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Full text of "Traité de télégraphie électrique, comprenant son histoire, sa théorie, ses appareils, sa pratique, son avenir, sa législation;"

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TRAITE 


DE 


TÉLÉGRAPHIE   ÉLECTRIQUE 

FKÊCÉDÈ  D*UN 

EXPOSE  DE  LÀ  TÉLÉGRAPHIE  BN  GÉNÉRAL 

ET  DE  LA  TÉLÉGBAPHIE  ANCIENNE  DE  JOUE  ET  DE  NUIT. 


IMPRIMERIE  DE  PLON  FRÈRES 

36,  rue  de  Vaugirard,  à  Parie. 


o  •    ^ 

TRAITÉ 


DE 


TËieiiRAPHIE  ÉIËOTRIPË 

COMPRENANT 

SON   HISTOIBE,    SA  TR^ORIB,   SES   APPABEILS,    SA   PRATIQUE, 
SON  AVENIR  ,  SA  LÉGISLATION  ; 


EXPOSÉ  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE  EN  GÉNÉRAL 

ET  DB  LA  TÉLÉGBAPUIB  ANCIENNE  DE  JOUR  ET  DE  NUIT, 

^     M.  L'ABBÉ^^OIGNO, 

AumAnier  du  lycée  LooU-Ie-Grand  , 
Aa(««r  des  Leçou  de  calcul  dirr(éreaUel  et  intégral ,  et  dn  Répertoire  d'optique 


AVEC  ATLAS  »B  VIHAT-BEUX  PLARCBBS  GKAVÉBS  BU  TAILLB-PODCB. 


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SECONDE  ÉDITION, 

* 

^  PARIS 

A.  FRANCK,  LIBRAIRE-ÉDITEUR, 

•T.  RUK  RICBKLIKU. 

1852   -i^ 

:7i<j  tfir^.èz 


DÉDICACE. 


A  M.  FRANÇOIS  ARAGO. 

Amené  à  écrire  Thistoire  et  la  théorie  de  la  plus  ca- 
riease  application  de  la  science  de  Télectricité  et  du  plus 
étonnant  des  arts,  la  télégraphie  électrique,  combien  vive 
a  été  ma  joie  quand  j'ai  vu  qne  les  deux  faits  qui  do- 
minent et  vivifient  cette  branche  nouvelle  et  déjà  si  vaste 
de  la  physique  appliquée  avaient  été  découverts  par  vous! 

Égal  illustre  des  Vol  ta,  des  Oersted,  des  Ampère,  des 
Faraday,  le  premier,  en  effet,  vous  avez  démontré ,  par 
une  expérience  mémorable  et  complète,  les  effets  certains 
d'aimantation  momentanée  ou  durable  produits  par  le 
passage  des  courants  électriques  autour  du  fer  doux  ou 
de  Tacier. 

Le  premier,  vous  avez  remarqué  la  mystérieuse  in- 
fluence exercée  par  un  disque  en  mouvement  sur  le  bar- 
reau aimanté,  influence  que  vous  avez  vue  s'étendre  plus 
tard  à  Thélice  électro-dynamique.  Or,  cette  observation 
neuve  et  imprévue  renfermait  comme  dans  un  germe  fé- 
cond la  magnifique  théorie  de  Tinduction  si  savamment 
formulée  par  le  génie  de  Faraday. 

Aussitôt  qu'il  m'eut  été  donné  de  constater  vos  droits  à 
une  si  grande  part  de  gloire  dans  la  création  de  la  télé- 


Vf  DÉDICACE. 

graphie  électrique,  je  résolus  de  vous  dédier  mon  livre, 
et  je  ne  saurais  vous  remercier  assez  de  l'honneur  que 
vous  me  fîtes  en  acceptant  ma  dédicace. 

Il  était  incomplet  et  informe  quand  vous  avez  bien 
voulu  me  permettre  de  le  produire  sous  vos  auspices  : 
votre  glorieux  patronage  lui  a  porté  bonheur;  il  a  fait  son 
chemin  dans  le  monde  ;  ma  première  rédaction  a  éié  ra- 
pidement épuisée.  J*en  ai  fait  une  seconde,  et  je  viens, 
plein  de  reconnaissance,  vous  demander  de  rattacher  de 
nouveau  à  votre  nom  immortel  ce  traité  complet  de  télé- 
graphie électrique. 

Je  m'exerce  depuis  vingt-cinq  ans  à  apprendre  de  vous 
cet  art  incomparable  d'exposition  lucide,  de  vulgarisât- 
tion  saisissante,  que  vous  possédez  au  plus  haut  degré. 
Puissé-je  avoir  réussi  !  Puissiez-vous  me  reconnaître  hau- 
tement pour  un  de  vos  plus  fidèles  élèves!  Je  serai  dans 
tous  les  cas  et  toujours  le  plus  dévoué  de  vos  admirateurs. 

FRANÇOIS  MOIGNO. 

Paris,  16  août  1851. 


EPIPHONÈME. 


J*aî  cru  devoir  fondre  dans  les'  divers  chapitres  de  cet  ouvrage 
Tavant-propos  de  ma  première  rédaction ,  poar  mieax  faire  ressortir 
sur  place  la  portée  incommensurable  des  progrès  et  des  applications 
de  la  télégraphie  électrique.  Mais  j'ai  réservé  un  paragraphe  qui  ser- 
vira d'épiphonème  à  ce  nouvel  ouvrage. 

Je  Tai  écrit  eu  septembre  18^5  sur  le  pont  de  Londres,  centre 
et  point  culminant  de  la  civilisation  matérielle  la  plus  avancée  qui 
fut  jamais. 

Mon  imagination  alors  était  vivement  exaltée  par  le  spectacle  unique 
au  monde ,  de  ces  centaines  de  bateaux  à  vapeur  qui  fendaient  avec 
une  vitesse  excessive  les  eaux  du  grand  fleuve,  de  ces  locomotives  qui 
partaient  en  mugissant  pour  dévorer  l'espace,  de  ces  fils  métalliques  . 
envahis  par  la  foudre  et  qui  jetaient  vers  tous  les  points  de  Thorizon 
des  messages  prompts  comme  Téclair  ;  de  ces  mille  vomitoires  plus 
élancés  que  les  obélisques  du  vieux  monde  et  qui  laissaient  retomber 
sur  la  vaste  cité  les  flots  de  leur  fumée  utile  à  la  fois  et  lugubre  ! 

Mais  mon  intelligence  était  plus  éclairée  que  jamais  par  les  lumières 
de  la  foi  ! 

Mais  mon  cœur  vibrait  mieux  que  jamais  à  Tunisson  des  inspira- 
tions consolantes  et  éminemment  humanitaires  de  la  religion  chré- 
tienne! 

Mais  je  comprenais  mieux  que  je  ne  Pavais  compris  jusque-là  ce 
céleste  enseignement  :  Gloire  à  Dieu  !  Paix  aux  hommes  de  bonne  vo- 
lonté !  Le  règne  de  Dieu  peut  seul  amener  sur  la  terre  le  règne  de  la 
paix  et  do  bonheur  de  Thumaniié  ! 

Et  voici  le  sentiment  qui  m'agitait 

Plus  encore  par  Tinvention  de  la  télégraphie  électrique 
que  par  l'emploi  de  la  vapeur,  Thomme  est  devenu  un 
géant.  Or,  les  divines  Ecritures  et  les  traditions  de  tous 


VIII  ÉPIPHONÈME. 

les  peuples  nous  racontent  qu'il  Ta  déjà  été  dans  les  temps 
primitifs. 

Oui,  il  y  eut  autrefois  une  race  de  géants,  et  leur  histoire, 
toute  lamentable  qu'elle  est,  pourrait,  si  nous  n'y  pre- 
nons garde,  redevenir  la  nôtre. 

L'enfant  de  Dieu,  c'est-à-dire  l'homme  spirituel,  trouva 
belles  les  filles  de  la  terre,  c'est-à-dire  les  créatures  maté- 
rielles. 

Un  fol  amour  obscurcit  tout  à  coup  sa  raison  et  déprava 
son  cœur. 

L'esprit  arriva  tristement  à  s'identifier  avec  la  matière. 

Cette  union  insensée  et  criminelle  produisit  les  géants. 

Et,  en  effet,  quand  le  génie  de  l'homme  concentre  toute 
son  activité  et  toute  son  énergie  sur  la  matière ,  quand 
il  ranime  en  quelque  sorte  de  son  souffle  de  vie  divine, 
il  devient  comme  créateur. 

Mais  alors  aussi ,  dans  l'ivresse  de  son  triomphe,  il  se 
croit  Dieu;  il  n'élève  plus  ses  regards  vers  le  ciel ,  il  se 
replie  sur  lui-même,  il  s'identifie  de  plus  en  plus  avec  la 
terre,  dont  la  masse  finit  en  quelque  sorte  par  l'absorber. 

Et  bientôt  commence  une  affreuse  réaction. 

La  matière  devenue  reine  énerve  et  subjugue  son  roi. 

Asservi,  abruti  par  les  sens,  l'esprit  a  perdu  tout  son 
élan.  La  science  s'éteint,  l'industrie  meurt,  la  barbarie 
recommence  ! 

Et  pour  renouveler  la  terre,  il  ne  faut  rien  moins  que 
l'exercice  terrible  de  la  justice  de  Dieu,  ou  l'exercice  mi- 
séricordieux de  sa  bonté  infinie! 


PREFACE. 


Celte  seconde  édition  de  mon  traité  de  Télégraphie  électrique  dif- 
fère tellement  de  la  première,  par  sa  forme  et  son  étendue,  qa*on 
peut  la  considérer  comme  un  livre  entièrement  nouveau ,  et  je  me 
réjouis  d'avoir  pu  donner  à  cet  ouvrage ,  ainsi  que  je  le  désirais  ar- 
demment ,  l'unité  de  rédaction  et  d'ensemble  impossible  à  réaliser 
dans  une  série  d'articles  sur  les  progrès  d'une  science  encore  au  ber- 
ceau et  qui  grandit  presque  à  vue  d'œîL 

Mais  cette  fois  encore ,  ce  que  j'ai  voulu  produire  ce  n'est  pas  un 
livre  simplement  dogmatique,  destiné  à  mettre  en  évidence  les  propo^ 
sitioDS  et  les  faits,  à  décrire  les  appareils  et  les  modes  de  communica- 
tion à  distance  qui  constituent  la  télégraphie  électrique.  Si  j'avais 
considéré  mon  sujet  sous  cet  aspect  purement  théorique  et  pratiqua,' 
j'aurais  adopté  un  tout  antre  genre  de  rédaction  :  car ,  à  ce  point  de 
vue,  les  remarques  critiques  dont  ce  livre  abonde  paraîtraient  trop 
personnelles  et  déplacées.  Ce  que  j'ai  voulu  faire  avant  tout,  c'est  un 
traité  historique  dans  lequel  les  droits  et  les  prétentions  de  tous  et  de 
chacun  seraient  scrupuleusement  examinés.  Les  noms  propres,  alors, 
s'alignaient  sur  le  premier  plan  de  mon  tableau ,  et  j'entrais  en  pos- 
session du  droit  d'exprimer  franchement  ma  pensée  sur  les  travaux 
et  les  recherches  des  auteurs  que  je  rencontrais  sur  mon  chemin.  Ce 
genre  d'ouvrage  a  ses  inconvénients,  et  l'on  me  reprochera  bien  cer- 
tainement la  liberté  et  la  rigueur  de  mes  jugements  ;  mais  il  a  aussi 
ses  avantages,  et  j'ai  la  conviction  intime  que,  si  les  diverses  branches 
de  la  physique  étaient  traitées  de  la  même  manière ,  la  science  y  ga- 
gnerait beaucoup  :  on  saurait  mieux  et  la  part  de  gloire  qui  revient  à 
chaque  concurrent,  et  le  mérite  réel  de  ses  élucubrations. 

Voici,  en  peu  de  mots,  ce  qpi  distingue  et  caractérise  cette  seconde 
édition. 

Je  l'ai  d'abord  fait  précéder  d'un  traité  complet  de  télégraphie  m 
général,  et  de  la  télégraphie  ancienne  de  jonr  et  de  nuit,  avec  son 
application  au  service  des  chemins  de  fer.  Les  détails  dans  lesquels  je 
suis  entré  sur  la  perfection  de  la  télégraphie  optique  des  frères  Chappe , 
sur  la  nécessité  de  la  conserver  et  de  la  compléter  par  la  télégraphie 
de  nuit,  de  mon  savant  ami  le  docteur  Jules  Guyot,  sont  une  des  por- 

a 


X  PRÉFACE. 

tées  de  mon  ouvrage  auxquelles  je  tiens  le  plus,  quoiqu'elle  me  melte 
en  contradiction  avec  moi-même.  J'avais  cru  d'abord  que  la  télé- 
graphie électrique  devait  remplacer  la  télégraphie  ancienne ,  même 
comme  télégraphie  gouvernementale.  C'était  une  illusion  que  j'ai  fait 
partager  à  d'autres;  msiis  je  reconnais  franchement  que  je  m'étais  gran- 
dement trompé*  Sî  je  pouvais  croire  que  mon  enthousiasme  pour  la 
télégraphie  électrique  a  été  pour  quelque  chose  dans  la  destruction 
violente  et  inconsidérée  des  lignes  de  télégraphia  ancienne  »  je  me  le 
reprocherais  comme  une  faute  et  un  malheur. 

La  réalisation  de  la  télégraphie  de  nuit  par  les  réverbères  à  gaz  hy- 
drogène liquide,  solution  parfaite  d'un  grand  problème  que  les  Ghappe 
enx-mêmes  n'avaient  pas  pu  résoudre ,  a  été  refoulée  dans  le  néant 
par  le  mauvais  vouloir  administratif;  je  proteste  énergiqnement  contre 
ce  déni  de  justice  inintelligent  et  fatah 

J'ai  fait  une  large  part  aux  recherches  toutes  récentes  et  si  belles  de 
M.  Fizeau  sur  la  vitesse  de  la  lumière,  de  Ml^L  Fizeau  et  Gounelle  sur 
la  vitesse  de  l'électricité.  La  publication  d'un  long  extrait  de  ces  mé- 
moires, encore  inédits  et  inconnus,  suffirait  seule  à  faire  rechercher 
ce  volume*  Des  expériences  semblables  ont  été  réalisées  en  Amérique 
par  deux  amis  ardents  du  progrès,  MiM.  Walker  et  Mitchel;  j'ai  d'a- 
bord eu  la  pensée  de  publier  une  traduction  fidèle  de  leurs  mémoires 
originaux ,  mais  le  chiffre  assigné  par  eux  à  la  vitesse  de  l'électrické 
est  si  peu  probable,  etM«  Fixeau  a  d'ailleurs  si  bien  discuté  leiir  mé- 
thode expérimentale  dans  un  grand  travail  présenté  à  l'Académie  des 
sciences,  que  je  me  suis  décidé  à  laisser  notre  jeune  et  savant  physi- 
cien français  apprécier  lui-même  le  mérite  du  travail  de  ses  illustres 
rivaux. 

J'ai  traité  avec  plus  d'étendue  encore  la  magnifique  question  de  la 
suffisance  de  la  terre  à  ramener  le  courant  électrique  à  travers  toutes 
les  distances  imaginables  i  ou  de  ce  qu'on  appelle  improprement  sa 
conductibilité.  Ce  grand  fait  constaté  par  IVL  Steinheil,  et  qui  suffirait  à 
Immortaliser  son  nom,  est  le  plus  extraordinaire,  le  plus  mystérieux 
et  le  plus  providentiel  à  la  fois  de  tous  les  faits  de  la  télégraphie  élec- 
trique* L'explication  que  je  propose  est  si  naturelle  et  si  complète  t 
que  j'ai  dû  la  défendre  avec  beaucoup  de  chaleur  :  je  crois  avoir 
prouvé,  jusqu'à  l'évidence,  qu'on  ne  peut  la  rejeter  sans  tomber  dans 
des  absurdités  énormes ,  dans  des  contradictions  dépIorabies« 

J'ai  voulu  que  ce  volume  fût  une  véritable  encyclopédie  de  l'électrl- 


PRÉFACE.  XI 

cité  dans  ses  rapports  avec  la  télégraphie,  ]*ai  donc  donné  la  figure  et 
lu  légende  d«  tous  les  appareils  électriques  qui  se  rattachent  de  loin 
00  de  près  Si  cet  art  merveilleux. 

Le  nombre  des  télégraphes  électriques  que  j*aî  décrits  et  représen- 
tés est  plus  que  doublé.  On  trouvera  peut-être  qu'il  y  a  surabon- 
dance de  moyens  et  d'appareils  ;  en  m'enfermant  dans  des  limlles  plus 
étroites  je  me  serais  d'ailleurs  épargné  tm  travail  éminemment  ingrat 
et  pénible;  mais  mon  traité  eût  été  alors  tient  en  naissant;  tandis 
qu*aveC  Teitension  que  je  lui  ai  donnée  il  sera  de  dix  ans  au  moins 
en  avant  du  progrès. 

Le  télégraphe  imprimant  en  lettres  romaines  de  M.  firett ,  les  télé- 
graphes à  cadran  et  écrivant  de  M.  Froment,  le  télégraphe  électro- 
chimique  de  M.  Bain ,  le  chef-d'œuvre  du  genre  et  peut-être  le  der- 
nier mot  de  la  télégraphie,  n*ont  encore  été  décrits  nulle  part. 

Certains  appareils  ont  acquis  par  leur  valeur  intrinsèque ,  ou  le  con- 
cours de  certaines  circonstances  de  temps  et  de  lieu ,  une  importance 
extraordinaire*  ce  sont:  le  télégraphe  Si  deux  aiguilles,  de  l'Angle- 
terre ;  le  télégraphe  à  aiguilles ,  représentant  les  signaux  Ghappe ,  de 
l'administration  française;  le  télégraphe  américain  de  Morse;  le  télé- 
graphe prussien  de  MM.  Siemens  et  Halske,  etc.,  etc.  Cette  impor- 
tance m'imposait  Tobligation  rigoureuse  de  décrire ,  avec  tous  les 
détails  possibles,  leur  structure  intime ,  leur  manipulation  et  leur  in*- 
stallatioD.  Il  me  semble  qu'à  cet  égard  je  ne  laisse  rien  à  désirer ,  et 
que  dans  mon  nouveau  traité  la  pratique  de  la  télégraphie  est  au  moins 
aussi  avancée  que  la  théorie. 

Enfin ,  le  chapitre  relatif  à  la  réalisation  de  la  télégraphie  électrique, 
aux  services  qu'elle  a  rendus,  à  son  avenir,  à  sa  législation,  ébauchés 
à  peine  dans  la  première  édition ,  occupe  une  grande  place  dans  ce 
nouveau  volume  ;  ces  différentes  parties  forment,  si  je  ne  me  trompe, 
an  ensemble  plein  d'intérêt  et  de  charme. 

Quant  à  moi,  je  l'avoue,  il  n'est  rien  qui  élèYe  plus  mon  imagination^ 
qui  satisfasse  aussi  pleinement  mon  intelligenee ,  que  Cette  transforma^ 
lion  des  phénomènes  les  plus  abstraits  de  l'électricité  dans  les  faits 
grandioses  et  merveilleux  de  la  télégraphie  électrique.  Il  y  à  là  de 
quoi  confondre  mille  fois  Ces  esprits  si  légers,  ces  homfnes  àtt  monde 
si  vains,  philosophes,  littérateurs,  économistes,  politiqties,  etc.,  etc., 
qui,  quand  vous  leur  parlez  de  science  et  de  théorie.  S'écrient  dédaî^ 
gneusement  :  Cui  boiioT  A  quoi  tout  cela  sert-il? 


XII  PRÉFACE. 

J'ai  eu  le  bonheur  de  voir,  il  y  a  quelques  jours,  à  Paris,  M.  Eisen- 
lohr,  physicien  très-distingué  de  FAllemagne ,  et  cette  bienheureuse 
visite  ufa  donné  la  solution  d'une  énigme  que  je  livrais  à  mes  lecteurs 
sans  solution  satisfaisante.  J'ai  dit,  page  526 ,  que  sur  la  ligne  télé- 
graphique de  Carbruhe  à  Durlach  on  avait  substitué  à  l'aiguille  ai- 
mantée des  télégraphes  anglais  une  feuille  d'or,  et  pour  expliquer  celte 
substitution  singulière,  j'ajoutais  que  probablement  M.  Eisenlohr  avait 
fait  usage  d'une  pile  à  tension.  Il  n'en  est  rien,  et  voici  tout  simplement 
le  mécanisme  auquel  il  a  eu  recours  :  la  feuille  d'or,  fixée  mollement 
par  un  peu  de  blanc  d'œuf ,  et  de  manière  à  pouvoir  flotter  dans  l'air 
très-librement,  aux  deux  pôles  d'une  pile  mise  en  action,  comme  la 
pile  des  relais,  par  la  pile  principale  de  la  ligne  télégraphique,  passe 
entre  les  deux  branchés  d'un  aimant  permanent.  C'est  donc  un  con- 
ducteur mobile  qui ,  suivant  le  passage  du  courant ,  est  attiré  ou 
repoussé  par  l'aimant  y.  et  se  meut  ainsi  tantôt  vers  la  droite ,  tantôt 
vers  la  gauche ,  comme  l'aiguille  du  multiplicateur.  Cette  disposition 
ingénieuse  a  été  employée  d'abord  par  M.  Gumming  dans  son  électro- 
mètre. 

J'avais  fait  jusqu'ici  d'inutiles  efforts  pour  me  procurer  la  descrip- 
tion et  les  dessins  du  cbronoscope  de  M.  ^heatstone.  C'était  dans 
mon  Traité  de  téiégraphie  une  immense  lacune,  et  je  me  réjouis 
grandement  d'avoir  pu  enfin  la  combler.  M.  Hipp  de  Rcutlingen  a 
fait  construire  en  le  perfectionnant  cet  admirable  appareil;  il  est  dé- 
crit et  figuré  dans  la  sixième  édition  de  l'excellent  Traité  depht/êique 
de  M.  Eisenlohr  que  le  savant  physicien  a  bien  voulu  m'adresser  :  j'ai 
reproduit  cette  figure  planche  XXII,  fig.  U,  et  j'ai  trouvé  place  pour 
la  description  dans  la  légende  des  planches. 

Pour  mettre  cette  seconde  édition  tout  à  fait  au  courant  des  progrès 
accomplis  dans  les  trois  années  qui  viennent  de  s'écouler ,  j'ai  fait  le 
dépouillement  de  tous  les  ouvrages  et  brochures  publiés  sur  la  télé- 
graphie électrique  en  Angleterre,  en  France,  en  Allemagne,  en  Amé- 
rique ,  etc.  Voici  les  titres  des  volumes  qui  m'ont  fourni  le  plus  de 
documents  et  de  renseignements  utiles ,  ou  dont  j'ai  le  plus  profité  : 
1°  Télégraphie  de  jour  et  de  nuit,  par  le  docteur  Jules  Guyoty  Paris, 
18/iO  ;  2*  SCHELLEN  der  eiectro-magnetische  Teiegraph^  Bruns- 
wichj  1850;  d""  Steinheil  Beschrei^ung  und  Vergieichung 
der  galvanischen  Teiegraphen^  Munich,  18/i9:  M.  Edmond 
Denis,  de  Nancy  ,  a  traduit  ce  long  mémoire,  hérissé  de  faits  et  de 


PRÉFACE.  XIII 

mots  techniques,  avec  uo  courage  et  un  succès  dont  je  le  félicite 
sincèrement ,  en  le  remerciant  de  m'avoir  confié  son  manuscrit  ; 
U*  ElectriC'TeUgraphê-Manipulation,  ou  Manuel  de  Télégraphie 
électrique,  par  Charles  JValkcr^  directeur  des  télégraphes  de  la  com- 
pagnie des  chemins  de  fer  du  sud-est,  I^ondres,  1850  :  ce  petit  ou- 
vrage ,  extrêmement  précieux  ,  a  éié  mal  traduit  en  français  par 
N.  lHagnier ,  et  fait  partie  des  manuels  de  Roret  ;  5°  Mcmuale  di 
Tttegrafia  eiettrica  di  C.  Maïteucci,  Pise,  1850.  C'est  un  ex- 
cellent résumé  des  principes  et  des  faits  de  la  télégraphie. 

En  confiant  l'impression  de  cette  nouvelle  édition  aux  célèbres  ate- 
liers de  MM.  Pion  frères,  en  faisant  graver  les  dessins  qui  dans  la 
première  édition  n'éuient  que  lidiographiés ,  en  ne  reculant  pas  de- 
vant l'énorme  dépense  d'un  volume  de  plus  de  quarante  feuilles,  d'un 
allas  de  vingt-deux  planches ,  M.  Franck  s'est  monUré  ce  que  je  l'ai 
toujours  connu,  un  esprit  élevé  et  généreux.  Je  n'avais  qu'un  moyen 
de  lui  témoigner  eflScacement  ma  reconnaissance ,  c'était  de  faire  en 
sorte  que  cet  ouvrage  fût  parfait  au  fond  comme  il  est  parfait  dans  la 
forme  matérielle.  Je  ne  puis  me  flatter,  d'avoir  réussi,  mais  j'ai  du 
moins  fait  un  livre  instructif,  intéressant  et  indispensable  à  tous  ceux 
qui  veulent  savoir  ce  que  c'est  que  la  télégraphie  électrique. 

Que  je  suis  heureux  de  pouvoir  annoncer  enfin  le  succès  glorieux 
de  la  plus  magnifique  entreprise  des  lemps  modernes  !  «  Ils  sont  donc 
arrivés  ces  jours  que  j'avais  appelés  de  tous  mes  vœux ,  ces  jours  si 
impatiemment  attendus,  où  les  vents  déchaînés  remuant  jusque  dans 
leurs  profondeurs  inaccessibles  les  eaux  tumultueuses  de  la  Manche, 
et  soulevant  les  flots  en  montagnes  mugissantes,  n'interrompent  pas 
une  correspondance  calme  et  fraternelle. 

•  Nous  assistons  enfin  au  magnifique  spectacle  d'une  mer  terrible 
entre  toutes  les  mers  domptée  par  le  génie  de  l'homme ,  et  devenue 
un  messager  fidèle  et  complaisant  •  Je  ne  pois  mieux  terminer  cette 
préface  qu'en  racontant  le  succès  du  télégraphe  sous-marin. 

L'enveloppe  extérieure  du  câble  qui  unit  les  côtes  d'Angleterre  aux 
côtes  de  France  est  formée  d'un  fil  [de  fer  galvanisé  de  cinq  milli- 
mètres d'épaisseur,  enroulé  dix  fois  sur  lui-même.  L'intérieur  ou 
le  noyau  du  câble  est  un  faisceau  de  quatre  fils  de  cuivre,  recouverts 
de  gutta-percha  et  parfaitement  isolés,  à  travers  lesquels  passe  le  cou- 
rant. Le  diamètre  extérieur  du  câble  est  de  près  de  U  centimètres ,  sa 
longueur  de  plus  de  32  kilomètres,  son  poids  de  plus  de  25,000  kilo- 


XIV  PRÉFACE. 

grammes.  li  a  été  constrnit  dans  les  ateKers  de  MM.  Bloke  et  G%  à  Wap- 
ping^sousla  direction  de  M.  Stateniiam,  et  coûte  plos  de  800,000  fr. 
Il  a  passé  d'une  seule  pièce  des  ateliers  dans  les  flancs  da  bateau  à 
vapeur  le  Blazer^  où  des  bras  yigoureut  le  tordaient  sur  lui-même 
et  le  condensaient  en  tin  énorme  cylindre  haut  de  dix  mètres.  Le 
Btazet  arriva  à  Douvres  le  mercredi  2A  décembre ,  et  dès  le  lende- 
main jeudi  on  commença  à  poser  le  fil  en  présence  et  sons  la  direction 
de  MM.  Crampton  et  Woliaston,  ingénieurs  de  la  compagnie»  Le  point 
d'attache  sur  la  cftte  anglaise  est  le  cap  de  Southerland,  près  de  Dou- 
vres. L'extrémité  du  câble,  enfermée  dans  un  tuyau  de  fonte,  remonte 
perpendiculairement  à  travers  Un  puits  creusé  sur  le  rivage  :  le  reste 
du  fil  repose  sur  le  fond  du  canal  de  la  Manche ,  ou  se  maintient 
étendu  dans  Teau  ;  ton  autre  extrémité  devait  aboutii*  à  Stangatte ,  sur 
les  côtes  de  France,  à  une  petite  distance  de  Calais,  et  venir  s'atta- 
cher à  la  côte ,  à  travers  nn  second  puits  vertical.  L'opération  de  la 
pose  fut  terminée  le  soir  du  jeudi  ;  mais  l'on  reconnut  avec  douleur  et 
anxiété  que  la  longueur  du  câble  était  insuffisante;  l'extrémité  libre 
restait  à  près  d'uil  kilomètre  de  Stangatte.  La  mer  était  très-mauvaise; 
la  traction  violente  exercée  par  le  câble  sut  le  Blazer^  menaçait  à 
chaque  instant  de  le  faire  chavirer  ;  il  fallut  donc  attacher  une  bouée 
à  Textrémité  du  fil,  et  Tabandooner  â  lui-même.  On  retrouva  la  bouée 
à  sa  place  le  surlendemain  samedi  ;  on  hissa  l'extrémité  du  câble  9i  bord  ; 
on  essaya  une  dernière  fois  et  sans  succès  de  la  rapprocher  en  tirant 
des  côtes  de  France.  Le  dimanche  enfin ,  on  lia  fortement  au  câble 
une  simple  corde  roulée ,  revêtue  de  gutta-percba  et  de  goudron , 
contenant  aussi  quatre  fils  de  cuivre  mis  en  contact  métallique  avec 
ceux  du  câble,  et  Ton  atteignit  le  cap  Stangatte.  Des  dépêches  furent 
aussitôt  échangées  entre  Calais  et  Douvres;  la  communication  élec- 
trique à  travers  l'Océan  était  parfaite,  et  le  télégraphe  impHmeur  A^ 
M.  Brett,  le  télégraphe  â  aiguilles  de  Wheatstone,  etc. ,  fonctionnèretU 
avec  une  admirable  précision.  Pendant  les  six  semaines  suivantes ,  on 
substitua  à  la  corde  provisoire  un  morceau  de  câble  supplémentaire , 
soudé  au  câble  principal ,  et  le  jour  de  l'inauguration  du  télégraphe 
sous-marin  arriva  enfin.  Le  iS  novembre,  dans  l'après-midi,  au  mo- 
ment du  départ  pour  Londres  du  duc  de  Wellington ,  le  cottrant  élec-^ 
trique  parti  de  Calais  mit  le  feu  à  l'un  des  canons  du  rempart  àa 
Douvres ,  et  lança  au  loin  dans  la  mer  un  boulet  de  M.  Vers  cinq 
heure)  une  correspondance  instantanée  et  réciproque  a'établit  entre 


PRÉFACE.  XV 

les  boréaux  du  ministère  de  rintérieur  à  Paris  el  la  station  de  Dou- 
Tres  ;  elle  dura  plus  d*une  heure,  et  Ton  célébra  dans  un  banquet  en- 
thousiaste le  succès  accompli  de  cette  gigantesque  entreprise ,  succès 
dont  la  gloire  revient  sans  doute  à  M.  Jacob  Brett,  mais  auquel  le 
comte  d'Orsay  a  grandement  coopéré,  et  que  la  volonté  forte  de  I^onis- 
Napoléon  Bonaparte  a  pu  seule  assurer. 

Depuis  le  15  novembre  le  télégraphe  sous-marin  fonctionne  sans 
cesse  et  produit  des  résultats  merveilleux  ;  c'est  une  rév^olution  com- 
plète dans  les  relations  commerciales  et  politiques  de  TAngleterre  et 
de  la  France.  Le  nombre  des  dépêches  à  transmettre  est  tel  que  les 
quatre  fils  actuels  ne  sufBsent  déjà  plii;  au  travail  incessant  du  jour  et 
de  la  nuit;  aussi  s*occupe-t-on  sérieoseoient  de  préparer  trois  nou- 
veaux câbles.  Le  premier  pas  est  fait,  un  pas  de  géant  ;  encore  quel* 
ques  années,  et  New-York,  Calcutta,  Pékin  »  seront  aux  portes  de 
Paris  et  de  Londres.  Le  négociant  de  ces  deux  grandes  cités  parlera 
à  Toreille  de  ses  agents  des  Amériques^  de  la  Chine  et  des  Indes,  comme 
il  transmet  aujourd'hui  ses  ordres  à  travers  son  tube  acoustique  d'un 
étage  à  l'autre  de  ses  bureaux. 

Un  mot  enfin  sur  une  découverte  récente  qui  se  rattache  h  la  télé- 
graphie :  MM.  Statenhamet  Barton  sont  parvenus  à  enOammer  la  poudre 
à  des  distances  quelconques,  au  moyen  du  courant  transmis  à  travers 
leors  fils  de  cuivre  revêtus  de  gutta-percha*  An  sein  d'une  sorte  de 
poire  en  gutta-percha  ils  placent  un  tube  aussi  en  gutta--percha, 
mais  vulcanisée,  au  centre  duquel  aboutissent  sans  se  toucher  deux 
fils  de  cuivre  séparés  par  une  amorCe  de  poudre  en  communica- 
tion avec  celle  que  renferme  la  poire.  Le  premier  de  ces  fils  com- 
munique avec  la  te^re  ;  le  second  doit  Communiquer  avec  le  pôle 
positif  d'une  pile  dont  le  pôle  négatif  est  aussi  en  contact  avec  la  terre« 
An  moment  où  le  second  fil  touche  le  pôle  le  courant  est  établi  ; 
la  poudre  s'enflamme  et  l'explosion  a  lieu,  iious  croyons  que  cette 
inflammation  est  moius  due  au  passage  du  courant  voltalque ,  qù*à 
rélectricité  de  tension  qui  se  développe  au  sein  des  fils  de  gutta- 
percha  parfaitement  isolés.  Quoi  qu'il  cd  ftoit ,  rien  n'est  plus  facile 
maintenant  que  de  produire  des  explosions  à  des  distances  incommen- 
surables. Pour  fêter  le  triomphe  éclatant  el  providentiel  remporté  les 
2t  et  22  décembre  par  Louis-Napoléon  Bonaparte,  la  reine  d'Angle- 
terre de  son  château  de  Windsor  aurait  très- bien  pu  mettre  elle-même 
le  feu  au  canon  des  Invalides  !  !  I 


ERRATA. 


Page   10,  ligne  6  :  Héliographt^  lisez  Héliotrope. 

—  81 ,  lignes  46,  47,  SS  :  «',  lisez  «. 

—  M9,  /l^.  44,  lisez /S^.  13. 

—  348,  ligne  8  :  fig.  42,  lirez  /^7*  ^^  ^• 

—  333,  ligne  Î8  :  P,  lisez  K 

—  336,  ligne  8  :  aa'y  lisez  aa'. 

—  —    ligne  33  :  f/ee'p,  lisez  pa^j/;  —  pc(/bi/[/,  lisez  pcbt/cy. 

—  374,  ligne  4  :  fig.  4  4,  lisez  fCg.  46. 

—  —    ligne  33  :  /iy.  46,  lisez  /Ig.  46. 

—  376,  ligne  2  :  L ,  lisez  L'. 

—  —    ligne  7  :  F,,  lisez  F.. 

—  —    ligne  24   :  R,,  lisez  R,;  —  K,,  lisez  F,. 

—  378,  ligne  36  :  r,  lisez  r,. 

—  379,  ligne  5  :  r,  lisez  r,. 

—  380,  ligne  24  :  (Tut  fig.  8,  lisez  C,  fig.  8,  est. 

—  384,  ligne  8  ;  C,  lisez  c. 

—  —    ligne  4  6  :  F,,  lisez  F,. 

—  394,  lignes  20  et  24    :  /ifif.  4,  lisez  fig.  3. 

—  396,  ligne  20  :  B ,  lisez  B, 

—  897,  ligne  4  9  :  E ,  lisez  E\ 

—  402,  ligne  22  :  c ,  lisez  C. 

—  406,  ligne  24  :  (7,  lisez  c. 

—  —    ligne  22  :  H,  Isez  ff. 

—  —    lignes  26  et  29  :  K,  lisez  A'. 

—  424 ,  ligne  30  :  M^  lisez  £. 

—  422,  ligne  22  :  r',  m',,  lisez  v\  m\. 
---  429,  ligne  36  :  e,,  lisez  v',. 

—  432,  ligne  9  :  B',  lisez  B,. 

—  433,  ligne  3  :  P, ,  lisez  P'. 

—  434,  ligne  34  :  P, ,  lisez  P'. 

—  435,  ligne  dernière  :  P,,  lisez  P,. 

—  441,  ligne  48  :  fig,  7,  lisez /iy.  6. 

—  442,  ligne  2  :  B,  lisez  E,. 

—  —    ligne  22  :  T,  lisez  T,. 

—  —    lignes  29  et  30  :  rj ,  lisez  v',. 

*>-  464,  ligne  23  :  TT  ««,  lisez  TT,  /îg.  7,  fit, 

—  467,  ligne  2  :  C ,  lisez  C. 

—  —    ligne  6  :  C'C^,  lisez  C^'C^, 

—  470,  ligne  29  :  r, ,  lisez  r. 

—  475,  ligne  4  2  :  S.  lisez  V. 

—  477,  lignes  4,  3  et  9  :  fl,  lisez  r. 

—  ^    ligne  6  :  dt  plui  grand  diamètrty  lisez  R  de  plus  grand  diamètre. 
^  479,  ligne  3  :  r,  «,  lisez  R,  S. 

—  —    ligne  20  :  oo\  lisez  00. 

—  484,  ligne  49  :  G,  lisez  L. 

—  482,  ligne  26  :  Z,  P,  lisez  L,  G 

—  495,  ligne  24  :  k,  lisez  C. 

—  500,  Retranchez  b  ligne  3. 


TRAITE 


DB 


TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 


PREMIERE  PARTIE. 

DE  LA  TÉLÉGRAPHIE  EN  GÉNÉRAL  ET  DB  LA  TÉLÉGRAPHIE 
ANCIENNE  DE  JOUR  ET  DE  NUIT. 

CHAPITRE  PREMIER. 

De  la  télégraphie  en  général  et  des  dirers  agents  télégraphiques. 


Le  mot  télégraphie  i  pris  dans  Tacception  la  plus  géaérale  qa'il 
puisse  recevoir,  désignerait  réellement  l'ensemble  des  moyens  par 
lesquels  on  être  vivant  quelconque  se  dit  comprendre  d'un  autre  : 
en  ce  sens  il  serait  synonyme  de  eammunicatioiu  La  télégraphie 
alors  ne  serait  plus  une  invention  humaine ,  mais  un  des  dons  les  plus 
merveilleux  de  la  création.  Ce  n'est  pas  à  l'homme  seulement,  mais 
à  tous  les  êtres  vivants,  qu'il  est  donné  de  transmettre  aux  autres 
leurs  impressions ,  d'éveiller  en  eux  des  sensations  et  des  sentiments 
sympathiques.  La  faculté  de  communication  est  le  lien  tout- puissant  de 
la  création  animée ,  il  unit  chaque  vie  individuelle  à  celles  qui  l'en- 
tourent, en  se  modifiani  de  mille  manières  dans  le  passage  d'un 
genre  à  l'autre. 

Il  n'est  rien  qui  étonne  davantage  que  l'immense  variété  des  pro- 
cédés mis  en  œuvre  par  la  nature  pour  atteindre  ce  but  essentiel  de 
l'échange  des  idées  et  des  sensations.  Depuis  les  signes  hiérogly- 
phiques et  les  cris  non  arlicuiés  du  moindre  des  insectes,  signes  et 
cris  insaisissables  pour  nous,  jusqu'au  langage  humain  si  riche  et  si 

1 


2  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

étendu ,  nous  voyons  se  multiplier  et  sç  perfectionner  à  l'infini  les 
mécanismes  par  lesquels  les  êtres  entrent  en  relation  les  uns  avec  les 
autres.  Ce  présent  incomparable  de  la  création  a  pris  chez  Thomme 
un  admirable  développement  :  il  est  tout  à  la  fois  représentation ,  pa- 
role ,  écriture  :  il  se  joue  du  temps  et  des  distances,  pénètre  les  pro- 
fondeurs mêmes  de  Texistence,  et  va  mettre  le»  esprits  en  inQQvement 
dans  leur  inaccessible  empire. 

De  même  que  l'écriture  fixe  à  jamais  le  son  fugitif  qui  un  moment 
a  frappé  l'oreille,  et  l'arrache,  si  l'on  peut  s'exprimer  ainsi,  au  vol 
rapide  du  temps,  il  faut  arriver  aussi  à  se  jouer  de  l'espace,  anéantir 
en  quelque  sorte  les  distances ,  et  faire  que  la  pensée  atteigne  en  un 
instant  les  lieux  les  plus  éloignés.  La  Providence  n'a  pas  mis  immé* 
diatement  à  notre  disposition  les  moyens  de  communication  rapide  à 
distance,  c'est  à  nous  à  les  créer;  et  pour  y  pan'enir  il  faut  étudier 
avec  soin  les  forces  de  la  nature  et  les  phénomènes  que  ces  forces 
produisent ,  pour  pouvoir  les  dominer  et  en  faire  les  messagers  de  nos 
pensées.  Tel  est  le  but  que  se  propose  l'art  de  la  télégraphie,  en  pre- 
nant ce  mot  dans  sa  signification  usuelle. 

Le  problème  qu'il  s'agit  de  résoudre,  c'est  donc  de  transporter  nos 
pensées  et  nos  volontés  à  toutes  les  distances  et  avec  la  plus  grande 
vitesse  possible. 

Si  l'on  faisait  abstraction  des  distances  trop  grandes ,  la  parole  se- 
rait la  pltts  complète  solution  du  problème;  et  ce  que  la  télégraphie 
exige,  c'est  une  parole  perfectionnée,  e'est-à-dire  qui  se  fasse  entendre 
à  toutes  les  distances.  Ce  sera  bien  évidemment  dévier  de  U  perfec- 
tion que  de  substituer  à  la  parole  un  langage  écrit  ou  figuré,  plus  oa 
moins  semblable  à  eelui  par  lequel  nous  nous  faisons  comprendre  des 
idiots  et  des  muets  :  on  n'aura  atteint  la  perfection  qu'autant  qo^on 
aura  conservé  à  la  communication  à  distance  celte  propriété  capitale 
de  nous  rendre  attentifs  malgré  nous. 

Au  premier  aspect  le  problème  semble  hérissé  de  difficultés  insur* 
montables,  car  la  parole  a  k  sa  disposition  un  très-grand  nombre  d'ar« 
ticulations  ou  de  sons  divers,  et  peut  ainsi  tout  exprimer  par  un  petit 
nombre  de  combinaisons.  Gomnirnt  l'imiter  ?  Presque  tous  les  essais  de 
télégraphie  sont  venus  échouef  contre  cette  difficulté. 

Avant  M.  Gauss  on  s'efforçait  toujours  de  se  procurer  un  très-grand 
nombre  de  signes  différents,  sans  songer  que  cette  multiplicité  de 
signes  ne  faisait  réellement  que  compliquer- le  problème.  On  ne  con* 


TÉLÉGRAPHIE  EN  GÉfiTÉBAL.  I 

sidérait  pas  qu*one  commoDication  rapide  n'est  pas  possible  seolenieot 
à  l'aide  de  piasienrs  signes ,  et  qu'on  peut  atteindre  le  même  bat  avec 
un  seul  signal,  pourvu  qu'il  soit  répété  très-rapidement ,  et  que  ses 
reproductions  soient  groupées  d'une  manière  convenable. 

Pour  mieux  faire  comprendre  notre  pensée,  analysons  l'écriture 
usuelle,  en  choisissant  les  lettres  latines  majuscules.  Elles  se  com- 
posent de  six  traits  diflërents,  à  savoir  d'une  ligne  droite  dans  quatre 
positions  différentes  ;  horizontale,  verticale,  inclinée  de  la  droite  vers 
h  gauche,  ou  de  la  gauche  vers  la  droite  et  d'un  demi-cercle,  ouvert 
I  droite  ou  à  gauche.  De  ces  six  traits,  quatre  au  plus  entrent  au 
maximum  dans  la  formation  de  chaque  lettre,  dans  M  et  W,  par 
exemple.  Si  maintenant  on  cherche  combien  de  lettres  différentes  on 
pourrait  former  avec  ces  six  traits  combinés  au  plus  quatre  à  quatre, 
on  verra  par  un  calcul  facile  qu'on  obtiendrait  à  peu  près  mille  cinq 
cent  cinquante-quatre  lettres  différentes;  or  avec  vingt-cinq  lettres 
seulement  le  problème  de  la  communication  des  idées  est  complè- 
tement résolu. 

€et  exemple  montre  aussi  clairement  qu'on  aurait  pu  réduire  avee 
avantage  le  grand  nombre  de  traits  employés  à  la  formation  des  lettres 
dont  se  compose  l'écriture  ordinaire.  Supposons  maintenant  que  nous 
n'employons  que  deux  traits ,  et  voyons  s'iU  seront  suffisants  à  produire 
une  écriture  parfiiite.  Ces  traits  peuvent  être  réduits  à  la  plus  extrême 
simplicité;  ce  seront,  si  l'on  veut ,  deux  points  qui  se  distingueront 
l'un  de  l'autre  par  cette  convention  que  le  premier,  par  exemple,  sera 
toujours  placé  à  une  plus  grande  hauteur.  Si  dans  chaque  Ictlre  on 
n*admet  qu'un  point,  les  deux  points  ne  donneront  que  deux  lettres; 
si  dans- chaque  lettre  on  admet  un  ou  deux  points,  aux  deux  lettres 
obtenues  s'en  ajouteront  quatre ,  et  l'on  aura  en  tout  six  lettres.  Si 
trois  était  ie  maximum  des  points  employés,  on  aurait  huit  nouvelles 
lettres,  en  tout  quatorze.  En  portant  euGn  à  quatre  le  maximum  des 
points,  on  obtiendrait  trente  lettres  différentes,  c'est-à-dire  autant 
presque  qu'il  en  faudrait  pour  représenter  les  lettres  de  l'alphabet  et 
les  chiffres.  Remarquons  même  qu'on  pourrait  au  second  point  sub- 
stituer le  premier  reproduit  deux  fois  de  suite  à  une  très-petite  dis- 
tance. On  voit  donc  qu'un  seul  trait,  un  seul  point  suffisent  pleinement 
h  la  reproduction  plus  rapide  de  l'écriture ,  et  que  ce  seul  point  par 
conséquent,  bien  employé,  remplacerait  surabondamment  les  deux 
trahs  dont  se  compose  l'alphabet  latin.  Or  ce  qu'un  point  est  par 

1. 


4  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

rapport  à  récriture,  un  son  Test  par  rapport  à  la  parole  ;  les  répéii- 
tions  et  les  combinaisons  d'un  seul  son  suffiraient  donc  aussi  pour  la 
formation  d'une  langue  complète,  intelligible  par  l'oreille. 

Nous  sommes  maintenant  en  état  de  bien  poser  les  conditions  fon- 
damentales que  doit  remplir  un  télégraphe  si  l'on  veut  qu'il  soit  le 
plus  simple  possible.  Il  devra  n'employer  qu'un  signe ,  mais  produit 
le  plus  promptement  possible.  Si  l'on  veut  de  plus  que  ce  signe  soit 
aussi  parfait  qu'il  peut  l'être,  il  devra  être  perçu  par  l'oreille. 

Étudions  maintenant  la  série  des  phénomènes  ou  des  agents  de  la 
nature  propres  à  transmettre  ce  signe  dans  toutes  les  conditions  posées 
ci-dessus. 

Ces  agents  sont  au  nombre  de  quatre  :  l""  le  mouvement  de  transla- 
tion ;  S""  le  son  ;  Z'*  la  lumière  et  la  chaleur  rayonnante  ;  A""  rélectricité. 

i«  Les  mouvements  de  translation.  Les  moyens  de  communi- 
cation par  translation  les  plus  rapides,  sont  la  poste  et  les  chemins  de 
fer.  La  plus  grande  vitesse  de  la  poste  est  de  quinze  kilomètres  par 
heure,  deux  cent  cinquante  mètres  par  minute,  quatre  mètres  par  se- 
conde. On  a  obtenu  par  les  chemins  de  fer  des  vitesses  de  cinquante 
kilomètres  par  heure,  de  huit  cent  trente-trois  mètres  par  minute,  de 
treize  à  quatorze  mètres  par  seconde.  La  vitesse  des  projectiles  est 
iocomparablement  plus  grande,  mais  comment  rutiliser? 

M.  Ador  a  pensé,  le  premier  qu'il  serait  possible  d'appliquer  à  la 
télégraphie  le  mouvement  rapide  qu'on  peut  imprimer,  par  la  pression, 
à  un  courant  d'air  enfermé  dans  un  tube  souterrain. 

Supposons  un  tube  métallique,  cylindrique,  alézé,  placé  sous  le  sol, 
de  trois  à  quatre  centimètres  de  diamètre  intérieur,  et  de  dix  kilo- 
mètres de  longueur;  supposons  que  ce  tube  est  adapté  par  l'une  de 
ses  extrémités  à  un  réservoir  d'air  condensé  à  trois  atmosphères, 
d'une  capacité  égale  à  trois  fois  le  cube  de  la  colonne  d'air  contenue 
dans  la  totalité  du  tuyau  de  conduite ,  et  librement  ouvert  à  son  extré- 
mité opposée  au  réservoir  ;  supposons  que  la  communication  du  tube 
et  du  réservoir  s'établit  à  volonté  par  un  robinet;  supposons  .qu'on 
enveloppe  une  dépêche  écrite  dans  une  sphère  très-légère,  du  calibre 
du  cylindre,  et  que  cette  sphère  y  étant  placée,  on  ouvre  la  commu- 
nication du  réservoir  et  du  tube  conducteur  :  la  sphère  parcourra  les 
dix  kilomètres  de  dislance  avec  une  vitesse  de  trois  cenis  mètres  par 
seconde  :  elle  arrivera  à  sa  desiination  en  un  peu  plus  de  trente-trois 
secondes. 


AGENTS  TÉLÉGRAPHIQUES.  5 

An  lieu  d'air  comprimé ,  on  pourrait  employer  le  Yide  ,  en  meUant 
par  exemple  le  tuyau  de  conduite  en  communication  à  son  extrémité 
arec  un  réservoir  oà  le  Tide  serait  fait  d'avance. 

L'énormité  du  réservoir  à  air  condensé  ou  à  vide,  qui  ne  devrait  pas 
avoir  moins  de  dix  mètres  cubes;  la  difficulté  d'obtenir  des  tubes  bien 
calibrés  d'une  longueur  aussi  considérable  ;  la  nécessité  d'admettre  des 
courbes  ;  le  temps  et  la  force  qu'il  faudrait  dépenser  pour  comprimer 
l'air  ou  faire  le  vide,  rendent  très- difficile  l'exécution  de  ce  mode  de 
transpori,  qui  serait  le  plus  commode  et  le  plus  complet  de  tons. 

2^  Le  Botx.  —  Si  l'on  veut  transmettre  des  signaux  à  distance  sans 
avoir  besoin  d'exciter  à  l'avance  l'attention  de  celui  qui  les  reçoit,  on 
peut  recourir  à  l'oreille,  dont  les  impressions  sont  spontanées,  se  per- 
çoivent à  distance,  et  n'assujettissent  pas  l'observateur  à  rester  con- 
stamment dans  la  même  position.  Mais,  pour  produire  dans  une  se- 
conde station  des  signaux  perceptibles  à  l'oreille ,  il  faut  que  la  pre- 
mière soit  munie  d'un  mécanisme  on  moteur,  qui  puisse,  par  exemple, 
mettre  une  cloche  en  mouvement  à  une  distance  plus  ou  moins  grande. 
Il  n*est  pas  facile  de  mettre  ainsi  en  jeu  une  force  qui  puisse  à  volonté 
agir  dans  un  lieu  plus'^ou  moins  éloigné  ;  on  peut  toutefois  résoudre  ce 
problème  de  diverses  manières. 

L'emploi  des  courants  électriques  on  galvaniques  pouvait  seul  faire 
atteindre  le  but  cherché,  et  quoique  dans  la  pratique  l'application  de 
ces  agents  entraînât  avec  elle  des  difficultés  plus  ou  moins  grandes»  et 
des  inconvénients  comparables  en  apparence  aux  avanti^es  qu'on  en 
eq)érait,  le  proUème  est aujoiurd'hui  résolu  par  la  télégraphie  électrique. 

Le  moyen  de  télégraphie  acoustique  le  plus  naturel  est  la  propagation 
ordinaire  du  son  à  l'aide  de  porte-voix  ou  de  tobes  renforçants;  mais 
Tutilité  de  ce  mode  de  signaux  n'est  réelle  qu'à  de  petites  distances.  Les 
siiBeCs  de  navire,  les  trompettes-signal,  le  cor  à  incendie,  le  tocsin,  con- 
viennent parfaitement  à  l'usage  qu'on  en  attend,  mais  il  ne  faut  pas  même 
songer  à  les  employer  pour  transmettre  des  signaux  télégraphiques  à 
de  très-grandes  distances  :  d'abord ,  parce  que  le  son  ainsi  produit 
manque  de  l'intensité  nécessaire;  puis,  parce  que  la  vitesse  de  propa- 
gation du  son,  qui  ne  dépasse  pas  330  mètres  par  seconde,  est  encore 
insuffisante.  Il  n'en  serait  pas  ainsi  du  son  propagé  dans  l'eau  ;  ici  la 
vitesse  est  quatre  fois  pltis  grande ,  comme  l'ont  prouvé  M.  Beudan  à 
Marseille,  MM.  Coliadon  et  Sturm  à  Genève;  et  des  ^ons  même 
faibles  sont  encore  sensibles  à  la  distance  de  plusieurs  lieues.  Les  vi- 


6  TÉLÉGRAPHIE  ÉL£CTRIQl£. 

brations  ainsi  transmises  n'affectent  pas  seulement  l'^oreille,  elles 
peuvent  encore  agir  comme  vibrations  moléculaires;  elles  pourraient 
produire  à  distance  un  mouvement,  ce  mouvement,  renforcé  et 
transmis  par  un  mécanisme  approprié,  pourrait  même  produire  un 
son  nouveau  dans  le  voisinage  de  l'observateur.  On  pourrait  donc  à 
la  rigueur  se  servir  de  ce  mode  de  télégraphie,  et  il  aurait  sur  le  pro- 
cédé optique  l'avantage  de  fonctionner  en  tout  temps.  Partout  donc 
eu  l'on  trouvera  une  étendue  suffisante  d'eau  borisontale ,  on  pourra 
à  la  rigueur  transmettre  ainsi  des  signaux. 

t""  La  iumière  et  ta  chaleur*  —  La  lumière  est  l'agent  naturel 
qui  transmet  son  action  avec  le  plus  de  rapidité  :  par  lui  nos  yeux  » 
seuls  ou  armés  de  télescopes,  aperçoivent  dûitinctement  à  la  plus  grande 
distance  le  signal  produit  :  sa  vitesse >  comme  tout  le  monde  le  sait» 
est  telle ,  qu'on  ne  saurait  l'exprimer  par  la  plus  petite  fraction  de 
temps,  même  dans  son  trajet  sur  la  ligne  télégraphique  la  plus  étendue» 

Soit  qu'on  emploie  les  lumières  artificielles  pour  transmettre  les 
signaux  pendant  la  nuit,  soit  qu'on  utilise  la  lumière  directe  ou  dif- 
fuse du  soleil  pour  présenter  aux  yeux  des  corps  opaques  pendant 
le  jour,  il  n'est  besoin  d'établir  aucun  conducteur  spécial  entre  les 
stations  :  les  signaux  se  transmettent  de  l'un  à  l'autre  sans  frais  et 
avec  la  rapidité  de  la  pensée  ;  ils  y  arrivent  sous  des  formes  aussi  va- 
riées qu'on  peut  le  désirer;  leur  sûreté  n'est  point  compromise  par  un 
long  conducteur  qu'il  serait  presque  impossible  de  défendre }  en  un  mot, 
la  lumière  offre  toutes  les  garanties  de  simplicité,  de  rapidité,  de  variété, 
de  sécurité  et  d'économie  que  la  télégraphie  peut  espérer  d'obteoira 

Il  est  vrai  que  les  accidents  atmo^hériques ,  tels  que  les  pluies, 
les  brouillards  et  les  ouragans ,  viennent  parfois  interrompre  la  suc- 
cession des  signaux,  mais  la  nature  prend  soin  de  mettre  fia  die-* 
même  et  promptement  à  ces  perturbations  ;  tandis  qlie  pour  le'  mou- 
vement de  translation,  pour  le  son  et  pour  l'électricité,  il  faudrait 
un  temps  plus  ou  moins  considérable  et  des  travaux  coûteux  pour 
rétablir  des  communications  interrompues. 

Ces  avantages  irrécusables  de  la  lumière  nous  engageai  à  la  mieux 
étudier  sous  le  point  de  vue  d'agent  télégraphique. 

La  vue  de  l'homme ,  abandonnée  à  ses  propres  forces,  n'a  d'autres 
limites  dans  sa  portée  que  l'intensité  de  la  lumière  qui  lui  est  envoyée, 
et  les  dimensions  de  la  surface  des  objets  lumineux  ou  éclairés  qià 
doivent  l'impressionner.  Quand  l'atmosphère  est  pure ,  nous  pouvons 


AGJÙNTS  TÉLÉGRAPHIQUES.  7 

iadtement  aperceyoir  une  tour  à  dix  lieues ,  uue  moatagne  à  quinze 
et  vingt  lieues,  à  (rente  et  quarante  une  chaîne  de  glaciers.  Bouguer 
dit  que  le  Chimborazo  se'  voit  encore  à  quarante-cinq  lieues. 

Soit  que  nous  considérions ,  à  la  surface  du  sol ,  des  objets  éclairés 
par  la  lumière  directe  ou  diffuse  du  soleil,  soit  que  nous  eipérimen- 
tioQ9  sur  les  feux  et  les  lumières  artificielles  pendant  la  nuit,  nous 
reconnaitrons  toujours  la  vérité  de  cette  loi ,  que  la  visibilité  des  objets 
lamineox  ou  édairés  est  proportionnelle  au  produit  de  leur  éclat  par 
leur  surface. 

Chacun  sait  aussi  qne  rinlensité  de  la  lumière  diminue  pioportiou* 
ncUement  au  carré  de  la  distance  :  de  là  celte  conséquence  absolue 
qu'un  corps  opaque. d*un  mètre  carré,  qui  serait  encore  visible  à  un 
my riamètre  de  distance ,  devrait  être  quatre  fois  plus  éclairé ,  ou  pr<^- 
senter  une  surface  de  quatre  mètres  carrés ,  pour  être  également  visi* 
Ue  à  ht  distance  de  deux  myriamètres.  De  même ,  une  flamme  de 
lampe  qui  présenterait  une  surface  de  trois  centimètres  carrés  et  serait 
à  peine  apparente  à  cinq  kilomètres,  ne  serait  pas  vue  à  la  distance  de  dix 
kilomètres,  si  elle  ne  présentait  une  surface  quadruple,  ou  si  sa  lumière, 
en  C4»iservant  le  même  volume ,  n'avait  pas  quadruplé  d'intensité. 

Aux  rayons  du  soleil ,  ou  bien  à  la  lumière  diffuse ,  l'atmosphère 
présente  un  ton  généralement  blanc  mélangé  d'une  teinte  plus  ou 
moins  légère  de  bleu.  Le  soir,  le  matin ,  et  le  plus  souvent  dans  tout 
le  courant  de  la  journée ,  lorsqu'on  jette  les  yeux  sur  le  ciel  dans  une 
direction  rapprochée  de  Thoriaon  >  la  perception  lumineuse  dominante 
est  toujours  le  blanc.  C'est  sur  ce  fond  que  doivent  s'écrire  les  signaux 
télégiraphiques.  Quelle  sera  la  couleur  préférable  pour  écrire  sur  un 
pareil  fond^  Le  noir  l'emportera  évidemment  sur  toutes  les  autres  et 
donnera  les  caractères  les  plus  distincts ,  comme  le  fait  l'encre  sur  le 
papier.  La  visibilité,  en  effet  »  doit  se  mesurer  par  la  différence  entre 
h  loflûère  de  l'objet  et  h  lumière  du  fond.  Le  télégraphe  brillant  et 
Ittfflinenx  ne  peut  être  bon  que  s'il  se  peint  sur  un  fond  noir  ou  bien 
au  sein  des  ténèbres. 

Cette  observation  conduit  à  plusieurs  conséquences  pratiques  parmi 
lesquelles  deux  surtout  sont  de  hi  plus  haute  importance  dans  la  téié* 
graphie  :  la  première  est  que  si  l'on  veut  peindre  les  signaux  le  plus 
nettement  possible  •  il  faut  donner  au  télégraphe  un  fond  très*éclahré 
snr  lequel  les  signaux  doivent  se  détacher  par  contraste  :  il  devient  dès 
km  indispensable  d*élever  les  télégraphes  au-dessus  de  l'horizon,  de 


8  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRlQtE. 

façon  que  leurs  signaux  aillent  se  projeter  librement  dans  Tespace 
blanchâtre  au-dessnsde  tout  objet  terrestre. 

La  seconde  conséquence ,  c*est  qu'il  faut  donner  au  télégraphe  la 
teinte  la  plus  noire  et  la  plus  mate  possible ,  et  faire  en  sorte  qu'il  la 
conser?e  dans  toutes  les  positions  du  soleil  par  rapport  à  lui. 

Observés  à  une  grande  distance ,  tous  1rs  corps  se  réduisent  à  deux 
couleurs  :  le  blanc  pour  ceux  qui  sont  directenient  frappés  par  les 
rayons  du  soleil ,  et  le  noir  pour  ceux  qui  sont  places  dans  l'ombre. 
Cette  réduction  de  toutes  les  couleurs ,  vues  à  une  grande  distance , 
au  blanc  et  au  noir,  n'est  cependant  pas  absolument  vraie.  D'abord 
elle  n'a  lieu  complètement  qu'à  la  distance  de  quinze  à  vingt  mille 
mètres.  Plus  rapprochées ,  quelques-unes,  comme  le  rouge  et  le  vert , 
peuvent  se  distinguer  même  h  la  lumière  diffuse.  Par  une  atmosphère 
très-limpide ,  à  la  distance  de  deux  lieues ,  avec  un  télescope  grossissant 
quarante  fois,  on  distingue  très-bien  le  blanc,  le  rouge,  l'orangé,  le 
jaune ,  le  vert,  le  bleu  clair  et  le  noir  ;  mais  les  accidents  atmosphé- 
riques éteignent  facilement  cette  visibilité. 

Dans  la  comparaison  des  verres  colorés  et  des  verres  incolores,  il 
se  présente  un  fait  de  la  plus  grande  importance.  Â  quelque  distance 
qu'on  observe  deux  réverbères  d'un  égal  foyer  lumineux,  dont  l'un 
est  garni  de  verres  incolores  et  l'antre  de  verres  colorés ,  il  est  impos- 
sible de  les  confondre.  Que  l'atmosphère  soit  brumeuse  on  transpa- 
rente, du  moment  qu'il  est  possible  d'apercevoir  les  lumières,  on  les 
distingue  immédiatement  l'une  de  l'autre^  l'œil  le  moins  exercé  les 
reconnaît  et  les  signale  à  l'instant. 

Relativement  à  la  forme ^  aux  contours  et  à  la  position  de  l'objet, 
Texpérience  constate  encore  des  faits  de  visibilité  à  distance  qu'il  im- 
porte de  signaler.  Un  point  noir  sur  un  fond  blanc  se  voit  à  une  moin- 
dre distance  qu'une  ligne  de  même  largeur  que  lui  ;  et  de  deux  lignes 
d'égale  largeur,  la  plus  longue  se  voit  de  plus  loin  que  la  plus  courte. 
Deux  lignes  tracées  l'une  à  côté  de  l'autre  paraissent  n'en  faire  qu'une 
si  la  distance  entre  elles  n'est  pas  au  moins  plus  grande  d'un  qnart 
que  la  largeur  de  chaque  ligne. 

Plus  le  rayon  visuel  s'éloigne  du  sol,  plus  il  est  garanti  des  pêrtnr- 
bâtions  qui  proviennent  des  brumes  qui  s'amassent  près  de  terre» 
dans  les  vallées,  le  long  des  fleuves,  et  autour  des  forêts  :  la  fumée  des 
usines,  celle  des  villages,  l'atmosphère  fuligineuse  des  villes  l'attei- 
gnent moins  facilement  ;  enfin  les  ondulations  produites  dans  l'atmo- 


AGENTS  TÉLÉGRAPHIQUES.  9 

sphère  par  les  différences  de  température  et  les  phénomènes  de  mirage 
sont  beaucoup  moins  sensibles  à  mesure  qu'on  s'élève  dans  l'atmo- 
sphère. 

Dans  de  bonnes  conditions  une  surface  de  six  pieds  carrés  se  ver- 
rait à  l'œil  nu  à  un  myriamètre  de  distance  ;  mais  six  pieds  carrés 
c'est  un  objet  immense.  Avec  des  télescopes  grossissant  de  trente  à 
quarante  fois,  on  augmente  les  chances  de  visibilité,  et  Ton  peut  dimi- 
nuer dans  une  très-grande  proportion  la  surface  de  l'objet  montré. 

Il  est  certain  enfin  qu'à  surface  et  à  distance  égales ,  un  corps  lu- 
mineux se  voit  mieux  la  nuit  qu'un  corps  opaque  ne  se  voit  le  jour  ; 
aussi  les  anciens,  qui  ne  connaissaient  pas  les  télescopes,  ont-ils  dû 
préférer  les  lumières  artificielles  pour  communiquer  à  dislance,  tan- 
dis que  les  modernes ,  munis  de  cet  artifice  qui  permet  de  voir  de  loin 
pendant  le  jour,  ont  délaissé  les  signaux  de  nuit. 

La  forme  ronde  de  la  terre  et  la  propagation  rcctiligne  de  la  lumière 
limitent  considérablement  la  distance  à  laquelle  des  signaux  lumineux 
peuvent  être  transmis.  Un  télégraphe  aussi,  qui  n'emploiera  que  des 
signaux  lumineux,  ne  pourra  les  transmettre  à  une  autre  station 
qu'autant  que  Tatténtion  du  gardien  aura  été  primitivement  éveillée, 
qu'autant  que  la  distance  des  deux  stations  ne  dépassera  pas  un  cer- 
tain nombre  de  lieues,  et  que  l'atmosphère  sera  convenablement  trans- 
parente. Cependant,  en  dépit  de  tous  ces  obstacles,  la  découverte  des 
télégraphes  par  les  frères  Chappe  a  été  partout  acceptée,  et  s'est 
étendue  chaque  jour  davantage  depuis  1793 ,  époque  à  laquelle  les 
premiers  télégraphes  furent  établis  eu  France.  Il  est  remarquable  que 
les  perfectionnements  apportés  jusqu'ici  à  celte  invention  n'aient  eu 
pour  objet  que  des  circonstances  accessoires;  et  cependant  quoique 
les  défauts  essentiels  des  télégraphes  optiques  ne  puissent  jamais  être 
éliminés,  il  semble  qu'il  est  possible  de  leur  faire  subir  des  améliora- 
tions importantes.  Indiquons-en  quelques-unes.  Le  premier  but  à  at« 
teindre  est  toujours  de  transmettre  les  signaux  aussi  rapidement  que 
possible.  On  pourrait  arriver  par  xleux  moyens  à  raccourcir  le  temps 
nécessaire  à  cette  transmission  :  d'abord  par  l'usage  d'abréviations 
télégraphiques,  ce  qui  entraînerait  l'introduction  d'un  grand  nombre 
de  signaux,  alors  que  tous  pourraient  s'exprimer  par  un  petit  nombre 
seulement;  puis^  ce  qui  semble  plus  rationnel ,  par  une  plus  grande 
promptitude  dans  la  transmission  de  chaque  signal.  La  mise  en  mou- 
vement des  grands  leviers,  dont  l'emploi  est  et  sera  toujours  nécessaire 


10  TÉLKGRAPUI£  ÉLE€TRlQt£, 

pour  rendre  les  signaux  visibles  à  une  grande  distance ,  exige  néces- 
sairement un  temps  considérable  :  il  faudrait  donc  arriver  à  se  passer 
du  mécanisme  des  télégraphes  actuels,  il  nous  semble  que  la  propo- 
sition faite  par  M.  Gauss,  après  ses  heureux  essais  de  la  transmis- 
sion des  signaux  par  l'héliographe ,  mérite  d'être  étudiée  et  pourrait 
être  facilement  mise  en  pratique.  li  a  démontré,  en  effet,  qu'un 
miroir  de  quelques  pouces  carrés  peut,  à  une  distance  de  dix  lieues  et 
plus,  projeter  une  lumière  égale  à  celle  d'une  étoile  de  première  gran* 
deur,  s'il  est  disposé  de  manière  à  renvoyer  vers  i'fleil  de  l'observateur 
une  portion  de  l'image  du  soleil.  Dans  le  cas  où  le  soleil  ne  brillerait 
pas,  pendant  la  nuit  ou  par  un  temps  couvert,  on  pourrait  recourir  à 
la  lumière  Drummond  provenant  du  jet  sur  un  morceau  de  chaux 
d'un  mélange  d'oxygène  ei  d'hydrogène,  ou  mieux  de  h  lumière  élec- 
trique. Les  signaux  consisteraient  dans  une  série  d'éclairs  obtenus  en 
faisant  tourner  le  miroir  ou  en  le  cachant.  GeUe  disposition,  dont  il 
serait  trop  long  d'exposer  ici  tous  les  détails,  aurait  l'avantage  d'une 
production  très-rapide  des  sipaux.  L'œil  perçoit  facilement  dans  une 
seconde  six  éclairs,  qui ,  après  s'être  évanouis,  laissent  sur  cet  organe 
une  impression  semblable  à  celle  de  sons  qui  se  succèdent  rapidement. 
On  pourrait  donc  transmettre  ainsi  trente  signaux  pendant  le  temps 
que  Ton  emploie  à  en  transmettre  un  seul  avec  les  télégraphes  actuels. 
Dans  ce  cas  aussi  on  n'aurait  pas  besoin  de  lunettes,  et|  ce  qui  est 
plus  important  encore,  les  observateurs  placés  aux  stations  verraient 
seuls  les  signaux. 

La  chaieur.  —  Un  autre  moyen  pour  produire,  à  de  grandes  dis- 
tances, une  impression  momentanée  sans  conducteur  artiGciel  est 
fourni  fàr  la  chaleur  rayonnante,  laquelle  agissant  à  l'aide  d'un  mi- 
roir convergent  sur  un  thermo-multiplicateur,  donne  naissance  à  des 
courants  galvaniques  qui,  à  leur  tour,  produisent  des  déviations  d'ai* 
guiiles  aimantées»  Les  dUBculiés  d'installation  de  semblables  appa* 
reils  sont  grandes,  sans  doute,  mais  non  pas  insurmontables  peut-être. 
Un  semblable  tél^raphe  aurait  sur  le  télégraphe  optique  l'avantage  de 
ne  pas  exiger  la  présence  et  l'attention  constantes  de  l'observateur  ) 
mais  les  nuages  et  d'autres  circonstances  atmosphériques  empêche^ 
raient  souvent  son  action,  et  c'est  un  début  capital,  qni,  joint  aux  em-> 
barras  qu'il  entraîne,  ne  permettra  jamais  de  lui  donner  la  préférence, 
ni  même  probablement  de  l'essayer. 

k""  ViUctriciié,  •—  Les  agents  naturels  que  noua  avons  considérés 


AG£MT8  TitÉ&BAPHIQtES.  11 

jasqu'iciy  les  forces  de  translation,  la  lamière,  la  chaleur  rayonnante» 
le  son,  jouissent  de  celte  propriété  commune  qu'ils  n'exigent  aucune 
liaison  particulière  entre  les  diverses  stations.  L'air,  Teau ,  la  terre, 
sont  les  conducteurs  naturels  de  ces'sortes  de  mouvements;  ils  se 
distinguent  sous  ce  rapport  des  autres  agents  qu'il  nous  reste  à 
étudier. 

Qe  nombreux  essais  faits  déjà  dans  le  siècle  dernier,  et  que  nous 
rappellerons,  ne  laissent  aucun  doute  sur  la  possibilité  d'obtenir,  à  des 
distances  quelconques,  des  signaux  télégraphiques  à  l'aide  de  l'élec- 
tricité ordinaire  ou  de  frottement  :  ce  genre  d'électricité  a  d'ailleurs 
sur  toutes  les  autres»  ainsi  que  M.  Gauss  l'a  fait  remarquer,  l'avan- 
tage de  ne  rien  perdre  de  sa  force  quand  le  conducteur  devient  de 
plus  en  plus  long,  parce  que  toute  la  charge  de  l'une  des  armatures 
de  la  bouteille  de  Leyde  ira,  dans  tous  les  cas,  quelle  que  soit  la  Ion- 
gaeor  et  le  diamètre  du  conducteur,  se  réunir  à  celle  de  la  seconde 
armature. 

Les  expériences  de  M.  Wheatstone  ont  prouvé  que  la  vitesse  de  l'é- 
lectricité ordinaire  est  de  même  ordre  que  celle  de  la  lumière.  En 
comparaison  de  celte  vitesse,  toutes  les  dislances  terrestres  s'évanouis- 
senc,  et  le  fluide  électrique  est  réellement  le  conducteur  instantané 
de  nos  pensées  et  de  nos  ordres.  Le  bruit  qui  accompagne  partout 
l'apparition  de  l'étincelle  électrique  servirait,  en  agissant  directement 
sur  l'oreille ,  à  rendre  spontanément  attentif,  et  remplirait  la  condi- 
tion essentielle  de  toute  bonne  télégraphie.  Avec  une  machine  de  di- 
mensions suffisantes,  on  obtiendra  assez  de  décharges  pour  que  la  trans- 
mission des  dépêches  soit  suffisamment  rapide.  Il  est  beaucoup  plus 
difficile  de  se  mettre  à  l'abri  des  vibrations  hygrométrjqyes ,  et  des 
autres  influences  atmospliériques  qui  amènent  la  déperdition  de 
l'âectricité  ;  mais  en  étudiant  attentivement  la  question  sous  toutes 
ses  faces,  on  arriverait  certainement  à  surmonter  tous  les  obstacles. 

Dans  tous  les  cas,  l'électricité  voltaîque  a  de  fait,  comme  nous  le 
prouverons  surabondamment ,  réalisé  tout  ce  qu'on  pouvait  attendre 
de  l'électriciié  ordinaire ,  et  produit  de  vâitables  merveilles.  Nous 
possédons  désormais  le  plus  rapide  et  le  plus  parfait  des  messagers,  et 
le»  seuls  doutes  qui  subsistent  encorci  c'est  de  savoir  si  nous  lui  con- 
fions nos  pensées  sous  la  forme  la  plus  avantageuse,  c'est-à-dire  si  les 
vocabulaires  en  usage  dans  les  divers  systèmes  de  télégraphie  électrique 
sont  coBveoiablement  assortis. 


12  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQIE. 


CHAPITRE   II. 

Qualités  nécessiiiee  à  un  bon  télégrai^hc  opt'qne.  —  Télégraphe  Cliappe. 
—  S'gnaux ,  roécan>sme ,  manœuvre. 


La  perfection  de  Tart  télégraphique  consisterait  à  transporter  tontes 
les  idées  à  la  plus  grande  distance  dans  le  seul  temps  que  l'esprit  met 
à  les  concevoir,  et  de  les  y  transporter  nettement  et  sans  confusion.  Le 
meilleur  procédé  télégraphique  sera  celui  qui  approchera  davantage 
de  cet  idéal. 

Pour  juger  un  télégraphe,  il  faut  tenir  compte  : 

1<>  De  la  vitesse  de  Tageut  physique  ; 

2""  De  la  distance  à  laquelle  son  action  se  transmet ,  ce  qui  déter- 
mine le  nombre  des  postes  télégraphiques  nécessaires  d'un  point  à  an 
autre  ; 

Z"  De  son  temps  d*arrêt  dans  chaque  station ,  ou  du  temps  indis- 
pensable pour  percevoir,  écrire  et  transmettre  chaque  signal;  ce  temps 
dépend  à  la  fois  de  la  simplicité,  de  la  netteté,  du  mode  d'interpré- 
tation du  signal,  et  de  la  perfection  du  mécanisme  à  l'aide  duquel  on 
le  produit. 

Zi«  Du  nombre  des  signaux  primitifs^  d'où  dépend  la  richesse  du 
vocabulaire  ; 

5"*  De  l'étendue  de  l'idée  exprimée  par  chaque  signal  ; 

6"*  Du  temps  de  la  conversion  d'une  dépêche  en  signaux  ; 

7^  Du  temps  de  la  traduction  des  signaux  en  dépêche. 

Ne  considérons  ici  que  le  cas  où  l'agent  télégraphique  employé  est 
hi  lumière. 

Un  bon  télégraphe  de  jour  devra  toujours  être  placé  au -dessus 
de  l'honzon  et  assez  élevé  poor  qu'aucun  obstacle  matériel  ne  puisse 
s'interposer  entre  lui  et  ceux  qui  doivent  correspondre  avec  lui.  Sa 
construction  doit  être  très-solide,  pour  braver  longtemps  les  intem- 
péries et  surtout  les  tempêtes.  Tout  en  conservant  les  conditions  né- 
cessaires de  visibilité ,  il  doit  offrir  le  moins  de  surface  et  de  prise 
possible  au  vent.  Il  doit  être  assez  léger  potîr  qu'on  puisse  rétablir 


TÉLÉGRAPHE  CHAPP£.  13 

sordes  maisons,  des  tours,  etc.,  qu'il  soit  facile  à  transporter,  et  enfin 
que  ses  niancBuvres  soient  aisées  et  rapides. 

Les  surfaces  des  signaux  doivent  être  peintes  en  noir  et  allongées 
plutôt  que  circulaires  et  carrées,  parce  que  Tobservation  a  prouvé 
que  la  visibilité  à  distance  était  plus  nette  avec  la  forme  rectiligne. 

Il  est  indispensable  que  les  signaux  puissent  être  donnés  par  un 
mécanisme  enfermé  dans  uu  appartement  ;  et  que  le  stationnaire 
puisse  vérifier  le  signal  qu'il  donne,  et,  par  conséquent,  qu'un  méca- 
nisme intérieur  lui  donne  sans  cesse  limage  actuelle  du  télégraphe 
extérieur.  11  faut  que,  sans  s'éloigner  de  son  mécanisme,  il  puisse  aper- 
cevoir les  signaux  qu'on  lui  transmet,  vérifier  l'exacte  répétition  des 
signaux  qu'il  transmet  à  son  tour ,  et  écrire  ces  signaux.  Ces  condi- 
tions sont  remplies  par  le  moyen  de  deux  télescopes  braqués  sur  les 
télégraphes  voisins  et  d'un  pupitre  dressé  avec  tous  ses  accessoires.  Il 
doit  encore  avoir  devant  les  yeux  une  bonne  montre  pour  marquer  le 
temps  des  dépêches»  des  interruptions,  etc. 

U  importe ,  avant  tout ,  que  les  signaux  simples  et  primitifs  soient 
assez  nombreux,  qu'ils  se  produisent  avec  une  grande  vitesse,  avec  le 
moins  de  mouvement  et  de  force  possible.  U  faut  qu'ils  se  présentent 
à  la  vue  avec  tant  de  netteté ,  sous  des  formes  si  simples  en  elles- 
mêmes  ,  et  en  même  temps  û  différentes  les  unes  des  auti*es ,  que 
toute  confusion  et  toute  hésitation  soient  impossibles  ;  il  faut  éloigner 
la  nécessité  d'une  opération  de  l'esprit  pour  les  comprendre,  pour  les 
écrire  et  pour  les  répéter,  et  ti*ouver  le  moyen  d'exprimer  que  le  $ignal 
actuellement  formé  est  bien  celui  qui  doit  être  reproduit. 

Enfin,  les  télégraphes  doivent  être  placés  à  la  distance  moyenne 
d'un  myriamètre  :  dans  le  voisinage  des  grandes  villes,  des  lacs,  des 
marais,  au  fond  des  vallées,  sur  les  bords  de  la  mer,  près  des  usines 
donnant  beaucoup  de  fumée,  ils  doivent  être  plus  rapprochés;  et 
peuvent  être  plus  éloignés  dans  des  conditions  meilleures. 

Énnmérer  les  nécessités  d'un  bon  télégraphe,  c'est  énoncer  les 
qualités  éminentes  que  possède  le  télégraphe  français  dû  au  génie,  à 
la  persévérance,  au  dévouement  de  la  famille  Ghappc,  et  qui  laisse  à 
une  grande  distance,  sous  le  rapport  de  la  perfection,  tous  ceux  qu'on 
a  essayé  d'établir  ou  qu'on  a  établis  après  lui  tant  en  France  qu'en 
Europe. 

Les  trois  frères  Cbappe,  neveux  du  célèbre  voyageur  Chappe  d'àu- 
teroche ,  faisaient  leurs  études,  l'un  au  séminaire  d'Angers,  les  deux 


14  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE* 

autres  dans  un  pensionnat  situé  à  une  demi-Hcue  de  la  ville.  Glande , 
le  séminariste,  cherchant  à  adoucir  cette  pénible  séparation ,  imagina 
pour  correspondre  avec  ses  frères  le  moyen  Buivant.  il  plaça  aux 
deux  bouts  d'une  règle  de  bois  deux  espèces  d*ai!es  qu'il  faisait  mou- 
voir ^  volonté,  et  dont  il  obtint  192  figures  distinctement  visiUes  par 
une  lunette  d'approche.  Il  eut  Tidée  de  faire  représenter  des  lettres 
et  des  mots  par  ces  figures  différentes;  puis  il  donna  avis  de  son  in- 
vention à  ses  frères,  qui  en  firent  aussitôt  usage  dans  l'intérêt  de  leur 
commune  affection. 

Ceci  se  passait  peu  avant  la  révolution  de  1793.  Lorsqu'elle  arriva, 
et  avec  elle  la  guerre  civile  et  étrangère ,  les  frères  Chappe  pensèrent 
que  la  France  pourrait  tirer  un  grand  parti  de  leurs  signaux ,  s'ils 
étaient  appliqués  sur  une  vaste  échelle  aux  apports  du  gouverne- 
ment avec  les  villes  de  riniérieur  et  de  la  frontière.  Mus  par  un  sen- 
timent de  patriotisme ,  ils  s'appliquèrent  à  compléter  l'œuvre  qu'ils 
n'avaient  fait  qu'ébaucher,  en  s'aidant  des  travaux  et  des  connaissances 
que  leur  parent,  Léon  Delaunay,  ancien  consul,  avait  acquises  dans 
la  langue  chiffrée  de  la  diplomatie.  Quand  ils  eurent  composé  une 
langue  télégraphique  appropriée  à  leur  instrument,  ils  présentèrent 
leur  système  à  la  Convention ,  qui  ordonna  qu'on  en  fit  l'essai. 

Les  événements  secondèrent  ces  inventeurs  de  la  manière  la  plus 
heureuse,  car  leur  télégraphe,  qui  serait  peut-être  resté  à  l'état  de 
projet  dans  les  cartons  du  ministère,  comme  le  dit  Claude  Chappe 
lui-même,  fut  providentiellement  inauguré  par  l'annonce  d'une  vic- 
toire. Voici  la  dépêche  qu'il  envoya  de  la  frontière  :  «  La  reprise  de 
Condé  sur  les  Autrichiens.  »  À  quoi  la  Convention  répondit  :  «  L'ar- 
mée du  Nord  a  bien  mérité  de  la  patrie.  •  Ces  deux  expéditions, 
échangées  séance  tenante ,  déterminèrent  l'adoption  définitive  d'une 
invention  merveilleuse  pour  l'époque. 

MM.  Chappe  eurent  donc  la  gloire  de  fonder  la  télégraphie  en 
France,  d'en  diriger  par  eux-mêmes  les  premiers  établissements» 
avec  le  concours  du  célèbre  horloger  Bréguet,  et  d'organiser  cette 
administration  générale,  qui  a  rendu,  dans  le  commencement  sur- 
tout, de  très-importants  services.  Quand  on  songe  que,  pendant  une 
si  longue  suite  de  siècles,  l'esprit  humain  avait  échoué,  nnigré  tous 
ses  efforts,  dans  l'art  des  signaux ,  on  se  sent  pénétré  d'une  estime  et 
d'une  reconnaissance  profondes  pour  des  inventeurs  aussi  utiles  à  la 
sociétl 


TÉLÉORÂPPE  GHAPPE.  15 

Essayons  de  décrire  les  signaux,  le  mécanisme  et  ]a  manœuvre  du 
télégraphe  de  Cbappe. 

Le  télégraphe  proprement  dit,  on  la  partie  de  la  machine  qni  forme 
les  signaux,  se  compose  de  trois  pièces  :  une  grande,  appelée  régu^ 
iaUur,  et  deui  petites,  appelées  indicateurs. 

Le  régulateur  AB,  pi.  I,  fig.'  1,  est  un  rectangle  allongé  de  treize 
pouces  de  largeur  et  de  quatorze  pieds  de  longueur  sur  une  épaisseur 
de  dix-huit  lignes  à  deux  pouces.  A  son  centre  et  dans  le  tens  de  son 
épaisseur  il  est  travek'sé  par  un  axe,  qui  traverse  lui-même  un  mât  ou 
poteau  vertical  DD,  vers  son  extrémité  supérieure. 

Le  régulateur,  ainsi  placé  de  champ  et  élevé  à  plus  de  quatorze 
pieds  au-dessus  du  toit  TT,  peut  tourner  librement  sur  son  axe  et 
décrire  un  cercle  dont  le  plan  est  vertical  :  il  pouri^it  donc  donner 
autant  de  signaux  qu'il  pourrait  dessiner  de  diamètres  distincts;  mais, 
pour  éviter  toute  confusion,  Chappe  a  réduit  avec  raison  ses  positions 
télégraphiques  à  quatre ,  jamais  il  n'en  prend  d'autres  :  la  position 
verticale,  la  poMiion  h(»rizontale,  la  position  oblique  à  droite  et  la 
position  <ri>lique  à  gauche ,  inclinées  l'une  cl  l'autre  de  quarante-cinq 
degrés  sur  l'horizontale  et  sur  la  verticale.  Il  est  impossible  de  trouver 
quatre  positions  mieux  définies  et  plus  distinctes;  personne  ne  pour- 
rait jamais  les  confondre.  Elles  sont  représentées  fig.  2,  3,  &  et  5. 

Les  deux  indicateurs  AC,  BG,  fig.  1,  sont  également  deux  rectan- 
gles allongés,  de  six  pieds  de  longueur,  de  un  pied  de  largeur  et  d'une 
épaisseur  un  peu  inoindre  que  le  régulateur.  Ils  sont  portés  par  les 
deux  extrémités  dn  régulateur,  comme  l'indique  la  figure. 

Chaque  indicateur  porte  à  son  extrémité  A  et  B  un  axe  qui  traverse 
le  régulateur  au  même  point  L'extrémité  GC  est  libre  et  mobile; 
chaque  indicateur  peut  donc  décrire  un  cercle  dont  le  plan  est  paraî- 
tre au  plan  dn  cercle  que  peut  décrire  le  régulateur.  Ainsi  tous  les 
signaux  se  font  dans  un  même  plan ,  vertical  et  perpendiculaire  aux 
rayons  visuels. 

Le  régulateur,  portant  son  axe  de  rotation  à  son  centre  de  figure 
et  de  gravité,  reste  indifférent  dans  la  position  qu'on  lui  donne;  mais 
les  indicateurs,  tournant  autour  d'un  axe  placé  à  l'un  des  Ixmts,  lais- 
seraient toujours  retomber  vers  la  terre  leur  extrémité  libre:  pour 
lutter  contre  cette  tendance,  on  équilibre  le  poids  de  la  branche  vi- 
sible de  l'indicateur  BG,  ÂC,  par  une  branche  invisible  à  distance, 
AK,  BR.  Cette  branche,  d'abord  formée  de  deux  tiges  de  fer  de  sept 


16  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

à  huit  lignes  de  diamèlre,  fixées  à  l'exlrémilé  B  et  A  des  iadicateurs» 
nVst  bientôt  plus  formée  que  d'une  seule  tige  par  la  réunion  des 
deux  sous  un  angle  aigu.  Vers  son  extrémité  cette  branche  porte  un 
contre-poids  K  en  plomb,  qui  doit  faire  que  l'indicateur  soit  parfaite- 
ment équilibré  et  tout  à  fait  indifférent  dans  ses  diverses  positions 
autour  de  sou  axe.  Il  est  bien  entendu  que  les  deux  indicateurs  doi* 
vent  peser  un  poids  égul  et  être  fixés  par  leur  axe  à  égale  distance  de 
l*axe  du  régulateur. 

La  distance  du  centre  de  rotation  du  régulateur  au  centre  de  rota- 
tion des  indicateurs  est  de  six  pieds  six  pouces,  celle  du  centre  de 
rotation  des  indicateurs  à  leur  extrémité  mobile  est  de  cinq  pieds  six 
pouces;  il  reste  donc  un  intervalle  de  deux  pieds  entre  l'extrémité 
libre  des  indicateurs  quand  ils  sont  repliés  sur  le  régulateur. 

Le  régulateur  et  les  indicateurs  sont,  comme  des  persiennes»  com- 
posés d'un  cadre  étroit  dont  l'intervalle  est  rempli  par  des  lames 
minces  inclinées  les  unes  sur  les  autres  dans  un  même  sens  pour  la 
moitié  d'un  même  rayon,  et  en  sens  contraire  pour  la  seconde  moitié 
de  chaque  rayon.  Il  résulte  de  cette  construction  non-seulement  une 
grande  légèreté,  mais  encore  une  diminution  notable  dans  les  mauvais 
effets  du  vent  et  de  la  lumière. 

L'assemblage  des  trois  pièces  ainsi  constitué  forme  un  système  uni- 
que, élevé  dans  l'espace  et  soutenu  par  un  seul  point  d'appui ,  l'axe 
de  rotation  du  régulateur,  lequel  axe  tourne  à  frottement  à  l'extré- 
mité supérieure  du  mât  qu'il  traverse  horizontalement.  Ce  mât  on 
poteau  qui  soutient  le  télégraphe  doit  être  fort  solide.  Il  peut  être 
double;  mais  qu'il  soit  simple  ou  double,  la  surface  qu'il  présente  au 
rayon  visuel  doit  toujours  être  beaucoup  moindre  que  la  largeur  du 
régulateur  et  des  indicateurs  afin  d'éviter  toute  confusion  :  la  ligne  que 
présente  cette  surface  allongée  est  néanmoins  utile  comme  point  de 
repèi*e,  puisqu'elle  indique  toujours  la  direction  de  la  ligne  verticale. 
Ce  poteau  est  muni,  dans  toute  sa  hauteur,  de  tiges  de  fer  implantées 
horizontalement  en  sens  opposé,  et  qui  forment  une  échelle  qui  per- 
met de  monter  au  télégraphe. 

Le  régulateur  ne  doit  donc  jamais  occuper  que  quatre  positions  : 
la  verticale ,  fig.  2,  V horizontale^  fig.  3,  Voùlique  de  droite^ 
fig.  4 ,  Y  oblique  de  gauche^  fig.  5 ,  formant  entre  elles  des  angles 
de  quarante-cinq  degrés. 

Supposons  un  instant  le  régulateur  fixé  à  l'horizontale  et  portant 


TÉLÉGRAPHE  CHAPPE.  t7 

on  seul  iadicatear  à  son  extrémité  droite,  fig.  6.  En  faisant  décrire 
an  cercle  à  l'isdicateor  BE  autour  de  son  axe  B ,  et  en  l'arrêtant  de 
quarante-cinq  degrés  en  quaranie-dnq  degrés,  on  hii  donnel'a  ainsi 
huit  pontions  différentes  par  rapport  au  régulateur  BA.  Parmi  ces 
hoit  positions,  six  sont  angulaires,  BL,  BM,  BN,  BF,  BE,  BD;  deux 
sont  parallèles ,  BG ,  BO  :  cette  dernière  position  a  été  supprimée 
comme  a^étant  pas  suffisamment  perçue,  parce  qu'elle  est  le  prolon- 
gement du  régulateur. 

Les  sept  positions  rélatîTes  de  l'indicateur  et  du  régulateur  don* 
neot  ainsi  sept  signaux  parfaitement  distincts ,  rentrant  tous  'dans 
l'estimation  et  la  comparaison  d'une  verticale  à  une  borizoniale  et  à 
une  oblique,  et  réciproquement,  car,  quelle  que  soit  la  position  du 
régulateur,  Tindicateur  est  toujours  placé  dans  l'horizontale  ou  dans 
la  Terticale,  dans  l'oblique  de  droite  ou  dans  l'oblique  de  gauche. 

Parmi  les  sept  signaux  conserrés,  un,  GB,  se  confond  avec  le  ré« 
gnlaienr  et  s'appelle  zéro;  deux,  BL,  BD,  forment,  ayec  le  régulateur, 
on  angle  de  quarante-cinq  degrés;  deux,  BM,  BE,  un  angle  de  qua- 
tre-vingt-dix degrés;  deux,  enfin,  BN,  BF^  un  angle  de  cent  trente- 
cinq  degrés  ;  il  fallait  donc  trouver  un  moyen  simple  de  les  distinguer. 
Dans  la  méthode  adoptée  pour  la  formation  des  signaux,  l'indicateur, 
dans  tes  positions  BL,  BM  et  BN,  a  toujours  son  extrémité  libre  tour- 
née vers  le  ciel,  et  cette  même  extrémité  est  toujours  tournée  vers  la 
terre  dans  les  positions  BF,  BE  et  BD  ;  on  a  tiré  de  là  l'occasion  d'a- 
jouter, après  la  désignation  de  l'angle,  le  mot  eiet  s'il  est  en  haut,  le 
mot  terre  s'il  est  en  bas. 

D'un  autre  côté,  dire  :  quarante-cinq  degrés  cid,  quatre-vingt-dix 
degrés  ciel,  cent  trente-cinq  degrés  ciel  ou  terre,  sennt  beaucoup 
trop  long;  on  a  donc  ainsi  dénommé  ces  différents  signaux  :  zéro, 
cinq  cid,  dix  ciel,  quinze  ciel,  quinze  terre,  dix  terre^  cinq  terre, 
et  00  les  écrit  comme  l'indique  la  figure  7. 

Ainsi  le  régnbtenr  étant  fixé  dans  une  quelconque  des  quatre  posi» 
tioDS  qu'il  peut  prendre,  un  seul  mdicateur  placé  à  l'extrémité  droite 
donne  avec  loi  sept  ngnaux.  IL  est  évident  que  l'indicateur  placé  à 
l'extrémité  pucfae  et  considéré  seul  en  donnerait  précisément  autant 
Les  signant  se  nomment  de  même,  seulement  ils  s'écrivent  en  met- 
tant l'indicateor  à  gauche ,  comme  on  le  voit  dans  la  figure  8.     - 

Maintenant,  si  nous  considérons  les  signaux  qui  peuvent  résulter 
de  la  combinaison  des  sept  s^naox  d'un  i^dicaleur  avec  les  sept  si- 


U  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

gnaux  de  l'autre^  nous  verroas  que,  si  l'on  met  au  zéio  l'un  dss  in- 
dicateurs et  qu'où  fasse  passer  J'autre  par  ses  sept  positions,  non» 
obtiendrons  d'abord  Je  double  zéro  horizontal ,  ou  mieuK  le  fentU 
horizontal,  puis  zéro  cinq  ciel^  zéro  dii  ciel,  zéro  quinze  ciel,  zéro 
quinze  terre,  zéro  dix  terre,  et  zéro  cinq  terre,  fig.  8.  £n  élevant  ot 
maintenant  k  cinq  ciel  un  des  indicateurs  •  nous  aurons  cinq  cid 
lirot  deux  cinq  ciel,  cinq  et  dix  ciel,  cinq  et  quinze  ciel,  cinq  ciel— 
quinze  terre,  cinq  ciel  —  dix  terre,  cinq  ciel  —  quinze  terre«  fig*  9,  ce 
ce  qui  fait  sept  autres  signaux  :  en  élevant. et  maintenant  à  dix  ciel 
un  des  indicateurs,  on  obtient  sept  nouveaux  signaux,  et  aioai  de 
suite  I  jusqu'à  ce  que  les  sept  signaux  d'un  indicateur  aient  mnUîpM 
11»  sept  signaux  de  Tautre ,  ce  qui  donne  en  tout  quarante-neuf  sir* 
gnaux  pour  une  seule  position  du  régulateur,  liais  le  régolaAew 
prend  quatre  positions  différentes»  ce  qui  donne  quatre  diflérentee 
valeurs  aux  quarante-neuf  signaux,  et  élève  à  cent  quatre-vingt^ze 
le  nombre  total  des  signaux  fournis  par  le  télégraphe  Cbappe.  Ces 
signaux  sont  clairs,  simi^es ,  faciles  à  dénommer,  faciles  4  écrire  ;  il 
est  impossible  de  commettre  une  erreur  de  vision,  de  désignation  i|i 
de  dessin*  Mais  une  difficulté  grave  se  présentait  ici  :  au  milien  des 
mouvements  du  télégraphe  pour  former  un  signal,  romoient  désigner 
aux  postes  voisins  que  le  signal  actuellement  formé  est  bon?  par  quel 
signe  indiquer.qu'il  est  temps  de  le  répéter  et  de  l'écrveT 

les  frères  Cinppe  ont  décidé  qu'aucun  signal  ne  serait  fprmé  sur 
le  régulateur  horizontal  ni  perpendiculaire;  que  tous  le»  signiux 
seraient  formés  sur  l'oblique  de  droite  et  sur  l'oblique  de  gauche  ;  ile 
ont  encore  décidé  qu'aucun  signal  n'aurait  de  valeur  et  ne  devrait  par 
conséquent  être  écrit  et  répété  qu'après  qu'étant  fôroié  sur  une  dea 
deux,  obliques,  il  serait  transporté  tout  foi*mé,  soit  h  l'horizontale,  soîl 
i  la  verticale. 

De  cette  façon ,  le  stationnaire  qui  voit  former  le  signal  aor  l'obUfoe 
de  droite  ou  de  gaudie ,  le  remarque ,  pour  se  préparer  h  le  répéter, 
mais  il  ne  l'écrit  point  :  ausntôt  qu'il  le  voit  parler  k  rhorizontale  ov 
à  la  verticale,  il  est  sûr  qu'il  est  bon,  et  alors  il  l'écrit  et  ie  répète.  Où 
appelle  cette  manenivre  asiurer  un  signal,  porter  un  signal.  Dès 
lora  aussi  chaque  signal,  formé  sur  chaque  dilique^  prend  one  vaienr 
double ,  puisqu'il  peut  être  porté  à  l'horiiontale  on  k  la  verticale;  donc 
quarante-neuf  signaux  peuvent  recevoir  quatre-vingt-dix-hnit  nglii6- 
cations,  en  partant  de  l'oUique  de  droite  pour  être  affiebés  horiionta- 


TÉLÉGBAPHE  CHAPPE.  I« 

îemcnt  oa  Terticaleroént,  et  de  même  pour  ToUique  de  gauche,  en 
toot  cent  quatre>Tingt-9eize  signaux. 

Néanmoins,  les  signaux  des  deux  oUiqnes  ne  seraient  pas  recon* 
naîssablesstlessignanx  de  robiiqoe  de  droite  n'avaient  pas  nne  desti- 
nation difffirènle  des  signaux  de  l'oblique  de  gauche;  car  les  uns  et  les 
antres  se  portant  ï  fhorizontale  et  à  la  verticale,  comme  ils  sont  de 
tons  points  semblables,  ib  ne  représenteraient  tons,  en  réalité,' que 
quatre-vingt-dix- irait  signaux,  à  moins  de  noter  d'où  ils  sont  primiti- 
vement partis. 

Or  ItB  nécessités  de  la  télégraphie  exigent  précisément  qu'une 
grande  partie  des  signaux  soit  consacrée  au  règlement  et  à  la  police  des 
^et  télégraphiques,  l'autre  partie  étant  exclusivement  réservée  à  la 
composition  des  dépèches.  Ces  deux  espèces  de  signaux  dmvent  être 
fort  dialincts  sur  le  télégraphe ,  et  ne  peuven  (  pas  non  plus  être  écrits 
confnsément  et  dans  le  même  lieu  du  procès-verbal.  On  a  donc  ton^ 
Vicré  à  la  partie  réglementaire  des  télégraphes  les  signaux  formés  sut 
«ne  obiiqne,  et  à  la  correspondance  ceux  qui  sont  formés  sur  l'autre  : 
el  TtMi  a  ainsi  obtenu  quatre-vingt-seize  signaux  réglementaires  et 
quatre-vingt-dix-huit  signaux  de  dépêches  qui  s'écrivent  tons  à  Chori- 
xontale  et  à  la  verticale ,  mais  séparément  et  sur  des  point»  différents 
marqués  à  l'avance  sur  le  papier.  Les  signaux  prennent  leur  nom  lors- 
qn'ib  sont  foiunés  k  l'oblique;  la  Ggure  10  indique  leur  forme  et  leur 
nom  et  il  importe  de  remarquer  que  la  désignation  d'un  signal  doit 
toojonrs  commencer  par  l'extrémité  supérieure  du  régulateur.  Jamais 
les  signaux  ne  s'écrivent  comme  ils  sont  indiqués  dans  le  tableau  fi- 
gure iO,  mais  toujours  à  l'horizontale,  comme  dans  la  figure  11,  on 
k  ht  verticale,  comme  dans  le  tableau  figure  i2.  Le  stationnaire  les 
écrie  comme  il  les  voit  lorsqu'il  a  la  certitude  qu'ils  sont  parfaits. 

Il  reste  k  expliquer  le  mécanisme  qui  fait  prendre  au  régula- 
lenr  H  aux  indicateurs  toutes  les  positions  relatives  qui  constituent  lés 
signaux. 

L*axe  aa'a',  fig.  13,  qui  commande  le  régulateur,  est  mis  en  ro- 
tation par  une  poulie  p  fixe  k  son  extrémité  a  opposée  k  celle  a"  qui 
porte  le  régulateur  :  cette  poulie,  de  seize  k  dix-huit  pouces  de  dia- 
mètre, présente  deux  gorges  profondes:  au-dessous  de  cette  poulie , 
dans  l'intérieur  du  poste,  k  environ  thns  pieds  au-dessus  du  sol,  eh 
est  nne  antre  pareille  g  également  k  deux  gorges  :  celte  seconde  poufie 
f  est  fize  aussi  à  l'extrémité  é  d'un  axe  é6'&^  qui  traverse  ho^ 

2. 


20  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

rizonlalemeiu  le  prolongement  intérieur  da  poteau  DD<  (fipu^  1 
et  43),  pour  recevoir  sur  un  carré  é''  un  double  leiier  U^  qui  sert  à  le 
mettre  en  rotation  ainsi  que  la  poulie  fixée  à  son  autre  extrémité  :  ce 
levier,  ou  double  manivelle  droite,  a  trois  pieds  six  pouces  environ  de 
longueur,  et  il  est  terminé  par  deux  poignées  en  bois  revenant  à  angle 
droit,  tn^  in.  Supposons  maintenant  que  ce  levier,  qui  figure  un  dia- 
mètre et  décrit  un  cercle  dont  le  plan  est  parallèle  à  celui  du  cercle 
décrit  par  le  régulateur  ;  supposons,  disons-nous,  que  ce  levier  soit 
fixé  d'abord  parallèlement  au  régulateur,  et  que  dans  ce  moment  on 
transmette  à  la  poulie  p  le  mouvement  de  rotation  qu'il  imprimera 
à  la  poulie  f ,  au  moyen  de  deux  cordes  de  laiton  bien  tendues,  d<ml 
Tune  passe  à  droite  des  deux  poulies  dans  une  de  leurs  deux  gorges,  et 
l'autre  à  gauche  dans  leur  seconde  gorge  :  supposons  que  les  extrémi* 
tés  libres  de  ces  deux  cordes  soient  fixées  au  fond  de  leurs  gorges  res* 
pectlves,  après  avoir  entouré  la  poulie  d'enjiaut  et  d'en  bas  d'au  aïoios 
une  demi*circonférence  ;  il  est  évident  que  le  mouvement  que  dé- 
crira le  levier  //  sera  transmis  par  l'axe  66^6^  à  la  poulie  f  qui  le 
trnasmettra  exactement  par  les  deux  cordes  ce  V  à  la  poulie  p  : 
que  celle-ci  le  transmettra  par  l'axe  oa  V  au  régulateur  RR  et  à 
toutes  les  parties  qu'il  porte,  etque  le  régulateur  suivra  ainsi  les  mouve- 
ments du  levier  H  et  demeurera  avec  lui  dans  un  parallélisme  parfait 
n  est  évident  aussi  que  le  levier  et  le  régulateur  pourront  décrire  au 
moins  un  cercle,  puisque  les  cordes  s'enroulent  sur  chaque  poulie  au 
moins  d'une  demi-circonférence  à  chaque  extrémité. 

Pour  remplacer  facilement  les  cordes  et  pour  leur  donner  facile- 
ment aussi  la  tension  convenable,  que  la  fatigue  de  la  manœuvre  leur 
fait  souvent  perdre,  on  les  remplace  dans  leur  milieu,  qui  n'est  jao;ais 
appelé  à  s'enrouler  sur  les  poulies,  par  des  tringles  en  fer,  à  vis»  qui 
ji'aUongent  et  se  raccourcissent  à  volonté.  Ces  tringles  sont  termlaéesi 
en  haut  et  en  bas,  par  des  crochets  qui  tiennent  les  cordes  par  une 
simple  boucle.  L'extrémité  des  cordes  qui  répond  aux  pouFies  traverse 
le  fond  de  la  gorge  par  un  trou  ménagé  à  cet  effet ,  et  vient  s'accro* 
cher  à  un  rayon  de  la  poulie,  qui  se  raccourcit  et  s'allonge  Clément 
au  moyen  d'une  vis.  Par  ce  système  fort  simple,  un  siationnaire 
change  lui-même  et  rapidement  les  cordes  ou  les  tringles,  il  les  allonge 
ou  les  raccourcit  à  volonté  :  les  tringles  ou  les  cordes  traversent  le  Uni 
du  poste  par  des  conduits  disposés  de  façon  que  le  frottement  soit 
aussi  faible  que  possible. 


TÉLÉGRAPHE  CMAPP£.  21 

Poaf  commiiniqaer  le  mouvement  aux  indicateurs^  le  mécanisme 
est  le  même  y  seulement  II  est  un  peu  plus  compliqué,  parce  que 
d*abord  les  cordes  doivent  former  deux  coudes  de  renvoi ,  Fun  des 
extrémité»  du  levier  H  à  son  axe  6^,  l'autre  de  Taxe  du  régulateur  a^ 
à  ses  extrémités  RR.  En  second  lieu ,  le  mouvement  de  rotation  doit 
être  transmis  à  deux  cercles  différents  et  indépendants.  Considérons 
d'abord  la  transmission  du  mouvement  à  un  seul  indicateur 

L'indicateur  II  est  commandé  par  on  axe  i^i"  qui  conmiande  aussi 
la  poulie  à  deux  gorges  m  :  cette  poulie  est  reliée  à  fa  poulie  o'  par 
deux  cordes  métalliques  qui  rendent  tous  leurs  mouvements  dépen- 
dants et  identiques  :  la  poulie  (y  ne  forme  qu'une  seule  et  même 
jMèce  avec  la  poulie  o  :  ces  deux  poulies  sont  unies  par  un  axe  creux 
traversé  par  l'axe  du  régulateur  aafa"  autour  duquel  il  tourne  libre- 
ment :  la  poulie  o,  et  par  conséquent  la  poulie  o\  reçoit  tous  ses 
mouvements  de  la  poulie  u,  qui  les  reçoit  de  la  poulie  u\  à  laquelle 
elle  est  fixée  par  un  axe  creux  qui  tourne  sur  l'axe  66'6'  du  levier  : 
la  poulie  w  reçoit  ses  mouvements  de  la  poulie  r  :  cette  dernière 
poulie  est  commandée  par  un  axe  qui  traverse  le  levier  (/dans  lequel 
il  tourne  :  l'extrémité  i'  de  cet  axe  est  fixée  à  un  levier,  formant 
rayon  f'n'^;  ce  levier,  ou  manivelle,  ou  main,  en  décrivant  un  cercle, 
fait  décrire  un  cercle  dans  le  même  sens  à  la  poulie  r,  qui  le  fait 
décrire  de  même  à  la  poulie  u\  laquelle  entraîne  la  poulie  u  dans  sa 
rotation  :  cette  rotation  est  transmise  à  la  poulie  o,  qui  la  fait  partager 
^  la  poulie  o^,  et  cdle-ci  fait  tourner  la  poulie  m ,  qui  fait  décrire 
un  cercle  complet  au  régulateur  II  dans  le  même  sens  que  la  main  i'n" 
Ta  fait.  En  faisant  décrire  à  cette  main  un  cercle  en  sens  contraire» 
on  voit  facilement  que  l'indicateur  le  décrira  de  même.  Suivons  maiu- 
ttnant  la  transmission  du  mouvement  au  second  indicateur. 

En  faisant  tourner  la  main  (V,  on  fait  tourner  la  poulie  r",  qui 
Ut  tourner  la  poulie  u"  :  cette  poulie  forme  une  seule  pièce  avec 
h  poulie  u'  sa  voisine ,  ef  toutes  deux  tournent ,  par  un  axe  creux 
commun,  autour  de  l'axe  creux  commun  aux  deux  poulies  Wet  itf. 
La  poulie  u*  transmet  le  mouvement  à  la  pouiie  0',  unie  par  un-  axe 
•creux  à  sa  voisine  o''  :  cet  axe  creux  tourne  aussi  autour  de  Taxe 
creux  commun  aux  poulies  o'  et  0  :  la  poulie  c/'  met  en  rotation  h 
-poulie  m^  qui  fait  décrire  à  l'indicateur  lY  le  même  môttvenient 
qu'a  exécuté  la  main  t^n\  '  '    '    * 

Si  nous  remarquons  maintenant  que  le  grand  levier  H  fait  déci  îrc 


32  TÉLÉOBAPHIf  ÉLECTRIQLE. 

att  régobteur  des  mouTemeato  semblables  aui  siens;  et  qu'il  eDlnlne 
daas  ses  moovemeDU  les  rayons  (V,  («n«,  sans  changer  les  rapiNirts 
établis  entre  eux  ei  lui ,  que  les  indicateurs  ne  peuYent  changer  dl 
rapport  arec  le  régulateur  que  par  le  changement  de  rapport  ém 
rayons  susdits  au  grand  levier,  on  comprendra  fadleraeat  : 

1*  Que  les  rayons  i'n%  i¥nf  faisant  des  angles  qoelcoiiques  avec  le 
diamètre  M,  les  indicateurs  IIj  rr  feront  les  mômes  angles  avec  le 
régulateur  RR; 

S""  Que,  quel  que  soit  le  diamètre  horizontal,  vertical^  oblique  à 
droite,  oblique  à  gauche,  où  l'on  porte  le  levier  il^  le  régulateur 
prendra  les  mêmes  positions ,  et  coomie  ce  mouvement  ne  change 
rien  à  la  valeur  des  angles  formés  par  i'n\  fn"  avec  it^  les  iodica* 
teurs  demeureront  également  invariables  dans  leurs  angles  avec  le 
régulateur. 

Ainsi  le  mécanisme  intérieur  donne  Timage  exacte  et  constante  du 
mécanisme  extérieur ,  et  les  signaux  sont  toujours  reproduits  avec 
précision  sous  les  yeux  de  celui  qui  les  donne. 

Pour  que  les  angles  des  indicateurs  et  du  régulateur  soient  invaria- 
blement fixés,  les  mains  Vn'^  t^^n»,  sont  munies  d'un  ressort  et  d'une 
dent.  Ce  ressort  est  destiné  à  faire  entrer  la  dent  t  dans  les  crans  d'an 
cercle  diviseur  d ,  en  acier.  Les  divisions  sont  au  nombre  de  sept,  de 
quarante-cinq  d^és  chacune.  L'axe  du  grand  levier  porte  égalemenl 
un  diviseur  présentant  huit  crans;  mais  tandis  que  les  diviseurs  des 
deux  mains  sont  fixes ,  par  rapport  à  l'axe  qui  les  traverse ,  celui-ci 
est  fixé  sur  l'axe  et  tourne  avec  lui;  quand  on  vetit  mainteuîr  le  ré- 
gulateur, soit  à  cause  d'un  grand  vent,  soit  pour  un  tempe  d'anrêc, 
on  fait  enurer  dans  un  des  crans  une  espèce  de  verrou  fixé  au  poteau, 
et  ce  verrou  arrête  tout  mouvement  du  régulateur.  Quant  aux  indi^ 
catenrs,  comme  ils  doivent  toujours  rester  immobiiee  quand  oo  fait 
mouvoir  le  régulateur  après  que  le  signal  est  formé,  le  ressort  dest 
il  a  été  question  tient  toujours  la  dent  de  h  main  fixée  dans  te  tn^ 
du  diviseur  oà  elle  a  été  placée;  en  sorte  que  le  manipulaleiir  est 
obligé ,  quand  il  veut  changer  la  position  d'un  indicateur,  de  tirer  k 
loi  la  main  pour  dégager  la  dent,  et  de  la  kisser  libre  lorsque  la  dent 
est  arrivée  vis*lhvîs  le  nouveau  cran  où  elle  doit  être  fixée. 

Le  mécanisme  du  télégraphe  Chappe  est  une  merveille  de  simpU- 
(  ité  et  de  précision  ;  il  remplit  toutes  les  conditions  de  rapidité ,  de 
iieuf  té  et  de  variété  dans  les  signaux. 


XÉLÉGRAPHf  CHAPPE.  38 

.  AdmetfMfl  qoe  te  tflégraphe  est  aa  repos  dans  la  position  repré- 
Siotée  diOB  te  figure  13 ,  position  qui  s*appdle  le  fermé  v^rtiéat, 
el  «lue  le  iiatiiuiunr»  entre  dans  k  poste  avec  le  jour»  11  Gommefice 
par  appliquer  aheroatif  ement  soa  œil  ii  un  des  télescopes ,  puis  à 
rantre»  poor  voir  si  l'un  des  deux  postes  qui  l'avoisment  ne  donne 
pas  de  signanx.  Dans  l'interraUe,  il  range  sur  son  pupitre  sa  pluine, 
son  encre  et  ses  feuilles  de  procès^Terbaut. 

AaasiKk  qu'il  voit  Ti^n  des  deux  télégraphes  entrer  en  monvement^ 
ûète  le  verrou  qui  retient  le  grand  axe  et  porte  une  main  sur  la  poi- 
gnée supérieure  de  la  grande  manivelle,  puis  il  regarde  le  signal  qu*oh 
a  formé. 

Si  le  régulateur  doit  être  porté  à  Toblique  de  droite  ou  de  gauche, 
ce  qui  est  indi^wnsable ,  il  pousse  Testrémité  supérieure  de  la  mani- 
velle à  droite  ou  à  gauche,  tandis  qu'il  aide  cette  action  en  poussant 
en  sens  contraire  rextirémité  inférieure  aveo  la  jambe;  en  même 
lempe  il  porte  la  main  libre  sur  la  petite  manivelle  inférieure  1^^/  potir 
commencer  à  développer  l'indicateur;  le  régulateur  une  fois  en  moo- 
veroenl,  il  abandonne  la  poignée  supérieure  fn  pour  saisir  la  poignée 
fn'  et  développer  le  second  indicateur;  puis,  le  signal  formé ,  il  Tar- 
riie  bien  dans  l'obHque  qui  lui  convient.  U  regarde  alors  au  téles- 
cope qui  r^Kmd  au  télégraphe  d'où  est  parti  le  signal,  pour  voir  si  le 
signal  est  porté  à  Thorizontale  ou  à  la  verticale.  S'il  est  porté ,  c'est 
qu'il  était  bon.  Il  l'écrit  alors  tel  qu'il  le  voit,  horizontal  ou  vertical,  à 
la  case  des  signaux  réglementaires  s'it  a  été  formé  sm  l'oblique  qui 
leur  M  aOectée,  I  la  case  des  signaux  de  correspondance  s'il  a  été 
formé  sur  l'autre  oblique;  il  écrit  l'heure  et  la  minote  auxquelles  le 
travail  a  commencé  ;  enfin  il  porte  son  signal  et  regarde  si  le  télé- 
graphe aoqnel  il  communique  la  dépêche  le  répète  et  le  porte  exacte- 
ment* 8*ii  est  sêr  que  le  signal  est  bien  compris  et  reproduit,  il  re* 
tourne  au  premier  télescope,  répète  le  signal  qu'il  voit  sur  l'oblique , 
attend  qu'il  soit  porté  pour  l'écrire,  le  porte  à  son  tour,  vérifie  le  té- 
légraphe suivant,  et  la  manœuvre  se  continue  ainsi  indéfiniment. 

La  pins  grande  vitesse  qu'on  pni^se  atteindre  dans  le  passage  des 
ôgnanx,  sans  compromettre  leur  certitude,  est  de  trois  signaux  par 
minote,  d'od  il  soit  que  vingt  secondes  au  moins  sont  indispensables 

pour  exécuter  tons  le»  temps  d'un  signal,  pour  l'écrire  et  le  vérifier. 

Mais  tons  les  s^aux  ne  demandent  pbs  ce  temps  ;  aussi  on  a  distingué 

des  demi-signaux.  Ces  demi-s^anx  sont  an  nombre  de  quatre  :  te 


34  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

double  zéro  ou  fermé  vertical ,  le  fermé  ou  double  zéro  horizontal ,  le 
feroié  i  l'oblique  de  droite,  le  fermé  à  Toblique  de  gauche.  Ils  mot 
loua  quatre  formés  sur  place  ;  il  s*agit  sentement  de  friier  les  deux 
indicateurs.  Ces  demi-signaux  sont  fort  utiles,  parce  qu'ils  serrent  à 
distinguer  les  groupes  de  signaux  »  et  qu'étant  fréquemment  néoes- 
saiFes,  ils  perdent  moins  de  temps  qu'un  signal  exécuté  en  plusieurs 
temps  et  en  plusieurs  mouvements» 

les  mouvements  du  régulateur  sont  si  faciles,  lorsque  la  machine 
est  bonne  et  quil  ne  fait  pas  de  vent ,  que,  dans  la  plupart  des  cas , 
ie  stationnaîre  peut,  en  saisissant  les  deux  mains  pour  développer  les 
indicateurs,  amener  dans  le  même  temps  le  régulateur  à  la  position 
qu'il  doit  occuper,  ce  qui  abrège  la  manœuvre. 

La  manœuvre  complète  d*un  télégraphe  se  compose  ainsi  : 

!<»  Observer  le  signal  qu'on  forme  à  TobUque,  2"*  le  former,  3"»  ob- 
server s'il  est  porté  à  l'horizontale  ou  la  verticale,  &<"  le  porter  de 
même ,  5""  l'écrire,  G""  vérifier  si  le  télégraphe  suivant  a  reproduit 
exactement  le  signal.  Ces  ^x  temps  doivent  se  balancer  dans  leur 
durée  ;  s'il  en  était  autrement ,  un  télégraphe  serait  mal  observé  pv 
les  deux  télégraphes  avec  lesquels  il  correspond.  On  remédie  d'ail- 
leurs è  l'inégalité  des  forces  et  de  l'agilité  en  prescrivant  de  4ke  jamais 
changer  un  signal  porté  avant  que  le  télégraphe  aoqud  on  le  com^ 
munique  l'ait  également  porté. 

Dans  l'hypothèse  du  passage  de  trois  signaux  par  minute,  les  diOé-» 
rents  temps  doivent  à  peu  près  être  ainsi  parUigés  :  observer  A'  — 
former  k  l'oblique  W  — observer  le  porté  et  porter  V  — écrire  4'— 
vérifier  i^».  —  ToUl,  20^, 

Il  s'en  faut  de  beaucoup  que  cette  vitçsse  de  trois  signaux  par  mi- 
nute soit  constante;  on  ne  peut  y  compter  que  dans  les  plusjbeaux 
jours,  avec  les  stationnaires  les  mieux  exercés,  les  mieux  disposés  et 
les  plus  fidèles. 

Chappe  dit,  il  est  vrai,  que,  quand  le  temps  est  beau  et  que  les  brouil- 
lards ou  les  titillations  de  l'atmosphère  ne  sont  pas  un  obstacle  à  la 
visibilité,  le  premier  signal  de  la  correspondance  ne  doit  mettre  que 
dix  à  douze  minutes  pour  arriver  de  Paris  à  Toulon,  villes  éloignées 
de  deux  cent  quinze  lieues  et  réunies  par  une  ligne  tél<^raphique  de 
cent  vingt  télégraphes;  mais  il  ajoute  que  si  l'on  suppose  une  corres- 
pondance suivie  et  directe  de  'Paris  à  Toulon,  il  n'arrive  communé- 
ment à  Toulon  qu'un  signal  par  minute*. 


TÉLÉGailFHE  CHARP£.  35 


Eo  résumé  :  ie  télégraphe  Chappe  donoe  quatre-viogt-dix-l] 
rigsaux  primitib  pour  la  correspondance,  et  qaatre-vingt-dix-huH 
aignanx  inîmitib  réglemeaUiaes  et  indicatifs.  Ces  deux  ordres  de 
fligoaox,  quoique  les  mêmes,  ne  peuvent  être  confondus,  parce  qu'ils 
se  forment,  l'un  sur  Toblique  de  gauche ,  Faulre  sur  l'oblique  de 
droite,  et  qu'ils  s'écrivent,  Tun  à  la  colonne  réglementaire,  l'autre 
k  la  colonne  de  correspondance.  Ces  signaux  peuvent  se  succéder 
arec  la  vitesse  de  trois  par  minutes  ;  ils  forment  des  figures  simples  à 
observer,  nmples  à  écrire,  sans  opération  de  l'esprit  :  la  machine 
est  solide,  légère  et  élégante  ;  un  homme  d'une  médiocre  intelligence 
suffit  à  tous  les  besoins  de  la  correspondance. 

Pour  faire  ressortir  l'immense  supériorité  du  télégraphe  Chappe 
sor  tous  les  télégraphes  qni  ont  été  proposés  ou  établis  momentané- 
ment,  soit  avant,  soit  après  lui,  il  suffirait  de  les  décrire  et  d'analyser 
ieors  ressources;  on  verrait  qu'aucun  d'eux,  si  ce  n'est  le  télégraphe 
suédois,  consciencieusement  étudié  par  Eddcrantz  son  inventeur,  n'a 
pu  servir  ni  la  science  ni  l'art  télégraphique.  En  France  même,  lors- 
qu'on avait  sous  les  yeux  le  plus  parfait  modèle,  les  essais  tentés  jus- 
qQ'à  ce  jour  n'ont  été  que  des  détérioratbns  manifestes  du  télégraphe 
Chappe  :  un  seul  de  ces  essais  existe  encore  aujourd'hui.  Le  nouveau 
télégraphe  a  pour  premier  et  inévitable  résultat  de  diminuer  d'un 
tiers  JQSte  la  vitesse  du  passage  des  signaux  :  en  analysant  sa  ma- 
nœuvre, il  est  facile  de  prévoir  ce  résultat,  mais  il  est  plus  facile  en* 
core  de  s'en  convaincre  en  se  plaçant  de  façon  à  bien  voir  les  tours 
de  Saint-Sulpice.  Sur  Tune  de  ces  tours  est  le  télégraphe  Chappe  ; 
sur  l'autre  est  le  télégraphe  arrangé  par  M.  Flocon,  troisième  admi- 
nistrateur des  télégraphes  :  il  suffit  d'observer  la  manœuvre  de  l'un 
et  de  l'autre  successivement  pendant  une  heure,  et  de  compter  exac- 
tement le  nombre  des  signaux  ;  on  verra  que  le  télégraphe  Chappe 
donoe  précisément  trois  signaux,  pendant  que  l'autre  en  donne  deux. 
Un  second  inconvénient  de  ce  télégraphe,  c'est  qu'il  introduit,  de 
tonte  nécessité,  le  raisonnement  et  par  conséquent  l'erreur  possible 
dans  la  conception  et  l'écriture  des  signaux  ;  ainsi  le  régulateur  est 
porté  sur  un  mât  vertical,  et  les  indicateurs  attachés  aux  extré- 
mité^  d'une  barre  horizontale  fixe  :  tous  les  signaux  sont  donc  don- 
nés horizmtlaux  ;  il  faut  considérer  à  part  le  régulateur  pour  savoir 
si  l'on  entend  qu'ils  soient  attribués  à  l'oblique  de  droite  ou  à  l'oMique 
de  gaoche,  s'il  faut  les  écrire  verticaux  ou  horizontanx  :  s'ib  doivent 


16  TÉLÉOAAPUIE  ÉLECTRIQUE. 

élre  écrits  k  la  Tetticale,  il  faot  alors  faire  abstmetion  dé  ce  qn*on 
▼oit,  et  dresser  la  figure  dans  sa  tête  pjur  la  dessiner. 

Le  télégraphe  modifié  par  M.  Floam  présente  néafimoins  un  avan- 
tage, c'est  d'être  moins  dlflldlel  manceoTrer  par  les  grands  teniSL 

Mais  ée  n'est  point  par  de  nouvelles  machines,  non  plus  qne 
par  des  retranchements  ou  des  additions  à  la  machine  si  parfaite  des 
Cbappe,  qu'on  peut  faire  progresser  la  télégraphie. 

Trouver  les  moyens  de  multiplier  le  nombre  des  signant  primi* 
tifs  ;  combiner  ces  signaut  de  fiiçon  è  exprimer  par  le  nknnsde  moii^- 
vements  et  le  moins  de  temps  possible  la  plus  grande  quantité  pos* 
sible  de  nombres  ;  renfermer  sons  ces  nombres  le  plus  d'idées  que 
faire  se  pourra  ;  doubler  te  temps  des  correspondances  en  conihmant 
pendant  la  nuit  les  signaux  de  jour  :  telle  est  aujourd'hui  la  véri"- 
table,  la  seole  vole  de  progrès  pour  la  tâégrapbie. 

On  peut,  dès  à  présent,  dit  M.  /ules  Goyet  auquel  nous  avons 
emprunté  cette  description  du  télégraphe  Ghappe,  sans  rien  changer 
à  U  netteté  et  k  la  certitude  des  signaux ,  sans  rien  changer  au  mé^ 
canisme  qui  les  produit,  en  doubler  le  nombre;  on  peut  porter  I 
quatre-vingt-deux  mHIe  neuf  cent  quarante-quatre  les  mots,  mem- 
bres de  phrase  on  phrases  exprimés  par  deux  signant  en^  qtiatre , 
en  cinq  et  en  six  mouvements^  On  peut  établir  la  télégraphie  Cbappe 
de  Mit  coomie  elle  est  éublle  de  jenr;  ainsi  les  richesses  de  l'art 
télégraphique  sont  krin  d'être  épuisées. 

Disons  un  mot  seulement  des  t^égraphes  prnssien  et  anglais,  et  du 
télégraphe  de  M.  Gonon. 

nLÈGRAPHE  PRtssiEN,  planche  I,  Og.  1&.  ->-  Les  télégraphes 
n'ont  été  admis  en  Prusse  qn*en  1832,  époque  à  laquelle  le  gou- 
vernement consacra  nne  somme  de  170,D0Othafers  pour  l'établis- 
sement d'une  ligne  télégraphique  entre  Berlin  et  Trêves,  en  passant 
par  Potsdam ,  Itlagdcboorg ,  Cologne  et  Goblentz.  Le  itiécaninne  des 
appareils  diffère  esseniieUement  de  celui  des  télégraphes  Cbappe.  Un 
mât  vertical  M  traverse  h  plate-forme  de  la  station ,  et  s'élève  h  nue 
hauteur  de  vingt  pieds.  Le  mât  porte  trois  paires  ou  couples  d'ailes 
A ,  A  mobiles  autour  de  leurs  extrémités,  longues  de  h  pieds  et  larges 
d'un  pied  un  quart.  Chaque  aile  est  fiiée  è  une  poulie  sur  laquelle 
s'enroule  une  corde;  cette  corde  est  dans  le  cabinet  du  gardien, 
et  s'enroule  sur  une  seconde  poulie  munie  d'une  manifelle.  La  ro- 
tation de' la  manivelle  Mt  décrire  k  chaqtie  aHe  ime  deml-drcoil- 


ïl4^IUPH£  CHAPP£.  17 

f^rence;  mais  on  n'otilise  que  quatre  de  ces  positions»  celles  où 
Taile  forme  atec  b  verticale  des  angles  de  0%  U5\  90%  1^5*. 
Pendant  qoe  Tune  des  ailes  sapérieurcs  conserve  la  même  position, 
la  seconde  aile  peut  prendre  quatre  positions  différentes ,  de  sorte 
qu'une  seule  paire  d*ailes  fournit  16  signaux  :  un  de  ces  signaux 
étant  donné,  la  seconde  paire  d*ailes  ou  les  deux  ailes  moyennes  peu- 
vent à  leur  tour  prendre  16  positions  relatives  différentes,  et,  par  con^ 
séquent,  les  deux  premières  ailes  donnent  ensemble  16x16  ou  256 
sj^nx  ;  ce  produit,  multipiié  pair  les  16  signaux  de  la  troisième  paire, 
d»nne  un  total  de  /|096  :  tel  est  donc  le  nombre  de  siguaux  dispo- 
nibles dans  le  télégraphe  prussien. 

XÉiÉG&APHB  AKGLAiSt  planche  I,  fig.  15.  ^  Il  consiste  en  un 
châssis  quadrangiilaire,  dans  lequel  six  plaques  ou  panneaux  octo«> 
gonaux  tournent  autour  d'un  axe  borixontal.  Ces  six  panneaux  sont 
partagés  en  deux  groupes  formés  chacun  de  trois  plaques  superposées 
verticalement.  Un  mécanisme  simple  formé  de  poulies  et  de  mani- 
velles permet  de  faire  apparaître  chaque  panneau  tantôt  de  bm  sui- 
vant toute  sa  largeur,  tantôt  par  b  tranche  i  et  puisque  chaque  pan- 
neau prend  ainsi  deux  positions  différentes,  leur  ensemble  donnera 
64  signaux  très-distincts. 

TÉLÉGRAPU  QOJSion.  — 11  est  composé  de  doux  colonnes^  dont 
l'nne  a  8S  pieds  de  hauteur  et  l'autre  28  ;  à  chacune  de  ces  deux 
colonnes  sont  adaptées  deux  flèches  mobiles.  La  distance  de  9  pieds 
qui  existe  entre  ces  quatre  flèches  d'une  cofamne  à  l'autre  se  trouve 
ronpUe  par  aix  croisées  qui  doivent  simplement  s'ouvrir  et  se  fermer. 
Qiatre  cadrans  à  manivelle,  correspondant  aux  qjaatre  flèches,  et  six 
touches  correspondant  aux  six  croisées  forment  |e  mécanisme  à  l'aide 
duquel  le  gardien  peut,  de  sa  maisonnette,  faire  mouvoir  les  flècbeSi 
fermer  et  ouvrir  le»  croisées,  et  former  A0,960  signaux  qui  suffisent 
à  IL  Gones  pour  tous  les  besoins  d'one  correspondance  générale^  En 
aîenlont  des  font  fixes  à  ses  croisées,  et  des  feux  mobiles  è  ses  flè- 
ches, M.  Gononpeot,  ditril,  après  quelques  minute»  de  préparation^ 
flttffo  fonelkmner  son  télégraphe  eomme  télégraphe  de  nuit  :  les  si- 
fnaux  restent  exactesMot  le»  mênie& 


3S  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 


CHAPITRE  III. 

Application  des  signaux  h  Texpression  de  la  pensée.  ^  Langue  télégraphique. 


Les  signaQx  télégraphiques  peuvent  reproduire  la  pensée  de  plu- 
irieurs  façons,  savoir  :  l*»  en  représentant  des  phrases  convenues  à  Ta- 
vance  sur  une  éventualité  prévue  ;  T*  en  représentant  des  lettres  qui 
serviront  à  former  des  mots,  et,  par  conséquent,  à  communiquer 
toutes  les  idées  possibles;  S""  en  exprimant  des  chiffres  qui  représen- 
teront des  lettres  9  des  mots  et  des  phrases  convenus  à  l'avance  et 
consignés  dans  un  double  vocabulaire ,  Tnn  pour  celui  qui  traduit  les 
idées  en  signaux ,  Tantre  pour  celui  qui  traduit  les  signaux  en  idées. 

La  première  méthode  pourrait  is'appeler  hiéroglyphique  :  c'est  la 
plus  pauvre  des  trois  et  en  même  temps  la  plus  simple;  c'est  aussi 
celle  à  laquelle  ont  b  peu  près  eidusivemeni  eu  recours  les  anciens. 
Hais  si  cette  méthode  est  tout  à  fait  impuissante  pour  annoncer  les 
faits  et  les  pensées  imprévus»  elle  a  l'avantage  d'exprimer  par  un  seul 
signe  une  idée  complète  et  de  l'exprimer  avec  la  plus  grande  vitesse 
possible.  Aussi  les  frères  Chappe  n*ont-ils  pas  manqué  de  Tadopter 
pour  leurs  signaux  réglementaires  et  indicatifs. 

Ces  signaux ,  au  nombre  de  qtiatre-vingt-dowEe  primitifs,  formés  I 
ToMique  de  gauche,  expriment  l'urgence,  la  grande  activité ,  la  skD* 
pie  activité,  la  destination  de  la  dépêche ,  la  fin  des  dépêches ,  les  con- 
gés d'une  demi-heure,  d'une  heure,  que  radministration  donne  sur 
la  ligne ,  Terreur  commise  dans  un  signal  y  l'absence  ou  le  reUrdd'ua 
ftatlonnaire ,  le  brouillard,  la  pluie,  le  mirage,  les  bris  des  t^égra- 
phes  par  le  vent,  le  feu ,  etc.  ;  en  un  mot,  tous  les  cas  prévus  qui 
doivent  être  connus  de  l'administration ,  on  tous  ceux  qu'elle  veut 
faire  connaître  à  tous  les  postes  d'une  ligne  ou  à  chaque  posleen  partie 
cnlier.  Quatre-vingt-douze  des  signaux  primitits,  soit  seuls,  soit 
combinés.,  suffisent  à  toutes  les  éventualités  et  forment  un  langage 
connu  de  tous  les  employés. 

La  seconde  méthode ,  appelée  alphabétique ,  paraîtrait  plus  large  et 
plus  commode  au  premier  coup  d'ceil  que  la  méthode  hiéroglyphique  : 


TÉLÉGRAPHE  CflAPPE.  M 

mais  si  l'on  réfléchit  qa*il  faut  aa  moins  un  signal  pour  exprimer  cba* 
que  lettre ,  on  reconnaîtra  bientôt  qu'on  passerait  un  temps  infini  à 
former  quelques  mots,  et  le  temps  est,  en  télégraphie»  l'élément 
qu'il  faut  le  plus  ménager. 

La  troisième  méthode  est  appelée  numérique»  et  c'est  la  plus  fé* 
conde  et  la  plus  complète.  En  effet,  si  les  signes  représentent  des 
nombres»  on  peut  les  combiner  et  les  multiplier  comme  les  nombres 
enx-qiêmes;  on  peut  les  appliquer  à  des  lettres,  à  des  mots  et  à  del 
phrases  toutes  préparées  »  de  bçon  à  exprimer  beaucoup  de  choses  paf 
peu  de  signes.  C'est  encore  aux  frères  Gbappe  qu'on  doit  le  système 
de  numération  télégraphique  le  plus  parfait. 

Ils  ont  consacré  quatre-vingt-douze  des  signes  primitifs,  formés  k 
l'oblique  de  .droite ,  k  l'expression  des  quatre-ylngt-donze  nombres 
depuis  an  jusqu'à  qoatre-vingt^ouxe  ;  puis  ils  ont  fait  un  Yocabo* 
laire  de  quatre^^vingt^^ouze  pagc^  renfermant  chacune  qualse  vingt- 
douze  mots  ;  ils  sont  convenus  qqc  le  premier  signal  donné  par  le  télé** 
graphe  indiquerait  la  pq^e  du  vocabulaire,  et  que  le  second  signal 
indiquerait  le  numéro  de  la  page  répondant  an  mot  de  la  dépêche  ;  de 
cette  bçon^  ils  peuvent  exprimer,  par  deux  signaux ,  huit  mille  quatre 
cent  soixante-quatre  mots. 

Plus  les  signaux  prlmitiEs  sont  nombreux,  pins  on  peot»  en  les 
combinant  deux  à  deux ,  exprimer  de  mots  ou  de  phrases.  Un  télé« 
graphe  qui  n'aurait  que  vingt  signaux  primittfa  ne  pourrait  fournir 
que  vingt  pages  de  vingt  mots,  quatre  cents  mots  en  tout  pour  deux 
signaux  ;  en  les  combinant  jusqu'à  trois,  Jl  donnerait  à  la  vérité  huit 
mille  mots,  mais  la  vitesse  de  transmission  serait  retardée  d'un  tiers } 
et  la  vitesse  de  transmission  des  idées  par  le  télégraphe  est.  propor* 
tioonelle  au  carré  du  nombre  de  ses  signaux  primitifs.  Il  ne  faudrait 
pas  croire  pour  cela  que  plus  un  télégraphe  aurait  de  signaux  primi** 
tifs  plus  il  serait  parfait  et  plus  il  transmettrait  rapidement  les  dépê- 
ches :  tonte  complication  retarde  la  manieuvre,  et,  par  conséquent, 
la  formation  du  signal  :  tout  signal  compliqué  demande  de  l'attention  i 
de  la  réflexion,  du  jugement  et  du  temps  pour  être  tompns,  pour 
être  reproduit  et  pour  être  écrit.  La  simplicité  des  signaux,  leur 
netteté ,  leur  certitude ,  la  simplicité  de  leur  formation  et  de  leur  écri* 
ture  passent  avant  la  nécessité  de  leur  nombre  ;  or,  nous  ne  craignons 
pas  de  le  répéter  trop,  aucun,  autre  -tél^^rapiie  que  le  télégraphe 
Ghappe  n'a  concilié  et  ne  conciliera  tontes  ces  nécessités  avec  le  aom* 


M  TÉLÉGRAMtB  ÉLECTRIQUE. 

hré  de  signanx  prlmidfi  nécessaire  k  une  riche  et  rapide  eorrespM-* 
dance  télégraphique. 

Le  vocabulaire  dont  noua  anFODS  parlé  a'appefle  le  TOcabriaire  des 
mots  :  les  huit  mille  quatre  cent  soixante-quatre  mots  qu^H  renferme 
seraient  insuffisants  pour  exprimer  tovtes  les  pensées  et  annoncer  tons 
les  cas  ifflpréTOB.  D'un  autre  cèté,  on  peut  abréger  encore  le  tempe 
des  correspondances  en  préparant  à  l'a^Tince  des  phrases  ou  des  mem-» 
bresde  phrase  dont  le  fréquent  usage  peut  faire  prévoir  Pemploàdans 
b  correspondanee.  Les  frères  Ghappe  ont  donc  fait  un  second  vortbn» 
iaire  appelé  vocabiriaire  phrasiqoe ,  formé  également  de  quatre-vingt- 
douze  pages  contenant  chacune  quatre-viogtndoute  phrases  ou  mem* 
l)res<le  phrase,  ce  qui  fait  huit  mille  quatre  cent  soixantenjuatre 
autres  portions  d*idées  reproduites.  Ces  phrases  s'appliquent  particu* 
ilèrement  k  la  marine  et  k  la  guêtre  :  mais  dans  ce  cas  H  ftut  un  signe 
|Kmr  indiquer  le  vocabulaire  phrasique,  un  autre  pour  la  page  et  un 
trobiHne  pour  le  numéro  4e  la  page. 

Enfin  on  a  dû  créer  un  troisième  vocabulaire  appelfi  géographique, 
contenant  les  noms  de  lieux  et  quelques  phrases  habituellement  em-^ 
ployées  dans  les  correspondances.  Ce  vocabulaire  est  également  com- 
posé de  huit  mille  quatre  cent  soixante-quatre  numéros  qui  s^expri- 
ment  par  trois  signaua  et  demi. 

Ce  système  de  numération,  tout  simple  qu'il  parait,  n'avait  pohit' 
été  employé  ni  proposé  avant  les  Ghappe ,  c'est  encore  k  leur  génie 
q«a  nons  le  devons. 

Depuis  iSSO ,  l'administration  actuelie  des  télégraphes  a  fait  reftfre 
un  vocabulaire  phis  étendu  et  plus  complet  que  les  tneis  vocabulaires 
des  Ghappe  ;  maie  die  en  a  tmuvé  les  bases  toutes  préparées  par  Cfaeppe 
l'atné,  qui  avait  composé  un  dictionnaire  contenant  soixante  et  un  mSIe 
neuf  cent  ciaciuante^leux  mots. 

Il  est  certain  que  les  trofe  dictionnaires  séparés  présentent  ime  «om* 
pKcatkm  nuisible ,  et  rien  n'est  plus  facile  que  de  les  réunir  «n  un  seul 
et  d'en  étendre  les  resnourees  bien  au  delk  de  celles  qu'ils  peuvent  of- 
frir, tout  en  abrégeant  le  nombre  et  la  durée  des  signaux. 

c  Sans  m'arréter,  dit  H.  Guyot ,  aux  diiKrenteB  combinaismis  qui 
peuvent  amener  k  Jouir  de  ces  avantages,  je  ixerai  TaHéntion  sur  la 
plua  simple  et  la  plus  riche  de  touies  celles  quef  ai  trouvées. 

»  On  sait  que  le  télégraphe  Ghappe  donne  quarante-neuf  signaux 
primitifs  lùnDéa  sur  l'oblique  de  correspemiance ,  l'oMique  de  droite , 


TÉLtoRAPHB  OflAPPE.  Si 

ieva^fw»:  wmkqfà^  cas  «goaux  B*ont  pai  do?aiear  t$m  qu'lb 
restent  à  l'oblique  »  mais  qu^ils  en  prennent  une  quand  ils  sont  portés 
i  h  verticale  d  we  autre  quand  ils  sont  portés  à  Tborizoniale  ..ce  qui 
tarme  qeatreHriiigtrdii^biiit  signaux  primitib.  Sur  ces  quatre-vingt*- 
dix-huit-signaux,  quatre-vingt-seize  sont  toujours  formés  en  deux 
t^iaps  ût  dent  oiouv^oKnts ,  deux  sont  formés  sur  place  eu  un  temps 
ft  ou  moiivemeul  et  aout  appelés  demi^igoaux  :  ce  sont  le  fermé  jio- 
rizcmlal  et  le  fermé  vertical;  je  les  retranche  pour  m'en  servir»  comm« 
ou  verra  plus  bas,  et  je  donne  une  valeur  paresiUe  au  fermé  h  l'oUique 
de  droite.  J*ai  donc  ainsi  quatre-vingt-seize  signaux  et  trois  ^emif 
sigoaux. 

»  Ces  quatt^vhigt-aeize  signaux  repréaentaroot  les  nombres  depuis 
«a  jusqu'Aquatro^vingt-seize;  ils  sont  simples,  et  s'exécutent  en  deux 
IMUps  ei  deui  mouvemeuts*  Je  foruie  une  seconde  série  de  quatre* 
viflit-<Miu  aiguêuk,  distincts  des  premiers  en  ce  qu'ils  sont  suivis 
d'utt  fermé  horixoolAl  ou  vertical ,  suivant  qu'ils  sont  portés  borixoiH 
tMi  ou  verticaux  :  ces  quatre-vingt-seixe  signaux  expriment  tous  1^ 
nombres depuliquatre-viQgtHlix*6ept  jusqu'à  cent  quatre-vingt-douze} 
îb  se  formeut  en  trois  temps  et  trois  mouvements,  et  égalent  un  si*« 
gaal  et  iemu  Eafia,  j'ajoute  k  ces  cent  quatre-vingt-douze  signaux 
uae  tfuisième  série  de  quatre-vingt«seiae  ^  distincts  des  seconds  en  ce 
fu'lb  oaamit  suivis  ni  d'un  fermé  horizontal  ni  d'un  fermé  verticaU 
tC  distiacts  des  premiers  eu  ce  qu'ils  sont  suivis  d'im  fermé  à  l'obli-* 
qut  de  droite;  Geu  signaux,  qui  roprésenteot  aussi  uu  signal  et  denû^ 
s'exécutent  en  trois  temps  et  trois  mouvements,  et  expriment  tous  les 
uumbffts  depuis  ceut  qoatre-viugt-treise  jusqu'à  deux  cent  quaure^ 
viagt-liuit.  J'ai,  de  euttu  la^n,  deux  cent  quatre-vii^t^huit  signaux 
I»  dont  qiiat^vingt«seisie  sont  simples  et  eeat  quatre-vingts 
égnux  dMcatt  à  un  signal  el  demi. 

>  Je  pois  donc  former  uo  vocabulaire  de  deux  cent  quatre*viogC« 
k«it|M9ai  eeoteaaut  chacaue  deux  cent  quatre-vingt-huit  mois,  tveo 
la  sîBspiu  convention  que  les  signaux  seront  lo^joHrs  considérés  par 
groupes  de  deux  aveeou  sans  fermé,  le  fermé  appartenant  toujours 
M  ôguil  qui  le  précède;  tt  que  le  premier  irignal  indiquera  le 
numéro  de  k  piige  et  le  second  le  numéro  do  mot  ou  de  la  phrase.- 

•  Ce  vocabulaire  renferme  quatre-vingt-deux  mille  neuf  cent  quâ- 
nuca-qoalpe  phrases»  «sots,  lettres  et  chiffres,  tous  exprimés  p;sr  deux 
ux  parfcinmiput  nom,  qui  ec 4aroieot  tous  ï  l'oblique  de  droite,- 


32  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

et  laissent  à  Tautre  oUiqDe  et  à  ses  signaux  toute  leur  indépendance 
et  toute  leur  simplicité. 

«  Ces  quatre-vingt-deux  mille  neuf  cent  quarante-qnatre  numéros 
sont  partagés,  par  rapport  an  temps  et  an  mouvement,  aiasi  qu'il 
suit  : 

»  Neuf  mille  deux  cent  seize  numéros  exprimés  pai*  deux  signaux; 

»  Dix-huit  mille  quatre  cent  trente-deux  exprimés  par  deux  signaux 
et  demi; 

»  Cinquante*cinq  mille  deux  cent  quatre-vingt-soixe  exprimés  par 
trois  signaux. 

»  Aucun  vocabulaire  ne  présente  la  richesse  et  la  simplicité  de 
celui-ci.  Il  réduit  à  la  formule  générale  de  deux  signaux  toutes  les 
expressions;  car  si  j'ai  dit  ci-dessus  que  dix-huit  mille  quatre  eeoc 
trente*deox  numéros  s'exprimaient  par  deux  signaux  et  demi,  c'est 
qu'ils  s'expriment  par  un  signal  en  deux  temps  et  deux  mouvemenis, 
et  par  un  autre  en  trois  temps  et  trois  mouvements  :  j'appelle  signal 
simple  celui  qui  n'est  pas  accompagné  d'un  fermé;  mais  le  signal 
accompagné  de  son.  fermé  n'est  également  qu'un  signal.  Cette  consi* 
dération  n'est  pas  indifférente,  comnft  on  pourrait  le  croire;  car,  une 
fois  qu'il  est  convenu  qu'un  signal  suivi  d'un  fermé  ne  compte  que 
pour  un  signal,  on  pourra  convenir  que  tous  les  signaux  se  groupe* 
ront  toujours  deux  à  deux  dans  une  dépêche,  sans  qu'il  soit  besoin 
d'intercaler  aucun  signe  qui  annonce  la  division  des  groupes.  C'esl 
une  grande  économie  de  temps  et  de  mouvements  que  la  suppression 
des  signes  intermédiaires. 

•  L'adoptbn  d'un  pareil  vocabulaire  abrégerait  toufoars  de  ploi 
d'un  tiers,  et  souvent  de  plus  de  la  moitié,  le  temps  de  la  transmis- 
sion  des  dépèches;  il  permet  de  prévoir  ies  pensées  sous  on  si  grand 
nombre  de  formes  qu'un  seul  s^al  serait  toujoors  prêt  k  exprimer 
plusieurs  mots  et  phisieurs  phrases  d'nne  part  ;  et  d'autre  part  il 
donne  en  quaure  et  en  cinq  temps  plus  de  nombres  que  les  aulrea 
vocabulaires  n'en  expriment  en  quatre,  en  six  et  en  sept  temps;  il 
donne  en  outre  cinquante^cinq  mille  deux  cent  quatre-vingt-seiie 
nombres  en  six  temps.  Sur  l'oblique  de  gauche  on  aurait»  par  le  méaie 
procédé,  deux  cent  quatre-vingt-huit  signaux  indicatib  et  r^men* 
taires. 

9  Mais  ce  n'est  pas  tout  que  d'exprimer  quatre-vingt-deux  mille 
neuf  cent  quarante-quatre  nombres  correspondant  à  autant  de  mots 


LAIfGUK  TÉLÉGRAPHIQUE.  SS 

et  de  phrases,  il  faut  encore  un  grand  esprit  d'ot>ser?ation  el  de  mé- 
tbode  pour  choisir  et  grouper  ies  mots,  composer  et  classer  les 
phrases  de  façon  qirelles  se  conviennent  le  plus  souvent  entre  elles, 
qo^elles  se  trouvent  facilement  par  celui  qui  forme  la  dépêche  et  par 
celui  qni  la  traduit.  Il  ne  faudrait  rien  moins  pour  élever  à  la  per- 
fection fm  pareil  ouvrage  qu'un  homme  profondément  instmit,  gêné- 
ralîsatear  et  dassiûcateur  en  même  temps;  un  homme  unissant  la 
méthode  scientifique  à  la  connaissance  intime  et  philosophique  du 
mécanisme  de  h  langue.  Les  Chappe  réunis  possédaient  la  plus  grande 
partie  des  qualités  nécessaires ,  mais  la  vie  d'une  famille  ne  suffit  pas 
tOQJours  à  fonder  et  à  mener  à  perfection  de  si  vastes  entreprises.  En 
elét,  quatre  des  cinq  frères  Chappe  sont  déjà  morte  à  la  peine,  et 
pourtant  l'esprit  de  cette  famille  plane  encore  sur  les«  télégraphes  et 
peut  encore  présider  à  leurs  progrès. 

•  AI.  Ahraham  Chappe  vient  de  publier,  au  IMlans,  une  nonvdie 
éditioo  de  THistoire  de  la  télégraphie,  par  Chappe  Tatné. 

•  I>an8  cet  ouvrage,  il  annonce  que,  dans  sa  retraite,  il  a  trouvé 
moyen  d'abréger  d'un  tiers  le  temps  de  la  transmission  des  dépêches 
sans  rien  changer  à  h  machine  et  sans  qu'il  en  coûte  rien  au  gouver- 
nement ;  il  dit  qu'il  est  prêt  à  fiiire  hommage  de  son  perfectionnement, 
ei  propose  de  rétablir  gratuiteoaent. 

•  Il  se  phint  amèrement  de  ee  que  deux  lettres  sur  cet  objet,  en-* 
vojrées  pur  lui  à  H*  le  ministre  de  Pintérieur  et  renvoyées  à  Tadmi- 
nistraiion  des  télégraphes,  sont  demeurées  sans  réponse;  ce  silence  k 
l'égard  d'un  homme,  dernier  représentant  d'une  famille  illustre,  est 
un  bit  grave.  Les  Chappe  ont  honoré  la  France,  et  doivent  être  ho- 
norés par  tout  le  monde ,  mais  plus  encore  par  Tadministration  qui 
leur  doit  son  existence.  » 

Nous  remplirons,  il  nous  semble,  un  devoir  de  justice,  et  nous 
mériterons  bien  de  la  télégraphie,  en  insérant,  en  partie  du  moins,  le 
mémoire  lithographie  d'Abraham  Chappe,  qui-  a  été  distribué  à  un 
très-pelit  nombre  d'exemplaires  : 

t  Dans  mon  nouveau  système  de  numération  et  de  combinaison  de 
signaux,  tous  les  signaux  de  correspondance  officielle. sont  donnés  k 
l'horixontale ,  fig.  16,  l^  Les  indicateurs  seuls  seront  mis  en  mon- 
vcment  pendant  toute  h  dépêche.  Chaque  indicateur  en  décrivant  son 
cercle  s'arrêtera,  comme  par  le  passé,  aux  six  positions  marquées  2*", 
cinq,  dix,  quinze  ciel,  cinq,  dix  et  quinze  terre. 


S4  TÉLÉOnAPRIE  ÉLECTRIQUE. 

Chaque  angle,  fig.  16,  1*,  d^uo  indicateur  indique  un  cbiflre 
simple,  et  chaque  angle  correapondant  de  l*lQdicate«r  oppoaé  indique 
le  même  chiffre  ;  iea  fermés  seuls  ne  représentent  rien* 

En  fermant  l*indleateur  de  gauciie  et  outrant  suecessivenenl 
l'indicateur  de  droite,  sous  ses  six  angles,  J*aural  dans  le  même  ordre 
les  nombres  1, 3,  S»  A,  5  et  6  par  les  signaux,  fig.  10,  )%  In  déve- 
loppant les  deux  indicateurs  k  la  fois,  j'obtiendrai  les  trente-six  eom* 
binaisons  suifantes  de  deux  chiffres  chacune,  fig.  16, 8n  Les  nombres 
donnés  par  ces  trente-six  combinaisons  sont  :  11,  21,  81,  &1,  51,  M, 
^  IS,  22,  82,  &2,  52»  62,  -- 18, 28,  38,  &8,  58, 68,  --*  14,  24,  84, 
44,  54,  «4,-15,  25,  35,  45,  55,  «5,  ---16,  26,  86,  46,  56 et 66. 

Si  donc  je  fais  précéder  chacun  de  ces  trente-«x  développement! 
doubles parnu  développement  simple  de  droite,  j'aurai  le  nombre  111 
avec  le  signal  1  et  le  signal  11.  Si  je  fais  précéder  ce  même  signal  U 
par  ie  signal  simple  2,  j'aurai  211 1  j'aurais  de  même  811,  411»  511 
et  611,  en  le  faisant  précéder  des  dévelopt^ements  8 ,  4 ,  5  el  6  de 
l'indicateur  de  droite.  li  eu  serait  de  même  pour  les  treoie^dnq 
autres  signaux  k  double  développement.  Donc ,  par  un  signal  li  déve» 
loppement  simple  de  l'indicateur  de  droite ,  suivi  d'un  développemeot 
double,  nousiobtenons  six  fois  trentMx  on  deux  cent  seise  i 

En  effet ,  la  première  division  de  ma  nonveile  nnmératfen  sa  < 
pose  de  deux  cent  seiie  séries  exprimées  tontes  par  on  déf eloppement 
simple,  suivi  d'un  déreloppement  double  ;  et  ie  dévetoppemeat  simple 
est  toujours  donné  par  l'indicatenr  4e  droite ,  ce  qui  fait  trmi  moo^ 
vements  des  indicateurs. 

Si  maintenant  ces  denx  cent  seise  séries  de  >a  première  dhrisien 
servaient  k  indiquer  deux  cent  seixe  pages  d'un  vocabnlafare,  et ,  que 
répétées,  elles  indiquassent  deux  cent  seize  séries  dans  dnqne  page, 
il  en  résulterait  qnarante^ix  mille  six  cent  cinquante^!  €oinbinai* 
sons  de  quatre  signaux  chacune  :  un  k  simple  développenoat,  «i  à 
double,  un  à  simple,  un  à  douille. 

En  effet,  ma  deuxième  division  compr^  qnarattle«six  nulle  six 
cent  cinqnanie-six  séries,  contes  exprimées  par  quatre  mgiiMix  i  un 
simple,  un  double,  un  simple,  un  double.  Seulement  le  premier  dé«- 
▼eloppement  simple  est  donné  par  findicatenr  de  gauche,  an  lieu 
d'être  donné  par  Tindtcateur  de  droite,  comme  dans  la  preoiîèrie  dir 
rision.  Le  second  déreloppement  stoq^e  fst  également  doané  par 
l'indicateur  de  gauche. 


UPI0UE  TÉI.ÊQRAFHIQUE.  t5 

Ha  troiriftoie  divisiao  oûinprimd,  comme  la  deuiièrae,  qnarante-six 
nSIe  sii  cent  cioqnante-fiiK  séries,  toutes  eiprim^s  par  quatre  st^ 
HMOi,  DQ  simple 9  nn  double,  un  simple ,  uu  dotiUe.  Seolemeat  le 
premier  dét dappemeat  simple  est  demie  par  Tindicatenr  de  fauche 
M  lieQ  d'êtve  denné  par  Tiadicateiir  de  droite,  cpmme  dans  la  pre- 
mière  division.  Le  second  déyeloppement  simple  est  également  donné 
par  Piadieateor  de  gauche. 

Ma  tmnème  division  eemprend,  eopame  la  deoiième,  qoaraater 
ail  mille  sii  cent  cinquante-six  séries  qui  s'expriment  tontes  égale* 
nent  par  quatiw  signaux»  ui|  simple,  un  double,  un  simple,  un  double. 
le  premior  développement  est  donné,  comme  pour  la  deuxième 
divisioii,  par  lindicateov  de  gauche,  mais  le  second  déveleppemeat 
einpie  est  donné  par  l'indicateqr  de  droite  c  ce  qui  fût  six  mouve* 
mei^  des  indicateurs. 

Ainsi,  dans  les  trois  divisions,  un  développement  simple  est  toujours 
inM  d'an  développement  double.  Cette  allure  est  simple  pour  la  com- 
^poshion  et  la  tradoctioa  é^  dépêches,  elle  est  plips  importante  encore  en 
ne  qn'^  assuM  chaque  signal.  Ainsi  lorsque  le  stationnaire  a  reçu  le  sir 
gnal  simple,  il  attend  toujours  un  double,  et  son  eorrespoadaut  ne  doit  lui 
donner  le  douMe  que  lorsque  le  simple  a  été  bieq  pris  et  réciproquement. 

Toiite  série  qui  commence  par  un  développement  simple  de  l'indi- 
cateur droit  sera  complétée  par  pn  développement  double  t  c'est  lé 
première  division. 

Vente  sérje  qui  commence  par  nn  développement  simple  de  Findi* 
fÊUiaf  gauche  aura  quatre  4^veloppemento  pour  être  complète,  nn 
aimpk  à  gauche,  un  dpuUe,  un  simple  à  gauche,  un  double  i  c'est  la 
denxiAme  divisisn. 

Toute  aérie  qui  commence  par  nn  développement  simple  de  Tin-r 
dieaimir  gauche  et  qui ,  après  le  développement  double ,  donne  le 
deaxièmn  ^^eloppement  simple,  par  riadicateur  de  droite,  u'est 
également  complète  qu*après  quatre  développements  <  c'est  la  troi* 
nièmn  division. 

La  deuxiàoKe  et  la  Ireiflième  division  composées  chacune  d'un 
même  nombre  de  séries  ne  forment  qu'un  même  vocaboiairei  et  sont 
disposées  aux  mêmes  pages  sor  deux  colonnes  en  regard.  Elles  donnent 
ensemble  ipiatre^ingt-treise  miHe  trois  cent  douce  séries  qui,  jointes 
•nx  deux  cent  seize  de  la  première  division,  forment  un  total  de 
^pMtfn-vingl«-treiie  mille  cinq  cent  vingt-huit. 


36  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

La  première  division  qui  comprend  les  lettres,  les  chiffres,  les  mo- 
nosyllabes et  les  syllabes  qui  se  répètent  le  plus  80UYent  dans  le  dis- 
cours est  extrêmement  importante  ;  aussi  le  chiffre  de  deox  cent  seize 
qu'elle  atteint  dans  la  nouvelle  numération ,  tandis  qu'il  n'est  que 
de  quatre-vingt-quatorze  dans  rancienne,  est-il  un  avantage  im- 
mense. 

Dans  ces  trois  divisions  nous  n'avons  à  apprécier  que  les  mouve- 
ments des  indicateurs ,  le  régulateur  restant  toujours  immobile.  Ces 
mouvements  sont  au  nombre  de  trois  dans  la  première  et  de  six  dans 
les  deux  autres  :  la  moyenne  est  de  cinq  mouvements  d'indicateur. 
La  force  employée  est  donc  égale  à  cinq  pour  exprimer  chaque  série; 
elle  est  de  neuf  dans  le  télégraphe  horizontal  et  de  13.80  dans  le  té- 
légraphe primitif  :  à  ne  considérer  que  la  force  dépensée ,  la  vitesse 
serait  13.80  pour  le  nouveau  système,  neuf  pour  la  modification  ho- 
rizonule  et  cinq  pour  le  télégraphe  primitif. 

Pour  rendre  les  rapports  plus  sensibles  entre  les  forces  dépensées 
par  chacun  des  trois  systèmes,  j'exprimerai  par  quinze  celle  absorbée 
par  le  télégraphe  primitif ,  par  dix  celle  dépensée  par  le  tél^[raphe 
horizontal  et  par  cinq  celle  appliquée  au  tél^aphe  Chappe  comme 
je  propose  de  l'employer.  Les  vitesses  seront  en  raison  inverse  des 
forces ,  soit  quinze  pour  mon  nouveau  système ,  dix  pour  le  système 
horizontal  et  cinq  pour  le  système  primitif. 

Mais  les  avantages  de  la  nouvelle  combinaison  ne  se  bornent  pas  à 
une  vitesse  triple  du  système  primitif,  et  double  du  système  hori- 
zontal. Les  séries  sont  au  nombre  de  quatre-vingt-treize  mille  cinq 
cent  vingt- huit,  soit  cinquante-huit  mille  cent  quatre-vingt-dix  de  plus 
que  le  vocabulaire  actuel  n'en  contient;  deux  cent  seize  sont  exprimées 
par  deux  développements  seulement ,  un  simple  et  un  douUe,  et  ces 
deux  cent  seize  sont  les  plus  fréquemment  employées.  Les  quatre- 
vingt-treize  mille  trois  cent  douze  antres  sont  toutes  exprimées  par 
quatre  développements  seulement,  un  simple,  un  double,  un  simple  » 
un  double;  elles  ne  forment  que  deux  divisions  en  regard  dans  les 
mêmes  pages  :  il  y  a  donc  là  une  ressource  immense  pour  la  rapidité 
de  la  composition  et  de  la  iraduction  des  dépêches. 

Ce  n'est  pas  tout  encore ,  le  staliounaire  regarde  une  fois  dans  h 
lunette  pour  recevoir  un  signal  et  une  fois  pour  le  donner  :  soit  quatre 
observations  pour  la  première  division ,  qui  compte  seulement  deox 
signaux  par  série,  et  huit  pour  les  deux  autres ,  moyenne  six  obser* 


LANGUE  TÉLÉQRAPHIQLE.  37 

V1U0D8  deux  tiers  ;  ce  qui  donne  on  avantage  de  quatre  dixièmes  sur 
le  temps  des  observations  dans  les  séries  du  système  actueL 

Enfin,  dans  la  tacbigrapbie,  le  nouveau  système  offrirait  encore  une 
économie  de  près  d*un  quart.  Tous  les  signaux  s'écrivant  horizonta- 
lement» le  trait  du  régulateur  serait  imprimé  à  l'avance  sur  les 
feuilles  des  procès-verbaux ,  et  les  stationnalres  n'auraient  qu*à  mar- 
quer le  trait  des  indicateurs.  Qutre  l'économie  de  temps,  il  résulterait 
de  cette  disposition  une  grande  régularité  dans  l'écriture  et  une  net- 
teté parfaite. 

En  résumant  les  avantages  matbématiques  du  nouveau  système  de 
signaux  et  de  numération,  on  voit  qu'il  présente  cinquante-huit  mille 
cent  quatre-vingt-dix  séries  de  plus  que  le  vocabulaire  actuel,  tout  en 
réduisant  ses  divisions  à  trois  :  qu'il  ne  demande  pour  produire  un 
même  eflét  qu'une  force  de  cinq,  tandis  que  le  télégraphe  horizontal 
eo  emploie  une  de  neuf ,  et  le  télégraphe  primitif  une  de  13.80  ;  que 
sa  vitesse  est  presque  triple  de  celle  du  dernier,  et  presque  double  de 
celle  da  second,  qu'il  gagne  un  tiers  sur  le  nombre  des  observations 
aux  lunettes,  et  près  d'un  quart  en  tacbigraphie. 

Ces  mêmes  avantages  il  les  apporte  dans  les  signaux  réglementaires 
et  dans  les  correspondances  des  employés  supérieurs  de  l'admini^tra- 
tion;  toutes  mes  dispositions  sont  prises  à  cet  égard  :  elles  sont  claires, 
rapides  et  sûres,  chaque  signal  a  un  sens  complet  et  convenuà  l'avance.  » 

Quand  on  veut  transmettre  par  le  télégraphe  électrique  les  signaux 
de  Chappe,  de  manière  à  conserver  les  vocabulaires  de  l'administra- 
tion ,  et  que  Ton  s'impose  l'obligation  de  transmettre  ces  signaux  par 
des  séries  de  sons  00  de  points,  ou  par  des  nombres,  on  rencontre 
certaines  difficultés  que  M.  Dujardin  de  Lille  a  parfaitement  surmon- 
tées. Nous  le  laisserons  exposer  lui-même  sa  méthode  et  la  supériorité 
de  sa  méthode  sur  celle  adoptée  par  AI.  Foy. 

«  Le  régulateur ,  comme  on  Ta  vu ,  prend  quatre  positions  que  l'on 
appelle,  en  prenant  la  l^e  de  l'horizon  pour  terme  de  comparaison, 
perpendiculaire,  horizontale,  oblique  de  droite,  oblique  de  gauche. 

»  Mais,  de  ces  quatre  positions ,  nous  devons  en  retrancher  deux , 
les  deux  obliques,  parce  qu'elles  ne  servent  qu'à  préparer  les  signaux. 
Fendant  que  les  signaux  sont  à  l'oblique,  comme  on  dit,  les  employés, 
surtout  ceux  qui  n'ont  pas  encore  une  très-grande  habitude  du  ser- 
vice, peuvent  tâtonner;  ils  peuvent  modifier  et  changer  les  positions 
des  indicateurs.  Les  signaux  ne  sont  finis  que  lorsque  le  régulateur 


s»  TÉLÉGRAPHIE  ÊLECTBIQUË. 

prend  lë  {Kisltieh  perpendictikire  on  horiKmtile.  Les  rigéan  d« 
dépêches  ne  préparent  tous  sur  l'oblique  de  droitei  L'ehMqoe  dé 
gàiiche  sert  h  préparer  lèè  siguaiix  des  inapecieiirs,  et  ceui  qui  Mttt  à 
Tusage  partitulier  des  employés.  M  les  ebiptojrés  détalent  reprodoiré 
les  sIgttaUl  d'ëiriblée^  Sans  préparation*  il  arriverait  aenveiit  qtie  les 
dépêches  seraient  altérées  psr  nn  grand  nombre  de  fautes  qui  let  hui» 
flràiént  itlinteDigîbteS. 

il  Ain^ii  i»  lés  idditateiii^  t^retanènichaeutt  sept  positions  dtSéremea» 
d*où  résultent  quarante-neuf  combinaisons;  2°  le  régulsteur  prèHd 
deût  positions  différenlbs,  ee  qài  doubte  te  nombre  des  emnbinaisbns 
résoliant  dtt  jeà  des  Indieatéut^s  »  et  donne  tin  total  de  qaAtre-viiitt» 
dix-huit  signaux: 

«  Jetons  ùii  coup  d*eeil  sur  la  noknéntlàtbre-de  Ghappe^ 

n  Le  tiêgttlatenr  étant  I  l'oblique  ^  t'e$t-à-dire  dans  une  poniiloii 
prépat-atoiroi  les  sept  piMiiioiiS  dés  indicateurs ,  en  aHant  d*unë  etti^ 
mité  de  lebr  course  k  réUire»  prennent  les  noms  soinUM:  15  tM| 
10  ciel,  S  ciëli  téroi  5  ietré,  10  terre ^  19  terre.  Ces  noms,  liiii 
sont  déjà  passablement  longs,  hé  loht  pourtant  que  les  abrétiàtiiM» 
des  noms  suitants  t  ftbgle  de  105  degrés^  dont  rouranure  M  <Hrigée 
vers  le  ciet;  angle  dé  90  degrés,  id.|  angle  deA5  liqrési  id»;  atagh 
nul  ;  angle  de  45  dégrés,. dont  iWèrture  est  dhigée  vers  la  iertef 
angle  de  90  degrés-,  id.  t  «nglé  de  135  degrés,  id. 

»  Les  dent  posf  tloUs  du  régulateur  tonserYent  lés  noms  de  per|R?ii- 
.  diculâire  et  hdl*itobtal^. 

»  Voici  l'ordre  suivallt  lequel  sont  Inyiirfablomenl  désignéa,  émn 
les  noms  des  signant,  lés  trois  éléments  qui  les  composent  (  im  é^ 
tà^é  d'abord  la  t^oûtion  du  pn^îer  indicateur,  pois  h  (mlttak  te 
secoiid  indicateur,  et  enfin  la  position  du  régulateur,  âitbns  quehpi» 
exemples  :  15  ciet  5  terrB  Aom^ntuf^  10  tiét  10  urH  pttpên^ 
dicuîuiH,  téro  5  ùUl  perpêndiêuM^^i  15  léHH^  ii^  Ibrâ- 
zoiïtatf  et  ainsi  des  àUthes. 

»  îelle  est  lâ  nomébdature  créée  par  Gba|^))e^,  tt  qoi  en  omxm 
adoptée  de  nos  Jours. 

B  Cette Uotbeuclaturë  éstellé I  r^bri de  tdûl  reptticbeT  mm  He 
le  pensbbs  t>as.  Car,  ibdépendambient  de  la  biiaH«He  du  làÉgàgé,  Me 
peut-on  pas  reprocher,  avec  quelque  raison ,  k  Cbappe  d^iVotr  lafwé 
l  SCS  signaux  des  noms  beaucoup  iHop  longs  715  cM  15  îéf'te  pei^-^ 
pendlcutaiH,  n'est-ce  pas,  eU  effet,  iàterminabié?, 


tANGUC  TÉL&aïUPlUQUE.  M 

»  Voici  la  nottTdk  nomenclatare  que  noot  proposo&s  de  sobstitaer 
à  cdie  de  Chappe^  pour  iea  tmoina  de  h  tél^ptûe  électrique. 

»  Nous  désigDons  les  sept  positions  de  chaonn  des  iadicateilrs»  daM 
rerdre  de  sucoeasioD  où  nous  ki  avoUa  éaaméries  prAcédemiiieat , 
c'M4h-dire  ka  15  ciel,  10  ciel»  5  ciel,  léroi  (  terre,  10  terre» 
1 6  terre,  par  les  Booiiirea  ordinaux  :  première,  êeeondê^  trûMèmé^ 
quatrième  9  einquièmc,  siadème^  septième  ^  et  par  abrétiatioB 
iWH  dêum^  fr^,  f  tMire  einq^  awi  êepu 

•  La  positiott  perpendiculaire  do  régubte«r  s'appelle  pt*elii«ére  po- 
sition, et  par  abréviation  un;  la  position  boriiontaie  dn  régulateur 
s'appeUe  eeeondê  position ,  et  pir  abréviation  Heum. 

»  Ces  déttomiiutions»  simples,  claires  et  concises ,  ne  soni<elles  paa 
préférables  à  celles  de  Gbappet  Noos  allons  présenter  quelques 
e«euiples  de  syaonyoMe ,  d'^vés  les  deux  nomencktnres ,  afin  que  le 
lecteur  paisse  décider  la  question  :  5  iêrre^  16  e(e<  karizoniai^ 
synenyuM  cinq  un  demm  /  10  eiei  zétù  petpmuUoHtaire ,  syno» 
■yme  deum  qumtte  «m;  10  terre  16  terre  perpeÊMeulaire. 
eyaonyine  «{0  ê$pi  un;  eére  16  aîe<  àûrieotUai,  synonyme  quatre 

t  II  eat  bcile  de  concevoir  4naiatsnant  oonuneot  le  télégraphe 
électro-acoustique  peut  servir  k  transmettre  les  signaux  de  la  télé* 
graphie  aérienne»  Bu  effet,  nous  venons  de  voir  que  ks  signaux  de  k 
télégraphie  aérienne  ont  des  noms  propres  qui  les  distinguent  les  uns 
des  autres^  et  que  chacun  de  ces  noms  est  compeaé  de  trais  nembrei 
ahalniis,  dont  k  plus  ékvé«st  sept.  Par  conséquent,  tout  appareU  li» 
légrapUque  qui  permet  de  grouper  iacikmcnt  des  unités,  pfruT 
femier  des  nombres,  queUe  que  soit  d'ailleurs  h  natttre  de  ces 
unités,  permet  de  représenter  les  sigjuaux  de  la  télégraphk  aériennes 
Or,  k  téMgprepha  ékctro-aooosUqne  permet  de  grouper  itèe-iàtike* 
mest  dus  sens  pour  former  des  nombres  ;  il  est  dono  évident  qnHMa 
peat  l'empkyer  pour  représenter  les  signaux  de  k  télégraphié  aérienne. 
Le  télégraphe  aérien  montre  à  l'euiployé  qui  l'obeerve  tks  signadx 
graphiques  que  celui^  ne  peut  fixer  dans  sa  asémeire  qn'en  les 
appriaat  par  leurs  noms^  c'e^t^ànUre  en  ks  traduisant  en  nmnéree 
e$  mate.  Le  télégraphe  électro-acoustique  fait  entendre  à  l'em* 
ployé  qni  Téconu  ks  nombres  qui  composent  l«  aoum  de  ces 
Les  résultais  de  ces  deux  méthodes  sont  évidemment  iden* 


40  TÊLÉGRAPIUE  ÉLECTRIQUE. 

•  llïïe  dopéclie ,  écrite  en  signaux  graphiques  de  Cbappc,  étaai 
donnée,  voici  comment  on  peut  la  transmettre  au  moyen  du  télé- 
graphe électro-acoustique. 

•  Contrairement  à  l'ordre  adopté  par  Cbappe,  nous  désignerons  les 
trois  éléments  qui  composent  les  signaux  dans  Tordre  suivant  :  l"*  posl- 
tion  du  régulateur  ;  2*  position  du  prenier  indicateur  ;  3^  positton  du 
second  indicateur. 

»  L'employé  chargé  de  transmettre  la  dépêche,  après  avoir  tiaté 
pour  appeler  l'attention  de  son  correspondant ,  lui  indique ,  au  moyen 
de  trois  groupes  de  sons  :  l"*  la  position  du  r^Iateur  du  premier 
signal  ;  2*"  la  position  du  premier  indicateur  ;  S  Ma  position  du  seocud 
indicateur,  et  le  signal  est  fini.  Il  répèle  celte  triple  opération  pour 
tous  les  autres  signaux  de  la  dépêche. 

•  L'employé  chargé  de  recevoir  la  dépêche,  après  avoir  enteodo  le 
premier  groupe  de  sons,  trace,  sur  le  registre  des  signaux,  une  ligne 
droite  verticale  ou  horizontale,  selon  qu'il  a  entendu  un  ou  deux  6od& 
Cette  ligne  représente  le  régulateur.  L'employé  place  alors  le  bec  de 
sa  plume  au-dessus  de  l'extrémité  supérieure  on  gauche  de  œtte 
première  ligne,  et,  après  l'audition  du  second  groupe  de  sons,  il 
trace  nne  seconde  ligne  formant  avec  la  première  un  angle  déterminé 
par  le  nombre  d'unités  du  second  groupe  ;  il  place  alors  le  bec  de  sa 
plume  au-dessus  de  l'extrémité  inférieure  ou  droite  de  la  première 
ligne,  et,  après  l'audition  du  troisième  groupe  de  sons,  il  trace  une 
troisième  ligne  formant  avec  la  première  un  angle  déterminé  par  le 
nombre  d'unités  du  troisième  groupe,  et  le  signai  est  fini.  Il  procède 
de  la  même  manière  pour  écrire  tous  les  autres  signaux  de  la  dépêche. 

»  On  voit,  par  ce  qui  précède,  que  notre  télégraphe  éleetro^acoos* 
tique ,  qui  est  d'ailleurs  beaucoup  plus  simple  et  plus  commode  que 
celoi  qui  fonctionne  sur  la  ligne  de  Rouen ,  permet  de  conserver  les 
signaux  et  le  vocabulaire  de  la  tél^raphie  aérienne,  et  que,  par  con- 
séquent,  il  satisfait  pleinement  aux  conditions  exigées  par  RI.  Foy, 
administrateur  en  chef  des  lignes  télégraphiques. 

•  Examinons  maintenant  jusqu'à  quel  point  le  télégraphe  élec* 
trique,  qui  a  été  adopté  pour  la  ligne  de  Rouen ,  satisfait  à  ces  con- 
ditions. 

•  Cet  appareil ,  dont  l'idée  première  appartient  à  M.  Foy,  et  qui  a 
été  construit  par  M.  Breguet,  consiste  en  une  petite  caisse  fermée  qai 
contient  deux  électro- aimants  et  des  rouages  d'horlogerie,  et  sur  l'une 


LARGUE  TÉLÉGRAPHIQUE.  41 

des  laces  de  laquelle  on  voit  un  petit  télégraphe  qni  représente  assa 
bieD,  en  apparence,  le  télégraphe  aérien,  mais  çpil,  an  fond,  en  diflère 
esBentieUement.  En  effet ,  le  télégraphe  aérien  se  compose ,  comme 
noos  l'avons  dît,  de  trais  pièces  moéUcs^le  régulateur  et  les  deux 
indicatenrs.  Du  jeu  des  indicateurs ,  qui  prennent  chacun  sept  posi- 
tions diverses  aux  extrémités  du  régulateur,  résultent  quarante-neuf 
combinaisons  graphiques,  qui  peuvent  être  vues  sous  deux  aspects  tout 
dilérents,  suivant  que  le  régulateur  est  vertical  ou  horizontal.  De  là 
deux  fois  quarante -neuf  ou  quatre-vingt^-dix-huit  signaux  dans  la  té- 
légraphie aérienne.  Le  télégraphe  électrique  de  MM.  Foy  et  Breguet 
ne  possède  que  <fotia?^ees  mobiles^  les  indicateurs.  Le  régulateur, 
qui  n'existe  que  pour  la  forme,  est  fixe  dans  la  position  horizontale, 
au  lieu  d'être  mobile  autour  de  son  centre.  Ce  régulateur  ne  peut  donc 
pas  servir,  comme  le  régnkiteur  du  télégraphe  aérien,  à  doubler  le 
nombre  des  combinaisons  qui  résultent  du  jeu  des  indicateurs.  Le  télé* 
graphe  Akctrique  de  M.  Foy  reproduit  très-bien  les  quarante-neuf 
signaux  dn  télégraphe  aérien ,  dans  lesquels  le  régulateur  est  hori- 
iomal  ;  mais  il  ne  peut  reproduire  un  seul  des  quarante-neuf  autres 
s%nftBx  dans  lesquels  le  régulateur  est  vertical. 

•  Cet  appareil ,  que  les  personnes  peu  versées  dans  Tart  de  la  télé- 
graphie peuvent  trouver  parfaitement  conforme  au  télégraphe  aérien, 
mais  qui  en  diffère  è  ce  pomt  qu'il  ne  peut  reproduire  que  la  moitié 
de  ses  signaux ,  permet-il  de  conserver  le  vocabulaire  de  la  télégra* 
phie  aérienne?  Personne  n'oserait  Taffirmer.  Quelle  que  soit  la  signi- 
fication des  quarante-neuf  signaux  qu'il  ne  reproduit  pas,  il  est  évi- 
dent que  leur  suppression  a  dû  nécessairement  rendre  impossible 
Tusage  de  ce  vocabulaire.  Ainsi ,  le  principal  motif  que  M.  Foy 
a  fait  valoir  en  faveur  de  l'adoption  de  son  système  n'est  nullement 
fondé. 

m  Notre  télégraphie  électro-acoustique ,  qui  permet  de  transmettre 
h  totalité  des  signaux  du  télégraphe  aérien ,  remplit  donc  le  but  que 
Ton  désire  atteindre  d'une  manière  i^us  complète  que  le  télégraphe 
de  IL  Foy. 

»  Le  télégraphe  électro-acoustique,  d'ailleurs,  fonctionne  au  moyen 
d'un  seul  fil  conducteur ,  tandis  que  le  télégraphe  de  x>l.  Foy  exige 
l'emploi  de  deux  fils,  un  fil  pour  faire  mouvoir  chacun  des  indica- 
teurs. Cette  diflérence  est  assez  importante  au  point  de  vue  de  l'éco- 
nomie, car  elle  permettra  de  réaliser,  sur  l'établissement  successif 


4)  TÉLÉORAPmS  ËLBCTUQUE. 

ée  toutes  les  grandes  lignes  de  Frtnoe  «  noe  écottOniie  de  plosiewt 
millioDs. 

•  M.  Foy  a  cherché  k  fiiire  taioir  en  ftvetir  de  ion  système  oetlt 
autre  considération  :  les  manirelles  qui  senreat  à  lértter  et  à  ouvrir 
le  circuit  électrique,  et  par  suite  à  faire  mouvoir  le  néoanisoie  du 
tél^raphe  de  la  ligne  de  Rouebi  étant  disposées  de  la  mêOM  Manière 
que  celles  qui  servent  k  faire  mouvoir  les  indioateUn  du  télégrApho 
aérien,  l'administration  des  télégraphes  trouvera  dans  les  employés  4S 
la  télégraphie  aérienne  on  personnel  l#iil  fkc^vmé  pour  iiire  fQM*> 
ttonner  les  télégraphes  éleccriqueS. 

•  Cette  considération,  qui  tout  d^abord  paraît  asomadmisaiMe»  esl« 
elle  réellement  fondée?  Nullement.  Car  il  ne  suffit  pas,  pour  remplir 
tes  fonctions  délicates  d'employé  de  la  télégraphie  électrique,  do  sa** 
voir  faire  tourner  convenablement  des  manivelles.  Il  isut  avaut  tout 
posséder  des  connaissances  asiel  étendues  en  éieeirloitë  théorique  ol 
pratique,  connaissances  qui  ne  s^acquièrent  pas  eu  un  jour»  D'eiUourei 
en  ne  considérant  même  que  le  jeu  des  manlveiles ,  nètos  disons  que 
les  employés  de  la  télégraphie  aérienne  ne  sont  pas  aptes  k  Mre  fclM» 
tionner  les  télégraphes  électriques  de  M%  1^.  Car  les  indiohtfmu  di 
Ces  appareils  tournent  toujouiu  dans  le  mémo  seo» ,  ou  est  obligé  de 
ftire  tourner  les  manivelles  qui  fèglent  les  mouvumtnii  do  ces  indi» 
cateurs  toujours  dans  le  même  oetts»  Dans  le  léiégvÉphe  aérien  i  m 
contraire  I  les  Indicateurs  ne  pouveat  pas  dècrine  uu  cereio  oooaplett 
et  tournant  pour  cette  raîsott,  untèt  dans  un  sms ,  ot  tanM  dans  le 
sens  opposé,  on  est  oMfgé  de  faire  tourner  les  maalvellee  q«l  rè^eni 
les  mouvements  de  ces  indieeteors,  tantèi  dans  un  sens  pour  prodofro 
des  angles  k  ouverture  dirigée  vers  le  ele/,  et  tantOc  dans  le  seMi  o^ 
posé  pour  produire  des  angles  k  ouverture  dirigée  vers  la  mh^  Pir 
conséquent,  les  employés  de  la  télégraphie  aérienne,  loin  d'être  f«HM 
façonnés  pottr  Ikire  lénttfcmner  les  télégraphes  éleetriqueo,  emntnés 
par  la  force  de  l'habituAe»  commettraient  heaocoop  plus  d'orreurs  que 
les  employés  façonnés  dt  te  veil^. 

•  Ainsi ,  les  deux  motifs  de  préférence  que  M.  Foy  a  fait  valoir  ai 
fkvéur  de  son  système  n*ont  aucune  eipèce  de  fondements  > 


TiiitGlUPfilE  SB  HUIT.  4S 


GHàPITRB   IVi 

Dé  ISitilité  de  la  télégraphie.  —  be  la  fétégraphie  de  nlilf . 


niiti-8^ttl«fii«tlt  la  Iflégrapbie  Mt  utile ,  mais  elle  est  iudfepenëàM 
au  gouTernement  d*uii  pays  étendu  (iotiiiDe  la  tfànêe  i  elle  feitd  éi 
tels  ie^Yiêe^  Mibiiiistt'àUfe  et  Rûauders  que  les  dépenses  qu'elle  en* 
ttuliiê  seriielil  cent  ftrft  eeuTertes  dans  le  euurs  d'une  année  pat"  lea 
frais  qtt'eiie  empêche  de  faire  ihutilement^  et  par  le  prit  tjii'uii  attacha 
à  la  connaissance  de  certaines  nouvelles  »  dont  le  retard  peut  eompfcy* 
mettre  la  trauquiHité)  la  sécurité  même  du  pa]^  Les  rappotti  si  fré* 
qtients  de  la  diplomatie,  ceux  de  Tadmiolstratioii  cehtrale  ateo  lea 
frooiMTes  do  terre  et  de  mer,  et  réciproquement  ;  l'uifenoe  dM  dfa» 
ponitiotts  il  preudre  sur  les  points  les  plus  éloignéa  dans  loi  oas  d*agt« 
utMi  lutérieore ,  de  guerre  maritime  on  éontiientale)  M  uu  iMt* 
toutes  les  conditions  et  toutes  les  nécessités  de  retislenoe  aetudie  de 
l'État  se  réuoisseut  pour  constater  l'inlportance,  riudi^nMtt^ilIté  (H 
la  téUgraphié*.  Le  téH|;raphe  est  la  seUtinelle  la  plus  Idlle  tt  la  plus 
active  qui  puisse  protéger  l'ordre  social  et  diriger  l'ensemMe  do  ses 
tmùvsifieliui  )  sa  vue  paromuK  saui  ^esse  tons  les  ttyois  depuis  Paris 
Jusqu'amc  enrémités  les  plus  reculées  de  la  Frauce  :  àucuu  évéoeiueut 
grive  ne  peut  se  passer  &  deux  eeuts  lieues  »  que  le  goùtememeiit 
Ée  raper^ve  à  l'iUstant  ^  et  le  gOUVeruement  peut  y  pattNr  aussîM 
en  envoyant  les  ordres  nécessaires^ 

Màlbeureusemeiit  tette  sauvegarde  ri  pMeieuse  par  sa  fidélité  ^  ai 
pDiSMuite  par  la  nipMilé  de  mè  aTertlssemettis>  reste  eudormie  pM»- 
daiit  toute  la  uuit  el  pendant  toutes  les  nufts.  Math^nitsuseméni)  peu- 
diui  le  Jouir  iUéiiei  iéu  btobîHaiA,  les  pluies  ahoudauios,  le  ëMrifio, 
h  Mmée,  tes  Maplèa  brumes,  paralysent  ^vép  souv^l  et  ttop  lohgtomps 

KS  nVBy  eflSb 

Ghappe  ft  eonstàté,  dans  quiraàte  anuèés  de  pfutique,  que  te  téM- 
graphe  pouvait  nlilneèUTre)^  Seulemeut  peudaut  deux  milte  «eut  quatre- 
vingt-dix  heures  par  année ,  c'est^r-dûre  six  heures  pak*  jour,  terme 
moyeu.  àuM  unrme-t-il  qu'aujourd'hui  tes  sit  douiièmeé  Ses  dépé* 


44  TÉLÉGRAPHE  ÉLECTRIQUE. 

ches  qui  sont  envoyées  dans  une  année  par  les  ministres  et  les  auto- 
rités à  Tadminislralion  télégraphique,  ou  aux  directeurs  du  télégraphe 
en  province^  restent  dans  les  cartons  ou  sont  envoyées  par  la  poste  ; 
que  trois  autres  douzièmes  ne  parviennent  par  le  télégraphe  à  leur 
destination  que  six ,  douze  et  vingt-quatre  heures  après  qu'elles  ont 
été  remises  à  Tadministration  ;  que  les  trois  derniers  douzièmes  par- 
viennent à  leur  destination  aussi  promptenientquepossihie;  mais  que 
souvent,  si  les  dépêches  sont  très-pressées,  les  traducteurs  suppriment 
les  mots  et  même  les  phrases  qui  paraissent  inutiles  au  sens  de  la  dé- 
pêche, pour  en  accélérer  le  passage» 

Que  conclure  de  cette  insuffisance  du  télégraphe  actuel  à  pourvoir 
à  tous  les  besoins  de  FÉtat?  Qu*il  est  inutile,  et  qu'on  ferait  mieux  de 
s'en  passer?  Pour  mettre  en  évidence  Tahsurdité  de  cette  conclusion, 
il  suffirait  de  proposer  au  gouvernement  de  supprimer  les  télégraphes. 
U  les  défendrait  avec  autant  d'énergie  que  si  sa  propre  existence 
était  attachée  à  sa  conservation  :  et  le  gouvernement  aurait  raison , 
car  c*est  un  de  ses  plus  solides  leviers ,  tout  restreint  qu'il  paraisse 
dans  ses  moyens.  Loin  donc  de  songer  à  supprimer  la  télégraphie, 
tous  les  efforts  doivent  tendre  à  augmenter  ses  ressources,  en  abré- 
geant le  temps  de  la  transmission  desdépCches,  et  en  prolongeant  son 
action  pendant  la  nuit.  Ce  sont  les  deux  seuls  moyens  aujourd'hui  de 
perfectJMner  Ja  télégraphie,  et  de  la  mettre  à  la  hauteur  des  senices 
qu'elle  est  appelée  à  rendre. 

Le  plus  important  de  ces  deux  procédés  est  d'étendre  à  la  nuit  Fac- 
tion du  télégraphe ,  parce  que  tout  d'abord  sa  puissance  se  trouve 
exactement  doublée ,  puisque  les  nuits  partagent  exactement  l'année 
en  un  nombre  d'heures  égal  à  celui  des  jours.  D'un  autre  cAté,  la 
météorologie  nous  apprend  qu'il  existe  un  bien  plus  grand  nombre  de 
nuits  où  l'atmosphère  est  transparente  et  limpide  que  de  jours  où  les 
mêmes  conditions  favorables  à  la  tél^aphie  se  présentent.  £t  cela  se 
conçoit  :  la  nuit,  les  phénomènes  du  mirage  sont  nuls;  le  refroidis- 
sement  du  soir  précipite,  il  est  vrai,  en  vapeur  opaque  l'eau  dissoute 
dans  l'atmosphère  par  la  chaleur  du  jour  ;  mais  ce  phénomène  se  passe 
le  plus  souvent  à  quelques  pieds  au-dessus  du  sol ,  et  ne  se  prolonge 
pas  au  delà  d'une  heure  ou  deux  après  le  coucher  du  soleil.  Le  même 
phénomène  se  produit  chaque  matin ,  au  détriment  du  tél^aphe  de 
jour,  d*une  façon  bien  plus  grave  et  plus  prolongée  :  le  soleil  élève 
les  vapeurs ,  et  la  nuit  les  abaisse  ;  aussi  les  brumes  du  matin  font 


TÉLÉGRAPHIE  DE  NUIT.  45 

constammeBt  obstacle  aux  rayons  visoeb  téiégraphiqoes,  et  le  pins  sou- 
vent les  brumes  do  soir  ne  s'élèvent  pas  à  plus  de  trois  mètres  aa- 
dessns  do  sol.  Je  n'entends  pas  parler  ici  des  brouillards  qui  «  la  nuit 
comme  le  jour,  rendent  opaque  toute  Tatmosphère.  Le  jour,  le  sdeil 
tant  qu'il  est  sor  l'horizon  élève,  des  marais,  des  fleuves  et  des  forêts, 
des  vapeurs  qui  interrompent  les  commonications;  la  nuit,  aucone 
action  pareille  ne  peot  avoir  lieu  jusque  après  le  lever  du  soleil  La 
nuit,  les  villes,  les  villages,  les  usines,  sont  sans  fumée  ;  le  jour,  il 
n'en  est  point  ainsi.  Le  raisonnement  et  l'observation  s'accordent  à 
reconnaître  aux  nuits  une  limpidité  plus  fréquente  qu'aux  jours;  ainsi 
le  temps  des  communications  télégraphiques  possibles  sera  plus  que 
doublé  par  l'extension  de  la  télégraphie  de  jour  à  la  télégraphie  de 
noit.  Un  fait  de  roétéorok^ie  également  remarquable»  c'est  que, 
quand  les  pluies  tombent  à  torrents  pendant  tout  le  jour,  il  est  rare 
que  les  nuits  ne  soient  pas  u-ès-limpides,  et  réciproquement  :  ainsi, 
excepté  dans  des  circonstances  très-rares,  il  sera  toujoora  possible  de 
passer  la  nuit  une  dépêche  urgente  qu'un  mauvais  jour  arrête,  et  ré- 
ciproquement Il  en  est  pour  les  temps  de  grandes  gelées  comme  pour 
les  pluies ,  les  nuits  sont  étincelantes,  et  les  jours  brumeux  au  point 
de  cacher  le  soleil. 

Mais  les  ressources  plus  ou  moins  égales  de  télégraphie  que  peuvent 
offrir  le  jour  et  la  nuit  ne  fournissent  pas  la  considération  la  plus  im- 
portante relativement  à  rutflilé  de  la  télégraphie  de  nuit 

Considérons  de  nouveau  quel  est  le  but  de  la  télégraphie  :  averthr 
rapidement  et  à  l'instant  le  gouvernement  de  tout  ce  qu'il  lui  im- 
porte de  savoir  ;  offrir  au  gouvernement  le  moyen  d'envoyer  rapide- 
ment et  à  l'instant  ses  ordres  et  ses  instructions  partout  où  besoin  est 
Gomment  un  courrier,  quelque  alerte  qu^il  aoit ,  peut-il  remplir  ce 
double  but  s'il  dort  seize  heures  en  hiver,  douze  heures  au  printemps 
et  à  l'automne,  et  huit  heures  en  été  T 

11  est  donc  démontré  que  le  repos  de  nuit  do  télégraphe  laisse  une 
lacune  majeure  et  funeste  dans  l'activité  de  la  correspondance.  Tous 
lesévénemenlsqui  s'accomfdissent,  toutes  les  nouveHes  qu'on  apporte 
après  deux  heures  du  soir  en  hiver  et  après  cinq  heures  du  soir  en  été, 
ne  peuvent  être  passées  des  départements  au  gouvernement  que  vers 
dix  heures  du  lendemain  matin,  c'est-à-dire  vingt  heures  après,  en 
hiver  ;  et  vers  sept  heures  du  lendemain  matin,  c'est-à-dire  quatorze 
heures  après,  en  été,  en  admettant  le  temps  le  [dus  favorable.  Dans  h 


46  TÉtÉGRAFHIB  ÉL10TOQVE. 

najorké  «tes  e^s,  dles  ne  poarnmt  être  passées  qoe  dhas  le  aMrSBt  ie 
U  journée  en  écé,  et  pas  da  tout  en  hiver,  tandis  qu'on  aura  laissé  las 
plus  longues  et  les  plus  belles  nuits  pans  empM.  D'an  antre  câté,  le 
gOQTernemeiit,  qui  s'inspire  des  é? énenients  ponr  trou? er  hs  amysns 
de  les  diriger,  délibère  sur  les  nouvelles  qu'il  reçoit  le  jenr  ;  )a  nuit 
arrive  «  et  ses  ordres  les  pins  imperUnU,  1^  plus  pressés ,  papsevmit 
cette  nuit  I  attendre ,  et  seront  transmis  quatone  et  vingt  henres 
ajH-és  qu'ils  auront  été  arrêtés  et  rédigés. 

Et  pourtant  la  nuit,  où  Paetivité  bufluine  sommeille,  aussi  bien  pour 
l'eiécution  des  eomplots  contre  Ifi  société  que  dans  la  lotte  des  sneiér 
tés  entre  elles,  aussi  bien  pour  l'émeute  que  pour  h  bataille ,  la  nuit 
est  le  temps  le  plus  précieux  pour  organiser  la  défense  on  prépanr 
l'attaque  :  les  masses  dorment,  les  cheb  doivent  veiller;  ils  doivent 
s'entendre  entre  eux  à  distance,  ils  doivent  avoir  tout  prévu,  leot 
décidé  ;  quand  le  soleil  monte  spr  l'horizon  pour  rendre  aav  masses 
toute  leur  énergie,  cette  énergie  doit  avoir  reçu  le  frein  qui  doitb 
diriger  ou  la  eôercer  dans' l'intérêt  de  tous. 

Hoqs  ne  craignons  pas  de  Paffirmer,  la  télégraphie  de  niiit  pêH 
appelée  à  rendre  an  pays  des  services  plus  importants  que  la  télégrar 
phie  de  jour.  Sans  la  télégraphie  de  nuit,  la  télégraphie  ne  jouit  pis 
de  la  moitié  de  ses  pvantages,  die  est  souvent  dépassée  en  vitesse  et 
en  ponetoalké  par  les  moyens  ordinaires  de  communication.  Que  seif»- 
ce  donc  dans  quelques  années  d'ici,  où  les  chemins  de  fer  couvriiwit 
le  sol  de  la  France,  et  parcourront  cent  soiianle  lieues  dans  nue  nuit 
d'hiver,  qi^tre- vingts  lieues  dans  une  nuit  d'été  t  Et  si  nous  ajpn* 
tons  quatre  heures  de  jour  pour  la  transmission  tél^aphiqiie  de  U 
dépêche,  le  chemin  de  fer  l'apportera  de  deux  eents  lieues  avast  le  ter 
légraphe  pendant  l'hiver,^  cent  vingt  lieues  en  été. 

iuivoqs  au  contraire  la  marche  d'une  dépêche  dam  l'hypothèse  de  b 
télégraphie  de  jour  et  de  nuit  Supposons  cette  dépêche  d'une  dures 
de  quatre  hencis  i  elle  part  de  Toulon  à  deux  heures  do  soir»  elle  est 
rendue  il  Paris  I  six  heures:  le  gouvernement  délibère,  arrête  ses 
instructions  ou  ses  ordres  ;  H  les  expédie  è  dix  heures  du  aeir  i  le  dé- 
pêche arrive  è  deux  heures  do  matio{  les  auioriiés  ont  eneere  jnsr 
qu*au  lever  du  soisîl  pour  se  concerter  et  préparer  leurs  moyens 
d'action* 

iamfiis»  par  aucun  procédé,  vitesse  pareille  ne  sera  obtenue,  jamais 
far  aucune  «oie  de  k^pomotiou  le  gouvernement  ne  sera  devancé,  s'il 


fMmhfna  us  huit.  47 

adopta  la  ttKgrapbie  deoait.EQ  nm  il  ^pjirorait  obtenir  )«a  nooTelle^ 
du  loir  et  de  la  Qvit  par  le»  cb^wiiu»  de  fer  ;  la  vitesse  sertiit  moindre 
de  depji^  Uenh  et  i)  aurait  perdu  uo  temps  précieux  et  laissé  s'accom- 
plir daa  év4nemaots  irrépfirablas  ;  mais  en  outre  il  ne  serait  pas  seul  k 
recevoir  ç^  nouvelias  ;  les  conducteurs,  les  mécaniciens,  les  voyagcurit 
aHmaitnûent  la  plupart  dos  éy^m^monu  qu'ils  viendraient  annoocçr  ; 
fl  ce  n'est  paa  par  la  vitessii  s#ulem^at  que  la  télégraphie  est  utile^m 
fouvememonti  c'ost  peut^atre  plus  encore  parce  qu'elle  le  prévient 
moi  et  avaM  tous  de  ce  qui  so  pasee.  Le  gouvernement,  dira-t^on,  aura 
les  locomotives  et  ses  bommoa  spéciaux  :  mais  combien  chaque  dépé» 
cbe  de  Paria  i  Toulon  ne  çoftieraitoelle  pas  d'argent  dana  un  pareil 
af  stème  ?  ot  cola  pour  avoir  iwi  tiorp  de  moin»  de  viiosiio  ^t  risquer 
des  accidents  terribles  de  rencontre,  carie  parcours  du  chemin  do 
fo  00  doit  rien  laissor  i  rimprévu. 

A«  milieu  des  progrte  immonaea  qup  font  cbaquo  jonr  les  moyena 
do  communication  »  an  milieu  des  déponaes  énormes  que  fait  )e  gou* 
vornoflHiit  oi  la  imciété  pour  on  aaaurer  Téiabligiemont  et  la  perfection, 
il  faut  de  touto  nécessité  quo  Je  télégraphe  suivo  l'impulsion  générale  ; 
le  gouvernement  ne  peut  méconnaitro  cait^  nécessité ,  et  pouHant  on 
aurait  tenté  de  croira  qn'ildjdaigoe  coue  arma  puîsfiaote,  car  il  dé  murne 
la  tMo  devant  In  progrés  certain  #  il  allègue  m  million  de  dépense» 
commo  exorbiiant  en  comparaison  d'un  ai  miuce  objet  que  la  télé* 
grapiiio  do  nuiit..»  Nais  ast-çe  biou  la  gouvernement  qui  pense  et  qui 
parle  ainsi  ?  Noua  ne  le  croyons  pasi 

Entrons  maintenant  dans  quelques  détails  snr  les  conditions  que 
4oii  romplir  la  télégraphie  de  nuit»  at  faisona  coonattra  la  solution 
aimpio  at  parAutamant  efftcacaque  IL  Gnyot  a  donnée  do  ce  difficilo 
tnàAimê.  C'est  nnfioao  lui  qui  parlera  presque  toiyours;  il  poua 
aarait  impomible  de  (aire  mieu«,  ni  m^e  aussi  bien* 

U  WÎgWbm  de  nuit  ne  doit  offrir  d'amre  dUférenoe  avec  |a  té* 
légraffliiedeîour  qoe  caUades  lumiériat  le  télégraphe,  au  lien  d'étra 
éclMTé  par  la  tokii»  doit  être  écJairé  par  des  réverbirea ,  voili  tout, 

Pflwqua  io  télégraphe  Cbappe  aal  le  plua  parfaii  qu'on  pointe  ima«- 
tiMr,  c'est  donc  la  téiévipi^Cbapiipqç'il  faut  éclairer  de  fooon  que, 
la  Mit*  toM  aea  aignanx. soient  aussi  iaciles  k  produire  et  aussi  visi^ 
Mes,  d'un  télégraphe  à  l'autre ,  que  ]#  jour* 

Ce  proMIme  paraît,  an  premier  coup  d'mil,  trésnsimple  et  très-fa]; 
4I0I1  aéioodr»)  eh  bien  I  il  eat  t^lemant  difficile  et  compliqué,  qno 


48  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

quarante  années  d'études  et  d'essifs  n'ont  abouti  qu'k  prouver  que  oe 
problème  était  insoluble  par  les  moyens  d'éclairage  connus  jusquMci. 

M.  de  Saint- Raouen  fut,  parmi  les  inventeurs  de  nouveaux  sys- 
tèmes télégraphiques,  celui  qui  mit  le  plus  de  persévérance  et  de  soin 
dans  l'établissement  du  sien.  En  1809 ,  il  proposa  au  gouvernement 
impérial  un  télégraphe  de  jour  et  de  nuit;  il  exigeait  alors  vingt  laa« 
ternes  pour  fonctionner  pendant  la  nuit,  quinze  pour  représenter  trois 
lignes  horizontales  flxes,  trois  mobiles  k  six  pieds  de  distance  devant 
monter  et  descendre  sur  une  hauteur  de  vingt-huit  pieds,  et  deux 
réunies  ensemble  devant  également  monter  et  descendre.  Pour  éclairer 
un  tel  télégraphe,  il  eât  fallu  près  de  deux  heures;  chaque  signal  ne 
pouvait  demander,  pour  être  transmis  et  recueilli,  moins  de  de«x 
minutes. 

Plus  tard ,  M.  de  Saint-Haouen  réduisit  ses  lanternes  au  nombre 
de  cinq  :  trois  fixes,  formant  une  ligne  horizontale  répondant  an  ré- 
gutalcur  du  télégraphe  Ghappe,  et  deux  mobiles,  se  hissant  succes- 
sivement le  long  de  quatre  mâts  verticaux ,  de  façon  à  former  des  an- 
gles avec  la  ligne  horizontale.  Ce  procédé,  fort  ingénieux  et  emprunté 
au  télégraphe  Chappe,  ne  réussit  cependant  pas. 

Pendant  trente  années,  MM.  Ghappe  ont  vainement  tenté  d'obtenir 
cette  solution.  M.  Alphonse  Foy,  administrateur  actnd  des  télégra- 
phes, a  renouvelé  les  mêmes  efforts  depuis  quatre  ou  cinq  années;  3 
n'a  pas  eu  plus  de  succès  qu'eux,  et  cela  n'a  rien  d'étonnant,  puisque 
les  moyens  d'éclairage  employés  aujourd'hui  ne  peuvent  pas  se  pr6ler 
aux  exigences  du  tél<'*graphe  de  Ghappe. 

Avant  toute  autre  condition,  la  télégraphie  de  nuit  doit  remplir 
celle  de  se  confondre  avec  la  télégraphie  de  jour  par  l'identité  des 
postes,  des  mécanismes,  des  signaux,  du  vocabulaire  et  des  employésL 

Moins  les  réverbères  seront  nombreux,  moins  ils  coûteront,  plus 
vite  ils  seront  allumés,  moins  ils  présenteront  de  chances  d'extinction, 
moins  ils  consumeront  de  combustible,  moins  ils  pèseront  sur  le  télé- 
graphe :  si  donc  les  signaux  peuvent  être  exactement  formés  par  quatre 
feux,*il  faudra  bien  $e  garder  d'en  qouter  un  cinquième.  Les  ré« 
verbères devront  élre  légers ;ils  devront  présenter  au  foyer  de  lumière 
un  abri  sûr  contre  les  vents  et  la  pluie;  ils  devront  êtce  munis  de 
doubles  réflecteurs  paraboliques. 

L'éclairage  pourrait  avoir  lieu  de  deux  façons  fort  différentes  :  la 
première  »  par  h  suspension  de  réverbères  au  régulateur  et  aux  iiidi* 


TÉLÉGRAPHE  DE  NUIT.  49 

catears;  la  seconde,  par  la  projection  d'une  lumière  qui-édaire  le 
télégraphe  tout  entier.  Jamais  Thuile  ni  le  gaz  hydrogène  ne  pour- 
raient, même  au  moyen  du  plus  puissant  réflecteur,  projeter  sur  le 
télégraphe  une  lumière  assez  vive  pour  qu'il  fût  aperçu  à  un  m3fria- 
mètre  de  distance.  Le  mélange  d*hydrogène  et  d'oxygène  allumé  et 
projeté  sur  un  morceau  de  craie  ou  carbonate  de  chaux  fournirait  un 
foyer  de  lumière  qui  éclairerait  le  télégraphe  presque  aussi  bien  que  les 
rayons  directs  du  soleil,  et  à  coup  sûr  mieux  que  la  lumière  diffuse  : 
mais  l'emploi  de  ce  gaz  est  dangereux,  et  il  serait  difficile  d'en  appro- 
?isi<mner  les  différents  postes.  On  arriverait  plus  facilement  encore  à 
rendre  parfaitement  visibles  à  toutes  les  distances  les  signaux  télégra- 
phiques en  éclairant  le  télégraphe  tout  entier  au  moyen  de  la  lumière 
électrique  produite  au  contact  de  deux  charbons  fixés  aux  extrémités 
d'un  circuit  galvanique  :  maintenant  qu'au  moyen  d'appareils  très- 
«mi^es,  de  celui  de  M.  Jules  Duboscq,  par  exemple,  on  est  parrenu 
à  rendre  la  lumière  électrique  constamment  fixe,  cette  expérience 
pourrait  être  tentée  avec  succès. 

En  attendant ,  disons  comment  on  peut  produû*e  les  signaux  par  la 
suspension  de  réverbères.  M.  Jules  Guyot  prouve  jusqu'à  l'évicknce, 
par  une  longue  discussion ,  que  le  mode  le  plus  simple  consiste  à 
n'employa*  que  quatre  réverbères  :  deux  feux  incolores  placés  un  à 
chaque  extrémité  du  régulateur,  et  deux  feux  colorés  vert-clair,  un  à 
chaque  extrémité  libre  des  indicateurs,  constituent  Péclairage  le  plus 
complet  et  le  plus  excellent  qu'il  soit  possible  d'appliquer  au  télégra- 
phe Chappe  pour  qu'il  continue  sans  interruption  et  sans  aucun  autre 
changement  son  service,  la  nuit  comme  le  jour.  Pour  que  le  cylindre 
lumineux  soit  parfaitement  visible  dans  toutes  les  positions  du  télé- 
graphe ,  les  quatre  réverbères  doivent  être  portés  par  quatre  axes 
parallèles  placés  do  côté  opposé  aux  mécanismes  ;  deux  des  axes  sont  le 
prolongement  des  axes  des  indicateurs  ;  les  deux  autres  sont  perpendicu- 
laires au  plan  des  indicateurs  près  de  leurs  extrémités.  Ainsi  disposés, 
les  réverbères  ressemblent  à  des  pendules  de  seize  pouces  de  longueur, 
c'est-à-dire  que  le  foyer  est  à  seize  pouces  au-dessous  du  point  de 
suspension  :  enfin  les  indicateurs  et  le  régulateur  doivent  offrir  un 
jour  de  huit  pouces  carrés  au  pied  des  axes;  ce  qui  n'ûte  rien  à  la  vi* 
sUnlité  des  signaux  de  la  télégraphie  ordinaire.  Moyennant  ces  disposi- 
tions principales ,  le  télégraphe  donne  la  nuit  les  mêmes  signaux  que  le 
jour;  ils  se  rdèvent  de  la  même  façon  par  les  deux  postes  correspon- 

4 


6Q  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

d^ntfi.  I.a  figure  17,  planche  I,  qui  représente  le  signal  dix»terre-dii- 
ciel  à  l'oblique  de  droite,  et  où  tous  )es  réverbèrea  isont  en  dpbors  du 
mécanisme,  donnera  une  idée  auffisanie  du  télégraphe  du  jour  trana- 
formé  en  télégraphe  de  nniu 

Maia  coromeqt  éclairer  les  lanternes  T  Le  foyer  de  lumière  doit  être 
équivalent  à  la  lumière  de  dnq  bougies  sléariques»  cette  unité  pbo« 
tc^apbique  est  la  plus  stable  de  toutes  ;  il  doit  conserver  son  intensité 
pendant  douze  heures  au  moins  ;  il  doit  s*alluii}er  promptement  el  m 
donner  aucune  fumée  :  le  bec  et  le  corps  de  la  hmpe  doivent  être 
d'une  grande  simplicité;  ils  ne  doivent  renfermer  aucun  mécanisme 
que  le  premier  paysan  venu  ne  puisse  monter,  démonter  et  nettoyer  : 
le  courant  d'air  qui  alimente  la  combustion  doit  être  intense,  et  ce- 
pendant le  foyer  lumineux  doit  rester  inaccessible  aux  venis  et  aux 
mouvements  les  plus  rapides  du  télégraphe  :  tout  le  système  df»  la 
lanterne,  y  compris  la  lampe,  les  deux  réflecteurs  paraboliques,  la 
cheminée,  les  vitres  et  le  combustible,  ne  doit  pas  peser  plus  d^  six 
livres,  sept  livres  avec  les  axes  de  suspension. 

I/huile  et  les  lampes  qui  la  biltlent  ne  peuvent  pas  évidemment 
remplir  les  conditione  de  ce  programme.  Les  huiles  de  colza ,  de  na** 
vette,  de  cameline  épurée  sont  les  meilleures  huiles  d'édairage;  mais 
dles  se  solidifient  entre  trois  et  quatre  degrés  au-dessous  de  iéro;  elles 
s'épaississent  et  deviennent  impropres  à  l'éclairage  sous  l'inBuence 
prolongée  d'une  chaleur  de  lèO  dogrés  ;  il  a  été  impossible  jusqu'ici  de 
trouver  un  moyen  terme  entre  la  condensation  de  Thuile  par  le  froid 
et  son  altération  par  la  chaleur;  qi^and  on  veut  éviteir  un  de  ces  in- 
convénients, on  tombe  fatalement  dans  l'autre.  De  fait  la  télégraphie 
de  nuit  a  été  cherchée  par  l'huila  et  par  la  bougie  ssms  aucun  succès  : 
l'huile  n^  pré^ei^te  pour  l'avenir  aucune  chance  de  donner  cet  éclair 
rage;  la  boMgie  pourrait  réussir,  mais  son  prix  serait  foçt  élevé.  Lo 
gaz  donne  assez  de  lumière  pour  être  aperçu  des  postes  les  plus  ék»* 
gnés;  sa  flamme  peut  prendre  un  grand  développement  et  conserver 
son  intenâté  lumineuse  pendant  tout  le  temps  nécessaire;  il  n'a  pas  be^ 
soin  de  mèches  ni  de  tirage  ;  il  s*allume  instanunément,  e^.  :  malben-» 
reusement  il  ne  peut  être  employé  i  cause  de  défauts  plua  graves  que  sœ 
qualités,  et  chacun  les  devine  sans  qu'il  soit  besoin  de  les  énnmérer* 
Il  ^  heureusement  un  autre  combostihie  dont  les  profuriétés  expéri* 
mentées  pendant  une  année  entière  répondent  à  tantes  les  nécessitée 
de  la  télégraphie  de  nuit  li.  Jules  Guyot,  qvi  l'a  inventé,  lui  a  donné 


TÉLÉGRAPHE  DE  NUIT.  51 

te  oom  d^bydrogène  liquide,  parce  qu*il  jouit  de  la  singulière  pro- 
priété de  brûler  comme  le  g«z  dea  rues  p^r  volatilisation  et  sans  mè*< 
che,  bien  qu'il  se  présente  sous  forme  d'un  liquide  incolore,  limpide, 
et  d'une  pesantear  spécifique  de  0f82.  Il  est  indécomposable  par  la 
chaleur,  inaltérable  par  le  froid  ;  il  brûle  en  donnant  une  flamme  bril- 
lante et  blanche  comme  celle  du  gai  le  plus  pur,  et  la  combustion  se 
maintient  an  même  degré  josqu'è  ce  que  le  réservoir  soit  entièrement 
épaisé.  Tout  compte  fait»  chaque  heure  d'éclairage  d'un  télégraphe 
par  l'hydrogène  c(^te  deui  tiers  de  moins  qu'avec  la  bougie  et  un  tiers 
de  moins  qu'avec  l'huile;  il  permet  aussi  de  donner  à  la  lampe  tél^a-» 
phiqnela  plus  grande  simplicité  possible,  sans  mécanisme,  sans  mèche 
l  ajuster,  à  monter,  à  descendre  ou  à  rogner  :  seule  et  satfs  abri,  on 
peut  lui  imprimer  des  mouvements  rapides  sans  qu'elle  s'éteigne; 
protégée  par  la  lanterne  de  H.  Guyot,  elle  résiste  aux  ouragans  léb 
plus  violents;  elle  éclaire  douze  heures  sans  addition  de  liquide. 

Soumis  à  l'expérience  par  les  temps  les  plus  affreux  et  les  plus  * 
contraires,  des  froids  de  dix  9i  douze  degrés,  des  vents  impétueux, 
des  ouragans  terribles,  le  télégraphe  de  nuit  de  M.  Jules  Guyol  a 
toigours  parfaitement  fonctionné.  hc$  signaux  produits  avec  deux 
lanternes  blanches  et  deux  lantenies  colorées  aux  indicateurs  étaient 
toujours  si  clairs  et  si  perceptibles  qu'un  en&nt  de  six  ans  n'aurait 
pu  commettre  aucune  erreur  dans  leur  appréciation.  On  pouvait  for« 
mer  trois  signaux  par  mi;.ute,  et  les  réverbères  furent  toujours  dé- 
crochés en  pleins  signaux.  Par  un  clair  de  lune  magnifique,  d'un 
tel  éclat  qu'il  était  possible  de  lire  au  milieu  de  la  campagne,  et 
alors  mém^que  le  disque  du  soleil  était  encore  à  moitié  au-dessus  de 
l'horizon,  les  lumières  étaient  parfaitement  visibles,  et  deux  cent  trente 
signaux  furent  recueillis  avec  la  plus  grande  facilité  et  la  plus  parfaite 
exactitude  par  les  trois  stations  de  Paris,  de  Trou-d'£nfer  etde  Passy. 

Le  télégraphe  de  nuit  ^  l'hydrf^èqe  liquide  a  été  établi  sur  la 
ligne  de  Paris  à  Dijon.  Dans  deux  longues  séances,  une  commission 
nommée  par  le  gouvernement  a  pu  s'assurer  par  elle-même  que  les 
signaux  de  nuit  passaient  de  Paris  à  Dijon  et  de  Dijon  à  Paris  avec 
la  môme  aisance,  la  même  concision  et  à  peu  de  choses  près  avec  la 
même  vitesse  que  les  signaux  de  jour.  Cette  ligne  est  la  plus  mau' 
vaûe  de  France,  et  si  le  problème  a  été  compiétemeni  résolu  dans  des 
conditions  si  défavorables,  il  le  sera  sans  contredit  sur  toutes  les  au- 
tres lignes. 

4. 


52  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

Le  difficile  problème  est  donc  enfin  résolu ,  la  tél^rapbie  de  nuit 
est  découverte  :  dans  six  mois  elle  peut  être  appliquée  à  tous  les  télé- 
graphes de  France  en  adoptant  les  mêmes  postes ,  le  même  mécanisme, 
les  mêmes  signaux  »  le  même  yocabulaire  :  la  manœuvre  est  aussi  sim- 
ple et  aussi  rapide ,  elle  donne  trois  signaux  par  minute  ;  les  signaux 
sont  aussi  distincts  la  nuit  que  le  jour  :  chacune  des  dépêches  moyennes 
de  nuit  coûterait  95  francs  88  centimes ,  tandis  que  chaque  dépêche 
moyenne  de  jour  revient  à  151  francs,  etc. ,  etc.  Comment  se  Tait-il  dès 
lors  qu'elle  ne  soit  pas  déjà  adoptée  par  le  gouvernement?  La  réponse 
à  une  question  de  ce  genre  est  toujours  la  même  :  le  mauvais  voulonr 
de  l'administration ,  Tentêtement  tout  à  la  fois  et  la  légèreté  de  l'ad- 
ministrateur des  télégraphes  l  On  a  eu  le  triste  courage  de  révoquer  en 
doute  l'efficacité  solennellement  constatée  des  procédés  de  M.  Jules 
Guyot,  parce  qu'on  ne  les  avait  pas  inventés  soi-même  I  On  a  eu  l'O'* 
dieose  pensée,  pour  échapper  à  la  nécessité  si  naturelle,  si  juste» 
d'indemniser  l'inventeur»  de  continuer  à  s'épuiser  en  vains  efforts  pour 
substituer  l'huile  à  l'hydrogène  liquide  !  On  est  arrivé  à  un  tel  excès 
d'opposition  systématique ,  qu'on  n'a  pas  craint  de  déclarer  inutile 
cette  même  télégraphie  de  nuit  si  longtemps  cherchée ,  si  longtemps 
étudiée,  et  pour  laquelleon  avait  dépensé  des  sommes  énormes,  alors 
qu'en  dehors  des  tristes  passions  humaines ,  on  la  proclamait  néces- 
saire et  indispensable.  Quoi  !  la  télégraphie  de  nuit  serait  inutile,  quand 
tout  le  monde  sent  qu'il  existe  une  lacune  majeure  et  funeste  dans  l'ac- 
tivité de  la  correspondance ,  quand  tout  le  monde  regrette  que  les  évé- 
nements qui  s'accomplissent  après  deux  heures  du  soir  en  hiver,  après 
cinq  heures  du  soir  en  été ,  ne  puissent  être  transmis  au  gouvernement 
que  vers  dix  heures  le  lendemain  maiin^  ou  deux  heures  après  midi, 
en  admettant  le  temps  le  plus  favorable  ;  que  les  ordres  les  plus  împor* 
tants  et  les  plus  pressés  doivent  attendre  une  longue  nuit ,  et  ne  soient 
transmis  que  quatorze  ou  vingt  heures  après  qu'ils  auront  été  écrits 
et  rédigés?  QneUe  étrange  doctrine,  quelle  déplorable  illusion  !  Les 
hommes  les  ^us  hostiles  à  l'adoption  des  procédés  de  M.  Jules  Guyot 
étaient  certainement  convaincus  de  ces  vérités  incontestables  :  que  b 
télégraphie  de  nuit  est  appelée  à  rendre  au  pays  des  services  plus  im-* 
portants  que  la  télégraphie  de  jour;  que  sans  la  télégraphie  de  nuit,  ta 
télégraphie  ne  jouit  pas  de  la  moitié  de  ses  avantages  ;  qu'elle  est  son- 
vent  dépassée  en  vitesse  et  en  ponctualité  par  les  moyens  ordinaires  de 
communication ,  et  que  les  chemins  de  fer  apporteront  les  dépêches 


tÉLÉGBAPHË  D£  NUIT.  &3 

aranl  le  télégraphe  quand  elles  seront  expédiées  de  deux  oents  lieues  en 
hiver,  de  cent  vingt  lieues  en  été  1 

On  a  enfin  soulevé  une  objection  plus  grave  :  la  télégraphie  de  nuit 
est  désormais  inutile  parce  qu'elle  sera  très-avantageusement  rem* 
placée  par  la  télégraphie  électrique.  Nous  avons  peine  à  com[»^ndre 
que  cette  objection  ait  pu  élre  formulée  sérieusement  par  l'administra-» 
tito  des  télégraphes.  En  effet ,  ou  Padminislration  prétend  supprimer 
les  lignes  de  télégraphie  aérienne  et  répudier  complètement  la  grande 
oeuvre  des  Ghappe  pour  établir  partout  la  télégraphie  électrique ,  et 
ce  serait  commettre  de  sang*froid  une  faute  énormç ,  irréparable  :  ou 
l'administration  veut  conserver  comme  moyen  principal  de  corres- 
pondance gouvernementale  la  télégraphie  aérienne  en  n'acceptant  la 
tâégraphie  électrique  que  comme  accessoire ,  comme  un  instrument 
prédeox  en  temps  de  paix ,  mais  sur  lequel  on  ne  peut  se  reposer  avec 
une  confiance  absolue;  et,  dans  cette  seconde  hypothèse,  refuser 
d'ajouter  la  télégraphie  de  nuit  à  la  télégraphie  de  jour,  ce  serait  une 
inconséquence  rendue  plus  grave  par  la  découverte  même  de  la  télé- 
graphie élecurique,  dont  on  peut  user  contre  le  gonva*nement 

Partisan  enthousiaste  de  la  télégraphie  électrique,  la  pins  éton- 
nante invention  des  temps  modernes ,  nous  croirions  exagérer  gran- 
dement et  nous  bercer  d'une  lamentable  illusion  si  nous  avions  été 
entraînés  à  penser  que  le  gouvernement  devait  iHriser  ses  andeàs  télé- 
graphes pour  se  confier  pleinement  aux  chances  des  nouveaux  moyens 
de.  correspondance  instantanée.  Nous  approuvons  donc  pleinement  la 
réponse  vigoureuse  et  l'argumentation  pressante  de  M.  Jules  Guyot  : 

r  Ayez  donc  à  soutenir  une  nouvelle  guerre  civile  ou  une  invasion 
qudconque  avec  la  seule  télégraphie  électrique;  ayez  à  suivre  les  opé- 
rations d'une  grande  armée»  soit  qu'elle  avance,  soit  qu'elle  recule. 
Avec  la  «élégrapbie  aérienne  de  jour  et  de  nuit ,  vous  suivrez  vos  dé- 
pêches de  clocher  en  clocher,  de  postes  en  postes;  jamais  vous  ne 
manquerez  de  communication  avec  les  foyars  d'insurrection  et  le 
théfttre  de  la  guerre.  Que  peut«-on  attendre  de  misérables  fils  dans  de 
pareilles  circonstances  T  Vous  ignorez  donc  que  la  télégraphie  n'a 
d'importance  que  dans  les  commotions  des  nations?  que  lorsqu'elle 
ne  sert  que  pour  transmetu*e  les  dépêches  administratives,  die  dort 
pour  attendre  les  moments  d'urgence?  que  hors  de  ces  moments  ses 
services  sont  presque  nuls?  que  quand  tout  est  calme,  le  gouverne- 
ment n'est  guère  plus  pressé  que  tout  le  monde  7  que  pour  dominer 


64  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECÏBIQLE. 

tes  cbemins  de  fer,  il  faut  en  être  indépendaDt  T  que  si  mi  mqI  trttn 
envahi  apportait  à  l'improTiste  Témeote  ou  Tennemi ,  Tennemi  pir 
cela  même  serait  maître  du  télégraphe  sur  tonte  la  ligne?...  Non,  la 
télégraphie  électrique  n'est  pas  une  télégraphie  gouvernementale  se- 
rieuse  ;  elle  ne  sera  jamais  un  préservatif  contre  les  moyens  terribles 
de  transport  d'hommes  et  d'armes  ;  elle  sera  toujours  k  la  merci  des 
plus  légères  agitations  et  des  individus  les  moins  courageux  ;  dlen*est 
bonne  réellement  que  pour  établir  une  correspondance  entre  deux 
points  parfaitement  gardés  sur  toute  leur  distance  en  pleine  paix ,  et 
pour  transmettre  des  nouvelles  ou  des  ordres  qui  ne  peuvent  blesser 
des  tiers  ou  leur  causer  aucun  préjndice.  De  jeunes  fous ,  des  ivro- 
gnes, des  vagabonds,  les  réfraclaires,  les  banqueroutiers  frauduleux , 
les  concussionnaires ,  les  criminels  de  toute  nature ,  les  ouvriers  irrités 
contre  une  administration  qui  les  congédie,  les  hommes  que  des 
préoccupations  politiques  agitent ,  voilà  autant  d'agents  de  destnictkm 
auxquels  la  télégraphie  électrique  oppose  quelques  mètresrde  fi),  un 
terrain  ouvert  et  une  sur? eiHance  impossible  !  Un  seul  homme ,  en  un 
seul  jour,  sans  qu'on  puisse  l'en  empêcher,  pourra  couper  ternies  fih 
'télégraphiques  aboutissant  à  Paris,  et  en  vingt-quatre  heures  couper 
svrdix  points  tousles  fils  d'une  même  Hgne  sans  être  arrêté,  sans  mémo 
avoir  été  aperçu  par  des  gardlras  qu'une  distance  de  deux  kilomètres 
sépare.  La  télégraphie  aérienne ,  au  contraire,  a  ses  tours,  ses  tourel* 
les,  ses  cabanes  au  moins,  munie»  d'une  muraille  et  d'une  perte  gardées 
à  llntérieur  par  un  homme  vigoureux ,  armé  de  deux  fusils  de  mmî- 
tSon,  etc.,  etc.  Sur  six  cents  insurgés,  la  moitié  acceptera  avec  une 
joie  secrète  h  mission  d*aller  couper  les  fils  du  téMgrapbe  électrique; 
tandis  que  l'attaque  froide ,  triste  et  obscure  d'une  simple  perte  en 
ohéne  derrière  laquelle  se  tronvevi  un  ou  deux  hommes  dent  Tassas* 
sinat  doit  entrer  dans  les  prévisions  des  assaillants,  inspirera  toujours 
un  tel  effroi ,  que  sur  ces  même»  six  cenié  hommes  il  ne  s'en  trouvera 
pus  deux  qui  veuillent  exécuter  une  pareflle  entreprise. 

»  La  subslitutien  à  la  télégraphie  aérienne  de  la  tflégrapbie  éko- 
trique  qui  réclame  impérieusement  pour  vitre  nieunêlelé ,  lecatae  » 
le  respect  de  ses  ennemis  et  même  des  oisifs  indifférents,  soraîl  une 
mesure  déplorable,  un  véritable  acte  d'idiotisme.  » 

Ajoutons  enfin  que  refuser  plus  longtemps  de  compléter  la  télégra* 
pbîe  aérienne  par  la  télégraphie  de  nuit,  après  fai  beUe  découverts 
de  l'hydrogène  lM|aîde ,  les  immenses  travaux ,  et  les  succès  échlanis 


TÉLÉGRAPHIE  DES  GHEBIINS  DE  FER.  »6 

de  M.  Jules  Gayot ,  ee  serait  plus  qoe  de  l'ImpréToyanee ,  ce  serait 
ane  Térilable  abdication  gouvernenientale.  Neuf  mars  1851 1  L'acte  d'i- 
dJotismeest  consommé  I  l'abdication  est  signée  !  La  télégraphie  aérienne 
de  Paris  à  la  frontière  do  nord,  n'existe  plus  !  Le  tél^apbe  Chappe  a 
cette  de  couronner  la  tour  de  l'administration  centrale!  Oh  f  M.  Foy« 

Il  noos  reste,  pom*  terminer  cette  première  partie,  à  énninérer  arec 
qnelqnés  détails  les  serfiees  que  la  télégraphie  aérienne  de  jour  et  iê 
noil  peot  rendre  aux  chemins  de  fer. 

Les  signaux  des  chemins  de  fer  ont  pour  première  eofldItioA  d'être 
persistants  amant  qoe  l'état  de  la  rotite  qn'fb  indiquent  persiste 
loi-méme  ;  et  chaque  disposition  dn  mécanisme  doit  signaler  an  moins 
qoatre  circonstances  à  la  fois.  Par  exemple  :  i^  Vole  de  droite  oo^ 
▼erte  de  Paris  h  Saint-Germain ,  fermée  de  Mnt-Germain  k  Paris  ;  voie 
de  gancbe  onrerte  de  Saint-Germain  \  Paris ,  fermée  de  Paris  à  Saint- 
Gennaln  i  3^  Retard  sim|de ,  demande  de  renfort  simple  ,  sur  hi  Toie 
droite  I  à  Nanterre.  Tontes  ces  cn*constances  doifent  être  exprimée» 
pv  on  senl  a%nal  permanent ,  parce  qnè  sur  un  chemin  de  fer  sans 
ctssê  parcoorn  par  les  convois  avec  pins  on  moins  de  rapidité,  il  ne 
s'agit  pas  seoiement  de  correspondre  avec  tes  extrémités  de  la  Hgne , 
nutia  bien  plus  encore  de  gnider  la  marche  dn  train ,  en  parlant  sana 
Gesse  aox  yeux  des  macUnistea  et  des  oondtfctenrs  ;  des  si(;natix  sac^ 
cessiis  que  l'on  oublierait  après  les  avoir  vos,  créeraient  ck  l'inqoié^ 
todeetdela  eoivAision. 

Tons  les  sqfsièmes  ansri  qin  ne  partetont  pas  de  loin  aux  yeux  o« 
anx  ore^es  des  conducteurs  seront  insoffisants;  le  son  et  la  In^ 
mière  sotit  dMC  les  seols  agents  possible»  de  la  télégraphie  des  cbe- 
nûas  de  fer,  et ,  rigoûrensemiefit  paillant,  ils  ne  peuvent  pa^  être  rem-^ 
piacés  même  par  la  télégraphie  électrique. 

Voici  le  sfystèaie  proposé  par  M.  Jotes  Gnyot  t 

Bt  deux  en  deux  kilomètres,  de  qoarre  en  quatre  ail  pins ,  seront 
élevés  des  nnlts  de  8  mètres  95  ceniienfètres  de  hatfCenr,  solidement 
scellés  par  leur  pied;  leur  extrémité  ^snpérieore  sera  maintemïe|Nrr 
quatre  cordes  en  fil  de  fer  ;  one  gaérite  de  î  mètres  25  centimètres 
d'élévation  sera  construite  avt  pied  de  chaque  mât ,  et  des  fiches  dîspo^ 
tées  de  19  centimètres  en  M-  centimètres  permet  front  de  monter 
jusqu'à  son  somnâet.  Chaque  mât  porte  â  10  centimètres  de  son  ex- 
trémité supérieure  on  axe  fixe  parallèle  à  la  voie,  sur  lequel  une  ai- 
giMe  èo  fsMKeaienr  totmiera  dane  ner  plan  tertlcah  àr  ^  mètres  au^* 


66  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

dessOQS,  uu  aeoood  axe  et  an  second  indicateur  semblable;  et  cnfia 
entre  les  axes  une  pièce  mobile  ou  régulateur  pouvant  monter  jusqu'à 
Taxe  supérieur,  ou  descendre  jusqu'à  Taxe  inférieur.  Les  indicateurs 
décrivent  un  cercle  autour  de  leur  axe;  ils  doivent  avoir  2  mètres 
75  centindètres  de  longueur,  75.centimètres  de  largeur  à  la  petite  ex- 
trémité, et  1  mètre  25  à  l'extrémité  la  plus  large  ;  ils  sont  construits 
en  Persiennes ,  peints  en  noir  mat  au  centre ,  et  en  blanc  sur  les 
bandes  latérales.  La  figure  18,  planche  I ,  donne  une  idée  suffisante 
de  ce  mécanisme  imité  de  la  télégraphie  Cha^w. 

On  adqpte  sept  positions  principales  de  chaque  régulateur,  i*  oblique 
en  bas  à  gauche,  2"*  horizontale  à  gauche ,  3"*  oblique  en  haut  à  gauche, 
k^  oMiqne  en  haut  à  droite,  b^  horizontale  à  droite,  6°  oblique*en  basa 
droite ,  1^  perpendiculaire  ou  fermé.  On  convient  que  l'indicateur 
supérieur  représente  la  voie  de  droite,  et  l'indicateur  inférieur  celle  de 
gauche  :  on  a  ainsi  sept  signaux  permanents  pour  exprimer  l'état  actuel 
de  chaque  voie.  Dès  qu'un  indicateur  donne  un  des  quatre  signaux 
de  secours,  le  régulateur  mobile  est  amené  vers  l'indicateur  opposé,  ce 
qui  annonce  que  cet  indicateur  va  servir  à  signaler  la  section  de  la 
division  où  le  secours  doit  être  porté.  Le  système  entier  comprend 
sept  expressions  pour  la  voie  de  droite ,  et  six  désignations  de  lieu  ; 
autant  pour  la  voie  de  gaucèe;  en  tout  vingt-six  combinaisons,  ou 
treize  combinaisons  doubles. 

Le  tél^aphe  de  nuit  et  le  télégraphe  des  tunnels  sont  con- 
stitués par  deux  fanaux  à  hydrogène  liquide,  suspendus  aux  deux  ex- 
trémités de  l'indicateur  inférieur  du  tél^aphe  de  jour  ou  accrochés 
l'un  à  droite  et  l'autre  à  gauche  des  voûtes.  Chaqne  fanal  éclaire  des 
deux  côtés;  il  a  pour  vitres  fixes  et  de  clôture  deux  lentilles  bicon- 
vexes en  cristal  limpide  :  deux  cadres  à  coulisse  permettent  de  sub- 
stituer les  uns  aux  autres  des  verres  colorés  de  nuances  diverses.  Les 
teintes  doivent  être  extrêmement  tendres  et  très-tranchées  :  rouge 
pourpre,  jaune  serin,  vert  pomme,  bleu  ciel,  violet  lilas  :  ces  cinq 
nuances  réunies  au  verre  incolore  donnent  les  sept  expressions  de  la 
télégraphie  de  jour.  Le  fanal  de  droite  signale  la  voie  droite,  celui  de 
gauche  la  voie  de  gauche  ;  le  verre  incolore  indique  la  voie  ouverte 
en  marchant  vers. lui,  le  verre  rouge  indique  la  voie  fermée;  les  au- 
tres teintes  indiquent  les  retards  ou  les  accidents.  Aussitôt  qu'on  des 
deux  fanaux  signale  un  retard,  un  embarras ,  im  accident ,  par  l'une 
de  ces  quatre  teintes,  l'autre  fanal  est  par  ce  fût  même  aflranchi  du 


TÉLÉGRAPHIE  D£S  CHEMINS  DE  FER.  67 

seirice  de  sa  voie  poar  exprimer  la  section  où  rempêchement  est  sar- 
Tenu,  et  le  secours  demandé.  De  même  que  chaque  train  devra  porter 
un  répétileur  on  petit  télégraphe  pour  signaler  sa  route  ejl  ses  besoins  au 
plus  prochain  stationnaire  ;  il  portera  également  deux  fanaux  télégraphi- 
ques au-dessus  d'un  wagon  et  à  la  portée  de  la  main  d'un  conducteur. 

Cette  télégraphie  de  nuit  des  chemins  de  fer  aurait ,  comme  ceile  de 
jour,  sept  expressions  pour  chaque  voie,  et  six  désignations  de  lieux  ; 
elle  exprimerait  simultanément  et  par  un  signal  permanent,  la  voie, 
le  Heu,  l'état  :  elle  serait  à  la  fois  comme  celle  de  jour  la  plus  com- 
plète, la  plus  simple,  et  la  plus  économique  qu*on  puisse  obtenir. 

M.  Treutier  de  Berlin  a  réussi  de  son  côté  à  rendre  applicable  aux 
chemins  de  fer  le  télégraphe  à  ailes  accouplées  des  États  prussiens. 
La  fig.  19,  planche  I,  représente  rensembie  du  mécanisme  adopté  par 
lui  ;  il  se  compose  essentiellement  d'un  seul  mât  avec  une  seule  paire 
d'ailes  mobiles.  Les  ailes  mobiles  sont  armées  de  deux  séries  de  pe- 
tits mht)ir8 ,  fig.  20,  destinés  à  réfléchir  parallèlement  à  la  voie ,  et 
dans  deux  directions  opposées ,  la  lumière  de  deux  lanternes  L  ,  V. 
Une  fois  les  lanternes  placées,  le  gardien  ne  s'en  occupe  plus;  l'éclai- 
rage des  bras  ou  indicateurs  est  indépendant  de  leur  mouvement  ; 
chaque  signal  se  forme  et  se  transmet  immédiatement  par  le  seul 
mouvement  des  manivelles  placées  au  pied  du  mât.  On  aflBrme  que  ce 
mode  d'éclairage  ne  laisse  rien  à  désirer,  et  qu'il  est  très- applicable 
même  à  la  télégraphie  Ghappe ,  ce  qui  serait  un  immense  avantage. 
Le  centre  de  mouvement  des  deux  indicateurs  qui  est  aussi  le  centre 
des  signaux,  est  constamment  éclairé  d'une  lumière  vive;  chacun  des 
deux  indicateurs  semble  illuminé  par  deux  lampes  astrales ,  de  telle 
sorte  que  quand  les  deux  bras  sont  étendus  on  voit  en  avant  et  en  ar- 
rière neuf  flammes  brillantes,  et  dont  l'ensemble  forme  une  ligne 
droite  ou  brisée. 

Laqudle  des  deux  dispositions  de  MM.  Jules  Guyot  et  Treuder  est 
h  meilleure;  nous  ne  nous  prononcerons  pas  sur  ce  point  délicat; 
M.  Jules  Gujot  a  conservé  le  mécanisme  du  télégraphe  Ghappe  ; 
M.  Treutier,  le  mécanisme  du  télégraphe  prussien;  la  lumière  réflé- 
chie ne  peut  pas  avoir  sur  la  lumière  directement  transpaise  la  supé* 
riorité  qu'on  lui  attribue  au  delà  du  Rhin  :  mais  le  télégraphe  de 
M*  Treutier  fonctionne  déjà  sur  plusieurs  lignes  de  fer,  et  celui  de 
M.  Jules  Guyot  n'existe  encore  malheureusement  qu'à  l'état  de  projet« 

Arrivons  en£n  à  la  télégraphe  électrique. 


DEUXIEME  PARTIE.     ^ 

DE    Là    TÉLÉ6RAPHÎE    ÉLECTRIQUE. 

phemière  section. 

HISTOIRE  DE  LÀ  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 


CHAPITRE  PREMIER* 

Deuxième  et  troisième  époque. 


pitEsrrÈiit  ÉPOQtre. 

L'idée  d'employer  réiecimité  oomme  timjîn  télégrqpMqoe  n'ert 
pte  mPDYde» 

Sirada. 

Strada^  dans  iwsPf^teràm^^,  parie  d*tf  fie  corrMpondâtfcefantasti- 
que  entreteâiie  par  devx  amis  ao  moyen  d'itn  afmam  dont  la  ymn  éxàtt 
telle,  qne  brsqn*!!  araft  toaché  dent  aigoOle»,  il  snffi^qne  l'ime  de 
celles-ci  fût  mise  en  mouvement  ponr  qne  Pantre  éprofnrtt^tfn  mon- 
rement  simultané,  I  qnefqne  distance  qne  fût  placée  la  première. 

Cbacnn  deaamis  entré  en  possession  d^nne  des  aifftdles,  h  disposa 
de  manière  à  lui  faire  parcourir  la  circonférence  d^nn  eadran  sur 
lequel  étaient  traeéesr  le»  ringt-qnatre  lettres  de  l'afpfrabet.  En  se  ^- 
parant  potir  se  rendre  dans  des  pays  très-éloîgnés  l'nn  de  fatitrc,  \h 
convinrent  de  se  renfermer  chaqne  ]otfr  Inné  certaine  heme  affectée 
à  la  correspondance.  Ceint  qui  vonlait  écrire  à  son  amf  dirigeait  Fai- 
gnîBe  de  son  cadran  snr  cbacnne  des  lettres  composant  le  mot  qtt'il 
voulait  transmettre,  en  ayant  soin  de  laisser  nn  temps  d^arrdtèicbaqtie 
mot ,  pour  qull  n*y  eût  pas  de  confasion.  Son  amf  voyait  att  même 
moiaent  TaigniHe  de  Tautre  cadran  parcourir  les  mêmes  lettres: 

Par  ce  moyen ,  ils  pouvaient  écimger  levrs  pensées  i^  nrarvers  les 


SON  HISTOIRE.  69 

contiilents,  H  leur  faire  franchir  en  un  cHn  d'œil  les  TiHes,  lesmonta- 
gnes  et  les  déserlu  Cbaroianl  H^Te  on  opération  nécromancienne  I 
Ge  passage  cnrienx  a  été  cité  par  Adisson  en  1711. 

Lesage. 

Eu  i77A  9  dit-on,  un  savant  d'origine  française,  Lesage,  établit  à 
GeiièTe  un  télégraphe  électrique  coo^Msé  de  vingt-quatre  ûJs  métal- 
liques, séparés  les  uns  des  autres  et  noyés  dans  une  matière  isolante: 
chaque  Ql  correspondait  à  un  éleetromètre  particulier,  formé  d*une 
petite  balle  de  sureau  suspendue  à  un  (il  :  en  mettant  une  machine 
électrique  en  communication  avec  tel  ou  tel  de  ces  fils,  la  balle  de  l*é* 
lectiromètre  qui  y  correspondait  était  repoussée,  et  le  mouvement  dé- 
s^pudt  la  lettre  de  l'alphabet  ou  le  signal  conventionnel  quelconque 
que  l'on  voulait  transmettre. 

Yoid  quelques  renseignements  authentiques  sur  le  projet  de  télé* 
graphe  électrique  proposé  par  Lesage  :  nous  les  trouvons  dans  une 
lettre  écrite  par  l'inventeur  lui-même  à  M»  Prévost  de  Genève. 

«  Berlin,  23  join  1782. 

»  levais vww  entretenir  d'une  de  mes  aneîenaes  tronvaffles  qui  vient 
wmm  d*étre  trouvée  par  quelqu'un  d'antre,  an  moins  jusqu'à  un  certafai 
pont» 

»  c'est  me  coirespondance  prompte,  disf mot e  et  suivie,  entre  dem 
eaAvHs  éloigiiés,  an  moyen  de  l'èleetrieité ,  dont  je  m'avisai  il  y  a 
treole  on  Irenle-ciaq  ans;  et  que  famenai  dé  suite  à  une  fflMpficité 
qui  la  f  enduit  infiniment  pins  praticable  qne  n'est  k  forme  dent  te 
■ouiel  inveolenr  l'a  revêtue. 

»  Oft  peut  eencevofr  un  tnyan  sovtemmi  de  terre  vernissée,  dont  la 
cvvilé  soil  séparée  de  toise  en  toise  par  des  diaphragmes  00  cloisons  de 
terre  vernissée,  on  de  verre,  percées  de  vingt-quatre  trous  fk)urdoii* 
ner  passage  I  awtant  de  fils  d'archri  que  ces  diaphragmes  doivent  sou- 
mîr  el  maintenir  séparés.  A  chacune  des  extrémités  de  ce  tnyau  sont 
vingt-quatre  fils  s'écartani  horîMiitalement,  en  se  rangeant  comine  lea 
teocbes  dn  clavecin,  et  au-dessus  de  cette  rangée  de  bonfs  de  fils  sont 
distincteflMBi  wmée»  les  vtagt-qvatre  kmus  de  l'alphafaet,  tamK» 


60  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

qu*au-dessou8  est  une  table  couverte  de  viogt-quatre  petites  feuilles 
d'or,  ou  autres  corps  bien  attirables  et  bien  visibles» 

»  Le  correspondant  actif»  ou  celui  qui  veut  se  faire  entendre^  touchera 
les  bouts  des  fils  avec  un  tube  de  verre  préalablement  frotté ,  selon 
Tordre  des  caractères  de  récrit  qu'il  aura  devant  les  yeux  ;  et  le  cor- 
respondant passif  tracera  sur  un  papier  des  caractères  pareils  à 
ceux  sous  lesquels  il  aura  vu  jouer  l'attraction.  Le  reste  est  aisé  à 
suppléer.  »  ^ 

Lesa^  avait  songé  à  offrir  son  secret  au  grand  Frédéric,  et  voici  b 
lettre  d'envoi  qu'il  avait  projetée. 

a  Ma  petite  fortune  est  non-seulement  suffisante  à  tous  mes  besoins 
personnels,  mais  elle  suffit  même  à  tons  mes  goûts,  excepté  un  seul, 
celui  de  fournir  aux  besoins  et  aux  goûts  des  autres  hommes;  et  ce 
désir>lè ,  tous  les  monarques  du  monde  réunis  ne  pourraient  pas  me 
mettre  en  état  de  le  satisfaire  pleinement.  Ce  n'est  donc  point  au  pa- 
tron qui  peut  donner  beaucoup  que  je  prends  la  liberté  d'adresser 
la  découverte  suivante ,  mais  au  patron  qui  peut  en  faire  beaucoup 
d'usage,  et  qui  peut  juger  par  Ini-mdme  de  sa  solidité  et  de  son  utilité, 
sans  avoir  besoin  de  la  communiquer  à  son  conseil.  » 

Lamand, 

Dans  la  relation  du  voyage  qu'Arthur  Young  fit  en  France  pendant 
l'année  1787,  on  trouve  la  description  d'une  expérience  de  tél^;raphie 
électrique  faite  par  M.  Lomond ,  qui  employait  pour  représenter  dif- 
férents signes  les  degrés  de  divergence  de  l'électromètre  ;  voici  le  pas- 
sage original,  t.  I,  p.  212:  «  M.  Lomwid  a  fait  une  découverte 
remarquable  dans  l'électricité.  Vous  écrivez  deux  ou  trois  mots  sur  du 
papier,  il  les  prend  avec  lui  dans  une  chambre,  et  tourne  une  machine 
dans  un  étui  cylindrique ,  au  haut  duquel  est  un  électromètre  avec 
une  jolie  petite  balle  de  moelle  de  plume  :  un  fil  d'archal  est  joint  à 
un  pareil  cylindre  électriseur  dans  un  appartement  éloigné;  et  sa 
femme,  eu  remarquant  les  mouvements  de  la  balle  qui  correspond , 
écrit  les  mots  qu'ils  indiquent ,  d'où  il  paraît  qu'il  a  formé  un  alpha- 
bet du  mouvement.  Comme  la  longueur  du  fil  d'archal  ne  fait  aucune 
différence  sur  l'effet,  on  pourrait  entretenir  une  correspondance  de 
fort  loin  ;  par  exemple,  avec  une  ville  assiégée,  ou.  pour  des  objets 
beaucoup  |dus  dignes  d'attention  ou  mille  fois  plus  innocents. 


SON  HISTOIRE.  61 


Reiêer. 


Reiser»  en  AUemagoe,  proposa  en  1796 ,  dans  le  Magasin  de  Yoigt, 
¥ol.  u,  p.  1,  d*éclairer  à  dislaoce,  au  moyen  d'une  décharge  électri- 
que, les  diverses  lettres  de  Talphabet,  que  Ton  aurait  découpées 
d'avance  sur  des  carreaux  de  verre  recouverts  de  bandes  d*éuin. 
L'étincelle  électrique  devait  se  transmettre  par  autant  de  fils  renfermés 
dans  des  tubes  de  verre  qu'il  y  avait  de  lettres. 

Satva. 

Voici  encore  un  document*  authentique.  On  trouve  dans  la  Gu'- 
zetu  de  Madrid  du  25  novembre  1796  :  «  Le  prince  de  la  Paix, 
ayant  appris  que  M.  D.  F.  Salva  avait  lu  à  TAcadémie  des  sciences  un 
mémoire  sur  l'appUcation  de  Tékctricité  à  la  télégraphie,  et  présenté 
en  même  temps  un  télégraphe  électrique  de  son  invention ,  a  voulu 
l'examiner,  et,  charmé  de  la  promptitude  et  de  la  facilité  avec  lesquelles 
il  fonctionnait,  il  l'a  fait  voir  au  roi  et  à  la  cour;  lui-même  l'a  fait 
fonctionner.  A  la  suite  de  cette  expérience,  l'infant  don  Antonio  a 
▼oulu  faire  un  autre  télégraphe  plus  complet ,  et  s'est  occupé  de  cal- 
culer quelle  force  d'électricité  il  faudrait  pour  se  servir  du  télégraphe 
à  diverses  distances,  soit  sur  terre,  soit  sur  mer.  Des  expériences 
utiles  ont  eu  lieu,  nous  en  parlerons  plus  tard.  »  Le  recueil  périodique 
de  Voigt  faisait-il  allusion  à  ces  expériences  quand  il  annonçait,  deux 
ans  après,  que  l'infant  don  Antonio  avait  fait  construire  un  télégraphe 
réel  sur  une  très-grande  échelle  et  une  très-grande  étendue?  On 
ajoutait  même  que  le  jeune  prince  fut  nuitamment  informé,  au  moyen 
de  son  télégraphe,  d'une  nouvelle  qui  l'intéressait  vivement. 

Cavallo. 

Dans  la  quatrième  édition  de  son  Traité  de  V  électricité ,  publié 
en  1795,  vol.  m ,  p.  285,  Cavallo  proposa  d'employer,  pour  trans- 
mettre un  signal,  l'inflammation  de  plusieurs  substances  combustibles 
ou  détonantes,  la  poudre,  le  phosphore,  l'hydrogène  phosphore,  etc., 
et  d'appeler  l'attention  du  correspondant  par  l'explosion  d'une  bon- 
teifle  de  Leyde. 


62  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

Betancourt. 

En  Espagne  encore,  vers  1787,  Betancourt  aurait  tenté  d'appliquer 
rélectricité  à  la  production  des  signaux  éloignés ,  en  se  serrant  de 
bouteilles  de  Leyde,  dont  il  faisait  passer  la  décharge  dans  des  fils 
allant  d'Aranjuez  à  Madrid. 

Ronatds. 

Mais  les  appareils  de  télégraphie  par  l'électricité  slatique  les  plus 
ingénieux  et  les  plus  complets  furent  inventés  par  un  Anglais,  Francis 
Ronalds.  Ses  expériences  ont  été  publiées  en  1823 ,  dans  un  petit  vo- 
lume in-8«.  Une  des  parties  les  plus  essenâielles  de  son  appareil  consi^ait 
dans  un  disque  mobile,  portant  des  caractères  qui  venaient  se  pré- 
senter à  volonté  devant  un  petit  guichet.  La  distance  k  laquelle  les 
signaux  étaient  transmis  par  un  fil  méiallique  aurait  élé  de  huit  milles 
anglais. 

DEUXIÈME  ÉPOQUE. 

Tous  les  projets  que  nous  venons  d'éuumérer,  même  ceux  qui  pas- 
sèrent de  l'élat  d*idée  à  la  condition  d'appareil  d'essai ,  employaient 
comme  agent  l'électricité  statique  ou  de  tension ,  développée  par  le 
frottement  et  dégagée  par  les  machines  électriques  ordinaires,  les  bou- 
teilles de  Leyde  ou  des  batteries  :  or,  l'emploi  d'un  agent  si  inconstant, 
si  capricieux,  si  inégal,  si  pénible  à  engendrer,  si  difficile  à  contenir,  est 
réellement  presque  impossible,  au  moins  pour  un  service  régulier; 
ou  n'essaierait  pas  sans  déraison  de  le  réaliser  en  dehors  d'un  cabinet 
de  physique,  et  sur  une  grande  échelle.  Les  auteurs  de  ces  projets  ne 
peuvent  donc  pas  être  reconnus  comme  les  inventeurs  de  la  télégra- 
phie électrique ,  devenue  un  Instrument  d'application  réelle  et  facile, 
un  appareil  usuel. 

£n  1800 ,  l'illustre  Yolta  découvrit  la  nouvelle  source,  la  nouvelle 
forme  d'électricité  qui  porta  d'abord  son  nom ,  et  que  l'on  a  désignée 
depuis  sous  le  nom  d'électricité  dynamique.  Celte  électricité  »  qui  se 
montre  à  nous  sans  tension,  c'est-à-dire  sans  tendance  à  abandomier 
les  conducteurs  métalliques  dans  lesquels  elle  circule,  se  manifesta  dès 
son  origine  par  des  phénomènes  vraiment  étonnants  decombustioBi 


SOK  HISTOIRE,  63 

de  latniire,  de  décomposition  chimique,  de  comiqotioos  physiologiques, 
qui  soot  deyenus  le  point  de  départ  de  presque  tous  les  télégraphes 
éleclriqaes  tentés  jusqu'en  1620, 

Sœmmerring^ 

Sœmmerring  proposa  en  1811 ,  dans  une  des  séances  de  l'Académie 
de  Munich,  un  plan  complet  de  télégraphe,  fondé  9ur  l'emploi  comme 
moyen  indicateur  de  la  décomposition  de  l'eau  par  la  pile.  Voici  la 
description  abrégée  de  son  appareil,  qui  constitue  une  époque  remar- 
quable dans  rbistoire  que  nous  esquissons. 

Sur  le  fond  d'un  vase  de  verre  reposant  sur  un  pied,  il  fixa  trente- 
cinq  pointes  d'or,  que  l'on  désigna  en  partie  par  les  ^ingt-cinq  lettres 
de  Talphabet  allemand ,  en  partie  par  les  dix  chiffres  de  0  à  9. 

Chacune  de  ces  trente-cinq  pointes  se  prolongeait  suivant  un  con* 
dttcteur  en  cuivre,  terminé  par  un  petit  cylindre  en  laiton  :  au  milieu 
du  petit  cylindre  se  trouvait  une  rainure  destinée  à  recevoir  un  petit 
crochet,  auquel  pouvaient  se  fixer  les  fils  qui  devaient  unir  la  pointe 
correspondante  avec  le  pôle  positif  ou  négatif  de  la  pile. 

Les  trente-cinq  cylindres  étaient  fixés ,  comme  les  pointes  d'or  du 
vase,  sur  un  support  particulier,  de  telle  sorte  que  les  deux  extrémités 
de  chacun  des  deux  conducteurs  correspondaient  à  la  même  lettre  ou 
an  même  chiffre. 

Si  maintenant  on  mettait  l'appareil  disposé  comme  le  montre  la 
figure  que  nous  décrirons  plus  tard, ^ dans  le  circuit  d'une  pile  élec- 
trique, on  voyait  aussitôt  des  bulles  de  gaz  apparaître  aux  deux  pointes 
qui  correspondent  aux  deux  petits  cylindres  auxquels  sont  fixés  les  fils 
conducteurs  de  la  pile.  Ainsi  tout  étant  disposé  comme  dans  la  figure, 
il  se  formait  de  Phydrogëne  k  la  pointe  K ,  et  de  l'oxygène  i  la  pointe  T. 

Il  est  évident  que  l'on  pouvait  ainsi  désigner  à  distance  toutes  les 
lettres  qu'on  voulait. 

Il  est  à  remarquer  que  l'on  indiquait  à  la  fois  deux  lettrés;  S<£m-> 
merring  admettait  que  l'hydrogène  le  plus  abondant  des  deux  gaz 
désignait  la  première,  et  Toxygène  la  seconde.  Quand  on  devait 
transmettre  simultanément  deux  fois  la  même  lettre,  on  avait  recours 
au  zéro.  Ainsi  le  mot  nenni  se  transmettrait  ne  —  nO  —  ni.  Pour 
Iqdiquer  tp  IMi  d'un  mot  on  recourait  au  chiffre  I»  que  l'on  aurait  pu 
nm^ptoc^r  |W  une  çxm. 


64  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

SœmmerriDg  ne  put  déterminer  dans  ses  eipériences,  trop  peu 
importantes,  la  vitesse  avec  laquelle  le  fluide  électrique  se  transmet- 
tait. Il  rappela  les  expériences  de  Gray,  Dufay,  Le  Monûier  et 
Watson  sur  la  vitesse  de  l'électf  icité  développée  par  les  machines 
ordinaires,  desquelles  il  résultait  sealement,  suivant  Watson ,  que 
la  vitesse  de  propagation  de  Télectricité  est  incomparablement  plus 
grande  que  celle  du  son;  Il  s'assura  par  ses  petits  essais  qu'une  dif- 
férence de  !2,Û00  pieds  dans  la  longueur  du  conducteur  ne  produisait 
pas  un  retard  appréciable.  Quand  le  courant  avait  traversé  un  con- 
ducteur de  2,2(i8  pieds  de  longueur,  la  décomposition  de  Teau  com- 
mençait instantanément  II  serait  très-intéressant ,  ajoutait  le  physi- 
cien allemand,  d'arriver  à  déterminer,  à  l'aide  d'expériences  faites 
sur  une  grande  échelle,  la  vitesse  d'un  com*ant  galvanique  pour  la 
comparer  à  la  vitesse  de  la  lumière. 

Sœmmerring  isolait  les  trente-cinq  fils  en  les  recouvrant  de  soie; 
il  enduisait  de  vernis  le  faisceau  qui  résultait  de  leur  ensemble.  Le 
fluide  électrique  les  traversait  alors  sans  la  moindre  difficulté  et  sans 
aucun  trouble.  La  pile  employée  était,  comme  la  planche  jointe  à  cet 
ouvrage  l'indiquera,  la  pile  à  colonne. 

Les  avantages  du  télégraphe^  électrique  sont  très-bien  énumérés 
dans  le  mémoire  que  nous  analysons.  Son  emploi,  disait  Sœmmerrii^^f 
n*est  pas  borné  au  jour,  il  s'étend  à  la  nuit  ;  il  n'est  arrêté  ni  par  le 
brouillard  ni  par  les  nuages,  de  sorte  qu'il  rend  cinquante  fois  au 
moins  plus  de  services  que  le  télégraphe  ordinaire.  Son  action  peut 
s'étendre  à  des  distances  quelconques,  sans  stations  intermédiaires; 
il  peut  fonctionner  sans  que  personne,  sur  la  ligne,  s'en  aperçoive  ;  il 
n'est  plus  dès  lors  condamné  à  transmettre  des  caractères  cryptogra- 
phiques ;  il  peut  au  contraire  tout  exprimer  par  lettres  avec  une  rapidité 
et  une  économie  de  temps  incalculables  ;  il  n'exige  aucune  construction 
particulière ,  et  peut  aboutir  à  telle  chambre  ou  à  tel  cabinet  qu'on 
voudra;  les  dépenses  qu'il  entraîne  sont  incomparablement  plus  petites. 
Nous  verrons  tout  à  l'heure  que  Sœmmerring  n'avait  pas  oublié  d'indi- 
quer par  quel  procédé  il  réveillerait  l'attention  des  correspondants. 

Schweiggcr. 

Schweigger,  dans  un  curieux  appendice  au  mémoire  de  Sœmmef^ 
ring  qu'A  inséra  en  1838  dans  son  Journal  Potyt.  centrai  btaU, 


SON  HISTOIRE.  65 

rappefle  d'abord  qu'on  atteindrait  ce  but  par  un  pistolet  de  Yolta 
qu'on  ferait  détoner  au  moyen  d'une  batterie  ajoutée  à  la  pile;  maÎB 
ce  serait  évidemment  rentrer  dans  tontes  les  diflBcultés  de  Télectri* 
cité  de  tension.  Il  ajoute  qu'on  diminuerait  considérablement  et  avec 
un  immense  avantage  le  nombre  des  signes ,  si ,  au  lieu  d'une  seule 
pile.  Ton  en  employait  deux,  Tune  beaucoup  plus  forte,  l'autre  plus 
faible,  et  qu'on  fît  agir  tantôt  Tune,  tantôt  l'autre,  ou  même  les 
deux  réunies.  Si  de  plus,  dit  Scbweigger,  on  fait  entrer  en  considéra- 
tjon  le  temps  pendant  lequel  les  gaz  se  dégagent,  ainsi  que  les  inter- 
iuptiotts  plus  ou  moins  longues,  et  auxquelles  succéderait  l'action 
untôt  de  la  grande,  tantôt  de  la  petite  pile,  on  pourrait  certainement 
n'em(doyer  que  deux  fils  au  Heu  des  trente-cinq  fils  de  Sœmmer- 
*  ring  »  ce  qui  centuplerait  les  avantages  du  télégraphe ,  en  rendant  les 
observations  plus  bcûfs  et  plus  sâres,  etc.,  etc.  Scbweigger  entre 
ensuite  dans  quelques  détails  sur  les  méthodes  à  suivre  pour  établir 
les  communications ,  et  termine  par  des  aperçus  pleins  d'intérêt  sur 
la  manière  d'écrire  les  indications  télégraphiques,  au  moyen  de  ca- 
ractères que  l'on  presserait  contre  un  papier  blanc,  recouvert  d'un 
papier  chai^  de  sanguine  ou  de  noir  de  fumée  :  c'est  précisément  le 
DHNk  employé  plus  tard  par  M.  'Wheatstone;  mais  il  restait  un  pas 
immense  à  faire,  c'était  de  créer  à  volonté  et  à  distance  la  force  qui 
devait  presser  le  caractère. 

Scemmerring,  lui,  indiqua  comme  moyen  de  faire  sonner  un  réveil 
mie  rupture  d'équilibre  déterminée  par  le  dégagement  des  gaz. 

Coxe. 

Le  professeur  Goxe,  de  Philadelphie,  exprima  ausri  en  1810,  dans 
les  Annateg  de  phitosaphie  de  Thompson,  l'idée  d'appliquer  la 
pîle  voltaïque  à  des  communications  télégraphiques,  en  déterminant 
par  cet  agent  la  décomposition  de  l'eau  ou  des  sels  métalliques  à  des 
distances  plus  ou  moins  éloignées  de  l'appareil.  Mais  Taction  de  la 
pîle  manifestée  par  des  étincelles,  ou  la  décomposition  des  substances 
chimiques,  éuit  au  fond  réellement  inapplicable,  d'autant  plus  que 
la  pile  à  effet  constant  n'était  pas  inventée  »  et  que  les  piles  les  pJus 
énergiques  perdaient  alors  en  quelques  heures  presque  toute  leur 
intensité. 


««  TÉLÉGRAPtlUS  ÉLECTRIQUE. 


CHAPITRE  IL 

Troisième  et  quatrième  ëpoqoe> 


TROISIÈME  ÉPOQUE. 

£q  18t9,  le  célèbre ^rsted  découvrît  qae raignille  d'une  beos- 
lole  placée  au-dessus  ou  au-d&ssous  d*on  circuit  voliatq^oe  ayant  la 
même  direction,  c'est-à-dire  circulant  do  sud  au  nord ,  sedéTi«l  de 
sa  position  normale  et  tendait  à  se  mettre  en  croix  avec  le  courant. 
Il  constata  en  entre  cette  particularité  plus  Remarquable  enoore  du 
phénoniène  :  passant  au-dessus  de  i*tiguille,  le  courant  dévie  le  p6le 
«ustral  à  l'occident,  quand  il  vient  lui-même  du  sud  au  nord  ;  il  le  dévie 
à  l'orient,  quand  il  vient  au  contraire  du  nord  au  snd  :  quand  le  cou- 
rant passe  au-dessous  de  l'aiguille,  les  eOets  sont  précisément  in- 
Terses,  c'est-à-dire  que  le  pôle  austral  est  poussé  à  l'orieot  quand 
le  courant  va  dn  sud  au  nord,  et  poussé  à  l'occident  quand  il  Tient 
du  nord  au  sud.  Pour  exprimer  d'une  manière  phis  générale  et 
plus  précise  à  la  fois  le  sens  de  la  déviation ,  Ampère  avait  imaginé 
FartiGce  suivant  :  il  concevait  qu'une  petite  figure  d'homme  était 
couchée  le  long  du  conducteur,  les  pieds  du  côté  du  pd!e  aine,  et  la 
tête  du  côté  du  pôle  cuivre,  de  telle  manière  que  le  courant ,  allant 
du  zinc  au  cuivre,  entrât  par  les  pieds  et  sortît  par  la  tête;  il  sup- 
posait de  plus  que  la  petite  figure  avait  toujours  la  face  tournée  vers 
le  milieu  de  l'aiguille  sur  laquelle  agissait  le  courant  :  alors  Teffet  du 
courant  est  tel  que  Taiguille,  en  se  plaçant  en  croix ,  a  toujours  son 
p6le  austral  ou  sud  vers  la  gauche  de  la  petite  figure. 

La  force  par  laquelle  le  courant  agit  sur  raiguitle  aimantée  s^ap^- 
pela  force  électro-magnéiiqoe.  Peu  de  temps  après  la  découverte 
d'OËrsted,  Schweiggcr  apprit  à  la  rendre  beaucoup  plus  sensible  l 
l'aide  d'un  instrument  qui  tira  son  nom  de  sa  propriété  fondamen- 
tale, et  qui  est  connu  sous  le  nom  de  muttiplicateur.  Cet  instru- 
ment, qui  est  d'elle  sensibilité  merveilleuse  et  met  en  évidence 
les  moindres  traces  de  l'électricité  dynamique,  repose  sur' ce  fait, 
qu'un  courant  rentrant  sur  lui-même  agit  par  toutes  ses  parties  pour 


SON  HtSTOHOU  67 

dinger  dans  le  même  Mus  une  algaDIe  aimiatée  qu'il  enveleppe  de 
tttoiet  paris.  Le  fil  conductear  enrooié  sur  loi-mêma  et  fol^mant 
CfDi  loor»  àûiu  dès  km,  quand  il  est  traversé  par  tm  méine  coorant, 
ptodaire  an  effet  cent  fois  plus  grand  qo'on  fil  d'un  seni  toor,  poorvn 
iMtefois  que  le  fluide  éleciriqne  parcoure  toutes  les  circonTolutions 
do  fil  sans  passer  latéraleoiem  d'un  contour  à  Tautre  ;  c'est  une  ton-* 
dition  facile  à  remplir.  Pour  faire  donc  un  multlplicaleur,  on  prend 
us  fil  d'argent  ou  de  cuivre  rouge  plus  ou  moins  long,  d'un  dla* 
mètre  plus  ou  moins  petit,  et  revêtu  d*on  fil  de  soie  dont  les  tours 
sont  très-serrés;  oo  l'enroule  sur  un  petit  cadre  en  bois  on  en  eoi^ 
Tfe,  è  peu  près  comme  du  fil  sur  une  bobino  :  seulement,  oo  laisse 
libre  une  eerlaine  longueur  à  chaque  extrémité;  ces  deoi  extrémités 
soni  lai  éeum  fiU  du  muHiptiealeur  :  le  courant  doit  entrer  par 
l'oo  et  aonir  par  l'aulre  ;  l'algulHe ,  qui  doit  être  déviée,  est  suspen- 
due dans  l'intérieur  du  cadre  sur  un  pivot  ou  à  un  fil  de  cocon. 

Cette  découverte  si  féconde  du  physicien  danois  M.  Oersted,  con*» 
sidérée  sous  le  point  de  vue  de  la  télégraphie  électrique,  est  tm  pas 
immense.  Elle  substitue  à  h  manifastatien  pénible  et  obscure  d>^ 
tenue  par  h  décompositton  chimique  un  caractère  aussi  simple  que 
saillant,  h  déviation  des  aiguilles;  cette  nouvelle  inAcation  était 
même  multiple ,  puisque  la  déviation  auivant  la  direction  ou  fai  posi- 
tâoo  du  courant  par  rapport  à  l'aiguille  avait  lieu  dans  un  sens  oo 
dans  un  autre.  Le  télégraphe  de  temmerring  pouvait  par  là  se  sim- 
plifier beaucoup  :  Fechiier  entrevit  presque  aussitôt  cette  possibilité, 
qui  B*écfaappa  pas  non  plus  i  notre  illustre  Ampère. 

j4mpire. 

Veid  eemmeot  ce  savant  s'en  expKque  dans  un  mémoire  présenté 
\  PAcadémie  royale  des  sciences  le  2  octobre  1820,  Annales  de 
fkyêique  et  de  chimie^  t  XV,  p.  72  : 

•  On  doit  coocinre  de  ces  observations  que  les  tensions  électriques 
des  extrémités  die  la  pile  ne  sont  pour  rien  dans  les  phénomènes  dont 
no»  nous  occupons,  car  il  n'y  a  certainement  pas  de  tension  dans  le 
reste  du  circuit  ;  ce  qui  est  encore  confirmé  par  la  possibilité  de  faire 
mouvoir  l'aiguille  aimantée  à  une  grande  distance  de  la  pile ,  au  moyen 
d'un  conducteur  très-long  dont  le  milieu  se  recourbe  dans  la  direction 
du  méridîeB  magnétique,  au-dessus  et  au-dessous  de  Taiguitte.  Cette 

s. 


6S  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECIUIQUE. 

expérience  m'a  été  indiquée  par  le  savant  illostre,  Laplace,  auquel  les 
sciences  pbysico-m2it)iéinatiqoes  doivent  sartont  les  grands  progrès 
qu'elles  ont  faits  de  nos  jours  :  elle  a  parfaitement  réussi...  D'après  le 
succès  de  celte  expérience,  on  pourrait,  au  moyen  d'auunt  de  âls 
conducteurs  et  d*aiguiUes  aimantées  qu'il  y  a  de  lettres ,  et  en  |riaçttit 
chaque  lettre  sur  une  aiguille  différente ,  établir,  k  Faido  d'une  pile 
pbcét  loin  de  ces  aiguilles ,  et  qu'on  ferait  communiquer  alternalive- 
ment  par  ses  deux  extrémités  à  celles  de  chaque  conducteur,  former 
une  sorte  de  télégraphe  propre  à. écrire  tous  les  deuils  qu'on  pourrait 
transmettre  à  travers  quelques  obstacles  que  ce  soit  à  la  personne 
chargée  d'obsenrer  les  lettres  placées  sur  les  aiguilles.  En  établissant 
sur  la  pile  un  clavier  dont  les  touches  porteraient  les  mêmes  lettres  et 
établiraient  la  communication  par  leur  abaissement,  ce  moyen  de  cor- 
respondance pourrait  avoir  lien  avec  assez  de  facilité,  et  n'exigerait 
que  le  temps  nécessaire  pour  toucher  d'un  côté  et  lire  de  l'antre  cha- 
que lettre.  • 

G'éuit  évidemment  l'idée  de  Sœmmerring  modifiée ,  et  M.  Arago 
le  fit  observer  lors  de  la  lecture  du  mémoire  d'Ampère. 

Si  l'on  se  rappelle  que ,  par  l'emploi  de  deux  piles ,  les  fils  du  télé* 
graphe  de  Sœmmerring  pouvaient,  suivant  la  remarque  de  Sch  weigger, 
être  réduits  à  deux,  on  en  conclura  que  dès  1830  le  télégraphe  élec- 
trique eût  été  vraiment  réalisable ,  si  l'on  avait  pu  parer  dès  lors  à 
deux  inconvénients  très-graves ,  raction  irrégulière  des  piles,  et  sur- 
tout la  décroissance  rapide  de  leur  intensité. 

L'ingénieux  instrument  de  Schweij^er  fournissait  il  est  vrai  le  moyen 
de  compenser  la  faiblesse  de  la  pile;  mais,  même  avec  le  multiplicateur» 
la  déviation  de  l'aiguille  n'était  que  la  simple  manifestation  du  courant 
sans  création  de  forces  nouvelles.  Or,  dans  ces  conditions ,  le  télégraphe 
électrique  ne  pouvait  pas  encore  atteindre  toute  son  utilité  pratiqué  : 
aussi  ne  fut-il  réalisé  qu'en  petit. 

Richtie  et  AUxander. 

On  a  affirmé  que  Richtie  construisit  sur  une  petite  échelle  le  télé- 
graphe de  Sœmmerring,  modifié  suivant  les  idées  d'Ampère;  il  n'en 
est  rien  :  seulement ,  dans  une  lecture  qti'il  fit  à  l'Institution  royale, 
il  donna  quelques  développements  sur  ce  projet  de  télégraphie ,  en 
exprimant  toutefois  des  doutes  sérieux  sur  la  possibilité  de  rendre  h 


SOxN  HISTOIRE.  69 

télégrapbie  électrique  praUcable.  Ge  télégraphe  ne  fut  exécuté  et 
moDlré  eu  puUîcqa^en  18â7  par  M,  Alexander  d'Edimbourg.  Il  a?ait 
Ja  forme  d'une  caisse  renfermant  trente  fils  de  cuivre  répondant  aux 
Tiogt-fiix  lettres  de  l'alphabet, ii  trois  points  et  à  un  astérisque  destiné 
à  dénoter  la  fin  de  chaque  mot .:  è  une  de  leurs  extrémités ,  les  fib 
étaient  en  communication  avec  des  touches  semblables  l  celles  d'un 
Inte-pîano  ;  au-des8on«  de  chacune  de  ces  touches  se  trouvaient  deux 
lames ,  Tune  de  cuivre,  l'autre  de  zinc ,. formant  un  couple  vollafque. 
Les  fib ,  à  leur  autre  exUrémité ,  étaient  en  relation  avec  trente  aiguilles 
magnétiques  :  quand  on  frappait  sur  une  des  touches ,  le  courant  s'é^ 
Ubiissait,  l'aiguille  correspondante  était  déviée  à  droite  ou  à  gauche, 
et  découvrait,  en  déplaçant  un  écran,  la  lettre  que  l'on  voulait  indi- 
quer :  dès  que  l'on  retirait  le  doigt ,  le  courant  cessait ,  l'aiguiUe  en 
revenant  à  sa  position  ramenait  l'écran  et  recouvrait  la  lettre.  Chaque 
lettre  pouvait  de  cette  manière  être  montrée  à  distance  instantanément, 
et  l'opérateur  pouvait,  à  volonté,  épeler  tous  les  mots.  Gomme  le 
coorant  exige  un  circuit  fermé  ;  en  d'autres  termes ,  comme  le  cou- 
rant doit  revenir  à  h  i»le  qui  lui  a  donné  naissance,  il  semble  que 
IL  Alexander  aurait  dû  employer  nécessairement  soixante  fib;  mab, 
par  un  mécanisme  ingénieux ,  il  obtint  que  tous  les  courants  se  ferme- 
raient à  l'aide  d'un  fil  unique,  oor  que  tous  les  retours  l  la  pile  se  fe- 
raient par  un  même  fil  additionnel 

Tous  ces  essais  ne  pouvaient  pas  faire  faire  un  pas  à  la  tél^raphle 
pratique;  elle  ne  pouvait  devenir  possible  qu'à  la  condition  que  la 
science  de  l'électricité  dynamique  ferait  encore  quelques  grandes 
conquêtes  :  ces  conquêtes  ne  se  firent  pas  attendre. 

QUATBIÈMB  ÉPOQUE. 

.  Immédiatement  après  b  brillante  observation  d'OErsted ,  Ampère 
découvrit  que  les  courants  galvaniques  exerçaient  l'un  sur  l'autre  une 
action  dynamique  ;  que  cette  action  était  différente ,  suivant  que  les 
denx  courants  cheminaient  dans  le  même  sens  ou  en  sens  contraire; 
oiafe  qve,  quelle  que  fât  h  direction  des  deux  fils  conducteurs,  ib 
s'attiraient  brsque  les  deux  courants  s'approchaient  à  la  fois  ou  s'éloi- 
gnaient de  la  perpendiculaire  commune  aux  directions  rectîlignes  des 
deux  fils;  ils  se  repoussaient  lorsque  l'un  des  courants  tendait  vers  la 
perpendiculaire,  tandis  que  l'autre  s'en  éloignait.  11  prouva  plus  tard 


70  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

qu'oii  fil  de  cuhrre  recouvert  de  soie ,  enroolé  en  hNice  et  ptreûoni 
par  an  connat ,  se  comportait  comùie  un  courant  :  dételle  sorte  que 
ce  petit  appareil ,  qu'Ampère  appelait  un  soiénaktô ,  pouvait  rempli- 
cer  parfaitement  une  aiguille  aimantée.  Cette  découverte  si  nouvelle 
n*ajouta  rien  à  la  télégraphie  électrique,  parce  que  l'emploi  des  aiguilles 
aimantées  est  plus  facile  que  celui  des  solénoldes. 

M.  Arago  mit  le  premier  en  évidence,  vers  la  même  époque,  ks 
propriétés  magnétisantes  des  courants  électriques.  Il  vit  d'abord  que 
si  Ton  plongeait  dans  de  la  limattte  de  fer  une  portion  du  fil  qui  joint 
-ies  deux  pôles  d'une  pile ,  la  limaille  s'enroulait  autour  dn  fil  et  y  restah 
adhérente  tant  que  le  courant  passait  :  elle  se  détachait  et  tombait 
aussitAt  que  le  circuit  était  rompu.  Il  vit  encore  que  de  petites  aiguilles 
d'acier  présentées  au  courant  s'y  attachaient  en  se  meilant  en  eroii 
avec  lui ,  et  conservaient  leur  magnétisme  quand  on  les  en  séparait  B 
éuit  naturel  de  penser,  d'après  tes  premières  expériences  d'Ampère, 
que,  pour  donner  au  courant  tonte  son  efficacité  magnétisante ,  il  fallait 
le  faire  passer  transversalement  autour  des  aiguilles,  en  plaint  ces 
dernières  dans  un  tube  de  verre  sur  lequel  tm  SI  de  métal  s'enroule* 
raiten  hélice,  on  plus  simplement  dans  rbélice  formée  par  on  fil  de 
cuivre  entouré  de  soie.  C'est  ce  que  firent  M  H.  Arago  et  Ampère: 
Bn  seul  instant  suffisait  pour  aimanter  les  aiguilles  complètement.  La 
rapidité  ou  plutôt  l'instantanéité  avec  laquelle  le  courant  surmonte  la 
force  coercitive  est  on  phénomène  très  remarquable.  La  position  des 
pôles  est  déterminée  par  la  direction  des  spires  de  l'hélico;  or  l'on 
distingue  deux  espèces  d'hélice  :  Vhéhce  dexfrûrsum,  dans  laqueHe 
le  fil  s'enroule  vers  la  droite,  et  t*hélice  simêtrornêtn,  danslaqueNe 
il  s'enroule  ?ers  la  gauche.  Dans  l'hélice  dextrorsum,  le  pô(p  boréal 
de  l'aiguille  est  toujours  à  l'extrémité  par  laquelle  entre  le  courant, 
ou  bien  à  l'extrémité  positive  du  fil  ;  dans  l'hélice  siniêtrormm, 
au  contraire ,  c'est  le  pôle  austral  de  l'aiguille  qui  se  trouve  k  Textré- 
mfté  positive.  Lorsqu'on  met  à  la  suite  l'une  de  l'autre  plusieurs  hélices 
de  sens  contraire,  l'aiguille  offre  alors  dans  son  magnétisme  un  point 
conséquent  ou  neutre,  â  !a  jonction  des  deux  hélices  :  ainsi  chacune 
d'elles  agit  encore  comme  si  elle  était  seule.  Quand  l'aiguflle  placée 
dans  l'hélice  est  d'acier,  son  aimantation  persiste,  elle  devient  réelle- 
ment une  aiguille  aimantée  ordinaire.  Elle  n'aurait  été  aimantée  que 
temporairement  si  elle  avait  été  en  fer,  son  aimantation  aurait  cessé 
immédiatement  avec  la  rupture  du  courant. 


SON  UlSTOiR£.  71 

Le  iait  de  raimantatfoii  au  moyen  de  la  pile  était  plus  îniportant 
encore  et  plas  ncbe  d'aveoir  que  le  fait  de  déviation  observé  par 
GBrsied  Joint  au  priocipo  du  multiplicaieiir  de  Schweiggei*,  il  four^ 
nissaii  le  moyen  de  transformer  le  fer  doux  en  aimants  d'une  tr{*s* 
grande  puissance,  aimants  d'autant  plus  avantageux  qno,  ne  tirant 
ieur  force  que  de  la  présence  du  courant ,  ih  peuvent  se  faire  et  se 
défaire  eu  un  instant  autant  de  fois  que  Ton  veut,  puisqu'il  suffit 
pour  cela  de  fermer  le  courant  ou  de  le  rompre.  Ces  aimants  artificiels 
s'appelèrent  éUetroaimants.  Ils  se  composent  en  général  d'un  fer 
à  cheval  dont  les  deux  brinches  sont  enveloppées  d'un  très-long  G( 
de  cuivre  recouvert  de  soie,  enroulé  comme  dans  le  multiplicateur.  Il 
paralinitque  M.  Sfurgeon  aurait  en  le  premier  l'idée  de  ces  puissants 
élecIriHiimaots.  Geloi  de  M.  Pouillet,  construit  en  1831.  porte  aisé- 
plus  de  mille  kilogrammes  quand  le  courant  est  prodoit  par 
pile  de  vingt* qnalre  couples.  M.  Henry,  aux  Étais-Unis,  et 
IL  Robert,  à  Manchester,  ont  obtenu  des  résultats  véritablement  in- 
crafiUes  :  des  électro-aimants  temporaires  supportent  un  poids  de 
plusieurs  toooeaux.  Nous  verrons  tout  à  l'heure  le  parti  que  l'on  a  tiré 
de  œite  découverte  dans  la  tél<<grapbie  électrique. 

£o  1831*  11.  Farrday  ût  faire  de  son  côté  k  la  science  un  pas  de 
géant  en  découvrant  les  phénomènes  d'induction.  Il  démontra  qné 
lorsqu'un  cfrcnit  conducteur  fermé  commence  à  recevoir  sur  quel- 
ques-uns de  ses  points  l'action  d'un  conrant  donné ,  il  est  traversé  par 
vu  courant  inverse;  que  lorsqu'il  cesse  de  recevoir  cette  action ,  Il  est 
traversé  par  un  conrant  direct;  enfin  que ,  pendant  qu'il  reçoit  cette 
action  d'une  manière  constante ,  il  n'est  traversé  par  aucun  courant 
et  n*éproavc  aucune  modification  apparente  sensible.  L'action  sur  le 
circvit  ienné  qui  donne  naissance  an  courant  d'induction  peut  d'ail- 
leurs être  produite  par  un  courant  primitif  ou  par  un  aimant.  Il  suffira 
doue  de  dire  tourner  un  électro-aimant  ou  nne  bobine  disposée  en 
âectro-aftnant  devant  un  fer  à  cbeval  aimanté  pour  obtenir  dos  cou- 
rants même  intenses.  Le  courant  hiduit  est ,  comme  nous  venons  de 
ledhre,  double  :  inverse  d'abord,  direct  ensuite;  mais  il  sera  très- 
facile  do  le  réduire  à  un  conrant  simple ,  sensiblement  homogène  et 
contlBQ  :  il  siiffira  pour  cela  d'imprimer  à  l'électroaimant  un  mou- 
vement de  rotation  rapide ,  et  de  recueillir  seulement  le  conrant  qui 
se  produit  pendant  le  passage  de  Tune  de  ses  branches  dans  une  posi- 
tioa  qu'il  est  aisé  de  déterminer.  Ces  dispositions  ont  été  réaliséen 


73  TÉLÉGRAPUie  ÉLECTBIQt'£. 

d*abord  par  Pixii  fils  :  d*«itres  cowtmctem  oat  élaUi dcpinsdes 
appareils  porutib  irès-couHDÔdes.  irès-pwasaots,  et  q«  prodelaeat 
Unis  les  effets  de  la  pik.  Les  eS^  d'aîmamatkn  oblesos  par  ces  ap* 
parefls  fureol  d*abord  très-bornés,  parce  qa'on  recommaBdaît  too- 
jours  de  se  senr ir  de  la  bobiBe  à  fil  g;ros  et  court  Je  crois  SToir  re« 
coonn  k  premier ,  à  l'aide  d'ooe  petite  nacbiae  sortie  des  ateliers 
d'un  constrocieor  babile  et  fort  Ingteieni,  M.  BUIant,  que  cette 
recoaunandation  élut  une  grosse  erreur,  et  que  l'on  obtenait  an  con- 
traire des  électro-aimants  eicesà? ement  puissants  en  se  servant  d'mie 
bobine  4  fil  très-fin  et  très-long.  Dans  les  eipériences  que  je  fis  11  ce 
SDJet  avec  M.  l'abbé  RaiDard,  nous  parvînmes  à  fùre  porter  an  gros 
électro-aimant  de  M.  Pooillet  on  poids  de  près  de  600  kikigramnies, 
par  le  seol  courant  de  la  petite  machine  de  Billant  Le  filtres-mince 
de  la  bobine  employée  avait  1500  mètres  de  kmgoenr  :  l'électro-ainiant 
qne  l'artiste  avait  joint  primitivement  l  sa  machine  ne  pouvait  porter 
que  quelques  grammes  I  Ces  expériences  se  firent  en  juillet  1858  ;  je 
les  répétai  devant  beaucoup  de  savants,  et  en  particulier  dev»t 
MM.  Masson  et  Bréguet ,  qui ,  frappés  des  résultats  que  j'avais  obte* 
nus ,  se  servirent  de  la  bobine  k  fils  longs  pomr  faire  mouvoir  à  dis- 
tance un  barreau  aimanté ,  ce  à  quoi  ils  réussirent  avec  la  plus  grande 
facilité.  Ils  firent  plus,  ils  transportèrent  cette  même  petite  machine 
an  chemin  de  fer  de  l'entrepôt  du  Gros-Caillou ,  et  virent  non  sans 
étonnement  que  la  conductibilité  do  circuit  formé  par  les  rails  était 
sensiblement  la  même  que  celle  d'un  fil  de  cuivre  continu  d'égale 
longueur,  et  d'un  millimètre  de  diamètre;  que  les  interruptions  des 
rails  ne  diminuaient  pas  la  conductibilité;  que  le  courant  de  la  petite 
machine  électro-magnétique ,  après  avoir  traversé  sans  peine  cette 
grande  longueur  de  rails ,  était  encore  assez  intense  pour  Caire  dévier 
le  barreau  aimanté ,  etc.  Le  récit  de  cette  excursion  fut  communiqué 
à  l'Académie  des  sciences  par  MM.  Masson  et  Bréguet,  dans  h  séance 
du  lundi  9  octobre  1838. 

J'ai  insisté  sur  ces  principes ,  parce  qu'ils  sont  encore  trop  pcn 
connus.  M.  Pouiliet  lui-même,  dans  sa  description  de  Tappareil  osa- 
gnéto-électrique ,  assigne  la  bobine  l  fils  gros  et  courts  comme  de- 
vant être  employée  pour  obtenir  des  électro-aimants.  Et  d'ailleurs,  il 
est  aujourd'hui  bien  reconnu  que  l'un  des  plus  excellents  moteurs  dans 
les  télégraphes  électriques  est  une  machine  électro-magnétique  ar- 
mée d'une  bobine  à  fil  très-mince,  et  dont  la  longueur  toujours  im<- 


SON  HISTOIRE.  7S 

oiense  doit  être  dans  on  certain  rapport  avec  la  longaenr  de  la  ligne 
tdégraphîqoe. 

Qu*on  me  permette  de  relater  encore  ici  un  ùdt  qni  me  surprit 
\if  émeut  quand  je  le  m  pour  la  première  fois  l  une  époque  où  les 
lois  de  la  résistance  dn  courant  éuient  peu  connues  ou  peu  appli- 
quées. La  bobine  ^  fil  gros  e(  coure  ne  communiquait  aucune  aiman« 
lation  an  gros  électro-aimant  de  M.  PouiUet,  formé  d'un  fil  de  cuivre 
d'environ  mille  mètres  de  longueur  et  de  deux  tiers  de  millimètre  de 
djamèlre;  il  aimantait  seulement  le  petit  morceau  de  fer  doux  remis 
par  l'artiste,  entouré  d'un  fil  assez  gros  et  d'un  mètre  au  plus  de 
longueur.  La  bobine  à  long  fil,  au  contraire»  donnait  une  puissance 
énorme  è  réiectro- aimant  de  M.  Pouillet ,  et  n'aimantait  en  aucune 
manière  le  petit  morceau  de  fer  doux.  Les  lois  découvertes  et  ana- 
lysées par  MSI.  Obm  et  Pouillet  expliquent  très-bien  cette  étrange 
anomalie.  Le  courant  d'induction  ne  produit  des  effets  appréciables 
qoe  lorsque  la  longueur  du  fil  qui  le  reçoit  à  son  origine  est  dans  un* 
certain  rapport  avec  le  filqu'il  doitensuite  traverser,  ce  qui  revient  à  dire 
qu'il  doit  exister  une  certaine  proportion  entre  la  puissance  et  la  r^.- 
sistance.  Si  la  puissance  est  trop  grande,  la  résistance  trop  bible ,  le 
courant  passe  sans  faire  sentir  sa  présence  ;  si  la  puissance  est  trop 
iaibie,  la  résistance  trop  grande,  le  courant  est  comme  arrêté  dans  sa 
jnarcbe  et  ne  produit  rein  ;  il  tant  qu'il  traverse  le  fil  conducteur  avec 
nne  certaine  diflBculté,  mais  cette  difficulté  doit  être  maintenue  entre 
certaines  limites. 

La  découverte  immortelle  de  l'induction,  entrevue  par  M.  Arago  et 
fimrmulée  par  Faraday,  a  donc  amené  la  réalisation  d'un  producteur 
d'électricité  dynamique  qui  convient  essentiellement  à  la  télégraphie 
électrique.  Nous  allons  voir  bientôt  que  ces  principes  suffisent  aussi 
à  la  mise  en  action  des  forces  dont  on  peut  avoir  besoin  pour  mettre 
en  jeu  les  diOérentes  parties  de  l'appareil 

On  pent  cependant,  dans  beaucoup  de  cas,  substituer  à  la  machine 
étedro-magnétique  la  pile  à  effet  constant ,  dont  il  me  reste  à  dire 
quelques  mots.  M.  Becquerel  avait  fait  connaître  depuis  longtemps 
les  principes  simples  à  Taide  desquels  on  pouvait  construire  les  appa- 
reils voltaîques  k  courants  constants,  il  est  vrai,  mais  très-faibles, 
dont  il  se  servit  dans  ses  recherches  électro-chimiques. 

Piusîeiuï  années  après,  M.  Oaniell,  véritable  inventeur  de  la  pile  l 
courant  constant,  construisit  la  batterie  galvanique  très-interse  qui 


j 


74  TÉtÉlUUPUlE  ÉLECTRIQUE. 

porte  ma  nom ,  et  qui  est  deveoue  un  appareil  toat  à  fait  pratique* 
Otle  pile,  comme  la  pile  de  WoUaston ,  se  compose  de  deax  métasx* 
coivre  et  zioc  ;  mais  le  coivre  ptoitge  dans  une  solution  de  sulfate  de 
cuivre  ;  et  le  zinc,  qu'il  convient  d'anialnaincr,  dans  une  diapnlution 
de  sulfate  de  zioc  ou  de  chlorure  de  sodium.  Quand  on  mainiient  la 
solution  de  enivre  au  m^me  degré  de  saturatioa ,  la  pile  de  Daniell 
donne  un  courant  dont  Tintensiié  reste  sensiblement  la  même  peu* 
daut  des  semaines  entières.  On  a  varié  de  mille  manières  la  disporition 
de  celle  pile  et  la  nature  des  deux  liquides  employés.  M.  Bunten  a 
substitué  au  enivre  des  cylindres  de  charbon ,  aux  sulfates  de  cuivre 
et  de  zinc  Tacide  sulfui  ique  et  Tacide  nitrique,  et  il  a  ainsi  obtenu 
une  pile  excellente,  aujourd'hui  très-employée,  surtout  quand  on  vent 
obtenir  des  effets  énergiques.  Il  est  aussi  des  piles  4  effet  constant 
formées  d*un  seul  liquide  ;  je  n'indiquerai  ici  que  celle  de  M.  Wbeata- 
tone.  Son  élément  se  compose  d'un  vase  poreux  de  terre  rouge  à 
moitié  cuite  que  Ton  remplit  d'un  amalgame  pitenx  de  zinc  :  ce  vaae 
repose  au  centre  d'un  vase  de  Terre  ou  de  porcelaine  que  l'on  rem» 
plit  de  sulfate  de  cuivre  ;  dans  l'amalgame,  on  plonge  un  fil  de  coivre, 
qui  est  le  pôle  n^atif  de  la  pile;  autour  du  vase  poreux  et  dans  la 
bain  de  solfate  de  cuivre  est  une  lame  de  cuivre  communiquant  11  un 
fil  de  même  métal  et  formant  le  pôle  positif  de  la  pile.  Si  les  fils  com* 
muHiquent,  l'action  est  vive,  Teau  est  décomposée,  le  zinc  s'oxyde, 
Famalgame  devient  négatif,  et  cette  électricité  négative  se  transmet 
immédiatement  à  la  feuille  de  cuivre  qui  plonge  dans  le  bain  de  sulfata 
de  cuivre;  Thydrogène  positif  résultant  de  la  décomposition  de  l'eau 
se  rend  donc  au  cuivre ,  et  là  il  réduit  l'oxyde  du  sulfate  pour  donner 
lieu  k  un  dépèt  de  cliivre  métallique ,  tandis  que  Tacide  défient  libre 
pour  se  combiner  avec  l'oxyde  de  zinc.  Ainsi,  pour  on  équivalent  de 
zinc  oxydé,Jl  y  a  un  équivalent  de  cuivre  revivifié.  Le  sulfate  deiine 
qui  se  forme  s'élève  au-dessus  de  l'amalgame.  Cet  élément  a  une  force 
sensiblement  constante ,  autant  du  moins  que  le  vase  poreni  permet 
une  circulation  également  libre  des  liquides,  et  que  la  diisohitlon  da 
Stttfate  de  cutTre  est  nuiintenue  li  un  degré  convenable  de  saturation. 
Je  n'ai  décrit  ici  cette  pile  que  parce  que  j'aurai  besoin  de  la  rap* 
peler  dans  la  suite  de  cet  ouvrage. 

Nous  venons  d'énumérer  avec  d'as^z  longs  détails  les  grandes  dé- 
coorertes  par  lesquelles  la  science  devait  enfin  rendre  possible  la  so- 
talion  du  grand  problème  qui  nous  occupe.  T\mis  les  éiémeMa  dn 


son  USTOIRE.  75 

SDccèd  sont  réanis;  k  qui  appartiendra  oa  plafftt  )k  qui  appartient  la 
grande  gloire  de  la  réalJBation  pratique  du  télégraphe  électrique?  Le» 
faits  que  nous  aUons  raconter  avec  ImpartiaTité ,  après  avoir  fait  de 
cette  matière  délicate  Tobjet  d'une  étude  approfondie,  parleront 
d^eux-mémes; 

Remarquons  d*abord  qu'il  n*est  guère  de  physicien  i  qui  Tidée  ne 
se  soit  présentée  d'employer  Télectricité  comme  moyen  télégraphique, 
ei  que  le  plus  grand  nombre  de  ces  physiciens  ont  cédé  au  désir  de 
donner  de  la  publicité  à  leurs  procédés.  M.  Wbeatstone  disait  en 
1838  l  M.  Qnételet  qu'il  avait  déjà  recueilli  pour  sa  part  les  noms  de 
soixante-deux  prétendants  à  la  découverte.  Au  milieu  de  tous  cet 
noms,  quelques-uns  dominent  ;  évidemment,  dans  cette  notice  abré- 
gée ,  nous  ne  pourrons  examiner  les  droits  que  de  ceux-ci. 

Morse, 

On  prétend  iaire  remonter  à  1832  fe  télégraphe  de  M.  Morse,  qui 
a  ûùt  beaucoup  de  bruit  il  y  a  quelques  années.  Examinons  cette  date  : 
laissons  d'abord  parler  M.  Morse.  Voici  en  grande  partie  la  note  qu'il 
remit  aux  secrétaires  perpétuels  de  T Académie,  dans  la  séance  du 
10  septembre  1838»  en  même  temps  qu'il  présentait  son  instrument 
et  le  mettait  en  jeu. 

«  M.  Morse  croit  que  son  instrument  est  la  première  application 
réalisable  qui  ait  été  faite  de  l'électricité  à  la  construction  d'un  télé- 
graphe. £et  Instrument  fut  inventé,  dit  il,  en  octobre  1 832,  pendant  que 
l'aoïeur  se  rendait  d'Europe  en  Amérique  sur  le  paquebot  U  SuUy. 
Le  iait  est  certifié  par  le  capitaine  du  bâtiment  et  par  plusieurs  pas- 
sagers. Au  nombre  de  ces  derniers  se  trouvait  M.  Rives,  ministre 
des  États-Unis  auprès  du  gouverneinenl  français  :  M.  Rives  a  écrit  à 
H.  Morse,  à  la  date  du  21  septembre  1837  : 

•  Je  me  rappelé  parfaitement  que  vous  m'exposâtes  l'idée  de  votre 
ingénieux  instrument  pendant  le  voyage  que  nous  fîmes  ensemble 
dans  l'automne  de  1832.  Je  me  rappelle  aussi  que,  durant  nos  nom- 
breuses conversations  sur  ce  sujet ,  je  vous  fis  diverses  difficultés ,  et 
que  vous  les  levâtes  avec  promptitude  et  confiance,  etc. 


7$  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

'  Dans  la  lettre  da  capitaine  du  paquebot  «  M.  W.  Pell ,  en  date  do 
27  septembre  1837,  nous  remarquons  particulièrement  ce  passage: 

c  Lorsque  j'examinai  votre  instrument  11  y  a  peu  de  jours,  j*y  re- 
connus les  principes  et  les  arrangements  que  je  tous  avais  entendu 
développer  à  mon  bord,  en  octobre  1832 • 

La  note  ajoute  : 

a  Depuis  répoque  à  laquelle  remonte  Tinvention  du  télégraphe  de 
M.  Morse,  d'autres  appareils,  fondés  sur  les  mêmes  principes,  ont  été 
annoncés,  parmi  lesquels  les  plus  célèbres  sont  ceux  de  M.  Steinheil, 
de  Munich,  et  de  M.  l^heatstone,  de  Londres;  les  mécanismes  dif- 
fèrent beaucoup.  » 

U  semble  résulter  de  ces. assertions  que  M.  Morse. avait,  en  effet, 
conçu  en  1832  Tidée  de  son  télégraphe  électrique.  Mais  comment 
a-t-on-po  dire  que  c'étaient  des  documents  incontestés,  quand,  dans 
les  comptes-rendus  de  l'Académie ,  séance  du  4  mars  1839 ,  nous 
lisons  l'extrait  suivant  d'une  lettre  adressée  par  un  compatriote  de 
H.  Morse,  M,  Jackson,  à  M.  Élie  de  Baumont  : 

«  Je  r^relte  de  voir  dans  les  papiers  publics  que  le  professenr 
Samuel  J.-B.  Morse  s'est  approprié  mon  télégraphe  électro-magné- 
tique. Je  lui  expliquai  cet  instrument  tout  au  long ,  à  bord  du  pa- 
quebot le  Sully ^  quand  je  revenais  en  Amérique,  dans  le  mois  d'oc- 
tobre 1832.  Je  suis  peiné  du  patronage  immérité  que  les  savants 
français  ont  accordé  à  M.  Morse  :  l'invention  qu'il  leur  a  montrée 
in'appartient  en  entier.  Dès  que  je  sus  quelles  étaient  ses  préten- 
tions à  ce  sujet ,  je  lui  adressai  ma  protestation  ;  mais  je  vois  qu'il 
persévère.  Je  vous  en  prie ,  informez  l'Académie  que  M.  Morse  n'a 
pas  inventé  le  nouveau  télégraphe ,  et  qae  je  lui  en  donnai  la  des- 
cription en  octobre  1832.  « 

Cette  lettre  annule  évidemn^ent  l'effet  de  celles  de  MM.  Rives  et 
Pell;  car,  alors  même  que  M.  Morse  aurait  réellement  entretenu  ces 
messieurs  d'un  plan  de  télégraphe,  ainsi  qu'ils  l'aOïrment,  rien  ne 
prouve  absolument  que  le  télégraphe  en  question  n'est  pas  celui  dont 
M.  Jackson  assure  avoir  confié  la  description  à  cette  môme  daté, 
dans  le  même  voyage.  Ce  qui  est  prouvé  invinciblement  par  la  note 
du  compte-rendu,  ce  qui  est  avoué  par  M.  Morse,  c'est  qu'entre 
l'époque  à  laquelle  remonterait  l'inveniion  de  M.  Morse,  et  la  date 
certaine  de  la  publicité  qu'il  lui  donna  en  septembre  1837,  d* autres 
appareils  fondes  sur  les  mêmes  principes  ont  été  annoncés^ 


SON  HISTOIRE.  77 

parmi  lesquels  Us  plus  céîihres  sont  ceux  de  M.  SteinKeit 
de  Munich  et  de  M.  Wheatstone  de  Londres. 

Dans  sa  belle  notice  sur  les  travaux  da  grand  Herschel ,  M.  Arago 
établit  en  principe  qa'il  n*y  a  qa*ane  manière  rationnelle  et  juste 
d'écrire  Thistoire  des  sciences  :  c'est  de  s'appuyer  exclusivement  sur 
des  publications  ayant  date  certaine;  hors  de  là,  dit-il,  tout  est  con- 
fusion et  obscurité.  Cette  règle  est  peut-être  sévère;  mais,  ajoute 
Fillustre  secrétaire,  «  quelle  plainte  légitime  pourrait  faire  entendre 
celui  qui,  amoureux  de  ses  découvertes  comme  l'avare  l'est  de  ses 
trésors,  les  enfouit,  se  garde  même  de  les  laisser  soupçonner,  de 
peur  queqnelque  autre  expérimentateur  les  développe  et  les  féconde  I 
Le  poMic  ne  doit  rien  à  qui  ne  lui  a  rendu  aucun  service.  Oh  !  je 
TOUS  entends!  vous  vouliez  prendre  le  temps  de  compléter  votre  ou- 
vrage ,  de  le  suivre  dans  toutes  ses  ramifications ,  d'en  indiquer  les 
ap  lications  utiles!  Libre  à  vous,  messieurs,  libre  à  vous;  mais  c'est 
à  vos  risques  et  périls.  D'ailleurs  vos  craintes  de  spoliation  sont 
exagérées.  Où  a-t-on  vu,  en  effet,  que  le  monde  scientifique  ait  man-» 
que  de  poursuivre  de  ses  poignants  sarcasmes,  de  ses  justes  colères, 
de  ses  écrasants  mépris,  les  personnages  stériles  qui ,  aux  aguets  des 
travaux  de  leurs  contemporains ,  ne  manquent  jamais  de  se  jeter  sur 
an  fiton  le  lendemain  même  du  jour  où  quelque  heureux  explorateur 
l'a  découvert,  qui  se  montrent  sans  cesse  aux  croisées,  \  tous  les 
étages  des  édifices  en  construction,  dans  Tespérance  qu'on  ks  en 
croira  les  architectes  ou  les  propriétaires?  Le  plus  simple  bon  sens 
veut  que  pendant  un  temps  limité,  mais  suffisamment  étendu ,  une 
possession  privilégiée,  absolue,  soit  accordée  aux  inventeurs;  cette 
stricte  justice  leur  a ^t-eile  jamais  été  refusée?  Si  un  homme  déloyal 
ta  moissonner  sur  le  champ  qu'il  n'a  pas  ensemencé,  la  réprobation 
g^érale  est  là  pour  le  punir!  Non,  non  I  il  ne  faut  pas  s'y  tromper  ; 
en  matière  de  découvertes  comme  en  toute  antre  chose,  l'intérêt  pu-» 
Mie  et  l'intérêt  privé  lûen  entendu  marchent  toujours  d'accord. 

»  J'ai  parlé  de  publication,  dit  enfin  M.  Arago;  j'appelle  ainsi  toute 
lecture  académique,  toute  leçon  faite  devant  un  nombreux  auditoire, 
toute  reproduction  de  la  pensée  par  ht  presse.  Les  communications 
privées  n*oat  pas  l'authenticité  nécessaire.  Les  certificats  d'anris  sont 
sans  valeur  ;  Tamitié  manque  souvent  de  lumières  et  se  laisse  fas- 
ciner. » 

Qui  n'adopterait  pleinement  ces  principes?  Et  en  les  appliquant  à 


•;%  TÉLÉGRAPttl£  ÉIECTBIQUE. 

M.  MorM,  ott  f€ra  forcé  d'admeUre  qae  ms  prélaniou  à  riofeaciw 
do  télégraphe  électriqoe  oe  soat  pas  plu»  foodéfs  que  celles  de 
IL  JackMo.  H)L  WbeaUtooe  a  Sieiuheij »  eC •  k  piua  forte  raison, 
UIL  Gaïus  et  Weber  oot  sur  loi  la  priorité. 

yoid  en  quoi  consiste  l'appareil  de  AL  Hone  : 

«  Le  télégraphe  américain  n'emploie  qn'on  seul  circnit;  à  Textré* 
mité  do  circuit  où  les  nouvelles  doivent  être  reçues  est  un  appareil 
nommé  le  regisur,  ou  rapporteun  11  consiste  en  un  éfedro-nimant 
dont  le  fil  enveloppe  forme  le  prolongement  du  fil  du  circuit. 

»  L*armature  de  cet  aimant  est  attachée  an  bout  d*un  petit  levier 
qni«  par  l'extrémité  opposée,  porte  une  plume.  Sons  cette  pinme  «st 
un  ruban  de  papier  qui  marche  à  volonté  It  l'aide  d'an  .certain  nombre 
de  rouagesw  ▲  l'autre  extrémité  du  circuit  «  c'est-^-dire  à  la  station 
4*ofi  les  nouvelles  doiveni  partir,  existe  un  appareil  nommé  pçrttuU 
fu  porte^ompo|teur.  U  consiste  en  ane  batterie  ou  générateur  de  gnl* 
vanisme,  auideux  pôles  de  laquelle  finît  le  circuit;  près  de  la  batterie 
(l'auteur  a  voulu  dire  la  pile),  une  portion  de  ce  circoit  est  brisée; 
les  deux  extrémités  dinjointes  sont  iutroduitss  dans  deux  coupes  4e 
mercure  cootiguCs» 

9  A  l'aide  d'un  fil  en  fourche  attaché  ft  l'extrémité  d'un  petit  levier, 
les  deux  coupes  peuvent  à  volonté  être  mises  en  connexion  entre 
elles,  ou  laissées  isolées  Ainsi ,  le  circuit  est  fermé  ou  rompu  quand 
^  le  veut  Le  jeu  du  mécanisme  est  le  suivant. 

#  Quant  le  circuit  est  fermé,  l'aimant  est  chargé  ;  il  attire  l'amut- 
tnre»  et  le  mouvement  de  celle-d  fait  que  la  plume  touche  le  papier. 
Lorsque  le  circuit  est  fermé  et  ouvert  rapidement.  Il  se  produit  sur  le 
papier  mobile  de  simples  points  ;  si,  au  conuraire,  il  reste  fermé  pen* 
dant  un  certain  temps,  la  pInme  marque  une  ligne  d'autant  plus  lon« 
gue  que  la  fermeture  est  elle-même  plus  longue.  Le  papier  oOre  un 
large  intervalle  de  blanc  si  le  circuit  reste  ouvert  un  temps  considé- 
raUe.  Ces  points,  ces  lignes  et  les  espaces  blancs  eondnisent  k  une 
grande  variété  de  combinaisons.  A  l'aide  de  ces  éléments,  M.  le  pro- 
fesseur Uorse  a  construit  un  alphabet  et  les  signes  des  chiOres.  Lm 
)etues  peuvent  être  écrites  avec  une  grande  rapidité  au  moien  de 
feruins  types  qne  b  machine  fait  mouvoir  avec  exactitude,  et  qui 
impriment  au  levier  poriant  la  plume  dej  mouvements  convenables. 
On  trace  cjuarante  à  quarante-cinq  de  ces  caractères  en  one  minute. 

a  Is  r«gi(ter  ou  rH>porteur  est  sous  k  centrale  de  la  personne  qui 


SON  HISTOIRE.  7ft 

epfoie  use  aom^le  :  en  ei^,  dq^is  l*cxtréiiiité  Bommée  porte-coin- 
posleur,  le  mécanisme  ^u  rapportear  peut  être  mis  en  mou?eœenr  à 
iHdonté  et  arrêté  de  même,  La  présence  d*ane  personne  pour  recevoir 
la  nouTelk  n'est  donc  pas  nécessaire,  quoique  cependant  le  son  d'une 
cloche  mise  en  tintement  par  le  mécanisme  annonce  que  l'on  va  com- 
mencer à  écrire.  » 

Les  CompU$*rendus  ajoutent  que  la  distance  ^  laquelle  le  télé- 
graphe américain  a  été  essayé  est  de  dix  milles  anglais ,  ou  de  quatre 
lieues  de  poste  de  France  ;  que  les  expériences  eurent  pour  témoins 
me  commission  de  l'institut  de  Franklin  de  Philadelphie,  et  un 
comité  nommé  par  le  congrès  des  États-Unis;  que  les  rapports  des 
deux  eommissions  furent  exirêmi^ment  favorables;  que  le  comité  du 
oong;rès  proposa  de  consacrer  30,000  dollarSt  150,000  francs,  i  une 
expérience  eu  grand  de  ce  mode  de  communicatîoQ;  que  la  dé* 
pense  de  construction  du  nouveau  système  télégraphique  serait^  sui- 
vant M.  Morse,  de  3,500  francs  par  mille,  anglais,  ce  qui  revient  à 
14,000  francs  par  lieue  de  poste  de  France;  que  la  machine  qu'il 
iaiidrait  k  chaque  extrémité  ne  coûterait  pas  plus  de  Is^OG  frauM. 
M.  Morse  pense  que  les  Gis,  une  fois  placés,  doreraient  undemi-*^ 
siècle,  à  moins  que  la  malveillance  ne  les  brisAt. 

Fn  résumé,  je  ne  crois  pas  pouvoir  faire  remonter  an  delà  de  1837 
rinvention  du  tél<^raphe  de  M.  Morse;  mais  le  célèbre  proiesseur  de 
TuniTersiié  de  New- York  n'en  a  pas  moins  conquis  un  brillant  titra 
de  gloire.  Il  a  grandement  perfeciionné  son  appareil ,  en  substituant 
à  la  plume  un  poinçon  qui  trace  en  relief  des  points  et  des  lignes  sur 
m  papier  épais  :  aiuM  modifié,  le  télégraphe  Morse  fonctionne  avec  une 
régularité  merveilleuse  en  Amérique  sur  d'immenses  lignes»  et  en  Al« 
kmagne  sur  quelques  chemins  de  fer. 

Schilling. 

Ih  Amyot,  dans  une  note  pr(^sentéé  à  l'Académie  des  sciences  le 
9  juillet  1838,  raconte  qu*en  1832  ou  1833  M.  le  baron  Schilling, 
qui  n'était  point,  à  ce  qu'il  paraît,  un  physicien,  un  savant,  mais  un 
simple  amateur,  construisit  à  Saint-Pétersbourg  un  télégraphe  élec- 
trique qui  consistait  en  un  certain  nombre  de  fils  de  platine  isolés  et 
réunis  dans  une  corde  de  soie,  lesquels  mettaient  en  mouvement ,  à 
Taide  d*nne  espèce  de  clavier,  cinq  aiguilles  aimantées  placées  dans 


80  TÉLÉGHAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

une  position  ▼crtîcalc,  an  centre  do  maltiplicatenr.  Il  ifaie  joim  à 
son  appareil  un  mécanisme  fort  ingénieux  dont  l'idée  était  ^  loi  et 
consbtait  dans  une  montre  à  sonnerie ,  espèce  de  réveil  qui,  lorsque 
Taiguille  tournait  au  commencement  de  ta  correspondance,  éuit  mise 
en  jeu  par  la  chute  d'une  petite  balle  de  plomb  que  faisait  tomber  la 
pointe  de  Taiguille  aimantée.  L'empereur  actuellement  régnant  fut 
témoin  d'expériences  faites  sous  ses  yeur  avec  ce  télégraphe;  mais  le 
baron  Schilling  étant  mort  quelque  temps  après ,  on  n'a  pas  pu  tirer 
parti  de  son  habileté  pour  rétablissement  de  ce  genre  de  correspon- 
dance sur  une  grande  échelle,  ce  qui  paraît  faire  l'objet  d'un  vif  désir 
de  la  part  du  gouvernement  russe. 

SchHImg,  par  les  dix  mouvements  dont  ses  cinq  aiguilles  étaient 
susceptibles ,  n'indiquait  que  les  dix  chiffres  dont  les  combinaisoos 
données  par  un  dictionnaire  spécial  formaient  tous  les  signaux  pos- 
sibles. 

Gatiss  et  TVeher. 

Dès  18S&,  deux  des  plus  illustres  savantadePÂlIemagne,  MM.  Gauss 
et  Weber,  entrèrent  noblement  dans  la  lice,  en  établissant  au  moyen 
de  l'électiîcité  une  communication  télégraphique  entre  l'observatoire 
et  le  cabinet  de  physique  de  l'Université  de  Gœttingue.  Leurs  pre- 
mières expériences  ont  été  mentionnées  dans  les  Puiiicatioru scient 
tifiqiuê  de  Gœttingue  pour  18S5  et  dans  V Annuaire  de  Sthu- 
maeher  pour  1836.  Ib  les  répétèrent  et  les  perfectionnèrent  plus 
tard  en  utilisant  les  phénomènes  d'induction  magnétiques  découverts 
vers  ce  temps^là  par  M.  Faraday.  Les  mouvements  divers,  ou  les  os* 
dilations  lentes  d'un  barreau  aimanté,  causés  par  le  passage  du  coo- 
rant,  et  observés  à  l'aide  d'une  lunette,  fournissaient  à  MM.  Gausset 
Weber  tous  les  signaux  dont  ils  avaient  besoin  pour  correspondre  avec 
facilité  et  promptitude.  Il  n'est  du  reste  pas  douteux  que  ces  habiles 
physiciens  aient  plutôt  eu  en  vue  de  montrer  la  possibilité  des  télé- 
graphes électriques  que  de  réunir  les  conditions  nécessaires  pour  le 
faire  servir  li  la  pratique  d'une  manière  permanente. 

Steinhcil. 

Les  recherches  et  les  tentatives  de  M.  Steinheil  précédèrent  iooMi'* 
testaUement  celles  de  M.  Wheatstone;  son  télégraphe  était  construit 


SON  HISTOIRE.  81 

en  juillet  1837.  La  descriptioa  que  doqs  allons  reproduire  a  été  oom- 
moniqaée  k  rAcadémie  des  ficieaces  dans  la  séance  du  10  septem* 
bre  i8S8.  J'ai  respecté  le  style  des  Comptes  rendus  I 

«  Le  télégraphe  de  M.  Steinheil  est  une  application  des  découvertes 
sQccessÎTes  et  fondamentales  d'OErsted  et  de  Faraday,  et  du  muitipH'- 
cateor  de  Schwelgger. 

»  Dans  un  fil  de  S6,000  pieds  de  Icmguenr,  de  trois  quarts  de  ligne 
d'épaisseur ,  et  retournant  sur  lui-même ,  M.  Steinheil  produit  un  cou* 
rant  galvanique  par  Taction  d'une  machine  magnéto-électrique  sem- 
blable à  celle  de  Ciarlce,  mais  construite  de  manière  que  la  résistance 
dans  l'appareil  générateur  ^soit  très-grande  par  rapport  l  celle  qui  a 
fieu  dans  le  conducteur,  c'est  ainsi  qu'il  appelle  le  fli  de  cuivre.  Ce 
conducteur  forme  sur  différentes  stations  des  multiplicateurs  de  400 
i  600  révolulions  en  fil  de  enivre  isolé,  très-fin,  autour  d'une  ai<> 
gmlle  aimantée,  posée  sur  un  axe  vertical  terminé  par  deux  pointes. 

9  Les  déviations  produites  par  le  courant  galvanique  sur  ces  aiguilles 
aimantées  ont  lieu  instantanément;  elles  donnent  le  moyen  d'obtenir 
les  signes  télégraphiques.  On  volt  qu'il  n'existe  que  deux  signes  diK- 
rents  produits  :  Tan ,  lorsque  le  courant  est  dirigé  dans  un  sens ,  et 
Tanire  résultant  de  la  direction  du  courant  en  sens  inverse.  On  dirige 
à  volonté  le  courant  en  tournant  la  machine  k  rotation  dans  un  sens 
on  dans  l'autre.  Les  aiguilles  aimantées ,  après  leurs  déviations  ana- 
logue, sont  ramenées  à  leur  position  primitive  par  l'action  des  forces 
magnétiques  de  deux  petits  aimants  régulateurs.  Sur  chaque  stailon, 
on  a  un  appareil  à  rotation  qui  produit  la  force  déviatrice,  et  un 
antre  qui  donne  les  signes  par  suite  des  déviations  produites. 

•  Partout  où  passe  le  conducteur,  on  possède  une  force  agissant 
instantanément  selon  la  volonté  de  celui  qui  la  prodnit  H  n'en  font 
pas  davantage  pour  communiquer  les  idées  :  il  suffit  de  bien  choisir  les 
signes  au  moyen  desquels  elles  doivent  être  représentées. 

»  Un  télégraphe  dont  les  signes  ne  sont  que  visibles  ne  peut  jamais 
être  parfait,  parce  qu'il  exige  une  attention  continuelle  de  la  part  des 
observateurs.  Pour  rendre  son  télégraphe  exempt  de  cet  inconvénient, 
M.  Steinheil  a  tâché  de  produire  des  sons  qui,  frappant  l'ooie,  peuvent 
faire  du  langage  télégraphique  une  imitation  de  la  parole.  Pour  atteindre 
ce  bot»  M.  Steinheil  place  à  côté  des  deux  aiguilles  aimantées  deux 
petites  cloches  donnant  chacune  un  son  qui  lui  est  propre,  et  qui  se 
distingoe  facilement  de  celui  de  la  cloche  voisine.  Chaque  déviation 


9»  TÉLÉGRAPHIE  ÉLRQTPIQUE. 

d*une  aiguille  oCcaûoQoe  de  la  part  de  celle-ci  un  oboc  contre  h 
cloche  correspondante;  et  comme  ou  produit  à  volonté  la  déviation  de 
Tune  ou  de  Tautre  des  deux  aiguilles  en  dirigeant  le  courant  galva- 
nique dans  un  aens  ou  dans  Tauire,  on  obtient  in&tanianéoieni  le  son 
que  l'on  désire. 

»  M.  Steinheil  ne  s'est  pas  borné,  dans  la  disposition  de  son  télé- 
graphe, à  la  production  de  sons  fugitifs;  il  a  voulu  aussi  fiser  ces 
son^  en  traçant  sur  le  papier  des  signes  qui  les  rappelassent.  U  y  .est 
parvenu  en  faisant  avancer,  au  moyen  de  la  direction  des  deux  aiguilles 
aimantées,  ^eux  petits  tubes  pointus  munis  d'une  encre  particulière. 
A  chaque  coup  de  clocbe,  on  peut  voir  Tune  des  pointes  s'avancer 
contre  une  bande  étroite  de  papier  qui  se  meut  très  lentement  avec 
une  vitesse  uniforme  devant  ces  pointes ,  et  y  dépose  un  peint  bien 
distinct  représentant  la  note  musicale  que  la  doçhe  a  fait  entendre. 
Les  points  ou  notes  laissés  pat  chaque  pointe  sont  sur  une  mêmeligne: 
il  y  a  donc  deux  lignes  de  notes. 

»  £n  combinant  les  sons  et  les  notes  jusqu'à  quatre*  M.  Steinheil  a 
oblinu  un  alphabet  parlé  et  un  alphabet  écrit  comprenant  les  lettres 
nécessaires  pour  écrire  tous  les  mots  de  la  langue  allemande»  et.  de 
plus,  les  chiffres.  On  a  pu  voir  dans  un  dessin  qui  a  été  mis  sous  les 
yeux  de  l'Académie  la  disposition  des  points  pour  former  les  signes 
au  moyen  desquels  il  représente  et  les  lettres  et  les  chiffres. 

»  Les  sons  peuvent  êu-e  produits  dans  un  temps  très-court  ;  il  est 
facile  d'en  obtenir  quatre  pendant  une  seconde.  Des  intervalles  plus 
grands  séparent  les  lettres  et  les  mots.  C'est  par  habitude  que  Ton 
parvient  à  comprendre  la  musique  produite  par  le  son  du  télégraphe, 
et  à  lire  les  signes  qui  résultent  de  l'arrangement  des  notes  laissées  sur 
la  bande  de  papier  continue.  La  mémoire  est  facilitée  par  une  cer« 
taine  analogie  que  M.  Steinheil  a  cherché  li  établir  entre  ialbrrae  des 
lettres  et  la  figure  résultant  de  la  réunion  des  notes  par  dee  l^es 
droites, 

»  M.  Steinheil  pense  donc  avoir  inventé  le  premier  télégraphe  dans 
le  sens  véritable  du  mot,  c'est4-dire  un  appareil  qui  parle  un  hngage 
facile  à  comprendre,  et  qui  écrit  lui-même  <$e  qu'il  dit,  on  plutôt  ce 
qu'on  lui  fait  dire. 

»  L'appareil  est  simple  et  solide.  Depuis  un  an  qu'il  était  construit^ 
en  juillet  1838,  il  n'avait  encore  exigé  aucune  réparation. 

»  Un  fait  digne  de  remarque,  et  que  l'on  peut  observer  sur  te  eofl- 


SON  HISTOIRK.  l8 

dacteof  employé  par  M.  Steinheil,  est  que  ee  cobdactear  n*à  point 
éproofé  d-oxydatioo  ;  la  galvanisailon  Ten  a  préservé,  malgré  son  expo- 
sitHHi  h  Tair  sur  ane  grande  longueur, 

»  Le  télégraphe  galvanique  établi  à  Munich  part  de  Pob$enratoire 
de  M.  Steinheil,  Lerehenêirasse  ;  en  ce  point  le  conducteur  est 
réuni  à  une  plaque  de  cuivre  enterrée.  Partant  de  là,  le  fil  de  cuivré 
traverse  dans  l'aîr,  et,  par-dessus  les  maisons,  la  partie  de  la  ville 
comprise  entre  Lerehengtrtuêô  et  les  bâtiments  de  TAcadémie  des 
sciences,  oà  une  seconde  station  a  été  établie. 

«  De  TAcadémie,  le  conducteur  se  rend  à  Tobeervatoire  royal  à 
BogenHauien^  troisième  sution ,  après  avoir  traversé  dans  Fair,  et 
ptr*deisas  les  tours  et  les  édifices  élevés,  le  reste  de  la  ville,  puis 
risiir,  fleuve  qui  la  longe  d'un  cMé ,  puis  la  montagne  appelée  Ga- 
girig^  et  enfin  la  ville  de  Haîdhausen,  qui  est  comme  on  faubourg  de 
Munich.  La  longueur  du  trajet  est  d'environ  une  lieue  trois  quarts 
d'Allemagne. 

»  A  l'observatoire  royal,  à  Bogenbausen,  le  fil  aboutit,  comme  au 
point  de  départ,  à  une  plaque  de  cuivre  enfoncée  dans  la  terre. 

s  Qudque  la  terre  ne  soit  que  peu  douée  de  la  faculté  conductrice 
«1  comparaison  des  métaux,  le  courant  galvanique  Uraverse  la  distance 
dont  il  vient  d'être  parlé  avec  une  résistance  d'autant  plus  petite  qu'on 
augmente  davantage  la  surface  des  plaques  enterrées.  Celles  qui  sont 
appliquées  aux  dei^x  extrémités  du  conducteur,  k  Lerchenstrasie  et  k 
Bogenbausen,  n'ont  que  six  pouces  de  côté. 

•  On  voit  donc  que  le  même  moyen  peut  être  appliqué  pour  des 
distances  très  considérables.  Des  mesures  numériques  de  résistance, 
pour  diverses  compositions  du  terrain,  laissent  à  M.  Steioheil  la  certi** 
tode  que  l'application  de  cette  découverte  ne  sera  limitée  ni  par  la 
distance  ni  par  la  nature  du  terrain. 

»  Depuis  la  construction  de  son  premier  télégraphe  galvanique, 
M.  Steinheil  a  imaginé  des  moyens  nouveaux  propres  à  simplifier  la 
solution  du  problème  qu'il  s'est  posé.  U  a  trouvé,  par  exemple,  que  la 
terre  peut  servir  comme  moitié  de  conducteur  ;  découverte  qui  serait 
de  la  plus  grande  importance ,  si ,  comme  il  n'en  doute  pas ,  ses  prévi- 
sions se  réalisent. 

»  M.  Steinheil  annonce  qu'il  a  déterminé  par  l'observation  la  loi 
suivant  laquelle  les  forces  galvaniques  se  dispersent  en  passant  à  travers 
la  terre,  ou  par  les  eaux  d'une  grande  étendue.  Ce  travail ,  dont  l'an- 

6. 


84  TÉLÉGRAPBIE  ÉLCCTBIQUE. 

teor  attend  des  résoltats  meireilleiix,  serz  pablié  inoeasainiiieiit.  • 
II  y  a  évidemaieDt  dans  ce  projet  d*excenentes  choses,  on  Térilabh 
progrès.  Le  bit  reconnu  de  la  suflUanee  (ce  mot  ne  peut  être  rem-» 
placé  par  rien)  d'on  cooductenr  oniqae  pour  conduire  et  ramener  le 
coorant  avec  l'aide  de  la  terre  misé  en  oommanication  arec  les  denx 
extrémités  du  fil  »  est  une  très-grande  découverte  qui  restera ,  et  dont 
dépend  en  grande  partie  Tayenir  de  la  télégraphie  électrique. 

L'emploi  des  nuchines  magnéto-électriques,  cette  disposition  heu- 
reuse des  multiplicateurs  placés  aux  diverses  stations,  lesquelles  peu- 
vent devenir  tour  à  tour  des  centres  de  correspondance  on  les  points  de 
départ  des  dépèches  que  Ton  veut  transmettre,  sont  aussi  une  dispo- 
sition très  ingénieuse  qui  sera  définitivement  adoptée.  Ces  réiexions 
nous  forcent  à  conclure  que  BL  Steioheil  peut  rédamer  justement 
une  grande  part  de  gloire  dans  la  solution  maintenant  complète  do 
beau  et  grand  problème  de  la  télégraphie. 

Amyot. 

Un  peu  avant  MM.  Morse  et  Stdnbeil,  M.  Amyot  avait  adressé  \ 
TAcadémie  des  sciences,  séance  du  2  juillet  1838,  une  note  que  j*ai 
déjà  citée  et  dans  laquelle  je  trouve  le  passage  suivant  : 

«  Quant  à  moi ,  après  avoir  étudié  la  question  autant  qu'il  m'a  été 
possible,  je  l'ai  résumée  à  l'emploi  d'un  seul  courant,  d'une  seule 
aiguille  qui  écrit  d'elle-même  sur  le  papier,  et  avec  une  précision  ma- 
tiiémaiiqoe ,  la  correspondance  que  transmel  à  l'autre  extrémité  une 
simple  roue  sur  laquelle  on  a  écrit  dans  son  cabinet ,  à  l'aide  de 
pointes  différemment  espacées ,  comme  sur  les  roues  de  nos  orgues 
de  Barbarie,  laquelle  roue  tourne  régulièrement  par  on  ressort  de 
montre.  De  cette  manière  on  n'a  donc  qu'à  écrire  en  espèce  de  carac- 
tères mobiles  la  nouvelle  qu'on  veut  transmettre.  Ce  genre  de  dé- 
pêches est  déposé  dans  une  botte,  et  au  même  Instant  elle  s'écrit  toute 
seule  à  la  distance  où  on  l'envoie.  Les  agents  qui  l'attendent  là  n'ont 
qu'à  recueillir  le  papier,  qui  se  meut  aussi  régulièrement  par  une  ma* 
chine,  et  à  le  porter  sous  les  yeux  de  ceux  qui  savent  lire  le  chiffre. 
Dans  ce  mode  d'exécution  aucune  erreur  n'est  à  craindre ,  puisque 
tout  marche  comme  une  horloge.  » 

Ce  mécanisme  est  très-simple,  très-ingénieux,  en  théorie  dn*nàoins  : 


SON  HISTOIRE.  6& 

rexéGDtioD  élait  plus  difficile.  Dans  one  lettre  écrite  à  TAcadéinie  des 
sciences  le  26  février  18Zi9 ,  fil.  Amyot  s'exprime  ainsi.  «  Ce  que  je 
liens  à  constater  »  c'est  qne  j*ai  fak  exécuter  chez  Lerebours  à  Paris» 
à  i'époqne  de  mes  communications,  à  TÀcadémie,  jaillet  1838  »  mon 
appareil  de  télégraphie  électrique,  sur  la  demande  de  M.  le  baron  de 
Meyendorff  qui  Ta  envoyé  à  Saint-Pétersbourg;  que  j'ai  oflfert  à  cette 
époque  à  H  Foy,  directeur  des  lignes  télégraphiques,  de  le  faire 
exécuter  pour  le  compte  de  son  administration ,  et  qu'il  m'a  répondu 
que  l'invention  étant  devenue  publique,  l'administration  le  ferait  exé- 
cuter elle-même ,  si  elle  le  jugeait  convenable;  que  d'ailleurs  la  loi 
s'opposait  à  toute  construction  télégraphique  en  dehors  de  son  admi* 
nistration  ;  et  qu'enfin  M.  Savary  était  le  rapporteur  nommé  sur  ma 
première  communication,  décembre  1837 ,  et  mon  collaborateur.  » 
AL  Amyot  a  communiqué  depuis  à  l'Académie,  en  décembre  1838, 
une  série  de  tableaux  (rfTrant  un  mode  de  langue  et  un  système  de 
signes  qu'il  propose  pour  la  correspcmdance  télégraphique. 

Masson  et  Bréguet. 

M.  Masson ,  alors  professeur  de  physique  à  Caen,  adressa  dans  la' 
même  séance  à  l'Académie  une  lettre,  dans  laquelle  il  annonçait  qu'A 
avait  bit  au  collège  de  cette  ville  un  essai  de  télégraphie  électrique , 
sur  nue  distance  d'environ  600  mètres.  Il  employait,  pour  développer 
le  courant  qui  devait  agir  sur  des  aiguilles  aimantées  aux  deux  ex- 
trémités du  circuit,  l'appareil  magnéto-électrique  de  Pixii.  L'essai  de 
M.  Masson  avait trésbiéh réussi.  Plus  tard,  en  octobre  1838,  M.  Mas- 
soo,  associé  cette  fois  à  M.  Bréguet  fils,  un  des  membres  de  la  com- 
mission actuelle  du  télégraphe  de  Rouen ,  répéta  son  expérience  au 
chemin  de  la  Gare,  dans  les  circonstances  que  nous  avons  dites.  Ces 
essais  sont  évidemment  tout  îi  fait  incomplets,  si  on  les  compare  aux 
résultats  obtenus  par  MM.  Steinheil  et  Morse.  MM.  Masson  et  Bréguet 
ont  de  plus  adressé  à  l'Académie ,  sous  dépôt  cacheté ,  la  (description 
d*un  nouveau  télégraphe  électrique.  Beaucoup  d'autre'  inventions 
semblables,  celles  entre  autres  de  MM.  Deval,  Bellon,  BaiHet-Soiida- 
lot,  etc.,  etc.,  sont  aussi  restées  ensevelies  dans  des  paquets  cache- 
lés  :  nous  n'avons  donc  pas  à  en  parler.  Ce  précis  historique  nous  ' 
conduit  enfin  à  répo<iue  de  la  réalisation  en  grand  du  télégraphe 
éieetriqne. 


66  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 


CHAPITRE  III. 


CINQUIÈUB  ÉPOQUE. 

Wheatstonc. 

"  Le  13  juin  1857,  M  l^beastone  prit  en  Angleterre  sa  première  pa- 
tente :  je  dis  le  13  juin,  et  non  le  12  décembre,  comme  Taffirme  le 
bibliothécaire  des  Arts  et  métiers.  M.  BoqHÎllon  ne  peat  pas  ignorer 
qu'en  Angleterre,  comme  en  France  il  y  a  dans  l'obtention  d'un 
brevet  d'invention  ou  d'une  patenté,  deux  temps- fort  distincts  qae  la 
Anglais  désignent  par  les  mots  êtaitd  et  speeifitd.  Il  y  a  d*abord  te 
dépôt  de  la  spécification  et  des  plans ,  suivi  immédiatement  de  la  con- 
cession provisoire  ;  puis  au  bout  de  six  mois  il  y  a  la  concession  défi- 
nitive du  brevet  ou  de  la  patente  avec  le  gâteau  de  cire,  concessien 
dont  la  délivrance  en  Angleterre  suppose  la  présence  de  rinf^nfoir 
iwr  le  sol  anglais  et  la  formalité  préalable  de  sa  signature,  qui  ne  pelit 
être  donnée  par  procureur.  C'est  par  mégarde  sans,  doute  que  M.  Bo« 
quillon  donne  pour  date  à  la  patente  de  M.  Wheatstone  cette  seconde 
époque,  tandis  que  la  première  est  la  seule  date  authentique  de  toute 
invention  et  le  point  de  départ  dos  droits  sacrés  de  l'inventeor.  Le 
mois  de  juin  1837  est  donc  l'époque  certaine  k  laquelle  remonli  le. 
télégraphe  de  M.  Wheatstone.  Un  article  du  Journal  of  PopuUtr 
Education  l'avait  même  fait  connaître  au  mois  de  mars.  La  première 
apparition  de  ce  télégraphe  en  France  eut  lieuà  TAcadémiedes  sciences, 
cbns  la  séance  du  8  janvier  18ô8.  Voici  la  note  insérée  dans  ks 
Cinnptts  rendue  : 

«  Il  est  donné  lecture  de  l'extrait  d'une  lettre  de  M.  le  doeteor 
Bttckland  à  M*  le  docteur  Robertson  ,  dans  laqueUe  il  était  questieo 
d'un  télégraphe  électrique  que  M.  WbeatBione  se  propose  d'établir 
entre  Londres  et  LiverpooL  Les  fils  destinés  à  faire  jouer  les  lettres 
aux  extrémités  de  la  ligne  seront  placés  sous  le  cliemin  de  fer  qui  va 
de  l'une  à  Tautre  de  ces  deux  villes.  » 

Suppléons  à  cette  annonce  insignifiante  par  une  autre  publication 


SON  HISIOIAE.  87 

•cadémiqiie  beaucoup  plus  complète.  M.  Quétdct  Idt  à  l'Académie  de 
Bruxelles,  dans  la  séance  du  10  février  1838 1  une  note  pleine  dla- 
téréCf  dont  j'extrais  le  passage  suivant  : 

«  Voici  quefques  renseigncment^sur  le  procédé  que  M.  ^beatstono 
se  propose.de  suivre ,  et  qui  a  déjà  été  mis  à  Tépreuve  en  présence 
4'uB  grand  nombre  de  spectateurs  et  sur  une  disUnce  de  20  miUes 
d'Angleterre. 

»  M»  Wheatstone  fut  conduit  à  son  iiivention  par  les  belles  expé* 
rieaoes  qu'il  Gt»  il  y  a  six  ans  environ,  dans  la  vue  de  mesurer  la  vi* 
tesse  de  traùsmissi^Mi  de  rélectricité,  et  qui  furent  consignées  dans 
les  Trmmaeiionê  philosophû/ues  de  la  Société  royale  de  Londres 
pour  IBM.  Il  trouva  que  cet!»  vitesse  était  d'environ  200,000  milies« 
ou  333,800  kilomètres,  par  seconde.  Pour  faire  ces  expériences,  il 
n'avait  employé  qu'un  fil  conducteur  d'un  demi-mille;  plus  tard  il 
eoipkiya  des  fils  de  plusieurs  milles  de  longueur.  L'occasion  qu'il  eut 
de  juger  des  effets  produits  par  l'électricité  volialque  et  par  le  courant 
BBignéto^èlectrique  sur  d'aussi  grands  circuits  lui  donna  la  conviction 
que  les  communications  télégraphiques  ne  devenaient  pas  seulement 
poisîUef  I  mais  trèa-praticables.  Il  se  mit  donc  à  étudier  l'appareil  le 
plus  convenable  pour  réaliser  son  projet,  et  il  réussit  de  la  manière  la 
plus  cotnplète  par  les  procédés  suivants. 

•  An  moyen  de  cinq  fils  conducteurs  seulement,  entre  deux  stations 
Moignées,  M.  Wheatstone  peut  indfqner  instantanément  les  différentes 
lettres  de  l'alphabet,  et  les  transmettre  au  nombre  d'environ  vingt  par 
minute.  Plusieurs  même  peuvent  être  transmises  à  deux  en  même 
temps*  Les  mêmes  fils  servent  li  la  fois  pour  donner  et  recevoir  des 
communications,  sans  qu'on  doive  modifier  en  rien  l'appareil  Au 
moyen  des  cinq  fils  conducteurs  agissant  sur  cinq  aiguilles,  dont  les 
mouvements  se  combinent  deux  à  deux ,  ou  trois  à  trois,  M.  Wlieat- 
slone  produit  environ  trente  signaux  différents. 

»  Qu'en  se  figure  deux  petites  chambres  éloignées  de  plusieurs 
milles  de  distance ,  et  dans  chacune  un  observateur  assis  devant  un 
petit  instrument  qui  porte  autant  de  touches  qu'il  y  a  de  lettres  dans 
l'alphabet  Sur  le  mur,  et  en  face  de  lui ,  se  trouve  suspendu  un  ta- 
bleau sur  lequel  sont  lisiblement  écrites  les  lettres  de  l'alphabet.  Quand 
il  met  le  doigt  sur  une  touche  de  Tinstrument ,  le  caractère  qui  y  ré- 
pond est  distinctement  mis  en  jeu  sous  ses  yeux ,  et  il  se  manifeste  de 
même  pour  l'autre  observateur  dans  la  station  opposée ,  car  la  vitesse 


88  TÉLÉGBAPUIE  ÉLECTRIQUE. 

de  réleclricilé  échappe  à  toute  appréciation*  L'appareil  sert  avec  la 
même  facilité  la  nuit  et  le  jour;  ni  les  tempêtes,  ni  les  nuages,  ni  les 
brouillards  ne  peuvent  empêcher  ses  indications.  On  en  a  MX  l'essai 
dans  toutes  ces  circonstances. 

.  »  On  a  établi  une  ligne  télégraphique  d'après  le  nouveau  système , 
sur  une  distance  d'un  mille  et  demi  dans  la  direction  du  chemin  de 
fer  de  Londres  à  Birmingham ,  et  de  plus  des  expériences  temporaires 
ont  été  faites  dans  lesquelles  les  fils  conducteurs  avaient  près  de  vingt 
milles  d'étendue.  Les  dernières  expériences  ont  été  faites  de  concert 
avec  51.  Gooke ,  qui  sera  chargé  de  tout  ce  qui  regarde  les  lignes  té- 
légraphiques de  l'Angleterre.  M.  Gooke  avait  lui-même  inventé  un 
télégraphe  électrique  très-ingénieux ,  mais  qui  a  été  remplacé  par  celui 
dont  nous  venons  de  donner  une  idée. 

.  »  Il  est  une  partie  très-importante  dans  le  nouveau  télégraphe 
dont  nous  avons  omis  de  parler,  c'est  l'alarme  ou  la  cloche  qui  ap-» 
pelle  l'attention  de  l'observateur.  Gette  ckiche  sonne  sous  un  marteau 
de  détente  qui  est  subitement  reUché  par  l'action  d'un  aimant  tem- 
poraire de  fer  doux  sur  lequel  on  fait  agir  le  courant  électrique.  Par 
ce  moyen  très^ingénieux,  et  qui  appartient  exclusivement  aux  deux  phy* 
siciens  anglais ,  l'observateur  à  l'une  des  stations  peut  appeler  l'atten- 
tion de  l'antre  observateur  en  faisant  frapper  fortement  le  timbre. 

•  Quoiqu'on  fasse  usage  de  cinq  fils,  on  pourrait  n'en  employa' 
que  quatre ,  ou  même  trois ,  si  l'on  voulait  se  borner  au  dictioniiaire 
télégraphique  ordinaire. 

»  Les  résultats  qui  précèdent  n'ont  pais  encore  reçu  de  publicité , 
parce  que  M.  Wheatstone  vouUit  s'assurer  la  priorité  de  son  inven- 
tion par  des  brevets  pris  en  Angleterre ,  en  France ,  en  Belgique  et 
aux  États-Unis.  Aujourd'hui  que  l'auteur  s'est  assuré  h  jouissance 
de  sa  découverte ,  il  a  bien  voulu  nous  permettre  de  faire  connaître 
aux  savants  les  procédés  qu'il  emploie.  La  'délicatesse  de  ces  appareils 
est  si  grande  qu'il  suffit,  pour  les  mettre  en  action ,  d'empk>yer  dans 
le  plus  grand  nombre  de  circonstances  un  élément  voltalque  d'un  dé- 
cimètre de  côté.  Dans  les  cas  de  grande  humidité  seulement,  il  est 
prudent  d'employer  un  élément  d'une  étendue  un  peu  |rfus  grande. 

»  Depuis  que  M.  l^heatstone  a  mis  ses  ap|)areils  en  expérience , 
et  que  les  succès  qu'il  a  obtenus  n'ont  plus  laissé  de  donte  sur  les 
avantages  des  télégraphes  électriques,  plusieurs  personnes  ont  fait  des 
tentatives  nouvelles  et  ont  réclamé  à  leur  bénifice  l'invention  des  phy- 


SON  HISTOIRE.  S9 

nciens  anglais;  oo  compte  parmi  elles  M.  Alexandre,  d'Édimboarg, 
M.  Davy,  à  Londres ,  le  colonel  6ow«  à  Livinglon ,  le  profcssear  Morse, 
2i  New- York.  Il  est  joslc  de  dire  cependant  que  les  expériences  de 
MM.  Gaoss  et  Weber  snr  la  transmission  des  signaux  par  des  procé- 
dés niagnéto*électriqaes,  expériences  qui  ont  été  répétés  par  M.  le 
professeur  Steinbeil ,  de  Monich ,  ont  été  faites  avant  les  publications 
de  MM.  WheatstoneetCooke.  » 

Que  trooYoos-noas  dans  le  télégraphe  de  M.  ^beatslone?  C3n  grand 
progrès  évidemment  I  Nous  y  voyons  d*abord  des  signes  télégraphiques 
obtenus  par  l'action  do  courant  voltaîque  et  la  déviation  d'aiguilles 
aimaotées»  et  ramenées  à  des  indications  tout  à  fait  simples  qui  sont 
les  lettres  de  Falphabet  manifestées  par  le  point  de  convergence  des 
aigmlles  prolongées.  Ce  n'est  plus  ici  le  travail  difficile  d'écrivain  im- 
posé à  une  paovre  aiguille ,  comme  dans  le  télégraphe  de  Steinbeil , 
c'est  one  déviation  simple,  tranchée,  obtenue  avec  tant  de  constance, 
d'inrailUfatlité ,  que  l'appareil  est  devenu  un  instrument  usuel  fonc- 
tionnaot  avec  la  plus  parfaite  régularité  :  l'on  rencontre  cânfin  la  télé- 
graphie électrique  réalisée.  Mais  il  y  a  dans  cette  première  patente 
ao  fait  capital  et  tout  à  fait  riche  d'avenir,  c'est  le  mode  de  commu- 
nication du  mouvement  .qui  met  en  jeu  le  réveil  ou  l'alarme»  Ici  le 
courant  n'agit  plus  directement  à  l'état  de  force  vive ,  si  je  pois  me 
servir  de  cette  expression ,  il  aimante  Mulemem  par  son  passage  on 
morceau  de  fer  doux  ;  cet  aimant  passager  attire  un  autre  petit  mor- 
ceau de  fer  doux  qui  empêchait  l'action  d'un  ressort  permanent  ; 
récbappement  est  devenu  libre  ;  un  mouvement  d'horlogerie  a  mis  en 
nMHiveroent  le  marteau  qui  doit  frapper  le  timbre.  Tout  cela  est  bien 
simple ,  bien  petit  en  apparence,  et  sous  cette  petite  apparence  il  y  a 
une  puissance  comme  inflnie,  il  y  a  un  monde  de  merveilles,  il  y  a 
la  facilité  donnée  à  l'homme  de  mettre  en  action  ,  à  quelque  disunce 
que  ce  soit ,  toutes  les  forces  de  la  mécanique ,  et  d'obtenir  par  consé- 
quent les  effets  les  plus  étonnants ,  les  plos  inattendus  et  les  plus  variés. 
On  a  réalisé  déjli  assez  d'applications  surprenantes  de  ce  principe  élé- 
mentaire pour  que  je  puisse  prouver  qu'il  n'y  a  aucune  exagération 
dans  l'appréciation  que  je  viens  de  faire  de  cette  partie  ingénieuse  du 
mécaiNsmede  M.  "Wbeatstone.  Un  très-grave  inconvénient  de  son  pre- 
mier télégraphe  était  la  multiplicité  des  fils  :  quatre  fik ,  c'était  beau- 
coup trop  de  complication  et  de  dépenses ,  on  n'était  donc  pas.  arrivé 
encore  à  la  perfection ,  mais  on  était  entré  dans  une  si  bonne  voie 


IH)  TÉLÉGRAPUlfi  £L£CTi(lQL£, 

qu'il  n'y  avait  aucaû  doute  que  Ton  panriendrait  bientôt  I  l'atteindre. 
La  perfection  était  même  si  clairement  montrée  dans  on  lointain  pen 
éfoigué  que  beaucoup  d'esprits  ardents  s'élanoèrcnt  à  sa  poursuite. 

M.  Davy. 

Le  4  janvier  1839,  M.  Davy  prit  à  Londres  une  patente  pour  un 
télégraphe  électro-magnétique  dans  lequel  un  échappement  analogue 
Si  celui  des  horloges  arrête  ou  détermine  le  mouvement  d'un  corps  de 
rouages,  selon  qu'une  pièce  en  fer  doux  qui  y  est  adaptée  est  aimantée 
on  laissée  inerte  par  un  aimant  temporaire  placé  dans  un  circuit  vol* 
taîque  :  ces  alternatives  de  mouvement  et  de  repos  font  marcher  un 
cylindre  recouvert  d'un  papier  sur  lequel  les  signaux  sont  enregistrés 
par  des  points  plus  ou  moins  espacés.'  Il  faut  ajouler  enoore  que  les 
points  étaient  obtenus  au  moyen  de  l'action  chimique  du  courant  et 
de  la  décomposition  de  certaines  subs^tances.  Dans  la  partie  descriptive» 
je  donnerai  plus  de  détails  sur  le  mécanisme  de  M.  Davy  ;  mais  n'est* 
il  pas  évident  au  premier  aspect  qu'il  ne  contient  rien  d'easentieUe- 
ment  neuf!  La* mise  en  mouvement  dès  rouages  s'obtient  par  le  pro- 
cédé de  M.  Wheatstone  t  dont  la  gloire  reste  par  conséquent  intacte, 
puisqu'il  est  certain  que  la  patente  de  A}.  Davy  est  bien  postérieure  à 
la  sienne ,  et  le  munie  d'impressioii  des  dépêches  à  l'aide  de  l'actûm 
ciiimiqoe  du  courant  n'était  enoore  qu'une  idée  vague. 

M,  Vorsselman  de  Heer, 

J'ai  énuméré  déjà  bien  des  modes  de  correspondance  à  disianco 
obtenus  par  l'électricité.  J'ai  décrit  le  télégraphe  électro-cbimique , 
le  télégraphe  électro-optique,  le  télégraphe  électron-acoustique,  etc., 
voici  venir  à  son  tour  le  télégraphe  électro-physiologique.  M.  Vors* 
selman  de  Heer  avait  cru  pouvoir  conclure  des  eipériences  deaphysi* 
ciens  les  plus  renommés  que  les  télégraphes  électro-mi^néliques,  an 
point  de  vue  économique  du  moins ,  étaient  vraiment  irréalimbles  ; 
il  lui  semblait  que  le  seul  mode  possible  de  télégraphie  électrique  de* 
vait  reposer  sur  l'emploi  des  effets  physiologiques  de  la  pile  :  les  «« 
gnaux  devaient ,  suivant  lui ,  s'adresser,  non  à  l'oreille  on  à  la  vue , 
mais  av  tact. 

U  résulte,  disaii-il»  des  lois  découvertes  par  MM.  Ohm,  Poniitet, 


BON  UISTOIBE.  «1 

Fanday,  etc. ,  qile  k)  effets  physiques  et  chimiques  du  eoaHmt  élec«> 
trique  dépendent  de  k  quantité  d'électricité  qui  traverse  dans  l'unité 
do  temps  la  surface  enlière  de  la  section  du  fil  conducteur,  car  toifs 
les  éléments  do  cotte  section  agissent  à  la  fois  aussi  bien  pour  dévier 
i*algnil]e  magnétique  ou  aimanter  le  fer  que  pour  séparer  les  éléments 
électro-cimmques  du  corps*  L'effet  thermique  ou  physidogiquo  do 
réieciricité  dépend  uniquement,  au  contraire,  de  la  quantité  d*éleo* 
trieité  qui  traverse  chaque  élément  de  la  surface  de  la  section ,  puis- 
se cet  effet  se  manifeste  dans  l'élément  même.  On  comprend  facile* 
ment  «lès  lors  que  les  effets  magnétiques  sont  en  rapport  direct  avec 
l'intensité  du  courant,  tandis  que  les  effets  thermiques  et  physiologi- 
que» sont  proportioBnels  seulement  k  sa- dénoté;  En  parlant  de  ces 
principes ,  il  est  facile  dans  chaque  cas  particulier  de  déterminer  l'ap» 
pareil  capable  do  produiro  à  distante  un  effet  tiectrique  donné ,  et  c'est 
en  oeb  que  consiste  le  problème  4e  la  télégraphie  électrique  considéré 
sous  le  point  de  vue  le  plos  général  Supposons,  par  exemple,  qu'on 
ait  pu  avec  un  élément  d'an  d^imètre  carré  dévier  à  la  disunce  d'oô 
klioinètre  l'aiguille  d'un  galvanomètre  suffisamment  sensible;  pour 

Dire  lé  même  effet  à  la  distance  de  100  kilomètres ,  il  faudra  évi« 
cent  éléments  voltiifques  ^  chaque  kilomètre  en  sus  en  exi- 
geant un  nouveau  couple.  €ette  pile  donc  de  cent  couples,  dont 
l'eBUreiien  sera  nécessairement  dispendieux ,  ne  pourra  exercer  sa 
\  magnétique  qu'à  100  kilomètres  ou  25  lieues  t  or,  sa  puià* 

!  physkilogique  s'exercerait  encore  beaucoup  plus  loin.  H  résulte  » 
en  effet,  An  belles  expériences  de  M.  PouiHet ,  que  la  rérfstence  du 
corps  humain ,  lorsque  le  courant  le  pénètre  par  les  deux  mains  plon« 
gées  dans  le  mercure,  équivaut  à  une  longueur  de  8  Keiies  du  fil 
pris  pour  terme  de  comparaison.  Si  le  courant  pénètre  seulement  par 
les  deux  doigts  ^  la  résistance  sera  représentée  par  17  lieues  du  mémo 
fil.  Dès  lors,  si  une  pile  de  vingt  coapks  produit  une  commotion 
sensible  dans  ces  deox  ddgts ,  une  pile  de  quarante  couples  produira 
le  roénA^efifet  sur  un  ensemble  de  deox  personnes,  ou  sut  une  sente 
personne  placée  dans  un  circuit  de  77  lieues.  Une  pile  de  cent  couples 
impressionnerait  de  la  même  manière  nne  personne  placée  à  ^  X  ''^ 
ou  15â  lieues  de  disunce,  tandis  qu'elle  ne  produisait  qu'à  25  lieues 
l'effet  magnétique  dont  nous  avons  parié.  On  dira  peut-être  qu'en 
augmentant  la  sensibilité  de  l'appareil  gahanoniétriqoè  on  pourra  re- 
culer tes  iimiies  de  l'action  produite)  mais  la  semibilHé  du  galvano- 


93  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

mètre  atteindrat-elle  jamais  celle  des  oerfaT  Qael  qae  soit  l*élec- 
tro-moteur  que  Ton  emploie,  Inaction  continue  d'une  pile,  Taciion 
diacontinue  d'une  macbine  magnéto -électrique ,  les  courants  d'induc- 
tion ,  etc. ,  il  sera  toujours  vrai ,  affirme  M.  Vorsselman ,  que  la  quan- 
tité d'électricité  nécessaire  à  la  production  d*nn  effet  physioio^ne 
sera  toujours  infiniment  plus  petite  que  celle  exigée  pour  la  déviation 
de  l'aigiiillc  la  plus  sensible. 

Pour  produire  ses  signaux  à  la  distance  de  2  lieues  a  peine,  Stdn- 
heil  employait  une  bobine  entourée  d'un  fil  de  36,000  pieds  de  lon- 
gueur :  or,  avec  une  macbine  électro-magnétique  dont  la  bobine  serait 
entourée  d'un  fil  de  1,500  mètres  au  plus,  on  peut  causer  une  com- 
niotion  très-vive  à  une  cbatne  de  quatre  personnes,  et  par  conséquent 
à  une  seule  personne  faisant  partie  d'un  circuit  de  S2  lieues.  Quels 
effets  physiologiques  n'obtien  irait-on  pas  avec  l'appareil  monstre  de 
Steinheil  !  Ces  effets  sont  beaucoup  plus  intenses  encore,  comme  font  le 
monde  lésait,  quand  on  emploie  les  courants  d'induction  secondaires. 
Avec  une  pile  assez  petite  et  une  simple  bobine  recouverte  d'un  fil 
ayant  29  mètres  de  longueur  et  de  1/35  de  millimètre  de  diamètre, 
pois  d'un  fil  de  1,500  pieds  de  longueur»  et  de  3/10  de  millimètre  de 
diamètre,  on  fait  ressentir  à  quinze  personnes  à  la  fois  une  secousse  fort 
sensible ,  et  que  ressentirait  encore  une  seule  personne  à  77  lieues  de 
distance.  Et  qu'on  remarque  encore  une  fois  que,  dans  cette  dernière 
expérience,  le  fil  conducteur  pourra  être  aussi  petit  que  l'on  voudra, 
et  sera  par  conséquent  peu  dispendieux  ;  tandis  qne ,  lorsqu'il  s'agît 
d'effets  magnétiques ,  le  fil  conducteur  doit  avoir  un  diamètre  assez 
grand,  et  coûter  par  conséquent  trèscher. 

Après  ces  assertions  préliminaires,  fausses  en  partie,  dont  je  lui 
laisse  toute  la  responsabilité.  M,  Vorsselman  de  Heer  arrive  enfin  k  la 
description  de  son  télégraphe  physiologique.  Il  emploie  dix  fib  :  c'est 
beaucoup,  c'est  énorme  ;  mais  comme  ils  sont  très-fins,  il  y  aura  en- 
core ,  dit-il ,  économie  grande.  Ces  dix  fib,  à  leurs  extrémités,  sont 
fixés  à  dix  touches  parfaitement  égales ,  qui  ne  sont  unies  entre  elles 
par  aucune  liaison  métallique,  et  que  l'on  pourrait  même  isoler.  Les 
.  deux  appareib  qui  donnent  et  recouvrent  tes  signaux  étant  lurfaite- 
ment  semblables,  il  suffira  d'en  décrire  un  seul. 

Chaque  touche  est  double,  leur  ensonible  forme  deux  claviers  placés 
l'un  au-dessus  de  l'autro.  La  touche  supérieure  communique  à  la  tou- 
che inférieure  par  une  liaison  métallique  ;  on  peut  à  volonté  abaisser 


SON  HISTOIBE.  M 

Taoe  par  l'antre;  elles  tieDoent  ensemble  plonger  dans  deox  vases 
pleins  de  mercure  au  moyen  de  flls  de  cuivre  qui  se  recourbent 
perpendiculairement  à  leur  extrémité  ;  les  tases  pleins  de  mercure 
sont  mis  convenablement  eu  communication  entre  eux  et  avec  les  pMes 
de  la  pile. 

On  voit  que  Ton  peut  par  cette  di^>oftition  communiquer  unecom* 
motion  ou  secousse  à  deux  quelconques  des  dix  doigts,  ce  qui  donne 

— - —  ou  quarante-cinq  combinaisons  différentes. 

Les  combinaisons  qui  se  produisent  lorsqu'on  fait  passer  le  courant 
W  travers  un  doigt  de  la  main  droite  et  un  doigt  de  la  main  gaucbe 
sont  an  nombre  de  vingt-cinq  ;  elles  peuvent  avoir  pour  destination 
de  désigner  les  vingt-cinq  lettres  de  l'alphabet. 

Ajoutons  que  les  commotions  des  deux  doigts  ne  sont  pas  égales; 
Le  doigt  dans  lequel  les  nerfs  sont  parcourus  suivant  la  direction  de 
leur  épanouissement,  c'est-à-dire  le  doigt  par  lequel  le  courant  sort, 
est  plus  fortement  ébranlé.  Il  arrive  par  là  quelquefois  que  la  commo- 
tion dans  l'un  des  doigts  est  très-sensible,  tandis  que  l'autre  doigt  est 
à  peine  aiiecté  ;  on  pare  à  cet  inconvénient  par  un  moyen  très*simple  : 
quand  on  abaisse  les  deux  touches ,  on  ferme  le  circuit  ;  on  le  rompt 
quand,  laissant  les  deux  touches  abaissées,  on  retire  les  doigts;  les 
courants  secondaires  produits  dans  cette  seconde  opération  sont  de 
sens  contraires  :  le  doigt  le  plus  impressionné  d'abord  le  sera  moins 
enanite ,  et  réciproquement  :  il  ne  pourra  rester  de  cette  manière  au« 
cnn  doute  sur  les  deux  doigts  qui  ont  reçu  la  commotion. 

Les  combinaisons  qui  répondent  aux  cas  où  le  courant  passe  par 
deux  doigts  de  l'une  des  deux  mains ,  de  celle,  par  exemple,  qui  re- 
pose sur  les  cinq  touches  du  clavier  supérieur,  sont  au  nombre  de  dix  ] 
on  peut  leur  faire  signifier  les  dix  chiffres.  Il  restera  encore  dix  au- 
tres signes  qui  pourront  servir  à  noter  la  fin  des  mots,  des  phrases, 
de  la  dépêche;  à  indiquer  si  la  dépèche  est  destinée  finalement  à  la 
station  qui  la  reçoit  actuellement,  ou  si  elle  doit  être  ultérieurement 
transmise;  si  l'on  reçoit  réellement  les  signaux,  etc. 

On  comprend  maintenant  le  mécanisme  entier  de  l'appardL  Si  le 
second  observateur  B  a  reçu  une  dépêche ,  et  veut  y  répondre ,  ce 
sera  à  lui  à  mettre  ses  gants  pendant  qtfe  l'observateur  A  mettra  ses 
dix  doigts  sur  les  touches  du  cbvier.  En  faisant  subir  aux  touches 
une  petite  modification,  l'observateur  A  pourra,  s'il  lèvent,  trans- 


94  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

mettre  ces  «ignaux  à  un  troisième  observatem?  G ,  immédtalement 
après  les  a?oir  perçus. 

M.  Vorsselman  de  Heer  a  fait  construire  son  appareil  par  on  orga- 
niste habile,  M.  Holtgreve,  et  il  Ta  fait  fonctionner  le  SI  janyîer  48S§, 
dans  Tune  des  réunions  de  la  Société  de  physique  de  DeTenter.  Tons 
les  membres  de  cette  Société  ont  expérimenté  ce  mode  de  transmis- 
sion des  signaux  et  l'ont  trouvé  fort  efficace.  Les  secousses  étaient 
très-sensibles  ;  avec  un  peu  d'exercice  on  arrivait  à  transmettre  et 
recevoir  plus  rapidement  les  signaux  qu'on  n'aurait  pu  le  faire  par 
ancon  autre  télégraphe.  Toutes  les  personnes  ne  sentaient  pas  la  com- 
motion au  même  degré  ;  mais  en  faisant  varier  l'électro^motenr,  oa 
les  rendait  perceptibles  aux  organisations  les  plus  rebelles. 

Jusque-là  le  télégraphe  n'était  pas  encore  complet  ;  il  firilaît  qoe 
M.  Vorsselman  indiquât  par  quel  moyen  il  rendrait  l'observateur  at- 
t«ntif  à  la  dépêche  qu'il  s'agit  de  transmettre,  car  il  aurait  été  ab* 
surde  de  le  condamner  k  rester  jour  et  nuit  les  doigts  attachés  aux 
touches  des  claviers.  Pour  atteindre  ce  but ,  il  fait  commiiniqiier  par 
im  conducteur  métallique  les  cinq  touches  de  chaque  clavier,  lorsque 
le  télégraphe  ne  fonctionne  pas ,  et  fixe  k  ces  deux  claviers  denx  fils 
snflBsamment  longs ,  qui  se  terminent  par  des  cylindres  oo  des  pfaH 
qnes  de  cuivre  oo  d'argent  :  il  suffira  de  tenir  à  la  main  ces  deox  cy* 
lindres,  ou  de  fixer  les  deux  plaques  à  «ne  portion  quelconque  do 
corps,  pour  être  averti  par  une  secousse  que  l'on  doit  recevoir  mie 
dépêche  :  l'observateur,  armé  de  cet  appareil,  pourra  même  se  mettre 
au  lit,  la  secousse  sera  toujours  assez  forte  pour  le  réveiller  :  il  sofl- 
rait  d'onanneao  dont  les  deux  moitiés  seraient  isolées,  que  Ton  porte- 
rait au  doigt,  et  auquel  on  atucherait  les  fils  qui  viennent  du  clavier 
pour  appeler  l'attention  de  Tobservateur. 

m.  Vorsselman  formule  ainsi  ses  conclusions  par  trop  hardies  : 
■  i"*  Le  télégraphe  électro-physiologique  est  le  seul  qui  puisse  être 
employé  quand  il  s'agit  de  franchir  des  distances  très-considéraUes. 
•  2*  Même  ii  de  petites  distances,  le  télégraphe  physiologique  a  on 
avantage  réel  sur  le  télégraphe  magnétique  ;  les  fils  conducteurs  qu'il 
emploie  peuvent  avoir  un  diamètre  incomparablement  plus  petit, 
œ  qui  diminuerait  les  frais  d'installation. 

3*  Le  mécanisme  du  télégraphe  physiologique  est  beaucoup  plos 
rimpie,  beaucoup  moins  coûteux  :  M.  Morse  évaluée  1,500  fr.  t'ap- 
pareil  de  chaque  sution;  celui  de  M.  Yorsselman  ne  coûterail  corn- 


SOm  HISTOIBE.  95 

plel  que  300  fr.  CoBHne  la  qatniké  d'électridlé  exig^  poor  ôbieoir 
des  eSeti  de  cominotiou  suffisants  est  beaucoup  plas  petite  que  dans 
le  télégraphe  magnétique»  il  y  aara  enoore  sous  cexapport  une  grande 
éoonoinie. 

On  me  pardonnera  d*âtre  entré  dans  de  si  grands  détails  relative- 
ment, à  un  projet  qui  an  premier  abord  répugne  entièrement. 

Le  téiégraphe  électrique,  en  Angleterre  et  partout ,  est  arrivé  I 
l'état  adulte;  une  plus  longne  expérience  ne  manifestera  pas  des  in* 
eonvénients  graves.  Mais  ne  se  peut-il  pas  que  dans  certaines  contrées 
ou  dans  certaines  circonstances  on  soit  condamné  à  n'employer  pour 
coudacteorsqoe  des  fils  très-fins?  Alors  le  télégraphe  physiologique 
ne  pomrrait-il  pas  deToair  «ne  nécessité? 

Les  fils  de  fer  font  parloot  jusqu'ici  un  bon  service.  Il  est  certain 
qn'aiicim  des  inconvénients  énuinérés  par  M.  Vorsselman  de  Heer  ne 
«'est  présenté,  M.  Wbeatstone  a  construit  sans  peine  des  appareils 
électro-magnétiques  qni  ont  donné  la  quantité  d'électricité  nécessaire 
poor  obtenir  tous  les  effets  désirés  ;  la  sensibilité  des  appareils  galva-* 
nonétriqoes  est  telle  que,  sur  des  longueurs  de  plus  de  trente  lieues, 
les  piles  à  eflet  constant  ont  parfaitement  fonctionné  :  sous  ce  rapport, 
par  conséquent,  les  recherches  du  professeur  de  Deventer  ont  en  ce 
moment  moins  dintérét,  mais  qui  oserait  dire  qu'elles  n*en  auront 
paa  im  très-grand  dans  Tavenir  ? 


CHAPITRE  IV. 


SIXIÈlfB  ET  DERNIÈRE  ÉPOQUE. 

M*  Wheautane  {teeundo). 

Les  résnltats  ri  satisfaisants  auxquels  M.  Vheatstone  était  parvenu  \ 
Paide  de  son  premier  appareil  l'encouragèrent  à  le  perfectionner  ;  il  y 
arriva  dans  un  temps  très  court,  et  dès  iS60  son  télégraphe  avait' 
atteint  lo  plus  grand  degré  de  rimpticitâ  Je  ne  conçois  pas  qu'on  ait 


96  TÉLÉGBAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

essayé  de  rattacher  Tinvention  de  ce  Doaveau  mécaniaine  ta  mm  de 
juillet  18&1,  puisque  de»  18/iO  le  télégraphe  perfecliouoé  fooctiomitlt 
en  grand  sur  des  lignes  de  chemin  de  fer. 

Voici  d'ailleurs  un  document  net  et  précis  que  Ton  ne  récusera  pas. 
M.  Quételet  entretint  1* Académie  des  sciences  de  Bruxelles,  dans  la 
séance  du  17  octobre  i8/i0,  des  expériences  que  M.  Wheatstoœ  te- 
nait de  foire,  à  Tobservatoire  royal,  au  moyen  du  nouveau  télégraphe 
électrique  de  son  invention.  La  note  suivante  a  été  insérée  dans  les 
CompUs  rti%dus  de  TAcadémie  de  Bruxelles ,  t.  VU ,-  deuxième 
partie,  p.  131  et  132. 

«  Les  nouveaux  appareils ,  beaucoup  plus  simples  que  ceux  que 
M.  Wheatstone  avait  imaginés  d'abord,  transmettent  les  signaux  avec 
la  rapidité  de  la  pensée,  puisque  dans  l'espace  d'une  seconde  ils  pour- 
raient faire  six  \  sept  fois  le  tour  du  globe.  D'une  autre  part  leur  vo- 
lume est  si  peu  considérable ,  que  l'appareil  qui  donne  les  signaux, 
celui  qui  les  reçoit  et  la  pile  galvanique  qui  fournit  la  force  motrice, 
peuvent  être  renfermés  sans  peine  dans  une  caisse  de  moins  d'ua 
demi- mètre  cube  :  leur  prix  ne  s'élève  pas  au  delà  de  25  livres  ster- 
ling. Deux  cadrans  circulaires,  placés  aux  deux  stations  extrêmes,  et 
mis  en  rapport  au  moyen  de  deux  fils  conducteurs  isolés»  portent  les 
diverses  lettres  de  l'alphabet  En  amenant  successivement  les  lettres 
devant  un  indicateur,  au  moyen  du  cadran  d'où  partent  les  signaux, 
on  fait  que  ces  mêmes  lettres  se  reproduisent  instantanément  devant 
un  indicateur  semblable,  sur  le  cadran  où  les  signaux  sont  reçus. 
Trente  lettres  au  moins  peuvent  être  transmises  par  minute,  de  ma- 
nière que  l'on  fait  immédiatement  la  lecture  des  mots. 

j»  Lorsque  les  signaux  vont  être  transmis,  on  a  soin,  pour  a^^eler 
dans  la  station  opposée  l'attention  des  personnes  qui  doivent  &ire  les 
lectures,  de  faire  sonner  un  timbre  ou  alarme  :  M.  Wheatstone  a  trouvé 
un  moyen  irès-ingénieux  pour  faire  sonner  à  volonté,  même  la  cloche 
la  plus  forte.  Si  le  fil  conducteur  vient  à  se  rompre,  il  fait  reconnaître 
par  un  appareil  très-simple  l'endroit  où  la  rupture  a  eu  lieu ,  lors  même 
que  le  fil  se  trouverait  caché  sous  le  sol.  Une  longue  expérience  lai  a 
fourni  toutes  les  ressources  nécessaires  pour  parer  aux  inconvénients 
qui  peuvent  résulter  de  l'établissement  de  ces  télégraphes,  qui  do 
reste  fonctionnent  déjà  en  Angleterre  depuis  plusieurs  années  sur  des 
étendues  plusou  moins  longues  de  chemins  de  fer. 

»  On  sera  sans  doute  charmé  d'apprendre  que  l'auteur  a  trouvé  le 


SON  HISTOIRE.  97 

moyen  de  traosmeltre  les  aigaanx  entre  1* Angleterre  et  la  Belgique, 
malgré  Tobaiacle  de  la  men 

»  SoQsIe  poiDtde  rae  scieniiGqae,  les  résultats  qu'on  peut  recueil* 
lir  des  télégraphes  électriques  de  M.  Wbeatstone  sont  immenses: 
ainsi,  pour  les  localités  par  où  passera  la  ligne  télégraphique,  la  déter- 
mination des  longitudes ,  l'une  des  opérations  les  plus  délicates  de 
l'astronomie  pratique,  n'offrira  plus  la  moindre  difficulté.  D'une  autre 
part,  d'après  une  disposition  particulière,  une  pendule  peut  donner 
l'heure  à  tonte  une  maison ,  à  toute  une  Tille,  même  à  tout  un  pays. 
Les  pendales  auxiliaires  qui  marquent  les  heures ,  lés  minutes  et  les 
secondes  aux  mêmes  instants  que  la  pendule  régulatrice,  ne  se  com- 
posent que  d'un  seul  cadran  :  aussi  M.  Wheatstone  les  nomme  sqtu- 
UiUê  de  penduteêy  et  il  estime  leur  prix  à  une  ou  deux  livres  ster- 
ling. L'auteur  compte  aussi  emptoyer  ses  procédés  pour  mesurer  avec 
une  précision  qu'il  croit  pouvoir  porter  à  un  centième  de  seconde  h 
vitesse  des  projectiles.  Il  serait  difficile  de  limiter  les  applications  aux- 
quelles se  prêteront  les  ingénieux  appareils  de  M.  Wheatstone.  » 

Ainsi  donc,  cette  fois  un  seul  fil  conducteur,  aucun  effet  dynamique 
produit  par  l'action  directe  du  courant,  plus  d'aiguilles  déviées,  etc. 
Le  courant  n'a  h  produire  par  sou  passage  que  l'aimautation  d'électro- 
aimants  artificiels;  ces  électro-aimants  attirent  de  petits  morceaux  de 
ferdonx;  ces  petits  morceaux  de  fer  doux,  déplacés  pour  revenir 
immédiatement  à  leur  position  première,  sons  l'action  de  petits  res- 
sorts, ont  laissé  agir  des  mouvemenits  d'horlogerie;  une  des  dents  de 
chaque  roue  d'échappement  a  passe ,  tous  les  csfdrans  mobiles  qui 
portent  les  lettres  et  les  manifestent  à  distance  ont  avancé  d'un  pas,  et 
amené  toosia  même  lettre  devant  l'indicateur.  Les  caractères  qu'il  s'agit 
de  transmettre  sont  distribués  sur  la  circonférence  de  la  roue  qui  porte 
l'appareil  électro-magnétique  :  on  amène  par  la  rotation  de  la  roue 
celui  des  caractères  que  l'on  veut  i  une  position  fixe  et  déterminée, 
aussitôt  les  cadrans  mobiles  le  répètent  aux  deux  extrémités  de  la 
ligne,  comme  à  toute  station  intermédiaire  où  le  fil  télégraphique 
entourera  un  appareil  indicateur. 

C'est  évidemment  la  perfection,  et  je  ne  comprendrais  pas  que  l'on 
voulût  essayer  de  le  nier  :  aussi  ne  l'a-t-ott  pas  fait;  on  s'est  contenté 
de  disputer  à  M.  Wheatstone  la  gloire  de  ses  admirables  perfection- 
nements :  et,  comme  l'entreprise  était  encore  trop  difficile,  on  a  fait 
mieux  encore,  on  a  organisé  contre  le  réalisateur  de  la  télégraphie 

7 


9$  TÉLÉC^APIUE  ÉLECTRIQUE. 

électrique  la  persécution  du  Bileoce.  J'ailudeloligBartîdeicùrhIitoîft 
des  télégraphes  électriques  était  écrite  par  des  bominea  oompéteùla» 
et  où  le  oom  de  M.  ^beatstooe  tt*éuit  pas  méo)e  proiionté.  De  longues 
communicatious  ont  été  faites  à  ce  sujet  à  l'Académie  des  acieiicce  et 
à  la  Chambre  des  députés*  sana  qu'on  ait  rappelé»  même  en  passant, 
lei  droits  ^  la  reconnaissance  publique  du  saTant  ingénieuk  i  qui  la 
télégraphie  électrique  doit  sa  théoriei  ses  principaux  progrès  et  sa 
perfection. 

Je  ne  dirai  que  quelques  mots  des  lattes  ardentes  et  passionnées  que 
M.  DVbeatstone  a  dû  soutenir,  bittes  dont,  en  France  «J'ohjei  a  été 
méconnu  et  le  caractère  défigura 


M.  Cooke  ne  dispuuit  pas  à  M,  D^Theatstone  la  priorité,  le  mérite  «l 
la  gloire  de  son  iuTcntion;  la  querelle  n*était  au  fond  qtt*une  querelle 
d*amoor-propre  trop  commune  entre  associés;  M.  Cooke  voulait  que 
tous  les  appareils  dont  l'exploitation  éuit  précisément  l'objet  de  h 
société  constituée  entre  eux  portassent  à  la  fois  les  noms  des  deux  asso- 
ciés :  llVbeaUtione  et  Cooke.  Le  savant  physicien  repoussait  cette  pré- 
tention» parce  qu'elle  lui  paraissait  illégitime  :  il  voulait  que  son  non 
Ggurât  seul  sur  les  appareils  exclusivement  inventés  par  lui,  et  n'ad- 
mettait la  présence  des  deux  noms  que  sur  tai  instruments  fruits  de 
recherches  communes. 

Des  arbitres  furent  nommés  ;  parmi  eux  figurent  des  noms  célè- 
bres, ceux  de  Daniell  et  de  Brunel  {  la  paix  fut  rétablie  entre  Us 
associés. 

Les  appareils  à  cadran  qui  fonctionnent  en  Angleterre  >  ont  ooo« 
serve I  par  suite  de  l'arbitrage»  le  seul  nom  de  M.  'Wbeatstone.  Les 
télégraphes  à  aiguilles  et  des  modifications  importantes  adaptées  )i 
certains  besoins  particuliers,  à  certaines  circonstances  spéciales»  seront 
signés  à  la  fois  par  MiM.  l^beatstone  et  Cooke;  d'autres  modifications 
plus  secondaires  appartiendront  enfin  exclusivement  à  M.  Cooke»  qui 
n'est  pas  un  physicien  de  renom,  mais  biçn  un  homme  d'action  énai- 
nemment  habile  qui  «  comme  nous  Tavons  déjà  rappelé ,  avait  lui-^ 
môme  invenié  un  télégraphe  qu'il  abandonna  pour  exploiter  en  coni* 
mun  le  brevet  de  Al.  Wbeatstone. 


son  HisToias.  99 

Bain. 

ArriYiNit  à  la  coatroverM  suscitée  par  M.  Bain.  H.  Bain  a  pris,  le 
6  février  18&3  seulement»  une  patente  pour  un  nouveau  télégraphe 
doBl  void  les  dispositions  fondamentales.  Le  circuit  est  formé  d*abord 
par  la  terre  dans  laquelle  sopt  plongées  aux  deux  stations  deux  pla- 
ques métalliques  de  cuivre.  Sous  TinOuence  du  courant,  de  fortes 
b^es  métalliqnes  traversées  par  lui,  et  douées  par  conséquent  d'une 
action  magnétique,  sont  déviées  par  des  aimants,  permanents  placés 
dan»  leur  voisinage.  Dans  ces  conditions,  ks  rouages  des  deux  appa- 
reils sont  arrêtés;  mais  aussitôt  que  le  courant  cesse,  les  hélices  n*é- 
laat  plus  attirées,  sont  amenées  par  un  ressort  dans  une  positioq  qui 
permet  an  rouage  de  marcher  jusqu'au  moment  où  le  courant  est 
rétaUi,  Dans  chaque  machine  est  un  cadran  portant  ks  signes  con- 
Tenus  pour  les  dépêches;  et,  en  face  de  chaque  si^pae,  est  on  trou  qui 
peut  recevoir  une  cheville  métallique.  Le  circuit  est  fermé»  et  le  cou- 
itat  passe  quand  l'aiguille  du  cadran  est  en  contact  avec  cette  che« 
ville»  d'oà  il  résulte  que  l'appareil  marche  anssi  longtemps  que  l'ai- 
gnille  et  la  cheville  cessent  de  se  toucher» 

Si  donc  la  cheville  et  l'aiguille  étant  en  contact  au  zéro  du  cadran, 
osi  enlève  h  première  pour  la  placer  dans  un  des  autres  trous  du  ca- 
dran ,  la  machine  se  mettra  en  nurche  jusqu'à  ce  que  l'aiguille  vienne 
toacber  la.  cheville.  Mai»  comme  ks  deux  machines  sont  absolument 
acflablablesy  et  que  l'hélice  de  la  première  station  estdevJée  en  même 
faapequecelkde  lasecoode^  que  son  ressort  la  rappelle  aussi. au  même 
iMUm  pour  laisaer  marcher  son  rouage ,  il  ien  résulte  que  l'aiguille  de 
la  seconde  station  quittera  son  zéro  en  même  temps  que  cetk  de  la 
première,  et  8*arr6tera  sur  le  même  signe  qu'elle,  puisque  le  mou- 
vement des  deux  machines  cesse  simultanément.  Ajoutons  que  ks 
sont  disposées  de  manière  qu'une  roue  portant  en  relief  les 
;  signes  que  ceux  du  cadran ,  marche  en  même  temps  que  l'ai- 
gnîile ,  et  qu'au  moment  où  cdle-ci  s'arrête,  un  papier  qui  a  égale- 
ment marché  est  pressé  contre  un  tissu  garni  de  noir  de  fumée  inter- 
poaé  entre  lui  et  la  rou4  dont  le  mouvement  a  amené  le  signe  choisi 
a«  point  où  la  pression  s'exerce,  ce  qui  détermine  l'impression  du 
signe  sor  k  papier. 

Voilk  U  descriptioa  assea fidèk  du  télégraphe  de  M.  Bain,  telk 

7. 


!••  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQiE. 

qo'elle  ooos  est  donnée  pv  on  des  homiiies  les  moiiis  ii^onbles  à 
M.  Wlu^Ulrjoe.  Il  y  a  dans  le  traTÛl  de  M.  Bain  qa>  Iqoe  diose  de 
flooreao  qoe  )t  Wheatstose  ne  loi  dispoie  pas  :  c'est  rimpression  de 
la  dépêdie  à  Faide  d'un  second  cadran  indicateor,  qne  Ton  presse 
contre  le  ppier  chargé  de  noir  de  fnmée  on  de  sanguine.  Ce  perlée- 
tionnement,  û  c*en  est  un,  appartient  réetlement  i  U.  Bain.  M.  Wheat- 
itooe,  pour  écrire  les  dépêches,  recourait  è  un  appareil  distinct  formé 
de  vingt-quatre  bandes  ou  ressorts  portant  des  caractères  en  relief,  et 
de  marteaux  qui ,  en  frappant  indiTiduellement  chaque  bande ,  im* 
primaient  la  lettre  sur  le  papier  en  pluneurs  exemplaires,  Yoilji  sur- 
tout ce  que  M.  Bain  réclamait  :  aussitôt  que  ses  droits  9i  la  priorité 
ont  été  sous  ce  rapport  bien  reconnus,  il  s*est  déclaré  satislait 

Dans  un  volume  publié  sous  ce  titre  :  The  pétition  ofAUsc4in>^ 
dcr  Bain,  Londres  1845,  je  trouve  une  histoire  complète  des  décoa* 
vertes  et  des  prétentions  de  M.  Bain  ;  elle  n'est  pas  sans  intérêt,  et  je 
crois  devoir  b  résumer  Gdèlement.  Je  trouverai  ainsi  roccasion  de 
rétracter  une  assertion  un  peu  dure  de  ma  première  édition.  J'ai 
affirmé  que  M.  Bain  avait  été  auprès  de  M.  l¥heatstone  on  ouvrier  à 
gages,  qui  aurait  abusé  de  U  conGance  du  savant  qui  l'emidoyait  en  le 
payant  M.  Bain  avoue  naïvement  qu'en  août  1840  il  était  pauvre  et 
dénué  de  tons  moyens  de  mettre  à  exécution  ses  heureuses  idées,  mais 
il  nie  absolument  qu'il  ait  jamais  été  ouvrier  mécanicien  embauché  par 
M.  Vheafstone;  et  lorsque  le  président  de  la  commission  du  Parle- 
ment britannique  lui  demandait  s'il  était  faux  qu'il  eât  travaillé  \  prit 
d'argent  sous  les  ordres  du  savant  professeur,  il  répondait  intrépide- 
ment :  C'est  tout  à  fait  faux.  Cette  déclaration  solennelle  n'a  jamais 
été  contredite  par  M.  Wbeatstone;  et  nous  devons  l'accepter  comme 
véritable. 

Voici  donc  les  affirmations  de  M.  Bain,  l*"  En  1838,  il  avait  inventé 
son  horloge  électrique,  reprodoisant  l'heure  marquée  par  une  horloge 
ordinaire  placée  à  distance,  et  communiquant  avec  elle  par  un  circuit 
voltaîquc.  2"*  En  juin  ISdO,  il  avait  imaginé  son  télégraphe  électrique 
imprimant  les  dépêches.  S"*  En  janvier  18^1 ,  il  prit  en  commun 
avec  le  lieutenant  Wright  la  patente  de  son  horloge  électrique  :  nous 
avons  entre  les  mains  l'original  signé  du  roi  de  Bavière,  le  20  sep- 
tembre 1839,  du  privilège  qui  assure  à  M.  Sieinheil  le  monopole  de 
Tapplicatiou  des  procédés  électriques  par  lesquels  il  était  parvenu  à 
faire  marcher  ou  h  régler  un  nombre  quelconque  d'aiguilles  ou  d'hor- 


SON  HISTOIRE.  JOi 

I<{ge8  :  M.  Bain  est  donc  évidemment  primé  sur  ce  point  par  M.  Stdn- 
heiL  A'^Ed  18^0  aussi,  il  découvrit  la  propriété  inconnue  jusque-là, 
dit-il,  qu'a  la  lerre  humide  de  conduire  le  courant  voltaîque,  et  de 
remplacer  la  moitié  du  circuit  métallique  :  nous  devons  constater 
que,  dès  1803,  Âldini  avait  prouvé  que  l'électricité  se  transmettait 
encore. lorsqu'une  partie  considérabie  du  circuit,  200  pieds,  était 
formée  par  l'eau  de  la  mer  ;  qu'en  1837,  cinq  ans  avant  l'erpérience 
faîte. par  MM.  Bain  et  "Wright  sur  la  rivière  Serpentine,  au  mois  de 
join  i8&2 ,  M.  Steinbeil  n'avait  donné  à  son  télégraphe  qu'un  seul  fil 
conducteur  et  que  même  il  avait  remplacé  par  la  terre  la  moitié  de  ce 
conducteur  unique.  Ô*"  £ni8â2  9  il  mit  en  évidence  ce  fait  impor- 
tant que  Ton  peut  obtenir  des  courants  énergiques,  sans  le  secours 
d'aacone  pile,  en  plongeant  à  distance  dans  la  terre  deux  plaques» 
l'une  cuivre  et  l'autre  zinc,  liées  entre  elles  par  un  fil  conducteur: 
rhoflueur  de  cette  belle  expérience  appartient  à  l'illustre  directeur 
de  l'Observatoire  de  Gœttingoe,  à  M.  Gauss  :  il  la  fit  en  1835 ,  plus 
dedeax  ans  avant  M.  Bain,  sur  une  longueur  d'un  kilomètre  environ; 
roue  des  plaques  plongeait  dans  la  cour  du  cabinet  de  physique  » 
l'autre  dans  les  jardins  de  l'Observatoire  ;  le  fil  conducteur  passait  par- 
dessus les  toits  :  nous  avons  vu  à  Munich  la  lettre  autograpbiée  par 
iaqudie  M.  Gauss  annonçait  à  M.  Steinbeil  ce  résultat  vraiment  cu- 
rieux ;  et  nous  sommes  heureux  d'ajouter  ce  nouveau  fleuron  à  la  cou* 
ronne  d'un  homme  qui  a  fait  faire  aux  sciences  mathématiques  tant 
de  pas  de  géants,  qui,  avec  ^1.  "Weber,  a  le  premier,  en  1833»  trans- 
mis réellement,  au  moyen  de  courants  électriques,  des  mots  et  des 
phrases  entières  à  nne  distance  considérable.  G""  En  18^3 ,  il  avait 
constaté  qu'on  pouvait  obtenir  un  courant  dérivé  d'un  courant  primi- 
tif, sans  interrompre  le  fil  conducteur  principal ,  en  mettant  seule- 
ment en  contact  avec  ce  conducteur  deux  petits  fils  dont  on  réunissait 
les  deux  autres  extrémités;  et  que  cette  propriété  remarquable  rend 
beaucoup  plus  facile  l'application  des  horloges  électriques  :  les  courants 
dérivés  étaient  connus  bien  longtemps  avant  que  M.  Bain  parût  sur 
l'horizon.  7*  Avant  mai  18A3,  il  avait  trouvé  le  moyen  d'établir, 
avec  un  seul  fil  conducteur  et  une  seule  aiguille  oscillante ,  un  télé* 
graphe  donnant  un  nombre  suffisant  de  signaux  ;  ce  que  MM.  l¥heat- 
stone  et  Cooke  n'avaient  pas  pu  faire  avant  lui  :  on  de  ces  télégraphes, 
et  aussi  le  télégraphe  imprimant,  fonctionnèrent,  en  mai  184^«  sur  le 
chemin  de  fer  du  Soutfa-Western ,  enti-e  Nine  -Elms  et  Wirnbledon, 


m  TELÉGBAPHIE  ÉLECmQCC 

dans  le  comté  deSarrer,  co  prtaace da lorAi et  éàWKtHmtét 
rinrinoté.  8*  Enfin,  dass  Tété  de  1844.  il  ifail coBçn  le  prqct  de 
irauttoiettre  des  ngoen  an  mof en  de  aona  sfariieEfnct,  ee  qne  Siein* 
beii  arait  bat  f  rès-longtempe  arant  InL 

M.  Bain  afait  formé  oppoâtion  près  h  chamlMT  dfs  connmcf 
contre  Padoption  da  bill  qui  constiinak  la  compagnie  gteéraie  de 
télégraphie  étectrîqiie;  cette  opposition  a  amené  de  kmgs  débals,  et 
des  discossions  qui  ont  en  pour  résolut  de  faite  acbeler  par  la  com- 
pagnie la  patente  de  M.  Bain  an  prix  élefé  de  7,500  lifm  sterling, 
plos  de  180  mille  francs. 

Si  Je  rappelle  ces  dits,  ce  n*est  nnllenient  dans  n  esprit  iiosiile  I 
H.  Bain,  mais  pour  Pacquit  de  ma  eonsdence  et  poor  aofegarder  les 
droits  de  la  justice.  J'admire  le  talent.  Je  dirai  même  le  génie  d«  mo- 
deste oovrier  écossais,  de?enu  an  intentenr  II  jamais  imoaortel,  et 
J'applaodls  de  tout  mon  cerar  ao  glorieux  succès  qni  a  couronné  sa 
persévérance.  Au  fond ,  la  priorité  de  MM.  Steinfaeil  et  Gaom  n'enlèfo 
rien  ao  mérite  et  ii  la  Térité  des  découTertes  de  M.  Bain,  qni  < 
rbumble  condition  où  le  del  Pa?ait  bit  ndlre  Ignorait  et  denit  i 
rer  les  progrès  rapides  que  la  science  de  Pélectricité  fmait  alors  m 
Allemagne. 

Depuis  cette  époque,  M.  Bain  a  réalisé  la  plus  belle  invention  pem» 
être  des  temps  modernes,  son  télégrapbe  électro-cbinuque ,  4kmt 
nous  parlerons  tout  à  l'benre. 

Nous  ne  dirons  rien  ici  des  travaux  de  MM.  Dojardin ,  Brégoel, 
Garnicr,  Siemens,  etc.,  etc.,  car  ils  n'ont  rien  ajouté  d'essentiel  I 
l'art  magique  de  la  télégraphie;  il  nous  suffira  de  décrire  leurs  ingé- 
nieux appareils.  Passons  donc  aux  applications  du  principe  de  la  téK* 
graphie. 


HISTOIBE  DE  S£S  APPLICATIONS.  109 

CHAPITRE  V. 
^es  applications  diverset  do  principe  de  la  télégrapliie  électrique.* 


Quand  mie  force  motrice  a  dté  comme  créée,  quand  Ton  est  par^ 
fona  à  traMmettre  ion  action  i  des  distances  quelconques  avec  une 
iDcommensurable  fitesse,  quand  on  a  pu  i  volonté  la  multiplier  en 
quelque  sorte  Indéfiniment,  quand  surtout  on  est^urrivé,  à  i*alde  de 
cette  force  instantanément  et  Indéûnlnent  multipliée,  ^  mettre  en  jeu 
toutes  les  autres  forces  de  la  nature,  on  s'est  ouvert  un  champ  im- 
nMBee,  et  l'Imagination  la  plus  active  serait  impuissante  à  prévoir  et  à 
éBumérer  les  résultatt  merveilleux  et  Inattendus  que  l'on  réalisera 
sneeesslvement.  Voila  découvrit  en  1800  le  courant  voltalque  ;  OBrsted 
mil  en  évidence  sa  force  motrice;  M*  Arago  transforma  cette  force  et 
loi  eréa  comme  des  Issues  nouvelles  en  constatant  ses  effets  d'alman^ 
talion  t  00  s'assura  presque  dès  l'origine  qu'elle  se  transmetuit  dans 
«a  nisunc  indivisible  h  travers  des  circuits  démesurément  longs; 
M.  Wheatstone  détermina  la  limite  inférieure  de  la  vitesse  avec  h-* 
qaeHe  cette  force  se  propage,  il  avait  démontré  en  iS^S  qu'elle  pou^ 
vail  ptoduire  presque  instanunément  des  effets  sensibles  k  la  distance 
de  cent  lieues;  plus  tard,  le  célèbre  professeur  de  King's-Collego 
UMMitra  comment,  à  l'aide  de  cette  action  exercée  à  une  distance  qoel^ 
conque,  on  pouvait  mettre  en  Jeu  l'élasticité  des  ressorts ,  la  pesan- 
teur, etc. ,  etc.  Un  avenir  prochain  verra  sortir  de  cette  mine  profonde 
des  trésors  qu'il  n'était  pas  possible  de  soupçonner.  Les  applications 
dont  Je  vais  tracer  l'histoire  dépassent  déjà  toutes  les  prévisions  et 
toutes  les  espérances  humaines. 

PlElllfeRE  APPLICATION. 

Impression  des  dépêches.  Télégraphe  autographique. 

Noos  avons  d^i  dit  comment  M.  Wheatstone  arriva  à  imprimer  les 
dépêches»  en  aobetitoant  au  disque  de  papier,  sur  la  circonférence 
èoqoel  sont  itidiqoéea  les  lettres»  on  disque  mince  de  cuivre  on  de 


JOi  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECIIUQLË. 

bronze,  divisé  du  centre  à  la  circonférence,  de  manière  à  former 
\ingt-quatre  ressorts  sur  les  extrémités  desquels  on  plaçait  des  carac- 
tères ou  poinçons  :  un  mécanisme  additionnel,  dont  la  détente  était  mise 
en  mouvement  par  un  électro-aimant,  forçait  un  marteau  à  appuya  le 
poinçon  contre  un  cylindre  autour  duquel  s'enroulaient  plpsieurs  cou- 
ches alternatiTes  de  papier  blanc  et  de  papier  noir  ou  rouge  à  calquer 
dont  on  se  sert  dans  divers  appareils  :  on  obtenait  ainsi,  sans  créer 
aucune  résistance  nouvelle  à  Iji  roue  motrice,  un  certain  nombre  de 
copies  imprimées  du  message  transmis.  Nous  avons  ajouté  que  M.  Bain 
avait  modifié  ce  mécanisme  en  se  servant  pour  Timpression  dn  cadran 
indicateur  lui-même  qu'il  pressait  à  propos  contre  le  papier. 

Les  téi^raphes  de  Morse,  de  Steinheil,  de  Dnjardin,  de  Siemens,  etc. , 
sont  aussi  des  tél^raphes  iinprimant  les  dépèches,  en  ce  sens  que  les 
signaux  transmis  sont  fixés  sur  le  papier.  Le  6  mai  i85ff,  M.  Pooillel 
a  présenté  à  TAcadémie  des  sciences  un  télégraphe  de  M»  FromtenU 
qui  écrit  la  dépêche  en  signes  de  convention  au  moyen  d*un  crayon 
qui  se  taille  en  écrivant,  parce  qu'il  tourne  sur  lui-même  en  méOM 
temps  qu'il  exécute  son  mouvement  de  va-et-vient.  Le  crayoaesc  mft 
d'une  manière  directe  et  sans  intermédiaire  par  l'armature  de  l'élecuti- 
aimant,  et  peut  exécuter  jusqu'A  trois  ou  quatre  mille  vibrations  àm^' 
pies  par  minute.  Le.  premier  modèle  de  cet  appareil  aoaiogoe  à  celoî 
de  Morse  a  été  construit  par  M.  Froment  il  y  a  {dusieors  années,  k 
la  demande  de  M.  Pouillet  et  sur  ses  indications  :  M.  Froment  l'a 
récemment  perfectionné.  La  dépêche  est  composée  d'avance  en  signaux 
télégraphiques  découpés  sur  une  bande  de  papier  è  l'aide  d'une  ma- 
chine spéciale  à  clavier  ;  celte  bande  de  papier  ainsi  préparée  est 
livrée  à  l'appareil  transmettenr  qui,  de  lui-même,  met  en  jeu  l'appa- 
reil écrivant  placé  à  l'autre  station  avec  toute  la  rapidité  que  ce  der- 
nier appareil  comporte. 

H.  Froment  a  une  prédilection  particulière  pour  les  télégraphes 
dans  lesquels  le  petit  morceau  de  fer  doux  aimanté  agit  directement 
par  un  ensemble  de  leviers  sans  l'intermédiaire  de  mouvements  d'bor- 
logerie  :  ces  appareil?  sont  excellents  quand  la  transmission  se  bit  à 
de  courtes  distances.  Réussissent-ils  également  sur  de  très-longues 
lignes?  Nous  ne  savons  pas  que  l'expérience  en  ait  été  faite. 

Les  télégraphes-imprimeurs  de  MM.  l¥heat5tone  et  Bain  laissaient 
beaucoup  è  désirer;  ce  n'étaient  guère  que  des  essais,  on  mieux  c'était 
la  solution  théorique ,  mais  non  la  solution  pratique  du  beau  firoblème 


HISTOIRE  DE  SES  APPUCATIONS.  105 

de  riflbpressîoii  à  toute  dislance  et  en  lettres  ordinaires  des  dépêches 
télégraphiques  les  plus  étendues.  Nous  croyons  jusqu*ë  démonstration 
do  contraire  que  M.  Brelt  a  le  premier  vaincu  cette  grande  difficulté. 
Son  appareil,  patenté  en  Angleterre  le  13  novembre  18A5,  se  compose 
de  deux  parties  :  i*une ,  le  transmetteur  placé  à  la  station  de  départ  ; 
l'antre,  rimprimeor  installé  à  la  station  d'arrivée  :  les  lettres  majus- 
cules romaines  qu'il  s'agit  d'imprimer  sont  gravées  en  relief  sur  les 
prolongements  des  rayons  d'une  roue  verticale  ;  elles  s'encrent  on 
s'appoyant  sur  de  petits  rouleaux  :  la  bande  de  papier  qu'un  méca- 
ni^Hle8umple  et  sûr  fait  avancer  progressivement  est  maintenue  à  une 
très-petite  distance  des  lettres  ;  un  marteau  ou  mouton ,  montant  et 
desceadant  dans  une  coulisse  verticale,  vient,  par  un  coup  rapide, 
appuyer  le  papier  contre  lalettre  chargée  d'encre  et  détermine  l'im- 
pression. 

Aus8it(yt  que  sur  le  transmetteur  on  a  amené  une  lettre  donnée ,  la 
lettre  À ,  par  exemple,  devant  l'aiguille  indicatrice ,  cette  même  lettre 
A  se  montre  au  point  culminant  de  la  roue  verticale  :  le  courant  fait 
partir  une  détente,  les  poids  du  rouage  agissent ,  le  marteau  monte, 
redescend,  frappe  et  imprime  la  lettre  A  sur  le  papier  qui  l'emporte 
en  marchant  d'un  paâ  pour  se  prêter  à  l'impression  d'une  nouvelle 
lettre.  Ce  qui  frappe  surtout  dans  le  mécanisme  de  M.  Brctt,  c'est  le 
procédé  rapide  par  lequel ,  en  ramenant  après  chaque  mot  l'appareil 
à  une  position  déterminée ,  on  empêche  les  erreurs  de  s'accumuler  ; 
la  fidélité  de  la  transmission  est  ainsi  pleinement  garantie.  Puisse  la 
France ,  en  accueillant  et  appliquant  son  admirable  invention ,  le  con- 
soler de  l'impossibilité  où  il  s'est  trouvé  d*en  tirer  parti  en  Angleterre. 
U  «  tout  a  été  envahi  par  la  compagnie  générale  de  télégraphie  élec- 
trique qui  exerce  un  monopole  despotique  :  M.  Brett  aurait  vendu  très- 
cher  Il  cette  toute-puissante  compagnie  son  télégraphe-imprimeur,  dont 
Texcellence  et  h  supériorité  ne  sont  pas  contestées;  mais  la  compa^ 
goie  générale  n'eût  acheté  cette  belle  œuvre  de  génie  que  pour  l'en- 
fooir  et  la  condamner  au  néant  dans  le  but  avoué  de  déjouer  toute 
pensée  de  concurrence. 

La  merveille  do  genre  en  fait  de  télégraphie  fixant  les  dépêches; 
est  le  télégraphe  électro-chimique  de  M.  Bain  :  c'est  un  progrès  im- 
mense et  qui  centuple  les  espérances  déjà  si  brillantes  de  la  télégra^ 
phie  électriqoe.  Cette  f<ns  les  signaux  transmis  et  imprimés  ne  se 
comptent  plus  par  dizaine ,  mais  par  mille." 


106  TÊLÉGRAPUliù  ÉliKClRlQUK. 

Las  leilres  dont  se  compose  récriture  du  tél^âpbe  BaUi«  et  c'est 
un  inconvénient  trè»-léger,  n'ont  point  la  forme  ordinaire,  forme  qui  ne 
saurait  se  prêter  à  une  pareille  rapidité;  elles  sont  comixwées  de  com- 
binaisons convenables  de  points  et  de  traits.  Ce  sont  ces  combinaisoiis 
qu*il  s*agit  de  reproduire  à  l'extrémité  de  la  ligne ,  opposée  à  oelie  où 
se  trouve  l'expéditeur  ;  or»  l'opération  se  divise  en  deux  parties  bien 
distinctes  :  la  composition  et  le  tirage  «  exactement  comme  dans 
nos  imprimeries. 

La  composition  a  pour  objet  d'écrire  la  dépêche  sur  une  longue 
bande  de  papier,  avec  les  points  et  traits  conveotiooiiels  ;  seulement 
ce  n'est  pas  au  moyen  d'encre  que  cette  écriture  doit  se  tracer  :  les 
points  doivent  être  figurés  par  des  trous  ronds  percés  dans  le  papier, 
et  les  traits  par  des  trous  allongés.  On  se  procure  ainsi,  an  pmnt  de 
départ,  une  composition  de  forme  identique  à  celle  qu'on,  veut  re- 
produire «  naais  avec  une  encre  convenable  »  au  point  d'arrivée.  Ima- 
ginons pour  un  moment  que  nous  étendions  cette  bande  de  papier, 
percée  de  trous,  sur  une  autre  bande  intacte  et  blanche  dans  toute 
son  étendue ,  et  que  nous  venions  à  passer  sur  le  tout  un  pinceau  plein 
de  couleur  ;  la  bande  inférieure  se  trouvera  recevoir,  an  traverp  des 
trous,  une  peinture  exactement  conforme  k  la  disposition  des  Irons 
de  la  bande  supérieure  :  ce  sera  un  premier  tirage  de  la  dépêche ,  ob- 
tenu ,.  comme  on  le  voit ,  par  un  procédé  pareil  à  celui  dont  on  se  sert 
poar  tracer  les  adresses  des  caisses  de  marchandises;  c'est  ce  tirage 
qu'il  s'agit  d'effectuer,  mais  h  une  distance  de  plusieurs  centaines  de 
lieues  au  besoin  et  par  l'intermédiaire  d'un  fil  unique. 

A  cet  effet,  la  bande  de  papier,  convenablement  percée ,  est  saisie 
à  son  origine  entre  une  roulette  métallique  et  on  ressort  également 
métallique  qui  presse  la  bande  contre  la  roulette  ;  si  dans  cette  situa* 
lion  on  vient  k  faire  tourner  la  roulette,  eUe  entraîne,  par  le  i 
effet  du  frottement,  la  bande  dont  toutes  les  parties  viennent  i 
sivemeot  passer  entre  le  ressort  et  la  roulette.  Si  le  papier  était  înr 
tact  et  ne  contenait  aucun  trou ,  le  ressort  qui  le  presse  serait  toujonn 
séparé  de  la  roulette  ;  mais  le  papier  étant  percé  de  trous»  chaque  fois 
que  l'un  d'eux  passe  entre  la  roulette  et  le  ressort,  ces  deux  organes 
se  trouvent  momentanément  mis  en  contact  :  ce  contact  cesse  dès 
que  le  trou  est  passé ,  et  il  ne  recommence  que  lorsqu'un  nouveau 
trou  se  présente.  Ajoutons  enfin  que  la  roulette  se  ment  d*un  mou- 
vement uniforme ,  que  par  H  le  contact  du  rewort  et  de  la  roulette 


HlSTOnUB  D£  ses  àPPUCATIONS.  107 

dnre  moimdt  tempe  km  du  ptiMged'uo  trou  rond  que  Ion  da  paange 
d'im  trra  aDoiigé,  et  le  reste  de  l'opératioD  se  comprendra  aisément» 

La  roolette  en  effet  eit  jointe  par  un  condocteur  méullique  à  la 
•ooroe  de  rélectriclté  »  et  le  renort  Inl-même  communique  afec  le  fil 
DéiaHiqiie  qnl  joint  te  stations  d'arrivée  et  de  départ.  Lorsque  la 
roolette  et  le  ressort  sent  en  contact,  le  circuit  est  donc  complet  et 
l'éiectrieité  s'élance  d'one  station  k  l'autre.  Chacun  comprend  déjà 
quel  est  le  rdle  joué  par  la  iiande  de  papier  interposée  et  par  les 
troua  dont  elle  est  percée.  Le  papier  ne  conduisant  pas  Télearicité, 
il  intenrompt  le  courant  par  son  ioterposiiion  entre  la  roulette  et  le 
ressort  ;  mais  an  passage  d'un  trou  de  la  bande  de  papier,  le  contact 
entre  le  ressort  et  la  roolette  s'étabUt  pour  un  moment  et  avec  lui  le 
coomt  ékcnriqne  :  dès  que  le  trou  est  passé,  le  courant  électrique 
cesse  de  nouveau*  On  iroit  même  qu'à  cause  du  plus  on  moins  de 
tonguenr  des  trous  percés  dans  le  papier,  les  courants  électriques  qui 
Rétablissent  momentanément  durent  des  temps  inégaui  ;  or,  c'est  là 
ce  «pi'il  a'agisnit  d'obtenir  au  point  de  départ ,  des  courants  électii- 
Herroospns  envoyés  à  l'autre  extrémité  de  la  ligne,  durant  les 
I  peu  plus,  les  autres  un  peu  moins  de  temps,  et  distribués 
on  ordre  déterminé  à  l'avance.  Ce  fait  une  fois  acquis ,  oublions 
le  moyen  par  kqnel  on  l'a  produit  au  point  de  départ;  ne  retenons 
que  le  Ciit  en  lui-même ,  et  transportonspnous  au  point  d'arrivée  pour 
voir  comment,  an  moyen  de  ces  courants  élecu-iques  interrompus, 
neos  aliéna  pouvoir  produire  l'impression  de  la  dépêche. 

A  cette  autre  eitrémité ,  le  fil  conducteur,  par  lequd  arrive  l'élec^ 
triciié  à  courants  intermittents ,  repose,  par  une  pointe  d'ader,  sur 
un  papier  enduit  d'une  solution  de  prussiate  de  potasse  légèrement 
addiidée.  Lorsqu'il  n'arrive  pas  d'élecuiciié  par  le  fil  métallique ,  au^ 
can  effet  ne  ae  produit;  mais  lorsque  le  courant  électrique  vient  à  pas. 
ser,  il  se  produit  au  contact  du  stylet  d'acier  et  du  papier  préparé 
chimiqtte&ient  nue  petite  quantité  de  Uen  de  Prusse  dont  ta  couleur 
est,  coosme  on  sait,  fort  intense. 

Cela  étant,  imaginonsqne  ce  pai^er  chimique  se  dépbce  ou  se  meuve 
sous  le  stylet  :  lorsqu'un  courant  électrique  arrivera  par  le  fil  et  ne 
daren  qu'un  instant ,  ta  décomposition  chimique  ne  s'effectuera  que 
sur  ta  point  du  papier  qui  sera  en  cemomeot  même  au  contaa  do 
fil  ;  elta  cernera  immédtatement  après  ;  un  point  Ueu  apparaîtra  sur 
le  papier  :  si  au  contraire  ta  courant  électrique  a  duré  un  temps 


J08  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

notable,  pendant  lequel  le  papier  se  soit  déplacé  soos  le  stjrtet,  il  en 
résultera  un  trait  bien,  ainsi  de  suite.  Et  comme  on  a  réussi  à  &ire 
que ,  suivant  la  volonté  de  l'expéditeur  placé  an  point  de  départ ,  les 
courants  électriques  se  succèdent  avec  une  durée  plus  ou  moins  lon- 
gue ,  suivant  Fordre  nécessaire  à  la  représentation  des  lettres  dont  se 
composent  les  mots  ,  on  obtiendra  ainsi  à  l'une  des  extrémités  de  h 
ligne  un  tirage  de  la  composition  exécutée  à  Fautre  extrémité. 

C'est  ce  tirage  qui  marche  avec  une  rapidité  prodigieuse.  «  Nous 
l'avions  vu ,  dit  M.  Leverrîer  auquel  nous  empruntons  cette  descrip* 
lion  authentique  du  magnifique  instrument,  s'effectuer  dans  le  cabinet 
avec  une  vitesse  de  quinze  cents  lettres  à  la  minute,  et  nous  étions 
certains  qu'il  devait  conserver  tout  au  moins  une  partie  de  ces  avan* 
tages  sur  le  terrain  et  âi  de  grandes  distances  :  car  sans  cela  comment  h 
transmission  de  ces  longs  articles,  envoyés  par  le  télégraphe  èlectri* 
que  et  qu'on  trouve  chaque  jour  dans  les  journaux  américains?  com- 
ment l'envoi  en  leur  entier  de  certains  débats  judiciaires  importants 
seraient-ils  possibles  ?  Toutefois ,  nous  avons  voulu  noos  en  annrer 
d'une  manière  positive  par  une  expérience  qui  a  été  faite  au  ministère 
de  rintérieur  sur  les  fils  de  la  ligne  de  Lille. 

»  Â  cet  effet ,  les  deux  fils  qui  constituent  cette  ligne  ont  été  réenis 
I  Lille,  de  manière  à  former  un  circuit  non  interrompu,  commençant 
et  finissant  à  Paris  :  noos  obtenions  ainsi  le  double  avantage  d'avoir 
4008  nos  appareils  i  Paris ,  de  pouvoir  expérimenter  sans  nous  trans- 
porter à  Lille ,  et ,  en  outre ,  de  faire  rex|)érience  sur  un  circuit  kmg 
de  140  lieues.  Nous  n'avons  pas  réussi  de  prime^ibord ,  mais  nous  en 
avons  bientôt  trouvé  la  cause.  L'appareil  télégraphique  employé  ba* 
bituelkment  par  l'administration  est  un  appareil  mécanique  dans  le* 
quel  des  pièces  matérielles  sont  déplacées  et  mises  en  jeu  par  Taclloii 
^e  l'électricité  :  rien  de  pareil  n'a  lieu  dans  l'instrument  âectro-chi* 
mique  de  M.  Bain ,  où  l'électricité  ne  doit  exercer  auciine  autre  actîoQ 
qnéia  décomposition  chimique  de  la  substance  qui  lui  est  soumise. 
Cette  différence  capitale,  à  laquelle  tient ,  en  majeure  partie,  l'im-'* 
mense  rapidité  qu'on  obtient  avec  le  télégraphe  Bain  y  exige  aussi  que 
la  disposition  de  la  pile  soit  modifiée  dans  ses  éléments;  Dès  que  cette 
remarque  eut  été  faite  et  que  la  pile  fut  placée  dans  des  conditions 
ccmvenables,  nous  pAmes  obtenir  des  épreuves  très-nettes  cl  bien 
lisibles ,  envoyées  à  cent  quarante  lieues  de  distancé ,  sans  que  la  ra* 
fiifiité  de  la  transmission  en  ait  été  9(kcxée. 


HISTOIAE  DE  SES  APPLICATIONS.  109 

»  Od  objecter»  peut-être  que  la  compoHiion  ne  màrcbe  pas  avec  la 
mêiiie  Tiiesse  :  mais  cette  difficulté  n'est  qu'apparente,  et  elle  n'a  pas 
ici  plus  de  valeur  qu'en  imprimerie,  où  elle  n'empêche  pas  les  jour- 
naiix  do  soir  de  paraître.  La  composition  de  la  dépêche  télégraphique 
peut,  en  effet,  être  exécutée  par  plusieurs  ouvriers  à  la  fois.  Use  fois 
prête,  elle  peut  servir  à  autant  de  tirages  qu*on  le  veut,  et  être  envoyée 
à  toutes  les  villes  qui  peuvent  être  mises  en  communication  directe  avec 
le  point  de  départ  >  Un  homme  exercé  peut  facilement  découper  viagt- 
cinq  mots  par  minute  ou  quinze  cents  mots  par  heure  :  douze  ouvriers 
par  conséquent  dans  une  demi-heure  découperaient  neuf  mille  mots, 
et  ils  serai^it  transmis  dans  moins  d'une  demi-heure.  De  sorte  qu'en 
Fâdité,  aTec  ce  nombre  d'ouvriers  «  il  suffirait  de  quarante-cinq  mi* 
nutes  pour  écrire  à  une  distance  quelconque  les  neuf  mille  mots. 

Voici ,  en  résnnié ,  les  avantages incoptestables  du  télégraphe  électro* 
chimique  :  i**  plus  de  simplicité  et  d'économie  dans  la  construction 
première  et  l'entretien  de  l'appareil  ;  2^  une  rapidité  incomparablement 
plus  grande  dans  la  transmission  des  signaux  ;  un  seul  fil  médiocrement 
isolé  peut  transmettre  mille  lettres  par  minute  en  moyenne ,  ou  seize 
lettre»  par  seconde  ;  c'est  le  service  de  dix  fils  dans  les  autres  systèmes  » 
c'est  dix  fois  pins  qu'on  ne  pouvait  en  transmettre  avec  régularité  et 
exactîtode  par  les  appareils  anciens  ;  3^  beaucoup  moins  de  chance 
d'interruption  par  l'ioiperiection  de  l'isolement  et  les  variations  d*in* 
tensité  du  conrant,qui  peut  être  beaucoup  plus  faible  ;  4*"  moins  de 
chance  d'erreurs  dans  la  transmission  des  dépêches. 

Le  télégraphe  de  ftL  Bain  est  devenu  une  grande  et  bienheureuse 
réalité.  Il  fonclionaeen  Angleterre  sur  une  étendue  de  trois  cents  ki- 
lomètres, de  Londres  à  Manchester  et  de  Manchester  à  Liverpool  ;  et 
en  ÂCDérique  sur  une  ligne  de  trois  mille  kilomètres ,  sept  cent  cin- 
quante lieues.  Les  débats  du  congrès  avec  tous  leurs  détails ,  même  les 
moms importants,  sont  transmis  par  cet  appareil  féerique  aux  princi- 
paux  journaux  jusqu'aux  extrémités  des  États-Unis  :  lors  du  trop  cé- 
lèbre procès  du  docteur  Webster,  assassin  de  l'infortuné  Parkman  , 
les  débats  du  jury,  remplissant  chaque  jour  deux  ou  plusieurs  colon- 
nes des  journaux  géants  de  l'Amérique ,  étaient  imprimés  simuluné- 
ment  à  New-rYork,  Philadelphie,  Baltimore  et  Washington  par  le  té- 
légraphe électro-chimique  de  Boston.  Je  disais  dans  ma  première 
édition ,  en  parlant  de  la  découverte  de  Bain  :  «  C'est  le  procédé  de 
•  l'immortel  Jacquart  appliqué  à  la  télégraphie  :  il  ne  reste  plus 


110  TÉLÉQRAPHIfi  ÉLKCTMQUB. 

•  qu'une  chose  à  désiror^  c'est  que  M.  Bain  ialse  rénesir  iàAê  le  pn- 

•  Uqoe  ce  qui  sourit  A  bien  en  thiorie.»  Mes  vceux  ont  été  largement 
eiaucés.  » 

Du  tétégrephe  électro-chioiique  k  un  appareil  qui  permette  d'é« 
erire  soi-même  à  dislance,  au  télégraphe  autographiqne  «  il  n'y  a 
qu*un  pas,  mais  un  pas  encore  de  géant.  On  lisait  dans  la  Ui^ 
tetary  Catetiè  du  2S  septembre  18/i7  :  On  a  iait  la  semaine 
dernière  l'essai  du  télégraphe  électrique  autographe  inventé  par 
M.  Bakewell,  et  qui  a  pour  objet  de  transcrire  I  disuoce  des  copies 
d'une  dépêche  écrite,  de  telle  sorte  que  le  correspondant  reconnaime 
nnmédiatemènt  l'écriture  de  celui  qui  lui  adresse  une  nouvelle  on  un 
ordre.  Les  expériences  ont  été  fakes  sur  rembranchemem  du  télé* 
graphe  électrique  étabK  par  la  compagnie  générale  enure  Sejfnxmr- 
Street  et  Slough,  et  il  s'agissait  de  savoir  si  le  mêmetourant  si  faible 
qui  met  en  jeu  le  télégraphe  à  aiguilles  pouvait  suiBre  à  h  urnsmis- 
^n  autographe  des  dépêches.  Nous  apprenonaque  le  résolut  obtenu 
est  des  plus  satisfaisants ,  et  que  des  copies  très- lisibles  de  dépêches 
écrites  de  Londres  ont  été  obtenues  à  Slough  avec  une  rapidité  de 
transmission  double  de  celle  qu'aurait  donnée  le  télégraphe  I  ai» 
guilles.  On  ajoute  que  M.  Bakewell  s'engage  avec  l'aide  d'un  seul  fit 
eohducteor  I  fête  écrire  &00  letures  par  minute;  En  outre  de  celte 
nqpidité  excessive,  le  tél^phe  autographe  aura  le  grand  avantage  de 
donner  une  ooaSance  beaucoup  j^us  grande,  puisqu'on  rooonnaiBMrt 
l'écriture  du  correspon<huit ,  on  sera  mieux  assuré  de  la  vérité  de  la 
nouvelle  qu'il  Uransmeti  ou  de  k  volonté  qu'il  eiprime* 

Le  passage  suivant  d'un  mémoire  lu  I  l'Académio  des  acienees  In 
3S  avril  1860  au  nom  de  M.  Bain  confirme  les  espérances  que  M.  M- 
kewell  avait  Ait  concevoir,  t  Je  profite  de  cette  occasion  pour  an* 
noncer  i  l'Académie,  que  J'ai  l'intentfon  de  lui  soumettre  bientôt  i 
autre  méthode  perfectionnée  de  communication  télégrapfak|oe,  i 
dément  utile  quand  il  s'agira  de  transmettre  une  dépêche  en  carae-^ 
tères  imprhnés  ou  écrits,  et  non  plus  en  signes  symboliques  ou  ^e 
convention. 

»  A  l'aide  du  nouveau  procédé  qui  est  arrivé  déjè  I  une  três-firmide 
perfection,  une  personne ,  de  Paris  par  exemple ,  pourra  écrire  ellu^ 
même  avec  son  écriture  ordinaire ,  ou  tracer  en  caractères  d*hnpri« 
merie,  une  lettre  quelconque  sur  un  papier  pbM:é  à  une  autre  station 
Arignée,  I  Marseille,  par  eieMple  :  celle  lettre  apparaîtra  sur  le  pa- 


HI8T0IU  DE  BEA  APPLICATIONS.  III 

fkr  tfec  aiiiaai  de  promptitude  et  d'exactitude  que  si  la  personne 
qui  écrit  tenait  la  plume  i  Marseille.  C'est  tout  à  fait  comme  si  la 
plume  électro-chimique  qui  pose  sur  le  papier  à  Marseille  avait  son 
nanclie  k  Paris  entre  les  doigts  de  récrlvain  :  le  fil  conducteur  qui  s'é- 
imd  de  Marseille  à  Paris  peut  être  considéré  comme  le  prolongement 
de  la  tige  de  cette  plume;  prolongement  dont  Pextrémité  aboutit  à  la 
BMdn  du  correspondant  :  si  celui-ci  imprime  à  cette  extrémké  le  mon- 
Tenent  nécessaire  pour  écrire  une  phrase  ou  sa  signature  autographe, 
h  plume  de  Marseille  reproduira  identiquement  celte  phrase  et  cette 
sipiature  sur  le  papier  préparé.  »  M.  Bain  nous  a  montré  des  autogra- 
phes ainsi  obtenus  i  sa  patente  et  son  brevet  d'invention  datent ,  dit* 
B,  de  1845  pour  l'Angleterre,  de  1844  pour  la  France. 
J'ai  vu  à  Londres  dans  l'automne  de  1845  les  dessins  d'un  nouvel 
;  à  l'aide  duquel  on  devait  autographier  soi-même ,  à  une 
quelconque  donnée ,  sa  propre  écriture.  Tous  les  mouve* 
1  produits  par  la  main  I  Londres,  me  disait  dès  lors  M.  llVheat^ 
1»  leront  répétés  fidèlement  et  régulièrement  h  Douvres  ou  I 
Piris;  vous  écrires  ainsi»  vous  dessiôereK  par  l'intermédiaire  dtt 
loide  électrique  â  20,  8Q,  50, 100  lieues  et  plus.  Ces  dernières  lignes 
Mt  été  insérées  par  moi  il  y  a  six  ans  dans  V Époque  du  4  octobre  « 
eC  je  oa'en  réjouis,  fl  n'éuit  question  alors  ni  des  expériences  de 
M.  BaktweU,  ni  du  projet  de  M.  Bain^  elles  assurent  dont  à  mon  il* 
hiMre  «ni  M»  IVfaeatstotte  la  priorité  de  cette  incroyable  découverte. 

DSDXIÈMB  APPLICATION. 

B^rtogé  éièêtro'-iitégtaphiifue. 

Le  bnlletin  de  l'Académie  de  Bruxelles  constate  qu*avant  le  8  oc* 
tobre  1840«  M.  'Wheatstooe  avait  appliqué  le  principe  de  son  télé« 
graphe  à  faire  lire  simultanément  en  un  grand  nombre  de  lieux  » 
rbeare  donnée  par  une  seule  horloge  régulatrice  t  ou  en  d'autres 
termes,  qu'il  était  parvenu  à  télégraphier  l'heure  comme  il  a?ait  té* 
légraphié  l'expression  d'une  pensée  ou  d'une  volonté  quelconque» 
Dan6  ce  but,  la  roue  destinée  k  fermer  ou  rompre  le  circuit,  au  lieu 
d'être  mise  en  mouvement  au  moyen  du  doigt,  comme  dans  le  télé- 
graphe, est  rendue  extrêmement  Ugère,  et  reçoit  sa  rotation  de  l'arbrt 
d'un  mouvement  d'horlogerie  ;  les  aiguilles  du  cadran  fixe  placé  à 


U3  TÉL^GftAFBlE  ÉLECmOCE. 

éhumu  M0t  BUMt  par  le  mètat  majeik  ; 
lél^raiAe.  Les  fils  qu  éubtissemb  < 
riastmaieat  qui  doit  répéter  oarédproqiNr  son  i 
aNDDie  daas  le  télégniplie  ékctrîqoe,  af oir  toate  i 
Too  poona  comprendre  dans  le  cârcnil  on 
ces  îiMlmiBenu  répétiteors.  L'horloge  électrM|ae  de  IL  WheatsUMie 
fot  présentée  et  décrite  pour  la  première  Ibis  dus  nne  des  réiwîoBS 
de  la  Société  royale ,  an  mois  de  décembre  18à0;  ce  mojen  d'iftdî* 
qoer  en  di? ers  lieox  l'heure  donnée  par  un  régulalenr  oniq«e  a  été 
constamment  mis  en  usage  depuis  ce  joor  dans  KJQg'»-Coilege  et  ail- 
leurs.  La  notice  suivante,  publiée  alors  dans  les  Prcecdings  de  la 
Société  royale,  donnera  une  idée  asseï  complète  de  cet  ingénieux 


«  Le  but  de  l'appareil  qui  est  l'objet  de  la  communicatioa  de 
M.  Vheatstone  est  de  rendre  une  seule  horloge  propre  à  indiquer 
etactement  en  différents  lieux,  aussi  distants  l'un  de  Taotre  qu'on 
voudra,  l'heure  donnée  par  une  seule  et  même  borkge.  Dans  un  ob* 
servatoire ,  par  exemple ,  chaque  cabinet  pourra  être  faumi  d'un  ap- 
pareil très-simple  dont  la  construction  sera  très-peu  sujette  à  déran- 
gement, d'un  prix  très-modique«  qui  indiquera  l'heure,  la  minute,  h 
seconde,  et  battra  même  chaque  seconde  aussi  régulièrement  que  la 
pendule  astronomique  avec  laquelle  on  l'aura  mise  en  rebtkm.  On 
parera  de  cette  manière  à  la  nécessité  d'avmr  plusieurs  horiqges  de 
grand  prix;  l'on  diminuera  les  embarras  qu'entraînent  les  allées  et 
les  venues;  on  échappera  à  l'obligation  de  régler  séparément  chaque 
horloge  sur  le  mouvement  des  astres; etc. 

•  De  cette  manière  encore ,  dans  de  grands  établissements  ou  dans 
des  administrations  très-nombreuses,  il  suflBra  d'une  bonne  horloge 
pour  indiquer  l'heure  dans  toutes  les  parties  de  rédifice  où  cette  indica- 
tion pourra  être  nécessaire,  avec  une  exactitude  qu'il  serait  impos- 
sible d'obtenir  d'horloges  distinctes ,  et  avec  une  dépense  beaucoup 
moins  conridérable.  On  pourrait  énumérer  un  grand  nombre  d'au- 
tres circonstances  où  cette  invention  réalisera  de  très-grands  avan- 
tages. 

•  Dans  les  horloges  ou  cadrans  électriques  mis  en  mouvement  dans 
les  divers  appartements  de  la  Société  royale,  on  n'employait  aucune 
des  pièces  dont  on  se  sert  ordinairement  pour  maintenir  et  régler  la 
force  motrice;  chaque  appareil  se  composait  d'un  simple  cadran, 


HISTOIRE  DE  SES  APPLICATIONS.  US 

ayaor  ses  ttgoilles  des  heures,  des  minâtes  eC  des  secondes,  et  de  l'en- 
semble  des  roues  par  lequel,  dans  les  horloges ,  Faigaille  des  secondes 
oomnmiriqiie  le  mouYement  aui  aiguilles  des  minâtes  et  des  heures. 
Un  petit  électro-aîoiant  est  destiné  à  rendre  libre  une  roue  d'une  con- 
stmctMMi  foule  q)éciale  placée  sur  Tarbre  de  l'aiguille  à  secondes,  de 
telle  sorte  qa'ft  chaque  fois  que  le  magnétisme  temporaire  est  produit 
ou  détroit,  cetle  roue,  et  par  conséquent  l'aiguille  des  secondes,  avance 
de  la  noixantiëme  partie  d'une  révolution  entière.  Il  est  évident  dès 
lors  que  ai  l'on  parvient  à  établir  et  à  rompre  un  courant  électrique, 
dans  des  circonstances  telles  que  l'ensemble  d'une  reprise  et  d'une 
cessation  dure  une  seconde,  ce  qu'il  est  facile  d'obtenir  au  moyen  du 
régalateor  ou  horloge  parfaite  dont  on  veut  multiloqner  les  indica- 
tions, l'appareil-cadran  ci- dessus  décrit ,  quoique  dépourvu  de  toute 
fENToe  régnlatrice  constante ,  remplira  pleinement  à  son  tour  l'oflBce 
de  régnlateur  parfait 

»  On  peut  obtenir  de  la  manière  suivante  que  la  marche  des  deux 
aiguilies  à  secondes  sur  le  régulateur  et  les  divers  cadrans  reproduc- 
teors  soit  tout  à  fait  simultanée.  Sur  l'axe  qni  porte  h  roue  d'échap- 
peoieiit  de  la  première  horloge  on  fixe  un  petit  disque  de  bronze  dont 
h  ciroonférence  a  été  préalablement  divisée  en  soixante  parties;  on 
eotalHe  alternativement  de  deux  en  deux  les  divisions ,  et  l'on  rem- 
plit les  vides  de  morceaux  d'ivoire  ou  de  bois  isolant.  Un  ressort  en 
enivre  extrêmement  léger,  vissé  à  on  morceau  de  bois  dur  ou  d'ivoire, 
et  qui ,  par  là  même ,  n'est  nullement  en  contact  avec  les  parties  mé- 
ulUqiies  de  l'horloge ,  repose  par  son  extrémité  libre  sur  la  circonfé- 
rence da  disqne,  un  fil  de  cuivre  attaché  à  l'extrémité  fixe  du  ressort 
se  lie  à  l'un  des  bouts  du  fil  d'un  électro-aimant,  tandis  qu'un  se- 
cond fil  atuché  au  timbre  de  l'horloge  vient  rejoindre  le  seamd  bout 
du  même  fil.  Une  pile  à  effet  constant ,  de  dimensions  très-petites , 
s'interpose  dans  une  portion  quelconque  du  circuit  Dans  cet  arran- 
gemeot,  le  courant  est  périodiquement  fermé  et  rompu  aussi  souvent 
qne  le  ressort  a  reposé  d'abord  sur  une  division  en  métal,  puis  sur  nne 
difision  en  bois,  c'est-à-dire  i  chaque  seconde.  Le  courant  peut  d'ail- 
knrs  être  transmis  à  travers  une  longueur  quelconque;  et  un  nombre 
quelconque  aussi  d'appareils  électro-magnétiques  peut  de  cette  ma- 
nière répéter  toutes  les  indications  de  l'horloge  régulatrice.  Il  faut 
seulement  faire  observer  que  la  force  de  la  pile ,  que  le  rapport  de  la 
résisunce  do  fil  de  l'électro-aimant  et  celles  des  fils  do  circuit,  doi- 


1 14  TÉLÉOftAPBIS  ÉLttTttQUfc. 

Yetft  ffciier  dios  ohaque  on  ptrticaUer,  ri  Vaû  YMt  nblMrir  11  tttMK 
miini  d'eflhi  atec  1»  plot  petite  dépens»  dt  knês  • 

En  tenninant  aen  mémoîni,  M»  Wbèililoiie  iadiqniit  pinMIlra 
moyeni  difiérenta  par  leaqndi  oli  peta? kit  atteindre  M  mmê  Ml 
Un  de  ces  moyens  conaiÉUit  k  eniplosper  les  eonradtt  d*indoMnË 
détooTerts  par  M«  Faraday,  an  lieu  dn  eonhidt  dIrMI  d'ttflè  pKk 
Toltab|uei 

U  décritalt  atlsM  nn6  modlBcàtkid  du  nmenr  kjfiripiyilqtië  étddife 
de  telle  sorte  qne  le  mont emelit  pontalt  le  propager  k  Aë  gfàildëft 
disUnocB  atec  un  bita  p\m  bible  eoiirlnt  qtie  dans  II  ^tnim 
diqnsitioo. 

le  tien*  d'attriboer  k  Mi  Wbeatitone  bi  rékilsatloii  «ft  Mgtetéiti 
des  horioges  Metitriqnos  et  db  ridipnsrioo  des  dipêdics  f  Or  tmè 
double  gloire  hii  a  été  fhenient  Oontestée  par  M.  Baini  «t  il  tii'est 
impossible  de  ne  pas  entrer  à  ce  sujet  dans  qnel^oél  détailii  Ut  Mil 
fait  d'abord  alBnner  par  nn  boriogeri  M^  Dowalli  qn'kif  pniitettps 
de  1118  il  arait  annonoé  qn'U  tootalt  appUqoer  réiectrielié  in  MRW^ 
Tentent  des  borlogest  qn'll  poilTBlt  faire  inareher  sithëlténêËieni  ttâ 
noitebm  qndeonqnë  d'borloges  par  des  procédés  élet^iriqUeli  Mlle 
ressorts  on  balanciers  Viennent  ensnite  dei»  antres  amil ,  MMi  Pin* 
kertonetLknriei  qni  décbu^ent  arec  N«  DoWalli  en  IMSiS,  qn*oi  juin 
et  Joillet  ISAO  ils  avaient  m  cbea  M»  Sain  des  modèles  do  ntortoge 
éleotro^magttétiqne  et  dn  télégraphe  imprimant  les  dQiéëbMk  Ms  BiUi 
enfin  i  mis  eh  rapport  atee  Mt  irbéaiktond  par  rintéhtlldialra  de 
M.  Baddelay  i  affirme  sur  toits  les  tons  et  sohS  tontek  tes  formes  (pà*ê^ 
tant  sa  première  Tisitë,  qui  ettt  lieu  te  !•'  aoûl  lg/|0|  10  Célèbre  pro- 
fessenr  de  RingVGollege  n*aîkit  pal  en  la  moindre  idée  dit  proëédé 
d'impression  des  dépéchés  et  de  Thorloge  électro-^màgtiéliqnê  i  qne 
dn  moins  il  n'atait  k  oet  égard  aucun  plan  arrêté  i  tandis  ipie  lttl$ 
Bain,  Était  déi  lors  construit  dent  inodèlesi  qu'il  appoTU  k  nne  se^ 
eonde  entretoe^  et  qu'il  refit  ensuite  atëc  l'argent  do  Mi  Vheaimaé^ 

Écoutons  maintenant  h  défense.  Lo  18  jnili  (8as  i  kl.  Wbéatktone 
écrirait  la  lettre  suivante  an  rédactebr  fin  Litietàty  GàzUte  i 

Il  M.  Bain  affirme  qne  je  ne  suis  pas  l'inireoteër  de  I'btfri0|^  éleo- 
tro-magnétiquë«  et  que  Je  n'oserail  pas  réclamer  puMIqueneni  t^ie 
découverte  comme  mienne.  Je  réponds  que,  le  16  novembre  18A0, 
j'ai  Id  k  la  Société  royale  on  mémoire  descriptif  de  cette  Invention  «  qne 
Je  m'attribuais;  j'ajoule  quelle  soir  de  ce  même  jour, l'horloge  ékc- 


HISTOIRB  DE  SES  APPLICATIONS.  fIB 

trtplélégfipbiqtie  flit  mise  en  motiTGiiient  dans  la  bibliothè(|tte  de  la 
Soetélé,  et  y  fonctionna  pendant  plosienrs  jours.  Uil  ettrait  d«  mon 
oléiiKrire  fdt  ^obiié  dans  les  Proeeeditigê  de  la  Société  royale  i  et  te 
iduerurji  Gutette  du  36  annonça  l'objet  de  ma  commonicalion.  Ce 
Ait  aentement  an  mois  de  jant ier  soirant  qu'une  note  à  moi  adressée 
f9t  Mé  Barwiaei  qui  se  posait  comme  Infenteiir»  m'apprit  que  mes 
dhMts  à  cette  découverte  étaient  contestés.  Quelque  temps  après ,  èette 
bàèiiie  inTenlion  fut  signalée  dans  les  placards  et  les  annonces  de 
VBœhiéiH0n  polytechnique  comme  appartenant  en  oommutt  à 
HIH.  Barwise  et  Bain.  Ce  dernier  est  un  ouvrier  mécanicien  que  j'à-^ 
Tifal^  employé  dans  les  mois  d'août  à  décembre  1840i 

9  On  ne  peàt  donc  révoquer  en  doute  que  le  prclniër  j'ai  fait  c6n-^ 
ntiire  cette  découverte  en  la  réclamant  pour  moi  «  et  il  me  reste  à  ré<« 
fater  l'assertion  par  laquelle  M.  Bain  prétend  qu'il  m'aurait  commun!- 
qné  cette  invention  au  commencement  d'août  1840,  c'est-à-dire  trois 
OHMS  avant  m*  publication^  Je  réponds  d'abord  qu'il  n'j  a  aucune 
dilKreace  essentielle  entre  l'horloge  télégrsphique  et  l'une  des  fermes 
qne  je  donnai  an  télégraphe  éleclra-tnagnétique  inventé  par  mol  s  «t 
déeril  dadk  la  spécification  de  la  patente  qui  bous  a  été  garantie  B 
M.  Cooke  et  à  moi  en  janvier  18^0.  L'horloge  est  une  des  nombreuses 
«t  évidentes  applications  que  l'on  peut  faire  du  principe  de  la  télégra- 
phie éiectriqne;  il  suffisait  pour  qu'elle  fût  réalisée  que  l'idée  de  télé^ 
grifibier  le  ternlM  t'offrit  à  l'esprit  et  dette  Idée  pouvait  se  présenter 
liwilenieDl  à  toute  intelligence  ordinaire.  Quand  on  télégraphie  des 
dép6chc8«  la  rone  qui  dbit  fermer  et  rbmpre  le  courant  )  le  rbéotomè^ 
MU  mise  eii  mouvement  par  le  dbigt  de  l'opérateuri  Quand  il  s'agit  de 
léMgrapbiei'  le  teibps,  le  rUéotome  tourne  avec  l'arbre  de  l'horloge  « 
ToîHi  tonte  la  diflértnoè.  La  question  est  donc  ramenée  à  ces  termes  \ 
L'idée  d'appliquer  mon  inventiob  première  ti  télégraphier  le  temps  est- 
dk  pour  moi  une  idée  propre ,  ou  m'a-t-ellc  été  suggérée  par  M^  Bain? 
J'ai  Amplement  à  prouver  que,  longtemps  avant  la  date  mise  en  avant 
par  Mt  Bam«  j'avais  eipliqué  I  plusieurs  de  mes  amis  de  qiielle  ma- 
mèf%  je  prétendais  modifier  nlon  tâégraphe,  pour  arriver  à  montrer 
rhedfe  d'une  première  horloge  donnée,  dans  toutes  les  chambres 
4'ane  maiaoa  on  dans  tontes  les  maisons  d'une  ville.  Parmi  ces  amis , 
cdnt  dont  les  noms  suivent  ont  pu,  en  raison  de  eiroonstahces  di- 
tems»  me  rappeler  exactement  la  date  des  communications  que  je 
leur  fis  s  ce  sont  MM*  Airy ,  astronome  royal  ;  le  docteur  W.-A.  Miller, 

8. 


116  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

de  Riog's-GoUege;  Jobn  Martin,  artiste éininent,  et  F.-O.  Vard, 
ancien  élèye  de  King*s-Gollege.  Je  puis  ajouter  aux  dédaratious  pré- 
cises de  ces  hommes  honorables  la  réponse  faite  immédiatement  à  la 
lettre  que  M.  Bain  fil  insérer  dans  le  Inventor's  culvocau,  par 
M.  Lamb,  un  des  ouvriers  mécaniciens  employés  par  moi,  réponse 
dans  laquelle  M.  Lamb  prouvait  invinciblement  que  Tassertion  émise 
par  M.  Bain  était  inadmissible,  puisque  lui,  M.  Lamb,  avait  reçu  de 
moi ,  dès  le  6  janvier  1860 ,  c'est-à-dire  plus  de  six  mois  avant  la  pré- 
tendue communication  de  M.  Bain,  toutes  les  instructions  nécessaires 
à  la  confection  de  l'horloge  télégraphique. 

»  Je  répète  hardiment  que  je  ne  suis  redevable  en  aucune  manière 
à  M.  Bain  ni  de  l'idée  ni  des  deuils  de  l'horloge  télégraphique,  et 
vous  conviendrez ,  je  respèrc5  monsieur  le  rédacteur ,  que  j'ai  pleine- 
ment réfuté  ses  assertions.  » 

M.  Bain  essaya  de  répondre  à  cette  lettre  écrasante;  mais  je  ne 
trouve  dans  sa  réponse  aucun  argument  tant  soit  peu  concluant  en  sa 
faveur.  Il  décrit  longuement  son  arrivée  à  Londres ,  ses  angoisses,  ses 
entrevues  avec  M.  Wheatstone,  Tachât  du  modèle,  etc.,  etc.  Vous  at- 
tendiez h  réfutation  de»  preuves  mises  en  avant  par  M.  Wheatslone, 
la  voici: 

Le  savant  professeur  prétend  avoir  dit  à  ses  amis  qu'il  pouvait  re- 
produire l'heure  d'une  première  horloge  dans  toutes  les  maisons  d'nne 
ville;  or,  reproduire  ainsi  l'heure  d'une  seule  horloge  dans  toutes 
les  maisons  même  d'une  petite  ville  est  chose  impossible ,  donc  le  sa- 
vant professeur  n'a  pas  tenu  le  langage  qu'on  lui  prête.  Et  pour  prou- 
ver cette  prétendue  impossibilité ,  BL  Bain  affirme  que  la  quantité 
d'électricité  nécessaire  à  la  production  de  l'effet  voulu  serait  telle  qu'on 
ne  pourrait  la  conduire  par  des  fils,  mais  seulement  par  des  barres, 
et  que  de  plus  ces  barres  métalliques  deviendraient  rouges  en  qudqnes 
minutes. 

Comme  M.  Bain  maintenait  ses  premières  assertions,  M.  WbeaUtooe 
crut  devoir  les  réfuter  encore  une  fois  en  faisant  imprimer  dans  le 
LiiUTary  Gazette  du  20  mars  18^2  les  documents  suivants  :  l^une 
déclaration  de  quatre  hommes  émincnts,  MM.  Robert  Willis,  J.  -F.  Da- 
niel, N.  Arnolt,  W.  Snow  Harris,  qui  affirment  que,  dans  leur  con- 
viction intime,  l'horloge  télégraphique  et  l'impression  des  dépèches 
sont  deux  applications  saillantes,  faciles,  du  principe  de  la  télégraphie 
électrique  inventée  en  4839  par  M.  Wheatstone;  2«  quatre  lettres 


HISTOIRE  D£  SES  APPLICATIONS.  117 

de  HM.  Martin,  ttiller,  Ward  et  Goawper.  M.  Martin  assure  qne 
M.  Wbealfltone  lai  parla  en  mai  18&0 ,  dans  King*s-GoUege,  de  son 
projet  de  télégraphier  i^heore;  il  ajoute  avoir  fait  alars  la  réflexion 
nalTe  soîTante  :  «  Yoos  condoiriez  donc  le  temps  à  trat ers  les  rnes 
de  Londres»  comme  nous  conduisons  maintenant  l'eau?  •  M.  Miller 
entendit  M.  Wheatstone  dévelo^Mr  cette  idée  le  17  juillet  1840. 
M.  "Ward  raconte  que,  le  20  juin  1840,  pendant  qu*il  tournait  la 
manif  elle  du  rbéotome ,  il  lui  échappa  de  dire  que  si  le  rhéotorae  tour- 
nait d'un  mourement  uniforme,  les  signes  télégraphiques  indiqueraient 
rheure.  Provoqué  par  cette  réflexion  faite  à  haute  voix,  M.  Wheat* 
stoae  répondit  :  «  C'est  ce  qui  aura  lieu  en  effet;  j'ai  conçu  une  mo« 
dification  du  télégraphe  électrique  à  Taide  de  laquelle  une  horloge 
uniq[ue  indiquera  l'heure  à  la  fois  dans  un  grand  nombre  de  lieux*  » 
Curieux  de  connaître  de  quelle  manière  on  obtiendrait  ce  résultat 
étonnant,  BL  Ward  interrogea  M.  Wheatstone,  qui  lui  expliqua,  sur 
un  dessin ,  comment ,  à  l'aide  des  oscillatioi|s  d'un  pendule ,  il  pouvait 
arriver  à  rompre  et  refermer  le  courant ,  de  manière  à  produire  des 
signaux  isochrones  sur  un  nombre  donné  de  cadrans.  M.  Ward  ajon- 
lail  que  M.  Wheatstone  lui  indiqua  encore  d'antres  moyens  d'atteindre 
ce  but,  mais  que  le  mode  par  emploi  du  pendule  resta  fixé  surtout 
dans  son  esprit. 

Ces  témoignages  de  personnes  indépendantes  et  désintéressées  suf- 
fisaient à  justifier  pleinement  M.  Wheatstone. 

«  Il  est  entièrement  Taux,  ajoute-t-il,  que  M.  Bain  m'ait  jamais 
montré  un  modèle  d'hwloge  télégraphique ,  soit  en  avant,  sdt  après 
l'époque  à  laquelle  je  l'employai.  Il  n'a  pas  donné  la  moindre  preuve 
qu'il  eût  à  cette  époque  en  sa  possession  un  semblable  modèle.  Il  n'a 
jusqu'ici  introduit  le  témoignage  d'aucune  personne  aflSrmant  l'avoir 
vu  chez  lui. 

»  U  y  a  plus  de  huit  mois  que  M.  Bain  a  commencé  à  réclamer 
contre  moi,  et  malgré  l'appui  qu'il  a  reçu  des  propriétaires  de  l'fa»- 
hUntion  poltf  technique  ^  malgré  le  concours  d'autres  personnes 
qui  le  soutiennent,  il  n'a  encore  réussi  qu'à  imiter  les  disposi- 
ikms  mécaniques  du  télégraphe  électrique.  Il  ignore  entièrement  les 
principes  de  communication  à  distance  au  moyen  d'électro-aimants 
que  j'ai  établis  le  premier  en  partant  du  beau  théorème  de  M.  Ohm. 
L'instrument  produit  par  lui.  dernièrement  à  VExhibitiau  poly- 
technique peut  sans  doute  fonctionner  dans  un  petit  espace,  comme 


il8  lÉLÉGBAPUIE  ÉlifCTftlQLJS. 

befiueoup  d'autres  appareils ,  nais  il  strait  dans  rimpiiissafice  itnolae 
da  fonctionnâr  à  travers  une  longue  étendne  de  (ib,  (aadia  que  tout 
le  monde  sait  fue  mes  télégraphes  agissent  à  travers  des  fils  de  pla-> 
sieurs  milles  de  longueur,  sous  l'influenee  d*uD  petit  nombre  d'élé- 
ments voltaîques  de  dimensions  Urès-petites.  Rien  n'est  plus  propre  à 
faire  ressortir  l'ignorance  entière  de  M.  Bain  et  doses  eoUaboratMn» 
relativement  aux  lois  de  Télectricité ,  que  cette  assertion  qu'un  fil 
rougira  avant  qu'on  puisse  obtenir  un  courant  asseï  fort  pour  raetUre 
en  action  simultanément  on  grand  nombre  d'éleotro-raimaBf&dans  uu 
même  circuit  Tout  homme  familiarisé  avec  ce  genre  de  recherches 
^t  que,  pour  produire  un  effet  donné  dans  chaque  électroraimaat»  le 
nombre  des  éléments  voltaîques  doit  être  en  proportfam  avee  les  ré- 
sistances additionnelles  du  oircoit;  mais  dès  que  cette  oonditîoii  est 
remplie ,  l'intensité  du  courant  dans  chaque  section  du  fil,  et  par  cao- 
séquent  la  température  du  fil,  restera  la  même.a 

Ce  que  je  viens  de  dire  suffit,  je  pense,  pour  résoudre  plaiaement 
la  question  de  priorité  soulevée  par  les  attaques  si  vives  de  il.  Bain. 
Les  documents  que  j'ai  analysés  sont  irrécusables,  mais  ib  préMiH^t 
beaucoup  moins  d'intérêt  depuis  qu'il  est  démontré  par  un  titr^  au- 
thentique, la  eoneession  faite  par  le  roi  de  Bavière,  qi|e  II.  Steinbeil 
a  le  premier  réalisé  la  belle  application  de  la  télégraphie  éloetriqse  à 
la  mesure  et  la  transmission  du  tempe.  J'ajouie  seulement  un  mot  i 

M.  Arago  a  fait  récemment  à  l'Académie  une  belle  prQfesaioa  de 
fin:  «  Les  savants ,  a-t-ildit,  doivent,  suivant  moi,  Mspaeter jus- 
qu'au scrupule  les  droits  des  artistes  quî  travaillent  pour  eus»  i'il 
était  vrai  que  ce  principe  eût  été  quelquefois  méconnu ,  j'aurai^  mon- 
tré •  quant  k  moi ,  par  ces  explioationp  et  ma  eofnmonioation  tOBÙàaa 
il  me  parait  sacré.  »  J'applaudis  pleinement  à  ces  nobles  dispoaitliMS 
de  cœur  de  l'illustre  secrétaire  perpétuel ,  et  comme  lui  je  serti  ton- 
jours  prêt  à  défendre  les  droits  de  l'ouvrier  intelligent  dès  qu'ils  me 
eeront  démontrés  i  mais  quand  trop  souvent  l'ouvrier,  par  un  fol  or«- 
gueil,  voudra  disputer  au  savant  qui  l'employa,  non^se^leoient  des 
perfectionnements  mécaniques  qu'O  a  très^bien  pu  proposer ,  oaiis 
jusqu'à  ses  idées,  et  des  idées  autheotiquement  reconnues aîenaes par 
une  première  invention  qui  les  renfermait  ;  alors ,  bien  nuilgr#  moi , 
je  défendrai  mémo  le  fort  contre  le  faible ,  parce  que  le  faible  est  de* 
venu  un  agresseur  injuste ,  et  que  h  faiblesse  non  plus  qsw  la  force 
ne  constitue  pas  le  droit. 


HISTOIIUÎ  J>J(  ses  APPUC4TIQNS.  149 

Voici  donc  qu'an  magnifiqae  problème  est  résoiii.  Au  moyen  d*ap- 
pareib  éminemment  ipgéoievf ,  |ip^  flei}la  M  pniqiie  horloge  peut  in- 
diquer l'heure,  la  minute,  la  seconde  en  un  nombre  quelconque  de 
lieai  séparés  par  des  distances  aussi  grandes  que  Fon  Toudra. 

Dans  un  obsenraloire ,  par  exemple ,  chaque  salle,  chaque  cabinet 
pourra  être  mw\  d'un  piécanisme  siiiiple,  d'un  pri^  très-modique, 
qui  pe  9e  d^r^figera  jamais  et  qui  çependunt  reproduira  à  tous  les 
instants  du  jour  pu  de  la  nuit  l'i^eure^  la  inipitç,  la  seconde  donnée 
par  le  régulateur  placé  près  ^e  )a  Iqnette  n)éridienne.  Ces  appareils 
baflropt  on  sonneront  giên^e,  si  Top  yent ,  |a  seconde  aussi  régulière- 
ment que  l'eipelleotç  pendqle  astropQpijque  ay^c  laquelle  on  les  a 
mis  en  re|alioQ  ^  i*aide  d§  cpuranlis  électriques.  On  parera  de  cette 
manière  |  la  nécessité  d'^Toir  plusjçurç  bprloges  de  grand  prix ,  on 
dia}inii^ra  M  en)))arr9s  qq'çptraioept  leç  allées  Qt  les  venues,  on 
éc|iapp^ra  à  )'p))ligatioq  dç  régler  séparéi^ent  c^^quç  bpr'oge  sur  I9 

Qpand  on  télégiraphie  d^  dépêches ,  lf|  rouis  qoi  4oit  fermer  et 
roiiipr^  le  çourapt  est  niise  p^  piopyeipfiqt  p»r  te^pigt^e  rppérfifeur  ; 
9UM4  h  n'agit  4e  tél^r^pdler  1^  tf^mp9,  ç§tt§  n^gme  roue  tourii^ 
avec  r^rbre  de  l'borlpge  oo  )es  pscillfitipn^  dp  peqdule ,  yqil^  |opte  la 
^'fférence. 

p  (es|  certain  (}u'oq  p^spt  fàns)  arriyer  focilçment  |  montrer  Th^ure 
4'9iie  première  jiprlpge  doopép  dans  tgu^eç  le^  pbapibr^s  4'upe  mair 
soD,  dans  toutes  les  maisons  et  sur  toutes  les  places  d'une  Yil|e.  Qgi 
de  nous  n'a  gémi  des  différences  énormes  que  présentent  à  toutes  les 
stations  des  voitures  publiques  ces  prétendus  régulateurs  qui  ont  tant 
coAté  i  h  y|lle  de  fm^]  Vn  \^mf»  yî^adra  où  riiorlpge  de  l'Hôtel* 
de- Ville  répétera  mille  foi§,  m  mWe  points  séparés,  son  heure  et  sa 
minute  régulatrice.  Alors,  suivant  l'expression  naïve  d'un  heureux 
ttaain  des  aipérienflas  de  M.  WfaealstMU,  on  anra  ennduit  le  tampe 
à  iravaii  lia  raaada  wm  iiiii»  cMMoeen  condpit  maintenant  l'eaa  a£ 
le  gaz.  Il  idgit,  de  feata»  qna  la  Providanca  rendll  ppasibia  cette  rér 
gnlapité  abaafaM  »  car  les  spciétés  nonvaliea,  grica  aux  ahaminid^  fer, 
nerçBl  anoportéai  aVéc  Unt  da  witessa,  qoe  laa  haures  ne  aenmt 
pina  qoa  iM  miMtas  dq  daa 


fSO  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

TROISIÈME  APPLIGATIO!!. 

Système  de  $onneUc$  mises  en  mouvemesU  par  te  eautaiu 
iUcprique. 

Dès  qoe  BL  Wbeatstone  fut  panreou,  par  les  procédés  si  ingénieux 
que  DOQS  avons  décrits,  à  faire  sonner  le  réieil  on  l'alarme  des  télé- 
graphes électriques,  il  loi  fut  comme  impossible  de  ne  pas  remarquer 
que  ce  mécanisme  pourra  s'utiliser  partout  où  l'on  voudra  faire  son- 
ner à  distance  une  cloche  on  timbre  quelconque.  Ainsi  prit  naissance 
le  système  de  sonnettes  dont  nous  parlons.  Il  fut  immédiatement  em- 
ployé dans  la  chambre  des  communes  et  dans  plusieurs  autres  éiaUis- 
sements  publics;  l'appareil  moteur  est  tantôt  une  pile,  tantôt  une 
machine  électro-magnétique  Cette  application  curieuse  prendra  tous 
les  jours  une  nouvelle  extension  :  on  pourra  faire  sonner  ainsi  des 
cloches  même  très-pesantes ,  sans  qu'on  ait  besoin  d'imprimer  on 
mouvement  aux  fils  de  communication ,  sans  qu'on  ait  recours  ï  au- 
cun levier.  Il  suffira  de  fils  très-fins  qu'on  ne  sera  pas  forcé  de  ten- 
dre, qui  pourront  suivre  tous  les  détours  imaginables,  et  d'une  petite 
pile  à  effet  constant,  dont  l'action  se  continuera  pendant  des  mois  en- 
tiers sans  qu'on  ait  besoin  d'y  faire  la  plus  petite  attention.  Cette  pile 
produira  la  force  nécessaire  pour  mettre  en  mouvement  avec  one 
très-grande  économie  toutes  les  sonnettes  du  plus  vaste  établis- 
sement. 

QUATRIÈME  APPLICATION. 

Appareil  propre  à  rendre  plus  facile  la  comparaison  de 
deux  penduies. 

11  arrive  continuellem^t  que,  dans  les  observatdres  sortoot,  on 
ait  à  comparer  à  un  pendule*étalon  divers  pendules  à  secondes,  qui 
devront  servir  plus  tard  à  des  expériences  précises  de  géodésie.  Getie 
comparaison  est  une  opération  délicate ,  que  l'on  exécutait  jusqu'ici 
en  étudiant  attentivement  avec  l'oreille  les  oscittations  des  deux  pen- 
dules à  comparer ,  et  notant  avec  le  plus  grand  soin  les  colncidaiees. 
Pour  qui  connaît  la  mobilité  de  l'esprit  humain,  cette  méthode  des 
coïncidences  apparaîtra  sujette  à  beaucoup  d'erreurs.  Il  y  a  pea  de 
jours,  un  des  astVouomes  attachés  à  TObservatoire  royal,  N.  Faye, 


HlSTalR£  DE  SES  APPUCATIONS.  1)1 

pariait  detaol  moi  d'an  moyen  nonrean  qu'il  étudiait  depuis  quelque 
temp6,  et  qui  reposait  sur  le  principe  fondamental  de  la  transmission 
instantanée  de  l'étincelle  électrique.  Ce  moyen  me  parut  lrèaH:omplexe 
et  très-difficile  à  réaliser,  et  j'osai  faire  part  à  mon  tour  d'une  idée  qui 
m'arait  été  inspirée  parce  que  j'ayals  appris  de  l'horloge  électrique 
de  M.  Wheatstone.  Voici  quelle  serait  la  disposition  générale  de  l'ap- 
pareil. On  se  servira  des  oscHIalions  des  deux  pendules  à  comparer 
pour  faire  mouToir  sur  un  même  cadran  deux  aiguilles ,  pour  obtenir 
ce  résultat  il  suffira  éifidemment  de  suspendre  aux  extrémités  des 
deux  pendules  deux  petits  fils  mobiles  trè»-miuces  qui ,  lorsque  les 
pendules  arriveront  au  point  le  plus  bas  de  leur  course,  établiront  ou 
fermeront  le  courant  ;  la  fermeture  du  courant  aimantera  les  petits 
morceaux  de  fer  doux  liés  aux  échappements  d'horlogerie  qui  doivent 
faire  mouvoir  les  aiguilles  correspondant  à  chaque  pendule  :  chaque 
oaciBation  des  pendules  fera  donc  faire  un  pas  aux  aiguilles,  et  la 
comparaison  des  pendules ,  si  pénible  quand  on  voukit  y  procéder 
directement,  est  ramenée  à  h  simple  considération  de  la  nurcbe  de 
deux  aiguilles  sur  un  même  cadran. 


CINQUIÈME  APPLICATION. 

Moyen  de  soustraire  Us  pendutes  ckstroiiomiquts  à  Cinfluencé 
des  variations  de  la  température  et  de  la  pressian  attno^ 
sphérique. 

Llnfluence  de  la  chaleur  sur  la  marche  des  pendules  astronomiques 
a  été  combattue  directement  par  les  dispositions  compensatrices;  on 
a  sa  opposer  la  chaleui'  à  elle-même ,  et  obtenir  la  régularité ,  l'uni- 
formité à  l'aide  de  la  cause  même  qui  tendait  à  produire  l'effet  con- 
traire. Mais  la  précision  que  l'artiste  a  donnée  par  cet  artifice  aux 
apparelb  d'horlogerie  n'atteint  pas  encore  le  but  proposé  ;  les  dilata- 
tions de  plusieurs  verges  métalliques  s'opérant  en  sens  contraire,  de 
façon  à  h  neutraliser  à  chaque  instant  dans  leurs  effets  sur  la  marche 
do  pendule ,  ofli*ent  l'idéal  qu'on  n'a  pas  entièrement  réalisé ,  peut-être 
qu'en  suivant  une  voie  nouvelle  on  aura  plus  de  chance»  d'un  succès 
complet. 

Au  lieu  de  combattre  directement  les  variations  du  pendule, 
M.  Paye  propose  de  les  supprimer.  La  nature  nous  offre  en  chaque 


ut  TKtÊGAAPfUJà  Éi^KCTBIQUË. 

lien  Hoe  eottcbe  ferrure  pliii  ou  moinft  jffofonie  od  eai  vftratpN» 
eeweDt  4o  se  prodoire;  c'est  la  comshe  de  leinpéraim^  îavariaUe  n<^ 
tuée  ^ps  oui  f4imat«  |i  35  ipè(re«  avrrdessow  4»  «4  »  i^  qttelqpfis  p|ed| 
fleplemeni  aous  d'autres  latitudea,  CJq(9  pendule  placée  dfQS  cette 
concile  de  tempirature  jovaiiaMe  ne  aérait  p|u»  apnmîae  qu'à  dm 
cansead^errenr,  dont  une  peut  être  supprima  ^^meoi,  çofpme  nous 
allons  i'indiqufir,  et  dont  l'autre  a  déj^  élé  coipbaUue  avec  anccès  par 
lea  eOorta  r^onia  de  MM.  Mugier  et  lll^iqnerl, 

ISuppoaona  une  borioge  dont  le  pendule ,  d^arraasé  de  son  appareil 
coonpenaateiir ,  resterait  invariable ,  parce  qu'aucune  ioflnepce  exté- 
rieure ne  tendrait  à  produire  de  dilatatioo  ni  de  contraction  »  ^t  voypns 
ai  lea  autres  causes  d'erreur ,  toujours  agiasantes  dan^  les  caa  or4t'' 
nairesi  pe  pourraient  pas  éire  supprimôea  du  mime  cpnp.  On  mt  que 
la  réaiatance  de  l'air  ambiant  ei^erce  mr  lea  oacillationa  d'un  pen- 
dule une  action  yariable  suivant  |a  proasion  atmosphérique,  p'après 
H.  Strnve,  une  variation  de  t  pouce  anglaia  dans  la  brûleur  4e  la 
colonne  barométrique  produit  une  yariation  de  0\i(i  4ana  la  marche 
diurne  de  l'horloge.  Bessel,  qui  a'eat  {prtemant  préoccupé  de  f^etle 
cause  d'erreur,  a  montré  comment  il  faut  s'y  prendre  pour  y  remé- 
dier ;  il  a  proposé  de  mettre  dans  la  tige  même  du  pendule  un  baro- 
mètre éuroit  dont  h  cuvette  serait  placée  dans  la  lentille,  vers  son 
feutre  de  f^rayité,  1^  yariatiops  de  pression  de  l'atmosphère  se  reQé* 
teraientsqr  celles  do  niveau  du  baromètre,  et  déplaceraient  le  centre 
d'oscillation  du  pendule  de  certaines  petites  quantités  calculables  à 
l'avance;  les  dimensions  étant  réglées  par  l'analyse  et  par  des  essais 
DonvenaMav,  on  arriver^  ainsi  à  compenser  k  pendule  ponr  les  va- 
riations de  pression,  è  peu  prés  comme  nn  1*4  çmtmt  (H^  pnmr 
^^  de  température,  Mais  on  voit  comment  ,^  cJjiaqVQ  P^uae  dVreur 
qo'on  parvient  k  combatuw,  on  se  trouve  condamné  &  întrpduirn  «ne 
complication  nouyelle  dans  l'appareil  primitivement  ai  aîmpladu  p»- 
Mb  I  et  peut-être  aussi  de  nouvelles  causes  d'erreuTi  plus  fromplexesi 
papabiea  d'4PP0sar  un  obstacle  iovincible  aux  progréa  ultérieurs. 

M.  Paye  croit  qua  le  moyen  proposé  par  lui  est  Plns  iéifond»  car  il 
détruit  à  la  fois,  et  pour  aiosi  dire  4'nn  aenl  noop,  lea  v^ijationa  ie 
température  et  de  pra^sion  atmosphériques,  U  pendufai  Mmt  vlkU 
dans  la  couche  de  température  invariable ,  il  suffit  de  supprimer  toul^ 
coommnication  entre  l'air  inlérieur  de  |s  boite  et  l'air  ambiant  pour 
iaire  disparaître  te  seconde  cause  d'oareur. 


MVM  êommm  Um  pirii  d*«iie  boriogo  pbieie  mii  t^Hi,  )k  ani 
gmida  profoiidftiir^  daiw  upe  cavité  dose,  oà  il  bnt  ae  garder 
de  doBtter  aeeèt  anx  lïHiraala  d*air  et  |  Vmtnmc»  |»ertiirbaiPice  dii 
eorpi»  tif aiiiaf  L'éicetrioité  réaoodra  ee  problteif  ;  rborloga  type  aara 
l'apparail  motMir  de  aignaiis  télégrapliiqiiea  qiia  les  courante  ironl 
INHter  daoi  lentes  ted  parties  d- an  vaste  ehservatoire ,  avee  une  prAr 
eWeii  q«  ne  restera  pas  au-desseus  des  eiigeaees  astroiiomiqQes, 
M.  Paye  avait  pensé  que  les  appareils  tél^aphiques  ordinaires  •  UgAr 
reoMit  modifiés,  p^rraieet  transporter  les  siinauy  de  rborloga^type 
sar  des  eadrans  vides,  eA  que  aigoille  marquerait  la  seqoiida  q^'im 
petit  appareil  additionnel  très-simple,  usité  dans  nos  compteurs,  aurait 
été  chargé  de  frapper  :  M.  Foucault  lui  a  signalé  plusieurs  inconvé- 
niokts  graves  de  cette  polvtiou  e(  a  biep  voplu  ^n  chercher  une  meil- 
leure, dont  voici  les  éléments  principaux.  On  profiterait  du  mouvement 
osdHateire  de  Taxe  qui  porte  la  fourchette  pour  opérer  alteraativement 
la  diatribntiofl  de  Téleetricité  dans  deux  fils  métalliques,  lesquels, 
allant  s'enrouler  sur  deux  électro-aimanu,  les  aimanteraient  ehaeun 
à  son  tour  pendant  la  durée  d'une  seconde.  Ces  électro-aimartts,  qui 
devront  être  très-petits,  exerceront  sur  les  oscillations  une  action  ac-* 
célératrjce  OQ  reiardatric^i  suivant  que  l'horloge  subordonnée  tendrait 
k  retarder  ou  à  avancer  sur  la  pendule  principale. 

Il«  Laugier ,  teet  en  avepaot  que  remploi  de  l'éifetro-^mant  peut 
trèst-bîea  véossir  daoa  les  horloges  ordisaifes,  auiai  qpe  retpérieoce  Ta 
pnmvé  depuis  {engtemps ,  croît  que  sou  introduedon  dans  les  herioges 
Mioeemiques  soqlèfenMt  beaipeeup  de  diffieultée,  Aio«,  yus  parte 
du  nade  de  transmissieB  et  de  la  aature  de  l'aeliou  de  TéleetRHibnaei, 
il  eet  k  endndre  qu^on  ii^augeseete  daas  le  oiécauisaie  4e  l'horioge  la 
aoaabae  teiqaars  trop  graad  des  poiats  de  eoatact  s  eederaier  faico&r 
véaiaQl  est  brt grave;  il  a  suffi  pour  fidre  abandooaer,  peur  les  réga- 
htcorf  eatrafiomiques,  le  méeaoisae  da  rementoir*  l'uiM  des  phis 
psédeuees  inventions  de  rboriogerie, 

M.  Feye  a  répoadu  daas  les  tenues  saivaais  i  v  Quant  k  l'agent 
élaatnhëyaaBiique  qui  jouera  «a  rftie  essentid  daaa  la  eombiaaisQe 
■oovette,  je  n'ai  peiat  disaimnlé  les  difficultés  iidiéreates  k  son  mode 
d'aetiaa  et  k  soa  apfdieatioa  aux  horloges  ;  e'est  même  pour  eette  raison 
qoa  je  me  suis  adressé  k  une  personne  habituée  k  le  faire  Canctionaer 
sou  taatee  les  fwiaes.  D'aiiieors,  sî  l'appareil  éieetro^aotear  k  ceu^- 
rani  coaetaat  est  saaalfaithii*mliae  anv  vsrialioas  de  la  teoniératare 


414  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRlQtË. 

extérieure,  ri  le  61  conducteor  est  ptrfaitemeot  isolé,  et  cdi  me  piratt 
facile  à  réaliser  dans  l'intérieur  d'un  observatoire;  si  l'appareil  coaw 
mntateur  surtout  est  exécuté  avec  la  précision  convenable,  l'influence 
nuisible  se  réduira ,  pour  l'horloge-type,  à  celle  d'un  rouage  de  plus, 
pour  les  signaux  transmis,  à  une  erreur  constante  indiflérente  pour 
nous  :  et  la  question  étant  ramenée  k  ces  termes,  je  ne  vois  pas  qtt*on 
puisse  mettre  en  balance  les  inconvénients  avec  les  avantages  signalés 
plus  haut  • 

Nous  n'insisterons  pas  davantage  sur  cette  application,  que  Ton 
comprendra  facilement,  après  tons  les  détails  dans  lesquels  nous 
sommes  déjà  entré. 

SIXIÈME  APPLICATION. 

Détermination  de  la  differefice  des  tongitudeê.  —  Prcjei  d'ob- 
servatiom  relatives  à  la  recherche  des  Uns  des  ouragans 
de  V Amérique  du  Nord. 

(Extrait  d'une  lettre  de  M.  E.  Loomis  à  M.  Sabine.) 

«New York,  S  aoftt  1S47. 

»...  J'ai  entrepris  depuis  quelque  temps  un  travail  qui  vous  inspi- 
rera peut-être  quelque  intérêt,  c'est  la  détermination  exacte  de  la 
différence  de  longitude  entre  Philadelphie  et  Washington  au  moyen 
du  télégraphe  magnétique.  Le  télégraphe  magnétique  de  M.  Morse  est 
en  activité  depuis  un  temps  considérable  entre  ces  deux  localités,. et 
M.  Bâche  a  proposé  de  se  servir  de  cetteligne  pour  la  transmission 
des  signaux  propres  à  la  comparaison  des  heures  locales  dans  la 
triangulation  de  nos  côtes.  En  conséquence,  j'ai  fait  établir  un  obser- 
vatoire temporaire  l'an  dernier,  aussi  voisin  de  la  ville  que  les  ciroon- 
stances  l'ont  permis,  et  j'y  ai  établi  on  instrument  des  passages  et  une 
horloge.  Un  fil  a  été  conduit  de  mon  observatoire  au  bureau  du  télé- 
graphe, et  me  mettait  ainsi  en  communication  avec  la  ligne  régulière 
de  Philadelphie.  Un  autre  fil  a  été  mené  du  bureau  du  télégraphe  de 
Philadelphie  à  l'observatoire  de  High-Srhool ,  et  un  autre  du  bureau 
du  tél^^phe  de  Washington  à  robscrvatoire  national.  Ainsi ,  trois 
observatoires,  à  New-York,  à  Philadelphie  et  à  Washington,  se  trou- 
vaient en  communication  télégraphique  ;  et  après  avoir  déterminé  notre 


HISTOIRE  DE  SES  APPUCATIONS.  1  S» 

temps  local  par  des  observations  astroncmiiques,  doos  n'avons  plus  en 
beaoia  que  d'an  signal  qu'on  pûl  saisir  simultanément  aux  trois  loca* 
lités.  Ce  signal  nous  a  été  fourni  par  un  aimant  à  la  manière  ordi- 
naire des  communications  télégraphiques.  Notre  plan  d'opération  a 
été  le  suivant.  A  dix  heures  du  soir,  lorsque  le  service  ordinaire  de 
h  compagnie  a  été  terminé  »  nos  trois  observatoires  ont  été  mis  en 
communication  l'un  avec  l'autre ,  et  après  que  cette  communication 
eut  duré  un  temps  suffisant  pour  avpir  la  certitude  que  tout  était  en 
bon  ordre  New-^TcM-k  a  commencé  à  donner  les  signaux.  Au  com- 
mencement d'une  minute  à  mon  horloge ,  je  touchai  la  clef  de  mon 
registre  «  et  on  a  entendu  simultanément  un  coup  k  New-York  »  à 
Philadelphie  et  à  Washington.  Les  trois  observateurs  ont  noté  le  temps 
chacun  à  leur  horloge.  Au  bout  de  dix  secondes,  j'ai  répété  un  sem- 
blable signal  et  on  a  noté  les  temps;  après  dix  autres  secondes,  j'ai 
renouvelé  le  signal ,  et  ainsi  de  suite  jusqu'à  vingt  fois.  Après  avoir 
attendu  une  minute,  Philadelphie  a  répété  la  même  série  de  s^^naux» 
et  on  a  de  même  noté  les  temps.  Nous  avons  encore  attendu  une  mi- 
nute, et  Washington  a  répété  les  mêmes  signaux  à  son  tour.  Nous 
avons  donc  obtenu  ainsi  soixante  comparaisons  de  nos  horloges ,  qui 
nous  dimneront  la  différence  de  nos  longitudes  avec  une  exactitude 
aussi  grande  que  celle  qui  aura  été  nnse  dans  la  détermination  du 
temps  focaL 

»  Nous  avons ,  dans  notre  première  expérience ,  éprouvé  un  grand 
nombre  de  mécomptes  très-graves»  ainsi  qu'on  aurait  dû  s'y  attendre* 
par  suite  de  la  nouveauté  et  de  b  délicatesse  de  l'entreprise;  mais 
nous  avons  tout  surmonté.  Dans  oing  soirées  différentes  nous  avons 
transmis  de  bons  signaux,  aller  et  retour,  et  nous  nous  proposons  de 
poursuivre  les  comparaisons  jusqu'à  ce  qu'on  ne  puisse  plus  espérer 
d'atteindre  un  plus  haut  degré  d'exactitude.  Les  erreurs  de  nos  hor- 
loges n'ont  pas  été  rigoureusement  calculées,  et  nous  n'avons  pas  en*- 
core  obtenu  de  résultat  final  ;  mais  nous  avons  déjà  fait  des  comparai- 
sons soflBsantes  pour  apprendre  que  les  résultats  des  différentes  soirées 
s'accordent  d'une  manière  remarquable  les  uns  avec  les  autres.  Je 
pense  que  les  différences  extrêmes  entre  les  diverses  séries  d'obser- 
vations ne  s'élèveront  qu'à  une  petite  fraction  de  seconde,  n  me 
semble  que  ce  mode  pour  la  détermination  des  différences  de  longi- 
tude devra  remplacer  toutes  les  antres  méthodes  entre  les  localités 
qui  seront  reliées  entre  elles  par  un  fil  télégraphique.  Ces  observa- 


Hè  tthÈmAPmÈ  tLEtrrMlQtTË. 

tioDë  petlireiit  êlre  répélM  hrfCBiiiiiieiiti  et  h  tongilttdf  petlli  je 
croii ,  êtl^  dtftemtaée  at^o  mw  pr^^MoU  tout  tu  moltis  égale  I  eelk 
Ù6B  teffip^  lotalix.  J«  pMmue  ^n*m  wt  Éaoriit  «fl  4ife  «titflDl  As 
ftutref  mélliddé»  :  je  li'al  pis  eti(^t«  Appris  qdê  ëe  flKiyW  ait  été  «y 
ëtt  tiÉig«  en  Birfopë ,  quoIqtK!  i'applicatkiii  ae  préseitte  d'dto^iiiêiiM!; 
ptofiiek^vooa  m'iiiibrtiier  a*ll  y  a  ea  qëd^de  t«iitiU»f  M  Mêiâe 
genre t 

»  J*ai  eu  déjl  plUflieiira  fdla  rq^skm  de  Hgtialer  l'Itupotiaiieé  d*«ii 
pMa  cditiiHflé  dan»  ee  paya  pimr  lea  oyaartatiënë  métdeNdogktttés  «  et 
je  Bula  bcurem  de  reas  apprendre  que  le  projet  d'une  aefnbiiMa 
eomMnaiMn  eai  anr  le  point  de  ae  realiaeri  Mi  h  Heiiryi  qui  tient 
«'être  plaeé  I  la  tête  de  rinaHtnt  miihaobt  qn'dtt  tient  d'orgiatnei'f  i 
le  projet  de  faire  une  grande  ëampagne  méténrologiqne  qëi  dnreri 
txiîa  antiêea»  et  de  dontrir  tnnie  la  luHace  dea  Étata-Utia  dtt  frtoa 
grand  notnbre  poaaible  d'obaertaieniH:  oe  projet  aéra  abitniia  an  eon* 
grèi  «  maM  noua  atona  besoltt  en  même  tempe  de  FaMlatanêe  dn  gon^ 
ternMent  anghda^  Ym»  aatei,  d'a^rêa  lea  dotdAiebta  qne  je  totta  il 
iNnsaifa,  qne  nt»  granda  oorëgana  ëe  propa^nt  aontent  lo  dett  dtt 
Adrd  dea  Àats^Unls.  Loraqne  le  neutre  d'nn  nnragan  toyigi  le  long 
ie  W  tallée  de  talnt-Lenrenti  sea  limita  a'êteMdent  |9irMa  jdaqti'N 
gnlpbe  dn  Meiiqaei  lies  nfaaertationB  faitea  an  Metlqne  a'eftibraa«> 
seront  souvent  que  la  moitié  seulement  d'un  violent  onHkgib  AIiIa 
%«ri  et  n'eat  prêftiaéninat  la  elanie  d'ouragana  dont  on  dnii  attendre 
le  pina  de  nôtiona  préeienseai  parée  qne  lenra  ptaénntnèilêB  lent 
plna  énenUqueniënt  dévriop(iêai  A  moina  done  qne  n«na  n'nblêiiiOiia 
dea  obaerratkma  èlmultÉnéeB  sur  h»  posaeaaMna  bHtinmqyes  i  të 
nord  de  antre  paya^  nbna  erolrona  nna  obaertationa  ^ritêA  du  II 
moitié  de  ienr  vdeur.  Il  aérait  I  déairer  de  tntr  le  genferaeNieM 
britannique  et  la  eomf>agnle  de  la  baie  d'Hodaon  nona  prêter  lëdr 
nppuL  Ntina  propoMna  qn'k  toutes  lea  atatfcma  dn  gon%erttêttiêfil  na 
tienne  un  re^strè  pendant  noe  période  de  une»  dent  on  traia  annééSi 
le  pense  qu'on  pourrait  avoir  aioai  nne  eentaine  de  atatMittai  Lea  phs^ 
ibiers  irais  pour  les  insttumeita  aéraient  péUt-êlre  HA  pèH  éoaaid^ 
rabtesi  maia  ceux  potir  les  nbaervationa  pmbaUenteftt  niilat  SI  toiri 
gouvernement  veut  y  toopêrer^  je  croie  qtie  l'idaittttt  i^lthato  êAtl««- 
preadra  l'organisitioa  de  ee  aerviee  aux  Éuia  Uhiai  » 

(Trad.  du  PMtûè.  mdg.,  Mb.  de  novembre  l84l) 


HISranUÊ  DE  lE8  APPIACAflONS.  tv 

Votei  le  «ompléineilt  pratique  de ia  peiisée  de  Mf  Eqrjr  i  Je  le  Iront e 
tels  une  note  eerieeie  lue  par  Mi  Bail  dans  onedeaaéaiifiaa  de  rA8<> 
loelatkita  briHnuiiqae  poor  raTaaceineni  des  soiences  rëiiniel  ftwausea 
M  lepteAfare  demieri 

Le  leto^  beao  oo  tsatitàis ,  chaed  on  froid  «  sec  oe  bainide  i  dé- 
^d,  datii  un  lien  donnée  de  eeriaines  causes  on  conditions  pbysi^ 
qoesi  de  chakuf ,  de  pressioo  atmosphérique  «  d'humidité  $  de  dvec^ 
lion  et  de  vitesse  dn  veoti  etc.  Qnelque»>unes  de  ces  causes  sont 
pins  particHlièrement  locales,  en  ee  sens  qu'dies  naissent  et  penrent 
être  immédiatement  obsenrées  la  lieu  où  Ton  est»  Les  autres  «  an 
eoBMire«  le  tent,  pa^  eiemple  i  arec  sa  direction  et  sa  vlteèséi  nais- 
ient  aiilenrs  I  une  oertairie  distance  et  ne  viennent  etércer  kur 
tofltieBee  Mr  Tétat  atmosphérique  dn  lien  ëâ  est  placé  l'obserratenr, 
qn'feprès  liroir  paixottrn  une  distance  p\m  ou  mtHas  longue*  avec  une 
Ifiteese  phis  ou  moins  grande^  L'inflnehce  des  pfedlières  caoses)  pres- 
sion annoq>hériqoe ,  température,  état  du  cid,  etoi  $  est  en  générël 
moins  grande }  elle  peut  ddns  tods  leë  cas  être  appk^ciée  et  eodime 
prédite  d'aifanee  psr  linè  kérie  plus  on  moins  longue  d'obserTâticms 
niétfonriDgit}ne8  faites  dans  le  lien  dont  il  s'agit  Mais  les  Mondes 
eanensf  qui  sont  Héés  ailleorsi  ei  qui  tlelinenli  aprèè  oft  temps  plus 
M  nmns  lèngi  eaerter  leur  iniiien6eperittf*batl*icei  avaient  jnsqn'iei 
pour  caractère  essentiel  timprétfu^  de  telle  sorte  (|ue  prédire  le 
temps  semblait  une  prétention  ridicule,  une  tentative  téméraire ,  une 
idée  chimérique.  En  sera-t-il  encore  ainsi ,  maintenant  que  le  télé- 
graphe électrique  fonctionne  T  Évidemment  non.  Admettons,  en  effet, 
qn*il  s'agisse  de  Londres ,  et  que  chaque  jour,  ou  deux  fois  par  jour, 
nous  y  recevions  pai^  le  télégraphe  éieêlf  ique  )eë  observations  météo- 
rologiques des  points  les  plus  éloignés  du  royaume  de  la  Grande-Bre- 
ti^Mi  avee  la  pression  barottiétiqee  i  la  température  i  le  degré  d'hu-* 
midité^  la  direction  i  la  vitesse  et  la  force  des  Ventsi  De  fait  i  toutes 
ees  indicationsi  avec  les  moteos  actuels  et  les  eoriimunications  établies 
par  la  Compagnie  générdé  de  télégraphie  éleotriqnei  peuvent  par- 
venir I  Londres  en  mdns  de  quatre  henl^  des  extrémités  de  Tli^ 
haidei  dn  eentre  de  la  France ,  des  bords  les  plus  reculés  do  Rhin , 
les  frontières  même  de  la  Hongrie  et  de  la  Pdogne.  Gemme  en  géné- 
ral la  vitesse  des  vents  ne  dépasse  pas  ^ingt  milles  à  Theore,  il  résulte 
de  la  transmission  comme  instantanée  do.  télégraphe  électrique  qu'à 
Ldndres  oo  salira  assea  longtemps  à  l'avance  qu'un  vent  né  ou  ap- 


128  TÉLÉGRAPHIE  ÉLBCIUQUE. 

para  dans  Tuiie  des  régions  dont  noos  Tenons  de  parler  8*annce  atec 
tel  d^é  d'intensité,  en  parconrant  tant  de  lieoes  à  llienre ,  et  que 
Ton  pourra  annoncer  jusqu'au  moment  exact  de  son  arriTée.  Et  parce 
que,  après  atoir  éliminé  d'avance,  par  l'eipérience  d'un  très-grand 
nombre  d'années  et  de  longues  séries  d'observations ,  l'inluence  des 
causes  locales,  on  sait  réellement  le  temps  qu'amène  le  vent  dont 
nous  parlons ,  on  prédira  ce  temps  avec  une  sorte  d'infaillibilité.  I^ 
grand,  l'immense  problème  des  temps  modernes,  sera  ainsi  résolu,  et 
la  météorologie  sera  devenue  une  science  pratique  aussi  sûre  que  l'as- 
tronomie dans  ses  indications  prophétiques. 

Déjà  r Express,  journal  do  soir  de  Londres,  avec  l'aide  de  la 
Compagnie  de  télégraphie  électrique,  publie  exactement  chaque  jour 
les  observations  météorologiques  laites  à  un  instant  donné  sur  tous 
les  pmnts  des  Trois  Royaumes  Unis.  Les  matériaux  du  magnifique  tra- 
vail proposé  par  BL  Bail  sont  donc  réunis,  et  il  ne  s'i^  plus  que  de 
les  mettre  en  œuvre. 

A  Munich,  déjà,  comme  M.  Lloyd  l'a  très-bien  bit  remarquer, 
M.  Lamont,  avec  les  ressources  trq>  bornées  du  télégraphe  ordinaire, 
a  réalisé  une  partie  de  ces  merveilles.  Une  discussion  facile  des  obser* 
vatimis  météorologiques  qui  loi  arrivaient  des  différentes  parties  du 
royaume  lui  a  permis  d'annoncer  vingt-quatre  heures  à  l'avance  des 
tempêtes  ou  d'autres  perturfaati(ms  atmosphériques. 


SEPnfelfB  APPLICATION. 

Thermamèêrt^UUgraphe. 

Les  applications  que  nous  avons  énumérées  jusqu'ici  sont  frappantes 
sans  doute  et  grandement  utiles,  elles  le  cèdent  cependant  sous  ee 
double  rapport  au  thermomètre-télégraphe,  nouvel  élan  du  génie  de 
M.  Whealstone  et  qui  fut  annoncé  d'abord  au  monde  savant  par  une 
note  insérée  dans  le  Bulletin  de  l'Académie  de  Braxelles,  mai  1843. 

•  Par  le  simple  contact  du  mercure  avec  ua  fil  fin  de  i^tine  i^Msé 
dans  le  tube  des  instronienis  météorologiques ,  on  peut  apprécier,  de 
demi-heure  en  demi-heure ,  la  marche  du  baromèu^ ,  du  thermo- 
mètre, du  psychromètre,  etc. ,  avec  plus  de  certitude  que  ne  le  pour- 
rait l'observateur  le  plus  exercé ,  et  cela  ft  quelque  distance  que  l'on 


mSTOIBE  DE  SES  APPUCATIOlfS.  129 

foît  des  instroMeàb  cbmt  il  s'agit,  qa'ib  aient  été  emportés  dans  l'es- 
pace par  an  l)allon  captif^  ou  qu'on  les  ait  enfouis  en  terre. 

Ici,  traiment ,  rimagiaation  s'etDraie;  les  profondeurs  de  l'espace 
et  de  TaMoie  sont  deTenues  accessibles.  Tous  y  déposez  des  instm- 
meots  inertes,  et  l'espace  et  l'abîme  se  chargent  de  vous  enYOyer  in^ 
ttantanément  eux-mêmes  les  indications  de  pression  atmosphérique , 
de  température,  d'humidité  que  tous  aves  désirées ,  et  qui  vous  arri- 
Teat  comme  par  enchantement  dans  JTOtre  laboratoire.  Le  fond  du 
puits  de  Grenelle,  par  exemple ,  pourra  vous  faire  connaître  à  volonté, 
et  sans  que  vous  ayez  un  pas  à  faire ,  la  température,  le  volume  et  la 
vitesM  de  ses  eaux.  Dans  quel  monde  de  merveilles  sommes-nous  donc 
transportés?  Naguère,  c'était  la  lumière  qui  se  faisait  pour  nous  le 
plos  étonnant  des  dessinateurs;  aujourd'hui,  c*est  la  nature  tout  en- 
tière qui  vient  se  peindre  sous  nos  yeux.  Et  remarquez  qu'il  n'est  pas 
ici  question  d'une  idée  vague ,  d'un  plan  imaginaire.  Le  thermomètre- 
télégraphe  existe  ;  j'en  donne  la  description  dans  ce  volume  :  il  fonc- 
tionne depuis  longtemps  à  l'observatoire  de  Richmond. 

Je  û-ains  que  personne  ne  veuille  croire ,  alors  même  que  je  l'aurai 
décrit,  à  l'existence  du  thermomètre-télégraphe,  au  moyen  duquel 
les  hauteurs  de  l'espace  et  les  profondeurs  de  l'abîme,  devenues  ac- 
cessibles, nous  révéleront  leurs  mystères  de  chaleur  et  de  frmd, 
de  sécheresse  et  d'humidité.  J'ai  donc  résolu  d'insérer  id  le  docu- 
ment suivant  :  c'est  un  rapport  adressé  à  l'Association  britannique 
pour  l'avancement  des  sciences ,  par  la  commission  chargée  de  di- 
riger les  expériences  que  l'on  devait  entreprendre  avec  des  baUons 
captifs. 

c  L'^pardl  destiné  aux  expériences  est  achevé.  Le  ballon ,  qui  a 
dix-huit  pieds  anglais  de  diamètre  et  vingt-cinq  pieds  de  hauteur,  a  été 
reçu  à  Wooiwich  par  le  colonel  Sabine.  Le  thermomètre-tél^aphe 
de  M.  Wheatstone  a  été  éprouvé  ;  il  fonctionne  de  la  manière  la  plus 
parfaite  à  la  distance  de  plusieurs  milles.  Nous  avons  commandé  l'adr 
dition  d'un  second  mécanisme  destiné  à  donner  les  indications  baro- 
métriques. Nous  avons  fait  une  série  d'expériences  sur  la  force  et  le 
poids  des  cordages  des  différentes  sortes  de  fibres;  nous  avons  arrêté 
la  qualité  qui  convenait  le  mieux ,  et  nous  sommes  heureux  d'annoncer 
que  H.  Enderby,  qui  a  pris  le  plus  grand  intérêt  à  ces  recherches» 
veut  bire  cadeau  à  l'Association  de  la  quantité  de  cordages  nécessaire 
^  DOS  expériences. 

9 


iU  TÉLÉGftAHIE  ÉLECmQCC 

•  Smh  mmm  de  250  Mr.  q«  mm  mit  Hé  dhafe ,  wmm  mm 
dépensé  81  Ur.  8  sch. 

•  Le  directeur  de  Tusiiie  à  pu  de  Woohvkh  a  llMPigni  le  jàns 
grand  dénr  de  nooi  seeoader,  il  a  anirté  à  i 
rea;  grtce  à  a»  soins,  aoire  lialloD a  été  ; 

•  Pour  compléter  les  aTaniagesdéjèeoBsidénbles  de  letre  poeiiioa 
il  Wooiwieh,  il  est  i  désirer  que  l'Assodatioii  aArease  iiae revote  aa 
maître  général  de  l'ordoance  pov  loi  demander  aon  appm.  • 

Ce  rapport  est  aigné  par  l'illostre  M.  Bnbiaaon.  k  préâdett  de  b 


Le  tbcfmo-baro-psydirD-hygro^anémo-aètra  électrique  était  donc 
1100  pas  on  rôre ,  mais  on  fait  II  n'en  resta  pas  moins  im  mfsière 
qoi  a  longtemps  fatigué  mon  esprit  ;  je  n'anis  pas  po  deviner  le  aaé* 
euijsme  ingénieoi  de  H.  Wbealstone ,  j'aorais  Uen  plnlH  oonçQ  Km- 
poBsibOlté  dn  bot  qu'il  voulait  atteindre,  et  je  ne  pois  résister  an  pWMr 
d'initier  mes  lecteurs  par  une  description  rapide  li  ce  mervcUleiit 
progrès. 

Le  tliermoinètre^tâégrapbe  que  le  ballon  doit  enlever  dans  les  airs 
pèse,  avec  la  bdte  qui  le  contient ,  on  peu  plus  de  quatre  Mvfea.  Il  est 
aio^  eonstmii  :  le  mouvement  d'une  petite  horloge  fait  descendre  et 
monter  régulièrement  en  six  minutes  un  engrenage  vertical  ;  cet  en«* 
grenage  porte  un  fil  Gn  de  platine ,  qui  se  meut  dans  le  tube  do  ther*» 
momètre  :  l'étendue  des  excorstons  du  fil  correspond  à  vîngt-boit  di^ 
Tiflions  de  l'échèHe  thermométrique;  mais  oft  peut  l'ajuster  de  lelle 
sorte  qu'il  puitoe  parcourir  vingt-huit  divisions  qnelcompies  de  cette 
même  échelle ,  de  façon  qu'en  réalité  il  peut  la  parcourir  tout  entière. 
Deux  fils  fins  de  cuivre ,  recouverts  de  soie ,  et  d*une  lengnaiNr  suffi- 
mnte  pour  unir  le  ballon  à  la  terre  dans  sa  plus  grande  élévation, 
sont  Fixés  k  l'instrument  de  la  manière  suivante  ;  l'extrémité  de  rmi 
des  fils  plonge  dans  le  mercure  do  tube  du  thermomètre }  l'extrémité 
dt;  l'autre  est  on  contact  avec  la  roue  de  l'horloge,  laquelle  roue  com- 
munique métalliqneinent  avec  le  ffl  dé  platine  ;  les  extrémité»  lofé* 
rieores  des  deux  fils  sont  sur  le  m\  unies  ensemble.  On  interpooe  sur 
le  passage  du  fil ,  dont  l'exirénilté  pkmge  dans  le  mercure  du  thermo- 
mètre ^  un  galvanomètre  sensible ,  et  sur  le  passage  du  second  fil  une 
pile  d'un  seul  élément  à  proportions  très-pefites.  Si  Ton  a  disposé  le 
galvanomètre  de  manière  que  raiguttle  marque  le  léi^,  il  cOflMriera 
cette  même  disposition  tant  que  le  fil  de  platine  ne  sera  {W  i 


nmmm  i»e  ses  Ai^i^LtCATtôNs.  m 

tict  stêc  te  in«fcure  in  ttibe;  mais  l'aigutik  déviera  ânsrftôt  que  le 
.coflUct  «m  lien ,  «t  restera  déviée  josqu^à  ce  que  ce  contact  soit  de 
Miiireaii  rompu  par  i'aaeeiMion  dé  l'engreuage  qui  porte  le  fil.  Pen- 
dant la  demi-seconde  de  temps  coireapondant  aux  battements  de 
l!h«iogê ,  le  fil  parcourt  la  550*  partie  de  mû  échelle ,  et  par  consé- 
quent chaque  point  de  l'échelle  correspond  à  un  battement  différent , 
ou  à  une  demi-^seconde  différente  prise  dans  la  s^rie  de  trois  minutes 
qui  constitue  le  temps  employé  à  parcourir  Téchelle.  Dès  lors,  si  un 
observateur*  muni  à  telra  d'un  chronomètre  r^é  de  ffl«i|ière  k  suivre 
ààm»  iet  tndicatiana  l'horloge  emportée  dans  l'eapacâ  par  le  bnUon, 
dote  rinatant  prtcis  auquel  Taignille  dii  galvanodiètre  a  été  déviée ,  il 
déduira  immédiatement  de  Celte  obeerfition  la  température  indiquée 
par  le  thermomètre  du  ballon  ;  car,  suivant  le  degré  différent  d'expan- 
akm  dtt  mefcnre,  ê^eM'-à-dlre  suivant  que  la  coteime  de  mercure  sera 
pins  00  moins  bauée,  le  contact  du  fil  avec  le  mercure  et  par  consé- 
quent lotonrant  s'établiront  à  une  demi-seconde  différente.  Si  les  in- 
dknttons  des  deol  chronomètres  ne  se  correspondaient  pas  à  la  fin 
d*one  Bérie  d^observalions ,  les  résultats  obtenus  ne  seraient  pas  esscn- 
iMiefflênt  défecloeuY;  il  suffirait  de  leur  faire  subir  tme  correétloû 
ficHe. 

Il  est  arl^té  qu'on  ajoutera  I  cet  appareil  un  thermomètre  à  boule 
toujoufS  medillée  ou  un  psychromètre ,  un  baromètre ,  un  anémo- 
mètre ,  etc.  ;  celte  addition  exigera  simplement  qo'on  mnnisse  Pengre- 
fttge  de  plttsieors  fils  de  platine ,  et  qn'nn  même  nombre  de  fils  de 
Mvre  »  recouverts  dé  soie ,  joignent  le  ballon  à  la  terre ,  en  renfermant 
Ams  le  circttit  un  même  {fait anomètre. 

Quand  B  Vagissait  de  transmettre  à  dfsfanée  les  indications  des 
nôtres  instrtnnenis  télégraphiques,  M.  iVhcatstone  employait  l'action 
d'un  électn>*-aimant  qui  fiiisait  sonner  une  cloche ,  Imprimer  un  ca- 
ractère ou  écrire  un  pinceau  ;  mais  l'électro-aimant  ne  peut  produire 
ces  effets  qu'autant  ifiie  lé  courant  a  quelque  intensbé ,  qu'autant  par 
conséquent  qu'il  est  transmis  par  un  fil  assez  gros.  On  ne  pouvait  évi^ 
démment  recourir*  à  ce  moyen ,  quand  il  s'agissait  d'expériences  à  faire 
avec  les  balloils  captifs,  parce  que  le  poids  du  Gl  aurait  été  un  incon- 
vénient grave  ;  et  d'ailleurs  si  la  pile  était  forte ,  le  contact  du  fil  de 
platine  avec  le  mercure  donnerait  naissance  h  une  étincelle  qui  trou- 
blerait les  observations  :  il  â  donc  fallu  recourir  aux  déviations  non 
moins  tranchées  de  raiguille  du  galvanomètre. 

9. 


1S2  TtLÉOAraiE  tLBCmOlJE. 

Vuitt  cooHMat,  de  mx  nnaitt  en  n  mintes,  an  peÉI  ehimer 
tODtei  ki  variations  de  preasion,  de  tempéntore,  d'bomidîlé ,  etc., 
qoi  ae  prodniscm  i  one  grande  banleur  dana  Fespace.  Je  foasdinw 
anan  iadlenient  comment  on  pourrait  appcéder  à  diMpie  imlaat  k 
nieate,  b  températnre  et  k  tolnme  des  eaox  dn  pula  aiténea ds 
Grandie. 

BDITIÈMB  APPLICATION. 

Chronageap^  -—  Mojfen  de  fnemrer  de$  inUnattes  eaUrtnu- 
ment  courts f  comme  ia  durée  du  choc  dc$  corps  Hastiqua, 
cette  du  dibiuuUment  du  ressorte ,  de  f  inflammation  ds 
ia  powÊrCy  ia  vitesse  des  frcjcetHes  »  cte. 

n  est  on  iait  qui  doit  dominer  h  longue  discnssion  que  oatteappH* 
cation  nouvelle  va  aoolever,  c'est  qoe  dès  iSftO  M.  Vheatstoae  a  fût 
annoncer  par  M.  Qoéielet  »  dans  une  des  séances  de  rAcadémie  de 
Bmidles,  qoe,  par  une  eiienslon  da  mécanisme  de  son  télégraphe 
électrique»  il  avait  trouvé  k  moyen  de  mesurer  la  durée  des  phéao- 
mènes  qui  se  produisent  dans  un  tempa  très-court»  la  vitesse  des  pro- 
jectiles, etc.;  il  avait  à  cette  époque  »  en  uu  mot,  inventé  le  chrsno* 
scope.  L*idée  du  grand  progrès  que  nous  allons  raconter  lui  appartient 
donc  évidemment»  il  en  a  pris  possession  dans  le  monde  entier,  il  ae 
peut  rester  de  doutes  que  sur  Texécution  de  Tappareil.  Est-il»  oui  ou 
non»  devenu  entre  les  mains  de  BL  Wbeatstone  »  avant  que  MM.  de 
Konstanlinoff  et  Bréguet  s'en  occupassent»  un  instrument  réel  pooviat 
donner  et  ayant  déjà  donné  des  résuluts  comparables»  voiU  la  seule 
question  à  résoudre.  La  solution  n'est  pas  douteuse  pour  moi  :  expo- 
sons  d'abord  les  faits»  écoutons  les  prétendants  divers;  h  vérité  res- 
sortira de  cette  exposition  fadk»  et  nous  conclurons  sans  peine. 

Idée  et  procédés  de  M.  PouiUet. 

La  première  note  imprimée  sur  ce  sujet  est  sortie  de  la  plume  de 
M.  Pooillet  ;  je  la  reproduis  tout  entière ,  parce  que  les  considéra^ 
tjons  générales  par  lesquelles  elle  débute  présentent  un  assez  grand 
intérêt. 

«  On  a  tut  des  recherches  intéressantes  sur  h  rapidité  avec  la* 
quelle  s'exercent  ks  actions  électriques  et  magnétiques;  mais  en  gé- 


HISTOIRE  DE  SES  APPUCAT10»S.  1}} 

nM  on  n*a  paâ  assez  distingaé  ce  qui  appartient  aux  fluides  eax- 
iiiêffles  de  ce  qui  appartient  à  la  matière  pondérable  à  laquelle  Us 
impriment  des  moaTements.  Cette  distinction  est  d'autant  plus  néces- 
saire qae  Faction  propre  des  fluides  entre  eux  est  primiti?e  et  directe, 
et  qu'elle  s'accomplit  aTec  une  prodigieuse  vitesse,  tandis  que  l'action 
qo'ib  exercent  sur  les  corps  pesants  est  secondaire  et  indirecte  ;  et 
par  h  nature  des  choses  £lle  ne  peut  se  manifester  que  par  des  mon- 
fements  dont  la  vitesse  est  Incomparablement  moindre.  Ainsi ,  lors- 
qu'une aiguille  de  boussole  est  en  équilibre  sous  l'influence  du  ma- 
gnétisme terrestre,  et  qu'on  la  voit  se  dévier  par  une  cause  étrangère 
comme  nue  décharge  électrique ,  un  coup  de  foudre  ou  une  aurore 
boréale,  Il  faut  bien  distinguer  l'instant  rapide  où  les  fluides  magnéti* 
qnes  ont  été  affectés,  de  l'instant  tardif  oà  nos  yeux  peuvent  constater 
an  mouvement  appréciable  dans  la  masse  pesante  de  l'acier  qui  con-* 
slitoe  l'aiguille.  Il  se  pourrait  bien  faire  qu'entre  ces  deux  instants  il  y 
eât  un  intervalle  de  temps  égal  à  miHe  fois  ou  à  dix  mille  fois  la 
coorte  durée  pendant  laquelle  l'action  propre  des  fluides  s'est  fait 
Kntir.  Les  phénomènes  qui  se  succèdent  dans  ces  circonstances  peu- 
vent être  assimilés,  sous  quelques  rapports,  à  ceux  qui  se  produisei^t 
dans  le  pendule  balistique,  quand  le  projectile,  n'ayant  qu'une  tuasse 
rehtife  petite,  se  trouve  animé  cependant  d'une  très-grande  vitesse  : 
alors  le  pendule  peut  être  tellefflent  disposé  que  son  mouvement,  par 
rapport  à  la  courte  durée  du  choc,  ne  devienne  bien  perceptible  qu'a» 
près  un  temps  considérable.  Aussi  n'essaie-t-on  pas  d'apprécier  par 
le  pendule  le  temps  pendant  lequel  le  projectile  agit,  bien  que  cette 
action,  qui  s*exerce  ici  entre  des  corps  pesants  ayant  des  masses  de 
grandeurs  finies  et  comparables  entre  elles,  ait  sans  doute  une  durée 
très^grande  rdativement  i  la  durée  de  l'action  que  les  fluides  électri- 
qnes  exercent  directement  entre  eux  ou  directement  sur  k  matière 
pondérable. 

>  Ce  que  l'on  détermine  au  moyen  du  pendule  balistique,  c'est  h 
vitesse  de  translation  du  projectile  lorsqu'on  connaît  sa  masse  et  lor»^ 
qu'on  connaît  en  même  temps  les  conditions  du  pendule  et  l'am{rii- 
tade  de  la  déviation  qu'il  a  éprouvée  sous  l'influence  du  choc  :  il  y  a 
là  quatre  quantités  liées  entre  elles  par  des  relations  simples  qui  se 
dédmsent  des  lois  de  la  mécanique;  et  trois  de  ces  quantités  éunt 
touiuea,  la  quatrième  peut  être  déterminée  avec  ftes  on  moins 
d'cinctitiide. 


U4  XtLtGRAPHIE  ÉtECTRIQtfi. 

»  L'analogie  que  Ton  peut  établir  entre  le  pesdiile  Wistiqni  •( 
raigoille  aîniaotée  est  assuréfuent  trèt-îiB|Nu:raite»  piiisi|iie  les  ktm 
qui  agisseot  dans  les  deux  cas  sont  d'une  nature  tnnti  fait  diSéren^» 
cependant  elle  n'est  pas  sans  milité  paor  faire  oioiprandre  le  par|i 
^oe  1*00  peut  tirer  de  l'aignille  magnétique  pour  une  foule  de  recbeiw 
dies  auxquelles,  jusqu'à  pré.sent,  elle  n'afait  paa  été  appMipié^ 

•  Qn  conçoit,  en  effet,  que  si  une  a«gniUe  aîwaniée  est  en  repes  et 
qu'un  courant  électrique  Tienne  agir  ? îTenNiit  sur  elle  pepdunt  p^ 
temps  très-court ,  par  exemple  pendant  nn  dixièaie,  nn  centième  pn 
nn  millième  de  seconde,  il  pourra  résulter  de  cette  impulsion  poiqei 
et  presque  subite  un  mouvement  de  déviation  lent  et  régulier,  d'ooe 
amplitude  déterminée  et  i>ariaitement  appréciable»  Ce  œonfemeptde 
déviation  sera«  par  sa  cause,  différent  de  celui  du  pendule  balistiqu^t 
naais  il  lui  sera  fort  analogue  par  ses  effets,  car  il  se  transloriitfl 
comme  celui-ci  en  oscillations  plus  ou  moins  rapides.  Dans  oe  der- 
nier cas,  la  déviation  primitive  dépend  de  l'établiaseoient  du  peodoili 
c'est-à-dire  de  sa  masse,  de  sa  longueur ,  de  son  moment  d'inertili 
etc.,  puis  de  la  vitesse  et  de  la  masse  du  projeaile;  et  les  osdilatioif 
qui  en  sont  la  suite  et  qui  sont  produites  par  l'action  de  la  pesantw 
dépendent  elles-mêmes  de  cette  première  impulsion*  Dans  le  casdi 
Taiguille  aimantée,  la  déviation  primitive  dépend  aussi  de  l'étaUlia^ 
ment  de  l'aiguille  »  c'est-à-dire  de  sa  masse  pondérable,  de  s|len« 
(ueur,  de  son  moment  d'inertie,  de  la  quantité  et  de  la  dîstrîbotioil 
de  son  magnétisme  libre  ;  puis  elle  dépend  aossi  de  l'intensilé  de  ceU' 
rant  électrique  et  du  teoips  pendant  lequel  il  a  exerce  son  Mtîoo; 
enfin  »  les  oscillations  qui  en  sont  la  suite  et  qu|  sont  pmdailes  par  11 
force  magnétique  terrestre  dépendent-eiles-mémes  de  nette  preimira 
impulsion.  Ainsi,  la  masse  et  la  vitesse  du  projeaile  ffopt  ipi  rempb* 
cées  par  l'inten^té  du  courant  f%  par  le  temps  pendant  |eqii4 11  agit» 
si  bien  que  la  durée  de  son  action  peut  se  déduire  de  soq  UMevitét 
Konrvu  que  le»  conditions  relatives  à  l'aigoilie  ment  puv^Uttmeot 
cnnnues. 

.  »  Sil  anive,  par  conséquent,  qu'un  courant  éUctriqoe  poisse  agir 
d'une  mamèpe  régulière  et  identique  à  elle-même  pendant  un  InsM 
UèHTourt,  tel,  par  exemple,  qu'un  millième  on  dix  miUîème  de  se* 
conde,  et  s'il  arrive  en  même  tempe  qu'il  puisse»  par  euue  eotion  é 
prompte»  produire  sur  un  système  magnétique  convenaUe  une  fn- 
mière  impulsion,  une  déviation  primitive  assex  lente  et  d'C 


UlST01f(£  D£  i»ES  APPUCÀXXONS.  US 

Iode  assez  élendue,  riea  ne  sera  {dus  facile  que  de  détentiider  a?ec 
exaetitude  des  iotervalles  de  temps  qni  se  comptent  par  millièiBes  oa 
par  dix  milliàmes  de  seconde.  Pour  obtenir  de  telles  mesures  au 
iiio]Fen  des  aiguilles  aimantées,  tout  se  réduit  donc  à  ces  quesiions 
essentielles  ;  Quelle  est  la  limite  de  temps  nécessaire  à  un  couraut 
pour  traferser  un  circuit  donné?  Quelle  est  la  limite  d'amplitude. de^ 
défiatioDs  qu'il  peut  produire  sur  le  système  magnétique  le  pluft  im* 
preasieiuiable? 

a  La  première  question  a  été  examinée  dans  l'un  des  mémoires 
qfne  j*a{  présentés  à  l'Académie,  en  1837 ,  sur  les  lois  de  l'intensité 
des  courants  électriques;  j'avais  constaté  alors  qu'un  circuit  deplur 
sieurs  milliers  de  mètres  de  longueur  était  traversé  par  le  eourant 
dans  on  espace  de  temps  qui  ne  s'élevait  pas  à  1/70(M)  de  seconde,  et 
que  dans  cet  instant  si  rapide  ce  n'était  pas  seulement  une  partie  de 
l'éloctriolté  qui  se  manifestait  dans  le  circuit.,  mais  qae  le  cqurant 
passail  intégralement  avec  toute  son  intensité.  Je  ne  sache  pas  que» 
depoia  eetie  époque ,  on  ait  poussé  plus  loin  ce  genre  de  recherches  ; 
j'admettrai  donc  ce  résultat  comme  la  limite  de  ce  qui  est  démontré, 
nuis  MB  pas  comme  la  limite  de  ce  qoi  peut  l'être.  Je  suis  porté  i 
croire,  au  contraire!  que  dans  un  temps  plus  c^ourt  l'électricité  peut 
traverser  un  circuit  d'une  étendue  beaucoup  plus  considérable*  U 
serait  intéressant  de  bire  des  expériences  sur  ce  sujet  avec  des  cir« 
coila  de  trois  ou  quatre  cent  mille  mètres,. comme  ceux  qui  sont  em-» 
ployés  aux  télégraphes  électriques;  en  opérant  sur-  de  telles  lon^ 
gueurs»  on  aurait  de  bieu  plus  grandes  facilités  pour  trouver  la  limite 
de  vitesse  avec  laquelle  se  propage  l'électricité,  et  aussi  pour  décou?* 
vrir  si  cette  limite  dépend  de  la  longueur  absolue  des  circuits,  ou  de 
leur  degré  de  otmductibiiité. 

•  La  seconde  question  n'est  pas  résolue  par  h  première  :  de  ce 
que  le  courant  passe  intégralemeoi  dans  i/7000  de  seconde,  et  de  ce 
qu'il  aaaîntiettt  en  équilibre  l'aiguille  de  la  boussole  d'intensité  parson 
reumr  périodiqoe  à  des  intervalles  aussi  rapprochés ,  il  n'en  résulte 
aucaoemeot  qu'une  seule  de  ces  actions  doive  imprimer  à  i'algoiile 
une  déviation  sensible  et  observable.  Il  fallait  donc  isoler  l'on  de  ces 
chocs  pour  en  copnattre  l'effet  :  j'y  sois  parvenu  de  h  manière 
suivante. 

»  Sur  un  plateau  de  verre  de  84  ceniànètres  de  diamètre  est  collée 
une  bande  d'étain  d'uvdnillimètr^  de  largeur ,  s'étendent  comme  un 


136  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

rayon  de  la  circonférence  Ters  le  centre  ;  là ,  die  commnniqoe  à  nne 
bande  circulaire  pins  large  qui  entoure  Taxe  de  rotation.  Supposons 
que  le  plateau  tourne  à  raison  d'un  tour  par  seconde  et  que  les  deux 
extrémités  d'un  circuit  électrique  s'appuient  par  des  ressorts.  Tune 
sur  la  bande  centrale  qu'il  touche  toujours,  l'autre  sur  le  verre  du 
plateau  près  de  sa  circonférence;  au  moment  o(k  la  bande  d'un  milli- 
mètre viendra  passer  sous  ce  dernier,  il  y  aura  communication  élec- 
trique, et  la  durée  du  courant  sera  justement  égale  à  la  dorée  du 
passage  de  la  bande ,  c'est-à-dire  à  1/2250  de  seconde  si  l'on  touche 
près  de  la  circonférence,  à  1/1260  si  l'on  touche  au  milieu  do 
rayon ,  eta 

Si  le  plateau  fait  deux  tours,  trois  tours,  quatre  tours  par  secmide, 
on  obtiendra  ainsi  des  passages  d'une  durée  deux,  trois  ou  quatre  fois 
moindre. 

Or«  en  faisant  l'expérience,  j'ai  trouvé  qu'une  pile  ordinaire  de 
Daniell  à  six  éléments,  ayant  à  traverser  un  circuit  d'environ  âO  mè- 
tres de  fil  de  cuivre  de  1  millimètre ,  donne  un  courant  assez  Intense 
pour  que  Taction  qu'il  exerce  pendant  1/5000  de  seconde  Imprime 
une  déviation  de  12  degrés  à  l'aiguille  d'un  galvanomètre  peu  sen- 
sible; l'aiguille  met  environ  dix  secondes  à  parcourir  cet  arc,  de  telle 
SMrte  que  l'action  rapide  des  fluides  électriques  et  magnétiques  qui 
s'est  exercée  pendant  1/5000  de  seconde  se  trouve  par  là  transformée 
en  un  mouvement  cinquante  mille  fois  plus  lent,  lorsqu'il  passe  dans 
la  matière  pondérable  de  raiguHle. 

»  Le  galvanomètre  de  M.  Melloni  a  une  sensibilité  qui  est  malme- 
nant connue  de  tous  les  physiciens  :  elle  est  variable  dans  les  divers 
appareils  ;  cependant  elle  peut  être  prise  pour  terme  de  comparaison 
lorsqu'il  ne  s'agit  que  de  donner  une  idée  approximative  des  effets 
électriques.  L'un  de  ces  instruments  donne  15  degrés  de  déviation 
lorsqu'on  fait  agir  sur  lui  pédant  1/5000  de  seconde  le  courant  d'un 
seul  élément  de  Daniel!  dont  le  circuit  se  compose  d'environ  20  mè- 
tres de  fil  de  cuivre  àfi  1  millimètre  :  ainsi,  avec  cet  instrument,  l*on 
peut  apprécier  sans  peine  la  dix-millième  partie  d'une  seconde. 

•  On  comprend  qu'il  y  a  ici  à  déterminer  les  lois  suivant  lesquelles 
l'amplitude  de  la  déviation  varie  dans  le  même  appareil,  avec  l'inten- 
sité du  courant  et  la  durée  du  contact  :  ces  lois  peuvent  se  déduire 
de  diverses  considérations  théoriques  ;  cependant  il  sera  nécessaire 
de  les  vérifier  par  des  expériences  précises,  fia  attendant ,  je  me  suis 


HISTOIRE  DE  SES  APPUCATIONS.  lS7 

boroé  à  graduer  enpiriqQemeot  l'appareil  qoi  m'a  servi,  c'est-à-dire 
à  dresser  une  taUc  des  déviaiions  qu'il  éproave  sous  l'iROoence  d'un 
coorant  connu  agissant  pendant  an  temps  déterminé.  Cette  graduation 
OM  fds  faite,  le  galvanomètt^  devient,  en  qoelqoe  sorte,  un  pendule 
balistique  qui  donne  le  temps  pendant  lequd  le  même  courant  eteroe 
son  action. 

•  Parmi  les  applications  que  j'en  ai  pu  faire  jusqu'à  présent,  je 
citerai  seulement  celle  qui  est  relative  à  la  vitesse  d'infiammation  de 
la  pondre.  L'expérience  se  dispose  de  la  manière  suivante  :  les  deux 
extrémités  d'un  circuit  dans  lequel  se  trouvent  le  galvanomètre  et 
un  élément  de  Daniell  viennent  s'adapter,  l'une  à  la  capsule  mise 
es  place  sur  sa  cheminée,  et  l'autre  au  chien  du  fusil,  toute  la 
batterie  étant  bien  isolée  du  canon  ;  une  portion  du  fil  passe  devant 
le  bout  du  canon  à  quelque  distance,  de  manière  à  être  coupée 
pur  la  balle  à  l'insunt  où  cÂle  sort.  Voilà  tout  l'appareil  :  lorsqu'on 
tire,  le  courant  passe  donc  pendant  tout  le  temps  qui  s'écoule  d(*pais 
rinslant  où  le  chien  frappe  h  capsule  jusqu'à  l'instant  où  la  balle 
coupe  le  fil  :  les  déviations  produites  dans  diverses  expériences  faites 
avec  la  même  charge  de  poudre  sont  parfaitement  concordantes;  les 
observations  se  font  avec  la  plus  grande  facilité;  et  avec  h  charge  dont 
j'ai  fait  usage  les  valeurs  exirémes  sont  1/140  et  1/150  de  seconde, 
pour  le  temps  qui  s'écoule  entre  l'instant  où  la  capsule  est  frappée  et 
l'ûMant  où  la  baUe  sort  du  canon. 

•  En  variant  les  chaifies ,  en  prenant  des  poucbes  de  diverses  quali- 
tés et  des  armes  différentes ,  à  canons  ordinaires  ou  à  canons  rayés ,  on 
poorra  aisément  déterminer  dans  tous  les  cas  le  temps  dont  il  s'agit 

•  Pour  appliquer  le  même  principe  à  la  recherche  des  vitesses  d'un 
projectile  en  divers  points  de  sa  tn^oire,  il  sufifit  de  disposer  sur 
sa  route  un  système  de  fils  de  soie ,  et  plus  loin  un  système  de  fib 
conducteurs,  de  telle  sorte  qu'en  rompant  le  fil  de  soie ,  le  pnqectile 
étabUsse  la  communication  éiectriquey  et  qu'en  rompant  le  fil  conduc- 
teur il  la  supprime  ;  la  déviation  observée  donnera  le  temps  du  passage  : 
seulement  il  faudra  tenir  compte  du  temps  nécessaire  au  débande- 
ment  du  ressort  qui  doit  établir  la  communication  là  où  le  fil  de  soie  est 
coupé.  Ce  temps  se  détermine  lui-même  très-facilement,  comme  on 
peut  déterminer  aussi  le  temps  du  choc  des  corps  éhurtiques;  ce  temps 
est  très*cdurt  :  dans  les  essaisque  j'ai  faits,  il  a  varié  de  1/1500  à. 
1/2000  de  seconde.  » 


IIS  TÉL£ûAAPIiX]&  itLSOTBIQUE. 

Je  ferai  une  seale  riipvm  sur  la  nota  de  IL  Pauilltit  :  le  aUenci 
qu*il  garde  par  rapport  i  M.  Wbeatateoe  m'étonae  et  m'afflige  pro* 
foudémenf.  Quoil  quand  il  rappelait  aea  travaux  relatiCi  a  la  Tîtene 
de  Télecurîcité,  ou  quand  il  étudiait  une  application  d^iuia  iongtenpi 
annoncée  par  le  aa?ant  profeaaeor  de  Kin^'a-'Cdlege*  M.  Pouillet  ae 
s'est  pas  cru  obligé  au  moins  de  le  nommer  ! 

£n  suivant  toiiû^^urs  Tordre  chronologique»  éoomona  oaaintanant 
H.  Bréguet  La  note  suivante  a  été  lue  à  l'àoedémie  des  adenoea  Je 
30  Janvier  48A5  »  et  imprimée  dans  les  Comptûê  rtnduê  : 

«  Le  mémoire  que  M.  Pouillet  vient  de  lire  à  l'Académie  anrrem* 
ploi  de  l'éleetricité  comme  moyen  de  déterminer  des  temps  extrême* 
ment  courts  me  fait  sentir  la  nécessité  de  publier  cette  note  qui  sa 
rapporte  à  un  instrument  dont  le  but  était  le  même ,  et  que  j'ai  con^ 
stmil  il  y  a  un  an  pour  le  gouvernement  russe ,  conjototementavee 
M.  de  Konstantinoff,  officier  d'artillerie  très*distingué. 

•  AL  de  Konstantinoif  arrivait  d'Angleterre.  Quand  il  me  vint  voir,  M 
avait  déjà  Tidée  d'un  instrument  propre  à  mesurer  la  vitesse  initiale 
des  projectiles,  ainsi  que  la  vitesse  dans  différents  point  de  la  trajecloira. 
Ayant  tiit  la  oonnaiasanee  de  M*  Wheatstone,  si  connu  par  ses  logé* 
nisux  travaux,  ils  eurent  ensemble  plusieurs  entratiens  à  ce  sujet, 
et  il  vit  cbes  ce  même  savant  un  appareil  qui,  au  moyen  de  courants 
électriques  interrompus  et  rétablis,  permettait  de  mesmtr  le  temps 
de  l'inflanmiation  de  la  poudre  avec  un  grand  degré  d'tnetitoda. 
BL  de  Konsianiinoff  erut  cependant,  par  une  autre  dlspositton,  pou- 
voir obtenir  encore  plus  de  précision  et  mesurer  des  intervalles  beao^ 
coup  plus  courts.  li  me  consulu  sur  ce  projet,  et  ccofunt  pesôUa 
la  solution  du  problème  qu'il  me  proposait,  nous  coounençlmes  ï 
travailler  ensemble  an  mois  de  mars  i%M. 

•  Le  proUènie  était  cdoi-ci  ;  ilispeser  un  instrument  qui  pût  ior 
cliquer  et  conserver  trente  ou  quarante  observations  soeeessives , 
faites  dans  des  espaces  de  temps  très-rapprocbés,  d'un  phénomène  se 
passant  plus  ou  moins  loin  de  l'endroit  où  se  trouve  placé  l'insuniment 
d'observation.  Il  nous  vint  naturellement  dans  l'idée  d'employer  pour 
cet  objet  l'électricité. 

»  Il  fallait  de  plus  unir  à  cette  partie  physique  la  partie  mécaniqu6« 
qui  pouvait  devenir  assex  compliquée ,  mais  qui  cq>endant  ne  le  (M 
pas  autant  que  semblait  le  faire  présumer  la  sotmion  cbercMe. 

»  Des  raisons  particulières  m'ont  empêché  de  faire  oonnaUro  cettp 


HlSTOUiË  DIC  $Ji;S  AFFUCAÏiO>S.  m 

machina;  mm  Heu  r^  s'oppotant  plu»  maioteuaot  k  fia  pnblicit^ .  jt 
taia  tâcher  d'en  dooo^r  nue  idée  aussi  exacte  qu*il  m'est  pos8ible..Mt 

•  C'aat  eo  juin  18A3  que  aooa  ooipin^^ines  la  çonstruptîoa  d^ 
€6118  ottcbiof»  qm  9»  fut  terminée  que  la  2d  mai  18(i4« 

■  Voir i  quelle  en  est  la  disposition.  L'appareil  est  monté  «ir  ua 
Uti  m  lonte  »  et  se  compose  de  six  parties  distinctes  :  1^  D'un  ^ys- 
tèoie  de  roues  dentées  mis  en  mouvement  par  upe  corde  roulée  autour 
4'ao  cylindre  et  à  laquelle  est  suspepdn  la  poids  moteur  i  2<»  D'un  çyn 
lindre  ayant  pu  mètre  de  circonférence  et  O'^^SG  de  longueur,  divisa 
sur  ea  surface  en  mille  parties ,  qui  sont  donc  des  millimètres.  Pour 
dimûitter  aen  frottement  sur  ces  tourillons,  il  est  porté  par  nn  systèm(| 
de  galets»  Sur  son  axe  est  un  pignon  qui  communique  avec  le  ronagi) 
ci-dessus;  à  une  extrémité  un  volant  de  quatre  ailettea»  et  à  l'antrf 
DO  piateaQ  de  même  diamètre  que  le  cylindre;  8"*  P'un  petit  cbemin 
métallique,  parallèle  1^  Taxe  du  cylindre;  tes  deqi;  règles  qui  forment 
ce  cbemin  sont  isolées  l'une  de  Tautre  par  de  Tivoire;  k""  d'un  petit 
fjuiriot  mmté  wr  trois  roues  de  cuivre  et  roulant  sur  les  deux  règles  \ 
3  porte  troîaélectrp-aimants  et  deuxstyles  indépendants  l'un  de  Tautret 
maïs  dépendants  cbacun  d*uq  de  ces  électro-aimants.  lie  troisième 
électrcHaimaot  est  placé  eeus  le  cbariot  et  sert  è  le  retenir  jusqu'en 
moment  oA  Ton  veut  qu'il  partes  i^  d'nn  éobappement  è  ancre  dont 
le  bras  en  fer  doux»  oscillant  e«tre  deux  éiectro-aimantSt  est  appeU 
tamdi  il  droite  *  tantôt  k  gaudie,  suivani  qn'nn  courant  passe  eninnir 
del'aiiiiaot  de  droite  onde  celui  de  ganche.  Ce  va-et-vient  laisse 
cbaque  fois  échapper  une  dent  de  la  roue  lur  l'aie  de  laquelle  est  nn 
petit  treuil  oà  est  enroulé  un  fil  de  soie  tenant  au  cbariot  qui  est  tii4 
par  un  poids.  Le  passage  do  courant  d'un  aimant  k  TaoU'e  se  fait  4 
ebeqne  demi-tour  d«  cylindre  eu  moyen  d'un  eommutatevr  placé  sur 
son  aïof  de  cette  manière  le  cbariot  avance  d'une  quantité  conataniil 
k  «imqtte  demi*tour,  et  aa  vitesse  d'avancement  est  proportionnelle  k 
celle  du  cylindre  ;  G^"  enfin  d'one  disposition  particulière  pour  s'ae* 
forer  àa  mouvement  unitorme,  înd^)endammNit  de  tont  m>pareil 
cbroonmétiqne,  et  qui  donne  le  moyen  de  déterminer  les  limites  de 
l'erreor  dans  le  résultat  final.. •• 

»!loas  avwia  construit  pinsieors  petits  mécanismes  semblables  l'on  à 
l'autre,  maïs  séparés  les  uns  des  antres  et  renfermés  cbaoun  dans  une 
petite  boîte  numérotée  ;  ils  serviront  à  établir  le  circuit  pour  une  ciUei 
q^tfMleelb  d'avant  tunélé  percée,  des  bcdtes  contiennent  une  roue 


140  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

d'ivoire  avec  des  dents  à  rochets ,  et  portant  une  dent  métallique;  sor 
son  axe  est  une  palette  en  fer  avec  cliquet  entrant  dans  les  dents  de  la 
roue.  Un  autre  cliquet ,  indépendant  du  premier  »  ou  cliquet  de  rete- 
nue, rétablira  le  circuit  voltaique  lorsque  la  dent  métalliqoe  viendra 
le  toucher. 

»  Devant  la  palette  est  on  électro-aimant  qui  Fattire  lorsque  le 
courant  circule  autour  de  lui,  et  la  laissera  repartir  quand  un  fil  sera 
coupé  dans  une  cible.  C'est  dans  ce  mouvement  que  la  roue  d*lvoire 
avance  et  approche  la  dent  métallique  du  cliquet  de  retenue. 

»  Une  série  de  distances,  i  partir  delà  charge, ^tant  déterminée, 
un  conducteur  passera  devant  le  boulet ,  un  autre  devant  la  bouche  du 
canon ,  et  pour  les  autres  points  on  placera  des  cibles  dont  la  sorbee 
augmentera  avec  la  distance. 

»  Les  cibles  sont  de  grands  cadres  dont  le  fil  conducteur  de  raec- 
tricité  parcourt  la  surface  en  tous  sens ,  de  manière  à  présenter  l'as- 
pect  d'un  filet  dont  les  mailles  sont  plus  petites  que  le  diamètre  du 
projectile ,  afin  d'être  certain  que  le  fil  soit  coupé  en  qudqoe  endroit 
que  la  cible  soit  percée.  Le  courant  circulant  dans  une  cible ,  passant 
en  même  temps  autour  de  Télectro-aimant  d'un  des  styles ,  maintient 
par  l'aimantation  cdui-ct  éloigné  du  cylindre ,  d'où  Ton  voit  qœ ,  au 
moment  oà  la  cible  sera  percée ,  le  courant  sera  interrompu  et  le  style 
tombera  en  faisant  une  marque  sur  le  cylindre.  Le  projectile,  pour- 
Mivant  sa  route,  percera  une  autre  cible  qui ,  communiquant  avec  le 
second  style,  le  fera  tomber  sur  le  cylindre,  où  il  fera  anni  une 
marque,  et  c'est  à  l'aide  de  la  distance  entre  ces  deux  marques  et  de 
la  vitesse  connue  du  cylindre  que  Ton  calculera  la  vitesse  du  projec- 
tile quand  11  passait  d'une  cible  à  la  suivante. 

>  On  pourrait  avoir  un  courant  et  un  style  pour  chaque  dUe;  nuis 
il  sera  plus  simple  de  ne  faire  usage  que  de  deux  courants,  quel  que 
soit  le  nombre  des  cibles ,  et  pour  cela  on  fera  usage  des  petites  belles 
citées  plus  plus  haut,  de  la  manière  suivante  : 

>  On  placera  chaque  botte  entre  deux  cibles  à  partir  de  la  seconde  » 
et  par  leur  moyen  aussitôt  que  la  seconde  cible  sera  percée ,  le  cou- 
rant se  rétablira  pour  la  troisième ,  et  le  premier  style  se  relèvera;  la 
troisième  cible  percée ,  le  second  style  se  relèvera ,  le  premier  retom- 
bera et  le  courant  parcourra  la  quatrième  aile.  Cette  opération  se  ré* 
pétera  ainsi  jusqu'à  la  dernière. 

»  Les  deux  styles  ayant  chacun  leur  courant  propre  et  étant  par 


HISTOIRE  DE  SES  APPLICATIONS.  141 

OMiséqaeiit  iadépendanls  Tod  d|s  l'aucre,  on  pourra  mesurer  des 
espaces  inGuimeot  petits»  ce  qu'il  oe  serait  pas  possible  de  faire 
avec  an  seul  style  et  un  seul  courant  »  qui  serait  interrompu  »  puis 
rétabli. 

>  Nous  avons  vu  que  le  cylindre  est  divisé  en  mille  parties  «  sa 
circooférence  étant  de  1  mètre.  Chaque  millimètre  représente  1/1000 
de  seconde  lorsqu'il  fait  un  tour  en  une  seconde,  1/2000  quand  il  en 
fait  deux,  1/3000  quand  H  en  fait  trois. 

»  Contre  sa  circonférence  et  contre  celle  dn  plateau ,  qui  est  isolé, 
frottent  des  ressorts  ;  sur  chacune  de  ces  circonférences  est  un  arc 
en  ivoire,  afin  de  produire  une  interruption  aux  courants  électriques 
que  Ton  fait  passer  par  les  électro-aimants  des  styles.  Cette  disposition 
est  destinée  à  la  vérification  de  l'uniformité  du  mouvement  et  de  la 
mesure  du  temps  que  les  styles  mettent  à  tomber  sur  le  cylindre, 
quantité  nécessaire  à  connaître  exactemeirt ,  ou  au  moins  avec  les  li« 
mites  d'erreur  entre  lesquelles  elle  oscille ,  afin  de  faire  les  correc- 
tions nécessaires  quand  on  mesure  le  nombre  de  divisions  entre  deux 
ourqnes  voisines  des  styles,  nombre  qui  doit  donner  la  vitesse  de 
Tespace  parcouru  par  le  projectile. 

•  On  voit  donc  qu'à  chaque  tour,  on  chaque  fois  que  la  portion 
d'ivoire  arrive  sons  le  ressort,  le  courant  est  interrompu,  le  style 
tombe ,  puis  se  relève  à  la  fin  de  l'arc  isolant,  pour  retomber  au  tour 
suivant. 

B  Maintenant ,  si  l'on  observe  avec  soin  la  division  du  cylindre  sur 
laquelle  te  style  tombe,  le  cylindre  étant  en  repos,  et  ensuite  le  point 
oA  il  tombe  lorsque  le  cylindre  est  en  mouvement ,  sa  vitesse  de  ro- 
tation en  une  seconde  de  temps  étant  connue,  on  aura  fiicilement  la 
mesore  du  temps  que  le  style  a  mis  à  tomber  pendant  l'arc  ci-dessus 
mesuré.  C'est  ainsi  que  le  cylindre  faisant  deux  tours  ef  demi  par  se- 
conde, Parc  mesuré  est  de  30  millimètres;  et  l'on  a  30/250  =  O%019 
pour  le  temps  que  le  style  a  mis  à  tomber  sur  le  cylindre.  On  a  répété 
mille  fois  ces  épreuves. 

»  Pour  observer  m  le  mouvement  est  uniforme  on  fait  tourner  le 
cylindre ,  et  quand  on  le  suppose  bien  égal  on  établit  les  circuits.  Voici 
alors  ce  qui  se  passe  : 

B  Le  chariot  qui  porte  les.  électro-aimants  et  les  styles  se  met  en 
mouvement ,  et  à  chaque  tour  les  styles  font  leurs  marques  sur  le  cy- 
lindre ,  mais  en  des  endroits  différents ,  dans  le  sens  horizontal. 


Ua  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

■  Quand  on  est  arrivé  an  bout  du  cylindre  et  qu*on  examine  les 
Indications ,  on  doit ,  si  le  monvemenl  est  uniforme ,  trouver  toutes  les 
marcpies  sur  une  même  directrice;  s*II  est  accéléré  ou  retardé»  sous  la 
forme  d'une  ligne  liéliçoide ,  ou  ânueuse  s'il  est  inégal.  On  a  par  là 
Un  véritable  appareil  chronométrique  qui  se  vérifie  de  lui-même. 

•  Nous  avons  observé  le  mouvement  sur  dès  vitesses  de  deux  tours 
et  demi  et  trois  tours  par  seconde ,  et  en  faisant  tomber  le  style,  nous 
avons  trouvé  toutes  les  marques  sur  une  même  directrice  ;  quelquefois 
Il  y  avait  des  différences  de  1  millimètre ,  ce  qui  indiquait  à  cet  in* 
stant  une  variation  de  mouvement  de  1/2500  =:  O%000/i. 

»  Pour  apprécier  le  moment  où  la  vitesse  devenait  uniforme,  nous 
observions  les  tours  de  Taxe  immédiatement  avant  te  cylindre,  avec 
un  compteur  ;  mais  pour  éviter  cette  opération  plus  ou  moins  fasti- 
dieuse ,  j'eus  ridée  de  mettre  un  commutateur  sur  l'axe  el  de  disposer 
un  compteur  dont  l'aiguille  fait  des  points  sur  uu  cadran,  avec  un 
système  d'électro-aimants. 

>  A  chaque  tour  de  l'axe,  le  commutateur  rétablissait  un  circuit 
électrique  qui,  circulant  autour  des  électro-aimants,  produisait  une 
vive  attraction ,  et  l'extrémité  d'un  levier  pressait  sur  le  bontoa  du 
compteur  ;  les  pointa  faits  ainsi  sur  le  cadran  étaient  marqués  avec  une 
grande  régularité. 

•  Ce  dernier  instrument  pourra,  à  ce  qu'il  nous  semble,  ^tre  eOH 
ployé  avec  avantage  dans  les  usines;  car  au  moyeu  4b  condoetours 
partam  de  son  cabinet,  et  communiquant,  soit  an  volant ,  sait  au  cy^- 
lifidre  d'une  machine  k  vapeur,  le  directetir  pourra  k  chaque  instant 
de  la  journée  et  sans  se  déranger  connaître  la  vitesse  de  l'un  M  de 
l'autre.  Pour  plus  de  commodité,  on  pourra  remplacer  la  pile  pM*  des 
courants  électroi-magnétiques.  Cet  instrument  pourrait  encore  servir 
utilement  dans  les  observations  que  l'on  peut  blre  sur  la  vitesse  des 
roues  hydrauliques,  suivant  la  nature  des€|)érations  que  l'on  Mt  eaè> 
cuter  aux  outils  qu'elles  conduisent.  » 

Entendons  enAn  la  réelamatlan  de  M.  "WlieatMAe,  M  mal  iSàS. 

«  Je  vois  dans  les  Comptes  rendus  de  V  Académie  des  sciences 
que,  dans  la  séance  du  20  janvier,  il  a  été  lu  une  communication  de 
M.  Bréguet ,  dans  laquelle  il  attribue  à  M.  le  capitaine  de  IConstan- 
tinoff  et  k  lui-même  l'invention  du  chronoscope  électro-inagnétique , 
insuruibent  que  j*avais  moi  même  inventé  et  confectionné  plusieurs 


HISTOIRE  DE  SES  ÀPPUGATJONS.  143 

tapar^tant ,  dans  le  but  de  mesurer  les  mouveineiits  rapides 
et  sortottt  la  vitesse  des  projectiles* 

>  Ce  fui  attcomiiienceaieat  de  18&0  que  j'invenui  cet  iustrument. 
Mon  cbroooscope  recomposait  alors  d'qn  monvemeat  d'horlogerie  fai- 
Mot  i^r  une  aiguille  indicatrice  qui  marchait  ou.s'arrélait  smaut 
qu'un  éiectro-aimaot  agissait  sur  une  pièce  de  fer  doux ,  Tattiraot  lors- 
qu'on courant  attirait  l'hélice  de  Taimant,  et  rabaudoonaut  à  lui-même 
bracpie  le  courant  veoait  i  cesser,  comme  dans  mon  télégraphe  élec- 
tro-magnétique, dont  cette  invention  peut  être  considérée  comme  une 
dérivation.  La  durée  du  courant  était  ainsi  mesurée  par  retendue  du 
cercle  parcouru  par  Taiguilié  du  chronoscope. 

9  Une  relation  était  établie  entre  la  durée  du  courant  et  cdle  du 
ttoaTemcni  du  projectile  par  les  moyens  suivants  :  ua  anneau  en  bois 
embrassait  l'emboucbure  d'un  canon  cbargéi  et  un  fil  méullique  tendu 
idiait  deux  côtés  opposés  de  cet  anneau  isolant ,  passant  ainsi  devant 
la  boucbe  du  canon.  A  une  disunce  convenable  était  établi  un  but, 
disposé  de  telle  façon  que  le  moindre  mouvement  qu'on  lui  imprimait 
élaMissait  un  contact  permanent  entre  un  petit  ressort  en  métal  et  une 
autre  pièce  aussi  de  métal.  Une  des  extrémités  du  Gl  métallique  de 
Téleclro-aimant  était  attachée  à  un  des  pôles  d'une  petite  batterie 
velialqne  :  à  Tantreextrémité  de  Télectro-aimant  étaient  attachés  deux 
fila  métalliques,  dont  un  communiquait  avec  le  petit  ressort  du  but, 
al  Tantre  à  TuAt  des  extrémités  du  fil  métallique  tendu  devant  la  bou^ 
che  du  calion  s  de  l'auira  eilrémité  de  la  batterie  voltaîqua  partaient 
anaai  deux  fils  métalliques,  dont  Tan  aboutissait  ^  la  pièce  métallique 
fixée  sur  le  bot  9  et  TanUre  à  l'extrémité  opposée  du  fil  métallique  pas- 
;  devant  Fcmboncbure  du  canon.  Ainsi,  antérieurement  à  Texpio* 
I  do  canob ,  il  se  trouvait  établi  f  entre  le  canon  et  le  but ,  un  circuit 
ir  non  interrompu ,  dont  le  Gl  méUiUique  en  travers  de  la 
bonebe  du  canon  faisait  partie.  Une  fois  le  but  frappé  par  le  boulet  » 
le  second  dreuk  était  complété;  mais  durant  le  passage  du  projectile 
4  travers  Tair,  et  pendaat  ce  temps  seulement ,  les  deux  circoits  étaient 
krtemHnpuSy  et  la  dorée  de  celte  interruption  était  indiquée  par  le 


.  •  J'avais  àé^  démontré  par  mon  télégraphe  électro-magnétique  que, 
lorsqu'ils  sont  convenablement  disposés,  les  aimants  peuvent  être 
asnenés  h  agir  avec  une  batterie  trfts-faible,  quand  bien  même  les  fils 
anétaltiquee  décriraieni  un  circuit  de  plusieurs  milles.  Par  conséquent 


144  TÉLÉGRAPHIE  ÉLEOTBIQUE. 

le  canon,  le  bot ,  et  le  chronoscope  peuvent  être  placés  à  des  distances 
quelconques  demandées  les  uns  des  autres.  En  raison  de  la  grande 
rapidité  a?ec  laquelle  l'électricité  se  propage,  comme  Tout  prou?é  mes 
expériences  publiées  dans  les  Phitosophicat  Transactians  de 
1834,  aucune  erreur  sensible  ne  peut  résulter  de  sa  transmissioa  sue* 
ressire. 

»  Pendant  une  visite  que  je  fis  à  Bruxelles,  au  mois  de  septembre 
1840,  je  décrivis  cet  appareil  à  mon  ami  M.  Quételet ,  qui  en  donna 
connaissance,  le  7  octobre,  à  l'Académie  des  sciences  de  cette  ville» 
communication  mentionnée  dans  le  bulletin  de  cette  séance. 

»  Dans  une  visite  que  je  fis  postérieurement  à  Paris,  mai  1841 9 
j'expliquai  cet  appareil  et  j'en  montrai  les  dessins  à  plusieurs  membres 
de  l'Académie  des  sciences  de  Paris  qui  vinrent  me  voir  au  Collège  de 
France,  où ,  grâce  à  l'obligeance  de  M.  Regnaud,  j'eus  occask»  de 
répéter  devant  eux  plusieurs  de  mes  expériences  électro-magnétiques. 
Parmi  les  personnes  présentes  était  M.  Pouillet ,  qui  me  demanda  l'au- 
torisation de  faire  copier  mes  dessins  ;  ce  à  quoi  je  consentis  volontiers: 
j'appris  de  Im'  en  décembre  dernier,  que  ces  dessins  étaient  encore  en 
sa  possesrioni 

»  A  mon  retour  en  Angleterre,  mon  ami  le  capitaine  Gbapman,  de 
rartiUerie  royale,  convaincu  de  l'utilité  de  cet  instrument,  était  très* 
désireux  qu'il  fût  introduit  dans  la  pratique  de  l'artillerie  à  Wooivrich 
«t  se  donna  beaucoup  de  peine  pour  y  parvenir.  Nous  eûmes  one 
entrevue  à  ce  sujet  avec  feu  lord  Vivian ,  alors  maître  général  de  Pord- 
nance,  et,  le  17  juillet  18/tl,  j'expliquai  à  l'Institut  de  l'artillerie 
royale  la  construction  de  l'instrument  et  ses  diverses  applicatiooa. 
Yîngt-deox  officiers  assistèrent  à  cette  séance,  dans  le  compte  reochi 
de  laquelle,  compte  rendu  dont  je  possède  une  copie,  il  est  dit  que 
mon  chronoscope  «indiquait  1/7300  de  seconde,  »  et  que  mon  criijel 
était  de  «  montrer  son  application  aux  usages  pratiques  de  l'artillerie,  § 
c'est-à-dire  de  déterminer  le  temps  employé  par  un  projectile  à  fran- 
chir les  différentes  sections  de  son  parcours,  ainsi  que  sa  vitesse  im«- 
tiale.  Dans  la  même  séance,  je  montrai  un  «  chronoscope  destiné  1 
mesurer  la  vitesse  des  éclairs,  tels  que  ceux  produits  par  l'ignitioa  de 
la  pondre.  »  Cet  instrument,  le  seul  que  M.  Br^uet  m'attribue, 
n'avait  cependant  rien  de  commun  avec  les  courants  électriques, 
comme  il  le  suppose;  c'était  simplement  une  série  de  roues  portant 
sur  des  axes  trois  légers  disques  en  papier,  d'environ  un  pouce  de 


HISTOIRE  DE  SES  APPLICATIONS.  14S 

diamètre  cbacuii.  Les  temp»  de  leurs  révoIaUens  respectives  étant 
comme  1,  10  et  100,  le  disque  dont  le  mouvement  était  le  plus  ra- 
pide faisait  200  révolutions  par  seconde  ;  sur  chaque  disque  était 
tracé  un  rayon  :  lorsqu'ils  étaient  éclairés  par  une  étincelle  élec* 
trique,  tous  ces  rayons  paraissaient  en  repos,  en  raison  de  la  durée 
excessivement  petite  de  cette  espèce  de  lumière ,  comme  il  est  expli** 
que  dans  mon  mémoire  :  De  ln>  vitesse  éfs  €  électricité  et  de  ia 
durée  de  to  tuniière  électrique,  publié  dans  les  PAitosophicai 
Transactions  de  1834;  mais  lorsqu'ils  étaient  illuminés  par  un 
éclair  d'une  dorée  de  la  deux-centième  partie  d'une  seconde,  le  troi* 
stème  disque  paraissait  uniformément  teinté,  pendant  que  le  second 
disque  montrait  un  secteur  ombré  de  35  degrés  :  quand  l'éclair  ne 
durait  que  la  deux-millième  partie  d'une  seconde ,  un  secteur  sem* 
blable  paraissait  sur  le  troisième  disque. 

•  Pour  plusieurs  raisons,  les  expériences  avec  mon  chronoscope 
électro-magnétique  ne  forent  pas  poursuivies  à  Wooiwich.  En  1842  ^ 
jefls  la  connaissance  de  M.  de  Konstaniinoff,  capitaine  dans  l'artillerie 
de  la  garde  impériale  de  Sa  Majesté  l'empereur  de  Rnssie,  et  attaché 
à  Tétat-major  du  général  de  HVinspaer;  il  prit  beaucoup  d'intérêt  à 
cette  affaire ,  exprima  tm  vif  désir  d'avoir  un  appareil  complet ,  afin 
d'entreprendre  lui-même,  à  son  retour  en  Russie ,  une  série  d'expé- 
riences telles  que  celles  que  j'avais  en  vue.  Comme  je  n'avais  pas 
moi- même  le  temps  de  pour^ivre  ces  expériences,  et  comme  per- 
sonne en  Angleterre,  plus  habile  ou  mieux  placé  pour  cela,  ne  mon- 
trait le  désir  de  les  poursuivre,  je  cédai  volontiers  à  sa  demande,  dans 
l'espoir  que  quelques  résultats  importants  pour  la  science  pourraient 
être  obtenus.  La  seule  condition  que  je  mis  à  mon  consentement 
était  que  M.  de  Konstaniinoff  ne  publierait  aucune  description  de 
l'appareil ,  jusqu'au  moment  où  moi-même  je  l'aurais  faite.  L'in- 
stimment  que  je  fournis  à  M.  de  Konstantlnoff ,  et  qui  lui  fut  adressé  à 
Paris  en  janvier  1843,  était  autrement  construit  que  celui  précédem- 
ment décrit,  quoique  essentiellement  le  même  en  principe. 

»  J'avais  trouvé  par  expérience  que  lorsqu'une  pièce  de  fer  doux 
avait  été  attirée  par  un  électro-aimant,  et  que  le  courant  venait  ensuite 
^  cesser,  bien  que  le  fer  parût  retomber  immédiatement,  son  contact 
était  maintenu  pendant  un  temps  qui ,  plusieurs  fois,  équivalait  à  une 
fraction  considérable  de  seconde.  La  durée  de  cette  adhérence  atigmen- 
tait  avec  l'énergie  du  oourant  voltaîqoc  et  avec  la  faiblesse  du  ressort 

10 


146  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUfi. 

à  réactioaii  Pour  h  rédaire  ft  un  minioittin ,  il  était  nfceiMire  d'ent^ 
ployer  hd  courant  très-fâible  et  d'augmenter  la  résistance  du  circttit 
jusqu'à  ce  que  la  force  d'attraction  de  l'aimant  fût  réduite  au  point  de 
ne  surpasser  que  d'une  faible  quantité  la  force  de  réaction  du  ressort; 
mais  alors  l'aimant  n'avait  plus  la  force  suffisante  pour  attirer  le  fer 
lorsque  le  projectile  frappait  le  but  Cependant  je  surmontai  cette  dif- 
ficulté de  la  manière  suivante  :  j'arrangeai  les  fils  métalliques  du  cir- 
cuit dé  telle  sorte,  qu'avant  que  le  boulet  ne  fût  lancé  par  le  canon  » 
le  courant  d'un  seul  élément  de  très-petiios  dimensions  et  rédoit  au 
degré  convenable  au  moyen  d'un  rhéostat  aussi  interposé  dans  le 
circuit,  agissait  sur  l'élcctro-aimant  :  lorsque  le  boulet  arrivait  au  but, 
sii  éléments,  sans  la  résistance  du  rhéostat,  agissaient  simultanément 
sur  l'aimant.  Mais,  mime  avec  ces  précautions,  qui  sont  efficace! 
jusqu'à  un  certain  degré,  il  y  a  encore  do  temps  de  perdu  durant 
l'attraction  du  fer  par  l'aimant ,  aussi  Men  que  pendant  son  adhérence 
après  que  le  courant  a  cessé  :  la  différence  de  ces  deux  erreurs  ren- 
drait les  approximations  de  l/50tl  oïl  de  1/1000  de  seconde  tout 
I  hit  incertaines.  Toutefois  l'erreur  provenant  de  cette  soutxe  peut 
se  réduire  facilement  I  moins  de  t/60  ou  de  i/100  de  seconde,  et 
dans  mon  opinion,  un  cbronoscope  qui  divise  la  seconde  en  60  parties 
ei  qu'on  peut  prouver  ne  donner  jamais  lieu  à  une  erreur  di^asuant 
une  seule  de  ces  divisions»  est  préférable  ï  un  instrument  offrant  des 
divisons  plus  avancées  et  qui  donnei  ait  Heu  à  des  erreurs  embrlssant 
bon  nombre  de  ces  divisions.  Guidé  par  ces  expériences,  je  fus  en 
mesure  de  construire  un  chronoscope  ti*ès-simple  et  très-efficace.  Un 
échappement  très-simple  était  mis  en  mouvement  par  un  pold»  sus- 
pendu à  l'extrémité  d'un  boot  de  fil  enroulé  dans  une  hélice  creusée 
sur  un  cylindre  fixé  sur  l'axe  d'one  roue  à  échappement.  Sur  cet  ate 
était  aussi  adaptée  une  aiguille  qui,  conséquemment,  avançait  d'tttte 
division  à  chaque  échappement  Quand  il  était  nécessaire  depToionger 
le  temps  de  l'expérhsnce,  la  roue  à  échappement  et  le  cylindre  étaient 
établis  sur  des  axes  différents,  et  leur  engrenage  s'opérait  an  mefeo 
d'one  roue  et  d'un  pignon  )  dans  ce  cas ,  deux  aiguilles  étaient  em- 
ployées. Au  moyen  de  œtte  construction ,  on  évite  l'accélération  do 
mouvement  qui  aurait  eu  lieu  s'il  n'y  avait  pas  eu  d'échappement,  et 
l'îadex  franchit  chaque  division  dans  un  même  temps.  Le  poMb  était 
disposé  de  manière  à  pouvoir  se  régler,  et  la  valeur  d'une  seule  divi- 
sion était  obtenue  eu  divisant  le  temps  rie  la  chute  entièir  par  le 


HISTOIRE  DE  SES  APPLICATIONS.  147 

nombre  des  divisions  franchke  dans  cet  intervalle.  Mais  dM  méthodes 
•acore  {dus  exactes  peuvent  <!tre  employées. 

•  Au  moyen  de  cet  instrument ,  j'ai  mesuré  le  temps  mis  par  une 
Mie  de  pistolet  à  parcourir  diflërentes  portées ,  ave<^  des  charges  dif* 
fiérenteft  de  poudre.  La  répétition  de  ces  expériences  donna  lieu  II  des 
résultatë  passablement  constants)  présentant  rarement  tine  différence 
de  plus  d'une  division  du  chronoscope.  Ces  expériences^  dans  les* 
quelles  je  fus  assisté  par  air  James  South  et  M.  Purday,  céi^bre  ar- 
murier» eurent  lien,  en  octobre  1843  »  dans  les  terrains  attenant  i 
l'observatoire  de  Camden-Bill.  Je  mesurai  aussi  la  chute  d'une  balle  i 
de  diflérclites  hauteurs ,  et  la  loi  des  vitesses  accélérées  fut  obtenue  avec 
une  rigueur  mathématique.  Avec  Tapparcil  dont  je  me  servis  pour 
cette  dernière  eipérience,  je  pouvais  mesurer  la  chute  d'une  balle  de 
li  heuteor  d'un  pouce.  Il  serait  difficile,  sans  le  secours  des  dessins* 
de  doûner  une  idée  des  diverses  dispositions  que  j'ai  adoptées  pour 
rendre  l'instrument  applicable  à  différentes  séries  d'expéricncts;  mais 
je  puis  itoeutionncr  que,  parmi  d'autres  applications,  Je  me  propose  de 
l'employer  pour  mesurer  la  vitesse  du  son  à  travers  l'air,  l'eau,  et  à  tra«* 
vers  les  massifs  de  rocs,  avec  une  approximation  qu'on  n'a  jamais 
obtenue  jusqu'à  présent 

•  ladépendammcnt  de  l'instrument  que  je  fournis  I  M.  de  Kons« 
tantiâoff  en  a^ril  18^3 ,  le  professeur  Ghristie  en  fit  déposer  un  au 
cabinet  de  physique  de  l'Académie  nntttaire  de  Woolwich ,  et,  vers 
le  même  temps ,  tm  autre  fut  fait  par  M •  H.  Adam ,  qui  s'en  est  con- 
summent  servi  depuis  dans  ses  cours  â  VVnited  i&rvicê  Mu$eum 
et  auteurs» 

•  Je  mentioonerai  une  modification  de  l'appareil  qui  est  importante 
pour  certaines  séries  d'expériences  :  eu  lieu  de  rompre  la  oontintiité 
du  circnit  et  de  la  reconstituer  ensuite  comme  nous  l'avons  dit  jus- 
qu'ici ,  l'èkctriKaimant  est  maintenu  en  équilibre  au  moyen  de  deut 
CfNvants  égaux  et  opposés  >  en  interrompant  le  premier  circuit ,  Té- 
quilibre  est  détruit,  et  en  internmpant  le  second,  le  courant  occa« 
moné  par  la  destruction  de  l'équilibre  cesse.  Le  second  circuit  est 
rompu  par  une  balle  traversant  un  cadre  sur  lequel  est  tendu  un  fil 
Aétillique  ti^s-fin  disposé  en  lignes  parallèles  et  très-serrées,  et  for* 
ttnnt  partie  du  circuit.  Cette  disposition  fournit  les  moyens  d'employer 
u  chronoscope  totalement  différent  du  premier.  Deux  pendules ,  dont 
l'un  à  demi-secondes  et  l'autre  d'un  mouvement  on  peu  plus  accéléré, 

10. 


148  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTiaQUE. 

sont  nutiotenDS  chacun  aux  extrémités  de  leurs  arcs  d'oscillation  par 
un  électro-aimant.  Quand  la  balle  s'échappe  du  fusil ,  l'un  des  pen« 
dules.est  libéré ,  et  quand  il  rompt  le  fil  métallique  du  cadre,  Taotre 
pendule  est  aussi  libéré.  On  compte  alors  le  nombre  d'oscillations  d'un 
des  pendules  jusqu'à  ce  que  le  mouvement  des  deux  pendules  coïncide, 
et ,  d'après  ce  fait ,  on  détermine  aisément  le  temps  qui  sépare  les  com- 
mencements des  premières  oscillations  des  deux  pendules. 

9  Les  instruments  que  je  construisis  réelleiuent  n'avalent  d'antre 
objet  que  d'indiquer  le  temps  écoulé  entre  le  mouvement  initial  et  le 
mouvement  final  d'une  balle  parcourant  la  trajectoire.  M.  de  Ronslan- 
tinoff  désirait  un  instrument  mesurant  les  temps  correspondants  aox 
divisions  successives  de  la  trajectoire.  Bien  que  je  pensasse  alors  et  que 
je  sois  encore  de  l'avis  qu'il  est  préférable  de  les  déterminer  au  moyen 
de  décharges  successives,  j'imaginai  un  appareil  à  cet  effet;  mais  je 
n'en  entrepris  pas  la  construction  en  raison  de  son  prix  plus  élevé  et 
de  sa  plus  grande  complexité;  mais  11  fut  l'objet  de  fréquentes  con- 
versations entre  nous.  C'était  afin  de  réaliser  ces  idées  que  M.  de  Kons- 
tantinoff ,  après  son  départ  d'Angleterre  et  pendant  son  s^'our  à  Paris, 
s'adressa  subséquemment  à  M.  Bréguet ,  afin  de  profiter  de  rbabileté 
et  de  l'ingéniosité  bien  connues  de  cet  Ingénieur.  Je  suis  parfaitement 
persuadé  que  M.  de  Konsiantinoff  n'eut  jamais  l'intention  de  s'attri- 
buer cette  invention ,  et  que  c'est  entièrement  sans  son  approbation  et 
à  son  insu  que  M.  Bréguet  vient  de  le  faire. 

»  Je  joins  ici  un  extrait  d'un  écrit  que  me  donna  IIL  de  Konstanti* 
noff  avant  de  quitter  Londres  : 

«  M.  Wheatstone  ayant  eu  la  complaisance  de  me  faire  confection - 
»  ner  un  appareil  complet ,  de  son  invention ,  pour  mesurer  la  chate 
»  des  corps  et  les  vitesses  initiales  des  projectiles ,  je  m'engage ,  etc. ..  * 

»  Quant  à  l'instrument  décrit  par  M.  Bréguet,  je  le  considère 
comme  beaucoup  moins  exact,  beaucoup  plus  compliqué  et  plus 
coûteux  qu'aucun  de  ceux  que  j'ai  précédenunent  inventés.  Qnand 
il  est  réduit  uniquement  à  déterminer  les  mouvements  initial  et  final 
d'une  balle ,  l'instrument  de  H.  Bréguet  est  muni  de  cinq  électro* 
aimants,  chacun  avec  son  mécanisme ,  tandis  que  le  mien  atteint  le 
même  résultat  avec  un  seul  électro-aimant  ;  et  lorsque  les  différentes 
divisions  d'une  même  trajectoire  doivent  être  étudiées,  M.  Bréguet 
propose  un  aimant  complémentaire  et  fait  d'autres  additions  à  chacune 
des  partitions  que  doit  traverser  la  balle.  Si  M.  Bréguet  avait  été  mieux 


HISTOIRE  DE  SES  APPUCATIOMS.  149 

iofoniié  des  moyeDS  par  lesquels  je  devais  obtenir  une  suite  de  mesores 
soccesaÎTes  correspondantes  à  one  même  trajectiûre ,  il  aurait  trouvé 
que  ce  qu'il  propose  d'obtenir,  même  avec  une  douzaine  d'électro- 
aimaols,  serait  obtenu  d'une  manière  plus  efficace  au  moyen  d'un 
seul.  Voici  quel  étah  mon  |rian  : 

»  Un  cylindre  exécute  un  mouvement  de  rotation  autour  d'une  vis, 
de  façon  à  avancer  d'un  quart  de  pouce  par  révolution  :  à  une  des 
extFémités  du  cylindre  est  adaptée  une  roue  dentée  d'un  diamètre  un 
peu  plus  grand  que  celui  du  cylindre,  et  qui  s'engrène  avec  un  jûgnon 
dont  la  longueur  est  égale  à  la  portion  totale  d'axe  que  doit  franchir  le 
cylindre  dans  ses  révolutions  successives.  Ce  pignon  communique  avec 
des  rouages  mis  en  mouvement  par  un  poids  suspendu  à  Textrémité 
d'on  fil  qui  tourne  autour  d'un  cylindre ,  et  le  rouage  est  muni  d'un 
régulateur  qui  en  égalise  le  mouvement  ;  un  crayon  adapté  à  l'extré- 
mité d'un  petit  électro-aimant  est  amené  en  contact  avec-  le  cylindre 
et  y  trace  une  hélice  qui  est  interrompue  chaque  fois  que  le  courant 
cesse.  J'empruntai  l'idée  de  la  partie  chronoscopique  de  cet  appareil 
d'on  Instrument  destiné  à  mesurer  de  très-petits  intervalles  de  temps» 
inventé  par  feu  le  docteur  Young,  et  qui  est  décrit  et  dessiné  dans  son 
Cours  dé  phiiosopAie  naturtUe.  On  comprend  aisément ,  d'après 
ce  que  j'ai  rapporté  »  de  quelle  manière  le  commencement  et  la  fin  du 
mouvement  d'un  projectile  sont  indiqués  par  cet  instrument  Les  pé- 
riodes intermédiaires  sont  enreglstcées  de  la  manière  suivante  :  aux 
points  voulus  sur  la  ligne  de  passage  du  projectile,  on  établit  des  ca- 
dres fermés  par  des  réseaux  on  fil  métallique  ;  le  projectile  rompt  les 
fib  métalliques  en  traversant  les  cadres  :  on  emploie  autant  de  batteries 
voltalques  qu'il  y  a  de  paires  de  cadres  dont  les  fils  métalliques  com- 
muniquent avec  les  pôles  de  ces  batteries  électriques,  et  avec  le  fil 
métallique  de  i'éleclro-aimant ,  de  telle  façon  que  le  courant  électrique 
traverse  l'hélice  en  fil  métallique  de  l'électro-aimant,  ou  cesse  de  la 
parcourir  suivant  que  l'équilibre  est  alternativement  détruit  on  rétabli 
par  la  rupture  successive  des  fils  métalliques  des  cadres.  Pour  <Atenir 
ce  résultat ,  il  est  nécessaire  que  la  résistance  des  différents  fils  métal- 
liques soit  convenablement  proportionnée. 

»  Pour  conclure,  j'ajouterai  que  l'application  de  mon  télégraphe 
électro*magnétique,  en  vue  d'enregistrer  à  distance  le  nombre  des 
révolutions  d'une  machine  et  de  tous  autres  mouvements  périodiques, 
a  été  exécutée  par  moi,  sous dcsiormes très-variées,  depuis  plusieurs 


iiO  '1KL,ÉGRAPH1£  ÉtECTRIQtK. 

annéM.  Un  appareil  pour  cet  objet ,  enregistrant  jiiaqo*à  dix 

se  voit  dans  Je  cabinet  de  physique  de  King'i^-Coilege,  depuis  1860, 

ei  fut  montré  à  M.  de  Konstanlinoff  pendant  son  séjour  à  Londres.  » 

M.  Bréguet  se  tint  offensé  de  la  note  do  M.  M^heatstone;  il  vit  avec 
beaucoup  de  peine  que  tous  les  reproches  lui  étaient  adressés ,  et  se 
plaignit  qu*on  Taltaquai  vivement  tandis  quo  l'on  gardait  envers 
AI.  do  KonatantiQoffies  plus  grands  uiénageoients.  N'ayant  pas  obtenu 
satisTaction,  il  réclama  en  ces  termes  dans  la  séance  de  l'Académie  da 
9  juin  18^4^  : 

«  La  réclamation  de  M,  Wbeautone  •  insérée  dans  l'avant-dernier 
Compta  rendu ,  a  encore  plus  excité  mon  étonuemeut  qu'elle  ns 
ni*a  bichsé.  II  n'y  avait  vraiment  ni  motif  ni  prétexte  pour  m'attribaer 
MU  rOle  quelconque  dans  une  affaire  à  laquelle  je  dois  rester  eompké« 
lemeot  étranger. 

»  Que  se  passa-t  il  en  effet  entre  M.  de  Konstantinoff  et  moi?  Je 
l'ai  dit  dans  ma  lettre  à  l'Acadénaie,  Cet  officier  russe,  arrivant  d'A»» 
gleterre  ,  avait  pensé  à  un  instrument  destiné  i  mesurer  la  vitesse  des 
projectiles  dans  différents  points  de  la  trajectoire;  M.  de  Konsuntinoff 
m*apprit  qu'il  avait  parlé  de  ce  problème  à  M.  Wheatstono,  circon* 
«tance  qtie  je  n'ai  pas  tenue  cacbre.  Mon  intervention  dans  la  construc" 
tlon  de  la  machine  a  consisté  dans  rapplieation  des  moyens  physiques 
ot  mécaniques  dépendants  de  l'art  que  je  cultive,  et  sur  lesquels 
M.  liVtieatatoiic  n'avait  certainement  rien  publié.  An  surplus ,  toute 
discussion  ï  cet  égard  serait  aujourd'hui  snperOue ,  puisque  le  physi« 
den  anglais  critique  mes  procédés  et  en  propose  d^antres  qu'il  ereit 
èitt  meilleurs.  Je  me  permettrai  de  ne  pas  être  de  son  avis  :  les  ex« 
périeuces  de  Saint-Pétersbourg,  dont  j'attends  les  résuluts,  décide^ 
ront  beaucoup  mieux  que  des  critiques  vagues  ne  pourraient  le  faire, 
ai  j'ai  méconnu  les  difficultés  du  problème.  Pour  le  moment,  Je  me 
borne  k  une  sculo  réflexion ,  elle  mettra  l'Académie  en  mcsiH«  de 
prononcer  un  Jugement  éclairé  sur  ce  fâcheux  incident. 

»  M.  Mfbcatstooe  était  à  Paris  en  décembre  iSAA  ;  un  jour  qu'il 
me  fit  l'honneur  de  venir  dîner  chez  moi,  je  lui  montrai  en  pré- 
sence de  M.  Rcgnault,  qui  certainement  se  le  rappollera,  le  dessia 
détaillé  do  la  machine  de  M.  de  Konstantinoff;  cette  oommonica- 
tion  loyale  ne  fut  de  la  part  de  M.  Wheatstone  l'objet  d'aucune  ob^ 
servation.  a 

Faut-il  conclure  de  cetto  réidiquc  que  la  priorité  d'invention  da 


cfaronoBoepe  apiiarlient  réellement  k  M.  de  Konstantipoff  ?  Itom  sans 
doute,  et  teUe  n'a  pas  été  TintenUon  de  M.  Bréguet  Le  sairant  artiate 
4  foolu  une  seule  chose»  que  l'accusation  de  plagiat  ne  pttt  pas  Fat*- 
teindre.  £t  eu  effet»  s'il  faut  trouver  un  coupable ,  le  coupable  ne  peut 
éire  que  M*  de  Koustaniiooff.  Il  était  permis  h  M.  Bréguet  d'ignorer 
ce  que  M.  Wheaistone  avait  ooqçu  en  1840,  et  ce  qu'il  avait  eséouté 
à  Londres  dans  les  trois  dernières  années.  AI*  de  KoQstantinoff,  lui, 
savait  topt;  il  devait  désavouer  la  note  de  M-  Bréguet,  si  elle  était 
inexacte  9  et  la  responsabilité  eu  retombe  sur  loi,  J'aceorde  qnç 
M.  lA^bnatstoQ^  a  eu  tort  de  ne  pas  s'en  prendre  principalement  au 
capitaine  russes  en  admettant  toutefois  qu'il  efit  pu  relever  avec  mo« 
dération ,  dans  le  mémoire  de  H.  Bréguet,  certaines  phrases  dans  les- 
qndiea  ses  droits  sont  méconnus. 

Quant  k  la  eîreonstance  du  dîner,  U,  Wheatstone  a  ntfvement  r^ 
pendu  que  les  dessins  lui  furent  en  effet  présentés,  mais  qu'ils  étaient 
trop  eompUqnés  pour  qu'il  songeât  même  k  s'en  rendre  compte  et  à 
les  erilîquer  au  moment  de  se  mettre  à  table ,  ou  en  sortant  de  taUe; 
il  ajooma  donc  son  jugement ,  et  il  ne  lui  vint  pas  en  pensée  que  son 
silence,  si  iaeile  à  espliquer ,  serait  un  joqr  interprété  contre  loi.  U 
ajoDta  que  cette  interprétation  l'étonnait  d'autant  plus  que  dans  un 
entretien  qn'il  eut  avec  M.  Bréguet  k  TbAtel  Meurice ,  postérieoremenl  ' 
an  dîner  Âmt  il  est  ici  question ,  il  lui  fit  tontes  les  observations  crl- 
tiqqea  renfermées  dans  la  note  présentée  à  rAcadémie, 

La  note  suivante  est  devenue  une  neutelle  phase  de  cette  ëisr 
cassion. 

«  Un  article  dn  Compie  reticfiA,  tome  xix,  p.  iSMt  me  donne 
lieo  k  une  réclamation  que  je  vous  prie  de  vonloir  bien  présenter  k 
TAcedémie.  Cette  réclamation  a  trait  au  moyen  qu'a  indiqué  U.  Pouil^ 
iel  pour  eennaltre  l'effet  qu'exerce  sur  PaiguiUe  aimantée  un  courant 
galvanique  de  très-petite  durée.  Dana  fa|  séance  de  l'Acadéniie  impé- 
riale de  Saint'Pétenhanrg  du  91  janvier  1898  (voir  ButUHn  êciênr 
iififuPf  t.  m,  Pl  999),  M.  le  secréuire  perpétuel  présenta  k  Vàr 
cadémie  une  lettre  que  je  lui  avais  adressée  et  dans  laquelle  j'avais 
décrit  mes  expérienoea,  faites  à  Dorpat  en  1836  on  1837  >  pour  con- 
naître la  limite  de  la  vitesse  avec  laquelle  l'électricité  se  développe 
dans  les  conducteurs.  Le  moyen  dont  je  m'étais  servi  alors  pour  obte- 
nir BU  courant  dont  la  durée  ne  fût  que  de  i/9000  de  seconde  était 
le  même,  à  quelques  diOérences  de  construction  pi^,  que  celui  que 


ibi  TtiXÉGRAPHlK  ÉLECTRIQUE. 

M.  PBuyiet  a  employé  récemment.  N'ayani  pas  eu  alors  à  ma  disposi- 
tion un  galvanomètre  assez  sensible ,  et  ayant  calculé  qn*un  courant 
faible  et  de  petite  durée  pourrait  bien  traverser  le  fil  condooeor  sans 
que  le  mouvement  imprimé  à  l'aiguille  fût  appréciable ,  je  me  suis 
oonteoté  de  l'apparition  de  l'étincelle  pour  constater  l'existence  du 
conrant.  Le  résultat  de  mes  expériences  fut  qne  la  vitesse  de  Téiec- 
tricité*vo1taîque  n'est  pas  moindre  de  1 ,260,000  pieds  par  seconde. 
Néanmoins,  la  limite  de  cette  vitesse  n'a  pas  encore  été  atteinte  par 
mes  expériences. 

»  Il  y  a  environ  deux  ans  que  je  me  suis  servi ,  pour  des  essais 
télégraphiques,  d'un  appareil  de  construction  particulière ,  que  j'ap- 
pelle télégraphe  acoustique  à  cause  du  son  continu  qui  s'y  produit 
par  di'is  courants  interrompus  jusqu'à  cent  cinquante  et  deux  cents 
fois  par  seconde.  Ce  télégraphe  transmettant  le  son  à  une  distance 
de  25  kilomètres  ou  à  travers  un  circuit  d'à  peu  près  50  kilomètres 
(50verstes),  on  peut  conclure ,  conformément  aux  vues  adoptées 
général^nent ,  que  la  vitesse  de  l'électricité  n'est  pas  moins  de 
7,500  ou  10,000  kilomètres  par  seconde,  ou,  si  l'on  veut,  de 
20,000  kilomètres ,  vu  que  le  courant  se  fbrme  et  disparaît  deux 
cents  fois  par  seconde,  comme  je  l'ai  annoncé  dans  un  discours  pu- 
blic tenu  au  commencement  de  Tannée  dernière  et  imprimé  dans  le 
Recueil  des  actes  de  i' Académie.  Ce  deinier  mode  d'expérimen- 
tation pourra  servir  en  même  temps  pour  décider  cette  question.  La 
limite  de  la  vitesse  dépend-elle  de  la  longueur  absolue  du  conducteur 
on  seulement  de  sa  résistance? 

»  Pour  éviter  tout  malentendu ,  j'ajoute  que  ma  réclamation  ne  se 
rapporte  aucunement  à  l'api^cation  que  M.  Pouillet  propose  de  faire 
du  galvanomètre ,  considéré  comme  pendule  balistique,  pour  mesurer 
des  intervalles  de  temps  extrêmement  courts,  etc.  Je  ne  puis  m'em- 
pêcher  de  faire  remarquer  que  cette  proposition ,  quelque  spirituelle 
qu'elle  soit,  ne  pourra  pas  lutter  avantageusement  avec  IHngémeux 
aqppareil  électro-balistique  de  notre  savant  officier  d'artillerie ,  M.  de 
Ronstantinoff.  » 

En  communiquant  cette  réclamation  à  l'Académie,  M.  Aragoflt 
remarquer  que  la  dernière  phrase  de  la  lettre  de  M.  Jacobi  confirmait 
parfaitement  ce  que  M.  Bréguet  avait  dit  de  ses  rapports  avec  M.  le 
capitaine  de  KonstantinofT.  Toute  discussion  de  priorité  sur  Tidée 
première  de  Tappareil  destiné  à  mesurer  la  vitesse  des  projectiles  ne 


mSTQIRE  DE  SES  APPLICATIONS.  153 

\  doD€  pins ,  disait  Tillusd-e  secrétaire  perpétuel ,  avdr  lie»  dé« 
sonnais  qu'entre  M.  le  capitaine  russe  et  M.  Wheatstone. 

Arrivée  ï  ce  point,  la  question  est,  il  me  semble,  facilement  déci^ 
dée;  car  d*abord  ce  passage  de  la  communication  faite  par  M.  Quéte- 
let  à  TAcadémie  de  Bruxelles,  le  1 7  octobre  18^0 ,  quatre  mois  avant 
que  M.  de  Ronstantinoff  parût  sur  l'horizon,  «  l'auteur,  M.  IVheat* 
sione,  compte  aussi  employer  ses  procédés  pour  mesurer  avec  une 
précision  qu'il  croit  pouvoir  porter  à  un  centième  de  secmide,  la  vi- 
tesse des  projectiles,  •  assure  pleinement  à  M.  de  Wheatstone,  quant 
ï  fidée  du  moins,  la  priorité  d'invention  du  chronoscope.  En  second 
liea ,  les  détails  si  circonstanciés  dans  lesquels  est  entré  M.  'Wheat- 
stone ,  h  livraison  même  d'un  appareil ,  prouvent  jusqu'à  l'évidence 
que  l'initiative  de  la  construction  et  des  expériences  appartiennent 
non  moins  certainement  au  professeur  de  King's-College.  Une  seule 
question  reste  indécise  :  des  instruments  imaginés  et  construits  par 
MAI.  'Wheaisfone  et  de  KonstantinofT,  quel  est  le  plus  parfait?  Nous 
n'avons  obtenu  jusqu'ici  que  la  description  du  dernier  de  ces  appa- 
reils construit  par  M.  Bréguet;  on  la  trouvera  dans  la  partie  descrip- 
tive de  cet  ouvrage.  L'instrument  de  M.  Wheatstone  n'a  encore  figuré 
nuUe  part 

M.  Siemens,  dans  un  aperçu  historique  des  nouveaux  procédés 
servant  ï  mesurer  des  espaces  de  temps  fort  courts,  tels  que  ceux  qui 
séparent  les  positions  d'un  projectile  dans  différents  points  de  sa  tra- 
jectoire, réclame,  au  nom  d'une  commission  royale  d'officiers  d'artil«> 
lerie  prussiens,  la  priorité  delà  conception  et  de  l'exécution  de  l'idée 
d'employer  pour  ces  objets  les  effets  électro- magnétiques  d'un  cou- 
rant voltafque.  Il  appuie  ses  assertions  tant  de  documents  qui  sont 
dans  la  possession  du  ministre  de  la  guerre  que  d'ime  publication 
suffisamment  détaillée ,  faite  dans  les  papiers  publics  de  la  capiule  : 
des  communications  relatives  à  ce  sujet  ont  d'ailleurs  été  faites  dans 
le  temps  aux  ministres  résidents  de  la  France  et  de  la  Russie  k  la  cour 
de  Berlin. 

M.  Siemens  proposait  en  même  temps,  pour  atteindre  le  même  but» 
un  nouveau  mode  d'application  de  l'électricité,  dont  voici  en  peu  de 
mots  le  principe  :  «  Quand  une  surface  métallique  polie  est  soumise 
k  l'étincelle  tiectriqoe,  on  trouve  que  chaque  étincelle  y  laisse  une 
trace  extrêmement  déliée,  mais  très-distincte,  en  forme  d'une  petite 
tache ,  dont  la  couleur  et  la  nature  varient  d'après  la  nature  des 


métMx  que  Ton  emploie;  une  {ilaquo  d'actor,  par  eienif^e,  ime 
lame  de  rasoir ,  conservant  encore  toot  am  premier  poli ,  eat  ce 
quil  y  »  de  mieux  pour  s'assurer  de  ce  phénomène.  Maintepant, 
qu'on  imagine  un  cylindre  d'acier  poli  à  pourtour  diiisé,  toorpaQi 
sur  son  axe  avec  une  vitesse  appropriée ,  et  une  pointe  méiallîqne  ét4^ 
blie  k  une  distance  fort  courle  vis-k-vis  de  ce  cylindre,  dont  la  mari 
ohe  sera  d'ailleurs  réglée  k  Taide  d'un  pendule  conique.  La  pointe  et 
le  cylindre  font  partie  des  circuits  de  deux  batteries  de  Leyde  qui 
se  trouvent  interrompus  aux  deux  points  de  la  course  du  prcjeelite 
entre  lesquels  il  s'agit  de  mesurer  sa  vitesse.  Le  projectile  »  en  trat 
versant  la  première  st^iionr,  complète  le  circuit  de  la  première  bat^ 
lerier  une  étincelle  jaillit  entre  la  pointe  et  le  cylindre,  et  y  fait  sa 
marque.  L^  cylindre  continue  de  tourner ,  et  le  boulet  en  complétam 
le  second  circuit  donpe  lieu  à  une  seconde  marque  dont  la  distance 
à  h  première ,  évaluée  en  degrés  de  cireonttrence,  s^rtt  (Ofnme  dans 
les  autres  appareils  de  ce  geure,  k  déterminer  le  temps  qui  a*e«t 
écoulé  entre  les  deux  étincelles. 

»  Voici,  au  reste ,  le  dispositif  à  l'aide  duquel  le  bontot  eompl^tf 
le  circuit.  Un  certain  nombre  de  (ils  «lélallique^  régyliàremeui  ^«pa-^ 
ces  entre  eux  et  isolés  l'un  de  l'autre  sont  tendus  sur  un  cadre,  e|  cm 
Gb  communiquent  alternativement  avec  les  d^x  extrénùtél  do  circuit 
delà  batteries  de  aorte  que  le  premier,  le  troisième ,  le  cifiqui^OMl 
sont  en  rapport  avec  Tuoe  d*elloi,  taudis  que  l!autre  va  r^jiwdre 
tous  les  fils  de  nombre  pair.  Le  boulet,  eu  traveriaut  le  ^dr-e,  wt 
censé  fermer  le  circuit  en  éubiissant  une  comniUQicatiwi  métallique 
entre  deux  fils  quelconques.  Les  avantages  du  mode  d'expérimeotav 
tion  proposé  par  M,  Siemens  sont  clairs.  Bn  effet,  daua  tous  1^ 
ehronoseopes  électriques  aetuelletaent  en  usage  et  dont  le  cyliadrv 
tournant  de  Thomas  Young  forme  la  base ,  les  marques  imprimées  i  la 
surface  de  ce  cylindre  sont  toujours  obtenues  au  moyeu  d'appareils 
mécaniques  plus  ou  moins  compliqués,  plus  ou  moioi  sujets  par 
conséquent  à  toutes  sortes  d'irrégularités  et  de  vicissitudes.  Dans  Ions 
ces  ehronoseopes,  l'exactitude  de  la  mesure  obtenue  dépend  essen- 
tiellement de  Tégalité  parfaite  des  fkraeiions  de  temps  qui  s'éooulmii 
pendant  que  fonctioonent  les  appareils  qui  servent  à  établir  les  mar' 
ques  au  commencement  et  à  la  fin  de  l'espace  de  temps  qu'il  s*agit 
d'évaluer ,  et  il  peut  se  bire  que  ces  fractions  soient  teUemcot  consi^ 
dérabies  par  rapport  à  ee  dernier ,  que  le  moindre  eieès  de  rime  sur 


UISTOUIE  DK  SES  APPUCATIOMS.  165 

l'aqlfe  devieniie  te  source  des  erreur»  les  plus  seDsibles.  Dans  Thori- 
loge  de  h eommission royale  ci-dessus  mentionnée,  te  ohule  cooséoo- 
tive  des  ancres  de  deui  éleclro^aimants  dégage  d*abord  et  arrête 
ensuite  au  milieu  de  sa  course  une  aiguille  eiirêmeroent  légère  qui, 
lorsqa'eUe  est  abandonnée  à  elle*méme ,  parcourt  le  cadran  ratier 
dans  l'espace  de  deux  secondes.  Dans  ce  cas,  Taction  de  dégager  et 
celle  d'arrêter  l'aiguille  requièrent  des  espaces  de  temps  sensiblement 
difiérents,  de  sorte  qnHI  y  a  une  erreur  constante  à  déterminer,  et 
des  Yariatioos  de  cette  erreur  k  craindre.  Dans  le  cbronoscope  de 
H.  âîeniens,  plus  d*erreur  constante  à  étudier,  plus  d'incertitudes 
de  ce  genre  à  redouter  !  c'est  une  conslanie  de  la  nature,'  ioflnimeiit 
petite  per  rapport  au  temps  que  met  le  prqjectile  à  jiarcourtr  même 
DM  petite  partie  de  sa  trajectoire ,  c'est  la  vitesse  de  propagation  im* 
mense  du  fluide  électrique  qui  entre  en  ligne  de  eompte ,  ce  qui  ror 
vient  à  dire  qu'une  telle  constante  se  trouve  loi  complétefuent  éll»- 
minée.  J)e  là  la  possibilité  de  rapprocher  les  deux  stations,  ce  qui 
lève  les  difficultés  qu'on  pourrait  voir  dans  \e  projet  de  M.  Siemens 
daae  rîsohtien  de  longs  oircuits  destinés  ]i  conduire  les  décharges  d^ 
réiectricité  de  tension,  et  ce  qui  en  outre  peut  être  d'une  grande 
Utilité  dans  les  recherches,  poit  théoriques,  soit  pratiques,  qu'on  se 
prépose  de  faire  k  l'aide  d'instruments  de  ce  genre,  £n  eibl,  M.  âi4«- 
nsene  ne  doute  pas  qu'avec  son  cbronoscope  électrique  on  ne  puisse 
rédoire  à  quelques  pieds  la  distance  des  deux  stations  de  départ  et 
d'errivée,  en  sorte  qu'il  sera  possible  de  les  choisir  dans  l'intérieur 
méine  dn  canon  qui  teuee  le  projectile.  D'une  part,  cette  manière 
rendre  possible  la  solution  de  plusieurs  problèmes  intéressants  et  re# 
htib  à  la  rapidité  de  combustion  plus  ou  moins  grande  des  pou** 
dree,  etc.  ;  de  l'autre,  M.  SienMus  espère  pouvoir  répéter  avec  facilité 
les  expériences  de  M.  Wheatstone  sur  la  vitesse  de  propagation  de  la 
dédiarge  do  la  batterie  électrique.  M.  Siemens  a  confié  l'exécuttoo  de 
son  SMMreil  aux  soins  de  M.  Léenbard,  habile  horloger  de  cette  ville« 
et  membre  do  te  Société  qui  a  déjk  construit  le  cbronoscope  éleeire- 
nmgnétiqoe  de  k  commission  cinlessus  mentionnée.  M.  Léonhard 
s'est  engagé  récemment,  vis-à-^visde  cette  commission,  à  exécuter 
l'appareil  de  M.  Siemens,  de  manière  qu'on  pourra  évahier  avec  son 
aide  des  cinq  cent  millièmes  de  seconde.  « 

On  trouvera  dans  les  Pr&ece^mgs  de  la  Société  américaine  de  Phi- 
ladelphie, vol.  III,  p.  165,  une  excellente  note  du  professeur  Joseph 


166  TÉLÉGRAPHIE  ËL£CTR1QU£. 

Henry  sur  une  méthode  nouvelle  de  déterminer  la  vitease  des  pro- 
jectiles. Comme  cette  méthode  ne  diffère  pas  au  fond  de  celles  de 
MM.  ^heatstone,  Bréguet,  Constantinoff,  Siemens,  Ponilletyetqae 
la  note  ne  contient  pas  la  description  des  appareils  imaginés  par  le 
savant  américain ,  nous  devons  nous  borner  à  cette  simple  menticm 
honorable. 

Mais  c'est  assez ,  trop  pent-âtre ,  pour  cette  application ,  quelque 
riche  d'avenir  qu'elle  soit.  On  estjlonc  parvenu,  en  s'appuyanl  sur 
le  principe  de  la  télégraphie  électrique ,  à  mesurer  la  durée  des  mou- 
vements qui  se  produisent  dans  un  temps  très-court,  la  vitesse,  par 
exemple,  î  tous  les  points  de  leur  parcours,  des  projectiles  lancés 
par  les  bouches  à  feu  les  plus  puissantes ,  etc.,  etc.  Comprend-on  bien 
ce  que  c'est  que  de  mesurer  la  vitesse  d'un  boulet  et  d'une  bombe, 
sans  les  arrêter  brusquement  dans  leur  course ,  en  les  laissant  fuir 
dans  l'espace  avec  cette  effrayante  rapidité  qui  écrase  notre  imagiiuh 
tion  ?  Et  n'est-il  pas  vrai  qu'on  s'efforcerait  en  vain  d'apfNrécîer  la 
portée  incalculable  de  procédés  qui  s'appliquent  à  la  iois ,  et  au  pro- 
jectile lancé  dans  l'espace  par  une  explosion  terrible,  et. an  mercure 
qui  monte  sans  bruit  dans  le  tube  d'un  thermomètre  ;  au  calcul  de  la 
vitesse  avec  laquelle  la  balle  a  brûlé  l'espace ,  et  è  la  mesure  du  temps 
qu'un  corps  a  employé  pour  tomber  de  la  hauteur  d'un  peuce,  etc. 

Nous  voyons ,  par  les  comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences , 
que  M.  Bain,  dans  la  séance  du  22  octobre  1845  ,  a  soumis  au  juge- 
ment de  rinsUtut  un  nouveau  loch  ou  instrument  destiné  à  mesurer 
d'une  manière  continue  la  vitesse  des  navires.  C'était  une  nouvelle  et 
très-imporiante  application  de  la  tâégraphie  électrique  ;  je  regrette 
vivement  de  ne  pouvoir  en  donner  môme  une  idée.  J'ai  tout  mis  en 
œuvre  pour  obtenir  communication  de  ce  mémoire,  qui  a  certaine- 
ment été  déposé  au  secrétariat  de  l'Institut;  mes  effortsootété  inutiles: 
renvoyé  à  la  commission  chargée  d'en  faire  l'objet  d'un  rapport,  il  n'a 
plus  reparu ,  et  il  est  impossible  de  songer  même  à  retrouver  sa  trace. 
Il  est  (dus  d'un  académicien  dont  le  cabinet  de  travail  est  un  abtme 
sans  fond  :  Ftumina  intrant  in  mare  et  tnare  non  redttndai. 

Mais  c'est  assex  :  résumons  en  quelques  mots  cette  histoire  atta- 
chante de  la  télégraphie  électrique  et  de  ses  applications.  On  peut 
considérer  la  découverte  de  cet  art  si  merveilleux  sous  deux  points  de 
vue.  i*"  Dans  les  principes  et  les  conquêtes  de  la  science  qui  l'ont  pré- 
paré ,  qui  l'ont  rendu  possible ,  qui  en  sont  comme  l'âme  ou  l'esprit  ; 


HISTOIRE  DE  SES  APPLICATIONS.  157 

adors  ap|)araÎ8sent  les  grands  noms  de  Yolta,  invenlear  de  réiectricîté 
dynamique  ;  d'OErsted ,  qui  mit  en  évidence  l'action  des  fils  cooduc- 
teors  du  courant  sur  Taiguille  aimantée  ;  de  Scbweigger,  qui  imagina 
le  multiplicateur  ;  d'Arago^  qui  constata  les  effets  d'aimantation  des  cou- 
rants; de  Ohm,  qui  révéla  les  rapports  de  la  force  électro-motrice  avec 
les  résistances  de  la  pile  et  des  conducteurs  ;  de  Faraday,  qui  formula 
les  lois  de  l'induction;  de  Phii,  qui  construit  la  première  machine 
électro-dynamique  ;  de  Wbeatstone ,  enfin,  qui  sut  tirer  des  lois  de 
Ohaa  les  conséquences  fécondes  qu'elles  renfermaient.  2"*  Dans  son 
application ,  dans  sa  pratique ,  et  alors  les  noms  qui  brillent  d'un  plus 
grand  éclat  sont  ceux  de  Scemmerring,  qui  pressentit  tout  et  réalisa 
tout  y  autant  qu'on  pouvait  le  faire  avec  les  données  de  la  science  au 
temps  où  il  expérimentait;  de  Gauss  et  Weber,  qui  établirent  la  pre- 
mière correspondance  de  télégraphie  électrique;  de  Gauss  surtout, 
qui,  le  premier,  utilisa  le  pouvoir  électro-moteur  de  la  terre;  de 
Steinheil,  ami  et  émule  de  Gauss,  qui  fit  servir  la  machine  électro^ 
magnétique  à  la  transmission  des  signaux ,  fixa  les  dépêches ,  les  ren- 
dit senfflbles  à  l'oreille  et  découvrit,  c'est  son  plus  beau  titre  de  gloire, 
la  faculté  incroyable  qu'a  la  terre  de  remplacer  la  moitié  du  fil  con- 
ducteur; de  Wheatstone ,  qui  créa  de  toutes  pièces  la  télégraphie  élec- 
trique pratique,  et  conçut  le  chronoscope,  l'enregistreur  des  obserra- 
tlons  météorologiques,  etc.;  de  Cooke,  le  collaborateur  ingénieux  et 
infatigable  de  Wheatstone;  de  Morse ,  le  Wheatstoue  de  l'Amérique; 
de  Brett,  auteur  du  seul  télégraphe  imprimant  les  dépêches  qui  ne 
laisse  rien  à  désirer  ;  de  Bain ,  enfin ,  qui  porta  à  une  perfection  idéale 
Fart  magique  des  correspondances  télégraphiques ,  et  atteignit  d'un 
seul  bond  les  limites  du  possible. 

Ce  qui  m'a  frappé,  et  ce  qui  frappera  tous  les  esprits  qui  ne  s'ar- 
rêtent pas  à  la  surface  des  choses,  c'est  cette  action  providentielle 
douce  et  forte ,  procédant  toujours  par  poids ,  nombre  et  mesure , 
suivant  l'expression  des  livres  saints,  et  préparant  peu  à  peu  l'homme 
Il  la  réalisation  d'une  invention  sublime ,  d'une  immense  conquête 
8or  la  nature  dont  il  est  le  roi.  On  voit  d'abord  poindre  dans  le  loin- 
tain une  idée  ing<^nieuse ,  mais  encore  obscure ,  enfantine ,  bizarre 
même  :  c'est  le  crépuscule  qui  annonce  que  les  ténèbres  vont  se  dis- 
siper. L'idée  grandit,  et  sa  lueur,  encore  quelque  peu  incertaine, 
ressemble  aux  lueurs  de  l'aurore ,  sans  force  et  sans  éclat.  Le  soleil , 
plus  tard,  apparaît  enfin  à  l'horizon ,  et  tous  les  yeux  s'ouvrent  à  la 


1 58  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

loinière.  Pois  d*iin  bond  il  8*élance  an  zénith;  alors  les  yétix  Jblonis 
n'osent  pins  le  contempler,  ou  sont  tellement  accoutumés  à  sa  pré^ 
sence  qu'ils  s'étonnent  qu'on  Teuille  le  leur  faire  admirer. 

Quand ,  après  de  longues  années  dé  préparation  et  d'attente ,  le 
monde  est  ainsi  arrivé  à  pressentir,  k  aspirer  une  grande  déconcerte, 
un  progrés  régénérateur,  cette  découverte ,  ce  progrès  éclatent  tool 
à  coup  sur  plusieurs  points  séparés  par  de  grandes  distances,  et  sortent 
de  toutes  pièces  de  plusieurs  esprits  I  la  foil  Christophe  Colomb  et 
Améric-Yespoce  cinglent  presque  ensemble  vers  le  Nouveau -Monde: 
Torricellt  et  Pascal  mesurent  presque  en  même  temps  la  pression  at^ 
mosphérique;  Newton  ctLeibniii  formulent  ensemble  le  calcul  iuQni* 
tésimal  ;  MM.  Leverrier  et  Adams  s'acharnent  simultanément  k  Mre 
briller  au  sein  de  leurs  formules  la  planète  Neptune;  MM.  Galle  et 
GhalUs  la  cherchent  presque  au  même  moment  dans  les  detit ,  etc. ,  etc.  ! 
et  pour  revenir  au  sujet  qui  nous  occupe,  lia  télégraphie  électrique, 
MM.  Steinheil ,  ll^heatstone  et  Morse ,  séparés  par  de  vastes  continents 
et  rimmenshé  des  mers ,  se  jouent  presque  à  la  même  heure  de  Pcs- 
pace,  donnent  k  la  pensée  humaine  des  ailes  mystérieuses,  et  fbnt  du 
plus  insaisissable  des  éléments  le  plus  fidèle  et  le  plus  rapide  des  tties^ 
sagers. 


VIT£8SB  DE  L'ÉLECTmCITÊ.  Ift9 


SfiOONDE  SECTION. 


THiORIB  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE  ELECTRIQUE   OU   DONNÉES  THÉORIQUES   QUI  SEHVENT 
t>C  POINT  DE  DÉPART  A  LA  TÉLÉGRAPOIE   ÉLËCtRlQUE. 


Lfei  tbèork  du  télégraphe  électrique  comprend  trois  grandes  queft- 
lions.  i*  H  fout  d'abord  mesurer  la  tite^se  de  propagation  du  fluide 
électrique.  Les  faits  de  télégraphie  que  nous  avons  longuement  énu- 
mérés  proufeni  surabondamment  que  cette  Titesse  dépasse  Timagina* 
tioQ  et  ne  laisse  absolument  rien  à  désirer;  mais  celte  conslatattou 
ttuitérieile  ne  suiTit  pas  à  satisfaire  l'mptït^  et  l'on  se  demande  natu^ 
nrflement  s*il  ne  serait  pas  possible  de  subsiiuier  des  mesures  pré** 
eises ,  des  nombres  exacts  ft  une  appréciation  qui  n*a  en  elle-même 
riea  d'absolo. 

2**  Il  faut  en  second  lieu  étudier  lés  rapports  qui  dans  la  transmis^ 
siM  d^  counnts  éleciriqnes  IfeHt  là  puissénce  à  la  résistance,  la  pro- 
dneiion  à  la  propagation  »  pour  arriva  à  déterminer  avec  ceHltude 
sous  quelles  conditions  une  pile  ou  un  appareil  électro-magnétique 
donnés  réaliseront  l  disténce  les  effets  d'aimanuition  nécessaires  à  la 
production  des  signante 

3*  Il  fout  enfin  essayer  de  mettre  en  évidence  le  rM<  extraordinaire 
que  joue  la  lerre  dans  la  transmission  des  courtnu  éleetriques;  s'as^» 
lurer  si  elle  foit  réellement  l*office  de  oonducteur  de  réiectrieité,  ou 
si  cKe  ne  dispense  de  remploi  d'un  second  fil  qu'en  agissant  comme 
réservoir  snutirânt ,  cotnme  un  puisard  >  s'il  est  permis  de  recourir  i 
ene  eoAipsrakon  grossière^ 


CHAPifhB  PREMIER» 

Vitesse  de  propagation  de  rélectridté. 


Oiloée^aéricke,  Gray  et  Whoelei*  remarquèrent  les  premiers  que 
Vélectriciiése  propageait  avec  une  très-grandeviiesso.  Tout  le  monde 
ronnatt  les  céM»res  expériences  de  Le  Moonier  et  de  Tabbé  Noliet,  qui, 


160  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

eu  présence  de  la  cour  de  France ,  firent  passer  h  déchaîne  d'une 
bouteille  de  Leydc  dans  une  chaîne  formée  déplus  de  sii  cenis  per- 
sonnes :  toutes  reçurent  la  commotion  au  même  inslant  indivisible. 

Le  ik  et  le  17  juillet  18A7,  Watson,  aidé  de  plusieurs  savants  an- 
glais ,  s'assura  que  la  décharge  électrique  parcourait  sans  peine  un  fil 
métallique  disposé  le  long  du  pont  de  Westminster,  et  revenait  à  tra- 
vers Tean  de  la  Tamise.  Il  constata  lej&  août  de  la  même  année,  à 
Shooters-Hill,  qu'un  circuit  formé  de  deux  milles  de  fil  de  fer  et  de 
deux  milles  de  terre  humide  était  franchi  par  l'électricité  dans  un 
temps  inappréciable,  insaisissable  :  les  deux  décharges  avant  et  après 
le  passage  étaient  comme  simultanées.  Mais  cette  expérience  n'était 
guère  concluante,  car  l'oeil,  par  sa  nature,  comme  nous  le  montre- 
rons tont  à  l'heure,  n'est  pas  apte  à  distinguer  des  appu^nces  Inmi- 
neuses  qui  se  succèdent  à  des  intervalles  moindres  qu'un  huitième  on 
dixième  de  seconde  ;  et  par  conséquent  avec  un  circuit  loog  de  quatre 
milles,  on  ne  pourrait  apprécier  qu'une  vitesse  de  propagation  qui  ne 
dépasserait  pas  quelques  milles  par  seconde. 

On  ne  savait  rien  de  plus  sur  la  vitesse  de  l'électricité,  quand 
M.  Wheatetone  lut  à  la  Société  royale  de  Londres,  en  183â>  RR  nié- 
moire  dans  lequel  il  décrivait  de  nouveaux  procédés  d'expérimenta- 
tion,  donnait  pour  la  première  fois  des  mesures  approchées  de  la 
durée  de  l'étincelle  électrique  et  de  la  vitesse  de  propagation  de  l'élec- 
tricitét  et  fixait  au  moins  des  limites  que  cette  durée  et  cette  vitesse 
devaient  certainemenl  dépasser.  Nous  ne  séparerons  pas  ces  deux  phé- 
nomènes, durée  de  Téiincelle  et  vitesse  de  propagation  de  l'électricité, 
qumque  le  second  seul  intéresse  la  télégraphie  électrique  ;  et  avant  d'ex- 
poser les  recherches  de  M.  Wheatstone,  nous  emprunterons  d'abord 
à  M.  Arago  l'admirable  exposé  qu'il  a  donné  dans  l'Annuaire  de 
1828,  et  dans  les  comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences,  des 
principes  sur  lesquels  ces  recherches  reposent. 

Sur  ia  durée  des  éclairs,  par  ilf.  Arago. — «  Cette  question  a 
plus  d'importance  qu'on  ne  l'imaginerait  au  premier  coup  d'œil  ;  sa 
solution  toute  récente  repose  sur  des  considérations  assez  délicates. 
Elles  sont  du  reste  empruntées  en  partie  à  un  jeu  d'enfant,  je  veux 
dire  à  cette  expérience  que  chactin  a  faite  et  a  vu  faire,  et  qui  consiste 
à  produire  un  ruéan  continu  de  iumière  par  le  mouvemeiR  rapide 
d'nn  petit  charbon  enflammé. 

Supposons  que  le  charbon  décrive  une  circonfér^ce  de  cercle  et 


VITESSE  DE  L'ÉLECnUCITÉ.  161 

qa'îl  emploie  à  faire  le  toar  entier  an  dixième  de  seconde  seulement 
Alors,  Pexpérience  Ta  montr^^  on  t^  une  circonférence  de  lumière, 
dans  laquelle  Fœil  le  plus  attentif  ne  voit  ancnoe  lacune,  aucune  so- 
latioo  de  continuité.  On  dirait  que  le  charbon  occupe  simultanément 
toos  les  points  de  la  courbe,  et  ces  points  cependant  il  les  atteint  dans 
sa  marche  run>  après  l'autre;  et  il  s'écoule  un  dixième  de  seconde 
entre  lé  moment  où  il  quitte  Tun  d^eux,  et  le  moment  où  il  y  revient 

Une  conséquence  importante  découle  de  cette  expérience.  Elle  de- 
viendra évidente  si,  pour  un  instant,  on  veut  bien  concentrer  son 
attention  sur  un  seul  point  :  sur  le  point  le  plus  élevé,  par  exemple, 
de  la  circonférence  de  cercle  que  le  charbon  parcourt 

Qaand  le  charbon  enflammé  occupe  ce  point  le  plus  élevé ,  les 
rayons  de  lumière  qui  en  émanent  forment  son  image  dans  Toeil  de 
robservateur  sur  une  certaine  partie  de  la  rétine.  Dès  que  le  char* 
boD  tourne,  cette  image  doit  également  tourner;  et  cela  arrive  en 
det ,  puisque  le  charbon  sé'voit  tou^Mirs  dans  sa  véritable  position. 
La  première  image  semblerait  devoir  s'évMiouir  en  même  temps,  la 
caose  qui  Tengendrait  ayant,  sinon  disparu,  du  moins  changé  de  lieu: 
loin  de  là,  le  charbon  a  le  temps  de  faire  un  tour  entier,  de  revenir  à 
sa  première  place,  de  reproduire  dans  l'œil  Timage  du  point  le  plus 
élevé  de  la  courbe,  avant  que  la  sensation  résultant  de  son  premier 
passage  parle  même  point  se  soit  etbcée. 

Les  impressions  que  nous  recevons  par  la  vue  ont  donc  une  cer- 
taine durée.  L'œil  humain  «  du  moins,  est  constitué  de  manière 
qn^ufie  sensation  tumineuse  ne  s'évanouU  qu'un  dixième  de 
seconde  affres  ta  disparitùm  complète  de  la  cause  qui  Va 
fMroduitc. 

Nous  venons  de  reconnaître  qu'un  point  rayonnant  qui  n'emploie 
cp'un  dixième  de  seconde  à  faire  un  tour  entier  donne  naissance , 
pour  notre  ceil,  k  une  drconférenee  de  cercle  qui  est  lumineuse  dans 
toat  son  contour.  Il  est  évident  que  si  deux ,  trois,  dix ,  cent  points 
rayonnants  placés  en  ligne  droite,  les  uns  ï  la  suite  des  autres,  entre 
le  premier  point  et  le  centre  de  rot€Uiont  tournent  simultanément 
avec  la  même  vitesse ,  ils  donneront  naissance  à  deux,  Il  trois,  à  dix, 
à  cent  circonférences  de  cercle  lumineuses  et  concentriques.  Enfin, 
chacun  comprendra  que  si  ces  divers  points  rayonnants  mobiles  sont 
continus ,  que  s'ils  se  touchent ,  que  s'ils  sont  assez  nombreux  pour 
former,  dans  l'état  de  repos ,  une  ligne  de  lumière  continue  entre  le 

11 


4 ai  TlflUtQRAPUIB  ÉLliCTRIQUE. 

primier  poiat  et  le  centre  de  rotetiooi  les  Giroonféraicis  qD*iieeiig6&' 
dreront  en  tournant  pe  teucheront  ana^i ,  et  qn'aoi  deux,  trois,  dit, 
cent  cîreonférences  de  cercle  séparées  de  la  ivécédente  expérieDce, 
suGcédeie  une  êurface  ei^cuMrê  eniièt^meni  éciairée» 

Il  en  esli  comme  on  voit,  do  celte  eipérience  comme  de  celle  que 
nous  faisions  avec  des  peints  iâelél.  Une  tigfUi  lomineiMe  qni  tourne 
antour  d*uQe  de  ses  extrémités  engendre  une  surface  de  lamièi^  cir^ 
cuf«sf*e,  quand  elie  revient  à  cliacune  de  ses  positions  snecessites 
^vant  que  se  soit  effacée  chacune  des  images  qu'elle  avait  produîta 
dans  l'œil  pendant  une  première  révolution,  c'est-ànlire^' quand  la 
ligne  décrit  la  circonftTence  entière  en  un  âiœièmê  de  seconde. 

Au  lieu  d'une  seule  ligne  lumineuse  mobile,  supposons  mainleaant 
qo*i|  y  en  ait  quatre,  toutes  semblables  qnant  à  Tintensité,  (dacées  rec^ 
tangirtairement  entre  elies ,  on  de  manière  qu'elles  partagent  la  Gir-» 
Gooférense  en  quatre  parties  égales.  La  vitèsae  de  rotation  de  l'appa^ 
reii  n'aura  plus  besoin  d'être  d'un  tour  eomplet  par  iftotéms  de 
seconde)  nne  vitesse  ^uatr^  fois  mohidrst  une  vitesse  d'un  tour 
par  quatre  dimkneê  de  teeùr^de  suffira  k  la  prodnciioa  d'une 
surface  circulaire  qui  semblera  de  même  entièrement  lumbieose» 

Que  faui'il,  en  effet,  pour  Cette  continuité  d'éclat  1  II  faut  qn'auoaii 
point  du  cercle  ne  soit  privé  do  iumiàre  réelle  pendant  plus  de 
1/10  de  seconde.  £h  bien  !  arrêtons-nous  par  la  pensée  an  moment  od 
une  des  quatre  lignes  lumineuses  est  verticale.  La  ligne  qui  la  suit  de- 
viendra verticale  à  son  tour  dans  le  quart  dn  temps  que  ceosodioi0 
une  révolution  complète^  dans  le  quart  de  &/1 0  ou  dans  i  /l  0  de  sceQnA^ 
La  troisième  ligne  rotative  succédera  de  même  à  la  seconde»  dans  la 
verticale,  après  1/10  de  seconde,  etc.,  etc.  Ainsi ,  lorsque  dans  Penlt 
ïii^mge  verticale  de  la  première  ligne  allait  s'évanouir,  la  soeende 
des  quatre  lignes  lumineuses  rectangulairei  de  l'appareil  rotatif  vient 
la  renouveler;  lorsque  l'image  verticale  de  celte  seconde  ligne  atttini 
le  teiine  de  sa  durée,  la  troisième  ligne  en  occupe  la  place  :  la  qua» 
trième  ligne,  k  son  tour,  se  trouve  dans  la  verticale  au  moment  où  11 
troisième  ligne  allait  s'effaoer  :  la  première  ligne,  enfin  i  va ,  k  poiflt 
)iciiimé,  reprendre  la  position  oà  d'abord  nous  l'avions  supposée,  poili' 
remplir  de  sa  lumière  la  verticale  que  la  di^iarition  de  l'image  de  II 
quatrième  ligne  aurait  laissée  obscure. 

Je  viens  de  montrer  en  détail ,  avec  trop  de  détails  peut-ét»,  oosH 
ment  quatre  lignes  lumineuses^  placées  reetangulairement  et  décrivant 


VITESSE  DE  L'ÉLECrmCITÉ.  f6S 

wi  cercle  autour  de  leur  point  dlotersection  en  â/iO  de  leooiide, 
édaîreot  d'ooe  lumière  en  appirenoB  coniinue  le  rayon  Terlicai  de  ce 
cercle.  Tool  le  monde  remarquera  qae  les  médiee  raisonnements  se 
feraient  appliqués  à  un  rasron  ho«isontal  ou  à  an  rayon  incliné;  le 
mode  de  production  des  surfoces  Inmineuies  par  la  rotation  de  lignes 
simples  est  donc  loflBsamment  expliqué. 

En  résumé: 

Une  ligne  tutnineuse  engendre,  en  apparence,  une  snrhce  eirca» 
iaire  de  lumière,  ^uand  eiU  umrnt  asn»  vite  autour  é^unê  de 
9ê$  extrémités  ff&ur  décrire  ia  cireanférenee  entière  en  un 
dmiime  de  seconde  de  tetnpsé 

Ceci  est  un  piunt  de  fait ,  lié  à  la  conformation ,  à  la  sensibilité  de 
reell  humain.  Les  choses  sont  ainsi ,  mais  elles  auraient  pu  être  autre- 
ment. L'expérience  seule  devait  fave  connaître  la  térité. 

La  vérité  expérimentale  une  fois  établie,  un  dimème  de  seconde 
étant,  dans  la  rotation  d'une  ligne,  la  moindre  vitesse  indispensable  à 
la  production  d'une  aire  circulaire  de  lumière  continue,  il  en  résulte 
■éoessairement ,  roaihémattquement,  que  les  moindres  vitesses  de 
rocatioa  avec  lesqueileS  dix,  cent,  deui  cents  lignes  également  espa^ 
cées  emro  elles  produiront  le  même  effet  en  tournant  autour  de  leur 
commune  intersection^  seront  dit,  cent,  deux  cents  fsis  moindres  que 
dans  le  cas  d'une^igne  unique,  c'est^li^ire  qu'elles  correspondront  li 
une  seconde,  à  dix  ou  à  vingt  secondes  par  tour  entier. 

Rien,  dans  tous  nos  raisonnements,  n'implique  que  les  lignes  rota- 
tives brillent  d'une  lumière  propre.  On  doit  donc  s'attendre  I  observer 
des  phénomènes  identiques,  soit  qu'on  fasse  tourner  des  lignes  lumi«> 
neuses  par  elles-mêmes  ou  des  lignes  lumineuses  par  réflexion  $  il  faut 
seofement,  dans  ce  dernier  cas,  que  les  lignes  soient  d'une  telle  na« 
tnre,  d'one  telle  forme,  et  tellement  disposées  relativement  è  la  lumière 
édmrante,  que  l'œil  puisse  les  apercevoir  égateinent  dans  toutes  les 
positions  qu'elles  prennent  en  tournant  Tels  seraient,  par  exemple, 
les  rais  ptats  et  non  poiis  d'une  roue  en  argent  mat  ;  les  rais  plats 
et  non  polis  d'une  roue  de  quelque  nature  qu'elle  fût,  couverts  d'une 
ooucbe  de  bknc  de  cérusc,  etc. ,  les  uns  et  les  autres  éclairés  de  ftce 
par  tin  réverbère,  par  une  lampe  à  double  courant  d'air,  ou  même 
par  une  rimple  bougie.  Les  rais  n'étant  pas  polis,  ne  feraient  pas  l'of- 
fice  de  miroirs  dans  aucune  de  leurs  positions.  On  les  verrait  seule^ 
ment  par  cette  sorte  de  lumière  que  les  corps  éclairés  s'assimilent 

it. 


I«4  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

poor  nous  la  restituer  dans  tous  Us  sens ,  ou  à  l'élftC  de  lainière 
diffuse;  le  vermillon  avec  une  teinte  prononcée,  le  laiton  avec  une 
nuance  jaune  évidente,  l'argent  mat  et  le  blanc  de  céruse  avec  une 
blancheur  parfiûte,  etc.  Un  rais  d^rgent  mat  tournant  autour  de  ses 
extrémités  en  un  dixième  de  seconde,  engendrera  une  surface  drca- 
laire  blanche;  quatre ,  dix,  cent  rais  de  la  même  matière  Clément 
espacés  produiront  le  même  effet ,  s'ils  tournent  respectivement  ea 
quatre  dixièmes  de  seconde,  en  une  seconde,  en  dix  secondes. 

Tenons-nous  un  moment  à  ce  dernier  cas,  à  celui  où  cent  rais 
minces  de  métal ,  formant  entre  eux  des  angles  égaux ,  donnent  nais- 
sance, pour  Toeil,  à  une  surface  de  lumière  circulaire.  €et  effet  com- 
mence à  se  manifester  quand  la  vitesse  de  rotation  e^  d*nn  tour  par 
dix  secondes.  Une  vitesse  moindre  ne  suffu'ait  pas  :  mais  toute  vitesse 
plus  grande,  quelque  grande  qu'elle  fût ,  conduirait  mieux  encore, 
s'fl  est  possible,  au  même  résultat 

Dans  le  nombre  infini  de  vitesses  plus  grandes  que  celle  qui  est 
strictement  nécessaire  pour  que  les  rais  tournants  paraissent  être  une 
surface  continue,  bisons  un  choix  afin  de  fixer  nos  idées;  supposons 
que  nos  cent  rais  fassent  un  tour  entier  en  un  dixième  de  seconde ,  ce 
qui  est  une  vitesse  très^acile  à  obtenir.  Chaque  rais  emploiera  alors  le 
centième  de  celte  quantité ,  ou  1/1000  de  seconde  pour  aller  d'une 
quelconque  de  des  positions  à  celle  qu'occupe  au  mêgie  moment  le  rais 
précédent 

Retenons  bien  ce  nombre ,  un  mittième  de  seconde^  et  intro- 
duisons dans  notre  expérience  une  dernière  condition.  Supposons  qoe 
la  lumière  qui  éclaire  tes  cents  rats  de  la  route  tournante,  que  la  io* 
mière  sans  la  présence  de  laquelle  ces  rais  ne  se  verraient  pas,  puis- 
qu'ils ne  sont  point  lumineux  par  eux-mêmes,  ne  brille  pas  d'une 
manière  continue.  Admettons  que  tournant  toujours  uniformément 
dans  l'obscurité  avec  la  vitesse  convenue  d'un  tour  à  chaque  dixième 
de  seconde,  la  roue  soit  éclairée  par  une  lumière  qui  ne  se  montre 
qu'un  instant  Eh  bien  !  c'est  la  longueur  de  cet  instant ,  c'est  la  durée 
de  l'apparition  de  la  lumière  éclaUnte,  qui  déterminera  si  la  roue 
éclairée  apparaîtra  sous  la  forme  d'une  roue  vériuble  ayant  du  centre 
à  sa  circonférence  des  pleins  et  des  vides,  des  secteurs  brillants  et  des 
secteurs  obscurs,  ou  sous  la  forme  d'une  surface  continue  paiement 
lumineuse  partout. 

Mettons  d'abord  que  la  lumière  ne  frappe  la  roue  tournante  qo'on 


YlT£fi8£  D£  L'ÉUSCTTRICITÉ.  16» 

;  infinimmt  court.  CeUe  lumière  ne  saisira,  n'échirera  les 
divers  rais  que  dans  une  ueuie  de  teurs  pasitûms.  Cliaqae  rais , 
sur  cette  position  unique  et  spéciale ,  produira  dans  Vœil  une  image 
dont  nous  avons  expérimentalement  fixé  ia  durée  à  un  dixième  de 
seconde.  La  roue  tournante  sera  donc  aperçue  pendant  un  dixième  de 
seconde»  sous  sa  véritable  forme  et  comme  si  elle  était  immobile. 

Passons  k  une  autre  supposition  que  j'appellerai  extrême»  cette  ex- 
presskm  sera  bientôt  justifiée.  Admettons  que  h  lumière  éclairante 
ait  duré  un  miUièmede  seconde. 

Un  millième  de  seconde  ^est,  par  hypothèse,  le  temps  que  chaque 
nb  emploie  à  passer  d'une  de  ses  positions  à  celle  qu'occupe  au  mime 
moment  le  rais  qui  le  précède.  Dans  ce  court  intervalle  de  temps,  il 
n'y  aura  donc  pas  à  l'intérieur  de  ia  roue  tournante  une  seule  ligne 
idéale  allant  du  centre  à  la  circonférence  ;  il  n'y  aura  pas  un  seul 
rayofh^  c'est  le  terme  géométrique,  qui,  chacun  à  son  tour,  ne  sut 
oocapé  par  l'un  ou  par  l'autre  des  rais  matériels;  il  n'y  aura  pas  une 
de  ces  mille  et  mille  positions,  où  les  rais  ne  reçoivent  l'action  de  la 
bimière  éclairante,  où  ils  ne  doivent  aller  former  une  image  dans  l'csiL 
Ces  images,  qu'on  se  le  rappelle  bien,  durent  un  dixième  de  seconde» 
c'est-àHlire  cent  fols  [rfns  qu'il  n'en  faut  pour  que  tous  tes  rayons 
géaméiriques  de  la  roue  aient  lancé  une  ligne  lumineuse  à  l'observa- 
tenr.  Ainsi ,  dans  un  certain  moment,  toutes  les  lignes  lumineuses  en 
qoestion  se  verront  simultanément  ;  ainsi,  la  roue,  quoiqu'elle  se  com- 
pose de  vide  et  de  plein,  paraîtra  une  surface  continue,  écbùrée  sur 
tons  ses  points. 

Si  maintenant  on  essayait  d'appliquer  les  mêmes  considérations  ao 
cas  où  la  durée  de  la  limiière  serait  moindre  que  le  temps  dont  chaque 
rais  a  besoin  pour  se  transporter,  en  tournant  autour  du  centre- de  la 
roue,  d'une  de  ses  positions  à  celle  qu'occupe  au  même  moment  le 
rais  qui  le  précède,  chacun  verrait  sans  difficulté  combien  les  résultats 
de  l'expérience  devraient  être  différents*  Mettons,  par  exemple,  que 
h  dorée  de  l'apparition  de  la  lumière  ne  s'élève  qu'à  la  moitié  de  la 
précédente,  qu'elle  ne  soit  que  d^un  demi-mittième  de  seconde. 

Ea  un  hfUhmiUième  de  seconde,  chaque  rais  matériel  parcourt 
seolemenl  la  moitié  de  l'intervalle  angulaire  compris  entre  une  de  ses 
positions  et  la  position  simultanée  du  rais  qui  le  précède.  Quand  la 
lumière  se  montre,  chaque  rais  mobile  est  saisi,  est  éclairé  dans  une 
de  ses  positions;  quand  elle  disparait,  chaque  rais  n'est  encore  par- 


166  TÉLÉGRAPHIE  ÉLBCTfUQUK. 

venu  qu*à  h  moitié  ie  la  cooree  qu'il  avait  à  parcourir  pour  atMndre 
la  poaition  da  raîa  précédent.  A  Tiiiatant  mathématique  do  sur* 
gisement  de  la  lumière,  tous  les  rais  comprenaient  entre  eux  certains 
secteurs.  Eb  bien  !  il  y  a  précisément  ia  moitié  de  chacun  de  ces 
secteurs  dans  laquelle  aucun  raïs  n'a  pénétré  pendant  la  durée  que 
nous  venons  d'assigner  à  l'apparition  de  la  lumière.  Tous  ces  espaces 
vides  de  matière  n'ont  pu  réflécbir  vers  l'observateur  aucun  rayon  de 
la  lumière  éclairante,  conséquemment  la  roue  a  dû  paraître  composée 
de  la  réunion  d'une  série  de  secteurs  aller nativemeot  obscurs  et  lu« 
mineuK« 

Ceux  qui  n'ignoraient  pas  que  la  sensation  engendrée  dansToiil  par 
l'action  d'une  lumière  quelconque  dure  encore  un  peu  de  temps  après 
que  h  lumière  a  réellement  disparu ,  devaient,  ne  fût-ce  qu'à  raison 
de  cette  circonstance,  ne  pas  trop  espérer  une  solution  exacte  de  la 
question  posée  en  tôte  de  ce  long  cbapitre  ;  et  cependant ,  en  défini* 
tive,  l'obsucle  apparent  est  devenu  lui-même  le  moyen  d'investîga* 
tion ,  et  nous  sommes  arrivé  à  opérer  sur  de  simples  miUiMneê  de 
seconde,  mieux  qu'on  ne  pourrait  vraiment  le  faire,  par  les  moyens 
liabitueb,  sur  les  secondes  entières.  Qu'on  réflécbisse  un  moment  aux 
détails  de  l'expérience ,  et  mon  assertion  ne  paraîtra  pas  exagérée. 

Je  veux  savoir  la  durée  de  4:hacun  des  éclairs  qui  sillonnent  le  ciel 
pendant  une  nuit  obscure.  En  face  de  la  région  où  existe  l'orage,  j'é«- 
tablis  une  roue  en  métal  portant  cent  rais  déliés.  Un  mouvement  d'hor- 
logerie lui  donne  la  vitesse  continue  et  régulière  de  dix  tours  par  se- 
conde de  temps ,  ou  d'un  tour  entier  par  dixième  de  seconde.  Je  me 
place  en  observation  entre  la  roue  et  les  nuées  orageuses ,  de  manière 
•ependant  à  ne  pas  empêcber  la  lumière  des  éclairs  d'arriver  librement 
k  la  roue  tournante.  Cette  roue,  je  ne  l'aperçois  pas  ordinairement, 
puisque ,  par  hypothèse ,  tout  est  dans  l'obscurité.  Un  éclair  se  montre  : 
kcet  instant  la  roue  est  écbirée,  je  dois  donc  la  voir,  et  je  la  vois,  en 
trfbt ,  mais  dans  des  conditions  différentes ,  suivant  la  durée  de  l'édah». 
L'édair  n'a-t-il  brillé  que  pendant  un  temps  infiniment  courte  la 
roue  se  sera  mooUrée,  durant  un  dixième  de  seconde,  comme  eent  rais 
tmnéneumt  immobiles  et  de  la  largeur  apparente  des  rais  véritables. 

L'éclair  a«-t-îl  duré  un  miUième  de  seconde ,  la  roue  aura  semblé 
un  eereie  ptein  de  lumière  du  centre  à  la  eireonférenee. 

A  des  durées  de  l'éclair  d'un  demi-^miUiàme  de  eeeonde ,  rf*«m 
Itéra,  d*un  quarts  d'un  cinquième ^  etc.,  d4  millième  de  se- 


VITKSSE  D£  I/ÉLECTRlCir£.  167 

Goode ,  correspondront  des  apparences  circulaires  où  il  y  aura  res- 
pectiyement  un  demi^  deux  tiers,  trais  quarts,  quatre  cin- 
quièmes de  ta  surface  totale  du  cercle ,  complètement  privés  de 
lumière. 

En  faisant  la  roue  tournante  de  plus  en  plus  grande,  Téclielle  su- 
perfieielfe  des  mesures  deviendra  tout  aussi  étendue ,  tout  aussi  appré- 
ciable qu*on  le  désirera.  Ajoutons  qu'en  variant  la  vitesse  de  rotatiou, 
on  peut  même  se  soustrairo^h  la  nécessité  à!évaiuer  à  i'œii  le  rap- 
port do  la  partie  éclairée  à  la  partie  obscure,  qu'on  peut  tout  réduire 
k  ia  déterminalion  de  la  vitcMt  sous  laquelle  le  cercle  paraît  entière- 
ment éclairé.  Une  vitesse  3^k  roue  d*un  dixième  de  seconde  par  tour 
ne  donne-t-ellc  pas  lieu  à  un  cercle  continu  de  lumière?  On  aug- 
mente graduellement  cette  vitesse ,  de  manière  enfin  que  le  cercle 
GOBtinn  apparaisse.  Si  cet  eiïet  ne  commence  à  se  réaliser  qu'au  mo« 
ment  où  ia  vitesse  de  la  roue  est  d'un  tour  par  un  demi  ou  par  un 
titré  de  dixième  de  seconde ,  ce  sera  la  preuve  que  l'éclair  n'aura 
eu  qo*one  durée  d'une  demi  ou  d'un  tiers  de  mitUkne  de  se- 
conde, et  ainsi  de  même  pour  tous  les  autres  nombres  qu'on  pourrait 
troaver. 

Parvenu  au  terme  de  cette  longue  et  minutieuse  explication ,  disùu 
qu'après  avoir  multiplié  autant  que  possible  les  rais  de  la  roue ,  qu'a- 
près avoir  eu  recours  aux  plus  grandes  vitesses  qu'on  puisse  déduire 
avec  sûreté  et  uniformité  de  l'emploi  des  engrenages ,  ia  roue  tour- 
nante présentée ,  ^ans  des  temps  d'orage,  aux  éclairs  de  la  première 
ou  de  la  seconde  classe,  n'a  jamais  paru  une  surface  continue;  que  ses 
rais  se  voyaient  aussi  nettement ,  aussi  distinctement  que  si  la  roue 
était  en  repos  ;  qu'ils  ne  paraissaient  aucunement  élargis.  Nous  reste- 
rons fort  en  deçà  de  la  conséquence  que  cette  expérience  autorisait, 
en  nous  bornant  à  dire  que  les  éclairs  les  plus  brillants,  les  plus  éten- 
dus de  la  première  et  de  la  seconde  elasse,  même  ceux  qui  paraissent 
développer  leurs  feux  sur  toute  l'étendue  de  Tboriion  visible  i  n'ont 
pas  one  durée  égale  à  la  millième  partie  (tune  seconde  de 
temps  !  » 

Ce  que  l'on  vient  de  constater  pour  la  durée  des  éclairs  s'étand 
évidemment  à  la  durée  de  l'étincelle  électrique  ;  l'expérience ,  au 
reste ,  est  absolument  la  même. 


168  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 


Cammtnt  on  peut  constater  Vavance  ou  le  retard  de  deux 
phénomènes  tumineuxt  par  M.  Arago. 

«Faisons  tomber  uû  rayon  lumineiijc.sar  un  miroir  pbn  poli,  il  se 
réfléchira  en  faisant  avec  la  surlace  au  miroir  un  angle  de  réfleiioa 
exactement  égal  à  Tangle  d'incidence.  .Imaginons  maintenant  que  le 
miroir  vienne  à  tourner  de' la  quantité^gulaire  a  autour  du  point  de 
la  surface  où  la  réflexion  s'est  opérée  ^  ce  mouvement  augaiente  de 
a  l'ancien  angle  d'incidence ,  il  dimiiutféoKd'autant  l'ancien  angte  de 
réflexion.  Celui-ci  »  après  le  déplaceiyAt  du  miroir,  sera  donc  plus 
petit  que  le  premier  de  la  quantité  2a,  et  il  faudra  l'augmenter  de  2a 
pour  le  rendre  égal  au  nouvel  angle  d'incidence.  Ainsi  cet  angle,  aug- 
menté de  2a ,  donnera  la  direction  du  rayon  réfléchi  dans  la  seconde 
position  du  miroir  ;  ainsi  le  rayon  incident  restant  le  même  »  un  mon- 
vement  angulaire  a  du  miroir  occasionne  un  mouvement  angulaire 
double  dans  le  rayon  réfléchi.  On  sait  d'ailleurs  que  la  réflexion  sur 
un  miroir  plan  n'altère  jamais  les  positions  relatives  de  deux  rayons; 
que  si,  avant  de  se  réfléchir,  ils  étaient  parallèles  ou  faisaient  entre 
eux  des  angles  de  1^  10%  etc.,  ils  seront  parallèles  encore  après  la 
réflexion  ou  feront  entre  eux  les  mêmes  angles. 

Admettons  maintenant  que  deux  rayons  horizontaux ,  partis  de  deux 
points  voisins  situés  dans  la  même  veifUcale,  viennent  tomber  sur  deux 
points  de  la  ligne  médiane  d'un  miroir  plan  vertical;  et  supposons  que 
ce  miroir  tourne  uniformément  et  d'une  manière  continue  autour  d'ua 
axe  vertical,  dont  le  prolongement  coïncide  avec  cette  même  ligne 
médiane.  La  direction  suivant  laquelle  les  deux  rayons  horizontaux  se 
réfléchiront  dépendra  évidemment  du  moment  où  ils  atteindront  le 
miroir,  puisque  nous  avons  supposé  qu'il  tourne.  Si  les  deux  rayons 
sont  partis  simultanément  des  deux  points  rayonnants  contigos,  ils 
arriverout  aussi  simultanément  au  miroir;  leur  réflexion  s'opérera  au 
même  instant  :  conséquémment  dans  une  même  position  de  la  surface 
tournante  ;  conséquémment  comme  si  cette  surface ,  quant  à  eux ,  était 
immobile  ;  leur  parallélisme  primitif  ne  s'en  trouvera  donc  pas  altéré. 

Pour  que  les  rayons  qui,  primitivement,  étaient  parallèles  diver- 
geassent après  leur  réflexion ,  il  faudrait  que  l'un  d'eux  arrivât  au  mi- 
roir [rfus  tôt  que  l'autre  ;  il  faudrait  que ,  dans  son  trajet  du  point 


YITIiJIiSË  D£  L*£L£CntICi'fÉ.  169 

rajonainl  h  l«  surface  réfléchissante ,  la  marche  de  ce  rayon  fût  ac*  ' 
oélérée,  on  bien,  car  le  résuliat  serait  précisément  le  même,  il  fan- 
erait ,  la  vitesse  dn  premier  rayon  restant  constante ,  que  celle  du  se- 
cond éprouvât  une  diminution;  il  faudrait  »^n  un  mot,  que  les  deux 
rayons  se  réfléchissent  Tun  après  Tautre  «  et  dès  lors  sur  deux  positions 
dislîoctes  du  miroir  formant  entre  elles  un  angle  sensible. 

Au  lieu  de  deax  seuls  points  rayonnants  isolés ,  concevons  qu'on 
présente  instantanément  au  miroir  une  ligne  lumineuse  verticale ,  et 
que  l'une  des  parties  de  cette  ligne ,  la  partie  supérieure ,  par  exem- 
ple, brille  [dus  Jôt  ou  plus  tard  que  la  partie  inférieure.  Sur  le  miroir 
UKirnant ,  l'image  de  la  ligne  unique  paraîtra  brisée  ;  elle  se  composera 
de  deux  lignes  lumineuses  verticales ,  de  deux  Kgnes  qui  ne  seront  pas 
le  proloogement  Tune  de  l'autre.  L'image  supérieure  est-elle  moins 
avancée  que  celle  d'en  bas ,  parait -elle  à  gauche ,  c'est  que  la  lumière 
de  h  partie  supérieure  de  la  ligne  primitive  est  en  avance  ;  elle  sera 
en  retard ,  si  l'image  siqiérieure  se  montre  à  droite.  » 

Durée  de  Fétincette  éhctrique  et  vitesse  de  €  électricité^ 
par  M.  WHEATSTONE. 

DCBÉE  DE  L*ÉTiifCELLE  ÉLECTRIQUE.  —  Le  passage  rapide  d'un 
point  lumineux  par  lui-même  ou  par  réflexion  semble  former  une 
ligne  continue  à  cause  de  la  durée  de  l'impression  produite  sur  la  ré- 
tine, et  cette  ligne  continue  ne  présente  par  elle-même  aucun  carac- 
tère qui  permette  d'apprécier  la  direction  et  la  vitesse  du  mouvement 
qui  lui  domie  naissance.  M.  Wheatstone  a  eu  l'heureuse  idée  d'ar- 
river à  connaître  cette  direction  et  cette  vitesse  en  faisant  intervenir 
un  autre  mouvement  de  direction  et  de  vitesse  connues.  H  appliqua 
d'abord  cette  méthode  nouveUe  et  ingénieuse  k  la  détermination  de 
la  direction  et  de  la  vitesse  de  l'éiiocelle  électrique  :  elle  fut  exposée 
pour  la  première  fois  en  juin  1830  par  Tillustre  Faraday,  dans  une 
de  ses  savantes  leçons,  à  l'institution  royale. 

La  figure  1,  planche  II,  représente  l'appareil  employé  ;  il  était  vissé 
en  A  au  pivot  d'une  machine  à  rotation ,  de  manière  à  pouvoir  prendre 
an  mouvement  de  révolution  rapide.  Les  parties  supérieures  et  infé- 
rieures, toutes  formées  de  laiton ,  excepté  le  disque  en  bois  BG , 
étaient  isolées  les  unes  des  autres  par  une  forte  colonne  en  verre  DB. 
Un  morceau  de  feuille  d'élain  réunissait  la  boule  H  avec  A ,  et  la  boule 


170  TËL£GflAPHI£  £lECTMQt£. 

'  «upérlcure  G  poutaH  s'ajuster  à  diverses  distances  4e  rinférieiire  H. 
Lorsque  la  l)Ouie  F  était  placée  h  une  petite  distance  du  conducteur 
d'une  macliine  électrique,  une  étincelle  franchissait  l'intervalle  et 
passait  ainsi  entre  les  boules  G  et  H  «  qu*on  pouirait  éloigner  de  quatre 
pouces  Tune  de  Tautre*  Il  est  évident  que  si  le  mouvement  angulaire 
des  boules  avait  un  rapport  quelconque  appréciable  avec  h  vitesse  de 
propagation  de  Télectricité,  il  devait  y  avoir  une  déviation  entre  les 
extrémités  supérieures  et  inférieures  de  la  ligne.  L'instrument  se 
mouvant  de  gauche  à  droite ,  et  Tétincelle  allant  de  haut  en  bas  «  la 
déviation  de  la  ligne  devait  être  celle  de  la  figure  2  »  plancbe  II,  et 
l'étincelle  allant  de  bas  en  haut ,  celle  de  la  figure  3, 

Lorsqu'on  fit  tourner  rapidement  ra{)t)areil,  les  étincelles  passèrent 
eiactement  comme  s'il  eût  été  en  repos ,  et  on  n'observa  aucune  dé* 
viation  de  Tune  quelconque  des  deux  étincelles  dans  le  sens  vertical. 
L'appareil  faisait  cinquante  tours  par  seconde  ;  et  comme  on  aurait  pu 
facilement  apprécier  une  différence  égiile  i  i/SO  de  la  circonférence 
décrite  par  les  boules,  si  elle  eût  existé,  on  peut  en  conclure  avec 
certitude  que  l'étincelle  passait  à  travers  l'air  et  les  conducteurs  mé- 
talliques en  moins  de  1/1000  de  seconde. 

N'ayant  pas  réussi  à  observer  une  déviation  de  l'étincelle  par  le 
moyen  précédent,  M.  Wheatstone  recourut  au  mouvement  do  rimage 
de  l'étincelle  électrique  réfléchie  sur  un  miroir  piaq. 

La  figure  4,  piandie  II,  représente  la  meilleure  forme  à  donner  ao 
miroir  mouvant  II  tourne  autour  d'un  axe  Torlical  et  prend  snccaisiv 
vement  toutes  les  positions  ailmutaies.  En  plaçant  devant  lui ,  à  une 
distance  quelconque ,  un  point  lumineux  tel  que  la  flamme  d'une 
chandelle,  les  positions  successives  de  l'image  réfléchis  décriront  on 
cercle  dont  le  rayon  sera  égal  à  la  plus  courte  distance  entre  le  point 
lumineux  et  l'axe  de  rotation.  L'image,  ayant  une  vitesse  angulaire 
double  de  celle  du  miroir,  se  moovra  d'un  cercle  entier  pendant  usé 
demi^révolution  de  celui-ci  ;  et  si  le  dos  du  miroir  est  aussi  une  sur- 
face réfléchissante ,  l'image  décrira  deux  cercles  entieri  pendant  une 
révolution  du  miroir. 

Si  la  rapidité  du  mouvement  dépasse  une  certaine  limite,  les  im- 
pressions faites  sur  la  rétine  par  les  images  successives  se  conserve- 
ront ,  et  l'œil  placé  d'une  manière  convenaide  verra  une  ligne  lu- 
mineuse parfaitement  continue,  qui  sera  un  arc  du  carde  décrit 
d'aount  plus  étendu  que  l'esil  sera  plus  rapproché  du  mireir. 


V1T£86£  D£  L'ÉLECTRICITÉ.  171 

Si  matatenant,  ttndis  qae  le  miroir  est  eo  moaTement,  cm  déplace 
ie  point  lumineux  parallèlement  à  l'axe  de  rotation ,  la  composition 
des  deux  mouvements  de  l'image,  provenant  l'un  du  mouvement  do 
Tobjet,  Tanire  de  celui  do  miroir,  donnera  naissance  à  une  résultante 
diagonale  i  et  si  on  connaît  le  nombre  de  tours  faits  par  le  miroir  dans 
tm  temps  donné,  on  pourra  en  déduire  la  direction  et  la  vitesse  du 
mouvement  du  point  lumineux. 

En  Tissant  l'axe  du  miroir  sur  une  machine  à  engrenage  , 
H.  Whcatstone  parvint  à  lui  faire  faire  cinquante  tours  par  seconde  : 
l'image  réùéchle  d'un  point  lumineux  parcourait  par  conséquent  un 
deoii-degré  dans  1/7200  de  seconde,  puisque  la  vitesse  angulaire  de 
Tinuge  est,  comme  nous  l'avons  remarqu<^,  donblc  de  celle  du  miroir; 
or^  r«il  peut  facilement  estimer  un  arc  d'un  demi-degré,  long  à  peu 
près  d'un  pouce ,  h  la  distance  de  dix  pieds.  En  supposant  que  telle 
soit  la  limite  de  Tobservation  distincte,  bien  qu'on  pût  peut-être  dis* 
tinguer  h  l'Ail  nu  un  arc  beaucoup  plus  petit,  on  pouvait  espérer  que 
lorsqu'une  ligne  de  lumière  électrique  serait  placée  parallèlement  k 
Taxe  du  miroir,  il  serait  possible  de  déterminer  :  i<>  ia  durée  de  la  lu«- 
mière  en  chaque  point  où  elle  apparaît  ;  2«  le  temps  qui  s'écoule 
entre  l'apparition  de  la  lumière  dans  deux  points  successifs  de  son 
parcours,  pourvu  que  ce  temps^  dans  chaque  cas,  ne  fût  pas  moindre 
de  1/7200  de  seconde. 

Le  premier  résultat  sera  indiqué  par  l'allongement  horizontal  dans 
riniage  réfléchie,  et  le  second  par  la  distance  entre  deux  lignes  menées. 
Si  partir  des  images,  perpendiculairement  au  plan  borhsonta!.  8i  la  durée 
et  la  vitesse  étaient  l'une  et  l'autre  rendues  sensibles  par  le  miroir, 
Timage  réfléchie  apparaîtrait  comme  une  bande  courbe  de  lumière. 

M.  Wbeatstone  présenta  successivement  au  miroir  des  étincelles  de 
h  pouces  tirées  du  conducteur  principal  d'une  puissante  machhie 
électrique  ;  les  explosions  d'une  batterie  chargée  ;  un  tube  étincelant 
de  &  pieds  de  long,  présentant  une  spirale  d'étincelles  électriques;  un 
tube  de  yerre  vide  d'air,  de  û  pieds  de  long,  à  travers  lequel  l'étin- 
celle passait  et  produisait  une  ligne  non  interrompue  de  faible  lumière 
électrique  ;  diterses  figures ,  telles  que  des  oiseaux ,  des  étoiles ,  etc. , 
formées  d'étincelles  électriques  ;  mais,  dans  tous  les  cas ,  lorsque  les 
images  réfléchies  passaient  dans  le  champ  de  vision ,  leurs  formes 
étalent  exactement  les  mêmes  que  si  elles  eussent^été  réfléchies  par  te 
miroir  en  repûi. 


173  X£LÉGllAPlii£  hLMJfJIMdQVX,. 

Lorwpie  les  éliuceiles  se  succédaient  rapidement,  oa  voyait  appa- 
raître diverses  images  réfléchies  simultanément  dans  différentes  po- 
sitions, parce  que  les  images  étaient  renouvelées  avant  qne  Tiuipresh 
siou  produite  sur  la  rétine  par  les  premières  images  eût  disparu.  En 
tenant  le  tube  vide  d'air  près  du  conducteur  principal  et  en  le  regar- 
dant directement,  il  semblait  quelquefois  briller  d'une  lumière  cooti- 
nue;  mais  lorsqu'on  l'examinait  dans  le  miroir,  on  voyait  que  ceue 
continuité  apparente  n'^'tait  en  réalité  qu'une  suite  de  rapides  éclairSb 

II  est  quelques  expériences  pour  lesquelles  une  antre  position  do 
miroir  tournant  est  préférable. 

La  figure  5  le  représente  incliné  sur  Taxe  de  rotation  qui  loi  est 
presque  perpendiculaire.  Si  un  point  lumineux  est  placé  en  un  point 
quelconque  du  prolongement  de  l'axe,  les  images  successivement  ré- 
fléchies par  différentes  parties  du  miroir  formeront  ensemble  un  cer- 
cle dont  on  pourra  voir  simultanément  toute  la  circonférence.  L'expé- 
rience sous  cetle  forme  donne ,  pour  l'image ,  une  vitesse  angulaire 
égale  II  celle  du  miroir  ;  l'image  et  le  miroir  se  meuvent  dans  la  même 
direction ,  tandis  que,  dans  le  premier  cas ,  l'image  se  mouvait  avec 
une  vitesse  double  de  celle  du  miroir  et  dans  une  direction  opposée  : 
la  grandeur  apparente  du  cercle  décrit  augmente  avec  la  distance  de 
Tobjet  et  l'inclinaison  du  miroir  :  la  flamme  d'une  chandelle  apparaît 
comme  un  large  anneau  lumineux ,  celle  du  soleil  est  convertie  es 
une  magnifique  ceinture  de  feu. 

Lorsqu'on  fait  passer  une  série  de  petites  étiocelles  entre  deux 
pointes,  ou  entre  une  pointe  et  le  conducteur  principal,  Tceil  regar- 
dant directement  voit,  à  cause  de  la  rapidité  de  leur  succession,  l'ap- 
parence d'un  faisceau  lumineux  permanent  :  mais  lorsque  le  faisceau 
est  placé  sur  le  prolongement  de  l'axe  du  miroir  tournant,  les  étia- 
celles  successives  dont  il  est  composé  sont  réfléchies  à  l'œil  chacune 
par  des  parties  différentes  de  la  surface  ;  elles  se  présentent  alors 
comme  distribuées  sur  un  cercle  à  des  distances  régulières;  et  lorsque 
les  interruptions  sont  rapides,  l'apparence  est  extrêmement  belle. 

Ce  procédé  bit  voir  aussi  que  le  pinceau  de  lumière  qu'on  obiieot 
en  présentant  une  pointe  à  quelque  distance  du  conducteur  est  aoe 
action  intermittente,  malgré  son  apparente  continuité  :  les  images  ré* 
fléchies  présentent  cependant  cetle  particularité  remarquable,  qu*elles 
sont  allongées  dans  la  direction  du  mouvement,  ce  qui  prouve  que  le 
pinceau  ne  passe  pas  aussi  vite  que  l'étincelle ,  et  que  les  émissious 


VITESSE  DE  L'ÉLECTBICITÉ.  173 

qoi  la  constituent  subsistent  pendant  un  intenralle  de  temps  qu'on 
peot  mesurer  par  lé  mouvement  du  miroir. 

L'utilité  de  cet  iostrument  n'^st  pas  bornée  à  la  simple  obser- 
fation  des  intermittences  de  la  lumière  électrique  :  toutes  les  fols 
qu'une  succession  rapide  d'altérations  a  lien  dans  un  objet  qui  ne 
change  pas  de  place ,  on  peot  les  séparer  sans  peine  par  ce  moyen. 
Ainsi,  par  exemple,  la  flamme  d'hydrogène  brûlant  en  plein  air  pré- 
sente un  cercle  continu  dans  le  miroir;  mais  lorsqu'elle  produit  an 
son  dans  rintérieur  d'un  tube  de  verre,  on  observe  des  variations  ré- 
gulières d'intensité  présentant  l'apparence  des  anneaux  d*one  chaîne, 
ce  qui  indique  des  contractions  et  des  dilatations  alternatives  de  la 
flamme,  correspondantes  aux  vibrations  sonores  de  la  colonne  d'air. 

YrTESSE  DE  l'ÊLECTRiaTé.  —  Daus  toutes  les  recherches  de  ce 
genre  qui  ont  été  publiées,  on  essayait  de  mesurer  l'intervalle  de 
temps  qu'on  supposait  devoir  exister  entre  les  deux  déchaînes  faites 
aux  deux  extrémités  du  fil,  extrémités  qu'on  rapprochait  afin  qu'elles 
fassent  visibles  en  même  temps.  M.  Wheatstone  substitue  au  jugement 
imparfait  de  l'œil  l'action  d'un  miroir  tournant,  mais  plus  rapide 
dans  son  mouvement  et  plus  exact  dans  ses  indications  qu'aucun  de 
ceux  qo'il  avait  employés  jusque-là. 

L'instrument  que  nous  allons  décrire  permet  de  mesurer  i/iOOOOOO 
deseamde,  et  cette  limite,  dont  on  n'a  pas  lieu  de  croire  l'estimation 
erronée,  poarrdt  être  considérablement  dépassée  avec  des  instruments 
pins  coûteux  et  des  observations  plus  délicates.  Il  semble  que  ce  n'est 
que  dans  l'hypothèse  d'un  transport  réel  du  fluide  d'une  extrémité  du 
fil  à  l'autre  qu'on  peut  s'attendre  à  observer  une  différence  de  temps 
entre  les  deux  étinceUes  des  extrémités  :  M.  lîVheatstone  a  voulu  ren- 
dre son  expérience  indépendante  de  cette  vue  théorique ,  et  il  a  en  la 
précaution  de  déterminer  une  troisième  étincelle  près  des  deux  ex- 
trêmes et  sur  la  même  ligne  qu'elles,  en  établissant  une  interruption 
au  milien  du  fil.  Dans  la  supposition  du  transport  de  deux  fluides  dans 
des  directions  of^)osées,  les  étincelles  extrêmes  devraient  être  simul- 
tanées; mais  l'étinceDe  moyenne  ne  brillerait  que  plus  tard  :  les  mêmes 
apparences  s'accorderont  aussi  avec  l'hypothèse  d'un  seul  fluide, 
lorsqu'on  admet  qu'un  dérangement  d'équilibre  électrique  se  propage 
âmultanément  depuis  chaque  extrémité,  et  provient  dans  un  cas  d'ad- 
ditions successives  à  la  quantité  de  fluide  neutre  du  conducteur,  dans 
l'antre  de  soustractions  successives  à  cette  même  quantité. 


m  TÉLÉoiuPHn:  électrique. 

L'expérience  fut  faite  daoB  la  galerie  Adélaïde  :  le  Ûl  isolé,  long 
d'uQ  demi-mille,  élait  disposé  par  lignes  parallèles;  ces  lignes  parai- 
lèies  avaient  chacune  cent  vingt  pieds  de  long  ;  elles  étaient  à  six 
pouces  les  unes  des  autres  et  attachée»  à  on  cadre  avec  des  brides  de 
soie  de  ait  pouces  de  long. 

On  empêchait  le  fil  de  se  courber  à  l'aide  de  cordes  de  soie  tendues 
à  travers  la  galerie,  et  qoe  Ton  rattachait  aux  fils  à  des  distances  coû* 
venables  pour  les  maintenir. 

Les  bouts  du  fil  marqués  2»  3,4»  5»  étaient  altachés  aux  fils  de 
même  dénomination  dt  ia  planche  à  éêineeUe  (spark'^board).  Le 
apark'board  est  une  planche  circulaire  de  trois  pouces  et  demi  de  dia- 
mètre, sur  laquelle  on  a  isolé,  en  les  noyant  dans  de  la  cire ,  six  tili 
métalliques  parallèles  :  leurs  extrémités  arrondies  font  seules  sftîilie 
sar  la  matière  résineuse  qu*oQ  a  représentée  en  noir»  fig.  6i  plan- 
che IL  Cette  planche  était  fixée  contre  la  muraille  au^^-dessous  de  la 
galerie,  de  manière  que  les  boules  entre  lesquelles  les  étincelles  de- 
vaient passer  fussent  sur  une  mOme  ligne  boriaontale  :  la  distance  de 
parcours  entre  chaque  étincelle  était  de  un  dixième  de  pouce;  le  fil 
conducteur  était  de  cuivre  et  épais  de  un  quinzième  de  pouce. 

La  figure  7  représente  Tinstrument  mesureur  avec  ses  appendices; 
la  figure  8  montre  d'une  maniera  plus  distincte  quelques^ofies 
de  sea  parties  esaentielles.  ABGD  est  une  forte  planche  d'acajou  bien 
desséché,  longue  d'un  pied  et  large  de  huit  pouces  :  £  est  un  miroir 
circulaire  d'acier  poU  d'un  pouce  de  diamètre,  fixé  sur  Taxe  horixoD* 
tal  FG,  de  manière  que  l'ue  de  rotation  soit  dans  le  plan  du  miroir; 
les  pivots  de  l'axe  travaillent  sur  les  montants  du  support  de  lai* 
ton  HI;  le  mouvement  se  cx)mmunique delà  roue  K  à  l'aie,  à  i'tdde 
d'im  fil  qui  passe  dans  des  goi*ges  creusées  sur  la  circonférence  de  la 
roue  et  de  la  poulie;  une  courroie  qui  est  unie  ^  la  rout  L  attadiée 
au  même  axe  que  K,  peut  s'enrouler  sur  une  machine  quelconque 
capable  de  lui  imprimer  un  mouvement  rapide.  Dans  les  expériences 
de  M.  ^'heatstone,  le  système  des  roues  était  tellement  diqxMé  qM 
l'axe  portant  le  miroir  eût  exécuté  dix-huit  oents  révolutions,  pendant 
que  la  roue  à  laquelle  le  mouvement  éuit  d'abord  communiqoé  n'en 
eût  fait  qu'une ,  s'il  n'y  avait  eu  aucun  retard  provenant  du  gUssement 
des  courroies.  M  est  une  petite  bouteille  de  Leyde ,  dont  l'armure  inté« 
rieure  doit  constamment  être  électrtsée  positivement  on  négativeoeiit 
à  l'aide  d'une  machine  et  de  la  chaîne  conductrice  N  s  la  ltg«  cooA^ 


YITËWE  DB  L'ÊtECTMCJTÉ.  t7ft 

fiarCaiK  àê  rarmore  intérieure  de  la  bouteille  est  en  contact  immédiat 
avec  le  déchargent  OP  i  et  Ton  règle  la  décharge  spontanée  de  la 
bottteiUn  en  Yariant  la  distance  des  deux  boules.  Le  fil  1  est  fixé  à 
rarmore extérieure  de  la  bouteille,  et  le  fil  6,  attachait  un  prolongeineni 
du  support  de  laiton ,  se  lie  au  ûi  de  même  numéro  de  la  planche  à 
éliaedles^  Lorsque  la  bouteiUe  est  complètement  chargée,  et  que  le 
bras  Q«  qui  tourne  avec  Taxe  <  est  amené  vis-à-vis  du  bouton  de 
l'excitateur»  la  décharge  électrique  passe  à  travers  le  circuit  entier» 
et  Tœil  voit  direoiement  trois  étincelles  exactement  simultanée.*. 
Lorsque  la  face  antérieure  du  miroir  est  sur  le  même  niveau ,  tour* 
nOe  du  côté  de  la  planche  à  étincelle,  et  tellement  ajustée  qu'elle  forme 
uo  angle  de/i5<*avec  l'horizon,  l'ceil  qui  regarde  directement  de  haut 
es  fais  voit  iea  images  réfléchies  des  trois  étincelles.  Le  verre  plan  o» 
la  tontille  R  est  destiné  à  empêcher  l'œil  de  s'approcher  trop  du  mi« 
roir ,  et  à  se  prêter  à  la  vinon  des  n^yopes  et  des  presbytes.  Le  bras  Q 
est  disposé  de  manière  que  le  circuit  puisse  être  fermé  lorsque  k» 
miroir  est  dans  la  position  ci-dessus  indiquée  ;  l'autre  bras  ne  sert 
que  de  contre-poids*  Pour  obvier  li  rincxaclitude  qtii  résulterait  de 
déchargts  opérées  lorsque  le  bras  a  des  dispositions  différentes  par 
rapport  an  bouton  de  l'excitateur  »  on  a  interposé  une  plaque  do 
mica  S  percée  d'une  très- petite  ouverture  horizontale  opposée  è  l'axe 
de  l'excitateur ,  ce  qui  fixe  entre  des  limites  très-rapprochées  la  pos« 
sihîUlé  delà  déibarga  Aussi,  quelle  que  soit  la  rapidité  avec  la- 
quelle k  miroir  se  meut^  les  étincelles  sont  généralement  dans  le 
champ  de  la  vue. 

U  était  extrtoeiuent  important  de  déterminer  la  vitesse  angulaire 
de  l'axe  qui  porte  )e  miroir.  On  ne  pouvait  accorder  aucune  confiance 
au  résultat  obtenu  eu  calculant  le  système  de  roues ,  parce  que  dans 
un  mouvement  aussi  rapide  l'évaluation  est  rendue  incertaine  par 
plusieurs  causes  retardatrices  ;  il  était  donc  nécessaire  de  recourir  à 
un  moyen  indépendant  de  ces  sources  d'erreurs,  et  qui  indiquât  im** 
raédiatefluent  la  vitesse.  Gehii  qui  parut  atteindre  le  mieux  ce  but,  ce 
fut  de  mettre  en  rotation  par  l'axe  du  miroir  le  plateau  mobile  d'une 
petite  sirène  :  T  représente  une  petite  botte  creuse  d'un  ponce  de 
dismètre ,  dans  laquelle  le  courant  d'air  était  amené  par  un  tube 
placé  en  U  :  sur  le  fond  de  cette  boite  on  avait  pratiqué  circulairement 
et  à  égaie  distance  un  certain  nombre  d'ouvertures;  un  disque  perforé 
de  la  même  manière,  et  qui  se  mouvait  devant  ce  fond ,  interceptait 


176  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

d'ane  manière  périodique  le  cooraot  sortant,  et  produisait  an  aon 
correspondant  à  la  fréquence  des  occlusions  :  il  est  évident  qu'on 
obtenait  le  nombre  des  révolutions  en  divisant  par  le  nombre  des 
ouvertures  le  nombre  de  vibrations  dans  une  seconde  correqNmdftnt 
au  son  produit 

M.  'Wheatstone  employa  d'abord  dix  oriGces  :  lorsque  le  mouve- 
ment était  lent,  on  pouvait  aisément  déterminer  le  son»  mais  une 
augmentation  de  vitesse  le  rendait  Inappréciable.  Il  réduisit  alors  k 
cinq  le  nombre  des  ouvertures,  mais  sans  mieux  réussir;  et  enfin 
à  deux  :  alors  le  son  était  si  faible ,  comparé  aux  bruits  accessoires, 
qu*on  ne  pouvait  plus  Tentendre  d'une  manière  distincte. 

L'usage  du  bras  Q  lui-même,  pour  produire  le  son ,  permit  enfin 
de  surmonter  la  difficulté.  On  y  attacha  une  petite  bande  de  papier 
qui,  recevant  un  coup  ^  chaque  révolution ,  produisit  par  le  prompt 
retour  des  chocs  un  son  dont  l'acuité  variait  avec  la  rapidité  du  mon- 
vement.  Lorsque  la  machine  avait  la  vitesse  maximum  employée  dans 
les  expériences,  on  obtenait  un  sot  dièze  de  la  quatrième  octave,  ce 
qui  correspond  à  huit  cents  révolutions  du  miroir  par  seconde.  Rien 
n'a  pu  troubler  l'exactitude  do  résultat;  on  entendait  le  même  .son 
en  se  servant  de  différents  morceaux  de  papier  et  de  carte  ;  et  si  on 
modérait  la  vitesse,  le  son  passait  par  tous  les  degrés  de  gravité,- jus- 
qu'à ce  qu'enfin  on  entendît  les  battements  distincts. 

Depuis  la  lecture  de  ce  mémoire  ï  la  Société  royale,  Tinstmaieiat 
a  été  muni  d'un  appareil  destiné  ï  enregistrer  le  nombre  des  tonrs.  Il 
est  formé  d'une  aiguille  liée  à  l'axe  par  un  engrenage ,  et  qui  bit  un 
tomr  pendant  que  le  miroir  en  fait  dix  mille  :  l'augmentation  de  la 
résistance  au  mouvement  qui  en  est  résultée  n'a  pas  permis  de  dépas- 
ser six  cents  révolutions  par  seconde. 

Considérons  maintenant  quelle  est  la  plus  courte  durée  de  Pétin- 
celle  électrique,  et  la  plus  grande  vitesse  de  transmission  à  travers  le 
fil ,  qui  puissent  être  découvertes  à  l'aide  de  l'instrument  que  nous 
venons  de  décrire.  Le  miroir  fait  huit  cents  tours  par  seconde  »  et 
pendant  ce  temps  l'image  d'un  point  fixe  décrit  mille  six  cents  cir- 
conférences; par  conséquent  l'éiongation  d'une  étincelle  égalée  on 
demi-degré ,  quantité  évidemment  visible  et  égale  è  un  pouce ,  vue  à 
dix  pieds  de  distance ,  indiquera  qu'elle  persiste  1/115200  de  seconde. 
La  déviation  d'un  demi-degré  entre  les  deux  étincelles  extrêmes  cor- 
respondait à  une  vitesse  de  cinq  cent  soixante-seize  mHles  par  seconde. 


Y1T£S$E  D£  L'&UBÇXRICITÉ.  .177 

le  il  éluit,  coBuiia  Ofous  TafOD»  dit»  ioog  d'oa  deoii^Di(ie,  Cette 
estioutioQ  de  la  ? itesse  repose  sur  Thypothèse  que  râectricité  passe 
d'une  eztit^té  du  fil  ^  l'antre.  Si  les  deux  fluides  dans  Tone  des 
théories,  ou,  dans  l'autre  ^  si  les  dérangements  d'équilibre  partent  si 
multaoément  des  deux  extrémités  du  fil ,  les  deux  étincelles  extérieures 
garderool  leurs  positions  relatives.;  celle  du  milieu  sera  teule  déviée» 
et  la  vitesee  mesurée  ne  sera  que  la  moitié  de  celle  du  cas  précédent, 
soit  deux  cent  quatre-<vingt*buit  milles  par  seconde, 

Dts  expériences  réitérées  ont  donné  les  résultats  ainvants.  Dans 
tous  lef  cas  où  la  vitesse  du  miroir  dépasse  une  certaine  limite,  les 
trois  étincelles  s'alloageot  en  Urots  lignes  parallèles  »  et  leurs  longueurs 
augmentent  avec  la  rapidité  du  mouvement  La  plus  grande  élonga« 
tioa  observée  a  été  d*environ  vingt-quatre  degrés,  ce  qui  indique  une 
dorée  d'eaviron  1/2A00  de  seconde.  Les  lignes  ne  4M)mmencent  pas 
touîoors  à  la  même  place  :  quelquefois  elles  paraissent  immédiatement 
an-dessous  de  l'oeil ,  d'auures  fois  k  droite  ou  à  gauche ,  et  sont  par* 
Us  entièrement  invisibles;  ainsi  que  nous  l'avons  expliqué  plus  haut, 
ces  divergences  proviennent  de  ce  que  le  bras  ne  soutire  pas  toujours 
l'étincelle  à  la  même  distance  de  l'excitateur  :  quelques  décharges 
sont  donc  nécessaires  avant  que  l'œil  puisse  faire  une  observation  dis* 
tincte.  Lorsque  la  vitesse  est  encore  faible,  les  points  extrêmes  parais- 
seat  être  exactement  dans  la  même  verticale;  mais  lorsque  la  vitesse  est 
considérable,  et  que  le  miroir  tourne  à  droite,  les  lignes  prennent  cette 
apparence  -^^^=1  ;  tandis  que  s'il  tourne  à  gauche  »  elles  parais* 
sent  ainsi  — -  >  Dans  aucun  cas ,  M.  Wheatstone  ne  les  vit 
tons  cette  forme  -  ou  cette  antre  .1^^^=^ ,  ainsi  qu'il 

kiiradrail  dans  la  supposition  du  transport  d'un  seul  fluide.  Il  a  paru 
convenable  de  pbcer  sur  le  bord  de  la  planche  k  étincelles  et  près  d'elles 
la  flamme  d'nne  hoirie  pour  guider  J'mil;  les  lignes  de  la  Inmière  élec- 
trique dans  le  miroir  étaient  immédiatement  au  *  dessus  de  la  ligne 
constante,  foraiée  par  la  réflexion  de  cette  flamme,  et  lui  étaient  parai- 
Ues,  en  sorte  que  l'œil  pouvait  être  plus  facilement  dirigé  sur  elles , 
œlte  flamme  aussi  aidant  à  déterminer  la  distance  focale  convenable. 
ht  table  à  étincelles  était  placée,  dans  toutes  les  expériences,  à  dix 
pieds  dn  miroir. 

Après svcâr  obtenu  un  allongement  considérable  de  ces  étincelles, 
Paotenr  pensait  pouvoir  aussi  allonger  ou  étendre  les  lignes  de  lumière 
électrique  dent  il  a  été  question  plus  haut  ;  mais,  môme  avec  la  vitesse 

12 


17S  7ÉLt<HlAnfIE  ÉtiOmQUB. 

extraordimlre  qti*il  avait  atletnie ,  il  ne  pat  obsenrer  Meuiê  «kérilioft 
quelconque  :  elles  étaient  encore  réSêeMèa  aussi  Asiiiiete^et  amri  pen 
changées  qtie  les  objets  eui-mémes  ms  directement  L'allongement 
des  étincelles,  anx  interroptions  in  Al  eondnctear»  était  sans  dôme 
da  ï  ce  que  le  diamètre  do  Hl  n^était  pas  assez  grand  pour  pennectre 
à  la  charge  dé  la  boutnlie  de  le  traverser  autrement  que  dNtne  m»* 
nière  saccesrife;  la  dorée  de  la  décharge  paraft  être  pins  toogneqoe 
le  temps  requis  par  rélectrkilé  pour  traverser  phisiebrs  mWes  de  tt. 

Les  étlncÂ^  tfrées  do  grand  aimant  construit  par  M.  9attoii ,  et 
qui  se  trouve  dans  la  galerie  Adélilde,  s'étaient  eonsMéraMement 
aHongées ,  même  lorsque  le  miroir  se  oioovait  avec  une  vitesse  corn* 
parativement  plus  pethe. 

Dans  te  but  d'accroître  les  chances  d'observer  les  étincelles ,  efc, 
lorsque  leur  apparition  ne  peut  pas  être  déterminée  an  moment  oA  le 
miroir  se  trouve  dans  oiie  position  convenable  pour  les  réMctiir  ï 
l'oeil,  M.  ll^beatstone  propose  d'empio\'er  on  mirt>n*  ï  ftces  polygo- 
nales, symétriquement  placé  par  rapport  ï  Paxe  de  rotation.  Tel  sertit 
un  miroir  hexagonal,  par  exêm|A!,  fig.  9,  oà  AB  est  l*axe  mohiley 
et  G ,  D ,  E,  trois  des  faces.  Si  l'objet  est  lomfaieox  sans  iniemrilteo- 
CCS ,  Popil  verra ,  pendant  one  révolution  de  Paxe,  sit  arcs  hmliieinr 
occupant  tous  la  même  position;  et  si  la  Inmlftre  est  dlsoentlmié,  on 
aura  six  fois  phis  de  chances  dV)bserTer  son  image  réféchie  que  dans 
le  cas  d*iine  seule  surface  miroitante. 

11  est  vrai  que  les  arcs  ne  sont  pas  efarcolaires}  maia  la  dffférenee  tal 
k  peine  sensible  lorsque  le  ra^'on  de  la  section  polygonale  est  trés^petlt, 
comparé  à  la  dislance  de  Tobjet  lomineox. 

L'faista&tanéité  de  la  lunîièrt  de  l'électrictté  I  haute  tensibn ,  tm^ 
due  évidente  par  les  recherches  précédentes,  donne  le  moyen  d\>b» 
server,  pendant  on  sewl  insunt  de  leur  durée,  der  pMnomlwea  qui 
changent  avec  rapidité,  et  de  Mre  on  grand  nombre  cTexpérienceeanr 
les  mouTements  des  corps,  forisqae  leurs  positions  sueeess^ves  ne  m^ 
vt!nt  trop  rapidement  pour  èire  voes  dans  des  chreonstaicesnrdhairaft. 

Bornons- nous  à  indiqoer  qoelqoes  exemples.  tJne  roue  toopnnnr  mk' 
pidement  ou  un  disque  en  rotation ,  sur  lequel  en  a  pehf  on  oljét 
quelconque,  semble  parfaitement  sUtionnaire  lorsqo'olr  PMai^  par. 
I^xpbsion  de  la  boofeffle  :  des  hisectes  volants  settfclca<  tvis  dans 
l'air  :  des  cordes  en  vibration  sont  vues  en  repos  dans  Isom  pdaWtnJ 
déviées  :  des  gouttes  d'eau  qui ,  en  se  snceédant  rapidèinwnl.  j 


tlTÈSSE  DE  L'ÉLECTRICITÉ.  17» 

teot  k  l'oeil  Ibrmer  nn  filet  ôotithia ,  se  rotent  telles  quelles  existent 
réetlement. 

ÎAs  expértencéd  pré<*édemes  ayalit  ed  pltltflt  pmr  bnt  de  éétéûitit 
des  allongements  et  des  déVisHions  qae  de  les  fnesnfef ,  il  n'est  pas 
possible  de  donner  leâ  résultats  avec  une  exactitude  nnmériqtré  :  aussi 
Si.  Itfheatsione  se  borne  à  formuler  les  conclusions  stiitantes,  dédtii- 
tes  des  apparences  qu*fl  a  obserrées,  eii  remarquant  qu*on  ne  doit  pas 
les  considérer  comttie  entièrement  établies  avant  qu*6n  ait  acberé  deè 
expériences  plus  précises. 

!•  La  titesse  de  rélectriclté  dans  un  ftl  de  cuivre  est  plus  grande 
que  celle  de  la  lumière  dans  l'espace  pl^métalre. 

2^  Dans  un  fil  qui  communique  par  Ses  etlr^mltés  avec  les  deut 
armures  d'une  bouteille  chargée ,  le  dérangement  d'équIHbre  électri- 
que se  propage  atec  une  égale  vitesse,  h  pmit  des  deut  bouts  du  fil, 
et  n'arrive  que  plus  tard  au  milieu  du  clroult. 

i*  La  lumière  électrique ,  h  l'^Jat  de  haute  tension ,  dure  moins  de 
f/1 000000  de  seconde. 

b*  L'erft  est  capable  de  voir  distinctement  les  objets  qui  Itri  sont 
présentés  pendant  ce  cotirt  intervalle  de  temp^.  ' 

Ed  contlnnant  ses  recherches  avec  àéè  instruments  phis  puissante 
et  plus  exacts  dans  leurs  indications ,  M.  Vheatstone  espérait  pouvoîi^ 
établir  les  lois  numériques  d^une  claMe  nombreuse  de  phénomènes 
dont  nous  n^avons  eu  jusqd'ici  aucuft  moyen  d'observée  les  relations. 
Parmi  ces  sujets  d'étude ,  il  citait  les  vîiesses  relatives  des  électricités 
slatlc(ae  et  dynamique  dans  des  flis  diétalliques  différents  *  les  modl- 
ficationj  de  lar  rapidité  de  Télectrlcfté  2r  divers  états  dé  tension ,  pa»' 
Éant  par  te  nftéme  conducteur,  s!  tatit  e^  que  Ton  découvre  là  quelque 
dliKretfceî  la  durée  de  TéthmeKe  électrique  dans  différentes  drcon- 
AadcéfT  de  tension  et  de  quantité ,  etc. 

Dans  son  traité  de  physique,  cinquiètne  édition,  1947,  M.  Poniilet 
s*eîprimé  ainsi:  t  Les  etpérience^  que  j^ai  faites  en  1837  donnent 
une  sorte  de  limite  inférieure  de  h  prodigieuse  vhessc  avec  laquelle 
rélectrlcîté  se  propage  ddns  on  eîrcurt  donné.  L*expérience  prouve 
que  dans  uti  1/2400  de  Seconde  un  eocrratit  se  propage  aved  toute  son 
htensité  dans  le  circuit  qui  M  est  offert  D'autres  expériences  m'ont 
montré  que  cette  propagation  intégrale  se  fait  encore  dans  1/5000  et 
même  dans  f/7000  de  seconde.  La  ïlAtUKEETL'iiTfiffDUE  des  circuits 
ne  paraissent  aucunement  modifier  ces  résultats  :  que  le  cooram  ait  à 


IgO  TÉLÉGRAPHIE  HXECTAlQUIî;. 

tra?ener  quriqaes  centaines  de  mètres  ou  plasieon  milliers  de  «oètres 
d'un  Gl  métallique,  ou  plasieurs  mètres  d'un  très-mauvais  conducteur, 
comme  une  fine  colonne  d'eau,  rexpérience  réussit  également  bien. 
En  admettant  comme  extrêmement  probable  que  la  vitesse  de  pro- 
pagation est  pn^rtionnelle  à  la  cooduaibilité  du  circuit,  il  en  résul- 
terait que ,  dans  certains  cas  du  moins ,  la  vitesse  de  l'électricité  ^ 
beaucoup  plus  grande  que  celle  de  la  lumière  ;  car,  en  admettant  eo 
nombres  ronds  que  dans  i/5000  de  seconde  le  courant  parcourt  une 
colonne  d'eau  d'un  mètre ,  il  parcourrait  dans  le  même  temps  un  fil 
de  enivre  de  même  section  et  de  deux  millemillions  de  mètres  de  lon- 
gueur ou  de  deux  millions  de  kilomètres;.  Ainsi  sa  vitesse  serait  environ 
dix  mille  fois  plus  grande  que  celle  de  la  lumière,  » 

J'avoue  ne  rien  comprendre  à  cette  rédaction  vague  et  obscure,  à 
ces  vitesses  de  propagation  indépendantes  de  la  nature  et  de  l'étendue 
des  circuits  et  cependant  proportionnelles  à  la  conductibilité;  li  cette 
vitesse  de  l'électricité  qui,  quelquefois,  peut  être  beaucoup  plus  grande 
que  celle  de  la  lumière ,  et  qui  tout  à  coup  se  trouve  dix  mille  {us 
plus  grande.  Tout  cela  est  inintelligible,  incohérent,  et  ne  donnait  pas 
à  M.  Pouillet  le  droit  de  dire  par  trop  cavalièrement  que  la  méthode 
de  M.  WhealstoBe  pour  déterminer  la  vitesse  de  l'électricité  ne  lui 
paraît  aucunement  atteindre  le  but 

M.  Pouiilet  avait  dit  dans  son  mémoire  de  1847  :  «  Il  serait  intéres- 
sant de  faire  des  expériences  sur  la  vitesse  de  propagation  de  Téleo- 
tricité  avec  des  circuits  de  trois  on  quatre  cents  kilomètres  y  comme 
ceux  qui  sont  employés  aux  t^égrapbes  électriques.  »  Ces  expériences, 
un  jeune  physicien  du  plus  grand  mérite ,  M.  Fizeau ,  vient  de  les 
faire,  et  il  en  a  déduit  avec  une  habileté  et  un  bonheur  incroyables 
le  chiffre  très-probablement  vrai  qui  mesure  la  vitesse  de  propaga- 
tion de  l'électricité  dans  des  fils  de  fer  et  de  cuivre.  Or,  an  lien 
d'i^plaodir  à  ce  succès  inespéré,  qui  est  un  véritable  événement 
scientifique ,  AL  Pouillet  s'est  posé  en  adversaire  déclaré  de  M.  Fi- 
zeau; il  entasse  objections  sur  objections ,  etc.',  etc.  C'est  en  effet 
bien  audacieux  à  AL  Fizeau  d'aarigner  à  l'électricité  se  propageant 
dans  le  cuivre  une  vitesse  plus  petite  d'un  tiers  que  celle  de  la  lu- 
mière ,  tandis  qu'elle  devait  être  dix  mille  fois  plus  grande  d'après 
AL  Pouillet. 

Nous  avons  nudntenant  à  exposer  ces  belles  recherches  de  M.  Fi- 
zeau sur  la  vitesse  de  l'électricité  ;  nous  ne  le  ferons. qn'iiprès  avoir 


VITESSE  DE  L'ÉLECTRICITÉ.  181 

mootré  d'abord  comment  ce  jeone  sayant  est  parvenu  à  mesurer  la 
vitesse  de  propagation  de  la  lamiëre.  La  lamiëre  est  éminemment  un 
agent  télégraphique  ^  nous  l'avons  longuement  étudiée  sous  c^  point 
de  vue,  et  par  conséquent  la  détermination  de  sa  vitesse  trouve  natu- 
rellement place  dans  cet  ouvrage. 

V liesse  de  propagation  de  la  lumière,  par  M.  H.  Fizeau. 

Noos  laisserons  l'auteur  lui*mdoie  décrire  brièvement  ses  expé- 
riences ,  qui  sont  un  de  ces  laits  éclatants  dont  l'Iiisloire  garde  éter* 
aeDemeni  le  siruvenir. 

c  Je  sois  parvenu  à  rendre  sensible  la  vitesse  de  la  lumière,  par 
une  méthode  qui  me  parait  fournir  un  moyen  nouveau  d'étudier  avec 
précision  cet  important  phénomène.  Cette  méthode  est  fondée  sur  les 
principes  suivants  : 

»  Lorsqu'un  disque  tourne  dans  aon  plan  autour  do  centre  de 
figure  avec  une  grande  rapidité,  on  peut  considérer  le  temps  employé 
pmr  m  point.de  la  circcmférence  pour  parcourir  un  espace  angulaire 
très* petit  1/1000  de  la  circonférence»  par  exemple. 

»  Lorsque  la  vitesse  de  retation  est  assez  grande»  ce  temps  est  gêné- 
ratement  trè»-oonrt  :  pour  dix  et  cent  tours  par  seconde»  il  est  seole^ 
ment  de  1/1000  et  1/10000  de  seconde.  Si  te  disque  est  divisé  à  sa 
eircMiférence ,  à  la  manière  des  roues  dentées  »  en  intervalles  égaux , 
alternativement  vides  et  pleins,  on  aura,  pour  k  durée  du  passage  de 
chaque  intervalle  par  un  même  point  de  Tespace,  les  mêmes  fractions 
très-petites. 

>  Pendant  des  temps  aussi  courts,  la  lumière  parcourt  des  espaces 
assez  liarilés,  M  kilomètres  pour  la  première  fraction,  3  kilomètres 
pour  h  seconde. 

»  En  considérant  les  effets  produits  lorsqu'un  rayon  de  lumière 
traverse  les  divisions  d*un  tel  disque  en  mouvement,  on  arrive  à  cette 
conséquence  que,  si  le  rayon,  après  Boa  passage,  est  réfléchi  au 
inoyen  d'un  miroir  et  renvoyé  ver9  le  disque,  de  manière  qu'il  le  rett« 
contre  de  nouveau  dans  le  même  point  de  l'espace,  la  vitesse  de  pro- 
pagation de  la  lumière  pourra  intervenir  de  teHe  sorte ,  que  le  rayoa 
traversera  ou  sera  intercepté  suivant  la  vitesse  du  disque  et  la  distance 
h  hNiuelle  aura  lieu  la  réflexion. 
•  D'une  autre  part,  un  système  de  deux  lunettes  dirigées  Tune  vers 


l'autre,  de  msioière  qii«  l'ioiage  4e  robjcctif  4e  cbacQOe  d'^lçsse 
forint  au  foyer  de  ^l'autre,  pos^e  des  (H^opriéiés  qui  pennetieut  de 
réaliser  ces  çanditioos  d'une  inauicre  »tnple«  Il  sufBt  de  placer  oo 
miroir  au  fo)cr  de  Tuoe,  et  de  modifier  ip  systioie  oculaire  de  Tau-r 
tre,  en  interposant,  entre  le  foyer  et  l*oculaire,  une  glace  transparente 
inclinée  sur  l'axe  de  ^5  degrés ,  et  pouvant  recevoir  latéralement  la 
lumière  d*Mne  lampe  ou  du  soleil,  qu'elle  réfléchit  vers  le  foyer.  Avec 
cette  disposition,  la  lumière  qui  traverse  le  foyer  dans  retendue  sup- 
posée trèa-petite  de  Tlmageqili  rfpréfcttie  l'otûeGlif  d#  U  «eooiid»  hi* 
Dette  eat  projetée  vers  celle  ei ,  se  r^éçhit  ^  sqn  f^y^r,  et  revient  ea 
arrière  en  traversant  le  même  espace,  pour  passer  de  «ouvcau  par  Iç 
62yer.de  la  première  lunette^  oA  ell^  peul  4ire  obaervéQ  au  moyeu  de 
rooulaire  et  à  travers  la  glacée  » 

La  figure  10  planche  U  doanera  une  idée  suffisante  de  l'appareil 
employé  par  M.  Fizeau.  L'étoile  indique  la  source  lumioeose  dont  les 
rayoas,  rendus  parallèles  par  un  aystèmo  de  deuit  lentilles,  tombent 
sur  la  glace  inclinée  G  plaeée  au  foyer  de  la  pfemi^re  luQ^tU^.etvçnt 
se  réunir  sur  le  nirair  M»  placé  au  foyer  de  U  sçcoqde  Infiett^;  A 
est  la  roue  dentée. 

«  Cette  dispiiaition  réuasit  très^en,  même  en  ékugpast  lesluoeltes 
à  des  diaiancQs  considérables  t  avec  des  lunetles  4^  Qoeotiiaèuttad'oa* 
verture,  la  distance  peut  être  de  %  kilooiètrea  sans  quç  U  lufuiire  ««i 
trop  affaiblie  :  on.  voit  alors  un  potiii  Juwinew  awblablç  ii  ii9«  Aoifoi 
et  formé  par  de  la  lumière  qui  eat  partie  de  œ  point  «  a  travmé  ni 
espace  de  16  kilomètres ,  puis  est  revenue  passer  ^vMwMi  par  la 
même  point  avant  de  parvenir  à  Tœil. 

»  C'est  sur  ce  poiai  nfime  qu'il  faut  faire  passer  lea  denU.d*iiD 
disque  lournaiil  pour  produire  les  eibts  indiquèai  l'expérionan  rem- 
sit  très -bien,  et  l'on  observe  que,  suivant  la  vitesse  plus  OU  miHi 
grande  de  la  rotation,  le  point  lumineui  hriiie  avnc  éclat  tw  s'Mipw 
laulsment.  Dans  les  cireonstances  0^  respérioaca  a  été  feîlOi  la  jMnh 
mlèra  éellpseae  produit  vers  12,i  tours  par  seconde;  pour  un»  witawa 
double,  le  point  bdlie  de  nouveau;  pmv  une  vilesae  triptf  1  î>  S9  pvo- 
dnit  pne  deuiième  éclipse  ;  pour  une  vitesse  quadruple,  W  point  brîlla 
de  pou?€au,  et  ainsi  de  suite. 

ft  La  iiremière  lunette  était  placée  dans  )e  helvéd^  d'une  wtoe 
située  à  Suresnes,  la  seconde  sur  la  hantnur  de  MontmaFlrCt  è  nie 
diataoee  kpprtaiirttative  de  Hii  oAtres. 


YlTEbâi!;  UK  i'ÉUCTRlÇlTlé:.  183 

•  Le  di99ia«  poitutt  sept  ceat  vingt  deott»  étut  monté  rar  un 
rewfe  mA  par  des  poids  €t  construit  par  Al.  Froncent;  un  compteur 
parmeunit  4b  mesiver  la  yiiesse  do  rotation.  La  lumière  était  em- 
pmntite  à  une  tempo  disposée  do  manierai  k  offrir  nno  source  de  lu- 
mièni  très-five. 

•  Les  premiers  «ssais  fonmissent  une  valenr  de  la  vitesse  de  la  lu- 
mière peu  diCKrente  de  pelle  qui  est  admise  par  les  astronomes.  La 
moyenae  déduite  des  vingt-^huit  observations  qui  ont  pu  être  faites 
jusqn'jei  donoot  ponr  cette  valeur)  70)8&3  lieues  de  35  au  degré, 

»  J*a«F«i  rbonnenr  de  soumettre  an  jugement  de  rAoadémie  un 
Mémoire  détaillé,  lorsque  tmites  les  circonstances  de  l'expérience  au- 
ront ptt  être  émdiées  d'une  maaièpe  plus  complèite.  > 

Je  ràpptinii  leot  k  l'heure  qu'il  était  de  la  nature  des  grandes  pen- 
séest  dëo  idées  beorenaes»  des  inventiens  éoiatantes,  do  planer  en 
ipielqne  enne  dans  i'atmnephère  et  de.  dire  irruption  à  la  fols  dan» 
pWen»  eepiil»  dielingnésb  Yoiei  nomme  wie  preuve  nenHile  d«  ose. 
Biislérimiien  coineideaoosi. 

Un  hoflime  ftmdesie,  HfA  s'indignerait  ai  nons  avions  même  le 
pensée  de  rérenéiqner  pour  )ni  une  petite  portion  de  la  gloire 
acquise  par  M.  Fizean^  M.  l'abbé  Laborde,  profcisenr  de  phffliqlM 
an  petit  séifiinaire  de  GorUgnf ,  nvait  cottçn  et  discuté  il  y  a  cinq  ou 
m  ans  ane  expérienee  analegne  à  eeile  de  M«  FiseaUb  II  neait  éerii  k. 
ce  sujet  à  M«  Arago  unelettm  pstdnei.  hélâS  !  dana  rimmenee  pmn^ 
MUedéretonÉtmfe. 


D^rminatian  de  ta  viteu^  de  l'éUctrieiti^ 
par  ÊdM.  H.  Fizeau  et  Godneixc 

Le  principe  de  h  nouvelle  méthode  consiste  k  interrompre  un  cfMi- 
rent  à  des  iotervalles  de  tempe  trés*rapprochés  et  sîmnlunément,  en 
deui  peints  très*élûignés  d'un  coDdnctenr,.et  l  observer  spr  un  gal« 
vanomitre  les  déviations  produites.  Ces  déviations  varient  avec  le 
stehre  des  interruptions  du  courant,  et  deviennent  mao^imumpar 
en  certain  nombre  d'interruptions»  minimum  par  un  autre. 

L'appareil  interrupteur  du  courant  est  très-siqiple  ;  une  petite^ 
■"^Me  en  beis  porte  mur  sa  franche,  qnl  a  nn^  certaine  longueur  »  de 
P^^  plaque»  de  platine  également  espacées ,  4^  manière  à  présenter; 


184  TÉLÉGRAraiE  ÉLECTRIQUE. 

une  sniie  de  divisions  égales,  ahernâthementhoîs  et  méttil.  tJnepafre 
de  ressorts  de  platine  juxtaposéi ,  ma»  isolés  tes  ans  des  autres,  Tient 
presser  sur  les  divisions  :  qoand  ces  ressorts  touchent  le  métal.  Ils  ne 
sont  plus  isolés}  s'ils  touchent  le  bois,  ils  le  seront  de  nouveau.  Un 
semblable  système  placé  dans  le  circuit  voltaique  permettra  d'inter* 
rompre  et  de  rétablir  le  courant  aussi  rapidement  qu'on  le  voudra. 
An  lieu  d*ane  seule  paire  de  ressorts,  on  peut  en  mettre  pluineursqui 
viendront  toucher  la  roue  en  plusieurs  points  de  sa  circonférence  et 
formeront  autant  d'interrupteurs  distincts  :  les  interruptions  pourtant 
d'ailleurs  être  réglées  de  manière  à  concorder  oo  I  alterner  teiijoars 
entre  elles  poiir  tontes  les  vitesses  de  la  roue. 

Supposons  d'abord  deux  interrupteurs  réglés  de  manière  que  leurs 
(ffets  concourent  exactement;  si  la  roue  porte  100  divisions  égales, 
50  de  métal  et  50  de  bois,  chaque  divinon  sera,  égale  à  1/iOO  de  h 
circonférence,  et  pour  un  tour  àe  la  roue  par  seconde,  ces  deux  ioter- 
mpteurs  détermineront  simultanément  50  inierruptioni  et  50  réta- 
blissements du  courant;  ces  alternatives  de  rupture  et  de  femetura 
dureront  chacune  1/iOO  de  seconde  ;  elles  dureraient  l/iO  de  seconde 
A  h  roue  tournait  10  fois  moins  vite,  et  1/1000  de  seconde  si  die  tour- 
nait  10  fais  plus  vite. 

Concevons  qu'une  pile  soit  en  communication  par  un  de  sespOles 
avec  là  terra  ;  par  Taulre,  avec  un  premier  interrupteur,  puiaavee  un 
conducteur  très-long,  le  fil,  par  exemple,  d'un  télégnphe électrique, 
ensuite  avec  un  second  interrupteur,  et  enfin  avec  la  terre.  L'électri- 
cité doit  être  considérée  comme  partant  do  second  pOle,  de  cdui  qui 
n'est  pas  en  communication  directe  avec  la  terre,  et  revenant  se  perdre 
dans  le  sol  après  avoir  traversé  les  deux  interrupteurs  et  les  conduc- 
teurs qui  les  séparent. 

Lorsqu'on  fera  tourner  la  roue,  le  courant  sera  simultanément 
interrompu  au  point  de  départ  et  au  point  d'arrivée ,  t*é8t-li-dire 
aux  deux  extrémités  du  condtictenr.  Il  est  évident  que,  si  la  vitesse 
de  propagation  de  l'électricité  était  infinie,  l'eflet  serait  le  même  que 
s*fl  n'y  avait  qu'un  seul  interrupteur  ;  et  quel  que  fût  le  nombre  des 
interruptions  ou  le  nombre  des  tours  de  la  roue ,  un  galvanomètre 
placé  dans  le  circuit  indiquerait  un  courant  d'Intensité  constante  et 
égale  à  la  moitié  de  celle  du  courant  totaî:  c'est  la  conséquence  rigtrti- 
fense  d'un  principe  démontré  expérimentalement  par  M.  PouiKet.  Si 
au  contraire  l'électridlé  emploie  tm  certain  temps  à  parcourir  Vts- 


VITESSE  DE  L'ÉLECTRICITÉ.  ISS 

pace  qui  sépare  les  dcax  interrupteurs,  l'eiTet  sera  bien  difitrent;  la 
concordance  entre  les  deax  interruptears  cessera  d'être  nécessaire  et 
constante ,  il  y  aura  même  discordance  complète  pour  une  certaine 
Tiiesse  de  ia  roue.  Geh  arrivera  lorsque  la  durée  de  chaque  courant 
partiel  sera  précisément  égale  au  temps  nécessaire  i  Pélectricité  pour 
aller  de  Tone  à  l'autre  extrémité  du  conducteur.  Dans  ce  cas,  le  cou* 
nnt  évidemment  ne  passerait  plus,  pnisqu'il  reviendrait  au  second  in- 
terrupteur lorsqu'il  serait  en  contact  avec  le  bois.  Kn  augmentant 
encore  la  vitesse  de  la  roue,  le  courant  passera  de  nouveau,  etc. ,  etCw 
Dans  cette  seconde  hypothèse  donc ,  le  galvanomètre  indiquera  non 
des  déviations  constantes,  mais  des  indications  variables  avec  la  vitesse 
de  h  roue,  et  pour  une  certaine  vitesse  il  y  aura  un  minimum 
correspondant  à  une  relation  très^-stmple  entre  la  vitesse  de  l'éléctri- 
dté,  la  vitesse  de  la  roue  et  le  nombre  dès  divisions. 

TeOe  est  en  principe  la  méthode  employée  par  MM.  Pizean  et 
Gonnelle. 

Les  expériences  ont  été  faites  sur  les  fils  conducteurs  des  lignes 
tâégraphiqnes  de  Rouen  et  d* Amiens,  qui  toutes  les  deux  viennent 
aixHitir  à  une  même  salle  au  ministère  de  Tintérieur.  La  disposition 
de  ces  fils  permet  d'établir  un  circutt  métallique  complet,  comme  il 
le  fidiait  pour  ces  recherches.  En  réunissant  à  une  des  extrémités  de 
la  l%ne  les  deux  fils  qui  fonctionnent  ordinairement  séparés,  on  ob- 
tient on  seul  fil  conducteur  d'une  longueur  double  de  celle  de  la  ligne 
et  dont  les  extrémités  aboutissent  au  même  point.  On  avait  ainsi  les 
longueurs  suivantes  :  pour  la  ligne  d'Amiens,  SI 3  kilom.  92;  pour 
la  ligne  de  Rouen ,  287  kilom.  679.  Le  fil  conducteur  de  la  ligne 
d'Amiens  est  un  fil  de  fer  galvanisé  de  3,5  millimètres  de  diamètre; 
le  fil  conducteur  de  la  ligne  de  Rouen  comprend  :  i()2  kilom.  771  eu 
fil  de  fer  de  S,5  millimètres,  et  18A  kilom.  908  en  fil  de  enivre  de 
3»5  millimètres. 

L'appareil  destiné  à  produire  les  interruptions  consistait  en  une 
petite  roue  de  buis  de  50  millimètres  de  diamètre,  portant  sur  sa  cir- 
Mjérence  36  divisions  égales,  18  de  platine  et  18  de  bois;  cette  roue 
^ait  montée  sur  l'axe  d'une  machine  II  rotation ,  construite  par  M.  Pro- 
nient* un  compteur  donnait  avec  exactitude  le  nombre  des  tours.  Sur 
lesdif  îsions  de  celte  roue  vemiient  s'appnyer  les  lames  de  platine  desti- 
"^i  produire  les  interruptions.  Les  lames,  disposées  par  paires  et 
ûolées  entre  elles,  étaient  fixées  d'une  manière  invariable,  en  sorte  que 


186  TÊfJ^BAPIUK  É|^CyiUQt£. 

lear  posiikm  restât  eiacteinent  h  même  pendaiit  le  moofemeiit  lie  h 
roue;  IVxlrémité  libre  des  interrupteurs  avait  la  forme  d*uQ  triangle  de 
deux  miliioiètr^  de  hauteur  et  reposant  par  h  pointe  sur  les  diTisions 
de  la  roue.  Lm  surfaces  en  contact  devaient  être  bien  nettes»  et  pour 
qu'elles  ne  fussent  pas  altérées  il.  ne  fallait  pas  se  servir  de  courants 
trop  énergiques» 

La  inacbine  k  rotation  éuit  mue  par  des  poids,  et  la  vitesse  pouvait 
être  graduée  au  moyen  d'un  frein  qui  agissait  sur  un  des  axes;  lors- 
qu'on était  parvenu  par  des  tâtonnements  succesiife  à  imprimer  %  la 
roue  une  vitesse  uniforme  et  telle  que  le  galvanomètre  donnât  d'une 
manière  permanente  la  déviation  mùiimum^  on  faisait  «gir  le  comp- 
teur pendant  un  certain  temps  et  l'on  évaluait  le  nombre  de  tours 
faits  par  la  roue  dans  une  seconde.  On  se  contentait  quelquefois  de 
tourner  la  roue  à  la  main,  au  moyen  d'une  mauiveUe;  la  précision 
était  moins  grwide;  mais  on  n'avait  plus  besoin  d*une  installation 
complète,  et  l'on  pouvait  multiplier  beaucoup  les  expériences  sans 
gêner  le  service  des  télégraphes. 

Le  galvanomètre  employé,  construit  par  M.  Rumk(»*f,  est  k  qDatre 
fils  dislinctSi  dont  les  entremîtes,  au  nombre  fie  huit»  aboutis^ntà  au- 
tant de  boutons  de  çommonicafion;  cette  construction  pennet  de 
donner  i  l'instrument  une  sensibilité  variable ,  et  de  plus,  d'en  faire 
un  galvanomètre  différentiel  en  faisant  passer  deux  courants  eo  aona 
contraire  è  travers  des  longueurs  égales  de  fils, 

La  pile  était  le  plus  ordinairement  une  pile  de  Bunsen»  quelquefois 
une  pile  de  Grove,  quelquefois  aussi  ime  pile  toute  particulière»  dont 
l'élément  électro-négatif  se  composait  d'un  fil  de  platine  plongeant 
dans  une  dissolution  de  sel  marin,  les  deux  liquides  étant  séparés  par 
que  Gloison  de  kaolia.  La  résistance  de  ces  petits  éléments  est  très- 
grande  :  pour  dooxo  éléments,  elle  équivaut  aux  deux  tiers  du  circuii 
formé  par  les  deux  fils  de  la  ligne  d'Amiens  ;  sa  force  électro*motriee» 
comparée  à  celle  de  la  pile  de  Grove,  donne  le  rapport  11^16. 

La  communication  avec  la  terre  conaistail  en  une  plaque  de  tôle 
soudée  à  Textrémité  d'un  gros  fil  de  fer  et  plongeant  dans  Teau  d'qn 
puits. 

L'expérience  a  été  disposée  de  deux  n^anières.  Dans  la  première 
disposition  on  emploie  deux,  interrupteurs  A  et  B  »  la  pile  est  en 
oomomnication  avec  la  terre  par  un  de  ses  pftles,  le  p(Me  négatif  par 
exemple;  par  l'autre  avec  l'interrupteur  Ai  fims  avec  le  premier  fil 


Al  Kln^nb»,  A  rsitrémiti  4e  k  ligne*  i  Amiens  par  f^emple,  les 
fib  sont  rénnis  et  isolés  de  la  terre ,  le  courant  ri^vient  donc  par  le  9e« 
coud  fil  qui  ibonlit  4  l'interrnptear  B»  mis  en  commuiiication  aieo 
le  falwKMnèUret^ni  cooaiooîqiie  lni-m(qic  avec  U  terre.  Un  fil  |ic- 
cetioii-e  destiné  ji  produire  one  dérivation  s*auache  d*une  part  au  fil 
de  retour  avant  l'interrupteur  6,  et  de  Tau&re  i  la  terre;  le  second 
iniemipleor  et  te  galvanopièire  sont  %ussi  compris  dans  le  circuit  de 
dérîvelîoQ,.  Les  interruptions  peuvent  être  n^lécs  de  manière  k  ét|9 
aitemées  ou  simulunées.  Supposons-les  d'abord  simultanées  :  voici 
alors  in  marclie  du  courant  électrique;  ^u  moment  où  les  interrupteur» 
touchent  le  métal»  la  pile  entre  en  activité*  réiectricité  négative  se 
rend  à  la  terre ,  Télectricité  positive  pénètre  dans  le  conducteur,  le 
parcoart  ^ai|s  toute  sa  longueur  et  revient  ^  la  terre  par  deux  cbe- 
oins»  Vun  le  61  de  dérivation,  Vautre  rinterrupteur  B  et  le  galvano-* 
nélre.  Au  mpipent  od  tes  interrupteurs  quittent  le  métal,  la  pile  entre 
m  cefQs  et  les  deux  péJes  oessem  simuUanéiiient  d'émettre  Téiectri^ 
dté  qm  teuf*  est  propre^  mais  Télectricité  positif e  émise  dans  lei^ 
d^iers  instants  continuera  ^  pfrçourir  le  conducteur,  et  m  rendra 
i  te  terre  par  up  leul  cbemini  qui  est  le  fil  de  dérivation ,  l'interrup^ 
leur  •  afiiQt  rompu  te  ebeinip  qui  eprrespond  au  galvanomètre.  Il  ; 
aura  dnoc  «ne  fraction  du  courant  qui  sera  arrêtée  par  l'interrupteur  B» 
qw  o'agirapas sur  l'aigimie  di|  galvanomètre;  et  cet  eOet provient  uni* 
qiwaciit  de  ce  que  l'électriqté  emplote  un  certain  temps  pour  se  prope* 
sar  4ana  vaut  le  eircpit  ;  lorsque  la  roue  tourne  avec  une  vitesse  crois« 
aantot  eelte  iraçtioni  qni  est  te  même  peur  cbacune  des  interruptions! 
so  nmltipUe  avec  elte,  et  si  te  vitesse  devtent  tefie  que  h  dorée  des 
omumote  pertjete  et  des  interruptions  soil  égale  au  temps  nécessaire  k 
te  pmpM>Mw  de  l'étectrîcité ,  te  fraction  arrêtée  ou  soustraite  sera  te 
ptoe  invtle  pesiiMe.  U  quantité  d*é(ectricité  qui  traversera  le  gal« 
TSMimètre  et  par  anite  te  déviation  diminuent  donc  k  mesure  que  te 
viiesiN  de  rolatipn  auga^enle^  i  une  certaine  limite  te  dévtelion  esl 
b  pliie  petite  possible;  et  eUe  devrait  être  nulle  si  l'électricité  ae 
prupegeeit  aven  te  même  feciliié  que  te  lumière  i  ce  qui  ne  parait  pas 
avQÎrUeu. 

au  4elk  de  cette  viiesse  particulière  b  déviation  orott  de  nouveau  « 
atMtot  un  vMmmmn ,  puis  de  nouveau  on  minimum  ^  mm  moins 
tranché  qne  te  premier;  die  devient  enfin  sensibtement  constante 
pp«r  ém  vîlasseephiecrandes*  Four  te  lumière,  iln'en  était  pas  ainsi; 


188        ^  llÈLÉGRAPUkE  ËLECtRlQUË. 

on  pouvait  observer  fecflement  quatre  périodes  succêssÎTes  d*édat  et 
d'obscurité  avec  une  égale  netteté. 

On  peut,  sans  rien  changer  à  la  disposition  des  autres  parties,  faire 
en  sorte  que  les  deux  interrupteurs  agissent  alternativement  Le  cotH 
rant  alors  est  toujours  interrompu  soit  en  A,  soit  en  B;  et  qneUe 
(|ue  soit  la  position  de  la  roue  tant  qu'elle  ne  tourne  pas ,  faiguilie 
du  galvanomètre  n'est  pas  déviée;  mais  aussitôt  que  la  roue  est 
en  mouvement,  l'aiguille  indique  une  déviation  qui  croît  avec  h 
vitesse,  atteint  un  maximum,  décroît  ensuite  et  devient  bientôt 
constante  pour  les  vitesses  supérieures.  Les  périodes  se  succèdent 
dans  un  ordre  inverse  des  précédentes  et  letlr  correspondent  exac- 
tement. 

Dans  la  deuxième  disposition  adoptée  par  MM.  Fir.eaa  et  Gonnelle, 
on  fait  usage  de  trois  interrupteurs  Â ,  B,  G,  et  d'un  galvanomètre 
différentiel  G.  L'interrupteur  G  est  réglé  de  manière  à  âdterner  avec 
A  et  B.  A  est  au  point  de  départ,  B  et  G  au  point  d'arrivée;  chacon 
de  ces  deux  interrupteurs  communique  d'une  part  avec  le  fil  eobdQc* 
teur,  d'une  autre  avec  un  des  deux  fils  du  galvanomètre,  ensuite  avec 
ta  terre.  Les  communications  du  galvanomètre  sont  réglées  de  ma- 
nière que  le  courant  venant  par  B  ou  par  G  traverse  le  moltiplieateiir 
en  sens  inverse  et  produit  des  déviations  contraires.  On  voit  quepen^ 
dant  la  rotation  il  y  a  toujours  un  des  deux  cbetnitis  ouverts,  et  que 
selon  que  les  courants  partiels  passent  par  l'un  ou  par  l'autre,  ra%aîHe 
du  galvanomètre  est  déviée  en  sens  contraire  :  il  n'y  a  plus  de  fil  de 
dérivation.  Gette  disposition  présente  plusieurs  avantages.  Le  plus  grand 
éoAsistè  en  ce  que  le  phénomène  des  périodes  de  maximum  et  de 
minimum  est  rendu  plus  évident  encore  et  plus  facile  ft  mèsnrer. 
Dans  cette  disposition  en  effet  les  excursions  de  l'aiguille  sont  dsid^lées, 
parée  que  le  courant  passe  tantôt  par  un  des  interrupteurs  tantdtfar 
l'autre ,  et  que  dans  les  deux  cas  il  produit  des  déviations  contraires. 
L'aiguille  oscille  donc  de  part  et  d'autre  du  zéro ,  et  révèle  à  chaque 
instant  en  quelle  proportion  le  courant  passe  par  les  deux  chemins 
qui  lui  sont  oflerts.  La  fig.  11 ,  planche  II,  donne  une  idée  assex 
nette  de  l'appareil.  PN  est  la  pile;  P  son  pôle  positif,  N  son  pôle  né- 
gatif; AA,  BB,  GG  sont  les  trois  interrupteurs;  F,  F  le  fil  conduc- 
teur de  Paris  à  Amiens  et  d'Amiens  li  Paris;  G  legalvanomètre;  RR  la 
roue ,  bots  et  métal. 

Voici  enfin  les  résultats  des  expériences  :  ces  messieiirs  t>nt  d'abord 


VITESSE  PE  L^ÊU^iaCITt.  m 

cbercbé.è  établir  d'iineo^uiiôre  certaine  que  iamarcliederélectricité 
était  bien  celle  que  nous  venons  de  décrire. 

Si  Ton  supprime  la  communication  avec  la  terre  au  delà  des  points 
d'attache  des  fils  venant  du  pôle  négatif  d'une  part,  et  du  galvano- 
mètre de  l'autre,  sans  faire  aucun  autre  changement  dans  la  dispositiou 
de  rexpérience,  ou  observe  ce  qui  suit.  Lorsque  la  roue  est  en  repos 
et  dans  nue  position  telle  que  le  circuit  soit  complet,  le  galvanomètre 
indiqae  la  même  dévittion  qu'avec  la  terre,  sauf  une  légère  différence 
due  k  l'imparfait  isolement  des  fils,  et  qui  augmente  ou  diminue  selon 
que  le  temps  est  plus  ou  moins  bpmide^  Lorsque  la  roue  est  mise  en 
mouvement,  la  déviation  devient  égale  à  celle  que  donnerait  un  cou- 
rant d*ane  intensité  moitié  plus  faible ,  et  cette  déviation  reste  con*- 
stante  et  indépendante  de  la  vitesse  de  la  roue.  Dans  cette  circonstance 
on  doit  admettre  que  les  deux  électricités  se  propagent  simultanément 
à  partir  des  deux  extrémités  du  conducteur  et  qu'elles  vont  se  ren- 
contrer à  égale  dfstance  de  ces  extrémités,  si  leurs  vitesses  sont  tes 
mêmes.  Les  expériences  de  M.  IVlieatstone  ont  déjà  montré  qu'il  en  est 
ainsi  lorsqu'on  décharge  une  bouteille  de  Leyde  à  travers  un  long 
condacteur.  Lorsqu'au  contraire  on  établit,  comme  nous  l'avons  fait, 
une  communication  avec  ta  terre  près  l'un  des  pôles  de  la  pile,  la  pro- 
pagation a  lieu  dans  le  conducteur»  seulement  à  partir  du  pôle  opposé. 

L'influence  de  la  terre  peut  être  définie  4»  la  manière  suivante  : 
si  dans  un  conduit  fermé,  parcouru  par  un  courant,  on  établit  en 
un  point  M  une  communication  avec  la  terre  ,  et  si  en  un  point  M' on 
interrçMnpt  ou  établit  Iç  courant,  ces  changements  se  propagergnt  de 
part  et  d'autre  de  ftfet  viendront  aboutir  en  convergeant  au  point  AI. 
On  a  vu  qu'en  donnant  à  la  roue  des  vitesses  croissantes  la  déviation 
de  raigotUe,,dimii(ue  et  atteint  un  minimum  qui  permet  d'établir 
une  relation  entre  la  vitesse,  de  propagation  de  l'électricité  v,  le 
nombre  m  des  divisions  de  la  roue  RR  et  le  nombre  n  de  tours  qu'elle 
fait  en  une  seconde.  Cette  relation  est  e^rimée  par  l'équation  suivante, 
dans  laquelle  «  représente  la  longueur  du  circuit  : 

V  ^  emfu 

Avec  la  ligne  de  Paris  à  Amiens  les  nombres  de  tours  par  seconde 
trouvés  dans  diverses  expériences  étaient  8,7;  8,8;  10^0;  9,2;  8,S. 
Moyenne  9«        . 


Lé  lottgoéinr  e  en  cirdiit  étant  H$  kilom.  M  Je  nombre  m  det 
divisions  36,  od  a 

«  =  |Ol.ïlOkaoiD., 

ot  k  circuit  en  infcoam  ea  i/&a4d«  lecwodiQi 

Avec  la  ligne  de  Peria  k  Rouen  iea  nombre»  de  teura  enaM  aeeonde 
eut  été  ih^;  I3,8|  iè«2;  U4 }  IM.  4f^«enii#  13,  5«^ 

la  longueiM'  du  cironit  éient  887  Ulem.  67tt»  to  mmbrci  dee  4hi^ 
aiona  de  la  roue  dô».  on  a 

t;s=:  140,642  MlOttt.; 

le  circuit  étail  parcouru  en  1/489  de  seconde. 

Le  circuit  étant  cooipoaé  de  deux  parties  différentes.  Tune  en  61  de 
cuivre  de  184  Icilotn.  908,  le  reste  en  ^  de  1er»  la  différence  de  vi- 
tesse doit  être  attribuée  k  l'iqfluence  du  fil  de  cuivre,  et  cooune  on 
connaît  la  vitesKC  dans  le  fil  de  fer»  on  peut  obtenir  par  le  calcul  la 
vitesse  daus  le  61  de  cuivre.  Soii  v'  c^te  viiesseï  v"  la  vitesse  dans  le 
fer,  V  la  vitesse  dans  le  circuit  n)ixte,.e^  la  longueur  du  fer,  c*^  la  km- 
gueur  du  cuivre,  e  la  somme  des  deux,  . 


V  =  ^,  =  177,722  kilom. 

On  a  pu  fiiire  deux  expériences  avec  des  tongttedfs  de  flf  de  fer 
Moindres  que  celTe  de  h  Hgfie  d'Amiens,  et  Pan  a  troiivé  qtre  k 
nombre  de  tourrf  de  la  roue  eorrespotidatit  au  minimum  est  setisi- 
btement  en  raisoti  inverse  d<%  tongneurs  do  circuit,  comme  cela  doff 
être,  en  admettant  que  le  tetfnpsde  la  propâgatiod  est  proportSoniiétl 
hi  distance  parcourue. 

Dans  ces  expériences,  h  mscblfie  Aalc  mise  eu  moutetnent  âtf 
mofen  de  Ta  manfveRe,  et  te  nombre  de  tours  ne  pouvait  être  mésoré 
qu'approtfmatfvement. 

Ija  ligne  de  Lille  â  tafafs  pt^nte  une  cfrcônsian/re  partlcuttére; 
deux  cinquièmes  seulement  de  la  longtleur  sont  en  fli  de  fer  de  ttémé 
diamètre  que  celui  de  la  ligne  d'Amiens  ;  les  trois  autres  cinquièmes 
sont  formés  d'un  fil  de  fer  d'an  dîaaiètfe  plus  petit,  et  dont  la  section 
est  à  celle  du  précédent  comme  1  : 1,54.  Il  y  avait  de  l'intérêt  à  rc- 
chercber  si  cette  circonstance  aurait  de  rinOuencê  sur  ta  vitesse  de  la 
propagation  ;  cette  influence  s*est  montrée  sensiblement  nulte  ;  fl  est 
donc  très-probable  que  la  vitesse  de  propagation  est  indépendante  de 


TITESSB  M  L'ÉLECTRICITÉ.  19  i 

la  stdâaA  du  tt  coddacteiir.  Mais  de  nooTelles  expériences  fiittes  dans 
des  drcmUtaDces  pli»  faTorables  sont  nécessaires  pour  établir  ce  fab 
d'une  manière  certaine. 

Il  est  très-difficile  d*opérersnr  des  ligftes  très-iongaes,  MM.  Fizean 
etGoQiielle  ont  pu  cependant,  dans  des  circonstances  très-favorables, 
faire  ttne  etpèrience  en  réunissant  les  deui  lignes  de  Rouen  et 
d'Amiens;  la  Titesse  de  la  roae  correspondant  an  minimum  s'en 
irootée  sensiblement  d'accord  avec  la  vitesse  calculée  5,  5  ;  le  circuit 
btait  ators  une  longueur  de  601  kikmi.  6. 

Des  pbyskiens  éminenis  avaient  pensé  que  dans  des  conducteurs 
différents  la  vitesse  devait  être  proportionnelle  ï  la  condociibiliié  :  or, 
(«  comparant  les  nombres  trouvés  pour  le  fer  et  le  cuivre  avec  les 
conductibilités  de  cses  niélaux,  on  voit  (jue  la  vitesse  est  plus  grande 
dans  le  méul  qtrf  est  le  meilleur  conducteur,  mais  qu'elle  n*est  pas 
proportkHineHe  )  la  conductibilité. 

On  a  vu  que  les  périodes  successives  de  minimum  et  de  maximum 
sent  peu  nombreuses  et  qd'eltes  s*effacent  bientôt  entièrement.  Ce 
phénomène  parait  dépendre  d*nne  circonstance  remarquable  de  fa 
propagation  des  Courants  que  Ton  peut  caractériser  de  la  nianière 
svivaate. 

Lorsqu'on  produit  un  coarâftt  discontinu ,  on  peut  concevoir  dans 
le  condacteur  une  série  d'espaces  occupés  par  les  courants  partiels  et 
séparés  par  d'autres  espaces  dans  lesquels  H  n'y  a  pas  de  courant  ;  or, 
pendant  la  propagation,  tes  premiers  espaces  s'agrandissent  aux  dépens 
in  seconds,  et  d'autant  plus  que  la  distance  est  phis  grande,  c'est-â^ 
dfre  que  les  cèunmts  partiels  ëprouveot  en  se  propageant  vtne  diffu- 
sion en  verttt  de  laqtidle  ils  tendent  à  se  confondre  entre  eux  et  \ 
donner  lieu  à  un  courant  unique  et  continu. 

En  adMAtant  que  cette  diffomn  soit  h  même  pour  des  courants 
d'une  durée  plus  ou  moins  longue,  m  voit  que  lorsqu'on  multiplie  leS 
interroptiona  les  courants  partiels  doivent  finir  par  se  confondre  et 
n'être  pins  disfincts. 

^hMÂenra  drconstanees  semblent  indiquer  que  ce  phénomène  ne  se 
praMi  pas  é|p»leineflt  en  avant  et  en  arrière  du  courant,  mais  scnile- 
nent  en  arrière^  et  qu'Usé  produk  i  h  suite  du  courant  d'troe  inten* 
slié  Mcmiflsanre  et  dont  la  longueur  augmente  avec  Pespace  parcouru. 
Le  courant  conserverait  ainsi  toute  son  intensité  dans  la  partie  qui  se 
propagé  la  prMiière,  et  h  partie  qolle  termine  s*aflïiHirait  seule  en 


J92  TÉLÉGRAPHIE  ÉI<E€T1UQU£* 

8*étendam.  M)h  Fizeau  et  G^uaelle  ontpa  prooTerfue^cepUno- 
mène  n*avait  pas  eu  d'iufloence  sensible  sur  leurs  détermioalms  de 
la  vitesse  de  propagation. 

Ils  ont  voulu  voir  si  te  nombre  des  éléments  de  la  pile  aurait  de 
l'influence  sur  la  vitesse  de  propagation;  mais  ils  u*oat  remarqué  la- 
cune différence:  deux»  huit  et  douze  éléments  de  piles  de  nature  dif- 
Xérente  donnaient  le  même  résultat. 

En  intervertissant  les  pMes,  on  pouvait  aussi  observer  soccessife- 
ment  la  vitesse  de  chacune  des  d^u^c  électricités;  et  tout  semUe  in- 
diquer que  les  deux  électricités  se  propagent  sensiblement  avec  la 
même  vitesse. 

MU.  Fizeau  et  Gounelle  ont  voulu  substituer  aux  fils  des  télégra- 
phes des  fils  enroulés  sur  des  bobines,  espérant  que  cette  disposition 
faciliterait  considérablement  leurs  recherches;  mais  ils  ont  bienidt 
reconnu  que  les  phénomènes  d'induction  q|ii  se  déveloippent  dans 
celte  circonstance  interviennent  d'une  manière  u*ès-compleze  sur  la 
propagation  des  courants  discontinus,  et  rendent  l'expérience  im- 
possible. 

La  comparaison  entre  les  vitesses  de  la  lumière  el  de  l'électricité 
est  maintenant  facile.  La  vitesse  de  la  lumière  dans  le  vide  étant  pfm 
pour  unité,  la  vitesse  de  Télectricité  est  : 
,   Dans  le  fer,  0,326  ;  dans  le  cuivre,  0,569. 

Le  rapport  entre  ces  deux  vitesses  est  i,75. 

Au  lieu  de  prendre  pour  terme  de  comparaison  la  vitesse  de  la  lu- 
mière dans  le  vide,  on  peut  considérer  la  vitesse  de  la  lumière  dans  les 
métaux  ,  calculée  au  moyen  des  indices  de  réfraction  que  M.  Qrew- 
ster  a  déduits  de  ses  recherches  sur  la  polarisatioa  métallique. 

La  vitesse  dans  le  vide  étant  prise  pour  l'unité  : 

Pour  l'acier,  l'indice  de  réfraction  u'est  pas  donné  pom*  le  fer 
pur,  la  vitesse  théorique  de  la  lumière  est  0,268 

Four  le  cuivre,  0«SS5 

Rapport  entre  ces  deux  vitesses,  i  ^Z 

Ces  nombres  sont  plus  voisins  des  précédents  que  ceux-ci  de  i'iH 
nité;  le  second  rapport  est  même  peu  différent  du  premier.  De  aou- 
velles  recherches  décideront  s'il  n'y  a  dans  ce  rapprochement  qu'une 
coïncidence  accidentelle,  ou  s'il  existe  une  relation  réelle  entre  ces 
quantités. 

Résumons  enfin  les  recherches  de  MM.  Fit^u  et  GouneUe  : 


VITESSE  DE  yâtEGTRIClTÉ.  199 

Dans  DU  fil  de  fer  dooi  le  diamètre  est  de  4  millioiètres,  l'électricité 
se  propage  avec  une  fitesse  de  101710  kilomètres,  en  nombre  rond 
de  iOOOOO  kilomètres  par  seconde. 

Dans  nn  fil  de  cuivre  dont  le  diamètre  est  de  2,5  millimètres,  cette 
Ti'tesseest  de  177722,  en  nombre  rond  de  180000  kîlom. 

Les  deox  électricités  se  propagent  avec  la  même  vitesse. 

Le  nombre  et  la  nature  des  éléments  dont  la  pile  est  formée,  et  par 
conséquent  la  tension  de  l'électricité  et  Tintensité  do  courant  n'ont 
pas  d'influence  sur  la  vitesse  de  propagation. 

Dans  les  conducteurs  de  nature  différente,  les  vitesses  ne  sont  pas 
proportionnelles  aux  conductibilités  électriques. 

Lorsque  les  courants  discontinus  se  propagent  dans  un  conducteur, 
ils  éprouvent  une  diffusion  en  vertu  de  iatinelle  ils  occupent  un  espace 
pins  grand  an  point  d'arrivée  qu*aii  point  du  départ. 

La  vitesse  de  propagation  parait  ne  pas  varier  avec  la  section  des 
coodoctenrs;  les  expériences  font  considérer  ce  principe  comme  très- 
probable. 

Si  ce  principe  est  vrai,  la  vitesse  de  propagation  ne  change  qn'STec 
h  nature  du  conducteur^  et  les  nombres  ci-dessus  représentent  les 
vitesses  absolues  de  Téiectricité  dans  le  fer  et  dans  le  cuivre. 

L'examen  consciencieux  que  nous  avons  fait  des  expériences  de 
MM.  Fizean  et  Gonuelle  ne  nous  laisse  presque  aucun  doute  sur  la, 
cmitode  des  résnltats  qu'ils  ont  obtenus ,  et  nous  admettons  comme 
«pression  très-approchée  de  la  vérité  la  valeur  qu'ils  assignent  I  ia 
vitesse  de  propagation  des  courants  électriques. 

Cette  grande  question  a  beaucoup  préoccupé  les  physidens  de  l'A- 
iB^ique,  et  ils  ont  voulu  la  résoudre  aussi  par  de  solennelles  expé-> 
ncnces  antérieures  même  à  celles  de  nos  habiles  compatriotes.  Noos 
ne  reproduisons  pas  leurs  mémoires  originaux ,  parce  que  des  doutés 
s^neox  planent  encore  sur  rinterprération  que  MM.  Walker  et  Mit* 
chel  ont  cru  devoir  donner  des  faits  observés  par  eux.  Nous  cro)t>ns 
nûeax  servir  la  science  en  analysant  avec  quelques  détaib  la  critique 
Snve,  savante,  fine  et  vraie,  nous  le  peAsons,  du  moins,  que  M.  Fi- 
>^D  a  faite  de  ces  recherches  dans  un  méoMMre  présenté  k  l' Acadénde 
des  sciences  le  IS  janvier  1851. 


13 


194  TÉLÉ61UPH1E  ÉLECTBIQUE. 


Examendes  expériences  faites  en  \SUS  et  18â9  aux  Étati- 
Unis  par  MAL  S,-C,  Wauler  et  O.-M.  MiTCHEt,  pour  di- 
terminer  ta  vitesse  de  propagation  de  ViU-ctricilé^  par 
M.  FlZBAU. 

Uoe  GomoiissioD  avait  été  chargée ,  par  le  gouTeroemeiit  de  TU- 
Dîon,  de  fixer  les  coordonnées  géograpbiquea  dea  poîoU  principaux 
dtt  littoral  des  Éuts-^Unia»  Le  préâklent  de  cette  comoiisaioo , 
M.  Bâche,  proposa  de  laire  usage  d'un  moyen  nouveau  pour  la  dé- 
terminatioD  des  différences  de  longitudes ,  aïoyen  consisunt  dans 
remploi  de  «goaus  transmis  par  les  télégraphes  électriques  qui^  aux 
États-Unis ,  ont ,  comme  on  le  sait ,  un  gr^d  développenusot ,  et  font 
communiquer  entre  elles  les  villes  principales  de  l'Unioo. 

Cette  méthode  donnerait  évidemment  des  résultau  pariaita  si  les 
signaux  se  transmettaient  instantanément  le  long  des  fils  télégra* 
phiques ,  car  alors  les  heures  «xaetes  des  deux  nations  extrêmes  pour- 
raient être  à  chaque  instant  comparées  entre  eUea«  U  n*en  est  pbu  do 
même  si,  comme  on  devait  le  supposer,  la  transmission  des  signai» t 
au  lieu  de  le  faire  initantanément,  exige  un  temps  appréciable^  car 
alera  lea  signaux  n'arriveront  à  la  seconde  alation  qu'un  peu  après 
avoir  été  produits  i  la  première;  il  faudra  donc  tenir  compte  de  ce 
retard  »  et  les  observations  devront  subir  une  correction  dont  la  valeur 
devra  être  déterminée  perdes  expériences  spéciales* 

Dès  les  premiers  essais  que  l'on  fit  de  cette  méthode  i  on  aperçoï 
qu*il  y  avait  en  eflet  un  retard  dans  la  transmisaioa  des  signaux.  Ce 
retard ,  quoique  très>petit,  n'était  pas  négligeable.  En  conséquence, 
un  système  d'expériences  fut  organisé  pour  déterminer  cet  éién»ea; 
avec  précision.  Plnaieurs  mémoires  de  M.  S.-&  Walker  et  de 
M.  (X*M.  Mitchel  ont  été  publiés  à  ce  sujet  daoa  le  joiu*iul  astrooo* 
mique  de  Cambridge  de  IMS. 

ExrtuBNGU  DB  M.  Walub.  ~  H.  Waiker  considère  le  retard 
observé  comme  dfi  au  tempe  que  rtiectrioilé  emploie  à  se  propager 
d'une  station  à  l'autre,  et  il  pense  que  ses  expériencea  foumiiseiit  uao 
mesure  de  la  vitesse  de  propagation  de  l'électricité. 

Dans  son  premier  travail  il  donne  18,700  et  16,000  milles  comme 
l'espace  parcouru  dans  une  seconde;  ses  dernières  recherches  leçon- 


YlTEttI  BB  L*ÉLECmClTÉ.  IM 

dubent  à  admeltre  le  chiffr^de  i  3,000  milles  auquel  M«  Uilchel 
•nbsiîiiie  en  combre  rond  30,000  iBiUes. 

Al.  Walker  a  fait  usage  de  télégraphes  éerivatm. 

Dans  ses  premières  recherches  c'était  le  télégraphe  de  Morse;  dans 
son  tratall  le  plus  récent,  le  télégraphe  de  Bain. 

Dans  ces  appareils  il  y  a  nne  bande  de  papier  enroolée  sur  un  cy- 
lindre, lequel  est  animé  d*an  oiOQfement  de  rotation  uniforme,  et 
chaque  fois  qoe  le  courant  passe  il  se  fait  une  marque  sur  le  papier 
ao  moyen  d'une  pointe  d'acier  qui  presse  avec  force  dans  le  télé* 
graphe  de  Morse ,  et  qui  prodoit  une  décomposition  chimique  dane 
'le  télégraphe  de  Bain, 

Si  l'on  fait  des  signaui  à  des  intenralles  de  temps  très- rapprochés, 
il  y  aura  sur  le  papier  des  marques  trés^foisines,  et  h  vitesse  de  trans- 
lation do  papier  étant  connue,  les  distances  existantes  entre  les  marqnea 
foiiiBes  permettront  de  connaître  les  intervalles  de  temps  compris 
entre  les  signsux. 

Un  appareil  semblaUe  est  placé  à  chaque  extrémité  de  la  ligne  télé^ 
graphique  avec  nife  pile  électrique  d'une  forme  convenable  t  les  cçm-* 
BNHiicatioBs  sont  disposées  de  manière  que  deux  observateurs,  placés 
avx  deux  stations,  puissent  chacun,  en  pressant  un  seul  bouton,  mar** 
quer  sur  son  appareil  voisin  et  transmettre  à  l'autre  station  le  m$mo 
signal  ;  si  l'on  suppose  qoe  1er  deux  bandes  de  papier  se  meuvent  avec 
h  même  vitesse  et  qoe  chaque  observateur  alternativement  fasse  un 
signal,  les  deux  bandes  de  palier  devront  présenter  Tapparence  soi* 
vante,  dans  le  cas  où  les  signaux  seraient  transmis  insuotanémeot  : 

a'       é       </       d 
a       V       0       d' 

a,  é,  0,  d,  sent  les  signaux  au  point  de  départs 
afi  é^9  &fd\  les  signaux  an  pmnt  d'arrivée. 
Si  les  signaux  exigent  un  certain  temps  pour  se  transmettre,  la 
dispoeitién  des  marques  sera  ta  suivante  : 

a  1/c  d' 

La  diflérence  des  longueurs  aV^Q'h^  od'—c'd  sera  évidemment 
d'autant  plus  grande  que  le  temps  de  la  transmission  sera  plus  con^ 
sidérahle. 

•      18. 


f90  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTBIQUE. 

Cette  différence  est  une  certaine  longueur  qui  peut  être  I 
en  temps  d'après  la  TÎtesse  connue  de  translation  du  papier,  et  il  est 
facile  de  reconnaître  que  ce  temps  représente  le  double  de  la  durée  de 
la  transmissiott  d'une  station  à  Fanlre. 

Cette  méthode  est  simple  et  rigoureuse  en  principe,  mais  dansl'ap- 
plicalion  il  n'en  est  pas  ainsi;  elle  exige  que  les  marques  qui  s'impri- 
ment sur  le  papier  se  produisent  ou  dans  le  moment  précis  du  passage 
du  courant,  ou  au  moins  après  un  petit  intervalle  de  temps  qui  soit  ri- 
goureusement le  même  pour  chaque  appareil,  soit  que  l'on  transmette, 
soit  que  l'on  reçoive  un  signal. 

Or,  pour  aucun  télégraphe  écrivant ,  on  ne  peut  admettre  l'exacte 
concordance  de  l'instant  de  l'impression  avec  l'instant  où  le  cooraot 
commence  à  passer.  Il  y  a  nécessairement  un  certain  retard  que  Ton 
peut  appeler  la  durée  de  l'impression.  Pour  le  télégraphe  de  Blom 
par  exemple,  il  y  a  un  électro-aimant  qui  devient  actif  par  le  passage 
du  courant  :  une  lame  de  fer  portant  une  pointe  d'acier  est  attirée  par 
Pélectro-aimant  lorsque  le  courant  passe ,  et  cette  lame  s'âoigne  par 
l'action  d'un  ressort  lorsque  le  courant  ne  passe  plus;  la  pointe  d'a- 
cier ,  dans  son  mouvement ,  rencontre  la  surface  du  papier  et  y  im-> 
prime  les  signaux  par  la  pression  qu'elle  exerce.  U  est  évident,  il  est 
admis  par  tout  le  monde  qu'un  tel  mécanisme  exige  un  temps  appré- 
ciable pour  ionctionuer.  On  doit  admettre  également ,  et  les  expé- 
riences de  M.  Hitchel  démontrent  qu'il  en  est  ainsi ,  que  pour  un 
même  instrument  la  durée  de  l'impresnon  sera  différente  avec  des 
courants  de  forces  différentes,  plus  courte  lorsque  le  courant  sera  plus 
intense,  plus  longue  lorsque  le  courant  sera  plus  iaible ,  la  même  laot 
que  le  courant  aura  la  même  intensité. 

Sur  les  grandes  lignes  télégraphiques ,  le  courant  ne  serait  pas  i 
fort  pour  que  la  pointe  imprimât  les  signaux  d'une  manière  i 
ment  marquée.  On  se  seVt  généralement,  et  M.  Walker  a  fait  usage 
de  ce  moyen,  d'un  autre  circuit  composé  d'une  seconde  pile  et  d'un 
second  électro-aimant ,  et  c'est  ce  dernier  qui  fait  mouvoir  la  pointe 
d'acier  et  imprime  les  signaux. 

C'est  la  disposition  que  l'on  a  appelée  relais  et  qui  a  été  imaginée 
primitivement  pour  établir  des  communications  télégraphiques  entre 
des  stations  très-éloignées,  malgré  l'affaiblissement  du  courant  dû  à 
l'isolement  imparfait  des  fils. 

Ce  moyen  permet  de  disposer  d'une  force  plus  grande,  ma»  il  in- 


VITESSE  ]X£  L'ÉLECTRICITÉ.  197 

trodoil  dans  les  expériences  une  complication  noaTrlIe  et  des  causes 
ë'errears  évidentes. 

Un  électro-aifliant  présente  déjà  de  grands  inconvénients;  un  sys- 
tème, de  deux  électro-aimants  dépendant  l'un  de  l'autre  et  exigeant 
remploi  de  deux  pites  séparées  est  encore  moins  convenable  pour  des 
recherches  de  cette  nature. 

Il  y  a  donc  dans  le  télégraphe  de  Morse  un  certain  retard  pour  Pim- 
pression  des  signaux. 

Ce  retard  varie  avec  riotensité  du  courant,  par  conséquent  11  n'est 
pas  le  même  pour  les  deux  appareils  extrêmes  sur  lesquels  le  courant 
ne  peut  pas  avoir  la  même  intensité. 

On  ne  peut  donc  pas  admeUre  que  les  signaux  transmis  ou  reçus 
indiquent  exactement  les  instants  relatifs  du  passage  du  courant,  et 
l'on  peut  même  prévoir  que  le  signal  reçu  éprouvera  un  retard  (rfus 
girand  que  le  signal  transmis ,  parce  que  le  défaut  d'isolement  des  fils  a 
pour  effet  constant  de  rendre  le  courant  plus  faible  à  la  station  la  plus 
ékMgnée. 

Avec  le  télégra|Ae  de  Bain  il  n'y  a  plus  d'électro^imant,  et  les  si« 
gaanx  sont  produits  sans  aucun  mouvement  mécanique;  mais  dans 
l'action  chimique  qui  les  fait  nahre ,  si  l'on  considère  attentivement 
les  circonstances  de  la  production  des  signaux,  on  aperçoit  une  cause 
d'erreur  difiérente  qui  tend  à  produire  les  mêmes  résultats»  c'est-à« 
dire  noe  durée  d'impression  sensible. 

£n  eSet,  dans  le  système  de  Bain,  le  papier,  qui  se  meut  comme 
dans  le  systènne  précédent ,  est  imprégné  d'une  dissolution  de  prussiate 
jaone  de  potasse  et  d'un  peu  d'acide  nitrique.  Une  pointe  de  fer  cor- 
respondant au  pôle  positif  de  la  pile  est  en  contact  permanent  avec  la 
surface  du  papier,  lequel  repose  sur  une  plaque  métallique  corres- 
pondant au  pôle  n^aiiî 

Lorsque  le  courant  passe  le  fer  s'oxyde,  et  11  se  forme  une  petite 
quantité  de  nitrate  de  fer.  Ce  sel,  se  trouvant  en  présence  du  prussiate 
de  potasse ,  produit  du  bleu  de  Prusse  qui  reste  sur  le  papier  et  té* 
moigne  du  passage  du  courant.  Ainsi  la  trace  de  la  pointe  de  fer  sur 
la  bande  de  papier  en  mouvement  est  visible  ou  invisible  suivant  que 
le  courant  passe  ou  ne  passe  pas.  U  en  résulte  des  signes  consistant 
en  de  petites  lignes  plus  bleues  séparées  par  des  intervalles  moins 
bleoBb 

Or,  U  est  certain  que  dans  la  formation  de  ces  signaux  on  ne  doit 


198  TÉLÉGRAPHIE  ÉLeCTBlQUE. 

pas  admettre  qtte  la  ligne  a  commeficé  à  être  viaiUe  aa  rnooMlit  précii 
où  le  courant  a  commencé  son  action.  Il  faut  qa*il  se  soit  foriaé  d^à 
voe  certaine  quantité  de  aei  de  fer  pour  qae  le  bleu  de  PrnaM  toit  en 
quantité  saffiaante  pour  être  visible*  De  même,  lorsque  le  courant 
cessera  de  paaaor,  la  quantité  de  ce  sel  de  fer  formé  ne  sera  pas  épui- 
sée instantanément  ;  mais  il  continuera  encore  à  se  former  un  peu  de 
Ueu  de  Prusse  pendant  un  petit  instant.  Par  conséquent,  le  conamen- 
cemept  et  la  fin  des  signaux  ne  doivent  pas  correspondre  etactenieBt 
aux  moments  où  le  courant  est  établi  ou  interrotnpur 

On  doit  donc  admettre  comme  très-probable  Texiitence  d*un  re- 
tard des  signaux  sur  le  courant,  relard  tout  à  fait  semblable  à  odoi 
qui  se  produit  dans  l'appareil  de  Morse. 

L'examen  des  bandes  de  papier  sur  lesquelles  les  signaux  de  Baia 
ont  été  imprimés  montre  clairement  que  les  choses  se  passent  en 
effet  comme  on  vient  de  le  dire.  I..e8  petites  lignes  ne  se  terminent 
pas  d'une  manière  nette  à  leurs  extréuatés;  mais  elles  commencent  et 
finissent  par  une  dégradation  de  teinte  dont  l'existence  est  tout  à  bit 
d'accord  avec  l'explication  précédente. 

Ainsi ,  l'on  peut  dire  que  jamais  l'instant  précis  où  le  courant  est 
admis  ou  interrompu  ne  coïncide  avec  l'instant  où  les  lignes  tracées 
sur  le  papier  commencent  ou  cessent  d'être  visibles  ;^  et  l'on  peut  dire 
également  que  ce  défaut  de  coïncidence  est  plus  ou  moins  grand  sui- 
vant l'intensité  du  courant. 

Plusieurs  autres  causes  moins  fM^les  à  analyser  doivent  avoir  une 
iBHaence  sur  la  formation  dos  signaux ,  et  reurder  ou  accélérer  le 
moment  où  les  signes  deviennent  et  cessent  d'êtro  visibles»  Nous  elle- 
rons  seulement  l'état  d'humidité  du  papier  qui  doit  varier  sans  cesse, 
h  pression  plus  ou  moins  grande  de  la  pointe  de  fer  sur  le  papier  et 
l'état  variable  de  la  surface  de  ce  dernier.  Ces  considérationa  prouvent 
qoe  pour  les  télégraphes  écrivants  de  Morse  et  de  Bain ,  il  y  a  en  gé- 
néral un  retard  dans  fai  formation  des  signaux ,  retard  qui  ne  permet 
pas  de  conclure  directement  l'instant  du  passage  du  courant  de  Pin* 
stant  où  les  signaux  s'impriment. 

Les  expériences  faites  an  moyen  du  télégraphe  de  Bain  ont  été  exé- 
cutées sur  la  ligne  de  Boston  à  New- York.  Sur  cetfê  ligne  le  Al  de  fer 
est  d'une  longueur  de  220  milles,  35/i  kilomètres. 

A  chaque  station  extrême,  il  y  avait  une  pile  de  Grove  de  vingt- 
cinq  éléments  en  communication  par  son  pôle  zinc  avec  la  terre  et 


VITfiSS£  Bit  L*ÉLKCTRiCJTÉ.  iW 

p»  fon  pah  plitîfi*  av€c  Je  fil  de  la  ligne.  Une  partie  da  ooorant  étatt 
enprontée  pour  former  un  court  circuit  {êhottifrnnch  oirouii) 
dus  lequel  était  placé  TappareH  de  Bain.  Le  moufemeni  d'une  mÊnie 
def  ouvrait  ou  fermait  ce  circuit  en  même  teropa  qu'il  établiaaait  os 
rompait  la  commuDication  de  la  pile  avec  le  fil  de  la  ligne. 

Loraqœ  cène  oonuiiunicatimi  était  rompue,  le  court  cirenit  Ires- 
lait  en  rapport  avec  le  fil  de  la  ligne  d'une  part  i  et  avec  la  terre  de 
l'autre,  de  manière  à  être  disposé  pour  recevoir  les  signaux  de  l'autre 
station. 

Les  chose»  étant  en  cet  état ,  un  observateur  placé  à  la  station  de 
Boston,  marquait  et  transmettait  simulunément  un  signal  ;  un  second 
observateur  à  la  station  de  New- York ,  répondait  par  un  signal  seu* 
Uable  également  marqué  et  transmis  à  la  fois. 

La  mtae  maneenvre,  répétée  plusieurs  fois  i  donnait  lien  sur  cba- 
qoe  appareil  li  des  marques  successives  correspondant  aux  signaux 
produits  alternativement  aux  deux  stations  extrêmes. 

La  vitesse  de  translation  du  papier  n'est  pas  donnée  dans  le  mé- 
moire, ni  In  longeur  absolue  des  lignes  (racées  et  des  intervalles  qtti 
ks  séparaient  L'auteur  donne  seulement  ces  valeurs  en  têmpê; 
aiosl  la  longueur  des  lignes  ou  le  durée  des  signaox  était  le  plus  sou^ 
vrnt  ijk  ou  0%9S  de  seconde,  et  l'intervalle  entre  le  commencement 
de  deux  signaux  1/3  ou  O',50. 

Une  série  de  mesures  a  d'abord  été  faite  pour  voir  si  la  longueur 
des  lignes  ou  la  durée  apparente  des  signaux  était  bien  la  même  aux 
deux  stations. 

En  voici  le  résultat  :  sur  trente  signaux  envoyés  de  New** York  k 
Boston,  huit  ont  présenté  la  même  longueur  aux  deux  stations,  dix^ 
neuf  une  kmgueur  phis  grande  à  New-York  qu'à  Boston ,  trois  une 
longueur  plus  grande  à  Boston  qu'à  New-York  m'  et  m  étant 
les  longueurs  aux  deux  stations ,  la  différence  m^ —  m  a  varié  4e 
4  0>,05  k  »^  0%05.  La  valeur  moyenne  pour  les  trente  signaux  est 

En  envoyant  les  signaux  en  sens  contraire,  c'est-h*dlre  de  Boston 
à  New-York ,  et  en  appelant  fnf  et  m  les  longueurs  à  Boston  et  k 
New-York,  la  différence  m'  —  m  a  varié  de  0%04  k  —  0»,05.  La 
valeur  moyenne  pour  vingt  et  ufi  signaux  est  +  O'yOOSft. 

On  volt  que  la  durée  des  mêmes  signaux ,  mesurée  sur  les  pa|^er 
des  deiA[  stations  par  la  longueur  des  lignes  correspondantes,  n'es 


900  TÉLÉOBAPfllE  ÉLECniQUE. 

pas  la  même  en  général,  et  qne  les  variations  ont  liea  sans  ancaae 
régularité.  Ainsi  un  même  signal  qui  paraîtra  à  Boston  avoir  duré 
O'.Sô  pourra  manifester  à  New«York  une  durée  comprise  entre  0*»M 
et  0%20  sans  que  Ton  poisse  apprécier  la  canse  de  semblables  varia- 
tions. 

La  moyenne  des  51  signaux  précédents  donne  un  petit  excès  pour 
la  longueur  des  lignes  à  la  station  d*où  les  signaux  sont  envoyés,  cet 
excès  est  égal  k  0*,007 ,  mais  cette  moyenne  n'a  aucune  sigoificatiott 
précise. 

Ces  résultats  démontrent  qu'il  existe  dans  le  mode  même  de 
l'impression  des  signaux»  an  moyen  du  télégraphe  de  Baio,  des  causes 
d'irrégularité  notables  et  qui  paraissent  très^grandes  lorsqu'on  ks 
compare  aux  quantités  très-petites  que  l'on  veut  déterminer. 

En  effet,  en  admettant  la  vitesse  de  propagation  trouvée  par 
MM.  Fizeau  et  Gounelle,  on  peut  calculer  le  retard  qui  devait  en  ré- 
sulter dans  la  transmission  des  âgnaux  sur  la  ligne  de  Boston  à  New- 
York  ,  et  en  supposant  qu'il  n'y  ait  aucune  autre  cause  de  retard,  oo 
trouve  la  fraction  0*,003A.  Or ,  avec  les  différences  accidentelles  que 
présente  la  durée  des  signaux  correspondants,  différences  qui  sont  com- 
prises entre  +  et  ~  0',05,  il  parait  impossible  que  l'on  puisse  appré- 
cier un  retard  relatif  aussi  petit.  Il  est  même  bien  difficile  d'admetut 
que  l'on  ait. pu  déterminer  avec  quekpie  probabilité  le  retard  bien 
plus  considérable  trouvé  par  l'auteur,  mais  qui  ne  s'élève  encore  qn'i 
0*901  &A;  car  les  observations  partielles,  qui  sont  toutes  données  par 
l'auteur,  présentent  des  discordances  considérables.  Sur  10  observa- 
tions même,  la  valeur  est  négative  et  exprimée  entre  0*,05  et  0,  c'est- 
à-dire  que  le  signal  serait  arrivé  k  la  seconde  statkm  avant  d'avoir  été 
produit  à  la  première.  Sur  21,  la  valeur  est  nulle,  c'est-à^ireqoe 
les  signaux  se  seraient  produits  exactement  en  même  temps  aux  deox 

£n  présence  d'écarts  aussi  considérables,  on  peut  affirmer  que 
l'exactitude  des  moyens  de  mesure  était  tout  ï  fait  insuffisante,  oo  que 
les  causes  d'erreurs  accidentelles  étaient  beaucoup  trop  grandes  rda- 
tivement  à  la  petite  quantité  qu'il  s'agissait  de  déterminer. 

On  a  vu  plus  haut  que  le  retard  dans  l'impression  des  signaux,  dA 
aux  circonstances  mêmes  de  leur  production ,  pouvait  devenir  nne 
cause  d'erreur  cousiaole  par  suite  de  l'inégale  intensité  du  coarant 
dans  les  dcui  appareils  ;  ii  n'est  pas  possible  de  décider  si  cette  cause 


VlTiSSSE  DE  L'ÉLECTRICITÉ.  SOI 

a  rédieffiCBt  exercé  sca  aeiion  dans  les  expériences  en  quesiion  ;  mais 
cria  est  probable,  car  il  n'est  dit  nulle  part  dans  le  mémoire  qne  l'on 
ait  cherché  à  rendre  le  conrant  d'une  égale  intensité  dans  l'un  et  Tau- 
tre  appareil,  et  même  les  expériences  faites  pour  comparer  les  lon- 
gnenrs  des  signaux  imprimés  aux  deux  stations  doivent  faire  croire 
que  cette  précaution  n'a  pas  été  prise. 

La  détermination  faite  par  l'auteur  est  donc  en  elle-même  trés-in- 
certaine;  elle  ne  doit  être  considérée  que  comme  une  valeur  peu 
précise  de  la  durée  de  la  transmission  des  sipanx,  et  nullement 
comme  nne  mesure  de  la  vitesse  avec  laquelle  des  conranls  se  propa- 
gent. Il  reste  à  faire  une  dernière  remarque  relative  à  la  manière  sin- 
gnlière  dont  l'auteur  considère  la  propagation  de  l'électricité.  Entre 
Boston  et  New- York,  le  fil  télégraphique  a  une  longueur  de  220  mil- 
les; or,  l'auteur  donne  pour  la  vitesse  de  propagation  le  rapport 
i87/0',OI54,  il  admet  donc  que  l'électricité  parvient  à  la  station  k 
phis  éloignée  à  travers  le  sol  et  non  en  suivant  le  fil  métallique.  Cette 
interprétation  est  contraire  non-senlement  à  la  théorie  que  l'on  dcmne 
g^iéralement  des  effets  de  la  fHle,  mais  encore  à  tous  les  bits  qui  ont 
pa  être  observés  récemment. 

Toutes  les  fois  que  l'on  établit  nne  communication  avec  la  terre, 
ceBe-d  se  comporte,  suivant  une  expression  ancienne,  comme  un 
réservoir  immense  ^  dans  lequel  des  quantités  considérables  de 
l'une  ou  l'antre  électricité  peuvent  se  rendre  sans  donner  lieu  à  au- 
ame  tension  sensible. 

C'est  donc  adopter  une  hypothèse  inadmissible  que  de  supposer 
que  l'électricité  a  dû  parvenir  à  la  station  la  plus  éloignée  en  traver- 
sant le  sol ,  parce  que  la  distance  à  parcourir  par  le  sol  était  plus 
Goorte  que  la  distance  à  parcourir  en  suivant  le  fil. 

Dans  ses  autres  mémoires,  l'auteur  a  également  pris  les  distances 
par  la  terre  au  lien  de  les  prendre  par  les  fils.  L'erreur  qui  en  résulte 
dans  le  calcul  de  la  vitesse  n'est  pas  très-considérable  parce  que  les 
deox  disunces  n'étaient  pas  généralement  très-différentes.  Ainsi  au 
lien  de  16000,  on  trouve  19500  ;  au  lieu  de  12000, 14300. 

ExPÈBKiiGES  OE  M.  MiTCBBL.— Le  travail  de  M.  Mitcbel  est  pos- 
térieur aux  premiers  mémoires  de  M.  Walker  et  antérieur  au  dernier. 
U  a  cherché  à  perfectionner  les  moyens  d'observations  et  à  éviter  plu- 
aieurscanses  d'erreurs  auxquelles  il  attribue  une  grande  influence  dans 
les  résultats.  U  considère  les  phénomènes  observés  par  M.  Walker 


392  TÉLÉGRAPHIE  Él/KCXRlQtË. 

comme  indépoodants  de  la  Yitesie  de  i'élecUrieiié  et  cooMBe  poiitanl 
élre  expliqaés  p«r  des  ioégalitéi  d*iuteMité  que  le  courant  defilit 
éprouTer  par  suite  de  l*iioieme&t  imparliail  des  Ala. 

Voici  la  méthode  de  AL  Alitcbel»  Lea  signaux  sont  prodoils  ao 
moyeu  d*éleciro«aimaut8,  comme  daus  le  télégraphe  de  Mwia;  mais, 
au  lieu  d*un  papier,  l'auteur  emploie  un  disque  de  raéial  toornaiit 
avec  une  viiesse  uniforme,  et  c'est  sur  ce  disque  que  tombe  la  pointe 
d'acier  mise  en  mouvement  par  i'électro^aimant»  11  se  produit  ainsi 
des  points  très-nets  dont  les  distances  peuvent  être  mesurées  avec  une 
grande  précision*  Le  disque  en  communication  avec  le  penduk  ds 
l'horloge  astronomique  de  l'Observatoire  faisait  une  réToiutioo  par  mi« 
nute  i  on  pouvait  ihesurer  des  distauceseorrespondantes  à  on  centième 
dû  secoude ,  cl  à  un  millième  par  l'estime.  Au  lieu  de  placer  dent 
appareils  aux  extrémités  du  fil  télégraphique,  tout  était  réuni  dans  uns 
seule  station  qui  était  robservatoire  de  Cincinnati.  De  ce  point  à  PItts» 
burgh,  éloigné  de  302, 5  milles  «  il  existe  deux  fils  télégraphiques  qui, 
étant  réunis  à  Pittsburgh ,  présentaient  un  drcuit  de  605  millesf  dont 
les  deux  extrémités  aboutissaieni  à  la  station  où  se  trouvaiefii  les  ap« 
pareils. 

Les  appareils  se  composaient  de  deux  électro^aimauls  dont  les  ar- 
matures poruient  des  pointes  destinées  à  graver  les  signaux  sur  la 
disque  :  chacun  de  ces  électro^aimants  était  animé  par  nne  pile  spé* 
ciale.  Il  y  avait  en  outre  un  troisiènie  électro-aimant  animé  par  la  pile 
principale  dont  le  courant  était  destiné  à  parcourir  le  fil  télégraphique  i 
cotte  pile  était  en  oonmiunication  avec  la  terre  par  son  pôle  ahici  le 
pôle  phuine  était  en  communication  avec  une  des  extrémités  da  fil| 
l'autre  extrémité  du  fil  aboutissait  à  la  terre. 

Voici  les  résultats  obtenus. 

i""  Lorsqu*un  électro-aimant  était  placé  dans  le  ctaxuit»  soit  près  de 
la  pile,  soit  à  l'extrémité  du  fil  aboutissant  à  la  terre ,  soit  même  sa 
milieu  du  fil,  pour  que  le  drcuit  fût  fermé  en  on  point  voisin  da 
l'électro-aimant,  il  s'éconkit  timjottrs  le  même  temps  entre  le  moment 
où  le  circuit  était  fermé  et  le  moment  où  la  jxHnte  frappait  le  diaqae. 
Mais  ce  temps  n'était  plus  le  môme  loraque  le  long  circuit  étant  sup- 
primé, le  courant  n'avait  plus  à  parcourirqu'un  fil  de  quelques mètrei 
La  pointe  frappait  alors  le  disque  un  peu  plus  tôt,  et  les  marques  étaient 
en  avance  sur  celles  qui  avaient  été  produites  avec  le  long  circuit  de 
h  fraction  de  seconde  0',0213.  Il  n'est  pas  certain,  mais  ilest  pro** 


YIX£6S£  D£  L'ÉtECTRICIÏÉ.  2M 

babk  q«e  le  coorant  était  régie  de  manière  à  présenter  la  même  in* 
leoaité  dans  toutes  ces  circonstanGes.  Il  faut  dire  que  les  iDdicatioDS 
d'ao  oiême  électro-aiina&t  ^riacé  dans  différents  points  du  circuit  ne 
peuvent  pas  éife  considérées  comme  cookparables»  à  cause  des  pertes 
coniidérablee  qui  araient  lien  sur  un  fil  d'une  aussi  grande  longueur. 
L'auteur  avoue^  en  effet»  que  Ton  était  obligé  d'j^uster  réleclro^imant 
pour  chaque  position  particulière  :  cela  se  faisait  en  augmentant  ou  en 
diminuant  la  tension  du  ressort  qui  maintenait  l'armature  éloignée  du 
corps  de  rélectro*aidiant« 

De  tels  cbangoments  dans  l'ajustement  devaient  exercer  une  grande 
inSntnce  sur  le  jemps  que  l'armature  emploie  à  se  mouvoir  et  à  im- 
primer le  signaL  11  s'ensuit  que  toutes  les  expériences  dans  lesquelles 
oa  a  été  obligé  d'avoir  recours  à  cet  artifice  n'offrent  que  des  résul* 
lats  incertains. 

Mais,  en  supposant  même  que  Je  résultat  que  je  viens  de  citer  soit 
piriaiteiiient  établi,  il  est  difficile  de  comprendre  comment  l'auteur  a  po 
dire  que  l'on  pouvait  en  conclure  la  vitesse  de  propagation  de  réleclri*« 
cité.  Il  faudrait  admettre  avec  lui  l'étrange  théorie  de  dêu»  fluideê 
animant  au  même  inêta$i$  loua  (es  ilectro^aimatm  placée 
dans  iô  irireuiii  mais  seulement  apriê  ^ue  la  oireulation  oam* 
flète  a  été  effectuée  (tbe  theory  of  tviro  fluide  operating  ail  magnets, 
on  the  circuit  at  tbe  same  instant  after  complète  circulation  is  effected). 

A  ce  point  de  vue  l'auteur  prend  la  fraction  0%02i  S,  qui  représente 
le  reuird  dû  au  long  circuit ,  comme  donnant  le  temps  nécessaire  à  la 
circulation  complète.  Pour  la  longueur  du  circuit  il  prend  607  miUen 
Ce  nombre ^wmprend  le  double  fil  de  302,  5  milles  s:  605»  (rius  un 
mille  de  fil,  la  pile  étant  placée  dans  un  poste  situé  à  cette  distance  « 
plus  un  mille  à  travers  la  terre,  c'est  la  distance  qui  séparait  les  deux 
coDunoaicaiions  avec  la  terre. 

Le  rapport  607/0',0213  =  28524  milles  :  tel  est  le  nombre  qut 
Taùteor  donne  pour  vitesse  par  seconde  de  Tonde  électrique  (galvanic 
wave). 

Si  la  manière  dont  l'auteur  considère  la  propagation  électrique  est 
inadmissible,  le  fait  sur  lequel  il  s'appuie  parait  certain.  Un  électro*-- 
timaot  étant  placé  dans  un  circuit  d'une  grande  longueur  exige,  pour 
entrer  en  action,  plus  de  temps  que  lorsqu'il  est  placé  dans  un  court 
circuit  Ce  phénomène  peut  s'expliquer  avec  assez  de  probabilité  par 
l'influence  du  courant  d'induction  qui  se  développe  dans  le  fil  de  l'élec* 


204  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

tro-aîmant,  an  momeat  de  la  fermeture  du  circuit  :  ce  courant  est  en 
sens  contraire  du  courant  principal,  et  tend  par  conséquent  è  le  trou- 
bler et  à  raffaibiîr;  or,  il  est  assez  probable  que  celui-ci  ne  prend 
tout  son  développement  que  lorsque  cette  cause  de  trouble  a  totale^ 
ment  cessé  :  cela  doit  avoir  lieu  d'autant  plus  tard  que  le  circuit  pré* 
sente  une  plus  grande  longueur,  parce  que  la  propagation  n'est  pas 
iostantanée. 

^^  £n  variant  ses  expériences ,  Fauteur  a  observé  d'autres  phéno- 
mènes qui  dépendent  directement  de  la  vitesse  de  propagation  et  dont 
la  signification  n'a  pu  lui  échapper  que  par  suite  des  idées  théoriques 
inexactes  qu'il  avait  adoptées.  Ainsi ,  lorsqu'au  lieu  de  fermer  le  cir- 
cuit dans  un  point  du  fil  voisin  de  l'électro -aimant,  on  le  fermait  dans 
un  point  qui  en  était  très-éloigné,  on  observait  généralement  que 
l'électro-aimant  entrait  en  action  plus  tard. 

Les  résultats  numériques  cités  dans  le  mémoire  établissent  ce  fait 
d'une  manière  certaine.  L'auteur  en  donne  une  explication  fondée  sur 
rinégale  intensité  que  le  courant  possède  dans  les  différents  points  du 
circuit  par  suite  de  l'imparfait  isolement  des  fils.  Cette  explication  est 
certainement  inexacte,  insufiisante  ;  plusieurs  des  phénomènes  d)ser- 
vés  y  échappent  complètement.  Dans  les  expériences  faites  sur  les  té- 
légraphes français,  MM.  Fizeau  et  Gounelle  avaient  pu  prendre  unecoo- 
naissance  exacte  de  la  manière  dont  le  défaut  d'isolement  des  fils  influe 
sur  l'intensité  du  courant  dans  les  différents  points  du  circuit;  la  dis- 
position des  fils  et  les  communications  avec  la  terre  étaient  assez  sem- 
blables dans  leurs  expériences  et  dans  celles  de  M.  Mitchel  pour  qu'il 
soit  permis  de  conclure  des  unes  aux  autres  :  or,  dans  les  circooslances 
suivantes ,  qui  sont  très-clairement  ^cifiëes  dans  le  mémoire ,  on  peut 
aflSrmer  que  l'influence  de  l'afllaiblissement  du  courant  était  tout  à  fait 
nulle  et  que  les  phénomènes  observés  doivent  être  rapportés  k  une 
antre  cause. 

Soient  Â  et  B  les  extrémités  des  deux  fils  du  tél^r^phe  réunis  à 
la  station  de  Pitlsburgh  et  formant  un  seul  circuit.  Ces  deux  extrémi- 
tés aboutirent  à  la  station  de  Cincinnati  ;  A  est  supposé  en  communi- 
cation avec  le  fil  venant  du  pôle  plaiine  de  la  pile,  le  pôle  zinc  est  eu 
rapport  avec  la  terre  ;  B  est  supposé  en  communication  avec  un  fil  al* 
lant  à  la  terre.  Dans  cette  disposition  on  peut  affirmer  que  le  courant 
est  plus  Intense  en  À  qu'en  B,  parce  qu'en  A  passe  la  totalité  du  coo- 
rani ,  lequel  a  subi  des  pertes  en  parcourant  tout  le  circuit  împarfii- 


VITESSE  BB  L'ÉIiECrmCITÉ.  M& 

temM  isolé.  Si  l'on  vient  à  rompre  le  circuit  en  A  ou  en  B ,  on  rend 
dans  i'un  et  Vautre  eoê  te  courant  nul  en  B.  Il  n*en  serait  pas 
de m6me  pour  le  poiyt  A ,  car  en  rompant  le  circuit  en  B ,  il  passerait 
encore  en  A  tonte  la  partie  do  courant  qui  pourrait  s'écouler  par  les 
sopports  dans  toute  la  longueur  dnfiL  Ge  courant  accidentel»  qui 
s'ohserve  sur  toutes  les  lignes  télégraphiques,  est  d'autant  plus  fort 
que  la  ligne  est  p^us  longue'et  que  le  temps  est  plus  humide.  Sur  une 
ligne  de  quarante  lieues,  de  Paris  à  Amiens,  ce  courant  est  quelque» 
fois  la  moitié  et  même  les  trois  quarts  du  courant  principal  qui  se 
produit  lorsque  le  circuit  est  fermé.  Le  double  fil  de  Cincinnati  à 
PiUfibuigh  avait  près  de  deux  cent  cinquante  lieues;  le  courant  acci- 
dentel devait  donc  être  peu  inférieur  au  courant  principal.  Si  donc 
on  place  l'électro-aimant  en  B,  il  ne  sera  traversé  par  aucune  partie 
do  courant,  soit  que  le  drcuil  soit  rompu  près  de  B  ou  à  une  grande 
dislance  de  A  ;  et  si  l'on  ferme  le  circuit  dans  l'un  ou  l'autre  de  ces  points, . 
le  courant  qui  traversera  l'éi^tro-aimant  sera  le  même.  Mais  dans  un 
cas  l'électricité  n'aura  aucun  espace  à  parcourir  pour  parvenir  à  l'é- 
lectro-aimant ;  dans  l'autre  cas  eue  doit  parcourir  toute  la  longueur  du 
61  on 605  milles  :  or,  avec  là  vitesse  de  propagation  trouvée  par  MM.  Fi- 
zeaa  et  Gounelle ,  cet  espace  sera  parcouru  en  0',0096  de  seconde. 
Dans  le  dernier  cas,  l'électro-aimaut  sera  dpnc  animé  plus  tard  et  ses 
iadications  devront  être  retardées  de  cette  même  fraction  0%0096. 

Il  résulte  des  recherches  citées  par  M.  Mitchel  que,  dans  ses  ex*- 
périences,  ce  reurd  était  de  0*,0i04. 

La  différence  entre  ces  deux  nombres  est  0*,0008  ou  inférieure 
i  1/1000  de  seconde,  et  l'on  a  vu  que  dans  ces  mesures  les  millièmes 
n'étaient  donnés  que  par  l'estime. 

Parmi  les  expériences  rapportées  dans  le  mémoire  il  n'y  en  a  mal- 
beoreosement  qu'un  petit  nombre  qui  aient  été  faites  dans  les  circon^ 
tta&oes  qu'on  vient  de  citer.  Uu  examen  attentif  des  circonstances 
dans  lesqodles  ces  résultats  ont  été  obtenus  ne  permet  pas  de  les  rap- 
porter à  une  antre  cause  qu'au  temps  de  la  propagation  du  courant ,  et 
1*0B  voit  que  l'on  pourrait  de  cette  manière  en  déterminer  la  vitesse 
nec  précision. 

Il  semUe  donc  qu'on  doive  conclure  de  ce  qui  précède  que  la  vi- 
tesse de  l'électricité  n'a  pas  la  valeur  que  M*  Mitchel  lui  attribue, 
28500  milles;  et  que  M.  Walker  n'a  obtenu  le  nombre  qu'il  donne 
qu'en  interprétant  ses  expériences  au  moyen  d'une  théorie  que  l'on 


206  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

ne  saoratt  admettre ,  undis  que  ces  expériences  interprétées  an  moyen 
de  la  théorie  généralement  admise  ne  sont  nullement  en  contradiction 
arec  la  détermination  de  51  M.  Fizeau  et  Gounelle,  eltea^en  offrent 
même  une  confirmation  remarquable. 

En  effet,  ces  messieurs  ont  déduit  de  leurs  recherches,  pour  la  n- 
leor  de  la  vitesse,  le  nombre  100,000  kilomètres  :  celles  de  M.  Mit- 
chel  conduisent  au  nombre  QA.OOO  ;  et  la  natnre*des  prooédés  de  me- 
sure fait  supposer  que  l'erreur  de  ce  dernier  nombre  peut  a*élever  I 
1/10  de  sa  valeur. 

Il  est  donc  démontré  que  la  vitesse  de  propagation  de  Télectrieité 
est  énorme.  D*après  les  expériences  de  M,  Vheatstone,  h  vitesse  de 
Pélectricité  de  tension  serait  de  660,000  kilomètres  par  seconde;  une 
fois  et  demie  plus  grande  que  celle  de  la  lumière;  TélectHcité  conduite 
par  un  fil  de  cuivre  ferait  de  sept  à  huit  fois  le  tour  du  monde  en  une 
seconde.  D'après  les  expériences  de  MM.  Fizeau  et  Gounelle,  la  vi- 
tesse de  propagation  de  l'électricité  dynamique  ou  d'nnf  courant  gal- 
vanique conduit  par  le  même  fil  de  cuivre  ne  serait  que  de  180,000  ki- 
lomètres, les  trois  cinquièmes  de  h  vitesse  de  la  lumière;  le  courant 
ne  ferait  plus  que  deux  fois  le  tour  du  monde  en  une  seconde.  Il  est 
prouvé  dans  tous  les  cas  que  les  signaux  de  la  télégraphie  électrique 
sont  transmis  avec  une  rapidité  que  la  pensée  ne  peut  pas  atteindre; 
sous  ce  rapport  la  démonstration  est  entière  et  ne  laisse  absolument 
lien  à  désirer. 

Arrivons  donc  à  la  seconde  question,  plus  grave  encore  qvm  la  pre- 
mière. Est-Il  prouvé  à  priori  qu'on  pourra  faire  parcourir  au  cou- 
rant un  circuit  quelque  immense  qu'il  soit?  Une  résistance  quelcon- 
que étant  donnée,  pourra-t-on  toujours  la  vaincre  éconooiiqueveot 
en  disposant  convenablement  la  source  d'électricité?  Admettons  *  par 
etemple ,  que  l'électricité  doive  parcourir  un  fil  de  deux  mlttimètres 
de  diamètre  et  de  deux  cents  lieues  de  longueur;  s'e^-on  assuré  <à 
•  priori  qu'on  pourra  créer  sans  des  frais  trop  énormes  l'appareil  pre* 
dncteur  du  courant  direct  ou  d'induction  par  lequel  cette  résisianoe 
pourra  être  vaincue?  Peut-on  assigner  d^avance  les  diqNMitkms  fÊt 
lesquelles  on  sera  assuré  du  succès? 

Ces  problèmes  que  la  découverte  de  la  télé^aphie  étectriqaetmena  à 
poseront  été  l'objet  d'un  nouveau  mémoire  de  M.  I^eatstone,  mémoire 
qui  résume  admirablement  tout  ce  qui  avait  été  fait  précédemment, 
qui  recule  beaucoup  les  limites  de  la  science ,  et  qui ,  par  eetie  doubte 


LOIS  DK  MOMMTION  M8  OOtIRANTS.  267 

iMoo,  a  M  Kçu  «YM  ane  Ëorîe  dVDtiioiniasDio  :  Je  Tais  en  cttraire 
tooi  ce  qu'il  reaferme  d'easentiel.  Mais  comme  ptosieara  physiciens , 
MU*  Pecbiier  et  Pouillet ,  ont  cmcooro ,  cbacan  de  leur  côté,  à  dè- 
iDOBtrer  ks  lois  remarquables,  fonnolées  d'abord  par  Ohm,  qui,  dans 
h  propagation  des  eonrants  électriques,  lient  la  puissance  à  la  réststane e, 
et  qu'il  importe  que  leurs  droits  respectib  soient  bien  établis,  nous 
auminerons  avant  tout,  mais  très-rapidemeot,  la  question  de  priorité. 


CHAPITRE  IJ. 

toU  de  It  propagation  du  fluide  électriqae.  —  Rapports  entre  la  puissance 
et  la  résistanee. 


La  note  suhrante  de  VL  Pouillet  pose  trèsHiettement  la  question 
Usloriqne  et  rond  le  Jugement  faeile  à  prononcer. 

Histoire  de  ia  découverte  des  lois  relatives  à  la  propagation 
du  fluide  Heetrique,  par  M.  PotJiLLBT. 

•  Dtpvis  (fut  nous  nous  sommes  occupés  de  la  théorie  de  la  pile, 
ML  Ohm,  Ftocbnérelmos,  dit  M.  Pouillet,  la  science  a  acquiadeui 
idées  iondamenlalee  et  distinctes  qui  sont  devenues  le  principe  d'une 
haie  de  déductions  importantes. 

•  La  première  esc  cdle*ci  :  une  source  électrique  étant  donnée, 
MntensitédQ  courant  qu'elle  prodoit,  dans  oa circuit  simple,  peut 
ae  déduire  des  éléments  constltutifo  de  la  souroe  et  du  circuit. 

»  La  seconde  peut  être  énoncée  de  la  manière  suivante  :  lorsqu'un 
canducieor  simple  est  remplacé  dans  un  circuit  par  des  conducteurs 
Miyples,  linitnsiié  du  courant  dans  chacun  de  ees  conducteurs 
nuWplea  peut  ae  déduire  de  leurs  éléments  oonstttutirs  et  de  leur  in* 
Nndié  primitive* 

•  Qu'il  me  soit  permis  delà  dire  dès  l'abord,  sans  rien  préjuger  sur 
in  décoQTerles  du  M«  Ohm  et  de  M.  Feebner  »  et  sans  y  mêler  po:ir 
Moi  aucun  aaolhMiit  d'amour-propre,  mais  seulemenc  parce  quccefai 
ttt)QSle  et  vrai)  ipi'il  me  soit  permis  de  le  dire,  ces  deux  idées,  je  les 


208  TÉLÉGJUPHiB  EL£CTBH|US. 

ai  eoes  et  je  les  ai  démontrées.  Ce  qui  n'est  ici  de  na  part  qn*nae 
simple  affirmation  se  trouvera ,  je  l'espère ,  justifié  de  la  manière  k 
plus  complète  par  l'eiamen  que  je  vais  faire  de  la  question  de  prio- 
rité, et  de  la  question  de  savoir  si  mes  recherches  sur  ce  pomt  sont 
venues  en  temps  utile  pour  rendre  quelque  service  i  la  sdeoce. 

»  Les  deux  idées  dont  il  s'agit  se  trouvent,  um$  une  certaine, 
forme  aiêtraitt  et  hypothétique^  dans  Touvrage  que  M.  Ohm  a 
publié  à  Berlin  en  1827.  Je  ne  sache  pas  que ,  dans  ce  temps-U,  cet 
ouvrage  ait  été  connu  en  France  autrement  que  par  deux  extraits  fort 
courts  donnés  dans  le  Buiieiin  de  Férusio^e^  l'un  vers  k  milieu  de 
1828,  t.  IX,  p.  260 ,  l'autre  vers  la  fin  de  1829,  t.  xu,  p.  IkK. 
Avant  la  publication  de  ces  extraits,  au  mois  de  mars  1828,  paraissait 
le  second  volume  de  ma  première  édition ,  dans  lequel  se  trouve  dé- 
crite la  boussole  des  tangentes,  dans  lequel  je  dteles  expériences  que 
j'ai  faites;  daus  lequel  enfin,  contrairement  à  toutes  les  opinions  d^à 
reçues  à  cette  époque,  j'exprime  nettement  l'idée  que,  pour  comparer 
les  intensités  des  courants ,  il  faut  tenir  compte  de  la  résistaiice  de  la 
pile;  je  l'exprime  comme  un  résultat  direct  de  l'expérience  et  en  in- 
diquant comment  cette  résistance  se  détermine  expérimentalement, 
tome  1,  2*  partie,  p.  755,  mars  1828. 

»  Sur  ce  premier  point,  quelle  est  donc  la  situation  de  M.  Ohm  et 
quelle  est  la  mienne?  M.  Ohm ,  sous  ce  rapport,  a  la  priorité  :  il  a 
incontestablement  publié  en  1827  l'idée  qu'il  fallait  tenir  compte  de 
la  résistance  de  la  pile  comme  des  autres  résistances  du  circuit  ;  mais, 
d'une  part ,  il  n'a  fait  aucune  analyse  de  ee$  riêiêtaneei ,  il 
n'a  pas  séparé  celle  qui  appartient  à. la  pile  ette-méme  de 
celle  qui  appartiei%t  aux  autres  conducteurs ,  enfin  U  n'a 
pas  donné  U  moyen  d*en  découvrir  la  valeur;  et,  d'outre 
part  y  il  n*a  donné  de  la  justesse  de  sa  pensée  qu'une  démon- 
stration mathémMiquet  fondée  sur  des  considérationed*étec- 
trieité  statique  qui^  aujourd'hui  encore,  auraient  eties-mé^ 
mes  éesoin  de  démonstration.  M.  Ohm,  en  un  mot»  a  donné 
cette  loi ,  non  pas  comme  conséquence  de  principes  avoués  et  recon* 
nus,  mais  comme  conséquence  d'une  pure  hypothèse  ;  il  restait  donc 
deux  choses  à  fdre  :  ou  à  prouver  indirectement  par  l'expérienoe 
l'exactitude  des  résultats,  ce  que  M.  Ohm  avait  essayé  de  &ire,  mais 
ce  qu'il  n'avait  pas  fait;  ou  à  prouver  directeoaent  ia  rigueur da 
l'hypothèse ,  et  à  justifier  Tusage  mathématique  qui  en  était  fait,  soit 


LOIS  DE  PROPAGATION  DES  COURANTS.        M» 

dans  réiablîssenient  des  équations  différentielles,  soit  dans  la  délemii-» 
nation  des  conscantes^  ce  qu'à  ma  connaissance  aucun  mathémaiicien 
n'a  fait  jusqu'à  ce  jour. 

•  11  est  frai  que  mon  ouvrage  Tient  huit  ou  dix  mois  après  celui  de 
M.  Ohm;  mais  j*ai  peut-être  l'avantage  sur  lui  d'avoir  suivi  une  voie 
moins  savante,  d'avoir  été  guidé  par  l'expérience  et  d'avoir  démontré 
le  principe  d'une  manière  directe  et  incontestable ,  en  même  temps 
que  je  le  découvrais. 

•  Je  prie  cependant  les  physiciens  de  remarquer  la  réserve  avec 
laqudle  je  m'exprimais  en  1B28  ;  je  dois  ici  leur  en  dire  la  raison  : 
c'est  que  j'avais  pendant  près  de  cinq  ans  fait  d'innombrables  expé- 
riences sur  ce  sujet  avec  des  piks  de  toute  espèce ,  en  variant  les 
liquides  excitateurs  de  toutes  les  façons,  et  il  m'avait  été  impossiUe , 
absolument  impossible  de  trouver  une  pile,  grande  ou  petite,  forte  ou 
iaible^  dont  la  résistance  fût  tolérablement  constante;  dans  les  cas  les 
plus  tolérables>  elle  l'était  à  peu  près ,  mais  non  pas  avec  rigueur  : 
c'est  powxiooi  j'avais  renoncé  à  communiquer  à  l'Académie  des  ré- 
sultats Incertains;  mais,  en  imprimant  mon  ouvrage,  j'a va»  voulu 
constater  le  principe.  Je  crois,  à  cet  égatd,  que  mes  recherches  ont 
ajouté  quelque  chose  à  celles  de  M.  Ohm,  et  qu'elles  sont  venues  en 
temps  utile  pour  être  accueillies  avec  quelque  bienveillance ,  et  pour 
contribuer  d'une  manière  efficace  aux  progrès  de  la  question,  non- 
seoleineat  en  France ,  mais  aussi  à  l'étranger,  et  même  en  Al- 
lemagne. 

•  Examinons  maintenant  ce  qui  a  rapport  aux  courants  multiples 
ou  courants  dérivés.  Ici ,  M.  Ohm  a  encore  le  même  genre  de  prio- 
rité, priorité  d'ioiliative  et  non  pas  de  solution  définitive;  c'est  lui 
qui  a  été  le  premier  à  poser  la  question,  et,  sans  savoir  qu'il  l'eût  po^ 
sée,  j'ai  été  le  premier  à  la  résoudre. 

•  Les.  luttes  scientifiques  ne  sont  jamais  des  luttes  en  champ  dos , 
même  quand  elles  semblent  chrconscrites  à  une  seule  et  unique  quet^ 
tioo.  Deux  émules,  à  l'insu  l'un  de  l'autre,  se  proposent  le  même 
but ,  mais  ils  ne  partent  pas  du  même  point  et  ih  ne  suivent  pas  la 
même  route.  £t  ici,  assurément,  M.  Ohm  et  moi ,  nous  étions  dans 
les  voies  les  plus  différentes,  les  plus  opposées.  H  avait  montré  le  but 
d'une  manière  vague  par  le  calcul;  je  l'ai  vu ,  de  mon  côté ,  d'une' 
manière  nette,  et  je  l'ai  touché  par  l'expérience. 

•  11  est  vrai  que  M.  Ohm  a  publié  un  ouvrage  en.  1827,  et  qu^ 

li 


tlO  TÉLÉGAAPHU  ÉLECTRIQUK. 

c*est  sedeaiest  quatre  ans  après,  c*at^-dire  le  M  octobre  1851, 
que  j*ai  préseoté  ï  l'Académie  k  mémoire  daoa  lequel  j'éiaUii  les 
formules  des  courants  déri?és  et  leurs  comparaisons  avec  des  espé- 
rieoces  très-nombreuses  et  très-précises  ;  mais ,  grâce  à  Dieu ,  jusqu'à 
présent,  après  avoir  fait  le  parallèle  des  deux  méthodes ,  pemuie  ne 
m'a  accusé  d'avoir  puisé  des  idées  ou  même  des  inspiratioas  dans 
fouvragede  M.  Ohm. 

»  Toute  la  question  se  réduit  donc  à  ceci  :  les  physiciens  pon- 
-vaient^ils ,  devaient*ils  accepter  les  démonstrations  mathéuMtiqnes  de 
M»  Ohm  comme  étant  la  représentation  fidèle  et  nécessaire  des  faiiset 
des  expériences  T 

»  Je  me  dispense,  quant  I  présent,  de  discuter  au  fond  cette 
•question  ;  je  me  borne  à  dire  que  »  pour  ceux  qui  la  résoudront  affir- 
mativement ,  mon  travail  était  inutile  ;  mais  que  pour  ceui  qui  la  ré- 
soudront négativement ,  mon  travail  faisait  faire  un  pas  Important  k  la 
eoiencei 

»  C'est  ici  le  Heu  de  dire  un  mot  du  travail  de  M.  Fechaer,  qoi 
dat» aussi  de  iSSl,  et  que  je  ne  connais ,  je  l'avouerai ,  que  par  ret- 
irait qu'en  donne  le  BuHeiinde  Féruuao^  t  XY»  p.  279,  mai 
tSSl.  J'y  trouve  un  passage  ainsi  conçu  : 

t  S*  Confirmation  de  la  loi  trouvée  par  MM.  Ohm  et  Poaillety  qae 
la  force  de  la  chaîne  dimfaïue  avec  la  longueur  du  fil  de  jonction ,  et 
i»reove  directe  que  le  courant  se  partage  entre  les  fils  qui  forment  une 
chaîne  en  proportion  de  leur  pouvoir  conducteur.  • 

»  La  dernière  partie  de  ce  passage  me  fait  supposer  que  M*  Fech- 
ner  s'est  occupé  des  courants  dérivés  :  cependant  je  suis  porté  l  croire 
qu'après  son  travail,  mon  mémoire  de  1831  conserve  tonte  sa  valeur; 
car  M.  Poggendorff,  qui  n'avait  pas  eu  connaissance  de  ce  mémoire, 
dit,  en  18!il ,  t.  LIV,  p.  173,  en  parlant  de  mon  mémoire  de  1837, 
qu'ici  j'ai  le  premier  donné  les  formules  des  courants  dérivés  »  et  que 
le  premier  je  les  ai  comparées  avec  l'expérience. 

•  Enfin ,  j'arrive  en  1837,  et  au  mémoire  que  j'ai  alors  présenté  I 
^Académie  sur  les  lois  de  l'identité  des  piles  et  des  courants  hydro- 
électriques. Tous  les  principes  ayant  été  discutés  dans  ce  qui  précède, 
je  n'ii  plus  I  éublir  de  comparaison  qu'entre  les  travaux  de  H.  Pech^ 
*  ner  et  les  miens. 

«  Je  confesse  tout  d'abord  mon  embarras  :  comme  je  le  disais  tout 
è  l'heure,  je  ne  connais  les  recherches  de  M.  Fechner  qoe  par  on 


LOIS  DE  PROPAGATION  DES  COURANTS.  211 

extraii  qai  me  semble  peo  propre  à  en  donner  une  idée  complète.  Voici 
cependant  quelques  principes  qui  me  permellront  de  m*eipliquer  à  ce 
sujet. 

•  Eo  18)1,  on  ne  connaissait  pas  les  piles  à  courants  constants; 
M.  Fechner  était  sans  doute  condamné  à  se  servir  de  piles  à  forces 
variables,  comme  j'avais  moi-même  été  condamné  à  le  faire  pendant 
tout  le  cours  de  deux  premières  recherches.  Or,  je  n*hésite  pas  à  dire 
qu'avant  la  découverte  des  piles  à  courants  constants  il  était  impos- 
sible d'établir,  je  ne  dirai  pas  d'une  manière  rigoureuse,  UMiis  seule- 
meBt  d*une  manière  satisfaisante,  les  lois  de  Tiniensité  des  courants 
électriques.  Je  n'hésite  pas  à  dire  que ,  même  aujourd'hui ,  lorsque 
ces  lois  sont  établies  et  constatées,  lorsqu'il  ne  peut  plus  rester  aucun 
doute  sur  leur  parfaite  exactitude,  lorsque  les  moyens  d'observation 
sont  devenus  plus  variés  et  plus  parfaits,  il  serait  impossible  ft  un 
physicien  de  les  reconnaître  et  de  les  vériGer  sur  des  piles  à  force  va- 
riable dont  M.  Fecbner  et  moi  avons  pu  faire  usage  jusqu'en  i831« 

•  Ploeieurs  causes  concourent  sans  doute  à  produire  les  irr^ula*- 
rîtés  considérables  qui  se  manifestent  dans  ces  appareils,  surtout  lors- 
que la  conductibilité  des  circuits  éprouve  do  grandes  variations  ;  mais» 
parmi  ces  causes,  l'une  des  plus  puissantes  est,  je  crois,  celle-ci  : 
quand  l'action  chimique  s'exerce  sans  que  les  conununications  soient 
établies  entre  les  pôles,  l'électricité  qui  constitue  le.  courant  n'est 
qu'ttoe  portion  de  celle  qui  s'est  développée,  et  si  les  communications 
^vieiment  plus  ou  moins  conduarices  non-seulement  l'action  chi- 
mique change  d'intensité ,  mais  la  portion  d'électricité  produite  qui 
constitue  le  courant  change  elle-même  suivant  des  rapports  complexes 
dont,  jttsqu'è  présent,  l'on  n'a  pas  lait  l'analyse.  Je  n'admets  donc 
parque  la  théorie  que  j'ai  donnée  pour  les  courants  thermo-électri- 
ques et  |K)ur  les  courants  hydro-électriques  des  piles  à  force  constante 
s'applique  sans  modifications  aux  anciennes  piles  et  à  celles  qui  leur 
reseemblent* 

•  Lst-ce  à  dire  pour  cela  que  l'ouvrage  de  M.  Fechner  doive  être 
regardé  comme  sans  valeur  et  sans  mérite ,  comme  non  avenu  pour 
la  science?  Dieu  me  garde  de  faire  une  telle  critique  et  de  porter  un 
tel  jugement  sur  nn  physicien  qui  a  travaillé  avec  tant  de  zèle  et  qui 
a  servi  la  science  comme  il  était  possible  de  h  servir  à  cette  époque. 
J'ai  lait  trop  d'expériences  de  cette  nature  Je  sais  trop  les  soins  et  la 
persévérance  qu'elles  exigent  pour  ne  pas  rendre  à  M.  Fechner  tous 

14. 


211  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

les  homfnages  qni  lai  sont  dos.  Je  n*ai  rien  pablié  de  mes  travaux,  je 
me  sois  obstiné  à  vouloir  plus  de  rigueur;  maïs  M.  Fechner  a  rendu 
un  véritable  service  en  puUiant  ce  qu'il  trouvait  et  comme  il  le  trou- 
vait J'admets  qu'il  a  fait  tout  ce  qu'il  était  possible  de  faire  avec  les 
piles  dont  on  pouvait  alors  disposer. 

»  Maintenant ,  voici  la  question  qui  s'élève  entre  M.  Fechner  et  moL 
Les  physiciens  qui  estiment  qu'après  les  recherches  de  M.  Fechner  il 
ne  restait  plus  rien  à  faire  sur  les  lois  d'intensité  des  piles  et  des  cou- 
rants hydro-électriques  jugeront  que  mon  travail  de  1837  était  inu- 
tile ;  ceux  qui ,  au  contraire  ,  estiment  que  son  ouvrage ,  quelque 
recommandable  qu'il  fât,  laissait  beaucoup  à  faire ,  jugeront  que  mon 
mémoire  de  1837  méritait  d'être  accueilli  avec  bienveillance.  Mais  les 
uns  et  les  autres  seront  du  moins  d'accord  sur  ce  point  que ,  même  en 
1837,  je  n'ai  rien  pu  emprunter,  ni  aux  principes,  ni  aux  méthodes, 
ni  aux  résultats  de  M.  Fechner.  » 

Les  affirmations  de  M.  Pouillet  sont  si  hardies  et  si  nettes,  que 
beaucoup  de  personnes  admettent  comme  un  fait  incontestable  que 
rillustre  Ohm  n'a  pas  démontré  par  l'expérience  la  vérité  de  ses 
fameuses  lois.  Moi-même,  dans  ma  première  édition ,  je  partageai 
cette  opinion ,  qui  a  profondément  étonné  et  contristé  les  physiciens 
allemands.  Dans  un  voyage  que  je  fis  à  Berlin ,  M.  Poggendorff  me 
témoigna  à  cet  égard  sa  grande  surprise ,  et  il  me  promit  de  m'a- 
dresser  une  note  dans  hquelle  il  rétablirait  clairement  les  droits  de 
son  savant  compatriote.  En  l'absence  de  cette  note,  qui  ne  m'est  pas 
parvenue,  j'emprunte  à  un  article  inséré  par  le  docteur  W.  Beeti 
dans  le  second  volume  des  Fortschritte  der  physik,  quelques  cita- 
tions qni  suffisent  pour  faire  disparaître  jusqu'à  l'ombre  du  doute. 

1*  Quiconque  lira  attentivement  le  mémoire  publié  par  Ohm» 
sous  ce  titre  Die  Gaivanische  Kette,  La  Piie  galvanique,  res- 
tera convaincu,  contrairement  aux  affirmations  de  M.  Pouillet,  que  le 
physicien  allemand  a  complètement  analysé  les  résistances  do  circuit, 
soit  celles  qui  appartiennent  à  la  pile  elle-même,  soit  celles  qui  pro- 
viennent des  conducteurs. 

V  II  n'est  pas  moins  certain  que  Ohm  ne  s'est  pas  contenté  de 
donner  de  sa  pefisée  une  démonstration  mathématique;  qu'il 
n'a  pas  donné  ses  lois  comme  conséquence  d*une  pure  hypothèse; 
mais  qu'il  les  a  démontrées  réellement  par  des  expériences  directes 
faites  en  1825  avec  la  pile  thermo-électrique  à  effets  constants. 


LOIS  DE  PROPAGATION  D£S  COtAANTS.         )U 

Dans  son  éloge  de  Seebeck,  publié  en  1839,  M.  Poggendorff  re- 
marquait précisément  que  la  grande  découverte  de  la  thermo-élec* 
tricité  avait  eu  pour  premier  résultat  capital  de  fournir  à  M.  Ohm  le 
moyen  facile  de  prouver  par  l'expérience  ses  immortelles  lois. 

3*"  Dans  son  célèbre  travail  intitulé  Maa$  Bestimmungen  ^ 
H.  Fecbncr  a  pris  pour  point  de  départ  non  les  principes  et  les  mé- 
thodes de  M.  Pouillet,  comme  celui-ci  le  prétend,  mais  bien  les  re« 
cherches  de  Ohm,  comme  on  s'en  convaincra  en  parcourant  une  seule 
des  pages  de  ce  mémoire.  Jamais  M.  Poggendorff  n'a  pu  même  penser 
à  affirmer  le  contraire  ;  il  a  dit  simplement  qoe  M.  Ponillet,  à  sa  coq-* 
naissance ,  avait  considéré  le  premier  le  cas  général  de  l'inégalité  des 
circuits  partiels. 

Voilà  la  vérité  :  qu'en  résulte*t-il7  Qoe  la  gloire  de  la  découverte 
des  ra^iorts  de  la  puissance  à  la  résistance  dans  la  propagation  des 
courants  électriques .  appartient  tout  entière  à  M.  Ohm ,  et  -que 
M.  Pouillet  ne  peut  revendiquer  que  ses  vérifications  expérimentales. 

Il  ne  sera  pas  Inutile  d'opposer  encore  \  Thisiorique  de  M.  Pouillet 
le  jugement  de  M.  de  la  Rive,  Archives  de  V Èiectrioité^  tont  Y, 
pag.  kh^.  «  Et  puisque  nous  faisons  une  réserve,  nous  en  profitesons 
pour  protester  hautement  contre  la  tendance  illogique  qui  règne  dans 
le  livre  de  Ohm,  et  dans  d'autres  productions  des  premiers  savants 
de  l'Alletnagne,  tendance  qui  consiste  à  présenter  les  résultats  des 
recherches  instrumentales  comme  la  conséquence  de  certaines  lois 
qu'on  énonce  en  prémisses  et  à  priori;  au  lieu  de  montrer,  confor- 
ménieot  à  la  vérité  historique,  que  ces  lois  découlent  au  contraire  des 
expériences  qu'on  a  faites  dans  un  but  plus  ou  moins  déterminé,  et 
d'avouer  qu'elles  sont  entachées  de  toutes  les  incertitudes  et  de  toutes 
les  irrégularités  qui  peuvent  être  inhérentes,  dans  l'état  actuel  de  la 
science  expérimentale,  aux  procédés  d'observation  qu'on  a  choisis.  » 
M.  Pouillet  veut  donc  que  M.  Ohm ,  loin  d'avoir  déduit  ses  lois  de 
l'expérience,  les  ait  déduites  exclusivement  d'hypothèses  théoriques. 
M.  de  la  Rive  veut ,  au  contraire ,  que  la  théorie  n'ait  rien  fait  pres- 
sentir, et  que  l'expérience  seule  ait  tout  établi.  La  vérité  incontes- 
table est  que  Ohm  est  arrivé  à  ses  magnifiques  lois  et  par  des  consi- 
dérations théoriques  et  par  des  expériences  concluantes. 

On  ne  nous  en  voudra  pas  de  ces  rectifications  qui  étaient  pour 
nous  un  devoir  de  conscience  :  l'impartialité  est  la  condition  vitale  de 
la  critique  scientifique. 


214  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

Avant  d*arriver  I  Tanalyseda  mémoire  capital  de  M.  Wbeatstone, 
rappelons  rapidement  les  faits  principaui  de  h  propagation  de  Téiec- 
tricîté  par  les  fils  condocteurs. 

1<*  Quelque  grande  que  soit  la  vitesse  avec  laquelle  l'électricité  se 
propage,  Tintenslté  du  courant  est  la  même  en  tous  les  points  du 
circuit,  en  le  supposant  parfaitement  isolé  :  qu'on  place  un  galvano- 
mètre près  ou  I  une  dtotance  énorme  de  la  pile ,  son  aiguille  déviera 
de  la  même  quantité. 

9*  Gela  n'empêche  pas  que  la  nature  et  la  longueur  du  drcuît 
influent  considérablement  sur  Tintensité  du  courant  On  constate 
tous  les  jours  sur  les  chemins  de  fer  que  Tintensité  du  courant  di- 
minue quand  la  longueur  du  circuit  augmente,  ou  quand,  sa  longueur 
restant  la  même,  son  diamètre  diminue ,  et  enOn  que  cette  intensité 
varie  avec  la  nature  du  fil  conducteur  qu'on  emploie.  En  un  mot.  la 
résistance  opposée  par  le  fil  conducteur  au  passage  du  courant  est 
d'autant  plus  grande  qu'il  est  plus  long  et  plus  fin,  et  de  ptus  la  condue- 
tibillté  ou  la  facilité  de  transmission  varie  d'une  substance  ft  l'autre  : 
cette  conductibilité  est  5,8  pour  le  palladium^  5,t  pour  l'argent; 
&  pour  l'or;  3,8  pour  le  cuivre;  0,8 pour  le  platine;  0,7  pour  le 
fer;  1  pour  le  mercure.  Mais  il  est  toujours  vrai,  que  quelque  soit  le 
degré  d'affaiblissement  de  l'intensité  du  courant,  cette  intensité  dans 
tous  les  cas  sera  toujours  la  même  en  tous  les  points  du  circuit 
parfaitement  isolé.  Ajoutons  que  la  conductibilité  des  métaui  est 
notablement  modifiée  par  la  température- :  dans  le  passage  de  Oi 
100  degrés,  la  conductibilité  du  fer  diminue  dans  le  rapport  de  12  à 
8,  celle  du  cuivre  dans  le  rapport  de  91  à  64.  La  conductibilité  des 
liquides,  aussi  ^  est  très-différente  de  celle  des  métaux  :  la  solution 
saturée  de  sulfate  de  cuivre,  un  des  liquides  les  plus  conduc- 
teurs, n'est  que  la  seize-millionième  partie  de  la  conductibilité  dn 
cuivre;  le  mélange  d'un  volume  d'acide  snlfurîque  avec  dix  volumes 
d'eau ,  le  meilleur  conducteur  connu  de  tous  les  liquides ,  condtiit 
un  million  de  fois  moins  que  le  cuivre  :  la  conductibilité  des  liquides 
augmente  avec  la  température,  au  lieu  de  diminuef. 

3'  L'expérience  prouve  encore  que,  si  l'on  emploie  pour  former  le 
circuit  un  fil  métallique  très-court,  assez  gros  et  très-bon  conduc- 
teur, l'intensité  du  courant  restera  la  même  quel  que  soit  le  nombre 
de  couples  employés  ou  quel  que  soit  le  nombre  des  éléments  dé  b 
pile  :  la  déviation  de  l'aiguille  du  galvanomètre  sera  la  même  avec 


LOIS  DK  PaoPAGATiOfi  01SS  COUBA^^TS.  91» 

an  seul ,  et  avec  cent  étémenls.  Maig  pour  uo  nudine  nonibre  d*éhh- 
menls,  rjotemcé  diuunoe  k  mesure  que  h  résistance  du  circuit  aiig- 
mente  ;  et  pour  obtenir  la  même  intensité  quand  le  circuit  devient 
plus  long,  il  faut  nécessairement  augmenter  le  nombre  des  élémenu  : 
c'est  ce  que  l'on  fait  tous  les  jours  sur  les  lignes  de  (éiôgrapbie  élec- 
trique. Voilà  les  principaux  faits,  voyons  comme  ils  sont  admirable 
meut  encbatttés  et  fécondés  par  les  lois  de  Obm, 

DéUrminaiian  des  eonêtanUê  des  etreuiis  voUafques, 
par  M.  WREATSTOne. 

L'objet  principal  que  s'est  proposé  le  savant  physicien  a  été  die 

détarmioer  les  conditions  les  plus  avantageuses  k  la  production  d'ef- 

lets  électriques  i  travers  des  circuits  d'une  grande  étendue ,  afin  de 

ceoslaler  au  point  do  vue  pratique  la  possibilité  de  transmettre  des 

sîgoaux  télégraphiques,  au  moyen  de  courants  éiectriqnes,  k  des  dis- 

taiiees  beaucoup  plus  considérables  qu'on  ne  l'avait  tenté  jusqu'alors. 

Guidé  par  la  théorie  de  Ohm,  il  a  complètement  réussi  dans  sa  grande 

entreprise;  mais  l'usage  des  lois  qu'il  a  démontrées,  des  instruments 

qu'il  a  créés,  n'est  pas  limité  à  ce  but  principal  ;  ils  seront  d'un  grand 

secours  dans  toutes  les  recherches  relatives  aux  courants  électriques. 

L'électricité  est  une  source  énergique  de  lumière,  de  chaleur,  d'ac- 

tio»  chimique,  de  puissance  mécanique;  il  suffira  de  connaître  les 

coiiditiotts  dans  lesquelles  ces  divers  eOsls  peuvent  se  manifester  le 

plus  économiquement  et  le  plus^ergiquement  possible,  pour  être  en 

état  de  juger  si  les  hautes  espérances  conçues  et  exprimées  sur  plu- 

*  points  an  si^et  de  ces  apiriications  sont  fondées  sur  des  prévir 

is  ou  rsisounables  sur  de  fausses  conjectures;  la  théorie  en  pos« 

1  de  laquelle  nous  sommes  déjk  entrés  suffit  amplement  k  nous 

diriger  sArement  dans  ces  délicates  recherches. 

Dans  ce  qui  suit  je  laisserai  parler  M.  lYheatstone. 

«  Lois  de  Omi.  «-*  Les  instruments  et  les  procédés  que  je  vais  dé* 

enre  étant  tous  iisodés  sur  les  principes  établis  par  Ohm,  dans  sa 

théorie  du  circuit  voltalque,  et  cette  belle  et  féconde  théorie  n'étant 

poinl  encore  généralement  comprise  et  aduiise  même  de  plusieurs 

personnes  se  livrant  elles' mêmes  à  des  recherches  originales,  j'oserais 

k  peine  espérer  d'être  suivi  dans  les  descriptions  et  explications 

que  je  vais  donner,  si  je  ne  les  faisais  précéder  d'un  exposé  succinqt 


216  TÉLÉGRAPHIE  ÉbCXTTRlQUE. 

des  princîpaox  résultats  qui  en  ont  été  déduits.  On  aperceTra  bien 
yite  combien  les  idées  claires  de  forces  et  de  résistances  électroHBo- 
trices,  substitnées-aux  notions  fagues  d*intensîté  et  de  quantité,  qai 
ont  si  longtemps  prévalu,  nous  mettent  en  étal  de  donner  des  eipli- 
cations  satisfaisantes  de  phénomènes  très-importants,  dont  les  lois  ont 
jusqu'à  présent  été  enveloppées  d'obscurité  et  de  doute.  A  considérer 
les  lois  du  circuit  voltaîque  du  point  de  vue  où  nous  ont  placés  les 
travaux  de  Ohm ,  il  existe  à  peine  une  seule  branche  des  sciences 
expérimentales  dans  laquelle  des  phénomènes  aussi  nombreux  et  aussi 
Taries  soient  exprimés.par  des  formules  d*une  telle  simplicité  et  d'une 
aussi  grande  généralité.  Dans  la  plupart  des  sciences  physiques,  les 
ftits  d'observation  et  d'expérience  ont  marché  d'un  pas  égal  avec  les 
|)rindpes  généralisateurs  de  la  théorie;  seule,  la  science  de  l'électricité 
les  avait  accumulés  dans  une  prolifique  abondance  sans  qu'aucune 
tentative  heureuse  eût  été  faite  pour  les  exprimer  mathématiquement 
Mais  ce  progrès  est  maintenant  heureusement  effectué,  et  ce  qui  n'a 
été  jusqu'à  présent  qu'une  simple  matière  à  des  conjectures  spécula- 
tives se  trouve  transporté  dans  le  domaine  de  la  philosophie  positive. 

Par  foret  électro-motrice  ^  on  entend  la  cause  qui ,  dans  un  cir- 
cuit, donne  naissance,  lorsqu'il  est  fermé,  à  un  courant  électrique, 
et,  lorsqu'il  ne  l'est  pas,  à  une  tension  éiectroscopiqut.  Par r^m- 
iancô,  on  yeut  indiquer  l'obstacle  opposé  au  passage  du  courant 
électrique  par  les  corps  qu'il  a  à  traverser;  ce  mot  signifie  Tioverse  de 
œ  qu'on  appelle  ordinairement  leur  pouvoir  conducteun 

Lorsque  la  vitesse 9  dans  une  portion  quelconque  du  circuit,  est 
accrue  ou  diminuée ,  soit  en  faisant  varier  la  force  électro-motrice, 
soit  par  un  changement  dans  la  résistance  de  cette  portion ,  ta  vitesse, 
dans  toutes  les  autres  parties  du  circuit ,  augmente  ou  diminue  dans 
«n  degré  correspondant;  de  sorte  que,  dans  le  même  temps  donné, 
la  même  quantité  d'électricité  passe  toujours  par  chaque  section 
transversale  du  circuit. 

La  force  du  courant  est  directement  proportionnelle  i  la  somme 
des  forces électro-motrices  qui  sont  en  activité  dans  le  circuit,  et  in* 
versement  proportionnelle  à  la  résistance  totale  de  toutes  ses  parties  : 
en  d'autres  termes,  la  force  du  courant  est  égale  à  la  somme  des  forces 
éleciro-motrices  divisées  par  la  somme  des  résistances.  En  rqirésen- 
tant  par  F  la  force  du  courant,  par  £  les  forces  électro-motrices,  et 
par  R  les  résistances,  ou  aura 


LOIS  DE  PROPAGATION  DES  COURANTS.  SI  7 

La  longueur  d'un  fil  de  cuivre  d'une  épaisseur  donnée,  dont  la  ré- 
sistance égale  la  somme  des  résistances  d'un  circuit ,  est  ce  que  Ohm 
appelle  sa  longueur  réduite;  cette  expression  est  d'un  usage  fort 
commode. 

Si  l'on  augmente  on  diminue  proportionnellement  les  forces  élec- 
tro-motrices et  la  résistance  d'un  circuit ,  la  force  du  courant  demeure 
la  même  ;  on  a  en  effet 

D'où  il  suit  qu'un  seul  élément  Toltaîqne  ou  une  pile  composée  d'un 
nombre  quelconque  d'éléments  exactement  semblables  produit  le 
méaie  eflét ,  pourvu  que  l'on  n'interpose  dans  le  circuit  aucune  résis- 
tance additionnelle.  De  même  un  élément  thermo-électrique  et  un 
élément  voltalque  produiront  le  même  effet  si  la  grande  infériorité  de 
force  éleetro-motrice  du  premier  est  compensée  par  une  diminution 
correspondante^dans  sa  résistance.  Dans  un  appareil  thermo-électrique, 
la  résistance  est  en  général  faible,  parce  que  le  circuit  est  entièrement 
métalliqne,  tandis  que,  dans  un  élément  voltaîque,  la  résistance  du 
liqoîde  est  toujours  considérable. 

Toole  résistance  interposée  diminue  la  force  du  courant  ;  mais  les 
effets  en  sont  d'autant  moindres  que  cette  résistance  est  plus  petite 
proportionnellement  à  cdle  des  autres  portions  dn  circoit  D^où  il 
résulte  que  dans  deux  circuits  transmettant  deux  courants  de  force 
égale,  si  la  même  résistance  est  introduite,  les  forces  des  deux  courants 
peuvent  être  affiiiblies  dans  des  proportions  très-dilKrentes.  Un  seul 
élément  voltariNiue  £/R ,  et  une  série  composée  d'un  nombre  quel- 
conque de  pareils  éléments  «i  £/n  R ,  forment  des  circuits  dans  lesquels 
les  courants  ont  la  même  force  ;  nuùs  ces  courants  seront  modifiés 
dans  des  proportions  très-différentes,  suivant  que  la  résistance  ajoutée 
sera  faible  ou  considérable ,  comparée  aux  résistances  primitives  des 
circuits.  Si  elle  est  fiible,  les  effets  des  deux  circuits  resteront  sensi^ 
Uement  les  mêmes  ;  mais  si  elle  est  considérable ,  la  résistance  qui 
affaiblit  grandement  le  courant  dans  le  circuit  d'un  seul  élément  ne 
produit  qu'un  affaiblissement  insignifiant  dans  celui  de  la  pile.  Ge  fait 
explique  la  nécessité  d'employer  une  pile  pour  vaincre  de  grandes  ré- 


3 1 1  ÏËli«;OilAPUU&  £liËCTiUQU£« 

sistances.  Les  mêoics  remarquée  s'appliquent  à  la  comparaison  d'an 
circuit  thermo-électrique  avec  un  circuit  voltaîque. 

La  formule  suivante  est  Texpression  générale  de  la  force  du  cou- 
rant dans  un  circuit  voltaîque  complété  par  un  Gl  conducteur,  et  en 
supposant  les  plaques  métalliques  des  éléments  voltaïques  parallèles 
les  unes  aux  autres  et  d'égale  grandeur  : 

fiE 

S         s 

F  est  la  force  du  courant ,  E  la  force  éleclro-molrice  d'un  seul 
élémeut,  n  le  nombre  des  éléments,  R  la  résistance  spéciâque  du 
liquide,  D  Tépaisgeur  de  la  coucbe  liquide  ou  la  distance  des  plaques, 
S  la  section  des  plaques  en  (umiaa  avec  le  liquide ,  r  la  résistance 
spécifique  du  fil  métallique  cooducleur,  i  sa  longueur»  $  sa  section. 

Traduite  en  langage  ordinaire ,  cette  formule  donne  les  lois  soi* 
vantes  :  la  force  électro-motrice  d'uo  circuit  voltaîque  varie  avec  le 
nombre  des  éléments  et  la  nature  des  métaux  et  des  liquides  qui  con« 
stituent  chaque  élément .  mais  ne  dépend  en  aucune  façon  desdimen* 
aioDs  d'aucune  de  leurs  parties. 

La  résisunca  de  chaque  étément  est  directement  proportioaneUe  à 
la  distance  où  se  trouvent  les  plaques  l'une  de  l'autre  dans  le  liquide 
et  à  la  distance  spécifique  de  ce  liquide,  et  inversement  proportiennelie 
k  la  surface  des  plaques  en  contact  avec  lui, 

La  résistance  dn  fil  conducteur  du  drcuit  est  iaveraeoMUl  propor* 
tionnelle  k  sa  siection. 

Les  lois  de  distributioa  du  courant  électrique  dans  les  diverses  par* 
lies  du  cinmit ,  lorsqu'on  juxtapose  un  condocteor  latéral  pour  dériver 
une  portion  du  courant  d'une  étendue  limitée  de  ce  même  drcoit* 
sont  aussi  faciles  à  formuler. 

Représentons  par  X  la  longueur  réduite  de  la  portion  du  circuit  d'ed 
le  courant  est  partiellement  dérivé,  par  X'  celle  du  fil  de  dérivalion«  et 
par  L  celle  de  la  partie  non  divisée  du  circuit.  On  peut  déOMUitrer  que 
la  force  du  courant ,  dans  chacun  des  conducteurs  adjacents  X  et  X', 
est  en  raison  inverse  de  leurs  longueurs  réduites ,  et  que  la  longueur 
réduite  d'un  seul  fil  métallique  qui,  substitué  aux  deux,  n'altérerait  pas 
la  force  dn  courant,  est  : 


LOIS  DE  raOPAGATlON  DES  OOliRANTS.  ait 

XV 


x  +  v 


qoe  D0D8  représenterons  par  A.  • 

La  force  du  courant  dans  le  circuit  primitif,  avant  rinlroduction  du 
f9  métallique  qui  le  bifurque,  se  trouvera  donc  exprimée  ainsi  : 


et  celle  du  courant  dans  les  trois  portions  différentes  du  circuit  altéré, 
sera  représentée  par  les  expressions  suÎTantes  : 
Dans  la  portion  principale,  ou  non  divisée  L  : 

E     ^      E(X-^V)   . 
L-4-A      L(X^XO+XX' 

Dans  la  portion  dl0ù  le  courant  a  été  partiellement  dérivé  ou  X  : 

B         A_         EX^ 
L+a'     X""  L(X-4-X')-i-XX'* 

Dans  la  portion  qui  détourne  une  partie  du  courant,  ou  X^  : 

B   .    A  EX 

"^L^-A     V*  L{X-f-V)-hXX'* 

TEBMINOLOGIE.  —  Rarement  un  progrès  réel  se  trouve  effectué 
dans  une  théorie  scientifique  sans  exiger  dans  sa  terminologie  un 
changement  correspondant.  Maintenant  qull  est  prouvé ,  sans  qu'il 
poiMe  rester  place  au  plus  petit  doute,  que  les  diverses  sources  d'ao^ 
tioD  électrique  continue  ne  diffèrent  entre  elles  que  par  la  somme 
de  leurs  forces  électro-motrices  modifiées  par  la  résistance  du  circuit 
dont  elles  font  partie,  il  devient  important  d'adopter,  pour  exprimer 
la  source  d'un  courant ,  des  termes  généraux  sans  aucun  rapport  au 
mode  particulier  de  sa  production;  J'emploierai  donc  le  mot  rkéùmo' 
leur  pour  désigner  tout  appareil  qui  donne  naissance  à  un  eonraol 
électrique,  que  ce  soit  un  élément  voltaïque  ou  une  pile  voltaique, 
un  élément  thermo-électrique  ou  une  pile  thermo-électrique ,  ou  enfin 
toate  autre  source  quelconque  d'un  courant  électrique.  En  parlant 
d'an  seul  élément,  je  rappellerai  un  étément  rhéomoteur ,  et  je 
donnerai  le  nom  de  série  rhéomotrice  à  ce  que  Ton  nomme  habi^ 
tuellement  une  pile  on  une  batterie  voltafqae  on  theroio-étectriqua^ 


320  TëLÉGIUPH1£  ÉL£€TlUQt£. 

Le  bemna  d'an  terme  général  poar  désigner  on  instromenl  propre 
ï  mesurer  la  force  d'on  conrant  électrique  indépendamment  de  sa  con- 
struclion  particulière  a  été  longtemps  senti.  J'emploierai  dans  ce  but 
le  mot  rhéomètre,  tout  en  continuant  à  me  servir  parfois  de  ceuz  de 
galvanomètre,  voltamètre,  etc. ,  pour  distinguer  les  instruments  parti- 
culiers auxquels  ces  noms  ont  été  donnés,  quoique  peut-être  les  termes 
rhéonièlre  galvanique,  chimique  f  calorifique,  etc.,  leur  se- 
raient mieux  appropriés.  Par  rhcotanie ,  je  désigne  un  instrument 
qui  interrompt  périodiquement  un  courant,  et  par  rhéotrope  un 
instrument  qui  le  renverse  alternativement.  Un  rhéoscope  est  un  in- 
strument destiné  à  constater  simplement  l'existence  d'on  coorant  élec- 
trique. Le  mot  rhéoêtat  sera  expliqué  plus  loin. 

MÉTHODES.  —  La  méthode  qoe  je  vais  exposer  pour  détermtoer  hs 
constantes  dans  un  circuit  rhéophorique  est  essentiellement  celle  adop- 
tée par  Fechner,  Lenz,  Pouillet,  etc.,  dans  leurs  vérifications  expéri- 
mentales de  la  théorie  de  Ohm.  ' 

On  détermine  la  résistance  d'un  circuit  en  observant  la  force  do 
courant,  d'abord  sans  aucune  résistance  additionnelle  interposée  dans 
.le  circuit,  puis  après  avoir  ajouté  une  résistance  connue.  On  a  ainsi 
successivement  : 

£  E 


R'  R-hr' 

jd'oà: 

F_R  +  r 

F'"~     R 

équation  d'où  l'on  déduit  focilement  la  valeur  de  R,  tontes  les  autres 
quantités  qui  y  entrent  étant  connues;  on  a  en  eflet 

II 

—F 

La  force  électro-motrice  d'un  circuit  s'obtient  eu  multipliant  la 
force  do  courant  par  la  résistance  totale;  car  on  a  : 

E 
F  =  j,    E  =  FR.^ 

Le  principe  de  cette  méthode  es^  extrêmement  simple;  mais  la  dif- 
ficulté de  déterminer  immédiatement  la  force  d'un  courant  auuioyeo 
do  galvanomètre  est  un  obstacle  à  son  emploi  général  Fechner 


LOIS  IHC  PROPAGATION  DES  COURANTS.  S3t 

roesarait  la  force  da  conrant  par  le  nombre  d'oscillatioQS  de  l'aiguille 
placée  à  angle  droit  avec  la  direction  des  circonfolutions  du  fil ,  opé- 
ration très-fastidiense;  d'autres  ont  employé  les  déviations  de  l'ai- 
goiUe,  les  d^rés  correspondants  de  force  ayant  été  préalablement 
déterminés  par  quelque  procédé  particulier,  ou  déduits  de  quelque 
règle  dépendant  de  la  construction  particulière  de  l'instrument.  Une 
aatre  objection  contre  l'emploi  d'un  galvanomètre  pour  mesurer  la 
force  d'un  conrant  naît  des  changements  qui  ont  souvent  lieu  dans 
riotensité  magnétique  de  l'aiguille ,  surtout  lorsqu'elle  a  été  soumise 
k  l'action  d'un  courant  trop  fort. 

Le  principe  de  ma  méthode  consiste  à  employer,  au  lieu  de  résis- 
tances constantes ,  des  résistances  variables,  ramenant  par  là  à  l'égalité 
les  courants  dans  les  circuits  comparés,  et  concluant  du  total  de  la 
résistance  introduite  ou  supprimée  pour  passer  d'une  déviation  de 
l'aiguille  à  une  autre  les  valeurs  des  forces  électro-motiûces  et  des  ré- 
sisunces  du  circuit,  selon  les  conditions  particulières  de  l'expérience. 
Cette  méthode  n'exige  aucune  connaissance  des  forces  correspondantes 
aux  différentes  déviations  de  l'aiguille. 

Pour  appliquer  ce  principe,  il  est  nécessaire  d'avoir  un  moyen 
de  varier  la  résistance  interposée,  de  manière  qu'elle  change  gra« 
doellement  dans  des  limites  voulues  quelconques.  Pour  y  parvenir» 
fai  inventé  deux  instruments  :  l'un  destiné  aux  circuits  dont  la  résis- 
tance est  considérable,  l'autre  pour  ceux  dans  lesquels  elle  se  trouve 
faible. 

Rhéostat.  —  Le  premier  instrument  est  représenté  fig.  1 2,  pi.  II  ; 
G  est  un  cylindre  de  bois,  H  un  cylindre  de  laiton,  tous  deux  du  même 
diamètre  et  ayant  leurs  axes  parallèles.  Sur  le  cylindre  de  bois  est  en- 
taillée une  rainure  en  hélice,  et  à  l'une  de  ses  extrémités  est  fixé  un 
aonean  de  cuivre  auquel  est  attaché  l'un  des  bouts  d'un  long  fil  mé* 
tallique  d'un  très-petit  diamètre.  Ce  fil ,  lorsqu'il  est  enroulé  autour 
da  cylindre  de  bois ,  remplit  tonte  la  rainure,  et  est  fixé  par  son  autre 
bout  à  l'extrémité  opposée  du  cylindre  de  cuivre.  Deux  ressQrts* 
J  et  K,  pressant  l'un  contre  l'anneau  de  cuivre  du  cylindre  de  Ixhs, 
l'aQtre  contre  l'extrémité  du  cylindre  de  cuivre  H,  au  moyen  de  deux 
vis  de  jonction ,  peuvent  être  mis  en  communication  avec  les  fib  mé-* 
talliques  du  circuit.  La  manivelle  mobile  M  sert  à  faire  tourner  les 
cylindres  sur  leurs  axes.  Lorsqu'elle  est  placée  sur  le  cylindre  H  et 
tenmée  de  gauche  à  droite»  le  fil  métallique  se  déroule  de  dessus 


111  TÉLÊdRAPnn  ÉLECTRIQUE. 

le  cylindre  de  bois  et  sVnroale  sur  le  cylindre  de  enivre  ;  mais  lors- 
qu'on l'adapte  au  cylindre  G,  et  qu'on  la  tourne  de  droite  k  gauche, 
le  contraire  a  lieu.  Les  circontolu  lions  sur  le  cylindre  de  bois  étant 
isolées  et  tenues  séparées  l'une  de  l'antre  par  la  rainure,  le  courant 
sait  la  longueur  entière  du  61  enroulé  sur  ce  cylindre  ;  mais  la  cir- 
eonyolutions  sur  le  cylindre  de  cuirre  n'étant  pas  isolées,  le  oounnt 
passe  immédiatement  du  point  du  fil  en  contact  avec  le  cylindre  aa 
ressort  K.  La  partie  efficace  de  la  longueur  du  fil  métallique  se  rédoit 
donc  il  la  portion  variable  enroulée  sur  le  cylindre  de  beis. 

Dans  rinstrument  que  j'emploie  ordinairement,  les  cylindres  ont 
six  pouces  anglais  de  longueur  el  un  pouce  et  demi  de/diamètre;  le 
ftlet  de  la  vis  est  de  1/bO  de  pouce ,  et  le  fil ,  qui  est  de  laiton,  a 
1/100  de  pouce  de  diamètre.  Je  fais  usage  d'un  fil  très-mince  et  d'an 
métal  mauvais  conducteur,  afin  de  pouvoir  introduire  une  plus  grande 
résistance  dans  le  circuit. 

Une  échelle  permet  de  mesurer  le  nombre  de  circonvolutions  dé- 
IrouMes  et  d'obtenir  les  fractions  de  drconvolotion  :  on  index,  Axé  \ 
l'axe  de  l'un  des  cylindres ,  parcourt  les  divisions  d'un  cercle  gradué. 

Comme  le  principal  usage  de  cet  instrument  est  d'ajuster  ou  régler 
le  circuit  de  manière  à  obtenir  un  degré  de  force  constant,  Je  loi  ai 
donné  le  nom  de  rhéoêtat. 

La  figure  12  montre  la  disposition  du  circuit  lorsque  tout  est 
préparé  pour  une  expérience.  B  est  un  galvanomètre  irès-sensiMe 
à  aiguille  astatique,  muni  d'un  microscope  pour  lire  les  divisions  do 
Cercle.  Le  rhéomoteur  on  l'élément  voltalqne  que  j'ai  employé  dans 
h  plupart  de  mes  recherches  rhéométriques  est  la  pile  k  amalgame 
de  zinc,  page  74,  avec  des  vases  dont  les  faces  latérales  ont  deot 
pouces  de  largeur  sur  un  pouce  et  demi  de  hauteur.  Ce  rhéomotetn-i 
outre  qu'il  est  très-constant  dans  son  action ,  est  exti^émemcnt  éoo* 
nomiqoe  et  facile  à  manipuler.  Ou  peut  substituer  an  cuivre  un  métal 
négatif  quelconque  9  pourvu  que  le  liquide  interposé  soit  une  solution 
d'un  sel  de  ce  métal. 

Emploi  n  uomncATiONs  diverses  do  EHtostAT.  -*  Le  rhéostat 
que  j'emploie  pour  des  circuiu  dans  lesquek  la  résistance  est  compa* 
rativement  hible  est  représenté  par  la  flg.  lA.  A  est  un  cylindre  de 
bois  bien  sec ,  sur  la  surface  duquel  une  rainure  est  creusée  en  hélice  ; 
iin  gros  fil  de  cuivre  est  enroulé  autour  du  cylindre ,  occupant  la  rai* 
nure  et  formant  comme  le  filet  d'une  vis.  Immédiatement  au-4ewit 


LOIS  DE  PROPAOATiON  DBS  COURANTS.         2M 

da  eyiMre ,  et  pmllèleinent  à  son  axe ,  est  placée  une  t>arre  liiangu- 
kire  B,  portant  un  carseur  G  ;  à  ce  canieur  est  adapté  an  ressort  0 
qai  presse  constamment  contre  ies  spires  du  61  de  cui? re.  L*un  des 
beats  de  l'hélice  métalllqiie  est  attaché  à  un  anneau  de  laiton  E,  con- 
tre lequel  presse  un  ressort  F  qui  est  en  communication ,  au  moyen 
4*one  vis  de  jonction,  avec  Tune  des  extrémités  du  circuit;  Tautre 
extrémité  du  circuit  est  retrane,  par  une  vis  semblable,  en  contact 
métallique  avec  la  barre  triangulaire  de  métal.  En  tournant  la  mani« 
Telle  H ,  le  cylindre  se  meut  sur  son  axe  dans  Tune  ou  Tautre  direc* 
Ikm ,  et  le  curseur  G ,  guidé  par  le  fil  de  cuivre ,  glisse  le  long  de  la 
barre ,  avançant  ou  reculant  suivant  que  le  cylindre  tourne  à  droite 
ou  I  gatiche  :  le  curseur  venant  à  se  mettre  en  contact  avec  an  point 
diflérent  du  fil  de  cuivre ,  une  résistance  différente  est  introduite  dans 
le  circuit;  elle  est  due  à  la  seule  portion  de  fil  comprise  entre  le  cur- 
aear  et  le  bout  mis  en  communication  avec  le  ressort  F.  Le  cylindre 
de  rioetroment  que  j*ai  construit  a  dix  pouces  et  demi  anglais  de 
feogoeor,  trois  pouces  un  quart  de  diamètre;  le  fil  fait  cent  huit  cir- 
cODTolittions  autour  du  cyUndre.  Les  dimensions  de  Tinstrument»  la 
girosscur,  la  longueur  et  la  matière  du  fil  métallique  doivent  varier 
iTec  la  résistance  variable  qu'on  désire  introduire  dans  le  circuit  et 
le  degré  d'exactitude  avec  lequel  on  veut  mesurer  ces  variations» 

La  fig.  id  représente  la  disposition  d'un  drcuit  thermo-électrique 
dans  lequel  cet  instrument  a  été  interposé.  C'est  l'élément  thermo- 
électrique;  B  est  le  galvanomètre,  qui,  dans  ce  cat^ci,  ne  doit  point 
être  fermé  de  nombreuses droonvoiutions^d'un  fil  métallique  mince, 
eomme  dans  Tarrangement  précédent ,  car  on  introduirait  par  là  une 
trop  grande  résistance  dans  le  circuit,  mais  doit  consister  en  une 
lenle  plaqoe  épaisse ,  ou  un  gros  fil  métallique  faisant  on  seul  tour* 

Le  rhéostat,  particulièrement,  sous  fai  dernière  forme  que  nous 
tenons  de  décrire ,  peut  être  utilement  employé  comme  régutateor 
^'an  enorant  électrique»  poor  maintenir  exactement  le  même  degré 
de  force  pendant  un  temps  queloonque  voulu  »  pour  augmenter  ou 
diminuer  la  force  dans  tonte  proportion  donnée.  Interpooé  dans  le 
drcoit d'une  machine  thermo-électrique ,  il  permet»  qnelqnes  varia- 
tions qn*éprottve  le  rhéomoteur  dans  son  énergie^  de  conserver  con* 
'  slamment  aa  courant  la  même  intensité  en  toomant  le  cylindre  do 
régulateur  à  gauche  ou  à  droite ,  suivant  qu'elle  augmente  ou  diminue. 
On  peut  de  même,  en  ajustant  le  rhéostat ,  obtenir  toute  autre  inien- 


224  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

site  comprise  entre  des  limites  données.  Puisque  la  consommation  des 
matières  employées  ponr  une  pile  vollaîque  dans  laquelle  il  n'existe 
point  d*aaion  locale  est  inversement  proportionnelle  à  la  résistance 
du  circuit ,  cette  méthode  d*altérer  Tintensité  a  un  avantage  que  ne 
possède  aucune  autre  :  la  force  effective  est  toujours  strictement 
proportionnelle  à  la  quantité  de  matières  dépensées  pour  produire  fat 
puissance.  Ce  résultat  serait  très-avantageux  si  de  nouveaux  perfec- 
tionnements parvenaient  jamais  à  transformer  une  machine  électro- 
magnétique en  moteur  mécanique. 

Dans  les  opérations  de  Télectrotypie,  l'avantage  du  rhéostat  est 
évident.  En  variant  sa  position  de  temps  en  temps  de  manière  à  tenir 
raigoiHe  d'un  galvanomètre  sur  le  même  point,  on  peut  maintenir  no 
courant  au  degré  d'énergie  voulu,  pendant  un  temps  quelconque; 
et,  comme  la  nature  du  dépôt,  lorsque  la  solution  dont  on  l'obtient 
reste  la  même  y  ne  varie  qu'avec  la  force  du  courant  et  la  grandeur 
de  la  surface  sur  laquelle  le  métal  est  réduit ,  lorsqu'on  a  une  fois 
obtenu  un  bon  effet,  on  peut,  sans  difficulté  et  avec  certitude ,  se 
replacer  dans  les  mêmes  circonstances  et  éliminer  complètement  les 
chances  do  hasard. 

Unité  de  mesure  de  la  résistance.  —  Il  est  de  la  plus  hante 
importance  d'avoir,  ponr  mesurer  les  résistances ,  un  terme  de  com- 
paraison exact  et  que  l'on  puisse  aisément  reproduire.  On  pourrait  se 
servir,  ponr  cet  effet,  d'un  fil  de  cuivre  d'une  longueur  et  d'un  dia- 
mètre donnés;  mais,  comme  de  très-petites  différences  de  diamètre 
sont  accompagnées  de  différences  considérables  dans  les  résistances 
des  fils  métalliques,  il  convient  mieux  de  prendre  pour  unité  de  résis- 
tance un  fil  métaIli<|oe  d'une  longueur  et  d'un  poids  donnés,  ce  qoi 
permet  de  déterminer  très-exactement  de  faibles  différences.  Je  pren- 
drai donc,  dans  toutes  mes  expériences,  pour  unité  de  résistance, 
on  fil  de  cuivre  de  un  pied  anglais  de  long  (1) ,  et  pesant  cent  grains 
{poids  afiglaiê).  Le  diamètre  de  ce  fil  est  les  0,071  d'un  pouce  an- 
glais y  et  il  est  compris  entre  les  numéros  quinze  et  seize  du  commerce 
de  Londres. 

Bobines  de  résistance.  —  Il  est  souvent  nécessaire  de  mesurer 
des  résistances  beaucoup  trop  grandes  pour  qu'on  puisse  y  parvenir 
au  moyen  du  rhéostat,  quoique  la  longueur  réduite  de  son  fil  métal-  • 

(1)  Le  pied  anglais  vaut  0",304  ;  100  grains  valent  5gr.,«. 


LOIS  DE  PROPAGATION  DES  COURANTS.  9SS 

liqae  soie  considérable  :  p  pais»  p^r  exemple ,  désirer  coonattre  la  rém" 
(aocedo  fil  des  électro-aioiaiits  de  mon  appareil  télégraphique,  qui  a  ' 
soQveBt  plusieurs  centaines  dé  mètres  de  longueur ,  ceHc  que  présente 
une  trèS'kmgue  ligne  télégraphique ,  ou  la  résistance  d'une  certaine 
étendue  d'un  liquide  mauTats  conducteur.  Dans  tous  ces  cas,  et  dans 
one  foule  d'autres ,  j'emploie  un  autre  instrument  qui  me  met  en  état 
d*ia(erpo8er  dans  le  circuit  des  résistances  en  quantités  quelconques, 
et  d'dbtenir  cependant,  par  l'adjonction  du  rhéostat  qui  lui  sert  comme 
de  régttllteor,  qui  le  complète  et  le  perfectionne ,  un  degré  d'exac** 
titode  aussi  complet  qu'on  le  désire.  Cet  instrument  est  représenté 
6g.  12,  planche  II;  il  consiste  en  six  bobines  autour  de  chacirae  des- 
quelles s'enroule  im  fil  de  enivre  très-fin ,  reconvert  de  soie  et  d'un 
diamètre  de  1/200  de  pouce.  Deux  de  ces  fils  ont  cinquante  pieds  an- 
glais de  long ,  les  autres  ont  respectivement  cent ,  deux  cents ,  quatre 
cents»  huit  ceais  pieds  :  les  deux  bouts  de  chaque  fil  sont  attadiés  à 
des  fils  métalliques  courts,  et  d'un  fort  diamètre,  fixés  aux  faces  su* 
périeures  des  cylindres  et  serrant  li  réunir  tous  les  fils  en  une  longueur  ^ 
continue  ;  les  deux  fils  métalliques  F,  F,  continuent  les  extrémités  des 
fib  qui  font  entrer  les  babines  dans  le  circuit.  Sur  la  face  sni^érieure  de 
chaque  cylindre  est  un  ressort  double  de  laiton  mobile  autour  d'un 
centre,  de  sorte  que  ses  extrémités  puissent  à  volonté,  ou  poser  sur 
les  bouts  des  gros  fils  qui  servent  à  réunir  toutes  les  bobines ,  ou  en 
être  écartées  et  ne  poser  que  sur  le  bois.  Dans  la  dernière  position , 
le  courant  du  circuit  est  obligé  de  suivre  les  circonvolutions  de  la 
bobine;  mais  dans  la  première  position ,  le  courant  suit  le  ressort  et 
aoustrait  da  circuit  la  résistance  entière  de  la  bobine.  Quand  tous  les 
ressorts  posent  sur  les  gros  fils  métalliques,  la  résistance  de  toute  la 
série  des  bobines  est  supprimée;  mais  il  suflBt  de  tourner  les  res- 
sorts pour  introduire  tour  à  tour  plusieurs  bobines  dans  le  circuit ,  et 
augmenter  successivement  la  résistance  de  tous  les  multiples  de  50 
pieds  jusqu'à  1600. 

Gomme  on  ne  peut  pas  rigoureusement  compter  sur  la  mesure 
exacte  de  ces  grandes  longueurs  de  fil  métallique ,  il  est  bon  de  con- 
stater le  nombre  d'unités  de  résistance  de  chaque  fil  enroulé,  ce  qui, 
à  l'aide  du  rhéostat,  peut  aisément  s'effectuer.  J'ai  trouvé  que  la  ré- 
sistance eofière  de  1600  pieds  éuit  équivalente  à  218880  unités  de 
résistance ,  ou  à  218880  pieds  du  fil  métallique  pris  pour  terme  de 
comparaison.  J'emploie  encore  une  série  auxiliaire  de  fils  enroulés  et 


124  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUB. 

cotnbiftés  de  la  même  manière  qae  les  précédents  »  eoMiBtâiit  èii  lit 
ho)>ine3  du  même  fil  mélaUique,  chaGuoe  de  500  terges  de  long  t  ta 
^Nigoettr  réduite  de  cette  sërié  a  plus  de  i33  milled  do  fil  pris  podi" 
ierbie  de  csomparaison  i  eu  la  combinant  avec  la  précédeËlfei  Je  ptiis 
mesurer  des  résistances  égales  è  TJh  milles  et  demi  (1). 
:  ÉfàLUATiOH  M  LA  RÉsisTAHGc.  —  Lorsqu'un  éléttient  parraité- 
ment  constant  9  dn  gaWanomètre  et  un  rhéostat ,  sont  pla<)é9  dIUà  ttd 
circuit  i  comme  on  le  ?oit  fig&  12)  on  peut  constater  la  réststattce  de 
tout  corps  interposé  de  la  DM^nière  saWante  :  obsek-vei  le  polit  sur  le^ 
quel  se  tient  Taiguille  ;  retirez  alors  du  circiiit  le  corps  dont  la  résis-^ 
tance  doit  être  mesurée,  «t^  au  moyen  du  rhéostat  «  ajoutes  une  loo^ 
gueur  de  fil  suffisante  pour  ramener  Talguille  au  même  points  Le 
nombre  d'unités  de  résistances  correspondant  à  cette  lodgatur  ajou- 
tée sera  la  mesure  cherchées 

Il  est  important  de  déterminer  la  résistance  du  fil  métilllqtte  da 
galvanomètre  employé  dans  les  etpériences  ;  pour  eliecttter  cette  dé^ 
terminatlon  par  la  méthode  ci-dessus  ^  il  serait  néees^re  d'avoir  au 
galvanomètre  autiliaire;  mais  lorsqu'ofi  n'a  pas  sous  M  main  un 
second  galvanomètre,  on  peut  avoit  recburs  au  procédé  suivant  :  pi^ 
nez  deux  éléments  rhéomoteurs  exactement  égaux ,  et  potir  la  ibrds 
flectro-motrice  et  pour  la  résistance  1  phcez*en  un  dans  té  drcitit 
aivec  galvanomètre  I  figi  12;  observez  soigncusenlént  la  déViatiou  de 
l'aiguille;  interposez  ensuite  l'autre  élément ^  et  ramenez  l'aigoUMî 
au  même  point  par  le  moyen  du  rhéostati  La  longueur  réduite  du  fil 
4eroulé  X  sera  la  mesure  de  la  résisunee  ^  du  fil  du  galvanomètre» 
plus  celle  des  fils  qui  établissent  la  communication  r^  retrancbei  f  de 
X»  la  résistance  de  g  sera  déterminée  c  oil  a»  en  eSet« 

d^àù 

S  =  X— r. 

*  Somme  bÈS  frofcos  ÊLEtÎTftO-kbTttlGÈà  b*0N  ctkcuîT  volt aîqûe. 
-^  Le  k^héostat  fournit  ilil  ihbyéh  cohimodè  dé  constater  la  somme 
des  forces  élecitt-thdtHcè^  efi  à'cllvlté  danà  tiii  circuit  voltaîque,  sans 
avoir  besoin  ik>ur  6l*la  de  l'aide  d'un  t-héomètre  gradué  qui  iniiqne 

(I)  La  Ter/^e  anglaicr  vaut  enviroa  1  mètre  (Vanç^h-,  K  aillle  vaut  taHl«t> 
S/5  (ic  k'IomMre. 


LOIS  De  propagation  Z>£8  C0UKA19TS.  217 

des  forces  proponionneHes,  ou  d'avoir  recours  au  procédé  fastidieux 
de  compter  les  oscillalions  d'une  aiguille ,  employé  par  Fechoer  dmw 
SCS  investigatioiis.  li  s<ra  d'une  grande  importance  polir  les  progrès 
futors  de  l'électro-cbinite  d'épargner  le  temps  et  la  peine  de  «ette 
opération;  d'autant  plus  que  les  fluctuAtions  dans  les  forces  ileetHH 
molrîces  de  plusieurs  circuits  >  dues  à  des  actions  chimiques  ou  au^ 
très  9  enlèvent  toute  espèce  de  valeur  à  des  observations  résultant 
d'eipériences  qui  eiigent  un  (eitips  considérable* 

Le  principe  sur  lequel  s'appuie  mon  procédé  est  Ceitti^-ci  c  dans 
deux  circuits  produisant  des  effets  rhéoméiriques  égaux  »  la  sommo 
den  forces  éleotro-motriees  divisée  par  la  somme  des  résistances  est 
une  quantité  constante,  car  les  équations 

R  R' 

W      E 
entraînent  la  suivante  :         n7  ^  IT  * 

Si  E  tt  R  croissent  ou  décroissent  proportionnellement  »  F  restera 
évidemment  invariable  :  connaissant  donc  le  rapport  des  résistances 
daon  deux  circuits  produisant  le  mênie  effet  i  nous  sommes  en  état 
d'en  conclure  immédiatement  celui  des  forces  électro^motrices.  Ce- 
pendant ,  comme  il  eét  difficile  dans  plusieurs  cas  de  déterminer  la 
résistance  totale,  se  composant  des  résistances  partielles  du  rhéomo^ 
teur,  du  galvanomètre,  do  rhéostat^  etc.  ^  j'ai  recours  au  procédé 
suivant,  qui  est  très-simple.  Si  l'on  augmente  la  résistance  du  pre- 
mier oirebit  d'une  quantité  connue  r^  la.  forée  du  oourant  devient 

aia  dé  conserver  à  l'effist  dans  le  second  circuit  cette  même  vahul*,  il 
faudra  que  la  résistance  «goûtée  soit  multipliée  par  le  même  facteur  n 
qui  multiplie  les  forces  ékctro-motrices  et  les  anciennes  résistances, 
car  alors  on  aura  bien 

Ë  nE 


R-j-r      nR-+-nr 


Le  rapport  n  des  louguenn  des  résistances  ajoutées  f  et  nt^  qui  est 

15. 


128  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQl'E. 

cooDo  HBmédiatemeiit,  conduit  donc  à  cefaii  des  forces  électro- 
motriceiL 

Dans  rexpériencCt  j^  procède  ainsi  :  j^ioterpose  le  rhéostat  et  le 
galTanomètre  dans  le  drcoit,  et  ensoite,  aa  moyen  do  premier  de  ces 
instmments,  en  ajoutant,  t^ïl  est  nécessaire,  les  bobines  de  résis- 
tance ,  j'ajoute  une  résistance  sdBsante  poor  amener  l'aiguille  exacte- 
ment Il  45*  ;  je  constate  ensuite  la  looguenr  de  fil  qu'il  faut  dérouler 
de  dessus  le  cylindre  de  laiton  du  régulateur  pour  réduire  la  dévia- 
tion de  l'aigidlle  à  kù^.  Le  nombre  des  tours  donne  la  mesure  de  la 
force  âectro-motrice ,  en  prenant  pour  unité  le  nombre  correspon- 
dant au  cas  où  le  rhéomoteur  ou  élément  pris  pour  terme  de  com- 
paraison était  seul  employé. 

MESURE  DE  DIVERSES  FORCEB  ÉLECTRO-MOTRICES.  —  Je  joinS  ICI 

quelques  mesures  de  forces  électro-motrices  obtenues  par  le  procédé 
que  je  viens  de  décrire. 

1.  Trois  éléments  de  différentes  grandeurs,  composés  de  cuivre, 
d'une  solution  de  sulfate  de  cuivre  et  de  l'amalgame  liquide  de  zinc, 
furent  successivement  placés  dans  le  circuit.  Le  nombre  de  tours 
exigé  pour  ramener  raiguille  de  A5  à  40  fut  : 

Cylindre  de  cuivre  de  deux  pouces  de  circonférence ,  d'un  pouce 
et  demi  de  baotear,  30  tours. 

Cylindre  de  cuivre  de  3  1/2  pouces  anglais  de  haut 
et  de  2  1/2  de  diamètre,  30 

Cylindre  de  cuivre  de  6  pouces  de  baot  et  de  3  1/2 
de  diamètre,  30 

D'où  il  suit  que,  conformément  ^  la  théorie,  la  grandeur  d'un  élé^ 
ment  n'apporte  aucune  différence  dans  sa  force  électro-motrice. 

2.  Cinq  petits  éléments  de  cuivre  et  d'amalgame  de  zinc  furent 
chargés  respectivement  avec  les  cinq  solutions  suivantes  de  cuivre: 
le  sulfate,  le  sulfate  ammoniacal ,  l'acétate,  le  perchlorure  et  le  nitrate. 
Quoique  la  force  do  courant  produit  par  chaque  élément  séparément 
différât  beaucoup  de  l'un  li  l'autre,  en  raison  de  la  conductibilité  dif- 
férente des  solutions^  cependant^  à  l'exception  du  nitrate,  toutes  exi- 
gèrent le  même  nombre  de  tours  indiquant  des  forces  électro-mo- 
trices égales;  le  nitrate  présenta  des  fluctuations  comprises  entre 
23  et  29<',  occasicmnées  probablement  par  quelque  laiaion  perturbatrice 
de  l'acide  nitrique  sur  le  mercure  de  l'amalgame. 


LOIS  DE  PROPAGATION  D^  COURANTS.         3)9 

3«  On  mesara  les  forces  électro-motrices  d'an  circuit  dans  kqoél 
If  3»  S»  A«  5  éléments  semblables  forent  successivement  placés  : 

1  élément,  30  tours;  2  éléments,  ùl  tours;  3 éléments,  91  tours; 
4  éléments,  120  lours;  5  éléments,  150  tours. 
/  La  force  électro-motrice  d'un  circuit  est  donc,  comme  la  théorie 
l'indique,  proportionnelle  au  nombre  des  éléments  semblables  arrangés 
en  série  dont  se  compose  le  rhéomoteur.  Je  désirai  comparer  la 
force  électro-motrice  d'un  élément  thermo-électrique  dont  les  deux 
métaux  étaient  le  bismuth  et  le  cuivre,  et  dont  les  soudures  opposées 
étaient  exposées  aux  températures  fixes  de  la  glace  fondante  et  de 
l'eau  bouiUaiKe,  à  celle  de  l'élément  Toltaique  pris  pour  unité. 
Comme  l'interposition  du  galvanomètre  diminuait  considérablement 
la  force  du  courant  dans  le  circuit  thermo-électrique ,  de  telle  sorte 
que  je  ne  pouvais  pas  faire  avancer  l'aiguille  à  Ad"",  je  ramenais, 
dans  ce  cas  particulier,  la  déviation  de  l'aiguille  de  10  à  5  degrés  :  les 
rapports  des  mesures  des  forces  éleciro- motrices  restent  lés  mêmes, 
quds  que  soient  les  deux  points  entre  lesquels  oii  fait  varier  l'aiguille, 
pourvu  qu'ils  ne  changent  pas  durant  la  même  série  d'expériences. 
Élément  thermo-électrique  de  bismuth  et  cuivre ,  la  tempé- 
rature des  soudures  étant  0  et  100  degrés,  8  tours 
Élément  vohaîque  unité,  formé  d'amalgame  de  zinc,  de 

suUate  de  cuivre  et  de  cuivre,  757  tours 

Les  forces  électro-motrices  relatives  sont  donc  comme  1:94»6  (!)• 

DltERS  PROCÉDÉS  POUR  LA  DÉTERMINATION  DE  LA  RÉSISTANCE. 

—  La  résistance  ou  la  longueur  réduite  d'un  rhéomoteur  peut  être 
déterminée  par  l'un  ou  l'autre  des  procédés  suivants  : 

PTcmière  méthode.  —  Placez  le  galvanomètre  et  le  rhéostat  dans 
le  drcoit ,  et  réglez  ce  dernier  de  façon  que  l'aiguille  du  galvano- 
mètre s'arrête  à  un  point  déterminé  :  divisez  alors  le  courant  qui  tra- 
Terse  le  fil  métallique  du  galvanomètre  en  plaçant  à  côté  un  autre 
fil  de  résistance  égale,  l'aiguille  reculera  :  la  longueur  réduite,  me- 
surée par  le  nombre  de  tours  du  rhéostat  qu'il  faudra  retrancher 
du  circuit  pour  ramener  l'aiguiUe  à  son  premier  point ,  sera  égale  k  k 
moitié  de  la  résistance  totale  de  la  portion  non  divisée  du  premier 
circuit  Si  donc  la  résistance  du  galvanomètre ,  des  rhéophores  et  de 

(1)  M.  Pouîllet,  par  un  procédé  bien  différent,  a  constaté  que  ce  rapport 
était  1795. 


390  TÉUORAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

la  portion  de  M  enroalé  da  rhéostat  qai  se  trouvait  dans  le  circuit 
avant  reipirieQce  a  été  préalablement  déterminée  «  on  obtiendra 
aisément  cello  du  rbéomoteur,  en  retranchant  la  première  résistance 
de  la  résistance  totale  mesurée ,  comme  nous  venons  de  le  dire; 

âoil  U  la  force  éleetro- motrice,  ff  la  résistance  du  fil  du  gaWano* 
mètre,  et  R  toutea  les  autres  résistances  du  cireuit.  La  force  du  cou- 
ram  agissant  sur  raiguille  sera 

F?= : 

ajouter  k  cété  du  fil  du  gaWano  r{4re  un  autre  fil  ayant  la  même  rè* 
fùstance;  c*est  comoie  si  on  lui  substituait  un  autre  Gl  métallique  d'une 
dation  double,  et  reipres:»ioo  de  la  résistance  du  circuit  devient 

mais ,  puisque ,  par  suite  de  I4  divi$ioQ  du  courant,  il  n'y  a  plus  qns 
U  moitié  de  sa  (orce  qui  agit  sur  Taiguille»  omte  action  peui  itit  m 
présentée  par  ; 

Pour  rendre  cette  expression  équivalente  à  la  première ,  H  faut  ré- 
duire do  moitié  ta  résistance  R,  car  on  a, 

E  fB 

et  la  résisiaocç  enlevée  du  circuit  pour  effectuer  eett«  réduetioa  est 
évidemment  égale  k  la  moitié  de  la  résistance  df  te  portion  non  diW* 
sée  du  circuit  primitif:  Téquaiion 

B  jB 

donne  en  eflbt  X=  — 

2 

Deuxième  méthode.  —  Amenés,  au  moyen  du  rhéostat,  Tàiguille 
du  galvanomètre  à  un  point  M  déterminé  par  un  nombre  m  de  degrés: 
constatez  la  résistance  r  nécessaire  pour  amener  l'aiguille  à  un  point 


LOIS  D£  fIROPAtiAïlON  ÛK&  CUtRAISTS.  2S1 

MtMaop  N,  iMBeoeitla  en  M  )  alonf  places  an  ill  métalNque  q«i  par- 
HfB  le^Durant  avee  It  gakaaenècve,  et  faitei  varicp  ee  Gl  jusqu^i  e0 
qo'une  nouvelle  résistance  r'  ramène  4e  nouveau  Taiguille  efl>  II; 
Lorsque  Taigoille  est  en  M ,  on  a 

lofsqo'elle  est  fixée  sur  N,  dans  le  premier  cas, 

E 


^^^Rtlï-^'' 

iim  le  |K0|i4  ca«, 

F'-        ='•'        ; 

'        R(5  +  r')  +  <;i' 

égalant  ces  deas 

expressions,  on  a 

E                     B*' 

R+j+r     R(s+r')+5i'' 

d'Dà: 

Gûnme  r^r^  et  jf  sont  connus,  R  8V>btlent  tout  de  suite,  et  on  en 
dédoit,  eomme  plus  baot ,  la  résistance  do  rhéonioleur. 

9krf=sg,  c^est-à-dire  si  la  résistance  du  fil  du  galranomètre  est 
égale  à  celle  du  Gl  qui  détourne  une  portion  du  courant,  alors  R=ri*; 

Troisième  mélhçde,  —  Amenez  l'aiguille  à  un  point  quelconque 
détemûtté,  et  ^nstatez,  au  moyen  de  rinstrument,  fig.  17,  qi|i  sera 
décrit  page  239 ,  quel  degré  correspond  à  la  moitié  de  Tintensité  ainsi 
indiquée.  Puisque,  lorsque  la  force  électro-motrice  reste  la  même,  la 
forcedu  courant  est  inversement  proportionnelle  à  la  résistance  totale; 
pour  ramener  raigoiile  du  point  M  correspondant  à  m  degrés  au  point 
N  corretpendant  à  m/2  degrés ,  il  fiaut  ajouter  une  résistance  eiacte- 
ment  égala  à  celle  qui  eiislalt  auparavant  dans  le  circuit  :  ainsi  donc 
le  nenalNre  de  tours  du  rhéostat  nécessaire  pour  produire  cet  effet  sera 
b  mesure  de  la  résistance  totale  du  circuit,  lorsque  Faiguilte  se  te- 
nait ai  IL  La  résistance  totale  ayant  été  ainsi  mesurée ,  on  obtient 
celle  do  rUooioteor  en  en  retranchant  les  autres  résistancee  connues, 
y  conapris  celle  da  gaivMomètre. 


M2  TÉLÉGiUFiilE  ÉLECTRIQUE. 

Plus  généralement,  ri  les  forces  n  et  m  de  deux  oooraats  eorres- 
pondants  à  deux  positions  stationoaires  de  l'aigniHe  sonl  connaes, 
ia  résistance  totale  du  drcoit  sera 


r  étant  la  résistance  ajoutée  pour  réduire  le  courant  de  n  à  m  :  si 
fis  2ni.,  alors  R  =  r  comme  auparavant 

Quatrième  méthode.  —  Dans  le  procédé  que  nous  allons  dé- 
crire et  le  suivant,  on  emploie  deux  rhéomoteurs  exactement  égaux, 
et  qui,  interposés  successivement  dans  le  circuit ,  devront  dévier 
Taigttille  d'une  même  quantité. 

Placez  un  des  rhéomoteurs  dans  le  circuit  et  réglez  le  rhéostat  de 
manière  que  Taiguille  indique  un  degré  quelconque  choisi  arbitraire- 
ment; ajoutez  alors  le  second  élément  à  côté  du  premier,  et  angmcn- 
tez  la  longueur 'réduite  du  circuit,  en  tournant  le  rhéostat,  jusqu'à 
ce  que  l'aiguille  soit  ramenée  sur  la  même  division.  La  quantité 
connue  et  mesurée  par  le  nombre  dos  tours  du  rhéostat  dont  la  km- 
gncur  réduite  du  circuit  a  été  augmentée ,  est  égale  à  la  moitié  de 
la  résistance  d'un  seul  rhéomoteor  :  en  effet,  en  plaçant  le  second 
rbéomoteur  à  côté  du  premier,  la  résistance  de  cette  portion  du  cir- 
cuit est  réduite  de  moitié;  donc,  pour  rétablir  la  coudition  première 
du  circuit,  on  doit  ajouter  une  résistance  égale  à  la  moitié  de  celle 
du  rbéomoteur  :  de  l'équation 

£  E  •>  «  .  «k       R 

»  on  déduit  A  SB -^t 


-  +  r+X         ' 

R  est  ia  réristancc  du  rbéomoteur,  r  représentejes  autres  résistances 
du  premier  circuit,  X  le  fil  déroulé. 

Cinquième  méthode.  —  Placez  les  denx  rhéomoteurs  et  faites 
varier  la  résistance  jusqu'à  ce  que  l'aiguille  s'arrête  sur  nue  division 
choisie  i  volonté;  placez-les  alors  à  côté  l'un  de  l'autre,  et  augmentes 
la  résistance  en  tournant  le  rhéostat  jusqu'à  ce  que  l'aiguille  soit 
ramonée  à  son  premier  point  :  la  résistance  d'un  seul  rhéomoteor 
^gale  doux  fois  la  résistance  qu'il  a  lallu  ajouter,  plus  toutes  les  résis- 
tances du  premier  circuit,  excepté  celle  du  rbéomoteur.  On  a  en  eSet 


LOIS  0£  PROPAGATION  DES  COURANTS.  2SS 

2E  E 


2R  +  r      R 


R=r+2X 


R  esl  la  réaistuice  du  rhéomoteor»  r  les  autres  résistances  du  premier 
circuit,  et  X  la  résistance  ajoutée,  au  moyen  du  rhéostat,  pour  rendre 
h  force  du  courant,  dans  le  second  circuit,  ^ale  à  ceUe  qu'il  avait 
dans  le  prenuor. 

J'ai  trouvé  de  cette  manière  que  la  résistance  d*un  des  éléments 
de  la  pile  à  amalgame  de  zinc  était  égale  à  2128  fois  l'unité  de  ré- 
sistance adoptée  page  22i\, 

La  résistance  du  rbéomoteur  pris  pour  terme  de  comparaison 
ayant  été  soigneusement  déterminée  p^r  l'un  ou  l'autre  des  procédés 
que  je  viens  de  décrire,  la  résistance  de  tout  autre  rbéomoteur  pos* 
sédant  la  même  force  électro -motrice  peut  s'obtenir  par  une  méthode 
encore  plus  expéditive.  Ayant  amené  l'aiguille  sur  un  point  déterminé, 
lorsque  le  rbéomoteur  pris  pour  tefme  de  comparaison  se  Irouve  dans 
le  drcnit,  on  retire  ce  rbéomoteur  et  on  le  remplace  par  le  rbéomo- 
teur dont  on  vent  mesurer  la  résistance  ;  le  nombre  des  tours  du 
rhéostat  qu*il  faudra  ajouter  au  circuit  ou  en  retrancher  pour  ra- 
mener la  force  du  courant  dans  ce  second  cas  à  ce  qu'elle  était  dans 
Je  premier  étant  ajouté  à  la  résistance  du  rbéomoteur  unité,  ou  en 
étant  retranché,  donnera  celle  du  rbéomoteur  à  mesurer  :  si  R^  est 
plus  grand  que  R,  on  aura  R^  =  R  +  r;  s'il  est  plus  petit,  R^  ==  R —  r. 
Par  ce  sijnpie  procédé,  on  pourra  aisément  comparer  les  résistances 
d'élénaents  voltalques  de  différentes  formes,  grandeurs,  etc. 

iNaXRDMBNTS   POUR  MESURER   LA  RÉSISTANCE   DES   LIQUIDES.  — - 

A,  fig.  l/i,  planche  II,  est  un  tube  de  verre  d'environ  deux  pouces  an- 
glais de  long  et  d'un  demi-ponce  de  diamètre  intérieur;  une  portion 
du  tnbe  a  été  enlevée  sur  un  pouce  un  quart  de  sa  longueur ,  de  ma- 
nière à  laisser  un  segment  de  270<*  ;  à  l'une  des  extrémités  de  cette 
onvertore  est  fixé  un  bouchon  de  métal  terminé  par  une  plaque  de 
platine ,  à  l'autre  bout  se  trouve  un  piston  mobile  tçrminé  aussi  par 
nne  plaque  de  pktine,  et  poiivant  avancer  Jusqu'à  un  quart  de  pouce 
de  la  plaque  fixe  :  l'étendue  de  la  course  du  piston  est  ainsi  limitée  à  un 
pouce,  et  l'on  y  adapte  un  appareil  micrométriqne ,  afin  de  mesurer 
exactement  une  portion  quelconque  de  cet  intervalle.  Pour  obtenir 
la  mesure  de  la  résistance  d'un  liquide ,  je  procède  de  la  manière  sui< 


934  ï|i:LÉGRàPHl£:  ËtWiHIQUIi. 

vante  :  j^interpose  dans  le  circuit  nqe  petite  pile  constante,  composée 
d'environ  trois  éidments,  avec  le  rhéostat,  le§  bpl>ii|^  de  résistance, 
le  galvanomètre  et  le  tube.  Le  bout  du  piston  se  trouvant  à  un  quart 
de  pouce  de  la  plaque  Gxe,  je  remplis  l'espace  entre  les  deux  plaques 
du  liquide  dont  je  veux  mesurer  ta  résistance.  J'ajuste  ensuite  le 
rhéostat  de  manière  à  amener  Taiguitle  du  galvanomètre  sur  un  peint 
déterminé  :  ayant  noté  ce  point,  je  recule  le  piston,  de  ilianière 
qu'il  laisse  libre  tout  l'espace  restant  de  un  pouce,  et  je  remplis  le 
vide  ainsi  formé  du  même  liquide  :  l'aiguille  reculera  vers  séro: 
je  diminue  alors  la  résistance  du  circuit  au  moyen  do  rhéostat  et  des 
bobines  de  résistance ,  jusqu'à  ce  que  l'aiguille  s'arrête  an  point  oA 
elle  se  trouvait,  lorsqu'il  n'y  avait  d'interposé  qu'on  quart  de  pouce 
de  la  colonne  liquide  :  la  longueur  réduite  du  fil  métallique,  ainsi 
retiré  du  circuit  5  sera  la  mesure  de  la  résistance  de  un  pouce  de 
liquide. 

La  mesure  de  la  résistance  d'un  liquide  doit  être  prise  aussitAC  qu'il 
est  placé  dans  le  circuit,  parée  que  si  on  laisse  le  courant  agir  sur  lui 
pendant  un  temps  quelconque ,  la  nature  de  la  solution  change.  Dans 
le  cas  de  Taeide  sulfurique,  par  exemple,  ta  solution  est  rendue  plus 
farte  par  la  décomposition  et  la  diminution  par  conséquent  de  l'eau, 
tandis  que  dans  le  cas  d'un  sel  métallique,  non-seulement  Hean  est 
décomposée,  mais  le  métal  est  réduit,  et  l'acide  libre  dégagé.  Néan- 
moins, dans  les  conditions  de  mes  expériences,  l'action  chimique  est 
si  lente  et  le  temps  de  l'opération  si  couK  qoMI  n'y  a  lieu  à  aucun 
ehangement  sensible  de  ce  genre. 

Usage  du  GALYAMOJHËTaB  mur  mbsuber  dbs  forges  ÉLticno- 
M0Ti^iCE4,  r^  I<orsq0'oR  fi|it  «sage  d'an  galfanomètre  ponr  m^sorer 
la  force  d'un  courant ,  son  61  métallique  fait  ordinairement  partie  do 
circuit ,  et  par  Ik  mâipe  il  est  imposëibie  d'employer  le  même  galva* 
noinètre  pour  mesurer  la  force  du  courant  dans  des  circuits  de  difli** 
rente  espèce  :  un  galvanomètre,  avec  de  nombreuses  circonvototîaM 
d'un  fil  minc#,  ajoute  une  résistanee  Irès^considérable  à  un  drevit 
dans  lequel  la  (orce  électro-motrice  est  considérable  et  la  résistaBse 
faible;  un  galvanomètre,  avec  un  fil  métallique  court  et  gFes,  ne 
donnera  presque  aucune  indication  dans  urf  circuit  oi  la  résistance 
M  grande,  quoique  la  force  clectro* motrice  soit  considérable  t  en 
outre,  un  galvanomètre  très -sensible  e«t  incapable  d'indiquer  des 
ffH'ees  énergiques. 


LOIS  m  jPHOPAtiATiOM  U£S  CUUKANTS.  St& 

Mftîs  pur  le  moyea  aùnple  qqe  je  Tais  décrire ,  on  pout  se  servir  de 
ce  même  galvanomètre  sensible ,  pour  mesurer  ks  forces  d'un  degfé 
qoelconque  d*énergie  et  dans  toute  espèce  de  otrcuit ,  sans  y  introduire 
aucune  réaisiance  incommode. 

Si  Ton  fait  passer  le  courant  sinoltanément  par  deux  routes ,  dont 
rime  esl  le  fil  même  du  galvanomètre ,  et  Tautre  un  antre  fil  méul^- 
Uqiie  réunissant  ses  deui  extrémités ,  le  courant  se  partagera  dans  le 
rapport  inverse  des  résistances  des  deux  routes  qui  lui  sont  offertes: 
on  peot  donc  réduire  autant  qu'on  le  voudra  Faction  sur  l'aiguille  du 
galvanomètpe  en  employant  différents  fils  métalliques  pour  dériver  une 
portioQ  du  courant.  Les  forces  mesurées  par  le  galvanomètre  sans  fil 
de  dérivition  conserveront  les  mômes  rapports  après  Tintroduetion  de 
la  nouvelle  résistance  ;  mais  des  mesures  prises  avec  le  même  instrur 
ment,  en  se  servant  de  fils  de  dérivation  différepts,  ne  seront  pas  corn* 
parables ,  à  moins  que  Ton  ne  tienne  compte  do  changement  advenu 
dans  la  ré^stanee  du  galvanomètre.  On  obtiendra  des  mesures  exac- 
tes el  comparables  si  Top  a  là  précaution  d'ajouter  à  U  portion  priUf 
cipnle  du  circuit  une  résistance  qui  compense  la  diminution  de  résis^- 
tane#  occasionnée  par  ra4J<>Q<^(i^>^  du  fil  de  dérivation.  Soient  g  la 
longueur  réduite  du  fil  du  galvanomètre»  et  n  g  eelle  du  fil  de  dériva^* 
tiooi  la  force  du  courant  dans  la  portion  principale  du  circuit  sera  à 

celle  qu'il  possède  dans  le  *fil  du  galvanomètre  coipme  1  :       .     ; 

la  résiaCance  qii'il  faut  ajouter  I  la  portion  principale  do  circuit  pour 
BBaiotenir  le  courant  dans  la  mémo  ét|t  qqe  lorsqu'on  n'introduit  pis 

a 

le  fil  de  dérivation  est      .1    . 
n  4-  i 

l^ersqu'on  ac  propose  de  mesurer  des  courants  énergiques  au  moyen 
d'un  gilvvionittrc  trèa^seosiUe,  il  auffit  d'attacher  ses  4cnx  extrême 
it$  k  dcuK  points  du  fil  conducteur  i  la  distance  entre  ces  deux  p«Hntp 
doti  rester  la  mtinn  dans  toutes  les  eipérienees  dont  on  veut  comparer 
laa  résultats  ;  mais  lea  déviations  absolues  de  l'aiguille  seront  d'autant 
|dos  grandes  que  ces  points  seront  plus  ^cartes  l'un  de  Tautre.  Dans 
le  cas  du  circuit  d'une  nuichine  éiectromiagnétique  poissante,  ou  d'un 
appareil  galvano-plastiqne,  la  diminution  de  résistance  occasionnée,  en 
mettant  en  commuoicaiiou  le  fil  du  galvanomètre  de  la  manière  que  je 
iriena  d'indiquer  est  si  peu  de  chose ,  qu'il  serait  inutile  d'en  tenir 


336  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

compte,  et  la  compensation  dont  j*ai  parlé  plus  haut  cesse  par  consé- 
quent d'ôtre  nécessaire. 

APPAREIL  DIFFÉRENTIEL  POUR  LAMIiSVRB  DE  LA  RÉSISTANCE.  ~  U 

méthode  donnée  pour  déterminer  au  moyen  do  rhéostat  la  résistance 
des  Gis  de  métal  et  des  autres  conducteurs  de  l'électricité  est  inappli- 
cable lorsqu'il  8*agit  d*observer  de  petites  différences.  Si,  par  exemple, 
on  ?eul  soumettre  à  Tcxamcn  une  |)etite  longueur  de  ûl,  sa  résistance 
est  si  faible,  comparée  anx  autres  résistances  du  circuit,  y  compris 
celle  de  la  pile,  que,  soit  qu*on  l'interpose  ou  non,  il  est  impos- 
sible d'apercevoir  aucun  changement  dans  la  déviation  de  l'aiguille;  et 
lors  même  qu'on  opérerait  sur  des  longueurs  plus  considérables  de  la 
substance  conductrice ,  des  fluctuations  dans  la  puissance  de  la  batterie 
rendraient  souvent  Tobservation  incertaine. 

L'appareil  simple  que  je  vais  décrhre  a  l'avantage  de  pouvoir  s'a- 
dapter 8ur-*le-champ  à  toute  espèce  de  galvanomètre. 

La  flg.  15,  planche  II ,  représente  une  planche  sur  laquelle  soot 
placés  quatre  fils  de  cuivre  ZB,  ZA,  CA,  GB,  dont  les  eili^émités  soot 
fixées  par  des  vis  de  pression.  Les  vis  Z,  G  sont  destinées  à  recevoir  les 
fils  méulliques  parunt  des  deux  pôles  d'un  rhéomoteur,  et  celles 
marquées  A ,  B  à  saisir  les  extrémités  du  fil  d'un  galvanomètre.  Dans  cette 
disposition,  des  deux  pMes  du  rhéomoteur  partent  denx  fils  qui  se 
rendent  l'un  à  une  extrémité  du  fil  du  galvanomètre,  l'autre  à  Tautre 
extrémité  ;  et  si  les  quatre  fils  sont  de  longueurs  et  d'épaisseurs  égales, 
et  de  la  même  substance,  il  s'établit  un  équilibre  parfait;  déserte 
qu'on  rhéomoteur,  quelque  puissant  qu'il  soit,  ne  produit  pas  la 
moindre  déviation  sur  l'aiguille  du  galvanomètre ,  qui  demeive  sia* 
tionnaire  à  zéro.  Les  circuits  ZABGZ  et'ZBAGZ  sont  dans  ce  cas 
exactement  égaux;  et  comme  les  deux  courants  tendent  à  traver- 
ser le  galvanomètre  qui  fait  partie  du  circuit  dans  des  directions  op- 
posées ,  il  n'y  a  aucun  effet  produit  sur  l'aiguille.  Mais  si  l'on  inter- 
pose une  résistance  dans  l'un  ou  l'autre  des  quatre  fils,  l'équilibre  dn 
galvanomètre  sera  troublé  :  si  eHe  est  insérée  en  ZB  ou  GA ,  le  coo- 
rant  ZABGZ  sera  prépondérant;  si  on- l'insère  en  ZA  ou  GB,  le  coo- 
rant  ZBAGZ  se  trouvera  le  plus  énergique.  Si  la  résistance  interposée 
dans  l'un  des  fils  est  infinie,  ou,  ce  qui  est  la  même  chose,  si  ce  fili  q<w 
nous  supposerons  être  GB,  est  supprimé,  Ténergie  dn  courant  tra- 
versant le  galvanomètre  sera  celle  d'un  courant  partiel  ZBA  traversant 
Tun  des  fils  de  l'appareil ,  plus  le  galvanomètre;  la  route  suivie  par  la 


LOIS  DE  PROPAGATION  DES  COURANTS.  2S7 

portion  dérivée  da  courant  étant  ZÂ.  D'après  cette  disposition,  h  force 
da  courant  primiiif  est 

E 

R-H2r-hflf  ' 

et  celie  du  courant  partiel  agissant  sur  le  galvanomètre  :" 
Er 

R  étant  la  résistance  du  rhéomotenr,  r  celle  de  l'un  des  quatre  fils, 
et^  celle  du  galvanomètre. 

L'équilibre  ayant  été  troublé  par  l'introduction  d'une  résistance 
daos  Fun  des  fils,  on  peut  le  rétablir  en  plaçant  une  résistance  égale 
dans  l'un  ou  l'autre  des  fils  adjacents.  Pour  que  Ton  puisse  introduire 
la  résistance  qu'on  se  propose  de  mesurer  et  celle  qui  doit  en  donner 
la  mesure»  les  fils  ZB  et  CB  sont  interrompus,  et  des  visde  jcmction  E^O» 
F,  6  sont  Gxées  pour  recevoir  les  extrémités  des  fils.  L'équilibre, 
lorsqu'il  est  une  fois  établi  >  ne  saurait  être  aucunement  affecté  par 
des  fluctuations  dans  l'énergie  du  rhéomoteur. 

La  fig.  16  représente  un  arrangement  des  fils  différent  et,  sous 
quelques  rapports,  plus  commode;  on  a  conservé  les  mêmes  lettres. 
De  légères  différences  dans,  les  longueurs  et  même  dans  les  tensions 
des  fils  suflBsent  pour  troubler  l'équilibre;  il  est  donc  nécessaire  d'à- 
Toir  un  moyen  d'ajustement  par  lequel^  lorsque  deux  fils  exactement 
égaox  sont  placés  en  GA  et  ZA ,  l'équilibre  puisse  être  parfaitement 
établi.  Pour  atteindre  ce  but,  une  pièce  de  métal  N,  liée  à  la  vis  de 
jonction  B,  est  incrustée  dans  la  table,  et  une  autre  pièce  de  métal  M 
se  meut  autour  d'un  centre  fixe  pris  sur  N,  tandis  que  son  extrémité 
libre  repose  toujours  sur  le  fil.  A  mesure  que  la  pièce  mobile  de  mé- 
tal fait  un  angle  de  plus  en  plus  grand  avec  la  pièce  fixe,  la  résistance 
du  trajet  ZB  est  diminuée;  si  cependant  l'équilibre  était  troublé  par 
Que  trop  grande  résistance  dans  CB,  il  faudrait  placer  la  pièce  mobile 
de  métal  du  côté  opposé  de  la  pièce  fixe. 

On  ne  peut  assigner  de  dimensions  précises  à  ces  instruments.  Les  ta- 
blettes de  ceux  que  j'emploie  ont  1^  pouces  anglais  de  long  et  4  de 
large  ;  le  fil  de  cuivre  est  de  1/20  de  pouce  de  diamètre.  Un  seul  élé- 
ment voltaîque  d'une  grande  surface  produira  un  effet  plus  considé- 
rable qu'une  pile  de  petits  éléments. 


SS9  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

•  DCGRÊ  DE  L'ÉGRELLE  GALVâNOMÉTRIQUB  00RRB8P0NDANT  A  L'IN- 
TENSITÉ. —  Si  nous  avions  un  moyen  sûr  et  commode  de  déterminer 
quel  degré  de  l'échelle  galvanoméirîque  indiquerait  la  moitié  deTin- 
tcnsitô  correspondante  à  tout  autre  degré  donné,  nos  recherches  na- 
mériques  se  trouveraient  grandement  facilitées.  Les  propriétés  des 
courants  dérivés,  déduites  de  la  théorie  de  Oliiii ,  et  pleinement  con- 
firmées  par  Texpérience ,  me  mettent  en  état  de  proposer  une  mé- 
thode simple  au  moyen  de  laquelle  ce  but  peut  être  complètement 
atteint. 

Si  tm  Ql  de  tnême  longueur,  de  même  diâmèit^e  et  de  la  même  Con- 
ductibilité que  celui  du  galvanomètre  est  placé  de  manlêt^e  à  eil  dériver 
line  |M)rtlôn  du  eoUrant ,  il  est  évidekit  qu'une  moitié  de  ce  mêitte  coa- 
fttttt  ifaverftei'a  lé  Bl  dd  galvanomètre,  etTatitre  moitié  se  dirige!^  t>&r 
le  bl  de  d^ritatfob.  Quoique  lés  eoUïidéfations  suivante^  se  trouvent 
dimplÎAéefi,  en  supposant  que  le  Dl  ainsi  ajouté  ait  ëtàt^lemetit  les  mê- 
meg  dimëUftioDB  et  le  même  pouvoit*  tonducteuk*  que  celui  du  gatva- 
nottièiHSi  il  est  aisé  de  volf  que  te  m^tne  résultat  aurait  lieu  si  le^ 
deux  fils  oflVaieht  sculemêut  ta  même  résistance.  Si  le  fil  ajouté  ne 
produisait  aucune  altération  dâtts  rintetastté  du  couraUt  priUi^ipiil,  une 
moitié  de  ràndeune  force  agirait  {sur  Tatguille  du  galvahomètre;  mais 
il  n'en  est  point  ainsi  ;  Tadditiou  de  ce  fil  produit  le  même  effet  ({ud  si 
l'on  avait  doublé  la  iiection  dd  fil  du  galvanomètre,  et  la  résistâttcè  totale 
du  circuit  se  trouve,  en  conséquence,  diminuée.  SI  la  force  du  cou- 
rant primitif,  lorsqu'il  traverse  le  lil  tout  entier  du  galtanomèire, 

est  égale  à  Y^' 

1*  étant  la  résistance  du  fit  du  galvanomètre  et  &  toutes  ieS  antres  ré- 
sistances du  circuit, 

K 
sera  la  force  du  courant  principal  lorsqu'OD  iun  ^oaté  It 

û\  de  dériyàiion.  Si  niaintenant  on  lyoute  à  la  portion  principale  au 

T 

circuit  une  résistance  -- 1  c*e8t^à«dire  un  AI  dont  h  rMstance  soit 
égale  à  la  moitié  de  celle  du  fil  du  galvanomètre,  TinteDsité  sen  de 
nouveau — =sî j 

3        2 


COIS  DE  PROt^A&AtlON  DES  eOLftA:NTS.  Î39 

61  h  ibrce  agissant  sur  te  galyanomètre  exactemerit  moitié  de  te 
qu'elle  était  auparavant 

Oft  tompfttudrli  mâinténailt  aisément  la  construction  et  Tusage  de 
rinsiriiittent  téptéi^ètlté  Qg.  17.  A  «st  un  inorccaii  dé  boi^  tarrë  ayant 
deux  plaques  dd  làitoii  isolées  P,  P^  incriistéeS  Sur  sa  surface,  Sur  les- 
i|tiétlett  sonl  flxées  les  vis  de  pression  ou  de  jonction  C ,  E  ëi  D  ;  Ë  est  tin 
cet-clé  iûisA  de  bois  mobile  antooi"  de  son  eentre.  SUt-  ce  cercle  mo- 
bile sont  Btés  la  ))lat{ue  isolée  de  laiton  F,  portant  la  vis  de  p^cssioh 
Ë,  et  les  trois  ressofis  (},  H  ,  I,  dont  tes  extrémités  libres  pi*essent 
contre  là  planché  Â.  Vu  fil  métallique  enroulé  K,  dont  la  désistante 
eii  ^]oiTalente  i  belle  du  Gl  du  galvanomètre ,  est  ùtii  par  ses  dëuk 
eitrélUitéâ  k  la  plaqué  de  laiton  P  et  an  t-cssort  G  :  un  atitre  fil  cn- 
itidM  L,  déAt  la  résistance  est  moitié  de  celle  du  précédent ,  est 
aeiiiblabletneht  interposé  entre  la  plaque  de  laiton  et  le  ressort  it. 
Un  ûl  court  met  en  communication  la  plaque  F  et  le  ressbrt  t.  M 
est  na  bouton  an  moyen  duquel  on  communique  un  mouvement  de 
rotation  peti  étendu  au  cercte  mobile  qui  le  porte. 

Les  fils  conducteurs  partant  des  pôles  du  rhéomoteur  étant  saisis 
par  les  vis  de  jonction  G,  Z  )  les  extrémités  des  fils  du  galvant^mètre 
attachés  aftii  vis  D  et  Ë  datts  la  position  de  rinslrument  représentée 
dans  la  figure  17,  et  les  ressorts  6  et  H  pressant  respectivement  sur  les 
pisqoes  de  kitba  isolées  P  et  P^  lé  piriileipale  portion  du  courant 
traverse  le  01  de  résistaneé  eatoulé  L,  et  le  courant  se  partage  ensuite 
également  entre  le  fil  du  galvanomètre  et  le  fil  enroulé  R.  Mais  lors*»^ 
qa*oa  fait  mouvoir  le  cercle  dans  la  diineciion  de  la  flèche ,  les  res-« 
sorts  G,  H  abandonnent  les  plaques  de  laiton  et  posent  sur  le  bois> 
tandis  que  le  ressert  I  est  amené  en  contact  avec  la  plaque  P"";  les 
deux  fils  enroulés  cessent  de  faire  partie  du  circuit  ^  et  le  courant 
pa0e  en  entier  à  travetv  le  fil  du  galvaiiomètreé  II  est  à  peu  près  Inu- 
tile de  faire  observtei*  que  cet  instrument  ne  peut  être  employé 
fu'avee  le  galvanomètre  pour  lequel  les  fils  enroulés  K  et  L  ont  été 
i^valéSb 

Dans  quelques  cas^  lorsqu'une  expérience  a  été  faite  avec  Un 
eovrattt  d'un  certain  degré  d'intensité^  il  est  nécessaire  de  la  répéter 
avec  des  courants  dlntensiié  différente^  dont  les  rapports  au  premier 
cenrant  aient  été  exactement  déterminés  :  Tinstrument  que  je  vien^ 
de  décrire  fournit  un  moyen  facile  d'effectuer  cette  déterminatioli  ; 
on  peut  constater  de  cette  manière  si  la  force  électro-motrice  dans 


240  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECnilQUfi. 

une  combinaison  particulière  qnelconque  varie  ou  demeure  constante 
lorsque  l'énergie  du  courant  est  modifiée. 

Degrés  de  dêtiatioln  de  l* aiguille  d'un  galyanomèteb  cor- 
respondants ACX  divers  degrés  de  force,  et  RÉaPROQDBXENT.  — 
Lorsque  la  force  électro-motrice  du  circuit  reste  constante ,  la  force 
du  courant  est  inversement  proportionnelle  à  la  résistance  ou  longueur 
réduite  du  circuit  Si  donc  on  détermine  la  résistance  totale  du  cir- 
cuit lorsque  Taiguille  est  sur  1^,  et  qu'ensuite,  au  moyen  du  rhéostat 
et  des  bobines  de  résistance,  la  résistance  soit  successivement  réduite 
à  1/2, 1/3,  i/4,  1/5,  etc.,  les  forces  correspondantes  du  courant  se- 
'ront  2,  3,  k,  5,  etc.  Réciproquement ,  si  Ton  détermine  successif c- 
ment  les  longueurs  réduites  a,  6,  c,  d^  etc.,  qu'il  est  nécessaire  de 
retrancher  du  circuit  pour  faire  avancer  l'aiguille  de  chaque  degré  à 
celui  qui  le  suit  immédiatement,  les  forces  correspondantes  à  ces  dif- 
férents degrés  seront  : 

111  1 

R    R_a  R— (a+*)    R  — (a+é+r) 

Par  les  procédés  ci-dessus ,  les  relations  entre  les  degrés  de  force  et 
ceux  de  l'échelle  galvanométrique  peuvent  se  déterminer  d'une  ma* 
nière  beaucoup  plus  expéditive  que  par  aucune  des  méthodes  ingé* 
nieuses  de  Nobili,  Becquerel,  M elloni,  etc.  Si  l'on  considère  les  modifi- 
cations que  peuvent  qiporter  dans  raiguilled'un  galvanomètre  sensible, 
surtout  si  elle  est  asiatique,  l'influence  de  courants  énergiques,  le 
voisinage  des  aimants ,  et ,  à  un  degré  moindre ,  les  changements  de 
température  et  les  variations  dans  l'intensité  du  magnétisme  de  la  terre, 
on  comprendra  combien  il  est  avantageux  de  posséder  un  moyen  facile  de 
regraduer  l'instrument.  «  Transactions  philosophiques,  18&3. 

Je  regrette  vivement  qne  M.  Wheatstone  n'ait  pas  indiqoé,  dans 
un  appendice  pratique,  comment  l'on  pouvait  déduire,  des  données  et 
des  lois  générales  qu'il  établit  dans  son  beau  mémoire ,  la  sdutioo 
immédiate  des  questions  que  soulève  la  transmission  des  courants  dans 
la  télégraphie  électrique.  J'aurais  voulu  qu'il  indiquât  lui*méme  en 
quelques  lignes  comment  il  résout  ce  problème  :  étant  donnée  la  dis- 
tance que  les  dépêches  télégraphiques  doivent  parcourir,  comment 
déterminer,  à  priori^  la  grosseur  du  fil  à  employer  et  l'intensité  de 
la  source  électrique,  c'est-à-dire  les  dimensions  et  les  conditions  es<- 
sentielles  delà  pile  ou  de  l'appareU  électro-magnélique?  Je  ne  pois 


LOIS  DR  PRWAGATION  DES  COURAIHTS.  241 

qa'isdkpier  ki  «Tane  manière  générale  là  marche  à  suivre.  On  peot 
K  dûoner,  à  priori^  h  grosseur  du  fil;  de  son  diamètre  et  de  sa  mh 
tare  on  déduira  sa  conductibilité;  cette  seconde  quantité  comme* 
jointe  à  b  distance  qui  sépare  les  deux  stations,  on  à  la  longueur  totale 
dtt  fil  »  détermine  la  résistance  absolue  qu'il  opposera  à  la  transmissioa 
du  courant  ;  cette  résistance  est  donnée  par  un  nombre,  et  pourra  se 
reporter  sur  iejhéostat  ou  être  remplacée  par  une  certaine  Imigueur  de 
fil  très-fin  sur  lequel  on  pourra  expérimenter.  11  ne  restera  plus  qu'à 
modifier  les  dimensions  et  le  nombre  des  éléments  de  la  pile,  on  la 
bogueur  et  le  diamètre  du  fil  d'induction  de  la  bobine  sur  laquelle  se 
dévelo|ype  le  courant  âectro-nu^étique ,  jusqu'à  ce  que  le  courant 
obtenu  par  l'un  on  l'antre  de  ces  deux  apparoils  surmonte  la  résistance 
do  fil  fin,  et  produise,  après  l'avoir  surmonté,  les  effets  d'aimantation 
qui  sont  nécessaires  aux  deux  stations  pour  faire  apparaître  les^ignaux, 
Qaaad  cet  effet  se  sera  produit  à  travers  le  fil  fin ,  on  sera  assuré 
qu'il  ne  produira  à  travers  la  longueur  de  gros  fil  qui  doit  joindre  les 
denx  stations  extrêmes  de  la  ligne  tél^apbique.  Fardes  expériences 
de  ce  genre,  M.  liVheatstone  avait  conquis  le  droit  d'affirmer ,  même 
avant  l'expérience,  que  l'on  pourrait  bire  parcourir  aux  signaux  une 
distaoce  de  plus  de  lAO  lieues  de  France,  etc.,  etc.  J'entrerai  dans 
(dos  de  détails  quand  j'aurai  examiné  la  question  si  grave  de  la  con- 
ductibilité de  la  terre. 

Qn'en  me  permette  en  attendant  d'énoncé  ici  un  grand  enseigne- 
ment que  j'ai  puisé  dans  mes  rapides  conversations  avec  M.  Wheats- 
tone  ;  ce  sera  nne  preuve  de  plus  de  cette  vérité  trc^  méconnue ,  qu'il 
est  quelquefois  et  même  souvent  aussi  difficile  de  condnre  du  grand 
an  petit  que  du  petit  au  grand.  On  admet  volontiers  que  ce  qui  rétis- 
sit  en  petit  peut  ne  pas  réussir  en  grand ,  mais  on  admet  diffictiement 
que  ce  qni  réussit  en  grand  pourrait  ne  pas  réussir  en  petit.  Lorsque 
te  courant  électro-magnétique  n'a  à  vaincre  qu'une  faible  résistance, 
on  n'a  à  parcourir  qu'un  fil  très-court,  l'imperfection  des  contacts, 
dans  la  machine,  se  fait  sentir  dans  une  proportion  énorme ,  de  telle 
sorte  que,  si  la  diminution  d'effet  produit  avait  dû,  comme  on  pouvait 
s'y  attendre ,  croître  dans  le  même  rapport  que  la  résistance  ou  la 
longueur  du  fil ,  on  en  aurait  conclu  rigoureusement  que  la  télégra- 
phie élecirique  était  tout  à  bit  impossible;  heureusement  qu'il  n'en  a 
rien  été.  Au  contraire,  lorsque  la  longueur  du  fil  et  sa  résistance  sont 
très-grandes,  l'imperfection  des  contacts  qui  est  restée  constante 

16 


341  TtLÉGKAPUIE  ÉLEOTRTQUB. 

o'équivaul  pli»  qu'à  une  fraction  très-petke  de  It  résistiiice;  de 
fi'est  plas  maSb\et  et  Vefkt  d'aimanution  n'est  par  elle  aucunement 
dlttînaé* 

Pour  mieat  bire  ressortir  encore  ce  contraste,  supposons  qn*0Q 
emploie  oomme  moteur  an  électro^imaot*  Son  action  dépend  de  trois 
éléments  r elle*  est  directement  proportionnelle  à  la  force  motrice, 
ainsi  qu'au  nombre  de  tours  da  fil  conducteur  sur  le  fer  douï ,  et  en 
raison  inverse  de  b  résistance  du  fil  conducteur*  Il  résnhe  de  Hi  que, 
•i  le  nombre  des  tours  augmente  >  la  force  de  Télectro-aimanl  aug- 
mentera d'une  part  et  diminuera  de  l'autre ,  par  raceroissement  de 
résistance  que  les  tours  lyoutés  apportent  au  courant  Si  la  résisunee 
primitire  des  autres  parties  du  circuit  est  petite,  la  nouvelle  rérisunce 
aura  une  influence  sensible,  et  il  pourra  arriver  que  la  force  de  l'élec^ 
inMiioMt  soit  réellement  diminoée.  6i«  au  eontraire,  la  résistance 
primitive  du  fil  oondocteur  est  trés^grande,  comme  c'est  évidemment 
k  cas  d'un  circuit  s'éiendant  sur  une  distance  d'un  grand  nombre  de 
lieues,  h  nouvelle  fésistaoce»  qui  ne  sera  qu'une  très^aible  partie  delà 
résistance  uitalei  pourra  être  considérée  comme  ne  produisant  lacon 
effet;  il  ne  restera  que  l'eicès  d'action  dû  à  Taugmentation  du  nombre 
des  tours;  et  l'élearo-almant  de  fait  aura  plus  d'énergie.  Ainsi  8*61- 
pliqoe  cette  contradiction  apparente  d'une  même  cauae  produisant 
des  effets  opposés  dans  un  petit  et  dans  un  long  circuit. 

En  résumé  »  l'exécution  en  grand  offre  ici  »  comme  dans  beaucoup 
d'autres  circonstances,  de  notables  avantages.  Combien  de  magnifiqoes 
inventions  auraient  été  accueillies  avec  ta  faveur  qu'ellea  mériulent 
01  on  les  avait  jugées  d'après  les  principes  que  nous  venons  de  rap- 
peler! 11  est  dMorde  sans  doute  d'aflSrmer  généralement  que  ce  q« 
réussit  en  petit  réussira  en  grand  ;  mais  il  n'y  a  pas  moins  d'absurdité, 
et  il  y  a  souvent  phis  d'injustice  &  dédaigner  une  inventiou  dont  le 
succès  peut  avoir  de  grandes  conséquences  sous  prétexte  qu'elle  n'a 
encore  réussi  que  sur  une  petite  écbelie.  Si  M.  Wheaiscone  s'était 
laissé  effrayer  par  la  diminution  énorme  que  rimperfectkm  des  cou- 
tacts  doit  produire  dans  les  eflfSets  d'aimantation  des  instruments  de  nos 
cabinets,  il  n'aurait  peut*étre  pas  osé  croire  au  bon  emploi  des  ma- 
chines électro-magnétiques  pour  la  transmission  des  signaux  ^  <l  l> 
télégraphie  éiecuîqoe  ne  serait  pas  encore  réalisée. 


COIIDDCTIBILITÉ  1>£  LA  TERRE.  243 


CHAPITRE  IIL 

De  la  ferre  considérée  dans  ses  rapports  avec  la  transmission  dea  courants 

électriques. 


raural»  dao»  celte  seeikm,  troi»  études  importantes  à  analyser. 
Des  expériences  certaines  démentrent,  en  eflist  :  l"*  que  la  terre  est 
josqu'h  un  ceruin  point  conductrice  de  réicotricité  ;  2«  qu'elle  peut 
mdnie  à  la  fois  Teogendrer  et  la  transmettre  ;  3«  qu'elle  détermine 
enfin  aa  transmission  par  une  action  parllcolière  qa*il  importe  grau- 
denseni  de  définir,  et  dont  on  peut  se  faire  tout  d*abord  une  idée 
necta  ta  disant  que  la  terre,  réservoir  immense,  dissimule  T^lectrl* 
dté  qu'elle  a  reçue,  en  la  faisant  se  perdre  dans  son  sein.  Je  siii?rai 
eneore  cetit  ibis  la  marche  historique,  ei  j'enregistrerai  d'abord  par 
ordre  de  date  les  etpérienoes  et  les  recherches  relatifes  I  la  conduc^ 
tifailité  de  h  Urre. 

EKPtelBMCBS  Dl  ALDINI,   ERMAN  t  BASSR  ,  WaTSON,  8TElRHBlt, 

CooiUE.-**- J'ai  déjà  rappelé  les  belles  eipériences  d'Aldini  et  de  Watson. 
Erman  et  Basse  en  firent  de  semblables,  le  premier  sur  la  rivière  Havel, 
pris  Potsdan,  le  second  sur  la  rivière  Wern,  aux  environs  de  Hamel. 
Le  conducteur  du  télégraphe  construit  è  Munich  en  1887  était 
liiroié  d'un  fil  de  cuivre  d'une  lieue  trois  quarts  d'Allemagne,  ter<* 
minée  ses  deux  extrémités  par  deux  plaques  de  enivre  enfoncées  dans 
la  terre.  Or,  dit  M.  Steinheil,  «quoique  la  terre  ne  soit  que  peu 
douée  de  la  tecnlté  conductrice  en  comparaison  des  métaux,  le  courant 
gahaBÎqne  traversait  la  distance  dont  il  vient  d'être  parlé  avec  une 
tésiitaiice  d'auUnt  plus  petite  qu'on  augmenuit  dsvanUige  la  surface 
des  plaques  enterrées»  •  M.  Steinheil,  comme  on  le  voit,  attribuait 
la  transmission  du  courant  à  la  conductibilité  de  la  terre  :  j'ai  déjà  dit 
que  cette  expérience  constituait  par  elle-même  une  très-grande  dé* 
couverte.  M.  Bain  ne  veut  pas  absolument  que  le  savant  physicien 
bavarob  Fait  précédé  dane  une  carrière  qu'il  prétend  avoir  parcourue 
le  premier.  Si ,  dit-il ,  M.  Steinheil  avait  constaté  ce  fait  en  1837,  Il 
m  serait  fak  aaentioB  dans  les  Ànnateê  dé  Pt^ggmtdôrff  :  or, 

16. 


244  TÉLÉGRAPHIE  ÉUECTRIQUE. 

M.  Poggendorff  n'en  dit  pas  un  mot,  donc  Texpénenee  n'a  pas  été 
faite.  Il  eut  vrai  que  M.  Poggendorflf,  je  ne  sais  pourquoi ,  a  gardé  le 
silence  sur  le  tél^raphe  de  M.  Steinheil  ;  mais  let  Camptes-rendui 
de  VJcadimie  des  sciences  et  un  grand  nombre  d'antres  recueils 
renferment  la  note  que  j*ai  reproduite  dans  Thistoire  de  la  télégraphie , 
chapitre  second,  page  80. 

Dans  une  note  lue  en  avril  ou  mai  18^3,  dans  une  réunion  de  la  So- 
ciété des  arts,  fâ.  Gooke,  l'associé  de  M.  Wbeatslone,  disait  que  deux 
ans  auparavant, c'est-à-dire  en  1841,  quatre  ans  après  Al.  Steinheil,  il 
avait  ooDstaté  par  des  expériences  positives  et  pteinement  saiislai- 
santes,  exécutées  d*abord  sur  le  chemin  de  Blackwall,  et  ensuite  sur 
les  voies  de  fer  de  Manchester  et  Leeds,  que  la  terre  pouvait  remplacer 
pleinement  la  nwMtiédu  fil  conducteur,  ou  le  fil  conducteur  de  retour, 
sans  qu'on  eût  à  craindre  que  le  courant,  s'édiappant  par  des  sd)- 
stances  conductrices  moins  isolées  èl  d'un  tnjet  plus  court ,  ne  re? lot 
pas  au  point  de  départ  II  concluait  de  ce  fait  que  la  terre  était  parfaite* 
ment  isolée;  c'éta^it  en  même  temps  la  considérer  comme  conductrice 
de  l'électricité.  Yolci  textuellement  ses  paroles  :  «  La  terre  agissant 
comme  un  grand  réservoir  d'électricité,  0U|  sous  quelques  rapports 
comme  un  excellent  conductem*,  la  résistance  oflérte  à  la  transmisaîoD 
du  fluide  électrique  est  grandement  diminuée ,  et  la  pile  peut  agir  à 
une  bien  plus  grande  distance  avec  un  fil  conducteur  d'un  plus  petit 
diamètre.  » 

Expériences  m  M.  Bain.  —  M.  Bain  ne  veut  pas  non  plus  qoe 
MU.  Godce  et  WbeatStone  aient  répété  en  i8&l  les  expériences  bites 
par  M.  Steinheil  en  1837.  Il  voudrait  avoir  découvert  le  premier,  en 
juin  1843»  i"*  qu'on  trouverait  beaucoup  d'avantages  à  utiliser  les  ré* 
servoirs  d'eau  naturelle  ou  la  terre  humide  pour  remplacer  dans  les 
télégri^hes  élecUriques  la  moitié  du  circuit  Tokalque  ;  2^  que,  si  l'oa 
atuche  aux  deux  extrémités  d'un  fil  métallique  deux  larges  surftces 
de  métal ,  et  qu'on  mette  ces  surfaces  en  contact  avec  l'eau  <m  le  sol 
humide,  ce  double  contact  donnera  immédiatement  naissance  ii  ua 
courant  qui  ira,  dit-il,  du  fil  à  rtiumide  et  de  l'humide  au  fil.  Il  syoaie 
que  ces  deux  faits  furent  consignés  à  cette  époque  dans  tous  ks  te* 
cueib  périodiques  de  Londres,  et  que  personne  ne  réclama  contre 
la  priorité  de  cette  découverte,  qu'il  ne  voudrait  partager  qu'avec 
M.  Wright 

Il  est  évident  que  M.  Bain  ne  peut  pas  même  réclamer  la  ^nifede 


COIIDUCTIBIUTÊ  DE  LA  T£RRE.  t4ft 

h  seconde  expérience;  Kl.  Gaass,  comme  je  Taî  proQTé,  a  réeltemait 
constaté  le  premier  TapparitlOQ  d'un  courant  électrique  dans  un  fil 
mis  en  communication  avec  le  sol  par  de  lai^ges  surfaces  fixées  à  ses 
extrémités,  ce  qui  constitue  un  fait  réellement  important.  Dduc , 
dit-on ,  avance  quelque  part  dans  Tun  de  ses  ouvrages  que,  si  Ton 
pouvait  joindre  la  lune  à  la  (erre  par  un  conducteur  métaltiqne ,  et 
oonducieur  serait  parcouru  par  un  courant  électrique  :  c*est  une  grande 
et  belle  idée,  mais  qui  alors  ne  s*appuyait  sur  rien.  On  ajoute  même  que 
I>eluc,  dans  cet  énoncé,  considérait  la  (erre  et  la  lune  comme  deux 
vastes  réservoirs  qui,  par  leur  capacité  absorbante,  détermineraient  la 
circulation  et  la  manifes(a(ion  du  courant.  Cette  assertion  m'étonne  » 
car  elle  établirait  pour  Deluc  une  prévision  que  Ton  pourrait  classer 
parmi  les  divinations  du  génie. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  questions  de  priorité ,  on  retrouvera  ici 
avec  plaisir  le  résumé  rapide  des  expériences  faites  par  M.  Bain  sur  1» 
rivière  Serpentine,  dans  Hyde  Park»  en  18/i2. 

Il  avait  vu  en  1841  que,  si  mi  conducteur  fermé,  mis  en  commu- 
nication d'une  part  avec  les  deux  pôles  d'une  pile,  de  l'autre  avec  les 
extrémités  du  fil  d'un  électro-aimant ,  n'était  pas  parfaitement  isolé 
dans  son  passage  à  travers  une  masse  d'eau,  le  pouvoir  d'attraction  de 
l'électro-aimant  ne  cessait  pas  quand  on  venait  à  rompre  le  circuit. 
Ce  fait  complexe  n'a  rien  de  surprenant;  il  devint  la  cause  occasion- 
nelle des  expériences  suivantes. 

1*  Snr  l'un  des  bords  de  la  rivi^e  on  avait  placé  une  pile  de  six  élé- 
ments, sur  Tautre  un  éleclro-aimant;  deux  fils  partant  des  pôles  de  la 
pile  traversaient  la  rivière  et  se  rattachaient  aux  extrémités  dn  fil  de 
Péieetro-aimant  Si  l'on  rompait  le  circuit  en  détachant  le  fil  d'un  des 
pôles  de  la  pile,  l'attraction  de  l'électro-aimant  ne  cessait  pas  entière- 
ment :  si  on  rompait  le  circuit  en  détachant  le  fil  de  l'électro-aimant, 
Fattraction  cessait  sur-le-champ,  l'armature  se  détachait  d'elle-même, 
mais  quand,  après  quelques  minutes,  on  la  rapprochait  die  s'y  fixait 
de  nouveau. 

2**  A  la  place  de  l'électro-aimant  on  installait  dans  le  circuit  un  gal- 
vanomètre; les  déviations  de  l'aiguille  remplaçaient  l'attracticm  du  fer 
doux. 

l^  On  n'employait  qu'un  seul  fil  conducteur  dont  les  extrémités 
roulées  en  spirale  plongeaient  dans  l'eau  de  la  rivière;  on  plaçait  dans 
le  drcoit,  snr  le  rivage,  une  pile  et  un  galvanomètre.  I»  circuit  était. 


t4«  rÉLÉGAâPUlË  ËLClCTlUQUe. 

iêû»  cette  dispowtien,  coin[âété  par  l'eau  interposés  entre  ki  deox 
extrémités  du  coaduetenr  ;  le  courant  se  traosoiettatt  parfaitement  •  et 
cessait  immédiatement  quand  le  circuit  était  rompu, 

à^  L'une  des  extrémités  du  conducteur,  roulée  en  spirale,  pton* 
geait  dans  la  riyière,  l'autre  plongeait  dans  un  puits  situé  Sur  le  ri- 
vage, I  la  distance  de  150  mèu^  :  la  pile  et  le  galvanomètre  étaient 
encore  placés  dans  le  circuit  :  le  courant  passait  très-librement,  quoique 
k  seconde  moitié  du  conducteur  se  composât  de  l'eau  du  puits,  de  sa 
paroi ,  de  la  terre  et  dé  l'eau  de  la  rivière, 

S<»  L*une  des  extrémités  du  conducteur ,  terminée  par  une  surface 
de  métal  électro-négatif,  plongeait  dans  un  premier  réservoir;  l'autre 
extrémité,  terminée  par  une  surface  de  métal  éleciro-posiiif,  plon- 
geait dans  un  second  réservoir  ;  il  n*y  avait  plus  de  pile ,  le  galvano- 
mètre seul  était  placé  dans  le  circuit  que  complétait  la  portion  de  sol 
Comprise  entre  les  deux  réservoirs  :  la  déviation  de  Taiguille  Constata 
la  présence  d'un  courant  énergique.  Cette  expérience  fait  bonneur  11 
M.  6ain ,  qui  ne  connaiissait  pas  les  essais  faits  à  Gceitingue  par 
M.  Gaoss, 

6°  Les  deux  plaques  métalliques,  cuivre  et  zinc,  plongeaient  dans 
la  rivière  Serpentine  et  d'un  même  côté;  le  courant  allant  du  zinc 
au  cuivre  était  très-intcnse. 

7®  Les  deux  plaques  plongeaient  encore  dans  la  rivière ,  mais  Tune 
d'im  côté,  l'autre  de  l'autre;  le  fil  conducteur  traversait  Ja  rivière; 
une  partie  du  courant  se  perdait  dans  l'eau^ 
•  S*  Une  plaque  de  cuivre  était  enfoncée  en  terre  dans  Hyde*Paiis 
à  plus  d'un  raîUe  de  là»  une  plaque  de  uno  plongeait  aussi  dans  le 
«A  :  kê  deux  plaques  étaient  réunies  par  un  fil  conducteur;  on  pfah 
çaîl  un  galvanomètre  dans  le  circuit  ;  ou  voyait  aussitôt  se  mani- 
loaier  uu  courant  plus  ou  moins  intense,  suivant  que  b  surûioe  des 
ptoques  était  plus  ou  moins  grande  et  que  le  sol  était  plus  oo  jante 
humide. 

MAL  Wrigbt  et  B^in  avaient  cru  que  cette  soorce  nouvelle  d'élec- 
tricilé  serait  assez  abondante  peur  pouvoir,  dans  une  multitiade  d'ap- 
plications,  dans  la  télégraphie  électrique  par  exemple,  remplacer  la 
pile  ou  les  appareils  électro-magnétiques  :  c'était  évidemment  nne 
exagération  ;  les  effets  obtenus  jusqu'ici  sont  sans  importance  réelle. 
La  plus  curieuse  des  applications  exécutées  en  ce  genre  par  M.  Baia 


COMOUCÏlBlUXJl;  D£  LA  TEBAf.  247 

est  DB  pendule  qui  réalise  autant  qu'on  peut  le  iaire  Yiàée  chimérique 
do  mouveoient  perpétuel  ;  je  le  décrirai  plus  tard. 

Après  le^  expériences  de  MM.  Wright  et  fiain  vinrent  celles  de 
M.  Wbeautone  sur  la  Tamise  ;  nous  eo  avons  déjk  parlé,  JEUes  nous 
conduiseot  aux  essais  faits  en  1844  par  VL  Matteucci,  Voici  quels  en 
forent  les  résoluts. 

ExPÊUENCES  DE  M.  MÂTT£i]cq,^Pr0mt^r«#^rf«.-^  «Je  pouvais 
disposer  dans  ces  expériences  d*an  fil  de  cuivre  long  de  4  kilom.«  160; 
c'était  le  fil  n"*  8  dn  commerce,  pesant  &gr.  690  par  mètre  courant*  hv 
galvanomètre  employé  était  le  galvanomèUv  comparable  de  NoUli.»* 
J'ai  étendu  le  fil  au-dessus  d*one  longue  prairie;  il  était  soutenu  par 
de  minces  pieux  en  bois  hauts  d'un  mètre  environ .  et  recouverts  de 
trois  couches  de  vernis.,.  Ha  pile  était  un  élément  de  SuQaen.M.  lUe 
est  restée  constante  pendant  plusieurs  jours.*,  4'ai  iait  plonger  dans 
un  puits  une  grande  lame  de  fer  à  laquelle  était  soudé  le  fil  de  cuivre  : 
la  sorOace  de  cette  lame  en  contact  avec  l'eau  était  d'environ  troie 
mèires  carrés;  une  seconde  lame  semblable»  soudée  k  l'autre  extré^ 
mile  9  plongeait  paiement  dans  un  autre  puits,  Dans  une  première 
expMeoce  les  deux  puits  étaient  H  1^  distance  de  H'^Vi  t  j'ai  lormé 
d'abord  le  circuit  sans  l'adjonction  de  la  pile  et  avec  le  seul  galvano* 
mètre  ;  j'ai  eu  une  déviation  de  4  ou  5  degrés,  qui  a  diminué  ensuite 
sans  jamais  di^Mrattre  entièrement  :  j'ai  introduit  la  pile  dans  le  cir'' 
cuit  en  partant  de  zéro»  et  la  déviation  obtenue  m'a  donné  la  lon- 
gueur réduite  en  fil  de  cuivre  qui  représentait  la  résistance  de  la  por* 
tlon  do  circuit  composé  des  lames*  de  l'eau  des  puits  et  de  la  couche 
de  terre»  cette  résistance  était  de  4*20  mètres  du  fil  de  cuivre,  J'ai  en 
recours  4  deux  l[>uiu  plus  éloignés,  distants  de  209  mètres*  et  j'ai 
comparé  rjntensité  des  deux  courants  lorsque  j'avais  dans  le  circuit: 
1*  209  mètres  de  fil  et  la  terre  comprise  entre  les  deux  premier»  puits* 
éloignés  l'un  de  l'autri^  de  15  mètres;  S""  les  mêmes  209  mètres  de 
fil  et  la  terre  entre  les  deux  secondb  puits,  distants  de  209  mètres. 
J'ai  obtenu  dans  les  deux  cas  exactement  le  même  courant.  J'ai  igoutép 
soit  dans  un  cas ,  soit  dans  l'autre,  des  longueurs  variables  de  fil  de 
cuivre,  et  j'ai  trouvé  la  résistance  produite  par  ce  fil  isUe  qu'eUe  est 
donnée  pur  la  théorie,..  I^ns  uût  troisième  expérience,  le  circuit  se 
composait  de  352  mètres  de  fil  et  de  la  terre  compride  entre  les  deux 
puits,  distants  de  300  mètres  :  U  pile  employée  donnait  dans  ee  cas 
d'une  manière  constante,  dans  le  circuit  additîonnei,  26  degrés^  l>an« 


249  Tl^XÉGRAPHiË  ÉLECTAlQUE. 

ane  quatrième  expéneoce,  j'avais  650  mètres  de  fil  et  la  terre  eom- 
prise  entre  les  deux  puits ,  distants  de  200  mètres;  la  déviation  a  été 
de  17^  Dans  la  troisième  expérience,  j'avais  dans  le  circuit  plus  de 
terre  et  moins  de  fil;  dans  la  seconde,  moins  de  terre  et  plus  de  Gl.  Il 
en  résnlte  évidemment  qu'une  couche  de  terre  plus  ou  moins  longue 
présente  la  même  résistance...;  et  qu'en  opérant  à  des  distances  plus 
grandes,  cette  résistance  de  la  terre  disparaît. 

«  Ces  premières  expériences  m'ont  engagé  à  opérer  plus  en  grand  ; 
je  me  suis  rendu  pour  cela  sur  la  grande  route  qui  traverse,  par  une 
longueur  de  quatre  milles  trois  quarts,  le  parc  du  Grand-Dtic,  tout 
près  de  Pise...  Les  résultats  obtenus  peuvent  se  formuler  de  la  ma- 
nière suivante.  Ea  faisant  circuler  un  courant  dans  un  fil  de  cuivre 
long  de  2932  mètres,  et  à  travers  une  couche  de  terre  de  la  même 
longueur,  la  diminution  qui  a  lieu  dans  l'intensité  du  courant  est  telle 
qu1l  faut  non-seulement  regarder  comme  nuHe  la  résistance  de  la 
couche  terrestre,  mais  encore  qu'il  faut  regarder  la  résistance  du  fil 
de  cuÎTre  qui  entre  dans  lé  circuit  comme  moindre  que  celle  qui  est 
présentée  par  ce  même  fil  lorsqu'il  entre  seul  dans  le  circuit  Ce  fait 
est  singulier...  :  je  crus  d'abord  que  les  seules  lames  plongées  dans 
les  puits  donnaient  un  courant  sans  la  pile;  je  fermai  donc  le  circuit 
avec  la  terre  et  le  fil  sans  pile...;  la  déviation  ne  dépassait  pas  un  de- 
gré et  ne  tardait  pas  à  disparaître. . .  Je  crus  alors  à  l'interventian  d'an 
courant  dérÎTé  des  courants  terrestres  d'Ampère. . .  ;  mais,  dans  quelque 
direction  que  le  fil  fût  tendu,  la  déviation  resta  la  même... 

»  Le  sol  de  PIse  est  en  grande  partie  formé  d'un  terrain  d'alla- 
vion,  dans  lequel  on  trouve  l'eau  à  quelques  mètres^ sous  terre;  j'ai 
voulu  faire  des  expériences  dans  un  sol  différent  :  je  me  suis  renda 
pour  cela  sur  les  ccdiines  de  Grespina...  Les  résultats  ont  confirmé  les 
faits  observés  d'abord  sur  le  soi  de  Pise...  De  plus,  au  lieu  de  la  pile 
et  des  lames  de  fer ,  j'ai  attaché  au  bout  du  fil  d'une  part  une  lame  de 
zinc,  de  l'autre  une  lame  de  cuivre  :  chacune  de  ces  lames  avait  un 
demi^mètre  carré  de  surface,  lorsque  le  fil  était  long  de  2932  mètres 
j'avais  un  courant  de  &  degrés.  » 

J'ai  rappelé  avec  détail  les  premières  recherches  de  H.  Matteucci, 
parce  que  le  savant  Italien  y  attache  une  grande  importance.  II  affirme, 
page  70  de  son  Manuale  di  télégraphia  elettriea,  Pise,  1850 1 
qu'il  a  démontré  le  premier  rigoureusement,  dans  ses  expériences  de 
Pise  18ft&,  que  dans  tout  circuit  mixte,  c'est-à-dire  formé  d'un  fil 


CONDUCTIBILITÉ  DE  LA  TERRE.  249 

de  métal  et  de  terre ,  la  rësislance  au  passage  du  courant  est  sensible- 
ment celle  produite  par  la  seule  portion  métallique  do  circuit.  Je  n*ai 
pas,  comme  M.  Matteucci,  le  sentiment  de  ses  droits  à  la  priorité 
d'une  démonstration  complète  ;  il  me  semble  que  Steinheil  avait  tout 
dit,  quoique  d*une  manière  moins  explicite.  Un  vieil  adage  veut  que 
qui  prouve  trop  ne  prouve  rien  :  or,  M.  Matteucci  était  arrivé  à  con- 
clure dé  ses  expériences  que,  lorsqu'on  courant  est  transmis  par  un 
drcoit  composé  en  partie  d'un  long  fil  de  cuivre  et  d*nne  longue 
couche  de  terre,  la  diminution  d'intensité  du  courant,  par  la  résis- 
tance de  ce  circuit  mixte,  est  moindre  que  celle  qu'elle  aurait  éprouvée 
de  la  résistance  du  seul  fil  de  cuivre.  C'est  un  peu  trop. 

M.  Matteucci  a  eu  du  moins  un  mérite,  celui  de  provoquer  les 
grandes  expériences  de  Milan ,  dont  nous  allons  maintenant  rendre 
compte  en  reproduisant  le  mémoire  publié  ï  ce  sujet  par  M.  Magrini. 

ExPÊEiENCES  DE  M.  Magrini.  — •  Le  long  du  chemin  de  fer  qui 
conduit  de  Milan  à  Monza,  quatre  fils  furent  tendus  sur  une  distance 
de  13  kilomètres;  deux  de  ces  fils  étaient  en  fer  de  1  millimètre  2/10 
de  diamètre,  et  les  deux  autres  en  cuivre  de  5/8  de  millimètre  de 
diamètre.  De  cette  manière  les  sections  des  deux  métaux  étaient 
presque  en  proportion  inverse  de  leur  conductibilité.  Ces  fils,  qui  re- 
présentaient ensemble  un  circuit  de  52  kilomètres,  étaient  soutenus 
par  des  pieux  en  bois  sec  auxquels  étaient  attachés  des  brochettes  en 
fer  couvertes  de  taffetas  gommé;  on  arrêtait  les  fils  en  leur  faisant 
faire  deux  tours  sur  ces  brochettes. 

Après  plusieurs  expériences  exécutées  avec  un  très- grand  soin,  il 
fut  reconnu  que  l'isolement  des  fils  pouvait  être  considéré  comme 
physiquement  parfait  tant  que  ces  fils  seraient  parcourus  par  des  cou- 
rants de  faible  intensité ,  tels  que  sont  les  courants  telloriques,  et  ceux 
que  produit  une  pile  à  la  Bagration,  dont  M.  Magrini  s'est  ordinal* 
rement  servi. 

Yoid  quelques-uns  des  principaux  résidtats  obtenus  : 

!•  Une  lame  de  métal  ensevelie  dans  la  terre  humide  ou  dans  l'eau, 
en  communication  avec  la  masse  entière  du  gk>be,  perd  l'équilibre 
électrique,  et  rend  libre  une  partie  de  son  électricité  naturelle ,  de 
manière  que,  si  l'on  attache  ^  la  même  lame  un  appendice  de  fil  mé- 
talHque  qui  s'allonge  de  plusieurs  milles,  et  qui  soit  isolé  dans  l'atmo* 
sphère,  la  rupture  de  l'équilibre  ou  leroonvement  électrique  se  corn- 
inuniqac  ir  ce  fil ,  produisant  ce  que  l'on  est  convenu  de  nommer  un 


260  TÉU&GRAFMUS  ÉLEGXaiQUfi. 

couraot  électrique,  qu*oa  pourrait  appeler  ici  courcknt  tetturijufi* 

2"*  L*ioteo«ité  de  ce  couraat  diminue  à  partir  de  Torigiae  du  fil  avec 
une  progression  très-rapide  en  s'éloignaut  de  la  lame^  mais  au  delà 
d*une  certaine  distance,  la  diminution  procède  avec  lenteur.  Yen 
Textrémité  libre  do  fil»  le  mouvement  s*éteiot^  c*eat-i^ire qu'il n*est 
plusaeDsible  aux  instruments. 

La  propagation  de  ce  mouvement  paraît  analogue  à  la  propagation 
du  calorique  dans  les  corps  bons  conducteurs. 

3*  Le  fil  de  fer  et  le  fil  de  cuivre  ne  se  comportent  pas,  à  cet  égard, 
de  la  même  manière  :  la  loi  du  décroissement  est  plus  rapide  et  moins 
régulière  dans  .le  fer  que  dans  le  cuivre. 

4«  Lorsque  Ton  expérimente  à  une  distance  toujours  déterminée  de 
la  lame,  Ton  peut  augmenter  jusqu'à  une  certaine  limite  l'intensité 
du  courant  en  allongeant  le  fiL 

S""  La  force  du  counmt  augmente  jusqu'à  une  certaine  limite  quand 
on  augmente  la  surbce  de  la  bme. 

G"  L'intensité  de  ce  courant,  ordinairement  constante  dans  le  même 
lien  de  la  terre»  varie  quand  on  change  le  lieu  d'immersion  de  la  lame  ; 
ces  différences  sont  déjà  asses  notables  d'un  lulomètre  à  l'autre ,  le 
kmg  de  la  ligne  de  l'appareil 

1'*  La  direaîon  du  courant  tellurique  est  intimement  liée  à  la  na« 
ture  du  métal  dont  est  formée  la  plaque  ensevelie  dans  le  terrain  i 
une  lame  de  xinc ,  par  exemple ,  engendre  dans  les  fils  uq  couraat 
qui  va  en  sens  contraire  de  celui  qui  s'obtient  avec  une  plaque  da 
cuivre. 

8*  Un  fil  métallique  isolé  dans  ratmospbère ,  et  qui  se  lie  par  ses 
deui  extrémités  ^  deux  lames  ensevelies  dans  la  terre ,  cpnstitae  u 
rbéomoteur  dans  lequel  s'ei^endrent  deux  couranu  :  lea  deux  cou* 
ranto  sont  contraires  ou  consiurants,  selon  qne  les  lames  sont  formées 
de  métaux  capables  d'exciter  le  fluide  électrique  dans  le  mésM»  sens  oa 
dans  un  sens  opposé  :  c'est-à-dire  qu'ils  sont  contraires  lorsque  les 
deux  courants  montent  ou  descendent  tous  deux  par  le  fil,  et  conspi- 
rant lorsque  l'un  mente  undis  que  l'autre  ^lescend*  Dans  le  premier 
cas ,  la  résultante  est  presque  égaie  à  Ja  différence  des  actions  élémen- 
taires, le  pôle  électro-négatif  se  trouvant  tOHJours  du  côté  de  l'actioB 
prépondérante.  Dans  le  second  cas,  la  résultante  est  «easIUeineat 
égale  à  la  somme  des  mêmes  actions. 

9«  Alors  mêmeqtteleapUqnes  sent  femiéeedemênae  métal,  qu'elles 


COMDUCTIBIUTÉ  Ofi  LA  TERBE.  36i 

oac  des  mirftces  égales  et  sont  également  décapées,  la.  cessation  de  Vé^ 
qnîlibre  a  toujours  lieu  dans  le  fil.  Le  courant  qui  se  rév«ie  en  pareil 
cas  ne  provient  pas  d'un  défaut  d'homogénéité  dans  les  plaques,  mais 
probablement  de  la  qualité  de  la  terre  ou  de  Teau  dans  lesquelles  eiks 
pbngent» 

10*  Ce  quMI  y  a  de  certain ,  c'est  qu€r  le  courant  qui  se  manifeste 
dans  on  fil  métallique  qui  se  termine  à  ses  extrémités  par  deux  lames 
enfoncées  dans  la  terre  est  formé  par  la  terre  même,  qui  constitue  une 
espèce  de  pile  à  la  Bagration. 

li<*  Dans  un  circuit  fermé,  constitué  par  deux  fils  métalliques  iso- 
lés dans  l'atmosphère,  il  y  a  courant  lorsque  le  circuit  communique 
avec  le  terrain  humide  par  la  conjonction  d'un  autre  fil  métallique 
qui  se  termine  îi  son  extrémité  par  une  lame  ensevelie  dans  la  terre  ; 
M.  Magrini  appelle  nœud  le  point  de  conjonction. 

12**  L'intensité  du  courant  est  à  son  maximum  près  du  noeud,  dimi* 
nue  en  s'éloignant ,  passe  par  zéro ,  change  enfin  de  direction ,  et 
présente  tes  mêmes  phénomènes  en  s'approchant  du  nœud  situé  de 
Tautre  côté. 

IS*"  Le  zéro,  ou  bien  le  lieu  où  subsiste  l'équilibre ,  n'est  pas  dis- 
posé tout  à  fait  symétriquement  dans  le  circuit ,  ce  qui  provient  peut- 
être  d'un  défaut  d'homogénéité  dans  toutes  ses  parties.  Cependant,  lors- 
que le  circuit  s'allonge ,  la  position  du  zéro  tend  de  plus  en  plus  à 
devenir  symétrique.  L'intensité  du  courant  influe  aussi  sur  le  dépla- 
cement du  zéro  ;  car  plus  le  courant  se  trouve  être  faible ,  plus  le 
point  d'équilibre  est  voisin  du  point  milieu  du  circuit. 

m**  Si  Ton  ouvre  le  circuit  au  point  où  s'est  formé  le  nœud,  le 
eoarant  acquiert  une  intensité  presque  double,  et  conserve  dans  l'arc 
métallique  une  seule  direction.  Cela  fait  supposer  qu'en  parunt  du 
nœodt  le^courant  se  .partage  en  deux  courants  qui  vont  se  rencontrer 
et  se  aentraliser. 

ii>^  Les  courants  telluriques  s'engendrent  aussi  en  sens  contraire 
de  la  force  é!ectro-motrice  propre  des  métaux  et  des  liquides  isolés 
de  h  masse  d«  (^obe  terrestre.  Ainsi  une  lame  de  cuivre  ensevelie 
dans  la  terre  excite,  dans  un  fil  en  cuivre  très-long  et  sonteou  dans 
l'air,  nn  courant  comme  si  ce  fil  jouait  le  rôle  du  zioc  d'un  couple 
vokaiqoe.  La  lame  de  cuivre  continue  d'agir  comme  pôle  négatif» 
même  lors^'^le  est  plongée  dans  ud«  dissolution  de  sel  ammoniac 


359  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

cohtenae  dans  une  auge  de  terre  poreose  et  mise  en  conmontcation 
aTec  la  masse  entière  du  globe. 

16*"  Une  lame  de  fer  qui  s'oxyde  dans  Tcao  on  dans  Tacide  niurtqoe 
étendu ,  en  communication  avec  la  masse,  du  globe ,  produit  lemOme 
effet ,  c'est-à-dire  qu'elle  joue  le  rôle  de  pôle  négatif  aussi  bien  avec  le 
fil  de  fer  qu'avec  le  fil  de  cuivre  isolé  dans  l'air  ;  le  courant  se  com- 
porte comme  si  le  galvanomètre  était  situé  entre  le  cuivre  et  le  zinc 
d'un  couple  voliaîque ,  le  zinc  se  trouvant  constaipment  du  côté  du 
fil  isolé  dans  l'atmosphère. 

Ces  faits,  qui  ne  se  sont  jamais  démentis,  ne  sont  pas  coodliahles 
avec  l'hypothèse  que  la  lame  unie  au  fil  constitue  un  couple  voltaiqae 
ordinaire  dont  le  courant  irait  du  cuivre  au  fer. 

n^  Pour  le  prouver  d'une  manière  plus  éclatante,  il  suffit  d'inter- 
rompre  la  communication  de  la  plaque  avec  la  terre,  de  prendre  une 
portion  de  cette  terre  ou  de  celte  eau,  dans  laquelle  se  trouvait  im- 
mergée la  plaque ,  et  de  former,  au  moyen  d'une  auge  isolée,  un  cou- 
ple Toltaîque  entre  la  plaque  de  fer  et  le  fil  de  cuivre  :  le  nouveau 
courant  est  de  direction  contraire  à  celui  que  l'on  obtient  lorsque  la 
plaque  est  en  communication  avec  le  globe  terrestre. 

18<*  Parmi  les  métaux  mis  en  expérience  dans  le  sein  de  la  terre ,  le 
platine,  le  cuivre,  le  laiton,  le  fer,  la  fonte  ,  l'étain,  le  plomb,  sont 
ceux  qui  excitent  le  fluide  électrique  dans  une  même  direction  par 
rapport  à  notre  globe  :  dans  le  langage  de  Yolta ,  ils  peuvent  être  con* 
âdérés  comme  électro-négatifs  par  rapport  aux  fils  métalliques  isolés 
dans  l'air,  et  comme  électro-positifs  par  rapport  à  la  terre  :  les  deut 
derniers  métaux  cependant  présentent  quelquefois  des  anomalies  doat 
il  serait  trop  long  de  parler  ici. 

19" Le  zinc  est  le  seul  métal  entre  les  métaux  connus  qui,  dans 
toutes  les  combinaisons ,  fasse  constamment  circuler  le  fluide  électri- 
que dans  une  direction  contraire  au  courant  produit  par  les  autres 
métaux.  On  doit  le  considérer,  en  conséquence,  [comme  étant  jas- 
qu*ici  le  seul  métal  électro-positif  par  rapport  aux  fils,  et  électro-né- 
gatif par  rapport  à  la  terre. 

90*  Dans  l'état  actuel  de  la  science ,  il  paraît  que  l'on  ne  peut  expli- 
quer  ces  phénomènes  sans  attribuer  au  globe  terrestre  une  force  élec- 
tro-motrice capable  de  neutraliser  celle  qui  se  produit  ordinairement 
entre  les  métaux  et  les  liquides  isolés.  Notre  planète  serait  l'éleclro- 
moteur  le  plus  négatif  de  tous  les  métaux  déjà  nommés ,  le  lioc 


COKDUGTIBlIiTÉ  DE  LA  TERRE.  253 

excepté,  en  ce  sens  qo*il  pousserait  le  Ouide  daos  les  autres  métaux 
et  le  feceTrait  du  zinc. 

21^  M.  Becquerel  avait  depuis  longtemps  indiqué  aux  physiciens 
la  proi»*iété  que  possèdent  les  métaux  de  rendre  libre  une  partie  de 
kar  électricité,  naturelle  »  et  de  se  mettre  en  état  de  tension  lorsqu'ils 
sont  plongés  dans  un  liquide.  Lorsqu'il  existe  un  moyen  de  dissiper 
cette  électricité  libre  ou  de  la  rendre  latente ,  le  métal  doit  se  remet- 
tre dans  son  état  naturel  pour  devenir  de  nouveau  électrique ,  si  toute- 
fois le  liquide  peut  aussi  reprendre  son  état  primitif  et  retrouver  sa 
force  électro-motrice.  Si  à  la  plaque  de  métal  on  fixe  un  61  très-long 
isolé  dans  Tair,  et  qui  puisse  rendre  latente  l'électricité  qu'il  reçoit» 
on  éteindra  le  mouvement  à  mesure  qu'il  sera  excité  :  on  comprend 
dès  lors  qu'il  poisse  se  produire  dans  ce  fil  uu  courant  dont  l'in- 
tennicé  ira  en  diminuant  avec  rapidité  au  fur  et  à  mesure  qu'on 
s^éloigne  de  la  lame. 

C'est  iMrécisément  en  cela  que  consiste  le  rbéomoteur  tellurique  ;  en 
effet  y  le  terrain  humide^  ou  l'eau  en  communication  avec  la  masse 
do  globe ,  ne  conservant  jamais  aucun  degré  de  tension ,  et ,  par  con- 
séquent, se  retrouvant  toujours  dans  l'état  naturel  avec  une  force 
électroHBotrice  cmistante,  doit  toujours  exciter  dans  la  plaque  une 
rupture  d'équilibre  du  fluide  neutre ,  et  tendre  à  maintenir  le  mon- 
vement,  pendant  que  le  fil  tend  au  contraire  è  rétablir  l'équilibre.  Il 
est  inutile  d'entrer  ici  dans  de  plus  grandes  explications  :  M.  Magrinl 
ajoute  senlement  que  »  en  interrogeant  l'expérience  »  on  pourrait  dé- 
montrer, avec  la  rigueur  qu'exige  la  science,  qu'un  couple  vdtaj^ue 
peut  se  retrouver  dans  les  mêmes  conditions  que  le  rbéomoteur  tellu- 
rique composé ,  et  produire  des  courants  sans  circuit  fermé. 

22®  Lorsqu'on  vient  à  établir,  entre  le  circuit  métallique  parcouru 
par  on  courant  voltaique  et  la  masse  de  la  terre,  une ,  deux  ou  plu- 
sieurs communications  simultanées  avec  des  plaques  de  métaux  dif- 
férents, et  qu'on  fait  vari^  la  position  respective  des  plaques,  du  gal- 
vanomètre et  do  rbéomoteur,  on  obtient  despbénomènes  singuliers  et 
en  apparence  inconciliables  entre  eux ,  mais  qui  reçoivent  une  expli* 
cation  facile  et  naturelle,  dans  Tbypotbèse  de  l'électro-molriciié  du 
globe. 

23''  Une  portion  de  terre  interposée  entre  deux  plaques  métalli- 
ques •  jointes  ensemble  au  moyen  de  fils  conducteurs  et  mises  en 
communication  avec  les  pMa  d'une  pile  voltnqoe,  oppose  au  passage 


t54  TËLÉORArarS  ÉtECTRIQUB. 

do  coorant  une  résitUnçe  qui  peut  être  la  mtaie,  w  plus  grande,  oh 
moindre  qae  celle  qui  serait  produite  par  un  fil  métalNqoe  très-fia 
de  mdine  longueur  ;  le  rai^rt  des  deux  ré«blances  dépend  de  la  na- 
ture ou  de  la  grandeur  de  la  lame. 

SA""  En  général,  la  résistance  dn  terrain  diminue  Juaqn*!  une  tm- 
uine  limite,  lorisqu'on  vient  ii  augmenter  la  surface  des  plaques^ 
sont  plongées  dans  son  sein. 

2d«  Il  en  résulte  que,  dans  on  circuit  mixte,  c*est-k-dlre  Ismé  en 
partie  par  le  fil  métallique  eC  en  partie  par  1*  terre,  le  oomnl  peut 
acquérir  plus  d*lntensité  que  dans  un  circuit  tout  métallique  de  même 
longueur. 

M'  On  n'a  pas  vu  cependant  qu'avec  l'intermédiaire  de  k  terre,  li 
Tésiotance  opposée  par  le  fil  métallique  qui  fait  partie  du  tircnit 
paisse  diminuer,  comme  M.  Mateucci  Tavail  déduit  de  ses  premièras 
expériences. 

27<^  H  n'est  pas  prouvé  non  plus  qu'un  intervalle  de  teite  plus  oa 
moins  long  présente  la  méitae  résistance  >  comme  rexpérimentateor 
de  Pise  semUait  i'aCBrmer. 

M.  Magrini  croit  avoir  démontré ,  par  une  longue  série  d'expé- 
riences variées  de  plusieurs  manières,  que,  lorsque  la  terre  intervient 
dans  un  circuit  vo1ta!que,  elle  se  comporte  comme  des  conduclemv 
ordinaires,  et  qu'à  la  terre  comme  à  tout  autre  conductemr  pent  être 
appliquée  la  loi  exprimée  par  la  formule  de  M.  Ohm. 

Il  a  trouvé^  dit-il ,  que  la  terre  présente  une  résistance  vii^ysmie 
équivalente  è  celle  de  260  mètres  de  son  01 ,-  pour  chaque  kilomètre 
de  distance,  et  que  la  ré$iêtanee  de  foêêoge^  qu'on  pent  considérer 
comme  constante,  correspond  k  peu  près  à  200  mètres  dn  mémo  01. 

Il  ajoute  que  le  professeur  Mateucci ,  expérimentant  sur  de  très- 
eourtes  distances ,  quelques  centaines  de  mètres,  et  avec  un  galvano^ 
mètre  peu  sensible,  n'a  pas  dû  pouvoir  constater  cette  réstsiance. 

28''  Dans  un  circuit  de  52  kilomètres,  formé  moitié  fer,  moitié 
cuivre,  les  courants  telluriques  prodoits  par  des  plaques  de  platioe, 
de  cuivre ,  de  xinc ,  de  charbon ,  de  manganèse  et  de  fer ,  en  contact 
avec  l'acide  nitrique  étendu ,  ont  une  plus  grande  intensité  lorsque  le 
point  de  jonction  des  lames  se  trouve  entre  le  galvanomètre  et  le 
fer  que  lorsque  ce  point  se  urouve  entre  le  galvanomètre  et  le  enivre 
dn  circuit  fermé. 

2fi<»  Lorsque  le  circuit  est  rompu  au  point  de  JonctieB  de  la  hme 


comuonnuTÉ  pb  la  terre.  ub 

tf«c  Fbélke  d«  gihranoraôtre,  rintensîté  augmente  lorsque  le  courant 
«ortaut  du  gai? «MHiiètre  eaure  premièrement  dane  le  cuif  re  et  ensuite 
diiwlefer. 

50^  Dana  lea  deui  cas  cités,  nous  avons,  an  contraire»  un  affaiblis* 
sèment  des  courants,  lorsque  ceux-ci  sont  produits  par  Tenfouiase* 
ment  dans  la  terre  d'une  plaque  d*étain  »  de  pkMBib  et  môme  de  fer , 
dans  Tétat  ordinaire. 

51'^  Sî  Ton  dispose  tour  à  tour  des  fils  de  l'appareil ,  sok  pour  al- 
longer le  circuit  I  soit  pour  accroître  sa  section  en  formant  un  seul 
fideceau»  on  observe  que  les  courants  telluriques,  qui  augmentent  d'in^ 
tensité.  quand  on  allonge  les  fils ,  augmenteat  plus  encore  lorsqu'on 
hit  croître  la  section;  c'est-ii-dire  qu'il  vaut  mieux  doubler,  par 
exemple ,  la  section  en  accouplant  deux  fils,  que  de  les  mettre  bout  à 
bottt  pour  doubla'  la  longueur, 

S2<*  Si  l'on  place  trois  fils  assex  courts  de  manière  à  diriger  <lans  le 
mèoie  temps  deux  courants  vdtaïqucr  inégaux ,  indépendants  entre 
eux  et  de  force  consume,  snr  deux  galvanomètres  sépafés,  ceux-ci 
indiquent  simultanément  par  la  position  des  aiguilles  les  mêmes 
déviations  qui  se  manifestent  lorsque  les  circuits  sont  formés  séparé^ 
ment  Dans  ce  cas,  un  même  conducteur,  le  fil  iotermédiaire  ou  cen* 
tnd ,  se  trouve  à  la  fois  en  communication  avec  le  pôle  cuivre  d'un 
rliéomotettr  etmvec  le  pôle  xinc  d'un  autre  rbéomotenr  $  il  doit  donc 
donner  passage,  c*est-à*4ire  servir  de  véhicule  à  deux  courants  simuU 
fanée,  inégaux  et  contraires,  sans  altération  sensible.  L'expérience 
prouve  que  ce  conclnctear  jouit  en  effet  de  cette  singulière  propriété. 

23'»  Si  le  pôle  cuivre  d'un  couple  voltalqoe ,  à  force  constante  et 
isolé,  communique  avec  un  fil  de  méul  très4ong  qui,  d'un  côté,  s'é* 
tend  dans  l'atmosphère,  sans  communication  avec  le  sol;  et  si  le  pôle 
sfnc  du  mime  couple  se  jdnt  avec  un  autre  fil  aussi  isolé  qui  s'étend 
éplement  de  l'autre  côté,  il  se  manifeste  dans  les  deux  fils  deux  oott« 
raots  Intenses  de  force  constante  et  de  directions  contraires,  quoique 
le  drcult  ne  soit  pas  fermé,  qu'aucune  partie  du  système  ne  se  trouve 
en  eommunicatioii  directe  avec  la  terre,  et  qu'il  n^y  ait  pas  de  conuct 
aiétailique  entre  les  deux  plaques  qui  constituent  les  pôles  du  rhéo- 
araieur.  Le  long  des  fils,  l'intensité  des  courants  varie  avec  la  dis- 
tance aux  pôles,  sdon  la  loi  déjà  indiquée. 

ExPÉBiBifGBS  M  M.  UATTEOca.  —  Seconde  eérie,  CampUe^ 
tendus  du  M  mai  1M5  :  lettre  à  H.  Arago.  a  J'espère  que  vous 


)66  TÉI.ÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

tirez  avec  quelque  intérêt  les  nouvelles  eicpériences  que  je  viens  de 
tenter  encore  une  fois  sur  l'emploi  de  la  terre  comme  condncteor  té- 
légraphique. Les  expériences  de  M.  Magrini  m*ont  paru  si  eztraordi- 
naires  et  conduire  k  des  résultats  si  nouveaux  pour  la  science,  que  j*ai 
commencé  par  répéter  ces  expériences  en  employant  pour  Tisolenient 
du  fil  tout  le  soin  possible.  J*ai  de  nouveau  suspendu  mon  fil  de  cui- 
vre n*  8  du  commerce  sur  ime  des  grandes  routes  du  parc  du  grand* 
duc,  près  de  Pise  :  les  pieux  en  bots  sec  par  lesquels  je  soutiens  le 
fil  ont  été  entièrement  couverts  de  dix  couches  de  vernis  à  Tessenoe 
de  térébenthine,  et  laissés  pendant  plusieurs  jours  au  soleil  :  ces  pieux 
sont  fixés  dans  le  sol  à  la  distance  de  8  à  10  mètres  les  uns  des  an- 
tres; il  faut  avoir  soin  de  ne  pas  les  laisser  étendus  par  terre  avant  de 
les  fixer  :  la  longueur  du  fil  que  j'ai  tendu  éuit  de  1,7&0  mètres: 
chaque  pieu  étant  haut  de  1",50,  le  fil  est^levéau^essus  du  sol  d'an 
moins  i  mètre.  Il  faut  parcourir  toute  la  ligne  avant  de  commencer 
l'expérience,  pour  bien  s'assurer  que  le  fil  n'est  touché  en  aocon 
point  par  des  corps  plus  ou  moins  conducteurs  qui  oommumquent 
avec  la  terre.  Pour  m'assnrer  de  l'isolement,  j'ai  fait  une  première 
expérience  en  interrompant  le  fil  près  d'une  de  ses  extrémités,  et  eo 
introduisant  un  galvanomètre  et  une  jule  de  quatre  élémenU  de  Bun- 
sen chargée  avec  de  l'eau  l^èrement  acidulée  :  par  excès  de  préaa- 
tion,  le  galvanomètre  et  la  pile  posent  sur  une  lame  de  verre  recoa* 
verte  de  vernis;  le  galvanomètre  était  à  fil  long  et  à  aignille  parfaite- 
ment asutique;  c'est  un  galvanomètre  de  BL  ilumkorf;  l'aiguille  est 
toujours  revenue  au  zéro. 

»  L'isolement  parfait  du  fil  une  fois  constaté ,  je  le  faisais  toucher 
par  des  mains  bien  essuyées  en  deux  points  différents  entre  lesqœb 
se  trouvaient  le  galvanomètre  et  la  pile:  aussitôt  l'aiguille  était  poussée 
vers  90  degrés.  J'ai  ôté  ensuite  la  pile  en  laissant  le  galvanomètre.  A 
une  des  extrémités  du  fil,  j'ai  lié  une  plaque  de  zinc  que  j'ai  descendue 
dans  l'eau  d'un  fossé,  jusqu'à  la  plonger  entièrement,  en  la  soutenant 
avec  une  corde  isolante...  On  avait  ainsi  une  plaque  de  zinc  dans  l'eau, 
réunie  à  un  fil  de  cuivre  long  de  i,7&0  mètres,  et  parfaiteoKnt  isolé 
du  sol  :  le  galvanomètre  fusait  partie  du  fil  conducteur  et  se  trouvait 
placé  %  l'extrémité  qui  se  terminait  par  la  lame.  Il  y  a  des  précautions 
à  observer  pour  que  l'expérience  puisse  être  concluante.  Si  le  fil  qw 
communique  avec  la  plaque  est  déjà  réuni  an  galvanomètre,  et  qu'es 
prenant  l'autre  bout  du  fil  avec  la  main,  on  vienne  à  toucher  Tiatre 


C<»l0|}CnBILITÉ  M  U  T£RRË.  «&7 

eicréaûté  da  gahanomèlre,  on  a  on  conriht  qai  dore  peadmc  toot  le 
temps  que  l'on  tient  à  la  main  le  bout  da  fil.  Le  cnrcait  est  complété 
par  Peau ,  la  terre,  le  corps  de  robsenrateor,  le  fil  de  cniTre ,  le  gal- 
fanmnètre  et  la  plaqoe  de  sine  :  mins  ce  coorant  cesse  aussitôt 
qo*on  cesse  de  toocher  le  fil  ayec  la  main.  Pour  se  mettre  à  Fabri 
de  ee  courant,  il  bot  commencer  par  réunir  Textrémlté  do  long 
fil  de  cuiTre  isolé  arec  un  des  boots  do  61  da  gaWanomètre,  puis 
réunir  avec  l'autre  bout  du  fil  du  gaWanomètre  le  fil  qui  va  à  la 
plaque.  Ces  précautions  prises»  on  n*ob8er?e  aucune  trace  de  courant 
aoM  longtemps  qo*on  tient  Textrémité  du  long  fil  avec  un  manche 
Isolant  Âu  lieu  de  la  plaque  de  zinc,  j'en  ai  mis  une  de  iér,  puis  de 
enivre,  d'étain,  d'argent  ;  jamais  il  n'y  a  eu  aucune  trace  sensible  de 
coorant  n  est  donc  bien  prouvé  qu'un  fil  de  cuivre  parfaitement  isolé 
du  sol,  long  de  i  ,740  mètres,  terminé  par  une  extrémité  dans  l'air,  lié 
par  l'autre  avec  une  lame  métallique  quelconque  plongée  dans  Teao 
d'un  puits  ou  d'un  fossé ,  n'est  jamais  parcourue  par  un  courant  sen* 
aible  au  galvanomètre  très-déiicat  que  j*ai  décrit 

»  J'ignore  les  modifications  que  peuvent  soUr  ces  conclusions  si 
Fon  employait  un  fil  kmg  de  plusieurs  kilomètres ,  mds  il  me  semble 
que  l'on  peut  les  prévoir.  Dans  la  disposition  précédente ,  on  obtient 
un  courant  aussitôt  qu'un  corps  quelconque  en  communication  avec 
le  sol  touche  le  fil ,  et  l'intoisité  du  courant  varie  avec  la  conductibi- 
lité do  corps  qm  touche  le  fil.  En  employant  des  pieux  qui  avalent 
été  jetés  sur  le  sol  encore  couvert  de  rosée,  on  avait  des  signes  de 
courant  avec  la  disposition  que  j'ai  décrite ,  c'est-à-dire  avec  la  lame 
métallique  plongée  dans  Teau.  Dans  une  autre  expérience,  l'Isolement 
était  parfint  au  commencement ,  et  il  n'y  avait  pas  de  coorant  :  la  pluie 
étant  Tenue,  Pisoiement  ne  fut  plus  parfait ,  comme  on  devait  s'y  at- 
tendre ;  abrs  les  signes  du  courant  apparurent  et  persistèrent  » 

Noos  passons  le  paragraphe  relatif  à  la  direction  du  courant ,  qui 
intéresse  moins  la  télégraphie,  et  n'apprend  rien  qu'on  ne  pût  prévoir. 

«  Venons  maintenant  à  une  antre  expérience  très-simple  et  qui 
semble  aussi  fort  importante  pour  la  télégraphie  électrique.  Mon  fil , 
long  de  i,7âO  mètres,  parfaitement  isolé,  est  terminé  par  deux  iames 
en  fer-blanc  plongées  dans  l'eau  de  deux  fossés,  qui  sont  à  la  distance 
à  peu  près  de  la  longueur  du  fil  ;  les  deux  fossés  ne  communiquent 
pas  £rec(ement  ensemble.  J'avais  dans  le  circuit  une  pile  de  quatre 
couples  de  Bunsen  et  le  galvanomètre  comparable  de  Nobili.  Dans 

17 


3»a  TÉLtoRAPHXE  ÉLBOTBIQW- 

uBc  pnenûère  cxpériettce ,  la  pHe  et  le  gaWanonèire  étaient  à  cM 

Tan  de  l'autre,  à  une  des  extrémités  du  fil;  dans  nae  »ecoiid^  aipé- 

rience ,  la  pHe  est  restée  eo  place ,  et  le  gaU anomètre  a  été  porté  à 

l'autre  extrémité  :  Faiguiile  s'eet  fixée  à  27  degrés  exactement  daos 

les  deux  cas ,  ce  qui  prouve  le  parfait  isoleiiient  du  fiU  Alors  j'ai  fait 

enlever  tous  les  {Heox,  et  le  fil  a  été  étendu  dans  toute  sa  longueur  sor 

la  ferre  couverte  de  gazon  :.raiguiUe  du  gal?anoo)èlre  s*est  fixée  éga- 

fement  à  27  degrés,  comme  précédemment,  soit  que  le  gaivaoomètre 

Mt  à  eôté  de  la  pile ,  soit  qu'il  fût  à  Tanire  «xtrémité.  On  foil  donc  qae 

Fisolementa  été  parlaitement  inutile  danscelte  expérience,  et  q»e  le  coa* 

rant  a  été  transmis  de  la  même  manière  par  le  circuit  niixt«,  soit  que 

k  fil  en  enivre  fût  isolé,  soit  qu'il  ne  le  iât  pas.  Il  ne  fiiut  pas  croire 

qu'il  doire  en  être  ainsi  avec  des  circuits  plus  longs,  et  dans  d'antres 

terrains  moins  humides  :  mes  autree  expériences  l'ont  assea  prou¥& 

•  Ce  qni  est  certain  et  ce  qui  résulte  ansai  de  mes  premières  eif 

périenoea*  de  celles  faites  k  Uilan  •  et  plus  récemment  en  Angieterri 

sur  une  ligne  de  88  milles  avec  plusieurs  milles  de  terce«  c'est  que  la 

néslsiance  d'un  circuit  mi«te,  fil  et  terre  $  est  moindre  que  celle  du 

circuit  de  la  même  longueur  tout  en  fil  de  imivre.  €ela  n'empêcbepas 

qu'en  faii»nt  une  suite  d'expériences  dans  lesquelles  on  introduit 

dea  longueurs  irés-grandes  et  variables  de  terre ,  on  ne  puisse  par- 

venir  à  mettre  en  évidence  la  résistance  de  la  terre»  qui  ae  s'est  pas 

montré^  quand  j'opérais  sur  des  longueurs  qui  n'ont  pas  dépassi 

2,000  mètres.  M.  Klagrini  »  en  expérimentant  sur  des  longueurs  de 

plusieurs  kilomètres ,  croit  avoir  constaté  œtte  résistance,  et  il  dwwe« 

pour  l'équivalent  de  1  kilomètre  de. terre  «  973  mèlr^  de  son  fil  en 

cuivre.  Il  serait  à  désirer  que  ces  expériences  fussent  répétéee  el  que 

les  conclusions  fussent  déduites  de  différences  plus  grandes  dans  les 

déviations  de  l'aiguille  du  galvsinomètre.  £o  effet,  je  trouve  dans  h^ 

mémoire  italien  de  M.  Magrlni ,  les  expériences  suivantes*  Son  circuit 

était  composé  de  4  kilomètres  de  fil,  et  de  1,  puis  de  2^  de  3  et,  enfin. 

de  4  kilomètres  de  terre.  Les  déviations  moyeuncs  qu'il  rappfirte  «ont 

les  suivantes  :  22  5/8 ,  21  11/16 ,  21 ,  20  :  or  je  ne  sache  pas  qu'en 

lisant  le  galvanomètre  on  puisse  répondre  d'une  fraction  de  degré 

loi  sqne  l'aiguille  a  ellç-même  un  diamètre  plus  grand  que  rmtervalle 

de  1  degré.  Je  persiste  donc,  jusqu'à  oe  que  de  nouvelles  expériences 

m'aient  fait  changer  d'opiuion,  à  regarder  la  résistance  opposée  p^  la 

terreau  courant  élccirique  comme  qu|ieou  prévue nulle«Mcqpté  celle 


CONDUGTIBIUTÉ  DE  Là  TERRE.  %h9 

que  l'oa  reacoQtre  au  premier  passage  ou  cbaogemeot  do  coudocleur^ 
qui  est  constante,  quelle  que  soit  la  distance  entre  les  deux  points<  JLo 
lésoitat  singulier  auquel  j'étais  parvenu  l*an  passé,  c*est-i«dire  que 
dsns  aa  circuit  mixte,  fil  et  terre,  dan»  lequel  11  y  a  au  moins  2f000 
métrea  de  terre,  la  résistance  serait  moindre  que  celle  due  an  seul  fil 
de  cuivre,  a  été  vérifié  de  qoaveaa  dans  la  même  localité  ;  je  Tai  trouvéi 
et  je  le  trouve  encore  si  extraordinaire,  que  j'invoque  de  nouvelles  ei«< 
périonces  k  ce  si^t.  Il  çst  bien  possible  que  reDst  soit  dâ  il  un  foible 
courant,  développé  par  les  deux  lames  extrêmes,  qui  pernsle  tOHiaiwSfl 
H  qoi  ciroole  avec  celui  de  la  pile.  • 

M.  M»ileu«ci,  dans  les  dernières  pages  do  sa  lettre  i  indique,  ea 
parlant  de  quelques  expériences  qu'il  a  faites  sur  l'Ârno,  comment 
il  comprend  qu'on  pourrait  établir  une  communication  télégraphique 
entre  Calais  et  Douvres.  M,  Wbeatstone  avait  eu  avant  lui  cette  idée^ 
a  il  proposait  do  la  réaliser  par  des  mQycns  plus  efficaces;  ceux  de  ' 
IL  Mattenc^i  ne  réiissiraient  pas, 

SXPÉRIIKGGS  DB  M.  BpiiGUKT.  ~  Uiargé  de  suivre  rexéculio» 
du  télégraphe  électrique  de  Paris  ii  Rouen ,  M.  Bréguet  fils  a  fait  une 
strie  il'otM^rvatiens  imporuntes  sur  l'intensité  dn  courant  électrique 
parcoorant  les  fils  de  cuivre  et  de  fer  placés  sur  1^  ligne,  11  employa 
d'abord  la  pile  dite  de  Dai^iel,  à  sulfate  de  cuivre,  et  la  remplaça  pins 
tard  par  «elle  de  Bunsen  ^  qui,  avec  un  plus  petit  nombre  d'éléments» 
présente  une  intensité  suffisante. 

Voici  comment  on  procédait  :  Une  pile  étant  à  Paris  i  l'un  de  ses 
pMes  communiquait  avec  la  terre,  au  moyen  d'un  fil  terminé  par  une 
large  plaque  plongée  dans  un  puits»  l'autre  pôle  communiquait  au 
fil  do  la  ligne  ;  el  rextrémité  de  celui<ci ,  à  Rouen ,  plongeait  de  même 
dans  un  puits  :  ainsi,  dans  ce  cas,  le  circuit  était  formé  moitié  par  la 
terre  et  moitié  par  le  fiL  On  se  procurait  aussi  à  volonté  un  circuit 
teut  ttétaiiique  avec  les  fils  de  cuivre  dont  chaque  extrémité,  à  Paris» 
étiii  twie  à  un  des  pôles  delà  pile,  pendant  qu'ai  Rouen  les  deux  ex-* 
Urémités  étaient  réunies  ensemble. 

Den  opérations  semblables  étaient  faites  à  Rouen ,  où  une  pile  avait 
été  également  placée. 

Il,  Bréguet  avait  construit  deux  boussoles  des  sinus;  elles  étaient 
bien  comparées^  et  Von  pouvait  répondre  de  leur  exactitude  à  quelques 
minutes  près*  Le  oouraut ,  soit  qu'il  partit  de  Paris  ou  de  Rouen,  tra- 
vemit  en  même  temps  les  deux  boussoles.  M.  Bréguet  a  ainsi  mesuré, 

17. 


360  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

dans  Tingt-huit  expériences»  les  intensités  da  courant  à  Paris  et  à 
Rouen ,  quand  un  courant  traversait  le  Gl  de  cuivre  et  la  terre,  deux 
fils  de  cuivre  réunis,  ou  un  fil  de  fer  et  la  terré.  Il  a  de  plus  calculé  les 
rapports  d'intensité  du  même  courant  au  même  moment  ponr  les 
deux  stations  extrêmes,  et  constaté  que  ces  rapports  restent  sensible- 
ment les  mêmes,  quels  que  soient  l'état  de  l'atmosphère  et  le  nombre 
des  éléments. 

Une  étude  approfondie  de  h  théorie  d*Âmpère  nous  avait  amené 
irrésistibleaient  à  affirmer  : 

1«  Que  si  les  deux  extrémités  du  fil  conducteur  so>nt  plongées  dans 
la  terre ,  le  courant  sera  tout  aussi  bien  établi  qu'avec  un  circnil  mé- 
taiUque  fermé  ; 

2^  Que  l'intensité  du  courant ^  dans  le  premier  cas,  c*est-ii-dlre 
quand  la  moitié  du  conducteur  est  remplacée  par  la  terre ,  doit  être 
double  de  ce  qu'elle  serait  si  le  courant  revenait  par  nn  second  fil 
égal  au  premier.  Or,  les  expériences  de  M.  Bréguet  ont  confirmé  plâ- 
Bernent  ces  prévisions  théoriques.  Si  l'on  prend,  en  effet»  la  moyenne 
de  ses  expériences,  on  trouve  pour  l'intensité,  à  Paris,  du  courant 
transmis  1°  par  nn  fil  de  cuivre  et  la  terre  56,8,  2*  par  un  double  fil 
de  cuivre  29,1  ;  or,  ce  dernier  nombre  est  sensiblement  la  moitié  da 
premier.  A  Rouen ,  ces  mêmes  intensités  moyennes  étaient  respecti- 
vement 35,5  et  17,8,  et  leur  rapport  est  encore  sensiblement  égal 
à  2.  Il  y  a  dans  les  deux  cas  une  petite  différence ,  le  second  nombre 
est  toujours  un  peu  plus  grand  que  la  moitié  du  premier,  et  cela 
devait  être;  car,  quand  le  courant  revenait  par  la  terre,  les  fils  de 
cuivre  s'allongeaient  des  deux  portions  qui  allaient  aboutir  aux  plaques 
plongées  dans  le  sol ,  et  créaient  une  résistance  dont  il  faut  tenir 
compte. 

M.  Matteucci  a  retrouvé  ii  Pise  les  mêmes  rapports  constatés  de 
Paris  à  Rouen  par  M.  Bréguet.  L'intensité  du  courant  transmis  iiar 
un  seul  fil  de  cuivre  long  comme  la  distance  de  Pise  à  Pontedera 
était  avec  quatre  éléments  0,5A^7;  avec  cinq  éléments  0,6756;  avec 
six  éléments  0,8013;  quand  le  courant  allait  par  le  fil  de  cuivre  de 
Pise  à  Pontedera,  et  revenait  de  Pontedera  à  Pise  parla  terre,  les  in- 
tensités avec  les  mêmes  nombres  d'éléotents  étaient  respectivement 
0,5447,  0,6756,  0,7986,  c'est-à-dire  exactement  les  mêmes;  la  ré- 
sistance de  la  terre  était  nulle.  De  Pise  à  Empoli,  distance  de  66  millesi 
les  intensités  pour  un  seul  fil,  avec  huit,  dix,  douze  éléments,  étaient 


•      CONDUCTIfilUTÉ  DE  LA  TERBE.  Ui 

lupectivement  0,2i7i,  0,2587,  0,3090  ;  poar  le  fii  et  retour  par  la 
lerre  0,2249, 0,2756,  0,Sâ20;  la  terre  augmentait  rintemité  au  lieo 
de  la  réduire.  L'expérience  suivante  est  exprimée  sous  'h  même  forme 
que  celles  de  M.  Bréguet  :  avec  douze  éléments,  et  quand  le  courant 
allait  de  PIse  à  Florence  par  un  fil  de  fer,  et  revenait  de  Florence  k 
Pisepar  la  terre,  les  intensités  mesurées  trois  fois  ont  été  0,/»279» 
0,41^2,  0,4226;  quand  le  courant  allait  par  un  fil  et  revenait  par  ua 
second  fil  égal  au  premier,  les  intensités  ont  été  0,2122,  0,2164^ 
0,2250,  ou  sensiblement  dans  la  proportion  du  simpfe  au  double. 

Explication  et  théorie.  ^  Yoilk  donc  un  phénomène  bien  précis 
et  vraiment  frappant  :  quand  on  interpose  la  terre  dans  le  circm't, 
rimensilé  da  courant  est  doublée  tout  à  coup ,  et  cela  quelle  que  soit 
la  substance  du  fil  conducteur  et  quelle  que  soit  la  nature  du  sol 
entre  les  deux  stations.  Si  M.  Bréguet  avait  eu  à  sa  disposition  na 
douMe  fil  de  fer,  ou  sMl  avait  expérimenté  dans  les  terrains  primilib 
des  Alpes,  il  aurait  obtenu  le  même  résultat  ;  et  du  tableau  où  il  a 
enregistré  les  intensités  du  courant ,  terre  et  fer ,  on  pourrait  conclure 
celles  d*un  double  circuit  de  fer.  Exprimé  sous  la  forme  que  nous 
venons  de  lui  donner,  ce  fait  entrevu  par  MM.  Bain ,  Steinheil ,  Hat- 
teocci,  ei  mai  désigné  sous  le  nom  de  conductibilité  de  la  terre,  paraît 
tellement  paradoxal ,  qu'aucun  des  savants  physiciens  auxquels  nous 
en  avons  parlé ,  en  Angleterre  ou  en  Allemagne,  ne  voulait  y  croire; 
il  n*a  rien  moins  fallu ,  pour  le  leur  faire  admettre ,  que  Tévidence 
desdûffresdonnéspar  M.  Bréguet. 

Quand  une  masse  énorme  de  terre  fait  partie  du  courant,  tout  se 
passe  donc  comme  si  cette  masse  n'existait  pas;  comme  si  le  fil  mé- 
taOique,  dont  les  deux  extrémités  plongent  dans  le  sol,  était  seul  par- 
couru par  le  courant.  On  crut  tout  d'abord  expliquer  suffisamment 
ce  résultat  inattendu ,  en  disant  simplement  que  la  terre,  dans  ces 
circonstances 5  est  un  conducteur  dont  la  section  est  infinie,  et  qui 
n'oppose  par  conséquent  aucune  résistance  au  passage  du  courant 
Mais  cette  explication ,  nous  en  avotis  la  conviction  intime ,  n'est 
qQ*apparente ,  et  il  faut  pénétrer  plus  avant  dans  l'essence  du  mystère: 
approfondissons-le.  Voudrait-on  croire  qu'à  l'extrémité  du  conducteur 
métallique  le  courant  se  continue;  que  la  quantité  finie,  appréciable 
de  fluide  électrique,  qui  est  parvenue  à  cette  extrémité,  va  décom- 
posant de  proche  en  proche  toute  la  masse  de  finide  neutre  comprise 
dans  le  globe,  et  qu'après  une  série  de  décompositioos  opérées  entre 


SM  TÉLÉGRAPHIE  ÉLKCllUQtJË. 

les  deut  stations ,  la  molécole  libre  de  fluide  positif  ou  négatif  ratrenvf 
enfm  la  seconde  extrémité  du  fil,  ou  la  seconde  plaque ,  etrerient 
ainsi  au  second  pôle  de  la  pile  pour  s*y  faire  neutraliser  7 

On  pourrait  nommtr  des  savants  de  premier  ordre  que  cette  hy** 
pothèse  n'eflVaie  pas^  qui  affirment  hardiment  qu'il  suffit  dé  plonger 
dans  la  terre  les  extrémités  d'un  circuit  voltaîque  pour  que  toute  la 
masse  de  fluide  neutre 'qu'elle  contient  soît  décomposée,  de  telle  aorte 
qu'on  puisse  môme  mettre  en  évidence ,  entre  deux  points  queloon» 
ques,  l'électricité  devenue  libre.  Nous  admettons  pour  notre  compta 
que  cette  supposition  est  vraiment  insoutenable.  Non,  {a  terre  ne  fait 
pas  proprement  l'office  de  conducteur  ;  non,  le  courant  ne  s'étend  pas 
de  proche  en  proche  à  travers  les  150  kilomètres  et  plus  qui  séparent 
les  stations  de  Paris  et  ^de  Rouen  :  dans  les  conditions  ou  le  phéoo- 
itoène  apparaît ,  c'est-à-dire  de  telle  sorte  que  son  intensité  ne  dé- 
pende en  aucune  manière  de  la  constitution  du  sol ,  cette  transitiis^ 
sion  serait  la  négation  des  lois  éternelles  de  la  nature,  du  doubla 
principe  immuable  de  la  proportionnalité  des  forces  aux  masses,  tt 
de  la  conservation  des  forces  vives.  Que  se  passe* t-il  donc?  Essayons 
de  l'expliquer. 

Pour  cela,  rappelons  d'abord  la  théorie  si  nette  de  notre  immortel 
Ampère  :  représentons*nous  les  deux  pdies  F  et  N  d'une  pîle,  fi^.  18, 
pidnche  II,  unis  par  un  conducteur  métallique,  et  disons  comment 
sVtablit  le  courant  qui  part  do  pôle  positif.  L'électricité  libre  à  ca 
pôle ,  mise  en  présence  de  la  résistance  que  le  fil  conducteur  opposa 
)  son  écoulement ,  décompose  l'électricité  neutre  ou  composée  de  la 
première  molécule  du  conducteur ,  attire  la  molécule  négative,  et 
repousse  la  molécule  positive  :  cette  molécule  positive,  k  son  t^ur, 
décompose  l'électricité  neutre  de  la  molécule  suivante ,  attiro  la  ne* 
lécole  négative,  rep/jusse  la  positive,  etc.,  etc.  La  décomposition 
sTétend  ainsi  de  proche  en  proche,  jusqu'à  ce  qu'enfin  une  dernière 
molécule  positive  +  p ,  mise  en  liberté  ou  repoussée  Jusqu'au  second 
pôle  N  de  la  pile ,  soit  neutralisée  par  l'électricité  négative  qui  en 
émane.  Aussitôt,  à  la  série  primitive  de  décomposition,  snccède  OM 
seconde  série  de  recomposition  :  la  dernière  molécule  négative  —  fi| 
délivrée  de  la  molécule  positive  neutralisée  par  le  pôle  négatif,  rede-> 
vient  libre ,  pois  se  combine  avec  la  molécule  positive  qui  la  précède  et 
qui  l'avait  attirée  ;  l'avaut-derniôre  molécule  négative,  libre  à  son  loar< 
se  combine  en  arrière  avec  la  molécule  positive  antécédente ,  et  aiari 


COSDUCTIRIUTÉ  Hfi  L^  T£KK£.  %%i 

fk  suite,  de  proche  «n  proche ,  etd ,  etc.  VoHk  eomments'élahUt  àmn 
les  idées  si  ingéoieases  d*  Ampère  ce  qu'on  désigne  sons  le  nom  de 
Goamt  électrique. 

Mah  adoiettons  muntettaot  que  nous  brisioBs  le  circuit  métalUque 
à  foli  tnilien  M  »  entre  deux  motécttie»  libres,  l'une  positif e  +  p'^  du 
eOtédep<Me positif ;^attt^en4g«tive-«n^  du  côtédupUenégatil;  puis 
mettons  ees  dent  extrémités»  et  par  conséquent  ces  deux  moléculeai 
en  communication  avec  la  terre  par  les  deux  plaques  A  et  B.  Que  va-t« 
il  arriver  î  La  molécule  positive  est  en  contact  aveo  un  énorme  réser^ 
viir,oà  elle  peut  s'éccmler  sans  presque  anoune  résistance,  et  qui  pai; 
cooséqueiit  ne  peut  pae  lui  opposer  de  réaction  :  cette  molécule  dôi; 
lors  ne  pourra  exercer  aucune  action  de  décomposition ,  elle  sera  sim^ 
pleaMBt  aheorbée.  Mais  aussitôt  la  moléoule  négative  précédente .  re« 
dsTeone  libre ,  va  se  combiner  aveo  la  moléoule  positive  voisine»  etc.  s 
ce  qni  se  passe  du  cûté  du  pôle  positif  arrive  aussi  du  côté  du  pôle 
■ëprtif  )  il  y  aura  donc  encore  cette  foie  une  donbie  série  de  décom- 
pestions  et  de  recompositions*  Mais  la  série  ne  s'établit  qete  dans  la 
ndtié'dti  cironit  métallique  dont  nous  avons  parlée  et  le  courant  n'a 
mbi  cette  foie  que  la  résistaiice  correspondant  \k  cette  moitié  du  cir-» 
coït}  par  suite  son  intensité  sera  douUe  de  ce  qu'elle  était  d'abord. 
Dooc«  en  général  «  qudle  que  soit  la  nature  du  fil  coadudeur ,  si  Ton 
remplace  la  moitié  de  ce  fil  par  la  terre,  le  courant  subsistera  sanaqu^ 
l'énorme  nnasse  de  fluide  neutre  que  la  terre  renferme  dans  son  seîQ 
ait  kesehi  de  auUr  lea  décompositiona  et  recompositions  qui  s'opère- 
rtnt  sentsment  dans  le  conducteur  métallique. 

Yoitt  précisément  ce  qui  arrive  sur  les  lignes  télé^aphiques»  Tous 
amdeux  fils  paralWes,  égaux,  en  communication  à  la  station  de 
éépart  ivee  les  deux  pôles  de  la  plie,  ^uois à  la  station  d'arrivée  par 
an  troisième  fil  que  noua  supposerons,  pour  fixer  les  Idées ,  être  leur 
pfais  courte  distance  ;  le  courant  était  établi }  il  allait  de  Paris  ^  Rouen^ 
et  revenait  de  Rouen- à  Paris;  il  avait  à  Paris  une  certaine  intensité 
BKsurée,  par  aemple,  comme  dans  une  des  expériences  de  M.  Bré« 
gœt,  par  i7*  de  la  boussole  des  sinus;  à  Rouen  son  intensité  était 
de  15*  s  vous  supprimei  le  second  fil ,  vous  prolonges  jusqu'au  sol  la 
plus  courte  distance  des  deux  fils,  vous  mettez  aussi  en  communication 
iTec  la  terre  la  première  extrémité  un  peu  prolongée  do  premier  fil , 
le  courant  subsiste;  mais  son  intensité  a  passé  subitement,  ou  dans 
un  instant  inapprédable,  du  simple  au  double  :  elle  sera  à  Paris  de  TS""^ 


S64  TÉLÉ6RAPH1K  ÉLECTRlQUe. 

I  Rouen  de  2^;  noas  ayons  dit  pourquoi  les  iateasitét  ne  sont  pas 
rigoureiuement  7A*  et  S0^ 

Qnel  est  donc  simplement  le  rôle  admirable  de  la  terre<  A-t-elle 
dté  canal  on  condoctenr?  Â-l-eHe  sobi  dans  tonte  la  masse  de  son 
llnide  neutre  une  suite  de  décompositions  et  de  recompositions  !  Non, 
certainement  non  ;  mais  elle  a  été  nn  résenroir,  un  puisard  où,  d*on 
c6té  l'étectricité  positive,  l'éleclricité  négative  de  l'autre  sont  aHéci 
se  perdre,  ont  été  absorbées*  Noos  avions  proposé  d'abord,  avec  timi* 
dite,  cette  explication  d'un  phénomène  véritablement  surprenant; 
|ios  craintes  se  sont  complètement  évanouies,  depuis  que  nous  avens 
appris  k  Gœttingue,  de  la  bouche  même  de  riUustre  Ganss,  qos 
ces  idées  lui  étaient  depuis  longtemps  lamilières,  et  qu'il  les  exprimait 
de  la  même  manière  que  nous  :  il  a  toujours  vu  dans  la  terre,  non  on 
conducteur,  mais  un  absorbant  de  l'électricité  :  ^électricité  à  ses 
yeux  est  non  conduite  parla  terre,  mais  sucée,  eingesog&n.  A«x  pèles 
de  la  pile,  nous  disait-il  dans  notre  langue,  qu'il  parle  très-correcte- 
ment, se  fait  la  production,  par  les  jplaques  enfbuies  se  fak  la  dépense. 
Et  qu'on  lé  remarque  bien,  cette  explication,  toute  naturelle  dans  l'hy- 
pothèse des  deux  fluides,  est  presque  phis  ladle  à  concevoir  encore 
dans  la  théorie  d'un  seul  fluide,  en  excès  au  pôle  positif  delà  pile,  en 
défaut  au  pôle  négatif.  D'autres  savants  distingués  ont  partagé  depuis 
tes  mêmes  convictions;  ils  admettent  de  plus,  avec  M.  Gaoss,  que  si 
les  extrémités  d'un  fil  conducteur  unique ,  au  lieu  d'être  plongées 
dans  le  sol ,  se  termuiaient  I  deux  globes  semblables  I  notre  terre, 
mais  entièrement  isolés  dan»  l'espace ,  le  courant  existerait  encore 
avec  son  intensité  double.  Évidemment,  dans  la  situation  où  nous  les 
plaçons,  les  deux  globes  ne  feraient  pas  l'office  de  condacteors, 
puisque  nous  les  supposons  séparés  l'un  de  l'autre  par  une  immense 
étendue  de  substance  isolante ,  mais  bien  l'office  de  réservoirs.  Ce 
serait  la  réalisation  de  la  grande  pensée  qtie  M.  ll^healstone  assure 
avoir  hie  qndqne  part,  dans  un  des  ouvrages  de  Delnc,  et  que  noos 
avons  déjà  rappelée.  Reste  donc  à  aller  fixer  l'extrémité  de  ce  nierveil* 
leux  fil  sur  notre  satellite,  pour  que  les  êtres  qui  Thâbitent,  en  sup- 
posant qu'ils  existent  et  qu'ils  soient  intelligents,  puiaseni  correspon- 
dre avec  noos  dans  un  instant  indivisible.  On  aurait  cependant  ï 
craindre,  noos  disait  M.  Gauss  en  riant,  que  la  lune  fût  trop  aride  et 
trop  sèche ,  car  les  bassins  que  nous  appelons  ses  mers,  dans  notre 
langage  borné,  sont  loin  d'être  des  réscrvoira  d'eau. 


CONDUCtinUTÉ  DE  LA  T£ilA£.  365 

No»  ééom  n  coDTainea  de  la  posribilité  d^éuUir  an  counil  wtt 
m  seoi  coodocteiir  dont  ks  extrémUés  plongeraient  dans  deux  réser* 
Toirt  parbiiement  isolés  »  qoe  nous  avons  voulu  le  prouver  par  une 
expérience  décisive.  M.  le  professeur  Van  Rees  »  d'Utrecbt ,  voulut 
bien  nous  aider  et  mettre  à  notre  disposition  ses  excellents  instru* 
menu.  Qttoi<|ue  cet  essai  n*ait  point  réussi ,  nous  le  raconterons,  en 
priant  les  savants  qui  se  sont  occupés  spécialement  de  ces  recherches 
de  le  répéter  sur  une  échelle  asseï  vaste. 

Sur  deux  gftteaux  de  résine  nous  avons  placé  deux  vases  de  verre 
pouvant  coDienir  k  peu  près  trois  décimètres  cubes  d*eau  ;  aux  deux 
pôles  d'une  pile  excessivement  £ub!e,  formée  de  deux  fils,  Tun  de 
pniTre,  Taotre  de  xioc,  amenés  au  contact  et  plongeant  dans  Teau 
distillée,  nous  avons  fixé  deux  fils  de  cuivre  dont  les  extrémités  termi- 
nées par  des  plaques  plongeaient  dans  deux  vases  :  un  galvanomètre 
très-sensible  faisait  aussi  partie  du  circuit.  J'avais  espéré  qu'en  rem- 
plissant peu  à  peu  les  deux  vases,  nous  arriverions  au  point  où  les 
deux' volumes  d'eau  addulée  feraient  ta  fonction  de  réservoirs,  et  qu'il 
ce  mommit  nous  verrions  naître  le  courant  ;  il  n'en  a  rien  été.  La  ca« 
paché  de  nos  vases  était  beaucoup  trop  petite;  mais  nous  persistons  k 
croire,  avec  M.  Gauss,  qu'avec  des  vases  beaucoup  plus  grands,  ou 
svec  un  grand  nombre  de  vases  communiquant  ensemble ,  on  verra 
eofin  se  réaliser  le  curieux  phénomène  d'un  courant  électrique  circu* 
laM  entre  deux  réservoirs  complètement  isolés  :  phénomène  qui,  nous 
n'en  doutons  pas,  se  produit  actuellement  et  dans  des  proportions  gi- 
gantesques sur  toutes  les  lignes  de  télégraphes  .électriques  qui  n'ont 
qn'un  fil.  Benncoop  de  physiciens  peut-être  ne  seront  pas  de  notre 
avis.  Une  première  note  insérée  dans  les  Compteê-rendus  de  VA' 
eadémiet  séance  du  12  janvier  1845 ,  indiquait  trop  que  U.  Mat- 
teocci  voudrait  démontrer  la  thèse  contradictoire  de  la  nôtre.  «  Deux 
bypodièaes ,  dit-il  ^  ont  été  mises  en  avant  :  Faut-il  regarder  la  terre 
comme  tout  autre  corps  conducteur,  qui,  par  son  grand  vohime,  peut 
suppléer  à  sa  mauvaise  conductibilitét  ou  bien  faut-il  admettre  que 
les  deux  charges  électriques,  libres  aux  extrémités  de  la  pile>  trou<- 
vent  toujours  I  se  répandre  dans  la  terre  qui ,  réservoir  universel , 
parvient^  neutraliser  ces  charges  sans  que  son  fluide  naturel  soit  dé- 
composé par  les  fluides  libres  de  la  pile?  Voici  par  quelles  expériences 
le  savant  professeur  de  Pise  prétend  démontrer  la  vérité  de  la  pre- 
mière hypêtiièse.  Nous  le  laisserons  parler*  •  J'ai  fait  naître  un  coih 


306  XÉLÊURA^PHlfi  ÉLKC7iBlQlJ£. 

rant  atee  une  pile  de  dix  éléaieiHs  de  Buoaea,  en  AieaBiploBierles 
deux  pôles  dans  deux  puhs,  c|oi  étaient  à  160  laèireede  dirtanoe  :  m 
galvanomètre  faisait  partie  do  ciicnit,  et  devait  indiquer  le  gnisageda 
courant.  Dans  cet  inlervaUe  se  troavaient  dèox  antres  pailti  k  peo 
près  en  ligne  droite  avec  les  puits  extréiaes  i  la  distance  entre  cei 
deux  puits  était  de  30  mètres;  ils  étaient  éloignée  des  dè«i puits ei* 
trêmes  Van  de  80  mètres,  Tantre  de  50.  J.ai  iait  plonger  les  extrémi» 
tés  d'un  bon  galvanomètre  de  fiJ  longdads  les  deux  piûls  inlerlcé* 
diaircs  :  ces  extrémités  étaient  ou  en  argent,  ou  en  platine;  j'ai 
attendu  que  Taiguille  du  galvanomètre  revint  à  zéro;  alors  j'ai  bit 
passer  le  courant  dans  le  grand  circnit  :  j'ai  obtenu  k  riastant  am 
déviation  de  d6  k  6.0  degrés.  J'ai  répété  rexpérienee  après  avoir  ren* 
versé  la  direction  dn  courant  de  la  pile  daqsle  grand  circuit  :  aotsitftt 
la  direction  du  courant,  que  j'appellerai  déaormais  dérivé*  a  été  die» 
même  changée.  Je  m'étais  bien  assuré  d'avanoe  do  parfait  iseiemeat 
de  mes  deux  circuits. 

»  J'ai  enGn  répété  ces  expériences  en  réduisant  rintoraMe  de  dé- 
viation à  la  longueur  d'un  mèlre,  c'est-à-dire  en  plongeant  les  extré>' 
mités  du  galvanomètre  dans  le  même  puitSf  Dans  ce  cas»  en  iemant 
le  circuit  de  la  pile  i  je  n'ai  obtenu  qu'une  déviation  de  3  ou  4  de* 
grés,  mais  qui  s'est  aussi  renversée  en  changeant  la  directioailn  cen* 
rant  de  la  pile. 

»  Il  est  donc  Men  prouvé  que  les  courant»  obtenus  dafts  le  cirtaut 
intermédiaire  étaient  dés  courants  dérivés.  Or  cela  devait  être»  enad* 
mettant  que  le  courant  électrique  se  transmit  dans  la  terre  à  la  im- 
aière  ordinaire ,  tandis  qtt*on  ne  peut  pas  le  concevoir  dans  l'aotie 
hypothèse. 

»  Il  est  clair  que  Ui  aeotralisatton  de  deux  fluides  libres  anx  extré- 
mités de  la  pile  ne  devrait  pas  troubler  uniquement  les  flnîdes  nato* 
rels  de  la  masse  terrestre  interposée  entre  ces  exti^mMés  ,  mais  qnè 
cette  rupture  d'ëtfoilibre  doit  avoir  Heu  dans  tons  les  aens  anienr  de 
ces  extrémités  Si  Ton  restreint  la  neutralisation  des  deux  éleotrieiléi 
k  la  masse  de  la  terre  interposée,  et  qu'on  admette  qu'elle  s'opère 
successivement  de  molécule  k  molécule,  on  rentre  dans  l'hypt^tMie 
que  nous  iaisoos  toujours  pour  Ui  propagation  des  courants  éice* 
triques,  t 

Mous  ne  craignons  pas  de  dire  que  U.  Malteucci  s'est  trompé,  qae 
sen  expérience  a  été  mal  faite^  et  que  l'on  ne  peut  en  rien  oonetaire. 


CONDtiCTIBlLlTÉ  DK  LA  t£KKË.  m 

Lt  pHfsèiieê  constatée  du  cotirant  déiifé  prouve  peut-être  qvie,  flans 
In  conditions  où  s'était  placé  M»  Matteucci ,  la  terre  n*était  en  effet 
qn'Qo  conducteur  ordinaire;  qu'il  y  avait  entre  les  puits  extrêmus 
^liange  réel  d'électricité,  une  sorte  de  radiation  double  qu'il  a  saisie 
au  passage  dans  les  deux  puits  intermédiaires.  Il  n'en  pouvait  guère 
être  autrement;  mais,  qu'on  le  remarque  bien ,  ces  conditions  n'oiit 
rlea  de  commun  arec  ce  qui  avait  réellement  lieu  entre  Paris  et  Rouen. 
Chez  M.  Matteucci,  la  pile  est  relativement  très-forte  ;  la  distance  des 
dcax  puits  est  très-petite  :  160  mètres ,  ce  n'est  pas  grand'chose  ,  et 
la  conductibilité  connue  de  la  (erre  ne  permettait  pas  de  supposer  un 
instant  qu'elle  pût  isoler  les  deux  extrémités  des  piles.  Au  lied  d'inter- 
poser Immédiftiement  la  terre,  il  fallait  d'abord  et  avant  tout  fermer  te 
courant  par  un  fil  de  même  grosseur  et  de  même  longueur  que  le^ 
deux  premiers  fils,  mesurer  Tinlensité  du  courant,  remplacer  etisoltè 
le  second  fil  par  la  terre,  mesurer  encore  l'Ititensité,  s'assurer  si  eRi 
était  bien  double  de  ce  qu'elle  était  d'abord ,  comme  dans  les  expé<* 
rieoces  de  Paris  il  Rouen ,  de  Londres  d  Soothampton ,  de  Munich^  de 
Siint-Pétersboiirg,  etc.  Si  toutes  ces  précauttoûs  avaient  été  prises,  ai 
rioteosilé  double  avait  été  mise  en  évidence ,  ou  aurait  pu  alors  pro^ 
céder  à  la  recherche  do  eourant  Intermédiaire  ;  et  si  ce  eonratit  était 
apparu  daôft  les  circonstances  que  nous  venons  d'énumérer ,  la  vértié 
de  la  première  théorie  serait  peut-être  établie.  Nous  disons  peut-étroi 
car  il  est  encore,  dfaos  les  expérieaces  de  M.  Matteucci,  une  clrcoo^ 
staoce  inexplicable  ;  pourquoi  ce  courâol  dérivé  diminuait-il  si  coiMi»* 
dérablement ,  quatid  on^  réduisait  l'hitervalie  de  dérivation  T  14  y  a 
phit  :  M.  PûggeHdorir  Remarque  avec  raison  que  l'expérienoe  de 
M.  Matteucci  se  contredit  elle-même,  ou  mieux,  nie  la  théorie  qu'elle 
devak  soutenir.  En  effet ,  si  la  résistance  de  la  terre  oet  nulle ,  com^ 
nent  pourra-ton  Jamais  comprendre  que  le  courant  transmis  par  la 
l^îFe  poisse  parvenir  A  vaincre  la  résistance  cousidérable  opposée  par 
^  long  fil  do  galvanomètre  de  M.  Matieuccif  11  y  a  contradtctioil 
^8 1er  termes.  81 ,  comme  on  le  veut ,  la  terre ,  en  raison  de  sa 
grande  section,  est  un  conducteur  infinimeat  parfait,  le  courant 
qu'elle  transmet  ne  pourra  jamais  être  dérivé  ;  cela  est  évident  :  donc^ 
>i  M.  IHatteueci  a  constaté  réellement  le  courant  dérivé,  c'est  que  la 
*«tre,  dans  les  conditions  où  il  s'est  placé ,  n'agissait ,  par  les  raisons 
n^  0008  avons  défi  dites,  que  comme  un  conducteur  ordinaire  et  im* 
PirCiit. 


268  TÉLÉGRAPHIE  ÉL£€TR1QU£. 

Au  reste ,  le  saTant  professeur  de  Pise  était  si  peu  coQ?«incQ  lai- 
même  de  la  certitude  de  ses  couclusions  qu*il  s*est  cru  obligé  d'entre- 
prendre nnenouTelle  série  d'expériences.  Voyons  si  cette  fois  il  a  été 
plus  heureux.  Ce  dernier,  travail  aura  du  moins  fait  beaucoup  de 
bruit.  Envoyé  par  l'auteur  à  l'Académie  des  sciences  de  Paris ,  à  l'As- 
sociation britannique  pour  l'avancenient  des  sciences,  à  la  Société 
royale  de  Londres ,  il  m'est  revenu  ces  jours-ci  par  les  journaux  dn 
Nouveau -Monde.  Nous  laisserous  parler  M.  iyatteucci,  en  nousperuKlr 
tant»  comme  dans  les  notes  précédentes,  de  faire  quelques  correctiens 
à  son  style  pour  le  rendre  plus  intelligible. 

t  La  partie  la  plus  importante  de  nïes  nou?elles  recherches,  dont 
je  ne  veux  mentionner  ici  que  les  résultats  principaux,  est  celle  qui  se 
rapporte  à  la  conductibilité  de  la  terre  k  de  petites  distances.  Je  fais 
toutes  mes  expériences  avec  une  -pile  à  force  constante,  un  grand 
rhéostat  de  fil  de  laiton,  un  fil  de  iér  couvert  de  guita-ptrcha 
ei  terminé  par  des  lames  de  cuivre  qui  plongent  dans  une  solution  de 
sulfate  de  cuivre  contenue  dans  des  boites  en  terre  cuite  :  ces  boites 
plongent  dans  la  terre  à  des  distances  différentes,  et  je  ramène  toujours 
l'aiguille  à  la  même  déviation  è  l'aide  du  fil  du  rhéostat 

9  Qnellequesoit  la  qualité  de  la  terre  sur  laquelle  on  opère,  on  IroBve 
que  la  résistance  de  la  couche  terrestre  diminue  très-rapidement,  et 
d'autant  plus ,  que  les  lames  plongent  davantage.  A  la  distance  de 
60  à  100  mètres ,  le  courant  cesse  de  diminuer  ;  à  des  distances  pins 
grandes,  Tintensitédu  courant  augmente  jusqu'à  devenir  égale -à  celle 
qu'on  trouverait  dans  le  circuit  entièrement  métallique.  Ce  résultat  se 
▼érifie  toujours  pour  des  distances  de  15  à  20  kilomètres.  L'augmen- 
tation do  courant  avec  la  longueur  de  la  couche  terrestre  est  indépen- 
dante de  la  nature  et  de  la  forme  de  celte  couche ,  et  se  fait  à  peo 
près  proportionnellement  k  cette  longueur.  C'est  avant  d'arriver  à  la 
longueur  de  la  couche  à  laquelle  cesse  la  résistance  qu'on  trouve 
l'influence  de  la  nature  et  de  la  forme  de  cette  couche  sur  cette  même 
résistance.  Lorsque  la  couche  est  très-mince,  il  n'y  a  pas  de  diffé* 
rence  entre  sa  r^isiance  et  celle  de  la  même  couche  de  terre  ou  d'eao 
contenue  dans  un  vase  isolé.  Pour  des  épaisseurs  de  quelques  centi- 
mètres, les  différences  sont  déjk  très-grandes.  Je  citerai  ici  uneseole 
expérience.  Une  couche  de  terre  de  0"^  5  d*épais8eur  dans  la  terre 
produit  une  résistance  qui  est  k  celle  que  la  même  couche  présente 
lorsqu'elle  est  contenue  dans  un  canal  en  bois  isolé,  comme  Ik  S084. 


CONDUCTIBILITÉ  DE  LA  TERRE.  260 

Il  iiHil,  avee  celte  seconde  coQciie ,  5  étéments  pour  obtenir  le  même 
courant  qu'on  a  avec  un  élément  dans  la  première  couche. 

•  Dans  la  couche  de  terre  contenue  dans  un  canal  isolé ,  la  résis- 
tance augmente  exactement  avec  la  longueur,  suivant  la  loi  décou* 
vene  par  MM.  Pouillet  et  Fechner.  La  résistance  d'une  couche  de 
terre  varie  exactement  en  raison  inverse  de  la  quantité  d'eau  qui  y 
est  contenue  :  ainsi  eUe  est  représentée  par  38  dans  la  terre  qui 
contient  i8»50  d'eau  pour  100.  J*ai  vérifié  cela  sur  la  terre  des 
cbaaips ,  des  fossés,  sur  des  couches  de  grès  et  d'argile.  En  compa- 
rant la  résistance  des  couches  de  terre  qui  contiennent  une  quantité 
élliérente  d'eau ,  on  Iroove  que  la  résistance  cesse  sensiblement  \  la 
même  distance;  mais  dans  la  terre  plus  humide,  la  diminution  est 
moias  rapide  dans  les  premières  couches  qu'elle  ne  l'est  dans  la  terré 
moins  humide.  Avant  d'arriver  à  la  couche  iimite  de  h  résistance, 
l'kiOiieoce  de  la  forme  de  la  couche  est  maâifeste  :  si  la  couche  de 
terre  s'élève  entre  les  deux  lames  en  forme  d'une  petite  colline,  la 
résistanoe  est  moindre  que  si  la  couche  est  horizontale  ;  et  la  résis- 
tance augmente  encore ,  s'il  y  a  dépression  de  la  couche  entre  les 
lames.  Dans  toutes  ces  expéHences,  l'influence  de  l'étendue  des  lames 
métalliques  rhéophores  est  nulle  au  delà  de  la  couche  limite,  et  très- 
petite  avant  d'y  arriver. 

»  En  me  bornant,  pour  le  moment,  à  l'exposition  des  principaux 
résollata  que  j'ai  obtenus  par  une  suite  de  recherches  poursuivies 
pendant  six  mois  de  séjour  I  la  campagne  et  que  je  continue  toujours, 
je  demande  la  permission  de  m'arréter  un  instant  sur  les  explications 
qu'on  a  données  de  cette  propriété  shigulière  de  la  terre.  Quelques 
physiciens  expliquent  ce  phénomène  en  le  présentant  comme  un  cas 
de  prqMigatioo  du  courant  électrique  dans  un  corps  mauvais  conduc- 
teur, maïs  d'une  section  énormément  plus  grande  que  celle  do  fil  mé- 
tallique auquel  on  le  compare;  d'autres,  rejcUnt  cette  idée,  ont  dit 
qu'on  devait  regarder  la  terre  comme  le  réservoir  universel  de  l'é- 
lectricité, et  que  les  deux  électricités  de  la  pile  s'y  déchargeaient 
comme  celles  de  la  bouteille  de  Le}  de.  Cette  seconde  explication  semble 
avoir  plus  de  partisans  que  la  première.  En  effet,  en  réfléchissant  à  la 
mauvaise  con^nctilMlité  dont  jouissent  les  matériaux  de  la  terre ,  étu- 
diés séparément ,  on  doit  trouver  très-remarquable  que  la  terre  soit 
douée  d'une  si  bonne  conductibilité.  Non-seulement  nous  devons  ad« 
mettre  que  la  couche  terrestre  interposée  entre  deux  stations  télé- 


270  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

gr^biqo68  conduit  mieux  que  le  fil  de  caivre  aqquel  on  !•  comptre} 
mais  même  sur  des  ligpes  où  il  y  a  plunieurt  fib  télégraphiques  tendui 
et  tous  eii  communication  avec  h  terre  aux  extrémités»  lorHiue  le  cou- 
rant est  transmis  par  un  de.  ces  fils ,  il  n*y  a  jamais  la  moindre  trace 
d'électricité  qui  passe  par  les  autres,  s'ils  sont  bien  isolés  sur  la  ligne. 
De  là  il  faut  conclure  que  la  conduclibililé  de  celte  couche  terrestre 
est  meilleure  que  celle  de  tous  les  fils  métalliques  réunb  i  mais  ce 
n'est  |)as  encore  asse^  Puisque  Texpérience  démontre  q«e  la  réus* 
tance  de  la  couche  terrestre  n'existe  plus  iofsqne  cette  couche  atteint 
une  certaine  longueur,  il  faut  conclure  que»  ai  la  terre  était  eompoete 
d'un  corps  doué  de  la  même  conductibilité  que  le  Ql ,  elle  ne  pourrait 
pas  produire  un  effet  meilleur.  C'est  par  ces  conaéqueneos  que  quel* 
ques  physiciens  ont  été  amenés  à  rejeter  rexplkalioo  de  la  bonne 
conduclibilité  de  i^  terre ,  en  la  regardant  comme  un  cas  do  propiga* 
tion  du  courant  électrique  dans  uq  conducteur  d'uoe  aeclion  énorme, 
pans  cette  idée,  après  le  résultat  de  mes  expériences,  il  (aot encore 
expliquer  pourquoi  la  résistance  de  la  terre  qui  existe  à  de  petites 
distances  diminue  rapidement,  cessa  et  devient  moindre  k  mesure 
que  la  longueur  de  la  couche  augmente.  C'est  là  l'obiiet  do  racbercbes 
que  je  poursuis  roaint^enani^  recherches  dans  lesqueilea  J'ai  eu  à  eut"* 
dier  la  conduciibilité  dans  des  sphères  et  l'influence  qu'exeroe  «ir  cftie 
conductibilité  un  liquide  qui  sq  trouve  hors  de  la  sphère  ayant  poor 
diftmètre  la  distance  entre  les  deux  lames  rhéopbores.  J'ai  également 
étudié  la  conductibilité  d'une  certaine  couche  liquide  qui  se  treufe 
superposée  à  des  couches  qui  ont  une  meilleure  conductibilité.  Il  m'est 
impossible  de  donner  ici  tous  les  nombres  de  mes  expériences»  Il  ne 
suffit  de  dire  que  l'influence  du  liquide  iaUr^i  et  sa  ineillenre  ooo- 
ductibilité,  sur  la  conductibilité  d'une  certaine  couche,  eal  parfaite^ 
ment  démontrée  ;  elle  est  très-grande  et  at^mefi<«  av^  fifêiacur 
de  celte  couche, 

•  Je  vais  citer  les  résultats  d'une  seule  expérience  pomr  mielix  faire 
comprendre  rinfluençe  du  liquide  tat4rai  sur  la  oonduclibilité  d'une 
certaine  couche  liquide  ;  la  résistance  de  cette  couche  de  0*f06Sd'é' 
paisseur,  entourée  de  Uquide  sur  une  longueur  dix  fins  plus  grande 
que  son  épaisseur,  est  à  la  résisunce  de  cette  couche  sans  liquide  M* 
rai  comme  66  :  126.  Ce  rapport  augmente  avec  l'épaisseur  de  la  ceo* 
cbc ,  avec  la  masse  du  liquide  latéral,  et  avec  la  meilleure  condneti'' 
biliié  de  ce  dernier  liquide. 


COUDVCTJBILtTÉ  DE  LA  TEAAE.  t71 

•  La  qMiiifilé  4*680  qui  augmente  dans  léacaaches  terrestres  avec 
la  profondeor  donne  k  ces  couches  une  romlucUbilité  toujours  crois^^ 
saaie.  H  iMt,  pour  expliquer  avec  eus  idées  la  conductibilité  de  la 
terre  telle  qu'elle  est  tnoovée  par  l'expérience,  admettre,  ce  qui  ne 
sera  pas  en  eppoaitlon  avec  les  résultats  de  la  géologie ,  que  la  codduc^ 
tibttilé  dea  matériaot  de  la  terre  augmente  avec  la  profondeur  et  sur- 
paffe  blenièt  celle  de  Teau  pure.  Les  sels  dissous  dans  Teau  et  les 
foacbee  méulliqaes  sont  certainement  des  corps  meilleurs  conduc- 
teurs  que  Teau  pore. 

•  Lorsqu'on  réfléchit  à  la  vitesse  avec  laquelle  Télectricité  se  pro- 
pige et  k  la  nature  du  mouvement  qui ,  suivant  toute  probabilité , 
cooslltue  sa  propagation ,  en  ne  doit  pas  éire  surpris  si  une  masse 
.iiè8*fraiide  d'un  eorps  conducteur  est  dans  !e  même  temps  envahie 
par  les  mouvements  vibratofares  du  fluide  électrique,  et  si  plusieurs 
da  CM  OMNivenenta ,  produits  par  des  sources  diflti^rcntes,  peuvent  se 
propager  dans  le  même  milîeo  sans  se  tronbler  réciproquement 

«  Oo  a  feil,  contre  ces  Idées  sur  la  conductibiKté  de  la  terre,  une 
objectioB  qui  ceosisle  ï  dire  que  fhumidlté  des  couches  terrestres  ne 
saoraîl  lai»aer  passer  le  courant  sans  se  décomposer  en  hydrogène  et 
en  oiygèM.  En  admettant  comme  bien  démontré  par  l'expérience 
qu'il  n'y  a  pas  de  conductibilité  dans  un  fiquide  sans  qu'elle  soit  ac- 
compegnée  de  te  décomposition  électro-chimique,  il  ne  s'ensuit  pas 
qù'û  en  aoltaiaM  pour  la  terre.  J'ai  pris  du  sable  très^-pur  et  parfaite- 
nest  desséché ,  et  j'en  ai  formé  une  couche  bien  isolée  de  la  terre. 
Cette  eoociie  ne  conduit  pas  le  courant  électrique;  nais,  laissée  ^ 
Mtf  et  loraqu'eUe  a  absorbé  quatre  pour  cent  d'humidité,  elle  com* 
nence  à  conduire  le  courant  électrique ,  et  cela  sur  des  épaisseurs 
de  piasieors  mètres. 

s  L'idée  d'expliquer  te  conductibilité  de  la  terre  en  la  regardant 
œnnie  le  réservoh*  universel  n'explique  pas  les  lois  de  ce  phénomène, 
et  elle  me  semble  incapable  de  résister  I  quelques  objections  qui  peu- 
vent se  hhpe  en  se  prenant  I  eiaminer  les  conséquences  nécessaires 
de  cette  idée  même. 

•  En  eOIct,  pourquoi  une  eouobede  0*,50  conduh-elle  plus  mal 
qu'une  couche  de  10  mètres!  Pourquoi  la  résistance  de  la  terre  cesse- 
t-dle ,  et  pui^  devient^eUe  meiôdre  ii  nuesure  que  Tépaisseur  de  la 
couche  augmente  t  I^urquoi,  dans  un  circuit  mixte  d'une  grande 
longueur,  trouve-t-an  toqjourset  eiadeoient  la  seule  résistauce  du  fil 


27  2  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

méttUiqae  da  circoit  ?  Qaelle  que  Mit  la  loegaeur  da  coadactcur^c 
la  macbiiie  électrique ,  9II  commuBiqae  à  la  terre ,  rialoeace  de  ce 
conducteur  est  nulle.  Enfin ,  pourquoi  «  quand  on  met  une  couche 
de  terre  ou  d*eau  contenue  dans  un  vase  isolé  en  cominaiiicatkNi  atec 
la  terre  à  Taide  d'un  gros  fil  de  cuivre  terminé  en  lames  qoi  pbngMit , 
Tune  dans  la  couche  isolée ,  l'autre  dansTean  d'un  puits;  pourquoi» 
dis-je ,  la  résistance  de  celte  couche  reitô-t-eUe  exactemenl  la  même 
dans  les  deux  cas,  comme  cela  est  prouvé  par  des  expériences  r%o«- 
reuses  et  très-faciles  à  répéter  ? 

»  J'ai  tenté  de  découvrir  si  des  courants  électriques  développée 
d'une  manière  çuetconque  par  la  terre  pouvaient  expliquer  les 
phénomènes  trouvés  par  mes  expériences  :  la  conducUbîlité.  d'une 
couclie  terrestre  d'une  certaine  longueur  est  indépendante  de  sa  nature . 
et  de  sa  direction  relativement  au  méridien.  » 

Franchement ,  que  signifie  et  que  prouve  cette  noaielte  note  de 
H.  Matteucci?  Absolument  rien.  Ne  croirait-on  pas  qu'il  se  rangées* 
tièremenl  à  notre  manière  de  voir  quand ,  après  avoir  exposé  les  deox 
opinions  et  avoué  que  la  seconde  a  plus  de  partisans  que  la  première , 
il  ajoute  :  «  En  effet  ,  comment  la  terre  serait-elle  douée  d'une  si 
bonne  conductibilité  quand  les  matériaux  dont  elle  se  compose  sont  ai 
mauvais  conducteurs?  Comment  peut-elle  conduire  mieux  l'éleclricilé 
que  le  fil  de  cuivre  moitié  du  circoit?  Comment  le  courant  électrique 
ne  passe-t-il  pas  d'un  fil  k  l'autre,  quoiqu'ils  communiquent  Ions  avec 
la  terre,  conducteur  parfait?  Comment  admettre  que  la  terre  conduise 
aussi  bien  et  nueux  que  si  elle  était  un  fil  métallique  de  grande  sec* 
Uou  ?  etc.,  etc.  »  On  le  voit  donc,  le  premier  EN  effet  de  M.  Matteucci 
montre  en  lui  un  partisan  déclaré ,  un  partisan  convaincu  de  la  théorie 
qui  assigne  à  la  terre  les  fonctions  de  réservoir  ou  de  puisard.  Mais 
attendez.  Nous  lisons  quelques  lignes  plus  bas  :  «  L'idée  d'expliquer  la 
conductibilité  de  la  terre  en  la  regardant  comme  un  réservoir  ne  rend 
pas  compte  des  lois  du  phénomène ,  et  elle  me  semble  incapable  de 
résister  à  quelques  objections.  Puis  apparaît  un  second  en  effet  con- 
tre-partie du  premier.  «En  effet,  pourquoi  une  couche  de  50 cen* 
timètres  conduit-elle  plus  mal  qu'une  couche  de  10  mètres  ?  Pourquoi 
la  résistance  de  la  terre  cessor-t-elle  et  puis  devient -elle  moindre  à 
mesure  que  l'épaisseur  de  la  couche  augmente?  Pourquoi  dans  vu 
circuit  mixte  trouve-t-on  toujours  la  seule  résbtance  du  fil  métalliqoc 
du  circuit  ?  »  La  réponse  aox  premiers  de  ces  pourquoi  est  très-simple* 


CONDUCTIBIUTÉ  DE  hk  T£RRE.  Î73 

Dans  notre  théorie,  la  Toici  :  parce  qae  la  couche  de  10  mètres  com- 
mence à  faire  un  peu  la  fonction  de  réserroir,  et  que  le  courant  est  déjà 
quelque  peu  impuissant  à  décomposer  tout  le  fluide  neutre  de  cette 
couche.  Le  second  pourquoi  est  exprimé  d'une  manière  inioteliigibie, 
et  le  fait  sur  lequel  il  s*appuie  ne  ressort  nullement  des  expériences 
de  M.  Matteocci  :  elles  prouvent,  au  contraire,  qu'au  delà  d'une  cer- 
laine  longueur,  l'intensité  du  courant  croit  proportionnellement  à  la 
longueur  et  est  indépendante  de  la  nature  et  de  la  forme  de  celte  cou- 
che; qne  dans  la  terre  une  couche  de  50  centimètres  d'épaisseur  présente 
one  résistance  deux  mille  quatre-vingt-quatre  fois  plus  petite  que  cette 
Oléine  couche  prise  dans  un  canal  isolant,  etc.,  etc.  Quant  au  troi- 
sième pourquoi ,  nous  ne  comprendrons  jamais  qu'il  ait  pu  être  posé 
par  un  physicien  qui  a  tant  fait  parler  de  lui ,  puisque  le  fait  de  la  seule 
infloence  du  conducteur  métallique-est  la  conséquence  immédiate  et 
nécessaire  de  l'hypothèse  qui  fait  de  la  terre  un  puisard.  Il  est  bien 
on  quatrième  pourquoi  énoncé  par  fil.  Alatteucci  ;  mais  cet  énoncé  est 
an-dessus  des  forces  de  mon  intelligence ,  et  je  ne  le  comprends  pas. 
Sans  cela,  le  parce  que  ne  se  ferait  pas  attendre. 

Je  regrettQ  vivement  d'être  coname  forcé  de  relever  dans  la  manière 
d'agir  de  11.  Malteucci  une  sorte  de  duplicité  qui  désole.  L'illustre 
physicien  a  deux  visages,  l'un  qu'il  montre  à  Paris,  l'autre  qu'il  mon- 
tre en  Angleterre;  et  deux  plumes,  l'une  pour  correspondre  avec 
rinstitut  de  France,  l'autre  pour  écrire  aux  savants  anglais.  Il  sait 
qu'à  Paris  les  droits  de  Ohm  ont  été  méconnus  et  attaqués  par  un 
physicien  célèbre  dont  la  protection  lui  serait  utile  pour  arriver  à  être 
bientôt  membre  correspondant  de  l'Académie  des  sciences;  dans  l'édi- 
tioa  française  de  son  mémoire,  il  ne  parlera  donc  que  de  la  loi  décou* 
îertepar  Mi\l.  PouiLLETet  Fechner,  Comptti-rtnduSy  tome  XXX» 
page  776  :  dans  l'édition  anglaise ,  les  noms  de  MM.  Pouillet  et  Fechner 
disparaîtront  pour  taire  place  à  celui  de  M.  Ohm.  En  France,  oJ!i  les 
avis  sont  partagés  sur  le  rdle  que  joue  la  terre,  M.  Matteucci  se 
ralliera  tour  à  tour  aux  deux  théories  :  en  Angleterre,  où  fa  question  n'a 
pas  encore  été  débattue,  il  prendra  un  ton  plus  tranchant  :  l'opinion 
qui  affirme  que  l'électricité  se  dissipe  dans  la  terre  ne  soutiendra  pas 
le  plas  léger  examen  ;  elle  sera  proclamée  inconciliable  avec  les  faits 
les  plus  élémentaires  de  la  conduciibiliié  de  la  terre.  Reprenons  ces 
laite  teb  qu'ils  sont  énoncés  dans  le  mémoire  de  M.  Matteocci , 
AthiiuBum^  iO  août  1850.  Dans  notre  théorie,  on  ne  pourrait  pas 

18 


i:4  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

expliquer  :  l""  comment  la  résistance  de  la  terre  croit  d*abord  avec  la 
longueur  de  la  couche  ;  c*c8t  faux  évidemment ,  puisque  la  terre  agit 
d*abord  comme  conducteur,  et  que  la  résistance.  d*un  condacteor 
croît  avec  sa  longueur;  2*  comment  la  résistance  varie  avec  sa  profon- 
deur eti'humidité  de  cette  couche  ;  c'est  faux,  la  variation  est  toute  natu- 
relle tant  que  ta  terre  agit  comme  conducteur,  et  M.  Mattencci  dit 
en  termes  formels  qu'on  n'observe  l'influence  de  la  nature  et  de  la 
forme  de  la  couche  qu'avart  d'arriver  au  point  où  la  résistance  cesse  ; 
5^  comment  la  résistance  varie  quand  la  masse  de  terre  interposée 
entre  les  électrodes  diminue  ou  devient  presque  nulle ,  comme  sur 
les  moniagnes  ;  c'est  faux,  car  c'est  encore  l'influence  de  Tépaisseur  de 
la  couche,  influence  nécessaire  tant  que  la  terre  conduit  l'électricité, 
comme  dans  ces  expériences  sur  d'assez  faibles  distances ,  faites  par 
M.  Malteucci;  4*  comment  l'interposition  d'une  portion  de  terre  d'an 
pouvoir  conducteur  différent  modifie  la  résistance  de  la  masse  entière; 
c'est  faux,  car  c'est  encore  la  nature  de  la  couche  que  l'on  met  en  jeu, 
et  qui,  sensible  d'abord,  disparaît  ensuite,  comme  M.  Mattencci  l'af- 
firme lui-môme;  5"*  enfin,  finatly,  M.  Mattencci  prétend  que  dans 
notre  théorie  la  résistance  du  courant  mixte  devrait  disparaître,  ce  qui 
n'arrive  jamais!  Pour  cette  fois,  c'est  trop  fort,  et  nous  sommes  forcés 
malgré  nous  de  déclarer  que  M.  le  professeur  de  Pise  n'est  pas  un 
homme  sérieux.  Gomment  !  la  théorie  qui  réduit  la  résistance  k  celte 
du  conducteur  métallique,  qui  montre  jusqu'à  l'évidence  cette  résis- 
tance seule  en  action ,  nierait  cette  résistance  !  Voyez  quelle  lamen- 
table contradiction  :  on  nous  sommait  dans  l'édition  française  d'ex-* 
pliquer  pourquoi  dans  te  circuit  mixte  d'une  grande 
longueur  on  trouve  toujours  et  exactement  ta  seule  résis" 
tance  du  fit  métallique  du  circuit;  on  nOos  demande  dans 
l'édition  anglaise  de  montrer  que  nom  ne  faisons  pas  dispa* 
raitre  la  résistance  nécessaire  du  fit  métallique  !!I  Le  pour- 
quoi inintelligible  en  français  est  plus  accessible  en  anglais  ;  le  voici  : 
pourquoi  la  résistance  devient-elle  infiniment  plus  grande  qoaod 
nous  enfermons  la  couche  de  terre  dans  un  canal  en  bois  séparé  do 
globe,  mais  en  communication  avec  lui  par  deux  larges  plaques  mé- 
talliques 7  Un  enfant  répondrait  :  C'est  que,  dans  le  canal  en  bois,  Il 
couche  de  terre  agit  comme  très-mauvais  conducteur;  et  tout  serait 
dit.  M.  Mattencci  est  un  trop  grand  homme  pour  raisonner  avec 
les  simples  mortels,  Aqniia  non  eapit  mnscas!  Nous  avons  réduit 


CWOUCTlBlUTi  DIS  U  TfWE.  )75 

i  leur  juste  valeur  ces  issertioiii  purement  gratuitei  :  et  il  nous  reste 
è  foripiiler,  dans  rintérêt  de  la  science,  un  \if  regret,  c'est  que  des 
aiBrinations  si  légères  trouvent  tant  d'accès  dans  les  recueils  acadé* 
mîqoes,  etqa'elles  soient  reproduites  sans  discussion,  sans  aucune 
rtmarque  critique ,  par  tous  les  èciios  de  la  pnbliciti  scientifique. 
N'eat-ce  donc  rien  que  de  semer  ainsi  l'erreur  à  pleines  mains? 

tL  Maiteucci  a  fait  l'eipérience  capitale  que  nous  réclamions  de  lui 
dane  notre  première  édition ,  il  a  vu  clairement  la  terre  agir  d'abord 
c^mme  conducteur,  opposer  au  courant  une  résistance  réelle,  affaiblir 
son  intensité  dans  une  proportion  notable;  il  a  vu  cet  affaiblissement 
cesser  en  partie  dès  que  la  couche  de  terre  avait  i  00  mètres  deJonguour, 
et  le  courant  revenir  plus  tard  à  Tintensité  qu'il  aurait  eues*il  n'avait 
travené  que  le  circuit  métallique.  Il  a  donc  vu  de  ses  yeux ,  toucbé  de 
aes  mains  le  double  rôle  essentiellement  différent  rempli  par  la  terre 
daoe  la  transmission  des  couranui.  Je  dis  essentiellement  différent ,  car 
il  n'est  pas  question  ici  d*une  différence  de  même  nature,  du  plus  au 
moins,  mais  d'une  différence  du  négatif  au  positif,  do  jour  à  la  nuit. 
La  terre  fait  d'abord  l'office  de  conducteur,  et  alors  la  résistance 
qu'elle  oppose  ii  la  transmission  du  courant  augmente  sans  cesse,  et 
riDiensité  do  courant  va  toujours  en  diminuant  Pois  tout  à  coup  ces 
premiers  phénomènes  cessent,  la  résistance  diminue ,  Tiniensité  aug« 
mente  :  donc  la  terre  exerce  maintenant  une  action  toute  différente; 
son  rMe  a  changé  «  elle  n'est  plus  du  tout  un  conducteur,  puisqu'elle 
opère  en  sens  contraire  des  conducteurs. 

liais  oublions  M.  Ilatteucci,  et  pour  mieux  mettre  en  évidence  la 
finsseté  de  Thypothèse  que  nous  combattons ,  voyons  dans  quelles 
étranges  illusions  elle  a  jeté  on  des  professeurs  de  physique  les  plus 
habiles  du  monde.  Cest  M.  Pouillet  qui  parle  en  1850,  et  dans  un 
rapport  I  l'Académie  des  sciences,  que  MM.  Regnaud  et  Séguier  ont 
signé  sans  doute  par  complaisance  I  «  La  théorie  avait  pareillement 
indiqué  un  moyen  doubhsment  économique  d'établir  un  circuit  entre 
deux  points  très  éloignés,  comme  Berlin  ^\  Paris.  Le  moyen  consiste 
k  remplacer  l'un  des  fils  par  la  terre  elle-même.  Supposons,  en  effet, 
qu'il  n'y  ait  qu'un  seul  fil  de  métal  étendu  entre  ces  deux  points^  et 
qu'à  Paris  son  extrémité  communique  aU  sol  par  une  large  plaque  de 
métal  plongeant  dans  la  Seine,  ou  seulement  dans  l'eau  d'un  pulis; 
qu'à  Berlin  le  pèle  négatif  de  la  pile  communique  aussi  à  l'eau  d'un 
puilSt  et  par  suite  aux  eaux  de  la  Sprée.  On  comprend  qu'à  l'iusiant 

18. 


276  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

OÙ  le  pôle  positif  touchera  Textrémité  du  fil ,  le  coarant  viendra, 
comme  tout  à  l'heare,  de  Berlin  à  Paris  par  le  fil  de  niëtal;  mais 
qu'an  lieu  de  retourner  de  Paris  à  Berlin  par  le  second  fil  qui  n'existe 
phis,  il  s'en  retournera  par  les  eaux  de  la  Seine,  de  la  mer  du  Nord, 
de  l'Elbe  et  de  la  Sprée ,  et  de  plus  par  toutes  les  portions  du  «d 
dont  la  conductibilité  est  suffisante  pour  lui  liyrer  passage,  t  Non ,  il 
n'est  rien  dans  les  contes  des  Mille  et  une  Nuits  d'aussi  merveilleux, 
d*aussi  fantastique  que  le  plan  de  voyage  tracé  par  l'imagination  facile 
de  M.  Pouillet  à  la  pauvre  petite  molécule  positive  forcée  d'aller  de 
Paris  à  Beiiin  pour  se  faire  neutraliser  au  pôle  négatif  de  la  pile.  En 
sortant  du  pôle  positif  qui  l'engendre,  elle  se  dit  à  elle-même  que, 
née  d'une  pile  en  communication  avec  Berlin ,  c'est  bien  à  Berlin 
qu'elle  doit  aller  et  non  pas  ailleurs  ;  elle  se  consulte  donc  et  s'oriente 
au  fond  de  son  puits  :  elle  se  garde  bien  d'aller  se  jeter  au  pôle  né- 
gatif des  autres  piles  qui  fonctionnent  dans  son  voisinage,  ce  serait 
trop  simple,  trop  facile,  et  elle  n'est  pas  assez  méchante  pour  jouer 
un  aussi  mauvais  tour  aux  impatients  qui  attendent  à  Rouen ,  à  Lille, 
à  Tours,  l'arrivée  des  correspondances  télégraphiques.  Mais  die  entend 
la  Seine  couler  dans  le  lointain  ,  elle  a  appris  la  géographie,  elle  sait 
que  la  Seine  se  jette  dans  la  Manche,  que  la  Manche  communique  k 
la  mer  du  Nord,  etc.;  elle  franchit  donc  d'un  seul  bond  la  distance  de 
son  puits  à  la  Seine ,  qui  l'emporte  et  la  jette  dans  la  Manche.  Le 
détroit  est  très -resserré,  et  il  est  impossible  que  la  savante  molécule, 
qui  de  Paris  aspirait  Berlin ,  n'ait  pas  la  conscience  du  voisinage  des 
côtes  anglaises  qui  l'appellent,  qui  loi  présentent  sur  mille  points,  à 
Douvres,  à  Folkstone,  etc.,  des  sources  d'électricité  négative  en  tout 
semblables  &  celle  qu'elle  va  chercher  à  Berlin.  De  deux  choses  Tune, 
donc,  ou  la  petite  monade  aime  trop  l'Angleterre ,  et  elle  reste  à  dis- 
tance de  ses  rivages,  pour  ne  pas  y  apporter  la  moindre  perturbation  ;  on 
son  horreur  pour  le  sol  anglais  la  détermine  à  poursuivre  sa  route; 
car  enfin ,  pour  une  molécule  ou  une  vibration  située  au  milieu  de 
rocéao ,  quelle  raison ,  quelle  cause  physique  l'entraînerait  plutôt  à 
Berlin  qu'en  Angleterre,  en  Ecosse,  en  Suède,  en  Danemark,  en  Hol- 
lande? etc.,  etc.  M.  Pouillet  dira  pent-être,  non  pas  qu'une  même 
molécule  ira  partout,  il  renonce  sans  peine  à  l'opinion,  la  plus  probable 
cependant,  que  les  courants  électriques  sont,  non  pas  un  mouvement 
vibratoire  transmis,  mais  un  véritable  transport  ;  il  dira  que  (e  courant 
s'échappera  par  toxites  Us  portions  du  sol  dont  ta  eonduc^ 


CO:«l)UCTIBJLlTÉ  DE  LA  TERRE.  277 

iiHUté  est  êuflUante  pour  lui  iivrtr  passage.  Or,  je  le  de- 
mande, fst-il  rien  de  plus  déraisonnable ,  de  plus  impossible  à  con- 
cevoir qn*un  courant  qui  8*éparpiile  sur  l'énorme  distance  de  Paris  à 
Berlin,  dans  tontes  les  directions  possibles,  qui  se  communique  an 
globe  entier,  et  qui  parvient  cependant  à  destination  avec  une  inten- 
sité très-comparable  à  celle  du  point  de  départ  ;  c*est  la  négation  des 
principes  les  plus  élémentaires  de  la  mécanique,  le  renversement  de 
tontes  les  lois  suivant  lesquelles  s'effectue  la  communication  du  mou- 
vement. Ce  qu'il  y  a  de  plus  extraordinaire^  c'est  que  ces  étranges 
doctrines  aient  trouvé  pour  interprète  M.  Pouillet,  qui  se  pose 
comme  ayant  établi  le  premier  que  te  courant  se  partage  entre  (es 
diverses  partions  du^  circuit^  en  proportion  de  ieur  pouvoir 
conducteur.  Ce  partage  admis,  comment  concevoir  que  les  courants 
dérivés  n'épuiseront  pas  mille  fois  le  courant  principal  avant  son  arrivée 
k  Berlin?  C'est  vraiment  revenir  è  la  science  cabalistique  et  occulte 
du  moyen  âge  que  de  s'obstiner  è  présenter  comme  explications  de  pal* 
paUes  impossibilités;  et  le  spectacle  de  l'Académie  des  sciences  accep- 
tant et  sanctionnant  par  son  vote  unanime  de  semblables  doctrines  » 
contriste  Tintriligence.  En  relisant  ce  trop  célèbre  rapport  de  M.  Pou  il- 
let,  j'y  trouve  le  passage  suivant  :  t  S'il  arrive  que  les  fib  commu- 
niquent électriquement  entre  eux:  si,  par  exemple,  on  les  réunit  par 
un  fil  fin  de  métal,  par  on  filet  d'eau  ou  d'humidité  ,  ou,  en  général , 
par  on  arc  conducteur,  cet  arc  conducteur  défient  à  l'instant  le  siège 
d'un  courant  dérivé  qui  affaiblit ,  dans  une  certaine  proportion ,  le 
oonrant  dévolu  à  la  portion  restante  du  circuit.  Ce  qui  arrive  pour 
une  seule  dérivation  arrive  pour  un  nombre  quelconque  et  il  en  ré- 
sulte auunt  de  courants  dérivés...  Alors  les  piles  les  plus  énergiques 
deviennent  bientôt  insuflSsantes  pour  faire  passer  un  courant  efficace 
dans  une  ligne  télégraphique  d'une  étendue  considérable.  »  Et  dix 
lignes  plus  bas,  M.  Pouillet  trace  de  sang-froid  l'itinéraire  du  courant 
i  travers  les  dérivations  en  nombre  infini  qui  se  conjurent  de  toutes 
parts  contre  lui ,  et  le  fait  arriver  sain  et  sauf  à  Berlin  I 

Nous  persistons  donc  à  soutenir  qu'en  complétant  le  circuit  sur  les 
longues  lignes  tél^;rapkiques,  la  terre  agit  comme  réservoir,  suçant 
et  absorbant  aux  deux  extrémités  du  fil  les  électricités  libres  que  la 
pile  ou  l'appareil  électro- magnétique  y  envoient.  Non,  à  d'aussi 
énormes  intervalles,  la  terre  ne  fait  pas  l'office  de  conducteur  ;  la  mo* 
lécole  positive  partie  de  Paris  ne  peut  pas,  à  travers  mille  obstacles , 


27S  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

aller  chercher  le  pMe  négatif  qui  Tatiend  à  Berlin  ;  non,  le  petit  ébran- 
lement excité  au  pôle  (positif  de  la  pile  établie  à  Paris  ne  peut  pas,  aana 
s'éteindre  et  se  perdre  mille  fois  sur  la  route,  se  propager  jnsqo'à  Berlin. 
Nous  le  rép^tonst  M.  Matteucci  a  fait  une  des  expériences  qui  devaient 
Tîder  le  débat.  Au  lieu  de  placer  tout  d'abord  les  deux  plies  I  une  très* 
grande  distance,  il  s'est  éloigné  graduellement,  il  est  allé  de  station  en 
station,  il  a  fermé  tour  k  tour  le  courant  de  chaque  station*  d'abord 
avec  un  double  fil  de  cuivre*  puis  par  un  Ûl  et  la  terre  ;  il  a  mesuré  les 
intensités  dans  les  deux  cas»  et  il  a  constaté  ce  que  j'avais  annoncé  i 
1«  que,  lorsque  la  distance  des  piles  est  petite  relativement  à  leur  iuten* 
site,  lo  courant  ramené  par  la  terre,  agissant  alors  comme  conducteur, 
n'a  pas  «ne  intensité  double,  que  même  son  intensité  diminue  de  plus 
en  plus  jiisqu'A  une  certaine  distance  ;  2*"  qu'au  delà  de  cette  distance 
l'intensité  du  courant  augmente  quand  il  est  ramené  parla  terre,  qui 
fait  déjà  en  partie  l'office  de  conducteur,  en  partie  l'office  de  réservoir  ; 
y  enfin ,  qu'à  une  distance  limite,  et  pour  toutes  les  distanors  supé* 
rieures  I  cette  distance  limité ,  l'intensité  du  courant  ramené  par  la 
terre  est  constamment  double  de  l'intenûté  du  contant  ramené  par 
un  second  01.  Je  plaindrais  tous  les  esprits  qui  ne  verraient  pu  dans 
ces  faits  incontesttbles  la  démonstration  évidente  de  la  tliéorie  que 
nous  défendons* 

J'avais  ajouté  que  le  moyen  le  plus  certain  de  dissiper  jusqu'à 
l'ombre  du  doute,  ce  serait  de  faire  réussir  notre  expérience  d'Utrecht« 
c'est^à«dlre  d'établir  un  courant  entre  deux  réservoirs  parfaitement 
isolés,  ou  dans  un  conducteur  parfaitement  isolé;  or,  ces  deux  expé- 
riences peuvent  aujourd'hui  être  regardées  comme  réellement  laites. 
Remarquons  d'abord  que,  s'il  s'agissait  de  l'électricité  ordinaire»  il  n'y 
aurait  aucune  difficulté.  Ne  voit-on  paa  tous  les  jours  l'ékctricité 
s'échapper  par  une  pointe  placée  sur  le  conducteur,  lorsque  les  cous- 
sins de  la  machine  sont  en  communiation  avec  le  sol  ?  ai  sor  on  ta* 
booret  isolé  on  place  une  bouteille  de  Leyde  munie  d'une  pointe, 
l'électricité  s'échappe  par  la  pointe,  et  la  bouteille  se  décharge  dès 
qu'an  met  sa  garniture  extérieure  en  communication  avec  le  sol.  Per- 
sonne, je  crois,  n'oserait  dire  que  les  deux  électricités  dégagées,  l'une 
dans  la  terre ,  l'autre  dans  Tair,  se  réunissent  par  le  contact  de  l'air 
et  du  sol,  d'autant  plus  que  la  décharge  aurait  lieu  lors  même  que  la 
communication  avec  le  sol  du  coussin  ou  de  la  garniture  extérieure 
de  la  bouteille  n'aurait  lieu  que  par  Tintermédiaire  d'un  fil  ooodoc- 


CONDUCTIBILITÉ  D£  LA  TERRE.  279 

leor  d'une  longuenr  immenset  isolé  sur  tout  son  trajet  La  terre  et 
i'air  dans  ces  coodilion&foDt  évidemment  TofCce  de  réservoir,  comme 
on  l'a  toujours  admis.  Cette  argumentation  nous  a  été  suggérée  par 
Al.  Hasson. 

S'il  s'i^t  de  l'électriciié  dynamique,  du  courant  galvanique,  nous 
pouvons  citer  encore  des  faits  analogues.  M.  Magrini  a  certainement 
constaté  la  présence  d'un  courant  dans  un  ûl  isolé  suffisamment  long; 
si  M.  Matleucci  a  été  moins  heureux,  c'est  qu'il  a  agi  sur  des  fils 
trop  courts,  00  avec  des  piles  trop  intenses,  relativement  à  la  longueur 
de  ses  fils.  M)l.  Fiieau  et  Gonnelle,  qui  partagent  entièrement  mes 
conviciions  et  qui  expérimentaient  sur  d'énormes  longueurs  de  fil , 
OBt  To  naître  aussi  des  courants  dans  des  fils  isolés  ;  et  ils  peuvent  sans 
peine  disposer  leurs  interrupteurs  de  telle  sorte  que  ces  courants 
restent  constants  de  direction  et  d'intensité.  Que  pourrait-on  exiger 
de  plus?  Je  leur  ai  proposé  de  répéter  cette  expérience  d'une  manière 
plus  simple  :  sur  une  masse  de  verre  isolante  on  placerait  un  certain 
nombre  de  bobines  recouvertes  de  fils  très-fins  et  d'une  longueur 
excessive  ;  la  seconde  extrémité  du  fil  de  la  première  boUne  serait  en 
contact  avec  la  première  extrémité  du  fil  de  la  seconde ,  et  ainsi  de 
suite;  on  obtiendrait  ainsi  un  circuit  immense,  d'une  très-grande 
résistance,  parfaitement  isolé,  et  je  ne  doute  pas  que  si,  tout  étant  ainsi 
dispoflé,  on  fait  communiquer  avec  la  terre  le  pôle  négatif  de  la  pile 
et  son  pôle  positif,  à  travers  un  galvanomètre,  avec  l'immense  fil  con*- 
ductear,  b  déviation  de  l'aiguille  indiquera  le  passage  du  courant 

En  résumé ,  les  mouvements  électriques  ne  sont  pas  d'une  nature 
tèUement  exceptionnelle  et  cbimérique  qu'ils  échappent  aux  principes 
des  forces  vives  et  de  la  quantité  de  mouvement ,  qu'ils  ne  s'éteignent 
jamais,  qu'ils  puissent  se  propager  en  dépit  de  tous  les  obstacles  et  se 
ranltiplier  indéfiniment.  De  fait,  ils  s'éteignent  tous  les  jours  sous  nos 
yens  et  sont  limités  dans  leurs  effets  comme  toutes  les  forces  de  la 
natnre,  comme  ions  les  mouvements  possibles.  Quoi  de  plus  naturel 
dès  lors  et  de  plus  élémentaire  que  d'admettre  la  théorie  si  simple,  si 
inteltigible,  si  évidente  que  nous  proposons  ?  Quand  la  portion  de  terre 
comprise  entre  les  extrémités  du  fil  conducteur  est  trop  petite  pour 
qu'elle  puisse  éteindre  le  mouvement  et  neutraliser  l'électricité  qu'elle 
reçoit;  quand,  par  conséquent,  cette  électricité  peut  décomposer 
toute  l'électricité  neutre  de  cette  portion  du  sol ,  la  terre  agit  comme 
conducteur,  oppose  une  résistance  appréciable  au  courant  et  affîiiblit 


no  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

son  intensilé  dans  ane  proportion  plus  oq  moins  grande.  Si ,  an  con- 
traire, cette  étendue  de  terre  est  assez  considérable  poor  qoe  Télec- 
tricité  survenante  ne  puisse  décomposer  tout  son  fluide  neutre,  pour 
éteindre,  par  conséquent,  le  mouvement  électrique  sans  y  participer 
dans  sa  masse  entière,  la  terre  alors  ne  conduit  plus,  elle  fait  comme 
Toffice  de  réservoir  ou  de  puisard;  mais  en  absorbant  ]*une  des  élec- 
tricités on  réteignant,  elle  force,  comme  nous  l'avons  indiqué  par  une 
figure,  le  courant  de  revenir  par  le  fil  ;  Tintensité  du  courant  par  là 
même  ne  dépend  que  de  la  résisunce  du  seul  fil  conducteur,  et  par 
cette  bienheureuse  intervention  de  la  terre,  elle  est  double  de  ce 
qu'elle  aurait  été'  si  l'on  avait  fait  revenir  le  courant  par  un  second 
fil.  Tout  alors  est  expliqué. 

On  me  reprochera  peut -être  ^'avoir  consacré  tant  de  place  à 
celiB  discussion  ;  mais  Terreur  même  tliéorique  est  un  si  grand  mal , 
surtout  quand  elle  est  enseignée  par  des  maîtres  de  la  science,  que  j*ai 
été  entraîné  malgré  moi  à  la  combattre  par  tous  les  arguments  en 
mon  pouvoir.  Je  ne  relèverai  pas  l'erreur  historique  avancée  par 
M.  Pouillet  quand  il  dit  :  ia  théorie  avait  pareHtement  in- 
diqué un  moyen  d&ahiement  économique  d'établir  un  cir- 
cuit entre  deux  points  très-étoignés.,.  Ce  moyen  consiste  à 
remplacer  Vun  des  flU  par  ia  terre  tiie-méme.  Cette  heureuse 
idée,  ce  grand  progrès  ne  sont  certainement  pas  dus  à  la  théorie,  mais 
bien  à  l'expérience,  à  une  observation  faite  presque  au  hasard.  Ecoutons 
Al.  Arago  rendant  compte  à  la  Chambre  des  députés  des  premiers 
essais  de  la  ligne  télégraphique  de  Farts  à  Rouen.  «  U  fallait  d'abord 
savoir  si  le  courant  électrique  s'affaiblirait  d'une  manière  trop  nouble 
en  parcourant  de  tr^-grandes  distances...  «  les  expériences  déjà  ten- 
tées en  Angleterre  ne  tranchaient  pas  la  question...  Notre  point  de 
-départ  fut  celui-ci  :  peut-on  transmettre  le  courant  électrique  avec 
assez  peu  d'affaiblissement  pour  que  des  communications  régulières 
s'établissent  d'un  seul  trait?  etc.  •  La  théorie  n'avait  donc  rien  fait 
prévoir  de  certain;  et  quand  on  vit,  le  dimanche  11  juin  1865. 
que  la  déviation  de  l'aiguille  du  galvanomètre ,  qui  était  de  quel* 
ques  degrés  avec  un  circuit  tout  métallique,  devenait  de  trente  degrés 
avec  le  circuit  moitié  cuivre,  moitié  terre,  l'étonnement  fut  uni- 
versel! 

Le  croirait-on!  M.  Matteucci  vient  d'adresser  à  T Académie  des 
sciences  un  nouveau  mémoire  sur  la  conductibilité  de  la  terre,  nie- 


CONDUCTIBIUTÉ  D£  LA  T£AR£.   ^  281 

moire  plus  obscor  et  plas  iosigoiGant  encore  qoe  tons  les  précédents  ; 
OD  en  jugera  par  h  premî^.re  de  ses  conclusions. 

«  La  cONOU(mBiLiTÊd*une  couche  de  terre  est  d'autant  plus  grande, 
relativement  à  celle  qu'on  trouve  avec  les  mêmes  électrodes  dans  la 
même  couche  isolée,  que  sa  longueur  est  plus  grande  et  son 
POUVOIR  CONDUCTEUR  PLUS  UAUVAis.t  Aucutf  des  savants  dont  j'at 
appelé  Tatiention  sur  cet  incroyable  passage  ne  pouvait  en  croire  à 
ses  yeux.  Cette  conductibilité,  d'autant  plus  grande  que  la  couche  qui 
conduit  est  plus  longue  et  le  pouvoir  conducteur  de  cette  couche  plus 
mauvais,  n'est  pas  seulement  un  mystère,  mais  bien  une  contradic- 
lioii  déplorable  dans  les  termes  et  dans  le  fond,  une  impossibilité 
absolue,  un  cercle  carré.  Les  fonction^  que  la  terre  remplit  sont  telle- 
ment la  négation  d'une  propagation  réelle  dans  un  corps  condncieur, 
qu'on  ne  peut  pas  les  assimiler  à  cette  propagation  sans  tomber  sur 
on  énoncé  absurde.  Définitivement,  M.  Matteucci  aime  à  nager  dans 
le  vide  et  le  faux;  écoutons-le  encore  :  «  Je  n'ai  pas  insisté  pour 
démontrer  qu'il  est  impossible  d'expliquer  la  conductibilité  de  la 
terre  et  ses  lois ,  en  supposant  que  les  deux  extrémités  de  la  pile 
s'écoulent  dans  le  réservoir,  comme  ferait  Pélectricité  du  conduc- 
teur de  la  machine.  Je  suis  forcé  d'en  dire  autant  de  {'autre 
expiieatian  qui  se  fonde  sur  ta  toi  de  ta  conductihititi 
proporiionnette à  ta  section.  »  Ainsi,  c'est  table  rase,  M.  Pouil- 
let  et  moi  nous  sommes  exécutés  à  la  fois.  Mais  quelle  sera  donc 
Texplication  véritable  du  phénomène  de  la  conductibilité  de  la  terre? 
A  quoi  aboutiront  tant  de  recherches?  A  rien,  absolument  à  rien; 
car  M.  Matteucci  lui-même  n'a  pas  réussi  à  donner  un  sens  quelconque 
aux  considérations  qui  terminent  son  mémoire.  Je  vois  éien  qu'U  y 
est  questiofi  de  sphères  homogènes  et  d'un  même  liquide  ayant 
ta  même  conduetHniitéquet  que  soit  ieurdiamitre  I  J'entends 
parler  des  équations  différentielies  de  Fourier  ;  mais  tout  cela  est 
ittintelligphle  pour  moi,  et  cette  assimilation  de  la  propagation  de 
rélectricité  à  la  propagation  de  h  chaleur,  d'un  mouvement  infiniment 
lent  ^  on  mouvement  infiniment  rapide,  que  j'avaisdéjà  rencontrée  dans 
l'édition  anglaise  du  mémoire  de  IL  Matteucci,  me  fait  sourire  de  pitié. 

Il  ne  sera  pas  inutile  de  résumer ,  ainsi  que  nous  l'avons  annoncé, 
dans  un  chapitre-spécial ,  les  renseignements  pratiques  des  principes 
qoe  noQS  venons  de  poser.  M.  Matteucci,  dans  son  manuel,  nous 
donne  à  cet  égard  quelques  renseignements  prédeux. 


2«2  ,      TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 


CHAPITRE  IV. 

De  la  résistance  totale  du  eircuit  et  de  la  force  électro-motrice  nécessaire 
à  la  parlUte  transmisêion  des  signaux. 


Nous  supposeroD»  pour  fixer  lei  idées  que  le  télégraphe  eioployé 
est  le  télégraphe  à  cadran  de  M.  l^Yheatstooe ,  amoacé  p.  9S,  et  dont 
noua  donnerons  bientôt  la  description. 

Les  conditions  qu'il  iaut  remplir  pour  qne  cet  appareil  fooctioniM 
parfaitement,  «pt: 

l""  Que  le  courant  électrique  soit  asseï  fort  pour  qu'on  ne  soit  pu 
forcé  do  donner  trop  de  jeu  è  r«§uille  du  cadran  ;  2"*  que  l'intea* 
site  du  courant  tnesurée  ayee  un  galvanomèure  suffisamment  aea* 
siUe  soit  toujours  la  même»  que  la  pile  par  conséquent  soit  en  ixm 
état  et  de  force  coostanie  \  3*  que  la  direction  du  courant  dans  le  fil 
de  Télectro-aimant  ne  ?arie  pas;  h"*  que  tes  contacts  soient  parbiie* 
ment  nettoyés. 

Comme  ks  mouvements  de  raiguille  sont  en  relation  avec  la  rou- 
tion  de  Fancre  d'échappement,  qui  est  tantôt  libre,  tantôt  airtlée» 
suivant  que  le  fer  dont  elle  se  compose  en  partie  est  ou  a'est  pas  at- 
tiré par  l'électro-aimani  »  la  rapidité  de  ses  «mouvements  dépend  du 
mouvement  correspondant  de  l*ancre. 

Ce  tél^raphe  fonctionne  parfaitement  quand  les  mouvements  de 
Fanere  et  par  suite  ceux  de  l'aiguille  ou  indicateur  se  succèdent  régiH 
lièrement  avec  la  plus  grande  rapidité  possible;  lorsque  le  manipola*- 
teur  ou  rittdicateur  des  lettres  au  point  de  départ  faisant  un  tour 
entier,  en  deux  secondes,  TaiguiUe  du  cadran  fait  elle-même  un  tour 
entier  et  revient  exactement  au  point  de  départ. 

M.  Uatteucci  a  conclu  d'un  grand  nombre  d'expériences  faites  sur 
les  lignes  télégraphiques  de  la  Toscane  que  le  courant  électrique  avec 
lequel  ces  conditions  étaient  le  mieux  remplies  donnait  è  son  galvano- 
mètre une  déviation  de  1 3  degrés. 


BÉâlSTAiNCE  DU  ClACUlï.  2$< 

Le  fil  employé  sur  ces  lignes  est  on  fil  de  fer  d*AiigIelerrei  a"  11  du 
oommerce  ;  la  résistance  d'an  mille  de  ce  fil  mesurée  exaciment  est 
égale  à  celle  d'un  fil  de  cuivre  de  i4"*30  débogueur  et  pesant  A92S6il, 
Ce  premier  fait  coqsraté,  rien  n'est  plus  facile  que  de  calculer  à 
priori  la  résistance  du  fil  conducteur  d'une  ligne  télégraphique 
quelconque ,  en  le  supposant  toHJours  formé  de  ce  même  fil  do 
fer  n*  11  :  il  suflira  de  remplacer  cette  résistance  par  celle  d'une  lon« 
gueur  déterminée  du  fil  de  cuivre  pris  pour  terme  de  comparaison. 

Cela  posé,  tout  circuit  télégraphique  se  compose  t*"  d'une  étendue 
de  terre  plus  ou  moins  longue,  égale  à  la  distance  des  deux  stations 
estrémes;  2*  de  la  pile;  Z<»  du  fil  de  cuivre  enronlé  autour  de  Kélec- 
tro-aimant  du  télégraphe  ;  6°  d'un  fil  de  Ifar  isolé  et  de  môme  longueur 
ï  peu  près  que  la  couche  de  terre. 

Nous  avons  d^montié  dans  le  chapitre  précèdent  théoriquement  ot 
expérimentalement  que  l'on  pouvait  regarder  la  résistance  de  la  terre 
comme  sensiblement  nulle»  et  qu'on  pouvait  par  coost^ent  la  né- 


Four  déterminer  la  résistance  intérieure  de  la  pile,  que  nous  sup- 
poserons, pour  fixer  les  idées^  être  une  pile  de  Bunsen ,  on  prend  un 
de  ses  éléments  et  on  le  place  dans  un  circuit  formé  .du  fil  du  galva- 
nomètre et  d'une  certaine  longueur  du  fil  de  cuivre  dont  la  résistance 
est  prise  pour  unité  ;  et  après  avoir  lu  sur  le  galvanomètre  la  déviation 
produite,  on  remplace  ce  premier  élément  par  un  second  tout  à  fait 
semUable  ;  la  déviation  doit  être  la  même  ;  si  cela  n'était  pas^M  prend 
on  troisième  élément,  puis  un  quatrième  s'il  est  nécessaire,  etc.» 
josqu'âi  ce  qu'on  ait  trouvé  deux  éléments  qui  donnent  exactement  la 
même  déviation.  Quand  on  y  est  parvenu,  on  unit  ces  deux  éléments 
en  joignant  les  zincs  aux  zincs ,  les  charbons  aux  charbons,  et  on  les 
place  ensemble  dans  le  circuit.  La  nouvelle  déviation  observée  doit 
être  un  peu  plus  forte  que  celle  donnée  par  les  deux  piles  séparées  ; 
et  cette  augmentation  provient  évidemment  de  ce  que  la  résistance  in- 
térieure des  deux  piles  réunies  n'est  plus  que  la  résistance  d'une  seule 
d'entre  elles.  Pour  retrouver  la  première  déviation ,  on  est  obligé  d'a- 
jouter au  circuit  une  certaine  longueur  du  fil  de  cuivre  étalon;  cette 
longueur  sert  précisément  de  mesure  à  la  résistance  intérieure  de  la  pile. 
£n  répétant  plusieurs  fois  cette  expérience  sur  un  élément  de  Bunsen 
en  bon  état,  soit  au  moment  où  il  vient  d'être  préparé,  soit  vingt- 
quatre  heures  et  plus  après,  on  voit,  pourvu  que  le  tlnc  soit  bien 


t%i  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

amalgamé,  que  la  longueur  da  fil  de  enivre  qui  représente  la  résis- 
tance de  la  pile  est  sensiblement  la  même.  Pour  l'élément  dont  se  ser- 
tail  M.  Matieucd ,  cette  résistance  intérieure  équivalait  à  celle  de  50 
mètres  du  fil  du  télégraphe. 

La  résistance  du  fil  de  l'électro-aimant  se  mesure  immédiatement 
au  moyen  du  rhéostat;  pour  l'appareil  de  M.  Matieucci,  elle  équivalait 
à  celle  d'une  longueur  du  fil  du  télégraphe  égale  à  10  milles  italiens. 
Dans  d'autres  appareils  fonctionnant  aussi  très-bien ,  cette  résistance 
n'était  que  celle  de  3  à  A  milles  de  fer. 

Après  qu'on  a  ainsi  réduit  en  longueurs  du  fil  conducteur  de  la 
ligne  télégraphique  la  résistance  intérieure  de  la  pile  et  celle  du  fil  de 
l'électro-aimant ,  il  ne  reste  à  étudier  que  la  résistance  de  ce  fil  con- 
ducteur, c'est-à-dire ,  en  d'autres  termes,  qu'il  n'y  a  plus  qu'à  ré- 
soudre le  problème  suivant  Étant  donnée  la  distance  entre  deux  sta- 
tions, et  par  suite  la  longueur  du  fil  de  fer  qoi  les  unit ,  déterminer 
le  nombre  d'éléments,  de  Bunsen,  par  exemple,  nécessaires  pour  obte- 
nir à  travers  le  circuit,  en  y  comprenant  l'appareil  télégraphique,  tu 
courant  qui  suffise  à  la  transmission  rapide  et  régulière  des  signaui. 

Pour  résoudre  ce  problème  dont  la  solution  assure  seule  le  bon  ser- 
vice du  télégraphe^  il  faut  avant  tout  déterminer  l'intensité  du  coa- 
rant  produit  dans  un  circuit  donné  par  un  seul  élément  de  Bunsen. 
Le  tableau  suivant  donnera  une  idée  des  résultats  qu'il  est  possible 
d'obtenir  dans  une  série  d'expériences  faites  avec  une  très-grande 
exactitude.  On  remplaçait  le  fil  conducteur  par  une  longueur  de  fil 
du  cuivre  étalon  produisant  la  même  résistance ,  et  l'on  mesurait  la 
force  du  courant  par  la  déviation  de  Taiguille  de  la  boussole  des  sinns 
en  même  temps  que  par  la  déviation  de  Taiguille  du  galvanomètre. 

Langueurs  du  circuit  en  miUes  de  fits  de  fer  du  téiégraffu: 
S5/i56769    10. 

Déviations  de  la  boussole  des  sinus  : 
52M/2,  30*3/4,  23%  18M/2,  15M/2,  43%  lVl/2,  lOM/û,  9M/4. 

Déviations  du  galvanomètre. 
21%  17%  14%  12%  11%  9-1/2,  8*  1/2,  7M/2,  7% 


GOURANTS  DÉRIVÉS.  286 

On  voit  par  ce  tableau  qu'an  seul  couple  de  Bunsen  peut  produire 
dans  UD  circuit  de  S  milles  de  fil  de  fer  la  déviation  de  {%•  que 
nous  avons  dit  être  nécessaire  pour  le  jeu  parfait  du  télégraphe  à 
cadran. 

Nous  avons  déjà  dit  qu'on  pouvait  dans  la  pratique  admettre  qu'un 
élément  de  Bunsen  monté  avec  tout  le  soin  voulu  possède  une  force 
dectro-motrice  constamment  la  même  ou  constante.  Pour  passer  du 
cas  d'un  seul  élément  au  cas  d'une  pile,  il  suffira  d*introduire  dans 
la  formule  de  Obm  les  données  de  l'eipérience  précédemment  ob- 
lenues. 

En  prenant  pour  unité  la  force  électro^motrice  d'an  seul  élément» 
pour  unité  de  résistance  une  longueur  de  5  milles  du  fil  télégraphique» 
il  s'ensuivra  que  l'unité  de  force  électro-motrice  produit,  dans  un 
circuit  dont  la  résistance  est  ^;aie  à  l'unité,  un  courant  représenté  par 
douse  degrés  du  galvanomètre,  on  le  courant  nécessaire  pour  mettre 
en  action  le  télégraphe* 

Supposons  avec  M.  Hatteucci,  et  pour  mieux  arrêter  la  pensée, 
qu'il  s'agisse  d'établir  une  communication  télégraphique  entre  Pise 
et  Pootedera,  et  par  conséquent  d'obtenir  entre  ces  deux  stations  le 
courant  normal. de  IS""  dans  un  circuit  long  de  10  milles,  augmenté 
du  fil  qui  entoure rétectro-aimant  de  l'appareil  télégraphique,  fil  dont 
la  résistance  est  représentée  de  son  côté  par  10  milles  du  fil  condac- 
teur.  Il  en  résultera  que  le  circuit  télégraphique  entier  de  Pise  k 
Pootedera  sera  rq>résenté  par  vingt-deux  milles  du  fil  de  fer  du  télé- 
graphe ou  par  quatre  unités  et  demie  de  résistance.  Dans  ces  conditions, 
la  formule  de  Ohm  réduite  en  nombres  apprendra  qu'il  faut  employer 
de  quatre  à  cinq  éléments  de  Bunsen  pour  obtenir  dans  le  circuit  le 
courant  de  12"*  nécessaire  à  la  mardie  parfaite  des  appareils.  Ce  ré- 
solut théorique  s'est  trouvé  confirmé  par  l'expérience  :  en  effet ,  quand 
on  transmet  des  signaux  avec  quatre  éléments  de  Pise  à  Pontedera,  le 
courant  donne  à  la  boussole  des  sinus  «ne  déviation  de  1  h""  1/2  ;  avec 
cinq  éléments,  la  déviation  est  de  20"*  1/2;  or,  le  courant  de  12«  du 
galvanomètre  correspond  à  une  déviation  de  18"*  1/2  sur  la  boussole 
des  sinus:  le  courant  normal  est  donc  intermédiaire  entre  les  courants 
obtenus  avec  quatre  et  cinq  éléments;  et  avec  ces  derniers  courants  la 
transmission  des  dépêches  est  encore  régulière  et  rapide. 

M.  Matteucci,  à  l'occasion  de  ces  expériences,  consuu  la  supério'- 
rite  évidente  des  appareils  électriques  dans  lesquels  l'électro-aimant 


286  TÉLÉGRAPHIE  ÉtEOTRIQUE. 

e»t  entouré  d'un  fil  fin  el  trèi-long  lur  eeoi  oà  c»  fil  eii  grot  et 

Il  mit  dans  le  circuit  de  Ponteden  à  Pite  une  machine  k  fil  court , 
dont  la  résistance  était  égale  à  celle  de  trois  milles  du  GI  de  fer  de  la 
.ligne,  et  Yît  que  l'intensité  du  courant  estimée  avec  la  boussole  des 
jinus  était  de  26*  1/2  avec  trois  éléments ,  de  3S*  avec  cinq  éléments  : 
elle  était  plus  forte  qu'avec  un  électnniiaiant  entooré  d'un  fil  ûb 
iieaucoup  plus  long,  et  cependant  la  régularité  et  la  rapidité  dessignaox 
laissaient  beaucoup  plus  à  désirer  dans  le  premier  cas  que  dans  le  se- 
cond. On  pouvait  dans  le  second  cas ,  sans  empêcher,  saus  altérer  en 
jrien  le  jeu  facile  et  rapide  de  l'appareil,  augmenter  dans  une  proportion 
assez  grande  la  distance  de  l'ancre  au  fer  doui ,  et  laisser  moins  de 
liberté  à  l'aiguille  du  cadran.  Il  est  donc  bien  certain  que  la  force  d'os 
'électro*aimant  faisant  partie  d'un  circuit  très-long  est  plus  augmentée 
par  l'accroissement  du  nombre  des  tours  do  fil,  qu'elle  n'est  dlmi- 
jiuée  par  Taugmentaliou  de  résistance  apportée  par  les  nouvelles  cir* 
convolutiotts. 

<  Citons  encore  quelques  expériences.  La  longueur  du  eiroait  entre 
Piao  et  Empoli  est  d'environ  vingt-huit  milles  et  demi  ;  en  ajouuat  k 
cette  longueur  les  dix  miHes  de  fil  de  fer  qui  représentent  la  réslstaoee 
du  fil  de  l'électro-aimant ,  le  circuit  entier  est  de  quarante  milles  en* 
▼iron,  on  de  huit  unités  de  résistance;  la  théorie  indiquerait  donc 
qu'il  faut  employer  huit  éléments  pour  obtenir  l'intensité  normale  de 
12  degrés.  Or,  l'expérience  montre  qu'avec  huit  éléments  on  obtient 
jan  courant  de  19<*  1/2  à  la  boussole  des  sinus,  ou  de  1S«  li  peu  près  ao 
falvanomètre,  et  qu'avec  ce  courant  les  signaux  sont  transmis  régo- 
Ûèrement  en  raison  de  vingt«buit  signaux  par  minute.  Entre  Piie  et 
Florence ,  le  circuit  est  de  quarante-sept  milles  de  longueur  et  de  cin^ 
quante-sept  milles  avec  les  dix  milles  de  fil  de  fer  qui  représentent  le 
fil  de  l'électro-aimant  :  cela  fait  de  onze  à  douze  unités  de  rékistance, 
«t  le  service  se  fait  très-bien  en  réalité  avec  douze  éléments.  De  Sièoe 
onfin  à  Livourno,  il  y  dix-sept  unités  de  résistance,  et  il  suffit  de  quioxe 
k  Mise  éléments  pour  que  le  télégraphe  fonctionne  parbitemeat. 

ISOLEMENT  IMPARFAîr  DES  FILS;  COURANTS  DÉRIVÉS. 

Nous  avons  aopposé  dans  tout  ce  qui  précède  que  le  fil  eondueieor 
était  parfaitement  iiolé,  qu'il  n'y  avait  ni  perte  d'électricité,  ni  eoO' 


COURANTS  DÉRIVÉS  297 

nais  dériféft  pir  les  poteaoi«  Mais  l'expérience  de  tous  les  jours  montre 
que,  si  on  mesure  sor  plusieurs  pointsd*an  circuit  d*aae  certaine  lon- 
gueur l'ÎBtensilé  du  cburant ,  on  h  trouve  sensiblement  plus  grande 
près  de  la  pile  qu'à  un  certaine  distance  ;  la  différence  observée  croît 
même  avec  la  longueur  du  circuit,  c'est-à-dire  qu'elle  est  plus  grande 
sur  une  ligne  télégraphique  plus  longue,  soit  que  cela  tienne  à  la  na- 
ture intime  du  fil  conducteur,  on  à  sa  plus  grande  longueur. 

Il  résulterait  des  expériences  faites  par  M.  Bréguet  sur  la  ligne  de 
Paris  k  Rouen  :  i*  que  dans  un  circuit  moitié  cuivre,  moitié  terre, 
rintensité  du  courant  mesurée  tout  près  de  la  pile  était  à  l'intensité 
deee  même  courant  mesurée  ^  l'extrémité  de  la  ligne  comme  l,(i& 
est  à  1  ;  2*"  que  dans  nn  circuit  de  même  longueur,  moitié  fer,  moitié 
terre,  le  rapport  i^hk  devenait  4, as.  Dans  le  premier  cas,  les  inten- 
sités près  de  la  pile  et  à  137  kilomètres  de  distance  étaient  0,6292, 
0,634^;  dans  le  second  cas,  ces  nombres  étalent  remplacés  par  les 
suivants  :  0,6236  et  0,1392. 

D'autres  expériences  de  M.  Bréguet,  faites  dans  le  but  de  découvrir 
llnfloence  de  la  pluie  et  de  l'humidité  de  Pair  sur  la  déperdition  du 
eonrent,  sembleraient  indiquer  que  le  rapport  des  intensités  mesurées 
près  de  la  pile  et  à  l'extrémité  du  circuit  reste  le  même  pendant  les 
jours  humides  et  les  jours  secs.  Cette  conclusion  semble  inadmissible 
à  M.  Matteucci ,  de  quelque  manière  que  Ton  veuille  interpréter  la 
perte  d'électricité  le  long  du  circuit;  d'autant  plus,  ajoute-t-il ,  que 
la  diminution  d'intensité  du  courant  par  un  temps  pluvieux  est  un 
bit  de  tous  les  instants,  qui  n'a  échappé  ^  aucun  des  employés  dn 
télégraphe  électrique.  Une  pluie  de  courte  durée,  quoique  abondante, 
ne  noodifie  presque  pas  rinleusilé  du  courant;  mais  Tcffct d'un  temps 
humide  et  des  pluies  froides  et  prolongées  est  inoontestable.  Si 
M.  Bréguet  ne  Ta  pas  constaté,  c^est  d'abord  qu'il  expérimentait  peu 
après  Térectlon  de  la  ligne,  alors  que  l'isolement  était  beaucoup  plus 
parfait;  et  surtout  parce  qu'il  a  comparé  les  intensités  mesurées  pen- 
dant hait  ou  dix  jours  de  pluie  à  celle  du  beau  jour  qui  succéda  tout 
à  conp.  Un  jour  de  beau  temps ,  ce  n'est  pas  assez  évidemment  pour 
sécher  les  poteaux  et  mettre  un  terme  à  l'influence  de  la  longue  hu- 
midité causée  par  huit  jours  de  pluie.  M.  Matteucci  a  trouvé  cette 
question  assez  importante  pour  en  faire  l'objet  d'expériences  nom- 


Rien  de  plus  facile  d'abord  que  de  se  convainere  de  la  grande  in- 


233  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

flucDce  exercée  sur  rintensité  du  coaraot  par  le  mode  d'isolement  do 
lîi  conducteur.  Ainsi ,  on  u*isole  pas  un  fil  de  cuivre  de  2500  mètres 
de  longueur  et  d'un  diamètre  assez  gros,  en  le  posant  sur  des  doos 
plantés  dans  le  tronc  dos  arbres;  Tintensité  du. courant  est  beaucoup 
plus  grande  alors  près  de  la  pile  qu'à  une  certaine  distance  :  quelque  peu 
de  rosée,  aussi,  qui  lombe  sur  les  poteaux  suffit  à  rendre  l'isofemeat 
imparfait  S'il  n'est  pas  douteux  que  la  déperdition  d'électricité  soit 
proportionnelle  à  la  longueur  du  circuit  et  à  la  résistance  da  métal 
dont  il  se  compose,  il  n'est  pas  moins  certain  que  cette  déperditiOR  a 
pour  cause  les  dérivations  occasionnées  par  les  poteaux  qui  soutiennent 
le  fil.  Les  mille  et  mille  courants  dérivés  qui  naissent  ainsi,  pris  isolé- 
ment^ sout  certainement  très-faibles,  mais  en  s'ajonttnt  ils  diminuent 
dans  une  proportion  notable  le  courant  principal  Citons  qaelques-uos 
des  nombres  obtenus  par  M.  Atatteucci. 

Expériences  faites  par  un  tcfnps  see. 

l*"  Ligne  de  Pise  à  Livoumf,  environ  17  kilomètres;  4  éléments 
placés  à  Pise  :  intensité  moyenne  à  Pise»  0,^536;  intensité  moyenne  à 
Livoume,  0,A331  ;  rapport  des  deux  intensités,  1,02. 

2^*  Ligne  de  Pise  à  Flprence,  76  kilomètres;  douze  éléments  plac^ 
à  Pise  :  intensité  moyenne  à  Pise,  0,4069  ;  intensité  moyenne  à  Flo- 
rence, 0,3529;  rapport  des  deux  intensités,  1,15. 

3»  Ligne  de  Pise  il  Sienne,  1 07  kilomètres  ;  1 6  éléments  placés  \  Pise  : 
intensité  à  Pise,  0,A(i62  ;  intensité  à  Sienne,  0,2924;  rapport  des  deox 
intensités,  1,5. 

Expériences  faites  par  un  temps  de  pluie  ou  de  hrouiUafd. 

Ligne  de  Pise  à  Florence,  76  kilomètres;  doute  éléments  placés  à 
Pise  :  intensité  du  courante  Pise,  0,5373  ;  intensité  k  Florence^  0,3090; 
rapport  des  deux  intensités,  1,74,  au  lieu  de  1,15  par  un  bean  feuH»- 

Par  une  pluie  forte  et  prolongée  l'intensité  à  Pise  était  0,6361  ; 
l'intensité  à  Florence,  0,2588  ;  le  rapport  des  deux  intensités,  2,45. 

L'examen  et  la  comparaison  de  ces  nombres  conduisent  aux  coodU' 
sions  suivantes  :  1«  dans  tout  circuit  mixte  de  fil  métallique  et  de  terre 
d'une  certaine  longueur,  et  dans  lequel  le  ûl  conducteur  est  sooleoD 
par  des  poteaux,  il  existe  une  déperdition  de  courant  due  \  rimper- 


COURANTS  DÉRIVÉS.  Î89 

feclion  de  risolement  et  aux  courants  dérivés  qui  ea  résultent.  2«  Le 
rapport  entre  les  deux  intensités  du  courant ,  prés  de  la  pile  et  i  ret- 
trémité  du  circuit ,  croit  propordonnellement  à  la  longueur  du  circuit. 
l"  L'intensité  totale  du  courant  dans  le  circuit  primitif  et  les  circuits 
dérivAs  est  plus  grande  que  celle  du  courant  que  la  même  pile  ferait 
naître  dans  un  circuit  tout  métallique,  de  résistance  égale  à  celle  du 
circnit  primitif  fil  et  terre,  en  le  supposant  à  l'abri  des  courants  dérivés  ; 
et  de  plus  la  différence  entre  ces  deux  intensités  croît  avec  la  lon- 
gueur du  circuit.  M.  Matteucci  essaye  d'expliquer  par  ce  faille  résultat 
singulier  de  ses  premières  expériences,  à  savoir  :  que  dans  un  circnit 
mixte  et  près  de  la  pile  le  courant  est  plus  intense  que  celui  que  la 
même  pOe  ferait  naître  dans  la  seule  partie  métallique  du  circuit. 
A*  La  déperdition  du  courant  et  le  rapport  entre  les  deux  intensités  près, 
et  à  la  plus  grande  distance  de  la  pile ,  sont  indépendants  du  nombre 
des  éléments.  S*"  La  déperdition  de  courant  est  beaucoup  plus  grande 
par  un  fil  de  fer  que  par  nn  fil  de  cuivre;  mais  le  rapport  des  deux 
déperditions  est  plus  petit  que  le  rapport  des  conductibilités;  ce  fait 
résulte  des  expériences  de  M.  Bréguet:  il  est  donc  vrai  que  l'intensité 
des  courants  dérivés  croit  proportionnellement  avec  h  résistance  du 
conducteur,  et  nous  ne  comprenons  pas  dès  lors  comment  M.  Matteucci 
a  pu  admettre  à  la  fois  et  une  résistance  nulle  et  des  courants  dérivés, 
xomme  nous  avons  tu  qu'il  le  faisait  dans  un  de  ses  mémoires.  6^  Avec 
on  double  fil  métallique  le  rapport  entre  les  intensités  près,  et  à  la  dis- 
laoce  maximum  de  la  pile,  est  le  môme  que  s'il  n'y  avait  qu'un  seul 
fil  ;  l'effet  de  la  résistance  réduite  à  moitié  est  donc  compensé  par  le 
nombre  devenu  double  des  courants  dérivés.  7®  Pendant  la  pluie, 
surtout  si  eHe  est  continue,  et  par  un  temps  humide  ou  nébuleux,  la 
déperdition  augmente  considérablement  par  l'effet  des  dérivations,  et 
le  rapport  des  intensités  du  courant  près  delà  pile  et  à  l'extrémité  du 
circuit  crott  dans  une  proportion  considérable. 

Il  nous  semble  naturel  de  placer  à  la  suite  de  ces  considératons  sui* 
risolement  plus  ou  moins  parfait  dés  fils  conducteurs,  des  observa^ 
lions  importantes  sur  les  différents  modes  de  circnit,  d'autant  plus 
que  l'emploi  des  fils  souterrains  a  amené  une  nouvelle  application  des 
lois  et  de  la  formule  de  Ohm.  Mais  ces  détails  seront  mieux  appréciés 
si  nous  les  faisons  précéder  de  quelques  considérations  sur  l'influence 
perturbatrice  de  l'électricité  atmosphérique  et  du  magnétisme  ter- 
restre. 

19 


290  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

INrtCEIfCBS  DB  L'ÉLECTRICITÉ  ATMOSPHÉRIQUE  BT  DO  MAGNÉTUin 
TERRESTRE  SUR  LES  TÉLÉGRAPHES  ÉLECTRIQUES. 

Ces  influeDces  sont  de  diverses  sortes  :  contiaoes,  périodiques  on 
extraordinaires.  Pour  mettre  en  évidence  la  présence  presque  cooli- 
nuelie  dans  les  fils  conductears  du  télégraphe  ékctriqae  de  oonraoU 
étrangers  à  Taclion  cle  la  pile  et  provenant  de  rélectricité  aUnospbi- 
rique,  il  suffit  d'introduire  dans  le  circuit,  comme  Fa  fait  M.  Baum- 
gartner,  un  galvanomètre  assez  sensible,  et  d'enregistrer  ses  indicstioiis. 
Par  un  certain  nombre  d'expériences  de  ce  genre,  faites  au  mois  de 
mars  1849  sur  le  fil  conducteur  de  Vienne  à  Prague,  long  de  cent 
vingt  lieues,  le  savant  physicien  autrichien  a  constaté  les  faits  suivants  : 

l*"  Le  fil  conducteur  était  sans  cesse  parcouru  par  des  courants  élec- 
triques accidentels. 

2o  Ces  courants  sont  de  deux  sortes,  les  uns  d'intensité  plus  grande, 
les  autres  d'intensité  moindre.  Les  premiers  sont  plus  rares ,  prodaiseot 
à  Fimproviste  des  variations  considérables  d'intensité ,  et  ne  semUeot 
coomis  k  aucune  loi;  les  seconds,  au  contraire ,  plus  faibles  et  iswi 
journaliers  lorsque  l'air  est  sec  et  le  ciel  très-serein,  cbangwit  régu* 
lièrement  de  direction  entre  la  nuit  et  le  jour  ;  le  jour  ils  vont  diDf 
le  fil  du  nord  au  sud-ouest,  la  nuit  ils  vont  en  sens  contraire,  hm 
les  terrains  accidentés,  dans  les  pays  de  montagnes,  ces  derniers  cou- 
rants prennent  une  plus  grande  intensité ,  et  il  arrive,  à  certaînefl 
heures  du  jour,  qu'ils  opposent  un  obstacle  invincible  à  la  transmit- 
sion  des  dépêches, 

Z'*  L'intensité  de  ces  deux  sortes  de  courants  augmenta  considéra* 
blemeot  b  mesure  que  l'on  s'a^iroche  davantage  des  points  où  les 
extrémités  des  fils  plongent  dans  le  sol. 

En  expérimenunt  sur  les  fils  des  télégraphes  aillais,  H.  Baiievi 
vu  de  son  côté  que  la  direction  des  courants  périodiques  changeait 
pendant  la  nuit,  et  que  le  moment  où,  leur  action  cessant,  l'aignille  do 
galvanomètre  revenait  à  zéro,  tombait  entre  7  et  10  heures  soit  le  maliD, 
soit  le  soir.  L'intensité  de  ces  courants  était  maximum  quand  k  fil 
conducteur  se  dirigeait  du  nord-est  au  sud-ouest,  nimîmuin  dast 
la  direction  du  sud-ooest  au  nord-ouest  ;  elle  était  incertaine  et  irré* 
gulière  quand  la  direction  de  la  ligne  droite  qui  unit  les  deux  poiott 
extrêmes  du  circuit ,  coïncidait  avec  la  ligne  nord-ouest  sud-ooest, 


COURANTS  ACCIDENTELS.  Î91 

Ces  {aiu  mettent  en  évidence  an  accord  remarquable  entre  lei  varia* 
tioos  diarnes  de  raigaille  de  déclinaison  et  l'intensité  des  courants 
aocidenleis  dans  les  fils  du  télégraphe. 

On  sait  depuis  longtempe  que,  si  l'on  fait  passer  un  courant  élec-» 
trique  dans  un  circuit  mixie  formé  d'un  fil  noétallique  et  d'une  couche 
liquide ,  et  qu'après  avoir  enlevé  ta  pilo ,  on  ferme  le  circuit ,  on  voit 
apparaître  et  persister  pendant  quelque  temps  un  courant  secondaire 
qui  dans  le  liquide  va  en  sens  contraire  du  courant  primitif.  Or,  il 
existe  quelque  chose  de  semblable  dans  les  circuits  télégraphiques, 
toutes  les  fois  qu'après  avoir  fait  passer  le  courant  nécessaire  aux  be« 
soins  du  service,  on  l'interrompt  immédiatement  :  en  fermant  alors 
le  circuit  sans  la  pile  on  voit  naître  nu  courant  secondaire  qui  dans 
k  terre  va  en  sen^contraire  du  courant  qui  transmettrait  les  dépèches. 
Noos  ne  pensons  pas,  ccmime  M.  Mattcucci  semble  l'insinuer,  que  ce 
oonrant  soit  celui  que  MM.  Baumgartner  et  Barlow  ont  observé. 

Dans  b  nuit  du  17  novembre  18&8,  vers  9  heures  1/2  du  soir,  on 
observa  à  Pise  et  dans  toute  la  Toscane  une  aurore  boréale;  et  pen* 
dant  tout  le  temps  que  ce  météore  demeura  visible,  c'est-à-dire  pen- 
dant plus  d'une  heure,  les  appareils  télégraphiques  cessèrent  de  fonc* 
tioaner  ou  fonctionnèrent  d'une  manière  tout  ï  fait  irrégulière. 
Pendant  ce  même  temps  les  aiguilles  des  galvanomètres  indiquaient  des 
coarants  étrangM*s  plus  forts  que  de  coutume  et  dont  la  direction  va* 
riait  d'un  instant  à  l'autre.  Cette  même  influence  fut  remarquée  en 
Angleterre  et  en  Amérique,  et  fait  mieux  ressortir  la  réalité  des  rap* 
ports  existant  entre  l'aurore  boréale  et  les  courants  électriques  de  la 
terre.  S'il  restait  des  doutes,  dit  M.  Walker  dans  son  manuel ,  sur  la 
nature  électrique  de  l'aurore  boréale,  ils  seraient  dissipés  par  i'in^ 
fluence  de  ce  météore  sur  les  aiguilles  du  télégraphe  électrique.  Quand 
une  aurore  boréale  approche,  les  aiguilles  sont  agitées  comme  si  un  fort 
courant  circulait  le  long  des  fils,  elles  s'écartent  brusquement  tantôt  i 
droite,  unlôt  à  gauche  et  changent  ainsi  de  direction  plusieurs  fois  par 
seconde,  ou  se  meuvent  lentement  et  restent  écartées  pendant  quelques 
minutes.  Ces  accîdenu  sont  plus  rares  sur  la  ligue  dç  Reigafe  à  Dou* 
vrea,  qui  va  de  VeA  à  l'ouest,  et  sur  celle  de  Londres  à  Reigatc,  du 
nord  au  sud;  quand  on  les  voit  se  manifester,  on  pronostique  une  au- 
rore boréale  qui  ne  manque  presque  jamais  d'apparaître,  et  dont  les 
diflérentes  phases  sont  signalées  par  des  perturbations  plus  on  moins 
grandes.  Snr  la  ligne  d'Ashfort  à  Hamsgate,  ligne  dont  la  direction 

19. 


292  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

coLicide  presque  avec  la  courbe  d'égale  iaclinaison  magnétique,  ies 
mouvements  accidentels  des  aiguilles  du  télégraphe  électrique  sont 
incomparablement  plus  fréquents;  en  18^47  et  1848  ils  étaient  si  jour- 
naliers et  si  brusques  qu*on  ne  pouvait  transmettre  les  signaux  qu*avec 
une  extrême  diflBculté;  en  18A9,  au  contraire,  ces  perturbations 
furent  relativement  très-rares. 

C'est  aussi  un  fait  désormais  établi  que  l'influence  des  nuages  élec- 
triques isdés  sur  le  circuit  des  lignes  télégraphiques ,  et  cette  influence 
pouvait  être  prévue  par  la  théorie.  Quand  un  de  ces  nuages  passe  sur 
le  circuit  dans  une  certaine  direction ,  il  donne  naissance  à  un  courant 
électrique,  et  raiguille  du  galvanomètre  est  déviée.  Si  un  autre  nuage 
passe  dans  une  autre  direction,  la  déviation  a  lieu  en  sens  contraire.  Ces 
courants  sont  évidemment  un  eflét  d'Induction  électrique ,  et  ils  sont 
quelquefois  assez  intenses  pour  mettre  le  télégraphe  en  action ,  rendre 
actifs  les  électro-aimants,  et  changer  le  magnétisme  des  aiguilles.  Aossi 
quand  on  aperçoit  un  nuage  fortement  électrisé ,  il  est  très-prudeot 
de  rompre  la  communication  sur  un  point  de  la  ligne ,  de  plonger  dans 
le  sol  les  extrémités  des  fils  et  de  mettre  les  appareils  en  dehors  du 
circuit.  Parce  qu'on  n'avait  pas  eu  cette  précaution ,  il  est  arrîTé 
quelquefois  que  des  décharges  électriques  très-fortes  ont  fondu  les 
fils  des  électro-aimants.  Le  39  avril  18/iO ,  la  fondre  tomba  sur  le  fil 
du  télégraphe  de  Morse  à  Lancaster  en  Amérique  sans  cependant  le 
fondre,  sans  même  le  rompre  :  dans  le  cabinet  de  la  station  on  entendit 
un  bruit  semblable  à  celui  d'un  coup  de  pistolet ,  et  de  brillantes  étin- 
celles jaillirent  de  différents  côtés.  Le  18  mai  18&S,  le  fil,  au  contraire, 
fut  brisé  par  la  foudre,  plusieurs  poteaux  furent  fendus  et  réduits  en 
éclats,  on  suivait  dans  leur  intérieur  la  marche  du  fltiide  électrique. 
Le  même  accident  arriva  le  3  et  le  A  juin.  Le  mercredi  2  avril  1847» 
à  5  heures  du  soir,  pendant  une  forte  pluie ,  la  sonnerie  du  télégraphe 
électrique  de  Paris  à  Saint-Germain  se  mit  à  carillonner  :  les  aigoiUes 
marchèrent  comme  si  on  eût  transmis  une  dépêche  ;  une  forte  détôni' 
tion  se  fit  entendre ,  et  une  vive  lumière  apparut  le  long  des  conducteurs 
fixés  auï  parois  ^e  la  cabane  du  Vésinet.  Les  conducteurs  du  diamètre 
de  2/10  à  5/10  de  millimètre  tombèrent  en  morceaux  teUement  chauds, 
qu'ils  laissèrent  des  traces  de  brûlures  sur  les  tables  en  bob  qoi  les 
reçurent;  ils  étaient  en  partie  fondus:  les  fils  des  électro* aimanta 
des  appareils  télégraphiques  furent  rompus  ;  l'employé  reçut  une  forte 
secousse  dans  tout  le  corps.  Le  8  août  18/i9 ,  sur  l'embranchenaent  de 


CONDUCTEURS  SOUTKRRAliNS.  393 

Ramsgate ,  pendant  un  violent  orage ,  trois  poteaux  non  protégés  par 
des  paratonnères  furent  brûlés  ;  la  foudre  entra  dans  les  cabinets  des 
stations  de  Cbiiham  et  d'Ashford  et  fit  explosion  ;  le  fil  de  la  bobine  du 
carillon  fut  brûlé,  ainsi  que  ceux  des  bobines  du  galvanomètre,  etc. ,  etc. 
Ces  terribles  effets  sont  dus  sans  doute  tantôt  à  des  décharges  directes 
de  l'électricité  des  nuages,  tantôt  à  des  courants  d'induction  trés-in- 
tenses  produits  par  cette  électricité.  Nous  montrerons  plus  tard  com* 
ment,  pour  se  mettre  Si  l'abri  de  ces  accidents,  il  faut  espacer  les 
paratonnères  sur  la  ligne  télégraphique.  Signalons  un  dernier  accident: 
Un  ouragan  d'une  violence  extrême  se  déchaîna,  le  samedi  28  mars 
1847,  sur  la  côte  atlantique  de  l'Amérique  :  sur  une  étendue  de  plus 
de  50  milles ,  quelques  poteaux  de  la  ligne  restaient  seuls  debout  ;  et 
ce  qui  est  vraiment  extraordinaire ,  une  couche  de  glace  d'un  pouce 
d'épaisseur  recouvrait  les  fils  conducteurs.  Tous  les  jours ,  sur  les 
lignes  télégraphiques,  on  voit  les  vapeurs  de  l'atmosphère  et  des  ma- 
chines locomotives  se  condenser  sur  les  fils  du  télégraphe  et  augmenter 
considérablement  lenr  diamètre.  L'électricité  joue-t-elle  un  rôle  dans 
cette  condensation  mystériease  ?  Nous  ne  saurions  le  dire. 

HLS  CONDUCTEURS  AÉRIENS  ET  SOUTERRAINS. 

Le»  inconvénients  des  fils  conducteurs  aériens  sont  faciles  à  énu-> 
mérer  :  1*  ils  sont  exposés  à  mille  accid^ts  ;  la  malveillance  peut  les 
briser  sans  peine  :  les  locomotives  qui  sortent  des  rails  renversent  les 
poteaux,  emportent  les  fils  et  interrompent  les  communications. 
2*  L'électricité  atmosphérique  et  les  décharges  électriques  produisent 
des  perturbations  fréquentes ,  et  détruisent  quelquefois  les  appareils. 
S*"  Les  orages  et  les  vents  impétueux  rapprochent  les  fils ,  les  amènent 
jusqu'au  contact  et  le  courant  ne  passe  plus,  b?  Les  pluies  prolongées 
augmentent  dans  une  grande  proportion  les  déperditions  de  fluide 
électrique  et  ralentissent  le  jeu  des  machines ,  etc.  5"*  On  a  été  forcé 
de  renoncer  aux  fils  de  cuivre,  qui  s'allongeaient  démesurément,  s'a- 
mincissaient presque  à  vue  d'œil,  et  se  cassaient  très-rapidement  :  les 
fils  de  fer  qu'on  leur  a  substitués,  exposés  aux  alternatives  des  saisons, 
des  agents  atmosphériques ,  des  courants  électriques ,  et  mis  sans 
cesse  en  vibration  par  les  mouvements  de  Tair,  deviennent  aigres  et 
cassants;  il  but  assez  souvent  les  renouveler  :  leur  cassure  grenue  in- 
dique un  nouvel  arrangement  moléculaire,  une  sorte  de  trempe  ou  de 


294  TÉLÉGKAI'HIE  ÉLËCTBIQUE. 

GrittaUiflatkm  ,  etc.^  etc.  La  gaivanîBatioa  de  ces  fibet  la  coacbe  d*é~ 
tain  ou  de  zinc  dont  on  les  recouvre  diminuent  quelque  peu  ces  in- 
convénients ;  mais  ils  sont  toujours  graves ,  et  presque  dès  rorigioe  de 
la  télégraphie ,  on  pensa  à  substituer  aux  ûls  aériens  des  conducteurs 
souterrains.  M.  Jacobi  de  Saint-Pétersbourg  a  longtemps  étudié  ce 
problème  «  et  i*a  résolu  le  premier,  en  partie  du  moins ,  sur  une  petite 
ligne  télégraphique.  Je  le  laisserai  exposer  lui-même,  dans  une  lettre 
écrite  à  M.  Bréguct,  les  difficultés  qu'il  rencontra  dans  ces  essais. 

«  Le  placement  des  fils  conducteurs  dans  Tair  n'est  ^  dit*il ,  qu'on 
pis  aller;  leur  installation  sous  terre  est  le  seul  mode  parfait;  mais  je 
considère  comme  une  des  fatalités  de  ma  vie  la  nécessité  où  je  me  mil 
trouvé  de  m'occuper  de  cet  épineux  problème 

à  Les  tubes  dont  je  me  sers  ont  environ  neuf  millimètres  de  dia* 
mètre  intérieur,  deux  millimètres  d'épaisseur  de  la  paroi ,  et  de  deux 
•à  trois  mètres  de  longueur.  Je  les  joins  ensemble  par  des  bandes  de 
caoutchouc  recouvertes  d'une  solution  de  la  même  substance  ;  j'eotour<} 
de  ces  bandes  les  bouts  des  tubes  sur  une  longueur  d'environ  huit 
centimètres  poar  augmenter  l'adhésion  d»  caoutchouc  Lee  tubes  sont 
placés  dans  des  rainures  creusées  dans  des  solivaux  ou  madriers,  et 
recouvert»  d'un  couvercle  en  bois...  I^  vide  des  rainures,  qui  oot 
25  centimètres  de  côté ,  peut  être  rempli  d'un  mélange  de  trois  parties 
de  plâtre  ou  de  poudre  de  brique  aVec  une  partie  de  auif  fondu*..  Je 
TOUB  avertit  de  ne  point  essayer  jde  tirer  ces  ûls  nus  à  travers  les  tubes  ; 
j'ai  fait  nioi**même  des  expériences  bien  fâcheuses  à  cet  égard  :  quoi? 
que  le  fil  eût  été  parfaitement  recuit ,  l'intérieur  des  tubes  a  été  forte« 
ment  éraillé  où  rayé ,  et  il  y  en  avait  beaucoup  de  cassés  par  le  Seal 
tirage  des  fils.  Ayant  plus  tard  fait  recouvrir  les  conducteurs  d'une 
couche  peu  épaisse  de  fil  de  coton ,  et  les  ayant  graissés  ensuite  avec 
uA  mélange  de  suif  et  de  cire,  ces  fâcheux  accidents  ne  se  sontidoi 
reproduits..»  » 

JBIi  Angleterre  et  en  Amérique  on  avait  eu  recours,  sur  des  tra{ets  de 
peu  d'étendue ,  à  des  conduits  en  fonte  ou  à  deft  tubes  en  phunb  pour 
protéger  contre  l'humidité  du  sol  l'enveloppe  de  fil  de  coton  vernissé 
dont  les  fils  étaient  recouverts;  mais,  par  ce  procédé ,  l'isolentieilt  do 
fil  conducteur  était  par  trop  imparfait. 

Heureusement  qu'en  18Zi3  l'industrie  entra  en  possession  d'une 
matière  première  nouvelle,  la  gutta-pcrcha ,  importée  de  Chine,  et  qae 
le  docteur  Montgomery  introduisit  le  premier  en  Europe.  C'est  une 


CONDUCTEURS  SOUT£RRAlK6.  79h 

mibtiaaee  iœpeniiérii>le  à  l'eau  et  analogoe  au  caoBtchoQc.  Elle  se 
mnollU  par  la  cbakor,  mais  durcit  de  nonvean  en  se  refroidissant,  et 
conserve  la  formeque  le  moulage  à  chaudlui  avait  donnée.  Quoique  j'aie 
8008  la  main  tous  ks  documents  oflBdels ,  il  me  serait  impossible  de 
dire  à  qui  revient  la  première  penséed^ela  préparation  des  fils  conduc. 
leurs  avec  hgutu-percba.  Il  parait  du  moins  certain  que  la  première 
application  eo  grand  de  ces  fils  sur  une  ligne  utile  a  été  faite  à  Berlin 
par  M.  Siemens.  Il  commença  ses  expériences  en  automne  1846,  et  dès 
le  printemps  de  1847  eUea  furent  assez  avancées  pour  qu'il  pût  pro* 
poser  à  la  commission  de  télégraphie  électrique  de  Prusse  d'adopter 
définitivement  les  nouveaux  comfaicteurs  souterrains.  La  commission 
le  chargea  d'abord  de  rexécution  d'une  ligne  d'épreuve  de  19  kilo* 
mètres  de  longueur»  et  ce  premier  essai  ayant  réussi,  le  gouvernement, 
au  printemps  de  1848 ,  adopta  définitivement  les  fils  recouverts  de 
gutta-percha  pour  toutes  les  lignes  télégraphiques  à  exécuter  dans 
l'écendoe  de  la  monarchie  prussienne ,  à  l'exception  des  trajets  où 
n'eûsteraient  encore  ni  grandes  routes^  ni  chemins  de  fer.  Nous  di- 
rons dans  la  partie  pratique  de  cet  ouvrage  comment  M.  Siemens 
prépare  ses  fils. 

Quelques  précautions  que  l'on  prenne  dans  cette  préparation,  il  ar- 
rive pourtant  de  temps  à  autre  que  sur  certains  points  l'enduit  pré- 
sente des  sdutions  de  continuité  qui  nuiraient  h  l'isolement.  Avant 
d'enterrer  les  fils,  il  faut  donc  les  essayer.  Voici  comment  on  s'y 
prend  pour  cela.  L'ouvrier  saisit  de  l'une  de  ses  mains  l'un  des  bouts 
d'une  bobine  à  induction ,  dont  l'autre  bout  communique  à  l'une  des 
extrémités  du  fil  :  on  fait  passer  successivement  tous  les  points  du  fil 
dans  un  baquet  rempli  d'eau  acidulée  au  sein  de  laquelle  l'ouvrier 
plonge  son  antre  main  :  un  interrupteur  à  lame  vibrante  de  Neff,  que 
noos  décrirons  plus  tard,  rend  les  courants  d'induction  intermittents 
et  par  conséquent  sensibles.  Aussitôt  que,  dans  la  marche  progressive 
du  fil  9i  travers  le  baquet,  on  arrive  à  une  solution  de  continuité ,  le 
métal  à  nu,  venant  en  contact  avec  l'eau  acidulée,  ferme  le  courant, 
et  roovrier  éprouve  une  série  de  commotions  très-vives  qui  le  rendent 
attentif  malgré  lui.  Il  regarde,  constate  le  défaut  et  le  répare.  Quand 
on  Ta  ainsi  essayé  et  réparé,  le  fil  est  soumis  k  une  dernière  épreuve 
qui  consiste  à  l'immerger  en  même  temps  sur  toute  sa  longueur,  les 
deux  bouts  exceptés ,  dans  un  baquet  d'eau  acidulée ,  dans  la- 
quelle frionge  aussi  l'une  des  extrémités  du  fil  long  de  12000  tours 


296  XKLtGKAFHIJ:;  ÉL£CTRi<n^£. 

d'uo  galvaDomètre  à  aiguille  asiatique ,  tandis  que  la  seconde  extré- 
mité de  ce  fil  communiqne  à  travers  une  pile  de  Daniel  de  8  éléments 
avec  l'un  des  bouts  du  fil.  La  moindre  imperfection  d'isolement  qui 
existe  encore  dans  le  fil  se  traduit  aussitôt  par  une  déviation  de  Taî* 
guille  du  galvanomètre. 

On  couche  les  fils,  sans  autre  lit  artificiel,  dans  la  tranchée  ouverte 
sur  la  chaussée  du  chemin  de  fer,  à  une  profondeur  de  8  centimètres. 
Chaque  fil  partiel  a  300  mètrçs  de  longueur  ;  on  les  soude  bout  ^ 
bout,  et  Ton  enveloppe  les  soudures  de  gutta-percha  fondue.  Sur  les 
ponts,  lorsqu'on  ne  peut  pas  enterrer  le  fil  à  une  certaine  pro- 
fondeur, et  s'il  s'agit  de  traverser  une  étendue  d'eau,  on  insère  le  fil 
dans  des  tubes  ou  conduits  de  fer. 

Pour  explorer  de  nouveau  la  continuité  et  l'isolement  du  fil  mis  en 
place,  avant  qu'on  ne  le  recouvre,  on  installe  à  la  station  de  départ  on 
petit  mouvement  d'horlogerie  qui  de  deux  en  deux  minutes  fiait  crom- 
muniquer  pendant  quelques  secondes  l'extrémité  du  fil  avec  le  sol  : 
chaque  fois  que  les  ouvriers  sont  arrivés  au  bout  d'un  fil,  ils  établis» 
sent  de  leur  cOté  une  communication  entre  ce  bout  libre,  un  galTS- 
noroètre,  une  pile  et  le  sol  :  si  le  fil  métallique  est  intact,  il  faut  que 
toutes  les  deux  minutes  l'aiguille  soit  déviée;  et  si  l'isolement  est  par- 
fait, il  faut  que  dans  les  intervalles  elle  revienne  .à  zéro. 

Il  peut  se  faire  que ,  sur  une  ligne  souterraine  d'exécution  irré- 
prochable à  l'origine ,  il  arrive  avec  le  temps  que  le  circuit  soit 
interrompu  ou  que  l'isolement  devienne  imparfait.  Ce  seront,  oa  des 
solutions  de  continuité  dans  l'enduit,  qui  donnent  peu  à  peu  accès  à 
l'humidité  du  sol,  ou  des  ruptures  du  fil  dues  à  la  malveillance,  à  des 
accidents,  etc. ,  etc.  Gomment  reconnature  sans  trop  de  peine  et  le  plus 
promptement  possible  le  lieu  précis  de  la  solution  de  continuité.  On  y 
parvient  à  l'aide  d'une  formule  déduite  des  lois  de  Ohm, 

Désignons  par  A  et  k'  les  stations  télégraphiques  entre  lesquelles 
existe  la  lésion  dans  l'enveloppe  du  fil  ;  par  R,  R'  les  résistances  des 
portions  de  fils  comprises  entre  le  point  a  de  lésion  et  les  extrémités  A 
et  A';  par  A  et  Rf  les  résistances  qu'éprouve  le  courant  à  passer  du 
fil  au  sol  par  les  plaques  enfouies  ou  submergées  en  A  et  A';  par  r 
enfin  la  résistance  que  ce  même  courant  éprouve  à  passer  du  fil  au 
sol  au  point  de  lésion  a.  Alors  en  faisant  communiquer  au  sol  l'extré^ 
mité  A^  du  fil  directement ,  et  l'extrémité  A  par  l'intermédiaire  de  la 
pile,  et  appelant  F,  F^  les  intensités  du  courant  mesurées  en  A  et  A'  à 


CODltUCURS  SOITERRAINS.  197 

faide  degalranomètres  comparables,  on  par  an  antre  moyen,  on  aura 

Maiotenant  renversons  cette  disposition  de  telle  sorte  que  ce  soit  le 
poÎAl  à  qui  oommoniqae  directement  atec  le  sol,  et  Pexiréniiié  A'  par 
la  pile  ;  faisons  circuler  le  courant  dans  le  fil  en  sens  contraire,  pour 
que  la  rénstanoer  ait  la  même  valeur  qu'auparavant,  et  nommons  F, 
F'  les  nouyelles  intensités  du  courant  en  Â  et  B  :  on  aura  cette  fois  : 

R-4-R      F'^F                      R4/t       (F  — r)F 
= — s — »  fit  par  suite  - — --=7  ==t r-^* 

Cette  dernière  équation  donnera  la  valeur  du  rapport  R/R^  égal  au 
rapport  des  distances  Aa,  Aa'  du  lieu  de  lésion  a  aux  points  extrêmes 
A,  A^  On  connaîtra  donc  approximativement  la  position  de  ce  point.  Je 
dis  approximativement,  car  on  a  négligé  la  résistance  de  la  pile, 
comme  on  aurait  pu  aussi  négliger  à  la  rigueur  les  résistances  /?,  A' 
dont  la  somme  est  ce  que  Ton  pourrait  appeler  la  résistance  de  la  terre. 

L'expérience  montre  que  par  cette  méthode  on  détermine  la  posi- 
tion du  point  de  lésion  è  un  centième  près  de  la  distance  entre  les 
stations  extréàes  A  et  A',  pourvu  toutefois  que  le  reste  du  circuit  soit 
bien  isolé.  Pour  approcher  de  plus  en  plus  de  ce  point,  on  procède 
de  la  noanière  suivante  :  les  extrémités  A  et  A'  du  filjêiant  bien  isolées, 
oa  se^transporte  à  égale  distance  de  ces  deux  stations,  l'on  y  coupe 
le  ûl ,  et  l'on  réunit  successivement  au  sol  les  deux  bouts  du  fil  coupé 
par  rintermédiaire  d'une  pQe  et  d'un  galvanomètre  convenablement 
sensible.  La  lésion  évidemment  doit  se  trouver  du  côté  du  bout  où 
TaignUle  est  déviée  :  la  longueur  du  fil  qui  renferme  la  lésion  est  alors 
réduite  de  moitié.  Après  avoir  rétabli  le  fil ,  on  va  répéter  la  même 
opération  au  milieu  de  la  distance  comprise  entre  les  deux  nouvelles 
limites ,  et  ainsi  de  suite.  Douze  bissections  entre  deux  stations  dis- 
tantes de  20  kilomètres  suffisent  pour  préciser  le  lieu  de  la  lésion  à 
quelques  mètres  près.  Il  n'y  a  plus  alors  qu'à  déterrer  ces  quelques 
mètres  de  fil  et  li  réparer  la  lésion  par  le  procédé  ordinaire. 

S'il  s'agit  d'une  rupture,  on  établit  à  l'une  des  stations  téiégraphi- 
qties  nue  pile  en  communication  d'une  part  avec  le  fil,  de  l'autre  avec 
le  sol  ;  puis,  marchant  le  long  du  circuit,  on  plonge  de  temps  eu  temps 
dans  l'enduit  isolant  jusqu'au  contact  du  fil  métallique  un  stylet  très- 


298  ÏËLÉGRAPUlË  ÉL£CTRlQt£. 

poiatu,  en  appliquant  la  langue  à  ton  autre  extrémité;  h  préience 
du  courant  se  manifeste  par  une  ilaveur  ou  sensation  particulière ,  et 
son  absence  par  l'absence  de  toute  saveur  ou  sensalioQ.  Ce  moyen 
suffit,  mais  on  peut  aussi  se  servir  du  gahanomèlre. 

Si  Ton  a  eu  soin,  dans  rétablissement  de  k  iigne^  déménager  de 
distance  en  distance  des  points  d'accès  facile  au  fil  aouterrain*  et  n 
dans  le  cours  de  l'opération  on  accélère  le  tranaport  des  ouvriers  à 
l'aide  d'une  draisine,  il  suiBt  d'une  couple  d'heures  pour  réfiarer  le  fil 
sur  une  distance  de  vingt  kilomètres» 

Nous  verrons  que  les  fils  souterrains  coûtent  deux  ou  trois  fois  plus 
cher  que  les  fils  aériens;  et  de  plus  l'addition  d'un  nouveau  fil  à  la 
ligne  télégraphique  exige  qu'on  ouvré  une  tranchée  de  la  longueur  de 
cette  ligne,  tandis  que  dans  le  système  des  fils  aériens  les  mèoies  po- 
teaux sont  tout  prêts  à  recevoir  un  nouveau  fil.  Mais  ces  deux  inooa- 
vénients  sont  largement  compensés  suivant  Al.  Siemens  par  des  avan- 
tages incontestables.  Sur  une  ligne  avec  fils  enduits  de  gutca-percba, 
la  surveillance  est  presque  inutile,  les  réparations  annuelles  sont  inel* 
gnifiantes,  etc.,  etc.  ^'isolement  des  fils  souterrains  n'est  peut-dire 
pas  aussi  parfait  que  celui  des  fils  aériens  suspendus  à  l'aide  de  clo- 
ches, mais  en  revanche  cet  isolement  n'est  plus  si  souvent  con^Hnomis 
par  les  circonstances  atmosphériques,  par  les  pluies  abondantes  en  été, 
par  la  neige  en  hiver.  Les  fils  souterrains  fonctioiinent  par  tons  les 
temps  avec  cette  régularité  qu'on  attendait  de  la  tél^apbie  élec- 
trique, et  que  les  fils  aériens  n'ont  pas  pu  donner.  Mais  l'avantage  in- 
comparable, c'est  que  ni  l'électricité  atmosphérique  développée  par  nn 
ciel  serein ,  ni  les  courants  directs  produits  par  le  passage  des  noages 
orageux ,  ni  les  décharges  brusques ,  ni  les  éclats  de  la  foudre  pendant 
les  orages,  ne  peuvent  influencer  les  fils  souierrainsi  à  cause  de  la 
couche  conductrice  du  sol  qui  les  recouvre.  On  n'a  plus  à  redouter  ea 
fait  de  perturbations  de  ce  genre  que  des  courants  produits  par  des 
chocs  en  retour  au  moment  d'une  forte  décbaiige  électrique. 

Les  conducteurs  souterrains  donnent  lieu  à  quelques  phénomènes 
remarquables  que.  nous  analyserons  rapidement  :  i""  Supposons  que 
l'extrémité  B  du  fil  soit  isolée  et  qu'on  Aisse  communiquer  rantre 
extrémité  Â  au  pôle  d'une  pile  dont  l'autre  pôle  communique  avec  le 
sol  :  à  l'instant  où  la  communication  a  Heu,  on  observe  dans  les  por- 
tions du  fil  voisines  de  la  pile  un  courant  dans  la  même  direction  que  le 
courant  qui  s'établirait  si  on  fermait  le. circuit  en  réunissant  l'extrémiléB 


COJSDtCTJililiJ  SOtT£KliÀLNS.  )9» 

an  8qL  Si  ïou  substitue  tout  à  coup  à  la  pile ,  par  on  mowrement  de 
bascule,  ua  cooducteur  inerte,  on  obtient  un  second  courant  en  sens 
inverse  du  premier,  et  d'intensité  à  peu  près  égale.  On  observerait 
un  courant  de  même  sens  que  le  premier  en  isolant  l'extrémité  A  et 
faisant  communiquer  B  avec  le  sol.  Ces  courants  sont  d'autant  plus 
sensibles  que  le  ûl  est  mieux  isolé;  leur  durée  est  tout  à  fait  courte, 
ils  disparaissent  presque  iostaotanément  si  le  ûl  souterrain  est  parfai- 
tement isolé;  leur  intensité  est  proportionnelle  à  la  force  de  la  pile  et 
à  la  longueur  du  ùU  Pour  expliquer  l'apparition  de  ces  courants,  il 
sufiBt  de  recourir  à  l'expérience  par  laquelle  Yolta  mit  en  évidence 
l'identité  du  galvanisme  et  de  l'électricité.  II  montra  qu'en  faisant 
communiquer  l'un  des  pôles  de  sa  pile  avec  le  sol,  et  l'autre  avec 
l'armature  intérieure  d'une  bouteille  de  Leyde  non  isolée,  on  obtient, 
dans  un  ei^ce  de  temps  presque  insensible ,  une  charge  de  la  bou^ 
teiOe  proportionnelle  à  la  force  de  la  pile  ;  en  même  temps  qu'on  ob- 
serve entre  la  pile  et  l'armature  interne  un  véritable  courant  presque 
ioalantanél  Or,  ;yonte  M.  Siemens,  le  CI  souterrain,  avec  son  enduit 
iaohnt»  peut  être  assimilé  à  une  immense  batterie  électrique.:  le  verre 
des  jarres,  c'est  l'enduit  de  gulta-percba;  l'armature  interne,  c'est  la 
surface  dû  fil  de  cuivre;  l'armaturerexterne,  c'est  le  sol  bumide,  etc.: 
la  surface  du  fil  équivaut  k  environ  7  mètres  carrés  par  kilomètre. 
Quand  on  foit  communiquer  le  fil  par  l'une  de  ses  extrémités  à  une 
|nle  dont  l'autre  extrémité  communique  au  aoI  ,  tout  en  maintenant 
isolée  l'autre  exlfémité  du  fil,  il  faut  absolument  que  le  fd  prenne  une 
charge  de  m^me  signe  et  de  même  tension  que  le  pôle  de  la  pile  avec 
lequel  il  est  en  contact.  M.  Siemens  ne  dit  pas  sur  quelles  longueurs 
de  fil  il  a  opéré  :  si  le  fil  avait  été  irès-loog,  ce  courant,  analogue  à  ceux 
observés  par  M.  Hagrini ,  aurait  peut-être  persisté.  Il  ne  dit  pas  non 
pliis  que  des  phénomènes  semblables  à  ceux  de  la  bouteille  de  Leyde 
avaient  été  observés  par  M*  Jacobi  sur  ses  fils  renfermés  dans  des 
tubes  de  verre  ;  ils  étaient  quelquefois  si  intenses  qu'ils  s'opposaient 
entièrement  au  passage  du  courant  primitif  direct  et  à  la  transmission 
4es  dépêches. 

30  Quand,  par  suite  de  son  isolement  défectueux,  le  fil  donnait  lien 
à  des  circuits  dérivateurs,  les  courants  dérivés  semblaient  toujours 
plus  intenses  lorsque  le  fil  prenait  à  la  pile  l'électricité  positive  ;  il  di- 
minuait sensiblement  quand  on  établissait  la  communication  en  sens 
contraire. 


300  TÉLÉGRAPHIE  ÉLKCTRlQt£. 

3"*  Enfin  M.  Siemens  crort  avoir  constaté  anssi  l'influence  des  au- 
rores boréales  sur  les  lignes  souterraines.  Le  fait  le  plus  saillant  de  ce 
genre  qbservé  par  lui  se  montra  le  18  octobre  18^8  sur  la  ligne  de  Ber- 
lin à  Coethen,  longue  d'environ  150  kilomètres,  et  dirigée  à  peu  près 
de  Test- nord-est  à  Touest-sud-ouest,  perpendiculairement  par  consé- 
quent au  méridien  magnétique.  Yers  la  nuit  tombante,  une  magnifique 
aurore  boréale  se  déclara  à  Thorizon;  le  télégraphe  fonctionna  irrégu- 
lièrement, et  M.  Siemens  apprit  plus  tard  par  les  journaux  que  tous 
les  tél<!^graphes  de  l'Angleterre  refusèrent  le  service  dans  cette  même 
soirée. 

Les  fils  souterrains  ont  été  soumis  dans  la  Thuringe  à  une  rode 
épreuve  :  la  ligne  télégraphique  était  à  peine  établie  lorsque  la  révo^ 
lution  éclata.  Une  des  premières  pensées  des  insurgés  fut  d'intercepter 
les  communications  ;  ils  coupèrent  donc  les  fils  ou  endommagèrent 
sur  plusieurs  ponts,  avec  des  pelles,  l'enveloppe  en  gotta-percba. 
Mais  la  lésion  venait  à  peine  d'être  faite  qu'elle  était  déjà  réparée;  de 
telle  sorte  que  les  insurgés ,  dît  M.  Steinheil,  las  de  leur  insuccès,  re- 
noncèrent à  leur  projet.  Sur  une  longueur  de  hU  lieues,  il  y  eut  à  la 
fois  vingt-six  ruptures;  un  seul  ouvrier  répara  cette  longue  ligne  en 
trois  semaines. 

Malgré  cette  longue  expérience  et  l'évidence  des  faits,  l'administra- 
tion française  des  télégraphes  ne  croit  pas  aux  avantages  des  condoc- 
leurs  souterrains;  elle  persiste  à  affirmer  que  l'on  n'obtient  pas  par  ce 
moyen  l'isolement  et  l'intensité  de  courant  nécessaires  à  un  bon  ser- 
vice télégraphique;  cet  excès  d'incrédulité  ne  me  semble  ni  assez  rai- 
sonné, ni  assez  raisonnable,  et  on  s'en  repentira  bien  certainement  Je 
ne  comprends  pas  que  ce  qui  a  si  bien  réussi  en  Angleterre  et  en  Al- 
lemagne puisse  ne  pas  réussir  en  France.  M.  Walker  dit  dans  son 
Manuel  qu'il  a  pu  réaliser  avec  les  fils  recouverts  de  gutta-percha  des 
transmissions  qui  étaient  impossibles  avec  les  fils  aériens  ;  ces  fils  ont 
parfaitement  résisté  à  toutes  les  épreuves ,  et  il  ne  doute  pas  qu'on  en 
fasse  usage  h  l'avenir  comme  fils  conducteurs  sous  le  pavé  des  rues. 
Que  l'administration  française  au  moins  fasse  disparaître  cette  trop 
longue  suite  de  supports  mesquins  et  de  fils  superposés  qui  cou- 
ronnent si  désagréablement  les  murs  de  la  cité,  quelques-uns  de  nos 
ponts  et  de  nos  somptueux  édifices,  qui  dans  les  jours  d'émeute 
semblent  dressés  exprès  pour  appeler  l'attention  et  provoquer  la  main 
qui  peut  si  facilement  les  détruire. 


THÉORIE  D'AMPÈR£.  SOI 

Terminoos  ce  trop  long  chapitre  $ar  les  fils  condacteur»  en  rappe- 
lait une  curieuse  expérience  de  M.  Bréguet. 

«  De  concert,  dit-il,  avec  M.  Gounelle,  nous  essayâmes  de  trans- 
metu*e  dans  le  même  moment,  sur  la  ligne  de  Paris  à  Rouen,  des  si- 
gnaux en  sens  inverses.  Les  signaux  se  reproduisirent  de  part  et 
d*aQCre  avec  la  plus  parfaite  exactitude.  Cette  expérience  fut  répétée 
plusieurs  fois ,  le  7  avril  ISip  entre  autres,  devant  une  commission 
de  la  chambre  des  députés,  et  la  réussite  fut  toujours  complète.  » 
Faut-il  conclure  de  h  que  Ton  puisse  habituellement  correspondre 
ainsi  à  la  fuis  des  deux  stations  extrêmes  à  travers  un  même  fil?  Telle 
n'a  pas  été  sans  doute  la  pensée  de  Mi\l.  Gounelle  et  Bréguet ,  et  très- 
probablement,  si  on  l'essayait,  on  éprouyerait  beaucoup  de  mécomptes  : 
Cependant  le  fait  du  passage  simultané  de  courants  en  sens  contraire 
peut  être  assimilé  à  celui  d'une  multitude  de  rayons  lumineux  partant 
ensemble  de  tous  les  points  d'un  vaste  horizon,  et  traversant  le  même 
petit  trou  percé  dans  une  carte  sans  que  la  vision  cesse  d'être  distincte. 

MiVL  Bréguet  et  Gounelle  réussirent  aussi  à  transmettre  des  signaux 
de  Rouen  à  Paris,  sur  une  distance  de  137  kilomètres,  avec  an  seul 
élément,  et  ils  en  conclurent  avec  raison  que  leur  fil  conducteur  était 
biea  isolé,  que  leur  appareil  est  suflisamment  sensible. 

On  vient  de  voir  que  la  théorie  d'Ampère  conduisait  à  une  expli- 
cation facile  et  complète  de  ce  fait  éclatant ,  que  l'intensité  du  cou- 
rant électrique  se  trouve  doublée  quand  la  moitié  du  fil  conducteur 
est  remplacée  par  la  terre.  Une  bonne  fortune  nous  a  mis  en  posses* 
sîou,  depuis  plus  de  vingt-cinq  ans,  do  mémoire  dans  lequel  Ampère 
avait  exposé  l'ensemble  de  ses  idées  sur  le  mode  de  transmission  des 
courants  électriques  et  la  théorie  électro-chimique.  Nous  croyons  que 
ce  mémoire  n'a  jamais  été  imprimé;  et  il  nous  a  semblé  qu'il  forme- 
rait un  appendice  curieux  à  nos  recherches  sur  la  télégraphie  élec- 
trique; nous  le  donnons  donc  ici  à  nos  lecteurs,  tel  qu'il  fut  écrit 
sous  la  dictée  de  l'immortel  physicien. 

Quelques  hommes  éminents,  dans  ces  dernières  années ,  ont  été 
fatalement  amenés  à  révoquer  en  doute  les  principes  incontestables  de 
l'électro-chimie.  Les  motifs  de  cette  lutte  acharnée  sont  peu  dignes  » 
avouons-le,  d'un  e^rit  philosophique  :  ce  fut  une  sorte  de  découra- 
gement produit  par  la  difficulté  d'expliquer  quelques  phénomènes 
délicats  de  substitution.  Nous  comprenons  qu'en  présence  de  faits 
nouveaux  et  imprévus ,  on  se  soit  cru  obligé  d'énoncer  on  principe 


305  TÉLÉGHAPHÎE  ÊLECTWQUE. 

additionnel,  d*aceorder  &  la  forme  des  molécnles  une  part  importante 
dans  leurs  groupements,  de  ne  pas  faire  dépendre  oniquenient  les 
combinaisons  de  Tétat  électrique  des  molécules  qui  s'uniasenl;  mais 
que  par  nne  exagération  inconsidérée  on  Tienne  à  renverser  brutale- 
ment la  doctrine  la  plus  certaine  et  la  plus  féconde  quMl  ait  ^é  donné 
à  l'esprit  humain  de  formuler,  nous  ne  le  comprendrons  jamais.  On  a 
pu  trop  étendre  la  théorie  électro-chimique,  on  a  pu  en  faire  de  roal- 
henreuses  applications,  mais  elle  est  certainement  vraie  ay  fond,  et 
elle  ne  peut  être  remplacée  par  rien,  et  elle  survivra  aux  attaques  té- 
méraires dont  elle  a  été  Tobjet.  Nous  somnfes  heureux  de  pouvoir  re- 
produire les  pages  profondes  qu'Ampère  consacra  à  l'exposition  de  ces 
grandes  lois,  mieux  conçues  et  mieux  énoncées  par  lui  que  par  tons 
les  savants  contemporains. 


CHAPITRE  CINQUIÈME  SUPPLÉMENTAIRE. 

Sur  le  mode  de  traosmlMioii  des  eourtnts  électriques  et  U  (héovie  électro- 
chimique,  par  M.  ANDAÉ-MAau^apèBE, 

«  Le  fait  de  la  décomposition  des  corps  composés  par  l'action  de  la 
pile  voltalque  a  donné  lieu  de  soupçonner  que  Télectricité*  joue  an 
grand  rôle  dans  les  combinaisons  chimiques.  Je  me  prqxwe  ici  de 
dédoire  la  théorie  électro-chimique  des  principes  que  j'ai  suivis  dans 
mon  cours  au  collège  de  France. 

Je  transporterai  aux  molécules  des  corps  les  forces  électriques  dont 
reflet  a  été  observé  sur  des  corps  d'un  volume  fini  :  je  tâcherai  de 
suivre,  autant  que  possible,  les  conséquences  de  cette  hypothèse  peur 
les  comparer  avec  l'expérience  qui  seule  peut  la  détrôna  ou  la 
confirmer. 

SI  donc  nous  admettons  que  les  particules  dés  corps  soient  oatorel- 
lemeat  dans  un  état  électrique  permanent ,  il  résulte  de  l'ensemUe 
des  faits  observés  que  nous  devons  regarder  comme  électroHiégatifs, 
c*est-à-dire  comme  renfermant  par  leur  nature  une  quantité  plus  on 
moins  grande  d'électricité  négative ,  tous  les  corps  qui  dans  les  dé- 
compositions chimiques  par  la  pUe,  se  portent  habitndlement  au  pôle 
positif,  comme  s'ils  avaient  de  l'affinité  pour  Félectricité  positive, 
tandis  que  nous  regarderons  comme  électro-positifs  ceux  qui  se  p(Nr- 
tent  de  préférence  au  pôle  négatif.  « 


THÉOKIE  DUMFÈKE.  SOS 

Ainsi  le  flaor ,  riod&,  FoxygèBe,  le  ehlmre ,  les  acides ,  etc. ,  seront 
électro-négatifs;  l'hydrogène,  les  oxydes,  les  alcaKs,  les  métaux,  etc., 
aeroDl  élecuro-positifs. 

Mais  si  les  particules  des  corps  sont  naturellement  dans  un  état 
électrique,  on  peut  se  demander  pourquoi  ils  ne  donnent  eux-mêmes 
ancnn  signe  d*électricité.  Il  est  facile  de  répondre.  En  effet,  les  parti- 
cules des  corps  se  sont  trouvées  en  contact  avec  des  corps  plus  ou 
moins  conducteurs,  puisqu*aucun  corps  n*est  complètement  dô- 
ponr^a  de  la  faculté  conductrice  avec  le  temps  :  elles  ont  agi  par 
influence  pour  attirer  Télectricité  de  nom  contraire  à  la  leur  et  pour 
repousser  Télectricité  de  même  nom;  par  ce  moyen  elles  se  sont 
formé  comme  une  petite  atmosphère  électrique  qui,  à  toute  distance 
sensible,  dissimule  leur  électricité  propre  :  elles  peuvent  être  assimi- 
lées à  de  petites  bouteilles  de  Lcyde. 

Examinons  de  plus  près  jusqu'à  quel  point  cette  hypothèse  est  ad- 
missible. Considérons  un  atome  d'un  corps  simple  ou  d*uD  corps  sup- 
posé tel,  par  exemple,  un  atome  A  de  zinc 

Il  est  électro«po6itif  ;  il  doit  donc  avoir  ons  itmo(q>hère  électro-né» 
gftCife. 

Poor  fixer  les  Idées,  supposons  une  forme  à  cet  atome,  par  exemple, 
It  fbrme  d'une  sphère,  planche  III,  fig.  i.  Si  Tatome  est  simple,  il  faut 
supposer  la  vertu  électrique  répandue  uniformément  dans  toute  son 
étendue.  Alors  l'action  électrique  s'exercera  comme  si  tout  le  fluide 
était  réuni  au  centre  de  l'atome  A.  Cela  posé ,  Il  résulterait  des  lois 
ordfaiaires  de  l'électricité  que  l'atmosphère  devrait  avoir  une  épais- 
seur inGniment  petite.  Car  si  nous  lui  supposons  une  épaisseur  finie 
EF ,  une  molécule  de  fluide  électrique  neutre  placée  en  F  ne  devra 
éprouver  aucune  action  :  or  l'atmosphère  électrique  agira  comme  si 
elle  était  tout  entière  au  centre  G,  et  il  en  sera  de  même  de  l'électricité 
propre  de  Tatome;  si  donc  on  conçoit  une  molécule  de  fluide  neutre 
en  D,  cette  molécule  sera  soumise  à  l'action  du  fluide  propre,  comme 
s'il  était  concentré  en  G,  et  seulement  à  l'action  de  la  portion  de  l'at^ 
mosphère  dont  l'épaisseur  serait  ED;  donc  s'il  y  a  équilibre  pour  le 
point  F  il  n'y  aura  pas  équilibre  pour  le  point  D.  Il  faudrait  donc  que 
l'épaisseur  EP  fût  pour  ainsi  dire  nulle,  et  alors  tout  se  passerait 
comme  si  l'atome  était  absolument  dans  un  état  neutre  :  quant  à  l'é- 
lectricité de  l'atmosphère ,  elle  devra  aussi  être  considérée  comme 


304  TÉLÉGRAPHIE  ÉUECTRIQUE. 

nulle;  on  ne  pourrait  donc  tirer,  dans  ce  cas,  aucune  conaéqaence 
de  rhypothèse  admise. 

Mais  il  résulterait  des  mêmes  principes  que  la  couche  éiectrique 
répandue  dans  une  sphère  métallique,  par  exemple,  se  réduirait  à  une 
surface  mathématique,  ce  qui  est  impossible.  Il  faut  donc  supposer 
que  celte  couche  a  au  moins  une  épaisseur  comparable  à  la  distance 
des  particules  et  des  atomx'S,  et  cela  ne  peut  aïoir  lieu  qu'autant  qu*on 
supposera  que  les  atomes  des  fluides  électriques  réagissent  les  uns  sur 
les  autres  à  des  distances  très-petites,  suivant  une  autre  loi  que  celle 
de  la  raison  inverse  du  carré  des  distances.  On  peut  admettre  ce 
principe  sans  répugnance ,  comme  on  admet  que  Taciion  capillaire 
suit  une  autre  loi  que  la  gravitation  universelle. 

C'est  donc  à  cette  hypothèse  que  nous  nous  arrêterons»  et  nous  sup- 
poserons que  Tatmosphère  électrique  d'un  atome  s'étend  \  une  dis- 
tance comparable  aux  dimensions  des  atomes  et  à  leurs  distances  res- 
pectives; et  cela  quelle  que  soit  la  forme  des  atomes,  comme  on  peut 
facilement  le  concevoir. 

Considérons  maintenant  une  masse  métallique  quelconque  :  ce  sera 
4^mme  un  système  d'atomes  liés  entre  eux  invariablement.  Gbacuo  de 
ces  atomes,  électro-positif  par  sa  nature,  aura  une.  atmosphère  élec- 
tro-négative. Mais  il  est  aisé  de  concevoir  que  toutes  les  atmosphères 
électro-négatives,  en  vertu  de  la  force  moléculaire  dont  nous  venons 
de  parler,  réagiront  les  unes  sur  les  autres,  de  sorte  qu'il  y  aura  une 
certaine  quantité  d'électricité  négative  distribuée  d'une  manière  con* 
tinue  entre  les  atomes,  plus  intense  seulement  près  de  ces  atomes; 
outre  cela ,  il  y  aura  une  grande  quantité  de  fluide  neutre  répandu 
entre  les  mêmes  atomes.  Il  est  évident  que  ces  considérations  peuvent 
s'appliquer  à  des  corps  électro-négatifs  et  aussi  à  des  corps  composés 
dans  lesquels,  au  lieu  d'atomes  simples,  on  aurait  des  particules  com- 
posées. Ainsi  nous  considérerons  dans  les  corps  quelconques  deux 
sortes  d'électricité ,  l'électricité  inhérente  aux  atomes  ou  aux  parti- 
cules du  corps,  et  une  électricité  intermolécolaine  formée  d'un  excès 
d'électricité  contraire  mêlée  avec  une  quantité  considérable  de  fluide 
neutre.  Il  faudra  qu'il  y  ait  équilibre  entire  les  forces  éiectirlques,  sans 
quoi  il  y  aurait  décomposition  dans  le  fluide  ncutire  intermcJécnlaire: 
ainsi  l'électricité  inhérente  aux  pyticules  du  corps  devra  être  dissi- 
mulée par  l'excès  d'électricité  contraire  qui  se  trouve  dans  rélectridlé 
intermoléculaire. 


THÉORIE  D'AMPÈRE.  SOS 

Noos  allons  chercher  mainteoaot  si  ces  notkMis  n'ont  rien  d'incDm- 
patible  avec  le  monvement  de  rélectriclté  dans  les  corps  conducteurs. 

Soit  an  conducteur  A  B ,  planche  III ,  fig.  2 ,  eu  présence  d'une 
source  G  d'électricité ,  dont  l'intensité  poisse  être  augmentée  à  volonté. 
On  peut  supposer,  par  exemple ,  que  G  soit  le  conducteur  d'une  in%- 
chine  électrique  ordinaire,  et  qu'on  augmente  progressivement  la 
charge  de  ce  conducteur  en  faisant  tourner  le  plateau  ;  l'électricité 
sera  positive  en  G.  Dans  la  théorie  ordinaire  de  l'électricité,  on  se 
contente  de  dire  que  l'électricité  positive  de  G  agit  par  influence  sur  le 
fluide  neutre  de  A  B ,  attire  en  A  le  fluide  négatif,  repousse  en  B  le 
fluide  positif,  et  l'on  parait  croire  que  cette  séparation  des  deux  fluides 
se  bit  tout  d'un  coup,  parce  qu'en  effet  le  phénomène  a  lieu  dans  un 
temps  très-court.  Gette  explication  brute,  qui  suffit  dans  un  certain 
nombre  de  cas,  e»t  pourtant  en  contradiction  avec  les  notions  géné- 
ralement admises. 

Eo  effet  9  si  la  molécule  m  de  fluide  neutre  est  décomposée  par  l'in- 
flueoce  de  l'électricité  accumulée  en  G ,  ûg.  ^ ,  la  molécule  négative 
n  est  attirée  à  l'extrémité  A ,  la  molécule  positive  p  est  repoussée, 
mais  il  est  évident  que  cette  molécule  ne  peut  être  chassée  tout  d'un 
coup  à  l'extrémité  B,  car  elle  ne  peut  traverser  ainsi  tout  le  corps  con- 
ducteur A  B  qui  est  rempli  de  fluide  neutre ,  sans  agir  par  attraction 
sur  les  molécules  négatives,  par  répulsion  sur  les  molécules  positives. 
Observons ,  outre  cela ,  que  l'iufluence  de  G  s'étend  sur  toutes  les  mo« 
lécoles  vn,  m',  m',  do  fluide  neutre;  au  premier  instant,  les  molé- 
cules n,  n^»  n"  sont  attirées ,  les  molécules  p,  f/,  p''  repoussées ,  de 
manière  k  prendre  la  disposition  que  représente  la  figure  :  cette  dispo- 
sition est  encore  favorisée  par  la  réaction  mutuelle  des  molécules  p 
et  nff  P'  et  n',  etc.  Dans  l'instant  suivant,  la  molécule  p  se  réunira 
avec  la  molécule  n'  et  formera  une  molécule  neutre  ;  la  molécule  p^  se 
réanira  avec  la  molécule  n',  et  ainsi  de  suite ,  et  alors  il  restera  à 
l'extrémité  B  une  molécule  posiiive  P. 

Ce  que  nous  venons  de  dire  pour  la  série  des  molécules  m,  m',  fm, 
peat  se  dire  également  de  plusieurs  séries  de  molécules  neutres  voi- 
sines de  celles-là;  en  sorte  qu'après  ces  décompositions  et  ces  recom- 
positions intermédiaires  dans  tout  le  conducteur  A  B,  il  restera  en 
B  trn  excès  d'électricité  positive  qui  satisfera  aux  conditions  d'équili- 
bre ordinaires. 

Si  rmtensité  de  l'électricité  en  G  vient  à  augmenter,  les  intensités 

20 


306  TÉLËailAPHlE  ÉLECTIIIQUE. 

de  Téleetricité  contraire  en  A  et  en  B  angmenteront  ansBi  »  nuis  par 
une  saccession  de  décompoeitiens  et  de  recompositions  telles  qoe  nous 
venons  de  l'eipllquer. 

Goneevons  maintenant  qae  l'on  mette  le  corps  condactenr  A  B  en 
communication  immédiate  avec  nne  sonrce  d'éleotridté  G  asset  bible 
pour  qu'il  n'y  ait  pas  d'étincelle  sensible.  Dans  l'instant  qui  précède 
immédiatement  le  contact ,  il  y  a  dn  fluide  négatif  accumulé  eh  A  et 
du  fluide  positif  accumulé  en  B ,  et  il  y  a  équilibre  entre  toutes  les 
forces  électriques.  A  l'instant  du  contact,  une  partie  du  fluide  négatif 
accumulé  en  A ,  Gg.  /i,  se  réunit  atec  une  partie  du  fluide  positif  en 
G  pour  faire  dn  fluide  neutre.  Les  quantités  de  fluide  en  A  et  en  C  di* 
minuent ,  et  le  fluide  positif  en  B  s'étend  en  partie  ?ers  A ,  parce  que 
la  répulsion  du  fluide  qui  est  en  G  n'est  plus  suflisante  pour  le  contenir; 
mais  il  est  évident  qu'il  y  a  encore  une  série  de  décompositions  et  de 
recompositions  de  B  vers  A.  Le  fluide  neutre  intermédiaire  est  décom- 
posé ,  les  molécules  négatives  se  réunissent  avec  une  partie  de  F  et  les 
molécnles  positives  restent,  en  excès  vers  A.  En  sorte  qu'à  l'instant  où 
tout  le  fluide  négatif  N  de  A-  se  sera  réuni  avec  une  égale  quantité  de 
fluide  positif  de  G ,  il  y  aura  du  fluide  positif  en  axeès  dans  toute  l'é- 
tendua  dn  corps  conducteur  A  B  et  du  conducteur  G.  D'ailleurs  le 
fluide  se  distribuera  h  la  sutrface  suivant  les  lois  ordinaires. 

Ges  raisonnements  s'accordent  très*l>ien  avee  un  résultat  d'expé- 
rience. G'est  que  les  corps  les  plus  conducteurs  sont  aussi  ceux  qui 
s'électrisent  le  mieux  par  influence ,  parce  que  dans  l'un  et  dans  l'au- 
tre cas  il  faut  que  la  décomposition  et  la  recomposition  du  fluide  neutre 
puissent  se  faire  avec  uiie  grande  facilité.  Nous  regarderons  donc  doré* 
navant  comme  les  meilleurs  conducteurs  les  corps  qui  apportent  le 
moins  d'obstacles  h  la  séparation  et  k  la  réunion  des  deux  fluides  dans 
leur  intérieur. 

Examinons  maintenant  comment  réllncelle  électrique  se  produit 
lorsque  le  conducteur  A  B ,  fig.  5 ,  et  la  source  G  d'électricité  sont  m 
présence.  G'est  la  résistance  de  l'air  qui  empêche  la  réunion  du  floide 
positif  en  G  avec  le  floide  négatif  en  A.  S'il  y  avait  un  vide  entre  A 
et  G ,  comme  le  vide  est  bon  conducteur,  ces  fluides  se  réuniraient  ou 
plut6t  il  y  aurait  une  série  de  décompositions  et  de  recompositions 
dans  lesquelles  tout  le  fluide  négatif  de  A  se  trouverait  neutralisé^  ainsi 
qu'une  égale  portion  du  fluide  positif  de  G.  La  résistance  de  l'air  s'op- 
jpose  !  celte  neutralisation ,  parce  que  l'air  est  mauvais  conducteur  et 


THÉORIE  D'AMPÈRE.  t&9 

CBipéciM  le«  iieoinpositioDS  et  râcompoiitions  qui  tandanl  i  avoir  lieu 
«Qlre  A  et  G.  Miis  lorsque  la  tendance  détient  trop  (brte ,  elle  lop» 
monte  la  presaioo  eitérieure ,  eUe  écarte  lei  molécules  de  Tair ,  comme 
le  prouYe  l'expérience  (1),  et  établit  entre  A  et  G  conne  on  petit 
canal  vide  où  lee  décompositiona  et  les  recomposiiioni  ae  font  av«e  la 
pioa  grande  facilité.  G'eat  alora  que  Tétincelle  a  lieu ,  et  la  comprei^ 
lion  rapide  de  l'air  qui  en  résulte  élève  la  températnre»  produit  le 
bruit  et  probablement  la  lumière ,  comme  dans  le  briquet  de  eom'- 
preeeioOt 

Juequ'à  présent  nous  avons  fait  absiraetion  de  Télectriehé  Inhérente 
ans  molécules;  mais  cette  électricité  pe  gâne  en  rien  les  explications 
précédentes.  Mn  effet  »  soit  nu  corps  oonducteqr  A  B ,  fig.  6,  dont  Vir 
lectricité  inhérente  soit  positive,  il  y  aura  dans  rélectricité  intermo» 
iécolaire  un  eicès  de  fluide  négatif  qui  dissimulera  réleeiridté  inhé- 
rente comme  le  représente  la  Cgum. 

Il  y  a  nécessairement  équilibre  entré  tontes  les  actions  tieoirfques 
qoi  s'exercent  dans  Tintérieur  des  corps  ;  sans  epla  il  se  ferait  une 
nouvelle  décomposition  dans  Tintérieur  de  ces  corps.  §i  donc  le  corps 
eat  flomnis  è  Tinfluence  d'une  source  G ,  fig.  7,  d'électricité  positive, 
par  •xemple  :  au  premier  insunt  tout  se  passera  comme  si  les  forces 
électriques  dnes  à  l'électricité  inhérente  et  à  l'excès  d'électricité  in- 
terxnoléculaire  négative  n'existaient  pas.  Une  file  de  molécules  neutres 
m,  fiv,  m*. . . ,  M  se  décomposera  donc  comme  dans  le  cas  précédent 
soM  rinfluence  électrique  extérieure ,  et  Ton  aura  la  disposition  déjà 
indiquée.  Dans  l'instant  suivant ,  la  molécule  positive  p  se  réunira  k 
la  molécule  négative  n'  pour  faire  du  fluide  neutre ,  la  molécule  p^  à 
la  molécule  n,  êtes  ou  bien  la  molécule  p  se  réunira  à  la  molécule 
négative  x  en  excès  dans  l'électricité  intermoléculaire.  La  molécule  p' 
pourra  de  même  se  réunir  à  la  molécule  \'^  etc.  Mais  alors  les  molé*- 
cnles  négatives  ti,  n\  nf  remplacent  dans  l'électricité  intermolécnlaire 
les  molécules  \^  t^,  ^.....^en  sorte  qo'il  restera  une  molécule  N  né^ 
gitive  vers  l'extrémité  A,  et  une  molécule  P  positive  vers  l'extrémité  ll« 
11  eJt  d'ailleurs  évident  qu'il  en  est  de  même  pour  d'autres  files  de 
molécules  entre  A  et  B. 

(I)  Cette  expérience  consiste  &  faire  éclater  rétincelle  dans  un  espace  plein 
â*air  qoi  contient  de  l'eau  dans  sa  partie  inférieure,  et  auquel  est  adapté  un  petit 
tube  latéral  dans  lequel  Peau  se  tient  de  nlvean;  au  moment  de  Tciplosion 
I  ee  tube  latéral. 

20. 


SOS  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

Oa  doit  admeilre  encore  qae  dans  le  même  temps  rélectricité  po- 
sitive de  G  attire  ?ers  Â  Texcès  d'électricité  întennolécolaire  néga- 
tive «  toujours  par  une  suite  de  décompositions  et  de  recompositions 
intermédiaires;  mais  alors  l'électricité  inhérente  des  molécules  du 
corps 9  n'étant  plus  dissimulée  au  contact,  décompose  une  nouveDe 
quantité  de  fluide  neutre;  le  fluide  négatif  est  employé  à  ta  disnma- 
lation  de  l'électricité  inhérente;  le  fluide  positif,  repoussé  par  cette 
électricité  inhérente,  obéit,  en  outre,  à  la  répulsion  de  l'électricité 
positive  de  G  et  est  chassé  vers  B,  mais  toujours  par  une  suite  de  dé- 
compositions et  de  recompositions  ;  en  sorte  qu'il  se  trouve  une  cer- 
taine quantité  d'électricité  négative  à  l'extrémité  A  et  une  certaine 
quantité  d'électricité  positive  à  l'extrémité  B,  conséquence  entière- 
ment conforme  à  l'eipérience* 

On  voit  par  là  que  l'électricité  inhérente  et  l'excès  d'électricité  io- 
termoléculaire  contraire  ne  s'opposent  en  rien  aux  décompositions  et 
recompositions  produites  par  les  forces  électriques.  Des  considérations 
semblables  s'appliquent  également  dans  le  cas  du  conUct  où  l'élec- 
tricité de  la  source  semble  passer  dans  le  corps  conducteur. 

Ainsi  Thypothése  de  l'électricité  inhérente  aux  molécules  des  corps 
n'a  rien  de  contraire  aux  notions  généralement  admises.  Voyons  main- 
tenant si  les  conséquences  qu'on  en  peut  tirer  s'accordent  avec  l'ex- 
périence. 

Dans  la  combinaison  de  deux  particules ,  il  peut  arriver  qu'elles 
soient  dans  des  états  électriques  dlOérents  ou  dans  des  états  sem- 
bbbles. 

Soit  d'abord  le  premier  cas,  une  seule  molécule  A,  fig.  8,  électro- 
négative, et  une  molécule  B  électro-positive  :  la  molécule  A  aura  une 
certaine  quantité  —  a  d'électricité  négative  qui  sera  dissimulée  par 
une  égale  quantité  +  a  d'électricité  positive  qui  lui  composera  une 
petite  atmosphère  éleclro-positive;  la  molécule  B  renfermera  une  cer- 
taine quantité  +  h  d'électricité  positive  c^ui  sera  dissimulée  par  une 
atmosphère  —  b  négative.  Tant  que  les  molécules  A  et  fi  seront  à  une 
distance  suffisante  l'une  de  l'autre,  il  ne  se  passera  rien  ;  c'est,  eo 
effet ,  ce  que  l'expérience  confirme  :  l'hydrogène  et  l'oxygène ,  par 
exemple,  peuvent  rester  en  contact  dans  le  même  vase  sans  qu'il  y  ait 
combinaison. 

Mais  si,  par  un  moyen  quelconque,  on  force  les  molécides  A  et  B  ^ 
s'approcher  davantage ,  alors  une  petite  partie  de  l'atmosphère  +  <> 


THÉORIE  D'AMPEAE.  309 

de  A  se  réunira  avec  une^^le  partie  de  l'atmosphère  —  é  de  B  pour 
faire  du  flniSe  neutre  :  les  électricités  propres  —  a  de  A  et  +  £  de 
B  ne  seront  plus  complètement  dissimulées;  elles  agiront  Tune  sur 
l'autre  et  détermineront  un  plus  grand  rapprochement  des  molécules. 
Les  atmosphères  +  a  et  —  £  se  neutraliseront  de  pins  en  plus,  et  les 
particules  A  et  B  continueront  de  se  rapprocher  jusqu'à  ce  que  la 
combinaison  soit  devenue  aussi  intime  qu'elle  peut  l'être.  Alors  on 
aura  une  molécule  composée  que  je  représente  par  AB. 

Si  a  est  plus  grand  que  6,  une  partie  de  l'électricité  —  a  de  A 
sera  dissimulée  par  l'électricité  -|-  6  de  B,  Gg.  9  ;  mais  la  molécule 
composée  se  comportera  comme  une  molécule  électro-négative  qui 
renfermerait  une  quantité  d'électricité  représentée  par  —  (a— 6)  ; 
il  lui  faudra  donc  une  atmosphère  électro-positive  +  {a  —  6)  qu'elle 
troavera  là  tout  naturellement.  En  effet ,  si  le  contact  de  A  et  B  pou** 
vait  être  aussi  intime  que  le  représente  la  figure ,  toute  l'atmosphère 
—  A  de  B ,  attirée  successivement  par  l'atmosphère  -f-  a  de  A  ,  au* 
raît  neutralisé  une  égale  quantité  de  cette  atmosphère  :  de  telle  sorte 
qu'il  n*en  resterait  plus  qu'une  partie,  justement  ce  qu'il  faut  pour 
dissimuler  l'électricité  négative  —  (a — ^)^  qui  n*est  pas  encore  dis* 
simulée  dans  la  molécule  composée  A  B.  11  est  probable  que«  dans  la 
réalité,  le  contact  n'est  pas  aussi  intime  que  nous  l'avons  supposé,  et 
qu'alors  l'électricité  +  ^  de  B  ne  dissimule  pas  une  égaie  quantité  de 
l'électricité  —  a  de  A  ;  mais  alors  toute  l'atmosphère  de  B  ne  sera 
pas  neutralisée^  et  il  restera  toujours  ce  qu'il  faut  pour  que  les  élee- 
tricités  propres  de  la  molécule  composée  AB  soient  dissimulées  à 
distance  sensible. 

Il  est  évident  que  la  molécule  AB  pourrait  être  considérée  comme 
dans  un  état  neutre ,  si  oïl  avait  a=:é,  et  qu'elle  serait ,  au  con- 
traire ,  électro-positive  avec  une  atmosphère  électro-n^ative  si  on 
avait  a  plus  petit  que  é. 

On  doit  remarquer  que,  dans  la  combinaison  de  deux  molécules  de 
nature  électrique  contraire,  il  y  a  neutralisation  plus  ou  moins  eomr 
plète  des  atmosphères,  et  dissimulation  seulement  des  électricités 
propres. 

Il  se  passera  des  choses  analogues  si  l'on  considère  la  combi- 
naison d'un  corps  électro-négatif  avec  un  corps  électro-positif,  parce 
que  la  combinaison  ne  se  fait  jamais  qu'entre  un  petit,  nombre  de 
molécules. 


SIO  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

Par  eiemple,  pour  former  de  l'ettt»  ditque  miriécale  d*oxygène  86 
«ombiue  aTOc  deux  molécules  d*hydrogèile;  et  la  partiottle  Conlposéa 
eat  senaiblement  daoa  un  état  neutre ,  en  aorte  qu'elle  n*à  paa  beMid 
d'atmoapbère  i  ce  qui  tient  à  ce  que  lei  électricité  propres  de  deut 
molécules  d'hydrogède  peuvent  dissimuler  à  peu  près  coinplétemeDl 
Télectricité  propre  d'une  molécule  d*oxygène. 

Ces  principes  peuvent  servir  h  expliquer  aveo  Une  grande  facilité 
la  décompositiatk  dea  corps  composés  par  Taction  de  la  pile  voltaîqae. 

Soit  P,  fig.  10 ,  le  pôle  positif,  et  N  la  pôle  négatif  d*une  pile  »  et 
Supposons  les  deux  points  réunis  par  an  liquide  conducteur,  par 
exemple^  de  Teau  acidulée  ou  salée.  Il  s'établira  d'abord  nue  série  de 
décompositions  et  de  recompositions  comme  nous  venons  de  le  dire; 
maison  même  temps  le  liquide,  n'étant  pas  conducteur  parfait»  oppo^ 
sera  an  mouvement  des  fluides  une  certaine  résistance  :  aiors  le  fluide 
positif  du  pôle  P  attirera  l'oxygène  o  de  la  molécule  iH  ^'eau  la  ploi 
voisine»  parce  que  l'oxygène  est  par  sa  nature  éleclrO^négaiif;  l'hy- 
drogène h  électro-positif  sera  repoussé  »  et  la  molécule  coiAposée  m 
prendra  la  disposition  représentée  dans  la  figure.  L'hydrogène  k  do 
la  moMcnIo  m,  étant  électro-positif,  attirera  l'oxygène  o^  de  lai&olécote 
m'  suivante 9  repoussera  l'hydrogène  A^  de  cette  molécule,  ètfefa 
touhier  ta  molécule  fiV  comme  le  représente  ta  figure  i  et  ainsi  di 
proche  en  proche  jusqu'au  pôle  N  de  la  pile  qui  attire  la  molécule  h' 
d'hydrogène  d'une  molécule  m*  d'eau,  et  repousse  la  molécule  9*  d'oty* 
gèAè ,  de  telle  sorte  que  l'action  de  l'un  des  pôles  s'accorde  avec  l'ac* 
lion  de  l'autre  pour  donnera  une  série  de  molécules  réunies  entre 
les  deux  pôles  la  disposition  que  nous  supposons ,  et  qui  est  favorisée 
•ncore  d'ailleurs  par  les  décompositions  et  recompoeltions  qui  se  foot 
tMjoura  dans  l'électricité  intermdéculaire.  Bientôt  l'action  de  la  pilé 
•c  de  rélèctricité  qdi  passe  dans  l'eau  l'emporte  sur  l'aflbiiuS  des  mo* 
lécules  m  et  m^  ;  l'oxygène  o  de  m  se  sépare  de  l'hydrogène  h,  qui  sa 
Munit  avec  l'oxygène  o*  de  m' pendant  que  h'  se  réunit  avc6  o\  h^ 
avec  o\  etc. ,  Jusqu'à  la  molécule  m^  où  * ,  attirée  par  te  pôle  M  de 
ta  piiè,  Sè  trouve  mise  en  liberté.  Il  est  important  deremarquerquelo 
pôle  positif  P  de  la  pile,  en  attirant  la  molécule  o  électro-négative t 
loi  ftmmit  Justement  la  quantité  d'électricité  positive  nécessaire  poar 
former  son  atmosphère  »  undis  que  le  pôle  négatif  N  fournit  une  at- 
mosphère  électro-négative  à  la  molécule  h"  d'hydrogène.  Il  auitde  là 
que,  si  l'on  recueille  séparément  l'oxygène  et  l'hydrogène,  ils  nec 


THÉ0B1£  D'AMF£RIS.  3 1 1 

neront  «ttcon  Mgna  de  leuM  électricités  proprti  (1).  Mais  il  n'en  se- 
rait  pa%  toiiyoun  dd  même  dâns^toot  butre  tnodo  de  décomtMMiliott  » 
et  alert  cbicun  des  corps  pourrait  dcmaer  des  signes  d'électricité  s 
c'eec  jostemeot  ce  qtaâ  a  lieu  dans  les  eipérien^s  de  SI.  PooUlet. 

Denâ  ses  expériences  i  AT.  Poaillvt  défiiit  les  oOitibioaitons  par  l'ac- 
tîoD  de  la  clialeur. 

Il  met  dans  une  capsule  de  platine ,  dont  la  température  a  été  très- 
éieféei  du  phosphate  d'ammoaiaqile ,  combinaison  d'un  acide  »  Tacide 
piiosphatique,  et  d*un  alcali,  Tammoniaque.  Par  Faction  de  la  chaleur, 
la  combinaison  se  défait,  ranimoniaque,  qui  est  irèSTolatile ,  se  dé** 
ga^e ,  et  Tacido  reste  :  si  le  creuset  est  disposé  sur  le  plateau  d'un 
éleetromètre  condensateur,  et  ci  Fon  reçoit  Tammoiiiaque  dégagé  sur 
le  plateen  d'un  autre  éleclromètre  condensateur.  Le  premier  indique 
qne  le  creuset  est  dans  un  élat  négatif,  le  second  indique  que  Tarn* 
moniaque  est  dans  un  état  positif. 

En  eflet  Taclde,  électro-négatif  de  sa  nature,  ne  recerant  pas  par 
le  mode  même  de  décomposition  de  quoi  dissimuler  son  électricité 
propre ,  agit  par  influence  sur  le  fluide  naturel  du  creuset ,  s'empare 
d'une  partie  du  fluide  positif  pour  disrimuler  son  électridlé  propre , 
et  rqwnsse  le  fluide  négatif  correspondant ,  de  sorte  que  le  creuset  eft 
eitérieorement  dans  un  état  négatif.  De  même  Tammoniaque ,  étant 
per  sa  nature  dMs  un  eut  électro-pMtif ,  se  comporte  par  rapport 
an  plateau  comme  un  corps  chargé  d'électricité  positive. 

On  a  des  elTett  analogues  avec  VeAu  et  on  alcali ,  ou  l'eau  et  un 
acide. 

Soit  d'abord  une  dissolution  de  baryte  :  si  on  la  soumet  à  l'action 
de  la  chaleur ,  l'eau  s'en  Va  et  la  baryte  reste.  Avec  des  éleeuromètres 
condensateurs  convenablement  dispeaés  on  trouve  que  l'eau  donne 
des  aignes  d'électricité  négative  et  la  baryte  des  signes  d'électricité 
positive.  Pour  etpllqoer  cette  eipérience,  il  faut  se  rsppeler  4|ue  b 
baryte  est  par  sa  nature,  en  qualité  d'alcali,  électro-positive;  ses 
particnles  ont  donc  des  atmosphères  électro-négativta  «  ces  atmo- 
sphéree  s'étendent  on  peu  dans  l'ean,  et  c'est  même  11  utfe  des  causes 
qui  bTcrisent  la  diasolutU».  A  l'Instant  oH  l'eau  passe  à  l'état  de 

(1)  On  peut  appliquer  une  explication  de  même  genre  à  foules  tes  décompo- 
sitions cliimk|tt€j  par  l'aetion  de  U  pflê ,  et  tes  corps  séparés  ne  donneront 
JaflMfs  auena  signe  ds  leur  éirctridtë  |iropts. 


SI 2  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

vapeur ,  elle  se  sépare  de  la  baryte  «  l'air  s'interpose  ooDtne  aoe 
lame  isolante  et  empêche  la  baryte  de  reprendre  tonte  son  atmo- 
sphère qni  reste  en  eicès  dans  l'eau.  La  vapeur  d'eau  doit  done  se 
trouver  dans  un  étal  électro-négatif  ;  et  la  baryte,  privée  ainsi  d'une 
partie  de  Pélectriclté  intermolécnlaire  qui  dissimulait  son  électri- 
cité propre,  doit  donner  des  signes  de  cette  électricité  propre  qui  est 
positive. 

Si  l'on  soumet  à  l'action  de  la  chaleur  une  dissolution  d'ammonia- 
que, c'est  l'ammoniaque  qui.s*en  va  et  l'eau  qui  reste.  Le  condensa- 
teur en  contact  avec  l'ammoniaque  qui  se  dégage  donne  des  signes 
d'électricité  positive,  l'autre  donne  des  ^gnes  d'électricité  négative, 
ce  qui  doit  être.  En  effet ,  l'ammoniaque ,  en  qualité  d'alcali ,  est  élec- 
tro-positive,  et  les  atmosphères  électro-négatives  de  ses  molécules 
s'étendent  dans  Tcau.  A  l'instant  de  la  séparation ,  Tair  s'interpose 
pour  couper  l'atmosphère  en  deux ,  de  manière  qu'une  partie  reste 
dans  l'eau  qui  doit  donner  par  conséquent  des  signes  d'électricité  né- 
gative, et  l'électricité  propre  de  l'ammoniaque,  n'étant  plus  complè- 
tement diîisimulée ,  doit  se  manifester  à  l'électromètre.  Des  raisonne- 
ments semblables  s'appliquent  très-bien  lorsqu'on  soumet  à  l'action  de 
là  chaleur  une  dissolution  d'un  acide  :  par  exemple ,  une  dissolution 
d'acide  sulfurique,  ou  une  dissolution  d'acide  sulfureux.  Dans  le 
premier  cas,  c'est  l'eau  qui  s'en  ta ,  et  Tacide  reste  :  dans  le  deuxième 
cab,  l'acide  manifeste  l'électricité  négative,  parce  que  son  électricité 
propre  n'est  plus  complètement  dissimulée;  Teau  manifeste  l'électricité 
positive,  parce  qu'elle  a  conservé  une  partie  des  atmosphères  des  par* 
ticidesd'adde. 

Enfin  les  mêmes  considérations  peuvent  s'appliquer  à  une  dernière 
expérience  assez  curieuse  et  même  frius  sensible. 

On  dispose  sur  un  électromèlre  condensateur  un  morceau  de  char- 
bon ;  on  l'allume  tantôt  par  sa  partie  supérieure ,  tantôt  par  sa  partie 
inférieure ,  et  l'on  dispose  un  autre  électromètre  de  manière  que  Pa- 
cide  carbonique  qui  se  forme  vienne  toucher  le  plateau  collecteur.  Si 
le  charbon  est  allumé  dans  la  partie  supérieure,  on  reconnaît  qne  l'a- 
cide carbonique  est  dans  un  état  positif,  tandis  que  le  charbon  est  dans 
un  état  négatif.  Si  on  l'allume  dans  la  partie  inférieure ,  on  n'a  aucun 
signe  d'électricité. 

L'acide  carbonique  est  formé  par  la  combinaison  du  charbon  avec 
l'oxygène  ;  or ,  dans  la  combioaistm  de  deux  corps  de  nature  électrique 


THÉORIE  D^AHPÈRE.  113 

contraire,  en  général,  une  partie  des  atmosphères  des  molécnlfs  se 
neutralise,  et  11  reste  jostement  ce  qu'il  faot  poar  dissimaler  l'élec- 
trieKé  propre  de  la  molécole  composée  :  mais  cela  suppose  que  les 
Bolécolrâ  se  combinent  dans  un  milieu  conducteur,  de  manière  que 
les  parties  postérieures  des  attnosphères  poissent  tourner,  pour  ainsi 
dire,  autour  des  molécules  pour  aller  se  neutraliser  plus  ou  moins 
entre  elles. 

Or ,  dans  Texpérience  précédente ,  la  combinaison  du  charbon  avec 
l'oxygène  se  fait  dans  Tair,  qui  est  mauvais  conducteur.  Il  en  résulte 
que  la  partie  postérieure  de  Tatmosphère  de  chaque  molécole  d'oxy- 
gène reste  en  excès  dans  Taclde  carbonique ,  et  alors  il  reste  aussi  sur 
le  charbon  la  partie  postérieure  des  atmosphères  dos  molécules  de 
charbon  qui  se  sont  combinées ,  de  manière  que  la  neutralisation  des 
atmosphères  n*a  pas  été  telle  qu'elle  aurait  dâ  être  pour  que  la  neu- 
tralisation des  molécules  fât  complète  ;  f  acide  carbonique  doit  donc 
donner  des  signes  d'électricité  positiTe  à  cause  des  portions  des  atmo- 
qibères  d'oxygène  qui  auraient  dû  être  neutralisées ,  et  qui  y  sont 
restées  :  le  charbon  doit  donner  des  signes  d'électricité  négative,  parce 
qo'il  a  conservé  une  partie  des  atmosphères  des  molécules  de  charbon 
qui  se  sont  combinées. 

Mais  si  Ton  détermine  la  combustion  du  charbon  par  en  bas,  le  gaz 
acide  carbonique  à  l'instant  où  il  se  forme  se  trouve  bien  dans  un  état 
positif,  mais  en  montant  il  lâche  pour  ainsi  dire  le  charbon  qui  est 
daaa  on  état  contraire,  et,  comme  le  gaz  chaud  peut  devenir  conduc- 
teur ,  la  DentraUsation  se  fiait  dans  ce  ti  ajet  de  manière  que  tout  signe 
d'électricité  disparaît  ii  peu  près  complètement 

Considérons  présentement  la  combinaison  de  deux  corps  doués 
d'one  même  électricité  propre. 

Soit  A  une  molécole  do  premier,  B  une  molécole  do  denxième, 
mt  4-  a  l'électricité  propre  du  premier,  +  é  celle  du  deuxième, 
leors  atmosphères  seront  —  a,  —  é.  Si  la  combinaison  est  déter- 
minée par  une  cause  quelconque ,  la  molécule  composée  AB  aura 
one  électricité  propre  +  (a  +  ^  )  >  il  Itii  faudra  une  atmosphère 
-*  (  a  +  é  )  :  eue  la  trouvera  dans  la  somme  des  atmosphères  —  n  et 
—  6  des  molécoles  composantes  A  et  B.  Mais  l'atmosphère  a  +  6 
ne  sera  pas  répartie  également  autour  de  la  molécule  composée  AB 
à  cause  de  la  répul^n  mutuelle  des  molécules  du  fluide  qoi  U  com* 
pose,  elle  se  portera  do  cdté  de  la  molécole  composante  la  moins 


s  14  TÉLÉGAAPHJ£  ÉLËCTBlQtË. 

éicctriqae  «  d«  manière  qu'elle  fera  plus  inteoaa  da  o6té  de  cette 
molécule  que  ne  Tétait  Tatmoephôre  même  de  cette  motécule  avant 
U  combinaison.  C'est  une  raison  peur  que  l'électricité  t«ide  à  iavo« 
riser  la  combinaison  des  molécales  douées  de  la  même  électricité  t 
parce  que  h  répulsion  mutuelle  des  molécules  de  ratmosphère  la 
plus  intense  se  trouve  mieux  satisfaite  par  Teitension  de  cette  at- 
mosphère. 

Si  Tune  des  molécules  composantes  est  à  l'état  neutre»  l'autre 
fournira  ce  qu'il  faut  pour  l'atmosphère  de  la  molécule  com* 
posée;  mais  l'atmosphère  s'étendra  un  peu  aulQor  de  la  molécule 
neutre  i  ce  qui  pourra  favoriser  la  combinaison ,  comme  dans  le  cas 
précédent 

Si  dans  l'un  ou  l'autre  de  ces  deui  cas  on  pouvait  séparer  tout 
^  coup  par  uoe  lime  isolante  les  molécules  composantes  d'une  molé- 
cule composée  :  dans  le  premier  casi  celle  qui  a  l'électricité  la  plus 
intense  donnerait  des  signes  de  son  électricité  propre»  parce  qu'elle 
n'aurait  pas  eu  le  temps  de  reprendre  toute  son  atmosphère ,  et 
l'autre  manifesterait  une  électricité  contraire  due  k  un  excès  d'at«- 
mosphdre»  dans  le  deuxième  i  la  molécule  électrique  manifesterait 
son  électricité  propre ,  parce  qu'elle  n'aurait  pu  reprendre  toeto 
son  aimo4)hère }  la  molécule  neuure  donnerait  des  signes  d'une 
éledricité  contraire  «  k  cause  de  l'atmosphère  étrangère  qu'elle  aurait 
conserrée* 

Ce  qu'wi  ne  peut  qu'indiquer  ici  quand  il  a'agit  de  moMcules ,  on 
peut  le  vérifier  au  contact  dea  corpa  conducteurs  en  les  iaoknt  avec 
des  manches  de  Terre  ;  à  l'insialit  où  on  les  sépare  après  les  a?eir  fûtiê 
en  contacii  l'air  qtii  a'hilttpese  fait  l'office^de  lame  isolante* 

Soit  mis  en  contact  un  disque  de  zinc  et  un  disque  de  cuint  ainsi 
isolé  :  ils  sont  tous  deux  électro*poeitiis»  mais  le  aine  plus  que  le  cui- 
vra. Gomme  les  deux  métaux  sont  conducteurs,  les  atmcephères  des 
molécules  dn  lino  voisines  du  contact  pénétreront  un  peu  dans  le 
cuivre,  h  cause  de  ta  plus  grande  répulaion  qu'elles  éprouvent  do 
eêté  dn  linc  »  le  cuivre  deviendra  donc  on  peu  électn^négatif  par 
l'excès  d'atmosphère  ,  le  wbc  un  peu  électro-positif  par  son  électri- 
cité propre;  et  ai  on  les  sépare  tout  à  coupi  ils  donneront  des  signes 
d'électricités  contraires.  On  peut  le  reconnaître  avec  dix  à  doua 
contacts,  en  déchargeant  successivement  l'un  des  plateaux  sur  un 
étactremètre  condensateur ,  et  l'autre  sur  un  anire  électromèM  cen- 


TIIÉORi£  DViAIP£A£.  3U 

deDMtetlr.  Pour  le  udO|  il  faut  interpoMf  iiii«  bill4«  de  papier 
moailli  entre  le  zinc  et  le  plateaa  de  cuivre  du  condensateur  pour 
empêcher  Taction  mutueile  du  cuivre  et  dil  »nc  :  Cette  préauiion 
serait  inutile  Si  le  plateau  celleoteur  était  en  sinci 

L'exemple  de  l'autre  cas  s*est  déjà  présenté  dans  Tévaporatioa 
d-ane  dissolution  acide  on  alcaline* 

Ces  raisonnemeius  rendent  aussi  comptei  comme  on  le  Voiti  de  la 
force  électro^motrice  qui  agit  dans  Un  couple  de  la  pile  toltaîquCi 

Les  mômes  considérations  peuvent  aussi  servir  à  expliquer  quel* 
ques  expériences  curieuses  de  M«  Becquerd»  sur  le  sens  des  courants 
qvà  s*éublisêent  dans  le  cas  de  la  combinaison  ou  du  simple  contact 
de  deux  substances» 

Lorsque  Ton  fait  combiner  un  cotps  éleciro-négattf  avec  un  corps 
électro-pOsitifi  par  exemple  un  acide  avec  uO  alcali,  et  que  d'aiUeuM 
on  lei  réunit  par  un  fil  nlétallique  conducteur  »  on  reconnaît  par  le 
galYanomàtre  qu'il  s'éuUit  un  courant  qui  va  de  l'acide  à  TalCali*  S'il 
y  a  seulement  contact»  sans  combinaison)  entre  un  corps  électro^né* 
gatif  et  un  corps  éIectro«poaitif,  le  courant  va  du  corps  électro-positif 
au  corps  électro*négatit 

Boit  n»  fig.  11 1  une  molécule  d'Un  corps  électro^'oégatif,  etp  nût 
mcdécule  d'un  corps  étectro-positif  :  la  molécule  n  abra  une  atuio-« 
sphère  posiiive  +  P»  et  la  molécub  p  ude  atmôaphère  négative*—  N.  A 
l'instant  des  combinaisons  les  parties  des  atmosphères  les  plus  toiainee 
du  contact  formeront  du  fluide  neutre  par  leur  combinaison,  lei 
fluides  propres  des  molécnhs  se  dissimuleront  mutuellement,  an 
moinien  partie,  et  n'exerceront  plus  d'action^  ou  presque  plus  d'ao^^ 
tioo  sur  les  atmosphères;  ces  dernières,  ft  Texcèption  des  parties  an- 
térieures qui  so  sont  combinées,  reflueront  peur  ainsi  dire  dans  le 
conducteur  métallique;  et  par  voie  de  décomposition  et  de  recompo<* . 
sition  elles  produiront  un  courant  positif  du  corps  électro^bégatif  au 
corps  éleotro-positif,  parce  que  le  méul  est  bien  meilleur  conducteur 
que  le  milieu  dans  lequel  se  fait  la  combinaison. 

Supposons  maintenant  qu'il  y  ait  simplement  contact  sani  coiUbi* 
miîion«  Les  fluides  propres  se  dissimuleront  en  partie  près  du  contact, 
les  atmosphères  fermées  d'électricités  contraires  pourront  donc  se  corn* 
biner  près  du  contact;  mais  à  chaque  instant  les  molécules,  par  leurs 
éleotricités  propres,  attireront  les  flilides  contraires  du  conducteur 
interposé  pour  se  former  de  nouvelles  atmosphères  et  rétablir  l'équi-*. 


s  1 6  TÉLÉGRAPHIE  tLËCTfilQUE. 

libre  ;.il  s^étaUira  donc  dans  le  conducteur  un  courant  poshif  du  corps 
électro-positif  au  corps  élcctro  négatif,  c'est4*dlre  le  contraire  de  ce 
qui  a  lieu  lors  de  la  combinaison. 

La  considération  des  forces  électriques  peut  aussi  servir  à  expliquer 
jusqu'à  un  ceitain  point  la  propagation  de  la  lumière.  En  effet,  cou* 
cevons  que  deux  molécules,  Tune  P  de  fluide  positif,  fig.  12,  l'autre 
N  de  fluide  négatif,  se  trouvent  séparées  par  une  cause  quelconque  : 
pendant  qu'elles  seront  dans  un  état  de  séparation  elles  agiront  sur 
une  molécule  neutre  m  composée  d'une  molécule  positive  p  et  d'une 
molécule  négative  n;  la  molécule  P  exercera  sur  la  molécule  p  de  m 

•  une  répulsion  que  je  représenterai  par  ma^  et  sur  la  molécule  n  une 
attraction  que  je  représenterai  par  me  :  de  même  la  molécule  N 
exercera  sur  p  une  attraction  mh  et  sur  n  une  répulsion  md.  Si  on 
fait  la  composition  des  forces,  on  trouvera  que  la  molécule  p  sera 
sollicitée  par  une  force  me  égale  à  la  diagonale  du  losange  émae 
construit  sur  les  forces  mé^  ma  :  de  même  la  molécule  n  sera  sol- 
licitée par  une  force  m/*  égale  et  opposée  à  la  première  :  ainsi  les  mo- 
lécules p  et  n  se  sépareront;  elks  reviendront  ensuite  Tune  ^en 

•  l'autre  dès  que  l'action  des  molécules  N  et  P  aura  cessé  ;  et  en  général 
elles  dépasseront  leurs  positions  d'équilibre  et  exécuteront  une  suite 
d'oscillations.  Pendant  ces  oscillations  elles  agiront  à  leur  tour  sur 
une  molécule  neutre  m' ,  et  ainsi  de  suite ,  en  sorte  qu'il  s'établira 
mie  série  de  vibrations  transTcrsales  qui  se  propageront  dans  la  direc- 
tfon  M ,  m,  m^  perpendiculaires  au  sens  des  vibrations.  Ce  mode  de 
vibrations  est  conforme  à  celui  qtài,  suivant  la  théorie  de  Fresnel,  pro- 
duit la  lumière.  Si  donc  on  admet  que  le  fluide  qui  transonet  la  ltt-> 
mière  soit  justement  le  fluide  électrique  neutre,  on  pourrait  rendre 
compte  des  vibrations  de  ce  fluide  par  des  décompositions  et  des  re- 
compositions électriques ,  qui  en  effet  seraient  transversales  par  ra|>* 
port  à  la  direction  de  la  propagation^ 

On  sera  confirmé  dans  cette  idée,  si  l'on  observe  que  les  conduc- 
teurs voltalques  s'échauffent  et  rougissent  par  le  conflit  élearique , 
résultat  dont  on  rendrait  alors  raison  en  supposant  que  les  décompo- 
sitions et  recompositions  qui  ont  lien  dans  ces  fils  déterminent  des 
décompositions  et  recompositions  analogues  dans  le  fluide  neafre  en* 
vironnant 
.  On  pourrait  aussi  concevoir  le  développement  de  la  lumière  dans 
les  combinaisons  chimiques  énergiques. 


THÉORIE  D*AMPÈRE.  817 

Soit  pour  exemple  la  combustioii  de  Thydrogène.  D*après  ce  que 
I  aTons  dit  plus  haut,  pendant  que  rhydrogèné  8*unit  à  Toxygèoe 
pour  faire  de  Tèau,  il  faut  concevoir  que  les  atmosphères  4f0  mole- 
coles  d'hydrogène  et  d'oxygène  se  réunissent  pour  faire  da  fluide 
neutre;  mais  pendant  l'instanl  où  elles  sont  libres,  elles  agissent  sur 
le  fluide  neutre  euTironnant ,  pour  y  déterminer  des  décompositions 
et  des  recompositions  telles  que  nous  venons  de  le  dire,  et  auxquelles 
«m  peat  attribuer  la  lumière  que  produit  la  combinaison^ 

Si  Ton  admet  qu'il  faille  un  certain  degré  d'intensité  dans  les  dé- 
compositions et  les  recompositions  des  fluides  électriques  pour  pro- 
duire la  srasation  de  la  lumière ,  tant  que  la  combinaison  ne  serait 
pas  assez  intense ,  il  n'y  aurait  que  de  la  chaleur ,  ce  qui  s'accorde 
très-bien  avec  les  idées  actuelles  sur  l'identité  du  principe  de  la  duk- 
lenr  et  de  la  lumière.  » 


THÉORIE  DE  LA  PILE. 

Il  y  aurait  dans  cet  ouvrage  une  lacune  regrettable,  si  je  n'ajoutais 
pas  quelques  mots  sur  la  théorie  de  la  pile.  Cette  théorie  a  été,  dans  ces 
derniers  temps,  l'objet  de  tant  de  controverses,  de  tant  d'expériences, 
de  tant  de  dissertations  k  perte  de  vue,  qu'on  aurait  dû,  ce  semble» 
l'édairer  de  quelque  jour;  mais  les  expériences  se  contredisent,  les 
dissertations  se  combattent;  et  la  lumière  ne  s'est  pas  faite. 
.  Je  vais  poser  nettement  le  problème  et  indiquer  la  solution  qui  est 
pour  moi  l'expression  de  la  vérité  et  des  faits.  Dans  la  pile  il  y  a  et  une 
action  chimique,  et  de  l'électricité  produite,  et  un  courant  établi.  D'oà 
nait  cette  électricité,  et  comment  s'établit  le  courant?  L'électricité  est- 
elle  le  produit  de  l'action  chimique,  ou  l'action  chimique  est-dle  le 
produit  de  l'électricité!  Partisan  convaincu  de  la  théorie  électro-chi^ 
miqne  et  ne  concevant  les  combinaisons  et  décompositions  que  sous 
l'intervention  des  électricités  propres  ou  accidentelles  dés  molécules, 
nous  ne  balancerons  pas  un  instant,  et  nous  admettrons  comme  bit 
théorique  et  pratique  à  la  fois  :  1**  que  l'électridté  de  la  pHe  est  anté- 
rieure à  l'action  chimique,  ou  que  l'électricité  de  la  pile  est  la  cause,  et 
l'action  chimique,  l'effet;  2«  que  Télectricité  de  la  pilenatt  au  contact 
des  deux  éléments  positif  et  négatif  du  zinc  et  du  cuivre,  du  cuivre 
et  de  l'amalgame  du  zînc,  du  zinc  et  du  platine,  du  zinc  et  du  char- 
booy  etc.,<lel'hydrogèneet  de  l'oxygène  dans  la  pile  I  gaz  de  M.  Grove, 


ifg  TÉLÉGRAPRfE  ÉLECTRIQUE. 

La  théorie  da  coataet  tft  donc  cdte  qae  noos  adoptons.  Les  eipé- 
rieneti  qae  je  vais  décrire  ne  hissent  dans  mon  esprit  place  k  aucun 
doute  t»n  les  rappehnt,  j'aurai  l'occasioD  de  bine  revivre  un  etcellent 
appareil,  le  dupltcalcur  de  l'électricité,  décrit  il  y  a  bien  longtemps 
dans  les  tableaux  do  physique  de  Barrnel  !  on  ne  l?a  pas  feulement 
oublié,  on  a  osé  loi  substituer  des  instruments  beaucoup  plus  Impar* 
faits,  par  exemple,  Téleetromètre  condensateur  à  trots  plateaux*  Le 
duplicateur  de  l'électricilé,  fig.  12,  le  compose  d'un  condensateur  et 
demi«  E  est  un  électrope  condensateur  à  feuilles  dV,  D  est  on  demi- 
^Mmdeasateur,  simplement  formé  d*un  disqne  de  cuivre  semUable  au 
plateau  supérieur  du  premier  eondcnsateor,  et  porté  sur  une  tige  iso* 
lente  de  verre.  Voici  par  quelle  minipulatioi}  on  transforme  cet  en- 
eimble  en  duplicateur  de  réhctrieité  ;  On  touche  le  bouton  B  d«  eon« 
densatcur  avec  le  corps  dont  on  veut  éprouver  l'électricité,  en  même 
temps  que  l'on  fait  communiquer  le  plateau  supérieur  S  avec  le  sol  ; 
on  a  de  cette  manière,  en  adipottaot  que  le  corps  fût  électrisé  posi- 
tivement ,  +  1  sur  le  plateau  inférieur  I  ou  collecteur,  et  —  1  sur  le 
plateau  supérieur  S;  on  porte  alors  ee  plateau  supérieur  sur  le  demi- 
condensateor  P,en  même  temps  que  par-*dessous  on  bit  commoni-^ 
qner  V  avec  le  sol  ;  on  a  par  là  même  ^^  i  sur  le  plateau  inférieur  T, 
r^i  sur  le  plateau  supérieur  S.  êi  maintenant ,  par  nn  fil  conducteur 
iaolét  on  met  le  collecteur  I  do  condensateur  £  en  communication  avee 
le  plateau  inférieur  T,  en  même  temps  que  le  plateau  supérieur  8 
communkitte  avec  le  sol  i  on  aum  sur  P^^  9  d'élecurieité  positive, 
«^  S  sur  le  plateau  supérieur  S,  et  Ô  sur  le  plateau  I.  On  porte  de 
nouveau  le  plateau  S  aur  le  collecteur  I,  en  même  temps  que  ce  col- 
leeteur  communique  avec  le  ad;  on  a  +  2  sur  I,  -*  S  sur  8,  et  en 
flisam  oommuniqoer  V  avec  I  par  un  arc  conducteur  isolé,  pendant 
que  S  commoniqnera  avec  le  sol ,  on  aura  +  &  sur  I ,  ^  A  sur  ^ 
lequentilé  primitive  d'électricité,  doublée  dans  un  premier  transport, 
est  qoadropMe  par  on  second ,  deviendra  8  par  un  troîaième,  i6  psr 
08  qualrièmOf  elc»  i  elle  croîtra  donc  dans  une  proportion  énorme.  Ce 
Q'eal  pas  ooe  progression  arithmétique,  où  l'unité  ajoute  h  Tonité, 
eooimo  dana  le  eondeosatenr  k  trois  plateaux ,  mais  une  progression 
géoiiélriqui  dont  la  raison  est  S.  Gela  posé,  en  opérapt  avec  on  in- 
ttntment  semblable  dont  les  plateaux  étaient  dorés,  et  en  ayant  soin  de 
no  les  toufihar  qu'avee  des  fils  d'or  pour  les  faire  communiquer  soit 
entre  eut,  soit  avec  le  sol»  do  manière  k  oxdttro  tente  action  dû* 


THtOBU  l^'AMPÈÊLE.  Il» 

nique,  noot  avou  mit  êo  évidence  rékeiridté  née  au  simple  contact 
dra  méUin.  Qnand  noos  avens  toocbé  le  beuten  B  avec  un  fil  de 
pktlne  électro-négatif  par  rapport  k  Fer,  l'éleelroscope,  après  trois  ou 
quatre  transports,  manifestait  une  quantité  eonsidérable  d'électricité 
positive.  Les  deoi  feoilles  d'or  ou  les  deni  pailles  s'écartaient  violem- 
nenl ,  et  l'on  constatait ,  I  Faide  d'un  biton  de  résine,  qu'elles  étaient 
éiectrisées  positivement.  Qnand ,  au  contraire,  j'avais  touché  avec  du 
cuivre,  Féleetroscope  montrait  de  Félectrlcité  négative,  etc.  Dans  ces 
etpériences  souvent  muliipliées,  les  phénomènes  s'accordaient  parbi- 
lenient  avec  la  théorie  éiectro-chimiqne,  Fordre  établi  par  Ampère 
entre  les  métaux  était  toujours  conservé  ;  l'électricité  recueillie,  sans 
cesse  doublée ,  était  toujours  ce  qu'elle  devait  être.  Il  ftiudrait  avoir 
l'esprit  par  trop  prévenu ,  ou  cesser  d'être  de  bonne  foi,  pour  hésiter 
encore  quand  on  a  répété  ces  expériences,  et  ne  pas  admettre  le  prin- 
etpo  fondamenial  énoncé  par  Yoha,  que  le  contact  des  corps  fhit  naître 
BBe  rupture  d'équilibre  éIeo(riqueet  dégage  de  Féleclricité.  Du  reste, 
quoi  de  plus  naturel  que  ce  principe  ;  il  est  si  simple  en  lui-même,  si 
évident  à  priori,  qu'il  a  II  peine  besoin  de  déokonstration. 

L'électricité  natt  donc  au  contact  des  métaux;  et  en  elle  réside  la 
source  de  l'action  chimique  qui  naît  plus  tard.  Cette  action  chimique, 
quel  Htfe  joue-t-eHe  à  son  tour  dans  la  pile?  Pour  le  mieux  expliquer, 
coaceTons  que  les  deux  pôles  de  la  pile  sont  en  contact  avec  deux 
éleetixides  en  platine  plongeant  dans  le  vase  du  voltamètre  ou  appareil 
pour  la  décomposition  de  l'eau.  L'électricité  née  au  contact  des  mé- 
taux arrive  au  sommet  des  électrodes,  la  molécule  positive  d'un  côté , 
la  molécnle  négative  de  l'autre  ;  si  ces  deux  électricités  n'avaient  pas 
de  débouché.  Faction  électro-motrice  cesserait;  mais  ces  deux  électri- 
cités, en  agissant  sur  les  molécules  d'eau  qui  les  séparent ,  attirent 
Fune  l'oxygène,  l'autre  l'hydrogène  :  la  décomposition  est  eOéciuée; 
les  deux  molécules  gazeuses  sont  à  l'état  naissant,  elles  ont  besoin  de 
se  former  une  atmosphère.  La  molécule  d'oxygène,  attirée  par  le  pôle 
positif,  décharge  donc  l'électrode  positif  pour  constituer  son  atmo- 
splière  électro-positive ,  la  molécule  d'hydrogène  qui  va  au  pôle  né- 
gatif décharge  l'électrode  négatif  pour  constituer  son  atmosphère  élec- 
tro-négative, et  par  là  même  il  y  a  place  à  une  nouvelle  arrivée 
d'électricité  positive  et  n^ative  :  la  force  électro-motrice  née  au  con- 
tact des  métaux  fonctionne  de  nouveau ,  et  il  se  dégage  une  nouvelle 
quantité  d'électricité  qui  se  rend  aux  électrodes  et  estdevouveau  en- 


$20  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

levée  par  de  nouvelles  molécules  d'oxygèoe  et  d*bydrogèoe«  etc.»  etc. 
Voilà  le  véritable  rôle  de  Taction  chimique  née  de  râectricité  pro- 
duite au  contact,  elle  donne  une  issue  à  cette  électricité  »  et  permet 
au  dégagement  de  se  continuer,  au  courant  de  s'établir..  la  source 
d'électricité  au  contact  cstindéflnie,  mais  le  dégagement  ou  l'inteosiié 
du  courant  seront  proportionnels  à  l'écoulement ,  à  l'issue  ouverte,  i 
l'action  chimique  en  un  mot.  Nous  ne  comprenons  pas  et  nous  ne 
concevons  pas  qu'on  puisse  comprendre  autrement  la  théorie  de  la 
pile.  L'action 'chimique  fait  dans  ce  cas  ce  que  fait  la  terre  dans  les 
circuits  télégraphiques,  elle  dissimule  les  électricités  condensées  ani 
pôles,  et  rend  possible  un  d^agement  subséquent 

Encore  une  application  des  doctrines  si  fécondes  d'Ampère.  L'élec- 
tricité atmosphérique,  pendant  le  jour,  est  ordinairement  de  l'électri- 
cité positive*  née  probablement  des  frottements  des  moléctdes  d'air  agi* 
tées  par  le  vent  ou  par  les  dilatations  et  condensations  produites  par  b 
chaleur.  Le  matin  Félectricité  atmosphérique  est  très-souvent  négative 
et  ce  fait  est  assex  difficile  à  interpréter.  Ne  pourrait-on  pas  dire  que 
l'oiygène  émis  par  les  plantes,  à  l'état  naissant,  s'empare  d*one  cer- 
taine quantité  d'électricité  positive  emprtmtée  au  fluide  neutre  de 
l'air  pour  constituer  son  atmosphère  électro-négative?  L'air,  par  là 
même,  aurait  un  excès  d'électricité  négative,  et  tout  serait  expliqué. 
Nous  avons  vu  que  les  &ls  des  télégraphes  électriques  mettaient  eux- 
mêmes  en  évidence  ces  alternatives  d'électricités  contraires  au  scio 
de  l'atmosphère. 

Nous  n'entrerons  pas  dans  plus  de  détails,  nous  avons  voulu  seule- 
ment donner  un  corps  à  des  idées  que  nous  croyons  vraies  et  riches 
d'avenir. 


APPAREILS  DE  hk  TÉLÉGRAPHIE.  ZU 

TROISIÈME  SECTION. 

APPARBILS  OB  LA  TÉLÉGRAPHIE. 


Cette  seclion ,  la  plus  importante  de  toutes,  est  en  même  temps  la 
plus  aride  et  la  plus  ingrate;  il  ne  s*agit  de  rien  moins  que  de  décrire 
tous  les  instruments  et  appareils  de  télégraphie  conçus  et  exécutés  en 
Angleterre ,  en  Amérique,  en  France,  en  Allemagne  et  ailleurs.  J'es- 
saierai d*être  complet,  et  je  le  serai  autant  du  moins  qu'on  peut  Têirc 
après  les  plus  actives  recherches.  Comme  mon  but,  à  moi,  homme  plus 
de  théorie  que  de  pratique ,  est  principalement  de  faire  connaître  et 
d'inspirer  les  idées  grandes,  fécondes  et  utiles,  je  m'attacherai  particu- 
lièrement aux  conceptions  originales,  neuves  et  progressives,  cl  je  les 
reproduirai  alors  même  qu'elles  seraient  restées  à  l'état  d'ébauche  ou 
qu'elles  auraient  été  dépassées  par  des  inventions  plus  récentes. 


CHAPITRE  PREMIER. 

Appareils  préliminaires  ou  accessoires. 

Voulant  que  ce  volume  soit  une  véritable  encyclopédie  de  la  télé- 
graphie, qui  comprenne  tout  ce  qui ,  de  près  ou  de  loin ,  intéresse  cet 
art  merveilleux  et  se  suffise  pleinement  à  lui-même,  je  ne  me  bornerai 
pas  cette  fois  2i  la  description  des  appareils  de  télégraphie  électrique 
proprement  dits;  je  donnerai  la  Ggure  et  la  légende  de  tons  les  in* 
suruments  dont  le  nom  est  apparu  dans  les  chapitres  qui  précèdent, 
en  les  classant  dans  l'ordre  de  leur  dépendance  mutuelle. 

APPAREILS    GÉNÉRATEURS   DU    GOURANT. 

De  ta  pile  et  de  ses  différentes  formes. 

On  désigne  généralement  sous  le  nom  de  pile  tous  les  appareils  qui 
ont  pour  objet  de  dégager  l'électricité  directement  et  sans  l'interven- 
tion des  aimants.  Mais  les  seules  piles  qui  nous  intéressent,  au  point 

21 


821  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

de  vue  de  la  télégraphie,  sont  les  piles  constantes,  celles  dont  Taction 
reste  sensiblement  la  même  pendant  un  temps  assez  long.  Une  pile, 
en  général,  se  compose  de  deux  éléments  solides,  l'un  électro-posiiif, 
Tauire  électro-négatif,  amenés  au  contact  et  dont  les  surfaces  plongent 
dahs  un  ou  deux  liquides. 

Pile  à  whU,  —  La  plus  simple  de  toutes  les  piles ,  la  pins  em- 
ployée en  Angleterre  sur  les  lignes  télégraphiques,  est  celle  de  M.  Gooke, 
construite  dans  le  système  de  la  pile  de  Bagration.  Elle  est  représentée 
planche  III,  Tig.  12.  Elle  consiste  en  une  auge  A  en  bois  dur,  ed 
chêne,  par  exemple,  longue  de  75  centimètres,  large  de  Kh  centi- 
mètres, et  divisée  par  des  cloisons  d'ardoise  en  vingt-quatre  cellules, 
ce  qui  donne  à  chaque  cellule  une  largeur  d'environ  3  centimètres. 
L'intérieur  de  Tauge  est  rendu  parfaitement  étanche  par  une  ou  plu- 
sieurs couches  cle  ciment  ou  de  glu  tnarine.  Les  éléments  électro>né- 
gatifs  sont  des  plaques  C  de  enivre  ;  les  éléments  électro-positifs,  des 
plaques  Z  de  zinc;  ces  plaques  ont  113  millimètres  de  hauteur  sur 
87  millimètres  de  largeur,  l'épaisseur  du  zinc  est  de  5  millimètres  et 
demi.  Les  plaques  sont  assemblées  en  couple  cuivre  et  zinc  par  des 
bandes  de  cuivre  de  25  millimètres  de  largeur,  soudées  ou  mieux 
rivées;  un  simple  zinc  commence  la  série  et  forme  le  pôle  négatif  par 
le  fil  de  cuivre  qui  s'y  rattache  ;  on  simple  cuivre  la  termine  et  fimne 
le  pôle  positif.  Chaque  couple  intermédiaire  est  placé  à  califourchon 
sur  les  cloisons  d'ardoise ,  et  les  deux  plaques  dont  il  se  compose 
entrent  dans  les  deux  cellules  contiguës.  Les  extrémités  supérieures 
des  couples  sont  vernies  pour  qu'elles  se  maintiennent  propres  et 
qu'elles  échappent  \  la  corrosion.  Les  cellules  sont  remplies,  jus- 
qu'à 2i  miUimèlresdu  bord  supérieur,  avec  du  sable  que  l'on  imbibe 
d*ttQe  petite  quantité  d'eau  acidulée  par  une  partie  d'acide  sulforique 
coucentré  sur  quinze  parties  d'eau;  il  suffit  que  le  sable  soit  rendu 
humide.  Dans  cet  état  la  pile  peut  facilement  être  transportée  d'un 
lieu  dans  un  autre,  ce  qui  serait  difficile  si  on  remplissait  les  cellules 
d'eau  acidulée.  11  vaut  beaucoup  mieux  augmenter  le  nombre  des 
couples  en  se  servant  d'une  solution  plus  bible  qu6  de  redourir  à  uo 
liquide  plus  acidulé.  Le  nombre  des  eoQ|^s  doit  d'ailleurs  être 
proportionné  à  la  distance  entre  les  stations;  il  est  en  général  de 
2&  pour  une  distance  de  dix  à  quinze  milles  anglais,  de  tfi  pour 
une  distance  de  quarante  à  soixante  milles,  etc.  Une  pile  neuve  montée 
avec  soin  p^ut  fonctionner  pendant  six  ou  huit  mois,  si  les  dépêches  W 


APPAREILS  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE.  —  PILES.  823 

sont  pa»  trop  multipliées  ;  il  eu  ^t  qui  oat  fait  un  excelicnl  service 
pendant  plus  d'une  année  ;  la  seule  opération  qu'on  ait  i»û  à  leur  faire 
subir  a  consisté  dans  l'addition  d'un  peu  i'eau  acidulée  t  on  renou- 
Telait  aussi  le  sable  quand  il  était  trop  sali ,  après  l'avoir  expulsé  paf 
un  fort  jet  d'eau. 

Dans  cette  pile  comme  dans  tontes  celles  où  l'on  emploie  du  tfnc , 
ce  tnétal  est  amalgamé  on  recouvert  de  mercure  è  sa  surface  s  voici 
quel  est  l'effet  de  cette  préparation.  Lorsque  le  zinc  n'est  pas  amal^ 
gamé»  il  est  aliaqué  direclement  et  incessamment  par  l'acide,  même 
étendu  d'eau,  dans  lequel  il  plonge;  de  sorte  que  sa  surfiacc  est  con^ 
stamment  reconrerte  de  bulles  d'hydrogène.  Au  contraire ,  quand  te 
zinc  est  amalgamé,  il  devient  négatif  par  rapport  au  mercure,  et  l'a- 
cidc  électro-positif  ne  peut  plus  l'attaquer  direclement  ;  il  ne  réde* 
vient  attaquable  que  lorsque  le  courant  en  circulant  lui  donne  un 
excès  d'électricité  positive ,  et  alors ,  chose  remarquable ,  il  est  plus 
iHtjrdabte,  plus  transformable  en  sulfate  que  s'il  n'était  pas  amalgamé; 
Faction  chimique  est  beaucoup  phis  rapide,  et  le  contint  pah  là  mêilie 
plus  intense. 

Pour  amatgamer  le  ilnc  on  trempe  d'abord  la  surface  des  plaqueii 
dans  de  l'eau  acidulée^  et  on  les  plonge  dans  un  bain  dé  mercure  pen- 
dant envirèn  une  minute  :  oil  les  retire  alors  et  on  les  dresse  sur  un 
d«8  angles  pour  laisser  égoutter  le  mercure  en  etcès.  On  les  rendra 
plus  excellentes  en  les  trempant  une  seconde  fois,  d'abord  dans  l'eau 
acidulée i  pois  dans  le  bain  de  mercure;  l'amalgamation  alors  dure 
autant  que  la  plaque.  M.  Walker  affirme  qhe  la  dépense  d'acide  sul- 
fàrlque  pour  le  service  de  toutes  les  lignes  télégraphiques  d'Angleterre 
s*éiève  è  peine  à  quelques  livres  sterling. 

PUe  de  M.  tVhèntêtone,  ^  Nous  l'avons  déjà  décrite  page  74; 
elle  est  représentée  fig.  iS.  L'élément  positif  est  un  amalgame  ptteut 
de  Etnc,  l'élément  négatif  un  fil  de  cuivre.  Chaque  couple  se  corn* 
pose  :  i<*  d'Un  vase  poreux  Y  rempli  de  l'amalgame  de  zinC,  et  placé 
au  centre  d'un  vase  V  de  verre  ou  de  porcelaine  que  Ton  remplit  dé 
sulfate  de  cuivre  entourant  le  vase  porenx;  2"*  d'une  lame  de  cuivre 
plongeant  dans  Pamalgame  et  qui  forme  le  pôle  négatif  de  la  pile; 
3*  d'une  lame  de  enivre  plongeant  dans  le  bain  de  sulfate  de  cuivre , 
communiquant  h  on  fil  du  même  métal  qui  forme  le  pôle  positif.  Le 
Courant  reste  constant  si  la  dissolution  de  sulfate  de  cuivre  est  main- 
tenue à  un  degré  convenable  de  saturation ,  et  si  le  vase  poreux  reste 

21. 


32«  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

perméable.  Les  deux  piles  qoe  nous  Tenons  de  décrire  n'emploient 
qu'an  seai  liquide  ;  les  saifantcs  en  exigent  denx. 

PiU  dt  Daniel.  —  C'est  h  première  en  date  de  toutes  les  piles  ï 
effet  constant  ;  sa  découverte  et  sa  théorie  appartiennent  incontes* 
tablement  au  célèbre  chimiste  dont  elle  porte  le  nom  :  elle  est  repré- 
sentée fig.  ik  et  15.  L'élément  positif  est  un  cylindre  de  zincamalganié, 
l'élément  négatif  un  cylindre  de  cuivre.  Chaque  cotiple  se  compose  : 
!<"  d'un  vase  poreux  de  porcelaine  dégourdie  ou  de  terre  poreuse  VY , 
rempli  d'eau  acidulée  par  Tacide  solfuriqoe,  et  placée  au  centre  d'an 
vase  V'V  plus  grand ,  en  verre  ou  en  fayence  »  rempli  d'une  sriatioo 
saturée  de  sulfate  de  cuivre  ;  2*  d'un  cylindre  massif  de  zinc  amal- 
gamé Z  plongeant  dans  l'eau  acidulée  du  vase  poreux  et  auquel  se  rat- 
tache un  fil  de  cuivre,  pôle  n^atif  de  la  pile;  l*"  d'un  cylindre  de 
cuivre  CC  entourant  le  vase  poreux ,  plein  de  sulfate  de  cuivre  et  » 
ratuchant  à  un  fil  de  même  métal  formant  le  pôle  poâtif.  Dans  l'as- 
semblage formant  pile,  fig.  k^  chaque  cylindre  de  zinc  oommoniqBe 
par  son  fil  de  cuivre  rivé  ou  soudé  avec  le  cylindre  de  cuivre  du  coo- 
pie  suivant;  P  et  N  sont  les  deux  pôles  de  la  pile.  Quand  le  circuit 
n'est  pas  fermé,  il  n'y  a  aucune  action  chimique,  mais  l'action  com- 
mence dès  que  le  circuit  est  constitué  :  le  suUate  de  cuivre  est  dé- 
composé, le  cuivre  se  dépose  à  l'état  métallique,  l'acide  se  porte  sur  le 
zinc  et  donne  naissance  i  du  sulfate  insoloble  qui  ralentit  quelque 
peu  Faction  chimique  :  mais  si  Ton  a  soin  de  maintenir  au  même  état 
de  saturation  la  dissolution  de  suUate  de  cuivre,  en  y  jetant  de  temps 
en  temps  des  cristaux  de  ce  sel,  ou  mieux  en  remplissant  de  cristaux, 
comme  la  figure  le  représente,  mi  vase  intérieur  percé  de  trous,  le 
courant  conserve  une  intensité  constante  pendant  des  heures,  des 
journées  ou  même  des  semaines  entières.  Cette  pile  a  l'immense  avan- 
tage de  ne  donner  aucune  émanation  acide  ou  nauséabonde. 

PiU  de  Grave.  **  Sous  un  petit  volume  cette  pile  produit  des 
effets  très-énergiques.  L'élément  positif  est  un  cylindre  de  zinc,  l'é- 
lément négatif  une  feuille  de  platine  ;  elle  est  représentée  fig.  16  et  17. 
Chaque  couple  se  compose  :  i*"  d'un  vase  poreux  Y  rempli  d'acide  ni- 
trique ordinaire  ou  mieux  concentré,  et  placé  au  centre  d'un  vaseplos 
grand  de  verre  ou  de  fayence  V^  rempli  d'eau  acidulée  par  l'acide 
sulfurique;  2*  d'une  lame  cylindrique  mince  de  platine  P  courbée  en 
S  renversé,  et  fixée  à  un  couvercle  rond,  en  porcelaine  :  le  couvercle 
est  traversé  par  un  fil  de  cuivre  ou  de  platine  soudé  à  la  lame ,  qui 


APPAREILS  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE.  —  PILES.  S35 

forme  le  pôle  positif,  et  qui  se  termine  en  patte  qtiand  le  couple  doit 
iaire  partie  d'une  pîte  ;  3«  d'un  cylindre  de  zinc  amalgamé  Z  plon- 
geant dans  l'acide  sulfnrique,  et  auquel  se  soude  ou  se  rive  an  fil  ou 
one  patte  de  cuivre  formant  le  pôle  négatif.  L'élément  platine  d'un 
couple  s'unit  par  des  fils  ou  des  lames  de  cuivre  passant  dans  les 
troos  des  pattes  ou  pressés  contre  elles  par  des  vis  de  pression,  avec 
le  cylindre  de  zinc  do  couple  suivant.  On  peut  substituer  à  l'a- 
cide sulfnrique  l'acide  chlorhydrique  étendu  de  deux  volumes  d'eau  ; 
alors  au  lieu  de  sulfate  il  se  forme  du  chlorhydrate  de  zinc  :  dans  les 
deux  cas^  l'acîde  azotique  perd  peu  à  peu  de  sa  force,  Thydrogène  se 
dégage  sur  lé  platine ,  et  le  courant  diminue  d'intensité.  L'action  de 
cette  pile  cependant  est  assez  constante,  régulière  et  énergique;  mais 
le  platine  est  cher ,  et  après  quelques  semaines  de  service  la  lame 
mince  de  ce  métal  devient  cassante  et  se  brise  par  le  plus  petit  effort  ; 
cette  pile  enfin  dégage  beaucoup  d'émanations  d'acide  nitreux;  cet  in- 
cooTénient ,  ajouté  à  son  prix ,  empêche  qu'elle  ne  soit  plus  souvent 
otilisée. 

Il  y  a  quelque  avantage  à  faire  subir  aux  lames  de  platine  de  la  pile 
de  Grove  une  préparation  particulière  qui  consiste  à  les  recouvrir 
d'un  dépôt  de  platine  noir ,  en  les  plongeant  bien  décapées  dans  une 
solution  de  chlorure  de  potassium  et  de  platine,  et  en  les  mettant  en 
communication  avec  le  pôle  négatif  d'une  pile  faible  dont  le  pôle  po- 
sitif plonge  dans  la  dissolution  par  une  lame  aussi  de  platine,  qui 
attaquée  par  le  chlore  conserve  à  la  solution  un  degré  constant  de 
saturation.  Le  platine  ainsi  préparé  s'appelle  platine  piatiné;  sa 
sarCacc  alors  donne  moins  de  prise  aux  bulles  de  gaz ,  dont  l'électri- 
cité neutraliserait  en  partie  celle  do  platine,  et  le  courant  augmente 
d'intensité. 

Pile  de  Bunsen,  —  C'est  sans  contredit  la  plus  énergique  de 
toutes  les  piles  ^  eflet  constant  et  la  plus  répandue  actuellement.  L'é- 
lément positif  est  le  zinc  amalgamé,  l'élément  n^tif  le  charbon  sub- 
stitué à  la  lame  de  platine  de  la  pile  de  Grove.  Chaque  couple  se  com- 
posnt  primitivement,  fig.  18  :  1"*  d'un  vase  poreux  YY  rempli  d'acide 
sulfurique  étendu  et  placé  au  centre  d'un  vase  plus  grand  Y^  Y''  en  - 
fayence  on  en  verre  rempli  d'acide  nitrique  du  commerce  ^  ou  mieux 
d'acide  nitrique  concentré;  2<'  d'un'  cylindre  de  zinc  Z  terminé 
par  un  fil  de  cuivre  rivé  ou  sondé  formant  le  pôle  négatif;  3^  d'un 
cyhn4re  de  charbon  G,  épais,  résistant,  fendu  longitudinaicment  ou 


3I«  TKLkGHAPHlË  ÉLbCTHlQtlU 

pci'cé  de  li'ous  pour  la  libre  circulation  de  Tacidc  iihriqiiedaQS  lequel 
il  plonge  :  un  anneau  de  cuivre  serré  contre  la  paroi  supérieure  du 
charbon  forme  avec  un  fil  soudé  le  pôle  positif. 

MM.  Lemok  et  Arcbereau  oiu  en  riieureuse  idée  de  renverser  celte 
disposition  uoal  raisonnée;  ^  dans  leur  nouvelle  pile  de  Bonseorfig*  i^i 
ils  ont  placé  l'acide  nitrique  dans  le  vase  poreux  où  plonge  non  plus 
un  cylindre ,  mais  un  prisme  G  quadrangulaire  de  charbon  ;  le  vase 
extérieur  contient  Tacide  sulfurique  avec  le  cylindre  de  xinc  Z  feqda 
lougitudinalemeut  :  une  lame  de  cuivre  soudée  au  cylindre  do  xincse 
recourbe  h  angle  droit  pour  venir  s  appuyer  contre  le  prisme  decbar-* 
bon  du  couphi  suivant,  sous  l'effort  d'une  vis  de  pression  P,  La  i)ou« 
vellc  pile  donne  un  courant  d'intensité  presque  double;  elle  est  plui 
constante  parce  que  le  vase  où  se  dépose  le  sulfate  insoluble  de  aine 
est  plus  grand  ;  et  plus  économique  parce  que  le  vase  où  l'on  yvm 
l'acide  le  plus  cher,  l'acide  nitrique,  est  plus  petit  ;  elle  n'a  qu'un  in- 
çonvéniqnt  :  elle  dégage  et  répand  dans  l'air  mie  assea  grande  quan- 
tité d'acide  nitreux.  M.  Arcbereau  affirme  que  ces  émanations  MBI 
en  partie  conjurées  quand  on  se  sert  de  vases  poreux  trèfr-profo9ds 
Qt  remplis  seulement  ju^u'aux  deux  tiers  de  leur  hauteur. 

Nous  avons  dit  dans  la  preqiière  partie  de  cet  ouvrage  qu'on  arrl"* 
vera  peut-être  un  jour  à  éclairer  les  télégraphes  avec  la  lumière  élee^ 
trique,  La  pile  de  Bunsen  a  rendu  ce  probléiue  beaucoup  plus  abor- 
dable ,  en  ce  sens  que  quarante  ou  cinquante  éléments  de  cette  pile 
suffisent  i  produire  une  lumière  d'un  très*grand  éclat  et  d'une  très* 
grande  portée.  Il  ne  restait  plus  qu'une  difficulté  il  vaincre  et  die  a 
été  vaincue  à  son  tour,  c'éuit  de  fixer  cette  lumière  autrefois  si  in* 
CQostante  et  de  si  courte  durée.  Je  crois  dans  une  pensée  d'avenir 
devoir  donner  ici  la  description  de  l'appareil  fixateur  de  h  lumière 
électrique  de  M*  Jules  Ouboscq,  le  plus  parfait  de  tous,  et  auquel 
j'ai  déjji  fait  allusion.  Exposons  d'abord  les  principes  sur  lesquels  re« 
pose  la  construction  de  cet  appareil  représenté  fig.  20.  La  lumière 
électrique  résulte  du  passage  do  courant  entre  les  deux  pointes  des 
charbons  placés  aux  deux  pôles  de  la  pile  :  ces  deux  charbons  brûlant 
M  contact  de  l'air  se  raccourcissent  à  chaque  instant,  et  leur  dis* 
tance  devenant  de  plus  en  plus  grande  formerait  obstacle  tu  passage 
du  courant ,  ce  qui  amènerait  une  diminution  considérable  de  loroière 
et  de  chaleur.  Il  faut  donc  un  mécanisme  qui  rapproche  les  charbons 
l'on  de  l'autre  incessamment  et  d'une  quantité  proportioontUe  aux 


ÂPI'AKEILS  Dis;  Ii.V  TKLÉGBJLPHU^.  —  PJLLS.  327 

progrès  de  la  combustion;  plus,  si  elle  est  active,  moins,  si  elle  est 
l^Dte.  Le  cbarboa  positif  se  consume  beaucoup  plus  rapidement  que 
le  cbarbon  négatif,  d*abord  parce  que  la  chaleur  est  plus  intense  aq 
pôle  positif,  et  surtout  parce  que  le  courant  qui  ya  du  pdle  positif  au 
pôle  négatif  emporte  avec  lui  des  particules  de  cbarbon  arrachées  au 
charbon  positif,  et  qui  vont  s'agglomérer  sur  le  charbon  négatif:  ce 
second  charbcm  s'accroît  donc  aux  dépeus  du  premier,  et  pour  que 
la  distance  des  4«qx  charbons  reste  constamment  la  môme  il  faut  que 
le  cbarbon  positif  soit  rapproché  par  un  mouvement  plus  rapide,  dan^ 
une  proportiott  qui  varie  avec  la  grosseur  et  la  nature  des  charbons  ; 
c'est  une  nouvelle  condition  que  le  mécanisme  en  question  doit  rem^ 
plir» 

J>ans  l'ai^areil  de  M.  Duboscq»  fig*  20^  le  charbon  inférieur  I  est 
pressé  par  un  ressort  en  hélice  R  qui  le  fait  monter,  le  charbon  stt« 
périeur  S  est  sollicité  à  descendre  par  son  propre  poids.  Le  courant 
n'arrive  aux  deux  charbons  qu'après  avoir  traversé  un  âectro-aimant 
creoz  £  caché  dans  U  colonne  de  l'instrnment.  Quand  lei  deux  char« 
boiig  sont  en  conUct ,  le  courant  est  fermé ,  rélectro*aimant  est  acti( 
et  attire  un  morceau  de  fer  doux  F  placé  à  l'extréndté  du  levier  L 
qui  enraye  une  vis  sans  fin  Y  :  un  ressort  antagoniste  hf  tend  tou« 
joara  il  aire  dérayer  la  vis  aussitôt  que  les  charbons  s'éloignent.  IHs 
que  lemr  distance  est  un  peu  copsidérable ,  le  courant  ne  paase  plus , 
l'action  du  ressort  Redevient  prépondérante ^  la  vis  est  dérayée, 
elle  fonctionne,  et  les  charbons  portés  anr  un  même  axe  partagA 
en  dent  moitiés  mobiles  sur  lesquelles  agit  la  vis  sans  fin  se  rappro* 
cfaent,  jusqu'à  ce  que  le  courant  recommençant,  à  passer  la  vis  soil 
enrayée  de  nouveau,  par  la  prépondérance  de  l'attraction  magnétique 
sur  le  ressort.  La  combustion  a  repris  son  activité,  les  charbons  s'éloi- 
gn.eutf  le  courant  diminue,  le  ressort  l'emporte  une  seconde  fois,  h  vi9 
rapproche  de  nouveau  les  charbons,  et  ainsi  de  suite  indéfiniment.  Ces 
alternatives  d'action  et  de  réaction,  de  diminution  et  d'augmentation 
d'éclat  trée^htfites  dan9  une  description ,  sont  très^rapidet  en  réalité* 
et  la  lumière  a  toute  la  constance  désirable.  Nous  n'avons  pwtBt 
encore  comment  le  charbon  positif  était  animé  d'un  mouvement  plus 
rapide  i|«e  le  cbarbon  négatif.  L^axe  commun  aux  deux  charbons 
porte  deux  poulies  :  l'une  à  diamèure  variable  P  communique  par  un 
cordon  avec  la  tige  qui  porte  le  charbon  inférieur  ou  positif;  la  se- 
conde P^  k  diamètre  invariable  communiqoe  avec  le  charbon  supé- 


328  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

rieur  ou  négatif.  Le  diamètre  de  la  pouiie  variable  peut  croître  dans 
le  rapport  de  3  à  5;  voici  comment  cette  augmentation  se  produit.  Six 
bras  de  leviers  horizontaut  et  articulés  <,  fig.  21.  sont  liés  à  un  centre 
commun  par  leur  eitrémité  fixe;  leurs  extrémités  mobiles  portent  de 
petites  goupilles  g  qui  glissent  dans  des  fentes  cylindriques  obliques 
ou  contournées  f,  faisant  fonction  de  plans  inclinés  curvilignes  :  un 
ressort  en  spirale  appuie  constamment  et  è  la  fois  sur  les  extrémités 
mobiles  des  leviers,  de  sorte  que  si  l'on  fait  tourner  les  plans  inclinés 
vers  la  droite  les  six  leviers  se  replient  vers  le  centre,  et  le  diamètre 
de  la  poulie  mobile  est  diminué  :  si  au  contraire  on  faisait  tourner  le 
tambour  vers  fa  gauche ,  le  diamètre  de  la  poulie  augmenterait  Dans 
chaque  expérience,  il  faut  régler  Tappareil ,  c'est-à-dire  donner  aux 
deux  ressorts  R  et  R^  le  degré  de  tension  convenable ,  et  au  diamètre 
de  la  poulie  le  diamètre  voulu  pour  que  le  rapprochement  des  char- 
bons soit  le  plus  régulier  possible  ;  cette  tension  et  ce  diamètre  sont 
nécessairement  en  rapport  avec  la  nature  du  charbon ,  sa  combustion 
plus  ou  moins  facile,  son  volume  plus  ou  moins  gros,  etc. ,  etCi  L'ap- 
paral  de  M.  Jules  Duboscq  est,  comme  on  le  voit,  assez  simple  et  très- 
facile  à  transporter^ 

Les  charbons  de  la  pile  de  Bunsen  se  fabriquent  de  la  manière  sui- 
vante :  on  presse  dans  un  moule  de  fer  du  coke  et  de  la  houille 
grasse  en  proportion  convenable ,  et  l'on  fait  cuire  le  nbélange  dans  le 
moule.  Il  parait  qu'après  cette  première  cuisson  on  plonge  le  cylindre 
ou  prisme  sorti  du  moule  dans  du  sirop  de  sucre  pour  le  faire  recuire 
encore  sous  Taction  d'un  feu  assez  vif«  Les  cylindres  préparés  avec 
du  charbon  de  sucre  brûlé,  sont  les  plus  excellents  de  tous  pour  ser- 
vir il  la  production  de  la  lumière  électrique. 

APPAREILS  MAGNÉTO-ÉLECTRIQUES  ET  LEURS  DIFFÉRENTES  FORMES. 

Nous  avons  dit  que  le  courant  électrique  en  circolalit  autour  d'un 
naorceau  d'acier  ou  de  fer  doux,  ralmantait  d'une  manière  pema- 
nente  dans  le  premier  cas,  d'une  manière  passagère  dans  Je  second  ; 
et  que  le  sens  de  l'aimantation  dépendait  du  sens  du  coonint  Pour 
aimanter  un  barreau  ou  cylindre  d'acier  ou  de  fer,  on  le  place  dans  un 
tube  de  verre  autour  duquel  s'enroule  en  hélice  le  ûl  condacteor  du 
courant  voltal^ue.  L'hélice  décrite  par  le  fil  peut  être  ou  une  hélice 
dextrorsum ,  ou  une  hélice  itimstrormim.  Elle  est  dexlr0rmm 


APPAREILS.  —  MACHINES  MAGNÉTO-ÉLECTRIQUES.  «M 

quand  le  fil  va  de  gauche  k  droite;  sinistrorsum  quand  le  fil  va  de 
droite  à  gauche.  Dans  l'hélice  dextrarsum  l'extrémité  du  barreau 
on  cylindre  la  plus  voisine  du  point  de  l'hélice  par  laquelle  entre 
Meclricité  positive  est  toujours  un  pdte  sud,  c'est  le  contraire  dans 
l'hélice  êiniêirertum, 

ÉUciro-aimant,  —  Le  plus  s'mple  des  électro-aimants  est  re- 
présenté fig.  22.  Il  se  compose  :  !<>  d'un  cylindre  de  fer  doux ,  par- 
£iiteoient  recuit  et  courbé  en  fer  à  cheîal  ;  2"*  d'un  fil  de  cuivre  recouvert 
de  soie  ou  de  coton  que  l'on  enroule  d'abord  sur  une  des  branches 
et  ensuite  sur  l'autre,  avec  l'attention  de  le  faire  tourner  dans  le  même 
sens  sur  les  deux  branches,  afin  que  les  deux  extrémités  du  fer  à  cbe* 
val  soient  des  pôles  de  noms  contraires  ;  S°  d'une  pièce  de  contact  ou 
armature  aussi  en  fer  doux.  A  l'instant  où  le  courant  passe ,  le  fer  à 
cheval  est  aimanté ,  et  l'armature  est  attirée;  l'aimantation  cesse  dès 
que  le  courant  est  interrompu,  et  l'armature  se  détache  d'elle-même. 
Si  le  courant  passait  subitement  en  sens  contraire ,  le  sensderaiman» 
tation  serait  subitement  changé;  ces  alternatives  d'aimantation,  de 
désaimantation,  et  d'aimantation  en  sens  contraire,  exigent  un  certain 
temps,  mais  un  tempsjnfiniment  court,  d'autant  plus  court  que  le  fer 
doux  est  mieux  recuit.  L'énergie  de  Vélectro-airaant  dépend  des  di- 
mensioBs  du  cylindre  de  fer,  de  Tintensitédu  courant,  du  nombre  de 
tours  que  fait  le  fil  sur  chaque  branche ,  et  du  rapport  de  ce  nombre  de 
tours,  et  du  diamètre  du  fil  avec  la  force  électno-motricede  la  pile.  An 
Ken  de  barres  ou  cylindres  courbés  en  fer  à  cheval ,  il  est  plus  com- 
mode d'employer  des  cylindres  parallèles  de  fer  doux,  réunis  par  une 
traverse  droite  aussi  de  fer  doux  qui  s'adapte  à  vis  ou  se  rive  sur  les 
deux  cylindres,  et  remplace  le  coude  du  fer  à  cheval.  Cette  disposi- 
tion, représentée  fig.  23,  est  généralement  adoptée  dans  la  télégra- 
phie électrique. 

La  construction  des  machines  magnéto-électriques  repose  sur  les 
propriétés  du  courant  d'induction  dont  il  faut  avant  tout  donner  une 
idée.  On  prend  deux  fils  de  cuivre  bien  isolés  ou  bien  recouverts  de 
soie,  «t  on  les  enroule  ensemble  sur  un  cylindre  ou  bobine  de  bois 
B,  fig.  24;  E  et  Ei  sont  les  extrémités  du  premier  fil,  on  tes  fait 
communiquer  aux  deux  pôles  de  la  pile  ;  E'  et  ES  sont  les  deux  extré- 
mités du  second  fil ,  on  les  unit  aux  deux  extrémités  du  fil  d'un 
multiplicateur  de  Schweigger  ou  d'un  galvanomètre;  et  l'on  voit,  aus- 
sitôt que  le  circuit  est  fermé,  et  que  le  courant  passe  de  E  eu  Bi,  l'ai- 


3fO  TÉLÊQKAPHIK  ÉiËCTRIQUJL. 

gaUle  du  malUplicaleur  se  dévier;  ce  qui  indique  que  le  lecood  fii, 
complétenieot  iidé  cependaot  du  premier,  eet  lui-même  ptreoarapv 
OQ  courant  qui  eit  préeieément  le  courant  d'induction.  Sa  direciioUi 
que  l'on  déduit  facilement,  comme  nous  Tavons  dit,  du  aeoe  de  la  dévia- 
tion de  l'aiguille  do  multiplicateur,  est  toujoura  oppoaée  k  c«ik  du 
courant  primitif.  Le  oourant  d'induction  dont  rintensité  dépend  de 
la  force  électro-motrice  de  la  pile,  du  diamètre  et  du  nombre  des 
tours  des  fils,  etc.,  est  de  très-courte  durée 9  Taiguille  du  multi- 
plicateur refient  8ur4e-obarap  è  sa  première  position,  et  elle  y  reste 
alors  même  que  le  premier  courant  continue  à  circuler  s  mais  dés 
qu^on  interrompra  le  circuit,  le  courant  d'induction  renaîtra  en  sens 
contraire  de  sa  première  direction,  de  telle  sorte  que  chaque  ferme-i 
tore  et  chaque  rupture  du  courant  primitif  seront  accompagnées  d'un 
courant  d'induction  presque  insuintané. 

Pour  Ifûre  naître  un  courant  d'induction  dans  un  circuit  formé,  par 
eiemple,  de  plusieurs  tours  do  fil  de  eoivre  isolé,  i|  snttt  tout  sim* 
plement  d'en  approcher  rapidement  un  circuit  semblable  traversé  par 
un  courant  voldOque:  eice  premier  courant  d'induction  est  remplacé 
par  un  second  courant  en  sens  contraire,  qqifid  on  éloigne  brusqm* 
vmi  le  circuit  tri^versé  par  le  oourant  direct» 

Si  l'on  introduit  rapidement  un  des  pâles  d'un  aimant  puiwnl  A 
dans  l'intérieur  d'un  cylindre  ou  bobine  creuse  de  bois  B  entourée 
d'un  fil  de  enivre  isolé,  fig.  25,  dont  les  eitrémitésE,  fi' communia 
quent  .avec  les  deux  bouts  d'un  multiplicateur  de  Schweigger ,  la  dé* 
viaiioo  de  l'aiguille  du  multiplicateur  constatera  l'apparition  snbin 
d'un  courant  d'induction.  L'enlèvement  brusque  de  l'aimant  sera  ao» 
compagne  d'un  courant  d'induction  en  sens  contraire. 

Enfin  si  l'on  approche  un  fer  è  cheval  aimanié  d'un  autre  fer  k  d^ 
▼al  en  fer  doux,  ou  qu'on  l'en  éloigne,  le  fer  doux  sera  aimanté  tour 
ètour  par  induction,  en  senseontraire» 

Au  lieu  d'approcher  et  d'éloigner  l'électro^aimant  de  la  bobine, 
au  lieu  de  l'y  introduire  et  de  l'en  retirer ,  on  peut,  fig.  2fi»  prendra 
on  fer  k  cheval  en  fer  doux  ABC  entouré  d'un  fi^l  de  cuivre  recouvert 
de  soie  et  faire  tourner  ce  fer  è  cheval  au-dessus  d'un  autre  fer  k  dhe" 
val  aimanté  d'une  manière  permanente  Af9fi:\  dont  N'  est  le  pèle 
nord  et  S' le  pôle  sud  :  quand  l'extrémité  A  du  fer  k  cheval  en  te 
doux  s'approchera  du  pôle  nord  de  l'aimant,  elle  deviendra  un  pôle 
sud)  l'extrémité  €  deviendra  en  môme  tempe  un  pôle  nord,  et  le  fil 


APPAREILS,  -r  MAi;HlJN£S  MAG^ÉiO-KLtCTRIQUES.  ZM 

esrwilé  sera  traversé  par  un  courant  d'induction  dont  ia  direction  est 

indjqaée  par  les  flôcbes.  Quand  reitrémité  A  s'éloignera  de  A' ,  le 

piieaiier  oourant  d*in4uctiop  sera  remplacé  par  un  second  en  sena 

contraire,  et  ainsi  de  suite  ^  chaque  demi-révolution  du  fer  ^  cheYai 

mobile.  De  cet  appareil  élémentaire  i  one. machine  magnéto-éleor 

triqpc  donnant  un  courant  sensiblement  continu  et  toujours  dans  le 

même  sens,  il  n'y  a  qu'un  pas.  La  figure  37  représente  on  appareil  de 

ce  genre  «  qui  n'eift  au  fond  qu'une  modification  ingénieuse  de  la  pre-? 

mière  de  toutes  ces  machines,  inventée  et  construite,  comme  nous 

l'avons  dit ,  par  M.  Hippolyte  Pixii.  B  et  B^  sont  les  deui  bobines  in^ 

ductricM  renfermant  deux  noyaux  ou  cylindres  de  fer  deux  G,C', 

rétmia  par  une  armature  aussi  en  fer  doux  Aâ^:  au  moyen  d'une  ma-» 

nivelle  M  on  fait  tourner  rapidement  les  deux  bobines  autour  de 

l'axe  £ ,  au-dessus  et  h  une  très-petite  disunee  du  fakeeau  de.  bar-^ 

reaox  aimantés  en  fer  à  cheval  SDN ,  dont  N  est  le  pftie  nord  et  S  ie 

pAle  sud.  L'ensemble  FIN  est  un  commutateur  qui  a  pour  objet 

d'amener  le  courant  né  à  ehaque  demi-révolution ,  soit  en  P,  aott  N» 

aoivant  qu'il  est  dans  nn  sens  donné  on  en  sens  contraire ,  de  telle 

sorte  que  l'électricité  qui  afflue ,  soit  m  P,  soit  N  •  étant  toujoum  dt 

même  nom»  P  et  N  deviennent  les  deux  pMes  d'une  pile.  Les  fr* 

gures  2ft  et  89  représentent  k  part  ce  commutateur}  la  première  fi* 

gure  est  une  coupe  suivant  l'axe,  la  seconde  une  vue  porapeetive» 

TT  est  un  tube  en  laiton  portant  k  ses  extrémités  2  et  3  deux  demi» 

anneaux  en  acier  quelque  peu  salHants.  T^T^  est  un  second  tube  en 

laiton  concentrique  au  premier,  mais  séparé  de  lui  par  un  eylindru 

isolant  en  bois  de  buia  ou  en  ivoire,  et  portant  aussi  k  ses  extrémité» 

deux  nouveaux  demi-anneanx  en  acier,  i  et  4,  alternant  avec  IM 

deux  premiers,  S  et  jI.  Le  61  /;.  fig.  37,  est  toujoura  en  contact  avec 

le  demi-anneau  i ,  et  le  fil  f%  avee  le  demi-anneau  3  ;  les  deux  reasoria 

doubles  R  et  R'  en  acier  appuient  légèrement  par  leurs  bouta  «4^» 

6é^,  sur  les  deux  anneaux  1,9,  3,  U.  Dans  la  position  représentée  par 

la  figure  y  le  ressort  o^  presse  réellement  sur  l'anneau  2,  et  le  res«« 

sort  A^,  sur  l'anneau  à  ;  les  ressorts  a  «t  ^,  au  conuaire,  ne  touchent 

pas  les  parties  métalliques  du  commutateur  i  parce  que  lea  anneaux  aU 

temanta  i  et  S^sont  en  dessous  de  l'axe.  L'électricité  positive  aortant  du 

fil  /i  de  la  bobine  va  k  Tannean  9,  passe  de  Ikdans  le  ressort  af  et  va 

an  p6]e  P;  si  le  circuit  PN  était  fermé,  le  courant  marchant  dans  le 

sens  de  la  flèche  Tiendrait  par  le  ressort  é^  k  l'anneau  h ,  de  l'anneau  ft 


3S2  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTAIQUË. 

à  l'anneau  1 ,  pnis  au  fil  /î.  etc.  ;  le  courant  serait  établi.  Après  une 
demi-révolution  des  bobines ,  le  courant  d'isdnction  change  de  direc- 
tion ;  l'électricité  positive  sort  par  le  fil  /l.  arrive  à  l'anneau  1,  passe 
de  1  au  ressort  a,  arrive  encore  en  P,  va  en  N  si  le  circuit  est 
fermé,  de  N  par  le  ressort  6  à  l'anneau  S,  puis  à  l'anneau  2,  et  re** 
vient  dans  la  bobine  par  le  fil  /à.  après  une  demi-révolution  en  effet, 
les  ressorts  a^  et  6'  ne  touchent  plus  les  anneaux  2  et  4;  ce  sont  les 
anneaux  a,  é  qui  s'appuient  sur  1  et  3.  Cette  modification  de  l'appa- 
reil de  M.  Pîxii  a  été  exécutée  par  l!d  Slôhrer ,  mécanicien  très^ha- 
bile  de  Leipzig. 

La  figure  1,  planche  lY,  représente  une  machine  magnéto-électrique 
de  Saxton,  construite  et  modifiée  par  M.  BiUant  :  c'est  celle  dont  il  a 
été  question  dans  la  première  partie  de  ce  volume.  Le  commuutenr  G 
filé  sur  l'axe  de  révolution  est  tout  à  fait  analogue  à  celui  que  nous 
avons  précédemment  décrit,  mais  plus  simple  :  il  est  formé  d'un  aimeau 
de  laiton  découpé  comme  la  genouillère  d'une  baïonnette ,  et  appli- 
qué sur  un  cylindre  d'ivoire;  les  fils  ressorts  R.R'appnient  alterna- 
tivement sur  le  métal  et  sur  l'ivoire,  et  cette  alternative  suflSt  à  faire 
aboutir  toujours  au  point  P  l'électricité  positive,  au  jpoint  N  i'électri- 
cité  négative,  de  sorte  que  P  et  N  sont  comme  les  deux  pôles  d'une  pile. 

La  figure  2  représente  une  machine  magnéto-électrique  multi- 
ple donnant  un  courant  plus  parfaitement  continu ,  et  dont  l'inten- 
sité est  telle  qu'il  peut  vaincre  la  résistuice  des  plus  longs  fils  con- 
ducteurs aussi  facilement  qu'une  forte  pile.  M,  N,  O,  P,  Q,  R,  sont 
six  aimants  à  deux  branches  ou  en  fer  à  cheval ,  formés ,  si  on  le  veut, 
de  plusieurs  lames  superposées;  ils  sont  disposés  de  telle  sorte  que  les 
pUes  de  noms  contraires  de  deux  aimants  consécutifs  soient  vis-à-vis 
Tun  de  l'autre.  Les  six  pMesd'un  côté  et  les  six  pôles  de  l'autre  sont 
sur  deux  lignes  parallèles.  BB'  est  un  axe  de  rotation  commim  ^  cinq 
systèmes  de  bobines  doubles,  D,  £,  F,' G,  H,  et  parallèles  aux  lignes 
des  pôles  ;  il  tourne  librement  sur  les  deux  pivots  A,  A^  par  le  moyen 
d^un  pignon  I  qui  engrène  avec  la  roue  J  mue  par  la  manivelle  N. 
Les  cinq  systèmes  de  doubles  bobines^  formant  autant  d'éiectro-aimants, 
sont  placés  de  telle  sorte  que  le  plan  passant  par  Taxe  de  rotation  BB' 
et  les  axes  des  deux  cylindres  de  fer  doux  de  chaque  bobine  ait  pour 
chaque  couple,  une  inclinaison  différente ,  et  que  par  conséquent  tons 
les  cylindres  de  fer  doux  arrivent  successivement  et  non  simultané- 
ment en  présence  des  pôles  des  aimants  adjacents.  M,  M,  M,  Ml  sont 


APPAREILS.  ^  MACHINES  MAGKÉTQ-ÉtECTRIQUES.  38S 

de  petits  disques  circalaire»  formés  de  deux  deinHinneaox  circulaires 
en  laiton ,  séparés  l'un  dfi  l'autre  et  isolés  de  Taxe  BB'  par  de  petites 
portions  d'ivoire  interposées.  Le  plan  de  la  plaque  d'ivoire  isolante 
dans  chacun  des^  disques  coincide  avec  le  plan  qui  renferme  l'axe  de 
rotation  et  les  deux  axes  des  cylindres  des  bobines.  TT  est  une  barre 
de  bois  parallèle  à  Taxe  BB'  et  à  laquelle  sont  fixées  des  bandes  mé- 
talliques U,  U^  etc.,  séparées  les  unes  des  autres.  Les  bandes  U  sont 
fixées  sur  la  partie  antérieure  de  la  barre,  les  bandes  U""  sur  la  partie 
postérieure  ;  les  extrémités  de  ces  lames  portent  des  ressorts  W,  W, 
W,  etc«;  deux  de  ces  ressorts,  comme  la  figure  le  montre,  portent 
sur  des  portions  diOérentes  des  anneaux  M,  M...  Le  fil  de  chaque 
double  bobine  est  continu,  mais  il  s'enroule  eu  sens  opposés  sur  les 
deux  cylindres  de  fer  doux;  et  ses  deux  extrémités  sont  fixées  aux 
deux  anneaux  semi-circulaires  en  métal  du  disque  isolé.  Voici  comment 
la  machine  agit.  Les  deux  extrémités  du  conducteur  PN  qui  complè- 
tent le  circuit  sont  en  communication  avec  les  plaques  extrêmes  U  U, 
par  le  moyen  des  vis  de  pression  X,  X\  et  dans  toutes  les  positions 
de  l'axe  de  rotation ,  le  fil  conducteur  qui  ferme  le  circuit  et  tous  les 
fils  des  bobines,  un  seul  excepté ,  quand  il  est  dans  une  position  parti* 
culière,  forment  un  seul  circuit  continu,  de  telle  sorte  que  si  l'en* 
seoible  est  traversé  par  un  courant  électrique,  il  suivra  la  direction  in- 
diquée par  les  flèches.  Quand  l'axe  tourne,  les  bobina  changent  de 
posidon  par  rapport  aux  aimants,  et  les  courants  d'induction  produits 
changent  de  dh^ctioo  à  chaque  demi-révolution;  mais  en  même  temps 
le  ressort,  passe  de  l'un  des  deux  auneaux  circulaires  du  disque  isolé 
sur  l'antre,  et  le  courant  résultant  suit  toujours  la  même  direction 
dans  le  fil  PN  ;  le  courant  naît  pour  chaque  bobine  dans  une  position 
différente  de  l'axe  de  rotation ,  et  commence  dans  chacune  avant  qu'il 
ait  cessé  dans  les  autres;  le  courant  résultant  est  donc  parfaitement 
continu,  et  P  et  M  sont  en  tout  semblables,  aux  pôles  d'une  pile.  Il 
importe  d'observer  que  les  ressorts  ne  doivent  jamais  reposer  sur  Ti- 
voire  seul,  car  alors  le  courant  serait  arrêté  ;  il  faut  donc  les  disposer 
de  telle  sorte  qu'ils  commencent  à  toucher  les  seconds  demi-anneaux 
circulaires  avant  de  quitter  les  premiers. 

La  fig.  S  représente  une  nouvelle  forme  de  la  machine  magnéto- 
électrique  assez  répandue  en  Angleterre.  A  est  un  fort  aimant,  de  trois 
lamciB  superposées,  fixé  par  des  vis  à  la  table  T.  BB  sont  les  bobines 
d'induction ,  dont  le  fil  conducteur  communique  par  ses  deux  extrér 


)S4  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

mîtes  avec  le»  vis  de  pression  ou  crochets  P,  N,  au^essotts  de  la  table. 
An  moyen  du  levierL  dont  Taxe  de  rotation  ifpose  sur  les  tonriilonjK,  f » 
et  qui  est  munie  d'utie  poignée  P,  on  peut  élever  on  abaisser  sans 
peine  les  bobines  BB.  La  masse  (H  limite  Texiînrsloii  du  levief.  Leits- 
sort  &  maintient  les  bobines  en  contact  âTec  les  aimants  aussi  long- 
temps que  le  levier  L  n'est  pas  abaissé.  Le  fil  conducteur  qui  doit 
compl<^tcr  le  circuit  a  ses  deux  extrémités  fixées  en  P  et  N,  et  continne 
le  fil  des  bobines.  Quand  les  bobines  reposent  sur  les  aimants  il  n*y  à 
pas  de  courant  ;  mais  si  on  les  éloigne  en  abaissant  le  levier,  le  ma- 
gnétisme des  cylindres  de  fer  doux  cesse  et  fait  nattre  en  cessant  nb 
eourant  d'induction  qui  sera  suivi  d'un  second  courant  en  sens  con- 
traire qnand  cm  relèvera  le  levier. 

I.es  figures  1  et  2,  planche  XTI,  représentent  les  dispositions  des  ma- 
dtiueséteetro-'magnétiques  inventées  par  M.  Dujardin.  Dans  la  fig.  4, 
là  machine  est  vue  dedessus;  dans  la  fig.  S»  eHe  est  vue  de  cAté.  Les 
mêmes  lettres  représentent  les  mêmes  objets  dans  les  deux  figufei 
ABC  est  tm  aimant  poissant,  en  forme  de  fer  à  cheval,  composé  de 
plusieurs  lames  d'acier  superposées.  Cet  aimant  est  supporté  p«t  trois 
petites  colonnes  en  bois,  dont  deux  senlement  sont  visibles  en  0,E, 
flg^  1  II  est  fixé  solidement  sur  une  planche  qui  se^t  de  base  k  la  tha- 
chine  tu  moyen  d'Une  traverse  en  laiton  FG,  d'ufi  boulon  Ht,  et  d*tili 
êerou  K.  LM,NO  sont  deux  grosses  bobines  qui  ptésentent  k  lettf 
eèntre  une  grande  ouverture  prismatique ,  et  sur  lesquelles  un  très- 
long  fil  de  cuivre  isolé  est  enroulé.  Les  branches  de  l'aimant  sont  ïo^ 
gées  an  centre  de  ces  bobines.  Les  bouts  du  fil  de  enivre  sont  mondés 
sur  deux  petits  dés  en  laiton,  P,Q,  fig.  1 ,  qui  sont  muï)îs  cbâcon  d'une 
tis  de  pression  pour  pincer  les  fils  de  communication. 

ns  est  une  plaque  de  fer  doux  qui  est  appliquée  sur  les  bouts  de 
Taimant.  Deux  pivots,  fixais  sur  le  bord  supérieur  de  cette  jfrtaque, 
sont  logés  dans  deux  trous  pratiqués  dans  les  montants  T,U,  qui  ne 
sont  pas  r(^présentés  dans  la  fig.  2. 

yX  est  un  long  manche  fiié  au  centre  de  la  plaque  de  fer  RS.  TI 
sert  k  la  faire  osciller  sur  ses  pivots.  Pour  cela  II  suffit  dé  soulever  te 
manche  YX ,  comme-  on  le  voit  en  TX\  flg.  2,  puis  de  le  laisser  re- 
tomber. On  peut  combiner  ensemble  plu.^leurs  machines  magnétiques, 
et  obtenir  des  iatterles  magnétiques  d'une  très-grande  pttl!«ance. 
LA  flg.  3  représente  une  machine  de  ce  genre,  composée  de  deux  ai- 
mants, de  quatre  bobines  et  d'une  Inngite  plaqne  de  fer  qol  est  appli- 


APPAREILS.  ^  INTRMUPTSUBS  DU  COURANT.  Itft 

qtiée  m*  le»  boois  des  deot  aimants.  On  peut  réunir  de  la  même  mi* 
tiière,  trois,  quatre,*...  ^c,  aimarics.  Dans  ce  cas,  on  fiie  dent 
manches  sur  la  plaque  de  fer  au  lieu  d'un  seul,  afin  de  pouvoir  faire 
fimetionner  k  batterie  à  Taide  des  deai  mains. 

C'est  une  idée  heureuse  et  féconde  que  de  faire  pîfoter  l'aniiatiire 
autour  du  pMe  de  l'aiment ,  au  lieu  de  Ten  détacher.  M.  Dayardin  a 
transftMttié  de  bien  des  manières  ses  machines  éledro-magnétiquosi 
nous  reiiTojroas  pour  ees  changemeals  de  forme  à  la  première  é<Ution 
de  cet  oUTl^ge» 

M.  Glaesener,  professeur  de  physique  è  TuoiTersité  de  Liége«  a  e« 
de  son  côté,  pour  détacher  plus  facilement  i'armature  de  Faimaot,  hi 
pensée  de  la  faire  tourner»  par  un  mouvement  de  bascule,  autour  d'ua 
des  pMes  devenu  une  sorte  de  charnière.  La  fig.  4,  planche  V,  donne 
ntie  idée  suflhante  de  cette  nouvelle  disposition  toute  fait  semblable  h 
celle  adoptée  par  M*  DojardiO)  à  qui  en  appartient  la  priorité.  Nous 
dirons  plus  tard  les  applications  que  M.  Glaesener  en  a  faîtes,  et  kl 
pirfeetioniements  qu'il  croit  avoir  apportés  k  k  télégraphie. 

APPAREILS  UiiT£RRUPTECB9  DU  GOURANT  GALVANIQUE. 

La  6g«  ft  représtUM  un  des  plus  élégants  appareils  de  ce  genre  i 
e*e8t  «ne  modifleatiod ,  aveo  quelques  perfectionuemefits,  de  k  dispo» 
sMm  prlmititemest  inventée  par  le  docteur  Neef  de  Francfort.  Un 
fort  éleetro-aimant  est  fixé  entre  quatre  petites  cdonnesCG^  ka 
deot  ettrémltés  du  M  de  la  bobine  aboutissent  aui  deuv  vk  de  près* 
sion  y  et ▼',  oA  viennent  se  flter  aussi  les  ettrémités  des  flk  partant  dee 
detit  pMes  de  la  pite.  Au-devant  du  cylindre  de  fer  dotn  F  se  trouve 
rappereil  vibrant  que  le  courant  doit  traverser.  Il  se  compose  :  i^  d'un 
fil  métallique  faisant  fonction  de  ressert  R,  Até  à  k  pkte-forme  Al  « 
qui  se  rend  I  k  vk  de  pression  Y  par  une  de  ses  extrémités  »  tandk 
que  Taotre  redressée  poHe  on  petit  cylindre  appelé  marteau  par 
M.  fféef,  moitié  for«  moitié  laiton  ou  platine,  et  dont  le  bout  fer  eor-« 
respoud  au  centre  do  cyKndre  de  fer  doux  et  en  est  très-rapproch4 
S*  D'on  petit  disqtie  B  de  laiton  amalgamé  î  ou  de  platine  apfelé  eo-^ 
duinei  et  porté  par  un  gros  fil  recourbé  qui  se  rend  au  pole  positif  de  k 
plie.  Sf  rentre  pôk  eomnnique  avec  k  tk  de  pression  V  et  que  l'extra 
mité  du  marteau  soit  appuyée  par  k  ressort  contre  renelnme^  le  cir* 
eak  est  fermé  ;  k  cylindre  doui  devknt  un  aimant  ;  il  attire  k  marteau 
eii  surmontaifl  k  résistance  dn  ressotl,  ccIuIh»  quitte  le  disque^  le  eoo«- 


Zl^  TÉLÉGRABHIE  ÉLECTiaQUE. 

rant  est  interrompo,  le  magaétisme  du  fer  doox  cesse,  le  ressort  agil, 
ramèae  le  marteau  sur  reoclume;  le  couraot  est  établi  de  noufeau,  et 
tout  recommeDce.  C'est  donc  un  mouvement  cootinoel  de  va  et  vienl 
du  marteau,  mouvement  extrêmement  rapide  si  l'iotensité  du  courant 
est  assez  grande. 

M.  FqNnent,  qui  ne  connaissait  pas  l'appareil  inducteur  de  M.  Neef, 
a  construit  et  présenté  à  l'Académie  des«»ences  un  instrument  tont 
semblable.  Il  se  compose  aussi  d'un  petit  électro-aimant,  dont  le  coo- 
tact  en  fer  très-l^er  oscille  entre  l'un  des  pôles  et  un  arrêt  contre 
lequel  un  ressort  tend  à  le  faire  appuyer.  On  peut»  an  moyen  de  vis, 
faire  varier  la  force  du  ressort,  l'amplitude  et  le  nombre  fies  vibrations, 
de  manière  à  obtenir  plusieurs  milliers  de  battements  par  seconde,  qoi 
donnent  naissance  à  un  son  très-net  plu»  on  moins  grave ,  plus  on 
moins  aigu.  Si  rinsirument  est  réglé  de  manière  à  rendre  un  son  fixe, 
les  moindres  variations  dans  l'intenûié  do  courant  se  font  sentir  à 
IVeUle. 

Ces  petits  appareils  servent  à  mille  usages;  si,  par  exemple,  on  in* 
terpose  dans  le  circuit  une  grosse  bobine  de  fil  de  cuivre  à  spires 
isolées,  les  courants  d'induction  se  succèdent  avec  une  rapidité  plus  ou 
moins  grande,  et  produisent  des  effets  physiologiques  |riu8  ou  moins 
énergiqttes.  Avec  la  bobine  d'induction  l'étittcelle  électrique  produite 
entre  le  marteau  et  l'enclume  prend  beaucoup  d'éclat  et  s'étale  de 
plnsieurir  millimètres  soit  sur  la  tige,  soit  sur  la  plaque,  suivant  le 
sens  du  courant,  et  toujours  au  pôle  négatif.  La  chaleur  alors  aussi 
peut  devenir  assez  intense  pour  fondre  l'enclume  et  le  marteau. 

Un  amateur  de  Nancy,  M.  Edmond  Denis ,  ancien  notaire,  qui  s'est 
pris  d'une  belle  passion  pour  la  télégra|rfiie,  a  aussi  inventé  un  contact 
nM>bile  qu'il  croit  préférable  à  tous  les  autres,  parce  ipie  l'armature 
ne  se  meut  plus  perpendiculairement  à  la  section  du  cylindre  ou  bar- 
reau aimanté»  mais  obliquement;  on  se  met  mieux  ainsi ^  Pabri-de 
la  persistance  de  l'aimantaiion  dans  le  fer  doux ,  persistance  très-courte 
ceruunement,  mais  réelle.  La  fig.  6  reprâsente  l'appareil  de  IL  Denis. 
Il  se  coippose  i^  d'un  électro*aimant  E£^  dont  le  cylindre,  de  fer  doux 
courbé,  est  long  de  2li  centimètres,  d'un  centimètre  et  demi  environ 
de  diamètre,  fixé  tfès-solidement  par  le  dos,  au  moyen  d'un»  vis» 
dans  une  position  horizontde ,  au-dessus  d'une  tablette  en  bois  de 
vingt  centimètres  de  côté;  et  dont  les  extrémités,  creusées  sur  une 
profondeur  de  deux  à  trois  oullimètres,  présentent  deux  bords  saillants 


APPAREILS  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE.  —  RELAIS.  337 

d*Dn  millimèfre  d*épaisseur  ;  le  fil  des  bobines  a  un  quart  de  milli- 
mètre de  diamètre  et  cinqoante  mètres  de  longueur  ;  2"  d'un  con- 
tact e<f,  formé  d'une  pièce  de  fer  doux,  de  quatre  millimètres  d'épais- 
seur, creusée  comme  l'électro-aimant ,  présentant  des  bords  saillants 
symétriques  et  de  même  épaisseur,  et  traversé  à  son  centre  par  un 
axe  A  que  soutiennent  les  pointes  aiguès  de  deux  tIs  aussi  en  acier. 
Un  poids  léger,  enfin ,  mobile  et  placé  sur  une  des  branches  du  con- 
tact détermine  le  renversement  de  la  lame  quand  elle  n'est  plus  attirée 
par  réiectrp-aimant:  la  partie  mobile  de  l'appareil  est  portée  sur  un 
support  glissant  à  frottement,  afin  que  Ton  puisse  augmenter  on  dî- 
fflinaer  la  distance  du  contact  à  l'étectro-aimant.  Le  contact  se  balance 
donc  devant  les  pôles  de  l'aimant  :  lorsque  le  courant  passe,  l'attrac- 
tion l'emporte  sur  le  poids ,  ses  bords  s'appliquent  contre  ceux  du  fer 
doux  ;  si  le  courant  cesse,  le  contact  s'incline  sous  Faction  du  poids; 
deux  petits  obstacles  limitent  les  amplitudes  d'oscillation  du  contact , 
pour  qu'il  ne  sorte  pas  de  la  sphère  d'attraction  de  l'ainiant  en  pleine 
puissance. 

L'appareil  de  M.  Denis  diffère  essentiellement  de  celui  de  M.  Neef; 
il  n'interrompt  pas  lui-même  le  courant,  il  le  suppose  interrompu 
ponr  pouvoir  fonctionner;  il  ne  peut,  par  conséquent,  servir  dans 
la  télégraphie  que  comme  récepteur ,  ainsi  que  nous  le  dirons  plus 
lard. 

RELAIS  on  APPAREILS  PROPRES  A  METTRE  EN  ACTION  UNE  SECONDE 
PILE,  AU  MOYEN  DU  COURANT  PRODUIT  PAR  UNE  PREMIÈRE  PILE 
A  DISTANCE. 

Le*  relais,  dont  l'inyention  est  réclamée  par  MM.  Morse  et  Br^uet , 
a  été  réellement  inuginé  par  M.  ^heatstone  :  il  est  représenté  fig.  7. 
P  est  la  pile  à  distance,  F,F^  les  fils  conducteurs.  Le  relais  pro* 
prement  dit  se  compose  l*"  d'un  multiplicateur  M  avec  une  seule 
aiguille  A  Axée  sur  un  axe  horizontal  aaf ,  et  mobile  avec  cet  axe 
qui  tourne  sur  deux  tourillons  portés  par  les  sup|)oi-ts  S,S^  ;  2'  d'un 
levier  horizontal  <^  fixé  perpendiculairement  à  l'axe  aa^;  une  de  ses 
extrémités  porte  un  petit  arc  ou  fourche  é,  l'autre  un  contre-poids  p 
éqniltbrant  la  fourche;  3»  de  deux  petites  colonnes  en  cuivre  cc\  por« 
tant  deux  petites  coupes  contenant  quelques  gouttes  de  mercure  ; 
k""  d'une  pile  locale  P  :  l'un  de  ses  pôles,  le  pôle  positif,  par  exemplo, 


S«$  TÉLÉGRAPHIC  ÉUECTIUQUE. 

coannuniqiie  avec  la  petite  cdôane  o,  Pautre  pftle  est  relié  par  on  Jil 
conducteur  avec  la  colonne  c%  à  moins  que»  comme  la  Cgve  le  repvé- 
sente,  on  ne  place  sur  le  trajet  do  courant  local  un  électroHÙmiat 
destiné  à  produire  un  effet  mécanl^ie»  par  exemple,  à  laire sonner 
on  timbre  ;  dans  ce  cas,  le  second  pôle  se  lie  à  l'une  des  eztrémilés  dn 
fil  de  l'éiectro-aimant,  tandis*  que  l'autre  extrémité  de  ce  Gl  va  re- 
joindre la  adonne  af  ;  alors  aussi  une  armature  en  fer  doux  A^  placée 
verticalemeat  et  mcrf>Ue  autour  de  l'axe  horizontal  ae^^  porte  \  son 
extrémité  un  prolongement  en  forme  de  marteau  m.  Yoici  le  jeo  de 
l'appareil: 

Les  fils  conducteurs  partis  des  pôles  de  la  pile  h  distance  com- 
muniquent avec  les  extrémités  e^tf  du  fil  du  multiplicateur  M ,  et  ri, 
au  moyen  du  mouvement  de  bascule  B,  Ton  ferme  le  circuit,  le  coo* 
rant  traverse  le  fil  du  multiplicateur,  son  aiguille  est  déviée,  la  fourche 
plonge  dans  les  petites  coupes ,  et  par  là  même  le  circuit  de  la  pile 
locale  est  fermé  :  celte  pile  agit  5  i'électro -aimant  £  devient  actif, 
l'armature  A  est  attirée  et  le  marteau  m  frappe  un  coup  sur  le 
timbre.  Quand  la  touche  B  est  relevée,  le  courant  principi  est  inter- 
rompu •  l'aiguille  revient  à  sa  position  verticale ,  les  deux  extrémités 
de  la  fourche  sortent  du  mercure,  le  circuit  de  la  pile  locale  est 
rompu,  œlle-ci  ne  fonctionne  plus,  le  ressort  r,  eu  se  détendant,  dé- 
tache l'armature  A  ;  tout  revient  à  la  position  primitive  d'équilibre.  Le 
courant  principal  suit  la  marche  p'  e  e^  p  ;  le  courant  local  f  ccfhb'f^. 

Si,  au  lieu  de  faire  sonner  directement  un  timbre,  on  voulait  à  dis- 
tance libérer  un  mouvement  d'horlogerie,  déterminer  et  arrêter  al- 
ternativement son  action,  on  emploierait  l'échappement  électro- 
magnétique imaginé  d'abord  par  Davy  et  représente  fig.  8.  E  est 
Véleetro-aimant  ;  À,  son  armature  portant  une  double  palette  à  échap- 
pement, et«qn'un  ressort  R  tient  à  distance  de  l'électro-ahnant  ;  Y  est 
la  vanne  ou  régulateur  du  mouvement  imprimé  par  le  poids  P,  elle 
ttHirne  autour  d'un  axe  horizontal  et  vient  butter  contre  les  palettes; 
B  est  le  barillet  sur  lequet  s'enroule  la  corde  qui  porte  le^joids,  oa 
dans  lequel  se  trouve  le  ressort  d'horlogerie  qui  peut  remplacer  le 
poids.  Le  jeu  de  l'appareil  est  très -simple;  quand  le  courant  de  la 
pile  à  distance,  ou  de  la  pile  locale  passera,  l'électro  aimant  deviendra 
actif,  l'armature  sera  attirée  et  la  palette  supérieure  soulevée;  k  vanne 
rendue  libre  tournera  sous  l'action  du  poids,  et  ne  sera  arrêtée  par 
Tune  ou  par  l'autre  des  palettes  qu'autant  que,  le  courant  cessant, 


APPAREILS  I»  iiA  TÉI.ÉGBAPn&  —  RELAIS.  3M* 

ranMUmsefa  raveme  à  sa  poMiîoft prkmtiie.  N«i& retroawriNMt 
dans  lai  tél^aphea  4o  Wbçatstooe  et  aatrea  dag  dispositions  aam- 
biaUaadoDt  lejea  seradésormais  très-facile  à  comprendra. 

Nous  décrirons  aoeore  un  appareil  analogue»  que  M.  Kramer  a  ap« 
pdépendttle.  Un  support  en  >iailon  SS\  fig.  9,  porte  un  électro  aimant 
favlical  E  dont  lespMcaaoottonmés  ve»  le  bas,  et  attirent  une  arma- 
tor^  un  ancre  ir  équerre  A»,  dont  ta  surface  intérieora  est  recouverts, 
d'one  lafna  de  enivre;  cette  ancre  très- mobile  tourne  sur  dens 
pointas  de  vis  placées  des  deox  côté»  des  supports ,  son  extrémité  libre 
est  liée  par  rintermédiaire  d*on  levier  LL^  avec  un  iil  en  béitce  faisant 
fimction-de  ressort  R»  que  l'on  peut  tenchpe  plus  on  moins  au  mayea 
da  la  vis  y  ;  le  ressort  et  la  vis  sont  isolés  dn  sim>port  SS'.  Juste  an*^ 
daasoas  dn  milieu  de  l'arroature  se  trouve  une  pointe  p  de  laiton  que 
L'm  peut  en  rapprocher  ou  en  éloigner  au  moyen  de  la  vis  V^  quand 
l'armatore  est  attirée»  eUe  doit  cesser  de  toucher  h  pointe  p;  raaîa 
aHe  retombe  sur  cette  pointe,  par  l'action  du  ressort,  dès  que  le  t^on- 
rant  est  interrompu.  Le  jeu  parfait  de  Tappareil  tlépend  uniquement 
de^  la  poâtian  de  la  pointe^  de  sa  distanceà  Tarmatare  et  de  la  tension 
da  ressort.  L'on  des  bouts  du  fil  de  l'éleetro-aimant  comuMmique 
directement  avec  l'un  des  pôles  de  la  pile  pbcée  à  distance,  le  secmid 
fil  oammnniqne  à  l'autre  pôle  de  celte  pile  par  l'intermédiaire  du  snp^ 
port  SS^  ;  la  vis  V^  est  unie  à  ce  même  support  par  une  liaison  métaL» 
liqoe;  du  pied  S  dn  support  part  un  fil  qui  va  à  l'un  des  pôles  de  ia 
batterie  locale  ;  le  levier  LL^  isolé  du  support -SS^,  est  uni,  ainsi  qne 
rarmatore,  par  un  fi)  conducteur  avec  le  second  pôle  de  la  batterie 
locale.  Voici  le  jeu  de  l'appareil  :  aussi  longtemps  que  le  circuit  de  la 
pile  à  distance  est  fermé,  l'armature  est  attirée  et  le  circuit  de  la  pile 
locale  est  ouvert,  parce  qu'il  ne  peut  être  fermé  que  par  le  contact  de 
l'armature  avec  la  vis  V^  :  mais  dès  que  le  premier  circuit  est  brisé, 
réleciro-aiœant  est  inactif,  le  ressort  amène  Tarmature  au  contact  de 
la  vis  V%  et  le  circuit  de  la  pile  locale  est  fermé.  M.  Kramer  a  pensé 
qu'il  valait  mienx  donner  à  son  pendule  une  disposition  telle  que  le 
drcoit  de  la  batterie  locale  fSt  fermé  quand  l'armature  est  attirée  et 
qne,  par  conséqoent ,  les  ouvertures  et  les  fèroMlttres  du  courant  prin- 
cipal et  du  cflinrant  secondaire  se  fissent  en  mime  temps.  La  fig.  10 
représenleson  pendule  perfectionné.  L'âectro  aimant  EE  est  fixé  contre 
la  partie  supérieure  de  la  plaque  PP^;  le  fil  conducteur  du  pendule 
auit  le  parcours  1,2,3,  l'extrémité  3  est  vissée  è  la  plaque;  l'arma* 

32. 


S40  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

ture  A  est  attachée  au  levier  L,  et  retenue  à  distance  de  l'électro-ai- 
mant  par  le  ressort  R,  que  Ton  tend  plus  ou  moins  &  l'aide  de  la  vis  V, 
aussi  longtemps  que  le  circuit  principal  n'est  pas  fermé:  mais  quand 
ce  circuit  est  fermé,  Tétectro-aimant  attire  l'armatore  et  amène  le  petit 
marteau  m  en  platine  qui  forme  le  prolongement  de  Tarmalnre  en 
contact  avec  l'enclume  de  laiton  revêtu  de  platine  e:  il  n'existe  donc 
de  contact  métallique  entre  m  et  e  qu'autant  que  le  circuit  principal  est 
fermé;  on  règle  d'ailleurs  la  distance  de  l'armature  I  l'élcctro-aimant 
INI  moyen  de  la  vis  V^  L'enclume  e  passe  entre  les  branches  del'élec- 
tro^aimant  et  traverse  la  plaque  PP'  sans  la  toucher,  enveloppée  qu'elle 
est  d'une  couche  isolante  d'ivoire,  et  se  rattache  au  fil  5,  qui  com- 
munique par  la  vis  de  pression  p  avec  Tan  des  pôles  de  la  batterie 
locale  :  la  tète  de  la  vis  V,  le  ressort  R,  la  vis  de  pression  l;^  l'arma- 
tnre  A  et  le  marteau  m  communiquent  métalliquement  avec  la 
plaque  PP^  et  de  cette  plaque,  par  le  fil  ii,  qui  va  en  n  directement,  ou 
par  Tappareil  télégraphique,  an  second  pète  de  la  pile  à  distance.  Si  le 
cfarcuit  principal  est  fermé,  le  courant  arrive  en  p,  parcourt  dans  la  di- 
rection 1,2,3  le  fil  de  l'électro-aîmant,  arrive  à  la  plaque PP^  vaeni 
et  retourne  I  la  pile  placée  à  distance  :  alors  aussi  le  circuit  de  la  bat- 
terie locale  est  fermé,  le  courant  arrive  en  p,  suit  le  fil  5,  va  à  l'en- 
dumc  e,  au  marteau  m,  à  l'armature,  au  ressort  R,  à  la  plaque  PP', 
au  fil  A  f  à  la  vis  de  pression  n  et  revient  par  p  à  travers  l'appareil 
télégraphique.  Si,  au  contraire,  le  courant  principal  ne  passe  pas,  le 
marteau  est  séparé  de  l'enclume,  le  courant  local  est  lui-même  inter- 
rompu. Le  courant  principal  et  le  courant  local  circulent  donc  ou  ne 
circulent  pas  en  même  temps  à  travers  l'appareil  télégraphique. 

APPAREILS  MESUREURS  DE  L'INTENSITÉ  DD  COURANT. 

Galvanomètre,  — Le  galvanomètre  n'est ,  en  réalité,  qu'un  mul- 
tiplicateur de  Schweigger  rendu  extrêmement  sensible  par  l'emploi  de 
deux  aiguilles  dont  les  pôles  sont  opposés,  et  qui  forment  par  là  même 
un  système  asiatique:  ce  Système  de  deux  aiguilles  échappe,  ou  à  peu 
près,  à  l'action  du  magnétisme  terrestre,  et  n'obéit  plus  qu'à  l'action 
du  courant.  Cette  heureuse  modification  a  été  imaginée  par  NobilL 
La  fig.  il,  planche  IV,  représente  un  de  ces  appareils  parfaitement 
construit  par  M.  Bitlant  AA^  sont  les  deux  aiguilles;  B  est  la  bobine 
recouverte  d'un  fil  fin  et  long  quand  Télément  électro-moteur  a  une 


APPAREILS  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE.  —  RHÉOMÈTRE.  t4l 

grande  puissance,  gros  et  court  quand  la  force  électro-motrice  esi 
iaible  :  comme  l'une  des  aiguilles  aux  pôles  opposés  est  placée  dao» 
l'intérieur  de  la  bobine,  l'autre  à  l'extérieur,  le  courant  tend  à  les 
iaire  tourner  toutes  deux  dans  le  môme  sens,  et  son  action  directrice 
est  par  conséquent  presque  doublée;  G  est  le  cadran  divisé  sur  lequel 
on  compte  les  degrés.  Le  système  des  deux  aiguilles  est  suspendu  à  un 
seul  brin  de  soie  blanche  et  cuite,  afin  qu'elle  soit  très-souple  et  san» 
roideur  aucune;  l'extrémité  supérieure  du  fil  forme  boucle  sans  tor- 
sion,  et  s'arrête  à  un  crochet  que  l'on  peul  faire  descendre  et  monter 
au  moyen  du  mécanisme  M,  en  vissant  ou  dévissant  la  petite  boule. 
Quand  le  galvanomètre  ne  fonctionne  pas ,  Taignille  supérieure  doit 
reposer  sur  le  cadran  ;  quand  on  veut  s'en  servir,  sa  distance  an 
cadran  doit  être  de  1  à  2  millimètres  ;  l'axe  qui  réunit  les  deux  ai- 
guilles doit  aussi  passer  exactement  par  le  centre  du  cadran,  ce  que 
l'oa  obtient  au  moyen  de»  vis  callantes  V,  V,  Y  ;  le  boulon  E ,  plaoé 
sous  l'appareil ,  sert  à  faire  tourner  le  cadran  pour  amener  Taignille 
parfaitement  à  zéro;  P,  N  sont  enfin  les  vis  de  pression  où  sont  fixés- 
les  fils  conducteurs  on  réopbores  partis  des  pôles  de  la  pile. 

Un  bon  galvanomètre  de  Billant  Tait  à  peine  deux  oscillations  par 
minute,  et  revient  parfaitement  an  zéro  ;  on  ne  doit  y  faire  passer  que 
des  courants  très-faibles  ou  très-affaiblis  par  l'introduction  d'une  bo- 
bine de  fil  très-fin  et  très-long,  de  trois  mille  tours,  par  exemple.  La 
table  sur  laquelle  on  le  ùxe  ne  doit  pas  contenir  de  fer,  et  il  ne  doit 
pas  y  en  avoir  dans  le  voisinage.  La  cloche  qui  recouvre  Finstrumeni 
s^enlève  par  un  simple  mouvement  de  rotation. 

Les  instruments  que  nous  aHoos  décrire  remplacent  le  galvano- 
mètre, lorsqu'il  s'agit  de  mesurer  des  courants  intenses,  tels  que  ceux 
produits  par  les  piles  ordinaires  ou  à  liquides. 

Boussote  des  sinus.  —  Elle  est  représentée  fig.  12,  planche  IV. 
Elle  se  compose  1*"  d'un  multipiicateur  M,  formé  à  volonté,  ou  d'un 
ruban  de  cuivre,  ou  d'un  faisceau  de  fils  isolés  appliqué  ou  enroulé 
sur  la  circonférence  d'une  roue  ou  portion  de  cylindre  d'un  tiers  de 
mètre  environ  de  diamètre,  en  sorte  que  ^chaque  tour  du  ruban  ou 
du  fil  est  d'un  mètre  ;  S*"  d'une  aiguille  aimantée  A  posée  sur  un  pivot 
au  milieu  du  multiplicateur  :  le  mnltiplicaleur  et  son  aiguille  sont 
iiHmtés  sur  l'alidade  d'un  cercle  divisé  horizontal  CC.  Quand  le  pla» 
moyen  du  multiplicateur  est  exactement  dans  le  méridien  magnétique, 
l'appareil  est  au  zéro,  et  le  repère  de  l'index  de  l'aigaille,  repère  Iraoé 


}H2  ^TÉLÉQilAnnB  JtLEOSRBiCnL 

.mr  «10  knielle  de  hm  fiiée  pci!fM»diouhic«mfinlà  l?ugiiiUe  mwm 
..fmkwUkiij  tombe  «oos  Je  fil  d'vne  loiip&M  d'.iuievlaiNftie.«DeBlle 
,iD  jnuliiplûaleur  et  qui  le  suit  dans  taa&  leattonveaieaU.  Si  niia- 
teMBt  en  mat  k  Aire  paseer  un  oooram  daae  le.iwdMpBcaliar,  L'ai- 
gviîUe  eit  déviée,  et  l'on  loaEBe  rdidade  19Û  jifitiile  jnltîptetBiir 
ijmiu'àce  ^oe  le  fil  de  la  laoette  artheiMt  ra^edel'aigoiUerJe 
•erde  fixe  indique  de  combien  de  degré»  on  a  dû  nvreiter;  oH«k 
■est  la  meanrefKacle  Ae  la  déviation*  et  son  ainaameauce  rintenailé  do 


Les  fignrea  13,  i&,  15  repnéacnteat  la  booaaoie  desi 
ployéeaur  les  lignes  télégraphiques  françaises. 

ABC  cat  no  eerde  gradué  fixe  et  placé  sm*  la  circonfépeoce  tm 

disqne  drcalaire  en  bois:  sur  la  partie  intérieure  du  disque  s'engage 

un  platean  circolaire  A^B'C  qui  pont  tourner  amour  de  son  centre, 

et  porte  un  index  I  indiquant  anr  le  cercle  fixe  ABC  de  combien  de 

ikgrés,  minuftes,  etc. ,  il  a  tourné.  DE  est  un  cadre  «n  bois  établi 

.feqpendiottlairement  à  la  sorfiice  du  plateau  mobile  et  entinvé  de 

plusieurs  lonrs  de  fil  isolé  :  c'est  un  simple  makiplioaleur.  La  chape 

avec  pierre  dure  d'une  a^aiUe  aimaatée  aa  repose  sur  on  pifot  ou 

pointe  très^aîguë  p»  placée  au  centre  du  cadran;  une  autve  aignilie 

-neutre  trôs-légère  en  hiton  aV  est  fixée  perpendicobirement  à  l'ai- 

'guille  aimantée.  R  est  un  point  de  repère  pour  la  poinlede  raigoitteen 

laiton  a'a\  il  est  placé  sur  le  plateau  mobile,  près  de  la  circonférence, 

^sor  la  perpendiculaire  au  plan  dn  multiplicateur  menée  par  le. centre. 

Le  plateau  A^BX^  l'index  I,  le  multiplicateur  et  le  repère,  liés  invarii- 

.  blement,  focpent  un  système  mobile  autour  d'un  axe  vertical  passant 

,  par  le  centre.  L'index  I  étant  sur  le  zéro  de  la  graduation,  ondispoie 

tout  le  système  de  manière  que  le  cadre  et  Je  fil  qui  l'entoure  seieat 

.dirigés  vers  les  pôles  magnétiques  de  la  terre  :  comme  l'aigoille  ai* 

mantée  prend  d'elle-^même  cette  direction,  on  sera  arrivé  à  hi  posiliea 

cherchée  lorsque  la  pointe  de  l'aiguille  aV  sera  sur  le  point  de  re- 

.père  R.  Si  maintenant  on  Tait  passer  un  courant  dans  le  fil  qni  cnioare 

le  cadre,  l'aiguille  est  déviée,  elle  swt  du  cadre,  et  Ton  tourne  le  eerde 

mobile  A/B^C  dans  le  sens  de  la  déviaitoo  jusqu'à  ce  que  la  pointe  de 

.  l'aiguille  aV  se  retrouve  sur  le  repère  R.  L'angle  compris  entre  les 

deux  positions  de  l'index  mesure  la  déviation,  et  son  sinus,  exprimépir 

k  nombre  correspondant  de  la  table  des  sinus ,  donnera  rinteanté 

.  cherchée  du  courant. 


APPAREILS  DE  tA  TÉLÉHUJ^ffiB.  —  POS  ET  POTEAUX.     M^ 

BùusiùUéUs  tangênies^'^  EHeest  sepréseiitéeplaBcheT*  fig^'Mc 
^arcompose  i^  é'uo  grand  cerde  de  &  à  54édafètrei  de  diamètre*  mt 
hf  uel  s^nrooKe  on  rubao  de  cohrre  de  20  milliaiètres  de  laiigesr^^ir^ 
JBiUimèlie»  d'épaisseur  et  u^ëUk  de  loîe:  le  courant  devra  travetsei^iie 
jmban,  dont  les  deox  extrémités,  appuyées  Tune  couire  i*auireel  le 
profeogeant  dans  le  sens  du  rayon ,  s'écarlent  ensuite  pour  plonger 
•s^iarénentdans  deox  godets  contenant  du  mercure  ;  2*  d'un  cenle 
fixe  divisé  C,  boriiontal  ou  perpendiculaire  an  plandn  multiplioftlenr, 
et  que  doit  parcourir  une  aiguille  aimantée  A  suspendue  par  un  fil  de 
soie  dans  Tintérieur  d'une  cloche.  Si ,  commeil  fant  toujours  le  sup- 
poeer,  la  longueur  de  l'aignilie  est  petite  par  rapport  an  rayon  du 
xercle,  l'intensité  du  courant  sera  meeurée  par  la  tangente  de  ia  dé- 
flation. Cette  aiguille  courte  ne  permettrait  pas  d'estimer  fadlement 
vk  déviation  avec  une  approximation  suffisante  ;  pour  parer  à  cet  incon- 
vénient on  fixe  au  centre  de  l'aiguille,  et  bien  perpendiculairement 
à  sa  longueur,  une  longue  aiguille  de  cuivre  très-légère,  dont  les  ex- 
trémités parcourent  les  divisions  du  cercle  divisé.  On  voit  que  la  bous- 
sole des  tangentes  n'est  guère  qu'un  gahanomètre. 

APPAREILS  RELATIFS  AU  FIL  GONDCGTECR  DES  UGNES 
TÉLÉGRAPHIQUES. 

Poteau  êouUneur  des  flis.  —  Le  poteau  souteneur,  presque 
universellement  employé  en  Angleterre,  est  représenté  Og.  2.  Une 
plaque  en  bois,  séparée  du  poteau  par  des  disques  de  faïence  brune 
ordinaire,  est  fixée  contre  lui  par  des  boulons  de  fer  qui  traversent  la 
plaque,  les  disques  et  le  poteau,  de  nouveaux  anneaux  u  une  nouvelle 
«plaque,  et  sont  retenus  par  un  écrou.  La  plaque  porte  quatre  doubles 
cônes  aussi  en  faïence  et  retenus  par  des  colliers  de  fer.  Les  fils  con- 
dncteurs  traversent  l'axe  de  ces  doubles  cônes  et  se  trouvent  ainsi 
très-bien  isolés.  Un  double  système  de  fils  passe  devant  et  derrière  le 
poteau  recouvert  d'un  pelit  toit  en  faïence  ou  en  ardoise. 

Poteau  extenseur  des  fils.  —  Il  est  représenté  fig.  3;  son 
volume  est  plus  considérable  que  celui  du  poteau  souteneur;  il  est 
traversé  par  autant  d'écrous  en  fer  qu'il  y  a  de  fils,  et  chaque  écrou 
porte  de  chaque  côté  son  tendeur ,  composé  d'un  tambour  ou  treuil 
avec  roue  et  encliquetage  ;  les  bouts  du  tondeur  sont  isolés  du  poteau 
.par  des  disques  en  faïence,  les  fils  viennent  s'y  aucber  des  deux 


344  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

côtés»  et  il  contiaue  le  circuit  ;  mais  pour  assurer  le  passage  do  cou- 
rant, on  soude  un  fil  secondaire  au  fil  principal,  des  deux  côié^du 
poteau.  Le  petit  appendice  que  l'on  voit  dans  la  figure  ï  droite  H  à 
gauche  sur  le  second  fil,  qui  ressembieli  une  poulie,  et  que  les  Anglais 
appellent  schackle^  est  formé  d'un  anneau  de  faïence  muni  de  deux 
crochets;  les  attaches  de  l'un  entourent  la  poulie,  l'autre  est  fixé  à 
son  centre  :  ils  sont  donc  isolés  l'un  de  l'autre,  de  sorte  que  le  poteau 
extenseur  esfe  en  dehors  du  circuit  qui  se  complète  par  le  fil  se- 
condaire. 

Le  fil  conducteur  est  un  fil  de  fer  n^  8  du  commerce,  en  Angleterre  ; 
il  a  environ  k  millimètres  de  diamètre  et  il  a  été  galvanisé,  c'est-à-dire 
que  plongé  dans  un  bain  de  zinc  fondu,  il  s'est  recouvert  d'une  couche 
de  .zinc ,  laquelle ,  en  se  combinant  avec  l'oxygène  de  l'atmosphère , 
forme  une  couche  d'oxyde  inaltérable,  qui  met  le  fil  de  fer  à  l'abri  de  toute 
rouiUore,  et  lui  donne  une  très  grande  durée.  Les  poteaux  souteneurs 
ont  de  k  mètres  25  à  9  mètres  de  haut,  de  ^  à  5  centimètres  carrés, 
de  3  à  4  centimètres  carrés  au  sommet;  ils  sont  peints  en  blanc,  et 
charbonnés  et  goudronnés  dans  la  partie  qui  entre  dans  la  terre;  leur 
distance  moyenne  est  de  50  mètres.  La  distance  moyenne  des  poteaux 
extenseurs  est  de  AOO  mètres;  la  moitié  des  fils  seulement  est  coupée 
à  chaque  poteau  extenseur,  de  sorte  que  la  portion  de  chaque  fil  con- 
tinu est  d'environ  800  mètres;  cette  longueur  de  800  mètres  est  for- 
mée de  bouts  de  fil  soudés  ensemble ,  et  de  plus  unis  par  un  fil  ad- 
ditionnel qui  passe  d'un  côté  à  l'autre  de  la  soudure. 

La  fig.  k  représente  le  sommet  d'un  poteau  des  chemins  de  fer  do 
grand-duché  de  Brunswick.  Il  est  terminé  en  pointe  P  longue  de  i 
i)ouce  et  demi  environ  sur  six  lignes  de  diamètre,  et  recouvert  d'un 
chapeau  en  porcelaine,  sorte  de  coupe  renversée  CC;  au  sommet  do 
ciiapeau  on  a  ménagé  une  entaille  dans  laquelle  entre  le  fil  conduc- 
teur FF  enveloppé  de  plomb.  Le  poteau  est  ainsi  complètement  abrité, 
Tisoicment  est  parfait  ;  et  même,  avec  des  courants  très-intenses ,  h 
relie  d'électricité  est  nulle. 

Les  fig.  5  et  6  représentent  un  poteau  souteneur  des  lignes  télégra- 
phiques françaises,  avec  le  support  à  anneau  S.  L'ouverture  pratiquée 
tians  le  support  est  un  double  cône  oblique,  dont  le  sommet  se  trouve  \ 
l'intérieur,  de  sorte  que  le  fil  ne  passe  que  sur  un  point  abrité  par  la 
niasse  même  du  support. 

Les  fig,  7  et  8  représentent  ce  même  poteau  avec  support  en  cloche. 


APPAfi£ILS  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE.  —  FILS  ET  POTEAUX.      t45 

muni  de  deoi  oreillettes  percées  de  trous  poar  dooner  passage  aax  vis 
qui  le  fixent  sur  Je  poteau.  On  scelle  au  soufre,  dans  la  cavité  intérieure, 
on  crochet  €,  dont  l'extréniité  libre  se  contourne  de  manière  à  former 
on  anneau  dans  lequel  s'engage  le  fil  conducteur.  Le  grand  avantage 
do  système  adopté  en  France,  c'est  qn^on  n'affaiblit  pas  le  poteau  en 
ramindssant ,  et  qu'en  ajoutant  des  clochettes  on  peut  augmenter 
indéfiniment  le  nombre  des  fils. 

Les  fig.  9  et  10  représentent  Textenseur  vu  de  face  et  coupé  perpen 
dlcolairement  au  poteau.  Un  petit  treuil  T  s'appuie  sur  deux  plaques 
en  fer  PP;  il  tourne  sur  lui-même  au  moyen  d'une  manivelle  ou  def^ 
et  entraîne  dans  sa  roution  une  roue  à  rocbet  R  ;  cette  roue  est  munie 
d'un  cliquet  G  mobile  autour  de  son  centre  et  qui  l'arrête. 

La  fig.  11  montre  un  appareil  de  traction  formé  de  deux  extenseurs 
dirigés  en  sens  inverse,  de  manière  à  pouvoir  tendre  un  fil  de  chaque 
côté.  1^  fig.  12  montre  le  même  appareil  vu  de  face.  000  sont  trois 
oreilles  faisant  ciHps  avec  le  châssis  A  B  G  D,  pouvant  receveur  cha- 
cune une  poulie  P,  P,  P  en  porcelaine,  qui  isolent  do  poteau  l'appa- 
reil tracteur  fixé  par  trois  vis  passant  dans  les  poulies.  La  fig.  Id 
moBtr^le  même  appareil  mis  it  l'abri  de  la  pluie  par  une  cloche  ou 
calotte  en  porcelaine  G,  dont  la  partie.inférieure  ou  le  prolongement 
de  forme  prismatique  rectangulaire  est  percé  pour  donner  passage  à 
l'axe  ou  appendice  qui  unit  les  deux  treuils.  Les  appendices  des  treuils 
sont  dessinés  fig.  16. 

Les  poteaux  en  France  sont  des  brins  ou  soliveaux  de  pin  ou  de 
sapin  de  6  à  9  mètres  de  longueur,  que  l'on  injecte  de  soliate  de  cuivre 
par  le  procédé  Boucherie ,  pour  augmenter  la  dorée  de  leur  amser- 
vation;  on  les  écorce  et  on  les  fiche  en  terre  ^  les  phis  petits  à  une 
pnrfbndeur  de  1  mètre  50,  les  plus  élevés  à  une  profondeur  de 
2  mètres;  la  partie  enterrée  est  parfaitement  préservée  par  le  sulfate 
de  cuivre.  Pour  traverser  les  passages  de  niveau  ou  passer  par-des8«s 
les  bâtiments  des  stations,  les  poteaux  ont  9  mètres  50. 

Qoand  les  fils  conducteurs  doivent  être  enfouis  dans  le  sol ,  coonbo 
ceux  qui  passent  sous  le  pavé  des  villes,  ils  sont  en  cuivre  n""  16  du 
coounerce  anglais.  Si  l'on  ne  veut  pas  employer  la  gutta-percha ,  on 
les  recouvre  de  coton  imbibé  de  goudron  jusqu'à  saturation,  et  as* 
smblés  dans  des  tuyaux  de  plomb  par  groupes  de  trois ,  quatre  ou 
plus.  Le  tuyau  de  plomb,  recouvert  d'une  corde  goudronnée,  est  {riacé 
lui-même  dans  un  toyau  de  conduite,  en  fer.  De  distance  en  distance 


9H  TÉLÉOR^MHE  ÉiiBGXBIWE. 

les  bouts  des  dlTcrs  fib  sorlent  eaMmUe  4fi  t«m  et  sont  iiés  k^te 
poteaux  appelés  poteoox  visiaean. 

Par  a  foudre  des  poteatue.  —  Ou  a  ta,  dana  k  âgs»  2«  <pie 
les  poteaux  anglais  sont  simplement  stunooiités  d'usé  pointe  qoi  co»- 
munîque  ayec  le  sot  par  bb  fil  conducienr;  réieOrioîté  alMwphfr 
rique  s'écoule  ainsi  dans  le  sol  et  ne  peut  plus  brifier  les  poteaux. 

M.  Walker  a  aussi  adopté  un  autre  parafaudre  destinée  pitetuer 
les  appareils.  Il  est  r^M^senté  &g.  15>  presque  de  grandeur  natartlle. 
€  un  cylindre  de  cuif  re  de  1  milliaiètre  et  daoai  d'épaisseur,  icn  parr 
liite  communication  avec  la  terre  par  le  gros  fil  E  et  isolé  dn>  fil  can- 
ducteur  par  un  disque  de  bois  de  buis  O  et  uae  bobioeBB  dexe  aêaM 
bois.  Les  flèches  indiquent  la  direction  du  courant  du  fil  condooleur 
de  la  ligne  F  au  télégraphe,  mis  en  conuDunication  av«c  ce  fil  à  son 
extrémité  F|.  La  bobine  BB  remplit  barmétiqueBient  la  capacité  dn 
cylindre  ;  mais  on  a  ménagé  sur  sa  surface  de  petites  rainui^s  en  béVee 
pouvant  recevoir  trois  ou  quatre  couches  de  fil  de  cuitre  revêtu  de 
swe  et  plus  fins  que  tous<:eux  de  l'appareil;  ce  fil  fait  partie  d'un 
circnit  commençant  au  gros  fil  de  cuivre  E ,  et  se  terminant  en  F', 
aussi  près  du  sol  qu'il  est  possible,  plus  près  de  fait  qu'aucune  paitie 
métallique  de  l'appareil  télégraphique.  Le  fil  £  se  rattache  en  outre  à 
deux  noix  ou  écrous  M,  N  munis  de  pointes,  et  le  plus  rapprochés  pai^ 
sible  l'un  de  l'autre  dans  la  capacité  supérieure  du  cylindre;  Icadisqws 
en  bois  D,  B  sont  recouverts  par  des  disques  en  cuivre  ;  des  pointes  par- 
tant dtt  disque  de  cuivre  placé  en  haut  s'approchent  du  c)4indre  C  en 
communication  avec  la  terre;  d'autres  pointes,  partant  de  la  baseiie 
ee  même  cylindre  G,  s'approchent  du  disque  de  cuivre  {dacé  en  his. 
Le  fil'très-fin/de  la  bobine  très-rapprochée  du  cylindre  en  cemaïu- 
nication  avec  la  terre  sera  plus  vite  brûlé,  dans  le  cas  d'une  forte  dé- 
charge d'électricité  atmosphérique,  que  le  fil  de  la  sonnerie  et  le  fil 
de  Taiguille  du  télégraphe  qui  seront  mis  à  l'abri.  Le  premier  appareil 
de  ce  genre  fut  installé  dans  la  station  de  Tuabridge-Well;  quelques 
semaines  après  son  installation  la  foudre  pénétra  dans  la  station  et  se 
comporta  dans  Pappareil  comme  on  Tavait  espM  ;  elle  traversa  sans 
dommage  le  gros  Gl  E,  et,  en  arrivant  au  fil  f,  elle  sanu  au  cylindre, 
flamba  le  fil  de  soie  et  dévida  le  fil  à  l'endroit  marqué  par  un  pouit 
noin  Comme  la  décharge  n'avait  pas  été  très-intense,  \e%\  /"ne  lue  (las 
fNidu. 

▲près  Tacoident  du  Vésinet,  M.  Bréguet  propesa,  pour  f>r^nirb 


APPAREILS  DB.  i^A  rtum^Êmm^^  tau  et  poteaux,   mta 

te  appaieilst  ret  tqrlaut  jpour  scttnt  to  €ttifikifé«  ;dit  liMr 
I  à  l'abri  dea.aqiloflMD8iiNi4i»ya»ief«  A'anéler te^pHilikeiB- 
Aicteora  ea  fer  à  5  oa  6  nètnes^esMbaaes^tetd^jiéi^f  r.iiiiiMdiftMB 
gros  fils  avec  kf  appareils  au  looyeD  4e  fila  métalUf ues  ifèa-riai. 
Celte  diapeakion ne  terail pasauez  eificaoe.  Ea  voici aoe aatrerepat- 
«Dtée  ig.  16,  plaacbe  V,  et  iaveotée  par  1U.  SteiabeiL  fiur  leieit 
•de  la  cabane  on  voit  d*abord  aux  deax  pignons  doux  coadadeors  m 
poiales  commoaiqQani  avec  le  sol  par  uafilcoa^acteiir,  pais4«Bix 
phqiws  de  enivre  P,P'  carries^  de  6  poa«e&4tfiV}Voa  decAté;  IoALmi- 
dactenr  est  brisé  et  se  rattacbe  de  cbaqfie  côté  aorankinaat  am 
deux  plaques;  ces  pla^pass»  posées  sur  une  base  iaehnieiea.faiaMie 
on  en  porcelaine,  sont  fixées  sor  ie.tpîl  et  séparées  4e  plus  Tuae-de 
l'antre  par  plusieurs  plis  d'étoffe  de  soie;  une  clocbe  les  défend  de  h 
irinie:  Deux  fils  assex  fias  FyF^  soudés  aux  plaques^  conduisent  le 
.courant  à  l'appareil  télégraphique.  Ce. coursent  aura  toiyaars  inop  peu 
-de  tension  pour  vaincre  i'isoloinent  des  plaques  et  passer  é'iine 
plaque  à  L'autre  direetemeat  ;  il  viendra  donc  par  F  aux  appareils  et 
retournera  par  F^  au  fil  conducteur.  L'éleçtricîi^  atonospbérîque,  an 
contraire,  ne  trouvera  pas  assex  d'issue  par  les  fils  fins  F,  ¥\  et  sau- 
tera direcieoient  d'une  plaque  à  TaulPe;  les  appareils  et  les  employés 
feront  donc  i  l'abri  de  tout  danger.  En  eflet ,  dans  les  lieux  où  c«tte 
diappsiiieai  a  été  adoptée,  on  n'a  jamais  vu,  méaie  pendant  les  .plus 
grands  «rages. et  les  coups  de  tonnerre  les  plos  effrayaiits,  ni  étincelle, 
ai  brait  se  produire  dans  les  fils  qui  mettent  en  jeu  les  indîcaieiBS. 

Voici  comment,  sur  la  ligne  télégraphique  principale  du  grand  ducbé 
de  Bade,  M.  Fardely  a  appliqué  l'idée  de  MM.  Steinheil  et  BrégueL  Le 
•  fil  conducteur  f  F^,  fig.  17,  est  interrompu  au  dernier  poteau,  distant 
ilu  cabinet  de  ii  à  5  mètres  ;  un  double  fil  de  cuivre  ff\  soudé  au  fil 
.conducteur  principal  des  deux  côtés  du  poteau ,  fait  entrer  l'appareil 
télégraphique  T  dans  le  circuit.  Toute  forte  décharge  d'électricité 
.atmosphérique  sautera  de  F  en  F^  ou,  dans  le  cas  le  plus  défavorable, 
fondra  les  petits  fils  de  cuivre  ff,  de  sorte  que  les  appareils  seront 
toujours  épargnés.  En  tournant ,  quand  l'orage  apparaît,  la  manivelle 
isolée  du  petit  appareil  interrupteur  I,  on  met  tout  à  fait  le  télégraphe 
en  dehors  du  circuit. 

Voici  enfin  les  parafoudres  appliqués  par  M.  Meisner  sur  la  Ugnié  de 
grand-duché  de  Brunswick.  Les  fils  conducteurs  FF^  sont  soutenus 
-par  des  poteaux  ordinaires  jusqu'à  une  certaine  distance  de  la  staiNMi; 


348    ^  TÉLÉ<HIAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

à  partir  de  ce  point  ils  sont  recooTerts  do  gotta-percha ,  et  entrent  sons 
terre,  enfermés  dans  des  tnyaox  de  fer,  des  tuyaux  de  génératenrs  de 
locomotife,  par  ^exemple;  ib  sortent  à  trayers  le  mur  et  Tiennent, 
dans  le  cabinet,  se  rattacher  ï  une  plaque  de  cuifre  AA,  fig.  18,  kmgae 
de  8  pouces,  large  de  &  pouces  et  épaisse  de  trois  huitièmes  de  pooce. 
Un  fil  isolé  et  plus  fin  ^part  de  cotte  même  plaque»  va  aux  appareils 
et  revient  se  rattacher  k  une  seconde  plaque  de  cuivre  BB,  placée  sous 
la  première  et  séparée  d'elle  par  une  couche  isolante.  Pour  que  cet 
isolément  soit  complet,  les  quatre  vis  V,  fig.  19,  qui  traversent  les  deux 
plaques  et  les  fixent  contre  le  mur  passent  dans  des  cylindres  d'ivmre; 
enfin  un  fil  plus  gros  F%  fixé  aussi  à  ia  plaque  BB,  va  plonger  dans  la 
terre,  enveloppé  de  gutta-percha,  pour  se  rattacher  plus  tard  au  poteau 
suivant.  Le  courant  de  la  pile ,  dont  la  tension  n*est  pas  très-forte, 
arrive  par  le  fil  F  et  passe  dans  la  plaque  A ,  entre  dans  le  fil  /",  traverse 
l'qipareil  télégraphique ,  va  par  /^  dans  la  plaque  B  et  sort  par  F. 
L'électricité  atmosphérique,  au  contraire,  dont  la  tension  est  très- 
grande,  saute  de  la  plaque  A  sur  la  plaque  B  et  reprend  tout  de  suite 
le  fil  conducteur  principal  F%  sans  circuler  dans  les  appareils.  Il 
semblerait  plus  naturel  de  donner  à  ce  parafoudre  la  forme  suivante, 
fig.  20:  A,  B  sont  deux  plaques,  ou  mieux  deux  cylindres  terminés  en 
pointe  etaussi  rapprochés'qu*ll  est  possible  Tun  del'autre  :  F  est  le  fil  ve- 
nant de  la  première  station,  ^le  fil  allant  aux  appareils  et  revenant  par/*' 
à  la  plaque  B,  F'  le  fil  aHaut  I  la  seconde  sUtion,  etc.  Le  courant  soit 
nécessairement  la  route  F/7*^F^  tandis  que  Félectricité  atmosphérique 
passe  directement  par  les  pointes  du  cylindre  A  au  cylindre  B.  H 
semble  résulter  de  plusieurs  expériences  de  cabinet,  conmie  aossi 
des  faits  observés  sur  la  ligne  télégraphique  pendant  les  orages,  que  le 
parafoudre  à  plaque  remporte  beaucoup  sur  le  parafoudre  à  pointes. 
Les  très-fortes  décharges  ont  quelquefois  fondu  Tun  des  fils  f,  ft 
mais  Tappareil  n*a  jamais  été  endommagé.  Un  appareil  à  pointes,  ana- 
logue à  celui  que  nous  venons  de  décrire ,  n'a  pas  réussi  en  France. 

APPAREILS  SERVANT   A  LA   CONFECTION   ET  A   L'ESSAI   DES   FtLS  EN 
GUTTA-PERCHA. 

La  gutta-percha  est  une  subsuncé  solide  à  la  température  ordinaire, 
et  semblable  au  caoutchouc  On  la  râpe  d*abord,  et  on  la  fait  tremper 
daas  de  Teau  chaude  pour  la  laver  et  en  séparer  le  sable,  le  charbon 


APPAREILS  DE  M  TÉLÉGRAPHIE.  —  FILS  ET  POTEAUX.       34» 

et  les  autres  matières  inipares  qu'elle  renfernie  ;  on  la  fait  j^isaer  en- 
suite en(re  des  cylindres  ou  laminoirs  à  surface  hérissée  de  pointes 
qui  la  difisent,  et  de  là  entre  des  rouleaux  chaiiffés  an  moy^ 
de  noyaux  en  fer  brûlant,  lesquels  la  transforment  en  une  sorte 
d'étoffe  très-mince  contenant  encore  des  matières  étrangères  :  pour  la 
puriûer  complètement  et  lui  enlever  toute  l'eau  qu'elle  renferme,  on 
la  fait  passer  entre  de  nouveaux  rouleaux  aussi  chauffés  qu'ils  peuvent 
l'être  sans  que  la  gomme  s'y  attache  ;  et  on  la  laisse  ainsi  circuler  entre 
les  rouleaux  jusqu'à  ce  qu'elle  ait  pris  une  teinte  très-uniforme  chocolat 
ou  châtain.  Pendant  qu'elle  est  encore  chaude  on  la  coupe  en  bandes 
ou  tresses  pesant  environ  huit  livres  «  très-amolliesct  mieux  préparées 
à  se  mêler  avec  trois  ou  cinq  pour  cent  de  fleur  de  soufre.  Dans  un  la^ 
minage  subséquent  on  ajoute  donc  peu  à  peu  de  la  fleur  de  soufre  à 
demi-fondue  à  la  matière  primitive  molle  ;  le  soufre ,  sous  l'action 
des  rouleaux,  s'étend  uniformément  sur  la  gutta-percha.  Les  bandes 
résultant  de  cette  nouvelle  opération  sont  placées  dans  un  générateur 
à  haute  pression  et  soumises  à  la  température  correspondante  à  8  at- 
mosphères; sous  cette  température  et  sous  cette  pression  le  soufre 
s'unit  intimement  à  la  guita-percba,  qui  prend  un  autre  aspect  et  une 
antre  teinte  gris-brun  ;  elle  a  perdu  ainsi  toute  l'eau  intérieure  qu'elle 
renfermait  On  fait  arriver  alors,  au  moyen  d'un  ventilateur  un 
courant  d'air  chaud  qui  chasse  les  vapeurs  d'eau  et  d'acide  sulfureux. 
La  masse  de  gutta*percha  ainsi  mélangée  au  soufre,  ou  vulcanisée, 
passe  dans  l'appareil  ^Gg.  21,  destiné  à  donner  aux  fils  leur  enveloppe 
isolante.  C'est  un  très-fort  cylindre  G  horizontal ,  de  8  pieds  de  long, 
de  8  pouces  de  large;  un  puissant  refouloir  à  vis  entre  dans  ce  cylindre 
sons  l'action  d'une  force  de  dix  chevaux  :  à  la  partie  antérieure  du 
cylindre  se  trouve  une  sorte  de  tête  de  bélier  très-massive  avec  6  ou  9 
orifices ,  et  d'où  sortent  autant  de  fils  revêtus  de  gutta*percha.  La 
masse  à  demi  fluide  arrivant  du  cylindre  G  sous  une  pression  énorme 
ne  peut  s'échapper  que  par  l'espace  conique  EE,  les  fik  sont  amenés 
dans  ce  même  espace  à  travers  une  forte  pièce  de  bois  :  forcée  de  sortir 
avec  le  fil  par  un  des  orifices,  et  pressée  violemment  contre  lui  en  l'en- 
veloppant de  toutes  parts ,  la  gutta-percfaa  se  moule  sur  lui  et  le  re- 
couvre. II  ne  doit  sortir  par  seconde  qu'un  pied  de  fil ,  et  la  tempé- 
rature ne  doit  pas  être  trop  élevée,  sans  cela  la  couche  de  gutta-percha 
ne  serait  ni  assez  épaisse  ni  assez  dure.  On  juge  que  la  température 
est  trop  élevée  à  l'aspect  extérieur  de  la  couche  qui  n'est  plus  polie, 


iMis'0fi4iilé« er lofigâlé;  eommie «fieplte vi»Ne m»' me-ftim pm«- 
Mê*  Bii'iPeinptiasiifit  le^yKndre  il  Arait  prendra  de  trè»*gran46B  fifé'^ 
ltiNi0iis|Mure4l  «iputoCfrtMt  r«fF,  dmif^a  présence  ailraitbeailcwp 
ir  ItmâMlie  de  Topéra^km  ;  chaque  baHte  d'air  otf  sort  par  tes  erMoiÉ 
éM  Mitjfiic  atee  grand  bmit,  m  a'éebappe-  par  les  iaaiWB  inférieitrca 
fri  dMnèftt  accès  mx  filk  On  ptooe  les  êhemàa^  é'àbard  sur  ta 
éponge»  humides  ponr  letf  refroMir,  puis  tntre  des  draps  da  coton 
pnor  les  sécher,  et  dès  <)a'itsont  aeqÉla  qnekfne  aolidUé  on  les  ea« 
tfftÊt  snr  an  pr^nifer  dévidoir»  d'bù  ils  panent  sur  nn  antre,  après 
if olr  <Sté  séprirés  s*il  est  néeessaire> 

¥6ld  comnent  on  procède  à  répraitè  qni  doit  eoMMer  le  pafMt 
iioleneni  des  fils.  Le  dévidoir  D«  ûg.  29^  porte  an  aan«Hi  A  de 
plmMb  qni  commankfoeinéldltfqiieHMsit  d^sne  pavt  av^crrextrémUé 
du  êi  enfonlé,  d*autre  part  àtec  le  p6le  zine  d*nn  élémrent  on  pile  de 
Bunsen  P.  Un  fil  condodenr  F  part  da  pMé  enivre  de  ce  même  éié- 
ment  et  se  Ke-an  premier  bootdn  fil  d'mi  électro-aimant  E,  le  second 
bout  coomMmiqne  par  l'armature,  lorsqu^dlo  n'est  pas  attirée,  et  par 
nu  fil  condacreur  que  l'armature  touche  alors,  avec  une  plaque p 
terminée  par  nn  fil  condoctcKir  fqni  abotflit  à  une  antre  plaque  p' 
plongée  dans  le  vase  v  ;  une  rroisième  plaqne  p'^plonge  dans  le  même 
liquide  et  confmunique,  par  un  fil  f,  h  la  plaque  ^  plongée  dans  un 
vaito  ou  cuve  plus  grande  Y.  La  seconde  extrémité  du  fil  enroulé  sar 
le  déf  idoir  vient  à  la  cuve  Y,  liasse  sous  nile  ponlie  G  et  va  s'enrouler 
sur  un  second  dévidoir.  Aussi  longtemps  que  le  fil  est  isolé,  qu'il  n'y 
a  pas  de  solution  dans  la  couche  de  gotta*percha ,  le  circuit  4e  b 
pHe  F  n'est  pas  fermé.  Si,  au  contraire,  il  y  a  dans  le  fil,  au  seia  de 
la  cave  Y,  une  solution  de  continuité,  le  circuit  est  fermé,  l'ara»- 
turc  cède  è  l'attractlonde  l'électro-aimant  et  ne  tonche  phn  la  plaquep, 
lecifCûît  est  dé  nouveau  interrompu,  etc.^  etc.  Pendant  ce  temps-là 
un  ouvrier  qui  a  toujours  les  doigts  plongés  dans  l'eau  du  vase  v, 
éprouve  à  chaque  fermeture  et  à  chaque  interruption  du  courant 
une  série  de  petites  commotions  qui  Ini  signalent  k  lésion  du  fil,  il  b 
cherche  avec  soin  et  la  répare. 

Cette  première  épreuve  est  suivie  d^one  antre  qui  s'étend  à  la  {OB'- 
gucmr  totale  du  fil  conducteur.  On  emploie  cette  fols  une  pile  de  Da* 
niel  ou  de  Bimsen  de  sir  éléments,  P  fig.  23.  C  est  un  commutaieor 
au  moyen  duquel  on  puisse  intervertir  à  chaque  instant  la  marche  da 
courant  dans  le  fil;  en  T  est  une  boussole  des  tangentes  ou  des  sioas 


APPAREILS  DE  LA  TÉUtoRAPHlS.  -^  VOA  ET  POTEAUX.       »M 

pour  iiiesarer  l'iateiisité  du  courant ,  en  Â  une  aigtuUe  de  balaoee 
galvanique  à  loraioB  «tec  mn  multiplicateur  de  800  tours.  Le  rouleau 
de  fil  à  éprouver  eat  plaeé  en  F  et  plonge  tout  entier  dans  Teau-;  nm 
extrémités  aboutissent  en  E,E^  tandis  que  les  extrémités  du  conducteur 
de  la  boussole  des  tangentes  viennent  en  e,  e%  et  celles  du  multi[Ji- 
cateuren  E,E'.  E  communique  avec  e^  par  un  fil  conducteur,  e  avec 
Tun  des  pôles  de  la  pile,  E  avec  Tautre  pôle,  e'  enfin  par  un  fil  avec 
une  plaque  plongeant  dansie  nfêrtlelîqoide  que  le  fil  à  éprouver.  Si  l'on 
veut  rendre  manifestes  les  lésions  du  fil,  on  unit  par  un  fil  e'  avec  e,  la 
boussole  des  tangentes  est  hors  du  circuit,  et  si  alors  en  effet  il  y  a 
une  lésion  en  L,  le  circuit,  d'abord  ouTert ,  se  trouve  fermé,  le  cou- 
rant suit,  par  exemple,  la  direction  H-,  C,  E,  L,  p,  E\  E,  c',  c,  + ,  et 
Me  dévier  rai|(aiHe  du  maitlpUcatenr  ou  de  la  balance  galvanique  à 
toniiiii.  On  peut  ai^imenter  ladéviatioD  en  renversiatt  lecommutatear 
an  moment  où  TaiguiHe  tend  à  revenir  à  la  posltien  d'éqnflibre;  et  par 
l'amplitude  de  cette  déviation  on  peut  estimer  l'intensité  du  courant 
dérivé  par  la  lésion  L. 

S'il  s*agit,  au  contraire,  d'éprouver  la  conductibilité  du  fil,  on  sup- 
prime les  liaisons  entre  la  plaque  p  et  E^  d'une  part,  entre  e'  et  e  de 
l'antre,  et  oa  l'éiaUit  entre  £'  et  £  ;  c'est  alors  la  boosaole  qui  entre 
dans  le  etrcnit,  et  la  balance  de  torsion  qui  en  sort.  Le^x)orant  est 
fermé  et  prend  la  direction +,  G,  a,  e-,  E,  E^,£,  £^  G,  +.  L'aiguille 
et  la  boussole  indique  une  déviation  dans  un  certain  sens;  en  renver^ 
sam  le  commutateur  h  déviation  a  lieu  en  sens  contraire  ;  l'ensemble 
des  deux  forme  une  déviation  double,  dont  la  tangente  donne  l'inten- 
sité du  courant.  Maintenant  en  liant  par  un  fil  E  avec  E\  et  mettant 
te  roaleau  de  fil  en  dehors  du  circuit ,  on  obtient  une  autre  déviation 
dont  la  tangente  mesure  la  nouvelle  intensité  du  courant.  De  la  diffé- 
leâee  de  ces  deux  tangentes  on  déduit  la  déviation  correi^ndante  à 
b  résistance  du  fil  enduit  de  gutta-percba.  Gomme  on  connaît  le  dia- 
mètre et  la  longueur  de  ce  fil,  on  sait  à  priori  ce  que  devrait  être 
cette  résistance  dans  le  cas  d'un  isolement  parfait  ;  en  comparant  la 
résistance  donnée  par  l'expérience  avec  la  résistance  théorique,  on 
saura  de  combien  l'intensité  du  courant  est  diminuée  par  l'imperfection 
de  l'isolement,  et  Ton  acceptera  ou  rejettera  le  rouleau  de  fil  suivant 
qne  la  perte  du  courant  sera  ou  ne  sera  pas  comprise  entre  les  limites 
fixées  par  les  règlements.  On  n'accepte  pas  en  Prusse  un  Cl  enduit  de 
giiiu-percha  qui,  sur  une  longueur  d'un  mille,  laisserait  perdre  un 


362  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

quart  pour  cent  ou  un  deux  cent  cinquantième  du  courant;  dès  que 
cette  perte  est  constatée,  on  le  renvoie  à  la  fabrique  pour  qu'il  soit 
enduit  de  nouveau  et  soumis  à  de  nouvelles  épreuves. 


CHAPITRE  IL 

AppareHs  de  télégraphie  historiques. 


Nous  donnerons  le  nom  d'appareils  historiques  an  télégraphes  élec^ 
triques,  dont  il  est  bon  de  conserver  le  «ouventr,  mais  qui  ne  sont  pas 
devenus  on  ne  sont  pas  restés  des  appareils  usuels. 

TÉLÉGRAPHE  DjK  M.    RONALDS,  CONÇU   EN  1815,   EXËCOTÊ  ET 
DÉCRIT  EN  1823. 

On  ouvrit  dans  un  jardin  une  tranchée  longue  de  cinq  cents  pieds. 
On  posa  an  fond  de  la  cavité  une  auge  en  bois  de  deux  pouces  en 
carré,  bien  revêtue  à  rintéricur  et  à  Textérleur  de  couches  de  poix. 
Cette  auge  renfermait  une  série  de  tubes  de  verre  épais,  dans  lesqnds 
serpentait  le  conducteur  en  métal.  Les  tubes,  au  lieu  d*étre  en  con- 
tact immédiat,  étaient  séparés  par  d'autres  tubes  plus  courts,  d'un  dia- 
mètre plus  large,  dans  lesquels  leurs  extrémités  s'engageaient,  en- 
tourées de  cire  molle  pour  fermer  tout  accès  à  l'homidité.  On  avait 
soin  aussi  de  conserver  entre  les  tubes  un  petit  espace  pour  laisser  le 
jeu  nécessaire  aux  dilatations  et  aux  contractions  produites  par  les 
variations  de  température  :  dans  une  première  expérience,  les  tnbes 
unis  par  un  mastic  dur  se  brisèrent.  L'auge  fut  ensuite  recouverte 
avec  des  pièces  de  bois  vissées  sur  elle  pendant  que  la  poix  était  en- 
tore  liquide,  et  on  recouvrit 4e  tout  d'une  nouvelle  couche  d'enduit. 

Une  plaque  circulaire  et  légère  de  cuivre,  planche  V,  fig.  24,  divisée 
en  vingt  parties  égales,  était  fixée  sur  l'arbre  des  secondes  d'ooe 
horloge  dont  le  pendule  battait  les  secondes.  Chacune  des  divisions 
était  marquée  par  une  figure,  une  lettre  ou  un  signal  préparatoire* 
Les  figures  étaient  divisées  en  deux  séries  de  1  à  10,  et  les  lettres 


APPAREILS.  —  TI^LliXiRAPH£S  HISTOBIQUES.  353 

étaient  rangées  dan$  ror4re  alphabéiiqae,  en  omettant  J,  Q,  T»  W, 
X.  etZ.  Défaut  on  sur  le  disqne,  on  plaçait  une  antre  plaque  tic^ 
cnirre  fig.  25  susceptible  d'être  mise  occasîonuellement  en  moisre- 
ment  au  moyen  de  la  manivelle  attaebée à  son  centre,  et  munie  d'une 
onverture  de  dimensions  telles,  que,  pendant  que  le  premier  disque 
toomait,  mu  par  Thorloge ,  on  ne  pût  voir  &  la  fois  qu'un  seul  des 
chiffres,  lettres  ou  signaux  préparatoires  :  par  exemple,  le  chiffre  9,  la 
lettre  Y  et  le  signe  Rtady ,  sont  seuls  visibles  à  travers  l'ouverture. 
En  avant  de  cette  double  plaque,  un  électromètre  de  Canton,  à  balle 
de  sureau,  était  suspendu  à  l'extrémité  de  fils  Isolés,  et  communi- 
quait d*nne  part  avec  le  cylindre  d'une  machine  électrique  de  six 
ponces  de  diamètre ,  de  l'autre  avec  le  fil  enfoui  dans  le  sol  du  jardiu 
et  isolé  par  les  tubes  en  verre. 

Un  autre  électromèire  semblable  était  suspendu  de  la  même  ma- 
nière devant  une  autre  horloge  pourvue  à  son  tour  des  mêmes  plaque> 
de  cnirre»  et  mise  en  commuuication  avec  une  machine  électrique: 
la  seconde  horloge  et  la  seconde  machine  étaient  plact^es  à  Vautre  extré- 
mité du  fil  enfoui  ;  et  l'on  devait  amener,  autant  que  possible,  les  deux 
horloges  à  nn  état  de  synchronisme  parfait. 

Il  est  maintenant  évident  :  1<*  que,  si  le  fil  est  chargé  d'électricité 
à  une  de  ses  extrémités,  sous  l'influence  de  la  machine,  les  deux 
électroroètres  divergeront  aux  deux  extrémités,  et  que,  si  on  le  dé- 
charge soudainement  à  l'une  des  stations,  les  deux  électromètres 
retomberont  à  la  fois  au  même  moment;  2*  que,  si  la  décharge  a  lieu 
à  Tinstant  où  une  lettre,  un  chiffre,  un  signal  donné  apparaissent 
devant  l'ooTerture  sur  le  cadran  d'une  des  horloges,  la  même  lettre, 
la  même  figure,  le  même  sigoal  se  montrent  sur  l'autre  cadran;  et 
par  oonséqnent,  3*  que,  si  l'nn  des  stationnaires,  venant  k  décharger 
le  fil  au  moment  od  la  lettre,  la  figure,  le  signal  qu'il  veut  trans- 
mettre se  montrent  devant  l'ouverture,  avertit  par  la  chute  de  l'élec- 
tromètre  le  second  sUtionnaire  de  regarder  quel  signe  apparaît  è 
l'ouverture  de  la  seconde  horloge,  il  lui  aura  par  là  même  transmis 
ce  signal. 

M.  Ronalds  ajoutait  qu'an  moyen  d*un  dictionnaire  télégraphique 
on  pourrait,  par  iroe  seule  décharge,  transmettre  un  mot,  une  phrase 
entière  :  il  estimait  en  moyenne  à  cinquante  secondes  le  temps  néces- 
saire à  la  production  dn  signal. 

L'idée  de  maintenir  les  électromètres  ï  l'élat  ^e  tension  ou  d't-» 

33 


3M  TÉLÉGRAPHIE  ÉLBCTRIQUfi. 

cart;  et  de  se  senrir  de  knr  retour  k  la  Terlicile  par  la  dédiarge  de 
la  machine,  pour  exciter  raiienlion  do  correspondaot,  est  éaùnem* 
roeBiiiogéaieuae.  M.  Rooalds  aurait  complètement  résolu  le  proUème 
de  la  télé^phie,  s'il  n'a?att  pas  rencontré  sur  sa  route  deux  obUSp 
des  insurmontables;  la  difiicoké  d'établir  entire  les  deux  bariof» 
le  synchronisme  absolument  nécessaire,  et  Timpossibilité  d'isolar 
suffisamment  les  fils  qui  doifent  conduire  rélectricité  oïdioaire  ou 
de  tension. 

Rappelons  en  passant  que  Beisser  avait  proposé  de  snbstitaer  aux 
électroscopes  vingt-six  carreaux  éiincelants,  (Sur  lesquels  Télectridté 
aurait  dessiné  les  lettres  de  l'alphabet,  ainsi  que  le  repréKute  la 
figure  26.     . 

lÉtÉfilUPHB  ÊUSCTRO-GHUOiQDn  DE  SORMMBBniG» 

Ce  télégraphe  est  la  première  solution  complète  du  magnifique 
problème  de  h  transmission  des  dépêches  an  moyen  de  Félecyriciié: 
nous  reproduisons,  presque  dans  son  entier ,  la  curieuse  aotioe  et  les 
ingénieux  dessins  publiés  en  1812  par  Tillusire  pbyaicien  bavards. 
Au  point  de  Tue  delà  théorie  et  de  l'abstraction,  cette  belle  invention 
ne  laissait  rien  à  désirer  ;  il  n'en  est  point  de  môme  au  point  de  vue 
pratique  :  mais  tous  étudieront  avec  plaisir  ce  plan ,  premier  eSmtde 
la  science,  premier  élan  du  génie* . 

Llappareil  est  représenté  en  perspective,  planche  Y  »  %  27,  n*"  1, 
2  et  S.  Les  fig,  2  et  3  ùi$  représentent  ks  pièces  2  et  a  vues  de 
profiL  Les  pièces  1  et  2  sont  toujours  l'une  auprès  de  l'anure;  mais 
les  pièces  2  et  5  peuvent  être  séparées,  en  quelque  sorte  indéfini- 
ment, et  par  toute  la  dislance  que  peut  exiger  Tusage  léiégra^ 
phique,  pourvu  que  leur  conununication  électrique  seît  conservée 
ainsi  qu'on  le  verra  ci-après.  Nous  indiipierons  d'abord  sommaire- 
ment l'usage  et  le  jeu  des  parties  représentées  sous  chacun  des  trois 
chiffres,  et  nous  reviendrons  ensuite  aux  détails  qui  concernent  cha- 
cune d'elles. 

On  voit  dans  la  figure  sous  le  n""  i  une  pile  voltaiqfue  ordinaire  : 
une  dizaiue  de  disques  de  zinc  et  argent  peuvent  sofiire  :  on  l'éuriilit 
en  commençant  par  le  zinc»  puis  un  feutre  humecté,  etFargenL  Awâ 
le  pôle  qui  donne  l'hydrogène  »  dans,  la  déGoa4M)8ition  de  l'eâa,  se 
trouve  en  bas,  et  le  pôle  de  l'oxjfgène  en  haut. 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  HISTORIQUES.  355 

De  CCS  deux  pfties  partent  respectivement  deux  fils  conducteurs , 
de  métal  souple,  terminés  chacun  par  une  petite  cheville  de  laiton 
épatée  en  haut  pour  donner  de  la  prise  aux  doigts.  Ces  chevilles 
sont  destinées  à  être  implantées  à  volonté  dans  l'un  quelconque  des 
vhigt-sept  trous  pratiqués  verticalement  vers  l'extrémiié  d'un  pa- 
rti! nombre  de  petits  cylindres  de  laiton  rangés  horizouialement  à 
côté  les  uns  des  autres ,  sans  se  toncber ,  le  long  de  la  traverse  supé-^ 
rieufe  de  la  pièce,  numéro  2,  Chacun  de  ces  cylindres  correspond  à 
une  lettre  de  Talpha&et  de  A  jusqu'à  Z;  et  il  y  a  de  plas  deux  signes 
additionnels  qui' contribuent  à  Imprécision  du  langage  ti^iégrapbique  ; 
ce  qui  complète  le  nombre  de  vingt-sept.  Le  trou  dticytiiidre  et  h 
die\'ille  qui  doit  y  entrer  occasionnellement  sont' légèrement  coniques, 
afin  que  le  contact  réciproque  soit  plus  pifait  et  toujours  sdt.  Cha- 
cun de  CCS  cylindres  traverse  dans  toute  son  épaisseur  la  pièce  hori- 
zontale qui  les  porte  touy;  et  il  est  percé  à  son  extrémité  opposée  à 
celle  qui  reçoit  la  cheville  (celle  qu'on  ne  voit  pas  dans  la  figure) 
d'un  petit  trou  transversal  dans  lequel  on  passe,  et  on  tord  ensuite 
l'extrémité  d'un  fil  conducteur.  On  roii ,  dans  la  figure ,  ces  fils  con- 
verger en  un  faisceau  dont  la  longueur  peut  être  indéfinie,  c'est-à-dire 
égale  à  h  distance  qui  sépare  la  personne  qui  écrit  télégraphiquement 
de  celle  qui  doit  lire.  C'est  l'appareil  de  lecture  et  celui  d'avertisse- 
ment qui  sunt  représentés  sous  le  numéro  S.  On  voit  là  les  fifs  conduc- 
teurs de  rinflaence  galvanique  se  sî^arer  de  nouveau  et  se  distribuer 
respectivement  à  Textrémilé  inférieure  de  vingt-sept  pointes  métal- 
liques, rangées  le  long  du  fond  d'une  auge  de  verre  bien  transpa- 
rent a  a,  et  qu'on  voit  ressortir  dans  son  intérieur.  Chacune  de  ces 
pointes  répond  à  une  lettre  de  l'alphabet  respectivement  correspon- 
dante à  celle  que  porte  chacun  des  cylindres;  en  sorte  que  le  système 
des  signes  est  absolument  le  même  dans  la  pièce  n*^  2  et  dans  la 
pièce  n*  3.  L'auge  est  remplie  d'eau  ordinaire. 

Avant  de  décrh-e  le  mécanisme  qui  produit  Tévell  ou  l'avertisse- 
ment, nous  allons  indiquer  le  procédé  télégraphique.  L'écrivain  est  à 
l'appareil  n*»  1  et  2,  et  le^ lecteur  à  Pappareil  n°  3. 

Supposons  que  l'écrivain  a  planté  la  cheville  qui  appartient  au  pôle 
hydrogène  ou  inférieur  de  la  pile  dans  fe  trou  du  cylindre  F;  et  celle 
du  fil  oxs-gène  ou  supérieur  dans  le  trou  du  cylindre  R.  De  ce  mo- 
ment, un  drcuit  voltaïque  complet  est  établi  d'un  pôle  à  l'autre  par 
rextérieur  de  la  pile.  Le  fil  hydrogène  conduit  l'influence  électrique 

M. 


3âG  TÉLÉGRAPUUS  ÉLECTRIQUE. 

jusqu'à  la  poiute  F  dans  i'auge;  le  Gl  oxygène  conduit  cette  méine 
influence  jusqu*à  la  pointe  R  dans  la  même  auge  ;  et  la  décomposilioa 
de  Teau  a  lieu,  bu  bout  de  quelques  secondes  :  k  rextrémité  de  cha- 
cune de  CCS  deux  pointes,  on  voit  paraître  an  filet  de  gaz  hydrogène 
partant  de  la  pointe  F,  et  un  filet  moindre  de  gaz  oxygène  à  la  pointe  R. 
L'oxygène  se  distingue  encore  par  un  autre  caractère  :  il  s'entasse  en 
petites  bulles  qui  restent,  en  partie,  adhérentes  à  la  pointe  qui  le 
fournit,  et  qu'il  faut  même  avoir  la  précaution  de  d^ager  avec  un 
pinceau  lorsqu'on  doit  revenir  à  la  même  lettre.  Le  lecteur  prend  note 
à  mesure  des  lettres  qui  appartiennent  aux  deux  pointes  qui  ont  fourni 
les  deux  gaz,  c'est-^dire  F  et  R. 

L'écrivain  enlève  la  cheville  du  cylindre  F,  et  la  met  au  cy- 
lindre Â,  Le  lecteur  voit  le  courant  d'hydrogène  cess^  en  F,  et 
paraître  en  A  ;  il  écrit  A.  L'écrivain  a  mis  ensuite  la  cheville  qui 
était  en  R  en  N;  le  lecteur  voit  la  pointe  N  se  garnir  de  bulles;  il 
écrit  N.  Bientôt  le  courant  d'hydrogène  cesse  en  A ,  et  commence 
en  G;  on  écrit  C.  Enfin  celui  d'oxygène  cesse  en  N,  et  commence 
en  F;  ainsi  le  lecteur  se  trouve  avoir  écrit  le  mot  France ^  d'après 
les  indications  fournies  à  grande  distance  par  l'écrivain.  Une  des 
pointes  et  un  des  cylindres  sont  désignés,  non  par  une  lettre,  mais 
par  un  point  :  l'hydrogène  sortant  de  celle-là  indique  la  fin  d'un  mot 
Il  y  a  aussi  un  signe  qui  annonce  que  la  même  lettre  est  redoublée, 
dans  les  cas  où  l'orthcgrapbe  l'exige.  On  est  étonné  de  la  rapidité  avec 
laquelle  ces  communications  s'établissent ,  sans  qu'il  y  ait  lieu  à  au- 
cune incertitude  ni  équivoque. 

Nous  passons  maintenant  au  mécanisme  de  raverlissement  destiné 
à  annoncer ,  par  une  sorte  de  réveil ,  que  l'appardl  va  fonctionner.  Ce 
)>rocédé  est  on  ne  peut  plus  ingénieux.  On  voit  dans  l'auge  un  levier 
coudé  M  à  double  équerre;  son  point  d*appui  est  en  o,  et  la  po- 
tence qui  le  supporte  est  fixée  par  une  vis  de  pression  sur  le  bord 
supérieur  de  l'auge.  Ce  levier  représente  le  fléau  très-léger  et  tr^s- 
mobile  d'une  balance.  Le  bras  horizontal  inférieur  i  porte  à  son 
extrémité  i  un  épatement  en  forme  de  cuiller  renversée,  c'est-à- 
dire  dont  la  concavité  est  en  dessous.  Le  bras  supérieur  f  porte 
en  t^  une  petite  boule  de  métal  6  percée  d'un  trou,  et  qui  s'enGle  très- 
librement  sur  ce  bras;  on  l'arrête  par  un  l^er  tâtonnement  vers 
le  coude  supérieur  du  levier ,  à  Tendroit  où  il  faut  qu'elle  soit,  pour 
qu'une  très-légère  prépondérance,  du  côté  t\  tende  à^mainlenir  le  fléau 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  HISTORIQUES.  357 

dans  la  situation  représentée  dans  la^gare.  On  sait  d'avance  quelles 
sont  les  deux  pointes  Toisincs  Tune  de  l'autre  qui  se  trouvent  ré- 
pondre à  la  cavité  de  la  cuiller  L  C'est  aux  deux  cylindres  cor- 
respondant &  ces  deux  pointes  que  celui  qui  veut  avertir  qu'il  va 
écrire  plante  ses  deux  chevilles.  A  l'instant  les  gaz  hydrogène  et  oxy- 
gène se  dégagent ,  et  montent  en  deux  fllets  voisins  dans  la  concavité 
de  la  cuiller  qui  les  intercepte,  et  qu'ils  remplissent. 

Au  bout  d'environ  une  demi-minute,  les  bulles  de  gaz  réunies 
dans  la  cuiller  Tallégent  si  efficaceùient  qu'elles  la  soulèvent  ;  le  bras 
i  s'élève  autour  du  point  o;  le  bras  ^'s'abaisse;  la  boule  ù  glisse 
par  l'effet  de  cette  inclinaison  ;  elle  tombe  dans  un  entonnoir  e,  et  de 
là  dans  une  capsule  qui  termine  la  détente  d'une  petite  horloge  à  ré- 
veil mise  aidsi  en  action.  Le  lecteur^  averti  par  la  sonnerie,  com- 
mence alors  ses  observations. 

Il  nous  reste  à  revenir  sur  quelques  détails  de  construction  ou  de 
manipulation  dans  les  diverses  parties  de  cet  appareil ,  dont  nous 
supposons  que  la  description  qui  précède  à  dû  faire  saisir  le  jeu. 

L'auteur  a  fait  usage  de  la  pile  à  colonnes  de  Voila ,  formée  de  dix 
plaques  d'argent  et  de  dix  plaques  zinc.  C'était  l'enfance  de  l'art  : 
cette  pile  avait  cependant  quelque  énergie  ;  sept  disques  donnaient 
déjà  une  étincelle ,  et  décomposaient  l'eau  assez  rapidement. 

C'était  un  problème  assez  diflBcile,  en  apparence,  que  de  conduire 
l'étincelle  électrique  individuelle  de  chacun  des  cylindres  à  chacune 
des  pointes  homonymes  de  l'auge ,  sans  confusion  ;  alors  même  que  les 
fils  conducteurs  étaient  réunis  en  faisceau  dans  la  plus  grande  partie 
du  trajet  d'une  étendue  indéfinie.  L'auteur  y  parvint  de  deux  maniè- 
res :  il  entoura  d'abord  les  Gis  conducteurs  de  soie ,  comme  les  grosses 
cordes  à  boyau  des  instruments  à  archet  le  sont  de  fil  de  laiton  blanchi  : 
il  passait  un  vernis  sur  cette  soie ,  et  réunissait  tous  les  fils  en  un  fais- 
ceau qu'on  vernissait  aussi  :  l'isolement  de  chacun  des  fils  était  com- 
plet, on  pouvait  plonger  impunément  le  faisceau  dans  l'eau  pendant 
une  partie  de  son  trajet.  Un  second  procédé  plus  simple ,  et  non  moins 
efficace^  consiste  à  enduire  chaque  fil  d'un  vernis  isolant  et  souple, 
et  à  les  réunir  en  un  faisceau  qu'on  revernit  encore.  Quant  à  la  distance 
absolue  à  laquelle  pouvait  atteindre  l'influence  électrique,  Fauteur 
affirme'qu'il  n'a  pu  apercevoir  aucune  différence  dans  la  promptitude 
de  l'opération ,  que  les  fils  n'eussent  que  deux  pieds ,  ou  une  longueur 
onze  cent  fois  plus  considérable.  Il  signale  avec  bonheur  l'analogie 


irappante  qui  existe  cuire  son  faisceau  de  fils  et  le  syslème  nen^eux  : 
ce  faificeau  est  susceptible  de  cinquaate-quatre  actions  diOérenUis, 
dont  Tingt-sept  peuventaiwir  lieu  ea  mâme  teiups^  et  mêiae  en  sen» 
opposé. 

M.  Soemmeriiig  a  trouvé  aussi  que  Tor  était  préférable  à  tout  autre 
joéUl,  même  au  platine,  pour  former  les  pointes  dont  le  fond  de 
Tauge  est  garni.  Le  rapport  entre  les  quantités  des  deux  gaz ,  respecti- 
T«nent  dégagés  par  des  fils  d*or  et  de  platine  de  oiômes  dimensions, 
était  i/2  pour  le  platine,  1/3  pour  Tor  :  avec  l'or  donc  la  différence 
seia  la  plus  grande  possible ,  et  les  signaux  transmis  seront  plus  faciles 
à  distinguer.  La  grosseur  des  pointes  ae  doit  pas  dépasser  i/o  de  ligne. 
La  distance  des  pointes  n'influait  pas  sensiblement  sur  le  plus  ou  k 
moins  de  promptitude  avec  laquelle  le  dégagement  du  gaz  commen- 
çait :  la  quantité  de  gaz  produite  était  seule  modifiée  par  la  distance. 
M.  Soemmering  remarque  toutefois,  sans  pouvoir  indiquej^  la  anse 
de  ce  phénomène,  que  lorsqu'jon  faisait,  partir  les  deux  courants  de 
deux  pointes  voisines,  par  exemple,  Aet  B,  le  couraot  ascendant 
d'bydrogène  montait  toujours  v)erticalement,  mais  <pie  celui  d'oxygène 
s'inclinait  vers  son  voisin. 

'  Â  ces  détails  sur  chacune  des  parties  de  l'affureil  il  reste  peu  de 
chose  à  ajouter  sur  le  procédé  télégraphique  proprement  dit  :  k  gu 
bydr«^ône,  se  montrant  plus  abondamment  dans  l'auge,  doit  être  em- 
ployé, de  préférence ,  comme  lettre  première  on  précédente  ;  on  divise 
par  couples  toutes  les  lettres  d'un  mot  ;  pour  les  lettres  doubles,  on.a 
nnsigne  particulier^  k  moins  que  la  division  naturelle  des  syllabes  j* 
dispense  de  l'employer  ;  enfin ,  pour  indiquer  qu'un  mot  est  terminé, 
oa  a  le  signe  du  point 

TÉLÉGRAPHE  DE  O&OSS  ET  DE  IVBBER  (1^34). 

L'appareil  moteur  était  une  machine  électro-magnétique  munie  d'un 
commutateur  à  l'aide  duquel  on  dirigeait  le  courant  dans  un  sens  on 
dans  l'autre.  Les  fig.  i  et  2,  planche  YI,  donneront  une  idée  delà 
manière  dont  on  percevait  les  signaux  :  aa  est  une  vue  latérale  da 
multiplicateur  composé  de  3,000  pieds  de  fils,  et  posé  sur  une  table  B; 
n  5  est  le  barreau  aimanté  auquel  est  fixée  une  tige  verticale  G ,  tra- 
versée à  angle  droit  par  une  barre  qui  porte  d'un  côté  le  .miroir  B  »  de 
l'autre  une  boule  métallique  I  servant  de  coutn^-poidijau  miroir;  F  et 


APPAREILS.  --  TÉÊtGRAPHES  HISTORIQUES.  «0 

N  sont  les  extrémiiéi  do  fil  du  mohfplieatenr  mi»  en  commnnieatioii 
avec  les  pMes  de  b  pile.  En  face  de  réleciro-aimant  se  titm?e  nae 
lanette  D  portée  sar  un  pied  G  :  sur  le  même  pied  on  fixe  eiisoi)e««n 
cbâssis  à  coulisse  E  dans  laquelle  glisse  l'échelle  dWisée  F.  Le  miroir  H 
à  angle  droit  avec  le  barreau  aimanté  présente  sa  face  à  la  lanetteD , 
ainsi  qu'à  l'échelle  £  ;  il  est  ajusté  de  manière  que  l'échelle  puisse  être 
Ttie  très  distinctement  par  réflexion  à  travers  la  lunette.  Si  le  barreaa 
tourne  vers  la  droite  ou  vers  la  gauche ,  le  miroir  tourne  en  même 
temps  et  rend  par  coa^uent  mobile  l'image  de  l'échelle.  Les  cfaifhes 
de  l'échelle  indiquent  le  sens  et  l'intensité  de  la  déviation-;  le  nombre 
et  l'étendue  des  oscillations  que  l'on  produit  en  mouvant  fa  manivelle 
de Pappareil  électro-magnétique,  et  que  l'observateur  perçoit  très- 
nettement  dans  la  lunette,  sont  les  éléments  faciles  et  suffisants  d^mie 
communication  télégraphique. 

TÉLÉGRAPHE  D'ALEXANDER  (18Î7.) 

Le  modèle  montré  par  M.  Alexander  à  la  Société  des  arto  d*Édini- 
boorg  consisttntdans  une  caisse  de  bois  d'environ  5  pieds  de  long, 
S  de  large,  S  de  profondeur  h  une  extrémité,  et  t  à  l'aiHre.  30-âb 
de  enivre  séparés  i'nn  de  l'antre  s'étendaient  dans  toute  la  longntiir 
de  la  caisse.  Â  la  station  de  départ ,  ces  fils  oommimiqBaient  à  tm«ii- 
semble  de  30  toncbes  formant  comme  un  clavier  de  piano;  ils  abovtls- 
saieot  à  la  station  de  déport  à  trente  petites  ouverlores  espacées  égale- 
aaeat  par  bandes  aor  an  écran  de  28  centimètres  carrés,  fig.  S.  S«na«es 
OMmitnres  à  l'extérienr  étaient  peintes  en  noir,  snr  un  fond  blanc, les 
vingt-abc  lettres  de  l'alphabet,  denx  points,  nn  point  et  virgide,  nn 
point  et  on  astérisque ,  les  mêmes  caractères,  en  nn  mot ,  déjà  peints 
sar  les  touches. 

L'appareil  moteur  se  composait-d^une  pile  ordinaire ,  pois  de  tiente 
ainaants,  placés,  comme  dans  on  galvanomètre,  entre  les  sinnoaMt  des 
fils  conducteurs  à  la  station  d'arrivée.  Chaque  lettre  avait  ainsi  son 
annant  portant  snr  son  pôle  nord  un  petit  écran  on  carré  de  papier 
mobile  qui,  dans  l'éUt  de  repos,  cachait  la  lettre.  Si  l'on  appvyait 
sur  Tmie  quelconque  des  touches ,  le  courant  était  établi ,  l'aimant 
correspondant  de  la  station  d'arrivée  se  plaçait  à  angle  droit  entraînant 
avec  lui  l'écran  et  laissant  voir  la  lettre.  Si ,  par  exemple ,  l'on  ap|myttt 
snr  la  toncbe  F,  le  courant  traversaitla  batterie ,  le  fiiy,  la  toaebs , 


360  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

te  fil  conducteur  marqué  |>ar  ia  flèche ,  le  fil  correspondant  de  la  su- 
tioD  d'arrivée  et  les  tours  du  multiplicateur,  pom*  revenir  à  la  pile; 
l'aimaut  dévié  menait  à  nu  la  lettre  F. 

TÉLÉGRAPHE  GRAPHIQUE  ET  PHONÉTIQUE  DB  M.  8TEI>*HEiL  (1838). 

M.  Steinheil  préférait  aux  piles  les  machines  élcctro-magaéUques; 
les  courants  nés  de  la  pile  sont,  disait- il ,  peu  aptes  à  s*élanccr  4  de 
grandes  distances.  Son  appareil  producteur  du  courapt  était  une  mo- 
dification appropriée  de  Tappareil  de  Ciarke ,  que  nous  avons  décrit 
ailleurs  ;  il  nous  suffira  de  bien  faire  connaître  la  disposition  de  ses 
inducteurs,  tlnsialtation  de  son  télégi*apbc  et  sou  mode  particulier 
d'action. 

Du  producteur  des  signaux.  —  Le  problème  consisie  en  ceci  : 
utiliser  le  courant  galvanique,  qui  a  été  produit  par  l'inducteur  et 
transrais  ensuite  par  la  cbafue  conductrice ,  de  telle  sorte  qu'il  dévie, 
d'après  la  découverte  de  OErstedt,  les  barreaux  magnétiques  bien 
suspendus.  Les  déviations  doivent  être  les  plus  rapides  et  les  pins 
.  fortes  possibles ,  si  Ton  veut  produire  les  signaux  sans  perte  de  temps, 
les  uns  après  les  autres  :  il  faut  donc  que  les  dimensions  des  aimants 
magnétiques,  dont  on  veut  produire  la  déviation ,  soient  convenable- 
ment choisies  :  il  ne  faut  pas  qu'elles  soient  trop  petites ,  sans  quoi  la 
force  mécanique  qui  résulte  de  la  déviation  devient  trop  faible  pour 
pouvoir  produire  la  résonnance  immédiate  des  tinrbres.  On  sait,  d*ail- 
leurs  que,  la  production  du  courant  restant  la  même,  les  déviations 
des  aimants  sont  d'autant  plus  fortes  que  le  nombre  des  cirooavola- 
tions  du  fil  est  plus  grand ,  ou  que  le  fil  a  été  plus  souvent  replié  sur 
Itti-même  dans  le  sens  de  l'aimant.  La  grandeur  du  diamètre  de  cha- 
que circonvolution  exerce  son  influence  seulement  en  tant  qu'eUe 
augmente  la  longueur  totale  du  filou  circuit  formé.  Cela  posé,  Tindi- 
CaAtw  des  signaux  est  un  multi|^cateur  interposé  par  ces  deux  extré- 
mités dans  la  chaîne  conductrice,  et  renfermant  dans  son  intérieur  le 
barreau  magnétique  qu'il  s'agit  de  dévier,  il  importe  de  ne  pas  ou- 
blier que  la  résistance  da  circuit  entier  s'accrott  d'autant  plu^  que 
le  fil  inultiplicateor  est  plus  mince,  que  les  circonvolutions  sont  plus 
grandes,  et  que  leur  nombre  est  plus  considérable. 

Les  fig.  A  et  5,  planche  VI,  représentent  un  semblable  indicateur 
dans  cetf  coupes  horiiomale  et  verticale  :  il  comprend  deux  aimants, 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  HISTORIQUES.  361 

toiuroant  ^lolour  d*axcs  verticaux ,  et  qui  sont  destinés  tant  à  frapper 
sur  des  timbres  qu'à  fixer  sur  le  papier  une  écriture  composée  de 
points.  Sur  \cs  côtés  du  multiplicateur,  formés  de  lames  de  laiton  sou- 
dées, fig.  5 ,  on  a  ménagé  deux  petites  ouvertures  destinées  à  rece- 
voir et  fairç  tourner  librement  les  axes  des  deux  aimants.  Ces  ouver- 
tures reçoivent  en  haut  et  en  bas  quatre  vis  qui  servent  de  coussinc^ls 
aux  axes.  A  l'aide  de  ces  vis,  on  peut  placer  les  aimants  de  façon  que 
leurs  mouvements  soient  libres  et  faciles.  Entre  les  joues  du  multipli- 
cateur sont  placées  600  circonvolutions  d'un  môme  fil  de  cuivre  isolé, 
qui  forme  l'indicateur.  Le  commencement  et  la  fin  de  ce  fil  sont  re- 
présentés fig.  4  •  en  M  M.  On  voit  par  la  figure  5  que  les  aimants 
au  sein  des  couches  du  multiplicateur  sont  disposés  tellement,  que 
le  pôle  nord  de  l'un  est  rapproché  du  pôle  sud  de  l'autre. 

A  ces  deux  extrémités  qui ,  à  cause  de  leur  répulsion  mutuelle,  ne 
peuvent  pas  se  rapprocher  davantage  Time  de  l'autre,  on  a  vissé  deux 
petits  bras  grêles  de  laiton  munis  de  petits  récipients,  fig.  à  et  5. 
A  ces  récipients,  destinés  à  recevoir  de  l'encre  grasse  noire,  sont 
adaptés  de  petits  bras  arrondis  en  avant  et  perforés  très-fineiueut  : 
l'encre  huileuse ,  qui  a  pénétré  dans  les  récipients,  cédant  à  l'attrac- 
tion capillaire,  sort  à  travers  le  trou  dès  bras,  et  forme  à  leurs  ouver- 
tures, sans  s'écouler,  des  élévations  semi-globuleuses;  et  le  contact 
le  plus  léger  suffit  alors  pour  fixer  un  point  noir.  Quand  le  couraot 
galvanique  traverse  le  fil  multiplicateur  de  cet  indicateur,  alors  les 
deux  aimants  tendent  à  tourner  dans  le  niéme  sens,  autour  de  leur 
axe  vertical  :  un  des  petits  récipients  à  encre  sortirait  ainsi  d'entre  les 
joues  du  multiplicateur,  tandis  que  l'autre  rentrerait.  Pour  empêcher 
cette  rentrée,  deux  lames,  opposées  l'une  à  l'autre,  ont  été  fixées 
dans  l'intervalle  où  s'exécutent  les  oscillations  des  aimants;  les  secondes 
extrémités  des  barreaux,  fig.  5,  viennent  donc  s'appuyer  contre 
les  lames,  et  il  en  résuite  qu'un  seul  des  récipients  peut  sortir  du 
multiplicateur,  tandis  que  l'autre  reste  en  repos.  Pour  ramener  rapi- 
dement les  aimants  dans  leur  position  primitive ,  après  que  la  force 
qui  les  déviait  a  cessé ,  on  se  sert  de  deux  petits  aimants  isolés,  M\  S^ 
dont  la  distance  et  la  disposition  doivent  être  convenablement  déter- 
minées dans  chaque  cas  particulier  par  des  expériences  préliminaires, 
parce  qu'elles  dépen4ent  de  l'intensité  du  courant  produit 

Si  l'on  voulait  se  servir  de  cet  appareil  pour  produire,  à  l'aide 
de  corps  sonores ,  des  sons  perceptibles  et  faciles  à  distinguer,  on 


S«î  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTmQUE. 

ferait  choix  de  timbres  d*horIoge  ou  de  cloclies  de  verre,  qnî  réMO- 
sent  sans  peine ,  et  dont  lès  sons  diffèrent  Si  peu  près  d'une  sexte.  Get 
intenralle  des  sons  n'est  nullement  indifférent  :  on  distingue  plus  fa- 
cilement la  seste  que  tout  autre  intenralle;  la  quinte  ou  Toctare -se 
confondent  plus  facilement  avec  le  son  fondamental  pour  des  oreffles 
moins  exercées. 

On  fixe  les  timbres  sur  de  petites  oolonnes  à  soubassement ,  ph* 
cées  vi^-à-vis  des  barreaux  opposés  :  on  règle  à  l'avance  leur  po- 
sition et  les  distances  des  aimants  qui  doivent  les  frapper  au  point  le 
plus  favorable  à  la  résonnance  :  il  faut  qu*eHes  ne  soient  pas  trop  près 
des  marteaux,  pour  ne  pas  produire  des  sons  prolongés.  Mais  tout  cda 
se  détermine  à  l'aide  de  quelques  tâtonnements  faciles. 

Veut-on  que  les  indicateurs  écrivent?  sdors  on  fait  passer,  ^vec  ose 
vitesse  uniforme,  une  surface  de  papier  devant  leurs  bras.  Pour  cela  » 
la  meilleure  chose  à  faire  est  de  choisir  de  larges  bandes  de  papier 
mécanique  que  Pon  enroule  sur  un  cylindre ,  et  que  Ton  découpe  au- 
tour en  petites  bandes  étroites.  Chacune  des  feuilles  de  papier,  en  ae 
dérotilant  du  cylindre,  passe  devant  les  petits  encriers  ;  et  il  liint  foire 
en  sorte  que  leur  mouvement  se  prolonge  horizontalement,  pendant 
un  certain  trajet,  pimr  que  les  traces  des  points  soient  mieux  dessinées, 
et  que  le  papier  puisse  s'enrouler  de  nouveau  sur  un  deuxième  cylindre. 
Ce  deuxième  cylindre  est  mis  en  mouvement  par  une  horloge,  réglée 
dk-même  par  les  oscillations  d'un  pendule  alternatif.  Tout  cet  en- 
semble est  représenté,  pi.  YI,  (ig.  6,  par  une  coupe  longitudinale;  il 
est  vu  d'en  haut  dans  la  Og.  7.  Le  tambour  sur  lequel  la  bande  ^- 
vance  est  porté  sur  deux  cylindres  mobiles  autour  de  leurs  pointes, 
pour  diminuer  le  frottement  :  on  peut,  d'ailleurs,  fécarter  plus  on 
moins  des  aimants;  ici  encore  Pexpérience  indiquera  la  situation  la 
plus  avantageuse. 

Il  est  évident  que  les  mêmes  aimants  ne  peuvent  pas  frapper  en 
même  temps  les  timbres  et  écrire ,  attendu  qu*une  seule  de  ces  opé- 
rations  épuise  leur  petite  force.  Pour  produire  ces  deux  effets  ^  la  fois, 
il  suflSt  de  mettre  en  comnranication  avec  le  courant  un  second  ap- 
pareil producteur  des  signaux  ;  et  même  généralement ,  en  augmen- 
tant le  nombre  dos  appareils,  on  pourra  renforcer  è  volonté  le  son 
des  cloches;  cette  multiplication  toutefois  entratfrera  toujours  on 
accroissement  de  résistance  dans  le  circuit,  et  ne  pourra  par  con- 
séquent pas  être  indéûnie.  Pour  que  cette  résbtance  soit  aussi  pe- 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  HISTORIQUES.  3«3 

tite  que  possible,  il  sera  boo,  dans  le  cas  où  Ton  multiplierait  ^Its 
producteurs  de  signaux,  de  les  construire  avec  de  gros  fils,  ou  même 
avec  des  lames  de  cuivre. 

DispoHiion  des  appiMrtits,  —  La  figure  6  représente  la  coupe 
tongîiudinale ,  et  une  vue  prise  d'en  haut,  du  support  pyramidal 
placé  sur  le  plancher  de  la  chambre  où  se  trouvent  tous  lesappar«9B. 
Le  fil  conducteur  de  Bogenbausen,  celui  de  Lerchen-Strasse,  les  ex- 
trémités du  producteur  des  signaux  et  des  fils  conducteurs  parlant  des 
deux  irases  à  mercure  de  Tindicaleur,  par  conséquent  aussi  les  es- 
trémité&  du  multiplicateur  aboutissent  ensemUe  au  milieu  de  la  table, 
comme  le  montre  la  figure  7.  Ils  plongent  dans  huit  cavités  remplies 
de  merctire.  Ces  cavités  sont  percées  dans  un  cylindre  de  bois.  C'est 
de  la  commuakatlon  établie  entre  ces  huit  cavités  que  dépend  la  di- 
rection suiTant  laquelle  le  courant  se  propagera  et  les  stations  com- 
muniqueront entre  elles 

n  ne  reste  plus  qn*à  ajouter  quelques  mots  sur  la  manière  de  .$e 
servir  de  l'appareil  pour  transmettre  les  communications  télégra- 
phiques. 

Par  ce  que  nous  venons  d*exposer,  on  voit  que,  toutes  les  fois  qjêfi 
le  balancier  fait  un  demi-mouvement  de  la  droite  vers  la  gauche,  oa 
des  producteurs  de  signaux  est  dévié  :  on  a  réuni  les  extrémités  dfiS 
fils  conducteurs,  de  telle  sorte  que,  dans  le  premier  mouvement,  ce 
soit  le  timbre  le  plus  aigu  de  chaque  station  qui  soit  frappé;  si  l'on 
place  le  rouleau  devant  Tindicateur,  alors  Tencrier  du  côté  BB',  fig.  7^ 
marque  un  point  sur  la  licnde  de  papier  mise  en  mouvement  :  les  in- 
tervdies  de  temps  après  lesquels  se  répète  cette  figure  sont  exprimb 
par  les  distances  mutueHes  des  peints  dont  l'ensemble  desrâiè  une 
ligne  droite  sur  le  papier.  1^  Ton  tourne ,  au  contraire,  de  gauche  k 
dvMIe,  on  fait  sonner  le»  timbres  graves,  et  le  deuxième  encrier 
marque  alors  un  point  sur  la  bande  de  papier  mobile ,  ce  point  n^elC 
plus  sur  la  même  ligne  que  le  premier,  il  est  plus  bas.  Les  sons  aigus 
et  graves  smt  donc  écrits  sur  la  bande  de  papier  comme  des  notes  de 
musique  par  un  point  fiaut,  ou  par  un  point  has.  Pendant  anaii 
longtemps  que  les  intervdlea  de  temps  entre  les  signes  restent  les 
mènes,  il  se  forme  un  gronpe  coordonné,  tant  pour  les  sons  que  cbkBS 
l'écriture  qui  les  représente.  Une  pose  plus  iongvc  sépare  nettement 
les  divers  groupes. 

On  arrive  de  cette  manière  à  avoir  des  greupes  on  des-  oombi* 


364  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

liaisons  bien  choisies»  et  propres  à  représenter  les  diverses  fcttresde 
l'alpbabet  ;  ou  un  ensemble  complet  de  signes  sténographiques,  h  Taide 
desquels  les  dépêches  se  transmcUronl  à  tous  les  points  du  circuit  munis 
d'appareils  semblables  à  ceux  que  nous  avons  décrits.  Dans  Talpbabet 
que  &J.  Steinheil  a  choisi,  les  lettres  qui,  dans  la  langue  allemande, 
sont  les  plus  fréquentes ,  correspondent  aux  signes  les  plus  simples. 
M.  Steinheil  s'est  arrangé  de  manière  à  établir  une  sorte  de  simili- 
tude entre  les  lettres  latines  et  les  groupes  des  signes ,  afin  qu'ils  se 
fixent  mieux  dans  la  mémoire.  La  distribution  des  lettres  et  des 
chiffres  en  groupes,  qui  renferment  jusqu'à  quatre  points,  s'eipliqnc 
par  iafig.  8»  même  planche. 

TÉLÉGRAPHE  A  CINQ  AIGUILLES  DE  M.  WREATSTONE. 

Il  est  représenté  planche  YI,  Gg.  9  :  on  comprendra  facilement,  sans 
qu'il  soit  besoin  d'entrer  dans  aucun  détail ,  la  disposition  générale 
et  les  détails  de  cet  instrument ,  le  premier  de  ceux  inventés  par 
M.  AVheatstone,  et  que  nous  avons  vu  fonctionner  à  Paris  au  commen- 
cement de  18^0.  Il  se  compose  essentiellement  d'une  pile  P,  Gg.  1, 
d'un  clavier  C,  6g.  2,  de  cinq  61s  conducteurs  et  de  cinq  aiguilles 
indiquant  les  lettres  de  l'alphabet  par  leurs  déviations,  leui*s  conTcr- 
gences  ou  leur  parallélisme. 

TÉLÉGRAPnE  ÉLECTRO-PHYSIOLOGIQUE  DE  M.  YORSELMAN  DE  BEER. 

Chaque  touche  est  double,  fig.  10,  de  aorte  qu'il  y  a  deux  claviers 
placés  l'un  au-dessos  de  l'autre.  Les  deux  touches  inférieures  et  supé- 
rieures sont  unies  métaUiquement  ;  mais  on  peut  à  volonté  abaisser 
l'une  ou  l'autre  :  alors  chacune  communique  avec  un  va!«  particulier 
rempli  de  mercure.  De  cette  manière,  les  touches  du  rang  supérieor 
plongent  dans  les  vases  P  et  N ,  celles  du  rang  inférieur  dans  les  vases 
F  et  N'  :  les  vases  N,  N',  et  P,  Posent  unis  méulliquement ;  chaqoe 
touche  est  munie  d'une  bande  de  cuivre  qui,  pour  pouvoir  plonger 
dans  le  vase,  est  recourbée  à  son  extrémité.  Dans  les  touches  du  raog 
inférieur,  on  a  ménagé  des  trous,  afin  que  les  touches  supérieures 
les  traversant  puissent  plonger  dans  les  vases  P  et  N  :  ces  derniers 
sont  fiés  avec  les  deux  pôles  de  Fappareil  électrique.  L\>b8ervateiiir, 
placé  à  l'autre  extrémité  de  la  ligne  télégraphique,  lient  ses  dix  doigts 
appuyés  sur  les  dix  touches. 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  HISTORIQUES.  36» 

On  peut  sur  les  louches  aux  deux  extrémités  du  conducteur  écrire 
les  lettres  mômes  ou  les  chiffres  qu'il  s'agit  d'expédier,  comme  on  le 
Toit  fig.  ii.  Si,  par  exemple,  on  presse  les  touches  III  et  YUI,  du 
même  rang  inférieur,  on  expédiera  la  lettre  n  :  pour  expédier  le 
chiffre  3,  on  presse  eu  même  temps  la  touche  supérieure  I  et  la  touche 
inférieure  V  ;  ou ,  ce  qui  revient  au  même,  la  touche  inférieure  I  et 
la  touche  supérieure  Y. 

On  comprend  maintenant  l'effet  complet  du  mécanisme.  L'obser- 
vateur B  a  reçu  une  dépêche,  et  veut  y  répondre;  pour  cela  il  tire 
d*abord  ses  gants ,  pendant  que  l'observateur  en  A  place  ses  doigts  sur 
les  claviers,  la  correspondance  alors  s'engage  sans  difficulté  aucune. 

PREMIER  TÉLÉGRAPHE  IMPRIMANT  DE  M.    BAIN. 

La  figure  i  2,  planche  VI,  représente  le  mécanisme  principal,  ordinai- 
rement enfermé  dans  une  boîte,  et  placé  sur  un  support  commun.  II  se 
compose  essentiellement  de  trois  parties  :  un  cylindre  A,  une  roue  B, 
et  on  rouleau  d'impression  C  :  ces  trois  éléments  tournent  chacun  sur 
un  axe  vertical,  et  leur  mouvement  est  par  conséquent  horizontal  : 
les  autres  accessoires  ont  cependant  une  importance  réelle.  Le  gros 
cylindre  tourne  sur  une  vis  en  spirale,  qui  a  pour  but  de  le  faire 
monter  en  même  temps  qu'il  tourne.  De  l'axe  intérieur  du  cylindre 
sort  un  bras  de  levier  mis  en  communicalion  par  l'intermédiaire  d'un 
rooleao  avec  nn  poids  qui  descend,  et  qui  s'élève  en  même  temps 
que  le  cylindre  dans  le  mouvement  de  rotation  de  ce  dernier  :  le  rou- 
lea«  d'impression  fixé  k  ce  bras  participe  par  suite  au  mouvement 
d'ascension  do  cylindre  :  la  roue  B  tourne  simplement  sur  elle-même 
sans  s'élever. 

Il  faut  avant  tout  expliquer  les  fonctions  que  ces  trois  éléments  ont 
à  remplir.  Le  cylindre  À,  qui  s'enlève  h  volonté,  porte  i  sa  surface  ex- 
térieure le  papier  sur  lequel  les  lettres  doivent  s'imprimer;  ce  papier 
est  facilement  remplacé  quand  il  le  faut.  La  roue  B  comprise  entre  le 
cylindre  et  le  rouleau  porte  en  re!ief  à  sa  circonférence  les  lettres  de 
l'alphabet  et  un  point  :  le  rouleau  C  est  recouvert  d'encre.  Les  lettres 
sont  constamment  pressées  contre  le  rooleau  pendant  la  rotation  de  la 
rooe,  elles  sont  donc  constanunent  chargées  d'encre  et  dans  l'état 
voulu  pour  déposer  leor  empreinte  sur  le  papier  :  one  seule  lettre 
d'ailleurs  s'imprime  à  la  fois,  à  cause  de  la  forme  circulaire  et  convexe 


M4  TÉLÉGRAPHnS  ÉLECT!UQtJ£. 

de  h  rooe.  Là  vis  splrafé,  en  faisant  monter  le  eyltndre,  a  ponr  effet 
d'amener  constamment  devant  la  lettre  uoe  sarface  nouvelle  :  les  lignes 
soccessives  ne  se  confondent  donc  pas,  et  la  dépêche  entière  écrite  est 
parfaitement  distincte  sur  nne  bande  qui  se  contoarne  en  hélice  :  par 
cette  même  ascension,  le  rouleau  présente  à  chaque  instant  une  por- 
tion de  surface  qui  n'a  pas  encore  donné  son  encre. 

Il  nous  reste  maintenant  à  expliquer  par  quel  mécanisme  la  roue 
pOQSsée  contre  le  cylindre  imprime  la  lettre  placée  en  regard.  Le  seul 
agenft  de  cette  pression  est  l'action  électro-magnétique.  Le  disque 
métallique  circulaire,  fig.  13,  placé  verticalement,  et  reposant  sur  un 
support,  porte  à  son  milieu  un  indicateur  mobile  I,  et  dessinées  sur 
sa  périphérie  les  lettres  de  l'alphabet  avec  un  point.  L'indicateur  est 
mis  en  mouvement  par  un  rouage  :  une  cheviUe  en  ivoire  arrête  à 
volonté  le  mouvement ,  quand  on  la  place  dans  un  trou  situé  sur  le 
disque  entre  la  première  et  la  dernière  lettre.  AU'-dessous  de  chaqte 
letirç  se  trouve  sur  le  disque  un  creox  qui  peut  recevoir  la  pointe 
delacbeviile. 

Si  la  personne  qui  opère  veut  que  Findicateur  s'arrête  fixe  sur  une 
quelconque  des  létales,  elle  n'a  rien  de  plus  à  faire  que  d'enfoncer  la 
pointe  de  la  cheville  dans  le  trou  creusé  au  dessoos  de  cette  lettre; 
l'indicateur  alors  s'arrête  ;  maij^  il  faut  avoir  soin  de  bien  appuyer  la 
cheville  dans  le  trou.  Il  importe  de  remarquei*  ce  fait  capital ,  que  le 
mouvement  de  la  rooe  qui  porte  les  lettres,  dans  l'appareil  à  imprimer, 
dépend  uniquement  du  mouvement  de  rindicateur  sur  le  disque  :  4e 
quelle  manière  cette  dépendance  a«t*elle  été  élablie  ?  Nous  allons  le  ifire. 

Au-4efl80us  du  snpport  qui  porte  le  disque,  se  trouve  une  pile  gal- 
vanique G,  source  de  l'électricité  ^'ii  s'agit  de  mettre  en  jeu.  Des 
pôles  de  cette  pile  partent  trois  fils  conducteurs,  unis  d'abord  par  un 
courant  métaUiqiie  avec  l'indicateur,  et  qui ,  s^rés  ensnire  en  D  et 
en  £,  vont  aboutir  à  des  points  différents  de  la-machine  à  imprimer. 
Deux  de  ces  conducteurs  communiquent  avec  deux  électro*aimants  EE, 
fig.  12,  destinés  à  produire  les  effets  de  roution  et  de  pression  qu'il 
faut  obtenir;  le  troisième  fil  est  le  fil  de  retour  nécessaire  pour  fermer 
le  circuit.  L'un  des  électro-aimants  détermine  les  opérations  de  la 
roue  qui  porte  les  lettres,  l'antre  agit  sur  le  cylindre. 

Le  cercle  de  petits  points  tracé  sur  le  disque  mérite  nne  atlentjoa 
particulière  :  il  se  compose  de  petites  chevilles  en  ivoire,  implantées 
dans  ie  disque  en  même  nombre  qœ  tes  letti\>s  de  la  drconfèrence. 


APPABEILS.  ^  TÉUÊMAPHES  HISTOBIQUES.  3«7 

Sur  riadkaUar  se  trouve  une  aalre  petite  cheville  eu  métal»  dont  la 
pointe»  pendant  la  rotation  de  riodicateur,  parcourt  en  tournant  le 
cercle  en  question»  composé  essentiellement  de  parties  tour  à  tour 
isolantes  et  conductrices.  Quand  la  pointe  appuie  sur  l'ivoire,  le  cou- 
rant ne  passe  pas  du  disque  à  la  machine  à  imprimer  ;  quand  elle 
s*appuie»  au  contraire,  sur  le  métal»  la  communication  entre  les  deux 
parties  de  Tappareil  est  rétablie.  Cette  iermeture  et  celte  interruption 
du  coDcanisaot  précisément  ce- qui  produit  les  mouvemenls  méca- 
niques décrits»  par  l'intermédiaire  des  éleetro  aimants  agissant  sur  les 
armatures  et  sur  les  roues. 

Sappoeons  qu'on  veuille  imprimer  sur  le  cylindre  k  lettre  O;  on 
retire  la  4:heviite  ea  ivoire  qui.relenait  Tindicateor  en  repos  dans  une 
position  verticale;  celui-ci  alors  se  met  en  mouveoMut»  en  Nuisant  un 
premier  pas  de  À  vers  B.  Pendant  ce  déplacement,  la  cbeTiUe  en 
métal  a  établi»  entre  le  disque  et  les  deux  électro-aimants  de  la  ma- 
chine à  imprimer»  une  communication  bientôt  interrompue  par  l'ar- 
rivée de  la  dieville  sur  une  des  divisions  en  ivoire.  Considérons  cette 
première  pulsation  du  courant  électrique  :  pendant  qu'il  a  été  établi» 
le  GCMirant  a  communiqué  aux  électro-aimants  nn  pouvoir  attractif  qui 
dure  à  peu  près  une  seconde  :  pendant  ce  temps  Tun  des  électro-ai- 
mants a  agi  sur. le  cylindre»  qui  a  été  entraîné  et  a  tourné  quelque  peu 
autour  de  son  axe.  L'antre  électro-aimant  a  agi  sur  la  roue  aux  lettres  » 
laquelle»  sous  la  direction  d'on  mécanisme  excessivement  ingénieux, 
analogue  à  ceux  que  nous  décrirons  plus  tard  »  tourne  exactement  de 
la  qnantitéqui  sépare  la  lettre  A  de  la  lettre  B»  de  sorte  que  r^tte  se- 
coude  lettre,  prend  la  place  de  la  première.  Le  même  mouTement  se 
reproduit  peu  à  peu»  de  lettre  en  lettre  »  jusqu'à  ce  qu'on  ait  atteint 
la  lettre  O.  £n  d'autres  termes,  à  mesure  que  l'indicateur  va  d'une  des 
lettres  intermédiaires  à  l'autre,  le  courant  est  autant  de  fois  établi  et 
rompu  ;  et  la  roue  aux  lettres,,  à  son  tour,  avance  chaque  fois  d'on 
pas  :  de  telle  sorte  que  quand  l'indicateur  est  arrivé  à  la  lettre  O»  cette 
même  lettre  se  trouve  en  face  du  papier»  prête  à  être  pressée  contre 
lui  et  imprimée.  Par  cette  disposition»  en  un  mot,  la  môme  lettre  se 
trouve  toujours  di  la  fois  .en  présence  de  l'indicateur,  d'uoe  part,  et  en 
présence  du  papier  de  l'autre»  prête  à  être  appuyée  contre  lui. 

La  dernière  opération  est  l'effiet  d'un  instant.  Dès  que  la  lettre  a 
pris  sa  place»  une  communication  s'étaUit  entre  la  batterie  et  le  se- 
cond élearoaimant  qui  agit  sur  la  roue»  pourvu  qn^on  pease  un  re»* 


:J6«  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

sort  placé  sur  le  support  da  disque  :  la  lettre  est  alors  pressée  contre 
le  papier  et  y  laisse  sa  trace;  les  mots  sont  formée  de  lettres;  les 
phrases  de  mots  ;  la  dépêche  est  donc  ainsi  Imprimée. 

TÉLÉGRAPHE  ÉLECTRO-HAGVÉTrQUE  DE  H.   PALUtÊRL 

Sur  une  base  en  bois  ou  plateau  BB,  planche  VI,  fi^.  14,  est 
fixé,  au  moyen  d*on  support  convenable,  l'aimant  temporaires, 
sous  lequel ,  k  une  petite  distance ,  se  trouve  Tarmure  M ,  formaDt 
Textrémilé  d'un  levier  ML,  dont  Tautre  extrémité  L  porte  un  pin- 
ceau p.  Chacun  comprend  que,  lorsque  l'armure  Al  est  attirée  par 
l'aimant  temporaire ,  le  pinceau  p  doit  s*abaisser.  Les  deux  bouts  du 
fil  decuivre  qui  enloitre  l'aimant  sont  fixés  en  ^et  en  f.  Un  conduc- 
teur part  de  f^,  et ,  se  contournant  sur  le  plateau ,  vient  se  terminer 
en  C,  au  pied  d'une  petite  colonne  en  métal  qui  s'élève  sur  c«  point. 

Un  mécanisme  d'horlogerie  placé  en  H  et  mû  par  le  poids  P  fait 
tourner  sur  l'axe  A  A''  les  deux  cylindres  ou  tambours  T  et  T;  le  pre» 
niier  des  tambours  est  en  métal  et  porte  une  cannelure  en  hélice  à  sa 
superficie  ;  le  second  est  en  bois  et  porte  une  feuille  de  papier  roulée 
sur  sa  surface  extérieure.  Sur  la  face  antérieure  de  ce  second  cylindre 
est  tracé  un  cadran  portant  les  lettres  de  l'alphabet  et  les  signes  na- 
uiériques.  Du  point  0  part  un  ressort  de  pression  R  qui  va  s'appuyer  sur 
Taxe  G,  et  de  l'extrémité  de  la  colonne  R'  part  nn  antre  ressort  R' 
qui  va  li  volonté  s'appnyer  sur  la  superficie  du  tambour  T. 

Dan3  la  cannelure  de  ce  tambour  T,  qui  s'appelle  cylindre  de 
composition ,  on  peut  placer  alternativement  des  morceaux  de  métal 
et  de  bois,  de  diverses  grandeurs,  et  selon  des  combinaisons  dî- 
vei^ses. 

Supposons  d'abord  que  le  ressort  R'  ne  touche  pas  la  soperficie 
du  cylindre  de  composition ,  et  que  le  courant  d'une  pile  entré  par  f 
tourne  autour  de  l'aimant  temporaire,  descende  par  f,  et  se  rende 
par/'^OG  à  l'autre  pôle  de  la  pile;  il  est  clair  qu'alors  l'armature  sera 
attirée  :  dans  ce  mouvement,  un  petit  renvoi  fera  frapper  un  marteau 
sur  le  timbre  I,  et  le  pinceau  p  viendra  s'appuyer  sur  le  tambour  T', 
qu'on  appelle  cylindre  d'impression.  L'armature  restant  ainsi  attachée 
à  Taimant,  et  le  umbour  tournant  sur  son  axe,  le  pinceao  tracerait 
sur  le  cylindre  d'impression  une  ligne  continue  qui  serait  une  hélice; 
car  le  mécanisme  d'horlogerie  est  disposé  de  manière  qu'il  transporte 


APPAREILS.  -^  TÉLÉGRAPHES  HISTOniQUlS.  368 

lentement  Taxe  en  avant ,  en  mômè  temps  qaMl  le  iait  toarncr.  Qa'on 
imagine  maintenant  au  point  i)  on  moyen  fort  simple  d'interrompre  et 
de  rétablir  à  Tolonté  le  circuit  du  courant  électrique.  Il  est  clair  que 
le  pinceau  pourra  produire  sur  le  papier  des  points  et  diS  lignes  de 
loi^ueurs  variées  à  Tolonté.  Si  te  même  courant  anime  deox  appareil^ 
égaux  et  semblables ,  les  deux  pinceaux  donneront  le  même  résultat 
et  les  méibes  figures  sur  les  deux  cylindres:  de  sorte  que ,  eu  écrivant 
dans  ime  station ,  il  est  certain  que  les  traits  se  reproduiront  exacte- 
ment à  Tanti-e  station ,  fOt-elle  à  cent  milles  de  distance. 

Quelques  mots  sur  l'usage  du  cylindre  de  composition  T.  Si , 
dans  sa  cannelure ,  on  dispose  des  pièces  de  bois  et  de  métal  alterna- 
tivement et  suivant  un  certain  ordre,  il  est  clair  que  le  jeu  du  ressort  R 
qui  s'appuie  sur  ces  pièces  sera  variable,  il  fera  attirer  TarnAture  et  dus- 
cendre  le  pinceau  sur  le  pspier  toutes  les  fois  qu*il  rencontrera  le  mé- 
tal; mais  anssitôt  qu'il  portera  sur  le  bois,  l'armature  sera  abandonnée 
et  le  pinceau  relevé.  D'où  il  suit  que,  si  le  ressort  agit  sur  une  pièce 
métallique  très-courte,  on  obtiendra  un  point  ;  que  si. la  pièce  a  plus  ou 
moins  de  surface,  on  aura  une  ligne  plus  ou  moins  longue.  Une  dé- 
pêche ainsi  composée  sur  le  cylindre  se  transmet  d'une  manière  in- 
faillible, puisque  l'cflet  de  l'appareil  est  indépendant  de  Fattcnlion  de 
celui  qni  écrit. 

Le  timbre  n'est  pas  seulement  établi  comme  signal  d'avertissement 
ou  alarme  ;  il  peut  fournir  à  certains  signes  confonnes  aux  besoins  des 
stations. 

APPAREILS  TÉLÉGBAPHIQUES  DE  M.   GLAESENEB. 

J 'avais  appris  d'un  ami  commun  que  M.  GJaesener  avait  si  bien  perfec- 
tionné ses  appareils  qu'ils  pouvaient  enGu  faire  un  service  régulier,  et 
entrer  en  concurrence  avec  les  meilleurs  télégraphes.  Heureux  de  cette 
bonne  nouvelle,  je  m'empressai  d'écrire  à  Liège  pour  obtenir  de  nou- 
veaux dessins  et  une  nouvelle  légende;  ma  lettre  est  restée  sans  ré- 
ponse :  je  ne  puis  donc  que  reproduire  la  note  adressée  à  l'Académie 
des  sciences  par  le  savant  professeur. 

«  Horioge  éicctrique  sans  piie.  —  Pour  développer  un  courant 
magnéto-électrique  d'une  intensité,  telle  qu'il  puisse  faire  marcher  une 
horloge  électrique  par  le  mouvement  d'une  horloge  réglée  sur  celui 
du  soleil  moyen ,  ou  un  télégraphe,  j'avais  à  remplir  ces  deux  condi- 
tions :  1"*  de  rapprocher  et  d'éloigner  très-promptement  le  fer  de 

24 


370  '  riLÉsaua^m  électrique. 

'CODUct  des  pMeft  de  TaiiMBt ,  et  2"»  de  le  faire  r^ulîèratteiit  «■  hoQt 
tie  chaque  seconde  ou  au  boot  de  ciiaque  ciuq  aecoades. 

•  Or,  le  moofemeut  de  la  roue  d*écbappemeiit  d'une  borioge  ett 

'trop  leitt ,  et  il  est  d'ailleurs  beaucoup  trop  faible ,  mêoie  après  qae 

ries  poids  de  l'borioge  sontdouplés  et  trifiés^  pour  détacher  leièr  4e 

coDtict  des  pèles  de  Tainaat  qu'il  faut  employer.  Pour  vattcre  cette 

.difficulté,  j'ai  conçu  l'idée  de  comparer  les  effets  chimiques,  phfaio- 

•logiques  et  physiques  qu'on  produit  en  détachant  leier  de  cenlaa  des 

deux  pèles  à  la  fois ,  et  le  faisant  ensuite  retomber  subitement,  àceex 

qu'on  obtient  si ,  à  l'aide  d'une  charnière ,  on  fixe  un  des  bostsda  fer 

•des  contact  à  l'un  des  pôles  de  l'aînmnt ,  et  qse  l'on  adapte  à  l'anu% 

bo«t  une  tige  métallique  que  l'on  soulève  et  que  Ton  fait  tomber 

pcoB^Cement  an  moyen  d'une  excentrique  fixée  sur  l'axe  horiiontal 

mis  en  rnooTement  de  rotation  par  une  mani?eile. 

»  Or,  les  eflets  sont  les  mêmes  dans  les  deux  cas,  du  moins  je  n'ai 
pu  reconnaître  de  différence  sens8>le  entré  les  résultats  obtenus  dans 
les  deux  cas ,  et  cependant  l'efibrt  à  employer  pour  soulever  le  fer  de 
contact ,  lorsqu'il  était  fixé  par  un  de  ses  bouts  sur  l'un  des  pôles  de 
Taimant,  était  beaucoup  plus  faible  que  celui  qu^il  fallait  faire  dans 
l'autre  cas.  C'est  d'après  ce  principe  démontré  que  j'ai  construit  non 
horloge,  mon  transmetteur  et  mon  appareil magnéto-^ectrique,  plus 
simple  par  sa  composition  et  sa  consUructioa ,  et  pios  éneigiqae  par 
ses  effets  que  ions  les  appareils  de  ce  genre  connus. 

»  Pour  rapprocher  subitement  et  éloigner  ensuite  le  fer  de  cenlact 
des  pôles  de  l'aimant ,  je  fixe  l'aimant ,  les  pôles  étant  entourés  de 
deux  électro-bobines  de  1300  mètres  de  fil  de  cuivre  de  1  millimètre 
de  diamètre ,  sur  une  planche  défaut  l^horloge  et  on  peu  au-dessas, 
de  manière  que  le  fet  de  conuct,  retenu  par  sa  charnière  et  l'attuction 
de  l'aimant ,  est  dans  une  position  verticale.  Devant  la  roue  d'échap- 
pement ,  j'ai  disposé  on  axe  horixontil  portant  un  levier  droit  tndioé 
à  fhorizoo  et  retenu  par  un  guMe ,  dont  un  bout  passait  sous  lesdeits 
•de  la  roue,  tandis  qu'à  l'autre  était  fixé  un  marteau.  Chaque  dent  de 
la  roue  soulevait  le  levier  qui,  retombant  après  subitement,  frappait 
vivement  la  tige  fixée  sur  le  prolongement  du  fer  de  contact,  déta- 
•diâit  celui-ci  de  l'un  des  pôles  de  l'aimant,  et  aussi  en  partie  de 
l^autre;  un  aimant  électrique  se  produisait  un  instant  après,  le  fer  de 
contact  retombait  par  son  poids ,  et  était  attiré  jusqu'au  contact  par 
l'aimanf  ;  un  nouvel  aimant  se  produisait,  et  ainsi  de  suite.  ■  Le  méca* 


APPARBfi&  —  TÉLÉ«iJ»Bn  JUSTORIQUES.  >7i 

imagiiié  par  M.  Ghesener  est  8ftffi6»itittit  indiqué  figure  lA , 
phBcbeVL 

«  En  procédant  de  ctitte  maaière»  j'ai  conatruit  une  hodoge  élec* 
Iriqne  doobant  les  Imskcs  ,  les  mtniite»  et  les  seconde»  d'one  manière 
trè$-fégofièin,  et  uae  antre  horloge  qui  ne  donnait  que  les  cinq  se- 
condes. Dépareilles  horloges^  une  fois  réglées,  pourront  marcher 
pendmit  des  années  entières,  sans  qu'on  ait  à  y  apporter  le  moindre 
changemeiit ,  si  I-horloge  principale  est  bien  réglée. 

•  Nouveau  tr^msmeUmtr  dans  ies  télégraphes  avec  tes  Ictf- 
très  aiphaêétiques^  —  ie  me  sera  de  Taimant  em[^oyé  dans  mon 
horloge  pour  dérehqpper  le  oonranl  électrique  ;  je  soulème  et  laisse 
letember  le  fer  de  contact  à  Taide  d'une  excentrique  à  deux  dents 
mises  es  noBTement  par  une  maniveUe.  Une  roue  de  douze  dents  est 
fixée  sur  Paie  do  l'excentrique ,  et  engrène  a? ce  une  autre  de  quatre- 
fhigl^qnatretdents ,  placée  à  côté  eur  un  axe  isolé ,  snr  lequel  se  troiif e 
aussi  un  cadran  af  ec  les  vingt-huit  lettres  de  l'alphabet ,  qui  paaseot 
lorsque  la  mwivelle  tourne  successivement  devant  une  aiguille  fixe. 
Lorsqu'une  lettre  a  passé ,  la  maûvelle  peut  tourner  die  60  degrés  en- 
f  iron ,  avant  qu'une  antre  lettre  passe.  €'esl  là  ce  qui  donne  plus  de 
sécurité  à  la  marche  de  Taiguille.  Le  mouvement  est  d'ailleurs  si  facile, 
si  doux,  et  la  lecture  des  lettres  si  commode,  que,  sous  ce  triple 
rapport,  le  transmetteur  que  je  propose  me  parait  préférable  au  ma- 
nipulateur qu'on  a  employé  jusqu'ici.  »  Voyez  fig.  15. 

•  Transmetteur  simuttané  des  mêmes  dépêches  dans  deux 
ou  même  plusieurs  directions  différentes.  —  On  fixe  sur  le  fer 
doux  de  contact  deux  électro-bobines  semblables  à  celles  de  l'aimaDt^ 
et  par  le  mouvement  de  l'appareil  on  produit  un  courant  dans  les  bo- 
bines du  fer  de  contact  et  un  autre  dans  celles  de  l'aimant;  chacun  de 
ces  conrants  fait  marcher  un  télégrai^ie.  On  pourra  aussi,  par  le 
même  moyen,  communiquer  le  temps  d'une  sution  centrale  à  d'«n- 
lies  stations  des  chemins  de  fer.  On  pourra  juxtaposer  trois  appareils 
semblables  et  développer  six  courants  électriques  dans  le  même  in- 
stant à  l'aide  du  même  appareil  On  pourrait  encore  tirer  parti  de 
eetappaveil  ptmr  h  détermination  des  longitudes.  On  pourra  produh*e 
à  la  fois  des  effets  physiques  par  une  électro-bobine,  et  des  effets  chi- 
«liqnes  par  une  autre  bobine  ;  des  effets  électriques  avec  de  faibles 
courants,  et  d'antres  avec  des  courants  très-întenses. 

»  L'appareil  dont  je  fais  usage  pour  ces  trois  destinations  diverses 

u. 


S72  TÉLÉGBAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

donne  des  décompositions  si  fortes ,  qae  jamais  je  n'ai  pu  en  olMeiiir 
dépareilles  avec  Tappareil  de  Clarke.  On  peut  réunir  plusieurs  appa- 
reils simples  sur  une  même  planche;  comlMner,  par  exemple ,  les  fils 
de  2 ,  3 ,  A,  5  électro- bobines  de  différentes  manières,  et  obtenir  des 
effets  que  Ton  ne  pourra  réaKser  par  aucun  autre  appareil  magnéto- 
éleclrique. 

m  Suppresëion  du  ressort  à  havulin  dans  les  horloges  titc^ 
triques  et  dans  tes  télégraphes.  —  Si  iV>n  met  des  deux  cOtés  de 
la  plaque  motrice  de  fer  doux,  deux  électro-aimants  semblables,  et  que 
Ton  conduise  le  courant  électrique  alternativement  dans  Tun  et  dans 
l'autre  des  électro-aimants,  on  pourra  supprimer  le  ressort  à  boodiu: 
on  gagne  par  cette  suppression  non-seulement  sous  le  rapport  de  (a 
sécurité  de  la  marche  de  l'aiguille,  mais  encore  en  ce  que  le  courant 
n'a  plus  à  vaincre  la  résistance  du  ressort.  J'ai  fait  marcher  pendant 
quatre  jours  une  horloge  sans  ressorts ,  et  jamais  k  plaque  meirice 
n'est  restée  en  contact  avec  les  électro-aimants.  • 

Arrivons  maintenant  aux  télégraphes  électriques  usaels ,  actuelle- 
ment en  fonction  sur  quelque  ligne  un  peu  importante,, ou  qui  peu- 
vent faire  un  service  régulier. 


CHAPITRE  III. 

Télégraphes  à  aigoilles. 


Télégraphe  étémcnlairc  à  une  seule  aiguille  pour  te  service 
des  chemins  de  fer,  de  MM.  Wheatstone  et  COOKE 

La  partie  essentielle  de  Tinstrument  est  représentée  planche  Vil, 
fig.  1,  et  se  compose  d'un  seul  multiplicateur,  avec  un  indicaieor, 
fixé  verticalement  sur  un  axe  horizontal ,  et  se  mouvant  devant  un 
cadran.  Derrière  le  cadran ,  au  sein  de  la  bobine  du  multiplicateur, 
se  trouve  im  aimant  temporaire  ou  morceau  de  fer  doux  entouré  de 
fil ,  et  fixé  sur  le  même  axe  que  l'indicateur  qu'il  entraîne  dans  ses 
déviations. 

La  figure  2  montre  le  télégraphe  élémentan*e  en  fonction  sur  une 
ligne  télégraphique,  et  muni  d'un  timbre  ou  carillon  dont  nous  dé- 
crirons bientôt  le  mécanisme.  Chaque  appareil  a  sa  pile  et  sa  mani^ 


APPAB£ILS  ^  TÉLÉGRAPHES  A  AIGUILLES.  371 

fdl6  propre,  à  Taide  de  laquelle  le  gardien  fait  dévier  à  droite  et  à 
gauche  son  indicateur  et  les  indicateurs  des  autres  appareils  de  la 
ligne. 


Télégraphe  à  une  seule  aiguille  pour  les  correspondances 
télég  raphiques. 

La  figure  ^  représente  un  télégraphe  complet  i  une  aiguille.  L'al- 
phabet est  tracé  à  droite  et  à  gauche  de  l'aiguille  :  quelques  lettres 
exigent  qoatre  mouvements,  maïs  le  dernier  mouvement  qui  achève 
rindication  d'une  lettre  placée  à  droite  est  toujours  un  mouvement 
à'diXMte;  de  même  que  tout  mouvement  qui  achève  l'indication  d'une 
lettre  placée  à  gauche  est  toujours  un  mouvement  à  gauche.  Ainsi  W 
e£t  indiqué  par  quatre  mouvements,  trois  à  gauche  et  le  quatrième  à 
droite;  L  par  quatre  mouvements,  à' droite,  à  gauche,  à  droite,  à 
gauche.  En  dessous  de  chaque  lettre ,  il  y  a  un  signe  formé  d'une  ow 
de  plosieurs- lignes  diagonales  penchées  vers  la  droite  ou  vers  la  gau* 
che.  Quelques-unes  de  ces  diagonale  sont  entières ,  les  autres  ne  sont 
que  des  moitiés  :  le  sens  de  la  diagonale  est  celui  de  la  déviation ,  et 
il  s'en  fait  une  pour  chaque  diagonale;  la  déviation  indiquée  par  la 
demi-diagonale  se  fait  la  première  :  D ,  par  exemple ,  se  fait  par  un 
ccarlement  à  droite,  suivi  d'un  autre  à  gauche;  R,  par  une  déviation 
ir droite,  puis  une  à  gauche,  etc.,  etc.  Pour  simplifier,  on  est  con- 
venu de  procéder  de  la  manière  suivante  :  on  emploie  d'abord  une, 
deux,  trois,  quatre  déviations  k  gauche  pour  les  quatre  prenriers  si- 
gnaux; puis  une  à  droite  avec  une,  deux,  trois  déviations  à  gauche* 
pour  les  quatre  signaux  suivants  ;  puîfs  deux  à  droite  avec  une  et  deux 
à  gauche;  puis  trois  à  droite  avec  une  à  gauche;  et  enfin  à  droite  et  à- 
gauche,  à  droite  et  à  gauche,  ce  qui  conduit  jusqu'à  la  lettre  L,  et 
complète  ainsi  la  première  moitié  de  la  série.  La  seconde  moitié  eàr 
la  contre-partie  de  la  première;  les  déviations  à  gauche" sont  simple- 
ment remplacées  par  des  déviations  à  droite,  et  réciproquement.  Les^ 
chiffres  sont  inscrits  sous  l'aiguille,  et  ils  sont  indiqués  par  les  mou- 
vements de  la  moitié  inférieure  ;  ainsi,  pour  montrer  â>  on  porte  Tex- 
trémité  inférieure  de  l'aiguille  une  fois  à  droite  et  une  fois  à  gauche. 
On  convient  une  fois  pour  toutes  de  la  manière  dont  on  écrira  les^ 
sîgnaui  particuliers  au  service  du  chemin  de  fer  et  autres. 

Le  mécanisme  intérieur  du  télégraphe  à  une  aiguille  est  tout  \  fait 


n«  rtLÉQRtf  HUS  ÉLECISIQCB; 

Moiblable  \  cdai  dn  télégraphe  à  deux  aîgaiiies  que  DOoadkM  dt* 
orire  avec  le  pios  grand  Min. 

TÉLÉGEAPHE   A  DEUX  AIGUILLES. 

!•  Ffu  d'ensemile  extérieure,  fig.  h. —  Là  caisse  sapérienre 
est  occupée  par  la  sonnerie  ou  alarme.  A  A  sont  les  denx  aigoiUes, 
M  M  les  manivelles  ou  manipulateurs,  m  la  manbelle  de  la  sonnerie 
pour  la  oiettre  dans  le  circuit  ou  Ton  retirer;  Seat  l'appareil  de  silenoe; 
c  c  les  chevilles  mobiles  pour  arrêter  on  donner  de  la  liberté  aux  ai- 
guilles, etc.,  etc.  Les  lettres  de  Talpbabet  sont  rangées  suc  plusieurs 
lignes  commençant  à  gauche  et  finissant  k  droite,  ainsi  que  dans  i*é* 
criture  ordinaire.  La  premi&re  série,  depuis  A  jusqu'à  P,  figure  an- 
dessus  des  pointes  des  aiguilles;  la  dernière  série,  depuis  R  jusqu'à  Y, 
figore  au-dessous  des  pointes  des  aiguilles.  Chaque  lettre  est  indignée 
par  un,  deux  ou  trois  mouvements.  Les  lettres  de  la  série  supérieure 
sont  formées  par  l'aiguille  la  plus  voisine,  que  l'on  rapproche  ime, 
deux  ou  trois  fois  du  caractère ,  de  inanière  à  pointer  vers  lui.  Pour 
les  lettres  de  la  série  inférieure,  on  remue  les  deux  aiguilles  à  la  fois, 
en  dirigeant  leurs  extrémités  basses  vers  la  lettre;  Six  lettres.  G,  D, 
L,  M,  U  et  y,  exigent  deux  mouvements  contraires  de  raigoiUe  en 
des  deux  aiguilles;  d'abord  à  droite,  puis  à  gauche,  pour  G,  L  et  U; 
et  d'abord  à  gauche,  puis  à  droite,  pour  D,  M  et  Y.  Ces  lettres  sont 
gravées  en  petites  capitales,  et  séparées  par  de  doubles  fiôcheSi 
M.  Walker  affirme  que  cet  alphabet  télégraphique  est  très^mple  et 
tcès-facile  à  apprendre  :  il  semble  confus  à  celui  qui  le  voit  pour  la 
première  fois;  mais  cette  confusion  disparaît  dès  qu'on  loi  en  a  donné 
ladeL 

^^  Disposition  intérieure  de  VappareiL  —  Elle  est  reprè* 
sentée  fig.  5.  B  est  la  bobine ,  longue  de  dix  centimètres,  large  de 
cinq,  épaisse  de  quatre.  Uy  a  deux  aiguilles  :  la  première  intérieure«i 
appelée  aiguille-diamant  et  introduite  par  M.  Holmes,  a  trois  eenti* 
mètres  de  longueur  sur  deux  centimètres  de  larçe;  c'est -un  chem- 
Ixdde  très-plat  et  très-court.  La  seconde  extérieure  plus  longue  A  est 
ordinaire.  L'aiguille-diamant  est  déviée  beaucoup  plus  rapidement  et 
osdlle  très-peu.;  sa  déviation  est  une  sorte  de  battement  sec  qni  s'é- 
teint promptement.  M.  Walker  lui  a  quelquefois  substiloé  aveo  suc- 
cès une  aigniUe  cqmposée,  formée  de  plusieurs  aiguilles  trèfr-^eourles 


APPAREIiS.  -^  T&UtQRAPKES  A  AIQUaLES.  Mft 

«tt^aeier  mniceet  IbrteoifBt  liflMiatées^ec  «pptîqBées  contre  undiiipi» 
en  ivêire  de  trois  ceiHiniètret  de^âîamètne  :  cet  eoMBUe  est  repcé^i 
MBié  à  ptrt  fi^  6.  L*aigiiilie  etténeore  Â  a  sein  ccotioiètjres  et  deoû 
dekngDenr. 

Le  châsôi  de  la  bohiae  B  eit  en  cuivre ,  oq  mieox  en  boit  «  ou  en 
iToire;  il  estiixé  par  des  écreua  à  une  plaque  de  cuivre  vernie  du 
^té  de  la  boîie  et  appuyée  contre  sa  paroi.  Le  fil  de  la  bobine  a 
moûisd'ua  quart  de  DuUimètre  de  diamètre;  ses  deux  extrémités  e,e' 
aboatissent  aux  vis  de  pression  Y,  Y;  une  lame  métallique  L  unit 
Textrémilé  e  avec  une  autre  vis  de  pression  Yi*  e^  communique  de 
nitee  par  une  lame  métallique  V  avec  une  vis  de  pression  Z,  et 
par  Z  avec  le  pôle  zinc  de  la  pile  à  sable  P.  Les  deux  lames  L,  V  sont 
endèreraent  semblables  à  deux  autres,  Li ,  La,  qae  Ton  voit  à  gauche 
du  dessin.  Les  trois  lanMS  L^  Li ,  Li  communiquent  métalliquemeoC 
par  des  resscMis  droits,  Rs  Rit  Rt i  avec  un  commutateur  C  dont 
nous  décrirons  bientôt  le  mode  d'action.  Les  ressorts  R^  Rt  en  acier 
pressent  fortement  contre  deux  poinies  implantées  sur  une  tige  de 
cuivre  T,  vissée  dans  la  caisse  en  bois  de  Tinstrument.  Un  fil  conduc- 
teur Fi  unit  la  vis  de  presàon  Yi  avec  Ya,  et  le  circuit  se  complète 
de  la  manière  suivante  entre  Yi  et  Ys  :  le  courant  arrivé  en  Yi  passe 
dans  la  bobine  par  la  droite ,  revient  par  la  gauche  en  Z  ,  passe  par 
le  ressort  R',  arrive  au  cylindre  6\  vient  en  Yi  par  le  ressort  Rj  et 
retourne  à  Y|  par  le  fil  Fi.  Concevons  maintenant  que  le  fil  con- 
ducteur d'une  première  station  communique  avec  Y| ,  et  le  fil  de  la 
seconde  station  avec  Yt,  l'appareil  sera  dans  Je  circuit  de  la  ligne  té«- 
légraphique  et  tout  prêt  à  recevoir  les  signaox  manifestés  par  les  dé* 
viations  de  Taigmile  ou  des  aiguilles,  puisque  deux  appareils  sembla- 
iUes  sont  accolés  Tun  à  l'autre,  et  que  leurs  bobines  sont  traversées 
*.à  la  fois  par  le  courant  qui  va  de  Yi  en  Ys.  On  est  convenu,  pour  ob- 
tenir une  régularité  plus  grande,  de  mettre  toii}<)urs  en  communica- 
tion avec  Yi  le  fil  conducteur  supérieur,  et  avec  Ya  le  fil  conducteiur 
inférieur.  Noos  expliquerons  mieux  plus  tard  cette  distinction  de  fil 
impérieur  et  de  fil  inférieur. 

Yoilà  comment  les  signaux  sont  reçus;  disons  maintenant  comment 
ils  sont  transmis.  Le  commutateur  est  un  cylindre  en  bois  de  buis, 
porté  comme  l'indiquo  la  figure,  et  qui  peut  tourner  sur  lui-même  an 

moyen  de  la  manivelle  M ,  fig,  â.  Ses  extrémités  «i ,  e^  sont  revêtues 
4'aaneanx  de  onivre  avec  appendices  saillants,  et  isolés  Ton  de  l'autre 


37(r  TÉLÉGRAPfflE  ÉLECTRIQUE. 

parle  bois  qui  les  sépare.  Deux  foris  i^ssorts  d'acier,  ri ,  rt ,  vissés  à 
droite  et  à  gauche  sar  les  lames  L,  Lt,  appuient  avec  frottement  l'on 
sur  la  virole  de  cuivre  e  i,  Faotre  sur  la  virole  et,  et  font  comnani* 
quer  les  extrémités  du  commutateur  avec  les  vis  de  pression  Z  et  G, 
et  par  elles  avec  les  pôles  de  ta  pile.  L^u  autre  ressort  plos  court  r ', 
qui  appuie  aussi  sur  la  virole  es,  la  met  en  conimonication  directe- 
mont  avec  la  vis  de  pression  V«,  et  par  cette  vis  et  le  fil  Ft  avec  la 
vis  de  pression  Yi.  SI  Ton  fait  tourner  le  commutiicateur,  la  sail- 
lie St  fera  soulever  l'un  des  ressorts  R^  R»,  qui  par  !â  même  ne 
communiqueront  plus  entre  eux  par  le  cylindre  C  Dans  la  fignre , 
c'est  le  ressort  de  droite  R'  qui  est  soulevé;  mais^in  petit  mouvement 
de  plus  imprimé  au  commutateur  fait  toucher  le  ressort-r'  par  la  se- 
conde saillie  Si  qui  le  met  en  cmnmunication  avec  la  virole  et  ;  alors 
le  courant  de  la  pile  circu!e  à  travers  l'appareil  et  dans  tout  le  circoit 
tèr<*graphique.  Arrivé  en  effet  en  Z ,  il  passera  par  r'  à  la  virole  ti , 
entrera  dans  le  multiplicateur  V,  sortira  par.V',  viendra  en  V,,  pas- 
sera par  F  dans  le  fil  condneleur  de  la  ligne  télégraphique ,  viendn 
en  V,,  passera  par  r^i  la  virole  ei,  et  de  cette  virole  par  le  res- 
sert 9*1  au  pôle  cuivre  C.  8i  l'on  tourne  le  manipulateur  en  sens  con- 
traire, le  courant  transmis  de  Z  à  la  virole  f%  viendra  en  V«  par  le 
ressort  R|  et  la  lame  L. ,  ira  par  F^  dans  le  conducteur  de  la  ligne 
télégraphique,  viendra  en  V|,  enlcera  par  le  multiplicateur  par  V^ 
sortira  par  Y,  et  viendra,  par  le  ressort  r  correspondant  à  ^^  à  la  vi- 
role Cl ,  et  par  le  ressort  ri  au  pôle  cuivre  G.  La  figure  5  6i$  repré- 
sente mieux  la  disposition  des  ressorts  du  commutateur.  Les  liaisons 
sontétahlies  de  telle  sorte,  que  lorsqu'on  tourne  la  manivelle  à  droite 
Tatguille  a  e^t  déviée  vers  la  droite.  L'aigoille  A  ,  placée  à  l'extérieur 
de  l'appareil,  a  toujours  son  pôle  nord  en  haut  ;  raigutUe  intérieure  <i  a 
toujours  sou  pôle  nord  en  bas;  de  telle  sorte  que,  en  vertu  de  la  loi* 
d'Oersted,  si,  regardant  l'instrument  de  face,  on  voit  la  poinle  supé- 
rieure de  l'aiguille  se  mouvoir  vers  la  droite,  on  peut  être  sûr  quedaos 
la  moitié  du  fil  la  plus  près  du  spectateur  le  courant  sera  ascendanL 

Il  suffira  donc  de  tourner  la  manivelle  M  tantôt  ii  droite,  tantôt  à 
gauche,  pour  faire  dévier  à  droite  et  à  gauche  tontes  les  aiguilles  des 
télégraphes  de  la  ligne,  et  transmettre  les  signaux. 

CiïtvUles  mohiîts.  —  Souvent  contrarié  dans  l'expéditioa  des 
dépikshes  par  les  courants  accidentels,  AL  Walker  a  été  amené  à 
rendre  mobiles  les  chevilles  dMvoire  destinées  à  limiter  les  excnnrioBs 


APPAREILS.  ^  TÉLÉGRAPBBS  A  AIGiniXES.  ,S77 

te  aigvilks,  et  qui  du»  les  égares  5  et  4  sont  représentées  par  de 
petits  pdsts  noirs  placés  à  droite  et  à  gaacbe  de  ces  aiguilles.  Si,  par 
ime  came  ettérieore  qnelconqae»  l'aiguille  A  est  appuyée  cootre 
l'mie  de.  ces  aigniHes,  il  derient  imposable  de  transmettre  le  signal 
ou  la  fraction  de  signal  indiquée  par  une  déviation  dans  la  direction 
de  la  clienHe,  puisque  Taiguille  est  déviée  d'avance  dans  ce  sens  : 
mais,  en  enlevant  la  cheville  et  abandonnant  l'aiguille  à  toute  la  force 
directrice  du  courant ,  la  déviation  prioiitive  sera  augmentée  et  cette 
nouvelle  marche  indiquera  le  signal.  Si  de  plus  on  fait  avancer  les  cbe« 
viHes  dans  le  même  sen»  que  l'aiguille,  de  sorte  qne,  dans  la  déviation 
permanente  causée  par  le  courant  étranger,  elle  occupe  le  milieu  de 
Teq^ace  compris  entre  les  deux  chevilles ,  on  pourra,  en  dépit  de  la 
force  perturbatrice,  obtenir  des  déflations  dans  les  deux  sens  et  trans- 
mettre les  signaux  ;  pourvu  toutefois  •  co  qui  arrive  ordinairement , 
que  la  déviation  accidentelle  n'ait  pas  atteint  le  maximum  de  la  dé- 
liatio)  que  le  courant  régulier  peut  produire.  De  Taxe  de  TaigutUe 
comme  centre  on  décrit  un  cercle,  fig.  4»  et  on  le  creuse  en  gorge  : 
les  chevilles  d'ivoire  sont  fixées  à  un  disque  circulaire  mobile  placé 
dans  cette  gorge  :  le  bouton  6  placé  entre  les  doux  manivelles  porte 
une  poulie  ;  une  corde  s'engage  à  la  ïois  sur  cette  poulie  et  sur  le 
disque  circulaire  mobile ,  et  par  conséquent  en  tournant  le  bouton 
un  peut  faire  très-facilement  que  les  chevilles^  suivent  l'aiguille  dans 
toutes  les  perturbations  ou  déviations  accidentelles. 
•  Bûbine9  mohiie».  —  Une  aiguille  pesante. connooe  celle  du  télé- 
graphe tend  nécessairement  à  revenir  è  la  position  verticale»  et  même 
à  la  dépasser ,  au  premier  moment  de  la  transmission  du  signal  ;  c'est- 
Ihdire  au  moment  oà  la  manivoNe  a  rompu  le  circuit  par  l'action  d'une 
des  saillies,  et  avant  qu'il  ait  été  rétabli  par  l'autre  saillie  ;  il  en  ré- 
sullerait  un  mouvement  oscillatoire  et  une  certaine  hésitation  ou  in* 
certitude  dans  b  transmission  et  la  perception  des  signaux.  Pour  parer 
à  cet  inconvénient ,  et  faire  que  l'aiguille  reste  bien  verticale,  M.  Wal- 
ker  a  fixé  les  bobines  non  sur  des  axes»  mais  sur  les  mêmes  disques 
circulaires  dont  il  vient  d'être  question  ;  et ,  au  lieu  de  suivre  l'aiguille 
avec  lé  mnltifriicateur,  coQime  on  le  fait  sur  la  boussole  des  sinus,  il 
meut  le  fil  en  sens  contraire  jusqu'à  ce  que  Taigidlle  revienne  à  sa 
première  position  verticale^  ce  que  l'on  obtient  sans  peine^ 

AffareU  ritencieux.  ^  On  volt  au  bas  dé  l'appareil ,  fig.  Av  lU 
petit  disq«e  dreulaire  ou  cadran  lu  aiguille  que  M.  Walker  appelle 


zm  TÈutoRJOfWB  ÉuemouE. 

aiifttrttl  sileiKîeQx.  Quatre  resBOrlSy  diit  les4ittSf0emei»8MI  lièi: 
à  deux  fils.de  la  première  siadwi  extrême,  de  LcMiiree,  paveieeiile» 
etlesdenx  seconds  à  deux  Gis  delasecondeetetioa^oBtiiêan^  Mmroi^ 
ajipiiicBt  contre  un  cylindre  en  beie  de  buis  ;  une  laine  de  ooifte  en 
comnmnicalion  atec  le  ùi  de  terre  de  lallation  iiriiernédiMre  estÔBr 
cmstée  lengitudinakoient  sur  le  cylindre  de  buis  :  de  sorte  qu'ea. 
tovmaDt  le  cylindre  en  fait  communiquer  à  l'elonté  avec  le<sol ,  soit 
deox  fib  de  Londres ,  sût  deux  fils  de  Doufres ,  le  fil  supârieury  par 
exemple,  et  le  fil  inférieur.  Cette  opération  a  an>denUl6  «fantage; 
d'abcN-d,  en  réduisant  à  moitié  la  distance  poroonrue  par  le  eonrant, 
elle  permet  d*agtr  a¥ec  des  piles  plus  faibles;  et  en  confiniinl  les  si- 
gnaux dans  la  moitié  des  fils,  elle  laisse  l-anlre  moitié  à  la  dispositiQn 
des  autres  stations  :  ainsi  pendant  que  Tonbrid^e  s'eniretleot  avecLan-^ 
dres,  Ashford  peut  s'entretenir  avec  Dottfres  sur  le  proioi^cmeotdela 
même  ligne.  Le  nom  de  ce  mécanisme  lui  vient  d'une  autre  disposilioa 
qui  l'accompagne  :  quand  Findex  ou  aiguiUe  indique  iiUnee^  deux 
lames  de  cuivre  sont  en  communication  la  première  avec  les  resMNris 
liés  aux  deux  fila  de  Londres  ;  la  seconde  avec  les-  ressorts  liés  aux 
deux  fils  de  Douvres.  On^  forme  ainsi  un  court  circuit;  et  les  signaux 
destinés  \  la  station  intermédiaire ,  Tonbridge,  je  suppose ,  ne  sont 
plus  reproduits  que  par  l'appareil  de  Tonbridge  ;  les  signaux  des  an- 
tres stations  vont  directenteot  à-  ces  antres  stations  comdSie  si  les  fils  qui 
y  aboutissent  n'entraient  pas  dans  le  cabinet  de  Tonbridge. 

ALarmt  ou  cariiion.  —  Le  mécanisme  du  carillon  est  repré- 
senté fig.  7,  planche  YII.  £  est  un  électro-aimant  vu  de  chanp  ;  A  est 
l'armature  mobile  en  fer,  attirée  par  l'électro-aimaat  chaque  fois  tt 
aussi  longtemps  que  le  courant  passe  :  deux  petits  battoirs  en  enivre 
garnis  d'Ivoire  et  implantés  dans  l'armature  l'empêchent  d'arriver  à 
un  contact  absolu  avec  les  pôles  de  l'électro^aimant ,  tout  en  lui  per» 
mettant  de  s'en  approcher  de  très-près  ;  cette  disposition  a  pour  but  de 
prévenhr  Tadhérencede  l'armature  de  rélectrQ-«imant,.adbérettceiq«i 
continuait  uop  souvent,  même  après  la  rupture  du  drcuît  L'anna- 
t«re  est  portée  par  le  petit  bras  du  levier  LE,  dent  l'antre  bras  ooodé 
se  termine  par  u»  crochet  destiné  à  s'appuyer  contre  les  dents  de  la 
roue  r,  pour  l'enrayer  ou  l'arrêter  dans  son  mouvement  ;  van  ressort 
faible  R  butte  d'un  côté  contre  un  obstacle  fixe ,  de  l'antre  contre  le 
grand  bras  du  levier  L  tendant  à  le  ramener  constamneitii  la  pssi- 
tlon  d'équilibre,  ainsi  que  l'armature  A.  Le  ressort  du  menvernsnt 


d'koriosme,  dont  b  figflre  nenoBlre  que  les  piàceafrâdpilwv  ott» 
CMC6DO  diOS'Ie  birïkt  B  por.iaat  la  roM  dentée  ih;  fi  «al  une  a»^ 
oande  roue  dentée  dont  le  pîgDoa  ei^te  avec  h  rane  ih;  f%  ear. 
iiae  quatrième  roue  ouaa  en  sumiement  par  le  plgnoa  da.rs,  en*» 
ifeoÊBt  avec  le  pigaon  de  la  roue  r,  et  en  comninuoatien  avec  Ter* 
Ghappement  à  ancre  e;  enfin  une  t^  fixée  à  l'axe  de  rôcbappenent 
ae  termine  par  undauble  battant,  pendrie  on  martean  à  deux  têlea 
MM.  Le  jeu  de  cet  appareil  est  très^maniféste  :  quand  le  courant  pisse, 
rarmatnre  A  est  attirée ,  le  tevîer  L  se  perte  vers  la  gauche,  le  crochet 
n'arrête  plus  la  dent  de  la  roue  ri ,  raclîoB  da  ressort  n'est  pins  eni» 
pêchée ,  tontes  les  roues  Sournent,  et  sous  i*infioeooe  alternative  de  la 
roue  d'échappement  le  marteau  frappe  rapidement  le  timbre  à  droîlo 
et  à  gauche^  Le  timbre  sonnera  tant  que  le  circuit  restera  fermé  ; 
mais  dès  qu'il  sera  rompu  le  ressort  R  détachera  Tarmature,  le  qro« 
ciiet  du  levier  L  bottera^  de  nouveau  contrôles  dents  de  ia  roue  ri ,  et 
tout  s'arrêiera.  Ce  n'est  pas  le  courant,  comme  on  le  volt,  qui  meut  le 
battant  du  timbre,  mais  bien  la  force  du  ressort;  le^courant  n'a  pour 
fonction  que  de  dégager  la  dent  de  la  roue  r^  ;  rien  n'empêche  par 
conséquent  que  l'on  ne  poisse  taire  scmoer  ainsi  de  grosses  cloches  » 
ooDMne  on  le  fait  en  Angleterre  dans  des  circonstances  particulières. 

On  a  modifié  demUle  manières  le  mécanisme  des  carillons;  quel- 
quefois le  marteau  est  extérieur  et  ne  frappe  qu'un  coup  :  dans  te 
sonnette  cenU'îfdge  de  M.  Wheatsione  deux  marteaux  soûl  fixés  aux 
extrémités  d'un  levier  monté  sur  l'axe  d'une  roue.  Au  lieu  du  crochet 
enrayant  la  roue,  c'est  quelquefois  une  pointe  qui  s'engage  dans  ua 
trou  sur  la  circonférence  de  la  roue  :  souvent  aussi  l'arrêt  est  un  fort 
ressort  entaillé  qui  retient  le  bras  qui  porte  le  marteau;  quand,  dans 
le  mouvement  de  l'armature,  le  ressort  est  retiré  de  Tentaille,  le  bras 
tombe  et  carillonne. 

Paigné&  de  sonnette ,  court  circuit.  —  Lorsque  l'éleotro-aî- 
nant  du  carillon  se  trouve  dans  le  circuit  du  multiplicateur  de  l'ai- 
guilledu  téli^phe,  chaque  courant  qui  passe  pour  produire  un  signal 
ferait  en  même  temps  sonnw,  ce  qui  serait  très^^nnuyeux.  On  obvie  à 
ee  grave  incoirvénient  en  faisant  usage  de  ce  qu'on  a  appelé  court 
circuit;  c'est-à-dire  qu'on^  ouvre  au  courant  pour  aller  au  galvano-* 
mètre  un  chemin  plus  court  que  le  trajet  par  l'électro-raimant  de  te 
sonnerie.  Le  court  circuit  s'éUbMt  par  le  simple  mouvement  de  te 
peigne  on  mani¥eBe  m,  fig.  h*  Les  deux  tiges  de  cuivre  T,T^  que  l'on 


dtO  TÉLÉGRAPHtE  ÉLECTRIQUE. 

tmt  à  gauche  de  la  fig.  A  t  sor  le  eêlé  de  la  boite  de  la  sonnerier 
commaiiîquent,  l'aoe,  celle  de  derrière,  avec  Fan  des  fils  do  molllidi- 
catenr  de  la  sonnerie  ;  l'autre»  celle  de  devant ,  avec  l'un  des  fils  da 
multiplicateur  de  raigoille  ;  elles  se  continoent  dans  rintéricur  da  té- 
légraphe, et  descendent  jusqu'au  niveau  de  b  poignée  :  la  poignée  en 
coivre.de  la  manivelle  communique  avec  la  tige  de  derrière;  l'autre 
tige  se  lie  métalliqucmeni  au  ressort  R  placé  sous  la  poignée.  On  in- 
cruste dansledisquc  delà  manivelle  sur  lequel -frotle  le  ressort  R  uo 
ressort  d'ivoire.  Lorsque  la  manivelle  est  verticale ,  le  ressort  porte 
précisément  sur  l'ivoire  ;  la  poignée  et  le  ressort  sont  isolés,  les  deux 
tiges  ne  communiquent  entre  elles  qo*à  travers  les  fils  des  multî|dica- 
teurs  de  la  sonnerie  et  des  aiguilles,  le  carUlon  résonne,  et  l'a^oille 
e9t déviée;  mais  si  on  rend  la  poignée  horizontale,  la  manivelle  com- 
munique avec  le  ressort,  les  deux  tiges  sont  unies  métalliquement;  le 
courant  peut  aller  directement  au  fil  du  multiplicaieur  de  la  bobine  : 
comme  le  nouveau  chemin  est  considérablement  plus  court  que  le 
premier,  le  courant  le  suivra;  et,  quoique  le  circuit  du  muliiplicateuc. 
de  la  sonnerie  soit  aussi  fermé,  il  n'y  passera  que  fort  peu  d'ékclricilé, 
trop  peu  pour  que  le  carillon  résonne. 

T(mcHc  sonnante.  —  On  désigne  ainsi  le  mécanisaie  destiné  i 
régler  les  sonneries  aux  diverses  stations.  C'est,  fig.  8,  un  petit  cylindre 
ou  tambour  en  cuivre  de  deux  centimètres  environ  de  diamètre  et  de 
longueur,  percé  en  dessus  et  en  dessous  de  Taxe  de  deux  trous  t ,  I', 
revêtus  d'ivoire  à  l'intérieur;  deux  antres  trous  T,T  sont  percés  per- 
pendiculairement aux  premiers,  communiquent  avec  eox,  et  sont  aussi 
garnis  d'ivoire.  Deux  fils  de  cuivre  recourbés  à  angle  droit  passent  l'on 
en  t  pour  sortir  par  T,  l'autre  en  if  pour  sortir  en  T^  Deux  fils  en  spi* 
raie  on  lâciies  lient  t  et  t' avec  les  deux  pôles  de  la  pile.  Dans  la  figure 
la  touche  sonnante  est  représentée  au  repos.  La  station  où  nous  sommes 
est,  p:.r  exemple,  celle  de  Cantorbéry;  Fi  est  le  fil  de  de  Ramsgate, 
Ff  le  ciratit  de  terre  entre  Ramsgate  et  Ashford ,  Fs  le  fil  d'Ashtod 
à  Cantorbéry;  enfin  deux  ressorts,  TunR,  Tantre  R%  comtnuniquaDt, 
l'un  avec  le  fil  Fs,  l'autre  avec  le  second  fil  de  Télectro  aimant, 
pressent  contre  le  cylindre  de  cuivre  C.  Ceh  posé,  si ,  en  faisant  faire  au 
tambour  unquart  de  révolution,  onamène  les  ressorts  en  contact  avecles 
deux  fils  qui  font  saillie  en  T  et  T',  la  pile  est  introduite  eUe-mèoie 
dans  le  circuit,  le  courant  passe  dans  le  sens  indiqué  par  les  fflèdwa, 
et  met  toutes  les  sonnettes  en  mouvement,  à  Ram^ate,  à  Asb- 


APPAREILS.  -*  TÉLÉGRAPHES  A  AIGUILLES.  S$l 

(bid,  etc.,  etc.  Celte  uaïuItaMéité  de  carillon  <^st  trèB-bonne  ri  l'on 
Toobh  réveiller  Tattention  sur  toute  la  ligne;  mais  elle  a  des  incon- 

.  Ténients  graipes^  s'il  ne  s'agissait,  par  exemple,  que  de  mettre  sur  le  qui- 
vive  l'employé  de  Ramsgate.  Jl  fallait  donc  construire  une  autre  touche 
sonnante  qui  permit  d'envoyer  le  courant  d'un  seul  côté,  suivant  les 
besoins,  et  qui ,  en  ne  faisant  sonner  que  dans  une  directioBt  méniEi- 
geftt  le  courant 

Nous  sommes  toujours  à  Cantorbéry.  Le  tambour  ou  cylindre  C , 
ûg.  9,  est  tout  à  fait  semblable  à  celui  du  mécanisme  précédent;  il 
est  percé  et  garni  intérieurement  d'ivoire  en  t,  f,  T,  T^;  mais,  au 
lieu  de  simples  saillies  du  fil  intérieur^  le  tambour  est  muni  de  deus 
appendices  ou  fortes  tiges,  l'une  plus  courte  T  C,  l'autre  plus  longue 
ï'  Z.  A  Â'  est  ime  forte  pièce  de  cuivre  en  forme  d'ancre  d'où  part 
un  fil  F  plongé  en  terre  à  Gantorbéry  même  :  le  fil  F|  de  Cantor- 
béry  à  Asbford  se  rattache  à  la  vis  de  pression  Yi;  le  fil  Fi  allant  de 
Oantorbéry  à  Ramsgate  se  rattachée  la  vis  de  pression  Yt;  deux  forts 
ressorts  Rt ,  Rs ,  liés  aux  extrémités  du  multiplicateur  de  la  sonnerie , 
appuient  contre  les  têtes  des  vis  de  pression  Yi,  Vi.  Si  maintenant 
on  tourne  un  peu  le  tambour,  h  droite,  par  exemple ,  la  tige  courte  C 
écarte  le  ressort  Ri  ;  et  si  Ton  tourne  suflGsamment,  le  fil  £  entre  par 
A  en  communication  avec  la  terre,  les  pMes  N  cl  Z  de  la  batterie  en- 

^  trent  alors  dans  le  circuit  Le  courant  suit  bi  direction  indiquée  par 
les  flèches,  vienl'de  G  par  le  fil  Et  à  l'électro-aimant ,  sort  par  le  fil 
Fi  ,  vient  en  Y,,  va  par  F|  à  Âshford,  où  il  entre  en  terre,  reviei:t 
par  la  terre  et  le  fil  F  en  A,  d'où  il  retourne  en  G.  Le  seul  fil  d'Ash- 
ford  est  entré  dans  le  circuit,  celui  de  Ramsgate  est  resté  dehors,  et 
le  timbre  d'Ashford  a  seul  sonné.  Si  l'on  avait  tourné  le  tambour  en 
sens  contraire,  on  aurait  sooné  au  contraire  à  Ramsgate.  Ajoutons  que 
le  tambour  est  muni  d'un  très-fort  ressort  qui  le  ramène  à  la  position 
naturelle  ou  de  repos  dès  que  l'action  de  la  maia  cesse. 

ENSEUBLB   d'une   ligne  TÉLÉGRAPHIQUE  AVEC  TÉLÉGRAPHES    A 

DEL-x  AIGUILLES.  —  Nous  prendrons  pour  exempte  la  ligue  de  la 
compagnie  du  chemin  de  fer  du  sud-est  allant  de  Londres  à  Roches- 
ter,  et  de  Londres  à  Douvres»  avec  embranchement  sur  la  route  de 
Kent  à  Tundbridge  Wells,  Maidstone,  Ramsgate,  Deal  et  iklargate: 
le  parcours  total  est  d'environ  182  milles.  La  fig.  10  représente  la 
distribution  des  appareils  sur  celte  vaste  étendue  de  pays.  Les  lignes 
noires  droites  représentent  les  fils  ayant  chacun  leur  manéro  d'ordre 


"SB!  TÉLËIHtAPIOE  ÉLECTRi^ICK. 

i^tyZ,h.UB traits-^, -^ inâiqiieiit  hs  cariliimB,  1« points  .«•  les 
jffpareîis  tétégraphiqaeB;  qb  pomt .  signale  nu  appareil  à  one  d- 
gi^,  denx  points  ..  entoorés  d'an  eercle  les  appareils  à  deux  ai- 
gnilles.  Les  stations  sont  distribuées  en  giwpes  de  sit  on  sept  an  plos  ; 
dans  le  plan  «  les  dhrers  groupes  sont  joints  par  des  lignes  oontinncB; 
fls  cessent  là  où  les  lignes  cessent  »  se  ooorbent  à  angle  droit  on  se 
divisent  Le  pins  important  des  groupes  est  celui  de  Londres  iilHNi- 
Tres,  snr  les  fib  1  et  2  qui  passent  par  tontes  les  stationa  inftrieores 
et  tontes  les  stations  importantes  foniiiies  d'an  phis  grand  nombre 
d'ittstraments  :  à  ces  stations  lés  fils  sont  lonpos  oomme  nous  Ta? eus 
déjà  ^pliqné,  et  rattachés  par  des  liens  on  conducteurs  secondaifes. 
Les  petites  stations  sont  reliées  par  une  seconde  paire  de  fils  3  et  A, 
allant  d'un  bout  à  l'autre  de  la  ligne ,  et  s*arrêtant  à  Reigate  •  Ton- 
bridge,  Ashford,  Folkstone,  et  famuait  cinq  groupes  secondaires  de 
3 ,  5,  6,  is  et  2  stations.  Le  groupe  entre  Dovfres  et  Londres  a  daq 
instmnentB  à  double  aiguille ,  le  carillon  ou  alarme  est  Uniftt  snr  le 
fil  i,  tantèt  sur  le  fil  2.  De  Reigate  au  tunnel  après  Uerstham  «  il  j  a 
deuK  nouveaux  fils  5  et  6;  puis  deux  encore  7 ,  8  «  de  Londres  an 
stations  de  Bricklayer's  Anns,  et  deux  enfin ,  9  et  10 ,  de  Londres  i 
Gravesende  et  Rochester ,  ce  qui  fait  dix  fils  en  tont  entrant  dans  la 
atation  de  Londres.  Chaque  station  a  son  fil  de  terre,  et  tous  les 
groupes  se  terminent  par  une  oooMnunication  avec  la^  terre ,  que  Toa 
étabUt  soit  en  soudant  l'extrémité  d'un  fil  conducteur  ou  do  fil  d'on 
des  pôles  de  la  pile  aux  canaux  qui  condaisent  l'ean  ou  le  gaz,  soit  en 
creusant  jusqu'il  la  terre  humide  pour  enterrer  une  planche  de  enivre 
soudée  I  ce  même  fiL  Nous  avons  tu  comment  on  utilisait  le  fil  de 
terre  pour  les  sonneries  et  h  transmission  des  dépêches. 

Dam  les  circonstances  ordinaires,  les  lignes  d'embranchement  té- 
.légraphiqoes  se  terminent  aux  stations  de  jonction  ;  mais,  pour  parer 
à  tous  les  accidents  et  aux  événements  imprévus,  on  a  créé  dessories 
dephtes-formes  tournantes  pour  changer  è  volonté  les  communications 
par  les  fils  de  la  ligne  prindpale ,  comme  au  moyen  des  aiguilles  on 
dninge  h  direction  des  convois  sur  les  chemms'de  fer.  La  plate-forme 
imaginée  par  M.  Walker  est  un  cyliiidre  de  bois  de  buis  dans  kqœt 
sont  incrustées  un  certain  nombre  de  lames  de  cuivre,  et  protégé  par 
une  btrfle  en  acajou  :  une  série  de  ressorts  en  aeler  s'appuient  contre 
le  cylindre  et  font  saillie  hors  de  la  boite;  les  extrémités  des  fils  con- 
ducteurs se  rattachent  à  ers  saillies  ou  bouts.  Les  hmes  de  cuivre 


APPARCnS.  ->  rtLtGM^BSS  A  AIGUItLCS.  «3 

«MUt  dlqMMiétsde  tclk  Mrte^qne,  dai»  ose  poritioa  dmméd  du  cyKii- 
Hadre,  ies  ressoru  pfis  deos  à  deux  lonDeiit  dos  systèoies  de  eoupies 
CMniniiiiH|««iil  «nsembie  par  ies  lanes,  système  qui  chasge  quand 
en  fait  bire  wi  qaarc  de  réfcriution  ao  cytladre  on  tanbenr-plate- 
forme.  Qui^oefois  lesdeux  ressorts  des  fils  d'embrancbenent  ior- 
HMDt  ooople  avec  les  ressorts  du  fil  de  terre,  pendant  qae  le  circuit 
priocipal  est- ouvert  d'une  ettréniHé  à  l'autre  :  qnelqaefbls»les  ressorts 
des  fils  d'enbrancbement  forment  couple  avec  kns  deux  fils  qui  remou- 
im^la  ligne  principale,  tandis  que  les  deux  fils  qui  la  descendent  sont 
mis  afecla  terre  à  la  station  d'embranchement;  dans  ce  dernier  cas, 
ies  signaux  de  Londres,  fig.  10,  au  lien  d'aller  à  Douvres,  vontmx 
■smkFancbements,  à  Deal,  par  exemple,  on  à  Ramsgate;  et  Londies 
peut  ainsi  eommnnîqner  directement  sans  intermédiaire  de  la  station 
de  jimclion ,  Âhsibrd ,  avec  les  villes  |du$  éloignées  ;  eette  marche  est 
indiquée  par  les  lignes  pointées  à  la  station  d'AhafonL  IL  WaflDsr, 
que  ses  fonctions  de  surintendant  de  cette  immense  ligne  télégra- 
phique  font  résider  à  Tonbridge,  a  élaUi  dans  son  cabinet  une  plate- 
forme double  qui  peut  faite  eommunîqner  tour' à  four  son  appareil 
télégraphique  avec  Londres,  avec  la  ligne  de  Nonh-Kent ,  avec  Dou- 
vrsB  ou  avec  les  embranchements.  Cette  plate-forme  est  toujours  un 
cfUndre  ou  tambour  avec-lames  de  cuivre  incrustées  et  rsssorts,  mais 
«ntrement  dUsposés  :  en  la  faisant  comnMNiiqoer  convenablement , 
comme  anssi  la  première  piate«»forme  avec  les  fils  inférieurs  de  la 
ligne,  les  signaux  sont  intervertis,  et  les  déviations  à  droite  sont  rem- 
placées par  des  déviatîonB  à  gauche,  et  réciproquement.  Il  faut  lire 
alois  à  l'envers ,  à  moins  que  l'on  n'ait  recours  à  un  commmateur 
pour  renverser  aussi  la,  dkection  des  courants.  11  est  enfin  une  troi- 
sième plate-forme  à  un  seul  fil  :  die  sert  à  converâr  l'appareil  à 
double  aiguille  on  un  appareil  à  simple  aiguille,  agissant  par  Pun  ou 
l'autre  des  deux  fils,  ce  qui  est  grandement  utile  ou  même  nécessaire, 
quand  par  une  cause  queteonqué  les  denx  fils  ont  été  ameutas  ao  con- 
>lact  sur  un  ou  plusieurs  points  de  leur  parcours,  ou  qoe  l'un  d'eux  a 
.été  rompu.  Dans  les  stations  intermédiaires,  cette  plate  formeest  éta- 
hSe  de  telle  sorte  qu'elle  puisse  nœttre  en  commimication  soit  le  fil 
inliérieur,  soit  le  fil  supérieur  avec  une  des  deux  aiguilles  :  aux  sta- 
tions exurêmes  elle  permet  de  joindre  les  deux  fils  à  l'une  ou  l'autre 
desnignilles;  et  oifin ,  par  une  position  additionnelle,  elle  met  Lon- 
dres en  dehors  du  circuit,  quand  la  station  de  Bricklayer's  Am»  y  est 


M4  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE* 

.eotrée.  Le  pian  6g.  10  montre  que  les  deux  fils  de  Doavres  i  et  2  se 
bifnrqaent  à  Londres  et  forment  ans  sorte  de  Y  à  deux  brandies  ; 
l'une  de8l>rancbes  va  à  Londres»  l'aulre  à  Brickhyer's  Arms  :  le  cou- 
rant venant  de  Douvres  se  diviserait  donc  à  la  jonction;  mais,  en 
r^e  générale ,  c'est  à  Londres  que  doit  abouiir  lé  courant  complet  ; 
Bricklayer's  Arms  ne  peut  le  recevoir  qu'après  avoir  demandé  II  Lon- 
dres, par  le  télégraphe  établi  sur  les  fils  5  et  6 ,  de  rendre  tes  fils 
libres.  Chacune  de  ces  stations  a  donc  son  tambour  muai  de  lames  de 
cuivre  et  de  ressorts,  et  il  suflBt  de  le  faire  tourner  de  90  degrés  pour 
briser  ou  compléter  le  circuit  à  un  signal  convenu.  Des  plates^fonnes 
semblables  établies  à  Gravesende  et  Wooiwicb  permettent  à  Rocbesler 
de  correspondre  directement  avec  une  petite  station  du  Nort-KenL 
L'observatoire  royal  de  Greenwich  figure  dans  le  plan ,  parce  que 
M.  Hf  alker  espère  que  le  jour  n'est  pas  loin  où  des  fils  conducteurs 
spéciaux  relieront  ce  point  capital  avec  toutes  les  stations  télégraphi- 
ques de  l'Angleterre,  et  oà  l'on  pourra  ainsi  non-seulement  transmettre 
partout  l'heure  de  l'observatoire,  mais  encore  déterminer  les  longi- 
tudes au  moyen  du  télégraphe  électrique. 

Bureau  du  télégraphe.  —  Nous  prendrons  pour  exemple  le  bu- 
reau de  la  station  principale  de  Tonbridge,  dont  la  fig.  11  montre 
l'importance  majeure.  Située  à  mi-chemin  de  Londres  à  Douvres, 
elle  est  le  centre  régulatenr  des  communications  tél^^phiqucs,  l'a- 
telier et  le  garde-magasin  général  où  se  construisent,  sont  déposés  et 
se  réparent  tous  les  appareils. 

La  Ubie  principale  porte  quatre  appareils,  nn  cinquième  est  posé 
sur  un  piédestal  appuyé  contre  le  mur.  Une  partie  des  piles  est  cachée 
dans  les  armoires  situées  au-dessous  de  la  table,  les  autres  sont  relé- 
guées dans  une  cour  particulière;  le  public  communique  par  des  gui- 
chets ouverts  placés  sur  la  gauche  avec  le  bureau  où  sont  reçues  les 
dépêches. 

La  fig.  12  montre  Tensemble  et  la  distribution  des  appareils  et  des 
fils;  les  numéros  1,  2,  3,  etc.,  indiquent  que  ces  fils  sont  la  continua- 
tion de  ceux  indiqués  fig.  10  ;  les  numéros  additionnels  7,  S,  9  dési- 
gnent les  fils  de  Tonbridge  Wells  ;  la  lettre  T  montre  le  fil  de  terre  allant 
aux  conduits  du  gaz;  la  lettre  S  dénote  un  ûl  supérieur  on  d'en 
haut;  la  lettre  I  un  fil  inférieur  ou  d'en  bas;  les  fils  supérieurs  sont 
ceux  qui  viennent  de  Londres  allant  à  Douvres,  les  fils  inférieurs  ceux 
qui  viennent  de  Douvres  allant  à  Londres. 


APPARULS.  -*  TÉLÉGRAPHES  A  AIGUILLES.  Sft5 

A  est  une  tablelte  d'acajou ,  porlant  pour  chaque  fil  un  paraUw- 
lierre  analogue  aux  anciens, paratonnerres  anglais,  avec  fil ,  coudé  en 
cuÎTre,  pointe  et  boule  :  une  seconde  série  de  fils  coudés  opposés  aux 
premiers,  munis  aussi  de  pointes  et  de  boules  très-rapprochées  des 
premières  sans  cependant  les  toucher ,  sont  vissés  sur  une  tige  ou 
bande  de  cuivre  soudée  au  fil  de  terre  T.  Pendant  les  orages  on  voit 
très-souvent  des  aigrettes  ou  étincelles  passer  d'une  boule  ou  d*une 
tige  à  Taurre  boule  ou  à  i*autre  tige,  et  cet  ensemble  de  paratonnerres 
a  pour  objet  de  faire  passer  l'électricité  atmosphérique  dans  le  soL 
Comme  ils  ne  préservaient  pas  suffisamment  les  appareils,  on  leur  a 
adjoint  on  substitué  un  second  système  de  parafoudres  P  semblable  à 
celai  que  nous  avons  décrit  pi.  IV,  Gg.  15  ;  B  est  une  tablette  sur  laquelle 
sont  fixées  trois  bandes  de  cuivre  :  Tune,  £,  n'est  que  la  continuation 
du  fil  de  terre  rapproché  ainsi  des  appareils;  les  deux  autres  sont  en 
communication  avec  les  pôles  de  la  deuxième  pile,  placés  ainsi  sous  la 
main  de  l'opérateur.  L'appareil!  est  le  plus  rapproché  dei  la  fenêtre,  ce- 
lui devant  lequel  l'employé  est  assis  fig.  11,  il  communique  avec  Lon- 
dres et  Douvres:  2  est  un  appareil  à  une  seule  aiguille^  fin  d'un  groupe 
dont  la  tête  est  à  Reigate  :  3  est  l'instrument  correspondant  avec  Ton- 
bridge  Wells  :  4  est  le  dernier  appareil  du  groupe  de  Maidstone  :  5  enfin 
correspond  avec  le  cabinet  du  surintendant.  Les  lignes  pointées  dessi- 
nent les  formes  extérieures  des  instruments.  Les  lettres  Z  et  G  indi- 
quent les  points  où  aboutissent  dans  chaque  appareil  les  fils  allant  aux 
pôles  de  la  pile.  Un  fil  parti  du  fil  de  terre  se  rend  à  tous  les  appareils» 
et  va  aux  numéros  1,2,3  directement;  aux  numéros  â  i  5  à  travers 
les  piates-iormes  a,  é,  c.  Leâ  fils  qui  partent  du  côté  gauche  des  mul- 
tiplicateurs prennent  tous  la  ligue  d'en  haut  aliaotvers  Londres  ;  ceox 
qui  partent  du  côté  droit  prennent  la  ligne  d'en  bas  ou  venant  de 
Londres:  c'est  ce  dont  on  peut  s'assurer  en  suivant  le  parcours  des 
Gis  sur  le  plan.  Quand  des  fils  se  croisent ,  il  doit  être  bien  entendu 
qu'ils  ne  se  touclieut  pas. 

La  plate-forme  e  est  destinée.à  mettre  l'embranchement  de  Maid- 
stone  en  communication  avec  Londres.  La  plaie-forme  double  a  sert  à 
laire  correspondre  l'appareil  du  surintendant  soit  avec  Londres ,  soit 
avec  Douvres  ;  la  plaie-forme  é  relie  deux  fils  pris  soit  en  haut,  soit  en 
bas  de  la  ligne 5  avec  une  seule  et  même  aiguille,  dans  le  cas  d'un 
contact  accidentel.  Pour  montrer  le  jeu  des  plates-formes,  suivons  le 
parcours  du  fil  n""  i ,  premièrement ,  quand  la  communication  coni- 

?5 


SM  1ÉL£6ftAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

plète  eatre  Londres  et  Douvres  est  ouverie;  secondenieiit,  qoiiid  Lon- 
dres correspond  avec  Maidsione.  Premier  exemple  :  on  sigiial  cafof é 
de  Londres  à  Douvres,  et  dont  la  marche  est  indiquée  par  les  petites 
flèches,  entre  par  le  fil  supérieur  i ,  le  premier  fil  à  gauche  ;  va  à  la 
plate-forme  a^  y  entre  par  le  second  bout,  traverse  la  bdie  et  le  q^- 
Undre,  et  sort  de  l'autre  côté  par  le  bout  immédiatement  opposé;  dans 
cette  position,  la  plate-forme  présentait  au  courant  m  bout  de  fil  de 
cuivre  uni  à  une  bande  incrustée  dans  le  tambour,  et  qui  en  fait  le  tour: 
de  là,  le  courant  va  en  ligne  droite  à  la  plate-forme  é,  où  il  entre  par  le 
second  bout  à  gauche,  suit  ta  dbection  indiquée  par  la  flèche  et  sort 
par  lé  premier  bout  du  même  côté;  la  lame  de  cuivre  do  tanbeor 
doit  dans  cette  position  être  assez  longue  pour  que  les  ressorts  des 
deux  boots  communiquent  entre  eux  par  elle  :  le  courant  se  rend  en- 
suite à  la  plate-forme  c ,  entre  par  le  premier  bout  à  §a«che,  ressort 
par  le  second  bout  de  gauche;  les  ressorts  de  ces  deux  boots  appuyant 
sur  une  même  lame  de  cuivre  du  tambour,  il  vient  à  l'appareil  télé- 
graphique n<*  4,  où  il  entre  par  la  gauche  du  moltiplicateiir  de  gauche, 
circule  autour  de  Taiguille,  quitte  le  multiplicateur  de  l'aigoUle  pour 
passer  dans  celui  de  la  sonnerie,  entre  de  nouveau  dans  la  phte-fbnne 
h  par  le  bout  supérieur  à  droite ,  sort  par  le  second  boot  du  méflK 
côté,  et  quitte  la  station  pour  continuer  sa  course  jwqn'à  Oonvres 
par  le  fil  inférieur  n*  1. 

Second  exemple  :  Un  signal  envoyé  directement  de  Londres  à 
Maidstone  soit  la  même  route  jusqu'à  son  arrivéeeà  la  ptato-forme  c  : 
il  entre  alors  par  le  bout  supérieur  de  gauche,  sort  par  le  hout  supé- 
rieur de  droite,  vient  à  gauche  de  la  bobine  gauche  de  l'instnineat  de 
Haidstonc ,  n^"  ii,  circule  autour  de  la  bobine,  et  continue  sa  raoïe 
jusqu'à  Mârîdstone  par  le  fil  B,  qui  devient  le  n^"  1  de  rombrsmchemeot 
de  Maidstone  à  Paddock-Wood.  Les  plates-formes  sont  construites  de 
telle  manière  qu'en  même  temps  qu'elles  éubUssent  la  communica- 
tion avec  une  portion  de  la  ligne,  elles  pourvoient  complètement  aox 
besoins  des  autres  portions  en  mettant  tous  les  fils  qui  conduisaient  à 
la  première  portion  en  communication  avec  la  terre,  ce  qui  complète  le 
circuit  aussi  loin  qu'il  aille.  Ainsi,  l'opération  qui  joint  les  fils  supérieurs 
1  et^  avec  Maidstone  met  la  partie  supérieure  de  l'ai^reil  de  ïMXf^ 
n*  1  en  communication  avec  la  terre,  et  la  oorresponidanee  reste  libre 
entre  Tonbridge  et  Douvres.  En  suivant  des  yeux  et  en  sens  inverse 
des  flèches  le  fil  qui  vient  de  la  bobine  gauche  de  l'an^reU  n""  i,  on 


APPAREILS.  —  TÉUÊGRAPHfiS  A  AIGUILLES.  387 

te-^r^trotffe  au  second  bout  à  gauche  de  la  phle-forme  e  ;  la  Ikison 
étaMie  par  la  ptate-ferme  est  telle  que  le  circail  se  continue  par  le 
second  bout  du  oftté  opposé;  ce  second  bout  cocnmonîque  avec  le  con* 
dncteor  le  plus  bas  du  même  côté,  et  celui-ci  par  un  fil  avec  le  fil  de 
terre  commun.  La  même  chose  a  lien  pour  le  fil  2. 

On  comprendra  mieux  l'action  de  la  plate-forme  a ,  en  montrant 
comment  elle  opère  dans  ses  trois  positions  sur  les  deux  fils  qui,  par- 
tis dé  l'appareil  n*"  5,  viennent  y  aboutir.  Quand  le  circuit  se  termine 
à  la  station  de  Tonbridge ,  le  courant  passe  directement  à  travers  la 
bcrfte  au  côté  opposé,  oà  l'on  voit  trois  bouts  communiquant  avec  la 
terre  par  un  fil  commun  :  quand  ou  la  tourne  pour  finir. le  circnit  à 
Londres,  la  route  du  courant  est  au  dehors  de  la  boîte,  du  côté  par 
lequel  il  entre;  et  si  le  circuit  doit  se  terminera  Douvres,  le  courant 
passe  à  travers  le  tambour  pour  sortir  par  la  paire  de  fils  qui  passe 
entre  les  deux  boites ,  et  tout  est  disposé  de  telle  sorte,  que  la  terre,- 
dans  ce  cas,  communique  avec  celui  des  fils  qui  ne  donne  pas  passage 
zxx  courant 

Un  mot  seulement  sur  la  plate-forme  au  seul  fil  h.  Quand  il  n'y  a 
pas  d'accident ,  le  tambour  se  présente  aux  ressorts  de  façon  que  les 
bouts  en  cubre  s'assemblent  par  paires,  deux  paires  de  chaque  côté 
de  la  boite  :  c'était  sa  position  quand  nous  tracions  la  marche  du 
courant  \  travers  le  fil  1.  Mais  admettons  que  les  deux  ffls  d'en  bas 
ont  été  amenés  au  contact,  et  qu'il  faille  les  rénnhr  en  un  seul  avec 
le  multiplicateur  de  gauche  de  la  station  deToubrl(^e  :  le  fit  d'en 
haut  va  du  côté  droit  de  la  plate-forme  à  l'aiguille  de  gauche ,  et  les 
deux  fils  du  milieu  sont  les  fils  d'en  bas;  il  suffit  de  tourner  le  tam- 
bour dé  90  d^rés  pour  qu'une  même  lamé  de  cuivre  soit  touchée 
à  la  fois  par  les  tmis  ressorts  «  et  unisse  les  deux  fils  avec  une  seule 
•aiguille,  en  même  temps  que  l'autre  aiguille  reste  en  dehors  du  circuit. 
Si  l'accident  avait  lieu  sur  les  fils  supérieurs,  on  tournerait  le  tambour 
en  sens  inverse  pour  les  faire  communiquer  avec  une  seule  aiguille. 

Le  plan  fait  mieux  comprendre  aussi  le  jeu  des  sonneries.  Dans  la 
marche  du  fil  n<*  i,  que  nous  avons  tracée,  le  courant,  après  avoir 
traversé  le  multiplicateur  gauche  de  rinstrument  n^»  1,  passait  dans 
la  bobine  ou  électro-aimant  de  la  sonnerie  avant  de  s'élancer  vers 
Douvres;  dans  cette  disposition  le  carillon  aurait  sonné  ;  mais,  en  tour- 
nant la  poignée  de  ki  sonnerie,  on  ouvrirait  un  court  circuit,  et  le 
courant  passerait  sans  faire  sonner  par  les  fils  \  lus  gros  +  :  ces  fils  se 

35. 


3ft8  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

ccMitinaent  dans  l'appartemeiit,  et  l'employé  peut  aussi  établir  ]e  court 
circuit  à  ^  sans  se  lever  de  son  siège.  Le  ûl  de  la  sonnerie  de  Maid- 
stone  n**  U  s'implante  sur  un  troisième  fil  distinct  de  celui  du  multi* 
plicateor.  Le  fil  n"*  5  I  descend  à  Télectro-aimant,  va  de  réioctro-ai- 
mant  à  la  double  touche  sonnante ,  fig.  9 ,  et  de  là  il  reiiionte  au  fil 
de  terre  T  placé  sur  la  tablette  B.  Le  fil  de  la  sonnerie  de  Tonbridge 
Wells  n"*  9  suit  une  marche  semblaUe;  il  va  seulement  tout  d'abord 
à  la  touche  sonnante,  ensuite  à  Félectro-aimant,  puis  au  fil  de  terre: 
le  fil  4  S,  qui  vient  de  Reigate,  fonctionne  de  même.  Le  plan  montre 
les  contours  des  boites  des  sonneries  avec  les  appuis  sur  lesquels  elles 
posent,  appuis  auxquels  les  touches  sonnantes  sont  fixées.  Un  appareil 
supplémentaire  permet  d'établir  à  chaque  instant  un  court  circuit, 
pour  réduire  au  silence  les  sonnettes  que  le  service  des  autres  stations 
pourrait  mettre  en  mouvement. 

«  Les  dispositions  que  nous  venons  de  décrire,  dit  en  terminant 
M.  Walker,  se  retrouvent  dans  toutes  les  stations,  plus  ou  moins  mo- 
difiées suivant  les  besoins  de  chacune  d'elles.  Cet  aperçu  rapide  suffit 
pour  faire  comprendre  au  lecteur  le  plus  inexpérimenté  combien  le  ser- 
vice devient  facile  par  un  heureux  arrangement  des  communications  ï 
établir  entre  les  divers  instruments.  J'aurais  pu  m'étendre  longuement 
sur  les  avantages  de  cette  belle  station;  j'aurais  pu  montrer  comment 
on  peut  recevoir  une  portion  de  la  dépêche  venant  de  Douvres  sur 
une  des  extrémités  de  la  table,  en  même  temps  que  sur  l'autre  extré- 
mité on  transmet  à  Londres  la  première  portion  ;  comment  on  peut 
couper  le  fil  conducteur  sur  plusieurs  points  pour  éprouver  sa  conduc- 
tibilité ;  comment  on  constate  les  variations  de  l'isolement  et  les  aug- 
mentations de  résistance ,  pour  mettre  en  évidence  les  points  faibles  et 
les  réparer  ;  comment  l'œil  du  chef  de  service  peut  de  son  cabinet,  pen- 
dant le  jour,  et  de  son  lit,  pendant  la  nuit,  s'étendre  sur  la  ligne  en- 
tière, transmettre  les  ordres  en  toute  occurrence  et  en  tout  temps,  avec 
la  rapidité  de  la  pensée,  »  etc.,  etc. 

Il  ne  sera  pas  inutile  d'ajouter  encore  quelques  mots  sur  le  voca- 
bulaire du  télégraphe  à  deux  aiguilles  et  le  mode  de  correspondance. 
Voici  d'abord  le  vocabulaire  complet 

A.  Deux  mouvements  vers  la  gauche  de  l'aiguille  gauche. 

B.  Trois  mouvemedts  vers  la  gauche  de  raignillc  gauche. 

.    G  et  1.  Deux  mouvements  de  l'aiguille  gauche  ;  le  premier  à  giuche, 
le  second  à  droite. 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  A  AIGUILLES.  3SS 

D  et  2.  Deux  moaTements  de  raiguHle  gauche  ;  le  premier  à  droite, 
le  second  à  gauche. 

E  et  3.  Un  seul  mouvement  de  Taigoille  gauche  vers  h  droite. 

P.  Deax  mouTements  à  droite  de  l'aiguille  gauche. 

G.  Trois  mouvemenis  de  Taiguille  gauche  vers  la  droite. 

H  et  Ix,  Un  mouvement  vers  la  gauche  de  Talguille  droite. 

I.  Deux  mouTement»  vers  la  gauche  de  l'aiguille  droite. 

J  est  omis,  on  te  remplace  par  G. 

K.  Trois  mouvements  vers  la  gauche  de  Taiguille  droite. 

L  et  5.  Deux  mouvements  de  Taiguille  droite  ;  le  premier  à  droite, 
le  second  à  gauche. 

M  et  6.  Deux  mouvements  de  raignilie  droite  ;  le  premier  à  gauche, 
le  second  à  droite. 

N  et  7.  Un  seul  mouvement  vers  la  droite  de  Taiguitle  droite. 

O.  Deux  mouvements  vers  la  droite  de  Taiguilie  droite. 

P.  Trois  mouvements  vers  la  droite  de  Taiguille  droite. 

Q  est  omis,  on  lui  substitue  K. 

R  et  8.  Mouvements  parallèles,  vers  la  gauche,  des  deux  aiguiller 

S.  Deux  mouvements  parallèles*,  vers  la  droite,  des  deux  aiguilles. 

T.  Trois  mouvements  parallèles,  vers  la  gauche,  des  deux  aiguilles. 

U  et  0.  Deux  mouvements  parallèles  des  deux  aiguilles;  le  premier 
à  droite,  le  second  à  gauche. 

y  et  0.  Deux  mouvements  parallèles  des  deux  aiguilles;  le  premia* 
à  gauche,  le  second  à  droite, 

lY.  Un  mouvement  parallèle  des  denx  aiguilles  vers  la  droite. 

X.  Deux  mouvements  parallèles  des  deux  aiguilles  vers  la  droite. 

T.  Trois  mouvements  parallèles  des  deux  aiguiiles  vers  la  droite. 

Z  est  omis,  on  lui  substitue  S. 

Le  signe  +,  appelé  stop  par  les  anglais,  est  le  point  final  par  lequel 
celui  qui  envoie  la  dépêche  annonce  que  le  mot  est  fini  ;  il  s'indique 
par  un  mouvement  de  l'aiguille  gauche  vers  la  gauche.  Ce  signe  sert 
aussi  à  celui  qui  reçoit  la  dépêche  pour  indiquer  qu'il  ne  comprend 
pM  :  quand  il  comprend ,  il  montre  la  lettre  E  :  deux  fois  £,  ou  deux 
mouvements  de  l'aiguille  gauche  s'emploient  pour  dire  oui. 

Les  mots  attendez ,  atiez  toujours  ^  gravés  sur  l'instrument,  sont 
d'utiles  signaux.  Si  Londres  s'adresse  à  Douvres  quand  Douvres  est 
occupé  et  ne  peut  prêter  attention  à  la  correspondance  que  Londres 
veut  aitamer  «  Douvres  dirige  le  Iwut  inférieur  de  ses  aiguilles  sur  la 


S90  TÉLÉGRAPHIE  ÉlfCTRIQUE.     . 

lettres  R,  et  dit  par  là  méoie  :  attendez,  Quafii  il  est  redeveonlifare 
et  prêt  à  receToir  le  message ,  il  dirige  les  aiguilles  sur  W,  ce  qui 
veut  dire  :  atiez. 

II  est  surtout  important  pour  les  deux  stations  qui  ouvrent  une  cor- 
respondance de  bien  s*enteBdre  avant  que  de  conunencer.  Il  faut  que 
celui  qui  reçoit  sache  qui  lui  envoie ,  et  que  celui  qui  envoie  un 
message  sache  bien  si  c'est  la  station  avec  laquelle  il  veut  corres- 
pondre qui  le  reçoit  réellement.  On  grave  au-dessus  des  six  grandes 
lettres  R,  C,  £,  H,  N,  W  les  noms  des  six  stations  du  groupe^  et  ces 
stations  seront  désormais  toujours  désignées  par  ces  lettres.  Dans 
l'appareil,  fig.  12,  R  est  Londres,  E  Tonbridge,  H  Ashford,  N  Folk- 
stone»  W  Douvres.  Si  maintenant  Londres  veut  correspondre  avec  Ton- 
bridge,  il  dirige  pendant  quelques  instants  son  aiguille  sur  E;  chaque 
mouvement  fait  sonner  le  timbre  de  Tonbridge,  qui,  comme  nous 
Tavons  vu ,  se  trouve  sur  le  même  fil  que  Taiguille  gauche  ;  Tattea- 
tion  de  l'employé  est  éveiUée;  il  fait  sortir  sa  sonnerie  du  circuit, 
et  transmet  à  Londres  le  même  signal ,  ce  qui  veut  dire  implicite- 
ment :  C*e»$  iien^  je  suis  à  mon  poste  :  Londres  est  alors  sûr 
d'être  attendu  à  Tonbridge.  Il  dirige  ak>ra  Taiguille  sur  la  lettre  R 
qui  le  désigne  sur  Londres^  et  Tonbridge  sait  à  son  tour  que  c'est 
Londres  qui  lui  parle,  et  en  répétant  ce  même  signal  R,  il  dit  qv'il 
l'a  reçu.  Londres  alors  sonne  de  nouveau  à  Tonbridge ,  la  corres- 
pondance commence,  et  Tonbridge  montre  après  chaque  mot  la< let- 
tre £,  compris,  ou  la  croix  +,  p€ts  compris.  Quaad  la  dépêche  est 
achevée,  Londres  produit  deux  déviations  de  l'aiguille  gauche  vers  la 
gauche;  l'employé  de  Tonbridge  les  reproduit  s'it  n'a  rien  à  ajou- 
ter ,  et  procède  è  la  transmission  de  la  dépêche  à  sa  destination  ul- 
térieure. 

Deux  employés  du  télégraphe  peuvent  modifier  leur  vocabulaire, 
de  telle  sorte  que  les  stations  intermédiaires  qui  voient  leurs  signaux 
ne  puissent  pas  les  déchiffrer.  Ils  peuvent  convenu*,  par  exemple, 
que  les  déviations  à  droite  se  liront  à  gauche  et  réciproquement,  pour 
l'une  des  aiguilles  ou  pour  toutes  deux;  2''  que  l'aigoille  gauche  do' 
viendra  une  seconde  aiguille  droite,  ou  l'aiguille  droite  une  seoonée 
aiguille  gauche;  S"*  que  l'aigoille  droite  deviendra  l'aiguîHe  gauche,  et 
l'aiguille  gauche  Taigutlle  droite,  etc. , etc. 

Les  chiffres  sont  écrits  sous .  certaines  lettres,  et  le  signe  H  suifi 
d'une  croix  +  indique  que  c'est  le  cbiffl-e  qu'on  va  montrer  et  non  b 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  A  AIGUILLES.  m 

lettre  conreapoiriaMe.  Pour  éf  ilcr  toal6  errair ,  le  correspondant  ré^ 
pète  avsBitèt  le  même  sigae  H  + ,  mdiqnaBt  par  là  qu'il  attend  vm 
dbUte  et  mm  pas  dm  lettrew.  La  lettre  'W  interposée  entre  les  cbîAret 
sert  à  séparer  ks  fractions  complexes  on  décimales.  Ainsi  H£W  N 
signifie  on  4d. livres  7  sons,  on  UZ  pieds  7  pouces,  ou  AS  benves 
7  minutes,  etc.  Des  signaux  spéciaux  indiquent  les  périodes,  les 
paragraphes,  les  mots  soulignés,  ou  d'autres  circonstances  impor* 
tantes  :  les  employés  ont  inventé  un  signal  pour  rire  et  pour  exprimer 
leur  étonnement,  etc.,  etc.  Les  employés  anglais  sont  si  lûen  exercés 
qu'ils  expédieraient  les  dépêches  les  plus  difficiles,  alors  mémequ'au*^ 
cune  lettre,  ou  chiffre,  ou  signal  ne  seraient  indiqués  sur  le  cadraade 
leur  appareil. 

L'extension  que  l'on  peut  donner  an  secret  des  correspondances  est 
illimitée.  Le  gouvernement  et  les  particuliers  peuvent ,  quand  il  leur 
platt,  écrire  leurs  dépêches  en  langage  mysténeox,  ou  intervertir  à 
Tolonté  l'ordre  des  lettres  de  Talphabet,  de  série  qu'ils  aient  seuls  Ja 
def  de  l'énigme.  Ce  fait  se  reproduit  souvent  en  Angleterre,  où  les 
messages  à  transmettre  sont  reçus  avec  la  déclaration  qu'ils  sont  se- 
crets. Gomme  ce  message  a  une  bien  plus  grande  importance  pour 
celui  qui  l'apporte  ou  qui  le  reçoit,  et  qu'il  exige  de  la  part  des  em- 
ployis  plus  de  temps  et  de  précautions ,  le  prix  de  transmission  est 
beaucoup  plus  élevé.  Le  mode  le  plus  simple  de  vocabulaire  secret 
consiste  à  dire  dépendre  la  valeur  des  lettres  d'un  élément  nysté* 
rieux,  une  phrase,  une  sentence,  le  nom  d'un  grand  homme td^^c, 
etc.  Supposons  par  exemple  que  la'  dépêche  à  transmettre  soit  ceBe- 
ci  :  Attaquez  V ennemi  dans  s&n  camp,  et  qu'on  prenne  pour 
def  :  Ationst  enfants  de  ia  patrie,  en  admettant  que  les  vingt-ciaf  > 
premières  lettres  différentes  de  ce  vers  répété  représenteront  les*  vingt- 
dnq  lettres  de  l'alphabet;  alors  les  lettres  qui  signaleront  la  dépêdie 
en  question  seront  aeeodnimqfahhgtsagdui^nniaei 

Tous  les  juges  compétents  s'accordent  à  dire  que  le  plus  excelient 
des  télégraphes  électriques,  généralement  pariant,  est  le  télégraphe  è. 
deux  aignîÛes  que  nous  venons  de  décrh*e.  QuoiquHl  exige  FempU 
de  deux  fils,  il  mérite  la  préférence  dans  le  plus  grand  nombre  de»- 
cas,  )  cause  de  sa  simplicité,  de  son  inbillibililé presque  absoliie,  de 
b  facilité  avec  laquelle  les  manivelles  se  prêtent  aux  mouvemenls  è 
exécuter,  de  la  rapidité  de  transmission  des  dépêches,  etc. ,  etc.  : 
aussi  le  télégraphe  à  deux  aiguilles  est-il  le  plus  universéKemest^ 


391  TÉLÉGRAPHIE  ÉLEOTRIQUC. 

adopté  en  Angleterre.  M*  Brégaet  nous  a  aflinné  qae  s*il  avait  été 
libre,  que  si  radministration  ne  s'était  pas  cro  liée  parles  antécédents 
du  télégraphe  de  Ghappe,  il  n'aurait  pas  hésité  à  installer  sur  leslipes 
françaises  le  télégraphe  à  deux  aiguilles.  Dans  quelques  circonstances 
particulières ,  cepl?ndant ,  les  télégraphes  à  lettres  ou  à  imprimer  les 
dépêches ,  que  nous  décrirons  bientôt,  satisferont  mieux  aux  bcscniis 
du  service. 

Il  nous  semble  inutile  de  décrire  et  de  figurer  le  télégraphe  à  quatre 
aiguilles,  employé  sur  le  chemin  de  fer  anglais  le  Great- Western  :  les 
manivelles  sont  remplacées  par  des  touches,  et  une  disposition  parti- 
culière des  fils  conducteurs  facilite  la  manœuvre. 

TÉLÉGRAPHE  A  DECJC  AIGUILLES  ADOPTÉ  EN  FRANCE, 

Le  système  télégraphique  adopté  par  TÉtat,  sur  toutes  les  lignes 
irançaises,  se  compose  essentiellement  : 

V  D'une  pile  ; 

â""  D'un  conducteur; 

3^  D'un  appareil  manipulateur; 

6"*  D'un  appareil  récepteur. 

La  pile  fournit  à  volonté  un  courant  que  le  conducteur  transmet 
d'un  bout  à  l'autre  de  la  ligne.  Le  manipulateur,  placé  dans  la  station 
où  se  trouve  la  pile,  règle  de  lui*  même  l'emploi  du  courant  et  forme 
des  signaux  que  le  récepteur  reproduit  à  la  station  opposée. 

Plie»  —  La  pile  en  usage  est  celle  de  Bunsen. 

Conducteur,  —  Le  conducteur  a  été  d'abord  un  fil  de  cuivre;  en 
emploie  maintenant  un  fil  de  fer.  Le  fil  de  fer  est  un  conducteur  p'us 
imparfait ,  mais  il  coûte  beaucoup  moins  et  se  brise  beaucoup  moius 
facilement.  Nous  supposerons  un  fil  de  fer,  soigneusement  isolé  entie 
deax  stations  J  et  B,  de  telle  façon  qu'un  courant,  parti  de  la  station  À, 
arrive  ï  la  station  B  sans  avoir  éprouvé  aucune  altération.  £n  d'an- 
cres termes,  nous  supposons  que,  la  pile  donnant  20«  à  la  boussole  Je 
la  station  J ,  une  boussole  comparée,  placée  à  la  station  B ,  donac 
aussi  20*'. 

AppareU  récepteur.  —  A ,  fig.  1,  planche  VIII  ^  est  un  cylindre 
de  laiton  renfermant  un  ressort  d'horlogerie  et  portant  une  roue  den- 
tée qui  engrène  un  pignon;  l'axe. de  ce  pignon  porte  une  deuxième 
nwe  dentée,  qui  engrène  un  deuiième  pignon,  etc. ,  etc.  Enfin ,  Taxe 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  A  AIGUILLES.  393 

du  dernier  pignon  porte  nne  roue  d'échappement  6  h  ayant  quatre 
dents.  On  monte  l'appareil  comme  nne  montre,  a?ec  une  clef  qa*on 
fait  loorner  sur  le  carré  c,  Ia  ressort  d'iiorlogerie  étant  alora  tendu, 
et  sa  force  de  tension  se  transmettant  à  la  roue  d'échappement  par  le 
système  des  pignons  et  des  roues  dentées ,  la  roue  é  tend  k  tourner 
d*nne  manière  continue;  mais  elle  est  retenue  par  une  ancre  ou  four- 
chette oblique  d,  fixée  à  un  axe  horizontal  «/*  et  pouvant  décrire  avec 
lui  un  petit  arc  autour  de  la  ligne  cf.  L'amplitude  de  cet  arc.  Ton- 
vertnre  de  l'ancre,  ses  dimensions  et  celles  de  la  roue  d'échappement, 
sont  calculées  de  telle  façon  que,  pour  une  oscillation  complète  de 
Tancre  </,  la  roue  d*échappement  ne  peut  échapper  que  d'une  dent« 
L'axe  tf  se  termine  par  une  petite  fourchette  f  qui  lui  est  fixée. 
Entre  les  deux  branches  de  cette  fourchette  passe  le  coude  horizontal 
d'an  levier  vertical  mn^  terminé  par  une  plaque  de  fer  doux  jmq^ 
et  mobile  autour  de  pq.  Deux  boutons  à  vis  x  et  y^  placés  en  regard 
i'im  de  l'autre ,  et  pouvant  se  rapprocher  ou  s'éloigner  dans  le  sens 
des  oscillations  du  levier,  en  règlent  à  volonté  l'amplitude.  En  repnl 
de  la  plaque  fnq ,  et  à  une  très-petite  distance,  se  trouve  un  élcc* 
tro-aimant  £.  La  plaque  pnq  est  retenue  dans  son  pins  graml  éloi- 
gnement  de  l'électro-aimant  par  un  ressort  à  boudin  r. 

Toutes  ces  diverses  pièces  sont  renfermées  dans  une  boite  fig.  2. 
L'axe  de  la  roue  d'échappement  sort  de  cette  boite  eu  a  et  porte  à 
cette  extrémité  une  petite  aiguille  noire.  Dans  la  même  botte,  et  à 
côté»  se  trouve  un  autre  système  toute  fait  {pareil.  La  pointe  de  l'axe 
de  la  roue  d'échappeuient  de  ce  deuxième  système  sort  de  la  boite  en 
un  point  a\  situé  sur  la  même  horizontale  que  a;  elle  porte  aufsi 
une  petite  aiguille  noire.  Ces  deux  aiguilles  sont  les  indicateurs  d*un 
télégraphe  horizontal. 

Le  ressort  à  boudin  r  est  relié  à  un  fil  qui  va  s'attacher  à  la  gorge 
d'une  poulie  g.  L'axe  de  cette  poulie  sort  de  la  boite  au  point  h  et 
porte  une  aiguille  mobile  $ur  un  cadran  divisé  :  il  se  termine  par  une 
partie  carrée ,  disposée  de  manière  à  recevoir  une  petite  clef.  L'em- 
ployé peut  ainsi ,  sans  ouvrir  la  boîte  de  son  appareil ,  tendre  ou  dé- 
tendre le  ressort  et  apprécier  le  degré  de  tension  par  les  divisions  du 
cadran. 

Tel  est  V appareil  récepteur  destiné  à  reproduire  les  signaux  à  la 
station  qui  reçoit  :  nous  allons  voir  comment  ou  les  obtient  par  les 
passages  et  les  interruptions  successib  d'un  courant. 


394  TÉLÉGRAPISIE  ÉLECTRIQUE. 

Signaux;  —  Si  on  fait  passer  un  courant  dans  le  fil  de  Télcclro-al- 
mant,  le  fer  doux  devient  un  aimant,  la  plaque  pnq  est  attirée, 
l'axe  ef,  entraîné  par  le  coude  du  levier  mn  et  par  la  fourthette  f, 
&tt  une  demi-oscillàtion  ;  il  en  est  de  même  de  l'ancre  d.  Une  des 
dents  de  la  roue  d'échappement  passe  entre  les  branches  de  Tancre, 
et  la  roue  tourne  de  â5^  L'indicateur  du  télégraphe  tourne  du  méine 
angle,  de  sorte  que,  s'il  est  parti  de  la  position  horizontale,  la  Ogare 
qu'il  représente  maintenant  est  le  signe  2,  fig.  3  ou  le  signe  2^,  suivant 
la  direction  de  l'échappement.  Dans  tons  les  appareils ,  les  disposiffons 
sont  prises  pour  que  ce  soft  le  signe  2.  Si  on  interrompt  le  courant, 
Fancre  revient  à  sa  première  position,  la  dent  de  la  roue  d'échappe- 
ment se  dégage,  et  la  roue  tourne  encore  de  ^5*"  ;  il  en  est  de  même 
de  l'indicateur,  et  on  a  le  signe  3.  En  faisant  passer  de  nouveau  le 
courant,  en  rinterrompant  encore,  on  obtiendrait  les  signes  4>  5, 6, 
7,8,  1,  fig.  3. 

On  obtiendrait  de  la  même  manière  les  huit  positions  de  l'autre  in- 
dicateur :  2' 3' û' 5' 6' 7' 8' 4'. 

En  combinant  chacune  des  positions  du  premier  indicateur  avec 
toutes  les  positions  du  deuxième,  on  obtient  64  signaux  différents  re- 
présentés fig.  k.  Chaque  signal  sera  indiqué  par  les  nombres  réunis 
des  deux  colonnes  de  la  fig.  Ix,  dont  il  est  le  point  de  rencontre,  en 
commençant  toujours  par  le  nombre  de  la  coloime  verticale,  on  écrira 
donc  2  2',  2  3',  etc.,  etc.,  etc. 

Pour  dénommer  ces  signaux ,  on  est  toujours  convenu  d'appeler 
cinq,  dix,  quinze,  les  angles  de  45%  de  90*  et  de  135  degrés,  et  d'a- 
jouter cie€  ou  terre,  suivant  que  l'indicateur  est  au-dessus  ou  an-des- 
sous de  l'horizontale.  La  dénomination  commence  toujours  par  la 
gauche  :  ainsi,  le  signe  6  3^  s'appelle  quinze-ciel,  dix-terre. 

Lorsque  l'indicateur  est  sur  l'horizontale,  on  dit  zéro;  lorsqu'il  est 
sur  son  prolongement ,  on  dit  grand  zéro  :  ainsi,  2'  s'appelle  zéro 
dnq-terre,  et  5  Z'  grand  zéro  cinq-terre. 

Dans  la  correspondance ,  on  n'emploie  aucun  des  signaux  oà  se 
trouve  un  grand  zéro  ;  on  les  conserve  pour  des  phrases  convention- 
nelles d'un  usage  journalier  pour  lés  besoins  dn  service. 

5  sert  à  obtenir  les  signaux  verticaux  :  ainsi ,  on  est  convenu  qne 
toutes  les  fois  qne ,  dans  une  transmission ,  le  signal  5  se  présen- 
tera ,  on  ne  devra  en  tenir  compte  que  poor  écrire  verticalement 
le  signal  suivant  :  exemple  :  5  /  7  ft'  indique  que  7  h'  doit  être  éefft 


APPAREILS.  —  TlLÉGBAPHES  A  Aie€ILL£S.  SM 

venicaleiBent  et  deticitt  /.  H  faot  toujours  relever  le  signal  par  It 
ganehe. 

ManipuUueur.  —  Pour  faire  le  signal  7  4^  il  saffit  que  dans  Té**' 
lectro-ttmanl  de  gauche  le  courant  passe  trois  fois  et  scHt  trois  fois  k^ 
terroonpo,  et  que  dans  i'électro -aimant  de  droite  11  passe  denxfoiaeti 
soit  sedeorailt  interroaipo  une  fois.  Le  manipulateur  pourrait  donc  se^ 
rédaire  à  une  simple  touche,  au  moyen  de  laquelle  l'employé  étahli^^^ 
rait  ou  imerromprait  le  courant  suivant  la  forme  du  ngnal.  Mais , 
oUigé  do  la  sorte  à  conipter  le  nombre  de  ses  mouvements  pour  pm» 
doire  un  signal  donné  sur  un  récepteur  qu'il  n'a  passons  les  yeut,  il 
aurait  besoittde  donner  à  son  travail  une  attention  trop  fatigante,  ce  qui 
pourrait  nuire  à  l'exactitude  et  à  la  vitesse.  On  a  alors^  imaginé  uà 
appareil  sur  lequel  l'employé  forme  le  signal  avec  deux  manivelles.  Les 
dispositions  sont  telles  que  la  série  nécessaire  des  passages  et  des  in- 
terruptions du  courant  se  produit  par  le  fait  même  de  la  mani<- 
pnlation. 

Une  r^ue  en  bois  à  quatre  cames,  ^,  fig.  /i,  est  boulonnéoà  Tex* 
trémité  d'un  arbre  en  ferT^p  :  cet  arbre  tourne  dans  une  douille  J3, 
placée  au  sommet  d'une  colonne  verticale  C,  tout  entière  en  métal* - 
La  douille  B  se  termine,  du  côté  opposé  à  la  roue  à  cames,  par  une 
plaque  métallique  circulaire  Z),  sur  la  circonférence  de  laquelle  on  a 
pratiqué  huit  entailles  à  45^  les  unes  des  autres,  à  partir  du  diamètre, 
horizontal  :  on  appelle  cette  pièce  le.  diviseur.  Du  même  côté  se 
trouve  adaptée'  à  Tarbre  pp  une  manivelle  à  ressort  M ,  munie  d'une 
dent  /pouvant  entrer  dans  les  entailles  du  diviseur  et  y  être  mainte^ 
nue  par  la  pression  du  ressort.  La  manivelle  AT ,  fig.  ii  et  5 ,  l'arbre 
pp  et  la  roue  j4  tournent  ensemble.  Si,  dans  la  rotation,  la  maniveUo 
s'arrête  dans  chaque  entaille  du  diviseur,  il  est  aisé  de  voir  qu'elle 
figurera  avec  Thorizontale  les  angles  télégraphiques. 

Le  pied  de  la  colonne  présente,  dans  la  partie  siioée  au-dessous  de 
la  roue  à  cames ,  une  masse  d'ivoire  dont  la  surface  ai  est  inclinée. 
Deux  petites  surfaces  de  laiton  a  et  ^  sont  isolées  entre  elles  dans  la 
masse  de  l'ivoire  et  ne  communiquent  métalliquement  avec  aucune 
pièce  de  l'appareil.  Un  ressort  en  acier  ca,  mobile  autour  du  centre 
Cy  s*appuîe  par  son  extrémité  a  sur  la  surface  d'ivoire;  il  fait  corps 
avec  la  partie  cd  située  au  delà  du  centre  e.  En  d  est  un  petit  rou- 
leau q«,  pressé  par  un  ressort  ^s'appuie  constamment  sur  la  jante 
de  la  roue  ^;  il  est  destiné  h  adoucir  le  frottement.  Les  dimensions 


396  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

des  cames  et  la  longueur  du  ressort  ca  sont  calculées  de  telle  fâçoa 
que ,  si  la  roue  vient  à  tourner ,  rextrémité  a  du  ressort  ca  passe 
successivement  de  a  en  6 ,  mais  ne  dépasse  pas  ces  deux  limites.  On 
voit  aisément  que,  la  roue  ayant  quatre  cames,  pour  une  rotation  en- 
tière de  la  manivelle ,  le  ressort  exécutera  quatre  oscillations  corn* 
plètes;  les  cames  étant  symétriquement  disposées,  il  ira  de  a  en  é  on 
de  6  en  a  pour  chaque  rotation  partielle  de  /i5^  L'axe  de  rotation  en 
c  est  en  métal,  il  est  Bxé  sur  la  colonne,  qui  se  trouve  par  cela  même 
constamment  en  communication  métallique  avec  le  ressort  ca.  Trois 
boutons  à  vis,  disposés  pour  recevoir  des  bouts  de  fils,  sont  piacèi 
Tun  sur  a,  l'autre  sur  £ ,  et  le  troisième  en  un  point  quelomqne  h 
de  la  masse  métallique  de  la  colonne. 

Supposons  maintenant  que ,  dans  l'état  de  repos ,  c'est-à-dire  la 
manivelle  étant  horizontale ,  le  ressoii  ca  s'appuie  sur  la  surface  a. 
On  attache  un  des  pôles  de  la  pile  au  fil  de  terre ,  Pautre  au  bouton  i, 
et  le  fil  de  la  ligne  au  bouton  h.  Tout  ceci  se  passe  à  la  station  A.  Â  la 
station  B ,  on  attache  le  fil  de  la  ligne  %  on  des  bouts  du  fil  de  l'électro- 
aimant  de  l'appareil  récepteur^  tandis  que  Tauti^c  bout  est  attaché  aa 
fil  de  terre.  Le  bouton  h  étant  isolé ,  le  courant  ne  peut  pas  se  pro- 
duire; mais  si  on  amène  la  manivelle  à  û5**  de  sa  position,  c'est-à- 
dîre  au  chiq-tcrrc ,  l'extrémité  a  du  ressort  ca  vient  sur  é ,  et  le 
courant  peut  passer  de  la  pile  au  bonton  é,  au  bouton  /k,  par  le 
ressort  et  la  colonne,  sur  la  ligne,  dans  l'appareil  récepteur  de  la 
station  B  et  dans  la  terre.  En  passant  dans  l'appareil  récepteur,  il 
fait  agir  réiectro-aimant  sur  le  levier,  la  roue  d'échappement  tourne 
de  h^""  et  Pindicateur  du  télégraphe  passe  au  cinq-terre.  Si  on  amètic 
la  manivelle  au  dix-terre ,  le  ressort  ca  revient  sur  a,  le  courant  ne 
passe  plus,  le  levier  retombe,  la  roue  d'échappement  tourne  de  45* 
et  l'indicateur  passe  au  dix-terre ,  etc.  Ainsi  l'indicateur  figurera 
sur  le  télégraphe  de  la  station  B  le  signal  que  l'employé  fera  sur  le 
manipulateur  de  la  station  A. 

Nous  n'avons  encore  assigné  aucune  destination  au  bouton  a.  Il  va 
nous  servir  à  recevoir  le  courant  de  la  station  B  par  le  même  fil  qui  a 
transmis  celui  de  la  station  A  ,  sans  qu'on  ait  besoin  de  rien  déranger. 
Il  suflBt  pour  cela  de  prendre  les  dispositions  suivantes  : 

Diêposition  pour  transmettre  et  recevoir  par  te  même  fit. 
—  Pour  simplifier  la  question ,  nous  ne  parlerons  d'abord  que  d'un 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  A  AIGUILLES.  3W 

seul  fil  et  d'un  seul  indicateur  ;  i!  sera  ensuite  facile  de  passer  à  deux 
fib»  deux  manifeltes  et  deux  indicateurs. 

Chaque  station  a  son  récepteur,  son  manipulateur  et  sa  pile.  Dans 
chacune  d'elles  on  attache  1"*  un  pôle  de  la  pile  au  fil  de  terre  ;  2"*  Tau- 
tre  pôle  au  bouton  b;  S""  le  fil  de  la  ligne  au  bouton  h;  tc*  une  des 
extrémités  du  fil  de  l'électro- aimant  au  bouton  a;  5^  l'autre  extrémité 
au  fil  de  terre.  Dans  la  figure  6 ,  les  piles  P,  P'  sont  représentées 
chacune  par  un  élément ,  les  récepteurs  par  leurs  électro-aimants  £,  E\ 
et  les  manipulateurs  par  les  trois  boutons  a,h,  h^  a\  h\  h\  ^X  par 
les  ressorts  ca^  c'a\  qui,  comme  on  le  sait,  doivent  toi^ours  être 
en  communication  métallique  avec  les  boulons  h,  h\  La  ligne  est 
dans  rétat  de  repos.  On  voit  en  effet  qu'aux  deux  stations  A  et  B , 
les  ressorts  des  manipulateurs  étant  sur  les  communications  a  et  a\ 
les  deux  piles  sont  sans  action.  Mais  si  l'employé  de  la  station  A  fait 
un  cinq 'terre  avec  sa  manivelle,  le  ressort  passe  de  a  sur  6  et 
se  dispose  comme  l'indique  la  figure  7.  Le  boulon  a  ebt  maintenant 
isolé ,  par  conséquent  le  courant  parti  de  la  pile  P  s'en  va  sur  la  ligne 
sans  passer  par  Télectro  aimant  E  ,  arrive  en  a\  passe  par  le  ressort 
et  par  h\  entre  dans  le  fil  de  l'électro  aimant  E^  forme  par  consé- 
quent un  cinq-terre  sur  le  récepteur  de  la  station  B  et  s'en  va  à  la 
terre.  Si  A  repasse  à  l'état  de  repas ,  B  peut ,  en  faisant  un  cinq- 
terre^  lui  envoyer  son  courant  par  if\  la  ligne  a\  le  ressort  h\  le  fil 
de  E  et  la  terre. 

Ainsi  au  moyen  de  la  terre  on  économise  un  fil  pour  le  retour  du 
courant,  et,  au  moyen  des  deux  boutons  a  été  qui  mettent,  lorsqu'il 
le  faut ,  l'appareil  ou  la  pile  en  communication  avec  la  ligne ,  on  peut 
se  servir  du  même  fil  pour  transmettre  ou  recevoir. 

Il  est  maintenant  facile  de  se  rendre  compte  de  la  marche  des  ap- 
pareils avec  deux  indicateurs  ;  pour  cela ,  il  y  a  deux  fils  sur  la  ligne , 
l'appareil  à  signaux  se  compose  de  deux  parties  identiques;  il  en  est 
de  même  du  manipulateur  :  ce  sont  deux  lignes  à  côté  l'une  de  l'autre; 
mais  il  n'est  pas  nécessaire  d'avoir  deux  piles.  On  eu  prend  une  seule, 
on  attache  son  pôle  zinc  au  fil  de  terre ,  et  on  dérive  son  pôle  cuivre 
sur  chacun  des  deux  fils.  Elle  fournit  à  un  seul  en  particulier  ou  à 
chacun  des  deux  à  la  fois  une  même  quantité  d'électricité;  mais  elle 
dépense  deux  fois  plus  dans  le  deuxième  cas,  pourvu  cependant  que 
sa  résistance  soit  négligeable  devant  celle  de  la  ligne  :  car  s'H  en  était 
autrement,  la  résistance  totale  no  serait  pas  diminuée  de  moitié  lors- 


IfS  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTBIQUE. 

^'oo  paaseraii  du  cas  d*ua  seul  fil  au  cas  de  tous  les  deux,  et  Pk- 
tcnsité  du  courant  principal  ne  sérail  pas  doublée.  Celte  iiteonté  se 
partage  entre  les  deux  fils  :  la  quantité  de  conraot  qui  paswiit  par 
chacun  d'eux  serait  donc  plus  iaible  lorsqu'ils  agiraient  sinudtané- 
ment 

La  figure  9  représente  la  disposition  générale  des  fils  a?ee  des  ap- 
pareils doubles. 

Comment  il  faut  d'abord  régler  un  récepteur,  —  Nous  avons 
supposé  que  la  ligne  était  tellement  bien  isolée  que  le  courant  se  trans- 
mettait d'un  bout  à  l'autre  sans  éprouver  aucune  altération.  Supposons 
toujours  cette  condition  remplie;  il  faut  néanmoins  que  l'intensité  du 
courant  soit  assez  grande  pour  développer  dans  le  fer  de  l'électro* 
aimant  une  force  magnétique  susceptible  de  vaincre  l'inertie  du  levier, 
ia  force  du  ressort  et  les  divers  frottements  qui  se  produisent  :  ceue 
intensité  peut  être  déterminée  à  l'avance ,  sans  le  secours  de  la  ligne, 
dans  le  cabinet.  Elle  dépend  évidemment  de  la  tension  que  l'on  donne 
au  ressort  et  de  la  distance  du  fer  de  l'électro-aimint  à  la  plaque  da 
levier.  Cette  distance  doit  être  telle,  que,  dans  le  cas  de  l'attraction , 
le  fer  de  l'électro-aiorant  et  la  plaque  du  levier^  aussi  rapprochés  qn'on 
le  voudra ,  ne  se  touchent  cependant  pas  ;  car  le  fer  n'étant  jamais 
parfaitement  douz^  et  l'attraction  magnétique  au  contact  devenant 
excessivement  énergique,  on  aurait  à  craindre  un  excès  de  force  re- 
tardatrice qui  gênerait  la  rapidité  des  mouvements.  Cette  condition 
étant  remplie ,  on  donne  au  ressort  la  tension  nécessaire  pour  rappeler 
le  levier  avec  rapidité ,  et  on  cherche ,  en  augmentant  graduellement 
l'énergie  de  la  pile ,  le  degré  de  la  boussole  que  donne ,  en  passant 
par  l'électro-aimant ,  le  courant  nécessaire  pour  que  le  récepteur  fonc* 
tionne  :  lorsque  ce  récepteur  est  employé  sur  une  ligne,  on  fait  con- 
naître ce  degré  :  toutes  les  boussoles  sont  comparées  :  l'employé  n'a 
donc  qu'à  demander  à  son  correspondant  le  nombre  d'éléments  de 
pile  qu'il  faut  pour  que  le  courant  qui  lui  arrive ,  passant  dans  son  ap- 
pareil et  dans  sa  boussole ,  donne  le  degré  qui  lui  a  été  désigné. 

Conditions  d'une  grande  vitesse.  — -  Pour  obtenir  une  grande 
vitesse ,  il  est  bon  de  donner  au  ressort  un  excès  de  tension  et  de  se 
servir  d'un  courant  un  peu  plus  intense.  Il  faut  en  entre  que  le  fer 
soit  aussi  doux  que  possible  et  le  ressort  d'horlogerie  trè»-fort  ;  mais 
ces  deux  dernières  conditions  ne  dépendent  plus  de  l'emploré ,  c'est 


APPAREILS.  —  TÉUÊGBAPHJSS  A  AIGUILLES.  309 

lorsque  le  conslracteur  livre  soo  appareil  qu'il  faut  ezainiaer  si  elles 
sont  hiea  remplies. 

Toutes  ces  dispositioDS  éuut  exactement  observées ,  et  la  ligue  étaut 
toujours  eu  bon  état,  uu  employé  fait  cent  signaux  à  la  oûnute ,  et  le 
récepteur  les  reproduit  fidèlemeut  On  a  même  dépassé  cette  limile. 

Moyen  de  recofinaiire  une  erreur  et  de  ia  corriger^  —  Pour 
anrr^er  les  erreurs  de  transmission  on  se  sert  des  pédales  de  l'ap- 
pareil et  de  Vinierrupteur  de  pite. 

Pédales.  — •  Un  ressort  assez  éloigné  de  la  plaque  'du  levier  pour 
ne  pas  gëuer  ses  mouvements  peut  presser  sur  elle  à  volonté,  faire 
osciller  le  levier,  et  par  conséquent  faire  tourner  L'échappement  et 
l'indicateur  du  télégraphe.  Il  est  mis  en  mouvement ,  s^jàs  ouvrir  la 
Ixiite  du  récepteur,  au  moyen  d'une  petite  tige  dont  l'extrémité  se 
présente  extérieurement  à  la  portée. 

Interrupteur  de  pile.  —  Sur  la  surface  d'un  petit  plateau  circu- 
laire en  bois  A  est  incrustée  une  languette  métallique  a6,  portant  à 
son  extrémité  i  un  bouton  à  vis.  En  e  se  trouve  une  incrustation  mé- 
tallique et  un  autr^bouton.  Une  languette  métallique  ae^  qu'on  peut 
frire  mouvoir  autour  du  centre  au  moyen  du  bouton  d ,  se  recourbe 
de  manière  à  presser  sur  la  surface  du  bois  par  son  extrénûté  e;  m 
et  ab  communiquent  métalliquement  par  le  centre  a.  On  peut  donc, 
en  tournant  le  bouton  d^  établir  ou  interrompre  à  volonté  la  commu- 
Bicati<m  métallique  entre  les  boutons  6  et.  c. 

On  place  ce  petit  appareil  entre  la  pile  et  le  manipulateur,  c'est-à- 
dire  que  l'on  attache  au  bouton  h  le  fil  venant  du  pôle  cuivre ,  et  que 
l'on  fait  partir  de  c  un  fil  qui  va  s'attacher  au  manipulateur;  de  sorte 
qne,  la  manivelle  étant  au  cinq-terre^  le  courant  ne  passera  pas  si 
les  boutons  6  et  c  de  l'interrupteur  ne  sont  pas  en  communication. 

Nous  sommes  maintenant  en  mesure  de  corriger  une  erreur  aussitôt 
qu'elle  se  présentera. 

Dans  les  transmissions  secrètes ,  remployé ,  ne  voyant  que  la  forme 
du  signal,  n'a  rien  pour  lui  indiquer  une  erreur  de  l'appareil;  il  est 
alors  convenu  qu'on  ramènera  le  télégraphe  au  repos  après  chaque 
série  de  dix  signaux.  Gela  s'appelle  donner  le  fermé  règlement 
taire.  Le  papier  sur  lequel  on  écrit  étan^  divisé  en  conséquence,  on 
n'a  pas  besoin  de  compter  pour  savoir  Ut  où  commence  une  dizaine  et 
Jk  où  elle  finit 

Lorsque  le  fermé  régkmentaire  n'arrive  pas»  on  tourne  la  manivelle 


400  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

pour  envoyer  le  courant ,  et  indiquer  par  là  au  correspondant  que  sa 
transmission  devient  irrégulière.  Le  courant  qu*ii  envoie  détruisant 
celui  qu*on  cherche  à  lui  faire  parvenir,  il  semble  qu'il  ne  doive  re- 
cevoir aucun  avertissement  ;  mais  si  Ton  a  soin  de  tourner  rapidement , 
on  parvient  toujours  à  profiter  d'une  de  ses  interruptions  de  courant 
et  son  récepteur  fonctionne.  Il  arrête  à  l'instant  sa  transmission.  Cha- 
cun ramène  ses  indicateurs  et  ses  manivelles  au  fermé.  Ces  deux  opé- 
rations se  font  à  la  main.  On  se  sert  des  pédales  pour  ramoner  les 
indicateurs,  mais  il  faut  avoir  soin  de  couper  la  communication  sur 
Tinterrupteur  pendant  qu'on  ramène  les  manivelles ,  afin  de  ne  pis 
envoyer  sur  la  ligne  des  courants  qui ,  faisant  marcher  le  récepteur  du 
correspondant ,  l'empêcheraient  d'arriver  au  fermé  que  de  son  côté  ^  et 
au  même  moment ,  il  cherche  à  obtenir  en  agissant  sur  ses  pédalesi 
On  demande  ensuite  la  répétition  de  la  dernière  dizaine  et  la  trans- 
mission continue.  Cette  rectification  n'exige  pas  certainement,  poar 
être  faite ,  autant  de  temps  que  nous  mettons  à  le  dire  ;  c'est  Talfaire 
de  quelques  secondes. 

Pour  la  transmission  en  lettres ,  on  a  pris  vingt- six  signaux  sur  les 
soixante-quatre  que  fournit  le  télégraphe,  et  chacun  d'eux  signifie  nue 
lettre  ou  une  de  ces  terminaisons  qui  se  reproduisent  souvent  Li 
figure  S  his  donne  les  signaux  correspondants  aux  diverses  lettres  et 
aux  terminaisons. 

L'employé  connaît  les  lettres ,  il  comprend  la  transmission  en  h 
snivant ,  il  lit  pour  ainsi  dire  sur  son  récepteur.  Dès  lors ,  le  fermé 
réglementaire  après  la  dizaine  devient  inutHe.  Cependant ,  pour  pins 
de  clarté ,  on  donne  un  fermé  (  —  )  à  la  fin  de  chaque  mot  Dans  le 
cas  d'une  irrégularité ,  on  fait  répéter  le  dernier  mot  de  la  même 
manière  qu'on  a  fait  répéter  la  dernière  dizaine  dans  la  transmissi(W 
en  signaux.  Il  arrive  souvent  que ,  pour  économiser  du  temps,  lorsque 
celui  qui  reçoit  n'a  pas  compris,  il  fait  rapidement  un  tour  de  mani- 
velle, et  le  correspondant  répète  le  dernier  mot,  sans  qu'il  soit  néces- 
saire de  \m  préciser  la  question. 

Travail  avec  un  seul  fil ,  une  stuie  fnamvetie  et  nn  seul 
indicateur.  —  Lorsque,  par  une  cause  quelconque,  un  des  fib 
vient  à  faire  défaut,  on  travaille  avec  une  seule  manivelle.  Le  signal 
se  fait  alors  en  deux  temps.  Avec  la  manivelle  disponible»  on  fignre 
successivement  les  deux  angles  télégraphiques  que  contient  le  signal, 
en  commençant  toujours  par  l'angle  de  gauche.  Ainsi,  pour  indiquer 


APPAREILS.  ^  TÉLÉGRAPHES  A  AIGUILLES.  401 

55%  84',  17',  11%  28%  avec  la  manivelle  gaocbe  on  figurerait  ;  55,  84, 
17,  11,  38;  avec  la  nuinivelle  droite  on  figurerait  :  5'  5%  8'  b\  V  1\ 

1'  1%  r  s\ 

La  vitesse  n'est  pas  diminuée  de  moitié,  comme  on  pourrait  se  le 
figurer  au  premier  abord.  On  parvient  av«c  une  seule  manivelle  aux 
deux  tiers  de  la  vitesse  que  Ton  atteint  avec  deux. 

Manipulation.  —  Si  on  veut  que  l'indicateur  et  la  manivelle 
figorent  le  môme  signal,  il  est  indi^nsable  de  tourner  cette  dernière 
toujours  dans  un  même  sens,  qui  doit  être  celui  de  la  rotation  de 
l'échappement.  Nous  avons  déjà  indiqué  le  sens  adopté  pour  tous  les 
récepteurs;  il  faudra  donc,  en  partant  du  fermé,  abaisser  la  oiaDivetle 
et  avancer  toujours  dans  ce  sens  pour  passer  au  signal  suivant 

On  imprime  à  la  manivelle  un  mouvement  de  rotation  d'une  vitesse 
uniforme,  si  on  tourne  son  bras  d'une  manière  uniforme  ;  mais  l'in- 
dicateur, obéissant  instantanément  au  passage  du  courant,  doit  néces- 
sairement changer  de  position  par  sauts  brusques.  C'est  pour  cela 
qu'il  ne  ùut  pas  dépasser  avec  la  manivelle  l'entaille  du  diviseur  qui 
correspond  au  signal  que  Ton  vent  fahre,  car  le  ressort  du  manipula- 
teur arrive  sur  le  contact  de  )a  pile,  et  l'indicateur  passe  brusquement 
à  la  position  suivante,  liH^sque  la  manivelle  en  est  encore  éloignée. 
Pour  ne  pas  occasicmner  de  faux  signaux,  on  doit  donc  s'habituer  à 
iaire  entrer,  à  la  fin  de  chaque  développement,  les  dents  des  deux 
manivelles  dans  les  entailles  du  diviseur.  Cette  précaution  si  utile  n'est 
pas  une  cause  de  lenteur  pour  l'employé  qui,  dès  le  principe,  en  a 
contracté  l'habitude. 

Dans  une  manipulation  rapide,  pour  que  k  lecture  des  signaux  sur 
le  récepteur  soit  facile,  1<>  il  faut  faire  en  sorte  que  les  deux  mani- 
velles arrivent  en  même  temps  aux  deux  positions  qui  déterminent  le 
signal;  2^  il  faut  mettre  toujours  le  même  intervalle  entre  deux  signaux 
consécutifs.  La  première  précaution  rend  le  signal  plus  clair ,  mieux 
défini  et  facile  à  saisir  au  premier  coup  d'oeil  ;  la  seconde  donne  à 
celui  qui  reçoit  la  faculté  de  régler  son  attention,  qui  devient  alors 
moins  fatigante. 

Telles  sont  les  conditions  qu'il  faut  remplir  pour  bien  manipuler, 
c'est-à-dire  pour  foire  sur  le  récepteur  des  signaux  exacts  et  faciles  à 
lire. 

.  Les  surnuméraires  ont  une  tendance  à  vouloir  d'abord  obtenir  une 
grande  vitesse;  cette  tendance  est  mauvaise.  Qu'ils  s'habituent  d'abord 

26 


402  TÉUÈGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

Il  un  travail  régulier,  ib  acquerront  ensuite  par  Tusage  une  vitesse 
uniforme  et  véritable,  au  lien  de  cette  vitesse  apparente,  qui  n*a 
d'autre  résultat  que  d'occasionner  un  grand  nombre  de  répétitions  et 
d'allonger  ainsi  la  durée  des  transmissions. 

Disposition  d'un  poste  téicffraphique.  —  Dans  les  cas  de 
dérangement  on  se  sert  de  plusieurs  petits  appareils,  connus  généra- 
lement sons  le  nom  de  commutateurs ,  parce  quMls  servent  ï  chan- 
ger à  volonté  la  marche  du  conrant.  Ils  réalisent  des  dispositions 
simples  et  commodes  plutôt  qu'indispensables.  Ce  sont  de  ces  choses 
qu*on  invente  à  mesure  qu'on  en  a  besoin,  et  il  eût  été  pem-étre 
plus  naturel  d'attendre  une  occasion  pour  en  parler;  mais  cette  mé- 
thode eût  embarrassé  l'exposé  des  faits,  sans  jeter  aucune  clarté  sur 
les  explications. 

La  Gg.  9  représente  la  disposition  d'un  poste  télégraphique.  Les 
commutateurs  sont  tous  &  leur  place.  Nous  allons  leur  donner  nn  noiti, 
les  décrire  et  indiquer  leur  fonction.  Il  nous  suffira ,  dans  fa  suite, 
toutes  les  fois  que  nous  en  aurons  besoin ,  de  les  rappeler  par  leor 
dénomination. 

Pour  simplifier  les  dessins,  nous  avons  réduit  le  récepteur  ^  I  ses 
deui  électro-atmants  et  le  manipulateur  B,  B,  h  ses  trois  commoai- 
cations  métalliques. 

Interrupteur  de  pile.  —  c  est  Tlnterruptenr  de  pile  que  nom 
connaissons  déjà.  Il  est  placé  sur  le  fil  venant  de  la  pile,  avant  d*ar- 
Hvcr  au  manipulateur.  Il  sert  à  interrompre  le  courant  que  Ton  envoie. 

Commutateur  complexe,  —  D  est  le  commutateur  complexe.  U 
est  placé  sur  les  fils  de  la  ligne,  au  delà  du  manipulateur.  Toutes  les 
parties  ombrées  sont  métalliques  et  fixes,  à  l'exception  des  deux  lan- 
guettes, mon,  m' o*  n\  qui  sont  mobiles  autour  dès  centres  o,  </. 
On  réunit  les  points  a,  a'  aux  communications  e,  e',  dn  manipulateur. 
On  attache  /"au  fil  de  terre,  et  c,  </  aux  fils  de  la  ligne.  La  forme  des 
parties  métalliques  odc^o* d!  o\  est  telle,  que  les  extrémités  n, n' 
sont  toujours  en  communication  avec  les  fils  de  la  ligne  par  e,  (f^ 
lorsque  les  extrémités  m,  m!  sont  successivement  amenées  sur  a,  J, 
sur  h,h\  ou  sur  o,  o*.  Il  résulte  de  là  que,  les  languettes  mobiles 
étant  dans  ta  position  indiquée  sur  la  figure,  la  ligne  est  coupée  et  ses 
fils  n'ont  aucune  communication  avec  les  appareils  du  poste.  Si  on 
amène  les  extrémités  m,  m' au  contact  de  a,  a\  la  communication 
est  rétablie  et  les  appareils  sont  en  mesure  de  fonctionner.  Si  on  les 


APPAREILS.  —  TÉtÉGHàPUES  A  AIGUILLES.  40S 

amène  toutes  les  deax  au  contact  de  /*,  les  deux  Tils  de  la  ligne  sont 
directement  en  communication  arec  la  terre,  et  tous  les  courants  qui 
arrivent  vont  se  perdre  dans  le  sol  sans  traverser  les  appareils.  Enfin, 
si,  m  éunt  en  contact  avec  a,  on  amène  m' sur  Oy  les  deux  fils  de  la 
ligne  seront  tous  les  deux  en  communication  avec  le  côté  gauche  da 
récepteur  et  du  manipulateur  ;  tous  les  courants  venant  des  (ils  de  la 
ligne  passeront  par  te  côté  gauche  de  Tappareil ,  et  ceux  qu*on  enverra 
par  le  côté  gauche  du  manipulateur  se  diviseront  sur  les  deux  Gis  de 
la  ligne:  on  dit  alors  que  les  deux  fils  sont  réunis  à  gauche.  On  pour- 
rait de  même  les  réunir  à  droite. 

Nous  n'avons  rien  dit  des  communications  é,  6^;  elles  nous  servi- 
ront un  peu  plus  loin. 

Commutateurs  de  récepteur,  -^  E^  B^  sont  its  conmitttat^im 
de  récepteur  :  ils  servent  k  changer  le  sens  du  courant  dans  te  fil  des 
éteclro-aimants;  ils  sont  placés  sur  les  fils  qui  vont  du  manipulateur 
au  récepteur  et  du  récepteur  à  la  terre.  Décrivons  le  commutateur  S  t 
£/  lui  cal  identique,  a,  ^,  o^  r/,é,  sont  de»  parties  tnétalllquei  fixes  | 
net  0  communiquent  entre  elles  par  un  Ql  incrusté  en  dessous  dans  te 
aiaw«  du  bois.  Deux  languettes  métalliques  m  0  n,  p^q^y  mm  mo* 
biles  autour  do  centre.  On  attache  en  h  te  fil  venant  du  bouton  d  du 
manipulateur»  en  a  le  fil  de  terre,  en  e  un  des  bouts  du  fil  de  i'étoc^ 
tro^aimant,  et  Tautre  en  d.  Si  les  languettes  mobiles  se  trouvent  sur 
ad  et  he,  le  courant  entre  par  e  dans  Télectro^aimant  et  sort  par  <f  ^ 
si  on  leur  imprime  un  petit  mouvement  de  rotation  »  de  manière  à  les 
amener  en  M  et  ce^  le  courant  entrera  par  d  et  sortira  par  a  ;  il  par^ 
cosirradonc  réiectro-aimant  en  sens  inverse,  dans  les  deux  cas. 

Régulateur  de  pile.  —  F  est  le  régulateur  de  la  pîle  :  il  est  placé 
entre  la  pile  et  l'interrupteur  ;  c'est  lui  qui  sert  à  augmenter  ou  à  di* 
minuer  te  nombre  des  éléments  qui  envoient  te  courant  sur  la  ligne; 
a,  6,  o,  d,  e  sont  5  parties  métalliques  fixes  :  celle  qui  part  du  point  a 
va  seule  jusqu'au  centre ,  où  elle  communique  avec  une  languette 
m  o,  dont  l'extrémité  m  peut  être  successivement  amenée  au  contact 
de  6,  e,  d,  e.  La  figure  représente,  eu  P,  une  pile  de  12  éléments. 
Le  pôle  zinc  libre  du  dernier  étant  mis  en  communication  a?ec  la  terre, 
on  réunit  par  des  fils  le  pôle  cuivre  du  h*,  avec  ù;  celui  du  8%  avec  0; 
celui  du  10*  avec  d,  et  celui  du  l5%  avec  e;  a  est  réuni  avec  le  bon- 
ton  a  de  l'interrupteur,  de  sorte  qu'en  amenant  successivement  l'ex- 


404  TÉLÉGRAPHIil  ÉLECTRIQUE. 

trémité  m  au  contact  de  6,  do  c,  de  dei  de  e,  on  peut  envoyer  sur  la 
)igne  le  courant  de  4,  de  8,  de  10  ou  de  12  éléments. 

Déviations.  —  Au  moyen  de  la  boussole  ^  et  des  commutatears 
Hj  /,  £,  on  peut  mesurer  les  intensités  du  courant, 
l""  Reçu  ou  envoyé  par  le  fil  supérieur; 
2''  Reçu  ou  envoyé  par  le  fil  inférieur  ; 

3®  Provenant  des  dérivations  du  fil  supérieur  au  fil  inférieur,  et  réci« 
proquement  ; 
h?  Provenant  des  dérivations  de  chacun  des  fils  à  la  terre. 
Ces  opérations  étant  faites  par  chacun  des  deux  postes  corres- 
pondants^ on  obtient  ainsi  16  nombres,  8  dans  chaque  poste,  qui, 
par  leur  comparaison ,  donnent  une  idée  de  l'état  d'isolement  de  h 
ligne;  cela  s'appelle  prendre  its  déviations.  Voici  les  dispositions 
adoptées  et  la  manière  d*opérer  : 

Les  commutateurs  J7,  /,  Kj  connus  sous  le  nom  de  cammutai&ttrs 
de  déviations ,  se  composent  tout  simplement  de  deux  parties  métal- 
lique» fixes  a,  4,  avec  lesquelles  on  peut  metU'e  en  communication , 
au  moyen  d'une  languette  mobile,  un  boulon  c  placé  an  centre,  et 
pouvant  recevoir  un  fil.  Aux  points  c,  &  du  commutateur  complexe, 
les  fils  de  la  ligne  sont  dérivés  sur  les  pœnts  a  et  i  de  £r.  Le  centiv  e 
de  H  est  attaché  à  une  des  extrémités  du  fil  de  fa  boussole  ;  Taotre 
extrémité  de  ce  fil  est  attachée  au  bouton  c  de  /.  Le  point  6  de  /  est 
réuni  au  bouton  h  4e  l'interrupteur  de  pile,  tandis  que  a  de  /  com- 
munique an  S^  de  terre. 

Coupons  mmntenant  la  ligne  sur  le  commutateur  complexe,  en  ame- 
nant les  extrémités  m,  tn'  sur  le  bois;  mettons  en  communication  le 
centre  c  de  /  avec  son  point  6,  faisons  la  même  opération  sur  H  :  nous 
envoyons  qiaintenant  le  courant  sur  la  ligne  par  le  fil  supérieur;  ce 
courant  passe  dans  le  fil  de  la  boussole,  et  nous  pouvons  en  mesurer 
l'intensité.  Nous  obtiendrons  de  même  l'intensité  du  courant  envoyé 
par  le  fil  inférieur,  en  amenant  de  6  sur  a  la  languette  mobile  de  H, 

Si  nous  voulons  recevoir  le  courant  envoyé  du  poste  correspondant, 
amenons  la  languette  de  /  en  a  au  âl  de  terre.  La  ligne  étant  toujours 
coupée  sur  le  commutateur  complexe,  nous  recevrons  dans  la  bons* 
sole  le  courant  venant  successivement  par  le  fil  supérieur  on  par  le 
fil  inférieur  en  amenant  la  languette  de  ff  sur  ^  ou  sur  a. 

Pour  mesurer  la  somme  des  dérivations  du  fil  supérieur  au  fil  infé- 
rieur, le  poste  correspondant  coupera  les  deux  Gis  sur  son  commu- 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  A  AIGUILLES.  405 

tateur  complexe  ;  sur  le  nôtre,  nous  rétablirons  le  fil  supérieur  seule- 
ment; nous  amènerons  au  cinq-terre  la  manivelle  de  gauche  de 
notre  manipulateur;  nous  amènerons  la  languette  de  ff  sur  le  fil  infé- 
rieur en  a  et  la  languette  de  /  sur  le  fi!  de  terre  en  cl  La  quantité  de 
courant  qui  Ya  du  fil  supérieur  au  fil  inrérieur  tiendra  passer  dans 
notre  boussoief  et  nous  pourrons  la  mesurer.  Cependant ,  si  le  fil 
inrérieur  présente  quelques  dérivations  à  li  terre,  nous  n*aurons  pas 
entièrement  ce  que  lui  transmet  le  fil  supérieur. 

Noos  obtiendrions  de  la  même  manière  la  somme  des  dérivation 
do  fil  inférieur  au  fil  supérieur.  Il  faudrait  alors  rétablir  la  commu- 
nication par  le  fil  inférieur,  couper  celle  du  fil  supérieur,  amener  an 
einq-terre  la  manivdte  de  droite  et  la  languette  de  H  sur  6;  les  fils 
restant  toujours  coupés  sur  le  commutateur  complexe  du  corres- 
pondant. 

Pour  avoir  la  somme  des  dérivations  à  la  terre,  les  fils  sont  coupés 
sur  le  commutateur  complexe  dans  les  deux  postes  correspondants; 
la  languette  de  /  est  amenée  sur  la  pile  en  6.  En  amenant  ensuite  la 
languette  de  H  successivement  sur  é  et  sur  a,  on  obtient  la  perte  de 
chaque  fil. 

Yoici  les  conventions  faites  entre  les  deux  postes  correspondants  A 
et  B,  pour  obtenir  la  régularité  des  mouvements  nécessaires  à  l'exac- 
titude des  déviations.  Le  poste  A  indique  au  poste  B  que  Ton  va 
prendre  les  déviations.  Le  poste  B  accuse  réception  de  cet  avis  et 
coupe  immédiatement  la  ligne  ;  il  reste  dans  cette  position  pendant 
deux  minutes,  et  mesure  les  dérivations  d'nn  fil  sur  Fautre  et  les  perles 
par  la  terre.  Pendant  les  deux  minutes  suivantes,  A  coupe  la  ligne  et 
B  fait  de  son  côté  les  opérations  que  A  vient  de  faire.  A  l'expiration 
des  deux  minutes,  A  envoie  son  courant  successivement  parles  deax 
fils,  et  reste  une  minute  sur  chacun  d'eux  ;  B  envoie  ensuite  le  sien 
de  la  même  manière  et  pendant  le  même  temps. 

Les  déviations  sont  prises  deux  fois  par  jour,  le  matin  et  le  soir. 
Le  fiésultat  est  consigné  sur  un  registre  spécial  qui  mentionne  en 
même  temps  TéUt  de  l'atmosphère  au  moment  des  observations.  Pour 
rendre  les  résuluu  tout  li  fait  comparables,  on  emploie  toujours  un 
même  nombre  d'éléments.  On  se  procure  ainsi  le  contrôle  quotidien 
de  la  conservation  deTisolement.  * 

Les  déviations,  comme  nous  venons  de  les  prendre,  ne  donnent  ni 
les  intensités  du  courant,  ni  les  grandeurs  des  dérivations  telles  qu'elles 


406  TÉLÉGRAPHIE  ÉLiiCTRlQtli. 

evîstcnl  lorsque;  la  ligne  fojiclionce.  Ainsi ,  la  quantité  du  couraiit 
que  nous  avons  reçue  dans  la  boussole  n'est  pas  celle  qui  serait  pa^ssée 
par  le  Ql  de  rélectro*aiu)aut ,  si  on  Tavaii  laiss^^e  dans  le  circuit  i  la 
perte  d'un  fil  pendant  le  travail  est  réellement  la  différence  des  inten- 
sités du  courant  envoyé  et  reçu  par  la  ligne  et  le  fil  de  Télectro-ai- 
mant  du  récepteur.  Mais  nous  remarquerons  que  les  déviations  prises 
tous  les  jours  ne  peuvent  pas  avoir  pour  but  de  régler  la  force  de  la 
pile  nécessaire  à  la  marche  des  appareils  ;  elles  sont  pour  Tinspectcur, 
chacgé  de  rentreticn  de  la  ligne,  un  moyen  de  contrôler  U  conser- 
vation de  riaolement ,  et  alors  les  indications  sont  plus  faciles  et  plus 
claijres  Iprsqu'on  fait  abstraction  du  fil  des  électroraimants,  dont  la 
résistance  est  très-grande  et  pour  lequel  l'isolement  est  indépendant 
des  variations  du  temps. 

Il  est  utile  de  connaître  l'intensité  du  courant  passant  par  la  ligne 
jBtle  fil  de  de  réleciro-ainiant  lorsqu'on  prend  un  récepteur  nouveau 
et  qu'on  veut  obtenir  le  degré  de  courant  qui  lui  est  nécessaire  pour 
Xonctionner  ;  il  en  est  de  même  lorsqu'il  se  produit  une  perte  consi- 
dérable sur  la  ligne  et  qu'on  ne  .veut  pas  dépasser  le  degré  du  récep* 
teur  en  fa'sant  augmenter  la  pile  du  correspondant  Le  commutateur  H 
va  nous  servir  pour  ces  deux  cas.  Son  bouton  C  est  réuni  au  bou- 
ton «  de  H  ;  son  point  a  è  une  des  cxirémitcs  du  fil  de  l'élcctro-aîaiant 
de  droite,  et  son  point  6  à  une  des  extrémités  du  fil  de  l'électro-aj* 
mant  de  gauche.  Disposons  le  commutateur  du  récepteur  de  telle 
laçon  que  le  courant,  venant  de  la  ligne»  entre  par  d;  enlevons  la 
communication  en  e;  amenons  la  languette  de  K  sur  i  et  celle  de  I 
sur  il.  Le  courant,  venant  de  la  ligne  par  le  fil  supérieur,  traversera 
)e  fil  de  rélectro<^imant  de  gauche,  viendra  dans  la  boussole  en  pas^ 
swi  par  Kt  6t  ira  i^e  perdre  dans  le  sol  par  a  de  L  Nous  obtiendrions 
de  la  même  manière  le  courant  venant  par  le  fil  inférieur  et  par  l'éleo- 
tro-aimant  de  droite. 

Staiiûn  intermédiaire.  -^  Une  station  intermédiaire  suppose 
au  moins  deux  stations  correspondantes;  elk  doit  donc  avoir  au  moins 
deux  postes»  La  figure  10  représente  les  deux  postes  de  la  station  B* 
qui  correspond  d'un  côté  avec  la  station  A  par  la  ligpe  de  A»  de  Tautre 
i^TC  la  station  C  par  la  ligue  de  C.  Pour  simplifier  le  dessin  »  aoos 
avons  supprimé  les  bous^oles  et  les  çomiuulateura  de  dilations. 

Tout  ^t  doublet  à  l'exception  de  la  pile  et  de  la  commanicaiion 
terrestre;  mais,  pour  qu'il  n'en  résulte  aucun  inconvénient*  il  bat 


ÂPPAKfclLS.  -^  TKLKGRAPHlilS  A  AlGLJLLtS.  407 

que  la  communication  terrestre  soit  dans  des  conditions  parfaites  de 
conductibilité  :  car«  sans  cela  »  le  courant  venant  de  A  pour  B,  ou 
pariant  do  B  pour  A ,  se  dérivera  sur  la  ligne  de  C.  Si  donc  B  transmet 
des  signaux  sur  la  ligne  de  A  pendant  qu'il  en  reçoit  de  la  ligne  de  C, 
la  dérivaiion  sur  la  ligne  de  C  du  couraiit  envoyé  sur  la  ligne  de  A. 
détruira  une  partie  du  courant  qui  vient  de  C,  toutes  les  fois  que  A 
et  C  feront  passer  leur  courant  en  mOme  temps ,  et  B  recevra  de  C 
des  signaux  irréguliers. 

Comfnunication  directe.  —  La  figure  10  montre  Tusage  des 
communications^,  l^  des  commutateurs  complexes.  On  voit,  en  effet, 
que  les  communications  ^,  ù  sont  réunies  par  un  fil,  et  qu'il  en  est 
de  même  des  communications  ^^  ù\  De  sorte  que ,  si  on  tourne  en 
môme  temps  dans  les  deux  commutateurs  les  languettes  mobiles  sur 
6  et  £^  la  ligne  de  A  sera  reliée  i  la  ligne  de  C  Les  deux  postes  de 
B  seront  paralysés,  et  A  pourra  parier  directement  avec  C.  Ç*est  ainsi 
qu'on  établit  la  communication  directe  entre  deux  stations  séparées  par 
une  station  intermédiaire. 

Si  au  delà  de  G  se  trouve  une  W  station  E ,  on  pourra  de  même 
établir  la  communication  directe  de  A  avec  £,  en  disposant  en  coQsé- 
qiaeoce  les  commutateurs  complexes  de  G,  et  ainsi  de  suite^ 

Si  la  station  B  contient  trois  postes  communiquant  de  trois  côtés 
différents  avec  trois  stations  A ,  G ,  £ ,  on  réunira  par  un  môme  fil  Ici 
communications  é  des  trois  commutateurs,  par  un  autre  ûl  les  trois 
conimunicaiions  é\  Il  est  aisé  de  voir  que  B  pourra  mettre  successi- 
vement les  trois  stations  A,  C,  £,  deux  à  deux,  en  communication 
directe»  et  conservera  sa  communication  avec  la  troisième.  Il  lui  suffira 
pour  cela  d'amener  sur  les  communications  ^,  i^  les  languettes  des 
commutateurs  complexes  des  deux  postes  correspondant  oux  deux 
stations  qu'on  veut  mettre  en  communication  directe. 

On  agirait  de  la  même  manière  si  B  contenait  quatre»  cinq,  etc., 
postes  communiquant  de  quatre»  cinq,  etc.,  côtés  différents  avee 
qoatrOt  cinq,  etc. ,  stations. 

Dansks  moments  d'un  bon  isplement^on  peut  étabUr  une  cpmmu» 
nication  direcft  entre  deux  stations  très-éloignées  »  et  la  transmiftîioii 
est  encore  facile  et  bonne,  pourvu  qu'on  ait  soin  d'augmenter  la  pile 
en  proportion  de  la  résistance.  Mais ,  lorsque  le  temps  est  mauvais» 
les  dérivations  qui  se  produisent,  assez  faibles  d'ailleurs  pour  ne  pas 
diminuer  de  beaucoup  l'énergie  do  courant  sur  une  section  de  ligne 


408  TÉLËGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

ordinaire,  peuvent  cependant  devenir  considérables  avec  un  cerraîn 
nombre  de  sections  réunies,  et  atteindre  une  limite  telle,  qu'une  aug- 
mentation très-grande  du  nombre  des  éléments  soit  insuffisante  pour 
travailler.  On  est  alors  obligé  de  renoncer  à  la  communication  di- 
recte, et  on  reprend  la  transmission  de  station  à  station. 

L'augmentation  de  l'intensité  des  dérivations  avec  la  résistance  est 
une  des  raisons  qui  condamnent  les  sections  de  lignes  trop  longues  ; 
nous  en  trouvons  une  autre  non  moins  décisive  dans  l'influence  des 
orages. 

Relais.  —  On  peut  cependant,  au  moyen  d'appareils  connus  sons 
le  nom  de  refais,  envoyer  des  signaux  à  grandes  distances,  par  les 
temps  de  pluies  ou  d'orages  qui  n'arrêtent  pas  la  transmission  sur  les 
sections  de  lignes  ordinaires. 

Le  relais  fig.  11  se  compose  d'un  électro-aimant  et  d'un  levier  en  fer 
doux,  disposés  absolument  de  la  même  manière  que  dans  le  récepteur. 
Dans  sa  position  d'attraction,  le  levier  vient  toucher  une  pointe  a  com- 
muniquant avec  une  pile  P. 

Si  la  station  A  veut  parler  directement  à  la  station  C,  B  met  la  ligne 
de  À  en  communication  avec  l'électro-aimant  de  son  relais  et  la  I^ne 
de  G  avec  le  levier.  Il  est  aisé  de  voir  qu'avec  cette  disposition ,  tons 
les  courants  partis  de  A  mettront  la  pile  P  en  communication  avec  la 
ligné  de  C.  La  station  C  recevra  donc  un  courant  toutes  les  fois  et 
pendant  tout  le  temps  que  la  station  A  enverra  le  sien.  Les  signaux  faits 
sur  le  manipulateur  de  A  se  reproduiront  sur  le  récepteur  de  G  à  la 
distance  de  deux  stations ,  tandis  que  les  courants  employés  à  faire 
cette  transmission  n'éprouveront  individuellement  que  les  modifîca* 
tiens  et  la  résistance  résultant  du  parcours  d'une  seule  section. 

Tel  est  le  principe  du  relais.  t\  faut  maintenant  obtenir  les  conditions 
pratiques  nécessaires  pour  pouvoir  transmettre  et  recevoir  entre  A  et 
G  sans  que  B  ait  à  s'occuper  d'autre  chose  que  de  mettre  son  in- 
strument dans  la  ligne,  lorsque  A  ou  G  le  lui  demanderont  On  o*a 
pas  encore  employé  les  relais ,  et  il  est  évident  que  la  question  ne 
peut  être  résolue  que  par  plusieurs  expériences  sérieuses.  Par  con- 
séquent, nous  ne  dirons  rien  des  relais  complets  qui  n'existent  en- 
core qu'à  l'état  de  projet  Quelles  que  soient  d'aillenrs  les  diqio- 
sitions  adoptées,  il  sera  très-facile  de  s'en  rendre  compte,  le  prin* 
cipe  une  fois  bien  compris. 

Dérangements,  —  Lorsque  la  force  du  courant  et  le  ressort  du 


APPAREILS.  ~  TÉLÉGRAPHES  A  AIGUILLES.  409 

récepteur  sont  convenablement  réglés  et  que  la  ligne  est  en  bon 
état ,  le  mouvement  des  indicateurs  du  télégraphe  concorde  parfai- 
tement avec  celui  des  manivelles;  les  dépêches  passent  alors  régu- 
lièrement et  avec  rapidité.  Mais,  s'il  survient  un  dérangement  quel- 
conque ,  soft  sur  la  ligne,  soit  dans  Tappareil,  soit  dans  la  pile,  la 
transmission  devient  irrégulière ,  le  fermé  réglementaire  ne  se  pré- 
sente plus  après  le  dixième  signal ,  et  le  télégraphe  reproduit  des 
signaux  inusités  dans  les  transmissions.  Nous  allons  analyser  les  prin- 
cipaux cas  qui  peuvent  se  présenter. 

Filstnétés.  —  Lorsqu'il  vient  à  s'établir  une  communication  entre 
les  deux  Gis ,  en  un  point  quelconque  de  la  ligne ,  entre  les  sta- 
tions A  et  h,  le  courant  parti  de  A  par  le  fil  supérieur,  par  exempte, 
arrive  en  ce  point  et  se  partage  en  trois  parties.  Une  partie  re- 
vient en  A  par  le  fil  inférieur;  les  deux  autres  arrivent  en  B,  cha- 
cane  par  un  fil.  La  boussole  accuse  TexistenCe  de  tons  ces  courants 
et  donne  leurs  intensités.  On  dit  alors  que  fes  fiis  sont  mêlés, 
qo'tï  y  a  mélangt  des  fiis.  Supposons ,  en  effet ,  qu'avant  le 
mélange  le  courant  de  douze  éléments  donnât  vingt  degrés  ;  et  ad- 
mettons que  la  communication  au  point  de  mélange  soit  aussi  bonne 
que  possible  :  le  courant  qui  revient  sera  de  même  intensité  du  fil  su- 
périeur au  fil  inférieur,  et  réciproquement;  supposons-le  de  quinze 
degrés  ;  appelons  D  la  longueur  en  kilomètres  du  fil  de  la  ligne  ;  x 
désignant  la  distance  de  la  station  A  au  lien  du  dérangement,  2  x  sera 
la  longueur  du  circuit  du  courant  qui  revient,  et  on  aura ,  en  expri- 
mant que  les  intensités  sont  9ù  raison  inverse  des  résistances  : 

ifo  :  iis  :  :  2  a;  :  />,  d*où  a;  =     ' 


2ii5 


i,^  et  i,5  sont  tes  intensités  correspondant  aux  degrés  vingt  et 
quinze.  Elles  sont  exprimées  par  les  sinus  des  angles  de  vingt  et  de 
quinze  degrés.  D  étant  évalué  en  kilomètres,  la  valeur  de  x  exprimera 
en  kilomètres  la  distance  cherchée. 

On  peut  fiùre,  comme  vérification ,  le  même  calcul  avec  les  dévia- 
tions de  la  station  B,  et  on  doit  trouver  a/  =  />  —  x. 

Si  le  contact  au  point  de  mélange  est  mauvais  :  ou  bien  il  produit 
une  dérivation  qui  est  faiblement  accusée  par  la  boussole,  mais  qui  ne 
gène  pas  sensiUeuient  le  travail  par  les  deux.tils;  ou  bten  les  indica- 


410  TÉLÉGRAPHIE  ÉL£CTRlQli£. 

tioDs  du  niélango  se  présentent  encore,  ma»  avec  naoins  d'iotepsité. 
Dans  ce  dernier  cas,  Il  faut  encore  couper  la  çomamnicalion  par  uo 
des  fils,  travailler  avec  l'autre,  et  prendre  les  déviations  aussitôt  que 
possible.  S*il  n*y  a  qu'un  point  de  mélange,  on  peut  encore  le  déter* 
n^tner.  On  fait  le  calcnl  avec  les  observations  de  la  station  A ,  et  on 
trouve  une  valeur  de  x  trop  grande.  On  fait  aussi  le  calcul  avec  les 
observations  de  la  station  B,  et  on  trouve  une  valeur  de  sb"  aussi  trop 
grande.  Nais  le  lieu  cherché  se  trouve  entre  les  deux  points  ainsi  dé* 
terminés  ;  et  comme  Terreur  provient ,  dans  les  deux  calculs ,  de  la 
même  mauvaise  communication»  il  suffira  de  partager  la  distance  des 
deux  points  trouvés  en  deux  parties  proportionnelles  aux  distances 
X  et  «'. 

Si,  par  une  cause  quelconque,  co  calcul  est  impuissant  à  faire 
découvrir  le  lieu  du  dérangement,  il  faut  employer  une  méthode  pra* 
tique ,  plus  longue  il  est  vrai»  mais  infaillible.  On  se  place  à  la  siatjoo 
A  et  on  envole  un  surveillant  couper  les  deux  fils  de  la  ligne  successif 
vement  en  plusieurs  points.  Ces  points  sont  disposés  à  l'avance  pour 
qu'on  puisse  iuterrotppre  et  rétablir  la  epmmunicaiioa  promptement 
et  avec  la  plus  grande  facilité.  On  eiivoie  le  courant  par  le  fil  supé* 
rieur  et  oi)  met  la  boussole  dans  le  fil  inférieur.  Toutes  les  fois  que 
les  fils  seront  coupés  en  deçi  du  lieu  du  dérangement,  la  boussolo 
donnera  xéro;  elle  constatera  l'existence  d'un  courant  au  moment  de 
la  première  coupure  faite  an  delà.  On  peut  donc  rapprocher  autant 
qu'on  le  veut  deux  limites  entre  lesquelles  le  lien  cherché  se  trouve 
compris.  On  visite  ensuite  en  détail  l'ij^ervalle  de  ces  deux  limiteSL 

Fits  rompus.  —  Lorsqu'un  fil  vient  à  se  rompre ,  il  peut  se 
placer  après  la  rupture  dans  des  positions  très-variées  par  rapport  au 
fil  intact  ;  et,  dans  chacun  des  cas,  les  indications  du  récepteur  et  de 
la  boussole  sont  différentes.  Discutons  quelques  exemples. 

1^  Les  deux  iouls  du  fli  rompu  tombent  à  terre  san$ 
toueher  ie  fil  intact,  ^*  Un  seul  ùidicatenr  fonctionne  h  chaque 
station.  La  boussole  donne  des  indications  normales  par  le  fil  intact. 
Par  le  fil  rompu ,  le  courant  envoyé  est  d'autant  plus  intense  que  le 
lien  de  la  rupture  est  plus  rapproché  et  que  la  commonfiation  avec 
la  terre  est  meilleure;  mais  ou  ne  reçoit  rien  h  Textrémîté  opposée. 
On  travaille  alors  avec  le  fil  intact  et  on  prend  les  dévlailoos  aussitôt 
que  possible. 

Le  Meu  du  dérangement  peut  encore  ici  être  déterminé  par  uno 


APPAR£ltS.  ^  TÉLÉGRAPHES^  A  AIGUILLES.  kU 

double  proportion,  an  naoyvn  des  déviaUoQsde  A  et  de  B.  Si  cesdeut 
proportioos  ne  s'accordent  pas  poqr  dopner  le  même  lieu ,  on  ne 
pourra  rien  conclure;  il  faudra  jilicndre  que  la  rupture  soit  reconnue 
par  le  surveillauL 

2''  Un  des  bovtê  du  fil  rompu  reste  attaché  au  fil  inta4ii. 
—  Dans  Tune  des  stations  on  a  les  indices  des  fils  mêlés,  et  dans 
l'autre  ceux  du  fil  rompu. 

Fii  rompu  sur  une  tr diction,  —  Mauvaise  soudure.^\}fxî\ 
rompu  sur  une  traction,  ou  sur  lequel  se  trouve  une  mauvaise  soudure* 
s*il  n'arrête  pas  complètement  le  passage  du  courant,  diminue  au  moins 
son  intensité  dans  une  proportion  considérable.  Un  seul  des  indica- 
teurs fonctionne  à  chaque  station.  La  boussole  donne  zéro  ou  très^poo 
de  degrés  par  Je  fil  défectueux.  Les  déviations  sont  absolument  im- 
puissantes à  déterminer  le  lieu  do  dérangement ,  qu'il  est  anssi  im'* 
possible  de  dccouvrir  dans  une  visite  en  waggon.  U  faut  alors  faire 
réunir  les  deux  fils  successivement  en  divers  points  de  la  ligne,  La 
communication  à  la  terre  étant  établie  par  les  deux  fila  à  la  station  B« 
on  envoie  le  coujpant  de  la  station  A  par  le  fil  mauvais.  Tant  que  la 
liaisoa  des  fils  sur  la  ligne  sera  faite  en  deçà  do  lieu  de  dérangement  « 
la  boussole  donnera  le  courant  normal,  puisque  le  circuit  se  cooti-* 
Buera  par  le  bon  fil  à  partir  do  point  de  réunion;  mais,  aussitôt  qu'elle 
sera  faite  au  delà,  on  n'aura  plus  de  courant  ou  presque  plus.  On  peu| 
ainsi  rapprocher  autant  qu'on  le  veut  les  deux  limites  entre  lesquelles  ' 
il  faudra  faire  des  recherches  pour  trouver  le  défaut 

Communication  d'un^  à  la  terre,  —  Lorsqu'on  s'aperçoit 
qu'un  fil  éprouve  une  perte  par  la  terre,  il  faut  employer  le  système 
des  coupures  successives.  Tant  que  la  boussole  donnera  zéro,  oo  sera 
sûr  que  la  dérivation  existe  au  delà  de  la  coupure. 

Règle  géaérale  :  toutes  les  fois  qu'un  dérangement  se  manifeste»  si 
on  est  en  transmission,  il  fiut  d'abord  chercher  à  continuer  par  tous 
les  moyens  dont  on  peut  disposer,  prendre  ensuite  les  déviations,  et 
les  étudier  pour  aller  à  la  recherche  du  dérangement. 

Voilà  dans  tous  sea  détails  l'appareil  et  le  mode  de  correspondance 
définitivement  et  exclusivement  adoptés  par  l'administration  française 
des  télégraphes.  Ces  détails  sont  fidèlement  extraits  de  l'instructioo 
toate  récente  rédigée  par  M.  Bergoo,  inspecteur,  et  imprimée  avec  un 
très  grand  luxe  à  l'imprimerie  nationale  en  mars  dernier.  Les  appareils 
ont  été  construits  par  M.  Brégoet,  mais,  affirme-t-ou,  aur  des  dessins 


412  TÉLÉGRAPHIE  ÉL£C1RIQU£. 

donnés  par  Tadministration ,  c'est-à-dîrc  par  M.  Foy ,  qui  se  réserve 
Fhonneur  de  ceite  transformation  du  télégraphe  h  deux  aiguilles. 
Cette  transformation  est-elle  heureuse?  Nous  persistons  à  affirmer 
qu*au  lieu  de  reproduire  sur  place  et  d*uoe  manière  tout  à  fait  incom- 
plète les  signaux  de  la  télégraphie  de  Chappe ,  il  valait  incomparable- 
ment mieux  les  désigner  et  les  transmettre  par  des  nombres  avec 
l'appareil  à  deux  aiguilles;  ou  mieux,  dessiner  d'avance  ces  mêmes 
signaux  sur  un  appareîH  cadran  pour  les  montrer  tout  dessinés  à  la 
station  d'arrivée.  G'e^t  un  travail  pénible  que  d'avoir  il  représenter 
sans  cesse,  à  l'aide  de-deux  manivelles  assez  pesantes  et  par  des  mou- 
vements différents  imprimés  aux  deux  bras,  un  signal  tout  à  fait  arbi- 
traire et  qui  ne  dit  absolument  rien  à  l'esprit.  Quelle  différence  de 
cette  manœuvre  complexe,  fatigante,  sujette  à  erreur,  à  la  simple  agi- 
tation à  droite  et  à  gauche  de  la  poignée  des  manivelles  dans  le  télé- 
graphe anglais!  le  télégraphe  français  n'est  à  proprement  parler  ni  nn 
appareil  à  aiguilles ,  ni  un  appareil  à  cadran  ;  il  a  tons  les  inconvé- 
nients de  ces  deux  systèmes  d'appareils  sans  en  avoir  ni  la  simplicité, 
ni  les  avantages.  L'Inconvénient  signalé  dans  notre  première  édition 
nous  semble  toujours  très-grave.  Dans  tous  les  appareils  de  M.  Whcat- 
stone ,  le  stationnaire  ne  volt  pas  seulement  sur  le  transmetteur  on 
communicateur  le  signal  ou  la  lettre  qu'il  veut  transmettre;  il  les  voit 
encore  après  qu'ils  ont  pénétré  dans  le  courant,  si  Ton  peut  s'exprimer 
'  ainsi  ;  il  les  voit  reproduits  par  le  courant  sur  le  cadran  de  sa  staiion; 
le  télégraphe  fonctionne  devant  lui  et  pour  lui  avant  de  fonctionner  à 
distance.  Cette  disposition  ingénieuse  li|î  sert  de  contrôle  et  lui  donne 
une  sécurité  de  plus.  Il  nous  semblait  que,  pour  une  multitude  de  rai- 
sons graves,  l'administration  française  devait  renoncer  définitivement 
au  mode  de  reproduction  mécanique  des  signaux  Chappe ,  cette  opi- 
nion a  été  partagée  par  la  commission  extraordinaire  constituée  par 
M.  Dufaure  et  présidée  par  M.  Séguier  ;  mais  rien  n'a  pu  ébranler  la 
ténacité  de  M.  Foy.  Si  nous  nous  en  rapportions  à  des  documents 
dignes  de  foi,  chaque  jour  amènerait  de  nouveaux  mécomptes  ;  la  cor- 
respondance télégraphique  serait  souvent  interrompue,  les  dépêches 
ne  seraient  transmises  qu'avec  beaucoup  de  peine  et  de  fréquentes 
répétitions  ;  ^'intensité  de  courant  exigée  par  la  forme  partieolière  des 
appareils  serait  énorme;  on  emploierait  quelquefois  pour  assurer  le 
service  jusqu'à  30  éléments  de  Bunsen  :  ce  serait  une  dépense  exces- 
sive, etc.  D'un  antre  cdié,  des  hommes  en  qui  nous  avons  lonte  con- 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHIA  A  AIGUILLES.  443 

fiaocc,  M.  Goonel ,  par  exemple»  nous  affinnent  que  les  appareils  de 
radminîstratioa  foDctionnent  au  moins  aussi  bien  que  le  léi^apbe 
anglais  à  deux  aiguilles ,  et  sans  un  courant  de  force  extraordinaire. 
En  présence  de  ces  aflSnnations  contradictoires»  il  est  impossible  de 
fonnuler  un  jugement  définitif.  Nous  conserverons  encore  dans  cette 
édition  les  dessins  du  premier  télégraphe  Foy. 

Télégraphe  à  aiguiiles  représentant  tes  signais  des  téU^ 
graphes  anciens  :  appareil  primitif,  —  Planche  XI.  11  se  com- 
pose de  deux  corps  de  rouages  placés  sur  une  même  platine ,  mais 
dépendants  Tnn  de  l'autre.  Le  tout  est  renfermé  dans  une  botte  dV 
cajoo.  Le  dessin  représente  une  Tue  prise  par  derrière. 

E,  E,  E' sont  trois  électro-aimants  :  dans  le  dessin,  celui  de  gauche» 
est  le  seul  qui  soit  montré  enveloppé  de  fil.  Chaque  fil  qui  enveloppe 
les  électro-aimants  £,  £  va  s'enrouler  autour  de  Téiectro-aimant  E^ 
de  sorte  que  celui-ci  est  formé  d'un  fil  double. 

G  D  est  une  phtine  sur  laquelle  sont  fixés  les  deux  rouages,  munis 
chacun  d'un  ressort  comme  forée  motrice  et  d'un  échappement. 

F»  palette  de  fer  doux  attirée  par  Taimant  B. 

B»  bras  de  levier  de  la  palette  qui  porte  à  son  extrémité  une  che- 
ville G,  qui  entre  dans  une  fourchette  faisant  corps  avec  l'axe  de 
Tancre  G. 

O,  centre  de  mouvement  de  la  palette  et  du  bras  de  levier  B. 

R  »  roue  d'échappement  munie  du  nombre  de  dents  convenable» 
et  fixée  sur  l'axe  qui  porte  l'une  des  aiguilles  indicatrices  des  si- 
gnaux. 

F»  bras  aussi,  fixé  sur  l'axe  de  la  roue,  dont  l'objet  est  de  faire  lâcher 
la  détente  d'une  alarme  dont  on  voit  la  disposition. 

V»  y,  vis  qui  servent  à  limiter  les  oscillations  du  bras  B  pour  assu- 
rer les  fonctions  de  l'échappement. 

T»  T»  petits  treuils  pour  tendre  les  petits  ressorts  r,  r,  dont  le  bat 
est  de  ramener  le  bras  B  ^  son  point  de  départ,  après  qu'il  a  été  at* 
tiré  par  l'aimant  de  £. 

B,  B' ,  boulons  où  viennent  s'attacher  les  conducteurs  de  la  ligne 
télégraphique.  Il  y  en  a  deux  de  chaque  côté  de  la  botte,  mais  dans  le 
dessin  on  ne  peut  en  voir  qu'un. 

H,  H'»  H,  H',  boutons  oà  se  rendent  les  fils  des  aimants  ;  ils  com- 
muniquent en  B ,  B'  par  des  bandes  de  cuivre  placées  le  long  de  la 
botte.  Entre  les  pôles  de  l'aimant  £'  peut  osciller  un  barreau  aimanté 


4U  TÉLÉGRAPHIE  ÉLEOTRIQUC. 

A,  qal  porté  à  une  eitrémité  une  partie  dentée  engrenant  dans  on  pi- 
gnon sur  Taxe  duquel  est  placée  une  troisième  aiguille  indicatrice  des 
signaui. 

Suivant  le  sens  de  i'atmanutlon  de  Féleetro-aimant,  le  barreao  est 
attiré  d'un  côté  et  repoussé  de  l'autre  t  dans  ce  mouvement  II  bit 
tourner  le  pignon,  et  par  eonséquedt  ralguiile  qu'il  porte  d'un  quart 
de  tour  ;  celte  aiguille  est  donc ,  suivant  le  sens  da  courant ,  horizoa- 
taie  eu  perpendiculaire. 

L,  L,  levier  que  Ton  peut  faire  mouvoir  ft  la  main  pour  rectifier  h 
position  des  aiguilles  quand  il  survient  quelque  erreur. 


TÉLÉGRAPHE  A  AIGUILLE  DE  M.  ÉAIN. 

Il  est  représenté  fig.  i ,  pL  IX  :  fi  est  la  caisse  du  télégraphe,  BB  Isi 
deux  bobines  en  Ihms  recouvertes  d'un  fil  très^fin  ;  A  A  sont  deux  demi- 
aimants  formant  un  cercle  interrompu  sur  deux  points,  et  fixés  i  sfl 
diamètre  en  cuivre  A  A  «  mobile  autour  d'un  axe  iiorizonlal  a.  Les 
deux  iaterruplions  dans  la  figure  sont  situées  au  centre  des  bobines; 
et  les  pôles  de  même  nom  sont  (rii^cés  en  présence  Tun  de  Taatre. 
Le  diamètre  AA  porte  sur  son  axe  une  aiguille  aa' ,  verticale  lors^ 
qu'elle  est  en  repos,  qui  se  meut  en  dehors  de  la  caisse  devant  ooe 
pbque  portant  les  signes  I,  V,  et  qui  dans  les  déviations  à  droite  et  à 
gauche  indique  l'un  ou  l'autre  de  ces  signes.  P  est  la  pile,  Z  son  pôle 
xinc ,  et  C  son  pôle  cuivre  :  deux  fils  fi ,  />i  unissent  ces  pôles  imt 
deux  vis  de  pression  Vi ,  v't .  SS  est  un  support  en  bois  portant  sur  sa 
face  antérieure  les  lames  circulaires  de  cuivre  ^ ,  f  i ,  ft«  t\,  U^  ^s* 
iéf  i\  :  lesl&mes  /j  et  i\  sont  Isolées  l'une  de  l'autre,  ainsi  que  (%  et 
l't ,  i\  et  U  ;  mais  U  et  f  s ,  i\  et  U  sont  unis  par  des  bandes  de  enivre 
transversales  incrustées  dans  Je  bois  et  indiquées  par  des  lignes  ponc- 
tuées :  les  lames  U ,  i\  sont  aussi  en  contact  mélaliiqoe.  Le  centre  drt 
deux  arcs  concentriques  formés  par  les  lames  est  aussi  le  centre  de 
rotation  d'un  bras  de  levier  ou  manivelle  M  munie  d'une  poignée;  le 
kvier  porte  ver»  sa  partie  moyenne  deux  arcs  formant  ressorts  r i  »  f i  « 
représentés  en  noir  à  la  surface  des  lames  f« ,  <% ,  Isolés  af ec  soin 
l'un  de  Tautre,  et  qui  dans  le  mouvement  de  la  manivelle  portent  et 
glissem  seulement  par  leurs  extrémités  sur  les  unes  ou  les  autres  des 
plaques  :  leurs  longueurs  sont  telles,  que,  pendant  que  leurs  exu^mi- 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  A  AIGUILLES.  445 

Ces  droites  reposent  constaîunieiit  sur  les  I^mes  U .  i\ .  les  extrémités 
gàoches  atteignent  les  plaques  U ,  /'s ,  ou  ti ,  V%  dans  }a  position  ver- 
ticale,  et  même  d ,  i'i .  Deux  ressorts  en  spirale  Ri  Ra  s6nt  liés  au 
iDaàcbe  de  la  manivelle ,  et  leur  tension  doit  être  telle ,  que  ce  man- 
che, quand  le  télégraphe  ne  fonctionne  pas,  corresponde  au  milieu  des 
arcs  concentriques  ou  soit  ?entcah 

Poor  mouToir  l'aiguillé  \ers  V,  on  porte  à  droite,  comme  la  figure 
rindique,  la  poignée  de  la  maniTelle. 

Voici  la  route  suitie  par  le  courant  :  parti  du  p6lé  ctiitre  ou  positif, 
il  Ta  par  fi  en  t>i ,  de  t^i  en  f, ,  de  it'  en  (st  de  ï\  en  f*  par  Tare- 
ressort  supérieur,  de  ^4  dans  les  deux  bobines,  des  bobines  eu  t^t  •  et 
de  Vt  dans  le  conducteur  de  la  ligne*  lélégtiiphique  :  il  revient  par  ou 
second  fil  ou  par  la  terre  en  v'i  et  de  i;^  eu  U,  de  U  par  Tarc-res^ 
sort  Inférieur  en  U ,  de  U  en  <%  de  P  en  t^'i ,  et  de  t/,*  au  p6lc  zint 
00  négatif.  Dans  les  stations  ou  dans  les  appareil  récepteurs,  le  cou* 
raot  est  arrivé  par  v\ ,  de  v^t  il  a  passé  en  /;  ;  tronvam  ta  manivelle  eil 
f  epos  avec  les  extrémités  des  arcs-ressorts  placées,  celles  de  droite  sur 
€4  {\ ,  celles  de  gauche  sur  U  Vt  y  le  courant  va  donc  de  f «  ^  it, 
de  ùt  à  ^49  de ^4  dans  Irs  bobines,  dans  le  même  sens  queponf  l'ap^ 
t»areil  récepteur,  oft  il  produit  la  même  déviation  de  l'aiguille  vers  Y, 
sort  par  t?'3»  etc. 

Sous  l'action  du  courant ,  toutes  les  aîguîMes  de  la  ligne  ont  donc 
Indiqué  le  signe  Y  ;  et  en  même  tenips  les  timbres  ont  sonné  :  caf 
chaque  appareil  a  st  sonnerie,  dont  voici  Tarrangemént  essentid.  Le 
petit  bras  du  levier  qui  fait  marteau  repose  sur  l'axe  de  rntguHlet  Cet 
aie  est  eRtaillé  dans  la  moitié  de  sofi  épaisseur,  près  du  poiAt  oft  pose 
te  petit  bras  ;  et ,  lorsqu'il  vient  k  tourner,  ce  petit  bras  ttwabe  et  sou- 
lève le  grand  bras,  qui  frappe  un  coup  sur  le  timbre. 

SI  Ton  avait  tourné  la  manivelle  k  gauche,  le  courant  dans  le  trans- 
metteur aurait  suivi  la  direction  C,  /i ,  Vi ,  €1 ,  {4  «  la  terre,  v\ ,  le  fil 
eondocteurdela  ligne,  v,,lesi>obines,  en  sens  contraire,  ^'i  ,<'i,t/,  ,fi, 
t.  Dans  le  récepteur  entré  par  Vt,  il  serait  allé  aux  bobities  dans  tè 
même  sens  que  pour  le  transmetteur ,  etc. ,  etc.  Par  cela  même  que 
dans  un  appareil  le  levier- manivelle  est  vertical.  la  pile  locale  est  en 
dehors  du  circuit  et  l'appareit  tout  prêt  à  recevoir  les  dépêches. 

Voici  le  vocabulaire  du  télégraphe  de  Bain. 

Lettres  À,  1;  B,  II;  C,  III;  D,  IlII;  E,  IT;  F,  IIV;  G,  ÎIIVï 
B,  lYI;  ï,  lYV;  K,  IVVI;  L,  ÏÎVI;  M,  HVV;  N,ITyV;  O,  I?IV; 


416  TÉLÉGRAPHIE  ÉLBCTR^QUE. 

P,  VI;  Q.  VII;  R,  VIII;  S,  YIV;  ï.  VIIV;  0.  VIVI;  W,  YVY; 
X,  VYVI;  y.  YIYV;  Z,  VVIV.  Chiffres  l,ï;  2,  II;  3,  III;  4,  IV; 
5,V;6,  VI;  7,  VII;«,  VIII;  9,  VIV;  0,  VV. 

Ce  télégraphe  a  été  installé  pour  la  première  fois  en  18A6  sar  la 
ligne  d^Édimbourg  à  Glascow.  L'appareil  adopté  par  radministraiioD 
des  lignes  télégraphiques  de  l'empire  d'Autriche  a  été  quelque  peu 
modifié  par  le  mécanicien  £kling ,  de  Vienne.  L'aie  a  se  proloDge 
derrière  la  boite ,  fig.  2 ,  et  porte  en  af  une  seconde  iMrre  oscillante 
en  fer  doux  faisant  fonction  de  marteau  et  qui ,  amenée  par  les  aimants 
tantôt  à  droite,  tantôt  à  gauche ,  frappe  sur  Tun  ou  l'autre  de  deux 
timbres,  dont  les, sons  peuvent  être  différents,  et  indiquer  par  consé- 
quent à  l'oreille  la  déviation  soit  à  droite,  soit  à  gauche.  Le  levier-ma^ 
nivelle  M  est  remplacé  par  un  commutateur  à  deux  touches  I,  V:  en 
pressant  la  louche  I,  les  aimants,  l'aiguille  et  le  marteau  vont  vers  li 
gauche;  ils  vont  vers  la  droite  quand  on  frappe  la  touche  V.  Les  tou- 
ches basculent  autour  d'axes  horizontaux  ^i ,  ^i ,  et  sont  équilibrées 
par  deux  balles  de  plomb pi,  p»;  de  sorte  que  leurs  extrémités I,  V 
soient  toujours  en  l'air.  Perpendiculairement  à^x  touches  faites  de  bois 
isqlant,  on  voit  sur  la  table  trois  lames  conductrices  parallèles  <i  Oii'i» 
iro%  fs,  /s  Os  i\f  en  cuivre  :  <i  communique  avec  <i,  et  i\  avec 
(t  par  deux  lames  à  angle  droit  cachées  dans  la  table  et  indiquées  par 
les  lignes  ponctuées;  ^.  communique  avec  ff,  et  ft  avec  U  pv 
deux  lames  transversales.  Quand  l'appareil  ne  fonctionne  pas  et  qu'il 
attend  une  dépêche,  les  premières  lames  seules  pressées  par  les  toa- 
ches  communiquent  avec  les  lames  cachées  ou  intérieures  d  (« ,  Ci  i^t'» 
Je  conuct  n'existe  pas  pour  les  autres  lames  Iransversdes  :  le  cou- 
rant arrive  par  t;t  t  suit  k  route  t/i ,  ii ,  ii^l'i,  i\ ,  v* ,  F| ,  entre  dans 
les  bobines  et  sort  par  Fi ,  etc.  S'il  s'agit  au  contraire  de  transmettre 
unedépéche^c'est-^-dire  si  l'appareil,  au  jicu  d*étre  récepteur,  doit 
devenir  transmetteur,  on  amène  aux  deux  vis  de  pression  c,  «  lesfib 
communiquant  avec  les  pôles  de  la  pile  locale,  et  l'on  établit  une  liai- 
son métallique,  d'une  part,  entre  c  et  Os  ;  del'autre,  entre  z  eXo^  M 
lors,  si  l'on  presse  sur  la  touche  1 ,  le  conuct  de  la  lame  U  o  d  avec 
la  lame  U  U  n'existe  plus,  mais  les  deux  autres  lames  t%  Og  tu 
U  <h  i\  touchent  en  U  çt  i\  les  lames  U  ^t*  U  i't*  Le  courant 
suit  la  direction  o  0$,  U,tt,Vxy  passe  en  Fi  dans  le  fil  des  bo- 
bines, sort  par  Ft ,  va  dans  le  conducteur  de  la  ligne  et  revient  par  la 
terre  en  z.  Si  Ton  avait  abaissé  la  touche  V ,  le  courant  serait  entré 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  A  CADRAN.  417 

dans  les  bobines  en  sens  contraire ,  et  tontes  les  aiguilles  déviées  à 
droite  auraient  indiqué  ce  même  signal. 

Ce  télégraphe  à  une  seule  aiguille  est  véritablement  très-simple,  et 
nous  concevons  que  dans  certaines  contrées  on  lui  ait  donné  la  préfé- 
rence. Le  nombre  des  mouvements  nécessaires  pour  former  un  signal 
ne  dépasse  jamais  h ,  c*est  un  de  plus  seulement  que  dans  le  télé- 
graphe à  deux  aiguilles,  un  de  moins  que  dans  le  télégraphe  à  une  ai- 
goille  de  'Wheatstone  et  Gooke,  avec  l'immense  avantage  de  n'employer 
qu'un  seul  fil. 


CHAPITRE  IV. 

Télégraphes  à  cadran. 


On  désigne  sous  le  nom  de  télégraphes  à  cadran  les  télégraphes 
dans  lesquels  une  aiguille ,  parcourant  un  cadran  par  une  succession 
d'impulsions  élémentaires  de  même  sens  ou  en  sens  contraire ,  peut 
s'arrêter  à  volonté  sur  un  point  quelconque ,  et  montrer  par  conséquent 
à  distance  toutes  les  lettres  de  l'alphabet  on  des  signaux  dessinés  à  l'a^ 
vance.  Le  plus  grand  avantage  des  télégraphes  à  cadran,  c'est  que 
chaque  signal  est  montré  directement  à  l'employé ,  et  que  sa  perception 
est  le  résultat  d'un  seul  instant  d'attention ,  d'une  seule  opération  de 
l'esprit  Celui  qui  transmet  le  signal  n'a  aussi  à  imprimer  qu'un  sim- 
ple mouvement  de  rotation  plus  ou  moins  prolongé  pour  amener  l'ai- 
guille indicatrice  sur  le  signal  à  montrer  à  distance.  L'inconvénient 
des  télégraphes  à  cadran ,  de  quelques-uns  au  moins ,  c'est  que  les  er- 
reurs peuvent  s'accumuler,  parce  que ,  en  général ,  dans  cette  sorte 
d'appareil,  chaque  signal  est  dépendant  de  ceux  qui  le  précèdent  ;  tandis 
que  dans  les  télégraphes  à  aiguilles  il  y  a  indépendance  absolue  entre 
denx  signaux  consécntils  quelconques.  Le  mécanisme  de  ces  appareib 
est  aussi  beaucoup  plus  compliqué ,  et  leur  prix  est  par  conséquent 
beaucoup  plus  élevé  :  ils  sont  enfin  assez  difficiles  à  régler  et  à  main- 
tenir r^és.  Le  mécanisme,  au  contraire ,  des  télégraphes  à  aiguilles 
est  d'une  simplicité  extrême ,  d'un  prix  très-bas ,  et  de  plus  toujours 
réglé. 

17 


418  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

Ce  qoi  prouve  mieux  encore  que  la  construction  des  télégraphes  ï 
cadran  souffre  de  très-grandes  difficultés ,  c'est  qu'il  a  fallu  beaucoup 
de  temps  pour  arriver  à  en  faire  des  iastruments  véritablement  prati- 
ques, d'une  application  régulière  et  sûre.  Dans  l'ouvrage  remarquable 
qui  a  pour  titre  :  Dcr  eiectro-magnetische  télégraphe  et  qui  nous 
a  fourni  un  grand  nombre  de  renseignements  précieux ,  I^L  Schellen 
affirme  que  les  savants  et  les  ariisles  éminents  de  l'Angleterre  et  de  la 
France 9  Mitf.  Wbcatstonc,  Cooke,  Bain,  Mapple  et  Brown,  P^ott, 
Barlow;MM.  Breguet,  Garnier,  etc.,  ont  réellement  échoué  dans  la 
rude  entreprise  de  construire  des  télégraphes  à  cadran  qui  ne  laissent 
rien  à  désirer  :  et  que  les  Allemands  seuls ,  MM.  Fardely  de  Manheim, 
Léonard  de  Berlin ,  Drescher  de  Gassel ,  Kramer  de  Nordhansen , 
Siemens  et  Halske  de  Prusse,  et  enGn  ftL  Stochrer  de  Leipzig  ont  seuls 
résolu  ce  difficile  problème  par  des  moyens  complètement  satisfaisants. 
Ce  jugement  est  par  trop  sévère,  nous  dirions  presque,  par  trop  injuste, 
et  nos  lecteurs  se  refuseront  comme  nous  à  l'adopter  quand  ils  auront 
étudié ,  par  exemple ,  le  merveilleux  télégraphe  à  cadran  et  à  clavier 
du  plus  habile  de  nos  artistes  en  ce  genre,  de  M.  Froment.  Mais 
laissons  parler  les  faits. 

TÉLÉGRAPHE  ÉLECTAO-MAGSiÉTIQCE  A  CADRAN  DE  M.   WHEATSTOSE. 

Quoique  la  figure  3 ,  planche  IX ,  ne  réprésente  ni  le  plus  efficace, 
ni  le  plus  complet  des  appareils  de  M.  Wheatstone,  nous  lui  avons 
donné  la  préférence,  parce  qu'elle  fait  mieux  concevoir  le  principe  et 
la  disposition  essentielle  de  ces  admirables  instruments. 

££  est  un  électro-aimant  formé  de  deux  cylindres  de  fer  doux, 
longs  de  deux  pouces ,  d'un  demi -pouce  de  diamètre,  et  autour  des- 
quels s'enroule  une  longueur  très-grande  de  Gl  de  cuivre  recouvert 
de  soie  :  les  extrémités  de  ce  fil  communiquent  avec  les  fils  condoc- 
leurs  v,  v\  allant  d'une  station  à  l'autre  de  la  ligne  télégraphique.  Si 
un  courant  électrique  passe  à  travers  les  fils ,  les  cylindres  de  fer  doax 
deviennent  magnétiques,  et  attirent  l'armature  A  ;  mais  aussitôt  que  le 
courant  vient  à  cesser^  l'atiraaion  cesse ,  et  l'armature,  poussée  parla 
réaction  d'un  ressort ,  retourne  à  sa  position  première.  En  feroiAiit 
donc  et  en  rompant  le  circuit  alternativement ,  on  fait  avancer  ou  re- 
venir l'armure.  Ce  mouvement  alternatif,  dans  des  directioiis  opposCeSi 
est  transformé  en  un  mouvement  circulaire  dans  une  seule  direction, 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  A  CADRAN.         419» 

ptr  le  moyen  dct  deux  tiges  ou  brai  de  kvier  e  et  d;  le  bras  d  tkant 
h  dent  quand  l'attraction  s'exerce  »  et  o  la  poussant  qnand  l'attractHm 
fait  place  à  la  répulsion  ;  il  en  résulte  que  Ja  rooe  6 ,  et  par  conséquent 
le  disque  de  papier  ou  cadran  fixé  sur  die,  atance  d'un  pas  chaque 
fois  que  l'attraction  on  la  répulsion  cessent.  Sur  la  ciroonférence  du 
cadran,  on  a  écrit  les  lettres  de  l'alphabet  ou  d'autres  signes,  en 
nombre  double  do  nombre  des  dents  de  la  roue  d'échappement  :  en 
en  a  écrit  TÎngt-<]uatre  dans  le  cas  actuel.  L'instrument  est  renfermé 
dans  une  botte  que  la  figure  ne  représente  pas,  et  une  plaque  de  cuivre 
aussi  omise,  placée  devant  le  cadran,  porte  une  petite  ouverture  qui 
■e  permet  de  voir  à  la  fois  qu'un  caractère.  On  peut  à  volonté  amener 
chacune  des  lettres  devant  l'ouverture ,  en  établissant  ou  rompant  le 
circuit  un  nombre  suffisant  de  fois.  Cette  première  partie  de  l'appareil 
peut  être  appdée  l'indicateur ,  l'autre  portion ,  également  essentielle , 
pm*te  le  nom  de  oommunicateur  :  nous  allons  la  décrire. 

Le  communicaleur  est  formé  d'un  coxle  en  cuivre  se  mouvant  li- 
brement autour  d'un  pied  aussi  en  cuivre  F;  la  circonférence  du  cercle 
porte  douze  entaîHes  remplies  avec  des  morceaux  d'ivoire  ou  de  bois 
dur,  de  sorte  qu'elle  présente  des  intervalles  ^aux  de  substamces  con- 
ductrice et  non  conductrice;  un  ressort  G  presse  contre  cette  circon- 
férence, pendant  qu'un  autre  ressort  K  s'appuie  tontre  un  anneau 
f  ivoire ,  muni  sur  sa  circonférence  d'un  morceau  de  cuivre  en  con* 
tact  métallique  avec  le  cercle.  Les  quatre  vis  de  pression  sont  unies 
entre  eHes  par  des  fils  courts  :  1  avec  2  ,  2  avec  le  ressort  K ,  3  avec 
le  support  F ,  et  à  avec  le  ressort  G.  Les  deux  pôles  Z ,  G  de  la  pile 
sont  um*s  avec  les  vis  de  pression ,  1  et  /ii ,  et  les  deux  fils  du  circuit 
avec  2  et  3.  La  surface  supérieure  du  cercle  porte  des  caractères  cor- 
respondant à  ceux  du  cadran ,  et  vingt-quatre  petites  broches  desti- 
nées à  faciliter  le  mouvement  de  rotation  produit  par  le  doigt;  on  a 
placé  un  arrêt  S»  afin  que  le  doigt,  appliqué  à  l'une  des  broches ,  ne 
puisse  pas  entraîner  le  cercle  an  delà  d'un  certain  point. 

Le  tout  étaut  au  repos,  le  signe  +  est  placé  vis*à-vis  de  l'arrêt  S , 
le  ressort  G  presse  contre  une  division  de  la  périphérie  du  cercle  et  le 
ressort  K  contre  la  pièce  unique  de  métal  placée  sur  l'anneau  d'ivoire. 
Par  celte  disposition  »  la  pile  est  placée  en  dehors  du  circuit  qui  reste 
complet ,  afin  de  n'apporter  aucun  obstacle  aux  communications  qui 
pourraient  venir  à  travers  les  mêmes  fils,  de  l'autre  cxirén)ité  de  la 
ligne  télégraphique.  En  tournant  le  cercle,  le  ressort  G  passe  alternati- 

27. 


4)0  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

vcment  sur  des  divisons  conductrices  oa  non  condactrices,  et  le  cir* 
cail  est  tonr  à  toar  fermé  oa  rompo.  Si  tout  a  été  convenableiiieot 
ajusté  «  quelle  que  soit  la  lettre  que  Ton  amène  devant  Tarrêt,  en  ap- 
pliquant le  doigt  à  kl  broche  correspondante ,  cette  même  lettre  appa- 
raîtra en  même  temps  sur  le  cadran  de  Tindicateur,  quelle  que  soit 
la  distance  qui  sépare  les  deux  appareik. 

Cet  instrument,  on  le  voit,  est  d'une  simplicité  extrême;  il  ne  le 
cède  sons  quelques  rapports  qu'au  télégraphe  à  deux  aiguilles,  qu'il 
remplace  dans  beaucoup  de  circonstances  avec  un  immense  avantage. 
On  ne  pourrait  lui  faire  qu'un  seul  reproche  :  son  mode  de  transmis- 
sion et  la  langue  qu'il  emploie  sont  trop  facjles  à  saisir.  Nous  avons 
dit  ailleurs  comment  on  pouvait  conserver,  même  dans  ce  cas,  le  se- 
cret des  dépêches. 

M.  'Wheatstone  a  inventé  beaucoup  de  manières  de  transformer  le 
mouvement  alternatif  de  l'armature  en  un  mouvement  circulaire  in- 
termittent du  cadran.  Le  mode  direct  que  nous  venons  de  décrire 
est  insuffisant  quand  les  instruments  doivent  agir  à  de  très-grandes 
distances.  Dans  les  appareils  perfectionnés  et  destinés  à  de  très-lon- 
gues  lignes,  le  cadran  à  signaux  est  lié  à  un  mouvement  d'horlogerie 
mis  en  action  par  un  ressort  ou  par  un  poids ,  lesquels,  lorsqu'il  n'y  a 
pas  d'empêchement ,  communiquent  à  cette  roue  un  mouvement  ra- 
pide de  rotation.  Maison  mécanisme  alternatif  semblable,  quanti 
l'action  produite,  à  un  ancre  d'échappement,  ne  permet  à  la  roue  d'a- 
vancer que  de  la  distance  d'une  demi-dent  chaque  fors  que  l'armature 
est  ou  attirée  ou  repoussée  par  la  réaction  du  ressort.  Par  cette  substi- 
tution d'un  échappement  à  une  simple  impulsion,  l'instrument  devient 
beaucoup  plus  sensible,  il  agit  avec  un  courant  beaucoup  plus  faible  : 
on  comprend,  en  effet,  facilement  qu'il  faille  beaucoup  plus  de  force 
pour  donner  directement  le  mouvement  au  cadran ,  que  pour  dé* 
gager  une  simple  roue  d'échappement  C'est  aussi  par  l'adjonction 
d'un  mouvement  d'horlogerie  que*  M.  Wheatstone  est  parvenu  à  fdre 
sonner  un  timbre  ou  une  cloche  à  des  distances  quelconques ,  à  im- 
primer par  percussion  les  lettres  de  l'alphabet ,  à  produire ,  en  on  mot, 
une  multitude  d'effets  mécaniques. 

Un  des  appareils  à  mouvement  d'horlogerie  est  représenté  fig.  k  et  5. 
La  première  Ggure  représente  l'indicateur  ou  récepteur.  Le  poids  P 
met  en  mouvement  les  roues  ri,  rt,  r^  dans  le  sens  des  flèches; 
l'axe  de  la  roue  r^  porte  l'aiguille  de  l'indicateur  qui  tourne  sur  le 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  A  CADRAN.  411 

cadran  portant  les  lettres  et  les  signaux  télégraphiques.  £,  E'  sont 
deox  électro-aimants  séparés,  avec  leurs  bobines;  les  extrémités  supé- 
rieures des  fils  aboutissent  aux  vis  de  pression  Vi ,  t;^  ;  les  extrémités 
inférieures  aux  vb  vt ,  v\ .  Le  courant  venu  de  la  station  voisine  entre 
toujours  par  la  vis  vt ,  passe  tantôt  dans  le  fil  de  Télectro-aimant  E,  tantôt 
dans  le  fil  de  E^,  et  va,  dans  le  premier  cas,  par  le  fil  fi  en  Vs,  et  de 
là  an  fil  /t  ;  dans  le  second  cas^  en  v^%  et  ft^t  ft.  Un  axe  a  fixé  au 
milieu  de  l'armature  A  A/  porte  une  ancre  d'échappement  eef^  qui  suit 
les  mouvements  de  l'armature  et  s'incline  tantôt  à  droite,  tantôt  à 
gauche,  en  laissant  passer  à  chaque  fois  une  dent  de  la  roue  dentée, 
ce  qui  fait  faire  un  pas  à  l'aiguille  sur  le  cadran* 

Le  communicateur  ou  transmetteur,  fig.  5,  consiste  essentiellement 
dans  un  cadran  dressé  sur  un  support  S,  et  portant  les  mêmes  lettres^ 
les  mêmes  signaux  que  le  cadran  du  récepteur.  Chaque  lettre  corres- 
pond à  un  rayon  qui  en  est  comme  le  prolongement ,  et  qui  sert  i 
amener  la  lettre  qu'on  veut  montrer  à  distance  devant  l'index  fixe  I, 
qui  arrête  le  doigt  et  le  rayon  de  la  lettre.  Les  deux  petites  colonnes 
creuses  en  cuivre  c,  &^  placées  à  droite  et  à  gauche,  reçoivent  de 
petits  bâtons  de  cuivre,  dont  la  tête  est  recourbée  en  crochet  ;  l'un 
des  crochets  porte  sur  le  milieu  d'un  espace  plein  9,  l'autre  sur  le 
milieu  d'un  espace  vide  U  :  il  en  doit  être  toujours  ainsi  pendant  le  mou- 
vement de  rotation  du  cadran.  De  cette  manière ,  c'est  tantôt  la  co- 
lonne c,  tantôt  la  colonne  c'  qui  communique  avec  le  cadran  et  son  sup- 
port S.  Le  fil  /"va  du  support  S  au  pôle  négatif  ou  zinc  de  la  pile,  le  fil  f^  se 
lie  au  pôle  positif.  Dans  la  position  indiquée  par  la  figure,  c'est  la  lettre 
I  qui  a  été  amenée  devant  l'index,  et  qui  doit  être  montrée  à  distance  :  si 
c'est  le  bâton  gauche  c  qui  touche  la  roue,  le  courant  part  du  pôle  po- 
sitif^ va  par  le  fil  Z*'  à  l'indicateur  de  la  station  éloignée  ;  il  entre  par  h, 
passe  en  v,  et  de  là  non  pas  en  M'  par  fi ,  parce  que  la  colonne  tfi 
et  le  fil  fi  ne  sont  pas  eu  communication  avec  la  roue,  mais  en  E'  par 
fi ,  puis  en  Vt  9  et  par  ^  en  Ci^  de  ^t  dans  le  cadran ,  et  du  cadran 
par  fvoL  pôle  négatif  de  la  pile.  Le  circuit  étant  fermé,  l'électro-ai- 
mant  E  attire  l'armature  A ,  une  dent  a  passé,  mais  la  cheville  e  de 
l'échappement  s'engage  dans  l'intervalle  de  deux  dents  et  arrête  la 
roue.  Quand  les  deux  électro  aimants  agissent  séparément,  successi- 
vement, et  qu'on  laisse  au  second  le  soin  de  détacher  l'électro-aimant 
attiré  par  le  premier  et  réciproquement ,  il  faut  nécessairement  em- 
ployer deux  fils  conducteurs  sur  toute  la  ligne  télégraphique;  mais 


423  XÉLÉ&RAPHIE  ÉLfiCXBIQUfi^ 

ran  des  électro-aimants  peut  être  remplacé  par  un  ressort,  codom 
dans  la  plupart  des  appareils  que  nous  avons  décrits  et  que  nous  décri- 
rons plus  tard,  il  suffit  aloi»  d*un  seul  ÛL 

La  figure  6  représente  ce  que  dans  le  langage  technique  on  appeUe  U 
ckf  du  télégri^e,  l'organe  de  jonction  de  deux  stations.  Les  deux  sta- 
tions sont  désignées  par  les  chiilres  I,  II;  Ci,  Cm  sont  les  conunii- 
nicateursou  transmetteurs;  E» ,  Ei  les  électro-aimants  des  récepteurs; 
Pi ,  Ps  les  deux  piles  ;  Pi ,  Ps  les  deux  plaques  plongées  dans  la  terre; 
Fi ,  Ft  le  fil  conducteur  ;  J)| ,  Ds  deux  disques  elliptiques  en  métal; 
t*i»  r\^  f*fl,r'a  des  ressorts  appuyant  contre  ces  disques;  «i,  tsdes 
disques  isolants  en  ivoire  tournantau  moyen  de  manivelies  Mi ,  Mi ,  et 
prenant  tour  à  tour  les  deux  positions  à  angle  droit  indiquées  par  la 
figure  ;  VyVi^Vtt  v\  v^ ,  v\  sont  des  vis  de  pression  doubles;  ti ,  t% 
jont  les  tiges  reconrbées  idont  les  extrémités  frottent  sur  le  contour 
des  cadrans  des  transmetteurs;  mi ,  tnt  ainsi  que  m\ ,  fn\  sonA  des 
pièces  métalliques  communiquant  la  première  avec  le  transmetteur,  la 
secoode  avec  le  pôle  négatif  de  la  pile,  et  contre  lesquelles  s'appuient 
les  ressorts  ri ,  rj,  r^i ,  r^s  quand  la  manivelle  correspondante  est  à 
angle  droit  Dans  la  position  indiquée  par  la  figure,  c'est  la  station  U 
qui  va  transmettre  une  dépêche,  sa  pile  P'  est  dans  le  circuit,  tandis 
que  la  pile  P  est  dehors.  Le  courant  suit  la  route  +  ^  Gt  m\  v\  Es 
ji'Pj  Pi  V  Ei  v\  di  Vi  Fi  Fi  v'i  m'i  — • 

TÊtÉGRâPBE  A  CADRAN  DIS  U.  WHEàTSTONE,  MODIFIÉ  PAU 
V.   BRÊGUET. 

U  est  représenté  planche  XII,  fig.  i  et  A.  Fig.  1  :  P  est  le  manipn* 
lateur;  RR  nneroueen  bois  sur  la  surface  de  laquelle  sont  gravés 
les  ngnaux.  BB,  cercle  de  cuivre  percé  d'un  nombre  de  trous  égal  à 
celui  des  signaux.  M,  manivelle  placée  sur  l'axe  de  la  roue,  pouvant 
s'âever  et  s'abaisser;  elle  porte  du  côté  de  la  poignée  et  en  dessoos 
une  cheville  qui  entre  dans  le  trou  du  cerde  de  cuivre.  Dans  ce  cas, 
h  roue  et  la  manivelle  sont  solidaires,  mais  quand  la  manivelle  est 
kvée,  elle  tourne  indépendanunent  de  la  roue,  et  l'on  peut  la  trans^ 
porter  ainsi  à  un  signal  quelconque.  A,  arrêt  contre  lequd  vient  butter 
la  cheville  dans  le  mouvement  que  l'on  donne  à  la  manivelle  et  à  la 
roue  quand  on  vent  transmettre  un  signal  Cette  pièce  A  peut  être 
poEtée  de  gauche  à  droite  d'un  angle  déterminé,  afin  de  pouvoir  re- 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  A  CADRAN.  4Si 

prendre  le  môme  signal  et  faire  tiire  aingi  on  tour  entier  à  b  roue. 
G,  galet  porté  au  bout  d'an  levier  dont  le  centre  est  en  O  ;  il  frotte 
«ir  le  bord  de  la  rone  taitté  en  forme  de  cames  ;  il  est  contînneUement 
pressé  par  un  resBort.  L,  lame  de  cuivre  appuyant  fortement  sur  la 
plaaciie  P  et  faisant  corps  avec  le  levier  qui  porte  le  galet  6.  Cette 
lame,  -guidée  par  les  portions  rentrantes  on  sortantes  des  cames ,  vient 
successivement  frotter  sur  Tun  des  deux  conucu  métalliques  C,  C 
Cf  C,  contacts  en  cuivre  oà  viennent  s'attacher  les  conducteors,  l'un 
en  C,  venant  d'nn  des  pôles  de  h  pile,  et  l'autre  C'  qni  communtqve 
avec  le  récepteur  placé  devant  le  manipulateur,  c'est  par  celoi-M 
qu'arrive  au  récepteur  le  courant  venant  de  la  station  éloignée.  C'y 
lame  métallique  à  laquelle  s'attache  un  fil  condncteur  qui  va  à  la  terre. 
Figures  2  et  3.  Plan  du  récepteur.  A,  aiguille  qui  indique  les  si- 
fgaam  gravéssor  le  cadran.  R,  rouage  d'horlogerie.  £,  électro-aimant 
C,  C\  bandes  de  cuivre  où  viennent  s'attacher  les  ftls  conducteurs  ; 
en  C,  le  (il  de  la  ligne  qui ,  à  l'autre  bout,  tient  à  la  pile  ;  en  C\  le  fil 
qui  va  à  la  terre.  P,  palette  attirée  par  l'aimant.  F,  échappement,  vue 
en  fàct  6g.  k.  Dans  les  fig.  2,  8  et  4f  les  mêmes  lettres  indiquent  les 
B»èmes  choses.  La  fig.  1  bis  représente  le  nouveau  manipulateur  de 
M.  Bréguet 

TÉLÉGRAPHE  A  CADRAN  DE  M.  PAUL  GARNIES. 

Le  télégraphe  est  mis  en  fonction  au  moyen  d'une  pile  vohafqne, 
et  se  compose,  plandhe  XIU,  de  deux  appareils  dont  l'un,  qui  s'appelle 
le  transmetteur,  est  pourvu  des  lettres,  chiffres  et  signes  avec  lesquels 
on  compose  la  dépêche  à  transmettre.  Il  est  de  pins  disposé  pom*  fer<« 
mer  le  circuit  électrique  qui  détermine  L'apparition  des  lettres,  chHfrcs 
ou  signes,  aoi  ouvertures  ménagées  dans  le  second  appareil  qui  est  le 
télégraphe  proprement  dit. 

le  transmetteur  se  compose  d'un  cercle  divisé  en  hk  parties,  sur 
lequel  sont  tracés  autant  de  lettres,  chlffires  ou  signes.  Ce  cercle  est 
loinnéme  monté  sur  une  roue  à  dents  de  rochet,  divisée  en  5U  parties 
et  tournant  librement  sor  une  broche  en  acier,  fixée  au  montant  en 
bois  de  l'appareil. 

Un  sautoir  engrène  dans  les  dents  de  la  roue  et  fixe  la  position  de 
chaque  lettre.  Sur  l'axe  prolongé  du  sautoir  est  monté  un  petit  bras 
auquel  est  fixé  on  ressort  à  boudin  dont  Textrémité  inférieure  est  atta- 
chée k  la  lame  de  cuivre  rouge  destinée  à  être  mise  instantanément 


424  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

en  contact  avec  une  autre  lame  de  même  métal  pour  former  le  circuit 
électrique. 

L'expérience  ayant  démontré  que  l'électricité  altérait  les  deux  lames 
de  cuivre  rouge  au  point  où  le  contact  a  lieu ,  et  y  déterminait  un 
oxyde  qui  finissait  par  interrompre  l'action  de  l'électricité,  M.  Garaier 
a  cherché  quels  seraient  les  métaux  les  mdns  sujets  à  produire  cet 
effet  :  il  a  trouvé  que  l'or  pur  et  l'acier  remplissaient  toutes  les  cou- 
ditious  désirables;  aussi  la  lame  de  cuivre  qui  se  déplace  est  munie  à 
son  extrémité  d'un  petit  paillon  d'acier  fondu,  trempé  dur;  et  celle 
qui  est  fixe  est  garnie  d'une  petite  lentille  en  or  pur.  Malgré  l'altéra- 
tion que  subit  encore  à  la  longue  la  surface  des  deux  métaux  par  le 
dégagement  de  l'étincelle  électrique,  il  résulte  néanmoins  de  cette 
disposition  qu'aucune  interruption  n'a  plus  lien  dans  la  transmission 
de  l'électricité.  Une  petite  pédale  placée  en  dessous  de  la  roue  à  rocfaet 
sert  à  faire  mouvoir  cette  dernière  pour  transmettre  au  télégraphe  la 
dépêche  donnée  au  moyen  d'un  pied-de-biche  monté  à  l'extrémité 
opposée  à  celle  où  la  main  vient  presser  sur  la  pédale.  Au  moyen  de 
cette  disposition,  les  lettres  se  piquent  très-promptement  les  unes  après 
les  autres,  en  passant  successivement  sous  un  index  placé  au-d^sas 
de  l'appareil. 

La  première  disposition  du  télégraphe  consiste  en  une  sonnerie 
d'appel  mise  en  mouvement  par  le  cercle  qui  porte  les  signes  télé- 
graphiques, et  destinée  à  appeler  l'attention  de  l'employé  qni  doit 
recevoir  la  dépêche.  Le  marteau  qui  frappe  sur  le  timbre  est  ensuite 
enlevé  au  moyen  d'un  petit  bonton  placé  sur  la  face  de  l'appareil,  pour 
qu'il  ne  sonne  pas  à  chaque  tour  du  cercle. 

Comme  on  vient  de  le  dire,  les  signes  télégraphiques  sont  tracés  sur 
un  cercle  dans  le  même  ordre  que  ceux  du  transmetteur,  et  appa- 
raissent &  deux  ouvertures  dont  une  rectangulaire  pour  les  lettres,  et 
l'autre  ronde  pour  les  chiflres  et  autres  signes,  (le  cercle  non  dente 
porte,  perpendiculairement  à  son  plan  et  près  de  sa  circonférence, 
54  chevilles  destinées  à  fixer  chaque  lettre  ou  signe  devant  les  orifices 
susmentionnés,  au  moyen  d'un  échappement  très-simple  imaginé  pour 
cet  effet,  et  dont  la  disposition  est  telle  qu'on  peut  faire  passer  les 
lettres  avec  la  plus  grande  rapidité  sans  erreur  possible.  L'échappe- 
ment est  mis  en  jeu  par  une  détente  à  laquelle  est  attachée  une  petite 
triogle  en  cuivre,  qui  pome  à  son  extrémité  inférieure  la  platine  en  kt 
doux  attirée  par  l'aimant  temporaire,  toutes  les  fois  que  le  circuit 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  A  CADRAN.        415 

étectriqne  est  fermé  par  le  transmetteur.  Un  ressort  à  boudin,  placé  an* 
dessDS  de  la  détente  et  fixé  par  un  de  ses  bootd  à  celle-ci ,  sert  à 
éqnilibrer  la  résistance  de  la  platine  en  fer  doux  avec  la  puissance 
attractiTe  commaniquée  à  l'aimant  temporaire  par  le  courant  élec- 
trique. L'autre  extrémité  du  ressort  est  fixée  à  un  filet  de  Tis  qui  porte 
un  écrou  destiné  à  tendre  le  ressort  selon  qu'il  est  nécessaire. 

Le  mouvement  de  rotation  du  cercle  tél4;rapbique  est  sollicité  par 
un  poids  très-léger  attaché  à  un  cordon  qui  s'enroule  sur  un  petit 
cylindre  dont  l'axe  est  commun  au  cercle  auquel  il  se  fixe  par  un  en- 
diquetage.  L'axe  prolongé  du  cylindre  sort  par  la  face  de  l'appareil  et 
reçoit  à  carré  une  poulie  sur  laquelle  s'enroule  un  antre  cordon  au 
fur  et  à  mesure  que  descend  le  poids,  et  qui  est  destiné  à  remonter 
celui-ci  lorsqu'il  a  parcouru  son  espace. 

Les  lettres,  les  cbiffres  et  les  signaux  télégraphiques  sont  tracés  sur 
les  deux  cercles  dans  un  ordre  tout  à  fait  identique,  sur  trois  lignes 
circulaires  concentriques  à  Taxe  de  chaque  cercle.  La  première  et  la 
seconde  ligne  sont  composées  des  lettres  de  l'alphabet  rangées  dans  un 
ordre  que  l'expérience  a  démontré,  après  plusieurs  essais,  être  le  plus 
convenable  pour  rendre  promptement  la  dépêche  à  transmettre.  La 
troisième  ligne  est  formée  des  dix  chiffres  répétés  quatre  fois  et  de 
signes  algébriques  qui  pourraient  au  besoin  être  remplacés  par  d'autres 
signes  convenus. 

Le  point  de  repos  est  une  barre  |  après  laquelle  vient  un  S  peint  en 
rouge  qui  signifie  sonnerie,  et  qui  est  en  effet  le  signe  qui  paraît  lorsque 
la  sonnerie  d'appel  se  fait  entendre  ;  le  troisième  signe  est  un  trèfle 
qui  prévient  l'employé,  lorsqu'on  s'y  arrête,  qu'il  doit  porter  sdn  atten- 
tion sur  le  guichet  des  chiffres.  A  l'opposé  de  la  barre  de  repos  est  une 
double  barre  ||  qui,  ainsi  que  la  première,  indique  la  terminaison  de 
chaque  mot.  Ceci  compris,  pour  transmettre  une  dépêche,  on  pique 
vivement  et  uniformément  avec  la  pédale  les  lettres  qu'on  rencontre 
sur  le  cercle  de  transmission  en  stationnant  un  peu  sur  celles  qui 
entrent  dans  la  composition  des  mots,  et  que  doit  inscrire  le  corres- 
pondant :  quand  le  mot  est  complet  on  stationne  également  sur  la  barre 
simple  ou  sur  la  barre  double,  selon  que  Ton  est  plus  près  de  l'une  ou 
de  l'aulre.  S'il  entre  des  chiffres  dans  la  composition  de  la  dépêche,  on 
stationne,  comme  il  a  été  dit,  devant  le  signe  des  chiffres,  on  pique  la 
date  ou  la  somme  indiquée,  et  pour  prévenir  le  correspondant  qu'on 
va  revenir  aux  lettres^  on  bat  inégalement,  comme  le  fait  un  pendule 


4»  TÉLÉGRAPHIE  ÉLBCIRIQU£« 

hore  d^échai^ement ,  juwpi'à  b  {Nrochaise  lettre  atile  qui  se  jptéutÊL 
PioeicurB  sortes  de  ttatlements  pwvent  être  con?eims»  et  indiquer  dit- 
féreats  objets,  comme  aussi  les  lettres  peuvent  être  remplacées  ptritt 
signes  de  la  télégraphie  actuellement  «n  usage  pour  la  correspoodMce 
du  gouTemement 

En  présentant  la  description  de  son  télégraphe  à  T  Académie  dessden^ 
ces,  U.  Gamier  appelait  l'attention  sur  rextrême  simplicité  des  éléments 
mécaniques  qu'il  a  fait  entrer  dans  la  composition  de  ses  appareils.  On 
voit  qu'il  a  érité  d'employer  les  engrenages,  que  le  moteur  est  un  poids 
très-léger*  100  grammes,  an  lien  d'un  ressort  qui  a  l'inoonvémentàe 
se  casser  au  moment  le  plus  inattendu  ;  que  la  simplicité  des  moyens, 
sans  nuire  à  leur  sûreté ,  assure  une  plus  longue  durée  au  oigams 
qui  les  produisent,  ainsi  qu'une  grande  économie  dans  les  lirais d'éti» 
blissement  et  d'entretien. 

TÉLÉGRAPHE  A  CADRAN  M  PELGHBZIM. 

L'indicateur  ou  récepteur  est  représenté  planche  IX ,  fig.  7.  Il 
consiste  en  un  électro-aiqiant  £,  dont  l'armature  ou  ancre  lest  fiiée 
nur  un  levier  h  deux  bras  L  /,  dont  le  centre  de  rotation  est  en  C  ta 
BÛlien  de  l'axe  aa\  L'extrémité  i  do  levier  est  chargée  d'un  poids  qoi 
tend  à  le  faire  basculer  dès  que  l'armature  n'est  plus  attirée  :  on  pi- 
lier p  bit  obstacle  et  limite  l'excarsion  du  levier  dans  sa  cbnte  :  le 
poids  doit  être  calculé  de  teHe  sorte  que  l'armatare  cède  sans  peine  à 
rsttraoion  de  i'électro^imant.  Cette  même  extrémité  4  est  crenae  tf 
jroQoit  une  pointe  appuyée  contre  un  fil  Ifirmant  ressort  et  qui  tend  à 
la  pousser  de  dehors  en  dedans  ;  la  pointe  s'engage  dans  l'intervalle 
de  deux  dents  de  la  roue  R  et  repose  sur  la  dent  inférieure  ;  quand  le 
courant  est  ouvert  et  que  le  levier  tombe,  la  pointe  presse  snrls 
dent  inférieure,  et  fait  avancer  la  roue  d'un  pas;  k  pointe  qui  i 
gUssé  sur  le  plan  incliné  de  la  dent  et  qui  a  dévié  en  dehors  est  n* 
menée  par  le  fil-ressort,  et  vient  se  placer  dans  l'intervalle  suivant, 
avant  que  l'armature  ait  été  attirée  par  l'électro-aimanL  Le  petitbac^ 
de-cane  ou  arrêt  B  empêche  d'ailleurs  la  roue  de  revenià*  sur  ses  pis» 
La  fermeture  et  la  rupture  du  circuit  font  donc  avancer  la  roue  d'oo  psft 

Le  commuuicateur  ou  transmetteur,  fig.  8,  est  formé  d'une  plaqae 
de  bois  P  P,  portant  un  cadran  de  laiton  G  G  sur  lequel  sont  inscrits  ks 
lettres  et  les  signaux  télégraphiques.  Le  bord  intérieur  do  cadmi 


APPAREILS*  —  TÉLÉfiSAPfiES  A  CADRAN.  417 

porte  amant  de  petites  boules  en  enivre  é,  é  qu'il  y  a  de  aignau  té* 
Ugnphiqoes  écrits  sur  le  cadraa.  Au  centre  se  trouve  in  disque  «• 
laiton  D  eatièremeiit  isolé  du  cadran ,  muni  d'une  tige  droite  ou  pi* 
voc  perpendiculaire  à  la  surface  du  cadran ,  pivot  caché  cooraie  le 
disque  par  le  croisement  des  quatre  rayons  et  communiquant  «  par 
une  lame  de  laiton  incrustée  dans  le  bois»  avec  la  tîs  de  presaion  V|.; 
une  seconde  vis  de  pression  Ys  est  en  communication  métallique  di- 
reete  avec  le  cadran  en  laiton  et  les  petites  boules.  La  vis  de  pression 
V|  et  le  disque  D  sont  donc  isolés  du  disque  central,  mais  ce  disque 
communique  avec  Yi.  Le  pivot  du  disque  D  porte  un  second  anneau 
circulaire  en  laiton  a  a,  très-léger  et  maintenu  par  quatre  rayons  en 
métal  :  cet  anneau  est  en  contact  avec  le  disque  D ,  et  par  ce  disque 
avec  la  vis  de  pression  Y|  ;  mais  il  ne  touche  pas  les  boules  ou  bou- 
tons é,  é...;  il  est  à  un  huitième  de  pouce  environ  au-dessus  d'eux. 
L*un  des  quatre  rayons  se  prolonge  au  delà  de  l'anneau  et  se  termine 
par  une  sorte  de  poignée  F,  au  moyen  de  laquelle  on  peut  faire  tour- 
ner l'anneau  sur  son  axe  :  le  prolongement  bisant  fonction  d'iodica- 
tenr  I  est  disposéde  tellesorte  que  le  rayoo,  danssa  rotation,  s'aji^uie 
tour  à  tour  sur  un  des  boutons,  jamais  sur  deux  à  la  fois  :  une  lame- 
ressort  convenablement  tendue  Hait  que  le  contact  entre  le  rayon  cC 
l'anneau  soit  suffisamment  parfait ,  sans  cependant  que  le  rayon  pa£* 
aant  dans  l'intervalle  de  deux  boutons  touche  le  cadran  en  cuivre 
des  signaux ,  afin  que  le  rayon  et  le  cadran  ne  communiquent  en- 
eemble  qu'alors  que  le  prolongement  portera  sur  un  boulon ,  ou  que 
l'indicateur  I  portera  sur  une  lettre  ou  un  signaL  Un  fil  ressort  f,  fixé 
sur  la  plaque  de  bois  au-dessous  de  l'anneau  mobile  a  a,  s'engage  dane 
une  des  entailles  ménagées  sous  la  face  inférieure  de  cet  anneau»  et 
Fempéche  on  de  reculer  quand  l'indicateur  est  arrivé  sur  un  bouton^ 
on  de  revenhr  en  contact  avec  ce  bouton  qoand  il  l'a  quitté. 

Concevons  maintenant  que  le  p6le  positif  P  de  la  pile  soit  en  com- 
onuttcation  avec  la  vis  de  pression  Y| ,  le  pôle  négatif  en  commonicUf- 
tîon  avec  Yt  et  que  l'indicateur  coïncide  avec  la  lettre  A.  Le  courant 
ioa  de  P  en  Y| ,  de  Yi  au  disque  intérieur  et  caché  D,  du  disque  D  à 
r«Bnean  mobile,  pois  à  l'indicateur,  an  bouton  correspondant  à  A« 
an  cadran ,  du  cadran  à  Y«  et  de  Yt  au  pôle  négatif ,  le  circuit  eet 
fermé  :  il  serait  ouvert  au  contraire  et  le  courant  ne  passerait  pas  si 
l'indicateur  émit  placé  entre  A  et  B ,  sans  contact  avec  le  cadran.  Si, 
aa  lien  de  communiquer  avec  Y* ,  le  p4le  négatif  comfluniqnait  avec 


4M  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

le  «4,  si  la  vis  de  pressioD  Vt  était  anie  par  un  fil  avec  le  fil  oondoc- 
teor  de  la  ligne  téKgraphîqiie,  n  le  même  fil  condactenr  était  rattaché 
à  Fnûe  des  extrémités  de  l'électro-aimant  da  réceptem*»  fig.  7»  et  si 
la  seconde  extrémité  de  ce  même  électro-aimant  était  aossi  en  com- 
munication avec  la  terre,  le  circoit  serait  encore  fermé;  le  coorant , 
après  avoir  traversé  le  transmetteur,  traverserait  aossi  le  récepteur, 
et  chaque  interruption  do  coorant  sur  le  transmetteur,  ou  chaque  pas^ 
sage  d'un  bouton  à  l'antre,  d'une  lettre  à  l'autre,  laisserait  échapper  une 
dent  de  la  roue  dentée  du  récepteur;  de  sorte  que,  si  l'indicateur  do 
transmetteur  et  l'aiguille  du  récepteur  indiquaient  ensemble  au  point 
de  départ  une  même  lettre  A ,  l'indicateur  et  l'aiguille  indiqueront 
toujours  la  même  lettre,  et  qu'il  suffira  d'amener  l'indicateur  I  sur 
une  lettre  pour  que  cette  lettre  soit  montrée  à  distance. 

TÉLÉGRAPHE  A  CADRAN  DE  DRESCHER. 

Dans  les  appareils  que  nous  venons  de  décrire,  Tindicateor  ou  l'ai* 
goilie  du  transmetteur  est  conduite  avec  la  main,  ou  amenée  par  la  main 
tour  à  tour  sur  les  diverses  lettres  qu'on  veut  montrer  k  distance  ;  or 
le  mouvement  de  la  main  est  par  lui  même  irrégulier,  et  l'œil  doit  le 
suivre  avec  beaucoup  d'attention  :  il  ne  peut  donc  pas  être  très-ra- 
pide sans  qu'il  en  résulte  une  grande  fatigue  :  il  serait  dès  lors  k  dé- 
sirer que  l'indicateur  reçût  sa  rotation  d'un  mouvement  d'horlogerie, 
sans  rintervention  immédiate  de  la  main  ;  c'est  le  but  que  M.  Dres- 
cher  a  voulu  atteindre.  Le  mécanisme  de  son  télégraphe  est  repré- 
senté, fig.  9,  planche  IX  ;  la  partie  supérieure  montre  le  récepteur, 
la  partie  inférieure  le  transmetteur. 

Réeepuur.  —  EE  est  Télectro -aimant  placé  horixonulement;  AA 
son  armature  mobile  autour  d'un  axe  horizonial  tournant  sur  les  deux 
vis  à  pointes  pi ,  pt  ;  F  est  une  fourche  fixée  au  centre  de  l'armature 
et  qui,  par  les  deux  chevilles  de  son  extrémité  inférieure ,  engrètte 
avec  les  dents  d'une  double  roue  dentée  R ,  comme  le  représente  la 
fig.  10.  Sur  l'arbre  de  cette  roue,  dont  ie  contour  est  seul  indiqué,'  est 
fixée  l'aiguille  du  transmetteur.  Cette  aiguille  tourne  sur  no  cadran 
qui  porte  les  lettres  et  les  sigoaux  télégraphiques,  et  saute  d'une  lettre 
à  l'autre  aussi  souvent  que  l'armature  AA  se  meut  en  avant  ou  en 
arrière,  s'éloigne  ou  retombe,  pendant  que  les  cheviHes  de  la  foorcbe 
engrènent  tour  à  tour  avec  les  dents  de  la  roue  dentée  et  laissent  passer 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  A  CADRAN.  429 

«ne  dent  en  se  saccédant.  Qoand  le  coonot  passe  daos  TélecCro-ai- 
mant»  rarmatore  est  attirée;  si  le  courant  cesse,  l'armatare  est  ékir 
gnèe  par  le  fil  faisant  ressort  rr^  qni  presse  par  derrière  contre  la 
fourche  F.  Poor  que  Faiguille  du  transmetteur  passe  régalièrement 
d'une  lettre  à  l'autre  et  s'arrête  devant  la  lettre  voulue  »  il  suffit  que 
le  courant  qui  traverse  l'électro-aimant  soit  régulièrement  interrompu 
oa  rétabli,  et  que  chaque  nipture  ou  fermeture  du  circuit  dore  aussi 
longtemps  qu'on  le  voudra.  Le  communicateor  représenté  dans  la 
partie  inférieure  du  dessin  est  chargé  de  remplir  ces  fonctions. 

Cammunieateur.  —  Un  ensemble  CHxiinaire  de  roues  dentées  est 
mis  en  mouvement  par  le  poids  P.  L*axe  de  la  roue  dentée  ri  porte 
un  tambour  sur  lequel  s'enroule  le  cordon  c,  :  ses  dents  engrènent 
avec  le  pignon  cannelé  de  la  roue  ri ,  dont  le  mouvement  est  transmis 
par  la  rooe  dentée  u  au  volant  v  destiné  à  régler  le  mouvement  du 
système  entier.  Les  axes  de  tontes  les  roues  tournent  dans  deux  pla- 
ques de  laiton,  dont  une  seule  P  P^  celle  de  derrière,  est  visible  sur 
le  dessin.  La  partie  antérlenre  de  Taxe  de  la  roue  r^  porte  une  ai- 
guille aa^,  platée  dans  Tinténear  de  la  boite;  la  partie  postérieure  de 
ce  même  axe,  derrière  la  rooe  ri ,  porte  un  disque  en  métal  DIV  des- 
siné fig.  il.  Le  contour  du  disque  est  partagé  en  autant  de  parties 
qu'il  y  a  de  lettres  oo  de  s^naux  télégraphiques  sur  le  cadran,  c'est- 
i-dire  vingt-six  dans  le  cas  actuel.  Les  intervalles  des  divisions  sont 
remplis  par  des  cheviHes  isolantes  d'ivoire  oo  d'os,  ou  restent  vides. 
Le  disque  DIV  présente  donc  sur  son  contour  13  portions  métalliqnes 
conductrices  et  13  portions  isolantes  qui  se  suivent  alternativement 
Le  support  en  bois  ou  en  ivoire  isolé  S  porte,  par  l'intermédiaire  de 
l'arc  métallique  roide  SM,  un  rouleau  R  en  cuivre  qui  appuie  et  roule 
sur  la  circonférence  du  disque,  et  repose  tantôt  sur  une  partie  métal- 
lique •  tantôt  sur  une  portion  isolante.  Le  tout  est  fixé  sur  la  plaque 
en  cuivre  P  P\  dont  il  a  déjà  été  question;  une  vis  de  pression  vi 
unit  constamment  le  fil  /l  avec  cette  plaque  et  le  disque  DtV;  le  rou- 
leau et  le  fil  métalli(|ue  qui  le  porte  ne  communiquent  avec  ce  disque  ' 
et  avec  Vi  qu'autant  que  le  rouleau  pose  sur  une  portion  métallique. 

Supposons  maintenant  que  les  deux  pôles  d'une  pile  soient  en  com- 
munication avec  les  deux  vis  de  pression  Vi  et  Vi;  le  courant  dans 
la  rotation  du  disque  sera  interrompu  13  fois  et  rétabli  13  fois.  A  l'en- 
trée  de  la  botte  intérieure  du  télégraphe  se  trouve  un  clavier  circu- 
lahre  avec  vingt-six  boutons  ou  touches,  représenté  fig.  12  :  il  se  com- 


élOi  TÉLÉGRAPBU  ÉLBGTHIQeE* 

pose  de  deux  aimeaux  placés  l'un  au-dennis  de  Paotre,  6(  «Dis  p»  des 
barres  perpendiculaires  M'entre  lesquelles  entrent  etsertent  vinglw 
teuches  très-mobiles  h  t\  ,  i»  t\.  Chaque  touche  est  pbcée  daisTin^ 
teneur  d'un  ressort-spiral  fixé  sur  le  disque,  inférieur,  et  qui  la  re- 
lève qmDd  le  doigt  cesse  de  la  presser.  Les  touches  portent  sur  lenr 
partie  aïKérieure,  en  dehors  de  la  botte»  vingt-six  disques  sur  lesquels 
sont  dessinées  les  lettres  dans  le  même  ordre  que  mr  le  cadran  de 
l'indicateur,  fig.  9.  La  tête  de  la  touche  supérieure  placée  entre  à  et 
Z  a  une  Corme  particulière  et  porte  le  signal  *  ;  die  n'a  pas  de  ressort 
spiral ,  et  reste  par  conséquent  dans  la  position  qu'on  lui  donne;  ce 
même  signe  *  a  été  reproduit  sur  le  cadran  de  l'indicateur  à  égale  dis- 
tance de  A  et  de  Z. 

Aussi  longtemps  que  le  télégraphe  ne  fonctionne  pas,,  l'aiguille «of 
du  cadran  de  l'indicateur  ou  du  mouvement  d'horlogerie^  Bg.  9,  est 
fixée  devant  la  touche  supérieure  marquée  du  signe  *,  et  cette  toocfae 
enfoncée  arrête  le  mouvement  d'horlogerie.  En  même  temps  le  vou* 
leau  R  pose  sur  une  division  métaDiqoe  et  établit  une  comanonicalMm 
métallique  entre  Vi  etvt. 

S'il  s*agit  d'établir  une  correq[>endancc  entre  deux  staiioas  Si ,  Si» 
le  pUe  négatif  de  la  sîation  Si  communiquera  avec  la  terre,  le  pdk 
positif  sera  fixé  à  h  vis  de  presrion  v^j  ;  le  fil  oondocteur  de  la  ligne 
viendra,  d'un  côté  ^  la  vis  de  pression  vi ,  fig.  9,  de  l'appareil  de  Si  > 
de  l'autre  côté  à  la  vis  de  pi'ession  correspondant  à  t;',  dans  Tapparoi 
de  lasuiion  Si  ;  dans  cette  seconde  station  enfin,  la  vis  de  pression  cor- 
respondant à  Vi  sera  mise  en  communication  avec  la  terre.  Dans  l'é- 
tat de  repos,  par  conséquent,  les  aiguilles  a  a' des  mouvements  d'hor- 
logerie sont  en  face  des  signaux  *  ;  les  mouvements  sont  arrêtés,  et 
parce  que  ks  deux  rouleaux  touchent  le  métd^  le  courant  de  la  pile  de 
la  première  station  circule.  Voici  sa  marche  :  fi  Vt,  D,  R,  v'i,  le 
fil  de  réiectro-almant  de  l'indicateur,  v\ ,  le  fil  conducteur,  le  pôlené- 
gatif  de  la  pile  de  la  seconde  station ,  la  vis  de  pression  analogue  à  «i  « 
le  second  disque,  le  rouleau ,  la  vis  analogue  à  v\  ;  le  fi!  du  second 
électro-aimant ,  la  vis  analogue  h  v\  ;  la  terre,  le  pôle  négatif  de  b 
première  station.  Les  deux  électro-aimants  des  deux  stations  agissent 
et  attirent  leurs  armatures ,  et  les  aiguilles  des  indicateurs  correspen* 
dent  au  signal  *  entre  A  et  Z.  A  l'une  des  dations,  la  première,  par 
exemple,  l'employé-  de  cette  station  retire  la  toache  à  grosse  têle  *  da 
clavier,  le  monvemeot  d'horlogerie  devient  libre,  le  poids  descend,  et 


APPAREILS.  --  TÉLÉGIIAraE&  A  CADRAN.  4SI 

¥mgii^àe  aaf  du  cornuuîcateur  teurne.  Si  Ton  WDt  inëiqner  la  lel» 
tre  A ,  on  presse  avec  le  doigt  sur  la  touche  A ,  Taigiiille  aaf  ne  peut 
arvîver  4a«  jusqu'à  cette  touche  et  s'arrête  contre  elle;  le  disque  D  a 
fomié  amen ,  le  roulean  R  a>  passé  du  métal  sur  la  chef iHe  d'ivdfe 
msine,  le  courant  est  interrompu  ;  les  deux  annatures  A  A  sont  déta* 
cftées  par  lesressoris  rr,  les  chevilles  des  fourche»  ont  cessé  d'enrayier 
ks  dents  des  roues  dentées»  me  dent  a  passé  à  chaque  siatiou»  et  les 
aigusUes  des  indicateurs  marquent  A  au  lien  de  \  Si  le  doigt  cesse  de 
presser  la  touche  A  pour  en  abaisseriine  antre^  M,  par  exemple,  Tai^ 
gidlle  du  communicateur  va  s'arrêter  contre  la  touche  M  :  le  courant  a 
été  six  foîs  étaUi,  ekaq  fois  interrompu  ;  chaque  changement  a  faitfairs 
un  pas  aux  aiguilles  des  indicateurs,  qui  maintenant  indiquent  par 
eoiséquent  la  treinèine  lettre  M.  On  signale  ainsi  tour  à  iDur  tontes 
les  lettres  de  la  dépêche  avec  une  rapidité  très^ande,  dans  le  temps  à 
peu  près  nécessaire  pour  les  épeler  :  à  la  fin  de  chaque  mot,  on  laisse 
les  aiguilles  des  indicateurs  revenir  au  s^e  *,  et  quand  toute  la  dé- 
pêche est  transmise,  on  remet  en  place  la  touche  à  gi'osse  tête  *,  et  le 
mouvement  s'arrête.  On  voit  que  dans  ce  système  de  télégraphe,  dont 
F  idée  principale  est  certainement  empruntée  au  premier  télégraphe 
imprimant  de  M.  Bain,  le  courant  passe  constamment  d'une  station  à 
l'astre,  sauf  les  courtes  interruptions  qui  ont  lieu  pendant  l'opé- 
ration. 

Un  mot  seulement  sur  la  sonnerie.  Elle  se  trouve  en  haut  de  la  . 
Mte,  fig.  9.  Le  mouvement  d'une  sonnerie  ordinaire  est  mis  en  ro- 
tation par  le  poids  R  au  moyen  du  cordon  s^i  Pi  reporté  par  une 
poulie  de  renvoi  sur  le  tambour  de  la  roue  ri .  dur  le  champ  d'une  des 
roues  dece  mouvement  se  trouve  un  arrêt  fixe  qui  vient  hutter  contre 
le  bras  mfériear  du  levier  i,  dont  le  bras  supérieur  a[>puie  contre 
im  ressort  faible  recourbé  en  dedans,  et  porté  par  l'armature  AA  : 
aussi  longtemps  par  conséquent  que  l'armature  est  attirée,  c'est  à-dire^ 
aussi  longtemps  que  le  télégraphe  ne  fonctionne  pas,  le  mouvement  de 
h  sonnerie  est  empêché  ;  mais ,  dès  que  l'armature  est  éloignëef,  ou 
dès  que  l'aiguille  de  l'indicateur  a  passé  de  ^  à  A,  le  bras  supérieur 
devient  libre  et  culbute,  le  bras  inférieur  abandonne  l'arrêt,  et  le  tim- 
bre senne. 

Le  cordon  est  un  cordon  sans  fin ,  et  Fon  remonte  le  mouvement 
d'horlogerie  en  tirant  dans  le  sens  de  la  flèche  le  cordon  5^ .  Au  reste, 
k  bruit  que  font  les  aiguilles  des  indicateurs  en  frappant  contre  les 


4S2  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

touches  et  les  armatures  attirées  par  les  électro-aimants  dispensent 
de  recourir  à  un  timbre. 

La  fig.  13  représente  là  forme  pins  condensée  que  M.  Drescher  a 
donnée  à  son  télégraphe,  fii ,  Bi  sont  deux  boutons;  on  peut  à  Faide 
du  premier  faire  tourner  directement ,  sans  Tintermédiaire  du  ooo- 
ranty  la  roue  dentée  de  l'indicateur,  maintenue  ainsi  sous  la  main  de 
l'employé  qui  la  ramène  quand  il  lui  platt  au  signe  *  :  chaque  pression 
exercée  sur  le  bouton  fait  faire  un  pas  à  cette  aiguille.  En  pressant  sor 
le  bouton  B^,  on  interrompt  le  courant. 

M.  Drescher  dit  qu'en  donnant  à  chaque  branche  de  ses  âectro- 
ahnants  huit  pouces  de  longueur,  un  pouce  et  demi  de  diamètre,  et 
en  roulant  sur  chaque  bobine  six  cents  tours  de  fil,  ils  fonctionnent 
très-bien  sur  une  distance  de  vingt  lieues  avec  six  élémenls  de  Bunsen 
ou  douze  éléments  de  Daniel. 

TÉLÉGRAPHE  A  CADRAN  DE  MM.  SIEMENS  ET  HALSKE. 

Cet  appareil,  que  l'on  s'accorde  en  Allemagne  à  proclamer  le  plus 
parfait  de  tous,  est  certainement  aussi  le  plus  compliqué;  puissé-je 
rendre  bien  nette  la. description  que  je  vais  en  donner. 

Il  est  représenté  planche  X,  fig.  1.  E,  E|  sont  les  pôles  des  électro- 
aimants perpendiculaires  à  la  paroi  supérieure  de  la  boite  ou  an 
plan  du  dessin,  aplatis  d'un  côté  et  ronds  de  l'autre.  A ,  At  est 
l'armature ,  en  S  renversé,  mobile  autour  d'un  axe  vertical  porté 
par  deux  tourillons  fixés  sur  le  support  G  :  un  bras  de  levier  l  fixé 
au  milieu  de  l'armature  et  que  le  ressort  Ri  tire  sans  cesse  de  bas  en 
haut  vers  la  gauche,  tend  continuellement  à  séparer  l'armature  de  l'é- 
lectro-aimant  :  de  sorte  qu'elle  n'est  en  contact  avec  lui  que  sous  Tin* 
fluence  de  l'attraction  produite  par  le  passée  du  courant ,  et  qu'elle 
s'en  détache  sous  la  traction  du  ressort  dès  que  le  courant  est  inter- 
rompu. La  figure  montre  conuDent,  au  moyen  de  la  vis  Y  et  de  son 
écrou  fixe ,  on  peut  tendre  plus  ou  moins  le  ressort  R ,  et  aog- 
menter  ou  diminuer  la  facilité  avec  laquelle  l'armature  se  détache  de 
l'électro-aimant.  Une  longue  branche  de  levier  L  U  est  aussi  fixée  à 
l'armature,  tourne  avec  lui  sur  le  même  axe,  et  participe  par  consé- 
quent à  son  mouvement  :  ce  levier  porte  à  son  extrémité  L|  une  tige 
avec  crochet  h ,  qui  s'engage  entre  les  dents  d'une  petite  roue  dentée 
en  acier  r  ;  en  descendant,  le  crcchet  fait  tourner  la  roue  d'une  dent, 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  A  CADRAN.  433 

eu  remontant,  au  contraire,  il  glisse  sur  le  plan  incliné  de  la  dent  sui- 
vante et  Ta  s'engager  au-dessus  d'elle  pour  la  faire  descendre  à  son 
tour,  un  second  crochet  It  porté  par  la  plaque  Pi,  empêche  la  roue 
dentée  de  revenir  sur  ses  pas  pendant  le  mouveqient  ascendant  de  la 
tige  1 1.  Une  aiguille  ou  indicateur  01  en  acier  porté  par  l'axe  de  la 
roue  dentée  r  i  tourne  avec  elle  sur  le  cadran  circulaire  à  touches 
fig.  2 ,  et  passe  tour  à  tour  devant  les  lettres  on  signaux  télégra- 
phiques écrits  ou  peints  sur  les  touches. 

On  voit  déjà  qu'aussi  souvent  que  le  courant  est  interrompu  ,  le 
levier  i  délache  l'armature  et  la  fait  descendre  ;  la  tige  à  crochet  L 1 1 1 
abaisse  une  dent,  fait  avancer  l'indicateur  d'un  pas ,  et  l'amène  d'une 
lettre  à  la  suivante. 

L'organe  le  plus  essentiel  du  mécanisme  de  M.  Siemens  a  reçu  de 
lui  le  nom  de  navette,  parce  que,  semblable  en  effet  à  la  navette  du 
tisserand,  il  va  sans  cesse  de  gauche  à  droite  et  de  droite  à  gauche, 
fermant  tour  à  tour  et  rompant  le  courant,  et  imprimant  ainsi  à  l'ar- 
mature un  mouvement  continu.  La  navette  ntii  trop  peu  percep- 
tible dans  le  dessin^  est  ainsi  composée  :  sur  le  support  Si  s'élève  une 
petite  colonne  en  laiton,  poitant  à  sa  partie  supérieure  le  petit  rectangle 
allongé  fini  en  cuivre  ,  muni  de  deux  appendices  évidés  à  angle  droit 
a,  ai  et  extrêmement  mobiles,  c'est  la  navette.  A  chacune  des  extré- 
mités des 'deux  appendices  a,  ai  et  perpendiculairement  à  la  surface 
de  la  navette,  est  fixé  un  petit  morceau  de  cuivre  dirigé  en  haut  et 
représenté  sur  les  faces  n  ni  par  les  lignes  ponctuées.  Au-dessous 
de  l'extrémité  ni  se  trouve  un  petit  pied  de  même  longueur  que  la 
petite  colonne  en  laiton  Ci ,  qui  se  meut  d'un  mouvement  de  va-et- 
vient,  avec  la  navette,  autour  du  centre  ni  et  repose  par  le  bas  sur 
une  petite  bande  saillante  de  métal  fixée  horizontalement  on  si  sur  la 
plaque  Pi . 

La  navette,  par  conséquent,  oscille  horizontalement  juste  au  milieu 
du  bras  de  levier  L  Li  :  son  pied  en  ni  doit  frotter  le  moins  pos- 
sible sur  la  bande  qui  le  supporte,  et  de  plus,  pour  que  la  navette  soit 
complètement  isolée  de  la  plaque  métallique  P  i ,  ce  pied  est  recouvert 
à  son  extrémité  inférieure  d'une  pierre  d'agate.  Le  mouvement  de 
la  navette,  toujours  assez  circonscrit,  est  limité  par  les  vis  à  écrou  c , 
e  1  ;  ces  vis  sont  pcx-tées  par  deux  montants  fixés  aux  plaques  P,  P\  jt 
4eur8  têtes  arrondies  correspondent  aux  cavités  des  appendices  métal- 
liques a,  ai  :  on  peut,  par  le  moyen  de  ces  vis,  régulariser  le  mouve- 

2S 


«34  TÂLÈQtmmUlt  ÉbBerBKyUJI. 

moit  de  la  navette  »n.|*  Loiac[tie  l'appendice  «i  touche  la  vi^^^i, 
^appendice  a.  est  à  lue  petite  disUnoe  de  la  vis# ,.  et  réciprocpiemeat. 
Un.  fil  reflMHt  tvèa-faiUeoieiii  tendu  fufaé^h  naveUe  elle*  même,  et 
qai'  e»l  penelué  dane  ledeiMiH  tendà  maintenir  constamment  l'appen* 
dice  a  i  en  oontaa  avec  «i  »  ee  empêche  que  les  petites  secousses  et 
]»  potitei  oscilfaAieBS  de  la^  navette  puisseal  jeûnai»  occasiomier  une 
séparatieu  momentanée  de  ai  et  de  éf  €e  sont  donc  Tappendice  ai 
et  la  vis  e  1  qui  établissent  le  eontact  mélalliqne  nécessaire  à  la  fior- 
naetore  du  drcoit;  a  et  a  n'ont  penr  fonctioaque  de  circonscrire  le 
mouveflMnl  de  la  nafetle  du  eôté  opposé.  Sur  le  bras  dn  levier  LLs , 
juste  en  fiice  des  appendices  a,  a  i»  se  trouve  une  pièce-  en  mêlai  ou 
noix  allongée  m  ,  dont  les  extrémités  arrondies  sont  pourvues  de  pe- 
tites pierre»  iBslanlPS  ou  Deyétoes  d'ivoire,  et  qui  ne  doit,  par  consé- 
quent, communiquer  méctdlsipiement  ni  avec  Tappendice  a^^ni  avec 
L*appettdiee  a  i«  Cette  noii,.  dan»  le  monToment  du  levier  IL  i ,  appuie 
ahrrnativemeDt,  tantôt  sur  a,  tantôt  sur  a  i  ;  mais ,.  comme  elle  est  un 
peu  moin»  longne  que  la  distance  entre  a  et  o^i,  elle  peut  se  mouvoir 
entre  a  et  a  i  sans  entraîner  la  navette  avec  eUe  dans  son  mouvement  : 
dans  la  fiiçare,  m  appnie  contre  a  t.  Si  le  bras  de  levier  LL|  vient 
à  se  mouvoir  du  eôté  de  a,  la  navette  restera  d'abord  imnaobile; 
mais,  un  instant  avant  que  le  crochet  1 1  s'engsge  au-dessus  de  la  dent 
suivante,  la  neîc  m  appuie  contre  a,  et  c'est  alers* seulement,  qu'elle 
di''plaoe  la  navette  :  il  n'y  a  plus  aioni  de  commuoiQation  entre  ai  et 
a  I  ;  c'est  a  qui  est  en  contact  non  métallique  avec  «..  La  navette 
reste  dans  cette  position  fusqa'à  ce  <pie  l'armature,  en  retombant,.fifflse 
apposer  la  noix  fn  oantre  a  i ,  et  rétablisse  le  contact  métallique  entre 
«1  et  «  I ,  en  séparant  a  de  ».  On  voit  qne  L'excnrsion  dn  bras  de  le- 
vier I.L  I  est  beaucoup  plus  grande  que  celle  de  la  navette ,  et  que 
c'est  seulement  au  moment  où  le  levier  est  arrivé  à  son  maMmgn^ 
d'écart  à  drcHte  ou  k  gaoaiie  que  la  navette  lait  un  tout  petit  monve« 
ment ,  lanlôl  d'un  côté ,  nntôt  de  l'autre^ 

Dn  des  bouts  é  i  du  fil  de  réleetio-aimant  aboutit  à  la  vis  de  prearien 
i,;  Tautre  benti  traverse  le  tMHi  Ti  etaboniiten  éi  au  support  a  r 
delanavet»s;unautrefil/>i  viflséen  t/i  sur  la. plaque  Pi  commu- 
niqne  métaUiqnement  av«c  ci ,  traveme  aussi*  le  trou  T  i ,  et  vient  se 
^cr  à  la  vis  de  pression  v'».  Si  donc  6i  et  v\  sont  unis  aux  deux 
p51es  de  la  pile,  le  circuit  à  traver»  l'appareil  sera  fermé  anasi  long- 
temps que  «1  touchera  »i,  et  «vert  quand  ce  secaa  qui  touchera  ». 


APPAREILS.  —  TÉLÉGBAPHSS  A  CADRAN.  436 

Jteft  k  pontioo  qpe  la  figure  rtpréMnte ,  le  coonal  Tenant  dn  pôle 
poskif  4e  h  pile  à  é  i  traverse  le  ù\  de  l'éitctro-aiiBttit»  fient  en  é  •, 
passe  de  é  a  dans  la  navette  »  vient  de  la  navette  par  a  i  en  t/j  et  va 
an  pôle  Bégactf  pu^  i^V  L'ansatnre  cal  aHkée,  k  crochet  ii  se  phce 
an-dessa»dekdent  sahanfie;  oiakaitBilmeBionieiUkiiMmiHappiik 
siK«  et  fait  UMiter  la  navetiiB  tosc»  ;  k  contact  ft'exisie  pluff  ento»  ai 
et  éi ;  k  ckcait  est  bnsé,  k  ceonm  est inlecnMBpu;  riffMaluri  se 
délacbe  «k  Télectro-ainMBit»  k  crochet  £|  desoenâ,  entokant  aivec 
ki  «ne  dent  et  faisant  avancer  rindîcaleiir  d'vn  pas  sur  k  cadran  :  an 
moment  où  ce  mouvement  de  relonr  atteint  sa  Inntc,  k  non  m  aj^ 
pak  contre  ai,  et  presse  ai  oantae  «i,  koscaïC  est  de  anarean 
fermé,  el  tont  recommenee. 

Pour  empêcher  que,  par  le  choc  dn  kaséa  levkr  cantreei,.3  ne 
passe  denz  dbnte  de  k  roue  an  Ueu  d'une  aorie,  on  que  kesocbet  ne 
santa  nœ  dent ,  on  a  impknté  :  i"*  sor  chacune  des  dénia  de  k  roue 
ri  des  Waeani  an  ackr  indîquésaar k  fignae  parde  petites nûtcUan^ 
ches;  2''sarkhnadekiierLLi,  ann  peiile  tige amicak  en  acier 
dont  rextrémité  <s  est  recourbée  vers  le  bas.  Chaque  fois  que  ti  s'en- 
gage dans  rintervaile  enure  ks^dena  dénia  aniranlea  et  araHe  k  roue 
r  1 ,  rextrémité  recourbée  i»  abandbnne ka  hiseanx  des  iknts  dirigés 
de  bas  en  haut  r  makanan  chaque  fokqnek  bras  de  levkvLLi  re^ 
U  et  met  k  raoe  ri  en  montement ,  U  m  pkee  entre  deux 
i  consécntifo,.  kit  passer  le  hisean  de  ganeha  en.  s'oppaaant  au 
paasage  du  biseau  de  droka  De  cette  manière  an  Bionv«nwnt  du  brm 
de  levier  LLt  vers  Ci  ne  peut  jamais hûaer  passer  ikuxdmta,  et 
TaigntUe  de  Tiodkateur  doit  taajauin  snnter  franchement  du*,  cenare 
tjm  signal,  au  centre  dn  signal  suitanl. 

Un  dea  caractères  principaun  da  tél^gcaphe  de  flJL  Siemens^  e^est 
donc  qn'anssi  longtemps  que  k  pik  est  daas  le  circuit ,  k  mécarnsme 
fonctioDne ,  et  l'aignille  de  Tindicatear  pamort  incessansmenf  k  ca- 
dran, sans  rioterventron  dfancnn  mouvement  d'horlogerie.  Ifoid  par 
qnd  moyen  on  l'airéte  daina  sa  marche  pour  indiquer  nne  lente  quel* 
eonqne.  Un  ckvier  circubare,  fig;  2 ,  forme  une  sorte  àe  galène  an« 
tDfnrdel'appareir;  chaque  touche  porte  une  fettre  ou  signal  et  se 
pnricage  suivant  une  pointe  d'acier  que  k  pression  du  doigt  abaissant 
k  touche  fait  pénétrer  dana  rintérieur  de  Pappareil.  L'aie  de  h  rane 
r  1 ,  qui  porte  déjà  Tmdicateur  y  porte  une  seconde  aignilte  A  i  située 
avdesBOua  de  k  plaque  Ft  :  chaque  touche  que  l'on  enfonce  devient 

2S. 


436  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

un  obstable  insarmoiitable  à  la  rotation  de  cette  aigoillc,  la  rone  s*ar- 
réte ,  et  avec  elle  rindicatenr  du  cadran ,  ainsi  que  le  bras  de  le- 
vier LL 1. 

'  On  voit  par  ce  qui  précède  que ,  juste  au  moment  où  Tindicateor 
des  lettres  atteint  le  milieu  d'un  espace,  le  levier  LLi  va  vers  e, ,  le 
crochet  ti  se  place  dans  l'intervalle  des  deux  dents  suivantes.  Si  donc 
l'indicateur  doit  s'arrêter  devant  une  lettre  ou  un  signal,  il  faut  ar- 
rêter le  bras  de  levier  LL  i  dans  son  retour  vers  e  i ,  avant  que  la 
noix  m  arrive  en  contact  avec  a  i ,  et  aussi  avant  que  l'indicateur 
ait  atteint  le  milieu  de  l'espace  auquel  il  doit  s'arrêter.  Pour  cela 
t'aiguille  Â  %  est  tellement  prolongée  et  inclinée  qu'elle  presse  contre 
la  tige  enfoncée  par  l'abaissement  de  la  touche  avant  que  la  noix  m 
touche  ai,  et  que  l'indicateur  sur  le  cadran  ait  atteint  le  signal 
devant  lequel  il  doit  s'arrêter.  Si  le  doigt  abandonne  la  touche ,  la 
tige  se  relève,  l'aiguille  Ât  n'est  plus  arrêtée;  le  ressort  détache 
l'armature;  la  noix  m  presse  contre  at ,  ai  arrive  au  contact  de  61, 
le  courant  circule  de  nouveau  et  l'armature  recommence  ses  oscil- 
lations. 

L'alarme  ou  carillon  est  représenté  dans  la  portion  du  dessin  la 
plus  à  droite.  Il  se  compose  :  1''  d'un  nouvel  électro-aimant  E'E'i 
ayant  aussi  son  armature  en  forme  de  S  renversé  A' A'  1 ,  mobile  an- 
tour  de  l'axe  as;  cet  axe  porte  un  autre  bras  de  levier  V  qui  parti- 
cipe aux  mouvetnents  de  va-et-vient  de  l'armature.  La  plaque  métal- 
lique P3  sert  d'appui  au  petit  pied  sur  lequel  repose  la  navette  n^n'i 
d'une  autre  forme  que  celle  de  l'appareil  télégraphique  :  c'est  une 
fourche  à  deux  compartiments  qui  se  meut  dans  des  limites  très-resser- 
rées entre  les  deux  têtes  de  vis  e/,  &  1.  Chaque  joue  intérieure  de  la 
navette  porte  près  de  son  milieu  deux  petits  boutons  isolants  d'os  ou 
d'ivoire  contre  lesquels  le  bras  de  levier  U  frappe  dans  ses  oscillatioDS 
en  faisant  mouvoir  à  son  tour  la  navette  ivn^  1 ,  tantôt  vers  e^,  tantôt  vers 
ef  |.  La  joue  n!  1  porte  un  Gl-ressort  très-souple  avec  une  pièce  isolante, 
et  qui  par  sa  pression  empêche  que  les  oscillations  de  la  navette  sé- 
parent jamais  a'i  de  e',.  Un  ressort  spiral  F'i,  que  Ton  peut  tendre 
ou  détendre  à  volonté,  et  qui  tire  sur  le  bras  de  levier  f  1  flxé  à  Taxe 
de  l'armature,  tend  à  la  détacher  de  i'électro-aimant  et  la  détache  réd- 
leuQient  dès  que  le  courant  ne  passe  plus  ;  ce  même  axe  porte  une 
longue  barre  à  tête  arrondie,  et  qui  frappe  sur  le  timbre  T  aussi  soa- 
vont  que  l'armature  est  attirée.  Les  vis  à  écrou  e\  e^i,  dont  la  pre- 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  A  CADRAN.  437 

mière  est  isolée  du  support  «/,  tandis  que  t!  i  est  en  contact  métallique 
constant  avec  if  i,  doivent  être  ajustées  et  réglées  pour  chaque  inten- 
sité du  courant,  pour  chaque  tension  du  ressort.  Il  est  inutile  d'ex* 
pliquer  le  jeu  de  la  sonnerie;  il  est  entièrement  analogue  à  celui  du 
télégraphe. 

Le  mécanisme  entier  est  enfermé  dans  une  boîte  ronde  en  laiton , 
fig.  3  ,  sur  le  dessus  de  laquelle  se  trouvent  le  clavier  circulaire,  le 
cadran  aux  lettres  et  l'indicateur.  On  voit  proéminer  sur  les  flancs 
deux  lêtes  de  vis  carrées ,  qui  permettent  de  régler,  au  moyen  d'une 
clef  et  sans  ouvrir  la  boîte ,  les  ressorts  E  i  et  £\  ;  un  autre  bouton 
de  vis  B  t  sert  à  agir  directement  sur  l'échappement  et  à  amener  l'in- 
dicateur sur  telle  lettre  ou  signal  que  Ton  veut.  On.  a  écrit  deux  fois 
les  lettres  S ,  E ,  N ,  parce  qu'elles  reviennent  extrêmement  souvent 
dans  la  langue  allemande  :  il  y  a  en  haut  et  en  bas  deux  espaces  vides 
sur  lesquels  on  ramène  Tindicateur  à  la  fin  de  chaque  mot. 

La  figure  h  représente  l'ensemble  des  deux  appareils  de  deux  sta- 
tions unies  ensemble  par  le  Ql  conducteur  et  par  la  terre  ;  cette  figure 
se  comprend  assez  d'elle-même  :  P,  P'  sont  les  deux  piles,  G,  G'  leurs 
pôles  cuivre ,  Z,  Z^  leurs  i)61e8  zinc,  unis  par  des  fils  aux  vis  de  près* 
sion  indiquées  par  les  mêmes  lettres  :  T,T\  F,F'  sont  les  vis  de  pres- 
sion destinées  à  recevoir  les  fils  qui  vont  à  la  terre,  et  les  fils  conduc- 
teurs de  la  ligne  télégraphique.  C  C  sont  deux  commutateurs ,  qui 
communiquent  métalliquemenl  tantôt  avec  les  vis  de  pression  M,  M^ 
quand  il  s'agit  de  marcher  ou  de  transmettre  les  dépêches,  tantôt  avec 
les  vis  dépression  R,  R',  quand  les  télégraphes  doivent  rester  en  repos. 
E,  £,  Ë^  E'  sont  les  éiectro-aimants  des  indicateurs  et  des  sonneries  ; 
et  6,  Cm  deux  galvanomètres  mis  dans  le  circuit.  Dans  la  disposidoja 
du  dessin,  c'est  la  station  de  gauche  qui  parle  et  transmet  les  signaux 
à  la  station  de  droite.  La  route  suivie  par  le  courant  est  indiquée  par 
les  chiffres  1,2,3,  etc.  Pour  mettre  les  commutateurs  en  contact 
avec  M,  M',  il  suffit  de  presser  le  bouton  é,  fig.  4. 

Un  caractère  remarquable  du  télégraphe  de  M.  Siemens,  c'est  que 
le  transmetteur  est  à  la  fois  récepteur;  ce  qui  n'avait  lieu  dans  aucun 
des  appareils  que.  nous  avons  décrits  jusqu'ici.  Les  aiguilles  des  deux 
indicateurs  circulent  sans  cesse  sur  les  cadrans,  et  pour  transmettre 
des  signaux  il  n'y  avait  qu'à  trouver  le  moyen  d'arrêter  simultanément 
les  deux  aiguilles  sur  une  même  lettre  donnée.  Il  a  suffi  pour  cela 
d'empêcher  le  circuit  de  se  fermer  dans  l'appareil  I  de  la  première 


43»  lÉLÉGRAPJKC  lÊLBCTRJQUE. 

fitetktt;  par  là  mèmt  en  efht ,  le  circait  reste  également  oarert  dbas 
Tappareti  Uée  la  seconde  atation^  et  avouiie  des  deac  arauitnreaiie 
aéra  attirée  jusqu'à  ce  qu*oo  ait  permis  an  mécanisme  de  r4>pareil  I 
de  fermer  le  circnit.  Quand  cm  presse  sur  Tune  des  touclies  de  Tap- 
pareil  I,  la  roue  d'échappement  se  trouve  arrêtée  précisément  a«  m- 
lieu  dfl  pas  qu'elle  allait  iaire  sous  Taction  du  ressort;  et  le  circuit  ne 
peut  pas  se  fermer  de  nouveau  jusqu'à  ce  qu'on  ait  enlevé  Tobsiada 
en  Ôtant  le  doigt.  Pendant  ce  Iemps4à ,  rien  Ji'empéche  la  roue  d'é- 
chappement de  l'appareil  II  de  faire  son  pas  entier,  et  le  mécanisai 
de  fermer  le  circuit;  mais  par  cda  même  que  le  circuit  est  ouvert 
en  I ,  les  armatares  ne  seront  pas  attirées  de  nouveau,  et  l'iodicatear 
de  l'appareil  II  s'tfrétera  sur  la  lettre  vouhie  un  instant  après  qu'oa 
a  pressé  la  toncbe  correspondant  à  cette  lettre  sur  l'appareil  I.  Dans 
les  temps  de  repos,  lorsque  l'on  ne  veut  pas  correspondre,  le  circuit 
entre  les  deux  stadons  I  et  II  est  formé  uniquement  du  fil  conducleor, 
de  la  terre  et  des  seules  bobines  des  carillons  d'alarme.  Quand  le  sta- 
tioBnaire  I  veut  parler  au  statiounaire  II ,  il  retire  sa  sonnerie  du  dr- 
cuit  et  la  remplace  par  une  pile  et  l'appareil  télégraphique.  Aussitôt 
le  carifion  de  la  station  II  donne  l'alarme ,  tandis  que  l'appareil  té- 
l^apiiiqae  de  cette  même  station  reste  immobile.  Il  paraîtra  peut- 
être  surprenant  que  deux  an^reils  semblables,  le  télégraphe  et  le 
carillon,  pussent  se  trouver  dans  le  même  circuit  l'un  marchant, 
l'antre  ne  marchant  pas.  Cet  effet  s'obtient  par  les  tensions  inégales 
desnasorts  :  supposons  en  effet  91e,  dans  deux  appareils iostidiés 
dans  le  même  circuit,  le  ressort  de  rappel  de  l'armalnre  de  l'on  A 
soit  beanooup  plus  fort  on  plus  tendu  que  cckii  de  l'appareil  B  :  alors 
qnand  l'armature  de  Baura  déjk  été  attirée,  l'éleotro-aûnaat  de  A 
a'mara  pas  acquis  encore  la  force  nécessaire  pour  iaire  équilibre  an 
t;  «et  parce  que  le  circuit  va  s'ouvrir  dans  l'appareil  B,  félectro- 
;  de  A  n'acquerra  pas  phis  tard  cette  force  d'attraction  qn'il 
.  n'a  pas  eue  tout  d'abord;  l'armatore  de  ▲  restera  donc  forcémentin- 
naafaile,  et  le  drcuit  constamment  fermé  de  ^ce  c6té;  l^appareil  B 
BMDdbera  donc  tout  seul  «On  coaçoît  dès  lors  que,  si,  ce  qan  a  liea 
en  effet,  les  ressorts  des  citriUoas  d'alarme  sont  phis  bibles  que  cent 
des  télégraphes,  les  tindwes  sèmeront  dans  chaque  atatimi  parl^ 
lioB 4e  la  pite de  l'autre  station,  p^idantqae  les  télégraphes  «este- 
mit  encore  immobiles. 

adiever  d'établir  lanorreqNBdanœ,  ie  sutiomumU,  averti 


APPAREIIil.  —  iIÉ£ÉGRÀPim  A  CADRAN.  430 

par  le  ré? ell ,  retire  da  drcuk  «on  cartUon  d^akme  et  f  ImC  «aMt 
te  télégraphe  et  ia  pile;  anssitût  tes  télégraphes  mardieot  ewefliUe. 
Cette  simallaoéité  de  marche  n'êurak  pas  liea  si  te  atattemaire  I ,  m 
donnant  l'éveil,  n'arait  pas  d*abord  introduit  son  lélégraplie  dans  te 
circnit ,  et  si  son  télégraphe  n'était  pas  resté  inunobîte  pendant  qne  te 
carillon  de  Tantre  station  marchait. 

Si  Topératenr  de  ta  seconde  station  II  vent  correspondre  à  son 
toor,  manifester  qnd^e  doate,  demander  qudqnes  exfdications,  etc.  « 
il  pose  le  doigt  sur  une  touche;  Taiguille  de  ta  station  I.s*arr6te  sor 
le  signal  correspondant  ^  ta  tonche,  et  celui  qui  envote  la  dépêche  est 
prérenn  par  là  que  son  correspondant  vent  parier  :  l'entretien  s'en- 
gage» les  explications  s'échangent ,  et  te  travail  primitif  reprend  son 
GDors;  on  peut  dire  que  c'est  une  conversation  bien  ordonnée  entse 
deux  personnes  qui  Tentent  s'entendre ,  chacun  ayant  ta  liberté  de 
placer  son  mot  à  propos. 

la  marche  normate  du  télégraphe  de  M.  SécnMns  est  celle  où 
l'aiguille  parcomrt  par  seconde  la  demi^circonférence  dn  cadran ,  «n 
passe  en  une  seconde  devant  quinze  signaux.  On  obtient  celle  vitesaa 
avec  une  pile  de  cinq  couples  de  Daniel  :  une  pite  de  viagi^cinq 
cmxfks  avec  les  fils  souterrains  tait  très-bten  marcher  les  appareita 
sur  une  longueur  de  50  milles  d'Allemagne ,  ftOÛ  kikxnètres  environ* 

Pour  éviter  d'augmenter  trop  le  nombre  des  couples,  M.  Sieaiens 
ajuste  à  ses  télégraphes  nn  appareil  additioimel,  qu'il  an>elle  trans- 
metteur et  qui  n'est  qo'one  sorte  particulière  de  retais.  Quand  on 
ferme  tes  circuits  des  piles  des  deux  sutions,  te  courant  n'entre  pas 
d'abord,  dans  tes  bobines  des  électro-aimanU  des  deux  télégraplies  ;  il 
passe  avant  tout  dans  tes  bobines  des  transmetteurs,  vis-ànris  des 
pêks  desquelles  pivotent  des  armatures  semblables  à  celtesdu  télégraphe 
et  de  ta  sonnerie  :  aussitôt  qne  ces  armatures  sont  attirées,  elles  fer- 
ment «ne  lacune  on  interruption  qui  existait  entre  une  pièce 'd'arrêt 
conductrice  et  un  levier  fixé  aux  armatures;  et  quand  l'armature  se^dé- 
tache  l'inteirvption  recommenee.  L'établissement  et  ta  rupture  dn 
contact  est  le  seul  travail  dmit  soient  chargés  tes  électro -aimants  des 
transmetteurs  :  on  peut  donc  donner  à  teurf»  ressorts  une  tension  io- 
oomparabtement  plus  petite  que  celte  des  ressorts  même  des  cartltons; 
et  il  suffira  d'mi  couvant  très-faibte  pour  mettre  te  transmetteur 
en  jeu.  Quand  le  transmetteur  a  établi  le  contact  dont  nons  venons 
de  parter,  le  courant  de  ta  pite  voit  s'ouvrir  devant  lai  m  drcait 


440  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

dérivatear  beaucoup  plus  court  et  beaucoup  moins  résistaot ,  qui  se 
compose  uniquement,  pour  la  pile  de  chaque  station,  des  bobines 
du  télégraphe  correspondant;  ces  bobines  seront  donc  traversées  par 
un  courant  beaucoup  plus  intense  que  s*ii  n*y  avait  pas  eu  de  trans- 
metteur :  les  armatures  des  télégraphes  sont  attirées  et,  pendant  le 
temps  de  leur  course,  rien  n'est  encore  changé;  mais,  aussitôt 
arrivées  au  terme  de  cette  course ,  les  armatures  interronipcal  le 
contact  dans  les  télégraphes ,  le  courant  qui  animait  les  électro-ai- 
mants des  transmetteurs  cesse ,  et  l'armature  de  ces  aimants  est  dé- 
tachée par  les  ressorts  :  par  là  même  le  courant  dérivé,  qui  rendait 
actifs  les  électro-aimants  du  télégraphe,  cesse  à  son  tour  ;  les  armatures 
des  télégraphes  sont  aussi  éloignées  par  leurs  ressorts ,  et  les  indica- 
teurs avancent  d'un  pas  sur  les  cadrans,  etc. ,  etc.  La  manœuvre  pour 
donner  Téveil  est  tout  à  fait  la  même  avec  les  transmetteurs  que  sans 
les  transmetteurs. 

La  figure  5  donnera  une  idée  du  jeu  du  transmetteur  on  électro- 
aimant additionnel  :  il  sert  ici  à  faire  sonner  un  timbre  ou  cloche. 
£,  E'j ,  sont  les  deux  pôles  du  gros  électro-aimant  ;  les  extrémités  du  fil 
qui  le  recouvre  vont  par  les  fils  F,Fi  aux  deux  -pôles  d'une  batterie 
locale  :  ee  I  est  un  petit  électro-aimant  plus  petit ,  un  électro-aimant 
transmetteur,  et  les  extrémités  de  son  fil  communiquent  l'un  avec  la 
terre  »  l'autre  avec  le  fil  conducteur  de  la  ligne.  A  est  l'armature  du 
premier  électro-aimant  ;  elle  tourne  autour  d'un  axe  vertical  fixé 
sur  le  support  s  i  et  porte  le  levier  l  terminé  par  un  battant  B  qui 
doit  frapper  sur  le  timbre  à  chaque  attraction  de  Tarmature.  Le 
fil  F  va  directement  à  l'un  des  pôles  de  la  pile  locale,  le  fil  F  i  se  rat- 
tache d'abord  à  une  pièce  de  métal  M  :  k  cette  même  pièce ,  mais 
isolé  d'elle  avec  soin,  se  rattache  le  fil  de  platine  faisant  ressort  très- 
faible  r,  dont  l'extrémité  est  très- rapprochée  du  petit  prolonge- 
ment en  platine  du  la  pièce  M ,  de  sorte  qu'il  suffit  d'un  très-pedt 
mouvement  du  ressort  r  pour  l'amener  en  contact  avec  M.  Un  fil  Fi 
unit  le  ressort  r  avec  le  second  pôle  de  la  pile.  Le  prolongement  ou  le 
second  bras  i  i  du  levier  t  porte  à  ses  deux  extrémités  deux  petites 
chevilles  entre  lesquelles  s'engage  une  tige  t  fixée  à  l'armature  a 
de  l'électro  aimant  ee  |.  Cette  tige  se  termine  par  une  petite  tête  ou 
bouton  qui  presse  tant  que  Tarmature  a  n'est  pas  attirée  contre  un 
autre  bouton  semblable  porté  par  un  second  fil-ressort  en  platine  fi. 
L'armature  A  et  l'armature  a  ont  enfin  leurs  ressorts  spiraux  R,R  i 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  A  CADRAN.  441 

qui  tendent  à  les  séparer  des  électro-aimants  dès  qu'elles  ne  sont  plas 
attirées. 

Cela  posé ,  si  le  courant  du  circuit  télégraphique  est  assez  fort.  Té- 
lectro-aimant  eci  attire  son  armature  a;  celle  ci  fait  appuyer  le  res- 
sort r  contre  la  pièce  métallique  M;  par  là  même  le  circuit  de  la 
pile  locale  est  fermé,  son  courant  circule  et  rend  actif  Télectro- 
airoant  de  la  sonnerie;  le  battant  frappe  un  coup;  mais  en  même 
temps  son  prolongement  ^i  détache  de  rélectro-aimanteeiTarmature 
da  relais;  le  ressort  r  abandonne  la  pièce  métallique  M,  le  circuit 
de  la  batterie  locale  est  de  nouveau  ouvert ,  etc. 

Nous  ne  nous  arrêterons  pas  à  décrire  les  dispositions  ingénieuses 
par  lesquelles  M.  Siemens  relie  les  différentes  stations  d'une  même 
ligne  télégraphique ,  de  telle  sorte  qu'elles  puissent  correspondre  à 
volonté  soit  entre  elles,  soit  avec  les  stations  principales  ou  extrêmes  ; 
ces  détails  auraient  trop  peu  d'intérêt ,  et  ce  que  nous  avons  dit  au 
chapitre  des  télégraphes  anglais  et  français  suflBt  pleinement. 

TÉLÉGRAPHE  DU   DOCTEUR  KRAMER. 

P  P,  planche  X ,  fig.  7 ,  est  une  plaque  de  laiton  devant  faire 
partie  du  circuit ,  et  sur  laquelle  est  ùxé  un  fil-ressort  en  acier  R  ; 
elle  porte  un  appendice  supérieur  S  que  l'on  peut  enfoncer  ou  re- 
tirer et  qui  lui  est  toujours  uni  métalliquement.  L'appendice  infé^ 
rieur  I  ne  touche  la  plaque  que  lorsqu'il  est  enfoncé.  Les  vis  de  près* 
sion  t;  I ,  t;  t  ainsi  que  la  petite  plaque  métallique  /?]  sont  complètement 
isolées  de  PP.  Sur  la  droite  du  cadran  des  signaux ,  visible  à  Texté- 
rieur  de  l'appareil ,  se  trouve  un  bouton  ou  touche  Ti  qui  ne  comr 
munique  avec  PP  que  lorsqu'elle  est  abaissée,  et  qui  en  est  par 
conséquent  ordinairement  séparée.  Une  autre  touche  Ti,  placée  sur 
la  gauche  permet  d'agir  directement  sur  l'échappement  e  au  moyen 
d'un  levier,  de  manière  qu'on  puisse  ramener  toujours  l'indicar 
teur  sur  l'espace  vide  du  cadran.  Un  mouvement  d'horlogerie  HHHH 
sollicité  par  un  poids  engrène  avec  une  roue  placée  au  centre  du  ca- 
dran et  ferait  tourner  l'indicateur  d'un  mouvement  continu ,  sans  le 
jeu  de  l'échappement  e.  On  voit  sur  l'axe  de  l'indicateur  une  roue  à 
cheville  r  et  une  seconde  roue  dentée  R  ;  la  fourche  de  l'échappe- 
ment, munie  de  son  contre-poids  e ,  pénètre  entre  les  chevilles  de  la 
roue;  l'échappement  d'ailleurs  se  balance  autour  d'un  axe  maintenu 


éél  TÉLÉGRiiBHIE  l&LBCXRItUe. 

pir  lesdeax  m  à  poime  v^,  v^%,  Lemonvemeot  de  VécimffmaùûieA 
déterminé  par  réiectro-aimaat  £  et  son  armature  A  :  si  l'armaliire 
est  attirée ,  l'échappement  se  lè?e,  une  des  che?illes  de  la  rdoe  r 
passe;  si  rarmature  n'estplos  attirée,  le  cootre-poids  c  fait retOHibflr 
l'échappement,  qni  se  place  dans  Tiotervidle  suivant  des  chefiUes.  £a 
même  temps  qu'une  cheville  a  paaaé,  le  ressort  R  a  laissé  écfaapj^ 
«Msi  une  dent  de  la  roue  R  :  en  même  temps  ie  ressort  R  arrive  as 
contact  de  la  petite  enclume  de  platine  ôi  ,  et  ferme,  poor  un  ia* 
siant,  ie  cnrcuit  principal  Hais  quand  l'éDhappement  retombe,  la 
dent  de  la  roue  R  s'agrafe  avec  le  ressort  «ft  et  le  sépate  de  renclome. 
Cette  petite  enclume  est  attachée  à  la  plaque  pt  •  isolée,  comme  nous 
l'avons  dit ,  de  la  plaque  P  P ,  et  ne  commnuiqne  avec  elle  qne  lors- 
qu'elle est  en  contact  avec  le  ressort  R. 

Il  y  a  à  chaque  atation  deux  piles ,  l'une  phisgrande  P| ,  la  pik  de  la 
ligne;  l'autreplos  petite  P^,  la  pile  locale,  dont  Tactioo,  suhoidooaée 
au  jeu  do  pendule  ou  relais  P,  ainsi  que  nous  l'avons  expliqué,  nes'é- 
tend  pas  au  delà  de  la  station ,  et  se  borne  à  rendre  actif  l'électro-ai- 
mant  £  de  l'indicateur.  Les  lignes  continues  indiquent  le  circuit  prin- 
cipal ;  les  lignes  ponctuées  le  circuit  secondaire  du  courant  de  la  pile 
locale.  Le  pendule  un  peu  grandi  dans  la  figure  est  portée  sur  trois  pieds 
^1  >  ^1  «s  ;  un  fil  fi  parii  de  ai ,  va  à  la  vis  de  pressîaQ  v\  de  iy'  à  II 
toodie  T,  et  nnit  le  pied  Sî  avec  la  plaque  PP,  lorsque  la  toacbe  T 
est  abaisaée.  Un  second  fil  /^  va  enoate  de  ai  au  pôle  cuarre  €  delà 
pile  principale,  dont  l'autre  pMe  L  communique  à  la  atalkm  suiiaote 
par  le  fil  conducteur  de  Ja  ligne.  Un  fil  /^  parti  do  second  piedai  va 
à  la  vis  de  pression  ^\ ,  et  de  t;\  en  t^t  *  vis  isolée  de  la  plaque  PP.  9t 
Vi  partentdeux  fils ,  l'on  f ,  va  à  la  plaque  métallique  jfi  ;  l'antre  f  t 
va  à  l'éledro-aimant  E, ,  s'enroule  autour  de  aes  branches  et  visit 
lèomîr  à  la  vis  de  pression  isolée  ^ ,  pour  aUer  «asoîte  en  ««  ot<ie 
Vs  m  p61e  oimie  C  de  la  pile  ioc^,  àoat  le  p8le xmc Z^ect  sa 
oommunication  avec  ie  traisième  pied  $$  du  pendule.  tJn  autre  il  A 
nnit  l'appendice  inférieur  avec  ta  vis  t?, ,  va  ensuite  a'enroiiler  aatov 
du  muhiplicatenr  du  galvanomèire  G,  et  s'nnît^ofin  aniil  de  terre. 

Voici  le  jeu  de  Tappareil  entier  :  quand  M  est  au  repos,  leadeoxap- 
pemHces  6  et  I  sont  enfoncés  ou  abaissés  et  cammonifnaMt  le  premior 
avec  la  plaque  p, ,  le  second  avec  P.  Le  coanwtt  de  la  «lation  «oisiae 
arrive  en  Z  et  soit  la  marche  indiquée  par  les  «gnos  tolinues,  et 
arrive  à  la  plaque  pi  après  avoir  travené  le  pendule,  -u  à  Tappeadice 


APPAREI£S.  •—  TÉLÉGRAPBCS  A  CADRAN.  «éS 

flopériear  S,  péadtre  la  plaqoe  PP,  arrive  à  Fappendice  inférieur  I, 
Ta  en  Vs  et  de  t>3  à  ia  terre,  et  retonnie  k  Ja  «talion  d'oà  ii^t  vem. 
Alors  donc  le  cîrcuft  des  piles  primipaks  est  fermé,  Taraiature  do 
pendule  est  attirée ,  mais  le  circuit  de  la  pile  âecale  est  resté  ouvert^ 
Tarasature  de  Télectro-ainiaQtde  Tindicatear  n'est  pas  altirée ,  Pécfaap- 
pement^  appuie  contre  les  chevilles;  le  ressort  R  enân  n'est  pas  en 
contact  avec  renclume.  Si  une  station  veut  transmeitre  une  dépêche , 
elle  écartera  l'appendice  supérieur  S  de  manière  à  le  séparer  de  la 
plaque  métallique  pi  ;  le  circuit  principal  n'est  plus  fermé ,  les  ar- 
matures des  deux  pendules  ne  sont  plus  attirées ,  elles  tombent  ;  par 
là  uâme  le  drcuil  des  deux  piles  locales  est  fermé  et  le  courant  suit 
les  lignes  ponctuées;  l'armature  A  est  attirée,  Téchappeuient e  est 
soulevé  avec  sou  poids  ;  il  laisse  une  cheville  passer  sous  l'action  du 
mouvement  d'horlogerie  :  an  même  moment  la  roue  dentée  R  laiaae 
le  ressort  il  franchir  une  dent ,  ce  ressort  vient  en  contact  avec  l'eu* 
dume  e;  et,  comme  celte  enclume  communique  avec  la  plaque  PP, 
le  circuit  principal,  ouvert  par  le  retrait  de  l'appendice,  est  de  nouveau 
fermé,  les  armatures  des  pendules  sont  attirées  de  nouveau ,  les  cir- 
cuits des  piles  locales  sont  ouverts ,  etc«  L'armature  A  retombe ,  en- 
traînant avec  elle  l'échappement;  le  mouvement  d'horl(^erie  entraî- 
nera cette  fois  une  cheville  inférieure ,  la  roue  dentée  fi  ramènera 
le  ressort  R ,  celui-ci  ne  touchera  plus  i'endume,  le  circuit  principal 
aéra  de  nouveau  rompu ,  le  circuit  local  de  nouveau  fermé,  etc.,  etc. 
A  chaque  alternative  de  fermeture  el  d'ouverture,  les  indicateurs  ont 
marché  d'un  pas  sur  le  cadran  et  ils  continueraient  à  se  mouvoir  in- 
définiment si  on  ne  les  arrêtait  pas  par  un  moyen  particulier. 

Par  le  mode  adopté  pour  l'échappement,  on  voit  que  la  rupture  et 
la  fermeture  du  circuit  réunies  ne  déterminent  qu'un  seul  contact  de 
Fenchune  avec  le  ressort  R  :  chaque  contact  répond  donc  h  deux  mou- 
vements ou  deux  pas  de  la  roue  à  cheville  r,  de  sorte  que  l'aigoîlle 
de  l'indicateur  parcourt  en  deux  pas  ou  en  deux  temps  l'intervaHe 
de  deux  signaux.  Cet  indicateur,  de  plus,  a  été  fixé  sur  son  axe  de 
manière  qu'il  coïncide  avec  le  milieu  de  l'intervalle,  quand  le  ctrooit 
delà  pile  principale  est  (ermé,  lorsque  lesdeux  appendices  sont  appliqués 
oonfre  la  plaque.  Gela  posé ,  pour  arrêter  subétement  et  à  volonté  les 
aiguilles  des  indicateurs  devant  une  lettre  quelconque,  il  soAtde 
fnre  obstacle  à  la  progression  de  l'une  d'entre  elles  au  mooMnt  «û,  le 
reasort  Jl  étant  éloigné  de  l'enclume  e ,  le  drcnit  de  la  pile  kcale  est 


444  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

fermé,  et  où  les  indicalears  correspondent  au  milieu  de  l'espace 
entre  deux  lettres  ;  cet  eflet  se  produit  au  moyen  de  chevilles  indi- 
quées sur  la  Ggure  par  des  points  et  liées  avec  des  touches  t,  ty  que  le 
doigt  presse  ou  abandonne.  La  fig.  7,  planche  X,  montre  rensemble 
du  cadran  ou  du  clavier  :  quand  on  presse  une  touche ,  la  pointe  ou 
cheville  correspondante  sort  d'en  bas  ou  s'élève,  et  arrête  Taiguille 
qui  vient  butter  contre  elle. 

TÉLÉGRAPHE  A  CADRAN  DE  M.  FROMENT. 

L'appareil  de  M.  Froment  se  distingue  de  tous  les  autres  par  son 
transmetteur  d'une  disposition  toute  particulière. 

C'est  un  clavier  semblable  à  celui  des  pianos  et  dont  chaque  toache 
porte  nue  lettre  ou  un  chiffre.  Il  suffit  de  poser  le  doigt  sur  une  des 
touches  pour  que  l'aiguille  de  la  station  vienne  se  fiier  sur  le  signe 
correspondant. 

Les  touches  T,  fig.  1,  planche  XIV,  basculent  autour  ducentreCet 
portent  au  milieu  de  leur  longueur  une  petite  palette  d'arrêt  S  dont 
l'usage  sera  expliqué  ci-après. 

Sous  le  clavier  se  trouve  un  arbre  en  acier  A  portant  eu  R  une 
roue  à  rochet ,  et  sur  sa  longueur  des  liges  Z  en  nombre  égal  à  celai 
dos  touches ,  et  implantées  eu  hélice  de  manière  que  chacune  de  ces 
tiges,  dans  la  rotation  de  l'arbre,  poisse  être  arrêtée  par  la  pièce  S 
correspondant  à  la  touche  qu'on  a  abaissée. 

En  fi  se  trouve  une  barre  horizontale  assujettie  à  se  mouvoir  de 
haut  en  bas  parallèlement  à  elle-même.  £lle  s'abaisse  quand  on  ap- 
puie sur  une  quelconque  des  touches,  et  se  relève  lorsqu'on  retire  le 
doigt. 

L'arbre  A  est  sollicité  à  tourner  dans  le  sens  de  la  flèche  par  un 
rouage  d'horlogerie.  Il  est  arrêté  dans  son  mouvement  par  un  rochet  i 
engagé  dans  les  dents  de  la  roue  R. 

Lorsqu'on  pose  le  doigt  aur  une  des  touches ,  elle  s'abaisse,  ea- 
traioe  dans  son  mouvement  la  barre  B  qui  dégage  le  rochet  <,  ce  qui 
permet  à  l'arbie  A  de  tourner  jusqu'à  ce  que  la  tige  Z,  correspon- 
dant à  la  touche  qu'oie  a  abaissée,  vienne  rencontrer  l'arrêt  S  qui  lui 
est  superposé. 

Une  autre  touche  qu'on  vient  à  abaisser  ensuite,  produisant  ua 
effet  semblable,  laisse  tourner  l'arbre  A  d'un  angle  proiwrtioanel 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  A  CADRAN.  445 

à  lalongnenr  deThélice  comprise  entre  les  deux  touches  qui  ont  suc- 
cessivement arrêté  le  mnuvement.  De  sorle  que,  si  l'arbre  A  porte  un 
interrupteur  électrique  qui  ouvre  et  ferme  le  circuit  chaque  foisqull 
passe  une  dent  de  la  roue  à  rochet,  l'effet  produit  par  ce  mécanisme 
sur  nn  circuit  électrique  sera  identique  à  celui  que  produirait  la  rota- 
tion d'un  cadran  de  télégraphe  ayant  autant  de  signaux  qu'il  y  a  de 
touches  dans  notre  appareil ,  mais  avec  des  avantages  bien  marqués. 

La  rotation  de  l'arbre  A  étant  uniforme  et  réglée  d'après  la  plus 
grande  vitesse  que  permet  l'appareil  récepteur  sans  manquer  son 
effet,  l'accord,  une  fois  établi  entre  ce  dernier  et  le  transmetteur,  sub- 
siste indépendamment  de  la  manière  plus  on  moins  régulière  dont  on 
touche  le  clavier,  pourvu  naturellement  qu'on  laisse  à  l'aiguille  le 
temps  de  parcourir  les  divisions  du  cadran  ;  et  ce  temps  est  le  plus 
petit  possible ,  puisque  l'uniformité  de  mouvement  permet  de  régler 
pour  la  plus  grande  vitesse  moyenne  du  récepteur. 

Il  en  résulte  que  la  première  personne  Venue,  pourvu  qu'elle  sache 
lire ,  est  apte  immédiatement  à  transmettre  la  dépêche  sans  erreur 
résultant  de  l'appareil. 

Le  rouage  se  remonte  de  temps  en  temps  comme  à  l'ordinaire. 
Mais  on  peut  être  dispensé  de  ce  isoin  au  moyen  du  mécanisme  sui- 
vant. Une  roueàrochet,  à  dents  fines,  fixée  au  rouage  et  poussée  par 
un  rochet  mis  en  jeu  chaque  fois  que  la  barre  fi  s'abaisse,  remonte 
peu  à  peu  le  ressort  du  rouage  d'une  quantité  qui  a  été  déterminée 
un  peu  plus  grande  que  sa  dépense  moyenne.  Lorsque  le  ressort  est 
remonté  en  entier,  le  rochet  cesse  d'agir,  parce  qu'il  est  soulevé  par 
un  levier  disposé  à  cet  effet. 

Le  jeii  du  mécanisme  de  M.  Froment  est  véritablement  surprenant  : 
quels  que  soient  les  mouvements  que  l'on  ait  exécutés  sur  le  clavier, 
de  quelque  manière  qu'on  ait  abaissé  les  louches,  dès  que  le  doigt 
s'arrête  sur  une  d'elles,  la  lettre  correspondante  apparaît  sur  le  ca- 
dran. M.  le  baron  Séguier,  président  de  la  commission  des  télégra- 
phes électriques,  m'a  affirmé  que,  de  tous  les  appareils  qu'il  lui  a  été 
donné  d'examiner  eu  Angleterre  et  en  France,  le  télégraphe  de  notre 
habile  compatriote  était  certainement  le  plus  simple  et  le  plus  parlait. 


416  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 


GBÂ PITRE   y. 

Télégraphes  écrifant  et  imprimant. 


TÉLÉGRAPHE   DE   H.    UOESE. 

Le  télégraphe  de  AL  Morse  comprend  :  i'ie  néamame  écrivantt 
30  fa  def  ou  le  conreapoodaat,  S""  le  système  d'écritim  m  Falpiiabet» 
ff^lerefaHS. 

Méeanimne  écri9ant  ma  récepieur.  —  tt  e»l  repréaeiilé  |laih 
che  XV,  fig.  1. 

Sar  me  pfaie-forme  en  boîs,  AB ,  s'élèfe  one  p«Bpée  Tertkak  C, 
contre  laqaelle  Fèiectf o-aîmaut  FF  est  fixé  à  Faîde  de  Véeio»  F,  qà 
presse  les  hélices  H,  H  contre  la  poupée  par  le  moyen  de  la  pla^M  CK 
L'eitrémilé  supérieure  de  la  poiqpée  G  est  un^  comerde  on  une  bride 
nétaii^pK  GO,  dont  les  cités  G,  G  sont  percés  ec  taaaiidés  horinata- 
lencflt  poar  porter  denx  fis  à  pointe  d'acier»  aignSs  et  tKnpéeSy 
entre  lesquelles  se  ment»  avec  le  nnias  de  frotteBocot  poonUetk 
kvier  horkontal  L  :  celui-ci»  k  levier  perte^-pUÊme^  est  la  pièce 
principale  de  la  coarinnaisan.  A  uae  desesexirànîlés»  enll>.e9iMtt- 
dée  l'armature  de  rélectro-aimant^à  l'autre  extrémité»  en  ft»,lekiiûr 
porte  une  ou  plusieurs  «pointes  d*acier»  qui  répondent  à  autant  de 
raimnres  pratiquées  sur  le  tour  d'un  cylindre  horiaontal  H^dÊTrMS 
lequel  passe  la  feuille  de  papier  continu  dotmée  à  recevuir  ladépishs, 
et  qui  se  dévouie  réguiàrement  par  L'effet  d'un  mécaaisaia  àpact»  fig.  ^ 

Ams  cette  di^msitioR,  et  le  drauit  une  ft)i»  établi  entra  dena  sta- 
tions» soit  par  un  fil  double,  soit  par  ugfilaîmpfedoat  lesdeux  extré- 
mités sont  plongée»  dans  le  sol  »  chaque  pasmge  du  cenaant  tranmas 
d  une  distance  quelconque  par  l'intermédiaire  du  fil  fondustrnr  cap- 
proebe  instantanément  l'armature  D  des  pôlesde  l'éiectao  aiminc^ce 
qui  ne  peut  avoir  lieu  sans  que  les  pointes  R  du  levier -plume  aillent 
frapper  contre  le  cyh'ndre  S,  en  laissant  sur  le  papier  interposé  et  eo 
mouvement  des  traces  plus  courtes  ou  plus  longues,  des  points  pios 
rapprochés  ou  plus  espacée,  selon  les  intervalles  divers  que  le  corres- 


APPAREILS.  —  TÉLÉGlUPIifi&  IMPRIMAIT.  447 

pondait  aura  mk  entre  les  ioBlaals  de  fennetore  et  de  mipUire  do 
circuit.  Remarquons  qoe  tant  que  le  contact  existe  »  le  levier-plume 
agît  mw  le  papier  :  auasiUH  que  la  communiGaticvi  estintemmipue,  le 
Mwart  IMUir abaisse  le  levier^  et  le  porle^lnme  quitte  le  papier.  En6n» 
pour  que  ces  mouTemenlSyqui  doivent  se  succéder  à  lalonté  et  d'une 
maoiàre  très-rapide,  entraînent  le  moins  de  choc  possible,  on  a  fixé 
SOT  le  chapeao  GG  nae  traverse  JJ,  portant  à  ses  deux  extrémités 
dewi  vis  verticales  dont  les  extrémités  servent  à  régler  le  mouvement 
d»leirier,  eià  le  maintenir  dans  des  limites  entoiles,  sufiisant  seule- 
ment à*  assurer  Texactitude  et  la  régularité  de  l'efli^  combiné  et  alter-» 
natif  de  l'armatare  et  du  porte-plume. 

Noos  avons  dit  que  la  feuille  de  papier  qui  passe  soos-le  cylindre 
d*ader  S^  contre  la  surface  inférieure  duqu^  la  poiole-plimie  R  laisse 
ses  impresBiana^  était  attirée,  d'une  manière  uniforme ,  par  un  méca- 
nisme particulier.  Celui-ci.  n*est  qu'un,  simple  appareil  d'horlogerie» 
mil  par  un  poids»  et  qui  se  trouve  adoaséà  k  poupée  G,  du  côté  ap- 
posé ^  l-électro-aimanl. 

Le  iMipieB  donc  on  se  sert  pour  l'écritiue  tél^aphiqae  est  fabriqué 
sans  la  forme.de  feuille  continue,  d'une  kmgoeuir  indéfinie ,  et  d'en* 
viron  1  môtre  20  centimètres  de  lai^e^il>esc  roalé  très^serré  sur  tm 
cylindre  de  hais.  11  est  ensuite  placé  sur  un  tour  et  on  le  manpie  dans 
le  sens  de  sa  largeur  en  laissant  entre  chaque  marque  une  distance  de 
965  millimètres.  Un  couteau,  appliqué  tour  à  tour  sur  chaque  division, 
coupe  le  papier  pendant  qu'il  tourne»  et  s'arrête  an  cylindbe  de  bois. 
On  prépare  de  cette  manière  environ  vingt-huit  petits  ronieaui  d'en- 
viron 38  centimètres  de  diamètre,,  et  qui  sent  prêts  à  être  mis  en 


Yoici  comment  l'opérateur,  placé  ^  qpe  station  éloignée,  peut  mettre 
à  volonté  les  rouages  en  UMmvement  Sur  le  montant  R\  fig»  2»  est  un 
harillel  de  métal,,  sur  lequel  passe  la  corde  qui  soutient  le  poids  moteur  ; 
par  le  moyen  de  cette  poulie  et  des  roues  intermédiaires,  le  mouve- 
ment produit  est  communiqué  à  deux  cylindres  £,  F  placés  «n.  avant 
du  cylindre  d'acier  S  :  ces  deux  cylindres  saisissent  entre  eux  le 
papier  2^  2,  3»  et  le  font  passer  uniforanémeot  sous  la  plume.  F  et  E 
senties  deux,  roues  qui  saisiasenl  le  papier  2, 2  :  le  cjlindre  £  est  uni  à 
la  machine  par  une  roue  dentée;  F  n'est  pas  lié  de  la  môme  manière, 
il  est  pressé  fortement  sur  £  par  des  ressorts  fixés  aux  boots  de  l'axe  : 
S  est  le  cylindre  d'acier  au-dessous  duquel  on  voit  passer  le  papier 


44S  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

2, 2.  Tmmédiaiement  aa-dessous  de  ce  dernier  cylindre  est,  en  R,  one 
des  pointes  d*acier  fixées  aa  bout  du  levier,  dont  on  ne  voit  qu'une 
partie.  Nous  allons  inainienant  passer  à  Texplication  des  organes  adhé- 
rents aux  rouages  et  au  levier,  et  qui  permettent  à  i'opératear  de 
mettre  à  volonté  les  rouages  en  mouvement  ou  de  les  arrêter. 

Dans  la  flg.  2,  en  R\  est  une  petite  poulie  sur  le  barillet  du  mon- 
tant qui  contient  les  rouages;  en  Q  est«une  autre  pooUe,  mais  pins 
grande.  En  10  est  une  corde  qui  part  de  la  poulie  R',  tourne  autour 
de  la  poulie  Q,  et  revient  à  la  poulie  K\  devenant  ainsi  continue.  Cette 
corde  communique  le  mouvement  de  la  poulie  R'  à  la  poulie  Q. 

On  a  supprimé  plus  tard  la  poulie  et  la  corde  et  on  les  a  rempla- 
cées par  deux  petites  roues  dentées.  B  est  le  barillet;  la  flèche  corres* 
pondante  indique  la  direction  du  mouvement  ;  la  flèche  dessinée  en 
Q  montre  la  direction  que  prend  cette  dernière  poulie  lorsqu'elle 
reçoit  le  mouvement  de  R'.  Q  est  brisé  en  partie  pour  laisser  voir  le 
bras  H,  qui  est  soudé  sur  le  même  axe  que  la  poulie  Q,  et  se  trouve 
directement  au-dessous  du  levier  L.  Il  est  courbé ,  en  D,  de  manière 
à  venir  appuyer  contre  la  roue  de  frottement  en  bois  G,  au  point  P. 
La  roue  de  frottement  est  fixée  par  le  milieu  sur  la  dernière  vis  de  la 
machine  et  au-dessous  du  levier  L.  Du  levier  L  part  une  petite  verge 
de  métal  A,  qui  traverse  le  bras  H  ;  une  vis  et  un  écron  I,  placés  à 
l'extrémité  de  cette  verge,  servent  à  l'allonger  ou  à  la  raccourcir.  Elle 
doit  agir  librement,  tant  à  son  point  de  jonction  avec  le  levier qa'l 
son  point  de  jonction  avec  le  bras.  Cette  verge  est  aussi  allongée  de 
manière  à  traverser  la  plate-forme ,  au-dessous  de  laquelle  elle  fait 
agir  un  marteau  qui  frappe  une  cloche,  pour  avertir  l'opérateur  qu'âne 
communication  va  être  transmise.  Maintenant  que  les  diverses  parties 
sont  expliquées,  voici  quelle  est  leur  action  combinée. 

Le  coude  HD,  lorsqu'il  est  mis  en  contact  avec  la  roue  de  frotte- 
ment G ,  empêche  le  poids  des  rouages  d*agir  sur  la  machine ,  et  il 
n'y  a  pas  de  mouvement.  Par  l'action  de  Taimant,  le  levier  L  prend 
la  direction  de  la  flèche  3,  U,  entraînant  avec  lui  la  verge  A  et  le  coude 
HD.  Le  coude  étant  ainsi  éloigné  de  la  roue  de  frottement  C,  les 
rouages  commencent  à  nparcher  sous  l'action  du  poids.  Le  barillet  B 
tournera  donc  dans  la  direction  de  sa  flèche  ;  ce  mouvement  est  com- 
muniqué par  la  corde  à  la  poulie  Q,  qui  tournera  aussi  dans  la  direc- 
tion de  sa  flèche  ;  en  conséquence,  si  le  levier  L  n'est  plus  soulevé  par 
Taimant,  le  coude  descendra  doucement,  et  lorsqu'il  touchera  le 


APPAREOS.  —  TÉLÉGRAPHES  ÉCRIVANTS.  4i9 

poiat  P,  il  arrêtera  le  mouTement  des  rouages,  9i  moins  que  le  levier 
ne  continue  de  marcher,  auquel  cas  le  bras  D,  s'élo^ant  de  la  roue  C, 
permettra  aux  rouages  de  toorner.  Par  ce  moyen  Topéraieor,  placé 
à  nne  distance  plus  ou  moins  grande  de  ta  madiine,  peut  gouTcrner 
le  mouvement  do  papier,  de  telle  sorte  que,  lorsqu'il  voudra  écrire, 
la  machine  sera  mise  en  mouvement,  et  que,  lorsqu'il  aura  terminé^ 
elle  s'arrêtera  aussitôt. 

La  clef  ou  correspondant  est  représentée  fig.  ^,  presque  de  gran- 
deur naturelle.    « 

PP  est  la  plate-forme  ;  Eest  une  enclume  métallique,  dont  le  bout  in- 
férieur, qui  apparaît  au-dessous  de  la  plate-forme,  porte  le  conducteur 
de  cuivre  G  ;  U  est  le  marteau  de  métal  attaché  à  la  tringle,  soudée 
elle-même  au  bloc  B;  le  tout  est  6xé  à  la  plate-forme  PP  par  des 
écrous.  Le  second  conducteur  D  traveise  tout  l'appareil  et  vient  se 
souder  ï  la  tringle,  en  D  ;  on  se  sert  de  la  clef  pour  écrire  à  la  station 
éloignée,  et  généralement  elle  se  trouve  avec  la  machine  sur  la  même 
Ubte. 

Nous  allons  maintenant  décrire  la  manière  dont  on  transmet  une 
dépêche  d'une  station  à  une  autre,  de  Baltimore,  par  exemirfe,  k 
Washington  :  la  clef  du  premier  opérateur  est  à  Baltimore ,  son  re- 
gistre ou  pupitre  est  à  Washington  ;  la  clef  du  second  opérateur  est  à 
Washington,  el  son  registre  se  trouve  à  Baltimore.  Chacun  a  l'entier 
contrôle  de  son  registre  respectif;  seulement ,  chaque  opérateur  monte 
l'inslmment  de  l'autre  et  lui  fournit  le  {lapicr.  Il  faut  se  rappeler  que 
chaque  circuit  est  partout  complet  et  continu  excepté  aux  clefii,  oi>  H 
est  ouvert  Si  alon  le  marteau  est  mis  en  contact  soudain  avec  l'en- 
clome,  et  que,  par  l'action  de  la  verge,  on  lui  fasse  reprendre  sa 
première  position ,  le  courant  engendré  par  la  pile ,  accompUt  sa 
course  sur  le  circuit;  et,  quelle  que  soit  la  rapidité  avec  laquelle  le 
contact  ait  été  accompli  et  détruit,  il  a  fait  un  aimant  du  fer  doux  de 
h  machine;  cet  aimant  attire âi  lui  l'armature  du  levier-plume;  ce 
dernier,  avec  ses  pointes  d'acier,  frappe  le  papier  et,  en  montant, 
dégage  la  roue  de  friction  ;  celle-ci  laisse  aller  les  rouages  qui,  par  le 
moyen  du  poids,  commencent  à  tourner,  et  les  deux  cylindres  four- 
nissent du  papier  à  la  plume.  Mais  si  l'on  ne  touche  qu'une  fois  la 
clef,  les  rouages  s'arrêtent  par  l'action  du  coude  sur  la  roue  de  friction. 

La  figure  4, représente  une  nouvelle  clef  dans  la  construction  de 
1  jque.le  on  s'est  servi  avec  avantage  d'iin  levier  pour  obtenir  nne  com- 

29 


êMû  XÉLÉGRAPHUS  ÉLfiCTBIQIJK. 

muiicatioB.  fim  parfaite  avec  une  mtms  grattde  ippHcatàoft  de 
puimMOt.  EUe  opère  i?ic  bcAUé.  certkiide  «t  npidilé.  Âk  ta  m 
Jslac  sur  leqad  les  diverses  partie»  WH  filées  :  E  repiéseiue  Je  mM- 
Ittt  de  l'eDciame»  et  J  i*enchiflae«  visaée  sur  le  monUiit;  louf  den 
jOBl  en  oiéul  ;  B  eet  uji  autre  Met  pour  Vfiaximoe  d'arcéi  K  et  le 
bras fiquî  ptrle  Vueàu  kviar  G.  L«tt  le «larleaa  Tîsaé  ao-dems 4e 
renclumc  et  se  projelant  sur  elle.  R  est  un  aqlre  marteau  du  wèmt 
famtt«  qoÀ  est  en  ooniact  atec  r^Aclunie  Ji^  kMosqa'oii  n'abaisse  pas  le 
levier.  Sous  la  têle  de  chacun  de  ces  marteaux  sqgt  des  m  d'attache 
^^  AMîatkMeDt  perpétueyeneAt  les  inaiteanix  «Laits  la  peskioa  n4pcs- 
aaire  à  âa  ouuuiNilatîûfi  bcile  du  levier  G.  D  est  tm  ressort  qui  jmh 
liâiil  le  hrasdv  ievier,  fmpArtaaf  ainai  le  oiarteaii  L  de  se  nieltresaas 
néceasit^  en  coftCaa  avec  l'endimie  J.  F  est  un  écrot  cammoniquat 
avec  ie  Uac  £»  et  G  «a  autre  éctùu  c9mammi(fiM  avec  le  bloc  B  :  à 
tes  écrous  sont  joints  les  fils  I  et  fl  4e  la  pile*  Pour  late  jnanJMr 
oeCie  »aeUne,  il  liiit  mettre  le  martean  L  en  coACact  avec  l'en- 
dume  J,  pendant  le  temps  et  les  intervalles  «nécessaires  à  la  fimtHh 
tieii  des  lettres  q«t  composeut  la  dépêche.  Quand  on  afadase  la  def, 
Je  CBaraat  pmnd  la  rouie  saivante  :  la  pîie«  le  fil  H  «  la  vît  G*  ie 
Ufc  Bt  le  levinr  C,  par  Tase  S,  renofaime  J,  la  vis  F,  le  fil  let  la  pile. 

Voilà  lonte  l'apératioa  Aa  télégraphe.  Pour  expUqver  f>liis  en  déail 
radiât  des  paintes  d'ader  sur  le  p^iier  qui  est  en  cantact  avec  le  cf- 
lindDe  cienxt  wms  sapposerans  <iue  Toft  touche  la  clef  quatre  fuis  : 
cda  auSra  pour  tatieagîr  ks  rouageset  permettre  an  papier  de  fUssar 
uniformément  Maintenant  »  que  l'ou  tonche  la  clef  six  fais,  le  contact 
a  été  pitiduit  et4étniit  aîxfoîs  :  chaque  fois  qu'il  est  produit,  l'aîmaat 
électrique*  ainsi  que  nous  ravoiis  expliqué,  attire  à  loi,  avec  ane 
isree  conaidéraUe,  Tarmatiire  du  levier-plume,  poussant  almî  les 
pointes  d'acier  contre  le  papier  2,  sous  le  cylindre  d'acier  Su  Les  uoîs 
pointes  de  la  plume  tonahant  dans  la  cavité  correspondante  du  cylindre, 
emmèncttt  avec  elles  le  papier  et  le  nu^quent  à  chaque  omiact*  Alors 
on  voit  iur  le  papier,  à  mesure  qu'il  sort  de  dessous  les  cylindres,  sis 
marques ,  qui  ne  percent  pas  le  papier,  mais  qui  sont  inaprimées  es 
lelief ,  comme  les  caractères  à  l'usage  des  avengles. 

M.  Uorse  se  servait  d'abord  d'un  crayon  domine  de  plomb  qui 
écrJoait  les  caractères  sur  le  papier.  Mais  il  Matt  aigoiaer  le  crayw 
à  ohaque  instant;  on  lai  substitua  une  pkime  d'une  construction  par- 
ticulière :  un  réservoir  attaché  à  la  plume  foumiisaît  reocre.  Cette 


APPAREHJw  «*.  nUOUnnS  «OIYANTS.  4SI 

fimm  rdfmékàu  ^*m  «n  Mtrndiif,  tant  ^m  Ibt  «ttcafiCli li 
fooroir  é*wcre  ;  ïiatïme  ^efmimi  fittRiteaU  OÊmhm ,  taac  ft  cawie 
de  b  forsie  des  kttrà  que  4e  la  niMîlé  m  4e  ta  tetewc  tariaWea 
des  pulsations:  pois;  si  la  plume  s'arrôtait  quelque  temps ^  t*«iicre 
$*inpotJÊit  et  làmak  da«s  k*flMie  va  sidianaM  q«i*il  fa^^it  retirer 
avael  de  roeuitre  la  phnie  en  acsiMté.  Tames  «es  iiSevItés  foreèreiit 
i'ittveeletir  à  J-eclMrcherd'aHlnaflMiiènfi  d'écrire.  Apirès  «ne  tongoe 
série  d'eafiérieiiûBs ,  ou  ffâA  tioi  ^eedairt  <|a«lqiie  temps  à  tme  mé- 
thode basée  stries  principes  deipnases  à  ^copier.  Maïs  œ  pbn  ayant 
été  i'gbjet  d'we  iaaled'iièjeetîam^M  s'avrila  eafia ,  après  iMu- 
CDop  de  dépsnws  «t  de  tèa^^  farda,  air  plan  aeipel ,  q«i  répond  par- 
bàim^mi  li  ie«t  ce  <|«*aa  prtit  déskvr.  D  hnprtaie  sur  lepspier  des 
marvp»}  asoqiieiies  i  «at  inpesrfUe  de  ee  aiépreDére.t  H  est  fort 
prapre,  et  ks  peâusas  d'aeîsr  i|m  aervean  de  pki»es,  fiant  faKes  de 
racy^r  le  plias  dur,  ae  s^asaet  pa«»  et  mafsfîeiittettt  fsffMtreM^daM  «m 
^t  peiwaMBi  d'anlttiié. 

Lesleilrasaoatfsraifesdepaiais,  de  ll|;im  phis  on  Rioias  longues 
et  d'eiy^isces  plus  ou  awiiis  ioags.  t^  serte  prfsàtien  de  fa  clef  répond 
^  «  seal  poiiil  «ir  ie  papier  dn  iiifiaiie ,  «a  pef  ot  représente  fa  let  n^  B. 
Une  pnlsatioB  proioDgée ,  c'eat-à-dlm  4e  eontact  de  la  clef  maimenu 
pendiait  le  temps  aéeesssire  peur  Mre  2  potnls,  prednit  tine  couite 
ligne  el  repréaeale  T  :  mae  sente  pnlsaHien  prakmgée  pendant  l'espaee 
néceasaireponi*  faiee^  peâms, donne  une IsngneUgne  et  représente  L  : 
nne  pnbatioa  de  h  points  est  nne  ligne  plus  loogne  encore  et  repré- 
sente le  chiffire/0.  fifonaniKe  iadef  pendant  la  durée  de  3  points,  on 
anra  te  oaurt  inÉ^-vaèle«|ni4okaéparer  les  kttrest  si  en  Farrête  pendant 
6  points,  M  ancs  l'espace  fui  doit  sépai^er  les  mots;  une  plus  longue 
(suspension  sert  pour  dîstisigner  les  pirases.  Tels  eont  tes  éléments  qui 
entrent  dans  la  conttructâso  éce  caraoïères  télégraphiques.  l*alphafcet 
est  formé  par  la  comUnaison  de  ces  éMoMnls,  ainsi  qu^fl  suit  : 

A, ;#^— ,...;  G,--.;  O ;  E,.;  F, ;  0, ; 

ll,..-;l,.-;  J, 5  K, ;  L, ;  M, ;  N, ; 

0.-;P, ;  Q. ;a,.    -•;«,-- 1   T,  — ,  U, ; 

V.  .-.— ;  W, ;X, ;  Y, -.    -;2, ;  etc.,  etc. 

if ;  2, ;   3, ;   ft,--     — ;  5,= ; 

6# ;  7, ;  8, ;  9, ',%, 

L'emploi  de  lignes  de  diverses  longueurs,  Tune  simpte,  celle  du 
T,  l'autre  double,  ceBe  de  L,  htraipiènie  triple,  ceHe  du  zéro ,  n*cst 

29. 


452  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

pas  sans  quelque  incoDvénieQt  Noas  préfSrerioDs  de  betacoop  l'al- 
phabet de  Steiobeil,  qui  fait  offige  d'une  seule  ligne  et  d*aa  poiat, 
sans  que  jamais  un  signal  comprenne  plus  de  quatre  éléments ,  lignes 
ou  points. 

C'est  un  ineonvénient  assez  grave  anssi  que  d'avoir  à  mesorar  par 
la  pensée,  à  estimer  par  la  main  en  quelque  sorte  la  durée  de  la  pres- 
sion à  exercer  sur  la  clef  «  afin  d'obtenir  un  point  ou  des  lignes  plas 
ou  moins  longues.  Pour  lever  cette  difficulté»  M.  Morse  avait  inventé 
sa  table  des  lettres,  représentée  par  la  fig.  5.  Les  parties  blanches 
sont  en  ivoire;  les  parties  noires,  ou  entourées  de  lignes  noires,  et  qoi 
correspondent  aux  points  ou  aux  lignes  de  l'alphabet,  sont  en  métal, 
incrustées  dans  l'ivoire  et  en  contact  avec  une  plaque  métallique  placée 
sous  la  plaqne  d'ivoire.  Cette  plaqne  métallique  remplace  l'enchuDe 
de  la  clef  du  télégraphe,  et  communique  par  le  fil  /"avec  l'électro- 
aimant  de  l'appareil  écrivant.  Le  fit  F,  venant  de  la  station  éloiyiée, 
se  lie,  par  l'intermédiaire  d'un  fil  plus  fin  ronlé  en  spirale  et  recouvert 
de  soie,  avec  la  tête  métalUque  du  stylet  en  ivoire  S,  que  traverse  nn 
fil  métallique  terminé  par  une  pointe  arrondie  de  platine.  Si  mainte- 
nant on  promène  le  stylet  conducteur  S  sur  les  espaces  métalliques  et 
isolants  de  la  planche  des  lettres,  le  courant  sera  fermé  et  ouvert 
alteroativement  comme  il  l'aurait  été  par  le  conuct  du  marteau  de  la 
clef  avec  son  enclume  ;  on  retrouvera  donc  sur  le  papier  la  même  dis- 
position de  points  et  de  lignes.  Si ,  pour  composer  une  dépêche,  ou 
se  servait  de  plaques  altemativen^ent  isolantes  et  conductrices,  de 
longueurs  proportionnelles  aux  intervalles  de  l'alphabet  de  Morse  ou 
de  ^tcinheil,  et  qu'on  promenât  le  stylet  S  sur  la  dépêche  ainsi  com- 
posée, elle  se  trouverait  écrite  en  poiiits  et  lignes  saillantes  sur  le 
papier.  M.  fiain  a  eu  une  idée  plus  heureuse  encore,  c'est  de  tracera 
l'avance  la  dépêche  à  transmettre  sur  une  bande  de  papier  où  les  lignes 
et  les  points  sont  représentés  par  des  espaces  vides.  Nous  expliquerons 
bientôt  en  détail  cette  méthode  si  ingénieuse  et  si  efficace. 

Il  est  évident  que,  puisque  l'opérateur  de  Baltimore  n'a  aucune  pari 
à  la  transmission  du  message  de  Washington,  sa  présence  n'est  pas 
absolument  nécessaire  dans  la  chambre  du  télégraphe  de  Baltimore; 
il  n'est  pas  utile  non  plus  de  faire  la  question  préalable  :  Êies-vom 
(à?  L'opérateur  de  Washington  transmet  la  dépêche  à  Baltimore,  que 
son  collègue  soit  là  ou  non ,  et  les  caractères  télégraphiques  soat 
distinctement  imprimés  sur  le  papier  du  registre  de  Baltimore.  Si 


APPABEILS.  ^  TÉLÉGRAI»BES  ÉCBIVAMTS.  453 

ropérateor  omet  une  lettre  à  Washington ,  die  est  également  omhe  à 
Bdtimore;  s'il  ajoute  une  lettre  à  Washington,  nne  letti^  sera  anssi 
ajoutée  ^  Bdtimore  ;  rien  de  pins,  rien  de  moins. 

Le  télégraphe  de  Morse,  en  Amérique  comme  en  Angleterre,  fonc- 
tionne presque  toajonrs  par  l'intermédiaire  d'nn  rehis,  de  telle  sorte 
que  le  courant  principal  n^a  pas  d'autre  action  à  produire  que  de 
fermer  le  circuit  d'une  pile  locale  très-intense,  la  pile  de  Grove;  c'est 
le  courant  né  de  cette  pile  qui  met  en  jeu  l'appareil  écrivant.  La  iîg.  6 , 
planche  XY,  représente  la  forme  particulière  de  relais  adaptée  au  télé-- 
graphe  de  Morse  par  M.  Halske.  EE'  est  rélectro-aîmant,  A  son  ar- 
mature fixée  à  l'eitrémité  d'un  levier  à  deux  bras  LL'.  L'axe  du  levier 
se  termine  en  pointes  coniques  à  ses  deux  extrémkés;  les  pointes 
pénètrent  dans  deux  petites  cavités  a,  a'  creusées  dans  deux  vis  ou 
denx  chapes  Axées  sur  le  support  S;  le  levier,  par  conséquent,  et 
l'armature  tournent  librement  autour  de  l'axe  aa^  Lorsque  les  élec- 
tro*aimant8  deviennent  actifs  par  le  passage  du  courant,  l'armature  est 
attirée,  le  levier  LL^  tourne  autour  de  son  axe,  l'extrémité  L  est  abais* 
$ée,  l'extrémité  M  relevée;  un  ressort  à  boudin  B,  fixé  d'une  part  à 
l'extrémité  \I  du  levier,  de  l'autre  à  un  écrou  mobile  e,  tend  sans 
cesse  à  abaisser  l'extrémité  L'  et  à  détacher  Tarmature  deTélectro-ai* 
mant;  il  la  détache  en  effet  dès  que  le  courant  est  interrompu.  On 
tend  plus  ou  moins  le  ressort  à  l'aide  de  la  vis  Y  qui  u>ume  à  droite 
oa  i  gauche ,  fait  monter  on  descendre  l'écron  e.  L'extrémité  L  du 
levier  passe  entre  les  pointes |>t  »  Pt  des  vis  Yi,  Yt,  portées  par  la  co- 
hmne  C  ;  la  pointe  f^  »t  revêtue  d'ivoire,  la  pointe  f^  est  en  métal, 
ainsi  que  la  vis  entière  ««..  L'espace  compris  entre  les  pointes  est  (pu- 
jours  très-petit;  on  le  règle,  ainsi  que  la  tension  du  ressort  R,  potir 
chaque  intensité  du  courant.  La  pointe  }h  doit  être  à  une  hauteur 
telle,  qu'elle  soit  touchée  par  l'extrémité  L  dès  que  l'armature  sera 
attirée.  Les  colonnes  G,  G'  et  le  support  S  sont  isolés  de  la  table  par  des 
lames  d'ivoire  ;  et  deux  fils  métalliques  f,  f  incrustés  dans  cette 
table  sont  en  contact  l'un  avec  la  colonne  G,  l'autre  avec  la  colonne  G'* 
P  est  la-  pile  locale  formée  de  3  9i  5  éléments;  son  pMe  positif  com- 
munique au  fil  f^  et  par  la  vis  de  pression  t;i  à  la  colonne  G  ;  son  pôle 
négatif  est  liéàl'mie  des  extrémités  du  fil  de  l'électro-aimant  de  l'ap- 
pareil à  imprimer  ou  du  réceptenrd'un  autre  télégraphe  quelconque; 
tandis  que  la  seconde  extrémité  du  fil  de  Télectro  aimant  fixée  par  la  vis 
de  presrion  v%  communique  av^  b  cofeone  G^  Les  extrémités  F,  V 


4M  TÉUteUrHB  ÉUKTTIIIQITE. 

d»  »ét  V4lktâm  ummni  élu  f«l»i»t  nikt  Ptaraii  «  ttmèÊdm 
dtb]i9M,rMrth-eM  filéeimre.  Le  piMdk  c«i appareil  cstettitae- 
ment  simple  :  le  couraal  priacipai  raad  acM  rélectro<*flinaBl  da  nM, 
raraiitai»  A  en  attâréa,  rcaliéarilé  L  da  lensr  arrive  ei  caaiaa  laé- 
triliyie  aveehpaiaie  p^»  kditaîléa  kpitelaolt  ert  fenié»etc*€« 
la  coufaiii  âé  da  catte  pikrqai  fait  faMtiauier  la  réctptaar  oa  appaitil 


Laig.  7  repi^éacnte  la  dMpoiWat  qa*M  iaat  doimer  à  h  def  aa  ao 
carrfapoadam lortqa'ott doil ialerposar  va  relais  csire  MtikmMh 
vaBNBt  d'horlagerle  de  l'appareil  écrhrâot  Elle  doit,  i^lorsqae  k 
téMgnpha  n'écrit  à  aneriiie  des  statàooa»  iaiMer  oavert  le  drcnit  des 
pikalocaki;  2*daAa  oe  aalaie  état  da  rcpoa  iaiaier  toiçoun  femé  le 
airctti  principal  da  la  ligne,  afin  de  panvoir  trantmetire  le  amnac 
axcilèà  la Mlion éloignée;  S^"  dire  a» CDumoncalMm  avec  le  rdaii 
da  nanlèffeàlaîiaerpaaBcr  le  caorant  prindpal  i  rékciniHaimaat  do 
lalaMy  de  telle  aorla  que  le  circml  de  la  pie  laciie  lail  aosàtOlleiiHé  ; 
4''  enia»  ceseer  d'être  eu  eoBBaanniealios  atee  le  relah  aaaaiièt  <pi*en 
Imaant  le  cireait  principal  ela  va  roanne  en  monfemeot  rappareil 
écrivani  de  la  itation  de  conrespoadance»  aAn  qœ  le  courant  de  la 
pila  principale  aille  daneetameac  aax  apparella  de  faatre^atatian,  paas 
être  forcé  de  iraTefser  la  fl  da  l'éiecira-dnnnt  dn  relaia.  La  clef  qae 
BMNM  alona  décrire  a  élé  ooDitrnile  par  l'iNMle  mécanicien  Habke 

TT  ait  nne  ukle  en  bois»  Pf  me  plaqne  m  laiton  avec  dtm  sop- 
parte  Tartican  a.  S,  dans  lesqads  s'engagent  les  extrémiiés  a,  a  de 
Paie  d*na  levier  à  dans  krancbeB  LL«  tovjonn  en  contact  méuttaïae 
ataç  la  piaqoa  PP;  la  levier  adeax  pralangeaBenfs,  Itin  M,  TanireQ: 
asHlesaona  dn  anncnn  M  se  tranve  snr  h  pbqne  PP  nne  peiHe 
endnme  aséuUiqne  l;dans  l'élat  de  repos,  le  resaort  R  tient  le  anr- 
tann  éloigné  darenciuaieskpralongenMnt  Q,  an  contraire,  est  alort 
m  coniaci  imians  avec  nn  petit  cylMhre  métailiqne  c  ^ptonré  d'na 
cs^dre  d'ivêita  /  aa  sein  de  la  plaqne  PP,  et  coonniniîqtiant  métri- 
BqoeBMnt  afecla  vkdé  preama  Vf  •  L'endnnve  anan  oomnnmqae 
aivac  la  vis  de  pression  Yt^  et  hplaqnePP  atecla  viadaprcssiotty. 
Dans  la  position  que  noos  venons  dedécriie  la  def  est  fermée;  i 
l'an  presse  snr  rextrémiié  on  lonsfee  L,  la  prakmpment  Q  ne  ( 
mnniqnera  plni  avec  la  via  Ytf  {waa  qnll  cemara  de  toocfer  le  tj* 
Undre  e;  k  marteaoi  an  eomraîre^  toncbera  readnma et  eonamnaè- 
qneraavao  k  visdapressian  Vt:  hdeCalorasma  fermée  t  Bniidl^ 


APPAREII.S.  --  lÉLteRAVEES  tCUVANTS. 

m  RMPnrinr  dTeite-iiiênie  pur  l'aetfao  do  resmt  quaftd  h  p 
cessera. 

CbMfÊe  dation  aura  i<»  we  pile  principale  eT  sai  pile  locale;  2*  un 
appweil  écrivant;  S'^irorelaif;^*  me  clef  sembkMekceHeqaenew 
TCDOiis  de  décrire*  La  llg.  §  nontre  la  éispoiitioD  de  ee»  appareile 
a«s  deoi  sUtloiB  extrêmes  de  BerGo  et  de  Cetogne.  Jr  ^'  Mut  ki 
den  appareilftécri?anto«  X,  K  sont  les  deux  retaée»  C,  C  lOBt  les  dent 
dcfi,  P,  P'  le»  deux  pHes  de  h  li|pie,  ;>,  p'  les  deux  piles  tocafes  eai  des 
MatieMB.  On  a  supprimé  teslerien  d«ft  clefs,  eo  ndiqnaat  par  ■»«!« 
snnMe  de  trois  lignes  pointées  les  comoranicatioiis  étaUies  ;  ainsi,  Tok 
fait  sans  peine  qveh  clef  de  Beriin  est  fennéè  et  celle  de  Gotogae  oih 
▼erte  Leconrant  parti  do  pôle  posiclf-hdela  pile  Frient  en T^^daask 
dafC,  y^\  l'axe oa,  ft  la  tisT,  li la  terre  T,  sert  h  Goèngoe es  t^  arrive 
en  V,  ta  II  Taxe  delà  clef anferta,  passe li  la  tis  Y'r,  eldelliaBtelaia^ 
tfsvane  te  fil  de  rélectro-aknaoc  du  relais,  sort  par  a^,  cotre  dans  le 
fi!  caadoctear  snaterraiD  dah  ligne,  arrire par  v aa( relaia de  Bering 
qo'ii  ne  traverse  pas,  paixe  qoe  le  circuit  n'est  pasferaaéene,  pwsfae 
la  daf  de  Barlî»  est  onv^rte  :  M  mnira  donc  an  pMe  aégatîf — de  la  ;^ 
pile  P.  Le  circiiit  prtncipd  a  danc  été  fenoé  da  Beribi  \  Cotegne,  et 
nn  seol  des  relais,  celai  de  Cologne,  est  traversé  parle€Oorant;ialo|rB 
aussi  le  circuit  de  la  pile  locale  de  Cologne  est  fermé;  le  courant  va 
du  pôle  positif  +  li  la  colanae  G  dn  relai»,  de  là,  par  le  levier,  à  la  co- 
lonne C^,  puis  à  la  vis  Ys ,  à  l'appareil  écrivant,  par  le  fil  Cj  et  revient 
m  pMe  négatiL 

M.  Stôhrer,  mécanicien  habile  de  Leipzig,  que  nous  avons  déjl 
aaonBé  phisietira  Ma,  a  cru  perfectiomer  le  lélégraplie  écrivant  de 
n»  Morae  en  rewiplaçjMH  la  pointe  vnqfoe  par  an  système  de  deobles 
poiBtaaIonctiomiaarakemalBfenieiif,  e€  dannant  den  sérias  de  paiata 
on  de  KgBfsAnéeiSurdewKgaesIlorÎBOiBtafes  superposées.  Lafig.9 
nqvésenta  la  modificatian  apportéi*  par  SL  Stôlaen  8N,  S^N'  soni 
daaot  éteatro-amants  encoBsnnniicatlanavee  danx  relais  distincts'^  et 
den  piles  Iseaks,  dont  ka  connais  drcuient  aHemaCiveHMBC  en  acns 
contraire,  suivant  que  Tos  Mc  agir  Tune  oh  Faotrc  A»  cle6  placées  à 
distance  ;  m,.  ^i€  ront  deux  aimants  permanenu,  totnnanft  faorim- 
talement  autour  d'axe»  rertkaax  ec  dont  les  eiti  éaïUfai  n  et  /  portent 
deux  pointes  d'acîer  giddées  an  retenues  par  les  chevilles  C,  C%  de 
telle  sorte  que  les  pôles  «  et  n'  des  aimaiits  ne  peuvent  s'aiiprocler 
que  des  pôles  N'  et  S  des  électro-aimants  :  chaque  attiactioft  prcKe  les 


£i 


^yrtnujL, . 


456  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

pointes  eoatre  le  papier  et  y  imprime  un  point  ou  une  Hgne ,  snivant 
sa  darée. 

Le  tdégrapbe  de  Morse  est  un  excellent  télégraphe,  Urès^simple, 
très-efficace,  irès-rapidc  dans  ses  transmissions.  M.  Steinheii  parie 
avec  admiration  des  modèles  qu*il  a  vus  et  expérimentés  chez  11.  Bro* 
Ung,  à  Hambourg;  un  employé  exercé  écrit  en  moyenne  17  mots  par 
minute,  autant  par  conséquent  que  le  ferait  un  écrivain  habile  avec 
la  plume;  il  n*y  eut  jamais  aucune  erreur,  quelque  prolongées  que 
lussent  les  expériences.  C'est,  au  reste,  un  grand  avantage  que  de 
posséder  sur  une  bande  écrite  de  papier  la  correspondance  qne  les 
télégraphes  à  aiguilles  et  à  cadran  montrent  simplement  en  Faîr,  et 
hissent  à  l'état  d'ombre  fugitive,  s'il  est  permis  de  s'exprimer  ainsi. 

M.  Froment-,  de  son  côté,  a  construit  un  télégraphe  écrivant  dans 
les  mêmes  principes  que  celui  de  Morse.  Il  conserve  le  crayon  rqeté 
par  M.  Morse,  mais  le  crayon  taillé  sans  cesse  de  nouveau,  et  maimenu 
dans  sa  condition  primitive  de  service  excellent  et  sûr,  sans  rimer- 
vention  de  l'employé. 

Nous  donnons  dans  une  planche  particulière,  XfV»  fig.  2,  les  dessins 
du  tél^aphe  imprimant  de  M.  Froment;  mais  sans  nous  arrêter  à  le 
décrire  longuement. 

TÉLÉGRAPHE  ÉCRIVANT  DE  H.  PROllENT. 

En  présentant  à  l'Académie  ce  charmant  appareil  M.  Ponillet 
disait  : 

«  Cet  appareil  est  un  de  ceux  que  radministration  des  télégraphes 
»  a  demandés,  il  y  a  quelqaes  mois,  à  cet  habile  artiste.  Ce  qui  le  dis- 
9  tiague,  c*est  qu'il  écrit  la  dépêche,  non  pas  en  lettres,  mais  en 
»  signes,  an  moyen  d'un  crayon  qui  se  taille  en  écrivant,  parce  qu'il 
»  tourne  sur  lui-même  en  même  temps  qu'il  exéente  son  mouvement 
>  de  va-et-vient  ;  le  crayon  est  mû  d'une  manière  directe  et  sans  ioier- 

•  médiaire  par  Parmtture  de  l'électro-aimant ,  et  peut  exécater  jus- 

•  qu'à  trms  on  quatre  mille  vibrations  simples  par  minute.  » 
La  légende  ci-jointe  donnera  une  idée  suffisante  de  l'appareiL 
C ,  crayon  écrivant  sur  la  bande  de  papier  B. 

R  9  roue  à  rochet  faisant  tourner  le  crayon  sur  son  axe. 
L ,  levier  mobile  portant  le  crayon. 
£,  électro-aimant. 


APPAKEtLS.  —  TÉLÉGRAPHES  ÉCRIVAHTS.  157 

F,  coDlad  en  fer  doux  fixé  an  te?ier. 
C,  cyliadrc  sur  lequel  s'eorouie  la  bande  de  papier  S. 
Il  est  mis  en  mouvement  par  an  rouage  dont  on  règle  là  vhesse  à 
Tolonté. 

G^  C%  cylindres  pressant  la-bande  de  papier  B. 

TÉLteRAPHE  ÉCRIVANT  ET  TINTANT  DE  M.  LE  DOCTEUR 
DCJARDIN  DS  LILLE. 

€c  télégraphe  se  compose  cssentiellemcat  de  trds  appareils.  Le 
premier,  que  nous  avons  déjà  décrit ,  est  une  machine  électro-m^é« 
tiqoe  servant  à  engendrer  le  courant  ;  le  second  sert  2r  éveiller  Tatten- 
tion  de  remployé  et  à  tinter  les  dépêches  ;  le  troisième  écrit  les  dé- 
pêches. Le  télégraphe  de  U.  Dujardin  a  la  plus  grande  analogie  avec 
celui  de  M.  Steinheil,  dont  il  n'est  au  fond  qo'nne  modification  per* 
fectionnée.  L'auteur  nous  assure  qu'il  l'a  encore  beaucoup  amélioré 
^lans  ces  derniers  temps  ;  nous  avions  même  espéré  qu'il  pourrait  nous 
envoyer  à  temps  de  nouveaux  dessins ,  mais  ils  ne  nous  sont  pas  par- 
venus :  CCS  améliorations^  au  reste,  ne  sont  que  des  améliorations  de 
détail  9  que  chacun  peut  imaginer  sans  peine. 

L'appareil  qui  sert  à  avertir  et  à  tinter  les  dépêches,  et  qui  s'appelle 
sonnerie^  est  représenté  planche  XYl,  fig.  4  et  5.  La  fig.  à  est  une 
vue  de  dessus  et  h  fig.  5  une  vue  de  côté.  Les  mêmes  lettres  représen* 
tent  les  mêmes  objets  dans  les  deux  figures. 

ABCD  est  un  électro-aimant  fixé  verticalement  sur  une  planche, 
à  l'aide  d'une  vis  dont  la  tête  est  située  sons  la  planche.  Les  bouts  dn 
fil  de  cet  électro-aimant  sont  soudés  sur  deux  petites  pièces  de  laiton 
£,  F,  qui  sont  munies  de  vis  4e  pression.  Deux  petites  palettes  de  fer 
doux,  G,  H,  sont  fixées  sur  les  bords  des  cylindres  de  fer  de  l'électro- 
ainiant  :  elles  peuvent  s'éloigner  ou  se  rapprocher.  Elles  servent 
à  rapprocher  plus  ou  moins  l'un  de  l'autre  les  pôles  de  l'électro-aimant* 
ce  qui  est  d'une  grande  importance  pour  régler  le  jeu  de  l'appareil. 

IK  est  une  aiguille  aimantée  quadrilatère.  Elle  consiste  en  un  bout 
de  ressort  de  pendule  de  15  millim.  de  largeur  environ,  et  de  1 2  à  15 
centimètres  de  longueur.  Un  petit  bouton  de  laiton  est  fixé  à  son 
centre  :  ce  bouton  est  percé  d'un  trou  et  reçoit  h  frottement  très-dur 
une  aiguille  à  coudre  qui  sert  de  pivot  à  l'aiguille  aimantée.  Une  laoMi 
de  laiton,  pliée  à  angle  droit  à  chacun  de  ses  bouts,  présentant  à 


4M  TÉLiGAATHU  ÉUCmaQUfi. 

sa  partie  supérieure  un  trou  et  k  m  pirfie  iaférievre  nœ  onritè  do- 
nique,  sert  de  support  h  Taigmtle  aimaalée  :  ce  support  ett  fisé  k  la 
partie  Mpériewe  du  mofltaiit  LM  «  fig.  6. 

N,  fig.  ii,  est  un  grand  verre  à  boire  cylindrique  que  l'on  choisit 
aussi  sonore  que  possible;  ks  Terres  ccAîques  seraient peot-étrc  pcé- 
férables.  Le  verre  N  est  percé,  au  centre  de  s<m  fond^  d'un  trou  qui 
donne  pasaage  k  une  vis  qui  sert  à  le  fixer  k  Tun  des  bouts  d'une  lame 
de  laiton  0,  laquelle  est  fixée  par  son  autre  bout  sur  la  planche  de 
l'appareil.  II  faut  avoir  soin,  pour  ne  pas  altérer  la  sonorité  du  verre, 
de  faire  en  aorl»  que  ceW-ci  ne  loit  en  contact  arec  h  larM  O  que 
par  son  centre,  ce  qu'en  ebtient  en  donnant  an  bonc  de  h  lame  eor 
lequel  le  verre  se  pose  plus  d -épaisseur  qu'an  reste  de  la  lame* 

F,  fig»  A»  est  m  cylindre  de  bw,  eyanc  même  diaoBètre  et  nitee 
knteur  qne  le  verre  à  boire.  Ce  cflinâre  est  fixé  sur  l-un  des  bonU 
d'une  hune  de  laiton  Q,  laquelle  est  ixée  par  son  antre  bout  sur  b 
phncfae  de  l'appareiL  Les  lames  de  laitos  Oet  Q»  fig*  &,  pemettettt 
wê  verre  et  an  cylindre  de  bois  de  s'approcher  ou  de  s'^oignler,  ce  qui 
est  très-utile  pour  régler  le  jeu  de  l'appareiL 

La  jofsnsrie,  urise  en  comnMiiicacion  avec  la  ma^kime  magnée 
tique,  fonctionne  de  la  manière  suivante  :  loi7R|n'on  soriève  In 
■ÉMicbe  VX  de  laniacliîne  magnétique,  on  produit  dans  k  fil  de  enivre 
de  ses  bobines  un  courant  élecMque  qui  va  aimanter  réleciriKnmnnt 
de  In  sonnerie  dans  un  sens  tel  qne  Paignille  aimantée,  attirée  par  l'un 
des  pôles  et  repoussée  par  l'aolre,  est  chassée  violemment  contt-e  le 
veiirey  qn'ette  nmt  en  vihraik».  Lonqn'on  kdsse  retomber  le  mnnehe 
de  k  machine  magnétique ,  on  produit  dans  le  M  de  enivre  de  ses 
boèines  un  courant  électrique  comrsirâ  au  premier,  et  qui  vn  ai- 
manier  l'éiectro-aimaDt  de  la  sonnene  en  sens  inverse  de  m  première 
aimantatian.  Par  suite  de  ce  renversement  de  pokrité  dans  l'éleeiro* 
aimant,  l'aiguilk  aimantée  de  k  sonnerie  est  repoussée  oonttn  Je 
cyiindrs  de  bois.  »  l'on  soulève  et  si  l'on  abakse  da  fois  attemoiive* 
ment  k  manche  on  plutôt  le  levier  de  b  machine  magnM^pe,  k 
sonnene  produit  dbc  sons. 

L'appareiqui  sert  à  écrire  les  dépêches  est  représenté  figurent  et  7» 
Bmisia  figure  6  l'appareil  est  vu  de  dessus;  k  figure  7 
rékctm-aimant  et  la  plume  vus  de  côté  et  dans  kurs 


âKD,  Ig.  d|  est  n  cylindre  creux  ou  tambour  en  kiton  de  12  li 


APPAREIU.  ^  tttfoEAtm»  <4»VANTS.  U9 

f  »  eèaaoÊHMi  iiB  dfsMièire.  ion  ane  BF,  0V  repose  sur  les  gmyes 
de  deax  montants  IK,  LM,  qui  sont  fixés  sar  la  pfaMKfce  de  TappéreiL 
toaeltiégB <g Fatie da  tamfcowr ft cicwfe d'w  pw de  fislfilet 
ovfl  lJ0eliiMd'aeierixéeMrfciB(»ca»CL»péMre  dans  le  filet 
de  bTin  le  feovi  £  de  l'vie  do  lambovr  ofte  nii  appendice  EN^  q«i 
son  I  franaiwiire  a«  lambMir  rimpoMMi  dii  BoCeor. 

<MPr  fif.  6y  est  une  belte  qni  renferoit  un  tonrae^bracbe  à  poids 
àtm  h  mmmSk  QR  sert  Sr  fsrire  tmnm  le  tambour  AB€D  par  Fia^ 
t«Déà'aifie  de  la  pièce  ei!f . 

91,  flg.  6,  Cil  va  âectro-aimast  deai  one  partie  est  eaebée  par  le 
tamboor  sons  teqoelette  esc  située;;  Cet  éftcim^faiani  «it  eovclié  ko* 
ffaanttkuinil  sor  \ê  planebe  de  t'apparal.  Les  bo«ts  dof  Al  de  GQîrre 
de  cet  âecir»«im»i  sont  sondés  sor  deux  pièces  de  Mioi»  U,  ?.  X 
SM  «ne  ?is  de  nppd  fttée  dans  ono  pièce  InmioMIe  TZ;  effe  sert  à 
ftnreanncer  on  rocnler  rélecfro^aimant,  ee  qof  est  très-mile  pe«r 
nÉgler  le  jcn  de  In  pkpme  de  l'apparei. 

4BGJ>,  tg.  7,  M  Me  fne  de  CM  de  rélectro»-aJ«M  ST,  fig;  «. 

Bf€,  fig.  7,  est  ni»  portion  dé  action  dn  tambour  A0CI>,  figf.  6. 

BilKL,  fig,  7,  M  kl  pHime  dn  tèiégraphe,  tne  de  cdié.  Cette 
pinse  se  compeet  de  fntre  pîèees  :  !•  on  tt  d^argeM  ov  de  plaitoe 
n,  pllékan||^alga;2*Unttdefer  JRL.pWkangke^as;  9>mi 
«as  e»  ader  K;  œc  a«e KK.%  fig.  7,  est  ^eté  k  sesdevx  honts  et 
présente  on  trsn  k  SBA  nriliev  poor  irrer  paaa%n  a«  HdeferrA'^on 
:  L  en  acier  feodo,  tmnpé  an  rsoge  blanc,  et  aknaaté  à  saCo« 
i;  cet  alBHM  est  ?«  entier  en  LL%  fig.  7,  il  est  percé  d'tm  tron 
ksooMMeopenrrseevoIrlebonC  do  fil  deisr.  Les  qoatre  partie», 
oa  plom  les  fooire  pièces  qoi  composent  la  pione  sont  soudées  en- 
aeoible  k  rétala  L'extrémité  H  de  la  (dmn^  est  aplaiie;  on  gros  fil 
de  «ton,  PSpfésenlé,  fig«  7,  par  me  Hgne  coorbe  ponctoée,  eoTekppe 
le  beat  de  lofilome  soos  forme  d'anse;  le  bec  de  la  ptame  présente 
tme  petite  éeb«Krare  destinée  k  empêcher  ledépiacenMrt  do  fil  de 
coton,  qui  est  assujetti  par  quelques  tours  de  fil  de  soie. 

M!fOr,  fig.  7,  est  on  rase  rempli  d'encre  ordlnaîre,  dans  laquelle 
k  bout  dé  la  ptane  est  mmiergé;  le  fil  de  colon  fixé  sor  le  bec  de  la 
plome  est  constamment  imbibé  d*encre;  k  plmne,.  par  conséquent^ 
esttoiloun  prèle  k  fimctionner  :  on  dsit  a?oir  sdn  d'entretenir  rea- 
crierrempli d'encre  Le  support  deh  plume  n^eslpas  représenté  fig,  7  x 
ce  support  consiste  en  one  lame  de  bHon  pWe  en  U,  et  présentam  an 


460  TÉLÉGKAPilU  ÉLEOTBIQUB. 

trou  à  rextrémîté  de  ch^ciine  de  ses  branches  pour  recetoir  les  phrols 
de  l'axe  de  la  plume. 

Voici  commeut  on  dispose  le  papier  sur  lequel  les  dépêches  doifent 
(tre  écrites.  L'appareil  est  pourvu  d'un  certain  nombre  de  manchons 
en  zinc  parfaitement  cylindriques,  qui  s'adaptent  à  frottement  léger 
sor  le  tambour  ABCD,  fig.  6,  qu'ils  recouvrent  entièrement  C'est  sur 
ces  manchons  que  l'on  dispose  le  pa|)ier  destiné  à  recevoir  les  dé- 
pêches. Ce  papier  doit  être  un  papier  à  lettre  de  belle  qualité  et  sans 
pli  :  on  le  tend  sur  le  manchon  et  on  coUe  les  deux  bouts  Ton  sur 
l'autre  au  moyen  d'une  très-mince  couche  de  cire  moUe  composée  de 
cire  blanche  et  de  térébenthine  de  Venise  fondues  ensemble. 

L'appareil  à  écrire,  étant  mis  en  communication  avec  la  machine 
magnétique»  fonctionne  de  la  manière  suivante  :  le  tambour  est  mis  en 
mouvement  par  le  tournebroche  :  il  exécute  simultanément  deox 
mouvements,  l'oii  de  rotation  sur  lui-même,  et  l'autre  de  transiation 
sur  son  axe  ;  celui-ci  est  dû  à  la  vis  GH,  fig.  6  :  ce  double  mouvement 
fait  que  la  dépêche  s'écrit  en  ^irale  sur  la  suriace  du  tambour.  Lors- 
qu'on  détache  la  plaque  de  fer  US,  fig.  i  et  2^  des  bouts  de  l'aimant, 
on  prodoit  un  courant  qoi  va  aimanter  Télectro-aimaot ,  ABCD,  fig.  7, 
dans  un  sens,  tel  que  son  pôle  boréal  est  en  regard  du  pèle  boréal  de 
l'aimant  de  la  plume,  et  son  pôle  austral  en  regard  du  pôle  austral  de 
ce  même  aimant;  il  y  a  répulsion  entre  l'aimant  et  l'étectro-aimaot; 
l'aimant  est  chassé  dans  la  direction  indiquée  par  la  flèche  fig.  7;  k 
bec  de  la  plume  sort  de  l'encre,  va  frapper  le  papier  do  tambour,  et  y 
trace  un  point  d'encre.  Lorsqu'on  laisse  retomber  la  plaque  de  fer  R5 
sor  les  bouts  de  l'aimant,  on  produit  un  courant  électrique  qui  va 
aimanter  l'électro-almant  iBCD,  fig.  7,  en  sens  contraire  de  sa  pre- 
mière aimantation.  11  y  a  alors  attraction  entre  l'électro-aimant  ABGi), 
fig.  7,  et  l'aimant  de  la  plume  ;  le  bec  de  la  plupie  rentre  dans  renere. 
Si  l'on  soulève  et  si  l'on  aEaisse  dix  fois  alternativement  le  levier  de  la 
machine  magnétique,  on  trace  dix  points  d'encre  sor  le  papier  du 
tambour. 

On  vient  de  voir  comment  on  produit  des  sons  au  moyen  de  la  son- 
nerie, et  comment  on  trace  des  points  d'encre  au  moyen  de  l'appareil 
à  écrire.  Dans  la  pratique,  on  met  simultanément  la  sonnerie  et  l'ap* 
pareil  à  écrire  dans  le  circuit  de  la  machine  magnétique,  de  manière 
à  produire  simultanément  des  ions  et  des  points  d'enere.  Les  dé* 
pêches  se  trouvent  ainsi  simultanément  tintées  et  éerius. 


1 

2 

1 

E 

A 

2 

0 

U 

3 

D 

R 

4 

T 

P 

5 

S 

W 

6 

X 

6 

& 

5 

6 

M 

B 

1 

C 

F 

2 

Q 

G 

3 

H 

K 

U 

Y 

Z 

S 

8 

9 

0 

APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  ÉCRIVA2VTS.  461 

BL  Dajardin  se  trompe  en  attribuant  à  M.  Jacobi  l'inTention  do 
télégrapbeéleclriqae  qui  tinte  et  écrit  les  dépêches  tout  à  b  ibis.  ]] 
a  Touln  parler  sans' doute  du  télégraphe  de  Stcinheil,  qui  n*est  ni  si 
imparfait  qu'il  semble  l'affirmer,  ni  si  différent  du  sien. 

II  convient  maintenant  d'indiquer  comment  on  doit  grouper  les  sons 
on  les  points  d'encre  pour  composer  des  signaux.  Voici  la  méthode 
adoptée  par  M.  Dujardin.  Tout  signal  se  compose  de  deux  groupes 
successifs,  comme  l'indique  le  tableau  suivant  : 

8 
I 
N 
L 
V 
J 
7 

Pour  saTonr  quels  groupes  de  points  dm?ent  représenter  une  lettre 
donnée  on  place  à  côté  l'on  de  l'autre  les  deux  chiffres  de  la  colonne 
horizontale  d*abord  et  verticale  ensuite  au  point  de  rencontre  des- 
quelles se  trouve  la  lettre  on  le  chiffre  en  question.  Ainsi  N  (2,  3)  est 
représentée  par  les  deux  groupes  .....  Le  premier  de  deux,  le  second 
de  trois  points.  R  {Zi  2)  est  représenté  par ,  etc. 

On  peut  construire  une  table  de  Pythagore  dont  les  cases  soient 
beaucoup  plas  grandes  que  celles  de  la  table  ci-dessus^  et  inscrire  dans 
chacune  de  ces  cases,  non  plus  une  lettre  ou  on  chiffre ,  mais  une 
phrase  entière.  Alors,  chaque  case  représentera,  non  plus  un  élément 
de  mots  ou  de  nombres  >  mais  une  idée  complète. 

Yoici  un  moyen  propre  à  faciliter  la  transmission  d'une  dépêche 
écrite  en  toutes  lettres.  Qu'on  se  représente  un  casier  composé  de 
36  petites  cases,  dans  chacune  desquelles  sont  empilées  de  petites  lames 
quadrilatères  de  zinc  ou  de  laiton.  Sur  chacune  de  ces  lames  sont 
imprimés  une  lettre  de  l'alphabet,  et  au-dessous  deax  chiffres  qui 
représentent  les  deux  groupes  correspondants  à  cette  lettre.  Lorsqu'on 
veut  transmettre  une  dépêche  alphabétiquement,  on  la  compose 
d'abord  en  rangeant  les  uns  auprès  des  autres  les  caractères  convc- 
naMes  choisis  dans  le  casier  ;  puis  on  la  transmet  en  suivant  du  doigt 
la  rangée  des  chiffres  qui  se  trouvent  sous  les  lettres. 

Avant  de  transmettre  une  dépêche,  on  doit  avertir  son  correspon* 


4«3  ftifiGBAFlilE  tLWCTBlQtVfi 

daiu«  au  œ^feo  île  la  aonaerie,  ^mmire  tfttii  8k  r^pwdp fn 'il  est 
prêta  racevdr  la  otQUOttiiicaUQiou 

Conuiie  les  poioCi  d*«iiare,  dansraypweil  àÀsrk«,  MBttraeésw^ 
dessous  do  tambour,  m  ^ttfUigé  de  placer  «a  laviMrMrleiMilMMNr, 
afin  dip  pouvw  Ijce  les  ^^gawAX,  ai^Mooiaat  pte0^  îtos^  tnaoéa 
par  b  plumeu 

J^létégn#eékclrk|BedeiL  IkqardtDpeM 
ment  pour  s'assurer  de  la  ir^p^UrMé  de  la  marche  dtf  4raîaijHir  Jea 
chemins  de  fer,  et  en  même  temps  pour  appeler  du  secours  en  cas  d'ac- 
cident arrivé  loin  d'une  station.  Voici  comment  on  peut  atteindre  ce  bat. 

D'abord,  il  est  nécessaire  de  remplacer  le  tournebroche  OP  et  le 
tambour  ABCD  de  l'appareil  à  écrire,  fig.  6,  par  une  horloge  faisant 
marcher  d'un  mouvement  parfaitement  uniforme  uq  long  ruban  de 
papier.  La  modlGcatlon  à  apporter  à  l'appareil  fig.  6  est  représentée 
dans  la  lig.  8« 

ABy  fig.  8,  est  une  roue  de  30  à  &0  centimètres  de  diamètre  mise 
esneuveeMiUdaMiaJîrectiaftde  la  flèche  par  me  harii^e^  Sm  ^ 
circeoléreace  de  cetie  roee  est  enroulé  un  tog  rahsade  papier  U«v, 
dont  uneparUe m  viaiUe«ii  iBCDEVG.  Ce  rtAm  étttÊfiet ae  Hit- 
cbit  deox  fois  sur  Jeafonkanx  €»  F,  et^îstattaeftéMpoMiC  dek 
roue  G  B.  Une  cor4le  enroulée  sur  Taxe  I  de  la  roue  G  II  fohe  m 
poids  K  qui  sert  à  enrouler  isar  G  H  k  papier  qBÎ  m  dàmde  4e  A  & 
L  r^véaeote  b  pliiiae  du  lél^afiie. 

Cela  ppaés  soient  H,  K«  deux  oMiona  d'un  cheuitt  de  te«  ^ 
NOPQleft|^9ites4eag«^«espr6poeéaà  la  snrreîUMee  ^e  k  «lie 
e&ire  ies  4em  suaions  s 

M        M        O        P        Q        R 

On  place  à  chacune  des  siaiion^  Al«  iU  une  ottcbiiie  n^BéAifne, 
une  somierie  et  un  appareil  à  éçiire  modifié  ig.  8.  On  place  cntiMtc 
une  machine  mimétique  dans  chacun  des  pooes  JH,  O»  P,  Q.  Lee  bor* 
loges  des  appareils  à  écni*e  sont  mises  en  monvemeut  aoi:  àm^  «la^ 
lations  M  et  B.  Un  train  part  de  la  jUalicHA  M;  on  fait  joauer  en  H  Ù 
machijie  magnétique^  qui  avertit  en  fi  iqine  la.  machine  ae  Joet  en 
marche  en  M*  £n  méo)e  ica^s,  le  jeu  de  la  machine  (race  dw  pi>^H*^ 
d'encre  sur  les  deux  rouleaux  de  papier  en  M  et  c»  flL  lAraqœ  Je 
Irain  passe  devant  le  poste  N.  le  garde  de  ce  poste  fait  j<Hier  sa  m^ 
chine  magnétique;  il  donne  ainsi  avis  aux  stations  U  et  &  du  passage 


APPARBtS.  —  TÉ^ÉGBAraiSS  ÉCRIYANTS.  463 

du  train,  et  trace  des  points  d*encre  sar  les  deux  rubans  de  papien 
Lorsqve  k  traki  passe  devaat  les  postes  O,  P«  Q,  ks  ipudes  de  ces 
postes  font  aussi  jouer  leurs  machines  magnétiques;  ils  donnent  ainsi 
WÊOoeÊBmêmmt  avis  awc  stattoM  M  €t  R  des  fMssa^  en  train,  et 
URaceaC  des  pwntn  d'encre  snr  les  deux  rebjios  de  papier,  etc.  En 
natisiml  «ur  les  rsbans de  papier  les  nterf aHes ^ aépareivt  les dK- 
férents  groupes  de  points  d*encre»  «a  connaît  emeleiiiHrt  le  temps  qui 
aété  «npiof é  par  le  traîa  pour  ee  rendre  de  M  «n  ff ,  de  N  en  G,  de 
O  M  P,  de. 

81  le  oamot  est  arrèié  par  nn  acddeol,  auprès  du  poste  P,  par 
mnapie,  le  garde  de  ce  poste  en  donne  a^is  an  «lo^en  de  sa  macÙnc 
anzjtMioM  M  «tR,  et  tédame  do  eecoto  oi  cela  oet  nécessaire. 

On  voit  qu'il  «iiflit«  kNrsqa'un  trakaeslen  mardie,  de  jeter  les  yeot 
onr  les  roiwtt  de  papier  des  télégrapbespoorconnoitre  lapositieBde 
œlraiB  onr  la  ^<ne,  ausî  qne  la  viteoKde  porcoiirs««treie8dtfi6reiiis 
pasics  des  gardes. 

Poor  qBL'êB  gMde  de  dienin  do  1er  poisse  con^espondre  de  son 
porte  ofec  les  slotiens,  €onnaeo«  vient  defindiqver,  il  est  indispeD* 
nUe  ^fÊt  le  fil  oondodeur  de  ta  ligne  descende  dans  sa  loge.  Là  ce 
fil  oM  brisé,  et  tes  deux  boots  sont  fines  sor  on  comnotatem-.  Les 
doox  booÉsdu  ft  de  coifre  de  te  nacMtie  magnétiqne  dn  poste  sent 
mm  inés  mxr  le  coflHMUrteur,  qoi  a  peur  lonetion  ^étMk  m  €on* 
toct  naétaUiqoe  entre  les  deox  boots  do  fil  de  te  Hgne,  toit  en  intro- 
duisant le  fil  de  la  machine  magnétique  du  poste  dans  le  cirooit  de  te 
ligoé  lélégropbiqise,  ssH  en  élioiinant  ce  même  fil  do  circani  de  la  Kgne. 
Dons  le  preoûer  cas,  le  gafde  peut  communiquer  «ree  les  stations; 
dans  le  second,  il  ne  le  peut  pas.  Le  garde  doit  donc  maneenrrer  son 
ronamntntriir  avant  dé  teîre  jouer  la  machine  magnétique.  Pour  M 
époifner  te  peine  de  songer  à  eiécoter  cette  manceurre  on  dis]K)se  le 
commutateur  de  manière  que  son  manche  croise  I  angle  droit  téxA 
do  la  macUoe  magnétique,  et  que  le  garde  otdt,  par  conséquent, 
obligf^  de  manontvrer  son  commutalewr  avant  de  povfoir  faire  fonc<^ 
tkmner  sa  machine. 

Dans  son  rappirt  à  TAssemUée  légioiative ,  M.  Le  Terrier  dît  que 
tes  apparttls  de  M.  Dojardin  placés  aux  oxtréniilés  d'un  immense 
circuit  double  delà  disunce  de  Paris  à  LItte  ont  parfailOMent  supporté 
celle  rude  éprevre  :  la  vitesse  de  tranunisslon  a  loojoors  été  de  SÎ 
kÀtresà.te  miaule. 


464  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

^  MÉCANISME  IMPRIMANT  DES  TÊUteRAPBES  DE  M.  SIEMENS. 

On  peut  à  cbacon  de  ces  télégraphes  adapter  un  appareil  à  impres- 
sion, qui  imprime  en  caractères  ordinaires*  Nous  n'avons  pas  pa  omis 
procurer  les  dessins  de  cet  appareil,  mais  la  description  suivante  de 
M.  Siemens  les  fera  asses  comprendre. 

«  11  y  a  d*abord  un  aimant  temporaire,  une  armature  avec  son  res- 
sort, un  levier  d*encliquctage«  une  roue  à  rochet,  en  tout  semblables  à 
ce  qu'on  a  vu  dans  les  télégraphes^  Quand  où  fera  entrer  les  bobines 
de  l'aimant  dans  le  circuit  télégraphique,  soit  directement,  soit  par 
un  mode  de  transmission  analogue  à  cdui  qui  vient  d'être  décrit,  la 
roue  mardiera  du  même  pas  que  celle  des  télégraphes.  A  la  place  de 
l'aiguille.  Taxe  de  la  roue  porte  cette  fois-ci  la  roue  type  de  M.  Wheat- 
stone,  divisée  en  autant  de  secteurs  faisant  ressort  qu'il  y  a  de  signaux 
au  cadran,  chaque  secteur  portant  un  poingon.  Dans  le  mouvement 
de  la  roue,  la  lettre  correspondant  à  celle  qu'indique  à  chaque  instant 
l'aiguille  du  cadran  se  trouve  précisément  ap-desstis  d'un  marteau. 
Au-dessus  delà  roue  est  disposé  un  rouleau  noirci,  entre  leqoel  et  le 
poinçon  passe  la  bande  de  papier  à  imprimer.  Le  rouleau  est  composé 
d'une  multitude  de  disques  de  papier  enfilés  à  son  axe ,  semblables  k 
ceux  dont  se  compose  une  pile  sèche  de  Zamboni  :  cet  assemblage  de 
disques  a  été  comprimé  à  la  presse  hydraulique,  et  la  tranche  travaillée 
au  tow* 

»  Il  ne  s'agit  donc  plus,  k  présent,  pour  imprimer,  que  de  faire  en 
sorte  que,  chaque  fois  que  Ton  abaisse  une  touche  du  clavier  d'un  des 
télégt-aphes ,  le  marteau  frappe  sou  coup  de  bas  on  haut.  Or  il  y  a 
dans  l'appareil  un  second  aimant  temporaire  d'une  grande  puissance, 
que  nous  appdierons  ïaimafit  à  impreêsion,  et  dont  les  bobines 
sont  en  relation  avec  une  pile  auxiliaire  ou  locale. 

•  l^evier  d'encliquetage.oscille,  comme  dans  le  tél^raphr,  au-dessus 
d'un  levier  muni  d'une  pièce  analogue  à  celle  que,  dans  le  télégraphe, 
nous  avons  nommée  fourche  ou  navttu,  Alais  cette  pièce  se  dis» 
tingue  de  la  fourche  en  question  en  ce  qu'elle  n'a  plus  qu'un  seul 
bras.  Elle  est  encore  susceptible,  cpnime  dans  le  télégraphe,  d'un 
petit  mouvement  latéraL  Dans  l'une  des  positions  qui  en  résultent ,  le 
bras  seul  existant  de  la  fourche  appuie  contre  une  pièce  d'arrêt  con- 
ductrice. Dans  l'auUe  sens,  le  mouvement  du  levier  porunt  la  fourche 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  IMPRIMANTS.  465 

esl  limilé  par  un  butoir  on  pierre.  Au  reste ,  les  deux  positions  du 
lef  ier  sont ,  comme  dans  le  télégraphe,  assurées  par  un  cône  en  pierre 
frottant  à  ressort  sur  un  toit  en  pierre  à  angle  très-ouvert.  A  Fendroit 
du  levier  d^encliquetage  qui  répond  h  la  fourche,  ce  levier  porte  de 
chaque  côté  un  bouton^  Tun  isolant,  Tauire  conducteur.  Dans  les 
temps  de  repos  de  Tappareil,  le  bouton  conducteur,  par  Teffet  du 
ressort  de  rappel  de  Faimant  temporaire,  appuie  contre  une  pièce 
d'arrêt  conductrice;  quand  Tarmature  est  attirée,  au  contraire,  le 
levier  va  frapper  de  son  bouton  isoLmt  le  bras  de  la  fourche,  et  lui 
impose  la  position  dans  laquelle  ce  bras  est  au  contact  de  la  pièce  d'ar- 
rêt conductrice. 

»  Tout  ce  système,  bien  entendu,  n'est  plus  engagé  dans  le  circuit 
de  l'aimant  temporaire  qui  meut  le  levier  d'encliquetage ,  et  dont  les 
alternatives  d'aimantation  proviennent  du  jeu  des  télégraphes;  mais 
c*est  le  circuit  de  l'aimant  à  impression  qu'il  s'agit,  à  l'aide  du  sys- 
tème en  question ,  de  fermer  et  de  rouvrir  en  temps  opportun.  11 
existe  donc,  pour  ce  dernier  circuit ,  deux  lieux  de  contact  où  il  est 
sujet  à  être  interrompu.  Supposons ,  en  effet ,  le  bras  de  la  fourche 
dans  la  position  où  nous  l'avons  laissé,  c'est-à-dire  appuyé  contre  la 
pièce  d'arrêt  conductrice  et  le  bouton  conducteur  du  levier,  par  l'ac- 
tion du  ressort  également  au  contact  de  la  pièce  d'arrêt  correspon- 
dante. Alors  le  courant  de  la  pile  auxiliaire  chemine  ainsi  qu'il  suit  : 
au  sortir  des  bobines,  le  courant  entre  dans  le  levier  qui  porte  la 
fourche»  passe  à  l'endroit  d'interruption  de  la  fourche  dans  la  pièce 
d'arrêt  conductrice,  de  là  il  gagne  le  levier  d'encliquetage,  franchit  le 
second  endroit  d'interruption  et  s'en  retourne  ainsi  à  la  pile  et  aux 
bobines. 

9  Pour  peu  que  le  levier  d'encliquetage  s'écarte  de  la  pièce  d'arrêt 
correspondante  par  l'action  de  Taimant  temporaire  eng.tgr  dans  le  cir- 
cuit télégraphique,  le  circuit  de  l'aimant  d'impression  sera  donc  on  ver(  ; 
et,  pour  peu  que  le  bras  de  la  fourche  s'écarte  de  son  côté  de  la  pièce 
d'arrêt  coiTespondante ,  le  circuit  sera  également  ouvert.  A  l'origine 
et  quand  l'impression  doit  commencer,  la  fourche  se  trouve  dans  cette 
dernière  position,  le  levier  d'encliquetage,  au  contraire,  louche  sa 
pièce  d'arrêt  conductrice;  le  circuit  de  l'aimant  d'impression  est  donc 
ouvert.  Le  courant  télégraphique  arrive  :  aussitôt  le  levier,  par  l'at trac- 
tion de  l'armalure  qui  le  porte,  va  chasser  le  bras  de  la  fourche  contre 
la  pièce  d'arrêt,  et  mettre  fin  ainsi  à  l'une  des  interruptions  du  circuit 

30 


466  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

d^iiniiresHOD.  Le  télégraphe,  roaTrant  le  drcnit  de  l'aioMOt,  permet 
au  levier  d'obéir  à  i'actioo  do  ressort,  le  levier  retombe  contre  Farrêt 
condacteor,  et ,  cette  fois  enfin ,  le  circuit  de  raimaot  ^  impression 
est  bien  fermé.  Mais  il  y  a  une  autre  circonstance  qoi  vient  eocot^ 
l'empêcher  d*agir.  En  effet,  celte  clôture  n'est  qu'instanianée,  parce 
que,  i  peine  l'armature  i:appelée,  elle  est  attirée  de  nouveau  par  reflet 
de  la  clôture  du  circuit  télégraphique.  Or,  pour  faire  entrer  en  action 
l'aimant  à  impression,  qui  n'est  pas,  comme  les  autres  éleciro-aimaiats 
de  mêmes  appareils,  con^M>sé  de  tubes  concentriques  et  fendus  dams 
leur  longueur,  il  ne  suffit  pas  d'un  courant  instantané.  Son  magné- 
tisme ,  en  ce  cas ,  n'atteint  pas  i'inteosiié  convenable.  Mais  qu*on 
vienne  à  presser  l'une  des  toocbes  du  clavier  de  l'un  des  télégraphes» 
de  manière  à  tenir  tant  soit  peu  plus  longtemps  ouvert  le  drcuit  télé- 
graphique que  cela  u'a  lieu  dans  la  marche  ordinaire  de  l'apparal , 
alors  le  levier  d'encliquetage  se  reposant  nn  moment  contre  b  pièce 
d'arrêt  conductrice ,  le  circuit  de  l'aimant  à  impression  reste  assez 
longtemps  fermé,  le  magnétisme  a  le  temps  de  se  développer,  et  Tar- 
mature  est  attirée.  Voici  maintenant  les  diverses  fonctions  que^  daos 
son  mouvement,  cette  armature  est  appelée  ii  remplir. 

«  io  Le  marteau  en  suspens  au-dessous  de  la  lettre  ii  imprimer  est, 
comme  on  Ta  sans  doute  deviné,  fixé  au  bout  d'un  levier  que  porte 
l'armature  de  l'aimant  à  impression.  Par  l'attraction  de  cette  «ma- 
ture, le  marteau  frappe  donc  son  coup,  et  la  lettre  correspondante  à 
celle  qu'indique  l'aiguille  du  télégraphe  se  trouve  empreinte  sur  le 
papier. 

»  2°  Conformément  à  h  distribution  des  signaux  autour  du  cadran 
des  télégraphes,  deux  secteurs  diamétralement  opposés  de  la  rooe-type 
sont  restés  vides.  Quand  donc  le  marteau  vient  à  frapper  l'un  de  ces 
vides,  l'armature  peut  décrire  un  angle  un  peu  {^us  grand  que  dans 
le  cas  des  pleins,  où  le  poinçon  vient  aussitôt  rencontrer  le  roolean  k 
imprimer.  Or,  cela  a  pour  effet  qu'un  autre  levier  fixé  à  l'autre  extré- 
mité de  l'armature  peut,  dans  le  cas  des  vides,  atteindre  un  timbre 
d'horloge  et  le  faire  résonner.  Comme  entre  les  mots  de  la  dépêqbe 
il  est  utile  de  laisser  des  blancs^  on  est,  à  chaque  mot»  en  touchant 
les  blancs  du  cadran,  averti  par  le  son  du  timbre  qu'il  y  a  accord  entre 
les  positions  de  l'aiguilie  sur  le  cadran  et  de  la  roue-type  au-dessus 
du  marteau.  Si,  par  suite  d'un  accident  quelconque,  cet  accord 
n'existait  plus,  il  est  toujours  iacik  de  le  rétablir  à  l'aide  d'une  dis- 


APPAREILS.  —  nËLËGRAPHES  IMPRIMANTS.  467 

poMtkm  qui  permet  de  mouvoir  la  roae  eo  faisant  osciller  l'arinatare 
à  circuit  ouvert  par  les  pressions  successives  qu*on  eierce  sur  au 
touton. 

»  y  Si  le  circuit  de  Taimant  à  impression  restait  fermé  plus  long- 
temps que  cela  n'est  absolument  nécessaire  pour  que  Tarmature  puisse 
faire  frapper  leur  coup  aux  marteaux,  ît  en  résulterait  plusieurs  iocon- 
Ténients  graves.  La  pression  du  marteau  contre  le  rouleau  serait 
d*abord  continue;  le  magnétisme  acquerrait  dans  le  fer  doux  un  déve- 
loppement tel ,  que  l'aimant  ne  lâcherait  point  Tarmature  assez  vile 
après  la  rupture  du  circuit  Par  suite,  le  marteau  pourrait  accrocher 
la  roue,  et  si  cet  accident  n*arrivait  pas,  Tarmature  n'aurait  certes  pas 
le  temps  de  retomber  sous  Faction  de  son  ressort  dans  sa  position 
primitive.  Or,  on  va  voir  que  c'est  dans  sa  chute  que  l'armature  fait 
avancer  du  pas  nécessaire  le  rouleau  à  imprimer,  et  d'ailleurs  si  le 
prochain  coup  de  marteau  ne  partait  que  d'un  point  de  la  course  de 
l'armature  plus  ou  moins  éloigné  de  Taimant,  il  n'y  aurait  pas  assez 
de  forces  vives  accumulées,  et  l'on  ne  pourrait  pas  imprimer  deux 
lettres  avoisioantes  du  cadran.  Eii6fl ,  comme  immédiatement  après 
la  rupture  du  circuit ,  il  est  sujet  li  être  fermé  de  nouveau  ii  de  courts 
intervalles,  quoique  pour  de  petits  espaces  de  temps  seulement,  fl 
pourrait  même  se  faire  que  l'armature  ne  se  détachât  plus  du  tout  de 
ses  pièces  d'arrêt. 

9  Pour  parer  à  ces  inconvénients,  il  est  donc  de  la  plus  hante  im- 
portance que  le  circuit  à  impression  soit  ouvert  l'instant  après  que  la 
lettre  a  été  imprimée.  Eh  bien ,  c'est  à  cela  que  sert  l'appareil  à  doob!e 
interruption  qui  a  été  décrit  plus  haut.  En  effet,  â  l'instant  même  où 
le  coup  de^^nurteau  est  frappé,  un  troisième  levier  fixé  à  l'armature 
vient  imprimer  à  la  fourche  le  mouvement  latéral  convenable  pour 
l'écarter  de  sa  pièce  d'arrêt  conductrice,  contre  laquelle  elle  avait  été 
chassée  par  la  première  excursion  du  levier  d'encUquetage.  Le  circuit 
à  impression  est  alors  ouvert ,  l'armature  de  l'aimant  \  impression  a 
tout  le  temps  de  retomber,  et  quand  on  abandonne  le  télégraphe  à 
loi-même  en  dtant  le  doigt  de  dessus  la  touche,  la  première  excursion 
du  ^levier  d'encliquetage  commence  par  rétablir  le  contact  entre  le 
bras  de  la  fourche  et  la  pièce  d'arrêt  conductrice. 

»  U**  Enfin,  ainsi  qu'il  vient  d'être  indiqué,  l'armature  de  l'aimant 
à  impression  remplit  encore  un  dernier  office  indispensable.  Cet  office 
consiste  à  faire  tourner  le  rouleau  à  imprimer  d'un  angle  correspon- 

30. 


46S  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

danty  sur  sa  circonférence,  à  la  largeur  d^une  lettre  de  la  rooe-type. 
Mais  on  conçoit  que  ce  simple  déplacement  du  rouleau  ne  suffît  pas. 
£n  eiïet ,  il  en  résulte  que,  dans  chaque  nouveau  tour  du  rouleau  qui 
répond  à  cent  lettres,  y  compris  les  blancs,  les  lettres  viendraient 
s'imprimer  exactement  aux  mêmes  endroits,  en  sorte  que  non-seule- 
ment la  couche  de  noir  serait  bientôt  épuisée ,  mais  qu'encore  le 
rouleau  s'oserait  de  la  manière  la  plus  inégaie  possible.  Pour  que 
cela  n'ait  point  lieu,  il  y  a  d'abord  un  arrangement  tel  que  le  rouleau 
soit  déplacé  d'une  petite  fraction  de  sa  longueur  à  chaque  pas  de  la 
roue  à  rochet;  après  cinq  tours  il  se  trouve  déplacé  à  peu  près  de  la 
hauteur  d'une  lettre.  Mais,  de  cette  manière,  on  comprend  que  l'im- 
pression s'opérerait  toujours  sur  des  bandes  de  la  surface  du  rouleau 
parallèles  à  son  axe,  en  sorte  qu'il  resterait,  entre  ces  bandes  d'usage 
permanent,  des  bandes  plus  étroites  à  la  vérité,  qui  ne  seraient  jamais 
usées.  On  a  donc  encore  pris  la  précaution  d'imprimer  au  rouleau  dd 
petit  mouvement  de  rotation  en  avant,  qui  devient  cause  que  les  em- 
preintes du  marteau  dans  chaque  nouveau  tour  du  rouleau  ne  répon- 
dent plus  exactement  aux  empreintes  faites  dans  le  tour  précédent , 
mais  empiètent  continuellement  sur  elles  comme  les  traits  d'un  Ter- 
nier  sur  ceux  de  la  division.  » 

Ajoutons  ici  une  note  extrêmement  importante  de  M.  Siemens,  com- 
plément indispensable  de  la  description  de  ses  appareils.  —  «Tousleî! 
constructeurs  d'appareils  électro-magnétiques  ne  savent  que  m)p 
combien  les  lieux  d'interruption  du  circuit  où  l'étincelle  éclate  sont 
sujets  à  se  détériorer  rapidement  par  l'action  de  courants  tant  soit  peu 
intenses,  lors  même  qu'on  fait  usage  du  platine.  Pendant  longtemps 
aussi  celte  circonstance  a  semblé  apporter  un  obstacle  insurmontable  à 
la  marche  régulière  et  prolongée  de  mes  appareils,  jusqu'à  ce  que  je 
trouvai  qu'en  remplaçant  le  platine  par  un  alliage  de  ce  métal  et  de  l'or, 
en  obtenait  des  revêtements  des  lieux  d'interruption  presque  inaltéra- 
bles par  des  couranis  de  l'intenMtc  de  ceux  que  j'emploie.  En  effet,  cet 
alliage  possède  une  cohésion  et  une  dureté  bien  plus  grandes  que  celles 
du  platine,  et  ne  participe  presque  en  rien  à  la  propriété  de  ce  métal 
d'être  réduit  en  poudre  et  transporté  au  pôle  négatif  par  l'action  des 
courants.  » 


APPAREILS  ^  TÉLÉGRAPHES  IMPRIMAI^TS.  469 

TÉLÉGRAPHE  IMPRIMANT  DE  M.   BRETT. 

Le  télégraphe  de  ^1.  Brett  comprend  deux  mécanismes  csseniieb  : 
le  transmelteur  ou  compositeur,  le  récepteur  ou  imprimeur. 

Compositeur.  —  C'est  un  clavier  avec  28  touches  et  quelquefois 
30  ou  /lO,  représenté  planche  XYII ,  6g.  1  et  2.  Au-dessus  des  tou- 
ches r^ne  un  axe  AA^  appelé  axe  des  touches ,  portant  à  son  extré- 
mité une  roue  R  appelée  roue  du  circuit.  Cette  roue  reçoit  son 
mouvement  d'un  poids  P  fig.  2  attaché  au  cordon  C  qui  s'enroule  au- 
tour du  tambour  B,  armé  d'une  roue  dentée  Ri  engrenant  avec  un 
pignon  Pi  placé  sur  le  même  axe  que  la  roue  Rs  :  la  roue  Rs  engrène  à 
son  tour  avec  le  pignon  p% ,  le  pignon  pt  est  monté  sur  le  même  axe  que 
la  roue  Rs  et  l'entraîne  dans  son  mouvement;  cette  roue  à  son  tour 
engrène  avec  un  pignon  p^  ûxé  à  l'axe  vertical  A  qui  tourne  avec  le 
volant  V.  L'axe  des  touches  A  A^  lié  à  la  roue  R3  par  un  système  de  deux 
roues  de  transmission  du  mouvement  R4 ,  R5 ,  à  angle  droite  tourne  lui- 
même  sous  l'action  du  poids  P.  On  implante  sur  l'axe  des  louches  28, 
30  ou  60  pointes  métalliques  analogues  aux  chevifles  d'une  serinette 
ou  d'un  orgue  de  Barbarie,  hautes  d'environ  six  millimètres,  qui  des- 
sinent une  hélice  sur  la  surface  de  Taxe  et  qui  correspondent  aux  let- 
tres de  l'alphabet,  aux  chiffres  et  autres  signaux  télégraphiques.  Ce 
même  axe  des  touches  porte  donc  à  son  autre  extrémité  la  roue  dite 
du  circuit  R ,  armée  de  1  Zj ,  1 5  ou  20  dents ,  et  qui  a  pour  fonction  d'ou- 
vrir et  de  fermer  alternativement  le  circuit  galvanique,  d'interrompre, 
par  conséquent,  et  d'établir  le  courant.  L'un  des  61s  /i  communique, 
à  travers  l'appareil  imprimeur,  avec  le  ûl  conducteur  de  la  ligne,  l'autre 
f%  avec  l'un  des  pôles  de  la  pile.  Deux  ressorts  ri ,  r^  en  contact  mé- 
tallique, ainsi  que  les  fils  /l ,  f^  avec  les  deux  vis  de  pression  Vi ,  Vt , 
appuient  le  premier  sur  les  dents  de  la  roue  R,  le  second  sur  le  tam- 
bour de  cette  même  roue.  Le  volant  V  a  pour  objet  de  régulariser  le 
mouvement  du  système  entier  du  compositeur  et  de  l'emmagasiner, 
afin  que  l'axe,  après  avoir  été  arrêté  par  l'abaissement  d'une  des  tiges 
iriacées  sous  les  touches»  continue  sa  révolution  aussitôt  que  le  doigt 
cessera  de  presser  la  touche.  Les  dents  correspondent  exactement  aux 
liges  implantées  dans  Taxe,  de  telle  sorte  que,  quand  la  tige  de  la  touche 
arrête  l'axe  en  s'appuyant  conlre  la  cheville  de  Taxe ,  le  ressort  r  i 
touchant  le  sommet  d'une  des  dents,  le  circuit  soit  fermé. 


470  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

Imprimeur.  —  Il  est  représenlé  fig.  3,  et  porté  sur  un  support 
S.  £,  El  sont  les  deux  électro-aimaats.  Ai  Ai ,  leurs  armatures,  Ei  E , 
les  extrémités  du  fil  qui  les  entoure,  fixées  à  deux  vis  de  pression  im- 
plaAtées  sur  la  base.  L*unc  de  ces  vis  reçoit  le  fil  venant  du  compo- 
siteur, et  l'autre  le  fil  condacteor  de  la  ligne.  Les  armatures  tournent 
à  charnière  autour  du  pôle  nord  des  électro-aimants  auxquels  elles 
sont  fixées,  et  sont  unies  par  une  barre  rectangulaire  BB  qui  porte  en  son 
milieu  une  tige  ou  bras  de  levier  TT,  que  les  armai  ves  tirent  quand 
elles  sont  attirées  par  les  électro-aimants  :  un  ressort  r  porté  par  l'on 
des  bras  du  levier  L  Li ,  tend  à  élever  la  tige  et  à  détacher  les  amHh 
tures  quand  le  courant  ne  passe  pas.  Les  deux  bras  du  levier  LL|  for- 
ment aussi  une  ancre  d'échappement  à  angle  droite  laissant  passer  et 
arrêtant  tour  à  tour  la  roue  R,  de  7  centimètres  et  demi  de  diamètre, 
de  deux  millimètres  environ  d'épaisseur,  et  armée  de  28,  50  ou  iO 
dents.  Chacune  de  ces  dents  porte  le  poinçon  en  relief  d'une  lettre  on 
d'un  point,  une  seule  reste  en  blanc  et  doit  former  les  espaces;  ces 
lettres,  le  point  et  cet  espace  vide  correspondent  aux  lettres,  etc., du 
cylindre  du  compositeur  :  cette  roue  R  s'appelle  roue  des  typeSf  smi 
limbe  antérieur  porte  ik  petites  pointes  métalliques,  longues  d'environ 
S  millimètres;  c'est  sur  ces  pointas  qu'agissent  les  bras  prolongés  de 
réchappcmeui.. Quand  un  des  bras  saisit  une  pointe,  l'autre  en  lâche 
une  autre,  et  cet  effet  se  reproduit  à  chaque  oscillation  des  armatures. 
Un  poids  attaché  au  cord<m  G  tend  à  faire  tourner  constamment  la 
roue  des  types.  Supposons  donc  le  circuit  fermé  et  que  l'axe  des 
touches,  ainsi  que  la  roue  des  types,  tendent  à  tourner  incessamment 
sous  t'actîoii  du  poids  qui  les  soHicite;  las  ruptures  et  les  ferme- 
tures alternatives  4h  circuit»  produites  par  les  clefs,  feront  osciller  les 
aroMitures,  et  les  osdUations  de  l'armature,  combattues  par  l'actioo 
du  ressort  r^ ,  imprimeront  i  la  tige  T  un  mouvement  de  varet-vieot 
qui  se  chaugera  en  un  mouvement  oscillatoire  de  l'ancre  d'échappe- 
ment, et  en  un  mouvement  de  révololion  périodique  de  la  roue  des 
types  :  cdte-d  fera  ordinairement  160  révolutions  par  minute,  et  de 
s'arrêiera  dès  que  la  rotation  de  l'axe  des  défis  sera  empêchée  parla 
pressiou  du  doigt  sur  une  4es  touches.  Voyons  maistenani  comment 
les  lettres  s'impriment  :  B  est  le  qrliadre  sur  lequel  s'enroule  b  hande 
de  papier,  tournant  autour  d'un  axe  apporté  sur  deux  supports  s,«i; 
deux  balanciers  ou  manivelles  é,  ii  aboutismnt  à  deux  exoentriqiKS 
placés  sur  l'axe  aa  perpendiculairesau  plan  du  tableau ,  tournait  arec 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  IMPRIMANTS.  471 

cet  axe.  Par  lejea  de  ces  excentriques,  fig.  U,  lemouTementderoUtioii 
de  Taxe  aa  devient  pour  les  manivelles  on  mouvement  de  Ta-et-?ieat 
qui  rapproche  et  éloigne  le  cylindre  an  papier  de  la  rotie  di  s  types, 
ramène  tour  à  tour  en  tontact  avec  cette  roue  et  l'en  sépare.  Il  fallait 
encore  que  le  cylindre  au  papier  tournât  sur  lui-même  pour  présenter 
h  chaque  rapprochement  un  nouveau  blanc  à  la  roue  des  types  :  cette 
rotation  s'effectue  par  Tancre  d'échappement  renversé  ett^;  la  bran- 
che Cl  est  liée  au  châssis  par  une  pointe  p  autour  de  laquelle  elle  tourne 
comaie  autour  d*un  axe;  la  branche  e^  est  fixée  à  la  tige  4t ,  liée  elle- 
mème  à  Taxe  a  du  cylindre  au  papier,  et  se  déplace,  par  conséquent, 
avec  ce  cylindre;  deux  ressorts  ri ,  r^  appuient  les  deux  branches  de 
Fancre  contre  les  dents  d'une  rose  attachée  an  cylindre  du  papier. 
Quand  ce  cylindre  recule  ou  s'éloigne  de  la  roue  des  types,  l'extré- 
mité êi ,  appuyant  contre  la  dent  la  plus  voisine,  fait  tourner  le  cyKndre  ; 
et  l'extrémité  e^ ,  faisant  fonction  d'arrêt,  empêche  le  cylindre  de  reve- 
nir sur  lui-même  :  comme  l'axe  autour  duquel  s'exécute  ce  mouve- 
ment de  rotation  du  cylindre  est  une  vis,  fig.  6,  s'engageant  dans  un 
écrou  placé  sur  le  support,  le  cylindre  se  déplace  aussi  dans  le  sens 
de  smi  axe,  de  sorte  que  les  lettres  imprimées  formeront  sur  sa  surface 
une  hélice  continue ,  ce  qui  empêchera  que  jamais  deux  lettres  se 
superposent  oo  s'effacent  l'une  l'autre. 

La  substmce  la  plus  convenable  pour  une  bonne  impression  est  h 
plombagine  réduite  en  poudre.  On  la  place  dans  une  rainure  oo  gorge 
creosée  sur  la  circonférence  du  rouleau  r,  et  on  la  recouvre  d'one 
élofle  de  laine;  il  sort  assez  de  poudre  à  travers  les  pores  de  l'étoffe 
pour  encrer  suffisamment  les  lettres. 

Nous  n'avonspas  encore  indiqué  comment  l'on  fint  tourner  l'axe  aa 
avec  ses  eieentriqnes.  H  reçoit  sa  rotation  d'un  mouvement  d'horlo- 
gerie mo  par  le  poids  Pt  ;  il  tournerait  incessamment  tant  que  rien 
we  l'arrêterait ,  et  chacune  de  ses  révolutions  rapprocherait  et  éloi- 
gnerait tour  à  tour  le  cylindre  au  papier  de  la  roue  des  types;  mais  il 
imperte  qu'il  ne  toorne  que  lorsqu'il  s'agit  d'nnprimer,  quand  le  type 
de  la  lettre  qu'on  vent  fixer  sor  le  papier  est  en  contact  avec  le  cy- 
lindre. Void  comment  ce  résultat  s'obtient  :  Z.|£,  est  on  noavcnn 
levier  fixé  par  son  extrémité  la  plus  forte  Lt  snr  un  axe  porté  par  le 
cbisais  de  f^pparnl ,  et  autour  duquel  il  tourne  ;  l'antre  extrémité  re- 
eourhée  £.«  appuie  contre  le  limbe  postérienr  de  la  roue  des  types,  limbe 
•rasé  de  38  poiuM  aemblahks  à  cefles  du  limbe  antérieur,  et  oorres* 


472  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

pondant  aux  Tingthuit  lettres  ou  signes  de  la  circonférence  ;  rexlréniité 
recourbée  du  bras  du  levier /.i  s*engage  entre  les  pointes  et  repose  sur 
elles,  s*élève  avec  la  pointe  qui  la  porte,  la  quitte,  retombe  sur  la  pointe 
suivante,  etc.,  etc.  Une  tige  métallique  ft*  fî>^ée  près  de  i*extrémiic 
JLs  du  levier,  communique  avec  un  appareil  hydraulique  appelé  gou- 
verneur et  dont  nous  décrirons  bientôt  le  mécanisme  :  il  a  pour 
fonction  de  régulariser  les  mouvements  du  levier  L^L^j  de  telle  sorte 
qu'il  s'élève  rapidement  et  descende  lentement ,  avec  une  vitesse  gra- 
duée. Le  bras  de  levier  A,  L%  perte  enûn  une  pointe  ou  tige  horizon- 
tale p, ,  qui  glisse  sur  rexccnirique  E,  placé  sur  Taxe  a ,  et  touruanl 
avec  cet  axe.  La  portion  de  la  circonférence  de  l'excentrique  E,  la  plus 
éloignée  de  Taxe,  est  plus  épaisse  et  porte  deux  entailles  séparées  l'une 
de  l'autre  d'environ  six  millimètres,  qui  saisissent  l'une  après  Taulre 
la  pointe  p, ,  de  manière  que  l'excentrique  s'arrête  dans  sa  rotation. 
Admettons  que  la  pointe  pi  pose  sur  la  portion  de  l'excentrique  la 
plus  voisine  de  Taxe ,  Texcentriquc  qui  lui  présente  tour  à  tour  les 
divers  points  de  sa  surface  lui  amène  la  première  entaille  ou  saut  de 
loup  dans  lequel  elle  tombe  en  an  étant  le  mouvement  de  Texcentrique; 
elle  ne  pourra  sortir  et  ne  permettra  à  l'excentrique  de  tourner  qu'au- 
tant qu'elle  aura  été  soulevée  avec  le  levier  LLi  par  une  des  pointes 
de  la  roue  dos  types.  Après  ce  soulèvement  l'excentrique  a  tourné  de 
nouveau,  et  amenant  à  la  pointe  le  second  arrêt ,  le  mouvement  s'ar- 
rête une  seconde  fois,  et  il  ne  pourra  recommencer  qu'autant  que  la 
pointe  se  dégagera  de  l'arrêt  en  tombant ,  au  moment  où  l'extrémité 
L|  du  bras  du  levier  quittera  celle  des  pointes  de  la  roue  des  types  qui 
l'avait  soulevée  ;  la  pointe  pi  se  retrouvera  alors  sur  la  partie  de  l'ex- 
centrique la  plus  voisine  de  l'axe.  On  voit  que  par  ce  moyen  Taxe  a 
est  forcé  de  tourner  quand  la  roue  à  types  est  arrêtée,  et  d'amener 
alors  par  le  moyen  des  manivelles  le  papiei*  au  contact  de  la  lettre  oa 
signal,  recouvert  de  plombagine,  ce  qui  imprime  cette  lettre  ou  le 
signal  sur  le  papier. 

Le  régulateur  hydraulique  ou  gouverneur  est  formé  !•  d'un  vase  Y 
de  verre ,  fig.  5 ,  rempli  d'eau  ou  d'un  autre  liquide;  2<*  d'un  vase  V 
intérieur  percé  de  trous  à  travers  lesquels  le  liquide  peut  passer,  et  se 
terminant  par  un  rebord  sur  lequel  se  visse  la  partie  supérieure  de 
l'appareil.  S  est  une  soupape  à  fuseau  en  métal ,  se  soulevant  de  dedans 
en  dehors  ;  p  est  un  piston  creux  soulevé  et  abaissé  par  la  tige  iU  fonc* 
tionnant  dans  la  chambre  c&  de  la  soupape,  et  laissant  seulement  tout 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  IMPRIMANTS.  473 

à  ]*cntoar  un  petit  espace  circulaire  vide,  à  travers  lequel  l'eau  puisse 
s'écouler.  Quand  le  piston  est  soulevé  parle  levier  Li^s,  auquel  est 
attachée  la  tige  t ,  le  vide  se  fait  dans  la  chambre  ^c^  et  l'eau  vient 
subitement  la  remplir:  quand,  au  contraire,  le  piston  descend,  l'eau, 
ne  pouvant  s'échapper  que  diflicileinent  de  la  chambre  dcf^  s'oppose 
à  la  marche,  qui  devient  par  conséquent  très-lente,  comme  cela  est 
exigé  pour  que  le  télégraphe  fonctionne  parfaitement. 

Tout  étant  disposé  comme  nous  venons  de  le  dire,  et  les  commu- 
nications électriques  étant  établies^  si  l'employé  de  la  station  de  départ 
presse  une  touche  du  doigt,  la  touche  A ,  par  exemple,  la  roue  des 
types  s'arrêtera  quand  cette  même  lettre  A  sera  arrivée  en  face  du 
]>apier;  alors  le  levier  JLLi  tournera,  amènera  le  cylindre  au  contaa 
de  la  roue,  pressera  la  lettre  contre  le  papier  qui  recevra  l'impression 
de  cette  lettre;  en  s'éloignant,  le  cylindre  tournera  sur  lui-même  et 
présentera ,  quand  il  sera  ramené  par  le  mouvement  de  Taxe  et  des 
manivelles ,  un  nouvel  espace  blanc  à  la  nouvelle  lettre  qu'il  s'agira 
d'imprimer. 

Chez  M.  Brelt  le  mécanisme  delà  sonneine  est  très-simple.  M,  fig.  1, 
est  un  timbre ,  N  est  le  battant  porté  par  une  lige  ou  ressort ,  fixé  au 
châssis  par  un  axe  autour  duquel  il  peut  tourner,  et  dont  la  partie  infé- 
rieure, petit  bras  de  levier,  pose  sur  une  cheville  longue  de  5  millimè- 
tres :  quand  l'excentrique  tourne,  la  cheville  soulève  le  petitbras  de  levier 
du  ressort  et  fait  descendre  le  battant,  qui  frappe  un  coup  sur  le  timbre. 

Nous  n'avons  rien  dit  encore  de  la  seconde  portion  $  éù  de  la 
figure  3  :  elle  représente  une  autre  disposition ,  une  autre  manière 
d'employer  l'action  galvanique.  La  tige  ou  bras  de  levier  T  est  main- 
tenant horizontale;  elle  se  lie,  d'une  part,  h  l'un  des  bras  de  l'échap- 
pement au  moyen  d'une  cheville  sur  laquelle  elle  travaille,  de  l'aaire  à 
un  excentrique  placé  sur  l'axe  horizontal  ùi ,  représenté  avec  l'excen- 
trique, fig.  6.  Ce  même  axe  ^  porte  une  sorte  de  levier  c,  mieux 
figuré  fig.  7  et  8,  et  armé  de  pointes^  et ^%  destinées  à  arrêter  les 
parties  recourbées  c^  d\  B,  B.. .  sont  des  bobines  creuses  qui  attirent, 
lorsque  le  courant  les  traverse,  les  petits  aimants  verticaux  a,  a. . .  liés  à 
l'armature  jijé,  B( ,  B|  sont  un  autre  système  semblable,  ai ,  ai  sont 
les  nouveaux  aimants,  jéiJi  la  nouvelle  armature.  E| ,  Ei  sont  les  ex- 
trémités du  fil  du  premier  système,  £^ ,  £'s  les  extrémités  du  fil  du 
second.  Quand  le  premier  circuit  est  fermé,  l'armature  ^A  est  atti- 
rée, l'extrémité  Ëi  est  alors  en  contact  avec  E'i ,  et  le  second  circuit 


474  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

se  ferme  à  son  toar;  les  deux  circuits  sont  aussi  ouTerts  en  même 
temps.  Rien  n'empêcherait,  au  reste,  de  mettre  le  second  système 
d*électro-aimant  en  rapport  avec  une  pile  ou  une  machine  électro- 
magnétique kcale;  ce  second  système  n'est  en  réalité  qu'an  relais. 
Le  levier  t' descend  et  monte  avec  l'armature^  suivant  que  le  courant 
est  fermé  ou  ouvert.  L'axe  £,  dans  sa  rotation  excentrique,  éloigne  et 
rapproche  les  pointes  ^  et  ^^  qui  sont  tour  à  tour  en  coouct,  l'une 
avec  la  pointe  &^  l'autre  avec  la  pointe  d\  Si  l'armature  est  attirée , 
la  pointe  g'  s'abaisse  et  quitte  df\  l'axe  et  l'excentrique  font  une  demi- 
révolution  et  la  tige  T  est  entraînée  vers  la  gauche;  mais  en  même 
temps  la  pointe  g  monte ,  s'appuie  contre  c\  et  le  mouvement  est 
arrêté  :  il  recommencera  si  l'armature  en  se  relevant  abaisse  la  pmDie 
g  et  la  dégage  de  l'arrêt  cf%  l'axe  et  l'excentrique  feront  un  nouveau 
demî*tour,  h  tige  T  sera  reportée  en  avant.  C'est  le  poids  P  qui ,  par 
l'iolermédiaire  du  système  de  roues  dentées  représentées  sur  le  dessin, 
met  en  mouvement  l'axe  et  l'excentrique.  L'armature  est  relevée, 
quand  le  courant  cesse ,  par  le  ressort  placé  en  R.  Le  mouvement 
alternatif  de  la  tige  T  agit  d'ailleurs  sur  le  levier  L]  L% ,  absolument 
de  ia  même  manière  que  dans  le  cas  où  cette  tige  était  verticale. 

M.  Brett  a  récemment  perfectionné  son  appareil,  il  a  rendu  la  cor- 
respondance beaucoup  plus  sàre,  en  faisant  en  sorte,  par  une  coml»- 
naison  de  roues,  appelées  par  lui  roues  d'arrêt,  que  la  roue  des  types 
et  l'aiguille  qui  l'accompagne  reyiennent  à  zéro  ou  au  point  de 
départ  après  chaque  impression  d'une  lettre. 

Le  nouyeau  compositeur  est  représenté  fig.  9  et  10.  À  est  l'axe  des 
cleb  ou  goupilles,  en  communication  avec  les  claviers  et  la  roue  da 
circuit  N.  I  est  une  roue  de  frottement  ou  cylindre  mobUe,  liée  au 
bras  de  levier  J.  L'axe  de  ce  levier  a  son  centre  de  rotation  sur  l'aie 
de  la  roue  dentée  H  et  du  pignon  P  ;  la  roue  H  transmet  son  mouve- 
ment à  la  roue  F,  d'un  même  nombre  de  dents,  de  telle  sorte  que 
quand  la  partie  fqr^  du  châssis,  fig.  9>  est  déprimée  par  ta  presBÎOD 
d'une  des  touches,  la  tringle  T  dégage  la  roue  de  frottement  K,  en 
même  temps  la  roue  déniée  B  fait  mouvmr  la  roue  F  ;  les  deux  roues 
de  frottement  K  et  I  tournent  entraînant  l'axe  des  clefs  A  avec  la 
roue  du  circuit  N  et  la  roue  d'attrape  O  :  le  pignon  G  conduit  oa 
yoknt  n,  qui  régularise  la  vitesse  du  mécanisme  :  un  poids  P,  attaché 
à  une  corde  ^fà  s'enroule  sur  le  cylindre  B,  communique  le  mouve- 
ment aux  roues  E,  F,  an  pignon  G,  et  à  la  roue  G  ayec  la  roue  d*alr 


APPAREILS.  ^  TÉLÉGRAPHES  IMPRIMANTS.  475 

trape  D.  Un  aatre  poids  p,  attaché  à  une  corde  qui  s*enroiile  sur  la 
poulie  L ,  ramène  Taie  A  porté  par  les  tourillons  e  ^  t  à  sa  position  pre- 
mière quand  11  a  tourné ,  dès  que  les  roues  de  frottement  sont  déga- 
gées. Le  nombre  des  dents  de  la  roue  de  circuit  N  est  égal  à  là  mmtié 
du  nombre  des  lettres  ou  signaux ,  elle  tourne  sur  le  même  axe  creux 
que  la  roue  d'arrêt  O  ;  une  saiHie  impl»itéesur  la  roue  du  circuit 
agit  sur  une  seconde  roue  d'arrêt  M ,  cette  seconde  roue  M  a  son  centre 
sur  Taxedes  clefs  Â.  Quand  cet  axe  tourne  avec  les  roues  de  frottement 
1,  K ,  il  entraîne  la  roue  N  ;  mais  quand  Jes  roues  de  frottement  sont 
dégagées  et  que  l'axe  A  revient  sur  lui-même ,  entraînant  la  roue  de 
frottement  M,  la  roue  du  circuit  N  est  arrêtée  avec  h  roue  O  par  le 
cliquet  S,  de  sorte  que  Cette  roue  du  circuit  tourne  dans  on  seul  sens, 
malgré  le  mouvement  de  ya-et-vient  de  l'axe  A.  Si  donc  on  abaisse 
une  des  touches ,  et  avec  elle  les  barres  p,  ^,  par  Tintermédiaire  des 
bras  de  levier  s,  s,  ces  barres,  en  s'abaissant,  soulèvent  la  partie  su- 
périeure du  châssis  et  Taxe  T  tourne  ;  une  tringle,  attachée  à  Tune 
des  extrémités  de  T,  soulève  le  levier  J  et  avec  elle  R  etl;  la  roue  de 
frottement  R  devient  libre,  l'axe  A  tourne  jusqu'à  ce  qu'il  soit  arrêté 
par  la  cheville  du  cylindre  des  clefs  correspondant  à  la  touche  abaissée. 
Si  Pou  cesse  de  presser,  la  partie  inférieure  du  châssis  se  relève,  la 
cheville  cesse  d'arrêter  le  cylindre  des  clefs,  l'action  du  poids  p  se  fait 
sentir,  ce  cylindre  revient  à  sa  position  primitive;  maïs  le  cliquet  Y 
agissant ,  la  roue  d'arrêt  O  maintient  la  roue  des  types  N  dans  la  posi- 
tion à  laquelle  elle  est  arrivée  ;  elle  fera  un  nouveau  pas  en  avant  si 
l'on  abaisse  une  autre  clef. 

Lesiig.  11  et  12  représentent  le  compositeur  ou  communicateur 
définitivement  adopté  par  iM.  Brett.  L'axe  A  porte  une  roue  â  circuit  G, 
fig.  12,  tournant  librement  sur  cet  axe,  et  dont  le  nombre  de  dents 
est  égal  à  la  moitié  des  lettres  ou  signaux  du  télégraphe  ;  deux  roues 
d'attrape  ou  d'arrêt  B  et  D  tournent  sur  le  même  axe,  le  nombre  de 
lemrs  dents  est  double  de  celui  de  la  roue  à  circuit;  elles  ne  forment 
qu'une  seule  pèce ,  et  la  roue  B  est  fixée  à  la  roue  de  circuit.  Un 
eKquet  e  pressé  par  un  ressort  R  s'engage  dans  les  dents  de  la  roue  B, 
l'empêche  de  revenir  sur  ses  pas ,  et  ne  In!  permet  de  tourner  que 
dans  une  seule  direction.  L'axe  A  porte  encore  un  bras  de  levier  ou 
manivelle  G,  H,  T,  fig.  11,  avec  un  indicateur  K  qui  montre  sur  le  ca- 
dran L  la  lettre  qu'on  veut  transmettre  ou  imprimor.  Un  cliquet  f 
appuyé  aussi  par  on  ressort  engrène  avec  la  roue  d'arrêt  D,  et  sert  â 


476  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

la  faire  tourner  vers  la  droite,  en  même  temps  que  la  manivelle,  avec 
la  roue  d*arrêt  G  et  la  roue  de  circuit  D  ;  mais  quand  la  manivelle  est 
entraînée  à  gauche  pour  amener  Tindex  K  sur  une  lettre ,  le  cliquet 
glisse  sur  les  doits  de  la  roue  D  qui  reste  en  repos;  alors  le  cliquet  e, 
fig.  12,  empêche  la  roue  B  et  la  roue  de  circuit  de  tourner.  Deux 
bandes  ou  ressorts  en  cuivre  M,  N  pressent,  Tune  sur  le  bord  extérieur 
de  la  roue  de  circuit ,  l'autre  sur  les  dents  de  la  circonférence  de  cette 
même  roue,  et  communiquent  par  deux  vis  de  pression  avec  les 
deux  pôles  de  la  pile,  ou  avec  les  fils  conducteurs  du  circuit.  Le  ron* 
leau  I,  fixé  à  l'extrémité  de  la  manivelle  H,  sert  à  la  mieux  guider 
et  maintenir  dans  son  mouvement  de  rotation  ;  une  goupille  d'arrêt  J, 
la  rend  fixe  quand  Tindicateur  K  est  arrivé  sur  la  lettre  voulue.  Voici 
le  jeu  de  l'appareil  :  en  tournant  la  manivelle  à  gauche  on  amène  l'in- 
dicateur K  sur  la  lettre  à  imprimer  à  distance;  puis,  ramenant  la  ma- 
nivelle à  droite,  pour  revenir  au  point  fixe  de  départ ,  on  fait  tour- 
ner la  roue  de  circuit  qui  établitet  interrompt  le  circuit  autant  de 
fois  qu'il  est  nécessaire  pour  que  la  roue  aux  types  présente  au  papier 
la  lettre  marquée  par  l'indicateur. 

La  fig.  13  représente  la  nouvelle  forme  que  M.  Brett  a  donnée  à 
son  télégraphe  imprimant  :  les  poids  sont  remplacés  par  des  ressorts  ; 
deux  systèmes  de  rouages  oixiinaircs  font  tourner  la  roue  des  types,  et 
communiquent  le  mouvement  au  papier. 

La  roue  des  types  R  est  mue  par  le  pignon  A  et  l'arbre  I,  et  sa  ro- 
tation est  régularisée  par  l'échappement  électrique  représenté  fig.  14. 
Le  pignon  Â  communique  avec  une  roue  dentée  B ,  armée  d'un  se- 
cond pignon  G  placé  sur  le  même  arbre  que  la  roue  d'échappement 
D.  Gette  roue  d'échappement  est  arrêtée  et  rendue  libre  tour  à  tour 
par  une  ancre  d'échappement  a,  dont  l'axe  porte  un  aimant  permanent 
p  servant  d'armature  à  l'électro-aimant  a'  a\  Suivant  que  le  cou- 
rant électrique  traverse,  dans  un  sens  ou  dans  l'autre,  le  fil  de  l'élec- 
tro-aimant,  Farmature  est  attirée  ou  repoussée  ;  ce  mouvement  alter- 
natif se  transmet  d'abord  à  l'ancre ,  puis  à  la  roue  d'échappement ,  \ 
l'arbre  du  pignon  A ,  et  enfin  à  la  roue  des  types ,  qui  marche  ainsi , 
pas  à  pas,  d'un  mouvement  tout  à  fait  régulier. 

La  roue  des  types  R  est  fixée  sur  un  axe  creux  A  :  cet  axe  porte, 
d'un  côté ,  une  petite  roue  dentée  appliquée  contre  la  face  de  la  roue 
des  types;  de  l'autre ,  une  poulie  fixe  L ,  sur  laquelle  s'enroule  une 
corde  portant  un  poids  dont  l'action  ramène  constamment  au  point  de 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  ÉCRIVANTS.  477 

départ  oa  à  zéro  la  rooe  des  types.  Une  noavelie  roue  dentée  R  est 
fixée  à  celte  poalie  ;  et  un  disque  circulaire  en  métal  D,  6xé  à  Tarbre 
I,  porte  un  cliquet  qui  s'engage  entre  les  dents  de  la  roue  dentée  R 
et  renupécbe  de  revenir  sur  elle-même.  Une  roue  dentée ,  de  plus 
grand  diamètre ,  est  encore  fixée  sur  le  même  axe  I ,  de  telle  sorte 
qu'elle  puisse  tourner  pendant  un  certain  temps  et  revenir  sur  ses  pas 
pom*  abaisser  le  prolongement  du  disque  D  portant  une  pointe  qui 
s'engage  dans  une  petite  ouverture  pratiquée  sur  la  circonférence  de 
la  roue  dentée  r,  très- près  du  bord.  Celte  roue  dentée  est  mise  en 
mouvement  par  l'action  de  l'extrémilé  d'un  levier  agissant  par  l'inter- 
médiaire d'un  excentrique ,  ainsi  que  nous  l'avons  expliqué  dans  la 
description  du  premier  appareil. 

Cela  posé,  si  une  des  lettres  ou  un  des  caractères  de  la  roue  type  a  été 
amené  devant  le  papier»  un  levier  semblable  à  LL|  fig.  3  s'engage  dans 
l'ouverture  pratiquéedans  la  roue  d'arrêt  adhérente  à  la  roue  des  types, 
la  fait  tourner  et  avec  elle  l'excentrique  décrit  ailleurs^  qui  entraîne  Ten- 
semUe  des  roues* du  train  imprimeur;  ce  train  à  son  tour,  dans  son 
évolution,  presse  un  piston  contre  le  papier,  et  la  lettre  s'imprime. 

Pendant  qu'après  l'impression  le  papier  s'avance  assez  pour  faire 
plac^àTimpressiondela  lettre  suivante,  un  autre  levier  presse  denou* 
veait  sur  les  dents  de  la  roue  r ,  et  lui  imprime  un  mouvement  de  ro- 
tation suffisant  pour  dégager  le  cliquet  du  disque  D.  La  roue  des  types 
devenue  libre  revient  à  zéro,  et  reprend  sa  position  première  sur 
l'arbre  I;  et  l'on  peut  procéder  à  l'impression  d'une  nouvelle  lettre. 

L'arbre  du  levier  LL^  a  son  second  bras  lié  par  le  moyen  d'une 
tige  avec  un  piston  hydraulique  et  pneumatique ,  semblable  à  celui 
que  nous  avons  figuré ,  et  qui  sert  à  rendre  parfaitement  régulière  et 
nette  l'impression  des  caractères. 

M.  Brett  appelle  Tattentiou  sur  la  disposition  donnée  par  lui  aux 
lettres  sur  le  disque  de  la  roue  des  types,  cette  disposition  étant  tout 
à  fait  nécessaire  pour  abréger  le  travail  de  la  transmission  des  dé- 
pêches. En  effet  la  lettre  E,  par  exemple,  dans  la  langue  anglaise  et 
plus  encore  dans  la  langue  allemande ,  se  présente  trois  mille  fois 
pendant  que  la  lettre  Z  apparaît  une  seule  fois. 

TÉLÉGRAPHE  ÉLECTRO-CHIMIQUE  ÉCRIVANT  DE  H.   BAIM. 

Il  est  représenté  fig.  1 , 2, 3,  pi.  XY IIL  Fig.  1  est  une  coupe  de  face, 
fig.  2  une  coupe  verticale,  fig.  3  une  coupe  horizontale.  Les  mêmes 


47S  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

lettres  représentent  les  mêmes  objets  dans  les  tro»  dessissL  ABGD  est  «n 
châssis  avec  moaTement  d*borl<^erîe,  ma  par  an  poids.  £,  fi|^  S»  est 
an  arbre  de  rotation,  soutenu  à  Tun  de  ses  bouts  par  ou  tasseau  fixé  au 
châssis  ÂB,  à  Tautre  bout  par  un  tasseau  F,  porté  parle  papiu^ou 
table  G.  L*arbre  £  porte  un  petit  rouleau  f^  qui  se  visae  sur  loi,  et 
peut  être  fixé  à  Tun  quelconque  de  ses  points  par  une  vis  de  pressiou. 
H  est  un  disque  plat  en  métal,  porté  par  un  aie  h^  maui  d'une  vis  g 
à  Taide  de  laquelle  on  l'élève  ou  on  rabaisse.  Le  rouleau  f  est  garai 
à  sa  partie  inférieure  de  caoutchouc  ou  de  toute  antre  substance 
propre  à  le  faire  adhérer  au  disque  qu'il  doit  entraîner  dans  la  rotation 
de  Tarbre  £  »  avec  une  vitesse  plus  ou  moins  grande ,  suivant  que  le 
rouleau  sera  fixé  plus  près  du  centre.  Une  colonne  I  s'élève  sor  un 
angle  du  pupitre  ou  table  G»  et  porte  Tappareil  écrivanL  11  se  oompese, 
fig.  1  et  3,  d'une  barre  K,  fixée  à  Taxe  k  mobile  entre  deux  vis  à 
pointe  t/i  »  Vi,  et  qui  se  recourbe  pour  porter  une  autre  vis  à  pointe 
v\  placée  en  face  de  la  pointe  v^^^  implantée  sur  l'axe  k\  les  denx 
pointes  v\  »  v^  sont  deux  pivots  sur  lesquels  toaraie  la  longue  vis  J.  i 
est  un  seoond  rouleau  vissé  (ur  la  vis  J  et  qui  tounie  avec  elle.  L  est 
un  train  glissant  librement  sur  la  barre  K  ;  m  est  un  porte-s^flet,  fixé 
au  train  par  une  charnière  mobile  m'i  le  stylet ,  serré  dans  le  porte- 
stylet  par  une  vis  de  pression,  appuie  sa  pointe  sur  ie  disque  H  :  n, 
enfin,  est  un  levier  qui  appuie  ou  n*appuie  pas  sur  le  porte-stylet,  et 
qui  sert  à  régler  la  pression  de  la  pointe  sur  le  disque.  One  tige  fixée 
au-dessous  du  train  L  se  termine  par  une  dent  carrée  ou  crocliet,  qà 
s'engage  dans  les  filets  de  la  vis  J  :  quand  le  disque  H  tourne,  eatraioé 
par  le  premier  rouleau  f,  il  entraîne  ie  second  rouleau  j  et  La  vis  J; 
la  dent  liée  au  tain  qui  s'engage  dans  les  filets  de  la  vi»  fait  dès  fars 
avancer  ou  reculei*  le  train  le  long  de  la  vis  ;  la  pointe  du  stylet, 
par  conséquent,  décrit  une  ligne  spirale  qui  va  sans  cesse  en  s'éiar- 
gissant,  et  les  signes  tracés  par  elle  ne  se  superposent  point 

Le  balancier  tournant  P  sert  à  régler  la  vitesse  du  disque  et  da 
stylet;  il  est  uni  par  une  liaison  flexible,  c'est-à-dire  par  une  corde  i 
boyau  recouverte  de  fil  métallique,  comme  la  grosse  corde  des  violons, 
à  rextrémiic  inférieure  de  la  visp,  qui  s'élève  ou  s'abaisse  de  manière 
à  raccourcir  ou  à  allonger  à  volonté  la  tige  du  balancier  ;  le  prolonge- 
ment de  cette  tige  s'engage  dans  l'entaille  pratiquée  dans  le  volant  00; 
ce  volant  est  placé  à  Tcxtrémité  d'un  axe  en  communication  avec  les 
roues  du  châssis  ;  un  levier-ressort  R  est  fixé  â  la  partie  intÊrienre  di 


APPAREILS.  ^  TÉLÉfiRAPHES  ÉCRIVANTS.  479 

volant;  si  la  vitesse  est  trop  grande  et  que  le  balancier  tende  à  at- 
teindre les  limites  extérieures  de  réchancrure,  il  appuie  contre  Teitré- 
mité  r  du  levier,  et  lait  |Nir  là  même  presser  rextrémîté  s  contre 
l'axe,  ce  qui  ralentit  le  mouvement.  La  vitesse  est  mieux  réglée  encore 
par  Téchappement  suivant,  fig.  1  et  3.  L'axe  d'une  des  rones  de  grande 
vitesse  sort  du  châssis,  et  porte  un  bras  de  levier  S,  avec  nn  ressort 
mince  en  acier  S';  le  ressort  se  lie  par  un  fil  court  avec  un  axe  libre  ; 
une  roue  t  tourne  sur  cet  axe;  deux  palettes  mobiles  s'engagent  alter- 
nativement entre  les  dents  de  cette  roue  et  sont  ainsi  mises  en  rapport, 
par  une  double  ancre  vv^  avec  un  balancier  P«;  les  oscillations  de  ce 
balancier ,  convenablement  réglé ,  suppléent  aux  inégalités  du  balan- 
cier tournant  F,  et  rendent  parfaitement  uniforme  le  moovomeat  du 
disque. 

Yoici  le  jeu  de  l'appareil  entier.  Le  poids  attaché  à  la  corde  qui 
s'enroule  sur  le  tambour  Àt  foit  tourner  la  roue  As,  qui  englue  avec 
le  pignon  a'  fixé  sur  Taxe  de  la  roue  Bt  ;  la  roue  Bi  communique  son 
mouvementé  la  roue  D  par  l'intermédiaire  do  pignon  d^;  le  pignon  é' 
engrène  avec  la  roue  D  et  fait  tourner  la  roue  de  renvoi  verlkale  /^, 
laquelle  à  son  tour  fait  tourner  la  roue^,  et  l'axe  vertical  fixé  à  cette 
roue.  C'est  à  cet  axe  qu'est  fixé  le  volant  oo\  fig.  2,  dans  l'échan- 
cmre  duquel  s'engage  le  balancier  circulaire  P ,  fig.  /i  et  5.  Le  tambour 
A«  est  remonté  à  l'aide  du  levier  L,  auquel  est  fixée  une  roue  dentée 
avec  diquet,  faisant  fonction  de  treuil.  M.  Bain,  par  l'heureux  em- 
ploi d'un  re.«8ort  en  caoutchouc,  a  obtenu  que  l'appareil  tournât,  même 
alors  qu'en  abaissant  le  levier  L  on  supprimerait  l'action  du  poids. 

On  voit,  fig.  Aet  5,  unrouleaulmu  par  une  manivelle  C,  etsurleqoel 
s'enroule  b  bande  de  papier  percée  des  ouvertures  qui  représentent 
les  lettres  et  forment  la  dépêche  écrite  télégraphiquement;  une  barre 
«t,  fixée  à  lavis  »3«  maintient  le  papier  quand  il  est  nécessaire  contre 
le  tambour  ou  rouleau  I.  K  est  un  second  rouleau  mu  par  la  roue  O, 
par  l'intermédiaire  du  pignon  k  ;  ce  second  rouleau  est  en  métal  et  corn  - 
niunique  métailiquemcnt  avec  l'appareil  M,  enfin,  est  un  rouleau  eu 
bois,  fixé  par  son  axe  à  une  tige  ressort  Mm  ;  à  l'aide  ce  ressort  et  d'une 
goupille  en  ivoire  mf  ,  que  l'on  place  à  volonté  dans  l'un  des  trous  n,  nf 
percés  dans  le  châssis,  on  fait  appuyer  plus  ou  moins  le  rouleau  N 
contre  le  rouleau  R.  A  cette  même  tige  ressort  m  est  &xé  un  porte- 
filou  porte-stylet,  d'où  partent  deux  ou  troispomtesquigliaseatâ  fixité- 
ment  sur  le  rouleau  K  et  rompent  ou  établissent  le  circuit,  suivant  qu'en 


480  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

cootact  avec  un  espace  vide  ou  un  espace  plein,  elles  touchent  on  ne 
louchent  pas  le  m^tal.  La  bande  de  papier  perforée ,  et  sur  laquelle 
est  écrite  ia  dépêche,  passe  donc  du  tambour  I  ou  collier  de  transmis- 
sion sur  le  rouleau  K ,  sur  lequel  presse  le  cylindre  M  et  s*appnient 
les  pointes  O.  Les  pointes  sont  en  communication  avec  Tun  des  pôles 
de  la  pile  ;  le  fil  conducteur  de  la  ligne  en  contact  avec  le  cylindre  K 
se  rattache,  par  son  autre  extrémité,  avec  le  disque  récepteur  en  mé- 
tal H.  Le  disque  e.st  recouvert  d'une  surface  circulaire  de  papier, 
préparée  de  la  manière  suivante. 

On  prend  une  solution  saturée  de  prussiate  de  potasse  dans  de  Teao 
distillée  et  on  y  verse  de  Tacidc  nitrique ,  jusqu'à  ce  que  la  couleur 
devienne  vert-foncé,  puis  de  l'acide  chlorhydrique,  jusqu'à  ce  que  la 
solution  devienne  blanche  comme  du  lait;  il  faut  avoir  soin  d'agiter 
sans  cesse  pendant  qu'on  verse  l'acide  :  il  ne  reste  plus  qu'à  mouiller 
le  disque  de  papier  avec  ce  mélange  et  à  le  placer  encore  humide  sur 
le  iHsque  en  métal  H  ;  toutes  les  fois  que  ce  papier  sera  touché  par 
une  pointe  électrique  ou  que  le  courant  traverse,  la  portion  en  contact 
avec  la  pointe  se  colorera  en  bleu. 

La  fig.  6  représente  un  télégraphe  imprimant  d'une  construction 
plus  simple ,  mais  aussi  opérant  avec  une  vitesse  incoofiparablemeDt 
moindre.  Le  poids  est  remplacé  par  un  ressort  que  l'on  tend  au  moyen 
d'une  clef.  Le  mécanisme  imprimant  est  d'ailleurs  tout  à  fait  ana- 
logue à  celui  des  grands  appareils,  et  fonctionne  de  la  même  manière. 
Le  transmetteur,  ou  communicateur  mécanique,  est  remplacé  par  un 
petit  organe  K,  que  iM.  fiain  appelle  la  clef.  Y  est  un  ressort  en  cuivre, 
attaché  à  la  plaque  X  et  se  prolongeant  jusqu'au-dessus  de  la  plaque  W, 
avec  laquelle  il  arrive  au  contact  quapd  le  doigt  presse  la  touche  qoi 
le  termine ,  le  courant  circule  alors,  et  la  pointe  écrivante  colore  le 
papier  préparé.  Cette  empreinte  sera  un  point  ou  une  ligne,  suivant 
que  la  pression  sur  la  touche  aura  été  instantanée  ou  prolongée  pen- 
dant un  temps  plus  ou  moins  long. 

M.  Bain  a  imaginé  plusieurs  moyens  de  régler  dans  son  grand  ap- 
pareil la  vitesse  du  mécanisme.  L'un  de  ces  moyrns  est  refvésenté 
fig.  7.  M,  !VI  sont  deux  barreaux  aimantés,  placés  dans  l'intérieur  de 
deux  bobines.  L'écbancrure  du  volant  dans  laquelle  s'engage  l'extré- 
mité du  balancier  tournant  P  est  couverte  de  soie  ou  revêtue  d'ivoire 
jusqu'à  une  petite  distance  de  l'extrémité,  de  telle  sorte  que  le  cou- 
rant ne  puisse  pas  se  transmettre  à  ce  balancier»  à  moms  qu'il  ne  soit 


APPAREILS.  —  TÉLÉGRAPHES  ÉCRIVANTS.  481 

arrivé  au  bout  de  sa  course.  Le  courant  de  la  pile  traverse  les  fils  des 
bobines  et  entraîne  les  aimants;  ces  aimants,  à  leur  tour,  font  tourner 
on  peu  le  balancier;  mais  si  la  vitesse  de  ce  balancier  est  trop 
grande,  et  qu'il  parvienne  à  Textrémité  de  sa  course,  il  arrive  en  contact 
métallique  avec  Téchancrure,  il  donne  ainsi  naissance  à  un  circuit  plus 
court  que  celui  du  fil  des  bobines;  le  courant  rencontrant  ce  circuit 
plus  court  ne  passe  plus  ou  passe  en  quantité  insennble  à  travers  les 
bobines,  les  barreaux  aimantés  reviennent  à  leur  position  d*éqailibr«« 
et  le  balancier  à  la  position  qui  convient  à  la  vitesse  normale  du  mé- 
canisme. Au  balancier  tournant  on  peut  substituer  le  régulateur  cen- 
trifuge Il  deux  boules  des  machines  à  vapeur,  disposé  comme  le 
montre  la  fig.  8.  C^  est  un  vase  contenant  du  mercure,   et  dam 
lequel  plonge  Textrémité  du  levier  L  ;  ce  levier  porte  à  son  autre 
extrémité  un  contre-poids  W  qui  tend  à  l'abaisser,  ou  à  filtre  sortir 
l'extrémité  L  de  C^  Si  la  vitesse  n'est  pas  trop  grande,  cette  extrémité 
plonge  réellement  dans  le  mercure ,  le  courant  traverse  les  bobines, 
dévie  les  barreaux  aimantés,  et  l'écart  des  deux  boules  est  un  écart 
normal  ;  mais  si  la  vitesse  est  trop  grande,  le  contre-poids  W  l'em- 
porte, l'extrémité  G  sort  du  mercure,  le  courant  traverse  directement 
l'axe  du  balancier  et  ne  passe  (dus  par  les  fils  des  bobines,  les  barreaux 
aimantés  reviennent  à  leur  position  d'équilibre  et  les  boules  redes- 
cendent en  ralentissant  la  vitesse  du  mécanisme. 

La  fig.  9,  enfin,  représente  un  autre  régulateur  de  rintensité  du 
courant,  analogue  au  gouverneur  de  M.  Brett  A  A  est  un  cylindre  de 
verre  avec  fond  métallique  G  ;  B  est  l'eau  qu'on  y  a  versée  ;  D  est  un 
couvercle  en  métal,  traversé  par  une  vis  E  portant  un  cône  solide  ¥ , 
HH  une  pièce  creuse  en  métal,  vissée  au-dessus  du  couvercle  O;  ce 
couvercle,  d'ailleurs,  est  percé  d'un  trou  pour  donner  issue  au  gaz 
provenant  de  la  décomposition  de  l'eau.  Les  fils  conducteurs  se  rat- 
tachent aux  deux  vis  de  pression  GG.  Si  la  roue  ne  plonge  pas  dans  Teau, 
le  courant  ne  traverse  pas  le  régulateur ,  et  la  pointe  écrivante  a  son 
maximum  de  vitesse;  mais,  si  le  cône  plonge  plus  ou  moins  dans  l'eau, 
le  courant  est  aiïaibK  par  son  passage  à  travers  le  régulateur  et  la 
vitesse  se  ralentit. 

Le  commutateur  de  M.  Bain  est  tout  ^  fait  semblable  à  celui  de  son 
télégraphe  à  aiguille.  Il  se  compose  essentiellement  de  cinq  mor* 
ceaox  de  cuivre  A,  B,  G,  D,  E,  insérés  dans  une  plaque  isolante  en 
bois  de  buis  GG.  G  et  E  sont  liés  par  un  fil  métallique;  D  est  uni  au 

st 


MS  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTBIQUE. 

eblHfis  ëo  télégraphe;  B  coumuaîque  avec  la  teiTe  ;  A  au  pftk  cuivre 

4e  la  pile.  Au  centra  du  ciMnauiUteur  une  manlYelle  wl  bras  de  levier 

iMmaaC  amoor  d^oa  centre  est  soudée  à  ou  ressort  qui  se  prolonge  à 

droite  oa  à  gauche.  Dans  h  position  normale»  les  extréoûtés  du  res- 

ion  presoenisur  ▲  et  B;  maie  elles  portent  sur  B  et£  (|uand  oapoasse 

k  fflÉuiveUs  h  droite»  sur  A  et  G  quand  on  porte  la  manivelle  à  ganche. 

Armons  enfin  an  mécanisnie  par  lequel  M»  Bain  écrit  en  points  et 

en  lignes  pernéeasnr  nae  bande  de  papier  la  diptehe  à  transmeitre.  Il 

est  rei^résemé  fig.  11  et  1 2.  Les  mémef  lettres  dans  ces  deux  ûgures  in- 

dîqnem  tes  mêmes  ohîets.  A  est  une  roue  en  cuivre  fixée  sur  une  pbte- 

ferme*  et  qui  porte  un  cylindre  on  rouleau  a,  snr  lequel  le  papier  s'en- 

lonfe  an  moyen  de  Ja  manivelle  o^.  P  est  un  emporte- pièce  cyliodripe 

gliMant  horiaontalenenl  sur  le  train  B  et  destiné  à  percer  sur  le  papier 

les  points  on  les  lignes  ensemble  de  points.  Une  enclume  6  teraûoeà 

gaQchei*emporte-pièce,  et  les  marteaux  ic,  c»  e  de  la  roue  G  tonraaot 

snr  des  goupilles  viennent  frapper  lour  à  tow*  sur  renclume»  pousser 

remporte-pièce  et  percer  un  troudans  le  papier.  D  est  la  touche  d*im 

lefier  tnndn  par  nn  ressort  e;  lorsqu'elle  n'est  pas  abaissée  une  gou* 

pille  on  arrêt  retient  remporte-pièce^  qui  ne  fonctionne  plus  sous  la 

[  des  marteaux  ;  si  le  doigt  presse ,  au  Gonu*atre ,  sur  cette 

remporte-pièce  avance  et  fait  un  trou,  mais  il  est  amsilAt 

ramené  par  les  ressorts  en  caoutchouc  gg^  et  il  ne  fonctionnera  de 

nouvmmqn^autant  que.  la  louche  sera  de  nouveau  abaissée.  La  rooe  fl 

a  pour  ol^t  de  tendre  la  courroie  dia  cordon  KKK  qui,  après  s'être 

enroalésur  une  poulie  fixée  à  l'axe  de  la  rone  G  «  passe  sur  une  autre 

roneB»  Toutes  les  roues.  H,  P»  L»  tournent  ensemble  quand  la  maia 

agit  flut  h  manivelle  4.  Deux  rouleaux  ou  cylindres  de  petit  diamètre 

m,  m  sont  fixés^  Fmi  snr  l'axe  de  la  rooe  L,  l'autre  à  l'extrémîté  d'uas 

tigfl«sMtt  ;  ks  rouleaux  pressent  entre  eux  la  bande  percée  de  papier 

et  rentcaiiaint  d*un  monvement  continu.  Getae  bande  est  d'abocd 

enronhbesnriecylindre  a,  puis  amenée  par  son  bout  extérieur  contre  b 

plaqna»ipnider,et  delà  entre  les  rouleaux  m  et  n.  L'opérateur  toorae 

la  mamnelleà  de  sa  miingau€he«  et  imprime  un  mouvement  de  rotatioo 

rapide  à  la  roue  G  ;  les  marteaux  c  frappent  successivement  des  ooofs 

précipités  sur  l'endume  é;  et  la  roue  L  déroule  la  bande  de  papier 

qû  a  passé  d'une  manière  continue  devant  l'emporte-pièGe.  Si,  ao 

momant  opportun,  l'opéralenr  preroe  de  sa  main  droite  snr  la  tanche  D, 

Eemfnme-plèce  perce  un  irott;  il  percerait  une  aérie  de  trous  eu  une 


APPÀRin.8.  -^  TÉLÉCUIAPHZS  ÉOIIYANTS.  éêê 

ligne  plus  ou  moins  longue  si  le  doigt  était  resté  appuyé  sur  la  louche. 
Il  peut  donc  de  cette  manière  écrire  en  espaces  vides  plus  ou  moins 
étendus  une  dépêche  quelconque. 

La  forme  d'alphabet  adoptée  par  H.  Bain  comme  la  plus  conve- 
nable est  une  modlGcation  de  celle  inventée  et  publiée  en  1829  par 
le  docteur  Swaim,  de  firilalel|)ble,  eC  employée  plus  tard,  avec 
quelques  changements  peu  importants,  par  M.  Morse.  Les  lettres  et 
les  chiffrts  sent  imprimées  par  mi  «ntaiblc  ée  peinte  et  de  Mgnes  de 
la  manière  suivante  : 

A-—  N ^  — 

B— -  O  --  1 

C  -  -  -  V 2 

D Q t 

E-  R 4 

F- S 5 

G T ;—  e ~~. 

H U  — -  7 

j W 9 

K X 0 

L Y Frac~----  — 

M Z ^  lie ~— 

La  loDgjtteur  de  la  ligus  n'entre  absolumeQt  pour  rien  dans  h  sl- 
gnificaika  i»  signal;  une  ligne  est  une  ligpe  «  un  point  est  un  point , 
et  il  a*est  nulfeoMat  nécessaire  qne  les  lignes  produites  dans  cette 
écriture  &|ori)olique  soient  d'une  longjoicur  égale.  La  séparation  des 
mots  est  indiquée  par  un  espace  blanc  pins  grand  <iue  celui  entre  les 
lettres»  et  la  aiperation  dea  phrases  par  nn  blanc  plus  grand  encore. 


«f. 


4S4  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 


CBÂPITRB  VL 

Appareils  relatiTs  aux  appUettioas  de  la  télégraphie  électrique. 


HORLOGES  ÉLECTRIQUES. 

Avant  de  donner  la  description  des  appareils  imaginés  par  M.  Bain, 
pour  transmettre  le  mouvement  d'une  horloge  à  diverses  aiguilles  plas 
ou  moins  distantes,  ou  pour  rendre  parfaitement  simultanées  les  indi- 
cations de  deux  pendules,  nous  analyserons  une  note  fort  intéressante, 
écrite  sur  ce  sujet  ourieux  par  M.  Steinheil. 

Pourquoi  dans  les  grandes  villes  avons-nous  plusieurs  horloges? 
Sans  aucun  doute  pour  indiquer  partout  les  heures.  Mais  si  ces  hor- 
k^es  ne  marchent  pas  d'accord,  le  but  sera  manqué  ;  chaque  horloge 
indiquant  une  heure  ou  une  minute  différenns ,  nous  ne  saurons  pas 
quelle  est  Theure  réelle.  Il  est  vrai  que  depuis  de  longues  années, 
l'horlogerie  exacte  s'efforce  de  résoudre  le  difficile  problème  de  la 
marche  simultanée  des  diverses  horloges  ;  mais  après  tant  d'années, 
et  malgré  la  multiplicité  des  moyens  employés ,  le  succès  n'a  pas  en- 
core couronné  ses  efforts.  Les  pendules  astronomiques  les  plus  par- 
faites ne  marchent  ensemble  elles-mêmes  que  pendant  nn  temps  assez 
court  ;  et  il  est  admis  aujourd'hui  qu'on  demanderait  en  vain  une 
régularité  absolue  à  des  mécanismes  aussi  compliqués. 

En  réalité  le  problème  doit  être  posé  comme  il  suit  :  multiplier  à 
volonté  les  indications  d'une  même  horloge;  ou,  pour  employer  un 
langage  figuré,  faire  réfléchir  en  autant  de  lieux  qu'on  voudra  les 
images  identiques  de  cette  horloge  unique.  Or,  parmi  tous  les  méca- 
nismes connus,  il  n'en  est  aucun  qui  transmette  le  mouvement  avec 
assez  de  vitesse ,  pour  qu'à  l'instant  même  où  l'aiguille  d'une  horloge 
saute  d'une  minute  à  l'autre,  le  même  passage  s'effectue  dans  des  lieux 


APPAREILS.  —  HORLOGES  ÉLECTRIQUES.  485 

très-distants.  Nous  allons  voir  comment  on  pomra  atteindre  cet  effet 
menreilleux  par  un  emploi  approprié  des  forces  électriques. 

Concevons  que  le  fil  conducteur  d*nn  courant  galvanique  aille  du 
pôle  zinc  de  la  pile  à  la  pendule^  dont  on  veut  multiplier  les  indica- 
tions :  un  instant  brisé,  le  fil  reprend  ensuite  son  cours,  et  passe  tour 
à  tour  par  chacune  des  stations  où  la  reproduction  des  indications  de 
lliorloge  doit  avoir  lieu,  et  qui  sont  munies  chacune  :  1®  d*un  cadran 
avec  aiguilles  ;  2"*  d'un  appareil  composé  d'abord  d'un  électro^imant 
qui ,  par  le  passage  du  courant ,  s'aimante  et  attire  une  petite  arma* 
ture  en  fer  doux  ;  S*"  d'un  mécanisme  particulier  qui,  mis  en  mouve- 
ment ,  fait  avancer  d'un  pas  sur  le  cadran  l'aiguille  indicatrice.  Après 
avoir  traversé  tons  les  électro-aimants  des  stations ,  et  avoir  été  ainsi 
plusieurs  fois  interrompu ,  le  fil  conducteur  revient  au  pôle  cuivre  de 
la  pile.  Admettons  enfin  que  nous  ayons  trouvé  une  disposition  telle, 
et  tellement  liée  avec  l'aiguille  des  minutes  de  Thorloge,  qu'à  chaque 
minute ,  le  courant  se  trouvant  fermé  un  instant,  tous  les  électro-ai« 
mants  deviennent  actifs,  attirent  leur  armature,  et  font  avancer  les 
aiguilles  correspondantes  d'un  pas  on  d'une  minute;  après  quoi  le 
courant  étant  de  nouveau  interrompu ,  toute  attraction  cesse ,  les  ai- 
guilles s'arrêtent  pour  avancer  encore  à  la  minute  suivante ,  etc. 
N'est-il  pas  évident  que  de  cette  manière  le  problème  de  la  reproduc- 
tion en  un  nombre  quelconque  de  lieux,  des  indications jd'une  seule 
horloge  sera  compléteaaient  résolu?  le  fil  conducteur,  en  effet ,  peut 
avoir  une  longueur  immense,  et  le  courant ,  quelque  long  qu'il  soit , 
le  traverse  en  un  instant  indivisible.  On  pourra  installer  de  semblables 
cadrans  à  tous  les  étages  d'un  grand  édifice  »  dans  tontes  les  chambres 
d'une  maison,  sur  toutes  les  places  d'une  ville.  En  même  temps  qu'on 
réglera  l'horloge  unique,  toutes  les  autres  aiguilles  seront  par  là  même 
r^ées  ;  leurs  indications  seront  toujours  aussi  parfiiitement  conformes 
que  si  tous  les  cadrans  n'étaient  en  réalité  que  des  images  données 
par  des  miroirs  du  cadran  de  l'horloge  unique* 

C'est  une  première  manière  de  faire  servir  les  forces  électriques  à 
la  transmission  du  temps.  On  peut  les  utiliser  encore  de  manière  à 
faire  marcher  d'accord  plusieurs  pendules.  Cette  dernière  application 
a  un  autre  avantage  précieux,  c'est  que,  si,  par  un  accident  qudconque, 
les  appareils  cessaient  de  fonctionner ,  l'accord  seul  ne  subsisterait 
plus,  les  pendules  n'en  donneraient  pas  moins  leurs  indications  isolées , 
tandis  que  dans  la  première  installation  si  l'horloge  uniqtje  s'arrête, 


éU  XÉUtoKAFHIE  ÉLECTBIOUi:. 

B  k  eoarant  <sk  knoironip»,  û  lefilâacifO-ainadCs  soat  ineno»,  toutes 
les  aiguillef  cenest  à  ia  Ms  4i'mdîqoer  ks  heures.  Baroii  tous  les 
■loyflM  ^'on  pmi  naître  «i  «eiivre  i^Mir  résoudre  «e  seceod  pro- 
Utee,  BOUS  Jsdk|«eroiis  seulement  ceM  qui»  sar  Terdre  de  Sa  Majeslé 
le  roi  de  fiavière,  a  éié  réaUsô  dans  rinsiitutû»  iwyale  desjeoi&es 
deiBoiaelleft.  Pour  les  «eagee  ardiaairesdela  vie»l  a'estpas  aécessaire 
qse  cet  accord  des  horlo^  s'étende  aux  plus  pelâtes  fraclioas  an 
temps;  s'il  en  devait  être  ainsi,  il  {lodrait  appUqaer  l'appareil  direc- 
Uwr  aux  pendules  eux-mtees,  de  Manière  k  rendre  parfaitemenl 
éganx  les  leoips  de  leurs  oscillations.  Il  sufiira  en  général  que  l'accord 
soit  rétabli  à  cerlains  ûitervaUes,  à  toutes  les  heures,  par  exemple, 
par  rintenwution  du  murant  éiedriciueL  C'est  ce  qui  a  lieu  pour  les 
kurloges  de  l'établissemeni  doul  il  vient  d'être  questien.  Le  luenve- 
moit  des  aigmfcs  porte  une  pièoe  |dale  en  forme  de  splmle,  laquelle 
pendant  la  dovée  de  rbeure  souAève  ffeu  k  pea  un  poids  agissant  sor 
un  levier  :  ainsi  sanleFé,  le  poids  est  maintenu  à  sa  plus  grande  bas- 
teur,  par  une  dispositiou  semblable  k  celle  qui  tient  armé  le  obien 
d'usé  anne  k  feu.  La  pièce  en  spirale  dans  sa  rotation  amène  une 
entaille  fuie  snivam  le  rayon  et  dans  laquelle  le  levier  s'engage  ;  cette 
entaille  est  élargie  vers  le  haut  Quand  k  moment  est  venu  où  la  pen- 
dule Bomaledait  régler  èonlesles  autres,  Tarmaltu-e  ou  lepeiit  morœaa 
de  fer  doux  Jttiré  par  l'^ciro-aimant  t^  par  rintermédiaire  d'an 
levier  sur  la  gâcbe  du  diquel ,  la  détend ,  et  bit  que  le  bras  de  levier 
entraîné  par  le  ooMw-poids  tombe  tout  à  coup;  celte  chute  l'eng^^e 
dans  remaille  de  la  pièoe  en  spirale  fixée  sur  le  mouvemeut  des  ai- 
guilf  Si  pendant  l'heure  qui  vient  de  s'écouler  l'aiguille  avait  avancé 
ou  retardé,  namme  ia  chute  du  levier  ramène  l'entaHle  en  avant  ou  en 
•mène ,  et  avec  eUe  les  pièces  en  spirale  et  les  aiguilles  ;  il  en  résulten 
^e  sur  chaque  cadmn  elles  correspondront  toutes  exactement  an 
même  point.  Oans  l'imervaife  d'une  heure  les  bonnes  pendules  varient 
peu,  il  n'y  aque  de  petites  erreurs  è  corriger;  mais  dans  tous  les  cas 
reutaille  peut  être  aami  grande  pour  ramener  desécaru  de  deux  à 
trois  nainuies,  dans  le  cas  oà  l'un  ne  rétablirait  l'acoud  qu'après  vingt- 
qualre  heures.  On  parvient  donc  de  cette  manière  à  fiire  indiquer  à 
un  nombre  quelconque  d'faorlogm  les  uièoaes  heufes*  les  mêmes 
demi-henres,  et  à  les  faire  sonner  en  même  temps.  Il  est  oertain  que 
l'on  arrivera  par  ces  procédés  à  rendie  cempfc^teiUfnr  ideniiqnn  le» 
indications  des  borteges  d'une  ville  beauooup  ploslaoikmant  qnasi 


APPAREILS.  —  tiOBLOGES  ÉLECTRIQUES.  4»? 

I*on  demandait  cet  accord  aux  perfecdooDements  impossibles  del'hor- 
logerie. 

Pendutô  électro-magnétique  de  M.  BAIN. 

AAt  planche XIX,  fig.  1,  est  une  caisse  en  acajou,  fermée  par  une 
glace  :  B  est  un  support  métallique,  fixé  au  fond  de  la  caisse,  et  auquel 
le  pendule  est  su^endu  :  CG  sont  des  aimants  en  acier  permanents, 
fixés  sur  les  côtés  de  la  caisse,  de  telle  sorte  que  la  lentille  D  du  pen- 
dule puisse  osciller  librement  entre  les  aimants  qui  se  regardent  par 
leurs  pôles  opposés.  £  est  une  petite  boule  de  platine  attachée  à  une  lige 
en  cuivre ,  et  libre  de  se  mouvoir  à  droite  ou  à  gauche ,  en  pressant 
un  ressort  très-léger  porté  en  H  par  la  tige  du  pendule.  La  plaque  de 
cuivre  F  est  déposée  dans  le  sol  humide  et  communique  par  un  fil  an 
support  B  :  la  plaque  de  zinc  G  est  de  même  enfoncée  en  terre  et 
communique  par  un  conducteur  à  la  pièce  de  métal  I;  ces  deux  pla- 
ques ont  tout  au  plus  quatre  pieds  carrés  de  surface.  Au  point  le  plus 
bas  du  ressort  auquel  est  suspendu  le  pendule,  on  fixe  un  fil  recouvert 
de  soie  ;  ce  fil  passe  derrière  la  tige  du  pendule  et  se  replie  plusieurs 
fois  sur  lui-même  dans  une  rigole  préparée  d'avance  pour  le  recevoir; 
fl  est  alors  ramené  de  derrière  la  tige  et  se  termine  en  H  aux  supports 
du  ressort;  la  lentille  des  pendules  ordinaires  et  ainsi  remplacée  par 
une  bobine  électro-magnétique.  Un  courant  électrique ,  constant  et 
uniforme ,  passe  de  la  terre  dans  les  plaques  et  les  fils  en  suivant  la 
direction  des  flèches,  aussi  longtemps  que  la  boule  de  platine  E  est  en 
contact  avec  la  pointe  en  platine  liée  au  support  I  :  mais  supposons 
que  le  pendule  soit  déplacé,  et  que  d'abord  la  lentille  se  trouve  entre 
les  pôles  de  Taimant  placé  à  droite,  le  point  H  se  trouvant  maintenant 
plus  rapproché  vers  la  droite  que  la  boule  £,  celle-ci  cessera  de  s'ap- 
puyer contre  la  pointe  I,  jusqu'à  ce  que,  le  pendule  faisant  son  oscina* 
lion  vers  la  gauche,  la  Jl>oule  retombe  vers  la  droite  ;  ce  même  effet 
se  reproduira  à  chaque  oscillation  ;  Faction  de  la  boule  d'ailleurs  établit 
tour  à  tour  et  rompt  le  circuit,  alors  que  le  pendule  est  à  l'extrémité 
ou  très-près  de  l'extrémité  de  sa  course;  il  en  résulte  que  la  bobine 
est  attirée  ou  repoussée  par  les  aimants  vers  la  fin  de  ses  oscillations, 
ei  que  par  conséquent  le  mouvement  se  continuera  pendant  un  temps 
indéfini. 


4M  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE, 


Horloges  éiectro-magnétiqucê  de  M.  Bain. 

A,  fig.  2,  est  nne  pile  voluîque,  B  uoe  Tue  par  derrrièrc  d*ane 
horloge  ordinaire  dont  le  pendale  bat  tes  secondes;  G  est  une  plaqoe 
d*ivoire ,  fixée  au  châssis  de  Thorloge  ;  elle  porte  en  son  uiilien  on 
morceau  de  cuivre  qui  communique  par  un  fil  conducteur  avec  le  pôle 
positif  de  la  pile.  Au  pendule  est  fixé  un  ressort  très-léger  en  cuWre  F, 
de  telle  sorte  que  chacune  des  vibrations  du  pendule  apporte  Textré- 
mi té  libre  du  ressort  en  contact  avec  le  morceau  de  cuivre,  le  circuit 
est  alors  fermé  ;  il  est  interrompu  quand  Pextrémité  du  ressort  porte 
sur  l'ivoire.  G  et  H  sont  deux  horloges  électriques,  unies  à  Thorloge 
B  par  le  fil  conducteur  L  et  mises  en  mouvement  par  elle.  La  fig.  3  est 
une  vue  par  derrière  de  Tuue  des  horloges  électriques;  a  est  un  élec- 
tro-aimant, b  son  armature,  tenue  en  sn^nsion  par  un  ressort,  \  la 
manière  d'un  pendule  ;  c  est  une  petite  vis  destinée  à  régler  la  distance 
de  l'armature  à  l'électro-aimant.  A  l'extrémité  inférieure  de  l'arma- 
ture  s'adapte  un  encliquetage  d,  s'engageant  dans  les  dents  d'une 
roue  à  rocliet  e;  /*est  un  ressort  qui  maintient  fixe  la  roue  à  rocbet 
Si  le  pendule  de  l'horloge  B  envoie  un  courant  électrique  à  travers  le 
fil  conducteur,  l'armature  est  attirée  par  l'aimant ,  et  l'encliquetage  d 
tire  itne  des  dents  de  la  roue  de  rocbet  :  quand  le  courant  est  inter- 
rompu au  moment  où  le  ressort  F  du  pendule  abandonne  le  morceau 
de  cuivre  de  l'horloge  primitive,  l'armature  retombo  à  la  position 
primitive ,  et  entraîne  l'encliquetage  qui  fait  avancer  d'une  dent  la 
roue  à  rochet  L'arbre  de  cette  roue  porte  une  aiguille  qui  avance 
ainsi  d'un  pas  à  chaque  seconde ,  ou  à  chaque  oscillation  du  pendule 
de  l'horloge.  Un  pignon  de  l'arbre  de  la  roue  à  rochet  met  en  mouve- 
ment un  autre  rouage  qui  porte  l'aiguille  des  minutes  et  des  heures. 

Pour  faire  marcher  à  la  fois  un  grand  nombre  d'horloges  électriques, 
il  faudrait  une  pile  puissante  et  un  gros  fil  conducteur  :  on  diminue 
considérablement  la  difficulté  en  faisant  marcher  les  horI<^es,  non  pas 
simultanément,  mais  circulairement,  si  Ton  peut  s'exprimer  ainsi,  ou 
l'une  après  l'autre.  Pour  obtenir  cet  effet,  on  place  la  roue  à  rochet 
sur  l'arbre  de  l'aiguille  des  minutes;  alors  elle  n'avance  plus  que  d'un 
pas  à  chaque  minute  au  Heu  de  chaque  seconde. 

La  fig.  Ix  montre  par  devant  le  régulateur  de  l'horloge  primitive  B, 
sur  laquelle  est  fixé  un  cercle  d'ivoire ,  avec  des  morceaux  ou  cbe- 


APPAREILS.  —  HOHU>GES  ÉLECTRIQUES.  489 

▼iUes  en  métal,  insàrées  de  manière  à  eflkarer  la  surface,  et  en  nom- 
bre égal  an  nombre  des  horloges  à  mettre  en  monTement  Au  centre  du 
cercle  est  placé  l'arbra  de  l'aiguille  des  secondes  de  Thorloge,  sur 
laquelle  est  fixé  un  ressort  très*délîé  ayant  son  extrémité  libre  en  con- 
tact avec  le  cercle  en  ivoire.  Le  fil  conducteur  positif  de  la  pile  est  en 
communication  avec  le  mouvement  de  l'horloge.  Dès  lors  à  chaque  fois 
que  ratguiile  des  secondes  passe  sur  une  cheville  de  métal  du  cerde 
en  ivoire,  le  circuit  est  fermée  et  le  courant  est  transmis  à  celle  des 
horloges  qui  communique  avec  la  cheville  dont  il  s'agit.  Gomme  l'ai*- 
guille  des  secondes  passe  une  fois  par  minute  sur  chacune  des  chevflies 
de  la  roue,  chacune  des  aiguilles,  mises  en  communication  avec  l'faor* 
loge  régulatrice ,  avancera  d'une  division  par  minute.  Par  cette  com- 
binaison le  courant,  n'ayant  à  faire  mouvoir  à  la  fois  qu'tme  seule 
aiguille,  exerce  plus  de  puissance. 

La  figure  5  représente  un  mécanisme  destiné  à  faire  marcher 
d'accord  des  horloges  ordinaires,  réglées  à  chaque  heure  par  le 
passage  d'un  courant  électrique  qui  les  unii  à  une  inremière  horloge 
régulatrice.  Pour  mettre  le  mécanisme  en  évidence,  on  a  enlevé  une 
partie  du  cadran  :  a  est  un  électro-aimant  et  h  son  armature ,  à  la- 
quelle est  attachée  une  tige  terminée  à  son  extrémité  supérieure  par 
une  fourche  conique  ûc:  c  est  une  cheville  ou  pointe,  se  prolongeant 
en  arrière  à  partir  de  l'aiguille  des  minutes.  Avant  la  transmission  du 
courant  électrique  à  l'éleciro-aimant  a,  l'armature  h  et  les  fourches  et 
sont  dans  la'position  indiquée  par  les  lignes  pointées  :  mais  à  la  der- 
nière seconde  de  l'heure,  l'horloge  régulatrice  transmet  le  courant,  et 
le  fait  circuler  autour  de  l'électro-aimant;  alors  l'armature  est  soudai- 
nement attirée  et  levée ,  entraînant  la  fourche  comme  le  montre  la 
figure.  Si  l'horloge  avait  avancé,  le  mouvement  de  la  fourche  sur  la 
cheville  ramènera  à  sa  place  l'aiguille  des  minutes,  et  celle-ci  indiquera 
le  temps  exacL  De  même,  si  l'horloge  avait  retardé,  la  fourche  ferait 
avancer  l'aignille;  de  cette  manière  donc  l'horloge,  à  chaque  heure» 
indiquera  réellement  le  temps. 

La  figure  6,  même  planche,  montre  le  mécanisme  adopté  par  M.  Baitt 
pour  faire  marcher  Thorioge  électrique  par  la  traction  d'im  fil  de 
cuivre  au  lieu  du  pouvoir  attractif  d'un  électro-aimant  A  est  un  gal- 
vanomètre de  cuivre  isolé,  suspendu  librement  à  son  centre  ;  B  est  un 
barreau  aimanté,  fixé  invariablement  dans  l'intérieur  du  galvanomètre  ; 
CG  sont  deux  ressorts  en  spirale,  un  de  chaque  côté,  pour  conduire 


«M  TÉLÉORAPHIE  ÉLECTMQIJE. 

le  coanuit  ^lectriqae  du  fil  coadiictevr  alatniiDaire  au  â  ou  miki- 
{rikateiir  mobile  ;  F  est  ob  eocliquecage  attaché  aa  fil  ;  E  «st  une  roue 
àfocbet,  fixée  snr  l*arbre  de  Taiguille  des  tninutet  de  rherlo^,  etO 
est  an  resaart  qui  maintieiit  la  roue  en  repes.  L*horlûge  régulatrioe 
transnet  le  courant  électricpie  au  maltiplicalear;  le  barreau  ainaitè 
est  porté  Tere  la  gauche,  renclîqoetage  F  estnîoe  la  rose  £,  et  la  fut 
laarcber  d'une  dent.  SI  k  courant  est  interrompu,  le  fil  refient  à  la 
pMtkm  première  sous  Taction  du  ressort  G.  Si  Tfaorioge  doit  recevoir 
le  courant  à  cbaque  seconde,  la  roue  £  est  placée  sur  Tarbre  de  Taî- 
gniHe  des  secondes;  mais  si  Télectricilé  n'esttrattsntae  qu'une  fois  par 
minute,  la  roue  £  sera  placée  sur  ie  pignon  de  l'aiguille  des  mÔMtet. 

Appareits  chrofio-êicctriçites  de  M.  Gartoer. 

L'h^Hoge  type.  ~  A,  plancfae  XK,  fig.  1,  est  ia  j^tine  ^piliers 
de  la  pendirie4ype  sur  laquelle  est  tracé  en  plan  un  nwage  qui  diffi&re 
pen  de  celui  d'une  pendule  ordincûre  ;  B  est  le  barillet  du  mouremcnt; 
G  la  roue  de  temps  ou  grande  moyenne;  D  la  roue  de  centre  portant 
comme  d'bafaitnde  sa  noinuterte  ;  U  la  roue  de  champs  et  F  la  roue 
d'échappement  pourvue  de  ses  chevilles;  G  lea  kviere  de  l'échappe- 
meut  Sur  l'aie  du  pignon  d'échappement  F  est  fixée  une  étoile  en 
ader  trei^  fdoot  nons  expliquerons  l'usage  plus  bas.  B'  est  le  barilt- 
let  du  rouage  auxiliaire  ;  C  la  grande  moyenne,  D^  et  £^  deux  roues 
intermédiaires  ;  H  un  pignon  sur  l'axe  duquel  sont  fixées  trois  petites 
ailett€s  h  deO"*,002  de  largeur,  et  dont  le  rayon  prolongé  Tient  ren- 
contrer les  dents  de  l'étoile  f.  Le  pivot  opposé  du  pignon  H  traverse 
h  platine  de  derrière  A,  fig.  2,  et  porte  à  frottement  sur  son  prolon» 
gemeat  le  petit  moulinet  à  trois  dents  a;  B  est  un  levier  en  éqoecre 
porté  par  une  broche  dont  le  centre  de  mouvement  est  en  1;  Iefaras4 
porte  en  élévatbn  sm-  son  plui  un  appendice  formé  d'une  portion  de 
cuivre  et  d'mie  portion  en  ader  fondu  trempé  dur.  G'  est  on  fil  de 
cuivre  rouge  roulé  en  hélice  pour  faire  ressert,  dont  le  bout  péaélve 
dans  le  centre  du  bras  B,  et  y  est  fixé  par  une  vis  de  pressioB  f; 
r«utne  banc  eommunique  avec  le  fil  conducteur  formant  le  courant 
électrique,  et  Dnt  par  conséquent  paortie  du  ctreuiL 

DtsX  un  autre  fil  en  cuivre  rouge  courbé  en  reaBOit  de  pislolflli  et 
traversant  le  collet  d  dans  lequel  il  est  retenu  par  lavis  de  presnon  ^ 
Le  tiom  supérieur  de  ce  fil  est  pourvu  d'une  petite  lentille  en  or  par» 


APPAROtS.  ^  mamLOOKS  électbiques.  ém 

etabontâCMN»  la  partie  «i  acier  de  l'appanlioe  4,  wrtckqa^à^im 
CMilact.  C'est  par  tt  qae  le  circuit  ékednque  eat  oorert  on  feim& 
L'aaare  bo«i  d«  M  D  commun^  avec  le  il  cMidsGtav,  et  idt  paatia 
emine  le  iirécMeot  4«  circoit  étectiiqw. 

Toid  nutéotenant  comment  fonctioment  loaleB  «s  parties  :  Véiaàt 
F,  fig.  1,  est  fixée  aor  Tase  de  la  roue  d'échappeanent  et  suit  aan 
monvenest  ;  diacune  des  aileties  h,  esanâmèe  par  le  ronage  acoe»* 
aaîre,  reDcaotre  me  dent  de  rétmie  qvi  rafeath  sa  mardie,  mais  avec 
laqaelle  elle  progresse  JQsqa'an  Dtomeiit  «ù  les  de»  rayons,  devcnos 
trop  courts  ;  se  séparent,  l'ailette  fait  alors  on  tiers  de  tour;  la  soi-» 
vante  renomilre ,  à  son  lour ,  une  dent  de  l'étoie,  en  aait  le  mouve- 
nKotet  la  «piitte^  nouveau  pour  recoannenoer  imliffiniinent  L'eai-* 
phâ  de  l'élaîle  est,  conmie  on  le  noit ,  ée  modérerai  régulariser  la 
ralalion  du  rouage  auxiliaire. 

Le  mouKnet  a,  fig.  2^  porté  par  k  pignon  des  aiietles,  ank ansai 
le  même  mouveaaent  de  rotation  ;  chaque  fois  qoe  l'une  d'elles  échappe 
de  l'étoile,  «ne  dent  du  moulinei  écarte  le  bras  verticd  du  kvier  B, 
Tanûre  bras  s'^oigne  alors  du  bont^périeur  du  fil  I>  sw  lequel  il 
repoaait;  il  résulte  de  ce  mouvement  que  le  cîrouit  éledriqne  est 
ouvert  et  cesse  d'affecter  les  électro-aimants  qui  mettent  leadp|)aneilo 
dvonométriqoes  en  fonction;  mais  bientèt  le  moutoet  a  repris  sa 
position  primâfiiv,  ainsi  que  le  br»  é;  le  contact  enine  le  fil  D  et  le 
hraa  é  étant  rétabli,  le  circuit  est  fermé  et  les  électro-aniaDte  mettent 
en  mouvement  les  apparetts  bonnre&  La  période  de  rotation  est  4e 
aix  secondes  dans  les  modèles  exécutés,  mais  die  peut  être  rédnhe  on 
augmentée  en  changeant  ie  nombre  des  dents  de  rétoHe,  «t  l'on  pour- 
rait ainsi  Inre  maïqoer  hi  seconde  li  on  nombre  âUmàé  d'up^eUs 
qui  seraient  disposés  pour  cet  eiét. 

Four  éviter  qoe  l'^ectricîté  se  perde  dans  les  parties  étrangères 
aux  organes  du  ooutact ,  il  existe  pour  dbacun  d'eux  des  garnitures 
laolanÉesqoi  font  suivre  an  fluide  le  parcours  direct  indiqué  sor  le 
dussio  par  desflèche& 

Premier  appareii  ckronemitri^iMe.  *-  jL,  fig.  S,  cet  h  platine 
despilierssurhMinefe  est  tracé  en  plan  le  fMage  de  l'appareil.  B  eat 
leharillet,  C  la  roue  de  temps,  D  la  rooe  da  centre >oandn§sant  les 
aiguilles,  et  Fia  roue  d'échappement  dont  les  dents «mt  trèa-di^ 
figées.  Cette  roue  est  nrainlemn  dans  me  position  lise  par  un  oonflre- 
pivot  placé  k  chaque  bootde  son  axe,  demamèra  à  Mini  bisser  qae 


49)  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

le  jeu  nécessaire  pour  être  libre.  F'  est  Taxe  de  l'échappement  placé 
yerticalement  et  parallUemeiil  à  la  platine;  il  porte  en  fnn  plateau 
d'acier  horizontal  dans  l'épaisseur  duquel  est  pratiquée  une  rainure 
dont  une  partie  est  inclinée  dans  un  sens,  et  Tautre  partie  dans  le  sens 
inrerse  ;  p  et  f"  montrent  cette  rainure  ainsi  que  le  plateau  séparé  et 
réuni  à  son  axe  ;  cf  est  un  petit  ressort  très-flexiUe  qui  ramène  le 
plateau  après  son  déplacement  par  la  roue.  Les  points  de  Taxe  de 
l'échappement  et  le  petit  ressort  sont  fixés  en  dedans  de  la  platine  de 
derrière,  qui  est  traversée  par  la  cheville  e  dont  l'usage  sera  indiqué 
plus  loin. 

H,  fig.  A,  est  la  platine  de  derrière  sur  laquelle  est  vissée  en  élé* 
vation  une  brèche  qui  est  le  centre  de  moovemeut  du  levier  en 
équerre  L  Le  ressort  J  appuie  sur  le  bras  vertical  de  l'équerre  et  le 
maintient  contre  la  goupille  2  placée  dans  la  platine;  l'autre  bras 
porte  une  espèce  de  chape  k  qui  reçoit  à  taraud  la  petite  tringle  L,  an 
bout  de  laquelle  est  fixée  la  platine  en  fer  doux  M,  destinée  à  être  at- 
tirée par  un  électro-aimant  semblable  ï  celui  de  la  figure  7. 

Le  dessin  des  fig.  3  et  4  indique  la  position  des  organes  quand  le 
circuit  électrique  est  ouvert  L'une  des  dents  de  la  roue  d'échappe- 
ment F  est  au  repos  sur  le  plan  horizontal  f,  tout  près  du  bord  de 
l'entaille  inclinée.  Dès  que  le  circuit  est  fermé,  l'électro'^aimant  attire 
la  platine  en  fer  doux  M ,  fait  fléchir  le  bras  horizontal  de  l'équerret 
dont  l'autre  bras  se  meut  dans  le  sens  de  la  goupille  1,  et  déplace  la 
cheville  e  fixée  à  l'assiette  de  l'axe  du  plateau  ;  ce  dernier,  par  le  petit 
mouvement  produit,  permet  à  la  dent  de  la  roue  d'échappement  qui 
était  au  repos  de  s'engager  dans  l'entaille  inclinée,  et  comme  la  rcNie 
est  sollicitée  par  le  ressort  moteur,  la  dent  continue  le  déplacement  do 
plateau,  et  vient  s'arrêter  dans  l'angle  de  l'entaille  où  elle  reste  jus- 
qu'au moment  où  le  circuit  est  ouvert  :  le  plateau  poussé  par  le  petit 
ressort  d  revient  alors  sur  lui-même ,  la  dent  achève  de  parcourir  la 
rainure,  et  la  suivante  se  pose  à  son  tour  sur  la  partie  horizontale  do 
plateau.  Les  mêmes  fonctions  se  renouvellent  chaque  fois  que  Pélec- 
tricité  est  mise  en  jeu.  Le  ressort  J  est  non-seulement  destiné  à  ra- 
mener le  bras  I  à  sa  place ,  mais  encore  à  équilibrer  le  poids  de  la 
plaque  M,  ce  qu'on  obtient  en  tournant  la  vis  3  dont  la  tête  est  excen- 
trique à  son  taraud. 

Dtuœièmô  appareil  ehronamélrique,  —  Â,  fig.  5,  est  II 
platine  sur  laquelle  sont  montées  en  élévation  les  pièces  de  l'appareil. 


APPAREILS.  —  HORLOGES  ËLECTRIQUES.  493 

B  est  une  rooe  déniée  en  roehct,  OHHitée  sar  son  p^non  é,  engre- 
nant dans  ]a  roue  C,  dentée  à  l'ordinaire,  et  montée  sur  un  arbre  dont 
le  prolongeaient  sert  à  porter  la  commnnication  des  aiguilles.  D,  point 
faisani  office  de  cage  dans  lequel  roulent  les  pivots  supérieurs  des 
deux  roues.  E,  falet  ou  sautoir»  dont  la  tête  pénètre  dans  l'interralle 
des  dents  de  la  roue  en  rocbet,  pour  la  fixer  et  rempêcher  de  rétro- 
grader; 0,  ressort  qui  maintient  le  valet  dans  sa  position.  F,  levier  qui 
met  tout  en  jeu,  la  fig.  6  le  montre  séparément ^  il  a  son  centre  de 
mouvement  sur  une  broche  vissée  sur  la  platine  A  ;  G,  petit  ressort 
fixé  sur  le  haut  du  levier,  dont  la  tête  angulaire  entre  aussi  dans  les 
dents  du  rochet  B;  H,  butoir  également  fixé  sur  le  levier  £.  f,  petit 
bras  du  levier  auquel  est  attachée  la  chape  dans  laquelle  entre  à  ta- 
raud la  tige  I,  dont  le  prolongement  porte  la  platine  en  fer  doux.  J, 
ressort  dont  le  bout  appuie  sur  le  petit  bras  /*,  pour  ramener  le  le- 
vier F  &  son  point,  et  dont  la  vis  à  tête  excentrique  d  règle  la  pres- 
sion, ky  fig.  7,  barrette  montée  à  carré  sur  le  prolongement  de  l'axe 
de  la  roue  C,  pour  entraîner  les  aiguilles  de  l'horloge,  au  moyen  d'une 
brodie  qui  entre  dans  la  rainure  pratiquée  à  son  extrémité  ;  L,  élec- 
tro-aimant qui  détermine  le  mouvement  de  l'appareil;  M,  la  platine 
en  fer  doux  fixée  au  bout  de  la  petite  tige  I;  N,  point  d'attache  de  la 
petite  tige  avec  le  levier  F. 

La  fig.  5  représente  l'appareil  prêt  à  fonctionner.  L'horloge-type 
faisant  passer  actuellement  le  courant  électrique  dans  l'aimant  tempo- 
raire L,  la  platine  en  fer  doux  M  est  attirée,  et  avec  elle  le  levier  F, 
auquel  elle  est  liée  par  la  tringle  I  ;  celui-ci  est  affecté  d'un  mouve^ 
ment  de  gauche  à  droite ,  équivalant  à  l'intervalle  de  deux  rochets  B; 
h  tête  du  petit  ressort  G,  qui  est  engagée  dans  Tune  des  dents  de  ce 
rochet,  entraîne  la  dent  avec  lui,  et  le  valet  E  se  place  devant  la  dent 
suivante  pour  empêcher  le  recul  qui  aurait  lieu  quand  le  levier  F  vien- 
dra remettre  le  ressort  G  en  prise.  Dès  que  le  circuit  est  ouvert,  la 
platine  en  fer  doux  quitte  l'aimant,  et  le  levier  F,  sollicité  par  le  res- 
sort J 9  vient  reprendre  sa  première  position,  ainsi  que  le  petit  ressort  G, 
qui  cède  en  passant  par-dessus  la  dent  du  rochet  qu'il  doit  entraîner 
\  l'action  suivante.  Le  butoir  H,  fixé  sur  le  levier  F,  empêche  le  pas- 
sage de  deux  dents  à  la  fois,  en  pénétrant  dans  une  dent  du  rochet  B, 
chaque  fois  que  le  levier  F  est  mis  en  jeu. 

Gomme  on  le  voit,  cet  appareil  produit  ses  fonctions  par  Faction  di- 
recte  de  l'électricité  siur  le  levier  F,  lequel  met  en  mouvement  le  ro- 


484  TÉLÉGaàPHIE  iLSCXRIQIUL 

chet  B ,  dont  k  pi0M>a  faii  OMicher  krone  G,  qû  à  sea  tour  oom- 
DMwiqiie  le  moaveowot  aoi  aigtâUes. 

jDaoa  le  preiaier  appereil^  m  eeolraire,  c*est  un  resBeri  Hioienr  qw 
cemmnnique  Tacdea  au  rewge  qui  entraiae  len  aiguilles»  doat  la 
nureke  €8t  subordeuiâe  à  rédiappemeat  mis.  ea  jeu  par  Télectirîcité. 

BcHê§e$  éUetirifues  4U  Wiarb. 

Les  appareils  cCronométriques  de  M.  Weare ,  horloger  anglais  de 
Birkenbead,  comté  de  Chcster,  sont  remarquables  parleur  élégance  et 
leur  petit  volume.  Ce  sont  des  pendules  ou  des  balanciers  mis  en  moa- 
Tement  sans  poids  et  sans  ressorts  par  la  seule  influence  du  courant. 

Pendule  électrique.  —  Â,  fig.  7,  est  un  peuduie  lié  à  unmoo- 
Tement  d'horlogerie  par  un  mode  quelconque  d*échappement.  NS  est 
un  aimant  permanent  en  acier  deux  fois  recourbé  à  angle  droit;  N  est 
son  pôle  nord ,  S  son  pôle  sud.  On  a  Gxé  sur  le  pendule  un  électro- 
aimant E,  de  forme  rectiligne  et  qui  remplace  la  leutille  ;  il  repose  sor 
une  plaque  étroite  de  laiton  qui  se  prolonge  vers  le  bas  par  deux  ap- 
pendices a,  a^  L'une  des  extrémités  du  ûl  de  rélecti*o-aimant  se  rat- 
tacke  à  celte  plaque,  l'autre  extrémité  se  lie  à  un  conducteur  qui  cir- 
cule vers  le  bas  de  la  boîte  derrière  le  peuduie;  ce  fil  conducleuTi 
représenté  par  la  ligne  ponctuée,  aboutit  au  ressort  de  suspension  da 
pendule,  où  aboutit  aussi  le  fil  A  en  communication  avec  le  pôle  zioc 
de  la  pile.  Le  fer  aimanté  porte  au-dessous  de  ses  extrémités  recour- 
bées deux  petits  r(?6SQrts  en  spirale,  formés  de  deux  minces  fils  d*or, 
qui,  à  traitcrs  la  masse  métallique  de  Taimant,  et  un  fil  additionnel  i* 
communiquent  avee  le  pôle  cuivre  de  la  pile.  Cette  pile  se  trouve 
dans  la  partie  inféiieure  et  très-bien  fermée  de  la  pendule.  Cela  posé* 
aussitôt  que  le  pendule  s'approche  de  l'un  des  pôles ,  du  pôle  nord, 
par  exemple,  l'appendice  a  arrive  au  contact  du  Gl  d'or  f:  le  cir- 
cuit est  fermé»  k  courant  circule  dans  la  direction  C,  6,  /*,  a»  à  tra- 
vers le  fil  de  l'électro-aimant,  le  fil  ^  et  le  fil  A,  et  revient  au  pôle  Z 
par  la  pile.  Le  fil  de  rélectro-aimant  tourne  dans  un  sens  tel,  que,  sons 
l'influence  du  coarant  établi  comme  nous  venons  de  le  dire,  le  pôle 
vcra  a  devient  un  pôle  nord,  le  pôle  vers  a'  ua  pôle  sud  ^  il  y  a  dès  lors 
répulsion  entre  a  et  N,  le  pendule  revient  à  droite  et  s'approche  du 
pôle  sod  de  l'aimant  ;  l'appendice  a  louché  le  fil  d'or  /^,  le  circuit  est 
encore  fermé  «  et  le  courant  passe  dans  le  mêmie  sens;  a'  devient  un 


APPAREILa.  ^  HCffiliOGBS  ËLECTRIQUES.  4M 

pôle  sud  qui  est  repoussé  vers  S  ;  le  pendule  revient  à  gauche  et  conti- 
nue indéfiniment  ses  osciUatioBS  tant  que  la  ptle  fonctionne  ;  ce  mou- 
Tement  indéfini  se  transmet  d'ailleurs  aux  rouages  par  les  moyens 
oïdinaÎMi. 

Haitiogt  étecêrique  utns  penduU.  — AAA,  fig.  S,  est  le  support 
debptiiéule;  ao^sootâein  petites  Golewics  eu  mdepresBionyVksonl 
fixés  ks  filsTeaant  des  deux  pMes  de  k  pile-;  jrp^  sout  dfewE.pMiics  es 
hiton  «1  GommuiicatkMi  métaUique,  rane  a?ec  «,  Taotre  av«G#/; 
ee  est.  m  balancier,  d  son  rtssort  spiral,  qti  ramène  à  sa  positiM 
d*éqnilibre  le  balancier  écarté  par  Tinfluence  magnétique;  é  est  F^se 
du  babttcier»  il  porte  à  scn  extrémité  kiféneore  irae  petite  aiguille 
magBéliqiie  pouvant  se  moaToir  korizoDtaleaMnt  et  librement  au  sem 
d'us  Mutoiplicateur  ri^y  une  des  exuémités  du  fil  de  ce  mukipica» 
tflor  conmuBÎqBe  à  h  pointe  p^  l'autre  directement  à  b  tîb  de  près» 
sion  a^  t  ^  par  a'  avec  k  pôle  zinc  de  h  piie.  Sur  Taxe  dn  balancier, 
na  pes  au-dessous  du  mnliiplicatenr,  se  trouve  un  anneau  d'ivoire 
eBUmré  d'm  fil  d*or,  qui  se  probité  aux  devx  extrémités  d'un  nlBM 
dûunètre,  snivant  deux  fils  s,  d  qui  vknneot  teacber  les  pointes  p,  f^^ 

Si  mamtenaat  rhorkge  est  tdtteoient  placée  que,  Taigaiik  m^^ 
tique  se  trenvanl  dans  le  plan  méridm,  les  61s«,  j^appuîenc  contre  lei 
poinics  /li,  p^t  k  circntt  est  fermé,  te  courant  passe  et  suit  la  roule  k^ 
a^p,  s,  ê^  ffy  in^ene  k  muhipycaleur  dans  la  direction  de  la  ièefcp, 
vknt  eu  «^  en  Z  et  de  là  eu  C  ;  aussitôt  Taiguilk  magnétique  est 
déviée»  ks  fib  #>  9f  ne  touchent  plus  p,  p^y  k  drcait  est  rompu,  k 
onutant  ne  passe  pks;  Faction  dk-ectricede  la  terrennk  à  la  réaction 
èa  ressort  ramène  de  nouveau  ra^uiik  dans  k  méridien,  k  courant 
ae  lîteUit,  etc. ,  etc.  On  vok  doue  qae  le  balandor  coniiaucra  indéfi*- 
BÔnent  ses  oscilklions,  tant  que  la  pik  ne  cessera.pas  de  fsnctknoer; 
ce  aonvement  osdOatoire  ae  transmet,  comme  d'ordinaire,  k  un  e»- 
acnUe  de  roues. 

Baianeier  éfeeirifue  avec  piieg  siehes.  —  PP,  fig.  9,  cot 
mi  cnsetthte  de  piles  sècbes  :  k  pôle  peeitif  et  le  pôk  négatif  de  cet 
ensembk  aboutissent  aux  deux  boutons  -j-  S,  ^  S^  F  est  k  halaader, 
A  son  fuseau,  postant  à  son  extrémité  mférknre  un  peiit  appendice  on 
liras  S  en  verre,  scellé  avec  de  la  cire  à  cacheter,  et  armèd^une  peiise 
bonle  en  or,  q»  apporte  an  p6k  posiôf  l'ékclriciié  prise  an  plfc 
négatif,  el  réciproquement,  de  manière  qne  Tappendicc  soie  tonjonrs 
reponsséL  par  k.poie  devant  lequel  il  arrive. 


496  TÉLÉGRAPHIE  ÉtCCTRfQUE. 

Applications  diverses. 

M.  Fardely  de  Manheim  a  aassi  beaucoup  étudié  le  problème  A  ia- 
léressant  de  reproduire  sur  tous  les  points  d'une  ville  l'beore  donnée 
par  un  régulateur  unique;  mais  rien  ne  nous  apprend  qu'il  ait  apporté 
des  modificaiioos  essentielles  aux  mécanismes  que  nous  tenons  de 
décrire  \  il  s*est  surtout  appliqué  à  perfectionner  les  p3es  dont  il  se 
sert,  de  telle  sorte  qu'elles  puissent  fonctionner  un  temps  indéfini  sans 
être  renouvelées. 

Le  HO  juin  1849,  le  célèbre  mécanicien  de  Leipsig,  M.  Storer,  a 
pris,  de  concert  avec  un  horloger  de  cette  même  ville,  M.  Scholle, 
ui  brevet  ou  patente  qui  leur  assure  en  Saxe  la  propriété  d'un  nouveau 
système  d'horloges  électriques.  Ils  ont  choisi  leur  ville  natale  pour 
première  application  de  leur  invention.  Les  rues  ont  été  partagées  eu 
groupes,  et  chaque  groupe  a  son  fil  conducteur  fixé  aujourd'hui 
contre  les  murs  extérieurs,  mais  qui  sera  bientôt  mis  mieux  à  l'abri 
dans  l'intérieur  des  maisons.  Tous  ces  conducteurs  aboutis^t  à  la 
maison  commune,  ou  hdtel  du  conseil  Les  couples  de  fil  nécessab-es 
pour  faire  marcher  les  aiguilles  sur  le  cadran  de  chaque  maison  s'em* 
branchent  ou  se  soudent  sur  le  conducteur  principal.  Les  fils  d'em- 
branchement coûtent  à  peu  près  un  franc  le  mètre,  et  sont  à  la  charge 
du  propriétaire  ou  du  locataire  de  la  maison  ;  celui-ci  paye  de  plus  six 
ou  huit  francs  par  année,  suivant  les  dimensions  du  cadran,  mais  il  n'a 
à  supporter  aucun  autre  frais,  et  la  direction  des  horloges  élecuriques 
s'engage  à  lui  assurer  l'heure  et  la  minute  exactes  de  l'horloge  de  l'h^ 
tel  de  ville.  Une  pendule  électrique  grand  modèle,  avec  boîte  en  palissan- 
dre et  cadran  de  33  centimètres,  coûte  de  60  à  80  francs  ;  les  plus  simplet 
avec  cadran  de  20  centimètres  valent  environ  A5  francs.  Un  grand 
nombre  d'appareils  fonctionnent  déjà  à  Leipsig,  chez  les  négociaotSi 
les  restaurateurs,  etc.,  etc.,  et  dans  divers établissemenui  pubh'cs. 

Nous  avons  appris  par  hasard  l'autre  jour,  qu'à  la  honte  de  Paris, 
la  ville  de  Nantes  était  entrée  en  possession ,  dans  plusieurs  de  ses 
quartiers,  du  grand  bienfait  de  la  transmission  régulière  et  exacte  du 
temps  par  les  courants  électriques.  £st-il  possible  que  rien  de  sem- 
blable ne  soit  fait  encore  dans  la  capitale  de  la  France ,  et  que  méoie 
à  robsorvatoire  national  on  n'ait  pas  plus  tenu  compte  de  cet  im- 
mense progrès ,  que  s'il  n'existait  pas  7  La  jeune  Amérique  l'a  réalisé , 


APPAREILS  DIVERS.  497 

elle,  et  sar  une  immense  échelle'  Elle  a  devancé  F  Angleterre;  elle 
détermine  la  longitude  des  points  importants  de  ses  côtes  par  le  télé- 
graphe électrique,  etc.,  etc.  I  La  France  abdique  et  dort  ;  le  bruit  des 
nations  rivales  marcbant  en  avant  et  la  laissant  loin  derrière  elles  ne 
rémeut  pas.  £t  cependant  elle  compte  dans  son  sein  un  grand  nombre 
d*artistes  éminents  qui,  si  Ton  acceptait  leurs  offres,  nous  replace- 
raient bientôt  au  premier  rang  des  peuples.  Personne ,  par  exemple , 
n'a  mieux  étudié  et  plus  complètement  résolu  que  M.  Froment  la  belle 
question  des  horloges  électriques.  Depuis  très-longtemps  une  horloge 
informe^  une  horloge  de  bois ,  transmet  dans  ses  ateliers  Theure ,  la 
minote,  la  seconde  à  de  nombreux  cadrans,  et  règle  plusieurs  pen- 
dules. M.  Fi1)ment  a  mieux  fait  que  tous  ceux  qui  l'ont  précédé; 
voici  bientôt  dix-huit  mois  que  ces  mouvements  électriques  se  conti- 
nuent sans  s*être  arrêtés  un  seul  instant  :  c'est  quelque  chose  de  pro- 
digieux, car  aucun  autre  artiste  n'a  pu  encore  défendre  de  l'oxydation 
les  contacts  métalliques  par  lesquels  le  courant  se^ transmet.  Nous  ne 
connaissons  pas  le  secret  de  M.  Froment  ;  nous  savons  seulement  qu'il 
n'emploie  pas  l'alliage  de  platine  et  de  palladium  de  M.  Siemens;  les 
substances  eu  contact  dans  ses  appareils  sont  probablement  le  platine 
et  le  charbon  ;  probablement  aussi  qu'il  a  rendu  ces  substances  inoxy- 
dables en  modifiant  leur  état  électrique.  Comment,  je  l'ignore.  Si  le 
gouvernement  ou  les  compagnies  de  chemin  de  fer  chargeaient  cet 
artiste  éminent  de  mettre  ses  procédés  en  œuvre  dans  quelque  vaste 
établissement  ou  sur  quelque  grande  ligne.  Il  ferait  des  prodiges  et 
nous  regagnerions  d'un  seul  bond  le  terrain  perdb. 

PENDULE  A  MOUVEMENT  CONTINU  DE  M.   FRANCHOT. 

La  belle  expérience  de  M.  Foucault ,  qui  met  en  évidence  le  mou- 
vement de  rotation  de  la  terre  par  le  déplacement  circulaire  du  plan 
d'oscillation  du  pendule ,  serait  beaucoup  plus  frappante  si  le  pendule 
pouvait  osciller  continuellement  ou  du  moins  indéfiniment;  or,  c'est 
ce  que  M.  Franchot  a  voulu  réaliser  an  moyen  de  l'électricité.  Nous 
indiqtierons  brièvement  le  principe  qui  lui  a  servi  de  point  de  départ 
et  le  mode  d'expérience  qu'il  a  essayé. 

8i  l'on  met  en  oscillation  un  pendule  suspendu  à  l'extrémité  d'un 
ressort  assujetti  à  se  mouvoir  dans  le  sens  vertical ,  on  remarquera  , 
indépendamment  derosdliation  principale  ou  sensiblement  horizontale 

32 


498  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTJ%IQU£. 

de  la  boule  du  pendule,  une  oscillation  dans  le  sens  vertical;  c*e$t'k- 
dirc  que  le  ressort  qui  supporte  le  pendule  fléchira  pendant  roscilia- 
tion  descendante ,  alteindra^  son  point  le  plus  bas  au  milieu  de 
rosciilatioo  du  pendule,  poar  se  relever  ensuite  jusqu'à  la  fin  de 
Toscillation  ascendante.  De  tt  une  oscillation  verticale  double  pour 
une  oscillation  simple  horizontale.  C'est  un  effet  qu'il  était  facile  de 
prévoir ,  par  la  composition  des  forces  qui  sollicitent  successtveoieat 
le  point  de  suspension  pendant  les  diverses  phases  de  l'oscillatiou. 

Gela  posé,  puisque  le  mouvement  de  tout  pendule  engendre  «  dans 
certaines  conditions  de  suspension ,  des  oscillations  verticales ,  on  peut 
conj^lure  à  priori  qu'en  maintenant,  qu'en  amplifiant  ou  qu'en  ac-* 
célérantles  oscillations  verticales,  on  maintiendra  a)u  Ton  amplifiera  » 
par  réaction,  les  oscillations  du  pendule.  C'est  qu'en  effet  de  telles 
oscillations  verticales,  soutenues  suivant  un  rhythme  convenable  i  ten- 
dent à  accélérer  l'oscillation  descendante  de  la  masse  du  pendule  et  k 
favoriser  son  oscillation  ascendante. 

Pour  exécuter  un  spécimen  de  cet  instrument  et  ^  rendre  le  prifl- 
dpe  sensible  aux  yeux,  M.  Francbot  a  fait  constraire  une  sorte  de 
lanterne  en  fonte,  qui  se  compose  de  deux  plateaux  parallèles  réunis 
par  deux  segments  de  cylindre.  Cette  lanterne  est  traversée  ^  suivant 
son  axe ,  par  une  tige  en  bronze  qui  glisse ,  à  frottement  doux ,  daoi 
les  deux  plateaux  qu'elle  perce  d'outre  en  outre ,  de  telle  sorte  que 
ces  plateaux  étaiit  placés  de  niveau,  la  tige  soit  assujettie  il  se  mouveir 
dans  le  sens  vertical.  Entre  les  segments  de  èylindre  qui  forment  ks 
parois  latérales  de  la  lanterne ,  on  loge  un  ressort  en  hélice  dont  k 
haut  s'attache  au  plateau  supérieur,  et  le  bas  à  la  tige  mobile  qui  est 
concentrique  au  ressort;  la  tige.mobile  est  donc  suspendue  sur  le  res- 
sort. A  Texlrêmité  inférieure  de  la  tige  mobile  est  fixé  un  bouton,  par 
le  centre  sort  le  fii  de  suspension  du  pendule.  De  chaque  cOté  de  la 
hnterne ,  et  en  face  des  évidêments  laissés  par  les  sef  anus ,  Mit  fixés 
deux  barreaux  en  kr  doox  destinés  à  former  un  étectm-aimant  par 
w  circuit  électrique.  Ces  barreaux  s'élèvent  un  peu  au-dwos  du  ni- 
veau du  plateau  supérieur.  Or  la  tige  mobile  en  bitinxe  porte  une  pis- 
Une  en  fer  qui  osciUe ,  avec  la  tige,  dane  h  sphère  d'attraction  dai 
pôles  de  l'électro-aimant,  et  an  plus  près,  lorsqu'on  met  te  ptndoli 
en  mouvement  ;  cette  phtine  s'éloigne  donc  et  se  ri4>prodie  succes- 
sivement des  pôles  de  l'électro-aimant*  En  même  temps  die  met  en 
mouvement  l'aiguille  d'un  commutateur  qui  in^mmpi  le  dreuit  4l«e- 


APPAREILS  DIVERS.  499 

triqae  à  a  fin  de  l'oscillation  descendante,  et  ]e  rétablit  à  la  fin  de 
l'oscillation  ascendante.  Lorsque  le  rhytbme  do  pendule  est  bien  saisi, 
un  seul  élément  Bunsen ,  de  petite  dimension ,  est  plut  que  Suffisant 
pour  entretenir  les  oscillations  du  pendule.  Pour  obtenir  la  marche  la 
plus  régulière,  il  faudrait  que  le  ressort  fût  d'une  élasticité  leNequ^ii 
donnât  naturellement  deux  oscillations  pour  une  oscillation  simple  du 
pendule ,  sous  la  charge  de  la  masse  du  pendule  supposé  au  repos.  De 
ce  côté  l'appareil  d'essai  est  encore  Irrégulier  ;  car  le  ressort ,  sons  l'In-- 
fluenced'un  poids  de  5  kilogrammes,  é^uitalant  k  celui  du  pendutei 
donne  un  nombre  d'oscillations  presqtie  quadruple  de  ce  dernier,  qui 
donne  environ  une  osciHallon  par  seconde.  Le  tenips  seul  a  manqué 
pour  rcmédfer  à  cet  inconvénient ,  qui  engendre  par  moment  quelques 
trépidations  irrégulières  et  bizarres ,  résultant  de  la  hitte  qui  semble 
s'établir  entre  la  cadence  oscillatoire  du  ressort  et  celle  du  pendule. 
Mais,  tel  qu'il  est,  cet  appareil  suflBt  pour  démontrer  la  praticabilité 
du  moyen  proposé  pour  prolonger  indéfiniment  les  oscillations  du  peu» 
dule  universel,  sans  altérer  le  plan  d*osctllat!ons. 

L*appareil  décrit  par  M.  Franchot  a  fonctionné  pendant  et  après  la 
séance ,  dans  la  salle  qui  précède  celle  où  se  tient  l'Académie. 

On  a  fait  encore  une  foule  d'autres  applications  du  principe  delà  télé- 
graphie électrique  :  presque  chaque  jour  en  apporte  une  nouvelle  ;  Je  ne 
m'arrêterai  pas  b  les  exposer ,  d'autant  plus  qu'elles  ne  constituent  pas 
des  appareils  nouveaux  et  complets;  c'est  tout  simplement  une  autre  ma- 
nière d'employer  les  organes  ou  appareils  élémentaires  que  nous  avons 
décrits.  Ainsi,  par  exemple,  l'électro-ferme de  M.  Aristide  Dumont , 
appareil  de  garantie  contre  les  tentatives  de  vol  dans  les  appartements, 
consiste  essentiellement  dans  une  alarme  on  carillon  électrique,  qui 
sonne  toutes  les  fois  que  l'on  tente  de  forcer  une  serrure  :  le  toleur 
a ,  sans  s'en  douter ,  fermé  le  circuit  électrique ,  et  établi  lui-même 
le  courant  qui  le  trahit. 

APPAREa   POUR  MESURER  LA  VITESSE  DES  PROJECTILES  DANS  DIVERS 
POINTS  DE  LLUR  TRAJECTOIRE^  DE  tf.   BRÊGUET. 

Planche  XXI ,  figure  1 ,  plan  de  l'appareil 

Figure  2  ,  vue  d'un  côté. 

Figure  3  ,  vue  de  Tautre  côté. 

Figure  h  ,  plan  d'un  compteur  électromagnétique  qui  marque  sur 

32. 


500  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

un  cadran ,  par  des  points ,  ie  nombre  de  tours  que  fait  ane  roaedaiii 
un  temps  déterminé. 

Figure  6 ,  profil  de  l!appareil. 

Dans  les  fig.  1 ,  2 ,  d ,  les  mêmes  lettres  indiquent  les  mêmes 
choses. 

A  B»  bâtis  en  fonte  sur  lequel  l'appareil  est  monté. 

G  »  cylindre  creux  en  cuivre  »  long  de  36  centimètres ,  et  dont  h 
circonférence  d*un  mètre  est  divisée  en  millimètres  sur  toute  la  lon- 
gueur. 11  est  monté  sur  un  axe  d*acier  tournant  sur  des  galeta. 

P ,  plateau  fixé  à  l'une  des  extrémités  de  l'axe. 

y,  volant  à  ailettes  courbes ,  fixé  à  l'autre  extrémité. 

M ,  commutateur  placé  sur  l'axe  du  cylindre  ;  trois  ressorts  métal- 
liques frottent  dessus. 

Ty  tambour  sur  lequel  s'enroule  une  corde  à  laquelle  est  snspenda 
le  poids  moteur.  L'axe  de  ce  tambour  porte  une  roue  qui  engrène  avec 
.un  pignon  fixé  sur  l'axe  d'une  seconde  roue  ^  commande  un  pignon 
faisant  corps  avec  l'axe  du  cylindre. 

N,  commutateur  placé  sur  le  second  axe.  Deux  ressorts  appuient 
sur  ce  commutateur  :  par  leur  moyen ,  chaque  tour  de  cette  roue  est 
marqué  sur  le  cadran  du  compteur,  fig.  5  et  6. 

H  ,  petit  chariot  porté  par  trois  poulies  qui  roulent  sur  un  petit  che- 
min métallique  formé  pai*  les  tringles  de  cuivre  Rd,  R'R^  Il  porte 
deux  électro-aimants  et  deux  leviers  en  fer  destinés  à  être  attirés  quand 
un  courant  électrique  passe  dans  le  fil  enveloppant  les  aimants.  Ces 
leviers  portent  chacun ,  à  leur  extrémité,  un  style  dont  l'objet  est  de 
faire  des  traces  sur  le  cylindre  ;  et  comme  le  chariot  a  un  mouvement 
de  translation  dans  le  sens  de  la  longueur  du  cylindre ,  on  voit  que  les 
styles  peuvent  faire  des  marques  d'un  bout  jusqu'à  l'autre. 

E ,  échappement,  où  le  balancier  est  attiré  d'un  côté  et  de  l'anUre 
par  les  deux  petits  aimants  représentés  dans  la  figure.  Sur  l'axe  de  k 
roue  d'échappement ,  est  une  série  de  poulies  de  divers  diamètres  ;  sur 
l'une  d'elles  est  enroulé  un  fil  auquel  est  attaché  le  chariot  qui ,  de 
l'autre  côté ,  est  tiré  par  un  poids.  On  voit  aisément  que ,  chaque  fois 
que  la  roue  d'échappemeut  tourne  d'une  dent ,  il  doit  avancer  d'une 
quantité  déterminée  par  le  diamètre  de  la  poulie  sur  laquelle  le  fil  est 
enroulé. 

Ce  sont  les  trois  ressorts  1,  2,  3,  du  commutateur  ftl,  qui,  i 
chaque  tour  du  cylindre,  font  passer  le  courant  d*abord  dans  un  aimant, 


APPAREILS  DIVERS.  501 

i,  aa  tour  suivant,  dans  Tautre ,  ce  qui  détermine  le  mouvement 
oscillatoire  de  l'échappement  :  ce  mouvement  dégage  ainsi  la  roue 
d'one  demi-dent  à  chaque  tour. 

StSy  les  deux  styles  portés  par  le  chariot. 

p ,  p,  boutons  communiquant  aux  tringles  R  et  b\ 

l^t  p,  boutons  communiquant  aux  tringles  R^  et  h. 

Les  tringles  R^  h ,  sont  en  liaison  métallique  avec  le  fil  de  Tai* 
mant  1. 

Les  tringles  R ,  éMe  sont  avec  Taimani  2. 

Ainsi,  mettant  les  deux  pôles  d'une  pile  aux  boutons  ^  et  p ,  un 
coarant  circulera  dans  le  fil  de  Taimant  1 ,  et  l'aimantera. 

Il  circulera  dans  le  fil  de  l'aimant  2 ,  si  Ton  met  les  pôles  en  p  et  p. 

Dans  cet  état ,  les  deux  styles  seront  éloignés  du  cylindre;  mais  si 
Pon  coupe  Tan  des  fils  qui  de  la  pile  arrive  snr  Tuo  des  points  p  i 
p  ou  p ,  p ,  le  courant  sera  interrompu  et  un  style  tombera. 

Le  courant  qui  passe  dans  l'aimant  1 ,  passe  aussi  dans  la  première 
cible  et  dans  le  petit  appareil  fig.  k  ;  et  l'on  dispose  la  roue  R  de  ma* 
nière  que  la  languette  métallique  D  ne  soit  éloignée  que  d'une  dent 
eu  cliquet  G.  Alors,  à  l'instant  où  le  boulet  vient  à  couper  la  cible,  le 
courant  est  interrompu  ;  un  style  tombe  sur  le  cylindre;  la  palette  A, 
fig.  A  f  qui  était  retenue  par  l'aimantation ,  fait  un  mouvement ,  pousse 
la  roue  R  d'une  dent,  la  languette  D  touche  le  cliquet  G ,  et  à  l'instant 
un  circuit  métallique  est  complété  ;  un  courant  passe  dans  le  second 
aimant ,  qui  alors  relève  son  style.  Ainsi ,  an  moyen  d'appareils  comme 
celui  de  la  figure  /i,  en  nombre  égal  à  celui  des  cibles ,  on  voit  qu'à 
chaque  cible  percée  un  style  tombe  et  un  autre  se  relève  au  même 
instant. 

Depuis  deux  ans ,  on  a  dû  faire  des  expériences  avec  cette  ma* 
chine  en  Russie;  je  n'en  connais  pas  les  résultats. 

ENREGISTREUR  ÉLECTRO-MAGNÉTIQUE  DES  OBSERVATIONS  MÉTÉORO- 
LOGIQUES DE  M.    WHEATSTONE. 

La  fig.  1,  pi.  XXII,  représente  cet  appareil  tel  qu'il  est  installé 
dans  l'observatoire  de  Kiew  :  sa  hauteur ,  en  y  comprenant  le  châssis 
et  le  pied ,  est  d'un  peu  plus  de  six  pieds  anglais.  II  est  actuellement 
disposé  de  manière  h  enregistrer  les  indications  de  trois  instruments  : 
le  baromètre  a,  le  thermomètre  b,  et  le  psychromètre ,  ou  llicrmo- 


SOS  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

mètre  à  boule  mouiUée,  faisant  foDciion  d'hygromètre  cf  mats  il  est 
susceptible  d'être  étendu  à  deux  autres  instruments  :  l'aBémomètre, 
sans  doute,  et  ractinomètre.  li  se  compose  :  t*  d'une  horloge  régula* 
triée,  dont  A  est  le  pendule  et  B  le  poids  \  à  cette  horloge  sont  fixés 
tous  les  mécanismes  destinés  \  régler  les  mouvements  divers;  3*  d'un 
rouage  mû  par  une  puissance  indépendante  et  permanente,  le  poids 
G,  entièrement  libre ,  et  qni  n'est  mis  en  jeu  qu'au  moment  où  l'on 
fait  les  observations.  L'observation  est  laite  par  la  première  partie  do 
mécanisme,  elle  est  enregistrée  par  la  seconde. 

Dans  la  description  du  mode  d'action  de  Tenregistrenr,  il  suiEra 
de  ne  considérer  qu'un  seul  instrument,  le  baromètre ,  qui ,  dans  ce 
cas,  est  un  baromètre  à  siphon  :  ce  que  nous  disons  de  ce  premier 
Instrnment  s'appliquera  è  tous  les  autres,  ileportons-nons  h  la  fig.  2, 
qui  représente  une  vue  un  peu  déformée  de  la  partie  poitérieiure  da 
l'instrument.  F  est  un  élecUx>«aionttt ,  on  aimant  temporaire ,  c'est* 
k-dire  un  morceau  de  fer  doux  entouré  d'un  grand  nombre  de  tours 
d'un  fil  de  cuivre  isolé  ou  recouvert  de  soie;  h  est  une  armature  en 
fer  doux  se  mouvant  siu-  son  axe  vers  la  droite  ;  elle  est  représentée 
sur  la  figure  en  contact  avec  l'électro-aimant  devenu  actif  par  le  pat> 
sage  du  courant  8i  le  courant  cesse ,  le  fer  doux  cessera  en  mène 
temps  d'être  aimanté,  l'armature  tombera  :  dans  sa  cbate ,  son  bras 
de  levier  ft^ppera  contre  l'appendice  ou  coude  du  levier  m ,  et  ren- 
dra ainsi  libre  la  détente  du  rouage  indépendant  qui  doit  imprimer 
les  obaervatîons.  L'interruption  du  courant  et  l'impression  des  obssr- 
valions  sont  donc  toujours  synchrones,  c'est*k-dire  ont  toujours  Keo 
en  même  temps. 

La  route  parcourue  par  le  courant  est  la  suivante  :  D  est  une  pe* 
tlte^pile  voltalque  formée  d'une  plaque  de  cuivre,  plongeant  dans  une 
dissolution  de  sulfate  de  cuivre ,  et  d'un  vase  ou  tube  poreux  conte* 
nant  de  l'amalgame  de  zinc;  le  tout  est  renfermé  dans  une  auge  de 
deux  pouces  carrés.  Le  courant  suit  la  direction  des  flèches  qui  pot'» 
tent  des  numéros  d'ordre  ;  il  va  du  cuivre  de  la  pile  te  long  du  fil  re* 
couvert ,  au  rhéotome  E ,  que  nous  décrirons  tout  à  l'heure;  ensaite, 
de  l'index  à  la  portion  de  l'appareil  à  laquelle  est  fixé  le  fil  g;  pob,  par 
ce  fil,  au  mercure  renfermé  dans  la  plus  longue  branche  do  baro<- 
mètre  a  à  siphon;  il  reprend  plus  tard  le  fil  fin  4  et  5 ,  va  à  la  poulie 
d ,  unie  par  un  contact  métalTiqoe  è  l'axe  en  métal ,  et  arrive  au  oorpi 
de  l'horloge  ;  sa  route  à  travers  les  rouages  métalliques  de  l'horlege 


APPAREILS  mVig^S.  60S 

est  indkiaée  par  b  flèche  6  ;  il  enin  enfia  dans  le  (il  de  Ttiectro* 
aimaot ,  le  traverae  et  revient  au  pôle  sine  de  la  pile  par  le  61  7,  Auasi 
longtemps  donc  que  le  courant  ne  sera  pas  luteiTompu ,  T^lectro^ 
aioiant  F  sera  actif,  ei  chaque  fois  que  rioterruptioo  aura  lieu,  a» 
fera  une  observation.  Les  fils  4  el  S  sont  formés  de  deus  parties;  la 
plus  basse»  qui  plonge  dans  le  mercure  du  baromètre»  esl  un  mor- 
CQiitt  de  fil  fin  d*acier  dont  on  iait  les  ressorts  de  montre;  la  partie 
supérieure  est  une  chaîne  de  montre  tendue  par  les  petits  poids  de  la 
fiipire  1,  iOaintenant  Taxe  de  la  poulie  d  est  lié  au  rouage  d*horloge* 
rie ,  ei  la  chaîne  s'enroule  sur  lui;  de  telle  sorte  qu'i  certaius  instants  » 
le  fil  qui  termine  celte  chaîne  est  sorti  du  mercure  ;  le  oirouit  est 
alors  rompu  t  Tarmature  tombe,  Tohaervation  est  faite,  H  est  évideot 
que  la  portiou  de  chatne  enroulée  avant  que  la  pointe  du  fil  aorte  du 
mercure  est  plus  ou  moins  longue,  suivant  que  le  mercure^  dans  le 
tube,  e^t  plus  haut  ou  plus  bas;  et  par  conséquent ,  si  Ton  a  conve^ 
nablement  réglé  les  relations  existantes  entre  le  fil  et  le  temps  indiqué 
smr  le  cadran  de  Tborloge,  on  obtiendra  de  cette  manière  la  hauteur 
de  la  colonne  barométrique. 

Dans  ce  but,  la  forme  extérieure  de  b  poulie  c{  a  été  déterminée 
de  telle  sorte ,  par  rapport  k  la  course  barométrique,  que  dans  cinq 
minutes  l'extrémité  du  fil  passe  du  fond  de  b  course  k  son  sommet  : 
b  course,  dans  le  cas  présrât  »  est  d*un  pouce  et  demi*  L'axe  est  tel- 
lement disposé  par  rapport  au  rouage*  qu'il  enroule  la  chaîne  dans  un 
ÎQtervaUe  de  cinq  minutes;  il  cesse  eosuHe  de  ftmctionnêr  pendant 
une  minute ,  temps  durant  lequel  les  poids  •  aidés  du  poids  addition- 
nel c  descendent  et  ramènent  le  fil  à  sa  position  normale,  prêt  à  re- 
monter de  nouveau  pour  redescendre  encore,  etc.  Ainsi  l'extrémité 
du  fil  abandonne  le  mercure,  et  une  observation  est  faite  toutes  les 
six  minutes. 

Sur  b  face  opposée  de  l'horloge ,  sont  deux  roues  k  types  ou  carac- 
tères, 6g,  3i  (d.  XXII,  dont  b  mouvement  s'accorde  parfaitement 
avec  l'ascension  et  b  descente  du  fil  ci-dessus  :  la  première  de  C6» 
roues  0,  s»t  munie  de  quinze  rayons,  portant  chacun  une  bttre  ;  die 
fait  «ne  révolution  complote  en  trente  secondes,  deux  secondes  par 
bttre  ;  b  seconde  roue  p  a  douxe  rayons,  dont  dix  représentent  les 
dix  cbi0res,  bs  deux  autres  sont  en  bbnc  ;  un  des  rayons  de  cette 
seconde  roue  s'avance  d'un  pas  à  chaque  révolution  de  b  première , 
on  en  trente  secondes,  de  sorte  que  b  temps  total  de  sa  révolution  est 


504  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

de  SIX  minutes ,  précisément  Fintervalle  compris  entre  une  ascension 
et  une  descente  du  fil.  Les  dix  rayons  avec  chiffres  correspondent 
anx  dix  demi-minutes  ou  aux  cinq  minutes  de  l'ascension  du  fil;  et 
les  deux  rayons  blancs ,  à  la  minute  employée  par  le  fil  à  descendre , 
et  pendant  laquelle  on  ne  fait  pas  d'observation. 

Il  est  éyident ,  dès  lors,  que  si  la  pile  est  en  action ,  les  commo- 
nicalions  établies,  l'horloge  montée  et  mise  en  monyement,  les  roues 
k  type  et  le  fil  barométrique  placés  dans  leur  position  normale,  les 
lettres  et  les  chiffres  indiqués  ou  tracés  sur  les  roues ,  correspondnoot 
toujours  à  un  temps  déterminé  et  à  une  position  déterminée  de  l'eitré- 
mité  du  fil  ;  à  un  certain  temps ,  puisqu'elles  marchent  avec  le  mou- 
vement de  l'horloge  ;  à  une  certaine  position  de  la  pointe  du  fil,  puisque 
ce  fil  chemine  lui-même  avec  l'horloge.  Durant  les  cinq  minutes  qui 
forment 'le  cycle  complet  du  mouvement  utile  des  roues  à  type, 
l'extrémité  du  fil  passe  par  tous  les  points  de  sa  course  sur  une  lon- 
gueur d'un  pouce  et  demi  ;  et ,  comme  la  roue  la  plus  rapide  présente 
15  lettres  par  demi-minute,  ou  150  en  cinq  minutes,  150  hauteurs 
de  mercure  peuvent  être  appréciées ,  ce  qui  correspond  à  des  varia- 
tions d'un  centième  de  pouce.  Pendant  sa  période  d'ascension ,  le  fil, 
comme  nous  l'avons  déjà  indiqué ,  abandonnera  le  mercure  l  un  point 
ou  à  l'autre  de  sa  course ,  et  interrompra  alors  le  circuit ,  fera  tomber 
l'armature  et  rendra  libre  le  rouage  indépendant  A  ce  rouage  est  at- 
taché un  marteau  n ,  fig.  3 ,  situé  immédiatement  au-dessus  des  rayons 
indicateurs  ;  il  frappe  alors  sur  eux ,  et  imprime  leurs  indications  sur 
le  cylindre  fen  double  exemplaire ,  au  moyen  d'un  papier  multiple. 
Le  cylindre  f  est  monté  sur  un  axe  en  vis  spirale  ;  le  motivement 
d'horlogerie  le  fait  tourner  lentement ,  et  monter  à  la  fois  le  long  de 
son  axe;  de  sorte  que  les  observations  successives  sont  imprimées  en 
hélice  sur  la  surface  du  cylindre. 

Maintenant ,  puisque  chaque  rayon  de  la  petite  roue  à  type  emploie 
deux  secondes  à  arriver  à  sa  place ,  il  arriverait  souvent  que  le  fil  quit- 
terait le  mercure  pendant  cet  inter?alle  très-court,  et  il  en  résulterait 
une  impression  imparfaite  et  brouillée.  Pour  parer  à  cet  inconvénient , 
M.  Wheatstonc  a  joint  à  son  instrument  une  sorte  d'appareil  protec- 
teur ,  par  lequel  le  courant  est  retenu  pendant  un  instant,  après  qw 
le  fil  a  quitté  le  mercure ,  toutes  les  fois  que  cela  arrive  pendant  le 
changement  de  rayon  de  la  roue-type.  Cet  appareil  consiste  dans  un 
rhéotome  G ,  fig.  2,  que  Ton  ne  voit  pas ,  parce  qu'il  est  (Jacé  der- 


APPAREILS  DIVERS.  606 

rière  la  phqae  de  l'horloge.  C'est  «in  cerde  à  50  divisioDs ,  atteroaiî- 
Tement  cuiyre  et  ivoire,  avec  un  index  mobile.  Si  Tindex  est  sur  le 
métal ,  la  coamumication  est  maintenae;  s'il  est  sor  Tivoire ,  elle  est 
rompae.  La  position  de  rinsiroment  est  telle,  que  l'index  doit  ton- 
cher  le  métal  qnand  le  courant  doit  être  maintenu  ;  il  fait  une  révolu- 
tion ptf  minuta 

Tout  le  monde  sait  que  l'armature  n'est  attirée  qu'autant  qu'elle 
est  très-proche  de  l'aimant  :  pour  réaliser  cette  ccmdition,  une  petite 
roue  I,  fig.  2 ,  est  placée  sous  l'armature ,  et  mise  en  rotation  par  le 
mouvement  d'horlogerie;  elle  est  munie  d'un  petit  appendice  pres- 
sant contre  un  petit  levier ,  et  relève  ainsi  graduellement  l'armature  en 
h  rapprochant  de  l'aimant,  pendant  la  minute  inactive;  la  figure  2 
montre  cette  roue  à  Itnstant  où ,  après  avoir  âevé  l'armature  à  son 
maximum  •  elle  l'abandonne  è  l'attraction  de  l'aimant,  et  passe  outre 
pour  laisser  place  à  l'armature  lorsqu'elle  tombera  au  moment  de 
robserratîon. 

Cette  description  amènerait  à  penser  que  chaque  instrument  mé- 
téorologique exigerait  des  roues  à  types  et  un  appareil  à  pen^ossion 
séparés  ;  mais  un  mécanisme  bien  simple  a  permis  à  M.  Tl^beatstone 
d'enregistrer  les  indications  de  tous  les  instruments  par  le  même  ap- 
pareil. £,  fig.  2,  pi.  XXII,  est  un  rbéotome  on  interrupteur  de  cou- 
rant ,  consistant  en  un  cercle  de  dix  secteurs  en  cuivre ,  isolés  les  uns 
des  autres  par  dix  sectem*s  en  ivoire  ;  chaque  secteur  a  un  petit  ap- 
pendice en  cuivre,  auquel  sont  attachés  les  fils  conducteurs.  Les  fils 
du  baromètre ,  du  thermomètre  et  du  psychromètre  occupent  trois  de 
ces  secteurs  :  deux  restent  prêts  i  recevmr  les  fils  des  deux  autres 
instmments,  les  cinq  autres  sont  en  communication  avec  la  plaque  de 
cuivre  de  la  pile;  un  index  métallique  complète  le  circuit,  en  faisant 
communiquer  les  secteurs  de  la  droite  avec  ceux  de  la  gauche.  Cet 
index  fait  une  révolution  complète  en  une  heure,  et  passe  au  dessus 
de  chaque  division  en  six  minutes  :  pendant  les  cinq  minutes  qui  cor- 
respondent l  l'ascension  du  fil,  il  passe  sor  les  secteurs  mélalilques; 
et  pendant  la  minute  restante,  correspondant  à  la  descente  du  fil,  il 
passe  par-dessus  la  division  en  ivoire  au  secteur  suivant  Oomme  mahi- 
tenant  chaque  instrument  est  lié  avec  un  secteur  diflérent ,  et  que 
chaque  secteur  est  isolé ,  un  seul  des  instruments  est  à  la  fois  dans  le 
ciixuit ,  de  telle  sorte  que ,  quand  Tobservaiion  barométrique  est  faite, 
l'index  passe  à  la  division  snivanie  et  amène ,  par  exem|de ,  le  psychro- 


ft06  TÉLÉ6RAPHIB  ÉUCTIIQUE. 

mètre  daos  le  drcsii;  pMant  encore  i  hq  totre  eeeUur,  il  intreteh 
le  thermomètre,  eic. 

La  fig.  1,  pi.  XIII,  montre  iee  fils  *  et  i ,  et  lei  pooliei  «ni  imèeeni 
daof  le  circuit  les  deux  dernien  iostrumeots  ;  leur  ooorso  est  de  &S 
W  ;  l'échelle  a  ane  toogueur  plus  gmide  qoe  celle  du  beromèure  \  \m 
poulies,  par  conséquent ,  comme  l'indique  la  figure,  OQtun  diamètte 
plus  grand  :  du  reste»  tout  se  reproduit  de  la  mtaie  mai)iàre«  Ooveit, 
par  la  description  précédente  •  qu'on^  feit  truie  observations  en  dii^ 
huit  minutes,  une  du  baromètre»  l'aoure  du  tb^momètro  et  b  troir 
«ème  du  jMycbromètre.  L'inatrueseot  ne  demande  aucune  atteniioni 
et  fonctionne  pendant  une  semaine  i  pendant  net  interfiUe,  il  enrs« 
gistre  iOû8  observations,  L'immersion  du  fil  dans  le  mereure  V&in 
un  peu  ;  mais  comme  l'observation  n'est  iaite  qu'au  nsoment  o<i  il  W 
quitte  f  il  n'y  a  pas  d'erreur  commise,  Gomme  il  n'est  pas  nieesnirf 
que  le  circuit  soit  complété  par  du  mercure  •  il  y  a  peu  d'instiunisBt» 
météorologiques  auxquels  ce  mode  d'enregistrement  ne  puisse  s'ip- 
pliquer.  Il  est  inutile  d'obsener  que  la  boite>4ui  esttileiit  i^  igUni- 
ments  doit  être  convenablement  expesée^ 

ANËlfOMÈTRE  DE  M.   ABRIA. 

M,  Abris  •  professeur  k  la  faculté  de  BordeauiCt  ^  lotit  r^unieai 
construit  un  anémomètre  dont  les  indieaiioBa  sont  rendues  pervS' 
nentes  par  l'intervention  d'un  oourant  électriquoi 

La  direction  du  vent  s'obtient  au  moym  d'uno  girouette  suffifun- 
ment  sensible,  qui ,  i  l'aide  d'un  mécanisme  convensbUi  (ut  tonr- 
ner  une  roue  verticale  munie  d'un  crayon  i  ce  crayon  laissai  sur  «œ 
bande  de  papier  mue,  au*dnvant  de  lui,  par  iin  sppareil  d'borlogsris, 
une  trace  qui  fait  connaître  la  direction  do  vent  cor wpondsBts  è  ^ 
heure  déterminée. 

Pour  déterminer  la  vitesse,  1^.  Abria  emploie  un  enémem^  ^ 
M.  Combes,  disposé  sur  une  girouette  de  msnMre  que  raye  des  sUsUss 
ait  la  direction  du  vent.  Cet  instrument  porte  ordinairement  <Msx 
roues  dont  l'une  fait  connaître  le  nombre  de  tours  i  et  l'autre  Is  nom- 
bre de  centaines  de  tours  effectués  par  Taxe  dea  aileM^  dans  on  tewp 
déterminé  ;  de  sorte,  que ,  pour  avoir  la  vitease  moyenne  du  vifft 
d'heure  en  henre ,  par  exeoiple ,  il  Nfiit  de  oonnaltre  le  nombre  total 
de  tours  effectués  danace  même  tempe  par  la  eoeonde  roue.  Ilsst  b- 


APPAREILS  mVËRë.  &07 

elle ,  eD  effet ,  d'en  déduire  le  nombre  de  tours  de  Taxe  des  ailettes 
par  seconde,  et  la  vitesse  correspondante  s'obtient  à  l'aide  de  la  for- 
mule propre  à  Tinstrument. 

La  roue-oomptêiir  da  non? d  anémomètre  porte ,  perpendicolaire- 
ment  à  son  plan ,  une  tige  métallique  qui ,  à  chaque  révolution  »  vient 
toncber  un  ressort  également  métallique.  La  girouette  est  en  laiton , 
et  est  supportée  par  une  tige  de  même  métal  ;  mais  le  ressort  est  isolé 
de  la  girouette  par  une  plaque  d'ivoire,  et  porte  un  prolongement  qui 
plonge  constamment  dans  une  cnvette  annulaire ,  pleine  de  mercure, 
concentrique  à  la  tige  et  isolée  de  cellerci  par  un  anneau  d'ivoire.  La 
tige  et  la  cuvette  communiquent  avec  les  deux  extrémités  d'un  élé- 
ment vollaïque ;  mais,  dans  le  circuit,  se  trouve  interposé  le  fil  d'un 
électro-aimant  dont  le  contact ,  maintenu  par  un  ressort  de  force  con- 
venable, porte  un  crayon.  La  bande  de  papier  sur  laquelle  s'imprime 
la  direction  du  vent ,  circule  entre  les  bases  de  l'électro-aimant  et  son 
contact.  Il  résulte  de  ces  dispositions  qu'à  chaque  révolution  de  la 
roue -compteur,  le  courant  éîectrtqne  s'établit,  et  le  crayon  marque 
nn  point  sur  la  bande  de  papier.  Il  suffit  de  compter  le  nombre  de 
points  par  heure  pour  en  conclure  la  vitesse  moyenne  da  vent  dans  le 
même  intervalle. 

APPAnSll  POUR  LES  OBSERVATIONS  ASTRONOMIQUES. 

M.  Bond  a  présenté  récemment  à  Tpswich  les  dessins  d'un  appareil 
destiné  à  rendre  les  observations  astronomiques  plus  faciles  et  plus  ra- 
pides. II  se  compose  essentiellement  d'un  cylindre  recouvert  d'une 
feuille  de  papier,  et  faisant  un  tour  par  minute,  en  même  temps  qn*il 
s*avance  le  long  de  son  axe  :  une  petite  plume  ou  un  crayon  appuie 
sur  le  papier  à  toutes  les  ruptures  du  courant  et  trace  ainsi  une  série 
de  points  rangés  en  spirale.  L'observateur  a  sous  sa  main  le  clavier 
interrupteur  :  à  chaque  fois  que  l'étoile  passe  derrière  un  des  fils 
du  micromètre  de  la  lunette ,  il  abaisse  une  touche  avec  son  doigt  et 
imprime  un  point  sur  le  papier.  La  position  du  point  fixe  la  minute  et 
la  seconde  de  l'observation. 

M.  Âiry  fait  en  ce  moment  Tappllcation  de  cette  méthode  à  l'Obser- 
vatoire de  Greenwich. 


&0S  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 


QUATRIÈME  SECTION. 

ÈtàmAmBtKSgrn,  SBRTKES,  ATUOR  et  LéCULànOU  DBS  LlOlItt  l»  lâiCRAPBIE 

ÉUCnUQIJB. 


y 


CHAPITRE  PREMIER. 

Lignes  télégraphiques  établies. 


LIGNES   D'AHGLETERRE.    ^ 

M.  Wbeatstone  avait  répété  au  collège  de  France,  en  1837  et  IB&O, 
ses  curieuses  expériences  en  présence  d'un  grand  nombre  de  savants, 
sans  que  de  sî  étonnants  résultats  eussent  exqité  assez  Tattentioa  pour 
qu'on  songeât  immédiatement  à  les  reproduire  en  grand.  Il  éuit  dé- 
crété que  l'Angleterre  nous  précéderait  de  toutes  manières  dans  celle 
magnifique  application  des  sciences,  et  que  nous  consentirions  encore 
cette  fois  à  nous  laisser  traîner  tristement  à  la  remorqqe  d'une  na- 
tion rivale.  Nous  nous  étions  résignés  de  si  bon  coeur  à  accepter  d'elle 
la  navigation  à  la  vapeur  inventée  par  nous ,  à  copier  servilement  ses 
chemins  de  fer,  nous  avions  même  eu  si  bien  le  malheureux  courage 
de  nous  laisser  devancer  par  les  plus  petites  naUons;  nous  avions,  ea 
nn  mot ,  fait  preuve  d'une  si  effrayante  inertie ,  que ,  s'il  faut  s'é- 
tonner de  quelque  chose,  c'est  que  nous  ayons  enfip  un  télégraphe 
électrique. 

Cette  découverte  admirable ,  qui  fait  disparaître  les  distances  que 
Texcessive  rapidité  des  voies  de  fer  ne  diminuait  pas  encore  assez ,  a 
fait,  au  contraire,  en  Angleterre  des  progrès  rapides,  et  les  lignes  de 
télégraphie  électrique  la  sillonnaont  bientôt  en  tous  sens.  Bornées 
jusqu'ici  aux  chemins  de  fer,  elles  s'émanciperont  sans  trop  de  re- 
tard :  les  trois  royaumes  unis  seront  par  elles  comme  concentrés  en 
un  seul  point. 

Le  premier  essai  utile  de  télégraphie  électrique  a  été  fait  sur  le 
chemin  de  fer  le  Great-TVestem ,  de  Londres  à  Sloogh  sur  une  Ion- 


LIGNBS  TÉLÉGRAPHIQUES  ÉTABUB8.  ft09 

gueor  de  25  kilomètres.  Le  second  essai  eut  fiea  en  18&2  sur  le  plan 
incliné  de  BlackwalL 

Le  service  de  ce  chemin  de  fer  exceptionnel,  qui  n'est  guère  ((u'un 
plan  incliné,  se  fait  par  deux  michines  fixes.  Chacune  d'elles  tire  une 
corde  à  laquelle  les  convois  sont  attachés.  Un  convoi  part  tous  les 
quarts  d'iieure  des  stations  extrêmes ,  tandis  qu'un  ou  deux  wagons 
partent  de  chaque  station  intermédiaire ,  pe^nt  douze  ou  treize 
heures  de  la  journée  ;  chaque  jour,  de  celte  manière,  soixante  con- 
vois environ  parcourent  le  chemin  de  fer  dans  les  deux  directions. 
Chaque  wagon  est  attaché  par  une  agrafe  à  la  corde  qui  doit  l'en-  - 
traîner  dans  son  mouvement,  et  qui  passe  au-dessous  de  lui;  si  le 
gardien  ou  le  surveillant  avait  négligé  d*accrocher  son  wagon  à  la 
corde.  aVant  qu'elle  commençât  à  se  mouvoir,  il  ne  pourrait  plus  y 
parvenir  ensuite;  un  grand  danger  deviendrait  imqainent  Par  cela 
même  que  le  moteur  ou  la  machine  fixe  est  à  quatre  nulles  du  convoi 
qu'il  doit  entraîner,  il  en  résulte  une  grande  et  terrible  incertitude 
sur  l'instant  capital  où  il  commence  à  exercer  sa  force  de  traction* 
Pour  obvier  à  ce  grave  inconvénient  et  prévenir  bien  des  accidents» 
on  a  organisé  le  long  de  ce  chemin  un  système  complet  de  communi- 
cation télégraphique  à  l'aide  duquel  les  personnes  de  chaque  station  sa- 
vent la  situation  précise  du  convoi  et  des  wagons  à  toutes  les  autres 
stations. 

Il  y  a  à  la  station  de  Minories  une  salle  appelée  salle  du  télégraphe  où 
est  placée  debout  une  caisse  large  à  peu  près  comme  une  caisse  de 
piano.  Dans  le  compartiment  inférieur  de  cette  botte  est  une  petite 
pile  de  Yolta  avec  zinc,  cuivre  el  acide  éteudu  d'eau,  formant  la 
source  motrice  à  cette  extrémité  du  télégraphe;  au-dessus,  et  sur  la 
face  antérieure  de  la  caisse  se  trouvent  différents  cadraqs  munis  cha- 
cun d'un  index  ou  aiguille.  Chaque  indicateur  porte  un  petit  manche 
qui,  mû  par  un  employé,  met  la  pile  en  communication  avec  un  petit 
aimant  situé  derrière  l'aiguille,  laquelle  aussitôt  est  déviée  à  droite  ou 
à  gauche.  A  l'autre  sution  extrême,  ainsi  qu'aux  sUtions  intermé- 
diaires de  Shadwell,  Stepney,  Limehouse,  West-ïndies-Docks  et 
Poplar,  sont  d'autres  appareils  semblables  aux  premiers.  Des  fib  de 
laiton  enfermés  dans  des  tubes  de  verre,  et  courant  le  long  de  la  ligne, 
mettent  en  rapport  tous  ces  appareils^  de  telle  sorte  que  tous  les  in- 
dex ,  déviés  à  la  fois  dans  le  même  sens  et  de  la  même  quantité , 
donnent  è  chaque  stalion  la  même  indication.  Si  donc  avec  l'emploi 


ftlO  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE 

d*un  nombre  suffisant  dMndek  on  convient  d*an  alphabet,  on  forme 
une  table  de  signaux ,  ces  signaux  pourront  être  reprodaits  par  les 
positions  relatîYos  des  index. 

Sur  le  côté  de  la  botte  télégniphiqoèet  ters  le  haut»  est  snspendae 
une  large  carte  contenant  environ  une  centaine  de  phrases ,  d'faistrac* 
tionset  de  questions  dont  chacune  est  reproduite  par  la  position  parti*- 
colièrc  des  aiguilles.  Ainsi,  deux  mouvements  des  manehes  indicateurs 
transitiettent  les  questions  suivantes  :  Le  convoi  attendra-t^H  le  bateae  I 
vapeur?  Le  bateau  à  vapeur  attendra-t-il  le  convoi T  Combien  de 
passagers!  Combien  de  wagons?  etc.,  et  une  multitude  d'autres  reb- 
tivcs  à  Tétatdes  machines,  des  cordes,  des  télégraphes,  aux  bateaotl 
vapeur  qui  partent  de  Blackwall  ou  qui  y  arrivent  Par  cet  échange 
de  communication  qni  a  lien  le  long  du  jour,  on  obtient  à  la  station 
de  Londres  tous  les  renseignements  possibles  sur  ce  qui  se  passe  I 
Blackwalt ,  et  réciproquement ,  ainsi  que  dans  les  stations  intermé- 
diaires. Aussitôt  que  le  chef  de  gare  de  chaque  station  a  attaché  les 
wagons  k  la  corde,  il  en  donne  avis  au  mécanicien  de  celle  des  stationi 
extrêmes  vers  laquelle  le  convoi  s'avance,  et  celui*cî  ne  met  la  corde 
eu  mouvement  que  lorsqu'il  a  ainsi  appris  de  toutes  les  stations  que 
rien  ne  s'oppose  à  la  progression  du  convoi. 

On  peut  voir  par  ce  qui  précède  que  le  télégraphe  de  M.  Whcat* 
stone,  alors  même  qu'il  était  encore  dans  l'enfance,  rendait  des  ser^ 
Vices  étninents  et  fonctionnait  d'une  manière  pleinement  satisfïiisante. 
Il  fut  employé  sons  sa  preraître  forme  de  télégraphe  à  aiguilles,  et 
pendant  un  temps  plus  ou  moins  long,  sur  les  chemins  de  ferdn 
Greal-Wcsiern,  de  Blackwall,  de  Manchester  &  Leeds,  d*Edimboorg 
ii  Glascow,  de  Norwich  à  Yarmoulh,  de  Dublhi  à  Kingstown. 

Nous  citerons  comme  second  exemple  l'application  do  télégraphe 
perfectionné  au  plan  incliné  d'Aix-la-Chapelle.  Le  service  de  cette 
portioli  de  chemin  de  fer  ne  demandait  qu'un  petit  nombre  de  si- 
gnaux, on  pouvait  se  dispenser  sans  inconvénient  aucun  d'employer 
l'alphabet  entier  du  télégraphe  complet ,  et  limiter  l'appareil  à  six 
signaux  élémentaires.  On  a  donc  écrit  sur  le  cadran  ces  six  caractères, 
M,  S,  C,  T,  B,  4-  initiales  des  mots  qui  expriment  en  allemand 
fnachine^  corde ^  train,  télégraphe,  etc.  Le  cadran  avait  huit 
pouces  de  diamètre,  et  les  caractères  étaient  assez  saillants  pour  qu'on 
pût  les  lire  facilement  à  une  grande  distance  :  l'aiguille,  qui  devait 
êti-e  légère  et  conserver  sa  forme  première,  était  de  mica  noirci.  U 


LIGNBS  TÉLÉGRAPHIQUKS  ÉTABLIES.  611 

crofo  était  desiioée  à  indiquer  l'état  du  repos  de  l'instnimeot  ;  U  oe 
restait  dwc  qua  cinq  caractères  otites,  lesquels  combinés  deut  h  deot 
dODnaieiil  ?iiigt»ciaq  signaux  «  nombre  amplement  saffisant  pour  le 
aeririoe  du  plan  ineiiaék  On  avait  étaUi  «n  règle  invariable  que  chaque 
aigtial  aérait  composé  dt  deux  lettres  suivies  de  la  croix.  Dès  lors,  si 
le  télégraphe  venant  à  agir  d'une  mnîère  irrégulière,  la  position 
finale  de Talguilla  on  indeit  niarquaiti  non  la  croix,  mais  un  autre  ca«> 
raetère»  ee  seul  Mt  indiquait  que  les  signaux  précédenu  avaient  été 
faotUk  ft'H  arrivait  done^  paroonséquent,  par  un  accident  quelconque» 
que  le  signal  reçu  ne  s*acc6rdlt  pas  avec  le  signai  transmis,  il  ne 
pouvait  en  réaulter  auiune  méprise ,  aucun  nulentendu ,  parce  que 
chaque  dépêche  portait  avec  elle-même  aon  contrôle  ou  la  manifestation 
de  rerreur  commiie»  L'inatroment  était  muni  d*un  mécanisme  très* 
aimple  h  Palde  duquel  on  pouvait  amoner  l'aiguille  immédiatement 
detani  une  lettre  quelconque  sana  kd  Adre  parcourir  tout  le  drcuin 
comme  il  pouvait  arriver  qu*il  fallût  transnetire  un  signal  permanent 
ou  qui  perêisilt  Jusqu'à  ce  qu'tme  personne  vtot  le  mgarder»  on  a'était 
réservé  d'employer  peur  cet  objet  la  simtiitanéiié  des  cinq  caractères 
élémemaires» 

L'appareil)  I  chaque  slatie«,  se  composait  d'un  télégraphe,  d'un 
réveil  ou  alarme,  et  d'un  commutateur  destiné  I  changer  la  direction 
des  eonrantsi  On  pouvait  disposer  le  circuit  de  manière  à  atteindre 
divers  buts  sans  qu'il  fallût  pour  cela  d'autres  modificatioos  qn*on 
changement  dans  la  position  des  fils  extrêmes  et  leur  IMson  avec  le 
commutateur.  Dans  une  certaine  disposition,  les  télégraphes  fonction* 
naient  tous  simultanément  dès  que  l'un  des  commutateurs  était  en 
actioti.  On  pouvait  aimi  tout  arranger  de  manière  que  l'instrument 
d'une  station  ne  fonctionnât  qu*auunt  qu'H  était  en  communication 
directe  avec  Tapparell  d'une  autre  station»  Cette  dernière  disposition 
est  eu  général  préftraMe,  parce  que,  par  ce  moyeni  on  se  débarrasse 
d'une  résistance  Inutile.  Ce  télégraphe,  alors  même  qu'on  eût  em^ 
pk>jé  toutes  les  lettres  de  l'alphabet,  n'aurait  exigé  qu'un  fil. 

Aussitôt  après  la  réussite  des  lignes  télégraphiques  du  Great^^Western 
et  de  BlackwaH,  l'impression  fut  donnée,  et  chaque  mois  amenait  une    X 
nouvelle  ligue  !  le  mouvement  toutefois  s'accrut  encore,  quand  la 
compagnie  de  ték^graphie  électrique  fut  organisée.  Le  progrès  alots 
naarcha  à  pas  de  géant. 

De  juin  î%ifi  au  N  mal  1650  cette  Compagnie  a  établi  un  nombre 


/^ 


511  TÉLÉ6RAPDE  ÉLECnUQUE. 

considérable  de  stations  de  télégraphie  âectriqoe ,  avec  4S2  appareib 
à  aiguille  double,  86  appareils  à  aigoilie  nmple  »  sur  «ne  longuenr  de 
2,225  milles.  Le  capiul  de  celte  compagnie  incorporée,  on  consti- 
tuée par  acte  du  parlement ,  est  de  600,000  livres  sieriing,  divisé  en 
six  mille  actions  de  i  00  livres  chacnne  ;  elle  est  autorisée  à  transmettre 
les  dépêches  qui  lui  seront  apportées  par  les  particoliers ,  sans  bvenr 
ou  exception  de  personne ,  et  au  prix  fixé  par  elle.  Les  dépêches  de- 
mandées par  le  gouvernement  doivent  toujours  avoir  k  préférence; 
elles  doivent  éire  expédiées  sur-le-champ,  d'après ^n  tarif  conveno 
entre  la  Compagnie  et  le  comité  des  lords  dn  conseil  privé. 

Le  gouvernement  se  réserve  d'exiger  de  la  Compagnie  qu'elle  U 
accorde  à  lui  ou  à  toute  personne  se  présentant  en  son  nom,  à  un  prâ 
débattu ,  le  droit  d'établir  telle  ligne  télégraphique  qu'il  jugera  né- 
cessaire, et  même ,  dans  le  cas  de  nécessité  publique,. de  s'emparer 
de  toutes  les  lignes  télégraphiqties ,  de  contrôler  toutes  les  dépêches, 
de  n'accepter  et  envoyer  que  celles  qu'il  voudra,  etc.  Chacun  des 
principaux  secrétaires  d'État  de  Sa  Majesté  pourra  prononcer  que  le 
cas  de  nécessité  publique  existe,  et  mettre  le  séquestre,  mais  pour  oae 
semaine  seulement,  sur  les  lignes  télégraphiques;  il  prolongerait  en- 
suite le  séquestre  de  semaine  en  semaine,  s'il  le  jugeait  nécessaire. 
Bien  entendu  que  la  Compagnie,  pendant  le  séquestre,  recevra  es 
dédommagement ,  du  trésor  public ,  une  somnae  égale  aux  bénéfices 
qu'elle  aurait  pu  réaliser,  si  elle  était  restée  maltresse  dn  service  de 
la  ligne  télégraphique. 

La  Compagnie  de  télégraphie  électrique  prend  actuellement  ses 
arrangements  pour  transmettre  le  temps  vrai  observé  chaque  jour  à 
l'Observatoire  royal  de  Greenwich,  è  chacune  des  stations  des  diverses 
lignes  de  chemins  de  fer  sur  lesquels  la  Compagnie  a  établi  ses  télé- 
graphes, et  de  ces  stations  à  toutes  les  grandes  villes  du  royaume. 
Chaque  jour  à  une  heure  après  midi ,  on  indique  le  temps  vrai  ï 
Greenivich,  en  laissant  tomber  une  balle  du  haut  de  l'Observatoire; 
ce  signal  télégraphique,  reçu  par  l'amirauté,  est  transmis  sur-le- 
champ  h  la  flotte,  et  c'est  ainsi  que  sur  chaque  vaisseau  on  règle  les 
chronomètres.  La  Compagnie  télégraphique  fera  en  sorte  que  cette 
balle,  en  tombant,  frappe  un  ressort  en  communication  avec  tous  les 
fils  conducteurs  des  télégraphes,  et  détermine  un  courant  qui  fera 
résonner  les  timbres  de  toutes  les  stations. 

Nous  empruntons  au  manuel  de  M*  Walker  la  liste  des  lignes  de 


LIGNES  TÉLÉGRAPHIQUIS  ÉTABUES.  618 

télégraphie  électrique  de  T Angleterre  et  le  catalogue  des  stations  in- 
stallées par  la  Compagnie. 

Chemins  de  fer.  Longueur.  Fils.  AppareHs. 

Edimbourg  et  Gfoêeow.  kl  1/2  5  8 

Ligne  da  tunnel «.  1  2  2 

Edimhourg  et  Nord. 

Embranchement  de  Dundee 36  3.6 

«           de  Pertb 6  3 

Edimbourg  et  Granton 3  3  3 

Ligne  de  Leith il/2  3  3 

Ligne  du  tunnel 1  2  2 

Northhritùh.  58  5  8 

Embranchement  de  Dalkeitb 1  1/&  2  2 

«             d'Haddingtott.  ....  5  2  2 

Ligne  du  tonnel 13/4  2  2 

York^  NtwcastU  et  Berwick. 

Newcastle  à  Berwick 65  1/2  5  7 

York  à  Darlington 65  7  15 

Darlington  à  Newcastle 38  1/2  8  iU 

Embranchement  de  Shields 11  8  2 

«             Sunderland 2  1/4  3  2 

«             Durham 2  1/4  2  i 

«            Richmond 9  2  1 

Fatfield  et  South  Shields. .  .' 19  1  4 

Embranchement  de  Stockton  .....  1/2  1  2 

York  et  Nprth  Midland. 

Normanton  à  York 24  1/2  5 

York  à  Scarborough 42  1/2  3  5 

Embranchement  d'Harrogate 18  3  2 

Huli  et  Selby 36  5  5 

Hull  et  Bridlington 33  3  4 

Normanton  à  la  joncliou  de  Milford  ,  .  10  2  2 

Manchester  et  Leeds 51  7  24 

Preston  et  Wyre 20  8  4 

A  reporter.  .*.  .  590  milles  90  137 

33 


7 


5 1 4  TÉLÉGRAPHIB  ÉLECTIUQUK. 

Chemins  de  fer.  Loiigaeqrf  FBi|.       ip|KM«ib. 

Report.  ...  590  90       iS7 

Li?erpool  et  Southport 13  J/4  3          S 

Lancashire  Est. 12  1/2  3 

Midiand  railway. 

Birmingham  et  GloQcester. 53  7          9 

Biruiiagiiam  et  Derby 0  1/2  f          6 

d«                *      84  3/4  ft 

Derby  et  Lincoln 48  3/4  3           4 

Derby  et  Rugby 24  1/2  7 

d»           d«      24  3/4  » 

Leicester  et  Peterboroogh 4  3/4  3 

d»                 d« 23  5         11 

d*                d»         8S  >/4  7 

Darby  et  Leeds. »  73  7         25 

Embranchement  dfi  3heffield 5  3          2 

Leeds  et  Bradfort 11  6           . 

d*             d«       2  3/4  3 

d""             &"  ligne  du  tunnel ....  11/2  3           2 

Embranchement  SkiptOQ 15  t/4  3           5 

Londo^  and  Norih^WesUrn. 

Londres  à  Birmingham 9  9 

d»              d*» .  107  1/2  7 

d*"               d^"    lig^e  du  tuqnçl .  .  i  3           2 

d*"              i!"    Gamd.  plan  incliné.  M /A  6          9 

Jonction  Ouest  de  Londres. }/2  2          4 

Birmingham  et  Manchester 80  7          » 

d«                  d»         6  8 

Jonction  d*Ardwick , 3  1/4  8 

Manchester  et  Liverpool 31  1/2  6           S 

d^"                d**     ligne  du  tunnel.  11/2  2          3 

South  Devon. 53  4         i^ 

Eipbranchement  de  Torquay 4  3          2 

Nôwmarket  Raiiway,  ...  17  5          4 

Eastem  Union 16  3/4  5          7 

d*               ligne  du  tunnel  ....  23/4  2          3 

A  reporter.  .  .  1299  l/2miL247      279 


10 


LIGNES  TÉLÉGRAPHIQUES  ÉTABLIES.  515 

Chemins  de  fer.  Longuear.  Fils.  Appareils. 

Report.  .  .  1299  2û7  279 
London  and  South-^Westem. 

Londres  à  Southampton 74  4  4 

*»                d*            6  0  2 

Embranchement  de  Poi'tsmoQth.  ...  21  4  4 

«                Gosport 5  4  1 

Southampton  et  Dorcbester 61  8  7 

Embranchement  de  Poole 2  8  »    2 

Eastern  counties, 

Londres  à  Brandon 88  1/4  7  40 

Londres  à  8tratfort 9  3/4  2  4 

Ligne  de  Brick-lane.  . 1/2  2  S 

Embranchement  d'Enfield 3  1/4  2  2 

t           Hertford 7  3  S 

Cambridge  et  Saint- Ives 1&  3/4  3  5 

Ely  et  Peter borough 30  5  7 

March  et  Wîsbeach 9  3  2 

Londres  et  Colchester. 51  1/4  5  13 

Forest-gate  et  Stratford 11/4  1  2 

Maldon  et  Braintree. 12  3  8 

Stratford  et  jonction  de  la  Tamise.  .  .  2  3^4  3  2 

North  Woolwich 2  8/4  5  2 

Norfolk  Railtvay. 

Brandon  à  Norwich 37  3/4  7  19 

d-             d«     10  1/4  1  7 

Norwich  et  Yarmooth ,  .  .  20  9 

Embranchement  de  Lowestoft 12  5 

«                Dereham 12  3  2 

Dereham  et  Fakenham 121/4  2  2 

North  Stafforêhirt, 

Stoke  à  Norton  Bridge 10  3/4  8  I 

Embranchement  de  Colwich 18  3/4  2  2 

Stoke  à  Burton ^^  ^/^  *  » 

A  reporter.  .  •  1857  1/4  3Û8  427 

33. 


516  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

Chemins  de  fer.  Longueur. 

Report  •  .  1857  1/& 
Stoke  à  Burton ,  dépôt 2/5 

North  Staffbrshire  (eont.). 

Stoke  à  Crewe 14  i/2 

Harecastle,  ligne  dn  tuanei •        1 

Embranchement  de  Macclesfield.  ...  19  1/S 

Vallée  de  Churnet 27 

South  Staffordshire  ....        9  1/& 
d°  d»     2 

Northamplon  and  Pettrborough.  47 

d<*    Prolongement  à  ^oWerton.  10  1/2 

Londres  et  Croydon 8 

GreatWestern 19 

Lignes  des  rues  de  Londres 

Manchester  et  SheflBeld 2 

d^"    Ligue  du  tunnel'deWoodhead.  3  1/4 

Ambergate ,  Matlock  et  fiaxton  .  ...  11  1/2 

Londres  et  Blackwali l  ijl 

Ligne  de  Caldon-Low  Quarry 3  1/4 

Mines  de  charbon  de  Moira 1/2 

Maryport  et  Whitehaven. 1/2 

Ligne  de  la  compagnie  des  mines  de  fer 

de  Butterley 2  1/2 

South'Eastern, 
Londres  à  Douvres 

d""     à  Rochester 

d^"     à  Bricklayers*Arms 

Tunbridge  à  Tunbridge  Wells.  .... 

d**         à  Hastings-Road 

d**         au  Laboratoire 

Paddock- Wood  à  .Maidstone 

Ashford  à  Ramsgate. 

Minster  à  Deal 

Ramsgate  à  Margale 

TOTAL  .  .  2225  2/3 


Fil*. 

AppmiU. 

3&8 

457 

2 

2 

S 

3 

3 

2 

2 

3 

3 

10 

k 

3 

k 

rariaU 

le.    10 

3 

3 

2 

1 

2 

& 

88 

29 

31 

k 

18 

k 

2 

2 

5 

6 

1 

2 

S 

10 

5 

30 

5 

9 

6 

h 

2 

419       568 


LIGNES  llLÉGRAPHlQUËS  ÉTABLIES. 


&r 


Liste  des  stations  de  télégraphes. 


Abbey-Wood. 

Glasgow. 

Normanton. 

Alnwick. 

Gloucester. 

Northallerton. 

Ambergate. 

Godstone 

Northfleet. 

Asbford. 

Gospord. 

Nottingbam. 

Barnsley. 

Gravesbend. 

Paddock  Wood. 

Berwick-oo-Tweed. 

Greenbitbe. 

Pensburst. 

Beyerley. 

Halifax. 

Peterborougb. 

Birmingham. 

Headcoro. 

Plackley. 

Bisbopstoke. 

Herlford. 

Ramsgate. 

Blackheath. 

HuU. 

Reigate. 

Bradford. 

Hythe. 

Rocbester. 

Bridiington. 

Ipswich. 

Rochdale. 

Broxboarne. 

Leeds. 

Romford. 

Burton-on-Trent. 

Leicester. 

Rolherbam. 

Cambridge. 

Leith. 

Rugby. 

Canterbury. 

Lewisbam. 

Sandwicb. 

CbarltoD. 

Lincoln. 

Scarboroogb. 

Cbdmsford. 

Liverpool. 

Selby. 

Cbeltenham. 

Londres. 

ScbeiBeld. 

Cbesterfiekl. 

Lougbborough. 

Skipton. 

Chilbam. 

Lowestofie. 

Slougb. 

Colcbester. 

Sontbampton. 

Darlington. 

Malton. 

Soutb  Sbields. 

Dartford. 

Mancbester. 

Stapleburst. 

Deal. 

Marcb. 

Stamford. 

Derby. 

Marden 

Saint-Ives. 

Douvres. 

Margate. 

Storlford. 

Dunbar. 

Melton. 

Sunderland. 

Durham. 

Merstbam. 

Tamwortb. 

Edenbridge. 

Minster. 

Telford. 

Edimboai^. 

Morpelb. 

'    Tbirsk. 

Ely. 

Newark. 

Todmorden. 

Eritb. 

Newcaste. 

Tonbridge. 

Farleigh. 

Newmarket. 

Tunbridge  Wells. 

Folkatone. 

NfMTwicb. 

Wakefield. 

318  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

Ware.  l^itham.  Yarmouth. 

Wateringbury.  Woolwich.  York. 

Wisbeach.  Worcesier. 

Bureau  central  des  télégraphes  électriques  à  Londres. 

QuaDd  on  paaM  dans  la  rae  de  Lothbttry  dans  la  cité  de  Londres, 
on  remarqae,  tiB-à^ifîs  du  mur  d*enceinte  de  la  Banque ,  une  petite 
main  noire ,  dont  Tindex  est  dirigé  Vers  tine  entrée  Toisine ,  et  seras 
laquelle  sont  écrits  ces  mots  :  Station  Centrale  du  télégraphe 
électrique.  Cette  Station  »  qui ,  du  reste ,  s'annonce  encore  par  une 
enseigne  très-contenable ,  son  horloge  électrique,  se  troure  au  fond 
de  rentrée  indiquée. 

Si  Ton  pénètre  dans  cet  établissement,  on  voit  d*abord  une  belle 
salle  de  cinquante  deux  pieds  de  long  sur  trente-deux  de  large  et 
quarante- cinq  de  batit,  recevant  le  jour,  par  un  plafond  fliré.  k 
gaucbe  sont  les  bureaux  du  secrétaire  et  du  caissier.  Le  tôté  droit  est 
divisé,  au  moyen  de  rideaux  verts,  en  sit  parties,  pourvues  chacune 
d'un  pupitre  avec  tout  ce  qui  est  né(9es9illre  pour  écrire.  C'est  A  qtiè 
se  placent  tout*  I  tour  les  nombreux  correspondants  des  deOî  sexes 
qui  ont  recours  è  la  voie  électrique.  Gbâ<tue  dépêche  doit  être  écrite 
sur  une  feuille  de  papier  à  lettre  dont  la  moitié  à  peu  près  est  occupée 
par  un  formulaire  imprimé,  laissant  l'espace  nécessaire  pour  les  noms 
et  les  adresses  des  deux  correspondants,  pour  le  coût  de  la  correspon- 
dance, ponr  le  jour  et  Thenre  de  la  réception  de  la  dépêche,  ainsi 
que  pour  le  commencement  et  la  fin  de  l'expédition  télégraphique. 

Ce  formulafare  ne  laisse  guère  de  place  pour  la  correspondance  eHf^ 
même  ;  mais  les  frais  suffiraient  pour  engager  les  correspondants  I 
faire  leurs  dépêches  le  plus  court  possible.  On  a  remarqué  d'aiBetirs, 
que ,  sous  Tinfluence  galvanique  de  rétablissement ,  les  c4)rrêspoA- 
dants  semblent  acquérir  la  capacité  d'exprimer  d'une  manière  nette 
et  concise  des  choses  que ,  partout  ailleurs ,  ils  auraient  longuement 
développées. 

Dès  qu'une  correspondance  est  écrite,  le  secrétaire  Tintrodolt  par 
un  guichet  dans  le  bureau  d'inscription,  où  un  employé  en  prend 
note ,  y  insère  les  mentions  requises,  la  met  dans  une  petite  bdte  et 
tire  le  cordon  d'une  sonnette.  Â  ce  signal,  la  boite  passe  par  un  conduit 
en  bois  à  l'étage  supérieur,  où  elle  livre  son  contenu  dans  le  dépar- 


UGNES  TÉLÉGRAPHIQUES  ÉTABUES.  519 

leifMMl été appattiUs  locil  fort  simple,  qui  ne  reuferme  pis  antre 
chose  qae  huit  petits  inslmments  télégraphiques»  ser? is  par  qolUre  oli 
cinq  jenoea  gar(obs  de  Ift  à  15  ans.  dbaqtie  appareil  porte  sur  ton 
cadran  les  noms  des  aii  od  huit  stations  atec  lesquelles  II  Mmniu<» 
nfiqde« 

Qaind  les  correspondances  abondent,  il  fant  nn  einpioyé  pour 
ehaqtie  insimment  ;  ordinaireinent ,  on  euTant  soffit  pour  faire  ehe- 
Biner  trois  appareils;  mais  le  serrioe  devant  se  faire  de  nnit  auaii 
Ueil  qne  de  Jour  sans  Intemiptioni  le  personnel  obange  de  hiit  en 
bliit  henres. 

Uo  employé  du  département  des  appareils  re^it  ébaqne  corteë* 
pondance  à  mesure  qb'elle  arri?e  au  borelu  d'inscription  ei  la  renaet 
à  rinstrumeot  qui  ddt  l'ekpédier*  Alors  l'enfant  qlii  sert  cet  iiistnt*- 
ment  le  met  en  jeOi  On  eipédie  éibsi  on  mot  eu  trois  secondes»  vingt 
en  dne  midBte»  ce  qoi  revient  à  cebt  lettres  an  nloins  par  minute. 

Pendant  qu'un  petit  garçon  est  occupé  de  l'expédition  d'une  dé*- 
péche«  son  voisin  en  déchiffre  one  autre  et  dicte  k  un  aide  assis  à  côté 
dé  lui  les  mots  qu'il  lit  sut'  soft  cad^an^  Collé  ieeM^  H  faiê  ausH 
vite  quHi  e$$  poêiiiU  teéerin.  Quand  la  dépééhe  est  déchiffrée, 
on  renvoie  en  bas  dans  le  bureau  d'Inscription  par  le  «Kiyen  ci-dessus 
indiqué.  lA^  elle  est  transcrite»  puis  eipédiée  au  Ueu  de  sa  desttaiation 
par  un  messager  ou  par  un  çabrioieti  suivant  la  disunce^ 

11  y  a  peu  de  temps,  une  personne  vint  au  bureau  des  télégraphes 
désirant  envoyer  une  question  importante  à  Edimbourg ,  où  un  ami 
devait  se  tenir  prêt  à  la  recevoir  et  k  loi  eipédier  la  réponse.  Availt 
que  cinq  diinutes  se  fussent  écouléesj  cette  personne  s'en  retourna 
tranquillièée  par  la  nouvelle  qu'elle  avait  reçue.  H  est  k  remarquer 
que  ce  temps  avait  été  presque  entièreitient  employé  k  écrire  la  cor- 
respondance. L'allée  et  la  venue  par  le  télégraphe  n'avaient  pris  en- 
semble que  la  350'  partie d^une  seconde!  Les  caraclères  transmis  par 
le  tél^raphe  avaient  parcouru ,  pendant  ce  laps  de  temps  insaisissable, 
d&O  lieues! 

LIGNES  TÉLteRAfHIQim  DU  L'AHillQOB. 

\a  télégraphie  électrique  n*a  étendu  lîulle  paM  son  mystérieux  ré- 
seau avee  autant  de  rapidité  et  de  succès  que  dans  les  États-Unis  de 
l'Amérique  du  Nord;  nulle  part  aussi  on  n'a  conçu  aussi  promple- 
mmt  et  l'on  n'a  eiécuté  avee  un  si  admirable  transport  la  pensée 


510  tÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

â*un  nombre  luffisftnt  d'indek  oa  coBVfem  d'an  alphabet»  on  ferme 
une  table  de  signaux ,  ces  signaux  pourront  être  reproduits  par  les 
positions  relativoê  des  index. 

Sur  le  côté  de  la  botte  télégraphiqdêet  Ters  le  haut,  est  ampendne 
nnc  large  carte  contenant  environ  une  centaine  de  phrases ,  d'instruc- 
tions et  de  questions  dont  chacune  est  reprodoitepar  h  position  parti* 
colièrc  des  aiguilles.  Ainsi,  deux  mouvements  des  manches  indicatenrs 
transmettent  les  questions  suivantes  :  Le  convoi  attendra^-t-il  le  bateau  I 
vapeur T  Le  bateau  à  vapeur  ailendra-t-U  le  convoi?  Combien  de 
passagers!  Combien  de  wagons?  etc.,  et  une  multitude  d'autres  rela- 
tives à  Tétatdes  machines,  des  cordes,  des  télégraphes,  aux  bateaoîl 
vapeur  qui  partent  de  Blackwall  ou  qui  y  arrivent  Par  cet  échange 
de  communication  qui  a  lien  le  long  da  Jour,  on  obtient  à  la  station 
de  Londres  tous  les  renseignements  possibles  snr  ce  qni  se  passe  I 
Blackwall ,  et  réciproquement ,  ainsi  que  dans  les  stations  Intermé- 
diaires. Aussitôt  que  le  chef  de  gare  de  chaque  station  a  attaché  les 
wagons  ii  la  corde,  il  en  donne  avis  au  mécanicien  de  celle  des  stations 
extrêmes  vers  laquelle  le  convoi  s'avance,  et  celuî»cî  ne  met  la  corde 
en  mouvement  que  lorsque!  a  ainsi  appris  de  tontes  les  stations  que 
Hcn  ne  s'oppose  à  la  progression  du  convoi. 

On  peut  voir  par  ce  qui  précède  que  le  télégraphe  de  M.  Wheat* 
slone,  alors  même  qu'il  était  encore  dans  Fenfance,  rendait  des  ser- 
vices éminents  et  fonctionnait  d'une  manière  pleinement  satisfaisante. 
n  fut  employé  sous  sa  première  forme  de  télégraphe  à  aiguilles,  et 
pendant  un  tcnips  plus  ou  moins  long,  sur  les  chemins  de  fer  dn 
Grcai-Wcstern,  de  Blackwall,  de  Manchester  à  Leeds,  d'Edimbourg 
à  Glascow,  de  Norwich  à  Yarmouth,  de  Dublm  à  Kingstown. 

^'ous  citerons  comme  second  exemple  l'application  du  télégraphe 
perfeciiounô  au  plan  incliné  d'Aix-la-Chapelle.  Le  service  de  celte 
portioli  de  chemin  de  fer  ne  demandait  qu'un  petit  nombre  de  si- 
gnaux, on  pouvait  se  dispenser  sans  inconvénient  aucun  d'employer 
l'alphabet  cnlier  dii  télégraphe  complet ,  et  limiter  l'appareil  à  six 
signaux  élémentaires.  On  a  donc  écrit  sur  le  cadran  ces  six  caractères, 
M ,  S ,  G ,  T ,  B ,  -h  initiales  des  mote  qui  expriment  en  allemand 
^xachine,  corde,  train,  télégraphe,  etc.  Le  cadran  avait  huit 
pouces  de  diamètre,  et  les  caractères  étaient  assez  saillants  pour  qu'on 
pût  les  lire  facilement  à  une  grande  distance  :  l'aiguille,  qui  devait 
Igti-e  légère  et  conserver  sa  forme  première,  était  de  mica  noirci.  La 


UGNES  TÉLÉGRAPHIQUES  ÉTABLIES.  611 

«mit  étiit  destîote  à  ipdiquêr  l'éUt  dd  repot  de  l'îastrument  ;  il  ne 
restait  dMC  qoe  cinq  ctraotèrts  utiles,  lesqneb  combinés  deui  à  deut 
dooaaieBl  vingt-ciaq  signaux  »  iiomI>re  amplement  suffisant  pour  le 
senrice  du  plan  iadiB&  Ou  avait  établi  «n  règle  invariable  que  chaque 
signal  aariit  composé  de  deux  lettres  suivies  de  la  croix.  Dès  lors  »  si 
le  télégraphe  venant  à  agir  d'une  manière  irrégulière,  la  position 
fittak  de  l'aiguilla  ou  indeit  marquait*  non  la  croix ,  mais  un  autre  ca* 
ractère»  ce  seul  Mt  indiquait  que  les  signaux  précédents  avaient  été 
fMtife.  S'il  arrivait  done»  par  oonséquent,  par  un  accident  quelconque» 
que  le  signal  reçu  ne  s'accOrdèt  pas  avec  le  signal  transmis,  il  ne 
pouvait  en  résalter  auéuae  méprise ,  aucun  malentendu ,  parce  que 
chaque  dépêche  portait  avec  ellMnéme  son  contrôle  ou  la  manifestation 
de  remnr  commiie^  L'inatrnoMnt  était  muni  d'un  mécanisme  très** 
rimple  h  l'aide  duquel  on  pouvait  ansener  l'aiguille  immédiatement 
devant  nne  lettre  quelconque  sans  lai  lUre  parcourir  tout  le  clrGuiti 
Gamme  il  poovait  arriver  qu'il  fallût  transmettre  un  signal  permanent 
ou  qui  perrisUt  Jueqnli  ce  qu'une  personne  vtnt  le  regarder,  on  a'était 
réiervé  û'HOfli^  pour  cet  objet  la  simultanéité  des  cinq  caractèree 
élémentaiiWi 

L'appareil)  à  chaque  station,  se  composait  d'un  tMgraphe,  d'un 
réveil  eu  alarme,  et  d'un  comuniuteur  destiné  à  changer  la  direction 
des  eonrantst  On  pouvait  disposer  le  circuit  de  manière  à  atteindre 
divers  bats  sans  qu'il  fallût  pour  cela  d'autres  modifications  qu'un 
changement  dans  la  position  des  fils  extrêmes  et  leur  liaison  avec  le 
commutateur*  Dans  une  certaine  disposition,  les  télégraphes  fonction* 
naient  tous  simultanément  dès  que  Ton  des  commutateurs  était  en 
actfoti.  On  pouvait  ainsi  tout  arranger  de  manière  qoe  l'instrument 
d'une  station  ne  fonctionnât  qu'auunt  qu'il  était  en  communication 
directe  avec  l'appareil  d'une  autre  station*  Cette  dernière  disposition 
est  en  général  préférable,  parce  qae,  par  ce  moyen,  on  se  débarrasse 
d'une  résistance  Inuttie.  Ce  télégraphe,  alors  même  qu'on  eût  em^ 
ployé  toutes  les  lettres  de  l'alphabet,  n'aurait  exigé  qu'un  fil. 

Aussitôt  après  la  rénsslte  des  lignes  télégraphiques  do  Great-^Western 
et  de  BlickwaH,  l'impression  fut  donnée,  et  chaque  mois  amenait  une    X 
nouvelle  ligne  t  le  mouvement  toutefois  s'accrut  encore,  quand  la 
compagnie  de  télégraphie  élecirique  fut  organisée.  Le  progrès  alors 
marcha  à  pas  de  géant. 

Dé  juin  1849  an  W  mal  165Û  cette  Compagnie  a  établi  nn  nombre 


y^ 


611  TÉLÉGRAPBIB  ÉLECTRIQUE. 

considérable  de  stations  de  tél^raphie  électrique ,  avec  A83  appareib 
à  aiguille  double,  86  appareils  à  aiguille  simple»  sur  une  leagueiirde 
S,225  milles.  Le  capital  de  cette  compapie  iuoorporée,  ou  oonsti- 
tuée  par  acte  du  parlement ,  est  de  600,000  livres  sterling,  divisé  en 
six  mille  actions  de  100  livres  chacune  ;  elle  est  autorisée  à  transmettre 
les  dépêches  qui  lui  seront  af^fmtées  parles  particuliers  y  sans  frvenr 
00  exception  de  .personne ,  et  au  prix  fixé  par  elle.  Les  dépêches  de- 
mandées par  le  gouvernement  doivent  toujours  avoir  k  préf^wnce; 
elles  doivent  être  expédiées  sortie-champ,  d*après^n  tarif  convenu 
entre  la  Compagnie  et  le  comité  des  lords  du  conseil -privé.. 

Le  gouvernement  se  réserve  d'exiger  de  la  Compagnie  qu'elle  lui 
accorde  à  lui  ou  à  toute  personne  se  présentant  en  son  nom,  à  un  prix 
débattu  9  le  droit  d'établir  telle  ligne  tél^raphique  qu'il  jugera  né- 
cessaire 9  et  même ,  dans  le  cas  de  nécessité  publique ,.  de  s'emparer 
de  toutes  les  lignes  télégraphiques ,  de  contrôler  toutes  les  dépêches, 
de  n'accepter  et  envoyer  que  celles  qu'il  voudra,  eta  Chacun  des 
principaux  secrétaires  d'ÉUt  de  Sa  Majesté  pourra  prononcer  que  le 
cas  de  nécessité  publique  existe,  et  mettre  le  séquestre,  mais  pour  une 
semaine  seulement,  sur  les  lignes  télégraphiques;  il  prolongerait  en- 
suite le  séquestre  de  semaine  en  semaine,  s'il  le  jugeait  nécessaire. 
Bien  entendu  que  la  Compagnie,  pendant  le  séquestre,  recevra  en 
dédommagement ,  du  trésor  public ,  une  somooe  égale  aux  bénéfkes 
qu'elle  aurait  pu  réaliser,  si  elle  était  restée  maîtresse  du  service  de 
la  ligne  télégraphique. 

La  Compagnie  de  télégraphie  électrique  prend  actuellement  ses 
arrangements  pour  transmettre  le  temps  vrai  observé  chaque  jour  à 
l'Observatoire  royal  de  Greenwich,  à  chacune  des  stations  des  diverses 
lignes  de  chemins  de  fer  sur  lesquels  la  Compagnie  a  établi  ses  télé- 
graphes, et  de  ces  stations  à  toutes  les  grandes  villes  du  royaume. 
Chaque  jour  à  une  heure  après  midi ,  on  indique  le  temps  vrai  à 
Greenwich,  en  laissant  tomber  une  balle  du  haut  de  l'Observatoire; 
ce  signal  télégraphique,  reçu  par  l'amirauté,  est  transmis  sur-le- 
champ  à  la  flotte,  et  c'est  ainsi  que  sur  chaque  vaisseau  on  règle  les 
chronomètres.  La  Compagnie  télégraphique  fera  en  sorte  que  cette 
i>aile,  en  tombant,  frappe  un  ressort  en  communication  avec  tous  les 
fils  conducteurs  des  télégraphes,  et  détermine  un  courant  qui  fera 
résonner  les  timbres  de  toutes  les  stations. 

Mous  empruntons  au  nuunel  de  M.  Dfalker  la  liste  des  Ugnes  de 


LIGNES  TÉLÉGRAPHIQUES  ÉTABLIES.  523 

à  toutes  les  entreprises  nationales  ;  chacun  devient  ainsi  actionnaire 
et  intéressé  à  la  f  otr  prospérer. 

Les  frais  d'installation  des  télégraphes  électriques  sont  natorellement 
différents  dans  les  différentes  contrées  des  États-Unis.  Dans  l'Ooest , 
oft  les  matériaut  et  le  trafall  coAtent  beaacoup ,  la  ligiie  télégraphique 
revient  à  750  francs  par  mille  anglais;  dans  TËst,  les  matériaux  ne 
coûtent  presque  rien ,  mais  la  main  d'œuvre  est  très^chère ,  le  prix 
8*élève  à  810  francs. 

L'appareil  généralement  adopté  en  Amérique  est  celui  de  Morse  ; 
comme  nous  l'avons  vu,  cependant ,  le  télégraphe  imprimant  de 
M.  Bain  fait,  sur  Certaines  lignes ,  un  admirable  service.  Les  fils  con- 
ducteurs sont  quelquefois  en  cuivre  et  du  poids  de  lOO  livres  par 
mille  ;  quelquefois  en  fer  e(  du  poids  de  S50  livres  par  mille. 

LIGNES  TÉLÉGRAPHIQUES  DE  L'ALLEMAGNE. 

A  l'Allemagne,  comme  nous  l'avons  rappelé  ailleurs,  appartient  la 
gloire  d'avoir  établi  les  premières  correspondances  de  télégraphie 
électrique;  ce  fut,  11  est  vrai,  sur  de  très-petites  lignes  qui  unissaient 
l'intérieur  des  villes  de  Goettingue  et  de  Munich  avec  les  observatoires 
de  M.  Gauss^ d'une  part,  et  de  M.  Steinheil  de  l'autre;  mais  c'était 
réellement  la  solution  au  moins  ébauchée  du  grand  problème. 

Dès  le  c^mencement  de  18^2,  M.  Wheatsfone  avait  importé  à 
Berlin  deux  de  ses  télégraphes,  et  Ils  fonctionnèrent  à  travers  un  simple 
fil  métallique  porté  par  deux  poteaux. 

La  première  grande  ligne  allemande,  de  Mayencc  à  Francfort ,  fut  s^ 
intallée  par  M.  Fardely ,  ingénieur  de  Manheim.  Cet  essai  éveilla  l'at- 
tention du  gouvernement  prussien ,  qui  lia  par  le  télégraphe  élec-  ^/ 
trique  le  palais  de  Berlin  avec  celui  de  Polsdam.  Nous  avons  déjà 
vu  que  le  réseau  des  télégraphes  électriques  de  la  Prusse  embrasse     y 
une  longueur  de  600  lieues ,  et  il  s'étend  encore  chaque  jour.  Voici  ^ 
la  liste  des  principales  lignes  en  juin  1850  : 

t«  De  Beriin  à  Francfort ,  180  lieues. 

2"*  De  Berlin  par  Cologne  à  Aix-la-Chapelle,  par  Potsdam,  Magde- 
bourg,  Ochsers-Leben,  Brunswick,  Hanovre,  Minden,  Ilauim,  Dus- 
seldorf,  Deutz,  Cologne  et  Aix-la-Chapelle,  190  lieues. 

V  De  Dusseldorf  à  Elberfeld,  8  lieues. 

&•  De  Berlin  à  Hambourg,  par  Willenberge ,  Hagucnau  ,  Ham- 
bourg, 76  lieues. 


>/ 


524  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

5*"  De  Berlin  à  Stettin ,  36  lieues. 

6^  De  Berlin  à  Oderbei^  (ville  frontière  de  l'Autriche),  par  Franc- 
fort, Liegnitz,  Breslau,  Oppeln»  Kosel,  Ratibor  et  Oderberg, 
IM  lieaes. 

7"*  De  Halle  à  Leipzig,  et  de  Leipzig  à  Berlin  et  Francfort, 
200  lieue& 

S""  De  Berlin  à  Koenigsberg,  conununiquant  avec  Stettin  et  Swin^ 
Muttde. 

L'Autriche  est  en  possession  des  lignes  suivantes  : 

i"*  De  Vienne  à  Prague,  par  Olmulz,  122  lieues. 

2<'  De  Vienne  à  Brûnn ,  par  Prague ,  108  lieuel 

3<^  De  Vienne  à  Presbourg ,  18  lieues. 

40  De  Vienne  à  Oderberg ,  par  Prérau ,  75  lieues. 

5"  De  Vienne  à  Trieste ,  par  Bruck,  Cilli  et  Laybacb,  1&6  liéacs. 

6*  De  Vienne  à  Salzbourg,  par  Linz»  et  communiquant  ayeclcs 
lignes  télégraphiques  de  Bavière ,  80  lieues. 

70  De  Prague  aux  frontières  de  Saxe ,  et  des  frontières  à  Dresde. 

8''  D'Oderberg  à  Cracovie;  de  Salzbourg  à  Inspruck;  d'Inspmckà 
Bregenz  ;  d'Inspruck  à  Botsen  ;  de  Steenbruck  à  Agram, 

Les  lignes  établies  en  Saxe  sont  : 

l""  De  Leipzig  à  Hof ,  48  lieues. 

2^  De  Leipzig  à  Dresde,  32  lieues. 

3''  De  Dresde  à  Kœnigstein ,  8  lieues. 

A''  De  Dresde  aux  frontières  de  la  Bohême ,  lA  lieues. 

5''  De  Dresde  à  Hof,  US  lieues. 

Les  lignes  de  Bavière  sont  : 

1°  De  Munich  à  Salzbourg ,  38  lieues. 

2*"  De  Munich  àAugsbourg,  16  lieues. 

3*"  D'Augsbourg  à  Hof,  par  Nuremberg  et  Bamberg,  100  lieues. 

W*  De  Bamberg  à  Francfort ,  par  Wurzbourg  et  Aschaffenboaii;, 
6li  lieues. 

L'Allemagne  a  encore  quelques  autres  lignes  :  celles  de  Manheimi 
Basie ,  d'Aix-la-Chapelle  aux  frontières  de  la  Belgique  ;  de  Hambourg 
à  Cuxhaven,  UO  lieues;  et  de  Brèmes  à  Bremerhayen. 

Toutes  les  lignes  télégraphiques  de  l'Allemagne  sont  livrées  an 
public. 

Nous  empruntons  à  un  intéressant  mémoire ,  que  M.  Steioheil 
a  publié  sous  ce  titre  :  Description  et  comparai^ton  des  tiU- 


LIGNES  TÉLÉGRAPHIQUES  ÉTABUES.  525 

graphes  d* À iUmagne^  avril  1849,  quelques  détails  importants 
qu'on  sera  bien  aise  de  retrourer  ici. 

Ligne  de  StuUgard  à  Esiingen,  2  avril  1849.  —  Elle  a  été 
établie  par  le  mécanicien  Geiger,  sous  la  direction  de  M.  Knapp.  Le 
fil  conducteur  est  un  fil  de  cui?re  :  70  pieds  pèsent  une  livre  de  Wur- 
temberg, il  coûte  environ  3  fr.  60  centimes  le  kilogramme;  la  com- 
munication avec  le  sol  est  établie  par  des  plaques  de  cuivre  de  quatre 
pieds  carrés;  les  poteaux  sont,  en  général ,  élevés  de  dix  pieds  au- 
dessus  du  sol,  et  distants  de  cent  à  cent  vingt  pieds;  le  sommet  du 
poteau  est  entaillé  et  porte  un  tube  fendu  en  caoutchouc  dans  lequel 
passe  le  fil  :  le  toulest  couvert  d'un  petit  toit  en  fer-blanc.  Les  boots 
des  fils  sont  réunis  par  torsion  et  soudés  à  Tétaiu  ;  l'isolement  est 
très-imparfait  La  glace  dans  les  tunnels  et  le  passage  sur  les  ponts 
dérivent  souvent  le  courant  Le  parcours ,  de  Stuttgard  à  Gronstadt , 
par  Unterdurkfaeim  et  Eslingen,  est  long  de  quatre  lieues.  L'appareil 
télégraphique  est  celui  de  Geiger  :  un  double  appareil ,  avec  alarme 
ouxarillon ,  coûte  170  florins;  la  pile  est  une  pile  de  Daniel,  de  six 
éléments,  de  douze  pouces  de  hauteur  et  de  quatre  pouces  de  dia- 
mètre ;  chaque  pile  dure  trois  semaines.  Quelquefois  l'électro-aimant 
ne  fonctionne  pas,  et  l'aiguille  revient  à  0;  quelquefois  l'indicateur 
s'arrête  sur  la  lettre  D. 

Ligne  de  Carisruhe  à  Durtach  ,  et  de  Heidetberg  à  Man- 
heitn^  avril  i8A9.  —  Elle  a  été  établie  par  le  conseiller  aulique 
Eisenlohr.  Le  fil  conducteur  est  un  fil  de  fer  galvanisé,  de  deux  lignes  de 
diamètre;  les  bouts  des  fils,  plies  en  O,  sont  'appliqués  l'un  contre 
l'antre ,  recouverts  de  fil  et  pressés  par  une  vis  à  tête  carrée  avec 
écrou ,  et,  déplus,  soudés  à  l'étain.  De  Carlsruhe  à  Durlach ,  les  po- 
teaux sont  distants  de  quatre  cents  pieds ,  leur  distance  est  de  cinq 
cents  pieds  entre  Manheim  et  Reidelberg  :  ces  distances  sont  trop 
grandes ,  aussi  le  fil  s'est  brisé  plusieurs  fois  pendant  l'hiver.  L'isole- 
ment s'opère  par  de  doubles  cônes  en  faïence ,  recouverts  d'un  toit 
en  bois.  De  sept  en  sept  poteaux  il  y  a  un  appareil  tendeur  ;  les  sta- 
tions sont  munies  de  parafoudre  à  plaques  ;  les  fils ,  sur  chaque  espace 
d'ane  lieue ,  sont  encore  soutenus  par  trois  rouleaux  de  bois  enfermés 
dans  des  boites;  et  de  chaque  rouleau  part  un  fil  qui  va  à  la  terre 
pour  donner  écoulement  à  l'électricité  atmosphérique.  La  communi- 
cation avec  la  terre  est  éublie  par  des  plaques  de  cuivre  de  six  pieds 
carrés.  Les  appareils  télégraphiques  sont  analogues  à  ceux  de  Wheat- 


526  j£LÉGRAPmE  ÉLECTRIQUE. 

stone;  raiguille,  seulement,  aat  remplacée  par  use  feiùlk  d'or  sus- 
pendue entre  les  pôles  d'une  pile  k  tension,  et  qui  le  ment  vmbiï 
droite ,  tantôt  à  gauche.  Le  carillon  a  deui  timbres;  le  courant  met 
en  mouvement,  k  vokmté,  Tindicateur  k  feuilles  d*or,  ou  les  mar- 
teaui  des  timbres.  On  peut  transmettre  deux  signaux  par  seconde, 
mais  ce  mode  de  transmission  exige ,  de  la  part  de  l'opérateor ,  qm 
grande  attention.  La  pile  employée  jusqu'ici  est  une  pîle  de  Daniel; 
on  compte ,  pour  chaque  lieue,  trois  ëiémenis  de  quatre  pouces  car* 
rés  de  suriace.  M.  £isenlobr  s*est  aussi  très-bien  trouf é  d*one  pile 
xinc  et  cuivre  i  la  cellule  occupée  par  le  euivre  éuit  remplie  d'eu 
.  acidulée  avec  5  pour  cent  d'aeide;  le  sac  renfermant  le  lioe 
contenait  une  solution  de  tartrate  de  potasse;  elle  fonctionnait  saai 
perte  sensible  pendant  56  jours,  quoique  le  courant  fût  établi  pendaat 
15  ou  même  âû  minutes. 

Ligne  de  Franafart  à  Cmîtt  et  fTieêdaden.  —  EHe  a  été  éti* 
blie  par  l'ingénieur  Fardeiy,  aveo  collaboration  du  directeur  BeiL  Le 
fil  conducteur  est  en  cuivre}  7,50(T  mètres  de  fil  pèeeat  environ  i6i 
kilogrammes,  ce  qui  suppose  trois  quarts  de  millimètre  de  diamètre 
environ.  La  longueur  totale  du  fil  est  d'environ  huit  lieues;  il  conmiot 
nique  avec  la  terre  par  des  plaques  de  cuivre.  Les  poteaux  sont  dii- 
tants  de  UO  mètres  et  hauts  de  douze  à  dix-huit  pieds.  Le  fil  est  sin* 
plement  posé  dans  une  échancrure  faite  au  sommet  et  défendu  de  la 
pluie  par  un  toit  en  fer-blanc.  L'appareil  télégraphique  eat  le  télégraphe 
k  cadran  de  Whaatstone ,  modifié  par  M.  Fardeiy  ;  il  se  oompoee  de 
deux  cadrans  placés^  côté  l'un  de  l'autre  :  on  tourne  le  cadran  de 
droite  josqu'k  ce  que  la  lettre  voulue  se  trouve  en  face  d'un  indicatevr 
fixe  placé  en  bas;  alors  l'hidicateur  du  cadran  de  gauche  va  de  lettre 
en  lettre  jusqu'k  la  ieture  indiquée  ;  ce  même  effet  se  produit  en  méoie 
temps  sur  le  cadran  gauche  de  la  station  éloignée.  Cette  dîsposilisa 
n'est  pas  sans  inconvénients  ;  il  but  assex  souvent  ramena*  rindiatear 
gauche  k  zéro.  La  pile  des  stations  extrêmes  est  une  pile  de  dix-hoit 
éléments;  celles  des  stations  intermédiaires  n'ont  que  six  éléments.  U 
plaque  de  zinc  amalgamée  a  cinq  pouces  de  haut  et  un  ponce  de  large, 
die  plonge  dans  une  dissolution  d'aeide  sulfurique  ;  la  plaque  de  cuivre 
a  quatre  pouces  de  haut  sur  deux  de  large ,  elle  plonge  dans  une  so- 
lution de  sulfate  de  cuivre  alunisé;  elle  fonctionne  pendant  quatre  ea 
six  semaines;  te  courant  circule  sans  cMse.  La  ligne  téié^Uqœ 
coûte  environ  1,000  francs  par  lieue;  chaqoe  appareil  revioni  k 


LIGNES  TÉLÉGRAPHIQUES  ÉTABUES.  527 

250  francs;  Il  marche  seal  pendant  les  orages  et  il  faut  don  a'arrâter. 
M.  Steinheil  trouire  très-iraparfait  et  trèa-dangereui  ie  parafondre  de 
M.  Fardely,  analogue  à  celui  de  M.  Bréguet. 

Ligne  de  Hamhw^g  à  CnxhavMi.  *^  La  partie  matérielle  de , 
cette  ligne  a  été  établie  par  M.  Robloson ,  de  New* York ,  sous  la  sar- 
TeîUance  de  riaspeetepr  Gerke.  Le  fil  est  en  fer  galvanisé  i  dans  son 
passage  à  traTers  la  ville  il  est  enfoui  dans  le  sol,  après  avoir  été  re« 
▼6tu  de  giuta-pereba  et  renfermé  dana  des  tubes  en  fer  forgé  de 
5/8*'  de  pouce  de  diamètre  intérieur ,  venant  d'Angleterre  et  coûtant 
17  livres  sterUng  huit  schelllegs  les  cent  pieds;  on  a  mis,  par  pré- 
oaqtioB ,  deui  fils  dans  chaque  tube  ;  des  ouvertures  ménagées  è  quel- 
qoes  centaines  de  pas  les  unes  des  autres  permettent  de  visiter  le  fil 
et  de  le  réparer;  il  a  été  aasea  mal  enduit  à  l'origine ,  et  l'isolement 
laissait  beaneoop  à  désirer.  Le  fil  passe  auidessusde  la  vallée,  enfermé 
dans  des  tubes  de  fonte  semblables  soutenus  par  des  poteaux  hauts  de 
quarante  pieds.  La  longueur  entière  du  fil  souterrain  est  d'environ 
quatre  mille  pieds.  Le  fil  galvanisé  du  reste  de  la  ligne  coûte  environ 
5d  francs  le  rouleau  de  4,600  pieds.  On  l'isole  en  ie  faisant  porter  sur 
des  cloches  de  verre.  Le  passage  par-dessus  r£lbe  se  fait  sur  quatre 
mâts  hauts  de  160  pieds,  et  par  trois  longueurs  de  fils  de  1,000,  800 
et  700  pieds.  La  longueur  totale  du  chemin  est  de  trente-six  lieues. 
L'appareil  télégraphique  est  Tappareil  de  Morse  avec  relais;  les  piles 
sont  des  piles  de  Daniel  de  sept  éléments  pour  les  stations  extrêmes, 
et  des  piles  de  Grove  de  trois  éléments  pour  le  service  des  appareils 
des  stations.  La  hauteur  moyenne  des  poteaux  est  de  vingt-trois  pieds , 
leur  distance  de  cent  cinquante  pieds ,  leur  enfoncement  dans  la  terre 
de  cinq  pieds  \  lis  sont  charbonnés  sur  une  hauteur  d^envlron  six  pieds. 
Cent  cloches  de  verre  vert  coûtent  trente  francs.  La  traversée  de  l'Elbe 
a  coûté  douie  mille  francs,  la  ligne  totale  cent  dix  mille  francs ,  ou 
qoinse  cents  francs  à  peu  près  par  lieue.  La  concurrence  d'un  télé* 
graphe  optique  nuit  beaucoup  an  développement  de  cette  ligne  ;  elle 
commence  cependant  à  fiiire  ses  frais.  Le  fil  suit  d'abord  les  rues, 
puis  les  routes  de  fa  campagne  et  passe  souvent  même  au-dessus  des 
champs;  on  n'a  pas  constitué  de  gardiens  ^éciaux ,  aussi  les  commu- 
nications ont  été  quelquefois  interrompues  par  la  malveillance  ;  les 
mSts  des  grands  navires  ont  brisé  quelquefois  les  fils  qui  croisent  la 
rivière. 

Chaque  appareil  de  Morse,  construit  en  Allemagne,  coûte  quatre 


628  .  "    TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

cents  francs.  Les  piles  sont  des  piles  de  Daniel  de  seplâémeots, 
hautes  de  cinq  pouces,  et  de  quatre  pouces  de  diamètre  eitérieor; 
chaque  élément  dure  huit  jours.  On  emploie  aussi  des  piles  de  Grofe, 
très-incommodes  par  l'acide  nitreux  qu*elies  dégagent. 

Ligne»  télégraphiques  parlant  debSertin^  —  La  ligne  de  Ber- 
lin à  Francfort  a  174  lieues  de  longueur.  Jusqu'à  Eisenach,  c'est-à- 
dire  tant  que  le  chemin  de  fer  existe,  le  fil  conducteur  est  enfoui  en 
terre;  d!£isenach  à  Francfort ,  il  est  provisoirement  suspendnsor des 
poteaux.  * 

La  ligne  de  Berlin  à  Golgsne,  par  Hanovre ,  est  très-importante. 
Le  fil  conducteur  est  souterrain  jusqu'à  Hanovre ,  et  est  soutenu  par 
des  poteaux  de  Hanovre  à  Deutz.  De  Deutz  jusqu'à  Cologne  on  a  pUcé 
trois  fils  dans  des  tubes  en  fer,  reposant  et  fixés  sur  le  fond  du  Rbio. 

Une  autre  ligne  enfin  va  de  Berlin  à  Vienne  par  Hambourg  et  Bres- 
law  ;  le  fil  conducteur  sera  souterrain  sur  toute  sa  longueur. 

Le  fil  de  cuivre  employé  comme  conducteur  souterrain  pèse  quatre 
quintaux  et  demi  de  Prusse  par  mille  d'Allemagne,  2A,000  pieds; 
Tenveloppe,  de  gutta-percha  vulcanisée,  pèse  autant  que  le  fil  lai- 
même.  L'enfouissement ,  le  déblai ,  le  remblai  et  la  compression  da 
terrain  se  font  à  forfait ,  et  coûtent  de  15  à  25  centimes  la  toise;  ce 
qui  fait  environ  200  thalers  par  mille  de  loi^ueui^  U  en  résulte  qoe 
rétablissement  d'une  ligne  télégraphique  souterraine  sur  un  chemin 
de  fer ,  abstraction  faite  des  appareils  et  du  salaire  des  employés ,  coôie 
à  peu  près  500  francs  par  kilomètre. 

Le  fil  en  enivre  des  conducteurs  aériens  pèse ,  par  mille,  six  qoin* 
taux  et  demi,  et  coûte  1,176  francs  par  milte  ;  les  poteaux  qniles 
soutiennent  sont  au  nombre  de  trois  cents  par^mille  et  séparés  par  une 
distance  d'environ  quatre-vingts  pil^ds;  ils  ont  dix-neuf,  vingt-qoatre 
ou  trente  pieds  de  haut ,  trois  pouces  d'épaisseur  au  sommet;  ils  sont 
charbonnés  à  la  partie  inférieure  et  enfoncés  en  terre  de  quatre  à  cinq 
pieds;  leur  prix  est  suivant  la  hauteur,  de  5,  6  ou  7  francs,  ce  qoi  ^ 
par  mille,  en  moyenne,  407  francs.  Chaque  poteau  porte,  à  son  sommet, 
un  support  en  fer  fixé  par  deux  vis  en  bois ,  et  un  anneau  de  fer  d'un 
demi-pouce;  chaque  support,  le  masticage  compris,  coûte  3  fr.  50 
centimes;  il  est  surmonté  d'un  chapiteau  en  porcelaine  qui  coûte,  en 
moyenne,  50  centimes,  ce  qui  fait  par  mille  à  peu  près  130  francs. 
La  pose  en  terre  des  poteaux  coûte  7^  francs.  £n  résumé,  la  ligne  aé- 
rienne, tout  compris,  coûte  528  thalers  par  mille,  on,  en  nombre 


LIGNES  TÉLËGRAPH1QU£S  ÉTABLIES.  639 

rood ,  250  par  kilomètre,  c'est-à-dire  moitié  moins  que  la  ligue  sou- 
terraine. 

L'appareil  employé  presque  exclusivement  sur  les  lignes  de  Prusse 
est  l'appareil  de  Siemens  et  Halske;  le  gouvernement  le  paye  200  tha- 
lers  on  7A0  francs.  L'indicateur  fait  vingt  tours  par  minute  ;  et ,  pour 
transmeture  le  discours  du  trône  du  roi  de  Prusse ,  il  fallut  employer 
sept  heures  entières.  Cette  même  dépêche  fut  transmise  deux  fois  :  par 
le  télégraphe  de  Morse  d'abord  en  une  heure  quinze  minutes ,  puis 
en  une  heure  dix  minutes;  c'est-à-dire  avec  une  vitesse  presque  sept 
fois  plus  grande.  La  pile  des  stations  est  une  pile  de  Daniel ,  de  quinze 
éléments  placés  dans  des  verres  à  boire  ordinaires.  Les  cellules ,  en 
porcelaine ,  sont  hautes  de  quatre  pouces ,  larges  d'un  ponce  et  demi  ; 
la  lame  de  cuivre ,  de  huit  pouces  carrés ,  plonge  dans  du  sulfate  de 
cuivre  »  et  on  la  soude  au  zinc  ;  la  lame  de  zinc,  de  six  ponces  carrés, 
plonge  dans  l'acide  sulfurique  étendu  ;  chaque  élément  coûte  i  franc 
20  centimes*  Une  de  ces  piles  suffit  en  général  an  service  d'une  lon- 
gueur de  huit  milles  allemands,  64  kilomètres  ;  on  les  nettoie  et  on  les 
renouvelle  tous  les  jours*  L'alarmeon  réveil  de  Halske  coûte  160  francs. 

Lignes  télégraphiques  partant  de  Vienne.  —  L'Autriche  est 
en  possession  de  trois  grandes  lignes  de  télégraphes  électriques  :  de 
Vienne  à  Trieste ,  de  Vienne  à  Prague,  et  de  Prague  à  Presbourg; 
elles  ont  été  établies  sous  la  direction  do  conseiller  d'État  Baumgartner. 
Deux  de  ces  Ugnes  n'ont  qu'un  seul  fil  en  cuivre  porté  par  des  po- 
teaux ;  mais  il  est  décidé  qu'on  ajoutera  un  second  fil  Les  ap- 
pareils sont,  comme  nous  l'avons  déjà  dit ,  le  télégraphe  à  aîgniile  de 
AL  Bain,  modifié  par  MM.  Baumgartner  et  £kling;  il  donne  en  moyenne 
trente  signaux  par  minute  ;  il  ne  coûte  qu'environ  250  francs. 

Les  trois  lignes  aboutissent  au  ministère  du  commerce  ;  chacune 
est  munie  de  deux  télégraphes,  avec  deux  opérateurs,  dont  l'un  re- 
çoit et  l'autre  uransmet  les  dépêches.  La  ligne  de  Vienne  à  Prague 
est  longue  de  cent  vingt  lieues  ;  celle  de  Presbourg  n'a  que  vingt  lienes  ; 
celle  de  Trieste ,  par  Graetz  et  Laybach ,  a  soixante-douze  stations  ; 
elle  soit  d'abord  le  chemin  de  fer ,  puis  la  chaussée  de  la  grande  route. 
Le  fil  de  cuivre  employé  pèse  de  &50  à  &60  livres  de  Vienne  par  mille 
allemand,  ou  deux  lieues.  Ias  poteaux  ont ,  en  général ,  vingt-quatre 
pieds  de  haut  et  coûtent,  pose  comprise ,  à  peu  près  3  francs;  leur 
distance  moyenne  est  de  cent  cinquante  pieds.  Les  fils  passent  dans 
un  anneau  en  porcelaine,  recouvert  d'un  toit  en  fer-blanc  :  chaque 

34 


6S0  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

anneau  coule  15  centimes.  Une  seule  pile ,  de  quarante-huit  élémeiils, 
sert  à  la  transmission  directe  des  dépêches  de  Vienne  à  Trieste.  La  pile 
est  celle  de  Smée  ;  chaque  élément  se  compose  d*nne  plaque  d'argent 
platiné,  placée  entre  deux  plaques  de  zinc  amalgamé;  tontes  les 
plaques,  larges  de  trois  pouces,  longues  de  six ,  plongenl,  sans  dia- 
phragme ,  dans  le  même  liquide ,  une  solution  étendue  d'acide  snlfo- 
rique  s  on  empêche ,  par  des  coussinets  en  gutta^percha ,  le  contact 
du  zinc  avec  le  platine.  Une  pile  de  douze  éléments  coûte  72  francs, 
et  dure  six  mois  quand  elle  est  bien  entretenue. 

Dans  l'intérieur  des  édifices ,  les  fils  sont  isolés  par  un  enduit  formé 
de  dix  parties  de  poix  blanche,  deux  de  suif  et  deux  de  cire  blanche, 
et  recouverts  de  laine. 

UGNES  FRANÇAISES  DE  TÉLÉGRAPHIE  ËLECTRIQUB. 

La  magnifique  invention  du  télégraphe  électrique  avait  donc  été  re- 
çue avec  enthousiasme  dans  toute  TEurope;  l'Amérique  en  retirait  de 
grands  fruits ,  et  la  France  s'endormait  Bien  plus,  le  gouvememeat 
venait  demander  aux  Chambres  des  sommes  considérables  pour  com* 
pléter  et  perfectionner  sur  plusieurs  points  les  lignes  télégraphiques 
ordinaires ,  sans  songer  à  leur  donner  leur  complément  indlq)ett8able. 
6'obstfaier  ainsi  à  rester  dansl'efilance  de  l'art  quand  le  progrès  appa- 
raissait partout  à  l'âge  adulte ,  c'était  vraiment  un  spectacle  affligeant 
Les  projets  du  gouvernement,  vivement  combattus  par  M.  Arago, 
qui  révéla  à  la  France,  dans  cette  mémorable  discussion ,  les  avan- 
Uges  incomparables  du  télégraphe  électrique ,  furent  heureusement 
repMssés.  La  protestation  de  AL  Ârago  fut  entendue ,  et  Ton  com- 
mença Si  s'occuper  en  France  du  télégraphe  électrique.  L'illustre  sc- 
créuire  de  l'Académie  portait,  )  cette  époque,  le  plus  vif  mtérftà 
M.  Wheatstone.  Déjà ,  lors  d'une  première  vacance  à  une  place  de 
correspondant  dans  la  section  de  physique ,  7  juillet  1838  ,  M.  Ango 
avait  usé  de  son  influence  pour  faire  admettre  le  professeur  de  King's- 
Colkge  comme  candidat,  en  dehors  d'une  longue  liste  arrêtée  par  ta 
section.  Une  nouvelle  vacance  se  présenta  plus  tard ,  6  juin  1842,  et 
M.  Arago  fit  obtenir  sans  peine  le  fauteuil  académique  au  créateur 
alors  incontesté  de  la  télégraphie  électrique. 

L'un  des  employés  supérieurs  de  l'adminbtratîon  des  télégraphes, 
M.  Foy ,  fit,  vers  cette  époque,  une  excursion  en  Angleterre,  et  se 
mit  en  relation  avec  M.  Wheatstone.  On  traita  sérieusement  de  Téia- 


LIGNES  TÉLÉGRAPHIQUES  ÉTABLIES.  531 

blissement  en  France  d'une  ligne  c(.e  télégraphie  électrique  ;  les  droits 
de  rintenteur  paraissant  alors  sacrés ,  on  stipula  le  prix  de  la  gratifi- 
cation qui  lui  serait  donnée  pour  l'emploi  de  ses  procédés  et  la  fourni- 
tnre  des  instruments.  M.  Arago ,  ami  aussi  empressé  qu'appréciateur 
éclairé  dn  vrai  mérite,  pressait  M.  Vheatstone  de  venir  à  Paris  et  de 
mettre  à  sa  disposition  ses  Ingénieux  appareils.  Pourquoi  faut-il  que 
U.  l^hcatstone  n'ait  pas  répondu  à  ces  flatteuses  avances  ?  On  lui  avait 
parlé  d'expériences  à  faire,  de  sommes  considérables  à  dépenser  en 
essais,  etc.  !  Peut-être  que  cette  annonce  d'essais  nouveaux  froissa  son 
amour-propre ,  trop  facile  à  blesser  chez  un  inventeur  qui  était  arrivé 
pleinement  à  son  but  après  huit  années  de  travaux  incessants.  Pour 
essayer  d'expliquer  comment  la  susceptibilité  du  savant  physicien  an- 
glais a  pu  se  révolter  à  la  pensée  d'expériences  i  refaire ,  je  citerai  la 
note  par  laquelle  il  annonce  l'établissement  de  son  télégraphe  sur  deux 
chemins  de  fer  &  Paris  : 

«  Le  télégraphe  électrique  que  J'ai  eu  l'honneur  de  soumettre  à 
plusieurs  membres  de  l'Académie  en  1841 ,  au  collège  de  France, 
grftce  à  la  complaisance  de  M.  Regnault ,  fonctionne  depuis  le  com- 
mencement de  cette  année  sur  la  ligne  de  Paris  à  Orléans  pour  les  deux 
premières  stations,  et  sur  la  ligne  de  Paris  à  Versailles,  rive  droite. 

*  Une  communication  télégraphique  journalière  est  maintenant  éta- 
blie entre  Paris ,  Saînt-Cloud  et  Versailles. 

»  Les  instruments  actuellement  en  action  à  la  gare  de  Paris  consis- 
tent principalement  : 

j»  l**  En  un  réveil  pour  appeler  Tattention  du  correspondant  ; 

»  2®  En  un  télégraphe  qui  représente  tous  les  caractères  de  l'al- 
phabet ,  au  moyen  desquels  les  mots  peuvent  être  épelés  et  les  signaux 
télégraphiques  transmis,  à  raison  de  vingt-cinq  signaux  par  minute; 

9  5*  En  un  télégraphe  qui  imprime  à  la  fois  plusieurs  copies  d'une 
dépêche  en  lettres  ou  en  chiffres  ordinaires. 

•  D'autres  instruments  d'un  usage  spécial  seront  prochainement 
ajoutés  à  ceux  qui  précèdent. 

»  Sans  entrer  pour  le  moment  dans  une  description  détaillée  de  mes 
procédés ,  je  me  bornerai  à  faire  remarquer  que  les  appareils  actuel- 
lement installés  à  Pai'is  existent  en  Angleterre  depuis  1837,  et  depuis 
18^0  dans  leur  dernière  forme.  Ils  ont  été  soumis  aux  plus  rudes 
épreuves ,  et  ils  ont  toujours  triomphé. 

»  On  a  fait  parcourir  aux  signaux  uu  chemin  de  352  milles  anglais, 

54. 


532  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

soit  140  lieues  de  France  ;  et  ils  ont  été  transmis  avec  la  plus  parbUe 
régularité ,  soit  que  le  courant  élearique  ait  été  excité  par  la  pile» 
soit  qu'il  l'ail  été  par  des  électro-aimants. 

•  Au  moment  de  quitter  Paris  ,  je  viens  me  mettre  à  la  dispoûtlon 
de  messieurs  les  membres  de  TAcadémie  qui  désirent  voir  fonctionner 
mes  appareils.  Quoique  j'aie  eu  le  plaisir  de  recevoir  la  plupart  des 
membres  de  cette  illusti^e  Académie ,  j'ai  l'honneur  de  prévenir  ceux 
qui  n'ont  pas  encore  vu  mes  appareils  et  qui  voudraient  les  voir  fonc- 
tionner que  je  serai  à  leur  disposition  mardi  10  juin  ,  de  midi  à  trois 
heures ,  à  la  gare  du  chemin  de  fer  de  Versailles ,  rive  droite ,  salle 
Nemours.  » 

M.  Wheatstone  prétendait  donc  avoir  démontré  théoriquement  et 
expérimentalement  que  l'on  pouvait,  par  le  télégraphe  électrique , 
transmettre  des  dépêches  à  une  distance  de  140  lieues,  et  l'on  disait 
hautement  en  France  que  les  expériences  exécutées  en  Angleterre  ne 
prouvaient  pas  du  tout  que  Ton  pût  faire  communiquer  d'un  seul  trait 
Paris  avec  le  Havre.  Pour  mieux  mettre  en  évidence  ces  dispositions 
des  esprits  parmi  nous ,  citons  encore  les  explications  données  à  la 
Chambre  par  M.  Arago  : 

«  Les  télégraphes  électriques  semblent  destinés  à  remplacer  com- 
plètement les  télégraphes  actuellement  en  usage.  Telle  est  l'explication 
naturelle  de  la  détermination  qu'a  pri^e  le  ministre  de  l'intérieur  de 
faire  commencer  les  essais  sur  un  crédit  extraordinaire. 

»  Il  fallait  d'abord  savoir  si  le  courant  électrique  qui  doit  engen* 
drer  les  signes  télégraphiques  s'affaiblirait  d'une  manière  trop  notable 
on  parcourant  de  très-grandes  dislances,  telles  que  la  distance  de 
Paris  à  Lyon  ;  il  fallait  décider  si ,  entre  ces  deux  villes,  des  stations 
intermédiaires  deviendraient  indispensables.  Les  ingénieuses  expé- 
riences déjà  exécutées  en  Angleterre  au  moment  où  la  commission 
commença  ses  travaux,  les  expériences  faites  sur  le  chemin  de  Black- 
Wall,  par  exemple,  ne  tranchaient  pas  la  question. 

»  Notre  point  de  départ  fut  celui-ci  :  Peut-on  transmettre  le  cou- 
rant électrique  avec  assez  peu  d'affaiblissement  pour  que  des  com- 
rouuicaiions  régulières  s'établissent  d'un  seul  trait ,  sans  station  inter- 
médiaire ,  entre  Paris  et  le  Havre?  » 

Al.  Wheatstone  ne  dissimulait  pas  que  ces  doutes  l'avaient  offensé. 
Il  ajoutait  qu'on  lui  annonça  assez  brusquement  que  les  brevets  pris 
par  lui  en  France  n'avaient  aucune  valeur ,  qu'ils  étaient  forcément 


LIGNES  TÉLÉGRAPHIQUES  ÉTABLIES.  533 

déchus,  parce  que  le  gouvernement  se  réserte  chez  nous  le  monopole 
des  communications  télégraphiques;  qu*on  parla  moins  aussi  de  l'in- 
demnité qui  lui  avait  été  promise  ;  qu*au  lieu  de  s'adresser  directe- 
ment à  lui,  on  voulut  obtenir  sans  lui ,  de  M.  Clarke,  les  dessins  de 
dispositions  qui  n'étaient  pas  dans  le  domaine  public  ;  qu'on  deihanda 
que  les  appareils  qu'il  aurait  à  fournir  produisissent  6h  signaux  élé* 
mentaires ,  ce  qui ,  dans  sa  pensée ,  était  se  mettre  en  dehors  des 
conditions  d'une  communication  électrique  parfaite  >  etc.  Par  tous  ces 
motifs ,  il  se  tint  malheureusement  à  l'écart  et  manifesta  son  mécon- 
tentement. On  a  fait  sans  lui  I 

Arrivons  enfin  an  résumé  des  travaux  de  la  commission  : 

«  Le  SO  janvier ,  on  a  commencé  à  tendre  les  fils  de  cuivre  destinés 
à  former  le  circuit  ;  ils  ont  2  millimètres  1/2  de  diamètre.  Ces  fils 
sont  soutenus  par  environ  trois  milte  poteaux  en  bois,  dont  trois  cent 
quatre-vingts  sont  mnnis  d'appareils  de  traction. 

»  Les  autres  n'ont  d'autre  fonction  que  celle  de  soutenir  les  fils, 
qui ,  ainsi  que  les  poteaux ,  sont  recouverts  d'une  couche  de  glu  ma- 
rine pour  les  isoler  le  plus  possible  du  sol.  Ils  passent ,  à  chaque  po- 
teau, sur  des  poulies  en  biscuit  de  porcelaine ,  où  ils  sont  en  outre 
abrités  de  la  pluie  par  un  petit  toit  pour  empêcher  l'humidité  de  les 
fUre  communiquer  avec  le  sol. 

»  Le  1**  mars ,  le  double  fil  étant  placé  de  Paris  à  Maisons ,  M.  Bré- 
guet  et  M.  Gounelle,  inspecteurs  de  la  ligne,  commencèrent  une  série 
d'essais  préparatoires  qu'ils  continuèrent  successivement  à  des  dis- 
tances plus  grandes  ,  à  mesure  du  placement  du  fil. 

»  Il  est  résulté  de  ces  diverses  expériences  que  la  terre  peut  non- 
seulement  faire  partie  du  circuit,  mais  encore  que ,  dans  cette  condi- 
tion ,  la  même  source  électrique  donne  un  courant  beaucoup  plus  in* 
4ense  que  lorsque  le  circuit  est  entièrement  formé  par  le  fil  de  métal. 

»  Dans  une  dernière  expérience,  oà  la  distance  était  de  17,000 
mètres,  une  plaque  étamée  était  plongée  dans  un  puits  à  Paris,  et 
une  autre  plaque  dans  la  rivière  à  Maisons.  Nais,  avant  d'établir  la  pile 
dans  le  circuit ,  on  constata  qu'un  faible  courant  le  traversait.  On  crut 
d'abord  que  ce  courant  était  dâ  à  ce  qu'une  portion  du  fil  de  cuivre 
de  8  kilomètres  environ  ,  couchée  sur  le  sol  humide  au  delà  de  Mai- 
sons» aurait  formé  une  couple  voltalque,  cuivre  et  éiain ,  avec  la  plaque 
du  pnits  de  Paris  ;  mais  plusieurs  expériences  faites  postérieurement , 
^  Pafis  à  Mantes ,  ont  dopné  des  déviations  sensibles  sans  l'emploi 


534  TÉLÉGRAPHIfi  ÉLECTRIQUE. 

d*aucuQ6  pile  »  et  par  h  seole  immersioa  dans  les  puits  des  deax 
plaques  commuDiquaiit  avec  Tun  des  fils. 

•  EnGo  •  le  dioiancbe  k  mai ,  des  signaux  purent  être  échangés  entre 
les  statioas  de  Paris  et  de  Rouen ,  au  moyen  d'un  appareil  formé  d'un 
aimant  temporaire  en  fer  ï  cheval ,  entre  les  branches  doqnel  éuit 
placée  une  aiguille  aimantée,  dont  Vun  des pftles  était  attiré  par l'ane 
ou  Tautre  branche ,  seloa  qne  i*on  faisait  marcher  le  courant  dam  un 
sens  ou  daiis  Taulre. 

1  Le  dimanche  il  juin  i845  i  les  signes  conventionnels  à  obtenir 
de  Tappareil  à  aiguilles  étant  bien  connus  des  membres  de  la  commis* 
sien ,  la  première  dépêche  télégraphique  fut  transmise.  AL  Bréguet 
était  à  Rouen  »  el  les  autres  membreide  la  commission  h  Paris.  Aonen 
commença  U  conversation  suivant^  : 

»  Rouen.  «—  La  commission  eal-^Ue  rassemblée! 

»  Paris.  —  L'aiguille  de  gauche  ne  marche  pas. 

»  Rouen.  —  Les  nôtres  marchent  bien, 

»  Paris.  -«-^  Les  uAtres  aussi,  Donnes  les  déviations  (c'est-à-dire 
les  déviations  mesurées  en  degrés  de  l'aiguille  du  galvanomètre  oûs 
dans  le  courant  qui  parcomt  les  deux  fils). 

»  Rouen.  -^  Fil  supérieur ,  30  degrési  inférieur»  80  ;  métallique , 
15.  (Quand  la  déviation  était  de  30  degrés,  le  circuit  était fenaé  par 
la  terre;  ello  n*était  que  de  15  quand  le  circuit  était  fermé  par  un  se- 
cond fiL) 

•  Paris.  «^  Gomment  va  M.  Bréguet  7 
»  Rouen.  —  Bien;  Ufume  son  cigare, 
»  Paris.  ~  Combien  d'éléments? 

»  Rouen.  «~  Dix-huit. 

•  L'appareil  à  signaux  fut  ensuite  mis  en  expérience  et  permit  one 
oeuveile  conversation  entre  les  stations. 

»  Le  temps  employé  k  (ure  ces  diverses  communications  peut  se 
comparer  à  celui  qui  aurait  été  nécessaire  pour  les  écrire  k  naain 
posée ,  en  caractères  un  peu  gro&i  > 

Telle  est  l'histoire  fidèle  du  premier  essai  de  télégraphie  électrique 
en  France.  Noos  soounes  arrivés  bien  tard  «  mais  enfin  nous  sommes 
arrivés;  et  arrivés  plus  tôt  même  qu'on  ne  pouvait  Tespérer ,  grâce  à 
une  circonstance  particulière  que  je  ne  puis  passer  sous  silence.  Nous 
avons  dit  ailleurs  que  sur  un  ranport  de  M.  Pouillet  à  la  Chambre  des 
député$,  rapport  dans  lequel  ce  savant  déclarait  que  le^proUème  da 


LIGNES  TÉLÉGRAPHIQUES  ÉTABLIES.  63S 

la  télégraphie  de  nuit ,  si  longtemps  étudié  sans  succès  »  Tenait  d'être 
enfin  résolu  par  le  docteur  Jules  Guyot;  les  Chambres  votèrent  dOiOOO 
francs  pour  établir  dans  ce  système  une  première  ligne  télégraphique. 
Ce  tut  alors,  mars  18A3 ,  qu'eurent  lien  les  eipériences  de  Paris  à 
Dijon  »  sur  un  parcours  de  quatre-vingtc  lieues*  avec  trente*aix  poates 
de  correspondance.  Il  fut  constaté  dans  plusieurs  séances  que  les  si- 
gnaux de  nuit  étaient  aussi  visibles  et  aussi  rapidement  transmis  que 
ks  signaux  de  jour  ;  la  commission  déclara  la  télégraphie  de  nuit  pra- 
tique et  établie ,  et  émit  le  vmu  que  la  ligne  de  Paris  à  Dijon  fat  coq- 
linnée  jusqu'à  Toulon.  Slais  ces  eipériences  gigantesques  s'étaient  ao- 
compiles  sous  le  patronage  énergique  do  la  commisaion  scientifique , 
contre  le  mauvais  vouloir  le  plus  opiniâtre  et  le  plus  brutal  de  l'^dmi- 
niatratenr  en  chef  des  télégraphes^  Le  vœu  d*une  commission  puis-» 
santé  par  les  lumières  et  par  l'autorité  de  ses  membres  est  venu  w 
briser  contre  le  dépit  d*un  administrateur  entêté,  et  la  tél^rapbie 
de  nuit  fut  perdue }  le  rapport  même  de  la  commission  a  été  soustrait 
et  probablement  anéanti.  Ce  même  administrateur  qui ,  quelque  temps 
auparavant  »  avait  repoussé  et  dégoûté  M.  IVbeatstone»  partit  pour 
l'Angleterre  pour  redemander  ce  qu'il  avait  rejeté  avec  dédain ,  afin 
de  se  venger  par  la  télégraphie  électrique  des  humiliations  qu'il  avait 
•ubiesdana  la  télégraphie  aérienne.  Telle  est  la  véritable  cause  du  pre- 
mier établissement  de  la  télégraphie  électrique  en  France.  C'est  ainsi 
que  les  mauvaises  passions  amènent  quelquefois  de  bons  résultatsi 
Nous  avons  emprunté  ce  triste  récit  à  l'aperçu  général  de  télégraphie 
de  M.  U.-D.  Magnier  ;  M.  Séguier ,  l'un  des  membres  les  plus  actife 
de  k  commission ,  nous  en  a  confirmé  la  vérité  et  l'authenticité. 

Depuis  cette  époque  la  télégraphie  élecuique  a  fait  en  France  <piel- 
quel  progrès  ;  mais  on  Ta  rendue  tout  à  6it  solidaire  des  lignes  de 
chemins  de  fer  ;  elle  s'arrête  avec  elles,  s'avance  avec  elles,  elle  les  at- 
teint quelquefois,  et  ne  les  dépasse  janaais. 

Nos  principales  lignes  de  télégraphie  électrique  sont  :  V  la  ligne  du 
Nord,  de  Paris  à  Valenciennes,  par  Amiens,  Arras,  Douai,  Lille,  avec 
embranchement  sur  Dunkerque,  Calais  et  Boulogne  :  90  lieues; 

2*  La  ligne  du  Sud ,  de  Paris  à  Châteauroux,  par  Orléans ,  Blois, 
Tonrs,  Bourges,  avec  prolongement  arrêté  jusqu'à  Bordeaux  d'une 
part,  et  Btavtes  de  l'antre; 

S<»  La  l%ne  de  l'Est,  de  Paris  à  Cbâlofia-sur-Mame^  avec  prolonge- 
ment jusqu'à  Strasbourg  par  Yinry*le-FiBnçais,  Nancy,  etc.  ; 


Ô36  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

U""  La  ligne  de  Paris  ao  Havre,  par  Roaen  et  Dieppe; 
5*"  La  ligne  de  Montereau  à  Troyes  ; 
6<»  La  ligne  de  Metz  et  Nancy ,  etc. ,  etc. 
L'ensemble  entier  des  lignes  achevées  forme  trois  cents  Ueo^!  Et 
Ton  a  commis  la  fante  irréparable  de  supprimer  les  télégraphes  anciens! 

UGNES  DE  TOSCANE. 

Le  télégraphe  électrique  a  été  établi  en  Toscane  en  iSkl  sons  la 
direction  de  M.  Mattencci  ;  elle  soit  aussi  les  chemins  de  fer.  Les  li- 
gnes terminées  sont  celles  :  !•  de  Florence  à  Llvoume  ;  2*  d*£mpoii 
à  Sienne;  3*  de  Pise  à  Lucques ;  &*  de  Florence  k  Patro :  ce  qui  bit 
en  tout  1 20  milles  italiens  ou  environ  60  lieues.  La  longueur  totale  des 
fils  est  de  121  lieues;  ils  pèsent  70,000  livres  :  il  y  a  2,688  poteaux.  Les 
dépenses  de  la  pose  du  fil,  qui  coûtaient  an  début  &00  livres  par  mille, 
sont  réduites  à  30  ou  40  francs,  aujourd'hui  que  les  fib  sont  posés 
par  les  gardiens  du  télégraphe.  Les  appareib  tâégrapbiques  sont 
fournis  en  partie  par  M.  Breguet ,  en  partie  par  le  constroctear  de 
l'Université  9  M.  Pierucci ,  un  appareil  cbmplet  coûte  600  livres. 

Voici  le  tableau  de  la  dépense  totale  nécessitée  par  l'établissement 
des  lignes  toscanes  : 


Fil  de  fer UMS    S 

Poteaux  en  sapin 21,426  13  i 

Tendeurs 3,347 

Goossineu  et  rondelles  en  porcelanie 2,627  13 

Cassettes  en  bois 1,772  13  4 

Mobilier  et  approvisionnement  des  bureaux  ....  8,183  18  8 

Pose,  vernis,  fil  de  cuivre. 5,314134 

Machinés  et  piles 26»043  17 

Timbre,  frais  de  poste,  d'administration,  d'études,  de 
surveillance  du  travail '    3»4<^3    3  4 

Total.   .   .  95,507  10 

M.  Walker  estime  à  cinq  mille  livres  par  mille  les  dépenses  d'éta- 
blissement des  lignes  télégraphiques.  Suivant  M.  Breguet  la  couiriic- 
tion  d*une  ligne  électrique  avec  cinq  fils  de  fer,  tout  compris,  achat 
des  fils  et  des  appareils,  pose  des  fils,  bfttiment  pour  les  directions,  etc. , 
coûte  de  5  à  6  mille  francs  par  lieue,  4  kilomètres  :  la  ligne  nnefois 


LIGNES  TÉLÉGRAPHIQUES  ÉTABLIES.  S37 

coDSiroile,  là  pose  d*aii  nonyeaa  fil  revient  de  6  ^  700  francs  par  lieae 
tout  compris.  La 'commission  de  rassemblée  législatite  a  fixé  les  frais 
d'éuMissement  k  5800,  ou  même  à  5000  francs  par  lieue.  Les  prix 
de  Toscane  sont  donc  les  pins  réduits  de  tous. 

Nous  n'avons  aocnn  détail  sor  les  télégraphes  de  la  Belgique,  de  la 
Holtande  et  de  la  Rossie.  Noas  savons  seulement  que  la  station  de 
Yalenciennes  correspond  d'une  part  avec  Bruxelles,  de  l'autre  avec 
Aix-la-Ghapelle,  ce  qui  complète  les  lignes  de  Berlin  et  de  Vienne  k 
Paris*  Nons  croyons  aussi  que  les  lignes  de  Saint-Pétersbourg  à  Moscou 
et  k  Tarsovie  sont  en  pleine  activité,  et  que  dans  qodqnes  mois  Sainte 
Pétersbourg  communiquera  avec  Vienne,  Berlin,  Paris  et  Londres. 

Cette  énumération  à  peu  près  complète  de  toutes  les  lignes  téiégra* 
pbiques  établies  jusqu'ici  conduit  naturellement  à  se  poser  cette 
question:  De  tant  d'appareils  quel  est  définitivement  le  meilleur? 
Avant  de  formuler  notre  propre  appréciation,  nons  ferons  connaître 
te  jugements  de  deux  hommes  compétents,  MM.  Morse  et  SteinheiL 

En  iM5,  aux  mois  de  sqitembre  et  de  novembre,  M.  Morse  exa- 
mina avec  soin  aux  stations  de  Nine-Elms,  de  Paddington,  de  Lon- 
dres et  d'Amsterdam,  le  télégraphe  alphabétique  de  M.  VIfbeatstone, 
et  il  s'assur»,  dit-il,  qu'il  n'expédiait  en  moyenne  que  quinae  ou 
seize  lettres  par  minute;  le  disque  ne  tournait  pas  toujours  avec  régu- 
larité ,  il  fallut  pUisieurs  fois  vérifier  la  transmission  et  répéter  le  si- 
gnal; il  n'y  avait  qu'un  seul  fil  conducteur.  En  octobre  et  en  no- 
vembre iSkh ,  M.  Morse  étudia  k  Paris  le  télégraphe  établi  par 
M.  Bréguet  entre  Paris  et  Rouen:  on  ne  transmettait  réellement  que 
dix  ou  douae  signaux  par  minute,  et  l'on  employait  deux  fils. 

En  comparant  les  trois  systèmes,  américain ,  anglais,  français ,  con- /  [ 
chit  M.  Morse ,  on  trouve  donc  que  les  nombres  de  signaux  transmis 
dans  une  minute  sont  soixante  pour  le  système  américain,  qninse  pour 
le  système  anglais,  dix  pour  le  système  français.  Le  système  américain 
a  de  plus  l'avantage  de  donner  avec  plus  de  simplicité  et  de  sécurité 
des  signaux  écrits  et  permanents. 

Dans  une  seconde  lettre,  à  la  date  du  8  janvier  1947 ,  M.  Morse 
annonce  qu'il  est  enfin  parvenu  k  construire  un  télégraphe  électrique 
très-simple,  très-efficace,  qui  écrit  les  lettres  de  l'alphabet  romain, 
mais  avec  moins  de  rapidité  que  les  signes  de  convention  employés 
d'abm^  par  lui. 

Noos  n'avons  pas  besoin  de  faire  remarquer  que  le  jugement  porté 


^W'o 


St«  TÉIiÊGlUPiaB  ÉUBCTRIQUfi. 

par  M.  Morte  eit  quelqae  peu  lofpect,  L'iUneire  Amérfcaitt  prend 
poar  lui  h  meiHeore  part)  il  veut  abseluineiu  priaer  aes  ooncurreiiu, 
8oit  quant  à  la  priorité  do  rinvenUotti  aoît  quaot  k  la  aupiriorité  dca 
appareils;  il  oublie  le  télégraphe  à  aiguilles  et  réduit  beanoNip  trop  le 
nombre  dea  aigoaux  trausmla  en  Angleterre  et  eu  Franoe. 

Voici  mainteuaoi  le  jugement  de  M*  Steiqheil;  il  eit  aurtoul  relatif 
nux  télégripbea  aUemauda  : 

«  Si  noua  conaidérona  d*abord  lea  eenducteura»  uena  oouatatons 
aveo  beuiieur  que ,  aur  tiHitea  lea  lignea  de  télégraplûe  électrique  aana 
élection  »  la  propriété  conductrice  da  ael  eat  utilîaée  pour  roûipfaeer 
la  moitié  du  circuit.  Il  n'exiate  en  effet  dana  toute  rAUemagne  qu*un 
seul  télégraphe  qui  emploie  deui  fila  pour  une  même  eorroapondauce, 
oeitti  de  Brème  à  Bremerbafeu  (le  port  de  Brime). 

»  Le  principe  ai  aimple  de  la  réductiou  du  condueteur  à  ua  aeul 
fil  métallique  a  donc  triomphé  partout* 

»  Lempdeimparfaitd'iaolementqn'Qttremaïqueeucoreaur  lea  lignea 
télégraphiques  de  Stuttgardt  à  Es^ngen ,  de  Francfort  I  Gaaael»  est 
bien  amélioré  de  CarlarubeàDurlach,  par  l'emploi  dea  etaea  de  gris } 
dana  le  HanovrCt  par  celui  dea  cyhndrea  de  boia;  en  Autriche ,  par 
lea  anneaux  de  porcelaine  abrités  par  des  toits  ou  des  bottai  proCec- 
triœs. 

»  Tous  ces  moyens  sont  surpaasia  k  leur  tour  par  reaapkii  ai  éaai* 
nomment  aim^e  et  judicieux  dea  doebea  en  verre  importées  tfAmé* 
rique.  Gea  docbes  n'exigent  pas  de  teks  partienlien  contre  U  pluie, 
puisqu'eUe  s'éeoufe  sur  leur  suriace  sans  produire  en  dasaoua  aucune 
communication  conductrice  avec  le  aoL  Kn  Pruaae  et  en  Fnnoe ,  cm 
docheaaontenporoehine;  maia  celles^  aont  plua  ik'agiiea  que  «Iles 
de  verre  coulé.  Lea  clocheaea  faïence  de  gréa  ea^>loyéea  dans  le  Ha- 
novre août  aussi  très-avantageuses  »  car  eUes  umasent  réoonmuâe  k  la 
solidité.  Leur  forme  est  tellemeut  combinée,  que  le  fil»  enkeestuu* 
rtnt,  ae  tient  partailement  asa^jettL 

»  Les  conducteurs  en  Gl  de  fer  galvaniiét  employée  en  Angldarrect 
en  Franoe ,  ont  reneoniré  peu  de  faveur  en  AUemagur.  Uu  trentième 
à  peine  dea  télégraphes  allemands  1^  aadeptéa  ;  et  avec  i 
vaut  M.  8leinheil.  Ces  couducteura  sont ,  il  est  vrai,  pfaïai 
ceux  ée  cuivre ,  moins  exposés  qu'eux  aux  mpturea  accidcaMHee,  à 
celles  qui  résultent  de  la  malveillance ,  et  enfin  aux  voIsl  Par  oonire  » 
ys  exigeai  des  mpporta  heaMOup  pluaaolièan,  ik  «omI  Boina  fMile- 


LIGNES  TËLÉGRAPHIQUES  ÉTABLIES.  £89 

ment  et  moiosprDznpteiDeat  réparables  par  les  employés  dâs  diemiiift 
de  fer  ;  ils  n*ont  aucune  valeur  intrinsèque  ;  ils  offrent  an  courant  une 
résistance  proportionnellement  très-grande ,  et  eelte  résistance  dépend 
beaucoup  de  h  température  des  (ils  et  augmente  considérablement  par 
son  élévation.  Ils  présentent  au  contraire  une  grande  résistance  à  Yé^ 
lectricité  atmosphérique  »  et  enfin  occasionnent  de  plus  grands  frais 
d'établissement  que  les  fils  de  cuivre. 

»  Ils  pouvaient  avoir  »  à  cause  de  leur  grande  solidité ,  un  certain 
avantage  pour  les  grandes  lignes  quand  on  ne  possédait  pas  encore  de 
moyen  d'isoler  les  fils  sous  terre*  Uais  ils  seront  certainement  rempla-* 
ces  par  les  conducteurs  souterrains ,  qui  présentent  pour  ces  li^pies 
une  sûreté  bien  plus  grande  et  sont  à  Tabri  de  la  foudre. 

»  Pour  les  chemins  de  fer  et  leur  correspondance  télégraphique» 
les  fils  de  cuivre»  simples  et  économiques  dans  leur  établissement, 
suffisent  pleinement  ;  ils  présentent  même  cet  avantage  »  qne  tons  les 
gardes-ligne  peuvent  les  réparer.  Toutes  ces  considérations  doivent 
avoir  milité  en  leur  faveur  »  puisque ,  comme  nous  Tavons  déjà  dit , 
le  trentième  è  peine  des  lignes  télégraphiques  de  l'Allemagne  est  en 
fil  de  fer. 

m  Quant  aux  appareils,  leur  choix  doit  être  subordonné  à  l'nsage 
asquel  on  le  destine.  Pour  les  chemins  de  fer  »  il  ne  faut  que  des  ap* 
pareils  avec  lesquels  tonales  employés  puissent  correspondre  sans  étude 
prédable«  Sans  aucun  doute  »  les  appareils  à  cadran  sont»  sons  ce  rap* 
port,  les  pins  avantageux;  mais»  parmi  ceux-ci  même»  il  y  a  un 
grand  choix.  L'appareil  de  H*  Vbeatstone»  et  ses  imitatiois  modifiées 
de  Fardely»  de  Geîger  et  autres»  sont,  quant  à  la  sûreté  de  lenr 
marche ,  de  beaucoup  surpassés  par  l'appareil  d'induction  de  Stœhrer. 
Le  télégraphe  de  M.  Siemens  est  encore  plus  parfait  dans  sa  constmc* 
tion ,  et  Ton  peut  dire  qn'il  offre  la  solution  du  problème  de  la  télé-» 
graphie  par  les  appareite  à  cadran  :  seulement  son  maniement  ma 
parait  un  peu  diflicile  pour  le  service  des  chemins  de  fer.  Ainsi  il  bol 
pour  bien  le  régler ,  quand  on  en  place  un  grand  nombre  sur  le  même 
fil  conducteur  »  plus  d'intelligence  qu'on  n'est  en  droit  d'en  attendre 
en  général  des  employés  ordinaires  des  chemins  de  fer.  L'entretien 
des  piles  étant  aussi  pour  ces  derniers  extrêmement  désagréable  »  l*ap- 
pareil  de  Simhrer  qui  les  supprime  me  semble ,  à  cause  de  cela ,  le 
plus  avantageux  de  tous. 
»  Mais  il  en  est  autrement  des  appareils  (éiégraphiqnei  destinés  aux 


S40  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

oorrespondances  de  TÉtat  oa  da  commerce;  poar  cdies-ci,  le  pre- 
•  mier  mérite  c'est  la  rapidité  et  la  sûreté  qoe  les  appareils  sont  suscep- 
tibles d*offrir.  A  cet  égard ,  aacun  d'eux  ne  pent  être  mb  en  parallèle 
avec  le  télégraphe  écrivant  de  Morse  avec  relais  ;  comme  nous  Favons 
TU  en  effet,  il  opère  six  fois  plus  vite  que  l'appareil  de  Semens;  il 
fournit  un  document  écrit  de  la  correspondance  qu'on  peut  relire  i 
volonté ,  et  qui  est  indépendant  de  l'attention  de  l'employé  qai  reçoit 
la  dépêche.  Ces  avantages  ont  tant  d'importance ,  que  les  inconvé- 
nients qu'il  peut  avoir ,  tels  que  la  difficulté  d'apprendre  à  transaiettre 
et  lire  les  signaux ,  celui  d'un  plus  grand  nombre  d'éléments  Tollilqoes 
et  de  stations ,  disparaissent  entièrement 

•  A  l'égard  du  choix  des  piles ,  on  doit  se  décider  d'après  k  système 
des  télégraphes  :  dans  les  uns,  en  effet,  les  batteries  ddvent  fonc- 
tionner constamment ,  comme  lorsqu'on  fait  usage  des  relais  ;  dans  lei 
autres ,  au  contraire ,  la  batterie  n'agit  qu'au  moment  de  la  production 
du  signal. 

»  Dans  ce  dernier  cas,  qui  est  celui  de  la  plupart  des  appareils  à  ca- 
dran ,  la  batterie  de  Fardely  ou  celle  d'Biscnlohr ,  qui  lui  ressemble , 
se  distinguent  par-dessus  toutes  les  autres. 

M  En  effet ,  la  pile  de  Fardely  peut  fonctionner  pendant  plos  d'nne 
année  sans  être  démontée ,  etc. ,  etc.,  et  celle  d'Eîsenlohr  n'a  présenté 
aucune  diminution  sensible  d'intensité  après  soixante  jours.  Mais  tou- 
tes deux  s'épuisent  rapidement  si  elles  sont  forcées  de  fournir  un  cou- 
rant permanent.  Dans  ce  cas,  c'est  la  batterie  de  Daniel  qn'ii  fout 
employer.  Je  crois  cependant  que,  pour  produire  un  courant  con- 
stant et  permanent  appliqué  anx  appareils  à  reiaù ,  on  obtiendra  de 
bons  effets  de  mon  élément  terrestre  si  éminemment  simple ,  consis- 
tant en  deux  plaques  terminales  zinc  et  cuivre  soudées  au  conducteur. 
Une  couple  de  ce  genre ,  appliquée  au  télégraphe  de  Munich ,  n'a  pu 
accusé  de  dimmution  sensible  dans  l'intensité  de  son  courant  qui  suf- 
fisait encore  après  un  an  d'usage,  ainsi  que  je  m'en  suis  assuré  par 
moi-même. 

»  11  est  euGn  supposaUe  qu'on  pourra  un  jour  employer  avec  grand 
avantage,  pour  la  télégraphie,  les  courants  thermo-électriqQes qui 
sont  le  résultat  de  simples  dlff^'ences  de  température.  Je  me  ré- 
serve de  faire  ultérieurement  à  ce  si^et  une  communication  plus 
étendue.  » 

On  voit  que  M.  Sleinheil  se  prononce  en  faveur  de  deux  appareib  : 


LIGNES  TÉLÉGRAPHIQUES  ÉTABLIES.  641 

ks  tél^rapbes  de  Stœhrer  et  de  Morse  Je  ne  partage  pas  tout  à  bit 
son  avis.  Le  télégraphe  à  aiguilles  de  MU.  Cooke  et  Wheatstone  me 
séduit  toujours  beaucoup  par  sa  simplicité  et  sa  sécurité;  mais  il  se 
balauce  dans  mon  esprit  avec  le  télégraphe  à  aiguilles  de  Bain.  Parmi 
les  télégraphes  à  cadran ,  je  mets  au  premier  rang  celui  de  M.  Fro- 
ment. Le  télégraphe  écrivant  de  Morse  est  un  excellent  appareil,  qui 
n'a  que  rinconvénieni  très-insignifiant,  il  faut  en  convenir,  celui  d'une 
écriture  de  convention.  On  serait  peut-être  tenté  de  lui  préférer  le  télé» 
graphe  de  Brett,  si  la  rapidité  de  transmission  ne  compensait  pas,  en 
partie  du  moins,  ce  léger  désavantage.  Quant  au  télégraphe  écrivant 
de  M.  Bain,  je  renvoie  à  ce  que  j*ai  dit  ailleurs;  il  l'emporte  incomparsh 
blement  sur  tous  les  autres,  mais  dans  le  cas  seulement  où  la  nature  des 
dépêches  exige  qu'elles  soient  transmises  avec  une  excessive  rapidité. 
Pour  jeter  encore  plus  de  jour  sur  cette  question  délicate  et  pra- 
tique de  la  comparaison  entre  les  divers  appareils,  je  transcrirai  ici 
deux  notes  de  M.  Steinheil  relatives,  l'une  à  l'appareil  de  M.  Stœhrer, 
l'autre  à  un  perfectionnement  à  apporter  au  tél^;raphe  de  Morse. 

TÉLÉGRAPHE  DE  M.  8TQCHREB. 

C'est  un  télégraphe  à  cadran ,  mis  en  action  par  une  machine 
électro-magnétique. 

«  On  échappe,  de  cette  manière,  aux  embarras  des  piles;  le  courant 
est  plus  uniformément  constant ,  et  la  dépense  est  moindre;  mais  ces 
avantages  ne  sont-ils  pas  compensés  par  des  inconvénients  nombreux 
et  essentiels?  1"*  On  ne  peut  plus  alors  recourir  aux  relais;  c'est-à- 
dire  que  l'on  ne  peut,  comme  avec  les  piles  galvaniques,  faire  passer 
un  courant  permanent  dans  le  fil  de  la  ligne,  et  produire  directement 
les  signaux  par  la  simple  interruption  du  courant  obtenue  par  la  rup- 
ture du  circuit  à  une  station  quelconque.  C'est  une  imperfection,  car 
les  seuls  télégraphes  qui  échappent  aux  perturbations  de  l'électricité  at* 
mosphérique  sont  ceux  à  travers  lesquels  circule  un  courant  permanent 

•  2^  Le  courant  produit  par  l'induction  est  toujours  plus  faible  que 
celui  qui  naît  des  piles  ;  or,  les  courants  faibles  ne  sont  jamais  avanta- 
geux pour  la  télégraphie  ;  parce  que  la  transmission  des  signaux  est  a!or8 
plus  lente ,  et  les  effets  perturbateurs  des  courants  accidentels  pluB 
sensibles.  A  cause  de  leur  faible  intensité  ^  les  courants  d'induction  ne 
peuvent  donc  suffire  que  sur  les  lignes  de  peu  d'étendue.  Dès  que  le 
nombre  des  multiplicateurs  interposés  aux  diverses  sutions  est  on  peu 


S41  ÏÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

Considérable,  la  résistance  devient  énorme;  et  les  bobines  destinées  à 
produire  le  courant  devraient  avoir  des  proportions  gigantesques. 

»  3*  EnGn  les  appareils  d'induction  sont  toujours  plus  compliqués 
que  les  piles ,  et  exigent  des  réparations  plus  fréquentes. 

»  Toutefois  Tappareil  de  Slœhrer ,  dans  lequel  Tindicateur  est  ma 
par  un  courant  d'induction ,  est  très-bien  approprié  et  très-conve- 
nable pour  certains  cas  particuliers  ;  tels ,  par  exemple ,  que  le  service 
d*un  chemin  de  fer.  La  construction  de  cet  appareil  est  très-ingé- 
nieuse ,  et  savamment  combinée  dans  tous  ses  détails. 

»  Les  bobines  d*induction ,  avec  noyau  en  fer  doux ,  tournent  an- 
dessus  d'aimants  permanents  placés  horizontalement  ;  la  première  im- 
pulsion est  donnée  à  la  main  ,  puis  un  mouvement  d'horlogerie ,  mû 
par  un  poids ,  entretient  la  rotation.  Gomme  la  direction  du  courant 
produit  par  l'inducteur  change  à  chaque  demi-ré?oIution ,  il  n*est  pas 
nécessaire  d'avoir  recours  à  un  commutateur  pour  assurer  la  marche 
de  l'indicateur.  Voici  comment  son  mouvement  est  produit  :  une 
pièce  de  fer  doux,  fixée  suivant  sa  longueur  à  l'axe  de  l'armature,  se 
tient  debout  entre  les  deux  pôles  de  l'aimant  temporaire  ou  électro- 
aimant ;  un  magnétisme  permanent  très-fort  lui  est  communiqué  par 
tin  aimant  d'acier  qui  s'en  approche  de  très-près  par  un  de  ses  pôles , 
sans  cependant  le  toucher;  la  rotation  de  l'axe  est  limitée  de  telle 
sorte  que  la  pièce  de  fer  ne  puisse  jamais  toucher  les  pôles  de  Télec- 
tro-aimant;  chaque  fois,  par  conséquent ,  que  les  pôles  de  celui-ci 
changent;  l'attraction  du  fer  doux  aimanté  d'une  manière  permanente 
se  change  en  répulsion,  et  vice  versa;  le  fer  doux  se  meut  donc 
vers  l'autre  pôle  et  fait ,  par  conséquent ,  tourner  l'axe  de  l'armature 
d'une  quantité  suffisante  pour  que  celui-ci  saisisse  une  dent  de  la  roue 
de  l'indicateur  et  la  pousse  en  avant  Cotte  roue  est  en  fer,  et  par  consé- 
quent elle  adhère  constamment,  à  cause  de  son  magnétisme,  à  l'arma^ 
ture  qui  engrène  avec  elle.  Il  s'ensuit  que  le  mouvement  de  l'indica^ 
leur  se  fait  très-régulièrement ,  sans  qu'il  puisse  rester  en  arrière  ou 
sauter  une  division.  L'indicateur  fait  donc  autant  de  sauts  qu'il  y  a  de 
changements  de  pôles  dans  l'Inducteur.  Il  se  meut  sur  un  cadran  por- 
tant 36  divisions,  sur  lesquelles  sont  écrits  des  chiffres,  des  lettres, 
les  noms  des  stations,  et  des  phrases  à  Pusage  des  chemins  de  fer; 
un  levier  en  laiton  peut  tourner  avec  l'Indicateur,  en  avant  on  en  ar- 
rière, en  passant  sur  chacune  des  36  divisions,  etPaiguille,  qui  exé- 
cute les  mêmes  mouvements,  vient  alors  s'arrêter  au  point  où  celui- 


LIGNES  TÉLÉGRAPBIQUES  ÉTABLIES.  S4S 

ci  s^arrête.  Au-desstu  do  cadran  est  un  ré?eil  a?ec  son  timbre.  Le 
même  appareil  dooae  et  reçoit  les  signaux.  Il  a  pour  les  chemins  de 
fer  9  comme  les  autres  instruments  à  cadran  ,  l'avantage  que  chacun 
peut ,  sans  un  apprentissage  préalable ,  donner  et  recevoir  les  signaux. 
8a  marche  est  aussi  sûre  mais  pins  lente  que  celle  de  Tappareil  à 
Cadran  de  Siemens  et  de  Halske;  il  coûte,  complet,  180  thalers.  Ce 
qui  le  recommande  pour  les  chemins  de  fer ,  c'est  qu'il  n'exige  point 
de  pile.  * 

PERFECnONNEMENT  DE  L'APPAREIL  DE  MORSE. 

«  Nous  avons  vu  que ,  de  tous  les  appareils  employés  en  Allemagne,  j^ 
celoi  de  Morse  fournit  le  moyen  de  correspondre  le  plus  vite  et  le  plus 
sûrement  Cependant  il  nous  semble  ^^ ,  sous  deux  rapports,  il  est 
encore  susceptible  de  perfectionnements  très^importants.  Le  premier 
point,  dont  j'ai  déjà  parlé,  concerne  le  choix  des  signes.  Au  moyen 
de  l'alphabet  que  j'ai  proposé,  et  sans  abréviations,  on  peut  trans- 
mettre dans  le  même  temps  plus  de  mots  que  par  celui  qui  est  main- 
tenant en  usage. 

9  Le  second  point  concerne  l'appareil  lui-même  ^  auquel  on  peut 
reprocher  d'exiger  la  prodoctioa  à  la  main  de  signes  divers,  les  uns 
grands ,  les  autres  petits  ;  ils  résultent ,  en  effet  »  de  pressions  plus  ou 
moins  prolongées  exercées  à  la  main  sur  la  bascule  d'interruption. 

»  Or ,  il  est  évident  que  l'on  opérerait  plus  facilement  et  plus  vite 
s'il  ne  fallait  qa'ane  seale  aorte  de  owuvemeat  et  d'ane  durée  tou« 
jours  égale  pour  produire  deux  signes ,  difli^rents  cependant  l'un  de 
l'autre. 

9  levais  faire  Voir  que,  sans  aucun  changement,  soit  aux  relais, 
soit  aux  appareils  à  écrire,  mais  au  moyen  de  la  simple  addition  d'une 
seconde  bascule  d'interruption,  et  avec  des  pulsations  uniformes  sur 
l'une  et  sur  l'autre ,  on  peut  néanmoins  fixer  sur  la  bande  de  papier  de 
toutes  les  stations  deux  signes  différents.  Il  sui&t  pour  cela  que  la  se-- 
conde  bascule ,  par  son  mouvement  de  bas  en  haut,  interrompe  deux 
fois  le  circuit  Ceci  s'opère  facilement  en  le  lui  faisant  fermer  non- 
seulement  quand  elle  est  en  bas,  mais  encore  quand  elle  est  en  haut. 
Supposons  donc  que  l'on  touche  cette  bascule  quand  elle  est  à  sa  po- 
sition de  repos ,  nous  aurons  :  i'  rupture  ;  2^  rétablissement  du  cir- 
cuit; i"" rupture \  If  enfin  rétablissement  Or,  comme  l'appareil 


644  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

écrivant  opère  autant  de  points  qu'il  y  a  de  rupiura  du  circait ,  la 
nouvelle  bascule  lui  fera  faire  deux  empreintes  sur  le  papier ,  pendant 
que  Tancienne  n'en  fait  naître  qu'une  seule ,  pour  ies  minu$  mou- 
vttnentê. 

»  L'une  des  bascules  donnera  donc  naissance  à  un  point  simple,  et 
la  seconde  à  un  point  double ,  et  ce  dernier  n'exigera  pas  plus  de 
temps  que  l'autre  pour  être  produit^. 

»  Ainsi  l'on  n'a  que  des  mouvements  parfaitement  semblaUaà 
produire  à  la  main^  et  cependant  chaque  bascule  donne  des  ngnes 
différents. 

»  Non-seulement  ce  système  serait  bien  plus  commode  pour  les 
employés,  mais  il  abrégerait  encore  la  correspondance. 

»  Enfin  il  me  paraît  d'autant  plus  aisé  à  mettre  en  pratique,  qn*il 
suffit  d'ajouter  une  seconde  bascule  aux  appareils  actuels,  et  que  a 
l'on  veut  temporairement  ne  pas  s'en  servir ,  on  peut  opérer  avec 
l'autre  comme  auparavant.  • 


CHAPITRE  IL 
Services  rendus  par  la  télégraphie  électrique. 


GORBBSPONDANGBS  GOOYERNEHEirrALBS  ET  PRIVÉES. 

Ces  services  sont  de  deux  genres ,  et  nous  essaierons  de  les  faire 
bien  apprécier.  Considérée  d'abord  au  point  de  vue  des  relations  de 
peuple  à  peuple ,  de  gouvernement  à  gouvernement ,  de  famille  \  fa- 
mille, d'individu  à  individu,  la  télégraphie  électrique,  en  annulant  les 
distances ,  comble  un  vide  immense ,  et  devient  un  bienfait  yreimeot 
pig[>videntiel  et  humanitaire  d'une  portée  tellement  incommensurable, 
que  ce  ne  sera  pas  trop  de  quelques  années  encore  pour  le  faire  apprécier 
à  sa  juste  valeur.  «  Le  télégraphe  électrique,  dit  M.  Walker,  a  une  exis- 
tence à  part;  il  ne  peut  être  remplacé  par  rien ,  il  fait  ce  que  la  poste 
ne  peut  pas  faire  ;  il  distance  les  pigeons  voyageurs,  il  va  plus  vite  que 
le  vent,  il  arrache  le  sablier  de  la  main  du  temps,  et  efface  les  limites 
de  l'espace.  Or,  pendant  qu'il  peut  arriver  que  le  télégraphe  lasse 


SERVICES  RENDUS.  —  CORRESPONDANCE. 


ft4& 


des  transporls  qoi  pourraient  quelquefois  8*opérei'  autrement ,  il  faut 
que  1*00  ait  recours  à  lui  quand  tans  (t$  autres  moytnê  ne 
sauraient  le  remplacer^  et  quand  il  faut  exécuter  un  service 
qu'il  serait  matériellement  impossible  d'aceompiir  autrement. 
Dans  un  grand  pays  commercial  comme  celui-ci ,  et  dans  un  pays  où 
les  relations  sociales  sont  si  étendues,  ces  circonstances  se  présentent 
à  chaque  instant,  et  sont,  comme  nous  le  voyons  par  les  dépêches 
qu*on  nous  confie^  du  caractère  le  plus  varié. 

»  Si  nous  pouvions  soulever  le  voile  des  secrets  que  nos  rapports  avec 
le  puhlic  nous  obligent  de  garder  sur  la  correspondance  dont  on  nous 
fait  les  dépositaires,  il  y  aurait  de  quoi  remplir  plusieurs  volumes 
d'anxiétés  domestiques  calmées  par  la  télégraphie  électrique.  C'est 
surtout  dans  les  ciroimbtances  graves  et  soudaines  que  le  public  a 
recours  à  nous,  comme  on  a  recours  au  médecin  en  cas  de  maladie. 
Ces  anxiétés  ont  quelquefois  un  côté  comique  ;  d'autres  fois,  elles  sont 
excessivement  pénibles.  Nous  avons  été  chargés  de  commander  un 
turbot  et  un  cercueil,  un  diner  et  un  médecin,  une  nourrice  au 
mois  et  une  jaquette  de  course ,  une  machine  industrielle  et  une 
chatne-câble ,  un  uniforme  d'officier  et  des  glaces  du  lac  de  Wenham , 
nn  ecclésiastique  et  une  perruque  d'avocat ,  un  étendard  royal  et  un 
panier  de  vin,  etc.  Que  d'objets  divers  les  voyageurs  de  chemins  de 
fer  ont  retrouvés  au  moyen  du  télégraphe  I  Ils  avaient  perdu  dans  des 
convois  une  lorgnette  ou  un  cochon,  une  ombrelle,  une  bourse  ou 
une  bourriche  d'huîtres,  un  grand  habit  ou  une  poupée,  des  boites  et 
et  des  caisses,  et  id  genus  omne^  sans  nombre. 

»  La  liste  suivante,  qui  est  loin  d'être  complète,  donnera  quelque 
idée  des  diverses  espèces  et  de  la  multiplicité  des  services  rendus  par 
te  télégraphe  : 


Accidents. 

Élections. 

Passagers. 

Annonces. 

Adultères. 

Payements. 

Bendez-vous, 

Témoignages. 

Police, 

Arrivées. 

Fonds  et  parUges. 

Politique. 

ArresUtions. 

Gouvernement. 

Poste  aux  chevaux,  etc. 

Banquiers. 

Santé. 

Rapports  demandés. 

Lits. 

Hôtels. 

Remises. 

Billets. 

Jugements. 

Répit. 

Naissances. 

Pertes  de  bagage. 

Vols. 

35 

fi4ft  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

SéditioDS.  Marché.  Mouvements  royaux. 

Conseils.  Médecins.  Sentences. 

Courriers.  Météorologie.  Nouvelles  navales. 

Récoltes.  Accidents  de  convois.  Provisions  de  mer. 

Douanes.  Meurtres.  Courses. 

Morts.  Nouvelles.  Témoins. 

Départs.  Nourrices.  Naufrages. 

Dépêches.  Ordres. 

B  En  jetant  les  yeqx  sur  cette  liste,  quelle  confiance  le  public  n^a-t-il 
pas  dans  le  télégraphe  I  Pour  adresser  k  notre  ami  le  plus  cher  une 
lettre  remplie  des  plus  secrètes  pensées  de  notre  cœur,  et  pour  con- 
fier un  tel  document  à  des  mains  étrangères,  à-des  hommes  que  nous 
n'avons  jamais  vus,  dont  nous  n'avons  aucune  idée  personnelle,  il 
faut  avoir  une  grande  confiance^  une  grande  foi  dans  les  institations 
de  notre  pays.  Le  facteur  de  la  poste  ignore  les  joies  ou  les  douieurs 
qu'il  porte  i  il  en  est  tout  auti^ement  avec  le  télégraphe,  nous  i 
dans  la  confidence  du  public ,  nous  connaissons  la  nouvelle  que  i 
portons.  La  preuve  que  cette  confiance  a  été  bien  plaoée,  c'est  l'ange 
mentation  progressive  dans  le  nombre  et  II  valeur  des  dépêches  qui 
nous  sont  confiées.  • 

Quelques  exemples  choisis  feront  mieux  ressortir  cette  grande  et 
consolante  vérité  du  bienfait  incomparable  du  télégraphe  électrique  : 
nous  les  enregistrons  an  hasard  et  sans  ordre. 

1.  Quand  le  bateau  à  vapeur  BHtannia  arriva  à  Boston ,  en  Jan* 
vier  1847,  avec  la  nouvelle  de  la  disette  qui  régnait  en  Angleterre , 
en  Irlande  et  dans  divers  États  européens,  et  avec  de  très-nombreuses 
commandes  d'achat  de  blé,  les  fermiers  de  l'intérieur  de  l'état  de 
New- York,  informés  de  l'état  des  choses  par  le  télégraphe  électrique, 
se  mirent  sur-le-champ  en  campagne.  Le  navire  avait  à  peine  atiefait 
le  port  de  Boston ,  que  déjà  les  routes  d'Âlbany  éuient  eouverles 
d'innombrables  attelages  apportant  le  blé  demandé.  Grflce  donc  au 
télégraphe  électrique,  le  blé  était  réuni  dans  le  port  après  un  inter- 
valle de  temps  plus  court  que  celui  employé  autrefois  pour  transmettre 
aux  divers  États  la  nouvelle  de  l'arrivée  du  bateau  à  vapeur. 

2.  Le  discours  de  la  reine  pour  la  prorogation  du  parlement  fut 
transmis  de  Londres  à  Norwick  à  la  distance  de  126  milles  dans 
moins  de  dix-huit  minutes. 


SERVICES  RENDUS.  —  CORRESPONDANCE.  S47 

S.  Sur  let  vaisseaux  à  vapeur»  les  ordres  sont  ordinairement  trans- 
mis da  tillac  à  la  chambre  des  machines  au  moyen  du  porie-Yoix,  et 
c'est  un  inconvénient  graye  pour  les  personnes  du  bord  dont  le  repos 
est  sans  eesse  trouUé  par  des  hurlements  désagréables.  On  a  eu  l'heu- 
reuse idée  de  substituer  le  télégraphe  électrique  à  ce  moyen  de  com- 
munication barbare  sur  le  yacht  royal  Viotoria  et  ÀiheH;  l'appa-* 
rcil  se  compose  simplement  de  deux  timbres  et  de  deux  cadrans 
portant  les  indications  suivantes  :  en  avant ,  en  arrière^  à  toute 
vitesse^  à  demi-vitesse^  lentement,  arrêtez.  Avant  de  transmettre 
«m  ordre,  l'offlcier,  sur  le  tillac,  fait  sonner  le  timbre  du  machiniste, 
et  celui-ci  à  son  tour  fait  sonner  le  timbre  du  capitaine  pour  annoncer 
qu'il  est  sur  ses  gardes.  Le  capitaine  alors,  à  l'aide  de  sa  manivelle, 
fait  arriver  l'aiguille  de  son  cadran  sur  le  signal  ou  ordre  qu'il  s'agit 
de  transmettre;  l'aiguille  du  cadran  que  le  machiniste  regarde  prend 
aussitôt  la  même  position,  et  Tordre  est  transmis.  Il  n'est  pas  douteux 
que  dans  un  court  délai  cette  méthode  si  simple  sera  partout  adoptée. 

4.  Un  journal  américain  a  raconté  le  fait  suivant  :  Hier,  avant 
midi,  un  monsieur  entra  dans  le  cabinet  du  télégraphe  à  Buffalo,  et 
témoigna  le  désir  de  consulter  le  docteur  Sléven,  résidant  à  Lockport; 
prévenu  de  ce  désir,  le  docteur  vint  de  son  côté  au  cabinet  télégra- 
phique de  Lockport.  Le  monsieur  lui  annonça  que  sa  femme  était 
gravement  malade,  et  lui  transmit  les  symptômes  caractéristiques  de 
la  maladie;  le  médecin,  à  son  tour,  indiqua  les  remèdes  à  employer; 
et  tous  deux  convinrent,  si  la  malade  n'allait  pas  mieux,  de  se  retrou- 
ver le  lendemain  matin  aux  extrémités  de  la  ligne  télégraphique  :  le 
mari  ne  reparut  pas,  sans  doute  parce  que  la  consultation  avait 
amené  une  amélioration  subite. 

5.  Sous  le  portique  de  la  nouvelle  chambre  des  communes,  en 
Angleterre,  on  a  disposé  un  télégraphe  électrique  qui  met  en  com- 
munication les  salles  séparées  des  diff(?rentes  commissions  ;  comme 
exemple  des  notifications  transmises^  nous  citerons  les  suivantes  :  u  La 
commission  est  autorisée  à  siéger  jusqu'à  neuf  heures.  Qui  en  ce  mo- 
ment est  à  la  barre  de  la  chambre?  Qui  est-ce  qui  parle?  Dans  com-* 
bien  de  temps  la  chambre  se  séparera -t-elle?»  etc. 

6.  comme  depuis  deux  jours  la  pluie  ne  cessait  pas  de  tomber  à 
Manchester,  et  que  le  matin  l'averse  devint  encore  plus  intense ,  il 
régnait  parmi  les  commerçants  anglais  une  vive  inquiétude  ;  chacun 
désirait  savoir  si  le  temps  était  aussi  mauvais  dans  les  districts  agri- 

Sô. 


54|  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

coles  environnants.  On  courut  donc  au  bureau  du  télégraphe  élec- 
trique; le  directeur  se  prêta  de  bonne  grâce  k  ce  que  Ton  demandait 
de  lui;  il  transmit  dans  les  différentes  directions  la  question  proposée, 
et  reçut  presque  instantanément  les  réponses  sui?antes  :  Nonnantoo, 
beau  temps;  Derby,  temps  très-dur;  York,  beau  temps;  Lecds, 
beau  temps;  Nottlngham,  pas  de  pluie,  mais  temps  dur  et  froid; 
Rugby,  pluie;  Lincoln,  assez  beau;  Newcastle-Upon  Tyne,  à  midi  et 
demi,  beau  temps;  Scarborougb,  midi  trois  quarts,  beau;  Rochdale, 
une  bcure,  beau.  Un  coup  d*œil  jeté  sur  la  carte  d'Angleterre  aralt 
indiqué  que  le  temps  était  beau  dans  les  principaux  districts  i^ricoles, 
à  Test  et  au  nord  de  Manchester. 

7.  Le  professeur  américain  Espy,  très-connu  par  ses  recherches 
sur  la  théorie  des  ouragans,  propose  de  rendre  ses  efforts  plus  effi- 
caces encore  par  l'adjonction  du  télégraphe  électrique.  Ses  recherches 
antérieures  Tout  conduit  à  penser  que  par  ce  moyen  on  recevrait 
assez  à  temps  l'annonce  de  la  formation  d'une  trombe  pour  qu'on  put 
prendre  quelques  mesures  préventives  utiles. 

8.  Le  premier  message  du  gouverneur  Young  à  la  législature  de 
Nevir-Yoïk  a  été  transmis  d'Albauy  à  New-York  en  trois  heures.  11 
contenait  5,000  mots,  ou  25,000  lettres;  le  télégraphe  donnait  donc 
réellement  83  lettres  par  minute,  le  double  de  ce  qui  avait  été  promis 
par  M.  Morse. 

9.  Le  télégraphe  de  marine  avait  signalé  l'apparition  du  steamer  le 
Camiria,  alors  qu'il  était  encore  à  40  milles  du  port  de  Boston,  et 
ce  navire  n'était  pas  encore  entré  dans  le  port,  que  déjà  on  avait  fait 
connaître  son  arrivée  à  Springfield^  à  Hartford,  à  New-Haven,  à  New- 
York,  à  Philadelphie,  à  Baltimore,  à  Washington,  au  moyen  du  télé- 
graphe électrique. 

10.  John  Bull,  qui  ne  recule  devant  aucune  idée  bizarre,  propose 
de  lier  entre  elles,  par  un  système  de  télégraphie  électrique,  les  di- 
verses chaires  des  principales  églises  d'Angleterre,  de  telle  sorte qoe 
ic  sermon  prononcé  à  Londres  ou  ailleurs,  par  un  prédicateur  célèbre, 
puisse  être  reproduit  partout  instantanément. 

il.  On  a  proposé,  en  Angleterre  et  en  Amérique,  d'unir  par  on 
système  de  communications  électro*téIégraphiques  les  différentes  ca- 
sernes de  pompiers  ;  les  incendies  seraient  ainsi  beaucoup  pins  effica- 
cement combattus. 

12.  Lors  des  troubles  de  Pbilac^elphie,  dans  Télé  de  1843 ,  de  dé- 


SERVICES  RENDUS.  —  CORRESPONDANCE.  &40 

pêches  cachetées  furent  enroyc^cs  par  le  major  de  Philadelphie  au 
président  des  États-Unis.  A  l'arrivée  du  courrier  h  Baltimore,  le 
contenu  des  dépêches  transpira;  et  pendant  qu'un  train  spécial  se 
préparait  pour  le  départ  du  courrier ,  le  télégraphe  transmit  à  Was- 
hington les  nouvelles  et  prévint  la  compagnie  du  chemin  de  fer  de 
suspendre  tout  départ  de  Washington ,  pour  hâter  la  venue  du  cour- 
rier. Tout  fut  compris  et  exécuté.  La  voie  fut  libre  pour  le  train  spé- 
cial ;  et  le  président  et  le  cabinet ,  réunis  en  conseil,  furent  prévenus 
de  l'arrivée  de  dépêches  importantes  et  de  la  nature  de  ces  dépêches. 
Aussi,  à  l'arrivée  du  courrier,  la  réponse  était-elle  prête. 

i  3.  Pendant  Taffreuse  tourmente  du  5  décembre ,  par  une  nuit 
noire,  la  pluie  tombant  à  torrents  et  le  vent  soufflant  avec  rage,  c'é- 
tait quelque  chose  d'extraordinaire  et  de  mystérieux  que  de  voir  une 
société  tout  autour  d'une  table ,  à  Washington ,  dans  une  chambré 
chaude  et  retirée,  jouer  aux  échecs,  dans  une  pareille  nuit,  avec  une 
société  établie  à  Baltimore,  sans  s'occuper  des  ténèbres,  de  la  pluie 
et  du  vent. 

ih.  Un  négociant  de  New- York  adresse  à  la  Nouvelle-Orléans  une 
communication  commerciale  ainsi  conçue  : 

Ifew-Yorky  le  31  décembre. 

Achetez  25  balles  de  coton  à  9  cent,  par  livre  sterling,  et  300  ba- 
rils de  porc  à  8  cent,  par  livre  sterl. 

Ainsi,  le  télégraphe  peut  donner  les  moyens,  en  quelques  minutes, 
de  conclure  une  affaire  qui  demande  maintenant  quatre  ou  cinq  se- 
maines pour  être  terminée. 

1 5.  £n  mars  dernier,  le  chef  de  gare  d'Amiens  prévint  le  directeur 
du  télégraphe  qu'une  pauvre  femme  avait  laissé  dans  un  wagon  de 
troisième  classe  un  panier  renfermant  toute  sa  fortune  (2,500  fr.  en- 
viron). Le  train  parti  pour  Arras  devait  y  arriver  dans  15  minutes  et 
ne  séjourner  que  5  minutes. 

La  dépêche  fut  comprise  et  remise  au  chef  de  gare  d' Arras  avant 
l'arrivée  du  convoi.  Le  panier  fut  retrouvé,  et  la  nouvelle  en  parvint 
k  Amiens  au  moment  où  le  train  partait  pour  Lille. 

16.  Au  mois  de  janvier  18A4,  un  assassinat  fut  commis  à  Salt-nill, 
et  l'assassin ,  s'étant  rendu  immédiatement  à  Slough ,  y  prit  une  place 
pour  Londres  dans  le  convoi  du  chemin  de  fer  qui  passait  à  7  heures 
42  minutes  du  soir. 


550  .      TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

La  police ,  avertie  du  crime ,  <îtait  déjà  à  la  poursuite  du  coupable. 
Elle  arriva  à  Slough  presque  au  moment  où  le  convoi  devait  arriver 
à  Londres.  Mais  le  télégraphe  électrique  fonctionnait  Aussitôt  oa 
envoya  h  Paddlngton  le  dépêche  suivante  :  «Un  meurtre  vient  d'être 
commis  à  Salt-Hill.  L'individu  soupçonné  d*ôtre  l'auteur  de  ce  crime 
a  été  vu  prenant  un  billet  de  voiture  de  première  classe*  »  Trois  mi- 
nutes après  I  la  réponse  suivante  arrivait  à  Slough  :  a  Le  convoi  vieot 
d'arriver  :  un  individu  répondant  sous  tous  les  rapports  au  signale- 
ment donné  par  le  télégraphe  est  sorti  du  compartiment  déagoé. 
Il  est  arrêté.  » 

!?•  Il  y  a  peu  de  temps^  un  convoi  du  chemin  de  fer  avait  apporté, 
à  Norwichf  la  nouvelle  de  la  chute  du  pont  suspendu  de  Yannouth. 
Qi'on.jugo  de  l'inquiétude  et  de  l'effroi  des  habitants;  ils  avaient 
presque  tous  leurs  enfants  en  pension  à  Yarmouth*  Ils  coururent  ca 
foule  à  la  station  du  chemin  de  fer  i  demandant  à  grands  cris  des 
nouvelles  de  leurs  enfants.  «  Tous  les  enfants  sont  sauvés»  «  dit  k 
télégraphe  électrique. 

18.  Le  télégraphe  électro-magnétique  établi  entre  Baltimore  et 
Washington  a  donné  des  résultats  qui  dépassent  toutes  les  espérances 
depuis  que  cette  voie  de  communication  a  été  placée  aux  mains  de 
Fadministralion  des  postes.  Au  moyen  du  télégraphe,  on  transmet 
continuellement  la  cocreqiMHidance  entre  les  marchands  de  deux  villes. 
Il  arrive  fréquemment  que  des  ordres  reçus  ici  pour  Washington,  i 
une  heure  de  l'après-midi»  sont  exécutés  de  suite»  et  que  les  mar- 
chandises emballées  sont  prêtes  à  partir  par  le  convoi  de  trois  heurest 
ou  encore  qae  de  petits  paquets  demandés  à  quatre  heures  et  demie 
sont  expédiés  par  le  convoi  de  cinq  heures  »  qui  arrive  à  Wasbiogion 
à  sept  heures  et  demie.  Il  y  a  entre  Baltimore  et  W^ashington  ooe 
distance  de  75  milles  anglais  »  environ  vingt-cinq  lieues. 

19.  Le  il  décembre  18i^9,  dit  M.  Walker,  au  grand  étonnement 
des  habitants  de  Paris,  trois  individus  vinrent  à  la  Bourse  à  ooe 
heure  et  demie ,  avec  150  exemplaires  du  Times  ^  imprimés  i  Loq« 
dres  le  matin  du  même  jour  ;  et  non-seulement  le  Times  contenait 
les  nouvelles  de  Paris  de  la  veille  au  matin  ,  mais  encore  les  cours  de 
fermeture  de  la  Bourse  de  la  veille  au  soir.  Le  télégraphe  élecU'ique 
contribua  pour  beaucoup  à  la  réalisation  de  ce  fait.  A  une  heure 
huit  minutes,  la  dépêche  de  321  mots,  et  le  cours  de  la  Bourse,  équi- 
valant à  55  mois,  nous  furent  remis  à  Douvres  par  la  malle  ordinaire 


SERVICES  RENDUS.  —  CORRESPONDANCE.  564 

âeCibi&  Ed  trente-deax  minutes  ^  c'est-à^irq  juste  k  une  btmr^ 
quarante  minutes,  nous  remettions  copie  correcte  de  ces  documents 
au  bureau  du  Time$  «  à  Londres»  La  dépêche  nous  occupa  dix-huit 
minutes,  te  qui  fait  dix-iept  mots  |  par  minute;  le  cours  de  la  Bourse 
nous  prit  deux  minutes  seulement.  Il  est  Tirai  que  presque  tout  le 
cours  était  transmis  k  l'atance ,  puisqu'il  n'f  avait  de  nouveau  que  les 
fluctuations  du  jour.  De  lait,  les  mots  se  lisaient  plus  Vite  que  Técrî^ 
vain  de  Londres  ne  pouvait  les  écrire  convenftblementi 

30.  Les  services  rendus  au  public  par  le  télégraphe  électrique  i 
pendant  les  différentes  phases  de  la  dernière  révolution  française  i 
furent  très^rands.  Les  premières  nouvelles  de  cet  événement  arri-» 
tarent  en  Angleterre  par  un  bateau  pilote  i  et  furent  immédiatenleat 
transmises  k  la  métr^oloi  A  pattir  de  ce  moment,  jour  par  jour»  el 
pour  ainsi  dire  minute  par  minute ,  un  flot  continu  de  correspon* 
dances  arrivait  à  Londres  par  le  fil  magique.  Pendant  que  le  commië* 
saire  et  les  directeurs  des  chemins  de  fer  étaient  nuit  et  jour  k  la 
station  télégraphique  de  Londres,  afin  de  procurer  foutes  les  faeilités 
possiUes  de  renseignements  exacu  au  gouvernement,  k  la  presse  et  au 
pabliOi  dans  ce  Inoment  de  surexcitation,  le  directeur  des  télégraphes 
s'était  installé  sur  la  côte»  adx  stations  de  Douvres  et  de  Follist6ue« 
pour  recevoir  lès  avis  et  les  transmettre  k  Loudres<  De  cette  façon  « 
chaque  scène  successive  de  la  révolution ,  aussi  bien  que  son  effet  sur 
les  autres  contrées  continentales,  ari^ivaient  instantanément  k  Londres 
par  la  ligne  télégraphiques  ce  qui  permit  de  prendre  beaucoup  de 
diqiositiobs  importantes  aux  villes  de  la  côte  intéressées  dans  ces  éi é« 
nements. 

Toute  la  semaine,  le  temps  fut  humide»  orageux»  et  aussi  défavo-» 
raUe  que  pesrible  k  la  marche  d'un  télégraphe  ;  de  plbs ,  les  fils  de 
gdtta-peréha  n'étaient  pas  encore  posés  dans  les  tunnels;  on  était 
précisément  occupé  k  installer,  quand  les  premières  nouvelles  arri^ 
vèrent,  uile  partie  des  fils  du  viaduc  dans  les  jardins  du  Bermondsey  $ 
et  cependant  aucun  retard,  aucune  erreur,  aucune  omission  n'eurent 
lieu.  Toutes  les  dépêches  qui  furent  confiées  au  télégraphe  suivirent 
le  fil  en  toute  sûreté  et  arrivèrent  k  leur  destinaiion. 

21.  Le  courrier  envoyé  de  Paris  vers  midi  apporte  en  Angleterre 
les  dépêches  contenant  les  dernières  nouvelles ,  destinées  k  paraître 
dans  le  journal  du  matin.  A  cet  effet ,  il  faut  qu'une  copie  en  soit  re- 
mise k  l'éditeur  de  Londres  vers  trois  heures  du  matin.  Les  dépêches 


552  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTH1QU£. 

gous  parviennent  à  Pouvres  peu  après  Tarrivée  du  paquebot,  qui  esl 
subordonnée  au  vent  et  i  la  marée  L'employé  de  service  à  Douvres, 
après  avoir  jeté  un  coup  d*œii  rapide  sur  le  manuscrit  et  avoir  re- 
connu que  tout  lui  était  facilement  intelligibie»  s'adresse  à  Londres  et 
commence  la  transmission.  La  nature  de  ces  dépêches  peut  se  voir 
journellement  dans  le  journal  anglais  le  Times.  La  variété  des  noa- 
velles  et  les  changements  continuels  des  noms  et  des  places  montrent 
bien  les  ressources  qu'offre  maintenant  le  télégraphe  électrique.  L'em- 
ployé, qui  est  tout  seul,  met  le  papier  devant  lui,  bien  au  jour,  s'as- 
sied à  l'instrument,  et  donne  la  dépêche,  lettre  par  lettre  et  mot  par 
mot,  il  son  correspondant  de  Londres;  et  quoique  l'œil  aille  vivement 
de  la  copie  manuscrite  à  l'instrument  télégraphique ,  qui  occupe  ses 
deux  mains,  il  est  rarement  obligé  de  s'interrompre  et  ne  commet 
presque  jamais  d'erreur;  et  cependant,  en  raison  de  l'extrême  limite 
de  temps  qu'il  a  pour  compléter  toute  son  opération,  il  ne  peut  pas, 
comme  le  compositeur  d'imprimerie,  carrigtr  sa  copie.  A  Londres, 
il  y  a  deux  employés  à  la  besogne  :  on  qui  lit  les  signes  à  mesore 
quMls  arrivent ,  et  un  autre  qui  les  écrit  Ils  ept  préparé  d'avance 
leurs  livres  et  leurs  papiers;  et,  aussitôt  que  le  signal  d'ayertissemeol 
est  donné ,  l'écrivain  se  met  devant  son  livre-journal,  et  le  lecteur  loi 
transmet  distinctement ,  un  à  un ,  les  mots  qui  arrivent  ;  en  même 
temps ,  un  commissionnaire  est  allé  chercher  un  cabriolet  qoi  se 
trouve  aussi  tout  prêt  Quand  la  dépêche  est  terminée ,  l'employé  qui 
l'a  reçue  lit  le  manuscrit  de  l'autre  pour  voir  s'il  ne  s'est  pas  trompé. 
L'heure  et  la  minute  sont  notées  au  commencement  et  à  la  fin;  oo 
signe  une  copie  qu'on  envoie  cachetée  à  sa  destination  ;  la  transcrip* 
tion  sur  le  journal  reste  comme  copie  de  bureau,  et  comme  mot  à  mot 
authentique  de  la  dépêche  transmise.  La  copie  et  l'original  se  retroa- 
vent  ensemble  au  bureau  central  de  Tonbridgc ,  de  bonne  heure,  et 
sont  comparés.  Quand  le  travail  est  fini  et  la  dépêche  envoyée  à  sa 
destination,  les  employés  comptent  le  nombre  de  mots  et  le  nombre 
de  minutes,  et  en  font  la  moyenne  par  minute.  Ordinairement  oa 
trouve  de  douze  à  quinze  mots  par  minute  ;  il  est  même  très-ordinaire 
d'avoir  dix-sept  ou  dix-huit  mots  par  minute,  et  même  vingt  En  fait, 
quand  tout  va  bien  et  que  l'isolement  est  bon ,  on  peut  compter 
sur  dix-sept  ou  dix-huit  mots.  La  liste  suivante  de  dix-sept  dépêches 
qui  ont  été  transmises  dans  une  semaine  du  mois  d'août  18A9  p^( 
servir  de  document  : 


SERVICES  RENDUS.  -*  CHEMINS  DE  FER.  t^t 


86&  mois. 

13  i  mois 

par  minute. 

166   — 

«i 

— 

883    — 

14  i 

— 

kbl   — 

17  i 

— 

101   — 

20  i 

— 

288   — 

17 

274   - 

15  i 

— 

166    — 

15  f 

— 

102   — 

12  1 

— 

884  — 

17  i 

— 

75   — 

18  i 

— 

«  Cette  rapidité  est  si  grande,  ajoute  M.  Walker,  qae  Ton  pourrait 
facilement  réduire  les  prix  de  transmission  par  le  télégraphe  élec- 
trique au  point  de  faire  concurrence  à  la  poste  aux  lettres,  et  d'obte« 
nir  ainsi  une  grande  augmentation  de  besogne.  Mais  je  ne  crois  pas 
qu'un  tel  état  de  choses  soit  à  souhaiter,  car  notre  spécialité  en  souf- 
frirait :  chacun  aurait  à  attendre  jusqu'à  ce  que  le  message  d'un 
autre  fût  parti,  et  le  télégraphe,  au  lieu  d'être  en  général  libre  quand 
on  en  a  besoin ,  ou  du  moins  de  ne  pas  faire  perdre  trop  de  temps  à 
ses  clients  toujours  pressés,  serait  toujours  occupé,  et  il  faudrait  tant 
de  temps  aux  messages  pour  que  leur  tour  de  partir  arrivât,  que  l'ob- 
jet essentiel  du  télégraphe  serait  manqué.  • 

SERTICES  RENDUS  AUX  CHEMINS  DE  FER  PAR  LE  TÉLÉGRAPHE 
ÉLECTRIQUE. 

«  La  télégraphie  électrique ,  dit  M.  Walker,  est  grandement  rede- 
vable aux  chemins  de  fer,  du  moins  pour  la  main  amicale  qu'ils  lui 
ont  tendue  et  pour  la  protection  qu'ils  lui  ont  donnée  :  il  est  de  fait 
que,  sans  eux,  l'iuTention  serait  restée  longtemps  \  l'état  de  con- 
ception sans  application  ;  ils  lui  ont  donné  des  sentiers  tout  frayés 
qui  lui  ont  permis  de  mettre  sa  valeur  en  évidence.  Aussi  l'enfant 
n'a  pas  été  ingrat  envers  son  père  nourricier  :  il  a  rendu  dix  fois  plus 
qu'il  n'avait  reçu.  Les  paisibles  poteaux  et  les  conducteurs  silencieux, 
le  zinc  et  le  vitriol,  le  cuivre,  l'ivoire,  la  poterie  elle  gutta-percha 
entrent  pour  une  plus  grande  part  dans  l'économie  d'un  chemin  de 
fer  que  ne  peuvent  le  supposer  les  actionnaires. 


tti  TÉLAGBAPHIE  ÉLEOTRIQUE.  ' 

»  Pour  avoir  uag  idée  des  serTices  que  peut  rendre  cette  invention 
aux  chemins  de  fer,  prenez  le  travail  fait  à  la  station  de  Tonbridge 
pendant  les  trois  mois  d'août,  septembre  et  octobre  I8/18.  En  s'en 
rapportant  au  livre  des  messages,  où  H  est  d'habitude  d'inscrire 
toutes  les  communications,  on  voit  qu'il  est  passé  dans  cet  intervalle 
plus  de  qiMtrc  mille  messages ,  que  j'ai  soigneusement  classés  comme 
suit: 

IBCiMgM. 

l""  Concernant  les  trains  ordinakes 1,468 

2»        —        trains  spéciauk 429 

3*        —  voilures  et  différents  ustensiles.  .  795 

40        _  employés  de  la  compagnie.  ...  607 

5°        —        machines.    •  »  .  « ,  .  150 

6*       —        divers  sujets. .  ...  .  * 162 

l'*  Messages  adressés  à  d'autres  stations.  ...  (i99 

Total 4,110 

»  Il  serait  trop  long  de  faire  Tanaly  w  ooapldte  de  ces  sept  groupe  t  le 
lecteur  peut  bien  s'imaginer  que»  dans  ce  qui  concerne  les  «taToii, 
tout  ce  qui  touche  à  la  marche  ou  à  la  sAreié  d'taa  traiti  a  été  miUe 
fois  l'objet  des  signaux  télégraphiques  1  et  cela  depuis  l'inetant  de  na 
départ  jusqu'à  ce  qu'il  ait  atteint  le  but  de  son  voyage  »  annonçant  n 
marche  et  son  arrivée  d'une  manière  aussi  distincte  et  aussi  palpibie 
aux  yeux  de  l'esprit  que  si  on  le  voyait  réellement  passer  avec  ses 
propres  yeux.  C'est  si  vrai  que  nous  sommes  habitués  à  dire  :je  vais 
passer  le  convoi  i  tel  ou  tel  endroit,  quand,  en  réalité,  nous  ne 
voyons  que  le  signai  Ulégraphique.  Si  les  trains  sont  en  relarf, 
la  cause  en  est  connue;  s'ils  eont  en  détresse  1  ils  ont  bientôt  dn  se- 
cours; s'ils  sont  pressés  et  s'ils  ne  vont  que  lentement*  ils  demaa- 
dent  du  renfort  qu'on  leur  envoie  ou  qu'on  leur  prépare;  s'il  7  a 
quelque  chose  d'extraordinaire  sur  la  ligne»  ils  en  sont  prévenus»  et 
par  conséquent  mis  à  l'abri  de  tout  embarras;  s'ils  sont  arrêtés fiate 
de  pouvoir  marchcri  on  n'a  plus  besoin  d'envoyer  une  machine  à  la 
découverte  :  quelques  déviations  d'aiguille  donnent  tous  les  nnsei- 
gnements  nécessaires. 

»  Les  trains  spéciaux  ne  peuvent  être  réellement  spéciaux  qas 
sur  un  chemin  de  fer  ayant  un  télégraphe.  Mon  idée  d'un  tel  tnûa  csl 
qu'on  puii^se  l'avoir  à  souhait,  et  que  le  ehemitvêoit  tUn  defaat 


SERVICES  RENDUS.  —  CHEMIK8  DE  FER.  &6ft 

lui  Sur  on  chemin  de  fer  comme  celui  du  Sud-Est ,  qui  est  la  grande 
Toie  entre  le  continent  et  l'empire  britanoiquei  des  courtiers,  comme, 
cela  arrive  i  peuvent  débarquer  à  toute  heure ,  sans  qu'on  en  soit  nul* 
lement  STerti  «  et  atoir  besoin  de  se  rendre  immédiatement  à  Londreai. 
Que  le  bateau  à  vapeur  arrive  k  Folkstone  avec  dea  dépêches  pour  les 
journaot  du  matin ,  et  pleines  de  grands  événements  nooveaui  qui  aà 
rapportent  k  la  guerre  ou  aux  apparences  de  guerre  »  aux  trtaes  qui 
chancellent  ou  aux  couronnes  qui  tombent,  circonstances  qui  n'étaient 
pas  rares  dans  Tannée  18A8>  le  courrier  ne  doit  pas  redouter  de  man* 
quer  le  train  »  ni  craindre  d'arriver  trop  lard  k  Londres  pour  la  pre* 
tniire  éditiont  S'il  ne  trouve  pas  de  machine  k  Folkstone  «  le  télé* 
graphe  lui  en  aura  bientôt  fait  venir  une  d'oft  il  s*en  trouve  en  réser? e  ; 
mais  non^seulement  cela ,  il  fera  encore  tenir  la  voie  libre  devant  lui, 
en  prévenant  k  temps  le  train  qui  le  précède  de  se  ranger  pour  qu'il 
passe.  Sur  une  Ugne  comme  celle-ci ,  le  voyageur  qui  se  trouve  daAi 
le  train  en  avant  n'a  pas  k  craindre  qii'une  machine  impétueuse  »  por- 
tant avec  elle  la  destruction  et  la  mort  »  s'élance  subitement  sur  lui. 
Les  conducteurs  de  son  nrain  sont  avertis  par  le  télégraphe  de  ee  qui 
vient  derrière!  ils  savent  l'heure  et  l'endroit  où  il  fiiudra  se  raiifer 
pour  déblayer  le  chemin»  Plus  de  quatre  cente  signaux  en  trois  raoia 
prouvent  combien  on  peut  régttlariseï^  la  course  des  trains  spéciaux 
et  contribuer  au  confortable  des  voyageurs  par  les  télégraphes» 

•  Une  somme  donnée  de  travail  s'accomplit  avec  un  moindre 
fonds  de  roulement  sur  un  chemin  de  fer  k  télégraphe  bien  établi  que 
partout  ailleurs;  on  y  dépense  beaucoup  moins  de  travail  k  parcourir 
inutilement  la  ligne.  Cette  économie  produite  par  le  télégraphe  esl 
grande.  Journellement  et  presque  k  tout  moment  »  les  stations  ont  des 
besoins  unpré? us  de  voilures  ou  d'autres  objets  que  peuvent  leur  pro« 
curer  d'autres  stations  averties  par  le  télégraphe  »  qui  est  utt  moyen 
bien  moins  dispendieux  que  tout  autrci  Dans  l'espace  de  trois  mois  « 
il  a  été  récemment  fait  environ  mille  demandes  de  voilures  et  autres 
objets.  L'urgence  ou  l'opportunité  de  ces  demandes  esl  parfois  singu^ 
lière.  A  une  petite  station,  dite  Headcorn ,  il  arriva  inopinément  une 
quantité  de  houblon  du  voisinage;  il  n'y  avait  ni  trucks^  ni  bâches* 
les  derilières  venaient  justement  d'être  renvoyées;  le  temps  était  muh 
bre  et  menaçant  »  de  grosses  gouttes  commençaient  k  tomber  ;  le  ma* 
gasin  et  les  tentes  éuieut  pleins.  On  fit  savoir  l'embarras  dans  lequel 
on  se  trouvait  k  Ashford,  eans  résulut;  k  Cantorbéry,  presque  en 


556  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

vaio;  è  Tbnbrictg[e ,  qui  ne  put  envoyer  que  quelques  trucks,  mais 
sans  bâches  pour  les  couvrir;  au  dépôt  enfin ,  d*oA  Ton  envoya  tout 
<rè  qu'il  failaic.  Si  toutes  ces  allées  et  venues  s'étaient  faites  par  lettres, 
envoyées  pair  un  train,  le  mal  aurait  été  fait  quand  les  objets  destinés 
à  l'éviter  seraient  arrivés;  car  la  lettre  aurait  d'abord  été  adressée  è 
Tadministration  générale,  à  Londres,  où  elle  serait  probaUement 
restée  jus<}u'an  départ  du  train  pour  une  des  stations,  Gantorbéry,  par 
exemple ,  où  l'employé  sait ,  par  les  rapports  de  mouvements,  que  la 
objets  demandés  se  trouvent.  Â  Gantorbéry,  l'objet  aurait  pn  se  trouver 
occupé,  ou  même,  en  supposant  qu'on  pût  le  prêter,  on  n'aurait  pas 
eu  immédiatement  à  sa  disposition  les  moyens  de  l'envoyer. 

•  Outre  les  messages  indiquant  les  besoins  journaliers,  on  a  encore 
la  ressource  de  donner  au  chef  du  dépôt  un  rapport  de  tontes  les  sta- 
tions ,  lui  indiquant ,  tous  les  matins ,  ce  qui  se  trouve  dans  chacune 
d'eUes* 

»  Plus  de  six  cents  messages ,  en  trois  mois ,  entre  l'administralloo, 
les  directions  et  les  subordonnés,  prouvent  assez  l'espèce  d'omnipré- 
sence que  peut  donner  le  télégraphe  à  une  direction  de  chemin  de  fer. 
Il  lui  épargne  de  longues  heures  d'attente ,  lui  évite  des  voyage?,  des 
allées  et  venues  qu'il  faudrait  faire ,  et  lui  abrège  ainsi  bien  des  in- 
quiétudes. Il  résulte  beaucoup  de  confiance  dans  le  service  de  ce  que 
l'administration  poisse  donner  les  instructions  inopinément  néces- 
saires ,  et  être  toujours  consultée ,  au  besoin ,  par  ses  employés  de 
toutes  les  parties  de  la  ligne. 

»  Nous  avons  déjà  vu  que  le  télégraphe  communique  la  situation 
des  trains  qui  sont  dans  l'embarras  aux  stations  pourvues  de  locomo- 
tives disponibles  ;  il  règle  aussi  l'envoi  des  machines ,  quand  il  arrire 
un  accident  qui  nécessite  un  nouveau  renfort ,  ou  quand  on  a  besoin 
de  provisions  extraordinaires.  Mais  l'économie  la  plus  importante  qne 
peut  procurer  le  télégraphe  est  la  réduction  du  nombre  des  condac^ 
teurs  de  machines.  Il  y  avait  ici  deux  stations ,  et  peut-être  trois,  qui 
avaient  d'abord  des  conducteurs  et  qui  maintenant  n'en  ont  plus; 
quand  il  faut  des  machines ,  on  se  les  procure  par  le  télégraphe.  Sur 
une  partie  de  la  ligne  encore  sans  télégraphe,  on  pourrait  supprimer 
un  conducteur  si  le  télégraphe  y  était.  {Maintenant,  comme  Ventru- 
tien  el  ies  gages  pour  une  simple  machine  coûtent  par  semaine 
une  somme  ptus  eonsidéraéie  que  celle  qu'il  faudrait  payer  à  tauu 
une  division  de  commis  de  télégraphe ,  si  l'on  supprimait  seules 


SERVICES  REKDUS.  —  CHEMINS  DE  FER.  &«? 

ment  ane  machine,  et  par  conséquent  les  mécaniciens  et  les  oorrien 
employés  aux  réparations  et  au  maintien  de  la  ligne  en  bon  état ,  il 
résulterait  de  celte  comparaison  une  grande  différence  à  Favanuge  dn 
télégraphe. 

•  Dans  le  journal  The  Times  du  jour  où  j'écris  ceci  se  trouve 
la  preuve  de  Tétat  auquel  un  train  peut  se  trouver  réduit  quand  il  est 
dépourvu  de  l'aide  d'un  télégraphe.  Une  personne  avait  passé  la  journée 
à  un  établissement  de  bains  >  et ,  aiasi  que  beaucoup  d'autres ,  y  était 
restée  jusqu'au  «dernier  convoi.»  Le  train  arrivé,  quand  tout  le 
monde  fut  placé,  vingt-sept  voitures  étaient  remplies.  La  machine 
allait  facilement  avant  cette  surcharge  ;  mais  alors  elle  n'avança  plus 
que  péniblement  «  Nous  allions,  écrit-on ,  un  train  de  limaçon ,  nous 
arrêtant  comme  d'habitude  aux  diverses  stations  avant  que  d'arrivé 
au  milieu  du  grand  tunnel ,  où  nous  nous  arrêtâmes  tout  à  fait ,  et  où 
nous  restâmes  presque  suffoqués  par  la  vapeur  et  la  fumée  durant 
trente-cinq  minutes ,  au  milieu  des  cris  des  femmes  des  secondes  et 
des  troisièmes,  qui  étaient  dans  une  obscurité  complète...  »  La  posi- 
tion n'était  assurément  pas  très-plaisante ,  et  l'on  se  demandait ,  avec 
raison,  «  si  le  train  était  trop  considérable  pour  une  machine,  pour- 
quoi ne  pas  en  avoir  mis  deux?  »  Uais  on  ne  pouvait  pas  alors  en  de* 
mander  une  autre.  Le  conducteur  aurait  sans  doute  dû  voir  que  le 
nombre  de  voyageurs  était  trop  considérable  pour  sa  machine ,  mais 
il  n'avait  aucun  moyen  à  sa  disposition ,  il  fallait  donc  lâcher  de  faire 
.de  son  mieux  ou  laisser  une  partie  des  voyageurs ,  et  cela  parce  qu'il 
n*y  avait  pas  de  télégraphe  pour  demander  de  l'aide. 

»  Comme  contre-partie  de  ce  qui  précède ,  on  peut  citer  le  fak 
suivant  :  Une  des  institutions  charitables  de  Londres  donna  aux  en- 
fants une  récréation  à  Tunbridge  TVells  :  ils  occupèrent  tout  un  grand 
convoi  spécial.  La  machine  qui  conduisait  le  train  partant  de  Londres 
n'aurait  pas  pu  monter  la  pente  de  l'embranchement  qui  quitte  à  Ton- 
bridge  la  ligne  principale  ;  et  la  machine  de  relais  était  occupée  d'un 
autre  côté.  A  l'instant  le  télégraphe  ordonna  à  la  machine  de  Tun- 
bridge Wells  de  venir,  et  elle  se  trouvait  à  la  jonction  avant  la  machine 
elle-même  qui  en  avait  besoin.  Je  pourrais  remplir  ce  livre  d'anecdotes 
semblables. 

»  Le  jour  du  nouvel  an  1850,  le  télégraphe  prévint  une  caUstrophe 
dont  la  seule  pensée  glace  d'épouvante.  Un  train  vide  s'étant  choqué 
à  Gravcsend ,  le  conducteur  fut  jeté  hors  de  la  locomotive ,  et  celle-ci 


t58  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

coûiiDoa  à  courir  \  grande  viterae  vers  Londres.  Avis  fut  înmédiate- 
ment  donné  à  Londres  et  an  antres  stations»  et  pendant  que  la  ligDe 
était  libre ,  une  machine  et  d'autres  dispositions  se  préparaient  pour 
recevoir  la  fuyarde.  0*un  antre  côté  le  directeur  partit  avec  une  ma- 
chine sur  la  ligne  ;  manœuvra  de  manière  à  laisser  passer  Pautre ,  pais 
à  se  mettre  en  chasse  après  eHe  sur  la  même  ligne  »  et  le  condocteor 
de  sa  Ipeomotivè  s*étant  emparé  de  la  fugitive,  tout  danger  disparut 
ûonie  stations  furent  traversées  sans  accident  :  la  machine  pana  i 
Veoiwieh  eir  faisant  quinise  milles  à  l'heure  ;  elle  était  enriron  è  deoi 
milles  de  Londres  quand  on  l'arrêta.  On  peut  dire  que  si  l'on  n'avait  pas 
^ti  averti  de  son  arrivée ,  le  montant  du  dommage  qu'elle  aurait  caosé 
aurait  équivalu  k  la  dépense  de  toute  la  ligne  télégraphique.  Le  télé- 
graphe a  ainsi  payé ,  ou  en  grande  partie ,  son  installation.  Quelques 
mois  auparavant ,  une  machine  partit  de  New-Crou  vers  Londres  : 
la  compagnie  de  Brightoq  n'ayant  pas  de  télégraphe,  il  ne  fut  pK 
poaaihle  d'avertir  de  son  approche  >  beupensement  la  plate-forme 
d'arrivée  était  libre ,  la  machine  poussa  devant  elle  In  tampon  fiie,  et 
renversa,  avec  une  violence  effrayante,  le  mur  du  bureau  des  bagages.  • 

AI,  Coocke,  Tassocié  infatigable  de  M.  Wheatstone,  a  publié  sous 
ce  titre  lbs  Voies  de  fer  têlégraphiqubs,  ou  /es  Lignes  de  fit 
à  voie  unifue  técommandéeê  sous  ie  triple  rapport  de  ta  i<l- 
reté^  de  V  économie ,  et  du  ira  fie  étendu  qu'eites  peuvent  ae- 
fuérir  avec  ie  êeeoure  et  te  eontrdte  du  télégraphe  éieetrique, 
u\\$  brochure  importante  que  nous  analyserons  rapidement;  nous 
mettrons  ainsi  mieux  en  évidence  les  services  que  les  chemins  de  fer 
peuvent  attendre  des  télégraphes  électriques. 

Le  but  que  l'auteur  veut  atteindre  est  exprimé  dans  ces  quelques 
mots  I 

i"  Arriver  I  écarter  des  chemins  de  fer  les  dangers  qu'ils  prCses- 
lent ,  et  donner  au  trafic  dont  ils  sent  l'instrument  toute  la  per- 
fection, la  rapidité  et  l'étendue  possibles  5  et  cela  par  des  moyens 
qui  ne  eoôtent  guère  plus  que  les  moyens  actuels.  9*  Combattre  effi- 
cacement les  objections  faites  contre  les  chemins  ft  simple  voie,  es 
leur  assurant  la  sûreté  et  la  facilité  de  parcours  que  l'on  n'a  obteaues 
jusqu'ici  que  sur  les  chemins  à  double  vole. 

On  peut  admettre  que  la  sécurité  et  lo  trafic  ont  atteint,  sur  te 
grandes  lignes  anglaises,  toute  la  perfection  I  laquelle  des  moyens 
d'ordre  ordinaire  permettaient  d'aspirer;  que  si  la  vigilance  et  b 


SERVICES  RENDUS.  -.  CHEMIlfg  DE  FER.  t59 

poDetoalité  qol  doivent  présider  aux  départe  et  aox  arrivéeè  des  con^ 
vms  sont  ce  qu'elles  peuvent,  ce  qu'elles  doWeiU  être,  les  catastro- 
phes seront  presque  impossibles ,  la  circulation  des  transports  ne  lais- 
sera rien  à  désirer. 

Or»  cette  vigilance  et  cette  ponctualité  d'ailleurs  seraient  grande- 
ment accrues ,  évidemment,  si  l*on  se  trouvait  en  état  de  voir  en  un 
moment,  d*un  seul  coup  d'œil,  l'ensemble  de  tous  les  convois,  le  Heu 
que  chacun  d*eui  occupe  sur  la  ligne,  \  un  Instant  quelconque;  alors 
la  chance  d'une  collision  serait  la  plus  petite  possible.  Si  le  moyen 
par  lequel  on  réalisera  cette  vue  simultanée  d^une  longue  voie  de  fer 
n'eniratne  que  des  dépenses  mim'mes,  les  admlnistraiions  des  chemins 
de  fer  devront  au  public,  et  se  devront  à  elles-mêmes  de  le  mettre  en 
lisage,  tant  pour  entourer  de  toutes  lès  sécurités'possibles  la  vie  des 
voyageurs,  que  pour  éloigner  è  jamais  ces  terreurs  paniques  qui  nui* 
sent  plus  qu'on  ne  pense  aui  interdis  des  compagnies. 

Nécessaires  même  pour  les  chemins  I  double  voie ,  ces  avantages 
sont  requis  beausoup  plus  Impérieusement  encore  pour  les  parcours 
où ,  à  cause  des  difficultés  du  terrain  et  des  limites  restreintes  du 
traflc ,  il  devient  impossible  d'établir  une  double  vole  sans  compro- 
mettre le  succès  de  l'entreprise  au  point  de  vue  financier;  il  arrive 
chaque  jour  qu'on  soit  obligé  de  construire  des  chemins  de  fer  à  voie 
unique,  comme  prolongement  surtout  des  lignes  principales. 

Mais  par  quel  moyen  arrivera -t-on  à  réaliser  cette  sécurité  absolue  f 
Une  voiture  ordinaire  chemine  avec  sArelé  sur  une  route,  même 
étroite  ;  car  si  une  seconde  voiture  veut  la  devancer,  elle  peut  s'ar- 
rêter brusquement  pour  faire  place ,  et  eHe  peut  prendre  h  droite  ou 
à  gaucho  pour  éviter  l'équipage  qui  vient  h  elle  de  front.  Il  n'en  est 
pas  ainsi  d'un  convoi  sur  les  chemins  de  fer  ;  la  vitesse  excessive ,  le 
peu  d'adhérence  des  roues  I  la  voie,  et  surtout  l'impossibilité  absolue 
de  quitter  la  ligne  droite  qu'il  suit  exigent  que  le  conducteur  de  la 
loeomotive  soit  averti  longtemps  d'avance  de  Tarrivée  des  trains  qui 
précèdent  ou  qui  suivent,  afin  qu'il  puisse  épuiser  peu  \  peu,  par  Tac- 
tien  renversée  de  la  vapeur  et  la  pression  des  freins ,  h  vitesse  ac* 
quise  de  son  convoi.- 

Cette  inflexiblliié  de  la  progression  sur  les  voles  de  fer  entraîne, 
par  sa  nature  même ,  la  possibilité  d'une  collision.  On  cherche  à  l'é- 
viter sur  les  chemins  h  double  voie,  en  faisant  en  sorte  que  deux  con- 
vois ne  se  rencontrent  jamais  sur  une  même  voie  ;  sur  les  autres. 


ftfiQ  TÉLÉQBAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

eo  inetunt  eotre  les  départs  un  imervalle  de  temps  soffisaat;  nuis 
unç  foule  dQ  cirçojisMmees,  qu'il  serait  trop  long  d'énninérer,  déîoiieat 
les  précautions  les  plus  minutieuses ,  et  de  nouTeaux  accidents  Tien- 
nent prouver  chaque  jour  l'Inefficacité  des  moyens  actuels.  Et  cepea- 
dvùU  comme  le  disait  la  commission  de|  chemins  de  fer  de  la  Chambre 
des  communes  en  Angleterre  :  Ce  qu'il  faut  dans  les  chemins  de  fer, 
c'est 9  non  pas  une  sécurité  relative»  mais  une  sécurité  absolue;  le 
public  est  en  droit  d'exiger  le  plus  haut  degré  possible  de  sûreté,  et 
l'on  serait  mal  venu  à  lui  dire  qu'il  n'a  pas  le  droit  de  se  plaindre, 
sous  prétexte  que  de  fait,  les  accidents  sur  les  voies  de  fer  ne  surpas- 
sent ,  ni  en  nombre ,  ni  en  gravité ,  les  accidents  Inhérents  aux  rootes 
ordinaires. 

Ces  quelques  réflexions  prouvent  assez  qu'il  fallait  nécessairement 
établir  sur  les  voies  de  fer  d'autres  régulateurs  que  les  chronomètres 
et  la  prudence  du  mécanicien;  aussi,  presque  dès  l'origine ,  on  eut 
recours  à  des  procédés  télégraphiques  pour  signaler  les  convois  à  la 
plus  grande  distance  possible,  et  indiquer  aux  conducteurs  l'état  ac- 
tuel de  la  voie. 

Mais  la  télégraphie  électrique  pouvait  seule  remplir  partaitement  le 
but;  l'électricité ,  qui  se  meut  avec  une  vitesse  infiniment  supérieure 
è  celle  des  chemins  de  fer,  pouvait  seule ,  en  devançant  les  convois 
par  bonds  immenses,  assigner  à  chaque  instant  leur  position  et  la  ra- 
pidité de  leur  marche.  Seule ,  quelque  petit  que  soit  l'intervalle  da 
deux  stations,  elle  peut  signaler  à  temps  la  présence  d'un  convoi  dans 
cet  intervalle;  de  telle  sorte  qu'un  autre  convoi ,  prévenu  de  cette 
présence,  s'arrête  à  la  station  et  attende  le  passage  du  premier  convoi. 
De  cette  manière,  toute  collision,  toute  rencontre  devient  impossible, 
même  sur  un  chemin  à  simple  voie. 

Pour  mieux  faire  comprendre  cette  vérité  essentielle ,  dévek^HMWS 
avec  quelques  détails  le  plan  d'un  chemin  de  fer  à  simple  voie,  mais 
avec  la  télégraphie  électrique.  M*  Coocke  prend  pour  application  de 
son  système  le  chemin  de  fer  connu  en  Angleterre  sons  le  nom  de 
Midland-Counties-Railway ,  qui  se  relie  au  chemin  de  Londres  k 
Birmingham,  ainsi  qo*à  plusieurs  autres  chemins  de  fer  du  nord;  et 
qui,  soit  par  la  masse  de  ses  transports,  et  le  nombre  de  ses  embran- 
chements, présente  un  service  particulier  d'une  excessive  irrégularité. 
Le  premier  pas  à  faire  pour  simplifier  et  régulariser  autant  que  pos- 
sible Texploitaiion  d'un  chemin  de  fer,  c'est  de  le  partager  en  sections 


SERVICES  RENDUS.  —  CHEAIIXS  DE  FER.  56t 

de  cinq  à  huit  lieues,  et  d'établir  sur  chaque  section  des  stations  sé-^ 
parées  entre  elles  par  des  distances  d'une  ï  deux  lieues  :  c*est  ce  qui 
a  lieu  de  fait  sur  la  plupart  des  chemins  actuels.  Le  chemin  de  fer  de 
Midland-Counties  a  à  peu  près  50  milles  de  longueur,  et  il  est  na- 
turellement partagé  en  trois  grandes  sections  :  la  section  nord  de 
Derby  à  Longborough  a  17  milles ,  la  section  moyenne  de  Longbo- 
rough  à  Leicester  a  13  milles  ;  la  section  sud  de  Leicester  à  Rugby 
est  de  20  milles.  La  section  nord  est  partagée  par  les  stations  actuelles 
en  trois  sous-sections  ;  la  section  du  milieu  en  trois  ;  la  section  sud 
aurait  cinq  divisions ,  si  Ton  ajoutait ,  comme  il  est  nécessaire ,  une 
station  spéciale  d*évitement  entre  Ullesirope  et  Rugby.  Chacune  des 
trois  grandes  sections,  quoique  liée  étroitement  aux  deux  autres,  peut 
être  considérée  en  elle-même  comme  un  chemin  de  fer  spécial.  Cela 
posé,  voici  ce  que  devra  être  l'ensemble  complet  de  télégraphie  élec- 
trique appliqué  à  cette  ligne,  en  admettant  que  l'élément  de  chaque 
appareil,  soit,  comme  à  Blackwall  une  simple  aiguille  déviée  à  droite 
ou  à  gauche  par  le  passage  du  courant,  et  un  timbre  ou  alarme. 

Section  du  nord.  —  De  Derby  à  Longborough  :  chacune  des  cinq 
stations.  Derby,  Borrowast,  Sawley,  Kegworth,  Longborough,  est 
pourvue  d'un  appareil  télégraphique  composé  de  cinq  aiguilles  in- 
scrites sous  les  noms  de  ces  mêmes  stations  et  d'un  timbre  ou  réveil  : 
si  l'on  incline  Tune  quelconque  des  manivelles  à  droite  ou  à  gauche, 
c'est-à-dire  si  l'une  quelconque  des  aiguilles  est  déviée  à  droite  ou  à 
gancbe,  toutes  les  aiguilles  portant  le  même  nom  de  station  sont 
déviées  de  la  même  manière. 

Section  du  miiieu,  —  De  Longbboroug  à  Leicester  :  en  outre 
de  l'appareil  à  cinq  aiguilles  que  nous  y  avons  déjà  placé ,  Longhbo- 
rough  reçoit  et  partage  avec  chacune  des  trois  autres  stations ,  Sileby, 
Syston ,  Leicester,  un  nouvel  appareil  à  quatre  aiguilles ,  portant  les 
noms  des  stations  Longhboroogh ,  Sileby,  Syston ,  Leicester,  et  un 
alarme:  ici,  comme  précédemment,  comme  toujours,  les  aiguilles 
de  même  nom  s'inclinent  toutes  dans  le  même  sens. 

Section  du  $ud.  —  De  Leicester  à  Rugby  :  en  outre  de  l'appareil 
à  quatre  aiguilles  dont  elle  est  déjà  pourvue ,  la  station  de  Leicester 
reçoit,  avec  chacune  des  cinq  autres  stations,  ^igston,  Brooghtou, 
Ullestrope,  Siding  et  Rugby,  un  nouvel  appareil  de  cinq  aiguilles 
portant  les  noms  des  stations  de  la  section  et  un  alarme.  £n  général 
donc,  chaque  sution  est  pourvue  d'un  appareil  à  autant  d'aiguilles 

36 


562  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

qa*il  y  a  de  stations  dans  la  section  dont  elle  lait  partie ,  i  l'exception 
de  la  première  et  de  la  dernière  station  de  toute  section  intermédiaire 
qui  sont  pourvues  de  deux  appareils  ayant  l'un  autant  d'aiguilles  qu'il 
y  a  de  stations  dans  la  section  qui  précède ,  l'autre  autant  d'aigaillei 
qu'il  y  a  de  stations  dans  la  section  qui  suit  ;  et  toutes  les  aiguilles  qui, 
sur  la  ligne ,  portent  un  même  nom ,  liées  entre  elles  par  un  mèm 
fil ,  déviées  par  un  même  courant ,  sont  constamment  parallèles  et  di- 
rigées dans  le  même  sens,  verticalement,  à  droite  ou  k  gauche. 

Si  l'un  des  gardiens  du  télégraphe,  celui  de  Lohghboroug.  pir 
exemple,  a  besoin  de  correspondre  avec  un  autre  gardien,  celui  de 
Lcicester,  par  exemple,  il  n'emploie  que  sa  propre  aiguille  et  celle 
de  son  correspondant,  S*il  veut  agir  sur  le  télégraphe  de  son  corres- 
pondant ,  il  fait  d'abord  sonner  le  timbre  d'alarme  ;  puis ,  en  même 
temps  qu'il  donne  un  signal ,  il  annonce  d'où  vient  le  signal.  Après  ces 
préliminaires,  les  deux  employés  correspondent  l'un  avec  l'autre  lo 
moyen  de  leurs  deux  aiguilles,  comme  ils  k  feraient  avec  un  seul  ap- 
pareil à  deux  aiguilles,  c'est-à-dire  qu'ils  peuvent  se  transmettre 
toute  espèce  de  dépêches.  Les  doubles  appareils ,  placés  aux  stations 
extrêmes  des  sections  intermédiaires,  fournissent  évidemment  le  moyea 
de  transmettre  à  toute  l'étendue  de  la  ligne  une  nouvelle  qui  •  sansceh, 
ne  circulerait  que  dans  la  section. 

Voyons  maintenant  comment ,  après  cette  installation  facile  d'ap« 
pareils  télégraphiques,  on  pourra  diriger  parfutemement  la  marche 
des  convois  sur  le  chemin.de  fen  Suivons,  par  exemple,  dansu 
marche,  un  extra-train ,  un  train  inattendu ,  en  dehors  du  service  ha- 
bituel »  et  qui  doit  aller  de  Derby  à  Rugby.  Quelques  minutes  avant 
que  le  train  sorte  de  Derby,  le  surveillant  fait  sonner  le  timbre  d'a- 
larme jde  Borrowash.  Pnis»  tournant  vers  la  gauche  la  mauivellede 
Derby ,  il  fait  dévier  vers  hi  droite  toutes  les  aiguilles  qui  portent  lor 
la  section  le  nom  de  Derby  ;  il  fait  ainsi  connaître  au  sorveillaot  de 
Borowash ,  et  aux  surveillants  de  toutes  les  autres  stations,  qu'un  tnia 
sur  le  point  de  partir  attend  seulement  que  la  voie  soit  libre.  Si  la 
voie  est  libre  en  eflet,  le  gardien  de  Borrowash ,  en  tournant  h  son 
tour  sa  manivelle  à  gauche,  fait  déviera  droite  toutes  les  aiguilles  qui 
portent  le  nom  de  sa  station  ;  cette  correspondance  est  l'affaire  d'un 
clin  d'œil.  Quand  tout  est  prêt ,  le  surveillant  donne  l'ordre  do  dé- 
part ,  et  aussitôt  que  le  train  se  met  en  mouTement ,  il  ramène  sa  on- 
nivelleet  par  suite  son  aiguille  à  la  position  verticale;  et  toutes  les 


SERVICES  RENDUS.  —  CHEMINS  DE  FER.  568 

aigaillet  Derby  de  la  seclioo ,  en  revenant  &  cette  môme  position ,  in- 
diquent qu*un  train ,  parti  de  Derby  »  se  trouve  entre  Derby  et  Bor- 
rowaab*  Par  cette  annonce  anticipée  ,  le  gardien  de  Sawley  est  en  me- 
sure de  transmettre  au  gardien  de  Borrowash  le  signal  Himug, 
fnarehêz  ^  pont  que  celnici  puisse  indiquer  au  train  qui  s'approche 
que  la  voie  est  libre  et  qu'il  peut  poursuÎTre  sa  route.  Comme  la 
disunce  entre  Derby  et  Borrowash  est  de  quatre  milles,  le  train  met 
ï  peu  près  huit  minutes  à  la  franchir;  et  ces  huit  minutes  sont  un 
espace  de  temps  suffisant  pour  qu'en  cas  de  négligence  du  gardien 
de  Sawley ,  le  gardien  de  Borrowash  poisse  exciter  son  attention  en 
sonnant  sa  cloche  d'alarme,  lui  demander  si  la  voie  est  libre,  et  rece- 
voir la  réponse  avant  l'arrivée  du  convoi.  Bientôt  on  voit  le  train  arri- 
ver à  Borrowash  ;  s'il  ne  doit  pas  s'arrêter  à  cette  station,  on  donne 
au  conducteur  le  signe  ordinaire  de  continuer  sa  route.  En  même 
temps,  le  gardien  du  télégraphe  ramène  sa  manivelle  h  h  position 
verticale,  toutes  les  aiguilles  Borrowash  redeviennent  verticales  et 
annoncent  qu'un  train  en  marche  sort  de  Borrowash  et  se  trouve  sur 
la  route  de  Sawley  :  on  continue  de  la  même  manière ,  tant  que  la 
route  est  libre. 

Avant  que  le  train  atteigne  la  dernière  station  de  la  section  nord , 
on  signal,  parti  de  Longhborough  vers  Leicester,  annonce  &  toute  la 
section  du  milieu  qu'un  convoi  va  partir  tout  k  l'heure;  comme  Lei- 
cester reçoit ,  en  même  temps  que  Longhborough ,  la  nouvelle  de 
l'arrivée  d'un  convoi ,  et  que  les  deux  arrivées  sont  séparées  par  l'in- 
tervalle d'une  demi-heure  au  moins,  on  a,  comme  on  le  comprend 
facilement,  tout  le  temps  nécessaire  pour  ranger  les  wagons  de  ba- 
gage, qui  pourraient  se  trouver  sur  la  voie.  Les  surveillants  de  la  sec- 
tion ont  aussi  le  temps  de  déterminer  le  lieu  où  les  convois ,  qui  vont 
au-devant  l'un  de  l'autre,  doivent. s'éviter  mutuellement.  Pour  procé- 
der dans  ce  cas  avec  régularité,  on  doit  à  l'arrivée  du  convoi  dans  la 
Station  intermédiaire  flxer  sur  la  feuille  de  route  la  station  &  laquelle 
il  doit  d'abord  s'arrêter ,  pour  attendre  que  l'autre  soit  passé  :  quand 
le  choix  est  fixé ,  on  expédie  par  le  télégraphe  à  la  station  dont  il  s'a- 
git l'ordre  de  s'arrêter.  Si  par  un  accident  quelconque  l'un  ou  l'autre 
des  convois  était  en  retard,  on  modifierait  par  le  moyen  du  télégraphe 
Tordre  primitivement  donné ,  en  désignant  k  l'aide  de  la  feuille  de 
route  la  nouvelle  station  d'arrêt. 

Supposons  qu'entre  Sileby  et  Syston  il  y  a  quelques  wagons  de 

36. 


ôft>  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

luarcbandises  ;  que  la  permission  de  les  laisser  sur  la  voie  a  élé  de- 
mandée aux  stations  de  la  section  à  peu  près  dans  ces  termes  :  Des 
wagons  de  marchandise  devraient  rester  sur  la  ligne  entre  Sileby  et 
Syston  de  2  à  5  heures;  et  que  les  gardiens  aient  indiqaé  cette  cir- 
constance par  le  mouvement  de  leurs  manivelles.  L'extra-train  qoe 
nous  suivons  dans  sa  course ,  venant  à  demander  tout  à  coup  que  la 
voie  soit  libre  plus  tôt ,  on  répond  à  cette  exigence  en  envoyant  par  le 
télégraphe  à  Leicester  la  dépêche  suivante  :  On  fera  suivre  anx  wagoos 
de  marchandise  la  voie  latérale  pour  les  faire  entrer  dans  la  gare  d'é- 
vitement ,  et  cela  fait  on  signalera  que  la  voie  est  libre.  Dans  le  cas 
où  quelque  autre  empêchement  se  présenterait ,  où  une  catastrophe , 
par  exemple  y  aurait  jeté  sur  la  voie  un  convoi  dont  la  présence  n*aa- 
rait  pas  pu  êire  signalée  à  temps ,  les  autres  trains  continueront  leur 
route ,  comme  à  Tordinaire ,  jusqu'aux  stations  voisines ,  et  aussitôt 
que  le  télégraphe  aura  annoncé  leur  arrivée;  avertis,  ils  s'avanceroat 
jusqu'au  point  où  les  embarras  existent,  pour  continuer  déflnitive- 
mcnt  leur  route ,  après  avoir  échangé  leurs  pass^ers. 

Revenons  à  l'extra-train ,  que  nous  pouvons  supposer  arrivé  à  Lei- 
cester :  avant  qu'il  ne  s'engage  dans  la  section  sud ,  on  écrit  sor  la 
feuille  de  route  qu'il  rencontrera  un  autre  train  à  Broughton ,  et  qa'il 
le  passera.  Les  deux  trains  ont  donc  reçu  le  même  ordre  et  s'avancent 
l'un  vers  l'autre.  Lorsque  le  train  qui  va  s'approche  de  "Wigstoa,  le 
surveillant  de  cette  station ,  qui  a  été  prévenu  d'avance  qne  b  voie 
vers  Brougton  est  libre,  donne  la  permission  de  s'avancer;  et  dès  que 
le  convoi  a  passé ,  ramène  de  nouveau  sa  manivelle  à  la  position  ver- 
ticale; ce  qui  entraîne ,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà  indiqué,  la  cessa- 
tion de  son  signal  ;  on  donne  de  la  môme  manière  au  convm  qui  vient 
l'autorisation  de  s'avancer  vers  Ullestrope,  et  les  deux  trains  s'ap- 
prochent en  sens  contraire  vers  Broughton,  lieu  de  leur  croise* 
ment. 

Il  sufiGra  de  quelques  mots  pour  expliquer  les  agnanx  qui  font  ob- 
tenir ce  résultat.  Pour  ce  qui  regarde  notre  extra-train,  dès  que, 
comme  à  l'ordinaire,  le  gardien  de  Broughton  a  connu ,  par  la  cessa- 
tion du  signal  de  Leicester ,  que  le  convoi  se  trouvait  sur  la  voie  entre 
Leicester  et  "Wigston,  il  donne  le  signal  d'avancer;  et  ce  signal,  dans 
les  cas  ordinaires,  persiste,  sur  l'appareil  Broughton,  jusqu'à  ceqae 
ce  convoi  approche  de  Broughton.  Dans  le  cas  actuel ,  le  gardien  de 
Broughton  aurait  à  -donner  à  la  fois  les  deux  signaux  :  Hinzugt 


SERVICES  RENDUS.  —  CHEMINS  DE  FER.  m 

loaicbez;  Herzug,  venez;  et  pour  cela  il  se  sert  momeulanément 
de  sa  manivelle  pour  annoncer  dans  ces  deux  directions  que  la  voie 
€St  libre ,  et  que  les  rails  d*évitement  seront  prêts  à  recevoir  les  deux 
trains  qui  vont  se  rencontrer.  Aussitôt  que  le  gardien  de  Wigston  a 
donné  le  signal  Wigston ,  le  gardien  de  Bronghton  répète  immédiate- 
ment le  même  signal  Wigston,  comme  indication,  que  le  train  qui 
vient  de  Derby  n'est  pas  encore  arrivé  à  Bronghton.  Le  signal  Herzug^ 
venez ,  sera  reproduit  de  la  même  manière  sur  la  section  d'Ullestrope. 
Aussitôt  que  les  deux  trains  se  trouvent  aux  stations  voisines  de 
Bronghton,  les  sections  de  Wigston  et  d'Ullestrope  font  connaître 
qu'ils  ne  se  sont  pas  encore  atteints ,  on  envoie  à  Bronghton  le  signal 
arrêtez.  Hait ,  et  les  trains,  en  arrivant,  circulent  sur  les  rails  de 
croisement  qui  leur  étaient  respectivement  destinés.  Maintenant, 
quand  le  gardien  de  Bronghton  cesse  les  signaux  aux  stations  des  sec- 
tions de  Wigston  et  d'Ullestrope,  il  fait  entendre  par  là  que  les  trains 
sont  prêts  à  continuer  leur  route,  et  il  fait  aussitôt  sonner  les  timbres 
d'alarme  de  Wigston  et  d'Ullestrope.  Il  ramène  ensuite  les  manivelles 
à  la  position  verticale.  Les  deux  trains  se  trouvent  alors  dans  le  même 
cas  que  s'ils  étaient  prêts  à  partir  d'une  station  extrême ,  et  l'on 
transmet  aux  stations  voisines  les  signaux  déjà  décrits  de  la  même  ma- 
nière qu'on  l'a  fait  au  commencement  du  voyage. 

n  serait  inutile  de  suivre  plus  loin  l'extra-train ,  car  toutes  les  dif- 
ficultés ont  été  examinées,  et  il  ne  peut  survenir  aucun  obstacle  qui 
ne  soit  levé  sur-le-champ  par  les  moyens  énumérés. 

Si ,  par  une  cause  quelconque,  on  ne  pouvait  pas  obtenir  de  ré- 
ponse d'une  certaine  station,  on  enverra  un  signala  travers  cette  sta- 
tion aux  stations  voisines  ;  après  qu'on  aura  par  là  acquis. la  certitude 
qu'aucun  autre  train  ne  se  trouve  sur  la  voie  dans  l'intervalle  à  par- 
courir, on  permettra  an  convoi  de  s'avancer  avec  précaution  vers  la 
station  qui  est  restée  muette  ;  et  le  conducteur ,  après  s'être  assuré  de 
la  cause  du  silence,  signalera  par  le  télégraphe  son  arrivée  et  son  dé- 
part 

Suivant  la  règle  universellement  adoptée  sur  les  chemins  à  double 
▼oie ,  on  donne  au  convoi  qui  arrive  le  signal  de  continuer  sa  route 
sans  l'obliger  à  s'arrêter.  Il  est  très-nécessaire,  sur  les  chemins  à 
simple  voie  :  1<*  qu'aucun  train  ne  quitte  la  station  sans  avoir  reçu  un 
ordre  spécial  et  positif;  S""  que  l'eut  de  repos  de  l'indicateur  de  la 
station  soit  regardé  comme  constatant  un  danger ,  et  nullement  comme 


566  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

un  signal  de  sécurité  ;  S*  que  par  conséquent  aucun  convoi  ne  s'avance 
vers  une  station  sans  qu'on  signal  particulier  ait  expressément  indiqué 
que  lout  est  prêt  pour  le  recevoir  :  il  n'y  aura  ainsi  aucun  danger  \ 
redouter,  alors  même  que  le  gardien ,  efltayé  du  péril ,  aurait  perdu 
la  présence  d'esprit  nécessaire  pour  donner  le  signal  d'arrdt  Le  télé- 
graphe à  cadran,  muni  do  chiffres,  éclairé  pendant  la  nuit,  suffira 
pleinement  à  ces  indications. 

Avec  ces  précautions,  chaque  train  pourra^  si  l'on  reut,  devenir 
un  extra^train  ;  avec  cette  seule  différence,  que  les  trains  ordinaires 
se  croisent  et  s'évitent  dans  des  stations  fixes  et  déterminées  une  fois 
pour  toutes;  tandis  que  pour  les  trains  extraordinaires,  comme  pour 
les  trains  ordinaires  en  retard ,  le  croisement  et  l'évitement  ont  liea 
sur  des  points  fixés  dans  chaque  cas  particulier  sur  la  feuille  de  route. 

Les  croisements  de  voies  sont  l'affaire  des  ingénieurs  :  il  est  très* 
important  qa'iis soient  tels,  que  le  convoi  faisant  mouvoir  lui-même 
la  vole  d'éviiement  prenne  toujours  sa  droite,  et  que,  s*il  s'est  four- 
Toyé,  sa  vitesse  soit  éteinte  «  soit  par  des  appareils  accessoires  à  tam- 
pons ou  à  ressorts ,  soit  parce  qu'on  Tobligc  à  gravir  on  plan  inclioé  à 
fortes  pentes. 

Si  l'on  a  bien  saisi  les  détails  dans  lesquels  nous  venons  d'entrer, 
on  comprendra  sans  peine  qu'à  l'aide  du  télégraphe  électrique,  les 
chemins  à  simple  voie,  qui  sont  souvent  une  nécessité,  comme  dans 
les  pays  accidentés ,  peuvent,  sous  le  rapport  de  la  sécurité  et  de  l'é- 
tendue du  trajet,  rendre  les  mêmes  services,  avec  beaocoop  tncins 
de  dépenses ,  que  les  chemins  actuels  à  double  voie  sans  télégraphe. 
La  confiance  publique  renaîtra ,  et  cette  confiance  est  une  nécessité 
première  :  le  comité  des  chemins  de  fer  en  Angleterre  a  constaté  que 
l'arrivée  d'un  accident  grave  avait  causé  à  la  compagnie  unedifflinn- 
tion  dans  les  recettes  de  250,000  fr.;  que  le  nombre  des  passagers 
avait  diminué  de  10,000  ,  ce  qui  est  considérable,  et  aurait  payé  lar- 
gement les  frais  d'établissement  et  d'entretien  du  télégraphe  élec- 
trique. Ajoutons  que  cet  accident  entraîna  la  compagnie  en  question 
à  des  dépenses  énormes  pour  le  renouvellement  et  ramélioration  de 
son  matériel. 

Le  télégraphe  électrique  a  encore  d'autres  avantages,  il  réveille  et 
excite  l'attention  des  employés  de  la  voie  t  ils  ne  pourraient  négliger 
tm  instaiit  leur  âerviee  sans  être  pris  immédiatement  en  flagrant  délit 
Gomme  alors  aussi  tout  accident ,  tout  retard  est  signalé  k  l'ilistaDt, 


SERVICES  RENDUS.  —  CHEMINS  DE  FER.  567 

les  passagers  qui  attendent  échapperont  à  ces  longues  heures  d'impa- 
tience qui  étaient  pour  tous  un  véritable  supplice. 

Les  perfectionnements  que  nous  venons  de  développer  ne  sont  plus 
une  utopie ,  le  télégraphe  électrique  a  été  appliqué  en  Angleterre  sur 
un  grand  nombre  de  chemins  de  fer,  et  partout  il  a  rendu  delà  ma- 
nière la  plus  efficace  les  immenses  services  qu'on  en  attendait  :  les 
commissions  chargées  de  constater  son  utilité  ont  été  saisies  d'admira- 
tion ;  elles  ont  déclaré  hautement  que  les  frais  de  son  installation 
étaient  mille  fois  compensés  par  les  services  de  toute  nature  qu'ils 
rendaient  sous  le  rapport  de  la  sécurité,  de  l'augmentation  du  trafic, 
des  économies  du  service,  etc. ,  etc. 

On  peut  demander  à  cet  admirable  Instrument  beaucoup  plus  que 
M.  Cooke  ne  Ta  fait.  Lors  de  son  dernier  voyage  à  Munich,  M.  Stein- 
beil  nous  communiqua  un  plan  très-ingénieux  et  encore  plus  utile, 
réalisé  depuis  sur  le  chemin  de  fer  de  Munich  à  Nannhoffen,  dans  les 
conditions  suivantes  :  c'est  M.  Steinheil  qui  parle. 

•  L'administration  avait  en  vue  d'exercer  on  contrôle  absolu  et  de 
connaître  incessamment  : 

1*  Le  moment  du  départ  de  chaque  train  ; 

2''  La  vitesse  des  trains  en  chaque  point) 

y  La  durée  des  stations; 

A*  La  présence  à  leur  poste  de  chacun  des  gardes-lignes; 

5<>  Enfin,  la  dorée  du  trajet  touL 

On  désirait  en  outre  que  le  conducteur  en  chef  du  train  pût,  des 
cabanes  des  gardiens,  correspondre  avec  la  station  la  plus  voisine  pour 
demander  du  secours,  le  cas  échéant. 

Le  télégraphe  devait  enfin  pouvoir,  dans  le  moment  où  il  n'y  aurait 
pas  de  train  sur  la  voie,  être  employé  à  la  correspondance  du  service. 

Pour  atteindre  ces  divers  buts,  j'ai  disposé  l'appareil  de  la  manière 
suivante  : 

Le  conducteur  commence  par  une  plaque  de  cuivre  de  2^0  pieds 
carrés  de  surface,  roulée  sur  elle-même,  et  entre  les  spires  de  laquelle 
j'ai  placé  du  charbon;  ce  rouleau  est  soudé  au  conducteur,  puis 
plongé  au  fond  d'un  puits  dans  la  gare  de  Munich.  Le  conducteur, 
formé  d*un  triple  fil  de  cuivre  tordu ,  passe  sur  des  poteaux  armés 
tout  simplement  de  chevilles  sur  lesquelles  le  fil  fait  un  tour  après 
avoir  été  enveloppé  de  feutre. 


568  TÉLKGKAPHIL  ÉLtCïRiQLE. 

Il  y  a  de  Munich  à  Passing  22,710  pieds, 

de  Passing  à  Lochbauseoi  17,290 

—  èOlching  22,960 

—  à  la  Maisach  19,676 

—  à  Nannhoffen  20,966 

Total  103,580  pieds. 

De  la  Maisach  à  NannhofTen  le  fil  est  simple  et  se  termine  par  «ne 
feuille  de  zinc  de  260  pieds  carrés  de  surface;  celle-ci  est  développée 
et  fixée  bien  à  plat  au  fond  du  lit  de  la  Maisach. 

Le  conducteur  est  traversé  par  un  courant  galvanique  très-fort, 
produit  par  les  plaques  terminales,  qui  décompose  très-abondamnieQt 
l'eau  acidulée  et  possède  une  force  suflBsante  pour  produire  les  signaux; 
rinlensité  de  ce  courant  n*a  pas  diminué  après  une  année.  Cette  bat- 
terie, d'une  extrême  simplicité,  paraît  donc  convenir  particulièrement 
aux  lignes  télégraphiques  qui  opèrent  au  moyen  de  relais. 

Dans  le  conducteur  on  a  interposé  :  l""  à  chaque  stUion  finale,  des 
appareils  électro-magnétiques;  S""  six  bascules  pour  interrompre  le 
courant  aux  6  stations  de  Munich,  Passing ,  Olching,  Locbbansen.la 
Maisach  et  Nannhoffen  ;  S""  quarante-deux  bascules  pour  interrompre  le 
courant  dans  les  quarante -deux  guérites  des  gardiens  de  la  voie; 
U""  deux  batteries  de  Daniel  aux  stations  finales  |)our  augmenter  le 
courant,  dans  le  cas  où  Ton  aurait  besoin  d'une  plus  grande  intensité 
de  courant  pour  produire  des  signaux  directement  d'une  de  ces  sta- 
tions à  l'autre. 

Les  appareils  des  stations  finales  sont  destinés  à  l'enregistr^ent 
des  contrôles. 

Un  cadran  horizontal ,  mu  par  une  horloge,  fait  un  tour  eti  deux 
heures.  Sur  le  disque  de  ce  cadran  est  placée  une  feuille  de  papier, 
dont  le  limbe  est  divisé  de  minute  en  minute  et  de  manière  à  cor- 
respondre au  mouvement  de  Thorloge;  cette  division  est  imprimée  eo 
lithographie,  et  le  papier  qui  la  porte  est  maintenu  sur  le  disque  aa 
moyen  d'un  anneau  qui  n'en  pince  que  le  bord  extrême. 

Maintenant,  au  dos  de  Thorloge  est  fixé  un  électro-aimant  dont  les 
deux  pôles,  dirigés  en  dessus  et  un  peu  plus  haut  que  le  cadran,  se 
terminent  par  des  surfaces  unies.  Au-dessus  de  celles-ci  est  placée 
l'armature  ou  contact  dont  le  probngement  passe  sur  le  cadran,  dans 
le  sens  de  son  diamètre,  et  fait  des  marques  sur  le  papier  au  moyen 


SERVICES  RENDUS.  —  CHEMINS  DE  FER.  569 

d'une  plume  à  réserroîr,  remplie  d*ane  encre  noire  préparée  à  Thuile. 
Cette  même  pièce  se  termine  par  un  marteau  ;  sous  ce  marteau  un 
timbre  de  pendule  est  fixé  par  devant  à  la  boîte  de  Fhorloge.  Gomme 
Je  courant  passe  perpétuellement  par  le  conducteur,  i*armature  est 
constamment  attirée;  mais  dès  qu'on  presse  sur  une  des  bascules 
qui  se  trouvent  sur  le  conducteur,  le  contact  se  sépare,  entraîné  par 
un  poids  convenable.  Aussitôt  la  plume  s'appuie  sur  la  surface  du 
papier  et  le  marteau  tombe  sur  le  tinibre  qui  rend  alors  un  son  grave. 
Mais,  comme  la  bascule  referme  bientôt  le  circuit,  le  courant  reprend 
son  cours  par  l'électro-aimant  ;  celui-ci  attire  son  armature,  et,  par 
conséquent,  la  plume  et  le  marteau  se  relèvent 

Dès  lors,  il  y  a  sur  le  papier  soit  un  point,  si  la  plume  n'est  restée 
qu'un  insiant  en  contact  avec  lui,  soit  on  trait,  si  elle  y  est  restée  un 
certain  temps  pendant  que  l'horloge  entraînait  le  papier  dans  sa  révo- 
lution. La  longueur  du  trait  embrasse  donc  autant  de  divisions  du  pa- 
pier que  la  plume  est  restée  de  minutes  appuyée  sur  lui. 

Ainsi,  sont  déjà  remplies  une  partie  des  conditions  :  supposons,  en 
effet,  que  le  premier  gardien  donne ,  au  départ  du  train ,  un  signal 
en  abaissant  sa  bascule  d'interruption ,  la  plume  formera  an  même 
instant  sur  le  papier  un  point  correspondant  au  moment  du  départ 

Dès  que  le  train  passe  devant  les  2%  3%  4*  gardes-ligne,  ceux-ci 
donnent  le  signal  du  passage  an  moyen  de  leur  bascule.  La  distance 
sur  le  papier  du  premier  point  an  second ,  du  second  au  troisième  et 
ainsi  de  suite,  indique  le  nombre  de  minutes  que  le  train  a  mis  à 
venir  d'un  garde  à  l'autre,  et  comme  on  connaît  la  distance  qui  existe 
entre  les  deux  guérites  ;  on  connaît  par  là  même  la  vitesse  du  train. 
Soit,  en  effet ,  la  distance  du  3*  au  k*  point  égal  à  1  minute  ou  à  60 
secondes,  on  aura  pour  vitesse  de  train  par  seconde  ^^  =  30  pieds. 

Si  le  signal  de  l'un  des  gardes-ligne  vient  à  manquer,  ce  sera  la 
preuve  qu'il  n'était  pas  à  son  poste.  Maintenant,  quand  le  train  arrive 
à  une  station,  le  chef  de  gare  rompt  le  circuit  au  moyen  de  la  bascule, 
et  ne  le  rétablit  qu'au  moment  du  départ  du  train  ;  il  se  forme  alors 
sur  le  papier  un  trait  qui  embrasse  autant  de  minutes  que  la  durée  de 
la  station  elle-même.  On  a  donc  aux  deux  stations  extrêmes  un  tableau 
exact  et  concordant  de  la  marche  du  train.  La  feuille  reçoit  alors  un 
numéro  correspondant  à  celui  du  train,  et  l'on  possède  ainsi  un  docu- 
ment imprimé  de  la  manière  dont  il  s'est  comporté. 

S'il  arrivait  un  accident  au  train,  ce  qui  s'annoncerait  déjà  aux 


570  TÉLÉQBAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

deax  statiotm  ettrêmes  par  i'abtence  des  signaoi  des  gardiens,  le 
chef  de  gare  se  transporterait  à  la  guérite  du  plus  prochain  garde  et 
donnerait  les  signaux  convenus  at^z  stations  finales,  au  moyen  de  la 
bascule.  Il  peut  même,  au  moyen  de  cet  appareil ,  établir  une  corres- 
pondance par  lettres  et  mots.  £n  effet,  si  l'on  abaisse  la  bascule  et 
qu'on  la  relève  vivement ,  le  marteau  en  frappant  sur  le  timbre  lui 
fait  rendre  un  son  aigu  aux  deux  stations  extrêmes;  si  on  Is  tient, 
an  contraire,  un  Instant  abaissée,  le  coup  de  marteau  produit  on 
son  grave  :  ces  deux  signaux  diOérents,  queToreitle  distingue  parfai- 
tement ,  peuvent  ôtre  groupés  et  former  un  alphabet,  comme  je  Tai 
déjà  indiqué  précédemment.  Si  Ton  veut  que  de  son  côté  le  condoc- 
teor  puisse  recevoir  une  réponse  des  sutions  extrêmes,  il  suffit  de 
lui  donner  un  électro-aimant  portatif,  muni  d'un  marteau  et  d'uo 
timbre,  et  dont  il  intercale  le  fit  conducteur  à  la  station  du  gardien. 
Entré  les  stations  extrêmes  la  correspondance  peut  s'établir  d'une 
manière  identique* 

On  conçoit  aisément  que  ce  télégraphe  devait  avoir  i  lutter  contre 
divers  obstacles.  11  faut ,  en  effet ,  une  surveillance  minutieuse  poar 
tenir  en  état  de  fonctionner  un  nombre  aussi  considérable  d'interrup- 
teurs ,  il  n'y  en  a  pas  moins  de  cinquante.  Mais  il  est  une  diflBculié 
plas  grande  encore  k  vaincre,  elle  consiste  en  ce  que  ceux  qui  doivent 
surveiller  ce  télégraphe  sont  précisément  soumis  par  lui  à  un  con- 
trôle sévère  :  d*<^ù  il  suit  qu'ils  ont  peu  d'intérêt  à  faire  tous  leurs 
efforts  pour  mesurer  sa  marche  régulière. 

Il  y  a  cependant  des  moyens  de  parer  à  chacun  de  ces  inconvé* 
nients  t  pour  le  premier  il  suffirait  de  placer,  comme  cela  se  fait  aux 
télégraphes  américains ,  un  eneiiqueiagô  à  chaque  bascule  d'inter- 
ruption ;  le  contact  métallique  serait  ainsi  très-sûrement  rétabli  après 
chaque  transmission. 

On  ne  parera  au  second  inconvénient  qu'en  plaçant  ici,  comme 
partout  en  Prusse  et  en  Autriche,  un  personnel  d'inspection  partico-- 
lier  aux  télégraphes,  de  manière  qu'il  y  ait  au  moins  un  inspecteur  k 
chaque  station  ;  c'est  sans  doute  beaucoup  demander  :  cependant  la 
négligence  de  l'administration  à  cet  égard  reçoit  sa  punition }  car,  il 
où  le  nombre  des  inspecteurs  a  été  insuffisant,  de  grandes  portions  do 
fil  conducteur  ont  été  enlevées  le  long  de  la  route,  et  les  télégraphes 
se  sont  rarement  trouvés  en  eut  de  fonctionner.  • 

M«  Bréguet,  de  son  côtéi  a  exécuté  des  appareils  qui  résolveflt  com- 


SERVICES  REUDUS.  —  OflEMllVS  DE  FER.  571 

pléteoient  ce  grand  problème.  Voici  la  description  de  son  contr^ileur 
aotomalique  des  différentes  vitesses  àes  chemins  de  fer,  présenté  à 
l'Académie  des  sciences  dans  la  séance  du  17  décembre  18A9. 

•  Depuis  longtemps,  dit<-ii»  on  recherche  les  moyens  de  constater 
d*nne  manière  rigoureuse  la  fitesse  des  trains  sur  tous  les  points  d'une 
ligne  de  chemia  de  fer^  ainsi  que  le  temps  écoulé  à  chaque  station  où 
s'arrête  le  convoi  ;  mais,  jusqu'ici,  rien  n'a  parfaitement  répondu  au 
but  proposé)  parce  que,  dans  ce  qui  a  été  teulé,  on  a  toujours  dû  se 
servir  de  l'entremise  d'un  employé,  et  que,  soit  négligence,  soit  inté^ 
rêt  de  sa  part^  les  résultats  obtenus  n'ont  été  ni  asses  eiacts ,  ni  4 
l'abri  de  toute  discussion.  J'ai  donc  pensé  qu'un  instrument  qui,  de 
lui-même ,  laisserait  sur  une  bande  de  papier  une  indication  perma- 
nente des  différentes  vitesses,  ainsi  que  de  la  durée  du  temps  passé  aux 
diverses  siations,  pourrait  être  utile  au  service  des  chemins  de  fer. 

»  La  machine  que  j'ai  l'honneur  de  mettre  sous  les  yeux  de  l'Aca- 
démie consiste  en  trois  parties  :  1<*  un  rouage  d'horlogerie  dont  l'un 
des  axes  porte  une  courbe  en  hélice  faisant  son  tour  en  une  heure 
ou  une  fraction  quelconque  d'heure ,  cette  hélice  fait  mouvoir  per- 
pendiculairement et  de  bas  en  haut  un  crayon;  2''  une  bande  de 
papier  d'une  longueur  variable  suivant  le  besoin  et  qui  peut  aller  à 
&0  et  50  mètres ,  dans  le  modèle  ici  présent  elle  a  2  mètres  ;  3<*  une 
vis  sans  fin  dont  Taxe  porte  à  son  extrémité  extérieure  une  poulie , 
cette  vis  fait  mouvoir  une  roue  dont  le  pignon  engrène  dans  une  se- 
conde roue  montée  sur  un  axe  qui  porte  un  cylindre  destiné  à  faire 
mouvoir  une  bande  de  papier. 

»  La  machine  étant  posée,  soit  sur  le  tcnder,  soit  sur  un  wagon,  on 
placera  une  poulie  sur  l'un  des  axes  des  roues  ;  et ,  une  corde  étant 
passée  sur  cette  poulioi  ainsi  que  sur  celle  de  la  machine,  la  vis  tour- 
ifcra  si  le  wagon  marche,  les  roues  et  le  cylindre  seront  mis  en  mou- 
vement, et,  par  suite,  la  bande  de  papier.  Ainsi  on  a  deux  mouvements 
distincts,  indépendants  l'un  de  l'autre  :  l'un  horiiontal  et  variable,  ce- 
lui de  la  bande  de  papier  ;  et  l'autre  vertical  et  uniforme ,  celui  du 
crayon.  Par  suite  de  ces  deux  actions  on  aura  une  courbe  sinueuse, 
dont  les  abscisses  ireprésenleront  les  espaces  parcourus;  et  les  or* 
données  le  temps  écoulé^ 

•  Dans  cette  machine  le  rapport  entre  le  cylindre  et  la  poulie  est 
téô«  le  diamètre  du  cylindre  a  6  centimètres;  par  conséquent  800 
tom^  de  la  poulie  représenteront  un  développement  de  papier  de  20 


572  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

ccniimèlres,  et,  si  les  300  toors  sont  prodaits  par  une  marche  da 
train  sur  une  longueur  de  1  kilomètre,  on  voit  que  chaque  centi- 
mètre de  papier  présentera  un  espacé  parcouru  égal  à  50  mètres,  li 
largeur  du  papier  est  de  6  centimètres;  si  le  crayon  les  parcourt  en 
20  minutes,  chaque  minute  sera  mesurée  par  une  distance  de  i  milli- 
mètres. Il  est  aisé  de  Toir  que  des  courbes  tracées  d'après  ces  condi* 
tions  pourront,  donner  avec  facilité  toutes  les  variations  de  vitesse 
dans  la  marche  d'un  train.  On  observera  aussi  que,  les  minutes  poavasit 
être  indiquées  par  des  espaces  égaux  à  2,  3  et  même  Zi  millimètres,  les 
temps  d'arrêt  aux  stations  seront  d'une  exactitude  rigoureuse.  * 


CHAPITRE   III. 
Avenir  de  la  télégraphie  électrique. 


L'avenir  de  la  télégraphie  électrique  est  immense  ;  tout  ce  que 
nous  avons  dit  jusqu'ici  le  prouve  surabondamment  »  sans  qu'il  soit 
nécessaire  d'insister  sur  une  démonstration  nouvelle  et  directe.  Mon 
but  dans  ce  chapitre  est  uniquement  d'appeler  l'attention  sur  quel- 
ques propositions  ou  projets  d'application  de  la  télégraphie  électrique 
qui  mettent  mieux  en  évidence  sa  portée  incommensurable. 

APPLICATION  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE  AtX  SERYICES  PUBUCS 
d'intérêt  général  et  privé  ,  PROPOSITION  DE  M.  BRÉGtET. 

Les  affaires  que  le  gouvernement  traite  aujourd'hui  par  le  télégra- 
phe sont  en  général  graves  et  importantes  ;  ce  qui  prouve  que  cette 
correspondance  est  à  la  fois  prompte ,  sûre  et  parfaitement  exacte. 

Parmi  les  plus  impérieuses  nécessités  de  l'époque  »  il  en  est  qui 
dominent  toutes  les  autres;  telles  sont:  la  publicité,  la  correspon- 
dance particulière ,  l'administration  du  pays,  les  relations  de  peuple  à 
peuple,  etc. 

L'application  de  la  télégraphie  aérienne  à  ces  nécessités  diverses  n'a 
pu ,  jusqu'ici,  avoir  lieu  que  dans  des  proportions  très-restreintrs ; 


AVENIK  DE  LA  TÉLÉGRAràlE  ÉLECTRIQUE.  67S 

mais  ce  qu'exile  a  laissé  entrevoir  comme  grahdemeat  désirable  peot  se 
généraliser  et  se  réaliser  aujourd'hui  par  la  télégraphie  électrique^  qui 
dispose  déjà  d'une  puissance  de  transmission  presque  illimitée. 

Elle  Ta  donner  les  moyens  : 

l""  De  créer  une  publicité  nouvelle  par  rétablissement  de  journaux 
électriques  s'imprimant  è  la  même  heure  »  à  Paris  comme  en  province  ; 

2"*  De  fonder  une  poste  élecUriqne  au  service  du  public. 

Un  télégraphe  de  l'administra  lion  donne  en  20  heures  100  dépêches 
de  50  roots  chacune,  c'est-à-dire  5,000  mots  par  jour.  Ce  télégraphe 
répète  ces  5,000  mots  presque  en  même  temps  dans  toutes  les  villes 
du  réseau  électrique.  Par  conséquent  il  suffit  d'un  seul  fil  pour  faire 
partir  de  Paris  5,000  mots  qui  vont  se  répétant  à  Rouen,  Amiens, 
Arras,  Yalenciennes ,  Lille  et  Gahis,  en  publiant  les  mêmes  nouvelles 
dans  chacune  de  ces  villes. 

Ces  5,000  mots  peuvent  donc  servir  à  publier  heure  par  heure^ 
dans  toutes  ces  villes,  les  nouvelles  que  les  journaux  de  Paris  impri* 
ment  dans  la  journée.  Par  ce  moyen ,  six  villes  de  provinces  ont  des 
journaux  du  soir  qui  donnent  les  mêmes  nouvelles  que  les  journaux 
du  soir  de  Paris. 

Cette  publicité  est  déjà  un  gage  précieux  de  sécurité  pour  six 
grandes  villes  et  quatre  départements  fort  importants.  Elle  gagne  un 
jour  sur  tout  ce  que  les  journaux  publient  pour  se  répandre  ensuite  de 
proche  en  proche. 

La  ligne  électrique  du  nord  touche  à  la  Belgique  par  Yalenciennes, 
€t  s'approche  le  plus  possible  de  l'Angleterre  par  Calais.  Par  ces  deux 
points  le  télégraphe  a  la  facilité  de  transmettre  de  ville  en  ville  jusqu'à 
Paris  les  nouvelles  d'Angleterre  et  du  continent,  et  de  réaliser  une 
avance  considérable  sur  les  moyens  ordinaires  de  communication  pour 
tout  ce  qui  est  de  nature  à  intéresser  le  public. 

Un  second  fil  ou  un  second  télégraphe  permet  de  disposer  de  5,000 
mots  nomeaux  pour  faire  connaître  les  événements  et  les  faits  impor- 
tants de  l'extérieur  et  des  quatre  départements.  Ainsi  deux  fils  ou 
detKx:  télégraphes  ont  le  pouvoir  de  fournir  10,000  mots  pour  Fim- 
pression  des  journaux  électriques,  5,000  mots  sont  donnés  par  Paris  à 
ses  correspondants  de  province ,  et  5,000  mots  sont  donnés  par  les 
correspondants  des  départements  à  Paris  et  aux  villes  intermédiaires. 

Il  est  donc  vrai  que  le  télégraphe  donne  les  moyens  d'établir  une 
publicité  nouvelle ,  instantanée ,  tm  journal  enfin  imprimant  heure  par 


^74  ÎÉLÉGRAPinE  ELECTRIQUE. 

beore  les  mômes  nouvelles  k  Paris  et  en  province ,  sans  tenir  ampte 
des  disunces,  à  100  lieaes  de  la  capitale ,  tout  comme  en  des  points 
plus  rapprochés. 

Trois  télégraphes  possèdent  une  puissance  de  transmission  de 
3,000  dépêches  par  jour. 

Nous  pouvons  concevoir  que  ces  S,000  dépêches  sont  distribuées 
comme  il  suit  pour  les  divers  services  s 

1,500  lettres  ou  dépêches  pour  la  poste  électrique  ap  service  des 
particuliers  ; 

.  500  dépêches  pour  les  bons  télégraphiques  payables  I  vue  mr  le 
Trésor  à  8  p.  100  d'escompte  ; 

.  500  dépêches  pour  simplifler  et  accélérer  les  rapports  de  l'admi- 
nistration centrale  avec  la  province  par  le  langage  alphabétique  ; 

500  dépêches  pour  la  correspondance  oflScielle  et  secrète  eipédiant 
les  affaires  que  le  gouvernement  juge  convenable  de  traiter  par  le 
télégraphe.  . 

Ainii  commence  b  poindre  celte  décentralisation  administrative  qoi 
doit  réaliser  un  des  vœux  les  plus  ardents  du  pays.  Elle  s'annonce  de 
manière  à  satisfaire  les  exigences  des  départements  sans  rien  faire 
perdre  à  l'unité  du  pouvoir. 

«  Dii  ans  se  sont  écoulés  et  la  télégraphie  électrique  s'est  étendue 
dans  toute  la  France ,  dans  plus  de  trois  cents  de  ses  villes  principales. 

»  Elle  s'est  organisée  et  perfectionnée;  elle  ne  transmet  plus  avec 
une  vitesse  de  20  à  30  signaux  par  minute,  mais  bien  avec  une  vitesse 
moyenne  de  100  êignauxpar  minute, 

9  Ce  n'est  pas  tout  encore.  Il  existe  aujourd'hui,  en  1849,  dès 
machines  qui  impriment  pins  de  trente  lettres  par  minute ,  ce  n*est 
donc  point  trop  exiger  d'une  machine  que  de  fixer  sa  puissance  d'im- 
pression électrique  à  100  lettres  par  minute  en  1860. 

•  La  télégraphie  s'est  donc  transformée  en  une  imprimerie  à  dis- 
tance dont  la  force  d'impression  est  de  100  lettres  par  minute,  ce 
qui  porte  la  puissance  de  transmission  d'un  télégraphe  ou  d'un  fil  de 
5,000  mots  à  25,000  mots  par  jour. 

»  Malgré  cet  accroissement  énorme  de  puissance,  ce  n'est  plus  cinq 
fils  que  l'on  donne  à  toutes  les  lignes  mais  dix  ou  quinze  fils. 

»  Lejournai  électrique  n'a  plus  une  influence  restreinte,  il  s'im- 
prime dans  tous  les  chefs-lieux  de  département  et  plus  de  deux  cents 
villes  encore  si  Tintérêt  des  populations  le  réclame. 


AVENIR  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE.  676 

»  Un  seul  télégraphe  porte  de  Paris  aux  trois  cents  ?iUcs  25,000 
mots  d'impressioD  par  jour, 

»  Un  second  télégraphe  fait  converger  des  trpis  cents  Tilles  vei*8 
Paris  25,000  noufeaui  mots  d'impression, 

»  Un  troisième  Gl  supplémentaire  assure  le  seryice  et  prévoit  les 
accidents  possihies. 

»  Ainsi  trois  télégraphes  assurent  grandement  50,000  mots  par  jour 
à  la  publicité.  I^  journal  contient  donc  toutes  les  nouvelles  politiques 
et  commerciales  de  Tintérieur  du  pays  et  de  Textérieur,  les  travaux, 
les  votes,  les  discours  des  assemblées  délibérantes,  les  annonces  judi- 
ciaires, les  annonces  de  l'intérieur  et  même  de  Teitérieur  dans  i'in- 
térêt  des  particuliers,  etc» 

•  Nous  ne  pouvons  nous  défendre  ici  d'une  certaine  hésitation  et 
d'un  grand  étonnement  II  suffit  donc  de  trois  fils  ou  trois  télégraphes 
pour  doter  la  France  d'une  presse  nouvelle  non  plus  an  service  des 
partis ,  mais  au  service  de  tous  ;  donnant  à  la  France  entière  l'histoire 
de  la  journée  dans  toute  la  rigueur  du  mot ,  c'est-à-dire  avec  la  rigi- 
dité, le  calme  et  l'inflexibilité  de  l'histoire. 

»  Les  journaux  s'impriment  à  la  même  heure  à  Paris  et  dans  les 
départements.  Il  n'y  a  donc  plus  alors  de  presse  parisienne  et  de  presse 
départementale,  mais  une  presse  unique  véritablement  française  et 
nationale ,  la  plus  véridiqoe  possible,  la  plus  instructive  pour  les  po- 
pulations ,  la  plus  désirable  enGn  comme  l'expression  la  plus  vraie  des 
besoins  et  des  vrnnx  du  pays. 

>  Le  nombre  des  dépêches  ou  lettres  que  la  poste  électrique  peut 
envoyer  dans  toutes  les  directions  s'élève  de  51,250  h  5  fois  ce  nom- 
bre, ou  256,250  :  un  peu  plus  de  deux  millions  et  demi  de  mots  par 
jour, 

»  C'est  donc.plus  de  S00,000  dépêches  par  jour  que  le  public  peut 
utiliser  et  faire  servir  à  toutes  les  affaires  d'intérêt  privé» 

9  Ainsi  se  trouve  réalisée,  sur  une  grande  échelle  et  dans  l'intérêt 
des  particuliers ,  cette  suppression  des  distances  qu'on  se  borne  k  dé* 
sirer  maintenant  pour  les  affaires  les  plus  imporuntes,  et  qui  est  de- 
venue ,  en  i960 ,  un  besoin  impérieux  pour  toute  chose  utile  ou  sé- 
rieuse, futile  ou  agréable. 

9 11  Importe  de  remarquer  l'activité  que  la  poste  électrique  imprime 
à  toutes  les  affaires ,  aux  relations  du  monde  et  d'amitié  comme  aux 
rdations  de  parenté  et  de  famille  ;  et  surtout  les  bienfaits  qu'elle  rend 


xy 


576  TÉLÉGRAPfilË  ÉLECTRIQUE. 

à  rhuoiauité  en  venant  diminuer  ces  heures  d*jnceriitade  et  d*atteate, 
ces  angoisses  terribles  que  l'éloignement  nous  fait  si  cruellement  res- 
sentir dans  une  foule  de  circonstances. 

»  VadminUiration  du  pat/s,  qui ,  à  la  tête  do  moQvement  gé- 
néral ,  Ta  conduit  avec  sagesse  et  réglé  avec  prudence ,  s*est  encore 
réservé  pour  son  usage  cinq  fils  ou  cinq  télégraphes ,  plus  deax  fils 
supplémentaires. 

>  Elle  dispose  donc  de  deux  millions  et  demi  de  mots  par  jour  pour 
les  besoins  du  service. 

n  Elle  a  adopté  des  formes  nouvelles,  et  transmet  par  le  télégraphe 
la  plus  grande  partie  des  affaires  en  se  servant  avec  intelligence  da 
langage  secret  et  du  langage  alphabétique.  Elle  a  donné  TimpalsioB 
aux  correspondances  télégraphiques  en  les  faisant  connaître  et  appré- 
cier par  un  usage  journalier. 

»  Devançant  le  mouvement  au  lieu  d*6tre  entraînée  par  lui ,  elle 
est  arrivée  à  constituer  un  immense  bureau  télégraphique  qui  expédie 
sur  Fheure  toutes  les  affaires  de  Paris  pour  la  province  et  de  la  pro- 
vince pour  Paris. 

»  C'est  ainsi  qu'elle  s'est  emparée  de  cette  singulière  puissance  de 
mettre  en  quelque  sorte  Paris  en  province  et  la  province  dans  Paris. 

»  La  France  a  donc  obtenu  une  centralisation  plus  puissante  qae 
jamais ,  mais  perfectionnée  de  telle  sorte  que  ses  effets ,  se  faisant  sealir 
à  l'heure  même  sur  toute  l'étendue  du  territoire,  réalisent  nne  dé- 
centratisatian  véritabU  avec  tous  les  avantages  de  l'um'té  de 
pouvoir. 

»  Il  est  difficile  de  contester  maintenant  que  la  télégraphie  électrique 
^t  devenue  un  des  plus  sûrs  garants  de  Tordre,  de  la  tranquillité  et 
de  la  sécurité  publique.  Désormais  l'erreur  et  le  mensonge,  qui  ser- 
vent trop  souvent  à  égarer  les  populations,  à  bouleverser  la  société, 
deviennent  impossibles.  Ils  ne  peuvent  pénétrer  nulle  |)art  sans  y  tnra- 
ver  le  télégraphe  électrique  prompt  comme  la  foudre  et  faisant  briller 
le  flambeau  de  la  vérité  pour  les  couvrir  de  ténèbres  et  de  confusion. 

»  Il  est  permis  de  croire  qu'en  1860  la  plus  grande  partie  des  capi- 
tales de  l'Europe  seront  reliées  entre  elles  par  des  chemins  de  fer  et 
par  des  lignes  électriques.  Dès  ce  moment  tontes  les  considératîoos 
précédentes  se  généralisent  de  peuple  à  peuple  pour  s'étendre  sor 
l'Europe  entière; 

A  Ce  sera  surtout  un  avantage  précieux  pour  les  gouvernements  de 


AVOIR  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE.  &77 

pouvoir  communiquer  sur  l'heure  de  capitale  ea  capitale ,  el^de  traiter» 
par  le  langage  secret  de  la  télégraphie  ou  par  un  langage  chiffré  ^ 
connu  d*eux  seuls»  les  affaires  diplomatiques,  les  questions,  les  plus 
épineuses  de  la  politique  »  les  secrets  d'État ,  et  tout  ce  qui  se  rattache 
enfin  au  repos  du  monde  et  à  la  conservation  de  la  civilisation.  » 

M.  Bréguet  écrivait  en  18^9 ,  et  il  ajoutait  : 

«  Nous  avons  jusqu'à  présent  rejeté  avec  soin  tout  écart  dlmagiiia- 
tion  ;  nous  nous  sommes  renferma  d'abord  dans  les  étroites  limites 
d'une  expérience  de  quatre  années ,  en  ne  considérant  qu'une  vitesse 
moyenne  de  20  signaux  par  minute;  nous  avons  ensuite  limité  jus- 
qu'en 1860  la  vitesse  de  l'imprimerie  électrique  à  100  lettres  par 
minute.  Le  moment  est  donc  venu  de  rechercher  quelle  peut  éu*e 
cette  vitesse  un  jour. 

9  Ce  qui  frappe  le  plus ,  lorsqu'on  pratique  la  télégraphie  électrique, 
c'est  rinsufiisance  de  Thomme,  paralysant  une  vitesse  inouïe,  qu'il 
tient  déjà  captive,  mais  qu'il  doit  limiter  pour  la  rendre  utile. 

»  La  vitesse  delatél^aphie  électrique,  telle  qu'elle  existe  aujour- 
d'hui ,  ne  peut  dépasser  une  certaine  limite ,  car  l'œil  qui  doit  disiiiN 
goer  les  signaux  et  la  main  qui  doit  les  écrire  s'opposent  à  une  grande 
vitesse. 

»  Mais  déjà  l'imprimerie  électrique  existe  et  laisse  un  vaste  champ 
ouvert  aux  perfectionnements  et  à  l'imagination  j  avant  d'arriver  aux 
limitée  du  possible. 

>  On  comprend,  en  effet,  une  machine  qui  imprime  100,  200, 
500,  même  1,000  lettres  par  minute. 

»  Un  télégraphe  imprimant  200  lettres  on  40  mots  par  minute 
donne  2,400  mots  par  heure. 

»  Cest  transmettre  par  le  télégraphe  aussi  vite  et  pltis  vite 
que  Von  écrite 

9  Un  télégraphe  imprimant  300  lettres  ou  60  mots  par  minute 
donne  5,600  mots  par  heure. 

&  C'est  transmetti*e  par  le  télégraphe  atusi  vite  que  Von  parle. 

•  Rien  n'empêche  donc  de  comprendre  et  même  d'attendre  des 
perfectionnements  qui  donneront  aux  transmissions  télégraphiques, 
d'abord  la  vitesse  de  l'écriture  ordinaire ,  et,  plus  tard ,  la  vitesse  de 
la  parole. 

»  Â  cet  énoncé ,  la  pensée  elle-même  s'étonne  et  se  refuse  presque  à 

37 


57a  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

suivre  cette  vitesse  merveilleuse ,  qui  peut  la  transporter  instantané- 
ment dans  tous  les  points  du  globe  avec  la  rapidité  de  la  parole. 

»  Le  siècle  qui  donnera  naissance  à  ce  perfectionnement  et  qui 
saura  le  généraliser  différera  aolant  par  ses  mœurs  et  ses  habitudes  dn 
siècle  où  nous  vivons,  que  notre  civilisation  diffère  de  la  civilisation 
du  quatorzième  siècle. 

»  La  première  pensée  de  chacun  se  porte  déjà  sur  ces  conversations 
que  le  télégraphe  permet  d'établir  entre  Paris»  Londres  «  firoidlcs. 
Vienne,  Berlin  et  Saint-Pétersbourg,  tout  aussi  facilement  que  Toa 
cause  aujourd'hui  dans  on  salon ,  à  Taide  d*un  langage  télégraphique 
abrogé,  commun  à  tous  les  peuples,  et  faisant  partie  de  Téducation  de 
la  jeunesse. 

»  La  télégraphie  électrique  semble  donc  avoir  pour  mission  d*abaltre 
les  barrières  qui  séparent  les  peuples  entre  eux  et  de  les  rendre  tons 
solidaires  d'une  mdme  civilisation.  Faisons  des  vœux  pour  que  cette 
civilisation ,  sans  cesse  victorieuse  de  sa  lutte  contre  la  barbarie,  pour- 
suive de  siècle  en  siècle  sa  marche  progressive,  propage  les  idées 
saines  et  morales,  et  diminue  progressivement  les  maux  de  rhama- 
nité.  » 

Nous  ne  sommes  encore  qu'en  1851 ,  et  déjà  le  télégraphe  de 
E.  Bain  a  réalisé  h  prévision  gigantesque  ! 

^LE  TÉLÉGRAPHE  ÉLECTRIQUE  DANS  L'iNTÉRIEtJft  DE  PARIS 
£T  DE  LA  BAHLIBUE. 

Prqjet  de  M.  Jrùtidû  Dumont. 

Voici  comment  M.  Aristide  Dumont  expose  son  projet  dans  ane 
lettre  au  président  de  la  République  : 

«  Je  vieus  appeler  toute  votre  attention  sur  l'étude  que  j'ai  faite  de 
Tapplicatlon  de  la  télégraphie  électrique  5  la  ville  de  Paris.  Mon  projet 
a  pour  but  de  rendre  infmiment  plus  faciles  et  plus  rapides  qu'aujour- 
d'hui les  relations  journalières  et  habituelles  que  peuvent  avoir  entre 
eux  tons  les  habitants  de  Paris  et  de  sa  banlieue.  Yolci  quelles  sont  les 
bases  principaTes  de  ce  projet ,  dont  j'aurai  l'honneur  de  vous  sea« 
mettre  tous  les  détails  dès  que  vous  le  désirerez. 

»  1 50  bureaux  de  correspondance  télégraphique  seraient  répartis  dans 
tous  les  quartiers  de  Paris  et  dans  la  petite  banlieue  >  proportionneHe- 


AVENIR  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE.  579 

ment  à  la  popalation  et  à  l'activité  des  relations  habituelles.  Ces  150 
bureaux  seraient  reliés  entre  eux  par  un  système  souterrain  de  télé- 
graphie électrique ,  de  manière  que  les  dépêches  pussent  être  expé-^ 
diées  en  3  minutes  au  plus  entre  deux  stations  quelconques,  quel  que 
soit  d'ailleurs  leur  éloignement. 

»  Dans  chaque  bureau  de  correspondance  télégraphique  stationne^ 
rait  un  nombre  suffisant  de  commissionnaires  pour  porter  les  dépêches 
à  domicile  et  recevoir  les  réponses.  Grâce  à  la  grande  quantité  de 
bureaux  et  à  leur  mode  de  répartition ,  il  ne  faudrait  pas  plus  de  à  mi* 
nutes  pour  porter  la  dépêche  d*un  bureau  quelconque  à  domicile,  en 
sorte  qu'en  Tespace  de  7  minutes  au  plus  une  nouvelle  ou  un  ordre 
pourrait  être  transmis  de  Vaugirard  à  nomainville ,  de  Gharenton  à 
Goorbevoie ,  ou  enOn  d'un  point  quelconque  de  la  ville  de  Paris  aux 
quartiers  les  plus  éloignés. 

»  Ces  bureaux  de  correspondance  télégraphique  seraient  à  la  dispo- 
sition du  public  de  7  heures  du  matin  à  minuit.  L'expédition  d'une 
dépêche  quelconque ,  d'un  ordre ,  d'un  avis  dont  la  longueur  ne  de- 
vrait pas  dépasser  un  certain  nombre  de  mots ,  pourrait  être  soumise 
à  un  tarif  ufiiforme  et  assez  bas  pour  être  accessible  à  tous.  tJn  tarif 
de  25  centimes  pour  la  transmission  d'une  dépêche  sans  réponse  et 
de  50  centimes  avec  réponse  me  paraît  concilier  l'intérêt  public,  et 
pourra  fournir  une  rémunération  suffisante  aux  capitaux  employés 
dans  celte  entreprise. 

»  La  combinaison  des  bureaux  et  l'établissement  de  la  ligne  télégra- 
phique souterraine  seraient  faits  suivant  des  procédés  qui  me 
sont  partieuiiers  et  qui  rendent  impossible  soit  le  croise^ 
nient,  soit  la  confusion  des  dépêches  entre  elles,  quels  que 
soient  d*ailleurs  leur  multiplicité  et  leur  mode  de  ripar- 
tition, 

n  Ce  réseau  télégraphique  souterrain,  qui  relierait  ainsi  instanta- 
nément toute  la  population  parisienne,  est  destiné  d'ailleurs  à  s'é- 
tendre plus  tard  par  les  télégraphes  établis  ou  à  établir  sur  le  parcours 
des  chemins  de  fer,  à  tous  les  points  du  pays  et  aux  villes  impor- 
tantes de  Vétranger, 

•  Au  point  de  vue  soit  de  la  police  intérieure  de  la  ville  de  Paris  ou 
de  la  défense  de  la  capitale  en  cas  de  guerre  ou  d'émeute ,  le  réseau 
télégraphique  dont  je  propose  l'établissement  serait  d'une  immense 
utilité. 

37. 


580  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

1)  C'est  ainsi  que  les  forts ,  les  points  importants  de  reûceiûte  con- 
tinue, tes  casernes  de  Paris,  les  divers  ministères ,  la  préfectore  de 
police,  seraient  reliés  entre  eux  de  manière  à  rendre  inânimeni 
promptes  l'expédition  et  la  transmission  de  tous  les  ordres  militaires. 
La  police  de  Paris  y  trouverait  ainsi  on  poissant  levier  d'action  et  de 
surveillance. 

»  Au  point  de  vue  commercial  et  économique ,  riofloeDce  d'an 
pareil  instrument  de  transmission  serait  d'ailleurs,  comme  il  est  facile 
de  le  comprendre  à  priori,  d'une  immense  utilité.  Les  commerçants 
de  tout  ordre ,  lés  administrations  publiques  et  tous  les  citoyens  ga- 
gneraient un  temps  précieux  dans  ces  relations  journalières  et  habi- 
tuelles si  multipliées  dans  un  grand  centre  de  population  comme  Paris. 
puisque  dans  l'espace  de  quelques  minutes  on  pourrait  communiquer 
des  quartiers  les  plus  éloignés  sans  perdre  de  temps  et  avec  une  mi- 
nime dépense.  Il  suffit  de  signaler  ce  résultat  pour  en  faire  comprendre 
dès  l'abord  toute  l'importance. 

»  D'après  les  calculs  auxquels  je  me  suis  Uvré ,  les  produiu  de  ce 
système  télégraphique  seraient  suffisants  pour  couvrir  toutes  les  dé- 
penses d'exécution  et  d'établissement  ^uifiourratent  élre  suppor- 
tées par  une  compagnie  dont  j'ai  préparé  l'organisation. 

p  Vous  remarquerez  que  si  l'établissement  d'un  pareil  système  di- 
minue nécessairement  les  produits  de  la  petite  poste,  cette  dimiao- 
tlon  sera  probablement  momentanée,  et  elle  sera  d'ailleurs  large- 
ment compensée  par  l'immense  utililé  qu'aurait  au  point  de  vue  de 
l'intérêt  public  ce  mode  nouveau  de  transmission ,  sur  lequel  d'ailleurs 
le  Trésor  public  pourrait  établir  un  droit  qui  viendrait  compenser  la 
diminution  des  produits  de  la  petite  poste.  » 

^  En  place  de  fils  souterrains ,  M.  Dumont  adopte  dé&nltivement , 
pour  l'exécution  de  son  projet ,  des  ûls  aériens  à  très-grande  portée. 
Gomme  la  note  qu'il  a  adressée  à  rÂcadémiroQre  quelque  intérêt , 
nous  la  reproduirons  ici  ;  mais  sans  avoir  la  même  confiance  dans  la 
suppression  d'un  grand  nombre  de  poteaux  : 

«  J'ai  reconnu  qu'il  y  aurait  de  grands  avantages  à  substituer  à  ces 
conducteurs  souterrains  des  fils  suspendus  à  grande  portée. 

»  Ou  sait  que  dans  le  système  actuel  de  construction  des  télégraphes 
électriques,  les  points  d'appui  sont  distants  de  50  mètres  seulement. 
J'ai  augmenté  beaucoup  cette  portée  et  l'ai  étendue  sans  difficulté 
jusqu'à  500  et  même  600  mètres.  Ce  fait  a  été  démontré  par  l'expé- 


AYKKJR  DE  LA  TÉLÉGnAPHlË  ÉLECTRIQUE.        58« 

rience  faite  récemment  en  établissant  les  ûls  électriques  d'essai  sur 
une  longueur  de  2,500  mètres  environ,  le  long  des  boulevards  de 
Paris,  entre  le  passage  JoulTroy  et  le  palais  de  TAssemblée  législative. 
Pour  établir  cette  ligne ,  j*ai  adopté  les  portées  suivantes  :  l"*  du  pas- 
sage Joufiroy  à  la  rue  Lepelletier,  portée  de  300  mètres;  2«  de  la  rue 
Lepelletier  à  la  rue  de  la  Paix,  500  mètres;  S""  de  la  rue  de  la  Paix 
au  Garde-Meuble ,  diverses  portées  variant  entre  150  et  300  mètres  ; 
if  enfin  du  Garde-Meuble  à  l'Assemblée ,  une  seule  portée  de  GOO 
mètres.  Les  flèches  de  ces  différents  fils  ont  varié  entre  1/^0*  et  1/50* 
de  la  portée.  Les  frais  d'établissement  ne  se  sont  élevés  qu'à  500  francs 
par  kilomètre.  Les  fils  pesant  25  à  30  grammes  par  mètre  me  pa-* 
raissent  les  plus  convenables ,  tant  pour  la  facilité  de  la  pose  que  pour 
la  plus  grande  résistance  qu'ils  présentent. 

»  Depuis  que  ces  fils  à  grande  portée  sont  en  place,  ils  n'ont 
éprouvé  aucune  perturbation  sensible  par  dilatation  ou  par  concentra- 
tion. Les  vents  les  plus  violents  n'ont  eu  aucune  action  sur  eux ,  ce 
qui  provient  probablement  de  la  grande  égalité  de  tension  qui  existe 
dans  toutes  les  parties.  Ils  ont  servi  à  transmettre  les  dépêches  d'essai 
pendant  un  mois  ;  les  perturbations  provenant  de  l'électricité  atmo- 
sphérique n'ont  pas  été  plus  grandes  que  sur  les  télégraphes  ordi- 
naires. 

»  Ces  fils  à  grande  portée  me  paraissent  pouvoir  aussi  être  employés 
avec  avantage  dans  les  pays  de  montagnes ,  où  Ton  pourrait  se  procu- 
rer facilement  des  points  d'appui  suffisamment  élevés  pour  accroître 
les  flèches  et  les  placer  dans  de  bonnes  conditions  de  résistance.  Je 
crois  qu'il  serait  pratiquement  possible  d'augmenter  les  portées  jus- 
qu'à 1200  et  même  1500  mètres,  et  de  se  rapprocher  ainsi  du  tiers 
de  la  limite  de  portée  indiquée  par  les  formules  théoriques  générale- 
ment admises.  Dans  de  pareilles  conditions ,  les  télégraphes  électriques 
seraient  d'un  établissement  moins  coûteux  ;  ils  seraient  moins  exposés 
aux  attaques  de  la  malveillance ,  et  pourraient  être  établis  dans  toutes 
les  directions ,  sans  qu'on  fût  astreint ,  comme  aujourd'hui ,  à  suivre 
le  tracé  des  routes  ou  des  chemins  de  fer  ;  enfin  la  dispersion  de  l'é- 
lectricité serait  bien  moindre,  les  points  d'appui  éunt  de  vingt  à 
trente  fois  moins  nombreux  qu'ils  ne  le  sont  aujourd'hui,  » 


5S3  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 


/ 


y 


TÉLÉGRAPHE  80CS-MARIN  DE  CALAIS  A  DOUVRES. 


Comme  Doas  Tavons  tu  ,  It  pensée  de  cette  entreprise  grandlMe 
appartient  à  M.  Wheatstone ,  qoi  dès  1847  avait  toot  préparé  pour 
la  réaliser*  Exécutable  alors ,  elle  l*est  bien  plos  encore  aujonrd^boi 
que  l'on  a  inventé  le  fil  revêtu  de  gutta-percha.  Un  premier  essai 
très-incomplet  a  été  tenté  par  M.  Walker,  le  10  janvier  1849.  Yoki 
le  récit  de  son  expérience  raconté  par  lui  : 

•  Ayant  obtenu  des  directeurs  de  la  Compagnie  du  sud-est  la  per- 
mission d*employer  dans  plusieurs  de  nos  tunnels  humides  le  fil  re- 
couvert de  gutta-percha  ,  il  me  vînt  à  Fldée  que  j'avais  è  ma  dispoM- 
tion  tout  ce  qu'il  fallait  pour  une  expérience  sous-marine  :  une 
ligne  de  chemin  de  fer  de  Londres  à  la  côte ,  un  port  dans  la  même 
direction  que  le  chemin  de  fer ,  une  flotte  de  paquebots  dans  ce  port, 
et  un  fil  de  plusieurs  milles  de  longueur,  recouvert  d'une  matière  par- 
faitement isolante.  Il  est  vrai  que  la  saison  (janvier)  n'était  pas  bonne, 
mais  il  ne  fallait  pas  hésiter.  J'expliquai  mes  vues  aux  directeurs ,  et 
j'obtins  sansdifliculté  leur  consentement  et  leur  appui.  Le  jour  fi«é, 
ils  ordonnèrent  à  un  paquebot  d'être  à  mes  ordres  ;  ils  avaient  envoyé 
des  cartes  d'invitation  qui  donnaient  librement  passage  sur  tout  le  che- 
min do  fer ,  et  de  Calais  et  Boulogne  à  Folkstone,  aller  et  retour ,  va- 
lables pour  plusieurs  jours^ 

»  J'avais  choisi  deux  milles  de  fil  de  cuivre  n*  16 ,  garni  de  gott»- 
peroha  i  je  le  soumis  moi-môme  à  l'épreuve  sous  l'eau,  bout  parboat, 
ainsi  que  les  divers  joints.  Après  qu'on  l'eut  ensuite  enroulé  sur  one 
espèce  de  dévidoir  en  bois ,  on  le  porta  à  Fulksione.  Un  embranche- 
ment ,  d'environ  un  mille  de  longueur,  descend  de  la  ligne  principale 
du  chemin  de  fer  au  port,  traversant  la  station  sur  un  pont  mobile.  Le 
9 ,  an  soir ,  j'essayai ,  pour  la  dernière  fois ,  la  continuité  du  fil  en 
plaçant  le  dévidoir  sur  le  sable  et  en  faisant  communiquer  le  fil  re- 
couvert aveo  le  fil  venant  de  Londres;  puis  alors,  Teau  à  nos  pieds  et 
%  la  lueur  des  lampes ,  au  milieu  d'un  groupe  mêlé  et  étonné  de  pê- 
cheurs, de  matelots,  d'officiers  en  retraite  et  d'autres,  nous  recon* 
nûmcs  que  le  circuit  était  bon  en  entretenant  une  conversation  a^ec 
les  employés  de  Londres. 

»  Notre  intention  était  de  prendre  le  lendi;main  le  dévidoir  dans  un 
petit  bateau,  de  nous  placer  à  peu  près  en  ligne  directe  de  la  plage , 


AVENIR  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE  £LBCTR1QU£.  sas 

de  dévider  et  d'iaimenner  notre  fil  tout  en  antiçant.  Mais  Taspect  dn 
temps  changea  dans  la  nuit  ;  le  vent  s'éleva,  et  la  mer  devini  si  hou- 
leuse,  qu'il  eût  été  impossible  d'éviter  la  rupture  du  fil.  On  se  coq* 
tenta  de  tendre  le  fil  dans  Teau  devant  le  port  ;  il  pasuait  à  Feairée  et 
abootissait  à  rin&trument  qui  était  sur  le  pont  du  paquebot  amairé  le 
long  de  la  jetée.  Les  conditions  de  Teipérience  étaient  les  mêmeSi  bien 
que  Teilet  ne  fOt  pas  aussi  frappant  que  si  le  paquebot  avait  été  en 
pleine  mer  avec  l'extrémité  du  fil. 

a  II  avait  été  convenu  d'avance  que  ce  jour-là  le  travail  du  télé- 
graphe se  ferait  sur  le  fil  a**  2 ,  et  que  le  numéro  1  resterait  libre  pomr 
les  expériences.  Le  bout  du  fil  de  Fotk.stone  était  soudé  au  fil  s«b- 
loergé  dont  l'autre  bout  communiquait  alors  avec  un  instrument  à 
simple  aiguille  qui  était  sur  le  pont,  et  le  circuit  se  complétait  par 
une  plaque  de  terre  qui  était  dans  la  mer. 

>  Ces  opérations  se  firent  en  présence  de  nos  invités»  qui  se  troii«- 
vaient  à  bord;  il  ne  s'était  pas  fait  de  répMtian^  et  le  fil  se  trouvait 
battu  par  les  flots  contre  la  jetée.  Je  n'étais  pas  très-à  l'aise ,  je  l'avoue» 
d'avoir  tant  de  témoins  venus  si  loin  pour  assister  à  une  expérience 
qu'un  léger  défaut  d'isolement  pouvait  faire  manquer  ;  car,  aux  deux 
Qiilles  de  fil  submergé ,  il  fallait  ajouter  les  quatie-vîngt-trois  milles 
entre  la  c6te  et  J^udres  :  je  redoutais  quelque  circonstance  fatale. 
Tout  étant  prêt,  je  pris  la  poignée  de  l'instrument  et  je  fis  la  lettre  L, 
signal  d'appel  de  Londres;  on  eut  instantanément  connaissance  du  si- 
gnal; et ,  à  midi  trois  quarts,  la  première  dépécbe  passa  sous  le  canal 
britannique ,  en  ligne  directe  pour  Londres;  elle  portait  :  «M.  Waiker 
au  directeur.  -^  Je  suis  k  bord  de  la  Princcê$$-Clémêntine  :  j'ai 
réussi,  a  Immédiatement  une  correspondance  fut  établie.  Il  s'échan- 
gea des  communications  avec  d'autres  stations  de  la  ligne  principale, 
et  après  plusieurs  heures  d'immersion  le  fil  fut  retiré  sain  et  sauf. 
Il  est  maintenant  placé  dans  le  tunnel  de  Merstham,  et  a  servi  depuis 
à  l'envoi  de  toutes  nos  dépêches  importantes  de  Londres.  > 

Mais  il  éuit  réservé  à  M.  Jacob  Srett,  inventeur  aussi  ingénieux 
que  modeste,  qui  joint  à  une  douceur  extrême  une  énergie  extraordi- 
naire, qne  les  difficultés  n'eifraient  pas-,  et  que  les  obstacles  les  plus 
invincibles  ne  découragent  jamais ,  de  réaliser  le  télégraphe  sous- 
marin.  Grâce  à  la  protection  courageuse  et  dévouée  du  oomle  d'Or- 
say, que  les  liens  d'une  noble  amitié  unissent  )i  Louis  Bonaparte  ^  pré- 
sident de  la  République  française,  H.  Brett  a  eu  le  bonheur  inespéré  et 


584  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

Bouf  d'obtenir  le  privilég[e  exclusif,  poar  dix  années ,  des  commnni- 
cations  soos-marines  entre  la  France  et  TAngleterre,  et  il  a  réussi  ^ 
former  immédiatement  une  compagnie  anglo-française  qui  se  charge 
de  réunir  les  fonds  et  de  (aire  exécuter  les  travaux  de  cette  vaste  en- 
treprise. Voici  un  abrégé  des  statuts  de  la  compagnie  : 

«  Il  est  formé ,  par  les  présentes,  une  société  en  commandite  et  par 
actions  entre  MM.  WoUaston,  Edwards  et  Brett,  susnommés,  qui 
seront  seuls  gérants  responsables ,  et  les  personnes  qui ,  en  qualité  de 
simples  commanditaires,  deviendront  souscripteurs  ou  cessionnaires 
d'actions ,  et  qui ,  par  ce  seul  fait ,  seront  considérées  comme  ayant 
adhéré  aux  présents  statuts. 

»  Les  actionnaires  commanditaires  ne  pourront,  dans  aucun  cas« 
étfe  engagés  au  delà  de  leur  mise  sociale. 

»  La  société  a  pour  objet  :  la  construction  et  Texploitation  d'an  té- 
légraphe électrique  sous-marin ,  destiné  à  établir  une  communicatioa 
instantanée  entre  la  France  et  l'Angleterre  en  traversant  la  Manche 
d'un  des  points  du  littoral  français ,  entre  Bonlogne-sor-Mer  et  Ga* 
lais ,  à  un  des  points  du  littoral  anglais ,  entre  Folkstone  et  Douvres. 

»  Cn  décret  du  gouvernement  français  en  date  du  10  août  1SA9, 
conOrmé  par  une  lettre  du  Ministre  de  l'intérieur  du  24  du  même 
mois ,  accorde  et  garantit  à  M.  Jacob  Brett  un  privilège  pendant  dix 
ans  pour  l'exploitation  de  ce  télégraphe ,  sans  qu'il  puisse  être  permis, 
pendant  le  même  laps  de  temps,  d'en  établir  un  autre  sur  aocnn  des 
autres  points  do  littoral  baigné  par  la  Manche.  Ce  privilège  est  au- 
jourd'hui la  propriété  de  la  Compagnie  à  l'exclusion  de  toute  autre. 

»  En  outre ,  des  autorisations  obtenues  de  plusieurs  départements 
du  gouvernement  britannique  pour  l'établissement  de  la  communi- 
cation sur  la  c6te  anglaise  assurent ,  sous  ce  rapport ,  les  droits  privi- 
légiés de  la  Compagnie. 

»  La  communication  sous-marine  aura  lieu  au  moyen  de  machines 
spéciales  consistant  dans  un  télégraphe  à  imprimer  sur  papier  en  ca- 
ractères romains  parfaitement  nets,  pour  lequel  un  brevet  d'invention 
a  été  obtenu  en  France  par  M.  Jacob  Brett,  et  en  Angleterre.  La 
Compagnie  a  le  droit  de  faire  usage  de  ce  télégraphe  pour  l'exploita- 
tion de  la  ligne. 

»  Le  fonds  social  est  fixé  à  la  somme  de  cent  vingt-cinq  mille  francs. 
Il  est  représenté  par  cinq  mille  actions  de  vingt-cinq  francs  chacune. 

»  Les  actions  sont  payables  comptant  en  souscrivant 


AVENIR  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE.  ÔSÔ 

»  L'assemblée  générale  des  actionnaires  sera  appelée  è  délibérer 
uUéricuremcnt  sur  Topportanité  d'augmenter  le  fonds  social  dans  une 
proportion  correspondant  an  développement  de  Tentreprise  et  à  la  né- 
cessité d'augmenter  le  nombre  des  fils. 

•  Les  gérants  sont  autorisés  par  les  présents  à  traiter  à  forfait , 
moyennant  la  somme  de  soixante-deux  mille  cinq  cents  francs,  pour 
l'entreprise  de  tous  les  travaux  et  dépenses  relatifs  à  la  préparation  et 
à  la  pose  du  premier  fil ,  et  de  l'établissement  du  matériel  et  des  ma- 
chines à  imprimer  nécessaires  pour  son  fonctionnement. 

»  Messieurs  Edwards  et  Wôllaston  apportent  dans  la  société  : 

»  1"  Un  décret  du  gouvernement  français  en  date  du  10  août  18/)9, 
confirmé  par  une  lettre  du  Ministre  de  l'intérieur  du  2^  du  même 
mois,  par  lequel  le  droit  privilégié  d'une  communication  télégra- 
phique entre  la  France  et  l'Angleterre,  en  traversant  la  Manche,  est 
garanti  pour  dix  ans  à  partir  du  1«' septembre  1850,  à  l'exclusion  de 
toute  autre  personne  ; 

9  2"*  Les  autorisations  obtenues  de  plusieurs  départements  du  gou- 
vernement anglais  pour  l'établissement  de  la  communication  télégra- 
phique sur  la  côte  anglaise  baignée  piar  la  Manche  ; 

»  3°  Le  droit  de  faire  usage,  entre  les  points  ci-dessus  mentionnés 
et  au  besoin  depuis  la  côte  française  jusqu'à  Paris ,  de  moyens  parti- 
culiers consistant  dans  un  télégraphe  pour  lequel  des  brevets  d'inven- 
tion ont  été  obtenus  en  France  et  en  Angleterre,  ainsi  que  tous  les 
perfectionnements  qui  pourront  être  apportés  ultérieurement  à  cette 
invention. 

%  Les  cinq  mille  actions  formant  le  capital  social  seront  rembour- 
sées intégralement  avant  tout  partage  de  bénéfices  nets* 

»  Le  remboursement  ou  amortissement  de  ces  actions  aura  lieu 
chaque  année  le  1*'  novembre  par  voie  de  répartition  égale  entre 
chacune  d'elles,  de  tons  les  bénéfices  nets  de  l'entreprise  jusqu'à  due 
concurrence. 

»  Ces  actions  privilégiées  formeront ,  jusqu'à  leur  remboursement, 
unecacégorie  à  part ,  et  seront  distinctes  des  autres  de  manière  à  éviter 
tonte  confusion. 

»  Après  leur  remboursement ,  elles  donneront  droit  à  prendre  part 
dans  la  moitié  des  bénéfices  nets  de  la  Société  concurremment  avec 
les  dix  mille  actions  revenant  aux  fondateurs  de  l'entreprise  pour  prix 


hM  TËLÊQIUPHIE  ÉLECTRIQUE. 

de  leur  apport,  et  les  titres  primitifs  seront  échangés  contre  des  titres 
nouveaux  semblables  i  ces  dernières  actions. 

»  Les  fondateurs  de  l'entreprise  et  le  titulaire  primitif  des  brevets 
n*auront  la  libre  disposition  de  leurs  actions  que  lorsqu*uneeipértence 
aura  constaté  la  réussite  du  priyet  qui  (ait  Tobjet  de  la  Société. 

»  Chaque  ann^e,  le  i^  septembre ,  il  sera  fait  un  inTentaire  géné- 
ral des  opérations  de  la  Société, 

9  Cet  inventaire  devra  être  remis  au  conseil  de  snrveillance  le  IS 
septembre  au  plus  tard«  pour  que  ce  conseil  puisse  faire  oi|  rapport 
à  rassemblée  générale  des  actionnaires.  La  répartition  des  bénéfices 
aura  lieu  le  V  novembre  de  chaque  année.  » 

Aussitôt  que  le  contrat  social  eut  été  signé  on  se  mit  à  TœoTre ,  et 
tout  était  prêt  le  mardi  28  août  185Û  pour  procéder  à  une  première 
expérience.  Voici  ce  qu'à  celte  époque  on  écrivait  de  Donvres  et  da 
cap  Grinez  : 

«  Les  opérations  pour  établir  une  communication  au  moyen  d*nn 
télégraphe  électrique  entre  la  Grande-Bretagne  et  le  continent  ont 
commencé  ce  matin  dans  notre  port.  A  une  heure,  le  steamer  Goliath^ 
chargé  de  tous  les  appareils  nécessaires  et  monté  par  un  équipage  de 
30  hommes,  sous  la  surveillance  du  docteur  Reid,  de  la  chambre  des 
communes,  et  de  MM.  T.  Crampton  et  C.-J.  ^'otlaston,  ingénieurs 
civils ,  était  prêt  à  prendre  la  mer.  Entre  les  deux  roues  du  bâtiment 
était  disposé  un  tambour  de  15  pieds  de  long  sur  7  de  diamètre,  posant 
7  tonneaux,  7,000  kilogrammes,  et  solidement  fixé.  Sur  ce  tambour 
était  enroulé  un  fli  métallique  enveloppé  d'une  gatne  de  gotta-percba 
et  d'une  longueur  d'environ  30  milles.  Le  cap  Grinez,  le  point  du 
eoniîneut  le  plus  rapproché  de  la  c6te  anglaise  entre  Cahis  et  Bon- 
logne ,  et  que  l'on  vent  relier  à  notre  tle,  en  est  séparé  par  une  distaoee 
do  21  milles;  de  sorte  qu'il  restait  9  mUles  de  fil  eonducteor  pour 
compenser  le  défaut  de  tension. 

»  On  avait  calculé  que  l'on  ferait  5  milles  en  dévidant  le  fil  métal* 
lique  que  des  jumelles  de  plomb  d'un  poids  de  20  à  25  livres  auraient 
entraîné  au  fond  de  la  mer.  En  outre ,  le  capitaine  Bnltœk»  du  steamer 
de  S.  M.  JVidffêOHt  avait  fait  jalonner  une  ligne  droite,  autant  que 
possible ,  au  moyen  de  bouées  surmontées  d'un  paviUon,  et  il  dofaît 
suivre  l'expérience  sur  son  vapeur  en  qualité  d*atlége.  Tout  était  prêt, 
les  fila  eoudoelottra,  de  leur  point  de  départ  |d9ic^s|ir  le  quai  do  port, 
Iraversaiont  If  eap,  d'oà  ils^^soendaitpt  fNUP  une  pant^  d#  i9k  pMs 


AVENIR  DE  h\  TÉLÉGBAPHie  ÉLECTRIQUE.  HJ 

au-do»Q8du  piveaude  la  mer,  lorsqu'une  forte  houle  étant  vouueà 
s'élever,  les  ingénieurs  ont  pensé  qu'il  ne  serait  pas  prudent  de  tenler 
reotreprlse ,  et  l'opération  a  été  renvoyée  à  mercredi  quatre  heures 
du  maiio  »  si  le  temps  le  permet,  Toatefois.  dos  eipériences  biiessur 
vue  courte  échelle,  un  mille,  démontrent,  dès  li  présent,  que  le 
procédé  que  l'on  a  adopté  est  praticable. 

«  Mercredi  soir. 

9  L'intéressaate  opération  do  jet  ï  la  mer  do  fil  conducteur  a  com- 
mencé ce  malin  ^  dix  heures  et  demie.  Le  Goliath,  parti  du  quai 
du  Gouvernement,  a  dévidé  son  fil  métallique,  épais  d'un  dixième  de 
pouce ,  et  renfermé  dans  une  gaine  de  guitli-percha.  La  partie  (d'en- 
viron 300  mètres) qui  ne  plonge  pas  dans  la  mer,  est  renfermée  dans 
un  tube  de  plomb ,  pour  la  protéger  contre  les  frottements.  Le  steamer 
a  continué  son  opération  sur  le  pied  de  trois  ou  quatre  milles  à  l'heure, 
en  se  dirigeant  en  ligne  droite  vers  le  cap  Griqez, 

»  A  environ  huit  heures  du  soir,  la  communication  était  accomplie, 
ainsi  que  le  prouve  la  dépêche  télégraphique  suiyante  »  reçue  }i  Dou- 
vres : 

«  Cap  Grinez,  cAte  de  FraDce,  8  lieares  1/2  dn  soir. 

B  Le  Cçliath  est  arrivé  sain  et  sauf,  et  le  fil  conducteur  sous-ma- 
rin ,  dont  l'extrémité  est  à  Douvres ,  aboutit  à  la  falaise.  Pour  la  pre- 
mière fois ,  la  France  et  TAngleterre  peuvent  échanger  des  compli- 
ments au  travers  et  au  moyen  des  profondeurs  du  détroit, 

»  Ainsi  dorénavant  lorsque  le  service  sera  organisé,  que  la  malle 
française  arri\e  ou  n'arrive  pas  à  Douvres  en  temps  opportun,  on 
pourra  toujours  savoir  à  Londres  les  nouvelles  de  Paris  et  les  prix  de 
clôture  de  la  Bourse  à  l'aide  d'uu  messager  qui  défie  l'espace  et  le 
temps, 

»  La  plus  grande  difficulté  que  les  ingénieurs  s'attendaient  ii  trou- 
ver  dans  le  jet  du  fil  conducteur ,  était  à  un  point  situé  au  milieu  du 
détroit.  C'est  une  profonde,  vallée  sous-marioos  bornée  dans  la  lon- 
gueur du  canal  par  deux  crêtes  que  les  Français  appellent  leColbart  et 
la  Varne.  Ces  montagnes  s'étendent  l'une  à  une  distance  de  17,  l'autre 
k  une  distance  de  12  milles.  L'immense  gouffre  qu'elles  ciroonsorivent 
est  surtout  redouté  des  marins,  k  cause  de  ses  sables  mouvants,  où 
l'on  est  exposé  à  perdre  ses  aqcres,  filets,  etc.  Cependant  on  a  beureu- 


SS8  TÉLÉGRAPHIE  ÉLiiX^TRlQUE. 

sèment,  à  ce  qu'il  paraît,  snrmonté  cet  obstacle,  et  le  fil  a  été, 
pense-t-on ,  déposé  à  une  profondeur  qui  le  met  à  l'abri  des  ancres 
des  navires,  des  engins  de  pêche  et  des  monstres  marins.  Toutefois, 
il  sera  curieux  de  savoir  comment  il  pourra  résister  à  la  violence  des 
courants  et  des  commotions  dont  ces  sortes  de  vallées  sont  censées  le 
siège.  » 

Peu  de  jours  après,  hélas!  le  fil  unique  tendu  à  travers  le  détroit 
fut  brisé  ;  on  devait  s'y  attendre ,  car  sa  résistance  était  mal  calculée 
el  beaucoup  trop  faible.  Cet  accident  sans  portée  ralentit  quelque  peu 
les  opérations  de  la  société  en  commandite  ;  elle  perdit  aussi  beau- 
coup de  temps  à  attendre  la  charte  royale  anglaise  qui  devait  la  coosti- 
tuer  définitivement.  Pendant  dix  longs  mois  on  n'entendit  plus  parler 
du  télégraphe  sous-marin  :  c'était  heureusement  un  sommeil  et  non 
pas  une  défarte  ;  et  voici  ce  qu'il  nous  a  été  permis  d'annoncer  dans 
le  journal  le  Pays ,  le  18  juin ,  il  y  a  quelques  jours  : 

Le  28  août  dernier,  un  fil  conducteur  d'.épreuve,  long  de  25  kilo- 
mètres, qui  n'avait  avec  son  enveloppe  de  gutta-percba  qu'un  demi- 
pouce  de  diamètre,  fut  submei^é  dans  le  canal  de  la  Manche,  entre 
Douvres  et  le  cap  Grinez.  Puis  le  télégraphe  de  M.  Jacob  Brett 
imprima  à  travers  l'Océan,  en  belles  lettres  romaines,  une  longue  dé- 
pêche, déposée  entre  les  mains  du  président  de  la  République  fran- 
çaise, première  et  merveilleuse  conversation  instantanée  de  la  France 
avec  l'Angleterre. 

La  facilité  avec  laquelle  le  fil  fut  déposé  au  fond  des  eaux,  la  facilité 
plus  grande  encore  avec  laquelle  le  courant  circula  et  fit  fonctionner 
le  mécanisme  si  ingénieux  du  télégraphe ,  ne  laissèrent  absolument 
aucun  doute  sur  la  possibilité,  la  praticabilité  et  la  certitude  de  cette 
grande  entreprise.  Il  devint  évident  pour  tous  qu'il  n'y  avait  qu'une 
chose  à  Caire  pour  assurer  le  succès  ;  substituer  au  fil  d'épreuve  an 
ensemble  de  fils  assez  nombreux  et  garantis  par  une  enveloppe  assez 
résistante  pour  n'avoir  plus  rien  à  redouter  des  accidents  les  plos 
imprévus.  Le  fil  d'épreuve  ne  pouvait  supporter  qu'une  traction  de 
50  à  100  kilogrammes;  le  conducteur  défmitif  a  été  construit  de  telle 
sorte  qu'il  pourra,  sans  se  rompre,  porter  le  poids  énorme  de  l'ancre 
des  plus  grands  vaisseaux  de  ligne. 

Déjà  M.  Brett,  heureux  au  delà  de  ce  qu'il  pouvait  espérer,  arait 
obtenu  du  gouvernement  français  le  privilège  exclusif,  pendant  dix 
années,  des  communications  sous-marines  entre  Paris  et  Londres. 


AV£KiB  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE.  5b9 

Mais  aocanc  compagoie  iDdustrielle  ne  peut  réussir  en  Angleterre 
sans  l'intervention  d'nne  charte  royale  qui  prémunisse  les  actionnaires 
contre  tout  appel  de  fonds  au  delà  de  la  souscription  premièrement 
consentie  par  eux. 

Or,  cette  charte  royale  est  enGn  octroyée,  et  rien  ne  s'oppose  plus 
à  l'exécution  rapide  du  plus  magniCque  projet  des  temps  modernes. 

Une  nouvelle  compagnie  est  aujourd'hui  pleinement  constituée, 
elle  a  pour  ingénieur  en  chef  AL  Gubitt,  président  du  comité  des  in- 
génieurs civils  de  l'Angleterre. 

Le  capital  de  la  société  est  fixé  à  deux  millions  cinq  cent  mille 
francs,  partagés  en  coupons  d'une  livre  sterling,  vingt-cinq  francs. 

Il  est  vrahnent  impossible  de  se  faire  même  une  idée  des  résultats 
immenses  que  doit  amener  ce  lien  intime  d'union  établie  entre  l'An- 
gleterre et  la  France,  et  par  la  France  avec  l'Europe  entière. 

Ah  I  quand  luiront  les  jours  si  impatiemment  attendus  de  l'automne 
où  les  venis  déchaînés  de  l'équinoxe,  remuant  jusque  dans  leurs  pto- 
fondeurs  inaccessibles  les  eaux  tumultueuses  de  la  Manche,  soulevant 
en  montagnes  mugissantes  les  flots,  n'interrompront  pas  une  corres- 
pondance calme  et  fraternelle  I 

Quel  beau  spectacle  que  celui  de  cette  mer  terrible  entre  toutes  les 
mers,  domptée  enfin  par  le  génie  de  l'homme  et  par  la  science  mo- 
derne, devenue  un  messager  fidèle  et  complaisant. 

Mais  voici  un  projet  plus  gigantesque  encore,  tellement  gigantesque 
même,  que,  malgré  tant  de  prodiges  déjà  réalisés,  l'esprit  le  plus  au- 
dacieux demeure  forcément  incrédule. 

Télégraphe  électrique  entre  i' Amérique  et  l'Europe. 

11  vient  de  se  former  à  New-York  une  association  pour  créer  une 
ligne  de  télégraphie  électrique  entre  l'Amérique  du  Nord  et  l'Europe. 
Voici  le  plan  qui  a  été  fourni  à  ce  ^jet  par  le  célèbre  ingénieur 
M.  John  Wilkes  : 

Un  fil  de  fer  solide  et  bien  isolé  serait  conduit  sur  le  fond  de  la 
mer,  depuis  la  côte  occidentale  de  Terre-Neuve  jusqu'à  la  côte  occi- 
dentale de  l'Irlande.  Sur  le  bon  fond  d'ancrage  situé  à  500  milles 
anglais  de  distance  du  premier  de  ces  pays,  on  établirait  une  station 
de  ré|)étition,  par  laquelle  la  longueur  do  fil  se  trouverait  réduite  à 


/ 


690  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUi:. 

1,600  milles  anglais,  c*est-à-^ire  qQ*elle  ne  formerait  qa'nn  pea  plus 
de  la  moitié  de  la  distance  qui  sépare  New-York  deririande. 

Qaeique  grande  que  soit  la  profondeur  de  Tocéan  Allaûliqoey  on 
se  propose  de  continuer  sur  le  fond  de  la  mer  la  pose  du  fil  conduc- 
teur. Selon  toutes  les  apparences,  cette  profondeur  ne  dépasse  nnlle 
part  !t  milles  anglais,  et  on  a  même  tout  lieu  de  croire  qu^elle  est  seu- 
lement d'environ  un  mille  anglais;  mais  en  admetiant  qu'il  y  a  des 
vallées  sous-^marines  de  !0  &  20  milles  anglais  de  profondeur  et  de  50 
à  60  milles  de  largeur,  ces  cavités  ne  seraient  pas  un  obstacle  bien 
grand,  attendu  que  l'on  pourrait  faire  passer  le  GI  par  dessus  ces  val- 
lées sous-marines  moyennant  des  supports  fixés  à  des  intervalles  de 
2  milles,  ou  plus  rapprochés  les  uns  des  autres,  de  manière  que  le 
fil  Eerait  toujours  maintenu  à  environ  200  brasses  au-dessous  de  la 
surface  de  la  mer. 

De  100  milles  en  100  milles,  Il  faudrait  faire  mouiller  un  petit 
radeau  portant  un  mflt,  muni  d'un  pavillon  et  commonlquani  avec  le 
fil,  afin  que  l'on  pûc  le  soulever  toutes  les  fois  qu'il  aurait  besoin  d*être 
réparé  ou  d'être  renouvelé  en  partie;  mais  il  n'est  guère  possible 
qu'un  ûl  bien  posé  à  une  telle  profondeur  au-dessous  du  niveau  de  la 
mer  puisse  jamais  être  endommagé. 

Pour  établir  cette  ligne  télégraphique,  il  suffirait  de  deux  navires, 
dont  une  partie  des  équipages,  à  l'aide  d'une  machine  très-simple, 
pourrait  travailler  sans  interruption. 

L'exécution  du  projet  durerait  un  an  tout  au  plus,  et  coûterait  I 
peu  près  500,000  dollars,  ou  2  millions  600,000  francs. 

Concevons  par  la  pensée  que  ces  grands  projets  aient  reçu  leor 
exécution  :  que  Paris  puisse  correspondre  instantanément  avec  TAn- 
gleterre  à  travers  le  détroit,  avec  l'Amérique  à  travers  l'océan  Atlan- 
tique, avec  la  Chine  à  travers  les  steppes  des  Russies,  avec  l'Algérie 
à  travers  la  Méditerranée,  etc.,  etc.,  et  nous  nous  ferons  enfin  ane 
juste  idée  de  l'avenir  de  hi  télégraphie  électrique. 


TARIFS  ET  LÉGISLATION  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE.  591 

CHAPITRE  IV. 
Tarifs  et  MgittaUmi  d«  la  télégraplilê  électrique. 


Dans  ce  chapitre  moins  important  je  ne  chercberai  pu  à  être  com'* 
pleti  je  me  conienterai  de  publier  les  docameiits  autbeatiqaee  et  offi- 
ciels qui  sout  parveous  à  ma  coaaaissanc^. 

ANGEETERRB* 

ExtraU  de  f  article  dHntotpotation  relatif  à  ta  eompagnie 
du  télégraphe  électrique. 

La  compagnie  du  télégraphe  électrique  (  th^  etectric  teUgraph 
Company)  a  été  autorisée  {ifieorporated)  par  un  acte  du  Parle- 
ment  passé  le  18  jaiii^l846. 

La  compagnie  est  obligée  d'accorder  à  tonte  per8oone<  désignée  par 
le  conseil  pri?é»  la  faculté  d'établir  des  lignes  télégraphiques  et  d'en 
faire  usage  pour  le  service  du  gouvernement  de  la  reine.  En  outre,  la 
compagnie  doit  recevoir  dans  tous  les  bureaux  télégraphiques  «  et 
transmettre,  quand  elles  sont  présentées  en  temps  convenable ,  toutes 
dépêches  pour  le  service  de  Sa  Majesté.  Toutes  dépêches  envoyées 
pour  le  service  de  Sa  Majesté  doivent  avoir  la  priorité,  soit  pour  la 
transmission,  soit  pour  la  réception  et  Texpédition,  sur  toutes  autres 
dépêches  quelconques ,  et  il  est  ordonné  à  la  compagnie ,  à  ses  em- 
ployés [ojfictrs)  ou  agents,  de  transmettre,  de  recevoir  et  d'ex])édier 
de  telles  dépêches  immédiatement,  et  de  suspendre  la  transmission  de 
toutes  autres  dépêches  jusqu'à  ce  que  les  dépêches  pour  le  service  de 
Sa  Majesté  ou  relativement  à  ce  service  aient  été  transmises,  le  tout 
sauf  une  rémunération  convenable. 

Enfin,  en  cas  d'événements  graves  {in  tintes  ofemergency)^  Ton 
des  secrétaires  d*État  a  le  droit  de  s'emparer  de  tous  les  télégraphes 
et  appareils  aux  différentes  stations  de  la  compagnie,  de  leurs  licences 
on  délégations  [tKeir  licenses  and  assigne)  pour  une  semaine,  et 
d'en  retenir  la  possession  de  semaine  en  semaine^  si  cela  est  expédient 


b9a  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

pour  le  service  public,  en  payant  toutefois  une  indeiDDité,  réglée  sur 
le  profit  moyen  d*une  semaine. 

TARIFS. 
TaoDC  pour  vingt  mois. 

Un  penny  par  mille  ponr  les  premiers  50  milles.  62,5  centimes  par 
myrlamètre  pour  les  premiers  80  kilomètres. 

1/2  penny  ^r  mille  pour  les  seconds  50  mf<(e#.  31,2  centimes  par 
myrlamètre  pour  les  seconds  80  kilomètres. 

1/4  penny  pour  toute  distance  au  delà  de  100  milles.  15,6  cen- 
times par  myrlamètre  pour  toute  disunce  au  delà  des  161  premiers 
kilomètres. 

N.  B.  Aucune  taie  ne  peut  être  au-dessous  de  2  shilL  6  (3  fr.  10  c.;>. 

La  taxe  est  augmentée  de  moitié  en  sus  pour  cbaqae  dizaipe  de 
mots  ou  fraction  de  dizaine  de  mots  au-dessus  de  20  mots. 

Le  port  des  dépêches  est  taxé  à  1  shilling  par  mille.  Il  n'est  jamais 
au-dessous  d'un  shilling. 

Il  s'en  faut  au  reste  beaucoup  que  ce  tarif  soit  inTariable  et  uni- 
forme pour  toutes  les  lignes.  Il  change,  au  contraire,  non-seolemeni 
d'une  ligne  à  l'autre ,  mais  encore  pour  une  même  ligne ,  soifant  les 
circonstances.  Voici  quel  était,  au  commencement  de  l'année,  le  prix 
de  la  transmission  des  dépêches  sur  quelques  lignes  télégraphiques 
principales. 

De  Londres  à  Distance.  Prix  par  mot  poar  tonte       Prix  par  mot  et  p«r 

distance.  kilomtoe. 

Douvres.  ...  142  kilom.  Uk  cent.  0,310  cent. 

Birmingham..  180  39  0,217 

Stafibrd 211  39  0,185 

Derby 211  à2  0,199 

Norwich 202  42  0,208 

Nottingham..  212  U2  0,198 

Yarmouth...  233  42  0,180 

Liverpool. . . .  336  51  0,152 

Leeds 211  51  0,242 

Manchester..  315  51  0,162 

York 352  54  0,153 

Edinburgh. . .  650  78  0,120 

Glasgow 658  84  '     •  0,128 


TARIFS  ET  LÉGISLATION  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE.     693 

AMÉRIQUE. 

The  magtietic  Ttiegraph  Company. 

Le  dollar  Tant  5  fr.  42  c,  et  le  ceot  0,0542. 

De  Washington  à  New-York. 

De  Washington  4  Milles.  Premiers  Chaque  mot 

dix  mots.  en  plua. 

BalUmore. 40  10  cents.  1  cents. 

Philadelphie 156  30  3 

Trenton(  New-Jersey} 184  65  4 

Princetow     id.  194  50  5 

New- York «43  50  5 


Washington  and  New-Orleans  Tetegraph  Company. 

De  Washiogton  à  MUles.                   Premien  Chaque  m»t 

dix  mots.  en  plus. 

Georges-Town 2  15  cents.  1  cents. 

Alexandria         (Virginie)...  10  16                1 

Frédéricksbourg     id.     ...  60  21  1 

Richemond            id.     ...  121  27               1 

Peicrsborg             id.     ...  143  29  1 

Raleigh  (Caroline du  Nord).  292  44               2 

FayetteTille         id.           .  349  50               3 

Chcraw    (Caroline  du  Sad).  419  57               3 

Camden              id.            .  476  63               3 

Golumbia            id.            .  509  66  3 

Charles-Town      id.            .  644  79  4 

Augusla     (Géorgie). 782  93                5 

Savannah        id 914  106                5 

Macan            id      1107  126               6 

Columbns       id 1200  135               7 

Montgommery  (Alabama)..  1299  145               7 

Cabawba                id.       ..  1351  150               8 

Mobile                   id.       ..  1523  167  8 

New-Orléans     ouisiane).  >  •  1716  200  10 

38 


ft94  I^ÉGAAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

Règlement  p(mr  tamise  à  la  disposition,  du  puétic  de  la  léU- 
graphie  étectro-magnétique  de  VÉtat, 

§  1*'.  Il  sera  permis  d'utiliser  pour  les  comaïunicatioos  privées  do 
public  celles  des  ligues  élèctro-maguétiques  de  TÉtat  déjà  terminées  » 
ci-après  : 

^  —  A  partir  du  1*'  octobre  courant ,  celle  de  Berlin ,  par  Bruns- 
wick, flafiovre  et  Cologne,  sur  Aix-la-CbapeMe^  avec  rembrandie- 
ment  de  Dusseldorf  sur  Elberfeld  ; 

B.  —  à  partir  de  la  même  époque ,  celle  de  Beriin ,  par  Wltten- 
berg  et  Hftgenow,  sur  Hambourg; 

  partir  du  15  octobre  courant ,  celle  de  Berlin  sur  Siettin,  et  à 
partir  du  27  octobre  courant ,  celle  de  Berlin  sur  Francfort-sur *le- 
ftlein. 

Tant  pour  l'aller  que  pour  le  retour. 

S  2.  NéanmoÎAfi  cet  emploi  desdites  lignes  électriques  par  le  po- 
bUc  ne  pourra  avoir  lieu  qu'autant  que  la  transmission  régulière  des 
différentes  dépêches  du  gouvernement  et  de  l'admimslration  du  clie- 
min  de  fer  le  permettra. 

§  3.  Spnt  susceptibles  d'être  expédiées  par  le  télégraphe  électrique 
de  l'État ,  toutes  les  communications  appropriées  à  une  correspon- 
dance ,  et  ne  sont  exclus  de  cette  faculté  que  les  seuls  articles  qui  por- 
teraient atteinte  aux  lois ,  ou  qui,  par  des  considérations  de  haute  po- 
litique ou  de  bien  public ,  seraient  jugés  non  susceptibles  de  ce  mode 
de  transmission. 

Si  un  doute  vient  à  s'élever  sur  la  question  de  savoir  si  une  nouvelle 
est  susceptible  ou  non  de  l'envoi  par  voie  télégraphique,  la  di£Bcaké 
sera  soumise  à  l'appréciation  de  la  direction  télégraphique,  dont  le 
jugement  sera  sans  appel. 

§  h-  Chaque  dépêche  à  expédier  doit  être  signée  du  nom  de  l'expé- 
diteur et  être  écrite  en  tangage  inteUigihte  et  sans  abrivia^ 
tions. 

Des  dépêches  qui  ne  rempliraient  pas  ces  conditions  seraient  rea* 
dues  aux  expéditeurs ,  afin  qu'ils  les  complètent  ou  les  refondent. 

Dans  le  cas  où  des  dépêches ,  après  avoir  été  transmises  iâé^êftà- 


TARIFS  ET  LÉGISLATlOff  DE  LA  TÉLÉGRAPmE  ÉLECTRIQUE.     695 

qnement  k  une  distance  partielle,  deYraiesC,  à  partir  de  ka  dernière 
station  télégraphique  ,  continuer  jusqu'à  leur  destination  finale ,  par 
eaufette  »  par  exprès  oo  par  la  poste  (S  IS) ,  la  désignatioa  d*utt  tel 
Hiode  d'expédition  devra  être  expressément  spécifiée  par  l'expéditeur 
sur  sa  dépêche. 

S  5b  Afin  d'empêcher  l'emploi  abusif  de  la  télégraphie  de  l'État, 
et  de  la  rendre  accessible  à  autant  de  correspondances  que  possible, 
pendant  qu'un  seul  fil  conducteur  établira  la  communication  des  ap- 
pareils entre  eux  »  une  dépêche  télégraphique  ne  devra  pas  contenir 
plus  de  100  mots,  et  ne  devra  entraîner,  de  la  part  du  correspondant, 
qu'une  seule  réponse  immédiate.  De  plus  longues  dépêches  ou  plu- 
sieurs dépêches  successives  d'un  même  expéditeur  ne  pourront  être 
transmises  que  dans  le  seul  cas  où  l'appareil  ne  serait  pas  requis  par 
d'autres  correspondants ,  soit  dans  la  station  même ,  soit  dans  les  au- 
tres stations  de  la  ligne. 

§  6.  Jusqu'à  ce  qu'une  station  centrale  soit  établie  à  Berlin  ^  ^  la- 
quelle aboutiraient  les  diverses  lignes  télégraphiques ,  le  dépôt  des  dé- 
pêches aura  lieu  en  cette  capitale ,  aux  stations  télégraphiques  établies 
dans  les  gares  de  chemin  de  fer  respectives.  Il  en  sera  de  même  à 
Magdebourg,  Brunswick,  Hanovre,  Mindz,  Dusseldorf,  Cologne, 
Aix-la-Chapelle ,  Elberfeld,  ainsi  qu'à  Wiitenberg ,  Hagenow  et  Ham- 
bourg. 

%  7.  Les  bureaux  télégraphiques  sont  ouverts  régulièrement  au 
pnUic  tons  les  jours ,  à  l'exception  des  dimanches  et  jours  de  fête , 
savoir  : 

Du  1*'  avril  au  M  septembre,  de  7  heuresdu  matin  à  9  heures  du 
mht; 

Du  l**  octobre  au  31  mars ,  de  6  heures  du  matin  à  9  heures  du 
soir» 

Dans  des  cas  urgents,  les  lignes  télégraphiques  pourront  être  utili- 
sées de  nuit ,  sous  les  conditions  mentionnées  au  §  9. 

$  8.  La  déclaration  des  dépêches  à  expédier  a  lieu  entre  les  nuiins 
du  chef  de  ta  station  télégrapUqoe,  ou,  à  son  défaat,  entre  celles  de 
son  suppléant  L'un  ou  l'autre  de  ces  derniers  calcule ,  d'après  k  tarif, 
les  frais  d'expédîtîoa ,  les  perçoR  de  l'expéditeur ,  les  inscrit  dans  un 
journal  de  recette  à  ce  spécialemet  destiné,  et  remet  k  l'expéditeur, 
arec  la  quittance  de  k  seoMiie  perçue ,  im  oerti^t  de  réception. 

£n  même  tempafiie  les  Itm  d'expMitîM  on  percevra  : 

3S. 


596  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

A.  —  Les  frais  de  commîssîon  de  5  silbergroscbcn  (62  c.  i/2) 

B.  —  En  ce  qui  est  des  dépêches  à  expédier  en  partie,  senlemait, 
par  le  télégraphe  (§  13  et  i/i),  les  frais  d*esUfette,  d'exprès  on  de  port 
dont  le  montant  pourra  être  connu. 

Si  le  chef  de  la  station  télégraphique  est  en  doute  sur  le  montant 
des  frais  mentionnés  en  B ,  il  pourra  recueillir  des  renseignements  an 
bureau  de  poste  de  la  gare  respective. 

Dussent  ces  frais  ne  pouvoir  être  évalués  exactement ,  Texpéditenr 
aura  pour  les  couvrir  à  déposer  à  fa  station  télégraphique  une  somme 
proportionnée. 

§  9.  L'évaluation  des  frais  d'expédition  est  basée  sur  le  nombre  des 
mots,  et  c'est  dans  ce  sens  que  le  Urif  a  été  établi.  L'adresse ,  la  si- 
gnature et  la  date  sont  soumises  à  la  Uxe.  Les  chiffres  isolés ,  les  chif- 
fres simples  sont  calculés  aussi  bien  que  les  chiffres  additionnés  on 
groupés.  Par  contre ,  il  n'est  pas  tenu  compte  de  la  ponctuation.  Ce 
sera  au  chef  de  la  station  télégraphique  à  décider  ce  qui  devra  être 
considéré  comme  un  mot,  sans  qu'il  y  ait  à  en  appeler  de  cette  déci- 
sion. 

Le  double  des  évaluations  portées  au  tarif  sera  perçu  ponr  des  dé- 
pêches à  expédier  de  nuit,  c'est-à-dire  de  9  heures  du  soir  jusqa'an 
moment  de  la  reprise  du  travail. 

§  10.  L'expédition  des  dépêches  a  lieu  d'après  leur  ordre  de  sac- 
cession  ,  eu  égard  au  moment  de  leur  première  remise  à  la  stadon  té- 
légraphique. 

Une  commande  préalable  ne  sera  pas  prise  en  considération. 

Lorsqu'il  arrivera  des  communications  télégraphiques  des  divera 
points,  celles  privées  alterneront  entre  elles  de  telle  façon  que,  par 
exemple,  à  une  dépêche  de  Berlin  pour  Hambourg,  il  en  succé- 
dera une  de  Hambourg  pour  Berlin;  à  celle-ci,  une  de  Berlin  poor 
Hambourg ,  etc. 

Parmi  les  dépêches  ayant  une  même  direction ,  celles  parlant  des 
points  extrêmes  de  la  ligne  auront  le  pas  sur  celles  provenant  dessu- 
tions  intermédiaires. 

§  il.  Tons  les  employés  télégraphiques  sont  astreints  au  plus  strict 
secret  quant  aux  dépêches  télégraphiques. 

L'accès  des  chambres  de  travail  des  stations  télégraphiques  n'est 
permis  que  sur  autonjaiion  expresse  soit  de  la  direction ,  soit  dn  chef 


TARIFS  ET  LÉGISLATION  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE.     597 

de  la  station  rcspectÎYe  ou  de  son  suppléant ,  et  seulement  lorsque  Ton 
ne  télégraphiera  pas. 

S  12.  La  dépêche  télégraphique,  aussitôt  après  son  arrivée  et  ta 
transcription  intégrale  et  lisible ,  sera  scellée  du  cachet  de  la  station 
télégraphique  et  envoyée  au  destinataire  par  un  messager  télégra- 
phique assermenté  ou ,  dans  le  cas  du  §  8 ,  lettre  B ,  par  un  facteur 
ou  un  courrier  de  la  poste. 

La  remise  exacte ,  avec  indication  du  temps  auquel  elle  aura  eu 
lieu ,  sera  certiGée  par  le  destinataire  sur  un  livre  à  quittance  ou  sur 
un  récépissé  spécial. 

S  13.  Les  dépêches  dirigées  sur  des  points  avec  lesquels  il  n'exis- 
tera aucune  communication  télégraphique  directe ,  seront  recueillies 
par  la  dernière  station  qu'elles  auront  à  toucher  ;  là,  elles  seront  con- 
venablement traduites ,  scellées  du  cachet  administratif  de  la  station 
et  réexpédiées  à  destination  ,  conformément  au  vœu  du  destinataire , 
par  la  poste  locale. 

S  iik.  Pour  la  remise  de  chaque  dépêche  télégraphique ,  que  cette 
remise  se  fasse  directement  par  la  station  télégraphique,  ou  qu'elle 
ait  lieu  par  l'intermédiaire  du  bureau  du  poste  local ,  il  sera  porté  en 
compte  une  surtaxe  de  5  silbergroschen  (62  c  1/2)  qui  sera  perçue 
au  moment  de  la  remise  de  la  dépêche. 

Ce  droit  de  commission  sera  également  prélevé  au  profit  du  Tréso*; 
royal ,  dans  le  cas  où  les  expéditeurs  attendraient  en  personne  et  re- 
cevraient à  la  station  tél^ra[diiquc  même  les  réponses  à  des  demandes 
en  renseignements  tél^raphiques. 

S  15.  Dans  des  circonstances  où ,  de  l'expédition  télégraphique  de 
nouvelles  par  le  public»  il  y  aurait  à  craindre  un  danger  pour  l'État , 
l'emploi  public  du  télégraphe  pourra  être  entièrement  suspendu  par 
ordonnance  du  ministre  soussigné 

Berln ,  le  6  août  18^9. 


69S 

TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQDS. 

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TARIFS  ET  LÉGISLATION  BiB  LA  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE.     509 


HOLLANDE. 

Copie  d'vn  arrêté  du  Gouvernement  hûitofmlaiê  fixatif  à 
V  étabiiêêement  de$  téUgrafhee  éUoprifweei 

Nous,  Guillaume  II ,  etc. 

Coasidéraut  qu'en  même  temps  que  riatrvduclkNi  des  télégraphes 
électriques»  cearnie  ««yen  rapide  de  coninoalcaiîeils ,  nérît»  à  tous 
-égards  d'être  encouragée,  il  n'est  pas  nains  iMparlant  que  \t  serne^ 
de  ces  télégraphe»  soit  soumis  à  des  c^aRlîtioiia  prepres  à  prévenir, 
dans  rintéréc  général ,  les  abus  résultant  de  l'enpM  ée  ce  tmyeii  de 
conmumcalion , 

Avons  arrêté  et  arr^ns  : 

Article  l*^  Aucun  télégraphe  électrique  ne  )»ouiTa  être  établi 
ou  mis  en  usage ,  soit  sur  la  figne  des  themins  de  fer,  soit  sur  les 
routes  ordinaires ,  ou  de  toute  autre  manière ,  sans  avoir  obtenu  au- 
paravant notre  approbation  y  sur  )a  demande  qui  taous  en  ailra  été 
faite. 

Art.  2.  Les  conditions  suivantes  sont  attachées  à  la  concession  des 
télégraphes  électriques ,  savoir  s 

1®  Le  tarif  des  prix  pour  le  transport  des  nouvelles  sera  envoyé  aux 
départements  de  l'intérieur  et  des  finances  et  soumis  par  ces  déparle- 
meftts  k  noire  approhttiDn  i 

3*  Les  nouvoU»  et  les  oomnttokttieDs  provenant  àfe  rad Ainisira 
tion  générale  et  des  administrations  provineiales  et  cOAMinna^,  nhisi 
que  les  nouvelles  et  communications  qui  leur  seraient  adressées ,  se- 
ront transmises  de  préférence  à  celles  des  particuliers  ; 

S""  En  temps  de  guerre,  les  télégraphes  électriques  seront  placés 
sous  la  direction  immédiate  du  déparlement  de  la  marine  et  de  la 
guerre  ; 

U''  En  outre ,  chaque  fois  que  des  circonstances  particulières  pour- 
ront Texiger,  remploi  de  ces  télégraphes  pour  le  service  particu- 
lier ,  par  ordre  ou  sous  la  surveillance  du  gouvernement  ou  des  chefs 
des  administrations  communales,  sera  interdit  provisoirement,  et 
même  entièrement  suspendu ,  &  Texception  des  communications  qui 
ont  rapport  directement  au  service  des  chemins  de  fer. 

5**  Dans  toutes  les  stations  des  chemins  de  fer  il  sera  tenu  des  re- 


600  TÉUÊGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

gistres  pour  ces  tél^aphes,  lesquels  seront  cotés  et  paraphés  park 
chef  de  radminislration  communale ,  et  établis  d'après  les  modte 
annexés  à  cet  arrêté;  toutes  les  nouveUes  expédiées  on  reçues  de^ 
Tront,  sans  aucune  exception»  être  inscrites  sur  ces  registres; 

6^*  S*il  arrivait  que  pins  tard  Tusage  multiplié  fait  par  le  public  des 
télégraphes  électriques  portât  préjudice  aux  Intérêts  financiers  de 
Tadministratiou  des  postes,  la  rétribution  d*une  juste  indemnité  ao 
profit  de  cette  administration ,  et  réglée  concurremmeiit  par  les  dé- 
partements de  Tintérieur  et  des  finances,  sera  exigée  des  proprié- 
taires des  télégraphes  électriques; 

l""  En  tant  qu'il  s'agit  d'établir  des  télégraphes  en  dehors  des  die- 
mins  de  fer»  les  personnes  qui  auront  obtenu  des  concessions  seroot 
tenues  de  s'entendre  avec  les  administrations  communales  et  les  pro- 
priétaires des  terrains,  routes,  digues»  etc.»  pour  la  direction  da 
lignes  télégraphiques  et  l'établissement  des  stations  nécessaires  ï  ce 
service,  et  de  se  soumettre  aux  indications  données  par  le  gouverne- 
ment relativement  à  la  direction  de  ces  lignes. 

Art.  3.  Les  contraventions  au  présent  arrêté  seront  punies  cod- 
formémeut  aux  dispositions  de  la  loi  du  6  mars  1818. 

FRANCE. 

ADMINISTRATION  DES  UGNES  TÉLÊGRAPH1QDÉ5. 

Extrait  du  traité  passé  entre  t* administration  télégraphique 
et  tes  compagnies  d'Orléans  et  du  Centre  pour  i'élabiisst' 
ment  d'une  ligne  électrique. 

ARTICLE  l*'.  Les  compagnies  d'Orléans  et  du  Centre  concèdent  ï 
l'État  le  droit  d'établir  sur  les  chemins  dont  elles  sont  concessionnaires 
une  ligne  télégraphique  électrique  composée  d'autant  de  fils  qu'il  ju- 
gera utiles  à  son  service. 

ART.  2.  Les  travaux  de  premier  établissement  et  d'entretien  seront 
exécutés  aux  frais  de  l'État  et  par  ses  soins,  en  se  concertant  avec  les 
compagnies  pour  que  leur  exécution  ne  gêne  eu  rien  la  marche  des 
trains.... 

Art.  s.  Les  compagnies  feront  surveiller,  mais  sans  qu'il  puisse  en 
résulter  aucune  responsabilité  pour  elles ,  les  fils  télégraphiques  par 
leurs  poseurs  et  leurs  gardes.  Elles  donneront  connaissance  aux  eœ- 


TARIFS  ET  LÉGISLATION  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE.    601 

ployés  télégraphiques  des  accidents  qui  pourraient  survenir  à  ces 
fils.  £n  cas  de  rupture  des  fils ,  les  gardes  ou  poseurs  raccrocheront 
proTÎsoirenient  les  bouts  séparés,  en  se  conformant  aux  instructions 
qui  leur  seront  données  ^  cei  effet  Pour  l'exécution  de  cet  article»  les 
compagnies  ne  pourront  êlre  obligées  à  augmenter  le  nombre  de  leurs 
agents  ni  âi  faire  aucune  dépense. 

ÂBT.  U.  Comme  compensation  des  droits  et  avantages  concédés  par 
les  compagnies  à  l'État  dans  les  trois  articles  qui  précèdent ,  celui-ci 
concède,  de  son  côté,  aux  deux  compagnies  précitées ,  le  droit  d'éta- 
blir sur  leurs  chemins  et  sur  les  embranchements  de  ces  chemins  qui 
sont  on  seront  exploités  par  lesdites  compagnies  un  télégraphe  élec- 
trique composé  du  nombre  de  fils  nécessaire  pour  leur  propre  usage, 
limité  à  la  transmission  des  dépêches  intéressant  leur  service,  soit  sur 
leur  ligne,  soit  sur  les  lignes  en  prolongement,  et  ce,  aux  conditions 
déterminées  par  les  articles  suivants. 

Le  nombre  de  ces  fils  est,  quant  à  présent,  limité  i  deux.  Les  fils 
supplémentaires  ne  seront  établis  que  d'après  les  indications  de  l'ad- 
ministration pour  assurer  le  parfait  isolement. 

L'un  de  ces  fils  servira  à  faire  communiquer  entre  elles  les  stations. 
Il  sera  fourni  et  posé  par  l'administi^ation  télégraphique  et  à  ses  frais. 
L'autre,  qui  sera  à  courant  continu,  servira  à  mettre  un  train  arrêté  sur 
la  voie  en  communication  avec  les  dépôts  ou  les  stations  ;  il  sera  fourni, 
ainsi  que  les  appareils  en  porcelaine  et  les  appareils  de  traction,  par 
les  compagnies ,  et  posé  par  l'administration  télégraphique  et  à  ses 
frais.  Tous  les  fils  seront  entretenus  par  l'administration  télégraphique, 
sauf  le  cas  du  remplacement  de  ces  fils  et  de  leurs  accessoires. 

Art.  7.  Les  compagnies  auront  la  libre  jouissance ,  soit  de  jour, 
soit  de  nuit ,  des  fils  qui  leur  sont  concédés  pour  la  transmission  des 
dépêches  ayant  pour  objet  leur  service. 

Art.  8.  Les  compagnies  feront  établir  les  appareils  destinés  à  la 
transmission  de  leurs  dépêches ,  soit  avec  des  signes  alphabétiques, 
soit  avec  tous  autres  signes.  Elles  devront  seulement  soumettre  ces 
appareils  à  l'acceptation  de  Tadministration  télégraphique. 

Elles  pourront  disposer  leurs  appareils  de  manière  à  communiquer 
directement  avec  telle  station  intermédiaire  qui  leur  conviendra,  sans 
être  (Aligées  4e  faire  passer  par  toutes  les  sutions  intermédiaires  les 
dépêches  à  transmettre  entre  deux  directions  consécutives.  II  sera 
établi  des  directions  à  Orléans,  Bourges,  Ghâteauroux  et  Nevers. 


e02  TÉLÉGRAIVIE  ÉLECTBIQVE. 

ART.  9.  Les  oompagBÎei  deiacttreat  Uliret  de  fiîrt  namntrer  I 
appareils  par  lears  eiaployés  dam  Uwtes  les  staiioiis  a«urc»  qae  teJÊm 
de  Paris 9  Orléans»  Bourges,  ChâteaurooK  et  NeversL 

Dans  cbacone  de  ces  deraières  gares ,  les  deos  easployée  pr^^perta 
ao  senrjce  spécial  des  oeoipagDîes  seitwt  pay^  par  elles  et 
néanmoins  par  radininistralion  télégraplMqtie,  sauf  leuri 
s*il  est  deoMndé  par  les  cottipagnies.  S*il  tst  reconnn  que  ces  deux 
employés  sent  însuflbaots,  l'adminsiratioii  powra  demaDder  Tad- 
jooctloA  d*ua  troîsîètne  employé.  Ils  recevront  nn  iraiteBieiK  de 
M  francs  par  omisL 

▲kt*  10.  Toutes  les  dé|»6ches  transmises  par  les  compagnies  oeroat 
inscrites  snr  des  registres  arec  numéro  d*ordre  et  par  dote. 

Ces  registres  seront  toujours  à  ia  disposition  des  agents  de  l'ndmi* 
nistration,  qoi  pourront  les  examiner  et  lescontrMer. 

Art.  11.  Si  les  compagnies  font  un  usage  iUicile  du  télégraphe 
pour  la  transmission  de  dépêches  autres  que  celles  spécifiées  an  nrti- 
des  k  et  7/ le  ministre  de  l'intérienr  pourra,  après  enquête,  pMK 
noncer  la  suspension  du  sa*vice  tel  qu*il  a  été  établi  d-dessus  sms 
aucone  indemnité. 

Dans  le  cm  de  suspension,  le  ministre  de  rintérieur  réglera ,  par 
Tarrêté  qui  la  prononcera ,  les  mesures  li  prendre  pour  que  le  sertice 
SQÎt  continué  sans  imerrupiion  par  les  agents  de  l'État  smr  les  points 
par  lut  déterminés  »  et  aui  frais  des  deuK  compagnies ,  mais  senlemeMi 
pour  les  transmissions  concernant  la  sécurité  des  Yvyagemrs,  l*eiplof- 
talion  du  chemin  et  son  cfiireUen. 

Art.  11  En  cas  d'accidents  dans  les  fils  du  service  de  rÈtât,  Tad* 
ministratîon  do  télégraphe  pourra  faire  us^  des  fils  concédés  aux 
comp^priei. 

Pendant  la  durée  des  réparations  la  priorité  appartiendra  an  nerrice 
do  gouvernement. 

Art.  Id»  Les  compagnies  douneront  pour  les  adminiatrttearselin- 
specteurs  des  lignes  téli^apbiques  quatre  cartes  de  Kbre  circthitinn 
dans  les  voitora  de  première  classe. 

fiHei  accorderont  également  la  circulation  graivile  dans  les  n>il«ires 
dt  premlèce  daase  aux  directeurs  attachés  ani  Kgnes  télégraphiques 
éubUessor  les  chemins  d'Orléans  et  du  Centre»  et  snr  les  chemins  qni 
en  sont  le  prolongement 

Elles  accorderont,  en  outre  «  sur  la  demande  Ae  Tadministralettren 


TARIFS  ET  LÉGISLATION  0£  LA  XÉLÉGRAMIE  ÉLECTRIQUE.     M» 

chef  de»  ligoes  télègra|iliiq«eg,  des  pemÎB  poar  f«yeger  du»  iet  tei» 
tures  dedeaxièmeet  troisième  classe  aux  agents  proposés  à  ]*entrelîeft 
des  télégraphes  électriques  >  m»s  seoieiiieBl  sur  la  portioD  de  Kgne 
comprise  entre  les  deux  directions  eè  îb  seraiK  employés. 

Les  ompegmes  tranqporterooc  eofio  gratoitemeDi  les  evpliféSt 
oavriers  et  iMtérkai  de  toute  nature  qol  seroal  emploies  à  réiaUi»* 
sèment  et  ii  l'entretien  du  télégraphe  éleotriqvw,  noo-seofemeni  nr 
leurs  chemins ,  mais  aussi  sur  les  chemins  en  proloogemeAt  de  etoE 
dentelles  sont  cencessîomiaires. 

Art.  14*  Si  les  compagnies  rédament  le  serrice  à  grandes  distanow» 
e'est-à-dire  de  direction  ^  direction ,  radministration  téiégraphiqae 
fournira  et  posera  un  denxièiiie  fil  pour  cel  nsa^e.  Ce  fil  arritera  dane 
les  bureaux  dos  gares  oè  seront  les  antm  appareils  des  compagnies, 
et  le  serrice  sera  fait  par  des  agents  désignés  an  2*  paragraphe  de 
l'article  9.  Dans  ce  cas,  les  compagnies  devront  foamir  aux  directeurs 
d'Orléaitt ,  de  Chftteaoronx  et  de  Nevers  un  logeasent  convenable  ac- 
cepté par  l'administration;  ou  bien  elles  payeront  une  indeamité  de 
logement  de  1,200  fr.  pour  chacune  de  ces  trois  directions  ci^earas 
désignées.  Les  appareib  seront  fimmis  par  la  compagnie  et  acceptés 
par  radministration»  • 

Loi  sur  ia  correspondance  télégraphique  privée. 
Dm  3  JnilM»  ta  et»  novetthre  tS5e. 

L'Assemblée  nationale  a  adopté  la  loi  dont  h  teneur  Mil  : 

Art.  1*'.  Il  est  permis  \  toutes  personnes  dont  ridealîté  est  établie 
de  correspondre,  au  moyen  du  télégraphe  électrique  de  rÉtat,  par 
l'entremise  des  fonctionnaires  de  l'administration  téUgrj^pbiqne. 

La  transmission  de  la  correspondance  télégraphique  privée  est  tou- 
jours subordonnée  aux  besoins  du  service  télégrapl^que  de  Titat. 

Art.  2.  Les  dépêches,  écrites  lisiblement,  en  langage  ordinaire  et 
intelligible ,  datées  et  signées  des  personnes  qui  les  envoient,  sont 
remises  par  elles  ou  par  leurs  mandataires  au  directeur  du  télégraphe» 
et  transcrites  dans  leur  entier,  avec  l'adresse  de  l'expédlleur,  sur  nii 
registre  à  souche.  Cette  copie  est  signée  par  l'expéditeor  on  par  son 
oiandataire,  et  par  l'agent  de  l'administration  téiégraphiqtte^ 

Sont  exemptés  de  la  uanscription  sur  le  registreà  souche  les  articles 


«04  TÉLÉORAPttE  ÉLECTRIQUE. 

destinés  aux  joaruaax  et  les  dépêches  relaiiyesaa  serfke  des  < 
de  fer. 

ART.  3.  Le  directeur  du  télégraphe  peut,  dans  l'intérèc de  l'ordre 
public  et  des  bonnes  mœurs»  refuser  de  transmettre  les  dépêches.  En 
cas  de  réclamation,  il  en  est  référé,  à  Paris,  au  ministre  de  rinlérieor, 
et  dans  les  départements  au  préfet  ou  au  sous-préfet,  ou  ii  tout  aotre 
agent  délégué  par  le  ministre  de  l'intérieur.  Cet  agent  »  sur  le  in  de 
la  dépêche  9  statue  d'urgence. 

Si ,  à  l'arrivée  au  lieu  de  destination ,  le  directeur  estime  que  la 
communication  d'une  dépêche  peut  compromettre  la  tranquillité  po- 
Mique,  il  en  référé  âi  l'autorité  administratif  e ,  qui  a  le  droit  de  re- 
tarder ou  d'interdire  la  remise  de  la  dépêche. 

Art.  /).  La  correspondance  télégraphique  privée  peut  être  sospes* 
due  par  le  gouvernement ,  soit  sur  une  ou  plusieurs  lignes  séparément, 
soit  sur  toutes  les  lignes  à  la  fois. 

Abt.  5.  Tout  fonciionnaire  public  qui  viole  le  secret  de  la  corres- 
pondance télégraphique  est  puni  des  peines  portées  en  Tariicle  187  da 
Gode  pénal. 

Art.  6.  L'État  n'est  soumis  ^  aucune  responsabilité  à  raison  da 
service  de  la  correspondance  privée  par  la  voie  télégraphique. 

Art.  7.  Les  dépêches  télégraphiques  privées  sont  soumises  ï  la  taxe 
suivante,  qui  est  perçue  au  départ  : 

Pour  une  dépêche  de  un  à  vingt  mots,  il  est  perçu  un  droit  fixe  de 
trois  francs,  plus  douze  centimes  par  myriamètre. 

Au-dessus  de  vingt  mots,  la  taxe  précédente  est  augmentée  d'oD 
quart  pour  chaque  dizaine  de  mots  ou  fraction  de  dizaine  excédaDL 

Sont  comptées  dans  l'évaluation  des  mots  l'adresse ,  la  date  et  la 
signature. 

Les  chiffres  sont  comptés  comme  s'ils  étaient  écrits  en  tontes  lettres. 

Toute  fraction  de  myriamètre  est  comptée  comme  un  myriamètre. 

Lorsqu'il  sera  établi  un  service  de  nuit ,  la  taxe  sera  augmentée  de 
moitié  pour  les  dépêches  transmises  la  nuit. 

Le  ministre  de  l'intérieur  est  autorisé  à  concéder  des  abonnements 
à  prix  réduit  pour  la  transmission  des  nouvelles  qui  se  rapportent  ao 
service  des  chemins  de  fer. 

Art.  8.  En  payant  double  taxe,  les  particuliers  ont  la  faculté  de 
recommander  leurs  dépêches.  Toute  dé|)êche  recommandée  est  véri- 
fiée par  une  réirétition  de  la  dépêche  faite  par  le  directeur  destinauire. 


TARIFS  ET  LÉGISLATION  D£  LA  1ÉLÉ6RAPHIE  ÉLECTRIQUE.     60& 

Art.  9.  Indépendamment  des  taxes  ci-dessas  spécifiées,  il  est 
perçu  poor  le  port  de  la  dépêche ,  soit  au  domicile  du  destinataire  » 
s'il  réside  au  lieu  de  l'arriyée ,  soit  an  trareau  de  la  poste  aux  lettres  » 
an  droit  de  cinquante  centimes  dans  les  départements  et  de  un  franc 
poor  Paris. 

Si  le  destinataire  ne  réside  pas  au  Heu  d*arri?é€ ,  la  dépêche  lui  sera 
transmise,  sur  la  demande  et  aux  frais  de  Texpéditenr,  par  exprès  ou 
estafette.  Les  r4)ndltions  de  ce  service  seront  fixées  par  le  règlement 
à  intervenir  eii  vertu  de  Tarticle  il  de  la  présente  loi. 

Art.  10.  Les  dépêches  sont  transmises  selon  Tordre  d'inscription 
poor  chaque  destination. 

L'ordre  des  transmissions  entre  les  diverses  destinations'  est  réglé 
de  manière  à  les  servir  utilement  et  paiement 

Toutefois  la  transmission  des  dépêches  dont  le  texte  dépasserait  cent 
mots  peut  être  retardée  pour  céder  la  priorité  à  des  dépêches  plus 
brèves,  quoique  inscrites  postérieurement. 

Les  dépêches  relatives  au  service  des  chemins  de  fer  qui  intéresse- 
raient la  sécurité  des  voyageurs  pourront ,  dans  tous  les  cas ,  obtenir 
la  priorité  sur  les  autres  dépêches. 

Art.  11.  La  présente  loi  recevra  son  exécution  à  partir  du 
1*' mars  1851. 

Le  service  de  la  correspondance  télégraphique  privée ,  les  condi- 
tions nécessaires  pour  constater  l'identité  des  personnes  et  les  disposi- 
tions réglementaires  de  la  comptabilité  seront  réglés  par  un  arrêté 
concerté  entre  le  ministre  de  l'intérieur  et  le  ministre  des  finances. 
Cet  arrêté  sera  converti  en  un  règlement  d'administration  publique 
dans  l'année  qui  suivra  la  promulgation  de  la  présente  loi. 

Délibéré  en  séance  publique,  à  Paris,  les  S  juillet,  18  et  29  no- 
vembre 1850. 

Le  président  et  tes  secrétaires , 

Signé  DUPIN,  Arnadd  (de  l'Ariége),  Chapot,  Bérard, 

DE  HEECKEREN  ,  FEUPIN. 

La  présente  loi  sera  promulguée  et  scellée  du  sceau  de  l'État. 
Le  président  de  la  République , 

Signé  Louis-Napoléon  Bonaparte. 
Le  garde  des  sceaux,  ministre  de  la  justice. 
Signé  E.  Rocher. 


me  TtSÉiGMàJtmS,  ÉLfiCTftlQUE. 

La  nécessité  de  ooiurtater  soa  identité  et  l'éléf  aïkm  des  prix  du  tarif 
ont  souieyéen  France  de  grandes  récrininations,  dont  H.  de  Coirq 
s'est  fait  l'interprète  dans  les  cokNanes  de  i*  Univers  ;  nous  n'exprime- 
rions pas  avec  plus  denetteté  et  de  verve  des  senliinents  qoe  noospir- 
tageoDS  pleinement;  et  nons  croyons,  en  conséquence,  devoir  céder 
à  M.  de  Gourcy  les  dernières  pages  de  ce  vokiflie  : 

«  Le  gouvernement  a  récemment  ouvert  quelques  l^es  de  léK- 
graphes  électriques  en  France,  et  cootrairemeot  à  ses  habitudes  de 
monopole ,  il  a  bien  voulu  donner  aux  particuliers  la  faculté  de  ae  ser- 
vir de  cette  voie  pour  la  transmission  de  leurs  dépêches.  Maïs,  d'a- 
près le  résultat  financier  de  la  première  quinzaine  d'opérations,  qû 
accuse  une  recette  d'un  millier  de  francs ,  il  est  k  craindre  qoe  ce 
mode  de  communication  ne  devienne  jamais  populaire  cft  usuel,  et  k 
couvre  pas  même  les  frais  de  son  installation.  Les  lélégraphesdemiefit 
être  cependant  une  source  de  recettes  pour  le  Trésor,  comme  la  posie, 
et  il  en  serait  ainsi  si  le  tarif  n'était  pas  ii  un  taux  exorbitant  et  à  la 
bureaucratie  ministérielle  n'avait  pas  retenu  d'une  main  ce  qu'elle 
semblait  donner  de  l'autre.  Un  règlement  muni  d'une  quantité  d'ar- 
ticles interminables  détermine  les  nombreuses  oonditioBS  qu'il  fut 
remplir  pour  avoir  le  droit  de  transmettre  un  message  sur  les  lilscoo- 
ducteurs  de  la  pensée.  Ce  sont  autant  d'entraves  destinées  ii  empêdiff 
l'usage  du  télégraphe  de  pénétrer  dans  les  mœurs»  comme  il  s'est 
naturalisé  aux  États-Unis.  Je  me  suppose  arrivant  d'Amérique  au 
Havre  ou  à  Boulogne.  Le  tricorne  du  gendarme  et  l'habit  vertda  èm- 
nier,  voguant  jusqu'au  large  peur  s'emparer  du  navire  avant  soo  ea- 
trée  au  port,  ont  fait  battre  mon  cœur  des  premières  émotions  de  h 
mère-patrie.  Après  un  interrogatoire  minutieux ,  comme  si  j'étais  a 
criminel ,  je  réussis  à  retirer  ma  personne  des  mains  de  ces  intéres- 
sants fonctionnaires,  en  leur  laissant  toutefois  mon  passe-port  etMS 
effets,  qu'ils  se  proposent  d'examiner  avec  plus  de  loisir.  Enfin ,  je 
débarque;  mais  il  est  trop  tard  pour  prendre  le  chemin  de  fer;  je 
brûle  d'arriver  à  Paris ,  où  ma  famiile.inquiète  m'attend  avec  une  rive 
impatience.  Je  veux  au  moins  leur  apprendre  mon  arrivée ,  et  je  cours 
au  bureau  du  télégraphe.  Un  personnage  compassé ,  qui  se  croit  ad- 
ministrateur parce  qu'il  est  tracassier,  me  tient  à  peu  près  ce  bngage  : 
«  Âvez-vons  votre  passe-port?— Il  est  entre  les  mains  des  bons  geo- 
»  darmes.  —  Avez-vous  nne  anUfrintlon  de  M.  le  maire  pour  voos 
»  servir  du  télégraphe  ?  —  Le  maire  doit  être  couché.  —  Avex-vous 


TARIFS  ET  LÉGISLAnOH  DE  LA  ItLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE.     607 

»  le  certificat  de  deux  notabks  constatant  que  tous  êtes  irrépro* 
*  cbaUe  dans  vos  ombofs?  Êtes-vous  assisté  de  deux  témoins  pour 
»  établir  ¥#(re  identité?  —  J'étais ,  il  y  a  deux  heures ,  en  mer,  et  je 
m  ne  connais  personne  au  Havre.  —  £n  ce  cas»  monsieur,  repassez 
»  demain.  »  Et  si  le  lendemain ,  muni  de  tous  les  papiers  voulus*  je 
m*obstine  à  vouloir  user  de  cette  voie  expédîtive,  il  me  faut  écrire  ma 
dépêche  sur  un  certm  papier  à  léte  imprimée ,  la  recopier  smr  un 
certain  r^istre ,  apposer  ma  signature  sur  plusieurs  livres  à  souche 
(  il  y  a  beaucoup  de  souches  dans  ces  bureaux  )  ;  puis  mon  billet  at- 
tendra aon  tour.  J'aurais  le  temps  d'être  à  Paris  avant  que  ma  dé* 
yêche,  portée  sur  Tatle  de  la  ioudre ,  y  pût  arriver.  Quelle  est  donc 
l'utilité  de  tout  ce  luxe  de  formalités,  et  quels  services  de  telles  en- 
traves procurent-elles  au  public?  C'est,  dira-t-on,  pour  empêcher 
l'agiotage  et  pour  sauvegarder  le  gouvernement  contre  des  complots 
anarchistes*  Mais  c'est  le  monopole  qui  a  toujours  offert  ces  dangers  » 
et  BOA  la  liberté  dans  la  transmission  des  nouvelles,  qui  porte  avec 
elle  son  remède.  Du  moment  que  tout  le  monde  peut  savoir  à  Rouen 
qu'à  teUe  heure  le  5  pour  cent  était  à  90  à  Paris ,  et  que  la  rue  était 
libre  d'émeute,  personne  ne  se  laisse  entraîner  dans  des  spéculations 
désastreuses,  ni  duper  par  un  révolutionnaire  compromettanL  À  la 
Bourse  de  New-York ,  les  agents  de  change  reçoivent  chaque  jour , 
pendant  leurs  séances,  plusieurs  centaines  de  dépêches  télégrapUyoes, 
iransmettant  des  ordres  d'achat  ou  de  vente.  On  connait ,  minute  paf 
amante ,  les  cours  de  Roston  et  de  Philadelphie,  et  le  taux  des  renies 
m  nivelle  aussi  instantanément  dans  ces  trois  centres  commerciaux, 
aam  fluctuations  trop  sensibles 

»  fi^an^  ce  fameux  règlement  français ,  tous  les  articles  sont  destinés 
à  ralentir  les  messages;  il  n'y  en  a  pas  un  seul  qui  ait  pour  but  de  les 
aciiver,  pas  un  qui  fixe  un  maximum  de  durée  pour  la  transmission 
âectrique  et  punisse  l'opéraieur  négligent.  C'était  cependant  la  seule 
chose  essentielle.  Aux  États-Unis ,  il  n'y  a  qu'un  registre  dans  les  of- 
fices de  télégraphe  en  outre  de  ceux  delà  comptabilité.  C'est  le  livre 
qi»  porte  le  &cteur  et  sur  lequel  les  destinataires  inscrivent  l'heure  et 
la  minute  de  la  réception  de  leurs  misaves ,  afin  que  l'administration 
sache  si  son  agent  a  été  ponctuel  et  le  réforme  au  besoin*  Aussi ,  gvàoe 
à  celle  promptitude  et  à  cette  absence  de  foroMS,  on  peut,  en  Amé- 
âque,  correspondre  i  cent  et  deux  cents  lieues  de  distance,  recevoir 
une  première  réponse  ,t  ^Bûre  ses  observations  et  recevoir  une  réponse 


608  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

définitive  ;  tout  cela  dans  la  même  journée.  On  termine  en  deux 
heures,  et  sans  être  vu ,  une  affaire  qni  aurait  demandé  par  h  poste 
huit  jours  et  plus  ;  en  cas  d'incendie ,  on  demande  du  secours  aox 
villes  les  plus  éloignées;  en  cas  de  vol ,  on  donne  le  ngnalementdo 
malfaiteur  i  toutes  les  polices  environnantes,  et  le  voleur  est  arrêté 
att  moment  où  il  se  croit  sâr  de  Timpunité.  En  cas  de  tempête  au  sud, 
on  en  donne  avis  au  nord ,  afin  que  les  navires  ne  prennent  pas  le  large. 
En  cas  d'inondation ,  le  télégraphe  en  instruit  tout  le  parcours  da 
fleuve,  pour  que  les  riverains  puissent  sauver  leurs  bestiaux,  leurs 
denrées  et  se  sauver  eux-mêmes.  L*électricité  marche  plus  vite  qoe  k 
débordement  des  eaux.  Pas  de  service  que  le  télégraphe  ne  rende;  il 
est  en  Amérique  une  des  nécessités  de  la  vie ,  et  son  usage  dans  les 
affaires  est  encore  moins  répandu  que  dans  les  familles ,  où  celte  io- 
vention  prodigieuse  devient  la.  providence  des  amis  qui  se  séparent  et 
des  maris  qui  sont  contraints  de  s'absenter.  J'ai  moi-même  confié  à 
ce  fluide  mystérieux  plus  d'un  message  affectueux ,  et  je  jouissande 
la  pensée  que  quelques  paroles,  fendant  l'espace,  allaient  porter  qdc 
consolation  instantanée ,  faisaient  disparaître  la  distance  et  me  don- 
naient l'étrange  privilège  de  l'ubiquité.  J'ai  vu ,  à  un  concert  de  Jenoy 
Lind,  le  régisseur  se  présenter  à  la  rampe  et  prononcer  ces  moti: 
«  Si  M.  William  Brown  est  dans  la  salle,  il  est  prié  de  passer aobo- 
»  reau ,  où  il  trouvera  une  dépêche  très-importante  ii  son  adresse,  I^ 
»  çue  à  l'instant  de  Chicago.  »  Aussitôt  un  gentleman  se  lève  et  quitte 
sa  place.  Sa  famille  savait  sans  doute  qu'à  cette  heure  il  serait» con- 
cert, et  le  télégraphe  permettait  de  l'informer  d'une  nouvelle  dont 
l'arrivée  plus  ou  moins  prompte  pouvait  causer  sa  fortune  ou  sa  ruine. 
»  Le  bas  prix  du  télégraphe ,  qui  le  met  à  la  portée  de  toutes  lef 
bourses,  est  une  autre  cause  de  son  utilité  et  de  l'universalité  de  son 
usage  aux  États-Unis.  Pour  des  villes  distantes  de  soixante  et  q!lltr^ 
vingts  lieues,  le  tarif  est  actuellement  de  un  franc  pour  dix  mots  et  de 
dix  centimes  pour  chaque  mot  additionnel.  L'adresse,  la  signatoreet 
les  mots  :  «  Répondez-moi  par  télégraphe,  •  ne  sont  pas  comptés,  et 
le  tarif  baissera  encore,  car  il  y  a  déjà  trois  lignes  électriques  se  fai- 
sant concurrence  entre  New- York  et"  Boston ,  et  trois  entre  New-YoA 
et  Philadelphie ,  ce  qui  prouve  la  prospérité  de  cette  industrie.  Il  est, 
du  reste ,  bien  peu  de  nouvelles  qui  ne  puissent  se  condenser  en  dit 
mots  ;  l'économie  apprend  la  concision  ;  le  style  télégraphique  banoit 
les  formules  de  politesse;  les  •  soyez  assez  bon  pour  (&0  centimes); 


LIGNES  XÉLÉGRAPIUQUES  ÉTABU£S.  «09 

les  «  je  Toas  serais  obligé  de  me  faire  rboDuear  de  »  (1  frane)  ;  et 
Tacite  eût  dû  naître  à  cette  époque  surprenante  de  progrès  indostrieb. 
Le  télégraphe  exerce  ainsi  une  influence  peut-être  fâcheuse  sur  le  lan- 
gage et  les  mœurs,  en  faisant  perdre  Tbabitude  des  circonh^cutions» 
en  donnant  de  la  précision  aux  dépens  de  l'urbanité ,  et  ce  n'est  pas 
là  un  de  ses  moins  curieux  résultats. 

»  Il  est  superflu  de  dire  qu'aux  États-Unis  le  gouvernement  a  laissé 
l'industrie  privée  construire  les  télégraphes.  Mais  nous  ne  demandons 
pas  qu'il  en  soit  ainsi  pour  la  France,  si  elle  sait  se  créer  une  source 
d'impôts  d'autant  moins  onéreux  pour  le  public  que  le  payement  en 
sera  volontaire»  et  si  elle  s'empresse  de  substituer  partout»  au  vieux 
système  toujours  interrompu  par  le  brouillard,  un  ensemble  complet 
d'après  le  procédé  ineu!  de  Morse.  Il  n'en  est  malheureusement  pas 
ainsi ,  et  nous  n'avons ,  après  des  années  d'expérience  »  que  quelques 
tronçons ,  tandis  que  l'Amérique  présente  un  réseau  de  télégraphes 
qui  couvrent  tout  le  pays.  Un  fil  de  fer  relie  Québec  et  la  Nouvelle- 
Orléans,  ces  deux  villes  françaises,  séparées  par  une  distance  de  douze 
cents  lieues ,  et  cet  espace  est  annihilé  par  la  pensée  qui  peut  se  met- 
tre en  communication  en  quelques  heures  avec  une  autre  pensée.  Il  y 
a  moins  de  deux  siècles ,  quand ,  en  1675  et  1682 ,  It  père  Marguette 
et  le  chevalier  de  La  Salle  découvrirent  le  cours  du  Mississipi  et  lui 
trouvèrent  une  communication  navigable  avec  les  Grands  Lacs,  il  fal- 
lait six  mois  aux  hardis  Canadiens  qui  avaient  monté  leur  canot  d'é- 
corce  au  golfe  Saint-Laurent  pour  venir  débarquer  au  golfe  du 
Mexique. 

9  Du  moment  qu'on  admet  que  le  secret  des  lettres  confiées  à  la 
poste  ne  doit  pas  être  violé  par  le  gouvernement ,  il  n'y  a  aucune  rai- 
son valable  pour  exiger  l'identité  des  signataires  de  dépêches  pour 
contrôler  l'exactitude  des  signatures ,  ou  pour  dévoiler  le  mystère  des 
correspondances  télégraphiques  en  les  copiant  sur  des  registres  timbrés 
et  paraphés.  Toutes  ces  minuties  font  créer  de  nouveaux  emplois  et 
grèvent  d'autant  le  budget  sans  rendre  de  services  appréciables.  En 
Amérique,  il  n'est  pas  de  négociant  qui  ne  se  serve  journellement  et 
régulièrement  du  télégraphe;  mais  la  plupart  ont  un  langage  emblé- 
matique, un  alphabet  en  chiffres  ou  un  vocabulaire  grotesque  dont 
leur  correspondant  a  la  clef,  et  qui  leur  permet  de  ne  pas  divulguer 
leurs  affaires  au  premier  venu.  On  signe  de  plus  presque  toujours  par 
un  pseudonyme  de  convention ,  ce  qui  est  le  meilleur  moyen  d'éviter 

so 


010  télMbàpiB  électrique. 

Tusurpation  des  signalores;  et  il  nous  semble  que  ra(Im!iii.stratio] 
française,  en  Toalaiit  prémaair  le  public  contre  Ja  fraude,  éloignera 
de  ses  télégraphes  les  grandes  affaires ,  an  tien  de  se  les  attirer.  Une 
autre  facilité  dont  nons  recommamlons  l*^doption ,  c*est  qu'on  peott 
on  adressant  une  dépèche ,  payer  en  même  temps  pour  la  réponse,  en 
sorte  que  la  personne  à  qui  l'on  écrit  n*a  pas  de  prétexte  pour  se  dis- 
penser de  dire  ce  qaV>n  lui  demande ,  et  le  facteur  réclame  cette  ré- 
ponse en  détiîrant  le  message. 

t  Chaque  année  les  journaux  publient  que  le  ministère  dn  com- 
merce envoie  tel  inspecteur  en  Amérique  pour  y  étudier  les  chemins 
do  fer;  celui  de  l'agriculture ,  tel  agronome  pour  inventer  nue  non- 
fdlo  pomme  de  terre,  picotiane,  tréculiane  ou  autre  variété  moins 
Iboane  que  la  modeste  parmentière  ;  le  ministère  des  finances  délègue 
un  autre  inspecteur  pour  étudier  tes  institutions  de  crédit,  et  son  col- 
lègue de  l'instruction  publique  fait  partir  un  quatrième  inspecteor 
pour  parcourir  les  écoles  en  y  prenant  des  notes ,  ou  un  géologue  pour 
dépeupler  de  cailloux  les  montagnes  Rocheuses,  le  tout  à  grands  frais, 
comme  si  les  boulevards  n'avaient  pas  assez  de  macadam.  Ces  mes- 
sieurs doivent  publier  au  retour  de  beaux  rapports  qui  dorment  pai- 
siblement dans  les  cartons ,  mais  nons  ne  voyons  pas  qu'ils  fassent 
sortir  radmtnislration  de  sa  i-outine ,  ni  qu'ifs  la  corrigent  par  l'exemple 
de  l'Amérique  des  idées  françaises  de  monopole ,  de  chiffres  et  decen- 
traMsation.  » 

Nons  avons  combattu  dans  cet  ouvrage  la  suppression  demandée 
par  M.  de  Courcy  du  télégraphe  Chappe  qu'il  appelle  le  vieux  sys- 
tème, et  nous  sommes  convaincu  plus  que  jamais  que  la  télégraphie 
électrique  n'est  pas  une  télégraphie  gonvemementale.  On  réubiin 
reriainement  ce  que  l'on  a  si  imprudemment  détruit  et  on  le  complé- 
tera par  l'adoption  de  la  télégraphie  de  nuit  de  M.  Jules  Guyot 

  ce  que  M.  de  Courcy  nous  raconte  de  l'Amérique,  ajoutons  qoe 
M.  Morse,  le  célèbre  surintendant  des  télégraphes  américains,  an- 
nonce à  M.  Arago,  dans  une  lettre  toute  récente,  que  le  réseau  des 
lignes  étabUes  s'étend  sur  un  développement  de  cinq  mSle  lieues! 


FIN. 


T:\BLK  WALYTIQUE  DES  MATIÈRES 

CO.NlENUliS    DAXS   CE  VOLUMK. 


PREMIERE   PARTIE. 

DE  LA  TÉLÉGRAPHIE  EN  GÉNÉRAL,  ET  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE 
ANCIENNE  DE  JOUR  ET  DE  NUIT. 

CHAPITRE  PREMIER. 

DE  LA  TÉLÉGEAPUIE  ESH  GLNÉRAL  ET  DES  DIVERS  ÀGENTB   TÉLKCnnniQtES. 

Signification  générale  et  particulière  du  mot  télégraphie.  Immense  Tariété 

des  moyens  de  communication  donnés  aux  divers  titres  de  la  création.  9. 

A  quoi  peuTent  se  réduire  les  signes  télégraphiques.  3 

Premier  agent  télégraphique  ;  le  mouvement  de  translation.  4 

Second  agent  télégraphique  :  le  son.  5 

Troisième  agent  télégraphique  :  la  lumière.  7 

Conditions  de  la  télégraphie  optique ,  lumière  blanche  et  colorée.  8 

Héliotrope  de  G auss.  \o 

La  chaleur,  transmetteur  des  signaux.  lo 

Quatrième  agent  télégraphique  :  Vélectricité.  1 0 

Difficultés  de  Pélectricité  statique,  succès  de  Télcctricité  Toltaïqne*  i  i 

CHAPITRE  II. 

QtAUTÉS  ESSEimELLES  D*OIf  BON  TÉLÉGBAPnB  OPTIQUE. 

Télégraphe  Chappe,  signaux ,  mécanisme,  manœuTre.  12 

DécouTerte  de  la  télégraphie  par  les  frères  Chappe.  13 

Description  da  télégraphe  Cha|^.  de  15  à    34 
Excellence  et  perfectionnements  possibles  du  télégraphe  Chappe.  Télé* 

graphe  Flocon.  25  à    26 

Télégraphe  prussien.  26 

Télégraphe  anglais.  r  27 

Télégraphe  Gonon.  27 

CHAPITRE  III. 

APPLMUTIOH  DIS  8IG1UUX  A  l'BXPBBSSIOM  DB  LA  PEMISb.  ~  LASCUK 
TÉLÉGRAPHIQUE. 

Signaux  du  télégraphe  Chappe,  leur  distribution,  leur  nombre.  28  à    33 

Noareau  Tocabnlaire  d'Abraham  Chappe.  33  à    37 

Traduction  des  signaux  Chappe  en  ensembles  de  points,  de  chiffres  et  de 
sons,  par  M.  Dujardio,de  Lille.  37  à    43 

39. 


612  .       TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES. 

CHAPITRE  IV. 

DE  L'UTlUTé  DE  Li  TÉLÉGRAPaiE.   »  DE  LA  TÉLECBAPBIB  DE  KUT. 

Utilité  et  néceuité  de  la  télégraphie  de  jour.  43 
Insnlfisance  de  la  télégraphie  de  jour.  44 
Nécessité  de  la  télégraphie  de  noit.  46 
Conditions  qae  doit  remplir  la  télégraphie  de  naît.  47 
Essais  de  Cbappe  et  de  MM.  Saint-Haouen  et  Alplionse  Foy.  4 s 
Divers  modes  d*illumi nation  des  télégraphes.  49 
Télégraphe  de  nuit  de  M.  Jules  Guyot.  49  ^  60 
Hydrog^e  liquide.  bl 
Expérience  de  Paris  à  Dijon.  Succès  complet.  61 
Plaidoyer  en  faveur  de  la  télégraphie  ancienne  de  jour  et  de  nuit.  ôl 
La  télégrapliie  électrique  n*est  pas  une  télégra|iliic  gouversemenUle.  63 
Télégraphe  de  Chappe  de  Paris  à  Lille  étalement  détruit.  66 
Téléjsraphie  aérienne  de  jour  et  de  nuit  appliquée  aux  chemins  de  fer.  Sys- 
tème de  M.  Jules  Guyot.  &6 
S)stème  de  M.  Treuller  de  Berlin.  67 

DEUXIÈME  PARTIE.  —  PREMIÈRE  SECTION. 

HISTOIRE  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE. 

CHAPITRE  PREMIER. 

PREMIÈRE   ÉPOQUE. 

Passage  curieux ,  extrait  de  Strada.  6S 

Essai  de  Lesage ,  sa  lettre  à  l'empereur  de  Russie.  69 

Essai  de  Lomond.  60 

Reiser,  Salva,  Ca^allo.  61 

Betancourt,  Ronalds.  62 

DEUXIÈME    ÉPOQUE. 

Découverte  de  la  pile  de  Volta.  62 

Télégraphe  de  Sœmmering ,  son  merveilleux  ensemble.  6S 

Schweigger.  66 

Co2e.  6j 
CHAPITRE  II. 

TROISIÈME   ÉPOQUE. 

Découverte  d'Dented,  action  du  oonrant  sur  Taiguilie  aimantée.  66 

'Multiplicateur  de  Schweigger.  66 

Fechner  et  Ampère,  première  idée  du  télégraphe  à  aiguille.  r.7 

Richtie  et  Alexander.  69 

QUATRIÈME    ÉPOQUE. 

Découverte  de  l'action  du  courant  sur  les  courants  par  Ampève.  SolénoUc.    69 


TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATfËRES.  6JS 

Découverte  des  propriétés  magnétisantes  des  courants  électriques,  par 

M.  Arago.  70 
Electro-aimants  de  Sturgeon,  PouiUet,  Henry»  Robert.  7 1 
Découverte  des  courants  d'induction  par  Faraday.  71 
Machines  magnéto-électriques.  72 
DécouTcrte  de  la  pile  à  effet  constant,  par  Daniell.  73 
Prétentions  de  M.  Morse^  son  télégraphe,  rédamatioa  de  M.  Jackson.  Dis- 
cussion de  ses  droits.  75  à  79 
Essais  du  baron  Von  Schilling.  79 
Expériences  de  Gauss  et  Weber.  90 
Télégraphe  de  SteinheiK  SOà  84 
Télégraphe  de  M.  Amyot.  84 
Expériences  de  M.  Masson  et  de  MM.  Masson  et  Bréguet.  85 

CHAPITRE  IH. 

CINQUlÈnB    RPOQVB. 

Premier  télégraphe  à  aiguilles  de  M.  Wlieatstooe»  progrès  immense  et  réa- 
lisation de  la  télégraphie.                                                           8ft  à  90 
EfisaideM.  Davy.  90 
Télégraphe  électro-physiologique  de  M.  Vorsselman  de  Heer.              90  à  95 

CHAPITRE   IV. 

SIXIÈME    ET    DERNIÈRE    ÉPOQUE. 

Télégraphe  à  cadran  de  M.  Wheatstone.  95  à    98 

Association  de  MM.  Cooke  et  Wheatstone.  98 

Premier  télégraphe  de  M.  Bain,  ses  travaux  successifs,  ses  réclamations, 

ses  discussions  avec  M.  Wheatstone.  99  à  102 

CHAPITRE  V. 

DES   ÀPPUCATIOMS  DITBRSE8   DU  PaiMCIPE    DE   LA   TÉLÉCRAPBIB   ÉLBGTRIQVC. 

Impression  des  dépêches.  Télégraphes  écriTants  et  imprimants.  Télégraphe 

élect|[0-chimique  de  M.  Bain.  Télégraphe  autographique.  1 08  à  lit 
Horloge  éleotro-télégraphique.  i  1 1 
Priorité  de  M.  Wheatstone  à  Tidée  tliéorique  des  horloges  électriques.  1 12 
Réclamation  de  M.  Bain.  114  à  118 
Droite  certains  de  M.  Steinheil.  1 1 8 
Système  de  sonnettes  mises  en  mouvement  par  le  courant  électrique.  120 
Appareils  pour  la  comparaison  de  deux  pendules.  120 
Moyen  de  soustraire  les  pendules  astronomiques  aux  diverses  influences  per- 
turbatrices. Projet  de  M.  Paye.  121 
Détermination  de  la  différence  des  longitudes.  124 
Application  à  Tétude  des  ouragans,  par  M.  Espy.  127 
Thermomètre,  baromètre,  psychromètie ,  hygromètre,  anémomètre  élec- 
trique de  M.  Wheatstone.                                                          128  à  132 


614  TABLE  AlfALTTIQUE  DES  MATIÈRES. 

CliroDOFtope ,  moyen  d«  Dietiirer  des  intefrallêf  eitréaieamtcoorts.        131 

Idée  de  M.  Pouillet.  1»  k  137 

Chronoscope  de  MM.  Brégoet  et  de  Koartaitliioir.  iSS  à  H) 

Réclamation  de  M.  Whaatstone.  1 41  à  1 50 

Réponse  de  H.  Brégoet.  IM 

Droits  de  priorité  certains  de  M.  Whertelaie.  151 

Note  de  M.  Jacobi.  151 

Note  décisif  e  publiée  en  1840  par  M.  Qoételel.  153 

Cfironoscope  de  M.  Siemens.  133 

Cbrono«cope  de  M.  Joseph  Henry.  155 

Loch  élettriqne  de  M.  Bain.  156 

Merreilles  de  la  télégraphie  électrique.  f  se  i  158 

SECONDE  SECTION. 

THÉORIE  DE  LA  XÉLÉaiAPHlE  ÉLECTRIQUE. 

CHAPITRE  PREMIER. 

▼rrESSB  DB  PROPAGATION  DB  L*ÉL£CnLlCIT^. 

Expériences  anciennes.  159 

Dorée  des  édairs,  par  M.  Arago.  160  à  167 
Comment  constater  Parance  on  le  retard  de  denz  phénomènes  loukineoi» 

par  M.  Arago.  168 
Durée  de  l'étincelle  électrique  et  vitesse  de  réiectricitéi  par  M.  MT beat* 

stone.  169&1M 

Vitesse  de  propagation  de  la  lumière,  par  M.  Fizeau.  181  à  1S3 

Vitesse  de  Télectricité»  par  MM.  Fizeau  et  Gounelle.  183  à  193 
Examen  des  expériences  de  MM.  Walker  et  Mitchel  sur  la  vitesse  de  Té* 

lectricité,  par  M.  Fizeau.  194  à  206 

Vitesse  la  plus  probable  du  courant  électrique.  206 

CHAPITRE  H. 

LOI  M  LA   PROPAGATION   DU  PLUmB  ÉLBCTRIQim,  RAPPORTS  BNTRS   LA   PC»- 
SANCB  ET  LA  RÉSISTANCE. 

Déoouf  erte  des  lois  de  propagation  du  fluide  électrique  ;  historique  tracé 

par  M.  Pouillet.  207  à  211 

Réclamation  en  Oiveur  de  Ohm.  313  à  213 

Faits  principaux  de  la  pr<9agatlon  de  Télectrlcité.  214 
Détermination  des  constantes  des  circuits  Toltalques,  par  M.  Wheat- 

stone.  315  &  240 

Lois  de  Ohm.  313  &  219 

Terminologie.  2i9 

Méthodes.  220 

Rhéostat.  221 

Unité  de  mesure  de  la  résistance.  2'^ 


TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATltRES«  6U 

Evaloation  de  la  résistance.  236 

Mesore  de  diyeraes  forces  électro-motrices.  S28 

Divers  procédés  pour  la  détermination  de  la  réaistanee.  iM  h  234 

Usage  da  galyanomètre  ponr  mesurer  les  forces  électro-motrices.  334  k  336 

Appareil  différentiel  poor  la  mesure  de  la  léaistaBee.  1S6  à  137 

Degré  de  Pét^helle  galyanomètrique  correspoodamt  à  TiiiteMlité.  M6 

DéTiations  correspondantes  anx  dire»  desrés  de  force,  140 

Pratique  des  théories  et  des  métiiodea  de  M*  Wheal  tone.  140 

OMiditions  de  succès  de  la  télégraphie.  141 

CHAPITRE  IIL 

DE  LA    TERRE    GONSDteâl  IIAR8  BIS   RiPPORTS    kJtC    Là   TRAMMUSIOM    W» 

COURANTS* 

Exp^ieneas  anciennes  sar  la  conductibilité  da  la  tanre.  Expériences  de 

M.  Bain.  144 

Expériences  de  M.  Mattencci,  première  série.  247  à  249 

Expériences  de  M.  Magrini.  2(0  à  255 

Expériences  de  M.  Matteucd,  seconde  Série.  255 1  259 

Expériences  de  M.  Bréguet.  259 

Prévisions  de  la  théorie  d'Ampère  260 

Explication  et  théorie  de  la  conductibilité  de  la  terre.  26 1  à  265 

Objections  de  M.  Mattencd  et  réponsea*  265  à  266 

NottTeUes  expériences  de  M.  Hatteacci.  268  à  272 

RéfoUtion  de  M.  Matteucci.  273  à  275 

Singolière  tiiéorie  de  M.  Pouillet.  275 

CHmclosions  »  notion  véritable  de  la  conductibilité  de  la  terre.  276 

Dernières  recherches  de  M.  Matteucci,  énoncés  faicroyables.  280 

CHAPITRE  IV. 

nn  LA  niSISTAHGB  totale  du  CmCUlT  ET  DE  LA  FORCE  ^LiCTIlO-MOTRICK  KÈ- 
CBSSAmE  A  LA  TRANSMISSION  DES  SIGNAUX. 

Conditions  de  bon  fonctionnemeat  d'un  télégraphe  à  cadran.  282 

Résistance  intérieure  de  la  pile.  283 

Résistance  du  fil  de  l'éleotro-ahaant.  284 

Résistance  do  fil  conducteur.  384 

Détermination  de  la  force  électro*motrice.  385 

Isolement  imparfait  des  fils,  courants  dérivés.  286 

Influence  de  Télectricité  atmosphérique,  du  magnétisme  terrestre  et  des 

aurores  boréales.  190  à  293 

Fils  conducteurs  aériens  et  souterrains.  293 

Fils  recouverts  de  gatta-percha.  295 

Méthode  pour  reconnaître  les  solutions  de  continuité.  396  à  398 
Comparaison  des  deux  espèces  de  conducteurs,  aériens  et  souterrains..       298 

Phénomènes  propres  des  conducteurs  souterrains.  298  à  300 

Gourants  en  sens  contraire  propa^fés  à  la  fois  dans  up  même  fil,  904 


61«  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES. 

CHAPITRE  V.  -  SUPPLÉMENTAIRE. 

SCn    LB   MODE  DB   TRANSMtKIOZf   DES    COCRANTâ   ÉLECTRIQOES    ET  tA    TnÉOME 
£LëCTB0»CHI1IIQIJE,  PAE  h,  AHPÉRB. 

Electricité  propre  des  molécules  des  corps.  m 

Atmosphères  électriqaes  des  atomes.  m 

Mouvement  de  Télectricité  dans  les  corps  cottdncteiirs.  t05 

Combinaison  de  deux  molécules  douées  d'électricités  côntraiKt.  30s 

DécompositoQ  des  corps  sous  l'action  de  la  pile.  Iio 

Explication  des  eipériences  de  M.  Pouillet  sur  le  dégagement  de  l'électri- 
cité dans  les  décompositions.  S 1 1 
Combinaison  de  deux  molécules  douées  de  même  électricité.  313 
Explication  de  la  propagation  de  la  lumière  par  les  forces  électriques.  S16 
Théorie  de  la  pile.  Electricité  de  ccmtact.  si 7  i  3»i 
Electricité  atmosphérique.  3)0 

TROISIÈME  SECTION. 
APPAREILS   DE   LA   TÉLÉGRAPHIE. 

CHAPITRE  PREMIER. 

APPAREILS  PRéUWNAIRBS  ET  ACCESSOIEBS. 

Appareils  générateurs  du  courant.  De  la  pile  et  de  ses  différeoles 


331  à  zn 

Pile  à  sable.  3» 

PIledeM.Wheatotone.  3)3 

PiledeDanlell.  324 

PiledeGrore.  324 

Pile  de  Bunsen.  32& 

Perfectionnement  de  MM.  Lemolt  et  Archerean.  326 

Fixateur  de  la  lumière  électrique  de  M.  Jules  Duboscq.  836 

Appareils  électro-magnétiques  et  leurs  différentes  formes.  329 

Electro-aimant.  329 

Machines  magnéto-éleciriques.  329 

Celle  de  MM.  Pixii  et  Stoehrer.  331 

Celle  de  M.  Billant  ;  celle  de  M.  WheaUtone.  333 

Machine  anglaise.  333 

Machines  de  M.  Dujardin.  334 

Machine  de  M.  Glaesener.  335 

Appareils  Interrupteurs  du  courant  galvanique.  33S 

Interrupteur  de  Ncef.  335 

Interrupteur  de  M.  Froment.  336 

Contact  mobile  de  M.  Denis.  336 

Relais  on  appareils  destinés  à  mettre  en  action  une  seconde  pile.  337 

Relais  de  M.  Wheatstone.  137 


TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES.  617 

Relais  on  pendule  de  M.  Kramer.  339 

Appareils  mesureurs  de  rintensité  du  courant.  5)0 

Galvanomètre  de  M.  Billant.  341 

Boussole  des  sinus.  34 1 

Celle  de  Tadministratlon  française  des  télégraphes.  342 

Boussole  des  tangentes.  343 

Appareils  relatifs  aux  fils  condacteurs.  343 

Poteau  souteneur  des  fils.  34S 

Poteau  extenseur  des  fils.  343 

Parafoudre  des  poteaux  ;  celui  de  M.  Walker.  345 

Parafoudre  k  plaques  de  M.  Steinheil.  347 

Parafoudre  de  M.  Fardely.  S'i? 

Parafoudre  de  M.  Meisner.  3i7 
Appareils  pour  la  confection  et  Tessai  des  fils  en  guttaperclia.          348  à  362 

CHAPITRE  II. 

APPAREILS  DB  T^ÉCEAPHIE  BI8T0R1QUBS. 

Télégraphe  de  Ronalds.  352 

Télégraphe  électro-chimique  de  Soemmering.  35i  à  358 

Télégraphe  de  Gauss  et  Weber.  358 

Télégraphe  d*Alexander.  359 

Télégraphe  graphique  et  phonétique  de  M.  Steinheil  360  à  364 

Télégraphe  à  cinq  aiguilles  de  M.  MT heatsfone.  364 

Télégraphe  électro-physiologique  de  M.  Vorsselman  de  ÎTeer.  364 

Premier  télégraphe  imprimant  de  M.  Bain.  365  à  368 

Télégraphe  électro-magnétique  de  M.  Palmiéri.  368 

Appareils  télégraphiques  de  M.  Glaesener.  369  à  372 

CHAPITRE  III. 

TÉLéGRAPHES   A    AIGUILLES. 

Télégraphe  élémentaire  à  une  seule  aiguille  pour  le  service  des  chemins  de 

fer,  de  Cooke  et  Wheatstone.  372 

Télégraphe  des  mêmes  à  une  seule  aiguille  pour  les  correspondances  télé- 
graphiques. 373 
Télégraphe  à  deux  aiguilles  des  mêmes,   perfectionné  par  M.  Walker. 
CheTilles  mobiles.   Bobines  mobiles.  Appareil  silendeun.  Alarme  ou 
carillon.  Poignée  de  sonnette.  Court  circuit.  Touche  sonnante.     374  à  380 
Enaemble  d'une  ligne  télégraphique  avec  télégraphe  à  deux  aiguilles.         381 
Bureau  du  télégraphe.                                                                     384  à  388 
Vocabulaire  du  télégraphe  à  deux  aiguilles.  388 
Mode  de  correspondance.                                                                         390 
Télégraphe  à  deux  aiguilles  adopté  en  France.  Conducteur,  récepteur,  ma- 
nipulateur, interrupteur  de  pile,  signaux.  Vocabulaire,  manipulation,  dis- 
position du  poste,  commutateur  de  réce|»tenrs,  régulateur  de  la  pile, 


618  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES. 

mode  de  communication,  rela^'s,  dtTangc  nrnt.  391  à  413 
Appareil  primitif  de  M  Bréguet  :  lélégraplic  à  dcox  aiguilles  représentant 

les  signaux  des  télégraplie«  anciens.  4tS 

Télégraphe  à  une  seule  aiguille  de  M.  Bain.  41< 

CHAPITRE  IV. 

TÉLÉGRAPnES  A  CABRAtT. 

Télégraphe  à  cadran  de  M.  Wlieatsfone.  ^i& 

Ce  télégraphe  modifié  par  M.  Bréguet.  42! 

Télégraphe  à  cadran  de  M.  Paul  Gamier.  42S 

Télégraphe  à  cadran  de  M.  Pelchrzim.  426 

Télégraphe  h  cadran  de  M.  Drescher.  ^^S 

Télégraphe  à  cadran  de  MM.  Siemens  et  Halske.  431 

Télégraphe  à  cadran  du  docteur  Kramer.  4^1 

Télégraphe  à  cadran  de  M.  Froment.  <^* 

CHAPITRE  V. 

TéLÉGRAPHES  tollTAKTS  ET  IHPRUANTB. 

Télégraphe  de  M.  Morse.  446 

Modifications  proposées  par  M.  Stoehrer.  i&â 

Télégraphe  écrÎTant  de  M.  Froment.  4â6 

Télégraphe  écrîTant  et  acoustique  de  M.  Dujardin,  de  Lille.  4S7 

Mécanisme  imprimant  du  télégraphe  de  M.  Siemens.  464 
Précautions  à  prendre  aux  lieux  d'interruption,  amalgame  de  platine  et 

d*or.  468 
Télégraphe  imprimant  de  M.  Brett  ;  compositeur,  imprimeur,  régulateur, 

sonnerie,  communicateur.  469  à  477 
Télégraphe  électro-chimique  de  H.  Btia)  imprimeur,  régulateur,  oomr 

matateur,  alphabet.  477  à  4S9 

CHAPITRE  VL 
Appareils  rbutifs  aux  appucations  db  la  TâioRAPan  ^LicniQCB. 

Des  horloges  étectriques  en  générait  414 

Pendule  électro-magnétique  de  M.  Batn.  487 

Horloges  électro-magnétiques  de  M.  Bain.  488 

Appareils  chrono-électriqoes  de  M.  Paul  Gamier.  480 

Horloges  électriques  de  M.  Weare.  494 

Horloge  électrique  sans  pendule.  ^^ 

Balancier  électrique  a?ec  piles  sèches.  *9^ 
AppiicatioDs  diverses  de  la  télégraphie  électrique  à  la  tnaamission  du 

temps.  4** 

Horloges  électriques  do  M.  Froment.  49' 

Pendule  à  mouvement  continu  de  M.  Frandiot.  497 

Appareil  de  M.  Bréguet  pour  mesurer  la  vitesse  des  projectiles.  W 


TABLE  AÎÏALYTIQUE  DKS  MATIÈRES.  019 

Enregidtrear  électro-magoétiqoe  des  obserfations  météorologtqoes  de 

M.  Wheatstone.  501 

Anémomètre  de  M.  Abria.  606 

Appareil  pour  les  obserrations  aatronam'qaea  de  M.  Bond.  507 

QUATRIÈME   SECTION. 

ÉTABLISSEMENTS ,  SERVICES ,  AVENIR  ET  LÉGISLATION  DES 
LIGNES  TÉLÉGRAPHIQUES  ÉTABLIES. 

CHAPITRE   PREMIER. 

LIGNES  TÉLÉGRAPHIQUES  ÉTABLIES. 

Lignes  d'Angleteire.  508 

Compagnie  anglaise  de  télégraphie  électrique.  511 

Catalogue  des  lignes  installées  par  la  compagnie.  513 

Liste  alphabétique  des  stations  de  télégraphes.  517 

Bureau  central  des  télégraphes  électriques  à  Londres.  618 

Lignes  télégraphiques  de  l'Amérique.  519 

Énumérttion  des  lignes  prindpalet.  620 

Lignes  télégraphiques  de  TAUemagne.  523 

Lignes  de  Prusse.  628 

Ligne  d*Autriche^  de  Saxe  et  de  Bayière.  624 
Lignes  particulières ,  détails  circonstanciés.                                    625  k  580 

Lignes  françaises  de  télégraphie  électrique.  630 

Historique  de  rétablissement  de  la  première  ligne  de  Paris  è  Rouen.  63  ( 

Cause  occasionnelle  de  Tadoption  du  télégraphe  électrique  en  Franee.  535 

Catalogue  des  lignes  françaises.  536 

Lignes  de  Toscane.  680 
Comparaison  des  dépenses  d'établissement  des  lignes,  télégraphiques  dans 

les  difers  pays.  537 

Comparaison  des  divers  télégraphes  ;  Jugement  de  M.  Morse.  637 

Jugement  de  M.  Steinhell.  538 

Jugement  de  l'auteur  de  cet  outrage.  641 

Télégraphe  de  M.  Stoehrer.  84 1 

Perfectionnement  de  Tappareil  de  M.  Morse.  648 

CHAPITRE   IL 
SBRVices  RErtncs  far  la  télégraphie  électrique. 

Correspondances  gonvemementales  et  privées.  544 

Le  télégraphe  électrique  »  moyen  hicomparable  de  correspondance.  545 

MoUiplicité  et  variété  des  services  tendus  par  le  télégraphe  électrique.  545 
Exemples  mémorables  de  correspondances  par  le  télégraphe  électrique; 

résultats  merveilleux.  546  à  552 

Rapidité  et  fidélité  extraordinaires  des  télégraphes  anglais.  553 

Services  rendus  aux  chemins  de  fer  par  le  télégraphe  électrique.  553 


610  TABLE  ANALYTIQUE  D£S  MATIÈRES. 

Nombre  de«  dépêches  transmises  potir  les  besoins  des  chemins  de  fer  an- 

giaîs.  55 1 

Trains  spéciaux  impossibles  sans  le  télégraphe  électriqoe.  SS6 

Bienfaits  partlcaliers  et  extraordinaires  apportés  aox  chemins  de  fer  par 

le  télégraphe  électrique.  &56 

Chemins  de  fer  sans  et  arec  le  télégraphe  électriqae.  S57 

Chemins  de  fer  à  one  voie  comparables  aux  chemins  à  deux  Toies  ayec 

l'assistance  du  télégraphe  électrique.  aSS 

Circulation  d'un  chemin  de  fer  avec  Tassistance  du  télégraphe  électrique.    560 
Contrôleur  des  lignes  de  chemins  de  fer  de  M.  SteUiheil.  S67 

Contrôleur  des  chemins  de  fer  de  M.  Bréguet.  571 

CHAPITRE  III. 

ATBNIR  DE  LA  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

Application  de  la  télégraphie  électrique  aux  serriees  publics  d'intérêt  gé- 
néral et  privé,  proposition  de  M.  Brégnet.  572 
Imprimerie  électrique.  574 
Journal  électrique;  poste  électrique.                                                          574 
Centralisation  et  décentralisation  de  radmmistration  par  le  télégrapiie 

électrique.  577 

Le  télégraphe  électrique  dans  ^intérieur  de  Paris  et  de  la  banlieue;  projet 

de  M.  Aristide  Dumont.  578 

Télégraphe  sons-marin  entre  la  France  et  l'Angleterre,  de  Calais  k 

Douvres.  &gs 

Expérience  de  M.  Walker.  583 

Projet  de  M.  Brett.  584 

Formation  et  statuts  de  la  compagnie  anglo-française.  585 

Première  communication  télégraphique  entre  la  France  et  rAngleterre.        587 
Projet  de  télégraphe  électrique  entre  l'Amérique  et  rEnrope.  589 

CHAPITRE  IV. 

TARira  ET  LÉGISLATION   DE  LA  TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE. 

Statuts  de  la  compagnie  de  télégraphie  électrique  anglaise.  591 

Taxe  anglaise  des  correspondances  télégraphiques.  592 

Tarif  des  télégraphes  électriques  am^cains.  593 

Règlement  des  télégraphes  prussiens.  594 

Tarifs  des  télégraphes  prussiens.  59S 

Règlements  et  tarifs  des  télégraphes  hollandais.  599 
Traité  entre  l'administration  télégraphique  et  les  compagnies  d'Orléans  et 

du  Centre.  coo 

Loi  française  sur  la  correspondance  télégraphique  privée,  et  tarifis.  603 

Tracasseries  inutiles  et  mesquineries  de  cette  législation.  606 

FIN  DR  LA  TABLE   ANALYTIQUE   DES  MATItRES. 


TABLE  ALPHABETIQUE  ET  RAISON\ÉE 

DES  NOMS  DES  AUTEURS  CITÉS  DANS  CET  OUVRAGE. 


ABRIA.  Anémomètre  enregistreur  par  rélectricitéy  506. 

AI» AH.  S'est  8er?i  du  cbroooscope  de  M.  Wiieatstone,  1  i7. 

ADon.  Transmission  télégraphique  par  Tair  comprimé,  4. 

AiRY.  Son  témoignage  en  faveur  de  M.  Wheatstone,  ll4. 

AtEXANDER.  ConstructioD  d*UD  modèle  de  télégraphe  à  aiguilles,  G9.  »  Des- 
cription de  son  télégraphe,  359. 

AMfArs.  Projet  de  télégraphe  par  la  déflation  des  aiguilles,  67.  —  Découwrie 
de  l'action  du  courant  sur  les  courants ,  69.  —  TransmUsioa  des  courants 
électriques,  et  théorie  électro-chimique,  302  à  317. 

AMYOT.  Son  modèle  de  télégraphie  électrique,  sa  réclamation,  ses  préten- 
tions, 84. 

ARAQO.  Réclamation  en  fafeur  de  Scemmering,  68.  ^  DécouTerte  des  pro- 
priétés magoéttsantes  des  courants  électriques,  70.  —  Date  réelle,  officielle 
et  authentique  des  publications  scientifiques,  77.  —  Durée  des  éclairs,  160. 
—  Durée  de  la  sensation  lumineuse,  161.  —  Comment  on  peut  constater 
Tavance  on  le  retard  de  deux  phénomènes  lumineux,  168.  »  Belle  réclama- 
tion en  faveur  des  ouvriers  que  les  savants  s'associent  dans  leurs  travaux , 
118.  —  Portée  attribuée  aux  premiers  essais  de  télégraphie  électrique  en 
France,  280.  —  Doutes  sur  les  expériences  de  télégraphie  faites  en  Angle- 
terre, 682.  —  Explication  donnée  k  la  chambre  des  représentants;  protesta- 
tion en  faveur  de  la  télégraphie  électrique,  536.  —  Ses  dispositions  à  Tégard 
de  M.  Wheatstone,  536.  »  11  le  presse  de  venir  à  Paris,  531. 

ARCHEREAU.  Perfectionnement  apporté  à  la  pile  de  Bunsen,  325.  ^ 

ARNOLT.  Prend  partie  pour  M.  Wheatstone,  116. 

BACHE.  Détermination  des  longitudes  par  le  télégraphe  électrique,  124. 

DADDELAY.  Confident  de  M.  Bain,  114. 

BAILLET-80NDAL0T.  Idée  de  télégraphie  électrique,  85. 

BAIN.  Première  idée  de  son  télégraphe  imprimant ,  99.  —  Sa  réclamation 
contre  M.  Wheatstone,  100.  —  Priorité  qu'il  s'attribue,  appréciation  de  ses 
prétentions;  son  opposition  au  bill  de  la  compagnie  de  télégraphie  électrique, 
de  100  à  102.  —  Découverte  merveilleuse  de  son  télégraphe  électro-chimi- 
que, 105.  -^  Résultats  étonnants  qu'il  a  obtenus,  106.  —  Réclamation  de 
priorité  deTinvention  du  télégraphe  électrique-autographe,  110.  —  Réclame 
la  priorité  de  la  découverte  des  horloges  électriques ,  114.  —  Son  loch  élec- 
trique pour  mesurer  la  vitesse  des  navires,  156.  ^  Son  télégraphe  employé 
par  M.  Walker  à  mesurer  la  vitesse  de  Télectricité,  591.  —  Expériences  sur 
la  conductibilité  du  sol,  244.  —  Découverte  du  pouvoir  électro-moteur  de 


67.2  TABLE  ALPHABI-iTIQUE  ET  RAlSONKÉE 

la  (errebuAiUe,  240.  —  Dcicri|itioB  de  $on  premier  télégraplieimpriD:.!!, 
365.  —  Description  de  son  télégraphe  k  une  seale  aigiûlle,  414.  »  Descrip- 
tion de  son  télégraphe éleelrochimique  écrivaDt,  477  à  4S2.  — ÂTintag^  tk 
son  alphabet  sur  celai  de  Morse,  483.  —  Son  pendule  électro-magnétiqae, 
487.  —  Ses  horloges  électro-magnétlqnes,  488.  —  Son  télégraphe  à  aiguQles 
proclamé  excellent,  541.  —  Son  télégraphe  électro-chimique  proclamé  in- 
comparable pour  la  transmission  des  lougues  dépêches,  541. 

iiAKElVELL.  Télégraphe  électrique-autographe,  110. 

nALL.  Application  du  télégraphe  électrique  à  l'étude  des  ouragans,  127. 

BARLOW.  Influence  de  l'électricité  atmosphérique  sur  les  fils  condnctenis  de$ 
télégraphes,  290. 

harwise.  Prétend,  avec  M.  Bain,  à  la  découTerte  des  horloges  électriques, 

115. 

isASE.  Expériences  sur  la  propagation  de  Télectrlcité  à  travers  le  sot,  243. 

UAVMGARTNER.  Influence  de  Télectricité  atmosphérique  sur  les  fils  condoc- 
leurs  des  télégraphes,  290.  -^  Établit  les  lignes  de  télégraphie  électrique  de 
TAuf riche;  sa  modification  du  télégraphe  à  aiguille  de  Bain,  529. 

BECQUEREL.  Piles  électriques  à  courant  constant,  mais  très^faible,  73. 

BEIL.  Établit  la  ligne  télégraphique  de  Francfort  à  Castel  et  TViesbaden,  526- 

BELLON.  Idée  du  télégraphe  électrique,  85. 

BÊTANCOVRT.  Essai  de  transmission  des  signaux  par  l'électricité,  62. 

BEUDANT.  Vitesse  de  translation  du  sou  dans  l'eau,  5. 

B1LLANT.  Machine  électro-magnétique,  72.  —  Description  de  c^tte  machiui.. 
332.  —  Description  de  son  galvanomètre,  340. 

BOND.  Appareil  électrique  pour  les  observations  astronomiques,  507. 

BOQUILLON .  Date  erronée  donnée  à  la  découverte  du  télégraphe  de  \Vbeat- 
stone,  86. 

BOUCHERIE.  Ses  procédés  d'injection  des  bois,  appliqués  aux  poteaux  des 
chemins  de  fer,  345. 

BOUGUER.  Vision  du  Chîmborazo  à  45  lieues,  7. 

BRÉGUET.  Expériences  avec  la  machine  magnéto-électrique  de  BiJlanf,  72.- 
Kxpérience  de  télégraphie  électrique,  85.  —  Construction  d*im  chronoscope 
commandé  par  M.  de  KoDstantinoff,  ISB.^Réplique  à  Tattaque  de  M.  W'htat- 
^lone,  relativement  à  Tinvention  du  chronoscope;  ses  rapports  avec  le  savâst 
anglais,  150.  —  Invoque  le  témoignage  de  M.  Régnault,  150.  —  Expérience 
sur  la  conductibilité  de  la  terre,  259.  —  Expériences  sur  Tisolement  deslîLs 
286.  —  Influence  très-limitée  de  Thumidité;  objection  de  M.  Matteucci,  287. 

—  Courants  en  sens  contraire  traversant  simultanément  le  même  fil,  301  •— 
Croit  avoir  fait  le  premier  usage  des  relais  électriques,  337.  —  Proposition 
d'un  parafoudre,  346.  —  Appréciation  du  télégraphe  anglais  à  aiguilles,  392 

—  Description  de  son  télégraphe  à  cadran,  422.  ^  Nouveau  manipulateur, 
423.  ^  Description  de  son  appareil  pour  mesurer  la  vitesse  des  projectiles, 
499.  —Établit,  avec  M.  Gounelle,  le  télégraphe  électrique  de  Paris  àRoœD, 
533.  — *  Première  correspondance,  534.  —  Son  télégraphe  à  cadran  ad<^U^ 


DES  NOMS  DES  AUTEURS  CITÉS  DANS  CET  OUVRAGE.        623 

en  To6Cftiid,  539.<~Dépeiue8  d'étibliMement  des  lignes  tél^apbiques,  536. 
^Description  de  son  contrôleur  des  chemins  de  fer,  571.  —Application  de 
la  télégraphie  électrique  aux  services  publics  d'intérêt  général  et  priTé,  572. 

—  Poste  éleetrique,  573.  »  Journal  électrique,  573.  —  La  télégraphie  et 
la  France  en  1860 ,  573.  — Centralisation  et  décentralisation ,  576.—  Ave- 
nir, 577. 

BaBTT»  DéooiiTerte  de  sontâégraphe  imprimant,  105.  -i-  Sa  descriptton,  de 
469  à  477.  —  Il  est  regardé  comme  le  plus  élégant,  541.  —  Entreprend  ré- 
tablissement du  télégraphe  sons-marin  entre  la  France  et  l'Angleterre,  687. 

—  Concession  obtenue  du  gouvernement  français ,  584.  -—  Société  en  com- 
mandite pour  Texécution  de  son  projet,  584.  •—  Première  correspondance 
télégraphique  entre  la  France  et  l'Angleterre,  588.  —  Imprime  à  travers 
l'Océan,  588. 

BROEKiNG.  Construction  parfaite  des  télégraphes  de  Morse,  456. 

BtCKLAHD.  Annonce  de  la  découverte  du  télégraphe  électrique  de  Wheat- 
stone,  86. 

SULLOCK.  Préside  à  l'instaliation  du  fil  sous-marin,  ^86. 

BUIV8BIÎ.  Sa  pile,  74  et  326. 

CAVALLO.  Proposition  de  transmission  des  dépêches  par  l'électricité,  61. 

cnAPXAN.  Vent  appliquer  le  cfaronoscope  de  M.  Wheatstone  à  l'école  d'ar- 
tillerie de  Woolv?icli,  144. 

c:iiAPPB  (Abbahah).  Nouveau  vocabulaire  télégra(4iique,  38. 

cn.iPPB  (les frères).  Découverte  du  télégraphe,  9.  —  Description  et  nature 
des  signaux  de  leur  tél^aphe,  12  à  26.  —  Langue  télégrapMque ,  26. 

—  Nombre  d'heures  pendant  lequel  le  télégraphe  peut  manœuvrer,  48.  — 
Essai  de  télégraphie  de  nuit,  48. 

CHRISTIE.  Dépose  dans  le  cabinet  de  physique  de  l'Académie  militaire  un  mo- 
dèle du  second  chronoscope  de  M.  Wheatstone^  147. 

COLLADON.  Vitesse  de  propagation  du  son  daos  l'eau,  5. 

COOKE.  Collaborateur  de  M.  Wbeat^stone  dans  U  réalisation  du  télégraphe 
électrique,  88.  ^  Leurs  rapports,  leurs  droits  respectifs,  98.  —  Partagent 
entre  eux  la  gloire  de  la  réalisation  de  la  télégraphie  électrique,  157.  ^ 
Leurs  expériences  sur  la  conductibilité  de  la  terre,  244.  —  Sa  pile  à  sa- 
ble, 322.—  Description  du  télégraphe  à  une  seule  aiguille  pour  les  chemins 
de  fer,  372.  —  Appareil  à  une  aiguille  pour  les  correspondances  télégraphi- 
ques, 873.  —  Télégraphe  à  deux  aiguilles,  374.  ~  Son  télégraplie  à  aiguilles 
proclamé  le  plus  simple  et  le  plus  fidèle  de  tous,  541.  —  Son  opuscule  sur 
les  voies  de  fer  télégraphiques,  ou  les  voies  de  fer  à  voie  unique  avec  le  se- 
cours et  le  omtrôle  du  télégraphe  électrique  ,538.  —  Pian  d'un  chemin  de 
fer  à  simple  voie  avec  télégraphe  électrique,  560.  —  Exploitation  et  circu- 
lation, 661. 

cx>i!RCY  (de).  Tracasseries  et  entraves  inutiles  appotiées  au  développement  des 
rorres|K>adaaces  de  télégraphie  électrique  par  la  nouvelle  lui  française ,  606. 

CO\B.  Projet  de  communication  ù  distance  par  les  courants  électriques,  65. 
\ 


624  TABLE  ALPUABÉTIQIE  ET  RAISOSINÉE 

CRAAiproN.  éssccié  de  M.  Drett  pour  rétablissement  du  télégrsplie  sou- 
marin,  686. 

CUBITT.  Ingénieur  de  la  compagnie  du  télégraphe  sons-marin, &89. 

DAiiiBLL.  Découverte  de  la  pile  à  effets  constants ,  73  et  324.  ~~  Prend  parti 
pour  M.  Wbeatstoney  116. 

DAVAL.  Idée  de  télégraphie  électrique,  85. 

DAVY.  Son  essai  de  télégraphie  électrique,  90.  —  Son  édiappement  ékdra- 
magnétique,  338. 

DBLuc.  Idée  hardie  aur  la  propagation  de  Télectricité,  245. 

DBNI8  (Edmond).  Contact  mobile^  336. 

DO  VITAL.  Confident  de  M.  Bain,  114. 

DRB6CH6R.  Description  de  son  télégraphe  à  cadran,  428. 

DUuoscQ  (  JiLBs).  Fixation  de  la  lumière  électrique,  49.  — Appareil  fixateor 
de  celte  lumière,  326  à  328. 

BUPAUBB.  Membre  de  la  commission  extraordinaire  des  télégraphes,  412. 

DtTAY.  Vitesse  de  propagation  de  Télectricilé,  64. 

Dt JARDIN  (de  Lille).  Expression  en  pointa,  en  sons,  ou  en  chiffres,  des  si- 
gnaux du  télégraphe  de  Chappe,  37à  42.— Machinesmagnéto-électriques,3S4. 
—  Description  de  son  télégraphe  imprimant  et  tintant,  457  à  460.— Attrilne 
h  tort  à  M.  Jaoobi  TiATention  du  télégraphe  électro-acoustique,  461.— Soi 
télégraphe  considéré  comme  régulateur  du  chemin  de  fer,  462.  —  Succès 
des  expériences  faites  avec  son  télégraphe  devant  la  commission  des  repié- 
sentants,  460. 

DIXOND  (AanrinB).  Le  télégraphe  électrique  dans  l'intérieur  de  Paris  et  de 
la  banlieue»  578.  —  Expériences  sur  les  fils  aériens  à  grande  portée,  680. 

BD1VABD8.  Associé  de  M.  Brett  pour  rétablissement  du  télégraphe  loss- 
marin ,  584  et  585. 

E18ENLORB.  Établit  la  ligne  de  Carlsruhe  k  Durlach,  et  de  Heiddbers> 
Manheim,  525. —  Son  indicateur  à  feuille  d'or  et  sa  pile,  526. 

EKLiNO.  Construction  et  modification  do  télégraphe  k  aiguilles  de  Bain,  529. 

ETSDERDY.  Aide  M.  Wheatstone  dans  Tapplication  du  thermomètre-télé- 
graphe, 129.  "" 

EnMAN.  Expériences  sur  la  propagation  de  l'électricité  à  trafers  le  sol,  lil. 

ESPY.  Application  du  télégraphe  électrique  à  l'étude  des  ouragans,  127. 

FARADAY.  Découverte  des  courants  d'induction,  71.  —Expose  la  méthode 
de  M.  Wheatstone  pour  mesurer  la  yitesse  de  l'électricité ,  169. 

FARDELY.  Parafoudre  des  chemins  de  fer,  347.  —  Étude  de  la  transmissioo 
du  temps  par  réiectricité ,  496.  —  Établit  la  ligne  télégraphique  de  Franc- 
fort à  Castel  cl  AViesbaden,  son  télégraphe,  sa  pile,  626.  —  Établitla  ligne 
de  télégiaphie  électrique  de  Mayence  à  Fiancfoit,  526. 

PAYE.  Moyen  de  soustraire  les  pendules  astronomiques  à  rinfluence  des  ra- 
rialions  de  la  température  et  delà  pression  atmosphérique,  121.  —  RépoD»e 
aux  objections  de  M.  Laugicr,  128. 


DES  NOMS  DES  AUTEURS  CITÉS  DANS  CET  OUVRAGE.        625 

FBCHNBR.  Entreroit  le  télégraphe  à  aiguille,  67.  — Ses  droits  à  la  découverte 
des  lois  des  courants  dérivés  lui  sont  disputés  par  M.  Pouillel,  210. 

FIZEAU.  Titesse  de  propagation  delà  lumière ,  181. — Détermination  de  la  ▼!• 
tesse  de  l'électricité,  18S  à  193— Courant  électrique  dans  des  fils  isolés  y  279.  ' 

FLOC01V.  Modification  du  télégraphe  Cbappe,  25. 

FOUCAULT.  Aide  M.  Faye  à  la  construction  d'un  appareil  destiné!  mettre  les 
pendules  astronomiques  à  l'abri  des  perturbations  atmosphériques,  125. 

—  Expérience  du  pendule  mettant  en  évidence  le  mouvement  delà  terre,  497* 
POT.  Mauvaise  méthode  d'expression  des  signaux  du  télégraphe  Cbappe,  S7  à 

42.  —  Essai  infructueux  du  télégraphe  de  nuit,  4S.  —  Destruction  lamen- 
table de  la  télégraphie  aérienne  de  Paris  à  la  frontière  du  nord ,  55.  —  Son 
témoignage  invoqué  par  M.  Amyot,  85. —  S'attribue  l'honneur  du  télégraphe 
à  deux  aiguilles  de  l'administratiott  française  décrit  de  892  à  412.  -^S'ob* 
stine  k  conserverie  mode  de  reproduction  mécaniqnedes  signaux  Chappe,4t2. 
Description  do  premier  télégraphe  construit  sous  sonnom'par  M.  Bréguet,  418. 

FRANGHOT.  Pendule  à  mouvement  continu,  497. 

FROMENT.  Première  apparition  de  son  télégraphe  écrivant,  104.  —  Intermp- 
teur  magnéto-électrique,  836.— Description  de  son  télégraphe  à  cadran,  444. 

—  Description  de  son  télégraphe  écrivant,  456.  —  Perfection  de  ses  horloges 
électro-magnétiques,  497. 

GARNlER.  Description  de  son  télégraphe  à  cadran,  423  à  425.— Soins  appor- 
tés dans  ses  contacts,  426.  —  Description  de  ses  appareils  chrono-électri- 
ques,  490  à  494. 

GA1788.  Rédnctioa  des  signes  télégraphiques  à  leur  plus  simple  expression,  9. 

—  Son  héliotrope ,  projection  du  rayon  solairo  sur  un  point  placé  à  distance 
quelconque,  10.  —  Transmission  à  toute  distance  de  l'électricité  ordi- 
naire, 11.  —  Première  expérience  du  télégraphe  électrique,  80.  —  A  fiiii 
avec  Weber  la  première  expérience  réelle  de  télégraphie  électrique,  151.- 
Découverte  du  pouvoir  électromoteur  de  la  terre ,  245.  —  Confirme  la  théo- 
rie de  M.  l'abbé  Moigno  qui  fait  de  la  terre  nn  réservoir,  264.  —  Description 
du  télégraphe  inventé  par  lui  et  Weber,  858. 

GEIGBR.  Établit  la  ligne  télégraphique  de  Stuttgard  à  Eslingen,  525. 

GRRKB.  Établit  la  ligne  télégraphique  de  Hambourg  à  Cuxhaven,627. 

GLAB8ENXR.  Machines  magnéto-électriques,  335.  —  Description  de  ses  ap* 
pareils  télégraphiques,  son  horloge  électrique  sans  pile,  369. —  Son  nou- 
veau transmetteur  télégraphique ,  871.  —  Son  transmetteur  simultané,  871. 

GONON.  Son  télégraphe,  27. 

GOUNELLR.  Déterminatk»  de  la  vitesse  de  l'électricité,  183  à  198.  ^  Cou- 
rants électriques  dans  des  fils  isolés,  279.  —  Courants  en  sens  contraire  tra- 
versant sfannltanément  le  même  fil,  861.— Établit  avec  Bréguet  le  télégraphe 
électrique  de  Paris  à  Rouen,  583. 

GRAT.  Expérience  sur  la  propagation  de  l'électricité ,  64,  159. 

GROVB.  Sa  pile,  824.  » 

GUTorr  (JoLBs).  Appréciation  du  télégraphe  Chappe,  26.  —  Perfectionui  ment 

40 


C16  TABLE  ALPHABÉTIQUE  ET  RAIS^NNÉK 

(!a  vocabulaire  télégrapliiqae  des^ëres  Chappe,  30.—  Conditions  de  la  télé- 
graphie de  nuit,  47.  —Nombre  et  positioo  des  réverbères  nécessaires  4  latélé- 
graphie  denuit,  49.— Découverte  de  Phydrogène  Uq^ide,  &0. — ^Perf ectioB  de 
sa  lanterne  à  hydrogène  liquide,  51.— L'excellence  de  sa  télégraphie  définit, 
injustice  dont  il  a  été  victime,  réfulationde^ objections  qu*oBluiaoppoGéei,50 
à  55.  —  Télégraphie  aérienne  de  jour  et  de  nuit  appliquée  aai  cheoûBs 
de  fer,  55.  -^  Comparaison  de  son  système  avec  celui  de  Treatler»  66. 
-  ilALSKE.  Description  du  télégraphe  à  cadran  inventé  par  lui  et  SiémeaS|de 

43^  à  441.  -^  Relais  adapté  par  lui  au  télégraphe  de  Morse,  458. 
tiGiviiY.  Construction  d*électro-aimants  puissants,  71.  —  Campagne  météoro- 
logique, tlâ.  —  Projet  d^appareil  pour  déterminer  la  vitesse  des  pnjjec- 
tiles,  15é. 
10IING  (Arthur).  Kelation  de  Texpérience  de  tél<^raphie  électrique  dt  U- 

mond,  60. 
iACRSON.  Dispute  à  M.  Morse  Tinvention  de  son  télégraphe  électiiquey  7». 
JAGOBI.  Réclamation  contre  M.  Pouillet,  15  K  —  Son  télégraphe  acowliqoei 
annonce  des  expériences  qu^on  va  faire  avec  le  chronoscope  de  M.  de  Kons^ 
tantÎDoff,  152.  —  Essai  de  conducteurs  souterrains ,  294.  —  £]e4^ricité  de^ 
fils  souterrains,  290.  —  M.  Dujardin  lui  attribue  à  tort  l'InTention  da  télé- 
graphe acoustique,  461. 
KIVApP.  Établit  la  ligne  télégraphique  de  Stuttgard  à  Eslingen,  525. 
KO\STANTiNOF^  (de).  Commande  k  M.  Bréguet  nn  chfonosoope  éledio- 
magnélique,  13S.  —  Ses  relations  avec  M.  WheatstiMie,  145.  —  Reçoilde 
lui  le  secret  du  chronoscope  et  un  premier  appareil,  145,  —  Sa  déolafatioi 
écrite  déposée  eutre  les  mains  de  M.  W'heatslone^  148. 
KilAMER.  ^on  pendule  ou  relais  maguétique^  339.  —  Description  da  son  té- 
légraphe k  cadran,  441. 
LABOtiDÉ  (l^abbé).  Projet  d'expérience  pour  mesurer  la  vitasaa  de  la  famière. 

183. 
LAMOND.  Application  du  télégraphe  ordinaire  aus  observatioi»  méléoielosi' 

qnes,  128. 
lauqieh.  Perfectionnement  apporté  au  mode  de  suspenek»  des  pendalHi 

122.  —  Opposition  au  projet  de  M.  Faye,  123. 
tEMOi.T.  l^erfectionneraent  apporté  à  la  file  de  BuAsea,  32e* 
I.E1II0NMEII.  Vitesse  de  Télectriciléy  64. 
LÉONARD.  Construit  le  chronoscope  de  M.  Siemens,  165t 
LSSAtiE.  Proposition  dd  télégraphie  électrique i  iettn  k  Hé  Préfesl«  ds  Ge- 
nève, 59.  —  Lettre  au  grand  Frédéric,  60« 
liG VERRIER.  Appréciation  du  télégraphe  électroH^mique  de  Aafaïf  i^i*  " 

Rend  justice  au  télégraphe  de  M.  Dujardin,  463. 
LLOYD.  Appréciation  des  travaux  météorologiques  de  H.  Laiaonii  126* 
LOMOND.  Expérience  de  télégraphie  éleetrique,  60. 
LOOMis.  Lettre  à  IL  Sabme  sur  rappUcation  du  télégraphe  à  la  BMMn^ 
longitudes,  124^ 


DES  NOMS  DES  AUTEUBS  CITÉS  DANS  CET  OUVRAGE.        627 

MAGNiEE.  Récit  des  causes  qui  ont  amené  la  réalisation  en  France  ^e  1»  t^|é* 

graphie  électrique,  535. 
MAGRINI.  Expériences  sur  la  condactibllité  de  la  terre,  249  à  254. 
MARTIN  (John),  Son  témoignage  en  favear  de  Wheatstone,  tl5. 
MA880N.  Ses  expériences  avec  la  machine  roagnéto-électriqae  de  Billant,  72. 

—  Expériences  de  télégraphie  électrique,  85.  —  La  terre  considérée  convoie 
réservoir,  279. 

MATTBUGCI.  Première  série  d'expériences  snr  la  conductibilité  de  U  tçrre 
son  manuel  de  télégraphie  électrique,  247  è  248.  —  Seconde  série  d'expé- 
riences, 255.  —  Doutes  snr  l'expérience  principale  de  M,  Magrini,  255  à  258. 

—  Idée  sur  la  communication  à  établir  entre  la  France  et  l'Angleterre,  259. 

—  Nie  la  théorie  qui  fait  de  la  terre  un  réservoir,  205.  —  Troisième  série 
d'expériences,  255.  —  Réfutation  facile;  contradiction  relevée  par  M.  Pog* 
gendorff,  267.  —  Quatrième  séiie  d'expériences,  268.  — Réfutation  d9  s^ 
nouvelle  note,  272.  —  Défaut  de  franchise,  273.  —  Béponfe  à  ses  objec- 
tions, 274.  —  Comment  il  peut  conserver  des  doutes,  275.  —  Dernières  re- 
cherches, 280.  —  Singulier  énoncé,  contradictoire  dans  les  termes;  théorie 
Inadmissible,  281.  —  Approximation  de  la  résistance  totale  d'un  circuit  té- 
légraphique, 282.  —  Conditions  de  bon  fonctionnement  d'un  télégraphe,  282ff 

—  Résistance  du  fil ,  résistance  intérieure  de  la  pile,  résistance  du  (il  de 
l'électro-aimant,  détermination  de  l'intensité  du  courant,  de  2S3  à  286.  — 
Influence  de  Thumidité,  287.  ^  Expériences  sur  l'isolement  des  fils,  de  288 
à  289.  —Courants  accidentels  dans  les  fila  conducteurs ,  291.  —  Établit  les 
lignes  télégraphiques  de  la  Toscane,  536. 

BiciSNER.  Parafondre  des  chemins  de  fer,  347. 

MEVEKDORFF  (de).  Sou  témoignage  invoqué  par  M.  Amyot,  85. 

BHLLER.  Son  témoignage  en  faveur  de  M.  WbeatstonCj  ti4. 

MITCHEL.  Expériences  sur  la  vitesse  de  l'électricité,  leur  analyse  crlllque  par 
M.  Fizeau,  de  201  à  205. 

MOIGNO  (l'abbé).  Moyen  d'obtenir  des  électro-aimants  puissants  avec  une  pe- 
tite machine  magnéto-électrique,  72.  —  Découverte  d'un  Ttit  singulier  relatif 
aux  effets  des  machines  magnéto-électriques ,  73.  —  A  reçu  en  I8i5,  de 
M.  Wheatstone,  la  confidence  de  l'intention  du  télégraphe  autographe,  1 1  f . 

—  Idée  d'un  appareil  propre  à  rendre  plus  facile  la  comparaison  de  deux 
pendules,  120.  —  Prévisions  relatives  k  la  conductibilité  de  la  tene,  tirées 
de  la  théorie  d'Ampère ,  260.  —  Explication  et  théorie  de  la  conductibilité 
delà  terre,  261.  —  R^le  admirable  de  la  terre  dans  ta  transmission  des  cou- 
rants électriques,  262.  — Cette  théorie  est  confirmée  par  M.  Gauss,  264.  — 
Essai  d'expériences  faites  avec  M.  Tan-Rees^  sur  la  conductibilité  de  la  terre, 
265.  —  Théorie  de  la  pile;  expériences  avec  le  duplicateur  de  Ttlectricité; 
démonstration  de  la  théorie  du  contact;  rôle  véritable  de  Taction  chimique; 
remarque  sur  l'électricité  atmosphérique,  de  317  à  325. 

MONTGOMMERY.  Introduction  en  Europe  de  la  gutta-percha,  ^94. 
flORSE.  Affirme  avoir  découvert  son  télégraphe  électrique  en  1832;  invoque  à 
l'appui  le  témoignage  de  M.  BWes,  et  celui  de  M.  Pell  ;  est  contredit  par 


628  TABLE  ALPHABÉTIQUE  ET  RA1SO.NNÉE 

M.  Jackson ,  75  et  76.  —  La  date  officielle  de  l'inventHNi  de  soa  télésrapbe 
doit  être  fixée  en  cepterobre  1837 ,  76  à  78.  —  Idée  de  ron  tél^grapbe,  78. 

—  A  une  grande  part  dans  la  gloire  de  la  réalisation  do  tél^raphe  éiectriqne, 
157.  —  Son  télégraphe  employé  par  M.  AYalker  à  mesurer  la  vitesse  de  l'é- 
lectricité ,  195.  —  Prétention  à  la  découverte  du  relais  électrique,  887.  ^ 
Description  de  son  télégraphe  Imprimant,  446  à  449.  —  Mode  de  transmis- 
sion des  dépêches,  449.  —  Alphabet  adopté  par  lui,  451.  —  Imperfections  de 
cet  alphabet,  451.  —  Relais  du  télégraphe  Morse  construit  par  Halske,  453. 

—  Excellence  de  son  télégraphe,  456.  —  Prix  de  son  télégraphe  eo  Allema- 
gne, 527.  —  Rapidité  extraordinaire  de  ses  transmissions,  529.  —  Jugement 
porté  par  lui  sur  le  mérite  relatif  des  divers  télégraphes,  537.  —  Son  télé- 
graphe proclamé  parfait,  541.  —  Perfectionnement  proposé  pour  son  télé- 
graphe par  M.  Steinheil  •  543. 

NAPOLÉOlf  (Louis),  président  de  la  République.  Fait  accorder  à  M.  Brett  le 
privilège  exclusif  des  communications  sous-marines,  et  assure  rexistence  de 
cette  immense  eutreprlse,  582.  —  Dépositaire  de  la  première  dép^he  im- 
primée à  travers  l'Océan,  588. 

NBEF.  Son  inducteur  et  son  interrupteur  électro-magnétiques,  333. 

CBRSTED.  Découverte  de  l'action  des  courants  sur  l'aiguille  aimantée,  66. 

OBV .  Applicati<m  de  ses  lois  relatives  au  rapport  de  la  puissance  à  résl»tnDoe 
dans  les  courants,  73.  —  Ses  droits  à  la  découverte  des  lois  qui  portent  son 
nom  lui  sont  disputés  par  M.  Pouillet,  208.  —  La  gloire  de  la  découverte 
théorique  et  de  la  démonstration  expérimentale  de  ses  lois  lui  appartient 
tout  rntière,  213.  —  Ses  lois  démontrées  par  M.  X^'heatstone,  218. 

ORSAY  (le  comte  d'}.  Noble  protecteur  de  M.  Brett  ;  obtient  pour  loi  le  privi- 
lège exclusif  des  communications  sous-marines,  582. 

OTTO  DB  GUBRICKB.  Expérience  sur  la  propagation  de  rélectricttéy  159. 

PALMiÉRl.  Description  de  son  télégraphe  électro-roagoétlqur,  368. 

P£LCiiRziM.  Description  de  son  télégraphe  à  cadran,  426. 

PfiLL.  Témoigne  en  faveur  de  M.  Morse,  76. 

PiERUCCl.  Constructeur  d'appareils.télégrsphiques  à  Florence,  536. 

pizii.  Première  machine  électro-magnétique,  72  et  531. 

POGGBNDORFF.  Invoqué  par  M.  Pouiliet  contre  Ohm  et  Fechner,  210  et  21 1. 

—  Réclame  en  faveur  de  Ohm  et  Fechner,  212.  —  Affirme  que  Ohm  a  vérifié 
expérimentalement  ses  lois,  213. 

POUiLLBT.  Construction  d'un  électro^imant,  71.  — Description  incoinplète 
àrs  propriétés  des  appareils  magnéto-électriques,  72.  —  Application  des  lois 
analysées  par  lai  des  rapports  de  la  puissance  et  de  la  résistance,  73.  —  Son 
expérience  sur  la  résistance  du  corps  humain,  91.  —  Idée  et  application  da 
chronoscope,  132.— Limite  do  temps  nécessaire  à  un  courant  pour  traverser 
un  circuit  donné;  limite  d'amplitude  des  déviations  produites  par  un  coorant, 
135.  —  Vitesse  d'inflammation  de  la  poudre,  137.  — Silence  relativement  5 
M.  Wheatstone,  138.  —  Reçoit  communication  des  dessins  du  chroooeeope 
de  M.  Wheatstone,  144.  —  Singulières  doctrines  sur  la  propagation  de  l'élec- 
tricité, 169.  —  Vitesse  chimérique  attribuée  à  l'électricité;  son  dédain  pour 


DES  ROMS  DES  AUTEURS  CITÉS  DANS  CET  OUVRAGE.        639 

la  méthode  de  Wbeatstone  ;  son  opposition  à  M.  Fizeau,  181.  —  Histoire  de 
la  découverte  des  lois  relatives  à  la  propagation  du  fluide  électrique,  207  à 
313.  —  Appréciation  des  droits  de  M.  Ohm,  208.  — Appréciation  des  droits 
de  Fechoer,  210.  —  Idées  extraordinaires  sur  la  propagation  de  Télectricité 
dans  le  sol  ;  voyage  merveilleux  de  la  molécule  électrique  de  Paris  k  Berlin, 
275.  —  Contradiction  évidente ,  277.  —  Erreur  historique  relative  à  la  dé- 
couverte de  la  conductibilité  de  la  terre,  280.  ~  Explication  de  ses  expé- 
riences sur  le  dégagement  de  l'électricité  dans  les  combinaisons,  SU.  — 
Rapport  favorable  sur  la  télégraphie  de  nuit,  534. 

QUBTELET.  Rappelle  un  mot  de  M.  Wbeatstone  sur  les  prétendants  à  la  dé- 
couverte de  la  télégraphie  électrique,  75.  ^  Annonce  de  la  découverte  du 
télégraphe  électrique  de  M.  Wheatstone,  87.  —  Nouvelle  communication  re- 
lative au  télégraphe  à  cadran  de  Wheatstone,  96.  —  Reçoit  la  confidence  de 
l'invention  du  chronoscope  de  M.  Wheatstone,  144.  —  Note  relative  à  la 
découverte  du  chronoscope  de  M.  Wheatstone,  153. 

RAiLLARD  (l'abbé).  Expérience  aTec  une  madiine  magnéto-électro-magné- 
tique,  72. 

hbgnault.  Reçoit  communication  du  dessin  dn  chronoscope  de  M.  Wheat- 
stone, 144.  ^  Invoqué  en  témoignage  par  M.  Bréguet  relativement  à  l'inven- 
tion du  chronoscope,  150*  —  Signe  le  rapport  de  M.  Pouillet  sur  le  télé- 
graphe électrique  de  Siemens,  275.  —  Offrit  à  M.  Wheatstone  de  répéter  au 
Collège  de  France  ses  expériences  de  télégraphie  électrique,  531. 

RBISER.  Projet  de  transmission  des  dépèches  par  l'électricité,  61. 

itlCHTiB.  Construction  d'un  modèle  de  télégraphe  h  aiguille,  68. 

mvE  (de  la).  Dispute  à  M.  Ohm  la  découverte  théorique  de  ses  lois,  213. 

RIVES.  Témoigne  en  faveur  de  M.  Morse,  75. 

ROBERT.  Construction  d'électro-aimants  puissants,  74. 

ROBERT  (wiLLis).  Prend  parti  pour  M.  Wheatstone,  116. 

iiOOERTSON.  Lettre  que  lui  écrit  le  docteur  Buckland  pour  lui  annoncer  la 
découverte  de  la  télégraphie  électrique  par  Wbeatstone,  86. 

ROBiNSON.  Rapport  sur  le  thermomètre-télégraphe,  130. 

ROBiNSON  (de  New-Yorck).  Établit  la  ligne  télégraphique  de  Hambourg  à 
Cuxhaven,  527. 

RONALDS.  Télégraphe  par  l'électricité  ordinaire  ou  statique,  63.  —  Sa  des- 
cription, 352. 

RUHMKORF.  Sou  galvanomètre,  186. 

SABINE.  Lettre  que  lui  écrit  M.  Loomis  sur  l'application  des  télégraphes  à  la 
mesure  des  longitudes ,  124.  —  Aide  M.  Wheatstone  dans  l'application  du 
thermomètre-télégraphe  ,129. 

8AINT-AI0NA\.  Construction  d'un  électro-aimant,  71. 

s.iiiVT-HAOUEiv.  Essais  infructueux  de  télégraphie  de  nuit,  48. 

SALVA.  Expérience  de  télégraphie  électrique,  61. 

8AVARY.  Confident  des  essais  de  télégraphie  de  M.  Amyot,  85. 

SCHELLEN.  SoB  ouvrage  der  Eleclro-magnetische  télégraphe  Son  jugement 
par  trop  partial  en  faveur  des  Allemands,  418. 


030  TABLE  ALPHABÉTIQUE  ET  RAlS03iNÉC 

SCHILLING  (baroD  de).  Sop  télégraphe  électrique,  79. 
SCHOLLE.  Système  d^horlo;;e«  électriques,  application  à  la  Tille  de  Leipzig,  496. 
scnU'EiGGER.  Complément  du  télégraphe  de  Soemmering ,  64.  —  Son  mul- 
tiplicateur, 66. 

sÉGtiEll.  Signe  le  rapport  de  M.  Pouillet  sur  le  télégraphe  électrique  de  Sie- 
mens, 275.  —  Prësidentde  la  commission  extraordinaire  des  télégraphes,  413. 
—  Son  jugement  sur  le  télégraphe  à  clavier  de  M.  Froment |  445.  —  Vérité 
sur  l'opposition  aux  télégraphes  de  nuit,  535. 

SIEMENS.  Rote  sur  le  chronoscope.  Réclamation  en  faveur  des  ofhciers  d*tr- 
tillerie  prussiens.  Appareil  qu'il  propose,  153.  —  Première  application  sur 
grande  échelle  des  conducteurs  souterrains  revêtus  de  gulta-perclia.  Prépa- 
ration, essai,  pose ,  réparation ,  prix ,  phénomènes  électriques ,  etc.j  des  fils 
souterrains.  Action  de  l'aurore  boréale,  295  à  300.  —  Description  du  télé- 
graphe à  cadran  inventé  par  lui  et  Halske,  432  à  441.  ^  Mécanisme  impri- 
mant de  ses  télégraphes,  46 i.  —  Heureux  emploi  pour  les  contacts  de  l'al- 
liage de  platine  et  d'or,  468. 

SMÉE.  Sa  pile,  530. 

SNOiv-HAliRis.  Prend  parti  pour  M.  Wheatstone,  116. 

SOEMMERING.  Découverte  de  son  télégraphe  électro-chimique,  63  à  65.  — 
Sa  description,  354  à  358. 

8TEINHEIL.  Sa  découverte  est  antérieure  officiellement  à  celle  de  Morse,  76 
et  77.  —  Expériences  de  télégraphie  électrique  antérieures  à  celles  de 
Wheatstone,  80.  —  Idée  de  son  télégraphe,  81.  —  DécouTre  la  conductibi- 
lité de  la  terre,  83,  167  et  243.  ^  Parafoudre,  347.  —  Description  de  ses 
appareils  télégraphiques,  360  à  364.  ^  Son  admiration  ponr  le  télégraphe 
de  Morse ,  456.  —  Véritable  inTenteur  du  télégraphe  écrivant  et  tintant  mo- 
difié par  M.  Dujardio,  461.  -—  Théorie  et  avantages  des  horloges  électri- 
ques, 484.  —  Description  et  comparaison  des  télégraphes  d'Allemagne,  524 
à  529.  —  Jugement  porté  sur  le  mérite  relatif  des  divers  télégraphes ,  con- 
ducteurs et  appareils;  sa  prédilection  pour  le  télégraphe  de  Stœhrer,  538.  — 
Préférence  qu'il  donne  au  télégraphe  de  Morse,  540.  ~~  Description  du  télé- 
graphe électro- magnétique  de  Stœhrer,  541.  —  Perfectionnements  nouveaux 
proposés  pour  le  télégraphe  de  Morse,  543.  —  Description  de  son  contrôleur 
des  chemins  de  fer,  567  à  570.  ^  Sa  pile  formée  de  plaques  de  cuivre  et  de 
zinc  plongées  en  terre,  567. 

STOEHRER.  Machine  magnéto- électrique,  832.  — >  Perfectionnement  proposé 
pour  le  télégraphe  de  Morse,  455.  —  Système  d'horloges  électriques  inventé 
par  lui  et  Scholle,  application  à  la  ville  de  Leipzig,  496.  —  Description  de  son 
télégraphe  électro-magnétique,  541. 

STRADA.  Correspondance  magnétique  entre  deux  amis,  58. 

STURM.  Vitesse  de  propagation  du  son  dans  l'eau,  5. 

SWA1M.  Imagine  le  premier  les  alphabets  à  lignes  et  à  pomts,  483. 

THOMPSON.  Description  de  l'essai  télégraphique  de  Goxe,  65. 

TREVTLBR.  Télégraphie  aérienne  de  jour  et  de  nuit  appliquée  aux  chemins 
de  fer,  comparaison  avec  le  système  de  M.  Jules  Guyol,  57. 


DES  NOMS  DES  AUTEURS  CITÉS  DANS  CET  OUVRAGE.        631 

VAN  R£E8.  Essai  d*expérience  fait  avec  M.  Tabbé  Moigno  sur  la  condactibi- 

lité  de  la  terre ,  365. 
VOtfiT.  Description  de  rexpërience  de  télégraphie  électrique  de  Reiser,  61.  — 

Allusion  à  Texpérience  de  don  Antonio,  61. 
VOLTA.  Découverte  de  rélectricité  Toltûqae  et  de  la  pile,  62. 
VORSSELMAIV  de  Heer.  Découverte  de  son  télégraphe  électro-physiologique, 

90.  —  Description,  864. 
walkeh  (Amérique).  Expériences  sur  U  vitesse  de  Télectricité;  leur  analyse 

critique,  par  M.  Fizeau,  194  à  201. 
WALKSR  (surintendant  des  lignes  télégrapliiques  du  sud  de  l'Angleterre). 
Courants  accidentels  produits  par  les  aurores  boréales,  291.  — Comparaison 
des  fils  aériens  et  souterrains,  301.  —  Excellence  de  la  pile  à  sable,  323.  — 
Description  de  son  parafoudre,  346.  —  Description  du  télégraphe  à  une  et 
deux  aiguilles  modifié  par  lui,  373  à  390.  —  Chevilles  mobiles,  376.  —  Bo- 
bines mobiles,  377.  —  Appareil  silencieux,  377.  —  Touche  sonnante,  380. 
—  Plate-formes,  382.  —  Disposition  du  bureau  des  télégraphes,  384  à  388. 
Transmission  des  signaux,  389.  —  Liste  des  lignes  anglaises  de  télégraphie 
électrique,  54 S.  —  Liste  des  stations,  517.  —  Dépenses  d'installation  des 
lignes  télégraphiques  en  Angleterre,  536.  —  Services  incomparables  rendus 
par  le  télégraphe  électrique,  544  —  Confiance  quMl  inspire ,  545.  —  Enumé- 
ration  des  diverses  dépêches  transmises,  545.  ^  Correspondance  électrique  des 
joiunaux  de  Londres,  550.  —  Révolution  française,  559.  -~  Rapidité  de 
transmission,  558.  —  Les  télégraphes  électriques  et  les  chemins  de  fer, 
553  à  558.  —  Expérience  de  télégraphie  sous-marine  à  Folkstone,  582. 
iVAUD.  Son  témoignage  en  faveur  de  M.  Wlteatstone,  116. 
\VAT80N.  Vitesse  de  propagation  de  Télectricité,  64.  —  Expériences  sur  la   ' 

propagation  de  TélectricUé,  16o. 
WEAEE.  Ses  horioges  électriques,  494.  —  Son  pendule  électrique,  494.  -* 
Son  horloge  électrique  sans  pendule  ^  495.  — Son  balancier  électrique  avec 
piles  sèches,  495. 
\VEB£R.  Premières  expériences  de  télégraphie  électrique,  80.  —  Fait  avec 
Ganse  la  première  expérience  réelle  de  télégraphie  électrique,  157;  —  Des- 
cription de  leur  télégraphe,  359. 
WHEATSTONB.  Vitesse  de  rélectricité,  11.—  Création  à  dislanee  d'une 
forte  quelconque  par  les  courants  électriques,  65»  -^Sa  pile,  74.  «^  Préten- 
dant à  la  découverte  de  la  télégraphie  électrique,  75.  —  Sa  découverte  est 
antérieure  officiellement  à  celle  de  Morse ,  76  et  77.  «^  Invention  du  télé- 
graphe à  aiguilles,  et  première  réalisation  pratique  de  la  télégraphie  élec- 
trique, 85.  —  Appréciation  de  la  découverte  du  télégrapiie  électrique,  89. 
»  Découverte  du  télégraphe  à  cadran  et  mise  en  action  à  distance  par  Tin- 
termédiaire  du  courant  électrique  de  toutes  lea  forces  de  la  nature,  95.  ~~ 
Appréciation  de  son  invention  du  télégraphe  à  cadran  et  de  la  mise  en  jeu  à 
toute  distance  d'une  force  quelconque,  97.  —  Ses  rapports  avec  Gooke, 
leurs  droits  respectifs,  98.  —  Sa  priorité  pour  Timpression  des  dépêches  té- 
légraphiques, 108.  —  A  la  priorité  de  l'idée  du  télégraphe  électrique  auto- 


-(^.C. 


.-7   ï-  ^^"V 


632       TABLE  ALPKaBÉTIQLE  LT  RAISONNÉë  DES  NOMS,  ETC. 

graplie,  Ml.  — Première  annonce  de  l'appIicatioD  de  la  télégraphie  à  la 
tran^ifiission  du  temps ,  111.—  Réponse  aox  réclamations  de  M.  Bain,  117. 

—  Système  de  sonnettes  mises  en  mouvement  par  le  courant  électrique , 
120.  —  Découverte  du  tbermomètre-télégrapbe ,  128.  --  Première  idée  da 
chronoscope,  132.  —  Réclame,  contre  MM.  Bréguet  et  de  Konstantinoff ,  U 
priorité  de  la  découverte  et  de  la  construction  du  chronoscope,  142.  —  la- 
voque  le  témoignage  de  MM.  Rcgnault,  Pouillet  et  Chapman ,  144.  —  Des* 
cription  d'un  second  chronoscope,  147.  —  Appréciation  du  chronoscope  de 
M.  Bréguet,  148.  —  Nouvelle  deécription  de  bon  ij|irono8Cope,  149.— 
Dernière  réponse  à  M.  Bréguet  relativemeut  à  Tinvention  du  chronoscope, 
1 51.  —  Ses  droits  sacrés  à  la  priorité .  153.  —  A  créé  de  toutes  pièces  la  té- 
légraphie électrique,  157.  —  Durée  de  l'étincelle  électrique  et  vitesse  de 
réicctricité ,  160  et  de  169  à  180.  —  Détermination  des  constantes  dn 
circuits  voltaîques,  de  215  à  242.  —  Lois  de  Ohm,  a  15.  —  Rhéostat,  321. 

—  Bobines  de  résistance,  224.  —  Évaluation  de  la  résistance,  326.  —  li^ 
sure  des  forces  électro-motrices,  228.  —  Mesure  de  la  résistance  des  li- 
quides, 2 3 S.  —  Usage  du  galvanomètre,  234.  —  Appareil  difTérentiel,  2)6. 

—  Déviations  correspondantes  aux  divers  degrés  de  force ,  240.  —  Applio- 
tion  pratique  de  ses  recherches,  242.  —  Ses  expériences  avec  M.  Cooke  sorli 
conductibilité  de  la  terre ,  244.  —  Projet  de  communication  télégraphique 
entre  TAngleterre  et  la  France,  259.  —  Composition  de  sapflé,  323.  —  Sa 
machine  magnéto-électrique  mult^le,  832.  —  Invention  des  relais  électri- 
ques ,  337.  —  Son  télégraphe  à  cinq  algnillea,  364.  -'  Description  du  télé- 
graphe à  une  seule  aiguille  pour  les  chemins  de  fer,  372.  ^  Appareil  à  iiac 
seule  aiguille  pour  les  correspondances  télégraphiques,  373.  —  Télégraplie 
à  den  aiguilles,  874.  —  Description  de  son  télégraphe  à  cadran  ,  418.  — 
Description  de  son  enregistreur  élecfro-magnétiqne  des  observations  météo- 
rologiques, de  501  à  506.  —  Établissement  des  premières  lignes  tâégrv 
phiqnes  en  Angleterre,  508.  —  Essai  de  télégraphe  électrique  à  Berlin, 
628.  —  Établit  des  télégraphes  électriques  sur  les  chemins  de  fer  de  Ter- 
sailleset  d'Orléans,  531.  —  Se  meta  la  disposition  de  l'Académie  d« 
sciences,  532.  —  S'ofTense  des  doutes  de  M.  Arago ,  532.  —  Repoussé  par 
M.  Foy ,  535.  —Premier  projet  de  téiégr«ph« sonannarfai  entre  la  Fralica  et 
l'Angleterre,  582. 

i^HOKLSR.  Expérience  sur  la  propagation  de  l'électricité,  159. 

WILKSS.  Plan  gigantesque  d*un  télégraphe  électrique  entre  1* Amérique  et 
l'Enrope,  589. 

iviNNEni«.  Pet  fectionnement  apporté  au  mode  de  suspension  des  pendules,  132- 

vroLLASTON.  Sa  pile,  74. 

WOLL ASTON  ^'ingénieur) .  Associé  de  M.  Brett  pour  rétablissement  do  té- 
légraphe sous-marin ,  584  et  585. 

WB16HT.  Expériences  sur  la  conductibilité  du  sol,  244. 

YOVNG.  Instrument  propre  à  meturer  de  petits  intervalles  de  temps,  149  et 
154. 

FIN   DES  TABLES. 


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