +  2  e  Sin  (A,  —  &))  H cr  — r —  nt 

y.  oa 

2  m'    ,  dAC»  ,^ 

H a^  — s —  f^t^  COS(Ai  —  w  )  -h .  .  . . 

fj.  ôa 


Les  trois  derniers  termes  de  l'expression  (21)  se  réduisent  avec  des  termes 
correspondants  de  la  formule  (16);  il  y  a  des  réductions  analogues  pour  v  et 


PREMIERS    TERMES    DES    PERTURBATIONS    PÉRIODIQUES.  3']l 

BiV  et,  finalement,  on  peut  prendre,  en  supprimant  les  indices  de  /z,,  «2,  etX,, 

-i-  = «^  — ^; 1 Cntesm(A  —  w)  h D rite' sin(l  —  rrs') 

a  <o   ix  aa  1    u.  2    u 

/ecos(X  —  co) f'e'  005(1  —  cr')  ; 

(/')  §  i^—  —  Cntecos(l—M)  H Bnte'  cosll  — m') . 

Les  expressions  de  -^  et  de  <5,ç'  qui  résultent  des  formules  {b)  et  (/)  d'une 

part,  {b')  et  (/')  d'autre  part,  sont,  comme  on  s'en  assure  aisément,  identiques 
à  celles  que  Laplace  a  trouvées  par  une  autre  méthode  dans  le  n*^  50  du  Livre  II 
de  la  Mécanique  céleste,  si  l'on  a  égard  à  ce  que  Laplace  représente  par  —  A^'^ 
ce  que  nous  avons  désigné  par  +  A^'^  Nous  aurions  dû,  pour  nous  conformer  à 
l'usage  adopté  aujourd'hui  et  d'après  ce  que  nous  avons  dit  au  n**  142,  ne  pas 
faire  sortir  des  signes  sinus  et  cosinus  dans  les  expressions  de  §,  r  et  §,  v  les  inéga- 
lités séculaires  de  cr;  nous  l'avons  fait  cependant,  mais  uniquement  pour  retrou- 
ver les  formules  de  Laplace. 

151.  II  reste  enfin  à  tenir  compte  de  la  seconde  partie,  Rq,,  —  R,,  de  la  fonc- 
tion perturbatrice.  Il  suffira,  comme  nous  l'avons  dit,  de  remplacer  A<*'  par 

A^'^ ji'  Nous  pourrions  nous  en  tenir  à  cette  indication;  mais,  la  connais- 
sance des  perturbations  de  r  et  ^^  provenant  de  la  seconde  partie  de  la  fonction 
perturbatrice  peut  être  utile  dans  certaines  recherches,  et  nous  allons  faire  con- 
naître les  expressions  de  ces  perturbations. 

Il  faut,  en  somme,  diminuer  aA^*'  de  -r^»  et  a^  —5 —  aussi  de  -77:  a^     ^  ,    res- 

a'^  da  a'-  da^ 

tera  le  même. 

Il  n'y  a  donc  qu'à  chercher  dans  les  expressions  {b)  et  (6'),  (/)  et  (/')  les 

parties  qui  contiennent  A^'^  ou  A'~'^  ;  on  trouve  ainsi  sans  peine,  pour  — > 

I   tu/  nz'  ni' 

(Cl  4- C_,)cos (/'—>.)  4-  —  Diecosf/'  — w)  -\ D_iecos(—  /'  +  2X  —  w) 

2/Jl^  '  [).  ^  ^  ' 


H Eîe'cos(2/'-X-cT')-— /'e'cos(X  — ct'), 

p.  p. 


et  pour  ô,r, 


-  —  (F,--F_,)sin(r-X)  +  —  G,esin(/'-w) 

2     jJL  [J.  ' 

m'                                                  îii' 
-\ G_,  esin(—  /'-h  2>i  —  oj)  H H2e'sin(2/'  — X  —  cj'), 


372  CHAPITRE    XXII. 

Si  Ton  remplace/'  par  son  expression  {d),  et  G,,  C_,,  D,,  ...  par  leurs 
expressions  (c'),  et  qu'on  fasse  en  même  temps  la  modification  indiquée,  on 
trouve 


/  ô,  /• m'  0} 

a         \L  a'' 


cos  (  /'  —  A  )  M — — r^- — e  cos  (  r  —  (o) 


_v(i— v)(2  — y)  v(i  — v)2(i  +  y)(2  —  v) 


{g)   {  4-  -7 r^T ,.3    -'      ecos(— r+ 2A  — 00) 

^®  '    >  v(i  — v)^(2  —  y)  (3  —  y) 


e'cos(2/' —  \  —  57')    ; 


2y(i  —  y)(i  —  2  y) 

m'  a^  ï         y* — ^v  +  6       .    ,  ,,      ^,  y^— Sy^— y  — o  .    ^  „         ^ 

|jL   a ^  L      '-'('  —  "n  \^  —  '■')  2y(i  —  y)-(i-hy)(2  —  y) 

,    „   ,  3  y*-9y'+33y2— 5iy  +  3o      .    ,      „        . 

^■^  '   >  2     y(i  —  y)  (2  —  v)  (3 — y) 

2y'— 4y  +  3        ,   .    /    ,,      ^  ,."1 

1 Vi ^  e'sin(2Z  —  A  — gt')    . 

v(i  —  v)(i  —  2y)*  J 

n' 

V  désigne  toujours  dans  ces  formules  le  rapport  —  • 

En  résumé,  les  valeurs  complètes  de  -^  <èi^^v  seront  données  : 

1°  Par  les  formules  (^)  et  (//)  dans  lesquelles  on  donne  à  i  toutes  les  valeurs 
entières  positives  et  négatives,  excepté  zéro; 
2°  Par  les  formules  (/)  et  (/); 
3°  Par  les  formules  (^)  et  {^g')- 
On  devra  ajouter  l'expression  de  o,  r  à  la  valeur  elliptique 

a     I  H —  e^ —  ecos(^  —  ûj) e'cos(2>v  —  2co)   1  .  .  .     , 

et  de  même  celle  de  S,  v  à  la  valeur  elliptique 

5 

/-H  2esin(X  —  w)  4-  7  e^sin(2X  —  2w)  -I- . .  . . 
4 

152.  Nous  dirons,  pour  terminer,  quelques  mots  sur  le  calcul  des  perturba- 
tions de  la  latitude  s,  toujours  avec  la  même  précision. 

On  a 

sin5  =  sin9  sin(t- —  0); 


d'où,  en  supposant  v  affecté  de  ses  perturbations,  et  remplaçant  par  l'unité  les 

ôj,ç=:  sin((' —  0)  <5|  9  —  cos((' —  9)sin95i9 


facteurs  — ^~  et  — ^> 

C0S5  C0S5 


PREMIERS   TERMES    DES    PERTURBATIONS    PÉRIODIQUES.  SyS 

OU  bien,  en  vertu  des  formules  (2)  du  11°  138, 

(23)  ôi5  =  (S  + V)sin(r  — -)  — gcos(r4-T). 

Or,  quand  on  remplace  Ro,,  par  l'expression  (i)  dans  les  trois  dernières  for- 
mules (a)  du  n°  134,  on  trouve 


G  =  i  ^  sin  -  J  y  S ] r-  aB('->)  cos[/(/'-  A)  +  aX  -  2t']  +  -  aB^»'  cosfaX  -  2z')\, 

V=:i— sin-J  y  —!—.a\i')cosi{l'-l), 

2    IX  2        Jmà  V  —  I 

(^^)   \  (?^_i^sin-JaB(^)/^^^--  — sin- jI '—  y  4  aB^'-')  sin/(^'~  X) 

1''  2     \t.  2  2     IX  2        {  V  —  I    ^^    l 

+  y \ — r-aB('-i)sin  [«■(/'- A) +  2X-2t'1 

Jmà  2 —  l->r  IM  \.    \  I  J 

H- -aB(*)sin(2X  — 2t')  |. 

Dans  ces  formules  (24),  «prend  toutes  les  valeurs  entières,  excepté  zéro. 
Il  n'y  aura  qu'à  porter  dans  la  formule  (23)  les  valeurs  précédentes  de  c^  +  V 
et  Ç;  on  devra  remplacer  A'*'  et  B'"'  respectivement  par 

Ad) ^,     B«»—  — . 

a^  a  ^ 


374  CHAPITRE    XXIII. 


CHAPITRE  XXIII. 

DÉCOUVERTE   DE   NEPTUNE 


La  découverte  de  Neptune  a  marqué  une  époque  remarquable  dans  la  théorie 
de  la  gravitation,  à  laquelle  elle  a  apporté  une  confirmation  éclatante.  Aussi 
croyons-nous  devoir  lui  consacrer  un  Chapitre  spécial,  qui  trouve  ici  sa  place 
naturelle,  car  cette  découverte  prend  sa  source  dans  les  formules  du  Chapitre 
précédent. 

153.  Le  i3  mars  1781,  W.  Herschel  rencontrait  accidentellement  la  planète 
Uranus  dont  le  disque  sensible  avait  attiré  son  attention. 

Quand  l'orbite  de  cette  planète  fut  connue  approximativement,  on  constata 
qu'avant  sa  découverte  elle  avait  été  observée  vingt  fois  comme  étoile  fixe  de 
6^ grandeur,  depuis  1690  jusqu'à  1771,  par  Flamsteed,  Bradley,  Mayer  et  Lemon- 
nier.  Vers  1820,  Bouvard  entreprit  la  théorie  de  cette  planète,  en  prenant  pour 
point  de  départ  les  expressions  analytiques  que  Laplace  avait  données  quelque 
temps  auparavant  dans  le  tome  III  de  la  Mécanique  céleste,  pour  les  perturbations 
d'Uranus  causées  par  Jupiter  et  Saturne. 

Bouvard  disposait  donc  de  quarante  années  d'observations  régulières  mo- 
dernes (de  1781  à  1820),  et  de  vingt  observations  anciennes,  échelonnées  entre 
1690  et  1771.  Ces  dernières  étaient  évidemment  inférieures  aux  premières  en 
précision  ;  cependant  elles  rachetaient  cet  inconvénient  en  raison  de  la  grande 
extension  qu'elles  donnaient  à  l'arc  observé  de  l'orbite  d'Uranus. 

Bouvard  construisit  ainsi  les  Tables  d'Uranus  dont  les  astronomes  se  sont 
servis  pendant  un  quart  de  siècle;  mais  il  ne  put  pas  les  établir  d'une  façon 
satisfaisante  :  il  lui  fut  impossible  en  effet  de  représenter  à  la  fois  par  les  mêmes 
formules  les  anciennes  observations  et  les  modernes.  N'arrivant  pas  à  concilier 
les  deux  systèmes,  Bouvard  prit  le  parti  de  rejeter  entièrement  les  observations 


DÉCOUVERTE  DE  NEPTUNE.  375 

anciennes,  et  il  fonda  ses  Tables  uniquement  sur  les  quarante  années  d'observa- 
tions méridiennes  : 

«  Laissant,  dit-M,  aux  temps  à  venir  le  soin  de  faire  connaître  si  la  difficulté 
de  concilier  les  deux  systèmes  tient  réellement  à  l'inexactitude  des  observations 
anciennes,  ou  si  elle  dépend  de  quelque  action  étrangère  et  inaperçue,  qui 
aurait  agi  sur  la  planète.  « 

II  ne  fut  pas  nécessaire  d'attendre  longtemps  pour  prononcer;  dans  l'espace 
d'un  petit  nombre  d'années,  des  erreurs  sensibles  se  manifestèrent,  dont  la 
valeur  augmenta  graduellement,  si  bien  que,  vers  i845,  la  longitude  d'Uranus 
calculée  par  les  Tables  de  Bouvard  différait  d'environ  2'  de  la  longitude  ob- 
servée. Les  Tables  qui  ne  représentaient  pas  les  observations  anciennes  étaient 
donc  également  impuissantes  à  représenter  l'ensemble  des  observations  mo- 
dernes. Il  devenait  probable  que  la  planète  Uranus  avait  été  soumise  à  quelque 
action  <(  étrangère  et  inaperçue  w. 

La  question  de  l'irrégularité  des  mouvements  d'Uranus  se  trouva  ainsi  mise  à 
l'ordre  du  jour.  Dans  le  courant  de  l'été  de  i845,  Arago  la  signala  d'une  ma- 
nière pressante  à  Le  Verrier,  qui,  dans  ses  premiers  travaux,  venait  de  révéler  un 
talent  de  premier  ordre.  C'est  vers  cette  époque  que  Bessel  écrivait  à  de  Hum- 
boldt  : 

«  Je  pense  qu'un  moment  viendra  où  la  solution  du  mystère  d'Uranus  sera 
peut-être  bien  fournie  par  une  nouvelle  planète,  dont  les  éléments  seraient 
reconnus  par  son  action  sur  Uranus  et  vérifiés  par  celle  qu'elle  exerce  sur 
Saturne.   » 

154.  Le  Verrier  se  mit  à  l'œuvre;  redoutant  quelques  inexactitudes  dans  les 
calculs  de  Bouvard,  il  entreprit  d'abord  de  démontrer  d'une  manière  indiscutable 
que  l'ensemble  des  observations  méridiennes  d'Uranus  ne  pouvait  être  repré- 
senté par  une  ellipse  dont  les  éléments  varieraient  en  vertu  des  seules  actions 
perturbatrices  de  Jupiter  et  de  Saturne. 

Les  erreurs  de  la  latitude  tabulaire  d'Uranus  pouvaient  être  annulées  à  très 
peu  près  par  des  changements  dans  l'inclinaison  de  l'orbite  et  dans  la  longitude 
du  nœud,  assez  faibles  pour  n'avoir  aucune  influence  sur  la  longitude  d'Uranus. 

Soient  donc /2,  i,  e  et  rs  les  quatre  autres  éléments  elliptiques  adoptés  pour 
Uranus,  v  la  longitude  calculée  avec  ces  éléments  pour  l'époque  t  ;  si  leurs  valeurs 
exactes  sont  représentées  par  n -+- An,  £  H- At,  e -h  Ae,  gj -t- Aw,  la  longitude 
elliptique,  calculée  exactement,  sera 

dv   j,  dv  ■         âv  .  <)v    . 

t»  -h  ^-  An  4-  -j-  Ae  +  -5-  A<?  -j-  -r—  Agt: 
an  as  de  duy 

les  coefficients -3-,  ^'  X'  J~  ^^"^  ^^^  fonctions  connues  de  t  et  de  n,  £,  e,  w. 


376  CHAPITRE    XXIII. 

Soit  <i  la  perturbation  en  longitude  causée  par  Jupiter  et  Saturne  ;  désignons 
par  ('0  la  longitude  déduite  des  observations  pour  l'époque  t.  On  devrait  avoir 

(1)  (-•  +  y;  -f-  -v-  A/i  -H  3-  As  4-  -Y-  ^e  +  -.p-  AcT  —  i\=  Vc—  ^'0=0; 

an  as  de  ans 

autant  d'observations,  autant  d'équations  de  cette  forme,  contenant  au  premier 
degré  les  quatre  inconnues  An,  As,  Ae,  Agt. 

Le  Verrier  avait  repris  avec  un  soin  méticuleux  le  calcul  des  perturbations  de 
la  longitude  causées  par  Jupiter  et  Saturne,  de  sorte  qu'il  était  bien  certain  des 
valeurs  des  quantités  ^S.  Il  eut  un  total  de  209  équations  telles  que  (i),  fournies 
chacune  par  une  observation  méridienne  faite  entre  1781  et  i845. 

Il  groupa  les  équations  voisines,  10  par  10,  à  peu  près,  de  façon  à  n'avoir 
que  26  équations  normales,  correspondant  à  un  nombre  égal  d'observations 
idéales  beaucoup  plus  précises  qu'une  observation  isolée. 

En  combinant  convenablement  ces  équations,  il  obtint  des  valeurs  plausibles 
des  inconnues  qui,  substituées  dans  les  équations  individuelles,  donnèrent  les 
résidus  suivants,  valeurs  dei\  —  ^'^  : 


Tableau  (A). 

1781-1782 

-1- 

•M,  5 

1813-1815 

•   -H  4,5 

1783-1784 

-1- 

10,8 

1816-1817.... 

•Hr  6,0 

1785-1788 

-i- 

2,0 

1818-1820 

, .   -1-3,8 

1789-1790 

— 

8,1 

1821-1823 

••  -^   1,7 

1791-1792 

— 

7,8 

1824-1827 

..   -7,6 

1793-1794 

— 

10,5 

1828-1830 

,.   -7,3 

1793-1796 

— 

10,1 

1835-1835 

..   -4,5 

1797-1801 

— 

6,7 

1835-1836 

..   -4,7 

1802-1804 

— 

3,4 

1837-1838 

,.   —  2,1 

1804-1806 

— 

0,4 

1839-1840 

,.   -+-  0,7 

1807-1808 

-+- 

3,1 

1841-1842 

-h   1,5 

1808-1810 

-+- 

3,8 

1842-1844 

,.    -H  3,1 

1811-1813 

-+- 

4,4 

1844-1845 

,.   -1-6,5 

On  voit  que  la  représentation  s'est  améliorée;  au  lieu  de  2',  le  plus  grand 
écart  n'est  que  de  20",  5. 

Mais  les  résidus  n'en  sont  pas  moins  inadmissibles,  par  leur  grandeur  et  par 
leur  allure  systématique,  surtout  quand  on  se  rappelle  que  chacun  des  nom- 
bres Vo  est  la  moyenne  de  dix  observations  méridiennes  très  précises. 

155.  Aussi  Le  Verrier,  plein  de  confiance  dans  l'exactitude  de  la  loi  de 
Newton,  aborda  résolument  l'hypothèse  d'une  planète  encore  ignorée,  et  chercha 
si  les  perturbations  produites  par  cette  planète  permettraient  d'expliquer  les 
irrégularités  du  mouvement  d'Uranus.  Soit  P  la  perturbation  correspondante  de 


DÉCOUVERTE    DE    NEPTUNE.  877 

la  longitude  d'Uranus  à  l'époque  t-,  dans  chacune  des  équations  (i),  5"  devra  être 
remplacé  par  ^  +  P. 

Il  y  avait  lieu  d'apporter  quelques  simplifications  au  problème. 

Tout  d'abord,  on  sait  que  les  orbites  de  Mars,  Jupiter,  Saturne  et  Uranusfont 
avec  le  plan  de  l'écliptique  des  angles  petits,  inférieurs  à  2°3o';  il  était  donc 
naturel  d'admettre  que  la  planète  inconnue  se  mouvait  à  fort  peu  près  dans  le 
plan  de  l'écliptique,  supposition  d'autant  plus  plausible  que,  comme  nous 
l'avons  déjà  dit,  les  latitudes  d'Uranus  peuvent  être  représentées  presque  exac- 
tement, en  tenant  compte  seulement  des  actions  de  Jupiter  et  de  Saturne. 

En  second  lieu,  la  planète  inconnue  ne  peut  pas  être  supposée  placée  entre 
Saturne  et  Uranus,  car  elle  produirait  dans  les  mouvements  de  Saturne  des  dé- 
rangements qui  n'auraient  pas  passé  inaperçus.  Il  faut  donc  qu'elle  soit  au  delà 
d'Uranus.  Ici,  la  loi  de  Bode,  malgré  son  caractère  empirique,  va  jouer  un  rôle 
important;  elle  indique  que  la  nouvelle  planète  doit  être  à  une  distance  moyenne 
du  Soleil  double  de  celle  d'Uranus.  Le  Verrier  s'est  donc  ainsi  trouvé  conduit  à 
poser  la  question  en  ces  termes  : 

«  Est-il  possible  que  les  inégalités  d'Uranus  soient  dues  à  l'action  d'une  pla- 
nète située  dans  l'écliptique,  à  une  distance  moyenne  double  de  celle  d'Uranus  ? 
Et,  s'il  en  est  ainsi,  où  est  actuellement  située  cette  planète?  Quelle  est  sa 
masse?  Quels  sont  les  éléments  de  l'orbite  qu'elle  parcourt?  » 

Soient  a! ,  n'y  e' ,  i ,  m' les  éléments  de  la  planète  inconnue;  on  aura 


3 

ai  n'        I  a 


(2)  a 

a'        %  n 

Les  excentricités  des  orbites  de  Jupiter,  Saturne  et  Uranus  sont  voisines  de 
0,06,  donc  petites;  il  est  naturel  de  supposer  qu'il  en  sera  de  même  de  é .  Dans 
ces  conditions,  on  pourra  calculer  la  perturbation  P  de  la  longitude  d'Uranus 
par  les  formules  du  Chapitre  précédent,  qui  laissent  de  côté  les  quantités  du 
second  ordre  par  rapport  à  e  et  e' . 

Pour  l'intervalle  de  i5:)  ans,  compris  entre  1690  et  iS/p,  les  inégalités  sécu- 
laires de  V  données  par  la  formule  (/')  du  n*^  150  sont  négligeables,  comme  on 
s'en  assure  aisément. 

156.  La  formule  (/>')  du  n"  148  donnera  donc  pour  la  perturbation  P,  {:'\\ 
remplaçant  \k  par  l'unité  et  remarquant  qu'on  a  ici  t'  =  t,  X  =  /,  w  =  rar, 

[V~\    m'   2]  F,sin/(/'— /) 

(3)  I  -Hm'e^  G,  sin  [/(/'-/) -h/- ct] 

I  4_,„'c/2]H/sin[/(/'-/)  f-/— ct']. 

T.  -  I.  48 


CHAPITRE    XXIIl. 


378 

Les  valeurs  des  coefficients  F/,  G^,  H,  seront  calculées  par  les  formules  (<?') 
du  n**  148  ;  elles  dépendent  de 


Zi^=  l  —  IV  =z  l  I    I  — 


quantité  connue,  et  de  aA^'\  a-  —5 —  et  a^     .  ^   • 
Or  on  a,  avec  les  notations  du  Chapitre  XVII, 


aA('^=5c6('), 


da 


da 


a  étant  supposé  connu,  on  pourra  calculer  ces  quantités.  On  tiendra  compte 

de  la  seconde  partie  Ro,i  —  R|  ^e  la  fonction  perturbatrice  en  remplaçant  clW^ 

dU""^ 
et  a^  —7—  respectivement  par 


«6('J 


dv. 


Donc,  dans  la  formule  (3),  les  coefficients  F,,  G,  et  H,  peuvent  être  supposés 
connus.  En  faisant  ce  calcul,  on  trouve  que  F/  est  petit  par  rapport  à  F,  quand 
la  valeur  absolue  de  l  surpasse  3;  on  voit  aussi  que  les  seules  valeurs  à  conser- 
ver pour  G/  et  H,  sont  Gi,  Go,  G3  et  H,,  Ho,  II3. 

On  remplacera  /  par  ni  -1-  £,  /'  par  /i7  +  £',  et  l'on  fera 

e'sinGj'= /'',         e'cosnî'=r:  A'; 
L=      -  (F,  — F_,)sin[(n'  — /O  «  +  £'—  s] 

+  -  (F2  —  F_2 )  sin [( 2 n  —in)t-^').t'—i s] 

H_  1  (F3— F_3)sin[(3/<'-3/0^+3£'-3£] 

H-  eGiSin(n'^  ■+-  £'—  c^) 

4-  eG2Sin  [(2/i' —  /j)^  -f-  22'—  s  —  cr] 

+  eG3sin[(3/i'—  2n)/  +  Ss'—  25  —  cr], 

H  —  —  H,cos(/i'f +  c') 

—  H2  cos  [(  2  11  —  n)t-^iz'  —  s] 

—  Il3COs[(3/<'--  2//)^ -h  3e'—  2£], 

H,sin(/i'^  H-  £') 


(4) 


(5) 


(6) 


i" 


-\-  H2Sin[(2rt'—  n)t  -f-  2£'—  £] 
4-  H3sin[(3/i'—  in)l  +  3e'—  2£], 


DÉCOUVERTE    DE    NEPTUNE.  879 

La  formule  (3)  pourra  s'écrire  ainsi 
(7)  P^Lm'+Hm'A'+Km'A'; 

e,  n  et  z  sont  connus;  il  en  est  de  même  de 


n 
2' 


.2 


£'  est  inconnu;  c'est  la  longitude  moyenne  de  la  planète  au  i*'' janvier  1800.  Les 
formules  (4),  (5)  et  (6)  montrent  que  L,  H  et  K  sont  de  la  forme 

cJ\»iCOS£'+  ol)2COS2£'-t-  XsCOsSe' 
+  \)'oi  sins'H-  il'oa  sin2e'  +  \lî)3  sinSe', 

OÙ  Xi,  ^2*  -^^3»  ^'''1»  i''>2»  ^''3  peuvent  être  considérés  comme  connus. 
Si  l'on  porte  la  valeur  (7)  de  P  dans  l'équation  (i),  on  trouvera 

(a)      -^  A/i  4-  -r-  As  +  -r;-  Ae  +  ^r—  AcT  +  Uni' h' -\-  Km'k' -{-  Lm'+  ç  ■+■  ^  —  (^0=  o- 
dn  as  de  dm 

On  aura  autant  d'équations  de  cette  forme  qu'il  y  a  d'observations;  Le  Ver- 
rier, par  des  moyennes,  a  réduit  ces  équations  à  dix-huit,  qui  correspondent  aux 
époques  suivantes  :  1690,98;    1712,25;    i7i5,23;    1747,7;    1754,7;    1761,7; 

1768,7;  1775,7;  1782,7;  1789,7;  1796,7;  1803,7;  i8io»7;  1817,7;  1824,7; 

i83i,7;  i838,7;   1845,7  ('). 

157.  Le  problème  dépend  donc  de  dix-huit  équations  à  huit  inconnues,  An,  As, 
Ae,  AcT,  m' h',  m'k',  m'  et  i' ;  les  sept  premières  figurent  linéairement  dans  les 
équations  de  condition  (a);   la  huitième  entre  dans  ces  équations  sous  forme 

transcendante  t^2lV        (s',  2e',  3e'). 

Si  les  observations  étaient  rigoureusement  exactes,  il  suffirait  de  prendre 
sept  des  équations  {a),  d'en  tirer,  par  des  éliminations  successives,  les  valeurs 
des  sept  inconnues  A/z,  ...,  rrî  qui  n'y  entrent  qu'au  premier  degré,  et  de  porter 
ces  valeurs  dans  l'une  des  autres  relations  (a),  qui  deviendrait  ainsi  une  équa- 
tion transcendante  ne  contenant  plus  que  l'inconnue  £'. 

Mais  les  observations  anciennes  sont  peu  précises;  les  différences  ^  -h  <jt'  ~  v\, 
sont  en  somme  assez  petites,  et  il  arrive  qu'après  avoir  éliminé  six  des  incon- 
nues il  reste  pour  la  septième  m'  une  équation  de  la  forme 

(8)  Dm'-N  =  o, 

(  '  )  Ces  époques  sont  équidistanles,  sauf  les  trois  premières,  et  il  est  possible  de  profiler  de  collo 
circonstance  pour  abréger  les  calculs. 


38o  CHAPITRE    XXllI. 

dans  laquelle  les  quantités  D  et  N  sont  très  fortement  affectées  par  les  erreurs 
des  observations,  d'autant  plus  que  les  coefficients  qui  figurent  dans  D  et  N  sont 
très  petits  par  rapport  à  ceux  qui  entraient  dans  les  équations  primitives,  de 
sorte  que  le  moindre  changement  apporté  dans  les  données  fait  varier  m' dans 
des  proportions  extraordinaires. 

Le  Verrier  avait  obtenu  cette  équation  (8)  et,  en  écrivant  que  m!  doit  être 
essentiellement  positif,  il  espérait  limiter  les  intervalles  dans  lesquels  il  fallait 
chercher  la  vraie  valeur  de  € .  11  avait  posé 

s' 
lang  -  =r  X, 

ce  qui  lui  avait  permis  d'exprimer  N  et  D  algébriquement  en  x\    il   était 

arrivé  à 

(i+a^=')2Nr=N„        (i  +  ^^)SD=Di, 

N,  et  D,  étant  des  polynômes  en  x  de  degrés  4  et  lo. 

Mettant  à  profit  le  théorème  de  Sturm,  Le  Verrier  avait  vu  que  les  ra- 
cines de  l'équation  N<  =  o  étaient  toutes  imaginaires,  tandis  que  l'équation 
D,  =  o  avait  quatre  racines  réelles.  Il  était  ainsi  amené  à  conclure  que  t'  devait 
être  compris  entre  96*^40'  et  iBg^SS',  ou  entre  263*^8'  et  358"4i'-  Or,  quand  il 
attribuait  à  e'  des  valeurs  comprises  entre  ces  limites,  et  qu'il  les  substituait 
dans  l'ensemble  des  équations  (a),  il  n'obtenait  jamais  une  représentation  sa- 
tisfaisante; de  sorte  que  la  vraie  valeur  de  s'  transportée  dans  l'équation  (8) 
devait  conduire  pour  m'  à  une  valeur  négative. 

«  J'avouerai  sans  peine,  dit-il,  que  c'est  ce  qui  m'est  d'abord  arrivé:  long- 
temps j'ai  été  arrêté  dans  mes  recherches  par  cette  difficulté.  Aussi  croirai-je 
faire  une  chose  utile  en  insistant  encore  sur  cette  partie  de  la  question;  elle  est 
très  propre  à  montrer  par  ses  détails  combien  sont  délicats  certains  points  des 
recherches  numériques;  combien  il  est  souvent  plus  pénible  d'arriver  à  une  con- 
naissance rigoureuse  de  la  vérité  en  raisonnant  sur  des  nombres  entachés  des 
erreurs  d'observations,  qu'en  discutant  des  symboles  algébriques  susceptibles 
de  représenter  les  données  de  la  question  avec  une  exactitude  absolue,  et  de  se 
prêter  à  toutes  les  restrictions.  » 

Il  fallait  donc  opérer  autrement,  en  ayant  égard  à  toutes  les  observations. 
Voici  la  méthode  employée  : 

Le  Verrier  considère  les  quatre  équations  (6)  du  type  (a)  qui  correspondent 
aux  années  lyiS,  1775,  1810  et  i845;  il  représente  par /?  et  ^r  les  erreurs  com- 
mises dans  les  anciennes  observations  de  1713  et  1775;  il  suppose  nulles  les 
erreurs  en  1810  et  i845,  puisque  dans  chaque  cas  on  a  une  moyenne  d'un  assez 
grand  nombre  de  bonnes  observations  méridiennes.  Les  premiers  membres  des 
deux  premières  équations  (6)  devront  donc  être  augmentés  de/?  et  q  respective- 


DECOUVERTE    DE   NEPTUNE. 


38l 


ment.  On  tirera  des  quatre  équations  (b)  les  valeurs  des  quatre  inconnues  A/^, 
As,  Ae,  A®  pour  les  substituer  dans  les  autres  relations  (a);  cela  donnera  des 
équations  (c)  dont  les  premiers  membres  seront  des  fonctions  linéaires  àep,  q 
m' h',  m'k'  et  m' .  Le  Verrier  fait  les  moyennes  des  équations  (c)  qui  répondent, 
d'une  part,  aux  années  1817,  1824,  i83i  et  i838;  d'autre  part,  aux  années  1782, 
1 789,  1 796  et  1801 ,  et  il  en  tire  les  valeurs  des  inconnues  m' h'  et  m' k'. 

11  connaît  donc  les  six  premières  inconnues  en  fonction  des  deux  dernières, 
s'  et  m\  et  des  erreurs/)  et  q  de  1715  et  de  1775.  On  peut  voir  qu'on  a  utilisé 
des  observations  de  sept  en  sept  ans,  à  partir  de  1775  jusqu'en  i845;  de  sorte 
que  toutes  les  observations  comprises  dans  cet  intervalle  de  soixante-dix  ans  se- 
ront représentées  presque  exactement  quelles  que  soient  les  valeurs  de  e',  m'y 
petq.  Mais  on  n'en  peut  pas  dire  autant  des  observations  de  1690  et  1747;  c'est 
en  essayant  de  représenter  ces  observations  qu'on  pourra  déterminer  £'. 

On  substituera  donc  les  valeurs  des  six  premières  inconnues  dans  les  équa- 
tions (c)  qui  répondent  à  1690  et  1747»  et  l'on  aura  des  résidus  de  la  forme 


(9) 


A  +  B  m'  +  C/>  +  D  ^. 


Le  Verrier  a  effectué  tous  les  calculs  qui  viennent  d'être  indiqués  pour  qua- 
rante valeurs  équidistantes  de  e',  entre  o^  et  36o*^.  Voici  les  résidus  (9)  pour 
quelques-unes  des  valeurs  de  s'  : 


Tableau  (B). 


Erreur  de  la  théorie 
en  1690. 


8y>n'- 
8  m'- 
48  m'- 
^i.m'- 
i8m'- 
Syni'- 


0,1/5  —  i,5r/ 
0,2/)  —  1,67 
o,3p  —  1 ,5</ 
o,5p—  i,5q 
o,6p  —  -2^oq 


0 -+-324-+- 

45 -T-  207  — 

90 -+-148  — 

435 H-I38-+- 

180 -^    79  + 

225 ^-     6  — 

234 —      2  —  57  m'— 0,6/?  —  2,2</ 

243 —     7- -53 /h' — o,6p  —  2,'i<7 

252 —      8  — 45/n'— o,5/?  — 2,3</ 

261 —      4  —  35  m' — o,5p  —  2,5r/ 

270 -+•      4  —  2im' — o,4/'--2,6(/ 

279 -h    17 —    5m'— o, 3/3  —  2,87 

288 ■+-    37  —  i4m'— 0,2/J  —  2,91/ 

315 -+-  144  -i-  73w'-f-  o,ip  ~-3,oq 


Erreur  de  la  théorie 

en  1747. 

261  — 

16  m'—  1,3/)  — 

\',6q 

167- 

ii6w' —  I  ,op  —  î 

.,o<7 

114- 

•im' —  0,8  p  — 

r,8^ 

106-+- 

63  m' —  0,8/3  — 

i,8q 

76- 

4  m'— 0,7/3  — 

,9q 

33- 

I  r  m' —  0,7/3  — 

i,i5q 

27 

9m'- 0,7/3 — 

>5y 

24- 

6  m'—  0,7/3  — 

Àq 

24- 

3  m' —  0,7/3  — 

M 

24  + 

im'—  0,8/3  — 

,iq 

29-1- 

6  m' —  0,8/3  — 

,iq 

38-+- 

12m'— 0,9/3 — 

.1? 

5i  -4- 

18m'— 0,9/3  — 1 

,07 

123-1- 

37m'—  I  ,2/3'—  ( 

),87' 

Le  Verrier  examine  ensuite  la  marche  des  erreurs  contenues  dans  le  Tableau 
précédent,  en  ayant  égard  aux  limites  dans  lesquelles  doivent  rester  comprises 
les  quantités  m',  p  et  q. 

La  discussion  des  observations  lui  a  montré  que/>ne  peut  surpasser  i5"  et 


382 


CHAPITRE    XXIII. 


q  lo";  d'autre  part,  il  était  arrivé  à  reconnaître  (')  que  m'  ne  peut  être  supposé 
supérieur  à  4>  sans  quoi  la  planète  inconnue  exercerait  sur  Saturne  des  per- 
turbations appréciables  qui  n'ont  pas  été  constatées. 

Cela  posé,  on  voit  que  pour  s'  =  o,  en  prenant  ^  =  —  i5,  ^  ==  —  lo,  l'erreur 
en  1747  serait  de  —  226"—  i6"m',  donc  en  valeur  absolue  supérieure  à  226"; 
l'erreur  de  1690  serait  encore  beaucoup  plus  considérable.  L'hypothèse  £'=  o 
est  donc  impossible;  les  valeurs  suivantes,  jusqu'à  223°,  sont  également  impos- 
sibles. Mais  on  remarque  que  les  parties  constantes  A  des  résidus  du  Ta- 
bleau (B)  atteignent  leur  minimum  absolu,  tant  en  1690  qu'en  1747»  dans  le 
voisinage  de  z'  =  252«;  c'est  là  seulement  qu'on  peut  avoir  une  solution  suscep- 
tible de  représenter  les  observations. 

158.  La  partie  la  plus  difficile  du  problème  est  maintenant  résolue;  il  n'y  a 
plus  qu'à  perfectionner  la  solution  et  à  lui  faire  acquérir  le  maximum  de  préci- 
sion. Le  Verrier  pose 

(10)  e'r=:  252°+ l8»[3, 

et,  pour  tenir  compte  de  ce  que  la  loi  de  Bode  a  pu  assigner  à  a!  une  valeur 
inexacte,  il  fait  aussi 

(11)  a=  ^  =0,5  +  0,27, 

en  désignant  par  p  et  y  deux  indéterminées. 

Il  reprend  tous  les  calculs  à  leur  début  et  se  propose  de  développer  les  résul- 
tats suivant  les  puissances  de  p  et  y;  il  y  arrive  par  interpolation,  en  faisant  six 
calculs  correspondant  à 

(12) 

dans  chacune  de  ces  hypothèses,  il  calcule  les  équations  (a),  qu'il  prend  même 
plus  nombreuses  que  précédemment,  en  formant  un  plus  grand  nombre  de 
groupes  avec  les  observations  modernes  (il  en  a  maintenant  33  au  lieu  de  18). 
Il  résout  chacun  de  ces  systèmes  de  33  équations  par  la  méthode  des  moindres 
carrés,  relativement  aux  6  inconnues  A/i,  As,  Ae,  Acr,  m'ii!  et  m'k'  dont  il  trouve 
les  valeurs  exprimées  linéairement  en  m'.  Il  calcule  aussi  les  33  résidus  obtenus 
en  substituant  dans  les  équations  de  condition  les  valeurs  des  G  inconnues.  Il  a 
donc,  en  correspondance  avec  les  6  systèmes  (12),  6  systèmes  des  33  résidus 


(*)  m'  désigne  dans  le  travail  de  Le  Verrier  le  rapport  de  la  masse  de  la  planète  inconnue  à  la  dix- 
millième  partie  de  la  masse  du  Soleil. 


(3=o, 

y  =  o; 

(3  =  0, 

y  =  -M; 

f3=o, 

y 

(3  =  +  i, 

y=o; 

(3  =  -i, 

y  =  o; 

(3  =  -i, 

'   y 

exprimés  sous  la  forme 


DECOUVERTE    DE    NEPTUNE. 


X  +  i)ii  m', 


383 


où  X  et  iil,  ont  chaque  fois  des  valeurs  numériques  connues.  C'est  maintenant  un 
calcul  facile  que  d'obtenir  les  33  résidus  qui  correspondraient  aux  valeurs  géné- 
rales (lo)  et  (i  i)  de  e'  et  a  sous  la  forme 


(i3) 


A  +  B(3  4-Cy  4-D[32  +EPy  _^  p^a 
/«' (  A' -+- B' (3  +  C  y -f- D' (32  +  E' (3/ +  F' y2  )  ; 


les  quantités  A,  B,  ...,  A',  B',  ...  ont  actuellement  des  valeurs  numériques 
connues.  Le  Verrier  cherche  ensuite,  à  l'aide  de  certaines  simplifications  plau- 
sibles, à  déterminer  les  valeurs  de  p,  y  et  m'  qui  rendent  un  minimum  la  somme 
des  carrés  des  33  résidus.  Il  trouve 


(i4) 

il  en  résulte 


[3=:  —  o,65o  3o,         y  =  — 1,02925,         m' =:=  1,0727; 


«'=::  36,1639. 


En  introduisant  les  valeurs  (i4)  de  3,  y  et  m'  dans  les  expressions  de  m! h'  et 
m'k'  mises  préalablement  sous  la  forme  (i3),  on  obtient  les  valeurs  les  plus 
précises  de  h'  et  k' .  On  en  déduit 

e'==  0,10761,        Gj'r=284°5'48". 

Le  Verrier  est  ainsi  h  même  de  calculer  la  longitude  et  le  rayon  vecteur  de  la 
planète  inconnue  pour  le  i"' janvier  1847;  il  obtient 

(•'=326°  32',        /•'=  33,06. 
Voici  comment  la  solution  précédente  représente  les  observations  : 

Tableau  (A'). 


Calcul 

Calcul 

moins 

moins 

Dates. 

observation. 

Dates. 

observation, 

1781-1782.... 

-f- 

n 
2,3 

1813-1815... 

II 
—  0,9 

1783-1784.... 

-f- 

0,1 

1816-1817.... 

4-    0,4 

178o-1788.... 

— 

1,2 

1818-1820.... 

H-   0,4 

1789-1790. . . . 

3,4 

1821-1823.... 

-1-0,9 

1791-1792.... 

-4- 

0,3 

1824-1827.... 

..       -5,4 

1793-1794.... 

— 

0,5 

1828-1830.... 

—    2,2 

1793-1797.... 

— 

1,0 

1833-1 83o.... 

..          -0,8 

1797-1801.... 

-h 

0,9 

1833-1836.... 

-1-    2 , 3 

1802-1804.... 

-f- 

0,8 

1837-1838..    . 

-f-    2  , 5 

1804-1806.... 

-f- 

0,8 

1839-1840.... 

W-    2  , 2 

1807-1808.... 

-f- 

'^,1 

1841-1842.... 

—    0,2 

1808-1810.... 

-:- 

0,8 

1842-1844.... 

..          -0,4 

1811-1813.... 

.. 

0,5 

184f-18i3.... 

..          -0,3 

384  CHAPITRE    XXIII. 

Toutes  ces  observations  sont  bien  représentées;  la  comparaison  des  Ta- 
bleaux (A)  et  (A')  parle  du  reste  d'elle-même. 

Voici,  d'ailleurs,  comment  la  solution  trouvée  représente  les  observations  an- 
ciennes : 

1690.         Une  observation  de  Flamsteed —  19,9 

1712  et  4713.  Quatre  observations  de  Flamsteed -f-  5,5 

1750.        Deux  observations  de  Lemonnier —  7,4 

1753  et  1756.  Deux  observations  de  Mayer  et  Bradley —  4,0 

1764.        Une  observation  de  Lemonnier -i-  4,9 

1768  et  1769.  Huit  observations  do  Lemonnier -4-  3,7 

Ces  écarts  n'ont  rien  d'anormal. 

Le  18  septembre  1846,  Le  Verrier  écrit  à  M.  Galle,  astronome  de  Berlin,  pour 
lui  communiquer  la  position  de  la  planète,  et  le  jour  même  où  il  reçoit  cette 
lettre,  le  28  septembre,  M.  Galle  observe  la  planète  à  52'  de  la  position  assi- 
gnée. 

159.  En  même  temps  que  Le  Verrier,  et  même  avant  lui,  un  jeune  géomètre 
anglais,  devenu  depuis  un  astronome  illustre,  M.  Adams,  trouvait  de  son  côté 
une  solution  du  problème.  Son  attention  avait  été  appelée  sur  ce  sujet,  dès  1841, 
par  un  Rapport  de  M.  Airy  sur  les  progrès  récents  de  l'Astronomie.  En  i843, 
M.  Adams  faisait  un  premier  essai  en  supposant  circulaire  l'orbite  de  la  planète 
inconnue,  avec  un  rayon  double  de  la  distance  moyenne  d'Uranus  au  Soleil;  le 
résultat  qu'il  obtint  lui  montra  qu'il  était  possible  d'établir  un  accord  général 
et  satisfaisant  entre  la  théorie  et  l'observation.  Ayant  reçu,  en  février  1844.  les 
résultats  de  toutes  les  observations  d'Uranus  faites  à  Greenwicb,  il  aborda  la 
solution  du  problème  avec  une  orbite  elliptique,  et  il  communiqua  en  sep- 
tembre et  octobre  i845,  à  M.  Challis  et  à  M.  Airy,  les  valeurs  qu'il  obtint 
pour  la  longitude,  la  masse  et  les  éléments  de  la  planète  supposée.  Ce- 
pendant l'excentricité  de  l'orbite  lui  parut  trop  grande;  les  dernières  ob- 
servations d'Uranus  lui  semblèrent  n'être  pas  représentées  avec  toute  l'exac- 
titude désirable.  Aussi  M.  Adams  se  décida-t-il  à  recommencer  les  calculs 
en  diminuant  la  distance  moyenne  de  j^;  il  communiqua  les  nouveaux  résul- 
tats, très  satisfaisants  cette  fois,  à  M.  Airy  dans  les  premiers  jours  de  sep- 
tembre [846. 

Le  Verrier  avait  fait  connaître  dans  les  Comptes  rendus  de  V Académie  des 
Sciences,  dès  le  i^''  juin,  la  longitude  de  la  planète  inconnue,  et  le  3i  août 
sa  masse  et  ses  éléments.  Enfin,  c'est  sur  ses  indications  que,  le  23  sep- 
tembre, M.  Galle  trouvait  la  planète;  aucun  des  résultats  obtenus  par 
M.  Adams  n'avait  encore  été  publié.  Il  n'est  donc  pas  douteux  que  l'honneur 
de  la  découverte  appartient  à  Le  Verrier.  Mais  il  est  certain  que  M.   Adams 


DÉCOUVERTE  DE  NEPTUNE.  385 

était  arrivé  de  son  côté  à  la  connaissance  de  la  position  très  approchée  de  la 
planète  (*). 

L'ensemble  des  recherches  de  M.  Adams  fut  communiqué  à  la  Société  Astro- 
nomique de  Londres,  le  i3  novembre  18/46,  et  imprimé  immédiatement  dans 
l'Appendice  du  Nautical  Almanac  pour  i85i;  une  traduction  française  du  Mé- 
moire a  paru  dans  le  Journal  de  Mathématiques,  3^  série,  t.  II,  1876.  La  mé- 
thode employée  est  simple  et  élégante;  la  discussion  est  cependant  moins  appro- 
fondie que  chez  Le  Verrier;  la  position  calculée  diffère  de  celle  observée  par 
M.  Galle  de  2°27\ 

160.  Quand  on  eut  observé  Neptune  pendant  un  certain  temps,  il  fut  possible 
de  déduire  des  observations  ainsi  faites  les  éléments  elliptiques  de  son  orbite, 
en  faisant  intervenir  une  ancienne  observation  deLalande,  qui  avait  catalogué  la 
planète  en  1793,  comme  une  étoile  fixe;  on  put  aussi  calculer  depuis  la  masse 
de  la  planète  en  partant  des  observations  de  son  satellite.  Nous  rapprochons, 
dans  le  Tableau  ci-dessous,  quelques-uns  de  ces  éléments  des  valeurs  corres- 
pondantes calculées  par  Le  Verrier  et  M.  Adams  : 

Observations.  Le  Verrier.  Adams. 

a! 3o,o367  36,i539  37,2474 

e' 0,008719  0,107610       o,i'2o6i5 

■m' 47°  12'  284°6'         299°  II' 

m' o,oooo56        0,000107       o,ooor5o 

Cette  comparaison  ne  fut  pas  sans  causer  quelque  étonnement  :  les  deux 
orbites  calculées  étaient  voisines  l'une  de  l'autre,  mais  elles  différaient  consi- 
dérablement de  l'orbite  réelle.  On  se  demanda  comment  des  éléments  aussi 
éloignés  de  la  vérité  avaient  permis  de  représenter  les  perturbations  d'une  ma- 
nière satisfaisante,  et  de  fixer  aussi  exactement  la  position  de  la  planète.  Un  peu 
de  réflexion  suffit  pour  faire  comprendre  la  chose. 

Remarquons  d'abord  que  les  perturbations  d'Uranus  par  Neptune  sont  surtout 
sensibles  aux  environs  de  la  conjonction  :  mettons  20  ans  avant  et  20  ans 
après  environ.  Les  conjonctions  arrivent  à  peu  près  tous  les  171  ans;  la  der- 
nière a  eu  lieu  en  1822,  la  précédente  en  i65i.  Donc,  dans  toute  la  période  com- 
prise entre  la  première  observation  de  Flamsteed  (1690)  et  le  commencement 
du  siècle  actuel,  l'action  de  la  planète  perturbatrice  a  été  presque  négligeable. 
Il  suffit  donc  de  voir  comment  les  éléments  de  Le  Verrier  représentent  la  posi- 
tion de  Neptune,  à  partir  de  1800;  c'est  ce  que  montre  le  Tableau  suivant;  la 


(»)  Pour  plus  do  détails  sur  la  découverte  de  Neptune,  je  renvoie  lo  leclour  à  un  excellent  Ouvrage 
intitulé  :  History  of  Physical  Astronomy,  par  Hobcrt  Grant,  iSSa. 

T.  -  L  49 


Le  Verrier. 

V. 

/'. 

23t. 34 

33,6 

25i . 10 

32,8 

271 .28 

32,4 

292.   8 

32,3 

3i2.36 

32,6 

332.25 

33,3 

351.17 

34,3 

386  CHAPITRE    XXIII.     —     DÉCOUVERTE    DE    NEPTUNE. 

douxième  et  la  troisième  colonne  donnent  les  coordonnées  héliocentriques  v 
et  r  de  Neptune,  déterminées  par  les  éléments  exacts;  dans  la  quatrième  et  la 
cinquième,  on  a  inséré  les  nombres  calculés  avec  les  éléments  de  Le  Verrier  : 

Neptune. 

Dates.  «'.  /•. 

4800 226?  4  3o,3 

1810 247.20  3o,3 

1820 268.52  3o,2 

1830 290.31  3o,i 

18i0 312.17  3o,i 

18.30 334.12  3o,o 

1860 356.14  29,9 

On  voit  que,  dans  tout  cet  intervalle,  l'erreur  en  longitude  des  formules  de  Le 
Verrier  reste  comprise  entre  d=  5**,  5;  les  valeurs  assignées  aux  rayons  vecteurs 
sont  trop  grandes  d'environ  ^  au  moment  de  la  conjonction.  Les  forces  pertur- 
batrices calculées  auront  donc  des  directions  très  voisines  des  directions  réelles, 
seulement  les  intensités  seront  trop  faibles;  mais  ce  défaut  sera  compensé  en 
partie  par  la  valeur  trop  forte  trouvée  par  Le  Verrier  pour  la  masse  de  Nep- 
tune. 

C'est  ainsi  qu'une  combinaison  convenable  des  éléments,  dont  cliacun  est 
très  erroné,  peut  représenter  presque  exactement  le  lieu  héliocentrique  de  Nep- 
tune et  les  perturbations  d'Uranus,  pendant  tout  l'intervalle  de  temps  limite  où 
ces  perturbations  ont  été  sensibles,  et  satisfaire  par  suite  aux  conditions  du 
problème. 

La  loi  empirique  de  Bode  a  donné  une  valeur  très  peu  exacte  de  a\  38  au 
lieu  de  3o;  le  calcul,  avec  sa  logique  inflexible,  va  au  plus  pressé;  il  assigne  à 
l'orbite  de  Neptune  une  forme  elliptique  très  prononcée,  où  le  péribélie  est 
dirigé  à  très  peu  près  suivant  la  ligne  de  conjonction  de  1822,  ce  qui  corrige  en 
grande  partie  l'erreur  provenant  de  la  valeur  inexacte  assignée  à  a',  en  rappro- 
chant Neptune  du  Soleil,  à  l'époque  de  la  conjonction,  presque  à  la  distance 
voulue,  32,4  au  lieu  de  3o,2;  la  forte  valeur  obtenue  pour  m'  fait  le  reste. 

Si  l'on  considère  que  la  valeur  réelle  de  e'  est  au-dessous  de  7^,  on  est  fondé 
à  penser  qu'on  serait  arrivé  par  des  calculs  plus  simples  à  une  représentation 
satisfaisante  des  observations  avec  une  série  d'orbites  circulaires  dont  les  rayons 
auraient  été  en  diminuant  de  38  à  3o. 


CHAPITRE    XXIV.    —     INÉGALITÉS    DU    SECOND    ORDRE,    ETC.  887 


CHAPITRE  XXIV. 

INÉGALITÉS  DU  SECOND  ORDRE  PAR  RAPPORT  AUX  MASSES. 


161.  Reprenons  l'expression 

(0  a'Ro,i  =::^  Ne/'e'/''y)/cos(i}.  +  l'I'  +  kc^  +  A'ct'+  wr'); 

nous  avons  donné  dans  le  ii*^  134  les  formules  qui  font  connaître  -,->  -r>  — 

^  dt    dt 

On  a,  en  particulier, 

(2)  —  = >  fNe''e'/' rj-^  sin(<A+ f7'-H  Aw  H- A'ro'  i- «t'). 

On  a  intégré  l'équation  (2)  en  remplaçant  dans  le  second  membre  a,  a',  ... 
par  des  constantes,  ce  qui  a  donné  l'expression  de  §,«.' 

Pour  obtenir  l'ensemble  des  perturbations  du  second  ordre  de  l'élément  «,  il 
faut  maintenant  remplacer,  dans  le  second  membre  de  l'équation  (2),  a,  a,  e,  . .. 
par  leurs  valeurs  a-+-  S,a,  a'  4-  S,a',  e  +  5,e,  . . , ,  fournies  par  la  première  ap- 
proximation, et  développer  ce  second  membre  par  la  formule  deTaylor,  en  négli- 
geant les  carrés  et  les  produits  des  S,.  Si  l'on  écrit,  non  pas  le  second  membre 
1-.  •  .  ^  .  ..,,  .,     de,  a 

iui-meme,  mais  son  accroissement,  on  trouvera  ainsi  1  expression  de  —j—  • 
Les  valeurs  de  S,  a,  5,  a',  ...  sont  de  cette  forme  : 

ô,a—           ^AcosD,  àia' =z            ^  A'cosD, 

die  =zbt -h '^EcosB,  Ôic'  =^b' t -i- ^E'cosi), 

(3)  I     d^l=gt-^-'^Lsinl),  a,/'=:            2]L'sinD, 
edi(.i—ct  +2]  PsinD,  e'(5,GT'=  c'^ -j- 2]  P'sinD, 

ôir;  rr:|^  -H^  FcosD,  Y)(5,t'  =::  yj  +  ^  Q  siiiD, 


388  CHAPITRE    XXIV. 

OÙ  D  désigne  l'un  quelconque  des  arguments  de  la  première  approximation, 

D  =  il  1  -h  i\  f  4-  A, oj  +  A'i rrv'  4-  "i t' . 

Le  terme  séculaire  gt  de  §,  \  provient  de  ':'  —  ':  qui  figure  dans  );  =  /  -f-  t'  —  t  ; 
il  sera  le  plus  souvent  insensible.  Les  coefficients  A,  A',  .  . .,  Q,  h,  b',  . . .  y  sont 
connus,  et  contiennent  tous  une  petite  masse  planétaire  en  facteur  dans  leurs 
diverses  parties. 

En  opérant  comme  on  l'a  indiqué  plus  haut,  on  trouvera 

'  ^Ai!  ^  _  ^' ^  y  ,v.  e- V  r A  (  1  N  +  a  f^^  "l  -  ^ÏN  +  «  ^  ") 

dt  /JL     a    M^  ya\'x  aa  )       a  \  aa  J 

+  N  f  ±  iL  ±  i'L'  +  -  E  +  ^'  E'  -4-  =^F  ±  -  P  ±  ^'  P'  ±  -  qW 
\  e  e  f]  e  e'  f]     J } 

(4)    {  X  sin(r/. -;- <'/'-f- A-w  4- A'cl7'4- «-' ±D) 

_'iI!}L^nt  y  (-  b  +  ^  b'+  -^-E]  Œe''e''^'nfsm{a  +  i' l  +  Ao  +  A'gj'+  ux') 
IX a'         -^  \e  e  -n  'J 

9,m'ri^       V^ /A           A'    ,       i(  ■  \  -T^T    ,    ,1,     r        ,  .^        .,  „       ,  ,,     , 

—  ,    nt  y  {  -  c-^  —  c' -\ y  -\-  ig  ]i^e''e'''  f]-^ cosUl-ï- 1' L' -\-  ka  -\-  A'c7'4-  ur'), 


formule  dans  laquelle  on  doit  prendre  ensemble,  d'abord  les  signes  supérieurs, 
puis  les  signes  inférieurs,  et  faire  la  somme.  Nous  ferons  observer  que  nous 

avons  remplace  a  -r— ;  par  —  a  .-• 

On  en  déduira,  en  nommant  w  le  coefficient  de  /  dans  D, 

\    ^  m' a^  -^^  in  ,    ,i,    e 

Oia  = .-  >    -. ..    ■_^      e''e''''r/ 

[xa    Ji^  in  -+-  in'  dz  w 

X  r  -  1^-  N  +  «  — "j  -  —  f  N  4-  a  ^  ^ 
\_a  \2  da  j        a'  \  da  ) 

^('i^^^'jL e'4- ^f) n± f'ï^  +  i'^^'+  - P 4-  ^' P' 4-  -  q] n1 

\e  e'  fi     J  \  ^  e'  ^      /     J 

X  ces  (  il  4-  i'  l'  4-  Ao)  4-  A'ct'  4-  «  t'  ±  D  ) 

(5)    (  2m'a^  ^^  /^h  ,        h'  , ,       f  S\       i       ^r   ,    ,,,    ^ 

^  4-- 7-  >      -  ^ -I- -  /V+^n-. ^^e''e"''nf 

[xa'    Jmd  \e  e  f)     J  i  -h  i  v 

X     tcosUl  4-  i' l'-\-  Au)  4-  A'nj'4-  wr')  —  - — ^-— ^  siii(A  4-  i' i' -^  Ac)  4-  A'ct'4-  ur') 
L  in  -\-  in'         ^  ' \ 

f^          A'    ,       M            .   \        i       ,T    ,    ,,,     f 
c 4-  —  c' 4-  -  •/  -h  «^  )  -. —  Ne^'e''*  ■f]f 


IX a      JmU  \e  e  r\  "  J  i -\- i  v 


X     t%m{il  4-  i'I'-h  /xM  4-  A'cj'4-  ut')  4-  - — --.,-,  cos(il  -h  i' L' -\-  Aw  -H  k'm' -\-  uz') 
L  in-\-i'n'  J 

On  voit  que,  pour  le  calcul  de  o.,a,  on  aura  à  faire  toutes  les  combinaisons 


INÉGALITÉS    DU    SECOND    ORDRE    PAR    RAPPORT    AUX    MASSES.  889 

deux  à  deux  des  arguments  des  fonctions  perturbatrices.  Si  l'une  des  quantités 
in  +  i'n'  ±  w  était  nulle,  il  faudrait  remonter  à  la  formule  (4)»  dans  laquelle  le 
terme  correspondant  devrait  être  considéré  comme  constant.  Il  en  résulterait 
dans  §2^  un  terme  proportionnel  au  temps.  Le  théorème  de  l'invariabilité  des 
grands  axes,  relativement  aux  inégalités  séculaires,  n'aurait  donc  lieu  que  dans 
la  première  approximation,  et  pas  dans  la  deuxième.  Nous  verrons  dans  le  Cha- 
pitre suivant  qu'il  n'en  est  rien;  les  divers  termes  en  t  se  détruisent  dans  §2«- 

162.  Si  l'on  considère  trois  planètes,  on  aura  dans  ù<,a  des  arguments  de 
la  forme 

q  désignant  une  constante, y,/',/'  trois  nombres  entiers  positifs  ou  négatifs.  S'il 
arrive  que,  pour  certaines  valeurs  dej,j\f\  la  quantité  j'n -h fn'-{-j"n"  soit 
très  petite  par  rapport  à  chacune  des  quantités  n,  n' ,  n",  il  en  résultera  dans  la 
distance  moyenne  a  des  inégalités  à  longue  période  qui  pourront  être  très  sen- 
sibles en  raison  du  petit  diviseur y/z -!-//i'+y''n"  que  l'on  trouve  dans  la  pre- 
mière partie  du  second  membre  de  la  formule  (5).  Ces  inégalités  seraient 
encore  beaucoup  plus  fortes  dans  Sg^»  car  le  petit  diviseur  en  question  y  figure 
au  carré,  et  non  plus  à  la  première  puissance. 

Nous  nous  bornerons  aux  indications  précédentes  sur  le  calcul  des  perturba- 
tions des  éléments,  qui  sont  du  second  ordre  par  rapport  aux  masses,  et,  pour  ce 
qui  concerne  oj,  B^e,  S^^,  ^^p  et  Sj^,  nous  renverrons  le  lecteur  au  tome  II 
des  Annales  de  V Observatoire,  p.  43-57,  et  au  tome  X,  p.  192  et  suiv.,  où  Le  Ver- 
rier a  traité  la  question  en  détail;  il  nous  suffira  d'avoir  indiqué  le  principe  du 
calcul  qui  ne  présente  d'autre  difficulté  que  sa  longueur  dans  la  pratique. 

Dans  les  théories  de  Mercure,  Vénus,  la  Terre  et  Mars,  le  nombre  des  inéga- 
lités du  second  ordre  qu'il  y  a  lieu  de  considérer  est  très  restreint,  et  encore,  le 
plus  souvent,  on  n'a  à  en  tenir  compte  que  dans  la  longitude  moyenne.  Il  n'en 
est  pas  de  même,  malheureusement,  pour  les  autres  planètes,  et  surtout  pour 
Jupiter  et  Saturne,  dont  les  théories  sont,  par  cela  même,  extrêmement  compli- 
quées; il  faut  même  tenir  compte  de  certaines  inégalités  du  troisième  ordre. 
M.  A.  Caillot  a  donné  dans  le  tome  V  du  Bulletin  astronomique,  p.  "^ic),  les  for- 
mules générales  pour  le  calcul  des  perturbations  du  troisième  ordre. 

Nous  ferons,  en  nous  bornant  aux  inégalités  du  second  ordre,  une  remarque 

importante  :  les  expressions  générales  de  ^'  ^'  ^'  ^^  et  -^  contiennent  toutes 
des  termes  séculaires,  c'est-à-dire  des  termes  de  la  forme 

Ue''e"''r/  ^'"  (A  w  +  k'vs'+  117'), 
cos  ^ 

la  dérivée  ^  étant  la  seule  à  n'en  pas  renfermer.  Or,  quand,  pour  obtenir  la 


390  CHAPITRE    XXIV.    —     INÉGALITÉS    DV    SECOND    ORDRE,    ETC. 

seconde  approximation,  on  remplacera  dans  ces  termes  séculaires  a,  e,   ..., 
respectivement  par  a -+-§,«,  e -t- 0,  e,  ...,  on  verra  apparaître  des  termes  en 


t         (/xc)  +■  k'vs'  -h  ut'). 
cos 

Dans  l'intégration,  comme  l'argument  k(û  -{-  k'w'  -+-  uz'  doit  être  considéré 
comme  constant,  il  s'introduira  des  termes  en  i- . 

L'expression  de  l'un  quelconque  des  éléments  s,  e,  x^,pQtq  fournie  par  la 
seconde  approximation  sera  donc  de  la  forme 

(6)  p  +  p',+p",2_^2A^||^'(a^  +  P)  +  ^2^'sh^^''-^^')- 

Quand  il  s'agit  du  grand  axe,  P'  et  P"  sont  nuls;  nous  avons  dit  au  n*"  141 
que  l'on  peut  faire  abstraction  du  terme  P'^  dans  l'expression  de  i. 

Les  inégalités  du  second  ordre  des  coordonnées  héliocentriques  se  déduiront 
aisément  des  inégalités  du  même  ordre  des  éléments.  On  pourra  appliquer  pour 
celalaremarque  suivante  :  soit  F(/,  a,  e, ...)  une  fonction  quelconque  de  /et  des 
éléments  (ce  sera  le  rayon  vecteur,  la  longitude  ou  la  latitude  héliocentrique); 
il  faut  y  remplacer  /,«,...  respectivement  par  /  +  S,  /  +  §a^>  a  -h  §,  a  +  O2  a,  . . . , 
et  ne  conserver,  dans  le  développement  par  la  formule  de  Taylor,  que  les  termes 
du  second  ordre.  On  trouve 


(W  .  ,      dF 
dl  Ou 


Ôj  F  =   ^TT   Ô2  ^  H —    ^2  «  4-  . 


^^F 
olôa 

Nous  ajouterons  enfin  que,  dans  les  théories  de  Jupiter,  de  Saturne,  d'Uranus 
et  de  Neptune,  Le  Verrier  n'a  pas  calculé  les  perturbations  des  divers  ordres 
des  coordonnées  héliocentriques,  mais  seulement  celles  des  éléments.  Les 
Tables  font  connaître  les  valeurs  des  éléments  osculateurs  à  une  époque  quel- 
conque ;  on  calcule  ensuite  la  position  de  la  planète  avec  les  éléments  précé- 
dents, par  les  formules  ordinaires  du  mouvement  elliptique. 


CHAPITRE    XXV.     —     THÉORÈME    DE    POISSON.  891 


CHAPITRE  XXV. 

THÉORÈME    DE    POISSON. 

INVARIABILITÉ  DES  GRANDS  AXES  DANS  LA  DEUXIÈME  APPROXIMATION 

PAR  RAPPORT  AUX  MASSES. 


163.  Il  nous  sera  avantageux  d'employer  ici  la  forme  symétrique  que  nous 
avons  donnée  dans  le  Chapitre  IV  auxéquationsdifférentielles  du  mouvement  des 
planètes. 

Soient  x^,  y^,  z^  les  coordonnées  rectangulaires  héliocentriques  de  Tune 
quelconque  des  planètes,  m,  sa  masse,  m^  celle  du  Soleil;  nous  avons  posé  dans 
le  Chapitre  IV 

(i)  ij.Q-=zmo,         p.,  — /n„+ mi  + .  .  .  + m,-; 

m,  m<i  m, 

^1  —  Xi  ;         .^2  —  X2  -\-  ■ —  Xj  ;  ^3=  X3  +  —  Xo-h  —  Xi  ;  •  •  •  ; 

(2)  (71  =  y.  ;        Vi  =  y2  +  ---  y.  :        y.,  =r  y3  -f  -— -  y^  -\-  --y,  ;         ...  ; 

m,  m^  m  y 

z,  ;  ^2  —  Z2  -i-  —  Zi  ;  ,33  __.  Z3  H--  -      Z2  H Zj  ;  .... 

H-i  F2  F-i 

C'est  la  définition  des  nouvelles  variables  x,,  y,,  z.; 


392  CHAPITRE    XXV. 

et  nous  avons  trouvé,  d'une  manière  générale,  les  équations  différentielles, 

^    IXi  de-        dyt 

u/_,         d.'^7.i        dD 

■ /"i  — nr  -=  ^^— • 

fjt.,-  dt-  oii 

On  peut  développer  U  suivant  les  puissances  et  les  produits  des  petites  quan- 
tités m,,  m.,,  ...;  nous  désignerons  par  U'  l'ensemble  des  termes  du  premier 

ordre;  U'  proviendra  seulement  de  la  première  partie  de  U,  savoir  f/?2o  T^  x-^i 

en  ayant  égard  aux  formules  (2)  et  (3),  et  posant 

xj  +  y]  +  z]=r], 
on  trouve  aisément 


j 


La  différence  U  —  U'  sera  du  second  ordre,  et  il  en  sera  de  même  de  la  quan- 
tité 

(5)  V  =  U-fy /;o(/^^o-^-;«,)^-|-. 

j 
Or  on  tire  de  là 

et,  en  portant,  dans  (4),  il  vient 

idf^x,-       „                      X/          \i.i      \     dW 
-;/-/T  +  f(/Wo+  m,)  —  =  — ï— ' 
d^y,       „.                .  y,          (J.:      I    dV 

f  d^'/.i        „.  .  z/  fj.f      I     r}V 

l"^   +f(/«o+m,);:3-— -^- 

Ce  sont  les  équations  d'un  mouvement  elliptique  troublé  par  une  force  per- 
turbatrice; la  fonction  perturbatrice  est  ici 

(7)  K,=.-^— V; 

IJ-i-i  mi 


THÉORÈME    DE    POISSON.  SqS 

les  fonctions  analogues  qui  correspondent  aux  divers  corps  m^  ne  diffèrent  de  R,- 
que  par  des  facteurs  constants. 

Il  est  aisé  de  voir  que  le  petit  dénominateur  rrii  qui  figure  dans  l'expres- 
sion  (7)   disparaît   dans    les    seconds   membres    des    équations   (6),    parce 

que  les  dérivées  partielles -^j  -^5  y-  contiennent  précisément  ce  iacteur;  il 

dY 
nous  suffira  pQur  cela  de  prouver  que  -r-  s'annule  avec  //Z/,  quelles  que  soient 

les  autres  masses  m^,  m^,  .... 

Remarquons  d'abord  que,  pour  rrii  =  o,  x,  disparait  de  la  partie 


f  V  m, ( mo  4-  nij )  ^^^^  — 


de  l'expression  (5)  de  Y;  il  suffit  de  montrer  que  la  même  chose  a  lieu  pour  U. 
Or  nous  voyons  sur  les  formules  (2)  que,  pour  m/  =  o,  toutes  les  quantités  a::y, 
sauf  a?/,  deviennent  indépendantes  de  x^;  donc  A^j  ne  contient  pas  x^  si  y  est 
différent  de  i,  et  Ay,;t  ne  contient  pas  x,  si  aucun  des  indices  y  et  k  n'est  égal  à  i. 
Si  donc  on  suppose  m^  =  o  dans  l'expression  (3)  de  U,  on  fait  disparaître  d'un 
coup  tout  ce  qui  contenait  x,. 

Il  en  résulte  que  si,  dans  le  développement  de  V  suivant  les  puissances  en- 
tières et  positives  de  m,,  m.,,  m.^,  ...,  on  représente  un  terme  quelconque  par 

ni}mfm)^  ...  A, 

A  ne  contiendra  que  les  coordonnées  x^,  Xj,  "s.;,,  . . . ,  y^,  yy,  y^^,  . . . ,  Z/,  Zy,  z^,  ... 
des  masses  m^,  rrij,  m^,  . . .  qui  entrent  en  facteur  dans  ce  terme;  car  autrement, 

dV 
si  ce  terme  contenait  par  exemple  X/,  la  dérivée  -r—  ne  s'annulerait  pas  pour 

mf  =  o,  quelles  que  soient  /??/,  mj,  m,/,,  .... 

164.  Gela  posé,  quand  on  supprime  les  seconds  membres  des  équations  (6), 
ces  équations  représentent  un  mouvement  elliptique  dans  lequel  nous  désigne- 
rons par  ai  le  demi  grand  axe,  n^  le  moyen  mouvement,  //  la  longitude  moyenne 
et  ti  la  longitude  moyenne  de  l'époque;  nous  aurons 

nf  a]  —  i'{mo  -i-  rrii),         /,■  =  Hi t  -f-  £,-. 

Pour  passer  du  mouvement  elliptique  au  mouvement  troublé,  nous  consci- 

d\i     d\i     chi  I  .  •  1    *•  p 

verons  pour  x^,  y,,  z^,  -j-y  -^j  -t-  les  mêmes  expressions  analytiques  en  lonc- 

tion  de  /,•  et  des  autres  éléments;  seulement  nous  prendrons  li  =  friidt  -h  s,; 
nous  supposerons  que  l'on  fasse  de  même  pour  les  autres  planètes. 

Ayant  développé,  comme   nous   l'avons  dit,  V  suivant  les  puissances  des 
T.  -  I.  5o 


394  CHAPITRE    XXV. 

masses, 

on  substituera  dans  chaque  partie  pour  x,,  y,,  z,,  Xa,  jo,  z^,  ...  leurs  valeurs 
en  fonction  de  /, ,  4,  ...  et  des  éléments,  et  l'on  développera  le  résultat  en 
sinus  et  cosinus  d'arcs  de  la  forme  a/, -h  [^/yH- y4  +  . .  . ,  a,  j3,  y,  . . .  étant 
des  nombres  entiers  positifs  ou  négatifs.  Si  a  n'est  pas  nul,  le  coefficient  de 

(a/,+  ^Ij-^  y4-+  •••^  contiendra  nii  en  facteur;  de  même  pour  p,  —  Donc 

la  partie  V  de  V,  qui  est  du  second  ordre  par  rapport  aux  masses,  contiendra 

au  plus  deux  longitudes  moyennes  /,,  /y,  dans  chacun  des  arguments  qu'elle 

renferme  ;  la  partie  V"  du  troisième  ordre  en  contiendra  au  plus  trois,  etc. 

Nous  aurons,  pour  déterminer  le  demi  grand  axe  dans  le  mouvement  troublé, 

dui  _     2     d^i  _     2       IX,-     i    d\  _    1    (       _nii\    I    J(V'+V"  +  ...) 


da,           2 

2 

î  av       2     I  d\" 

/n„   ôci         iiiai  nii    àSi 

dt         itiOi 

iiitii 

dt         /liai  dsi        iiiO-i  f^i-i  nii  dzi       iiiai  \        l^i-ij  ^^i  àst 

ou  bien,  en  développant  et  n'écrivant  dans  le  second  membre  que  les  termes 
qui  sont  des  ordres  i  et  2, 

(8) 

Nous  représenterons  la  valeur  d'un  élément  quelconque  dans  le  mouvement 
troublé  par/?,  +  0,/?,  -4-  o^Pi  +  •  •  • ,  Pi  désignant  une  constante,  §,/?,,  §2/^/»  •  •  • 
des  fonctions  du  temps  qui  soient  des  ordres  respectifs  i,  2,  ...  par  rapport  aux 
masses;  le  demi  grand  axe  dans  le  mouvement  troublé  sera  représenté  en  par- 
ticulier par 

«*•  +  âi  «j  H-  ôj  a,-  +  .  ,  .  ; 

le  moyen  mouvement  devra  également  être  remplacé  par 

n,-i-  «5,«,4-  «52«/  +  . . .  ; 
/^/  et  ai  sont  deux  constantes  liées  entre  elles  par  la  relation 

on  doit  avoir  aussi 

{iii  +  ôi  rii  4-  ô,  Hi  +  ...)-(  a^  +  0,  ai  -{-  ôa  a,-  +  .  .  .  f  —  f  ( «^o  +  /«i)  =  nj  a] , 


d'où 


0,  «/= Oi  «/, 


(9)  {   ^  3  Hi  1.5  Hi     . 

2  di  o    af 


En  faisant  la  substitution  indiquée  dans  les  deux  membres  de  l'équation  (8), 


THÉORÈME    DE    POISSON.  3ç)S 

tant  pour  les  éléments  de  rui  que  pour  ceux  de  rrij,  et  continuant  à  n'écrire  que 
les  quantités  des  deux  premiers  ordres,  il  viendra 

dd^ai       de. ai  'i        \     d\'  21,   ^V         2    ^V'  i 


dt  dt  njai  nii  dit         niGi  int       dit        nii   dsi        iiiai 

1     j_  dT       _2_  _i_  dW^ 
iiiai  iUq    dsi        niai  nii    dzt  '    ' 

d'où,  en  égalant  dans  les  deux  membres  les  termes  du  premier  ordre  et  ceux  du 
second,  et  remarquant  qu'on  a,  à  cause  de  (9),  o,  = 7  o,«/, 

it  i  Cl l  2i  il î  Ch j 

dà^a;  2       I    dY' 


(10) 


dt  tiiai  nii   dci 

dè^ac  2       I    .   aV  I        I    aV  .  2       1    d\'  21    dy 


(11)  '  — di- 1 2   -r—  (5,«,+  , 

dt  tiiat  iiii       aii        riiaf  nii  ozi  iiiat  m^  ozi         niai  nit    azt 

6,  -T—  représente  la  variation  de  la  fonction  -r—  quand  on  augmente  les  éléments 

de  mi  et  de  rrij  de  leurs  perturbations  du  premier  ordre. 

La  formule  (10)  donne,  pour  les  perturbations  du  premier  ordre  de  a,, 


àiai=z /   — — dt: 

riitti  nii  J    âSf 


'd\' 

0,  ai  = I 

/liai  nii  J 

-y-  ne  se  compose  que  de  termes  périodiques,  et  â/«/  n'a  pas  de  partie  sécu- 
laire; passons  à  l'examen  des  perturbations  du  second  ordre  ;  les  deux  dernières 
parties  de  l'expression  (i  r)  ne  pouvant  donner  que  des  termes  périodiques, 
nous  devons  nous  borner,  dans  la  recherche  des  termes  séculaires,  h 

dd^ai  2       I     ,  âV  I        I     dV  . 

— , —  =-" Oi  -T 1 r V—  à.ai, 

dt  iiitti  iHi        âSi        11/ aj   nij  oSi 

Considérons  d'abord  la  dernière  partie  du  second  membre;  pour  obtenir  un 
terme  non  périodique,  il  faudra  combiner  deux  termes  de -r—  et  de  §,«,  dont 
les  arguments  contiennent  les  mêmes  multiples  des  longitudes  moyennes;  soit 

(12)  A  sin  ( a /,•  4-  (3  /y  )  4-  B  cos ( a /,•  4-  |3  Ij ) 

l'ensemble  des  termes  de  V  qui  renferment  alj-\-^li\  nous  écrirons,  suivant 
les  cas,  ces  deux  termes  sous  l'une  ou  l'autre  dos  formes  suivantes 

Asin4'4- R  cos^l/, 
Csin(4'  -t-  0)); 
en  posant 


396  CHAPITRE    XXV. 

et  nous  remarquerons  que  A,  B,  C  et  co  sont  indépendants  de  £,•  et  de  ij\  ce  sont 
des  fonctions  des  éléments  elliptiques  autres  que  £/  et  £y. 
On  aura,  en  réduisante  à  ces  deux  termes, 

.  9.  aOi    i      r        ,,  .,  9aC  ./,        ni 

ô ,  ai  = /   cos  (  di  +  0)  )  «<  = 75 sui  (  a  It  4-  p  //  -f  w ), 

d\' 

-^  irr  a  C  cos  (  a // +  (3 /y  +  w)  ; 

les  deux  termes  considérés  donneront  donc  dans  le  produit  -y-  §<  ai  la  partie 


■ -, 3 — r  sin  2  (  a  /,•  +  ,3  L-  +  w) 

minia,{ixni-^p/ij)  1    y  / 


laquelle  est  essentiellement  périodique;  il  nous  reste  donc  seulement,  au  point 
de  vue  auquel  nous  nous  plaçons,  à  considérer  l'équation 

,    o^  dS.a,-  2  ^V 

I  at  niiiiiai        oSi 

Soient  /?/  et  Çi  deux  quelconques  des  éléments,  autres  que  £/,  du  corps  m^,  pj 
et  çj  les  éléments  correspondants  pour  m,;  posons 

Pi  —  j  m  dt,  Pj  —  /  rij  dl, 

de  manière  que 

li  =  p,-  H-  £,-,  Ij  =  Pj  4-  £y , 

dp/    ~    (9s/    ~~     (?//  '  dpj    ~    ()£y    "^    6>/y   ' 

Nous  aurons 


(i4) 


Considérons  d'abord  le  terme 


«i/; 


nous  aurons,  en  considérant  dans  les  deux  facteurs  ^jy  ^^  fc^a^dtles  parties 


THÉORÈME    DE    POISSON. 

qui  dépendent  du  même  argument  '\'  déjà  défini, 

d'Y' 


397 


as] 


■=—  a-C  sin(4^  4-  w), 


/    ^^aidt— ^ r    /    Sin(a/,-+p/y  +  W)  6?<  = -. '--^ r^: 

J     ^  miniaiiani-^prij)  J  "^  '  miniai{ccni-h^ nj)- 


â'-Y 


Sa^C 


_(5  p.=i — ^ — -  sin2(a/,-4-  [3//-t-  w), 

quantité  essentiellement  périodique. 

Nous  allons  nous  occuper  maintenant  des  autres  termes  de  la  première  ligne 
de  la  formule  (i4)- 

On  a  les  formules  connues  pour  exprimer  -^'-^'  -4^1  dans  leurs  seconds 

membres  figurent  les  dérivées  partielles  de  R^;  en  se  reportant  à  (7),  on  voit 

qu'on  peut  réduire  R/  à  —  Y',  quand  il  s'agit  d'obtenir  les  perturbations  du  pre- 

mier  ordre,  s,  £/,  <5,/?/ D'après  les  formules  (/^)  du  n°62,  on  aura  des  expres- 
sions de  cette  forme 


— r~  ^^^       '  '  "^s — 
cit  opi 


H 


àqt 
dY' 


dt  dsi  dqi 

dt  dsi  ôpi 


G,  H,  K,  . . .  sont  ici  des  constantes;  quelques-unes  d'entre  elles  peuvent  être 
nulles;  on  en  conclut 


^dt^R      ~dt-h..., 
àpi  J   âçi 


dt 


'■^'— «/l^-^'-^/^^'^^^--" 


(.5) 


âsf 


d^N' 


^\Pi 


d^Y' 


^i7r 


\  âsf     J  dpi  dsidpij   dti 

h/'—     f^dt-  -^^  f'^dt 
\  dzf     J  âçi  '^         d&idqtJ   d£i 

\dzidpij  dqi  dîidqij   âpi 


4-^ 


398  CHAPITRE    XXV. 

Or,  en  réduisant,  dans  toutes  les  parties  du  second  membre,  \'  aux  deux  mêmes 
termes  Asin<|i  -h  Bcos'j»  considérées  plus  haut,  ce  qui  est  la  seule  manière  d'ob- 
tenir un  terme  séculaire  dans  les  produits  tels  que  -^r^  /  -3—  dt,  ...,  on  trouve 

A  ^        àsi   J    dpi 


— —  =:  (X  (Acos  J;  —  IJ  sind^),  -r— -  =  - —  smO;  +  -v—  cosu;, 

dsi  ^  •  ôpi       dpi         '        dpi 

/-^—dt:=      ^ — (A  sinJ;  4-BcosJ;), 

J   dpi  oc/>i-^^nj\dpi  dpi        ^J 

-3-5-    /   -T—dt= ^ — (AsmJ^  +  Bcosd;)     -T— coso;— -3— sind;    , 

àsf    J    dpi  ufii-i-^nj^  ^  \àPi  àpt        ^J 

-z — ^ —  I  -r-dl^=— ^ —    -T— coso» ^— sinù    (  AsmJ;  +  B  cosu;). 

àeiâpij    dsi  ccni-h^nj\dpi        ^       ôpi         7'  ^  ^' 

Chacun  de  ces  termes  donnerait  une  partie  séculaire 

g}  /p  dX        ^  ^>B  Y 

2  (  a  /?  /  +  j3  nj  )  \     dpi  dpi  j  ' 


mais  les  deux  termes  en  question  se  détruisent  identiquement  dans  le  coefficient 
de  G,  au  second  membre  delà  formule  (i5);  on  trouvera  de  même,  pour  le  coef- 
ficient de  K, 

a         (dX         ,       dn     .     \(dX         ,        dn    .     \ 
a.ni  +  ^nj\dpi  ^        dpi         ^J\drji         ^        dqt  7 

a  (dX  ,        dn    .     ,\fdX  ,        r)B     .     A 

H ^ —    -Y—  cosu; ^—  sinù       ^i—  cos'-b c—  sind/    =o. 

ani-^-i^nj\dqi         ^        ()<]i         ^ J  \Opi         ^       dpi         7 

Donc  les  termes  de  ô,  -^r  provenant  des  perturbations  du  premier  ordre  des 

éléments  du  corps  m^  ne  donnent  aucun  terme  séculaire  dans^a^,;  il  nous  reste  à 
montrer  qu'il  en  est  de  même  pour  les  termes  analogues  provenant  du  corps  rrij. 

165.  Nous  allons  donc  considérer  la  seconde  ligne  de  la  formule  (i4)»  et 
d'abord  la  partie  ;r-;i— ^ipy?  '>'%  en  prenant  toujours  les  deux  mêmes  termes 
Asin  ']^  ■+■  Bcos'j'  de  V,  on  a 

d,  aj  =  /  -r—  dt  — — !- yr sin  (  a  /,•  +  3  /  •  +  w), 

nij iij aj  J    0£j  rrij rij aj{(xni-\-  prij)  '     ■' 

A       ^,  ^f^J   A       ^,  3{3Ccos(4/  +  a)) 


THEOREME    DE    POISSON, 


399 


et 


â^y 


=  —  Ga[3sin(4^  +  co), 


-— — -  â,  pj  z=z  — , -—'- ^^ — -  sin  2  (a  /i  +  p  /y  +  w), 

quantité  périodique. 

On  aura  ensuite,   sans  qu'il  soit  nécessaire  d'expliquer   en  détail  les  for- 
mules, 


dt 


dpj  ô<jj 


a^  dêy  oqj 

-^  =:  —  M  ■ —  N  

dt  dsj  ôpj 


d'oii 


d'où  encore 


(,6) 


Ol£y   . 


J    àpj  J    d(]j 

L       -^-  dt  +  ^       -J—  dt 

J    dsj  J    dpj 


d-y  . 


(T-y 


^xPj 


d'-y 


^i^j 


~  \Osidcj  J  dpj  dîidpjj   dsj 

\d£idcj  J   dçj  àsidgjj   dtj 

\ôcidpjj    dqj  àZidqjJ    Ôpj 


+  . 


Or  on  a,  en  mettant  toujours  en  évidence  ce  qui  concerne  l'argument  ^, 

rdy  .  I         (dK        ,       (?B    .    A 

/  ^—  dt— ;= —     -r—  cos d» ^ —  sm 0;    , 

J   ôpj  ani-\-^nj\dpj         ^       dpj         7 


4oO  CHAPITRE    XXV. 

et 

__  zz:-a;3(Asin4^+Bcost];), 

d^\'  f  ÔA         .        dB 

a 


dsi  dpj 


fôA         ,        dB    .     .\ 

-^ —  cosd/ r—  sin  u> 

\dpj        ^      dpj        ^) 


On  en  conclut  que  le  coefficient  de  L  dans  l'expression  (iG)  est  identiquement 
nul  ;  il  en  est  de  même  de  M  et  N. 

11  est  donc  démontré  que    ^   '  ne  contient  que  des  termes  périodiques  et 

que,  par  suite,  ù^ai  ne  renferme  aucun  terme  séculaire;  ainsi  : 

ai  n'a  pas  d'inégalité  séculaire,  quand  on  tient  compte  des  premières  et  des 
secondes  puissances  des  masses. 

Mais,  pour  le  corps  m^  en  particulier,  a^  est  le  demi  grand  axe  de  l'orbite  dé- 
crite autour  du  Soleil,  et  l'on  peut  prendre  pour  ce  corps  ttz,  telle  des  planètes  que 
l'on  voudra.  On  a  donc  démontré  le  théorème  de  Poisson  : 

Les  grands  axes  des  orbites  décrites  par  les  planètes  autour  du  Soleil  nont  d'iné- 
galités séculaires,  ni  à  la  première  ni  à  la  seconde  approximation. 

Remarque  I.  —  Bien  que  l'expression  de  So«,  ne  comprenne  pas  de  termes 
séculaires,  elle  n'est  cependant  pas  non  plus  composée  uniquement  de  termes 
périodiques.  Reportons-nous,  en  effet,  aux  formules  (i3)  et  (i4)»  et  rempla- 
çons-y §,/?,,  o^q^,  . . .  par  leurs  parties  séculaires,  lesquelles  sont  de  la  forme 

^iPj~Pjty         ^iqj  —  fj'jt,  ...; 

si  l'élément /j/  coïncide  avec  a,,  on  aura  p\  =  o;  il  n'y  aura  pas  non  plus  à  consi- 
dérer les  variations  séculaires  des  éléments  £^  et  £y,  d'après  ce  que  nous  avons 
vu  dans  le  n°  141.  Cela  posé,  si  nous  envisageons  toujours  dans  Y'  la  partie 

Asin'l  +  Bcos'j',  l'expression  -^y-  0,/?,  nous  donnera 

,/dk         ,        ÔB    .    A 
\ôpi        ^       àpi        V 

Nous  trouverons  donc  dans  o^Ui  la  portion  suivante 

-^     -î—  \  tzo^^dL—  ^—   /  i sin 'L dt\\ 


THÉORÈME    DE    POISSON.  4^1 

or  on  a 


/ 


^sind;  cosdf 

^cosa;a^=      — i h  7 —75 — Tï» 

^  a  rii  -+-  p  /ij        (  a  rii  4-  p  njY 

'    ,     ,    -  ^cos'J;  sinJ; 

^  a  Hi  H-  p  /^y        (  a  «/  +  p  Hj)- 


II  y  aura  donc  dans  §2^*  des  termes  en  isin^  et  icos^j;,  savoir 

—  -—  t  y  y ^ —    -V—  sinii/  +  T—  cos Oi   . 

niiHiai     ^aàAmi  (xni+^nj\dpi  opt  j 

a    p 

Ces  inégalités  des  grands  axes,  qui  sont  de  la  forme  i^sin^J;  ou  ;cos'.{/,  sont  en 
quelque  sorte  intermédiaires  entre  les  inégalités  séculaires  et  les  inégalités  pé- 
riodiques; elles  s'annulent  pour  des  valeurs  du  temps  qui  forment  une  progres- 
sion arithmétique  de  raison ^ — ;  mais  leur  valeur  maxima  va  sans  cesse 

^  Cf.  Jii  H-  p  iij 

en  augmentant. 

Remarque  II.  —  La  quantité 

p,—  /  riidt, 

qui  figure  dans  la  longitude  moyenne  du  corps  m^,  devra  être  remplacée  par 

Pj  +  ^1  pj  4-  ^i  Pi  =^  fiit  -+-  I  ôi  Hi  dt-\-  I  di  iii  dt, 

expression  qui  devient,  à  cause  des  relations  (9), 

(17)  Hit /  ùyaidt+  -„-  -^   /  {àiatfdt—  7  —  /  à.atdt. 

D'après  ce  que  l'on  a  vu  plus  haut,  les  intégrales  f^fOidi  et  f^^aidt  ne 
contiennent  pas  de  termes  séculaires;  quant  à  l'intégrale  /(^^aiYdt,  elle 
comprendra  des  termes  périodiques  et  un  petit  terme  proportionnel  au  temps 
dont  l'origine  est  la  suivante  :  quand  on  élève  au  carré  l'expression  de  S,  a,, 
laquelle  est  composée  uniquement  de  termes  périodiques,  et  qu'on  transforme 
par  les  formules  connues  les  carrés  et  les  produits  de  sinus,  on  trouve  un  en- 
semble de  quantités  périodiques  et  une  partie  constante  qui  donne  naissance  à 
un  terme  proportionnel  au  temps  dans  l'intégrale  f  (8^a,y  dt.  Il  en  résultera 
donc  que,  en  ayant  égard  aux  deux  premières  approximations,  le  coefficient  du 
temps  dans  l'expression  (17)  de  p,  sera  égal  non  pas  à  w,-  mais  à  ni(i  -ho-/). 
Si  la  quantité  a,  était  sensible,  il  en  résulterait  pour  «/  un  changement 
appréciable  analogue  à  celui  que  l'on  a  rencontré  quand  on  a  réuni  à  rift  le 
T.  -  I.  5i 


402  CHAPITRE    XXV. 

terme  provenant  des  inégalités  séculaires  de  £,;  mais,  en  considérant  le  cas  de 
Jupiter  et  de  Saturne,  lequel  est  très  favorable  pour  augmenter  a-,,  on  verra  aisé- 
ment que  cette  quantité  a-,  ne  dépasse  guère  0,000  oi ,  de  telle  sorte  que  le  chan- 
gement qui  en  résulterait  pour«/  est  à  peu  près  négligeable. 

Nous  avons  vu,  dans  le  Chapitre  précédent,  que  les  perturbations  du  second 
ordre  introduisent  dans  l'élément  s,  un  terme  proportionnel  au  carré  du  temps, 
qui  se  reporte  sur  la  longitude  moyenne  /,;  mais  ce  terme,  qui  joue  un  grand 
rôle  dans  la  théorie  de  la  Lune,  est  presque  insensible  pour  les  planètes. 

Eistoriqiie.  —  Laplace  a  le  premier  énoncé  (*  )  le  théorème  de  l'invariabilité 
des  grands  axes;  mais  il  ne  tenait  compte  que  des  premières  puissances  des 
masses  et  des  quantités  du  premier  et  du  second  ordre  par  rapport  aux  excen- 
tricités et  aux  inclinaisons.  Lagrange  démontra  (^)  ensuite,  d'w/i  trait  déplume, 
pour  employer  l'expression  de  Jacobi  (^),  que  le  théorème  subsiste  quand  on 
a  égard  à  toutes  les  puissances  des  excentricités  et  des  inclinaisons,  mais  en  se 
bornant  toujours  aux  premières  puissances  des  masses.  Dans  un  beau  Mémoire  ('') 
Poisson  réussit  à  étendre  le  théorème  en  tenant  compte  des  termes  qui  sont  du 
second  ordre  par  rapport  aux  masses;  mais  son  calcul  était  long  et  compliqué. 
Lagrange  C^)  a  cherché  à  le  simplifier,  en  considérant  les  mouvements  des  corps 
célestes  autour  de  leur  centre  de  gravité  commun  ;  mais  il  avait  commis  une  faute 
de  calcul  qui  réduit  sa  démonstration  à  néant  ;  cette  faute  de  calcul,  signalée  d'a- 
bord, croyons-nous,  par  M.  Houël,  a  été  indiquée  par  M.  Serret,  dans  le  tome  VI 
de  son  édition  des  Œuvres  de  Lagrange.  C'est  la  remarque  de  M.  Serret  qui  m'a 
engagé  à  étudier  de  nouveau  la  question,  et  j'ai  réussi  (")  à  donner  à  la  démon- 
stration la  forme  exposée  dans  ce  Chapitre.  Je  dois  dire  que  M.  É.  Mathieu  est 
arrivé  de  son  côté  (J)  à  une  démonstration  presque  identique.  Dans  une  Thèse 
soutenue  àlaSorbonne  en  1878,  M.  SpiruC.Haretuasuivi  la  voie  que  j'avais  indi- 
quée ;  il  a  repris,  en  outre,  une  ancienne  démonstration  dans  laquelle  Poisson  (**) 
croyait  avoir  prouvé  que  les  grands  axes  n'ont  pas  d'inégalités  séculaires  du 
troisième  ordre  par  rapport  aux  masses,  quand  on  a  égard  seulement  aux  varia- 
tions des  éléments  de  la  planète  troublée.  M.  Haretu  arrive  à  montrer  que  les 


(1)  Mémoire  présenté  à  l'Académie  des  Sciences  de  Paris  en  1773. 

(2)  Mémoires  de  l' Académie  de  Berlin  pour  1776. 

(»)  Forlesiuigen  iiber  Djnamik,  p.  29,  édition  do  Clebsch. 
(*)  Journal  de  l'École  Polytechnique,  XV"  Cahier,  p.  i-56. 

(5)  OEuvres  complètes  de  Lagrange,  t.  VI,  p.  741-749. 

(6)  Mémoires  de  l'Académie  de  Toulouse,  7*  série,  t.  VII,  et  Comptes  rendus  de  l'Académie  des 
Sciences  de  Paris,  t.  LXXXII. 

(')  Journal  de  Borchardt,  t.  LXXX. 

(')  Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  t.  I,  p.  55-67,  année  1816. 


THÉORÈME   DE    POISSON.  ^o3 

grands  axes  ont  des  inégalités  séculaires  du  troisième  ordre  par  rapport  aux 
masses;  mais  il  n'a  pas  cherché  à  se  faire  une  idée  de  la  grandeur  de  ces  inéga- 
lités. Enfin,  dans  le  tome  XI  des  Annales  de  r Observatoire  (Additions  au  Cha- 
pitre XXI,  p.  126),  Le  Verrier  a  trouvé  un  petit  terme  du  troisième  ordre  en  t- 
dans  le  développement  de  la  partie  fndt  de  la  longitude  moyenne  de  Saturne 
troublé  par  Jupiter,  ce  qui  confirmerait  le  résultat  de  M.  Haretu.  Toutefois,  Le  Ver- 
rier n'obtient  le  terme  en  question  que  par  un  calcul  d'interpolation,  calcul 
purement  numérique.  Il  y  aurait  lieu  de  chercher  l'expression  analytique  du 
terme  en  question;  peut-être  pourrait-on  y  arriver  en  partant  des  formules  de 
M.  Haretu. 


4o4  CHAPITRE   XXVI. 


CHAPITRE  XXVI. 

EXPRESSIONS  GÉNÉRALES  DES  INÉGALITÉS  SÉCULAIRES. 


166.  On  a  vu,  dans  le  n"  162,  que  les  inégalités  séculaires  de  cinq  des  élé- 
ments elliptiques  se  présentent  sous  la  forme 

(i)  P'<  +  P"^2_^...; 

grâce  à  la  petitesse  des  coefficients  P",  les  formules  obtenues  peuvent  être  éten- 
dues à  un  assez  grand  nombre  de  siècles,  dans  le  passé  et  dans  l'avenir.  On  peut 
toutefois  se  demander,  et  cette  question  intéresse  à  un  haut  degré  nos  connais- 
sances sur  la  stabilité  du  système  planétaire,  si  les  expressions  générales  des 
éléments  elliptiques  osculateurs  d'une  planète  contiennent  effectivement  des 
termes  de  la  forme  (i),  ou  bien  si  leur  introduction  dans  les  formules  ne  pro- 
vient pas  uniquement  de  la  marche  qu'on  a  suivie  pour  l'intégration.  Admettons, 
en  effet,  que  les  termes  qui  ne  renferment  pas  le  temps  explicitement  dans  les 
équations  différentielles  introduisent,  par  l'intégration  rigoureuse  des  équa- 
tions, des  termes  périodiques  dont  les  arguments  varient  proportionnellement 
aux  masses  perturbatrices  :  ces  termes,  quand  on  développera  les  intégrales 
suivant  les  puissances  des  masses  perturbatrices,  feront  apparaître  dans  la  so- 
lution approchée  du  problème  des  expressions  de  la  forme  (i). 

Dans  cet  ordre  d'idées,  en  l'absence  d'une  intégration  complète  et  rigoureuse 
qui  est  impossible,  il  serait  très  intéressant  de  chercher  à  intégrer  les  équations 
différentielles  dont  dépendent  les  éléments  des  diverses  planètes,  en  y  réduisant 
les  fonctions  perturbatrices  à  leurs  parties  séculaires,  c'est-à-dire  aux  termes 
qui  ne  contiennent  pas  le  temps  explicitement.  Mais,  même  dans  ce  cas,  on  se 
butte  à  des  difficultés  analytiques  qui  n'ont  pas  encore  été  surmontées  ;  Lagrange 
n'a  pu  résoudre  la  question  qu'en  négligeant,  dans  les  parties  séculaires  des 


EXPRESSIONS    GÉNÉRALES    DES   INÉGALITÉS    SÉCULAIRES.  l\OD 

fonctions  perturbatrices,  les  termes  qui  sont  du  quatrième  ordre  par  rapport 
aux  excentricités  et  aux  inclinaisons  mutuelles  supposées  être,  à  un  moment 
donné,  de  petites  quantités  du  premier  ordre,  comme  cela  arrive  en  réalité  pour 
les  anciennes  planètes. 

167.  Considérons  d'abord  la  fonction  perturbatrice  Ro,,  relative  au  mouve- 
ment de  la  planète  P,  en  tant  qu'il  est  troublé  par  la  planète  P'.  On  a  vu  au 
n*'  125  que  la  différence  Rq,,  —  R,  ne  contient  pas  de  partie  séculaire;  on  peut 
donc  prendre  ici  Ro,,  =R,.  D'ailleurs,  la  formule  (37)  du  n°  123  donne,  en  ne 
prenant  que  la  partie  séculaire  de  R,  et  négligeant  dans  cette  partie  les  termes 
du  quatrième  ordre, 

f  I  I  I  /    f)A.(o)       I       d^A^o^X 

R,=  i  A«»  _  1  Y)2B(i)  +  j  (e2+  e'2)  (a  ~~-  +  -  a^  ^-^  ) 

1  2  2  4  ^  '  \       da         1         da?-   / 

(2)  < 


+  -    A(')  —  a  —. aP-     ,   ,       ee'cos(&)  —  ci'). 

2  V  aa         "3.         aa^    J 

Puisqu'on  néglige  le  quatrième  ordre,  on  pourra  remplacer  o)  par  m.  On  a 
d'ailleurs 

cosJ=:  COS9  0039'+  sin9  sin9'cos(9  —  6'), 

et  l'on  pourra  prendre,  avec  la  même  précision, 

4Tn^=4sin2-  =2  —  2  cosJ=:/isin'^  -  +  /isin^  ^  —  2sin9  sin9'cos(9  —  0') 

ou  même 

f^n^  =.  tRïig- (f  -+-  tang^cp'—  2tang9  lang9'cos(9  —  9'). 

Il  convient  de  transformer  les  coefficients  de  e^-\-e'^  et  de  ee'cos(a)  —tu') 
dans  la  formule  (2)  ;  on  a,  en  introduisant  les  notations  du  Chapitre  XVII, 

\      oa         2  da^   J  da         1         dot.^ 

a'    A<»)  —  a  — , a-  —^—     —  feC)  —  a  — «2 


da  2         da^    J  dot.         2         da^ 

Remplaçons  ^<"'  et  Z>^"  par  leurs  développements  en  séries 

i..,=..(i)W(-)V-.....[i4^^ii^]'......, 


,,1)  ,      ^    ^      •»  ,      I  .3.  .  ,(2/ —  1)    3.5.  .  .(2i  +  l) 

24  2.4. ..2t  4-t>-.-(2«4-2) 


<X' 


4o6  CHAPITRE   XXVI. 

et  nous  trouverons,  après  des  réductions  faciles, 

a-  (  a  — r (-  -  «2 

oa  2  da^ 


2  L  lk  2.4.  ..2i  4.6...(2ï  +  2)  ^•••J 


a'  (  A'*^  —  a  ~. «2 

da         2  c/a^ 

3.5 


—  — r  a 


L     ^2    6°^    ^•••^  2.4...2f  6. 8...  (2^4- 4)  +•••]' 


2.4 

on  en  conclut,  en  se  reportant  aux  formules  et  notations  du  Chapitre  XVII, 

ôa  2  ôa?-  ia'  2 

da  2  aa^  ia'  2 

La  formule  (2)  deviendra  donc 

Ri—  -  AW -+- - B(»)  [e^  +  e'2  —  tang>  —  tang^^'-^-  2 tangç  tang9'  cos (9  —  0')] 


(3) 


7B(2>ee'cos(ci  — e'). 
4 


On  obtiendra  la  fonction  perturbatrice  R  qui  doit  être  substituée  dans  les 
équations  différentielles  en  multipliant  l'expression  (3)  de  R,  par  fm',  et  ajou- 
tant à  l'expression  obtenue  les  quantités  analogues  qui  répondent  aux  actions 
des  planètes  P",  P'",  —  Il  convient  de  poser 

(^)  ^\(o)  =  Mo.„         gB(»^  =  No,.,        |b(2)  =  P„,.; 

on  pourra  écrire 

(5)    j  4-  2]f'w^'^No,v[e2-^  (eM)2— tang^cp  _  tang^cpCv)  _^  atangcp  tang9(^)  cos(ô—  0W)] 

[  —  2  ^  f m(W Pp_^  ee(v) cos  (gt  -  cj(^)  ). 

168.  Il  faut  substituer  cette  valeur  de  R  dans  les  équations  {h)  du  n^  62;  la 
première  de  ces  équations  nous  donnera 

da 


EXPRESSIONS    GÉNÉRALES    DES    INÉGALITÉS    SÉCULAIRES.  4^7 

ainsi  «,  a\  a",  . . .  sont  constants;  il  en  sera  de  même  de  n,  n',  n",  ...  et  des 
quantités  Mo,v»  No,vet  Po,v. 

Il  convient  de  faire  le  changement  de  variables  indiqué  au  n°  63,  en  posant 


(6) 


e  smxn=:  h,  e'smm'=h', 

eCOS7J5  =  l,  e'C0SGT'=:  /', 


(  tSiXigc^  sinO  =p,        tangcp' sin0'=:/)',         ..., 

(7)  1 

(  langcpcos9=:^,        tang9'cos9'  =  ^',         .... 

Les  nouvelles  variables  dépendront  des  équations  différentielles  (16)  et  (19) 
dun^'ôS;  en  négligeant  dans  ces  équations  les  quantités  du  troisième  ordre, 
ce  qui  revient  à  négliger  le  quatrième  dans  R,  on  peut  les  écrire  simplement 

l  dh  _  j_dR  dl i_  (m 

\  di        na-  dl  '  dt  na?  dh  ' 

(8)  \ 

^   '  h^'—JL^f^  — L^ 

V  dt        naP-  dq  '  dt  na?-  dp 

L'expression  (5)  de  R  devient  d'ailleurs 

(9)  '         +  ^ f/^ï^">No,v [A' 4- ^'4- (A(^0'+  (iMy^-p^-q^- (pwy~ (7^)2+  2 (/?/?(^'+<79(^0] 
(  —  2  2]  f /?i<^^  Po,v  (  hh('^^  -h  //(^)  ) . 

Il  n'y  a  plus  qu'à  substituer  cette  valeur  de  R  dans  les  équations  (  8)  ;  si  nous 
posons 

nous  trouverons  sans  peine 

■£   —|  (0,1) +  (0,2)+...  }   l  4-[0,l]/'  +  [0,2]/"+...r=0, 

jl    +  i  (0,0  +  (0,2)  +.  .  .  I  A  —  [0,1]  A'—  [o,2]/i"  +  .  .".  =  0, 

^'^^  ^   '^^''    -  I  (1,0)  4-  (1,2)  +.  .  .  j  /'  +  [1,0]  l  +  [1,2]  l"  +.  .  .  =  O, 


dt 

di 
dl 


dl' 

-r-  +1  (1,0)  4- (1,2)+...  \h'-[i,o]h-[ï,2]h" -{-...  =  0, 


4o8 
et 


(A') 


/  dp 
dt 

dq 
dJ 

{  djy 

dt 

dq^ 
dt 


|(0,l)4-  (0,2) 
j  (0,1) +  (0,2) 
j  (1,0)  +  (1,2) 
j  (1,0)  + (1,2) 


CHAPITRE    XXVI. 

^...  \q  ~{0,ï)q'—{o,2)q"  —  ...  =  o, 
-h...  [/?  +(o,l)/?'-+-(o,2)/'+...=:o, 
+-...  \q'—{i,o)q  —  (ï,2)q"-...=  o, 
-+-...  jp'-f-(l,0)/?  +  (l,2)/>"4-...  =  0, 


Les  quantités  (0,1),  (0,2),  (1,2),  . . . ,  [0,1],  [0,2],  [1,2],  . . .  définies  par  les 
formules  (10)  dépendent  des  masses  et  des  grands  axes;  ce  sont  des  constantes 
qui  sont  positives,  parce  que,  toutes  les  planètes  tournant  dans  le  même  sens, 
/î'p^  est  réellement  positif;  elles  vérifient  les  relations 


('0 


/n(P'  n^P^  ( a^P)  y{p,v)  —  m(^)  /i(^)  ( aW  y-  ( v,  p ), 
m(PU(P)(a(P')'[p,  v]  =  /w(''5«("^)(a(^))2[v,p]; 


on  le  voit  immédiatement  en  partant  des  formules  (10)  et  remarquant  que  Np,v 
et  Pp,v  sont  des  fonctions  symétriques  de  a^P'  et  a^^'K 

Soit  N  le  nombre  des  planètes;  la  détermination  de  e,  e',  ...,  m,  m',  ...  est 
ramenée  à  l'intégration  d'un  système  (A)  de  2N  équations  linéaires  simultanées 
du  premier  ordre,  à  coefficients  constants. 

De  même,  la  connaissance  de  ç,  cp',  ...,  G,  0',  ...  dépend  du  système  ana- 
logue (A'). 

169.  Occupons-nous  d'abord  du  système  (A).  Posons,  pour  effectuer  l'inté- 
gration, 


M  M 

h=        —   sm{gl~h^),         1=  —7^=  cos(^i+(3), 
aymn  a^mn 


(12) 


h' 


M 


M' 


— ==  sm{gt  4-  (3),  l'=  -7-7-^  cos(^^  +  (3), 

sjm'n'  a'  ym'n' 


en  désignant  par  g,  p,  M,  M',  ...  des  constantes. 

Si  nous  substituons  ces  expressions  dans  les  2N  équations  (A),  nous  ne  trou- 
verons que  N  conditions  distinctes;  en  les  multipliant  respectivement  par 
—  asimn,  —  a'  sim' n' ,  . . . ,  il  viendra 

(0,l)  +  (0.2)+...-ff  |M--^;.r.r^[0,l]M^-  y  [0,2]M^^-...  =  0, 

aym'n'  a"\Jm  n" 


a'sjm'  n' 
asjmn 


[i,o]M+|(i,o)  +  (i,2)+...-^|M'-4^^^[i,2]M"-...=r=o, 

a'\lm"n" 


ou  bien  encore 

(i3)     . 

où  l'on  a  posé 

04) 


EXPRESSIONS    GENERALES    DES    INÉGALITÉS    SÉCULAIRES. 

(Ao.o-^)M  +  Ao,,M'  +  Ao,2M"  +  ...  =  o, 
A,,o  M  +  (  A,,i -  ^)  M'  +  A,,2 M"  + . . .  =  o, 
A2.0 M  +  A2,i M'  +  ( A2,2 -  ^) M"  + . . .  =  o, 
? 

Ao,o-=(o,i)  +  (0,2)  +.  .  .  , 
A,,i  =  (1,0)4- (1,2)  +..  . , 


409 


A/  A-=: [«,/'■]' 


La  définition  précédente  de  A,,/^  suppose  les  indices  i  et  k  essentiellement  dif- 
férents; si  l'on  remplace  [?',  k\  par  sa  valeur  (10),  il  vient 


.       ■2.{\/ ni'^'-i  m'^'^^       „ 


(x5) 

on  en  conclut 

(16)  A/./,  =  Aav 

Cela  posé,  considérons  le  déterminant 


(17) 


G  = 


'1.0 


^2,0 


Ao,i 

Ao,2 

■  •    K,y-i 

A,,.- 

S 

A,,2 

■  ■     A,,>_i 

A^., 

A2,2'~ 

g         ■ 

•         A2,N-1 

An_),o 


kN-1,1 


An-1,2  •••         An_i_>_i  — 


il  est  symétrique  par  rapport  à  la  diagonale,  d'après  la  relation  (iG).  Si  ce  dé- 
terminant n'est  pas  nul,  la  théorie  des  équations  homogènes  du  premier  degré 
montre  que  l'on  ne  pourra  satisfaire  aux  équations  (i3)  qu'en  prenant  en  même 
temps 

M  =  M'^M"r:::...=rO, 

ce  qui  ne  saurait  nous  convenir,  puisque  notre  solution  (12)  disparaîtrait 
alors. 

Pour  que  cette  solution  existe,  il  faut  donc  que  ^vérifie  l'équation 


(B) 


o. 


Le  degré  de  cette  équation  est  égal  au  nombre  N  des  planètes;  car,  dans  le 
produit  des  termes  de  la  diagonale  du   déterminant  (17)  se  trouve  le  terme 
(—  i)^^^  qui  ne  peut  être  détruit  par  aucun  autre.  Nous  représenterons  par  g^ 
T.  -  L  52 


4lO  CHAPITRE    XXVI. 

gt,  g.,  ..,,  gs~t  les  racines  (le  cette  équation;  ces  quantités  seront  des  constantes 
dont  les  valeurs  dépendront  de  m,  m',  ...,  /n'^"^',  a,  a',  ...,  a'^~";  N—  i  des  équa- 
tions (i3)  détermineront  les  rapports  de  N  —  i  des  quantités  M,  M',  ...  à  la 
jN^iéme.  cette  dernière  sera  l'une  des  constantes  arbitraires  qui  figureront  dans  la 
solution  (12);  l'autre  sera  ^.  A  la  racine  gf  correspondront  des  équations  que 
l'on  déduira  de  (i3)  en  changeant^,  [3,  M,  M',  ...  en  ^,,  ^,,  M,,  M',,  •..;  de  là  une 
seconde  solution  renfermant  deux  constantes  arbitraires,  p,  et  l'une  des  quan- 
tités M,,  M', On  trouvera  ainsi  N  solutions  particulières,  chacune  avec  deux 

constantes  arbitraires;  les  équations  (A)  étant  linéaires,  on  aura  une  nouvelle 
solution  composée  avec  les  précédentes  en  ajoutant  les  diverses  valeurs  de  h,  l, 
h',  l',  —  Ce  sera  donc 

ah\lmn   =M  sin(^-^-t-  jS)  -}- Mi  sin(^if  +  (3,)  -+-.  .  .4-Mn-]  sin(^M_i^-f-  |3n_,), 
al  simn   =  M cos(^<  +  (3)  •+- M,  cos(é'ii -+-  Pi)  +•  •  .  +  Mx_,cos(^>'_i^+  [3.x_i), 
(^)   \  a7iV/?i'/i'=M'sin(^i+  (3)  +  M;  sin(^if  +  (3,)  +•  • .  + M;^_i  sin(^N-i^  +  Pn-i), 


f  a'/'\/m'n'— M'cos(^<4-(3)  +  M'iCOS(^i«  4- j3i)  -h.  .  .  +  Mn_iCOs(^,>'_i<  +  (3j,_i), 

Cette  solution  comprend  2N  constantes  arbitraires  et  donne  les  intégrales 
générales  des  équations  (A). 

Remarque.  —  En  différentiant  par  rapport  à  g  l'expression  (17)  de  G,  en 

trouve  évidemment 

aG  /  ^G         ()G 


dg    '      \c>Ao,o    '    (^Ai,, 

On  en  conclut  que,  si  la  racine  g  n'est  pas  une  racine  multiple,  on  ne  peut  pas 

avoir  simultanément 

JG__  dG    _ 

(9Ao,o~'''         <?A,,,  -''' 

Donc  les  N  déterminants  que  l'on  déduit  de  G  en  supprimant  la  ligne  et  la 
colonne  qui  aboutissent  à  chacun  des  éléments  de  la  diagonale,  ne  peuvent  pas 

être  tous  nuls  en  même  temps.  Supposons  par  exemple  -^^  Jo;  alors,  en  sup- 

primant  la  première  des  équations  (i3),  il  en  restera  N  —  i  autres  qui  détermi- 

M'    M" 
neront  les  N  — i  inconnues  yt'  tt'      •'  car  le  dénominateur  commun  de  ces 

M      M 

inconnues  n'est  autre  chose  que  -ri — '  et  il  est  essentiellement  différent  de 

zéro. 

170.  Lagrange  a  remarqué  que,  si  quelques-unes  des  racines  de  l'équation 
G  =  o  étaient  imaginaires,  les  expressions  de  h,  l,  lï ,  l' ,  ...  contiendraient  des 
exponentielles  qui,  en  croissant  indéfiniment,  auraient  pour  effet  de  rendre  les 


EXPRESSIONS    GÉNÉRALES    DES    INÉGALITÉS    SÉCULAIRES.  4^^ 

orbites  très  excentriques,  et  de  détruire  la  stabilité  du  système  planétaire.  Les 
planètes  connues  alors  étaient  au  nombre  de  six  (Herschel  n'avait  pas  encore 
découvert  Uranus)  ;  les  influences  de  Mercure,  de  Vénus  et  de  Mars  sur  Jupiter  et 
Saturne  étant  faibles,  Lagrange  a  pu  remplacer  très  approximativement  l'équa- 
tion G  =  o  par  deux  autres,  l'une  du  second  degré,  l'autre  du  quatrième.  Avec 
les  valeurs  numériques  dont  il  disposait  pour  m,  m',  ...,  a,  a' ,  ...,  il  trouva  que 
les  deux  équations  ci-dessus  avaient  leurs  racines  réelles  et  inégales.  Mais  cer- 
taines des  masses  employées  étaient  entièrement  hypothétiques  :  ainsi,  celles 
de  Mercure,  de  Vénus  et  de  Mars  avaient  été  calculées  en  partant  de  leurs  vo- 
lumes et  tirant  leurs  densités  d'une  loi  empirique  d'après  laquelle  les  densités 
des  planètes  seraient  inversement  proportionnelles  aux  grands  axes  de  leurs 
orbites.  On  pouvait  donc  se  demander  si,  avec  d'autres  données  notablement 
différentes,  on  trouverait  encore  seulement  des  racines  réelles  :  «  Il  faudrait, 
disait  Lagrange,  pouvoir  démontrer  que,  quelles  que  soient  les  valeurs  des  masses, 
pourvu  qu'elles  soient  positives,  les  racines  de  l'équation  dont  il  s'agit  sont  tou- 
jours nécessairement  réelles  et  inégales,  et  il  ne  paraît  pas  impossible  de  par- 
venir, par  quelque  artifice  particulier,  à  résoudre  cette  question  d'une  manière 
générale  (*).  » 

Laplace  répondit  bientôt  au  desideratum  exprimé  par  Lagrange  ;  il  prouva  en 
effet  que,  quelles  que  soient  les  données  numériques  supposées  pour  les  masses 
et  les  distances  moyennes  des  planètes  au  Soleil,  l'équation  G  =  o  a  tou- 
jours toutes  ses  racines  réelles,  pourvu  que  les  planètes  tournent  toutes  dans 
le  même  sens.  Nous  allons  reproduire  la  démonstration  de  la  Mécanique  céleste. 

Ajoutons  les  équations  (A),  après  les  avoir  multipliées  respectivement  par 
mna^h,  mna^l,  m'n'a'-/i',  m'n'a'-l',  ...  ;  nous  trouverons 

nina-  {  h  -r-  -i-  l  -r     -h  m' n'a'-    h'  —, \-  l  —r-  ]  -i-  .  .  . 

\     dt  dt)  \      dl  dt  ) 

-f-  (A/' —  Ih')  j  uina'-\o,\\  —  m' n' a''-\\,o\  j  h-  .  .  .  =  o, 

OU  bien,  en  vertu  de  la  seconde  des  relations  (n),  et  remarquant  que /f  et  a 
sont  constants, 

(i8)  y  jm/ja2(/i2  +  r")-f-m'/i'a'2(A'2+Z'i)+.  .  .  j  ~  o. 

On  aura  donc,  en  désignant  par  C  une  constante  arbitraire, 

(D)  mna}i^1i}-\-l')-^^m'n'n'\h"'-V  l'-)  ^■ .  .  .  —  {\ 

ou  bien 

(D,  )  mna^e'-v  m' n' a''^c"^  \r .  ..=:(]; 

(1)  Folr  les  Mémoires  de  Lagrange  sur  les  inégalités  séculaires  des  planètes,  I.  V  vl  W  (](.'  ses 
OE  livres. 


4l2  CHAPITRE    XXYI. 

on  a  ainsi  une  intégrale  des  équations  (A).  On  peut  l'écrire  comme  il  suit,  en 
prenant  la  masse  du  Soleil  pour  unité, 

m  sj\  4-  m  \ja  t- -\-  m' y/i  -h  m' y/a'  e'^-\-  .  .  .-=  const., 

OU  bien,  en  négligeant  m-,  m'-,  ..., 

(D2)  m\lae'---~  m' \j a' e''^  -\- .  .  .=  const. 

Supposons  maintenant  que  deux  des  racines  de  l'équation  (B)  soient  imagi- 
naires, ^  et  ^,  ;  on  aura  donc 

(19)  g—u-\-a\J~-\,        ^j  =  ,/ _  (j  v/— 7, 

w  et  cr  étant  réels,  et  a-  >>  o.  Si  l'on  pose 

-  (Mcos|3 -+- M,cos|3,)  = '^l't  cosy,  -  (  Msin[3  +  MiSin!3,) —  niL  siny, 


~ — '  (McosjS  —  M,cos;3,)  --  -Olcjcosy,,         ^ ^  (Msin;3  —  MisinjS,)  =  ,m,siny,, 

on  voit  aisément  que  le  résultat  de  la  substitution  des  valeurs  (19)  de  ^- et  ^^ 
dans  les  deux  premières  formules  (C)  est  le  suivant 

ah\i'^i  —  OU  sin  {ut  -^r  7) (E^' -i-E-"^')  4- OlLi  cos (w7 -+- y,){YJ'~- E--^')  +  M2  sin (^2 <+  (B^)  +  . . , 
«/v/"''î  =  ^'"^cos(»M-7)(E'^'4  E--^0--'^l'^iSin(«^4-y,)(E'^'--E-'0  +  M2COs(^2^  +  [3.2)  +  ..-. 

DU,  ort,,  7  et  Y,  sont  quatre  constantes  arbitraires  qui  doivent  être  réelles  pour 
que  h  et  /  le  soient  aussi.  On  aura  des  expressions  analogues  pour/i',  /',  h",  l" ,  ... 
en  mettant  des  accents  aux  lettres  DU,  Dli, ,  y  et  y, . 

Si  l'on  substitue  ces  valeurs  de  h,  /,  h ,  l' ,  ...  dans  l'équation  (D),  on  trou- 
vera un  résultat  de  la  forme 

(  20)        (  i)XC-  -1-  Dit  \  +  Dll'2  +  DlL'j^  + .  .  .  )  W'  +  .%> E^'  +  !)!>  +  QE-"'  -f-  (QE-'-'''=  C. 

Or,  si  la  quantité  positive  t  n'est  pas  nulle,  quand  t  croîtra  indéfiniment,  le 
terme  en  E-"'  arrivera  à  être  infiniment  plus  grand  que  tous  les  autres,  et 
comme  il  croît  au  delà  de  toutes  limites  et  que  son  coefficient  CfïL^ -+-  mi'^  -i- ... 
est  essentiellement  positif  si  toutes  les  planètes  tournent  dans  le  même  sens 
(auquel  cas  n,  n',  ...  sont  positifs),  la  relation  (20)  ne  pourra  pas  être  vérifiée. 
On  doit  donc  avoir  a  =  o,  et  les  racines  g  et  g^  ne  peuvent  pas  être  imaginaires. 

Si  l'on  admettait  plusieurs  couples  de  racines  imaginaires  dans  l'équation  (B), 
il  y  aurait  d'autres  quantités  a',  a",  ...  analogues  à  ct;  en  supposant 

a>cr'>cr">..., 

on  verra  sans  peine  que  le  premier  membre  de  l'équation  analogue  à  (20)  fini- 


EXPRESSIONS    GÉNÉRALES    DES    TNÉGALITÉS    SÉCULAIRES.  ^]3 

rait  par  grandir  indéfiniment  avec  le  terme  en  E^*^'  ;  on  devra  donc  avoir  a-  =  o  ; 
on  démontrera  ensuite  que  a'  =  o,  — 

L'équation  générale  que  l'on  obtient  en  égalant  à  zéro  le  déterminant  (17) 
a  toutes  ses  racines  réelles,  quelles  que  soient  les  quantités  réelles  A,-,,-  et  A,-^/,; 
parmi  les  démonstrations  qui  ont  été  données  de  ce  beau  théorème,  nous  cite- 
rons celle  de  M.  Sylvester  (voir  Baltzer,  Théorie  des  déterminants),  et  celle  de 
Borchardt  (Journal  de  Mathématiques,  t.  XIII). 

171.  Voici  maintenant  comment  Laplace  prouve  que  l'équation  G  =  o  ne  peut 
pas  avoir  de  racines  égales;  supposons  en  effet  ^  =  ^v  Les  expressions  de 
h,  l,  h ,  /',  ...  seront  de  la  forme 


ahsjrnii--  (0b«  +  X,)  sin(^fH-  [3)  +¥2  %\x\{g^_t -^  ^^) 
(^0  j   a/v/'^  =  (^^^-^ '^^1)  cos(é'-^  + j3) +  M2C0s(^2^4- Ps) 


En  substituant  dans  la  formule  (D),  on  aura  une  équation  dont  le  premier 
membre  contiendra  un  terme  prépondérant  en  t^,  avec  le  coefficient  essentiel- 
lement positif  5^^+  ^'^  +  ...;  ce  premier  membre  ne  pourra  donc  pas  conserver 
une  valeur  constante,  et  il  est  impossible  que  les  racines  g  et  g^  soient  égales. 

Cette  démonstration  de  Laplace  prouve  seulement  que  les  expressions  de  A,  /, 
A',  /',  ...  ne  peuvent  pas  contenir  le  temps  en  dehors  des  signes  sinus  et  cosinus, 
comme  le  supposaient  les  formules  (21),  et  qu'elles  sont  formées  par  la  réunion 
de  termes  périodiques;  c'est  là  l'essentiel  au  point  de  vue  delà  stabilité  du 
système  planétaire.  Mais  il  n'en  résulte  pas  nécessairement  que  l'équation 
G  =  o  ne  puisse  jamais  avoir  de  racines  égales,  car  on  sait  aujourd'hui  (') 
qu'il  peut  arriver  dans  ce  cas  que  les  intégrales  générales  des  équations  (A)  ne 
renferment  pas  le  temps  en  dehors  des  signes  sinus  et  cosinus. 

On  peut  donc  se  poser  la  question  suivante  : 

Pourrait-on  disposer  des  masses  des  planètes  et  de  leurs  distances  moyennes 
au  Soleil  de  manière  que  l'équation  (B)  ait  des  racines  égales? 

Cela  est  impossible  quand  il  n'y  a  que  deux  planètes.  En  effet,  l'équation  (B) 
se  réduit  à 

Ao.O-A"  'Nn,, 

et,  pour  que  ses  deux  racines  soient  égales,  il  faut  qu'on  ait 

(  Ao.o  — A,,,r    '     1  \,1.,  r-  o; 


(')  Voir  Thomson  et  Tait,  Trcatixe  on  natural  Philo.wphj,  i"  édit.,  t.  I,  Partiel,  p.  38i;  — 
E.-J.  RouTH,  StahiliiY  <>f  (i  f^irr//  State  of  Motion,  1877:  —  OEuvrex  de  Lagrange,  t.  XI,  Note  V(H  de 
M.  G.  Darboux. 


4l4  CHAPITRE    XXVI. 

en  remplaçant  Ao.o,  A,,,  etAo,,  par  leurs  valeurs  qui  résultent  des  formules  (lo), 
(i4)  et  (i5),  il  vient 

No,)  etPo,,  étant  essentiellement  différents  de  zéro,  la  condition  précédente  ne 
peut  pas  être  remplie;  il  pourrait  en  être  autrement  si  les  planètes  se  mou- 
vaient en  sens  contraire,  car  alors  le  produit /i/î'  serait  négatif. 

M.  Seeliger  a  examiné  le  cas  de  N  — 3  dans  le  n*^  2231  des  Aslronomische 
Nachrichten,  t.  93,  1878,  et  il  a  réussi  à  prouver  directement  que,  si  l'équation 
G  —  o  avait  deux  racines  égales,  une  certaine  équation  de  condition 

al,  m  +  cl,'  m'  -+-  -X,"  m"  3=  o 

devrait  être  satisfaite,  dans  laquelle  l,  l,',  a,"  sont  des  quantités  essentielle- 
ment positives;  cela  est  impossible  (').  Je  ne  sache  pas  qu'on  ait  encore  démon- 
tré la  même  impossibilité  pour  N  >-  3. 

172.  Laplace  a  tiré  de  l'intégrale  (D,)  une  conséquence  importante  au  point 
de  vue  de  la  stabilité  du  système  planétaire  :  puisque  tous  les  termes  du  pre- 
mier membre  sont  de  même  signe,  l'une  quelconque  des  excentricités,  e  par 
exemple,   ne  pourra  jamais  acquérir  une  valeur  supérieure  à  celle  qui  serait 

donnée  par  la  formule 

mua-  e^'  zzz  C, 

d'où 

mna- 
A  cause  de  la  petitesse  actuelle  des  excentricités,  la  constante  C  a  une  valeur 

(')  Le  cas  de  m  —  o  doit  être  excepté;  car  alors,  d'après  la  formule  (i5),  on  a 

Ao.i  =  Ai,o  —  o.  .\„  .  —  A.  „  --  o, 

et  l'équation  (B),  ([ui  se  décompose  dans  les  deux  siiiviiiiics 

g  —  Ao,()  —  o, 

(^'■  — A|.i)(g-  — A2.2)  -  Ai,2A2,i  ^  o, 

aura  des  racines  égales  si  l'on  peut  déterminer  a  |)ar  la  condition 

(  Ao.o  —  A,,i  )(Ao.o-  -  A?,2)    -  Al, 2  Ai^t  ^~  o, 
qui  équivaut  à 

[((.,!),     (0,2)   -(l,2)j    j(o,l)  +  (<)/^.)-   (■'/,!)  j   —  [l,2]['^.,tj   r^.  O. 

Si  l'on  suppose,  par  exemple,  que  les  planètes  P'  et  P"  soient  Jupiter  et  Saturne,  et  qu'on  remplace  a', 
rt",  m'  et  m"  par  les  valeurs  numériques  correspondantes,  on-  trouve  que  la  condition  ci-dessus  est 
satisfaite  par  a  —  1 ,85. 


EXPRESSIONS  GÉNÉRALES  DES  INÉGALITÉS  SÉCULAIRES.  4l3 

très  petite.  Par  conséquent,  l'excentricité  e  elle-même  restera  toujours  fort 
petite,  si  la  masse  m  correspondante  constitue  une  partie  considérable  de  la 
somme  des  masses  du  système.  Mais  on  ne  peut  tirer  de  l'intégrale  (D,),  aucune 
conclusion  analogue  pour  les  planètes  dont  les  masses  sont  faibles.  Pour  savoir 
si  leurs  excentricités  resteront  toujours  comprises  entre  d'étroites  limites,  il 
faut  avoir  recours  aux  formules  (C).  On  en  tire 

mncr-  e-  r:^  IVP  -4-  M^  -}-  M^  +  .  .  .  4-  2  MM,  ces  [{g  ^~gi)t\-^  —  ^,] 

~h  9.MM.2COs[{g  -  ff,)  t  \^  ^  —  ^2] 
+ ; 

la  plus  grande  valeur  de  e-  répond  au  cas  où  tous  les  cosinus  sont  égaux  à  =1=  i, 
de  manière  que  les  termes  où  entrent  ces  cosinus  soient  tous  positifs;  on  aura 
donc 

( 22  )  e  <i ■ — — — ~ : 

a  \/inn 

on  trouvera  ainsi  une  limite  supérieure  de  l'excentricité  e.  Cette  limite  pourra- 
t-elle  être  réellement  atteinte?  C'est  une  question  d'analyse  indéterminée  que 
nous  ne  chercherons  pas  à  approfondir.  Il  paraît  vraisemblable  qu'on  pourra 
trouver  des  époques  où  les  différents  angles,  tels  que 

approcheront  autant  qu'on  voudra  de  certains  multiples  pairs  ou  impairs  de  t:; 
alors  e  atteindrait  sa  limite.  On  n'a  pas  d'expressions  générales  des  quanti- 
tés (22),  susceptibles  d'une  discussion  analytique,  et  l'on  ne  peut  se  prononcer 
sur  les  limites  des  excentricités  qu'après  avoir  effectué  tous  les  calculs  numé- 
riques. 

173.  Nous  avons  à  montrer  maintenant  comment  on  pourra  calculer  les  va- 
leurs des  2N  constantes  qui  figurent  dans  les  formules  (C),  en  fonction  des 
données  initiales;  ces  données  seront  les  valeurs  e,,,  e'^,  ..  ,  cr^,  cr^,,  ...  des  excen- 
tricités et  des  longitudes  des  périhélies  à  l'époque  t  =  o.  On  en  déduira  d'abord 
les  valeurs  correspondantes  A„,  /q,  /i|,,  /,',,  ...  de  h,  /,  h' ,  /',  ...  par  les  formules 

(  Ao—  ^D  sincTo,         A'o  =  e'^  sinGT^,         .  .  . , 

(23)  )  ,'  '  ' 

(  Iq  =:eoCOsnTo,         ^0  --eoCOSCJo,          .... 

Si  Ton  fait  /  =  o  dans  les  formules  (C),  il  vient 

(  M  sin  [3  +  Ml  sin  (3,  + . .  .  -H--  Mn_,  sin  (3n_,  —  al^  \Jinn , 

(24)  <  M'sin;3+M',sin(3, -f-...-i-M'j,_,sin(3x_,  =  a7i;v^/"ÏIV, 


4l6  CHAPITRE    XXVI. 

et 

(  M  cos[3  4-  Ml  coSjSi  + .  .  .  -î-  xM.v_j  sin[3x_i  =  al^  \Jmn, 

Nous  supposons  que  l'on  a  calculé  les  racines  g,  gi,  ...  de  l'équation  (B) 
dont  tous  les  coefficients  ont  des  valeurs  numériques  connues. 

M'    M" 
N  — I  des  équations  (i3)  donnent  les  rapports-^?  -r^,  ■■•;  en  changeant 

M'     M" 

dans  ces  équations  ^' en  ^,,  on  aura  de  même  les  rapports  vp?  ^j  •••5  et  ainsi 

de  suite,  de  telle  sorte  que  les  N  équations  (24)  contiennent  au  premier  degré 
les  N  inconnues  Msinjî,  M<sin^,,  .  . . ,  M,,_,  sin^^^-i  î  de  même,  on  a  le  sys- 
tème (:2:5)  pour  déterminer  les  N  inconnues  M cos[3.  M,  cosP<,  ...,  M^-,  cos(3j,_,. 
Nous  allons  établir  des  relations  qui  rendront  très  facile  la  résolution  des 
équations  précédentes.  Reprenons  la  première  des  formules  (i3)  et  celle  qu'on 
en  déduit  par  le  changement  de  ^  en  ^, , 

( Ao.o -  é' )  M  +  Ao,,  M' +  Ao,2 M"  + . . .  =  o , 
(Ao,o  — é'i)Mi+Ao,,M;  4-Ao,2M';+...=  o; 

on  en  déduit,  par  l'élimination  de  A^  „. 

(26)  (^-,-^-)MMr-=Ao,,(MM',  -M'Mi)  +  Ao,,(MM';  -M"MO+.  •  •  • 

La  seconde  des  formules  (i 3)  et  les  suivantes  donnent  de  même 

,     ^  i  (é^,-^)M'M;=A,,o(M.M'-MM',)4-A,,2(M'M;-M"M;)+..., 

(27) 

Si  l'on  ajoute  les  équations  (26),  (27),-...  et  que  l'on  ait  égard  à  la  rela- 
tion (iG),  il  Vient 

{é,u~  ff){MM,  +  M'M\  +  . . .)  =  0. 

On  peut  supprimer  le  facteur  gt  —  g  qm  est  différent  de  zéro,  et  l'on  trouve 
ainsi,  en  supposant  maintenant  que  g  et  ^,  représentent  deux  racines  quel- 
conques gr  et  g^  de  l'équation  (B),  la  relation 

(28)  M,M,-+-  M^M,  4-  m';m;  + . . .  =  o, 

dans  laquelle  ret^  désignent  deux  indices  différents  quelconques  de  la  série 
o,  1,2,  ...,  N  —  I. 

Cela  posé,  si  l'on  ajoute  les  équations  (24)  après  les  avoir  multipliées  par  les 
facteurs  M^,  M^.,  M'.,  ...  et  qu'on  fasse  de  même  pour  les  équations  (25),  on 
trouve,  en  ayant  égard  à  la  condition  (28), 

(M;.4-M;^+M7+.  ..)sini3,.— a/«ov//«^M,.+  a'A;v^wVM;,  +  . .  ., 

(  M,';  -f-  m;.^'  -i-  m;.-  -h . . .  )  cos  [3,.  =  «/„  y^^^  m,.  +  «'  /;  \j/n'n'  m;. + . . . , 


EXPRESSIONS    GÉNÉRALES    DES    INÉGALITÉS    SÉCULAIRES.  l\l'J 

ce  que  l'on  peut  écrire  ainsi 

. ]vi'. 

ah^s/mn  +  «'/«'<,  y/m'  n'  -~  -+-... 


M;-sin(3,=. /m;.\^     /m; 


,     M'. 

gIq  ymn  +  a'  l\  \/ m' n'  ~-  + 


M,.cosp,^  Tm^V      TM^X^ 


(E) 


Les  rapports  ^>  rp'  •  •■  sont  connus  par  ce  qui  précède;  ils  seront  donnés 
par  la  résolution  de  N  —  i  des  équations 


m;.     .     m; 


^0,0—  .-T/-^  Ao,i    t/    -1-    Ao,.2   ^    + O, 


A,,o-+-(A,,,  — ^■,)  ^  -H  A, ,2  1^  +. .  .=  o, 


L'ensemble  des  calculs  numériques  à  exécuter  correspond  donc  : 

i"  A  la  résolution  de  l'équation  (B)  du  degré  N; 

2°  A  la  résolution  des  N  systèmes  d'équations  du  premier  degré  àN—  i  in- 
connues, que  l'on  déduit  de  (F)  en  attribuant  à  l'indice  ries  valeurs  o,  1,2,..., 
N-i. 

Après  quoi  la  solution  sera  fournie  par  les  formules  (C)  et  (E). 

174.  Il  est  souvent  possible  d'avoir  une  donnée  importante  sur  la  manière 
dont  varient  les  longitudes  cr,  trr',  ...  des  périhélies. 

Les  deux  premières  des  formules  (C)  peuvent,  en  effet,  s'écrire 

1  — N-l 

a\Jmne%\nm=i  ^S    M/sin(^-,-f  +  (3,), 
1=0 

a\/mnecosxs=z    >^  M,cos(^,'^4- j3,). 

i  =0 

On  en  conclut,  en  désignant  par  y  l'un  des  nombres  O,  i,  2,...,  N— i, 
a \fmn  e sin (gt  —  gjt  —  (3y)  —  ^  M,sin  [(i',  —  gi)  t  4-  [3, ~  (3y], 

( 29 )  a  sjmn.  ezo^{m  —  gjl  —  ^j)  —  My  4-  ^^  M/ cos [( gi  —  gj) /  -f-  p/  —  (3y ]  ; 

dans  le  second  membie,  la  valeur /est  maintenant  exceptée  de  celles  que  doit 
prendre  l'indice  i, 

T.  -  \.  53 


4l8  CHAPITRE    XXVI. 

Supposons  que  la  valeur  absolue  de  M^  soit  supérieure  à  la  somme  des  valeurs 
absolues  de  M,  M,,  ...,  My_,,  My^,,  ...,  M^_,  ;  la  formule  (29)  montre  que 
cos(gt  —  gjt  ~-  ^j)  ne  pourra  jamais  s'annuler  quel  que  soit  t.  On  pourra  donc 
poser 

(3o)  w  —  kTi-^gjt-\-  (3y  +  j, 

la  valeur  deu  ne  pouvant  qu'osciller  entre  ~  -  ei -^r  -  ;  kiz  ^  gj^+  ^j  sera  donc 

la  valeur  moyenne  de  cr,  dont  le  moyen  mouvement  sera,  par  suite,  égal  à^^; 
GT  oscillera  autour  de  cette  valeur  moyenne  et  l'écart  sera  compris  entre  les 

limites et  H 

2  2 

La  formule  (29)  donne  ensuite 

(_  i)^av/m/iecosu  =  My4-  2]  M/COs[(^,— ^y)  t  +  (3,  — jSy]; 

le  signe  du  second  membre  est  celui  de  My;  cosu  est  essentiellement  positif. 
Donc,  l'entier  k  pourra  être  pris  égal  à  zéro  si  My  est  positif  et  égal  à  i  si  My  est 
négatif. 

Donc,  si  le  cas  en  question  est  réalisé,  le  périhélie  tournera  toujours  dans  le 
même  sens,  sauf  les  oscillations;  si  ce  cas  n'a  pas  lieu,  on  ne  peut  pas  dire 
d'avance  le  sens  du  mouvement  du  périhélie. 

Supposons  maintenant  que  la  même  chose  ait  lieu  pour  une  autre  planète,  la 
seconde  par  exemple,  et  que  la  valeur  absolue  de  M',  soit  supérieure  à  la  somme 

des  valeurs  absolues  de  M',  M',,  . . . ,  My_,,  M}^, M|,_,,  y  étant  le  même  que 

précédemment;  on  aura  de  même 

(3i)  xs'=k'ii-\-gjt  +  i^j^^j', 

la  valeur  absolue  de  u'  étant  inférieure  à  -•  On  tirera  des  formules  (3o)  et  (3i) 

CT  —  tct'  —  (  /.■  —  A'  )  TT  +  u  —  u'  ; 

donc  la  valeur  moyenne  de  rn—xn'  sera  égale  à  {k  —  k')T^;  d'après  ce  qui  pré- 
cède, elle  sera  nulle  si  My  et  31}  sont  de  même  signe,  et  égale  à  ti  si  My  et  My  sont 
de  signes  contraires. 

175.  Les  intégrales (C)  peuvent  donner,  à  la  rigueur,  toutes  les  circonstances 
des  variations  des  éléments  e,  xs,  e' ,  m',  ...  ;  mais  elles  sont  d'une  discussion 
difficile  à  plusieurs  égards.  On  peut  trouver  N  intégrales  distinctes  des  équa- 
tions (A),  ne  contenant  pas  explicitement  le  temps  t,  mais  seulement  les  excen- 
tricités et  les  positions  relatives  des  périhélies  pour  l'époque  t.  L'intégrale  (D) 
est  dans  ce  cas  ;  c'est  l'une  de  celles  que  nous  allons  faire  connaître. 


EXPRESSIONS    GÉNÉRALES    DES    INÉGALITÉS    SÉCULAIRES.  4l9 

Remarquons  que  les  équations  (C)  ne  diffèrent  des  équations  (24)  et  (23) 
qu'en  ce  que  h^,  l^,  h^,  l'^,  ...  sont  remplacés  par  h,  l,  h' ,  l' ,  ...  et  M^sin^^, 
M^cosp,.  par  M^sin(^;./ -{- ^;.)  et  M^cos(^^^  +  (3^).  On  pourra  donc  appliquer 
les  formules  (E)  en  y  faisant  les  changements  indiqués  ci-dessus,  ce  qui  don- 
nera 

Ml 


ah\Jmn  4-  a' h'  \Jm'  a'  j-p  + 


•M', 


_        ]yj' 

al\Jmit  H-  a'  L'  \/m'  n'  ^- 

M,.cos(^^-,.i4- (3,.)= 


m; 

M, 

Si  l'on  ajoute  ces  équations  après  les  avoir  élevées  au  carré,  le  temps  dispa- 
raît, et  il  reste  l'intégrale 

(  ah  \Jmn  4-  a'  h'  \J m'  11'  ^  -1-  .  .  .  )   4-  (  «/  \Jmn  -h  a'  i  \jm!  n'  ^  H-  ...  1 


h(^J-(i;r-'-T 


dans  laquelle  M^  est  la  constante  arbitraire  ;  les  valeurs  des  rapports  —,  ^^  •  •  • 

sont   déterminées  par  les   formules  (F)  en  fonction  des  données  a,  a',  ..., 

m,  m',  ...   et  ne  contiennent  rien    d'arbitraire.   L'intégrale  précédente    peut 

s'écrire 

/]yi'\2  _______         j^' 

mna^e^-hm'n'a'^e'^i  —]  4-...-+-  2i/mm' nn' aa'  :;r^ee'cos(GT  —  Gy')4-.  • . 

^^^    ^^^'  '"      ^M.\-     /m; 


[-W 


M, 


il  n'y  figure  plus  que  les  positions  relatives  des  périhélies. 
Si,  entre  les  N  intégrales  (G),  on  élimine  les  N—  i  différences 

m  —  57',     G7  —  m",     ...,     m  —-  m''^-^\ 

on  tombera  sur  une  intégrale  indépendante  des  périhélies,  et  qui  devra  coïnci- 
der avec  (D,). 

Les  intégrales  (G)  permettent  de  calculer  directement  les  valeurs  des 
excentricités  qui  répondraient  à  un  état  déterminé  des  positions  relatives  des 
périhélies,  sans  avoir  à  se  préoccuper  de  l'époque  à  laquelle  le  phénomène  peut 
arriver. 


420 


CHAPITRE    XXVI. 


176.  Venons  maintenant  à  l'intégration  des  équations  (A')  ;  nous  poserons, 
en  gardant  les  mêmes  lettres  M,  M',  . . . ,  ^  et  ^,  afin  de  ne  pas  trop  multiplier  les 
notations, 


M 


asj. 


^=z    sin(^i  +  (3),         q 


(12') 


M' 


M 

a  sj nin 
M' 


a  \J  T7i  n  a  \^m  n 


En  substituant  dans  (A'),  il  viendra 


(i3') 

on  a  fait 

('4') 

d'où 

(i5') 

(iC) 

On  posera 


A,,oM  -+-  (A,,,  -+-  g)  M'+  . . .  —  o, 


Ao,o=  (o,i)  +  (o,2)  +.  .  .  , 
A,,,  =  (i,o)  +  (l,2)+..., 

7 


A,-, 


A/.,. 


«'^■^V^An*/') /*(/■■) 


afv/m^'^m''^) 


C.'  = 


A/,^--=  AA-,i. 

Ao,o+  S    Ao,i 
Ai,o  Ai^j  +  é" 


(^AO; 


N/, 


et  l'on  devra  prendre  successivement  pour  g  les  N  racines  de  l'équation 

(B')  G'r:=0. 

Les  intégrales  des  équations  (A')  seront 


(33) 


ap\  nin  z^'Sl  ih\{gt  +  (3)  +  Mj  sin(^'-i^+  [3,)  +.  .  . 

aqsjmn  —  M  cos(^^  -h  {3)  +  Mj  cos(^i/  +  {3i)  +. . . 
«>V/'*'/i'=^M'sin(^/-l-  |3)  +M',  sin(^',  ^  +  ,3i)  4-. .  . 
a'^V'^i'/i'— -M'cos(^^-^  ,3)  +  M'iCos(^j^  +  (3i)  +. . . 


EXPRESSIONS    GÉNÉRALES    DES    INÉGALITÉS    SÉCULAIRES.  4^1 

177.  Il  y  a  ici  une  simplification  tenant  à  ce  que  l'équation  (B')  a  une  racine 
nulle.  Si  l'on  suppose,  en  effet,  dans  les  formules  (i3'), 


M  M' 


a  sjmn        a'  \Jm'  n' 

en  ayant  égard  aux  relations  (i4')»  on  tombe  sur  des  identités  telles  que 

[(o,  i)  +  (0,2) +  ...]  —  (o,i)  —  (0,2)  — ...  =  o. 

Les  formules  (33)  peuvent  donc  s'écrire 

/  =  N  -  1 

a/>y/m«  —  M  sin|3  +    V   M,  sin(^,/;  +  (3,), 
1  =  1 

j.=  N  — 1 
i  =  l 

I::=N-1 

a'p'  s/ m' n'=  M' sin^  4-    V   Ml  sin(^i«  +  (3,), 
j=i 

a'q'\/m'n'==M'cos^-}-    V   Mîcos(è'ji  +  (3,), 


(C 


Si  l'on  ajoute  les  équations  (A')  après  les  avoir  multipliées  respectivement 
^ar  mna'-p,  mna-q,  m'n'a'^p',  m'n'a'^q',  ...,  on  trouve,  en  vertu  de  la  première 
des  relations  (n), 

(i8')  -^  [mna^p^-i-  q^)  +  m' n' a'\p'^  +  q'^)  +  ...]=  o. 

On  a  donc  l'intégrale 

(D')  mna'^{p'^'\-q'')-\-m'n'a'^{p'^-^q'-')+.  .  .  —  a 

OU  bien 

(  I),  )  mna^  lang*  <p  +  m' n'  a'^  lang-  cp'  + . .  .  =  C' 

ou  encore,  en  négligeant  m^^  m'-,  ..., 

(D'j)  mv/âtaag^9  +  m'v/"'  lang*(p'  +  . .  .=::const. 

La  démonstration  de  Laplace,  pour  la  réalité  des  racines  de  l'équation  (B'), 


422  CHAPITRE    XXVI. 

se  fait  en  partant  de  l'intégrale  (D');  elle  est  identique  à  celle  qui  a  été  donnée 
pour  l'équation  (B).  Il  va  sans  dire  que  les  démonstrations  de  Sylvester  et  de 
Borcliardt  sont  aussi  directement  applicables. 

Les  valeurs  actuelles  des  inclinaisons  des  orbites  sur  le  plan  de  l'écliptique 
de  i85o  étant  petites,  il  en  est  de  mêmp  de  la  constante  G'  de  la  formule  (D,). 
L'une  quelconque  des  inclinaisons,  cp  par  exemple,  ne  pourra  jamais  acquérir 
une  valeur  supérieure  à  celle  qui  serait  donnée  par  la  formule 

mnà^  tang-^9  =  C, 

d'où 

♦      ■'  ^^' 

lang-Q  -T- 

innœ- 

Donc  l'inclinaison  o  restera  toujours  très  petite;  tel  est  le  raisonnement  de 
Laplace. 

Mais  cette  conclusion  n'est  légitime  que  pour  les  planètes  dont  les  masses 
constituent  une  fraction  notable  de  la  masse  totale  du  système.  Pour  savoir  si 
leurs  inclinaisons  resteront  toujours  comprises  entre  d'étroites  limites,  il  faut 
avoir  recours  aux  formules  (G)  qui  donnent 

mna?-\.^n%'^(!^  —  W-\-W\  +. .  .4-  2MM1  ces (^1^4-  |3i  — |3) 
+  2M1M2  cos  [(^1  —  ^'•2)  ^  -i-  [3i  —  P2]  + . . .  ; 

on  en  conclura 

M|H-|MJ4-... 


(22')  tang(p  < 


^~' 


On  pourra  fixer  ces  limites  des  inclinaisons  quand  on  aura  fait  tous  les  calculs 
numériques. 

La  détermination  des  constantes  arbitraires  à  l'aide  des  données  initiales  se 
fera  par  les  formules 


l  M,.  sin|3,. 
(E') 

M,.C0Sj3,.: 


a/>o  ^mn    h  ol l\  \] ni'  n'  tt»-    1^  •  •  • 
aqa  \Jmn  H-  a'  q'^  sfmJn!  -^  4- .  .  . 


M' 
les  rapports  ~  sont  donnés  par  des  équations  analogues  à  (F),  que  nous  nous 


EXPRESSIONS    GÉNÉRALES    DES    INÉGALITÉS    SÉCULAIRES.  423 

dispensons  d'écrire.  On  a  d'ailleurs 

Po  =  tang9oSin9o,        />'„  =  lang9'o  sinô;,         ..., 
/7or-tang(pocos9o»        'Z'o^  tang?oCOSÔ'o,         

Pour  r=o,  les  formules  (E')  se  simplifient.  On  a  vu,  en  effet,  que  l'on  a  dans 

ce  cas 

M'  _  a'  \Jm'  n'  W_  _  a"  \J m"  n" 

"1  asjmji  J"  a\J  tnn 

il  vient  ainsi 


M 

^r^^  SI 


(E'o) 


_  mnar  tang9o  sinôo  +  m' n' a''^  tang?'o  sinô^  + .  . . 
a  s/mn  ""  mna^+  m'/i'a''^  H-  .  . . 

M  „_    mna^  i?ing(^oCOs9o-\- m' n'a'- tangcp'QCoaO'Q -h. . . 


178.  Il  est  possible  de  donner  une  représentation  géométrique  très  simple  de 
M  et  [3,  en  introduisant  \<à  plan  invariable  du  système  planétaire. 

Reportons-nous  aux  intégrales  des  aires  dans  les  mouvements  relatifs  des 
planètes  autour  du  Soleil,  telles  qu'elles  sont  données  par  les  formules  (^') 
du  n<^  17.   Soient  a',  b',  c'  les  constantes  de  ces  formules;  le  plan  invariable 

aura  pour  équation 

a' J7  +  h' y  -^  ç! z  —  o. 

Si  l'on  néglige  les  carrés  et  les  produits  des  masses,  les  formules  que  l'on  vient 
de  rappeler  se  réduisent  à 

En  les  appliquant  à  l'époque  /  =  o  et  ayant  égard  aux  relations  (^)  du  n**  38, 
on  trouve 


a'--   mna'sj \  —  e\  sin^o  sin^o  -I-  ni' n' a'-  y/i  —  e'^  sincp'o  sinô',,  4- 
(34)         '!  —  b'--  mno?\J\  —  e\  sin9ocos0o-l-  m' n' a"'-\J v  —■  é^  sin9oCOS0oH- 


'         c'rmnn'^\/\ — e^coS9o  H-  m' n' a'-sj \  --  e'/C0S9Ô  +  .  .  .  . 

Or,  si  l'on  désigne  par  II  la  longitude  du  nœud  ascendant  du  plan  invariable 
sur  le  plan  fixe  des  xy  et  par  y  son  inclinaison,  on  a 

a'  b' 

langy sinll-- -,,         langycosll^: -,. 

c  c 


424  CHAPITRE    XXVI. 

Remplaçons  a',  b',  c'  par  leurs  valeurs  (34)  et  négligeons,  comme  nous  l'avons 
fait  jusqu'ici,  ej,  é?'y",  ...,  ol,o'^,  •••  devant  l'unité;  nous  trouverons 


(35) 


l  tangysinllr^ ^ ^^-^^ "^^^ 2 — , 


tangycosll^: 


«inaMangOoCOS^o-t-  /?î'«'a'Hangcpô^.os6o  -h.  . 


mna''  -^  m  n  a  '■  -\-  .  . . 
La  comparaison  avec  les  formules  (E„)  donne 

P  =  n,  — ^__=tangy. 

a^  inn 

Telle  est  l'interprétation  cherchée. 

179.  Nous  allons  rapporter  les  orbites  au  plan  invariable;  soient,  en  se  re- 
portant à  \^fig.  2o  du  n°  117,  NM  l'orbite  de  la  planète  P,  N'G  le  plan  invariable. 

Nous  ferons 

N'G  =  0,        NGN'  =  <t; 

nous  avons  déjà 

^N'=n,        NN'G  =  y,        .rN  =  0,        ^rNG=:cp, 
Le  triangle  sphérique  NN'G  donne 

sinOsin0=:      sin9sin(9  —  (3), 

sin^cos©  — —  COS9  siny  +  sino  cosycos(0  -  -  (3)  ; 


on  peut  prendre 

sinO  sin0  =  tangç  sin(ô  —  (3)  =  /)cosf3  —  ^sin(3, 

M 

sin^cos©^  —  siny  +  lang(pcos(5— (3)  — — -  H-/>sin(3  +  7  cos(3; 

en  remettant  pour /?  et  q  leurs  valeurs  (C),  on  trouve  la  première  des  formules 
suivantes  : 

ay/mMsinO  sin©  =  V   M,sin(^/^  +  (3,— (3), 

i  =  N  -  1 

ay'/n/JsinO  CCS©  --=.  V   M/Cos(é'-,<  ■+ [3,— j3), 

(C.) 

aVm'/i'sin<I»'sin©'=  'S   M;sin(i,',-<  +  [3,— (3), 
/  =  I 

i  =  N-l 

aVm'/i'sin$'cos©'=   V   M,' ces  (^,7  4- (3,  — (3), 


EXPRESSIONS    GÉNÉRALES    DES    INÉGALITÉS    SÉCULAIRES.  4^5 

On  démontrera,  comme  au  n°  174,  que  si  la  valeur  absolue  deMj  est  supérieure  à 
la  somme  des  valeurs  absolues  de  M,,  ...,My_,,  My+<,  ...,  M,,_,,  la  valeur 
moyenne  de  0  sera  égale  à  gjt  -f-  (3y  —  ^  -t-^u;  le  nœud  delà  première  orbite 
sur  le  plan  invariable  se  mouvra  donc  toujours  dans  le  même  sens,  sauf  les  os- 
cillations, et  son  moyen  mouvement  sera  égal  à  gj. 

S'il  arrive  que  la  valeur  absolue  de  M^  soit  supérieure  aussi  à  la  somme  des 
valeurs  absolues  de  M',,  . . . ,  M)_,,  M}^,,  . . . ,  M^-o  gjt-h^j—^-+-k'T.  sera  la 
valeur  moyenne  de  &'.  On  aura  ainsi 

(36)  @  =gjt  +  ^j-^'^-kT:-\-v, 

(37)  &  =  ^.t-^^j^^-^k'T:-i-u'. 

u  et  u  sont  deux  quantités  qui  oscillent  de  part  et  d'autre  de  zéro  entre  des 
limites  dont  les  valeurs  absolues  sont  inférieures  à  -•  On  aura 

2 

Q  —Q'={k  —  k')T:-hv  —  v'; 

la  valeur  moyenne  de  la  distance  des  nœuds  des  deux  planètes  sur  le  plan  inva- 
riable sera  donc  égale  à  zéro  ou  à  t.,  suivant  que  My  et  M'j  seront  de  même  signe 
ou  de  signes  contraires. 

180.  Nous  avons  dit  que  les  calculs  numériques  effectués  par  Lagrange  repo- 
saient sur  des  valeurs  fort  peu  exactes  des  masses;  de  plus,  Uranus  n'y  figurait 
pas.  Le  Verrier  entreprit  en  iSSg  de  reprendre  avec  toute  la  précision  désirable 
la  détermination  numérique  des  inégalités  séculaires  des  sept  grosses  planètes 
connues  alors.  Je  me  bornerai  à  quelques  indications  sur  la  marche  suivie  et 
sur  les  résultats  obtenus,  renvoyant  pour  les  détails  au  tome  II  des  Annales  de 
l'Observatoire,  p.  10,5-170. 

Si  l'on  remplace  f  par j  — ^—,  ••  ■ ,  les  formules  (10)  donnent 

m'  m' 

(0,1)=:  2  —  «aNo.i,  [0,1]=:  2  —  /iaPo,i, 

p.  ^ 


les  quantités  aNoj,  «Po.i»  •••  ne  dépendent  que  des  rapports  -,;  on  prend  pour 

unité  de  temps  l'année  julienne;  on  devra  mettre  pour  «,  n',  ...  leurs  valeurs 
correspondantes  exprimées  en  parties  du  rayon.  A  cause  de  la  petitesse  des  rap- 


ï. 


04 


426  CHAPITRE    XXVI. 


ports  ^,  les  valeurs  numériques  de  (0,1),   [0,1],  ...  seront  très  petites.  Il 

est  préférable  de  les  exprimer  en  secondes  sexagésimales,  et  alors  il  en  sera  de 
même  de  g,  g^,  .... 

Quand  on  a  calculé  tous  les  coefficients  numériques  Ai^i  et  A,,^,  on  forme 
les  sept  équations  (i3);  on  constate  que  dans  les  trois  dernières  les  coeffi- 
cients de  31,  M',  M"  et  M'"  sont  très  petits.  On  peut  les  négliger  dans  une  pre- 
mière approximation,  et  l'on  a  ainsi  trois  équations  homogènes  entre  lesquelles 
on  élimine  M",  M^  et  M",  ce  qui  donne  une  équation  du  troisième  degré  en  g 
que  l'on  résout.  On  trouve  de  la  sorte  les  valeurs  approchées  de  trois  des  racines 
de  l'équation  G  =  o,  celles  qui  proviennent  de  la  présence  des  planètes  Jupiter, 
Saturne  et  Uranus.  Ces  trois  grosses  planètes  ne  peuvent  être  que  très  peu  dé- 
rangées par  les  quatre  autres;  on  peut  donc,  dans  les  quatre  premières  équa- 
tions (i3),  négliger  les  termes  en  M",  M^  et  M".  On  a  ainsi  quatre  équations 
homogènes  entre  lesquelles  on  élimine  M,  M',  M"  et  M'";  il  en  résulte  une 
équation  du  quatrième  degré  en  g  que  l'on  résout,  ce  qui  donne  des  valeurs 
approchées  des  quatre  racines  de  G  =  o  qui  proviennent  de  la  présence  des 
quatre  premières  planètes. 

Avec  ces  valeurs  approchées,  Le  Terrier  détermine  les  valeurs  exactes  par  un 
système  d'approximations  successives  aisé  à  concevoir;  il  arrive  à 

lff=     2",2d84,  ^4=     7", 5747, 

/.Q,  1  ^^1=    3",7i36,        ^5=17",  1627, 

(00)  < 

1  ^2=22",4273,        g^=if,B633; 

f  ^3—    5",  2989, 

les  valeurs  approchées  trouvées  d'abord  n'en  diffèrent  pas  de  o",ooi. 

Quelques-unes  des  masses  planétaires  pouvant  recevoir  dans  la  suite  certaines 
corrections,  Le  Verrier  a  voulu  que  tous  les  résultats  de  ses  calculs  pussent 
être  utilisés  encore;  il  a  représenté  les  vraies  valeurs  des  masses  par  712(1  -+-  v), 
m' ( I  -H  v' ),...,  et  il  a  développé  les  résultats  suivant  les  premières  puissances 
de  V,  v',  ...,  de  sorte  que,  si  l'on  vient  à  corriger  la  masse  de  Mercure,  par 
exemple,  il  suffira  d'introduire  dans  les  formules  la  valeur  correspondante  de  v, 
pour  obtenir  le  même  résultat  que  si  l'on  était  parti  de  la  masse  exacte.  Les  rap- 

M      M'  M 

ports  j^,  ^5  •• .,  ^,  ..  •  sont  exprimés  de  la  même  manière  (*). 

Le  Verrier  donne  ensuite  les  expressions  numériques  des  formules  (C)  et  (G'), 
et  l'on  peut  y  lire  immédiatement  les  limites  supérieures  des  excentricités  et  des 


(1)  Au  sujet  de  la  résolution  des  équations  (i3),  lo  lecteur  pourra  consulter  avec  fruit  un  Mémoire 
de  Jacobi,  Zur  Théorie  ilcr  Sœculur-Sturiuigen  {Journal  de  Crelle,  t.  XXX). 


EXPRESSIONS    GÉNÉRALES    DES    INÉGALITÉS    SÉCULAIRES.  4^7 

inclinaisons;  les  voici  : 

Limites 
des  excentricife's.        des  inclinaisons. 

O  ' 

Mercure 0,226  9.17 

Vénus 0,087  5.18 

La  Terre 0,078  4-52 

Mars o ,  1 4  •>.  7.9 

Jupiter o  ,062  2 .   i 

Saturne o,o85  2.33 

Uranus 0,064  2.33 

On  voit  donc  que  les  excentricités  et  les  inclinaisons,  qui  sont  actuellement 
petites,  resteront  toujours  très  petites. 

Ce  résultat  et  l'invariabilité  des  grands  axes  et  des  moyens  mouvements  con- 
stituent la  stabilité  du  système  planétaire. 

Si  l'on  substitue  les  expressions  ci-dessus  de  esinw,  ecosnr,  tangcpsinG, 
tangçcosO,  ...  dans  les  coordonnées  héliocentriques  de  chaque  planète,  ces 
coordonnées  ne  contiendront  que  des  termes  périodiques.  Ainsi  les  inégalités 
séculaires  sont  en  réalité  périodiques;  elles  ne  diffèrent  des  inégalités  pério- 
diques ordinaires  que  par  la  durée  de  la  période,  qui  est,  pour  elles,  extrême- 
ment grande;  c'est  ce  qui  résulte  des  nombres  (38)  qui  donnent  les  très  petits 
angles  dont  les  arguments  augmentent  en  une  année;  le  terme  sin(gt  -i-  ^)  a 
une  période  de  574000  ans  environ. 

181.  Le  Verrier  n'avait  pu  faire  entrer  dans  ses  calculs  la  planète  Neptune 
qu'il  ne  devait  découvrir  que  six  ans  plus  tard.  M.  Stockwell  a  publié  en  1873, 
dans  le  tome  XVIII  des  Smithsonian  contributions  t,o  knowledge,  un  Mémoire  im- 
portant sur  les  variations  séculaires  des  huit  principales  planètes,  dans  lequel  il 
a  tenu  compte  de  l'action  de  Neptune.  Ce  travail,  dont  les  calculs  paraissent 
faits  avec  soin,  renferme  des  remarques  curieuses.  Ainsi  M.  Stockwell  trouve 
que,  dans  les  formules  (C),  la  valeur  absolue  de  M7  est  supérieure  à  la  somme 
des  valeurs  absolues  de  M'%  M'/,  ...,  M'/;  il  en  est  de  même  pour  My  comparé 
à  M",  Mj',  ...,  M'^';  enfin  M7  et  M,'  sont  de  signes  contraires.  II  en  résulte  donc, 
d'après  ce  qui  a  été  dit  au  n°  174,  que  : 

Le  moyen  mouvement  du  périhélie  de  Jupiter  est  exactement  égal  au  moyen 
mouvement  du  périhélie  d'Uranus,  et  que  les  longitudes  moyennes  de  ces  péri- 
hélies diffèrent  exactement  de  180". 

Suivant  les  calculs  de  M.  Stockwell,  le  périhélie  de  Jupiter  peut  osciller  au- 
tour de  sa  valeur  moyenne,  g^t-i-^^y  entre  les  limites  ±  24°  10',  et  celui  d'Ura- 
nus, autour  de  la  même  valeur  moyenne,  entre  les  limites  ±47°33'.  Les  péri- 
hélies des  deux  planètes  peuvent  donc  se  rapprocher  jusqu'à  la  distance 
i8o«-(24°io'-h47«33')  =  io8°i7'. 


428  CHAPITRE   XXVI. 

M.  Stockwell  trouve  de  même,  en  partant  des  formules  (C'j),  que  : 
Le  moyen  mouvement  du  nœud  de  Jupiter  sur  le  plan  invariable  est  exacte- 
ment égal  à  celui  du  nœud  de  Saturne,  et  que  les  longitudes  moyennes  de  ces 
nœuds  diffèrent  exactement  de  180''. 

Il  trouve  aussi  que  le  nœud  de  Jupiter  peut  différer  de  sa  valeur  moyenne  de 
dz  i9°38';  pour  Saturne,  ces  limites  deviennent  ±  7'' 7'.  Les  deux  nœuds  pour- 
raient donc  se  rapprocher  jusqu'à  iSS^'iS'. 

182.  Parmi  les  inégalités  séculaires  importantes,  il  y  a  lieu  de  signaler  celle 
qui  concerne  l'excentricité  de  l'orbite  terrestre.  Cette  excentricité  est  actuelle- 
ment décroissante;  elle  continuera  à  diminuer  pendant  24000  ans,  après  quoi 
elle  augmentera  pendant  très  longtemps.  Nous  verrons  dans  le  tome  III  de  cet 
Ouvrage  que  c'est  là  la  cause  d'un  phénomène  resté  longtemps  inexpliqué, 
l'accélération  séculaire  du  moyen  mouvement  de  la  Lune. 

Nous  n'avons  pas  parlé  encore  des  inégalités  séculaires  du  sixième  des  élé- 
ments elliptiques,  £.  La  dernière  des  formules  (h)  du  n°  62  est 

tang- 


ue _ '2_  àR  e  y  1  —  e'-  dR  ^  2       dR 


On  peut  prendre,  au  degré  de  précision  adopté, 


de 2    dl\  e      dR       lang9  ôR 

dt  na  ôa        2  nà^  de         2  nà^    d(o 

formule  dans  laquelle  il  faut  remplacer  R  par  son  expression  (5). 

Si  l'on  fait  cette  substitution  et  si  l'on  met  pour  e-,  e'-,  ...,  esincj,  e'sinc?',  ..., 
ecosGJ,  e'coscj',  ...,tang2cp,  tang^ç',  ...,  tangcpsinO,  tangcp'sinô', ...,  tangçcosô, 
tangç'cosG',  ...  leurs  expressions  séculaires  fournies  par  les  formules  (C) 
et  (C),  on  trouve  finalement  une  expression  de  la  forme 

^  =H4- V  Kcos(-/;-f-x'), 
d'où 

£  =  go4-  H^4- V  —  sin(x^  +  x'); 

la  longitude  moyenne  sera  donc 

£o4"  (n-t-H)  <  +  ^  —  sin(x<-hx'). 
A  cause  de  la  petitesse  des  coefficients  x,  on  pourra  développer  les  termes 


EXPRESSIONS    GÉNÉRALES    DES    INÉGALITÉS    SÉCULAIRES.  429 

sin(x^  +  x')  en  séries  très  convergentes  suivant  les  puissances  de  /;  le  terme 
en  t"^  sera  très  petit  et  le  plus  souvent  négligeable. 

183.  On  a  vu  que  les  excentricités  et  les  inclinaisons  des  orbites  des  pla- 
nètes doivent  toujours  rester  très  petites.  Cette  conséquence  importante  ne  se 
trouve  toutefois  établie  que  pour  les  valeurs  numériques  adoptées  pour  les 
grands  axes,  et  nous  ignorons  ce  qui  se  produirait  pour  d'autres  distances 
moyennes  des  grands  axes.  Il  est  à  regretter  qu'on  ne  puisse  pas  discuter  facile- 
ment les  variations  des  limites  (22)  et  (22'),  quand  on  fait  variera,  o',  ....  Toute- 
fois, quand  on  ne  considère  que  trois  planètes,  l'équation  (B'),  qui  a  une  racine 
nulle,  s'abaisse  au  second  degré;  la  discussion  devient  facile.  Le  Verrier  a  mon- 
tré (Annales  de  V Observatoire  de  Paris,  t.  II,  Addition  III)  «  qu'il  existe,  entre 
Jupiter  et  le  Soleil,  une  position  telle,  que  si  l'on  y  plaçait  une  petite  masse, 
dans  une  orbite  d'abord  peu  inclinée  à  celle  de  Jupiter,  cette  petite  masse  pour- 
rait sortir  de  son  orbite  primitive,  et  atteindre  de  grandes  inclinaisons  sur  le 
plan  de  l'orbite  de  Jupiter,  par  l'action  de  cette  planète  et  de  Saturne.  Il  est 
remarquable  que  cette  position  se  trouve  à  peu  près  à  une  distance  double  de  la 
Terre  au  Soleil,  c'est-à-dire  à  la  limite  inférieure  où  l'on  a  rencontré  jusqu'ici 
les  petites  planètes  ». 

J'ai  moi-même  cherché  à  étendre  les  conclusions  de  Le  Verrier,  en  tenant 
compte  de  termes  négligés  par  lui,  dans  un  Mémoire  auquel  je  renvoie  le  lecteur 
{Annales  de  V Observatoire,  t.  XVI). 

184.  II  ne  faut  pas  se  faire  d'illusion  sur  la  généralité  des  conclusions  énon- 
cées ci-dessus  relativement  à  la  stabilité  du  système  planétaire.  En  premier  lieu, 
les  équations  différentielles  (A)  et  (A')  ont  été  obtenues  en  négligeant,  dans  les 
parties  séculaires  des  fonctions  perturbatrices,  les  termes  du  quatrième  ordre; 
Le  Verrier  a  cherché  à  tenir  compte  de  ces  termes  en  faisant  varier  les  constantes 
arbitraires  des  formules  (C)  et  (C)  (t;oï>  l'Addition  III  du  tome  II  des  Annales 
de  robsen'atoire).  L'une  des  conséquences  auxquelles  il  est  arrivé  est  qu'on  ne 
peut  obtenir,  par  la  méthode  des  approximations  successives,  aucune  conclu- 
sion sur  la  stabilité  du  système  formé  de  Mercure,  Vénus,  la  Terre  et  Mars,  à 
cause  des  incertitudes  qui  régnent  sur  les  valeurs  des  masses  et  peuvent  modi- 
fier du  tout  au  tout  les  petits  diviseurs  qui  interviennent  dans  les  formules. 

En  second  lieu,  il  n'est  pas  prouvé  que  l'on  obtienne  toutes  les  inégalités  sé- 
culaires des  éléments  en  réduisant,  dans  les  équations  différentielles,  les  fonc- 
tions perturbatrices  à  leurs  parties  séculaires;  le  contraire  est  même  certain. 

La  théorie  exposée  dans  ce  Chapitre  est  importante,  si  je  ne  me  trompe,  sur- 
tout parce  qu'elle  nous  met  sur  la  trace  d'une  forme  analytique  générale  des 
perturbations  où  le  temps  ne  sort  pas  des  signes  sinus  et  cosinus,  et  dont  l'usage 
s'impose  dans  les  théories  des  satellites,  notamment  dans  la  théorie  de  la  Lune. 


43o    CHAPITRE  XXVI.  —  EXPRESSIONS  GÉNÉRALES  DES  INÉGALITÉS  SÉCULAIRES. 


sin 


Les  termes  en  /^  t       {eut  +  P)  trouvés  dans  les  théories  usuelles  des  planètes 

sont  introduits  par  les  procédés  de  calcul  ;  ils  n'existent  pas  réellement.  Dans 
cet  ordre  d'idées,  quelques  travaux  importants  ont  été  faits,  et  je  crois  devoir 
les  signaler. 

En  généralisant  la  belle  méthode  employée  par  Delaunay  dans  sa  théorie  de  la 
Lune  et  considérant  le  cas  de  deux  planètes  seulement,  Jupiter  et  Saturne  par 
exemple,  on  arrive  à  se  convaincre  (')  que  les  éléments  a,  e,  cp,  a' ,  é ,  9'  peu- 
vent en  général  être  exprimés  par  des  séries  de  la  forme 

V  Acos(aX  H-  ociXi  4-  oc2^2-i--  •  •)> 

dans  lesquelles  a,  a<,  cl^,  ...  désignent  des  nombres  entiers  positifs  ou  négatifs, 
et  7^,  X,,  ^2,  ...  des  fonctions  linéaires  de  /.  La  forme  même  de  ces  expressions 
assurerait  la  stabilité,  si  la  convergence  des  séries  était  démontrée. 

Les  autres  éléments  £,  cnr,  0,  s',  gt',  ô'  s'expriment  par  des  séries  telles  que 

xi  +  x'-|-^Bsin(aXH-  aiX,4-  «2^2-1-.  . .). 

Enfin,  M.  S.  Newcomb  est  arrivé  à  des  résultats  du  même  ordre,  très  curieux 
et  importants,  pour  un  nombre  quelconque  de  planètes,  dans  son  Mémoire  On 
the  gênerai  intégrais  ofplanetary  motions  (Smithsonian  contributions  to  knowledge, 
t.  XXI,  1876). 

Il  faut  dire  toutefois  que,  si  l'on  essayait,  dans  la  pratique,  de  mettre  sous 
cette  forme  les  théories  planétaires,  on  aurait  des  calculs  presque  inextricables, 
en  raison  du  nombre  immense  de  termes  qu'il  faudrait  considérer.  Il  est  bien  à 
désirer  que  les  géomètres  s'occupent  de  ces  questions  et  cherchent  à  faire  béné- 
ficier l'Astronomie  des  progrès  récents  qu'a  faits  l'intégration  des  équations 
différentielles. 

D'autre  part,  nous  souhaitons  vivement  de  voir  couronnés  de  succès  les  efforts 
persévérants  de  M.  Gyldèn  pour  l'introduction  efficace  des  fonctions  elliptiques 
dans  les  formules  de  la  Mécanique  céleste. 


(')  Voir  mon  Mémoire  sur  le  problème  des  trok  corps  {Annales  de  l'Observatoire,  t.  XVIII). 


CHAPITRE   XXVII.    —    MÉTHODE    DE    GAUSS.  4^1 


CHAPITRE  XXVII. 

SUR  LA  MÉTHODE  DE  GAUSS  POUR  LE  CALCUL  DES  INÉGALITÉS  SÉCULAIRES. 


Gauss  a  publié  en  1818  un  Mémoire  remarquable  ayant  pour  titre  :  Delermi- 
natio  attraclionis  quam  in  punctum  quod^>is  posidonis  data  exerceret  planeta  si  ejus 
massa  per  totam  oibitam  ratione  temporis  quo  siiigulœ  partes  describuntur  unifor- 
miter  esset  dispertita  (Gauss,  Werke,  t.  III,  p.  33 1).  Ce  Mémoire  fournit  un  mode 
de  calcul  des  inégalités  séculaires  autre  que  celui  que  nous  avons  indiqué  et 
qui,  dans  certains  cas,  peut  seul  être  employé.  Aussi  croyons-nous  ne  pouvoir 
nous  dispenser  d'en  exposer  les  points  fondamentaux;  mais  il  nous  faut  com- 
mencer par  résoudre  une  question  préliminaire. 

185.  Reprenons  les  formules  (A)  du  n°  6î2;  on  peut  les  transformer  très  utile- 
ment en  y  introduisant  les  projections  de  la  force  perturbatrice  sur  trois  axes 

rectangulaires,  aux  lieu  et  place  des  dérivées  partielles  -j-,  -^)  —  Le  résultat 
est  très  simple  quand  on  prend  pour  ces  trois  axes  :  le  prolongement  du  rayon 
vecteur  de  la  planète  troublée,  la  perpendiculaire  menée  à  ce  rayon  vecteur  dans 
le  plan  de  l'orbite,  du  côté  où  croissent  les  longitudes,  et  enfin  la  normale  au 
plan  de  l'orbite  dirigée  vers  son  pôle  boréal.  Soient  ïm'S,  fm'T,  fm'W  les  pro- 
jections de  la  force  perturbatrice  sur  ces  trois  axes;  ses  projections  sur  les  axes 

de  coordonnées  sont  -p?  -r-j  -p-  On  trouvera,  par  le  théorème  des  projections 
et  à  l'aide  des  formules  de  la  Trigonométrie  sphérique, 

- — ,  -r—  r=  S  (cosu  cosô  —  sinu  sin^cosy)  -+-  T(—  sinu  cosO—  cosu  sin0cos9)4-Wsinôsincp, 

Jl  fit'      ij JU 

(1)     {  T. — ;  -,-  =  S  (cosj  sinô  +  sinucosôcos©)  +  T  (—  sinu  sin9+  cos-jcos0coscp)  — Wcos5sin<p, 
■„ — ;-v-=Ssmusm9  -t-lcosusm©  H-Wcos©, 


432  CHAPITRE   XXVII. 


OÙ  l'on  a  désigné  par  u  la  distance  de  la  planète  à  son  nœud  ascendant,  c'est- 
à-dire  l'argument  de  la  latitude. 

Soit  0-  l'un  quelconque  des  éléments  elliptiques;  on  aura 

d<7        dx  da        âv   da        dz  da 

Les  valeurs  de  ^>  -^  et  —  seront  tirées  des  formules  du  mouvement  elliptique, 
savoir  : 

X  =:  /-(cosu  cosô  —  siny  sin9  COS9),        y:=  /'(cosu  sinô  +  sinu  cosô  COS9  ), 
^  = /•  sinu  sincp,  u  =z  nr — 9 -\- w, 

(3)     <    u  —  e  sin u  :=  nt  -h  e  —  gt,  rr=a(i  —  ecosu)  = 


I  +  e  cosM^ 


v/i? 


I  ,  /n-e.        I 


Les  dérivées  relatives  à  9  se  calculent  sans  difficulté;  pour  celles  qui  se  rap- 
portent à  6,  il  faut  remarquer  que  ô  figure  explicitement  dans  les  formules  et 
implicitement  par  u;  on  aura  ensuite 


dus       dj       de 


Enfin  les  dérivées  relatives  à  a,  e  et  £  s'obtiendront  aisément,  en  remarquant 
que  l'on  a 


dr  _r 
da       a 

) 

dj 

dr 

de  ~ 

acosvv, 

dj       2  4-  e  cos  w    . 

-r-   ■=  r- —  Sin  M', 

de             ï~  e^ 

dr 

ae 

dj        a-  y/i  —  e^ 

de          0 

r^' 

e* 

de  '"         r» 

Nous  ne  faisons  pas  varier  a  dans  nt  -}- 1  —  ts,  parce  que  nous  supposons  qu'on 
mette  dans  les  formules  fndt  au  lieu  de  nt.  Ayant  donc  -^j  .—  et  y  par  le  cal- 
cul précédent,  les  formules  (i)  et  (2)  feront  connaître  les  dérivées  -r--  Voici 


MÉTHODE    DE    GAUSS. 

les  résultats  auxquels  on  arrive,  après  des  réductions  faciles, 


fm'  da  a 


433 


3r  Wr  sinu, 


(4) 


1_  ^ 

ïm'  d(f 

i     dR  Cl  m  2  +  ecosw' 

;; — ;  -T—  =  —  ^a  cos  w  -h  l —  /•  sin  w, 

f m    de  I  —  e^ 


I     (?R j,       ae 

fm'   de  "~     \/i  —  e^ 

i     dR  <a 

■X ;     -^r^r    =—   2  f/-  SID^-    —  W  Sltt©  /'COS'J, 

fm'  dd  2  ^ 


sin  w  +  T  —  y/i  —  e^ 


I     dR 
fm'  dny 


_î_  ^ 
fm'   de 


T/ 


Il  n'y  a  plus  qu'à  porter  ces  expressions  (4)  dans  les  formules  (h)  du  n°62. 
On  trouve  aisément,  en  remplaçant  f  par -> 


2m'        na^      /„      .  ,   rj,  P\ 


da 
dt 

de  m,' 

dt        \-\-  m 

rf(p m'  na 


(A) 


sincp 


dt 

dO 
~di 

dijs 


I  4-  m 


1  H-  m. 


nà^\/i  —  e^  [S  sin<p  -f-T(cosw  +  cosw)], 
Wrcosu, 


v/' 


v/i  —  e' 


Wr  sinu, 


o  dB  m' 

e-y-  =  2e  sm^  -  -r  H nci. 

dt  2  dt        \  -\-  m 


y/i  — e^     —  ScoSMP'  +  T  (i  +  -  )  sinw 


de 
di 


2  /w' 
I  4-  /?z 


naSr 


H-/i 


dt  ^  2  dt 


Si  l'on  ajoute  au  second  membre  de  la  dernière  de  ces  équations  la  quantité 


on  aura  la  valeur  de 


3    r  n  da  ,  rdn   , 

/ -dt  ^=-[-  I  -r-dt, 

2j    a  dt  J    dt      ' 

-  I  ndt), 


de  d 

dt-^"'-=^dt^' 


c'est-à-dire  de  la  dérivée  de  la  longitude  moyenne. 

Les  formules  (A)  sont  très  importantes,  surtout  quand  on  veut  obtenir  les 
valeurs  variables  des  éléments  à  l'aide  de  quadratures  mécaniques,  car  il  est  pos- 
sible d'obtenir  les  valeurs  numériques  des  quantités  S,  ï  et  W,  dans  une  pre- 
T.  -  I.        .  55 


434  CHAPITRE    XX VU. 

mière  approximation,  à  l'aide  des  coordonnées  (3)  du  mouvement  elliptique,  et 
il  n'en  est  pas  de  même  des  formules  (A)  du  n*"  62  où  figurent  les  dérivées 
dR    dR 
da     de 

De  plus,  ces  mêmes  formules  {X.)  mettent  bien  en  évidence  les  influences  des 
trois  composantes  S,  T,  W  de  la  force  perturbatrice  sur  les  divers  éléments.  Les 
explications  élémentaires  données  par  J.  Herschel  et  M.  Airy  des  principaux 
effets  de  la  force  perturbatrice  ne  sont,  au  fond,  qu'un  commentaire  des  for- 
mules en  question. 

Enfin  nous  remarquerons  les  relations  suivantes,  que  l'on  déduit  immédiate- 
ment des  équations  (A), 


(B) 


d\Jp  m'  I 

dt  1  -h  m 


(  \/p?ï"  +  ^*"'^^'=  ^^    ,-!!!— Vf  r; 


Id^-        .   ,    dB^  m' 

dt^  ^  dl-        1  +  m  y/,  _ 


elles  donnent  des  expressions  très  simples  pour  la  dérivée  de  la  racine  carrée 
du  paramètre  et  pour  la  vitesse  du  pôle  boréal  de  l'orbite,  dans  sa  trajectoire 
sur  la  sphère  de  rayon  i  ayant  son  centre  au  centre  du  Soleil. 

186.  La  fonction  perturbatrice  R  se  compose  de  deux  parties  qui  correspon- 
dent aux  attractions  de  la  planète  P'  sur  la  planète  P  et  sur  le  Soleil  ;  nous  avons 
dit  au  n*'  125  que  cette  seconde  partie  ne  donne  pas  de  termes  séculaires  quand 
on  ne  considère,  comme  nous  le  faisons  ici,  que  les  perturbations  du  premier 
ordre  par  rapport  aux  masses.  Nous  pourrons  donc  nous  borner  à  la  première 
partie  de  R;  dès  lors,  S,  T,  W  seront  les  projections,  sur  les  trois  axes  définis 

plus  haut,  d'une  longueur  ^  portée  sur  la  droite  PP'.  Les  expressions  de  ces 

trois  projections  pourront  être  développées  suivant  les  sinus  et  cosinus  des 
multiples  des  anomalies  moyennes  'C  et  ^',  et  si,  dans  les  formules  (A),  on 

remplace  sin^p,  costi^,  cosm,  r,  ->  ->  rsinu  et  rcosu  par  leurs  développements 

périodiques  relativement  à  ^,  on  aura,  pour  la  dérivée  d'un  élément  quelconque  a, 
une  expression  de  la  forme 

(5)  -^=  k^,^-\-^ki,vZQ%{i'C,-\-i''Cj-^q)\ 

les  seconds  membres  de  ces  équations  ont,  du  reste,  déjà  été  obtenus  dans  le 
Chapitre  XX.  On  en  conclut,  dans  la  première  approximation, 

<7--const.  -4- Ao,o^4-  yi  -^ ^— ^  sin(fÇ  +  i'XJ  ^-q)-, 


MÉTHODE    DE    GAUSS.  4^5 

si  les  moyens  mouvements  ne  sont  pas  exactement  commensurables,  on  n'aura 
jamais  m  +  î'w'— o,  et  A^^ot  constituera  toute  l'inégalité  séculaire  de  l'élé- 
ment Œ.  Le  calcul  des  inégalités  séculaires  est  donc  ramené  à  celui  des  coeffi- 
cients Ao,o  que  nous  désignerons  par  \-£^\    ;  nous  tirerons  de  l'équation  (5), 

Nous  appliquerons  cette  formule  aux  cinq  éléments  e,  ç,  0,  rrr,  £,  puisque  le 
sixième  a  n'a  pas  d'inégalités  séculaires,  et  nous  poserons,  pour  abréger, 


2U 

^  0 

27t 


(6)  l'^f 


TrfÇ'  =  T., 


'^|'%VrfÇ'=W.; 


nous  trouverons  alors 

tdel  na^sli  —  e^    i      C"^^ 

[-r-         =  ,  —    /       Wo/COSu<^C> 


(7) 


sin9     -7-        = ^ —  /      WoTsinuc??, 


Nous  serons  donc  ramenés,  d'une  part  au  calcul  de  S^,  To,  Wq  par  les  for- 
mules (6),  et  d'autre  part  au  calcul  des  diverses  intégrales  qui  figurent  dans  les 
seconds  membres  des  équations  (7). 

Concevons  que  l'on  répartisse  la  masse  de  la  planète  P'  tout  le  long  de  son 
orbite,  de  manière  à  former  un  anneau,  la  quantité  ci[k'  distribuée  sur  l'élé- 
ment ds'  étant  proportionnelle  au  temps  dt  que  la  planète  emploie  à  décrire  cet 
élément;  on  aura 

m'  "  T'  ■"  27r' 


436  CHAPITRE    XXVII. 

et  la  première  des  formules  (6)  donnera 


io=y*srfpi'. 


fm'SdiL'  est  la  projection,  sur  le  rayon  vecteur  r,  de  l'attraction  exercée  sur  la 
planète  P  par  l'élément  d^t.'  ;  fm'/S  di^x'  sera  la  projection  sur  la  même  droite  de 
l'attraction  résultante  exercée  sur  la  planète  P  par  l'anneau  elliptique  infiniment 
mince  considérée  plus  haut.  Donc  f m'So,  fm'T^  et  îm'Wo  ne  sont  autre  chose 
que  les  projections  de  cette  attraction  résultante. 

187.  Nous  voici  donc  conduits  au  problème  de  Gauss  : 

Calculer  l'attraction  exercée  sur  un  point  P  par  un  anneau  elliptique  infini- 
ment mince,  dans  lequel  la  densité  djx'  d'un  élément  quelconque  est  propor- 
tionnelle à  l'aire  Z'  du  secteur  ayant  l'élément  pour  base  et  pour  sommet  l'un 
des  foyers  S  de  l'anneau. 

Nous  allons  exposer  la  solution  simple  et  élégante  que  vient  de  donner 
M.  Halphen  dans  le  tome  II  de  son  Traité  des  /onctions  elliptiques. 

Soient 

P  le  point  attiré  ; 

E'  l'anneau; 

a'  et  b'  ses  demi-axes; 

P'  et  P',  les  deux  extrémités  de  V élément  d[i.'; 

A  la  distance  PP'; 

l'attraction  de  l'élément  sur  l'unité  de  masse  placée  en  P  sera  fm'  -^.-n  t^- 

Prenons  trois  axes  rectangulaires  se  coupant  en  P;  soient,  relativement  à  ces 
trois  axes, 

Xo,  yo,  Zo  les  coordonnées  du  Soleil  S; 

x',  y',  z'  celles  du  point  P'; 

x'  -+-  d\'y  y'  +  dy,  z'  +  dz'  celles  du  point  P', . 

Si  nous  laissons  de  côté  le  facteur  fm',  les  composantes  de  l'attraction  suivant 
les  nouveaux  axes  seront 


(8) 


Tia'b'  A»'     -Ka'b'  A»'      iza' b'  A^ 
Soient  V  le  volume  du  tétraèdre  PSP'P',,  h  la  distance  du  point  P  au  plan  de 


MÉTHODE    DE    GAUSS.  4^7 

l'anneau  ;  on  a  pour  V  ces  deux  expressions 

V  =  ^  [xo  {y'dz'-z'dy')-^  y,{z' dx' -^ dz')  +  z,{^' dy' -  y' dx' )]; 

en  les  égalant,  on  aura  la  valeur  de  II  que  l'on  portera  dans  les  composantes  (8) 
de  l'attraction  élémentaire.  Si  l'on  pose  ensuite 

rx'(y'dz'-z'dv')            ^          rf{y'dz'-z'dy')             „          f  z' (y' dz' -  z' dy' ) 
Px'  =  j ^^ —'  Py=j   ^i >  P^- j   ^3 ' 

rx'(z'dx'—x'dz')             „          ry'iz'dx'  -x'dz')             ^         fz'iz'dx' —  x'dz') 
^^^J   Â^ '  ^'~J    Â^ '  ^'~J  Â^ ' 

rx'(\'dy'  —  y'dx')            „          rf(x'dv'—y'd\')            _    _   P z> {x' dy' —  y' dx' ) 
'^J  Â^ '  '~J   Â^ '  ~J Â^ ' 

OÙ  l'on  a  A^  =  x'^  4-  y'^  -+-  z'^  et  où  les  intégrations  s'étendent  à  toute  l'ellipse, 
on  aura,  pour  les  composantes  $^,  $y,  ^^  de  l'attraction  exercée  par  l'anneau 
sur  le  point  P, 

(9)  {  ^j=  2T:a'b'h  ('XoPy  +  yoQy  +  ZoRyO, 

M.  Halphen  fait  plusieurs  remarques  au  sujet  de  ces  formules  ; 

a.  P^.,  . . .,  R,.  sont  homogènes  et  de  degré  zéro  par  rapport  à  x',  y',  z';  si  l'on 
fait  pour  un  moment 

X'     ..        y' 


on  trouve  aisément 

r       u'dv' 


p,= 


-    =  M',  -  =  ^^ 

Z  Z 


J     {i  +  u'^-^v" 


(i  +  m'«+ç''=')2  j     (i  +  a'2+(^'2)2 


(lo)  (  V>x'=        /    i>         Uy—       /    i'  Ui'- 

ru'{u'dv'—v'du')         ^                rv'{u'dv'—v'du')          „               r  u'dv'  —  v'du' 
H,—  /    ^->         K,=  /     g-,  K,r=  /    ~ 


Z'           rfc' 

J     (F  +  M'2+p'2)i 

/^                 rf«' 

y      (,4_«'î+,;'2)t 

y^    U'dv'  —  V'du' 

438  CHAPITRE   XXVII. 

l'équation  du  cône  ayant  E'  pour  base  et  P  pour  sommet  est  de  la  forme 

donc  les  intégrales  P^.,  ...,  R^,.  dépendent  uniquement  de  la  forme  du  cône; 
elles  conserveraient  les  mêmes  valeurs  si,  le  cône  restant  le  même,  on  rempla- 
çait la  courbe  E'  par  une  section  quelconque  du  cône. 

On  peut,  en  particulier,  effectuer  les  intégrations  le  long  de  la  courbe  C  que 
l'on  obtient  en  coupant  le  cône  par  le  plan  z  =  i;  dans  ce  cas,  u'  et  v'  sont  les 
coordonnées  d'un  point  quelconque  de  C 

b.  Les  formules  (lo)  montrent  que  l'on  a  identiquement 

(11)  P,.+  Q,.4-Rz=o. 

c.  On  a  aussi 

Py— Qx=—    /    j=  4-const., 

de  sorte  que,  si  l'anneau  E'  est  fermé,  u'  et  v'  reprenant  à  la  fin  de  l'intégrale 
les  mêmes  valeurs  qu'au  commencement,  on  trouve  la  troisième  des  rela- 
tions suivantes;  les  deux  autres  s'en  déduisent  par  des  permutations  de 
lettres  : 

(12)  Qx  =  R,,       Rx  =  Pz,       P,=Qx. 

Dans  ce  cas  général  d'un  anneau  fermé  quelconque,  les  composantes  (9)  de 
l'attraction  de  cet  anneau  sont  les  dérivées  partielles,  prises  par  rapport  à  Xo, 
yo,  Zo,  de  l'expression 

(i3)         ^—  ,^  j,^,^  (x^  P,,  -H  y2  Qy.  +  z^R,.  4-  ayoZoRy.  +  aZoXoPz-  +  2XoyoQx). 

d.  Supposons  que  le  cône  admette  le  plan  des  zx  pour  plan  de  symétrie;  la 
courbe  C  aura  un  axe  de  symétrie  parallèle  à  l'axe  des  x;  si  l'on  compare  deux 
éléments  symétriques,  on  voit  que  u'  et  dv'  restent  les  mêmes,  tandis  que  v'  et 
du'  changent  de  signe;  si  donc  on  se  reporte  aux  formules  (10),  on  trouvera 

P,.=  Q,,=.o,        Q,,  =  R,.=:o. 

Si  le  cône  admet  en  outre  le  plan  des  zy  pour  plan  de  symétrie,  on  aura  en 

plus 

P,,=  R,,=:o. 


MÉTHODE    DE    GAUSS.  4^9 

L'expression  (i3)  se  réduit  donc  à 

où  il  n'y  a  que  deux  des  intégrales  P^.,  Qy,,  R,,.  à  calculer,  à  cause  de  la  rela- 
tion (i  i).  On  a  ensuite 

<'">  *>=ïï5'é^''»'      *'=ï^#*^y»'      *-=ï^f5i;7;^«' 


et  l'on  en  conclut 


^x  ^y  ^7. 

Xo      yo       zq 


ce  qui  montre  que  l'attraction  est  située  dans  le  plan 

X        y       z 

h  —  H =0, 

x-o      yo      zq 

dont  la  position,  indépendante  de  la  forme  du  cône,  est  entièrement  déterminée 
par  les  deux  points  P  et  S. 

188.  Les  résultats  précédents  ont  lieu  quelle  que  soit  la  nature  de  la 
courbe  E';  admettons  maintenant  que  ce  soit  une  ellipse  ayant  pour  foyer  le 
point  S.  Alors,  le  cône  est  du  second  degré,  et,  rapporté  à  ses  axes  principaux, 
il  aura  pour  équation 

/  />x  x^        y^       z^ 

on  peut  supposer  G,  G'  et  G"  positifs.  En  faisant  z  =  i,  on  aura  la  courbe  G; 
soit  i  l'anomalie  excentrique  d'un  point  quelconque  de  cette  courbe  ayant  pour 
coordonnées  u'  et  {>';  on  aura 

(17)  u'=i/-^cos^,  ^-'^W-^sin^. 

Les  formules  (10),  (i5)  et  (17)  feront  connaître  les  composantes  de  l'attrac- 
tion 


Tza'b'h  J^      (G-+-G'cos2|4-G"sin20^ 


1  .L     (G-i-G'cos« 


^4-G"sin»0=' 


_        y/GG^-    r^ d^ 

°  Tza'b'k     I  3 

J,     (G  -h  G'cos»^  4-  G"sin20' 


44o  CHAPITRE    XXVII. 

Ces  composantes  sont  rapportées  aux  axes  principaux  du  cône;  elles  s'expri- 
ment à  l'aide  des  intégrales  elliptiques. 
Supposons  G'  >  G",  et  posons 


(■9)        ^■=G^'         F,=y^^^=J==,         E,=_(  ^.-..si„'?.£; 

la  relation 

d  f    sin^cos^    \  i  —  2  sin^^  + i^^sin*^ 


diysjy-k'^^xn^l)  (i-A^sin^O 


donne 


(20)  /      5 ^dl  —  o. 

On  tire  aisément  des  formules  (19)  et  (20) 

r"     cos' 


(G 

+  G')^ 

■I 

z 

cos*^c?| 

2 

(G 

■+-G' 

COS^^H-G" 

sin^O' 

(G 

+  G'V 

\  ^, 

r 

sin^^d^ 

cos'^û?^       _F,— E, 

1   —  ^2  ' 

sin^^o?!  I   /    E, 


:.-F.l 


^         y„      (G4-G'cos''|4-G"sin20^      ^o      (i-^'sin^O^       ^' ^'      "^ 

(G  +  GQ^     /•" dl r'  dl  _     El     , 

^         y„      (G4-G'cos2^  +  G"sin2^)^      ,7^      (i-Ar^sin^O'       ^  " '^^ 

après  quoi  les  formules  (18)  donneront  les  composantes 'de  l'attraction  expri- 
mées à  l'aide  des  intégrales  complètes  F,  et  E,  de  Legendre. 

Ces  composantes  se  trouvent  rapportées  aux  axes  principaux  du  cône  :  on  en 
déduira  facilement  les  valeurs  So,  T^  et  Wo  des  composantes  de  la  même  attrac- 
tion par  rapport  aux  axes  définis  au  n**  185.  On  voit  que,  dans  la  solution  pré- 
cédente, il  faut  calculer  la  position  et  la  grandeur  des  axes  du  cône  ayant  son 
sommet  au  point  P  et  pour  base  l'ellipse  E';  c'est  une  simple  question  de  Géo- 
métrie analytique  qui  exige,  comme  on  sait,  la  résolution  d'une  équation  du 
troisième  degré  dont  G',  G"  et  —  G  sont  les  racines.  M.  Halphen  a  montré  qu'on 
peutéviter  larésolution  de  cette  équation,  en  introduisant  les  fonctions  elliptiques 
sous  la  forme  moderne;  nous  renverrons  le  lecteur  qui  désirerait  approfondir  le 
sujet  au  Traité  de  M.  Halphen. 

189.  n  résulte  de  ce  qui  précède  que,  pour  chacune  des  positions  du  point  P, 


MÉTHODE    DE    GAUSS.  44 1 

on  est  à  même  de  calculer  S„,To,  Wo;pour  obtenir  les  valeurs  (7)  d<^  r^      '    "  ' 
on  aura  à  effectuer  des  intégrations  telles  que 

L'expression  analytique  de  la  fonction  '^pest  très  compliquée  ;  aussi  est-on  obligé 
de  déterminer  numériquement  les  intégrales  ci-dessus,  par  des  formules  de  qua- 
drature. Supposons  la  fonction  <j/  développée  suivant  les  sinus  et  cosinus  des 
multiples  de  t, 

(    4^(Ç)  r=:«o-t- «iCOSC  H- «2COS2Ç +.  .  . 

1  +  ^1  sinC  +  ^2  sin2Ç -f-. .  .  ; 


(22) 


2  TT 

divisons  la  circonférence  en  y  parties  égales  et  donnons  à  (^  les  valeurs  o,  -j-^ 
^'  •■•'  (y  ~  0  ~^j  nowA  pourrons  calculer  les  valeurs  numériques  correspon- 
dantes de  ^('C),  4^0»  '!'<»  •••>  'j'y-»-  Nous  aurons  les  relations 

4^0  =  ^0  +  «1  +  «2  +  •  •  •  , 
,  27r  271  ,       .       2Tr  ,        .  27r 

d/.  =  «0  4-  a,  ces  — -  +  a»  ces  2  -7-  + .  .  .  4-  o.  sin  -^  +  62  sin  2  — -  4- . .  . , 
^  J  J  J  J 


Si  nous  faisons  la  somme,  nous  trouverons,  en  vertu  de  formules  bien  con- 
nues, 

4^0  +  4^1  +  •  •  ■  +  ^y-l  =y«o  +  /«y  +y«2y  + 

On  a  d'ailleurs 
il  viendra  donc 

Si  le  développement  (22)  est  assez  convergent,  j  ayant  du  reste  une  valeur 
notable,  la  somme  a^H-  a^j  -h  . . .  pourra  généralement  être  négligée,  et  la  for- 
mule (23)  se  réduira  à 


j_r,,o..=  i^±^ 


^y-i 


On  obtiendra  donc  ainsi  des  valeurs  numériques  très  approchées  des  inté- 
grales (21),  et  il  aura  suffi,  pour  les  obtenir,  de  déterminer  les  valeurs  nu- 
mériques des  fonctions  'J^('C)  qui  répondent  à  j  valeurs  équidistantes  de  ^. 
On  trouve  que,  si  P  désigne  l'une  des  anciennes  planètes,  il  suffit  de  prendre 
T.  -  I.  56 


442  CHAPITRE    XXVII.    —     MÉTHODE    DE    GAUSS. 

j  =  11,  pour  obtenir  toute  la  précision  désirable;  on  aura  donc,  en  somme,  à 
calculer  les  composantes  de  l'attraction  d'un  anneau  elliptique  sur  douze  posi- 
tions du  point  P. 

On  peut,  dans  les  intégrales  (21),  mettre  en  évidence  l'anomalie  excentrique  u 
au  lieu  de  l'anomalie  moyenne;  on  a 

</^  =  (  I  —  e  cos  u  )  du  :=  —  du . 
a 

On  sera  donc  amené  à  considérer  des  intégrales  telles  que 

I     f^"" 
—    I       y  (u)  du. 

271  J„         '^' 

Si  l'on  donne  à  u  les  valeurs  équidistantes  o,  -t^j  --,■■•■>  les  points  corres- 
pondants de  l'orbite  de  P  formeront  un  polygone  inscrit  qui  différera  fort  peu 
d'un  polygone  régulier;  les  différences  seront  en  effet  de  l'ordre  de  e*,  conmie 
le  montrent  les  expressions 

des  coordonnées  d'un  sommet  quelconque,  rapportées  aux  axes  de  l'ellipse.  Ces 
mêmes  coordonnées  sont  égales  à 

a(cosÇ  —  esin^C  +  ...),         a\J\  —  e^  (sinC  +  esinÇcosÇ  +...); 

si  donc  c'est.à  t  qu'on  attribue  des  valeurs  équidistantes,  le  polygone  inscrit  diffé- 
rera plus  que  précédemment  d'un  polygone  régulier;  la  différence  sera  de  l'ordre  c; 
aussi  préfere-t-on  donner  des  valeurs  équidistantes  à  l'anomalie  excentrique. 

La  métbode  de  Gauss  a  fait  l'objet  d'un  assez  grand  nombre  d'études  ou  d'ap- 
plications, parmi  lesquelles  nous  mentionnerons  : 

NicoLAÏ.  —  Neue  Beredinung   der  Seculardnderungen   der   Erdhahn   {Astronomisclies 
Jahrbuch,  p.  224;  1820). 

Clausen.  —  Alia  solutio problematis  a  celeberrimo  Gauss  in  opère  «  Detenninatio  atlrac- 
tionis...  »  tvactati  {Journal  de  Crelle,  l,  VI,  i83o). 

Adahs.  —  On  the  orbit  of  tlie  november  meteors  {MonLhly  Notices,  t.  XXVIl). 

BouR.  —  Thèse  de  doctorat,  i855. 

Seeliger.  —  Ueber  das  von  Gauss  herriihrende  Theoreni  die  Sdcularstôrungen  bctrcffend 
{Astronomische  Nachricliten,  t.  XCIV,  1879). 

G.-W.  HiLL.  —  On  G auss' s  me thod  of  Computing  secular  perturbations,  dans  le  lome  I 
des  Astronomical  Papers  de  S.  Newcomb,  1882. 

0.  Callandreau.  —  Calcul  des  variations  séculaires  des  éléments  des  orbites  {Annales  de 
l'Observatoire  de  Paris,  l.  XVIII,  i885). 


CHAPITRE    XXVIII.     —     SUR    LE    DÉVELOPPEMENT    DE    LA    FONCTION,    ETC.  443 


CHAPITRE  XXVIII. 

SUR  LE  DÉVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE  LORSQUE 
L'INCLINAISON  MUTUELLE  DES  ORBITES  EST  CONSIDÉRABLE. 


190.  Le  développement  usuel  de  la  fonction  perturbatrice,  étudié  dans  le 
Chapitre  XVIÏI,  suppose  la  quantité 

4/v'sin(u  —  r')  sin(p'— t')    .   ,J 

^  —  —^ j^ T 7 t{  sin-  - 

r--\-r' — 2rr  cos(u  —  v)  2 

inférieure  à  l'unité.  J'ai  déjà  dit  que,  dans  le  cas  où  les  planètes  considérées 
P  etP'  sont  Pallas  et  Jupiter,  la  condition  ci-dessus  n'est  pas  toujours  satisfaite; 
pour  la  démonstration,  je  renvoie  le  lecteur  à  mon  Mémoire  Sur  les  perturbations 
de  Pallas  par  Jupiter  (^Annales  de  l'Observatoire^  t.  XV). 

Il  faut  donc,  dans  ce  cas  et  dans  les  cas  analogues  qui  peuvent  se  présenter 
pour  quelques-uns  des  astéroïdes,  recourir  à  un  autre  développement.  Le  Verrier 
avait  donné  quelques  indications  sur  la  marche  à  suivre,  dans  le  tome  I  des  An- 
nales de  V Observatoire,  p.  33 1-333.  En  partant  de  ces  indications  sommaires,  je 
suis  arrivé  à  trouver  la  forme  analytique  générale  du  développement  qu'il  con- 
vient d'adopter. 

Soit  R  la  fonction  perturbatrice  qui  correspond  à  la  planète  P;  on  a,  en  se 
reportant  aux  n°*  117  et  118,  dont  on  conservera  les  notations, 

R  =:  fm'  f  i  -  4  cos v)  =  fm'  (  ,-  "  -  -Çï  cos V^  , 

cos  V  =  (7  —  cos(('  — t)  cos(«''  —  t')  h-  sin(^'  — t)  sin(p'  — t')  cosJ 

=  cos'  -  cos((^'—  t^  — t'-ht)  -I-  sin^  -  cos(p'-f-  v  —  t'  — r). 

2  '2  '  • 


444  CHAPITRE    XXVIII. 

Posons  maintenant 

i>' — v  —  z'-hr  =  .T,         v' -\- ç  —  t' — ~=J» 

'    COS^  -  =  jJL,  Sin^  -  =  V,  Cl  ou  fjt.  +  y  =  I  ; 


il  viendra 

(2)  o-=  cosV  =  |jicos^  +  y  cosj'. 

Faisons  d'ailleurs 

(3)  ^=     _^__1 =  -  y  .l.(" ) cos n  V ; 

^  V'/'^4-/''- —  2/t'cOsV  "2  ■— ^ 

A,^"'>  sera  une  fonction  homogène  Et  de  degré  —  i  de  r  et  /  qui  coïncidera  avec  la 
fonction  A^"^  du  n°  104  quand  on  remplacera  r  et  r'  par  a  et  a'. 

Toute  la  question  se  réduit  à  trouver  l'expression  générale  du  développement 
de  cos/tV  suivant  les  cosinus  des  multiples  de  00  et  y,  en  partant  de  la  for- 
mule (2). 

Avant  de  résoudre  ce  problème,  nous  allons  aborder  quelques  questions  pré- 
liminaires. 

191.  Considérons  l'expression 

(4)  5(;')=(i_2f3a-h(3-^)-", 

dans  laquelle/7  désigne  un  nombre  positif,  et  ^  une  quantité  positive  inférieure 
à  l'unité.  Cette  expression  est  développable'en  série  convergente  suivant  les  puis- 
sances entières  et  positives  de  p,  car  on  peut  écrire 

et  chacun  des  facteurs  de  cette  expression  peut  se  développer  en  série  conver- 
gente suivant  les  puissances  de  ^,  par  la  formule  du  binôme,  parce  que  les  mo- 
dules de  ^E^  >^^  et  de  pE"^^  '  sont  égaux  à  p,  donc  inférieurs  à  l'unité. 
Nous  pouvons  donc  faire 

W  =  ce 
n  =  0 

et  nous  commencerons  par  chercher  l'expression  analytique  de  V|f' .  Nous  pou- 
vons écrire 


SUR  LE  DÉVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE.  44^ 

OU  bien,  en  développant  (o-  —  ^  (3)'  par  la  formule  du  binôme, 

,(.)^  y  y  (_  ,y  .w  P(/^  +  o--(/> +/•-!)  p,..,^w. 

^^  •        '^  I  .2.  .  .y.i.2.  ,  .(i— y)   '^ 

Si  Ton  donne  à  i  et  y  toutes  les  valeurs  entières  et  positives,  telles  que 

i  H-  /  =  n, 
on  aura,  d'après  (5), 

v</'.-  y  y  (_  iv  2W  /^(p  +  i)...(/>  +  /-i)     . 

"n—^^K  ^  I.2...y.l.2..  .(/— y)  ■ 

On  en  conclut,  en  donnant  ày  les  valeurs  o,  i,  2,  ...  et  à  «  les  valeurs  corres- 
pondantes, n,  n—  i,  n  —  2,  . . . , 


1  .9..  .  .  n 

(6) 


I         n(n  —  I  ) 
2-   i  .{p~]~n—  i) 

I       rt(/i  —  i){n  —  2)(«  —  3) 
2^  1 .2.(/>  H- « — i)(/?  +  n  —  2) 


r"-* -...]; 


vif  est  un  polynôme  entier  en  o-  et  de  degré  n. 

La  quantité  zSp^  définie  par  la  formule  (4)  est  une  fonction  de  |3  et  de  a;  on  vé- 
rifie aisément  qu'elle  satisfait  à  l'équation 

Si  l'on  porte  dans  cette  équation  l'expression  (5)  de  z'^p^  et  qu'on  égale  à  zéro 
le  coefficient  de  P",  il  vient 

(7)  (,-^^)^--(2/;  +  .)a^  +  «(2y,  +  n)Vr  =  o; 

voilà  une  équation  différentielle  linéaire  du  second  ordre,  à  laquelle  satisfont  les 
polynômes  V',f . 

Nous  considérerons  d'une  manière  spéciale  les  valeurs  />  =  ^  et  /?  =  i ,  et  nous 
ferons 

yCâ)  _  p  v(i)_iT 


^46  CHAPITRE   XXVIIT. 

Les  formules  (5),  (6)  et  (7)  nous  donneront 

^         '  22  22 

(8)    ■ 


1.3. ..(2 

P„=2« 


.in  L  2.(2«  —  l)  2.4-(2«  —  l)(2«  —  3)  •••J' 


2.4. 

(i-2i3a  +  [3^)-'=^(3«U„, 

Ui  =  2a,         U2=4(7-— I,         U3=8ct'— 4a,         U4=i6(T*— 12(7^-}- I, 

I    "        L  2 . 2  /i  2 . 4 . 2  /<  (  2  /«  —  2  )  j 

P„  est  le  polynôme  de  Legendre;  il  joue  un  rôle  fondamental  dans  l'étude  de 
la  figure  des  corps  célestes,  et  nous  aurons  à  le  considérer  en  détail  dans  le 
tome  II  de  cet  Ouvrage. 

Les  polynômes  U,,  sont  susceptibles  d'une  autre  expression  remarquable.  On 
peut  écrire,  en  effet, 


1  — 2(35  +  [3«       (,_{3EVv/-i)(,_(3E-Vv/-i) 


EV/-1  _  E-Vv^  \  I  —  j3  E^  v^       I  —  [3  E-v  *^-' 
On  en  conclut 

5(1)—  — __i (e^v^^  V  (3«E'»Vv^~  —  E-v/^  V  (3«E-"'^v/^y 

z(^)—-^,  y  S'»sin(«-+-i)V. 
On  a  d'ailleurs 

Il  en  résulte  donc 

TT    —  sin(/?  H-  i)  V  _  sin[(/i  +  i)  arccosa] 

smV  six -a'' 

192.  Revenons  au  problème  que  nous  nous  sommes  proposé;  cos/îV s'exprime 


SUR  LE  DÉVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE.  44? 

à  l'aide  de  cos"V,  cos""-V,  ...  ;  d'ailleurs  une  puissance  quelconque  de  cosV, 
cos^V  est  composée  d'un  nombre  limité  de  termes  tels  que 

/ji.'^v"cos*a;cos'^/,         avec        Ah-B  =  <7; 

si  l'on  exprime  cos*.r  en  fonction  de  cosAa;,  cos(A  —  ■i)x,  ...  et  si  l'on  fait  de 
même  pour  cos^j,  on  voit  que  cos^V  est  composé  d'une  série  de  termes,  tels  que 
D  cosi'a?  cosyj;  le  coefficient D  contient  en  facteur  [x'v^  et  les  différences^  —  i  —  j 
sont  des  nombres  pairs,  positifs  ou  nuls.  On  pourra  donc  supposer 

( a )       cos «  V  --=:  Q<-;  +  2  2  Q<.'y  cos ix-^-2^  Q';;].  cosy>  +42]  Qr;  cos ix  cosyj  ; 

i'ety  désignent  des  nombres  entiers  positifs,  tels  que 

i  -hj  =  /i  —  un  nombre  pair; 
Q)j  est  une  fonction  de  li.  et  de  v  qui  est  de  la  forme 

(il)  ix'vJ^{iJ.\v'-). 

Il  s'agit  de  trouver  la  forme  générale  de  la  fonction  $  :  elle  est  susceptible 
d'une  expression  analytique  remarquable;  mais,  pour  y  arriver,  il  faut  passer 
par  un  intermédiaire.  On  a  l'identité 

,,       sin(/i  +  i)V  —  sin(«  — i)V 

2  cos  nV  = ^ — 7—^7 — ^^ '— , 

sinV 

qui  devient,  en  vertu  de  la  formule  (to), 

(12)  2C0S/iV=  U„— U„_2. 

Le  développement  de  cos/iV  se  trouve  ainsi  ramené  à  celui  de  la  fonction  U„ 
considérée  au  numéro  précédent.  Nous  pouvons  poser,  en  ayant  égard  à  l'expres- 
sion (9)  du  polynôme  U^  et  à  ce  qui  a  été  dit  du  développement  de  a'', 

{b)         U„  =  R'o'^'o  +  2  2]  ^^'Co  cos  ix-i-2^  R'o«}  cosy  r  +4  2]  ^U  cos  ix  cosyj  ; 

Rj'y  sera  de  la  forme  (i  i)  et  les  indices  i  etj  remplissent  les  mêmes  conditions 
que  dans  la  formule  (a). 
La  relation  (12)  donnera 

(c)  2Qi.:y=R<.'';-Riy«'. 

Les  fonctions  Rj'y  s'expriment  très  simplement,  comme  on  va  le  voir. 


44^  CHAPITRE    XXVIII. 

193.  On  trouve,  par  le  calcul  direct, 

1(j'^:^  F-^+  '■'^H-  [i.^CO'&IX  +  y^C0S2/  4-  4/J-vcos,a7  COSJ, 

4(7^:=  3/ji(/jL^+  2v^)  cos^  +  /jl'cosSj?  -r  3v(v--i-  2jj!.^)  cosj  +  v^cosSj 

H-  6a^y  cos2^  cos  vH-  6u,v^  cosa;  cos2  r, 
(i2)  <  f"  y  r-  y> 

8a-^=  3  (fJt.*H-  4/JL^y-H-  v*)  +  4i^Hi^^  +  3  v^)  cos2a;  +  /jl*cos4-27 

4-  4yH'-'''-^  3/jL^)  C0S2J  + v'*cos4/  +  2  4i^v  {ii^-\-  v-)  cos x  cos/ 

-\-  i2[i}  y^  cos  2  cr  cos  2/  +  8  fji^  y  cos  3  x  cos/  +  8  ]uiy^  cos x  cos  3/, 

Si  l'on  porte  ces  valeurs  de  a,  a^,  a%  C7%  ...  dans  les  expressions  (9)  des  po- 
lynômes U,,  U2,  .U3,  U4,  ...  et  que,  dans  la  fonction  W{\k^,  v^)  qui  figure  dans  le 

terme  général 

pi'y'/ ^'''(fx^,  y^  )  cos  i  .r  cosy'/, 

on  remplace  \l  par  i  —  v,  on  trouve,  après  des  transformations  faciles, 

U,=  2|JlC0Sa^  +  2VC0S/, 

U2=  (i  —  2y)2  4-  2|ji*cos2j:  +  2v^  cos 2/  +  3/jLy  cos^  cos/, 

U3=  2pL(i  —  3y)^cos.r  +  2  p.' cos 3  jc  4-  2  y  (2  —  3y)2  cos/ 4-  2  y*  cos  3/ 

4-  12^2 V  cos  2 ;r  cos/  4-  ii[i.'j-  cos  j:"  cos 2/, 
Uv=:  (i  —  6y  4-  6y-)-4-  2pL^(i  —  4v)^cos2  J7  4-  2  ^jt.* cos 4 -37  4-  2v2(3  —  4v)^cos2/ 

4-  2y^cos4/  4-  i6/jiy'cos.rcos3/  4-  2  4]^*v*cos2^cos2/  4-  i6p.^y  cos3d7  cos/, 

L'inspection  de  ces  valeurs  particulières  des  polynômes  U„  m'a  conduit  à 
penser  que  R'^j  est  égal  au  produit  de  [x'v^   par  le  carré  d'un  polynôme  entier 

en  V,  de  degré  "  ~  ^  ~-^  •  J'ai  réussi,  dans  mon  Mémoire  déjà  cité  {Sur  les  per- 
turbations de  Pallas),  à  prouver  que  cela  est  bien  général,  et  j'ai  pu  donner  en 
même  temps  l'expression  du  polynôme  en  v,  qui  se  trouve  être  un  des  poly- 
nômes de  Jacobi,  contenus  comme  cas  particuliers  dans  la  série  hypergéomé- 
trique. 

Ma  démonstration  repose  sur  les  propriétés  de  la  série  liypergéométrique 
données  par  Gauss;  elle  est  rigoureuse,  mais  compliquée;  M.  Stieltjes  (Comptes 
rendus  de  l' Académie  des  Sciences,  t.  XGV)  en  a  donné  depuis  une  autre  très 
simple,  que  je  vais  reproduire. 

194.  M.  Stieltjes  remarque  que  la  formule 

a  =  cos*  -  coso^  4-  sm*  -  cos/ 


SUR    LE    DÉVELOPPEMENT   DE    LA    FONCTION    PERTURBATRICE.  449 

est  un  cas  particulier  de  la  suivante 

«7  =  cos^'COS'l''  coso^  +  sint];  sirn|»'  cos/, 
quand  on  y  fait 


^  =  ^'  =  1 

^  ^  2 


On  peut  donc  prendre 


(i4)  0-  =  a  cos<j>  cosj:' +  bsin4^cosj, 

(i3)  a=:cos'y,        b  — sinip'. 

Il  faudra  voir  ce  que  devient  le  polynôme  U„  de  degré  n  en  cr  défini  par  l'une 
des  formules  (9),  quand  on  y  remplace  cr  par  sa  valeur  (i4)  et  qu'on  développe 
le  résultat  suivant  les  cosinus  des  multiples  de  ce  et  y.  On  va  chercher,  en  par- 
tant de  l'équation  différentielle  que  vérifie  le  polynôme  U„  considéré  comme 
fonction  do  a-,  à  former  une  équation  aux  dérivées  partielles  pour  U„  envisagé 
comme  une  fonction  de  ']^,  x  et  j,  à  l'aide  de  la  formule  (i4)' 

On  trouve  immédiatement 

-.-r-  =  (— a  sin'4»cos,3:  4- b  cos^^cosj) -T-^j 

—  y^   =  (—  a  sinvp  coso:  +  bcos(|icosj)^  — 7-^ (a  cos^^  cos^  -a-  b  sm^'cos/)  — ,—  > 

-3— r  =a^cos^4^  sm^o?  --.-- acosd/cos^  — r-  > 

-^=b^sin'^sm'j-^/--bsin^cos7^^. 

On  a  d'ailleurs,  par  la  dernière  des  formules  (9), 


/i(/i  +  2)U„  —  [(acos'l'  cos^  +  bsindicosj)-—  1] 


da'' 


+  3(a  cos(|i  cos^  -H-  b  sirulicosj)  -y— • 
On  en  conclut  sans  peine,  en  tenant  compte  de  la  relation  a^  -f-  b^  =  i , 


n(n  -H  2)  U„4- 


=  (—  I  -f-  a^  cos^^  -H  b'  cos-y  +  a^  sin^^  +  b^  sin-j)        ^ 

,   /  I  u    •    .  a  h  \  rfU- 

-h    2acosa/cosar  +  2  b  sina/cosv r  coscr .-  -r  cosy  )  —r^ 

\  ^       ■'        costf  sirnj;  /  ^(T 

=  CCS  2  (L p  coso? .— ,  ces  y    —,  -  —  —  2  C0t2  d»  -^  • 

^  \cos41  sinij;       "^y  6^(7  ^  d^ 

ï.  -  l.  57 


45o  CHAPITRE    XXVIII. 

On  a  ainsi  l'équation  cherchée 
(.6)         î^^,eoU+^  +  ~i„!^'*  +  ^^  +  «("  +  .)U.  =  o. 

[]„  est  un  polynôme  entier  en  a;  une  puissance  entière  et  positive  quel- 
conque de 

(7  m  a  cos  ^  cos a-'  +  b  sin  4»  cos/ 

se  compose  des  termes  de  la  forme 

(a  cos4')'"^^^(bsin4')^'^^'^cosij:-'  cosy/ 
-—  a'+2pb-/'+^'/(i  —  sin^'l)^'  sin-'^^l'  x  cos'\};  sin^^p  cosïjocosjy. 

On  en  conclut  que  U„  est  de  la  forme 

(17  )  U„=  4  ^  T',"j  cos' 4^  sin-''4/  cos  ias  cos  j'y, 

où  T-"j  est  une  fonction  entière  de  sin^^  et  aussi  de  a  et  b;  la  différence /z  —  i  —  j 
est  positive  et  paire. 

Si  l'on  porte  cette  expression  de  U„  dans  l'équation  (16)  et  que  l'on  égale  à 
zéro  le  coefficient  de  cosf'^cosyj,  on  trouve,  après  réduction, 

d^^         sunj/ cos  ^j;  •-    -^        '         ^  ^■'    d^ 

^  (n-  l  ^j){n  -^  c  -^j  -\-  2)V/:J  =  o. 

On  peut  enfin  poser,  d'après  ce  qui  a  été  dit, 

sin*4^  =  ^ 
et  l'équation  précédente  devient 

OU  encore 

(19)  (^^-0^  +  [(«  +  (S-+-0^-y]^'+«(3ïKy-o, 

en  faisant 

i-h  /  —  n  -,        i-\-  /  -\-  n-h  2 


SUR  LE  DÉVELOPPEMENT  DE  L\  FONCTION  PERTURBATRICE.  4^1 

Nous  savons  que  l'on  a 

avec  un  nombre  limité  de  termes  au  second  membre. 

Si  nous  substituons  cette  valeur  de  T")  dans  l'équation  (19),  nous  trouverons, 
en  égalant  à  zéro  le  coefficient  de  t^, 

(/>  +  i)  (/>  -I-  y)  A(/^+')  ::--:.  {p  +  «)(/>  +  (3)  A'/-'  ; 
il  en  résulte 

^     '  ''  L        i-y  J-2.y(y-M)  J 

On  reconnaît  dans  le  second  membre  la  série  bypergéométrique  F(a,  [3,  y,  t), 
ce  qui  devait  être,  puisque  l'équation  (19)  n'est  autre  chose  que  l'équation  dif- 
férentielle linéaire  que  vérifie  la  série  bypergéométrique. 

Nous  écrirons  C  au  lieu  de  A'*'^  de  sorte  que,  en  tenant  compte  des  valeurs  (20) 
de  a,  p,  y,  la  formule  (21)  deviendra 


C  est  une  fonction  de  a  et  b,  donc  de  -y.  On  a  dit  plus  haut  que  n  —  «— y  est 

positif  et  pair;  il  en  résulte  que  — est  égal  à  un  nombre  entier  négatif. 

Si  l'on  se  reporte  à  la  formule  (21),  on  voit  que  F  représente  ici  un  polynôme  de 

degré  — en  sin^'f . 

Posons  pour  un  moment 

(23)  Si;)'  =  Ti«'cos'^l;sin^-^  =  C'cos'\|;sin^4F('^i^^— ^S  i±/-±-^±^,  y  +  i,  sjn'^/'); 

la  formule  (17)  nous  donnera 

(24)  U«  —  4  ^  SI";  co?>ix  cosyj. 

Or  l'expression 

(7  =  cos4'COs^j;'cosx  +  sin4'sin4''cosj 

reste  la  même  quand  on  échange  entre  elles  les  lettres  'j/  et  'I»'  ;  il  doit  en  être  de 
même  de  U„  et,  par  suite,  de  SJ"'.  On  aura  donc,   en  se  reportant  à  la  for- 


452  CHAPITRE    XXVIII. 

mule  (23)  et  désignant  par  C  ce  que  devient  G'  quand  on  y  remplace  '\i'  par  '|, 

„,        .  .     .     ■  ,  w^  /  i  -h  /  —  n     «  -i-  /  -f-  «  H-  2     .  .    „  .  \ 

C'cos'tl'  sm^(]>  F( j  — -'^-^ }j  -f- 1,  sin-vj;  1 

^        ■ , ,  •    ■  1 ,  T-,  /  ^  H-  /  —  fi    i -r-  /  -h  n  -\-  2     .  .    .  ,  A 


d'où 


C 


C 

CCS'  ^1  sin-'  4^  F I :^^ > 5  y  +  I ,  sin*  ^  j 

Le  premier  membre  de  cette  équation  est  une  fonction  de  ^'  seul;  le  second 
ne  dépend  que  de  ^J^;  «l»  et  ^'  sont  arbitraires;  donc  ces  deux  membres  doivent 
être  égalés  à  une  constante  indépendante  de  '^  et  ^'.  Désignons-la  par  c\"j  et  nous 
aurons 

après  quoi  la  formule  (28)  donnera 

i  Sl"j  =  cf]  (cos4^cos^^)'(sin'];  sin^O>  F/"'  "^-^  ~  ^^  ^  +■/  +  ^^  +  ^  /  -i_  i ,  sin^^) 
(25)  J  V        2  2  y 

i  „/f  +  /  —  /i    «-+-/  +  /< +  2.  .,,, 

(  ^     \~~i ' ^ ../  +  i,sm^^' 

Il  n'y  a  plus  maintenant  qu'à  supposer 

+  =  +'='; 

la  formule  (24)  coïncidera  avec  {b)  etSJ'y  avecRJ"j;  on  aura  donc 

R!«;  =  c.,r;  (cos'  0'(si„.  ^)'F.(i±4^,  i^L^_"^,y  +  ,,  ,i„,  i) 

ou  bien 

(a)  W/IJ  z=z  c^/^J  p'v-'F*  ( ^ ,  ^ ,j  +  I , 


C'est  la  formule  chercbée;  elle  est  bien  de  la  forme  indiquée  par  l'induction. 
Tl  ne  reste  plus  qu'à  trouver  l'expression  de  la  constante  c*"'. 


SLR  Li:  DÉVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE.  4^3 

195.  Cherchons  le  terme  du  degré  le  plus  élevé  en  v  dans  RJ''j,  quand  on  y 
remplace  [jl  par  sa  valeur  i  —  v.  On  voit  aisément  que  le  terme  de  degré  le  plus 
élevé  en  v  dans 


F(i±^^-=:^,i±^^^t-^i±^,,/  +  r,v 


est 


(i^j-\-n  ■. 


■'-i  \ h. ^  M     -^ h  2  1 ...  «     „-,-/ 


(_,  2  .s ^^ _ ^ ^ 

(y  +  0(y  +  2)...'^— ^ — 

n  —  i-j 


n(/on(./)      ^^ 


n (  'i±_^:t^ \ ni'^  —  '--^.! 


où  l'on  a  posé  d'une  manière  générale 

•   1.2.3. ...7  =  n(g). 

Le  terme  de  degré  le  plus  élevé  en  v  dans  RJ"j  sera  donc,  d'après  (^Z), 

et  l'on  pourra  écrire 

CCS ix  cosjy  -+- it'oi  v"-  *  +  ilbj v" -^  +. . . 


■^[n(l±i±^)n(--i^)J 

On  a,  d'autre  part, 

U„=  2«    a" ^ '-  a''-2+  .  .  .    , 

L  2  . 2  /i  J 

a  =  ]Jicos.r  -i-  V  cosy  =:cos^  -i-  v  (cosj  —  cosj"). 
On  en  conclut 

(27)  Urt=r2''(C0SJ  —  COSa:)''v" +GiV'*-'-i-  OïV^-^-h.  . .  ; 

si  l'on  compare  les  expressions  (2G)  et  (27)  de  U„,  on  trouve 

(28)  2"(C0SJ-C0S^)'»=:4y  (-O'CI";   f— ^ ."^".^"V^ : ^TcOSf. 


r  cosy  y, 


de  sorte  que  le  calcul  des  coefficients  c\'j  se  trouve  ramené  au  développement 
de  (cosy —  cosa?)"  suivant  les  cosinus  des  multiples  de  x  et  j. 


454  CHAPITRE    XXVIII. 

Posons 

(29)  2"  (cosj  —  cos^)"  =  \  ^  A'j'y  cosix  cosjy, 

et  nous  aurons 

(30)  c\^={- 


'^"-^l  ii(/on(./)  J 


Nous  allons  chercher  les  coefficients  AJ/'j. 
On  a 


/      .     £c  ^  y\"  /      .     ^  — y\" 
2"(cosj  — coso^)"  1=  I  2sin — 7-^^)   (  2sin  ■ —) 

Or  la  formule  du  binôme  donne 


les  nombres  p  et  p,,  p'  et  p',  prennent  toutes  les  valeurs  entières  et  positives  vé- 
rifiant les  conditions 

(3i)  p  +  p,=:rt,         p'^p'^  —  n. 

On  conclut  de  ce  qui  précède 

,^  v-(    (  —  i)''+P>+9>[Tl(n)V      P-P'  +  P'-P'      /—    P-P'-P+Pi  ,   /-- 

(3,)/,2'«'cos,-.cosy^=.2nB-k)n^iîîpV)'^      '      ..  .^^^^w-.. 

Pour  trouver  dans  le  second  membre  le  terme  en  costajcosy/,  il  faut  poser  les 
équations 

(33)  P-Pt  +  P'-P\  ^±,-  p-p^-p'+?\^^.. 

2  '2  ~'  ' 

si  on  les  combine  avec  les  équations  (3  r),  on  en  tire 

p,= ,  p- ^. 


SUR    LE    DÉVELOPPEMENT    DE    LA   EONCTION    PEt\TURBATRlCE.  4^5 

Les  termes  considérés  dans  le  second  membre  de  la  formule  (32)  pourront 


s  écrire 


n ('^'^  ^-^/\ n /»  — ^— y'\ ^ //^  +  ^  — a jj /n  —  i-^/x  [^ £-{ ,,r+y>) /r-i _^ E-^^-y» ^/n J  ' 

la  somme  des  quatre  exponentielles  est  égale  à  /^cosi'a^cosyjet  la  formule  (32) 
donne 


(34)      hy^j^{-iy  [n(/0] 


n  (  "^^^)  n  (~=^{^  n  ("+^^'-A  n  (^-^^+/ 


11  convient  d'examiner  à  part  le  cas  de  y  =  o  ;  on  tire  alors  des  équations  (3 1) 
et  (33) 


,        n  ±  i  ,        nz:^i  i 


on  aura,  dans  le  second  membre  de  l'équation  (32),  à  considérer  les  termes 

/_  , y- U^i'^W (yjx v/=T   ,    P-/X /=1\  . 

la  somme  des  deux  exponentielles  est  égale  à  2  cosï^,  et  il  vient 
(35)  />«=,^(-.)'  ï"'"*l' 


on  trouverait  de  même 

Il  reste  enfin  à  considérer  le  cas  de  t  =  o  avecy=o;  le  terme  constant  du 
second  membre  de  la  formule  (32)  est 

[n(«)? 


[-m 

et  l'on  trouve 


(37) 


"^0,0 


4 


["(^)]' 


456  CHAPITRE    XXVllI. 

Il  est  possible  de  déduire  les  formules  (35),  (36)  et  (37)  de  la  formule  (34), 
en  y  supposant  nuls  l'un  ou  l'autre  des  indices  «  ety,  ou  tous  les  deux;  il  suffit 
en  effet  d'écrire  comme  il  suit  la  formule  (29), 

2'' ( ces  j  —  cos^)"  =  4 ^  K"J  CGS ix  cos j'y  +  2  ^  h'/^^ cos i j:  -f-  2  ^  /ij,'|) cosy/  +  à^ô%  ; 

on  a  d'ailleurs  opéré  ainsi  dans  l'équation  (b). 
Les  formules  (3o)  et  (34)  donneront 


jj , /^4-^_-K/ \  jj ^ «  —  i +./ 


[n(y)rn(^^±^  n^'^-^-/ 


(e)  c\-] 


cette  formule  est  générale,  à  la  condition  d'y  remplacer  n(o)  par  t. 

Les  relations  (c),  {d),  (e)  feront  donc  connaître  entièrement  les  quan- 
tités Q;.;y. 

196.  Si  l'on  combine  le  développement  (3)  avec  l'expression  (c)  de  cosnV, 
on  voit  que  la  fonction  ^  se  composera  d'une  série  de  termes  de  la  forme 

2ol)("^  COSi^  COS  j'y  =  al)f'*'  cos{ix  -Jrj'y)  -h  ^l,(")  cos{ij:  —j'y), 

chacun  de  ces  termes  étant  multiplié  par  une  fonction  connue  de  J.  Il  faut 
arriver  à  développer  toutes  ces  expressions  suivant  les  puissances  de  e  el  e'  ;  on 
commencera  par  supposer  e  =  o,  e'  =  o,  ce  qui  donnera  r  =  a,  r'  =  a' ,  (^  =  /, 
ç;'  =  /',  ^  =  /'-/-':'-t-T  =  /'-X, /  =  /'4-/-'c'-T  =  /'-f->. -2t';  le  terme 
-i-^"^  cos( icc  -i-j'y)  deviendra  donc 

(38)  A(«)cos[(/4-y)/'-(i-y)>.-2yT']. 

Il  faudra  maintenant  remplacera,  a\  "k,  l'  respectivement  par 

a -\- a\,     a'-\-a'yJ,     )• +y,     ^'-hy', 

X,  y,  x'  et  y'  étant  les  quantités  considérées  au  n"  93. 

L'expression  (38)  est  de  la  même  forme  que  celle  donnée  pour  R(,  par  la  for- 
mule (19)  du  n"  119.  Nous  rentrons  donc  dans  une  question  connue,  qui  ne 
présente  plus  de  difficulté,  et  le  problème  théorique  que  nous  nous  étions  pro- 
posé peut  être  considéré  comme  résolu. 

197.  Lorsque  le  rapport-,  est  assez  petit,  comme  lorsqu'il  s'agit  des  pertur- 


SUR    LE    DÉVELOPPEMENT    DE    LA    FONCTION    PERTURBATRICE.  4^7 

bâtions  de  Pallas  par  Saturne,  il  convient  de  développer  ^  suivant  les  puissances 
de  — ,•  Les  formules  (3)  et  (8)  donnent 

pour  résoudre  la  question,  il  n'y  aura  qu'à  trouver  ce  que  devient  le  polynôme 
P„  de  Legendre  quand  on  y  remplace  g  par  son  expression  (2),  le  résultat 
devant  être  développé  suivant  les  cosinus  des  multiples  de  x  et  y;  c'est  ce  qu'a 
fait  Hansen  dans  le  tome  II  des  Mémoires  de  la  Société  Moyale  des  Sciences  de  Saxe. 
M.  Cayley  a  donné  depuis  une  autre  démonstration  des  formules  auxquelles  était 
arrivé  Hansen,  dans  le  tome  XXVIII  des  Mémoires  de  la  Société  Royale  astrono- 
mique. 

Nous  suivrons  une  méthode  tout  à  fait  analogue  à  celle  employée  dans  les  nu- 
méros précédents;  nous  pourrons  faire  tout  d'abord 

(/)        P„ (a)  =  A'o",'o  +  2  2]  ^f,l  ces ia;  -h  2  2]  Ay^!  cosy/  +  4  2  A'/y  ces iœ  cosyj, 

OÙ  AJj  est  une  fonction  de  J.  Il  y  a  lieu  maintenant  de  chercher  à  former  une 
équation  différentielle  que  vérifie  la  fonction  P„,  envisagée  comme  dépendant  de 
X,  y  et  J.  On  trouve  sans  peine 

— rr-  ■^=  -  smJ(cosr  —  coso?)  — ;— , 

^.,    =:  -cosJfcosr  —  cosa;)  -^  +  -r  sinM  (cosr  —  cos^)-    ,    "> 
dJ^         2  ^       •/  '   d'j        L\  ^       ^  '    dfjï 

/JtCOS^-7 h /J.^(l  —  cos-^) 


à^^n  dVn  ^,  ^      ,d'Pn 

V  "  ~  '  '""^  lh-^''^'~  ^"^  ^^  -d^  ' 

On  a  d'ailleurs,  par  la  dernière  des  formules  (8), 

dP,  d^P 

n{n  -h  i)P„=  2(|jLCOS^4-ycos^)  —^  -H  (]jt.^cos^j?  +  2jjiv  cosa"  cosj  +  v^  cos^^'—  i)  — j-f'  • 

On  tire  aisément  de  là  l'équation  cherchée 

^'P«  ,.dP„       I  ôn\       I  (T-P,, 

-^  4-  COt  J  -~  H J—  H ^.-^  +  //  («  -h  l)  P„—  o. 

Si  l'on  substitue  dans  cette  équation  l'expression  (/)  de  P^  et  qu'on  égale 
T.  -  I.  58 


458  CHAPITRE    XXVIIT. 

à  zéro  le  coefficient  de  cosioo  cosj'y,  il  vient 


(4o)  _^+eotJ-^ 


n{n  -hi)-  -  -•^'     A',";=ro. 


On  voit  directement  que  Aj"-  doit  contenir  le  facteur  pi.'v-'  ;  il  y  a  donc  lieu  de 
faire 

En  substituant  dans  (4o)'  il  vient,  après  des  réductions  faciles, 

"^  "^  iîÏÏJ  '^^■^  '■  +  ^y  +  I )  CCS  J  +  2y  -  2  i]  -^  H-  («  -  /  -j)  in  +  f  +y  4-1  )  Bl"'  =  o. 

Nous  regarderons  B'"-  comme  une  fonction  de  v  =  sin^  -  et  nous  trouverons 
aisément  que  l'équation  précédente  devient 

(^■''-  v)  -^  +  [2(<  +y  +  i)  V  -  2y  -  i]  -^  +  (i  4-y  _  ,i)  („  -u  4  +y  + 1)  B'/;;.  =  o. 

C'est  l'équation 

(^■''-^)^  +  [(«  +  î^  +  0v-y]^  +  a(3F--z:o 

de  la  série  hypergéométrique,  en  prenant 

a  —  f  -k-j  —  n,  (3  1=  / 4-y  +  /?  -t-  I ,  y  r=  27  H-  I . 

On  aura  donc,  en  désignant  ^^r  kfj  un  coefficient  numérique, 

(g)  A',:yr^- A-^'/j^'v^  F(«  4-y-  //,  /+y  +  «  -+- 1,  ay  + 1,  v). 

Il  reste  à  trouver  l'expression  de  k^"j;  i  -\-j  —  n  étant  égal  à  un  nombre  entier 
négatif  pair,  F  est  un  polynôme  entier  en  v,  dans  lequel  le  terme  du  degré  le 
plus  fort  est 

,      ,y,-,-/  (^'+y  +  /^  +  I)  (?-+y  +  n  4-  2).  .  .  2/1  ^„_,_, 

(2y-^0(2y  +  2)...(«  — f4-y) 

d'ailleurs,  le  terme  de  degré  le  plus  élevé  dans  [x'v'=:(i  —  v)'v^  est  (— iyv''+^: 
le  terme  du  plus  fort  degré  dans  AJjse  met  dès  lors  aisément  sous  la  forme 

(_  ,y  m  n(2/.)n(2y) 

et  l'on  en  conclut 

!n     /      \  /     n   V/  \//(«)  11(2/1)11(2/) 

4-  11'"',  V"  - '  4-  l)!'2  V"- 2  4-  ,  .  .  , 


SLR  Li:  DÉVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE.  4^9 

On  trouve,  d'ailleurs,  en  remplaçant  dans 

'^     ^  2.4...2/i  L  2(2/1  —  l)  J 

a  par  cosa;  +  v(cosj  —  coso?),  et  ayant  égard  à  la  formule  (29), 

(42)     P„(a)  =  4v«  '  ' ^.;  '/ ^ "" '1  ^  ' ^  Il  ^^'"i ^Q^ ^'-^ ^Q^^>  +  ^'^ '■'"~'  +  ^'^ ^^""'  +  •  •  •  • 
La  comparaison  des  expressions  (4i)  et  (42)  donne 

/.,«. _ .    ,v A(«)  n(/^  +  /+./)n(»-zH-./) 
^/,y-^    j; /«/,y       22«n(2y)[n(/o? 

et,  en  remplaçant  h\"j  par  sa  valeur  (34),  il  vient  finalement 


..»n(v)n(!i±i±/)  n(^^)  n(^i±l^)  n(^i^l±^ 

Les  formules  (/),  (g),  (h)  résolvent  la  question. 

198.  Le  développement  de  la  fonction  ^  se  composera  donc  d'une  série  de 
termes  de  la  forme 

^^  cos/^cosy>--=  ^  p^  cos(i^4-y»  +  '-  ^-,  cosiU—Jy). 

Si  l'on  remplacer-  ety  respectivement  par 

w'  —  w  -i-  td'  —  t'  —  {m  —  r),     w' -i-  tv  -h  gj' —  t' +  gj  —  t, 
on  voit  qu'on  sera  ramené  à  trouver  les  développements  périodiques  de 

sin  ,  .  ,    ., 
cos  ^       -^  ^ 

I      sin  ,  .  ,    .,    , 


on  a  obtenu  ces  développements  dans  le  Chapitre  W. 

199.  Le  développement  de  la  fonction  perturbatrice  a  donné  lieu  à  un  très 


46o  CHAPITRE    XXVIII.     —     SUR    LK    DÉVELOPPEMENT,    ETC. 

grand  nombre  de  travaux;  il   nous  est  évidemment  impossible  d'en  rendre 
compte.  Nous  nous  bornerons  à  citer  les  Mémoires  suivants  : 

Cauchy.  —  Œuvres  complètes^  r'«  série,  t.  V,  plusieurs  Mémoires. 

V.  PuiSEux.  —  Journal  de  Mathématiques,  i"  série,  t.  V  et  VI,  trois  Mémoires. 

BouRGET.  —  Annales  de  l'Observatoire  de  Paris,  t.  VII. 

G.-W.  HiLL.  —  On  the  development  of  the perturbative  function  in periodic  séries. 

S.  Newcomb.  —  Development  of  the  perturbative  function  (Astronomical  Papers,  t.  111). 

Gyldèn.  —  Undersokningar  af  Theorien  for  Himlakropparnas  Rorelser,  II. 

0.  Backlund.  — Zur  Ëntwickelung  der  Stôrungsfunclion  {Mémoires  de  V Académie  des 

Sciences  de  Saint-Pétersbourg,  y"  série,  t.  XXXll). 
H.  Radau.  —  Annales  de  l'Observatoire  de  Paris,  t.  XVIII. 
B.  Baillaud.  —  Annales  de  l'Observatoire  de  Toulouse,  t.  II. 


CHAPITRE    XXIX.    TRANSFORMATION    DE   HANSEN.  4^1 


CHAPITRE  XXIX. 

TIUNSFORMAÏION  DE  HANSEN  POUR  LES  ÉQUATIONS  DIFFÉRENTIELLES 
DES  MOUVEMENTS  DES  PLANÈTES. 


200.  Haiisen  a  donné  pour  les  équations  différentielles  des  mouvements  des 
planètes  une  transformation  importante  qui  forme  la  base  de  tous  ses  travaux. 
La  force  perturbatrice  y  figure  par  ses  composantes  S,  T,  W,  rapportées  au  rayon 
vecteur  r  de  la  planète  troublée,  à  la  perpendiculaire  au  rayon  vecteur,  dans  le 
plan  de  l'orbite  et  à  la  normale  au  plan  de  l'orbite.  Dans  l'ordre  d'idées  que 
nous  avons  adopté  jusqu'ici,  il  nous  paraît  naturel  de  déduire  la  transformation 
de  Hansen  des  formules  (A)  du  n''  185,  dans  lesquelles  se  trouvent  déjà  les  com- 
posantes S,  T,  W;  il  nous  semble  d'ailleurs  qu'on  pénètre  ainsi  assez  profondé- 
ment au  fond  des  choses. 

Commençons  par  rappeler  celles  des  formules  (A)  ou  de  leurs  combinaisons 
qui  vont  nous  servir  : 

k^=ifix=:z.  f(i  -f-  m)  =  n^a^,         u  ^  w  +  cj  —  @, 


|  =  f  .•^■.v, 


f 


dt~    IX    "V/^L--"- 

diTs  —  6)                     de       m' 
dt                       ^  dt        \i. 

— î^-^    bcostv  — 
e 

ddf       m'    k 
dt         y.  ^p 

.       d9       m'    k  „,      . 
SI  no  --■  = ;=W/sin  j. 

^   dt              IX      ^p 

P 


ï  smw    , 


Remarquons  maintenant  que,  dans  la  méthode  de  la  variation  des  constantes 

djc    dy    dz 
H'  'dt^  ~dt 


arbitraires,  les  expressions  analytiques  de  x\  y,  z,  —^  -^,  -^  sont  les  mêmes, 


/|62  CHAPITRE    XXIX. 

dans  le  mouvement  elliptique  et  clans  le  mouvement  troublé;  il  en  sera  ainsi 
de  r  et  -^  »  puisque  /■  =  \jx^  +y-  -f-  z-  est  une  fonction  de  x,  y,  z.  On  voit  d'ail- 
leurs aisément  que,  dans  le  mouvement  elliptique,  on  a  jtt  =  -j=  e  &\nw.  On 

Ctt  y/j  g2 

aura  donc  aussi  dans  le  mouvement  troublé 
0  ,-        " 


I  H- e  costv 


Formons  l'expression  de  -^  en  différentiant  la  relation  (i)  et  tenant  compte 
de  la  formule  (2);  nous  trouverons 

div       kJp      .  I  dp  de 

esmw  -7-  r=  — i^  esm^v /-  -h  coswf  -i-- 

a^  /-^  /•  dt  dt 

Remplaçons  ^  et  ^  par  leurs  valeurs  («)  et  nous  obtiendrons  après  des  trans- 
formations faciles, 

/  5  X  dw       ksjp       m'  k\/pV  (         r\  1 

dt  r^  Ij.      e     l  \        pj  J 

ou  bien,  en  ayant  égard  à  l'expression  (a)  de         ,- — > 

(4)  ^^ =_^_.cos9^. 

201.  On  est  amené  ainsi  à  introduire  deux  nouvelles  variables  ç^  et  or,  définies 
par  les  formules 

(5)  _^coscp^. 

(6)  V  z=zw  -^TS  —  Ô-ra^u-ha. 
Les  relations  (4),  (  5)  et  (6)  donneront  alors 

/    \  dv       kJp  dv       ,    ,- 

d'où,  en  différentiant  et  remplaçant  ^  par  sa  valeur  (a), 
C'est  l'une  des  formules  fondamentales  de  Hansen. 


TRANSFORMATION    DE    IIANSEN.  4^3 

Si  nous  différentions  maintenant  la  relation  (2),  nous  trouverons 

d'^r         k     .        de         k  dw  k  .        dp 

dt'       ^p  dt       ^p  di        ^p^p  dt 

mettons  pour  —,  ~  et  ~  leurs  valeurs  {a)  et  (3),  et  il  viendra 

flf-/-        k"-  m'  ,,_ 

(q)  -7-r  =  —  ecos(PH A^b; 

^■^'  dt-        n  \). 

la  composante  T  a  disparu  de  cette  équation,  et  c'est  là  un  fait  important. 

On  peut  ensuite  remplacer  eç^Q^sv  par  sa  valeur-  —  i,  déduite  de  la  for- 
mule (i),  ce  qui  donne 

d'^r        k^p       k^        m' 

OU  bien,  en  vertu  de  la  relation  (7), 

d'r  dv^        k''_m' 

c'est  encore  une  des  formules  fondamentales  de  Hansen. 

Si  nous  introduisons   une   notation   spéciale  pour  représenter  la  quantité 
-L  =  h,  les  formules  (a),  (7),  (8)  et  (10)  nous  donneront  donc  cet  ensemble  de 

relations  : 


(M 


d^f  dv^        k^        in!  ,,^ 

dt^  dt^        r-         IX  ' 

dt\      dt  J         ^ 


^'^  ''-    .d. 


k^_  _  j^ 


dt 

-/-  —  —  /iWr  cos(('  —  t), 
dt         [i.  ^  ' 

,    .       dQ       m'  ,  ,,r      .    , 
(d)  /sincp^  =  —  kWrsin{v  —  j), 

r/cr  dO 

dt=''''''^dt- 

Ce  sont  bien  les  formules  qui  servent  de  base  aux  mélbodes  de  Hansen, 


464  CHAPITRE    XXIX. 

202.   Il  est  facile  d'obtenir  une  représentation  géométrique  de  l'inconnue 
auxiliaire  a-. 

Soient  (^fig.  22)  NI  et  N,I  les  grands  cercles  suivant  lesquels  la  sphère  de 

Fis    2:?. 


rayon  i  est  coupée  par  les  positions  du  plan  de  l'orbite  aux  époques  t  ^it  -^  dt\ 
la  position  limite  du  point  d'intersection  I  de  ces  deux  grands  cercles  sera  le 
point  M  où  le  rayon  vecteur  r  de  l'époque  t  perce  la  sphère.  Abaissons  le  grand 
cercle  NA  perpendiculaire  sur  N,I;  nous  aurons 

donc,  d'après  la  relation  (5), 

AN,— rfa. 

Soient  X  et  X,  des  points  pris  sur  les  deux  grands  cercles  NI  et  N,  I,  tels  que 

NX=:<7,         N,X,  =  (7  +  c/cr; 

on  aura  AX,  =  NX  et,  aux  infiniment  petits  près  du  second  ordre, 

IX  =  IX,  ; 

on  obtiendra  donc  la  série  des  points  X  sur  la  sphère  en  supposant  que  le  grand 
cercle  NM  roule  sans  glisser  sur  la  courbe  C,  lieu  des  points  M,  le  point  X  restant 
fixe  sur  ce  cercle  mobile.  La  courbe  C  n'est  autre  chose  que  l'intersection  de  la 
sphère  et  du  cône  dont  le  sommet  est  le  centre  de  la  sphère  et  la  directrice  la 
trajectoire  de  la  planète  P.  Dans  ce  mouvement,  l'axe  instantané  de  rotation 
coïncide  à  chaque  instant  avec  le  rayon  vecteur  SM;  il  est  facile  de  calculer  la 
vitesse  angulaire  w  de  la  rotation  instantanée.  On  a,  en  effet, 

XM  —  v-\-a=iV,        MN  =  p  —  (T,        NA  =  sin  9  dO, 
_        NA       _       sin9        dQ 


sinMN^^       sin(('— <t)  c/^ 


d'où,  en  remplaçant  sinç  -r  par  sa  valeur  {d). 


TUANSFORMATION    DE    HANSEN.  4^5 

Q 
dl 


ni    ,  „r 
le)  (^=  —  hWr, 

L'angle  a  n'étant  donné  que  par  sa  différentielle,  sa  valeur  o-»  à  l'époque  zéro 
reste  arbitraire;  Hansen  prend  o-q  =  Gq. 

Remarque.  —  Prenons  sur  le  grand  cercle  XM  l'arc  XY  =  90",  et  soient  x  et  y 
les  coordonnées  de  la  planète  P  rapportée  aux  axes  mobiles  SX  et  SY.  On  aura 

Si  l'on  forme  les  expressions  de  -777  et  de  -^  >  et  qu'on  y  remplace  -^  et  -^^ 
par  leurs  valeurs  tirées  des  équations  {b),  il  vient,  après  réduction, 

-—  = 5  H Ar-S    cos  P A-2  r  sm  v, 

dt^        \      r-         [i  J  [X 

d-s       (      k'^        m'  ,,^\     .  rn' 

du-        \      1  V-         )  F- 


m 

(X)  =     -  A-(Scosr-Tsint'), 

m' 

(Y)  —  —  ^^(Ssinr  +  ïcosr), 
[1- 


si  l'on  pose 

(II) 

on  pourra  écrire 

ib')  \ 

'  d^y       k^y       ^ 

— -  -\ --  (  Y  ). 

di^  ^    /•»        ^     ' 

11  résulte  des  formules  (11)  que  (X)  et  (Y)  sont  les  projections  de  la  force 
perturbatrice  sur  les  axes  SX  et  SY.  Les  équations  {h')  sont  les  équations  diffé- 
rentielles du  mouvement  relatif  de  la  planète  dans  le  plan  de  l'orbite;  on  voit 
qu'elles  sont  les  mômes  que  si  les  axes  SX  et  SY  étaient  fixes.  On  aurait  pu 
obtenir  directement  ces  équations  {b'),  ainsi  que  les  formules  {d),  par  la  ibéorio 
des  mouvements  relatifs,  en  appliquant  le  théorème  de  Coriolis  [voir  la  Thèse 
de  M.  Périgaud,  Exposé  de  la  méthode  de  Hansen,  etc.  (^Annales  de  t' Observatoire 
de  Paris,  t.  XVIl)]. 

203.  Il  nous  faut  montrer  actuellement  comment  on  calculera  les  compo- 
santes S,  T,  W. 

Si  l'on  différentie  par  rapport  à  a?,  y  et  :;  l'expression  connue  de  la  fonction 
T.  -  L  59 


466  CHAPITRE    XXIX. 

perturbatrice  du  mouvement  de  la  planète  P,  on  trouve,  pour  les  projections  de 
cette  force  sur  les  axes  de  coordonnées, 

où  A  désigne  la  distance  des  planètes  P  et  P', 

Supposons  maintenant  que  l'axe  des  x  coïncide  avec  le  rayon  vecteur  r,  l'axe 
des  j  avec  la  perpendiculaire  à  r  située  dans  le  plan  de  l'orbite,  et  l'axe  des  ^ 
avec  la  normale  au  plan  de  l'orbite.  Soient  (/ig.  23)  M,  P  et  Q  les  points  où  ces 

Fig.  23. 


trois  droites  rectangulaires  percent  la  sphère  de  rayon  i.  On  aura 

x-=ir,         yz=io,         s  =:  o. 

Les  trois  composantes  (12)  seront  respectivement  égales  à  f/n'S,  tm'T  et 
îm'W;  on  aura  donc 


(i3)      S  =  .zr'  (  J-  _  J-  )  -  — ,         T  =  y'1  - ^ 


w  =  ^'l^,-^ 


Soient  X  le  point  considéré  antérieurement  sur  le  grand  cercle  MN,  X'  le  point 
analogue  pourM'N';  on  aura 

XN  =  (7,        XM=:<',        X'N'=cr',     '    X'M'=v'. 

Nous  poserons 

XG  =  0,        X'a  =  0'; 


il  en  résultera 

MG=r 


TRANSFORMATION    DE   HANSEN. 


0,        MT,  =  p'-0',        NG~0-(7,         N'G  =  0'-a'. 


4G7 


L'application  de  la  formule  fondamentale  de  la  Trigonométrie  spliérique  aux 
triangles  M'GM,  M'GP,  M'GQ  fera  connaître  les  cosinus  des  arcs  M'M,  MT,  M'Q, 

x'    v'    z' 

lesquels  sont  égaux  respectivement  à  —>  —y  ^i  si,  dans  les  formules  obtenues, 
on  remplace  cosJ  par  i  —  2sin^  ->  il  viendra 


(i4) 


=:cosM'M  =  cos(/—  c^  —  0'+  0)  —  2sin^  -  sin(ç'  —  0)  sin(^''—  0'), 
=  cosM'P  =:sin(^''—  t-  —  0'~h0)   -  2sin^  -cos(t^  —  0)  sin  ((-''— 0'), 


cosM'Q 


sinJ  sin(p'  — 0'; 


Le  triangle  NGN'  donnera  d'ailleurs 


(i5) 


.     J    .    0' 

sm  -  sin  — 
2 


+  0- 


2 


sin 


2 


sm 


9  +  <P 


.       J  0' _  j' _|_  0  __  c7  0  —  0'. 

sm  -  cos —  cos •  sin 

22  22 


J    .     0'_<j'-0  +  a         .     e-6' 

cos  -  sin r=  sin ■  cos 

22  22 


9 


J          0'  _  ct'  _  0  _u  cr               d  — 
COS  -  cos =  cos 

2  2  2 


6'        9  —  9' 
—  cos — 


On  a  aussi 

A^  =  7-2  -h  /-'^  —  2  /•/•'  cos  MM', 


J    . 


(i6)   A2i=:/-2+r'2— 2/v'cos(v^'—  p  — 0'4-0)  -j-A/v'sin^  -  sin(r  —  0)  sin(t''— 0') 


Les  formules  (i3),  (i4)»  (i^)  et  (iG)  déterminent  S,  T  et  W  en  fonction  de 
/',  r',  ç»,  /  et  de  c,  or',  0,  0',  cp  et  <p'. 

Les  équations  (b)  et  (r/)  paraissent  décomposer  le  mouvement  en  deux  autres, 
le  mouvement  relatif  dans  le  plan  de  l'orbite  et  le  déplacement  du  plan  de  l'or- 
bite; les  premiers  membres  des  équations  (/>)  ne  renferment  en  efl'et  que  ret  ç' ; 
mais  il  est  bon  de  remarquer  que  les  seconds  membres  contiennent  0,  cp  et  a-,  qui 
sont  introduits  par  les  expressions  données  plus  haut  pour  S  et  T. 

Nota.  —  Les  formules  (b),  (c)  et  (d)  ont  été  données  aussi  par  Wronski  (voir, 
dans  le  tome  II  des  Annales  du  Bureau  des  Longitudes,  un  Mémoire  de  M.  Yvon 


468  CHAPITRE    XXIX. 

Villarceau,  Sur  une  nouvelle  forme  des  équations  différentielles  du  mouvement  des 
planètes  et  des  comètes);  mais  c'est  Hansen  qui  les  a  publiées  le  premier. 

204.  Supposons  effectuée  l'intégration  des  équations  {h),  (c),  {d)-,  voyons 
comment  on  calculera  pour  une  époque  quelconque  la  longitude  et  la  latitude 
liéliocentriques  L  et  B.  Abaissons  {Jig.  23)  l'arc  de  grand  cercle  MH  perpendi- 
culaire sur  le  grand  cercle  .rj;  nous  aurons 

et  le  triangle  rectangle  MHN  nous  donnera 

icosB  sin(L  —  6)  =  C0S9  sin(('  —  ct), 
cosBcos(L  —  5)  m  cos(p--(t), 

sinB  =  sin9sin(p  —  ct). 

Le  calcul  de  L  et  B  par  ces  formules  présente  cet  inconvénient  que  les  facteurs 
C0S9  et  sin9  sont  variables  à  cause  des  perturbations  et  qu'on  ne  peut  pas  con- 
struire commodément  des  Tables  pour  le  calcul  des  seconds  membres  de  la  pre- 
mière et  de  la  troisième  des  formules  (17).  Hansen  a  surmonté  cette  difficulté 
par  un  artifice  remarquable  que  nous  allons  expliquer. 

Soient  cpo^t  Oo=  Œo  les  valeurs  initiales  de  9  et  ô;  Hansen  cberche  à  détermi- 
ner les  quantités  F,  4*.  ^'  ot5,  de  manière  à  avoir 

(  cosBsin(L—  B,^—V)  —  cos9osin(<'  —  B^)   -  ^, 
(18)  I  cosBcos(L- ^0— r)=  cos(r  — ôo)  -f-^]>', 

sinB  =  sin9o  sin(p  —  0o) +■  ^• 


On  peut  écrire 


L-0o-r=L  — 9-H(9-0o-r), 


développer  ^^^(L—Oo-T)  et  remplacer  cosBsin(L  —  G),  cosBcos(L  -  0)  et 

sinB  parleurs  valeurs  (17);  si  l'on  met  en  même  temps  (^'  —  a)  +  (a  —  ôo)  au 
lieu  de  v  -  0^,  les  relations  (18)  donneront 

"^  =     [cos9ocos(<7— 0o)— cos9cos(Ô  — ôo  — r)]sin(<'-— 0-) 
+  [cos9„sin  {a  —  9o)  — sin  (0  -  0^  —  F)]  Q,os{y  —  a), 

,     .  ^'^'=     [sin(cr— ôo)  — cos9sin(9  — 9o  —  r)]sin(c  — (7) 

j  +[-cos(a— Ôo)  ~HCOS(Ô  — 00— F)]  cos(r-cr), 

/    5=     [— sin9ocos(cr  — ôo)4- sin9]sin(p— a) 
+  [— siii9oSin((7  —  Ôu)]cos(('  —  a). 


TRANSFORMATION    DE    IIANSEN.  l\6c) 

On  va  profiter  de  l'indétermination  de  F,  donc  de  0  —  0^  —  F,  de  manière  que, 
pour  toutes  les  valeurs  de  t'  —  a,  on  ait 

(20)  4^  =  A5,         '^'=A's, 

A  et  A'  étant  des  quantités  indépendantes  de  v  —  a. 

Si  l'on  se  reporte  aux  expressions  (19),  les  conditions  (20)  donneront 

cos(poCos((T  —  0o)  —  coscpcos(9-  -  Oo—T)  =      A[sin9  —  sin9oCos(o-—  9^)], 
cos9osin(a  —  d^)  —  sin(0  —  ^o  — F)  =— Asincpo  sin(o- —  d^), 

sin(o-  — 0o)  —  C0S9  sin(0  —  00  —  T)  =      A'[sincp  —  sin9ocos(cr  —  9o)], 

—  cos((7  — 9o)  +  cos(Ô  —  ^0— F)  =— A'sin9oSin((T—  do). 

On  tire  de  là  deux  valeurs  de  sin(G  —  ôo  —  F);  en  les  égalant,  on  aura  une 
équation  de  premier  degré  entre  A  et  A';  on  fera  de  même  pour  cos(0  —  Oo  — F). 
On  trouve  ainsi 


(21) 


(22) 


1  sin(0  —  do—  F)  —  (coscpo-i- A  sincpo)  sin  (a  —  9o), 

I  cos(9  —  00— T)  =:cos((7  —  9o)  —  A'sin^o  sin(!7—  9o), 

I  Asincpocosç  sin(o-  —  9o)  -i- A' [sin  9  —  sin9oCos(a-  —  9o)] 

\       =  (i  —  COS90  coscp)  sin((T  —  0o)> 

1  A[sin9  —  sin9o  cos(a-  —  9o)]  —  A'  sin9o  COS9  sin(cr—  9q) 

\       1=  (cos9o  —  C0S9)  cos(o-— 0o)- 


L'élimination  de  A  entre  les  deux  équations  (22)  donne 

I  —  cos9o  COS9  —  sin9o  sin9  cos(o- —  9q) 


(28)     A' =:  sin  9  sin  ((7  — 00  ) 


[sin9  —  sin9o  cos(o-  —  0o)]^+  sin^9ocos'^9  sin='(a  —  Oo)' 

le  dénominateur  de  cette  expression  peut  s'écrire 

(sin^9o—  sin*9ocos^9)  cos^((t  —  9^)  —  2 sin 90  sin9Cos  {a  —  9^)  -h  sin^9  +  sin^9o  005^9 
=  [i  —  sin9o  sin9  cos((7  —  0o)]^—  cos^9o  003^9; 

sous  cette  forme,  on  voit  qu'il  est  divisible  par  le  numérateur,  et  il  reste  seule- 
ment 

. , siri9  sin  ((7  —  0o) 

X 

en  posant 

x  =  I  4-  COS90COS9  —  sin9o  sin 9  cos((t  -  9^). 

Portons  cette  valeur  de  A' dans  la  première  des  équations  (22),  et  supprimons 


470  CHAPITRE    XXIX. 

le  facteur  sin(a-—  Oo);  nous  trouverons 

xA  sincpoCos^  =:i  —  cos-90  cos^cp  —  sin^9  +  sincpo  cos^o  sin©  COS9  cos(o- —  Oq), 
__  sin  9„  cos  9  -+-  cos  9o  sin  9  cos  (cr  —  0o ) 

A  —  :  ~^ ■  • 

X 

En  substituant  ces  valeurs  de  A  et  A'  dans  les  formules  (21),  on  obtient 

COS  (9  — 9       T)  —  (^  +  cos?oCOS9)co^(<^  — ^0)  —  sin9pSin9 

et  l'on  vérifie  sans  peine  que  l'on  a 

sin\9  — 9o  —  T)+ cos' {9  ~9o~T)  =  i; 

les  conditions  (20)  sont  donc  bien  remplies. 

Voici  l'ensemble  des  formules  qui  résolvent  la  question  : 

(e)  X  =  I  +  COS90COS9  —  sin9oSin9  cos(o- —  9o)) 

(/)  s  =  sin9  sin(f  —  a)  —  sin9o  sin(p  —  0o)>  ■ 

I  •  s 

\  cosBsin(L  ~-9o  — T)  =  cos9oSin(»^  — ^o)  —  -  [sin9oCos9+  COS90  sin9  cos(o-  —  9^)], 

j  cosBcos(L  — ©0-  T)  =  cos(p  — 9o) +■  7  sin9  siri(o-— 0(,)' 

1   sinB  =  sin9oSin(p~ôo) -+- ■«; 

n(9  —  9  --  D  —  (cos9o4-cos9)sin(cr—  0»)  ^ 
°  X 

,n__n    _-pv (i  +  coscp„cos9)  cos((7 —  0^  )  —  sin9oSin(p 


SI 


(/O 


cos 


On  calculera  F  par  l'une  ou  l'autre  des  formules  (h). 

Le  but  cherché  est  atteint,  car  on  pourra  construire  trois  Tables  donnant  les 
valeurs  des  premières  parties  des  seconds  membres  des  formules  {g),  savoir 
cos(posin(ç'  —  Oo),  cos(ç^  —  Oo)  et  sin^o  <^os((^  —  Oo);  on  entrera  dans  ces  Tables 
avec  l'argument  v  —  ^q-,  les  parties  complémentaires  des  seconds  membres  des 
formules  {g)  sont  petites,  car  elles  contiennent  en  facteur  la  quantité  s  qui  est  de 
l'ordre  dem'sinooî  en  effet,  si  l'on  supposait  m' =  o,  on  aurait  cp  —  90'  '^  =  '^0  =  ^o 
et  la  relation  (  f)  donnerait  ^  =  o  ;  a  —  Oo  est  de  l'ordre  de  m'.  La  valeur  (e)  de 
X  est  égale  à 

I  +  COS90  cos 9  —  sJn9oSin9  =  I  +  cos (90  -1-  9), 

en  négligeante'^;  en  négligeant/^',  on  peut  prendre  x=  i  h-  cos2cpo  =  2cos'^9o- 


TRANSFORMATION    DE    HANSEN.  4?  I 

On  verra  d'ailleurs  dans  un  moment  que  F  est  de  l'ordre  de  m''^;  si  donc  on 
peut  laisser  de  côté  les  termes  en  m"^,  ce  qui  arrivera  souvent,  les  formules  (^) 
pourront  être  réduites  à 

i  cosB  sin(L  —  Ôq)  =  cos9oSin(^' -- ©o)  —  5lang9o> 
{g')  <  cosBcos(L  —  9o)  =  cos((^  — 9o). 

(  sinB  =  sintpo  sin(t' —  0o) +-5; 

ayant  construit  les  trois  Tables  dont  on  a  parlé,  il  suffira  de  calculer  dans 
chaque  cas  la  petite  quantité  ^et  l'on  obtiendra  ainsi,  avec  la  plus  grande  facilité, 
LetB. 

205.  Dans  le  cas  général  où  l'on  conserve  les  formules  {g),  Hansen  trouve 
encore  le  moyen  de  présenter  les  résultats  précédents  sous  une  forme  plus  simple 
en  introduisant  deux  quantités  auxiliaires  P  et  Q  au  lieu  de  cp  et  a,  par  les  for- 
mules 

i  P -— sino  sin((T  —  on), 
{k)  \  ^ 

{  Q  =r  sintp  cos((T  —  9o)  —  sincpoi 

P  et  Q  seront  de  l'ordre  de  m' sin  (po-  L'expression  (/)  de  s  donnera,  en  y  rempla- 
çant v  —  a  par  ^^  —  Oo—  (a-  —  Oq), 

s=:  [sincp  ces  (a—  Bq)  —  sin  90]  sin  (p  —  Oq)  —  sin  9  sin(o-  -     9o)  cosp  —  ©o 

ou  bien 

(/)  5=Qsin((>  — 0o)-Pcos((^— Ôo). 

La  valeur  (e)  de  x  pourra  du  reste  s'écrire 

X  =  1-+-  COS90COS9  —  sin9o(Q  +  sin9o), 
{m)  X  =  COS90  (cos9oH- COS9)  —  Q  sin9o. 

On  aura  ensuite 

sin9oCOS9  H- cos9oSin9  cos(o- —  9o) 
=:  sin9oCOS9  +  cos9o(Q  -+-  sin9o) 

— ^[cos9o(cos9o4-cos9)    -Osin9o]-^ ^^^=xlang9o  •       ^ 


de  sorte  que  les  formules  {g)  pourront  s'écrire 


1  cosBsin(L  — 9o  — F)  — cos9oSin((^  — 9o)  — -îf  lang9o-i ^ — V 

y  V     ^      XCOS90/ 

p 

cosBcos(L  —  5o  — P)  =  cos(p—  9o)  +s     , 

sinB  =  sin9o  sin(p— ôo) -h5, 


472  CHAPITRE    XXIX. 

Calculons  -^-  et  -~  en  partant  des  relations  {k)\  nous  trouverons 

j^:=cos9sm(a-9„)^+sin9COs(a-9o)-, 

]  dQ  ,        û  \^9        ■         •    I        D  \^^ 

[  -^  =  coscpcos(<7  — 0o)^  — sincp  sin((T  — 0o)  ^; 

d'où,  en  remplaçant -^  par  cos 9  -^  et  ^)  ^  par  leurs  valeurs  {d), 

-^  =  ^/'/' sin(r- 9o)Wcos9, 
(o)  ' 

f  -T-  =  —  hr  cos((^  —  ^o)  Wcoscp. 

Il  nous  reste  à  faire  connaître  une  expression  remarquable  donnée  par  Hansen 
pour  la  quantité  F.  On  tire  des  formules  (A) 

tang(9-eo-r)-  (coscPo+cos9)sin(a-0J 


(1  4-  COSCP0COS9)  cos(^c7  —  6*0)  —  sin^oSincp' 
en  différentiant  et  réduisant,  il  vient 


,y       [i  +  cos(pocos<p  —  sin9osin9cos(a  —  0o)]    (COS90-1-  COS9)  -7-  4-sin9oSin(a  —  Q^) 


dt        dt  [i  4- COS90COS9  —  sin9oSin9  (•os((7— 0o)]* 

il  y  a  un  facteur  commun  que  l'on  peut  supprimer;  on  peut  aussi  remplacer-^ 

par  — —  ~  et  il  en  résulte 
^      COS9  dt 

dV       sincp  —  sin<p„cos((T  —  On)    .       da        .  .    ,         r.  .  do 

X  ^  =  — -^^ sin 9  ^  -  sin 90  sin  (^  -  ^o)  ^- 

Portons  dans  cette  équation  les  valeurs  de  -^  et  -j^  tirées  des  formules  (23) 
et  il  viendra,  après  réduction, 

XC0S9  -y-  =  [sin9  cos  ((7—  60)  --  sin9o]  -^ 51119  sin((T  —  Oq)  -~ 

ou  simplement,  en  vertu  des  relations  (k), 

0^-P^ 

dl        -^  dt            dt 
(n)  _-—___ _. 

dt  XCOS9 


TRANSFORMATION    DE    HANSEN.  .  4?^ 

Si  l'on  remplace  -jj  et  -~  par  leurs  valeurs  (o),  on  trouve 

^r       m'      Qsin((>  — 9J  --Pcos(i^  — 0„)     „r 

—  —  h /W, 

al  IX  z 

ou  bien,  à  cause  de  la  relation  (/), 

,    ,  dT       m'  hrs  „, 

m' 

Cette  expression  est  de  l'ordre  de  m"^,  à  cause  des  deux  facteurs  —  et  ^;   il 

résulte  d'ailleurs  des  formules  (A)  que,  pour  /  =  o,  on  a  F  =  o.  Donc  F  est  une 
très  petite  quantité  de  l'ordre  de  m"^  :  elle  est  aussi  du  second  ordre  par  rap- 
port aux  inclinaisons.  On  pourra  écrire 

(r)  Y  —  —   l     — •  W  dt. 

En  négligeant  m'%  cela  se  réduit  à 
(/•')  r=—  -~-    f    rsWdl. 

IJ.     2COP='(po  Jo 

206.   Voici  le  résumé  général  des  formules 


(A: 


«f^  /•  dv'        k-  _   m'     ,  ^ 

/,.,   —  f  "775"  H ;  — -  —  a:- S, 

dt''  dt-         /•-         [). 

d  (  ,  dv\        m'        , 
dt\      dt  ]x  ' 


(B)  A--      '' 


(C) 


(l>) 


'"dl 
P=—   /    /«/•Wcos9sin(<' —  9o)  <^^> 

m'  r' 

Q-— —    /     /</'W  COS9  cos(^' — Oq)  di, 

(  sincp  sin(a  —  9o)  rr:  P,  • 

I  sin9Cos(o- —  9o)  —  sin^Qi— Q, 

''     da 


(E)  6-9,=   I       -—dt, 

'        ces  9 

T.  -  1.  60 


474  CHAPITRE   XXIX.    —    TRANSFORMATION    DE    HANSEN. 

et 

(F)  s^Qsm{ç  —  6Q)  —  P  cos{ç—9o), 

(G)  x--=cos9o(cos9o+ coso)  —  Qsincpo, 

_,       m'    f  hrs  „,   , 
(H)  r=—   /    —  ^^  dt, 

i  cosBsin(L  —  9o--T)  —  cos9osin(t^  —  0o)  —  ^  (tang9o 

/  if  \  '  p 

^^'  1  cosBcos(L  — ^0  — r)=  cos{i'—9o)-^s-, 


sinB  =  sin9oSin(<' —  ôo) +-Ï» 

formules  auxquelles  il  faudrait  joindre  celles  du  n°  203,  donnant  les  expressions 
de  S,  T  etW. 

M.  Périgaud,  dans  sa  Thèse  déjà  citée,  a  donné  une  démonstration  géomé- 
trique assez  simple  des  formules  (g)  et  (h).  On  pourra  aussi  consulter  sur  le 
même  sujet  une  Note  intéressante  de  M.  0.  Callandreau,  présentée  en  1878  à 
l'Académie  des  Sciences  de  Stockholm ,  Sur  les  rapports  qui  existent  eniiv  les  mé- 
thodes de  Hansen  et  de  Laplace  pour  le  calcul  des  perturbations. 

Nous  avons  ainsi  présenté  d'une  manière  assez  complète  la  partie  géométrique, 
on  pourrait  dire  cinématique,  du  célèbre  Ouvrage  de  Hansen,  Auseinandersetzung 
einer  zweckmdssigen  Méthode  zur  Berechnung  der  ahsoluten  Stôrungen  der  kleinen 
Planeten.  Nous  avons  d'ailleurs  exposé,  chemin  faisant,  d'autres  parties  de  ce 
travail  dans  les  Chapitres  XII,  XV  et  XXVIII,  de  sorte  qu'il  nous  restera  relati- 
vement peu  de  chose  à  faire  pour  mettre  le  lecteur  au  courant  d'une  méthode 
importante,  présentant  de  nombreux  avantages,  pour  le  calcul  des  perturba- 
tions des  astéroïdes.  Cette  méthode  a  été  appliquée  déjà  par  plusieurs  astro- 
nomes et  notamment  par  M.  G.  Leveau,  qui  s'en  est  servi  pouf  la  Théorie  de 
Vesta  {Annales  de  l'Observatoire  de  Paris,  t.  XIV).  Nous  terminerons  ce  sujet 
dans  le  tome  III  de  cet  Ouvrage. 


FIN    DU     TOME    I 


13649  Paris.—   Iminiiuerie  GAL  1  JlIllU-VlLLAl'vS   El    FILS,  quai  des  Giauds-Aiiuusliiis, 


-^ 


QB 

351 

T6 

t.l 


Tisserand,   Franjois  Félix 

Traité  de  mécanique  céleste 


P&ASci 


PLEASE  DO  NOT  REMOVE 
CARDS  OR  SLIPS  FROM  THIS  POCKET 

UNIVERSITY  OF  TORONTO  LIBRARY