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Full text of "Traité des assolemens ou de l'art d'établir les rotations de récoltes"

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BCU - Lausanne 

muni 



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lï'^i'T' É 

D E S 

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AS 9 L.É M EN Si 



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^Vv^vUAa^ !i/>JAU^ i^T- J>W <#• 



A V I Sr 

C I T ouvrage , destiné au concours do prix , s'en est 
trouvé exclus , parce qu'on a prorogé de trois mois le terme 
annoncé , et que l'auteur n'a été instruit de ce défei , par 
les papiers publics , que vingt jours après l'époque qui 
avait été d'abord fixée. L'ouvrage étant imprimé , et déjà 
annoncé dans la Bibliothèque Britannique , l'anonyme qui 
est une condition de rigueur , ne pouvait plus être gardé» 



Chez 



Cet ouvrage se trouve à Paris , 

Fuch&, Libraire, iïe des Mathurins , hôtel 
Cluny, 

Ch. Pougsns, Libraire, qpaî Voltaire N«. lo„ 

Emery , me du Foin St. Ja ; ies Nt. 295, 



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1 



TRAITÉ 

DES ASSOLEMENS, 

o u 
DE L'ART 

d etavlio ùâ totationé Be tecoltecL- , 



PAR 
v 

Ch. PICTET'dE GENÈVE 






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il /£ -^ : 

Chez J. J f Paschoud, Libraire, 



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TRAITÉ 

DES 



A [S S L E M E N r f^^:t 






O V 

DE L' ART): 



d'établir les Rotations de RecSftes. 




M • 



JLja Société demande quelle est la 

MEILLEURE MANIÈRE D'aLTERNFR LES RÉ- 
COLTES i A L'USAGE DU PLUS GRAND NOM- 
BRE des Cultivateurs j a l'effet dé 

DIMINUER % AUTANT QU'iL EST POSSIBLE f 
LES JACHÈRES , SUIVANT LA DIFFÉRENTE 
KATURE DE? TERRES, 

De toutes les questions que ia Société 
pouvait proposer à la discussion des agro- 
nomes, il n'en est aucune peut -être dune 
importance plus réelle à l'avancement , à la 

A 



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* T ft k I T £ 

prospérité de l'art , et dont 4'examea doive 
être d'up intérêt plus grand pour les Cultiva- 
teurs véritablement éclairés. Ceux-ci doivent 
d au tant plus applaudir au choix que la So- 
ciété a fait de ce sujet , qu'il a été jusqu'ici 
peu approfondi par les auteurs Français; et 
que la bonne théorie des assolemens , consi- 
dérée dans son ensemble, avec tous les faits 
qui l'appuient, toutes les applications doçt 
ejle est susceptible, n'a jamais été pleinement 
déveloîppeé dans aucune langue» 

Une réflexion générale suffira à faire sentir 
combien cette matière mérite, en effet, l'atten- 
tion dti public. 

Toutes les améliorations agricoles ont un 
but déterminé qu'on espère atteindre par de 
certains travaux, et par des avances d'argent 
plus ou moins fortes. Celui qui veut augmen- 
ter ses troupeaux , défricher des terrains, éta- 
. blir des prairies , faire des défoncemens , des 
plantations, des desséchemens, des transports 
de terres, est obligé de consacrer un Capital à 
chacun de ces objets ; et , avant d'entreprendre 
l'amélioration, il faut 'qu'il' ait calculé quelle 



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DES AsSOLEMENS. 3 

lui rendra au moins l'intérêt de son argent. 
Or ce calcul , dont les résultats peuvent être 
, rendus vains par tous les accidens naturels 
dont les récoltes dépendent, ne saurait être 
établi avec une parfaite certitude. Le Culti- 
vateur hésite souvent , dans la crainte de 
hasarder ses fonds : souvent aussi les fonds 
lui manquent ; et les améliorations sont par*, 
tielles , faiblement suivies, ou tout- à -fait 
négligées. 

Mais, si un Agriculteur a Une connais- 
sance sûre et raisonnée de son art , s'il a 
bien étudié les ressources de ses terres , les 
avantages et les inconvéniens de son climat, 
, et les moyens d'écouler ses denrées ; si, dis je, 
cet Agriculteur établit dans son domaine des 
assolemens bien réglés, il obtient sans avan- 
ces et sans risquçs , une amélioration plus 
productive et plus réelle qu'aucune de celles 
qu'il eut pu tenter à grands frais. 

Faire donner aux terres , en tes conservant dans 
h meilleur état possible r, la rente la plus fine 
Qu'elles puissent produire , voilà k but des bons 
assolemens. Ce but est manqué » si l'une des 

As 



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4 Trai ri 

deux cohditions n'est pas remplie, c'est-à- 
dire, si la terre, en rendant beaucoup, tend* 
à s'épuisef , à s'infester dé mauvaises plantes* 
ou bien , si en Se maintenant nette et en 
bon état, elle rend annuellement un revenu 
moindre qu'elle ne rendrait par d'autres pro- 
cédés, et si cette moins -value n'est pas plus 
que compensée par l'accroissement de valeur 
du terrain. 

Une terre en bon état est celle qui est 
pourvue d'une suffisante quantité de sucs 
nourriciers pour porter die belles, récoites , 
et qui est en même temps bien purgée de 
mauvaises plantes et de graines nuisibles. 
ôr , pour, conserver les terres dans le meilleur état 
possible y il faut disposer d'une suffisante quan- 
tité d'engrais, et donner les cultures néces- 
saires ; car Tengrais est aussi indispensable au 
recouvrement des sucs, que la culture l'est 
à l'expulsion des plantes nuisibles. 

Plus les bestiaux sont nombreux sur un 
domaine , plus il s'y fait d engrais. 'Plus les 
attelages sont forts et bien entretenus , et 
plus aisément les cultures de la terre peuvent 
ctre faites en temps convenable et d'une 



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DES ASSOLEMENS. 5 

manière complette. Il faut doue que les, assole- 
mens soient combinés pour fournir abondam- 
ment la nourriture aux bestiaux du domaine. 
Mais comité la fiente des animaux ne suffit 
.pas pou r v faire du fugçiier et qu'il, faut encore 
des pailles ; comme il faut que les grains > 
nourrissent les. individus occupés de Tagri- 
.culture, et payent une grande partie de Ja 
rentç annuelle du domaine, il est nécessaire 
que y chaque année, une suffisante parue d'utj 
fonds, soit destinée aux grains. Enfin , comme 
l'expérience a fait reconnaîtra qi$ç certaine* 
récoltes sont pins belles^pfès.dautres récolte? 
d'un auue genre , sans que ki terre paraisse 
s'épuiser; et comme il existe, ppur la, plp> 
part des terrain^ , la possibilité d'une succes- 
wan indéfinie- d'année en année, de récoltes 
toujours belles,, si .elles . sont convenable 
ment variées, si les engrais sonç suffisant 
çt bien appliqués, il faut y i^ à étajblir, les 
assolemens de manière % ce que chaque ré r 
coite pcéparÇ le succès» de, la -récolte suivante» 



- Ce n?est .pas tout. Le but .final des effort 
du /cultivateur. , c'e$t, le profit Le plqs habile 
çst celui qui tire de ses terres (0 rente Ipfklt 

A 3 



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6 Traité 

forte quelles puissent produire , pourvu que l'an* 
tre condition de les maintenir en bon état , 
soit aussi remplie. Ce serait donc en vain 
que les bestiaux seraient nombreux , bien 
nourris, les terres bien labourées , bien fu* 
mécs, les récoltes abondantes, si la rente 
du domaine restait en dessous de ce quelle 
serait dans une autre culture , laquelle cepen- 
dant n'épuiserait pas le fonds. Il peut y avoir 
du luxe dans la bonne culture , comme en 
tout autre chose ; et les circonstances locales 
peuvent commander la préférence de certai- 
nes productions , qui , d'après les principes" 
généraux de l'économie agricole, n'auraient 
pas été choisies. 

"" On voit donc que la meilleure manière 
d'alterner les récoltes , est une question corn* 
pliquée; et quoiqu'elle soit Susceptible dune 
solution gértàrafe/elle ne saurait êtfe résolue, 
pour les cas particuliers, sans que l'examen 
éri' : soit* soumis à 'urf^gfâud' nombre-; ète;c<Mî«â- 
dérations accessoires , qui toutes ont leur 
importance, Pour mettre de l'ordre ckrifrW 
sujet qui est vaste , je vais diviser mon travail 
tn $ix parties, / 



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BES ÀSSfctEMEN* ff 

Je traiterai i . de la théorie des labours ; 
et de l'usage des jachères. 

V 

2°. Du système d'alterner les champs entre 
les plantes à racines fibreuses et ïes ! plantes 
à racines pivotantes. 

3 e . De la théorie dés assolemens. 

4. t)és assolement des terres légères'/ L ' 

5*. Des assokmensdes terres argileuse*. f 

6*. Je présenterai quelques considérations 
sur les moyens d'introduire en Firance de borls 
assolemens. ' ~ ' " ,l ** 



À 4 



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,T V* I T i 



22tB 



CHAPITRE I«. 

Dfi f4 TjjTBOJJZa DES LABOURS ET DE 
L'USAGE DBS JACHÈRES. 



L E labourage , ou la division de la terre 
par la charrue , a plusieurs, objets - 9 seloh le 
mêitfënt et le genre des labours. Cette ope- 
ratipn fst destinée à (aire périr les,. mauvaises 
plantes qui prennent possession du. sol , et 
emploient inutilement les sucs productifs ^ à 
faire végéter les mauvaises graines qui se 
trouvent dans la terre, pour ensuite tuer les 
plantes par ufc autre labour- ; à exposer plus, 
de surface à l'influence de Pair et de la lu- 
mière ; à faciliter Faction des rosées , des 
pluies ou des gelées ; à briser , émietter ou 
ameublir la terre ;■ à . couvrir les engrais et 
les mélanger avec le sol ; enfin à préparer la 
terre à recevoir les graines qu'on lui confie. ( i ) 

( i ) Les hersages , les roulages , toutes les' opéra- 
tions pour briser les mottes de terre, et enlever les 
mauvaises herbes , sont des dépendances des labours. 



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DES- AS S OLE M EN S. 9 

* ~*ïl y a de fart dans le choix des moraetis 
convenables pou* labourer avec le plus d effet 
possible; et il y a aussi des distinctions à 
faire dans la manière de labourer, selon lé 
but prochain ou éloigné N de l'opération. On 
a à cet égard divers systèmes , des procédés 
et des ihstrumens très-différens les uns des 
autres, pour des terres à peu-piès semblables, 
selon les pays , les provinces et Ufs cantons. 
C'est, en général, l'usage plutôt que la raison 
qui détermine leis préférerices. 

Les procédés du labourage doivent varier 
selon le terrain, le climat, la force des atte- 
lages , la construction des charrues , et enfin 
selon que les saisons sont plus sèches ou plus 
humides. Il y a des terrains sur lesquels 1 ac- 
tion de l'air et des gelées est extrêmement 
marquée ; et d'autres sur lesquels cette action 
n'est point sensible à l'œil. ( 1 ) Il y a des 

( 1 ) J'ai dans le domaine que je cultive des champs 
de terres argileuses , qui , labourés avant l'hiver , s'en- 
lèvent par grosses mottes et offrent une surface extrê- 
mement raboteuse. Au printemps toutes les mottes 
sdnt détruites et la surface est unie et poudreuse. J'ai 



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%* Tahiti, 

terrains où lt$ plus mauvaise* plantes germent 
plus aisément et ont un accroissement plus 
rapide. Certaines' terres ne peuvent point se 
labourer lorsqu'elles sont à un certain degré 
de sécheresse; d'autres se pétrissent, si elles 
sont trop humides. Le laboureur habile étu- 
die sa terre, consulte la force de ses attelages > 
la nature de la saison, et prend son temps 
en conséquence pour faire ses labours. 

Dans le système des jachères commettes , 
tel qu'il est suivi sur une grande partie du 
sol de la république , le laboureur , après 
avoir recueilli sa moisson qui' est de forge 
ou de l'avoine, commence à préparer sa terre 
jfc recevoir du blé l'année suivante. ( i ) Le 



dans le même domaine d'autres champs de terres 
légères , qui ,' labourés de même ayant l'hiver , pré- 
sentent au: printemps exactement le même aspect 
qu'avant les gelées : toutes les mottes de terre s'y con- 
servent intactes. 

( i ) J'appelle cette suite d'opérations de la charrue 
et de ia herse jachère ^complette pour la distinguer 
de la jachère d hiver , qui est une préparation de la 
terre à porter mie graine^de printemps , et qui con- 
siste en deux ou trois labours. 



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DÉS ÀSSÔLEMENS. IT 

labour qui succède à la moisson est destiné 
i*. à faire périr les [plantes des chiendents, 
ou autres graminées nuisibles , en exposant. 
k 1 air les racines de ces plantes : le hersage 
qui doit suivre le labour, quand le temps 
le permet, contribué essentiellement à les 
-faire périr; z\ à enterrer les graines des mau- 
vaises plantes qui ont répandu leurs semences 
sur le sol avant la maturité de l'orge ou de ' 

I avoine , ou pendant la moisson de ces grai- 
nes; ces semences végètent, en grande partie, 
et produisent des plantes que le second la* 
bour enterre à la fin de l'automne ou en hiver. 

Le second labour est principalement des- 
tiné à exposer vine plus grande surface à 
l'action des gelées, des pluies et des neiges. 

II convient, par conséquent, de ne point 
herser après ce labour, afin que les influences 
dé l'atmosphère agissent sur un plus grand 
nombre, de points. Dans les terres qui ittiei*» 
nent les eaux , ou qui sont argileuses , on 
sillonne souvent la terre, ou on la dispose 
en sillons relevés » pour que l'écoulement 
dts eaux pluviales soit plus facile , et que la 
charrue puissey rentrer plus tôt au printemps. 



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sa Traité 

Dès que les semailles du printemps sont 
achevées;, le laboureur rentre dans la jachère, 
pour donner le troisième labour, dont le but 
est de tuer les plantes qui ont végété,, prin- 
cipalement les graminées nuisibles , de fau;e 
germer les mauvaises graines qui n'ont pas 
encore levé, et d'exposer de nouvelles par- 
ties de la terne à l'action des élémens. Si les 
chiendents abondent , et que le temps le 
permette, il est utile -de hersée après, ce 
laboyr. 

Oa laboure jusqu'à six fois , d^ns une jar 
chère complette, lorsqu'on a à cœur de bien 
purger la terre des mauvaises plantes et des 
mauvaises graines [\\; mais pouc pouvoir 



( i ) Les. mauvaises plantes et les mauvaises graines > 
sont ici deux choses très-différentes. Les premières 
sont principalement certaines variétés de graminées 
vivaces qui se propagent par leurs racines; les secon- 
des appartiennent à toutes les plantes annuelles dont 
Içs semeneçs ont; lç. temps dç mûrir et de se répandro 
4pr la. tçrre pendant qup la récolte est sur pied, telles 
' sont les moutardes , les pavots , les bleuets , les 
chardons , les vesces bâtardes &c. &c. Ces diverses 



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des Assolement 13 

donner six labours et les hersages convena- 
bles , ilfaut être singulièrement favorisés par . 
la saison, tft n'avoir pas une exploitation trop 
étendue. 

Ce n'est point assez , pour purger une terre » 
de donner un grand nombre de labours et 
de hersages , dans le cours de la saison. Si 
l'on se prescrivait de faire un nombre fixe 
de labours et de hersages dans l'espace d'en- 
viron un an que dure la jachère complette % 
en consultant seulement les loisirs des atte- 
lages , et s#ns égard au temps qu'il fait , et 
à l'état de la terre, on remplirait mal l'objet; 
et bailleurs il y a bien des années et des 
terrains, où il serait physiquement impossible 

semences enterrées par les labours , lèvent ou ne 
lèvent pas , selon qu'elles sont plus ou moins pro- 
fondément enterrées , selon que la terre est plus ou 
moins chaude , plus ou moins humide. Une grande 
partie de ces mauvaises graines tombe dans le fond 
de la raye. Â cette profondeur quelques-unes végètent, 
mais c'est le petit nombre : les autres pourrissent 
dans la terre, ou bien s'y conservent pendant plusieurs 
années, pour germer encore, lonqu'un labour plus 
yofond les ramènera plus près de la surface du Sol. 



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i4 Traité 

de donner toute cette culture. L'objet de 
purger la terre et de l'ameublir serait mal 
rempli* parce que la fréquence des labours 
et des hersages importe encore moins à l'effi- 
cace de la jachère que le choix des momens 
pour les donner. En général, pour qu'une 
terre se laboure avec effet, et sans trop de 
fatigue pour les attelages , il faut qu elle ne 
soit pi trop sèche ni trop humide : trop sé- 
die, elle est difficile à entamer, se soulève 
par grosses masses , fatigue beaucoup les ani- 
maux et forme un gueretr raboteux ; trop 
humide , elle est lourde sur la charrue , et 
par conséquent fatiguante pour les attelages , 
elle se corroyé , se pétrit et se durcit ensuite 
fortement au soleiL Mais il y a certaines 
natures de terre qui exigent plus d'humidité 
que d'autres , pour être labourées à propos* 
Le laboureur connaît, à cet égard, la dis» 
position de ses champs ; et il juge , par la 
quantité d'eau qui est tombée, par le temps 
qui s'est écoulé depuis la pluie, par le degré 
de chaleur qu'il a fait , ou le vent qui a 
soufflé , s'il peut labourer convenablement 
telle ou tçlle pièce (je terre. Mais il, n'4 quel- 
quefois que le choix des inconvéniens , si 



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DBS ÀSSOLEMENS. \$ 

Tannée est alternativement pluvieuse et sèche 9 
à longs intervalles, il est obligé de labourer 
ses jachères dans des circonstances .qui ne 
sont pas les meilleures possibles , sous peine 
de ne pouvoir donner à ses champs qu'un 
nombre de labours très -borné» 

Il y a un inconvénient particulier aux la- 
bours en terre et en temps très* secs, (outre 
la fatigue des attelages ( i ) et le mauvais état 
. des guerets ) , c'est que les mauvaises graines 
qui sont dans la terre ne végètent pas , quoi- 
que le mouvement de la charrue en ait ra? 
mené une grande partie dans la couche où 



( i ) Lorsqu'il s'agit d'un second ou troisième labour 
d'été , en terrain léger surtout , la terte, quoique 
très-seche, n'offre pas beaucoup de résistance, parce 
qu'elle est déjà remuée ; mais si elle est argileuse , 
elle fatigue singulièremept les animaux ( surtout les 
bpeufs ) lorsque le labour précédent 3 laissé la terre 
par grosses mottes qui roulent sous leurs pieds et les 
forcent de choisir leurs pas , ou bien lorsque le 
gueret courroyé et durci au soleil après un labour 
qui a été fait, en terre humide , offre une surface rabo- 
teuse et dure , qui est difficile à diviser et sur laquelle 
les animaux de labour ac marchent qu'avec peine* 



y Google 



i€ T * a i i i 

eltes devraient végéter. D\ih aûtté côtoies 
labours faits en terre et en temps secs , sont 
les seuls propres à détruire les graminéër 
vivacesj les plus grands ennemis du froment, 
et qtii se plaisent dans lés tertres les plus 
propres au blé. Les labours eii terre' humide ^ 
ou qui sont suivis % immédiatement de pluies 
abortdantes, loiri de purger la terïe des gra- 
iriinées vivàces^ leur donnent, au contraire ^ 
lihe véritable culture qui les fait prospérer; 
En revanche * Ses labours font végéter un 
grand nombre de mauvaises grailles de plah* 
tes annuelles, qUe le labbur suivant détruira. 

On voit donc qtt'/l est à* peu-près impos- 
sible que tous les objets d'un labour d'été 
puissent être remplis. Il faudrait que la terre 
fût assez sèche pour tuer les tacines des 
mauvaises plantes vivaces, assez humide pouf 
faire Végéter les graines des mauvaises plantes . 
annuelles. Quand la .terre est sèche , et que 
la pluie succède , les mauvaises graines végè- 
tent , mais les racines des mauvaises plantes 
végètent aussi. Si la terre est humide pendant 
le labour , et qu'il succède un soleil chaud , 
des vents desséchans et soutenus» la partie 

de* 



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Î)ES AsSOtEMÊff 1 tf 

des gramens que la charrue a ramenée à la 
surface , périt ; mais les racines de ces plante* 
nuisible^ , qui se trouvent enfouies , pren* 
nent Une activité nouvelle dans Cette ferre 
chaude , humide et nouvellement remuée. 

La herse , lorsque l'état de Jâ tefre permdt 
de l'employer , est destinée à seconder l'effet 
de la charrôe , pour détruire les mauvaises 
plantes et ammeublir la terre. Airffi , lorsque 
le labour a ramené à la surface une grande 
quantité de racine» de chiendent , on promène 
la herse pour achever de détache? ces racines , 
on les fait rassembler en tas , et brûler. Ce 
liersage divise en même temps la terre , et 
concourt à la soumettre aux influences bien- 
faisantes de Y atmosphère. C'est une excellente 
opération * elle forme , en quelque sorte , le 
complément du labour , parce qtie les racines 
de chiendent ramenées à la surface par ce 
labour , ne laisseraient pas de reprendre et de 
végéter , si la pluie survenait avant qu'elles 
fussent compiettement desséchées. Mais pour 
employer ainsi la herse avec effet i il faut que 
la surface du champ soit passablement unie y 
et que la terre ne soit pas trop sèche, -Si U 

B 



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î8 T R A I T à 

surface çst très/- dure et trè s - raboteuse , la 
herse ne mord point, et ne remplit ni l'objet 
du déblai des racines du graracn j ni celui 
de la division de la terre. 

Le bersage qui a pour objet la division 
de la terre , et qui soccède à un labour qui a 
laissé, la surface du champ extrêmement rabo- 
teuse., doit se donner immédiatement après 
une pluie qui ait pénétré les grosses mottes 
dont -le champ est couvert Ces mottes se 
brisent alors avec facilité ; la surface du champ 
reste passablement unie ; la terre est plus 
meuble , et le labour suivant se fait avec 
plus d'aisance. 

Comme le labourage est une opération, 
lente , et que l'état de la terre et de fat- « 
Biosphère change d'un jour à l'autre, il n'est 
jamais possible de labourer la totalité des 
jachères d'une ferme dans des circonstances 
favorables. Le laboureur le plus habile , et le 
plus fort en attelages , approche le ' plus de 
la perfection : c'çst.tout ce qu'il peut faire. 
Il y a des temps où l'on regrette d'être obligé 
4p tebpgrer, parce que l'ouvrage est médio- 



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/ 



DES ASSOLEMÉNS. I9 

cte buf mauvais , mais il faut occuper les 
attelages. Il y a d'autres temps où Ton regretté 
de n'avoir pas des attelages beaucoup plus 
nombreux, pour pouvoir labourer les terre* 
toutes à la fois et pendant que le terrain se 
mené bien. Il y a des fermes qui ont deux 
ou plusieurs natures de terres très-différentes, 
et dans lesquelles il est presque toujours 
possible d'occuper convenablement les char* 
rues à la culture des jachères. Il y a des 
années où les pluies ne sont ni trop fréquen* 
tes , ni trop rares , iii trop soutenues , et .où 
les travaux des jachères se font avec plus de 
facilité et d'effet; Mai* ce qu'on peut dire , en 
général, c'est que dans les années sèches Ici 
champs se purgent mieux des graminées viva* 
ces , par les opérations de la jachère , eC 
que dans les années pluvieuses les terres se. 
purgent mieux des mauvaises plantes annuel- 
les. Or comme le mauvais effet des graminées? 
vivaces est beaucoup plus sensible sur la 
récolte de blé qui suit , que l'effet des mau- 
vaises herbes annuelles , on peut regarder 
l'opération de la jachère comme plus efficace 
pour la récolte de froment , lorsque l'année 
est sèche; 

B * 



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£• Traité 

Il se fait probablement h, la suite du labour, 
des combinaisons chimiques , dont il résulte 
fine plus grande fécondité de la terre. Peut- 
être l'air atmosphérique , introduit à une plus 
grande profpndeur ,. sp décompose-t-il epsuite 
par la végétation ,eténtrç-t-il, soit cprnrne sti- 
mulant, soit comme partie constituante , dans 
la formation dçs plaines? Peut-être l'acide 
earboniquç pénètre-t-il le sol de ses influences 
fécondes? Peut-être la Jupiière se cpmbine-t- 
«lie de même ? Pçut-être se passe-tïl une opé- 
ration analogue à cellç cfont on observe le 
résultat dans les nitfières , et le sel formé 
devient-il ensuite stimulant et partie dans la vé- 
gétation? Peut-être doit-on la plusgrande force 
végétative de la terre , après les labours répé- 
tés , à la réunion dç diverses opérations secrè- 
tes de la nature , favorisées par l'action de 
la charrue. Quoi qu'il en soit des divers sys- 
tèmes qu'on peut former , et que l'observa- 
tion industrieuse de l'homme pourra dans la 
suite justifier ou détruire, c'est un fait cer- 
tain que la terre s'enrichit par toutes les opé- 
rations qui secondent les influences atmos- 
phériques. 



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DES AsVoLEitfENSU £Ê 

indépendamment de la destruction des 
mauvaises plantes et dç$ mauvaises graines ,-' 
indépendamment de l'action bienfaisante de 
l'air , de lai lumière, des rosées, des plures, 
facilitée par les labours et les hersagfes , pen- 
dant la durée de la jachère, on doit à celle-ci 
une division plus grande de la terré , dont il 
résulte principalement les avantages suivaas : 

i*. Plus la terre est ameublie et divisée 
dans toute la couche que la cbstiruef a remuée, 
plus l'action végétative de Tirir etdé Peau est 
immédiate sur'uri grand nombre de parties, (i) 

2°. Plus là division! est -pfctfiute J ph% àiisii 
îe mélange des engrais jrir lé deîniet îafboùtf 
et les hcfrsageii est cdmplèft , tipSïf Wtlsé^ 
qôent plus 1 k mouve iàétît irirttSftifr bpéfé pif 
tes fumiers ; est favoris é, ï ' : 



(i) Il y a certains terraipp et certaine? cijeons* 
tances, où il convient de presser, au contraire , 1* 
surface d'un champ , et. de le faire pâturer par ie~ 
menu bétail pour le rendre plus productif. Lés d&»' 
tinctions trouveront leur place et léu'fs ex^ltcatiort^ 
dans le cours de ce traité. 



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«a Traité 

j°. La semence s'enterre et se recouvre à 
une profondeur plus uniforme , et lève mieux. 

4°. Les racines des plantes s'enfoncent phis 
aisément dans leur direction naturelle, met- 
tent leurs suçoirs en contact avec p]us de 
points, et tirent plus de substance de la terre. 

• 5*. Enfin , pendant une grande partie du 
temps que dure la végétation de la récolte, 
la terre demeure plus pénétrable artx influen- 
ces atmosphériques. 

. Dans la jachère çomplette, .le nombre des 
labours est nécessairement soumis à la force 
çt au nombre : des attejagesj et à la disposi- 
tion sèche ou pluvieuse de la saison. Dans 
beaucoup d'çndrbits, on omet le labour d'hi- 
yer, par systçmç,. On y est forcé quelquefois 
par les gelées précoces , qui , dès le mois 
* de bnjmaire > n e permettent plus de labourer. 
Dans d'autres cantons , où la méthode des 
jachères est acltàisè , on ne laboure point après 
iin[oisson. tes chaumes servent de pâturage 
a\i bétail , et on ne les rompt qu'en germi- 
ijaj ou mçm^en prairial de Tannée suivante* 
Qt\ nç dqgne alors que yqis , et ifiême squ-% 



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DES ÀSSOLEMÉKS. «3 

vent' que deux labours y compris tfelui de 
$emaille. Les objets qu'on se propose dans 
la jachère complétée > ne sont alors qu'im* 
parfaitement remplis. Les semences des tHa^i 
vaises plantes restent en grande* partie sur te 
sol , jusqu'au lab&ur du printemps , qui le* 
enterre au fond de la raie ( i ) , et le labour 
suivant n'en fait germer qu'un petit nombre, 
Les graminées vivaces végètent par leurs ir*» 
cines pendant l'automne et le printemps , étant 
pris quelquefois pleine possession de la terré ah 
moment où l'on rompt le champ ; de imanièré 
qa'il devient . presque impossible ' de ~i eir< dréf 
barrasser tout-à<fait avant les semailles. Sofia 
la division, Fameublissement dp la terre* sont 
moins complets, en sorte que les! avaxrtagoi 
des influences atmosphériques, de, kt xégém- 
tion facile des racines , du mélange. cxaUt 
des engrais, sont moins grands.,. .'«T h VI 
Roziet » dans son article. labours 9 .don»ecsab 



(i)-Il est probable cependant qu'une partie de 
ces mauvaises semences laissées sùf^a f sfiH£dfe du 
champ , périt pendant FhiVtf. Wlie 'âijtfti ptirttef* 
végété avant, l'hiver dans dés tetpps, pluvieux : deTad* 
tomne , et-aproduit des plantes <m* les gçléc® tuef^ 

.." B 4 



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$4 Traita 

^.sterne sur la manière la plus utile de conduit* 
les labours d'une jachère Complette. Il distin* 
gue, avec beaucoup de raison , les champs dont 
la/ncoucbe inférieure est ingrate , de ceux 
«jiri ont une grande profondeur de bonne 
terre végétale, ou qui ont*pour couche infé* 
liçure une terre qui puisse se riieler avea 
avantage à celle do la surface. Il conseille, 
dan&cefc deux derniers cas , de labourer pro- 
fondément la terre après moisson et à l'entrée 
de J'hivei. Il conseille le troisième labour k 
la fin du printemps, et nomme ces trois 
jiceniiets labours préparatoires..' Il suppose en* 
suite' trois hbours de division, qui sont faits 
coup-sur cèup , et précèdent iroraéçHatement 
les -semailles! Dans ce système, la terre de* 
-meure sans être labourée , pendant tout le 
.temps que durent les grandes chaleurs dû 
1 été. L'Auteur pense que les labours quoi) 
donne dans la saison la plus chaude , occa* 
sionnent une évaporation nuisible. 

Nous avpqs. vu que le laboureur est néces- 
«airement plus ou moins çomrariéjdans. l'objet 
de la jachère ,- par Tînipossibilité de faire 
iHftunpteœent beaucoup d'ouvrage , pcn4ai>* 



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DES ASSOLEMENS. gg 

que le temps est favorable et que la terre se 
naène bien; et cependant je lui supposais 
la latitude que donne la durée totale du 
printemps et de Tété. Si', comme, Rozkrle 
propose , on retranche au moins deux, moi* 
de 1 été , pendant lesquels les charrues de la 
ferme restent dans l'inaction , il ck vient impos* 
sible de pouvoir donner à toutes les terres 
en jachère , le nombre de labours qu'il 
prescrit lui*méme» 

Il prévient l'objection , et propose de 
s'arranger avec les voisins pour leur ffrêtç* 
des journées de charrue pendant les grandes 
chaleurs , sous condition qu'elles Seront ren- 
dues dans le mois qui précédera les semailles*' 
IMais en supposant qu'on trouvât à foire un 
tel marché , en supposant que U$ mauvais 
temps qui peuvent survenir quand ûa vou- 
drait forcer de labours , ;ne rendissent pis 
ce marché onéreux à celui qui Ypm$t pro- 
posa , que sçrait-ce qu*un secret dont on ne 
pourrait retirer l'avantage qu'aux dépens de 
ses voisins ? Si l'évaporation est nuisible 
pour les champs du propriétaire qui ne veut 
pas labourer dans les chaleurs , elle ne lest 



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46 Traité 

pas moins pour les champs vpisins qu'illabou* 
rerait sans scrupule ; et le mal qui en résulte- 
rait pour l'agriculture en général , ou pour 
ïés productions cfe Tannée dans le pays , est 
le même que si le propriétaire avait labouré 
ses propres champs. Si donc la méthode était 
démontrée utile , il lui manquerait d'être 
praticable pour tout un canton, 

# 

Il est possible qu'il se fasse pendant les 
grandes chaleurs une évaporation des sucs 
qui seraient utiles -à la végétation , et qu'il 
Vaudrait ftiieux pouvoir conserver à la terre. Il 
est probable' que cette évaporation est facilitée 
par les labours ; mais nous ne savons point 
si ceux-ci ne rendent pas beaucoup plus à la 
terre qu'ils ne lui ôtent , et l'observation des 
laits semble l'indiquer. Nous voyons , pat- 
exemple , que dans la culture préparatoire 
des turneps , là où cette culture est le mieux 
entendue , J on multiplie les labours et les 
hersages coup sur coup , dans la saison 
la plus chaude de l'année , et dans les 
terres les plus légères. Lorsque la plante 
est levée , on lui dofine un premier sar- 
clage, puis bientôt après un second ; ftittlt*» 



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DES ASSOLEMTSNS. *jr 

pliant ainsi les causes d evaporation , toujours 
dans le temps le plus chaud ; et cependant 
les effets de cette culture sont d'accroître 
beaucoup la fertilité de la terre* 

Il n est point douteux que parmi les moyens 
connus de bien préparer une terre à porter 
du froment , la jachère complette ne soit 
un des plus efficaces. Est - il aussi le plus 
convenable ? C'est une autre question. 

La jachère complette a deux grands incon- 
vénieas ; elle coûte beaucoup , et ne produit 
rien pendant l'année, 

. On ne peut calculer que d'une manière 
approximative , ce qu'il en coûte à un culti- 
vateur pour labourer ses jachères. Le prix 
dune jourriée 4 e .charrue varie en divers 
lieux» selon le prix des denrées, la nature 
des terres, la .construction plus ou moins 
parfaite des charnues v et d'au trçs circonstances 
encore. Je ne pense pas que la moyenne 
des labours dç jachères qui se font sur tout 
le sol de la France s'exécute avec moins de 
trois animaux de trait : c'est-à-dire que , 



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Qoogle 



«g Traité 

comme presque dans tous les terrains , quatfcj 
bêtes, au moins, sont nécessaires pour rompre 
en automne , et pour faire le premier labouf 
du printemps ; comme le même attelage est 
encore souvent nécessaire pour les labours 
de division , et qu'il n y a que lès terres légères 
et les charrues très-bien construites qui puis* 
sent s® mener avec deux chevaux ou deux 
bœufs , je crois rester plutôt au - dessous du 
vrai , en calculant que les labours des ja- 
chères se font , l'un portant l'autre , avec / 
trois bêtes. 

Si dans quelques cantons particuliers de 
la France , le laboureur conduit lui-même 
les chevauxou les bdeufs en guidant sa charme, 
cette pratique est^tfop peu répandue pour pou* 
voir être prise en considération dans le calcul 
moyen des frais de labour , sur le sol entkfe 
de la République. Je pense donc que pot» 
e*tîmer, dune manière approximative et gén* 
raie , la dépense de la jachètft , il faut compter 
sur trois animaux dé trait é un homme et urt 
jeune garçon t pour chaque labour. 

En estimant à 2 francs [la journée d'un 



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DES As S OLE MENS, *g 

cheval ou d'un bœuf de charrue , çt à I franc 
50 centimes la journée de^ chacun des deux 
individus qui aident au travail , je crois 
rester encore en dessous de la moyenne pour 
toute la France. C'est 9 francs pour la journée 

de charrue. 

* 

J'estime que 1 étendue moyenne de terrain 
labouré dans une journée de charrue répond 
à l'espace nécessaire pour semer cinq myria- 
grammes ( un quintal ) de froment : or, 
commr ce terrain est labouré six fois dans 
le cours de la jachère , il faut multiplier 9 f. 
par 6 , ce qui donne 54 francs pour le prix 
du travail de la charrue. Je suppose quatre 
hersages seulement , y compris celui de 
semailles , dans tout le cours de la jachère. 
tJn cheval et un homme suffisent à herser 
ce que quatre charrues peuvent labourer ; 
la journée de l'homme et du cheval peut s'es- 
timer 3 francs 50 centimes : le nombre des 
journées dé* hersage se trouvant égal au 
nombre de quintaux de blé que l'on a à 
semer , c'est } francs 50 cent à ajouter à 
54 francs , soit 57 francs 50 cent. Si Ton 
suppose que dans le cours de la jachère , ou 



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3P Traité 

ait fait ramasser les racines des chiendents! 
si l'on fait casser les mottes après la semaille; 
si l'on ajoute les frais du semeur , et ceux 
des rigoles d'écoulement, on verra que le* 
frais de la jachère complette montent au 
moins à 60 francs pour un espace de terrain 
qui reçoit ch\q myriàgrammes de blé. Je 
ne fais entrer dans ce calcul, ni le prix du 
fumier, ni son charroi sur les terres , parce 
que ces deux objets de dépense sont les 
mêmes lorsqu'on ne suit pas le système des 
jachères. 

Le prix moyen d'un quintal de froment , 
année commune , sur toute la France peut 
être estimé de 12 à 13 francs. Supposons 
12 seulement Le terrain nécessaire pour semer 
les cinq myriàgrammes de froment, aura donc 
coûté , de préparation et de semence , 72 f. : 
ypyons ce qu'il doit rendre. { 1 ) 

( 1 ) Si l'on part de la moyenne trouvée la plus 
avantageuse en Angleterre ( Voyez les observations 
.^'Arthur Young dans sa Tournée de six mois ) savoir 
3 oushels , iso liv. poids de marc de blé par acre 
Û838© pieds deFrance) c'est à très-peu-près 26 aresr, 
soit 25000 pieds pour les cinq myriàgrammes. 



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DES ASSOLEMBES. gl 

Je suppose qu'un quart des jachères d'une 
ferme aura été fumé. La partie fumée pourra 
rendre 7 à 8 pour un ; mais les trois parties 
non fumées ne rendront probablement que 4 
à 5 pour un. En supposant donc la moyenne 
à f et demi , je crois aller aussi loin qu'on 
puisse raisonnablement aller dans les suppo- 
sitions favorables , sur-tout si Ton consi dère 
qu'il s'agit d'une moyenne sur toute la 
France. ( 1 ) Il faut prélever les semences ; 
reste à 4 et demi , soit 22 myriagrammes f 
kilogrammes , ( 4 quintaux et demi ) recueillis 
dans l'espace qui a coûté 60 francs à préparer. 
Les frais de moisson , de charroi , de battage y 

±. 

(1) Cela revient à tris -peu -près à la supposition 
laite par Arthur Young, de 18 bushels de ço livres de 
~ 16 onces par acre , pour la moyeime / des récoltes de 
blc-en France. (Voyez le Voyage d'Arthur Young en 
France , T. II p. }}6. ) En comparant les cultures des 
deux pays, il porte à 2$ bushefe par acre la moyenne 
des récoltes de blé en Angleterre. Je crois la suppcu 
sition trop forte. Si Ton part du résultat des observa- 
tions qu'il a faites lui-même dans la XXX lettre du 
six Moutiï tour pour quelques provinces du Nord , 
cette moyenne n'atteint pas tout-à-fait 23 bushels, 
( Voyez la Bibliothèque Britajmiq ue. ) 



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$t T & a f't £ 

puis de transport au marché , doivent être 
estimés en déduction du prix des 22- myria- 
grammes 5 kilogrammes de blé , comme Suit r 

Four moissonner . . . . . 1 franc* 

Pour battre 3 

Pour le charriage des gerbes , 
leur engrangeaient , puis le char- 
riage du blé au marché.. • • * t 



Total * . « 5 francs* 

Ajoutons cette somme à celle de 60 Èranc9 

ci- dessus , c'est 65 francs* 

» 

^Estimons maintenant la paille. On peut 
évaluer à 25 gerbes le produit de l'espace 
dont if est question , et ces gerbes pesant f 
après le battage , 15 à 17 kilogrammes ( 30 à 
54 livres \ peuvent valoir 1 franc la gerbe f 
pour les mettre au plus haut : ce serait 25 £ ; 
mais ces 25 f. ne doivent point être portés en 
recette, parce que le fumier napas été porte 
en dépense. La recette ne peut se composer 
que du produit des 22 myrïagrammes 5 kilo- 
grammes de blé froment , au prix supposé ci- 
dessus , de 12 francs. , sait 54 francs. 

II 



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DES A S SOLEMÉKS. 1 *JJ 

Il résulte de ce tableau que chaque espace 
de terrain où le laboureur a semé z% myria* 
grammes 5 kilogrammes, ou un quintal de bl4 
sur une jachère de six labours , lui £ coûté 
onze francs, pour l'année de la récolte , et 
ne lui avait rien rendu Tannée précédente; 
epsorte que la perte moyenne de ces deux 
ans est de 5 francs 50 centimes , par chaque 
quintal de semature. 

En voyant cet étrange résultat , on soup- 
çonne quelque vice dans le calcul , puisque 
loin d'avoir de quoi payer le prix de là 
ferme , le prix des impôts , l'entretien Jes 
attelages , et tous les faux frais inévi- 
tables, le fermier es,t obligé de débourser de 
l'argent après tous ses travaux. Mais cela 
s'explique si l'on réfléchit , i°. qu'il n'arrive 
presque jamais que Ton donne jusqu'à six la- 
.bours de jachère : c'est un luxe de culture 
qui n'est bon que dans les livres , et qu'on 
peut tout au plus se permettre sur un petit 
terrain d'expériences ( 1 ) Le nombre des la- 



( 1 ) Il n'est pas rare dans la province Anglaise de 
Norfolk de donner jusqu'à 6 labours* à une terre qui 

c 



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34 TraitI 

bours de là jachère complette se réduit ordi- 
nairement à trois , et lés hersages à deux : 
voilà tout d'un coup la moitié des frais 
supprimés. Quoique la moyenne de la récolte 
alors , doive peut-être s'estimer au-dessous de 
cinq et demi , cependant le fermier a un 
résultat qui rend l'opération de la jachère 
moins ruineuse» La seconde observation à 
faire , c'est que la troisième année , qui est 
celle de l'avoine , coûte infiniment moins de 
préparation , puisque dans les départemens 
où Ton sème ayant l'hiver , c'est souvent sur 
un seul labour , et dans d'autres sur deux , 
tout au plus , que l'avoine se met en terre. 

' Il est évident qu'un tel système est ruineux 
pour le cultivateur , s'il l'applique à la totalité 
des terres soumises aux opérations de la 



doit porter des turneps ,- mais i<\ ces labours se font 
avec une charrue si légère et si parfaite qu'on laboure 
jusqu'à deux acres par jour, avec deux chevaux, c'est- 
à-dire, trois à quatre fois plus de terrain que je n'en ai 
supposé. 2°. L'année produit une récolte , et cette 
récolte est du plus grand prix. 



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DES ÀSSOitMjBNS» $£ 

charrue. Mais Jes labours et les hersages qui 
constituent le procédé de la jathère coraplette» 
sont quelquefois très-utiles pour réparer l'épui* 
sèment de certaines terres , et les purger de 
certaines plantes nuisibles. J'indiquerai , dan* 
le cours de cet ouvrage » les cas dans lesquels 
je pense que la jachère peut être préférée 
avec avantage à toute autre manière de traites 
un terrain. 



C à 



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j$ .Trait i' 



«*& 



V ÇHA PITRE I I. 

?:r.!» ; ■ \ . • • • 

J>U^¥STÊMBD > ALTERNER LES CHAMPS BNTRM 
• . f ES MANTES A RACINES FIBREUSES E^ LES 
•• :&&ANtE$, À- RACINES PIVOTANTES. 



\J K avait à peine en France quelques no* 
tions pratiques sur fart des assolemens , lors* 
que Rozier fit son article alterner et s'attacha 
à démontrer l'abus des jachères. L'introduc- 
tion du trèfle , comme récolte intercalaire, 
«tait alors encore récente , et l'agriculture 
de la France doit beaucoup à cet auteur qui 
a fait sentir une grande partie des avantages 
de cette plante améliorante. Mais si Rozier 
«ût étudié en Flandre et en Angleterre la 
théorie des assolemens , il aurait tout autre- 
ment avancé les connaissances sur cet impor- 
tant chapitre de la science agricole. 

Le principe d'après lequel il conseille de 



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DES ASSQLEBTENS. jy 

rcmplacfer les plantes à racines fihreyses^af 
les plantes à racines pivotantes , : h récipro- 
quement,, c'est que les unes tirant >le!ur:&ub$- 
tance de la couche supérieure du charop H 
tandis que les autres vont la; chercher kilAttt 
plus grande profondeur^ elles ne se font Réci- 
proquement aucun tort , et n épuberrt.p^ U 
terre pour la récolte qui doit suivre. Si if oa 
examine cette opinion , qui d'abord., paraît 
spécieuse , on conserve bien du doute sur sa 

• • • • I " r*' - » f 

solidité. Je vais m arrêter quelques cnomens a 

. ., ; ■•■? u ? t :-;t n» •, • '.^û 

la considérer. ' * 

4 : I *h-'rr, 335' 

La couche de tetre remuée par la chamrc? 

varie en épaisseur depuis trois à quatre pouces 

jusqu'à sept ou huit , selon l'usage des lieux ,. 

la construction des charrues employées / et. 
. • i , ;•' '• „ •• .— î-jir.r v« I ob 

la nature du terrain que Ion ( cultive. f Quelfc 

que soit la profondeur habituelle desMabours 

- • -» .*.•:-!'. i.;r "o^i.r-viupjj . .■ itjjh 

dans un canton , il reste au-dessous de la 

«, • s * i ' , '-'• ' .^; Juki û>.orta, 

couche remuée, un plan qui na jamais ete 

entame , et que les racines des plantes pivo- 
tantes ~ dans les récoltes intercalaires ~Tfe 
pénètrent pomt. Quelle que sôit'ïa riâttire'de 
cette, terre vieree , quelle soit argileuse, 

C 5 1 



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y* Traité 

excessivement dure * parce que , de tempjf 
immémorial, elle a été battue et foulée par 
les pieds des animaux de labour qui marchent 
-dans la raie ouverte , et par le soc de la 
charrue , dont le talon appuyé fortement sur 
-ce plan qui lui sert de point d'appui , tandis 
que la terre supérieure se déchire et se 
soulève avec effort. 

& Ton regarde les racines d'un trèfle que 
l'on rompt à la seconde année ♦ on voit qu'elle 
n'ont pas pénétré "dans cette couche dure qui 
est au-dessous de la terre remuée. Ces racines 
pivotantes ont de 4 à 8 pouces de long , sui- 
vant que la couche remuée est plus ou moins 
épaisse. Elles sont souvent bifurquées à 2 oq 
j pouces du collet, et jettent dans la totalité 
de leur longueur % surtout près de la surface 
du sol v des radicules latérales nombreuses, 
déliées , et quelquefois très-étendues. La même 
chose peut s y obseFver. des raves ou navets > 
des lèves , des* carottes * (1) et des autres 

r m i i > ■ ■ 1 1 ■ ' « 

.; (1) Il y aurait pçut-être une exception à Paire pour 
les carrottes, dans de certaines terres* Dans les terrains 
pu la couche inférieure pïçst pas argileuse , les car* 
'rottçs pénètrent queîqtfêfofe plus bas que la charme* 



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DES A$ 30 LIIONS. 39 

plantes pivotantes annuelles ou bisannuelles t 
employées comme récoltes intercalaires. 

Il y a cependant des plantes pivotantes 
vivaces , dont les racines pénjètrent à la longue 
dans la couche inférieure là plus dure 9 et y 
végètent avec, vigueur , pourvu que les eaux 
p y séjournent pas : telles sont la luzerne et le 
sainfoin ; mais ces plantes , qui peuvent et 
doivent entrer dans certains assolemens à long 
terme , ne sont pas du nombre de celles qui 
fournissent aux récoltes, intercalaires dans le 
système d'alterner.. 

Si Ton examine avec soin les racines du 
froment , on voit que leurs ramifications 
pénètrent dans toute l'épaisseur de la coucho 
remuée par la charrue. . Le chevelu est plus 
serré , plus abondant, auprès- de :Ja; surface 
du sol, tnaisks racines fibreafres voat aussi 
chercher la pourriture de la plante ida ni la» 
partie inférieure de la couche remuée^ 

Il résulte de^es faits que les plates àlracioes 
pivotantes et les plantes à sacines fibreuses , 
tirent Jeur nourriture de la même couche 

C 4 



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4* Trait* 

<îe terre , c'est-à-dire, de la totalité de la terre 
remuée ; et . que si Ton peut conclure* avec 
quelque vraisemblance , de l'inspection des ra- 
cines,, que les unes tirent plus du fond de 
cette terre remuée , et les autres plus de là 
surface, nous allons voir qju'on ne peut pas 
argumenter de cette différence pour fonder le 
système d'alterner entré des plantes pivotantes 
et des plantes à racines fibreuses. 

( 
Il est évident que les labours et les- hersages 

qui ont lieu entre une récolte et ' l'autre § 
dans le système d'alterner , mêlent et con- 
fondent les molécules qui occupaient le fond , 
le milieu et la surface de la terre remuée ; 
et qu'alors on ne peut f>lus distinguer ces 
couches , qui auparavant pouvaient être con* 
sidérées chacune à* part. Supposons; , : qu'en 
effet , le trèfle ,-par exemple , ait tiré toute 
sa substance du fond de la terre remuée, et 
4jbe cette partie inférieure i^qui tfâris' cette 
supposition est épuisée de ses sucs végétatifs ) 
f oit ramenée à la surface par la charrue , pour 
recevoir le blé.. Si- lé- système esi fondé 1 , : le 
fcté ne doit pas réussir; et ceperiflaftt* chacun 
fait aujourd'hui combien 'iiA"3éttl labour qUf 



id b\$ 



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DES ÀSSOLEMENS. 41 

rompt un beau trèfle , est une excellente 
préparation pour le blé. L'auteur du Cours- 
complet raisonne sur ce point comme s'il: 
existait dans la terre remuée par là charru* 
deux zones distinctes : Tune toujours supé- 
rieure , destinée à nourrir les plantes à racînesr 
fibreuses f l'autre , toujours inférieure , des- 
tinée à alimenter les plantes pivotantes. Il 
n'y a rien de vrai dans cette supposition : 
les racines pivotShtes se nourrissent également 
près de la surface ; les racines fibreuses s'ali- 
mentent près du fond , et les deux couches 
se mêlent à chaque labour. * 

Tout paraît confus dans cet article , et 
il rie saurait , je pense , soutenir l'analyse: 
Citons les paroles dl4* auteu r: ** Ainsi ,lors^ 
» qu'on alterne sUfun frëfîe , sur un sainfoin, 
5 5 sur une luzerne; sur une ravîère , etc., 
*5 on est sûr que la Téeohe suivante sera co- 
,5 pieuse , parce que lefctatines de des plante^ 
a, n'ont absorbé lés sucs de la terré qu'à une 
à, profondeur 'pluis- considérable qiié èeîlë ou 
55 les racines des 'blés auraient puisé pour se 
5, Hôtfîrir. Dèslors'én labourant cette terre 
ij-00 en la brisant , le terrain de K lâ' partid 



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4* TkAiTi 

» supérieure dont les sucs n'ont point été? 
n épuisés et diminués , est enfouie , et présente 
9 une abondance de sucs nourriciers aux 
a racines qui la pénétreront; au contraire les 
» racines des blés consommant les sucs du 
„ terrain supérieur , laissent intacts ceux de 

* la partie inférieure. Dès lors on voit les 

* avantages qui doivent nécessairement résul- 

* ter de la méthode d'alterner* (Vol. i p. 417.) 
Mais si l'on enfouit la cTouche qui était 

supérieure , et dont le blé a consommé les 
sucs , comment cette couche appauvrie nour- 
rira-t-elle les racines pivotantes de la reçoit* 
qui succédera? Et comment , en revanche, 
les racines traçantes et fibreuses du blé , iront- 
elles chercher assez bas la couche qui était 
supérieure pendant la végétation du trèfle , 
de la luzerne, etc. ? Le fait est «je le répète , 
que les deux couches se confondent , que le 
blé et le trèfle se nourrissent dans la même 
épaisseur de terre, et qu'il faut nécessairement 
avoir recours à la Supposition de sucs nour- 
riciers de différentes natures», ou susceptibles 
d'être différemment modifiés , qui alimentent 
les plantes de natures différentes , lorsqu'elles 
éprouvent une végétation également forte 
dans un terrain où elles se succèdent 



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DES A&SOtEMENS. 4£ 

l i n ■ ' i i ' i i , 

CHAPITRE III. 

DE %A THéoRlB DES ASSOLEMBNS. 



I L paraît que c'est aux Flamands que l'agrt- 
culture est redevable de l'invention de ce» 
cours réguliers qui ramepant les mêmes ré- 
coltes dans une rotation constante, maintien- 
nent une fécondité dont chaque année fournit 
la preuve. C'est dans un pays fertile que 
Tidée de demander à la terre tous les ans 
une récolte , a dû prendre naissance ; mai* 
on n'a pas tardé , sans doute , à sappercevbir 
que , même dans les terrains privilégiés par 
la nature , on ne pouvait espérer d'obtenir 
plusieurs années de suite , de belles récoltes 
du même genre. ') \ 

Par une dispensation remarquable dans 
l'économie de la nature, l'aliment le plus néces* 
9aireaux nations policées d'ufte partie consi- 
dérable du globe, ne peut s'obtenir que par 
de grands travaux. Le Ciel nous vend an 
prix de nos sueurs , les productions qui nous 



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44 T a à i t 4 ' 

sont indispensables* On dirait que pour forcer 
l'homme à un travail salutaire , la nafure a 
voulu compliquer sa tâche ; on dirait qu'elle 
fait prospérer les herbes ennemies du blé , 
par les mêmes procédés de culture qui font 
croitre cette plante, afin d'obliger le cultiva* 
teur à développer toute son industrie. En 
effet, parmi les plantes nuisibles au froment 
et dont la végétation est spontanée , il y en 
a deux principalement qui prospèrent par un 
peu de culture ; et qu'on ne peut tuer que 
par beaucoup de culture. 

L'une de ces plantes , le chiendent , tri* 
ticum repens est plus commune dans les bonnes 
terres légèrts , l'autre v , Yavoiht à chapelets (i) 
s'établit communément dans les bonnes terres 
argileuies. ... 

" ■ i ' ' " ■ ■ " 

( i ) C'est une variété de taoena elaJtior^ ou une 
espèce de fromental. Sa végétation est lente dans les 
deutf premières années : ce n'est qu'à la troisième que 
ses racines bulbeuses se propigent avec rapidité > et 
qu'elle prend en quelque sorte possession d'un champs, 
au grand .détriment du blé qu'elle fait avorta. Sa 
graine mûrit plus tard que celle du grand fromental 
des prairies , mais toujours assez tôt pour s'égraine* 
avant moisson ou pendant la moissoô^ 



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DES ASSOLEMINS. ^ 

Lorsqu'on répète les récoltes de froment 
ou de grains blancs ( i ) sans intervalle , il y 
a deux causes qui concourent à l'affaiblisse- 
ment progressif des récoltes : la première est 
1 épuisement graduel des sucs nourriciers néces- 
saires aux grains blancs , la seconde est 1» 
multiplication des mauvaises herbes , ( et en 
«particulier de Tune ou des deux plantes ci- 
dessus désignées ) lesquelles prennent si bie^ 
possession de la terre, quelles en absorbent les 
sucs et font manquer la récolte. La première 
cause de l'affaiblissement annuel des produits 
peut être combattue par les engrais., qui 
renouvellent les sucs de la terre; mais lors* 
que le terrain est infesté à un certain point 
-de plantes nuisibles, on a beau répandre du 
fumier, on n'obtient que de chétives mois- 
sons : il faut revenir aux labours répétés % 
«aux hersages , aux cultures à houe , etc. 

Cette force de végétation des graminées 
qui tuent les blés est une indication natu- 
relle que la terre veut produire, mais qu'elle 

( i ) Les grains blancs sont toutes les variétés de 
frlé, d'orge, d'avoine, ou de seigle. 



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4« T R A î T I 

veut change* de productions. C'est à fagrk 
culteur à ne lui demander que celles qui 
conviennent à la nature des sucs qu'elle a. k 
donner , et qui permettent, en même^temps, 
d'extirper l'herbe ennemie de nos récoltes 
céréales , ou de l'empêcher dé renaître , quand 
on a réussi à la tuer. Les récoltes vertes , que 
Ton peut houcr , -sarcler ou labourer dans . 
lès intervalles des plantes , sont doublement 
propres à succéder ajux blés , et à en pré- 
parer le retour ; parce qu'en même temps 
qu'elles tirent de la terre des suc» nourrir . 
ciers qui ne paraissent pas nécessaires aux 
grains , elles permettent de nettoyer le ter- 
tain des plantes 1 nuisibles au froment. C'est 
une façon de jachère. C'est toujours remuer 
le terrain pour le pulvériser , l'exposer 
aux influences atmosphériques, et tuer les 
plantes nuisibles ; mais c'est une jachère 
productive : la récolte verte vaut quelquefois 
autant qu'aurait pu valoir une récolte de 
grains ; la récolte de grains qui succède est 
souvent aussi belle qu'elle aurait pu l'être 9 
si une jachère stérile l'eût préparée. 

Les prés artificiels dont les plantes sont à 



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DES AsSOLEMENS. itf 

racines pivotantes , savoir le sainfoin , la lu- 
zerne, et le trèfle, préparent aussi fort bien 
la terre pour le blé qui doit succéder , mais 
c'est d'une manière différente des récoltes 
sarclées. Les deux premières plantes dont la 
durée varie , selon les terrains et les soins , 
entre six et douze années , préparent de 
belles récoltes céréales , soit par l'accumu- 
lation des sucs propres à nourrir les grains » 
(accumulation que les influences atmosphé- 
riques font dans les couches supérieures ) 
soit par la décomposition des feuilles et des 
insectes qui pourrissent annuellement en grand 
nombre tant que les plantes vivent , et la 
putréfaction des racines lorsque la charrue les 
tue ; il jrésulte de cet engrais végétal une 
certaine quantité de terreau ou de véritable 
terre féconde» 

Les sainfoins et les luzernes poussent des 
farines jusqu'à yne profondeur extraordinaire 
lorsque la pierre ne les arrête. point , ou que 
les eaux ne les font point pourrir. Ces deux 
plantes tirent une partie de leur substance 
des couches inférieures à celle que la charrue 
affecte ; mais il est probable quelle* en tirent 



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48 Traité. 

une beaucoup plus grande partie de la couche 
de 5 à 6 pouces qui a été soumise à l'action 
de la charrue. Lorsqu'on examine une racine 
-de sainfoin ou de luzerne, on observe (ainsi 
que je l'ai dit en parlant du trèfle )' un grand 
nombre de radicules latérales, qui ojnt souvent 
jusqu'à deux pieds de long, et portent elles- 
mêmes d'autres ramifications. Ces radicules 
commencent immédiatement au - dessous du 
collet de la plante , et sont beaucoup plus 
jnultipliées dans* la zone soumise aux labours 
que dans les couches inférieures. Lorsque Ton 
coupe le pivot à six pouces du collet, comme 
on le fait dans la culture de la luzerne et 
-du sainfoin transplantés , toutes ces radicules 
^grossissent promptement , et devienn&it de 
véritables racines. Le pivot ne recroît point; 
et la plante , de pivotante qu'elle était , se 
trouve transformée en une plante à racines 
fibreuses. Son jet en herbe n'en est que plus 
abondant ; elle devient en quelque sort* 
un arbuste. Cette prospérité démontre deux 
choses :1a première, c'est qu'il n'est pas abso- 
lument nécessaire que ce^ plantes cherchent 
leur subsistance à une profondeur plus grande 
que la' couche^ labourée f la seconde qde Jet 

sucs 



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des AssoleMens. 44 

sucs nourriciers extraits par les plantes * de 
cette couche labourée , pendant un grand 
nbrpbre d'années , ne sont point du même 
genre que ceux qui sont nécessaires aux 
grains * puisque les grains prospèrent après i 
puisqu'ils trouvent dahs cette même terre qui 
a déjà tant fourni de substance , une provi* 
sion de iucs qui paraît intacte. . 

Le trèfle employé pour alterner dans le$ 
champs e$t une plante bisannuelle. Dans les 
terrains où elle n'a jamais végété , et qqi sqnt 
en très-bon état , elle peut donqer une récolte 
jusqu'à la troisième année :.. ordinairement 
cette récdjke de la troisième aiinée est faible j 
une partie des plantes a péri dans le second 
hiver, et les vides se sofit remplies par des 
grartoens dont la croissance est spontanée. Il 
est donc plus prbfitable de ne laisser le. trèfle* 
que dix-huit mois en ten;ç { , c'est-andrre ,■ de 
rompre, au mois de thermidor oij frijjctidçr, 
le trèfle. qui ayait été scipé ea ve«tô$£ c}U 
germinal de l'année précédante* 

• ' - / - - - - ' 

Ce ri est pas tant sftus le rapport de la dirai* 

nution dci la récolte de fourrage <ju il importe 

, ' ' 'a "' 



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9* TraitI 

de ne pas laisser lç trèfle en terre jusqu'à là 
troisième année ; mais c'est par la raison que , " 
«tans 'un trèfle où les plantes sont rares, les 
^chiendents prennent le dessus , et que leurs 
» -racines ayant le temps de se multiplier et d* 
^fortifier * cgs chiendents nuisent essentiel- 
alerte*] ta la récoke des grains qui succède 
au trèfle. 

Four que le trèfle soit une bonne prépa- 
¥^tfon au frorrient • il est absolument nécêssaire- 
r qtré \vl récolte en soit belle* Si les plantés 
Sortit serrées et vigoureuses , elles couvrent 
"tellement la' terre de leur ombre , que les 
chiendents né peuvent pas végéter, et* que la 
~ terre se trouve parfaitement nettoyée de mau- 
? vaisés herbes lorsqu'ônsème ensuite le froment. 
'Dans un'ass6Ièmerit où Ton fait entrer fc 
'trèfle y il est dont d'une souveraine impor- 
tance d assurer f p#r tous les" moyens possibles 
la pleine rétissrte de cette récohe. Or , pour 
<rela% il rie r 'faite pas revenir trop souvent à 
cette plantei , : de peur que la terré ne s en 
lasse ; il ne faut la semer que dans les terres 
" trèï-nèttes ; ét|bien fumées. Avec ces précau- 
tions , lé trèfle est le plus puissant aojflic- 



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DES ASSOLEMENS. 5 1 

rateur des terres que l'on connaisse dans 
l'agriculture moderne ; mais si on les néglige, 
le trèfle perd tout cet avantage si précieux ; 
il laisse encore plus sales les terres qui étaient 
sales avant lui ; il donne peu de fourrage , 
et prépare une chétive récolte de blé. 

Les prés - gazons que Ton forme avec des 
frometifaïs , des bromes , des festuques , et 
autres graminées , sont aussi un moyen dal- 
terneiUes" terrés, et peuvent entrer dans les 
assolemens à long ternie. Une terre épuisée 
pour les grains, par une longue suite de ré-' 
coites céréales ," peut être convertie en pré- 
gazoti, et se retrouver, au bout d'un certain 
nombre d*atiti&6 , en état' de donner de très- 
riclrës rédoltès de grains ; ce qui (si cela 
était* nécessaire ) compléterait la preuve que 
ce n'est pas à la différence dans" la forme des 
racjnes;qu ? ôft doit la faculté des prés artificiels 
de pjÊpàrcr de belles fécdltëk- céréales : les 
£rarrahçes 'ées^pt l é^-ga^ons <mt* Ses. racines 
fibreuses j tout comme les blés ; et le chevelu 
.en est ; si. serré f qu'au lieu d'améliorer là 
terre , elles Tépuiseraient cotnplettèrtiervt des 
sucs nécessaires aux blés , si ces sacs étaient 

D 2 



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52 Traite 

de la même nature que ceux qui font pros- 
pérer l'Herbe. • x 

Un autre genre de plantes . fournit des 
ressources aux assolemens r ce sont les plantes 
légumineuses à feuilles, larges , et à fleurs 
papillonacées , telles que les vesces d'hiver 
ou gesses , les vesces de printemps ou poi- 
settes»Jes pois de diverses espèces, les fèves 
et feverolles d'hiver et de printemps , les 
lupins , les lentilles , etc. Parmi, ces plantes 
quelques-unes demandent les sarclages , d'au- 
tres ne les comportent pas , , d'autres enfin 
peuvent sVri passer ; mais les sarclages sont 
d'une bonne agriculture dans tous les cas où 
ils sont possibles , et la différence dp sarcler 
ou de ne pas sarcler en fait souvent une du 
tout au tout , pour l'effet sur la récolte de blé 
qui succède. _.,•_. 

Il y a encore quelques graminées qui peu- 
vent tenir leur place dans des assolemens 
bien réglée , telles sont le chanvre , le lin , 
le maïs, le sorgho et; leurs variétés. Repre- 
nons maintenant lps principes que nous avons 
indiqués audél>yt a ^t donnons îeur quelques 
développemens. : 



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DJES ASSOIEMENS. gi 

Pour bien combiner un plan d'assolement , 
il faut avoir égard à un grand nombre dé 
données , qui varient selon les terres , le 
climat ,Je genre de culture du pays., la proxi* 
mité des villes , le prix, relatif des denrées,, 
la facilité des débouchés , etc. Le but final 
de l'agriculture étant le plus. grand profit du» 
cultivateur , sans doute que le meilleur asso- 
lement est aussi, le plus profitable ; mais il- 
faut considérer ce profit d'arçe- manière géné- 
rale, dans une certaine suite danuées, relati- 
vement à la valeur croissante d'un. domaine , 
et non par rapport à une ou deux année» 
seulement La bonne agriculture .est pré- 
voyante. Pour qu'un assolement soit bon-, 
il faut donc : 

i°. Qu'il nettoyé- la- terre», et la maintienne 
en bon état, prête à donner toujours de belles 
récoltes *, sauf les saisons, décidément coni 
traires. 

2°. Qu'il donne le plus grand revenu qu£ 
la terre puisse comporter. , sans nuire aifc 
principe de la conservation et de lamélior 
ration. 



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54 Traité 

Je pense que torutes les autres conditions 
d un bon assolement rentrent dans les deux 
que je viens d'indiquer. Ainsi le soin de faire 
succéder des récoltes vertes aux récoltes 
céréales , les récoltes fumées à celles qui ne 
le sont pas , d'entremêler les récoltes à sar^ 
cler ou les récoltes des plantes qui donnent 
une ombre épaisse , avec les céréales qui 
fournissent principalement à notre subsis- 
tance , le soin d'éloigner suffisamment le 
retour des mêmes productions , pour que 
la terre qui se plaît dans la variété , soit 
toujours disposée à donner : la convenance , 
dis -je , de ces diverses attentions rentre dans 
la première des conditions d'un bon assole- 
ment. La seconde condition suppose le prin- 
cipe de l'économie dans la main-d'œuvre, 
et la préférence des récoltes , . dont les pro- 
duits sont d'une vente facile et lucrative » 
toutes les fois que cette préférence ne con- 
trarie point les principes fondamentaux d'une 
bonne agriculture. 

Je ne dirai pas , avec Arthur Young, qu'une 
condition des bons assolemens soit de four- 
nir alternativement de la nourriture pour 



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DES As$O.LÇMtNS. 55 

l'homme et les bestiaux; mais c'est là un 
résultat heureux, qui se îencontre ordinaire? 
ment dans les combinaisons d'alternance; Ion* 
dées sur les principes indiqués. Ainsi dan$ 
le fameux et le plus simple assolement de 
Norfolk : turneps , orge , trèfle , blé , i\ 
y a alternativement une récolte pour l'homme 
et les bestiaux : ceux ci , abondammenÇ j 
nourris , font beaucoup d'engrais , et c'est 
un des bons effets de cette rotation. Mais, 
si le même assolement , qui donne tantôt k 
l'homme et tantôt aux bestiaux, ruinait 1$ 
terre, ou seulement s'il ne la maintenait pif 
dans un état de netteté parfaite, il serait 
essentiellement vicieux. , 

C'est ainsi que l'alternance prolongée dp 
trèfle et de blé, qui fournit, de deux. années 
lune , la subsistance à l'homme et aux bes- 
tiaux, est néanmoins vicieuse, parce qu'elle 
ne tarde point à souiller la terre de mauvaises 
plantes. Mais, comme il arrive que la plu*- 
part des récoltes intercalaires qui demandent 
la houe sont destinées âiix bestiaux, et que 
ce fait est favorable à l'amélioration des terres., 
puisque les' récoltes se consommant sur 

D 4 •• 



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$6 Traité 

les fonds, les fumiers en sont plus abondans* 
on a confondu un résultât avec un principe. 
Nous' verrons bientôt qu'il y a d'excellens 
assolemens, où ce résultat ne se trouve pas 
obtenu ; ^mais je conviendrai néanmoins que 
toutes les fois qu'on en a le choix» sans 
s'écarter des principes fondamentaux , on ne 
doit pas négliger un effet si utile. 

Les principes généraux doivent recevoir 
dos modifications sur -tout relatives au 
climat , mais calculées aussi sur l'ensemble 
de la Culture propre au pays dont il sagit. 
L'imitation pure et simple des rotations 
pratiquées dans les endroits où l'on entend 
le mieux les assolemens, ne produirait pas 
toujours le meilleur résultat que l'on puisse 
obtenir , lors même qu'il y aurait une anato- 
gie parfaite dans la nature des terrains. H 
est aisé de comprendre, par exemple, que 
dans les pays où la moisson se fait commu- 
nément au commencement de messidor , on 
a, pour faire succéder une récolte avant 
Thiver, une facilité qui manque aux pays 
dont la maturité est plus tardive d'un mois 
ou deux. 11 est également aisé de concevoir 



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DES ASSOLEMENS. 57 

«jue , là où il y a une vente réglée et avanta- 
geuse de bestiaux gras, la culture des plantes 
destinées à les engraisser , a' une toute autre 
importance que dans les pays où cette indus- 
trie de l'engrais ne peut offrir les mêmes 
profits. J'ajouterai que dans l'enceinte du ter- 
ritoire Français , il y a une telle variété de 
climats , de terrains et de culture , qu'il fau- 
drait, en quelque sorte, un- traité à part 
pour chaque département, avec des modifia 
cations pour chaque canton. Dans un sujet 
de cette nature, il faut donc $e prescrire cer- 
taines limites. On ne saurait tout dire , mais 
il faut dire assez pour mettre sur la voie 
ceux qui veulent réfléchir et connaissent 
leur art 

La division générale des terrains en terres 
légères et terres argileuses , est? nécessairement 
très-vague : il y a beaucoup de nuances inter- 
médiaires qui échappent à la description; et 
<lans les terrains qualifiés de terres fortes , 
pesantes ou argileuses , cpmme dans les ter- 
rains qu'on appelle légers , sablonneux , gra- 
veleux , il y a dçs variétés sans nombre. 
Le grain de la terre , sa consistance , la 



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5* Traita 

quantité de pierres , la nature de la couche 
inférieure , la présence des eaux souterrai- 
nes t la disposition horizontale ou inclinée , 
la direction de la pente vers fun des points 
de l'Orient, doivent apporter des modifica- 
tions essentielles, dans les principes de l'agri- 
culture : j'indiquerai les plus importantes ; 
mais je m'en tiendrai à la grande division 
en terres légères et terres argileuses , pour 
considérer les assolemens qui leur sont res- 
pectivement propres; et je tâcherai d'établir 
les distinctions commandées par le climat 
et les circonstances locales. 



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DES ASSOLEMENS. 59 

I f ■ ■ ■ B* ' '<■' I , I ' l f T * 

CHAPITRE IV. 

i 

DES ASSOLEMENS DE TERRES LÉGÈRES. 



On peut dire que la valeur acquise par 
les terres légères dans le perfectionnement 
des rotations de récoltes , est comparative^ 
ment plus grande que celle des terres argU 
leuses. Les terres graveleuses ou sabloneuses , 
auxquelles les attelages les plus faibles suffi- 
sent, que Ton peut labourer en tout temps, 
dont la végétation est rapide , que Tes eau» 
pluviales ne refroidissent jamais trop , auraient 
eu de tout temps un avantage marqué pour 
les cultures céréales , si Tévaporation trop 
facile des sucs, si le peu de consistance de 
la terre , si la végétation très - rapide des 
chiendents , n eussent offert des inconvéniens 
graves relativement à la culture de toutes la 
plus importante , celle des blés. On desti- 
jaait autrefois exclusivement ces terrains au 
seigle et à Forge : nous avons appris à leur 



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ta T R A I T«^ . 

faire, rapporter de belles récoltes de froment, 
et nous devons ce changement heureux à 
l'introduction des trèfles dans les champs, 

Lorsqu on séoie du trèfle dans une terre 
légère, qui n'en a jamais porté, la végéta- 
tion de cette plante est ordinairement vigou- 
reuse. Son ombre épaisse tue , ou fait languir 
les graminées vivaces ; ses racines et les feuiltes 
qui torpbent en fanant , engraissent le ter- 
rain; et cette récolte donne enfin à la terre 
une consistance f u-ne capacité dé produire dit 
froment, qu'elle n'avait point auparavant. ( i) 



Mais les bons effets que je viens de décrire 
vont en décroissant d'année en année, à 
mesure que Ton multiplie les récoltes de 
trèfle, si c'est au point d'en lasser le terrain 

< — - — : ■— — 

Ci) Ceux qui n'ont pas été témoins de cette méta- 
morphose , auront peine à. concevoir l'effet amélio- 
rant du trèfle sur les terres légères. Il y a plus de 
2? ans que £en ai été témoin pour la première fois , 
et depuis le même temps , je suis à portée de suivre 
les effets de l'emploi vicieux du trèfte, par compa- 
saison avec Temploi judicieux de cette même plante* 



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Godgle 



DES 'AS^OLEMENS. 6t 

m et sans y mettre pour correctif d'autres récoltes 
intercalaires. La pratique de la province de 
Norfolk en Angleterre, ( pratique originaire- 
ment imitée dès Flamands, mais modifiée et 
adaptée aux convenances locales) est de net- 
toyer par la qulture des turneps * lp. terre que le 
.blé a, salie, et desexper dès le printemps sui- 
vant, en même temps que l'orge , Iç trèfle qui 
doit être rompu 18 mois après, pour faire 
place au blé. Çettç /rotation, qui offre les 
.deux principaux avantages . 4e nettoyer la 
..terre et de la maintenir en état de donner de 
belles récoltes, mérite dette çjcaminéc. 

Il n^est pas rare de voir donner si;x labours , 
avec les hersagas et roulages convenables % 
j>our préparer la récolte des turneps , qui est 
.toujours abondamment fumée. Le bon culti- 
vateur n'épargne : rien pour la faire réussir , 
parce que le plein sucqès des tufneps assure 
en quelque sorte , comme pqps v allons le 
,voir, les récoltes de trois autres années. 

-. La terre déjà bien ptil y ériséc -,-ptrrgée d'un 
grand nombre de mauvaises plantes et de mau- 
vaises graines, est ensuite nettoyée à fond par 



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6a Traité 

les deux sarclages que Ton donne aux turneps. 
L ombre des feuilles de ces grosses raves , ( qui 
après le second sarclage , couvre bientôt com- 
plètement la terre ) empêche les mauvaises 
plantes de repousser ; et , lorsque la consom- 
mation des racines commence , la force végé- 
tative de la terre pour produire de mauvaises 
-herbes , est à peu-près suspendue. ( i ) 

* La consommation des racines se fait de 
diverses manières : quelquefois on les arnrchfe 
pour les faire* consortnûér aux bœufs à l'en- 
grais , sous des hangars, ou à des moutons » 
dans des champs voisins , que Ion veut 
t améliorer 4 . "*' • 

'.. . • ■) - 

Il est l'are néanmoins que dans les terres 
légères, que le piétemenf du bétail ne pétrit 
pas, cette méthode soit suivie : si l'on arra- 
ché , de n'est que' la moitié, dès racines, 
comme polir les éclaircir, et l'on fait con- 
sommer le reste sur la place ; mais la méthode 



( i ) C'est ordinairement au commencement d'oc- 
tobre qu'on entame lç* champs de turneps. 



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DES ÀSSOLEMENS. $$ 

la plus estimée , celle des vrais cultivateurs , 
est de faire parquer les moutons , sur les tur- 
neps en pleine maturité i et dp laisser digérer 
ces animaux sur le lieu où ils se sont nourris. 
Les turneps augmentent singulièrement l'urine 
des moutons qui les consomment, et la terre 
s'en enrichit. Les feuilles souillées que les 
animaux ne mangent pas , les fragmeos dés 
racines qui restent en terre , se pourrissent 
ensuite avec la fiente et l'urine , et donnent 
un second engrais aussi efficace que celui qui 
avait été répandu pour assurer la récolte des 
turneps. 

Remarquons ici combiçn est abrégé par 
cette méthode, le long circuit que fait dans 
nos systèmes de culture, le réfidu des pro- 
ductions fourrageuses pour retourner à la 
terre. Nous fauchons , nous fanons , nous 
charrions à' grands fraix, noua resserrons dans 
nos granges, nous distribuons avec des soins 
minutieux , la nourriture aux bestiaux pour 
les nourris ou les engraisser, et nous rassem- 
blons ensuite l'engrais mélangé de pailles , 
qu'il faut laisser pourrir avant de le charrier 
et de l'étendre sur le* terres. Qfit de temps, 



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-64 Traité 

que de peines, que de dépenses épargnées! 
JPoint de frais de récolte * point de charria- 
ges , point de pailles » point de main-d'œuvre* t 
Les moutons se chargent de tout. Rien n'est 
perdu : lutine et la sueur sont mises à- pro- 
fit ; { i ) ies. débris même des. plantes consom- 
mées rentrent en engrais dans cette terre qui 
ies a produites; et une même opération nour- 
rit les. anirnaux, «t enrichit la terre* 

On ne doit pas s'étonner si la récolte d'orge 
qui succède à une telle préparation est tou- 
jours très -belle; mais "quelque profitable <jue 
soit cette récolte au cultivateur Anglais, elle 
n'est quç d'une importance subalterne % en 
comparaison da trèfle qui se sème en même 
temps, et dont il s'agit, avant tout , d'assurer 
la réussite Semer le trèfle sur une terre nette 



( i ) Les belles expériences de Paradis prouvent 
que la sueur des moutons 4 ou les gaz qui émanent 
de leur corps, font une grande partie de l'engrais 
dont se pénètre la terre, d'ans le parcage. Les races 
qui oné le plus de suîrît, telle que la race Espa- 
gnole* devraient, ce semble, donner une améliora- 
tion plus grande par l'engrais du parc. ( V* la Bibl. 

Britt.voL « <te l'agriculture.) 

et 



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DES ÂsSOLiMEflà; êg 

kt en bon état, est une attention indispeite 
sable; mais le setner stor une terre fraîche* 
m.ent labourée et bien pulvérisée, est un* 
agriculture beaucoup mieux fondée en prin* 
cipes que celle que Ton suit dans Ja piupart 
des départemens où Ton connaît le trèfle * 
et où on le sème par-dessus le blé , au pria-» 
temps. En effet, il est aisé de rendre sensible * 
par le raisonnement, l'avantage de la méthod* 
de Norfolk , comme il est sensible par Pex* 
périence. Le trèfle semé après la herse qui 
couvre l'orge, et fixé en terre, plutôt que 
recouvert i par le rouleau , germe facilement 
^jàattf'un terrain parfaitement amendé. . Le*. 
racines pivotantes de la jeune plante s'enter* 
rent promptement; 1^ fane de lorge protège 
le trèfle sans lui nuire ; et végétant avec lei 
circonstances les plus favorables, il est bien- 
tôt assez fort pour né pfos cfaincircla sèche* 
resse , si ejlé survient. Après la récolte dt 
lorge » le trèfle prend pleine possession dé la 
terre , et l'épaisseur de son ombre empêché 
les chiendents de* naître. ( 1 ). On fait ordinal 

>i 1 il» ii ii. i > i T iiii 1 ■» ! ■■■ » rn>T.ii ' ■■ ■ « 

( i ) C'est- un point qu'il ne faiùt Jamais perdre cfa 
rur que l'importance d'empêcher la végétation* de» 

S 



f - 

G DigitizedbyLjOOQlC 



€6 Traité 

ïement pâturer ce trèfle par des chevaux r 
c'est un des meilleurs moyens d'en tirer parti 
sans nuire au terrain, que nous supposons 
Kger{iJ. 

Quelquefois ( et c'est même la pratique la 
plus générale dans certains caintons ), le trèfle 
se sème avec l'ivraie vivace que les Anglais 
nomment ray-grass. Cette herbe extrêmement 
hâtive , verdit au printemps avant toute autre : 
elle reçoit au pâturage les brebis qui ont 
îeufs agneaux, ou les bœufs qui ont été en- 
graissés par les turneps pendant l'hiver, et 
qui n'ont besoin que d'être achevés. Souvent 
te pacage se prolonge assez tard dans le 
printemps pour qu'on ne puisse faire qu'une 

M »' ■ ■■ .ii ■■< mm m iii i — m ■■■ ■■ — — —— 

chiendents, ou de se réserver la possibilité de les 
extirper : les récoltes qui ne les tuent , ni les empê- 
chent de naître, ni ne permettent les sarclages, sont 
toujours nuisibles à la terré , parce qu'il y a une force 
«ans cesse agissante, qui reproduit ce poison des 
blés, et avec le plus d'abondance dans les bonnes 
terres. 

(i ) On pourrait aussi le faire pâturer par des va- 
ches ou des mousons ; je reviendrai sur ce détail. 



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DES ASSOLEMENS, $f 

seule coupe s quelquefois on en fait deux* 
et le blé succède , sur un seul labour. 

Ce blé, semé dans une terre complettement 
exempte de chiendent, qui se ressent encore 
de l'amendement des turneps , et que le par* 
cours des bestiaux, les feuilles et les racines 
du trèfle ont améliorée;, dans /une terre 'Sur* 
tout qui n'a pas' eu du blé depuis quatre 
ans, et qui est par conséquent disposée à 
le bien recevoir, ce Héi dis -je, est ordi* 
, nairément très -beau, et donne huit à neuf 
pour un de' produit moyen * quoique les 
terrains <kns lesquels on '-suit cette cultûte, 
ne soient pas proprement r<fcs 4 terres à frtéjj 
çt qu'anciennement eHes ne . dtommssent <$vrfi 
de chéûves moirëons de sdgle* ; ' - , âl r , 

On voit que. le grand pivot de cette agri* 
culture, c ? c$t'le uirnep. C'est par le turnep* 
bien fumé et bieii sarclév quôn ; g de beat* 
trèfle : c'est par le' trèfle ' Iweft épais et tien 
réussi qu'on & de beaux froroeris; J'observéra 
qfae cette rotation qui, dans quelques endroits* 
est suivie depuis plus d'un siècle, commence 
à lasser la terre par sa constance;. les turnep* 

E S 



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6§ . T r-â i t i • 

ft les recolMs de -trèfle baissent' assez sensi- 
blement, ct-par conséquent *ie$~ deux récoltes 
de grains. On y remédie en éloignant davan- 
tage les retours éë ta récolte de* turneps et 
de trèfle, au moyett d'autres productions in- 
tercalaires.' > < * r '" ï: ' ■ ' 

c .:■ ■ i 

-'i'De toutes lès leçoiis utiles qu'on peut dé- 
duire de l'examen dfc ïa rotation de NorfoUc 
la plus impdrtaHfé, c'est 5 qu'il faut que le 
trèfle soit semé en terré très-nette, et çn très- 
boa* état. '.-....•. 

.M y a bien 'des dôriaaines qui , quoique de 
terfës légères, ne comporteraient pas, par 
teuy situation , ïa culture des turneps en grand > 
comme le suppose cet assolement , qui leur 
consacre un^qRart des terres arables; mais, 
quojque la culture, de cette pUnte se marie 
trés-,bien k oelle . du trèfle, elle > ne lui est 
cependant pas absolument nécessaire. Le trèfle, 
d'ailleurs , quoiqu'il s'accommode moins bien 
des terres argileuses , peut cependant être 
cultivé . avec, avantage sur une plus grande 
variété de terrains, que les turneps. Il faut 
donc alor>>, ou remplacer les turneps par 



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D E S - À S S O L E SIE N S. ég 

une récolte à farder et qui . sok profitable: > 
ou avoir recours à la jachère , s'il n'y a pas 
d'autre moyen efficace de nettoyer ef amé- 
liorer complètement le terrain; car il ne 
faut pas se lasser de çappeleç le principe 
fondamental, qu'on n'a de beau. trèfle que 
dans v une terre nette, et qu'on n'a de, beau 
blé { dans un assolement où il succède au 
trèfle ) que quand le trifle a été .beau. 

Examinons ^maintenant comment qn peut 
varier Jes assolemens des sols légecs, sans 
déroger aux principes que l'assolement de 
Norfolk nous a donné occasion d'indiquer. 
L'orge, en Angîeterre, a un prix très -diffé- 
rent, relativement au blé, de celui que cette 
graine a en France , à cause de la bière qui 
fait un objet important de la consommation 
nationale. C'est une circonstance avantageuse 
à l'agriculture Anglaise. Une très-belle récolte 
d'orge valant à-peu-près autant qu'une belle 
récolte de froment , les Anglais trouvent 
dans cette graine une ressource de plus potar 
varier les productions, ( avantage toujours 
précieux pour maintenir la fertilité des ter- 
vains ) sans que les ressources de consomma* 



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fo Traité 

tion nationale, et le produit des terres sup- 
posé réduit en argent, en soient diminués (i). 
Mais , comme dans la très -grande majorité 
des départemens de la France, les brasseries 
ip^ont pas le même intérêt , comme la pro- 
duction des fromens est pour nous d'une 
importance relative encore plus grande , et 
que la maturité des turneps est sensiblement 
plus prompte et plus hâtive en France , il 
peut convenir mieux de faire succéder le 
blé à ceux-ci, pour revenir encore au blé 
après le trèfle. L'assolement , dans ce cas , 
serait donc ; 

i. Turneps fumés, puis consommés sur la 
place par les moutons, 

«. BJé. 

j. Trèfle, 
* 4- Bl£ 

( 1 ) Le climat de h France lui donne unte ample 
compensation, dans la possibilité de consacrer aux 
vignes les terrains en pente , et les plus mauvais 
fois ; mais je considère ici les terrçs arables seule* 
WWtt 



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DES ASSOLEMENS. ?X 

Dans tous les Départemens oh l'on peut 
Faire consommer les turneps en fructidor , 
cest-à-dire, où la végétation est suffisam- 
ment rapide pour que le développement 
complet de cette racine ait eu lieu avant 
vendémiaire , je n'hésite pas à croire cet asso- 
lement plus productif, et tout considéré, 
plus convenable que celui de Norfolk. 

Je suppose toujours les mêmes soins pré- 
paratoires du terrain , - pour les turneps ; la 
même quantité d'engrais pour assurer leur 
réussite ; les mêmes binages pour nettoyer 
à fond le terrain ; et la consommation des 
racines par les moutons parquant sur le champ 
même. Cette opération est , je crois , essen- 
tielle au succès du blé. ( i.) 



( i ) J'ai essayé de faire succéder le froment & dès 
turneps cultivés en terre légère , avec tous les soins 
possibles, maïs dont la récolte avait été charriée : le 
blé a été médiocre quoique net. Il avait un peu 
d'infériorité sur celui de la même pièce qui avait été: 
fumé après la culture en jachère, et aussi sur celui 
du même champ qui avait été fumé après une récolte 
de lentilles et après des haricots. Si l'on pouvait 

E4-. 



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G<5ogIe 



ft T R A l T i 

C'est tout -à- la -fois une manière de biea 
vendre ses turneps > de sîassuçer de beau blé* 
et d'engraisser la terre pour les quatre ans 
que dure l'assolement. 

tes turneps forcent l'engrais des montons; 
et ceux-ci augmentent très-promptement de 
valeur pour k boucherie f au moyen <$e 
cette nourriture. Cette manière de consom- 
mer est très-commode. Elte évite, comme je 
lai fait remarquer, les charriages de la récolte 
et des engrais. Elle fait profiter le terrain de 
l'urine des bêtes à laine , fort augmentée par 
l'usage de ces racines. Elle améliore 'vigou* 



conclure quelque chose d'une seule expérience , ceki 
porterait à croire que' les turneps épuisent toujours 
un peu là terre , ce qui'serait contraire à la suppo- 
sition que l'on a souvent faite , savoir que ce genre 
de plante tirant sa subsistance principalement de 
^atmosphère , enrichit plutôt le tewairv. Je veux dire 
que de deux portions du même champ dont Tune 
aurait été en jachère fumée , et l'autre en tur- 
neps fumés, la première donnerait, je crois, du plus 
beau blé ; ce qui ne prouve rien contre l'excellente 
de la culture des turpeps. 



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DE* ÂSSOLFMENS. 7J 

reusement la terre-, de manière qu'il* n'y a 
aucune langueur dans la végétation du trèfle 
qui doit succéder au blé : chose d'une grande 
importance, puisque de la réussite de ce 
trèfle doit dépendre le succès du blé qui le 
suivra. 

Le moment de la consommation des tut- 
neps doit être plutôt calculé sur la conve- 
nance de semer le blé en bon temps , que 
sur celle de laisser acquérir aux racines toute 
leur grosseur ; car il n y a aucune parité ^im- 
portance entre ces deux choses^ Il faut donc 
se régler sur le climat , et prendre plutôt un 
peu d'avance, pour parer à la possibilité des 
longues pluies, qui, même dans les terres 
légères , sont embarrassantes pour faire con- 
sommer les turneps sur la place. 

Au mois de ventôse, on sème le trèfle 
par-dessus le blç. Il convient de herser. en- 
suite avec une herse légère et garnie d'épines, 
ou avec une claie, pour enterrer le trèfle. 
Le blé se trouve également bien de cette 
légère culture. Jl n'est pas nécessaire de rç- 



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74 Traité 

marquer qu'il faut que cette opération se fasse 
en temps sec. 

Quoique ( ainsi que je l'ai remarqué ) le 
succès du trèfle soit encore plus assuré lors- 
qu'il est semé avec Forge , dans un terrain 
fraîchement remué , cependant il réussit 
ordinairement , semé par - dessus le blé , 
lorsque le terrain est bien amendé. Son plus 
grand ennemi 9 dans ce cas , c'est la sécheresse 
du printemps ; mais , quand le blé est vigou- 
reux, bien talïé, et que sa feuille est large, 
la sécheresse est beaucoup moins à craindre 
pour la jeune plante de trèfle. 

Lorsqu'on est à portée des carrières de 
plâtre , on a un moyen facile d'augmenter à 
pep (fie frais, et d'une manière certaine, la 
récolte dt| trçflç, c'est de le saupoudrer de 
gypse calciné. Cette méthode qui n'est point 
assez connue, est toujours accompagnée de 
succès. J'ai sur ce point qne longue expé- 
rience qui ne me laisse /aucun doute. Le 
gypse ma toujours réussi sur les trèfles , les 
luzernes , les sainfoins , et les vesces. Son 
succès 4 toujours été plus marqué dans Je$ 



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©es Assole mens. 7 j 

terres légères et sèches, et en particulier * 
quand la pluie a suivi de près l'opératioa 
du plâtrage. 

On diffère sur la convenance de répandre 
le plâtre à la première année, après moisspn, 
pu d'attendre au printemps de la seconde 
année , ou enfin de plâtrer deux fois. J'ai 
beaucoup observé les effets des trois métho- 
des; et j'ai vu que quand la pluie ne suit 
pas presque immédiatement le plâtrage d'été » 
son effet est à-peu-près nul. Si la pluie suc- 
cède, son effet est grand; et je crois que 
la plante, rendue plus vigoureuse encore 4 
à cette première année y donne plus abon- 
damment en herbe à -Tannée suivante , qui 
est celle des deux coupes , quelquefois même 
des trois récoltes. Comme il y a une chance 
d'inutilité à coijrir sur l'emploi du gypse après 
ïnoisson , cet usage peut dépendre du prix 
auquel la matière revient , et des moyen* 
que l'on a pour tirer parti du trèfle à cette 
première année. ( i ) La quantité de plâtpe à 

( 1 ) En général, il profite peu à faucher la première 
gqnée, lors ïïièmç qu'il ftit que poyssç considérable 



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?6 Traité 

répandre cloît être celle que Ton répandrait 
en froment sur le même terrain , calculée à 
la mesure et non au poids. Mais , quant à 
Temploi du gypse sur le trèfle au printemps , 
cette matière peut être payée fort cher, et 
être encore d'une application profitable. J'ai 
lieu de croire par mes observations, que la 
récolte du) trèfle en est augmentée entre un 
tiers et une moitié; mais l'accroissement du 
fourrage, représenté en argent * n'est pas Je 



après moîsson ; parce que ce n'est que fort avant dans 
la saison que Ton peut le faucher, et qu'alors il ne peut 
plus sécher. On a écrit et répété , que le trèfle ne pou- 
vait pas être pâturé sans inconvénient pour la plante, 
dans la première année. Comrhe en Angleterre , on 
le fait pâturer aux chevaux après moisson v et que lés 
chevaux pincent beaucoup plus près du collet que les 
bêtes à cornes , fat essayé , en Tan 7 , de faire pâtu- 
rer mes vaches à lait, après moisson , dans dcfs'champs 
de trèfle, en terre légère, fort beaux, en prenant 
les précautions que tous les bons bergers connais- 
sent, pour empêcher le gonflement. Mes vaches ont 
été, pendant les trois mois qu'à duré ce pâturage, 
très - abondantes en lait. Les trèfles n'en ont point 
souffert, et fai même lieu de croire qu'ils y ont 
gagné : jamais je nt les eus pljjs^beaux qu'en Tan &> 



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DES ÂSS0LEMEN8." ?? 

plus grand profit du plâtrage : c'est sur ta 
, récolte du blé qui succède à un beau trèflo 
que ce profit se fait sur- tout sentir. 

Les Anglais ne connaissant presque point 
encore l'usage du gypse , ne peuvent pas tirer 
du trèfle tout le parti dont il est susceptible. 
Aussi, sont-ils obligés de fumer leurs trèfles ,. 
pour mieux s'assurer de beau blé après. Le 
fuxnier serait tout-à-fait inutile, avec l'usage 
du gypse , dans le cours que je propose : il > 
nuirait même peut-être à la production du 



qu'ils furent gypses au^printemps, selon mon usage. — 
En Pari 8 5 j'ai mis mes moutons dans les jeunes trèfles* 
en prenant les précautions connues, contre le gonfle* 
ment. L'épreuve était plus forte pour la plante , et 
mes domestiques ne doutaient pas que les trèfles n'en 
souffrissent beaucoup : cependant au moment où j'écris 
ceci , ils sont parfaitement bien garnis , et il ne parait 
pas que la dent des moutons ait fait aucun tort quel- 
conque à la plante. Comme cette, manière de tirer 
parti de la première année du trèfle est de toutes la 
plus lucrative , c'est à mes yeux une très -bonne 
raison pour ne pas* gypser après moisson , parce que 
le gypse répandu sur les feuilles > pçurrait être mat- 
sain au bétail. 



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7» Traité 

grain, en rendant la paille trop abondante; 
et je puis dire que j ai l'expérience constante 
que les récoltes de blé qui succèdent au beau 
trèfle gypse , sont au moins égales, en pro- 
duit de grain , aux récoltes qui suivent la 
jachère fumée» 

Les agronomes Anglais jugeraient que 
le retour. du blé de deux en deux ans est 
tout-à fait contraire aux bons- principes , et 
qu'un tel .assolement ne pourrait se soutenir 
long-temps'» sans décliner dans ses produits. 
Il est possible que cela arrivât au bout d'un 
certain nombre d'années* cependant noos 
voyonsdes provinces-entières, dans lesquelles, 
de temps immémorial , on sème du blé de 
deux en deux ans , sans qu'on apperçoive de 
déclin sensible dans les récoltes. Il est vrai 
qu'une jachère complétée , et des récoltes sar- 
clées, séparent alternativement les récoltes de 
froment; mais la jachère des turneps, lors- 
qu'il s'agit de terrains légers,. n'est pas moins 
efficace pour bien nettoyer # et amender la 
terre, que ne peut l'être la jachère complette, 
et le trèfle bien réussi est une préparation 
qui vaut mieux pour le blé que toutes les 



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DES À4SQL1MENS. 79 

récoltes sarclées. D'ailleurs, si le produit du 
blé baissait sensiblement au bout d'un cer- 
tain temps , on pourrait revenir à l'assole- 
ment de Norfolk, Mais un cours de récoltes 
qui se soutiendrait probablement sans dimi- 
nution de produits pendant la durée d'une 
génération , est im cours contre lequel l'ob- 
jection de la lassitude n'est assurément pas 
forte. Il faut seulement se souvenir que le 
moindre relâchement dans les soins de la 
culture que j'ai recommandés , .dénaturerait 
l'assolement , et le rendrait bientôt impossible 
à soutenir. 

Il faut prévoir le cas où les turneps man- 
quent ; èe cas n'est pas très-rare. Leur levée est 
casuelle, et les pucerons les détruisent asse» 
souvent. Le meilleur parti à prendre , à mon 
avis, dans ce cas, c'est de semer des vesces 
de printemps , mêlées d'avoine , ( i ) pour les 
■■■■■* .... ^ . . . .. - _ _ _ . 

( i ) 11 vaut mieux les mêler d'avoine que de les 
.sexnçr [pures , parée que l'avoine les soutient, et 
augmente le fourrage.^ Danç les pays au il y a fréquem- 
ment des vents vioiens, les vesces semées pures 
sont sujettes à verser si côihplettcment , qtfc le$ tiges 
jaunissent et se pourrissent par -dessous* 



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$o T R A UT £ 

faire consommer sur la place par les moutons. 
Si on les laissait gréner , il en résulterait un 
premier degré dëpuisement pour la terre , 
qui empêcherait la pleine réussite du fro- 
ment; et il importe que le premier mouve- 
ment de cette rotation de quatre ans soit 

imprimé avec force « pour que, rien ne lan* 

•/ ■ 
guisse. 

Comme Sut les quatre an** an ne fora* 
qu'une fois, on ne saurait, dans cette pre* 
xnière année , donner, à la terre frop de soin$ 
et d'engrais. Si Ton est obligé d'avoir recours 
aux .vesces-, la terre n'aura pas les sarclages 
qu'elle aurait eus avec les turneps; Cependant, 
comme elle aura été préparée par, Une' jachère 
d'hiver , plusieurs labours et hersages de 
printemps, et que l'ombre épaisse des Vesces 
s'oppose à la croissance des gramens , eïïe 
sera néanmoins très-nette pour lé blé. Maïs, 
comme les "sarclages , en même temps qu'ils 
nettoyent,.font eux «mêmes office d engrais, 
dans la suppôstion des vesces qui ne cotri- 
portent pas ce binage additionnel , on n'en 
est que plus obligé, en bonne agriculture, 



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DES ASSOLEJVÏENS. Si 

de Ëiire consommer les vesces sur le champ 
même par les moutons. ( i ) 

On a, pour le cas où les turneps manquent, 
une autre ressource qui n'est pas moins con- 
forme aux bons principes de l'agriculture , 
c'est de semer du blé sarrasin , pour le labou- 
rer en pleine fleur. 



(î) Je dirai un mot sur cette pratique,, parce que 
fen ai l'expérience. Si l'on a des chiens bien dressés, 
on peut faire manger la récolte successivement , en 
commençant par un bout du champ , et sans dom- 
mage sensible. Dans la supposition contraire , il faut 
des claies , pour ne pas perdre qne grande partie de 
la répolte. Cette nourriture, très -aqueuse, convient 
peu aux troupeaux d'élèves ; mais elle favorise ht 
graisse dan* les troupeaux pour le boucher. On doit 
. avoir l'attention de ne les laisser entrer dans les vesces t 
qu'après qu'on a appaisé leur grosse faim ailleurs* 
: J'ajouterai que ce fourrage ne convient nullement aux 
vaches à lait, qu'on pourrait également faire parquer 
dessus. Ayant eu des vesces en surabondance , j'ai 
essayé de donner de ce fourrage en pleine fleur, à 
12 vaohes à lait: toutes diminuèrent de lait de près 
de moitié, et k plupart prirent la diarrhée. Il çst 
possible qu'en persistant , on les eut accoutumées à 

F 



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*a Traité- 

\ t3e second engrais , assez abordant, parct 
que la plante siuuu terrain préparé pour les 
turneps , a un grand luxe de végétation , 
tient lieu do parcage des moutons dans la 
consommation sur place , et fait probablement 
tout autant d'effet; mais cela revient alors à 
une jachère morte. Le fermier est saris récolte; 
et il est difficile de lui persuader que tout 
cela se retrouvera sur les trois ans qui vont 
suivre : il n'y a que les très-bons agriculteurs 
qui puissent le croire. 

L'avoine ou le seigle sont également pTtf- 
pres à donner une récolte supplémentaire , 



cette nourriture , mais il faut se tenir pour averti 
. qu'elles en achètent l'usage. J'observe d'ailleurs que 
.lorsqu'on est obligé de remplacer les turneps par les 
vesces , on est déjà un peu avancé dans la saison , 
et comme il s'agit d'une récolte qui doit faire place 
au blé , on ne peut pas les semer par bandes suc. 
cessives , à quelques jours de distance, pour faire 
durer plus long-temps leur consommation. Avant que 
les vaches y fussent accoutumées , le moment de 
consommer ce fourrage serait passé : il faudrait le 
faucher pour sécher, et alors on s'éloigne du principe. 



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DES A$*OlEMfNS. $£ 

|)Our foire pâturer en vert , quand les turneps 
manquent ; tuais si ces plaines fpurnissenl 
tomme les vcsces* et de plus que lte blé noir* 
Un fourrage à engraisser les moutons , elles 
» ont pas , comme ces deù$ récoltes , l'avan- 
tage très-grand de tuer lçs grariens par leuf 
ombre : or cette différence peut eu faire une 
du tout au tout sur la réussite finale de l'as* 
sôlement. Ou pourrait croire qu'en faisant 
consommer le sarrasin sur place , on obticri* 
drait aVec cette plante les mêmes avantage* 
qu'aVec les vesces : j'ai éprouvé que les mou* 
tons ne touchent pas à la plante quand elle 
est en fleUr; ils U mangent assez bien avant: 
qu'elle fleurisse ; mais c'est tjop tôt alors poulif 
que l'opération soit bonn$. 

Lti pois i lors tnême qu'ils sont sarclés^unë 
fois ( il est bien difficile qu'ils le soient deux) 
sont à mon avis une mauvaise préparation 
pour le blé. Je n'ai jamais eu de beau frou 
ment en terre légère , après deè pois fuinéi 
et sarclés. J'ai éprouvé d'ailleurt qiicf les poië 
qui n'ont pas dés fèves pour tuteurs , toni* 
bent i traînent , se pourrissent par deâsôùs * 
produisent peu en grain \ et tout eh s'opptf* 

F* 



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*4 Traité 

sant à ce qu'on puisse donner une seconde 
culture au hoyau , n'empêchent point ( comme' 
les vesces ) que l'herbe ne croisse ,• parce que 
l'ombre est moins épaisse , et moins égale- 
ment ^distribuée sur tout le champ. Lorsqu'on 
y mêle les fèves, la récolte de celles-ci donne 
peu , parce que les terres légères ne leur con- 
viennent pas ; et le mélange des deux graines 
ne convient à la vente daucuu des deux. 

Le maïs, dans les climats qui le compor- 
tent, est une récolte d'un grand prix pour 
les terres légères , comme pour les terrains 
qui, sans être légers, rie sont pas trop froids 
et trop argileux. Comme il lui faut des engrais 
et deux binages , il prépare très-bien la terre 
pour le blé. J'ai vu en général le froment 
réussir après. 

Uassolement de quatre ans 

i Maïs fumé» 

% Blé. 

3 TrèBe. 

4 Blé. 

est très -bon en terre légère, mais moins boa 



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DES AS S OLE ME N S. 8J 

cependant que celui qui commence par les 
turneps. Je puis en dire autant de celui-ci: • 

i Pommes de terre fumées. 

2 Blé> 

' 3 Trèfle. 

4 Blé. : 

La raison de cette différence est dans la 
non -consommation du fa aïs et des pommes 
de terre sur le champ même. Un autre moti^ 
de la préférence à donner au turneps , c'est 
que les pommes de terre et le maïs ne se con- 
somment pas toujours dans le domaine qui 
les a produits. Non -seulement le champ n'eil 
profite pas , mais l'accroissement de nourri- 
ture pour l'homme et ks bestiaux , n'est pas^ 
toujours au profit de la terre du cultivateur. 1 
On peut en dire autant des carottes, si elles 
sont destinées au marché d'une ville voisine» 
au lieu d'être employées à nourrir les bestiaux 
de la ferme. En général, l'agriculture véri- 
tablement bien entendue , et l'on peut dise 
noblement traitée , est celle qui tend à faire 
retourner à la terre une récolte sur deux, 
car les engrais, outre toutes les paillés; H 

F 3 



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%é Traité 

Serait à désirer que les assolejneos fussent 
toujours arrangé* de manière à ce qu'une 
récolter consommée par les bestiaux de la 
ferme précédât et Remplaçât une récolte de 
grains \ en sorte qpe dans les. pays où il n'y 
a pas de vignobles , l'argent né revînt entre 
les mains du fermier que par les crains et 
les bestiaux. Vendre les pommes de terre , 
ks carottes , les fèves , le maïs , les pois , et 
en général ks récoites secondaires dont o& 
fourrait engraisser des bestiapx sur la ferme > 
est une marche mesquine : la belle agriculture 
convertit en engrais et en viandes toutes les. 
•productions de terres arables, qui ne son| x 
pas des grains blancs. 

Distinguons néanmoins ks positions, et ne 
perdons pas de vue que le problème à. résoudre^ 
£'est de déterminer les assolemens qui sont 
à la fois les plus profitables au cultivateur,, 
à la terre et à la nation. Il y a des cas dans 
lesquels il y aurait de la pédanterie , de la, 
dqperie même, à se refuser à un profit évi- 
dent pour se. coljsf aux grands principe^. 

.P&ns le voisinage <des viHes, par exempte, 
Jç prit de certaines denrées est déterminant 4 



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DES A S S O L£ M E N S, 87 

*t jonqu' on peut tirer d'utie récolte de carofc 
tes ou de pommes de terre » de quoi acheter 
une quantité d'engrais beaucoup plus forte 
que celle qu'on aurait obtenue par la con- 
sommation , on nç doit pas hésiter à les ven- 
dre; mais alors il serait à désirer que les 
voitures qui charrient ces denrées a la ville t 
n'en revinssent jamais que chargées de fumier» 
Ducket le fameux cultivateur Anglais qu'on 
jiomme le Prince des fermiers , n'est point dan» 
Jusage de suivre des assolemens réguliers; 
et il tire de ses terres (qui sont légères) des 
produits vraisemblablement plus considérable^ 
.que personne, si l'on considère le profit net. 
Mais Une faut pas voie sa pratique partielle, 
.ment : il faut ensaisir l'ensemble. Il sème tout 
au semoir. Il a i\ts how$à pheval qui cultivent 
sts blés au printemps, # *. dcê cbainjes ad du- 
rables , dont If s unes s^tdestiliéôs aux cul- 
tures profondes, et les autres aux Cultures, 
superficielles. Au moyen de ce que ses terres 
sont nettoyées de mauvaises plantes , de ce 
que ses labours sont profonds ou légers „ 
,$elon le but qu'il se propose, il réussit ,§m$U 
quefois à avçir trois belles récoltes de blé.^e 
suite* Il p&çe^ea ctutte* tQujouçs une ré^l$ç; 



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88 Trait* 

verte dérobée entre deux récoltes de froment. 
Four donner plus de temps à la croissance 
de cette récolte dérobée , il emploie de préfé- 
rence du blé de Sibérie, qui peut se se met 
tard et se recueillit de bonne heure ; d ailleurs 
lorsqu'il met des turneps après le blé , il les 
sème communément sur le blé déjà en épis, 
en choisissant uh temps pluvieux. Gomme 
ses terres sont toujours bien fumées y comme 
la houe à cheval les entretient meubles jus* 
qu'à l'approche de la maturité du froment» 
les turneps lèvent et prospèrent à l'ombre du 
blé, et font après moisson de rapides pro- 
grès sur le chaume, de manière à être con- 
sommés sur la place, à demi grosseur, pour 
faire succéder du blé encore. Quelquefois 
c'est du seigle ou des vesces qui sont la 
récolte dérobée ; et on le* fait pâturer de 
même; sur la placé, pour resemer du blé 
immédiatement 

Les fermiers avides de répéter les récoltes 
dé froment f trouveront cette recette sédui- 
sante ; mais ils ne doivent pas oublier que 
pour réussir dans une agriculture si produc* 
• tive , il faut les moyens de Duckct , c est-à* 



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DES ASSOLEMENS. gp 

dire i°. mettre à contribution tantôt la cou* 
che supérieure , tantôt la couche inférieure » 
pour le même genre de récoltes. 2*. Bien 
fumer, et souvent. 3 . Semer au semoir à grands 
intervalles , pour faire passer la houe à cht* 
val , au printemps. Tout cela n'est à la portée 
que d'un très-petit nombre d'individus ; et ijt 
faut que l'agriculture soit tout autrement per- 
fectionnée qu'elle ne Test aujourd'hui en 
France , pour oser tenter l'exécution d'un 
tel système. 

J'ai pratiqué avec succès sur des terres 
légères , une culture qui est plus aisément 
applicable , et qui tient le terrain très-net cf. 
en bon état , en fournissant beaucoup de 
substance. 

Dans un champ de six arpens de terres 
légères , où j'avais recueilli eh l'an 6 du blé 
non fumé , je semai au printemps suivant 
des productions fumées, qui eurent deux 
Sarclages : c'étaient des haricots , dés pommes 
de terre et des pois. A cette récolte succéda 
du blé en l'an 7. Immédiatement après le blé , 
je semai des vesccs mêlées d'avoine dans un 



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$o Traité 

tiers du champ, des turneps et des* raves du 
pays dans le second tiers , et du blé sarrasin 
dans le reste du champ. Les turneps et les 
raves furent sarclées une fois , et donnèrent 
une assez belle récolte , sans cependant par- 
venir à toute leur grosseur. L'avoine fut cou* 
pée au milieu de fructidor, séchée en partie 
pour fourrage , et cri partie consommée en 
vert. Le' sarrasin mûrit fort bien. 

Lan 8, dès le commencement de germi- 
nal, je fis parquer les moutons sur ce ohamp. 
A mesure que j'avais une bande parquée, je 
la faisais renverser à la charrue , et semer en 
Vesces mêlées davoiné ; puis au bout de six" 
semaines ou 2 mois, consommer sur la place 
par les moutons. 

Lan 9 j'ai semé du blé en vendémiaire , 
puis du trèfle par dessus etr ventôse. Je compte 
semçr du blé encore après le trèfle; et à 
moins de saisons décidément contraires , je 
puis espérer que les trdis récoltes que je vais 
faire seront belles. Je reprends le tableau de 
cet assolement de sik ans. 



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DES ASSOLEIÇENS. CI 

I Productions fumées , et sarclées deux foi*. 
3 Blé 5 puis sarrasin , vesces ou turneps. 

3 Vesces consommées sur place après le pa- 

cage. 

4 Blé. 

5 Trèfle. 

6 B'é , puis sarrasin , vesoes ou turneps. 

Cet assolement pour les terres ou les cti^ 
'rnats qui le comportent , me paraît réunir à 
un haut degré les convenances qui tiennent 
aux bons principes , et le profit. ïl donne 
huit récoltes dans six ans,, dont trois de fro- 
ment. l\ maintient la terre parfaitement «eue 
e( bien fumée ; et cependant sur ces 6 ans 
en ne voiture du furpier qu'une fois , et Ton 
îie donne de forts sarclages qu'une année^ 
Le trèfle , qui ne revient qu'une fois dans les 
6 ans, est semé dans les circonstances les plus 
favorables, savoir*, après une jachère fumç$ 
d'abord complettement par le parc , puis ^ 
demi, parla consommation des vesces; après 
«ne jachçre dans laquelle on ne s'en* fie pas 
seulement aux labours pour tuer les mauvai* 
fces plantes , mak où on a étouffé te% chien* 



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9* Traité 

dents sous l'ombre impénétrable de la vesce, 
telle que celle-ci croît après le parc, c est- 
à-dire très -abondante. 

Ceux qui pensent aussi qu'il y a de l'avan- 
tage à empêcher l'évapbration du sol , pen- 
dant Tannée de jachère , doivent trouver 
encore ce bon côté à l'assolement que je 
propose », puisque l'ombre épaisse des vesces 
qui couvrent la terre pendant les mois les 
plus chauds , empêche très-efficacement cette 
evaporation, et fait que la terre se prépare 
admirablement pour la seroaille du blé. 

Sans faire parquer les moutons , l'on pour- 
rait imiter cet assolement , en fumant les ves- 
ces pour fourrage à sécher dan* l'année de 
jachère ; mais il en coûterait plus pour faire 
moins bien. Le parcage est plus économique 
et plus efficace ; la consommation sur place 
de la récolte en vert est très - importante ; et 
tous ceux qui sont en position de se donner 
l'avantage d'un troupeau de moutons, comme 
machine à fumer, ont tort de ne te pas faire. 

Il y a encore , dans le plâtrage , un moyen 
presque sûr de favoriser puissamment Uvég4* 



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DES ASSOLEMÏNS. çj 

i 

fttion des vescts. Lorsqu'on est à portée 
des carrières de gypse , ce moyen ne doit 
pas être négligé , si l'on a pour objet de cou- 
per les vesces en fourrage à sécher. Pour les 
faire consommer en vert , sur la place , il 
pourrait y avoir de l'inconvénient à la pré- 
sence du gypse sur les feuilles. Je n'en ai pas 
l'expérience. 

Les turpeps de Suède qui ne craignent 
point les gelées, peuvent être substitués avec 
avantage , aux turneps pour semer après le 
blé , dans la o*. et la 6%. année. ( i ) 

Il y a pour les limons fertiles dune partie 
de l'Italie , des assolement qui seraient , je 
crois, praticables dans diverses contrées des 
parties méridionales de la France, désignées 
par Rozier, dans son article agriculture , sous 
le nom de pays d'orangers et d'oliviers. Ces 
assolemens sont de cinq récoltes en 3 ans, 
ou de sept récoltes en 4 ans , savoir : 

(1) Voyez la Bibliothèque Britannique dans plu-' 

sieurs endroits , concernant les Rutabaga ou turneps 
4e Suède* 



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$4 Traité 

i Blé * puis lupins enterrés à la eharrtie pcKré 

engrais. 
ô Blé, puis rave*, lin pour fourrage, ou 

llipinelle* oti trèfle dnnucl. 
% Maïs , millet , où sorgho. 

Ou bien ; 
t Blé , puis haricots et maïs. 
g Blé , puis lupins enterrés pour engrais 

3 Blé, puis ravcfe, où lupinelle , ôU lin pont 

fourrage* 

4 Maïs i millet ou sorgho» ( i ) 

Les lupins employés comme engrais , dans 
Ces assolcmens, sont une production d'un 



( i ) Y. les déveioppemens de cette àgriculturef 
dans l'ouvrage intitulé Tableau de Fagricultùre Tbi- 
càne par J. C. S. Simonde de Genève ; ( cet ouvrage se . 
trouve chez J. J. PasChoud , libr. à Genève. ) Si l'on se 
récriait sur la différence des climats et l'impossibilité 
de faire, même dans nos départenfens rnéf idtonàu* , ? 
récoltes en 4 ans , je ferais observer qve , saus le climat 
de l'Angleterre, Ducket suit précisément la même agri- 
culture. Il y a , dans le perfectionnement possible des 
procédés agricoles , des Ressources que nous somme» 
loin d'avoir épuisées, et dont probablement nos» M 
connaissons pas toute l'étendue. 



) 



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DES ÂSSOIEMBNS. $5 

grand mçrite; car il paraît que les vesecs , 
les fève* ou le blé sarrasin, qu'on enterre aussi 
quelquefois pour faire office d engrais , n'ont 
pas l'efficace des lupins pour rendre la terre- 
féconde. C'est du moins l'opinion des culti- 
vateurs Toscans $ et on sait combien les an- 
ciens attribuaient à cette production la vertu 
fertilisante. 

Il y a Une espèce d'assolemeris singulière* 
tnentrecommandable pour les terrains légers * 
Jaarce qu'ils en bannissent la jachère , parce 
qu'ils rendent ces terrains plus capables de 
produire de belles récoltes de grains , parce 
qu'ils n'emploient aucun fumier, et créent 
au contraire des engrais pour les autres pièces 
du domaine. Ces assolemens ont pour baso 
la luzerne ou le sainfoin. 

Ces deux plantes de pré sont une source 
abondante de richesse pour ceux qui ont des 
terres propres, et savent les y employer con- 
venablement La luzerne demande, comme 
on sait , une terre douce , substantielle , pro- 
fonde , sèche , et plutôt légère qu'argileuse. 
C'est dans ce genre de terrain quelle léussit 



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ç6 Trait! 

le mieux possible, quand le climat est assez 
chaud pour lui permettre de donner quatre 
et même cinq récoltes dans l'année. Dans de 
telles circonstances , lorsqu'on peut faire les 
frais nécessaires pour défoncer le terrain, et 
le bien amender; lorsque la luzernière est à 
portée de la maison , pour pouvoir faire 
consommer les récoltes en vert dans rétable, 
lorsqu'on a des carrières de plâtre dans son 
voisinage pour gypser la pièce tous les ans , 
Ton a, je pense , dans une luzernière , la pièce 
la plus productive qu'il soit possible d'avoir» 
à frais égaux. ( i ) 

Mais quand on traite des assolemens, il 
ne faut pas s'arrêter à considérer certains 
avantages résultans de circonstances rares et 
heureuses ; il faut voir ce qui pfcut se prati- 
quer dans la généralité d une culture , et ne 
conseiller que ce qui est aisément appli* 
cable. 



(i) Les bonnes vignes, les houblonnières , les 
jardins rendent davantage , mais coûtent infiniment 
plus de travaux. 

La 



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D£$ ÀSSOLEMENS. $f 

La luzerne ,v dont les produits sont im* 
jnenses dans les circonstances dont je viens 
de parler, donne encore des résultats très- 
avantageux quand les circonstances sont 
«coins favorables. Quant au genre de sol 
qui lui convient , je puis dire que je l'ai 
cultivée , avec assez de succès , dans un 
terrain très -léger et" dans une terre argi- 
ïeuse. J'observerai seulement , que dans les 
années où j'ai fait quatre- coupes en terre 
légère, je nen ai fait que trois çn terre argi- 
leuse; et que quand la terre graveleuse n'a 
donné que trois coupes, la terre froide n'ert 
a produit que deux. Il n'y a que les glaises 
trop froides , les graviçrs stériles et les terre* 
humides qui n'admettent point du tout la 
luzerne. Mais pour les terrés qui n'y sont 
que médiocrement propres, il vajut mieux 
choisir une autre culture, parce que toûtd 
culture qui n'est pas vigoureuse , est Mau- 
vaise; et qu'une luzerne qui ne donne que 
moitié ou un tiers dé ce que peut donner 
la luzerne , n'est pas si profitable que le 
«erait une autre plante fourrageusé vivface. 

* Daos les terres légère* trop stériles pou* 

G 



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. 98 Tr aiïI 

h luzerne; le sainfoin ( esparcette )/ offre aux 
cultivateurs une ressource du plus grand prix, 
La seule objection solide que je connaisse 
contre le sainfoin* c'est la cherté de la graine -, 
[font* pour bien ifairje, il faut semer en vp- 
Juoie , trois foii la quantité que demanderait 
Je même espace de terrain pour êtrç semé en 
.blé j et dont la levée e$t très-casuelle,. Il est 
rare, que le sairçfoiq donne jusqu'à trois récoi- 
tes dans l'açoéQ ^ '»I* secondé coupe, n'est 
ajroê&ïe •*. en général* qu'environ moitié de la 
pïpnQÏèfe $ mais cette première , dans xm sain? 
fpfo bien, réussi , est tout aussi abondante 
qu'une belI&.cojjpe de luzerne f et a au moins 
{LPfâtit dp valeur ; et comme cette grande 

' ifyoqfançe du plus excellent fourrage , peut 
se produire ;Sqr les pjlus mauvaises terres , 
q^elsque soient leur genre jBtlwr exposition , 
jjQtfjyu qu'elles ne soient pas Jromides dessous > 
il; en résulte que lesainfoinhest déjà une plante 
déplus grajid prix^, «a 1$ considérer seule- 
ment sous lei rapport du produit possible dans 
tes : mauvai$/ terrains. Mais lé point de vue 
sous lequel je veux surtout Ja faire, consi- 
dérer ici , est encore plus intéressant ; car 

'J'influence de cette production s'étendsuUes 



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Des Assolement 99 

tféfcoltts suivantes , , et les terrains stériles s* 
trouvent changés par elles en terres fécondes, 
pour une certaine suite d'années. 

Nous avons vu que Ja culture bien .entéit» 
due du trèfle convertît en terrains à froment > 
les terres naturellement trop légères et trop 
peu substantielles pour produire ceux-ci. Les 
luzernes préparent aussi de belles récoltes de 
froment ; mais Ton peut dire , qu'en généra] » 
l'effet des sainfoins est encore plus marqué» 
parce qu'il a ordinairement lieu sur des ter- 
rains naturellement plus stériles. On peut 
regarder l'établissement des prairies en luzerne 
et en sainfoin comme un prêt, dont la terré 
paye d abord un gros intérêt en fourrage , et 
rend ensuite plusieurs fois le capital en graine 

Ce simple énoncé suffit à montrer de quelle 
importance est l'introduction de la culture de 
ces plantes fourrageuses dans les pays où ççttp 
culture est encore inconnue. Mais, pont en 
tirer tout le parti do#t elles sont; susceptibles V 
il faut savoir user avec une certaine mode* 
ration de la faculté de produire qu'elles lais* 
sçnt a la $erre, après que Ton a roa*pu; \ç 

G* 



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loo Traité 

terrain où elles ont végété. Si l'on répète Je* 
i écoltes de grains cojip sur coup , après avoir 
rompu une luzernière ou un sainfoin, on 
appauvrît et on souille de mauvaises herbes 
dès la seconde année, la, terre que ces plan- 
tes fourrageuses avaient améliorée ; tandis 
qu'une marche plus méthodique , et une 
agriculture moins avide , auraient prolongé 
les bons effets de ces plantes , quant à la 
fécondité de la terr^ , jusqu'au moment oà 
l'on aurait pu revenir à leur culture. 

: Je pense qu'il fout avoir pour principe de 
rté jamais faire deux récoltes successives de 
•grains blancs après la luzerne ou le sainfoin : 
r hon pas que la seconde de ces deux récoltes , 
iie pût, même dans les terres naturellement 
ingrates, être' encore assez belle, mais parce 
r qûè les mauvaises 'herbes vivaces commen- 
ceraient, à cette seconde récolte, à prendre' 
"possession du terrain; Il convient donc de 
J fiirfe succéder à là première récolte de b\é , 
•une récolte saïclée ;• ofr des plantés légunà- 
*iiebsès à ombre épaisse. On peut alors' inter- 
nai 1er entre deux périodes <lê saihfoiil, ou 
f tle 'luzerne , tfnfe -des rotations de récoltes 



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DES ASSOLEMENS. IOI 

dont j'ai parlé jusqu'ici pour les terres légères. 
Chacune de ces périodes de sainfoin ou 
luzerne doit être plus ou moins longue > 
selon le terrain , le climat , les premiers soins 
d'établissement etc. Mais j'observerai que , 
quand les récoltes faiblissent , il vaut mieux 
rompre, que de chercher à raviver le pré 
artificiel par des fumiers ou du jSlâtrc. ^Cc 
n'est pas qu'on ne puisse parvenir, par ces 
deux moyens, à prolonger sa durée; mais 
je ne pense pas que ce soit la meilleure agri- 
culture : elle ne tend pas à tirer de la terre 
tout ce qu'elle aurait rendu dans un bon 
assolement qui aurait succédé à la plante 
fourrageuse. 

Je suppose donc une durée moyenne de 
huit ans pour le pré artificiel. Je propose 
d'y semer ensuite du blé sur un seul labour, 
et saus fgmier. Je ne. crois pas que l'engrais 
puisse être plus mal employé* que sur un pré 
artificiel de huit ans que l'on rompt pour le 
mettre en cours réglé d'assolement. Le blé 
doit même être semé clair, pour ne pas verser % 
lors même que la terre est naturellement trop 
légère pour être un véritable terrain à 

g 3 ' 



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Ï0* T R A t T 1 

Immédiatement après la récolte du froment; 
on peut semer des raves ou des turneps , 
qui donneront une demi -récoke* L'année 
suivante on peut planter des pommes de 
terre , ou semer des vesces pour couper en 
fourrage, puis remettre du blé, sur lequel, 
au printemps, on sèmera du trèfle , si la terre . 
est parfaitement purgée dlier^e > et que le blé 
ou les pommes de terre aient été fumées , 
pour revenir encore ail blé après le trèfle , 
et rentrer dans une période de plantes fbui- 
rageuses vivaces. Voici donc l'assolement ck 
13 ans qu'il en résulterait 

8 ans. Luzerne ou sainfoin» 

9 — blé ^ et turneps après. 

10 — - pommes de terre fumées et sar- 

clées , ou vesces pour fourrage* 

11 — Blé fumé 9 si c est après, lès vesces. 

f2 — ■ Tfèfle. 

ij — Blé. 7 

Les prés -gazons qjûe Ken peut former avec 
le fromental, les fes toques, les bromes, ics 
paturins ou d'autres graminées vivac.es , sont 



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DES ASSOLEMENS. JOg 

également susceptibles d'entrer dans des asso- 
lemens à long terme ; mais ils appartiennent 
plutôt aux terres argileuses , et c'est en traitant 
des assolemens qui conviennent à celles-ci t 
que je les considérerai. 

Les prés de raygrass peuvent entrer dans 
les assolemens des terres légères. L'assolement 
de Norfolk se modifie quelquefois par trois 
ou quatre années de raygrass (fui succèdent 
à l'orge, pour ramener le blé, les turtfeps, 
etc. Dans le système Anglais , qui consiste 
à faire pâturer les bestiaux sur le? prés au 
moins de deux années Tune, le raygrass à 
un prix plus grand- qu'il ne pourrait avoir en 
France , à végétation égale. Je ne peas3 pas 
qu'on puisse rien conclure de défavorable au 
raygrass, des expériences /partielles que Ion 
a faites en France sur. cette plante : dit a 
voûte la soumettre annuellement à la faux, 
comme les autres graminées' de nos prairies; 
on a trouvé qu'elle ne Souriait point autant 
de fourrage que celles que l'on distingue pour 
leurs qualités, et l'on a conclu que la cul- 
ture du raygrass ne convenait pas à la Francev 
il est possible que cette plante demande uoe 

a* 



y 



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zo4 Traité 

atmosphère humide comme celle de l'Angle* 
terre , pour végéter dans toute sa force , et 
que la douceur des hivers de cette Ifcle soit la 
principale cause de lavantageje plus prisé 
par les cultivateurs Anglais , celui d'une végé T 
tation très -hâtive au printemps. Peut-être 
que dans les parties de la France où les 
hivers sont doux , les étés seraient trop secs 
pour cette plante : j'ai l'expérience que là 
Oïi les hiveie sont lobgs et rigoureux , , elle 
lit laisse pas d être très-précoce au printemps. 

Je pense donc que sa culture serait appli- 
cable à une grande partie de la France ; mais 
je dois observer que pour en tirer véritable- 
ment parti , il faudrait suivre le système de 
pâturage qui est familier aux Anglais, c'est* 
à-dire engraisser des bœufs ou des moutons 
çur le pacage du raygrass au printemps , ou 
employer lès prés de cette plante à recevoir 
les brebis nourrices , dans les mois de ven» 
fôse^-et de germinal. 

On a très - généralement , en France, un 

préjugé défavorable au système du parcours 

, ç|ç$ oiputons dans les prés. On imagine quç 



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DES AsSOLEMENS. !©£ 

ces animaux arrachent les plantes en pâtu- 
rant , ou les font périr en les pinçant trop 
près du collet La pratique constante des 
meilleurs agriculteur^ de l'Angleterre , les 
recommandations des meilleurs écrivains, et 
en particulier d'Arthur Young et de Marshall, 
doivent dissiper tous les doutes a ce sujet, 
puisqu'ils écrivent et pratiquent dans un pays 
^ où la culture des* plantes fourrageuses est por- 
tée plus loin que dans aucun autre. 

On pourrait dire avec plus de vérité que 
les prés, généralement parlant, ne convien- 
nent pas aux moutons. Non - seulement les 
prés humides leur sont mortels , mais les 
herbes trop substantielles sont nuisibles» à la 
longue, aux troupeaux d élèves. On pare à 
ces inconvéniens , en ne destinant les prés 
qu'on abandonne aux bêtes à laine * qu'aux 
troupeaux qu'on veut engraisser, ou en n'y 
% faisant paître les brebis que dans le temps 
où elles nourrissent leurs agneaux, et où il 
n'est pas dangereux qu'elles prennent la 
graisse. Mais à ne considérer que les prés , 
il paraît que le parcours des moutons leur e$t 
, avantageux dans toutes les circonstances. 11 



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io6 Traité 

l'est par furïue et la fiente qu'ils y déposent; 
il Test parce que le pincement répété des 
feuilles des graminées , par la dent du 
mouton y à mesure quelles croissent, empê- 
che les tiges de s'élever > et favorise singu- 
lièrement l^tallcment des plantes. Ce dernier 
fait est si bien reconnu dans la pratique 
Anglaise > que la méthode approuvée par 
les meilleurs cultivateurs dans rétablissement 
des prés-gazons > Consiste essentiellement à 
les faire pâturer par les moutons , au pria- 
temps qui suit l'année où ils ont été ense- 
mencés; afin, observe-t-on ,. que les plantes 
prennent la disposition à s'épater et à s'éten- 
dre, ce qu'elles sont forcées de faire, parce 
quelles ne peuvent pas s élever. 11 en résulter 
que le pré se garnit plus promptement , que 
l'herbe couvre mieux la terre 3 et que la 
même étendue de tenaiu donne beaucoup* 
plus de substance. 

Le pâturage au printemps est donc une 
dépendance nécessaire de la culture des prés 
en raygrass : ceux-ci ne doivent être fauchés 
que lorsqu'il s'agit de récueillir la graine j où 
tout au plus peut- on réduire en foin lai 



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DES ASSOLEMENT îof 

seconde coupe , qui n'est jamais aussi abon- 
dante qu'une coupe de fromental. Avec te 
pâturage des bestiaux 9 % et surtout 4c* betes 
à laine, le raygrass est d'une euhure tiès- 
profitable, dans les terres légères. 11 réussit 
aussi dans les terres argileuses ; mais , comme 
on a pour celles-ci ( ainsi que nous le ver* 
rons bientôt ) une grande variété de gra- 
minées à choisir , le raygrass est plus précieux 
et plus particulièrement adapté aux terrains 
légers, 

La difficulté de se procurer de la graine 
sûre est un obstacle à l'introduction de cette 
culture. Il y a diverses variétés de ray- 
grass : il y en a de peremue , de bisannuel 
et d'annuel. Les graines de ces variétés se 
ressemblent à s'y méprendre ; et quelle que 
soit la variété , la graine ne lève pas , si 
elle est vieille. 

La meilleure manière d'introduire le ray- 
grass dans nos assolémens de terres légères, 
me paraît être de le semer avec le trèfle , 
tpujours en supposant que celui-ci entre 
dans un assolement correct , et est serai avec 
les précautions indiquées» 



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io8 Traita 

Dans la deuxième année à compter de 1% 
semaille, qui *st celle du grand rapport du 
trèfle, le raygrass augmente le fourrage et 
le rend meilleur. A la troisième année, le 
trèfle périt en grande partie , et le raygrass 
talle et s'étend par le parcours des moutons , 
Ou le pâturage des bêtes à r cornes et des 
chevaux. A la quatrième année , le raygrass ' 
t pris possession du terrain; et on peut le 
laisser subsister jusqu'à ce qu'on le voie fai- 
blir , ou aussi long-temps que les convenances 
du domaine l'exigent , pour revenir ensuite 
au froment. La récolte de celui- ci sera to'u- 
jours belle, sans fumure : le terrain qui aura 
été quatre ans au moins en pré-gazon , pâturé 
annuellement, pourrait même donner deux ; 
belles récoltes consécutives de froment* Mais 
ce serait toujours pécher contre les principes 
les plus sains que de faire donner des graine 
blancs deux années de suite à une terre en' 
en bon état. 

Si la période des plantes fourrageuses viva- 
ces a donné à la terre une grande fécondité 
pour les grains, il faut ménager, avec un 
extrême soin , cette disposition à produire. 



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» E S ÀSSOLEMEKS. *0$ 

On doit se rappeler toujours qu'il ne faut 
pas seulement que la terre tbonde en sucs 
végétatifs , mais encore qu'elle soit nette , 
pour produire constamment de belles récoltes ; 
et qu'une fois affaiblie de sucs , et chargée 
de mauvaises herbes , elle demande de gran- 
des dépenses en labours et en engrais , pour 
être ensuite remise en bon état.' L'agriculteur 
sage rentrera donc , après la période du rçjjf- 
grass, dans un des assolcmens corrects q.uç 
j'ai détaillés ci - dessus. 






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fié T * A I T i 

CHAPITRE V. 
Dss assolëmbns de ïb&rbs argileuses. 



Jusqu'ici j'ai parlé de cours des récoltes 
qui conviennent aux terres graveleuses, sa- 
bloneuses, franches, d'un grain friabk, et 
en général aux terres saines, sèches, et d'un 
labour facile. Je passe maintenant aux ter- 
rains argileux, froids, pesâtis , qui retiennent 
les eaux, ne se labourent qu'avec plus de 
difficulté , et demandent , par conséquent , 
des' attelages plus forts. 

Il faut reconnaître que lart est jusqu'ici 
bien moins perfectionné , pour tirer un grand 
parti de ce genre de terrains, qu'il ne lest 
pour faire rendre aux terres légères tout ce 
qu'elles sont susceptibles de donner. Il est 
douteux qu'il existe, pour les terrains argi- 
leux , d'aussi grandes ressources dans la va* 
riété des productions , que celles que l'on a 



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DE^ ÀSSOLBMENS: fit. 

\ 

Recouvertes et appliquées aux terres légères. 
Là nature de ces terrains ne permet . qu'avec 
plus de difficulté les cultures données aux 
«coites pendant leur végétation , cultures qui 
-sont d'un si grand avantage, soit à la récolte, 
soit à la terre. Les sols argileux ne compor- 
tent pas un aussi grand nombre de pro duc- 
lions diverses que les sols légers. Le turnep t 
ce pivot de la belle agriculture de Norfolk v 
tiy réussit que médiocrement , ctxcttc racine 
ne peut pas être consommée sur .place { i ). 
Lç trèfle n'y. a: dé succès qu'avec, des pré- 
caution» particulières^ et, lorsqu'il jpusait, 
c'est rarement d'une manière aussi complettc 
que dans Içs tercàins légers. Enfin les terres 
argUeusfî ne permettent ni les récokes déro- 
bé^ , ni . le parc ; lies moutons. 

, Malgré tous jees désavantages , il existe de? 
ressources tirées de la variété des productions , 



. . ' •> 

( i ) La marrie calcâîre'pTodûit sur les terres argfc 

leuses un amendement qui rend la T&îîfire des tur- 

neps plus profitable , dans ces terrains , mais jamais 

à beaucoup près iutaûtquçdaûsiés'terïes légères* 



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112 Traitï 

pour augmenter considérablement, pour doo* 
bler peut-être, le produit des terres argileuses, 
par comparaison avec la méthode des jachè- 
res; et cette partie de l'art est d'autant plus 
importante à étudier, que Ton a fait infini- 
ment moins de recherches et d'expériences 
sur les assolemens des terres pesantes que 
sur ceux des terres légères. La seule difficulté 
plus grande des travaux aratoires expliquerait 
cette différence : elle tient aussi à ce qu'il y 
a beaucoqpvplus long-temps que l'on a essayé 
pour la première fois de reformer les jachère^ 
dans les terrains légers. • 

Il faut encore, sur le chapitre des assole» 
mens de terres argileuses, avoir recours à 
l'expérience des Anglais. Ils sentent ce qu'il 
leur reste à acquérir, et travaillent à rem* 
plirte vide qui existe dans cette partie de 
l'art; mais les leçons que nous trouvons à 
prendre dans leur pratique, peuvent néan- 
môins^nous ctre d'une très -grande utilité, 
e; nous faciliter des pas nouveaux dans cette 
carrière intéressante. 

Parmi les productions <p»e l'expérience a 

faitv 



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des Assole mens. iij 

fait reconnaître propres à être intercallées 
entre les récoltes de grains blancs, telles qiic 
le froment et l'avoine, dans la culture des 
terres argileuses , les unes comportent et de* 
mandent des sarclages pendant leur végéta* 
tion , les autres couvrent plus ou moins coin- 
plettement la terre de leur ombre , et subsistent 
sans cultures , jusqu'au moment où la charrue 
prépare de nouveau le terrain à recevoir des 
grains blancs. 

Les premières de ces productions sont les 
fèves ou fêverolles, les pommes de terre i 
les choux et le colza : les secondes sont les 
vesces d'hiver ou d'été , la chicorée , le trèfle , 
la luzerne ( i ) , les prés-gazons, etc. Je vais 

> M ■ ■ ■ I I I» ■ , f ,| 

( i ) Je m'abstiens de parler de la - pimprenelle , 
parce que nous manquons d'un nombre suffisant de 
faits constatés sur cette plante. On a cependant des 
exemples très-satisfaisans de sa réussite , soie dans les 
terres légères, soit dans les terres argileuses. On verra 
dans le N?. 12 des expériences de Kent, que je citerai 
ci -après, que la pimprenelle adonné cinq années de, 
suite abondamment, et n'a faibli qu'à la sixième an- 
née , dans une terre argileuse. Elle a, pour les mou- 
tons, un avantage que n'a aucune autre plante, au 
même degré, c'est d'être verte pendant tout l'hiver. 

H 



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H4 ■ T A A I T Û x 

dire quelques mots de celles de ces produc* 
tions dont je n'ai pas encore parlé, avant 
de les considérer comme faisant partie d'un 
assolement de terres argileuses. 

Je nomme les fèves, ou févcrolles, avant 
toute autre plante d'assolemens pour terres 
argileuses , parce que c'est celle de toutes 
qui a le plus d'importance. Il est aujourd'hui 
bien prouvé par l'expérience d'Arthur Young, 
de Marshall , du Duc de Grafton , de Mr. 
Arbuthnot ( 1 ) et de beaucoup d'autres culti- 
vateurs pratiques , en Angleterre -, que la fe- 
verolle , lorsqu'elle est houée ou sarclée , 
prépare dans les terres argileuses , une belle 
récolte de blé, avec autant de certitude qu'un 
beau trèfle dans une terre légère. Elle paye 
en outre très-abondamment, par sa propre 
réeolte , les frais quelle exige ; et cette pro- 
duction est d'un usage précieux, soit pour 
remplacer l'avoine , soit pour entrer comme 
addition au froment dans le pain des ouvriers . 
de campagne, t soit pour engraisser les bes- 
tiaux ou hiverner les moutons. 



X i ) Voyez ces expériences ci -après. 



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bfcs Assole mens. ti<{ 

Il y a une variété de feverolles qui se sème 
-en automne > et une autre qui ne se sème qu'au 
printemps. Le port de la plante * la forme 
et la grosseur des siliques et du fruit,» sont 
extrêmement semblables dans les deux variétés t 
on observe seulement que la plante hivernéé 
est ordinairement d'un vert plus foncé, et 
d'une végétation plus forte : elle rend un 
peu plus ; à soins égaux ; mais il arrive quel* 
quefois , dans les hivers très-rudes t qu'il périt 
une grande partie des plantes. On diminue 
ce danger , en semant très-tard en automne 9 
car, moins la plante est avancée, et moins 
elle risque des gelées. Quant aux feverolles 
de printemps , il faut les semer le plus tôt 
possible, cçst-à-dire, dans le courant de 
Ventôse, au plus tard» 

Comme il est souvent difficile d'entrer dans 
les terres argileuses au mois de Ventôte , c'est 
une raison pour préférer de semer en au* 
tomne, quand le temps est favorable ; parce 
que , si les fèves de printemps sont semées 
trop tard, il est rare qu'elles réussissent aus$î 
bien. En Angleterre , où l'hiver est ordinal 
ment doux, et les gelées peu durables, oft 

H * 



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n6 Traité 

sème presque toujours les fèves au mois de 
février. s L'u$age de les planter à la main y 
est extrêmement perfectionné dans certaines 
, provinces , et en particulier dans la vallée 
de Glocester ( i ). C'est là qu'il faut étudier 
les détails et les avantages de 'cette culture , 
pour les terres argileuses ; on y verra que 
ces terres argileuses portent des fèves de 
temps immémorial de deux en deux ans , ou 
de trois en trois ans , et sans cesser de donner 
de belles récoltes. 

v Da ns les provinces où l'on sème les fèves à la 
volée , ce qui est la méthode la plus usitée , 
on a reconnu par l'expérience , qu'il conye- 
nait de les semer fort épais ( z ). La pratique 
du semoir convient beaucoup à cette plante 
pour faciliter les cultures. 

Dans tous les cas, les sarclages , au nombre 

( i ) Voyez Pouragç de Marshall , intitulé Rural 
JBconomy of Gloastershire , et la Bibl. Brit.* Division 
Agriculture. 

i%) L'ouvrage d'Arthur Young, intitulé Six mont/a 
tour Lctter XXX, et la BibL Britannique. 



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DBS ÀSSOLEMÈNS. Il* 

«!ê deux , sont indispensables pour que les 
fèves fassent sur le terrain l'effet améliorant 
que l'on en attend lorsqu'on les sème in pré* 
paration du blé , comme aussi pour qu'elles 
donnent une récolte abondante. Avec \c soirf 
des bons sarclages et dès engraisr, les fèves 
et le blé peuvent se succéder dans les terres 
argileuses dune manière indéfinie , comme 
on le voit dans la province de Kent , et 
comme le Duc de Grafton l'a mis hors do 
doute par une expérience suivie avec .exac^ 
titude pendant huit ans. J'en rendrai compte 
ci-après. ( i ) ,t 

( i ) On objecte à cette agriculture qui demandé 
beaucoup de sardages, que dans divers départemens, 
surtout dans les cantons ou foi) Cultive la vigne j 
les bras manquent pour ces cultures; répétées , fors* 
qu'il s'agit de grands espaces de terrain. Je «éponds 
que les femmes et les enfans peuvent faire la plug 
grande partie de ces travaux au hoyau', ce qu'ils ne 
pourraient pas foire dans les vignes. Je réponds qtîe 
si l'on employait aux sarclages des récoltes intercaU 
laires tous ies bras que le système des jachères laisse 

oisifs ou faiblement occupés, il en résulterait bientôt, 

•v '!•- . 4 ' " a 

H 3 



ïi8 Trait! 

Nous manqnons encore d'un nombre suffi*, 
çant d'expériences concernant l'effet des poxn* 
mes de terre sur la récolte céréale qui leur suci 
fcède; et jusqu'à ce qu'on ait fait et enregistré 
beaucoup d'épreuves comparatives, dans des 
terrains très- différons, on ne pourra placer 
cette racine dans' les assolemens avec quelque* 
certitude de son influence. Voici l'état actuel 
des , connaissances , d'après les faits , ainsi 
que les avantages et les inconvénient de cette 
plante,. -. . 

La pomme de terre réussit généralement 
bien dans les terres neuves , soit pesantes 
«oit légères , qui n'en ont jamais produit *; 
çlle favorisç donc Jes/l éfriçhemçns. ÏJJle con- 
vient dans les prés rompus , non pas tant 
à cause de son produit , quejecïois moin; 
dre , généralement parlant , quç dans toute 
autre terre fumée , que parce que les sarclages^ 
qu'elle exige détruisent et consomment le 



pn accroissement des productions de la terre, qui 
fivgmejiterait la population, et ne laisserait plus liçu 
à l'objection 4u dçfaut <ie t>W. 



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DES ASSOLÉ M EN S. îîj 

gazon , et que l'ombre et l'humidité qiîè? 
donne la fane des ) plantes concoDflent a» 
même résultat. -Elle nettoyé les tardes, parcfc 
quelle force Je laboureur à sarclersoh champ S 
et à en refemer 4e sol à plusieurs reprises f 
y pour butter les plantes. Comme elle paye 
bien les frais de la bêche , par l'accroisse- 
ment de 'récolte qui résulte" de l'emploi de 
cet instrument, elte est trës-utileaux petite 
propriétaires dans les terres argileuses : cir^ 
constance d'un grand prix , Car avant les 
pommes de terre , les journaliers , les petite 
fermiers., les petits propriétaires, qui vivaientr 
dans -un canton de terres argileuses , éprou- 1 
vaient souvent un.e grande détresse , par la 
difficulté de la culture de ces terrains , eje 
par la nécessité de la jachère* La pomme de 
terre augmente ses produits , ep raison di- 
recte du travail qu'on lui donne : elle paye 
au pauvre ses journées , s'il multiplie lçs 
cultures; et c'est un avantage que je ne conv 
najs à aucune plante , au même degré, H y 
a biea d'autres productions qui payent lar- 
gement le travail ^du riche propriétaire , s'it/ 
les cultive avec plus de soin qu'on n'en donne^ 
cUûs, la pratique ordinaire ; mm une parJïa 



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ft<* Trait! 

cje cette rentrée des frais d extra se trouve 
dans les récoltes suivantes , et dans le bon 
état de la terre : or ce genre de rembour- 
sement , le pauvre ne peut pas- l'attendre , 
et la pomme de terre le paye dès Tannée 
même , en surabondance de produits. 

' La récolte de la pomme de terre est sou- 
mise à peu de casu alités , si on la compare 
à la généralité des récoltés. Elle ne craint 
tii les gelées ni la grêle: avantage que n'ont 
pas sans exception les autres racines culti* 
vées en plain champ ; car les turneps , par 

exemple , craignent l'un et l'autre, 

i 

Cette racine donne abondamment ; la 
récolte peut s'en faire peu-à-peu , et dès le 
jnois de thermidor , chose précieuse pour 
le pauvre. Elle est saine et. nourrissante ; 
elle convient au bétail comme à l'homme; 
elle est moins embarrassante à] resserrer que 
la plupart des autres racines ; et , dans 
les hivers ordinaires , elle n'exige pas de 
grandes précautions pour itre préservée des 
gelées. . 

/On peu* ajouter à ces divers avantages *> 



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©ES ASSOLEMENS. *2f 

que la fane des pommes de terre offre au* 
vaches une nourriture dont elles s'accommo- 
dent , quand elles n'en ont pas de meilleure ; 
et c'est encore pour le pauvre une ressource 
d'autant plus réelle , que les racines ne pa* 
raissent pas souffrir , lors même que l'on 
coupe Pherbe avant leur pleine maturité. 

t 
Voilà bien des avantages réunis en 'faveur, 
dé cette production; Si elle avait encore celui 
d être constamment une bonne préparation 
pour le blé , elle aurait de la supériorité sur 
toutes les productions employées comme ré? 
coites intercalaires. Mais on doit croire i 
d'après les faits que Ton a pu. constater jus- 
qu'ici que la pomme de terre épuise au lieu 
d'améliorer. Ce n'est pas que l'on ne voie 
quelquefois de belles récoltes de blé après' 
elle ; mais c'est lorsque d& profonds labours, 
une fumure abondante, des Sarclages répétés ; 
et la culture qui résulte encore de l'éradica- 
tion des racines , fait plus de bien à la récolte 
de froment qui succède , que l'influence épui- 
sante de la pomme de terre ne lui fait de* 
mal : c'est, je crois, une exception 1 , (dont 
la cause est dans les circonstances* delà cfciV 



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Ï23 T k A I T i 

turc ; mais la production elle-même paraît 
plutôt nuisible au blé, ■ ' : 

J'ai long-temps remarqué , dans ma prati* 
que , que les. blés , soit. en terres argileuses , 
soit en terres. légères , étaient médiocres après 
les pommes de terre ; j'ai vu long-temps cet 
effet chez mes voisins , avant de croire à la 
cause; et malgré les observations analogues 
que nous offre ta pratique du célèbre Arthur 
Ypung ( i \ , }e pense que pour bien établis 
l'effet de cette racine sur les récokes de fro- 
ment subséquentes » il faudrait multiplier 
beaucoup les expériences exactes, et dans 
une grande variété de terrains» 

Je ferai ki une observation qui: tend à. 
montre* . corôbien l'esprit de théorie , ou de 
système , fest un mauvais guidé en agricuk 
ture , comnKî en bçaucouji d'autres , choses. 
A raisonner à priori, et d'après la théorie de 
l'Abbé Rosier , la poiqme de terrç devrait 



( t ) J^doimerai ci -après le tableau de 83$ «xpo* 
cteuçe* sur lç& assolement t 



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DES AsSOLEMENSi M| 

être Une excellente préparation pour le blé, 
or , cela n'est pas. Ceux qui soutiennent que 
la terre a différens sucs à donner aux diffé- 
rentes plantes , et que les céréales réussissent 
après les racines , parce que celles - ci ne 
demandent point à la terre une substance 
analogue à la farine des grains blancs , ceux-là 
dis -je , triomphent, en observant que la 
pomme de terre épuise : ils en assignent la 
cause à la parfaite analogie de la fécule de 
la patate avec la fécule du froment, et se 
récrient sur ce qu ? il ne faut pas demander k 
la terré successivement des récoltes dont la 
substance soit , au fond , la même. Mais 
quand on leur fait observer que la propriété 
améliorante de la gesse est probable , et que 
la faculté améliorante de la fève ou feverolle, 
est prouvée , s'il y à Quelque chose de prouvé 
en agriculture , quoique ces deux graines 
donnent de la farine encore plus' semblable 
a celle du froment, que la pomme de terre j 
alors , dis-je ,. ils sont obligés dç convenir 
que la jègle n'e,st pas certaine. Rassemblons 
et comparons les faits ; mais, ne nousiiâtons 
point de faire des théories poiir raisonner 
d'après elles. ' , '*■-"■* "•-■-■- J 



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124 Traité 

Toutes les fois que l'exploitation des pom* 
mes de terre , en terrain argileux , n'est pas 
considérable , la meilleure "préparation du 
terrain est la bêche , pendant l'hiver , et il 
ne faut pas hésiter à la préférer. Une seule 
Culture àtla bêche ameublit , et nettoyé mieux 
une terre argileuse, -que trois labours à la 
charrue ; p?r la raison que la bêche défonce 
plus bas presque au double ; et que si les 
ouvriers sont attentifs , ils tuent les racines de 
l'avoine à chapelets , et les oignons des. aulx 9 
en enterrant celles-là assez profond pour qu'elles 
ne puissent plus végéter , et en exposant; 
ceux-ci à la surface du sol, où les gelées et 
dégels du printemps les font périr. { i ) 



( i ) Quand les racines de l'avoine à chapelets sont 
exposées à la gelée, elles n'en souffrent point: si 
elles sont enterrées à la profondeur de la bêche , 
elles pourrissent. Il y a une manière d'employer la 
bêche, qui est la meilleure de toutes pour tueries 
racines bulbeuses de ce grameh, qui est un vfat poi- 
son pour les fromens dans les terres agileuses : cette 
méthode consiste à labourer tout le champ* en deux 
levées de bêche successives. Pour cela,. on fait d**bord[ 
une tranchée ou fossé d'une largeur de bècbe,f«t 



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BES ÂSSOLEMENS. I25 

Sbît qu'on prépare le terrain à la bêche 
ou à la charrue, il importe d'espacer et, 
aligner correctement les 'pommes de terre, 
afin de faciliter les cultures à la houe, des- 
quelles dépendent, en très-grande partie , le 
succès de la récolte et la bonne préparation 
pour le froment. En général il convient de 
aimer les pommes de terre. Cette racine 



qui ait quatre pouces de plus que la haujeur de Fins- 
trument, en profondeur. On jette au fond de cette 
petite tranchée la levée de quatre pouces d'épais de 
la bande suivante > enterrant ainsi à un pied au moins, 
tous les chapelets ou oignons qui végètent dans cette 
zone. Reprenant ensuite la même bande, à une pro» 
fondeur de bêche , on renverse une zone d'un pied 
d'épais sur la première, et ainsi de suite. Les mau- 
vaises racines sont couvertes uniformément d'uji pied 
de terre , au moins. Ces mêmes terres sont sujettes aux 
aulx , dont les oignons sont enterrés si profondément 
qu'il n'y a que la bêche qui puisse les atteindre. La cul- 
ture à la bêche pendant l'automne et l'hiver , est 
donc le meilleur moyen, de détruire ces deux fléaux 
des terres argileuses. Or , rien ne paye mieux les 
frais de la culture à la bêche que la pomme de terre: 
on voit combien elle est précieuse pour les assole- 
lemens des terrains argileux» 



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tz6 T r a i t i 

est avide cj'engrais ; et à moins que la terre 
ne soit très - fertile , les défoncemens bien, 
faits , et la culture à la houe très-soignée , 
sa récolte est chétive si elle n'est pas fumée. 
Il y a des cas cependant où on peut se dispen* 
*er de fumer: ainsi dans une terre argileuse 
fertile , en bon état , et qui n'a jamais porté de 
pommes de terre , on peut compter sur une 
belle récolte , sans engrais 9 si l'on prépare 
et cultive bien le terrain. Le fumier profitera 
plus sur fe blé après. Lorsqu'on rompt urf 
ancien pré-ga2on ,^pour y mettre des jpommes 
de terre , celles-ci peuvent également se 
passer de fumier , mais la récolte n'est pas 
aussi considérable qu'en terre fumée. 

Il y a une grande économie à employer 
la petite charrue, soit cultivateur ou houe à 
cheval , pour cultiver les pommes de terré 
pendant la végétation ; mais cette opération, 
qui sert plutôt à hs terrer ou butter, devrait 
toujours être précédée d'un sarclage , ou 
culture au hoyau , pour arracher l'herbe, 
et suivie d'un second arrachement de l'herbe 
dans les lignes mêmes des pommes de terre. 
J employ etoujours la houe achevai pour cul- 



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B.E S À S S LE M È N S.' **f 

fiver mes pommes de terre, et j'y trouve une 
grande économie , quoique assurément mes 
récoltes ne soient pas aussi considérables 
que celles de quelques-uns de mes voisins * 
qui donnent des cultures profondes et côm- 
plettes au boyau , et buttent les plantes 
une à une avec une grande abondance <fc 
terre. Ceci convient aux petites exploitations; 
la houe à chevah convient aux grandes. 

J'ai connaissance d'une manière d'employer 
la houe à cheval pour cultiver les pommes 
de terre , qui donne à" cet instrument plus 
d'avantage encore. Cette méthode est imitée 
de ce qui se pratique dan? les Etats - Unis 
pour le maïs , c'est de donner d'abord une cul- 
ture en long des sillons , puis une autre en 
travers. Pour cela , il faut que les pommes 
de terre soient alignées dans les deux sens ,' 
ce qu'on obtient facilement au moyen d'un 
cordeau placé en travers des traits de charrue, 
et qui dirige les planteurs. ( i ) J ai vu une 



( i ) Voyçz, le 6e. vol. d'agriculture de la Biblio- 
thèque Britannique , page 142. Si la petite charrue 
n'a qu'une oreille fixe à droite , il faut aller et venir 



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«S Traité 

exploitation de pommes de terres qui avaient 
été cultivées de cette manière dans un ter- 
rain argilleux. Elles étaient en fleurs : leur 
fane couvrait tout le champ ; on ri,e distin* 
guait aucune mauvaise herbe , et les plantes 
avaient l'apparence de la plus grande vigueur. 
Dans hs cantons où la main - d'oeuvre esc 
chère 9 cette pratique offre une épargne très- 
importante , sur une grande exploitation. 

La culture des choux en plain champ , est 



dans chaque intervalle de deux lignes. Si elle a un 
versoir double, on le fixe pour qu'il jette la terre 
également des deux côtés , et on passe au milieu des 
deux rangées , une fois seulement , à chaque culture. 
L'expérience m'a appris que la distance la plus con- 
venable entre les rangées est de deux pieds pour les 
terres légères , et de trente pouces pour les terres 
argileuses. On a peine à concevoir qu'un cheval puisse 
passer dans un si petit intervalle sans nuire aux plan- 
tes qui ont déjà de j à 6 pouces de' haut à la pre- 
mière culture; mais c'est un fait Si l'animal écrase 
quelques tiges , il n'en résulte point un dommage 
sensible. Dans les terres sabloneuses , un âne ou un 
mulet de petite taille seraient préférables. 

une 



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DES ASSOLÊMFNS. j*jj 

Une de celles qui ont provoqué le plus grand 
nombre d'expériences en Angleterre , et dont 
les avantages sont le mieux prouvés , pouf 
les terres argileuses ; mais elle suppose des 
bœufs ou des moutons à engraisser , ou de* 
brebis nourrices à hiverner. Sans cela » elle 
perd beaucoup de son prix , car les grands 
choux dont il est question ici , et dont if 
y a deux ou trois variétés ; ne sont pas une 
nourriture propre à l'homme , et donnent au 
lait des vaches qu'on en nourrit , une savent 
désagréable* 

Lorsque tout est monté , dans une ferme t 
pour que les choux soient employés le mieux 
possible , cette culture est très avantageuse* 
Ellç est pratiquée avec succès dans le dépar- 
tement du Nord ; mais elle n'est point sus* 
ceptible d'être adoptée aussi facilement et 
aussi généralement que celle des pommes de 
terre;, parce que les choux ne sont pas d'un 
usage universel f sont embarrassans à recueillir 
l'hiver dans les terres argileuses et embarrassans 
à conserver , si Von n'a pas Us bestiaux 
nécessaires pour les faire consommer à mes ur^ 
qu on les recueille* 

I 



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«3fc T RAI f ï 

* % Cette plante demande beaucoup d'engrais 
etr de main-d'œuvre. La transplantation esc 
à-peu-près indispensable; c'est une opération 
longue et coûteuse , mais surtout son résultat 
*$t précaire , à moins qu'on ne puisse arroser 
^u moins une* fois là plantation pour assurer 
la reprise des plançons. Or , dans la plu- 
part des exploitations en grand , cet arrose- 
ment serait impossible. L'exemple de l'An- 
gleterre où ils réussissent sans arrosement , 
ne -prouve rien pour la France. On sait que 
l'atmbsphère de cette île est sensiblement 
plus humide que la nôtre, et, en général , les 
transplantations y ont un succès beaucoup 
plus facile* 

Je pense donc, qu'en France, il ne faut 
prétendre à cultiver les choux en plain champ, 
que dans les terres fraîches ou marécageuses , 
dans les lieux où Ton a des canaux d'arro- 
sèment pour les champs , dans les cantons où 
le climat est humide , ou enfin dans les 
exploitations assez peu étendues pour que 
l'arrosement à bras d'hommes , soit pratica- 
ble , avec profit. 



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DES ASSOLE M EN $; 131 

Le colza ferait susceptible d'une adoption 
plus générale ; et cette culture amènerait 
l'augmentation des troupeaux sur des terres 
qui aujourd'hui ne nourrissent que peu de 
bêtes à cornes , et point de bêtes à laine. 

La culture du colza a , comme on saie ; 
deux objets très- différens , selon le système 
qu'on adopte : l'huile , et le fourrage vert» 
Pour cultiver cette plaote en vue d'en obtenir 
la graine , il faut des terres de la première 
qualité , et très- profondes. Il faut, en outre f 
fumer tous les ans , comme on le fait dans 
les environs de Lille , où cette culture est 
commune. Le colza qu'on laisse grener , est 
peut-être de toutes les plantes la plus épui- 
sante : cette culture particulière ne saurait 
donc convenir qu'à certains terrains privilé- 
gié?. Mais la culture du colza pour fourrage, 
est susceptible d'être adoptée dans tous les 
cantons qui ont des terres fraîches , des glaises 
fécondes , et où les étés ne sont pas trop 
Mes. 

On a deux manières de cultiver le colza 
pour fourrage : l'une qui est la plus simple » 



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'ii% Traité 

consiste à semer en automne , pour faire 
pâturer les brebis et les agneaux au prin- 
temps , et pendant le courant de Tété , ou 
pour engraisser des moutons : l'autre mé- 
thode consiste à transplanter au printemps 
les semis d'automne, en espaçant les plantes, 
comme des choux, pour leur donner des 
fcultures , et les faire consommer avant qu'elles 
montent en graines. Cette dernière méthode 
donne une énorme quantité de fourrage ; 
mais la transplantation offre des difficultés 
du même genre que celle des choux , et 
réduit la possibilité de ce mode particulier 
de culture aux mêmes circonstances que j'ai 
indiquées en parlant de "cette plante , avec 
laquelle le colza a beaucoup d'analogie* 

Les vesces d'hiver, ou gesses * fournissent 
une ressource importante dans les assolemens 
: des terrains argileux, soit qu'on destine cette 
plante à porter sa graine , soit qu'on la place 
comme récolte four rage use , entre deu& 
récoltes de grains blancs. Les vesces réussissent 
ordinairement bien après le blé , et sans 
fumure , dans une terre argileuse , médiocre* 
♦ment en bon état, pourvu que cette terre soit 



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DES ÀSSOLEME^S. «Kf8 

parfaitement égoutée. Cette plante , d'ailleurs 
très -robuste, craint rhumidité de l'automne 
et de l'hiver, encore plus que' le froment'; 
et s'il survient des pluies immédiatement 
après la semaille , le grain pourrit au lieu <fe 
germer. Lorsque cela arrive , bu que l'hiver 
est fatal à la plante , on a pour ressource 
de semer, au printemps', des- vesces de prin- 
temps sur un seul labour. ■ -* 

Quand la gesse réussît , et qu'on la laisse 
grener , elle donne ordinairement huità.difec 
pour un : son mélange avec l'ofge hivernée 
ou le froment , donne souvent davantage , 
parce que les tiges des grains blancs suppor- 
tent les plantes de la gesse, et font. que sa 
floraison est plus complette et plus produc- 
tive. Si on coupe la plante -pour fourrage!, 
c'est en pleine fleur qu'il faut la prendre-; ou 
quand les siliqiies commencent à se former. 
Dans cet état , elle est très * succulente , et 
d'un usage extrêmement profitable pour don- 
ner eji vert à l'écurie, Mais elle a l'inconvé- 
nient d'être prête à couper toute à-la-fois. Si 
non commence à la couper trop tôt, eJle 
peut donner la diarrhée aux bestiaux , et si 

13 



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*34 THAiif 

on la laisse trop tard , elle graine toutà-fatt» 
On n'a pas pour la gesse le moyen qu offre 
la culture de la vesce , c'est-à-dire , de se 
ménager une succession de divers espaces , 
éont la maturité se suit de mois en mois; 
on n'a pas, dis je, cette facilité , parce que 
le temps de la semaille d'automne n'est pas 
si arbitraire que celui de la semaille 4e prin- 
temps , et que d'ailleurs un mois de différence 
dans la semaille d'automne , n'en ferait pas 
une à beaucoup près aussi considérable sur 
la maturité en prairial suivant. . I 

Four couper la gesse à la faux , et sans 
perte , il convient de rouler le terrain. Dans 
les sols légers, les mottes de terre ne se fon- 
dent point pendant l'hiver; et quoique dans 
les terrains argileux , elles se pulvérisent 
d'ordinaire par les gelées et dégels , il reste 
souvent , au printemps, trop d'inégalités pour 
que la faux puisse glisser sans rien perdre. Il 
convient dotfc toujours de renvoyer cette opé* 
ration du roulage au printemps , en choisis* 
sant le premier moment où l'on peut entrer 
dans le champ, sansjque les animaux y en- 
foncent. < 



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DES A$ SOLE MENS. îj£ 

Le fourrage de la gesse est excellent, soie 
qu'on le fasse consommer en i*çrtv soit qu'otp 
le fasse sécher. Il y a quelquefois un peu de 
de difficulté dans la fenafebft'de la gesse, 
parce que comme cette plante a beaucoup* 
de suc , elle sèche- lentement : je' ne pensé 
pas cependant qiffe cette difficulté soit plu» 
grande que pour le trèfle ; et h gesse foufttôf 
au moins autant de fourrage que celui-ci 
donne de première coupe d$fl$ un terrain 
<jui lui convient. j ; 

Ainsi que sur le trèfle , la luzerne i le sàini 
foin et les vesces de printemps , le gypsct 
fait un excellent effet sur les gesses , et aug» 
mente beaucoup leur fdurrage , dans de cer* 
laines terres* ; mais ce sont Surtout les terres 
légères. Son effet est ordinairement' faible^ 
quelquefois douteux, dans les terres glaises 
froides. D'âpres ma pratique éç mes; observât 
tions , je donnerais pour règle <géméraley.que 
soit qu'il s'agisse de plantes fawsirgeu9es : vi* 
vaces ou de légumineuses annuelles , l'applU 
cation du gypse' est ■• d'autant . plus efficace* 
qua la terre est plus graveleuse , sablonneuse 
ft sèche i et que son effet- est d'autant plrç 

14 



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\ & Traité 

faible,* que le sol Sur lequel on l'emploie 
9C rapproche plus de la glaise hurfiide. 

La chicorée n'est point encore suffisamment 
connue^ sous le rapport de son influence sur 
les récoltes céréales qui lui succèdent ; mais 
fes; expériences qu'on eh a laites en France 
font assez favorables à cette plante ; et le 
cultivateur qui l'acultivée le plus en grand , 
Arthur Young # s'en est très • bien trouvé 
pour les terres argileuses , où elle subsiste 
au moins trois années dans sa vigueur , et 
fournit* un ample pâturage pour les moutons» 
Ellf pivote fort bas $ elle réussit trè&bien aussi 
dans les terres. légères, mais c'est surtout pour 
les terrains. froids et lourds quelle promet de 
de grands avantages , lorsqu'elle sera intrew 
^ulte avec pleine connaissance de ses effets 
dans les assolemens réglés. On lui a reproché 
de repousser çà et là, parmi le blé qui lui 
fuccèdé ; ce n'est pas là un reproche grave : 
quelques; plantes épars^s é qui s'étiolent à 
Voqibre du froment , ne sauraient nuire essen-/ 
ttollement à la récolte de celui-ci \ et si , sans 
bânuire r clIes c doiinaienteQ$uiteunr ïessource» 
de pâturage «suc >te <h<t«»e^ pùçilçs rêpreat 

i i 



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DES ÀSSOLEMEIO. *37 

iraient plus de développement après moisson* 
il n'y aurait que de l'avantage à cette faculté 
de revivre après le labour. 

Le trèfle n'est point ici d'une ressource 
aussi facile , et relativement aussi productive t 
que dans les terres légères. Pour qu'il puisse 
entrer ayee avantage dans un assolement ci* 
terre argileuse , et y servir de préparation 
efficace au froment, il faut que la terre soit 
parfaitement nette, bien égoutée, bien fumée * 
et bien labourée. Lorsque ces conditions sont 
remplies , le trèfle devient très* beau , et le blé 
qui succède Test aussi ; mais un trèfle manqué i 
comme c'est souvent le cas dans les terres 
argileuses , souille le sol de mauvaises plantes» 
et prépare une chétive récolte de froment. 

J'ai dit qu'il fallait qu'une terre argileuse 
tpù Ton met du trèfle fût bien égoutée ; et 
il ne faut pas croire qu'il suffise pour cela 
des soins qu'on donne d'ordinaire aux champs 
argileux , où Ton $ème du froment , c'est-» 
dire , labourer en à-dos , ou sillons; il faut 
encore, pour bien faire , pratiquer des cou- 
lisses qui débarrassent complètement m U 



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*3& T r i t i 

champ des eaux qui séjourneraient air-dessou* 
de la couche végétale , ce qui suppose , au 
reste, que la couche inférieure est de l'argile ; 
c'est le plus souvent le cas; et il est rare que' 
les champs de terre glaise reposent sur une 
couche calcaire, Sablonneuse ou graveleuse. 
Quand cela arrive , cesfc une circonstance 
très-favorable. ^ 

Dam un champ argileux où Ton a semé 
du trèfle , sans avoir , au préalable , égoutç 
la terre p^r des coulisses , on est exposé , 
i°. à ce que les racines pourrissent, si Tau* 
tômne' et l'hiver sont très-humides ; 2°. à ce 
«jue le trèfle se déracine complètement , par 
les gelées et dégels successifs, pendant l'hiver 
et le printemps. J'ai l'expérience de ces deux 
genres d'accidens» 

La luzerne peut réussir dans les terres 
argileuses , pourvu que ses racines ne séjour* 
lient jamais dans l'humidité. Il est encore 
plus important que pour le trèfle, de bien 
égoutter le champ par- des coulisses , poujr 
peu que l'humidité puisse s arrêter au-dessous 
4e la couche remuée , parce que la luzernç 



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DE* ÀS^SOLEHENS. IJÇ 

-devant durer plusieurs années , et exigeant 
des travaux préparatoires plus coûteux que 
le trèfle , la perte serait plus grande , si les 
xacines^pourrissaient pendant l'hiver. 

En général , i\ ne peut pa£ convenir de 
cultiver la luzerne dans les terres argileuses 9 
à moins de faire cette culture à grands frais : 
c'est-à-dire , défoncer le terrain à une grande 
profondeur, Tégoutter par des coulisses , et 
le bien fumer. Il est convenable encore que 
la, pièce soit à portée de la maison , afin 
de faire consommer la luzerne en vert. Ce 
11 est donc pas comme ressource d'une appli- 
cation générale dans les assolemens de terre 
argileuse , qu'il faut considérer la luzerne; 
mais dans certaines positions favorables y et 
dans des pièces d une étendue bornée , la 
luzerne peut être cultivée avec avantage sur 
une terre argileuse , soit par les produits 
qu'elle donne , soit comme éloignant les années 
de jachères , et préparant de beaux froment 
Il y a une observation à faire en faveur des 
terrçs argileuses f pour Ja Ipzerne et le trçfle f 
c'est que lorsque les années sont très-sèches 
et les étés brûlans, c'est dans les sols argi- 



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i4© T a à ï t é * 

lcux que ces deux planter donnent le plus 
en fourrage et en grains. 

Je ne .compte pas le sainfoin parmi les 
plantes fourrageuses qu'on peut employer 
dans les terres argileuses ; non qu'il ne puisse 
y réussir avec les mêmes précautions que 
je viens d'indiquer pour la luzerne , mais 
parce que la graine étant fort chère , la levée 
casuclle » et la mort des jeunes plantes près» 
que certaine dans une glaise froide , si l'au- 
tomne qui suit la semaille est humide , je ne 
conseillerais jamais le choix de cette plante 
pour de tels terrains. 

Les prés gazons méritent: beaucoup d'atteri- 
tion de la part des cultivateurs qui visent à 
supprimer les jachères dans les terrains argi- 
leux. Il faut se souvenir que ces terres -là 
coûtent beaucoup à labourer , et que , toutes 
chotes d'ailleurs égales , on doit préférer 
dans leur exploitation , les productions viva- 
ces , pour n'avoir pas à y toucher souvent. 
Il feut sfe souvenir que toute terre s'amé- 
liore lorsqu'elle porte une plante de pré 
/ qui en prend possession r - d'une manière co*rt- 



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DES As S OLE MENS. 44c 

plette ; que surtout une terre argileuse s'amé- 
liore lorsqu'elle offre un pâturage qui permet 
de la charger de moutons , parce que l'engrais 
de ces animaux est extrêmement favorable 
aux terres froides. 

Cela posé , il paraît bien important dappK- 
jquer aux terrains argileux la tulture des gra- 
mens vivaces , en y associant le parcours 
des moutons, dont l'effet est de faire taller 
Jes plantes. Ce qui ,est surtout essentiel , c'est 
que le terrain se gazon ne bien, que la terre' 
soit complettement couverte de bonne herbe. 
Cela est toujours difficile à obtenir dans les 
glaises stériles ; mais dans de tels terrains , 
.cela serait impossible sans le secours des mou- 
tons. Ces animaux , lorsqu'ils sont en nombre 
suffisant , gazonnent le* terrains plus efficace- 
ment que tous les engrais qu'on peut y répan-* 
dre; parce qu'en même temps qu'ils fument,, 
ils arrêtent sans cesse la disposition que les 
plantes auraient à s'élever , et les forcent par 
conséquent à s'étendre. Je crois. utile de répéter 
sur cela ce que j'ai dit ep parlant du ray- 
£rass. C'est un des préjugé* les plus nuisible* 
# l'agriculture , que celui qu'ox* a cm Fjançc 



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i42 Traité 

sur le tort que les moutons peuvent faire au* 
prairies , en broutant l'herbe trop près du 
collet , ou en arrachant les plantes : si les 
moutons rfégazonnaient les prés , pourquoi 
le meillenr moyen de former le gazon des 
esplanades destinées au mail ou au criquet , 
en Angletterre , serait - il de les charger de 
moutons ? L'on sait que le gazon de ces 
esplanades est serré comme du velours. 

II y a plusieurs gramens vîvaces qui réus- 
sissent dans les terres argileuses , pourvu 
qu'elles soient bien fumées. Les fromentals , 
les bromes , les festuques , préfèrent même 
les terres glaises et fraîches aux terres légères 
et sèches. Les vulpins , les paturins y réus- 
sissent aussi; le ray-grass de même ; et 
enfin il y a deux trèfles vivaces que la nature 
' semble avoir destinés plus- particulièrement 
à ces terres , et qui sont très -utiles dans 
leur mélange avec les graminées , c'est le 
trèfle à fleurs jaunes , et le petit trèfle à fleurs 
blanches. Ce dernier surtout se plaît dans tes 
glaises humides , et ne s'use point , parce 
qu'il se ressème de lui-même chaque année» 
Il convient aux moutons , et n'offre point 



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DES À S SOLE MENS. I4J 

ie danger de faire gonfler les animaux , comme 
Je trèfle à fleurs rouges. 

La. méthode dont je me trouve le mieux, 
tt celle que je recommande comme la moins 
coûteuse , et la plus convenable , c'est de 
semer les graines des graminées vivaces en 
même temps qu'on sème le blé à moitié se- 
mences. Je suppose le champ fumé , et la terre 
bien nette. Il faut avoir soin de semer de 
bonne heure dans la saison: ce qui est très- 
convenable pour les terres argileuses , parce 
que les pluies d'automne peuvent rendre les 
semailles impossibles. \l) 

Une autre attention nécessaire au succès 
des prés qu'on établit , c'est de semer fort 
épais. J'use d une règle qui est sûre et com- 
mode , quant à la quantité de semence de 
fromental , ou d'autres graminées vivaces , à 

( x ) On peut aussi semer les graines de prés , au 
printemps , sur le froment en végétation ; mais en 
supposant la levée égale, dans cette méthode, on 
perd Fégrainement , qui , dans l'usage que je recom- 
mande , a lieu , au profit do pré , av*nt et pendant 
la moisson du blé. 



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V 

144 Trait £ 

répandre sur un sol donné : c'est d'en semé* 
trois fois autant ,. en volurtie et non en poids > 
que Ton sèmerait de blé dans la même étendue 
de terrain : c'est la même yhglt que pour le 
sainfoin. La dépense de cette quantité consi- 
dérable de semence peut retenir ceux qui 
seraient tentés d'établir des prés en terres argi- 
leuses, pour quelques années; mais pour tous 
ceux qui sont en état de faire cette avance f 
elle est toujours extrêmement profitable. La 
terre rend autant , ou plus , en pré qu'elle ne 
rendrait en champ ; elle ne coûte rien à 
labourer , elle ne coûte rien à récolter quand 
on use du pâturage; et d'année en année, sa 
faculté augmente de produire des grains , et 
de soutenir un assolement sans jachère et 
sans engrais , lorsqu'on voudra rentrer dans 
un cours qui admette les récoltes améliorantes 
intercalaires. 

Après ces notions générales sur les pro* 
ductions qui doivent entrer dans les assole- 
mens des terres argileuses, il convient d'indi- 
quer les applications. Je le ferai avec moins 
de confiance que pour h$ terrains d'une 
autre nature. Ici on ne peut pas dire ; toute 

une 



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J 



1)ËS AsSOLBMBNS* I4J 

Une province , tout un pays , suivent avec* 
un avantage soutenu tel ou tel assolement 
depuis un siècle: oh n'a à présente* que des 
exemples partiels, et des succès de quelque* 
années. L'influence de l'agriculture des Ro- 
mains , qui s'était propagée dans toute l'Eu- 
rope , se soutient encore pour les terrains 
argileux > sur la plus grande partie du conti- 
nent. L'Angleterre nous offre presque seule 
des exemples de tentatives heureuses pou* 
fi affranchir de cette routine. Je dirai d'abord * 
.d'après les principes raisonnes , d'après mes 
observations et mon expérience \ quels sont 
les cours que je conseille ; et je rassemblerai 
ensuite ce que je connais de plus instructif 
en faits * dans la culture de l'Angleterre» 

Celui qui exploite tiri gfànd domaine de 
terres argileuses ne doit pas viser à assole* 
tout à-la-fois ses tefrains de manière qu'au- 
cune partie ne demeure éh jàchèfe. Il doic 
commencer par les champs qui sont dans le 
meilleur état, qui ont été le plus soignés soti* 
le rapport des engrais , et où la terre est la 
plus nette : le$ succès qu'il obtiendra dans 

K 



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H6 Traité 

ces pièces privilégiées lui faciliteront les asso- 
îemens pour tout lef reste de sa ferme. 

' Pour peu que la terre soit faible en four- 
rages , établir des prés doit être le premier 
Y*bjet d'un cultivateur de terres argileuses 
iqiii peut feire les avances nécessaires. Con- 
vertir en prés durables une terre dont' le seul 
labourage entraîne de grands frais, c'est déjà 
'faire une économie annuelle bien importante. 
'Cette épargne sur les déboursés se trotive 
'encore plus considérable lorsq'ue les pièces 
que l'on met en prés sont éloignées des bâti- 
tnens de ferme , puisque, non-seulement on 
évite sur les labours et les charriages' d'engrais 
les non-valeurs que les distances multiplient , 
mais encore , si l'on sait joindre dans la même 
,içrmc: la culture des bêtes à laine à celle des 
plantes céréales , on fait récolter sur place, çt 
sans frais , les plantes fourrageuses , et Ton 
trouve la rente des pièces dans le revenu des 
.troupeaux, tout en opérant une amélioration 
çfc.plus en plus sensible sur les terrains. 

Dans les positions même où l'on a du four- 
rage en suffisance , l'augmentation des prés 



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DES ASSOLEMENS. 14/ 

ne peut jantais être à charge, à celui qui la 
fait. Il n'y a point de proverbe agricole d'un 
plus grand sens que celui qui dit : qui a du 
foin a du pain* 11 n'y a jamais trop de four- 
ragé dans- un domaine ; et la consommation 
qu'on en fait sur le fonds , au profit des terre* 
arables , paye toujours magnifiquement l'agri* 
cultcur de ses avances* . 

le dis donc que la mesure préparatoire 
pour l'introduction des bons assolemens dari* 
un domaine argileux, devrait être de trans* 
former en prés-gazona les champs les plu* 
éloignés des bâti mens de ferme , et de.dcStinei? 
tout ou partie de ces nouveaux prés à nourrir 
*t engraisser des troupeaux , parole pâturage* 
Cerft toi grand point de tranquillité , ' pou* 
le cultivateur d *m domaine' de terres glaises # 
que d'avoir resserré son exploitation sur les pié- 
tés les plus voisines des bâtimens > d avoir acquis 
l'avantage d'exploiter avec aisance, de faire 
le$ ouvrages en temps convenable ^ de fumet 
•abondamment ce qui doit l'être , d'être f en un 
mbtij^fi*vfu$saf€tme,i sur Viitgt fermiers 
<le terres ^laisbs v il y em a dix-neuf qui sont 
: ^lv*$ faibte$ f que iedamainCqu iis exploitent* 

K 3 



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I48 ÎKâiîi 

Le choix d'un assolement peut depco^rc > 
jusqu'à un certain point, des Içcalhés y : mai* 
sur-tout il doit dépendre de la qualité pro- 
ductive des terres glaises dbnt il. s'agit. Il y 
â des glaises stériles , :dtes glaises^ fécondes , 
et d'autres qui tiennent le milieu entre ces 
deux extrêmes.^ La disposition plane ou in? 
clinée des champs , la nature de la couche 
inférieure, la présence des eaux souterraines, 
f alliage plus ou moins grand dû la terre cal- 
caire , ou du sable , ou de la marne , là téna- 
cité plus ou moins forte de ces terrain», la 
promptitude plus où moins grande avec, la- 
quelle ils se durcissait au soleil après les 
labours , le climat sous lequel ils sont situés , 
apportent des différences sensibles dans les ré- 
sultats des mêmes: procédés , et doivent faire 
varier les méthodes dassoletneu t. . . . Jv ; 

Je dirai , en général > que le blé etlavoine 
sont les deux grains bhnes qui convienRenjt 
à ces terres. J'en exclus lorge-qui ny doçne 
guères que des récoltes médiocres. Il y. à k9 
parmi les blés , des variété», qui \réô$sjs$ent 
habituellement mieux , dans des' texmns ejt 
èous un climat donnés :x*est; au* eitftivaAetjg 



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D E S ; A*S $ CfcL s ap N S. £4$ 

I réhfoilir.tivtc jugement > rpai« iL faut qu'U 
iiit:égaiid k la facilité sait de la vente > sait de^ 
Tenîploi dç sa graine , . autant qu'à la quantité 
du produit ,:• ; c'est p^r cette raison que les 
blés quoiçi pept appeler de fantaisie , tels que 
les blés ^e, .Sicile , de. Sibérie , et d'autres 
blés ou d'automne ou de printemps dont la 
Vfcnta »?çsr pas très - prompte et très - sûrf » 
ne peuvçntr âtpç que, difficilçfiient admis daps 
une culture > en grand > , lors lacme que . leur 
succès est, probable. Il faut se borner & ksi 
sultjvei cfëflgtfe certains champs pourlesquel^ 
ils, paraisse^ .plus paçtibujiè*e*xjf nt indiqués*, 
ftpand je, parle 4^ f bjé>, je, appose '^ffffo } 
celui .qqi est , de i'twagq Iç plps commun , çt, 
4? 4!épotf)leœjSnt k ;ph^fa,cj}efdans Iç ç^ntofli, 

blé peut revenir plus souvent sans inconvé- 

aisnç^an^les terres argjjeu$és qtjie d*ps les 

terres lég&es. tetîr natojf* fes;>*««^ pljjs pço^ 

pres.au. feléi* et h géh&*&>n x: de!$ g^m**?^ 

«u^ible^ r «'y est ,pa$> aaissi^q^* qu$ sgg 

ks^tctxM l^gèaçs. :Sfcr selfcs -ei ., iUhm.fr 

Wiéti 4w tasiiepa et $& trèfle i avec -.Tcn* 

K 3 



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ijb Traité 

grais énorme qui* résulte soit de la ftunuré 
des turneps , soit de la consommation sur 
place , il faut les soins les plus actifs dans 
la culture de fcette planté et du trèfle , ~poùr 
pouvoir espérer long-temps de belles récoltes 
fie blé, 4e deux ans en deux ans: * 

' Il paraît au contraire; par la belle expé- 
rience du Dde de Grafton que je 5 èk^rai ci- 
après , que l'alternance du blé et dès féve- 
toiles Sarclées , avec fumure légère de trois 
en' trois ans; soutient sans diminution îar 
faculté' de produire , et la parfaite netteté 
d'ûfté glaise froide. On peut dire atlési , - : 'ëm 
j?énéraf , qu'à préparation également bôrihêv 
pnè :! terre argileuse produit! plus de blé tti 
d'un blé plus lourd , qu'une terré Jégèfê | w 
qui tend à rétablir l'équilibre dçs avantages 
çpmpiratifs:dés-d*u^ genres de ^effàitas!/ 1 ' : 



(Après rétablissement des p*é*'~ ^gùébnf 
<Ja*i$ les pièces' écartées* » j-inVitertus je £ro* 
fftéteifé* d'îla ^domâinç argileux^ *- duit 
ÇéF tek-sôi^S ^V^rs te* desséchemttit parfais 
^ léS-cfea^^-ïi^àe'idditpë^ï feéïlfcér ^ 
tgVtiç des fo^^i lir^eiv <t;|>j^forfd^ ^M-4f 



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DES AsSQLE#EjNS. |$| 

former des coulisses partout Qtr ces opérai 
tions sont ; indispensables ,; ou . seulement 
Utiles , au complet dessèchement: il doit obtei 
nir de soti laboureur des attentions raisonné» 
sûr la meilleure direction à donner aux labdursj 
sur la manière de former les billons du à*dos, 
et sur tout ce qui tend à "débarrasser promp- 
tement la terre des eaux, pluviales. Il faoti se 
rappeller que dans les terres glajses, touslêç 
frais de labourage, d'engjraîs et de calturè 
sont perdus* si Ton. ne desséche etn'égontté 
pas; coçnplettement les champs. Il y a.dani 
l'assolement de Mr. Arbuthnot, dont je rendrai 
eomptç ci -après., une excellente leçon .à 
prendre squ? le rapport du desséchemqat!, 
pour tous cçhx qui peuvent feirè les avance? 
nécessaires^ ,::..* ' . '-i ?/-I 

Pans, la manière d asçDlçr , son domaine, 

le cultivateur aura égard aux facilités de 

fécoùlement et de la consommation des 

denrées que sion fonds do j t. produire, En«rès- 

; peçtant,et avant to$t , ïe$ convenances dû 

terrain , et les indications du.çji mat , il réglera 

Ja pj»portiiia^jdèYfe$ n ^)îii.silr ses besoins* ide 

.c<>^o*imât^c»:f3tf>w .aiuiifa^cotf sas .gensv «t 

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r ïja T rai t i 

ses bestiaux t sur la vente probable et lucra- 
I îye de son excédent , de manière que dans 
l'arrangement de ses cours de récoltes , il 
ne se trouve jamais surchargé une lois d'une 
production dont il manquerait une autre 
année» 

<^Four fixer les idées, je ferai des suppo- 
sitions plus précises. J'admets qu'an quart du 
donlaine soit en prés durables. A considérer 
3e*seste pomme uni entier , je suppose que 
Je fermier en destine annuellement un tiers 
au blé , et un sixième à l'avoine : ce sera 
la .moitié des terres arables occupée annuek 
Jen^ent par des grains blancs. L'autre moitié 
«era partagée entre les fé verolles , les gesses , 
les pommes de terre , les choux ,• le colza et 
le trèfle s la distribution et la proportion de 
ctrs : diverses réfebltes seront réglées sur les 
principes qu* j'ai indiqués, 

ht fermier aatfa soin , en général , qti* le 
blé succède auk fèves fumées et éarclé?s , ou 
au trèfle , ou au colza pâturé sur place. H 
aura soin que le trèfle ne soit jamais semé que 
dans iœe ten* parfaitement nçtte, fumée pour 



v 



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f* récolte précédante ; et il sèmera çe^ meime 
trèfle plut&ç avec l'avoine que -sur le -blé ; car 
ci dans les terres légères c'est une meilleure agri- 
culture de semer le trèfle avec l'orge, en ter.ro 
fraîchement remuée que de le semer sur le blé 
qui est depuis cinq mois en terre, on peut le 
dire, à plus forte raison , des terres a*giteu&e$ 
qui sont sujette* à se relier, et à se durcir. , si 
le printemps est sec , tellement fltfe les racines 
du trèfle y pénètrent difficilement Lofsquo 
des convenances décisives engageront le fer- 
mier à semer son trèfle sur te blé eir végé- 
tation , il aura soin de herser avec upe herse 
garnie d'épines immédiatement après ; mais 
j'observe, en passant > que, cela, ne ,pou«- 
vant se faire que taçd dans le printemps , à 
cause de la difficulté *d entrer dans les terres 
glaises après l'hiver, il en résulte Tincon* 
vénient de sfefaet ! fêr ! trèfle tard. 

* 
Les po mu? es de terre seront toujours fumées ; 
elles seront plaint* qua&d cela sera: possible 
dans une terre labourée à là bêche <;> hotées et 
buttées avec soiii , «iràgriculteur préférera de 
leur faire succéder Tavolne plutôtcjue'fe blé. 



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J54 Tuai ri 

Les gesses succéderont au blé et seronft 
consommées en vert , ou eoupées pour four- 
rage avant la maturité. Si l'hiver les tue > oa 
sèmera au printemps des vesces sur un seul 
labour, pour le même usage. 

Les choisi et le colza seront toujours dansf 
les terres les plus fraîches j et bien fumées. 
L'avoine suivra les choux , et le blé suivra 
le colza qui aura été pâturé pendant Tété./ ( i ) 



( i ) Lorsque_Fon a la facilité de marner les terres 
argileuses en marne calcaire , on peut y recueillir de 
très-beaux turneps ; et Iqs lecteurs' qui ont connaissance 
de ce fait, pourraient croire que fai eu tort d'omettre 
la culture .des turneps pour -les terres glaises ; mais 
la difficulté; n'est pas de faireiçr^oîtrç de beaux turneps 
dans les terres glaises , c'eçt jdfj lf s j consommer* Lep 
turneps charriés n'améliorent pas la terre ; ' ils sont 
embarrassans à conserver en hiver ; et les faire man- 

. ger stir place dans dé tefs terrains » est impossible: 
Je crois; ctehc plus sage dp les exclpre totalement 
des tenres'quiaant décidément ir^ireuses : dans, lfcs 

' nuanççs intermédiaires ^Uç'pf 51 venf être Admis *?ep 
plu6 ou moio^d'avanr^gje,, selon Celles se jaçprflf- 
chent plus du caractère des terrains secs et légers* 



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DES ASSOUMENS., i$£ 

r Voici jdonc la variété des assolemens sut 
lesquels on peut choisir d'après les principe* 
que je rappelle, et des indications que je 
donne. 

Assole mens de veux ans* 

I. Fèves fumées et sarclées deux fois , (selon 
que la terre sera en bon état , et seloti 
les ressources de la ferme, on fumera tous 
les deux ans, ou de quatre en quatre ans, 
mais toujours les fèves. ) 

a; Blé. 

Et ainsi alternativement , tarit que^ les récoU 
tes se soutiendront également belles, et 
la terre nette. 

Assolements ns trois ans. 

î. Fèves fumées, 
a. Blé. 
3. Trèfle. 

i. Fèves fumées. 

3. Blé. .r:->/f 

3. Gesses pour fourrages, ^ > 



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15$ T ha î ri 

i. Pommes de terre fumées* / ' 

4. Avoiae. • 

j. Trèfle rompu à la bêche, pendant l'hiver.* 

î. Choux fumés. •• 

2. Avoine. 

3. Trèfle. 

"I. G0I2* famé et pâture. 

2. Blé. ... , • ..; )'..,? • 

3. Trèfle-;* . , . \ r -<* • ^ - 

ASSOLEMENS DB QUATRE ANS. 

T. Gesses fumées et coupées en vert. 
i. Avoine. * ..... 

3. Trèfle •' -"■' '' 

4. Blé. ' : fc -'':/ ' l 

1. Fèves fûrhéés et sarclées deux fois» 

2. Blé. 

3. Trèfle. , - ' : ; - f 

4. Blé. /! 

1. Pommes de terre fumées, 

2. Avoine. ■ .?*V H ^ ' : > i 

3. Trèfle. '. : f v 

4. Blé. .* -•:..:••/. .'■ < V ^ .f 



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DES. A$SPJ,EWEN9. I57 

1. Pomme$ de terre sur un labour à la bèçhe, 

et famées s -" ; A 

2. Blé, 

3. Trèfle. 

4. Blé. •••■•...•... . ; 

1. Choux fumés. ' • 

2. Avoine. 

3. Trèfle. 

4. Blé. 

1. Colza fumé et pâturé. 
z. Blé. 

3. trèfle. 

4. Blé. 

i. Colza fumé et pâturé, 

2. Blé. . . 

3. Fèves fumées, 

4. Blé. 

I; Fèves. 

2. Choux famés. 

3. Fèves. 

4. Blé, 



ViV. 



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15 S Traité 

< 

ASSOLBMBNS DE CINQ ANS. 

X. Gesses pour fourrage. 
2. Pommes de terre fumées* 
g. Avoine. 

4. Trèfle, 

5. Blé. 

1. Fèves fumées. ^ \ 

2. Blé. ^ 

3/Trèfle. .\ . • < 

4. Blé. , 

5. Gesses coupées en vert. 

■' •« 

1. Pommes de terre fumées. 

a. Avoine. '•''•«. i î 

3. Trèfle. 

4. Blé. . 1 : 

5. Gesses pour fourrage. ; 

i. Pommes de tçrre sur un labour à lalrèchf» 
et fumées. " x \ -+ 

2. Bléw 

3. Trèfle. 

4. Blé. 

5. G<$*c* pour fourrage* 



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Ï>ES ASSOLEBENS. .I$9 

i. Choux fumés. 
2. Avoine. 

3- Trèfle. .<•;. ? : 

4. Blé. 
5- Gesses pour fourrage. 



z' 



1. Colza famé et pâturé* 

2. Blé. 

*. Trèfle. 

4. Blé. 

5. Gesses pour fourrage, 

1. Colza fumé et pâturé, 

2. Blé. 

3. Fèves fumées. 

4. Blé. 

5. Gesses pour fourrage 

1. Fèves. 

2. Choux fumés. 

3. Fèves. 

4. Blé. 

5. Gesses pour fourrage*' 



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t6û % Traité 

AsSOLEMENS VB SIX ANS* 

. -** • **> •' .- 

••. -if 
»■• **. 

i. Fèves famées. 5 
2. Blé. 

3- Pommes dé ierre fumées» 

4. Avoine.Mj^ 

5. Trèfle. 

6. Blé. N 

1. Pommes de terre labourées à la bêche et 

fumées. 

2. Blé. 

3. Fèves. 

4- Blé. 

5. Fèves fumées. 

6. Blé. 

I* Choux fumés. 

2. Àvoîne. 

3. Trèfle. 

4. Blé. - %l 
j\ Fèves fumées; 

6- Blé. 

i. Colza 



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DÈS ÀSSOtEMEtfS. tflf 

t. Côka fumé et pâturé. • 

i. Blé. ' • 4*4£fïP<&fr-~. 

S- Fèves. ^^v;^v^ \\ 

4. Blé. /^^vV^ f 

5. Ponlmes de terre fumé 

6. Avoine. 

Les pièces qui ont été mises en pres-ga» 
20ns , peuvent rester telles jusqu'à ce que 
les convenances du domaine * ou une alté- 
ration sensible dans la quantité d'herbe qu'elles 
produisent , avertissent que c'est le moment 
de les rompre. Il importe alors d'adoptet un 
assolement qui prolongé le plus long-tempd 
qu'il est possible* Tirifluence fécdnde du ga^on. 
décomposé. Les expériences d'Àrtbuf Young 
sur les assôlemens, que je citerai ci* après y 
donnent Sur ce point de* leçons de la pîuj 
grande importance. Elles notfs apprennent 
que les fWe$ ôrît , à un degré érittnébf * H 
faculté de Conserver et' de renouvelée 1%-» 
fiueriçe Fertilisante du gazorri' pourri $ et eé$ 
expériences nous démontrent èfh même temp* 
que les pommes de teité né çonvieiirneTÎf pa* 
dans un terrain froid qùï émt ett pré dûp** 
tavànt- Enfin, les faite qui résultent dti* 

L 



■là 



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>6# T raitI 

travail d'Arthur Young, nous apprennent; 
que dans les prés rompus, tant que le gazon 
n'est pas entièrement consumé, l'avoine donne 
plus de profit que le blé. 

Voici donc k genre d'assolement que je 
conseillerais dans les pièces qui auraient été 
quelques années en prés-gazons, et pâturés: 

i. Fèves. 
2. Avoine. 
3 Fèves. 
' 4.. Avoine. 

5. Fèves. 

6. Blé. 

Pour rentrer ensuite dans un des assole- 
j#cns indiqués ci-dessus , et introduire une 
r^lÇjÇ fumée de trois en trois ans, ou de 
quatre en quatre ans, afin de remplacer 1 effet 
fertilisant, du ga$on , lequel effet, lorsque 
le pré aa du^é que cinq à six ans, ne peut 
pas demeurer ^pnsible plus de six années , et 
a- njcme besoin^ d'être renouvelé par les 
fèves» . 



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î> ë s A s s o t ê h è » s: t&j 

On observera que» dans la variété des asscu 
lemens que je propose * je respecte rigoureu* 
sèment les principes dont l'expérience a 
consacré l'utilité. Ainsi , pour assurer autant 
1 qu'il est possible la réussite du trèfle , je le 
sème toujours sur une terre qui a été fumée» 
et parfaitement nettoyée de mauvaises herbes 
Tannée précédente, ou, pour dire comme* 
les Anglais , après une récolte •jachfrt. Dans 
les cours qui rendent la chose possible, je le 
sème de préférence avec l'avoine. 

Toute* les. fois que les fèves entrent danrf 
f assolement, je leur fait succéder le ble. Il n'y 
a que deux exceptions , et je les ai prises dans 
les belles expériences d'Arthur Young , dont 
je rendrai compte ci-après : Tune est de mettre 
des choux fumés après des fèves , pour revenir 
aux fèves, puis au blé : l'autre, c'est de mettre 
l'avoine après les fèves. Dans le premier cas, j'ai 
supposé que la terre, malgré les fèves et leurs 
sarclages, se souillait d'herbe par fçffet d'une* 
Saison pluvieuse : dans "ces cas-là , les choux, 
puis \t% fèves encore avant le blé, sont le 
moyen le plus profitable de nettoyer le champ t 
cela vaut mieux qu'une jachère complettc, à 

L s 



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Çèi * T Va i ri 

d'ailleurs , on jpeut toujours venir. La seconde 
exception a pour trut d'employer, le mieux 
possible ] la force végétative que donne le 
gazon pourri danfc un 1 pre rompu : 1 avoine 
profite mieux de cette force Végétative que 
le blé : les expériences : tTÂrthur Young le 
prouvent encore. • 

A* ces deux exceptions ; près , qui naturel- 
lement doivent être rares sur le domaine , je 
suppose toujours * que les féverolles seront 
suivies du blé, parce que, pour les terres 
glaises , elles sont la récolte améliorante par 
excellence. 

Je ne mets jamais le blé après les pommes 
de terre, que celles-ci n'aient été plantées 
sur un labour à la bêche , ce qui réduit l'ap- 
plication de cet assolement à des pièces peu 
considérables. Dans la culture en grand, je 
préfère de faire toujours succéder l'avoine 
aux pommes de terre. 

"toutes les fois que le trèfle revient, il 
est remplacé par le blé. Ensuivant les règles 
indiquées,' on aura lieu d'espérer de beaux 



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DES ASSOLEME-NS. *6g 

trèfles ;* et le blç réussirajpar conséquent. Ceç 
ordre de succession a encore ceci de parti- 
culièrement avantageux , .que s'il .suryjen^ 
des temps pluvieux, à l'approche dçs sejriail^ 
les du blé , et que. les charrues $e trouvent 
arrêtées dans les terrains qui ont porté des 
fèves, elles peuvent travailler à rompre le§ 
trèfles. La consistance* que le trèfle donne à 
la surface du terrain , fait que hs animaux 
de labour n'y enfoncent pas ; et les jrèBe^ 
ne se rompent jamais mieux qu'après les 
pluies. 

Une fois qu'on s'est bien pénétré des prin- 
cipes sur lesquels leS assolemens de? terres, 
argileuses doivent être fondé?, on peut varier 
infiniment les applications, sans risquer. de 
s'égarer. Mais le cujti.vateur habile doit obr 
çerver avec soin les effets des assolçmenj 
adoptés, sur la fertilité et la propreté du 
terrain. Tous les champs d'une ferme , en 
les supposant du njiême genre çle tççrçs % 
pe se ressemblent p^s. A, soins égaux, l'un 
demeurera net et £ecc>nd ; l ,autre se souillera, 
de mauvaises herbes , et paraîtra s'épuiser. 1\ 
#e .faut qu'une, anuée . extrêmement; .plu- 
"'' ' " L 3 " "*' 



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fc6<> Traité 

vicusc, où les sarclages auront été difficiles 
et peu efficaces , pour qu'un champ demeure 
empoisonné de mauvaises plantes. Dans ces 
cas-là , il ne faut pas hésiter à donner une 
jachère complettc , pour rentrer ensuite dan9 
l'un des assolemens prescrits. C'est une bonne 
économie alors que de sacrifier les frais de 
labours, et une année dé récolte , pour assurer 
la netteté et la fécondité de sa terre , pen- 
dant Une longue suite d'années* 

Il y a quelques productions qui sopt d'une 
convenance locale ou d'une consommation 
facile et 1 commode pour le fermier, et dont 
je n'ai point parlé , quoique je ne les exclue 
pas de ce genre de terrain : tels sont le chanvre 
et le lin , les carottes , les rives , la racine 
de disette , etc. Le chanvre et le lin peuvent 
entrer dans les assolemens des glaises fécon- 
des; mais dans les glaises médiocres ou stériles, 
je ne crois pas ces productions profitables. 
'Les terrains qui leur conviennent par-dessus 
tout, ce sont les luts gras, les terreaux fer- 
tiles, les sols d'alluvions; et dans ces terrains- 
là , les raves peuvent succéder avec avantagé» 
dan* la même année, c<? qui n'est pas po&i 



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DES ÀSSOLEIVî'ENS. 1<J/ 

sibîe dans les glaises froides. Généralement 
parlant,' je ne pense pas que» pour,de$assqt 
lemens en grand, sur les terres, argileuses* 1* 
chanvre et le lin conviennent. Quant ' aux 
terres où ils rendent de grands produit» * 
elles ne sont pas difficiles à assoler : ce sont 
'-les plus fertiles de la France. 

Faits relatifs aux a&solbm&ns db jtbrkes 
argileuses y 'en angleterre. \ 

On trouve dans ks mémoires de la société 
de Bath , une lettre de I\Ir* John Middkton 
sur la culture des terrains argileux > laquelle 
lui a valu un prix de la part de cette sçy 
ciété. Il y rend compte d'un assolement qui 
lui a réussi , savoir : 

i. Cesses fumées pour fourrage» . 

; 2. Avoine. x : r ' 

3- Trèfle. ■-;.;[' 

4 Blé. ; . [_ 

. c< Dans aucun des ouvrages dont j'ai-, con- . 
naissance , dh>it, on n'estime^ les ..vîe^tics. 
d'hiver ce quelles valent Considérées comme: 

L 4 



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*6* Trait* 

fourrage à donner en vert , on les estimerait 
trop bas , <en les comparant aux turneps , 
tfest-à^dire, en les comptant à 30, 40 ou 
j>oshellings facre. On peut les convertir en 
fourrage séché, qui donnera autant que les 
meilleures prairies sur le même espace, et 
dont la qualité sera supérieure. „ 

c< Il y a peu de cultivateurs qui sèment 
des gesses sur un grand espace de terrain ; 
c'est ordinairement un acre ou deux pour 
faire manger en vert aux chevaux, et en 
laisser grener unç partie pour seiae?. IL est 
tare qu'on coupe la récolte pour la convertit 1 
en fourrage sec. n 



cc La méthode que je recommande » c*est 
de semer des gesses sur le quart de toutes 
les terres argileuses- d'un domaine*} de les 
donner en vert à Jetable et à l'écririe aussi 
long- temps que les animaux les cèhsqmenç 
$ans perte, c'est-à-dire, jusqu'à. ce que les 
feuilles jaunissent dans \e bas des tiges, et 
que les gousses sç forment. Qn' coupé alors 
à la faux ce qui reste sur pied» et on 1$ 
fè<?hc W fftiR. Une çççolte ordinaire douas 



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DES ÀSSOLEMENS. 169 

six milliers pesant de fourrage sec, égal en, 
qualité au sainfoin, supérieur à tout autre 
fourrage , et qui vaut une livre sterling par. 
charretée de plus que le meilleur foin de 
pré. „ 

a L'été dernier , j'avais environ dix - huit 
acres de gesses. J'en fis manger six en vert. 
Les douze autres , recueillis en foin me 
donnèrent trente-six charretées que j'estime 
à cinq guinées , en comptant le foin et 
} avoine que ce fourrage me remplaça. Cet* 
hit quinze guinées* par acre , et je crois que 
c'est la seule manière d'estimer ce fourrage 
tout ce qu'il vaut. Je pense qu'il faut estimer 
les récoltes de trèfle sur le même principe. » 

a A mesure que le terrain est débarrassé, 
acre par acre, -il faut le rompre. Après le 
premier labour , il faut herser, puis rclabou» 
rer et herser encore, en ayant soin de recueil* 
Jir les chiendents et autres plantes nuisibles , 
à chaque hersage , pour les brûler. Ces opé- 
rations rendront la terre aussi nette qu'ellç 
J>eut l'être après une jachère complette, ^ ] 



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i?o Traité'- 

cc Avant les pluies d automne * oa disp<v 
sera le terrain en billons. Ceux qui tiennent 
la terre le mieux égoutée pendant l'hiver 
sont les billons de quatre raies de charrue. 
On ouvrira ensuite les raies d'écoulement ; 
et on sèmera au printemps t le plus tôt pos- 
sible , lavoine avec la graine de trèfle. » 

* L'année suivante, op coupera le trèfle 
Une fois ou deux , puis on sèmera dix blé 
soustraies , en le recouvrant d'un coup de 
charrue peu profond. Je conseille encore ici 
les billons de quatre raies de charrue, soit 
trois pieds de large , parce qu'ils maintien- 
dront le terrain très-sec. Avec les : raies d'écou- 
Jemerit nécessaires , on aura une belle récolte 
de blé. » 

"Après la récolte ,. fumez sur le chaume. 
Semez les gesses sur le fumier en septembre , 
et enterrez-les àl? charrue et à raies serrées. r 

c< De cette manière, tous les labours se don- 
nent dans la belle saison» 'et pendant que la 
terre est sèche : c'est un grand avantage , 
car les labours d'hiver pétrissent le terrain» 



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DES ASSOLEMENS. IJi 

et font souvent plus de mal que de bien dans 
les terres glaises. On voit combien ce système 
est calculé pour tenir les terrains nets et 
assurer de belles récoltes. „ 

a J'ai fitat àts dépenses , du produit et des 
profits probables , mais ces détails ne peuvent 
guères être généralement utiles , parte que 
les localités y influent beaucoup. En deux 
mots , Je dirai que, mes dépenses sont de six 
guinées par acre et mes produits de douze. 
J'ai six guinées pour la rente , les impôts , 
les risques , l'intérêt et le profit. ( i ) 



( i ) Les lecteurs observeront de quelle importance 
majeure est le parfait dessèchement de la terre pen- 
dant l'hiver, non-seulement lorsque le blé occupe la 
terre , mais encore lorsque la jachère d'hiver prépare 
lasemaille de l'avoine. Sans les précautions sagement 
indiquées par Fauteur, il serait impossible d'entrer 
dans des champs de terre glaise dès le mois de ven- 
tôse, ou même de germinal pour y semer l'avoine et 
le trèfle. Les gesses périraient presque sûrement pen- 
dant l'automne et l'hiver , si la terre n'était pas par- 
faitement égouttée : j'ai déjà remarqué qu'elles crai- 
gnaient la stagnation des eaux plus encore > s'il est 
possible, gue le froment* 



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172 Traité 

EXEMPZE D'UN ASSOLEMENT DE TROIS ANS y 
EN TBKRES GLAISES, PRATIQUÉ AVEC SEAU- 
COUP DB succès ( tiré des annales <T Arthur 
Young. ) 

cc La plupart des champs , dit l'auteur, 
dans Jesqucls on a pratiqué l'assolement que 
je vais décrire sont d'une terre argileuse repo- 
sant sur l'argile pure : quelques-uns sont 
même de l'argile jusqu'à la surface. Tous 
sont extrêmement humides. 3 , 

• .' r 

* ... t 

CC I1 est difficile de bien faire connaître ira 
terrain par une description verbale ; mais 
cependant, lorsqu'on rassemble les circons- 
tances essentielles, on donne d'une terre 
quelconque une idée assez ei^acte à un cul- 
tivateur pratique. Les champs argileux dont 
il s'agit .sont roides , tenaces , se durcissent et 
se cuisent en quelque sorte , au soleil , s'il 
survient après. la pluie; et leurs mottes de- 
viennent dures comme de la pierre. La sur- 
face est d'un brun noirâtre , et la couche 
inférieure d'un jaune rougeâtre. On peut faire 
des briques avec cette terre * et elle conserve 



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DBS ÀSSOLEMENS. I7J 

toutes les formes qu'on lui donne à la. main. 
Le blé et les fèves y viennent très-bien ; 
l'avoine médiocrement , l'orge mal 5 et les 
prés qu'on essaye d'y établir ne durent que 
tleux ou trois ans. » 

C< U y a d'autres champs d'une terre glaise 
moins argileuse que celle dont je viens de 
parler. La Différence qu'il y a , pour le -sol 
inférieur , c'est qu'il contient un peu de 
sable. Avant les desséchemens dont je vais 
rendre compte , la surface de ces champs 
avait également Pappafence de l'argile pure. 
Elle se durcissait et se pétrissait de même; et 
lorsqu'on cultivait ces terres de la même 
même manière que les champs argileux que 
j'ai décrits d abord , ils étaient encore plus 
stériles. Depuis que ces terres sont bien des* 
séchées , la surface est devenue friable, et 
cette friabilité varie un peu d'un champ à 
l'autre , ce qui rend la culture de quelques- 
uns plus facile. » 

ct Malgré tous les soins» pris pour dessécher 
ces terrains , ils sont quelquefois embarrassans 
à labourer dans les chaleurs; car pour peu 



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174 Tra i ï i 

que la charrue y entre trop tôt gprèsr ht 
pluie , la bande du sillon se lève toute 
entière d'un bout à l'autre , et le soleil le 
durcit comme une pierre. Si l'on ne met 
pas du fumier dans ces terrains là , comme 
qu'on s'y prenne , ils payent à peine les frais 
de culture. Avec du fumier , on peut y 
cultiver tout ce qu'on veut ; mais il n'est 
jamais possible de labourer ces terres à plat» 
Lorsqu'on les laboure en billons, l'on peut 
y avoir des turneps , ifcais non pas les faire 
consommer sur place par les moutons. Ces 
terrains sont presque entièrement dépourvus 
de ;pierres , mais il y a des veines dé sable # 
par lesquelles les eaux font leur chemin , et 
ellçs gâtent souvent les récoltes* n 

? Mr # Arbuthnot a essayé de cultiver ces 
terrains de diverses manières. Il les a fait 
labourer en sillons de quatre » huit , seize , 
et vingt raies , sans être jamais content du 
résultat Enfin il s'est avisé d'une méthode 
suivie en Flandres sur des terres semblables ; 
^et peu-à-peu , il a donné à tous ses champs 
les mêmes courbures. Les grands sillons ou 
segmens ont deux perches de large , et la 



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DES ASSOLEMINS; * I?5 

courbure est telle, que le milieu est environ 
deux pieds et demi plus haut que les raies 
latérales qui le bornent. La coupe du sillon 
représente un segment d un très-grand cercle* 
Dans quelques-uns de ses champs , il a fallu, 
pour donner cette courbure , les trois labours 
de jachère : Dans d'autres , les labours de 
semailles lui ont suffi pour cela. Dans chaque 
raie qui sépare deux segmens , il a pratiqué 
une coulisse qui se dégorge aux extrémités 
du champ : ces coulisses sont en fascines , et 
ont deux pieds à deux pieds et demi de 
profond. „ 

a Chaque grand sillon ou segment , de 
trente- deux, pieds de large , porte deux, 
trois , ou quatre bi lions dont la figure ci- 
après représente la coupe : 



„ 11 paraît nécessaire; que les eaux aient 
un écoulement-facile sut la couche inférieure 
qui est argile pure , et depuis le sommet 



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ï?6 Tuait! 

de Tare jusqu'aux raies latérales ott cduïissesl 
qui les reçoivent. „ ( i ) 

» L assolement de Mf. Arbuthnot est remaf* 
quable , et iflérite beaucoup d'attention i 
parce qu'il est admirablement adapté à son 
terrain et à sa situation* Cet assolement esc 
de trois ans , savoir s 

1 Fève*. 

2 Blé. 
.3 Trèfle. 

"Il faut que les fèves se trouvent tou- 
jours après le trèfle ; et voici pourquoi. „ 

a Dans l'usage ordinaire , il y a un incon- 
vénient graVe à ïa récolte des fèves , c'est 
qu'elle est trop tardive , ef quto manque 
de temps pour préparer convenablement le 



( i ) Les trois raies pu les quatre taies qui se trot*, 
vent sur le segment n'arrêtent point cette transsudè- 
tîoiî des eaux pluviales qui se fait entre la couche 
remuée et l'argile solide , jusque* d^ns les coulisses 
permanentes. 

terrain 



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terrain à recevoir le blé. ( i ) En les semant à U 
fin de décembre j " elles se trouvent prêtes à 
sarcler, pfcndarttki quitizaine sèche que nou* 
fie manquons guèïes d avoir erl février oïl 
inars ; et oh peut alors faire U récolte ert 
juillet où en août* 

u En général , on attend trop long-tempS 
pour coupfeT les fèves : il faudrait toujours 
que cette récolte se fit pendant que la plus 
grande partie des siliques sont encore Vertes 
Les fèves en sont meilleures * et les tiges plus 
tuiles* Mais dans les terrairis argileux * il n'y 
a pas une année sur cinq i où Tort puisse 
semer à la firl de décembre. Il faut soùvérit 
attendre jusqu'en mars $ et il ëii résulte 
une récolte tardive ^ et un blé mal sertie* 
Tout est lié dan$ le Système de Mn Ar* 
buthnot i il faut bien en saisir l'ensemble * 
avant d'en critiquer îe$ détails 

( i ) Cet inconvénient n'existé pas pouf la plupart 
des départemens de ]# France * où la rscoltéest d'un 
Mois au moin$ plus hâtive qu'ail Angleterre* 

k" 



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/ 



j?8 Traité 

,, Mr. Arbuthnot fume toujours les fèves. 
Il les plante à la main , à seize pouces en tout 
sens. Il les tient sarclées avec le plus grand 
soin , tant que les ouvriers peuvent y entrer- 
Dès qu elles sont coupées , on les lie en petites 
javelles , et on les aligne , pour pouvoir tra- 
vailler la terre , tandisque les fèves sèchent ; 
car il leur faut une quinzaine de jours pour 
sécher : cela retarderait trop la scmaille du 
blé, „ 

a. Pour bien sentir l'importance de ce point 
là., il faut réfléchir que la force et la réussite 
du système entier portent sur le succès du 
trèfle ( i ) ; et comme le trèfle revient tous 
les trois ans ( ce qui est bien fréquent) t 
comme on le sème sur le blé en végétation , 
ce qui ne vaut pas de le semer avec une 
graine de printemps , il convient de soigner 
le blé infiniment davantage qu'on ne le ferait 
dans une autre supposition. Voici les opéra- 
tions que la terre subit : „ 



( x ) Voilà le principe sur lequel j'ai appuyé si 
couvent dans le cours de ce mémoire. 



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DES AS S OLE MENS. I?9 

„ i 9 . On fait passer sur la surface du champ 
T'espèce de houe à cheval qu'on appelle 16 
Mm de l'île de Thanet , et qui coupe les 
racines des mauvaises herbes , en même temps 
qu'il débarrasse le chaume , en feitouaût la 
terre à une profondeur de deux à trois 
pouces. On hersé ensuite , pour enleyer toutes 
les mauvaises hérbel On charrie les fèves. Ori 
fait sur le terrain qu'occupaient les javelles * 
la même opération qu on a fait dans les inter- 
valles. Lé champ est ensuite prêt à fecevotf 
la charrue* On ddniie trois labours succes- 
sifs ; ensorte que la terre est au moins aussi 
foiêi\ ameublie que dans les jachères cOiri* 
plettes, telles qu'on les donne ordinairement*,* 

,, L'importance dé seffier de bonne heure 
pour recueillir de même , sera mieux sentie 
quand je dirai qUe les tiges valent entra 
deux et tfois livres stérlirig par^acre* Tan! 
que ce fourrage duré $ le$ chevaux de Mr. 
Arbuthnot ne mangent pas une poignée de» 
foin , c'est-à-diré , jusqu'en avril Ou riiai. Ot s 
ses chevaux travaillent beaucoup f et sont éfl 
très-bon état* h 

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i8o Traité 

Après les fèves , on sème le blé, soit at 
la volée , soit au semoir de Ducket. En 
mars ou avril , on sème quinze à vingt livres 
de graine de trèfle par acre , sur Te blé. Ce 
trèfle se coupe deux fois Tannée suivante. » 

„ Mr. Arbutl^not Se borne au blé et aux 
fèves , parce que ces deux grains réussissent 
extrêmement bien sut son terrain ; l'avoine , 
qu'il a essayée , y manque quelquefois. L'orge 
n'y réussit point. Mais lors même qu'il pour- 
rait avoir des récoltes de quarante bushels 
d'orge ou d avoine par acre , le bI4 et les fèves 
lui donnent des récoltes si supérieures, qu'il 
" ny a pas à hésiter. „ 

„ Les feves donnent de cinq à huit quar- 
ters ( de 40 à 64 bushels ) la moyenne , à 
raison de 30 sh. le quarter serait 9 liv. stet 
2 liv.' st. le fourrage , c'est 11 liv. st. par 
* acre. Le blé donne l'un portant l'autre , 36 
bushels ( 1 ) paf acre, A 40 shelliogs le quafter 
c'est 9 liv. st* ; la paille a 'liv. st., c'est 11 1« 

t~" • '• . "" " ^ - • ' ' "~~ """^ 

( 1 ) C'est au moins douz,e pour un» 



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DES ASSOLEMÉNS. l8f 

st. l'acre. La première coupe du trèfle deux 
charretées par acre, la seconde une charretée 
et demie, à 40 shellipgs. Le pâturage qui suc- 
cède, ioshellings : en tout, 9I1V. st. 10 sh. 
Ces* donc: 



Pour les fèves 
Pour le blé 
Pour le trèfle 


liv. st. 

st. 
st.* 


11 
il 
9. io. 




31. 10. 


Moyenne 


10. 10 s. 



y, Mr. Arbuthnot a eu de beaucoup plus 
fortes récoltes , mais je donné la moyenne. 
Il faut pourtant observer que c'est l'abon- 
dance des fumiers et la fréquence de h fuïhiïre , ; 
qui font produire de si énormes récoltes dans* 
tin tel terrain. • 

35 Comme cet excellent cultivateur n'oc-. 
cupe plus la ferme où il a suivi cet assole- 
ment , il est intéressant de savoir que Mr. 
Qiambers , dont les possessions touchaient à 
celles de Mr. Àrbuthnot , suit le même asso- 
lement depuis plusieurs années, avec un succès 

M ? 



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18a Traité 

soutenu. Cet habile disciple de mon ami, suit 
cette méthode avec une persévérance , et des 
soins qui lui font beaucoup d'honneur. Il 
répand les engrais avec, plus d abondance 
qu'aucun cultivateur que je connaisse , et 
il n'épargné point les frais pour tenir ses 
récoltes nettes. 9> 

Observations êPARrnvR Yovng. 

» Lorsque Mr. Arbuthnot entreprit ce sys- 
tème , je fus d'avis qu'il ne réussirait pas; 
et voici quelles étaient mes raisons. „ 

„ i é . Dans la formation des grands sillons 
de trente-deux pieds , il fallait accumuler , 
dans le centre , une trop grande quantité de 
terre végétale, et entamer , dans les côtés „. 
l'argile pure du sol inférieur.,, 

p .i\ Le trèfle revenant tous les trois ans , 
fjanj une terre où l'on sèpie déjà du trèflç 
depuis un siècle peut-être * le terrain devait 
$ pn lasser , ainsi que cela a été observé dans 
diverses parties du Royaume > par les bops 
Cultivateurs. Cela devait surtoqt arriver, parce . 



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DBS ÂSSOLEMENS. lgj 

que le trèfle se semait sur le blé : ce qui est 
une méthode bien moins bonne, pour en 
assurer la réussite , que de semer avec forgé 
ou favoine. „ 

. » Après avoir fait mes objections à Mr. 
Arbuthnot lorsqu'il projettait cet assolement/ 
j'en ai suivi le progrès avec beaucoup de 
curiosité et d'intérêt ; et je sais revenu de : 
mon opinion.* L'inconvénient d'accumuler ht 
bonne terre au milieu du segment ; Ci et d'en* 
tamer l'argile , est bien réel ; mais il n'est* 
pas aussi grand qu'on pourrait lé croire. A- 
peu-près dans la moitié de ce segment de 39 
pieds , la terre est accumulée ,. mais pas en 
telle quantité que les racines des plantes ne 
puissent profiter des couches inférieures ; et 
comme cette terre végétale est bien dessé- 
chée , son produit esc probablement aussi 
fort que si elle était répandue également sur 
la surface du champ. „ 

„A trois ou quatre pieds des deux côtés, 
des coulisses, il n'y aurait peut-être point 
de récolte , si Ton ne fumait pas. L'œil le 
moias exercé £eut s'appercevoit que dans les 

M4 



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J84 > . Traité 

grands sîHçb?;, fa partie centrale , qui est; 
t>kn :Çgottit,e^ ft çt profonde en bonne terre , . 
donne des récoltes beaucoup plus fortes que 
Jii psoyenne des terrains, A force de fumier , 
OH"r^cliaufi[e. ?:j et; fait produire, le?, bandes qui 
hpndwtita* fiOuliss.es ; mais peuf années , dont, 
foi vu J'eifet ,ï n'ont pas sufft.pour les amener 
9g pç^des parties centrales, des segrpens. (i) 
* 9>.ï)itfl*J& méthode qu'on considère comme 
Î4 |5lu? >pa$yfe { Jes. biUops de, trois pieds à la 
î«aAiene d'E?^x ) .il y a dans l'intervalle d'un 
ItâJoQjjfcj^fre ,'.im espace de six pouces,^ 
qui #e produit pas upe plante : c'est donc la 
^cièmf partie dç , la surface, çju champ qui 
ç^t perdue, A suivre, la même proportion K 
>1 pourrait y £voir environ, cinq pieds et 



<4 • • . 

( l ) Il y a une bonne raison pour qu'elles n*y arnV 
yent jamais, f quahd bien même Fargile mûrie f)ar le 
çoleil , les ïahours et l'engrais , serait convertie en 
terreau :. c'est que le$ eaux pluviales qui ont percé 
la couche retnuée , et qui transsuçkot dépuis 1$ h^ut 
du sçgment , refroidissent $$n$ qessç les. racines ejerç 
plantes <fans le, voisinage des coulisses, pendant la 
saisori çù cette circonstance est la plus fatale aux 

m. 



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DES AsSOLEMENS. 1 85 

demi de perdus à l'endroit des coulisses: or 
la partie absolument perdue a tout au plus 
quatre pieds de large , si Ton peut appeler 
perdu , l'espace consacré à assurer le succès 
du reste du champ , N par le dessèchement 
parfait du terrain, „ 

„ En Essex , où les terres sont très argi* 
leuses et humides , le dessèchement n'est point 
complet toutes les fois que les coulisses sont 
à plus de seize pieds de distance les unes des 
autres. Ici , au moyen de Ja courbure, des 
grands sillons , il y a $2 pieds d'intervalle entre 
une coulisse et l'autre 7 ensorte qu'on gagne 
la moitié des frais des coulisses. Au reste , ce 
qu'on gagne , soit en dépense de dessèche- 
ment, soit en surface de terrain , n'est point 
comparable à l'avantage de dessécher plus 
complètement. Les champs de Mr. Arbuthnot 
sont tous , sans exception , plus parfaitement 
égouttés qu'aucun] champ, de terre égale- 
ment argileuse, que j'ai eu occasion. d ob- 
server dans aucun endroit où l'on laboure 
à plat. 3> 

à On fait encore unç objection* -contre Içs 



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i86 Trait* 

sillons relevés , c est qu'ils empêchent de 
croiser les labours. Je pensais autrefois que 
les labourt croisés étaient nécessaires ; je suis 
revenu de cette opinion : le croisement n'a 
d'autre avantage que de remédier à l'imper- 
fection des labours précédons. Lorsqu'un 
mauvais laboureur a fait un labour inégal , 
quant à la profondeur , il faut croiser pour 
rendre une profondeur uniforme à la couche 
• remuée v mais si la charrue a fait ce qu'elle 
doit toujours faire, c'est-à-dire, renverser la terre 
en piquant à une profondeur uniforme dans 
tout le champ , le labour croisé est inutile. » 

,> Il y a quelques auteurs > tels que Mr. 
Kent, Anderson et Wight , qui ont blâmé 
les hauts sillons ; cependant en Flandres 
tous les champs humides sont disposés de 
cette manière. Dans les comtés de Cambridge , 
de Huntingdon , et ailleurs , on les employé 
de même ; mais on n'a guères le soin de 
les faire droits ; et d'ailleurs on n'y met point 
de coulisses , ce qui fait une différence 
totale..,, 

v Ma seconde objection » qui concernait 



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DES ASSOLEMENS. 187 

la durée du trèfle , n'a point paru fondée 
dans le cours des neuf ans. Les trèfles de Mr. 
y Chambers r qui continue l'assolement , sont 
aussi beaux que la première année. Cela sem- 
blerait prouver que l'effet observé ailleurs sur 
l'affaiblissement du trèfle , par la répétition 
des récoltes , tient à quelque vice de culture ; 
car il paraît qu'une culture parfaite prévient 
cet inconvénient, „ ( 1 ) 

„ Quant à la convenance de l'application 
de cette culture , elle doit dépendre de la 
facilité des débouchés. Le trèfle se vend si 



(1) Il n'est pas douteux qu'on ne puisse combattre, 
à force d'art, les dispositions naturelles de la terre 9 
et l'emporter sur ses répugnances les plus évidentes; 
c'est ainsi que iîon voit réussir d'année en année, dans 
un jardin , la même plante annuelle , sur le même 
sol, à force de fumier , de labours et de sarclages, 
quoique la terre aimât mieux changer de production : 
c'est ainsi encore qu'on voit dans la vallée de GUv 
cester ( Voy. Rural vccmomy of Çlocestershire par 
Marshall ) des blés semés dans çne terre qui en porte? 
tous les ans, et qui viennent assez beaux , parce qu'on 
leur donne deux sarclages k la main, Cela ne change 
rien au principe, ♦ . , 



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Î88 T R 1 T É 

cher dans les environs de Londres , que cet 
assolement y est plus profitable qu'ailleurs. 
Dans quelques parties du Royaume , le prix* 
du trèfle est si bas , que' cet assolement pour- 
rait n'être pas avantageux ( ij. Dans ces par- 
ties , il pourrait convenir d'alterner blé et 
fèves, mais ensuivant exactement les ppéra- 
tions telles qu'elles ont été indiquées. Il y a 
des situations où la paille des grains de prin- 
temps aurait u<i grand prix , $ans qu'on 
puisse s'en procurer : dans ces endroits-Jtà , 



(i) Il est singulier qu'un cultivateur aussi habile 
qu'Arthur Young fasse ce raisonnement. Quand le 
trèfle ne se vend pas à un haut prix , on le trouve 
ce haut prix en faisant consommer le fourrage sur 
la ferme , ainsi qu'Arthur Young le conseille lui-même 
dans tous ses ouvragés; et avec tant de raison. D'ail- 
leurs, quand au lieu de 9 L, 10 shellings sterlings, 
l'année du trèfle n'en rendrait* que cinq , ce serait 
toujours 27 L. sts, sur les trois ans , -c'est-à-dire , la 
rente énorme de 9 L. s te, par acre de produit brut. 
Quel est le pays' de l'Europe où la rente des champs 
est telle ? et cdrameht pèut-on dire que cet assole- 
ment ne serait pas avantageux là où le trèfle ne 5Q 
vendrait pas bien ? « . 



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Des Assolemens. 189 

il pourrait joindre l'avoine à cet assolement 
de terres argileuses ; et la rotation serait , 
alors : 

î Fèves. 

2 Avoin,e« 
' 3 Trèfle. 
4 Blé. . 

EXEMPLE Z>B ASSOLEMENT Ï)E DEUX ANÊ j 
FÈVES ET BLÉ y PAR LE DUC DE GrAFÏON 

( tiré des annales d'Arthur Young. ) 

yy Je suis parvenu ( dit fauteur de l'expé- 
rience écrivant à Arthur Young, en date du 
20 août 1799 , ) à la huitième année d'un asso- 
lement entrepris à votre recommandation* 
C'est le moment, je pense, de vous en rendre 
' compte. 

„ Le but de l'expérience était de savoir si 
nos terres froides des champs ouverts du 
Northampton - Shire pourraient porter tous 
les ans , alternativefaement des fèves et du 
blé , en leur donnant, comme c'est l'usage 
pour ces terrains, une légère fumure de i# 



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19* Traité 

à quinze charretées de fumier par acre , de 
' trois en trois ans. » 

* Pour que l'expérience fût plu| probante t 
je choisis une terre médiocre * un peu argi- 
leuse , et fort inférieure aux meilleurs champs 
communs que nous ayons. Je partageai la 
pièce en deux parties égales ; et après avoir 
fiimé comme je viens de le dire , je semai une 
moitié du champ en blé , et l'autre en fèves. 
Depuis la première année , j'ai continué à 
semer toujours en alternant, c'est-à-di re , en 
mettant successivement le blé où étaient les 
fèves , et les fèves où étaient le blé , sans 
interruption. 5> 

» Je suis fâché de ne pouvoir mettre sous 
vos yeux le calcul exact des produits pour * 
chaque année : malheureusement j'ai égaré 
cette note. Ce que je sais très-bien , c'est que 
la différence des récoltes de ce champ , pendant 
les huit années, avec les récoltes de blé et de 
fèves des autres champs de la ferme , est à 
peine sensible. La troisième année et la 
sixième se trouvant les plus éloignées de la 
fumure ont été les moins bonnes , mais la - 



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DBS As S OLE MENS. ÎQx 

différence na pas été considérable. Les récoltes 
ont été en proportion de l'abondance de 
chaque année, pour les autres champs. Mon 
fermier dit que la partie du champ qui est 
la plus fertile a donné 32 bushels de blé et 
l'autre partie 28 bushels de blé par acre. Il 
croit le terrain en aussi bon état , à présent t 
que lorsque j'ai commencé l'expérience. Je 
pense que la terre a plutôt gagné quelque 
chose ; car le sarclage des fèves , qui a eu 
lieu tous les printemps , a si bien nettoyé 
le champ , que , cette année , malgré l'humi- 
dité de la saison , le blé est très-net. „ 

» Cette expérience ne prouve pas qu'il n'y 
ait aucun cas où une jachère complette ne 
soit pas convenable ; mais j'affirme que dans 
des terrains semblables à celui de l'expérience , 
cette jachère n'est pas nécessaire. „ 

„ Pour établir cet assolement de deux ans 
dans tous les champs ouverts , il faudrait , je 
le sens, examiner d'abord s'il resterait assez 
de parcours pour les moutons : dans les 
fermes des terrains froids du Northamptpn f 
îl y a peu de pâturage pour les troupeaux , 



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î9^" Trait! / 

et cependant on ne peut pas se passer éà 
la ressource du parc , pour fumer les terres* 
II y a beaucoup à dire là-dessus i mais je 
crois qu'on peut affaiblir l'objection » ou là 
détruire tout-à-fait. „ 

„ Je dois faire remarquer une circonstance 
de mon assolement qui mérite attention , c'est 
les récoltes de blé qui succédaient aux fèves 
fumées ont été plus belles que lès récoltes de 
blé fumées;. Je pense que la terreî , se trou- 
vant purgée des mauvaises plantes dont les 
graines avaient été apportées avec le fumier > 
fct ayant néanmoins encore la forcé de pro- 
duire , donnait , par cette raison , des récoltes 
plus abondantes* 

„ Un de iiie$ voisins , en voyant chez 
moi des résultats satisfaisans , a suivi mon 
exemple , avec une légère variante. Il fume 
tous les deux ans i en hiver après le blé . et 
sème ses fèves au printemps , sur sa terre 
fumée. Il na point éprouvé , non plus que 
moi , que les fèves fumées donnassent beau- 
coup en tiges et peu en grain. Nos fermiers: 
le disent, mais cela me paraît im préjugé* 

Observation* 



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DES ASSOLEMENS* t<jj 

Observations <P Arthur Young. 



« r*~ 



: Cest Une des expériences les plus impor- 
tantes qu'il fut possible défaire sur la culture 
de nos provinces du centre. Les résultats eii 
sont applicables à toutes les terres argileuse** 
Les avantages de cet assolement de deux 
ans sont de toute évidence. Le public a une 
grande obligation à l'auteur de cette expé- 
rience ; cest un objet dont j'ai souvent 
occupé mes lecteurs. Voilà un résulat d& 
montré : n'écoutons plus là-dessus les gêna 
à théories. „ 



je Vais présenter Un recueil de faits sur la cul* 
ture d'un fermier de Kent ( province de terres 
argileuses), lequel i pendant neuf années, e* 
sur un espace de ij i acres dé terres labôu* 
râbles , ne s'est pas permis une seule jachèfc * 
et n'a jamais fait revenir deu* ans de suite 
4es grains blancs. Au reste , il paraît qu'il * 
été plutôt conduit par le désir de varier le* 
expériences , que , pat celui de tirée ua 
grand parti de ses terres. Il appelle gain toiK 



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194 Traité 

ce dont la recette dépasse les frais de culture 
y compris l'engrais et pertc> tout ce dont les 
frais excèdent les rentrées.. Les expériences 
commencent en 1791 et finissent en 1799. 
Je tire ce détail çles annales d'Arthur Young* 

H*. I. Champ de 22 acres. 

Assolement. Gain. 

Sterl. Sh. D. 

1 Blé '..•.'. 35 122 

2 Trèfle . \ ...... . 23 2 — 

3 Blé . ; 75 18 6 

4 Pommes de terre .... 109 18 9 

5 Avoine ........ 76 16 

6 Pois et fèves 1 13 — • 

7 Blé N » . 78 35 

8 Trèfle . . . . . . . \ . 21 5 -t- 

9 Blé ....... , . . - 144 19 3 

NV 2- Champ de j& f acr«. 

€ Fèves et orge ( 1 ) .... 56 n 3 
a Fèves et blé ...... 56 9 6 



( 1 ) Quand il' y a deux productions dans le mêniè 
numéro/ cela signifie que l'on a semé deux différent 
grains dans deux partie* du même Champ* . 



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/ , * 

Âssolcmcitt. 'Gaïft* 

Sterl. SB. & 

3 Trèfle et Blé • . . > , • 67 — *...£., 

4 De mêrtie ..•...• $6 i* 6 

5 Fèves et blé ? . . •• 4 * 14e f 4 

6 Pommé» de terre- .• ,-é •* 174 di 3* 

7 Avoine* .....♦.* 84 f ^ 
3 Fèves «•...* .perte < $ i£ — * 
9 Blé *♦.*.-. . * . ; *4f ïf ; 6 

N * 3. Cliamp de 4$ ûcrw* à 

1 FeV&. i ... . . ♦ . 

2 B1& • *«*••• 

3 Trèfle . * < * 29 il t 

4 Blé . « é • * * _ é . . * * 26 56 

5 Pommes de terre • . • . §5 19 â 

N°* 6, Cfowip de iî açre/é 

1 Hôublo'fl, treflè et lniertié; i là ;** 

a Dit* — i-' blé -^- dfté. ■•_« *6 9 V 

3 Carottes 'et choux < «perte 21' i? 4' 

4 v Or£è *ï t * . é' *' , * 4 6<i i — i 

5 Fèves . « é * * * * t 4 36 7 6 

6 Blé .,«....,.< 84 f fi 

7 TifcBe d r . , 4 . ' é 4 . « 29 3 tf 



4 • f -4' 
8 ; •£''•»• 



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tjl .s Tua ni 

Assolumnt. • • • . ***'*• 

i Pommes de .terre . . . % . 50 

alBlé . . « ...... • • • • l6 

^Trèfle ........ ^ • • 1® 

4~Ble • • • »■ :• . • • . • * ,22 

5 Pommes 4e terre .... .57 

6 Avoine . . . ^ * 20 

7 Trèfle . ... ... . • ig 

45*Ble • •••••••*• 53 

9 Pots et fèves . . . . • • • 45 

N # . 8. Champ de 4 | acres. 

1 Luzerne , ♦ • .4 

« De même . : . V . . . . 4 

a De même ....... 1$ 

4jLuzerne et orge . , . . .15 

5 Luzerne et fèves ..... 26 

é 1 Luzerne et blé .... . 8 

7 Luzerne et trèfle . . • . . 29 

8 Pommes de terre et bié. Perte 4 

9 Fèves et turneps 15 



Sb. 


D - 


IO 


% 


15 


I 


IO 




II 




18 


II 


I 




5 




16 


9 


.' Iv 


6 



4 


9 


18 


9 


11 


9 


11 




IO 


6 


15 


a 


•M 


6 


J 




13 


3 


4 


I 



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DES &*»Ol*#iftN$. tfi* 

NV £. .Champ dcP-iy | ferrai 

Assolements' '* Gain. : ; -^"\ 

* * ' : Sterl. Sh. Pi 

I Tûrneps et blé. • • • fcdte 40 15' > A 

a Orge eMarèfle . ; '. *. ; \ " 40 ' 5 ' 8 r " 

3 Fèves et blé •••'.*..* ty ^7"^- 

4"W. . l ". /il . \>*té 16 ï6 ; V' 

5 Orge eVchiéoréfc ; : *."!' °!^' -^ ^ a 

6 Pois et blé / / ♦' / .' •' .' 67 Ï9 °3 d 

7 BJé et pommés de tetre . * . %$- ^b : '• € » 

8 Sainfoin et avoine . \ ". V «9 'tfr 'fc s 

9 Sainfoin • .\ y. •.•.■.' €0 *-*'ijC 

1 Turteps et p"**. de ter -V perttf-lff - t* r %3 
2 -Avoine' ?» .♦.-. .-.•.•.. 49^*5*01% 

3 Poîs . *\ *•„..• . .- a* nr><JBb 

4BI&. v'v *•*•• • *•-.• 219 r^tfc^ v 

5 Chicorée % . •. .. *. *» *. .. * 14 : '.18?(5 a 

6 I^e inertie et -blé .-•..... égu w-elBô 

7 Poitrine* de tetrej • f* • 5- -**? 

8 Avttine \ <• * - •'- i •••*••«•.• 41 :>$- £fc 8 

9 Fêtes. •Ci * ~ - •. .% « % » 15» 1$ CKç 



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'assolement. .,-.«• Gain»- ■ x 

,<j . Stett «t. B-. 

j.Avppe , . ,, . ,. ;rt . 4 '• , « # ••_. r; : , ?, ; ? * • 

«^aigfout. j ; . # , . . . J*rte ; 1,0 /,, ,4 6 

3^14 '.. V; . , Y. V. perte- 3 \xo 9 

4 p G^ç«. ft| . ^//f^. .3 H *„ 

^^offlpci^e terre' , , ^ l f • 4, 7~ "7, 

«ïjPhllpreinIl^orj , t*j ?h>.-*«-~ t îotqaili/î» $ 

« îDç,- anênjft. . «.«.». .*^ofr : .4>/ • 3 . 

5&>erit)çia« .............. j4q . éc.'B- 

4^Ç)eomêa^ ........ ?Q. . 4</13+> 

U 3>çPjpên|a ., .. .« . jéj; .41-î -. 

6 <dPe~»ênpd U'-î« sa »4 ; JriSL 3 

?»-?pifc , ^i ... .. .. .« ■>«<* vB3t'.>frfiiw'^ ; 

S£re$<;s <> « .» perte, jr? en :*/,'£ : 

S>C>r#j .£* ', « * «..««.•. 39. -e:4-' ' ;• 
i 5Î ■ • 



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DES A'SSOLEMËNS. 




*9P 


•N\ 13. 


Cîiamp de 9 titrez. 


, 




Assolement. . 


Gain. 


• 


"* 




Sterî. 


Sch. 


. D. 


I Sainfoin 


. . • perte 3 


16 


6 


3 Dç xnêm£ * . 


6 


11 




» • 


■ 4 *- 



6 



3 De même .; • ,13 * % "T 

4 Avoine et pois . . . perte " 9, " 7 6 

5 Turneps ...... perte 45 12 6. 

6 Avoine iz 9 . 

7 Fèves ,, . . . . . «.perte ^ 4 . rio 

8 Blé . ... .. # . 48 .iSi'-T 

N\ I4 V Champ de. 12 | fl^rç*. 

ï Sainfbia : . . t .. ^ . 'cfïtf s*> &;•*§ "*T 
2 Pai$ et gesses ï ....... , 3f \ j,r 4 

gf } G«sses empois J ^ - : .«T <• 

^.Tutneps _. . . . . ',P erte .33 £ î S, 

5 Orge . . r ...... • :. . . .9f. iL 4 f % 

6. Fèves . 1 .. » . ; ,f ; , ;~ -» ,-j •><£ rI 7 '» 
7. Blé ♦ .. ...... . • . . 66 .14 ^ 

8 Trèfle;. . VV. '.*.': : M , ^<| 
9, Blé ....... t . . .- l9 4 ifc.4, 

N4 



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N*. 15. CAorçp de \i | acre*. 

4ssoUmtnt. , Coin. 

SterU .SU. 9. 

1 Pois et turneps. •..•.♦ 21 — — ' 

« Orge ...... h • • . . 30 19 6 

3 Fèves . ...... Perte — 14 6 

4 Turneps parmi l'orge et les 

fèves . 49 63 

5 Fèves * ....... • 39 26 

6 Blé • v ....... . 59 18 6 

7 Trèfle . ........ 49 ; 2 9 

«Blé . . . 75 

9 Pommes de terre" . • .* •• 29* 10 10 

T J Pommes de terre *•«;•'' 20 

3 J5Ie • #•••*•••«,<•»-• 2 II o 

3 Trèfle * . . 16 8 6 

4 Blé ..... . . , .'V. — 18 — 

$ Safrasin . : ; i . -perte i 11 3 

6 Trèfle et pfentaih . . p\erte '3 9 — * 
4 De même . \ . . . perte 3*5-— 

é Dé même . , ; ; . w ; • 4 '4 — 

y Pe «pême ; ; î ;«'"«;' v 7 & 



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BBS ASSOLEMEHS. *°t 

N\ 17. Champ de 7 cens. 

jfssolcmtnt* Cû ^ 

Suri. 9h. D. 

! Blé ....".*.... • « « 6 

2 Chicorée . /. . . . perte 17 4 — 

3 Chicorée ........ So 4 — 

4 De même ....... 56 l6 *- 

5 De même . > 6 5 — 

6 Chicorée et luzerne ... 15 9 ^ 

7 De même 11 19 6 

S De même • •.•••• 8 4 *-~ 

g D$ même pâturée . . . . 4 " 18 6 

N*. ï8. Champ de 4 | aerts. 

1 Blé ........* . 3 18 a 

a Trèfle j — — 

3 Blé ... 22 

4 Pommes de ttrre »... 43 

5 Avoine ......... 12 

6 Sarrasin ..••••.. 4 

7 Fèves . . I . . . . j- . 5 

8 Blé ... 20 

9 Trèfle ..;...:,; 15 4 — 



19 




12 


s 


I 


3 


Ï2 




w 


9 


— 


6 



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£oi Traite 

'i * * 

' N . 19* Champ de 5' acres* 
Assolement. Gain, 

• • Sterl. Sh. D- 

1 Blé • .; " 7 29 

2 Trèfle ....... \ . 'o o ' o ' 

3/BIé ./.:...... 20 38 

4 Sarrasin ' . 4 ..... . 13 59 

5 Pommes de' terrfc .... 29 54 

6 Avoine . • 8 36 

7 Fèves ... : 11 8 ^ 

H Blé ....... . .• .• 36 8 -. 

9 Trèfle ...... • . ♦ 6 15 -— 

N°. 2c. Cftû/np* <ftf 6 acres. 

j Houblon perte 39 7 , — - 

2 De même perte 264 

jDe r meme . . » . . perte - 54 17 6 

4 De même 39 — 9 

^ Fèves • . • . 8 18 9 

6 Blé r . .." ..*..* ." ." .' .' "41 5 — 

£ Pommes de terre ... . 61 18 6 

5 Avoine • 25 6 6 

9 Fèves . ♦ 34 •• — * 



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As$okmtnt+ x Gain, 

Sterl. Sh, 1*. 

i Blé J . « 20 3 9 

2 Pommes de terre .... 76 17 f -3 

g , Avoine *......• 40— . — - 

4..Fèyes + ...... . • 18 3 .6 

5 Avoine,. 40 11 6 

6 Trèfle ' " . .' .' ..','.. 25 17 6 

7.B1Ç „ . . • . . . . . . 46 ? 

£ Po/proe^e tgrre.,. • • . . 7J 5 6 

a Avoine * <♦ , 5° 9.6 



I^Poi« v et, avoine . . . . • ai , 9 -r 

a'Pcns », perte 47 —7 91 

gJTufneps et orge . ♦ . . . 36 iç , 9 

^Pois e$. fèves 9 6 — ~ 

5 Blc . ' 160 6 — 

éTrèfl* ...,.».,.. 73 : i6 — 

?,Blê,'. ... .' .' /. . V. 114 .9 -~ 

£_Fo|s et turneps % , . perte, 90 14 9 



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«04 T t i i t i 

N # . 26. Champ de 4 $ ocr^ 



Assolement. Gain. 

SterL Sb. 0. 

1 Blé ...... ; . • . 1/ 1 — 

2 Choux ..'."••• perte 16 4 — 

3 Orge .'..-.. . . . / '2} 4 6 

4 Fèves •...'.•/.. * S 3 

5 Blé •....-....'• . ' 22 f 3 3 

6 Trèfle ; V* ../..•' 7 15 — 

7 Blé •.-.".. 28 • i 6 

8 Pois : : 'perte 16 9— • 

9 ^voine . .'.'.•.•.'.*•" "59 13 .-•-»■ 

7$*. 27. Chanip xk'?dcres. , 

1 Orge • . . / * .' / . . 20 i$ 7* 

2 Fèves '.".".•.* 8 12 6 

3 Blé * • •, • • • •"•'•'•', 26 10 "_■■• 

4 Trèfle V . . > / . / . • •' 7 3 6 

5 Blé . • . / . . / / . •' if g 10 

6 Pommés de terré • . . V * 33 14 4 

7 Orge .;......* / 16 15 3 

8 Pois ..'.../ .* p erte 1 5 ' ^ 

9 Orge et eftoux ♦ • ,' / / *« T°3 C 



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DES ASSOLEMENS. *©£ 

,N°. 28. Champ de 9 $ aerw. 



dssckmcnU 



Gain. 

Sterl. 



^. 



21 
20 



.29 
. 4 



Sh. p. 



4 
9 



î Sainfoin .♦.*.. perte ^ ij 9 

2 De même . • 

3 De même • . 

4 De même .. . 

5 De même • . 
6- De même • . 
f Fois . . • • « 
S Turneps et chou* 
9. Avoine . ...... 



16 19 
9 7 



3 
18 



perte 55 13 
• .. 100 . 1 



N°» 29. Champ de 29 l acres. 

I Sainfoin. . .. .. .. .. .. ♦ • i» 10 

% .De même ....... 16 10 

3 De fliême ....... 95 18 

4 De même ., .. 1, .. .. ^ .. .40 4 

5 Pois .......... j 38 15 

6 Fèves et turneps . . perte 7 18 

7 Orge ........... 141 18 

S Fèves . . ..... .perte 58 14 

9 Blé . . , . ... ........ .. I91. 16 



6 
6 
6 
6 
6 
6 
6 



4 
9 



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Assolements ' v &z*rc 

î Pois +••;•»»'• perte * t r 

-à Blé . * * . . . * . perte I f 

3 Trèfle , ♦ *- . • ; .- ,6 

4»' Blé* * ■* * **' + + * + * %& 

$ Pots *••*»• ^ «perte 2t 

& Orge . * ♦ v .• *• *• .- *- '4f 

jrFèws *• * .- + » • ^ •• • ' * 4 

8' Blé" ♦ * ♦ *■ m • #•#•♦ 2% ' 

cpSaififoir* * •• v ♦« ♦• ♦- .- * Il 

NT. Ju GhûAp K dt%~\âcref. 



î À^tofine ; . •- ♦• ♦« •• ♦* *• *• «** r$ -2 

« Fèves .....♦.*. 6 6 *c^ 

5 Orge ♦ *.-..••.. 2 ié ; V 4 

4 Saihfoiifr' ♦ •• «» •* ♦* / •• *• - 5 'g -& 

5 De même .* * •' . *• •* . 6 *r# } 6~- 

6 De même • ♦.•••'. g- 10- '— ** 

7 De mêàie #• •* ** ♦• / / m - ? t '-* 

8 De mêitae •••*•■• . *• « '6 l% ; 

9 De* même .*••.*••.* < . 6 iar *• - 



Sh. 


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DES As S OLE M EN S. Oojt 

N*. 32. Champ de 9 aercs^ 

Assolement. - , n Gain. 

Stcrl. ' S1l »* 

1 'B!é 30 13 6 

2 Sainfoin • *•••.••• 6 76 

3 De même ...•;.. 44 i<) 6 

4. De. même . .\ 33 19 6 

5. De mêmç ,. , 26 15 6 

6. Pe même .. % . 27 76 

7 De même • ••,,•••» 8 — 6 

& Avoine ............. 14 8 9 

9. Pois • 4) .•..., . • perte 31 13 6 

N*. 33. Champ de 6 acres. 

1 Pois perte 5 19 % 

2 Blé ♦ . . • ^ . . . perte 8 113 

3 Sainfoin . ....... 11 il 6 

4 De même .*,..... 16 18 ^ 

5 De même . 15 15 — 

6 De même • •»•••• 19 •— — • 

7 De même ....... 12 u « 

8 De même * 418*-* 

9 Po» ...».•..., 16 18 — 



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tog Traité 



N # . 34» Champ de j acni* 



Assolement* Gain. 

SterJ. Sb. Jh 

i Avoine ........ 6 53 



1 



^ Fèves et blé . . ,* • • 17 13 1 

4 Sainfoin . . 3 î 6 

5 De même ....... 6 16 6 

6 De mêrtfe 8 36 

.7 De même 6 17 — 

S De même . . S 7 «— 

9 De même ....... f 7 — 

N°- 35. Cfca/np de 7 f ûcr«. - 

î Fèves . perte 5 16 1* 

a Blé 18 5 3 

3 Trèfle 16 26 

4 Blé .......... 51 1 — 

5 Ffeves \ . . . 9 5 — 

« Blé 37 — 9 

7 Turneps • perte 36 3 6 

8 Orge 40 8— • 

9 Fèves ..... % . . ^ 22 19 6 



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DES ÀSSOLEMiNS. «Ojf 

N°. 36. Champ de 285 ûcw. 

Assokimntm Gain* 

Sterî. Sh. D. 

i Trèfle • • 5 15 6 

2 Blé * . 68 13 — * 

3 Pommes de terre . . . . îùz 96 

4 Avoine •. 119 ij X 

5 Pois, i ..... . perte — rj 6 

6 Blé, orge et pommes de terre 161 11 1 

7 Avoine et Fèves .... 14 14 -^ 

8 Turneps et fèves . .perte 16 n — • 

9 Blé . . . 85 19 — 

N ft 37. Champ de 6 acres* 

1 Trèfle et luzerne . . , . 6 16 — 4 

2 Blé et luzerne 17 17 6 

3 Sarrasin et luzerne . . '.. 16 3 6 

4 Pois et luzerne . • . . , 9 4 6 

5 fois et orge ••'..•• 17—6 

6 Pois et pimprenelle ... 13 12 6 

7 Pimprenelle et p me *. de terre 23 9 — ** 

8 Blé . \ 30 12 — 

9 Trèfl* .' . • . ..... 3 ifr —• 

g 



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feïô Traité 

•N*. 38. Champ de 16 acres \ 

Assolement. Gain. 

Sterl. bh: &. 

i^Blé . V . .. 15 1 -r 

•2 Panâmes de terre .... Xij 8 7 

3 Avoine ; ^ 57 6 6 

4 Trèfle . ........ 16 8 — 

5 Blé 84 17 6 

6 Sainfoin 51 4 — 

•7 De même 55 19 —r 

*8 De même 43 8 — 

r 9 Pois ......*... 48 18 — r 

N°. 39. CAajnp <fe 3 | acres. 

~l Blé ......... . *I2 8 9 

i Pois et blé . . . . perte 1 12 8 
3) 

4 Trèfle • 8 12 3 

5f Blé .... , 15 9 g 

6 Chicorée , , 4 4 6 

*7 Blé .... . 6 19 

^8 Pommes de terre et chicorée. 15 7 — 

*"9 Avoine 17 16 6 



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DES Àssolemens. .art 

C'est grand dommage que l'auteur de ces 
expériences , qui s'est montré capable de beau* 
coup d'exactitude et de persévérance , naît 
pas fait connaître , avec quelque détail , 
les circonstances de chaque pièce de champs 
soumise à ces divers assolemens. Il faudrait 
savoir, i\ quelle est précisément h nature 
de la terre , dans sa vraie nuance ^ car ce 
n'est point assez de savoir que les terres de 
cette ferme sont, argileuses, il serait à désirer 
qu'on sût jusqu'à quel point elles retiennent 
les eaux, et sur tout quelle est la nature 
du sol inférieur. a°. 11 serait utile de savoir* 
pour chaque champ , ce qu'on a fait pour le 
le dessécher , de quelle manière on le laboure » 
la fréquence des labours , l'abondance et le 
genre des engrais , et la fréquence des fumures» 
3°. Il faudrait savoir en quel état» quant à la ' 
force productive , était chaque champ en com- 
mençant iç cours des récoltes ; quelle culture 
avait précédé ; dans quel états quant à la net- 
teté de la (erre, chaque champ se trouvait après 
une récolté améliorante ou épuisante ; et enfin 
da,ns quel état les champs étaient en 1800, a 
la fin de ces neuf ans sans aucun repos. 4°, Il 
secait utils de savoir sur quel plan l'auteur a 

O % 



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a* 2 T A A I T & 

établi ses âssolemens. Il semble qu'il ait plu- 
tôt visé à varier ses expériences de diffé- 
rentes manières, qu'a obtenir un profit con- 
sidérable. 5 . Il faudrait savoir comment il éta- 
blit ses comptes de dépenses et de recettes , 
comment il estime ses labours et ses cultures , 
ce que coûtent les grains et les fourrages f 
comment il estime ce qu'il consomme dans 
sa ferme , ce que les pommes de terre se ven- 
dent dans l'endroit où il exploite ; enfin il 
faudrait savoir si les engrais sont toujours 
comptés à la charge de l'année seulement, 
pu bien si une partie est imputée à la récolte 
suivante. 6°. Il faudrait savoir si l'année a 
été sèche ou humide ,. si les labours et les 
sarclages ont pu se faire convenablement , et 
en quel nombre ils ont eu lieu. Tout cela 
aiderait à faire comprendre pourquoi telle ou 
telle année , telle ou telle production , donne 
du profit ou de la pertç , quand l'analogie 
indiquerait le contraire. 

Malgré ces omissions essentielles', ces 
expériences présentent une masse de faits 
importons : essayons de les faire ressortir. 

„ ï°. Les pommes de terre donnent un 



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DES ASSOLEMENS. Slg 

grand bénéfice dans cette ferme , apparem* 
nrent parce quelle est située de manière h ce 
que l'écoulement en soit facile et avantageux. 

2°. Les pois donnent presque toujours» de 
la perte ; et le cultivateur semble occupé 
de bien constater que c'est une récolte rui- 
neuse, car on le voit rompre des sainfoins 
et de la pimprenelle eu plein rapport , pour 
semer des pois, malgré l'expérience répétée 
de /leur non réussite. 

*3°. Il paraît beaucoup plus avantageux dç 
faire succéder aux pommes de terre l'avoine 
ou l'orge ( quoique le genre de terrain ne 
convienne pas à celle-ci ) que le blé. V ' 

4°. Les assolemens qui réussissent le mieux 
sont les suivans : trèfle , ;bJé >: . pommes de 
terre, avoine. -— fèves, blé» trèfle, blé* — * 

[ l ■ 

En général , le blé est beau après les fèves \ 

et on voit que la chicorée , la pimprenelle 

et le sainfoin font fort bien dans ces assole* 

mens , ce qui doit faire conjecturer que. le 

o 3 



«14 Traité 

«ol inférieur est crayeux ou léger , ou du 

moins perrtféable aux eaux et aux racines 

pivotantes» 

Quoique ces rotations semblent , ainsi que 
je lai dit * avoir été combinées pour mul- 
tiplier lçs essais , et non pour obtenir un 
profit considérable , cependant le résultat 
moyen de cette agriculture , où Ton ne laisse 
rien en jachère » est extrêmement satisfaisant 
Si Ton déduit de la somme totale de l'excé- 
dent des rentrées sur les déboursés , la somme 
totale du déficit pris sur les 351 acres , et 
les neuf années , 'on trouve la somme de 
JSoi 1 \. st, 3 s. 1 d. , qui divisée par 9 , donné 
pour le produit moyen annuel de 351 acres 
890 1. st. 3 s. 9 d. , c'est-à-dire , a 1. st. i 1 s. 
*j>ar acre de champs labourables. 

En consultant le Six montks wvr d'Àrtëùrr 
Ybcrng, pour se faire uàe ïdée de fa rente 
moyenne des fermets en 1770, sur un espace 
de soixante - dix mille acres, pris principale^ 
jmènt'daps les provinces de terres argileuses » 
floiii trduVcftïs y n Vqtie'Fétendtte desiprcs -dass 
& îfco^eîiiiÊ dê§ fermeièbsçrvéesj est çgaîe à 



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DES ÀSSOLËMEtfS. * 4i$ 

celle des champs , et que par conséquent pour 
la ferme dont ri s'agit , nous pouvons supposer 
à-pett-près $50 acres de prés ou pâturages, soit 
700 acres détendue totale; 2 9 . nous voyons que 
là moyenne du prix de ferme sur les 70^009 
acres observés, est de 9 shel. 3 d. par acre ; j°. 
que si nous prêtions la moyenne du prix de 
ferme sur les domaines d'environ 700 acres , il 
est à-peu-près de 10 shel. l'acre» 

En supposant que lé fermier tire communé- 
ment de la terre, en produit brut, trois fois la 
rente cju'il donne àtt propriétaire (et cette sup- 
position ne s'éloigne pas du vrai * en thèse gé- 
nérale) ce serait de 28 à 30 shel. l'acre que les 
fermes rendraient communément, ett produit 
brut. JVlais si Ton compte séparément ce que, 
dans l'agriculture des jachères , les champs dé 
terre argileuse rendent, par comparaison aufc 
prés ou pâturages, on verra qu'à égal nombre 
d'acres dans chaque ferme, les prés rendent 
beaucoup plus que les champs. Cependant ici 
il n'est question que de champs , et au lieu de 
29 sh. de produit brut par acre , nous en avons 
5 1 de produit net ; ( 1 ) ce qui revient à environ 

1 («1 ) Il faut observer que, dans le calcul du fermier 
de Kent, les frais de culture sont prélevés. En suppo. 
*ant ces fais de culture à la moitié du produit brut, 

*0 4 



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ai6" Traité 

41 francs de France de produit net annuel pout 
chaque espace de terrain où 1 on sème 5 myrià* 
grammes de froment (un quintal). Que Ton 
compare ce résultat avec celui du calcul que 
j'ai fait en traitant de la jachère-morte à six la- 
bours ; qu'on n oublie pas que j'ai fait ce calcul 
des frais sur la moyenne des terrains de 1? 
France» c'est-à-dire , légers comme argileux , au 
lieu qu'ici il s'agit de terres argileuses ; et qu'enfin 
Ton veuille bien observer que les assolemens 
de l'expérience de Kent sont évidemment sus* 
ceptibles d'être mieux réglés, quant au profit* 

Expériences <$ A&tuvr Young. 

Je vais tirer des numéros 132 et 133 de* 
Annales d'Arthur Young, l'extrait d'une belle 
expérience de six années sur 36 assolemens 
différens dans un mauvais prés rompu qui 
était affermé 15 shel. l'acre , quand hs asso- 
lemeris furent entrepris. Le terrain est une 
terre végétale un peu sablonneuse, mais froide. 
Elle était naturellement humide, et avait été 
desséchée par des coulisses. Le sol inférieur 
est une glaise marneuse. 

et le prix de ferme à un tiers de ce même produit f 
il en résulterait que ce fermier peut donner au pro- 
priétaire le prix énorme de 54 shellinjgs l'acre, moyen- 
nant l'exclusion dès jachères. 



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DES "A$ SOLIMENS. 21/ 

Les récoltes ont toujours été recueillies et 
battues séparément , pour éviter toute cou- 
fusion. Voici les prix auxquels les productions 
sont estimées : Les turneps , tout charriés , 
4 shel. la tonne ( à-peu-près 20 quintaux ;) les 
choux 5 shel. ; le blé 5 shel. le bushel ; 
l'orge 2 shel. 6 d. ; les fèves 3 shel. ; les 
pommes de terre 6 pence k bushel ; et 
l'avoine 2 shel. "3 p. Tout est rapporté au 
produit brut de l'acre, et sans dédncâon des 
frais. 

N\ I. 

Sterk Sh- IM 

1. Fèves. »... 25 bushels. . . 4 5— 

2. Turneps. . . 8 tonnes 6 q x . 1 13 — 

3. Blé. ..... 21 bushels. . . 5 15 — 

4. Pom* de terre 

fumées. . 134 bushels . . 5 17 — 

5. Fçves . . . , 24 bushels . . 4 2 . — 

6. Blé ...... 27 bushels ... 7 5 -r- 

» L. St s . . . 28 17 — 

Soit 4 L. st*. 16 sh. par acre aumiellemept. 

L'auteur observa que Içs produits de cet 
assolement ne sont pas considérables pour 
u&e terre neuve ; que hs turneps ne paje- 



jitizedby G00gle 



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3j8 .Traité 

raient pas leurs frais de culture , à ce taux , 
et qu'en imputant aux pommes de terres le 
fumier qu'il y a mis , leur année donnerait 
5 1. st. de perte ( i ) par acre. 

N\ I I. 



' 


Sterl. Sh. D. 


i Fèves. * . 


24 bushels. .429 


2 Choux • • 


• 6| tonnes . . 1 u 6 


3 Blé, . . . 


f , 21 bushels. . 5 15 — 


4 Choux. « • 


7 tonnes . • 1 15— 


5 Fèves. . .' 


29 bushels. . 5 3 — 


6 Blé . • . . 


27 bushels. . 76 — • 



L. st*. 



*5 13 3 



Soit 4 1. st*. 5 sh. 6 d. par acre. 

Cet assolement donne plus de profit * 
parce qu'il n'y a point de frais de fumure. La 
terre s'est améliorée pendant les six ans j à 
çn juger par la dernière récoke de blé. 



( x ) Il faut dire , en général , sur les récoltes de 
pommes de terre dont il esc question dans ces expé- 
riences, que le prix de 6 pences le bushel ( l-peu-prèa 
un franc les cinq myti^graromes ( le qpintal) est excès* 
çivement bas, .?. 



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DBS ASSOLEMENS. SI9 

N*. I I J, 

Sterl. Sh. D. 

ï Fèves. . • „ 25 bushels . . 459 
2 Pom. de terre. 150 bushels. • 3 15 — 
j Blé . . . ; . 18 I bushels .526 

4 Choux . . • • 5 f tonnes . . 176 

5 Fèves. ♦ . . 39 bushels. . 4 17 — 

6 Blé, • * * -» 25 bushels . • 6 15 — 



L. st*. , ♦ ♦ 36 3 9 
Soit 4 1. st. 7 sh. 1 d. par acre, 

tes pommes de terre notant point fumées f 
ont peu rendu , et le blé qui les suit est misé- 
rable. En terre froide les pommes de terre 
ne doivent pas être cultivées sans fumier: 
en terre sèche , elles rendent bien sur un 
gazon rompu. La supériorité de la récolte de 
blé à la sixième année , sur celle de la troi- 
sième , est remarquable , et fait bien l'éloge 
des fèves , car il n'y a point de fumure dans 
tout l'assolement;. 

N°. I V. 

1 Fèves. . ^ • 25 bushels. .459 

2 Fèves. , . . 34 bushels. . 5 12 — 

3 Plé f * ♦ . , 19 1 bushels. 5 7. 6 



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220 

4 Choux. • 

5 Fèves . . 

6 Blé . . . 



T R A I T é 

6 £ ..tonnes. 
yi bushels. 
25 buehels. 



Soit 4 1. st g . 16 sh. par acre. 



Sterl. Sh. 0. 
I 12 6 

5 6- 

6 15 — 

28 x& 9 



On voit par les cinquième et sixième 
années , que les fèves ont maintenu toute la 
fertilité du sol , en qualité de vieux pré. Il 
faut comparer ces deux dernières années , 
avec les deux dernières du N° 1er. qui sont 
aussi' fèves et blé. Ces deux années réunies , 
dans le N*. 1er. , ne font que 51 bushels, et 
dans le N°. 4 elles font 57 bushels : cepen- 
dant il y a une fumure dans f assolement 
N°. 1er. , et point dans le N°. 4» 





N tf . V. 




I Fèves. . . 


2.6 bushels . • 


48- 


.2 Orge . . • 


26 bushels • , 


5 10 7 


S Blé. . . . 


18 bushels. • 


5" 


4 Orge . . . 


16 bushels v . 


2 if 5 


5 Fèves. . . 


16 bushels. . 


2 18 — 


6 Blé..,. . ? 


; 1 5 bushels . . . 
L. st*. . *\' 


4 5 — 




24 13 ~ 


Soit 4 1. st° 


. 2, d. par acre. 





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DES ASSOLEMÊKS. 221 

Voilà un exemple de l'épuisement produit 
par les grains blancs , lorsqu'ils se succèdent 
sans interruption. Les trois premières récoltes 
sont passables , à cause de l'influence du 
gazon ; mais si l'on additionne les produits 
des trois dernières , leur somme est inférieure 
de 5 1. st. à la somme des trois premières. 
Or , avec un bon assolement, les produits 
augmentent au lieu de diminuer , donc la 
différence est énorme en définitif. L*acre aurait 
été cher à n shel. de ferme à la septième 
année,. tandis qu'il en valait quinze en com- 
mençant l'assolement. 

N\ V I. 

Sterl. Sh. D. 

i Fèves. ... 27 bnshels. .455 

2 Blé 2j- bushels, ♦ 65 — 

3 Blé 14 biishels. .. 4 — 

4 Blé . . . . , 16 bushels . • 526 

5 Fèves. . • . 15 bushels. . 2 15 — 

6 Blé 12 bushels. . 3 10 — 

L* st*. ... 25 îjr n 
Soit 4 1. st g . 6 sh. 3 d par acre. 

Mêmes résultats des récoltes répétées de 
grains blancs. Les fèves de la cinquième année 



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zzz Traité 

ne rendent pas de quoi couvrir les frais, dt 
sarclage ; et le blé de la sixième année est 
détestable: la terre est trop épuisée et trop 
sale , après la quatrième récolte , pour qu'une 
récolte de fève puisse la remettre» 

N\ VII, 

Sterl. Sh. B. 

i Fèves. . .. .' 24 bushels. . 42 — 

2 Turneps . * 4 tonnes , • — • - 16 — - 

3 Fèves. . . . 42 bushels. . 6 16 — ' 

4 Pom. de terre 

fumées . . . 234 bushels . . 5 17 *— 

5 Fèves* ... 24 busbels. . 4 '2 — * 

6 Blé 28 bushels. . 7 10 — 

L. st*. . . . 29 3* — 
Soit 4 1. st ff , 17 sh. 2 d. par acre. 

Il n'y a eu qu'une seule récolte de grains 
blancs , et cependant le résultat s'élève très* 
haut , en produit pécuniaire , et le terrain 
demeure parfaitement net. 





N°. VII I. 




1 Fèves. • 


. . 25 bushels. . 


4 S 


2 Choux, . 


. r 6 tonnes . * 


1 10 



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DES ASSOLEMENS. X%$ 

Steci. Sh. Du 

% Fèves. . . . 40 bushels. . 6 10 — 

4 Choux. . ., . 6 | tonnes . 1126 

5 Fèves. . * . 34 bushels. . 5 12 * — 

6 Blé 30 bushels. . g — -X- 

L. st*. ... 27 9 6 
Soit 4 1. st*. 2 1 sh. f d. par acre. 

Quoiqu'il n'y ait encore ici qu'une récolte 
de grains blancs sur Les six ans , l'assole- 
ment est profitable , et laisse le terrain net 
comme un jardin. 

N*. IX. 

' I Fèves .... 24 bushels. .42 — 
i Pom. de terre. 147 bii&hels. • 3 13 — 

3 Fèves. ... 1% bushels. . 5 6 ~ 

4 Choux ... 6 \ tonnes . 1 12 6 

5 Fèves. • . . 34 bushels, . 5 u — 
é Blé. . . . . 39 bushels. . 7 15 -»- 

L. st*. . . . 2$ — 6 
Soit 4 1. st*. 4 sh. 6 d. par acre. 

Même avantage que dans le précédent N°, 
quoiqu'il n'y ait également qu'une récolte de 
grains blancs. Les pommes de terre rendent 



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254 Traité 

le profit pécuniaire moindre f à cause tïu bas 

prix où elles sont estimées , et des frais de 

culture quelles exigent. • 

* 

Stetl. Sh. fl. 

i Fèves. • . . 24 bushels. . 42 — 

2 Fèves. . . •*"" 32 bushels. . 56 — 

$ Fèves. . . . 40 bushpls. • 64.-— 

4 Choux . • • 8 | tonnes. . z 2 6 

5 Fèves* ... 3* bushels. . 56— 

6 Blé. •- ... 33 bushels . . 8 15 — • 

L. st* ... 31 15 6 

Soit 5 1. st ç . 5 sh. 11 d. par acre. 

Il est bien remarquable , qu en se succé- 
dant, les fèves s'améliorent d'a»née en année» 
Les choux sont beaux. La quatrième récolte 
de fèves est encore très -belle; et le blé 
donne onze pour un. Quelle belle expérienee 
en faveur des fèves ! quelle comparaison avec 
Us assolemens où les grains blancs se répètent ! 
Il serait difficile de mieux prouver par les 
faits que le cultivateur doit, pour son propre 
profit y ménager beaucoup les terres nouvelles. 

'' N\ XL 



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[DSS ASSOLEMENS, 

W. X I. 



%2$ 

Sterl. $h. D. 
4 a. S 



7 * 

6 — 



5 

5 

5 9 — 

6 15 — 

34—3 



I Fèves. . . . 24 bushels. • 

% Orge. . . . 39 bushels . . 

3 Fèves. . * . 32 bushels. . 

4 Orge . . . • 44 blishels . . 

5 Fèves. ... 33 bushels. . 

6 Blé. . ... 25 bushels. • 

l. st g . . . . r 

Soit 5 1. s^. 13 sh. 4 d. par acre. 

Très-bon assolement , et qui donne un 
grand profit : cependant par comparaison avec 
le précédent , il y a épuisement, car ici Ict 
blé de la sixième année ne rend pas g | 
pour un, au lieu de onze. 

N\ XII. 

24 bushels . ^ 



ù 



1 Fèves . 

2 Blé . . ' 

3 : Fèves '■.. 

4 Blé ... 

5 Fèves . 

6 Blé . » 



22; 
*'l* 26 



*•> i. 



27ï«-r 
24 — 
24 -**" 



L. st*. . 
1 Soit 5 1. st«. N 9 sh. «. d. par acre. 



4 
6 

4 
7 
4 

6 IO rfî» 
32 I4.5 



2 .-- 

2 — « 



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t2& .Trait! 

^Excellent assoleifleçt. Sans addition, d'aucui* 
ctigrâis j ! U gazon soutient son influence fé- 
conde , -au «moyen des. ïèves. *La dernière 
nf coTtc de blé ; quoique moins bonne que la 
retonde ï est phis belle -que la première , et 
dOhne encore huit pour un. » 

•N*. XII I- . .. . . . '.. 

i ■ ' ..-'• Sterl. Sh. BV 

i Turneps ... 5 tonnes ... ♦ 7— 12 — 

2 Terriens . . • 5 § tonnes . . 12 — 

3 Avoine. . . 72'bushels . . 8 12 — 

4 "Pom. de terré. .._-... £ 

fumées ' 'ï . 252 • . 6 6 — • 



» tt ^r *.~..i 



§ Teves . . . 25 

6 Blé .... 27 — — — .' '. y* 6 



4 5 — 



L. st*. ... 28 5 — * 
Sôît 4I. stg. 15 sh/8 d. par acre. 

ôLa récolte dlavoioe était très -belle Si le 
; tejrâin ept été .sec * et que les turneps sussent 
p» ê^re mangé* sur-fe place , elle aurait été 
eacore plus .forte. -Commue les pommés de 
terre sont fumées . elles ne laissent rien ot 
profit. ' ■ 



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DES ÀSSOLEMEffS. 



t*t 



1 Turneps • 
k Choux* . 

3 Avoine. • 

4 Choux » . 
5" Fèves . * 
6 Blé . .^ . 



NV XIV. 

3 tonnes é 

6 - — — . 

85 1 bushels . 

8 tonnes • 

29 bushels « 

34 ' - . ■ ' ■ - 



Sterl. Sfc. 0; 

I 10 — ■ 

16 Z 4 

5 1? — 

6 10 — 



L. StS. :. . , é 26 II 4 



Soit 4L st?; 8 sh. 6 d. par acre; 



La récolte davoine est extraordinaire. Leà 
choux, qui la préparent,. paraissent ici à leur 
avantage. Si le blé de la sixième année ne. 
donné que 8 jioùr un au lieu dé 9 * cdirfmô 
dans le N°. XIII, c'est qu'il ny'a'pôirït de 
fumfer dans' ce cours i cet àsfolénient laisse» 
jplus cfe profit que le précédent. 



î Turneps 



3 £ tonnes . - — 14.—* 



A Pom. de terre. 154 bushels . . 3 17 — ■» 

3 Avoine ♦ ~ :. 69| ." ' , " ' \ a ». •« 8 i;tt 

4 Choux ;fr/7: . . & tgnjig*;, . : # . : 2 — ;. ~~j 

P $ 



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228 Traité 

Sterl. Sh. D f 

5 Fèves . . . 39 bushels . « 4 17 — • 

6 Blé . •• • • 25 ■ . . 6 15 — 



t. st c . • 26 6 ii. 

Soit 4 L st*. 7 sK 9 d. par acre. 

Il parait que les pommes de terre épuisent 
plus que les tùrneps ou les choux; car eu 
comparant la récolte d'avoine avec les récoltes 
d'avoine des de.ux assolemens précédens , on 
voit qu'il ne peut point y avoir d'autre cause 
de son infériorité. 

N*. XVL 

1 Turneps\ . . 3 tonnes • . — ?2 — 

2 Fèves . • . . 24 bushels . . 56 — 
$ Avoine .» . . f 71 ■ ■ . . 899. 

4 Choux ... 6 tonnes . . 1 10 — 

5 Fèves .... 30 bushels • • 5 — — . 
€ Blé â6 . . . 7 - 

L. St B . • • 27 17 9 

Soit 4 1. st*. 17 sh. gd. par acre. 

- ; ; Ce cours -est réettement plus profitable que 
te pTécédent , - pâïefc' r §Ue' les - travaux "exigés 



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des Assole mens. e*9 

par les fèves sont moins chers que ceux des 
pommes de terre. Au reste , il faut toujours 
se souvenir que les pommes de terre sont- 
cstimées très- bas. 



i r Turneps . 

2 Orge. * . 

3 Avoine . 

4 Orge . . 

5 Fèves . . 

6 Blé • • . 



N # . XVII. 

3 § tonnes 

• 40 bushels 

.r 45 

• 3* — r — 
. 24 — — 
. 16 — , — 



gterî. Sh. B* 
*- 14 — 

5—7 

>' 5 11 31 

4 10 — 

,42 — 
4 lO-«r-p 



} L. si*. . . 24 7 1* 

Soit 4 L st*. 1 sh. % d. par acre. 

La terre demeure fort sale , et le produit 
k du blé est très-faible , dans la même ' année 
où d'autres divisions en blé produisent abon- 
damment La terre est donc épuisée par lès 
trois récoltés de grains blancs qui ont pré- 
cédé; et enfin l'assolement dototfe peu de 
profit» ..-..•• .1 



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850 


Traita ; 


» 


N°. XVIII. / 




Sterl. Sh. 0. 


't Turneps 


• . g tonnes , « — 12 — 


a Blé . , . 


• . 23 bushels • , 65 — 


j Avoine . 


,gi . . ^ * ,£ r 


• • 304 * - " • * 4 lD *• 


4 Blé . . . 




g Fèves , . 


• • x y • , * b 3 4 

* . l6 . . 2 18 — 


6 Blé . . . 




.4 * *§■ — *— • ..- * ♦ 4 5 *-*" 



L, st g . \ . 24 
Soit 4 1« $&. — 2 d. par aù're." 



1 5 



- ; 



Encore plus mauvais que le précédent. Les 
trois récoltes* dé blé laissent? lar terre ibns un 
.^tat d'épuisement et de saleté extrême. 



NV XIX. 



■y 



j Pom. déterre, xq6 bushels , • 2 13 — 

3 Turneps . , « 4|tQnne§ . , — i# — 

3 Pom. de terre, 1 $6 bushels . * 3 $ *— 

4 Pom. de terre .;,....... 

fuméçs* « . 198. — — * t .. *. 4 19 -~ 

Fçves , , ♦ , 16 •-. — , , 2 13 

$ Blé , , , . % 14 — — — . , 4 — , -^. 



L. sft , • 18 16 —- . 
Soit 3 Ujft % sb. 8 d. par açrç. 



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DE* ÀSSÔÊEMENS. *Z%t 

Cet assolement et très-instructif. Il met Cors 
de doute Ia>qUalité épuisante dès pommes îif 
terre dans un pareil soL Quoique la troisième 
récolte des pommes de tojre soit fumée, quoi* 
qu'il n'y ait , dans les six ans , qu'une seule 
récolte de grains blancs, quoique cette sixième 
anriée ait été, en généraK, favorable aux bfts*, 
la récolte de froment es t : extrêmement mfs& 
table, car elle n'est que dé 4f pour un. Dans 
* lassolerhent N\ IV fe blé revient deux fois!; 
il n'y a point de fumief dans les 6 ans , et 
cependant à la. sixième aaiiée le froment donné 
8| | pour un , tant les trois récoltes de fèves 
avaient entretenu la fécondité de l^terre, 

' <NV XX, y,,;: ; . , 

Sterl. Sh. D. 

\ P6m.de terre. 105 busheîsY . 2 12 1 — 

12, Choux • . . • 5 .tonnes . ' . 15 — 

3 Pom. de terre. 110 bushefs v / ,2.15] — - 

,4 Choux . . . 4 tonnés •' . 1 — . — 

5 Fèves. . . • 18 bushels . * 34 — 

6 Blé • . . . : i6 ' , ■ . • 4 10 — 

... L. st 5 . . . 15 • 6-r 

> Soit z I. st*. 1 1 sh. 1 A , . . „ s ' - 

\ P4 v 



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»3* T I A I T f 

Cet assolement est également mauvais- Les 
pommes de terre y jouent toujours le "rote 
d'une récolte épuisante. 

N». XXI. 

l 

Sterl. Sh. D. 

ï Pom. de terre. 104 bushels . . 2 12 — 

a Pom. de tçrre. 126 . . ? 3 — - 

8 Pom. de torre. 97 . . 2 S 6 

4 Choux ... 3 tonnes , . — 15 — * 

5 Fèves .... 15 busbels . • 2 15 — - 
<> Blé ..... la . . 3 10— * 

L. st*. . . 15 3 6 
Soit Z 1. ste. 10 sh. 7 d." par acre. 

Les pommes de terre montrent encore 
mieux ici combien elles épuisent. Quoiqu'il 
n'y ait aucune récolte de grains blancs avant 
le blé, celui-ci ne donne que 4 pour un, et 
la terre est souillée de mauvaises plantes t 
malgré les choux et les fçves qui ont des 
sarclages. 

. «P. XXI L . \ . 

I Pom. de terre. 100 bushels . . 2 iq --* 
9 $hvçs + . • . 24 ■ m ' m - .a* . . -. 4 » "— 



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DES ÀSSOLEMENS. , 2Sî 

Sterl. Se*. B. 

3 Pom, de terre. 142 bushels . . 3 1 î — 

4 Choux . . . 5 tonnes . . I 5 — 

5 Fèves .... 19 bushels . . 3 10 — 

6 Blé . . . . . 17 . 4 15 — 



L. st*. . . 19 13 — 
Soit "3 1. st*. f g sh. 6 d. par acre. 

Encore un assolement qui conîdamne les 
pommes de terre. 

N". XXIII. 



1 Pom.e terre. 10 1 bushels 

2 Orge .... 39 , 

3 Pom. de terre. 1,27 

4 Blé .... , 26 — 

* 5 Fèves .... 23 

6 Blé . . , . . Z i i_ 



. 2 10 6 
•576 

• 3 3 6 

• 3 15 — 

• 3 19"- 

• 5 i5~ 



. L. st*. • . 24 10 6 
Soit 4 1- st*. 1 sh. 9 d. par acre. 

Il parait ici , comme dans d autres assoler 
mens , que l'orge réussit mieux que le blé 
après les pommés de terre. 



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*34 T r a 


I T £ 




N'. XXIV. . 




* Pôm. de terre. 10 

a Blé 17 

5 Pom. de terre. 104 

4 Blé 16 

5 Fèves . . . • 18 

6 Blé ..... . 14 


bushels • 


Steri. ;5h. Di 
. 2 10 — - 

. 4 15 — 

• 






• 2 \% •— * 

. 4 10 — 
•3 4 — 

• 4 









L. st 5 . . .21 11 — 
Soit 3 1. st s . ïi çh. 10 d. par acre. 

En comparant cet assolement' au N°. XII , 
on voit,"dfc la manière la plus frappante \ 
l'avantage des fèves. 

* N*. XXV. 

1 Pom. de ierre. 98 bushels* . ' . 2 9 — 

2 Turneps/. . . , 4'tonnés '. . '— 16 — 

3 Choux.... . s| tonnes . . 1 710, 

4 Pom. de terre r ;v - : : "' 

fumées.. . 270 bushels . . 6 15 — 

5 Fèves . \ . . 18 busfcfek . . 3 4— < 

6 Blé . ., . : . î 18 bushels . . 5 ~— — 



L. st ç . . .19 n i<> 

Soit 3 h st g . 5 sh. j d. par acre. 



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DES À S S O L E M E N S. 



*35 



Quoique la seconde récolte des pommes de 
terre soit fumée , et qu'il n'y ait , sur les six 
ans , qu'une seule récolte de grains blancs, 
$lle est chétive. 



N°. XXVI. 


/ 


• • - ■ ♦ 


Sterl. S\u D. 


i Pom. de terre. 101 bushels . 


. 2 IO 6 


2 Choux . ♦ . 6 tonnes • 


. I IO » 


3 Choux ... 5 \ tonnes • 


., 176 


4 Choux .... 3 tonnes . 


* — 15 — 


5 Fèves • . , '. 22 bushels . 


. 3 16 — 


6 Blé iS bushels . 


• 5 


L. st*. . 


• 14 19 — 


Soit 2 1. st g . 9 sh. 6 d. par acre» 





Mauvais assolement. Les pommes de terre 
épuisent. Les. choux sans fumier, çt charriés 
hors du champ, épuisent aussi;. et quelque 
améliorantes quç soient les fèves , elles ne 
peuvent pas préparer une .bçllç récolté de 

bié. . ; . . 



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33$ 



T R A I t £ 

N*. XXVIL 



Sterl. Sh. IV 

i Pom. de ! terre. ioo bushels . • 210 — 

2 Pom. de terre. 115 : . ^ a 17 6 

3 Choux . . . 35 tonnes . • — - 17 6 

4 Choux • . . 3! tonnes . . — 17 6 

5 Fèves .... 22 bushels ..34 — 

6 Blé .... . 16 ■ . . 4 ïo — 

L. st*, • . 14 16 6 
Soit t L st*. 9 sh. 6 d. par acre. 

Encore plus mauvais que le précédent , 
parce qu'il y a une récolte de pommes de 
terre de plus : les fèves et le blé s'en res- 
sentent. 

N*. XXVIII. 



1 Pom. de terre, çfr bushels , ♦ 

2 Fèves . . 

3 Choux . 

4 Fèves . . 

5 Fèves . . 

6 Blé . . . 



24 

6| tonnes 

• 4* 

18 bushels 

19 



2 8 — 

4*4 
1 12 6 

3 4 — 

5 5 — 



L. *t*. . . 17 ii 10 

Soit 2 l st*. 18 sh, 7 d. par acre. 



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DES As S OLE M EN S. %Vf 

Toujours l'effet épuisant des pommes de 
terre et des choux charriés , de plus en plus 
démontré. 

N°. XXIX. . 

Sut]. Sh. D. 

t Pom. de terre. loo bushels • ; 2 io — 
a Orge . . > /» 39f ' ; -589 

3 Choux . . • 4 tonftes* •* . i i — 

4 Orge • . . . 33 bushels M . 4 u 6 

5 Fèves . . • ♦ 24 » • ! w . .4 2 — 

6 Blé 23 . • 6 — — 



jL. st*. . . 23 14 5 i 
Soit 3 1. su. 18 sh. 10 d. par acre. 

Il faut comparer cet assolement au N\ XI , 
qui au lieu de pommes de 'terre et de choux, 
a deux récoltes de fèves. Cette seule diffé- 
rence en fait une de 35 schillings par acre 
sur Je produit brut annuel*; en outre , les 
deux récoltes de fèves coûtent moins à cul- 
tiver que l,i çéeoltfe de pommes de terre et 
celle des choux, et le terrain, demeure , au 
bout dçs six ans, en npeillçur, état. Toutes 
les comparaisons tendent à faire ressortir la 
(acuité améliorante des fèves. 



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*3» 



Traité 
' N*. XXX. 



i Pom. de terre, 99 bushels 

2 Blé 23 ■ ■ 

3 ChoUx^., . . 4 \ tonnes 

4 Blé . . . . . 31 bushels 

5 Fèves . . • . 22 — — — 

6 Blé •. . . . . 16 ■ 



Sterl. Sh* 0» 
,296 

6 S ~ 
► 126 

816 
. 3 16 — 
. 4 10 — 



L. sA .- .■ 26 4 6 
Soit 4 1. str. 7 sh. 5 d. par acre. * 

En comparant cet assolement au N°. XIÎ, 
on retrouvé la supériorité des fèves , comme 
dans l'exemple précédent. 

N d . xxxr. 

1 Pom. de terre. îoo bushels ; . % ïô — - 

2 Turneps ... 4 tonnes . . — 16 — • 

3 Turneps ... 5 tonnes . r 1 — 1 "— * 

4 :Pom. de terre 

•. famées . . 288 bushels „ .74 — *' 

5 Fèves .. V . . 24 " " ; ■ . . 4 ' 2 i— 

6 Blé • ...... 23 ■ . .6 f — * 

L. sA.. . 21 17 — ? 
Soit 3 L sA 12 sh, 6 d, par acre. 



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DES ÀSSOLEMENS. 339 

4 Le profit de cet assolement est très-faible , 
parce que la quatrième année est fumée. Le 
Blé n'est pas beau , pour une récolte qui est 
précédée , à deux ans de distance, d'une pro- 
duction fumée, et immédiatement d'une récolte 
de fèves , surtout en considérant qu'il n'y a 
qu'une seule récolte de grains blancs sur l'as- 
salement. . 

NV XXXII. 



I Pom. de terre. 101 bushels 



2 Choux . 
5 . Turneps . 

4 Cboux . 

5 Fçves . • 

6 Blé. . i 



5 tonnes . 
4 • 

4 — • 

24 bushels . 

22 . 



Sterl. Sh. D. 

2 10 6 

1 5 — 
— 16 — 

4 * — 



L. sts. . . 15 13 6 
Soit 2 1. st*L 12 sh. 3 d. par acre. 

N% XXXIII. 



ï Pdm. de terre, ioo bushels 

2 Pom. de terre. 1 1 2 *• 

3 Turneps . . 4 tonnes 

4 Choux • . ^ 4! — p— 



♦ 2 10 — . 

• 2 16 — 
. — 16 — 

- I 2 6 



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*4# TraitI 

SterL Sh* D. 

5 Fèves * . . . ai bushels . . 3 *3 — ' 

6 Blé ....... 19 • * S S — 

L. st*. . . 16 26 
Soit 2 L st*. ij sh. 9 d. par acre. 

N°. XXXIV. 

1 Pom. de terre. 98 bushels . . 29 — 

2 Fèves .... 24 ' . . 4- 2 6 

3 Turneps . . 4 tonnes . . — 16 — 

4 Choux ... 5 1 tonnes . . t 7 6 

5 Fèves . ... 24 bushels ..42-— 

6 Blé 22 . . 6 — — 

L. st*. .. . 1S 17 ^ 
Soit 3 1. st ç , 2 sh. io d. par acre. 

N°. XXXV. 

1 Patates . . .100 bushels • . 2 iO — « 

2 Orge .... 30 bushels . • f 6 10 

3 Turneps . , 5 tonnes ... — 16 — 

4 Orge .... 32 bushels . . 4 10 — • 

5 Fèves . . - • 24 " — ■ • • • 4 2 ""— ' 

6 Blé . . .". • 24 ■— . . 6 10 — 

L. sA . ". "2j 14 .w 

Soit 3 1. st*. 19 sh. 1 d. j>aç acre. 

Tan 



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DES ASSOLEMENS. 44c 

Tant que le gazon du vieux pré se pourrit 
énàore , Forge réussit et l'avoine . de même : 
cet effet du gazon parait plus sensible sur les 
grains de printemps. 

♦ N\ XXXVI. 

Stcrf. Sh. Ifc 

1 Pom. déterre. 100 bushels . • .2 10 — • 

a Blé »•••-.. *2 — ..€-<- — 

3 Turneps . . 4 tonnes . • — 16 — ~. 

4 Blé . . ■• . . *3| bushels . . 6 8 -r- 

5 Fèves • ^ . '. . 22 - — — u . . 3 16 — 
,6 Blé . ♦ ; • • . 22 ' * ' ' " ■ • > - 6 — — 



L. st&. . • 25 10 — ' 
Soit 4 L st*. 5 sh. par acre* 

Voilà - assurément une belle suite d'expé- 
xiences , et dont il y a une véritable instruc- 
tion à tireh On y regrette deux choses : 
l'une que les turneps et hs choux ne soient 
pas consommés sur place , pour qu'on puisse 
lés apprécier tout ce qu'ils valent; l'autre, 
que le trèfle n'entre point dans ces assolement 
Vôfci les principales conséquences des faits , 
telles qu'elles sôtit indiquées par l'auteur lui- 
même. 



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34? T R A ï T £ 

i # . Les pommes de terre épuisent plus, dans 
ce terrain-là f qu'aucune autre récoke inter- 
médiaire, même plus que l'orge ; et , dans 
certains assolemcns , plus que 7 le blé. 

a*. Dans unprë rompu, sûr un tel terrain 
(froid et humide ) les pommes de terre ne 
donnent pas une récolte passable , -si, on ne 
les fume ; et , en les fumant , leur culture 
n est pas avantageuse. 

3% L orge , l'avoine , et les fèves réussis- 
sent beaucoup mieux, que le blé ^ après les 
pommes de terre* 

4 e . Les fèves sont la récolte intercalaire 
la plus avantageuse dans desserres neuves, 
de la qualité de ailes de» l'expérience.' 

5°. Le maintien de la fertilité que le gazon, 
et) pourrissant communique à la terre , dépend 
beaucoup de, la fréquence des récoltes^Ie fèves 
dans l'assolement. Plus souvent elles revien- 
nent, et mieux c'est, pour la récolte de grains 
blancs qui doit leur succéder. Trois récoltes 
eonsécutives de fèves préparent une récolte de. 
froment très-abondtinte. 



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t)ES AsSOtEMÊNS. ' 04$ 

6°. Les fèves et 1 oige ou les fèves et le 
blé , en alternance , font un excellent asso- 
lement , soit pour la terre , soit pour lp 
profit* •••!•,-. 

f\ En 'introduisant leç fèves dans les q»au« 
vais assolemens b on remédie jusqu'à un ceç- 
tain point > aux vices de. ces assolement 

8*. Les récoHes successives de grain* blanc* 
détruisent promptement la fertilité des terre* 
neuves Trois ripcoltes de suite de blé , (d'orgfev 
ou d'avoine , réduisent le sol à un état rb'M* 
Table de saleté et de faiblesse. 

9*. Les deux meilleurs assolemens sur les 
trente-six , sont fèves et orge, et fèves et blé. 
Le premier rend, le plus en apparence , et le 
second en réalité, parce qu'il y a épargne sur 
les labours.^ 

io*. Quant au profit, le troisième en rang 
e$t celui de quatre récoltes de fèves et un* 
de blé. La terre demeure si parfaitement 
nette, que et serait peut-être encore lerjplul 
avantageux do tous.* <- 

a* 



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T R A I T É 

-* ii°. Les assotefneris les moins productifs, 
'et 'surtout les' : afoîft£ profitables , sont ceux 
Partir lesquels le.< choux , les pomraqs de terre 
, et les turneps reviennent le plus souvent 

♦!/ wft°r ^L % avbine- oit , -3e tous les grains blaftcs , 
«fefcfctf-qui-daiii -des ^terres neuves et froides, 
cqstime telles de- l'eipériencev donne >le plus 
^rand produit , et surtout le plus de profit. 
C ..'—■•' * • i- -• • r 

*• v L-auté\ai* : térram6 son rapport spr les expé- 
ditrices , «cri -doasêïHaiit * pour* une terre sem- 
îé^lé^^a$sofcment's«ivant,'\le neuf arts: - - 





• V 


:M' ; " 


/ 


i. Fèves. 




VA 


2. ^ÀVÔHîè: 


n rrr*: 


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*3i'?F&e# - 


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*i j*j 


4^ÀVôift£ 


r*? ci>» 


1U2 , 


*^#èves.; i 
6. Avoine, 

7- Trèflç. 


i 


£:iu 


S. Fèves." 


<. 


On n 


9> ,Ble. 


v^ ♦ ■> 


3no<^ 


• . w, | 


i\ ::::-" 



rn"; 



rx. 



8 - , * , IToîçî7és : raison^ qu'il donné pôtf? conseil- 
1er cet assolement : i°. Le profit des fëVés^dafts 



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DES ASSOLEMBNS. 345 

le cours des expériences , tant que le sol n'es£ 
pas épuisé, est évident. 2\ L avoine, tant que 
le gazon n'est pas entièrement consumé, rend 
beaucoup plus que l'orge et le froment 3 . Le 
trèfle renouvellerait la fertilité du terrain. Les 
fèves , à la huitième année, la soutiendraient; 
et le blé , après ces deux récoltes amélioran- 
tes, serait probablement très -beau. Il faut, 
au reste, se souvenir que cet assolement n'est 
recommandé que pour les vieux prés rompus ; 
il serait, à certains égards, peu convenable 
ailleurs. , . : 



&3 



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*4fi T R A I T i 



CHAPITRE VI. 

Considérations své. les moyens d'intro* 
vvirb en France de bons assqlzmens. 

Quelqu'un a dit que la marche 'de rimi- 
tation des pratiques utiles en agriculture , 
pouvait être estimée, par un calcul moyen, 
à environ unç lieuç dans dix ans : c'est - à- 
dire, que l usage d'un instrument d'agricul- 
ture , supérieur à tout autre dans le raçnaç 
genre, se propagerait probablement, dans le 
cours d'un siècle, sur un pays dont leten* 
due serait égale à l'aire d'un cercle qui aurait 
un rayon de dix lieues. Cette suppositida 
pest peut-être pas éloignée de la vérité. 

Il faut remarquer qu'on a essayé ce calcul 
d'après divers exemples de la manière dont 
les objets matériels employés dans l'agriçûk 
ture ont été imités. Or ces objets matériels 
comme dçs instrument, par exemple , pro- 
voquent Timitatiort tout autrement qu'un 
système abstrait , dont l'ensemble ne peut être 
saisi sans connaissances préliminaires * et sans 
attention t dont les résultats nepeuVçntçtfe 



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^ - DES ASSOLÉMENS. 247 

démontrés qna la longue, et dont l'applica- 
tion pratique doit nécessairement blesse* tous 
les préjugés de la routine, & donc il faut 
compter par siècles, lorsqu'on abandonne à la 
seule évidence de futilité , la diffusion d'une 
pratique simple , ou l'usage d'un instrument 
agricole,. iL faudra compter par milliers dan- 
nées, lorsque! s'agira d'estimer dans l'avenir 
l'adoption graduelle des meilleurs assoletucn?, 
pour un vaste pays. Ce raisonnement est 
confirmé pas les feks. 

Nous voyons-,- dans- certaines parties du 
territoire" Français ,. de très-bonnes pratiques 
d'assolement qui y subsistent de tems immé- 
morial , sans qu'on se soit avisé de lf s> imiter 
ailleurs Le département du Nord et celui dû 
pas de Calais, ( 1 ancienne Flandre Française 
et f Artois) ,. ainsi que tes départemens de la 
Dyle , de l'Escaut , &c ( l'ancienne Flandre 
Autrichienne) , sont en possession d'assolé- 
mens excellais, qu'on a cvùi applicables 
seulement au sol privilégié de ces. contrées. 
Les départemens du Haut et d» Bas * Rhin , 
(l'ancienne Alsace), sont également remar- 
quables par des assolemens qui ont bafrni lea 

&4 



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«48 Trait* 

jachères. Enfin , les départcmens de la Haute- 
Garonne et du Lot, sont encore soumis à, 
une excellente culture , qui ne laisse aucun 
repos à la terre. 

Dans ces divers pays, la culture, relati- 
vement aux rotations de récoltes, existe de- 
puis des siècles telle qu'elle est aujourd'hui , 
ou à-peu-près, et l'imitation de ces systèmes 
d'assolement rie s'est point propagée. Ce n'est 
pas que des terres tout aussi fertiles , parfai- 
tement analogues, susceptibles de la même 
culture par le climat, ne se trouvent dans d'au- 
tres parties de la France, Les départemens 
de l'Aisne, de la Somme , de l'Oise, de Seine 
et Oise, <Je i'Eure, du Calvados, de l'Orne» 
de la Seine-Inférieure, de Seine et Marne, 
et beaucoup d'autres cantons dans divers dé- 
partemens encore, contiennent des terres qui 
le disputent en fécondité à celles des dépar- 
temens du Rhin, et qui ne le cèdent peut- 
être pas à celles du département du Nord. 
Cependant nous voyons la jachère régner 
tristement sur ces terrains fertiles , tandis que 
les- sables naturellement stériles de Norfolk , 
Fécondés par l'imitation des assolemens de 



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DES.A&SOLEMENS. 249 

la Flandre, donnent tous les ans de belles 
récoltes. 

L-Angleterre elle-même offre sur ce point 
de singuliers contrastes d'industrie et de lan- 
gueur , d'instruction et d'ignorance. L'exem- 
ple de ce pays-là est plus frappant à cet égard , 
et plus instructif peut-être, que celui delà 
France i parce qu'en comparant la lenteur du 
progrès des lumières, avec les moyens très- 
actifs , employés depuis quelques années pour 
les répandre , on apprend à calculer les 
difficultés, et à modérer*ses espérances. Le 
Bureau d'Agriculture a fait faire par ses com* 
missaires une reconnaissance détaillée des 
provinces, sous le point de vue agricole. Il 
a résulté de ce travail , des objets de com- 
paraison assez piquans relativement aux asso* 
lemens. On a vu , par ejcemple , que dans 
cette île dont on vante l'agriculture ( et avec 
raison , si l'on juge comparativement ) dans 
cette île où les sociétés agricoles sont fort 
multipliées , qui a des institutions diverses ,. 
dirigées vers le même but; qui renferme 
un nombre très -considérable d'hommes ins- 
truits dans cet art, et praticiens habiles ; où 



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25© Traité 

enfin la circulation des connaissances relati- 
ves à l'agriculture , est plus active quelle ne 
lest peut-être nulle part ailleurs, il existe 
aujourd'hui des assolemcns aussi barbares 
qu'ils l'étaient probablement tous, il y a dix 
siècles. Dans le West- More -Land, on sèrae 
de l'avoine d'abord , puis de l'orge r puis 
trois ans de l'avoine , puis de l'orge , puis 
de l'avoine encore; après quoi on abandonne 
la terre à elle-même pendant quelques arv 
nées. En Cumbcrland, on sème aussi pendant 
neuf à douze ans , des grains blancs sans 
interruption , puis on laisse , comme l'on dit 
dans le canton , reposer fa terre pendant sept 
ou huit ans. Dans le Càrmarttttn, on sème 
de forge et de l'avoine jusqu'à ce que le 
sol ne donne plus rien , et soit devenu un 
mauvais pâtusage. Dans le .Cardigan enfin > 
Ion prépare , par une jachère > huit récoltes 
successives de grains blancs. 

Je ne parle pas du grand nombre de pro- 
vinces et de cantons , où l'usage des jachères- 
est encore suivi ; mais dans d'autres , où il 
est abandonné, Ton trouve des bisarrerics 
inexplicables dans lcs^ystêmes d'assolement* 



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DES ASSOLEMENS. 25I 

En Somerset , on cultive les fèves dans les 
terres argileuses, et on leur fait succéder la 
jachère , puis à celle-ci du blé tt deux récol- 
tes d'avoine. Dans la même province , 09 
sème sur les terres graveleuses, trois fois de 
suite du blé, puis de lorge et du trèfle. Dans 
îe Herefordshire , on voit une jachère corn- 
plette succéder aux turncps. Le blé y suit 
la jachère, et est remplacé par l'orge avec 
du trèfle. 

Ces faits suffisent pour imontrer dans quelle 
ignorance absolue certaines parties de l'An- 
gleterre sont encore sur les vrais principes 
des assolemens, principes dont l'exemple de 
certaines provinces prêche néanmoins si hau- 
tement, et depuis si long-tems, l'importance. 
Si tels sont les effets de l'ignorance et de la 
routine , dans le pays de l'Europe qui ras- 
semble le plus de connaissances et de bonnes 
pratiques agricoles , à quoi devons - nous 
nous attendre en France? 

Assurément il est impossible de nier que 
l'objet qui nous occupe soit d'une grande 
importance pour la prospérité d'un Etat. Une 



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25% Traité 

économie de culture qui double les produt> 
tions d'un pays , augmente . aussi dans' une 
grande proportion sa richesse , son commerce, 
sa population et t<Hjs sesrpiQyens.de force: 
cela na pas besoin 4 être prouvé. Mais ce qui 
n'est guères moins certain, -c'est que le per- 
fectionnement Mu système des rotation^ de 
culture en France , ne cheminera point ., ou 
ne fera qu'un pas dans chaque siècle # s'il est 
abandonné à l'évidence seule de son utilité. 

Ce q*ii fait qu'on demeure froid auxidées 
nouvelles, alors même que l'utilité en est 
démontrée à l'entendement, ce n'est pas tant 
peut-être l'indifférence sur les résultats, que 
la défiance sur l'efficace des moyens qui doi- 
vent les produire. De vrais amis de l'huma- 
nité, des citoyens dévoués au bien de leur 
pays, mais détrompés sur des espérances qui 
Jes avaient chartnés , semblent indifférens , 
parce qu'ils doutent, parce qu'ils calculent 
les difficultés , parce que les obstacles de 
détail qui s'accumulent toujours devant les . 
entreprises utiles, effrayent leur imagination, 
et leur font ranger toute idée nouvelle parmi 
les rêves k des philantropes. Plus les résui- 



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DES ASSOLEMENS.- £53 

tats d'un système sont brillans, plus il?un« 
porte donc d'éclairer les penseurs sut les 
véritables tdifjfiçuitéside l'application ; ca* les 
esprits sages sont lents à croire, et ils s'atta- 
chent avant tout ai discerner mttemene les 
-caractères ^qui distinguent urie iàé& solide É 
d'une séduisante chimère* ^ 

II- ne s'agit* iét4jue~>des inb^ni? de- propa- 
ger- la doctrine désl bons assolement 1 : car il 
ne s saurait y «avoir deux opinions-' quant 
au fond de la chose, c'est-fcdlte; é^tf ir#- 
portance réelle: ©H 'Ofroirg peut-être- %uïl 
suffirait, pour méwrt< r étà màkvetàtrrir > ïirie 
sorte de révolu tioWtfatf s les pzttiW ëé 1* 
^Fratice où la ;jachèfre £srpr*tiquée; r de' jpii- 
-blier^de botis- ouvrages, de v mUltifttief les 
-triémoires , de' ifaire? airtrilér '4ta* iôkpuctibhs , 
jet de prêcher ^'l^^uWvâteu¥^ ; aiî ilbm'de 
leur intérêt; J'observerai , 4 cet^gard , que 
-notre agriculture est eritreles -rhafos dé deux 
classes d'hommes : les uns ont de la théoriç 
-sans- -'usage , 1és vr atiffés : de là pratique' sans 
-lumières. Oeux-cf : né îîsënt point,' et cfcux-là 
-lisent sans froît:'Ité auraient besoin et s'en- 
'tf'aider, et ilj se couttarient. Tes gens delà 



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25* Traité 

ville transplantés aux champs * s y rendent 
bientôt ridicules pat l'ignorance des détails* 
et les cultivateurs de métier v depuii le fer- 
mier jusqu'à l'ouvrier de. terre, méprisent 
toute instruction théorique de celui qui ii a 
pas pratiqué. Les meilleurs livres sur l'agri- 
culture ne donnent guère* aux gens qui lés 
apprécient et en font leur étude , que des 
velléité* roipeuses , ou des regrets sut ce . 
qu'ils ne peuvent faire*: L'exception est très* 
: rare: elle se trouve chez f agriculteur qui a 
un esprit juste et éclaire f une volonté forte 
et persévérante , la connaissance et le goût 
jtfcf 4éta& à l'art de ménager les préventions , 
et employer lé* hommes, Celui -là lit avec 
fruit} n)et $a usage les pratiques utiles ^ egt 
imi(é de &es .voisins, aprc$ ,^n avoir été mo- 
qué; e&xfcvteftt un c^ptre de lumières f du- 
quel procèdent» ma^ ayeç iuoe influence de 
plus en . plps faible i les /améliorations dont 
il a donné J>xempk> 

, Lorsqu'il, s'agît d'inw vaste contrée , qu'est- 
ce que l'urgence de .moyens si limités ! 
Les hommes -capables de; reformer par leur 

..exemple tout disséminés en petit nombre : 



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DES AS S OLE MENS. 3$5 

ces points lumineux, épars dans un espace 
immense , ne suffisent point à éclairer l'hori- 
son. D'ailleurs , il fout se rappeler que la 
bonne théorie des assolemcns est un objet 
compliqué , xjiu demande une attention sui- 
■ Vie, : une ^étude particulière. Leur pratique 
exige de la constance, puisque les applica- 
tions n'offrent de résultats probans qu'au bout 
de plusieurs années. Que de Taisons pour en 
détourner les hommes légers ! que de chances 
de voir interrompre les cours d'expériences, 
avant que le résultat ait pu s'obtenir,, et 
l'exemple se propager 1 

D'autres circonstances -encore quisont par- 
ticulières à la France ou à notre temps , se 
réunissent pour entraver la marche d'une 
amélioration si importante. Le caractère na- 
tional y est déjà , à mes yeux , un obstacle 
très-graijfd. Les Français conçoivent, inven- 
tent , entreprennent aisément; mais ils se 
lassent de même -t leur activité cherche des 
effets prompts , des résultats qui puissent 
marquer , avant quelle s'évapore. Les combi- 
naisons lentes ; les dispositions méthodiques 
qui doivent amener y 'à-longs jours , des effets 



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256 Traité 

utiles, ne sont généralement parfaites pour 



i 



nous* 



L'existence politique dés ^Français depuis 
dix ans , a confirmé leur penchant à l'impré- 
voyance. Les secousses de la révolution , le 
bouleversement des fortunes , et les atteintes 
portées à la propriété , nous ont accoutumés 
à compter pour peu l'avenir* Cet esprit a, sur 
notre système' général d'agriculture , une 
influence qui est sensible pour l'observateur 
attentif. L'avidité de jouissances et l'incera» 
tude de possession qui ont poj*té les acquêt 
reurs de biens nationaux à détruire les forêts, 
à convertir les prairies en .terres à blé , onc 
eu aussi leur effet sur les autres^ propriétaires » 
et principalement sur les fermiers. Chacûfl 
considérant l'année qui ^écoulait cojmmc J'qb? 
jet presque unique de ses travaux, {tes. a 
modifiés <V4pr.es cette opinion ; ,et l'agricuh 
ture Française \ % qui n'a ja^aâ*. été suffisant 
ment prévoyante, l'est moin^.ettciore aujour- 
d'hui, •'.):.;. 

: • *" /,. ■*.•••• ' . <;j;* ; . . 1 

Enfin , l'on peut cpnjçcturer que lorsque la 
paix aura rendu à l'industrie,. commerciale son 

essor 



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b£S ASSOLEMENT 2$? 

%ssor naturel , les capitaux de la nation né 
se trouvant point (Tabord en proportion avec 
les moyens multipliés de leur emploi , le 
taux élevé de l'intérêt attirant sans cesse 
l'argèht dans le commerce , l'agriculture sera, 
privée dune grande partie dli capital qui 
Serait nécessaire à sa prospérité * et qu'au lieu 
ide fleurir , comme on voudrait l'espérer * 
elle languira faute d'encouragemens. 

, \ . , ^ -/ 

toutes ces considérations tendent à motte 
trer de quelle importance serait pour la pro* 
pàgatioii des connaissances théoriques et pra- 
qués sur les successions de récoltes , l'inter- 
vention du Gouvernement, et son appui. JMais 
quand je patlè d'intervention * je n'entends 
pas dés publications de métooirés où de bons 
livres : j'ai déjà dit combien leur effet serait 
borné, j'entends que le Gouvernement fît ce 
que lui seul peut faite, qu'il mît à portée 
cites cultivateurs les faits qui parlent aiix yèmk 
et déterminent la coiîvictioh.^ 

L'idée de l'établissement de diverses fermée 
expérimentales , situées dans divers départe- 
mens , sur des terrains et sous des ciimats_de 



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2 X 58 T R i t û 

nature différente , devrait peut-être se ratta» 
cher à un projet plus vaste, qui embrasserait 
l'instruction de h classe des cultivateurs. Sans 
doute que pour préparer efficacement les 
voies à là pratique de la bonne agriculture* 
il conviendrait , ayant tout , de répandre les 
germes de cette instruction élémentaire dont 
le peuple des campagnes est depuis si long- 
temps privé , et qui seule peut amener, à 
la longue , chez les hommes dévoués à l'ha- 
bitude et aux préjugés, Ja faculté de rai- 
sonnement qui ouvre l'accès aux vérités 
utiles. 

Je ne veux point sortir des limites que la 
nature du sujet proposé me défend de passer. 
Je me borne à appeler par mes vœux ces 
institutions bienfaisantes , qui seront desti- 
nées à répandre les lumières chez la classe 
intéressante * des cultivateurs ; mais je crois 
rester dans la question , je crois servir les 
intentions patriotiques de la respectable So- 
ciété qui encourage nos travaux , en indi- 
quant, par quelques traits, de quelle manière 
on pourrait répandre la connaissance des bons 
âssolemens en France , et propager l'imitation 



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DES AS SOLE MENS. ' $6$ 

dre, je me- félicite de la concordance d'idées 
que mes lecteurs vont y remarquer. L'identité 
des vues que ce fragment indiqua avec celles 
que j'ai développées ici , est uae circonstance 
-dont je suis disposé à *» applaudir* Qu'importe 
la priorité, s'il pèqt 1 résulter quelque bien» 
des efforts- dont U but est semblable 1 Je- ije 
crains point d'avoir pté précédé dans fo car- 
rière , et de faire' rejaillir 'sur un, autre l'b;orj- 
neur d'avoir lelprémkfr çpiiçn:;l£/g!erm$ d'un 
ptilfe projet. ( i) , ,.: l> :;:., 

f î Oti ne sajîraife réfléchir sur > ces objets , 

•*,y$arts regretter ijtre'dans lé pays >cb TEttfope 

\i le plus favorise «orepiil^cpppofit^^.do'liéte^ 

' : à due , de la "popuhrt;ion >;; de la' fertilité' *j du 

„ oiimat; où Toi* 'n'aurait ; en quelque- soçtç , 

a5 qu% vouloir, pourfaire sortie .'deitonle^rç , 

,i d'incalculables richesses, il n'exista aucune 

„ réunion puissante fcte --moyens !riHJÏg£soîyers 

: ^cé grand bu r, Si la France posseiiaJt< i)ti 

. — r-*— 7T -- v ; ;■ ; •; : r , . * ■ 

'f (i ) En écrivaifti la nétnoiiSQ ^suri leslassatemens , 
'pour çx>ncauxit;m^$JmAiàfai ét£ obligé dç garder 
Vanonyme. 



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93 



*66 Traité 

Département public, chargé d'organiser, 
d'assujettir aux mêmes principes, de faire 
,5 converger vers un centre commun , des 
„ expériences suivies , laites en grand, et 
3 , simultanément, en divers lieux et en divers 
^ sols : si , s'élevant au - dessus des jalousies 
„ nationales pour ne chercher que ce qui cs^t 
a utile , ce Département ^aidait de toutes 
5> tes connaissances. acquises chez l'étranger; 
„ si les travaux de détail, dans, chacun, des 
» lieux d'expériences, étaient confiés à des 
» observateurs exacts , judicieux , assidus, 
3 , rompus eux - mêmes * amc opérations qu'ils 
n seraient» chargés de- surveiller; si enfin les 
a cirbohstancçs publiques favorisaient, assez 
„ un tel* établissement' îpdur.qiie son actiyité 
, 3 se' soutint pendant une suitç " t d années , on! 
3, verrais alors ce qu'on n a jamais viji encore 
„•«•& agriculture, «avoir ; une grande masse 
V défaits; dirigés \*er$îlc but de faire rapporter 
' ^ àïtiàutei^ks espèces' dç\térres , les récoltes qui 
35 donnent le , plus grand profit , en soutenant ou 
33 augmentant la fertilité du sol Toutes les ôbscu- 
. 33 rites; ies! incertitudes i>(lf^vÊ9jitradictions 
' 33 apparentes* qui ë*nbaiœasse*ifr celui qui dé- 



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DES ÂSSOLEMENS. 267 

53 bute, ou celui qui cherche à sortir de la 
3> routine reçue , disparaîtraient ; devant un tel 
„ faisceau de lumière. Les faits parleraient 
,3 aux yeux des plus incrédules , parce qde 
» les expériences seraient tellement répétées, 
, 5 tellement variées , que leurs principaux ré- 
M sultats auraient acquis un degré d'évidence 
„ absolument nouveau dans ces matières. -~ 
» Ces résultats tendraient si directement à 
33 l'intérêt dçs cultivateurs, que leurs préju* 
„ gés céderaient ; et -un des premiers effets 
3, de cette révolution dans les connaissances 
w serait la suppression de ce misérable sys^ 
a, terne des jachères ; digne d'un siècle de 
33 barbarie, et qui dévoue à l'inutilité un tiers 
33 des terrains, en faisant languir la culture 
,3 du reste, v , : : 

,3 Si l'influence de tds avantages sur la,pros- 
33 périté nationale , et le bonheur des indi- 
3, vidus a de quoi charmer l'imagination et 
w tinflaftiriàér - l l& zèle , la réflexion refroidit 
,5 bientôt l'espéraiiçe! de lesvojrse réaliser. -- 
à II -faudrait \ pour créer une telle institution, 
33 ûh degré d'êntbotfsiasme que l'utile n éx- 



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s6â Traité.. 

,5 cite guèrès; pour en soutenir les effets ,,tuf 
5, dévouement et ur*c persévérance . d'efforts 
„ qu'on, fie peut point attendre de l'esprit du 
w temps. — ©ailleurs , est- p< : pendant Jes 
w intervalles des secousses d'un tremblement 
93 de terre qu'an songe à. jetpr, les fondations 
a d'un grand édifice? Lorsqu'à. peine on. peut 
1,3 compter sur le lendemain > on r pe s'occupe 
„ point de projets à longs jours i et là où 
* les droits de la propriété bttf ,reç$ des attein- 
a tes profondes , on ne peut jftjsgrtrçablement 
33 espérer de voir fleurir de sitqt un art d^nt 
53 les v succès durables reposent .m Qntiersur 
33 le respect de ce droit sacré. . . 

35 II refait trop découragent, n^aninoiqs* 
M de ne point oser croire que la maison aijra * 
3, aussi son règne ; qu'après tant d'illusions 
53 et dé délire on éprouvera je^&n.le besoin 
33 de revenir à ce qui > n'est ; q,u$ vrai; que 
iyleradées justes* sages! , modérées, sources 
i 5 .de la félicité iiidividi^ellç^et nationale % ces 
35 idées qui apprennfeo* à? distinguer Je -bon? 
u/lieuc.*: de Jà ^gloire y *t fa. prospérité ;, 4 de 
33 l'éclat», auront àJpjjyr-tpwt* quelque. faveur. 



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DES AsSOtEMÊNS; 369 

v Àlprs on pourrait tout attendrie de lascen- 
33 dant de l'opinion sur un peuple ardent et 
w sensible; étui «est aucun objet, à la fois 
,3 utile «t grand, qu'on dût croire au-dessus 
33 de ta portée d'une nation qui possède en 
33 elle-même les germes de toutes les res- 
& Sources , qtii a «îérité quelquefois le repro- 
$3 che d'avoir dépassé le but , jamais celui 
h de n avoir pu l'atteindre. 33 



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( 270 ) 



sa 



RÉSUMÉ. 



La question proposée est une des plus 
importantes en agriculture : si elle était une fois 
résolue , l'agriculteur pourrait entreprendre 
<\cs améliorations , avec la certitude de n'avoir 
à combattre , pour arriver à son but , que les 
inconvéniens d'une saison défavorable. Un 
bon assolement sera celui qui, en conservant 
les terres dans le meilleur état possible , leur 
fera en même tems produire la rente la plus 
forte. Développement de ces deux condi- 
tions , et plan général de l'ouvrage , depuis 
la page i à la page 7. 

CHAPITRE I.* 

De la théorie des labours et de V usage des jachères* 

Quel est en général le but des labours ? 
Le but se modifie selon la nature du sol et 
l'époque du labourage. Quelles sont les diver- 



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R i s v & à. 2?x 

ses opérations de la jachère complette ? Effets 
améliorons de cette jachère ; elle présente 
deux grands inconyçniens : les fraix* qu'elle 
entraîne , et le défaut de récolte Qu'elle néces- 
site pendant une année entière. Depuis la 
page 8 'à la page 35. 

CHAPITRE IL 

Du système d'alterner les champs entre les plantes 
à racines fibreuses et tes plantes à racines pivo- 
tantes. 

RoziER e st le premier en France qui ait 
traité la partie des assolemens. Il explique 
la convenance d'alterner les récoltes de plan* 
tes pivotantes avec les récoltes de plantes à 
racines fibreuses , par la supposition que les 
unes, ne se nourrissant que dans la couche 
supérieure , laissent la couche inférieure en 
réserve pour la nourriture de$ autres. Cette 
explication est vicieuse , en ce qu'il y a très- 
peu de plantes pivotantes, qui entament le 
sol inférieur au-dessous de sept à huit pou- 
ces , et que la couche de terrain qui est au- 
dessus de cette profondeur est nécessairement 



Digfczedby GoOgle 



ê?i % i s v M çJ 

trop mêlée et retournée par les labours, pou# 
qu'on puisse la distinguer eh supérieure et en 
inférieure; d ailleurs les plantes à racines pivo- 
tantes tracent aifesi y jusqu'à un certain point, 
et celtes à racines fibreuses vont souvent 
chercher leur nourriture dans les couches 
inférieures : il faut dofre recourir à la suppo- 
sition des sûc& nourriciers de diflérente na- 
ture qui alimentent les plantes de nature 
différente. — * Depuis la page 36 à la page 43, 

CHAPITRE Ht 
Théorie des assolemcns, 

CESt uft principe biea reconmi eii agri- 
culture que, lorsque sut le même terrain, on 
fait succéder plusieurs récoltes de grain? 
blancs, ce terrain s'épuise plus ou moins 
protaptement, et finit par être entièrement 
Occupé par des plantes nuisibles au blé. 
Quelles sont donc les productions qui peu- 
vent lest remplacer avantageusement, puisque 
la terre ne refuse point de produire? CcsOnt 
celles qui exigent une culture pendant la 
végétation, et celles qui s'emparant exclusi- 
vement 



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R i s v m i. **?% 

veulent du sol , s'opposent à la croissance de 
toute autre plante, et permettent aux sucs 
nourriciers de s accumuler à sa surface. — 
Page 43 à 53. 

... v 

La règle qu*ôn doit se prôjpôser dans le 

choix d'un assolement, c'est qu'il nettoyé la 
terre, la maintienne en bon état, et lui fasse 
donner le plus grand revenu possible : c'est 
une circonstance heureuse , mais non pas 
essentielle dans un assolement * qu'il prcM 
cure alternativement une récolte servant à la 
nourriture de l'homme * et une récolte desti- 
née à celle des bestiaux* Page 53 à 56. 

\t% assolettiens peuvent est doivent se ^arief 
de tant de manières , Suivant les ; pays , la 
nature du sol et le climat , qu'il serait impos- 
sible d'en établir qui fussent applicables' par- 
tout : ilfaut donc s'en tenir aux deux grande* 
divisions des terres légères et desserres argi- 
leuses, pour considérer les assoleiùens qui 
leur sont respectivement propres, .—> De la 
page 56 à 58. 



* 



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*F4 R i s u tà i. 

CHAPITRE IV. 
Des assolement dans Us terres légères. ' 

.Les terres légères présentent un plus 
grand choix de récoltes pour former des asso- 
lemens : elles auraient décidément Payajatage 
sur les terres argileuses , si elles étaient éga- 
lement propres à là culture du blé; néan- 
moins on remédie à cet inconvénient , par 
les récoltes intermédiaires de trèfle; mais 
c'est un moyen dont il faut user avec ména- 
gement , si on veut le conserver : pour cet 
effet, il faut faire entrer dans l'assolement 
une récolte fumée et sarclée, comme celle 
dçs turneps: les cultivateurs de Norfolk ont 
amené la culture de cette racine à tin haut 
point de perfection. Modifications diverses 
dans f assolement de Norfolk qui pourraient 
le rendre propre à tous les pays de terrée 
légères. — De la page 59 à 95. 

* Les prairies artificielles , formées avec la 
luzerne, ou le sainfoin, ( esparcette ) , peu- 
vent entrer avec succès dans les assolemens 



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fc- i s u i* i; ' &r? 

$e terres légères ; elles réunissent fc double 
avantage de donner de grands produits efe 
d'accumuler sur le sol, pendant le cours de 
leur durée , les sucs les plus propres à la 
nourriture du bléi Le ray-grass a aussi ces 
avantages , mais c'est surtout comme prairie 
à faire pâturer •, qu'il est tecommandable. Eri 
général, le parcours des moutons , bien loin 
dé nuire aux prairies, leur, est très-favorable j 
c'est le principe des meilleurs agriculteurs 
anglais ; ils emploient ce parcours des la se- 
conde année de rétablissement du pré. -*-* 
t Depuis la page «jg à 109; 

GHAPÎf RE V; 
7 Des assokmens de tertres argileuses. 

Les assolemens dts terres argileuses Ont 
été beaucoup moins perfectionnée que ceux 
des textes légères * et ils présentent effective- 
ment de plus grandes difficultés; d'abord * 
parce que les terres argileuses admettent une^ 
moins grande variété de récoltes, et ensuite* 
parce que les labourages et les cultures , pen* 
dant la végétation , y sont plus difficiles. — 
.Page x tè à us. 

S * 



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2,76 Résumé* 

Parmi les récoltes intercalaires, propres aide 
terres, argileuses , les unes sont améliorantes 
par les sarclages qu'elles exigent , les autres 
par Tombre dont elles couvrent plus ou moins 
le sol. Les premières de ces productions sont 
les fèves, les pommes de terre, les choux et 
le colza : les secondes sont les vesces d'hiver 
et d'été, la chicorée, le trèfle , la ' luzerne % 
les prés-gyon$ etc. ■ 

Les fèves, convenablement sarclées, sont 
une excellente préparation pour le blé , et ou 
a en Angleterre des exemples de récoltes suc- 
cessives et soutenues de fèves et de grains 
blancs pendant un grand nombre d'années. 
Page 112 à ï 17. 

Les pommes de terre ont, plus que toute 
autre récolte intercalaire, l'avantage de réa- 
liser immédiatement un produit précieux , 
peu sujet aux casualités, et proportionné au 
travail donné à la plante; mais il n'est pas 
prouvé que, même avec des cultures con- 
venables, elles n'influent pas en mal sur la 
récolte de grains blancs qui leur succède. — 
Page 11g à 138. 



*• 



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RÉSUMÉ. bff 

. La- culture des choux en plain champ , 
exige beaucoup d'engrais , une main~d'tBirvr& 
considérable» et un climat qui ne- soit pas 
exposé aux longues sécheressps ; elle i*e COtt* 
vient donc qu'à ceux qui peuvent réunir ces 
diverses conditions : cette récolte perd d'ail- 
leurs une grande partie de son -prix, .quand 
dlle n'est pas employée ta l'engrais des bcmife 
ou des moutons , ou à l'entre tien «ï'hiver des 
brebis nourrices» Page ïz8 &130.T.. sh 

Le! colza cultivé -pour : fourrage, dan* le* 
cantons' qui ont des terres fraîches, dés glaise* 
fécondes et des étés qui ne soient ..patttftp 
secs, offre des ressources précieuses, comme 
nourriture en vert, pour: les moutons. ~ Page 
131 à< 132* rr> a*::' ■; • ' - , ?r- +* 

. Les vesces d'hiver et dé printemps fournis^ 
sent également uo trè^boni -fourrage, erorf 
produit en; grains très^cofcaiiérable , sèxtoies 
laisse mûrir* Le gy{>se ^produit un efcceilenç 
effet sur-Cette, plante, ainsi xjue sur le trèfle; 
la luierne et le sainfoin r stu$mtà dans les tc*w 
res légères. — Page 132 à 136. 



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XTt Khvxi 

. L'influence de la chicorée sur les recettes 
céréales subséquentes, est encore peu connue * 
Arthur Young s'est bien trouvé de la eut 
ture de cette plante pour le pâturage des 
moutons, -rr Page ij6. 

! Le trèfle dans les terres argileuses que ne 
sont pas bien çgouttées, est sujet à divers 
accidttts qui diminuent son produit. Il en 
est de même de la luzerne , et celle - ci de- 
mande de plus grands fcaix encore pour en 
assurer la réussite : on ne peut donc lui des-* 
tiner qu'une éueadne de terrain borpée. Page 



* T Les prés- gazons I composés <fe grambéerf 
vivaces , auxquelles on mélange avec succès. 
Je trèfle jaune et le trèfle blanc , sont d'une 
grande ressourcer' dans ?les terres argHeusès , 
pour en soustraire une partie à la jachère* 
le parcours des. moutons iecur egt très-avanta* 
geuxe le terrain' qu'on leur destine doit être 
tytto prépané , çt la gr^inç sqnée fort épais* 

pmjploi des diverses prçcjuctiojis dont $ft 



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jpient de parrier,pour former le* assolement 
des , terres argileuses : le préliminaire indiâ- 
pensable , si la ferme manque de fourrages t 
c'est d'étabfir des prés-gazons siir fes pièces 
les plus éloignées ; lef desééchemertt des tertèk 
« labourables est ensuite lige Qpéffitiop néces- 
saire. — Considérations diverse? », qui doivent 
entrer dans le chqix de l'assoleaiçijik, : — Indi- 
cations de divers açsolemens. — Assolement 
proposé pour les prés -gazons qui ont été 
rompus au-, bout % d'un certain nfrmferfi'udJan-.' 
nées. —Page 144» à 16a..; ^^/./si bb 

i En pràntiipe général, 11 fawt assurer, ^àubûàt 
qu-'il est possible,- la réussite :du :tcèAeik&e 
blé doit. 8 tw5 céder awxièves^ sjqf leiica^d^d 
terrain- qui,: malgré les sardage<>ii resté souilté 
de plantes; mirsibles ; etjec^s^fepr^r^ccmf 
ment, rompu : r l'avoine doit?: 4 $ucbéderi aux 
pommes de terre plutôt qùéiJetjibléijr^ 14 
blé doit succéder au trèfle** Ottjcpftwij^arief 
rapplic^îonjiksopisiricipes de*r&s3f>lçq»ejiiWk# 
terres argileuses : la jach.èr«iCQfc)plt)t t% 4^ieut 
quelquefois nécessaire. — Productions diver- 
ses , qui peuvent être entremêlées' partielle^ 
r . ! ■ /jv ':. .« ;. :• :gi.j£ iv. - 



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*8e> R i s v m i 

ment dans les divers assolemens proposés* 
Page 163 à 16^ . 

Faits relatifs aux assolemens de terres argi- 
l^ses^n, Angleterre, — 

* Détail' sur l'assolement de M. Middletoir: 
il est de quatre ans, et lés vesces d'hiver 
occupent le sol pendant une de ces quatre 

années. — Page 167 à 171, 

.1 . . . ' 

Culture de Mr. Arbuthnot. Ses moyens 
de desséchemens par des coulisses » et en dis* 
. posant ses terres en sillons très-large? , sub- 
divisés ensuite en. sillons plus étroits. Son 
jti&olerâçût ffist jde trois ans, savoir : fèves » 
blé >eï trèfletj produit de ces récoltes, — Oa 
piéur* objectai? contre- eette culture, que les 
bord* desisiitoas ne produisent presque rien , 
que les labours^ croisés en sont exclus, que 
H JttoirtMu kvhRt est trop; fréquent ; mais 
te^^j^aipits ne. sone pas assez fortes poù* 
t^lattWP totfs les avantages ide-detfassojerne ni 

. /AjW>i^ip£ft de. deux an§ A 2%<3 pt blé,, 
*uivi fondant huit ans. Il a maintenu Je sol 



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R i s u m £ 381 

net de mauvaises herbes } et le blé , après les 
fèves fumées, a été plus beau que le blé 
fumé. Page 189 à 192. 

Recueil défaits sur la culture d'un fermier 
de Kent* lequel, pendant neuf ans, et sur 
un espace de 351 acres de terres labourables, 
ne s'est pas permis une seule jachère , et n'a 
jamais fai^ revenir deux années de suite les 
grains blancs. II paraît avoir cherché plutôt 
àjparier sts essais qu'à tirer un gratjd parti 
de ses terres , et il est à regretter qu'il n'ait 
pas fait connaître avec quelques -détails les 
circonstances de chaque pièce de champ sou- 
mise à ces divers assolemens ^néanmoins ces 
expériences présentent une masse de faits 
importans, et un résultat très -profitable. — 
Pagç 193 à 316. 

Expérience d'Arthur Young sur un mau. 
vais prés rompu , ;dans lequel il a suivi , pen* 
dant six ans, trente-six assolement, diffiérens* 
Les principaux résultats de ces expériences 
sont; que les pommes déterre, dans un 
pareil terrain , sont unç des réooltes intermé- 
diaire* les plus épuisantes j que sans -ftwier, 



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2ft? R i s v m ié 

elles n'y donnent pas une récolte passable» 
^€t que lçrg e et 1 avoine réussissent mieux 
après elles que le blé; que les Sèves sont une 
rébolte intermédiaire profitable, à tous égards, 
et* qu'il faut éviter soigneusement Us récoltes 
successives de grains blancs; Parmi les der- ^ 
jiiers , l'avoine est un de ceux qui ,.dans les 
terrains du genre de celui de l'expérience , 
donne les plus, grands profits ; assolement pro- 
posé par Arthur Young popr les terrains* 
motifs qui le lui font préférer. Page ziG à 345* 
j . >* 

CHAPITRE VL 

Considérations surit? moyen* (Ctatroduin en Franc* 
4e bonf assokmtns*. 

m 
t 

Si l'imitation d'uqe pratique- simple et i^o* 
lée , ou l'usage d'un instrument d'agriculture 
ne se propage qu'avec lenteur, ^ combien 
plus forte raisonne d$it-od pas s'attendre à ce - 
que l'adoption de* meilleurs asspleiaaçns dans 
un vaste pays éprouve db grandes, difficultés * 
Plusieurs départemens en France possèdent 
depuis des siècles une culture excellente K tan^ 
{Us qu à circonstances égales» d'autres sanfc 



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It £ »• V X 'I; t8$ 

jpcttés- soumis à la culture la plus vicieuse; 
(/Angleterre présenta sous et apport des* 
contrastes encore plus frappans. Page 946 à 25a* 
:.v ' - : ' ■" . '.•':-..■ ' : ' -^ 

Les idées nouvelles, en agriculture, ekcfc 
tent la défiance ; et quand le doute Celles 
font naître ue porte pas sur leur utilité, c'est 
au moins sur l'efficacité des moyens d exéceN 
tion. Les bons ouvrages sûr l'agriculture pro- 
fitent peu pour les progrès de l'art :1a classe 
la plus nombreuse des agriculteurs ne lit 
point, l'autre lit sans fruit, parce quelle 
manque de pratique ; et ces deux classes se 
contrarient plutôt ijuç -fie s'entraider. Page 
?52 à 5555. 

Le caractère national en France s'accorde 
fïial avec des expériences de Jong cours , et 
avec la nécessité dattendfe les résultats' pen* 
dant plusieurs années. Les secousses de la 
^évolution ont encore contribué 3 augmenter 
cette disposition à vivre surtout dans le pré* 
sent. Il est à craindre qu'à l'époque de la pajx 
les capitaux ne se trouvant pas en propor- 
tion *vçç Içs moyens multipliés de leuçeg*- 



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*84 R I 8 U M t 

ploi , les ' spéculations agricoles ne soient 
long-tems négligées. Page $55 à : 257^ 

Ces considérations font sentir la nécessité 
de l'intervention du gouvernement pour Téta* 
bassement de diverses fermes de modèle* 
situées sur des terrains et sous des climats 
diffërens, pour l'instruction des cultivateurs. 
Développement de cette idée des fermes de 
modèle ; leur but devrait être exclusivement 
borné aux assolement Page 257 à la fin. 



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>. >;'>vo;à: * .'G î*'. •« 



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TABLE 

des matières contenues dans cet buyrage. 



CHAPITRE I. De la théorie des labours et de 

V usage des jachères ■. . Page 8 

■ II. Du système et alterner les champs , 

entre les plantes h racines fibreu» 
ses et les plantes à racines pivo- 
tantes. . . . ... . . 35 

■ IIL Delà théorie des assolemens, a$ 

■ IV. Des assolemens de terres légères. 59 

V. Des assolethens de terres argi" 

leuses. ' HO 

■ ' * m * ' VI. Considérations sur les moyens 

d'introduire en France de bons 

assolemens 246 

Résumé de Vouvrage. . * 170 

Fin de la table. 



Genève, de l'Imprimerie de Luc SESTIÉ. 



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