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BCU - Lausanne
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lï'^i'T' É
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AS 9 L.É M EN Si
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^Vv^vUAa^ !i/>JAU^ i^T- J>W <#•
A V I Sr
C I T ouvrage , destiné au concours do prix , s'en est
trouvé exclus , parce qu'on a prorogé de trois mois le terme
annoncé , et que l'auteur n'a été instruit de ce défei , par
les papiers publics , que vingt jours après l'époque qui
avait été d'abord fixée. L'ouvrage étant imprimé , et déjà
annoncé dans la Bibliothèque Britannique , l'anonyme qui
est une condition de rigueur , ne pouvait plus être gardé»
Chez
Cet ouvrage se trouve à Paris ,
Fuch&, Libraire, iïe des Mathurins , hôtel
Cluny,
Ch. Pougsns, Libraire, qpaî Voltaire N«. lo„
Emery , me du Foin St. Ja ; ies Nt. 295,
Digitized by VjOOQlC
1
TRAITÉ
DES ASSOLEMENS,
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DE L'ART
d etavlio ùâ totationé Be tecoltecL- ,
PAR
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Ch. PICTET'dE GENÈVE
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il /£ -^ :
Chez J. J f Paschoud, Libraire,
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TRAITÉ
DES
A [S S L E M E N r f^^:t
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DE L' ART):
d'établir les Rotations de RecSftes.
M •
JLja Société demande quelle est la
MEILLEURE MANIÈRE D'aLTERNFR LES RÉ-
COLTES i A L'USAGE DU PLUS GRAND NOM-
BRE des Cultivateurs j a l'effet dé
DIMINUER % AUTANT QU'iL EST POSSIBLE f
LES JACHÈRES , SUIVANT LA DIFFÉRENTE
KATURE DE? TERRES,
De toutes les questions que ia Société
pouvait proposer à la discussion des agro-
nomes, il n'en est aucune peut -être dune
importance plus réelle à l'avancement , à la
A
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* T ft k I T £
prospérité de l'art , et dont 4'examea doive
être d'up intérêt plus grand pour les Cultiva-
teurs véritablement éclairés. Ceux-ci doivent
d au tant plus applaudir au choix que la So-
ciété a fait de ce sujet , qu'il a été jusqu'ici
peu approfondi par les auteurs Français; et
que la bonne théorie des assolemens , consi-
dérée dans son ensemble, avec tous les faits
qui l'appuient, toutes les applications doçt
ejle est susceptible, n'a jamais été pleinement
déveloîppeé dans aucune langue»
Une réflexion générale suffira à faire sentir
combien cette matière mérite, en effet, l'atten-
tion dti public.
Toutes les améliorations agricoles ont un
but déterminé qu'on espère atteindre par de
certains travaux, et par des avances d'argent
plus ou moins fortes. Celui qui veut augmen-
ter ses troupeaux , défricher des terrains, éta-
. blir des prairies , faire des défoncemens , des
plantations, des desséchemens, des transports
de terres, est obligé de consacrer un Capital à
chacun de ces objets ; et , avant d'entreprendre
l'amélioration, il faut 'qu'il' ait calculé quelle
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DES AsSOLEMENS. 3
lui rendra au moins l'intérêt de son argent.
Or ce calcul , dont les résultats peuvent être
, rendus vains par tous les accidens naturels
dont les récoltes dépendent, ne saurait être
établi avec une parfaite certitude. Le Culti-
vateur hésite souvent , dans la crainte de
hasarder ses fonds : souvent aussi les fonds
lui manquent ; et les améliorations sont par*,
tielles , faiblement suivies, ou tout- à -fait
négligées.
Mais, si un Agriculteur a Une connais-
sance sûre et raisonnée de son art , s'il a
bien étudié les ressources de ses terres , les
avantages et les inconvéniens de son climat,
, et les moyens d'écouler ses denrées ; si, dis je,
cet Agriculteur établit dans son domaine des
assolemens bien réglés, il obtient sans avan-
ces et sans risquçs , une amélioration plus
productive et plus réelle qu'aucune de celles
qu'il eut pu tenter à grands frais.
Faire donner aux terres , en tes conservant dans
h meilleur état possible r, la rente la plus fine
Qu'elles puissent produire , voilà k but des bons
assolemens. Ce but est manqué » si l'une des
As
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4 Trai ri
deux cohditions n'est pas remplie, c'est-à-
dire, si la terre, en rendant beaucoup, tend*
à s'épuisef , à s'infester dé mauvaises plantes*
ou bien , si en Se maintenant nette et en
bon état, elle rend annuellement un revenu
moindre qu'elle ne rendrait par d'autres pro-
cédés, et si cette moins -value n'est pas plus
que compensée par l'accroissement de valeur
du terrain.
Une terre en bon état est celle qui est
pourvue d'une suffisante quantité de sucs
nourriciers pour porter die belles, récoites ,
et qui est en même temps bien purgée de
mauvaises plantes et de graines nuisibles.
ôr , pour, conserver les terres dans le meilleur état
possible y il faut disposer d'une suffisante quan-
tité d'engrais, et donner les cultures néces-
saires ; car Tengrais est aussi indispensable au
recouvrement des sucs, que la culture l'est
à l'expulsion des plantes nuisibles.
Plus les bestiaux sont nombreux sur un
domaine , plus il s'y fait d engrais. 'Plus les
attelages sont forts et bien entretenus , et
plus aisément les cultures de la terre peuvent
ctre faites en temps convenable et d'une
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DES ASSOLEMENS. 5
manière complette. Il faut doue que les, assole-
mens soient combinés pour fournir abondam-
ment la nourriture aux bestiaux du domaine.
Mais comité la fiente des animaux ne suffit
.pas pou r v faire du fugçiier et qu'il, faut encore
des pailles ; comme il faut que les grains >
nourrissent les. individus occupés de Tagri-
.culture, et payent une grande partie de Ja
rentç annuelle du domaine, il est nécessaire
que y chaque année, une suffisante parue d'utj
fonds, soit destinée aux grains. Enfin , comme
l'expérience a fait reconnaîtra qi$ç certaine*
récoltes sont pins belles^pfès.dautres récolte?
d'un auue genre , sans que ki terre paraisse
s'épuiser; et comme il existe, ppur la, plp>
part des terrain^ , la possibilité d'une succes-
wan indéfinie- d'année en année, de récoltes
toujours belles,, si .elles . sont convenable
ment variées, si les engrais sonç suffisant
çt bien appliqués, il faut y i^ à étajblir, les
assolemens de manière % ce que chaque ré r
coite pcéparÇ le succès» de, la -récolte suivante»
- Ce n?est .pas tout. Le but .final des effort
du /cultivateur. , c'e$t, le profit Le plqs habile
çst celui qui tire de ses terres (0 rente Ipfklt
A 3
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6 Traité
forte quelles puissent produire , pourvu que l'an*
tre condition de les maintenir en bon état ,
soit aussi remplie. Ce serait donc en vain
que les bestiaux seraient nombreux , bien
nourris, les terres bien labourées , bien fu*
mécs, les récoltes abondantes, si la rente
du domaine restait en dessous de ce quelle
serait dans une autre culture , laquelle cepen-
dant n'épuiserait pas le fonds. Il peut y avoir
du luxe dans la bonne culture , comme en
tout autre chose ; et les circonstances locales
peuvent commander la préférence de certai-
nes productions , qui , d'après les principes"
généraux de l'économie agricole, n'auraient
pas été choisies.
"" On voit donc que la meilleure manière
d'alterner les récoltes , est une question corn*
pliquée; et quoiqu'elle soit Susceptible dune
solution gértàrafe/elle ne saurait êtfe résolue,
pour les cas particuliers, sans que l'examen
éri' : soit* soumis à 'urf^gfâud' nombre-; ète;c<Mî«â-
dérations accessoires , qui toutes ont leur
importance, Pour mettre de l'ordre ckrifrW
sujet qui est vaste , je vais diviser mon travail
tn $ix parties, /
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BES ÀSSfctEMEN* ff
Je traiterai i . de la théorie des labours ;
et de l'usage des jachères.
V
2°. Du système d'alterner les champs entre
les plantes à racines fibreuses et ïes ! plantes
à racines pivotantes.
3 e . De la théorie dés assolemens.
4. t)és assolement des terres légères'/ L '
5*. Des assokmensdes terres argileuse*. f
6*. Je présenterai quelques considérations
sur les moyens d'introduire en Firance de borls
assolemens. ' ~ ' " ,l **
À 4
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,T V* I T i
22tB
CHAPITRE I«.
Dfi f4 TjjTBOJJZa DES LABOURS ET DE
L'USAGE DBS JACHÈRES.
L E labourage , ou la division de la terre
par la charrue , a plusieurs, objets - 9 seloh le
mêitfënt et le genre des labours. Cette ope-
ratipn fst destinée à (aire périr les,. mauvaises
plantes qui prennent possession du. sol , et
emploient inutilement les sucs productifs ^ à
faire végéter les mauvaises graines qui se
trouvent dans la terre, pour ensuite tuer les
plantes par ufc autre labour- ; à exposer plus,
de surface à l'influence de Pair et de la lu-
mière ; à faciliter Faction des rosées , des
pluies ou des gelées ; à briser , émietter ou
ameublir la terre ;■ à . couvrir les engrais et
les mélanger avec le sol ; enfin à préparer la
terre à recevoir les graines qu'on lui confie. ( i )
( i ) Les hersages , les roulages , toutes les' opéra-
tions pour briser les mottes de terre, et enlever les
mauvaises herbes , sont des dépendances des labours.
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DES- AS S OLE M EN S. 9
* ~*ïl y a de fart dans le choix des moraetis
convenables pou* labourer avec le plus d effet
possible; et il y a aussi des distinctions à
faire dans la manière de labourer, selon lé
but prochain ou éloigné N de l'opération. On
a à cet égard divers systèmes , des procédés
et des ihstrumens très-différens les uns des
autres, pour des terres à peu-piès semblables,
selon les pays , les provinces et Ufs cantons.
C'est, en général, l'usage plutôt que la raison
qui détermine leis préférerices.
Les procédés du labourage doivent varier
selon le terrain, le climat, la force des atte-
lages , la construction des charrues , et enfin
selon que les saisons sont plus sèches ou plus
humides. Il y a des terrains sur lesquels 1 ac-
tion de l'air et des gelées est extrêmement
marquée ; et d'autres sur lesquels cette action
n'est point sensible à l'œil. ( 1 ) Il y a des
( 1 ) J'ai dans le domaine que je cultive des champs
de terres argileuses , qui , labourés avant l'hiver , s'en-
lèvent par grosses mottes et offrent une surface extrê-
mement raboteuse. Au printemps toutes les mottes
sdnt détruites et la surface est unie et poudreuse. J'ai
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%* Tahiti,
terrains où lt$ plus mauvaise* plantes germent
plus aisément et ont un accroissement plus
rapide. Certaines' terres ne peuvent point se
labourer lorsqu'elles sont à un certain degré
de sécheresse; d'autres se pétrissent, si elles
sont trop humides. Le laboureur habile étu-
die sa terre, consulte la force de ses attelages >
la nature de la saison, et prend son temps
en conséquence pour faire ses labours.
Dans le système des jachères commettes ,
tel qu'il est suivi sur une grande partie du
sol de la république , le laboureur , après
avoir recueilli sa moisson qui' est de forge
ou de l'avoine, commence à préparer sa terre
jfc recevoir du blé l'année suivante. ( i ) Le
dans le même domaine d'autres champs de terres
légères , qui ,' labourés de même ayant l'hiver , pré-
sentent au: printemps exactement le même aspect
qu'avant les gelées : toutes les mottes de terre s'y con-
servent intactes.
( i ) J'appelle cette suite d'opérations de la charrue
et de ia herse jachère ^complette pour la distinguer
de la jachère d hiver , qui est une préparation de la
terre à porter mie graine^de printemps , et qui con-
siste en deux ou trois labours.
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DÉS ÀSSÔLEMENS. IT
labour qui succède à la moisson est destiné
i*. à faire périr les [plantes des chiendents,
ou autres graminées nuisibles , en exposant.
k 1 air les racines de ces plantes : le hersage
qui doit suivre le labour, quand le temps
le permet, contribué essentiellement à les
-faire périr; z\ à enterrer les graines des mau-
vaises plantes qui ont répandu leurs semences
sur le sol avant la maturité de l'orge ou de '
I avoine , ou pendant la moisson de ces grai-
nes; ces semences végètent, en grande partie,
et produisent des plantes que le second la*
bour enterre à la fin de l'automne ou en hiver.
Le second labour est principalement des-
tiné à exposer vine plus grande surface à
l'action des gelées, des pluies et des neiges.
II convient, par conséquent, de ne point
herser après ce labour, afin que les influences
dé l'atmosphère agissent sur un plus grand
nombre, de points. Dans les terres qui ittiei*»
nent les eaux , ou qui sont argileuses , on
sillonne souvent la terre, ou on la dispose
en sillons relevés » pour que l'écoulement
dts eaux pluviales soit plus facile , et que la
charrue puissey rentrer plus tôt au printemps.
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sa Traité
Dès que les semailles du printemps sont
achevées;, le laboureur rentre dans la jachère,
pour donner le troisième labour, dont le but
est de tuer les plantes qui ont végété,, prin-
cipalement les graminées nuisibles , de fau;e
germer les mauvaises graines qui n'ont pas
encore levé, et d'exposer de nouvelles par-
ties de la terne à l'action des élémens. Si les
chiendents abondent , et que le temps le
permette, il est utile -de hersée après, ce
laboyr.
Oa laboure jusqu'à six fois , d^ns une jar
chère complette, lorsqu'on a à cœur de bien
purger la terre des mauvaises plantes et des
mauvaises graines [\\; mais pouc pouvoir
( i ) Les. mauvaises plantes et les mauvaises graines >
sont ici deux choses très-différentes. Les premières
sont principalement certaines variétés de graminées
vivaces qui se propagent par leurs racines; les secon-
des appartiennent à toutes les plantes annuelles dont
Içs semeneçs ont; lç. temps dç mûrir et de se répandro
4pr la. tçrre pendant qup la récolte est sur pied, telles
' sont les moutardes , les pavots , les bleuets , les
chardons , les vesces bâtardes &c. &c. Ces diverses
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des Assolement 13
donner six labours et les hersages convena-
bles , ilfaut être singulièrement favorisés par .
la saison, tft n'avoir pas une exploitation trop
étendue.
Ce n'est point assez , pour purger une terre »
de donner un grand nombre de labours et
de hersages , dans le cours de la saison. Si
l'on se prescrivait de faire un nombre fixe
de labours et de hersages dans l'espace d'en-
viron un an que dure la jachère complette %
en consultant seulement les loisirs des atte-
lages , et s#ns égard au temps qu'il fait , et
à l'état de la terre, on remplirait mal l'objet;
et bailleurs il y a bien des années et des
terrains, où il serait physiquement impossible
semences enterrées par les labours , lèvent ou ne
lèvent pas , selon qu'elles sont plus ou moins pro-
fondément enterrées , selon que la terre est plus ou
moins chaude , plus ou moins humide. Une grande
partie de ces mauvaises graines tombe dans le fond
de la raye. Â cette profondeur quelques-unes végètent,
mais c'est le petit nombre : les autres pourrissent
dans la terre, ou bien s'y conservent pendant plusieurs
années, pour germer encore, lonqu'un labour plus
yofond les ramènera plus près de la surface du Sol.
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i4 Traité
de donner toute cette culture. L'objet de
purger la terre et de l'ameublir serait mal
rempli* parce que la fréquence des labours
et des hersages importe encore moins à l'effi-
cace de la jachère que le choix des momens
pour les donner. En général, pour qu'une
terre se laboure avec effet, et sans trop de
fatigue pour les attelages , il faut qu elle ne
soit pi trop sèche ni trop humide : trop sé-
die, elle est difficile à entamer, se soulève
par grosses masses , fatigue beaucoup les ani-
maux et forme un gueretr raboteux ; trop
humide , elle est lourde sur la charrue , et
par conséquent fatiguante pour les attelages ,
elle se corroyé , se pétrit et se durcit ensuite
fortement au soleiL Mais il y a certaines
natures de terre qui exigent plus d'humidité
que d'autres , pour être labourées à propos*
Le laboureur connaît, à cet égard, la dis»
position de ses champs ; et il juge , par la
quantité d'eau qui est tombée, par le temps
qui s'est écoulé depuis la pluie, par le degré
de chaleur qu'il a fait , ou le vent qui a
soufflé , s'il peut labourer convenablement
telle ou tçlle pièce (je terre. Mais il, n'4 quel-
quefois que le choix des inconvéniens , si
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DBS ÀSSOLEMENS. \$
Tannée est alternativement pluvieuse et sèche 9
à longs intervalles, il est obligé de labourer
ses jachères dans des circonstances .qui ne
sont pas les meilleures possibles , sous peine
de ne pouvoir donner à ses champs qu'un
nombre de labours très -borné»
Il y a un inconvénient particulier aux la-
bours en terre et en temps très* secs, (outre
la fatigue des attelages ( i ) et le mauvais état
. des guerets ) , c'est que les mauvaises graines
qui sont dans la terre ne végètent pas , quoi-
que le mouvement de la charrue en ait ra?
mené une grande partie dans la couche où
( i ) Lorsqu'il s'agit d'un second ou troisième labour
d'été , en terrain léger surtout , la terte, quoique
très-seche, n'offre pas beaucoup de résistance, parce
qu'elle est déjà remuée ; mais si elle est argileuse ,
elle fatigue singulièremept les animaux ( surtout les
bpeufs ) lorsque le labour précédent 3 laissé la terre
par grosses mottes qui roulent sous leurs pieds et les
forcent de choisir leurs pas , ou bien lorsque le
gueret courroyé et durci au soleil après un labour
qui a été fait, en terre humide , offre une surface rabo-
teuse et dure , qui est difficile à diviser et sur laquelle
les animaux de labour ac marchent qu'avec peine*
y Google
i€ T * a i i i
eltes devraient végéter. D\ih aûtté côtoies
labours faits en terre et en temps secs , sont
les seuls propres à détruire les graminéër
vivacesj les plus grands ennemis du froment,
et qtii se plaisent dans lés tertres les plus
propres au blé. Les labours eii terre' humide ^
ou qui sont suivis % immédiatement de pluies
abortdantes, loiri de purger la terïe des gra-
iriinées vivàces^ leur donnent, au contraire ^
lihe véritable culture qui les fait prospérer;
En revanche * Ses labours font végéter un
grand nombre de mauvaises grailles de plah*
tes annuelles, qUe le labbur suivant détruira.
On voit donc qtt'/l est à* peu-près impos-
sible que tous les objets d'un labour d'été
puissent être remplis. Il faudrait que la terre
fût assez sèche pour tuer les tacines des
mauvaises plantes vivaces, assez humide pouf
faire Végéter les graines des mauvaises plantes .
annuelles. Quand la .terre est sèche , et que
la pluie succède , les mauvaises graines végè-
tent , mais les racines des mauvaises plantes
végètent aussi. Si la terre est humide pendant
le labour , et qu'il succède un soleil chaud ,
des vents desséchans et soutenus» la partie
de*
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Î)ES AsSOtEMÊff 1 tf
des gramens que la charrue a ramenée à la
surface , périt ; mais les racines de ces plante*
nuisible^ , qui se trouvent enfouies , pren*
nent Une activité nouvelle dans Cette ferre
chaude , humide et nouvellement remuée.
La herse , lorsque l'état de Jâ tefre permdt
de l'employer , est destinée à seconder l'effet
de la charrôe , pour détruire les mauvaises
plantes et ammeublir la terre. Airffi , lorsque
le labour a ramené à la surface une grande
quantité de racine» de chiendent , on promène
la herse pour achever de détache? ces racines ,
on les fait rassembler en tas , et brûler. Ce
liersage divise en même temps la terre , et
concourt à la soumettre aux influences bien-
faisantes de Y atmosphère. C'est une excellente
opération * elle forme , en quelque sorte , le
complément du labour , parce qtie les racines
de chiendent ramenées à la surface par ce
labour , ne laisseraient pas de reprendre et de
végéter , si la pluie survenait avant qu'elles
fussent compiettement desséchées. Mais pour
employer ainsi la herse avec effet i il faut que
la surface du champ soit passablement unie y
et que la terre ne soit pas trop sèche, -Si U
B
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î8 T R A I T à
surface çst très/- dure et trè s - raboteuse , la
herse ne mord point, et ne remplit ni l'objet
du déblai des racines du graracn j ni celui
de la division de la terre.
Le bersage qui a pour objet la division
de la terre , et qui soccède à un labour qui a
laissé, la surface du champ extrêmement rabo-
teuse., doit se donner immédiatement après
une pluie qui ait pénétré les grosses mottes
dont -le champ est couvert Ces mottes se
brisent alors avec facilité ; la surface du champ
reste passablement unie ; la terre est plus
meuble , et le labour suivant se fait avec
plus d'aisance.
Comme le labourage est une opération,
lente , et que l'état de la terre et de fat- «
Biosphère change d'un jour à l'autre, il n'est
jamais possible de labourer la totalité des
jachères d'une ferme dans des circonstances
favorables. Le laboureur le plus habile , et le
plus fort en attelages , approche le ' plus de
la perfection : c'çst.tout ce qu'il peut faire.
Il y a des temps où l'on regrette d'être obligé
4p tebpgrer, parce que l'ouvrage est médio-
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/
DES ASSOLEMÉNS. I9
cte buf mauvais , mais il faut occuper les
attelages. Il y a d'autres temps où Ton regretté
de n'avoir pas des attelages beaucoup plus
nombreux, pour pouvoir labourer les terre*
toutes à la fois et pendant que le terrain se
mené bien. Il y a des fermes qui ont deux
ou plusieurs natures de terres très-différentes,
et dans lesquelles il est presque toujours
possible d'occuper convenablement les char*
rues à la culture des jachères. Il y a des
années où les pluies ne sont ni trop fréquen*
tes , ni trop rares , iii trop soutenues , et .où
les travaux des jachères se font avec plus de
facilité et d'effet; Mai* ce qu'on peut dire , en
général, c'est que dans les années sèches Ici
champs se purgent mieux des graminées viva*
ces , par les opérations de la jachère , eC
que dans les années pluvieuses les terres se.
purgent mieux des mauvaises plantes annuel-
les. Or comme le mauvais effet des graminées?
vivaces est beaucoup plus sensible sur la
récolte de blé qui suit , que l'effet des mau-
vaises herbes annuelles , on peut regarder
l'opération de la jachère comme plus efficace
pour la récolte de froment , lorsque l'année
est sèche;
B *
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£• Traité
Il se fait probablement h, la suite du labour,
des combinaisons chimiques , dont il résulte
fine plus grande fécondité de la terre. Peut-
être l'air atmosphérique , introduit à une plus
grande profpndeur ,. sp décompose-t-il epsuite
par la végétation ,eténtrç-t-il, soit cprnrne sti-
mulant, soit comme partie constituante , dans
la formation dçs plaines? Peut-être l'acide
earboniquç pénètre-t-il le sol de ses influences
fécondes? Peut-être la Jupiière se cpmbine-t-
«lie de même ? Pçut-être se passe-tïl une opé-
ration analogue à cellç cfont on observe le
résultat dans les nitfières , et le sel formé
devient-il ensuite stimulant et partie dans la vé-
gétation? Peut-être doit-on la plusgrande force
végétative de la terre , après les labours répé-
tés , à la réunion dç diverses opérations secrè-
tes de la nature , favorisées par l'action de
la charrue. Quoi qu'il en soit des divers sys-
tèmes qu'on peut former , et que l'observa-
tion industrieuse de l'homme pourra dans la
suite justifier ou détruire, c'est un fait cer-
tain que la terre s'enrichit par toutes les opé-
rations qui secondent les influences atmos-
phériques.
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DES AsVoLEitfENSU £Ê
indépendamment de la destruction des
mauvaises plantes et dç$ mauvaises graines ,-'
indépendamment de l'action bienfaisante de
l'air , de lai lumière, des rosées, des plures,
facilitée par les labours et les hersagfes , pen-
dant la durée de la jachère, on doit à celle-ci
une division plus grande de la terré , dont il
résulte principalement les avantages suivaas :
i*. Plus la terre est ameublie et divisée
dans toute la couche que la cbstiruef a remuée,
plus l'action végétative de Tirir etdé Peau est
immédiate sur'uri grand nombre de parties, (i)
2°. Plus là division! est -pfctfiute J ph% àiisii
îe mélange des engrais jrir lé deîniet îafboùtf
et les hcfrsageii est cdmplèft , tipSïf Wtlsé^
qôent plus 1 k mouve iàétît irirttSftifr bpéfé pif
tes fumiers ; est favoris é, ï ' :
(i) Il y a certains terraipp et certaine? cijeons*
tances, où il convient de presser, au contraire , 1*
surface d'un champ , et. de le faire pâturer par ie~
menu bétail pour le rendre plus productif. Lés d&»'
tinctions trouveront leur place et léu'fs ex^ltcatiort^
dans le cours de ce traité.
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«a Traité
j°. La semence s'enterre et se recouvre à
une profondeur plus uniforme , et lève mieux.
4°. Les racines des plantes s'enfoncent phis
aisément dans leur direction naturelle, met-
tent leurs suçoirs en contact avec p]us de
points, et tirent plus de substance de la terre.
• 5*. Enfin , pendant une grande partie du
temps que dure la végétation de la récolte,
la terre demeure plus pénétrable artx influen-
ces atmosphériques.
. Dans la jachère çomplette, .le nombre des
labours est nécessairement soumis à la force
çt au nombre : des attejagesj et à la disposi-
tion sèche ou pluvieuse de la saison. Dans
beaucoup d'çndrbits, on omet le labour d'hi-
yer, par systçmç,. On y est forcé quelquefois
par les gelées précoces , qui , dès le mois
* de bnjmaire > n e permettent plus de labourer.
Dans d'autres cantons , où la méthode des
jachères est acltàisè , on ne laboure point après
iin[oisson. tes chaumes servent de pâturage
a\i bétail , et on ne les rompt qu'en germi-
ijaj ou mçm^en prairial de Tannée suivante*
Qt\ nç dqgne alors que yqis , et ifiême squ-%
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DES ÀSSOLEMÉKS. «3
vent' que deux labours y compris tfelui de
$emaille. Les objets qu'on se propose dans
la jachère complétée > ne sont alors qu'im*
parfaitement remplis. Les semences des tHa^i
vaises plantes restent en grande* partie sur te
sol , jusqu'au lab&ur du printemps , qui le*
enterre au fond de la raie ( i ) , et le labour
suivant n'en fait germer qu'un petit nombre,
Les graminées vivaces végètent par leurs ir*»
cines pendant l'automne et le printemps , étant
pris quelquefois pleine possession de la terré ah
moment où l'on rompt le champ ; de imanièré
qa'il devient . presque impossible ' de ~i eir< dréf
barrasser tout-à<fait avant les semailles. Sofia
la division, Fameublissement dp la terre* sont
moins complets, en sorte que les! avaxrtagoi
des influences atmosphériques, de, kt xégém-
tion facile des racines , du mélange. cxaUt
des engrais, sont moins grands.,. .'«T h VI
Roziet » dans son article. labours 9 .don»ecsab
(i)-Il est probable cependant qu'une partie de
ces mauvaises semences laissées sùf^a f sfiH£dfe du
champ , périt pendant FhiVtf. Wlie 'âijtfti ptirttef*
végété avant, l'hiver dans dés tetpps, pluvieux : deTad*
tomne , et-aproduit des plantes <m* les gçléc® tuef^
.." B 4
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$4 Traita
^.sterne sur la manière la plus utile de conduit*
les labours d'une jachère Complette. Il distin*
gue, avec beaucoup de raison , les champs dont
la/ncoucbe inférieure est ingrate , de ceux
«jiri ont une grande profondeur de bonne
terre végétale, ou qui ont*pour couche infé*
liçure une terre qui puisse se riieler avea
avantage à celle do la surface. Il conseille,
dan&cefc deux derniers cas , de labourer pro-
fondément la terre après moisson et à l'entrée
de J'hivei. Il conseille le troisième labour k
la fin du printemps, et nomme ces trois
jiceniiets labours préparatoires..' Il suppose en*
suite' trois hbours de division, qui sont faits
coup-sur cèup , et précèdent iroraéçHatement
les -semailles! Dans ce système, la terre de*
-meure sans être labourée , pendant tout le
.temps que durent les grandes chaleurs dû
1 été. L'Auteur pense que les labours quoi)
donne dans la saison la plus chaude , occa*
sionnent une évaporation nuisible.
Nous avpqs. vu que le laboureur est néces-
«airement plus ou moins çomrariéjdans. l'objet
de la jachère ,- par Tînipossibilité de faire
iHftunpteœent beaucoup d'ouvrage , pcn4ai>*
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DES ASSOLEMENS. gg
que le temps est favorable et que la terre se
naène bien; et cependant je lui supposais
la latitude que donne la durée totale du
printemps et de Tété. Si', comme, Rozkrle
propose , on retranche au moins deux, moi*
de 1 été , pendant lesquels les charrues de la
ferme restent dans l'inaction , il ck vient impos*
sible de pouvoir donner à toutes les terres
en jachère , le nombre de labours qu'il
prescrit lui*méme»
Il prévient l'objection , et propose de
s'arranger avec les voisins pour leur ffrêtç*
des journées de charrue pendant les grandes
chaleurs , sous condition qu'elles Seront ren-
dues dans le mois qui précédera les semailles*'
IMais en supposant qu'on trouvât à foire un
tel marché , en supposant que U$ mauvais
temps qui peuvent survenir quand ûa vou-
drait forcer de labours , ;ne rendissent pis
ce marché onéreux à celui qui Ypm$t pro-
posa , que sçrait-ce qu*un secret dont on ne
pourrait retirer l'avantage qu'aux dépens de
ses voisins ? Si l'évaporation est nuisible
pour les champs du propriétaire qui ne veut
pas labourer dans les chaleurs , elle ne lest
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46 Traité
pas moins pour les champs vpisins qu'illabou*
rerait sans scrupule ; et le mal qui en résulte-
rait pour l'agriculture en général , ou pour
ïés productions cfe Tannée dans le pays , est
le même que si le propriétaire avait labouré
ses propres champs. Si donc la méthode était
démontrée utile , il lui manquerait d'être
praticable pour tout un canton,
#
Il est possible qu'il se fasse pendant les
grandes chaleurs une évaporation des sucs
qui seraient utiles -à la végétation , et qu'il
Vaudrait ftiieux pouvoir conserver à la terre. Il
est probable' que cette évaporation est facilitée
par les labours ; mais nous ne savons point
si ceux-ci ne rendent pas beaucoup plus à la
terre qu'ils ne lui ôtent , et l'observation des
laits semble l'indiquer. Nous voyons , pat-
exemple , que dans la culture préparatoire
des turneps , là où cette culture est le mieux
entendue , J on multiplie les labours et les
hersages coup sur coup , dans la saison
la plus chaude de l'année , et dans les
terres les plus légères. Lorsque la plante
est levée , on lui dofine un premier sar-
clage, puis bientôt après un second ; ftittlt*»
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DES ASSOLEMTSNS. *jr
pliant ainsi les causes d evaporation , toujours
dans le temps le plus chaud ; et cependant
les effets de cette culture sont d'accroître
beaucoup la fertilité de la terre*
Il n est point douteux que parmi les moyens
connus de bien préparer une terre à porter
du froment , la jachère complette ne soit
un des plus efficaces. Est - il aussi le plus
convenable ? C'est une autre question.
La jachère complette a deux grands incon-
vénieas ; elle coûte beaucoup , et ne produit
rien pendant l'année,
. On ne peut calculer que d'une manière
approximative , ce qu'il en coûte à un culti-
vateur pour labourer ses jachères. Le prix
dune jourriée 4 e .charrue varie en divers
lieux» selon le prix des denrées, la nature
des terres, la .construction plus ou moins
parfaite des charnues v et d'au trçs circonstances
encore. Je ne pense pas que la moyenne
des labours dç jachères qui se font sur tout
le sol de la France s'exécute avec moins de
trois animaux de trait : c'est-à-dire que ,
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Qoogle
«g Traité
comme presque dans tous les terrains , quatfcj
bêtes, au moins, sont nécessaires pour rompre
en automne , et pour faire le premier labouf
du printemps ; comme le même attelage est
encore souvent nécessaire pour les labours
de division , et qu'il n y a que lès terres légères
et les charrues très-bien construites qui puis*
sent s® mener avec deux chevaux ou deux
bœufs , je crois rester plutôt au - dessous du
vrai , en calculant que les labours des ja-
chères se font , l'un portant l'autre , avec /
trois bêtes.
Si dans quelques cantons particuliers de
la France , le laboureur conduit lui-même
les chevauxou les bdeufs en guidant sa charme,
cette pratique est^tfop peu répandue pour pou*
voir être prise en considération dans le calcul
moyen des frais de labour , sur le sol entkfe
de la République. Je pense donc que pot»
e*tîmer, dune manière approximative et gén*
raie , la dépense de la jachètft , il faut compter
sur trois animaux dé trait é un homme et urt
jeune garçon t pour chaque labour.
En estimant à 2 francs [la journée d'un
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DES As S OLE MENS, *g
cheval ou d'un bœuf de charrue , çt à I franc
50 centimes la journée de^ chacun des deux
individus qui aident au travail , je crois
rester encore en dessous de la moyenne pour
toute la France. C'est 9 francs pour la journée
de charrue.
*
J'estime que 1 étendue moyenne de terrain
labouré dans une journée de charrue répond
à l'espace nécessaire pour semer cinq myria-
grammes ( un quintal ) de froment : or,
commr ce terrain est labouré six fois dans
le cours de la jachère , il faut multiplier 9 f.
par 6 , ce qui donne 54 francs pour le prix
du travail de la charrue. Je suppose quatre
hersages seulement , y compris celui de
semailles , dans tout le cours de la jachère.
tJn cheval et un homme suffisent à herser
ce que quatre charrues peuvent labourer ;
la journée de l'homme et du cheval peut s'es-
timer 3 francs 50 centimes : le nombre des
journées dé* hersage se trouvant égal au
nombre de quintaux de blé que l'on a à
semer , c'est } francs 50 cent à ajouter à
54 francs , soit 57 francs 50 cent. Si Ton
suppose que dans le cours de la jachère , ou
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3P Traité
ait fait ramasser les racines des chiendents!
si l'on fait casser les mottes après la semaille;
si l'on ajoute les frais du semeur , et ceux
des rigoles d'écoulement, on verra que le*
frais de la jachère complette montent au
moins à 60 francs pour un espace de terrain
qui reçoit ch\q myriàgrammes de blé. Je
ne fais entrer dans ce calcul, ni le prix du
fumier, ni son charroi sur les terres , parce
que ces deux objets de dépense sont les
mêmes lorsqu'on ne suit pas le système des
jachères.
Le prix moyen d'un quintal de froment ,
année commune , sur toute la France peut
être estimé de 12 à 13 francs. Supposons
12 seulement Le terrain nécessaire pour semer
les cinq myriàgrammes de froment, aura donc
coûté , de préparation et de semence , 72 f. :
ypyons ce qu'il doit rendre. { 1 )
( 1 ) Si l'on part de la moyenne trouvée la plus
avantageuse en Angleterre ( Voyez les observations
.^'Arthur Young dans sa Tournée de six mois ) savoir
3 oushels , iso liv. poids de marc de blé par acre
Û838© pieds deFrance) c'est à très-peu-près 26 aresr,
soit 25000 pieds pour les cinq myriàgrammes.
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DES ASSOLEMBES. gl
Je suppose qu'un quart des jachères d'une
ferme aura été fumé. La partie fumée pourra
rendre 7 à 8 pour un ; mais les trois parties
non fumées ne rendront probablement que 4
à 5 pour un. En supposant donc la moyenne
à f et demi , je crois aller aussi loin qu'on
puisse raisonnablement aller dans les suppo-
sitions favorables , sur-tout si Ton consi dère
qu'il s'agit d'une moyenne sur toute la
France. ( 1 ) Il faut prélever les semences ;
reste à 4 et demi , soit 22 myriagrammes f
kilogrammes , ( 4 quintaux et demi ) recueillis
dans l'espace qui a coûté 60 francs à préparer.
Les frais de moisson , de charroi , de battage y
±.
(1) Cela revient à tris -peu -près à la supposition
laite par Arthur Young, de 18 bushels de ço livres de
~ 16 onces par acre , pour la moyeime / des récoltes de
blc-en France. (Voyez le Voyage d'Arthur Young en
France , T. II p. }}6. ) En comparant les cultures des
deux pays, il porte à 2$ bushefe par acre la moyenne
des récoltes de blé en Angleterre. Je crois la suppcu
sition trop forte. Si Ton part du résultat des observa-
tions qu'il a faites lui-même dans la XXX lettre du
six Moutiï tour pour quelques provinces du Nord ,
cette moyenne n'atteint pas tout-à-fait 23 bushels,
( Voyez la Bibliothèque Britajmiq ue. )
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$t T & a f't £
puis de transport au marché , doivent être
estimés en déduction du prix des 22- myria-
grammes 5 kilogrammes de blé , comme Suit r
Four moissonner . . . . . 1 franc*
Pour battre 3
Pour le charriage des gerbes ,
leur engrangeaient , puis le char-
riage du blé au marché.. • • * t
Total * . « 5 francs*
Ajoutons cette somme à celle de 60 Èranc9
ci- dessus , c'est 65 francs*
»
^Estimons maintenant la paille. On peut
évaluer à 25 gerbes le produit de l'espace
dont if est question , et ces gerbes pesant f
après le battage , 15 à 17 kilogrammes ( 30 à
54 livres \ peuvent valoir 1 franc la gerbe f
pour les mettre au plus haut : ce serait 25 £ ;
mais ces 25 f. ne doivent point être portés en
recette, parce que le fumier napas été porte
en dépense. La recette ne peut se composer
que du produit des 22 myrïagrammes 5 kilo-
grammes de blé froment , au prix supposé ci-
dessus , de 12 francs. , sait 54 francs.
II
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DES A S SOLEMÉKS. 1 *JJ
Il résulte de ce tableau que chaque espace
de terrain où le laboureur a semé z% myria*
grammes 5 kilogrammes, ou un quintal de bl4
sur une jachère de six labours , lui £ coûté
onze francs, pour l'année de la récolte , et
ne lui avait rien rendu Tannée précédente;
epsorte que la perte moyenne de ces deux
ans est de 5 francs 50 centimes , par chaque
quintal de semature.
En voyant cet étrange résultat , on soup-
çonne quelque vice dans le calcul , puisque
loin d'avoir de quoi payer le prix de là
ferme , le prix des impôts , l'entretien Jes
attelages , et tous les faux frais inévi-
tables, le fermier es,t obligé de débourser de
l'argent après tous ses travaux. Mais cela
s'explique si l'on réfléchit , i°. qu'il n'arrive
presque jamais que Ton donne jusqu'à six la-
.bours de jachère : c'est un luxe de culture
qui n'est bon que dans les livres , et qu'on
peut tout au plus se permettre sur un petit
terrain d'expériences ( 1 ) Le nombre des la-
( 1 ) Il n'est pas rare dans la province Anglaise de
Norfolk de donner jusqu'à 6 labours* à une terre qui
c
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34 TraitI
bours de là jachère complette se réduit ordi-
nairement à trois , et lés hersages à deux :
voilà tout d'un coup la moitié des frais
supprimés. Quoique la moyenne de la récolte
alors , doive peut-être s'estimer au-dessous de
cinq et demi , cependant le fermier a un
résultat qui rend l'opération de la jachère
moins ruineuse» La seconde observation à
faire , c'est que la troisième année , qui est
celle de l'avoine , coûte infiniment moins de
préparation , puisque dans les départemens
où Ton sème ayant l'hiver , c'est souvent sur
un seul labour , et dans d'autres sur deux ,
tout au plus , que l'avoine se met en terre.
' Il est évident qu'un tel système est ruineux
pour le cultivateur , s'il l'applique à la totalité
des terres soumises aux opérations de la
doit porter des turneps ,- mais i<\ ces labours se font
avec une charrue si légère et si parfaite qu'on laboure
jusqu'à deux acres par jour, avec deux chevaux, c'est-
à-dire, trois à quatre fois plus de terrain que je n'en ai
supposé. 2°. L'année produit une récolte , et cette
récolte est du plus grand prix.
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DES ÀSSOitMjBNS» $£
charrue. Mais Jes labours et les hersages qui
constituent le procédé de la jathère coraplette»
sont quelquefois très-utiles pour réparer l'épui*
sèment de certaines terres , et les purger de
certaines plantes nuisibles. J'indiquerai , dan*
le cours de cet ouvrage » les cas dans lesquels
je pense que la jachère peut être préférée
avec avantage à toute autre manière de traites
un terrain.
C à
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j$ .Trait i'
«*&
V ÇHA PITRE I I.
?:r.!» ; ■ \ . • • •
J>U^¥STÊMBD > ALTERNER LES CHAMPS BNTRM
• . f ES MANTES A RACINES FIBREUSES E^ LES
•• :&&ANtE$, À- RACINES PIVOTANTES.
\J K avait à peine en France quelques no*
tions pratiques sur fart des assolemens , lors*
que Rozier fit son article alterner et s'attacha
à démontrer l'abus des jachères. L'introduc-
tion du trèfle , comme récolte intercalaire,
«tait alors encore récente , et l'agriculture
de la France doit beaucoup à cet auteur qui
a fait sentir une grande partie des avantages
de cette plante améliorante. Mais si Rozier
«ût étudié en Flandre et en Angleterre la
théorie des assolemens , il aurait tout autre-
ment avancé les connaissances sur cet impor-
tant chapitre de la science agricole.
Le principe d'après lequel il conseille de
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DES ASSQLEBTENS. jy
rcmplacfer les plantes à racines fihreyses^af
les plantes à racines pivotantes , : h récipro-
quement,, c'est que les unes tirant >le!ur:&ub$-
tance de la couche supérieure du charop H
tandis que les autres vont la; chercher kilAttt
plus grande profondeur^ elles ne se font Réci-
proquement aucun tort , et n épuberrt.p^ U
terre pour la récolte qui doit suivre. Si if oa
examine cette opinion , qui d'abord., paraît
spécieuse , on conserve bien du doute sur sa
• • • • I " r*' - » f
solidité. Je vais m arrêter quelques cnomens a
. ., ; ■•■? u ? t :-;t n» •, • '.^û
la considérer. ' *
4 : I *h-'rr, 335'
La couche de tetre remuée par la chamrc?
varie en épaisseur depuis trois à quatre pouces
jusqu'à sept ou huit , selon l'usage des lieux ,.
la construction des charrues employées / et.
. • i , ;•' '• „ •• .— î-jir.r v« I ob
la nature du terrain que Ion ( cultive. f Quelfc
que soit la profondeur habituelle desMabours
- • -» .*.•:-!'. i.;r "o^i.r-viupjj . .■ itjjh
dans un canton , il reste au-dessous de la
«, • s * i ' , '-'• ' .^; Juki û>.orta,
couche remuée, un plan qui na jamais ete
entame , et que les racines des plantes pivo-
tantes ~ dans les récoltes intercalaires ~Tfe
pénètrent pomt. Quelle que sôit'ïa riâttire'de
cette, terre vieree , quelle soit argileuse,
C 5 1
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y* Traité
excessivement dure * parce que , de tempjf
immémorial, elle a été battue et foulée par
les pieds des animaux de labour qui marchent
-dans la raie ouverte , et par le soc de la
charrue , dont le talon appuyé fortement sur
-ce plan qui lui sert de point d'appui , tandis
que la terre supérieure se déchire et se
soulève avec effort.
& Ton regarde les racines d'un trèfle que
l'on rompt à la seconde année ♦ on voit qu'elle
n'ont pas pénétré "dans cette couche dure qui
est au-dessous de la terre remuée. Ces racines
pivotantes ont de 4 à 8 pouces de long , sui-
vant que la couche remuée est plus ou moins
épaisse. Elles sont souvent bifurquées à 2 oq
j pouces du collet, et jettent dans la totalité
de leur longueur % surtout près de la surface
du sol v des radicules latérales nombreuses,
déliées , et quelquefois très-étendues. La même
chose peut s y obseFver. des raves ou navets >
des lèves , des* carottes * (1) et des autres
r m i i > ■ ■ 1 1 ■ ' «
.; (1) Il y aurait pçut-être une exception à Paire pour
les carrottes, dans de certaines terres* Dans les terrains
pu la couche inférieure pïçst pas argileuse , les car*
'rottçs pénètrent queîqtfêfofe plus bas que la charme*
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DES A$ 30 LIIONS. 39
plantes pivotantes annuelles ou bisannuelles t
employées comme récoltes intercalaires.
Il y a cependant des plantes pivotantes
vivaces , dont les racines pénjètrent à la longue
dans la couche inférieure là plus dure 9 et y
végètent avec, vigueur , pourvu que les eaux
p y séjournent pas : telles sont la luzerne et le
sainfoin ; mais ces plantes , qui peuvent et
doivent entrer dans certains assolemens à long
terme , ne sont pas du nombre de celles qui
fournissent aux récoltes, intercalaires dans le
système d'alterner..
Si Ton examine avec soin les racines du
froment , on voit que leurs ramifications
pénètrent dans toute l'épaisseur de la coucho
remuée par la charrue. . Le chevelu est plus
serré , plus abondant, auprès- de :Ja; surface
du sol, tnaisks racines fibreafres voat aussi
chercher la pourriture de la plante ida ni la»
partie inférieure de la couche remuée^
Il résulte de^es faits que les plates àlracioes
pivotantes et les plantes à sacines fibreuses ,
tirent Jeur nourriture de la même couche
C 4
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4* Trait*
<îe terre , c'est-à-dire, de la totalité de la terre
remuée ; et . que si Ton peut conclure* avec
quelque vraisemblance , de l'inspection des ra-
cines,, que les unes tirent plus du fond de
cette terre remuée , et les autres plus de là
surface, nous allons voir qju'on ne peut pas
argumenter de cette différence pour fonder le
système d'alterner entré des plantes pivotantes
et des plantes à racines fibreuses.
(
Il est évident que les labours et les- hersages
qui ont lieu entre une récolte et ' l'autre §
dans le système d'alterner , mêlent et con-
fondent les molécules qui occupaient le fond ,
le milieu et la surface de la terre remuée ;
et qu'alors on ne peut f>lus distinguer ces
couches , qui auparavant pouvaient être con*
sidérées chacune à* part. Supposons; , : qu'en
effet , le trèfle ,-par exemple , ait tiré toute
sa substance du fond de la terre remuée, et
4jbe cette partie inférieure i^qui tfâris' cette
supposition est épuisée de ses sucs végétatifs )
f oit ramenée à la surface par la charrue , pour
recevoir le blé.. Si- lé- système esi fondé 1 , : le
fcté ne doit pas réussir; et ceperiflaftt* chacun
fait aujourd'hui combien 'iiA"3éttl labour qUf
id b\$
Google
DES ÀSSOLEMENS. 41
rompt un beau trèfle , est une excellente
préparation pour le blé. L'auteur du Cours-
complet raisonne sur ce point comme s'il:
existait dans la terre remuée par là charru*
deux zones distinctes : Tune toujours supé-
rieure , destinée à nourrir les plantes à racînesr
fibreuses f l'autre , toujours inférieure , des-
tinée à alimenter les plantes pivotantes. Il
n'y a rien de vrai dans cette supposition :
les racines pivotShtes se nourrissent également
près de la surface ; les racines fibreuses s'ali-
mentent près du fond , et les deux couches
se mêlent à chaque labour. *
Tout paraît confus dans cet article , et
il rie saurait , je pense , soutenir l'analyse:
Citons les paroles dl4* auteu r: ** Ainsi ,lors^
» qu'on alterne sUfun frëfîe , sur un sainfoin,
5 5 sur une luzerne; sur une ravîère , etc.,
*5 on est sûr que la Téeohe suivante sera co-
,5 pieuse , parce que lefctatines de des plante^
a, n'ont absorbé lés sucs de la terré qu'à une
à, profondeur 'pluis- considérable qiié èeîlë ou
55 les racines des 'blés auraient puisé pour se
5, Hôtfîrir. Dèslors'én labourant cette terre
ij-00 en la brisant , le terrain de K lâ' partid
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4* TkAiTi
» supérieure dont les sucs n'ont point été?
n épuisés et diminués , est enfouie , et présente
9 une abondance de sucs nourriciers aux
a racines qui la pénétreront; au contraire les
» racines des blés consommant les sucs du
„ terrain supérieur , laissent intacts ceux de
* la partie inférieure. Dès lors on voit les
* avantages qui doivent nécessairement résul-
* ter de la méthode d'alterner* (Vol. i p. 417.)
Mais si l'on enfouit la cTouche qui était
supérieure , et dont le blé a consommé les
sucs , comment cette couche appauvrie nour-
rira-t-elle les racines pivotantes de la reçoit*
qui succédera? Et comment , en revanche,
les racines traçantes et fibreuses du blé , iront-
elles chercher assez bas la couche qui était
supérieure pendant la végétation du trèfle ,
de la luzerne, etc. ? Le fait est «je le répète ,
que les deux couches se confondent , que le
blé et le trèfle se nourrissent dans la même
épaisseur de terre, et qu'il faut nécessairement
avoir recours à la Supposition de sucs nour-
riciers de différentes natures», ou susceptibles
d'être différemment modifiés , qui alimentent
les plantes de natures différentes , lorsqu'elles
éprouvent une végétation également forte
dans un terrain où elles se succèdent
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DES A&SOtEMENS. 4£
l i n ■ ' i i ' i i ,
CHAPITRE III.
DE %A THéoRlB DES ASSOLEMBNS.
I L paraît que c'est aux Flamands que l'agrt-
culture est redevable de l'invention de ce»
cours réguliers qui ramepant les mêmes ré-
coltes dans une rotation constante, maintien-
nent une fécondité dont chaque année fournit
la preuve. C'est dans un pays fertile que
Tidée de demander à la terre tous les ans
une récolte , a dû prendre naissance ; mai*
on n'a pas tardé , sans doute , à sappercevbir
que , même dans les terrains privilégiés par
la nature , on ne pouvait espérer d'obtenir
plusieurs années de suite , de belles récoltes
du même genre. ') \
Par une dispensation remarquable dans
l'économie de la nature, l'aliment le plus néces*
9aireaux nations policées d'ufte partie consi-
dérable du globe, ne peut s'obtenir que par
de grands travaux. Le Ciel nous vend an
prix de nos sueurs , les productions qui nous
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44 T a à i t 4 '
sont indispensables* On dirait que pour forcer
l'homme à un travail salutaire , la nafure a
voulu compliquer sa tâche ; on dirait qu'elle
fait prospérer les herbes ennemies du blé ,
par les mêmes procédés de culture qui font
croitre cette plante, afin d'obliger le cultiva*
teur à développer toute son industrie. En
effet, parmi les plantes nuisibles au froment
et dont la végétation est spontanée , il y en
a deux principalement qui prospèrent par un
peu de culture ; et qu'on ne peut tuer que
par beaucoup de culture.
L'une de ces plantes , le chiendent , tri*
ticum repens est plus commune dans les bonnes
terres légèrts , l'autre v , Yavoiht à chapelets (i)
s'établit communément dans les bonnes terres
argileuies. ...
" ■ i ' ' " ■ ■ "
( i ) C'est une variété de taoena elaJtior^ ou une
espèce de fromental. Sa végétation est lente dans les
deutf premières années : ce n'est qu'à la troisième que
ses racines bulbeuses se propigent avec rapidité > et
qu'elle prend en quelque sorte possession d'un champs,
au grand .détriment du blé qu'elle fait avorta. Sa
graine mûrit plus tard que celle du grand fromental
des prairies , mais toujours assez tôt pour s'égraine*
avant moisson ou pendant la moissoô^
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DES ASSOLEMINS. ^
Lorsqu'on répète les récoltes de froment
ou de grains blancs ( i ) sans intervalle , il y
a deux causes qui concourent à l'affaiblisse-
ment progressif des récoltes : la première est
1 épuisement graduel des sucs nourriciers néces-
saires aux grains blancs , la seconde est 1»
multiplication des mauvaises herbes , ( et en
«particulier de Tune ou des deux plantes ci-
dessus désignées ) lesquelles prennent si bie^
possession de la terre, quelles en absorbent les
sucs et font manquer la récolte. La première
cause de l'affaiblissement annuel des produits
peut être combattue par les engrais., qui
renouvellent les sucs de la terre; mais lors*
que le terrain est infesté à un certain point
-de plantes nuisibles, on a beau répandre du
fumier, on n'obtient que de chétives mois-
sons : il faut revenir aux labours répétés %
«aux hersages , aux cultures à houe , etc.
Cette force de végétation des graminées
qui tuent les blés est une indication natu-
relle que la terre veut produire, mais qu'elle
( i ) Les grains blancs sont toutes les variétés de
frlé, d'orge, d'avoine, ou de seigle.
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4« T R A î T I
veut change* de productions. C'est à fagrk
culteur à ne lui demander que celles qui
conviennent à la nature des sucs qu'elle a. k
donner , et qui permettent, en même^temps,
d'extirper l'herbe ennemie de nos récoltes
céréales , ou de l'empêcher dé renaître , quand
on a réussi à la tuer. Les récoltes vertes , que
Ton peut houcr , -sarcler ou labourer dans .
lès intervalles des plantes , sont doublement
propres à succéder ajux blés , et à en pré-
parer le retour ; parce qu'en même temps
qu'elles tirent de la terre des suc» nourrir .
ciers qui ne paraissent pas nécessaires aux
grains , elles permettent de nettoyer le ter-
tain des plantes 1 nuisibles au froment. C'est
une façon de jachère. C'est toujours remuer
le terrain pour le pulvériser , l'exposer
aux influences atmosphériques, et tuer les
plantes nuisibles ; mais c'est une jachère
productive : la récolte verte vaut quelquefois
autant qu'aurait pu valoir une récolte de
grains ; la récolte de grains qui succède est
souvent aussi belle qu'elle aurait pu l'être 9
si une jachère stérile l'eût préparée.
Les prés artificiels dont les plantes sont à
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DES AsSOLEMENS. itf
racines pivotantes , savoir le sainfoin , la lu-
zerne, et le trèfle, préparent aussi fort bien
la terre pour le blé qui doit succéder , mais
c'est d'une manière différente des récoltes
sarclées. Les deux premières plantes dont la
durée varie , selon les terrains et les soins ,
entre six et douze années , préparent de
belles récoltes céréales , soit par l'accumu-
lation des sucs propres à nourrir les grains »
(accumulation que les influences atmosphé-
riques font dans les couches supérieures )
soit par la décomposition des feuilles et des
insectes qui pourrissent annuellement en grand
nombre tant que les plantes vivent , et la
putréfaction des racines lorsque la charrue les
tue ; il jrésulte de cet engrais végétal une
certaine quantité de terreau ou de véritable
terre féconde»
Les sainfoins et les luzernes poussent des
farines jusqu'à yne profondeur extraordinaire
lorsque la pierre ne les arrête. point , ou que
les eaux ne les font point pourrir. Ces deux
plantes tirent une partie de leur substance
des couches inférieures à celle que la charrue
affecte ; mais il est probable quelle* en tirent
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48 Traité.
une beaucoup plus grande partie de la couche
de 5 à 6 pouces qui a été soumise à l'action
de la charrue. Lorsqu'on examine une racine
-de sainfoin ou de luzerne, on observe (ainsi
que je l'ai dit en parlant du trèfle )' un grand
nombre de radicules latérales, qui ojnt souvent
jusqu'à deux pieds de long, et portent elles-
mêmes d'autres ramifications. Ces radicules
commencent immédiatement au - dessous du
collet de la plante , et sont beaucoup plus
jnultipliées dans* la zone soumise aux labours
que dans les couches inférieures. Lorsque Ton
coupe le pivot à six pouces du collet, comme
on le fait dans la culture de la luzerne et
-du sainfoin transplantés , toutes ces radicules
^grossissent promptement , et devienn&it de
véritables racines. Le pivot ne recroît point;
et la plante , de pivotante qu'elle était , se
trouve transformée en une plante à racines
fibreuses. Son jet en herbe n'en est que plus
abondant ; elle devient en quelque sort*
un arbuste. Cette prospérité démontre deux
choses :1a première, c'est qu'il n'est pas abso-
lument nécessaire que ce^ plantes cherchent
leur subsistance à une profondeur plus grande
que la' couche^ labourée f la seconde qde Jet
sucs
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des AssoleMens. 44
sucs nourriciers extraits par les plantes * de
cette couche labourée , pendant un grand
nbrpbre d'années , ne sont point du même
genre que ceux qui sont nécessaires aux
grains * puisque les grains prospèrent après i
puisqu'ils trouvent dahs cette même terre qui
a déjà tant fourni de substance , une provi*
sion de iucs qui paraît intacte. .
Le trèfle employé pour alterner dans le$
champs e$t une plante bisannuelle. Dans les
terrains où elle n'a jamais végété , et qqi sqnt
en très-bon état , elle peut donqer une récolte
jusqu'à la troisième année :.. ordinairement
cette récdjke de la troisième aiinée est faible j
une partie des plantes a péri dans le second
hiver, et les vides se sofit remplies par des
grartoens dont la croissance est spontanée. Il
est donc plus prbfitable de ne laisser le. trèfle*
que dix-huit mois en ten;ç { , c'est-andrre ,■ de
rompre, au mois de thermidor oij frijjctidçr,
le trèfle. qui ayait été scipé ea ve«tô$£ c}U
germinal de l'année précédante*
• ' - / - - - - '
Ce ri est pas tant sftus le rapport de la dirai*
nution dci la récolte de fourrage <ju il importe
, ' ' 'a "'
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9* TraitI
de ne pas laisser lç trèfle en terre jusqu'à là
troisième année ; mais c'est par la raison que , "
«tans 'un trèfle où les plantes sont rares, les
^chiendents prennent le dessus , et que leurs
» -racines ayant le temps de se multiplier et d*
^fortifier * cgs chiendents nuisent essentiel-
alerte*] ta la récoke des grains qui succède
au trèfle.
Four que le trèfle soit une bonne prépa-
¥^tfon au frorrient • il est absolument nécêssaire-
r qtré \vl récolte en soit belle* Si les plantés
Sortit serrées et vigoureuses , elles couvrent
"tellement la' terre de leur ombre , que les
chiendents né peuvent pas végéter, et* que la
~ terre se trouve parfaitement nettoyée de mau-
? vaisés herbes lorsqu'ônsème ensuite le froment.
'Dans un'ass6Ièmerit où Ton fait entrer fc
'trèfle y il est dont d'une souveraine impor-
tance d assurer f p#r tous les" moyens possibles
la pleine rétissrte de cette récohe. Or , pour
<rela% il rie r 'faite pas revenir trop souvent à
cette plantei , : de peur que la terré ne s en
lasse ; il ne faut la semer que dans les terres
" trèï-nèttes ; ét|bien fumées. Avec ces précau-
tions , lé trèfle est le plus puissant aojflic-
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DES ASSOLEMENS. 5 1
rateur des terres que l'on connaisse dans
l'agriculture moderne ; mais si on les néglige,
le trèfle perd tout cet avantage si précieux ;
il laisse encore plus sales les terres qui étaient
sales avant lui ; il donne peu de fourrage ,
et prépare une chétive récolte de blé.
Les prés - gazons que Ton forme avec des
frometifaïs , des bromes , des festuques , et
autres graminées , sont aussi un moyen dal-
terneiUes" terrés, et peuvent entrer dans les
assolemens à long ternie. Une terre épuisée
pour les grains, par une longue suite de ré-'
coites céréales ," peut être convertie en pré-
gazoti, et se retrouver, au bout d'un certain
nombre d*atiti&6 , en état' de donner de très-
riclrës rédoltès de grains ; ce qui (si cela
était* nécessaire ) compléterait la preuve que
ce n'est pas à la différence dans" la forme des
racjnes;qu ? ôft doit la faculté des prés artificiels
de pjÊpàrcr de belles fécdltëk- céréales : les
£rarrahçes 'ées^pt l é^-ga^ons <mt* Ses. racines
fibreuses j tout comme les blés ; et le chevelu
.en est ; si. serré f qu'au lieu d'améliorer là
terre , elles Tépuiseraient cotnplettèrtiervt des
sucs nécessaires aux blés , si ces sacs étaient
D 2
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52 Traite
de la même nature que ceux qui font pros-
pérer l'Herbe. • x
Un autre genre de plantes . fournit des
ressources aux assolemens r ce sont les plantes
légumineuses à feuilles, larges , et à fleurs
papillonacées , telles que les vesces d'hiver
ou gesses , les vesces de printemps ou poi-
settes»Jes pois de diverses espèces, les fèves
et feverolles d'hiver et de printemps , les
lupins , les lentilles , etc. Parmi, ces plantes
quelques-unes demandent les sarclages , d'au-
tres ne les comportent pas , , d'autres enfin
peuvent sVri passer ; mais les sarclages sont
d'une bonne agriculture dans tous les cas où
ils sont possibles , et la différence dp sarcler
ou de ne pas sarcler en fait souvent une du
tout au tout , pour l'effet sur la récolte de blé
qui succède. _.,•_.
Il y a encore quelques graminées qui peu-
vent tenir leur place dans des assolemens
bien réglée , telles sont le chanvre , le lin ,
le maïs, le sorgho et; leurs variétés. Repre-
nons maintenant lps principes que nous avons
indiqués audél>yt a ^t donnons îeur quelques
développemens. :
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DJES ASSOIEMENS. gi
Pour bien combiner un plan d'assolement ,
il faut avoir égard à un grand nombre dé
données , qui varient selon les terres , le
climat ,Je genre de culture du pays., la proxi*
mité des villes , le prix, relatif des denrées,,
la facilité des débouchés , etc. Le but final
de l'agriculture étant le plus. grand profit du»
cultivateur , sans doute que le meilleur asso-
lement est aussi, le plus profitable ; mais il-
faut considérer ce profit d'arçe- manière géné-
rale, dans une certaine suite danuées, relati-
vement à la valeur croissante d'un. domaine ,
et non par rapport à une ou deux année»
seulement La bonne agriculture .est pré-
voyante. Pour qu'un assolement soit bon-,
il faut donc :
i°. Qu'il nettoyé- la- terre», et la maintienne
en bon état, prête à donner toujours de belles
récoltes *, sauf les saisons, décidément coni
traires.
2°. Qu'il donne le plus grand revenu qu£
la terre puisse comporter. , sans nuire aifc
principe de la conservation et de lamélior
ration.
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54 Traité
Je pense que torutes les autres conditions
d un bon assolement rentrent dans les deux
que je viens d'indiquer. Ainsi le soin de faire
succéder des récoltes vertes aux récoltes
céréales , les récoltes fumées à celles qui ne
le sont pas , d'entremêler les récoltes à sar^
cler ou les récoltes des plantes qui donnent
une ombre épaisse , avec les céréales qui
fournissent principalement à notre subsis-
tance , le soin d'éloigner suffisamment le
retour des mêmes productions , pour que
la terre qui se plaît dans la variété , soit
toujours disposée à donner : la convenance ,
dis -je , de ces diverses attentions rentre dans
la première des conditions d'un bon assole-
ment. La seconde condition suppose le prin-
cipe de l'économie dans la main-d'œuvre,
et la préférence des récoltes , . dont les pro-
duits sont d'une vente facile et lucrative »
toutes les fois que cette préférence ne con-
trarie point les principes fondamentaux d'une
bonne agriculture.
Je ne dirai pas , avec Arthur Young, qu'une
condition des bons assolemens soit de four-
nir alternativement de la nourriture pour
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DES As$O.LÇMtNS. 55
l'homme et les bestiaux; mais c'est là un
résultat heureux, qui se îencontre ordinaire?
ment dans les combinaisons d'alternance; Ion*
dées sur les principes indiqués. Ainsi dan$
le fameux et le plus simple assolement de
Norfolk : turneps , orge , trèfle , blé , i\
y a alternativement une récolte pour l'homme
et les bestiaux : ceux ci , abondammenÇ j
nourris , font beaucoup d'engrais , et c'est
un des bons effets de cette rotation. Mais,
si le même assolement , qui donne tantôt k
l'homme et tantôt aux bestiaux, ruinait 1$
terre, ou seulement s'il ne la maintenait pif
dans un état de netteté parfaite, il serait
essentiellement vicieux. ,
C'est ainsi que l'alternance prolongée dp
trèfle et de blé, qui fournit, de deux. années
lune , la subsistance à l'homme et aux bes-
tiaux, est néanmoins vicieuse, parce qu'elle
ne tarde point à souiller la terre de mauvaises
plantes. Mais, comme il arrive que la plu*-
part des récoltes intercalaires qui demandent
la houe sont destinées âiix bestiaux, et que
ce fait est favorable à l'amélioration des terres.,
puisque les' récoltes se consommant sur
D 4 ••
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$6 Traité
les fonds, les fumiers en sont plus abondans*
on a confondu un résultât avec un principe.
Nous' verrons bientôt qu'il y a d'excellens
assolemens, où ce résultat ne se trouve pas
obtenu ; ^mais je conviendrai néanmoins que
toutes les fois qu'on en a le choix» sans
s'écarter des principes fondamentaux , on ne
doit pas négliger un effet si utile.
Les principes généraux doivent recevoir
dos modifications sur -tout relatives au
climat , mais calculées aussi sur l'ensemble
de la Culture propre au pays dont il sagit.
L'imitation pure et simple des rotations
pratiquées dans les endroits où l'on entend
le mieux les assolemens, ne produirait pas
toujours le meilleur résultat que l'on puisse
obtenir , lors même qu'il y aurait une anato-
gie parfaite dans la nature des terrains. H
est aisé de comprendre, par exemple, que
dans les pays où la moisson se fait commu-
nément au commencement de messidor , on
a, pour faire succéder une récolte avant
Thiver, une facilité qui manque aux pays
dont la maturité est plus tardive d'un mois
ou deux. 11 est également aisé de concevoir
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DES ASSOLEMENS. 57
«jue , là où il y a une vente réglée et avanta-
geuse de bestiaux gras, la culture des plantes
destinées à les engraisser , a' une toute autre
importance que dans les pays où cette indus-
trie de l'engrais ne peut offrir les mêmes
profits. J'ajouterai que dans l'enceinte du ter-
ritoire Français , il y a une telle variété de
climats , de terrains et de culture , qu'il fau-
drait, en quelque sorte, un- traité à part
pour chaque département, avec des modifia
cations pour chaque canton. Dans un sujet
de cette nature, il faut donc $e prescrire cer-
taines limites. On ne saurait tout dire , mais
il faut dire assez pour mettre sur la voie
ceux qui veulent réfléchir et connaissent
leur art
La division générale des terrains en terres
légères et terres argileuses , est? nécessairement
très-vague : il y a beaucoup de nuances inter-
médiaires qui échappent à la description; et
<lans les terrains qualifiés de terres fortes ,
pesantes ou argileuses , cpmme dans les ter-
rains qu'on appelle légers , sablonneux , gra-
veleux , il y a dçs variétés sans nombre.
Le grain de la terre , sa consistance , la
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5* Traita
quantité de pierres , la nature de la couche
inférieure , la présence des eaux souterrai-
nes t la disposition horizontale ou inclinée ,
la direction de la pente vers fun des points
de l'Orient, doivent apporter des modifica-
tions essentielles, dans les principes de l'agri-
culture : j'indiquerai les plus importantes ;
mais je m'en tiendrai à la grande division
en terres légères et terres argileuses , pour
considérer les assolemens qui leur sont res-
pectivement propres; et je tâcherai d'établir
les distinctions commandées par le climat
et les circonstances locales.
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DES ASSOLEMENS. 59
I f ■ ■ ■ B* ' '<■' I , I ' l f T *
CHAPITRE IV.
i
DES ASSOLEMENS DE TERRES LÉGÈRES.
On peut dire que la valeur acquise par
les terres légères dans le perfectionnement
des rotations de récoltes , est comparative^
ment plus grande que celle des terres argU
leuses. Les terres graveleuses ou sabloneuses ,
auxquelles les attelages les plus faibles suffi-
sent, que Ton peut labourer en tout temps,
dont la végétation est rapide , que Tes eau»
pluviales ne refroidissent jamais trop , auraient
eu de tout temps un avantage marqué pour
les cultures céréales , si Tévaporation trop
facile des sucs, si le peu de consistance de
la terre , si la végétation très - rapide des
chiendents , n eussent offert des inconvéniens
graves relativement à la culture de toutes la
plus importante , celle des blés. On desti-
jaait autrefois exclusivement ces terrains au
seigle et à Forge : nous avons appris à leur
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ta T R A I T«^ .
faire, rapporter de belles récoltes de froment,
et nous devons ce changement heureux à
l'introduction des trèfles dans les champs,
Lorsqu on séoie du trèfle dans une terre
légère, qui n'en a jamais porté, la végéta-
tion de cette plante est ordinairement vigou-
reuse. Son ombre épaisse tue , ou fait languir
les graminées vivaces ; ses racines et les feuiltes
qui torpbent en fanant , engraissent le ter-
rain; et cette récolte donne enfin à la terre
une consistance f u-ne capacité dé produire dit
froment, qu'elle n'avait point auparavant. ( i)
Mais les bons effets que je viens de décrire
vont en décroissant d'année en année, à
mesure que Ton multiplie les récoltes de
trèfle, si c'est au point d'en lasser le terrain
< — - — : ■— —
Ci) Ceux qui n'ont pas été témoins de cette méta-
morphose , auront peine à. concevoir l'effet amélio-
rant du trèfle sur les terres légères. Il y a plus de
2? ans que £en ai été témoin pour la première fois ,
et depuis le même temps , je suis à portée de suivre
les effets de l'emploi vicieux du trèfte, par compa-
saison avec Temploi judicieux de cette même plante*
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Godgle
DES 'AS^OLEMENS. 6t
m et sans y mettre pour correctif d'autres récoltes
intercalaires. La pratique de la province de
Norfolk en Angleterre, ( pratique originaire-
ment imitée dès Flamands, mais modifiée et
adaptée aux convenances locales) est de net-
toyer par la qulture des turneps * lp. terre que le
.blé a, salie, et desexper dès le printemps sui-
vant, en même temps que l'orge , Iç trèfle qui
doit être rompu 18 mois après, pour faire
place au blé. Çettç /rotation, qui offre les
.deux principaux avantages . 4e nettoyer la
..terre et de la maintenir en état de donner de
belles récoltes, mérite dette çjcaminéc.
Il n^est pas rare de voir donner si;x labours ,
avec les hersagas et roulages convenables %
j>our préparer la récolte des turneps , qui est
.toujours abondamment fumée. Le bon culti-
vateur n'épargne : rien pour la faire réussir ,
parce que le plein sucqès des tufneps assure
en quelque sorte , comme pqps v allons le
,voir, les récoltes de trois autres années.
-. La terre déjà bien ptil y ériséc -,-ptrrgée d'un
grand nombre de mauvaises plantes et de mau-
vaises graines, est ensuite nettoyée à fond par
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6a Traité
les deux sarclages que Ton donne aux turneps.
L ombre des feuilles de ces grosses raves , ( qui
après le second sarclage , couvre bientôt com-
plètement la terre ) empêche les mauvaises
plantes de repousser ; et , lorsque la consom-
mation des racines commence , la force végé-
tative de la terre pour produire de mauvaises
-herbes , est à peu-près suspendue. ( i )
* La consommation des racines se fait de
diverses manières : quelquefois on les arnrchfe
pour les faire* consortnûér aux bœufs à l'en-
grais , sous des hangars, ou à des moutons »
dans des champs voisins , que Ion veut
t améliorer 4 . "*' •
'.. . • ■) -
Il est l'are néanmoins que dans les terres
légères, que le piétemenf du bétail ne pétrit
pas, cette méthode soit suivie : si l'on arra-
ché , de n'est que' la moitié, dès racines,
comme polir les éclaircir, et l'on fait con-
sommer le reste sur la place ; mais la méthode
( i ) C'est ordinairement au commencement d'oc-
tobre qu'on entame lç* champs de turneps.
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DES ÀSSOLEMENS. $$
la plus estimée , celle des vrais cultivateurs ,
est de faire parquer les moutons , sur les tur-
neps en pleine maturité i et dp laisser digérer
ces animaux sur le lieu où ils se sont nourris.
Les turneps augmentent singulièrement l'urine
des moutons qui les consomment, et la terre
s'en enrichit. Les feuilles souillées que les
animaux ne mangent pas , les fragmeos dés
racines qui restent en terre , se pourrissent
ensuite avec la fiente et l'urine , et donnent
un second engrais aussi efficace que celui qui
avait été répandu pour assurer la récolte des
turneps.
Remarquons ici combiçn est abrégé par
cette méthode, le long circuit que fait dans
nos systèmes de culture, le réfidu des pro-
ductions fourrageuses pour retourner à la
terre. Nous fauchons , nous fanons , nous
charrions à' grands fraix, noua resserrons dans
nos granges, nous distribuons avec des soins
minutieux , la nourriture aux bestiaux pour
les nourris ou les engraisser, et nous rassem-
blons ensuite l'engrais mélangé de pailles ,
qu'il faut laisser pourrir avant de le charrier
et de l'étendre sur le* terres. Qfit de temps,
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-64 Traité
que de peines, que de dépenses épargnées!
JPoint de frais de récolte * point de charria-
ges , point de pailles » point de main-d'œuvre* t
Les moutons se chargent de tout. Rien n'est
perdu : lutine et la sueur sont mises à- pro-
fit ; { i ) ies. débris même des. plantes consom-
mées rentrent en engrais dans cette terre qui
ies a produites; et une même opération nour-
rit les. anirnaux, «t enrichit la terre*
On ne doit pas s'étonner si la récolte d'orge
qui succède à une telle préparation est tou-
jours très -belle; mais "quelque profitable <jue
soit cette récolte au cultivateur Anglais, elle
n'est quç d'une importance subalterne % en
comparaison da trèfle qui se sème en même
temps, et dont il s'agit, avant tout , d'assurer
la réussite Semer le trèfle sur une terre nette
( i ) Les belles expériences de Paradis prouvent
que la sueur des moutons 4 ou les gaz qui émanent
de leur corps, font une grande partie de l'engrais
dont se pénètre la terre, d'ans le parcage. Les races
qui oné le plus de suîrît, telle que la race Espa-
gnole* devraient, ce semble, donner une améliora-
tion plus grande par l'engrais du parc. ( V* la Bibl.
Britt.voL « <te l'agriculture.)
et
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DES ÂsSOLiMEflà; êg
kt en bon état, est une attention indispeite
sable; mais le setner stor une terre fraîche*
m.ent labourée et bien pulvérisée, est un*
agriculture beaucoup mieux fondée en prin*
cipes que celle que Ton suit dans Ja piupart
des départemens où Ton connaît le trèfle *
et où on le sème par-dessus le blé , au pria-»
temps. En effet, il est aisé de rendre sensible *
par le raisonnement, l'avantage de la méthod*
de Norfolk , comme il est sensible par Pex*
périence. Le trèfle semé après la herse qui
couvre l'orge, et fixé en terre, plutôt que
recouvert i par le rouleau , germe facilement
^jàattf'un terrain parfaitement amendé. . Le*.
racines pivotantes de la jeune plante s'enter*
rent promptement; 1^ fane de lorge protège
le trèfle sans lui nuire ; et végétant avec lei
circonstances les plus favorables, il est bien-
tôt assez fort pour né pfos cfaincircla sèche*
resse , si ejlé survient. Après la récolte dt
lorge » le trèfle prend pleine possession dé la
terre , et l'épaisseur de son ombre empêché
les chiendents de* naître. ( 1 ). On fait ordinal
>i 1 il» ii ii. i > i T iiii 1 ■» ! ■■■ » rn>T.ii ' ■■ ■ «
( i ) C'est- un point qu'il ne faiùt Jamais perdre cfa
rur que l'importance d'empêcher la végétation* de»
S
f -
G DigitizedbyLjOOQlC
€6 Traité
ïement pâturer ce trèfle par des chevaux r
c'est un des meilleurs moyens d'en tirer parti
sans nuire au terrain, que nous supposons
Kger{iJ.
Quelquefois ( et c'est même la pratique la
plus générale dans certains caintons ), le trèfle
se sème avec l'ivraie vivace que les Anglais
nomment ray-grass. Cette herbe extrêmement
hâtive , verdit au printemps avant toute autre :
elle reçoit au pâturage les brebis qui ont
îeufs agneaux, ou les bœufs qui ont été en-
graissés par les turneps pendant l'hiver, et
qui n'ont besoin que d'être achevés. Souvent
te pacage se prolonge assez tard dans le
printemps pour qu'on ne puisse faire qu'une
M »' ■ ■■ .ii ■■< mm m iii i — m ■■■ ■■ — — ——
chiendents, ou de se réserver la possibilité de les
extirper : les récoltes qui ne les tuent , ni les empê-
chent de naître, ni ne permettent les sarclages, sont
toujours nuisibles à la terré , parce qu'il y a une force
«ans cesse agissante, qui reproduit ce poison des
blés, et avec le plus d'abondance dans les bonnes
terres.
(i ) On pourrait aussi le faire pâturer par des va-
ches ou des mousons ; je reviendrai sur ce détail.
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DES ASSOLEMENS, $f
seule coupe s quelquefois on en fait deux*
et le blé succède , sur un seul labour.
Ce blé, semé dans une terre complettement
exempte de chiendent, qui se ressent encore
de l'amendement des turneps , et que le par*
cours des bestiaux, les feuilles et les racines
du trèfle ont améliorée;, dans /une terre 'Sur*
tout qui n'a pas' eu du blé depuis quatre
ans, et qui est par conséquent disposée à
le bien recevoir, ce Héi dis -je, est ordi*
, nairément très -beau, et donne huit à neuf
pour un de' produit moyen * quoique les
terrains <kns lesquels on '-suit cette cultûte,
ne soient pas proprement r<fcs 4 terres à frtéjj
çt qu'anciennement eHes ne . dtommssent <$vrfi
de chéûves moirëons de sdgle* ; ' - , âl r ,
On voit que. le grand pivot de cette agri*
culture, c ? c$t'le uirnep. C'est par le turnep*
bien fumé et bieii sarclév quôn ; g de beat*
trèfle : c'est par le' trèfle ' Iweft épais et tien
réussi qu'on & de beaux froroeris; J'observéra
qfae cette rotation qui, dans quelques endroits*
est suivie depuis plus d'un siècle, commence
à lasser la terre par sa constance;. les turnep*
E S
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6§ . T r-â i t i •
ft les recolMs de -trèfle baissent' assez sensi-
blement, ct-par conséquent *ie$~ deux récoltes
de grains. On y remédie en éloignant davan-
tage les retours éë ta récolte de* turneps et
de trèfle, au moyett d'autres productions in-
tercalaires.' > < * r '" ï: ' ■ '
c .:■ ■ i
-'i'De toutes lès leçoiis utiles qu'on peut dé-
duire de l'examen dfc ïa rotation de NorfoUc
la plus impdrtaHfé, c'est 5 qu'il faut que le
trèfle soit semé en terré très-nette, et çn très-
boa* état. '.-....•.
.M y a bien 'des dôriaaines qui , quoique de
terfës légères, ne comporteraient pas, par
teuy situation , ïa culture des turneps en grand >
comme le suppose cet assolement , qui leur
consacre un^qRart des terres arables; mais,
quojque la culture, de cette pUnte se marie
trés-,bien k oelle . du trèfle, elle > ne lui est
cependant pas absolument nécessaire. Le trèfle,
d'ailleurs , quoiqu'il s'accommode moins bien
des terres argileuses , peut cependant être
cultivé . avec, avantage sur une plus grande
variété de terrains, que les turneps. Il faut
donc alor>>, ou remplacer les turneps par
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D E S - À S S O L E SIE N S. ég
une récolte à farder et qui . sok profitable: >
ou avoir recours à la jachère , s'il n'y a pas
d'autre moyen efficace de nettoyer ef amé-
liorer complètement le terrain; car il ne
faut pas se lasser de çappeleç le principe
fondamental, qu'on n'a de beau. trèfle que
dans v une terre nette, et qu'on n'a de, beau
blé { dans un assolement où il succède au
trèfle ) que quand le trifle a été .beau.
Examinons ^maintenant comment qn peut
varier Jes assolemens des sols légecs, sans
déroger aux principes que l'assolement de
Norfolk nous a donné occasion d'indiquer.
L'orge, en Angîeterre, a un prix très -diffé-
rent, relativement au blé, de celui que cette
graine a en France , à cause de la bière qui
fait un objet important de la consommation
nationale. C'est une circonstance avantageuse
à l'agriculture Anglaise. Une très-belle récolte
d'orge valant à-peu-près autant qu'une belle
récolte de froment , les Anglais trouvent
dans cette graine une ressource de plus potar
varier les productions, ( avantage toujours
précieux pour maintenir la fertilité des ter-
vains ) sans que les ressources de consomma*
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fo Traité
tion nationale, et le produit des terres sup-
posé réduit en argent, en soient diminués (i).
Mais , comme dans la très -grande majorité
des départemens de la France, les brasseries
ip^ont pas le même intérêt , comme la pro-
duction des fromens est pour nous d'une
importance relative encore plus grande , et
que la maturité des turneps est sensiblement
plus prompte et plus hâtive en France , il
peut convenir mieux de faire succéder le
blé à ceux-ci, pour revenir encore au blé
après le trèfle. L'assolement , dans ce cas ,
serait donc ;
i. Turneps fumés, puis consommés sur la
place par les moutons,
«. BJé.
j. Trèfle,
* 4- Bl£
( 1 ) Le climat de h France lui donne unte ample
compensation, dans la possibilité de consacrer aux
vignes les terrains en pente , et les plus mauvais
fois ; mais je considère ici les terrçs arables seule*
WWtt
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DES ASSOLEMENS. ?X
Dans tous les Départemens oh l'on peut
Faire consommer les turneps en fructidor ,
cest-à-dire, où la végétation est suffisam-
ment rapide pour que le développement
complet de cette racine ait eu lieu avant
vendémiaire , je n'hésite pas à croire cet asso-
lement plus productif, et tout considéré,
plus convenable que celui de Norfolk.
Je suppose toujours les mêmes soins pré-
paratoires du terrain , - pour les turneps ; la
même quantité d'engrais pour assurer leur
réussite ; les mêmes binages pour nettoyer
à fond le terrain ; et la consommation des
racines par les moutons parquant sur le champ
même. Cette opération est , je crois , essen-
tielle au succès du blé. ( i.)
( i ) J'ai essayé de faire succéder le froment & dès
turneps cultivés en terre légère , avec tous les soins
possibles, maïs dont la récolte avait été charriée : le
blé a été médiocre quoique net. Il avait un peu
d'infériorité sur celui de la même pièce qui avait été:
fumé après la culture en jachère, et aussi sur celui
du même champ qui avait été fumé après une récolte
de lentilles et après des haricots. Si l'on pouvait
E4-.
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G<5ogIe
ft T R A l T i
C'est tout -à- la -fois une manière de biea
vendre ses turneps > de sîassuçer de beau blé*
et d'engraisser la terre pour les quatre ans
que dure l'assolement.
tes turneps forcent l'engrais des montons;
et ceux-ci augmentent très-promptement de
valeur pour k boucherie f au moyen <$e
cette nourriture. Cette manière de consom-
mer est très-commode. Elte évite, comme je
lai fait remarquer, les charriages de la récolte
et des engrais. Elle fait profiter le terrain de
l'urine des bêtes à laine , fort augmentée par
l'usage de ces racines. Elle améliore 'vigou*
conclure quelque chose d'une seule expérience , ceki
porterait à croire que' les turneps épuisent toujours
un peu là terre , ce qui'serait contraire à la suppo-
sition que l'on a souvent faite , savoir que ce genre
de plante tirant sa subsistance principalement de
^atmosphère , enrichit plutôt le tewairv. Je veux dire
que de deux portions du même champ dont Tune
aurait été en jachère fumée , et l'autre en tur-
neps fumés, la première donnerait, je crois, du plus
beau blé ; ce qui ne prouve rien contre l'excellente
de la culture des turpeps.
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DE* ÂSSOLFMENS. 7J
reusement la terre-, de manière qu'il* n'y a
aucune langueur dans la végétation du trèfle
qui doit succéder au blé : chose d'une grande
importance, puisque de la réussite de ce
trèfle doit dépendre le succès du blé qui le
suivra.
Le moment de la consommation des tut-
neps doit être plutôt calculé sur la conve-
nance de semer le blé en bon temps , que
sur celle de laisser acquérir aux racines toute
leur grosseur ; car il n y a aucune parité ^im-
portance entre ces deux choses^ Il faut donc
se régler sur le climat , et prendre plutôt un
peu d'avance, pour parer à la possibilité des
longues pluies, qui, même dans les terres
légères , sont embarrassantes pour faire con-
sommer les turneps sur la place.
Au mois de ventôse, on sème le trèfle
par-dessus le blç. Il convient de herser. en-
suite avec une herse légère et garnie d'épines,
ou avec une claie, pour enterrer le trèfle.
Le blé se trouve également bien de cette
légère culture. Jl n'est pas nécessaire de rç-
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74 Traité
marquer qu'il faut que cette opération se fasse
en temps sec.
Quoique ( ainsi que je l'ai remarqué ) le
succès du trèfle soit encore plus assuré lors-
qu'il est semé avec Forge , dans un terrain
fraîchement remué , cependant il réussit
ordinairement , semé par - dessus le blé ,
lorsque le terrain est bien amendé. Son plus
grand ennemi 9 dans ce cas , c'est la sécheresse
du printemps ; mais , quand le blé est vigou-
reux, bien talïé, et que sa feuille est large,
la sécheresse est beaucoup moins à craindre
pour la jeune plante de trèfle.
Lorsqu'on est à portée des carrières de
plâtre , on a un moyen facile d'augmenter à
pep (fie frais, et d'une manière certaine, la
récolte dt| trçflç, c'est de le saupoudrer de
gypse calciné. Cette méthode qui n'est point
assez connue, est toujours accompagnée de
succès. J'ai sur ce point qne longue expé-
rience qui ne me laisse /aucun doute. Le
gypse ma toujours réussi sur les trèfles , les
luzernes , les sainfoins , et les vesces. Son
succès 4 toujours été plus marqué dans Je$
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©es Assole mens. 7 j
terres légères et sèches, et en particulier *
quand la pluie a suivi de près l'opératioa
du plâtrage.
On diffère sur la convenance de répandre
le plâtre à la première année, après moisspn,
pu d'attendre au printemps de la seconde
année , ou enfin de plâtrer deux fois. J'ai
beaucoup observé les effets des trois métho-
des; et j'ai vu que quand la pluie ne suit
pas presque immédiatement le plâtrage d'été »
son effet est à-peu-près nul. Si la pluie suc-
cède, son effet est grand; et je crois que
la plante, rendue plus vigoureuse encore 4
à cette première année y donne plus abon-
damment en herbe à -Tannée suivante , qui
est celle des deux coupes , quelquefois même
des trois récoltes. Comme il y a une chance
d'inutilité à coijrir sur l'emploi du gypse après
ïnoisson , cet usage peut dépendre du prix
auquel la matière revient , et des moyen*
que l'on a pour tirer parti du trèfle à cette
première année. ( i ) La quantité de plâtpe à
( 1 ) En général, il profite peu à faucher la première
gqnée, lors ïïièmç qu'il ftit que poyssç considérable
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?6 Traité
répandre cloît être celle que Ton répandrait
en froment sur le même terrain , calculée à
la mesure et non au poids. Mais , quant à
Temploi du gypse sur le trèfle au printemps ,
cette matière peut être payée fort cher, et
être encore d'une application profitable. J'ai
lieu de croire par mes observations, que la
récolte du) trèfle en est augmentée entre un
tiers et une moitié; mais l'accroissement du
fourrage, représenté en argent * n'est pas Je
après moîsson ; parce que ce n'est que fort avant dans
la saison que Ton peut le faucher, et qu'alors il ne peut
plus sécher. On a écrit et répété , que le trèfle ne pou-
vait pas être pâturé sans inconvénient pour la plante,
dans la première année. Comrhe en Angleterre , on
le fait pâturer aux chevaux après moisson v et que lés
chevaux pincent beaucoup plus près du collet que les
bêtes à cornes , fat essayé , en Tan 7 , de faire pâtu-
rer mes vaches à lait, après moisson , dans dcfs'champs
de trèfle, en terre légère, fort beaux, en prenant
les précautions que tous les bons bergers connais-
sent, pour empêcher le gonflement. Mes vaches ont
été, pendant les trois mois qu'à duré ce pâturage,
très - abondantes en lait. Les trèfles n'en ont point
souffert, et fai même lieu de croire qu'ils y ont
gagné : jamais je nt les eus pljjs^beaux qu'en Tan &>
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DES ÂSS0LEMEN8." ??
plus grand profit du plâtrage : c'est sur ta
, récolte du blé qui succède à un beau trèflo
que ce profit se fait sur- tout sentir.
Les Anglais ne connaissant presque point
encore l'usage du gypse , ne peuvent pas tirer
du trèfle tout le parti dont il est susceptible.
Aussi, sont-ils obligés de fumer leurs trèfles ,.
pour mieux s'assurer de beau blé après. Le
fuxnier serait tout-à-fait inutile, avec l'usage
du gypse , dans le cours que je propose : il >
nuirait même peut-être à la production du
qu'ils furent gypses au^printemps, selon mon usage. —
En Pari 8 5 j'ai mis mes moutons dans les jeunes trèfles*
en prenant les précautions connues, contre le gonfle*
ment. L'épreuve était plus forte pour la plante , et
mes domestiques ne doutaient pas que les trèfles n'en
souffrissent beaucoup : cependant au moment où j'écris
ceci , ils sont parfaitement bien garnis , et il ne parait
pas que la dent des moutons ait fait aucun tort quel-
conque à la plante. Comme cette, manière de tirer
parti de la première année du trèfle est de toutes la
plus lucrative , c'est à mes yeux une très -bonne
raison pour ne pas* gypser après moisson , parce que
le gypse répandu sur les feuilles > pçurrait être mat-
sain au bétail.
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7» Traité
grain, en rendant la paille trop abondante;
et je puis dire que j ai l'expérience constante
que les récoltes de blé qui succèdent au beau
trèfle gypse , sont au moins égales, en pro-
duit de grain , aux récoltes qui suivent la
jachère fumée»
Les agronomes Anglais jugeraient que
le retour. du blé de deux en deux ans est
tout-à fait contraire aux bons- principes , et
qu'un tel .assolement ne pourrait se soutenir
long-temps'» sans décliner dans ses produits.
Il est possible que cela arrivât au bout d'un
certain nombre d'années* cependant noos
voyonsdes provinces-entières, dans lesquelles,
de temps immémorial , on sème du blé de
deux en deux ans , sans qu'on apperçoive de
déclin sensible dans les récoltes. Il est vrai
qu'une jachère complétée , et des récoltes sar-
clées, séparent alternativement les récoltes de
froment; mais la jachère des turneps, lors-
qu'il s'agit de terrains légers,. n'est pas moins
efficace pour bien nettoyer # et amender la
terre, que ne peut l'être la jachère complette,
et le trèfle bien réussi est une préparation
qui vaut mieux pour le blé que toutes les
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DES À4SQL1MENS. 79
récoltes sarclées. D'ailleurs, si le produit du
blé baissait sensiblement au bout d'un cer-
tain temps , on pourrait revenir à l'assole-
ment de Norfolk, Mais un cours de récoltes
qui se soutiendrait probablement sans dimi-
nution de produits pendant la durée d'une
génération , est im cours contre lequel l'ob-
jection de la lassitude n'est assurément pas
forte. Il faut seulement se souvenir que le
moindre relâchement dans les soins de la
culture que j'ai recommandés , .dénaturerait
l'assolement , et le rendrait bientôt impossible
à soutenir.
Il faut prévoir le cas où les turneps man-
quent ; èe cas n'est pas très-rare. Leur levée est
casuelle, et les pucerons les détruisent asse»
souvent. Le meilleur parti à prendre , à mon
avis, dans ce cas, c'est de semer des vesces
de printemps , mêlées d'avoine , ( i ) pour les
■■■■■* .... ^ . . . .. - _ _ _ .
( i ) 11 vaut mieux les mêler d'avoine que de les
.sexnçr [pures , parée que l'avoine les soutient, et
augmente le fourrage.^ Danç les pays au il y a fréquem-
ment des vents vioiens, les vesces semées pures
sont sujettes à verser si côihplettcment , qtfc le$ tiges
jaunissent et se pourrissent par -dessous*
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$o T R A UT £
faire consommer sur la place par les moutons.
Si on les laissait gréner , il en résulterait un
premier degré dëpuisement pour la terre ,
qui empêcherait la pleine réussite du fro-
ment; et il importe que le premier mouve-
ment de cette rotation de quatre ans soit
imprimé avec force « pour que, rien ne lan*
•/ ■
guisse.
Comme Sut les quatre an** an ne fora*
qu'une fois, on ne saurait, dans cette pre*
xnière année , donner, à la terre frop de soin$
et d'engrais. Si Ton est obligé d'avoir recours
aux .vesces-, la terre n'aura pas les sarclages
qu'elle aurait eus avec les turneps; Cependant,
comme elle aura été préparée par, Une' jachère
d'hiver , plusieurs labours et hersages de
printemps, et que l'ombre épaisse des Vesces
s'oppose à la croissance des gramens , eïïe
sera néanmoins très-nette pour lé blé. Maïs,
comme les "sarclages , en même temps qu'ils
nettoyent,.font eux «mêmes office d engrais,
dans la suppôstion des vesces qui ne cotri-
portent pas ce binage additionnel , on n'en
est que plus obligé, en bonne agriculture,
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DES ASSOLEJVÏENS. Si
de Ëiire consommer les vesces sur le champ
même par les moutons. ( i )
On a, pour le cas où les turneps manquent,
une autre ressource qui n'est pas moins con-
forme aux bons principes de l'agriculture ,
c'est de semer du blé sarrasin , pour le labou-
rer en pleine fleur.
(î) Je dirai un mot sur cette pratique,, parce que
fen ai l'expérience. Si l'on a des chiens bien dressés,
on peut faire manger la récolte successivement , en
commençant par un bout du champ , et sans dom-
mage sensible. Dans la supposition contraire , il faut
des claies , pour ne pas perdre qne grande partie de
la répolte. Cette nourriture, très -aqueuse, convient
peu aux troupeaux d'élèves ; mais elle favorise ht
graisse dan* les troupeaux pour le boucher. On doit
. avoir l'attention de ne les laisser entrer dans les vesces t
qu'après qu'on a appaisé leur grosse faim ailleurs*
: J'ajouterai que ce fourrage ne convient nullement aux
vaches à lait, qu'on pourrait également faire parquer
dessus. Ayant eu des vesces en surabondance , j'ai
essayé de donner de ce fourrage en pleine fleur, à
12 vaohes à lait: toutes diminuèrent de lait de près
de moitié, et k plupart prirent la diarrhée. Il çst
possible qu'en persistant , on les eut accoutumées à
F
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*a Traité-
\ t3e second engrais , assez abordant, parct
que la plante siuuu terrain préparé pour les
turneps , a un grand luxe de végétation ,
tient lieu do parcage des moutons dans la
consommation sur place , et fait probablement
tout autant d'effet; mais cela revient alors à
une jachère morte. Le fermier est saris récolte;
et il est difficile de lui persuader que tout
cela se retrouvera sur les trois ans qui vont
suivre : il n'y a que les très-bons agriculteurs
qui puissent le croire.
L'avoine ou le seigle sont également pTtf-
pres à donner une récolte supplémentaire ,
cette nourriture , mais il faut se tenir pour averti
. qu'elles en achètent l'usage. J'observe d'ailleurs que
.lorsqu'on est obligé de remplacer les turneps par les
vesces , on est déjà un peu avancé dans la saison ,
et comme il s'agit d'une récolte qui doit faire place
au blé , on ne peut pas les semer par bandes suc.
cessives , à quelques jours de distance, pour faire
durer plus long-temps leur consommation. Avant que
les vaches y fussent accoutumées , le moment de
consommer ce fourrage serait passé : il faudrait le
faucher pour sécher, et alors on s'éloigne du principe.
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DES A$*OlEMfNS. $£
|)Our foire pâturer en vert , quand les turneps
manquent ; tuais si ces plaines fpurnissenl
tomme les vcsces* et de plus que lte blé noir*
Un fourrage à engraisser les moutons , elles
» ont pas , comme ces deù$ récoltes , l'avan-
tage très-grand de tuer lçs grariens par leuf
ombre : or cette différence peut eu faire une
du tout au tout sur la réussite finale de l'as*
sôlement. Ou pourrait croire qu'en faisant
consommer le sarrasin sur place , on obticri*
drait aVec cette plante les mêmes avantage*
qu'aVec les vesces : j'ai éprouvé que les mou*
tons ne touchent pas à la plante quand elle
est en fleUr; ils U mangent assez bien avant:
qu'elle fleurisse ; mais c'est tjop tôt alors poulif
que l'opération soit bonn$.
Lti pois i lors tnême qu'ils sont sarclés^unë
fois ( il est bien difficile qu'ils le soient deux)
sont à mon avis une mauvaise préparation
pour le blé. Je n'ai jamais eu de beau frou
ment en terre légère , après deè pois fuinéi
et sarclés. J'ai éprouvé d'ailleurt qiicf les poië
qui n'ont pas dés fèves pour tuteurs , toni*
bent i traînent , se pourrissent par deâsôùs *
produisent peu en grain \ et tout eh s'opptf*
F*
Digitize.d by
Google
*4 Traité
sant à ce qu'on puisse donner une seconde
culture au hoyau , n'empêchent point ( comme'
les vesces ) que l'herbe ne croisse ,• parce que
l'ombre est moins épaisse , et moins égale-
ment ^distribuée sur tout le champ. Lorsqu'on
y mêle les fèves, la récolte de celles-ci donne
peu , parce que les terres légères ne leur con-
viennent pas ; et le mélange des deux graines
ne convient à la vente daucuu des deux.
Le maïs, dans les climats qui le compor-
tent, est une récolte d'un grand prix pour
les terres légères , comme pour les terrains
qui, sans être légers, rie sont pas trop froids
et trop argileux. Comme il lui faut des engrais
et deux binages , il prépare très-bien la terre
pour le blé. J'ai vu en général le froment
réussir après.
Uassolement de quatre ans
i Maïs fumé»
% Blé.
3 TrèBe.
4 Blé.
est très -bon en terre légère, mais moins boa
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DES AS S OLE ME N S. 8J
cependant que celui qui commence par les
turneps. Je puis en dire autant de celui-ci: •
i Pommes de terre fumées.
2 Blé>
' 3 Trèfle.
4 Blé. :
La raison de cette différence est dans la
non -consommation du fa aïs et des pommes
de terre sur le champ même. Un autre moti^
de la préférence à donner au turneps , c'est
que les pommes de terre et le maïs ne se con-
somment pas toujours dans le domaine qui
les a produits. Non -seulement le champ n'eil
profite pas , mais l'accroissement de nourri-
ture pour l'homme et ks bestiaux , n'est pas^
toujours au profit de la terre du cultivateur. 1
On peut en dire autant des carottes, si elles
sont destinées au marché d'une ville voisine»
au lieu d'être employées à nourrir les bestiaux
de la ferme. En général, l'agriculture véri-
tablement bien entendue , et l'on peut dise
noblement traitée , est celle qui tend à faire
retourner à la terre une récolte sur deux,
car les engrais, outre toutes les paillés; H
F 3
y Google
%é Traité
Serait à désirer que les assolejneos fussent
toujours arrangé* de manière à ce qu'une
récolter consommée par les bestiaux de la
ferme précédât et Remplaçât une récolte de
grains \ en sorte qpe dans les. pays où il n'y
a pas de vignobles , l'argent né revînt entre
les mains du fermier que par les crains et
les bestiaux. Vendre les pommes de terre ,
ks carottes , les fèves , le maïs , les pois , et
en général ks récoites secondaires dont o&
fourrait engraisser des bestiapx sur la ferme >
est une marche mesquine : la belle agriculture
convertit en engrais et en viandes toutes les.
•productions de terres arables, qui ne son| x
pas des grains blancs.
Distinguons néanmoins ks positions, et ne
perdons pas de vue que le problème à. résoudre^
£'est de déterminer les assolemens qui sont
à la fois les plus profitables au cultivateur,,
à la terre et à la nation. Il y a des cas dans
lesquels il y aurait de la pédanterie , de la,
dqperie même, à se refuser à un profit évi-
dent pour se. coljsf aux grands principe^.
.P&ns le voisinage <des viHes, par exempte,
Jç prit de certaines denrées est déterminant 4
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DES A S S O L£ M E N S, 87
*t jonqu' on peut tirer d'utie récolte de carofc
tes ou de pommes de terre » de quoi acheter
une quantité d'engrais beaucoup plus forte
que celle qu'on aurait obtenue par la con-
sommation , on nç doit pas hésiter à les ven-
dre; mais alors il serait à désirer que les
voitures qui charrient ces denrées a la ville t
n'en revinssent jamais que chargées de fumier»
Ducket le fameux cultivateur Anglais qu'on
jiomme le Prince des fermiers , n'est point dan»
Jusage de suivre des assolemens réguliers;
et il tire de ses terres (qui sont légères) des
produits vraisemblablement plus considérable^
.que personne, si l'on considère le profit net.
Mais Une faut pas voie sa pratique partielle,
.ment : il faut ensaisir l'ensemble. Il sème tout
au semoir. Il a i\ts how$à pheval qui cultivent
sts blés au printemps, # *. dcê cbainjes ad du-
rables , dont If s unes s^tdestiliéôs aux cul-
tures profondes, et les autres aux Cultures,
superficielles. Au moyen de ce que ses terres
sont nettoyées de mauvaises plantes , de ce
que ses labours sont profonds ou légers „
,$elon le but qu'il se propose, il réussit ,§m$U
quefois à avçir trois belles récoltes de blé.^e
suite* Il p&çe^ea ctutte* tQujouçs une ré^l$ç;
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88 Trait*
verte dérobée entre deux récoltes de froment.
Four donner plus de temps à la croissance
de cette récolte dérobée , il emploie de préfé-
rence du blé de Sibérie, qui peut se se met
tard et se recueillit de bonne heure ; d ailleurs
lorsqu'il met des turneps après le blé , il les
sème communément sur le blé déjà en épis,
en choisissant uh temps pluvieux. Gomme
ses terres sont toujours bien fumées y comme
la houe à cheval les entretient meubles jus*
qu'à l'approche de la maturité du froment»
les turneps lèvent et prospèrent à l'ombre du
blé, et font après moisson de rapides pro-
grès sur le chaume, de manière à être con-
sommés sur la place, à demi grosseur, pour
faire succéder du blé encore. Quelquefois
c'est du seigle ou des vesces qui sont la
récolte dérobée ; et on le* fait pâturer de
même; sur la placé, pour resemer du blé
immédiatement
Les fermiers avides de répéter les récoltes
dé froment f trouveront cette recette sédui-
sante ; mais ils ne doivent pas oublier que
pour réussir dans une agriculture si produc*
• tive , il faut les moyens de Duckct , c est-à*
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DES ASSOLEMENS. gp
dire i°. mettre à contribution tantôt la cou*
che supérieure , tantôt la couche inférieure »
pour le même genre de récoltes. 2*. Bien
fumer, et souvent. 3 . Semer au semoir à grands
intervalles , pour faire passer la houe à cht*
val , au printemps. Tout cela n'est à la portée
que d'un très-petit nombre d'individus ; et ijt
faut que l'agriculture soit tout autrement per-
fectionnée qu'elle ne Test aujourd'hui en
France , pour oser tenter l'exécution d'un
tel système.
J'ai pratiqué avec succès sur des terres
légères , une culture qui est plus aisément
applicable , et qui tient le terrain très-net cf.
en bon état , en fournissant beaucoup de
substance.
Dans un champ de six arpens de terres
légères , où j'avais recueilli eh l'an 6 du blé
non fumé , je semai au printemps suivant
des productions fumées, qui eurent deux
Sarclages : c'étaient des haricots , dés pommes
de terre et des pois. A cette récolte succéda
du blé en l'an 7. Immédiatement après le blé ,
je semai des vesccs mêlées d'avoine dans un
Digitized by
Google
$o Traité
tiers du champ, des turneps et des* raves du
pays dans le second tiers , et du blé sarrasin
dans le reste du champ. Les turneps et les
raves furent sarclées une fois , et donnèrent
une assez belle récolte , sans cependant par-
venir à toute leur grosseur. L'avoine fut cou*
pée au milieu de fructidor, séchée en partie
pour fourrage , et cri partie consommée en
vert. Le' sarrasin mûrit fort bien.
Lan 8, dès le commencement de germi-
nal, je fis parquer les moutons sur ce ohamp.
A mesure que j'avais une bande parquée, je
la faisais renverser à la charrue , et semer en
Vesces mêlées davoiné ; puis au bout de six"
semaines ou 2 mois, consommer sur la place
par les moutons.
Lan 9 j'ai semé du blé en vendémiaire ,
puis du trèfle par dessus etr ventôse. Je compte
semçr du blé encore après le trèfle; et à
moins de saisons décidément contraires , je
puis espérer que les trdis récoltes que je vais
faire seront belles. Je reprends le tableau de
cet assolement de sik ans.
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DES ASSOLEIÇENS. CI
I Productions fumées , et sarclées deux foi*.
3 Blé 5 puis sarrasin , vesces ou turneps.
3 Vesces consommées sur place après le pa-
cage.
4 Blé.
5 Trèfle.
6 B'é , puis sarrasin , vesoes ou turneps.
Cet assolement pour les terres ou les cti^
'rnats qui le comportent , me paraît réunir à
un haut degré les convenances qui tiennent
aux bons principes , et le profit. ïl donne
huit récoltes dans six ans,, dont trois de fro-
ment. l\ maintient la terre parfaitement «eue
e( bien fumée ; et cependant sur ces 6 ans
en ne voiture du furpier qu'une fois , et Ton
îie donne de forts sarclages qu'une année^
Le trèfle , qui ne revient qu'une fois dans les
6 ans, est semé dans les circonstances les plus
favorables, savoir*, après une jachère fumç$
d'abord complettement par le parc , puis ^
demi, parla consommation des vesces; après
«ne jachçre dans laquelle on ne s'en* fie pas
seulement aux labours pour tuer les mauvai*
fces plantes , mak où on a étouffé te% chien*
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9* Traité
dents sous l'ombre impénétrable de la vesce,
telle que celle-ci croît après le parc, c est-
à-dire très -abondante.
Ceux qui pensent aussi qu'il y a de l'avan-
tage à empêcher l'évapbration du sol , pen-
dant Tannée de jachère , doivent trouver
encore ce bon côté à l'assolement que je
propose », puisque l'ombre épaisse des vesces
qui couvrent la terre pendant les mois les
plus chauds , empêche très-efficacement cette
evaporation, et fait que la terre se prépare
admirablement pour la seroaille du blé.
Sans faire parquer les moutons , l'on pour-
rait imiter cet assolement , en fumant les ves-
ces pour fourrage à sécher dan* l'année de
jachère ; mais il en coûterait plus pour faire
moins bien. Le parcage est plus économique
et plus efficace ; la consommation sur place
de la récolte en vert est très - importante ; et
tous ceux qui sont en position de se donner
l'avantage d'un troupeau de moutons, comme
machine à fumer, ont tort de ne te pas faire.
Il y a encore , dans le plâtrage , un moyen
presque sûr de favoriser puissamment Uvég4*
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DES ASSOLEMÏNS. çj
i
fttion des vescts. Lorsqu'on est à portée
des carrières de gypse , ce moyen ne doit
pas être négligé , si l'on a pour objet de cou-
per les vesces en fourrage à sécher. Pour les
faire consommer en vert , sur la place , il
pourrait y avoir de l'inconvénient à la pré-
sence du gypse sur les feuilles. Je n'en ai pas
l'expérience.
Les turpeps de Suède qui ne craignent
point les gelées, peuvent être substitués avec
avantage , aux turneps pour semer après le
blé , dans la o*. et la 6%. année. ( i )
Il y a pour les limons fertiles dune partie
de l'Italie , des assolement qui seraient , je
crois, praticables dans diverses contrées des
parties méridionales de la France, désignées
par Rozier, dans son article agriculture , sous
le nom de pays d'orangers et d'oliviers. Ces
assolemens sont de cinq récoltes en 3 ans,
ou de sept récoltes en 4 ans , savoir :
(1) Voyez la Bibliothèque Britannique dans plu-'
sieurs endroits , concernant les Rutabaga ou turneps
4e Suède*
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$4 Traité
i Blé * puis lupins enterrés à la eharrtie pcKré
engrais.
ô Blé, puis rave*, lin pour fourrage, ou
llipinelle* oti trèfle dnnucl.
% Maïs , millet , où sorgho.
Ou bien ;
t Blé , puis haricots et maïs.
g Blé , puis lupins enterrés pour engrais
3 Blé, puis ravcfe, où lupinelle , ôU lin pont
fourrage*
4 Maïs i millet ou sorgho» ( i )
Les lupins employés comme engrais , dans
Ces assolcmens, sont une production d'un
( i ) Y. les déveioppemens de cette àgriculturef
dans l'ouvrage intitulé Tableau de Fagricultùre Tbi-
càne par J. C. S. Simonde de Genève ; ( cet ouvrage se .
trouve chez J. J. PasChoud , libr. à Genève. ) Si l'on se
récriait sur la différence des climats et l'impossibilité
de faire, même dans nos départenfens rnéf idtonàu* , ?
récoltes en 4 ans , je ferais observer qve , saus le climat
de l'Angleterre, Ducket suit précisément la même agri-
culture. Il y a , dans le perfectionnement possible des
procédés agricoles , des Ressources que nous somme»
loin d'avoir épuisées, et dont probablement nos» M
connaissons pas toute l'étendue.
)
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DES ÂSSOIEMBNS. $5
grand mçrite; car il paraît que les vesecs ,
les fève* ou le blé sarrasin, qu'on enterre aussi
quelquefois pour faire office d engrais , n'ont
pas l'efficace des lupins pour rendre la terre-
féconde. C'est du moins l'opinion des culti-
vateurs Toscans $ et on sait combien les an-
ciens attribuaient à cette production la vertu
fertilisante.
Il y a Une espèce d'assolemeris singulière*
tnentrecommandable pour les terrains légers *
Jaarce qu'ils en bannissent la jachère , parce
qu'ils rendent ces terrains plus capables de
produire de belles récoltes de grains , parce
qu'ils n'emploient aucun fumier, et créent
au contraire des engrais pour les autres pièces
du domaine. Ces assolemens ont pour baso
la luzerne ou le sainfoin.
Ces deux plantes de pré sont une source
abondante de richesse pour ceux qui ont des
terres propres, et savent les y employer con-
venablement La luzerne demande, comme
on sait , une terre douce , substantielle , pro-
fonde , sèche , et plutôt légère qu'argileuse.
C'est dans ce genre de terrain quelle léussit
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ç6 Trait!
le mieux possible, quand le climat est assez
chaud pour lui permettre de donner quatre
et même cinq récoltes dans l'année. Dans de
telles circonstances , lorsqu'on peut faire les
frais nécessaires pour défoncer le terrain, et
le bien amender; lorsque la luzernière est à
portée de la maison , pour pouvoir faire
consommer les récoltes en vert dans rétable,
lorsqu'on a des carrières de plâtre dans son
voisinage pour gypser la pièce tous les ans ,
Ton a, je pense , dans une luzernière , la pièce
la plus productive qu'il soit possible d'avoir»
à frais égaux. ( i )
Mais quand on traite des assolemens, il
ne faut pas s'arrêter à considérer certains
avantages résultans de circonstances rares et
heureuses ; il faut voir ce qui pfcut se prati-
quer dans la généralité d une culture , et ne
conseiller que ce qui est aisément appli*
cable.
(i) Les bonnes vignes, les houblonnières , les
jardins rendent davantage , mais coûtent infiniment
plus de travaux.
La
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D£$ ÀSSOLEMENS. $f
La luzerne ,v dont les produits sont im*
jnenses dans les circonstances dont je viens
de parler, donne encore des résultats très-
avantageux quand les circonstances sont
«coins favorables. Quant au genre de sol
qui lui convient , je puis dire que je l'ai
cultivée , avec assez de succès , dans un
terrain très -léger et" dans une terre argi-
ïeuse. J'observerai seulement , que dans les
années où j'ai fait quatre- coupes en terre
légère, je nen ai fait que trois çn terre argi-
leuse; et que quand la terre graveleuse n'a
donné que trois coupes, la terre froide n'ert
a produit que deux. Il n'y a que les glaises
trop froides , les graviçrs stériles et les terre*
humides qui n'admettent point du tout la
luzerne. Mais pour les terrés qui n'y sont
que médiocrement propres, il vajut mieux
choisir une autre culture, parce que toûtd
culture qui n'est pas vigoureuse , est Mau-
vaise; et qu'une luzerne qui ne donne que
moitié ou un tiers dé ce que peut donner
la luzerne , n'est pas si profitable que le
«erait une autre plante fourrageusé vivface.
* Daos les terres légère* trop stériles pou*
G
y Google
. 98 Tr aiïI
h luzerne; le sainfoin ( esparcette )/ offre aux
cultivateurs une ressource du plus grand prix,
La seule objection solide que je connaisse
contre le sainfoin* c'est la cherté de la graine -,
[font* pour bien ifairje, il faut semer en vp-
Juoie , trois foii la quantité que demanderait
Je même espace de terrain pour êtrç semé en
.blé j et dont la levée e$t très-casuelle,. Il est
rare, que le sairçfoiq donne jusqu'à trois récoi-
tes dans l'açoéQ ^ '»I* secondé coupe, n'est
ajroê&ïe •*. en général* qu'environ moitié de la
pïpnQÏèfe $ mais cette première , dans xm sain?
fpfo bien, réussi , est tout aussi abondante
qu'une belI&.cojjpe de luzerne f et a au moins
{LPfâtit dp valeur ; et comme cette grande
' ifyoqfançe du plus excellent fourrage , peut
se produire ;Sqr les pjlus mauvaises terres ,
q^elsque soient leur genre jBtlwr exposition ,
jjQtfjyu qu'elles ne soient pas Jromides dessous >
il; en résulte que lesainfoinhest déjà une plante
déplus grajid prix^, «a 1$ considérer seule-
ment sous lei rapport du produit possible dans
tes : mauvai$/ terrains. Mais lé point de vue
sous lequel je veux surtout Ja faire, consi-
dérer ici , est encore plus intéressant ; car
'J'influence de cette production s'étendsuUes
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Des Assolement 99
tféfcoltts suivantes , , et les terrains stériles s*
trouvent changés par elles en terres fécondes,
pour une certaine suite d'années.
Nous avons vu que Ja culture bien .entéit»
due du trèfle convertît en terrains à froment >
les terres naturellement trop légères et trop
peu substantielles pour produire ceux-ci. Les
luzernes préparent aussi de belles récoltes de
froment ; mais Ton peut dire , qu'en généra] »
l'effet des sainfoins est encore plus marqué»
parce qu'il a ordinairement lieu sur des ter-
rains naturellement plus stériles. On peut
regarder l'établissement des prairies en luzerne
et en sainfoin comme un prêt, dont la terré
paye d abord un gros intérêt en fourrage , et
rend ensuite plusieurs fois le capital en graine
Ce simple énoncé suffit à montrer de quelle
importance est l'introduction de la culture de
ces plantes fourrageuses dans les pays où ççttp
culture est encore inconnue. Mais, pont en
tirer tout le parti do#t elles sont; susceptibles V
il faut savoir user avec une certaine mode*
ration de la faculté de produire qu'elles lais*
sçnt a la $erre, après que Ton a roa*pu; \ç
G*
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loo Traité
terrain où elles ont végété. Si l'on répète Je*
i écoltes de grains cojip sur coup , après avoir
rompu une luzernière ou un sainfoin, on
appauvrît et on souille de mauvaises herbes
dès la seconde année, la, terre que ces plan-
tes fourrageuses avaient améliorée ; tandis
qu'une marche plus méthodique , et une
agriculture moins avide , auraient prolongé
les bons effets de ces plantes , quant à la
fécondité de la terr^ , jusqu'au moment oà
l'on aurait pu revenir à leur culture.
: Je pense qu'il fout avoir pour principe de
rté jamais faire deux récoltes successives de
•grains blancs après la luzerne ou le sainfoin :
r hon pas que la seconde de ces deux récoltes ,
iie pût, même dans les terres naturellement
ingrates, être' encore assez belle, mais parce
r qûè les mauvaises 'herbes vivaces commen-
ceraient, à cette seconde récolte, à prendre'
"possession du terrain; Il convient donc de
J fiirfe succéder à là première récolte de b\é ,
•une récolte saïclée ;• ofr des plantés légunà-
*iiebsès à ombre épaisse. On peut alors' inter-
nai 1er entre deux périodes <lê saihfoiil, ou
f tle 'luzerne , tfnfe -des rotations de récoltes
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DES ASSOLEMENS. IOI
dont j'ai parlé jusqu'ici pour les terres légères.
Chacune de ces périodes de sainfoin ou
luzerne doit être plus ou moins longue >
selon le terrain , le climat , les premiers soins
d'établissement etc. Mais j'observerai que ,
quand les récoltes faiblissent , il vaut mieux
rompre, que de chercher à raviver le pré
artificiel par des fumiers ou du jSlâtrc. ^Cc
n'est pas qu'on ne puisse parvenir, par ces
deux moyens, à prolonger sa durée; mais
je ne pense pas que ce soit la meilleure agri-
culture : elle ne tend pas à tirer de la terre
tout ce qu'elle aurait rendu dans un bon
assolement qui aurait succédé à la plante
fourrageuse.
Je suppose donc une durée moyenne de
huit ans pour le pré artificiel. Je propose
d'y semer ensuite du blé sur un seul labour,
et saus fgmier. Je ne. crois pas que l'engrais
puisse être plus mal employé* que sur un pré
artificiel de huit ans que l'on rompt pour le
mettre en cours réglé d'assolement. Le blé
doit même être semé clair, pour ne pas verser %
lors même que la terre est naturellement trop
légère pour être un véritable terrain à
g 3 '
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Ï0* T R A t T 1
Immédiatement après la récolte du froment;
on peut semer des raves ou des turneps ,
qui donneront une demi -récoke* L'année
suivante on peut planter des pommes de
terre , ou semer des vesces pour couper en
fourrage, puis remettre du blé, sur lequel,
au printemps, on sèmera du trèfle , si la terre .
est parfaitement purgée dlier^e > et que le blé
ou les pommes de terre aient été fumées ,
pour revenir encore ail blé après le trèfle ,
et rentrer dans une période de plantes fbui-
rageuses vivaces. Voici donc l'assolement ck
13 ans qu'il en résulterait
8 ans. Luzerne ou sainfoin»
9 — blé ^ et turneps après.
10 — - pommes de terre fumées et sar-
clées , ou vesces pour fourrage*
11 — Blé fumé 9 si c est après, lès vesces.
f2 — ■ Tfèfle.
ij — Blé. 7
Les prés -gazons qjûe Ken peut former avec
le fromental, les fes toques, les bromes, ics
paturins ou d'autres graminées vivac.es , sont
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DES ASSOLEMENS. JOg
également susceptibles d'entrer dans des asso-
lemens à long terme ; mais ils appartiennent
plutôt aux terres argileuses , et c'est en traitant
des assolemens qui conviennent à celles-ci t
que je les considérerai.
Les prés de raygrass peuvent entrer dans
les assolemens des terres légères. L'assolement
de Norfolk se modifie quelquefois par trois
ou quatre années de raygrass (fui succèdent
à l'orge, pour ramener le blé, les turtfeps,
etc. Dans le système Anglais , qui consiste
à faire pâturer les bestiaux sur le? prés au
moins de deux années Tune, le raygrass à
un prix plus grand- qu'il ne pourrait avoir en
France , à végétation égale. Je ne peas3 pas
qu'on puisse rien conclure de défavorable au
raygrass, des expériences /partielles que Ion
a faites en France sur. cette plante : dit a
voûte la soumettre annuellement à la faux,
comme les autres graminées' de nos prairies;
on a trouvé qu'elle ne Souriait point autant
de fourrage que celles que l'on distingue pour
leurs qualités, et l'on a conclu que la cul-
ture du raygrass ne convenait pas à la Francev
il est possible que cette plante demande uoe
a*
y
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zo4 Traité
atmosphère humide comme celle de l'Angle*
terre , pour végéter dans toute sa force , et
que la douceur des hivers de cette Ifcle soit la
principale cause de lavantageje plus prisé
par les cultivateurs Anglais , celui d'une végé T
tation très -hâtive au printemps. Peut-être
que dans les parties de la France où les
hivers sont doux , les étés seraient trop secs
pour cette plante : j'ai l'expérience que là
Oïi les hiveie sont lobgs et rigoureux , , elle
lit laisse pas d être très-précoce au printemps.
Je pense donc que sa culture serait appli-
cable à une grande partie de la France ; mais
je dois observer que pour en tirer véritable-
ment parti , il faudrait suivre le système de
pâturage qui est familier aux Anglais, c'est*
à-dire engraisser des bœufs ou des moutons
çur le pacage du raygrass au printemps , ou
employer lès prés de cette plante à recevoir
les brebis nourrices , dans les mois de ven»
fôse^-et de germinal.
On a très - généralement , en France, un
préjugé défavorable au système du parcours
, ç|ç$ oiputons dans les prés. On imagine quç
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DES AsSOLEMENS. !©£
ces animaux arrachent les plantes en pâtu-
rant , ou les font périr en les pinçant trop
près du collet La pratique constante des
meilleurs agriculteur^ de l'Angleterre , les
recommandations des meilleurs écrivains, et
en particulier d'Arthur Young et de Marshall,
doivent dissiper tous les doutes a ce sujet,
puisqu'ils écrivent et pratiquent dans un pays
^ où la culture des* plantes fourrageuses est por-
tée plus loin que dans aucun autre.
On pourrait dire avec plus de vérité que
les prés, généralement parlant, ne convien-
nent pas aux moutons. Non - seulement les
prés humides leur sont mortels , mais les
herbes trop substantielles sont nuisibles» à la
longue, aux troupeaux d élèves. On pare à
ces inconvéniens , en ne destinant les prés
qu'on abandonne aux bêtes à laine * qu'aux
troupeaux qu'on veut engraisser, ou en n'y
% faisant paître les brebis que dans le temps
où elles nourrissent leurs agneaux, et où il
n'est pas dangereux qu'elles prennent la
graisse. Mais à ne considérer que les prés ,
il paraît que le parcours des moutons leur e$t
, avantageux dans toutes les circonstances. 11
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io6 Traité
l'est par furïue et la fiente qu'ils y déposent;
il Test parce que le pincement répété des
feuilles des graminées , par la dent du
mouton y à mesure quelles croissent, empê-
che les tiges de s'élever > et favorise singu-
lièrement l^tallcment des plantes. Ce dernier
fait est si bien reconnu dans la pratique
Anglaise > que la méthode approuvée par
les meilleurs cultivateurs dans rétablissement
des prés-gazons > Consiste essentiellement à
les faire pâturer par les moutons , au pria-
temps qui suit l'année où ils ont été ense-
mencés; afin, observe-t-on ,. que les plantes
prennent la disposition à s'épater et à s'éten-
dre, ce qu'elles sont forcées de faire, parce
quelles ne peuvent pas s élever. 11 en résulter
que le pré se garnit plus promptement , que
l'herbe couvre mieux la terre 3 et que la
même étendue de tenaiu donne beaucoup*
plus de substance.
Le pâturage au printemps est donc une
dépendance nécessaire de la culture des prés
en raygrass : ceux-ci ne doivent être fauchés
que lorsqu'il s'agit de récueillir la graine j où
tout au plus peut- on réduire en foin lai
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Google'
DES ASSOLEMENT îof
seconde coupe , qui n'est jamais aussi abon-
dante qu'une coupe de fromental. Avec te
pâturage des bestiaux 9 % et surtout 4c* betes
à laine, le raygrass est d'une euhure tiès-
profitable, dans les terres légères. 11 réussit
aussi dans les terres argileuses ; mais , comme
on a pour celles-ci ( ainsi que nous le ver*
rons bientôt ) une grande variété de gra-
minées à choisir , le raygrass est plus précieux
et plus particulièrement adapté aux terrains
légers,
La difficulté de se procurer de la graine
sûre est un obstacle à l'introduction de cette
culture. Il y a diverses variétés de ray-
grass : il y en a de peremue , de bisannuel
et d'annuel. Les graines de ces variétés se
ressemblent à s'y méprendre ; et quelle que
soit la variété , la graine ne lève pas , si
elle est vieille.
La meilleure manière d'introduire le ray-
grass dans nos assolémens de terres légères,
me paraît être de le semer avec le trèfle ,
tpujours en supposant que celui-ci entre
dans un assolement correct , et est serai avec
les précautions indiquées»
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io8 Traita
Dans la deuxième année à compter de 1%
semaille, qui *st celle du grand rapport du
trèfle, le raygrass augmente le fourrage et
le rend meilleur. A la troisième année, le
trèfle périt en grande partie , et le raygrass
talle et s'étend par le parcours des moutons ,
Ou le pâturage des bêtes à r cornes et des
chevaux. A la quatrième année , le raygrass '
t pris possession du terrain; et on peut le
laisser subsister jusqu'à ce qu'on le voie fai-
blir , ou aussi long-temps que les convenances
du domaine l'exigent , pour revenir ensuite
au froment. La récolte de celui- ci sera to'u-
jours belle, sans fumure : le terrain qui aura
été quatre ans au moins en pré-gazon , pâturé
annuellement, pourrait même donner deux ;
belles récoltes consécutives de froment* Mais
ce serait toujours pécher contre les principes
les plus sains que de faire donner des graine
blancs deux années de suite à une terre en'
en bon état.
Si la période des plantes fourrageuses viva-
ces a donné à la terre une grande fécondité
pour les grains, il faut ménager, avec un
extrême soin , cette disposition à produire.
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» E S ÀSSOLEMEKS. *0$
On doit se rappeler toujours qu'il ne faut
pas seulement que la terre tbonde en sucs
végétatifs , mais encore qu'elle soit nette ,
pour produire constamment de belles récoltes ;
et qu'une fois affaiblie de sucs , et chargée
de mauvaises herbes , elle demande de gran-
des dépenses en labours et en engrais , pour
être ensuite remise en bon état.' L'agriculteur
sage rentrera donc , après la période du rçjjf-
grass, dans un des assolcmens corrects q.uç
j'ai détaillés ci - dessus.
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fié T * A I T i
CHAPITRE V.
Dss assolëmbns de ïb&rbs argileuses.
Jusqu'ici j'ai parlé de cours des récoltes
qui conviennent aux terres graveleuses, sa-
bloneuses, franches, d'un grain friabk, et
en général aux terres saines, sèches, et d'un
labour facile. Je passe maintenant aux ter-
rains argileux, froids, pesâtis , qui retiennent
les eaux, ne se labourent qu'avec plus de
difficulté , et demandent , par conséquent ,
des' attelages plus forts.
Il faut reconnaître que lart est jusqu'ici
bien moins perfectionné , pour tirer un grand
parti de ce genre de terrains, qu'il ne lest
pour faire rendre aux terres légères tout ce
qu'elles sont susceptibles de donner. Il est
douteux qu'il existe, pour les terrains argi-
leux , d'aussi grandes ressources dans la va*
riété des productions , que celles que l'on a
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DE^ ÀSSOLBMENS: fit.
\
Recouvertes et appliquées aux terres légères.
Là nature de ces terrains ne permet . qu'avec
plus de difficulté les cultures données aux
«coites pendant leur végétation , cultures qui
-sont d'un si grand avantage, soit à la récolte,
soit à la terre. Les sols argileux ne compor-
tent pas un aussi grand nombre de pro duc-
lions diverses que les sols légers. Le turnep t
ce pivot de la belle agriculture de Norfolk v
tiy réussit que médiocrement , ctxcttc racine
ne peut pas être consommée sur .place { i ).
Lç trèfle n'y. a: dé succès qu'avec, des pré-
caution» particulières^ et, lorsqu'il jpusait,
c'est rarement d'une manière aussi complettc
que dans Içs tercàins légers. Enfin les terres
argUeusfî ne permettent ni les récokes déro-
bé^ , ni . le parc ; lies moutons.
, Malgré tous jees désavantages , il existe de?
ressources tirées de la variété des productions ,
. . ' •>
( i ) La marrie calcâîre'pTodûit sur les terres argfc
leuses un amendement qui rend la T&îîfire des tur-
neps plus profitable , dans ces terrains , mais jamais
à beaucoup près iutaûtquçdaûsiés'terïes légères*
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112 Traitï
pour augmenter considérablement, pour doo*
bler peut-être, le produit des terres argileuses,
par comparaison avec la méthode des jachè-
res; et cette partie de l'art est d'autant plus
importante à étudier, que Ton a fait infini-
ment moins de recherches et d'expériences
sur les assolemens des terres pesantes que
sur ceux des terres légères. La seule difficulté
plus grande des travaux aratoires expliquerait
cette différence : elle tient aussi à ce qu'il y
a beaucoqpvplus long-temps que l'on a essayé
pour la première fois de reformer les jachère^
dans les terrains légers. •
Il faut encore, sur le chapitre des assole»
mens de terres argileuses, avoir recours à
l'expérience des Anglais. Ils sentent ce qu'il
leur reste à acquérir, et travaillent à rem*
plirte vide qui existe dans cette partie de
l'art; mais les leçons que nous trouvons à
prendre dans leur pratique, peuvent néan-
môins^nous ctre d'une très -grande utilité,
e; nous faciliter des pas nouveaux dans cette
carrière intéressante.
Parmi les productions <p»e l'expérience a
faitv
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des Assole mens. iij
fait reconnaître propres à être intercallées
entre les récoltes de grains blancs, telles qiic
le froment et l'avoine, dans la culture des
terres argileuses , les unes comportent et de*
mandent des sarclages pendant leur végéta*
tion , les autres couvrent plus ou moins coin-
plettement la terre de leur ombre , et subsistent
sans cultures , jusqu'au moment où la charrue
prépare de nouveau le terrain à recevoir des
grains blancs.
Les premières de ces productions sont les
fèves ou fêverolles, les pommes de terre i
les choux et le colza : les secondes sont les
vesces d'hiver ou d'été , la chicorée , le trèfle ,
la luzerne ( i ) , les prés-gazons, etc. Je vais
> M ■ ■ ■ I I I» ■ , f ,|
( i ) Je m'abstiens de parler de la - pimprenelle ,
parce que nous manquons d'un nombre suffisant de
faits constatés sur cette plante. On a cependant des
exemples très-satisfaisans de sa réussite , soie dans les
terres légères, soit dans les terres argileuses. On verra
dans le N?. 12 des expériences de Kent, que je citerai
ci -après, que la pimprenelle adonné cinq années de,
suite abondamment, et n'a faibli qu'à la sixième an-
née , dans une terre argileuse. Elle a, pour les mou-
tons, un avantage que n'a aucune autre plante, au
même degré, c'est d'être verte pendant tout l'hiver.
H
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H4 ■ T A A I T Û x
dire quelques mots de celles de ces produc*
tions dont je n'ai pas encore parlé, avant
de les considérer comme faisant partie d'un
assolement de terres argileuses.
Je nomme les fèves, ou févcrolles, avant
toute autre plante d'assolemens pour terres
argileuses , parce que c'est celle de toutes
qui a le plus d'importance. Il est aujourd'hui
bien prouvé par l'expérience d'Arthur Young,
de Marshall , du Duc de Grafton , de Mr.
Arbuthnot ( 1 ) et de beaucoup d'autres culti-
vateurs pratiques , en Angleterre -, que la fe-
verolle , lorsqu'elle est houée ou sarclée ,
prépare dans les terres argileuses , une belle
récolte de blé, avec autant de certitude qu'un
beau trèfle dans une terre légère. Elle paye
en outre très-abondamment, par sa propre
réeolte , les frais quelle exige ; et cette pro-
duction est d'un usage précieux, soit pour
remplacer l'avoine , soit pour entrer comme
addition au froment dans le pain des ouvriers .
de campagne, t soit pour engraisser les bes-
tiaux ou hiverner les moutons.
X i ) Voyez ces expériences ci -après.
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bfcs Assole mens. ti<{
Il y a une variété de feverolles qui se sème
-en automne > et une autre qui ne se sème qu'au
printemps. Le port de la plante * la forme
et la grosseur des siliques et du fruit,» sont
extrêmement semblables dans les deux variétés t
on observe seulement que la plante hivernéé
est ordinairement d'un vert plus foncé, et
d'une végétation plus forte : elle rend un
peu plus ; à soins égaux ; mais il arrive quel*
quefois , dans les hivers très-rudes t qu'il périt
une grande partie des plantes. On diminue
ce danger , en semant très-tard en automne 9
car, moins la plante est avancée, et moins
elle risque des gelées. Quant aux feverolles
de printemps , il faut les semer le plus tôt
possible, cçst-à-dire, dans le courant de
Ventôse, au plus tard»
Comme il est souvent difficile d'entrer dans
les terres argileuses au mois de Ventôte , c'est
une raison pour préférer de semer en au*
tomne, quand le temps est favorable ; parce
que , si les fèves de printemps sont semées
trop tard, il est rare qu'elles réussissent aus$î
bien. En Angleterre , où l'hiver est ordinal
ment doux, et les gelées peu durables, oft
H *
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n6 Traité
sème presque toujours les fèves au mois de
février. s L'u$age de les planter à la main y
est extrêmement perfectionné dans certaines
, provinces , et en particulier dans la vallée
de Glocester ( i ). C'est là qu'il faut étudier
les détails et les avantages de 'cette culture ,
pour les terres argileuses ; on y verra que
ces terres argileuses portent des fèves de
temps immémorial de deux en deux ans , ou
de trois en trois ans , et sans cesser de donner
de belles récoltes.
v Da ns les provinces où l'on sème les fèves à la
volée , ce qui est la méthode la plus usitée ,
on a reconnu par l'expérience , qu'il conye-
nait de les semer fort épais ( z ). La pratique
du semoir convient beaucoup à cette plante
pour faciliter les cultures.
Dans tous les cas, les sarclages , au nombre
( i ) Voyez Pouragç de Marshall , intitulé Rural
JBconomy of Gloastershire , et la Bibl. Brit.* Division
Agriculture.
i%) L'ouvrage d'Arthur Young, intitulé Six mont/a
tour Lctter XXX, et la BibL Britannique.
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DBS ÀSSOLEMÈNS. Il*
«!ê deux , sont indispensables pour que les
fèves fassent sur le terrain l'effet améliorant
que l'on en attend lorsqu'on les sème in pré*
paration du blé , comme aussi pour qu'elles
donnent une récolte abondante. Avec \c soirf
des bons sarclages et dès engraisr, les fèves
et le blé peuvent se succéder dans les terres
argileuses dune manière indéfinie , comme
on le voit dans la province de Kent , et
comme le Duc de Grafton l'a mis hors do
doute par une expérience suivie avec .exac^
titude pendant huit ans. J'en rendrai compte
ci-après. ( i ) ,t
( i ) On objecte à cette agriculture qui demandé
beaucoup de sardages, que dans divers départemens,
surtout dans les cantons ou foi) Cultive la vigne j
les bras manquent pour ces cultures; répétées , fors*
qu'il s'agit de grands espaces de terrain. Je «éponds
que les femmes et les enfans peuvent faire la plug
grande partie de ces travaux au hoyau', ce qu'ils ne
pourraient pas foire dans les vignes. Je réponds qtîe
si l'on employait aux sarclages des récoltes intercaU
laires tous ies bras que le système des jachères laisse
oisifs ou faiblement occupés, il en résulterait bientôt,
•v '!•- . 4 ' " a
H 3
ïi8 Trait!
Nous manqnons encore d'un nombre suffi*,
çant d'expériences concernant l'effet des poxn*
mes de terre sur la récolte céréale qui leur suci
fcède; et jusqu'à ce qu'on ait fait et enregistré
beaucoup d'épreuves comparatives, dans des
terrains très- différons, on ne pourra placer
cette racine dans' les assolemens avec quelque*
certitude de son influence. Voici l'état actuel
des , connaissances , d'après les faits , ainsi
que les avantages et les inconvénient de cette
plante,. -. .
La pomme de terre réussit généralement
bien dans les terres neuves , soit pesantes
«oit légères , qui n'en ont jamais produit *;
çlle favorisç donc Jes/l éfriçhemçns. ÏJJle con-
vient dans les prés rompus , non pas tant
à cause de son produit , quejecïois moin;
dre , généralement parlant , quç dans toute
autre terre fumée , que parce que les sarclages^
qu'elle exige détruisent et consomment le
pn accroissement des productions de la terre, qui
fivgmejiterait la population, et ne laisserait plus liçu
à l'objection 4u dçfaut <ie t>W.
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DES ASSOLÉ M EN S. îîj
gazon , et que l'ombre et l'humidité qiîè?
donne la fane des ) plantes concoDflent a»
même résultat. -Elle nettoyé les tardes, parcfc
quelle force Je laboureur à sarclersoh champ S
et à en refemer 4e sol à plusieurs reprises f
y pour butter les plantes. Comme elle paye
bien les frais de la bêche , par l'accroisse-
ment de 'récolte qui résulte" de l'emploi de
cet instrument, elte est trës-utileaux petite
propriétaires dans les terres argileuses : cir^
constance d'un grand prix , Car avant les
pommes de terre , les journaliers , les petite
fermiers., les petits propriétaires, qui vivaientr
dans -un canton de terres argileuses , éprou- 1
vaient souvent un.e grande détresse , par la
difficulté de la culture de ces terrains , eje
par la nécessité de la jachère* La pomme de
terre augmente ses produits , ep raison di-
recte du travail qu'on lui donne : elle paye
au pauvre ses journées , s'il multiplie lçs
cultures; et c'est un avantage que je ne conv
najs à aucune plante , au même degré, H y
a biea d'autres productions qui payent lar-
gement le travail ^du riche propriétaire , s'it/
les cultive avec plus de soin qu'on n'en donne^
cUûs, la pratique ordinaire ; mm une parJïa
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ft<* Trait!
cje cette rentrée des frais d extra se trouve
dans les récoltes suivantes , et dans le bon
état de la terre : or ce genre de rembour-
sement , le pauvre ne peut pas- l'attendre ,
et la pomme de terre le paye dès Tannée
même , en surabondance de produits.
' La récolte de la pomme de terre est sou-
mise à peu de casu alités , si on la compare
à la généralité des récoltés. Elle ne craint
tii les gelées ni la grêle: avantage que n'ont
pas sans exception les autres racines culti*
vées en plain champ ; car les turneps , par
exemple , craignent l'un et l'autre,
i
Cette racine donne abondamment ; la
récolte peut s'en faire peu-à-peu , et dès le
jnois de thermidor , chose précieuse pour
le pauvre. Elle est saine et. nourrissante ;
elle convient au bétail comme à l'homme;
elle est moins embarrassante à] resserrer que
la plupart des autres racines ; et , dans
les hivers ordinaires , elle n'exige pas de
grandes précautions pour itre préservée des
gelées. .
/On peu* ajouter à ces divers avantages *>
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©ES ASSOLEMENS. *2f
que la fane des pommes de terre offre au*
vaches une nourriture dont elles s'accommo-
dent , quand elles n'en ont pas de meilleure ;
et c'est encore pour le pauvre une ressource
d'autant plus réelle , que les racines ne pa*
raissent pas souffrir , lors même que l'on
coupe Pherbe avant leur pleine maturité.
t
Voilà bien des avantages réunis en 'faveur,
dé cette production; Si elle avait encore celui
d être constamment une bonne préparation
pour le blé , elle aurait de la supériorité sur
toutes les productions employées comme ré?
coites intercalaires. Mais on doit croire i
d'après les faits que Ton a pu. constater jus-
qu'ici que la pomme de terre épuise au lieu
d'améliorer. Ce n'est pas que l'on ne voie
quelquefois de belles récoltes de blé après'
elle ; mais c'est lorsque d& profonds labours,
une fumure abondante, des Sarclages répétés ;
et la culture qui résulte encore de l'éradica-
tion des racines , fait plus de bien à la récolte
de froment qui succède , que l'influence épui-
sante de la pomme de terre ne lui fait de*
mal : c'est, je crois, une exception 1 , (dont
la cause est dans les circonstances* delà cfciV
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Ï23 T k A I T i
turc ; mais la production elle-même paraît
plutôt nuisible au blé, ■ ' :
J'ai long-temps remarqué , dans ma prati*
que , que les. blés , soit. en terres argileuses ,
soit en terres. légères , étaient médiocres après
les pommes de terre ; j'ai vu long-temps cet
effet chez mes voisins , avant de croire à la
cause; et malgré les observations analogues
que nous offre ta pratique du célèbre Arthur
Ypung ( i \ , }e pense que pour bien établis
l'effet de cette racine sur les récokes de fro-
ment subséquentes » il faudrait multiplier
beaucoup les expériences exactes, et dans
une grande variété de terrains»
Je ferai ki une observation qui: tend à.
montre* . corôbien l'esprit de théorie , ou de
système , fest un mauvais guidé en agricuk
ture , comnKî en bçaucouji d'autres , choses.
A raisonner à priori, et d'après la théorie de
l'Abbé Rosier , la poiqme de terrç devrait
( t ) J^doimerai ci -après le tableau de 83$ «xpo*
cteuçe* sur lç& assolement t
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DES AsSOLEMENSi M|
être Une excellente préparation pour le blé,
or , cela n'est pas. Ceux qui soutiennent que
la terre a différens sucs à donner aux diffé-
rentes plantes , et que les céréales réussissent
après les racines , parce que celles - ci ne
demandent point à la terre une substance
analogue à la farine des grains blancs , ceux-là
dis -je , triomphent, en observant que la
pomme de terre épuise : ils en assignent la
cause à la parfaite analogie de la fécule de
la patate avec la fécule du froment, et se
récrient sur ce qu ? il ne faut pas demander k
la terré successivement des récoltes dont la
substance soit , au fond , la même. Mais
quand on leur fait observer que la propriété
améliorante de la gesse est probable , et que
la faculté améliorante de la fève ou feverolle,
est prouvée , s'il y à Quelque chose de prouvé
en agriculture , quoique ces deux graines
donnent de la farine encore plus' semblable
a celle du froment, que la pomme de terre j
alors , dis-je ,. ils sont obligés dç convenir
que la jègle n'e,st pas certaine. Rassemblons
et comparons les faits ; mais, ne nousiiâtons
point de faire des théories poiir raisonner
d'après elles. ' , '*■-"■* "•-■-■- J
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124 Traité
Toutes les fois que l'exploitation des pom*
mes de terre , en terrain argileux , n'est pas
considérable , la meilleure "préparation du
terrain est la bêche , pendant l'hiver , et il
ne faut pas hésiter à la préférer. Une seule
Culture àtla bêche ameublit , et nettoyé mieux
une terre argileuse, -que trois labours à la
charrue ; p?r la raison que la bêche défonce
plus bas presque au double ; et que si les
ouvriers sont attentifs , ils tuent les racines de
l'avoine à chapelets , et les oignons des. aulx 9
en enterrant celles-là assez profond pour qu'elles
ne puissent plus végéter , et en exposant;
ceux-ci à la surface du sol, où les gelées et
dégels du printemps les font périr. { i )
( i ) Quand les racines de l'avoine à chapelets sont
exposées à la gelée, elles n'en souffrent point: si
elles sont enterrées à la profondeur de la bêche ,
elles pourrissent. Il y a une manière d'employer la
bêche, qui est la meilleure de toutes pour tueries
racines bulbeuses de ce grameh, qui est un vfat poi-
son pour les fromens dans les terres agileuses : cette
méthode consiste à labourer tout le champ* en deux
levées de bêche successives. Pour cela,. on fait d**bord[
une tranchée ou fossé d'une largeur de bècbe,f«t
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BES ÂSSOLEMENS. I25
Sbît qu'on prépare le terrain à la bêche
ou à la charrue, il importe d'espacer et,
aligner correctement les 'pommes de terre,
afin de faciliter les cultures à la houe, des-
quelles dépendent, en très-grande partie , le
succès de la récolte et la bonne préparation
pour le froment. En général il convient de
aimer les pommes de terre. Cette racine
qui ait quatre pouces de plus que la haujeur de Fins-
trument, en profondeur. On jette au fond de cette
petite tranchée la levée de quatre pouces d'épais de
la bande suivante > enterrant ainsi à un pied au moins,
tous les chapelets ou oignons qui végètent dans cette
zone. Reprenant ensuite la même bande, à une pro»
fondeur de bêche , on renverse une zone d'un pied
d'épais sur la première, et ainsi de suite. Les mau-
vaises racines sont couvertes uniformément d'uji pied
de terre , au moins. Ces mêmes terres sont sujettes aux
aulx , dont les oignons sont enterrés si profondément
qu'il n'y a que la bêche qui puisse les atteindre. La cul-
ture à la bêche pendant l'automne et l'hiver , est
donc le meilleur moyen, de détruire ces deux fléaux
des terres argileuses. Or , rien ne paye mieux les
frais de la culture à la bêche que la pomme de terre:
on voit combien elle est précieuse pour les assole-
lemens des terrains argileux»
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tz6 T r a i t i
est avide cj'engrais ; et à moins que la terre
ne soit très - fertile , les défoncemens bien,
faits , et la culture à la houe très-soignée ,
sa récolte est chétive si elle n'est pas fumée.
Il y a des cas cependant où on peut se dispen*
*er de fumer: ainsi dans une terre argileuse
fertile , en bon état , et qui n'a jamais porté de
pommes de terre , on peut compter sur une
belle récolte , sans engrais 9 si l'on prépare
et cultive bien le terrain. Le fumier profitera
plus sur fe blé après. Lorsqu'on rompt urf
ancien pré-ga2on ,^pour y mettre des jpommes
de terre , celles-ci peuvent également se
passer de fumier , mais la récolte n'est pas
aussi considérable qu'en terre fumée.
Il y a une grande économie à employer
la petite charrue, soit cultivateur ou houe à
cheval , pour cultiver les pommes de terré
pendant la végétation ; mais cette opération,
qui sert plutôt à hs terrer ou butter, devrait
toujours être précédée d'un sarclage , ou
culture au hoyau , pour arracher l'herbe,
et suivie d'un second arrachement de l'herbe
dans les lignes mêmes des pommes de terre.
J employ etoujours la houe achevai pour cul-
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B.E S À S S LE M È N S.' **f
fiver mes pommes de terre, et j'y trouve une
grande économie , quoique assurément mes
récoltes ne soient pas aussi considérables
que celles de quelques-uns de mes voisins *
qui donnent des cultures profondes et côm-
plettes au boyau , et buttent les plantes
une à une avec une grande abondance <fc
terre. Ceci convient aux petites exploitations;
la houe à chevah convient aux grandes.
J'ai connaissance d'une manière d'employer
la houe à cheval pour cultiver les pommes
de terre , qui donne à" cet instrument plus
d'avantage encore. Cette méthode est imitée
de ce qui se pratique dan? les Etats - Unis
pour le maïs , c'est de donner d'abord une cul-
ture en long des sillons , puis une autre en
travers. Pour cela , il faut que les pommes
de terre soient alignées dans les deux sens ,'
ce qu'on obtient facilement au moyen d'un
cordeau placé en travers des traits de charrue,
et qui dirige les planteurs. ( i ) J ai vu une
( i ) Voyçz, le 6e. vol. d'agriculture de la Biblio-
thèque Britannique , page 142. Si la petite charrue
n'a qu'une oreille fixe à droite , il faut aller et venir
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«S Traité
exploitation de pommes de terres qui avaient
été cultivées de cette manière dans un ter-
rain argilleux. Elles étaient en fleurs : leur
fane couvrait tout le champ ; on ri,e distin*
guait aucune mauvaise herbe , et les plantes
avaient l'apparence de la plus grande vigueur.
Dans hs cantons où la main - d'oeuvre esc
chère 9 cette pratique offre une épargne très-
importante , sur une grande exploitation.
La culture des choux en plain champ , est
dans chaque intervalle de deux lignes. Si elle a un
versoir double, on le fixe pour qu'il jette la terre
également des deux côtés , et on passe au milieu des
deux rangées , une fois seulement , à chaque culture.
L'expérience m'a appris que la distance la plus con-
venable entre les rangées est de deux pieds pour les
terres légères , et de trente pouces pour les terres
argileuses. On a peine à concevoir qu'un cheval puisse
passer dans un si petit intervalle sans nuire aux plan-
tes qui ont déjà de j à 6 pouces de' haut à la pre-
mière culture; mais c'est un fait Si l'animal écrase
quelques tiges , il n'en résulte point un dommage
sensible. Dans les terres sabloneuses , un âne ou un
mulet de petite taille seraient préférables.
une
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DES ASSOLÊMFNS. j*jj
Une de celles qui ont provoqué le plus grand
nombre d'expériences en Angleterre , et dont
les avantages sont le mieux prouvés , pouf
les terres argileuses ; mais elle suppose des
bœufs ou des moutons à engraisser , ou de*
brebis nourrices à hiverner. Sans cela » elle
perd beaucoup de son prix , car les grands
choux dont il est question ici , et dont if
y a deux ou trois variétés ; ne sont pas une
nourriture propre à l'homme , et donnent au
lait des vaches qu'on en nourrit , une savent
désagréable*
Lorsque tout est monté , dans une ferme t
pour que les choux soient employés le mieux
possible , cette culture est très avantageuse*
Ellç est pratiquée avec succès dans le dépar-
tement du Nord ; mais elle n'est point sus*
ceptible d'être adoptée aussi facilement et
aussi généralement que celle des pommes de
terre;, parce que les choux ne sont pas d'un
usage universel f sont embarrassans à recueillir
l'hiver dans les terres argileuses et embarrassans
à conserver , si Von n'a pas Us bestiaux
nécessaires pour les faire consommer à mes ur^
qu on les recueille*
I
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«3fc T RAI f ï
* % Cette plante demande beaucoup d'engrais
etr de main-d'œuvre. La transplantation esc
à-peu-près indispensable; c'est une opération
longue et coûteuse , mais surtout son résultat
*$t précaire , à moins qu'on ne puisse arroser
^u moins une* fois là plantation pour assurer
la reprise des plançons. Or , dans la plu-
part des exploitations en grand , cet arrose-
ment serait impossible. L'exemple de l'An-
gleterre où ils réussissent sans arrosement ,
ne -prouve rien pour la France. On sait que
l'atmbsphère de cette île est sensiblement
plus humide que la nôtre, et, en général , les
transplantations y ont un succès beaucoup
plus facile*
Je pense donc, qu'en France, il ne faut
prétendre à cultiver les choux en plain champ,
que dans les terres fraîches ou marécageuses ,
dans les lieux où Ton a des canaux d'arro-
sèment pour les champs , dans les cantons où
le climat est humide , ou enfin dans les
exploitations assez peu étendues pour que
l'arrosement à bras d'hommes , soit pratica-
ble , avec profit.
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DES ASSOLE M EN $; 131
Le colza ferait susceptible d'une adoption
plus générale ; et cette culture amènerait
l'augmentation des troupeaux sur des terres
qui aujourd'hui ne nourrissent que peu de
bêtes à cornes , et point de bêtes à laine.
La culture du colza a , comme on saie ;
deux objets très- différens , selon le système
qu'on adopte : l'huile , et le fourrage vert»
Pour cultiver cette plaote en vue d'en obtenir
la graine , il faut des terres de la première
qualité , et très- profondes. Il faut, en outre f
fumer tous les ans , comme on le fait dans
les environs de Lille , où cette culture est
commune. Le colza qu'on laisse grener , est
peut-être de toutes les plantes la plus épui-
sante : cette culture particulière ne saurait
donc convenir qu'à certains terrains privilé-
gié?. Mais la culture du colza pour fourrage,
est susceptible d'être adoptée dans tous les
cantons qui ont des terres fraîches , des glaises
fécondes , et où les étés ne sont pas trop
Mes.
On a deux manières de cultiver le colza
pour fourrage : l'une qui est la plus simple »
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'ii% Traité
consiste à semer en automne , pour faire
pâturer les brebis et les agneaux au prin-
temps , et pendant le courant de Tété , ou
pour engraisser des moutons : l'autre mé-
thode consiste à transplanter au printemps
les semis d'automne, en espaçant les plantes,
comme des choux, pour leur donner des
fcultures , et les faire consommer avant qu'elles
montent en graines. Cette dernière méthode
donne une énorme quantité de fourrage ;
mais la transplantation offre des difficultés
du même genre que celle des choux , et
réduit la possibilité de ce mode particulier
de culture aux mêmes circonstances que j'ai
indiquées en parlant de "cette plante , avec
laquelle le colza a beaucoup d'analogie*
Les vesces d'hiver, ou gesses * fournissent
une ressource importante dans les assolemens
: des terrains argileux, soit qu'on destine cette
plante à porter sa graine , soit qu'on la place
comme récolte four rage use , entre deu&
récoltes de grains blancs. Les vesces réussissent
ordinairement bien après le blé , et sans
fumure , dans une terre argileuse , médiocre*
♦ment en bon état, pourvu que cette terre soit
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DES ÀSSOLEME^S. «Kf8
parfaitement égoutée. Cette plante , d'ailleurs
très -robuste, craint rhumidité de l'automne
et de l'hiver, encore plus que' le froment';
et s'il survient des pluies immédiatement
après la semaille , le grain pourrit au lieu <fe
germer. Lorsque cela arrive , bu que l'hiver
est fatal à la plante , on a pour ressource
de semer, au printemps', des- vesces de prin-
temps sur un seul labour. ■ -*
Quand la gesse réussît , et qu'on la laisse
grener , elle donne ordinairement huità.difec
pour un : son mélange avec l'ofge hivernée
ou le froment , donne souvent davantage ,
parce que les tiges des grains blancs suppor-
tent les plantes de la gesse, et font. que sa
floraison est plus complette et plus produc-
tive. Si on coupe la plante -pour fourrage!,
c'est en pleine fleur qu'il faut la prendre-; ou
quand les siliqiies commencent à se former.
Dans cet état , elle est très * succulente , et
d'un usage extrêmement profitable pour don-
ner eji vert à l'écurie, Mais elle a l'inconvé-
nient d'être prête à couper toute à-la-fois. Si
non commence à la couper trop tôt, eJle
peut donner la diarrhée aux bestiaux , et si
13
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*34 THAiif
on la laisse trop tard , elle graine toutà-fatt»
On n'a pas pour la gesse le moyen qu offre
la culture de la vesce , c'est-à-dire , de se
ménager une succession de divers espaces ,
éont la maturité se suit de mois en mois;
on n'a pas, dis je, cette facilité , parce que
le temps de la semaille d'automne n'est pas
si arbitraire que celui de la semaille 4e prin-
temps , et que d'ailleurs un mois de différence
dans la semaille d'automne , n'en ferait pas
une à beaucoup près aussi considérable sur
la maturité en prairial suivant. . I
Four couper la gesse à la faux , et sans
perte , il convient de rouler le terrain. Dans
les sols légers, les mottes de terre ne se fon-
dent point pendant l'hiver; et quoique dans
les terrains argileux , elles se pulvérisent
d'ordinaire par les gelées et dégels , il reste
souvent , au printemps, trop d'inégalités pour
que la faux puisse glisser sans rien perdre. Il
convient dotfc toujours de renvoyer cette opé*
ration du roulage au printemps , en choisis*
sant le premier moment où l'on peut entrer
dans le champ, sansjque les animaux y en-
foncent. <
Digitized by-
Google %
DES A$ SOLE MENS. îj£
Le fourrage de la gesse est excellent, soie
qu'on le fasse consommer en i*çrtv soit qu'otp
le fasse sécher. Il y a quelquefois un peu de
de difficulté dans la fenafebft'de la gesse,
parce que comme cette plante a beaucoup*
de suc , elle sèche- lentement : je' ne pensé
pas cependant qiffe cette difficulté soit plu»
grande que pour le trèfle ; et h gesse foufttôf
au moins autant de fourrage que celui-ci
donne de première coupe d$fl$ un terrain
<jui lui convient. j ;
Ainsi que sur le trèfle , la luzerne i le sàini
foin et les vesces de printemps , le gypsct
fait un excellent effet sur les gesses , et aug»
mente beaucoup leur fdurrage , dans de cer*
laines terres* ; mais ce sont Surtout les terres
légères. Son effet est ordinairement' faible^
quelquefois douteux, dans les terres glaises
froides. D'âpres ma pratique éç mes; observât
tions , je donnerais pour règle <géméraley.que
soit qu'il s'agisse de plantes fawsirgeu9es : vi*
vaces ou de légumineuses annuelles , l'applU
cation du gypse' est ■• d'autant . plus efficace*
qua la terre est plus graveleuse , sablonneuse
ft sèche i et que son effet- est d'autant plrç
14
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\ & Traité
faible,* que le sol Sur lequel on l'emploie
9C rapproche plus de la glaise hurfiide.
La chicorée n'est point encore suffisamment
connue^ sous le rapport de son influence sur
les récoltes céréales qui lui succèdent ; mais
fes; expériences qu'on eh a laites en France
font assez favorables à cette plante ; et le
cultivateur qui l'acultivée le plus en grand ,
Arthur Young # s'en est très • bien trouvé
pour les terres argileuses , où elle subsiste
au moins trois années dans sa vigueur , et
fournit* un ample pâturage pour les moutons»
Ellf pivote fort bas $ elle réussit trè&bien aussi
dans les terres. légères, mais c'est surtout pour
les terrains. froids et lourds quelle promet de
de grands avantages , lorsqu'elle sera intrew
^ulte avec pleine connaissance de ses effets
dans les assolemens réglés. On lui a reproché
de repousser çà et là, parmi le blé qui lui
fuccèdé ; ce n'est pas là un reproche grave :
quelques; plantes épars^s é qui s'étiolent à
Voqibre du froment , ne sauraient nuire essen-/
ttollement à la récolte de celui-ci \ et si , sans
bânuire r clIes c doiinaienteQ$uiteunr ïessource»
de pâturage «suc >te <h<t«»e^ pùçilçs rêpreat
i i
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DES ÀSSOLEMEIO. *37
iraient plus de développement après moisson*
il n'y aurait que de l'avantage à cette faculté
de revivre après le labour.
Le trèfle n'est point ici d'une ressource
aussi facile , et relativement aussi productive t
que dans les terres légères. Pour qu'il puisse
entrer ayee avantage dans un assolement ci*
terre argileuse , et y servir de préparation
efficace au froment, il faut que la terre soit
parfaitement nette, bien égoutée, bien fumée *
et bien labourée. Lorsque ces conditions sont
remplies , le trèfle devient très* beau , et le blé
qui succède Test aussi ; mais un trèfle manqué i
comme c'est souvent le cas dans les terres
argileuses , souille le sol de mauvaises plantes»
et prépare une chétive récolte de froment.
J'ai dit qu'il fallait qu'une terre argileuse
tpù Ton met du trèfle fût bien égoutée ; et
il ne faut pas croire qu'il suffise pour cela
des soins qu'on donne d'ordinaire aux champs
argileux , où Ton $ème du froment , c'est-»
dire , labourer en à-dos , ou sillons; il faut
encore, pour bien faire , pratiquer des cou-
lisses qui débarrassent complètement m U
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*3& T r i t i
champ des eaux qui séjourneraient air-dessou*
de la couche végétale , ce qui suppose , au
reste, que la couche inférieure est de l'argile ;
c'est le plus souvent le cas; et il est rare que'
les champs de terre glaise reposent sur une
couche calcaire, Sablonneuse ou graveleuse.
Quand cela arrive , cesfc une circonstance
très-favorable. ^
Dam un champ argileux où Ton a semé
du trèfle , sans avoir , au préalable , égoutç
la terre p^r des coulisses , on est exposé ,
i°. à ce que les racines pourrissent, si Tau*
tômne' et l'hiver sont très-humides ; 2°. à ce
«jue le trèfle se déracine complètement , par
les gelées et dégels successifs, pendant l'hiver
et le printemps. J'ai l'expérience de ces deux
genres d'accidens»
La luzerne peut réussir dans les terres
argileuses , pourvu que ses racines ne séjour*
lient jamais dans l'humidité. Il est encore
plus important que pour le trèfle, de bien
égoutter le champ par- des coulisses , poujr
peu que l'humidité puisse s arrêter au-dessous
4e la couche remuée , parce que la luzernç
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DE* ÀS^SOLEHENS. IJÇ
-devant durer plusieurs années , et exigeant
des travaux préparatoires plus coûteux que
le trèfle , la perte serait plus grande , si les
xacines^pourrissaient pendant l'hiver.
En général , i\ ne peut pa£ convenir de
cultiver la luzerne dans les terres argileuses 9
à moins de faire cette culture à grands frais :
c'est-à-dire , défoncer le terrain à une grande
profondeur, Tégoutter par des coulisses , et
le bien fumer. Il est convenable encore que
la, pièce soit à portée de la maison , afin
de faire consommer la luzerne en vert. Ce
11 est donc pas comme ressource d'une appli-
cation générale dans les assolemens de terre
argileuse , qu'il faut considérer la luzerne;
mais dans certaines positions favorables y et
dans des pièces d une étendue bornée , la
luzerne peut être cultivée avec avantage sur
une terre argileuse , soit par les produits
qu'elle donne , soit comme éloignant les années
de jachères , et préparant de beaux froment
Il y a une observation à faire en faveur des
terrçs argileuses f pour Ja Ipzerne et le trçfle f
c'est que lorsque les années sont très-sèches
et les étés brûlans, c'est dans les sols argi-
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i4© T a à ï t é *
lcux que ces deux planter donnent le plus
en fourrage et en grains.
Je ne .compte pas le sainfoin parmi les
plantes fourrageuses qu'on peut employer
dans les terres argileuses ; non qu'il ne puisse
y réussir avec les mêmes précautions que
je viens d'indiquer pour la luzerne , mais
parce que la graine étant fort chère , la levée
casuclle » et la mort des jeunes plantes près»
que certaine dans une glaise froide , si l'au-
tomne qui suit la semaille est humide , je ne
conseillerais jamais le choix de cette plante
pour de tels terrains.
Les prés gazons méritent: beaucoup d'atteri-
tion de la part des cultivateurs qui visent à
supprimer les jachères dans les terrains argi-
leux. Il faut se souvenir que ces terres -là
coûtent beaucoup à labourer , et que , toutes
chotes d'ailleurs égales , on doit préférer
dans leur exploitation , les productions viva-
ces , pour n'avoir pas à y toucher souvent.
Il feut sfe souvenir que toute terre s'amé-
liore lorsqu'elle porte une plante de pré
/ qui en prend possession r - d'une manière co*rt-
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DES As S OLE MENS. 44c
plette ; que surtout une terre argileuse s'amé-
liore lorsqu'elle offre un pâturage qui permet
de la charger de moutons , parce que l'engrais
de ces animaux est extrêmement favorable
aux terres froides.
Cela posé , il paraît bien important dappK-
jquer aux terrains argileux la tulture des gra-
mens vivaces , en y associant le parcours
des moutons, dont l'effet est de faire taller
Jes plantes. Ce qui ,est surtout essentiel , c'est
que le terrain se gazon ne bien, que la terre'
soit complettement couverte de bonne herbe.
Cela est toujours difficile à obtenir dans les
glaises stériles ; mais dans de tels terrains ,
.cela serait impossible sans le secours des mou-
tons. Ces animaux , lorsqu'ils sont en nombre
suffisant , gazonnent le* terrains plus efficace-
ment que tous les engrais qu'on peut y répan-*
dre; parce qu'en même temps qu'ils fument,,
ils arrêtent sans cesse la disposition que les
plantes auraient à s'élever , et les forcent par
conséquent à s'étendre. Je crois. utile de répéter
sur cela ce que j'ai dit ep parlant du ray-
£rass. C'est un des préjugé* les plus nuisible*
# l'agriculture , que celui qu'ox* a cm Fjançc
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i42 Traité
sur le tort que les moutons peuvent faire au*
prairies , en broutant l'herbe trop près du
collet , ou en arrachant les plantes : si les
moutons rfégazonnaient les prés , pourquoi
le meillenr moyen de former le gazon des
esplanades destinées au mail ou au criquet ,
en Angletterre , serait - il de les charger de
moutons ? L'on sait que le gazon de ces
esplanades est serré comme du velours.
II y a plusieurs gramens vîvaces qui réus-
sissent dans les terres argileuses , pourvu
qu'elles soient bien fumées. Les fromentals ,
les bromes , les festuques , préfèrent même
les terres glaises et fraîches aux terres légères
et sèches. Les vulpins , les paturins y réus-
sissent aussi; le ray-grass de même ; et
enfin il y a deux trèfles vivaces que la nature
' semble avoir destinés plus- particulièrement
à ces terres , et qui sont très -utiles dans
leur mélange avec les graminées , c'est le
trèfle à fleurs jaunes , et le petit trèfle à fleurs
blanches. Ce dernier surtout se plaît dans tes
glaises humides , et ne s'use point , parce
qu'il se ressème de lui-même chaque année»
Il convient aux moutons , et n'offre point
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DES À S SOLE MENS. I4J
ie danger de faire gonfler les animaux , comme
Je trèfle à fleurs rouges.
La. méthode dont je me trouve le mieux,
tt celle que je recommande comme la moins
coûteuse , et la plus convenable , c'est de
semer les graines des graminées vivaces en
même temps qu'on sème le blé à moitié se-
mences. Je suppose le champ fumé , et la terre
bien nette. Il faut avoir soin de semer de
bonne heure dans la saison: ce qui est très-
convenable pour les terres argileuses , parce
que les pluies d'automne peuvent rendre les
semailles impossibles. \l)
Une autre attention nécessaire au succès
des prés qu'on établit , c'est de semer fort
épais. J'use d une règle qui est sûre et com-
mode , quant à la quantité de semence de
fromental , ou d'autres graminées vivaces , à
( x ) On peut aussi semer les graines de prés , au
printemps , sur le froment en végétation ; mais en
supposant la levée égale, dans cette méthode, on
perd Fégrainement , qui , dans l'usage que je recom-
mande , a lieu , au profit do pré , av*nt et pendant
la moisson du blé.
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V
144 Trait £
répandre sur un sol donné : c'est d'en semé*
trois fois autant ,. en volurtie et non en poids >
que Ton sèmerait de blé dans la même étendue
de terrain : c'est la même yhglt que pour le
sainfoin. La dépense de cette quantité consi-
dérable de semence peut retenir ceux qui
seraient tentés d'établir des prés en terres argi-
leuses, pour quelques années; mais pour tous
ceux qui sont en état de faire cette avance f
elle est toujours extrêmement profitable. La
terre rend autant , ou plus , en pré qu'elle ne
rendrait en champ ; elle ne coûte rien à
labourer , elle ne coûte rien à récolter quand
on use du pâturage; et d'année en année, sa
faculté augmente de produire des grains , et
de soutenir un assolement sans jachère et
sans engrais , lorsqu'on voudra rentrer dans
un cours qui admette les récoltes améliorantes
intercalaires.
Après ces notions générales sur les pro*
ductions qui doivent entrer dans les assole-
mens des terres argileuses, il convient d'indi-
quer les applications. Je le ferai avec moins
de confiance que pour h$ terrains d'une
autre nature. Ici on ne peut pas dire ; toute
une
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J
1)ËS AsSOLBMBNS* I4J
Une province , tout un pays , suivent avec*
un avantage soutenu tel ou tel assolement
depuis un siècle: oh n'a à présente* que des
exemples partiels, et des succès de quelque*
années. L'influence de l'agriculture des Ro-
mains , qui s'était propagée dans toute l'Eu-
rope , se soutient encore pour les terrains
argileux > sur la plus grande partie du conti-
nent. L'Angleterre nous offre presque seule
des exemples de tentatives heureuses pou*
fi affranchir de cette routine. Je dirai d'abord *
.d'après les principes raisonnes , d'après mes
observations et mon expérience \ quels sont
les cours que je conseille ; et je rassemblerai
ensuite ce que je connais de plus instructif
en faits * dans la culture de l'Angleterre»
Celui qui exploite tiri gfànd domaine de
terres argileuses ne doit pas viser à assole*
tout à-la-fois ses tefrains de manière qu'au-
cune partie ne demeure éh jàchèfe. Il doic
commencer par les champs qui sont dans le
meilleur état, qui ont été le plus soignés soti*
le rapport des engrais , et où la terre est la
plus nette : le$ succès qu'il obtiendra dans
K
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H6 Traité
ces pièces privilégiées lui faciliteront les asso-
îemens pour tout lef reste de sa ferme.
' Pour peu que la terre soit faible en four-
rages , établir des prés doit être le premier
Y*bjet d'un cultivateur de terres argileuses
iqiii peut feire les avances nécessaires. Con-
vertir en prés durables une terre dont' le seul
labourage entraîne de grands frais, c'est déjà
'faire une économie annuelle bien importante.
'Cette épargne sur les déboursés se trotive
'encore plus considérable lorsq'ue les pièces
que l'on met en prés sont éloignées des bâti-
tnens de ferme , puisque, non-seulement on
évite sur les labours et les charriages' d'engrais
les non-valeurs que les distances multiplient ,
mais encore , si l'on sait joindre dans la même
,içrmc: la culture des bêtes à laine à celle des
plantes céréales , on fait récolter sur place, çt
sans frais , les plantes fourrageuses , et Ton
trouve la rente des pièces dans le revenu des
.troupeaux, tout en opérant une amélioration
çfc.plus en plus sensible sur les terrains.
Dans les positions même où l'on a du four-
rage en suffisance , l'augmentation des prés
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DES ASSOLEMENS. 14/
ne peut jantais être à charge, à celui qui la
fait. Il n'y a point de proverbe agricole d'un
plus grand sens que celui qui dit : qui a du
foin a du pain* 11 n'y a jamais trop de four-
ragé dans- un domaine ; et la consommation
qu'on en fait sur le fonds , au profit des terre*
arables , paye toujours magnifiquement l'agri*
cultcur de ses avances* .
le dis donc que la mesure préparatoire
pour l'introduction des bons assolemens dari*
un domaine argileux, devrait être de trans*
former en prés-gazona les champs les plu*
éloignés des bâti mens de ferme , et de.dcStinei?
tout ou partie de ces nouveaux prés à nourrir
*t engraisser des troupeaux , parole pâturage*
Cerft toi grand point de tranquillité , ' pou*
le cultivateur d *m domaine' de terres glaises #
que d'avoir resserré son exploitation sur les pié-
tés les plus voisines des bâtimens > d avoir acquis
l'avantage d'exploiter avec aisance, de faire
le$ ouvrages en temps convenable ^ de fumet
•abondamment ce qui doit l'être , d'être f en un
mbtij^fi*vfu$saf€tme,i sur Viitgt fermiers
<le terres ^laisbs v il y em a dix-neuf qui sont
: ^lv*$ faibte$ f que iedamainCqu iis exploitent*
K 3
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I48 ÎKâiîi
Le choix d'un assolement peut depco^rc >
jusqu'à un certain point, des Içcalhés y : mai*
sur-tout il doit dépendre de la qualité pro-
ductive des terres glaises dbnt il. s'agit. Il y
â des glaises stériles , :dtes glaises^ fécondes ,
et d'autres qui tiennent le milieu entre ces
deux extrêmes.^ La disposition plane ou in?
clinée des champs , la nature de la couche
inférieure, la présence des eaux souterraines,
f alliage plus ou moins grand dû la terre cal-
caire , ou du sable , ou de la marne , là téna-
cité plus ou moins forte de ces terrain», la
promptitude plus où moins grande avec, la-
quelle ils se durcissait au soleil après les
labours , le climat sous lequel ils sont situés ,
apportent des différences sensibles dans les ré-
sultats des mêmes: procédés , et doivent faire
varier les méthodes dassoletneu t. . . . Jv ;
Je dirai , en général > que le blé etlavoine
sont les deux grains bhnes qui convienRenjt
à ces terres. J'en exclus lorge-qui ny doçne
guères que des récoltes médiocres. Il y. à k9
parmi les blés , des variété», qui \réô$sjs$ent
habituellement mieux , dans des' texmns ejt
èous un climat donnés :x*est; au* eitftivaAetjg
, Digijized by
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D E S ; A*S $ CfcL s ap N S. £4$
I réhfoilir.tivtc jugement > rpai« iL faut qu'U
iiit:égaiid k la facilité sait de la vente > sait de^
Tenîploi dç sa graine , . autant qu'à la quantité
du produit ,:• ; c'est p^r cette raison que les
blés quoiçi pept appeler de fantaisie , tels que
les blés ^e, .Sicile , de. Sibérie , et d'autres
blés ou d'automne ou de printemps dont la
Vfcnta »?çsr pas très - prompte et très - sûrf »
ne peuvçntr âtpç que, difficilçfiient admis daps
une culture > en grand > , lors lacme que . leur
succès est, probable. Il faut se borner & ksi
sultjvei cfëflgtfe certains champs pourlesquel^
ils, paraisse^ .plus paçtibujiè*e*xjf nt indiqués*,
ftpand je, parle 4^ f bjé>, je, appose '^ffffo }
celui .qqi est , de i'twagq Iç plps commun , çt,
4? 4!épotf)leœjSnt k ;ph^fa,cj}efdans Iç ç^ntofli,
blé peut revenir plus souvent sans inconvé-
aisnç^an^les terres argjjeu$és qtjie d*ps les
terres lég&es. tetîr natojf* fes;>*««^ pljjs pço^
pres.au. feléi* et h géh&*&>n x: de!$ g^m**?^
«u^ible^ r «'y est ,pa$> aaissi^q^* qu$ sgg
ks^tctxM l^gèaçs. :Sfcr selfcs -ei ., iUhm.fr
Wiéti 4w tasiiepa et $& trèfle i avec -.Tcn*
K 3
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ijb Traité
grais énorme qui* résulte soit de la ftunuré
des turneps , soit de la consommation sur
place , il faut les soins les plus actifs dans
la culture de fcette planté et du trèfle , ~poùr
pouvoir espérer long-temps de belles récoltes
fie blé, 4e deux ans en deux ans: *
' Il paraît au contraire; par la belle expé-
rience du Dde de Grafton que je 5 èk^rai ci-
après , que l'alternance du blé et dès féve-
toiles Sarclées , avec fumure légère de trois
en' trois ans; soutient sans diminution îar
faculté' de produire , et la parfaite netteté
d'ûfté glaise froide. On peut dire atlési , - : 'ëm
j?énéraf , qu'à préparation également bôrihêv
pnè :! terre argileuse produit! plus de blé tti
d'un blé plus lourd , qu'une terré Jégèfê | w
qui tend à rétablir l'équilibre dçs avantages
çpmpiratifs:dés-d*u^ genres de ^effàitas!/ 1 ' :
(Après rétablissement des p*é*'~ ^gùébnf
<Ja*i$ les pièces' écartées* » j-inVitertus je £ro*
fftéteifé* d'îla ^domâinç argileux^ *- duit
ÇéF tek-sôi^S ^V^rs te* desséchemttit parfais
^ léS-cfea^^-ïi^àe'idditpë^ï feéïlfcér ^
tgVtiç des fo^^i lir^eiv <t;|>j^forfd^ ^M-4f
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DES AsSQLE#EjNS. |$|
former des coulisses partout Qtr ces opérai
tions sont ; indispensables ,; ou . seulement
Utiles , au complet dessèchement: il doit obtei
nir de soti laboureur des attentions raisonné»
sûr la meilleure direction à donner aux labdursj
sur la manière de former les billons du à*dos,
et sur tout ce qui tend à "débarrasser promp-
tement la terre des eaux, pluviales. Il faoti se
rappeller que dans les terres glajses, touslêç
frais de labourage, d'engjraîs et de calturè
sont perdus* si Ton. ne desséche etn'égontté
pas; coçnplettement les champs. Il y a.dani
l'assolement de Mr. Arbuthnot, dont je rendrai
eomptç ci -après., une excellente leçon .à
prendre squ? le rapport du desséchemqat!,
pour tous cçhx qui peuvent feirè les avance?
nécessaires^ ,::..* ' . '-i ?/-I
Pans, la manière d asçDlçr , son domaine,
le cultivateur aura égard aux facilités de
fécoùlement et de la consommation des
denrées que sion fonds do j t. produire, En«rès-
; peçtant,et avant to$t , ïe$ convenances dû
terrain , et les indications du.çji mat , il réglera
Ja pj»portiiia^jdèYfe$ n ^)îii.silr ses besoins* ide
.c<>^o*imât^c»:f3tf>w .aiuiifa^cotf sas .gensv «t
K 4
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r ïja T rai t i
ses bestiaux t sur la vente probable et lucra-
I îye de son excédent , de manière que dans
l'arrangement de ses cours de récoltes , il
ne se trouve jamais surchargé une lois d'une
production dont il manquerait une autre
année»
<^Four fixer les idées, je ferai des suppo-
sitions plus précises. J'admets qu'an quart du
donlaine soit en prés durables. A considérer
3e*seste pomme uni entier , je suppose que
Je fermier en destine annuellement un tiers
au blé , et un sixième à l'avoine : ce sera
la .moitié des terres arables occupée annuek
Jen^ent par des grains blancs. L'autre moitié
«era partagée entre les fé verolles , les gesses ,
les pommes de terre , les choux ,• le colza et
le trèfle s la distribution et la proportion de
ctrs : diverses réfebltes seront réglées sur les
principes qu* j'ai indiqués,
ht fermier aatfa soin , en général , qti* le
blé succède auk fèves fumées et éarclé?s , ou
au trèfle , ou au colza pâturé sur place. H
aura soin que le trèfle ne soit jamais semé que
dans iœe ten* parfaitement nçtte, fumée pour
v
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f* récolte précédante ; et il sèmera çe^ meime
trèfle plut&ç avec l'avoine que -sur le -blé ; car
ci dans les terres légères c'est une meilleure agri-
culture de semer le trèfle avec l'orge, en ter.ro
fraîchement remuée que de le semer sur le blé
qui est depuis cinq mois en terre, on peut le
dire, à plus forte raison , des terres a*giteu&e$
qui sont sujette* à se relier, et à se durcir. , si
le printemps est sec , tellement fltfe les racines
du trèfle y pénètrent difficilement Lofsquo
des convenances décisives engageront le fer-
mier à semer son trèfle sur te blé eir végé-
tation , il aura soin de herser avec upe herse
garnie d'épines immédiatement après ; mais
j'observe, en passant > que, cela, ne ,pou«-
vant se faire que taçd dans le printemps , à
cause de la difficulté *d entrer dans les terres
glaises après l'hiver, il en résulte Tincon*
vénient de sfefaet ! fêr ! trèfle tard.
*
Les po mu? es de terre seront toujours fumées ;
elles seront plaint* qua&d cela sera: possible
dans une terre labourée à là bêche <;> hotées et
buttées avec soiii , «iràgriculteur préférera de
leur faire succéder Tavolne plutôtcjue'fe blé.
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J54 Tuai ri
Les gesses succéderont au blé et seronft
consommées en vert , ou eoupées pour four-
rage avant la maturité. Si l'hiver les tue > oa
sèmera au printemps des vesces sur un seul
labour, pour le même usage.
Les choisi et le colza seront toujours dansf
les terres les plus fraîches j et bien fumées.
L'avoine suivra les choux , et le blé suivra
le colza qui aura été pâturé pendant Tété./ ( i )
( i ) Lorsque_Fon a la facilité de marner les terres
argileuses en marne calcaire , on peut y recueillir de
très-beaux turneps ; et Iqs lecteurs' qui ont connaissance
de ce fait, pourraient croire que fai eu tort d'omettre
la culture .des turneps pour -les terres glaises ; mais
la difficulté; n'est pas de faireiçr^oîtrç de beaux turneps
dans les terres glaises , c'eçt jdfj lf s j consommer* Lep
turneps charriés n'améliorent pas la terre ; ' ils sont
embarrassans à conserver en hiver ; et les faire man-
. ger stir place dans dé tefs terrains » est impossible:
Je crois; ctehc plus sage dp les exclpre totalement
des tenres'quiaant décidément ir^ireuses : dans, lfcs
' nuanççs intermédiaires ^Uç'pf 51 venf être Admis *?ep
plu6 ou moio^d'avanr^gje,, selon Celles se jaçprflf-
chent plus du caractère des terrains secs et légers*
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DES ASSOUMENS., i$£
r Voici jdonc la variété des assolemens sut
lesquels on peut choisir d'après les principe*
que je rappelle, et des indications que je
donne.
Assole mens de veux ans*
I. Fèves fumées et sarclées deux fois , (selon
que la terre sera en bon état , et seloti
les ressources de la ferme, on fumera tous
les deux ans, ou de quatre en quatre ans,
mais toujours les fèves. )
a; Blé.
Et ainsi alternativement , tarit que^ les récoU
tes se soutiendront également belles, et
la terre nette.
Assolements ns trois ans.
î. Fèves fumées,
a. Blé.
3. Trèfle.
i. Fèves fumées.
3. Blé. .r:->/f
3. Gesses pour fourrages, ^ >
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15$ T ha î ri
i. Pommes de terre fumées* / '
4. Avoiae. •
j. Trèfle rompu à la bêche, pendant l'hiver.*
î. Choux fumés. ••
2. Avoine.
3. Trèfle.
"I. G0I2* famé et pâture.
2. Blé. ... , • ..; )'..,? •
3. Trèfle-;* . , . \ r -<* • ^ -
ASSOLEMENS DB QUATRE ANS.
T. Gesses fumées et coupées en vert.
i. Avoine. * .....
3. Trèfle •' -"■' ''
4. Blé. ' : fc -'':/ ' l
1. Fèves fûrhéés et sarclées deux fois»
2. Blé.
3. Trèfle. , - ' : ; - f
4. Blé. /!
1. Pommes de terre fumées,
2. Avoine. ■ .?*V H ^ ' : > i
3. Trèfle. '. : f v
4. Blé. .* -•:..:••/. .'■ < V ^ .f
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DES. A$SPJ,EWEN9. I57
1. Pomme$ de terre sur un labour à la bèçhe,
et famées s -" ; A
2. Blé,
3. Trèfle.
4. Blé. •••■•...•... . ;
1. Choux fumés. ' •
2. Avoine.
3. Trèfle.
4. Blé.
1. Colza fumé et pâturé.
z. Blé.
3. trèfle.
4. Blé.
i. Colza fumé et pâturé,
2. Blé. . .
3. Fèves fumées,
4. Blé.
I; Fèves.
2. Choux famés.
3. Fèves.
4. Blé,
ViV.
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15 S Traité
<
ASSOLBMBNS DE CINQ ANS.
X. Gesses pour fourrage.
2. Pommes de terre fumées*
g. Avoine.
4. Trèfle,
5. Blé.
1. Fèves fumées. ^ \
2. Blé. ^
3/Trèfle. .\ . • <
4. Blé. ,
5. Gesses coupées en vert.
■' •«
1. Pommes de terre fumées.
a. Avoine. '•''•«. i î
3. Trèfle.
4. Blé. . 1 :
5. Gesses pour fourrage. ;
i. Pommes de tçrre sur un labour à lalrèchf»
et fumées. " x \ -+
2. Bléw
3. Trèfle.
4. Blé.
5. G<$*c* pour fourrage*
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Ï>ES ASSOLEBENS. .I$9
i. Choux fumés.
2. Avoine.
3- Trèfle. .<•;. ? :
4. Blé.
5- Gesses pour fourrage.
z'
1. Colza famé et pâturé*
2. Blé.
*. Trèfle.
4. Blé.
5. Gesses pour fourrage,
1. Colza fumé et pâturé,
2. Blé.
3. Fèves fumées.
4. Blé.
5. Gesses pour fourrage
1. Fèves.
2. Choux fumés.
3. Fèves.
4. Blé.
5. Gesses pour fourrage*'
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t6û % Traité
AsSOLEMENS VB SIX ANS*
. -** • **> •' .-
••. -if
»■• **.
i. Fèves famées. 5
2. Blé.
3- Pommes dé ierre fumées»
4. Avoine.Mj^
5. Trèfle.
6. Blé. N
1. Pommes de terre labourées à la bêche et
fumées.
2. Blé.
3. Fèves.
4- Blé.
5. Fèves fumées.
6. Blé.
I* Choux fumés.
2. Àvoîne.
3. Trèfle.
4. Blé. - %l
j\ Fèves fumées;
6- Blé.
i. Colza
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DÈS ÀSSOtEMEtfS. tflf
t. Côka fumé et pâturé. •
i. Blé. ' • 4*4£fïP<&fr-~.
S- Fèves. ^^v;^v^ \\
4. Blé. /^^vV^ f
5. Ponlmes de terre fumé
6. Avoine.
Les pièces qui ont été mises en pres-ga»
20ns , peuvent rester telles jusqu'à ce que
les convenances du domaine * ou une alté-
ration sensible dans la quantité d'herbe qu'elles
produisent , avertissent que c'est le moment
de les rompre. Il importe alors d'adoptet un
assolement qui prolongé le plus long-tempd
qu'il est possible* Tirifluence fécdnde du ga^on.
décomposé. Les expériences d'Àrtbuf Young
sur les assôlemens, que je citerai ci* après y
donnent Sur ce point de* leçons de la pîuj
grande importance. Elles notfs apprennent
que les fWe$ ôrît , à un degré érittnébf * H
faculté de Conserver et' de renouvelée 1%-»
fiueriçe Fertilisante du gazorri' pourri $ et eé$
expériences nous démontrent èfh même temp*
que les pommes de teité né çonvieiirneTÎf pa*
dans un terrain froid qùï émt ett pré dûp**
tavànt- Enfin, les faite qui résultent dti*
L
■là
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>6# T raitI
travail d'Arthur Young, nous apprennent;
que dans les prés rompus, tant que le gazon
n'est pas entièrement consumé, l'avoine donne
plus de profit que le blé.
Voici donc k genre d'assolement que je
conseillerais dans les pièces qui auraient été
quelques années en prés-gazons, et pâturés:
i. Fèves.
2. Avoine.
3 Fèves.
' 4.. Avoine.
5. Fèves.
6. Blé.
Pour rentrer ensuite dans un des assole-
j#cns indiqués ci-dessus , et introduire une
r^lÇjÇ fumée de trois en trois ans, ou de
quatre en quatre ans, afin de remplacer 1 effet
fertilisant, du ga$on , lequel effet, lorsque
le pré aa du^é que cinq à six ans, ne peut
pas demeurer ^pnsible plus de six années , et
a- njcme besoin^ d'être renouvelé par les
fèves» .
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î> ë s A s s o t ê h è » s: t&j
On observera que» dans la variété des asscu
lemens que je propose * je respecte rigoureu*
sèment les principes dont l'expérience a
consacré l'utilité. Ainsi , pour assurer autant
1 qu'il est possible la réussite du trèfle , je le
sème toujours sur une terre qui a été fumée»
et parfaitement nettoyée de mauvaises herbes
Tannée précédente, ou, pour dire comme*
les Anglais , après une récolte •jachfrt. Dans
les cours qui rendent la chose possible, je le
sème de préférence avec l'avoine.
Toute* les. fois que les fèves entrent danrf
f assolement, je leur fait succéder le ble. Il n'y
a que deux exceptions , et je les ai prises dans
les belles expériences d'Arthur Young , dont
je rendrai compte ci-après : Tune est de mettre
des choux fumés après des fèves , pour revenir
aux fèves, puis au blé : l'autre, c'est de mettre
l'avoine après les fèves. Dans le premier cas, j'ai
supposé que la terre, malgré les fèves et leurs
sarclages, se souillait d'herbe par fçffet d'une*
Saison pluvieuse : dans "ces cas-là , les choux,
puis \t% fèves encore avant le blé, sont le
moyen le plus profitable de nettoyer le champ t
cela vaut mieux qu'une jachère complettc, à
L s
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Çèi * T Va i ri
d'ailleurs , on jpeut toujours venir. La seconde
exception a pour trut d'employer, le mieux
possible ] la force végétative que donne le
gazon pourri danfc un 1 pre rompu : 1 avoine
profite mieux de cette force Végétative que
le blé : les expériences : tTÂrthur Young le
prouvent encore. •
A* ces deux exceptions ; près , qui naturel-
lement doivent être rares sur le domaine , je
suppose toujours * que les féverolles seront
suivies du blé, parce que, pour les terres
glaises , elles sont la récolte améliorante par
excellence.
Je ne mets jamais le blé après les pommes
de terre, que celles-ci n'aient été plantées
sur un labour à la bêche , ce qui réduit l'ap-
plication de cet assolement à des pièces peu
considérables. Dans la culture en grand, je
préfère de faire toujours succéder l'avoine
aux pommes de terre.
"toutes les fois que le trèfle revient, il
est remplacé par le blé. Ensuivant les règles
indiquées,' on aura lieu d'espérer de beaux
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DES ASSOLEME-NS. *6g
trèfles ;* et le blç réussirajpar conséquent. Ceç
ordre de succession a encore ceci de parti-
culièrement avantageux , .que s'il .suryjen^
des temps pluvieux, à l'approche dçs sejriail^
les du blé , et que. les charrues $e trouvent
arrêtées dans les terrains qui ont porté des
fèves, elles peuvent travailler à rompre le§
trèfles. La consistance* que le trèfle donne à
la surface du terrain , fait que hs animaux
de labour n'y enfoncent pas ; et les jrèBe^
ne se rompent jamais mieux qu'après les
pluies.
Une fois qu'on s'est bien pénétré des prin-
cipes sur lesquels leS assolemens de? terres,
argileuses doivent être fondé?, on peut varier
infiniment les applications, sans risquer. de
s'égarer. Mais le cujti.vateur habile doit obr
çerver avec soin les effets des assolçmenj
adoptés, sur la fertilité et la propreté du
terrain. Tous les champs d'une ferme , en
les supposant du njiême genre çle tççrçs %
pe se ressemblent p^s. A, soins égaux, l'un
demeurera net et £ecc>nd ; l ,autre se souillera,
de mauvaises herbes , et paraîtra s'épuiser. 1\
#e .faut qu'une, anuée . extrêmement; .plu-
"'' ' " L 3 " "*'
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fc6<> Traité
vicusc, où les sarclages auront été difficiles
et peu efficaces , pour qu'un champ demeure
empoisonné de mauvaises plantes. Dans ces
cas-là , il ne faut pas hésiter à donner une
jachère complettc , pour rentrer ensuite dan9
l'un des assolemens prescrits. C'est une bonne
économie alors que de sacrifier les frais de
labours, et une année dé récolte , pour assurer
la netteté et la fécondité de sa terre , pen-
dant Une longue suite d'années*
Il y a quelques productions qui sopt d'une
convenance locale ou d'une consommation
facile et 1 commode pour le fermier, et dont
je n'ai point parlé , quoique je ne les exclue
pas de ce genre de terrain : tels sont le chanvre
et le lin , les carottes , les rives , la racine
de disette , etc. Le chanvre et le lin peuvent
entrer dans les assolemens des glaises fécon-
des; mais dans les glaises médiocres ou stériles,
je ne crois pas ces productions profitables.
'Les terrains qui leur conviennent par-dessus
tout, ce sont les luts gras, les terreaux fer-
tiles, les sols d'alluvions; et dans ces terrains-
là , les raves peuvent succéder avec avantagé»
dan* la même année, c<? qui n'est pas po&i
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DES ÀSSOLEIVî'ENS. 1<J/
sibîe dans les glaises froides. Généralement
parlant,' je ne pense pas que» pour,de$assqt
lemens en grand, sur les terres, argileuses* 1*
chanvre et le lin conviennent. Quant ' aux
terres où ils rendent de grands produit» *
elles ne sont pas difficiles à assoler : ce sont
'-les plus fertiles de la France.
Faits relatifs aux a&solbm&ns db jtbrkes
argileuses y 'en angleterre. \
On trouve dans ks mémoires de la société
de Bath , une lettre de I\Ir* John Middkton
sur la culture des terrains argileux > laquelle
lui a valu un prix de la part de cette sçy
ciété. Il y rend compte d'un assolement qui
lui a réussi , savoir :
i. Cesses fumées pour fourrage» .
; 2. Avoine. x : r '
3- Trèfle. ■-;.;['
4 Blé. ; . [_
. c< Dans aucun des ouvrages dont j'ai-, con- .
naissance , dh>it, on n'estime^ les ..vîe^tics.
d'hiver ce quelles valent Considérées comme:
L 4
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*6* Trait*
fourrage à donner en vert , on les estimerait
trop bas , <en les comparant aux turneps ,
tfest-à^dire, en les comptant à 30, 40 ou
j>oshellings facre. On peut les convertir en
fourrage séché, qui donnera autant que les
meilleures prairies sur le même espace, et
dont la qualité sera supérieure. „
c< Il y a peu de cultivateurs qui sèment
des gesses sur un grand espace de terrain ;
c'est ordinairement un acre ou deux pour
faire manger en vert aux chevaux, et en
laisser grener unç partie pour seiae?. IL est
tare qu'on coupe la récolte pour la convertit 1
en fourrage sec. n
cc La méthode que je recommande » c*est
de semer des gesses sur le quart de toutes
les terres argileuses- d'un domaine*} de les
donner en vert à Jetable et à l'écririe aussi
long- temps que les animaux les cèhsqmenç
$ans perte, c'est-à-dire, jusqu'à. ce que les
feuilles jaunissent dans \e bas des tiges, et
que les gousses sç forment. Qn' coupé alors
à la faux ce qui reste sur pied» et on 1$
fè<?hc W fftiR. Une çççolte ordinaire douas
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DES ÀSSOLEMENS. 169
six milliers pesant de fourrage sec, égal en,
qualité au sainfoin, supérieur à tout autre
fourrage , et qui vaut une livre sterling par.
charretée de plus que le meilleur foin de
pré. „
a L'été dernier , j'avais environ dix - huit
acres de gesses. J'en fis manger six en vert.
Les douze autres , recueillis en foin me
donnèrent trente-six charretées que j'estime
à cinq guinées , en comptant le foin et
} avoine que ce fourrage me remplaça. Cet*
hit quinze guinées* par acre , et je crois que
c'est la seule manière d'estimer ce fourrage
tout ce qu'il vaut. Je pense qu'il faut estimer
les récoltes de trèfle sur le même principe. »
a A mesure que le terrain est débarrassé,
acre par acre, -il faut le rompre. Après le
premier labour , il faut herser, puis rclabou»
rer et herser encore, en ayant soin de recueil*
Jir les chiendents et autres plantes nuisibles ,
à chaque hersage , pour les brûler. Ces opé-
rations rendront la terre aussi nette qu'ellç
J>eut l'être après une jachère complette, ^ ]
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i?o Traité'-
cc Avant les pluies d automne * oa disp<v
sera le terrain en billons. Ceux qui tiennent
la terre le mieux égoutée pendant l'hiver
sont les billons de quatre raies de charrue.
On ouvrira ensuite les raies d'écoulement ;
et on sèmera au printemps t le plus tôt pos-
sible , lavoine avec la graine de trèfle. »
* L'année suivante, op coupera le trèfle
Une fois ou deux , puis on sèmera dix blé
soustraies , en le recouvrant d'un coup de
charrue peu profond. Je conseille encore ici
les billons de quatre raies de charrue, soit
trois pieds de large , parce qu'ils maintien-
dront le terrain très-sec. Avec les : raies d'écou-
Jemerit nécessaires , on aura une belle récolte
de blé. »
"Après la récolte ,. fumez sur le chaume.
Semez les gesses sur le fumier en septembre ,
et enterrez-les àl? charrue et à raies serrées. r
c< De cette manière, tous les labours se don-
nent dans la belle saison» 'et pendant que la
terre est sèche : c'est un grand avantage ,
car les labours d'hiver pétrissent le terrain»
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DES ASSOLEMENS. IJi
et font souvent plus de mal que de bien dans
les terres glaises. On voit combien ce système
est calculé pour tenir les terrains nets et
assurer de belles récoltes. „
a J'ai fitat àts dépenses , du produit et des
profits probables , mais ces détails ne peuvent
guères être généralement utiles , parte que
les localités y influent beaucoup. En deux
mots , Je dirai que, mes dépenses sont de six
guinées par acre et mes produits de douze.
J'ai six guinées pour la rente , les impôts ,
les risques , l'intérêt et le profit. ( i )
( i ) Les lecteurs observeront de quelle importance
majeure est le parfait dessèchement de la terre pen-
dant l'hiver, non-seulement lorsque le blé occupe la
terre , mais encore lorsque la jachère d'hiver prépare
lasemaille de l'avoine. Sans les précautions sagement
indiquées par Fauteur, il serait impossible d'entrer
dans des champs de terre glaise dès le mois de ven-
tôse, ou même de germinal pour y semer l'avoine et
le trèfle. Les gesses périraient presque sûrement pen-
dant l'automne et l'hiver , si la terre n'était pas par-
faitement égouttée : j'ai déjà remarqué qu'elles crai-
gnaient la stagnation des eaux plus encore > s'il est
possible, gue le froment*
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iby Google
172 Traité
EXEMPZE D'UN ASSOLEMENT DE TROIS ANS y
EN TBKRES GLAISES, PRATIQUÉ AVEC SEAU-
COUP DB succès ( tiré des annales <T Arthur
Young. )
cc La plupart des champs , dit l'auteur,
dans Jesqucls on a pratiqué l'assolement que
je vais décrire sont d'une terre argileuse repo-
sant sur l'argile pure : quelques-uns sont
même de l'argile jusqu'à la surface. Tous
sont extrêmement humides. 3 ,
• .' r
* ... t
CC I1 est difficile de bien faire connaître ira
terrain par une description verbale ; mais
cependant, lorsqu'on rassemble les circons-
tances essentielles, on donne d'une terre
quelconque une idée assez ei^acte à un cul-
tivateur pratique. Les champs argileux dont
il s'agit .sont roides , tenaces , se durcissent et
se cuisent en quelque sorte , au soleil , s'il
survient après. la pluie; et leurs mottes de-
viennent dures comme de la pierre. La sur-
face est d'un brun noirâtre , et la couche
inférieure d'un jaune rougeâtre. On peut faire
des briques avec cette terre * et elle conserve
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DBS ÀSSOLEMENS. I7J
toutes les formes qu'on lui donne à la. main.
Le blé et les fèves y viennent très-bien ;
l'avoine médiocrement , l'orge mal 5 et les
prés qu'on essaye d'y établir ne durent que
tleux ou trois ans. »
C< U y a d'autres champs d'une terre glaise
moins argileuse que celle dont je viens de
parler. La Différence qu'il y a , pour le -sol
inférieur , c'est qu'il contient un peu de
sable. Avant les desséchemens dont je vais
rendre compte , la surface de ces champs
avait également Pappafence de l'argile pure.
Elle se durcissait et se pétrissait de même; et
lorsqu'on cultivait ces terres de la même
même manière que les champs argileux que
j'ai décrits d abord , ils étaient encore plus
stériles. Depuis que ces terres sont bien des*
séchées , la surface est devenue friable, et
cette friabilité varie un peu d'un champ à
l'autre , ce qui rend la culture de quelques-
uns plus facile. »
ct Malgré tous les soins» pris pour dessécher
ces terrains , ils sont quelquefois embarrassans
à labourer dans les chaleurs; car pour peu
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174 Tra i ï i
que la charrue y entre trop tôt gprèsr ht
pluie , la bande du sillon se lève toute
entière d'un bout à l'autre , et le soleil le
durcit comme une pierre. Si l'on ne met
pas du fumier dans ces terrains là , comme
qu'on s'y prenne , ils payent à peine les frais
de culture. Avec du fumier , on peut y
cultiver tout ce qu'on veut ; mais il n'est
jamais possible de labourer ces terres à plat»
Lorsqu'on les laboure en billons, l'on peut
y avoir des turneps , ifcais non pas les faire
consommer sur place par les moutons. Ces
terrains sont presque entièrement dépourvus
de ;pierres , mais il y a des veines dé sable #
par lesquelles les eaux font leur chemin , et
ellçs gâtent souvent les récoltes* n
? Mr # Arbuthnot a essayé de cultiver ces
terrains de diverses manières. Il les a fait
labourer en sillons de quatre » huit , seize ,
et vingt raies , sans être jamais content du
résultat Enfin il s'est avisé d'une méthode
suivie en Flandres sur des terres semblables ;
^et peu-à-peu , il a donné à tous ses champs
les mêmes courbures. Les grands sillons ou
segmens ont deux perches de large , et la
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DES ASSOLEMINS; * I?5
courbure est telle, que le milieu est environ
deux pieds et demi plus haut que les raies
latérales qui le bornent. La coupe du sillon
représente un segment d un très-grand cercle*
Dans quelques-uns de ses champs , il a fallu,
pour donner cette courbure , les trois labours
de jachère : Dans d'autres , les labours de
semailles lui ont suffi pour cela. Dans chaque
raie qui sépare deux segmens , il a pratiqué
une coulisse qui se dégorge aux extrémités
du champ : ces coulisses sont en fascines , et
ont deux pieds à deux pieds et demi de
profond. „
a Chaque grand sillon ou segment , de
trente- deux, pieds de large , porte deux,
trois , ou quatre bi lions dont la figure ci-
après représente la coupe :
„ 11 paraît nécessaire; que les eaux aient
un écoulement-facile sut la couche inférieure
qui est argile pure , et depuis le sommet
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ï?6 Tuait!
de Tare jusqu'aux raies latérales ott cduïissesl
qui les reçoivent. „ ( i )
» L assolement de Mf. Arbuthnot est remaf*
quable , et iflérite beaucoup d'attention i
parce qu'il est admirablement adapté à son
terrain et à sa situation* Cet assolement esc
de trois ans , savoir s
1 Fève*.
2 Blé.
.3 Trèfle.
"Il faut que les fèves se trouvent tou-
jours après le trèfle ; et voici pourquoi. „
a Dans l'usage ordinaire , il y a un incon-
vénient graVe à ïa récolte des fèves , c'est
qu'elle est trop tardive , ef quto manque
de temps pour préparer convenablement le
( i ) Les trois raies pu les quatre taies qui se trot*,
vent sur le segment n'arrêtent point cette transsudè-
tîoiî des eaux pluviales qui se fait entre la couche
remuée et l'argile solide , jusque* d^ns les coulisses
permanentes.
terrain
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terrain à recevoir le blé. ( i ) En les semant à U
fin de décembre j " elles se trouvent prêtes à
sarcler, pfcndarttki quitizaine sèche que nou*
fie manquons guèïes d avoir erl février oïl
inars ; et oh peut alors faire U récolte ert
juillet où en août*
u En général , on attend trop long-tempS
pour coupfeT les fèves : il faudrait toujours
que cette récolte se fit pendant que la plus
grande partie des siliques sont encore Vertes
Les fèves en sont meilleures * et les tiges plus
tuiles* Mais dans les terrairis argileux * il n'y
a pas une année sur cinq i où Tort puisse
semer à la firl de décembre. Il faut soùvérit
attendre jusqu'en mars $ et il ëii résulte
une récolte tardive ^ et un blé mal sertie*
Tout est lié dan$ le Système de Mn Ar*
buthnot i il faut bien en saisir l'ensemble *
avant d'en critiquer îe$ détails
( i ) Cet inconvénient n'existé pas pouf la plupart
des départemens de ]# France * où la rscoltéest d'un
Mois au moin$ plus hâtive qu'ail Angleterre*
k"
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/
j?8 Traité
,, Mr. Arbuthnot fume toujours les fèves.
Il les plante à la main , à seize pouces en tout
sens. Il les tient sarclées avec le plus grand
soin , tant que les ouvriers peuvent y entrer-
Dès qu elles sont coupées , on les lie en petites
javelles , et on les aligne , pour pouvoir tra-
vailler la terre , tandisque les fèves sèchent ;
car il leur faut une quinzaine de jours pour
sécher : cela retarderait trop la scmaille du
blé, „
a. Pour bien sentir l'importance de ce point
là., il faut réfléchir que la force et la réussite
du système entier portent sur le succès du
trèfle ( i ) ; et comme le trèfle revient tous
les trois ans ( ce qui est bien fréquent) t
comme on le sème sur le blé en végétation ,
ce qui ne vaut pas de le semer avec une
graine de printemps , il convient de soigner
le blé infiniment davantage qu'on ne le ferait
dans une autre supposition. Voici les opéra-
tions que la terre subit : „
( x ) Voilà le principe sur lequel j'ai appuyé si
couvent dans le cours de ce mémoire.
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DES AS S OLE MENS. I?9
„ i 9 . On fait passer sur la surface du champ
T'espèce de houe à cheval qu'on appelle 16
Mm de l'île de Thanet , et qui coupe les
racines des mauvaises herbes , en même temps
qu'il débarrasse le chaume , en feitouaût la
terre à une profondeur de deux à trois
pouces. On hersé ensuite , pour enleyer toutes
les mauvaises hérbel On charrie les fèves. Ori
fait sur le terrain qu'occupaient les javelles *
la même opération qu on a fait dans les inter-
valles. Lé champ est ensuite prêt à fecevotf
la charrue* On ddniie trois labours succes-
sifs ; ensorte que la terre est au moins aussi
foiêi\ ameublie que dans les jachères cOiri*
plettes, telles qu'on les donne ordinairement*,*
,, L'importance dé seffier de bonne heure
pour recueillir de même , sera mieux sentie
quand je dirai qUe les tiges valent entra
deux et tfois livres stérlirig par^acre* Tan!
que ce fourrage duré $ le$ chevaux de Mr.
Arbuthnot ne mangent pas une poignée de»
foin , c'est-à-diré , jusqu'en avril Ou riiai. Ot s
ses chevaux travaillent beaucoup f et sont éfl
très-bon état* h
Digitized by VjOOQlC
i8o Traité
Après les fèves , on sème le blé, soit at
la volée , soit au semoir de Ducket. En
mars ou avril , on sème quinze à vingt livres
de graine de trèfle par acre , sur Te blé. Ce
trèfle se coupe deux fois Tannée suivante. »
„ Mr. Arbutl^not Se borne au blé et aux
fèves , parce que ces deux grains réussissent
extrêmement bien sut son terrain ; l'avoine ,
qu'il a essayée , y manque quelquefois. L'orge
n'y réussit point. Mais lors même qu'il pour-
rait avoir des récoltes de quarante bushels
d'orge ou d avoine par acre , le bI4 et les fèves
lui donnent des récoltes si supérieures, qu'il
" ny a pas à hésiter. „
„ Les feves donnent de cinq à huit quar-
ters ( de 40 à 64 bushels ) la moyenne , à
raison de 30 sh. le quarter serait 9 liv. stet
2 liv.' st. le fourrage , c'est 11 liv. st. par
* acre. Le blé donne l'un portant l'autre , 36
bushels ( 1 ) paf acre, A 40 shelliogs le quafter
c'est 9 liv. st* ; la paille a 'liv. st., c'est 11 1«
t~" • '• . "" " ^ - • ' ' "~~ """^
( 1 ) C'est au moins douz,e pour un»
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DES ASSOLEMÉNS. l8f
st. l'acre. La première coupe du trèfle deux
charretées par acre, la seconde une charretée
et demie, à 40 shellipgs. Le pâturage qui suc-
cède, ioshellings : en tout, 9I1V. st. 10 sh.
Ces* donc:
Pour les fèves
Pour le blé
Pour le trèfle
liv. st.
st.
st.*
11
il
9. io.
31. 10.
Moyenne
10. 10 s.
y, Mr. Arbuthnot a eu de beaucoup plus
fortes récoltes , mais je donné la moyenne.
Il faut pourtant observer que c'est l'abon-
dance des fumiers et la fréquence de h fuïhiïre , ;
qui font produire de si énormes récoltes dans*
tin tel terrain. •
35 Comme cet excellent cultivateur n'oc-.
cupe plus la ferme où il a suivi cet assole-
ment , il est intéressant de savoir que Mr.
Qiambers , dont les possessions touchaient à
celles de Mr. Àrbuthnot , suit le même asso-
lement depuis plusieurs années, avec un succès
M ?
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18a Traité
soutenu. Cet habile disciple de mon ami, suit
cette méthode avec une persévérance , et des
soins qui lui font beaucoup d'honneur. Il
répand les engrais avec, plus d abondance
qu'aucun cultivateur que je connaisse , et
il n'épargné point les frais pour tenir ses
récoltes nettes. 9>
Observations êPARrnvR Yovng.
» Lorsque Mr. Arbuthnot entreprit ce sys-
tème , je fus d'avis qu'il ne réussirait pas;
et voici quelles étaient mes raisons. „
„ i é . Dans la formation des grands sillons
de trente-deux pieds , il fallait accumuler ,
dans le centre , une trop grande quantité de
terre végétale, et entamer , dans les côtés „.
l'argile pure du sol inférieur.,,
p .i\ Le trèfle revenant tous les trois ans ,
fjanj une terre où l'on sèpie déjà du trèflç
depuis un siècle peut-être * le terrain devait
$ pn lasser , ainsi que cela a été observé dans
diverses parties du Royaume > par les bops
Cultivateurs. Cela devait surtoqt arriver, parce .
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DBS ÂSSOLEMENS. lgj
que le trèfle se semait sur le blé : ce qui est
une méthode bien moins bonne, pour en
assurer la réussite , que de semer avec forgé
ou favoine. „
. » Après avoir fait mes objections à Mr.
Arbuthnot lorsqu'il projettait cet assolement/
j'en ai suivi le progrès avec beaucoup de
curiosité et d'intérêt ; et je sais revenu de :
mon opinion.* L'inconvénient d'accumuler ht
bonne terre au milieu du segment ; Ci et d'en*
tamer l'argile , est bien réel ; mais il n'est*
pas aussi grand qu'on pourrait lé croire. A-
peu-près dans la moitié de ce segment de 39
pieds , la terre est accumulée ,. mais pas en
telle quantité que les racines des plantes ne
puissent profiter des couches inférieures ; et
comme cette terre végétale est bien dessé-
chée , son produit esc probablement aussi
fort que si elle était répandue également sur
la surface du champ. „
„A trois ou quatre pieds des deux côtés,
des coulisses, il n'y aurait peut-être point
de récolte , si Ton ne fumait pas. L'œil le
moias exercé £eut s'appercevoit que dans les
M4
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J84 > . Traité
grands sîHçb?;, fa partie centrale , qui est;
t>kn :Çgottit,e^ ft çt profonde en bonne terre , .
donne des récoltes beaucoup plus fortes que
Jii psoyenne des terrains, A force de fumier ,
OH"r^cliaufi[e. ?:j et; fait produire, le?, bandes qui
hpndwtita* fiOuliss.es ; mais peuf années , dont,
foi vu J'eifet ,ï n'ont pas sufft.pour les amener
9g pç^des parties centrales, des segrpens. (i)
* 9>.ï)itfl*J& méthode qu'on considère comme
Î4 |5lu? >pa$yfe { Jes. biUops de, trois pieds à la
î«aAiene d'E?^x ) .il y a dans l'intervalle d'un
ItâJoQjjfcj^fre ,'.im espace de six pouces,^
qui #e produit pas upe plante : c'est donc la
^cièmf partie dç , la surface, çju champ qui
ç^t perdue, A suivre, la même proportion K
>1 pourrait y £voir environ, cinq pieds et
<4 • • .
( l ) Il y a une bonne raison pour qu'elles n*y arnV
yent jamais, f quahd bien même Fargile mûrie f)ar le
çoleil , les ïahours et l'engrais , serait convertie en
terreau :. c'est que le$ eaux pluviales qui ont percé
la couche retnuée , et qui transsuçkot dépuis 1$ h^ut
du sçgment , refroidissent $$n$ qessç les. racines ejerç
plantes <fans le, voisinage des coulisses, pendant la
saisori çù cette circonstance est la plus fatale aux
m.
Digitized by<
^Google
DES AsSOLEMENS. 1 85
demi de perdus à l'endroit des coulisses: or
la partie absolument perdue a tout au plus
quatre pieds de large , si Ton peut appeler
perdu , l'espace consacré à assurer le succès
du reste du champ , N par le dessèchement
parfait du terrain, „
„ En Essex , où les terres sont très argi*
leuses et humides , le dessèchement n'est point
complet toutes les fois que les coulisses sont
à plus de seize pieds de distance les unes des
autres. Ici , au moyen de Ja courbure, des
grands sillons , il y a $2 pieds d'intervalle entre
une coulisse et l'autre 7 ensorte qu'on gagne
la moitié des frais des coulisses. Au reste , ce
qu'on gagne , soit en dépense de dessèche-
ment, soit en surface de terrain , n'est point
comparable à l'avantage de dessécher plus
complètement. Les champs de Mr. Arbuthnot
sont tous , sans exception , plus parfaitement
égouttés qu'aucun] champ, de terre égale-
ment argileuse, que j'ai eu occasion. d ob-
server dans aucun endroit où l'on laboure
à plat. 3>
à On fait encore unç objection* -contre Içs
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i86 Trait*
sillons relevés , c est qu'ils empêchent de
croiser les labours. Je pensais autrefois que
les labourt croisés étaient nécessaires ; je suis
revenu de cette opinion : le croisement n'a
d'autre avantage que de remédier à l'imper-
fection des labours précédons. Lorsqu'un
mauvais laboureur a fait un labour inégal ,
quant à la profondeur , il faut croiser pour
rendre une profondeur uniforme à la couche
• remuée v mais si la charrue a fait ce qu'elle
doit toujours faire, c'est-à-dire, renverser la terre
en piquant à une profondeur uniforme dans
tout le champ , le labour croisé est inutile. »
,> Il y a quelques auteurs > tels que Mr.
Kent, Anderson et Wight , qui ont blâmé
les hauts sillons ; cependant en Flandres
tous les champs humides sont disposés de
cette manière. Dans les comtés de Cambridge ,
de Huntingdon , et ailleurs , on les employé
de même ; mais on n'a guères le soin de
les faire droits ; et d'ailleurs on n'y met point
de coulisses , ce qui fait une différence
totale..,,
v Ma seconde objection » qui concernait
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DES ASSOLEMENS. 187
la durée du trèfle , n'a point paru fondée
dans le cours des neuf ans. Les trèfles de Mr.
y Chambers r qui continue l'assolement , sont
aussi beaux que la première année. Cela sem-
blerait prouver que l'effet observé ailleurs sur
l'affaiblissement du trèfle , par la répétition
des récoltes , tient à quelque vice de culture ;
car il paraît qu'une culture parfaite prévient
cet inconvénient, „ ( 1 )
„ Quant à la convenance de l'application
de cette culture , elle doit dépendre de la
facilité des débouchés. Le trèfle se vend si
(1) Il n'est pas douteux qu'on ne puisse combattre,
à force d'art, les dispositions naturelles de la terre 9
et l'emporter sur ses répugnances les plus évidentes;
c'est ainsi que iîon voit réussir d'année en année, dans
un jardin , la même plante annuelle , sur le même
sol, à force de fumier , de labours et de sarclages,
quoique la terre aimât mieux changer de production :
c'est ainsi encore qu'on voit dans la vallée de GUv
cester ( Voy. Rural vccmomy of Çlocestershire par
Marshall ) des blés semés dans çne terre qui en porte?
tous les ans, et qui viennent assez beaux , parce qu'on
leur donne deux sarclages k la main, Cela ne change
rien au principe, ♦ . ,
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Î88 T R 1 T É
cher dans les environs de Londres , que cet
assolement y est plus profitable qu'ailleurs.
Dans quelques parties du Royaume , le prix*
du trèfle est si bas , que' cet assolement pour-
rait n'être pas avantageux ( ij. Dans ces par-
ties , il pourrait convenir d'alterner blé et
fèves, mais ensuivant exactement les ppéra-
tions telles qu'elles ont été indiquées. Il y a
des situations où la paille des grains de prin-
temps aurait u<i grand prix , $ans qu'on
puisse s'en procurer : dans ces endroits-Jtà ,
(i) Il est singulier qu'un cultivateur aussi habile
qu'Arthur Young fasse ce raisonnement. Quand le
trèfle ne se vend pas à un haut prix , on le trouve
ce haut prix en faisant consommer le fourrage sur
la ferme , ainsi qu'Arthur Young le conseille lui-même
dans tous ses ouvragés; et avec tant de raison. D'ail-
leurs, quand au lieu de 9 L, 10 shellings sterlings,
l'année du trèfle n'en rendrait* que cinq , ce serait
toujours 27 L. sts, sur les trois ans , -c'est-à-dire , la
rente énorme de 9 L. s te, par acre de produit brut.
Quel est le pays' de l'Europe où la rente des champs
est telle ? et cdrameht pèut-on dire que cet assole-
ment ne serait pas avantageux là où le trèfle ne 5Q
vendrait pas bien ? « .
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Des Assolemens. 189
il pourrait joindre l'avoine à cet assolement
de terres argileuses ; et la rotation serait ,
alors :
î Fèves.
2 Avoin,e«
' 3 Trèfle.
4 Blé. .
EXEMPLE Z>B ASSOLEMENT Ï)E DEUX ANÊ j
FÈVES ET BLÉ y PAR LE DUC DE GrAFÏON
( tiré des annales d'Arthur Young. )
yy Je suis parvenu ( dit fauteur de l'expé-
rience écrivant à Arthur Young, en date du
20 août 1799 , ) à la huitième année d'un asso-
lement entrepris à votre recommandation*
C'est le moment, je pense, de vous en rendre
' compte.
„ Le but de l'expérience était de savoir si
nos terres froides des champs ouverts du
Northampton - Shire pourraient porter tous
les ans , alternativefaement des fèves et du
blé , en leur donnant, comme c'est l'usage
pour ces terrains, une légère fumure de i#
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19* Traité
à quinze charretées de fumier par acre , de
' trois en trois ans. »
* Pour que l'expérience fût plu| probante t
je choisis une terre médiocre * un peu argi-
leuse , et fort inférieure aux meilleurs champs
communs que nous ayons. Je partageai la
pièce en deux parties égales ; et après avoir
fiimé comme je viens de le dire , je semai une
moitié du champ en blé , et l'autre en fèves.
Depuis la première année , j'ai continué à
semer toujours en alternant, c'est-à-di re , en
mettant successivement le blé où étaient les
fèves , et les fèves où étaient le blé , sans
interruption. 5>
» Je suis fâché de ne pouvoir mettre sous
vos yeux le calcul exact des produits pour *
chaque année : malheureusement j'ai égaré
cette note. Ce que je sais très-bien , c'est que
la différence des récoltes de ce champ , pendant
les huit années, avec les récoltes de blé et de
fèves des autres champs de la ferme , est à
peine sensible. La troisième année et la
sixième se trouvant les plus éloignées de la
fumure ont été les moins bonnes , mais la -
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DBS As S OLE MENS. ÎQx
différence na pas été considérable. Les récoltes
ont été en proportion de l'abondance de
chaque année, pour les autres champs. Mon
fermier dit que la partie du champ qui est
la plus fertile a donné 32 bushels de blé et
l'autre partie 28 bushels de blé par acre. Il
croit le terrain en aussi bon état , à présent t
que lorsque j'ai commencé l'expérience. Je
pense que la terre a plutôt gagné quelque
chose ; car le sarclage des fèves , qui a eu
lieu tous les printemps , a si bien nettoyé
le champ , que , cette année , malgré l'humi-
dité de la saison , le blé est très-net. „
» Cette expérience ne prouve pas qu'il n'y
ait aucun cas où une jachère complette ne
soit pas convenable ; mais j'affirme que dans
des terrains semblables à celui de l'expérience ,
cette jachère n'est pas nécessaire. „
„ Pour établir cet assolement de deux ans
dans tous les champs ouverts , il faudrait , je
le sens, examiner d'abord s'il resterait assez
de parcours pour les moutons : dans les
fermes des terrains froids du Northamptpn f
îl y a peu de pâturage pour les troupeaux ,
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î9^" Trait! /
et cependant on ne peut pas se passer éà
la ressource du parc , pour fumer les terres*
II y a beaucoup à dire là-dessus i mais je
crois qu'on peut affaiblir l'objection » ou là
détruire tout-à-fait. „
„ Je dois faire remarquer une circonstance
de mon assolement qui mérite attention , c'est
les récoltes de blé qui succédaient aux fèves
fumées ont été plus belles que lès récoltes de
blé fumées;. Je pense que la terreî , se trou-
vant purgée des mauvaises plantes dont les
graines avaient été apportées avec le fumier >
fct ayant néanmoins encore la forcé de pro-
duire , donnait , par cette raison , des récoltes
plus abondantes*
„ Un de iiie$ voisins , en voyant chez
moi des résultats satisfaisans , a suivi mon
exemple , avec une légère variante. Il fume
tous les deux ans i en hiver après le blé . et
sème ses fèves au printemps , sur sa terre
fumée. Il na point éprouvé , non plus que
moi , que les fèves fumées donnassent beau-
coup en tiges et peu en grain. Nos fermiers:
le disent, mais cela me paraît im préjugé*
Observation*
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DES ASSOLEMENS* t<jj
Observations <P Arthur Young.
« r*~
: Cest Une des expériences les plus impor-
tantes qu'il fut possible défaire sur la culture
de nos provinces du centre. Les résultats eii
sont applicables à toutes les terres argileuse**
Les avantages de cet assolement de deux
ans sont de toute évidence. Le public a une
grande obligation à l'auteur de cette expé-
rience ; cest un objet dont j'ai souvent
occupé mes lecteurs. Voilà un résulat d&
montré : n'écoutons plus là-dessus les gêna
à théories. „
je Vais présenter Un recueil de faits sur la cul*
ture d'un fermier de Kent ( province de terres
argileuses), lequel i pendant neuf années, e*
sur un espace de ij i acres dé terres labôu*
râbles , ne s'est pas permis une seule jachèfc *
et n'a jamais fait revenir deu* ans de suite
4es grains blancs. Au reste , il paraît qu'il *
été plutôt conduit par le désir de varier le*
expériences , que , pat celui de tirée ua
grand parti de ses terres. Il appelle gain toiK
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194 Traité
ce dont la recette dépasse les frais de culture
y compris l'engrais et pertc> tout ce dont les
frais excèdent les rentrées.. Les expériences
commencent en 1791 et finissent en 1799.
Je tire ce détail çles annales d'Arthur Young*
H*. I. Champ de 22 acres.
Assolement. Gain.
Sterl. Sh. D.
1 Blé '..•.'. 35 122
2 Trèfle . \ ...... . 23 2 —
3 Blé . ; 75 18 6
4 Pommes de terre .... 109 18 9
5 Avoine ........ 76 16
6 Pois et fèves 1 13 — •
7 Blé N » . 78 35
8 Trèfle . . . . . . . \ . 21 5 -t-
9 Blé ....... , . . - 144 19 3
NV 2- Champ de j& f acr«.
€ Fèves et orge ( 1 ) .... 56 n 3
a Fèves et blé ...... 56 9 6
( 1 ) Quand il' y a deux productions dans le mêniè
numéro/ cela signifie que l'on a semé deux différent
grains dans deux partie* du même Champ* .
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/ , *
Âssolcmcitt. 'Gaïft*
Sterl. SB. &
3 Trèfle et Blé • . . > , • 67 — *...£.,
4 De mêrtie ..•...• $6 i* 6
5 Fèves et blé ? . . •• 4 * 14e f 4
6 Pommé» de terre- .• ,-é •* 174 di 3*
7 Avoine* .....♦.* 84 f ^
3 Fèves «•...* .perte < $ i£ — *
9 Blé *♦.*.-. . * . ; *4f ïf ; 6
N * 3. Cliamp de 4$ ûcrw* à
1 FeV&. i ... . . ♦ .
2 B1& • *«*•••
3 Trèfle . * < * 29 il t
4 Blé . « é • * * _ é . . * * 26 56
5 Pommes de terre • . • . §5 19 â
N°* 6, Cfowip de iî açre/é
1 Hôublo'fl, treflè et lniertié; i là ;**
a Dit* — i-' blé -^- dfté. ■•_« *6 9 V
3 Carottes 'et choux < «perte 21' i? 4'
4 v Or£è *ï t * . é' *' , * 4 6<i i — i
5 Fèves . « é * * * * t 4 36 7 6
6 Blé .,«....,.< 84 f fi
7 TifcBe d r . , 4 . ' é 4 . « 29 3 tf
4 • f -4'
8 ; •£''•»•
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tjl .s Tua ni
Assolumnt. • • • . ***'*•
i Pommes de .terre . . . % . 50
alBlé . . « ...... • • • • l6
^Trèfle ........ ^ • • 1®
4~Ble • • • »■ :• . • • . • * ,22
5 Pommes 4e terre .... .57
6 Avoine . . . ^ * 20
7 Trèfle . ... ... . • ig
45*Ble • •••••••*• 53
9 Pots et fèves . . . . • • • 45
N # . 8. Champ de 4 | acres.
1 Luzerne , ♦ • .4
« De même . : . V . . . . 4
a De même ....... 1$
4jLuzerne et orge . , . . .15
5 Luzerne et fèves ..... 26
é 1 Luzerne et blé .... . 8
7 Luzerne et trèfle . . • . . 29
8 Pommes de terre et bié. Perte 4
9 Fèves et turneps 15
Sb.
D -
IO
%
15
I
IO
II
18
II
I
5
16
9
.' Iv
6
4
9
18
9
11
9
11
IO
6
15
a
•M
6
J
13
3
4
I
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DES &*»Ol*#iftN$. tfi*
NV £. .Champ dcP-iy | ferrai
Assolements' '* Gain. : ; -^"\
* * ' : Sterl. Sh. Pi
I Tûrneps et blé. • • • fcdte 40 15' > A
a Orge eMarèfle . ; '. *. ; \ " 40 ' 5 ' 8 r "
3 Fèves et blé •••'.*..* ty ^7"^-
4"W. . l ". /il . \>*té 16 ï6 ; V'
5 Orge eVchiéoréfc ; : *."!' °!^' -^ ^ a
6 Pois et blé / / ♦' / .' •' .' 67 Ï9 °3 d
7 BJé et pommés de tetre . * . %$- ^b : '• € »
8 Sainfoin et avoine . \ ". V «9 'tfr 'fc s
9 Sainfoin • .\ y. •.•.■.' €0 *-*'ijC
1 Turteps et p"**. de ter -V perttf-lff - t* r %3
2 -Avoine' ?» .♦.-. .-.•.•.. 49^*5*01%
3 Poîs . *\ *•„..• . .- a* nr><JBb
4BI&. v'v *•*•• • *•-.• 219 r^tfc^ v
5 Chicorée % . •. .. *. *» *. .. * 14 : '.18?(5 a
6 I^e inertie et -blé .-•..... égu w-elBô
7 Poitrine* de tetrej • f* • 5- -**?
8 Avttine \ <• * - •'- i •••*••«•.• 41 :>$- £fc 8
9 Fêtes. •Ci * ~ - •. .% « % » 15» 1$ CKç
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'assolement. .,-.«• Gain»- ■ x
,<j . Stett «t. B-.
j.Avppe , . ,, . ,. ;rt . 4 '• , « # ••_. r; : , ?, ; ? * •
«^aigfout. j ; . # , . . . J*rte ; 1,0 /,, ,4 6
3^14 '.. V; . , Y. V. perte- 3 \xo 9
4 p G^ç«. ft| . ^//f^. .3 H *„
^^offlpci^e terre' , , ^ l f • 4, 7~ "7,
«ïjPhllpreinIl^orj , t*j ?h>.-*«-~ t îotqaili/î» $
« îDç,- anênjft. . «.«.». .*^ofr : .4>/ • 3 .
5&>erit)çia« .............. j4q . éc.'B-
4^Ç)eomêa^ ........ ?Q. . 4</13+>
U 3>çPjpên|a ., .. .« . jéj; .41-î -.
6 <dPe~»ênpd U'-î« sa »4 ; JriSL 3
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S>C>r#j .£* ', « * «..««.•. 39. -e:4-' ' ;•
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DES A'SSOLEMËNS.
*9P
•N\ 13.
Cîiamp de 9 titrez.
,
Assolement. .
Gain.
•
"*
Sterî.
Sch.
. D.
I Sainfoin
. . • perte 3
16
6
3 Dç xnêm£ * .
6
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■ 4 *-
6
3 De même .; • ,13 * % "T
4 Avoine et pois . . . perte " 9, " 7 6
5 Turneps ...... perte 45 12 6.
6 Avoine iz 9 .
7 Fèves ,, . . . . . «.perte ^ 4 . rio
8 Blé . ... .. # . 48 .iSi'-T
N\ I4 V Champ de. 12 | fl^rç*.
ï Sainfbia : . . t .. ^ . 'cfïtf s*> &;•*§ "*T
2 Pai$ et gesses ï ....... , 3f \ j,r 4
gf } G«sses empois J ^ - : .«T <•
^.Tutneps _. . . . . ',P erte .33 £ î S,
5 Orge . . r ...... • :. . . .9f. iL 4 f %
6. Fèves . 1 .. » . ; ,f ; , ;~ -» ,-j •><£ rI 7 '»
7. Blé ♦ .. ...... . • . . 66 .14 ^
8 Trèfle;. . VV. '.*.': : M , ^<|
9, Blé ....... t . . .- l9 4 ifc.4,
N4
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N*. 15. CAorçp de \i | acre*.
4ssoUmtnt. , Coin.
SterU .SU. 9.
1 Pois et turneps. •..•.♦ 21 — — '
« Orge ...... h • • . . 30 19 6
3 Fèves . ...... Perte — 14 6
4 Turneps parmi l'orge et les
fèves . 49 63
5 Fèves * ....... • 39 26
6 Blé • v ....... . 59 18 6
7 Trèfle . ........ 49 ; 2 9
«Blé . . . 75
9 Pommes de terre" . • .* •• 29* 10 10
T J Pommes de terre *•«;•'' 20
3 J5Ie • #•••*•••«,<•»-• 2 II o
3 Trèfle * . . 16 8 6
4 Blé ..... . . , .'V. — 18 —
$ Safrasin . : ; i . -perte i 11 3
6 Trèfle et pfentaih . . p\erte '3 9 — *
4 De même . \ . . . perte 3*5-—
é Dé même . , ; ; . w ; • 4 '4 —
y Pe «pême ; ; î ;«'"«;' v 7 &
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BBS ASSOLEMEHS. *°t
N\ 17. Champ de 7 cens.
jfssolcmtnt* Cû ^
Suri. 9h. D.
! Blé ....".*.... • « « 6
2 Chicorée . /. . . . perte 17 4 —
3 Chicorée ........ So 4 —
4 De même ....... 56 l6 *-
5 De même . > 6 5 —
6 Chicorée et luzerne ... 15 9 ^
7 De même 11 19 6
S De même • •.•••• 8 4 *-~
g D$ même pâturée . . . . 4 " 18 6
N*. ï8. Champ de 4 | aerts.
1 Blé ........* . 3 18 a
a Trèfle j — —
3 Blé ... 22
4 Pommes de ttrre »... 43
5 Avoine ......... 12
6 Sarrasin ..••••.. 4
7 Fèves . . I . . . . j- . 5
8 Blé ... 20
9 Trèfle ..;...:,; 15 4 —
19
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£oi Traite
'i * *
' N . 19* Champ de 5' acres*
Assolement. Gain,
• • Sterl. Sh. D-
1 Blé • .; " 7 29
2 Trèfle ....... \ . 'o o ' o '
3/BIé ./.:...... 20 38
4 Sarrasin ' . 4 ..... . 13 59
5 Pommes de' terrfc .... 29 54
6 Avoine . • 8 36
7 Fèves ... : 11 8 ^
H Blé ....... . .• .• 36 8 -.
9 Trèfle ...... • . ♦ 6 15 -—
N°. 2c. Cftû/np* <ftf 6 acres.
j Houblon perte 39 7 , — -
2 De même perte 264
jDe r meme . . » . . perte - 54 17 6
4 De même 39 — 9
^ Fèves • . • . 8 18 9
6 Blé r . .." ..*..* ." ." .' .' "41 5 —
£ Pommes de terre ... . 61 18 6
5 Avoine • 25 6 6
9 Fèves . ♦ 34 •• — *
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As$okmtnt+ x Gain,
Sterl. Sh, 1*.
i Blé J . « 20 3 9
2 Pommes de terre .... 76 17 f -3
g , Avoine *......• 40— . — -
4..Fèyes + ...... . • 18 3 .6
5 Avoine,. 40 11 6
6 Trèfle ' " . .' .' ..','.. 25 17 6
7.B1Ç „ . . • . . . . . . 46 ?
£ Po/proe^e tgrre.,. • • . . 7J 5 6
a Avoine * <♦ , 5° 9.6
I^Poi« v et, avoine . . . . • ai , 9 -r
a'Pcns », perte 47 —7 91
gJTufneps et orge . ♦ . . . 36 iç , 9
^Pois e$. fèves 9 6 — ~
5 Blc . ' 160 6 —
éTrèfl* ...,.».,.. 73 : i6 —
?,Blê,'. ... .' .' /. . V. 114 .9 -~
£_Fo|s et turneps % , . perte, 90 14 9
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«04 T t i i t i
N # . 26. Champ de 4 $ ocr^
Assolement. Gain.
SterL Sb. 0.
1 Blé ...... ; . • . 1/ 1 —
2 Choux ..'."••• perte 16 4 —
3 Orge .'..-.. . . . / '2} 4 6
4 Fèves •...'.•/.. * S 3
5 Blé •....-....'• . ' 22 f 3 3
6 Trèfle ; V* ../..•' 7 15 —
7 Blé •.-.".. 28 • i 6
8 Pois : : 'perte 16 9— •
9 ^voine . .'.'.•.•.'.*•" "59 13 .-•-»■
7$*. 27. Chanip xk'?dcres. ,
1 Orge • . . / * .' / . . 20 i$ 7*
2 Fèves '.".".•.* 8 12 6
3 Blé * • •, • • • •"•'•'•', 26 10 "_■■•
4 Trèfle V . . > / . / . • •' 7 3 6
5 Blé . • . / . . / / . •' if g 10
6 Pommés de terré • . . V * 33 14 4
7 Orge .;......* / 16 15 3
8 Pois ..'.../ .* p erte 1 5 ' ^
9 Orge et eftoux ♦ • ,' / / *« T°3 C
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DES ASSOLEMENS. *©£
,N°. 28. Champ de 9 $ aerw.
dssckmcnU
Gain.
Sterl.
^.
21
20
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Sh. p.
4
9
î Sainfoin .♦.*.. perte ^ ij 9
2 De même . •
3 De même • .
4 De même .. .
5 De même • .
6- De même • .
f Fois . . • • «
S Turneps et chou*
9. Avoine . ......
16 19
9 7
3
18
perte 55 13
• .. 100 . 1
N°» 29. Champ de 29 l acres.
I Sainfoin. . .. .. .. .. .. ♦ • i» 10
% .De même ....... 16 10
3 De fliême ....... 95 18
4 De même ., .. 1, .. .. ^ .. .40 4
5 Pois .......... j 38 15
6 Fèves et turneps . . perte 7 18
7 Orge ........... 141 18
S Fèves . . ..... .perte 58 14
9 Blé . . , . ... ........ .. I91. 16
6
6
6
6
6
6
6
4
9
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Assolements ' v &z*rc
î Pois +••;•»»'• perte * t r
-à Blé . * * . . . * . perte I f
3 Trèfle , ♦ *- . • ; .- ,6
4»' Blé* * ■* * **' + + * + * %&
$ Pots *••*»• ^ «perte 2t
& Orge . * ♦ v .• *• *• .- *- '4f
jrFèws *• * .- + » • ^ •• • ' * 4
8' Blé" ♦ * ♦ *■ m • #•#•♦ 2% '
cpSaififoir* * •• v ♦« ♦• ♦- .- * Il
NT. Ju GhûAp K dt%~\âcref.
î À^tofine ; . •- ♦• ♦« •• ♦* *• *• «** r$ -2
« Fèves .....♦.*. 6 6 *c^
5 Orge ♦ *.-..••.. 2 ié ; V 4
4 Saihfoiifr' ♦ •• «» •* ♦* / •• *• - 5 'g -&
5 De même .* * •' . *• •* . 6 *r# } 6~-
6 De même • ♦.•••'. g- 10- '— **
7 De mêàie #• •* ** ♦• / / m - ? t '-*
8 De mêitae •••*•■• . *• « '6 l% ;
9 De* même .*••.*••.* < . 6 iar *• -
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DES As S OLE M EN S. Oojt
N*. 32. Champ de 9 aercs^
Assolement. - , n Gain.
Stcrl. ' S1l »*
1 'B!é 30 13 6
2 Sainfoin • *•••.••• 6 76
3 De même ...•;.. 44 i<) 6
4. De. même . .\ 33 19 6
5. De mêmç ,. , 26 15 6
6. Pe même .. % . 27 76
7 De même • ••,,•••» 8 — 6
& Avoine ............. 14 8 9
9. Pois • 4) .•..., . • perte 31 13 6
N*. 33. Champ de 6 acres.
1 Pois perte 5 19 %
2 Blé ♦ . . • ^ . . . perte 8 113
3 Sainfoin . ....... 11 il 6
4 De même .*,..... 16 18 ^
5 De même . 15 15 —
6 De même • •»•••• 19 •— — •
7 De même ....... 12 u «
8 De même * 418*-*
9 Po» ...».•..., 16 18 —
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tog Traité
N # . 34» Champ de j acni*
Assolement* Gain.
SterJ. Sb. Jh
i Avoine ........ 6 53
1
^ Fèves et blé . . ,* • • 17 13 1
4 Sainfoin . . 3 î 6
5 De même ....... 6 16 6
6 De mêrtfe 8 36
.7 De même 6 17 —
S De même . . S 7 «—
9 De même ....... f 7 —
N°- 35. Cfca/np de 7 f ûcr«. -
î Fèves . perte 5 16 1*
a Blé 18 5 3
3 Trèfle 16 26
4 Blé .......... 51 1 —
5 Ffeves \ . . . 9 5 —
« Blé 37 — 9
7 Turneps • perte 36 3 6
8 Orge 40 8— •
9 Fèves ..... % . . ^ 22 19 6
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DES ÀSSOLEMiNS. «Ojf
N°. 36. Champ de 285 ûcw.
Assokimntm Gain*
Sterî. Sh. D.
i Trèfle • • 5 15 6
2 Blé * . 68 13 — *
3 Pommes de terre . . . . îùz 96
4 Avoine •. 119 ij X
5 Pois, i ..... . perte — rj 6
6 Blé, orge et pommes de terre 161 11 1
7 Avoine et Fèves .... 14 14 -^
8 Turneps et fèves . .perte 16 n — •
9 Blé . . . 85 19 —
N ft 37. Champ de 6 acres*
1 Trèfle et luzerne . . , . 6 16 — 4
2 Blé et luzerne 17 17 6
3 Sarrasin et luzerne . . '.. 16 3 6
4 Pois et luzerne . • . . , 9 4 6
5 fois et orge ••'..•• 17—6
6 Pois et pimprenelle ... 13 12 6
7 Pimprenelle et p me *. de terre 23 9 — **
8 Blé . \ 30 12 —
9 Trèfl* .' . • . ..... 3 ifr —•
g
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feïô Traité
•N*. 38. Champ de 16 acres \
Assolement. Gain.
Sterl. bh: &.
i^Blé . V . .. 15 1 -r
•2 Panâmes de terre .... Xij 8 7
3 Avoine ; ^ 57 6 6
4 Trèfle . ........ 16 8 —
5 Blé 84 17 6
6 Sainfoin 51 4 —
•7 De même 55 19 —r
*8 De même 43 8 —
r 9 Pois ......*... 48 18 — r
N°. 39. CAajnp <fe 3 | acres.
~l Blé ......... . *I2 8 9
i Pois et blé . . . . perte 1 12 8
3)
4 Trèfle • 8 12 3
5f Blé .... , 15 9 g
6 Chicorée , , 4 4 6
*7 Blé .... . 6 19
^8 Pommes de terre et chicorée. 15 7 —
*"9 Avoine 17 16 6
' Digitized by
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DES Àssolemens. .art
C'est grand dommage que l'auteur de ces
expériences , qui s'est montré capable de beau*
coup d'exactitude et de persévérance , naît
pas fait connaître , avec quelque détail ,
les circonstances de chaque pièce de champs
soumise à ces divers assolemens. Il faudrait
savoir, i\ quelle est précisément h nature
de la terre , dans sa vraie nuance ^ car ce
n'est point assez de savoir que les terres de
cette ferme sont, argileuses, il serait à désirer
qu'on sût jusqu'à quel point elles retiennent
les eaux, et sur tout quelle est la nature
du sol inférieur. a°. 11 serait utile de savoir*
pour chaque champ , ce qu'on a fait pour le
le dessécher , de quelle manière on le laboure »
la fréquence des labours , l'abondance et le
genre des engrais , et la fréquence des fumures»
3°. Il faudrait savoir en quel état» quant à la '
force productive , était chaque champ en com-
mençant iç cours des récoltes ; quelle culture
avait précédé ; dans quel états quant à la net-
teté de la (erre, chaque champ se trouvait après
une récolté améliorante ou épuisante ; et enfin
da,ns quel état les champs étaient en 1800, a
la fin de ces neuf ans sans aucun repos. 4°, Il
secait utils de savoir sur quel plan l'auteur a
O %
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a* 2 T A A I T &
établi ses âssolemens. Il semble qu'il ait plu-
tôt visé à varier ses expériences de diffé-
rentes manières, qu'a obtenir un profit con-
sidérable. 5 . Il faudrait savoir comment il éta-
blit ses comptes de dépenses et de recettes ,
comment il estime ses labours et ses cultures ,
ce que coûtent les grains et les fourrages f
comment il estime ce qu'il consomme dans
sa ferme , ce que les pommes de terre se ven-
dent dans l'endroit où il exploite ; enfin il
faudrait savoir si les engrais sont toujours
comptés à la charge de l'année seulement,
pu bien si une partie est imputée à la récolte
suivante. 6°. Il faudrait savoir si l'année a
été sèche ou humide ,. si les labours et les
sarclages ont pu se faire convenablement , et
en quel nombre ils ont eu lieu. Tout cela
aiderait à faire comprendre pourquoi telle ou
telle année , telle ou telle production , donne
du profit ou de la pertç , quand l'analogie
indiquerait le contraire.
Malgré ces omissions essentielles', ces
expériences présentent une masse de faits
importons : essayons de les faire ressortir.
„ ï°. Les pommes de terre donnent un
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DES ASSOLEMENS. Slg
grand bénéfice dans cette ferme , apparem*
nrent parce quelle est située de manière h ce
que l'écoulement en soit facile et avantageux.
2°. Les pois donnent presque toujours» de
la perte ; et le cultivateur semble occupé
de bien constater que c'est une récolte rui-
neuse, car on le voit rompre des sainfoins
et de la pimprenelle eu plein rapport , pour
semer des pois, malgré l'expérience répétée
de /leur non réussite.
*3°. Il paraît beaucoup plus avantageux dç
faire succéder aux pommes de terre l'avoine
ou l'orge ( quoique le genre de terrain ne
convienne pas à celle-ci ) que le blé. V '
4°. Les assolemens qui réussissent le mieux
sont les suivans : trèfle , ;bJé >: . pommes de
terre, avoine. -— fèves, blé» trèfle, blé* — *
[ l ■
En général , le blé est beau après les fèves \
et on voit que la chicorée , la pimprenelle
et le sainfoin font fort bien dans ces assole*
mens , ce qui doit faire conjecturer que. le
o 3
«14 Traité
«ol inférieur est crayeux ou léger , ou du
moins perrtféable aux eaux et aux racines
pivotantes»
Quoique ces rotations semblent , ainsi que
je lai dit * avoir été combinées pour mul-
tiplier lçs essais , et non pour obtenir un
profit considérable , cependant le résultat
moyen de cette agriculture , où Ton ne laisse
rien en jachère » est extrêmement satisfaisant
Si Ton déduit de la somme totale de l'excé-
dent des rentrées sur les déboursés , la somme
totale du déficit pris sur les 351 acres , et
les neuf années , 'on trouve la somme de
JSoi 1 \. st, 3 s. 1 d. , qui divisée par 9 , donné
pour le produit moyen annuel de 351 acres
890 1. st. 3 s. 9 d. , c'est-à-dire , a 1. st. i 1 s.
*j>ar acre de champs labourables.
En consultant le Six montks wvr d'Àrtëùrr
Ybcrng, pour se faire uàe ïdée de fa rente
moyenne des fermets en 1770, sur un espace
de soixante - dix mille acres, pris principale^
jmènt'daps les provinces de terres argileuses »
floiii trduVcftïs y n Vqtie'Fétendtte desiprcs -dass
& îfco^eîiiiÊ dê§ fermeièbsçrvéesj est çgaîe à
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Google-
DES ÀSSOLËMEtfS. * 4i$
celle des champs , et que par conséquent pour
la ferme dont ri s'agit , nous pouvons supposer
à-pett-près $50 acres de prés ou pâturages, soit
700 acres détendue totale; 2 9 . nous voyons que
là moyenne du prix de ferme sur les 70^009
acres observés, est de 9 shel. 3 d. par acre ; j°.
que si nous prêtions la moyenne du prix de
ferme sur les domaines d'environ 700 acres , il
est à-peu-près de 10 shel. l'acre»
En supposant que lé fermier tire communé-
ment de la terre, en produit brut, trois fois la
rente cju'il donne àtt propriétaire (et cette sup-
position ne s'éloigne pas du vrai * en thèse gé-
nérale) ce serait de 28 à 30 shel. l'acre que les
fermes rendraient communément, ett produit
brut. JVlais si Ton compte séparément ce que,
dans l'agriculture des jachères , les champs dé
terre argileuse rendent, par comparaison aufc
prés ou pâturages, on verra qu'à égal nombre
d'acres dans chaque ferme, les prés rendent
beaucoup plus que les champs. Cependant ici
il n'est question que de champs , et au lieu de
29 sh. de produit brut par acre , nous en avons
5 1 de produit net ; ( 1 ) ce qui revient à environ
1 («1 ) Il faut observer que, dans le calcul du fermier
de Kent, les frais de culture sont prélevés. En suppo.
*ant ces fais de culture à la moitié du produit brut,
*0 4
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ai6" Traité
41 francs de France de produit net annuel pout
chaque espace de terrain où 1 on sème 5 myrià*
grammes de froment (un quintal). Que Ton
compare ce résultat avec celui du calcul que
j'ai fait en traitant de la jachère-morte à six la-
bours ; qu'on n oublie pas que j'ai fait ce calcul
des frais sur la moyenne des terrains de 1?
France» c'est-à-dire , légers comme argileux , au
lieu qu'ici il s'agit de terres argileuses ; et qu'enfin
Ton veuille bien observer que les assolemens
de l'expérience de Kent sont évidemment sus*
ceptibles d'être mieux réglés, quant au profit*
Expériences <$ A&tuvr Young.
Je vais tirer des numéros 132 et 133 de*
Annales d'Arthur Young, l'extrait d'une belle
expérience de six années sur 36 assolemens
différens dans un mauvais prés rompu qui
était affermé 15 shel. l'acre , quand hs asso-
lemeris furent entrepris. Le terrain est une
terre végétale un peu sablonneuse, mais froide.
Elle était naturellement humide, et avait été
desséchée par des coulisses. Le sol inférieur
est une glaise marneuse.
et le prix de ferme à un tiers de ce même produit f
il en résulterait que ce fermier peut donner au pro-
priétaire le prix énorme de 54 shellinjgs l'acre, moyen-
nant l'exclusion dès jachères.
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DES "A$ SOLIMENS. 21/
Les récoltes ont toujours été recueillies et
battues séparément , pour éviter toute cou-
fusion. Voici les prix auxquels les productions
sont estimées : Les turneps , tout charriés ,
4 shel. la tonne ( à-peu-près 20 quintaux ;) les
choux 5 shel. ; le blé 5 shel. le bushel ;
l'orge 2 shel. 6 d. ; les fèves 3 shel. ; les
pommes de terre 6 pence k bushel ; et
l'avoine 2 shel. "3 p. Tout est rapporté au
produit brut de l'acre, et sans dédncâon des
frais.
N\ I.
Sterk Sh- IM
1. Fèves. »... 25 bushels. . . 4 5—
2. Turneps. . . 8 tonnes 6 q x . 1 13 —
3. Blé. ..... 21 bushels. . . 5 15 —
4. Pom* de terre
fumées. . 134 bushels . . 5 17 —
5. Fçves . . . , 24 bushels . . 4 2 . —
6. Blé ...... 27 bushels ... 7 5 -r-
» L. St s . . . 28 17 —
Soit 4 L. st*. 16 sh. par acre aumiellemept.
L'auteur observa que Içs produits de cet
assolement ne sont pas considérables pour
u&e terre neuve ; que hs turneps ne paje-
jitizedby G00gle
Digitized by
3j8 .Traité
raient pas leurs frais de culture , à ce taux ,
et qu'en imputant aux pommes de terres le
fumier qu'il y a mis , leur année donnerait
5 1. st. de perte ( i ) par acre.
N\ I I.
'
Sterl. Sh. D.
i Fèves. * .
24 bushels. .429
2 Choux • •
• 6| tonnes . . 1 u 6
3 Blé, . . .
f , 21 bushels. . 5 15 —
4 Choux. « •
7 tonnes . • 1 15—
5 Fèves. . .'
29 bushels. . 5 3 —
6 Blé . • . .
27 bushels. . 76 — •
L. st*.
*5 13 3
Soit 4 1. st*. 5 sh. 6 d. par acre.
Cet assolement donne plus de profit *
parce qu'il n'y a point de frais de fumure. La
terre s'est améliorée pendant les six ans j à
çn juger par la dernière récoke de blé.
( x ) Il faut dire , en général , sur les récoltes de
pommes de terre dont il esc question dans ces expé-
riences, que le prix de 6 pences le bushel ( l-peu-prèa
un franc les cinq myti^graromes ( le qpintal) est excès*
çivement bas, .?.
Digitized by
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DBS ASSOLEMENS. SI9
N*. I I J,
Sterl. Sh. D.
ï Fèves. . • „ 25 bushels . . 459
2 Pom. de terre. 150 bushels. • 3 15 —
j Blé . . . ; . 18 I bushels .526
4 Choux . . • • 5 f tonnes . . 176
5 Fèves. ♦ . . 39 bushels. . 4 17 —
6 Blé, • * * -» 25 bushels . • 6 15 —
L. st*. , ♦ ♦ 36 3 9
Soit 4 1. st. 7 sh. 1 d. par acre,
tes pommes de terre notant point fumées f
ont peu rendu , et le blé qui les suit est misé-
rable. En terre froide les pommes de terre
ne doivent pas être cultivées sans fumier:
en terre sèche , elles rendent bien sur un
gazon rompu. La supériorité de la récolte de
blé à la sixième année , sur celle de la troi-
sième , est remarquable , et fait bien l'éloge
des fèves , car il n'y a point de fumure dans
tout l'assolement;.
N°. I V.
1 Fèves. . ^ • 25 bushels. .459
2 Fèves. , . . 34 bushels. . 5 12 —
3 Plé f * ♦ . , 19 1 bushels. 5 7. 6
Digitized by
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220
4 Choux. •
5 Fèves . .
6 Blé . . .
T R A I T é
6 £ ..tonnes.
yi bushels.
25 buehels.
Soit 4 1. st g . 16 sh. par acre.
Sterl. Sh. 0.
I 12 6
5 6-
6 15 —
28 x& 9
On voit par les cinquième et sixième
années , que les fèves ont maintenu toute la
fertilité du sol , en qualité de vieux pré. Il
faut comparer ces deux dernières années ,
avec les deux dernières du N° 1er. qui sont
aussi' fèves et blé. Ces deux années réunies ,
dans le N*. 1er. , ne font que 51 bushels, et
dans le N°. 4 elles font 57 bushels : cepen-
dant il y a une fumure dans f assolement
N°. 1er. , et point dans le N°. 4»
N tf . V.
I Fèves. . .
2.6 bushels . •
48-
.2 Orge . . •
26 bushels • ,
5 10 7
S Blé. . . .
18 bushels. •
5"
4 Orge . . .
16 bushels v .
2 if 5
5 Fèves. . .
16 bushels. .
2 18 —
6 Blé..,. . ?
; 1 5 bushels . . .
L. st*. . *\'
4 5 —
24 13 ~
Soit 4 1. st°
. 2, d. par acre.
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DES ASSOLEMÊKS. 221
Voilà un exemple de l'épuisement produit
par les grains blancs , lorsqu'ils se succèdent
sans interruption. Les trois premières récoltes
sont passables , à cause de l'influence du
gazon ; mais si l'on additionne les produits
des trois dernières , leur somme est inférieure
de 5 1. st. à la somme des trois premières.
Or , avec un bon assolement, les produits
augmentent au lieu de diminuer , donc la
différence est énorme en définitif. L*acre aurait
été cher à n shel. de ferme à la septième
année,. tandis qu'il en valait quinze en com-
mençant l'assolement.
N\ V I.
Sterl. Sh. D.
i Fèves. ... 27 bnshels. .455
2 Blé 2j- bushels, ♦ 65 —
3 Blé 14 biishels. .. 4 —
4 Blé . . . . , 16 bushels . • 526
5 Fèves. . • . 15 bushels. . 2 15 —
6 Blé 12 bushels. . 3 10 —
L* st*. ... 25 îjr n
Soit 4 1. st g . 6 sh. 3 d par acre.
Mêmes résultats des récoltes répétées de
grains blancs. Les fèves de la cinquième année
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zzz Traité
ne rendent pas de quoi couvrir les frais, dt
sarclage ; et le blé de la sixième année est
détestable: la terre est trop épuisée et trop
sale , après la quatrième récolte , pour qu'une
récolte de fève puisse la remettre»
N\ VII,
Sterl. Sh. B.
i Fèves. . .. .' 24 bushels. . 42 —
2 Turneps . * 4 tonnes , • — • - 16 — -
3 Fèves. . . . 42 bushels. . 6 16 — '
4 Pom. de terre
fumées . . . 234 bushels . . 5 17 *—
5 Fèves* ... 24 busbels. . 4 '2 — *
6 Blé 28 bushels. . 7 10 —
L. st*. . . . 29 3* —
Soit 4 1. st ff , 17 sh. 2 d. par acre.
Il n'y a eu qu'une seule récolte de grains
blancs , et cependant le résultat s'élève très*
haut , en produit pécuniaire , et le terrain
demeure parfaitement net.
N°. VII I.
1 Fèves. •
. . 25 bushels. .
4 S
2 Choux, .
. r 6 tonnes . *
1 10
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DES ASSOLEMENS. X%$
Steci. Sh. Du
% Fèves. . . . 40 bushels. . 6 10 —
4 Choux. . ., . 6 | tonnes . 1126
5 Fèves. . * . 34 bushels. . 5 12 * —
6 Blé 30 bushels. . g — -X-
L. st*. ... 27 9 6
Soit 4 1. st*. 2 1 sh. f d. par acre.
Quoiqu'il n'y ait encore ici qu'une récolte
de grains blancs sur Les six ans , l'assole-
ment est profitable , et laisse le terrain net
comme un jardin.
N*. IX.
' I Fèves .... 24 bushels. .42 —
i Pom. de terre. 147 bii&hels. • 3 13 —
3 Fèves. ... 1% bushels. . 5 6 ~
4 Choux ... 6 \ tonnes . 1 12 6
5 Fèves. • . . 34 bushels, . 5 u —
é Blé. . . . . 39 bushels. . 7 15 -»-
L. st*. . . . 2$ — 6
Soit 4 1. st*. 4 sh. 6 d. par acre.
Même avantage que dans le précédent N°,
quoiqu'il n'y ait également qu'une récolte de
grains blancs. Les pommes de terre rendent
Digitized by
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254 Traité
le profit pécuniaire moindre f à cause tïu bas
prix où elles sont estimées , et des frais de
culture quelles exigent. •
*
Stetl. Sh. fl.
i Fèves. • . . 24 bushels. . 42 —
2 Fèves. . . •*"" 32 bushels. . 56 —
$ Fèves. . . . 40 bushpls. • 64.-—
4 Choux . • • 8 | tonnes. . z 2 6
5 Fèves* ... 3* bushels. . 56—
6 Blé. •- ... 33 bushels . . 8 15 — •
L. st* ... 31 15 6
Soit 5 1. st ç . 5 sh. 11 d. par acre.
Il est bien remarquable , qu en se succé-
dant, les fèves s'améliorent d'a»née en année»
Les choux sont beaux. La quatrième récolte
de fèves est encore très -belle; et le blé
donne onze pour un. Quelle belle expérienee
en faveur des fèves ! quelle comparaison avec
Us assolemens où les grains blancs se répètent !
Il serait difficile de mieux prouver par les
faits que le cultivateur doit, pour son propre
profit y ménager beaucoup les terres nouvelles.
'' N\ XL
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[DSS ASSOLEMENS,
W. X I.
%2$
Sterl. $h. D.
4 a. S
7 *
6 —
5
5
5 9 —
6 15 —
34—3
I Fèves. . . . 24 bushels. •
% Orge. . . . 39 bushels . .
3 Fèves. . * . 32 bushels. .
4 Orge . . . • 44 blishels . .
5 Fèves. ... 33 bushels. .
6 Blé. . ... 25 bushels. •
l. st g . . . . r
Soit 5 1. s^. 13 sh. 4 d. par acre.
Très-bon assolement , et qui donne un
grand profit : cependant par comparaison avec
le précédent , il y a épuisement, car ici Ict
blé de la sixième année ne rend pas g |
pour un, au lieu de onze.
N\ XII.
24 bushels . ^
ù
1 Fèves .
2 Blé . . '
3 : Fèves '■..
4 Blé ...
5 Fèves .
6 Blé . »
22;
*'l* 26
*•> i.
27ï«-r
24 —
24 -**"
L. st*. .
1 Soit 5 1. st«. N 9 sh. «. d. par acre.
4
6
4
7
4
6 IO rfî»
32 I4.5
2 .--
2 — «
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t2& .Trait!
^Excellent assoleifleçt. Sans addition, d'aucui*
ctigrâis j ! U gazon soutient son influence fé-
conde , -au «moyen des. ïèves. *La dernière
nf coTtc de blé ; quoique moins bonne que la
retonde ï est phis belle -que la première , et
dOhne encore huit pour un. »
•N*. XII I- . .. . . . '..
i ■ ' ..-'• Sterl. Sh. BV
i Turneps ... 5 tonnes ... ♦ 7— 12 —
2 Terriens . . • 5 § tonnes . . 12 —
3 Avoine. . . 72'bushels . . 8 12 —
4 "Pom. de terré. .._-... £
fumées ' 'ï . 252 • . 6 6 — •
» tt ^r *.~..i
§ Teves . . . 25
6 Blé .... 27 — — — .' '. y* 6
4 5 —
L. st*. ... 28 5 — *
Sôît 4I. stg. 15 sh/8 d. par acre.
ôLa récolte dlavoioe était très -belle Si le
; tejrâin ept été .sec * et que les turneps sussent
p» ê^re mangé* sur-fe place , elle aurait été
eacore plus .forte. -Commue les pommés de
terre sont fumées . elles ne laissent rien ot
profit. ' ■
Digitized by
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DES ÀSSOLEMEffS.
t*t
1 Turneps •
k Choux* .
3 Avoine. •
4 Choux » .
5" Fèves . *
6 Blé . .^ .
NV XIV.
3 tonnes é
6 - — — .
85 1 bushels .
8 tonnes •
29 bushels «
34 ' - . ■ ' ■ -
Sterl. Sfc. 0;
I 10 — ■
16 Z 4
5 1? —
6 10 —
L. StS. :. . , é 26 II 4
Soit 4L st?; 8 sh. 6 d. par acre;
La récolte davoine est extraordinaire. Leà
choux, qui la préparent,. paraissent ici à leur
avantage. Si le blé de la sixième année ne.
donné que 8 jioùr un au lieu dé 9 * cdirfmô
dans le N°. XIII, c'est qu'il ny'a'pôirït de
fumfer dans' ce cours i cet àsfolénient laisse»
jplus cfe profit que le précédent.
î Turneps
3 £ tonnes . - — 14.—*
A Pom. de terre. 154 bushels . . 3 17 — ■»
3 Avoine ♦ ~ :. 69| ." ' , " ' \ a ». •« 8 i;tt
4 Choux ;fr/7: . . & tgnjig*;, . : # . : 2 — ;. ~~j
P $
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228 Traité
Sterl. Sh. D f
5 Fèves . . . 39 bushels . « 4 17 — •
6 Blé . •• • • 25 ■ . . 6 15 —
t. st c . • 26 6 ii.
Soit 4 L st*. 7 sK 9 d. par acre.
Il parait que les pommes de terre épuisent
plus que les tùrneps ou les choux; car eu
comparant la récolte d'avoine avec les récoltes
d'avoine des de.ux assolemens précédens , on
voit qu'il ne peut point y avoir d'autre cause
de son infériorité.
N*. XVL
1 Turneps\ . . 3 tonnes • . — ?2 —
2 Fèves . • . . 24 bushels . . 56 —
$ Avoine .» . . f 71 ■ ■ . . 899.
4 Choux ... 6 tonnes . . 1 10 —
5 Fèves .... 30 bushels • • 5 — — .
€ Blé â6 . . . 7 -
L. St B . • • 27 17 9
Soit 4 1. st*. 17 sh. gd. par acre.
- ; ; Ce cours -est réettement plus profitable que
te pTécédent , - pâïefc' r §Ue' les - travaux "exigés
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des Assole mens. e*9
par les fèves sont moins chers que ceux des
pommes de terre. Au reste , il faut toujours
se souvenir que les pommes de terre sont-
cstimées très- bas.
i r Turneps .
2 Orge. * .
3 Avoine .
4 Orge . .
5 Fèves . .
6 Blé • • .
N # . XVII.
3 § tonnes
• 40 bushels
.r 45
• 3* — r —
. 24 — —
. 16 — , —
gterî. Sh. B*
*- 14 —
5—7
>' 5 11 31
4 10 —
,42 —
4 lO-«r-p
} L. si*. . . 24 7 1*
Soit 4 L st*. 1 sh. % d. par acre.
La terre demeure fort sale , et le produit
k du blé est très-faible , dans la même ' année
où d'autres divisions en blé produisent abon-
damment La terre est donc épuisée par lès
trois récoltés de grains blancs qui ont pré-
cédé; et enfin l'assolement dototfe peu de
profit» ..-..•• .1
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850
Traita ;
»
N°. XVIII. /
Sterl. Sh. 0.
't Turneps
• . g tonnes , « — 12 —
a Blé . , .
• . 23 bushels • , 65 —
j Avoine .
,gi . . ^ * ,£ r
• • 304 * - " • * 4 lD *•
4 Blé . . .
g Fèves , .
• • x y • , * b 3 4
* . l6 . . 2 18 —
6 Blé . . .
.4 * *§■ — *— • ..- * ♦ 4 5 *-*"
L, st g . \ . 24
Soit 4 1« $&. — 2 d. par aù're."
1 5
- ;
Encore plus mauvais que le précédent. Les
trois récoltes* dé blé laissent? lar terre ibns un
.^tat d'épuisement et de saleté extrême.
NV XIX.
■y
j Pom. déterre, xq6 bushels , • 2 13 —
3 Turneps . , « 4|tQnne§ . , — i# —
3 Pom. de terre, 1 $6 bushels . * 3 $ *—
4 Pom. de terre .;,.......
fuméçs* « . 198. — — * t .. *. 4 19 -~
Fçves , , ♦ , 16 •-. — , , 2 13
$ Blé , , , . % 14 — — — . , 4 — , -^.
L. sft , • 18 16 —- .
Soit 3 Ujft % sb. 8 d. par açrç.
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DE* ÀSSÔÊEMENS. *Z%t
Cet assolement et très-instructif. Il met Cors
de doute Ia>qUalité épuisante dès pommes îif
terre dans un pareil soL Quoique la troisième
récolte des pommes de tojre soit fumée, quoi*
qu'il n'y ait , dans les six ans , qu'une seule
récolte de grains blancs, quoique cette sixième
anriée ait été, en généraK, favorable aux bfts*,
la récolte de froment es t : extrêmement mfs&
table, car elle n'est que dé 4f pour un. Dans
* lassolerhent N\ IV fe blé revient deux fois!;
il n'y a point de fumief dans les 6 ans , et
cependant à la. sixième aaiiée le froment donné
8| | pour un , tant les trois récoltes de fèves
avaient entretenu la fécondité de l^terre,
' <NV XX, y,,;: ; . ,
Sterl. Sh. D.
\ P6m.de terre. 105 busheîsY . 2 12 1 —
12, Choux • . . • 5 .tonnes . ' . 15 —
3 Pom. de terre. 110 bushefs v / ,2.15] — -
,4 Choux . . . 4 tonnés •' . 1 — . —
5 Fèves. . . • 18 bushels . * 34 —
6 Blé • . . . : i6 ' , ■ . • 4 10 —
... L. st 5 . . . 15 • 6-r
> Soit z I. st*. 1 1 sh. 1 A , . . „ s ' -
\ P4 v
Digitized by
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»3* T I A I T f
Cet assolement est également mauvais- Les
pommes de terre y jouent toujours le "rote
d'une récolte épuisante.
N». XXI.
l
Sterl. Sh. D.
ï Pom. de terre. 104 bushels . . 2 12 —
a Pom. de tçrre. 126 . . ? 3 — -
8 Pom. de torre. 97 . . 2 S 6
4 Choux ... 3 tonnes , . — 15 — *
5 Fèves .... 15 busbels . • 2 15 — -
<> Blé ..... la . . 3 10— *
L. st*. . . 15 3 6
Soit Z 1. ste. 10 sh. 7 d." par acre.
Les pommes de terre montrent encore
mieux ici combien elles épuisent. Quoiqu'il
n'y ait aucune récolte de grains blancs avant
le blé, celui-ci ne donne que 4 pour un, et
la terre est souillée de mauvaises plantes t
malgré les choux et les fçves qui ont des
sarclages.
. «P. XXI L . \ .
I Pom. de terre. 100 bushels . . 2 iq --*
9 $hvçs + . • . 24 ■ m ' m - .a* . . -. 4 » "—
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DES ÀSSOLEMENS. , 2Sî
Sterl. Se*. B.
3 Pom, de terre. 142 bushels . . 3 1 î —
4 Choux . . . 5 tonnes . . I 5 —
5 Fèves .... 19 bushels . . 3 10 —
6 Blé . . . . . 17 . 4 15 —
L. st*. . . 19 13 —
Soit "3 1. st*. f g sh. 6 d. par acre.
Encore un assolement qui conîdamne les
pommes de terre.
N". XXIII.
1 Pom.e terre. 10 1 bushels
2 Orge .... 39 ,
3 Pom. de terre. 1,27
4 Blé .... , 26 —
* 5 Fèves .... 23
6 Blé . . , . . Z i i_
. 2 10 6
•576
• 3 3 6
• 3 15 —
• 3 19"-
• 5 i5~
. L. st*. • . 24 10 6
Soit 4 1- st*. 1 sh. 9 d. par acre.
Il parait ici , comme dans d autres assoler
mens , que l'orge réussit mieux que le blé
après les pommés de terre.
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*34 T r a
I T £
N'. XXIV. .
* Pôm. de terre. 10
a Blé 17
5 Pom. de terre. 104
4 Blé 16
5 Fèves . . . • 18
6 Blé ..... . 14
bushels •
Steri. ;5h. Di
. 2 10 — -
. 4 15 —
•
• 2 \% •— *
. 4 10 —
•3 4 —
• 4
L. st 5 . . .21 11 —
Soit 3 1. st s . ïi çh. 10 d. par acre.
En comparant cet assolement' au N°. XII ,
on voit,"dfc la manière la plus frappante \
l'avantage des fèves.
* N*. XXV.
1 Pom. de ierre. 98 bushels* . ' . 2 9 —
2 Turneps/. . . , 4'tonnés '. . '— 16 —
3 Choux.... . s| tonnes . . 1 710,
4 Pom. de terre r ;v - : : "'
fumées.. . 270 bushels . . 6 15 —
5 Fèves . \ . . 18 busfcfek . . 3 4— <
6 Blé . ., . : . î 18 bushels . . 5 ~— —
L. st ç . . .19 n i<>
Soit 3 h st g . 5 sh. j d. par acre.
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DES À S S O L E M E N S.
*35
Quoique la seconde récolte des pommes de
terre soit fumée , et qu'il n'y ait , sur les six
ans , qu'une seule récolte de grains blancs,
$lle est chétive.
N°. XXVI.
/
• • - ■ ♦
Sterl. S\u D.
i Pom. de terre. 101 bushels .
. 2 IO 6
2 Choux . ♦ . 6 tonnes •
. I IO »
3 Choux ... 5 \ tonnes •
., 176
4 Choux .... 3 tonnes .
* — 15 —
5 Fèves • . , '. 22 bushels .
. 3 16 —
6 Blé iS bushels .
• 5
L. st*. .
• 14 19 —
Soit 2 1. st g . 9 sh. 6 d. par acre»
Mauvais assolement. Les pommes de terre
épuisent. Les. choux sans fumier, çt charriés
hors du champ, épuisent aussi;. et quelque
améliorantes quç soient les fèves , elles ne
peuvent pas préparer une .bçllç récolté de
bié. . ; . .
Digitized
Bdby Google
33$
T R A I t £
N*. XXVIL
Sterl. Sh. IV
i Pom. de ! terre. ioo bushels . • 210 —
2 Pom. de terre. 115 : . ^ a 17 6
3 Choux . . . 35 tonnes . • — - 17 6
4 Choux • . . 3! tonnes . . — 17 6
5 Fèves .... 22 bushels ..34 —
6 Blé .... . 16 ■ . . 4 ïo —
L. st*, • . 14 16 6
Soit t L st*. 9 sh. 6 d. par acre.
Encore plus mauvais que le précédent ,
parce qu'il y a une récolte de pommes de
terre de plus : les fèves et le blé s'en res-
sentent.
N*. XXVIII.
1 Pom. de terre, çfr bushels , ♦
2 Fèves . .
3 Choux .
4 Fèves . .
5 Fèves . .
6 Blé . . .
24
6| tonnes
• 4*
18 bushels
19
2 8 —
4*4
1 12 6
3 4 —
5 5 —
L. *t*. . . 17 ii 10
Soit 2 l st*. 18 sh, 7 d. par acre.
Digitized by
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DES As S OLE M EN S. %Vf
Toujours l'effet épuisant des pommes de
terre et des choux charriés , de plus en plus
démontré.
N°. XXIX. .
Sut]. Sh. D.
t Pom. de terre. loo bushels • ; 2 io —
a Orge . . > /» 39f ' ; -589
3 Choux . . • 4 tonftes* •* . i i —
4 Orge • . . . 33 bushels M . 4 u 6
5 Fèves . . • ♦ 24 » • ! w . .4 2 —
6 Blé 23 . • 6 — —
jL. st*. . . 23 14 5 i
Soit 3 1. su. 18 sh. 10 d. par acre.
Il faut comparer cet assolement au N\ XI ,
qui au lieu de pommes de 'terre et de choux,
a deux récoltes de fèves. Cette seule diffé-
rence en fait une de 35 schillings par acre
sur Je produit brut annuel*; en outre , les
deux récoltes de fèves coûtent moins à cul-
tiver que l,i çéeoltfe de pommes de terre et
celle des choux, et le terrain, demeure , au
bout dçs six ans, en npeillçur, état. Toutes
les comparaisons tendent à faire ressortir la
(acuité améliorante des fèves.
Digitized by VjOOQIC
*3»
Traité
' N*. XXX.
i Pom. de terre, 99 bushels
2 Blé 23 ■ ■
3 ChoUx^., . . 4 \ tonnes
4 Blé . . . . . 31 bushels
5 Fèves . . • . 22 — — —
6 Blé •. . . . . 16 ■
Sterl. Sh* 0»
,296
6 S ~
► 126
816
. 3 16 —
. 4 10 —
L. sA .- .■ 26 4 6
Soit 4 1. str. 7 sh. 5 d. par acre. *
En comparant cet assolement au N°. XIÎ,
on retrouvé la supériorité des fèves , comme
dans l'exemple précédent.
N d . xxxr.
1 Pom. de terre. îoo bushels ; . % ïô — -
2 Turneps ... 4 tonnes . . — 16 — •
3 Turneps ... 5 tonnes . r 1 — 1 "— *
4 :Pom. de terre
•. famées . . 288 bushels „ .74 — *'
5 Fèves .. V . . 24 " " ; ■ . . 4 ' 2 i—
6 Blé • ...... 23 ■ . .6 f — *
L. sA.. . 21 17 — ?
Soit 3 L sA 12 sh, 6 d, par acre.
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DES ÀSSOLEMENS. 339
4 Le profit de cet assolement est très-faible ,
parce que la quatrième année est fumée. Le
Blé n'est pas beau , pour une récolte qui est
précédée , à deux ans de distance, d'une pro-
duction fumée, et immédiatement d'une récolte
de fèves , surtout en considérant qu'il n'y a
qu'une seule récolte de grains blancs sur l'as-
salement. .
NV XXXII.
I Pom. de terre. 101 bushels
2 Choux .
5 . Turneps .
4 Cboux .
5 Fçves . •
6 Blé. . i
5 tonnes .
4 •
4 — •
24 bushels .
22 .
Sterl. Sh. D.
2 10 6
1 5 —
— 16 —
4 * —
L. sts. . . 15 13 6
Soit 2 1. st*L 12 sh. 3 d. par acre.
N% XXXIII.
ï Pdm. de terre, ioo bushels
2 Pom. de terre. 1 1 2 *•
3 Turneps . . 4 tonnes
4 Choux • . ^ 4! — p—
♦ 2 10 — .
• 2 16 —
. — 16 —
- I 2 6
Digitized by
Google
*4# TraitI
SterL Sh* D.
5 Fèves * . . . ai bushels . . 3 *3 — '
6 Blé ....... 19 • * S S —
L. st*. . . 16 26
Soit 2 L st*. ij sh. 9 d. par acre.
N°. XXXIV.
1 Pom. de terre. 98 bushels . . 29 —
2 Fèves .... 24 ' . . 4- 2 6
3 Turneps . . 4 tonnes . . — 16 —
4 Choux ... 5 1 tonnes . . t 7 6
5 Fèves . ... 24 bushels ..42-—
6 Blé 22 . . 6 — —
L. st*. .. . 1S 17 ^
Soit 3 1. st ç , 2 sh. io d. par acre.
N°. XXXV.
1 Patates . . .100 bushels • . 2 iO — «
2 Orge .... 30 bushels . • f 6 10
3 Turneps . , 5 tonnes ... — 16 —
4 Orge .... 32 bushels . . 4 10 — •
5 Fèves . . - • 24 " — ■ • • • 4 2 ""— '
6 Blé . . .". • 24 ■— . . 6 10 —
L. sA . ". "2j 14 .w
Soit 3 1. st*. 19 sh. 1 d. j>aç acre.
Tan
Digitized by
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DES ASSOLEMENS. 44c
Tant que le gazon du vieux pré se pourrit
énàore , Forge réussit et l'avoine . de même :
cet effet du gazon parait plus sensible sur les
grains de printemps.
♦ N\ XXXVI.
Stcrf. Sh. Ifc
1 Pom. déterre. 100 bushels . • .2 10 — •
a Blé »•••-.. *2 — ..€-<- —
3 Turneps . . 4 tonnes . • — 16 — ~.
4 Blé . . ■• . . *3| bushels . . 6 8 -r-
5 Fèves • ^ . '. . 22 - — — u . . 3 16 —
,6 Blé . ♦ ; • • . 22 ' * ' ' " ■ • > - 6 — —
L. st&. . • 25 10 — '
Soit 4 L st*. 5 sh. par acre*
Voilà - assurément une belle suite d'expé-
xiences , et dont il y a une véritable instruc-
tion à tireh On y regrette deux choses :
l'une que les turneps et hs choux ne soient
pas consommés sur place , pour qu'on puisse
lés apprécier tout ce qu'ils valent; l'autre,
que le trèfle n'entre point dans ces assolement
Vôfci les principales conséquences des faits ,
telles qu'elles sôtit indiquées par l'auteur lui-
même.
-Digitized by
Google
34? T R A ï T £
i # . Les pommes de terre épuisent plus, dans
ce terrain-là f qu'aucune autre récoke inter-
médiaire, même plus que l'orge ; et , dans
certains assolemcns , plus que 7 le blé.
a*. Dans unprë rompu, sûr un tel terrain
(froid et humide ) les pommes de terre ne
donnent pas une récolte passable , -si, on ne
les fume ; et , en les fumant , leur culture
n est pas avantageuse.
3% L orge , l'avoine , et les fèves réussis-
sent beaucoup mieux, que le blé ^ après les
pommes de terre*
4 e . Les fèves sont la récolte intercalaire
la plus avantageuse dans desserres neuves,
de la qualité de ailes de» l'expérience.'
5°. Le maintien de la fertilité que le gazon,
et) pourrissant communique à la terre , dépend
beaucoup de, la fréquence des récoltes^Ie fèves
dans l'assolement. Plus souvent elles revien-
nent, et mieux c'est, pour la récolte de grains
blancs qui doit leur succéder. Trois récoltes
eonsécutives de fèves préparent une récolte de.
froment très-abondtinte.
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t)ES AsSOtEMÊNS. ' 04$
6°. Les fèves et 1 oige ou les fèves et le
blé , en alternance , font un excellent asso-
lement , soit pour la terre , soit pour lp
profit* •••!•,-.
f\ En 'introduisant leç fèves dans les q»au«
vais assolemens b on remédie jusqu'à un ceç-
tain point > aux vices de. ces assolement
8*. Les récoHes successives de grain* blanc*
détruisent promptement la fertilité des terre*
neuves Trois ripcoltes de suite de blé , (d'orgfev
ou d'avoine , réduisent le sol à un état rb'M*
Table de saleté et de faiblesse.
9*. Les deux meilleurs assolemens sur les
trente-six , sont fèves et orge, et fèves et blé.
Le premier rend, le plus en apparence , et le
second en réalité, parce qu'il y a épargne sur
les labours.^
io*. Quant au profit, le troisième en rang
e$t celui de quatre récoltes de fèves et un*
de blé. La terre demeure si parfaitement
nette, que et serait peut-être encore lerjplul
avantageux do tous.* <-
a*
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T R A I T É
-* ii°. Les assotefneris les moins productifs,
'et 'surtout les' : afoîft£ profitables , sont ceux
Partir lesquels le.< choux , les pomraqs de terre
, et les turneps reviennent le plus souvent
♦!/ wft°r ^L % avbine- oit , -3e tous les grains blaftcs ,
«fefcfctf-qui-daiii -des ^terres neuves et froides,
cqstime telles de- l'eipériencev donne >le plus
^rand produit , et surtout le plus de profit.
C ..'—■•' * • i- -• • r
*• v L-auté\ai* : térram6 son rapport spr les expé-
ditrices , «cri -doasêïHaiit * pour* une terre sem-
îé^lé^^a$sofcment's«ivant,'\le neuf arts: - -
• V
:M' ; "
/
i. Fèves.
VA
2. ^ÀVÔHîè:
n rrr*:
Ma
*3i'?F&e# -
io -
*i j*j
4^ÀVôift£
r*? ci>»
1U2 ,
*^#èves.; i
6. Avoine,
7- Trèflç.
i
£:iu
S. Fèves."
<.
On n
9> ,Ble.
v^ ♦ ■>
3no<^
• . w, |
i\ ::::-"
rn";
rx.
8 - , * , IToîçî7és : raison^ qu'il donné pôtf? conseil-
1er cet assolement : i°. Le profit des fëVés^dafts
Diçjitized bv
Google
DES ASSOLEMBNS. 345
le cours des expériences , tant que le sol n'es£
pas épuisé, est évident. 2\ L avoine, tant que
le gazon n'est pas entièrement consumé, rend
beaucoup plus que l'orge et le froment 3 . Le
trèfle renouvellerait la fertilité du terrain. Les
fèves , à la huitième année, la soutiendraient;
et le blé , après ces deux récoltes amélioran-
tes, serait probablement très -beau. Il faut,
au reste, se souvenir que cet assolement n'est
recommandé que pour les vieux prés rompus ;
il serait, à certains égards, peu convenable
ailleurs. , . :
&3
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*4fi T R A I T i
CHAPITRE VI.
Considérations své. les moyens d'intro*
vvirb en France de bons assqlzmens.
Quelqu'un a dit que la marche 'de rimi-
tation des pratiques utiles en agriculture ,
pouvait être estimée, par un calcul moyen,
à environ unç lieuç dans dix ans : c'est - à-
dire, que l usage d'un instrument d'agricul-
ture , supérieur à tout autre dans le raçnaç
genre, se propagerait probablement, dans le
cours d'un siècle, sur un pays dont leten*
due serait égale à l'aire d'un cercle qui aurait
un rayon de dix lieues. Cette suppositida
pest peut-être pas éloignée de la vérité.
Il faut remarquer qu'on a essayé ce calcul
d'après divers exemples de la manière dont
les objets matériels employés dans l'agriçûk
ture ont été imités. Or ces objets matériels
comme dçs instrument, par exemple , pro-
voquent Timitatiort tout autrement qu'un
système abstrait , dont l'ensemble ne peut être
saisi sans connaissances préliminaires * et sans
attention t dont les résultats nepeuVçntçtfe
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^ - DES ASSOLÉMENS. 247
démontrés qna la longue, et dont l'applica-
tion pratique doit nécessairement blesse* tous
les préjugés de la routine, & donc il faut
compter par siècles, lorsqu'on abandonne à la
seule évidence de futilité , la diffusion d'une
pratique simple , ou l'usage d'un instrument
agricole,. iL faudra compter par milliers dan-
nées, lorsque! s'agira d'estimer dans l'avenir
l'adoption graduelle des meilleurs assoletucn?,
pour un vaste pays. Ce raisonnement est
confirmé pas les feks.
Nous voyons-,- dans- certaines parties du
territoire" Français ,. de très-bonnes pratiques
d'assolement qui y subsistent de tems immé-
morial , sans qu'on se soit avisé de lf s> imiter
ailleurs Le département du Nord et celui dû
pas de Calais, ( 1 ancienne Flandre Française
et f Artois) ,. ainsi que tes départemens de la
Dyle , de l'Escaut , &c ( l'ancienne Flandre
Autrichienne) , sont en possession d'assolé-
mens excellais, qu'on a cvùi applicables
seulement au sol privilégié de ces. contrées.
Les départemens du Haut et d» Bas * Rhin ,
(l'ancienne Alsace), sont également remar-
quables par des assolemens qui ont bafrni lea
&4
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«48 Trait*
jachères. Enfin , les départcmens de la Haute-
Garonne et du Lot, sont encore soumis à,
une excellente culture , qui ne laisse aucun
repos à la terre.
Dans ces divers pays, la culture, relati-
vement aux rotations de récoltes, existe de-
puis des siècles telle qu'elle est aujourd'hui ,
ou à-peu-près, et l'imitation de ces systèmes
d'assolement rie s'est point propagée. Ce n'est
pas que des terres tout aussi fertiles , parfai-
tement analogues, susceptibles de la même
culture par le climat, ne se trouvent dans d'au-
tres parties de la France, Les départemens
de l'Aisne, de la Somme , de l'Oise, de Seine
et Oise, <Je i'Eure, du Calvados, de l'Orne»
de la Seine-Inférieure, de Seine et Marne,
et beaucoup d'autres cantons dans divers dé-
partemens encore, contiennent des terres qui
le disputent en fécondité à celles des dépar-
temens du Rhin, et qui ne le cèdent peut-
être pas à celles du département du Nord.
Cependant nous voyons la jachère régner
tristement sur ces terrains fertiles , tandis que
les- sables naturellement stériles de Norfolk ,
Fécondés par l'imitation des assolemens de
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DES.A&SOLEMENS. 249
la Flandre, donnent tous les ans de belles
récoltes.
L-Angleterre elle-même offre sur ce point
de singuliers contrastes d'industrie et de lan-
gueur , d'instruction et d'ignorance. L'exem-
ple de ce pays-là est plus frappant à cet égard ,
et plus instructif peut-être, que celui delà
France i parce qu'en comparant la lenteur du
progrès des lumières, avec les moyens très-
actifs , employés depuis quelques années pour
les répandre , on apprend à calculer les
difficultés, et à modérer*ses espérances. Le
Bureau d'Agriculture a fait faire par ses com*
missaires une reconnaissance détaillée des
provinces, sous le point de vue agricole. Il
a résulté de ce travail , des objets de com-
paraison assez piquans relativement aux asso*
lemens. On a vu , par ejcemple , que dans
cette île dont on vante l'agriculture ( et avec
raison , si l'on juge comparativement ) dans
cette île où les sociétés agricoles sont fort
multipliées , qui a des institutions diverses ,.
dirigées vers le même but; qui renferme
un nombre très -considérable d'hommes ins-
truits dans cet art, et praticiens habiles ; où
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25© Traité
enfin la circulation des connaissances relati-
ves à l'agriculture , est plus active quelle ne
lest peut-être nulle part ailleurs, il existe
aujourd'hui des assolemcns aussi barbares
qu'ils l'étaient probablement tous, il y a dix
siècles. Dans le West- More -Land, on sèrae
de l'avoine d'abord , puis de l'orge r puis
trois ans de l'avoine , puis de l'orge , puis
de l'avoine encore; après quoi on abandonne
la terre à elle-même pendant quelques arv
nées. En Cumbcrland, on sème aussi pendant
neuf à douze ans , des grains blancs sans
interruption , puis on laisse , comme l'on dit
dans le canton , reposer fa terre pendant sept
ou huit ans. Dans le Càrmarttttn, on sème
de forge et de l'avoine jusqu'à ce que le
sol ne donne plus rien , et soit devenu un
mauvais pâtusage. Dans le .Cardigan enfin >
Ion prépare , par une jachère > huit récoltes
successives de grains blancs.
Je ne parle pas du grand nombre de pro-
vinces et de cantons , où l'usage des jachères-
est encore suivi ; mais dans d'autres , où il
est abandonné, Ton trouve des bisarrerics
inexplicables dans lcs^ystêmes d'assolement*
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DES ASSOLEMENS. 25I
En Somerset , on cultive les fèves dans les
terres argileuses, et on leur fait succéder la
jachère , puis à celle-ci du blé tt deux récol-
tes d'avoine. Dans la même province , 09
sème sur les terres graveleuses, trois fois de
suite du blé, puis de lorge et du trèfle. Dans
îe Herefordshire , on voit une jachère corn-
plette succéder aux turncps. Le blé y suit
la jachère, et est remplacé par l'orge avec
du trèfle.
Ces faits suffisent pour imontrer dans quelle
ignorance absolue certaines parties de l'An-
gleterre sont encore sur les vrais principes
des assolemens, principes dont l'exemple de
certaines provinces prêche néanmoins si hau-
tement, et depuis si long-tems, l'importance.
Si tels sont les effets de l'ignorance et de la
routine , dans le pays de l'Europe qui ras-
semble le plus de connaissances et de bonnes
pratiques agricoles , à quoi devons - nous
nous attendre en France?
Assurément il est impossible de nier que
l'objet qui nous occupe soit d'une grande
importance pour la prospérité d'un Etat. Une
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25% Traité
économie de culture qui double les produt>
tions d'un pays , augmente . aussi dans' une
grande proportion sa richesse , son commerce,
sa population et t<Hjs sesrpiQyens.de force:
cela na pas besoin 4 être prouvé. Mais ce qui
n'est guères moins certain, -c'est que le per-
fectionnement Mu système des rotation^ de
culture en France , ne cheminera point ., ou
ne fera qu'un pas dans chaque siècle # s'il est
abandonné à l'évidence seule de son utilité.
Ce q*ii fait qu'on demeure froid auxidées
nouvelles, alors même que l'utilité en est
démontrée à l'entendement, ce n'est pas tant
peut-être l'indifférence sur les résultats, que
la défiance sur l'efficace des moyens qui doi-
vent les produire. De vrais amis de l'huma-
nité, des citoyens dévoués au bien de leur
pays, mais détrompés sur des espérances qui
Jes avaient chartnés , semblent indifférens ,
parce qu'ils doutent, parce qu'ils calculent
les difficultés , parce que les obstacles de
détail qui s'accumulent toujours devant les .
entreprises utiles, effrayent leur imagination,
et leur font ranger toute idée nouvelle parmi
les rêves k des philantropes. Plus les résui-
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DES ASSOLEMENS.- £53
tats d'un système sont brillans, plus il?un«
porte donc d'éclairer les penseurs sut les
véritables tdifjfiçuitéside l'application ; ca* les
esprits sages sont lents à croire, et ils s'atta-
chent avant tout ai discerner mttemene les
-caractères ^qui distinguent urie iàé& solide É
d'une séduisante chimère* ^
II- ne s'agit* iét4jue~>des inb^ni? de- propa-
ger- la doctrine désl bons assolement 1 : car il
ne s saurait y «avoir deux opinions-' quant
au fond de la chose, c'est-fcdlte; é^tf ir#-
portance réelle: ©H 'Ofroirg peut-être- %uïl
suffirait, pour méwrt< r étà màkvetàtrrir > ïirie
sorte de révolu tioWtfatf s les pzttiW ëé 1*
^Fratice où la ;jachèfre £srpr*tiquée; r de' jpii-
-blier^de botis- ouvrages, de v mUltifttief les
-triémoires , de' ifaire? airtrilér '4ta* iôkpuctibhs ,
jet de prêcher ^'l^^uWvâteu¥^ ; aiî ilbm'de
leur intérêt; J'observerai , 4 cet^gard , que
-notre agriculture est eritreles -rhafos dé deux
classes d'hommes : les uns ont de la théoriç
-sans- -'usage , 1és vr atiffés : de là pratique' sans
-lumières. Oeux-cf : né îîsënt point,' et cfcux-là
-lisent sans froît:'Ité auraient besoin et s'en-
'tf'aider, et ilj se couttarient. Tes gens delà
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25* Traité
ville transplantés aux champs * s y rendent
bientôt ridicules pat l'ignorance des détails*
et les cultivateurs de métier v depuii le fer-
mier jusqu'à l'ouvrier de. terre, méprisent
toute instruction théorique de celui qui ii a
pas pratiqué. Les meilleurs livres sur l'agri-
culture ne donnent guère* aux gens qui lés
apprécient et en font leur étude , que des
velléité* roipeuses , ou des regrets sut ce .
qu'ils ne peuvent faire*: L'exception est très*
: rare: elle se trouve chez f agriculteur qui a
un esprit juste et éclaire f une volonté forte
et persévérante , la connaissance et le goût
jtfcf 4éta& à l'art de ménager les préventions ,
et employer lé* hommes, Celui -là lit avec
fruit} n)et $a usage les pratiques utiles ^ egt
imi(é de &es .voisins, aprc$ ,^n avoir été mo-
qué; e&xfcvteftt un c^ptre de lumières f du-
quel procèdent» ma^ ayeç iuoe influence de
plus en . plps faible i les /améliorations dont
il a donné J>xempk>
, Lorsqu'il, s'agît d'inw vaste contrée , qu'est-
ce que l'urgence de .moyens si limités !
Les hommes -capables de; reformer par leur
..exemple tout disséminés en petit nombre :
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DES AS S OLE MENS. 3$5
ces points lumineux, épars dans un espace
immense , ne suffisent point à éclairer l'hori-
son. D'ailleurs , il fout se rappeler que la
bonne théorie des assolemcns est un objet
compliqué , xjiu demande une attention sui-
■ Vie, : une ^étude particulière. Leur pratique
exige de la constance, puisque les applica-
tions n'offrent de résultats probans qu'au bout
de plusieurs années. Que de Taisons pour en
détourner les hommes légers ! que de chances
de voir interrompre les cours d'expériences,
avant que le résultat ait pu s'obtenir,, et
l'exemple se propager 1
D'autres circonstances -encore quisont par-
ticulières à la France ou à notre temps , se
réunissent pour entraver la marche d'une
amélioration si importante. Le caractère na-
tional y est déjà , à mes yeux , un obstacle
très-graijfd. Les Français conçoivent, inven-
tent , entreprennent aisément; mais ils se
lassent de même -t leur activité cherche des
effets prompts , des résultats qui puissent
marquer , avant quelle s'évapore. Les combi-
naisons lentes ; les dispositions méthodiques
qui doivent amener y 'à-longs jours , des effets
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256 Traité
utiles, ne sont généralement parfaites pour
i
nous*
L'existence politique dés ^Français depuis
dix ans , a confirmé leur penchant à l'impré-
voyance. Les secousses de la révolution , le
bouleversement des fortunes , et les atteintes
portées à la propriété , nous ont accoutumés
à compter pour peu l'avenir* Cet esprit a, sur
notre système' général d'agriculture , une
influence qui est sensible pour l'observateur
attentif. L'avidité de jouissances et l'incera»
tude de possession qui ont poj*té les acquêt
reurs de biens nationaux à détruire les forêts,
à convertir les prairies en .terres à blé , onc
eu aussi leur effet sur les autres^ propriétaires »
et principalement sur les fermiers. Chacûfl
considérant l'année qui ^écoulait cojmmc J'qb?
jet presque unique de ses travaux, {tes. a
modifiés <V4pr.es cette opinion ; ,et l'agricuh
ture Française \ % qui n'a ja^aâ*. été suffisant
ment prévoyante, l'est moin^.ettciore aujour-
d'hui, •'.):.;.
: • *" /,. ■*.•••• ' . <;j;* ; . . 1
Enfin , l'on peut cpnjçcturer que lorsque la
paix aura rendu à l'industrie,. commerciale son
essor
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b£S ASSOLEMENT 2$?
%ssor naturel , les capitaux de la nation né
se trouvant point (Tabord en proportion avec
les moyens multipliés de leur emploi , le
taux élevé de l'intérêt attirant sans cesse
l'argèht dans le commerce , l'agriculture sera,
privée dune grande partie dli capital qui
Serait nécessaire à sa prospérité * et qu'au lieu
ide fleurir , comme on voudrait l'espérer *
elle languira faute d'encouragemens.
, \ . , ^ -/
toutes ces considérations tendent à motte
trer de quelle importance serait pour la pro*
pàgatioii des connaissances théoriques et pra-
qués sur les successions de récoltes , l'inter-
vention du Gouvernement, et son appui. JMais
quand je patlè d'intervention * je n'entends
pas dés publications de métooirés où de bons
livres : j'ai déjà dit combien leur effet serait
borné, j'entends que le Gouvernement fît ce
que lui seul peut faite, qu'il mît à portée
cites cultivateurs les faits qui parlent aiix yèmk
et déterminent la coiîvictioh.^
L'idée de l'établissement de diverses fermée
expérimentales , situées dans divers départe-
mens , sur des terrains et sous des ciimats_de
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2 X 58 T R i t û
nature différente , devrait peut-être se ratta»
cher à un projet plus vaste, qui embrasserait
l'instruction de h classe des cultivateurs. Sans
doute que pour préparer efficacement les
voies à là pratique de la bonne agriculture*
il conviendrait , ayant tout , de répandre les
germes de cette instruction élémentaire dont
le peuple des campagnes est depuis si long-
temps privé , et qui seule peut amener, à
la longue , chez les hommes dévoués à l'ha-
bitude et aux préjugés, Ja faculté de rai-
sonnement qui ouvre l'accès aux vérités
utiles.
Je ne veux point sortir des limites que la
nature du sujet proposé me défend de passer.
Je me borne à appeler par mes vœux ces
institutions bienfaisantes , qui seront desti-
nées à répandre les lumières chez la classe
intéressante * des cultivateurs ; mais je crois
rester dans la question , je crois servir les
intentions patriotiques de la respectable So-
ciété qui encourage nos travaux , en indi-
quant, par quelques traits, de quelle manière
on pourrait répandre la connaissance des bons
âssolemens en France , et propager l'imitation
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DES AS SOLE MENS. ' $6$
dre, je me- félicite de la concordance d'idées
que mes lecteurs vont y remarquer. L'identité
des vues que ce fragment indiqua avec celles
que j'ai développées ici , est uae circonstance
-dont je suis disposé à *» applaudir* Qu'importe
la priorité, s'il pèqt 1 résulter quelque bien»
des efforts- dont U but est semblable 1 Je- ije
crains point d'avoir pté précédé dans fo car-
rière , et de faire' rejaillir 'sur un, autre l'b;orj-
neur d'avoir lelprémkfr çpiiçn:;l£/g!erm$ d'un
ptilfe projet. ( i) , ,.: l> :;:.,
f î Oti ne sajîraife réfléchir sur > ces objets ,
•*,y$arts regretter ijtre'dans lé pays >cb TEttfope
\i le plus favorise «orepiil^cpppofit^^.do'liéte^
' : à due , de la "popuhrt;ion >;; de la' fertilité' *j du
„ oiimat; où Toi* 'n'aurait ; en quelque- soçtç ,
a5 qu% vouloir, pourfaire sortie .'deitonle^rç ,
,i d'incalculables richesses, il n'exista aucune
„ réunion puissante fcte --moyens !riHJÏg£soîyers
: ^cé grand bu r, Si la France posseiiaJt< i)ti
. — r-*— 7T -- v ; ;■ ; •; : r , . * ■
'f (i ) En écrivaifti la nétnoiiSQ ^suri leslassatemens ,
'pour çx>ncauxit;m^$JmAiàfai ét£ obligé dç garder
Vanonyme.
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93
*66 Traité
Département public, chargé d'organiser,
d'assujettir aux mêmes principes, de faire
,5 converger vers un centre commun , des
„ expériences suivies , laites en grand, et
3 , simultanément, en divers lieux et en divers
^ sols : si , s'élevant au - dessus des jalousies
„ nationales pour ne chercher que ce qui cs^t
a utile , ce Département ^aidait de toutes
5> tes connaissances. acquises chez l'étranger;
„ si les travaux de détail, dans, chacun, des
» lieux d'expériences, étaient confiés à des
» observateurs exacts , judicieux , assidus,
3 , rompus eux - mêmes * amc opérations qu'ils
n seraient» chargés de- surveiller; si enfin les
a cirbohstancçs publiques favorisaient, assez
„ un tel* établissement' îpdur.qiie son actiyité
, 3 se' soutint pendant une suitç " t d années , on!
3, verrais alors ce qu'on n a jamais viji encore
„•«•& agriculture, «avoir ; une grande masse
V défaits; dirigés \*er$îlc but de faire rapporter
' ^ àïtiàutei^ks espèces' dç\térres , les récoltes qui
35 donnent le , plus grand profit , en soutenant ou
33 augmentant la fertilité du sol Toutes les ôbscu-
. 33 rites; ies! incertitudes i>(lf^vÊ9jitradictions
' 33 apparentes* qui ë*nbaiœasse*ifr celui qui dé-
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DES ÂSSOLEMENS. 267
53 bute, ou celui qui cherche à sortir de la
3> routine reçue , disparaîtraient ; devant un tel
„ faisceau de lumière. Les faits parleraient
,3 aux yeux des plus incrédules , parce qde
» les expériences seraient tellement répétées,
, 5 tellement variées , que leurs principaux ré-
M sultats auraient acquis un degré d'évidence
„ absolument nouveau dans ces matières. -~
» Ces résultats tendraient si directement à
33 l'intérêt dçs cultivateurs, que leurs préju*
„ gés céderaient ; et -un des premiers effets
3, de cette révolution dans les connaissances
w serait la suppression de ce misérable sys^
a, terne des jachères ; digne d'un siècle de
33 barbarie, et qui dévoue à l'inutilité un tiers
33 des terrains, en faisant languir la culture
,3 du reste, v , : :
,3 Si l'influence de tds avantages sur la,pros-
33 périté nationale , et le bonheur des indi-
3, vidus a de quoi charmer l'imagination et
w tinflaftiriàér - l l& zèle , la réflexion refroidit
,5 bientôt l'espéraiiçe! de lesvojrse réaliser. --
à II -faudrait \ pour créer une telle institution,
33 ûh degré d'êntbotfsiasme que l'utile n éx-
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s6â Traité..
,5 cite guèrès; pour en soutenir les effets ,,tuf
5, dévouement et ur*c persévérance . d'efforts
„ qu'on, fie peut point attendre de l'esprit du
w temps. — ©ailleurs , est- p< : pendant Jes
w intervalles des secousses d'un tremblement
93 de terre qu'an songe à. jetpr, les fondations
a d'un grand édifice? Lorsqu'à. peine on. peut
1,3 compter sur le lendemain > on r pe s'occupe
„ point de projets à longs jours i et là où
* les droits de la propriété bttf ,reç$ des attein-
a tes profondes , on ne peut jftjsgrtrçablement
33 espérer de voir fleurir de sitqt un art d^nt
53 les v succès durables reposent .m Qntiersur
33 le respect de ce droit sacré. . .
35 II refait trop découragent, n^aninoiqs*
M de ne point oser croire que la maison aijra *
3, aussi son règne ; qu'après tant d'illusions
53 et dé délire on éprouvera je^&n.le besoin
33 de revenir à ce qui > n'est ; q,u$ vrai; que
iyleradées justes* sages! , modérées, sources
i 5 .de la félicité iiidividi^ellç^et nationale % ces
35 idées qui apprennfeo* à? distinguer Je -bon?
u/lieuc.*: de Jà ^gloire y *t fa. prospérité ;, 4 de
33 l'éclat», auront àJpjjyr-tpwt* quelque. faveur.
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DES AsSOtEMÊNS; 369
v Àlprs on pourrait tout attendrie de lascen-
33 dant de l'opinion sur un peuple ardent et
w sensible; étui «est aucun objet, à la fois
,3 utile «t grand, qu'on dût croire au-dessus
33 de ta portée d'une nation qui possède en
33 elle-même les germes de toutes les res-
& Sources , qtii a «îérité quelquefois le repro-
$3 che d'avoir dépassé le but , jamais celui
h de n avoir pu l'atteindre. 33
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( 270 )
sa
RÉSUMÉ.
La question proposée est une des plus
importantes en agriculture : si elle était une fois
résolue , l'agriculteur pourrait entreprendre
<\cs améliorations , avec la certitude de n'avoir
à combattre , pour arriver à son but , que les
inconvéniens d'une saison défavorable. Un
bon assolement sera celui qui, en conservant
les terres dans le meilleur état possible , leur
fera en même tems produire la rente la plus
forte. Développement de ces deux condi-
tions , et plan général de l'ouvrage , depuis
la page i à la page 7.
CHAPITRE I.*
De la théorie des labours et de V usage des jachères*
Quel est en général le but des labours ?
Le but se modifie selon la nature du sol et
l'époque du labourage. Quelles sont les diver-
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R i s v & à. 2?x
ses opérations de la jachère complette ? Effets
améliorons de cette jachère ; elle présente
deux grands inconyçniens : les fraix* qu'elle
entraîne , et le défaut de récolte Qu'elle néces-
site pendant une année entière. Depuis la
page 8 'à la page 35.
CHAPITRE IL
Du système d'alterner les champs entre les plantes
à racines fibreuses et tes plantes à racines pivo-
tantes.
RoziER e st le premier en France qui ait
traité la partie des assolemens. Il explique
la convenance d'alterner les récoltes de plan*
tes pivotantes avec les récoltes de plantes à
racines fibreuses , par la supposition que les
unes, ne se nourrissant que dans la couche
supérieure , laissent la couche inférieure en
réserve pour la nourriture de$ autres. Cette
explication est vicieuse , en ce qu'il y a très-
peu de plantes pivotantes, qui entament le
sol inférieur au-dessous de sept à huit pou-
ces , et que la couche de terrain qui est au-
dessus de cette profondeur est nécessairement
Digfczedby GoOgle
ê?i % i s v M çJ
trop mêlée et retournée par les labours, pou#
qu'on puisse la distinguer eh supérieure et en
inférieure; d ailleurs les plantes à racines pivo-
tantes tracent aifesi y jusqu'à un certain point,
et celtes à racines fibreuses vont souvent
chercher leur nourriture dans les couches
inférieures : il faut dofre recourir à la suppo-
sition des sûc& nourriciers de diflérente na-
ture qui alimentent les plantes de nature
différente. — * Depuis la page 36 à la page 43,
CHAPITRE Ht
Théorie des assolemcns,
CESt uft principe biea reconmi eii agri-
culture que, lorsque sut le même terrain, on
fait succéder plusieurs récoltes de grain?
blancs, ce terrain s'épuise plus ou moins
protaptement, et finit par être entièrement
Occupé par des plantes nuisibles au blé.
Quelles sont donc les productions qui peu-
vent lest remplacer avantageusement, puisque
la terre ne refuse point de produire? CcsOnt
celles qui exigent une culture pendant la
végétation, et celles qui s'emparant exclusi-
vement
Digitized by
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R i s v m i. **?%
veulent du sol , s'opposent à la croissance de
toute autre plante, et permettent aux sucs
nourriciers de s accumuler à sa surface. —
Page 43 à 53.
... v
La règle qu*ôn doit se prôjpôser dans le
choix d'un assolement, c'est qu'il nettoyé la
terre, la maintienne en bon état, et lui fasse
donner le plus grand revenu possible : c'est
une circonstance heureuse , mais non pas
essentielle dans un assolement * qu'il prcM
cure alternativement une récolte servant à la
nourriture de l'homme * et une récolte desti-
née à celle des bestiaux* Page 53 à 56.
\t% assolettiens peuvent est doivent se ^arief
de tant de manières , Suivant les ; pays , la
nature du sol et le climat , qu'il serait impos-
sible d'en établir qui fussent applicables' par-
tout : ilfaut donc s'en tenir aux deux grande*
divisions des terres légères et desserres argi-
leuses, pour considérer les assoleiùens qui
leur sont respectivement propres, .—> De la
page 56 à 58.
*
Digitized by
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*F4 R i s u tà i.
CHAPITRE IV.
Des assolement dans Us terres légères. '
.Les terres légères présentent un plus
grand choix de récoltes pour former des asso-
lemens : elles auraient décidément Payajatage
sur les terres argileuses , si elles étaient éga-
lement propres à là culture du blé; néan-
moins on remédie à cet inconvénient , par
les récoltes intermédiaires de trèfle; mais
c'est un moyen dont il faut user avec ména-
gement , si on veut le conserver : pour cet
effet, il faut faire entrer dans l'assolement
une récolte fumée et sarclée, comme celle
dçs turneps: les cultivateurs de Norfolk ont
amené la culture de cette racine à tin haut
point de perfection. Modifications diverses
dans f assolement de Norfolk qui pourraient
le rendre propre à tous les pays de terrée
légères. — De la page 59 à 95.
* Les prairies artificielles , formées avec la
luzerne, ou le sainfoin, ( esparcette ) , peu-
vent entrer avec succès dans les assolemens
Digitized by
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fc- i s u i* i; ' &r?
$e terres légères ; elles réunissent fc double
avantage de donner de grands produits efe
d'accumuler sur le sol, pendant le cours de
leur durée , les sucs les plus propres à la
nourriture du bléi Le ray-grass a aussi ces
avantages , mais c'est surtout comme prairie
à faire pâturer •, qu'il est tecommandable. Eri
général, le parcours des moutons , bien loin
dé nuire aux prairies, leur, est très-favorable j
c'est le principe des meilleurs agriculteurs
anglais ; ils emploient ce parcours des la se-
conde année de rétablissement du pré. -*-*
t Depuis la page «jg à 109;
GHAPÎf RE V;
7 Des assokmens de tertres argileuses.
Les assolemens dts terres argileuses Ont
été beaucoup moins perfectionnée que ceux
des textes légères * et ils présentent effective-
ment de plus grandes difficultés; d'abord *
parce que les terres argileuses admettent une^
moins grande variété de récoltes, et ensuite*
parce que les labourages et les cultures , pen*
dant la végétation , y sont plus difficiles. —
.Page x tè à us.
S *
Digitized by
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2,76 Résumé*
Parmi les récoltes intercalaires, propres aide
terres, argileuses , les unes sont améliorantes
par les sarclages qu'elles exigent , les autres
par Tombre dont elles couvrent plus ou moins
le sol. Les premières de ces productions sont
les fèves, les pommes de terre, les choux et
le colza : les secondes sont les vesces d'hiver
et d'été, la chicorée, le trèfle , la ' luzerne %
les prés-gyon$ etc. ■
Les fèves, convenablement sarclées, sont
une excellente préparation pour le blé , et ou
a en Angleterre des exemples de récoltes suc-
cessives et soutenues de fèves et de grains
blancs pendant un grand nombre d'années.
Page 112 à ï 17.
Les pommes de terre ont, plus que toute
autre récolte intercalaire, l'avantage de réa-
liser immédiatement un produit précieux ,
peu sujet aux casualités, et proportionné au
travail donné à la plante; mais il n'est pas
prouvé que, même avec des cultures con-
venables, elles n'influent pas en mal sur la
récolte de grains blancs qui leur succède. —
Page 11g à 138.
*•
Digitized by
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RÉSUMÉ. bff
. La- culture des choux en plain champ ,
exige beaucoup d'engrais , une main~d'tBirvr&
considérable» et un climat qui ne- soit pas
exposé aux longues sécheressps ; elle i*e COtt*
vient donc qu'à ceux qui peuvent réunir ces
diverses conditions : cette récolte perd d'ail-
leurs une grande partie de son -prix, .quand
dlle n'est pas employée ta l'engrais des bcmife
ou des moutons , ou à l'entre tien «ï'hiver des
brebis nourrices» Page ïz8 &130.T.. sh
Le! colza cultivé -pour : fourrage, dan* le*
cantons' qui ont des terres fraîches, dés glaise*
fécondes et des étés qui ne soient ..patttftp
secs, offre des ressources précieuses, comme
nourriture en vert, pour: les moutons. ~ Page
131 à< 132* rr> a*::' ■; • ' - , ?r- +*
. Les vesces d'hiver et dé printemps fournis^
sent également uo trè^boni -fourrage, erorf
produit en; grains très^cofcaiiérable , sèxtoies
laisse mûrir* Le gy{>se ^produit un efcceilenç
effet sur-Cette, plante, ainsi xjue sur le trèfle;
la luierne et le sainfoin r stu$mtà dans les tc*w
res légères. — Page 132 à 136.
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Google
XTt Khvxi
. L'influence de la chicorée sur les recettes
céréales subséquentes, est encore peu connue *
Arthur Young s'est bien trouvé de la eut
ture de cette plante pour le pâturage des
moutons, -rr Page ij6.
! Le trèfle dans les terres argileuses que ne
sont pas bien çgouttées, est sujet à divers
accidttts qui diminuent son produit. Il en
est de même de la luzerne , et celle - ci de-
mande de plus grands fcaix encore pour en
assurer la réussite : on ne peut donc lui des-*
tiner qu'une éueadne de terrain borpée. Page
* T Les prés- gazons I composés <fe grambéerf
vivaces , auxquelles on mélange avec succès.
Je trèfle jaune et le trèfle blanc , sont d'une
grande ressourcer' dans ?les terres argHeusès ,
pour en soustraire une partie à la jachère*
le parcours des. moutons iecur egt très-avanta*
geuxe le terrain' qu'on leur destine doit être
tytto prépané , çt la gr^inç sqnée fort épais*
pmjploi des diverses prçcjuctiojis dont $ft
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jpient de parrier,pour former le* assolement
des , terres argileuses : le préliminaire indiâ-
pensable , si la ferme manque de fourrages t
c'est d'étabfir des prés-gazons siir fes pièces
les plus éloignées ; lef desééchemertt des tertèk
« labourables est ensuite lige Qpéffitiop néces-
saire. — Considérations diverse? », qui doivent
entrer dans le chqix de l'assoleaiçijik, : — Indi-
cations de divers açsolemens. — Assolement
proposé pour les prés -gazons qui ont été
rompus au-, bout % d'un certain nfrmferfi'udJan-.'
nées. —Page 144» à 16a..; ^^/./si bb
i En pràntiipe général, 11 fawt assurer, ^àubûàt
qu-'il est possible,- la réussite :du :tcèAeik&e
blé doit. 8 tw5 céder awxièves^ sjqf leiica^d^d
terrain- qui,: malgré les sardage<>ii resté souilté
de plantes; mirsibles ; etjec^s^fepr^r^ccmf
ment, rompu : r l'avoine doit?: 4 $ucbéderi aux
pommes de terre plutôt qùéiJetjibléijr^ 14
blé doit succéder au trèfle** Ottjcpftwij^arief
rapplic^îonjiksopisiricipes de*r&s3f>lçq»ejiiWk#
terres argileuses : la jach.èr«iCQfc)plt)t t% 4^ieut
quelquefois nécessaire. — Productions diver-
ses , qui peuvent être entremêlées' partielle^
r . ! ■ /jv ':. .« ;. :• :gi.j£ iv. -
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*8e> R i s v m i
ment dans les divers assolemens proposés*
Page 163 à 16^ .
Faits relatifs aux assolemens de terres argi-
l^ses^n, Angleterre, —
* Détail' sur l'assolement de M. Middletoir:
il est de quatre ans, et lés vesces d'hiver
occupent le sol pendant une de ces quatre
années. — Page 167 à 171,
.1 . . . '
Culture de Mr. Arbuthnot. Ses moyens
de desséchemens par des coulisses » et en dis*
. posant ses terres en sillons très-large? , sub-
divisés ensuite en. sillons plus étroits. Son
jti&olerâçût ffist jde trois ans, savoir : fèves »
blé >eï trèfletj produit de ces récoltes, — Oa
piéur* objectai? contre- eette culture, que les
bord* desisiitoas ne produisent presque rien ,
que les labours^ croisés en sont exclus, que
H JttoirtMu kvhRt est trop; fréquent ; mais
te^^j^aipits ne. sone pas assez fortes poù*
t^lattWP totfs les avantages ide-detfassojerne ni
. /AjW>i^ip£ft de. deux an§ A 2%<3 pt blé,,
*uivi fondant huit ans. Il a maintenu Je sol
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R i s u m £ 381
net de mauvaises herbes } et le blé , après les
fèves fumées, a été plus beau que le blé
fumé. Page 189 à 192.
Recueil défaits sur la culture d'un fermier
de Kent* lequel, pendant neuf ans, et sur
un espace de 351 acres de terres labourables,
ne s'est pas permis une seule jachère , et n'a
jamais fai^ revenir deux années de suite les
grains blancs. II paraît avoir cherché plutôt
àjparier sts essais qu'à tirer un gratjd parti
de ses terres , et il est à regretter qu'il n'ait
pas fait connaître avec quelques -détails les
circonstances de chaque pièce de champ sou-
mise à ces divers assolemens ^néanmoins ces
expériences présentent une masse de faits
importans, et un résultat très -profitable. —
Pagç 193 à 316.
Expérience d'Arthur Young sur un mau.
vais prés rompu , ;dans lequel il a suivi , pen*
dant six ans, trente-six assolement, diffiérens*
Les principaux résultats de ces expériences
sont; que les pommes déterre, dans un
pareil terrain , sont unç des réooltes intermé-
diaire* les plus épuisantes j que sans -ftwier,
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2ft? R i s v m ié
elles n'y donnent pas une récolte passable»
^€t que lçrg e et 1 avoine réussissent mieux
après elles que le blé; que les Sèves sont une
rébolte intermédiaire profitable, à tous égards,
et* qu'il faut éviter soigneusement Us récoltes
successives de grains blancs; Parmi les der- ^
jiiers , l'avoine est un de ceux qui ,.dans les
terrains du genre de celui de l'expérience ,
donne les plus, grands profits ; assolement pro-
posé par Arthur Young popr les terrains*
motifs qui le lui font préférer. Page ziG à 345*
j . >*
CHAPITRE VL
Considérations surit? moyen* (Ctatroduin en Franc*
4e bonf assokmtns*.
m
t
Si l'imitation d'uqe pratique- simple et i^o*
lée , ou l'usage d'un instrument d'agriculture
ne se propage qu'avec lenteur, ^ combien
plus forte raisonne d$it-od pas s'attendre à ce -
que l'adoption de* meilleurs asspleiaaçns dans
un vaste pays éprouve db grandes, difficultés *
Plusieurs départemens en France possèdent
depuis des siècles une culture excellente K tan^
{Us qu à circonstances égales» d'autres sanfc
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It £ »• V X 'I; t8$
jpcttés- soumis à la culture la plus vicieuse;
(/Angleterre présenta sous et apport des*
contrastes encore plus frappans. Page 946 à 25a*
:.v ' - : ' ■" . '.•':-..■ ' : ' -^
Les idées nouvelles, en agriculture, ekcfc
tent la défiance ; et quand le doute Celles
font naître ue porte pas sur leur utilité, c'est
au moins sur l'efficacité des moyens d exéceN
tion. Les bons ouvrages sûr l'agriculture pro-
fitent peu pour les progrès de l'art :1a classe
la plus nombreuse des agriculteurs ne lit
point, l'autre lit sans fruit, parce quelle
manque de pratique ; et ces deux classes se
contrarient plutôt ijuç -fie s'entraider. Page
?52 à 5555.
Le caractère national en France s'accorde
fïial avec des expériences de Jong cours , et
avec la nécessité dattendfe les résultats' pen*
dant plusieurs années. Les secousses de la
^évolution ont encore contribué 3 augmenter
cette disposition à vivre surtout dans le pré*
sent. Il est à craindre qu'à l'époque de la pajx
les capitaux ne se trouvant pas en propor-
tion *vçç Içs moyens multipliés de leuçeg*-
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*84 R I 8 U M t
ploi , les ' spéculations agricoles ne soient
long-tems négligées. Page $55 à : 257^
Ces considérations font sentir la nécessité
de l'intervention du gouvernement pour Téta*
bassement de diverses fermes de modèle*
situées sur des terrains et sous des climats
diffërens, pour l'instruction des cultivateurs.
Développement de cette idée des fermes de
modèle ; leur but devrait être exclusivement
borné aux assolement Page 257 à la fin.
TÎK
>. >;'>vo;à: * .'G î*'. •«
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TABLE
des matières contenues dans cet buyrage.
CHAPITRE I. De la théorie des labours et de
V usage des jachères ■. . Page 8
■ II. Du système et alterner les champs ,
entre les plantes h racines fibreu»
ses et les plantes à racines pivo-
tantes. . . . ... . . 35
■ IIL Delà théorie des assolemens, a$
■ IV. Des assolemens de terres légères. 59
V. Des assolethens de terres argi"
leuses. ' HO
■ ' * m * ' VI. Considérations sur les moyens
d'introduire en France de bons
assolemens 246
Résumé de Vouvrage. . * 170
Fin de la table.
Genève, de l'Imprimerie de Luc SESTIÉ.
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