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TRAITE
DE
TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE
FKÊCÉDÈ D*UN
EXPOSE DE LÀ TÉLÉGRAPHIE BN GÉNÉRAL
ET DE LA TÉLÉGBAPHIE ANCIENNE DE JOUE ET DE NUIT.
IMPRIMERIE DE PLON FRÈRES
36, rue de Vaugirard, à Parie.
o • ^
TRAITÉ
DE
TËieiiRAPHIE ÉIËOTRIPË
COMPRENANT
SON HISTOIBE, SA TR^ORIB, SES APPABEILS, SA PRATIQUE,
SON AVENIR , SA LÉGISLATION ;
EXPOSÉ DE LA TÉLÉGRAPHIE EN GÉNÉRAL
ET DB LA TÉLÉGBAPUIB ANCIENNE DE JOUR ET DE NUIT,
^ M. L'ABBÉ^^OIGNO,
AumAnier du lycée LooU-Ie-Grand ,
Aa(««r des Leçou de calcul dirr(éreaUel et intégral , et dn Répertoire d'optique
AVEC ATLAS »B VIHAT-BEUX PLARCBBS GKAVÉBS BU TAILLB-PODCB.
<
SECONDE ÉDITION,
*
^ PARIS
A. FRANCK, LIBRAIRE-ÉDITEUR,
•T. RUK RICBKLIKU.
1852 -i^
:7i<j tfir^.èz
DÉDICACE.
A M. FRANÇOIS ARAGO.
Amené à écrire Thistoire et la théorie de la plus ca-
riease application de la science de Télectricité et du plus
étonnant des arts, la télégraphie électrique, combien vive
a été ma joie quand j'ai vu qne les deux faits qui do-
minent et vivifient cette branche nouvelle et déjà si vaste
de la physique appliquée avaient été découverts par vous!
Égal illustre des Vol ta, des Oersted, des Ampère, des
Faraday, le premier, en effet, vous avez démontré , par
une expérience mémorable et complète, les effets certains
d'aimantation momentanée ou durable produits par le
passage des courants électriques autour du fer doux ou
de Tacier.
Le premier, vous avez remarqué la mystérieuse in-
fluence exercée par un disque en mouvement sur le bar-
reau aimanté, influence que vous avez vue s'étendre plus
tard à Thélice électro-dynamique. Or, cette observation
neuve et imprévue renfermait comme dans un germe fé-
cond la magnifique théorie de Tinduction si savamment
formulée par le génie de Faraday.
Aussitôt qu'il m'eut été donné de constater vos droits à
une si grande part de gloire dans la création de la télé-
Vf DÉDICACE.
graphie électrique, je résolus de vous dédier mon livre,
et je ne saurais vous remercier assez de l'honneur que
vous me fîtes en acceptant ma dédicace.
Il était incomplet et informe quand vous avez bien
voulu me permettre de le produire sous vos auspices :
votre glorieux patronage lui a porté bonheur; il a fait son
chemin dans le monde ; ma première rédaction a éié ra-
pidement épuisée. J*en ai fait une seconde, et je viens,
plein de reconnaissance, vous demander de rattacher de
nouveau à votre nom immortel ce traité complet de télé-
graphie électrique.
Je m'exerce depuis vingt-cinq ans à apprendre de vous
cet art incomparable d'exposition lucide, de vulgarisât-
tion saisissante, que vous possédez au plus haut degré.
Puissé-je avoir réussi ! Puissiez-vous me reconnaître hau-
tement pour un de vos plus fidèles élèves! Je serai dans
tous les cas et toujours le plus dévoué de vos admirateurs.
FRANÇOIS MOIGNO.
Paris, 16 août 1851.
EPIPHONÈME.
J*aî cru devoir fondre dans les' divers chapitres de cet ouvrage
Tavant-propos de ma première rédaction , poar mieax faire ressortir
sur place la portée incommensurable des progrès et des applications
de la télégraphie électrique. Mais j'ai réservé un paragraphe qui ser-
vira d'épiphonème à ce nouvel ouvrage.
Je Tai écrit eu septembre 18^5 sur le pont de Londres, centre
et point culminant de la civilisation matérielle la plus avancée qui
fut jamais.
Mon imagination alors était vivement exaltée par le spectacle unique
au monde , de ces centaines de bateaux à vapeur qui fendaient avec
une vitesse excessive les eaux du grand fleuve, de ces locomotives qui
partaient en mugissant pour dévorer l'espace, de ces fils métalliques .
envahis par la foudre et qui jetaient vers tous les points de Thorizon
des messages prompts comme Téclair ; de ces mille vomitoires plus
élancés que les obélisques du vieux monde et qui laissaient retomber
sur la vaste cité les flots de leur fumée utile à la fois et lugubre !
Mais mon intelligence était plus éclairée que jamais par les lumières
de la foi !
Mais mon cœur vibrait mieux que jamais à Tunisson des inspira-
tions consolantes et éminemment humanitaires de la religion chré-
tienne!
Mais je comprenais mieux que je ne Pavais compris jusque-là ce
céleste enseignement : Gloire à Dieu ! Paix aux hommes de bonne vo-
lonté ! Le règne de Dieu peut seul amener sur la terre le règne de la
paix et do bonheur de Thumaniié !
Et voici le sentiment qui m'agitait
Plus encore par Tinvention de la télégraphie électrique
que par l'emploi de la vapeur, Thomme est devenu un
géant. Or, les divines Ecritures et les traditions de tous
VIII ÉPIPHONÈME.
les peuples nous racontent qu'il Ta déjà été dans les temps
primitifs.
Oui, il y eut autrefois une race de géants, et leur histoire,
toute lamentable qu'elle est, pourrait, si nous n'y pre-
nons garde, redevenir la nôtre.
L'enfant de Dieu, c'est-à-dire l'homme spirituel, trouva
belles les filles de la terre, c'est-à-dire les créatures maté-
rielles.
Un fol amour obscurcit tout à coup sa raison et déprava
son cœur.
L'esprit arriva tristement à s'identifier avec la matière.
Cette union insensée et criminelle produisit les géants.
Et, en effet, quand le génie de l'homme concentre toute
son activité et toute son énergie sur la matière , quand
il ranime en quelque sorte de son souffle de vie divine,
il devient comme créateur.
Mais alors aussi , dans l'ivresse de son triomphe, il se
croit Dieu; il n'élève plus ses regards vers le ciel , il se
replie sur lui-même, il s'identifie de plus en plus avec la
terre, dont la masse finit en quelque sorte par l'absorber.
Et bientôt commence une affreuse réaction.
La matière devenue reine énerve et subjugue son roi.
Asservi, abruti par les sens, l'esprit a perdu tout son
élan. La science s'éteint, l'industrie meurt, la barbarie
recommence !
Et pour renouveler la terre, il ne faut rien moins que
l'exercice terrible de la justice de Dieu, ou l'exercice mi-
séricordieux de sa bonté infinie!
PREFACE.
Celte seconde édition de mon traité de Télégraphie électrique dif-
fère tellement de la première, par sa forme et son étendue, qa*on
peut la considérer comme un livre entièrement nouveau , et je me
réjouis d'avoir pu donner à cet ouvrage , ainsi que je le désirais ar-
demment , l'unité de rédaction et d'ensemble impossible à réaliser
dans une série d'articles sur les progrès d'une science encore au ber-
ceau et qui grandit presque à vue d'œîL
Mais cette fois encore , ce que j'ai voulu produire ce n'est pas un
livre simplement dogmatique, destiné à mettre en évidence les propo^
sitioDS et les faits, à décrire les appareils et les modes de communica-
tion à distance qui constituent la télégraphie électrique. Si j'avais
considéré mon sujet sous cet aspect purement théorique et pratiqua,'
j'aurais adopté un tout antre genre de rédaction : car , à ce point de
vue, les remarques critiques dont ce livre abonde paraîtraient trop
personnelles et déplacées. Ce que j'ai voulu faire avant tout, c'est un
traité historique dans lequel les droits et les prétentions de tous et de
chacun seraient scrupuleusement examinés. Les noms propres, alors,
s'alignaient sur le premier plan de mon tableau , et j'entrais en pos-
session du droit d'exprimer franchement ma pensée sur les travaux
et les recherches des auteurs que je rencontrais sur mon chemin. Ce
genre d'ouvrage a ses inconvénients, et l'on me reprochera bien cer-
tainement la liberté et la rigueur de mes jugements ; mais il a aussi
ses avantages, et j'ai la conviction intime que, si les diverses branches
de la physique étaient traitées de la même manière , la science y ga-
gnerait beaucoup : on saurait mieux et la part de gloire qui revient à
chaque concurrent, et le mérite réel de ses élucubrations.
Voici, en peu de mots, ce qpi distingue et caractérise cette seconde
édition.
Je l'ai d'abord fait précéder d'un traité complet de télégraphie m
général, et de la télégraphie ancienne de jonr et de nuit, avec son
application au service des chemins de fer. Les détails dans lesquels je
suis entré sur la perfection de la télégraphie optique des frères Chappe ,
sur la nécessité de la conserver et de la compléter par la télégraphie
de nuit, de mon savant ami le docteur Jules Guyot, sont une des por-
a
X PRÉFACE.
tées de mon ouvrage auxquelles je tiens le plus, quoiqu'elle me melte
en contradiction avec moi-même. J'avais cru d'abord que la télé-
graphie électrique devait remplacer la télégraphie ancienne , même
comme télégraphie gouvernementale. C'était une illusion que j'ai fait
partager à d'autres; msiis je reconnais franchement que je m'étais gran-
dement trompé* Sî je pouvais croire que mon enthousiasme pour la
télégraphie électrique a été pour quelque chose dans la destruction
violente et inconsidérée des lignes de télégraphia ancienne » je me le
reprocherais comme une faute et un malheur.
La réalisation de la télégraphie de nuit par les réverbères à gaz hy-
drogène liquide, solution parfaite d'un grand problème que les Ghappe
enx-mêmes n'avaient pas pu résoudre , a été refoulée dans le néant
par le mauvais vouloir administratif; je proteste énergiqnement contre
ce déni de justice inintelligent et fatah
J'ai fait une large part aux recherches toutes récentes et si belles de
M. Fizeau sur la vitesse de la lumière, de Ml^L Fizeau et Gounelle sur
la vitesse de l'électricité. La publication d'un long extrait de ces mé-
moires, encore inédits et inconnus, suffirait seule à faire rechercher
ce volume* Des expériences semblables ont été réalisées en Amérique
par deux amis ardents du progrès, MiM. Walker et Mitchel; j'ai d'a-
bord eu la pensée de publier une traduction fidèle de leurs mémoires
originaux , mais le chiffre assigné par eux à la vitesse de l'électrické
est si peu probable, etM« Fixeau a d'ailleurs si bien discuté leiir mé-
thode expérimentale dans un grand travail présenté à l'Académie des
sciences, que je me suis décidé à laisser notre jeune et savant physi-
cien français apprécier lui-même le mérite du travail de ses illustres
rivaux.
J'ai traité avec plus d'étendue encore la magnifique question de la
suffisance de la terre à ramener le courant électrique à travers toutes
les distances imaginables i ou de ce qu'on appelle improprement sa
conductibilité. Ce grand fait constaté par IVL Steinheil, et qui suffirait à
Immortaliser son nom, est le plus extraordinaire, le plus mystérieux
et le plus providentiel à la fois de tous les faits de la télégraphie élec-
trique* L'explication que je propose est si naturelle et si complète t
que j'ai dû la défendre avec beaucoup de chaleur : je crois avoir
prouvé, jusqu'à l'évidence, qu'on ne peut la rejeter sans tomber dans
des absurdités énormes , dans des contradictions dépIorabies«
J'ai voulu que ce volume fût une véritable encyclopédie de l'électrl-
PRÉFACE. XI
cité dans ses rapports avec la télégraphie, ]*ai donc donné la figure et
lu légende d« tous les appareils électriques qui se rattachent de loin
00 de près Si cet art merveilleux.
Le nombre des télégraphes électriques que j*aî décrits et représen-
tés est plus que doublé. On trouvera peut-être qu'il y a surabon-
dance de moyens et d'appareils ; en m'enfermant dans des limlles plus
étroites je me serais d'ailleurs épargné tm travail éminemment ingrat
et pénible; mais mon traité eût été alors tient en naissant; tandis
qu*aveC Teitension que je lui ai donnée il sera de dix ans au moins
en avant du progrès.
Le télégraphe imprimant en lettres romaines de M. firett , les télé-
graphes à cadran et écrivant de M. Froment, le télégraphe électro-
chimique de M. Bain , le chef-d'œuvre du genre et peut-être le der-
nier mot de la télégraphie, n*ont encore été décrits nulle part.
Certains appareils ont acquis par leur valeur intrinsèque , ou le con-
cours de certaines circonstances de temps et de lieu , une importance
extraordinaire* ce sont: le télégraphe Si deux aiguilles, de l'Angle-
terre ; le télégraphe à aiguilles , représentant les signaux Ghappe , de
l'administration française; le télégraphe américain de Morse; le télé-
graphe prussien de MM. Siemens et Halske, etc., etc. Cette impor-
tance m'imposait Tobligation rigoureuse de décrire , avec tous les
détails possibles, leur structure intime , leur manipulation et leur in*-
stallatioD. Il me semble qu'à cet égard je ne laisse rien à désirer , et
que dans mon nouveau traité la pratique de la télégraphie est au moins
aussi avancée que la théorie.
Enfin , le chapitre relatif à la réalisation de la télégraphie électrique,
aux services qu'elle a rendus, à son avenir, à sa législation, ébauchés
à peine dans la première édition , occupe une grande place dans ce
nouveau volume ; ces différentes parties forment, si je ne me trompe,
an ensemble plein d'intérêt et de charme.
Quant à moi, je l'avoue, il n'est rien qui élèYe plus mon imagination^
qui satisfasse aussi pleinement mon intelligenee , que Cette transforma^
lion des phénomènes les plus abstraits de l'électricité dans les faits
grandioses et merveilleux de la télégraphie électrique. Il y à là de
quoi confondre mille fois Ces esprits si légers, ces homfnes àtt monde
si vains, philosophes, littérateurs, économistes, politiqties, etc., etc.,
qui, quand vous leur parlez de science et de théorie. S'écrient dédaî^
gneusement : Cui boiioT A quoi tout cela sert-il?
XII PRÉFACE.
J'ai eu le bonheur de voir, il y a quelques jours, à Paris, M. Eisen-
lohr, physicien très-distingué de FAllemagne , et cette bienheureuse
visite ufa donné la solution d'une énigme que je livrais à mes lecteurs
sans solution satisfaisante. J'ai dit, page 526 , que sur la ligne télé-
graphique de Carbruhe à Durlach on avait substitué à l'aiguille ai-
mantée des télégraphes anglais une feuille d'or, et pour expliquer celte
substitution singulière, j'ajoutais que probablement M. Eisenlohr avait
fait usage d'une pile à tension. Il n'en est rien, et voici tout simplement
le mécanisme auquel il a eu recours : la feuille d'or, fixée mollement
par un peu de blanc d'œuf , et de manière à pouvoir flotter dans l'air
très-librement, aux deux pôles d'une pile mise en action, comme la
pile des relais, par la pile principale de la ligne télégraphique, passe
entre les deux branchés d'un aimant permanent. C'est donc un con-
ducteur mobile qui , suivant le passage du courant , est attiré ou
repoussé par l'aimant y. et se meut ainsi tantôt vers la droite , tantôt
vers la gauche , comme l'aiguille du multiplicateur. Cette disposition
ingénieuse a été employée d'abord par M. Gumming dans son électro-
mètre.
J'avais fait jusqu'ici d'inutiles efforts pour me procurer la descrip-
tion et les dessins du cbronoscope de M. ^heatstone. C'était dans
mon Traité de téiégraphie une immense lacune, et je me réjouis
grandement d'avoir pu enfin la combler. M. Hipp de Rcutlingen a
fait construire en le perfectionnant cet admirable appareil; il est dé-
crit et figuré dans la sixième édition de l'excellent Traité depht/êique
de M. Eisenlohr que le savant physicien a bien voulu m'adresser : j'ai
reproduit cette figure planche XXII, fig. U, et j'ai trouvé place pour
la description dans la légende des planches.
Pour mettre cette seconde édition tout à fait au courant des progrès
accomplis dans les trois années qui viennent de s'écouler , j'ai fait le
dépouillement de tous les ouvrages et brochures publiés sur la télé-
graphie électrique en Angleterre, en France, en Allemagne, en Amé-
rique , etc. Voici les titres des volumes qui m'ont fourni le plus de
documents et de renseignements utiles , ou dont j'ai le plus profité :
1° Télégraphie de jour et de nuit, par le docteur Jules Guyoty Paris,
18/iO ; 2* SCHELLEN der eiectro-magnetische Teiegraph^ Bruns-
wichj 1850; d"" Steinheil Beschrei^ung und Vergieichung
der galvanischen Teiegraphen^ Munich, 18/i9: M. Edmond
Denis, de Nancy , a traduit ce long mémoire, hérissé de faits et de
PRÉFACE. XIII
mots techniques, avec uo courage et un succès dont je le félicite
sincèrement , en le remerciant de m'avoir confié son manuscrit ;
U* ElectriC'TeUgraphê-Manipulation, ou Manuel de Télégraphie
électrique, par Charles JValkcr^ directeur des télégraphes de la com-
pagnie des chemins de fer du sud-est, I^ondres, 1850 : ce petit ou-
vrage , extrêmement précieux , a éié mal traduit en français par
N. lHagnier , et fait partie des manuels de Roret ; 5° Mcmuale di
Tttegrafia eiettrica di C. Maïteucci, Pise, 1850. C'est un ex-
cellent résumé des principes et des faits de la télégraphie.
En confiant l'impression de cette nouvelle édition aux célèbres ate-
liers de MM. Pion frères, en faisant graver les dessins qui dans la
première édition n'éuient que lidiographiés , en ne reculant pas de-
vant l'énorme dépense d'un volume de plus de quarante feuilles, d'un
allas de vingt-deux planches , M. Franck s'est monUré ce que je l'ai
toujours connu, un esprit élevé et généreux. Je n'avais qu'un moyen
de lui témoigner eflScacement ma reconnaissance , c'était de faire en
sorte que cet ouvrage fût parfait au fond comme il est parfait dans la
forme matérielle. Je ne puis me flatter, d'avoir réussi, mais j'ai du
moins fait un livre instructif, intéressant et indispensable à tous ceux
qui veulent savoir ce que c'est que la télégraphie électrique.
Que je suis heureux de pouvoir annoncer enfin le succès glorieux
de la plus magnifique entreprise des lemps modernes ! « Ils sont donc
arrivés ces jours que j'avais appelés de tous mes vœux , ces jours si
impatiemment attendus, où les vents déchaînés remuant jusque dans
leurs profondeurs inaccessibles les eaux tumultueuses de la Manche,
et soulevant les flots en montagnes mugissantes, n'interrompent pas
une correspondance calme et fraternelle.
• Nous assistons enfin au magnifique spectacle d'une mer terrible
entre toutes les mers domptée par le génie de l'homme , et devenue
un messager fidèle et complaisant • Je ne pois mieux terminer cette
préface qu'en racontant le succès du télégraphe sous-marin.
L'enveloppe extérieure du câble qui unit les côtes d'Angleterre aux
côtes de France est formée d'un fil [de fer galvanisé de cinq milli-
mètres d'épaisseur, enroulé dix fois sur lui-même. L'intérieur ou
le noyau du câble est un faisceau de quatre fils de cuivre, recouverts
de gutta-percha et parfaitement isolés, à travers lesquels passe le cou-
rant. Le diamètre extérieur du câble est de près de U centimètres , sa
longueur de plus de 32 kilomètres, son poids de plus de 25,000 kilo-
XIV PRÉFACE.
grammes. li a été constrnit dans les ateKers de MM. Bloke et G% à Wap-
ping^sousla direction de M. Stateniiam, et coûte plos de 800,000 fr.
Il a passé d'une seule pièce des ateliers dans les flancs da bateau à
vapeur le Blazer^ où des bras yigoureut le tordaient sur lui-même
et le condensaient en tin énorme cylindre haut de dix mètres. Le
Btazet arriva à Douvres le mercredi 2A décembre , et dès le lende-
main jeudi on commença à poser le fil en présence et sons la direction
de MM. Crampton et Woliaston, ingénieurs de la compagnie» Le point
d'attache sur la cftte anglaise est le cap de Southerland, près de Dou-
vres. L'extrémité du câble, enfermée dans un tuyau de fonte, remonte
perpendiculairement à travers Un puits creusé sur le rivage : le reste
du fil repose sur le fond du canal de la Manche , ou se maintient
étendu dans Teau ; ton autre extrémité devait aboutii* à Stangatte , sur
les côtes de France, à une petite distance de Calais, et venir s'atta-
cher à la côte , à travers nn second puits vertical. L'opération de la
pose fut terminée le soir du jeudi ; mais l'on reconnut avec douleur et
anxiété que la longueur du câble était insuffisante; l'extrémité libre
restait à près d'uil kilomètre de Stangatte. La mer était très-mauvaise;
la traction violente exercée par le câble sut le Blazer^ menaçait à
chaque instant de le faire chavirer ; il fallut donc attacher une bouée
à Textrémité du fil, et Tabandooner â lui-même. On retrouva la bouée
à sa place le surlendemain samedi ; on hissa l'extrémité du câble 9i bord ;
on essaya une dernière fois et sans succès de la rapprocher en tirant
des côtes de France. Le dimanche enfin , on lia fortement au câble
une simple corde roulée , revêtue de gutta-percba et de goudron ,
contenant aussi quatre fils de cuivre mis en contact métallique avec
ceux du câble, et Ton atteignit le cap Stangatte. Des dépêches furent
aussitôt échangées entre Calais et Douvres; la communication élec-
trique à travers l'Océan était parfaite, et le télégraphe impHmeur A^
M. Brett, le télégraphe â aiguilles de Wheatstone, etc. , fonctionnèretU
avec une admirable précision. Pendant les six semaines suivantes , on
substitua à la corde provisoire un morceau de câble supplémentaire ,
soudé au câble principal , et le jour de l'inauguration du télégraphe
sous-marin arriva enfin. Le iS novembre, dans l'après-midi, au mo-
ment du départ pour Londres du duc de Wellington , le cottrant élec-^
trique parti de Calais mit le feu à l'un des canons du rempart àa
Douvres , et lança au loin dans la mer un boulet de M. Vers cinq
heure) une correspondance instantanée et réciproque a'établit entre
PRÉFACE. XV
les boréaux du ministère de rintérieur à Paris el la station de Dou-
Tres ; elle dura plus d*une heure, et Ton célébra dans un banquet en-
thousiaste le succès accompli de cette gigantesque entreprise , succès
dont la gloire revient sans doute à M. Jacob Brett, mais auquel le
comte d'Orsay a grandement coopéré, et que la volonté forte de I^onis-
Napoléon Bonaparte a pu seule assurer.
Depuis le 15 novembre le télégraphe sous-marin fonctionne sans
cesse et produit des résultats merveilleux ; c'est une rév^olution com-
plète dans les relations commerciales et politiques de TAngleterre et
de la France. Le nombre des dépêches à transmettre est tel que les
quatre fils actuels ne sufBsent déjà plii; au travail incessant du jour et
de la nuit; aussi s*occupe-t-on sérieoseoient de préparer trois nou-
veaux câbles. Le premier pas est fait, un pas de géant ; encore quel*
ques années, et New-York, Calcutta, Pékin » seront aux portes de
Paris et de Londres. Le négociant de ces deux grandes cités parlera
à Toreille de ses agents des Amériques^ de la Chine et des Indes, comme
il transmet aujourd'hui ses ordres à travers son tube acoustique d'un
étage à l'autre de ses bureaux.
Un mot enfin sur une découverte récente qui se rattache h la télé-
graphie : MM. Statenhamet Barton sont parvenus à enOammer la poudre
à des distances quelconques, au moyen du courant transmis à travers
leors fils de cuivre revêtus de gutta-percha* An sein d'une sorte de
poire en gutta-percha ils placent un tube aussi en gutta--percha,
mais vulcanisée, au centre duquel aboutissent sans se toucher deux
fils de cuivre séparés par une amorCe de poudre en communica-
tion avec celle que renferme la poire. Le premier de ces fils com-
munique avec la te^re ; le second doit Communiquer avec le pôle
positif d'une pile dont le pôle négatif est aussi en contact avec la terre«
An moment où le second fil touche le pôle le courant est établi ;
la poudre s'enflamme et l'explosion a lieu, iious croyons que cette
inflammation est moius due au passage du courant voltalque , qù*à
rélectricité de tension qui se développe au sein des fils de gutta-
percha parfaitement isolés. Quoi qu'il cd ftoit , rien n'est plus facile
maintenant que de produire des explosions à des distances incommen-
surables. Pour fêter le triomphe éclatant el providentiel remporté les
2t et 22 décembre par Louis-Napoléon Bonaparte, la reine d'Angle-
terre de son château de Windsor aurait très- bien pu mettre elle-même
le feu au canon des Invalides ! ! I
ERRATA.
Page 10, ligne 6 : Héliographt^ lisez Héliotrope.
— 81 , lignes 46, 47, SS : «', lisez «.
— M9, /l^. 44, lisez /S^. 13.
— 348, ligne 8 : fig. 42, lirez /^7* ^^ ^•
— 333, ligne Î8 : P, lisez K
— 336, ligne 8 : aa'y lisez aa'.
— — ligne 33 : f/ee'p, lisez pa^j/; — pc(/bi/[/, lisez pcbt/cy.
— 374, ligne 4 : fig. 4 4, lisez fCg. 46.
— — ligne 33 : /iy. 46, lisez /Ig. 46.
— 376, ligne 2 : L , lisez L'.
— — ligne 7 : F,, lisez F..
— — ligne 24 : R,, lisez R,; — K,, lisez F,.
— 378, ligne 36 : r, lisez r,.
— 379, ligne 5 : r, lisez r,.
— 380, ligne 24 : (Tut fig. 8, lisez C, fig. 8, est.
— 384, ligne 8 ; C, lisez c.
— — ligne 4 6 : F,, lisez F,.
— 394, lignes 20 et 24 : /ifif. 4, lisez fig. 3.
— 396, ligne 20 : B , lisez B,
— 897, ligne 4 9 : E , lisez E\
— 402, ligne 22 : c , lisez C.
— 406, ligne 24 : (7, lisez c.
— — ligne 22 : H, Isez ff.
— — lignes 26 et 29 : K, lisez A'.
— 424 , ligne 30 : M^ lisez £.
— 422, ligne 22 : r', m',, lisez v\ m\.
--- 429, ligne 36 : e,, lisez v',.
— 432, ligne 9 : B', lisez B,.
— 433, ligne 3 : P, , lisez P'.
— 434, ligne 34 : P, , lisez P'.
— 435, ligne dernière : P,, lisez P,.
— 441, ligne 48 : fig, 7, lisez /iy. 6.
— 442, ligne 2 : B, lisez E,.
— — ligne 22 : T, lisez T,.
— — lignes 29 et 30 : rj , lisez v',.
*>- 464, ligne 23 : TT ««, lisez TT, /îg. 7, fit,
— 467, ligne 2 : C , lisez C.
— — ligne 6 : C'C^, lisez C^'C^,
— 470, ligne 29 : r, , lisez r.
— 475, ligne 4 2 : S. lisez V.
— 477, lignes 4, 3 et 9 : fl, lisez r.
— ^ ligne 6 : dt plui grand diamètrty lisez R de plus grand diamètre.
^ 479, ligne 3 : r, «, lisez R, S.
— — ligne 20 : oo\ lisez 00.
— 484, ligne 49 : G, lisez L.
— 482, ligne 26 : Z, P, lisez L, G
— 495, ligne 24 : k, lisez C.
— 500, Retranchez b ligne 3.
TRAITE
DB
TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
PREMIERE PARTIE.
DE LA TÉLÉGRAPHIE EN GÉNÉRAL ET DB LA TÉLÉGRAPHIE
ANCIENNE DE JOUR ET DE NUIT.
CHAPITRE PREMIER.
De la télégraphie en général et des dirers agents télégraphiques.
Le mot télégraphie i pris dans Tacception la plus géaérale qa'il
puisse recevoir, désignerait réellement l'ensemble des moyens par
lesquels on être vivant quelconque se dit comprendre d'un autre :
en ce sens il serait synonyme de eammunicatioiu La télégraphie
alors ne serait plus une invention humaine , mais un des dons les plus
merveilleux de la création. Ce n'est pas à l'homme seulement, mais
à tous les êtres vivants, qu'il est donné de transmettre aux autres
leurs impressions , d'éveiller en eux des sensations et des sentiments
sympathiques. La faculté de communication est le lien tout- puissant de
la création animée , il unit chaque vie individuelle à celles qui l'en-
tourent, en se modifiani de mille manières dans le passage d'un
genre à l'autre.
Il n'est rien qui étonne davantage que l'immense variété des pro-
cédés mis en œuvre par la nature pour atteindre ce but essentiel de
l'échange des idées et des sensations. Depuis les signes hiérogly-
phiques et les cris non arlicuiés du moindre des insectes, signes et
cris insaisissables pour nous, jusqu'au langage humain si riche et si
1
2 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
étendu , nous voyons se multiplier et sç perfectionner à l'infini les
mécanismes par lesquels les êtres entrent en relation les uns avec les
autres. Ce présent incomparable de la création a pris chez Thomme
un admirable développement : il est tout à la fois représentation , pa-
role , écriture : il se joue du temps et des distances, pénètre les pro-
fondeurs mêmes de Texistence, et va mettre le» esprits en inQQvement
dans leur inaccessible empire.
De même que l'écriture fixe à jamais le son fugitif qui un moment
a frappé l'oreille, et l'arrache, si l'on peut s'exprimer ainsi, au vol
rapide du temps, il faut arriver aussi à se jouer de l'espace, anéantir
en quelque sorte les distances , et faire que la pensée atteigne en un
instant les lieux les plus éloignés. La Providence n'a pas mis immé*
diatement à notre disposition les moyens de communication rapide à
distance, c'est à nous à les créer; et pour y pan'enir il faut étudier
avec soin les forces de la nature et les phénomènes que ces forces
produisent , pour pouvoir les dominer et en faire les messagers de nos
pensées. Tel est le but que se propose l'art de la télégraphie, en pre-
nant ce mot dans sa signification usuelle.
Le problème qu'il s'agit de résoudre, c'est donc de transporter nos
pensées et nos volontés à toutes les distances et avec la plus grande
vitesse possible.
Si l'on faisait abstraction des distances trop grandes , la parole se-
rait la pltts complète solution du problème; et ce que la télégraphie
exige, c'est une parole perfectionnée, e'est-à-dire qui se fasse entendre
à toutes les distances. Ce sera bien évidemment dévier de U perfec-
tion que de substituer à la parole un langage écrit ou figuré, plus oa
moins semblable à eelui par lequel nous nous faisons comprendre des
idiots et des muets : on n'aura atteint la perfection qu'autant qo^on
aura conservé à la communication à distance celte propriété capitale
de nous rendre attentifs malgré nous.
Au premier aspect le problème semble hérissé de difficultés insur*
montables, car la parole a k sa disposition un très-grand nombre d'ar«
ticulations ou de sons divers, et peut ainsi tout exprimer par un petit
nombre de combinaisons. Gomnirnt l'imiter ? Presque tous les essais de
télégraphie sont venus échouef contre cette difficulté.
Avant M. Gauss on s'efforçait toujours de se procurer un très-grand
nombre de signes différents, sans songer que cette multiplicité de
signes ne faisait réellement que compliquer- le problème. On ne con*
TÉLÉGRAPHIE EN GÉfiTÉBAL. I
sidérait pas qu*one commoDication rapide n'est pas possible seolenieot
à l'aide de piasienrs signes , et qu'on peut atteindre le même bat avec
un seul signal, pourvu qu'il soit répété très-rapidement , et que ses
reproductions soient groupées d'une manière convenable.
Pour mieux faire comprendre notre pensée, analysons l'écriture
usuelle, en choisissant les lettres latines majuscules. Elles se com-
posent de six traits diflërents, à savoir d'une ligne droite dans quatre
positions différentes ; horizontale, verticale, inclinée de la droite vers
h gauche, ou de la gauche vers la droite et d'un demi-cercle, ouvert
I droite ou à gauche. De ces six traits, quatre au plus entrent au
maximum dans la formation de chaque lettre, dans M et W, par
exemple. Si maintenant on cherche combien de lettres différentes on
pourrait former avec ces six traits combinés au plus quatre à quatre,
on verra par un calcul facile qu'on obtiendrait à peu près mille cinq
cent cinquante-quatre lettres différentes; or avec vingt-cinq lettres
seulement le problème de la communication des idées est complè-
tement résolu.
€et exemple montre aussi clairement qu'on aurait pu réduire avee
avantage le grand nombre de traits employés à la formation des lettres
dont se compose l'écriture ordinaire. Supposons maintenant que nous
n'employons que deux traits , et voyons s'iU seront suffisants à produire
une écriture parfiiite. Ces traits peuvent être réduits à la plus extrême
simplicité; ce seront, si l'on veut , deux points qui se distingueront
l'un de l'autre par cette convention que le premier, par exemple, sera
toujours placé à une plus grande hauteur. Si dans chaque Ictlre on
n*admet qu'un point, les deux points ne donneront que deux lettres;
si dans- chaque lettre on admet un ou deux points, aux deux lettres
obtenues s'en ajouteront quatre , et l'on aura en tout six lettres. Si
trois était ie maximum des points employés, on aurait huit nouvelles
lettres, en tout quatorze. En portant euGn à quatre le maximum des
points, on obtiendrait trente lettres différentes, c'est-à-dire autant
presque qu'il en faudrait pour représenter les lettres de l'alphabet et
les chiffres. Remarquons même qu'on pourrait au second point sub-
stituer le premier reproduit deux fois de suite à une très-petite dis-
tance. On voit donc qu'un seul trait, un seul point suffisent pleinement
h la reproduction plus rapide de l'écriture , et que ce seul point par
conséquent, bien employé, remplacerait surabondamment les deux
trahs dont se compose l'alphabet latin. Or ce qu'un point est par
1.
4 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
rapport à récriture, un son Test par rapport à la parole ; les répéii-
tions et les combinaisons d'un seul son suffiraient donc aussi pour la
formation d'une langue complète, intelligible par l'oreille.
Nous sommes maintenant en état de bien poser les conditions fon-
damentales que doit remplir un télégraphe si l'on veut qu'il soit le
plus simple possible. Il devra n'employer qu'un signe , mais produit
le plus promptement possible. Si l'on veut de plus que ce signe soit
aussi parfait qu'il peut l'être, il devra être perçu par l'oreille.
Étudions maintenant la série des phénomènes ou des agents de la
nature propres à transmettre ce signe dans toutes les conditions posées
ci-dessus.
Ces agents sont au nombre de quatre : l"" le mouvement de transla-
tion ; S"" le son ; Z'* la lumière et la chaleur rayonnante ; A"" rélectricité.
i« Les mouvements de translation. Les moyens de communi-
cation par translation les plus rapides, sont la poste et les chemins de
fer. La plus grande vitesse de la poste est de quinze kilomètres par
heure, deux cent cinquante mètres par minute, quatre mètres par se-
conde. On a obtenu par les chemins de fer des vitesses de cinquante
kilomètres par heure, de huit cent trente-trois mètres par minute, de
treize à quatorze mètres par seconde. La vitesse des projectiles est
iocomparablement plus grande, mais comment rutiliser?
M. Ador a pensé, le premier qu'il serait possible d'appliquer à la
télégraphie le mouvement rapide qu'on peut imprimer, par la pression,
à un courant d'air enfermé dans un tube souterrain.
Supposons un tube métallique, cylindrique, alézé, placé sous le sol,
de trois à quatre centimètres de diamètre intérieur, et de dix kilo-
mètres de longueur; supposons que ce tube est adapté par l'une de
ses extrémités à un réservoir d'air condensé à trois atmosphères,
d'une capacité égale à trois fois le cube de la colonne d'air contenue
dans la totalité du tuyau de conduite , et librement ouvert à son extré-
mité opposée au réservoir ; supposons que la communication du tube
et du réservoir s'établit à volonté par un robinet; supposons .qu'on
enveloppe une dépêche écrite dans une sphère très-légère, du calibre
du cylindre, et que cette sphère y étant placée, on ouvre la commu-
nication du réservoir et du tube conducteur : la sphère parcourra les
dix kilomètres de dislance avec une vitesse de trois cenis mètres par
seconde : elle arrivera à sa desiination en un peu plus de trente-trois
secondes.
AGENTS TÉLÉGRAPHIQUES. 5
An lieu d'air comprimé , on pourrait employer le Yide , en meUant
par exemple le tuyau de conduite en communication à son extrémité
arec un réservoir oà le Tide serait fait d'avance.
L'énormité du réservoir à air condensé ou à vide, qui ne devrait pas
avoir moins de dix mètres cubes; la difficulté d'obtenir des tubes bien
calibrés d'une longueur aussi considérable ; la nécessité d'admettre des
courbes ; le temps et la force qu'il faudrait dépenser pour comprimer
l'air ou faire le vide, rendent très- difficile l'exécution de ce mode de
transpori, qui serait le plus commode et le plus complet de tons.
2^ Le Botx. — Si l'on veut transmettre des signaux à distance sans
avoir besoin d'exciter à l'avance l'attention de celui qui les reçoit, on
peut recourir à l'oreille, dont les impressions sont spontanées, se per-
çoivent à distance, et n'assujettissent pas l'observateur à rester con-
stamment dans la même position. Mais, pour produire dans une se-
conde station des signaux perceptibles à l'oreille , il faut que la pre-
mière soit munie d'un mécanisme on moteur, qui puisse, par exemple,
mettre une cloche en mouvement à une distance plus ou moins grande.
Il n*est pas facile de mettre ainsi en jeu une force qui puisse à volonté
agir dans un lieu plus'^ou moins éloigné ; on peut toutefois résoudre ce
problème de diverses manières.
L'emploi des courants électriques on galvaniques pouvait seul faire
atteindre le but cherché, et quoique dans la pratique l'application de
ces agents entraînât avec elle des difficultés plus ou moins grandes» et
des inconvénients comparables en apparence aux avanti^es qu'on en
eq)érait, le proUème est aujoiurd'hui résolu par la télégraphie électrique.
Le moyen de télégraphie acoustique le plus naturel est la propagation
ordinaire du son à l'aide de porte-voix ou de tobes renforçants; mais
Tutilité de ce mode de signaux n'est réelle qu'à de petites distances. Les
siiBeCs de navire, les trompettes-signal, le cor à incendie, le tocsin, con-
viennent parfaitement à l'usage qu'on en attend, mais il ne faut pas même
songer à les employer pour transmettre des signaux télégraphiques à
de très-grandes distances : d'abord , parce que le son ainsi produit
manque de l'intensité nécessaire; puis, parce que la vitesse de propa-
gation du son, qui ne dépasse pas 330 mètres par seconde, est encore
insuffisante. Il n'en serait pas ainsi du son propagé dans l'eau ; ici la
vitesse est quatre fois pltis grande , comme l'ont prouvé M. Beudan à
Marseille, MM. Coliadon et Sturm à Genève; et des ^ons même
faibles sont encore sensibles à la distance de plusieurs lieues. Les vi-
6 TÉLÉGRAPHIE ÉL£CTRIQl£.
brations ainsi transmises n'affectent pas seulement l'^oreille, elles
peuvent encore agir comme vibrations moléculaires; elles pourraient
produire à distance un mouvement, ce mouvement, renforcé et
transmis par un mécanisme approprié, pourrait même produire un
son nouveau dans le voisinage de l'observateur. On pourrait donc à
la rigueur se servir de ce mode de télégraphie, et il aurait sur le pro-
cédé optique l'avantage de fonctionner en tout temps. Partout donc
eu l'on trouvera une étendue suffisante d'eau borisontale , on pourra
à la rigueur transmettre ainsi des signaux.
t"" La iumière et ta chaleur* — La lumière est l'agent naturel
qui transmet son action avec le plus de rapidité : par lui nos yeux »
seuls ou armés de télescopes, aperçoivent dûitinctement à la plus grande
distance le signal produit : sa vitesse > comme tout le monde le sait»
est telle , qu'on ne saurait l'exprimer par la plus petite fraction de
temps, même dans son trajet sur la ligne télégraphique la plus étendue»
Soit qu'on emploie les lumières artificielles pour transmettre les
signaux pendant la nuit, soit qu'on utilise la lumière directe ou dif-
fuse du soleil pour présenter aux yeux des corps opaques pendant
le jour, il n'est besoin d'établir aucun conducteur spécial entre les
stations : les signaux se transmettent de l'un à l'autre sans frais et
avec la rapidité de la pensée ; ils y arrivent sous des formes aussi va-
riées qu'on peut le désirer; leur sûreté n'est point compromise par un
long conducteur qu'il serait presque impossible de défendre } en un mot,
la lumière offre toutes les garanties de simplicité, de rapidité, de variété,
de sécurité et d'économie que la télégraphie peut espérer d'obteoira
Il est vrai que les accidents atmo^hériques , tels que les pluies,
les brouillards et les ouragans , viennent parfois interrompre la suc-
cession des signaux, mais la nature prend soin de mettre fia die-*
même et promptement à ces perturbations ; tandis qlie pour le' mou-
vement de translation, pour le son et pour l'électricité, il faudrait
un temps plus ou moins considérable et des travaux coûteux pour
rétablir des communications interrompues.
Ces avantages irrécusables de la lumière nous engageai à la mieux
étudier sous le point de vue d'agent télégraphique.
La vue de l'homme , abandonnée à ses propres forces, n'a d'autres
limites dans sa portée que l'intensité de la lumière qui lui est envoyée,
et les dimensions de la surface des objets lumineux ou éclairés qià
doivent l'impressionner. Quand l'atmosphère est pure , nous pouvons
AGJÙNTS TÉLÉGRAPHIQUES. 7
iadtement aperceyoir une tour à dix lieues , uue moatagne à quinze
et vingt lieues, à (rente et quarante une chaîne de glaciers. Bouguer
dit que le Chimborazo se' voit encore à quarante-cinq lieues.
Soit que nous considérions , à la surface du sol , des objets éclairés
par la lumière directe ou diffuse du soleil, soit que nous eipérimen-
tioQ9 sur les feux et les lumières artificielles pendant la nuit, nous
reconnaitrons toujours la vérité de cette loi , que la visibilité des objets
lamineox ou édairés est proportionnelle au produit de leur éclat par
leur surface.
Chacun sait aussi qne rinlensité de la lumière diminue pioportiou*
ncUement au carré de la distance : de là celte conséquence absolue
qu'un corps opaque. d*un mètre carré, qui serait encore visible à un
my riamètre de distance , devrait être quatre fois plus éclairé , ou pr<^-
senter une surface de quatre mètres carrés , pour être également visi*
Ue à ht distance de deux myriamètres. De même , une flamme de
lampe qui présenterait une surface de trois centimètres carrés et serait
à peine apparente à cinq kilomètres, ne serait pas vue à la distance de dix
kilomètres, si elle ne présentait une surface quadruple, ou si sa lumière,
en C4»iservant le même volume , n'avait pas quadruplé d'intensité.
Aux rayons du soleil , ou bien à la lumière diffuse , l'atmosphère
présente un ton généralement blanc mélangé d'une teinte plus ou
moins légère de bleu. Le soir, le matin , et le plus souvent dans tout
le courant de la journée , lorsqu'on jette les yeux sur le ciel dans une
direction rapprochée de Thoriaon > la perception lumineuse dominante
est toujours le blanc. C'est sur ce fond que doivent s'écrire les signaux
télégiraphiques. Quelle sera la couleur préférable pour écrire sur un
pareil fond^ Le noir l'emportera évidemment sur toutes les autres et
donnera les caractères les plus distincts , comme le fait l'encre sur le
papier. La visibilité, en effet » doit se mesurer par la différence entre
h loflûère de l'objet et h lumière du fond. Le télégraphe brillant et
Ittfflinenx ne peut être bon que s'il se peint sur un fond noir ou bien
au sein des ténèbres.
Cette observation conduit à plusieurs conséquences pratiques parmi
lesquelles deux surtout sont de hi plus haute importance dans la téié*
graphie : la première est que si l'on veut peindre les signaux le plus
nettement possible • il faut donner au télégraphe un fond très*éclahré
snr lequel les signaux doivent se détacher par contraste : il devient dès
km indispensable d*élever les télégraphes au-dessus de l'horizon, de
8 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRlQtE.
façon que leurs signaux aillent se projeter librement dans Tespace
blanchâtre au-dessnsde tout objet terrestre.
La seconde conséquence , c*est qu'il faut donner au télégraphe la
teinte la plus noire et la plus mate possible , et faire en sorte qu'il la
conser?e dans toutes les positions du soleil par rapport à lui.
Observés à une grande distance , tous 1rs corps se réduisent à deux
couleurs : le blanc pour ceux qui sont directenient frappés par les
rayons du soleil , et le noir pour ceux qui sont places dans l'ombre.
Cette réduction de toutes les couleurs , vues à une grande distance ,
au blanc et au noir, n'est cependant pas absolument vraie. D'abord
elle n'a lieu complètement qu'à la distance de quinze à vingt mille
mètres. Plus rapprochées , quelques-unes, comme le rouge et le vert ,
peuvent se distinguer même h la lumière diffuse. Par une atmosphère
très-limpide , à la distance de deux lieues , avec un télescope grossissant
quarante fois, on distingue très-bien le blanc, le rouge, l'orangé, le
jaune , le vert, le bleu clair et le noir ; mais les accidents atmosphé-
riques éteignent facilement cette visibilité.
Dans la comparaison des verres colorés et des verres incolores, il
se présente un fait de la plus grande importance. Â quelque distance
qu'on observe deux réverbères d'un égal foyer lumineux, dont l'un
est garni de verres incolores et l'antre de verres colorés , il est impos-
sible de les confondre. Que l'atmosphère soit brumeuse on transpa-
rente, du moment qu'il est possible d'apercevoir les lumières, on les
distingue immédiatement l'une de l'autre^ l'œil le moins exercé les
reconnaît et les signale à l'instant.
Relativement à la forme ^ aux contours et à la position de l'objet,
Texpérience constate encore des faits de visibilité à distance qu'il im-
porte de signaler. Un point noir sur un fond blanc se voit à une moin-
dre distance qu'une ligne de même largeur que lui ; et de deux lignes
d'égale largeur, la plus longue se voit de plus loin que la plus courte.
Deux lignes tracées l'une à côté de l'autre paraissent n'en faire qu'une
si la distance entre elles n'est pas au moins plus grande d'un qnart
que la largeur de chaque ligne.
Plus le rayon visuel s'éloigne du sol, plus il est garanti des pêrtnr-
bâtions qui proviennent des brumes qui s'amassent près de terre»
dans les vallées, le long des fleuves, et autour des forêts : la fumée des
usines, celle des villages, l'atmosphère fuligineuse des villes l'attei-
gnent moins facilement ; enfin les ondulations produites dans l'atmo-
AGENTS TÉLÉGRAPHIQUES. 9
sphère par les différences de température et les phénomènes de mirage
sont beaucoup moins sensibles à mesure qu'on s'élève dans l'atmo-
sphère.
Dans de bonnes conditions une surface de six pieds carrés se ver-
rait à l'œil nu à un myriamètre de distance ; mais six pieds carrés
c'est un objet immense. Avec des télescopes grossissant de trente à
quarante fois, on augmente les chances de visibilité, et Ton peut dimi-
nuer dans une très-grande proportion la surface de l'objet montré.
Il est certain enfin qu'à surface et à distance égales , un corps lu-
mineux se voit mieux la nuit qu'un corps opaque ne se voit le jour ;
aussi les anciens, qui ne connaissaient pas les télescopes, ont-ils dû
préférer les lumières artificielles pour communiquer à dislance, tan-
dis que les modernes , munis de cet artifice qui permet de voir de loin
pendant le jour, ont délaissé les signaux de nuit.
La forme ronde de la terre et la propagation rcctiligne de la lumière
limitent considérablement la distance à laquelle des signaux lumineux
peuvent être transmis. Un télégraphe aussi, qui n'emploiera que des
signaux lumineux, ne pourra les transmettre à une autre station
qu'autant que Tatténtion du gardien aura été primitivement éveillée,
qu'autant que la distance des deux stations ne dépassera pas un cer-
tain nombre de lieues, et que l'atmosphère sera convenablement trans-
parente. Cependant, en dépit de tous ces obstacles, la découverte des
télégraphes par les frères Chappe a été partout acceptée, et s'est
étendue chaque jour davantage depuis 1793 , époque à laquelle les
premiers télégraphes furent établis eu France. Il est remarquable que
les perfectionnements apportés jusqu'ici à celte invention n'aient eu
pour objet que des circonstances accessoires; et cependant quoique
les défauts essentiels des télégraphes optiques ne puissent jamais être
éliminés, il semble qu'il est possible de leur faire subir des améliora-
tions importantes. Indiquons-en quelques-unes. Le premier but à at«
teindre est toujours de transmettre les signaux aussi rapidement que
possible. On pourrait arriver par xleux moyens à raccourcir le temps
nécessaire à cette transmission : d'abord par l'usage d'abréviations
télégraphiques, ce qui entraînerait l'introduction d'un grand nombre
de signaux, alors que tous pourraient s'exprimer par un petit nombre
seulement; puis^ ce qui semble plus rationnel , par une plus grande
promptitude dans la transmission de chaque signal. La mise en mou-
vement des grands leviers, dont l'emploi est et sera toujours nécessaire
10 TÉLKGRAPUI£ ÉLE€TRlQt£,
pour rendre les signaux visibles à une grande distance , exige néces-
sairement un temps considérable : il faudrait donc arriver à se passer
du mécanisme des télégraphes actuels, il nous semble que la propo-
sition faite par M. Gauss, après ses heureux essais de la transmis-
sion des signaux par l'héliographe , mérite d'être étudiée et pourrait
être facilement mise en pratique. li a démontré, en effet, qu'un
miroir de quelques pouces carrés peut, à une distance de dix lieues et
plus, projeter une lumière égale à celle d'une étoile de première gran*
deur, s'il est disposé de manière à renvoyer vers i'fleil de l'observateur
une portion de l'image du soleil. Dans le cas où le soleil ne brillerait
pas, pendant la nuit ou par un temps couvert, on pourrait recourir à
la lumière Drummond provenant du jet sur un morceau de chaux
d'un mélange d'oxygène ei d'hydrogène, ou mieux de h lumière élec-
trique. Les signaux consisteraient dans une série d'éclairs obtenus en
faisant tourner le miroir ou en le cachant. GeUe disposition, dont il
serait trop long d'exposer ici tous les détails, aurait l'avantage d'une
production très-rapide des sipaux. L'œil perçoit facilement dans une
seconde six éclairs, qui , après s'être évanouis, laissent sur cet organe
une impression semblable à celle de sons qui se succèdent rapidement.
On pourrait donc transmettre ainsi trente signaux pendant le temps
que Ton emploie à en transmettre un seul avec les télégraphes actuels.
Dans ce cas aussi on n'aurait pas besoin de lunettes, et| ce qui est
plus important encore, les observateurs placés aux stations verraient
seuls les signaux.
La chaieur. — Un autre moyen pour produire, à de grandes dis-
tances, une impression momentanée sans conducteur artiGciel est
fourni fàr la chaleur rayonnante, laquelle agissant à l'aide d'un mi-
roir convergent sur un thermo-multiplicateur, donne naissance à des
courants galvaniques qui, à leur tour, produisent des déviations d'ai*
guiiles aimantées» Les dUBculiés d'installation de semblables appa*
reils sont grandes, sans doute, mais non pas insurmontables peut-être.
Un semblable tél^raphe aurait sur le télégraphe optique l'avantage de
ne pas exiger la présence et l'attention constantes de l'observateur )
mais les nuages et d'autres circonstances atmosphériques empêche^
raient souvent son action, et c'est un début capital, qni, joint aux em->
barras qu'il entraîne, ne permettra jamais de lui donner la préférence,
ni même probablement de l'essayer.
k"" ViUctriciié, •— Les agents naturels que noua avons considérés
AG£MT8 TitÉ&BAPHIQtES. 11
jasqu'iciy les forces de translation, la lamière, la chaleur rayonnante»
le son, jouissent de celte propriété commune qu'ils n'exigent aucune
liaison particulière entre les diverses stations. L'air, Teau , la terre,
sont les conducteurs naturels de ces'sortes de mouvements; ils se
distinguent sous ce rapport des autres agents qu'il nous reste à
étudier.
Qe nombreux essais faits déjà dans le siècle dernier, et que nous
rappellerons, ne laissent aucun doute sur la possibilité d'obtenir, à des
distances quelconques, des signaux télégraphiques à l'aide de l'élec-
tricité ordinaire ou de frottement : ce genre d'électricité a d'ailleurs
sur toutes les autres» ainsi que M. Gauss l'a fait remarquer, l'avan-
tage de ne rien perdre de sa force quand le conducteur devient de
plus en plus long, parce que toute la charge de l'une des armatures
de la bouteille de Leyde ira, dans tous les cas, quelle que soit la Ion-
gaeor et le diamètre du conducteur, se réunir à celle de la seconde
armature.
Les expériences de M. Wheatstone ont prouvé que la vitesse de l'é-
lectricité ordinaire est de même ordre que celle de la lumière. En
comparaison de celte vitesse, toutes les dislances terrestres s'évanouis-
senc, et le fluide électrique est réellement le conducteur instantané
de nos pensées et de nos ordres. Le bruit qui accompagne partout
l'apparition de l'étincelle électrique servirait, en agissant directement
sur l'oreille , à rendre spontanément attentif, et remplirait la condi-
tion essentielle de toute bonne télégraphie. Avec une machine de di-
mensions suffisantes, on obtiendra assez de décharges pour que la trans-
mission des dépêches soit suffisamment rapide. Il est beaucoup plus
difficile de se mettre à l'abri des vibrations hygrométrjqyes , et des
autres influences atmospliériques qui amènent la déperdition de
l'âectricité ; mais en étudiant attentivement la question sous toutes
ses faces, on arriverait certainement à surmonter tous les obstacles.
Dans tous les cas, l'électricité voltaîque a de fait, comme nous le
prouverons surabondamment , réalisé tout ce qu'on pouvait attendre
de l'électriciié ordinaire , et produit de vâitables merveilles. Nous
possédons désormais le plus rapide et le plus parfait des messagers, et
le» seuls doutes qui subsistent encorci c'est de savoir si nous lui con-
fions nos pensées sous la forme la plus avantageuse, c'est-à-dire si les
vocabulaires en usage dans les divers systèmes de télégraphie électrique
sont coBveoiablement assortis.
12 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQIE.
CHAPITRE II.
Qualités nécessiiiee à un bon télégrai^hc opt'qne. — Télégraphe Cliappe.
— S'gnaux , roécan>sme , manœuvre.
La perfection de Tart télégraphique consisterait à transporter tontes
les idées à la plus grande distance dans le seul temps que l'esprit met
à les concevoir, et de les y transporter nettement et sans confusion. Le
meilleur procédé télégraphique sera celui qui approchera davantage
de cet idéal.
Pour juger un télégraphe, il faut tenir compte :
1<> De la vitesse de Tageut physique ;
2"" De la distance à laquelle son action se transmet , ce qui déter-
mine le nombre des postes télégraphiques nécessaires d'un point à an
autre ;
Z" De son temps d*arrêt dans chaque station , ou du temps indis-
pensable pour percevoir, écrire et transmettre chaque signal; ce temps
dépend à la fois de la simplicité, de la netteté, du mode d'interpré-
tation du signal, et de la perfection du mécanisme à l'aide duquel on
le produit.
Zi« Du nombre des signaux primitifs^ d'où dépend la richesse du
vocabulaire ;
5"* De l'étendue de l'idée exprimée par chaque signal ;
6"* Du temps de la conversion d'une dépêche en signaux ;
7^ Du temps de la traduction des signaux en dépêche.
Ne considérons ici que le cas où l'agent télégraphique employé est
hi lumière.
Un bon télégraphe de jour devra toujours être placé au -dessus
de l'honzon et assez élevé poor qu'aucun obstacle matériel ne puisse
s'interposer entre lui et ceux qui doivent correspondre avec lui. Sa
construction doit être très-solide, pour braver longtemps les intem-
péries et surtout les tempêtes. Tout en conservant les conditions né-
cessaires de visibilité , il doit offrir le moins de surface et de prise
possible au vent. Il doit être assez léger potîr qu'on puisse rétablir
TÉLÉGRAPHE CHAPP£. 13
sordes maisons, des tours, etc., qu'il soit facile à transporter, et enfin
que ses niancBuvres soient aisées et rapides.
Les surfaces des signaux doivent être peintes en noir et allongées
plutôt que circulaires et carrées, parce que Tobservation a prouvé
que la visibilité à distance était plus nette avec la forme rectiligne.
Il est indispensable que les signaux puissent être donnés par un
mécanisme enfermé dans uu appartement ; et que le stationnaire
puisse vérifier le signal qu'il donne, et, par conséquent, qu'un méca-
nisme intérieur lui donne sans cesse limage actuelle du télégraphe
extérieur. 11 faut que, sans s'éloigner de son mécanisme, il puisse aper-
cevoir les signaux qu'on lui transmet, vérifier l'exacte répétition des
signaux qu'il transmet à son tour , et écrire ces signaux. Ces condi-
tions sont remplies par le moyen de deux télescopes braqués sur les
télégraphes voisins et d'un pupitre dressé avec tous ses accessoires. Il
doit encore avoir devant les yeux une bonne montre pour marquer le
temps des dépêches» des interruptions, etc.
U importe , avant tout , que les signaux simples et primitifs soient
assez nombreux, qu'ils se produisent avec une grande vitesse, avec le
moins de mouvement et de force possible. U faut qu'ils se présentent
à la vue avec tant de netteté , sous des formes si simples en elles-
mêmes , et en même temps û différentes les unes des auti*es , que
toute confusion et toute hésitation soient impossibles ; il faut éloigner
la nécessité d'une opération de l'esprit pour les comprendre, pour les
écrire et pour les répéter, et ti*ouver le moyen d'exprimer que le $ignal
actuellement formé est bien celui qui doit être reproduit.
Enfin, les télégraphes doivent être placés à la distance moyenne
d'un myriamètre : dans le voisinage des grandes villes, des lacs, des
marais, au fond des vallées, sur les bords de la mer, près des usines
donnant beaucoup de fumée, ils doivent être plus rapprochés; et
peuvent être plus éloignés dans des conditions meilleures.
Énnmérer les nécessités d'un bon télégraphe, c'est énoncer les
qualités éminentes que possède le télégraphe français dû au génie, à
la persévérance, au dévouement de la famille Ghappc, et qui laisse à
une grande distance, sous le rapport de la perfection, tous ceux qu'on
a essayé d'établir ou qu'on a établis après lui tant en France qu'en
Europe.
Les trois frères Cbappe, neveux du célèbre voyageur Chappe d'àu-
teroche , faisaient leurs études, l'un au séminaire d'Angers, les deux
14 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE*
autres dans un pensionnat situé à une demi-Hcue de la ville. Glande ,
le séminariste, cherchant à adoucir cette pénible séparation , imagina
pour correspondre avec ses frères le moyen Buivant. il plaça aux
deux bouts d'une règle de bois deux espèces d*ai!es qu'il faisait mou-
voir ^ volonté, et dont il obtint 192 figures distinctement visiUes par
une lunette d'approche. Il eut Tidée de faire représenter des lettres
et des mots par ces figures différentes; puis il donna avis de son in-
vention à ses frères, qui en firent aussitôt usage dans l'intérêt de leur
commune affection.
Ceci se passait peu avant la révolution de 1793. Lorsqu'elle arriva,
et avec elle la guerre civile et étrangère , les frères Chappe pensèrent
que la France pourrait tirer un grand parti de leurs signaux , s'ils
étaient appliqués sur une vaste échelle aux apports du gouverne-
ment avec les villes de riniérieur et de la frontière. Mus par un sen-
timent de patriotisme , ils s'appliquèrent à compléter l'œuvre qu'ils
n'avaient fait qu'ébaucher, en s'aidant des travaux et des connaissances
que leur parent, Léon Delaunay, ancien consul, avait acquises dans
la langue chiffrée de la diplomatie. Quand ils eurent composé une
langue télégraphique appropriée à leur instrument, ils présentèrent
leur système à la Convention , qui ordonna qu'on en fit l'essai.
Les événements secondèrent ces inventeurs de la manière la plus
heureuse, car leur télégraphe, qui serait peut-être resté à l'état de
projet dans les cartons du ministère, comme le dit Claude Chappe
lui-même, fut providentiellement inauguré par l'annonce d'une vic-
toire. Voici la dépêche qu'il envoya de la frontière : « La reprise de
Condé sur les Autrichiens. » À quoi la Convention répondit : « L'ar-
mée du Nord a bien mérité de la patrie. • Ces deux expéditions,
échangées séance tenante , déterminèrent l'adoption définitive d'une
invention merveilleuse pour l'époque.
MM. Chappe eurent donc la gloire de fonder la télégraphie en
France, d'en diriger par eux-mêmes les premiers établissements»
avec le concours du célèbre horloger Bréguet, et d'organiser cette
administration générale, qui a rendu, dans le commencement sur-
tout, de très-importants services. Quand on songe que, pendant une
si longue suite de siècles, l'esprit humain avait échoué, nnigré tous
ses efforts, dans l'art des signaux , on se sent pénétré d'une estime et
d'une reconnaissance profondes pour des inventeurs aussi utiles à la
sociétl
TÉLÉORÂPPE GHAPPE. 15
Essayons de décrire les signaux, le mécanisme et ]a manœuvre du
télégraphe de Cbappe.
Le télégraphe proprement dit, on la partie de la machine qni forme
les signaux, se compose de trois pièces : une grande, appelée régu^
iaUur, et deui petites, appelées indicateurs.
Le régulateur AB, pi. I, fig.' 1, est un rectangle allongé de treize
pouces de largeur et de quatorze pieds de longueur sur une épaisseur
de dix-huit lignes à deux pouces. A son centre et dans le tens de son
épaisseur il est travek'sé par un axe, qui traverse lui-même un mât ou
poteau vertical DD, vers son extrémité supérieure.
Le régulateur, ainsi placé de champ et élevé à plus de quatorze
pieds au-dessus du toit TT, peut tourner librement sur son axe et
décrire un cercle dont le plan est vertical : il pouri^it donc donner
autant de signaux qu'il pourrait dessiner de diamètres distincts; mais,
pour éviter toute confusion, Chappe a réduit avec raison ses positions
télégraphiques à quatre , jamais il n'en prend d'autres : la position
verticale, la poMiion h(»rizontale, la position oblique à droite et la
position <ri>lique à gauche , inclinées l'une cl l'autre de quarante-cinq
degrés sur l'horizontale et sur la verticale. Il est impossible de trouver
quatre positions mieux définies et plus distinctes; personne ne pour-
rait jamais les confondre. Elles sont représentées fig. 2, 3, & et 5.
Les deux indicateurs AC, BG, fig. 1, sont également deux rectan-
gles allongés, de six pieds de longueur, de un pied de largeur et d'une
épaisseur un peu inoindre que le régulateur. Ils sont portés par les
deux extrémités dn régulateur, comme l'indique la figure.
Chaque indicateur porte à son extrémité A et B un axe qui traverse
le régulateur au même point L'extrémité GC est libre et mobile;
chaque indicateur peut donc décrire un cercle dont le plan est paraî-
tre au plan dn cercle que peut décrire le régulateur. Ainsi tous les
signaux se font dans un même plan , vertical et perpendiculaire aux
rayons visuels.
Le régulateur, portant son axe de rotation à son centre de figure
et de gravité, reste indifférent dans la position qu'on lui donne; mais
les indicateurs, tournant autour d'un axe placé à l'un des Ixmts, lais-
seraient toujours retomber vers la terre leur extrémité libre: pour
lutter contre cette tendance, on équilibre le poids de la branche vi-
sible de l'indicateur BG, ÂC, par une branche invisible à distance,
AK, BR. Cette branche, d'abord formée de deux tiges de fer de sept
16 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
à huit lignes de diamèlre, fixées à l'exlrémilé B et A des iadicateurs»
nVst bientôt plus formée que d'une seule tige par la réunion des
deux sous un angle aigu. Vers son extrémité cette branche porte un
contre-poids K en plomb, qui doit faire que l'indicateur soit parfaite-
ment équilibré et tout à fait indifférent dans ses diverses positions
autour de sou axe. Il est bien entendu que les deux indicateurs doi*
vent peser un poids égul et être fixés par leur axe à égale distance de
l*axe du régulateur.
La distance du centre de rotation du régulateur au centre de rota-
tion des indicateurs est de six pieds six pouces, celle du centre de
rotation des indicateurs à leur extrémité mobile est de cinq pieds six
pouces; il reste donc un intervalle de deux pieds entre l'extrémité
libre des indicateurs quand ils sont repliés sur le régulateur.
Le régulateur et les indicateurs sont, comme des persiennes» com-
posés d'un cadre étroit dont l'intervalle est rempli par des lames
minces inclinées les unes sur les autres dans un même sens pour la
moitié d'un même rayon, et en sens contraire pour la seconde moitié
de chaque rayon. Il résulte de cette construction non-seulement une
grande légèreté, mais encore une diminution notable dans les mauvais
effets du vent et de la lumière.
L'assemblage des trois pièces ainsi constitué forme un système uni-
que, élevé dans l'espace et soutenu par un seul point d'appui , l'axe
de rotation du régulateur, lequel axe tourne à frottement à l'extré-
mité supérieure du mât qu'il traverse horizontalement. Ce mât on
poteau qui soutient le télégraphe doit être fort solide. Il peut être
double; mais qu'il soit simple ou double, la surface qu'il présente au
rayon visuel doit toujours être beaucoup moindre que la largeur du
régulateur et des indicateurs afin d'éviter toute confusion : la ligne que
présente cette surface allongée est néanmoins utile comme point de
repèi*e, puisqu'elle indique toujours la direction de la ligne verticale.
Ce poteau est muni, dans toute sa hauteur, de tiges de fer implantées
horizontalement en sens opposé, et qui forment une échelle qui per-
met de monter au télégraphe.
Le régulateur ne doit donc jamais occuper que quatre positions :
la verticale , fig. 2, V horizontale^ fig. 3, Voùlique de droite^
fig. 4 , Y oblique de gauche^ fig. 5 , formant entre elles des angles
de quarante-cinq degrés.
Supposons un instant le régulateur fixé à l'horizontale et portant
TÉLÉGRAPHE CHAPPE. t7
on seul iadicatear à son extrémité droite, fig. 6. En faisant décrire
an cercle à l'isdicateor BE autour de son axe B , et en l'arrêtant de
quarante-cinq degrés en quaranie-dnq degrés, on hii donnel'a ainsi
huit pontions différentes par rapport au régulateur BA. Parmi ces
hoit positions, six sont angulaires, BL, BM, BN, BF, BE, BD; deux
sont parallèles , BG , BO : cette dernière position a été supprimée
comme a^étant pas suffisamment perçue, parce qu'elle est le prolon-
gement du régulateur.
Les sept positions rélatîTes de l'indicateur et du régulateur don*
neot ainsi sept signaux parfaitement distincts , rentrant tous 'dans
l'estimation et la comparaison d'une verticale à une borizoniale et à
une oblique, et réciproquement, car, quelle que soit la position du
régulateur, Tindicateur est toujours placé dans l'horizontale ou dans
la Terticale, dans l'oblique de droite ou dans l'oblique de gauche.
Parmi les sept signaux conserrés, un, GB, se confond avec le ré«
gnlaienr et s'appelle zéro; deux, BL, BD, forment, ayec le régulateur,
on angle de quarante-cinq degrés; deux, BM, BE, un angle de qua-
tre-vingt-dix degrés; deux, enfin, BN, BF^ un angle de cent trente-
cinq degrés ; il fallait donc trouver un moyen simple de les distinguer.
Dans la méthode adoptée pour la formation des signaux, l'indicateur,
dans tes positions BL, BM et BN, a toujours son extrémité libre tour-
née vers le ciel, et cette même extrémité est toujours tournée vers la
terre dans les positions BF, BE et BD ; on a tiré de là l'occasion d'a-
jouter, après la désignation de l'angle, le mot eiet s'il est en haut, le
mot terre s'il est en bas.
D'un autre côté, dire : quarante-cinq degrés cid, quatre-vingt-dix
degrés ciel, cent trente-cinq degrés ciel ou terre, sennt beaucoup
trop long; on a donc ainsi dénommé ces différents signaux : zéro,
cinq cid, dix ciel, quinze ciel, quinze terre, dix terre^ cinq terre,
et 00 les écrit comme l'indique la figure 7.
Ainsi le régnbtenr étant fixé dans une quelconque des quatre posi»
tioDS qu'il peut prendre, un seul mdicateur placé à l'extrémité droite
donne avec loi sept ngnaux. IL est évident que l'indicateur placé à
l'extrémité pucfae et considéré seul en donnerait précisément autant
Les signant se nomment de même, seulement ils s'écrivent en met-
tant l'indicateor à gauche , comme on le voit dans la figure 8. -
Maintenant, si nous considérons les signaux qui peuvent résulter
de la combinaison des sept s^naox d'un i^dicaleur avec les sept si-
U TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
gnaux de l'autre^ nous verroas que, si l'on met au zéio l'un dss in-
dicateurs et qu'où fasse passer J'autre par ses sept positions, non»
obtiendrons d'abord Je double zéro horizontal , ou mieuK le fentU
horizontal, puis zéro cinq ciel^ zéro dii ciel, zéro quinze ciel, zéro
quinze terre, zéro dix terre, et zéro cinq terre, fig. 8. £n élevant ot
maintenant k cinq ciel un des indicateurs • nous aurons cinq cid
lirot deux cinq ciel, cinq et dix ciel, cinq et quinze ciel, cinq ciel—
quinze terre, cinq ciel — dix terre, cinq ciel — quinze terre« fig* 9, ce
ce qui fait sept autres signaux : en élevant. et maintenant à dix ciel
un des indicateurs, on obtient sept nouveaux signaux, et aioai de
suite I jusqu'à ce que les sept signaux d'un indicateur aient mnUîpM
11» sept signaux de Tautre , ce qui donne en tout quarante-neuf sir*
gnaux pour une seule position du régulateur, liais le régolaAew
prend quatre positions différentes» ce qui donne quatre diflérentee
valeurs aux quarante-neuf signaux, et élève à cent quatre-vingt^ze
le nombre total des signaux fournis par le télégraphe Cbappe. Ces
signaux sont clairs, simi^es , faciles à dénommer, faciles 4 écrire ; il
est impossible de commettre une erreur de vision, de désignation i|i
de dessin* Mais une difficulté grave se présentait ici : au milien des
mouvements du télégraphe pour former un signal, romoient désigner
aux postes voisins que le signal actuellement formé est bon? par quel
signe indiquer.qu'il est temps de le répéter et de l'écrveT
les frères Cinppe ont décidé qu'aucun signal ne serait fprmé sur
le régulateur horizontal ni perpendiculaire; que tous le» signiux
seraient formés sur l'oblique de droite et sur l'oblique de gauche ; ile
ont encore décidé qu'aucun signal n'aurait de valeur et ne devrait par
conséquent être écrit et répété qu'après qu'étant fôroié sur une dea
deux, obliques, il serait transporté tout foi*mé, soit h l'horizontale, soîl
i la verticale.
De cette façon , le stationnaire qui voit former le signal aor l'obUfoe
de droite ou de gaudie , le remarque , pour se préparer h le répéter,
mais il ne l'écrit point : ausntôt qu'il le voit parler k rhorizontale ov
à la verticale, il est sûr qu'il est bon, et alors il l'écrit et ie répète. Où
appelle cette manenivre asiurer un signal, porter un signal. Dès
lora aussi chaque signal, formé sur chaque dilique^ prend one vaienr
double , puisqu'il peut être porté à l'horiiontale on k la verticale; donc
quarante-neuf signaux peuvent recevoir quatre-vingt-dix-hnit nglii6-
cations, en partant de l'oUique de droite pour être affiebés horiionta-
TÉLÉGBAPHE CHAPPE. I«
îemcnt oa Terticaleroént, et de même pour ToUique de gauche, en
toot cent quatre>Tingt-9eize signaux.
Néanmoins, les signaux des deux oUiqnes ne seraient pas recon*
naîssablesstlessignanx de robiiqoe de droite n'avaient pas nne desti-
nation difffirènle des signaux de l'oblique de gauche; car les uns et les
antres se portant ï fhorizontale et à la verticale, comme ils sont de
tons points semblables, ib ne représenteraient tons, en réalité,' que
quatre-vingt-dix- irait signaux, à moins de noter d'où ils sont primiti-
vement partis.
Or ItB nécessités de la télégraphie exigent précisément qu'une
grande partie des signaux soit consacrée au règlement et à la police des
^et télégraphiques, l'autre partie étant exclusivement réservée à la
composition des dépèches. Ces deux espèces de signaux dmvent être
fort dialincts sur le télégraphe , et ne peuven ( pas non plus être écrits
confnsément et dans le même lieu du procès-verbal. On a donc ton^
Vicré à la partie réglementaire des télégraphes les signaux formés sut
«ne obiiqne, et à la correspondance ceux qui sont formés sur l'autre :
el TtMi a ainsi obtenu quatre-vingt-seize signaux réglementaires et
quatre-vingt-dix-huit signaux de dépêches qui s'écrivent tons à Chori-
xontale et à la verticale , mais séparément et sur des point» différents
marqués à l'avance sur le papier. Les signaux prennent leur nom lors-
qn'ib sont foiunés k l'oblique; la Ggure 10 indique leur forme et leur
nom et il importe de remarquer que la désignation d'un signal doit
toojonrs commencer par l'extrémité supérieure du régulateur. Jamais
les signaux ne s'écrivent comme ils sont indiqués dans le tableau fi-
gure iO, mais toujours à l'horizontale, comme dans la figure 11, on
k ht verticale, comme dans le tableau figure i2. Le stationnaire les
écrie comme il les voit lorsqu'il a la certitude qu'ils sont parfaits.
Il reste k expliquer le mécanisme qui fait prendre au régula-
lenr H aux indicateurs toutes les positions relatives qui constituent lés
signaux.
L*axe aa'a', fig. 13, qui commande le régulateur, est mis en ro-
tation par une poulie p fixe k son extrémité a opposée k celle a" qui
porte le régulateur : cette poulie, de seize k dix-huit pouces de dia-
mètre, présente deux gorges profondes: au-dessous de cette poulie ,
dans l'intérieur du poste, k environ thns pieds au-dessus du sol, eh
est nne antre pareille g également k deux gorges : celte seconde poufie
f est fize aussi à l'extrémité é d'un axe é6'&^ qui traverse ho^
2.
20 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
rizonlalemeiu le prolongement intérieur da poteau DD< (fipu^ 1
et 43), pour recevoir sur un carré é'' un double leiier U^ qui sert à le
mettre en rotation ainsi que la poulie fixée à son autre extrémité : ce
levier, ou double manivelle droite, a trois pieds six pouces environ de
longueur, et il est terminé par deux poignées en bois revenant à angle
droit, tn^ in. Supposons maintenant que ce levier, qui figure un dia-
mètre et décrit un cercle dont le plan est parallèle à celui du cercle
décrit par le régulateur ; supposons, disons-nous, que ce levier soit
fixé d'abord parallèlement au régulateur, et que dans ce moment on
transmette à la poulie p le mouvement de rotation qu'il imprimera
à la poulie f , au moyen de deux cordes de laiton bien tendues, d<ml
Tune passe à droite des deux poulies dans une de leurs deux gorges, et
l'autre à gauche dans leur seconde gorge : supposons que les extrémi*
tés libres de ces deux cordes soient fixées au fond de leurs gorges res*
pectlves, après avoir entouré la poulie d'enjiaut et d'en bas d'au aïoios
une demi*circonférence ; il est évident que le mouvement que dé-
crira le levier // sera transmis par l'axe 66^6^ à la poulie f qui le
trnasmettra exactement par les deux cordes ce V à la poulie p :
que celle-ci le transmettra par l'axe oa V au régulateur RR et à
toutes les parties qu'il porte, etque le régulateur suivra ainsi les mouve-
ments du levier H et demeurera avec lui dans un parallélisme parfait
n est évident aussi que le levier et le régulateur pourront décrire au
moins un cercle, puisque les cordes s'enroulent sur chaque poulie au
moins d'une demi-circonférence à chaque extrémité.
Pour remplacer facilement les cordes et pour leur donner facile-
ment aussi la tension convenable, que la fatigue de la manœuvre leur
fait souvent perdre, on les remplace dans leur milieu, qui n'est jao;ais
appelé à s'enrouler sur les poulies, par des tringles en fer, à vis» qui
ji'aUongent et se raccourcissent à volonté. Ces tringles sont termlaéesi
en haut et en bas, par des crochets qui tiennent les cordes par une
simple boucle. L'extrémité des cordes qui répond aux pouFies traverse
le fond de la gorge par un trou ménagé à cet effet , et vient s'accro*
cher à un rayon de la poulie, qui se raccourcit et s'allonge Clément
au moyen d'une vis. Par ce système fort simple, un siationnaire
change lui-même et rapidement les cordes ou les tringles, il les allonge
ou les raccourcit à volonté : les tringles ou les cordes traversent le Uni
du poste par des conduits disposés de façon que le frottement soit
aussi faible que possible.
TÉLÉGRAPHE CMAPP£. 21
Poaf commiiniqaer le mouvement aux indicateurs^ le mécanisme
est le même y seulement II est un peu plus compliqué, parce que
d*abord les cordes doivent former deux coudes de renvoi , Fun des
extrémité» du levier H à son axe 6^, l'autre de Taxe du régulateur a^
à ses extrémités RR. En second lieu , le mouvement de rotation doit
être transmis à deux cercles différents et indépendants. Considérons
d'abord la transmission du mouvement à un seul indicateur
L'indicateur II est commandé par on axe i^i" qui conmiande aussi
la poulie à deux gorges m : cette poulie est reliée à fa poulie o' par
deux cordes métalliques qui rendent tous leurs mouvements dépen-
dants et identiques : la poulie (y ne forme qu'une seule et même
jMèce avec la poulie o : ces deux poulies sont unies par un axe creux
traversé par l'axe du régulateur aafa" autour duquel il tourne libre-
ment : la poulie o, et par conséquent la poulie o\ reçoit tous ses
mouvements de la poulie u, qui les reçoit de la poulie u\ à laquelle
elle est fixée par un axe creux qui tourne sur l'axe 66'6' du levier :
la poulie w reçoit ses mouvements de la poulie r : cette dernière
poulie est commandée par un axe qui traverse le levier (/dans lequel
il tourne : l'extrémité i' de cet axe est fixée à un levier, formant
rayon f'n'^; ce levier, ou manivelle, ou main, en décrivant un cercle,
fait décrire un cercle dans le même sens à la poulie r, qui le fait
décrire de même à la poulie u\ laquelle entraîne la poulie u dans sa
rotation : cette rotation est transmise à la poulie o, qui la fait partager
^ la poulie o^, et cdle-ci fait tourner la poulie m , qui fait décrire
un cercle complet au régulateur II dans le même sens que la main i'n"
Ta fait. En faisant décrire à cette main un cercle en sens contraire»
on voit facilement que l'indicateur le décrira de même. Suivons maiu-
ttnant la transmission du mouvement au second indicateur.
En faisant tourner la main (V, on fait tourner la poulie r", qui
Ut tourner la poulie u" : cette poulie forme une seule pièce avec
h poulie u' sa voisine , ef toutes deux tournent , par un axe creux
commun, autour de l'axe creux commun aux deux poulies Wet itf.
La poulie u* transmet le mouvement à la pouiie 0', unie par un- axe
•creux à sa voisine o'' : cet axe creux tourne aussi autour de Taxe
creux commun aux poulies o' et 0 : la poulie c/' met en rotation h
-poulie m^ qui fait décrire à l'indicateur lY le même môttvenient
qu'a exécuté la main t^n\ ' ' ' *
Si nous remarquons maintenant que le grand levier H fait déci îrc
32 TÉLÉOBAPHIf ÉLECTRIQLE.
att régobteur des mouTemeato semblables aui siens; et qu'il eDlnlne
daas ses moovemeDU les rayons (V, («n«, sans changer les rapiNirts
établis entre eux ei lui , que les indicateurs ne peuYent changer dl
rapport arec le régulateur que par le changement de rapport ém
rayons susdits au grand levier, on comprendra fadleraeat :
1* Que les rayons i'n% i¥nf faisant des angles qoelcoiiques avec le
diamètre M, les indicateurs IIj rr feront les mômes angles avec le
régulateur RR;
S"" Que, quel que soit le diamètre horizontal, vertical^ oblique à
droite, oblique à gauche, où l'on porte le levier il^ le régulateur
prendra les mêmes positions , et coomie ce mouvement ne change
rien à la valeur des angles formés par i'n\ fn" avec it^ les iodica*
teurs demeureront également invariables dans leurs angles avec le
régulateur.
Ainsi le mécanisme intérieur donne Timage exacte et constante du
mécanisme extérieur , et les signaux sont toujours reproduits avec
précision sous les yeux de celui qui les donne.
Pour que les angles des indicateurs et du régulateur soient invaria-
blement fixés, les mains Vn'^ t^^n», sont munies d'un ressort et d'une
dent. Ce ressort est destiné à faire entrer la dent t dans les crans d'an
cercle diviseur d , en acier. Les divisions sont au nombre de sept, de
quarante-cinq d^és chacune. L'axe du grand levier porte égalemenl
un diviseur présentant huit crans; mais tandis que les diviseurs des
deux mains sont fixes , par rapport à l'axe qui les traverse , celui-ci
est fixé sur l'axe et tourne avec lui; quand on vetit mainteuîr le ré-
gulateur, soit à cause d'un grand vent, soit pour un tempe d'anrêc,
on fait enurer dans un des crans une espèce de verrou fixé au poteau,
et ce verrou arrête tout mouvement du régulateur. Quant aux indi^
catenrs, comme ils doivent toujours rester immobiiee quand oo fait
mouvoir le régulateur après que le signal est formé, le ressort dest
il a été question tient toujours la dent de h main fixée dans te tn^
du diviseur oà elle a été placée; en sorte que le manipulaleiir est
obligé , quand il veut changer la position d'un indicateur, de tirer k
loi la main pour dégager la dent, et de la kisser libre lorsque la dent
est arrivée vis*lhvîs le nouveau cran où elle doit être fixée.
Le mécanisme du télégraphe Chappe est une merveille de simpU-
( ité et de précision ; il remplit toutes les conditions de rapidité , de
iieuf té et de variété dans les signaux.
XÉLÉGRAPHf CHAPPE. 38
. AdmetfMfl qoe te tflégraphe est aa repos dans la position repré-
Siotée diOB te figure 13 , position qui s*appdle le fermé v^rtiéat,
el «lue le iiatiiuiunr» entre dans k poste avec le jour» 11 Gommefice
par appliquer aheroatif ement soa œil ii un des télescopes , puis à
rantre» poor voir si l'un des deux postes qui l'avoisment ne donne
pas de signanx. Dans l'interraUe, il range sur son pupitre sa pluine,
son encre et ses feuilles de procès^Terbaut.
AaasiKk qu'il voit Ti^n des deux télégraphes entrer en monvement^
ûète le verrou qui retient le grand axe et porte une main sur la poi-
gnée supérieure de la grande manivelle, puis il regarde le signal qu*oh
a formé.
Si le régulateur doit être porté à Toblique de droite ou de gauche,
ce qui est indi^wnsable , il pousse Testrémité supérieure de la mani-
velle à droite ou à gauche, tandis qu'il aide cette action en poussant
en sens contraire rextirémité inférieure aveo la jambe; en même
lempe il porte la main libre sur la petite manivelle inférieure 1^^/ potir
commencer à développer l'indicateur; le régulateur une fois en moo-
veroenl, il abandonne la poignée supérieure fn pour saisir la poignée
fn' et développer le second indicateur; puis, le signal formé , il Tar-
riie bien dans l'obHque qui lui convient. U regarde alors au téles-
cope qui r^Kmd au télégraphe d'où est parti le signal, pour voir si le
signal est porté à Thorizontale ou à la verticale. S'il est porté , c'est
qu'il était bon. Il l'écrit alors tel qu'il le voit, horizontal ou vertical, à
la case des signaux réglementaires s'it a été formé sm l'oblique qui
leur M aOectée, I la case des signaux de correspondance s'il a été
formé sur l'autre oblique; il écrit l'heure et la minote auxquelles le
travail a commencé ; enfin il porte son signal et regarde si le télé-
graphe aoqnel il communique la dépêche le répète et le porte exacte-
ment* 8*ii est sêr que le signal est bien compris et reproduit, il re*
tourne au premier télescope, répète le signal qu'il voit sur l'oblique ,
attend qu'il soit porté pour l'écrire, le porte à son tour, vérifie le té-
légraphe suivant, et la manœuvre se continue ainsi indéfiniment.
La pins grande vitesse qu'on pni^se atteindre dans le passage des
ôgnanx, sans compromettre leur certitude, est de trois signaux par
minote, d'od il soit que vingt secondes au moins sont indispensables
pour exécuter tons le» temps d'un signal, pour l'écrire et le vérifier.
Mais tons les s^aux ne demandent pbs ce temps ; aussi on a distingué
des demi-signaux. Ces demi-s^anx sont an nombre de quatre : te
34 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
double zéro ou fermé vertical , le fermé ou double zéro horizontal , le
feroié i l'oblique de droite, le fermé à Toblique de gauche. Ils mot
loua quatre formés sur place ; il s*agit sentement de friier les deux
indicateurs. Ces demi-signaux sont fort utiles, parce qu'ils serrent à
distinguer les groupes de signaux » et qu'étant fréquemment néoes-
saiFes, ils perdent moins de temps qu'un signal exécuté en plusieurs
temps et en plusieurs mouvements»
les mouvements du régulateur sont si faciles, lorsque la machine
est bonne et quil ne fait pas de vent , que, dans la plupart des cas ,
ie stationnaîre peut, en saisissant les deux mains pour développer les
indicateurs, amener dans le même temps le régulateur à la position
qu'il doit occuper, ce qui abrège la manœuvre.
La manœuvre complète d*un télégraphe se compose ainsi :
!<» Observer le signal qu'on forme à TobUque, 2"* le former, 3"» ob-
server s'il est porté à l'horizontale ou la verticale, &<" le porter de
même , 5"" l'écrire, G"" vérifier si le télégraphe suivant a reproduit
exactement le signal. Ces ^x temps doivent se balancer dans leur
durée ; s'il en était autrement , un télégraphe serait mal observé pv
les deux télégraphes avec lesquels il correspond. On remédie d'ail-
leurs è l'inégalité des forces et de l'agilité en prescrivant de 4ke jamais
changer un signal porté avant que le télégraphe aoqud on le com^
munique l'ait également porté.
Dans l'hypothèse du passage de trois signaux par minute, les diOé-»
rents temps doivent à peu près être ainsi parUigés : observer A' —
former k l'oblique W — observer le porté et porter V — écrire 4'—
vérifier i^». — ToUl, 20^,
Il s'en faut de beaucoup que cette vitçsse de trois signaux par mi-
nute soit constante; on ne peut y compter que dans les plusjbeaux
jours, avec les stationnaires les mieux exercés, les mieux disposés et
les plus fidèles.
Chappe dit, il est vrai, que, quand le temps est beau et que les brouil-
lards ou les titillations de l'atmosphère ne sont pas un obstacle à la
visibilité, le premier signal de la correspondance ne doit mettre que
dix à douze minutes pour arriver de Paris à Toulon, villes éloignées
de deux cent quinze lieues et réunies par une ligne tél<^raphique de
cent vingt télégraphes; mais il ajoute que si l'on suppose une corres-
pondance suivie et directe de 'Paris à Toulon, il n'arrive communé-
ment à Toulon qu'un signal par minute*.
TÉLÉGailFHE CHARP£. 35
Eo résumé : ie télégraphe Chappe donoe quatre-viogt-dix-l]
rigsaux primitib pour la correspondance, et qaatre-vingt-dix-huH
aignanx inîmitib réglemeaUiaes et indicatifs. Ces deux ordres de
fligoaox, quoique les mêmes, ne peuvent être confondus, parce qu'ils
se forment, l'un sur Toblique de gauche , Faulre sur l'oblique de
droite, et qu'ils s'écrivent, Tun à la colonne réglementaire, l'autre
k la colonne de correspondance. Ces signaux peuvent se succéder
arec la vitesse de trois par minutes ; ils forment des figures simples à
observer, nmples à écrire, sans opération de l'esprit : la machine
est solide, légère et élégante ; un homme d'une médiocre intelligence
suffit à tous les besoins de la correspondance.
Pour faire ressortir l'immense supériorité du télégraphe Chappe
sor tous les télégraphes qni ont été proposés ou établis momentané-
ment, soit avant, soit après lui, il suffirait de les décrire et d'analyser
ieors ressources; on verrait qu'aucun d'eux, si ce n'est le télégraphe
suédois, consciencieusement étudié par Eddcrantz son inventeur, n'a
pu servir ni la science ni l'art télégraphique. En France même, lors-
qu'on avait sous les yeux le plus parfait modèle, les essais tentés jus-
qQ'à ce jour n'ont été que des détérioratbns manifestes du télégraphe
Chappe : un seul de ces essais existe encore aujourd'hui. Le nouveau
télégraphe a pour premier et inévitable résultat de diminuer d'un
tiers JQSte la vitesse du passage des signaux : en analysant sa ma-
nœuvre, il est facile de prévoir ce résultat, mais il est plus facile en*
core de s'en convaincre en se plaçant de façon à bien voir les tours
de Saint-Sulpice. Sur Tune de ces tours est le télégraphe Chappe ;
sur l'autre est le télégraphe arrangé par M. Flocon, troisième admi-
nistrateur des télégraphes : il suffit d'observer la manœuvre de l'un
et de l'autre successivement pendant une heure, et de compter exac-
tement le nombre des signaux ; on verra que le télégraphe Chappe
donoe précisément trois signaux, pendant que l'autre en donne deux.
Un second inconvénient de ce télégraphe, c'est qu'il introduit, de
tonte nécessité, le raisonnement et par conséquent l'erreur possible
dans la conception et l'écriture des signaux ; ainsi le régulateur est
porté sur un mât vertical, et les indicateurs attachés aux extré-
mité^ d'une barre horizontale fixe : tous les signaux sont donc don-
nés horizmtlaux ; il faut considérer à part le régulateur pour savoir
si l'on entend qu'ils soient attribués à l'oblique de droite ou à l'oMique
de gaoche, s'il faut les écrire verticaux ou horizontanx : s'ib doivent
16 TÉLÉOAAPUIE ÉLECTRIQUE.
élre écrits k la Tetticale, il faot alors faire abstmetion dé ce qn*on
▼oit, et dresser la figure dans sa tête pjur la dessiner.
Le télégraphe modifié par M. Floam présente néafimoins un avan-
tage, c'est d'être moins dlflldlel manceoTrer par les grands teniSL
Mais ée n'est point par de nouvelles machines, non plus qne
par des retranchements ou des additions à la machine si parfaite des
Cbappe, qu'on peut faire progresser la télégraphie.
Trouver les moyens de multiplier le nombre des signant primi*
tifs ; combiner ces signaut de fiiçon è exprimer par le nknnsde moii^-
vements et le moins de temps possible la plus grande quantité pos*
sible de nombres ; renfermer sons ces nombres le plus d'idées que
faire se pourra ; doubler te temps des correspondances en conihmant
pendant la nuit les signaux de jour : telle est aujourd'hui la véri"-
table, la seole vole de progrès pour la tâégrapbie.
On peut, dès à présent, dit M. /ules Goyet auquel nous avons
emprunté cette description du télégraphe Ghappe, sans rien changer
à U netteté et k la certitude des signaux , sans rien changer au mé^
canisme qui les produit, en doubler le nombre; on peut porter I
quatre-vingt-deux mHIe neuf cent quarante-quatre les mots, mem-
bres de phrase on phrases exprimés par deux signant en^ qtiatre ,
en cinq et en six mouvements^ On peut établir la télégraphie Cbappe
de Mit coomie elle est éublle de jenr; ainsi les richesses de l'art
télégraphique sont krin d'être épuisées.
Disons un mot seulement des t^égraphes prnssien et anglais, et du
télégraphe de M. Gonon.
nLÈGRAPHE PRtssiEN, planche I, Og. 1&. ->- Les télégraphes
n'ont été admis en Prusse qn*en 1832, époque à laquelle le gou-
vernement consacra nne somme de 170,D0Othafers pour l'établis-
sement d'une ligne télégraphique entre Berlin et Trêves, en passant
par Potsdam , Itlagdcboorg , Cologne et Goblentz. Le itiécaninne des
appareils diffère esseniieUement de celui des télégraphes Cbappe. Un
mât vertical M traverse h plate-forme de la station , et s'élève h nue
hauteur de vingt pieds. Le mât porte trois paires ou couples d'ailes
A , A mobiles autour de leurs extrémités, longues de h pieds et larges
d'un pied un quart. Chaque aile est fiiée è une poulie sur laquelle
s'enroule une corde; cette corde est dans le cabinet du gardien,
et s'enroule sur une seconde poulie munie d'une manifelle. La ro-
tation de' la manivelle Mt décrire k chaqtie aHe ime deml-drcoil-
ïl4^IUPH£ CHAPP£. 17
f^rence; mais on n'otilise que quatre de ces positions» celles où
Taile forme atec b verticale des angles de 0% U5\ 90% 1^5*.
Pendant qoe Tune des ailes sapérieurcs conserve la même position,
la seconde aile peut prendre quatre positions différentes , de sorte
qu'une seule paire d*ailes fournit 16 signaux : un de ces signaux
étant donné, la seconde paire d*ailes ou les deux ailes moyennes peu-
vent à leur tour prendre 16 positions relatives différentes, et, par con^
séquent, les deux premières ailes donnent ensemble 16x16 ou 256
sj^nx ; ce produit, multipiié pair les 16 signaux de la troisième paire,
d»nne un total de /|096 : tel est donc le nombre de siguaux dispo-
nibles dans le télégraphe prussien.
XÉiÉG&APHB AKGLAiSt planche I, fig. 15. ^ Il consiste en un
châssis quadrangiilaire, dans lequel six plaques ou panneaux octo«>
gonaux tournent autour d'un axe borixontal. Ces six panneaux sont
partagés en deux groupes formés chacun de trois plaques superposées
verticalement. Un mécanisme simple formé de poulies et de mani-
velles permet de faire apparaître chaque panneau tantôt de bm sui-
vant toute sa largeur, tantôt par b tranche i et puisque chaque pan-
neau prend ainsi deux positions différentes, leur ensemble donnera
64 signaux très-distincts.
TÉLÉGRAPU QOJSion. — 11 est composé de doux colonnes^ dont
l'nne a 8S pieds de hauteur et l'autre 28 ; à chacune de ces deux
colonnes sont adaptées deux flèches mobiles. La distance de 9 pieds
qui existe entre ces quatre flèches d'une cofamne à l'autre se trouve
ronpUe par aix croisées qui doivent simplement s'ouvrir et se fermer.
Qiatre cadrans à manivelle, correspondant aux qjaatre flèches, et six
touches correspondant aux six croisées forment |e mécanisme à l'aide
duquel le gardien peut, de sa maisonnette, faire mouvoir les flècbeSi
fermer et ouvrir le» croisées, et former A0,960 signaux qui suffisent
à IL Gones pour tous les besoins d'one correspondance générale^ En
aîenlont des font fixes à ses croisées, et des feux mobiles è ses flè-
ches, M. Gononpeot, ditril, après quelques minute» de préparation^
flttffo fonelkmner son télégraphe eomme télégraphe de nuit : les si-
fnaux restent exactesMot le» mênie&
3S TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
CHAPITRE III.
Application des signaux h Texpression de la pensée. ^ Langue télégraphique.
Les signaQx télégraphiques peuvent reproduire la pensée de plu-
irieurs façons, savoir : l*» en représentant des phrases convenues à Ta-
vance sur une éventualité prévue ; T* en représentant des lettres qui
serviront à former des mots, et, par conséquent, à communiquer
toutes les idées possibles; S"" en exprimant des chiffres qui représen-
teront des lettres 9 des mots et des phrases convenus à l'avance et
consignés dans un double vocabulaire , Tnn pour celui qui traduit les
idées en signaux , Tantre pour celui qui traduit les signaux en idées.
La première méthode pourrait is'appeler hiéroglyphique : c'est la
plus pauvre des trois et en même temps la plus simple; c'est aussi
celle à laquelle ont b peu près eidusivemeni eu recours les anciens.
Hais si cette méthode est tout à fait impuissante pour annoncer les
faits et les pensées imprévus» elle a l'avantage d'exprimer par un seul
signe une idée complète et de l'exprimer avec la plus grande vitesse
possible. Aussi les frères Chappe n*ont-ils pas manqué de Tadopter
pour leurs signaux réglementaires et indicatifs.
Ces signaux , au nombre de qtiatre-vingt-dowEe primitifs, formés I
ToMique de gauche, expriment l'urgence, la grande activité , la skD*
pie activité, la destination de la dépêche , la fin des dépêches , les con-
gés d'une demi-heure, d'une heure, que radministration donne sur
la ligne , Terreur commise dans un signal y l'absence ou le reUrdd'ua
ftatlonnaire , le brouillard, la pluie, le mirage, les bris des t^égra-
phes par le vent, le feu , etc. ; en un mot, tous les cas prévus qui
doivent être connus de l'administration , on tous ceux qu'elle veut
faire connaître à tous les postes d'une ligne ou à chaque posleen partie
cnlier. Quatre-vingt-douze des signaux primitits, soit seuls, soit
combinés., suffisent à toutes les éventualités et forment un langage
connu de tous les employés.
La seconde méthode , appelée alphabétique , paraîtrait plus large et
plus commode au premier coup d'ceil que la méthode hiéroglyphique :
TÉLÉGRAPHE CflAPPE. M
mais si l'on réfléchit qa*il faut aa moins un signal pour exprimer cba*
que lettre , on reconnaîtra bientôt qu'on passerait un temps infini à
former quelques mots, et le temps est, en télégraphie» l'élément
qu'il faut le plus ménager.
La troisième méthode est appelée numérique» et c'est la plus fé*
conde et la plus complète. En effet, si les signes représentent des
nombres» on peut les combiner et les multiplier comme les nombres
enx-qiêmes; on peut les appliquer à des lettres, à des mots et à del
phrases toutes préparées » de bçon à exprimer beaucoup de choses paf
peu de signes. C'est encore aux frères Gbappe qu'on doit le système
de numération télégraphique le plus parfait.
Ils ont consacré quatre-vingt-douze des signes primitifs, formés k
l'oblique de .droite , k l'expression des quatre-ylngt-donze nombres
depuis an jusqu'à qoatre-vingt^ouxe ; puis ils ont fait un Yocabo*
laire de quatre^^vingt^^ouze pagc^ renfermant chacune qualse vingt-
douze mots ; ils sont convenus qqc le premier signal donné par le télé**
graphe indiquerait la pq^e du vocabulaire, et que le second signal
indiquerait le numéro de la page répondant an mot de la dépêche ; de
cette bçon^ ils peuvent exprimer, par deux signaux , huit mille quatre
cent soixante-quatre mots.
Plus les signaux prlmitiEs sont nombreux, pins on peot» en les
combinant deux à deux , exprimer de mots ou de phrases. Un télé«
graphe qui n'aurait que vingt signaux primittfa ne pourrait fournir
que vingt pages de vingt mots, quatre cents mots en tout pour deux
signaux ; en les combinant jusqu'à trois, Jl donnerait à la vérité huit
mille mots, mais la vitesse de transmission serait retardée d'un tiers }
et la vitesse de transmission des idées par le télégraphe est. propor*
tioonelle au carré du nombre de ses signaux primitifs. Il ne faudrait
pas croire pour cela que plus un télégraphe aurait de signaux primi**
tifs plus il serait parfait et plus il transmettrait rapidement les dépê-
ches : tonte complication retarde la manieuvre, et, par conséquent,
la formation du signal : tout signal compliqué demande de l'attention i
de la réflexion, du jugement et du temps pour être tompns, pour
être reproduit et pour être écrit. La simplicité des signaux, leur
netteté , leur certitude , la simplicité de leur formation et de leur écri*
ture passent avant la nécessité de leur nombre ; or, nous ne craignons
pas de le répéter trop, aucun, autre -tél^^rapiie que le télégraphe
Ghappe n'a concilié et ne conciliera tontes ces nécessités avec le aom*
M TÉLÉGRAMtB ÉLECTRIQUE.
hré de signanx prlmidfi nécessaire k une riche et rapide eorrespM-*
dance télégraphique.
Le vocabulaire dont noua anFODS parlé a'appefle le TOcabriaire des
mots : les huit mille quatre cent soixante-quatre mots qu^H renferme
seraient insuffisants pour exprimer tovtes les pensées et annoncer tons
les cas ifflpréTOB. D'un autre cèté, on peut abréger encore le tempe
des correspondances en préparant à l'a^Tince des phrases ou des mem-»
bresde phrase dont le fréquent usage peut faire prévoir Pemploàdans
b correspondanee. Les frères Ghappe ont donc fait un second vortbn»
iaire appelé vocabiriaire phrasiqoe , formé également de quatre-vingt-
douze pages contenant chacune quatre-viogtndoute phrases ou mem*
l)res<le phrase, ce qui fait huit mille quatre cent soixantenjuatre
autres portions d*idées reproduites. Ces phrases s'appliquent particu*
ilèrement k la marine et k la guêtre : mais dans ce cas H ftut un signe
|Kmr indiquer le vocabulaire phrasique, un autre pour la page et un
trobiHne pour le numéro 4e la page.
Enfin on a dû créer un troisième vocabulaire appelfi géographique,
contenant les noms de lieux et quelques phrases habituellement em-^
ployées dans les correspondances. Ce vocabulaire est également com-
posé de huit mille quatre cent soixante-quatre numéros qui s^expri-
ment par trois signaua et demi.
Ce système de numération, tout simple qu'il parait, n'avait pohit'
été employé ni proposé avant les Ghappe , c'est encore k leur génie
q«a nons le devons.
Depuis iSSO , l'administration actuelie des télégraphes a fait reftfre
un vocabulaire phis étendu et plus complet que les tneis vocabulaires
des Ghappe ; maie die en a tmuvé les bases toutes préparées par Cfaeppe
l'atné, qui avait composé un dictionnaire contenant soixante et un mSIe
neuf cent ciaciuante^leux mots.
Il est certain que les trofe dictionnaires séparés présentent ime «om*
pKcatkm nuisible , et rien n'est plus facile que de les réunir «n un seul
et d'en étendre les resnourees bien au delk de celles qu'ils peuvent of-
frir, tout en abrégeant le nombre et la durée des signaux.
c Sans m'arréter, dit H. Guyot , aux diiKrenteB combinaismis qui
peuvent amener k Jouir de ces avantages, je ixerai TaHéntion sur la
plua simple et la plus riche de touies celles quef ai trouvées.
» On sait que le télégraphe Ghappe donne quarante-neuf signaux
primitifs lùnDéa sur l'oblique de correspemiance , l'oMique de droite ,
TÉLtoRAPHB OflAPPE. Si
ieva^fw»: wmkqfà^ cas «goaux B*ont pai do?aiear t$m qu'lb
restent à l'oblique » mais qu^ils en prennent une quand ils sont portés
i h verticale d we autre quand ils sont portés à Tborizoniale ..ce qui
tarme qeatreHriiigtrdii^biiit signaux primitib. Sur ces quatre-vingt*-
dix-huit-signaux, quatre-vingt-seize sont toujours formés en deux
t^iaps ût dent oiouv^oKnts , deux sont formés sur place eu un temps
ft ou moiivemeul et aout appelés demi^igoaux : ce sont le fermé jio-
rizcmlal et le fermé vertical; je les retranche pour m'en servir» comm«
ou verra plus bas, et je donne une valeur paresiUe au fermé h l'oUique
de droite. J*ai donc ainsi quatre-vingt-seize signaux et trois ^emif
sigoaux.
» Ces quatt^vhigt-aeize signaux repréaentaroot les nombres depuis
«a jusqu'Aquatro^vingt-seize; ils sont simples, et s'exécutent en deux
IMUps ei deui mouvemeuts* Je foruie une seconde série de quatre*
viflit-<Miu aiguêuk, distincts des premiers en ce qu'ils sont suivis
d'utt fermé horixoolAl ou vertical , suivant qu'ils sont portés borixoiH
tMi ou verticaux : ces quatre-vingt-seixe signaux expriment tous 1^
nombres depuliquatre-viQgtHlix*6ept jusqu'à cent quatre-vingt-douze}
îb se formeut en trois temps et trois mouvements, et égalent un si*«
gaal et iemu Eafia, j'ajoute k ces cent quatre-vingt-douze signaux
uae tfuisième série de quatre-vingt«seiae ^ distincts des seconds en ce
fu'lb oaamit suivis ni d'un fermé horizontal ni d'un fermé verticaU
tC distiacts des premiers eu ce qu'ils sont suivis d'im fermé à l'obli-*
qut de droite; Geu signaux, qui roprésenteot aussi uu signal et denû^
s'exécutent en trois temps et trois mouvements, et expriment tous les
uumbffts depuis ceut qoatre-viugt-treise jusqu'à deux cent quaure^
viagt-liuit. J'ai, de euttu la^n, deux cent quatre-vii^t^huit signaux
I» dont qiiat^vingt«seisie sont simples et eeat quatre-vingts
égnux dMcatt à un signal el demi.
> Je pois donc former uo vocabulaire de deux cent quatre*viogC«
k«it|M9ai eeoteaaut chacaue deux cent quatre-vingt-huit mois, tveo
la sîBspiu convention que les signaux seront lo^joHrs considérés par
groupes de deux aveeou sans fermé, le fermé appartenant toujours
M ôguil qui le précède; tt que le premier irignal indiquera le
numéro de k piige et le second le numéro do mot ou de la phrase.-
• Ce vocabulaire renferme quatre-vingt-deux mille neuf cent quâ-
nuca-qoalpe phrases» «sots, lettres et chiffres, tous exprimés p;sr deux
ux parfcinmiput nom, qui ec 4aroieot tous ï l'oblique de droite,-
32 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
et laissent à Tautre oUiqDe et à ses signaux toute leur indépendance
et toute leur simplicité.
« Ces quatre-vingt-deux mille neuf cent quarante-qnatre numéros
sont partagés, par rapport an temps et an mouvement, aiasi qu'il
suit :
» Neuf mille deux cent seize numéros exprimés pai* deux signaux;
» Dix-huit mille quatre cent trente-deux exprimés par deux signaux
et demi;
» Cinquante*cinq mille deux cent quatre-vingt-soixe exprimés par
trois signaux.
» Aucun vocabulaire ne présente la richesse et la simplicité de
celui-ci. Il réduit à la formule générale de deux signaux toutes les
expressions; car si j'ai dit ci-dessus que dix-huit mille quatre eeoc
trente*deox numéros s'exprimaient par deux signaux et demi, c'est
qu'ils s'expriment par un signal en deux temps et deux mouvemenis,
et par un autre en trois temps et trois mouvements : j'appelle signal
simple celui qui n'est pas accompagné d'un fermé; mais le signal
accompagné de son. fermé n'est également qu'un signal. Cette consi*
dération n'est pas indifférente, comnft on pourrait le croire; car, une
fois qu'il est convenu qu'un signal suivi d'un fermé ne compte que
pour un signal, on pourra convenir que tous les signaux se groupe*
ront toujours deux à deux dans une dépêche, sans qu'il soit besoin
d'intercaler aucun signe qui annonce la division des groupes. C'esl
une grande économie de temps et de mouvements que la suppression
des signes intermédiaires.
• L'adoptbn d'un pareil vocabulaire abrégerait toufoars de ploi
d'un tiers, et souvent de plus de la moitié, le temps de la transmis-
sion des dépèches; il permet de prévoir ies pensées sous on si grand
nombre de formes qu'un seul s^al serait toujoors prêt k exprimer
plusieurs mots et phisieurs phrases d'nne part ; et d'autre part il
donne en quaure et en cinq temps plus de nombres que les aulrea
vocabulaires n'en expriment en quatre, en six et en sept temps; il
donne en outre cinquante^cinq mille deux cent quatre-vingt-seiie
nombres en six temps. Sur l'oblique de gauche on aurait» par le méaie
procédé, deux cent quatre-vingt-huit signaux indicatib et r^men*
taires.
9 Mais ce n'est pas tout que d'exprimer quatre-vingt-deux mille
neuf cent quarante-quatre nombres correspondant à autant de mots
LAIfGUK TÉLÉGRAPHIQUE. SS
et de phrases, il faut encore un grand esprit d'ot>ser?ation el de mé-
tbode pour choisir et grouper ies mots, composer et classer les
phrases de façon qirelles se conviennent le plus souvent entre elles,
qo^elles se trouvent facilement par celui qui forme la dépêche et par
celui qni la traduit. Il ne faudrait rien moins pour élever à la per-
fection fm pareil ouvrage qu'un homme profondément instmit, gêné-
ralîsatear et dassiûcateur en même temps; un homme unissant la
méthode scientifique à la connaissance intime et philosophique du
mécanisme de h langue. Les Chappe réunis possédaient la plus grande
partie des qualités nécessaires , mais la vie d'une famille ne suffit pas
tOQJours à fonder et à mener à perfection de si vastes entreprises. En
elét, quatre des cinq frères Chappe sont déjà morte à la peine, et
pourtant l'esprit de cette famille plane encore sur les« télégraphes et
peut encore présider à leurs progrès.
• AI. Ahraham Chappe vient de publier, au IMlans, une nonvdie
éditioo de THistoire de la télégraphie, par Chappe Tatné.
• I>an8 cet ouvrage, il annonce que, dans sa retraite, il a trouvé
moyen d'abréger d'un tiers le temps de la transmission des dépêches
sans rien changer à h machine et sans qu'il en coûte rien au gouver-
nement ; il dit qu'il est prêt à fiiire hommage de son perfectionnement,
ei propose de rétablir gratuiteoaent.
• Il se phint amèrement de ee que deux lettres sur cet objet, en-*
vojrées pur lui à H* le ministre de Pintérieur et renvoyées à Tadmi-
nistraiion des télégraphes, sont demeurées sans réponse; ce silence k
l'égard d'un homme, dernier représentant d'une famille illustre, est
un bit grave. Les Chappe ont honoré la France, et doivent être ho-
norés par tout le monde , mais plus encore par Tadministration qui
leur doit son existence. »
Nous remplirons, il nous semble, un devoir de justice, et nous
mériterons bien de la télégraphie, en insérant, en partie du moins, le
mémoire lithographie d'Abraham Chappe, qui- a été distribué à un
très-pelit nombre d'exemplaires :
t Dans mon nouveau système de numération et de combinaison de
signaux, tous les signaux de correspondance officielle. sont donnés k
l'horixontale , fig. 16, l^ Les indicateurs seuls seront mis en mon-
vcment pendant toute h dépêche. Chaque indicateur en décrivant son
cercle s'arrêtera, comme par le passé, aux six positions marquées 2*",
cinq, dix, quinze ciel, cinq, dix et quinze terre.
S4 TÉLÉOnAPRIE ÉLECTRIQUE.
Chaque angle, fig. 16, 1*, d^uo indicateur indique un cbiflre
simple, et chaque angle correapondant de l*lQdicate«r oppoaé indique
le même chiffre ; iea fermés seuls ne représentent rien*
En fermant l*indleateur de gauciie et outrant suecessivenenl
l'indicateur de droite, sous ses six angles, J*aural dans le même ordre
les nombres 1, 3, S» A, 5 et 6 par les signaux, fig. 10, )% In déve-
loppant les deux indicateurs k la fois, j'obtiendrai les trente-six eom*
binaisons suifantes de deux chiffres chacune, fig. 16, 8n Les nombres
donnés par ces trente-six combinaisons sont : 11, 21, 81, &1, 51, M,
^ IS, 22, 82, &2, 52» 62, -- 18, 28, 38, &8, 58, 68, --* 14, 24, 84,
44, 54, «4,-15, 25, 35, 45, 55, «5, ---16, 26, 86, 46, 56 et 66.
Si donc je fais précéder chacun de ces trente-«x développement!
doubles parnu développement simple de droite, j'aurai le nombre 111
avec le signal 1 et le signal 11. Si je fais précéder ce même signal U
par ie signal simple 2, j'aurai 211 1 j'aurais de même 811, 411» 511
et 611, en le faisant précéder des dévelopt^ements 8 , 4 , 5 el 6 de
l'indicateur de droite. li eu serait de même pour les treoie^dnq
autres signaux k double développement. Donc , par un signal li déve»
loppement simple de l'indicateur de droite , suivi d'un développemeot
double, nousiobtenons six fois trentMx on deux cent seise i
En effet , la première division de ma nonveile nnmératfen sa <
pose de deux cent seiie séries exprimées tontes par on déf eloppement
simple, suivi d'un déreloppement double ; et ie dévetoppemeat simple
est toujours donné par l'indicatenr 4e droite , ce qui fait trmi moo^
vements des indicateurs.
Si maintenant ces denx cent seise séries de >a première dhrisien
servaient k indiquer deux cent seixe pages d'un vocabnlafare, et , que
répétées, elles indiquassent deux cent seize séries dans dnqne page,
il en résulterait qnarante^ix mille six cent cinquante^! €oinbinai*
sons de quatre signaux chacune : un k simple développenoat, «i à
double, un à simple, un à douille.
En effet, ma deuxième division compr^ qnarattle«six nulle six
cent cinqnanie-six séries, contes exprimées par quatre mgiiMix i un
simple, un double, un simple, un double. Seulement le premier dé«-
▼eloppement simple est donné par findicatenr de gauche, an lieu
d'être donné par Tindtcateur de droite, comme dans la preoiîèrie dir
rision. Le second déreloppement stoq^e fst également doané par
l'indicateur de gauche.
UPI0UE TÉI.ÊQRAFHIQUE. t5
Ha troiriftoie divisiao oûinprimd, comme la deuiièrae, qnarante-six
nSIe sii cent cioqnante-fiiK séries, toutes eiprim^s par quatre st^
HMOi, DQ simple 9 nn double, un simple , uu dotiUe. Seolemeat le
premier dét dappemeat simple est demie par Tindicatenr de fauche
M lieQ d'êtve denné par Tiadicateiir de droite, cpmme dans la pre-
mière division. Le second déyeloppement simple est également donné
par Piadieateor de gauche.
Ma tmnème division eemprend, eopame la deoiième, qoaraater
ail mille sii cent cinquante-six séries qui s'expriment tontes égale*
nent par quatiw signaux» ui| simple, un double, un simple, un double.
le premior développement est donné, comme pour la deuxième
divisioii, par lindicateov de gauche, mais le second déveleppemeat
einpie est donné par l'indicateqr de droite c ce qui fût six mouve*
mei^ des indicateurs.
Ainsi, dans les trois divisions, un développement simple est toujours
inM d'an développement double. Cette allure est simple pour la com-
^poshion et la tradoctioa é^ dépêches, elle est plips importante encore en
ne qn'^ assuM chaque signal. Ainsi lorsque le stationnaire a reçu le sir
gnal simple, il attend toujours un double, et son eorrespoadaut ne doit lui
donner le douMe que lorsque le simple a été bieq pris et réciproquement.
Toiite série qui commence par un développement simple de l'indi-
cateur droit sera complétée par pn développement double t c'est lé
première division.
Vente sérje qui commence par nn développement simple de Findi*
fÊUiaf gauche aura quatre 4^veloppemento pour être complète, nn
aimpk à gauche, un dpuUe, un simple à gauche, un double i c'est la
denxiAme divisisn.
Toute aérie qui commence par nn développement simple de Tin-r
dieaimir gauche et qui , après le développement double , donne le
deaxièmn ^^eloppement simple, par riadicateur de droite, u'est
également complète qu*après quatre développements < c'est la troi*
nièmn division.
La deuxiàoKe et la Ireiflième division composées chacune d'un
même nombre de séries ne forment qu'un même vocaboiairei et sont
disposées aux mêmes pages sor deux colonnes en regard. Elles donnent
ensemble ipiatre^ingt-treise miHe trois cent douce séries qui, jointes
•nx deux cent seize de la première division, forment un total de
^pMtfn-vingl«-treiie mille cinq cent vingt-huit.
36 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
La première division qui comprend les lettres, les chiffres, les mo-
nosyllabes et les syllabes qui se répètent le plus 80UYent dans le dis-
cours est extrêmement importante ; aussi le chiffre de deox cent seize
qu'elle atteint dans la nouvelle numération , tandis qu'il n'est que
de quatre-vingt-quatorze dans rancienne, est-il un avantage im-
mense.
Dans ces trois divisions nous n'avons à apprécier que les mouve-
ments des indicateurs , le régulateur restant toujours immobile. Ces
mouvements sont au nombre de trois dans la première et de six dans
les deux autres : la moyenne est de cinq mouvements d'indicateur.
La force employée est donc égale à cinq pour exprimer chaque série;
elle est de neuf dans le télégraphe horizontal et de 13.80 dans le té-
légraphe primitif : à ne considérer que la force dépensée , la vitesse
serait 13.80 pour le nouveau système, neuf pour la modification ho-
rizonule et cinq pour le télégraphe primitif.
Pour rendre les rapports plus sensibles entre les forces dépensées
par chacun des trois systèmes, j'exprimerai par quinze celle absorbée
par le télégraphe primitif , par dix celle dépensée par le tél^[raphe
horizontal et par cinq celle appliquée au tél^aphe Chappe comme
je propose de l'employer. Les vitesses seront en raison inverse des
forces , soit quinze pour mon nouveau système , dix pour le système
horizontal et cinq pour le système primitif.
Mais les avantages de la nouvelle combinaison ne se bornent pas à
une vitesse triple du système primitif, et double du système hori-
zontal. Les séries sont au nombre de quatre-vingt-treize mille cinq
cent vingt- huit, soit cinquante-huit mille cent quatre-vingt-dix de plus
que le vocabulaire actuel n'en contient; deux cent seize sont exprimées
par deux développements seulement , un simple et un douUe, et ces
deux cent seize sont les plus fréquemment employées. Les quatre-
vingt-treize mille trois cent douze antres sont toutes exprimées par
quatre développements seulement, un simple, un double, un simple »
un double; elles ne forment que deux divisions en regard dans les
mêmes pages : il y a donc là une ressource immense pour la rapidité
de la composition et de la iraduction des dépêches.
Ce n'est pas tout encore , le staliounaire regarde une fois dans h
lunette pour recevoir un signal et une fois pour le donner : soit quatre
observations pour la première division , qui compte seulement deox
signaux par série, et huit pour les deux autres , moyenne six obser*
LANGUE TÉLÉQRAPHIQLE. 37
V1U0D8 deux tiers ; ce qui donne on avantage de quatre dixièmes sur
le temps des observations dans les séries du système actueL
Enfin, dans la tacbigrapbie, le nouveau système offrirait encore une
économie de près d*un quart. Tous les signaux s'écrivant horizonta-
lement» le trait du régulateur serait imprimé à l'avance sur les
feuilles des procès-verbaux , et les stationnalres n'auraient qu*à mar-
quer le trait des indicateurs. Qutre l'économie de temps, il résulterait
de cette disposition une grande régularité dans l'écriture et une net-
teté parfaite.
En résumant les avantages matbématiques du nouveau système de
signaux et de numération, on voit qu'il présente cinquante-huit mille
cent quatre-vingt-dix séries de plus que le vocabulaire actuel, tout en
réduisant ses divisions à trois : qu'il ne demande pour produire un
même eflét qu'une force de cinq, tandis que le télégraphe horizontal
eo emploie une de neuf , et le télégraphe primitif une de 13.80 ; que
sa vitesse est presque triple de celle du dernier, et presque double de
celle da second, qu'il gagne un tiers sur le nombre des observations
aux lunettes, et près d'un quart en tacbigraphie.
Ces mêmes avantages il les apporte dans les signaux réglementaires
et dans les correspondances des employés supérieurs de l'admini^tra-
tion; toutes mes dispositions sont prises à cet égard : elles sont claires,
rapides et sûres, chaque signal a un sens complet et convenuà l'avance. »
Quand on veut transmettre par le télégraphe électrique les signaux
de Chappe, de manière à conserver les vocabulaires de l'administra-
tion , et que Ton s'impose l'obligation de transmettre ces signaux par
des séries de sons 00 de points, ou par des nombres, on rencontre
certaines difficultés que M. Dujardin de Lille a parfaitement surmon-
tées. Nous le laisserons exposer lui-même sa méthode et la supériorité
de sa méthode sur celle adoptée par AI. Foy.
« Le régulateur , comme on Ta vu , prend quatre positions que l'on
appelle, en prenant la l^e de l'horizon pour terme de comparaison,
perpendiculaire, horizontale, oblique de droite, oblique de gauche.
» Mais, de ces quatre positions , nous devons en retrancher deux ,
les deux obliques, parce qu'elles ne servent qu'à préparer les signaux.
Fendant que les signaux sont à l'oblique, comme on dit, les employés,
surtout ceux qui n'ont pas encore une très-grande habitude du ser-
vice, peuvent tâtonner; ils peuvent modifier et changer les positions
des indicateurs. Les signaux ne sont finis que lorsque le régulateur
s» TÉLÉGRAPHIE ÊLECTBIQUË.
prend lë {Kisltieh perpendictikire on horiKmtile. Les rigéan d«
dépêches ne préparent tous sur l'oblique de droitei L'ehMqoe dé
gàiiche sert h préparer lèè siguaiix des inapecieiirs, et ceui qui Mttt à
Tusage partitulier des employés. M les ebiptojrés détalent reprodoiré
les sIgttaUl d'ëiriblée^ Sans préparation* il arriverait aenveiit qtie les
dépêches seraient altérées psr nn grand nombre de fautes qui let hui»
flràiént itlinteDigîbteS.
il Ain^ii i» lés idditateiii^ t^retanènichaeutt sept positions dtSéremea»
d*où résultent quarante-neuf combinaisons; 2° le régulsteur prèHd
deût positions différenlbs, ee qài doubte te nombre des emnbinaisbns
résoliant dtt jeà des Indieatéut^s » et donne tin total de qaAtre-viiitt»
dix-huit signaux:
« Jetons ùii coup d*eeil sur la noknéntlàtbre-de Ghappe^
n Le tiêgttlatenr étant I l'oblique ^ t'e$t-à-dire dans une poniiloii
prépat-atoiroi les sept piMiiioiiS dés indicateurs , en aHant d*unë etti^
mité de lebr course k réUire» prennent les noms soinUM: 15 tM|
10 ciel, S ciëli téroi 5 ietré, 10 terre ^ 19 terre. Ces noms, liiii
sont déjà passablement longs, hé loht pourtant que les abrétiàtiiM»
des noms suitants t ftbgle de 105 degrés^ dont rouranure M <Hrigée
vers le ciet; angle dé 90 degrés, id.| angle deA5 liqrési id»; atagh
nul ; angle de 45 dégrés,. dont iWèrture est dhigée vers la iertef
angle de 90 degrés-, id. t «nglé de 135 degrés, id.
» Les dent posf tloUs du régulateur tonserYent lés noms de per|R?ii-
. diculâire et hdl*itobtal^.
» Voici l'ordre suivallt lequel sont Inyiirfablomenl désignéa, émn
les noms des signant, lés trois éléments qui les composent ( im é^
tà^é d'abord la t^oûtion du pn^îer indicateur, pois h (mlttak te
secoiid indicateur, et enfin la position du régulateur, âitbns quehpi»
exemples : 15 ciet 5 terrB Aom^ntuf^ 10 tiét 10 urH pttpên^
dicuîuiH, téro 5 ùUl perpêndiêuM^^i 15 léHH^ ii^ Ibrâ-
zoiïtatf et ainsi des àUthes.
» îelle est lâ nomébdature créée par Gba|^))e^, tt qoi en omxm
adoptée de nos Jours.
B Cette Uotbeuclaturë éstellé I r^bri de tdûl reptticbeT mm He
le pensbbs t>as. Car, ibdépendambient de la biiaH«He du làÉgàgé, Me
peut-on pas reprocher, avec quelque raison , k Cbappe d^iVotr lafwé
l SCS signaux des noms beaucoup iHop longs 715 cM 15 îéf'te pei^-^
pendlcutaiH, n'est-ce pas, eU effet, iàterminabié?,
tANGUC TÉL&aïUPlUQUE. M
» Voici la nottTdk nomenclatare que noot proposo&s de sobstitaer
à cdie de Chappe^ pour iea tmoina de h tél^ptûe électrique.
» Nous désigDons les sept positions de chaonn des iadicateilrs» daM
rerdre de sucoeasioD où nous ki avoUa éaaméries prAcédemiiieat ,
c'M4h-dire ka 15 ciel, 10 ciel» 5 ciel, léroi ( terre, 10 terre»
1 6 terre, par les Booiiirea ordinaux : première, êeeondê^ trûMèmé^
quatrième 9 einquièmc, siadème^ septième ^ et par abrétiatioB
iWH dêum^ fr^, f tMire einq^ awi êepu
• La positiott perpendiculaire do régubte«r s'appelle pt*elii«ére po-
sition, et par abréviation un; la position boriiontaie dn régulateur
s'appeUe eeeondê position , et pir abréviation Heum.
» Ces déttomiiutions» simples, claires et concises , ne soni<elles paa
préférables à celles de Gbappet Noos allons présenter quelques
e«euiples de syaonyoMe , d'^vés les deux nomencktnres , afin que le
lecteur paisse décider la question : 5 iêrre^ 16 e(e< karizoniai^
synenyuM cinq un demm / 10 eiei zétù petpmuUoHtaire , syno»
■yme deum qumtte «m; 10 terre 16 terre perpeÊMeulaire.
eyaonyine «{0 ê$pi un; eére 16 aîe< àûrieotUai, synonyme quatre
t II eat bcile de concevoir 4naiatsnant oonuneot le télégraphe
électro-acoustique peut servir k transmettre les signaux de la télé*
graphie aérienne» Bu effet, nous venons de voir que ks signaux de k
télégraphie aérienne ont des noms propres qui les distinguent les uns
des autres^ et que chacun de ces noms est compeaé de trais nembrei
ahalniis, dont k plus ékvé«st sept. Par conséquent, tout appareU li»
légrapUque qui permet de grouper iacikmcnt des unités, pfruT
femier des nombres, queUe que soit d'ailleurs h natttre de ces
unités, permet de représenter les sigjuaux de la télégraphk aériennes
Or, k téMgprepha ékctro-aooosUqne permet de grouper itèe-iàtike*
mest dus sens pour former des nombres ; il est dono évident qnHMa
peat l'empkyer pour représenter les signaux de k télégraphié aérienne.
Le télégraphe aérien montre à l'euiployé qui l'obeerve tks signadx
graphiques que celui^ ne peut fixer dans sa asémeire qn'en les
appriaat par leurs noms^ c'e^t^ànUre en ks traduisant en nmnéree
e$ mate. Le télégraphe électro-acoustique fait entendre à l'em*
ployé qni Téconu ks nombres qui composent l« aoum de ces
Les résultais de ces deux méthodes sont évidemment iden*
40 TÊLÉGRAPIUE ÉLECTRIQUE.
• llïïe dopéclie , écrite en signaux graphiques de Cbappc, étaai
donnée, voici comment on peut la transmettre au moyen du télé-
graphe électro-acoustique.
• Contrairement à l'ordre adopté par Cbappe, nous désignerons les
trois éléments qui composent les signaux dans Tordre suivant : l"* posl-
tion du régulateur ; 2* position du prenier indicateur ; 3^ positton du
second indicateur.
» L'employé chargé de transmettre la dépêche, après avoir tiaté
pour appeler l'attention de son correspondant , lui indique , au moyen
de trois groupes de sons : l"* la position du r^Iateur du premier
signal ; 2*" la position du premier indicateur ; S Ma position du seocud
indicateur, et le signal est fini. Il répèle celte triple opération pour
tous les autres signaux de la dépêche.
• L'employé chargé de recevoir la dépêche, après avoir enteodo le
premier groupe de sons, trace, sur le registre des signaux, une ligne
droite verticale ou horizontale, selon qu'il a entendu un ou deux 6od&
Cette ligne représente le régulateur. L'employé place alors le bec de
sa plume au-dessus de l'extrémité supérieure on gauche de œtte
première ligne, et, après l'audition du second groupe de sons, il
trace nne seconde ligne formant avec la première un angle déterminé
par le nombre d'unités du second groupe ; il place alors le bec de sa
plume au-dessus de l'extrémité inférieure ou droite de la première
ligne, et, après l'audition du troisième groupe de sons, il trace une
troisième ligne formant avec la première un angle déterminé par le
nombre d'unités du troisième groupe, et le signai est fini. Il procède
de la même manière pour écrire tous les autres signaux de la dépêche.
» On voit, par ce qui précède, que notre télégraphe éleetro^acoos*
tique , qui est d'ailleurs beaucoup plus simple et plus commode que
celoi qui fonctionne sur la ligne de Rouen , permet de conserver les
signaux et le vocabulaire de la tél^raphie aérienne, et que, par con-
séquent, il satisfait pleinement aux conditions exigées par RI. Foy,
administrateur en chef des lignes télégraphiques.
• Examinons maintenant jusqu'à quel point le télégraphe élec*
trique, qui a été adopté pour la ligne de Rouen , satisfait à ces con-
ditions.
• Cet appareil , dont l'idée première appartient à M. Foy, et qui a
été construit par M. Breguet, consiste en une petite caisse fermée qai
contient deux électro- aimants et des rouages d'horlogerie, et sur l'une
LARGUE TÉLÉGRAPHIQUE. 41
des laces de laquelle on voit un petit télégraphe qni représente assa
bieD, en apparence, le télégraphe aérien, mais çpil, an fond, en diflère
esBentieUement. En effet , le télégraphe aérien se compose , comme
noos l'avons dît, de trais pièces moéUcs^le régulateur et les deux
indicatenrs. Du jeu des indicateurs , qui prennent chacun sept posi-
tions diverses aux extrémités du régulateur, résultent quarante-neuf
combinaisons graphiques, qui peuvent être vues sous deux aspects tout
dilérents, suivant que le régulateur est vertical ou horizontal. De là
deux fois quarante -neuf ou quatre-vingt^-dix-huit signaux dans la té-
légraphie aérienne. Le télégraphe électrique de MM. Foy et Breguet
ne possède que <fotia?^ees mobiles^ les indicateurs. Le régulateur,
qui n'existe que pour la forme, est fixe dans la position horizontale,
au lieu d'être mobile autour de son centre. Ce régulateur ne peut donc
pas servir, comme le régnkiteur du télégraphe aérien, à doubler le
nombre des combinaisons qui résultent du jeu des indicateurs. Le télé*
graphe Akctrique de M. Foy reproduit très-bien les quarante-neuf
signaux dn télégraphe aérien , dans lesquels le régulateur est hori-
iomal ; mais il ne peut reproduire un seul des quarante-neuf autres
s%nftBx dans lesquels le régulateur est vertical.
• Cet appareil , que les personnes peu versées dans Tart de la télé-
graphie peuvent trouver parfaitement conforme au télégraphe aérien,
mais qui en diffère è ce pomt qu'il ne peut reproduire que la moitié
de ses signaux , permet-il de conserver le vocabulaire de la télégra*
phie aérienne? Personne n'oserait Taffirmer. Quelle que soit la signi-
fication des quarante-neuf signaux qu'il ne reproduit pas, il est évi-
dent que leur suppression a dû nécessairement rendre impossible
Tusage de ce vocabulaire. Ainsi , le principal motif que M. Foy
a fait valoir en faveur de l'adoption de son système n'est nullement
fondé.
m Notre télégraphie électro-acoustique , qui permet de transmettre
h totalité des signaux du télégraphe aérien , remplit donc le but que
Ton désire atteindre d'une manière i^us complète que le télégraphe
de IL Foy.
» Le télégraphe électro-acoustique, d'ailleurs, fonctionne au moyen
d'un seul fil conducteur , tandis que le télégraphe de x>l. Foy exige
l'emploi de deux fils, un fil pour faire mouvoir chacun des indica-
teurs. Cette diflérence est assez importante au point de vue de l'éco-
nomie, car elle permettra de réaliser, sur l'établissement successif
4) TÉLÉORAPmS ËLBCTUQUE.
ée toutes les grandes lignes de Frtnoe « noe écottOniie de plosiewt
millioDs.
• M. Foy a cherché k fiiire taioir en ftvetir de ion système oetlt
autre considération : les manirelles qui senreat à lértter et à ouvrir
le circuit électrique, et par suite à faire mouvoir le néoanisoie du
tél^raphe de la ligne de Rouebi étant disposées de la mêOM Manière
que celles qui servent k faire mouvoir les indioateUn du télégrApho
aérien, l'administration des télégraphes trouvera dans les employés 4S
la télégraphie aérienne on personnel l#iil fkc^vmé pour iiire fQM*>
ttonner les télégraphes éleccriqueS.
• Cette considération, qui tout d^abord paraît asomadmisaiMe» esl«
elle réellement fondée? Nullement. Car il ne suffit pas, pour remplir
tes fonctions délicates d'employé de la télégraphie électrique, do sa**
voir faire tourner convenablement des manivelles. Il isut avaut tout
posséder des connaissances asiel étendues en éieeirloitë théorique ol
pratique, connaissances qui ne s^acquièrent pas eu un jour» D'eiUourei
en ne considérant même que le jeu des manlveiles , nètos disons que
les employés de la télégraphie aérienne ne sont pas aptes k Mre fclM»
tionner les télégraphes électriques de M% 1^. Car les indiohtfmu di
Ces appareils tournent toujouiu dans le mémo seo» , ou est obligé de
ftire tourner les manivelles qui fèglent les mouvumtnii do ces indi»
cateurs toujours dans le même oetts» Dans le léiégvÉphe aérien i m
contraire I les Indicateurs ne pouveat pas dècrine uu cereio oooaplett
et tournant pour cette raîsott, untèt dans un sms , ot tanM dans le
sens opposé, on est oMfgé de faire tourner les maalvellee q«l rè^eni
les mouvements de ces indieeteors, tantèi dans un sens pour prodofro
des angles k ouverture dirigée vers le ele/, et tantOc dans le seMi o^
posé pour produire des angles k ouverture dirigée vers la mh^ Pir
conséquent, les employés de la télégraphie aérienne, loin d'être f«HM
façonnés pottr Ikire lénttfcmner les télégraphes éleetriqueo, emntnés
par la force de l'habituAe» commettraient heaocoop plus d'orreurs que
les employés façonnés dt te veil^.
• Ainsi , les deux motifs de préférence que M. Foy a fait valoir ai
fkvéur de son système n*ont aucune eipèce de fondements >
TiiitGlUPfilE SB HUIT. 4S
GHàPITRB IVi
Dé ISitilité de la télégraphie. — be la fétégraphie de nlilf .
niiti-8^ttl«fii«tlt la Iflégrapbie Mt utile , mais elle est iudfepenëàM
au gouTernement d*uii pays étendu (iotiiiDe la tfànêe i elle feitd éi
tels ie^Yiêe^ Mibiiiistt'àUfe et Rûauders que les dépenses qu'elle en*
ttuliiê seriielil cent ftrft eeuTertes dans le euurs d'une année pat" lea
frais qtt'eiie empêche de faire ihutilement^ et par le prit tjii'uii attacha
à la connaissance de certaines nouvelles » dont le retard peut eompfcy*
mettre la trauquiHité) la sécurité même du pa]^ Les rappotti si fré*
qtients de la diplomatie, ceux de Tadmiolstratioii cehtrale ateo lea
frooiMTes do terre et de mer, et réciproquement ; l'uifenoe dM dfa»
ponitiotts il preudre sur les points les plus éloignéa dans loi oas d*agt«
utMi lutérieore , de guerre maritime on éontiientale) M uu iMt*
toutes les conditions et toutes les nécessités de retislenoe aetudie de
l'État se réuoisseut pour constater l'inlportance, riudi^nMtt^ilIté (H
la téUgraphié*. Le téH|;raphe est la seUtinelle la plus Idlle tt la plus
active qui puisse protéger l'ordre social et diriger l'ensemMe do ses
tmùvsifieliui ) sa vue paromuK saui ^esse tons les ttyois depuis Paris
Jusqu'amc enrémités les plus reculées de la Frauce : àucuu évéoeiueut
grive ne peut se passer & deux eeuts lieues » que le goùtememeiit
Ée raper^ve à l'iUstant ^ et le gOUVeruement peut y pattNr aussîM
en envoyant les ordres nécessaires^
Màlbeureusemeiit tette sauvegarde ri pMeieuse par sa fidélité ^ ai
pDiSMuite par la nipMilé de mè aTertlssemettis> reste eudormie pM»-
daiit toute la uuit el pendant toutes les nufts. Math^nitsuseméni) peu-
diui le Jouir iUéiiei iéu btobîHaiA, les pluies ahoudauios, le ëMrifio,
h Mmée, tes Maplèa brumes, paralysent ^vép souv^l et ttop lohgtomps
KS nVBy eflSb
Ghappe ft eonstàté, dans quiraàte anuèés de pfutique, que te téM-
graphe pouvait nlilneèUTre)^ Seulemeut peudaut deux milte «eut quatre-
vingt-dix heures par année , c'est^r-dûre six heures pak* jour, terme
moyeu. àuM unrme-t-il qu'aujourd'hui tes sit douiièmeé Ses dépé*
44 TÉLÉGRAPHE ÉLECTRIQUE.
ches qui sont envoyées dans une année par les ministres et les auto-
rités à Tadminislralion télégraphique, ou aux directeurs du télégraphe
en province^ restent dans les cartons ou sont envoyées par la poste ;
que trois autres douzièmes ne parviennent par le télégraphe à leur
destination que six , douze et vingt-quatre heures après qu'elles ont
été remises à Tadministration ; que les trois derniers douzièmes par-
viennent à leur destination aussi promptenientquepossihie; mais que
souvent, si les dépêches sont très-pressées, les traducteurs suppriment
les mots et même les phrases qui paraissent inutiles au sens de la dé-
pêche, pour en accélérer le passage»
Que conclure de cette insuffisance du télégraphe actuel à pourvoir
à tous les besoins de FÉtat? Qu*il est inutile, et qu'on ferait mieux de
s'en passer? Pour mettre en évidence Tahsurdité de cette conclusion,
il suffirait de proposer au gouvernement de supprimer les télégraphes.
U les défendrait avec autant d'énergie que si sa propre existence
était attachée à sa conservation : et le gouvernement aurait raison ,
car c*est un de ses plus solides leviers , tout restreint qu'il paraisse
dans ses moyens. Loin donc de songer à supprimer la télégraphie,
tous les efforts doivent tendre à augmenter ses ressources, en abré-
geant le temps de la transmission desdépCches, et en prolongeant son
action pendant la nuit. Ce sont les deux seuls moyens aujourd'hui de
perfectJMner Ja télégraphie, et de la mettre à la hauteur des senices
qu'elle est appelée à rendre.
Le plus important de ces deux procédés est d'étendre à la nuit Fac-
tion du télégraphe , parce que tout d'abord sa puissance se trouve
exactement doublée , puisque les nuits partagent exactement l'année
en un nombre d'heures égal à celui des jours. D'un autre cAté, la
météorologie nous apprend qu'il existe un bien plus grand nombre de
nuits où l'atmosphère est transparente et limpide que de jours où les
mêmes conditions favorables à la tél^aphie se présentent. £t cela se
conçoit : la nuit, les phénomènes du mirage sont nuls; le refroidis-
sement du soir précipite, il est vrai, en vapeur opaque l'eau dissoute
dans l'atmosphère par la chaleur du jour ; mais ce phénomène se passe
le plus souvent à quelques pieds au-dessus du sol , et ne se prolonge
pas au delà d'une heure ou deux après le coucher du soleil. Le même
phénomène se produit chaque matin , au détriment du tél^aphe de
jour, d*une façon bien plus grave et plus prolongée : le soleil élève
les vapeurs , et la nuit les abaisse ; aussi les brumes du matin font
TÉLÉGRAPHIE DE NUIT. 45
constammeBt obstacle aux rayons visoeb téiégraphiqoes, et le pins sou-
vent les brumes do soir ne s'élèvent pas à plus de trois mètres aa-
dessns do sol. Je n'entends pas parler ici des brouillards qui « la nuit
comme le jour, rendent opaque toute Tatmosphère. Le jour, le sdeil
tant qu'il est sor l'horizon élève, des marais, des fleuves et des forêts,
des vapeurs qui interrompent les commonications; la nuit, aucone
action pareille ne peot avoir lieu jusque après le lever du soleil La
nuit, les villes, les villages, les usines, sont sans fumée ; le jour, il
n'en est point ainsi. Le raisonnement et l'observation s'accordent à
reconnaître aux nuits une limpidité plus fréquente qu'aux jours; ainsi
le temps des communications télégraphiques possibles sera plus que
doublé par l'extension de la télégraphie de jour à la télégraphie de
noit. Un fait de roétéorok^ie également remarquable» c'est que,
quand les pluies tombent à torrents pendant tout le jour, il est rare
que les nuits ne soient pas u-ès-limpides, et réciproquement : ainsi,
excepté dans des circonstances très-rares, il sera toujoora possible de
passer la nuit une dépêche urgente qu'un mauvais jour arrête, et ré-
ciproquement Il en est pour les temps de grandes gelées comme pour
les pluies , les nuits sont étincelantes, et les jours brumeux au point
de cacher le soleil.
Mais les ressources plus ou moins égales de télégraphie que peuvent
offrir le jour et la nuit ne fournissent pas la considération la plus im-
portante relativement à rutflilé de la télégraphie de nuit
Considérons de nouveau quel est le but de la télégraphie : averthr
rapidement et à l'instant le gouvernement de tout ce qu'il lui im-
porte de savoir ; offrir au gouvernement le moyen d'envoyer rapide-
ment et à l'instant ses ordres et ses instructions partout où besoin est
Gomment un courrier, quelque alerte qu^il aoit , peut-il remplir ce
double but s'il dort seize heures en hiver, douze heures au printemps
et à l'automne, et huit heures en été T
11 est donc démontré que le repos de nuit do télégraphe laisse une
lacune majeure et funeste dans l'activité de la correspondance. Tous
lesévénemenlsqui s'accomfdissent, toutes les nouveHes qu'on apporte
après deux heures du soir en hiver et après cinq heures du soir en été,
ne peuvent être passées des départements au gouvernement que vers
dix heures du lendemain matin, c'est-à-dire vingt heures après, en
hiver ; et vers sept heures du lendemain matin, c'est-à-dire quatorze
heures après, en été, en admettant le temps le [dus favorable. Dans h
46 TÉtÉGRAFHIB ÉL10TOQVE.
najorké «tes e^s, dles ne poarnmt être passées qoe dhas le aMrSBt ie
U journée en écé, et pas da tout en hiver, tandis qu'on aura laissé las
plus longues et les plus belles nuits pans empM. D'an antre câté, le
gOQTernemeiit, qui s'inspire des é? énenients ponr trou? er hs amysns
de les diriger, délibère sur les nouvelles qu'il reçoit le jenr ; )a nuit
arrive « et ses ordres les pins imperUnU, 1^ plus pressés , papsevmit
cette nuit I attendre , et seront transmis quatone et vingt henres
ajH-és qu'ils auront été arrêtés et rédigés.
Et pourtant la nuit, où Paetivité bufluine sommeille, aussi bien pour
l'eiécution des eomplots contre Ifi société que dans la lotte des sneiér
tés entre elles, aussi bien pour l'émeute que pour h bataille , la nuit
est le temps le plus précieux pour organiser la défense on prépanr
l'attaque : les masses dorment, les cheb doivent veiller; ils doivent
s'entendre entre eux à distance, ils doivent avoir tout prévu, leot
décidé ; quand le soleil monte spr l'horizon pour rendre aav masses
toute leur énergie, cette énergie doit avoir reçu le frein qui doitb
diriger ou la eôercer dans' l'intérêt de tous.
Hoqs ne craignons pas de Paffirmer, la télégraphie de niiit pêH
appelée à rendre an pays des services plus importants que la télégrar
phie de jour. Sans la télégraphie de nuit, la télégraphie ne jouit pis
de la moitié de ses pvantages, die est souvent dépassée en vitesse et
en ponetoalké par les moyens ordinaires de communication. Que seif»-
ce donc dans quelques années d'ici, où les chemins de fer couvriiwit
le sol de la France, et parcourront cent soiianle lieues dans nue nuit
d'hiver, qi^tre- vingts lieues dans une nuit d'été t Et si nous ajpn*
tons quatre heures de jour pour la transmission tél^aphiqiie de U
dépêche, le chemin de fer l'apportera de deux eents lieues avast le ter
légraphe pendant l'hiver,^ cent vingt lieues en été.
iuivoqs au contraire la marche d'une dépêche dam l'hypothèse de b
télégraphie de jour et de nuit Supposons cette dépêche d'une dures
de quatre hencis i elle part de Toulon à deux heures do soir» elle est
rendue il Paris I six heures: le gouvernement délibère, arrête ses
instructions ou ses ordres ; H les expédie è dix heures du aeir i le dé-
pêche arrive è deux heures do matio{ les auioriiés ont eneere jnsr
qu*au lever du soisîl pour se concerter et préparer leurs moyens
d'action*
iamfiis» par aucun procédé, vitesse pareille ne sera obtenue, jamais
far aucune «oie de k^pomotiou le gouvernement ne sera devancé, s'il
fMmhfna us huit. 47
adopta la ttKgrapbie deoait.EQ nm il ^pjirorait obtenir )«a nooTelle^
du loir et de la Qvit par le» cb^wiiu» de fer ; la vitesse sertiit moindre
de depji^ Uenh et i) aurait perdu uo temps précieux et laissé s'accom-
plir daa év4nemaots irrépfirablas ; mais en outre il ne serait pas seul k
recevoir ç^ nouvelias ; les conducteurs, les mécaniciens, les voyagcurit
aHmaitnûent la plupart dos éy^m^monu qu'ils viendraient annoocçr ;
fl ce n'est paa par la vitessii s#ulem^at que la télégraphie est utile^m
fouvememonti c'ost peut^atre plus encore parce qu'elle le prévient
moi et avaM tous de ce qui so pasee. Le gouvernement, dira-t^on, aura
les locomotives et ses bommoa spéciaux : mais combien chaque dépé»
cbe de Paria i Toulon ne çoftieraitoelle pas d'argent dana un pareil
af stème ? ot cola pour avoir iwi tiorp de moin» de viiosiio ^t risquer
des accidents terribles de rencontre, carie parcours du chemin do
fo 00 doit rien laissor i rimprévu.
A« milieu des progrte immonaea qup font cbaquo jonr les moyena
do communication » an milieu des déponaes énormes que fait )e gou*
vornoflHiit oi la imciété pour on aaaurer Téiabligiemont et la perfection,
il faut de touto nécessité quo Je télégraphe suivo l'impulsion générale ;
le gouvernement ne peut méconnaitro cait^ nécessité , et pouHant on
aurait tenté de croira qn'ildjdaigoe coue arma puîsfiaote, car il dé murne
la tMo devant In progrés certain # il allègue m million de dépense»
commo exorbiiant en comparaison d'un ai miuce objet que la télé*
grapiiio do nuiit..» Nais ast-çe biou la gouvernement qui pense et qui
parle ainsi ? Noua ne le croyons pasi
Entrons maintenant dans quelques détails snr les conditions que
4oii romplir la télégraphie de nuit» at faisona coonattra la solution
aimpio at parAutamant efftcacaque IL Gnyot a donnée do ce difficilo
tnàAimê. C'est nnfioao lui qui parlera presque toiyours; il poua
aarait impomible de (aire mieu«, ni m^e aussi bien*
U WÎgWbm de nuit ne doit offrir d'amre dUférenoe avec |a té*
légraffliiedeîour qoe caUades lumiériat le télégraphe, au lien d'étra
éclMTé par la tokii» doit être écJairé par des réverbirea , voili tout,
Pflwqua io télégraphe Cbappe aal le plua parfaii qu'on pointe ima«-
tiMr, c'est donc la téiévipi^Cbapiipqç'il faut éclairer de fooon que,
la Mit* toM aea aignanx. soient aussi iaciles k produire et aussi visi^
Mes, d'un télégraphe à l'autre , que ]# jour*
Ce proMIme paraît, an premier coup d'mil, trésnsimple et très-fa];
4I0I1 aéioodr») eh bien I il eat t^lemant difficile et compliqué, qno
48 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
quarante années d'études et d'essifs n'ont abouti qu'k prouver que oe
problème était insoluble par les moyens d'éclairage connus jusquMci.
M. de Saint- Raouen fut, parmi les inventeurs de nouveaux sys-
tèmes télégraphiques, celui qui mit le plus de persévérance et de soin
dans l'établissement du sien. En 1809 , il proposa au gouvernement
impérial un télégraphe de jour et de nuit; il exigeait alors vingt laa«
ternes pour fonctionner pendant la nuit, quinze pour représenter trois
lignes horizontales flxes, trois mobiles k six pieds de distance devant
monter et descendre sur une hauteur de vingt-huit pieds, et deux
réunies ensemble devant également monter et descendre. Pour éclairer
un tel télégraphe, il eât fallu près de deux heures; chaque signal ne
pouvait demander, pour être transmis et recueilli, moins de de«x
minutes.
Plus tard , M. de Saint-Haouen réduisit ses lanternes au nombre
de cinq : trois fixes, formant une ligne horizontale répondant an ré-
gutalcur du télégraphe Ghappe, et deux mobiles, se hissant succes-
sivement le long de quatre mâts verticaux , de façon à former des an-
gles avec la ligne horizontale. Ce procédé, fort ingénieux et emprunté
au télégraphe Chappe, ne réussit cependant pas.
Pendant trente années, MM. Ghappe ont vainement tenté d'obtenir
cette solution. M. Alphonse Foy, administrateur actnd des télégra-
phes, a renouvelé les mêmes efforts depuis quatre ou cinq années; 3
n'a pas eu plus de succès qu'eux, et cela n'a rien d'étonnant, puisque
les moyens d'éclairage employés aujourd'hui ne peuvent pas se pr6ler
aux exigences du tél<'*graphe de Ghappe.
Avant toute autre condition, la télégraphie de nuit doit remplir
celle de se confondre avec la télégraphie de jour par l'identité des
postes, des mécanismes, des signaux, du vocabulaire et des employésL
Moins les réverbères seront nombreux, moins ils coûteront, plus
vite ils seront allumés, moins ils présenteront de chances d'extinction,
moins ils consumeront de combustible, moins ils pèseront sur le télé-
graphe : si donc les signaux peuvent être exactement formés par quatre
feux,*il faudra bien $e garder d'en qouter un cinquième. Les ré«
verbères devront élre légers ;ils devront présenter au foyer de lumière
un abri sûr contre les vents et la pluie; ils devront êtce munis de
doubles réflecteurs paraboliques.
L'éclairage pourrait avoir lieu de deux façons fort différentes : la
première » par h suspension de réverbères au régulateur et aux iiidi*
TÉLÉGRAPHE DE NUIT. 49
catears; la seconde, par la projection d'une lumière qui-édaire le
télégraphe tout entier. Jamais Thuile ni le gaz hydrogène ne pour-
raient, même au moyen du plus puissant réflecteur, projeter sur le
télégraphe une lumière assez vive pour qu'il fût aperçu à un m3fria-
mètre de distance. Le mélange d*hydrogène et d'oxygène allumé et
projeté sur un morceau de craie ou carbonate de chaux fournirait un
foyer de lumière qui éclairerait le télégraphe presque aussi bien que les
rayons directs du soleil, et à coup sûr mieux que la lumière diffuse :
mais l'emploi de ce gaz est dangereux, et il serait difficile d'en appro-
?isi<mner les différents postes. On arriverait plus facilement encore à
rendre parfaitement visibles à toutes les distances les signaux télégra-
phiques en éclairant le télégraphe tout entier au moyen de la lumière
électrique produite au contact de deux charbons fixés aux extrémités
d'un circuit galvanique : maintenant qu'au moyen d'appareils très-
«mi^es, de celui de M. Jules Duboscq, par exemple, on est parrenu
à rendre la lumière électrique constamment fixe, cette expérience
pourrait être tentée avec succès.
En attendant , disons comment on peut produû*e les signaux par la
suspension de réverbères. M. Jules Guyot prouve jusqu'à l'évicknce,
par une longue discussion , que le mode le plus simple consiste à
n'employa* que quatre réverbères : deux feux incolores placés un à
chaque extrémité du régulateur, et deux feux colorés vert-clair, un à
chaque extrémité libre des indicateurs, constituent Péclairage le plus
complet et le plus excellent qu'il soit possible d'appliquer au télégra-
phe Chappe pour qu'il continue sans interruption et sans aucun autre
changement son service, la nuit comme le jour. Pour que le cylindre
lumineux soit parfaitement visible dans toutes les positions du télé-
graphe , les quatre réverbères doivent être portés par quatre axes
parallèles placés do côté opposé aux mécanismes ; deux des axes sont le
prolongement des axes des indicateurs ; les deux autres sont perpendicu-
laires au plan des indicateurs près de leurs extrémités. Ainsi disposés,
les réverbères ressemblent à des pendules de seize pouces de longueur,
c'est-à-dire que le foyer est à seize pouces au-dessous du point de
suspension : enfin les indicateurs et le régulateur doivent offrir un
jour de huit pouces carrés au pied des axes; ce qui n'ûte rien à la vi*
sUnlité des signaux de la télégraphie ordinaire. Moyennant ces disposi-
tions principales , le télégraphe donne la nuit les mêmes signaux que le
jour; ils se rdèvent de la même façon par les deux postes correspon-
4
6Q TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
d^ntfi. I.a figure 17, planche I, qui représente le signal dix»terre-dii-
ciel à l'oblique de droite, et où tous )es réverbèrea isont en dpbors du
mécanisme, donnera une idée auffisanie du télégraphe du jour trana-
formé en télégraphe de nniu
Maia coromeqt éclairer les lanternes T Le foyer de lumière doit être
équivalent à la lumière de dnq bougies sléariques» cette unité pbo«
tc^apbique est la plus stable de toutes ; il doit conserver son intensité
pendant douze heures au moins ; il doit s*alluii}er promptement el m
donner aucune fumée : le bec et le corps de la hmpe doivent être
d'une grande simplicité; ils ne doivent renfermer aucun mécanisme
que le premier paysan venu ne puisse monter, démonter et nettoyer :
le courant d'air qui alimente la combustion doit être intense, et ce-
pendant le foyer lumineux doit rester inaccessible aux venis et aux
mouvements les plus rapides du télégraphe : tout le système df» la
lanterne, y compris la lampe, les deux réflecteurs paraboliques, la
cheminée, les vitres et le combustible, ne doit pas peser plus d^ six
livres, sept livres avec les axes de suspension.
I/huile et les lampes qui la biltlent ne peuvent pas évidemment
remplir les conditione de ce programme. Les huiles de colza , de na**
vette, de cameline épurée sont les meilleures huiles d'édairage; mais
dles se solidifient entre trois et quatre degrés au-dessous de iéro; elles
s'épaississent et deviennent impropres à l'éclairage sous l'inBuence
prolongée d'une chaleur de lèO dogrés ; il a été impossible jusqu'ici de
trouver un moyen terme entre la condensation de Thuile par le froid
et son altération par la chaleur; qi^and on veut éviteir un de ces in-
convénients, on tombe fatalement dans l'autre. De fait la télégraphie
de nuit a été cherchée par l'huila et par la bougie ssms aucun succès :
l'huile n^ pré^ei^te pour l'avenir aucune chance de donner cet éclair
rage; la boMgie pourrait réussir, mais son prix serait foçt élevé. Lo
gaz donne assez de lumière pour être aperçu des postes les plus ék»*
gnés; sa flamme peut prendre un grand développement et conserver
son intenâté lumineuse pendant tout le temps nécessaire; il n'a pas be^
soin de mèches ni de tirage ; il s*allume instanunément, e^. : malben-»
reusement il ne peut être employé i cause de défauts plua graves que sœ
qualités, et chacun les devine sans qu'il soit besoin de les énnmérer*
Il ^ heureusement un autre combostihie dont les profuriétés expéri*
mentées pendant une année entière répondent à tantes les nécessitée
de la télégraphie de nuit li. Jules Guyot, qvi l'a inventé, lui a donné
TÉLÉGRAPHE DE NUIT. 51
te oom d^bydrogène liquide, parce qu*il jouit de la singulière pro-
priété de brûler comme le g«z dea rues p^r volatilisation et sans mè*<
che, bien qu'il se présente sous forme d'un liquide incolore, limpide,
et d'une pesantear spécifique de 0f82. Il est indécomposable par la
chaleur, inaltérable par le froid ; il brûle en donnant une flamme bril-
lante et blanche comme celle du gai le plus pur, et la combustion se
maintient an même degré josqu'è ce que le réservoir soit entièrement
épaisé. Tout compte fait» chaque heure d'éclairage d'un télégraphe
par l'hydrogène c(^te deui tiers de moins qu'avec la bougie et un tiers
de moins qu'avec l'huile; il permet aussi de donner à la lampe tél^a-»
phiqnela plus grande simplicité possible, sans mécanisme, sans mèche
l ajuster, à monter, à descendre ou à rogner : seule et satfs abri, on
peut lui imprimer des mouvements rapides sans qu'elle s'éteigne;
protégée par la lanterne de H. Guyot, elle résiste aux ouragans léb
plus violents; elle éclaire douze heures sans addition de liquide.
Soumis à l'expérience par les temps les plus affreux et les plus *
contraires, des froids de dix 9i douze degrés, des vents impétueux,
des ouragans terribles, le télégraphe de nuit de M. Jules Guyol a
toigours parfaitement fonctionné. hc$ signaux produits avec deux
lanternes blanches et deux lantenies colorées aux indicateurs étaient
toujours si clairs et si perceptibles qu'un en&nt de six ans n'aurait
pu commettre aucune erreur dans leur appréciation. On pouvait for«
mer trois signaux par mi;.ute, et les réverbères furent toujours dé-
crochés en pleins signaux. Par un clair de lune magnifique, d'un
tel éclat qu'il était possible de lire au milieu de la campagne, et
alors mém^que le disque du soleil était encore à moitié au-dessus de
l'horizon, les lumières étaient parfaitement visibles, et deux cent trente
signaux furent recueillis avec la plus grande facilité et la plus parfaite
exactitude par les trois stations de Paris, de Trou-d'£nfer etde Passy.
Le télégraphe de nuit ^ l'hydrf^èqe liquide a été établi sur la
ligne de Paris à Dijon. Dans deux longues séances, une commission
nommée par le gouvernement a pu s'assurer par elle-même que les
signaux de nuit passaient de Paris à Dijon et de Dijon à Paris avec
la môme aisance, la même concision et à peu de choses près avec la
même vitesse que les signaux de jour. Cette ligne est la plus mau'
vaûe de France, et si le problème a été compiétemeni résolu dans des
conditions si défavorables, il le sera sans contredit sur toutes les au-
tres lignes.
4.
52 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
Le difficile problème est donc enfin résolu , la tél^rapbie de nuit
est découverte : dans six mois elle peut être appliquée à tous les télé-
graphes de France en adoptant les mêmes postes , le même mécanisme,
les mêmes signaux » le même yocabulaire : la manœuvre est aussi sim-
ple et aussi rapide , elle donne trois signaux par minute ; les signaux
sont aussi distincts la nuit que le jour : chacune des dépêches moyennes
de nuit coûterait 95 francs 88 centimes , tandis que chaque dépêche
moyenne de jour revient à 151 francs, etc. , etc. Comment se Tait-il dès
lors qu'elle ne soit pas déjà adoptée par le gouvernement? La réponse
à une question de ce genre est toujours la même : le mauvais voulonr
de l'administration , Tentêtement tout à la fois et la légèreté de l'ad-
ministrateur des télégraphes l On a eu le triste courage de révoquer en
doute l'efficacité solennellement constatée des procédés de M. Jules
Guyot, parce qu'on ne les avait pas inventés soi-même I On a eu l'O'*
dieose pensée, pour échapper à la nécessité si naturelle, si juste»
d'indemniser l'inventeur» de continuer à s'épuiser en vains efforts pour
substituer l'huile à l'hydrogène liquide ! On est arrivé à un tel excès
d'opposition systématique , qu'on n'a pas craint de déclarer inutile
cette même télégraphie de nuit si longtemps cherchée , si longtemps
étudiée, et pour laquelleon avait dépensé des sommes énormes, alors
qu'en dehors des tristes passions humaines , on la proclamait néces-
saire et indispensable. Quoi ! la télégraphie de nuit serait inutile, quand
tout le monde sent qu'il existe une lacune majeure et funeste dans l'ac-
tivité de la correspondance , quand tout le monde regrette que les évé-
nements qui s'accomplissent après deux heures du soir en hiver, après
cinq heures du soir en été , ne puissent être transmis au gouvernement
que vers dix heures le lendemain maiin^ ou deux heures après midi,
en admettant le temps le plus favorable ; que les ordres les plus împor*
tants et les plus pressés doivent attendre une longue nuit , et ne soient
transmis que quatorze ou vingt heures après qu'ils auront été écrits
et rédigés? QneUe étrange doctrine, quelle déplorable illusion ! Les
hommes les ^us hostiles à l'adoption des procédés de M. Jules Guyot
étaient certainement convaincus de ces vérités incontestables : que b
télégraphie de nuit est appelée à rendre au pays des services plus im-*
portants que la télégraphie de jour; que sans la télégraphie de nuit, ta
télégraphie ne jouit pas de la moitié de ses avantages ; qu'elle est son-
vent dépassée en vitesse et en ponctualité par les moyens ordinaires de
communication , et que les chemins de fer apporteront les dépêches
tÉLÉGBAPHË D£ NUIT. &3
aranl le télégraphe quand elles seront expédiées de deux oents lieues en
hiver, de cent vingt lieues en été 1
On a enfin soulevé une objection plus grave : la télégraphie de nuit
est désormais inutile parce qu'elle sera très-avantageusement rem*
placée par la télégraphie électrique. Nous avons peine à com[»^ndre
que cette objection ait pu élre formulée sérieusement par l'administra-»
tito des télégraphes. En effet , ou Padminislration prétend supprimer
les lignes de télégraphie aérienne et répudier complètement la grande
oeuvre des Ghappe pour établir partout la télégraphie électrique , et
ce serait commettre de sang*froid une faute énormç , irréparable : ou
l'administration veut conserver comme moyen principal de corres-
pondance gouvernementale la télégraphie aérienne en n'acceptant la
tâégraphie électrique que comme accessoire , comme un instrument
prédeox en temps de paix , mais sur lequel on ne peut se reposer avec
une confiance absolue; et, dans cette seconde hypothèse, refuser
d'ajouter la télégraphie de nuit à la télégraphie de jour, ce serait une
inconséquence rendue plus grave par la découverte même de la télé-
graphie élecurique, dont on peut user contre le gonva*nement
Partisan enthousiaste de la télégraphie électrique, la pins éton-
nante invention des temps modernes , nous croirions exagérer gran-
dement et nous bercer d'une lamentable illusion si nous avions été
entraînés à penser que le gouvernement devait iHriser ses andeàs télé-
graphes pour se confier pleinement aux chances des nouveaux moyens
de. correspondance instantanée. Nous approuvons donc pleinement la
réponse vigoureuse et l'argumentation pressante de M. Jules Guyot :
r Ayez donc à soutenir une nouvelle guerre civile ou une invasion
qudconque avec la seule télégraphie électrique; ayez à suivre les opé-
rations d'une grande armée» soit qu'elle avance, soit qu'elle recule.
Avec la «élégrapbie aérienne de jour et de nuit , vous suivrez vos dé-
pêches de clocher en clocher, de postes en postes; jamais vous ne
manquerez de communication avec les foyars d'insurrection et le
théfttre de la guerre. Que peut«-on attendre de misérables fils dans de
pareilles circonstances T Vous ignorez donc que la télégraphie n'a
d'importance que dans les commotions des nations? que lorsqu'elle
ne sert que pour transmetu*e les dépêches administratives, die dort
pour attendre les moments d'urgence? que hors de ces moments ses
services sont presque nuls? que quand tout est calme, le gouverne-
ment n'est guère plus pressé que tout le monde 7 que pour dominer
64 TÉLÉGRAPHIE ÉLECÏBIQLE.
tes cbemins de fer, il faut en être indépendaDt T que si mi mqI trttn
envahi apportait à l'improTiste Témeote ou Tennemi , Tennemi pir
cela même serait maître du télégraphe sur tonte la ligne?... Non, la
télégraphie électrique n'est pas une télégraphie gouvernementale se-
rieuse ; elle ne sera jamais un préservatif contre les moyens terribles
de transport d'hommes et d'armes ; elle sera toujours k la merci des
plus légères agitations et des individus les moins courageux ; dlen*est
bonne réellement que pour établir une correspondance entre deux
points parfaitement gardés sur toute leur distance en pleine paix , et
pour transmettre des nouvelles ou des ordres qui ne peuvent blesser
des tiers ou leur causer aucun préjndice. De jeunes fous , des ivro-
gnes, des vagabonds, les réfraclaires, les banqueroutiers frauduleux ,
les concussionnaires , les criminels de toute nature , les ouvriers irrités
contre une administration qui les congédie, les hommes que des
préoccupations politiques agitent , voilà autant d'agents de destnictkm
auxquels la télégraphie électrique oppose quelques mètresrde fi), un
terrain ouvert et une sur? eiHance impossible ! Un seul homme , en un
seul jour, sans qu'on puisse l'en empêcher, pourra couper ternies fih
'télégraphiques aboutissant à Paris, et en vingt-quatre heures couper
svrdix points tousles fils d'une même Hgne sans être arrêté, sans mémo
avoir été aperçu par des gardlras qu'une distance de deux kilomètres
sépare. La télégraphie aérienne , au contraire, a ses tours, ses tourel*
les, ses cabanes au moins, munie» d'une muraille et d'une perte gardées
à llntérieur par un homme vigoureux , armé de deux fusils de mmî-
tSon, etc., etc. Sur six cents insurgés, la moitié acceptera avec une
joie secrète h mission d*aller couper les fils du téMgrapbe électrique;
tandis que l'attaque froide , triste et obscure d'une simple perte en
ohéne derrière laquelle se tronvevi un ou deux hommes dent Tassas*
sinat doit entrer dans les prévisions des assaillants, inspirera toujours
un tel effroi , que sur ces même» six cenié hommes il ne s'en trouvera
pus deux qui veuillent exécuter une pareflle entreprise.
» La subslitutien à la télégraphie aérienne de la tflégrapbie éko-
trique qui réclame impérieusement pour vitre nieunêlelé , lecatae »
le respect de ses ennemis et même des oisifs indifférents, soraîl une
mesure déplorable, un véritable acte d'idiotisme. »
Ajoutons enfin que refuser plus longtemps de compléter la télégra*
pbîe aérienne par la télégraphie de nuit, après fai beUe découverts
de l'hydrogène lM|aîde , les immenses travaux , et les succès échlanis
TÉLÉGRAPHIE DES GHEBIINS DE FER. »6
de M. Jules Gayot , ee serait plus qoe de l'ImpréToyanee , ce serait
ane Térilable abdication gouvernenientale. Neuf mars 1851 1 L'acte d'i-
dJotismeest consommé I l'abdication est signée ! La télégraphie aérienne
de Paris à la frontière do nord, n'existe plus ! Le tél^apbe Chappe a
cette de couronner la tour de l'administration centrale! Oh f M. Foy«
Il noos reste, pom* terminer cette première partie, à énninérer arec
qnelqnés détails les serfiees que la télégraphie aérienne de jour et iê
noil peot rendre aux chemins de fer.
Les signaux des chemins de fer ont pour première eofldItioA d'être
persistants amant qoe l'état de la rotite qn'fb indiquent persiste
loi-méme ; et chaque disposition dn mécanisme doit signaler an moins
qoatre circonstances à la fois. Par exemple : i^ Vole de droite oo^
▼erte de Paris h Saint-Germain , fermée de Mnt-Germain k Paris ; voie
de gancbe onrerte de Saint-Germain \ Paris , fermée de Paris à Saint-
Gennaln i 3^ Retard sim|de , demande de renfort simple , sur hi Toie
droite I à Nanterre. Tontes ces cn*constances doifent être exprimée»
pv on senl a%nal permanent , parce qnè sur un chemin de fer sans
ctssê parcoorn par les convois avec pins on moins de rapidité, il ne
s'agit pas seoiement de correspondre avec tes extrémités de la Hgne ,
nutia bien plus encore de gnider la marche dn train , en parlant sana
Gesse aox yeux des macUnistea et des oondtfctenrs ; des si(;natix sac^
cessiis que l'on oublierait après les avoir vos, créeraient ck l'inqoié^
todeetdela eoivAision.
Tons les sqfsièmes ansri qin ne partetont pas de loin aux yeux o«
anx ore^es des conducteurs seront insoffisants; le son et la In^
mière sotit dMC les seols agents possible» de la télégraphie des cbe-
nûas de fer, et , rigoûrensemiefit paillant, ils ne peuvent pa^ être rem-^
piacés même par la télégraphie électrique.
Voici le sfystèaie proposé par M. Jotes Gnyot t
Bt deux en deux kilomètres, de qoarre en quatre ail pins , seront
élevés des nnlts de 8 mètres 95 ceniienfètres de hatfCenr, solidement
scellés par leur pied; leur extrémité ^snpérieore sera maintemïe|Nrr
quatre cordes en fil de fer ; one gaérite de î mètres 25 centimètres
d'élévation sera construite avt pied de chaque mât , et des fiches dîspo^
tées de 19 centimètres en M- centimètres permet front de monter
jusqu'à son somnâet. Chaque mât porte â 10 centimètres de son ex-
trémité supérieure on axe fixe parallèle à la voie, sur lequel une ai-
giMe èo fsMKeaienr totmiera dane ner plan tertlcah àr ^ mètres au^*
66 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
dessOQS, uu aeoood axe et an second indicateur semblable; et cnfia
entre les axes une pièce mobile ou régulateur pouvant monter jusqu'à
Taxe supérieur, ou descendre jusqu'à Taxe inférieur. Les indicateurs
décrivent un cercle autour de leur axe; ils doivent avoir 2 mètres
75 centindètres de longueur, 75.centimètres de largeur à la petite ex-
trémité, et 1 mètre 25 à l'extrémité la plus large ; ils sont construits
en Persiennes , peints en noir mat au centre , et en blanc sur les
bandes latérales. La figure 18, planche I , donne une idée suffisante
de ce mécanisme imité de la télégraphie Cha^w.
On adqpte sept positions principales de chaque régulateur, i* oblique
en bas à gauche, 2"* horizontale à gauche , 3"* oblique en haut à gauche,
k^ oMiqne en haut à droite, b^ horizontale à droite, 6° oblique*en basa
droite , 1^ perpendiculaire ou fermé. On convient que l'indicateur
supérieur représente la voie de droite, et l'indicateur inférieur celle de
gauche : on a ainsi sept signaux permanents pour exprimer l'état actuel
de chaque voie. Dès qu'un indicateur donne un des quatre signaux
de secours, le régulateur mobile est amené vers l'indicateur opposé, ce
qui annonce que cet indicateur va servir à signaler la section de la
division où le secours doit être porté. Le système entier comprend
sept expressions pour la voie de droite , et six désignations de lieu ;
autant pour la voie de gaucèe; en tout vingt-six combinaisons, ou
treize combinaisons doubles.
Le tél^aphe de nuit et le télégraphe des tunnels sont con-
stitués par deux fanaux à hydrogène liquide, suspendus aux deux ex-
trémités de l'indicateur inférieur du tél^aphe de jour ou accrochés
l'un à droite et l'autre à gauche des voûtes. Chaqne fanal éclaire des
deux côtés; il a pour vitres fixes et de clôture deux lentilles bicon-
vexes en cristal limpide : deux cadres à coulisse permettent de sub-
stituer les uns aux autres des verres colorés de nuances diverses. Les
teintes doivent être extrêmement tendres et très-tranchées : rouge
pourpre, jaune serin, vert pomme, bleu ciel, violet lilas : ces cinq
nuances réunies au verre incolore donnent les sept expressions de la
télégraphie de jour. Le fanal de droite signale la voie droite, celui de
gauche la voie de gauche ; le verre incolore indique la voie ouverte
en marchant vers. lui, le verre rouge indique la voie fermée; les au-
tres teintes indiquent les retards ou les accidents. Aussitôt qu'on des
deux fanaux signale un retard, un embarras , im accident , par l'une
de ces quatre teintes, l'autre fanal est par ce fût même aflranchi du
TÉLÉGRAPHIE D£S CHEMINS DE FER. 67
seirice de sa voie poar exprimer la section où rempêchement est sar-
Tenu, et le secours demandé. De même que chaque train devra porter
un répétileur on petit télégraphe pour signaler sa route ejl ses besoins au
plus prochain stationnaire ; il portera également deux fanaux télégraphi-
ques au-dessus d'un wagon et à la portée de la main d'un conducteur.
Cette télégraphie de nuit des chemins de fer aurait , comme ceile de
jour, sept expressions pour chaque voie, et six désignations de lieux ;
elle exprimerait simultanément et par un signal permanent, la voie,
le Heu, l'état : elle serait à la fois comme celle de jour la plus com-
plète, la plus simple, et la plus économique qu*on puisse obtenir.
M. Treutier de Berlin a réussi de son côté à rendre applicable aux
chemins de fer le télégraphe à ailes accouplées des États prussiens.
La fig. 19, planche I, représente rensembie du mécanisme adopté par
lui ; il se compose essentiellement d'un seul mât avec une seule paire
d'ailes mobiles. Les ailes mobiles sont armées de deux séries de pe-
tits mht)ir8 , fig. 20, destinés à réfléchir parallèlement à la voie , et
dans deux directions opposées , la lumière de deux lanternes L , V.
Une fois les lanternes placées, le gardien ne s'en occupe plus; l'éclai-
rage des bras ou indicateurs est indépendant de leur mouvement ;
chaque signal se forme et se transmet immédiatement par le seul
mouvement des manivelles placées au pied du mât. On aflBrme que ce
mode d'éclairage ne laisse rien à désirer, et qu'il est très- applicable
même à la télégraphie Ghappe , ce qui serait un immense avantage.
Le centre de mouvement des deux indicateurs qui est aussi le centre
des signaux, est constamment éclairé d'une lumière vive; chacun des
deux indicateurs semble illuminé par deux lampes astrales , de telle
sorte que quand les deux bras sont étendus on voit en avant et en ar-
rière neuf flammes brillantes, et dont l'ensemble forme une ligne
droite ou brisée.
Laqudle des deux dispositions de MM. Jules Guyot et Treuder est
h meilleure; nous ne nous prononcerons pas sur ce point délicat;
M. Jules Gujot a conservé le mécanisme du télégraphe Ghappe ;
M. Treutier, le mécanisme du télégraphe prussien; la lumière réflé-
chie ne peut pas avoir sur la lumière directement transpaise la supé*
riorité qu'on lui attribue au delà du Rhin : mais le télégraphe de
M* Treutier fonctionne déjà sur plusieurs lignes de fer, et celui de
M. Jules Guyot n'existe encore malheureusement qu'à l'état de projet«
Arrivons en£n à la télégraphe électrique.
DEUXIEME PARTIE. ^
DE Là TÉLÉ6RAPHÎE ÉLECTRIQUE.
phemière section.
HISTOIRE DE LÀ TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
CHAPITRE PREMIER*
Deuxième et troisième époque.
pitEsrrÈiit ÉPOQtre.
L'idée d'employer réiecimité oomme timjîn télégrqpMqoe n'ert
pte mPDYde»
Sirada.
Strada^ dans iwsPf^teràm^^, parie d*tf fie corrMpondâtfcefantasti-
que entreteâiie par devx amis ao moyen d'itn afmam dont la ymn éxàtt
telle, qne brsqn*!! araft toaché dent aigoOle», il snffi^qne l'ime de
celles-ci fût mise en mouvement ponr qne Pantre éprofnrtt^tfn mon-
rement simultané, I qnefqne distance qne fût placée la première.
Cbacnn deaamis entré en possession d^nne des aifftdles, h disposa
de manière à lui faire parcourir la circonférence d^nn eadran sur
lequel étaient traeéesr le» ringt-qnatre lettres de l'afpfrabet. En se ^-
parant potir se rendre dans des pays très-éloîgnés l'nn de fatitrc, \h
convinrent de se renfermer chaqne ]otfr Inné certaine heme affectée
à la correspondance. Ceint qui vonlait écrire à son amf dirigeait Fai-
gnîBe de son cadran snr cbacnne des lettres composant le mot qtt'il
voulait transmettre, en ayant soin de laisser nn temps d^arrdtèicbaqtie
mot , pour qull n*y eût pas de confasion. Son amf voyait att même
moiaent TaigniHe de Tautre cadran parcourir les mêmes lettres:
Par ce moyen , ils pouvaient écimger levrs pensées i^ nrarvers les
SON HISTOIRE. 69
contiilents, H leur faire franchir en un cHn d'œil les TiHes, lesmonta-
gnes et les déserlu Cbaroianl H^Te on opération nécromancienne I
Ge passage cnrienx a été cité par Adisson en 1711.
Lesage.
Eu i77A 9 dit-on, un savant d'origine française, Lesage, établit à
GeiièTe un télégraphe électrique coo^Msé de vingt-quatre ûJs métal-
liques, séparés les uns des autres et noyés dans une matière isolante:
chaque Ql correspondait à un éleetromètre particulier, formé d*une
petite balle de sureau suspendue à un (il : en mettant une machine
électrique en communication avec tel ou tel de ces fils, la balle de l*é*
lectiromètre qui y correspondait était repoussée, et le mouvement dé-
s^pudt la lettre de l'alphabet ou le signal conventionnel quelconque
que l'on voulait transmettre.
Yoid quelques renseignements authentiques sur le projet de télé*
graphe électrique proposé par Lesage : nous les trouvons dans une
lettre écrite par l'inventeur lui-même à M» Prévost de Genève.
« Berlin, 23 join 1782.
» levais vww entretenir d'une de mes aneîenaes tronvaffles qui vient
wmm d*étre trouvée par quelqu'un d'antre, an moins jusqu'à un certafai
pont»
» c'est me coirespondance prompte, disf mot e et suivie, entre dem
eaAvHs éloigiiés, an moyen de l'èleetrieité , dont je m'avisai il y a
treole on Irenle-ciaq ans; et que famenai dé suite à une fflMpficité
qui la f enduit infiniment pins praticable qne n'est k forme dent te
■ouiel inveolenr l'a revêtue.
» Oft peut eencevofr un tnyan sovtemmi de terre vernissée, dont la
cvvilé soil séparée de toise en toise par des diaphragmes 00 cloisons de
terre vernissée, on de verre, percées de vingt-quatre trous fk)urdoii*
ner passage I awtant de fils d'archri que ces diaphragmes doivent sou-
mîr el maintenir séparés. A chacune des extrémités de ce tnyau sont
vingt-quatre fils s'écartani horîMiitalement, en se rangeant comine lea
teocbes dn clavecin, et au-dessus de cette rangée de bonfs de fils sont
distincteflMBi wmée» les vtagt-qvatre kmus de l'alphafaet, tamK»
60 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
qu*au-dessou8 est une table couverte de viogt-quatre petites feuilles
d'or, ou autres corps bien attirables et bien visibles»
» Le correspondant actif» ou celui qui veut se faire entendre^ touchera
les bouts des fils avec un tube de verre préalablement frotté , selon
Tordre des caractères de récrit qu'il aura devant les yeux ; et le cor-
respondant passif tracera sur un papier des caractères pareils à
ceux sous lesquels il aura vu jouer l'attraction. Le reste est aisé à
suppléer. » ^
Lesa^ avait songé à offrir son secret au grand Frédéric, et voici b
lettre d'envoi qu'il avait projetée.
a Ma petite fortune est non-seulement suffisante à tous mes besoins
personnels, mais elle suffit même à tons mes goûts, excepté un seul,
celui de fournir aux besoins et aux goûts des autres hommes; et ce
désir>lè , tous les monarques du monde réunis ne pourraient pas me
mettre en état de le satisfaire pleinement. Ce n'est donc point au pa-
tron qui peut donner beaucoup que je prends la liberté d'adresser
la découverte suivante , mais au patron qui peut en faire beaucoup
d'usage, et qui peut juger par Ini-mdme de sa solidité et de son utilité,
sans avoir besoin de la communiquer à son conseil. »
Lamand,
Dans la relation du voyage qu'Arthur Young fit en France pendant
l'année 1787, on trouve la description d'une expérience de tél^;raphie
électrique faite par M. Lomond , qui employait pour représenter dif-
férents signes les degrés de divergence de l'électromètre ; voici le pas-
sage original, t. I, p. 212: « M. Lomwid a fait une découverte
remarquable dans l'électricité. Vous écrivez deux ou trois mots sur du
papier, il les prend avec lui dans une chambre, et tourne une machine
dans un étui cylindrique , au haut duquel est un électromètre avec
une jolie petite balle de moelle de plume : un fil d'archal est joint à
un pareil cylindre électriseur dans un appartement éloigné; et sa
femme, eu remarquant les mouvements de la balle qui correspond ,
écrit les mots qu'ils indiquent , d'où il paraît qu'il a formé un alpha-
bet du mouvement. Comme la longueur du fil d'archal ne fait aucune
différence sur l'effet, on pourrait entretenir une correspondance de
fort loin ; par exemple, avec une ville assiégée, ou. pour des objets
beaucoup |dus dignes d'attention ou mille fois plus innocents.
SON HISTOIRE. 61
Reiêer.
Reiser» en AUemagoe, proposa en 1796 , dans le Magasin de Yoigt,
¥ol. u, p. 1, d*éclairer à dislaoce, au moyen d'une décharge électri-
que, les diverses lettres de Talphabet, que Ton aurait découpées
d'avance sur des carreaux de verre recouverts de bandes d*éuin.
L'étincelle électrique devait se transmettre par autant de fils renfermés
dans des tubes de verre qu'il y avait de lettres.
Satva.
Voici encore un document* authentique. On trouve dans la Gu'-
zetu de Madrid du 25 novembre 1796 : « Le prince de la Paix,
ayant appris que M. D. F. Salva avait lu à TAcadémie des sciences un
mémoire sur l'appUcation de Tékctricité à la télégraphie, et présenté
en même temps un télégraphe électrique de son invention , a voulu
l'examiner, et, charmé de la promptitude et de la facilité avec lesquelles
il fonctionnait, il l'a fait voir au roi et à la cour; lui-même l'a fait
fonctionner. A la suite de cette expérience, l'infant don Antonio a
▼oulu faire un autre télégraphe plus complet , et s'est occupé de cal-
culer quelle force d'électricité il faudrait pour se servir du télégraphe
à diverses distances, soit sur terre, soit sur mer. Des expériences
utiles ont eu lieu, nous en parlerons plus tard. » Le recueil périodique
de Voigt faisait-il allusion à ces expériences quand il annonçait, deux
ans après, que l'infant don Antonio avait fait construire un télégraphe
réel sur une très-grande échelle et une très-grande étendue? On
ajoutait même que le jeune prince fut nuitamment informé, au moyen
de son télégraphe, d'une nouvelle qui l'intéressait vivement.
Cavallo.
Dans la quatrième édition de son Traité de V électricité , publié
en 1795, vol. m , p. 285, Cavallo proposa d'employer, pour trans-
mettre un signal, l'inflammation de plusieurs substances combustibles
ou détonantes, la poudre, le phosphore, l'hydrogène phosphore, etc.,
et d'appeler l'attention du correspondant par l'explosion d'une bon-
teifle de Leyde.
62 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
Betancourt.
En Espagne encore, vers 1787, Betancourt aurait tenté d'appliquer
rélectricité à la production des signaux éloignés , en se serrant de
bouteilles de Leyde, dont il faisait passer la décharge dans des fils
allant d'Aranjuez à Madrid.
Ronatds.
Mais les appareils de télégraphie par l'électricité slatique les plus
ingénieux et les plus complets furent inventés par un Anglais, Francis
Ronalds. Ses expériences ont été publiées en 1823 , dans un petit vo-
lume in-8«. Une des parties les plus essenâielles de son appareil consi^ait
dans un disque mobile, portant des caractères qui venaient se pré-
senter à volonté devant un petit guichet. La distance k laquelle les
signaux étaient transmis par un fil méiallique aurait élé de huit milles
anglais.
DEUXIÈME ÉPOQUE.
Tous les projets que nous venons d'éuumérer, même ceux qui pas-
sèrent de l'élat d*idée à la condition d'appareil d'essai , employaient
comme agent l'électricité statique ou de tension , développée par le
frottement et dégagée par les machines électriques ordinaires, les bou-
teilles de Leyde ou des batteries : or, l'emploi d'un agent si inconstant,
si capricieux, si inégal, si pénible à engendrer, si difficile à contenir, est
réellement presque impossible, au moins pour un service régulier;
ou n'essaierait pas sans déraison de le réaliser en dehors d'un cabinet
de physique, et sur une grande échelle. Les auteurs de ces projets ne
peuvent donc pas être reconnus comme les inventeurs de la télégra-
phie électrique , devenue un Instrument d'application réelle et facile,
un appareil usuel.
£n 1800 , l'illustre Yolta découvrit la nouvelle source, la nouvelle
forme d'électricité qui porta d'abord son nom , et que l'on a désignée
depuis sous le nom d'électricité dynamique. Celte électricité » qui se
montre à nous sans tension, c'est-à-dire sans tendance à abandomier
les conducteurs métalliques dans lesquels elle circule, se manifesta dès
son origine par des phénomènes vraiment étonnants decombustioBi
SOK HISTOIRE, 63
de latniire, de décomposition chimique, de comiqotioos physiologiques,
qui soot deyenus le point de départ de presque tous les télégraphes
éleclriqaes tentés jusqu'en 1620,
Sœmmerring^
Sœmmerring proposa en 1811 , dans une des séances de l'Académie
de Munich, un plan complet de télégraphe, fondé 9ur l'emploi comme
moyen indicateur de la décomposition de l'eau par la pile. Voici la
description abrégée de son appareil, qui constitue une époque remar-
quable dans rbistoire que nous esquissons.
Sur le fond d'un vase de verre reposant sur un pied, il fixa trente-
cinq pointes d'or, que l'on désigna en partie par les ^ingt-cinq lettres
de Talphabet allemand , en partie par les dix chiffres de 0 à 9.
Chacune de ces trente-cinq pointes se prolongeait suivant un con*
dttcteur en cuivre, terminé par un petit cylindre en laiton : au milieu
du petit cylindre se trouvait une rainure destinée à recevoir un petit
crochet, auquel pouvaient se fixer les fils qui devaient unir la pointe
correspondante avec le pôle positif ou négatif de la pile.
Les trente-cinq cylindres étaient fixés , comme les pointes d'or du
vase, sur un support particulier, de telle sorte que les deux extrémités
de chacun des deux conducteurs correspondaient à la même lettre ou
an même chiffre.
Si maintenant on mettait l'appareil disposé comme le montre la
figure que nous décrirons plus tard, ^ dans le circuit d'une pile élec-
trique, on voyait aussitôt des bulles de gaz apparaître aux deux pointes
qui correspondent aux deux petits cylindres auxquels sont fixés les fils
conducteurs de la pile. Ainsi tout étant disposé comme dans la figure,
il se formait de Phydrogëne k la pointe K , et de l'oxygène i la pointe T.
Il est évident que l'on pouvait ainsi désigner à distance toutes les
lettres qu'on voulait.
Il est à remarquer que l'on indiquait à la fois deux lettrés; S<£m->
merring admettait que l'hydrogène le plus abondant des deux gaz
désignait la première, et Toxygène la seconde. Quand on devait
transmettre simultanément deux fois la même lettre, on avait recours
au zéro. Ainsi le mot nenni se transmettrait ne — nO — ni. Pour
Iqdiquer tp IMi d'un mot on recourait au chiffre I» que l'on aurait pu
nm^ptoc^r |W une çxm.
64 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
SœmmerriDg ne put déterminer dans ses eipériences, trop peu
importantes, la vitesse avec laquelle le fluide électrique se transmet-
tait. Il rappela les expériences de Gray, Dufay, Le Monûier et
Watson sur la vitesse de l'électf icité développée par les machines
ordinaires, desquelles il résultait sealement, suivant Watson , que
la vitesse de propagation de Télectricité est incomparablement plus
grande que celle du son; Il s'assura par ses petits essais qu'une dif-
férence de !2,Û00 pieds dans la longueur du conducteur ne produisait
pas un retard appréciable. Quand le courant avait traversé un con-
ducteur de 2,2(i8 pieds de longueur, la décomposition de Teau com-
mençait instantanément II serait très-intéressant , ajoutait le physi-
cien allemand, d'arriver à déterminer, à l'aide d'expériences faites
sur une grande échelle, la vitesse d'un com*ant galvanique pour la
comparer à la vitesse de la lumière.
Sœmmerring isolait les trente-cinq fils en les recouvrant de soie;
il enduisait de vernis le faisceau qui résultait de leur ensemble. Le
fluide électrique les traversait alors sans la moindre difficulté et sans
aucun trouble. La pile employée était, comme la planche jointe à cet
ouvrage l'indiquera, la pile à colonne.
Les avantages du télégraphe^ électrique sont très-bien énumérés
dans le mémoire que nous analysons. Son emploi, disait Sœmmerrii^^f
n*est pas borné au jour, il s'étend à la nuit ; il n'est arrêté ni par le
brouillard ni par les nuages, de sorte qu'il rend cinquante fois au
moins plus de services que le télégraphe ordinaire. Son action peut
s'étendre à des distances quelconques, sans stations intermédiaires;
il peut fonctionner sans que personne, sur la ligne, s'en aperçoive ; il
n'est plus dès lors condamné à transmettre des caractères cryptogra-
phiques ; il peut au contraire tout exprimer par lettres avec une rapidité
et une économie de temps incalculables ; il n'exige aucune construction
particulière , et peut aboutir à telle chambre ou à tel cabinet qu'on
voudra; les dépenses qu'il entraîne sont incomparablement plus petites.
Nous verrons tout à l'heure que Sœmmerring n'avait pas oublié d'indi-
quer par quel procédé il réveillerait l'attention des correspondants.
Schweiggcr.
Schweigger, dans un curieux appendice au mémoire de Sœmmef^
ring qu'A inséra en 1838 dans son Journal Potyt. centrai btaU,
SON HISTOIRE. 65
rappefle d'abord qu'on atteindrait ce but par un pistolet de Yolta
qu'on ferait détoner au moyen d'une batterie ajoutée à la pile; maÎB
ce serait évidemment rentrer dans tontes les diflBcultés de Télectri*
cité de tension. Il ajoute qu'on diminuerait considérablement et avec
un immense avantage le nombre des signes , si , au lieu d'une seule
pile. Ton en employait deux, Tune beaucoup plus forte, l'autre plus
faible, et qu'on fît agir tantôt Tune, tantôt l'autre, ou même les
deux réunies. Si de plus, dit Scbweigger, on fait entrer en considéra-
tjon le temps pendant lequel les gaz se dégagent, ainsi que les inter-
iuptiotts plus ou moins longues, et auxquelles succéderait l'action
untôt de la grande, tantôt de la petite pile, on pourrait certainement
n'em(doyer que deux fils au Heu des trente-cinq fils de Sœmmer-
* ring » ce qui centuplerait les avantages du télégraphe , en rendant les
observations plus bcûfs et plus sâres, etc., etc. Scbweigger entre
ensuite dans quelques détails sur les méthodes à suivre pour établir
les communications , et termine par des aperçus pleins d'intérêt sur
la manière d'écrire les indications télégraphiques, au moyen de ca-
ractères que l'on presserait contre un papier blanc, recouvert d'un
papier chai^ de sanguine ou de noir de fumée : c'est précisément le
DHNk employé plus tard par M. 'Wheatstone; mais il restait un pas
immense à faire, c'était de créer à volonté et à distance la force qui
devait presser le caractère.
Scemmerring, lui, indiqua comme moyen de faire sonner un réveil
mie rupture d'équilibre déterminée par le dégagement des gaz.
Coxe.
Le professeur Goxe, de Philadelphie, exprima ausri en 1810, dans
les Annateg de phitosaphie de Thompson, l'idée d'appliquer la
pîle voltaïque à des communications télégraphiques, en déterminant
par cet agent la décomposition de l'eau ou des sels métalliques à des
distances plus ou moins éloignées de l'appareil. Mais Taction de la
pîle manifestée par des étincelles, ou la décomposition des substances
chimiques, éuit au fond réellement inapplicable, d'autant plus que
la pile à effet constant n'était pas inventée » et que les piles les pJus
énergiques perdaient alors en quelques heures presque toute leur
intensité.
«« TÉLÉGRAPtlUS ÉLECTRIQUE.
CHAPITRE IL
Troisième et quatrième ëpoqoe>
TROISIÈME ÉPOQUE.
£q 18t9, le célèbre ^rsted découvrît qae raignille d'une beos-
lole placée au-dessus ou au-d&ssous d*on circuit voliatq^oe ayant la
même direction, c'est-à-dire circulant do sud au nord , sedéTi«l de
sa position normale et tendait à se mettre en croix avec le courant.
Il constata en entre cette particularité plus Remarquable enoore du
phénoniène : passant au-dessus de i*tiguille, le courant dévie le p6le
«ustral à l'occident, quand il vient lui-même du sud au nord ; il le dévie
à l'orient, quand il vient au contraire du nord au snd : quand le cou-
rant passe au-dessous de l'aiguille, les eOets sont précisément in-
Terses, c'est-à-dire que le pôle austral est poussé à l'orieot quand
le courant va dn sud au nord, et poussé à l'occident quand il Tient
du nord au sud. Pour exprimer d'une manière phis générale et
plus précise à la fois le sens de la déviation , Ampère avait imaginé
FartiGce suivant : il concevait qu'une petite figure d'homme était
couchée le long du conducteur, les pieds du côté du pd!e aine, et la
tête du côté du pôle cuivre, de telle manière que le courant , allant
du zinc au cuivre, entrât par les pieds et sortît par la tête; il sup-
posait de plus que la petite figure avait toujours la face tournée vers
le milieu de l'aiguille sur laquelle agissait le courant : alors Teffet du
courant est tel que Taiguille, en se plaçant en croix , a toujours son
p6le austral ou sud vers la gauche de la petite figure.
La force par laquelle le courant agit sur raiguitle aimantée s^ap^-
pela force électro-magnéiiqoe. Peu de temps après la découverte
d'OËrsted, Schweiggcr apprit à la rendre beaucoup plus sensible l
l'aide d'un instrument qui tira son nom de sa propriété fondamen-
tale, et qui est connu sous le nom de muttiplicateur. Cet instru-
ment, qui est d'elle sensibilité merveilleuse et met en évidence
les moindres traces de l'électricité dynamique, repose sur' ce fait,
qu'un courant rentrant sur lui-même agit par toutes ses parties pour
SON HtSTOHOU 67
dinger dans le même Mus une algaDIe aimiatée qu'il enveleppe de
tttoiet paris. Le fil conductear enrooié sur loi-mêma et fol^mant
CfDi loor» àûiu dès km, quand il est traversé par tm méine coorant,
ptodaire an effet cent fois plus grand qo'on fil d'un seni toor, poorvn
iMtefois que le fluide éleciriqne parcoure toutes les circonTolutions
do fil sans passer latéraleoiem d'un contour à Tautre ; c'est une ton-*
dition facile à remplir. Pour faire donc un multlplicaleur, on prend
us fil d'argent ou de cuivre rouge plus ou moins long, d'un dla*
mètre plus ou moins petit, et revêtu d*on fil de soie dont les tours
sont très-serrés; oo l'enroule sur un petit cadre en bois on en eoi^
Tfe, è peu près comme du fil sur une bobino : seulement, oo laisse
libre une eerlaine longueur à chaque extrémité; ces deoi extrémités
soni lai éeum fiU du muHiptiealeur : le courant doit entrer par
l'oo et aonir par l'aulre ; l'algulHe , qui doit être déviée, est suspen-
due dans l'intérieur du cadre sur un pivot ou à un fil de cocon.
Cette découverte si féconde du physicien danois M. Oersted, con*»
sidérée sous le point de vue de la télégraphie électrique, est tm pas
immense. Elle substitue à h manifastatien pénible et obscure d>^
tenue par h décompositton chimique un caractère aussi simple que
saillant, h déviation des aiguilles; cette nouvelle inAcation était
même multiple , puisque la déviation auivant la direction ou fai posi-
tâoo du courant par rapport à l'aiguille avait lieu dans un sens oo
dans un autre. Le télégraphe de temmerring pouvait par là se sim-
plifier beaucoup : Fechiier entrevit presque aussitôt cette possibilité,
qui B*écfaappa pas non plus i notre illustre Ampère.
j4mpire.
Veid eemmeot ce savant s'en expKque dans un mémoire présenté
\ PAcadémie royale des sciences le 2 octobre 1820, Annales de
fkyêique et de chimie^ t XV, p. 72 :
• On doit coocinre de ces observations que les tensions électriques
des extrémités die la pile ne sont pour rien dans les phénomènes dont
no» nous occupons, car il n'y a certainement pas de tension dans le
reste du circuit ; ce qui est encore confirmé par la possibilité de faire
mouvoir l'aiguille aimantée à une grande distance de la pile , au moyen
d'un conducteur très-long dont le milieu se recourbe dans la direction
du méridîeB magnétique, au-dessus et au-dessous de Taiguitte. Cette
s.
6S TÉLÉGRAPHIE ÉLECIUIQUE.
expérience m'a été indiquée par le savant illostre, Laplace, auquel les
sciences pbysico-m2it)iéinatiqoes doivent sartont les grands progrès
qu'elles ont faits de nos jours : elle a parfaitement réussi... D'après le
succès de celte expérience, on pourrait, au moyen d'auunt de âls
conducteurs et d*aiguiUes aimantées qu'il y a de lettres , et en |riaçttit
chaque lettre sur une aiguille différente , établir, k Faido d'une pile
pbcét loin de ces aiguilles , et qu'on ferait communiquer alternalive-
ment par ses deux extrémités à celles de chaque conducteur, former
une sorte de télégraphe propre à. écrire tous les deuils qu'on pourrait
transmettre à travers quelques obstacles que ce soit à la personne
chargée d'obsenrer les lettres placées sur les aiguilles. En établissant
sur la pile un clavier dont les touches porteraient les mêmes lettres et
établiraient la communication par leur abaissement, ce moyen de cor-
respondance pourrait avoir lien avec assez de facilité, et n'exigerait
que le temps nécessaire pour toucher d'un côté et lire de l'antre cha-
que lettre. •
G'éuit évidemment l'idée de Sœmmerring modifiée , et M. Arago
le fit observer lors de la lecture du mémoire d'Ampère.
Si l'on se rappelle que , par l'emploi de deux piles , les fils du télé*
graphe de Sœmmerring pouvaient, suivant la remarque de Sch weigger,
être réduits à deux, on en conclura que dès 1830 le télégraphe élec-
trique eût été vraiment réalisable , si l'on avait pu parer dès lors à
deux inconvénients très-graves , raction irrégulière des piles, et sur-
tout la décroissance rapide de leur intensité.
L'ingénieux instrument de Schweij^er fournissait il est vrai le moyen
de compenser la faiblesse de la pile; mais, même avec le multiplicateur»
la déviation de l'aiguille n'était que la simple manifestation du courant
sans création de forces nouvelles. Or, dans ces conditions , le télégraphe
électrique ne pouvait pas encore atteindre toute son utilité pratiqué :
aussi ne fut-il réalisé qu'en petit.
Richtie et AUxander.
On a affirmé que Richtie construisit sur une petite échelle le télé-
graphe de Sœmmerring, modifié suivant les idées d'Ampère; il n'en
est rien : seulement , dans une lecture qti'il fit à l'Institution royale,
il donna quelques développements sur ce projet de télégraphie , en
exprimant toutefois des doutes sérieux sur la possibilité de rendre h
SOxN HISTOIRE. 69
télégrapbie électrique praUcable. Ge télégraphe ne fut exécuté et
moDlré eu puUîcqa^en 18â7 par M, Alexander d'Edimbourg. Il a?ait
Ja forme d'une caisse renfermant trente fils de cuivre répondant aux
Tiogt-fiix lettres de l'alphabet, ii trois points et à un astérisque destiné
à dénoter la fin de chaque mot .: è une de leurs extrémités , les fib
étaient en communication avec des touches semblables l celles d'un
Inte-pîano ; au-des8on« de chacune de ces touches se trouvaient deux
lames , Tune de cuivre, l'autre de zinc ,. formant un couple vollafque.
Les fib , à leur autre exUrémité , étaient en relation avec trente aiguilles
magnétiques : quand on frappait sur une des touches , le courant s'é^
Ubiissait, l'aiguille correspondante était déviée à droite ou à gauche,
et découvrait, en déplaçant un écran, la lettre que l'on voulait indi-
quer : dès que l'on retirait le doigt , le courant cessait , l'aiguiUe en
revenant à sa position ramenait l'écran et recouvrait la lettre. Chaque
lettre pouvait de cette manière être montrée à distance instantanément,
et l'opérateur pouvait, à volonté, épeler tous les mots. Gomme le
coorant exige un circuit fermé ; en d'autres termes , comme le cou-
rant doit revenir à h i»le qui lui a donné naissance, il semble que
IL Alexander aurait dû employer nécessairement soixante fib; mab,
par un mécanisme ingénieux , il obtint que tous les courants se ferme-
raient à l'aide d'un fil unique, oor que tous les retours l la pile se fe-
raient par un même fil additionnel
Tous ces essais ne pouvaient pas faire faire un pas à la tél^raphle
pratique; elle ne pouvait devenir possible qu'à la condition que la
science de l'électricité dynamique ferait encore quelques grandes
conquêtes : ces conquêtes ne se firent pas attendre.
QUATBIÈMB ÉPOQUE.
. Immédiatement après b brillante observation d'OErsted , Ampère
découvrit que les courants galvaniques exerçaient l'un sur l'autre une
action dynamique ; que cette action était différente , suivant que les
denx courants cheminaient dans le même sens ou en sens contraire;
oiafe qve, quelle que fât h direction des deux fils conducteurs, ib
s'attiraient brsque les deux courants s'approchaient à la fois ou s'éloi-
gnaient de la perpendiculaire commune aux directions rectîlignes des
deux fils; ils se repoussaient lorsque l'un des courants tendait vers la
perpendiculaire, tandis que l'autre s'en éloignait. 11 prouva plus tard
70 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
qu'oii fil de cuhrre recouvert de soie , enroolé en hNice et ptreûoni
par an connat , se comportait comùie un courant : dételle sorte que
ce petit appareil , qu'Ampère appelait un soiénaktô , pouvait rempli-
cer parfaitement une aiguille aimantée. Cette découverte si nouvelle
n*ajouta rien à la télégraphie électrique, parce que l'emploi des aiguilles
aimantées est plus facile que celui des solénoldes.
M. Arago mit le premier en évidence, vers la même époque, ks
propriétés magnétisantes des courants électriques. Il vit d'abord que
si Ton plongeait dans de la limattte de fer une portion du fil qui joint
-ies deux pôles d'une pile , la limaille s'enroulait autour dn fil et y restah
adhérente tant que le courant passait : elle se détachait et tombait
aussitAt que le circuit était rompu. Il vit encore que de petites aiguilles
d'acier présentées au courant s'y attachaient en se meilant en eroii
avec lui , et conservaient leur magnétisme quand on les en séparait B
éuit naturel de penser, d'après tes premières expériences d'Ampère,
que, pour donner au courant tonte son efficacité magnétisante , il fallait
le faire passer transversalement autour des aiguilles, en plaint ces
dernières dans un tube de verre sur lequel tm SI de métal s'enroule*
raiten hélice, on plus simplement dans rbélice formée par on fil de
cuivre entouré de soie. C'est ce que firent M H. Arago et Ampère:
Bn seul instant suffisait pour aimanter les aiguilles complètement. La
rapidité ou plutôt l'instantanéité avec laquelle le courant surmonte la
force coercitive est on phénomène très remarquable. La position des
pôles est déterminée par la direction des spires de l'hélico; or l'on
distingue deux espèces d'hélice : Vhéhce dexfrûrsum, dans laqueHe
le fil s'enroule vers la droite, et t*hélice simêtrornêtn, danslaqueNe
il s'enroule ?ers la gauche. Dans l'hélice dextrorsum, le pô(p boréal
de l'aiguille est toujours à l'extrémité par laquelle entre le courant,
ou bien à l'extrémité positive du fil ; dans l'hélice siniêtrormm,
au contraire , c'est le pôle austral de l'aiguille qui se trouve k Textré-
mfté positive. Lorsqu'on met à la suite l'une de l'autre plusieurs hélices
de sens contraire, l'aiguille offre alors dans son magnétisme un point
conséquent ou neutre, â !a jonction des deux hélices : ainsi chacune
d'elles agit encore comme si elle était seule. Quand l'aiguflle placée
dans l'hélice est d'acier, son aimantation persiste, elle devient réelle-
ment une aiguille aimantée ordinaire. Elle n'aurait été aimantée que
temporairement si elle avait été en fer, son aimantation aurait cessé
immédiatement avec la rupture du courant.
SON UlSTOiR£. 71
Le iait de raimantatfoii au moyen de la pile était plus îniportant
encore et plas ncbe d'aveoir que le fait de déviation observé par
GBrsied Joint au priocipo du multiplicaieiir de Schweiggei*, il four^
nissaii le moyen de transformer le fer doux en aimants d'une tr{*s*
grande puissance, aimants d'autant plus avantageux qno, ne tirant
ieur force que de la présence du courant , ih peuvent se faire et se
défaire eu un instant autant de fois que Ton veut, puisqu'il suffit
pour cela de fermer le courant ou de le rompre. Ces aimants artificiels
s'appelèrent éUetroaimants. Ils se composent en général d'un fer
à cheval dont les deux brinches sont enveloppées d'un très-long G(
de cuivre recouvert de soie, enroulé comme dans le multiplicateur. Il
paralinitque M. Sfurgeon aurait en le premier l'idée de ces puissants
élecIriHiimaots. Geloi de M. Pouillet, construit en 1831. porte aisé-
plus de mille kilogrammes quand le courant est prodoit par
pile de vingt* qnalre couples. M. Henry, aux Étais-Unis, et
IL Robert, à Manchester, ont obtenu des résultats véritablement in-
crafiUes : des électro-aimants temporaires supportent un poids de
plusieurs toooeaux. Nous verrons tout à l'heure le parti que l'on a tiré
de œite découverte dans la tél<<grapbie électrique.
£o 1831* 11. Farrday ût faire de son côté k la science un pas de
géant en découvrant les phénomènes d'induction. Il démontra qné
lorsqu'un cfrcnit conducteur fermé commence à recevoir sur quel-
ques-uns de ses points l'action d'un conrant donné , il est traversé par
vu courant inverse; que lorsqu'il cesse de recevoir cette action , Il est
traversé par un conrant direct; enfin que , pendant qu'il reçoit cette
action d'une manière constante , il n'est traversé par aucun courant
et n*éproavc aucune modification apparente sensible. L'action sur le
circvit ienné qui donne naissance an courant d'induction peut d'ail-
leurs être produite par un courant primitif ou par un aimant. Il suffira
doue de dire tourner un électro-aimant ou nne bobine disposée en
âectro-aftnant devant un fer à cbeval aimanté pour obtenir dos cou-
rants même intenses. Le courant hiduit est , comme nous venons de
ledhre, double : inverse d'abord, direct ensuite; mais il sera très-
facile do le réduire à un conrant simple , sensiblement homogène et
contlBQ : il siiffira pour cela d'imprimer à l'électroaimant un mou-
vement de rotation rapide , et de recueillir seulement le conrant qui
se produit pendant le passage de Tune de ses branches dans une posi-
tioa qu'il est aisé de déterminer. Ces dispositions ont été réaliséen
73 TÉLÉGRAPUie ÉLECTBIQt'£.
d*abord par Pixii fils : d*«itres cowtmctem oat élaUi dcpinsdes
appareils porutib irès-couHDÔdes. irès-pwasaots, et q« prodelaeat
Unis les effets de la pik. Les eS^ d'aîmamatkn oblesos par ces ap*
parefls fureol d*abord très-bornés, parce qa'on recommaBdaît too-
jours de se senr ir de la bobiBe à fil g;ros et court Je crois SToir re«
coonn k premier , à l'aide d'ooe petite nacbiae sortie des ateliers
d'un constrocieor babile et fort Ingteieni, M. BUIant, que cette
recoaunandation élut une grosse erreur, et que l'on obtenait an con-
traire des électro-aimants eicesà? ement puissants en se servant d'mie
bobine 4 fil très-fin et très-long. Dans les eipériences que je fis 11 ce
SDJet avec M. l'abbé RaiDard, nous parvînmes à fùre porter an gros
électro-aimant de M. Pooillet on poids de près de 600 kikigramnies,
par le seol courant de la petite machine de Billant Le filtres-mince
de la bobine employée avait 1500 mètres de kmgoenr : l'électro-ainiant
qne l'artiste avait joint primitivement l sa machine ne pouvait porter
que quelques grammes I Ces expériences se firent en juillet 1858 ; je
les répétai devant beaucoup de savants, et en particulier dev»t
MM. Masson et Bréguet , qui , frappés des résultats que j'avais obte*
nus , se servirent de la bobine k fils longs pomr faire mouvoir à dis-
tance un barreau aimanté , ce à quoi ils réussirent avec la plus grande
facilité. Ils firent plus, ils transportèrent cette même petite machine
an chemin de fer de l'entrepôt du Gros-Caillou , et virent non sans
étonnement que la conductibilité do circuit formé par les rails était
sensiblement la même que celle d'un fil de cuivre continu d'égale
longueur, et d'un millimètre de diamètre; que les interruptions des
rails ne diminuaient pas la conductibilité; que le courant de la petite
machine électro-magnétique , après avoir traversé sans peine cette
grande longueur de rails , était encore assez intense pour Caire dévier
le barreau aimanté , etc. Le récit de cette excursion fut communiqué
à l'Académie des sciences par MM. Masson et Bréguet, dans h séance
du lundi 9 octobre 1838.
J'ai insisté sur ces principes , parce qu'ils sont encore trop pcn
connus. M. Pouiliet lui-même, dans sa description de Tappareil osa-
gnéto-électrique , assigne la bobine l fils gros et courts comme de-
vant être employée pour obtenir des électro-aimants. Et d'ailleurs, il
est aujourd'hui bien reconnu que l'un des plus excellents moteurs dans
les télégraphes électriques est une machine électro-magnétique ar-
mée d'une bobine à fil très-mince, et dont la longueur toujours im<-
SON HISTOIRE. 7S
oiense doit être dans on certain rapport avec la longaenr de la ligne
tdégraphîqoe.
Qu*on me permette de relater encore ici un ùdt qni me surprit
\if émeut quand je le m pour la première fois l une époque où les
lois de la résistance dn courant éuient peu connues ou peu appli-
quées. La bobine ^ fil gros e( coure ne communiquait aucune aiman«
lation an gros électro-aimant de M. PouiUet, formé d'un fil de cuivre
d'environ mille mètres de longueur et de deux tiers de millimètre de
djamèlre; il aimantait seulement le petit morceau de fer doux remis
par l'artiste, entouré d'un fil assez gros et d'un mètre au plus de
longueur. La bobine à long fil, au contraire» donnait une puissance
énorme è réiectro- aimant de M. Pouillet , et n'aimantait en aucune
manière le petit morceau de fer doux. Les lois découvertes et ana-
lysées par MSI. Obm et Pouillet expliquent très-bien cette étrange
anomalie. Le courant d'induction ne produit des effets appréciables
qoe lorsque la longueur du fil qui le reçoit à son origine est dans un*
certain rapport avec le filqu'il doitensuite traverser, ce qui revient à dire
qu'il doit exister une certaine proportion entre la puissance et la r^.-
sistance. Si la puissance est trop grande, la résistance trop bible , le
courant passe sans faire sentir sa présence ; si la puissance est trop
iaibie, la résistance trop grande, le courant est comme arrêté dans sa
jnarcbe et ne produit rein ; il tant qu'il traverse le fil conducteur avec
nne certaine diflBculté, mais cette difficulté doit être maintenue entre
certaines limites.
La découverte immortelle de l'induction, entrevue par M. Arago et
fimrmulée par Faraday, a donc amené la réalisation d'un producteur
d'électricité dynamique qui convient essentiellement à la télégraphie
électrique. Nous allons voir bientôt que ces principes suffisent aussi
à la mise en action des forces dont on peut avoir besoin pour mettre
en jeu les diOérentes parties de l'appareil
On pent cependant, dans beaucoup de cas, substituer à la machine
étedro-magnétique la pile à effet constant , dont il me reste à dire
quelques mots. M. Becquerel avait fait connaître depuis longtemps
les principes simples à Taide desquels on pouvait construire les appa-
reils voltaîques k courants constants, il est vrai, mais très-faibles,
dont il se servit dans ses recherches électro-chimiques.
Piusîeiuï années après, M. Oaniell, véritable inventeur de la pile l
courant constant, construisit la batterie galvanique très-interse qui
j
74 TÉtÉlUUPUlE ÉLECTRIQUE.
porte ma nom , et qui est deveoue un appareil toat à fait pratique*
Otle pile, comme la pile de WoUaston , se compose de deax métasx*
coivre et zioc ; mais le coivre ptoitge dans une solution de sulfate de
cuivre ; et le zinc, qu'il convient d'anialnaincr, dans une diapnlution
de sulfate de zioc ou de chlorure de sodium. Quand on mainiient la
solution de enivre au m^me degré de saturatioa , la pile de Daniell
donne un courant dont Tintensiié reste sensiblement la même peu*
daut des semaines entières. On a varié de mille manières la disporition
de celle pile et la nature des deux liquides employés. M. Bunten a
substitué au enivre des cylindres de charbon , aux sulfates de cuivre
et de zinc Tacide sulfui ique et Tacide nitrique, et il a ainsi obtenu
une pile excellente, aujourd'hui très-employée, surtout quand on vent
obtenir des effets énergiques. Il est aussi des piles 4 effet constant
formées d*un seul liquide ; je n'indiquerai ici que celle de M. Wbeata-
tone. Son élément se compose d'un vase poreux de terre rouge à
moitié cuite que Ton remplit d'un amalgame pitenx de zinc : ce vaae
repose au centre d'un vase de Terre ou de porcelaine que l'on rem»
plit de sulfate de cuivre ; dans l'amalgame, on plonge un fil de coivre,
qui est le pôle n^atif de la pile; autour du vase poreux et dans la
bain de solfate de cuivre est une lame de cuivre communiquant 11 un
fil de même métal et formant le pôle positif de la pile. Si les fils com*
muHiquent, l'action est vive, Teau est décomposée, le zinc s'oxyde,
Famalgame devient négatif, et cette électricité négative se transmet
immédiatement à la feuille de cuivre qui plonge dans le bain de sulfata
de cuivre; Thydrogène positif résultant de la décomposition de l'eau
se rend donc au cuivre , et là il réduit l'oxyde du sulfate pour donner
lieu k un dépèt de cliivre métallique , tandis que Tacide défient libre
pour se combiner avec l'oxyde de zinc. Ainsi, pour on équivalent de
zinc oxydé,Jl y a un équivalent de cuivre revivifié. Le sulfate deiine
qui se forme s'élève au-dessus de l'amalgame. Cet élément a une force
sensiblement constante , autant du moins que le vase poreni permet
une circulation également libre des liquides, et que la diisohitlon da
Stttfate de cutTre est nuiintenue li un degré convenable de saturation.
Je n'ai décrit ici cette pile que parce que j'aurai besoin de la rap*
peler dans la suite de cet ouvrage.
Nous venons d'énumérer avec d'as^z longs détails les grandes dé-
coorertes par lesquelles la science devait enfin rendre possible la so-
talion du grand problème qui nous occupe. T\mis les éiémeMa dn
son USTOIRE. 75
SDccèd sont réanis; k qui appartiendra oa plafftt )k qui appartient la
grande gloire de la réalJBation pratique du télégraphe électrique? Le»
faits que nous aUons raconter avec ImpartiaTité , après avoir fait de
cette matière délicate Tobjet d'une étude approfondie, parleront
d^eux-mémes;
Remarquons d*abord qu'il n*est guère de physicien i qui Tidée ne
se soit présentée d'employer Télectricité comme moyen télégraphique,
ei que le plus grand nombre de ces physiciens ont cédé au désir de
donner de la publicité à leurs procédés. M. Wbeatstone disait en
1838 l M. Qnételet qu'il avait déjà recueilli pour sa part les noms de
soixante-deux prétendants à la découverte. Au milieu de tous cet
noms, quelques-uns dominent ; évidemment, dans cette notice abré-
gée , nous ne pourrons examiner les droits que de ceux-ci.
Morse,
On prétend iaire remonter à 1832 fe télégraphe de M. Morse, qui
a ûùt beaucoup de bruit il y a quelques années. Examinons cette date :
laissons d'abord parler M. Morse. Voici en grande partie la note qu'il
remit aux secrétaires perpétuels de T Académie, dans la séance du
10 septembre 1838» en même temps qu'il présentait son instrument
et le mettait en jeu.
« M. Morse croit que son instrument est la première application
réalisable qui ait été faite de l'électricité à la construction d'un télé-
graphe. £et Instrument fut inventé, dit il, en octobre 1 832, pendant que
l'aoïeur se rendait d'Europe en Amérique sur le paquebot U SuUy.
Le iait est certifié par le capitaine du bâtiment et par plusieurs pas-
sagers. Au nombre de ces derniers se trouvait M. Rives, ministre
des États-Unis auprès du gouverneinenl français : M. Rives a écrit à
H. Morse, à la date du 21 septembre 1837 :
• Je me rappelé parfaitement que vous m'exposâtes l'idée de votre
ingénieux instrument pendant le voyage que nous fîmes ensemble
dans l'automne de 1832. Je me rappelle aussi que, durant nos nom-
breuses conversations sur ce sujet , je vous fis diverses difficultés , et
que vous les levâtes avec promptitude et confiance, etc.
7$ TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
' Dans la lettre da capitaine du paquebot « M. W. Pell , en date do
27 septembre 1837, nous remarquons particulièrement ce passage:
c Lorsque j'examinai votre instrument 11 y a peu de jours, j*y re-
connus les principes et les arrangements que je tous avais entendu
développer à mon bord, en octobre 1832 •
La note ajoute :
a Depuis répoque à laquelle remonte Tinvention du télégraphe de
M. Morse, d'autres appareils, fondés sur les mêmes principes, ont été
annoncés, parmi lesquels les plus célèbres sont ceux de M. Steinheil,
de Munich, et de M. l^heatstone, de Londres; les mécanismes dif-
fèrent beaucoup. »
U semble résulter de ces. assertions que M. Morse. avait, en effet,
conçu en 1832 Tidée de son télégraphe électrique. Mais comment
a-t-on-po dire que c'étaient des documents incontestés, quand, dans
les comptes-rendus de l'Académie , séance du 4 mars 1839 , nous
lisons l'extrait suivant d'une lettre adressée par un compatriote de
H. Morse, M, Jackson, à M. Élie de Baumont :
« Je r^relte de voir dans les papiers publics que le professenr
Samuel J.-B. Morse s'est approprié mon télégraphe électro-magné-
tique. Je lui expliquai cet instrument tout au long , à bord du pa-
quebot le Sully ^ quand je revenais en Amérique, dans le mois d'oc-
tobre 1832. Je suis peiné du patronage immérité que les savants
français ont accordé à M. Morse : l'invention qu'il leur a montrée
in'appartient en entier. Dès que je sus quelles étaient ses préten-
tions à ce sujet , je lui adressai ma protestation ; mais je vois qu'il
persévère. Je vous en prie , informez l'Académie que M. Morse n'a
pas inventé le nouveau télégraphe , et qae je lui en donnai la des-
cription en octobre 1832. «
Cette lettre annule évidemn^ent l'effet de celles de MM. Rives et
Pell; car, alors même que M. Morse aurait réellement entretenu ces
messieurs d'un plan de télégraphe, ainsi qu'ils l'aOïrment, rien ne
prouve absolument que le télégraphe en question n'est pas celui dont
M. Jackson assure avoir confié la description à cette môme daté,
dans le même voyage. Ce qui est prouvé invinciblement par la note
du compte-rendu, ce qui est avoué par M. Morse, c'est qu'entre
l'époque à laquelle remonterait l'inveniion de M. Morse, et la date
certaine de la publicité qu'il lui donna en septembre 1837, d* autres
appareils fondes sur les mêmes principes ont été annoncés^
SON HISTOIRE. 77
parmi lesquels Us plus céîihres sont ceux de M. SteinKeit
de Munich et de M. Wheatstone de Londres.
Dans sa belle notice sur les travaux da grand Herschel , M. Arago
établit en principe qa'il n*y a qa*ane manière rationnelle et juste
d'écrire Thistoire des sciences : c'est de s'appuyer exclusivement sur
des publications ayant date certaine; hors de là, dit-il, tout est con-
fusion et obscurité. Cette règle est peut-être sévère; mais, ajoute
Fillustre secrétaire, « quelle plainte légitime pourrait faire entendre
celui qui, amoureux de ses découvertes comme l'avare l'est de ses
trésors, les enfouit, se garde même de les laisser soupçonner, de
peur queqnelque autre expérimentateur les développe et les féconde I
Le poMic ne doit rien à qui ne lui a rendu aucun service. Oh ! je
TOUS entends! vous vouliez prendre le temps de compléter votre ou-
vrage , de le suivre dans toutes ses ramifications , d'en indiquer les
ap lications utiles! Libre à vous, messieurs, libre à vous; mais c'est
à vos risques et périls. D'ailleurs vos craintes de spoliation sont
exagérées. Où a-t-on vu, en effet, que le monde scientifique ait man-»
que de poursuivre de ses poignants sarcasmes, de ses justes colères,
de ses écrasants mépris, les personnages stériles qui , aux aguets des
travaux de leurs contemporains , ne manquent jamais de se jeter sur
an fiton le lendemain même du jour où quelque heureux explorateur
l'a découvert, qui se montrent sans cesse aux croisées, \ tous les
étages des édifices en construction, dans Tespérance qu'on ks en
croira les architectes ou les propriétaires? Le plus simple bon sens
veut que pendant un temps limité, mais suffisamment étendu , une
possession privilégiée, absolue, soit accordée aux inventeurs; cette
stricte justice leur a ^t-eile jamais été refusée? Si un homme déloyal
ta moissonner sur le champ qu'il n'a pas ensemencé, la réprobation
g^érale est là pour le punir! Non, non I il ne faut pas s'y tromper ;
en matière de découvertes comme en toute antre chose, l'intérêt pu-»
Mie et l'intérêt privé lûen entendu marchent toujours d'accord.
» J'ai parlé de publication, dit enfin M. Arago; j'appelle ainsi toute
lecture académique, toute leçon faite devant un nombreux auditoire,
toute reproduction de la pensée par ht presse. Les communications
privées n*oat pas l'authenticité nécessaire. Les certificats d'anris sont
sans valeur ; Tamitié manque souvent de lumières et se laisse fas-
ciner. »
Qui n'adopterait pleinement ces principes? Et en les appliquant à
•;% TÉLÉGRAPttl£ ÉIECTBIQUE.
M. MorM, ott f€ra forcé d'admeUre qae ms prélaniou à riofeaciw
do télégraphe électriqoe oe soat pas plu» foodéfs que celles de
IL JackMo. H)L WbeaUtooe a Sieiuheij » eC • k piua forte raison,
UIL Gaïus et Weber oot sur loi la priorité.
yoid en quoi consiste l'appareil de AL Hone :
« Le télégraphe américain n'emploie qn'on seul circnit; à Textré*
mité do circuit où les nouvelles doivent être reçues est un appareil
nommé le regisur, ou rapporteun 11 consiste en un éfedro-nimant
dont le fil enveloppe forme le prolongement du fil du circuit.
» L*armature de cet aimant est attachée an bout d*un petit levier
qni« par l'extrémité opposée, porte une plume. Sons cette pinme «st
un ruban de papier qui marche à volonté It l'aide d'an .certain nombre
de rouagesw ▲ l'autre extrémité du circuit « c'est-^-dire à la station
4*ofi les nouvelles doiveni partir, existe un appareil nommé pçrttuU
fu porte^ompo|teur. U consiste en ane batterie ou générateur de gnl*
vanisme, auideux pôles de laquelle finît le circuit; près de la batterie
(l'auteur a voulu dire la pile), une portion de ce circoit est brisée;
les deux extrémités dinjointes sont iutroduitss dans deux coupes 4e
mercure cootiguCs»
9 A l'aide d'un fil en fourche attaché ft l'extrémité d'un petit levier,
les deux coupes peuvent à volonté être mises en connexion entre
elles, ou laissées isolées Ainsi , le circuit est fermé ou rompu quand
^ le veut Le jeu du mécanisme est le suivant.
# Quant le circuit est fermé, l'aimant est chargé ; il attire l'amut-
tnre» et le mouvement de celle-d fait que la plume touche le papier.
Lorsque le circuit est fermé et ouvert rapidement. Il se produit sur le
papier mobile de simples points ; si, au conuraire, il reste fermé pen*
dant un certain temps, la pInme marque une ligne d'autant plus lon«
gue que la fermeture est elle-même plus longue. Le papier oOre un
large intervalle de blanc si le circuit reste ouvert un temps considé-
raUe. Ces points, ces lignes et les espaces blancs eondnisent k une
grande variété de combinaisons. A l'aide de ces éléments, M. le pro-
fesseur Uorse a construit un alphabet et les signes des chiOres. Lm
)etues peuvent être écrites avec une grande rapidité au moien de
feruins types qne b machine fait mouvoir avec exactitude, et qui
impriment au levier poriant la plume dej mouvements convenables.
On trace cjuarante à quarante-cinq de ces caractères en one minute.
a Is r«gi(ter ou rH>porteur est sous k centrale de la personne qui
SON HISTOIRE. 7ft
epfoie use aom^le : en ei^, dq^is l*cxtréiiiité Bommée porte-coin-
posleur, le mécanisme ^u rapportear peut être mis en mou?eœenr à
iHdonté et arrêté de même, La présence d*ane personne pour recevoir
la nouTelk n'est donc pas nécessaire, quoique cependant le son d'une
cloche mise en tintement par le mécanisme annonce que l'on va com-
mencer à écrire. »
Les CompU$*rendus ajoutent que la distance ^ laquelle le télé-
graphe américain a été essayé est de dix milles anglais , ou de quatre
lieues de poste de France ; que les expériences eurent pour témoins
me commission de l'institut de Franklin de Philadelphie, et un
comité nommé par le congrès des États-Unis; que les rapports des
deux eommissions furent exirêmi^ment favorables; que le comité du
oong;rès proposa de consacrer 30,000 dollarSt 150,000 francs, i une
expérience eu grand de ce mode de communicatîoQ; que la dé*
pense de construction du nouveau système télégraphique serait^ sui-
vant M. Morse, de 3,500 francs par mille, anglais, ce qui revient à
14,000 francs par lieue de poste de France; que la machine qu'il
iaiidrait k chaque extrémité ne coûterait pas plus de Is^OG frauM.
M. Morse pense que les Gis, une fois placés, doreraient undemi-*^
siècle, à moins que la malveillance ne les brisAt.
Fn résumé, je ne crois pas pouvoir faire remonter an delà de 1837
rinvention du tél<^raphe de M. Morse; mais le célèbre proiesseur de
TuniTersiié de New- York n'en a pas moins conquis un brillant titra
de gloire. Il a grandement perfeciionné son appareil , en substituant
à la plume un poinçon qui trace en relief des points et des lignes sur
m papier épais : aiuM modifié, le télégraphe Morse fonctionne avec une
régularité merveilleuse en Amérique sur d'immenses lignes» et en Al«
kmagne sur quelques chemins de fer.
Schilling.
Ih Amyot, dans une note pr(^sentéé à l'Académie des sciences le
9 juillet 1838, raconte qu*en 1832 ou 1833 M. le baron Schilling,
qui n'était point, à ce qu'il paraît, un physicien, un savant, mais un
simple amateur, construisit à Saint-Pétersbourg un télégraphe élec-
trique qui consistait en un certain nombre de fils de platine isolés et
réunis dans une corde de soie, lesquels mettaient en mouvement , à
Taide d*nne espèce de clavier, cinq aiguilles aimantées placées dans
80 TÉLÉGHAPHIE ÉLECTRIQUE.
une position ▼crtîcalc, an centre do maltiplicatenr. Il ifaie joim à
son appareil un mécanisme fort ingénieux dont l'idée était ^ loi et
consbtait dans une montre à sonnerie , espèce de réveil qui, lorsque
Taiguille tournait au commencement de ta correspondance, éuit mise
en jeu par la chute d'une petite balle de plomb que faisait tomber la
pointe de Taiguille aimantée. L'empereur actuellement régnant fut
témoin d'expériences faites sous ses yeur avec ce télégraphe; mais le
baron Schilling étant mort quelque temps après , on n'a pas pu tirer
parti de son habileté pour rétablissement de ce genre de correspon-
dance sur une grande échelle, ce qui paraît faire l'objet d'un vif désir
de la part du gouvernement russe.
SchHImg, par les dix mouvements dont ses cinq aiguilles étaient
susceptibles , n'indiquait que les dix chiffres dont les combinaisoos
données par un dictionnaire spécial formaient tous les signaux pos-
sibles.
Gatiss et TVeher.
Dès 18S&, deux des plus illustres savantadePÂlIemagne, MM. Gauss
et Weber, entrèrent noblement dans la lice, en établissant au moyen
de l'électiîcité une communication télégraphique entre l'observatoire
et le cabinet de physique de l'Université de Gœttingue. Leurs pre-
mières expériences ont été mentionnées dans les Puiiicatioru scient
tifiqiuê de Gœttingue pour 18S5 et dans V Annuaire de Sthu-
maeher pour 1836. Ib les répétèrent et les perfectionnèrent plus
tard en utilisant les phénomènes d'induction magnétiques découverts
vers ce temps^là par M. Faraday. Les mouvements divers, ou les os*
dilations lentes d'un barreau aimanté, causés par le passage du coo-
rant, et observés à l'aide d'une lunette, fournissaient à MM. Gausset
Weber tous les signaux dont ils avaient besoin pour correspondre avec
facilité et promptitude. Il n'est du reste pas douteux que ces habiles
physiciens aient plutôt eu en vue de montrer la possibilité des télé-
graphes électriques que de réunir les conditions nécessaires pour le
faire servir li la pratique d'une manière permanente.
Steinhcil.
Les recherches et les tentatives de M. Steinheil précédèrent iooMi'*
testaUement celles de M. Wheatstone; son télégraphe était construit
SON HISTOIRE. 81
en juillet 1837. La descriptioa que doqs allons reproduire a été oom-
moniqaée k rAcadémie des ficieaces dans la séance du 10 septem*
bre i8S8. J'ai respecté le style des Comptes rendus I
« Le télégraphe de M. Steinheil est une application des découvertes
sQccessÎTes et fondamentales d'OErsted et de Faraday, et du muitipH'-
cateor de Schwelgger.
» Dans un fil de S6,000 pieds de Icmguenr, de trois quarts de ligne
d'épaisseur , et retournant sur lui-même , M. Steinheil produit un cou*
rant galvanique par Taction d'une machine magnéto-électrique sem-
blable à celle de Ciarlce, mais construite de manière que la résistance
dans l'appareil générateur ^soit très-grande par rapport l celle qui a
fieu dans le conducteur, c'est ainsi qu'il appelle le fli de cuivre. Ce
conducteur forme sur différentes stations des multiplicateurs de 400
i 600 révolulions en fil de enivre isolé, très-fin, autour d'une ai<>
gmlle aimantée, posée sur un axe vertical terminé par deux pointes.
9 Les déviations produites par le courant galvanique sur ces aiguilles
aimantées ont lieu instantanément; elles donnent le moyen d'obtenir
les signes télégraphiques. On volt qu'il n'existe que deux signes diK-
rents produits : Tan , lorsque le courant est dirigé dans un sens , et
Tanire résultant de la direction du courant en sens inverse. On dirige
à volonté le courant en tournant la machine k rotation dans un sens
on dans l'autre. Les aiguilles aimantées , après leurs déviations ana-
logue, sont ramenées à leur position primitive par l'action des forces
magnétiques de deux petits aimants régulateurs. Sur chaque stailon,
on a un appareil à rotation qui produit la force déviatrice, et un
antre qui donne les signes par suite des déviations produites.
• Partout où passe le conducteur, on possède une force agissant
instantanément selon la volonté de celui qui la prodnit H n'en font
pas davantage pour communiquer les idées : il suffit de bien choisir les
signes au moyen desquels elles doivent être représentées.
» Un télégraphe dont les signes ne sont que visibles ne peut jamais
être parfait, parce qu'il exige une attention continuelle de la part des
observateurs. Pour rendre son télégraphe exempt de cet inconvénient,
M. Steinheil a tâché de produire des sons qui, frappant l'ooie, peuvent
faire du langage télégraphique une imitation de la parole. Pour atteindre
ce bot» M. Steinheil place à côté des deux aiguilles aimantées deux
petites cloches donnant chacune un son qui lui est propre, et qui se
distingoe facilement de celui de la cloche voisine. Chaque déviation
9» TÉLÉGRAPHIE ÉLRQTPIQUE.
d*une aiguille oCcaûoQoe de la part de celle-ci un oboc contre h
cloche correspondante; et comme ou produit à volonté la déviation de
Tune ou de Tautre des deux aiguilles en dirigeant le courant galva-
nique dans un aens ou dans Tauire, on obtient in&tanianéoieni le son
que l'on désire.
» M. Steinheil ne s'est pas borné, dans la disposition de son télé-
graphe, à la production de sons fugitifs; il a voulu aussi fiser ces
son^ en traçant sur le papier des signes qui les rappelassent. U y .est
parvenu en faisant avancer, au moyen de la direction des deux aiguilles
aimantées, ^eux petits tubes pointus munis d'une encre particulière.
A chaque coup de clocbe, on peut voir Tune des pointes s'avancer
contre une bande étroite de papier qui se meut très lentement avec
une vitesse uniforme devant ces pointes , et y dépose un peint bien
distinct représentant la note musicale que la doçhe a fait entendre.
Les points ou notes laissés pat chaque pointe sont sur une mêmeligne:
il y a donc deux lignes de notes.
» £n combinant les sons et les notes jusqu'à quatre* M. Steinheil a
oblinu un alphabet parlé et un alphabet écrit comprenant les lettres
nécessaires pour écrire tous les mots de la langue allemande» et. de
plus, les chiffres. On a pu voir dans un dessin qui a été mis sous les
yeux de l'Académie la disposition des points pour former les signes
au moyen desquels il représente et les lettres et les chiffres.
» Les sons peuvent êu-e produits dans un temps très-court ; il est
facile d'en obtenir quatre pendant une seconde. Des intervalles plus
grands séparent les lettres et les mots. C'est par habitude que Ton
parvient à comprendre la musique produite par le son du télégraphe,
et à lire les signes qui résultent de l'arrangement des notes laissées sur
la bande de papier continue. La mémoire est facilitée par une cer«
taine analogie que M. Steinheil a cherché li établir entre ialbrrae des
lettres et la figure résultant de la réunion des notes par dee l^es
droites,
» M. Steinheil pense donc avoir inventé le premier télégraphe dans
le sens véritable du mot, c'est4-dire un appareil qui parle un hngage
facile à comprendre, et qui écrit lui-même <$e qu'il dit, on plutôt ce
qu'on lui fait dire.
» L'appareil est simple et solide. Depuis un an qu'il était construit^
en juillet 1838, il n'avait encore exigé aucune réparation.
» Un fait digne de remarque, et que l'on peut observer sur te eofl-
SON HISTOIRK. l8
dacteof employé par M. Steinheil, est que ee cobdactear n*à point
éproofé d-oxydatioo ; la galvanisailon Ten a préservé, malgré son expo-
sitHHi h Tair sur ane grande longueur,
» Le télégraphe galvanique établi à Munich part de Pob$enratoire
de M. Steinheil, Lerehenêirasse ; en ce point le conducteur est
réuni à une plaque de cuivre enterrée. Partant de là, le fil de cuivré
traverse dans l'aîr, et, par-dessus les maisons, la partie de la ville
comprise entre Lerehengtrtuêô et les bâtiments de TAcadémie des
sciences, oà une seconde station a été établie.
« De TAcadémie, le conducteur se rend à Tobeervatoire royal à
BogenHauien^ troisième sution , après avoir traversé dans Fair, et
ptr*deisas les tours et les édifices élevés, le reste de la ville, puis
risiir, fleuve qui la longe d'un cMé , puis la montagne appelée Ga-
girig^ et enfin la ville de Haîdhausen, qui est comme on faubourg de
Munich. La longueur du trajet est d'environ une lieue trois quarts
d'Allemagne.
» A l'observatoire royal, à Bogenbausen, le fil aboutit, comme au
point de départ, à une plaque de cuivre enfoncée dans la terre.
s Qudque la terre ne soit que peu douée de la faculté conductrice
«1 comparaison des métaux, le courant galvanique Uraverse la distance
dont il vient d'être parlé avec une résistance d'autant plus petite qu'on
augmente davantage la surface des plaques enterrées. Celles qui sont
appliquées aux dei^x extrémités du conducteur, k Lerchenstrasie et k
Bogenbausen, n'ont que six pouces de côté.
• On voit donc que le même moyen peut être appliqué pour des
distances très considérables. Des mesures numériques de résistance,
pour diverses compositions du terrain, laissent à M. Steioheil la certi**
tode que l'application de cette découverte ne sera limitée ni par la
distance ni par la nature du terrain.
» Depuis la construction de son premier télégraphe galvanique,
M. Steinheil a imaginé des moyens nouveaux propres à simplifier la
solution du problème qu'il s'est posé. U a trouvé, par exemple, que la
terre peut servir comme moitié de conducteur ; découverte qui serait
de la plus grande importance , si , comme il n'en doute pas , ses prévi-
sions se réalisent.
» M. Steinheil annonce qu'il a déterminé par l'observation la loi
suivant laquelle les forces galvaniques se dispersent en passant à travers
la terre, ou par les eaux d'une grande étendue. Ce travail , dont l'an-
6.
84 TÉLÉGRAPBIE ÉLCCTBIQUE.
teor attend des résoltats meireilleiix, serz pablié inoeasainiiieiit. •
II y a évidemaieDt dans ce projet d*excenentes choses, on Térilabh
progrès. Le bit reconnu de la suflUanee (ce mot ne peut être rem-»
placé par rien) d'on cooductenr oniqae pour conduire et ramener le
coorant avec l'aide de la terre misé en oommanication arec les denx
extrémités du fil » est une très-grande découverte qui restera , et dont
dépend en grande partie Tayenir de la télégraphie électrique.
L'emploi des nuchines magnéto-électriques, cette disposition heu-
reuse des multiplicateurs placés aux diverses stations, lesquelles peu-
vent devenir tour à tour des centres de correspondance on les points de
départ des dépèches que Ton veut transmettre, sont aussi une dispo-
sition très ingénieuse qui sera définitivement adoptée. Ces réiexions
nous forcent à conclure que BL Steioheil peut rédamer justement
une grande part de gloire dans la solution maintenant complète do
beau et grand problème de la télégraphie.
Amyot.
Un peu avant MM. Morse et Stdnbeil, M. Amyot avait adressé \
TAcadémie des sciences, séance du 2 juillet 1838, une note que j*ai
déjà citée et dans laquelle je trouve le passage suivant :
« Quant à moi , après avoir étudié la question autant qu'il m'a été
possible, je l'ai résumée à l'emploi d'un seul courant, d'une seule
aiguille qui écrit d'elle-même sur le papier, et avec une précision ma-
tiiémaiiqoe , la correspondance que transmel à l'autre extrémité une
simple roue sur laquelle on a écrit dans son cabinet , à l'aide de
pointes différemment espacées , comme sur les roues de nos orgues
de Barbarie, laquelle roue tourne régulièrement par on ressort de
montre. De cette manière on n'a donc qu'à écrire en espèce de carac-
tères mobiles la nouvelle qu'on veut transmettre. Ce genre de dé-
pêches est déposé dans une botte, et au même Instant elle s'écrit toute
seule à la distance où on l'envoie. Les agents qui l'attendent là n'ont
qu'à recueillir le papier, qui se meut aussi régulièrement par une ma*
chine, et à le porter sous les yeux de ceux qui savent lire le chiffre.
Dans ce mode d'exécution aucune erreur n'est à craindre , puisque
tout marche comme une horloge. »
Ce mécanisme est très-simple, très-ingénieux, en théorie dn*nàoins :
SON HISTOIRE. 6&
rexéGDtioD élait plus difficile. Dans one lettre écrite à TAcadéinie des
sciences le 26 février 18Zi9 , fil. Amyot s'exprime ainsi. « Ce que je
liens à constater » c'est qne j*ai fak exécuter chez Lerebours à Paris»
à i'époqne de mes communications, à TÀcadémie, jaillet 1838 » mon
appareil de télégraphie électrique, sur la demande de M. le baron de
Meyendorff qui Ta envoyé à Saint-Pétersbourg; que j'ai oflfert à cette
époque à H Foy, directeur des lignes télégraphiques, de le faire
exécuter pour le compte de son administration , et qu'il m'a répondu
que l'invention étant devenue publique, l'administration le ferait exé-
cuter elle-même , si elle le jugeait convenable; que d'ailleurs la loi
s'opposait à toute construction télégraphique en dehors de son admi*
nistration ; et qu'enfin M. Savary était le rapporteur nommé sur ma
première communication, décembre 1837 , et mon collaborateur. »
AL Amyot a communiqué depuis à l'Académie, en décembre 1838,
une série de tableaux (rfTrant un mode de langue et un système de
signes qu'il propose pour la correspcmdance télégraphique.
Masson et Bréguet.
M. Masson , alors professeur de physique à Caen, adressa dans la'
même séance à l'Académie une lettre, dans laquelle il annonçait qu'A
avait bit au collège de cette ville un essai de télégraphie électrique ,
sur nue distance d'environ 600 mètres. Il employait, pour développer
le courant qui devait agir sur des aiguilles aimantées aux deux ex-
trémités du circuit, l'appareil magnéto-électrique de Pixii. L'essai de
M. Masson avait trésbiéh réussi. Plus tard, en octobre 1838, M. Mas-
soo, associé cette fois à M. Bréguet fils, un des membres de la com-
mission actuelle du télégraphe de Rouen , répéta son expérience au
chemin de la Gare, dans les circonstances que nous avons dites. Ces
essais sont évidemment tout îi fait incomplets, si on les compare aux
résultats obtenus par MM. Steinheil et Morse. MM. Masson et Bréguet
ont de plus adressé à l'Académie , sous dépôt cacheté , la (description
d*un nouveau télégraphe électrique. Beaucoup d'autre' inventions
semblables, celles entre autres de MM. Deval, Bellon, BaiHet-Soiida-
lot, etc., etc., sont aussi restées ensevelies dans des paquets cache-
lés : nous n'avons donc pas à en parler. Ce précis historique nous '
conduit enfin à répo<iue de la réalisation en grand du télégraphe
éieetriqne.
66 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
CHAPITRE III.
CINQUIÈUB ÉPOQUE.
Wheatstonc.
" Le 13 juin 1857, M l^beastone prit en Angleterre sa première pa-
tente : je dis le 13 juin, et non le 12 décembre, comme Taffirme le
bibliothécaire des Arts et métiers. M. BoqHÎllon ne peat pas ignorer
qu'en Angleterre, comme en France il y a dans l'obtention d'un
brevet d'invention ou d'une patenté, deux temps- fort distincts qae la
Anglais désignent par les mots êtaitd et speeifitd. Il y a d*abord te
dépôt de la spécification et des plans , suivi immédiatement de la con-
cession provisoire ; puis au bout de six mois il y a la concession défi-
nitive du brevet ou de la patente avec le gâteau de cire, concessien
dont la délivrance en Angleterre suppose la présence de rinf^nfoir
iwr le sol anglais et la formalité préalable de sa signature, qui ne pelit
être donnée par procureur. C'est par mégarde sans, doute que M. Bo«
quillon donne pour date à la patente de M. Wheatstone cette seconde
époque, tandis que la première est la seule date authentique de toute
invention et le point de départ dos droits sacrés de l'inventeor. Le
mois de juin 1837 est donc l'époque certaine k laquelle remonli le.
télégraphe de M. Wheatstone. Un article du Journal of PopuUtr
Education l'avait même fait connaître au mois de mars. La première
apparition de ce télégraphe en France eut lieuà TAcadémiedes sciences,
cbns la séance du 8 janvier 18ô8. Voici la note insérée dans ks
Cinnptts rendue :
« Il est donné lecture de l'extrait d'une lettre de M. le doeteor
Bttckland à M* le docteur Robertson , dans laqueUe il était questieo
d'un télégraphe électrique que M. WbeatBione se propose d'établir
entre Londres et LiverpooL Les fils destinés à faire jouer les lettres
aux extrémités de la ligne seront placés sous le cliemin de fer qui va
de l'une à Tautre de ces deux villes. »
Suppléons à cette annonce insignifiante par une autre publication
SON HISIOIAE. 87
•cadémiqiie beaucoup plus complète. M. Quétdct Idt à l'Académie de
Bruxelles, dans la séance du 10 février 1838 1 une note pleine dla-
téréCf dont j'extrais le passage suivant :
« Voici quefques renseigncment^sur le procédé que M. ^beatstono
se propose.de suivre , et qui a déjà été mis à Tépreuve en présence
4'uB grand nombre de spectateurs et sur une disUnce de 20 miUes
d'Angleterre.
» M» Wheatstone fut conduit à son iiivention par les belles expé*
rieaoes qu'il Gt» il y a six ans environ, dans la vue de mesurer la vi*
tesse de traùsmissi^Mi de rélectricité, et qui furent consignées dans
les Trmmaeiionê philosophû/ues de la Société royale de Londres
pour IBM. Il trouva que cet!» vitesse était d'environ 200,000 milies«
ou 333,800 kilomètres, par seconde. Pour faire ces expériences, il
n'avait employé qu'un fil conducteur d'un demi-mille; plus tard il
eoipkiya des fils de plusieurs milles de longueur. L'occasion qu'il eut
de juger des effets produits par l'électricité volialque et par le courant
BBignéto^èlectrique sur d'aussi grands circuits lui donna la conviction
que les communications télégraphiques ne devenaient pas seulement
poisîUef I mais trèa-praticables. Il se mit donc à étudier l'appareil le
plus convenable pour réaliser son projet, et il réussit de la manière la
plus cotnplète par les procédés suivants.
• An moyen de cinq fils conducteurs seulement, entre deux stations
Moignées, M. Wheatstone peut indfqner instantanément les différentes
lettres de l'alphabet, et les transmettre au nombre d'environ vingt par
minute. Plusieurs même peuvent être transmises à deux en même
temps* Les mêmes fils servent li la fois pour donner et recevoir des
communications, sans qu'on doive modifier en rien l'appareil Au
moyen des cinq fils conducteurs agissant sur cinq aiguilles, dont les
mouvements se combinent deux à deux , ou trois à trois, M. Wlieat-
slone produit environ trente signaux différents.
» Qu'en se figure deux petites chambres éloignées de plusieurs
milles de distance , et dans chacune un observateur assis devant un
petit instrument qui porte autant de touches qu'il y a de lettres dans
l'alphabet Sur le mur, et en face de lui , se trouve suspendu un ta-
bleau sur lequel sont lisiblement écrites les lettres de l'alphabet. Quand
il met le doigt sur une touche de Tinstrument , le caractère qui y ré-
pond est distinctement mis en jeu sous ses yeux , et il se manifeste de
même pour l'autre observateur dans la station opposée , car la vitesse
88 TÉLÉGBAPUIE ÉLECTRIQUE.
de réleclricilé échappe à toute appréciation* L'appareil sert avec la
même facilité la nuit et le jour; ni les tempêtes, ni les nuages, ni les
brouillards ne peuvent empêcher ses indications. On en a MX l'essai
dans toutes ces circonstances.
. » On a établi une ligne télégraphique d'après le nouveau système ,
sur une distance d'un mille et demi dans la direction du chemin de
fer de Londres à Birmingham , et de plus des expériences temporaires
ont été faites dans lesquelles les fils conducteurs avaient près de vingt
milles d'étendue. Les dernières expériences ont été faites de concert
avec 51. Gooke , qui sera chargé de tout ce qui regarde les lignes té-
légraphiques de l'Angleterre. M. Gooke avait lui-même inventé un
télégraphe électrique très-ingénieux , mais qui a été remplacé par celui
dont nous venons de donner une idée.
. » Il est une partie très-importante dans le nouveau télégraphe
dont nous avons omis de parler, c'est l'alarme ou la cloche qui ap-»
pelle l'attention de l'observateur. Gette ckiche sonne sous un marteau
de détente qui est subitement reUché par l'action d'un aimant tem-
poraire de fer doux sur lequel on fait agir le courant électrique. Par
ce moyen très^ingénieux, et qui appartient exclusivement aux deux phy*
siciens anglais , l'observateur à l'une des stations peut appeler l'atten-
tion de l'antre observateur en faisant frapper fortement le timbre.
• Quoiqu'on fasse usage de cinq fils, on pourrait n'en employa'
que quatre , ou même trois , si l'on voulait se borner au dictioniiaire
télégraphique ordinaire.
» Les résultats qui précèdent n'ont pais encore reçu de publicité ,
parce que M. Wheatstone vouUit s'assurer la priorité de son inven-
tion par des brevets pris en Angleterre , en France , en Belgique et
aux États-Unis. Aujourd'hui que l'auteur s'est assuré h jouissance
de sa découverte , il a bien voulu nous permettre de faire connaître
aux savants les procédés qu'il emploie. La 'délicatesse de ces appareils
est si grande qu'il suffit, pour les mettre en action , d'empk>yer dans
le plus grand nombre de circonstances un élément voltalque d'un dé-
cimètre de côté. Dans les cas de grande humidité seulement, il est
prudent d'employer un élément d'une étendue un peu |rfus grande.
» Depuis que M. l^heatstone a mis ses ap|)areils en expérience ,
et que les succès qu'il a obtenus n'ont plus laissé de donte sur les
avantages des télégraphes électriques, plusieurs personnes ont fait des
tentatives nouvelles et ont réclamé à leur bénifice l'invention des phy-
SON HISTOIRE. S9
nciens anglais; oo compte parmi elles M. Alexandre, d'Édimboarg,
M. Davy, à Londres , le colonel 6ow« à Livinglon , le profcssear Morse,
2i New- York. Il est joslc de dire cependant que les expériences de
MM. Gaoss et Weber snr la transmission des signaux par des procé-
dés niagnéto*électriqaes, expériences qui ont été répétés par M. le
professeur Steinbeil , de Monich , ont été faites avant les publications
de MM. WheatstoneetCooke. »
Que trooYoos-noas dans le télégraphe de M. ^beatslone? C3n grand
progrès évidemment I Nous y voyons d*abord des signes télégraphiques
obtenus par l'action do courant voltaîque et la déviation d'aiguilles
aimaotées» et ramenées à des indications tout à fait simples qui sont
les lettres de Falphabet manifestées par le point de convergence des
aigmlles prolongées. Ce n'est plus ici le travail difficile d'écrivain im-
posé à une paovre aiguille , comme dans le télégraphe de Steinbeil ,
c'est one déviation simple, tranchée, obtenue avec tant de constance,
d'inrailUfatlité , que l'appareil est devenu un instrument usuel fonc-
tionnaot avec la plus parfaite régularité : l'on rencontre cânfin la télé-
graphie électrique réalisée. Mais il y a dans cette première patente
ao fait capital et tout à fait riche d'avenir, c'est le mode de commu-
nication du mouvement .qui met en jeu le réveil ou l'alarme» Ici le
courant n'agit plus directement à l'état de force vive , si je pois me
servir de cette expression , il aimante Mulemem par son passage on
morceau de fer doux ; cet aimant passager attire un autre petit mor-
ceau de fer doux qui empêchait l'action d'un ressort permanent ;
récbappement est devenu libre ; un mouvement d'horlogerie a mis en
nMHiveroent le marteau qui doit frapper le timbre. Tout cela est bien
simple , bien petit en apparence, et sous cette petite apparence il y a
une puissance comme inflnie, il y a un monde de merveilles, il y a
la facilité donnée à l'homme de mettre en action , à quelque disunce
que ce soit , toutes les forces de la mécanique , et d'obtenir par consé-
quent les effets les plus étonnants , les plos inattendus et les plus variés.
On a réalisé déjli assez d'applications surprenantes de ce principe élé-
mentaire pour que je puisse prouver qu'il n'y a aucune exagération
dans l'appréciation que je viens de faire de cette partie ingénieuse du
mécaiNsmede M. "Wbeatstone. Un très-grave inconvénient de son pre-
mier télégraphe était la multiplicité des fils : quatre fik , c'était beau-
coup trop de complication et de dépenses , on n'était donc pas. arrivé
encore à la perfection , mais on était entré dans une si bonne voie
IH) TÉLÉGRAPUlfi £L£CTi(lQL£,
qu'il n'y avait aucaû doute que Ton panriendrait bientôt I l'atteindre.
La perfection était même si clairement montrée dans on lointain pen
éfoigué que beaucoup d'esprits ardents s'élanoèrcnt à sa poursuite.
M. Davy.
Le 4 janvier 1839, M. Davy prit à Londres une patente pour un
télégraphe électro-magnétique dans lequel un échappement analogue
Si celui des horloges arrête ou détermine le mouvement d'un corps de
rouages, selon qu'une pièce en fer doux qui y est adaptée est aimantée
on laissée inerte par un aimant temporaire placé dans un circuit vol*
taîque : ces alternatives de mouvement et de repos font marcher un
cylindre recouvert d'un papier sur lequel les signaux sont enregistrés
par des points plus ou moins espacés.' Il faut ajouler enoore que les
points étaient obtenus au moyen de l'action chimique du courant et
de la décomposition de certaines subs^tances. Dans la partie descriptive»
je donnerai plus de détails sur le mécanisme de M. Davy ; mais n'est*
il pas évident au premier aspect qu'il ne contient rien d'easentieUe-
ment neuf! La* mise en mouvement dès rouages s'obtient par le pro-
cédé de M. Wheatstone t dont la gloire reste par conséquent intacte,
puisqu'il est certain que la patente de A}. Davy est bien postérieure à
la sienne , et le munie d'impressioii des dépêches à l'aide de l'actûm
ciiimiqoe du courant n'était enoore qu'une idée vague.
M, Vorsselman de Heer,
J'ai énuméré déjà bien des modes de correspondance à disianco
obtenus par l'électricité. J'ai décrit le télégraphe électro-cbimique ,
le télégraphe électro-optique, le télégraphe électron-acoustique, etc.,
voici venir à son tour le télégraphe électro-physiologique. M. Vors*
selman de Heer avait cru pouvoir conclure des eipériences deaphysi*
ciens les plus renommés que les télégraphes électro-mi^néliques, an
point de vue économique du moins , étaient vraiment irréalimbles ;
il lui semblait que le seul mode possible de télégraphie électrique de*
vait reposer sur l'emploi des effets physiologiques de la pile : les ««
gnaux devaient , suivant lui , s'adresser, non à l'oreille on à la vue ,
mais av tact.
U résulte, disaii-il» des lois découvertes par MM. Ohm, Poniitet,
BON UISTOIBE. «1
Fanday, etc. , qile k) effets physiques et chimiques du eoaHmt élec«>
trique dépendent de k quantité d'électricité qui traverse dans l'unité
do temps la surface enlière de la section du fil conducteur, car toifs
les éléments do cotte section agissent à la fois aussi bien pour dévier
i*algnil]e magnétique ou aimanter le fer que pour séparer les éléments
électro-cimmques du corps* L'effet thermique ou physidogiquo do
réieciricité dépend uniquement, au contraire, de la quantité d*éleo*
trieité qui traverse chaque élément de la surface de la section , puis-
se cet effet se manifeste dans l'élément même. On comprend facile*
ment «lès lors que les effets magnétiques sont en rapport direct avec
l'intensité du courant, tandis que les effets thermiques et physiologi-
que» sont proportioBnels seulement k sa- dénoté; En parlant de ces
principes , il est facile dans chaque cas particulier de déterminer l'ap»
pareil capable do produiro à distante un effet tiectrique donné , et c'est
en oeb que consiste le problème 4e la télégraphie électrique considéré
sous le point de vue le plos général Supposons, par exemple, qu'on
ait pu avec un élément d'an d^imètre carré dévier à la disunce d'oô
klioinètre l'aiguille d'un galvanomètre suffisamment sensible; pour
Dire lé même effet à la distance de 100 kilomètres , il faudra évi«
cent éléments voltiifques ^ chaque kilomètre en sus en exi-
geant un nouveau couple. €ette pile donc de cent couples, dont
l'eBUreiien sera nécessairement dispendieux , ne pourra exercer sa
\ magnétique qu'à 100 kilomètres ou 25 lieues t or, sa puià*
! physkilogique s'exercerait encore beaucoup plus loin. H résulte »
en effet, An belles expériences de M. PouiHet , que la rérfstence du
corps humain , lorsque le courant le pénètre par les deux mains plon«
gées dans le mercure, équivaut à une longueur de 8 Keiies du fil
pris pour terme de comparaison. Si le courant pénètre seulement par
les deux doigts ^ la résistance sera représentée par 17 lieues du mémo
fil. Dès lors, si une pile de vingt coapks produit une commotion
sensible dans ces deox ddgts , une pile de quarante couples produira
le roénA^efifet sur un ensemble de deox personnes, ou sut une sente
personne placée dans un circuit de 77 lieues. Une pile de cent couples
impressionnerait de la même manière nne personne placée à ^ X ''^
ou 15â lieues de disunce, tandis qu'elle ne produisait qu'à 25 lieues
l'effet magnétique dont nous avons parié. On dira peut-être qu'en
augmentant la sensibilité de l'appareil gahanoniétriqoè on pourra re-
culer tes iimiies de l'action produite) mais la semibilHé du galvano-
93 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
mètre atteindrat-elle jamais celle des oerfaT Qael qae soit l*élec-
tro-moteur que Ton emploie, Inaction continue d'une pile, Taciion
diacontinue d'une macbine magnéto -électrique , les courants d'induc-
tion , etc. , il sera toujours vrai , affirme M. Vorsselman , que la quan-
tité d'électricité nécessaire à la production d*nn effet physioio^ne
sera toujours infiniment plus petite que celle exigée pour la déviation
de l'aigiiillc la plus sensible.
Pour produire ses signaux à la distance de 2 lieues a peine, Stdn-
heil employait une bobine entourée d'un fil de 36,000 pieds de lon-
gueur : or, avec une macbine électro-magnétique dont la bobine serait
entourée d'un fil de 1,500 mètres au plus, on peut causer une com-
niotion très-vive à une cbatne de quatre personnes, et par conséquent
à une seule personne faisant partie d'un circuit de S2 lieues. Quels
effets physiologiques n'obtien irait-on pas avec l'appareil monstre de
Steinheil ! Ces effets sont beaucoup plus intenses encore, comme font le
monde lésait, quand on emploie les courants d'induction secondaires.
Avec une pile assez petite et une simple bobine recouverte d'un fil
ayant 29 mètres de longueur et de 1/35 de millimètre de diamètre,
pois d'un fil de 1,500 pieds de longueur» et de 3/10 de millimètre de
diamètre, on fait ressentir à quinze personnes à la fois une secousse fort
sensible , et que ressentirait encore une seule personne à 77 lieues de
distance. Et qu'on remarque encore une fois que, dans cette dernière
expérience, le fil conducteur pourra être aussi petit que l'on voudra,
et sera par conséquent peu dispendieux ; tandis qne , lorsqu'il s'agît
d'effets magnétiques , le fil conducteur doit avoir un diamètre assez
grand, et coûter par conséquent trèscher.
Après ces assertions préliminaires, fausses en partie, dont je lui
laisse toute la responsabilité. M, Vorsselman de Heer arrive enfin k la
description de son télégraphe physiologique. Il emploie dix fib : c'est
beaucoup, c'est énorme ; mais comme ils sont très-fins, il y aura en-
core , dit-il , économie grande. Ces dix fib, à leurs extrémités, sont
fixés à dix touches parfaitement égales , qui ne sont unies entre elles
par aucune liaison métallique, et que l'on pourrait même isoler. Les
. deux appareib qui donnent et recouvrent tes signaux étant lurfaite-
ment semblables, il suffira d'en décrire un seul.
Chaque touche est double, leur ensonible forme deux claviers placés
l'un au-dessus de l'autro. La touche supérieure communique à la tou-
che inférieure par une liaison métallique ; on peut à volonté abaisser
SON HISTOIBE. M
Taoe par l'antre; elles tieDoent ensemble plonger dans deox vases
pleins de mercure au moyen de flls de cuivre qui se recourbent
perpendiculairement à leur extrémité ; les tases pleins de mercure
sont mis convenablement eu communication entre eux et avec les pMes
de la pile.
On voit que Ton peut par cette di^>oftition communiquer unecom*
motion ou secousse à deux quelconques des dix doigts, ce qui donne
— - — ou quarante-cinq combinaisons différentes.
Les combinaisons qui se produisent lorsqu'on fait passer le courant
W travers un doigt de la main droite et un doigt de la main gaucbe
sont an nombre de vingt-cinq ; elles peuvent avoir pour destination
de désigner les vingt-cinq lettres de l'alphabet.
Ajoutons que les commotions des deux doigts ne sont pas égales;
Le doigt dans lequel les nerfs sont parcourus suivant la direction de
leur épanouissement, c'est-à-dire le doigt par lequel le courant sort,
est plus fortement ébranlé. Il arrive par là quelquefois que la commo-
tion dans l'un des doigts est très-sensible, tandis que l'autre doigt est
à peine aiiecté ; on pare à cet inconvénient par un moyen très*simple :
quand on abaisse les deux touches , on ferme le circuit ; on le rompt
quand, laissant les deux touches abaissées, on retire les doigts; les
courants secondaires produits dans cette seconde opération sont de
sens contraires : le doigt le plus impressionné d'abord le sera moins
enanite , et réciproquement : il ne pourra rester de cette manière au«
cnn doute sur les deux doigts qui ont reçu la commotion.
Les combinaisons qui répondent aux cas où le courant passe par
deux doigts de l'une des deux mains , de celle, par exemple, qui re-
pose sur les cinq touches du clavier supérieur, sont au nombre de dix ]
on peut leur faire signifier les dix chiffres. Il restera encore dix au-
tres signes qui pourront servir à noter la fin des mots, des phrases,
de la dépêche; à indiquer si la dépèche est destinée finalement à la
station qui la reçoit actuellement, ou si elle doit être ultérieurement
transmise; si l'on reçoit réellement les signaux, etc.
On comprend maintenant le mécanisme entier de l'appardL Si le
second observateur B a reçu une dépêche , et veut y répondre , ce
sera à lui à mettre ses gants pendant qtfe l'observateur A mettra ses
dix doigts sur les touches du cbvier. En faisant subir aux touches
une petite modification, l'observateur A pourra, s'il lèvent, trans-
94 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
mettre ces «ignaux à un troisième observatem? G , immédtalement
après les a?oir perçus.
M. Vorsselman de Heer a fait construire son appareil par on orga-
niste habile, M. Holtgreve, et il Ta fait fonctionner le SI janyîer 48S§,
dans Tune des réunions de la Société de physique de DeTenter. Tons
les membres de cette Société ont expérimenté ce mode de transmis-
sion des signaux et l'ont trouvé fort efficace. Les secousses étaient
très-sensibles ; avec un peu d'exercice on arrivait à transmettre et
recevoir plus rapidement les signaux qu'on n'aurait pu le faire par
ancon autre télégraphe. Toutes les personnes ne sentaient pas la com-
motion au même degré ; mais en faisant varier l'électro^motenr, oa
les rendait perceptibles aux organisations les plus rebelles.
Jusque-là le télégraphe n'était pas encore complet ; il firilaît qoe
M. Vorsselman indiquât par quel moyen il rendrait l'observateur at-
t«ntif à la dépêche qu'il s'agit de transmettre, car il aurait été ab*
surde de le condamner k rester jour et nuit les doigts attachés aux
touches des claviers. Pour atteindre ce but , il fait commiiniqiier par
im conducteur métallique les cinq touches de chaque clavier, lorsque
le télégraphe ne fonctionne pas , et fixe k ces deux claviers denx fils
snflBsamment longs , qui se terminent par des cylindres oo des pfaH
qnes de cuivre oo d'argent : il suffira de tenir à la main ces deox cy*
lindres, ou de fixer les deux plaques à «ne portion quelconque do
corps, pour être averti par une secousse que l'on doit recevoir mie
dépêche : l'observateur, armé de cet appareil, pourra même se mettre
au lit, la secousse sera toujours assez forte pour le réveiller : il sofl-
rait d'onanneao dont les deux moitiés seraient isolées, que Ton porte-
rait au doigt, et auquel on atucherait les fils qui viennent du clavier
pour appeler l'attention de Tobservateur.
m. Vorsselman formule ainsi ses conclusions par trop hardies :
■ i"* Le télégraphe électro-physiologique est le seul qui puisse être
employé quand il s'agit de franchir des distances très-considéraUes.
• 2* Même ii de petites distances, le télégraphe physiologique a on
avantage réel sur le télégraphe magnétique ; les fils conducteurs qu'il
emploie peuvent avoir un diamètre incomparablement plus petit,
œ qui diminuerait les frais d'installation.
3* Le mécanisme du télégraphe physiologique est beaucoup plos
rimpie, beaucoup moins coûteux : M. Morse évaluée 1,500 fr. t'ap-
pareil de chaque sution; celui de M. Yorsselman ne coûterail corn-
SOm HISTOIBE. 95
plel que 300 fr. CoBHne la qatniké d'électridlé exig^ poor ôbieoir
des eSeti de cominotiou suffisants est beaucoup plas petite que dans
le télégraphe magnétique» il y aara enoore sous cexapport une grande
éoonoinie.
On me pardonnera d*âtre entré dans de si grands détails relative-
ment, à un projet qui an premier abord répugne entièrement.
Le téiégraphe électrique, en Angleterre et partout , est arrivé I
l'état adulte; une plus longne expérience ne manifestera pas des in*
eonvénients graves. Mais ne se peut-il pas que dans certaines contrées
ou dans certaines circonstances on soit condamné à n'employer pour
coudacteorsqoe des fils très-fins? Alors le télégraphe physiologique
ne pomrrait-il pas deToair «ne nécessité?
Les fils de fer font parloot jusqu'ici un bon service. Il est certain
qn'aiicim des inconvénients énuinérés par M. Vorsselman de Heer ne
«'est présenté, M. Wbeatstone a construit sans peine des appareils
électro-magnétiques qni ont donné la quantité d'électricité nécessaire
poor obtenir tous les effets désirés ; la sensibilité des appareils galva-*
nonétriqoes est telle que, sur des longueurs de plus de trente lieues,
les piles à eflet constant ont parfaitement fonctionné : sous ce rapport,
par conséquent, les recherches du professeur de Deventer ont en ce
moment moins dintérét, mais qui oserait dire qu'elles n*en auront
paa im très-grand dans Tavenir ?
CHAPITRE IV.
SIXIÈlfB ET DERNIÈRE ÉPOQUE.
M* Wheautane {teeundo).
Les résnltats ri satisfaisants auxquels M. Vheatstone était parvenu \
Paide de son premier appareil l'encouragèrent à le perfectionner ; il y
arriva dans un temps très court, et dès iS60 son télégraphe avait'
atteint lo plus grand degré de rimpticitâ Je ne conçois pas qu'on ait
96 TÉLÉGBAPHIE ÉLECTRIQUE.
essayé de rattacher Tinvention de ce Doaveau mécaniaine ta mm de
juillet 18&1, puisque de» 18/iO le télégraphe perfecliouoé fooctiomitlt
en grand sur des lignes de chemin de fer.
Voici d'ailleurs un document net et précis que Ton ne récusera pas.
M. Quételet entretint 1* Académie des sciences de Bruxelles, dans la
séance du 17 octobre i8/i0, des expériences que M. Wheatstoœ te-
nait de foire, à Tobservatoire royal, au moyen du nouveau télégraphe
électrique de son invention. La note suivante a été insérée dans les
CompUs rti%dus de TAcadémie de Bruxelles , t. VU ,- deuxième
partie, p. 131 et 132.
« Les nouveaux appareils , beaucoup plus simples que ceux que
M. Wheatstone avait imaginés d'abord, transmettent les signaux avec
la rapidité de la pensée, puisque dans l'espace d'une seconde ils pour-
raient faire six \ sept fois le tour du globe. D'une autre part leur vo-
lume est si peu considérable , que l'appareil qui donne les signaux,
celui qui les reçoit et la pile galvanique qui fournit la force motrice,
peuvent être renfermés sans peine dans une caisse de moins d'ua
demi- mètre cube : leur prix ne s'élève pas au delà de 25 livres ster-
ling. Deux cadrans circulaires, placés aux deux stations extrêmes, et
mis en rapport au moyen de deux fils conducteurs isolés» portent les
diverses lettres de l'alphabet En amenant successivement les lettres
devant un indicateur, au moyen du cadran d'où partent les signaux,
on fait que ces mêmes lettres se reproduisent instantanément devant
un indicateur semblable, sur le cadran où les signaux sont reçus.
Trente lettres au moins peuvent être transmises par minute, de ma-
nière que l'on fait immédiatement la lecture des mots.
j» Lorsque les signaux vont être transmis, on a soin, pour a^^eler
dans la station opposée l'attention des personnes qui doivent &ire les
lectures, de faire sonner un timbre ou alarme : M. Wheatstone a trouvé
un moyen irès-ingénieux pour faire sonner à volonté, même la cloche
la plus forte. Si le fil conducteur vient à se rompre, il fait reconnaître
par un appareil très-simple l'endroit où la rupture a eu lieu , lors même
que le fil se trouverait caché sous le sol. Une longue expérience lai a
fourni toutes les ressources nécessaires pour parer aux inconvénients
qui peuvent résulter de l'établissement de ces télégraphes, qui do
reste fonctionnent déjà en Angleterre depuis plusieurs années sur des
étendues plusou moins longues de chemins de fer.
» On sera sans doute charmé d'apprendre que l'auteur a trouvé le
SON HISTOIRE. 97
moyen de traosmeltre les aigaanx entre 1* Angleterre et la Belgique,
malgré Tobaiacle de la men
» SoQsIe poiDtde rae scieniiGqae, les résultats qu'on peut recueil*
lir des télégraphes électriques de M. Wbeatstone sont immenses:
ainsi, pour les localités par où passera la ligne télégraphique, la déter-
mination des longitudes , l'une des opérations les plus délicates de
l'astronomie pratique, n'offrira plus la moindre difficulté. D'une autre
part, d'après une disposition particulière, une pendule peut donner
l'heure à tonte une maison , à toute une Tille, même à tout un pays.
Les pendales auxiliaires qui marquent les heures , lés minutes et les
secondes aux mêmes instants que la pendule régulatrice, ne se com-
posent que d'un seul cadran : aussi M. Wheatstone les nomme sqtu-
UiUê de penduteêy et il estime leur prix à une ou deux livres ster-
ling. L'auteur compte aussi emptoyer ses procédés pour mesurer avec
une précision qu'il croit pouvoir porter à un centième de seconde h
vitesse des projectiles. Il serait difficile de limiter les applications aux-
quelles se prêteront les ingénieux appareils de M. Wheatstone. »
Ainsi donc, cette fois un seul fil conducteur, aucun effet dynamique
produit par l'action directe du courant, plus d'aiguilles déviées, etc.
Le courant n'a h produire par sou passage que l'aimautation d'électro-
aimants artificiels; ces électro-aimants attirent de petits morceaux de
ferdonx; ces petits morceaux de fer doux, déplacés pour revenir
immédiatement à leur position première, sons l'action de petits res-
sorts, ont laissé agir des mouvemenits d'horlogerie; une des dents de
chaque roue d'échappement a passe , tous les csfdrans mobiles qui
portent les lettres et les manifestent à distance ont avancé d'un pas, et
amené toosia même lettre devant l'indicateur. Les caractères qu'il s'agit
de transmettre sont distribués sur la circonférence de la roue qui porte
l'appareil électro-magnétique : on amène par la rotation de la roue
celui des caractères que l'on veut i une position fixe et déterminée,
aussitôt les cadrans mobiles le répètent aux deux extrémités de la
ligne, comme à toute station intermédiaire où le fil télégraphique
entourera un appareil indicateur.
C'est évidemment la perfection, et je ne comprendrais pas que l'on
voulût essayer de le nier : aussi ne l'a-t-ott pas fait; on s'est contenté
de disputer à M. Wheatstone la gloire de ses admirables perfection-
nements : et, comme l'entreprise était encore trop difficile, on a fait
mieux encore, on a organisé contre le réalisateur de la télégraphie
7
9$ TÉLÉC^APIUE ÉLECTRIQUE.
électrique la persécution du Bileoce. J'ailudeloligBartîdeicùrhIitoîft
des télégraphes électriques était écrite par des bominea oompéteùla»
et où le oom de M. ^beatstooe tt*éuit pas méo)e proiionté. De longues
communicatious ont été faites à ce sujet à l'Académie des acieiicce et
à la Chambre des députés* sana qu'on ait rappelé» même en passant,
lei droits ^ la reconnaissance publique du saTant ingénieuk i qui la
télégraphie électrique doit sa théoriei ses principaux progrès et sa
perfection.
Je ne dirai que quelques mots des lattes ardentes et passionnées que
M. DVbeatstone a dû soutenir, bittes dont, en France «J'ohjei a été
méconnu et le caractère défigura
M. Cooke ne dispuuit pas à M, D^Theatstone la priorité, le mérite «l
la gloire de son iuTcntion; la querelle n*était au fond qtt*une querelle
d*amoor-propre trop commune entre associés; M. Cooke voulait que
tous les appareils dont l'exploitation éuit précisément l'objet de h
société constituée entre eux portassent à la fois les noms des deux asso-
ciés : llVbeaUtione et Cooke. Le savant physicien repoussait cette pré-
tention» parce qu'elle lui paraissait illégitime : il voulait que son non
Ggurât seul sur les appareils exclusivement inventés par lui, et n'ad-
mettait la présence des deux noms que sur tai instruments fruits de
recherches communes.
Des arbitres furent nommés ; parmi eux figurent des noms célè-
bres, ceux de Daniell et de Brunel { la paix fut rétablie entre Us
associés.
Les appareils à cadran qui fonctionnent en Angleterre > ont ooo«
serve I par suite de l'arbitrage» le seul nom de M. 'Wbeatstone. Les
télégraphes à aiguilles et des modifications importantes adaptées )i
certains besoins particuliers, à certaines circonstances spéciales» seront
signés à la fois par MiM. l^beatstone et Cooke; d'autres modifications
plus secondaires appartiendront enfin exclusivement à M. Cooke» qui
n'est pas un physicien de renom, mais biçn un homme d'action énai-
nemment habile qui « comme nous Tavons déjà rappelé , avait lui-^
môme invenié un télégraphe qu'il abandonna pour exploiter en coni*
mun le brevet de Al. Wbeatstone.
son HisToias. 99
Bain.
ArriYiNit à la coatroverM suscitée par M. Bain. H. Bain a pris, le
6 février 18&3 seulement» une patente pour un nouveau télégraphe
doBl void les dispositions fondamentales. Le circuit est formé d*abord
par la terre dans laquelle sopt plongées aux deux stations deux pla-
ques métalliques de cuivre. Sous TinOuence du courant, de fortes
b^es métalliqnes traversées par lui, et douées par conséquent d'une
action magnétique, sont déviées par des aimants, permanents placés
dan» leur voisinage. Dans ces conditions, ks rouages des deux appa-
reils sont arrêtés; mais aussitôt que le courant cesse, les hélices n*é-
laat plus attirées, sont amenées par un ressort dans une positioq qui
permet an rouage de marcher jusqu'au moment où le courant est
rétaUi, Dans chaque machine est un cadran portant ks signes con-
Tenus pour les dépêches; et, en face de chaque si^pae, est on trou qui
peut recevoir une cheville métallique. Le circuit est fermé» et le cou-
itat passe quand l'aiguille du cadran est en contact avec cette che«
ville» d'oà il résulte que l'appareil marche anssi longtemps que l'ai-
gnille et la cheville cessent de se toucher»
Si donc la cheville et l'aiguille étant en contact au zéro du cadran,
osi enlève h première pour la placer dans un des autres trous du ca-
dran , la machine se mettra en nurche jusqu'à ce que l'aiguille vienne
toacber la. cheville. Mai» comme ks deux machines sont absolument
acflablablesy et que l'hélice de la première station estdevJée en même
faapequecelkde lasecoode^ que son ressort la rappelle aussi. au même
iMUm pour laisaer marcher son rouage , il ien résulte que l'aiguille de
la seconde station quittera son zéro en même temps que cetk de la
première, et 8*arr6tera sur le même signe qu'elle, puisque le mou-
vement des deux machines cesse simultanément. Ajoutons que ks
sont disposées de manière qu'une roue portant en relief les
; signes que ceux du cadran , marche en même temps que l'ai-
gnîile , et qu'au moment où cdle-ci s'arrête, un papier qui a égale-
ment marché est pressé contre un tissu garni de noir de fumée inter-
poaé entre lui et la rou4 dont le mouvement a amené le signe choisi
a« point où la pression s'exerce, ce qui détermine l'impression du
signe sor k papier.
Voilk U descriptioa assea fidèk du télégraphe de M. Bain, telk
7.
!•• TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQiE.
qo'elle ooos est donnée pv on des homiiies les moiiis ii^onbles à
M. Wlu^Ulrjoe. Il y a dans le traTÛl de M. Bain qa> Iqoe diose de
flooreao qoe )t Wheatstose ne loi dispoie pas : c'est rimpression de
la dépêdie à Faide d'un second cadran indicateor, qne Ton presse
contre le ppier chargé de noir de fnmée on de sanguine. Ce perlée-
tionnement, û c*en est un, appartient réetlement i U. Bain. M. Wheat-
itooe, pour écrire les dépêches, recourait è un appareil distinct formé
de vingt-quatre bandes ou ressorts portant des caractères en relief, et
de marteaux qui , en frappant indiTiduellement chaque bande , im*
primaient la lettre sur le papier en pluneurs exemplaires, Yoilji sur-
tout ce que M. Bain réclamait : aussitôt que ses droits 9i la priorité
ont été sous ce rapport bien reconnus, il s*est déclaré satislait
Dans un volume publié sous ce titre : The pétition ofAUsc4in>^
dcr Bain, Londres 1845, je trouve une histoire complète des décoa*
vertes et des prétentions de M. Bain ; elle n'est pas sans intérêt, et je
crois devoir b résumer Gdèlement. Je trouverai ainsi roccasion de
rétracter une assertion un peu dure de ma première édition. J'ai
affirmé que M. Bain avait été auprès de M. l¥heatstone on ouvrier à
gages, qui aurait abusé de U conGance du savant qui l'emidoyait en le
payant M. Bain avoue naïvement qu'en août 1840 il était pauvre et
dénué de tons moyens de mettre à exécution ses heureuses idées, mais
il nie absolument qu'il ait jamais été ouvrier mécanicien embauché par
M. Vheafstone; et lorsque le président de la commission du Parle-
ment britannique lui demandait s'il était faux qu'il eât travaillé \ prit
d'argent sous les ordres du savant professeur, il répondait intrépide-
ment : C'est tout à fait faux. Cette déclaration solennelle n'a jamais
été contredite par M. Wbeatstone; et nous devons l'accepter comme
véritable.
Voici donc les affirmations de M. Bain, l*" En 1838, il avait inventé
son horloge électrique, reprodoisant l'heure marquée par une horloge
ordinaire placée à distance, et communiquant avec elle par un circuit
voltaîquc. 2"* En juin ISdO, il avait imaginé son télégraphe électrique
imprimant les dépêches. S"* En janvier 18^1 , il prit en commun
avec le lieutenant Wright la patente de son horloge électrique : nous
avons entre les mains l'original signé du roi de Bavière, le 20 sep-
tembre 1839, du privilège qui assure à M. Sieinheil le monopole de
Tapplicatiou des procédés électriques par lesquels il était parvenu à
faire marcher ou h régler un nombre quelconque d'aiguilles ou d'hor-
SON HISTOIRE. JOi
I<{ge8 : M. Bain est donc évidemment primé sur ce point par M. Stdn-
heiL A'^Ed 18^0 aussi, il découvrit la propriété inconnue jusque-là,
dit-il, qu'a la lerre humide de conduire le courant voltaîque, et de
remplacer la moitié du circuit métallique : nous devons constater
que, dès 1803, Âldini avait prouvé que l'électricité se transmettait
encore. lorsqu'une partie considérabie du circuit, 200 pieds, était
formée par l'eau de la mer ; qu'en 1837, cinq ans avant l'erpérience
faîte. par MM. Bain et "Wright sur la rivière Serpentine, au mois de
join i8&2 , M. Steinbeil n'avait donné à son télégraphe qu'un seul fil
conducteur et que même il avait remplacé par la terre la moitié de ce
conducteur unique. Ô*" £ni8â2 9 il mit en évidence ce fait impor-
tant que Ton peut obtenir des courants énergiques, sans le secours
d'aacone pile, en plongeant à distance dans la terre deux plaques»
l'une cuivre et l'autre zinc, liées entre elles par un fil conducteur:
rhoflueur de cette belle expérience appartient à l'illustre directeur
de l'Observatoire de Gœttingoe, à M. Gauss : il la fit en 1835 , plus
dedeax ans avant M. Bain, sur une longueur d'un kilomètre environ;
roue des plaques plongeait dans la cour du cabinet de physique »
l'autre dans les jardins de l'Observatoire ; le fil conducteur passait par-
dessus les toits : nous avons vu à Munich la lettre autograpbiée par
iaqudie M. Gauss annonçait à M. Steinbeil ce résultat vraiment cu-
rieux ; et nous sommes heureux d'ajouter ce nouveau fleuron à la cou*
ronne d'un homme qui a fait faire aux sciences mathématiques tant
de pas de géants, qui, avec ^1. "Weber, a le premier, en 1833» trans-
mis réellement, au moyen de courants électriques, des mots et des
phrases entières à nne distance considérable. G"" En 18^3 , il avait
constaté qu'on pouvait obtenir un courant dérivé d'un courant primi-
tif, sans interrompre le fil conducteur principal , en mettant seule-
ment en contact avec ce conducteur deux petits fils dont on réunissait
les deux autres extrémités; et que cette propriété remarquable rend
beaucoup plus facile l'application des horloges électriques : les courants
dérivés étaient connus bien longtemps avant que M. Bain parût sur
l'horizon. 7* Avant mai 18A3, il avait trouvé le moyen d'établir,
avec un seul fil conducteur et une seule aiguille oscillante , un télé*
graphe donnant un nombre suffisant de signaux ; ce que MM. l¥heat-
stone et Cooke n'avaient pas pu faire avant lui : on de ces télégraphes,
et aussi le télégraphe imprimant, fonctionnèrent, en mai 184^« sur le
chemin de fer du Soutfa-Western , enti-e Nine -Elms et Wirnbledon,
m TELÉGBAPHIE ÉLECmQCC
dans le comté deSarrer, co prtaace da lorAi et éàWKtHmtét
rinrinoté. 8* Enfin, dass Tété de 1844. il ifail coBçn le prqct de
irauttoiettre des ngoen an mof en de aona sfariieEfnct, ee qne Siein*
beii arait bat f rès-longtempe arant InL
M. Bain afait formé oppoâtion près h chamlMT dfs connmcf
contre Padoption da bill qui constiinak la compagnie gteéraie de
télégraphie étectrîqiie; cette opposition a amené de kmgs débals, et
des discossions qui ont en pour résolut de faite acbeler par la com-
pagnie la patente de M. Bain an prix élefé de 7,500 lifm sterling,
plos de 180 mille francs.
Si Je rappelle ces dits, ce n*est nnllenient dans n esprit iiosiile I
H. Bain, mais pour Pacquit de ma eonsdence et poor aofegarder les
droits de la justice. J'admire le talent. Je dirai même le génie d« mo-
deste oovrier écossais, de?enu an intentenr II jamais imoaortel, et
J'applaodls de tout mon cerar ao glorieux succès qni a couronné sa
persévérance. Au fond , la priorité de MM. Steinfaeil et Gaom n'enlèfo
rien ao mérite et ii la Térité des découTertes de M. Bain, qni <
rbumble condition où le del Pa?ait bit ndlre Ignorait et denit i
rer les progrès rapides que la science de Pélectricité fmait alors m
Allemagne.
Depuis cette époque, M. Bain a réalisé la plus belle invention pem»
être des temps modernes, son télégrapbe électro-cbinuque , 4kmt
nous parlerons tout à l'benre.
Nous ne dirons rien ici des travaux de MM. Dojardin , Brégoel,
Garnicr, Siemens, etc., etc., car ils n'ont rien ajouté d'essentiel I
l'art magique de la télégraphie; il nous suffira de décrire leurs ingé-
nieux appareils. Passons donc aux applications du principe de la téK*
graphie.
HISTOIBE DE S£S APPLICATIONS. 109
CHAPITRE V.
^es applications diverset do principe de la télégrapliie électrique.*
Quand mie force motrice a dté comme créée, quand Ton est par^
fona à traMmettre ion action i des distances quelconques avec une
iDcommensurable fitesse, quand on a pu i volonté la multiplier en
quelque sorte Indéfiniment, quand surtout on est^urrivé, à i*alde de
cette force instantanément et Indéûnlnent multipliée, ^ mettre en jeu
toutes les autres forces de la nature, on s'est ouvert un champ im-
nMBee, et l'Imagination la plus active serait impuissante à prévoir et à
éBumérer les résultatt merveilleux et Inattendus que l'on réalisera
sneeesslvement. Voila découvrit en 1800 le courant voltalque ; OBrsted
mil en évidence sa force motrice; M* Arago transforma cette force et
loi eréa comme des Issues nouvelles en constatant ses effets d'alman^
talion t 00 s'assura presque dès l'origine qu'elle se transmetuit dans
«a nisunc indivisible h travers des circuits démesurément longs;
M. Wheatstone détermina la limite inférieure de la vitesse avec h-*
qaeHe cette force se propage, il avait démontré en iS^S qu'elle pou^
vail ptoduire presque instanunément des effets sensibles k la distance
de cent lieues; plus tard, le célèbre professeur de King's-Collego
UMMitra comment, à l'aide de cette action exercée à une distance qoel^
conque, on pouvait mettre en Jeu l'élasticité des ressorts , la pesan-
teur, etc. , etc. Un avenir prochain verra sortir de cette mine profonde
des trésors qu'il n'était pas possible de soupçonner. Les applications
dont Je vais tracer l'histoire dépassent déjà toutes les prévisions et
toutes les espérances humaines.
PlElllfeRE APPLICATION.
Impression des dépêches. Télégraphe autographique.
Noos avons d^i dit comment M. Wheatstone arriva à imprimer les
dépêches» en aobetitoant au disque de papier, sur la circonférence
èoqoel sont itidiqoéea les lettres» on disque mince de cuivre on de
JOi TÉLÉGRAPHIE ÉLECIIUQLË.
bronze, divisé du centre à la circonférence, de manière à former
\ingt-quatre ressorts sur les extrémités desquels on plaçait des carac-
tères ou poinçons : un mécanisme additionnel, dont la détente était mise
en mouvement par un électro-aimant, forçait un marteau à appuya le
poinçon contre un cylindre autour duquel s'enroulaient plpsieurs cou-
ches alternatiTes de papier blanc et de papier noir ou rouge à calquer
dont on se sert dans divers appareils : on obtenait ainsi, sans créer
aucune résistance nouvelle à Iji roue motrice, un certain nombre de
copies imprimées du message transmis. Nous avons ajouté que M. Bain
avait modifié ce mécanisme en se servant pour Timpression dn cadran
indicateur lui-même qu'il pressait à propos contre le papier.
Les téi^raphes de Morse, de Steinheil, de Dnjardin, de Siemens, etc. ,
sont aussi des tél^raphes iinprimant les dépèches, en ce sens que les
signaux transmis sont fixés sur le papier. Le 6 mai i85ff, M. Pooillel
a présenté à TAcadémie des sciences un télégraphe de M» FromtenU
qui écrit la dépêche en signes de convention au moyen d*un crayon
qui se taille en écrivant, parce qu'il tourne sur lui-même en méOM
temps qu'il exécute son mouvement de va-et-vient. Le crayoaesc mft
d'une manière directe et sans intermédiaire par l'armature de l'élecuti-
aimant, et peut exécuter jusqu'A trois ou quatre mille vibrations àm^'
pies par minute. Le. premier modèle de cet appareil aoaiogoe à celoî
de Morse a été construit par M. Froment il y a {dusieors années, k
la demande de M. Pouillet et sur ses indications : M. Froment l'a
récemment perfectionné. La dépêche est composée d'avance en signaux
télégraphiques découpés sur une bande de papier è l'aide d'une ma-
chine spéciale à clavier ; celte bande de papier ainsi préparée est
livrée à l'appareil transmettenr qui, de lui-même, met en jeu l'appa-
reil écrivant placé à l'autre station avec toute la rapidité que ce der-
nier appareil comporte.
H. Froment a une prédilection particulière pour les télégraphes
dans lesquels le petit morceau de fer doux aimanté agit directement
par un ensemble de leviers sans l'intermédiaire de mouvements d'bor-
logerie : ces appareil? sont excellents quand la transmission se bit à
de courtes distances. Réussissent-ils également sur de très-longues
lignes? Nous ne savons pas que l'expérience en ait été faite.
Les télégraphes-imprimeurs de MM. l¥heat5tone et Bain laissaient
beaucoup è désirer; ce n'étaient guère que des essais, on mieux c'était
la solution théorique , mais non la solution pratique du beau firoblème
HISTOIRE DE SES APPUCATIONS. 105
de riflbpressîoii à toute dislance et en lettres ordinaires des dépêches
télégraphiques les plus étendues. Nous croyons jusqu*ë démonstration
do contraire que M. Brelt a le premier vaincu cette grande difficulté.
Son appareil, patenté en Angleterre le 13 novembre 18A5, se compose
de deux parties : i*une , le transmetteur placé à la station de départ ;
l'antre, rimprimeor installé à la station d'arrivée : les lettres majus-
cules romaines qu'il s'agit d'imprimer sont gravées en relief sur les
prolongements des rayons d'une roue verticale ; elles s'encrent on
s'appoyant sur de petits rouleaux : la bande de papier qu'un méca-
ni^Hle8umple et sûr fait avancer progressivement est maintenue à une
très-petite distance des lettres ; un marteau ou mouton , montant et
desceadant dans une coulisse verticale, vient, par un coup rapide,
appuyer le papier contre lalettre chargée d'encre et détermine l'im-
pression.
Aus8it(yt que sur le transmetteur on a amené une lettre donnée , la
lettre À , par exemple, devant l'aiguille indicatrice , cette même lettre
A se montre au point culminant de la roue verticale : le courant fait
partir une détente, les poids du rouage agissent , le marteau monte,
redescend, frappe et imprime la lettre A sur le papier qui l'emporte
en marchant d'un paâ pour se prêter à l'impression d'une nouvelle
lettre. Ce qui frappe surtout dans le mécanisme de M. Brctt, c'est le
procédé rapide par lequel , en ramenant après chaque mot l'appareil
à une position déterminée , on empêche les erreurs de s'accumuler ;
la fidélité de la transmission est ainsi pleinement garantie. Puisse la
France , en accueillant et appliquant son admirable invention , le con-
soler de l'impossibilité où il s'est trouvé d*en tirer parti en Angleterre.
U « tout a été envahi par la compagnie générale de télégraphie élec-
trique qui exerce un monopole despotique : M. Brett aurait vendu très-
cher Il cette toute-puissante compagnie son télégraphe-imprimeur, dont
Texcellence et h supériorité ne sont pas contestées; mais la compa^
goie générale n'eût acheté cette belle œuvre de génie que pour l'en-
fooir et la condamner au néant dans le but avoué de déjouer toute
pensée de concurrence.
La merveille do genre en fait de télégraphie fixant les dépêches;
est le télégraphe électro-chimique de M. Bain : c'est un progrès im-
mense et qui centuple les espérances déjà si brillantes de la télégra^
phie électriqoe. Cette f<ns les signaux transmis et imprimés ne se
comptent plus par dizaine , mais par mille."
106 TÊLÉGRAPUliù ÉliKClRlQUK.
Las leilres dont se compose récriture du tél^âpbe BaUi« et c'est
un inconvénient trè»-léger, n'ont point la forme ordinaire, forme qui ne
saurait se prêter à une pareille rapidité; elles sont comixwées de com-
binaisons convenables de points et de traits. Ce sont ces combinaisoiis
qu*il s*agit de reproduire à l'extrémité de la ligne , opposée à oelie où
se trouve l'expéditeur ; or» l'opération se divise en deux parties bien
distinctes : la composition et le tirage « exactement comme dans
nos imprimeries.
La composition a pour objet d'écrire la dépêche sur une longue
bande de papier, avec les points et traits conveotiooiiels ; seulement
ce n'est pas au moyen d'encre que cette écriture doit se tracer : les
points doivent être figurés par des trous ronds percés dans le papier,
et les traits par des trous allongés. On se procure ainsi, an pmnt de
départ, une composition de forme identique à celle qu'on, veut re-
produire « naais avec une encre convenable » au point d'arrivée. Ima-
ginons pour un moment que nous étendions cette bande de papier,
percée de trous, sur une autre bande intacte et blanche dans toute
son étendue , et que nous venions à passer sur le tout un pinceau plein
de couleur ; la bande inférieure se trouvera recevoir, an traverp des
trous, une peinture exactement conforme k la disposition des Irons
de la bande supérieure : ce sera un premier tirage de la dépêche , ob-
tenu ,. comme on le voit , par un procédé pareil à celui dont on se sert
poar tracer les adresses des caisses de marchandises; c'est ce tirage
qu'il s'agit d'effectuer, mais h une distance de plusieurs centaines de
lieues au besoin et par l'intermédiaire d'un fil unique.
A cet effet, la bande de papier, convenablement percée , est saisie
à son origine entre une roulette métallique et on ressort également
métallique qui presse la bande contre la roulette ; si dans cette situa*
lion on vient k faire tourner la roulette, eUe entraîne, par le i
effet du frottement, la bande dont toutes les parties viennent i
sivemeot passer entre le ressort et la roulette. Si le papier était înr
tact et ne contenait aucun trou , le ressort qui le presse serait toujonn
séparé de la roulette ; mais le papier étant percé de trous» chaque fois
que l'un d'eux passe entre la roulette et le ressort, ces deux organes
se trouvent momentanément mis en contact : ce contact cesse dès
que le trou est passé , et il ne recommence que lorsqu'un nouveau
trou se présente. Ajoutons enfin que la roulette se ment d*un mou-
vement uniforme , que par H le contact du rewort et de la roulette
HlSTOnUB D£ ses àPPUCATIONS. 107
dnre moimdt tempe km du ptiMged'uo trou rond que Ion da paange
d'im trra aDoiigé, et le reste de l'opératioD se comprendra aisément»
La roolette en effet eit jointe par un condocteur méullique à la
•ooroe de rélectriclté » et le renort Inl-même communique afec le fil
DéiaHiqiie qnl joint te stations d'arrivée et de départ. Lorsque la
roolette et le ressort sent en contact, le circuit est donc complet et
l'éiectrieité s'élance d'one station k l'autre. Chacun comprend déjà
quel est le rdle joué par la iiande de papier interposée et par les
troua dont elle est percée. Le papier ne conduisant pas Télearicité,
il intenrompt le courant par son ioterposiiion entre la roulette et le
ressort ; mais an passage d'un trou de la bande de papier, le contact
entre le ressort et la roolette s'étabUt pour un moment et avec lui le
coomt ékcnriqne : dès que le trou est passé, le courant électrique
cesse de nouveau* On iroit même qu'à cause du plus on moins de
tonguenr des trous percés dans le papier, les courants électriques qui
Rétablissent momentanément durent des temps inégaui ; or, c'est là
ce «pi'il a'agisnit d'obtenir au point de départ , des courants électii-
Herroospns envoyés à l'autre extrémité de la ligne, durant les
I peu plus, les autres un peu moins de temps, et distribués
on ordre déterminé à l'avance. Ce fait une fois acquis , oublions
le moyen par kqnel on l'a produit au point de départ; ne retenons
que le Ciit en lui-même , et transportonspnous au point d'arrivée pour
voir comment, an moyen de ces courants élecu-iques interrompus,
neos aliéna pouvoir produire l'impression de la dépêche.
A cette autre eitrémité , le fil conducteur, par lequd arrive l'élec^
triciié à courants intermittents , repose, par une pointe d'ader, sur
un papier enduit d'une solution de prussiate de potasse légèrement
addiidée. Lorsqu'il n'arrive pas d'élecuiciié par le fil métallique , au^
can effet ne ae produit; mais lorsque le courant électrique vient à pas.
ser, il se produit au contact du stylet d'acier et du papier préparé
chimiqtte&ient nue petite quantité de Uen de Prusse dont ta couleur
est, coosme on sait, fort intense.
Cela étant, imaginonsqne ce pai^er chimique se dépbce ou se meuve
sous le stylet : lorsqu'un courant électrique arrivera par le fil et ne
daren qu'un instant , ta décomposition chimique ne s'effectuera que
sur ta point du papier qui sera en cemomeot même au contaa do
fil ; elta cernera immédtatement après ; un point Ueu apparaîtra sur
le papier : si au contraire ta courant électrique a duré un temps
J08 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
notable, pendant lequel le papier se soit déplacé soos le stjrtet, il en
résultera un trait bien, ainsi de suite. Et comme on a réussi à &ire
que , suivant la volonté de l'expéditeur placé an point de départ , les
courants électriques se succèdent avec une durée plus ou moins lon-
gue , suivant Fordre nécessaire à la représentation des lettres dont se
composent les mots , on obtiendra ainsi à l'une des extrémités de h
ligne un tirage de la composition exécutée à Fautre extrémité.
C'est ce tirage qui marche avec une rapidité prodigieuse. « Nous
l'avions vu , dit M. Leverrîer auquel nous empruntons cette descrip*
lion authentique du magnifique instrument, s'effectuer dans le cabinet
avec une vitesse de quinze cents lettres à la minute, et nous étions
certains qu'il devait conserver tout au moins une partie de ces avan*
tages sur le terrain et âi de grandes distances : car sans cela comment h
transmission de ces longs articles, envoyés par le télégraphe èlectri*
que et qu'on trouve chaque jour dans les journaux américains? com-
ment l'envoi en leur entier de certains débats judiciaires importants
seraient-ils possibles ? Toutefois , nous avons voulu noos en annrer
d'une manière positive par une expérience qui a été faite au ministère
de rintérieur sur les fils de la ligne de Lille.
» Â cet effet , les deux fils qui constituent cette ligne ont été réenis
I Lille, de manière à former un circuit non interrompu, commençant
et finissant à Paris : noos obtenions ainsi le double avantage d'avoir
4008 nos appareils i Paris , de pouvoir expérimenter sans nous trans-
porter à Lille , et , en outre , de faire rex|)érience sur un circuit kmg
de 140 lieues. Nous n'avons pas réussi de prime^ibord , mais nous en
avons bientôt trouvé la cause. L'appareil télégraphique employé ba*
bituelkment par l'administration est un appareil mécanique dans le*
quel des pièces matérielles sont déplacées et mises en jeu par Taclloii
^e l'électricité : rien de pareil n'a lieu dans l'instrument âectro-chi*
mique de M. Bain , où l'électricité ne doit exercer auciine autre actîoQ
qnéia décomposition chimique de la substance qui lui est soumise.
Cette différence capitale, à laquelle tient , en majeure partie, l'im-'*
mense rapidité qu'on obtient avec le télégraphe Bain y exige aussi que
la disposition de la pile soit modifiée dans ses éléments; Dès que cette
remarque eut été faite et que la pile fut placée dans des conditions
ccmvenables, nous pAmes obtenir des épreuves très-nettes cl bien
lisibles , envoyées à cent quarante lieues de distancé , sans que la ra*
fiifiité de la transmission en ait été 9(kcxée.
HISTOIAE DE SES APPLICATIONS. 109
» Od objecter» peut-être que la compoHiion ne màrcbe pas avec la
mêiiie Tiiesse : mais cette difficulté n'est qu'apparente, et elle n'a pas
ici plus de valeur qu'en imprimerie, où elle n'empêche pas les jour-
naiix do soir de paraître. La composition de la dépêche télégraphique
peut, en effet, être exécutée par plusieurs ouvriers à la fois. Use fois
prête, elle peut servir à autant de tirages qu*on le veut, et être envoyée
à toutes les villes qui peuvent être mises en communication directe avec
le point de départ > Un homme exercé peut facilement découper viagt-
cinq mots par minute ou quinze cents mots par heure : douze ouvriers
par conséquent dans une demi-heure découperaient neuf mille mots,
et ils serai^it transmis dans moins d'une demi-heure. De sorte qu'en
Fâdité, aTec ce nombre d'ouvriers « il suffirait de quarante-cinq mi*
nutes pour écrire à une distance quelconque les neuf mille mots.
Voici , en résnnié , les avantages incoptestables du télégraphe électro*
chimique : i** plus de simplicité et d'économie dans la construction
première et l'entretien de l'appareil ; 2^ une rapidité incomparablement
plus grande dans la transmission des signaux ; un seul fil médiocrement
isolé peut transmettre mille lettres par minute en moyenne , ou seize
lettre» par seconde ; c'est le service de dix fils dans les autres systèmes »
c'est dix fois pins qu'on ne pouvait en transmettre avec régularité et
exactîtode par les appareils anciens ; 3^ beaucoup moins de chance
d'interruption par l'ioiperiection de l'isolement et les variations d*in*
tensité du conrant,qui peut être beaucoup plus faible ; 4*" moins de
chance d'erreurs dans la transmission des dépêches.
Le télégraphe de ftL Bain est devenu une grande et bienheureuse
réalité. Il fonclionaeen Angleterre sur une étendue de trois cents ki-
lomètres, de Londres à Manchester et de Manchester à Liverpool ; et
en ÂCDérique sur une ligne de trois mille kilomètres , sept cent cin-
quante lieues. Les débats du congrès avec tous leurs détails , même les
moms importants, sont transmis par cet appareil féerique aux princi-
paux journaux jusqu'aux extrémités des États-Unis : lors du trop cé-
lèbre procès du docteur Webster, assassin de l'infortuné Parkman ,
les débats du jury, remplissant chaque jour deux ou plusieurs colon-
nes des journaux géants de l'Amérique , étaient imprimés simuluné-
ment à New-rYork, Philadelphie, Baltimore et Washington par le té-
légraphe électro-chimique de Boston. Je disais dans ma première
édition , en parlant de la découverte de Bain : « C'est le procédé de
• l'immortel Jacquart appliqué à la télégraphie : il ne reste plus
110 TÉLÉQRAPHIfi ÉLKCTMQUB.
• qu'une chose à désiror^ c'est que M. Bain ialse rénesir iàAê le pn-
• Uqoe ce qui sourit A bien en thiorie.» Mes vceux ont été largement
eiaucés. »
Du tétégrephe électro-chioiique k un appareil qui permette d'é«
erire soi-même à dislance, au télégraphe autographiqne « il n'y a
qu*un pas, mais un pas encore de géant. On lisait dans la Ui^
tetary Catetiè du 2S septembre 18/i7 : On a iait la semaine
dernière l'essai du télégraphe électrique autographe inventé par
M. Bakewell, et qui a pour objet de transcrire I disuoce des copies
d'une dépêche écrite, de telle sorte que le correspondant reconnaime
nnmédiatemènt l'écriture de celui qui lui adresse une nouvelle on un
ordre. Les expériences ont été fakes sur rembranchemem du télé*
graphe électrique étabK par la compagnie générale enure Sejfnxmr-
Street et Slough, et il s'agissait de savoir si le mêmetourant si faible
qui met en jeu le télégraphe à aiguilles pouvait suiBre à h urnsmis-
^n autographe des dépêches. Nous apprenonaque le résolut obtenu
est des plus satisfaisants , et que des copies très- lisibles de dépêches
écrites de Londres ont été obtenues à Slough avec une rapidité de
transmission double de celle qu'aurait donnée le télégraphe I ai»
guilles. On ajoute que M. Bakewell s'engage avec l'aide d'un seul fit
eohducteor I fête écrire &00 letures par minute; En outre de celte
nqpidité excessive, le tél^phe autographe aura le grand avantage de
donner une ooaSance beaucoup j^us grande, puisqu'on rooonnaiBMrt
l'écriture du correspon<huit , on sera mieux assuré de la vérité de la
nouvelle qu'il Uransmeti ou de k volonté qu'il eiprime*
Le passage suivant d'un mémoire lu I l'Académio des acienees In
3S avril 1860 au nom de M. Bain confirme les espérances que M. M-
kewell avait Ait concevoir, t Je profite de cette occasion pour an*
noncer i l'Académie, que J'ai l'intentfon de lui soumettre bientôt i
autre méthode perfectionnée de communication télégrapfak|oe, i
dément utile quand il s'agira de transmettre une dépêche en carae-^
tères imprhnés ou écrits, et non plus en signes symboliques ou ^e
convention.
» A l'aide du nouveau procédé qui est arrivé déjè I une três-firmide
perfection, une personne , de Paris par exemple , pourra écrire ellu^
même avec son écriture ordinaire , ou tracer en caractères d*hnpri«
merie, une lettre quelconque sur un papier pbM:é à une autre station
Arignée, I Marseille, par eieMple : celle lettre apparaîtra sur le pa-
HI8T0IU DE BEA APPLICATIONS. III
fkr tfec aiiiaai de promptitude et d'exactitude que si la personne
qui écrit tenait la plume i Marseille. C'est tout à fait comme si la
plume électro-chimique qui pose sur le papier à Marseille avait son
nanclie k Paris entre les doigts de récrlvain : le fil conducteur qui s'é-
imd de Marseille à Paris peut être considéré comme le prolongement
de la tige de cette plume; prolongement dont Pextrémité aboutit à la
BMdn du correspondant : si celui-ci imprime à cette extrémké le mon-
Tenent nécessaire pour écrire une phrase ou sa signature autographe,
h plume de Marseille reproduira identiquement celte phrase et cette
sipiature sur le papier préparé. » M. Bain nous a montré des autogra-
phes ainsi obtenus i sa patente et son brevet d'invention datent , dit*
B, de 1845 pour l'Angleterre, de 1844 pour la France.
J'ai vu à Londres dans l'automne de 1845 les dessins d'un nouvel
; à l'aide duquel on devait autographier soi-même , à une
quelconque donnée , sa propre écriture. Tous les mouve*
1 produits par la main I Londres, me disait dès lors M. llVheat^
1» leront répétés fidèlement et régulièrement h Douvres ou I
Piris; vous écrires ainsi» vous dessiôereK par l'intermédiaire dtt
loide électrique â 20, 8Q, 50, 100 lieues et plus. Ces dernières lignes
Mt été insérées par moi il y a six ans dans V Époque du 4 octobre «
eC je oa'en réjouis, fl n'éuit question alors ni des expériences de
M. BaktweU, ni du projet de M. Bain^ elles assurent dont à mon il*
hiMre «ni M» IVfaeatstotte la priorité de cette incroyable découverte.
DSDXIÈMB APPLICATION.
B^rtogé éièêtro'-iitégtaphiifue.
Le bnlletin de l'Académie de Bruxelles constate qu*avant le 8 oc*
tobre 1840« M. 'Wheatstooe avait appliqué le principe de son télé«
graphe à faire lire simultanément en un grand nombre de lieux »
rbeare donnée par une seule horloge régulatrice t ou en d'autres
termes, qu'il était parvenu à télégraphier l'heure comme il a?ait té*
légraphié l'expression d'une pensée ou d'une volonté quelconque»
Dan6 ce but, la roue destinée k fermer ou rompre le circuit, au lieu
d'être mise en mouvement au moyen du doigt, comme dans le télé-
graphe, est rendue extrêmement Ugère, et reçoit sa rotation de l'arbrt
d'un mouvement d'horlogerie ; les aiguilles du cadran fixe placé à
U3 TÉL^GftAFBlE ÉLECmOCE.
éhumu M0t BUMt par le mètat majeik ;
lél^raiAe. Les fils qu éubtissemb <
riastmaieat qui doit répéter oarédproqiNr son i
aNDDie daas le télégniplie ékctrîqoe, af oir toate i
Too poona comprendre dans le cârcnil on
ces îiMlmiBenu répétiteors. L'horloge électrM|ae de IL WheatsUMie
fot présentée et décrite pour la première Ibis dus nne des réiwîoBS
de la Société royale , an mois de décembre 18à0; ce mojen d'iftdî*
qoer en di? ers lieox l'heure donnée par un régulalenr oniq«e a été
constamment mis en usage depuis ce joor dans KJQg'»-Coilege et ail-
leurs. La notice suivante, publiée alors dans les Prcecdings de la
Société royale, donnera une idée asseï complète de cet ingénieux
« Le but de l'appareil qui est l'objet de la communicatioa de
M. Vheatstone est de rendre une seule horloge propre à indiquer
etactement en différents lieux, aussi distants l'un de Taotre qu'on
voudra, l'heure donnée par une seule et même borkge. Dans un ob*
servatoire , par exemple , chaque cabinet pourra être faumi d'un ap-
pareil très-simple dont la construction sera très-peu sujette à déran-
gement, d'un prix très-modique« qui indiquera l'heure, la minute, h
seconde, et battra même chaque seconde aussi régulièrement que la
pendule astronomique avec laquelle on l'aura mise en rebtkm. On
parera de cette manière à la nécessité d'avmr plusieurs horiqges de
grand prix; l'on diminuera les embarras qu'entraînent les allées et
les venues; on échappera à l'obligation de régler séparément chaque
horloge sur le mouvement des astres; etc.
• De cette manière encore , dans de grands établissements ou dans
des administrations très-nombreuses, il suflBra d'une bonne horloge
pour indiquer l'heure dans toutes les parties de rédifice où cette indica-
tion pourra être nécessaire, avec une exactitude qu'il serait impos-
sible d'obtenir d'horloges distinctes , et avec une dépense beaucoup
moins conridérable. On pourrait énumérer un grand nombre d'au-
tres circonstances où cette invention réalisera de très-grands avan-
tages.
• Dans les horloges ou cadrans électriques mis en mouvement dans
les divers appartements de la Société royale, on n'employait aucune
des pièces dont on se sert ordinairement pour maintenir et régler la
force motrice; chaque appareil se composait d'un simple cadran,
HISTOIRE DE SES APPLICATIONS. US
ayaor ses ttgoilles des heures, des minâtes eC des secondes, et de l'en-
semble des roues par lequel, dans les horloges , Faigaille des secondes
oomnmiriqiie le mouYement aui aiguilles des minâtes et des heures.
Un petit électro-aîoiant est destiné à rendre libre une roue d'une con-
stmctMMi foule q)éciale placée sur Tarbre de l'aiguille à secondes, de
telle sorte qa'ft chaque fois que le magnétisme temporaire est produit
ou détroit, cetle roue, et par conséquent l'aiguille des secondes, avance
de la noixantiëme partie d'une révolution entière. Il est évident dès
lors que ai l'on parvient à établir et à rompre un courant électrique,
dans des circonstances telles que l'ensemble d'une reprise et d'une
cessation dure une seconde, ce qu'il est facile d'obtenir au moyen du
régalateor ou horloge parfaite dont on veut multiloqner les indica-
tions, l'appareil-cadran ci- dessus décrit , quoique dépourvu de toute
fENToe régnlatrice constante , remplira pleinement à son tour l'oflBce
de régnlateur parfait
» On peut obtenir de la manière suivante que la marche des deux
aiguilies à secondes sur le régulateur et les divers cadrans reproduc-
teors soit tout à fait simultanée. Sur l'axe qni porte h roue d'échap-
peoieiit de la première horloge on fixe un petit disque de bronze dont
h ciroonférence a été préalablement divisée en soixante parties; on
eotalHe alternativement de deux en deux les divisions , et l'on rem-
plit les vides de morceaux d'ivoire ou de bois isolant. Un ressort en
enivre extrêmement léger, vissé à on morceau de bois dur ou d'ivoire,
et qui , par là même , n'est nullement en contact avec les parties mé-
ulUqiies de l'horloge , repose par son extrémité libre sur la circonfé-
rence da disqne, un fil de cuivre attaché à l'extrémité fixe du ressort
se lie à l'un des bouts du fil d'un électro-aimant, tandis qu'un se-
cond fil atuché au timbre de l'horloge vient rejoindre le seamd bout
du même fil. Une pile à effet constant , de dimensions très-petites ,
s'interpose dans une portion quelconque du circuit Dans cet arran-
gemeot, le courant est périodiquement fermé et rompu aussi souvent
qne le ressort a reposé d'abord sur une division en métal, puis sur nne
difision en bois, c'est-à-dire i chaque seconde. Le courant peut d'ail-
knrs être transmis à travers une longueur quelconque; et un nombre
quelconque aussi d'appareils électro-magnétiques peut de cette ma-
nière répéter toutes les indications de l'horloge régulatrice. Il faut
seulement faire observer que la force de la pile , que le rapport de la
résisunce do fil de l'électro-aimant et celles des fils do circuit, doi-
1 14 TÉLÉOftAPBIS ÉLttTttQUfc.
Yetft ffciier dios ohaque on ptrticaUer, ri Vaû YMt nblMrir 11 tttMK
miini d'eflhi atec 1» plot petite dépens» dt knês •
En tenninant aen mémoîni, M» Wbèililoiie iadiqniit pinMIlra
moyeni difiérenta par leaqndi oli peta? kit atteindre M mmê Ml
Un de ces moyens conaiÉUit k eniplosper les eonradtt d*indoMnË
détooTerts par M« Faraday, an lieu dn eonhidt dIrMI d'ttflè pKk
Toltab|uei
U décritalt atlsM nn6 modlBcàtkid du nmenr kjfiripiyilqtië étddife
de telle sorte qne le mont emelit pontalt le propager k Aë gfàildëft
disUnocB atec un bita p\m bible eoiirlnt qtie dans II ^tnim
diqnsitioo.
le tien* d'attriboer k Mi Wbeatitone bi rékilsatloii «ft Mgtetéiti
des horioges Metitriqnos et db ridipnsrioo des dipêdics f Or tmè
double gloire hii a été fhenient Oontestée par M. Baini «t il tii'est
impossible de ne pas entrer à ce sujet dans qnel^oél détailii Ut Mil
fait d'abord alBnner par nn boriogeri M^ Dowalli qn'kif pniitettps
de 1118 il arait annonoé qn'U tootalt appUqoer réiectrielié in MRW^
Tentent des borlogest qn'll poilTBlt faire inareher sithëlténêËieni ttâ
noitebm qndeonqnë d'borloges par des procédés élet^iriqUeli Mlle
ressorts on balanciers Viennent ensnite dei» antres amil , MMi Pin*
kertonetLknriei qni décbu^ent arec N« DoWalli en IMSiS, qn*oi juin
et Joillet ISAO ils avaient m cbea M» Sain des modèles do ntortoge
éleotro^magttétiqne et dn télégraphe imprimant les dQiéëbMk Ms BiUi
enfin i mis eh rapport atee Mt irbéaiktond par rintéhtlldialra de
M. Baddelay i affirme sur toits les tons et sohS tontek tes formes (pà*ê^
tant sa première Tisitë, qui ettt lieu te !•' aoûl lg/|0| 10 Célèbre pro-
fessenr de RingVGollege n*aîkit pal en la moindre idée dit proëédé
d'impression des dépéchés et de Thorloge électro-^màgtiéliqnê i qne
dn moins il n'atait k oet égard aucun plan arrêté i tandis ipie lttl$
Bain, Était déi lors construit dent inodèlesi qu'il appoTU k nne se^
eonde entretoe^ et qu'il refit ensuite atëc l'argent do Mi Vheaimaé^
Écoutons maintenant h défense. Lo 18 jnili (8as i kl. Wbéatktone
écrirait la lettre suivante an rédactebr fin Litietàty GàzUte i
Il M. Bain affirme qne je ne suis pas l'inireoteër de I'btfri0|^ éleo-
tro-magnétiquë« et que Je n'oserail pas réclamer puMIqueneni t^ie
découverte comme mienne. Je réponds que, le 16 novembre 18A0,
j'ai Id k la Société royale on mémoire descriptif de cette Invention « qne
Je m'attribuais; j'ajoule quelle soir de ce même jour, l'horloge ékc-
HISTOIRB DE SES APPLICATIONS. fIB
trtplélégfipbiqtie flit mise en motiTGiiient dans la bibliothè(|tte de la
Soetélé, et y fonctionna pendant plosienrs jours. Uil ettrait d« mon
oléiiKrire fdt ^obiié dans les Proeeeditigê de la Société royale i et te
iduerurji Gutette du 36 annonça l'objet de ma commonicalion. Ce
Ait aentement an mois de jant ier soirant qu'une note à moi adressée
f9t Mé Barwiaei qui se posait comme Infenteiir» m'apprit que mes
dhMts à cette découverte étaient contestés. Quelque temps après , èette
bàèiiie inTenlion fut signalée dans les placards et les annonces de
VBœhiéiH0n polytechnique comme appartenant en oommutt à
HIH. Barwise et Bain. Ce dernier est un ouvrier mécanicien que j'à-^
Tifal^ employé dans les mois d'août à décembre 1840i
9 On ne peàt donc révoquer en doute que le prclniër j'ai fait c6n-^
ntiire cette découverte en la réclamant pour moi « et il me reste à ré<«
fater l'assertion par laquelle M. Bain prétend qu'il m'aurait commun!-
qné cette invention au commencement d'août 1840, c'est-à-dire trois
OHMS avant m* publication^ Je réponds d'abord qu'il n'j a aucune
dilKreace essentielle entre l'horloge télégrsphique et l'une des fermes
qne je donnai an télégraphe éleclra-tnagnétique inventé par mol s «t
déeril dadk la spécification de la patente qui bous a été garantie B
M. Cooke et à moi en janvier 18^0. L'horloge est une des nombreuses
«t évidentes applications que l'on peut faire du principe de la télégra-
phie éiectriqne; il suffisait pour qu'elle fût réalisée que l'idée de télé^
grifibier le ternlM t'offrit à l'esprit et dette Idée pouvait se présenter
liwilenieDl à toute intelligence ordinaire. Quand on télégraphie des
dép6chc8« la rone qui dbit fermer et rbmpre le courant ) le rbéotomè^
MU mise eii mouvement par le dbigt de l'opérateuri Quand il s'agit de
léMgrapbiei' le teibps, le rUéotome tourne avec l'arbre de l'horloge «
ToîHi tonte la diflértnoè. La question est donc ramenée à ces termes \
L'idée d'appliquer mon inventiob première ti télégraphier le temps est-
dk pour moi une idée propre , ou m'a-t-ellc été suggérée par M^ Bain?
J'ai Amplement à prouver que, longtemps avant la date mise en avant
par Mt Bam« j'avais eipliqué I plusieurs de mes amis de qiielle ma-
mèf% je prétendais modifier nlon tâégraphe, pour arriver à montrer
rhedfe d'une première horloge donnée, dans toutes les chambres
4'ane maiaoa on dans tontes les maisons d'une ville. Parmi ces amis ,
cdnt dont les noms suivent ont pu, en raison de eiroonstahces di-
tems» me rappeler exactement la date des communications que je
leur fis s ce sont MM* Airy , astronome royal ; le docteur W.-A. Miller,
8.
116 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
de Riog's-GoUege; Jobn Martin, artiste éininent, et F.-O. Vard,
ancien élèye de King*s-Gollege. Je puis ajouter aux dédaratious pré-
cises de ces hommes honorables la réponse faite immédiatement à la
lettre que M. Bain fil insérer dans le Inventor's culvocau, par
M. Lamb, un des ouvriers mécaniciens employés par moi, réponse
dans laquelle M. Lamb prouvait invinciblement que Tassertion émise
par M. Bain était inadmissible, puisque lui, M. Lamb, avait reçu de
moi , dès le 6 janvier 1860 , c'est-à-dire plus de six mois avant la pré-
tendue communication de M. Bain, toutes les instructions nécessaires
à la confection de l'horloge télégraphique.
» Je répète hardiment que je ne suis redevable en aucune manière
à M. Bain ni de l'idée ni des deuils de l'horloge télégraphique, et
vous conviendrez , je respèrc5 monsieur le rédacteur , que j'ai pleine-
ment réfuté ses assertions. »
M. Bain essaya de répondre à cette lettre écrasante; mais je ne
trouve dans sa réponse aucun argument tant soit peu concluant en sa
faveur. Il décrit longuement son arrivée à Londres , ses angoisses, ses
entrevues avec M. Wheatstone, Tachât du modèle, etc., etc. Vous at-
tendiez h réfutation de» preuves mises en avant par M. Wheatslone,
la voici:
Le savant professeur prétend avoir dit à ses amis qu'il pouvait re-
produire l'heure d'une première horloge dans toutes les maisons d'nne
ville; or, reproduire ainsi l'heure d'une seule horloge dans toutes
les maisons même d'une petite ville est chose impossible , donc le sa-
vant professeur n'a pas tenu le langage qu'on lui prête. Et pour prou-
ver cette prétendue impossibilité , BL Bain affirme que la quantité
d'électricité nécessaire à la production de l'effet voulu serait telle qu'on
ne pourrait la conduire par des fils, mais seulement par des barres,
et que de plus ces barres métalliques deviendraient rouges en qudqnes
minutes.
Comme M. Bain maintenait ses premières assertions, M. WbeaUtooe
crut devoir les réfuter encore une fois en faisant imprimer dans le
LiiUTary Gazette du 20 mars 18^2 les documents suivants : l^une
déclaration de quatre hommes émincnts, MM. Robert Willis, J. -F. Da-
niel, N. Arnolt, W. Snow Harris, qui affirment que, dans leur con-
viction intime, l'horloge télégraphique et l'impression des dépèches
sont deux applications saillantes, faciles, du principe de la télégraphie
électrique inventée en 4839 par M. Wheatstone; 2« quatre lettres
HISTOIRE D£ SES APPLICATIONS. 117
de HM. Martin, ttiller, Ward et Goawper. M. Martin assure qne
M. Wbealfltone lai parla en mai 18&0 , dans King*s-GoUege, de son
projet de télégraphier i^heore; il ajoute avoir fait alars la réflexion
nalTe soîTante : « Yoos condoiriez donc le temps à trat ers les rnes
de Londres» comme nous conduisons maintenant l'eau? • M. Miller
entendit M. Wheatstone dévelo^Mr cette idée le 17 juillet 1840.
M. "Ward raconte que, le 20 juin 1840, pendant qu*il tournait la
manif elle du rbéotome , il lui échappa de dire que si le rhéotorae tour-
nait d'un mourement uniforme, les signes télégraphiques indiqueraient
rheure. Provoqué par cette réflexion faite à haute voix, M. Wheat*
stoae répondit : « C'est ce qui aura lieu en effet; j'ai conçu une mo«
dification du télégraphe électrique à Taide de laquelle une horloge
uniq[ue indiquera l'heure à la fois dans un grand nombre de lieux* »
Curieux de connaître de quelle manière on obtiendrait ce résultat
étonnant, BL Ward interrogea M. Wheatstone, qui lui expliqua, sur
un dessin , comment , à l'aide des oscillatioi|s d'un pendule , il pouvait
arriver à rompre et refermer le courant , de manière à produire des
signaux isochrones sur un nombre donné de cadrans. M. Ward ajon-
lail que M. Wheatstone lui indiqua encore d'antres moyens d'atteindre
ce but, mais que le mode par emploi du pendule resta fixé surtout
dans son esprit.
Ces témoignages de personnes indépendantes et désintéressées suf-
fisaient à justifier pleinement M. Wheatstone.
« Il est entièrement Taux, ajoute-t-il, que M. Bain m'ait jamais
montré un modèle d'hwloge télégraphique , soit en avant, sdt après
l'époque à laquelle je l'employai. Il n'a pas donné la moindre preuve
qu'il eût à cette époque en sa possession un semblable modèle. Il n'a
jusqu'ici introduit le témoignage d'aucune personne aflSrmant l'avoir
vu chez lui.
» U y a plus de huit mois que M. Bain a commencé à réclamer
contre moi, et malgré l'appui qu'il a reçu des propriétaires de l'fa»-
hUntion poltf technique ^ malgré le concours d'autres personnes
qui le soutiennent, il n'a encore réussi qu'à imiter les disposi-
ikms mécaniques du télégraphe électrique. Il ignore entièrement les
principes de communication à distance au moyen d'électro-aimants
que j'ai établis le premier en partant du beau théorème de M. Ohm.
L'instrument produit par lui. dernièrement à VExhibitiau poly-
technique peut sans doute fonctionner dans un petit espace, comme
il8 lÉLÉGBAPUIE ÉlifCTftlQLJS.
befiueoup d'autres appareils , nais il strait dans rimpiiissafice itnolae
da fonctionnâr à travers une longue étendne de (ib, (aadia que tout
le monde sait fue mes télégraphes agissent à travers des fils de pla->
sieurs milles de longueur, sous l'influenee d*uD petit nombre d'élé-
ments voltaîques de dimensions Urès-petites. Rien n'est plus propre à
faire ressortir l'ignorance entière de M. Bain et doses eoUaboratMn»
relativement aux lois de Télectricité , que cette assertion qu'un fil
rougira avant qu'on puisse obtenir un courant asseï fort pour raetUre
en action simultanément on grand nombre d'éleotro-raimaBf&dans uu
même circuit Tout homme familiarisé avec ce genre de recherches
^t que, pour produire un effet donné dans chaque électroraimaat» le
nombre des éléments voltaîques doit être en proportfam avee les ré-
sistances additionnelles du oircoit; mais dès que cette oonditîoii est
remplie , l'intensité du courant dans chaque section du fil, et par cao-
séquent la température du fil, restera la même.a
Ce que je viens de dire suffit, je pense, pour résoudre plaiaement
la question de priorité soulevée par les attaques si vives de il. Bain.
Les documents que j'ai analysés sont irrécusables, mais ib préMiH^t
beaucoup moins d'intérêt depuis qu'il est démontré par un titr^ au-
thentique, la eoneession faite par le roi de Bavière, qi|e II. Steinbeil
a le premier réalisé la belle application de la télégraphie éloetriqse à
la mesure et la transmission du tempe. J'ajouie seulement un mot i
M. Arago a fait récemment à l'Académie une belle prQfesaioa de
fin: « Les savants , a-t-ildit, doivent, suivant moi, Mspaeter jus-
qu'au scrupule les droits des artistes quî travaillent pour eus» i'il
était vrai que ce principe eût été quelquefois méconnu , j'aurai^ mon-
tré • quant k moi , par ces explioationp et ma eofnmonioation tOBÙàaa
il me parait sacré. » J'applaudis pleinement à ces nobles dispoaitliMS
de cœur de l'illustre secrétaire perpétuel , et comme lui je serti ton-
jours prêt à défendre les droits de l'ouvrier intelligent dès qu'ils me
eeront démontrés i mais quand trop souvent l'ouvrier, par un fol or«-
gueil, voudra disputer au savant qui l'employa, non^se^leoient des
perfectionnements mécaniques qu'O a très^bien pu proposer , oaiis
jusqu'à ses idées, et des idées autheotiquement reconnues aîenaes par
une première invention qui les renfermait ; alors , bien nuilgr# moi ,
je défendrai mémo le fort contre le faible , parce que le faible est de*
venu un agresseur injuste , et que h faiblesse non plus qsw la force
ne constitue pas le droit.
HISTOIIUÎ J>J( ses APPUC4TIQNS. 149
Voici donc qu'an magnifiqae problème est résoiii. Au moyen d*ap-
pareib éminemment ipgéoievf , |ip^ flei}la M pniqiie horloge peut in-
diquer l'heure, la minute, la seconde en un nombre quelconque de
lieai séparés par des distances aussi grandes que Fon Toudra.
Dans un obsenraloire , par exemple , chaque salle, chaque cabinet
pourra être mw\ d'un piécanisme siiiiple, d'un pri^ très-modique,
qui pe 9e d^r^figera jamais et qui çependunt reproduira à tous les
instants du jour pu de la nuit l'i^eure^ la inipitç, la seconde donnée
par le régulateur placé près ^e )a Iqnette n)éridienne. Ces appareils
baflropt on sonneront giên^e, si Top yent , |a seconde aussi régulière-
ment que l'eipelleotç pendqle astropQpijque ay^c laquelle on les a
mis en re|alioQ ^ i*aide d§ cpuranlis électriques. On parera de cette
manière | la nécessité d'^Toir plusjçurç bprloges de grand prix , on
dia}inii^ra M en)))arr9s qq'çptraioept leç allées Qt les venues, on
éc|iapp^ra à )'p))ligatioq dç régler séparéi^ent c^^quç bpr'oge sur I9
Qpand on télégiraphie d^ dépêches , lf| rouis qoi 4oit fermer et
roiiipr^ le çourapt est niise p^ piopyeipfiqt p»r te^pigt^e rppérfifeur ;
9UM4 h n'agit 4e tél^r^pdler 1^ tf^mp9, ç§tt§ n^gme roue tourii^
avec r^rbre de l'borlpge oo )es pscillfitipn^ dp peqdule , yqil^ |opte la
^'fférence.
p (es| certain (}u'oq p^spt fàns) arriyer focilçment | montrer Th^ure
4'9iie première jiprlpge doopép dans tgu^eç le^ pbapibr^s 4'upe mair
soD, dans toutes les maisons et sur toutes les places d'une Yil|e. Qgi
de nous n'a gémi des différences énormes que présentent à toutes les
stations des voitures publiques ces prétendus régulateurs qui ont tant
coAté i h y|lle de fm^] Vn \^mf» yî^adra où riiorlpge de l'Hôtel*
de- Ville répétera mille foi§, m mWe points séparés, son heure et sa
minute régulatrice. Alors, suivant l'expression naïve d'un heureux
ttaain des aipérienflas de M. WfaealstMU, on anra ennduit le tampe
à iravaii lia raaada wm iiiii» cMMoeen condpit maintenant l'eaa a£
le gaz. Il idgit, de feata» qna la Providanca rendll ppasibia cette rér
gnlapité abaafaM » car les spciétés nonvaliea, grica aux ahaminid^ fer,
nerçBl anoportéai aVéc Unt da witessa, qoe laa haures ne aenmt
pina qoa iM miMtas dq daa
fSO TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
TROISIÈME APPLIGATIO!!.
Système de $onneUc$ mises en mouvemesU par te eautaiu
iUcprique.
Dès qoe BL Wbeatstone fut panreou, par les procédés si ingénieux
que DOQS avons décrits, à faire sonner le réieil on l'alarme des télé-
graphes électriques, il loi fut comme impossible de ne pas remarquer
que ce mécanisme pourra s'utiliser partout où l'on voudra faire son-
ner à distance une cloche on timbre quelconque. Ainsi prit naissance
le système de sonnettes dont nous parlons. Il fut immédiatement em-
ployé dans la chambre des communes et dans plusieurs autres éiaUis-
sements publics; l'appareil moteur est tantôt une pile, tantôt une
machine électro-magnétique Cette application curieuse prendra tous
les jours une nouvelle extension : on pourra faire sonner ainsi des
cloches même très-pesantes , sans qu'on ait besoin d'imprimer on
mouvement aux fils de communication , sans qu'on ait recours ï au-
cun levier. Il suffira de fils très-fins qu'on ne sera pas forcé de ten-
dre, qui pourront suivre tous les détours imaginables, et d'une petite
pile à effet constant, dont l'action se continuera pendant des mois en-
tiers sans qu'on ait besoin d'y faire la plus petite attention. Cette pile
produira la force nécessaire pour mettre en mouvement avec one
très-grande économie toutes les sonnettes du plus vaste établis-
sement.
QUATRIÈME APPLICATION.
Appareil propre à rendre plus facile la comparaison de
deux penduies.
11 arrive continuellem^t que, dans les observatdres sortoot, on
ait à comparer à un pendule*étalon divers pendules à secondes, qui
devront servir plus tard à des expériences précises de géodésie. Getie
comparaison est une opération délicate , que l'on exécutait jusqu'ici
en étudiant attentivement avec l'oreille les oscittations des deux pen-
dules à comparer , et notant avec le plus grand soin les colncidaiees.
Pour qui connaît la mobilité de l'esprit humain, cette méthode des
coïncidences apparaîtra sujette à beaucoup d'erreurs. Il y a pea de
jours, un des astVouomes attachés à TObservatoire royal, N. Faye,
HlSTalR£ DE SES APPUCATIONS. 1)1
pariait detaol moi d'an moyen nonrean qu'il étudiait depuis quelque
temp6, et qui reposait sur le principe fondamental de la transmission
instantanée de l'étincelle électrique. Ce moyen me parut lrèaH:omplexe
et très-difficile à réaliser, et j'osai faire part à mon tour d'une idée qui
m'arait été inspirée parce que j'ayals appris de l'horloge électrique
de M. Wheatstone. Voici quelle serait la disposition générale de l'ap-
pareil. On se servira des oscHIalions des deux pendules à comparer
pour faire mouToir sur un même cadran deux aiguilles , pour obtenir
ce résultat il suffira éifidemment de suspendre aux extrémités des
deux pendules deux petits fils mobiles trè»-miuces qui , lorsque les
pendules arriveront au point le plus bas de leur course, établiront ou
fermeront le courant ; la fermeture du courant aimantera les petits
morceaux de fer doux liés aux échappements d'horlogerie qui doivent
faire mouvoir les aiguilles correspondant à chaque pendule : chaque
oaciBation des pendules fera donc faire un pas aux aiguilles, et la
comparaison des pendules , si pénible quand on voukit y procéder
directement, est ramenée à h simple considération de la nurcbe de
deux aiguilles sur un même cadran.
CINQUIÈME APPLICATION.
Moyen de soustraire Us pendutes ckstroiiomiquts à Cinfluencé
des variations de la température et de la pressian attno^
sphérique.
Llnfluence de la chaleur sur la marche des pendules astronomiques
a été combattue directement par les dispositions compensatrices; on
a sa opposer la chaleui' à elle-même , et obtenir la régularité , l'uni-
formité à l'aide de la cause même qui tendait à produire l'effet con-
traire. Mais la précision que l'artiste a donnée par cet artifice aux
apparelb d'horlogerie n'atteint pas encore le but proposé ; les dilata-
tions de plusieurs verges métalliques s'opérant en sens contraire, de
façon à h neutraliser à chaque instant dans leurs effets sur la marche
do pendule , ofli*ent l'idéal qu'on n'a pas entièrement réalisé , peut-être
qu'en suivant une voie nouvelle on aura plus de chance» d'un succès
complet.
Au lieu de combattre directement les variations du pendule,
M. Paye propose de les supprimer. La nature nous offre en chaque
ut TKtÊGAAPfUJà Éi^KCTBIQUË.
lien Hoe eottcbe ferrure pliii ou moinft jffofonie od eai vftratpN»
eeweDt 4o se prodoire; c'est la comshe de leinpéraim^ îavariaUe n<^
tuée ^ps oui f4imat« |i 35 ipè(re« avrrdessow 4» «4 » i^ qttelqpfis p|ed|
fleplemeni aous d'autres latitudea, CJq(9 pendule placée dfQS cette
concile de tempirature jovaiiaMe ne aérait p|u» apnmîae qu'à dm
cansead^errenr, dont une peut être supprima ^^meoi, çofpme nous
allons i'indiqufir, et dont l'autre a déj^ élé coipbaUue avec anccès par
lea eOorta r^onia de MM. Mugier et lll^iqnerl,
ISuppoaona une borioge dont le pendule , d^arraasé de son appareil
coonpenaateiir , resterait invariable , parce qu'aucune ioflnepce exté-
rieure ne tendrait à produire de dilatatioo ni de contraction » ^t voypns
ai lea autres causes d'erreur , toujours agiasantes dan^ les caa or4t''
nairesi pe pourraient pas éire supprimôea du mime cpnp. On mt que
la réaiatance de l'air ambiant ei^erce mr lea oacillationa d'un pen-
dule une action yariable suivant |a proasion atmosphérique, p'après
H. Strnve, une variation de t pouce anglaia dans la brûleur 4e la
colonne barométrique produit une yariation de 0\i(i 4ana la marche
diurne de l'horloge. Bessel, qui a'eat {prtemant préoccupé de f^etle
cause d'erreur, a montré comment il faut s'y prendre pour y remé-
dier ; il a proposé de mettre dans la tige même du pendule un baro-
mètre éuroit dont h cuvette serait placée dans la lentille, vers son
feutre de f^rayité, 1^ yariatiops de pression de l'atmosphère se reQé*
teraientsqr celles do niveau du baromètre, et déplaceraient le centre
d'oscillation du pendule de certaines petites quantités calculables à
l'avance; les dimensions étant réglées par l'analyse et par des essais
DonvenaMav, on arriver^ ainsi à compenser k pendule ponr les va-
riations de pression, è peu prés comme nn 1*4 çmtmt (H^ pnmr
^^ de température, Mais on voit comment ,^ cJjiaqVQ P^uae dVreur
qo'on parvient k combatuw, on se trouve condamné & întrpduirn «ne
complication nouyelle dans l'appareil primitivement ai aîmpladu p»-
Mb I et peut-être aussi de nouvelles causes d'erreuTi plus fromplexesi
papabiea d'4PP0sar un obstacle iovincible aux progréa ultérieurs.
M. Paye croit qua le moyen proposé par lui est Plns iéifond» car il
détruit à la fois, et pour aiosi dire 4'nn aenl noop, lea v^ijationa ie
température et de pra^sion atmosphériques, U pendufai Mmt vlkU
dans la couche de température invariable , il suffit de supprimer toul^
coommnication entre l'air inlérieur de |s boite et l'air ambiant pour
iaire disparaître te seconde cause d'oareur.
MVM êommm Um pirii d*«iie boriogo pbieie mii t^Hi, )k ani
gmida profoiidftiir^ daiw upe cavité dose, oà il bnt ae garder
de doBtter aeeèt anx lïHiraala d*air et | Vmtnmc» |»ertiirbaiPice dii
eorpi» tif aiiiaf L'éicetrioité réaoodra ee problteif ; rborloga type aara
l'apparail motMir de aignaiis télégrapliiqiiea qiia les courante ironl
INHter daoi lentes ted parties d- an vaste ehservatoire , avee une prAr
eWeii q« ne restera pas au-desseus des eiigeaees astroiiomiqQes,
M. Paye avait pensé que les appareils tél^aphiques ordinaires • UgAr
reoMit modifiés, p^rraieet transporter les siinauy de rborloga^type
sar des eadrans vides, eA que aigoille marquerait la seqoiida q^'im
petit appareil additionnel très-simple, usité dans nos compteurs, aurait
été chargé de frapper : M. Foucault lui a signalé plusieurs inconvé-
niokts graves de cette polvtiou e( a biep voplu ^n chercher une meil-
leure, dont voici les éléments principaux. On profiterait du mouvement
osdHateire de Taxe qui porte la fourchette pour opérer alteraativement
la diatribntiofl de Téleetricité dans deux fils métalliques, lesquels,
allant s'enrouler sur deux électro-aimanu, les aimanteraient ehaeun
à son tour pendant la durée d'une seconde. Ces électro-aimartts, qui
devront être très-petits, exerceront sur les oscillations une action ac-*
célératrjce OQ reiardatric^i suivant que l'horloge subordonnée tendrait
k retarder ou à avancer sur la pendule principale.
Il« Laugier , teet en avepaot que remploi de l'éifetro-^mant peut
trèst-bîea véossir daoa les horloges ordisaifes, auiai qpe retpérieoce Ta
pnmvé depuis {engtemps , croît que sou introduedon dans les herioges
Mioeemiques soqlèfenMt beaipeeup de diffieultée, Aio«, yus parte
du nade de transmissieB et de la aature de l'aeliou de TéleetRHibnaei,
il eet k endndre qu^on ii^augeseete daas le oiécauisaie 4e l'horioge la
aoaabae teiqaars trop graad des poiats de eoatact s eederaier faico&r
véaiaQl est brt grave; il a suffi pour fidre abandooaer, peur les réga-
htcorf eatrafiomiques, le méeaoisae da rementoir* l'uiM des phis
psédeuees inventions de rboriogerie,
M. Feye a répoadu daas les tenues saivaais i v Quant k l'agent
élaatnhëyaaBiique qui jouera «a rftie essentid daaa la eombiaaisQe
■oovette, je n'ai peiat disaimnlé les difficultés iidiéreates k son mode
d'aetiaa et k soa apfdieatioa aux horloges ; e'est même pour eette raison
qoa je me suis adressé k une personne habituée k le faire Canctionaer
sou taatee les fwiaes. D'aiiieors, sî l'appareil éieetro^aotear k ceu^-
rani coaetaat est saaalfaithii*mliae anv vsrialioas de la teoniératare
414 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRlQtË.
extérieure, ri le 61 conducteor est ptrfaitemeot isolé, et cdi me piratt
facile à réaliser dans l'intérieur d'un observatoire; si l'appareil coaw
mntateur surtout est exécuté avec la précision convenable, l'influence
nuisible se réduira , pour l'horloge-type, à celle d'un rouage de plus,
pour les signaux transmis, à une erreur constante indiflérente pour
nous : et la question étant ramenée k ces termes, je ne vois pas qtt*on
puisse mettre en balance les inconvénients avec les avantages signalés
plus haut •
Nous n'insisterons pas davantage sur cette application, que Ton
comprendra facilement, après tons les détails dans lesquels nous
sommes déjà entré.
SIXIÈME APPLICATION.
Détermination de la differefice des tongitudeê. — Prcjei d'ob-
servatiom relatives à la recherche des Uns des ouragans
de V Amérique du Nord.
(Extrait d'une lettre de M. E. Loomis à M. Sabine.)
«New York, S aoftt 1S47.
»... J'ai entrepris depuis quelque temps un travail qui vous inspi-
rera peut-être quelque intérêt, c'est la détermination exacte de la
différence de longitude entre Philadelphie et Washington au moyen
du télégraphe magnétique. Le télégraphe magnétique de M. Morse est
en activité depuis un temps considérable entre ces deux localités,. et
M. Bâche a proposé de se servir de cetteligne pour la transmission
des signaux propres à la comparaison des heures locales dans la
triangulation de nos côtes. En conséquence, j'ai fait établir un obser-
vatoire temporaire l'an dernier, aussi voisin de la ville que les ciroon-
stances l'ont permis, et j'y ai établi on instrument des passages et une
horloge. Un fil a été conduit de mon observatoire au bureau du télé-
graphe, et me mettait ainsi en communication avec la ligne régulière
de Philadelphie. Un autre fil a été mené du bureau du télégraphe de
Philadelphie à l'observatoire de High-Srhool , et un autre du bureau
du tél^^phe de Washington à robscrvatoire national. Ainsi , trois
observatoires, à New-York, à Philadelphie et à Washington, se trou-
vaient en communication télégraphique ; et après avoir déterminé notre
HISTOIRE DE SES APPUCATIONS. 1 S»
temps local par des observations astroncmiiques, doos n'avons plus en
beaoia que d'an signal qu'on pûl saisir simultanément aux trois loca*
lités. Ce signal nous a été fourni par un aimant à la manière ordi-
naire des communications télégraphiques. Notre plan d'opération a
été le suivant. A dix heures du soir, lorsque le service ordinaire de
h compagnie a été terminé » nos trois observatoires ont été mis en
communication l'un avec l'autre , et après que cette communication
eut duré un temps suffisant pour avpir la certitude que tout était en
bon ordre New-^TcM-k a commencé à donner les signaux. Au com-
mencement d'une minute à mon horloge , je touchai la clef de mon
registre « et on a entendu simultanément un coup k New-York » à
Philadelphie et à Washington. Les trois observateurs ont noté le temps
chacun à leur horloge. Au bout de dix secondes, j'ai répété un sem-
blable signal et on a noté les temps; après dix autres secondes, j'ai
renouvelé le signal , et ainsi de suite jusqu'à vingt fois. Après avoir
attendu une minute, Philadelphie a répété la même série de s^^naux»
et on a de même noté les temps. Nous avons encore attendu une mi-
nute, et Washington a répété les mêmes signaux à son tour. Nous
avons donc obtenu ainsi soixante comparaisons de nos horloges , qui
nous dimneront la différence de nos longitudes avec une exactitude
aussi grande que celle qui aura été nnse dans la détermination du
temps focaL
» Nous avons , dans notre première expérience , éprouvé un grand
nombre de mécomptes très-graves» ainsi qu'on aurait dû s'y attendre*
par suite de la nouveauté et de b délicatesse de l'entreprise; mais
nous avons tout surmonté. Dans oing soirées différentes nous avons
transmis de bons signaux, aller et retour, et nous nous proposons de
poursuivre les comparaisons jusqu'à ce qu'on ne puisse plus espérer
d'atteindre un plus haut degré d'exactitude. Les erreurs de nos hor-
loges n'ont pas été rigoureusement calculées, et nous n'avons pas en*-
core obtenu de résultat final ; mais nous avons déjà fait des comparai-
sons soflBsantes pour apprendre que les résultats des différentes soirées
s'accordent d'une manière remarquable les uns avec les autres. Je
pense que les différences extrêmes entre les diverses séries d'obser-
vations ne s'élèveront qu'à une petite fraction de seconde, n me
semble que ce mode pour la détermination des différences de longi-
tude devra remplacer toutes les antres méthodes entre les localités
qui seront reliées entre elles par un fil télégraphique. Ces observa-
Hè tthÈmAPmÈ tLEtrrMlQtTË.
tioDë petlireiit êlre répélM hrfCBiiiiiieiiti et h tongilttdf petlli je
croii , êtl^ dtftemtaée at^o mw pr^^MoU tout tu moltis égale I eelk
Ù6B teffip^ lotalix. J« pMmue ^n*m wt Éaoriit «fl 4ife «titflDl As
ftutref mélliddé» : je li'al pis eti(^t« Appris qdê ëe flKiyW ait été «y
ëtt tiÉig« en Birfopë , quoIqtK! i'applicatkiii ae préseitte d'dto^iiiêiiM!;
ptofiiek^vooa m'iiiibrtiier a*ll y a ea qëd^de t«iitiU»f M Mêiâe
genre t
» J*ai eu déjl plUflieiira fdla rq^skm de Hgtialer l'Itupotiaiieé d*«ii
pMa cditiiHflé dan» ee paya pimr lea oyaartatiënë métdeNdogktttés « et
je Bula bcurem de reas apprendre que le projet d'une aefnbiiMa
eomMnaiMn eai anr le point de ae realiaeri Mi h Heiiryi qui tient
«'être plaeé I la tête de rinaHtnt miihaobt qn'dtt tient d'orgiatnei'f i
le projet de faire une grande ëampagne méténrologiqne qëi dnreri
txiîa antiêea» et de dontrir tnnie la luHace dea Étata-Utia dtt frtoa
grand notnbre poaaible d'obaertaieniH: oe projet aéra abitniia an eon*
grèi « maM noua atona besoltt en même tempe de FaMlatanêe dn gon^
ternMent anghda^ Ym» aatei, d'a^rêa lea dotdAiebta qne je totta il
iNnsaifa, qne nt» granda oorëgana ëe propa^nt aontent lo dett dtt
Adrd dea Àats^Unls. Loraqne le neutre d'nn nnragan toyigi le long
ie W tallée de talnt-Lenrenti sea limita a'êteMdent |9irMa jdaqti'N
gnlpbe dn Meiiqaei lies nfaaertationB faitea an Metlqne a'eftibraa«>
seront souvent que la moitié seulement d'un violent onHkgib AIiIa
%«ri et n'eat prêftiaéninat la elanie d'ouragana dont on dnii attendre
le pina de nôtiona préeienseai parée qne lenra ptaénntnèilêB lent
plna énenUqueniënt dévriop(iêai A moina done qne n«na n'nblêiiiOiia
dea obaerratkma èlmultÉnéeB sur h» posaeaaMna bHtinmqyes i të
nord de antre paya^ nbna erolrona nna obaertationa ^ritêA du II
moitié de ienr vdeur. Il aérait I déairer de tntr le genferaeNieM
britannique et la eomf>agnle de la baie d'Hodaon nona prêter lëdr
nppuL Ntina propoMna qn'k toutes lea atatfcma dn gon%erttêttiêfil na
tienne un re^strè pendant noe période de une» dent on traia annééSi
le pense qu'on pourrait avoir aioai nne eentaine de atatMittai Lea phs^
ibiers irais pour les insttumeita aéraient péUt-êlre HA pèH éoaaid^
rabtesi maia ceux potir les nbaervationa pmbaUenteftt niilat SI toiri
gouvernement veut y toopêrer^ je croie qtie l'idaittttt i^lthato êAtl««-
preadra l'organisitioa de ee aerviee aux Éuia Uhiai »
(Trad. du PMtûè. mdg., Mb. de novembre l84l)
HISranUÊ DE lE8 APPIACAflONS. tv
Votei le «ompléineilt pratique de ia peiisée de Mf Eqrjr i Je le Iront e
tels une note eerieeie lue par Mi Bail dans onedeaaéaiifiaa de rA8<>
loelatkita briHnuiiqae poor raTaaceineni des soiences rëiiniel ftwausea
M lepteAfare demieri
Le leto^ beao oo tsatitàis , chaed on froid « sec oe bainide i dé-
^d, datii un lien donnée de eeriaines causes on conditions pbysi^
qoesi de chakuf , de pressioo atmosphérique « d'humidité $ de dvec^
lion et de vitesse dn veoti etc. Qnelque»>unes de ces causes sont
pins particHlièrement locales, en ee sens qu'dies naissent et penrent
être immédiatement obsenrées la lieu où Ton est» Les autres « an
eoBMire« le tent, pa^ eiemple i arec sa direction et sa vlteèséi nais-
ient aiilenrs I une oertairie distance et ne viennent etércer kur
tofltieBee Mr Tétat atmosphérique dn lien ëâ est placé l'obserratenr,
qn'feprès liroir paixottrn une distance p\m ou mtHas longue* avec une
Ifiteese phis ou moins grande^ L'inflnehce des pfedlières caoses) pres-
sion annoq>hériqoe , température, état du cid, etoi $ est en générël
moins grande } elle peut ddns tods leë cas être appk^ciée et eodime
prédite d'aifanee psr linè kérie plus on moins longue d'obserTâticms
niétfonriDgit}ne8 faites dans le lien dont il s'agit Mais les Mondes
eanensf qui sont Héés ailleorsi ei qui tlelinenli aprèè oft temps plus
M nmns lèngi eaerter leur iniiien6eperittf*batl*icei avaient jnsqn'iei
pour caractère essentiel timprétfu^ de telle sorte (|ue prédire le
temps semblait une prétention ridicule, une tentative téméraire , une
idée chimérique. En sera-t-il encore ainsi , maintenant que le télé-
graphe électrique fonctionne T Évidemment non. Admettons, en effet,
qn*il s'agisse de Londres , et que chaque jour, ou deux fois par jour,
nous y recevions pai^ le télégraphe éieêlf ique )eë observations météo-
rologiques des points les plus éloignés du royaume de la Grande-Bre-
ti^Mi avee la pression barottiétiqee i la température i le degré d'hu-*
midité^ la direction i la vitesse et la force des Ventsi De fait i toutes
ees indicationsi avec les moteos actuels et les eoriimunications établies
par la Compagnie générdé de télégraphie éleotriqnei peuvent par-
venir I Londres en mdns de quatre henl^ des extrémités de Tli^
haidei dn eentre de la France , des bords les plus reculés do Rhin ,
les frontières même de la Hongrie et de la Pdogne. Gemme en géné-
ral la vitesse des vents ne dépasse pas ^ingt milles à Theore, il résulte
de la transmission comme instantanée do. télégraphe électrique qu'à
Ldndres oo salira assea longtemps à l'avance qu'un vent né ou ap-
128 TÉLÉGRAPHIE ÉLBCIUQUE.
para dans Tuiie des régions dont noos Tenons de parler 8*annce atec
tel d^é d'intensité, en parconrant tant de lieoes à llienre , et que
Ton pourra annoncer jusqu'au moment exact de son arriTée. Et parce
que, après atoir éliminé d'avance, par l'eipérience d'un très-grand
nombre d'années et de longues séries d'observations , l'inluence des
causes locales, on sait réellement le temps qu'amène le vent dont
nous parlons , on prédira ce temps avec une sorte d'infaillibilité. I^
grand, l'immense problème des temps modernes, sera ainsi résolu, et
la météorologie sera devenue une science pratique aussi sûre que l'as-
tronomie dans ses indications prophétiques.
Déjà r Express, journal do soir de Londres, avec l'aide de la
Compagnie de télégraphie électrique, publie exactement chaque jour
les observations météorologiques laites à un instant donné sur tous
les pmnts des Trois Royaumes Unis. Les matériaux du magnifique tra-
vail proposé par BL Bail sont donc réunis, et il ne s'i^ plus que de
les mettre en œuvre.
A Munich, déjà, comme M. Lloyd l'a très-bien bit remarquer,
M. Lamont, avec les ressources trq> bornées du télégraphe ordinaire,
a réalisé une partie de ces merveilles. Une discussion facile des obser*
vatimis météorologiques qui loi arrivaient des différentes parties du
royaume lui a permis d'annoncer vingt-quatre heures à l'avance des
tempêtes ou d'autres perturfaati(ms atmosphériques.
SEPnfelfB APPLICATION.
Thermamèêrt^UUgraphe.
Les applications que nous avons énumérées jusqu'ici sont frappantes
sans doute et grandement utiles, elles le cèdent cependant sous ee
double rapport au thermomètre-télégraphe, nouvel élan du génie de
M. Whealstone et qui fut annoncé d'abord au monde savant par une
note insérée dans le Bulletin de l'Académie de Braxelles, mai 1843.
• Par le simple contact du mercure avec ua fil fin de i^tine i^Msé
dans le tube des instronienis météorologiques , on peut apprécier, de
demi-heure en demi-heure , la marche du baromèu^ , du thermo-
mètre, du psychromètre, etc. , avec plus de certitude que ne le pour-
rait l'observateur le plus exercé , et cela ft quelque distance que l'on
mSTOIBE DE SES APPUCATIOlfS. 129
foît des instroMeàb cbmt il s'agit, qa'ib aient été emportés dans l'es-
pace par an l)allon captif^ ou qu'on les ait enfouis en terre.
Ici, traiment , rimagiaation s'etDraie; les profondeurs de l'espace
et de TaMoie sont deTenues accessibles. Tous y déposez des instm-
meots inertes, et l'espace et l'abîme se chargent de vous enYOyer in^
ttantanément eux-mêmes les indications de pression atmosphérique ,
de température, d'humidité que tous aves désirées , et qui vous arri-
Teat comme par enchantement dans JTOtre laboratoire. Le fond du
puits de Grenelle, par exemple , pourra vous faire connaître à volonté,
et sans que vous ayez un pas à faire , la température, le volume et la
vitesM de ses eaux. Dans quel monde de merveilles sommes-nous donc
transportés? Naguère, c'était la lumière qui se faisait pour nous le
plos étonnant des dessinateurs; aujourd'hui, c*est la nature tout en-
tière qui vient se peindre sous nos yeux. Et remarquez qu'il n'est pas
ici question d'une idée vague , d'un plan imaginaire. Le thermomètre-
télégraphe existe ; j'en donne la description dans ce volume : il fonc-
tionne depuis longtemps à l'observatoire de Richmond.
Je û-ains que personne ne veuille croire , alors même que je l'aurai
décrit, à l'existence du thermomètre-télégraphe, au moyen duquel
les hauteurs de l'espace et les profondeurs de l'abîme, devenues ac-
cessibles, nous révéleront leurs mystères de chaleur et de frmd,
de sécheresse et d'humidité. J'ai donc résolu d'insérer id le docu-
ment suivant : c'est un rapport adressé à l'Association britannique
pour l'avancement des sciences , par la commission chargée de di-
riger les expériences que l'on devait entreprendre avec des baUons
captifs.
c L'^pardl destiné aux expériences est achevé. Le ballon , qui a
dix-huit pieds anglais de diamètre et vingt-cinq pieds de hauteur, a été
reçu à Wooiwich par le colonel Sabine. Le thermomètre-tél^aphe
de M. Wheatstone a été éprouvé ; il fonctionne de la manière la plus
parfaite à la distance de plusieurs milles. Nous avons commandé l'adr
dition d'un second mécanisme destiné à donner les indications baro-
métriques. Nous avons fait une série d'expériences sur la force et le
poids des cordages des différentes sortes de fibres; nous avons arrêté
la qualité qui convenait le mieux , et nous sommes heureux d'annoncer
que H. Enderby, qui a pris le plus grand intérêt à ces recherches»
veut bire cadeau à l'Association de la quantité de cordages nécessaire
^ DOS expériences.
9
iU TÉLÉGftAHIE ÉLECmQCC
• Smh mmm de 250 Mr. q« mm mit Hé dhafe , wmm mm
dépensé 81 Ur. 8 sch.
• Le directeur de Tusiiie à pu de Woohvkh a llMPigni le jàns
grand dénr de nooi seeoader, il a anirté à i
rea; grtce à a» soins, aoire lialloD a été ;
• Pour compléter les aTaniagesdéjèeoBsidénbles de letre poeiiioa
il Wooiwieh, il est i désirer que l'Assodatioii aArease iiae revote aa
maître général de l'ordoance pov loi demander aon appm. •
Ce rapport est aigné par l'illostre M. Bnbiaaon. k préâdett de b
Le tbcfmo-baro-psydirD-hygro^anémo-aètra électrique était donc
1100 pas on rôre , mais on fait II n'en resta pas moins im mfsière
qoi a longtemps fatigué mon esprit ; je n'anis pas po deviner le aaé*
euijsme ingénieoi de H. Wbealstone , j'aorais Uen plnlH oonçQ Km-
poBsibOlté dn bot qu'il voulait atteindre, et je ne pois résister an pWMr
d'initier mes lecteurs par une description rapide li ce mervcUleiit
progrès.
Le tliermoinètre^tâégrapbe que le ballon doit enlever dans les airs
pèse, avec la bdte qui le contient , on peu plus de quatre Mvfea. Il est
aio^ eonstmii : le mouvement d'une petite horloge fait descendre et
monter régulièrement en six minutes un engrenage vertical ; cet en«*
grenage porte un fil Gn de platine , qui se meut dans le tube do ther*»
momètre : l'étendue des excorstons du fil correspond à vîngt-boit di^
Tiflions de l'échèHe thermométrique; mais oft peut l'ajuster de lelle
sorte qu'il puitoe parcourir vingt-huit divisions qnelcompies de cette
même échelle , de façon qu'en réalité il peut la parcourir tout entière.
Deux fils fins de cuivre , recouverts de soie , et d*une lengnaiNr suffi-
mnte pour unir le ballon à la terre dans sa plus grande élévation,
sont Fixés k l'instrument de la manière suivante ; l'extrémité de rmi
des fils plonge dans le mercure do tube du thermomètre } l'extrémité
dt; l'autre est on contact avec la roue de l'horloge, laquelle roue com-
munique métalliqneinent avec le ffl dé platine ; les extrémité» lofé*
rieores des deux fils sont sur le m\ unies ensemble. On interpooe sur
le passage du fil , dont l'exirénilté pkmge dans le mercure du thermo-
mètre ^ un galvanomètre sensible , et sur le passage du second fil une
pile d'un seul élément à proportions très-pefites. Si Ton a disposé le
galvanomètre de manière que raiguttle marque le léi^, il cOflMriera
cette même disposition tant que le fil de platine ne sera {W i
nmmm i»e ses Ai^i^LtCATtôNs. m
tict stêc te in«fcure in ttibe; mais l'aigutik déviera ânsrftôt que le
.coflUct «m lien , «t restera déviée josqu^à ce que ce contact soit de
Miiireaii rompu par i'aaeeiMion dé l'engreuage qui porte le fil. Pen-
dant la demi-seconde de temps coireapondant aux battements de
l!h«iogê , le fil parcourt la 550* partie de mû échelle , et par consé-
quent chaque point de l'échelle correspond à un battement différent ,
ou à une demi-^seconde différente prise dans la s^rie de trois minutes
qui constitue le temps employé à parcourir Téchelle. Dès lors, si un
observateur* muni à telra d'un chronomètre r^é de ffl«i|ière k suivre
ààm» iet tndicatiana l'horloge emportée dans l'eapacâ par le bnUon,
dote rinatant prtcis auquel Taignille dii galvanodiètre a été déviée , il
déduira immédiatement de Celte obeerfition la température indiquée
par le thermomètre du ballon ; car, suivant le degré différent d'expan-
akm dtt mefcnre, ê^eM'-à-dlre suivant que la coteime de mercure sera
pins 00 moins bauée, le contact du fil avec le mercure et par consé-
quent lotonrant s'établiront à une demi-seconde différente. Si les in-
dknttons des deol chronomètres ne se correspondaient pas à la fin
d*one Bérie d^observalions , les résultats obtenus ne seraient pas esscn-
iMiefflênt défecloeuY; il suffirait de leur faire subir tme correétloû
ficHe.
Il est arl^té qu'on ajoutera I cet appareil un thermomètre à boule
toujoufS medillée ou un psychromètre , un baromètre , un anémo-
mètre , etc. ; celte addition exigera simplement qo'on mnnisse Pengre-
fttge de plttsieors fils de platine , et qn'nn même nombre de fils de
Mvre » recouverts dé soie , joignent le ballon à la terre , en renfermant
Ams le circttit un même {fait anomètre.
Quand B Vagissait de transmettre à dfsfanée les indications des
nôtres instrtnnenis télégraphiques, M. iVhcatstone employait l'action
d'un électn>*-aimant qui fiiisait sonner une cloche , Imprimer un ca-
ractère ou écrire un pinceau ; mais l'électro-aimant ne peut produire
ces effets qu'autant ifiie lé courant a quelque intensbé , qu'autant par
conséquent qu'il est transmis par un fil assez gros. On ne pouvait évi^
démment recourir* à ce moyen , quand il s'agissait d'expériences à faire
avec les balloils captifs, parce que le poids du Gl aurait été un incon-
vénient grave ; et d'ailleurs si la pile était forte , le contact du fil de
platine avec le mercure donnerait naissance h une étincelle qui trou-
blerait les observations : il â donc fallu recourir aux déviations non
moins tranchées de raiguille du galvanomètre.
9.
1S2 TtLÉOAraiE tLBCmOlJE.
Vuitt cooHMat, de mx nnaitt en n mintes, an peÉI ehimer
tODtei ki variations de preasion, de tempéntore, d'bomidîlé , etc.,
qoi ae prodniscm i one grande banleur dana Fespace. Je foasdinw
anan iadlenient comment on pourrait appcéder à diMpie imlaat k
nieate, b températnre et k tolnme des eaox dn pula aiténea ds
Grandie.
BDITIÈMB APPLICATION.
Chronageap^ -— Mojfen de fnemrer de$ inUnattes eaUrtnu-
ment courts f comme ia durée du choc dc$ corps Hastiqua,
cette du dibiuuUment du ressorte , de f inflammation ds
ia powÊrCy ia vitesse des frcjcetHes » cte.
n est on iait qui doit dominer h longue discnssion que oatteappH*
cation nouvelle va aoolever, c'est qoe dès iSftO M. Vheatstoae a fût
annoncer par M. Qoéielet » dans une des séances de rAcadémie de
Bmidles, qoe, par une eiienslon da mécanisme de son télégraphe
électrique» il avait trouvé k moyen de mesurer la durée des phéao-
mènes qui se produisent dans un tempa très-court» la vitesse des pro-
jectiles, etc.; il avait à cette époque » en uu mot, inventé le chrsno*
scope. L*idée du grand progrès que nous allons raconter lui appartient
donc évidemment» il en a pris possession dans le monde entier, il ae
peut rester de doutes que sur Texécution de Tappareil. Est-il» oui ou
non» devenu entre les mains de BL Wbeatstone » avant que MM. de
Konstanlinoff et Bréguet s'en occupassent» un instrument réel pooviat
donner et ayant déjà donné des résuluts comparables» voiU la seule
question à résoudre. La solution n'est pas douteuse pour moi : expo-
sons d'abord les faits» écoutons les prétendants divers; h vérité res-
sortira de cette exposition fadk» et nous conclurons sans peine.
Idée et procédés de M. PouiUet.
La première note imprimée sur ce sujet est sortie de la plume de
M. Pooillet ; je la reproduis tout entière , parce que les considéra^
tjons générales par lesquelles elle débute présentent un assez grand
intérêt.
« On a tut des recherches intéressantes sur h rapidité avec la*
quelle s'exercent ks actions électriques et magnétiques; mais en gé-
HISTOIRE DE SES APPUCAT10»S. 1}}
nM on n*a paâ assez distingaé ce qui appartient aux fluides eax-
iiiêffles de ce qui appartient à la matière pondérable à laquelle Us
impriment des moaTements. Cette distinction est d'autant plus néces-
saire qae Faction propre des fluides entre eux est primiti?e et directe,
et qu'elle s'accomplit aTec une prodigieuse vitesse, tandis que l'action
qo'ib exercent sur les corps pesants est secondaire et indirecte ; et
par h nature des choses £lle ne peut se manifester que par des mon-
fements dont la vitesse est Incomparablement moindre. Ainsi , lors-
qu'une aiguille de boussole est en équilibre sous l'influence du ma-
gnétisme terrestre, et qu'on la voit se dévier par une cause étrangère
comme nue décharge électrique , un coup de foudre ou une aurore
boréale, Il faut bien distinguer l'instant rapide où les fluides magnéti*
qnes ont été affectés, de l'instant tardif oà nos yeux peuvent constater
an mouvement appréciable dans la masse pesante de l'acier qui con-*
slitoe l'aiguille. Il se pourrait bien faire qu'entre ces deux instants il y
eât un intervalle de temps égal à miHe fois ou à dix mille fois la
coorte durée pendant laquelle l'action propre des fluides s'est fait
Kntir. Les phénomènes qui se succèdent dans ces circonstances peu-
vent être assimilés, sous quelques rapports, à ceux qui se produisei^t
dans le pendule balistique, quand le projectile, n'ayant qu'une tuasse
rehtife petite, se trouve animé cependant d'une très-grande vitesse :
alors le pendule peut être tellefflent disposé que son mouvement, par
rapport à la courte durée du choc, ne devienne bien perceptible qu'a»
près un temps considérable. Aussi n'essaie-t-on pas d'apprécier par
le pendule le temps pendant lequel le projectile agit, bien que cette
action, qui s*exerce ici entre des corps pesants ayant des masses de
grandeurs finies et comparables entre elles, ait sans doute une durée
très^grande rdativement i la durée de l'action que les fluides électri-
qnes exercent directement entre eux ou directement sur k matière
pondérable.
> Ce que l'on détermine au moyen du pendule balistique, c'est h
vitesse de translation du projectile lorsqu'on connaît sa masse et lor»^
qu'on connaît en même temps les conditions du pendule et l'am{rii-
tade de la déviation qu'il a éprouvée sous l'influence du choc : il y a
là quatre quantités liées entre elles par des relations simples qui se
dédmsent des lois de la mécanique; et trois de ces quantités éunt
touiuea, la quatrième peut être déterminée avec ftes on moins
d'cinctitiide.
U4 XtLtGRAPHIE ÉtECTRIQtfi.
» L'analogie que Ton peut établir entre le pesdiile Wistiqni •(
raigoille aîniaotée est assuréfuent trèt-îiB|Nu:raite» piiisi|iie les ktm
qui agisseot dans les deux cas sont d'une nature tnnti fait diSéren^»
cependant elle n'est pas sans milité paor faire oioiprandre le par|i
^oe 1*00 peut tirer de l'aignille magnétique pour une foule de recbeiw
dies auxquelles, jusqu'à pré.sent, elle n'afait paa été appMipié^
• Qn conçoit, en effet, que si une a«gniUe aîwaniée est en repes et
qu'un courant électrique Tienne agir ? îTenNiit sur elle pepdunt p^
temps très-court , par exemple pendant nn dixièaie, nn centième pn
nn millième de seconde, il pourra résulter de cette impulsion poiqei
et presque subite un mouvement de déviation lent et régulier, d'ooe
amplitude déterminée et i>ariaitement appréciable» Ce œonfemeptde
déviation sera« par sa cause, différent de celui du pendule balistiqu^t
naais il lui sera fort analogue par ses effets, car il se transloriitfl
comme celui-ci en oscillations plus ou moins rapides. Dans oe der-
nier cas, la déviation primitive dépend de l'établiaseoient du peodoili
c'est-à-dire de sa masse, de sa longueur , de son moment d'inertili
etc., puis de la vitesse et de la masse du projeaile; et les osdilatioif
qui en sont la suite et qui sont produites par l'action de la pesantw
dépendent elles-mêmes de cette première impulsion* Dans le casdi
Taiguille aimantée, la déviation primitive dépend aussi de l'étaUlia^
ment de l'aiguille » c'est-à-dire de sa masse pondérable, de s|len«
(ueur, de son moment d'inertie, de la quantité et de la dîstrîbotioil
de son magnétisme libre ; puis elle dépend aossi de l'intensilé de ceU'
rant électrique et du teoips pendant lequel il a exerce son Mtîoo;
enfin » les oscillations qui en sont la suite et qu| sont pmdailes par 11
force magnétique terrestre dépendent-eiles-mémes de nette preimira
impulsion. Ainsi, la masse et la vitesse du projeaile ffopt ipi rempb*
cées par l'inten^té du courant f% par le temps pendant |eqii4 11 agit»
si bien que la durée de son action peut se déduire de soq UMevitét
Konrvu que le» conditions relatives à l'aigoilie ment puv^Uttmeot
cnnnues.
. » Sil anive, par conséquent, qu'un courant éUctriqoe poisse agir
d'une mamèpe régulière et identique à elle-même pendant un InsM
UèHTourt, tel, par exemple, qu'un millième on dix miUîème de se*
conde, et s'il arrive en même tempe qu'il puisse» par euue eotion é
prompte» produire sur un système magnétique convenaUe une fn-
mière impulsion, une déviation primitive assex lente et d'C
UlST01f(£ D£ i»ES APPUCÀXXONS. US
Iode assez élendue, riea ne sera {dus facile que de détentiider a?ec
exaetitude des iotervalles de temps qni se comptent par millièiBes oa
par dix milliàmes de seconde. Pour obtenir de telles mesures au
iiio]Fen des aiguilles aimantées, tout se réduit donc à ces quesiions
essentielles ; Quelle est la limite de temps nécessaire à un couraut
pour traferser un circuit donné? Quelle est la limite d'amplitude. de^
défiatioDs qu'il peut produire sur le système magnétique le pluft im*
preasieiuiable?
a La première question a été examinée dans l'un des mémoires
qfne j*a{ présentés à l'Académie, en 1837 , sur les lois de l'intensité
des courants électriques; j'avais constaté alors qu'un circuit deplur
sieurs milliers de mètres de longueur était traversé par le eourant
dans on espace de temps qui ne s'élevait pas à 1/70(M) de seconde, et
que dans cet instant si rapide ce n'était pas seulement une partie de
l'éloctriolté qui se manifestait dans le circuit., mais qae le cqurant
passail intégralement avec toute son intensité. Je ne sache pas que»
depoia eetie époque , on ait poussé plus loin ce genre de recherches ;
j'admettrai donc ce résultat comme la limite de ce qui est démontré,
nuis MB pas comme la limite de ce qoi peut l'être. Je suis porté i
croire, au contraire! que dans un temps plus c^ourt l'électricité peut
traverser un circuit d'une étendue beaucoup plus considérable* U
serait intéressant de bire des expériences sur ce sujet avec des cir«
coila de trois ou quatre cent mille mètres,. comme ceux qui sont em-»
ployés aux télégraphes électriques; en opérant sur- de telles lon^
gueurs» on aurait de bieu plus grandes facilités pour trouver la limite
de vitesse avec laquelle se propage l'électricité, et aussi pour décou?*
vrir si cette limite dépend de la longueur absolue des circuits, ou de
leur degré de otmductibiiité.
• La seconde question n'est pas résolue par h première : de ce
que le courant passe intégralemeoi dans i/7000 de seconde, et de ce
qu'il aaaîntiettt en équilibre l'aiguille de la boussole d'intensité parson
reumr périodiqoe à des intervalles aussi rapprochés , il n'en résulte
aucaoemeot qu'une seule de ces actions doive imprimer à i'algoiile
une déviation sensible et observable. Il fallait donc isoler l'on de ces
chocs pour en copnattre l'effet : j'y sois parvenu de h manière
suivante.
» Sur un plateau de verre de 84 ceniànètres de diamètre est collée
une bande d'étain d'uvdnillimètr^ de largeur , s'étendent comme un
136 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
rayon de la circonférence Ters le centre ; là , die commnniqoe à nne
bande circulaire pins large qui entoure Taxe de rotation. Supposons
que le plateau tourne à raison d'un tour par seconde et que les deux
extrémités d'un circuit électrique s'appuient par des ressorts. Tune
sur la bande centrale qu'il touche toujours, l'autre sur le verre du
plateau près de sa circonférence; au moment o(k la bande d'un milli-
mètre viendra passer sous ce dernier, il y aura communication élec-
trique, et la durée du courant sera justement égale à la dorée du
passage de la bande , c'est-à-dire à 1/2250 de seconde si l'on touche
près de la circonférence, à 1/1260 si l'on touche au milieu do
rayon , eta
Si le plateau fait deux tours, trois tours, quatre tours par secmide,
on obtiendra ainsi des passages d'une durée deux, trois ou quatre fois
moindre.
Or« en faisant l'expérience, j'ai trouvé qu'une pile ordinaire de
Daniell à six éléments, ayant à traverser un circuit d'environ âO mè-
tres de fil de cuivre de 1 millimètre , donne un courant assez Intense
pour que Taction qu'il exerce pendant 1/5000 de seconde Imprime
une déviation de 12 degrés à l'aiguille d'un galvanomètre peu sen-
sible; l'aiguille met environ dix secondes à parcourir cet arc, de telle
SMrte que l'action rapide des fluides électriques et magnétiques qui
s'est exercée pendant 1/5000 de seconde se trouve par là transformée
en un mouvement cinquante mille fois plus lent, lorsqu'il passe dans
la matière pondérable de raiguHle.
» Le galvanomètre de M. Melloni a une sensibilité qui est malme-
nant connue de tous les physiciens : elle est variable dans les divers
appareils ; cependant elle peut être prise pour terme de comparaison
lorsqu'il ne s'agit que de donner une idée approximative des effets
électriques. L'un de ces instruments donne 15 degrés de déviation
lorsqu'on fait agir sur lui pédant 1/5000 de seconde le courant d'un
seul élément de Daniel! dont le circuit se compose d'environ 20 mè-
tres de fil de cuivre àfi 1 millimètre : ainsi, avec cet instrument, l*on
peut apprécier sans peine la dix-millième partie d'une seconde.
• On comprend qu'il y a ici à déterminer les lois suivant lesquelles
l'amplitude de la déviation varie dans le même appareil, avec l'inten-
sité du courant et la durée du contact : ces lois peuvent se déduire
de diverses considérations théoriques ; cependant il sera nécessaire
de les vérifier par des expériences précises, fia attendant , je me suis
HISTOIRE DE SES APPUCATIONS. lS7
boroé à graduer enpiriqQemeot l'appareil qoi m'a servi, c'est-à-dire
à dresser une taUc des déviaiions qu'il éproave sous l'iROoence d'un
coorant connu agissant pendant an temps déterminé. Cette graduation
OM fds faite, le galvanomètt^ devient, en qoelqoe sorte, un pendule
balistique qui donne le temps pendant lequd le même courant eteroe
son action.
• Parmi les applications que j'en ai pu faire jusqu'à présent, je
citerai seulement celle qui est relative à la vitesse d'infiammation de
la pondre. L'expérience se dispose de la manière suivante : les deux
extrémités d'un circuit dans lequel se trouvent le galvanomètre et
un élément de Daniell viennent s'adapter, l'une à la capsule mise
es place sur sa cheminée, et l'autre au chien du fusil, toute la
batterie étant bien isolée du canon ; une portion du fil passe devant
le bout du canon à quelque distance, de manière à être coupée
pur la balle à l'insunt où cÂle sort. Voilà tout l'appareil : lorsqu'on
tire, le courant passe donc pendant tout le temps qui s'écoule d(*pais
rinslant où le chien frappe h capsule jusqu'à l'instant où la balle
coupe le fil : les déviations produites dans diverses expériences faites
avec la même charge de poudre sont parfaitement concordantes; les
observations se font avec la plus grande facilité; et avec h charge dont
j'ai fait usage les valeurs exirémes sont 1/140 et 1/150 de seconde,
pour le temps qui s'écoule entre l'instant où la capsule est frappée et
l'ûMant où la baUe sort du canon.
• En variant les chaifies , en prenant des poucbes de diverses quali-
tés et des armes différentes , à canons ordinaires ou à canons rayés , on
poorra aisément déterminer dans tous les cas le temps dont il s'agit
• Pour appliquer le même principe à la recherche des vitesses d'un
projectile en divers points de sa tn^oire, il sufifit de disposer sur
sa route un système de fils de soie , et plus loin un système de fib
conducteurs, de telle sorte qu'en rompant le fil de soie , le pnqectile
étabUsse la communication éiectriquey et qu'en rompant le fil conduc-
teur il la supprime ; la déviation observée donnera le temps du passage :
seulement il faudra tenir compte du temps nécessaire au débande-
ment du ressort qui doit établir la communication là où le fil de soie est
coupé. Ce temps se détermine lui-même très-facilement, comme on
peut déterminer aussi le temps du choc des corps éhurtiques; ce temps
est très*cdurt : dans les essaisque j'ai faits, il a varié de 1/1500 à.
1/2000 de seconde. »
IIS TÉL£ûAAPIiX]& itLSOTBIQUE.
Je ferai une seale riipvm sur la nota de IL Pauilltit : le aUenci
qu*il garde par rapport i M. Wbeatateoe m'étonae et m'afflige pro*
foudémenf. Quoil quand il rappelait aea travaux relatiCi a la Tîtene
de Télecurîcité, ou quand il étudiait une application d^iuia iongtenpi
annoncée par le aa?ant profeaaeor de Kin^'a-'Cdlege* M. Pouillet ae
s'est pas cru obligé au moins de le nommer !
£n suivant toiiû^^urs Tordre chronologique» éoomona oaaintanant
H. Bréguet La note suivante a été lue à l'àoedémie des adenoea Je
30 Janvier 48A5 » et imprimée dans les Comptûê rtnduê :
« Le mémoire que M. Pouillet vient de lire à l'Académie anrrem*
ploi de l'éleetricité comme moyen de déterminer des temps extrême*
ment courts me fait sentir la nécessité de publier cette note qui sa
rapporte à un instrument dont le but était le même , et que j'ai con^
stmil il y a un an pour le gouvernement russe , conjototementavee
M. de Konstantinoff, officier d'artillerie très*distingué.
• AL de Konstantinoif arrivait d'Angleterre. Quand il me vint voir, M
avait déjà Tidée d'un instrument propre à mesurer la vitesse initiale
des projectiles, ainsi que la vitesse dans différents point de la trajecloira.
Ayant tiit la oonnaiasanee de M* Wheatstone, si connu par ses logé*
nisux travaux, ils eurent ensemble plusieurs entratiens à ce sujet,
et il vit cbes ce même savant un appareil qui, au moyen de courants
électriques interrompus et rétablis, permettait de mesmtr le temps
de l'inflanmiation de la poudre avec un grand degré d'tnetitoda.
BL de Konsianiinoff erut cependant, par une autre dlspositton, pou-
voir obtenir encore plus de précision et mesurer des intervalles beao^
coup plus courts. li me consulu sur ce projet, et ccofunt pesôUa
la solution du problème qu'il me proposait, nous coounençlmes ï
travailler ensemble an mois de mars i%M.
• Le proUènie était cdoi-ci ; ilispeser un instrument qui pût ior
cliquer et conserver trente ou quarante observations soeeessives ,
faites dans des espaces de temps très-rapprocbés, d'un phénomène se
passant plus ou moins loin de l'endroit où se trouve placé l'insuniment
d'observation. Il nous vint naturellement dans l'idée d'employer pour
cet objet l'électricité.
» Il fallait de plus unir à cette partie physique la partie mécaniqu6«
qui pouvait devenir assex compliquée , mais qui cq>endant ne le (M
pas autant que semblait le faire présumer la sotmion cbercMe.
» Des raisons particulières m'ont empêché de faire oonnaUro cettp
HlSTOUiË DIC $Ji;S AFFUCAÏiO>S. m
machina; mm Heu r^ s'oppotant plu» maioteuaot k fia pnblicit^ . jt
taia tâcher d'en dooo^r nue idée aussi exacte qu*il m'est pos8ible..Mt
• C'aat eo juin 18A3 que aooa ooipin^^ines la çonstruptîoa d^
€6118 ottcbiof» qm 9» fut terminée que la 2d mai 18(i4«
■ Voir i quelle en est la disposition. L'appareil est monté «ir ua
Uti m lonte » et se compose de six parties distinctes : 1^ D'un ^ys-
tèoie de roues dentées mis en mouvement par upe corde roulée autour
4'ao cylindre et à laquelle est suspepdn la poids moteur i 2<» D'un çyn
lindre ayant pu mètre de circonférence et O'^^SG de longueur, divisa
sur ea surface en mille parties , qui sont donc des millimètres. Pour
dimûitter aen frottement sur ces tourillons, il est porté par nn systèm(|
de galets» Sur son axe est un pignon qui communique avec le ronagi)
ci-dessus; à une extrémité un volant de quatre ailettea» et à l'antrf
DO piateaQ de même diamètre que le cylindre; 8"* P'un petit cbemin
métallique, parallèle 1^ Taxe du cylindre; tes deqi; règles qui forment
ce cbemin sont isolées l'une de Tautre par de Tivoire; k"" d'un petit
fjuiriot mmté wr trois roues de cuivre et roulant sur les deux règles \
3 porte troîaélectrp-aimants et deuxstyles indépendants l'un de Tautret
maïs dépendants cbacun d*uq de ces électro-aimants. lie troisième
électrcHaimaot est placé eeus le cbariot et sert è le retenir jusqu'en
moment oA Ton veut qu'il partes i^ d'nn éobappement è ancre dont
le bras en fer doux» oscillant e«tre deux éiectro-aimantSt est appeU
tamdi il droite * tantôt k gaudie, suivani qn'nn courant passe eninnir
del'aiiiiaot de droite onde celui de ganche. Ce va-et-vient laisse
cbaque fois échapper une dent de la roue lur l'aie de laquelle est nn
petit treuil oà est enroulé un fil de soie tenant au cbariot qui est tii4
par un poids. Le passage do courant d'un aimant k TaoU'e se fait 4
ebeqne demi-tour d« cylindre eu moyen d'un eommutatevr placé sur
son aïof de cette manière le cbariot avance d'une quantité conataniil
k «imqtte demi*tour, et aa vitesse d'avancement est proportionnelle k
celle du cylindre ; G^" enfin d'one disposition particulière pour s'ae*
forer àa mouvement unitorme, înd^)endammNit de tont m>pareil
cbroonmétiqne, et qui donne le moyen de déterminer les limites de
l'erreor dans le résultat final.. ••
»!loas avwia construit pinsieors petits mécanismes semblables l'on à
l'autre, maïs séparés les uns des antres et renfermés cbaoun dans une
petite boîte numérotée ; ils serviront à établir le circuit pour une ciUei
q^tfMleelb d'avant tunélé percée, des bcdtes contiennent une roue
140 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
d'ivoire avec des dents à rochets , et portant une dent métallique; sor
son axe est une palette en fer avec cliquet entrant dans les dents de la
roue. Un autre cliquet , indépendant du premier » ou cliquet de rete-
nue, rétablira le circuit voltaique lorsque la dent métalliqoe viendra
le toucher.
» Devant la palette est on électro-aimant qui Fattire lorsque le
courant circule autour de lui, et la laissera repartir quand un fil sera
coupé dans une cible. C'est dans ce mouvement que la roue d*lvoire
avance et approche la dent métallique du cliquet de retenue.
» Une série de distances, i partir delà charge, ^tant déterminée,
un conducteur passera devant le boulet , un autre devant la bouche du
canon , et pour les autres points on placera des cibles dont la sorbee
augmentera avec la distance.
» Les cibles sont de grands cadres dont le fil conducteur de raec-
tricité parcourt la surface en tous sens , de manière à présenter l'as-
pect d'un filet dont les mailles sont plus petites que le diamètre du
projectile , afin d'être certain que le fil soit coupé en qudqoe endroit
que la cible soit percée. Le courant circulant dans une cible , passant
en même temps autour de Télectro-aimant d'un des styles , maintient
par l'aimantation cdui-ct éloigné du cylindre , d'où Ton voit qœ , au
moment oà la cible sera percée , le courant sera interrompu et le style
tombera en faisant une marque sur le cylindre. Le projectile, pour-
Mivant sa route, percera une autre cible qui , communiquant avec le
second style, le fera tomber sur le cylindre, où il fera anni une
marque, et c'est à l'aide de la distance entre ces deux marques et de
la vitesse connue du cylindre que Ton calculera la vitesse du projec-
tile quand 11 passait d'une cible à la suivante.
> On pourrait avoir un courant et un style pour chaque dUe; nuis
il sera plus simple de ne faire usage que de deux courants, quel que
soit le nombre des cibles , et pour cela on fera usage des petites belles
citées plus plus haut, de la manière suivante :
> On placera chaque botte entre deux cibles à partir de la seconde »
et par leur moyen aussitôt que la seconde cible sera percée , le cou-
rant se rétablira pour la troisième , et le premier style se relèvera; la
troisième cible percée , le second style se relèvera , le premier retom-
bera et le courant parcourra la quatrième aile. Cette opération se ré*
pétera ainsi jusqu'à la dernière.
» Les deux styles ayant chacun leur courant propre et étant par
HISTOIRE DE SES APPLICATIONS. 141
OMiséqaeiit iadépendanls Tod d|s l'aucre, on pourra mesurer des
espaces inGuimeot petits» ce qu'il oe serait pas possible de faire
avec an seul style et un seul courant » qui serait interrompu » puis
rétabli.
> Nous avons vu que le cylindre est divisé en mille parties « sa
circooférence étant de 1 mètre. Chaque millimètre représente 1/1000
de seconde lorsqu'il fait un tour en une seconde, 1/2000 quand il en
fait deux, 1/3000 quand H en fait trois.
» Contre sa circonférence et contre celle dn plateau , qui est isolé,
frottent des ressorts ; sur chacune de ces circonférences est un arc
en ivoire, afin de produire une interruption aux courants électriques
que Ton fait passer par les électro-aimants des styles. Cette disposition
est destinée à la vérification de l'uniformité du mouvement et de la
mesure du temps que les styles mettent à tomber sur le cylindre,
quantité nécessaire à connaître exactemeirt , ou au moins avec les li«
mites d'erreur entre lesquelles elle oscille , afin de faire les correc-
tions nécessaires quand on mesure le nombre de divisions entre deux
ourqnes voisines des styles, nombre qui doit donner la vitesse de
Tespace parcouru par le projectile.
• On voit donc qu'à chaque tour, on chaque fois que la portion
d'ivoire arrive sons le ressort, le courant est interrompu, le style
tombe , puis se relève à la fin de l'arc isolant, pour retomber au tour
suivant.
B Maintenant , si l'on observe avec soin la division du cylindre sur
laquelle te style tombe, le cylindre étant en repos, et ensuite le point
oA il tombe lorsque le cylindre est en mouvement , sa vitesse de ro-
tation en une seconde de temps étant connue, on aura fiicilement la
mesore du temps que le style a mis à tomber pendant l'arc ci-dessus
mesuré. C'est ainsi que le cylindre faisant deux tours ef demi par se-
conde, Parc mesuré est de 30 millimètres; et l'on a 30/250 = O%019
pour le temps que le style a mis à tomber sur le cylindre. On a répété
mille fois ces épreuves.
» Pour observer m le mouvement est uniforme on fait tourner le
cylindre , et quand on le suppose bien égal on établit les circuits. Voici
alors ce qui se passe :
B Le chariot qui porte les. électro-aimants et les styles se met en
mouvement , et à chaque tour les styles font leurs marques sur le cy-
lindre , mais en des endroits différents , dans le sens horizontal.
Ua TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
■ Quand on est arrivé an bout du cylindre et qu*on examine les
Indications , on doit , si le monvemenl est uniforme , trouver toutes les
marcpies sur une même directrice; s*II est accéléré ou retardé» sous la
forme d'une ligne liéliçoide , ou ânueuse s'il est inégal. On a par là
Un véritable appareil chronométrique qui se vérifie de lui-même.
• Nous avons observé le mouvement sur dès vitesses de deux tours
et demi et trois tours par seconde , et en faisant tomber le style, nous
avons trouvé toutes les marques sur une même directrice ; quelquefois
Il y avait des différences de 1 millimètre , ce qui indiquait à cet in*
stant une variation de mouvement de 1/2500 =: O%000/i.
» Pour apprécier le moment où la vitesse devenait uniforme, nous
observions les tours de Taxe immédiatement avant te cylindre, avec
un compteur ; mais pour éviter cette opération plus ou moins fasti-
dieuse , j'eus ridée de mettre un commutateur sur l'axe el de disposer
un compteur dont l'aiguille fait des points sur uu cadran, avec un
système d'électro-aimants.
> A chaque tour de l'axe, le commutateur rétablissait un circuit
électrique qui, circulant autour des électro-aimants, produisait une
vive attraction , et l'extrémité d'un levier pressait sur le bontoa du
compteur ; les pointa faits ainsi sur le cadran étaient marqués avec une
grande régularité.
• Ce dernier instrument pourra, à ce qu'il nous semble, ^tre eOH
ployé avec avantage dans les usines; car au moyeu 4b condoetours
partam de son cabinet, et communiquant, soit an volant , sait au cy^-
lifidre d'une machine k vapeur, le directetir pourra k chaque instant
de la journée et sans se déranger connaître la vitesse de l'un M de
l'autre. Pour plus de commodité, on pourra remplacer la pile pM* des
courants électroi-magnétiques. Cet instrument pourrait encore servir
utilement dans les observations que l'on peut blre sur la vitesse des
roues hydrauliques, suivant la nature des€|)érations que l'on Mt eaè>
cuter aux outils qu'elles conduisent. »
Entendons enAn la réelamatlan de M. "WlieatMAe, M mal iSàS.
« Je vois dans les Comptes rendus de V Académie des sciences
que, dans la séance du 20 janvier, il a été lu une communication de
M. Bréguet , dans laquelle il attribue à M. le capitaine de IConstan-
tinoff et k lui-même l'invention du chronoscope électro-inagnétique ,
insuruibent que j*avais moi même inventé et confectionné plusieurs
HISTOIRE DE SES ÀPPUGATJONS. 143
tapar^tant , dans le but de mesurer les mouveineiits rapides
et sortottt la vitesse des projectiles*
> Ce fui attcomiiienceaieat de 18&0 que j'invenui cet iustrument.
Mon cbroooscope recomposait alors d'qn monvemeat d'horlogerie fai-
Mot i^r une aiguille indicatrice qui marchait ou.s'arrélait smaut
qu'un éiectro-aimaot agissait sur une pièce de fer doux , Tattiraot lors-
qu'on courant attirait l'hélice de Taimant, et rabaudoonaut à lui-même
bracpie le courant veoait i cesser, comme dans mon télégraphe élec-
tro-magnétique, dont cette invention peut être considérée comme une
dérivation. La durée du courant était ainsi mesurée par retendue du
cercle parcouru par Taiguilié du chronoscope.
9 Une relation était établie entre la durée du courant et cdle du
ttoaTemcni du projectile par les moyens suivants : ua anneau en bois
embrassait l'emboucbure d'un canon cbargéi et un fil méullique tendu
idiait deux côtés opposés de cet anneau isolant , passant ainsi devant
la boucbe du canon. A une disunce convenable était établi un but,
disposé de telle façon que le moindre mouvement qu'on lui imprimait
élaMissait un contact permanent entre un petit ressort en métal et une
autre pièce aussi de métal. Une des extrémités du Gl métallique de
Téleclro-aimant était attachée à un des pôles d'une petite batterie
velialqne : à Tantreextrémité de Télectro-aimant étaient attachés deux
fila métalliques, dont un communiquait avec le petit ressort du but,
al Tantre à TuAt des extrémités du fil métallique tendu devant la bou^
che du calion s de l'auira eilrémité de la batterie voltaîqua partaient
anaai deux fils métalliques, dont Tan aboutissait ^ la pièce métallique
fixée sur le bot 9 et TanUre à l'extrémité opposée du fil métallique pas-
; devant Fcmboncbure du canon. Ainsi, antérieurement à Texpio*
I do canob , il se trouvait établi f entre le canon et le but , un circuit
ir non interrompu , dont le Gl méUiUique en travers de la
bonebe du canon faisait partie. Une fois le but frappé par le boulet »
le second dreuk était complété; mais durant le passage du projectile
4 travers Tair, et pendaat ce temps seulement , les deux circoits étaient
krtemHnpuSy et la dorée de celte interruption était indiquée par le
. • J'avais àé^ démontré par mon télégraphe électro-magnétique que,
lorsqu'ils sont convenablement disposés, les aimants peuvent être
asnenés h agir avec une batterie trfts-faible, quand bien même les fils
anétaltiquee décriraieni un circuit de plusieurs milles. Par conséquent
144 TÉLÉGRAPHIE ÉLEOTBIQUE.
le canon, le bot , et le chronoscope peuvent être placés à des distances
quelconques demandées les uns des autres. En raison de la grande
rapidité a?ec laquelle l'électricité se propage, comme Tout prou?é mes
expériences publiées dans les Phitosophicat Transactians de
1834, aucune erreur sensible ne peut résulter de sa transmissioa sue*
ressire.
» Pendant une visite que je fis à Bruxelles, au mois de septembre
1840, je décrivis cet appareil à mon ami M. Quételet , qui en donna
connaissance, le 7 octobre, à l'Académie des sciences de cette ville»
communication mentionnée dans le bulletin de cette séance.
» Dans une visite que je fis postérieurement à Paris, mai 1841 9
j'expliquai cet appareil et j'en montrai les dessins à plusieurs membres
de l'Académie des sciences de Paris qui vinrent me voir au Collège de
France, où , grâce à l'obligeance de M. Regnaud, j'eus occask» de
répéter devant eux plusieurs de mes expériences électro-magnétiques.
Parmi les personnes présentes était M. Pouillet , qui me demanda l'au-
torisation de faire copier mes dessins ; ce à quoi je consentis volontiers:
j'appris de Im' en décembre dernier, que ces dessins étaient encore en
sa possesrioni
» A mon retour en Angleterre, mon ami le capitaine Gbapman, de
rartiUerie royale, convaincu de l'utilité de cet instrument, était très*
désireux qu'il fût introduit dans la pratique de l'artillerie à Wooivrich
«t se donna beaucoup de peine pour y parvenir. Nous eûmes one
entrevue à ce sujet avec feu lord Vivian , alors maître général de Pord-
nance, et, le 17 juillet 18/tl, j'expliquai à l'Institut de l'artillerie
royale la construction de l'instrument et ses diverses applicatiooa.
Yîngt-deox officiers assistèrent à cette séance, dans le compte reochi
de laquelle, compte rendu dont je possède une copie, il est dit que
mon chronoscope «indiquait 1/7300 de seconde, » et que mon criijel
était de « montrer son application aux usages pratiques de l'artillerie, §
c'est-à-dire de déterminer le temps employé par un projectile à fran-
chir les différentes sections de son parcours, ainsi que sa vitesse im«-
tiale. Dans la même séance, je montrai un « chronoscope destiné 1
mesurer la vitesse des éclairs, tels que ceux produits par l'ignitioa de
la pondre. » Cet instrument, le seul que M. Br^uet m'attribue,
n'avait cependant rien de commun avec les courants électriques,
comme il le suppose; c'était simplement une série de roues portant
sur des axes trois légers disques en papier, d'environ un pouce de
HISTOIRE DE SES APPLICATIONS. 14S
diamètre cbacuii. Les temp» de leurs révoIaUens respectives étant
comme 1, 10 et 100, le disque dont le mouvement était le plus ra-
pide faisait 200 révolutions par seconde ; sur chaque disque était
tracé un rayon : lorsqu'ils étaient éclairés par une étincelle élec*
trique, tous ces rayons paraissaient en repos, en raison de la durée
excessivement petite de cette espèce de lumière , comme il est expli**
que dans mon mémoire : De ln> vitesse éfs € électricité et de ia
durée de to tuniière électrique, publié dans les PAitosophicai
Transactions de 1834; mais lorsqu'ils étaient illuminés par un
éclair d'une dorée de la deux-centième partie d'une seconde, le troi*
stème disque paraissait uniformément teinté, pendant que le second
disque montrait un secteur ombré de 35 degrés : quand l'éclair ne
durait que la deux-millième partie d'une seconde , un secteur sem*
blable paraissait sur le troisième disque.
• Pour plusieurs raisons, les expériences avec mon chronoscope
électro-magnétique ne forent pas poursuivies à Wooiwich. En 1842 ^
jefls la connaissance de M. de Konstaniinoff, capitaine dans l'artillerie
de la garde impériale de Sa Majesté l'empereur de Rnssie, et attaché
à Tétat-major du général de HVinspaer; il prit beaucoup d'intérêt à
cette affaire , exprima tm vif désir d'avoir un appareil complet , afin
d'entreprendre lui-même, à son retour en Russie , une série d'expé-
riences telles que celles que j'avais en vue. Comme je n'avais pas
moi- même le temps de pour^ivre ces expériences, et comme per-
sonne en Angleterre, plus habile ou mieux placé pour cela, ne mon-
trait le désir de les poursuivre, je cédai volontiers à sa demande, dans
l'espoir que quelques résultats importants pour la science pourraient
être obtenus. La seule condition que je mis à mon consentement
était que M. de Konstaniinoff ne publierait aucune description de
l'appareil , jusqu'au moment où moi-même je l'aurais faite. L'in-
stimment que je fournis à M. de Konstantlnoff , et qui lui fut adressé à
Paris en janvier 1843, était autrement construit que celui précédem-
ment décrit, quoique essentiellement le même en principe.
» J'avais trouvé par expérience que lorsqu'une pièce de fer doux
avait été attirée par un électro-aimant, et que le courant venait ensuite
^ cesser, bien que le fer parût retomber immédiatement, son contact
était maintenu pendant un temps qui , plusieurs fois, équivalait à une
fraction considérable de seconde. La durée de cette adhérence atigmen-
tait avec l'énergie du oourant voltaîqoc et avec la faiblesse du ressort
10
146 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUfi.
à réactioaii Pour h rédaire ft un minioittin , il était nfceiMire d'ent^
ployer hd courant très-fâible et d'augmenter la résistance du circttit
jusqu'à ce que la force d'attraction de l'aimant fût réduite au point de
ne surpasser que d'une faible quantité la force de réaction du ressort;
mais alors l'aimant n'avait plus la force suffisante pour attirer le fer
lorsque le projectile frappait le but Cependant je surmontai cette dif-
ficulté de la manière suivante : j'arrangeai les fils métalliques du cir-
cuit dé telle sorte, qu'avant que le boulet ne fût lancé par le canon »
le courant d'un seul élément de très-petiios dimensions et rédoit au
degré convenable au moyen d'un rhéostat aussi interposé dans le
circuit, agissait sur l'élcctro-aimant : lorsque le boulet arrivait au but,
sii éléments, sans la résistance du rhéostat, agissaient simultanément
sur l'aimant. Mais, mime avec ces précautions, qui sont efficace!
jusqu'à un certain degré, il y a encore do temps de perdu durant
l'attraction du fer par l'aimant , aussi Men que pendant son adhérence
après que le courant a cessé : la différence de ces deux erreurs ren-
drait les approximations de l/50tl oïl de 1/1000 de seconde tout
I hit incertaines. Toutefois l'erreur provenant de cette soutxe peut
se réduire facilement I moins de t/60 ou de i/100 de seconde, et
dans mon opinion, un cbronoscope qui divise la seconde en 60 parties
ei qu'on peut prouver ne donner jamais lieu à une erreur di^asuant
une seule de ces divisions» est préférable ï un instrument offrant des
divisons plus avancées et qui donnei ait Heu à des erreurs embrlssant
bon nombre de ces divisions. Guidé par ces expériences, je fus en
mesure de construire un chronoscope ti*ès-simple et très-efficace. Un
échappement très-simple était mis en mouvement par un pold» sus-
pendu à l'extrémité d'un boot de fil enroulé dans une hélice creusée
sur un cylindre fixé sur l'axe d'one roue à échappement. Sur cet ate
était aussi adaptée une aiguille qui, conséquemment, avançait d'tttte
division à chaque échappement Quand il était nécessaire depToionger
le temps de l'expérhsnce, la roue à échappement et le cylindre étaient
établis sur des axes différents, et leur engrenage s'opérait an mefeo
d'one roue et d'un pignon ) dans ce cas , deux aiguilles étaient em-
ployées. Au moyen de œtte construction , on évite l'accélération do
mouvement qui aurait eu lieu s'il n'y avait pas eu d'échappement, et
l'îadex franchit chaque division dans un même temps. Le poMb était
disposé de manière à pouvoir se régler, et la valeur d'une seule divi-
sion était obtenue eu divisant le temps rie la chute entièir par le
HISTOIRE DE SES APPLICATIONS. 147
nombre des divisions franchke dans cet intervalle. Mais dM méthodes
•acore {dus exactes peuvent <!tre employées.
• Au moyen de cet instrument , j'ai mesuré le temps mis par une
Mie de pistolet à parcourir diflërentes portées , ave<^ des charges dif*
fiérenteft de poudre. La répétition de ces expériences donna lieu II des
résultatë passablement constants) présentant rarement tine différence
de plus d'une division du chronoscope. Ces expériences^ dans les*
quelles je fus assisté par air James South et M. Purday, céi^bre ar-
murier» eurent lien, en octobre 1843 » dans les terrains attenant i
l'observatoire de Camden-Bill. Je mesurai aussi la chute d'une balle i
de diflérclites hauteurs , et la loi des vitesses accélérées fut obtenue avec
une rigueur mathématique. Avec Tapparcil dont je me servis pour
cette dernière eipérience, je pouvais mesurer la chute d'une balle de
li heuteor d'un pouce. Il serait difficile, sans le secours des dessins*
de doûner une idée des diverses dispositions que j'ai adoptées pour
rendre l'instrument applicable à différentes séries d'expéricncts; mais
je puis itoeutionncr que, parmi d'autres applications, Je me propose de
l'employer pour mesurer la vitesse du son à travers l'air, l'eau, et à tra«*
vers les massifs de rocs, avec une approximation qu'on n'a jamais
obtenue jusqu'à présent
• ladépendammcnt de l'instrument que je fournis I M. de Kons«
tantiâoff en a^ril 18^3 , le professeur Ghristie en fit déposer un au
cabinet de physique de l'Académie nntttaire de Woolwich , et, vers
le même temps , tm autre fut fait par M • H. Adam , qui s'en est con-
summent servi depuis dans ses cours â VVnited i&rvicê Mu$eum
et auteurs»
• Je mentioonerai une modification de l'appareil qui est importante
pour certaines séries d'expériences : eu lieu de rompre la oontintiité
du circnit et de la reconstituer ensuite comme nous l'avons dit jus-
qu'ici , l'èkctriKaimant est maintenu en équilibre au moyen de deut
CfNvants égaux et opposés > en interrompant le premier circuit , Té-
quilibre est détruit, et en internmpant le second, le courant occa«
moné par la destruction de l'équilibre cesse. Le second circuit est
rompu par une balle traversant un cadre sur lequel est tendu un fil
Aétillique ti^s-fin disposé en lignes parallèles et très-serrées, et for*
ttnnt partie du circuit. Cette disposition fournit les moyens d'employer
u chronoscope totalement différent du premier. Deux pendules , dont
l'un à demi-secondes et l'autre d'un mouvement on peu plus accéléré,
10.
148 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTiaQUE.
sont nutiotenDS chacun aux extrémités de leurs arcs d'oscillation par
un électro-aimant. Quand la balle s'échappe du fusil , l'un des pen«
dules.est libéré , et quand il rompt le fil métallique du cadre, Taotre
pendule est aussi libéré. On compte alors le nombre d'oscillations d'un
des pendules jusqu'à ce que le mouvement des deux pendules coïncide,
et , d'après ce fait , on détermine aisément le temps qui sépare les com-
mencements des premières oscillations des deux pendules.
9 Les instruments que je construisis réelleiuent n'avalent d'antre
objet que d'indiquer le temps écoulé entre le mouvement initial et le
mouvement final d'une balle parcourant la trajectoire. M. de Ronslan-
tinoff désirait un instrument mesurant les temps correspondants aox
divisions successives de la trajectoire. Bien que je pensasse alors et que
je sois encore de l'avis qu'il est préférable de les déterminer au moyen
de décharges successives, j'imaginai un appareil à cet effet; mais je
n'en entrepris pas la construction en raison de son prix plus élevé et
de sa plus grande complexité; mais 11 fut l'objet de fréquentes con-
versations entre nous. C'était afin de réaliser ces idées que M. de Kons-
tantinoff , après son départ d'Angleterre et pendant son s^'our à Paris,
s'adressa subséquemment à M. Bréguet , afin de profiter de rbabileté
et de l'ingéniosité bien connues de cet Ingénieur. Je suis parfaitement
persuadé que M. de Konsiantinoff n'eut jamais l'intention de s'attri-
buer cette invention , et que c'est entièrement sans son approbation et
à son insu que M. Bréguet vient de le faire.
» Je joins ici un extrait d'un écrit que me donna IIL de Konstanti*
noff avant de quitter Londres :
« M. Wheatstone ayant eu la complaisance de me faire confection -
» ner un appareil complet , de son invention , pour mesurer la chate
» des corps et les vitesses initiales des projectiles , je m'engage , etc. .. *
» Quant à l'instrument décrit par M. Bréguet, je le considère
comme beaucoup moins exact, beaucoup plus compliqué et plus
coûteux qu'aucun de ceux que j'ai précédenunent inventés. Qnand
il est réduit uniquement à déterminer les mouvements initial et final
d'une balle , l'instrument de H. Bréguet est muni de cinq électro*
aimants, chacun avec son mécanisme , tandis que le mien atteint le
même résultat avec un seul électro-aimant ; et lorsque les différentes
divisions d'une même trajectoire doivent être étudiées, M. Bréguet
propose un aimant complémentaire et fait d'autres additions à chacune
des partitions que doit traverser la balle. Si M. Bréguet avait été mieux
HISTOIRE DE SES APPUCATIOMS. 149
iofoniié des moyeDS par lesquels je devais obtenir une suite de mesores
soccesaÎTes correspondantes à one même trajectiûre , il aurait trouvé
que ce qu'il propose d'obtenir, même avec une douzaine d'électro-
aimaols, serait obtenu d'une manière plus efficace au moyen d'un
seul. Voici quel étah mon |rian :
» Un cylindre exécute un mouvement de rotation autour d'une vis,
de façon à avancer d'un quart de pouce par révolution : à une des
extFémités du cylindre est adaptée une roue dentée d'un diamètre un
peu plus grand que celui du cylindre, et qui s'engrène avec un jûgnon
dont la longueur est égale à la portion totale d'axe que doit franchir le
cylindre dans ses révolutions successives. Ce pignon communique avec
des rouages mis en mouvement par un poids suspendu à Textrémité
d'on fil qui tourne autour d'un cylindre , et le rouage est muni d'un
régulateur qui en égalise le mouvement ; un crayon adapté à l'extré-
mité d'un petit électro-aimant est amené en contact avec- le cylindre
et y trace une hélice qui est interrompue chaque fois que le courant
cesse. J'empruntai l'idée de la partie chronoscopique de cet appareil
d'on Instrument destiné à mesurer de très-petits intervalles de temps»
inventé par feu le docteur Young, et qui est décrit et dessiné dans son
Cours dé phiiosopAie naturtUe. On comprend aisément , d'après
ce que j'ai rapporté » de quelle manière le commencement et la fin du
mouvement d'un projectile sont indiqués par cet instrument Les pé-
riodes intermédiaires sont enreglstcées de la manière suivante : aux
points voulus sur la ligne de passage du projectile, on établit des ca-
dres fermés par des réseaux on fil métallique ; le projectile rompt les
fib métalliques en traversant les cadres : on emploie autant de batteries
voltalques qu'il y a de paires de cadres dont les fils métalliques com-
muniquent avec les pôles de ces batteries électriques, et avec le fil
métallique de i'éleclro-aimant , de telle façon que le courant électrique
traverse l'hélice en fil métallique de l'électro-aimant, ou cesse de la
parcourir suivant que l'équilibre est alternativement détruit on rétabli
par la rupture successive des fils métalliques des cadres. Pour <Atenir
ce résultat , il est nécessaire que la résistance des différents fils métal-
liques soit convenablement proportionnée.
» Pour conclure, j'ajouterai que l'application de mon télégraphe
électro*magnétique, en vue d'enregistrer à distance le nombre des
révolutions d'une machine et de tous autres mouvements périodiques,
a été exécutée par moi, sous dcsiormes très-variées, depuis plusieurs
iiO '1KL,ÉGRAPH1£ ÉtECTRIQtK.
annéM. Un appareil pour cet objet , enregistrant jiiaqo*à dix
se voit dans Je cabinet de physique de King'i^-Coilege, depuis 1860,
ei fut montré à M. de Konstanlinoff pendant son séjour à Londres. »
M. Bréguet se tint offensé de la note do M. M^heatstone; il vit avec
beaucoup de peine que tous les reproches lui étaient adressés , et se
plaignit qu*on Taltaquai vivement tandis quo l'on gardait envers
AI. do KonatantiQoffies plus grands uiénageoients. N'ayant pas obtenu
satisTaction, il réclama en ces termes dans la séance de l'Académie da
9 juin 18^4^ :
« La réclamation de M, Wbeautone • insérée dans l'avant-dernier
Compta rendu , a encore plus excité mon étonuemeut qu'elle ns
ni*a bichsé. II n'y avait vraiment ni motif ni prétexte pour m'attribaer
MU rOle quelconque dans une affaire à laquelle je dois rester eompké«
lemeot étranger.
» Que se passa-t il en effet entre M. de Konstantinoff et moi? Je
l'ai dit dans ma lettre à l'Acadénaie, Cet officier russe, arrivant d'A»»
gleterre , avait pensé à un instrument destiné i mesurer la vitesse des
projectiles dans différents points de la trajectoire; M. de Konsuntinoff
m*apprit qu'il avait parlé de ce problème à M. Wheatstono, circon*
«tance qtie je n'ai pas tenue cacbre. Mon intervention dans la construc"
tlon de la machine a consisté dans rapplieation des moyens physiques
ot mécaniques dépendants de l'art que je cultive, et sur lesquels
M. liVtieatatoiic n'avait certainement rien publié. An surplus , toute
discussion ï cet égard serait aujourd'hui snperOue , puisque le physi«
den anglais critique mes procédés et en propose d^antres qu'il ereit
èitt meilleurs. Je me permettrai de ne pas être de son avis : les ex«
périeuces de Saint-Pétersbourg, dont j'attends les résuluts, décide^
ront beaucoup mieux que des critiques vagues ne pourraient le faire,
ai j'ai méconnu les difficultés du problème. Pour le moment, Je me
borne k une sculo réflexion , elle mettra l'Académie en mcsiH« de
prononcer un Jugement éclairé sur ce fâcheux incident.
» M. Mfbcatstooe était à Paris en décembre iSAA ; un jour qu'il
me fit l'honneur de venir dîner chez moi, je lui montrai en pré-
sence de M. Rcgnault, qui certainement se le rappollera, le dessia
détaillé do la machine de M. de Konstantinoff; cette oommonica-
tion loyale ne fut de la part de M. Wheatstone l'objet d'aucune ob^
servation. a
Faut-il conclure de cetto réidiquc que la priorité d'invention da
cfaronoBoepe apiiarlient réellement k M. de Konstantipoff ? Itom sans
doute, et teUe n'a pas été TintenUon de M. Bréguet Le sairant artiate
4 foolu une seule chose» que l'accusation de plagiat ne pttt pas Fat*-
teindre. £t eu effet» s'il faut trouver un coupable , le coupable ne peut
éire que M* de Koustaniiooff. Il était permis h M. Bréguet d'ignorer
ce que M. Wheaistone avait ooqçu en 1840, et ce qu'il avait eséouté
à Londres dans les trois dernières années. AI* de KoQstantinoff, lui,
savait topt; il devait désavouer la note de M- Bréguet, si elle était
inexacte 9 et la responsabilité eu retombe sur loi, J'aceorde qnç
M. lA^bnatstoQ^ a eu tort de ne pas s'en prendre principalement au
capitaine russes en admettant toutefois qu'il efit pu relever avec mo«
dération , dans le mémoire de H. Bréguet, certaines phrases dans les-
qndiea ses droits sont méconnus.
Quant k la eîreonstance du dîner, U, Wheatstone a ntfvement r^
pendu que les dessins lui furent en effet présentés, mais qu'ils étaient
trop eompUqnés pour qu'il songeât même k s'en rendre compte et à
les erilîquer au moment de se mettre à table , ou en sortant de taUe;
il ajooma donc son jugement , et il ne lui vint pas en pensée que son
silence, si iaeile à espliquer , serait un joqr interprété contre loi. U
ajoDta que cette interprétation l'étonnait d'autant plus que dans un
entretien qn'il eut avec M. Bréguet k TbAtel Meurice , postérieoremenl '
an dîner Âmt il est ici question , il lui fit tontes les observations crl-
tiqqea renfermées dans la note présentée à rAcadémie,
La note suivante est devenue une neutelle phase de cette ëisr
cassion.
« Un article dn Compie reticfiA, tome xix, p. iSMt me donne
lieo k une réclamation que je vous prie de vonloir bien présenter k
TAcedémie. Cette réclamation a trait au moyen qu'a indiqué U. Pouil^
iel pour eennaltre l'effet qu'exerce sur PaiguiUe aimantée un courant
galvanique de très-petite durée. Dana fa| séance de l'Acadéniie impé-
riale de Saint'Pétenhanrg du 91 janvier 1898 (voir ButUHn êciênr
iififuPf t. m, Pl 999), M. le secréuire perpétuel présenta k Vàr
cadémie une lettre que je lui avais adressée et dans laquelle j'avais
décrit mes expérienoea, faites à Dorpat en 1836 on 1837 > pour con-
naître la limite de la vitesse avec laquelle l'électricité se développe
dans les conducteurs. Le moyen dont je m'étais servi alors pour obte-
nir BU courant dont la durée ne fût que de i/9000 de seconde était
le même, à quelques diOérences de construction pi^, que celui que
ibi TtiXÉGRAPHlK ÉLECTRIQUE.
M. PBuyiet a employé récemment. N'ayani pas eu alors à ma disposi-
tion un galvanomètre assez sensible , et ayant calculé qn*un courant
faible et de petite durée pourrait bien traverser le fil condooeor sans
que le mouvement imprimé à l'aiguille fût appréciable , je me suis
oonteoté de l'apparition de l'étincelle pour constater l'existence du
conrant. Le résultat de mes expériences fut qne la vitesse de Téiec-
tricité*vo1taîque n'est pas moindre de 1 ,260,000 pieds par seconde.
Néanmoins, la limite de cette vitesse n'a pas encore été atteinte par
mes expériences.
» Il y a environ deux ans que je me suis servi , pour des essais
télégraphiques, d'un appareil de construction particulière , que j'ap-
pelle télégraphe acoustique à cause du son continu qui s'y produit
par di'is courants interrompus jusqu'à cent cinquante et deux cents
fois par seconde. Ce télégraphe transmettant le son à une distance
de 25 kilomètres ou à travers un circuit d'à peu près 50 kilomètres
(50verstes), on peut conclure , conformément aux vues adoptées
général^nent , que la vitesse de l'électricité n'est pas moins de
7,500 ou 10,000 kilomètres par seconde, ou, si l'on veut, de
20,000 kilomètres , vu que le courant se fbrme et disparaît deux
cents fois par seconde, comme je l'ai annoncé dans un discours pu-
blic tenu au commencement de Tannée dernière et imprimé dans le
Recueil des actes de i' Académie. Ce deinier mode d'expérimen-
tation pourra servir en même temps pour décider cette question. La
limite de la vitesse dépend-elle de la longueur absolue du conducteur
on seulement de sa résistance?
» Pour éviter tout malentendu , j'ajoute que ma réclamation ne se
rapporte aucunement à l'api^cation que M. Pouillet propose de faire
du galvanomètre , considéré comme pendule balistique, pour mesurer
des intervalles de temps extrêmement courts, etc. Je ne puis m'em-
pêcher de faire remarquer que cette proposition , quelque spirituelle
qu'elle soit, ne pourra pas lutter avantageusement avec IHngémeux
aqppareil électro-balistique de notre savant officier d'artillerie , M. de
Ronstantinoff. »
En communiquant cette réclamation à l'Académie, M. Aragoflt
remarquer que la dernière phrase de la lettre de M. Jacobi confirmait
parfaitement ce que M. Bréguet avait dit de ses rapports avec M. le
capitaine de KonstantinofT. Toute discussion de priorité sur Tidée
première de Tappareil destiné à mesurer la vitesse des projectiles ne
mSTQIRE DE SES APPLICATIONS. 153
\ doD€ pins , disait Tillusd-e secrétaire perpétuel , avdr lie» dé«
sonnais qu'entre M. le capitaine russe et M. Wheatstone.
Arrivée ï ce point, la question est, il me semble, facilement déci^
dée; car d*abord ce passage de la communication faite par M. Quéte-
let à TAcadémie de Bruxelles, le 1 7 octobre 18^0 , quatre mois avant
que M. de Ronstantinoff parût sur l'horizon, « l'auteur, M. IVheat*
sione, compte aussi employer ses procédés pour mesurer avec une
précision qu'il croit pouvoir porter à un centième de secmide, la vi-
tesse des projectiles, • assure pleinement à M. de Wheatstone, quant
ï fidée du moins, la priorité d'invention du chronoscope. En second
liea , les détails si circonstanciés dans lesquels est entré M. 'Wheat-
stone , h livraison même d'un appareil , prouvent jusqu'à l'évidence
que l'initiative de la construction et des expériences appartiennent
non moins certainement au professeur de King's-College. Une seule
question reste indécise : des instruments imaginés et construits par
MAI. 'Wheaisfone et de KonstantinofT, quel est le plus parfait? Nous
n'avons obtenu jusqu'ici que la description du dernier de ces appa-
reils construit par M. Bréguet; on la trouvera dans la partie descrip-
tive de cet ouvrage. L'instrument de M. Wheatstone n'a encore figuré
nuUe part
M. Siemens, dans un aperçu historique des nouveaux procédés
servant ï mesurer des espaces de temps fort courts, tels que ceux qui
séparent les positions d'un projectile dans différents points de sa tra-
jectoire, réclame, au nom d'une commission royale d'officiers d'artil«>
lerie prussiens, la priorité delà conception et de l'exécution de l'idée
d'employer pour ces objets les effets électro- magnétiques d'un cou-
rant voltafque. Il appuie ses assertions tant de documents qui sont
dans la possession du ministre de la guerre que d'ime publication
suffisamment détaillée , faite dans les papiers publics de la capiule :
des communications relatives à ce sujet ont d'ailleurs été faites dans
le temps aux ministres résidents de la France et de la Russie k la cour
de Berlin.
M. Siemens proposait en même temps, pour atteindre le même but»
un nouveau mode d'application de l'électricité, dont voici en peu de
mots le principe : « Quand une surface métallique polie est soumise
k l'étincelle tiectriqoe, on trouve que chaque étincelle y laisse une
trace extrêmement déliée, mais très-distincte, en forme d'une petite
tache , dont la couleur et la nature varient d'après la nature des
métMx que Ton emploie; une {ilaquo d'actor, par eienif^e, ime
lame de rasoir , conservant encore toot am premier poli , eat ce
quil y » de mieux pour s'assurer de ce phénomène. Maintepant,
qu'on imagine un cylindre d'acier poli à pourtour diiisé, toorpaQi
sur son axe avec une vitesse appropriée , et une pointe méiallîqne ét4^
blie k une distance fort courle vis-k-vis de ce cylindre, dont la mari
ohe sera d'ailleurs réglée k Taide d'un pendule conique. La pointe et
le cylindre font partie des circuits de deux batteries de Leyde qui
se trouvent interrompus aux deux points de la course du prcjeelite
entre lesquels il s'agit de mesurer sa vitesse. Le projectile » en trat
versant la première st^iionr, complète le circuit de la première bat^
lerier une étincelle jaillit entre la pointe et le cylindre, et y fait sa
marque. L^ cylindre continue de tourner , et le boulet en complétam
le second circuit donpe lieu à une seconde marque dont la distance
à h première , évaluée en degrés de cireonttrence, s^rtt (Ofnme dans
les autres appareils de ce geure, k déterminer le temps qui a*e«t
écoulé entre les deux étincelles.
» Voici, au reste , le dispositif à l'aide duquel le bontot eompl^tf
le circuit. Un certain nombre de (ils «lélallique^ régyliàremeui ^«pa-^
ces entre eux et isolés l'un de l'autre sont tendus sur un cadre, e| cm
Gb communiquent alternativement avec les d^x extrénùtél do circuit
delà batteries de aorte que le premier, le troisième , le cifiqui^OMl
sont en rapport avec Tuoe d*elloi, taudis que l!autre va r^jiwdre
tous les fils de nombre pair. Le boulet, eu traveriaut le ^dr-e, wt
censé fermer le circuit en éubiissant une comniUQicatiwi métallique
entre deux fils quelconques. Les avantages du mode d'expérimeotav
tion proposé par M, Siemens sont clairs. Bn effet, daua tous 1^
ehronoseopes électriques aetuelletaent en usage et dont le cyliadrv
tournant de Thomas Young forme la base , les marques imprimées i la
surface de ce cylindre sont toujours obtenues au moyeu d'appareils
mécaniques plus ou moins compliqués, plus ou moioi sujets par
conséquent à toutes sortes d'irrégularités et de vicissitudes. Dans Ions
ces ehronoseopes, l'exactitude de la mesure obtenue dépend essen-
tiellement de Tégalité parfaite des fkraeiions de temps qui s'éooulmii
pendant que fonctioonent les appareils qui servent à établir les mar'
ques au commencement et à la fin de l'espace de temps qu'il s*agit
d'évaluer , et il peut se bire que ces fractions soient teUemcot consi^
dérabies par rapport à ee dernier , que le moindre eieès de rime sur
UISTOUIE DK SES APPUCATIOMS. 165
l'aqlfe devieniie te source des erreur» les plus seDsibles. Dans Thori-
loge de h eommission royale ci-dessus mentionnée, te ohule cooséoo-
tive des ancres de deui éleclro^aimants dégage d*abord et arrête
ensuite au milieu de sa course une aiguille eiirêmeroent légère qui,
lorsqa'eUe est abandonnée à elle*méme , parcourt le cadran ratier
dans l'espace de deux secondes. Dans ce cas, Taction de dégager et
celle d'arrêter l'aiguille requièrent des espaces de temps sensiblement
difiérents, de sorte qnHI y a une erreur constante à déterminer, et
des Yariatioos de cette erreur k craindre. Dans le cbronoscope de
H. âîeniens, plus d*erreur constante à étudier, plus d'incertitudes
de ce genre à redouter ! c'est une conslanie de la nature,' ioflnimeiit
petite per rapport au temps que met le prqjectile à jiarcourtr même
DM petite partie de sa trajectoire , c'est la vitesse de propagation im*
mense du fluide électrique qui entre en ligne de eompte , ce qui ror
vient à dire qu'une telle constante se trouve loi complétefuent éll»-
minée. J)e là la possibilité de rapprocher les deux stations, ce qui
lève les difficultés qu'on pourrait voir dans \e projet de M. Siemens
daae rîsohtien de longs oircuits destinés ]i conduire les décharges d^
réiectricité de tension, et ce qui en outre peut être d'une grande
Utilité dans les recherches, poit théoriques, soit pratiques, qu'on se
prépose de faire k l'aide d'instruments de ce genre, £n eibl, M. âi4«-
nsene ne doute pas qu'avec son cbronoscope électrique on ne puisse
rédoire à quelques pieds la distance des deux stations de départ et
d'errivée, en sorte qu'il sera possible de les choisir dans l'intérieur
méine dn canon qui teuee le projectile. D'une part, cette manière
rendre possible la solution de plusieurs problèmes intéressants et re#
htib à la rapidité de combustion plus ou moins grande des pou**
dree, etc. ; de l'autre, M. SienMus espère pouvoir répéter avec facilité
les expériences de M. Wheatstone sur la vitesse de propagation de la
dédiarge do la batterie électrique. M. Siemens a confié l'exécuttoo de
son SMMreil aux soins de M. Léenbard, habile horloger de cette ville«
et membre do te Société qui a déjk construit le cbronoscope éleeire-
nmgnétiqoe de k commission cinlessus mentionnée. M. Léonhard
s'est engagé récemment, vis-à-^visde cette commission, à exécuter
l'appareil de M. Siemens, de manière qu'on pourra évahier avec son
aide des cinq cent millièmes de seconde. «
On trouvera dans les Pr&ece^mgs de la Société américaine de Phi-
ladelphie, vol. III, p. 165, une excellente note du professeur Joseph
166 TÉLÉGRAPHIE ËL£CTR1QU£.
Henry sur une méthode nouvelle de déterminer la vitease des pro-
jectiles. Comme cette méthode ne diffère pas au fond de celles de
MM. ^heatstone, Bréguet, Constantinoff, Siemens, Ponilletyetqae
la note ne contient pas la description des appareils imaginés par le
savant américain , nous devons nous borner à cette simple menticm
honorable.
Mais c'est assez , trop pent-âtre , pour cette application , quelque
riche d'avenir qu'elle soit. On estjlonc parvenu, en s'appuyanl sur
le principe de la télégraphie électrique , à mesurer la durée des mou-
vements qui se produisent dans un temps très-court, la vitesse, par
exemple, î tous les points de leur parcours, des projectiles lancés
par les bouches à feu les plus puissantes , etc., etc. Comprend-on bien
ce que c'est que de mesurer la vitesse d'un boulet et d'une bombe,
sans les arrêter brusquement dans leur course , en les laissant fuir
dans l'espace avec cette effrayante rapidité qui écrase notre imagiiuh
tion ? Et n'est-il pas vrai qu'on s'efforcerait en vain d'apfNrécîer la
portée incalculable de procédés qui s'appliquent à la iois , et au pro-
jectile lancé dans l'espace par une explosion terrible, et. an mercure
qui monte sans bruit dans le tube d'un thermomètre ; au calcul de la
vitesse avec laquelle la balle a brûlé l'espace , et è la mesure du temps
qu'un corps a employé pour tomber de la hauteur d'un peuce, etc.
Nous voyons , par les comptes rendus de l'Académie des sciences ,
que M. Bain, dans la séance du 22 octobre 1845 , a soumis au juge-
ment de rinsUtut un nouveau loch ou instrument destiné à mesurer
d'une manière continue la vitesse des navires. C'était une nouvelle et
très-imporiante application de la tâégraphie électrique ; je regrette
vivement de ne pouvoir en donner môme une idée. J'ai tout mis en
œuvre pour obtenir communication de ce mémoire, qui a certaine-
ment été déposé au secrétariat de l'Institut; mes effortsootété inutiles:
renvoyé à la commission chargée d'en faire l'objet d'un rapport, il n'a
plus reparu , et il est impossible de songer même à retrouver sa trace.
Il est (dus d'un académicien dont le cabinet de travail est un abtme
sans fond : Ftumina intrant in mare et tnare non redttndai.
Mais c'est assex : résumons en quelques mots cette histoire atta-
chante de la télégraphie électrique et de ses applications. On peut
considérer la découverte de cet art si merveilleux sous deux points de
vue. i*" Dans les principes et les conquêtes de la science qui l'ont pré-
paré , qui l'ont rendu possible , qui en sont comme l'âme ou l'esprit ;
HISTOIRE DE SES APPLICATIONS. 157
adors ap|)araÎ8sent les grands noms de Yolta, invenlear de réiectricîté
dynamique ; d'OErsted , qui mit en évidence l'action des fils cooduc-
teors du courant sur Taiguille aimantée ; de Scbweigger, qui imagina
le multiplicateur ; d'Arago^ qui constata les effets d'aimantation des cou-
rants; de Ohm, qui révéla les rapports de la force électro-motrice avec
les résistances de la pile et des conducteurs ; de Faraday, qui formula
les lois de l'induction; de Phii, qui construit la première machine
électro-dynamique ; de Wbeatstone , enfin, qui sut tirer des lois de
Ohaa les conséquences fécondes qu'elles renfermaient. 2"* Dans son
application , dans sa pratique , et alors les noms qui brillent d'un plus
grand éclat sont ceux de Scemmerring, qui pressentit tout et réalisa
tout y autant qu'on pouvait le faire avec les données de la science au
temps où il expérimentait; de Gauss et Weber, qui établirent la pre-
mière correspondance de télégraphie électrique; de Gauss surtout,
qui, le premier, utilisa le pouvoir électro-moteur de la terre; de
Steinheil, ami et émule de Gauss, qui fit servir la machine électro^
magnétique à la transmission des signaux , fixa les dépêches , les ren-
dit senfflbles à l'oreille et découvrit, c'est son plus beau titre de gloire,
la faculté incroyable qu'a la terre de remplacer la moitié du fil con-
ducteur; de Wheatstone , qui créa de toutes pièces la télégraphie élec-
trique pratique, et conçut le chronoscope, l'enregistreur des obserra-
tlons météorologiques, etc.; de Cooke, le collaborateur ingénieux et
infatigable de Wheatstone; de Morse , le Wheatstoue de l'Amérique;
de Brett, auteur du seul télégraphe imprimant les dépêches qui ne
laisse rien à désirer ; de Bain , enfin , qui porta à une perfection idéale
Fart magique des correspondances télégraphiques , et atteignit d'un
seul bond les limites du possible.
Ce qui m'a frappé, et ce qui frappera tous les esprits qui ne s'ar-
rêtent pas à la surface des choses, c'est cette action providentielle
douce et forte , procédant toujours par poids , nombre et mesure ,
suivant l'expression des livres saints, et préparant peu à peu l'homme
Il la réalisation d'une invention sublime , d'une immense conquête
8or la nature dont il est le roi. On voit d'abord poindre dans le loin-
tain une idée ing<^nieuse , mais encore obscure , enfantine , bizarre
même : c'est le crépuscule qui annonce que les ténèbres vont se dis-
siper. L'idée grandit, et sa lueur, encore quelque peu incertaine,
ressemble aux lueurs de l'aurore , sans force et sans éclat. Le soleil ,
plus tard, apparaît enfin à l'horizon , et tous les yeux s'ouvrent à la
1 58 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
loinière. Pois d*iin bond il 8*élance an zénith; alors les yétix Jblonis
n'osent pins le contempler, ou sont tellement accoutumés à sa pré^
sence qu'ils s'étonnent qu'on Teuille le leur faire admirer.
Quand , après de longues années dé préparation et d'attente , le
monde est ainsi arrivé à pressentir, k aspirer une grande déconcerte,
un progrés régénérateur, cette découverte , ce progrès éclatent tool
à coup sur plusieurs points séparés par de grandes distances, et sortent
de toutes pièces de plusieurs esprits I la foil Christophe Colomb et
Améric-Yespoce cinglent presque ensemble vers le Nouveau -Monde:
Torricellt et Pascal mesurent presque en même temps la pression at^
mosphérique; Newton ctLeibniii formulent ensemble le calcul iuQni*
tésimal ; MM. Leverrier et Adams s'acharnent simultanément k Mre
briller au sein de leurs formules la planète Neptune; MM. Galle et
GhalUs la cherchent presque au même moment dans les detit , etc. , etc. !
et pour revenir au sujet qui nous occupe, lia télégraphie électrique,
MM. Steinheil , ll^heatstone et Morse , séparés par de vastes continents
et rimmenshé des mers , se jouent presque à la même heure de Pcs-
pace, donnent k la pensée humaine des ailes mystérieuses, et fbnt du
plus insaisissable des éléments le plus fidèle et le plus rapide des tties^
sagers.
VIT£8SB DE L'ÉLECTmCITÊ. Ift9
SfiOONDE SECTION.
THiORIB DE LA TÉLÉGRAPHIE ELECTRIQUE OU DONNÉES THÉORIQUES QUI SEHVENT
t>C POINT DE DÉPART A LA TÉLÉGRAPOIE ÉLËCtRlQUE.
Lfei tbèork du télégraphe électrique comprend trois grandes queft-
lions. i* H fout d'abord mesurer la tite^se de propagation du fluide
électrique. Les faits de télégraphie que nous avons longuement énu-
mérés proufeni surabondamment que cette Titesse dépasse Timagina*
tioQ et ne laisse absolument rien à désirer; mais celte conslatattou
ttuitérieile ne suiTit pas à satisfaire l'mptït^ et l'on se demande natu^
nrflement s*il ne serait pas possible de subsiiuier des mesures pré**
eises , des nombres exacts ft une appréciation qui n*a en elle-même
riea d'absolo.
2** Il faut en second lieu étudier lés rapports qui dans la transmis^
siM d^ counnts éleciriqnes IfeHt là puissénce à la résistance, la pro-
dneiion à la propagation » pour arriva à déterminer avec ceHltude
sous quelles conditions une pile ou un appareil électro-magnétique
donnés réaliseront l disténce les effets d'aimanuition nécessaires à la
production des signante
3* Il fout enfin essayer de mettre en évidence le rM< extraordinaire
que joue la lerre dans la transmission des courtnu éleetriques; s'as^»
lurer si elle foit réellement l*office de oonducteur de réiectrieité, ou
si cKe ne dispense de remploi d'un second fil qu'en agissant comme
réservoir snutirânt , cotnme un puisard > s'il est permis de recourir i
ene eoAipsrakon grossière^
CHAPifhB PREMIER»
Vitesse de propagation de rélectridté.
Oiloée^aéricke, Gray et Whoelei* remarquèrent les premiers que
Vélectriciiése propageait avec une très-grandeviiesso. Tout le monde
ronnatt les céM»res expériences de Le Moonier et de Tabbé Noliet, qui,
160 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
eu présence de la cour de France , firent passer h déchaîne d'une
bouteille de Leydc dans une chaîne formée déplus de sii cenis per-
sonnes : toutes reçurent la commotion au même inslant indivisible.
Le ik et le 17 juillet 18A7, Watson, aidé de plusieurs savants an-
glais , s'assura que la décharge électrique parcourait sans peine un fil
métallique disposé le long du pont de Westminster, et revenait à tra-
vers Tean de la Tamise. Il constata lej& août de la même année, à
Shooters-Hill, qu'un circuit formé de deux milles de fil de fer et de
deux milles de terre humide était franchi par l'électricité dans un
temps inappréciable, insaisissable : les deux décharges avant et après
le passage étaient comme simultanées. Mais cette expérience n'était
guère concluante, car l'oeil, par sa nature, comme nous le montre-
rons tont à l'heure, n'est pas apte à distinguer des appu^nces Inmi-
neuses qui se succèdent à des intervalles moindres qu'un huitième on
dixième de seconde ; et par conséquent avec un circuit loog de quatre
milles, on ne pourrait apprécier qu'une vitesse de propagation qui ne
dépasserait pas quelques milles par seconde.
On ne savait rien de plus sur la vitesse de l'électricité, quand
M. Wheatetone lut à la Société royale de Londres, en 183â> RR nié-
moire dans lequel il décrivait de nouveaux procédés d'expérimenta-
tion, donnait pour la première fois des mesures approchées de la
durée de l'étincelle électrique et de la vitesse de propagation de l'élec-
tricitét et fixait au moins des limites que cette durée et cette vitesse
devaient certainemenl dépasser. Nous ne séparerons pas ces deux phé-
nomènes, durée de Téiincelle et vitesse de propagation de l'électricité,
qumque le second seul intéresse la télégraphie électrique ; et avant d'ex-
poser les recherches de M. Wheatstone, nous emprunterons d'abord
à M. Arago l'admirable exposé qu'il a donné dans l'Annuaire de
1828, et dans les comptes rendus de l'Académie des sciences, des
principes sur lesquels ces recherches reposent.
Sur ia durée des éclairs, par ilf. Arago. — « Cette question a
plus d'importance qu'on ne l'imaginerait au premier coup d'œil ; sa
solution toute récente repose sur des considérations assez délicates.
Elles sont du reste empruntées en partie à un jeu d'enfant, je veux
dire à cette expérience que chactin a faite et a vu faire, et qui consiste
à produire un ruéan continu de iumière par le mouvemeiR rapide
d'nn petit charbon enflammé.
Supposons que le charbon décrive une circonfér^ce de cercle et
VITESSE DE L'ÉLECnUCITÉ. 161
qa'îl emploie à faire le toar entier an dixième de seconde seulement
Alors, Pexpérience Ta montr^^ on t^ une circonférence de lumière,
dans laquelle Fœil le plus attentif ne voit ancnoe lacune, aucune so-
latioo de continuité. On dirait que le charbon occupe simultanément
toos les points de la courbe, et ces points cependant il les atteint dans
sa marche run> après l'autre; et il s'écoule un dixième de seconde
entre lé moment où il quitte Tun d^eux, et le moment où il y revient
Une conséquence importante découle de cette expérience. Elle de-
viendra évidente si, pour un instant, on veut bien concentrer son
attention sur un seul point : sur le point le plus élevé, par exemple,
de la circonférence de cercle que le charbon parcourt
Qaand le charbon enflammé occupe ce point le plus élevé , les
rayons de lumière qui en émanent forment son image dans Toeil de
robservateur sur une certaine partie de la rétine. Dès que le char*
boD tourne, cette image doit également tourner; et cela arrive en
det , puisque le charbon sé'voit tou^Mirs dans sa véritable position.
La première image semblerait devoir s'évMiouir en même temps, la
caose qui Tengendrait ayant, sinon disparu, du moins changé de lieu:
loin de là, le charbon a le temps de faire un tour entier, de revenir à
sa première place, de reproduire dans l'œil Timage du point le plus
élevé de la courbe, avant que la sensation résultant de son premier
passage parle même point se soit etbcée.
Les impressions que nous recevons par la vue ont donc une cer-
taine durée. L'œil humain « du moins, est constitué de manière
qn^ufie sensation tumineuse ne s'évanouU qu'un dixième de
seconde affres ta disparitùm complète de la cause qui Va
fMroduitc.
Nous venons de reconnaître qu'un point rayonnant qui n'emploie
cp'un dixième de seconde à faire un tour entier donne naissance ,
pour notre ceil, k une drconférenee de cercle qui est lumineuse dans
toat son contour. Il est évident que si deux , trois, dix , cent points
rayonnants placés en ligne droite, les uns ï la suite des autres, entre
le premier point et le centre de rot€Uiont tournent simultanément
avec la même vitesse , ils donneront naissance à deux, Il trois, à dix,
à cent circonférences de cercle lumineuses et concentriques. Enfin,
chacun comprendra que si ces divers points rayonnants mobiles sont
continus , que s'ils se touchent , que s'ils sont assez nombreux pour
former, dans l'état de repos , une ligne de lumière continue entre le
11
4 ai TlflUtQRAPUIB ÉLliCTRIQUE.
primier poiat et le centre de rotetiooi les Giroonféraicis qD*iieeiig6&'
dreront en tournant pe teucheront ana^i , et qn'aoi deux, trois, dit,
cent cîreonférences de cercle séparées de la ivécédente expérieDce,
suGcédeie une êurface ei^cuMrê eniièt^meni éciairée»
Il en esli comme on voit, do celte eipérience comme de celle que
nous faisions avec des peints iâelél. Une tigfUi lomineiMe qni tourne
antour d*uQe de ses extrémités engendre une surface de lamièi^ cir^
cuf«sf*e, quand elie revient à cliacune de ses positions snecessites
^vant que se soit effacée chacune des images qu'elle avait produîta
dans l'œil pendant une première révolution, c'est-ànlire^' quand la
ligne décrit la circonftTence entière en un âiœièmê de seconde.
Au lieu d'une seule ligne lumineuse mobile, supposons mainleaant
qo*i| y en ait quatre, toutes semblables qnant à Tintensité, (dacées rec^
tangirtairement entre elies , on de manière qu'elles partagent la Gir-»
Gooférense en quatre parties égales. La vitèsae de rotation de l'appa^
reii n'aura plus besoin d'être d'un tour eomplet par iftotéms de
seconde) nne vitesse ^uatr^ fois mohidrst une vitesse d'un tour
par quatre dimkneê de teeùr^de suffira k la prodnciioa d'une
surface circulaire qui semblera de même entièrement lumbieose»
Que faui'il, en effet, pour Cette continuité d'éclat 1 II faut qn'auoaii
point du cercle ne soit privé do iumiàre réelle pendant plus de
1/10 de seconde. £h bien ! arrêtons-nous par la pensée an moment od
une des quatre lignes lumineuses est verticale. La ligne qui la suit de-
viendra verticale à son tour dans le quart dn temps que ceosodioi0
une révolution complète^ dans le quart de &/1 0 ou dans i /l 0 de sceQnA^
La troisième ligne rotative succédera de même à la seconde» dans la
verticale, après 1/10 de seconde, etc., etc. Ainsi , lorsque dans Penlt
ïii^mge verticale de la première ligne allait s'évanouir, la soeende
des quatre lignes lumineuses rectangulairei de l'appareil rotatif vient
la renouveler; lorsque l'image verticale de celte seconde ligne atttini
le teiine de sa durée, la troisième ligne en occupe la place : la qua»
trième ligne, k son tour, se trouve dans la verticale au moment où 11
troisième ligne allait s'effaoer : la première ligne, enfin i va , k poiflt
)iciiimé, reprendre la position oà d'abord nous l'avions supposée, poili'
remplir de sa lumière la verticale que la di^iarition de l'image de II
quatrième ligne aurait laissée obscure.
Je viens de montrer en détail , avec trop de détails peut-ét», oosH
ment quatre lignes lumineuses^ placées reetangulairement et décrivant
VITESSE DE L'ÉLECrmCITÉ. f6S
wi cercle autour de leur point dlotersection en â/iO de leooiide,
édaîreot d'ooe lumière en appirenoB coniinue le rayon Terlicai de ce
cercle. Tool le monde remarquera qae les médiee raisonnements se
feraient appliqués à un rasron ho«isontal ou à an rayon incliné; le
mode de production des surfoces Inmineuies par la rotation de lignes
simples est donc loflBsamment expliqué.
En résumé:
Une ligne tutnineuse engendre, en apparence, une snrhce eirca»
iaire de lumière, ^uand eiU umrnt asn» vite autour é^unê de
9ê$ extrémités ff&ur décrire ia cireanférenee entière en un
dmiime de seconde de tetnpsé
Ceci est un piunt de fait , lié à la conformation , à la sensibilité de
reell humain. Les choses sont ainsi , mais elles auraient pu être autre-
ment. L'expérience seule devait fave connaître la térité.
La vérité expérimentale une fois établie, un dimème de seconde
étant, dans la rotation d'une ligne, la moindre vitesse indispensable à
la production d'une aire circulaire de lumière continue, il en résulte
■éoessairement , roaihémattquement, que les moindres vitesses de
rocatioa avec lesqueileS dix, cent, deui cents lignes également espa^
cées emro elles produiront le même effet en tournant autour de leur
commune intersection^ seront dit, cent, deux cents fsis moindres que
dans le cas d'une^igne unique, c'est^li^ire qu'elles correspondront li
une seconde, à dix ou à vingt secondes par tour entier.
Rien, dans tous nos raisonnements, n'implique que les lignes rota-
tives brillent d'une lumière propre. On doit donc s'attendre I observer
des phénomènes identiques, soit qu'on fasse tourner des lignes lumi«>
neuses par elles-mêmes ou des lignes lumineuses par réflexion $ il faut
seofement, dans ce dernier cas, que les lignes soient d'une telle na«
tnre, d'one telle forme, et tellement disposées relativement è la lumière
édmrante, que l'œil puisse les apercevoir égateinent dans toutes les
positions qu'elles prennent en tournant Tels seraient, par exemple,
les rais ptats et non poiis d'une roue en argent mat ; les rais plats
et non polis d'une roue de quelque nature qu'elle fût, couverts d'une
ooucbe de bknc de cérusc, etc. , les uns et les autres éclairés de ftce
par tin réverbère, par une lampe à double courant d'air, ou même
par une rimple bougie. Les rais n'étant pas polis, ne feraient pas l'of-
fice de miroirs dans aucune de leurs positions. On les verrait seule^
ment par cette sorte de lumière que les corps éclairés s'assimilent
it.
I«4 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
poor nous la restituer dans tous Us sens , ou à l'élftC de lainière
diffuse; le vermillon avec une teinte prononcée, le laiton avec une
nuance jaune évidente, l'argent mat et le blanc de céruse avec une
blancheur parfiûte, etc. Un rais d^rgent mat tournant autour de ses
extrémités en un dixième de seconde, engendrera une surface drca-
laire blanche; quatre , dix, cent rais de la même matière Clément
espacés produiront le même effet , s'ils tournent respectivement ea
quatre dixièmes de seconde, en une seconde, en dix secondes.
Tenons-nous un moment à ce dernier cas, à celui où cent rais
minces de métal , formant entre eux des angles égaux , donnent nais-
sance, pour Toeil, à une surface de lumière circulaire. €et effet com-
mence à se manifester quand la vitesse de rotation e^ d*nn tour par
dix secondes. Une vitesse moindre ne suffu'ait pas : mais toute vitesse
plus grande, quelque grande qu'elle fût , conduirait mieux encore,
s'fl est possible, au même résultat
Dans le nombre infini de vitesses plus grandes que celle qui est
strictement nécessaire pour que les rais tournants paraissent être une
surface continue, bisons un choix afin de fixer nos idées; supposons
que nos cent rais fassent un tour entier en un dixième de seconde , ce
qui est une vitesse très^acile à obtenir. Chaque rais emploiera alors le
centième de celte quantité , ou 1/1000 de seconde pour aller d'une
quelconque de des positions à celle qu'occupe au mêgie moment le rais
précédent
Retenons bien ce nombre , un mittième de seconde^ et intro-
duisons dans notre expérience une dernière condition. Supposons qoe
la lumière qui éclaire tes cents rats de la route tournante, que la io*
mière sans la présence de laquelle ces rais ne se verraient pas, puis-
qu'ils ne sont point lumineux par eux-mêmes, ne brille pas d'une
manière continue. Admettons que tournant toujours uniformément
dans l'obscurité avec la vitesse convenue d'un tour à chaque dixième
de seconde, la roue soit éclairée par une lumière qui ne se montre
qu'un instant Eh bien ! c'est la longueur de cet instant , c'est la durée
de l'apparition de la lumière éclaUnte, qui déterminera si la roue
éclairée apparaîtra sous la forme d'une roue vériuble ayant du centre
à sa circonférence des pleins et des vides, des secteurs brillants et des
secteurs obscurs, ou sous la forme d'une surface continue paiement
lumineuse partout.
Mettons d'abord que la lumière ne frappe la roue tournante qo'on
YlT£fi8£ D£ L'ÉUSCTTRICITÉ. 16»
; infinimmt court. CeUe lumière ne saisira, n'échirera les
divers rais que dans une ueuie de teurs pasitûms. Cliaqae rais ,
sur cette position unique et spéciale , produira dans Vœil une image
dont nous avons expérimentalement fixé ia durée à un dixième de
seconde. La roue tournante sera donc aperçue pendant un dixième de
seconde» sous sa véritable forme et comme si elle était immobile.
Passons k une autre supposition que j'appellerai extrême» cette ex-
presskm sera bientôt justifiée. Admettons que h lumière éclairante
ait duré un miUièmede seconde.
Un millième de seconde ^est, par hypothèse, le temps que chaque
nb emploie à passer d'une de ses positions à celle qu'occupe au mime
moment le rais qui le précède. Dans ce court intervalle de temps, il
n'y aura donc pas à l'intérieur de ia roue tournante une seule ligne
idéale allant du centre à la circonférence ; il n'y aura pas un seul
rayofh^ c'est le terme géométrique, qui, chacun à son tour, ne sut
oocapé par l'un ou par l'autre des rais matériels; il n'y aura pas une
de ces mille et mille positions, où les rais ne reçoivent l'action de la
bimière éclairante, où ils ne doivent aller former une image dans l'csiL
Ces images, qu'on se le rappelle bien, durent un dixième de seconde»
c'est-àHlire cent fols [rfns qu'il n'en faut pour que tous tes rayons
géaméiriques de la roue aient lancé une ligne lumineuse à l'observa-
tenr. Ainsi , dans un certain moment, toutes les lignes lumineuses en
qoestion se verront simultanément ; ainsi, la roue, quoiqu'elle se com-
pose de vide et de plein, paraîtra une surface continue, écbùrée sur
tons ses points.
Si maintenant on essayait d'appliquer les mêmes considérations ao
cas où la durée de la limiière serait moindre que le temps dont chaque
rais a besoin pour se transporter, en tournant autour du centre- de la
roue, d'une de ses positions à celle qu'occupe au même moment le
rais qui le précède, chacun verrait sans difficulté combien les résultats
de l'expérience devraient être différents* Mettons, par exemple, que
h dorée de l'apparition de la lumière ne s'élève qu'à la moitié de la
précédente, qu'elle ne soit que d^un demi-mittième de seconde.
Ea un hfUhmiUième de seconde, chaque rais matériel parcourt
seolemenl la moitié de l'intervalle angulaire compris entre une de ses
positions et la position simultanée du rais qui le précède. Quand la
lumière se montre, chaque rais mobile est saisi, est éclairé dans une
de ses positions; quand elle disparait, chaque rais n'est encore par-
166 TÉLÉGRAPHIE ÉLBCTfUQUK.
venu qu*à h moitié ie la cooree qu'il avait à parcourir pour atMndre
la poaition da raîa précédent. A Tiiiatant mathématique do sur*
gisement de la lumière, tous les rais comprenaient entre eux certains
secteurs. Eb bien ! il y a précisément ia moitié de chacun de ces
secteurs dans laquelle aucun raïs n'a pénétré pendant la durée que
nous venons d'assigner à l'apparition de la lumière. Tous ces espaces
vides de matière n'ont pu réflécbir vers l'observateur aucun rayon de
la lumière éclairante, conséquemment la roue a dû paraître composée
de la réunion d'une série de secteurs aller nativemeot obscurs et lu«
mineuK«
Ceux qui n'ignoraient pas que la sensation engendrée dansToiil par
l'action d'une lumière quelconque dure encore un peu de temps après
que h lumière a réellement disparu , devaient, ne fût-ce qu'à raison
de cette circonstance, ne pas trop espérer une solution exacte de la
question posée en tôte de ce long cbapitre ; et cependant , en défini*
tive, l'obsucle apparent est devenu lui-même le moyen d'investîga*
tion , et nous sommes arrivé à opérer sur de simples miUiMneê de
seconde, mieux qu'on ne pourrait vraiment le faire, par les moyens
liabitueb, sur les secondes entières. Qu'on réflécbisse un moment aux
détails de l'expérience , et mon assertion ne paraîtra pas exagérée.
Je veux savoir la durée de 4:hacun des éclairs qui sillonnent le ciel
pendant une nuit obscure. En face de la région où existe l'orage, j'é«-
tablis une roue en métal portant cent rais déliés. Un mouvement d'hor-
logerie lui donne la vitesse continue et régulière de dix tours par se-
conde de temps , ou d'un tour entier par dixième de seconde. Je me
place en observation entre la roue et les nuées orageuses , de manière
•ependant à ne pas empêcber la lumière des éclairs d'arriver librement
k la roue tournante. Cette roue, je ne l'aperçois pas ordinairement,
puisque , par hypothèse , tout est dans l'obscurité. Un éclair se montre :
kcet instant la roue est écbirée, je dois donc la voir, et je la vois, en
trfbt , mais dans des conditions différentes , suivant la durée de l'édah».
L'édair n'a-t-il brillé que pendant un temps infiniment courte la
roue se sera mooUrée, durant un dixième de seconde, comme eent rais
tmnéneumt immobiles et de la largeur apparente des rais véritables.
L'éclair a«-t-îl duré un miUième de seconde , la roue aura semblé
un eereie ptein de lumière du centre à la eireonférenee.
A des durées de l'éclair d'un demi-^miUiàme de eeeonde , rf*«m
Itéra, d*un quarts d'un cinquième ^ etc., d4 millième de se-
VITKSSE D£ I/ÉLECTRlCir£. 167
Goode , correspondront des apparences circulaires où il y aura res-
pectiyement un demi^ deux tiers, trais quarts, quatre cin-
quièmes de ta surface totale du cercle , complètement privés de
lumière.
En faisant la roue tournante de plus en plus grande, Téclielle su-
perfieielfe des mesures deviendra tout aussi étendue , tout aussi appré-
ciable qu*on le désirera. Ajoutons qu'en variant la vitesse de rotatiou,
on peut même se soustrairo^h la nécessité à!évaiuer à i'œii le rap-
port do la partie éclairée à la partie obscure, qu'on peut tout réduire
k ia déterminalion de la vitcMt sous laquelle le cercle paraît entière-
ment éclairé. Une vitesse 3^k roue d*un dixième de seconde par tour
ne donne-t-ellc pas lieu à un cercle continu de lumière? On aug-
mente graduellement cette vitesse , de manière enfin que le cercle
GOBtinn apparaisse. Si cet eiïet ne commence à se réaliser qu'au mo«
ment où ia vitesse de la roue est d'un tour par un demi ou par un
titré de dixième de seconde , ce sera la preuve que l'éclair n'aura
eu qo*one durée d'une demi ou d'un tiers de mitUkne de se-
conde, et ainsi de même pour tous les autres nombres qu'on pourrait
troaver.
Parvenu au terme de cette longue et minutieuse explication , disùu
qu'après avoir multiplié autant que possible les rais de la roue , qu'a-
près avoir eu recours aux plus grandes vitesses qu'on puisse déduire
avec sûreté et uniformité de l'emploi des engrenages , ia roue tour-
nante présentée , ^ans des temps d'orage, aux éclairs de la première
ou de la seconde classe, n'a jamais paru une surface continue; que ses
rais se voyaient aussi nettement , aussi distinctement que si la roue
était en repos ; qu'ils ne paraissaient aucunement élargis. Nous reste-
rons fort en deçà de la conséquence que cette expérience autorisait,
en nous bornant à dire que les éclairs les plus brillants, les plus éten-
dus de la première et de la seconde elasse, même ceux qui paraissent
développer leurs feux sur toute l'étendue de Tboriion visible i n'ont
pas one durée égale à la millième partie (tune seconde de
temps ! »
Ce que l'on vient de constater pour la durée des éclairs s'étand
évidemment à la durée de l'étincelle électrique ; l'expérience , au
reste , est absolument la même.
168 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
Cammtnt on peut constater Vavance ou le retard de deux
phénomènes tumineuxt par M. Arago.
«Faisons tomber uû rayon lumineiijc.sar un miroir pbn poli, il se
réfléchira en faisant avec la surlace au miroir un angle de réfleiioa
exactement égal à Tangle d'incidence. .Imaginons maintenant que le
miroir vienne à tourner de' la quantité^gulaire a autour du point de
la surface où la réflexion s'est opérée ^ ce mouvement augaiente de
a l'ancien angle d'incidence , il dimiiutféoKd'autant l'ancien angte de
réflexion. Celui-ci » après le déplaceiyAt du miroir, sera donc plus
petit que le premier de la quantité 2a, et il faudra l'augmenter de 2a
pour le rendre égal au nouvel angle d'incidence. Ainsi cet angle, aug-
menté de 2a , donnera la direction du rayon réfléchi dans la seconde
position du miroir ; ainsi le rayon incident restant le même » un mon-
vement angulaire a du miroir occasionne un mouvement angulaire
double dans le rayon réfléchi. On sait d'ailleurs que la réflexion sur
un miroir plan n'altère jamais les positions relatives de deux rayons;
que si, avant de se réfléchir, ils étaient parallèles ou faisaient entre
eux des angles de 1^ 10% etc., ils seront parallèles encore après la
réflexion ou feront entre eux les mêmes angles.
Admettons maintenant que deux rayons horizontaux , partis de deux
points voisins situés dans la même veifUcale, viennent tomber sur deux
points de la ligne médiane d'un miroir plan vertical; et supposons que
ce miroir tourne uniformément et d'une manière continue autour d'ua
axe vertical, dont le prolongement coïncide avec cette même ligne
médiane. La direction suivant laquelle les deux rayons horizontaux se
réfléchiront dépendra évidemment du moment où ils atteindront le
miroir, puisque nous avons supposé qu'il tourne. Si les deux rayons
sont partis simultanément des deux points rayonnants contigos, ils
arriverout aussi simultanément au miroir; leur réflexion s'opérera au
même instant : conséquémment dans une même position de la surface
tournante ; conséquémment comme si cette surface , quant à eux , était
immobile ; leur parallélisme primitif ne s'en trouvera donc pas altéré.
Pour que les rayons qui, primitivement, étaient parallèles diver-
geassent après leur réflexion , il faudrait que l'un d'eux arrivât au mi-
roir [rfus tôt que l'autre ; il faudrait que , dans son trajet du point
YITIiJIiSË D£ L*£L£CntICi'fÉ. 169
rajonainl h l« surface réfléchissante , la marche de ce rayon fût ac* '
oélérée, on bien, car le résuliat serait précisément le même, il fan-
erait , la vitesse dn premier rayon restant constante , que celle du se-
cond éprouvât une diminution; il faudrait »^n un mot, que les deux
rayons se réfléchissent Tun après Tautre « et dès lors sur deux positions
dislîoctes du miroir formant entre elles un angle sensible.
Au lieu de deax seuls points rayonnants isolés , concevons qu'on
présente instantanément au miroir une ligne lumineuse verticale , et
que l'une des parties de cette ligne , la partie supérieure , par exem-
ple, brille [dus Jôt ou plus tard que la partie inférieure. Sur le miroir
UKirnant , l'image de la ligne unique paraîtra brisée ; elle se composera
de deux lignes lumineuses verticales , de deux Kgnes qui ne seront pas
le proloogement Tune de l'autre. L'image supérieure est-elle moins
avancée que celle d'en bas , parait -elle à gauche , c'est que la lumière
de h partie supérieure de la ligne primitive est en avance ; elle sera
en retard , si l'image siqiérieure se montre à droite. »
Durée de Fétincette éhctrique et vitesse de € électricité^
par M. WHEATSTONE.
DCBÉE DE L*ÉTiifCELLE ÉLECTRIQUE. — Le passage rapide d'un
point lumineux par lui-même ou par réflexion semble former une
ligne continue à cause de la durée de l'impression produite sur la ré-
tine, et cette ligne continue ne présente par elle-même aucun carac-
tère qui permette d'apprécier la direction et la vitesse du mouvement
qui lui domie naissance. M. Wheatstone a eu l'heureuse idée d'ar-
river à connaître cette direction et cette vitesse en faisant intervenir
un autre mouvement de direction et de vitesse connues. H appliqua
d'abord cette méthode nouveUe et ingénieuse k la détermination de
la direction et de la vitesse de l'éiiocelle électrique : elle fut exposée
pour la première fois en juin 1830 par Tillustre Faraday, dans une
de ses savantes leçons, à l'institution royale.
La figure 1, planche II, représente l'appareil employé ; il était vissé
en A au pivot d'une machine à rotation , de manière à pouvoir prendre
an mouvement de révolution rapide. Les parties supérieures et infé-
rieures, toutes formées de laiton , excepté le disque en bois BG ,
étaient isolées les unes des autres par une forte colonne en verre DB.
Un morceau de feuille d'élain réunissait la boule H avec A , et la boule
170 TËL£GflAPHI£ £lECTMQt£.
' «upérlcure G poutaH s'ajuster à diverses distances 4e rinférieiire H.
Lorsque la l)Ouie F était placée h une petite distance du conducteur
d'une macliine électrique, une étincelle franchissait l'intervalle et
passait ainsi entre les boules G et H « qu*on pouirait éloigner de quatre
pouces Tune de Tautre* Il est évident que si le mouvement angulaire
des boules avait un rapport quelconque appréciable avec h vitesse de
propagation de Télectricité, il devait y avoir une déviation entre les
extrémités supérieures et inférieures de la ligne. L'instrument se
mouvant de gauche à droite , et Tétincelle allant de haut en bas « la
déviation de la ligne devait être celle de la figure 2 » plancbe II, et
l'étincelle allant de bas en haut , celle de la figure 3,
Lorsqu'on fit tourner rapidement ra{)t)areil, les étincelles passèrent
eiactement comme s'il eût été en repos , et on n'observa aucune dé*
viation de Tune quelconque des deux étincelles dans le sens vertical.
L'appareil faisait cinquante tours par seconde ; et comme on aurait pu
facilement apprécier une différence égiile i i/SO de la circonférence
décrite par les boules, si elle eût existé, on peut en conclure avec
certitude que l'étincelle passait à travers l'air et les conducteurs mé-
talliques en moins de 1/1000 de seconde.
N'ayant pas réussi à observer une déviation de l'étincelle par le
moyen précédent, M. Wheatstone recourut au mouvement do rimage
de l'étincelle électrique réfléchie sur un miroir piaq.
La figure 4, piandie II, représente la meilleure forme à donner ao
miroir mouvant II tourne autour d'un axe Torlical et prend snccaisiv
vement toutes les positions ailmutaies. En plaçant devant lui , à une
distance quelconque , un point lumineux tel que la flamme d'une
chandelle, les positions successives de l'image réfléchis décriront on
cercle dont le rayon sera égal à la plus courte distance entre le point
lumineux et l'axe de rotation. L'image, ayant une vitesse angulaire
double de celle du miroir, se moovra d'un cercle entier pendant usé
demi^révolution de celui-ci ; et si le dos du miroir est aussi une sur-
face réfléchissante , l'image décrira deux cercles entieri pendant une
révolution du miroir.
Si la rapidité du mouvement dépasse une certaine limite, les im-
pressions faites sur la rétine par les images successives se conserve-
ront , et l'œil placé d'une manière convenaide verra une ligne lu-
mineuse parfaitement continue, qui sera un arc du carde décrit
d'aount plus étendu que l'esil sera plus rapproché du mireir.
V1T£86£ D£ L'ÉLECTRICITÉ. 171
Si matatenant, ttndis qae le miroir est eo moaTement, cm déplace
ie point lumineux parallèlement à l'axe de rotation , la composition
des deux mouvements de l'image, provenant l'un du mouvement do
Tobjet, Tanire de celui do miroir, donnera naissance à une résultante
diagonale i et si on connaît le nombre de tours faits par le miroir dans
tm temps donné, on pourra en déduire la direction et la vitesse du
mouvement du point lumineux.
En Tissant l'axe du miroir sur une machine à engrenage ,
H. Whcatstone parvint à lui faire faire cinquante tours par seconde :
l'image réùéchle d'un point lumineux parcourait par conséquent un
deoii-degré dans 1/7200 de seconde, puisque la vitesse angulaire de
Tinuge est, comme nous l'avons remarqu<^, donblc de celle du miroir;
or^ r«il peut facilement estimer un arc d'un demi-degré, long à peu
près d'un pouce , h la distance de dix pieds. En supposant que telle
soit la limite de Tobservation distincte, bien qu'on pût peut-être dis*
tinguer h l'Ail nu un arc beaucoup plus petit, on pouvait espérer que
lorsqu'une ligne de lumière électrique serait placée parallèlement k
Taxe du miroir, il serait possible de déterminer : i<> ia durée de la lu«-
mière en chaque point où elle apparaît ; 2« le temps qui s'écoule
entre l'apparition de la lumière dans deux points successifs de son
parcours, pourvu que ce temps^ dans chaque cas, ne fût pas moindre
de 1/7200 de seconde.
Le premier résultat sera indiqué par l'allongement horizontal dans
riniage réfléchie, et le second par la distance entre deux lignes menées.
Si partir des images, perpendiculairement au plan borhsonta!. 8i la durée
et la vitesse étaient l'une et l'autre rendues sensibles par le miroir,
Timage réfléchie apparaîtrait comme une bande courbe de lumière.
M. Wbeatstone présenta successivement au miroir des étincelles de
h pouces tirées du conducteur principal d'une puissante machhie
électrique ; les explosions d'une batterie chargée ; un tube étincelant
de & pieds de long, présentant une spirale d'étincelles électriques; un
tube de yerre vide d'air, de û pieds de long, à travers lequel l'étin-
celle passait et produisait une ligne non interrompue de faible lumière
électrique ; diterses figures , telles que des oiseaux , des étoiles , etc. ,
formées d'étincelles électriques ; mais, dans tous les cas , lorsque les
images réfléchies passaient dans le champ de vision , leurs formes
étalent exactement les mêmes que si elles eussent^été réfléchies par te
miroir en repûi.
173 X£LÉGllAPlii£ hLMJfJIMdQVX,.
Lorwpie les éliuceiles se succédaient rapidement, oa voyait appa-
raître diverses images réfléchies simultanément dans différentes po-
sitions, parce que les images étaient renouvelées avant qne Tiuipresh
siou produite sur la rétine par les premières images eût disparu. En
tenant le tube vide d'air près du conducteur principal et en le regar-
dant directement, il semblait quelquefois briller d'une lumière cooti-
nue; mais lorsqu'on l'examinait dans le miroir, on voyait que ceue
continuité apparente n'^'tait en réalité qu'une suite de rapides éclairSb
II est quelques expériences pour lesquelles une antre position do
miroir tournant est préférable.
La figure 5 le représente incliné sur Taxe de rotation qui loi est
presque perpendiculaire. Si un point lumineux est placé en un point
quelconque du prolongement de l'axe, les images successivement ré-
fléchies par différentes parties du miroir formeront ensemble un cer-
cle dont on pourra voir simultanément toute la circonférence. L'expé-
rience sous cetle forme donne , pour l'image , une vitesse angulaire
égale II celle du miroir ; l'image et le miroir se meuvent dans la même
direction , tandis que, dans le premier cas , l'image se mouvait avec
une vitesse double de celle du miroir et dans une direction opposée :
la grandeur apparente du cercle décrit augmente avec la distance de
Tobjet et l'inclinaison du miroir : la flamme d'une chandelle apparaît
comme un large anneau lumineux , celle du soleil est convertie es
une magnifique ceinture de feu.
Lorsqu'on fait passer une série de petites étiocelles entre deux
pointes, ou entre une pointe et le conducteur principal, Tceil regar-
dant directement voit, à cause de la rapidité de leur succession, l'ap-
parence d'un faisceau lumineux permanent : mais lorsque le faisceau
est placé sur le prolongement de l'axe du miroir tournant, les étia-
celles successives dont il est composé sont réfléchies à l'œil chacune
par des parties différentes de la surface ; elles se présentent alors
comme distribuées sur un cercle à des distances régulières; et lorsque
les interruptions sont rapides, l'apparence est extrêmement belle.
Ce procédé bit voir aussi que le pinceau de lumière qu'on obiieot
en présentant une pointe à quelque distance du conducteur est aoe
action intermittente, malgré son apparente continuité : les images ré*
fléchies présentent cependant cetle particularité remarquable, qu*elles
sont allongées dans la direction du mouvement, ce qui prouve que le
pinceau ne passe pas aussi vite que l'étincelle , et que les émissious
VITESSE DE L'ÉLECTBICITÉ. 173
qoi la constituent subsistent pendant un intenralle de temps qu'on
peot mesurer par lé mouvement du miroir.
L'utilité de cet iostrument n'^st pas bornée à la simple obser-
fation des intermittences de la lumière électrique : toutes les fols
qu'une succession rapide d'altérations a lien dans un objet qui ne
change pas de place , on peot les séparer sans peine par ce moyen.
Ainsi, par exemple, la flamme d'hydrogène brûlant en plein air pré-
sente un cercle continu dans le miroir; mais lorsqu'elle produit an
son dans rintérieur d'un tube de verre, on observe des variations ré-
gulières d'intensité présentant l'apparence des anneaux d*one chaîne,
ce qui indique des contractions et des dilatations alternatives de la
flamme, correspondantes aux vibrations sonores de la colonne d'air.
YrTESSE DE l'ÊLECTRiaTé. — Daus toutes les recherches de ce
genre qui ont été publiées, on essayait de mesurer l'intervalle de
temps qu'on supposait devoir exister entre les deux déchaînes faites
aux deux extrémités du fil, extrémités qu'on rapprochait afin qu'elles
fassent visibles en même temps. M. Wheatstone substitue au jugement
imparfait de l'œil l'action d'un miroir tournant, mais plus rapide
dans son mouvement et plus exact dans ses indications qu'aucun de
ceux qo'il avait employés jusque-là.
L'instrument que nous allons décrire permet de mesurer i/iOOOOOO
deseamde, et cette limite, dont on n'a pas lieu de croire l'estimation
erronée, poarrdt être considérablement dépassée avec des instruments
pins coûteux et des observations plus délicates. Il semble que ce n'est
que dans l'hypothèse d'un transport réel du fluide d'une extrémité du
fil à l'autre qu'on peut s'attendre à observer une différence de temps
entre les deux étinceUes des extrémités : M. lîVheatstone a voulu ren-
dre son expérience indépendante de cette vue théorique , et il a en la
précaution de déterminer une troisième étincelle près des deux ex-
trêmes et sur la même ligne qu'elles, en établissant une interruption
au milien du fil. Dans la supposition du transport de deux fluides dans
des directions of^)osées, les étincelles extrêmes devraient être simul-
tanées; mais l'étinceDe moyenne ne brillerait que plus tard : les mêmes
apparences s'accorderont aussi avec l'hypothèse d'un seul fluide,
lorsqu'on admet qu'un dérangement d'équilibre électrique se propage
âmultanément depuis chaque extrémité, et provient dans un cas d'ad-
ditions successives à la quantité de fluide neutre du conducteur, dans
l'antre de soustractions successives à cette même quantité.
m TÉLÉoiuPHn: électrique.
L'expérience fut faite daoB la galerie Adélaïde : le Ûl isolé, long
d'uQ demi-mille, élait disposé par lignes parallèles; ces lignes parai-
lèies avaient chacune cent vingt pieds de long ; elles étaient à six
pouces les unes des autres et attachée» à on cadre avec des brides de
soie de ait pouces de long.
On empêchait le fil de se courber à l'aide de cordes de soie tendues
à travers la galerie, et qoe Ton rattachait aux fils à des distances coû*
venables pour les maintenir.
Les bouts du fil marqués 2» 3,4» 5» étaient altachés aux fils de
même dénomination dt ia planche à éêineeUe (spark'^board). Le
apark'board est une planche circulaire de trois pouces et demi de dia-
mètre, sur laquelle on a isolé, en les noyant dans de la cire , six tili
métalliques parallèles : leurs extrémités arrondies font seules sftîilie
sar la matière résineuse qu*oQ a représentée en noir» fig. 6i plan-
che IL Cette planche était fixée contre la muraille au^^-dessous de la
galerie, de manière que les boules entre lesquelles les étincelles de-
vaient passer fussent sur une mOme ligne boriaontale : la distance de
parcours entre chaque étincelle était de un dixième de pouce; le fil
conducteur était de cuivre et épais de un quinzième de pouce.
La figure 7 représente Tinstrument mesureur avec ses appendices;
la figure 8 montre d'une maniera plus distincte quelques^ofies
de sea parties esaentielles. ABGD est une forte planche d'acajou bien
desséché, longue d'un pied et large de huit pouces : £ est un miroir
circulaire d'acier poU d'un pouce de diamètre, fixé sur Taxe horixoD*
tal FG, de manière que l'ue de rotation soit dans le plan du miroir;
les pivots de l'axe travaillent sur les montants du support de lai*
ton HI; le mouvement se cx)mmunique delà roue K à l'aie, à i'tdde
d'im fil qui passe dans des goi*ges creusées sur la circonférence de la
roue et de la poulie; une courroie qui est unie ^ la rout L attadiée
au même axe que K, peut s'enrouler sur une machine quelconque
capable de lui imprimer un mouvement rapide. Dans les expériences
de M. ^'heatstone, le système des roues était tellement diqxMé qM
l'axe portant le miroir eût exécuté dix-huit oents révolutions, pendant
que la roue à laquelle le mouvement éuit d'abord communiqoé n'en
eût fait qu'une , s'il n'y avait eu aucun retard provenant du gUssement
des courroies. M est une petite bouteille de Leyde , dont l'armure inté«
rieure doit constamment être électrtsée positivement on négativeoeiit
à l'aide d'une machine et de la chaîne conductrice N s la ltg« cooA^
YITËWE DB L'ÊtECTMCJTÉ. t7ft
fiarCaiK àê rarmore intérieure de la bouteille est en contact immédiat
avec le déchargent OP i et Ton règle la décharge spontanée de la
bottteiUn en Yariant la distance des deux boules. Le fil 1 est fixé à
rarmore extérieure de la bouteille, et le fil 6, attachait un prolongeineni
du support de laiton , se lie au ûi de même numéro de la planche à
éliaedles^ Lorsque la bouteiUe est complètement chargée, et que le
bras Q« qui tourne avec Taxe < est amené vis-à-vis du bouton de
l'excitateur» la décharge électrique passe à travers le circuit entier»
et Tœil voit direoiement trois étincelles exactement simultanée.*.
Lorsque la face antérieure du miroir est sur le même niveau , tour*
nOe du côté de la planche à étincelle, et tellement ajustée qu'elle forme
uo angle de/i5<*avec l'horizon, l'ceil qui regarde directement de haut
es fais voit iea images réfléchies des trois étincelles. Le verre plan o»
la tontille R est destiné à empêcher l'œil de s'approcher trop du mi«
roir , et à se prêter à la vinon des n^yopes et des presbytes. Le bras Q
est disposé de manière que le circuit puisse être fermé lorsque k»
miroir est dans la position ci-dessus indiquée ; l'autre bras ne sert
que de contre-poids* Pour obvier li rincxaclitude qtii résulterait de
déchargts opérées lorsque le bras a des dispositions différentes par
rapport an bouton de l'excitateur » on a interposé une plaque do
mica S percée d'une très- petite ouverture horizontale opposée è l'axe
de l'excitateur , ce qui fixe entre des limites très-rapprochées la pos«
sihîUlé delà déibarga Aussi, quelle que soit la rapidité avec la-
quelle k miroir se meut^ les étincelles sont généralement dans le
champ de la vue.
U était extrtoeiuent important de déterminer la vitesse angulaire
de l'axe qui porte )e miroir. On ne pouvait accorder aucune confiance
au résultat obtenu eu calculant le système de roues , parce que dans
un mouvement aussi rapide l'évaluation est rendue incertaine par
plusieurs causes retardatrices ; il était donc nécessaire de recourir à
un moyen indépendant de ces sources d'erreurs, et qui indiquât im**
raédiatefluent la vitesse. Gehii qui parut atteindre le mieux ce but, ce
fut de mettre en rotation par l'axe du miroir le plateau mobile d'une
petite sirène : T représente une petite botte creuse d'un ponce de
dismètre , dans laquelle le courant d'air était amené par un tube
placé en U : sur le fond de cette boite on avait pratiqué circulairement
et à égaie distance un certain nombre d'ouvertures; un disque perforé
de la même manière, et qui se mouvait devant ce fond , interceptait
176 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
d'ane manière périodique le cooraot sortant, et produisait an aon
correspondant à la fréquence des occlusions : il est évident qu'on
obtenait le nombre des révolutions en divisant par le nombre des
ouvertures le nombre de vibrations dans une seconde correqNmdftnt
au son produit
M. 'Wheatstone employa d'abord dix oriGces : lorsque le mouve-
ment était lent, on pouvait aisément déterminer le son» mais une
augmentation de vitesse le rendait Inappréciable. Il réduisit alors k
cinq le nombre des ouvertures, mais sans mieux réussir; et enfin
à deux : alors le son était si faible , comparé aux bruits accessoires,
qu*on ne pouvait plus Tentendre d'une manière distincte.
L'usage du bras Q lui-même, pour produire le son , permit enfin
de surmonter la difficulté. On y attacha une petite bande de papier
qui, recevant un coup ^ chaque révolution , produisit par le prompt
retour des chocs un son dont l'acuité variait avec la rapidité du mon-
vement. Lorsque la machine avait la vitesse maximum employée dans
les expériences, on obtenait un sot dièze de la quatrième octave, ce
qui correspond à huit cents révolutions du miroir par seconde. Rien
n'a pu troubler l'exactitude do résultat; on entendait le même .son
en se servant de différents morceaux de papier et de carte ; et si on
modérait la vitesse, le son passait par tous les degrés de gravité,- jus-
qu'à ce qu'enfin on entendît les battements distincts.
Depuis la lecture de ce mémoire ï la Société royale, Tinstmaieiat
a été muni d'un appareil destiné ï enregistrer le nombre des tonrs. Il
est formé d'une aiguille liée à l'axe par un engrenage , et qui bit un
tomr pendant que le miroir en fait dix mille : l'augmentation de la
résistance au mouvement qui en est résultée n'a pas permis de dépas-
ser six cents révolutions par seconde.
Considérons maintenant quelle est la plus courte durée de Pétin-
celle électrique, et la plus grande vitesse de transmission à travers le
fil , qui puissent être découvertes à l'aide de l'instrument que nous
venons de décrire. Le miroir fait huit cents tours par seconde » et
pendant ce temps l'image d'un point fixe décrit mille six cents cir-
conférences; par conséquent l'éiongation d'une étincelle égalée on
demi-degré , quantité évidemment visible et égale è un pouce , vue à
dix pieds de distance , indiquera qu'elle persiste 1/115200 de seconde.
La déviation d'un demi-degré entre les deux étincelles extrêmes cor-
respondait à une vitesse de cinq cent soixante-seize mHles par seconde.
Y1T£S$E D£ L'&UBÇXRICITÉ. .177
le il éluit, coBuiia Ofous TafOD» dit» ioog d'oa deoii^Di(ie, Cette
estioutioQ de la ? itesse repose sur Thypothèse que râectricité passe
d'une eztit^té du fil ^ l'antre. Si les deux fluides dans Tone des
théories, ou, dans l'autre ^ si les dérangements d'équilibre partent si
multaoément des deux extrémités du fil , les deux étincelles extérieures
garderool leurs positions relatives.; celle du milieu sera teule déviée»
et la vitesee mesurée ne sera que la moitié de celle du cas précédent,
soit deux cent quatre-<vingt*buit milles par seconde,
Dts expériences réitérées ont donné les résultats ainvants. Dans
tous lef cas où la vitesse du miroir dépasse une certaine limite, les
trois étincelles s'alloageot en Urots lignes parallèles » et leurs longueurs
augmentent avec la rapidité du mouvement La plus grande élonga«
tioa observée a été d*environ vingt-quatre degrés, ce qui indique une
dorée d'eaviron 1/2A00 de seconde. Les lignes ne 4M)mmencent pas
touîoors à la même place : quelquefois elles paraissent immédiatement
an-dessous de l'oeil , d'auures fois k droite ou à gauche , et sont par*
Us entièrement invisibles; ainsi que nous l'avons expliqué plus haut,
ces divergences proviennent de ce que le bras ne soutire pas toujours
l'étincelle à la même distance de l'excitateur : quelques décharges
sont donc nécessaires avant que l'œil puisse faire une observation dis*
tincte. Lorsque la vitesse est encore faible, les points extrêmes parais-
seat être exactement dans la même verticale; mais lorsque la vitesse est
considérable, et que le miroir tourne à droite, les lignes prennent cette
apparence -^^^=1 ; tandis que s'il tourne à gauche » elles parais*
sent ainsi — - > Dans aucun cas , M. Wheatstone ne les vit
tons cette forme - ou cette antre .1^^^=^ , ainsi qu'il
kiiradrail dans la supposition du transport d'un seul fluide. Il a paru
convenable de pbcer sur le bord de la planche k étincelles et près d'elles
la flamme d'nne hoirie pour guider J'mil; les lignes de la Inmière élec-
trique dans le miroir étaient immédiatement au * dessus de la ligne
constante, foraiée par la réflexion de cette flamme, et lui étaient parai-
Ues, en sorte que l'œil pouvait être plus facilement dirigé sur elles ,
œlte flamme aussi aidant à déterminer la distance focale convenable.
ht table à étincelles était placée, dans toutes les expériences, à dix
pieds dn miroir.
Après svcâr obtenu un allongement considérable de ces étincelles,
Paotenr pensait pouvoir aussi allonger ou étendre les lignes de lumière
électrique dent il a été question plus haut ; mais, môme avec la vitesse
12
17S 7ÉLt<HlAnfIE ÉtiOmQUB.
extraordimlre qti*il avait atletnie , il ne pat obsenrer Meuiê «kérilioft
quelconque : elles étaient encore réSêeMèa aussi Asiiiiete^et amri pen
changées qtie les objets eui-mémes ms directement L'allongement
des étincelles, anx interroptions in Al eondnctear» était sans dôme
da ï ce que le diamètre do Hl n^était pas assez grand pour pennectre
à la charge dé la boutnlie de le traverser autrement que dNtne m»*
nière saccesrife; la dorée de la décharge paraft être pins toogneqoe
le temps requis par rélectrkilé pour traverser phisiebrs mWes de tt.
Les étlncÂ^ tfrées do grand aimant construit par M. 9attoii , et
qui se trouve dans la galerie Adélilde, s'étaient eonsMéraMement
aHongées , même lorsque le miroir se oioovait avec une vitesse corn*
parativement plus pethe.
Dans te but d'accroître les chances d'observer les étincelles , efc,
lorsque leur apparition ne peut pas être déterminée an moment oA le
miroir se trouve dans oiie position convenable pour les réMctiir ï
l'oeil, M. ll^beatstone propose d'empio\'er on mirt>n* ï ftces polygo-
nales, symétriquement placé par rapport ï Paxe de rotation. Tel sertit
un miroir hexagonal, par exêm|A!, fig. 9, oà AB est l*axe mohiley
et G , D , E, trois des faces. Si l'objet est lomfaieox sans iniemrilteo-
CCS , Popil verra , pendant one révolution de Paxe, sit arcs hmliieinr
occupant tous la même position; et si la Inmlftre est dlsoentlmié, on
aura six fois phis de chances dV)bserTer son image réféchie que dans
le cas d*iine seule surface miroitante.
11 est vrai que les arcs ne sont pas efarcolaires} maia la dffférenee tal
k peine sensible lorsque le ra^'on de la section polygonale est trés^petlt,
comparé à la dislance de Tobjet lomineox.
L'faista&tanéité de la lunîièrt de l'électrictté I haute tensibn , tm^
due évidente par les recherches précédentes, donne le moyen d\>b»
server, pendant on sewl insunt de leur durée, der pMnomlwea qui
changent avec rapidité, et de Mre on grand nombre cTexpérienceeanr
les mouTements des corps, forisqae leurs positions sueeess^ves ne m^
vt!nt trop rapidement pour èire voes dans des chreonstaicesnrdhairaft.
Bornons- nous à indiqoer qoelqoes exemples. tJne roue toopnnnr mk'
pidement ou un disque en rotation , sur lequel en a pehf on oljét
quelconque, semble parfaitement sUtionnaire lorsqo'olr PMai^ par.
I^xpbsion de la boofeffle : des hisectes volants settfclca< tvis dans
l'air : des cordes en vibration sont vues en repos dans Isom pdaWtnJ
déviées : des gouttes d'eau qui , en se snceédant rapidèinwnl. j
tlTÈSSE DE L'ÉLECTRICITÉ. 17»
teot k l'oeil Ibrmer nn filet ôotithia , se rotent telles quelles existent
réetlement.
ÎAs expértencéd pré<*édemes ayalit ed pltltflt pmr bnt de éétéûitit
des allongements et des déVisHions qae de les fnesnfef , il n'est pas
possible de donner leâ résultats avec une exactitude nnmériqtré : aussi
Si. Itfheatsione se borne à formuler les conclusions stiitantes, dédtii-
tes des apparences qu*fl a obserrées, eii remarquant qu*on ne doit pas
les considérer comttie entièrement établies avant qu*6n ait acberé deè
expériences plus précises.
!• La titesse de rélectriclté dans un ftl de cuivre est plus grande
que celle de la lumière dans l'espace pl^métalre.
2^ Dans un fil qui communique par Ses etlr^mltés avec les deut
armures d'une bouteille chargée , le dérangement d'équIHbre électri-
que se propage atec une égale vitesse, h pmit des deut bouts du fil,
et n'arrive que plus tard au milieu du clroult.
i* La lumière électrique , h l'^Jat de haute tension , dure moins de
f/1 000000 de seconde.
b* L'erft est capable de voir distinctement les objets qui Itri sont
présentés pendant ce cotirt intervalle de temp^. '
Ed contlnnant ses recherches avec àéè instruments phis puissante
et plus exacts dans leurs indications , M. Vheatstone espérait pouvoîi^
établir les lois numériques d^une claMe nombreuse de phénomènes
dont nous n^avons eu jusqd'ici aucuft moyen d'observée les relations.
Parmi ces sujets d'étude , il citait les vîiesses relatives des électricités
slatlc(ae et dynamique dans des flis diétalliques différents * les modl-
ficationj de lar rapidité de Télectrlcfté 2r divers états dé tension , pa»'
Éant par te nftéme conducteur, s! tatit e^ que Ton découvre là quelque
dliKretfceî la durée de TéthmeKe électrique dans différentes drcon-
AadcéfT de tension et de quantité , etc.
Dans son traité de physique, cinquiètne édition, 1947, M. Poniilet
s*eîprimé ainsi: t Les etpérience^ que j^ai faites en 1837 donnent
une sorte de limite inférieure de h prodigieuse vhessc avec laquelle
rélectrlcîté se propage ddns on eîrcurt donné. L*expérience prouve
que dans uti 1/2400 de Seconde un eocrratit se propage aved toute son
htensité dans le circuit qui M est offert D'autres expériences m'ont
montré que cette propagation intégrale se fait encore dans 1/5000 et
même dans f/7000 de seconde. La ïlAtUKEETL'iiTfiffDUE des circuits
ne paraissent aucunement modifier ces résultats : que le cooram ait à
IgO TÉLÉGRAPHIE HXECTAlQUIî;.
tra?ener quriqaes centaines de mètres ou plasieon milliers de «oètres
d'un Gl métallique, ou plasieurs mètres d'un très-mauvais conducteur,
comme une fine colonne d'eau, rexpérience réussit également bien.
En admettant comme extrêmement probable que la vitesse de pro-
pagation est pn^rtionnelle à la cooduaibilité du circuit, il en résul-
terait que , dans certains cas du moins , la vitesse de l'électricité ^
beaucoup plus grande que celle de la lumière ; car, en admettant eo
nombres ronds que dans i/5000 de seconde le courant parcourt une
colonne d'eau d'un mètre , il parcourrait dans le même temps un fil
de enivre de même section et de deux millemillions de mètres de lon-
gueur ou de deux millions de kilomètres;. Ainsi sa vitesse serait environ
dix mille fois plus grande que celle de la lumière, »
J'avoue ne rien comprendre à cette rédaction vague et obscure, à
ces vitesses de propagation indépendantes de la nature et de l'étendue
des circuits et cependant proportionnelles à la conductibilité; li cette
vitesse de l'électricité qui, quelquefois, peut être beaucoup plus grande
que celle de la lumière , et qui tout à coup se trouve dix mille {us
plus grande. Tout cela est inintelligible, incohérent, et ne donnait pas
à M. Pouillet le droit de dire par trop cavalièrement que la méthode
de M. WhealstoBe pour déterminer la vitesse de l'électricité ne lui
paraît aucunement atteindre le but
M. Pouiilet avait dit dans son mémoire de 1847 : « Il serait intéres-
sant de faire des expériences sur la vitesse de propagation de Téleo-
tricité avec des circuits de trois on quatre cents kilomètres y comme
ceux qui sont employés aux t^égrapbes électriques. » Ces expériences,
un jeune physicien du plus grand mérite , M. Fizeau , vient de les
faire, et il en a déduit avec une habileté et un bonheur incroyables
le chiffre très-probablement vrai qui mesure la vitesse de propaga-
tion de l'électricité dans des fils de fer et de cuivre. Or, an lien
d'i^plaodir à ce succès inespéré, qui est un véritable événement
scientifique , AL Pouillet s'est posé en adversaire déclaré de M. Fi-
zeau; il entasse objections sur objections , etc.', etc. C'est en effet
bien audacieux à AL Fizeau d'aarigner à l'électricité se propageant
dans le cuivre une vitesse plus petite d'un tiers que celle de la lu-
mière , tandis qu'elle devait être dix mille fois plus grande d'après
AL Pouillet.
Nous avons nudntenant à exposer ces belles recherches de M. Fi-
zeau sur la vitesse de l'électricité ; nous ne le ferons. qn'iiprès avoir
VITESSE DE L'ÉLECTRICITÉ. 181
mootré d'abord comment ce jeone sayant est parvenu à mesurer la
vitesse de propagation de la lamiëre. La lamiëre est éminemment un
agent télégraphique ^ nous l'avons longuement étudiée sous c^ point
de vue, et par conséquent la détermination de sa vitesse trouve natu-
rellement place dans cet ouvrage.
V liesse de propagation de la lumière, par M. H. Fizeau.
Noos laisserons l'auteur lui*mdoie décrire brièvement ses expé-
riences , qui sont un de ces laits éclatants dont l'Iiisloire garde éter*
aeDemeni le siruvenir.
c Je sois parvenu à rendre sensible la vitesse de la lumière, par
une méthode qui me parait fournir un moyen nouveau d'étudier avec
précision cet important phénomène. Cette méthode est fondée sur les
principes suivants :
» Lorsqu'un disque tourne dans aon plan autour do centre de
figure avec une grande rapidité, on peut considérer le temps employé
pmr m point.de la circcmférence pour parcourir un espace angulaire
très* petit 1/1000 de la circonférence» par exemple.
» Lorsque la vitesse de retation est assez grande» ce temps est gêné-
ratement trè»-oonrt : pour dix et cent tours par seconde» il est seole^
ment de 1/1000 et 1/10000 de seconde. Si te disque est divisé à sa
eircMiférence , à la manière des roues dentées » en intervalles égaux ,
alternativement vides et pleins, on aura, pour k durée du passage de
chaque intervalle par un même point de Tespace, les mêmes fractions
très-petites.
> Pendant des temps aussi courts, la lumière parcourt des espaces
assez liarilés, M kilomètres pour la première fraction, 3 kilomètres
pour h seconde.
» En considérant les effets produits lorsqu'un rayon de lumière
traverse les divisions d*un tel disque en mouvement, on arrive à cette
conséquence que, si le rayon, après Boa passage, est réfléchi au
inoyen d'un miroir et renvoyé ver9 le disque, de manière qu'il le rett«
contre de nouveau dans le même point de l'espace, la vitesse de pro-
pagation de la lumière pourra intervenir de teHe sorte , que le rayoa
traversera ou sera intercepté suivant la vitesse du disque et la distance
h hNiuelle aura lieu la réflexion.
• D'une autre part, un système de deux lunettes dirigées Tune vers
l'autre, de msioière qii« l'ioiage 4e robjcctif 4e cbacQOe d'^lçsse
forint au foyer de ^l'autre, pos^e des (H^opriéiés qui pennetieut de
réaliser ces çanditioos d'une inauicre »tnple« Il sufBt de placer oo
miroir au fo)cr de Tuoe, et de modifier ip systioie oculaire de Tau-r
tre, en interposant, entre le foyer et l*oculaire, une glace transparente
inclinée sur l'axe de ^5 degrés , et pouvant recevoir latéralement la
lumière d*Mne lampe ou du soleil, qu'elle réfléchit vers le foyer. Avec
cette disposition, la lumière qui traverse le foyer dans retendue sup-
posée trèa-petite de Tlmageqili rfpréfcttie l'otûeGlif d# U «eooiid» hi*
Dette eat projetée vers celle ei , se r^éçhit ^ sqn f^y^r, et revient ea
arrière en traversant le même espace, pour passer de «ouvcau par Iç
62yer.de la première lunette^ oA ell^ peul 4ire obaervéQ au moyeu de
rooulaire et à travers la glacée »
La figure 10 planche U doanera une idée suffisante de l'appareil
employé par M. Fizeau. L'étoile indique la source lumioeose dont les
rayoas, rendus parallèles par un aystèmo de deuit lentilles, tombent
sur la glace inclinée G plaeée au foyer de la pfemi^re luQ^tU^.etvçnt
se réunir sur le nirair M» placé au foyer de U sçcoqde Infiett^; A
est la roue dentée.
« Cette dispiiaition réuasit très^en, même en ékugpast lesluoeltes
à des diaiancQs considérables t avec des lunetles 4^ Qoeotiiaèuttad'oa*
verture, la distance peut être de % kilooiètrea sans quç U lufuiire ««i
trop affaiblie : on. voit alors un potiii Juwinew awblablç ii ii9« Aoifoi
et formé par de la lumière qui eat partie de œ point « a travmé ni
espace de 16 kilomètres , puis est revenue passer ^vMwMi par la
même point avant de parvenir à Tœil.
» C'est sur ce poiai nfime qu'il faut faire passer lea denU.d*iiD
disque lournaiil pour produire les eibts indiquèai l'expérionan rem-
sit très -bien, et l'on observe que, suivant la vitesse plus OU miHi
grande de la rotation, le point lumineui hriiie avnc éclat tw s'Mipw
laulsment. Dans les cireonstances 0^ respérioaca a été feîlOi la jMnh
mlèra éellpseae produit vers 12,i tours par seconde; pour un» witawa
double, le point bdlie de nouveau; pmv une vilesae triptf 1 î> S9 pvo-
dnit pne deuiième éclipse ; pour une vitesse quadruple, W point brîlla
de pou?€au, et ainsi de suite.
ft La iiremière lunette était placée dans )e helvéd^ d'une wtoe
située à Suresnes, la seconde sur la hantnur de MontmaFlrCt è nie
diataoee kpprtaiirttative de Hii oAtres.
YlTEbâi!; UK i'ÉUCTRlÇlTlé:. 183
• Le di99ia« poitutt sept ceat vingt deott» étut monté rar un
rewfe mA par des poids €t construit par Al. Froncent; un compteur
parmeunit 4b mesiver la yiiesse do rotation. La lumière était em-
pmntite à une tempo disposée do manierai k offrir nno source de lu-
mièni très-five.
• Les premiers «ssais fonmissent une valenr de la vitesse de la lu-
mière peu diCKrente de pelle qui est admise par les astronomes. La
moyenae déduite des vingt-^huit observations qui ont pu être faites
jusqn'jei donoot ponr cette valeur) 70)8&3 lieues de 35 au degré,
» J*a«F«i rbonnenr de soumettre an jugement de rAoadémie un
Mémoire détaillé, lorsque tmites les circonstances de l'expérience au-
ront ptt être émdiées d'une maaièpe plus complèite. >
Je ràpptinii leot k l'heure qu'il était de la nature des grandes pen-
séest dëo idées beorenaes» des inventiens éoiatantes, do planer en
ipielqne enne dans i'atmnephère et de. dire irruption à la fols dan»
pWen» eepiil» dielingnésb Yoiei nomme wie preuve nenHile d« ose.
Biislérimiien coineideaoosi.
Un hoflime ftmdesie, HfA s'indignerait ai nons avions même le
pensée de rérenéiqner pour )ni une petite portion de la gloire
acquise par M. Fizean^ M. l'abbé Laborde, profcisenr de phffliqlM
an petit séifiinaire de GorUgnf , nvait cottçn et discuté il y a cinq ou
m ans ane expérienee analegne à eeile de M« FiseaUb II neait éerii k.
ce sujet à M« Arago unelettm pstdnei. hélâS ! dana rimmenee pmn^
MUedéretonÉtmfe.
D^rminatian de ta viteu^ de l'éUctrieiti^
par ÊdM. H. Fizeau et Godneixc
Le principe de h nouvelle méthode consiste k interrompre un cfMi-
rent à des iotervalles de tempe trés*rapprochés et sîmnlunément, en
deui peints très*élûignés d'un coDdnctenr,.et l observer spr un gal«
vanomitre les déviations produites. Ces déviations varient avec le
stehre des interruptions du courant, et deviennent mao^imumpar
en certain nombre d'interruptions» minimum par un autre.
L'appareil interrupteur du courant est très-siqiple ; une petite^
■"^Me en beis porte mur sa franche, qnl a nn^ certaine longueur » de
P^^ plaque» de platine également espacées , 4^ manière à présenter;
184 TÉLÉGRAraiE ÉLECTRIQUE.
une sniie de divisions égales, ahernâthementhoîs et méttil. tJnepafre
de ressorts de platine juxtaposéi , ma» isolés tes ans des autres, Tient
presser sur les divisions : qoand ces ressorts touchent le métal. Ils ne
sont plus isolés} s'ils touchent le bois, ils le seront de nouveau. Un
semblable système placé dans le circuit voltaique permettra d'inter*
rompre et de rétablir le courant aussi rapidement qu'on le voudra.
An lieu d*ane seule paire de ressorts, on peut en mettre pluineursqui
viendront toucher la roue en plusieurs points de sa circonférence et
formeront autant d'interrupteurs distincts : les interruptions pourtant
d'ailleurs être réglées de manière à concorder oo I alterner teiijoars
entre elles poiir tontes les vitesses de la roue.
Supposons d'abord deux interrupteurs réglés de manière que leurs
(ffets concourent exactement; si la roue porte 100 divisions égales,
50 de métal et 50 de bois, chaque divinon sera, égale à 1/iOO de h
circonférence, et pour un tour àe la roue par seconde, ces deux ioter-
mpteurs détermineront simultanément 50 inierruptioni et 50 réta-
blissements du courant; ces alternatives de rupture et de femetura
dureront chacune 1/iOO de seconde ; elles dureraient l/iO de seconde
A h roue tournait 10 fois moins vite, et 1/1000 de seconde si die tour-
nait 10 fais plus vite.
Concevons qu'une pile soit en communication par un de sespOles
avec là terra ; par Taulre, avec un premier interrupteur, puiaavee un
conducteur très-long, le fil, par exemple, d'un télégnphe électrique,
ensuite avec un second interrupteur, et enfin avec la terre. L'électri-
cité doit être considérée comme partant do second pOle, de cdui qui
n'est pas en communication directe avec la terre, et revenant se perdre
dans le sol après avoir traversé les deux interrupteurs et les conduc-
teurs qui les séparent.
Lorsqu'on fera tourner la roue, le courant sera simultanément
interrompu au point de départ et au point d'arrivée , t*é8t-li-dire
aux deux extrémités du condtictenr. Il est évident que, si la vitesse
de propagation de l'électricité était infinie, l'eflet serait le même que
s*fl n'y avait qu'un seul interrupteur ; et quel que fût le nombre des
interruptions ou le nombre des tours de la roue , un galvanomètre
placé dans le circuit indiquerait un courant d'Intensité constante et
égale à la moitié de celle du courant totaî: c'est la conséquence rigtrti-
fense d'un principe démontré expérimentalement par M. PouiKet. Si
au contraire l'électridlé emploie tm certain temps à parcourir Vts-
VITESSE DE L'ÉLECTRICITÉ. ISS
pace qui sépare les dcax interrupteurs, l'eiTet sera bien difitrent; la
concordance entre les deax interruptears cessera d'être nécessaire et
constante , il y aura même discordance complète pour une certaine
Tiiesse de ia roue. Geh arrivera lorsque la durée de chaque courant
partiel sera précisément égale au temps nécessaire i Pélectricité pour
aller de Tone à l'autre extrémité du conducteur. Dans ce cas, le cou*
nnt évidemment ne passerait plus, pnisqu'il reviendrait au second in-
terrupteur lorsqu'il serait en contact avec le bois. Kn augmentant
encore la vitesse de la roue, le courant passera de nouveau, etc. , etCw
Dans cette seconde hypothèse donc , le galvanomètre indiquera non
des déviations constantes, mais des indications variables avec la vitesse
de h roue, et pour une certaine vitesse il y aura un minimum
correspondant à une relation très^-stmple entre la vitesse de l'éléctri-
dté, la vitesse de la roue et le nombre dès divisions.
TeOe est en principe la méthode employée par MM. Pizean et
Gonnelle.
Les expériences ont été faites sur les fils conducteurs des lignes
tâégraphiqnes de Rouen et d* Amiens, qui toutes les deux viennent
aixHitir à une même salle au ministère de Tintérieur. La disposition
de ces fils permet d'établir un circutt métallique complet, comme il
le fidiait pour ces recherches. En réunissant à une des extrémités de
la l%ne les deux fils qui fonctionnent ordinairement séparés, on ob-
tient on seul fil conducteur d'une longueur double de celle de la ligne
et dont les extrémités aboutissent au même point. On avait ainsi les
longueurs suivantes : pour la ligne d'Amiens, SI 3 kilom. 92; pour
la ligne de Rouen , 287 kilom. 679. Le fil conducteur de la ligne
d'Amiens est un fil de fer galvanisé de 3,5 millimètres de diamètre;
le fil conducteur de la ligne de Rouen comprend : i()2 kilom. 771 eu
fil de fer de S,5 millimètres, et 18A kilom. 908 en fil de enivre de
3»5 millimètres.
L'appareil destiné à produire les interruptions consistait en une
petite roue de buis de 50 millimètres de diamètre, portant sur sa cir-
Mjérence 36 divisions égales, 18 de platine et 18 de bois; cette roue
^ait montée sur l'axe d'une machine II rotation , construite par M. Pro-
nient* un compteur donnait avec exactitude le nombre des tours. Sur
lesdif îsions de celte roue vemiient s'appnyer les lames de platine desti-
"^i produire les interruptions. Les lames, disposées par paires et
ûolées entre elles, étaient fixées d'une manière invariable, en sorte que
186 TÊfJ^BAPIUK É|^CyiUQt£.
lear posiikm restât eiacteinent h même pendaiit le moofemeiit lie h
roue; IVxlrémité libre des interrupteurs avait la forme d*uQ triangle de
deux miliioiètr^ de hauteur et reposant par h pointe sur les diTisions
de la roue. Lm surfaces en contact devaient être bien nettes» et pour
qu'elles ne fussent pas altérées il. ne fallait pas se servir de courants
trop énergiques»
La inacbine k rotation éuit mue par des poids, et la vitesse pouvait
être graduée au moyen d'un frein qui agissait sur un des axes; lors-
qu'on était parvenu par des tâtonnements succesiife à imprimer % la
roue une vitesse uniforme et telle que le galvanomètre donnât d'une
manière permanente la déviation mùiimum^ on faisait «gir le comp-
teur pendant un certain temps et l'on évaluait le nombre de tours
faits par la roue dans une seconde. On se contentait quelquefois de
tourner la roue à la main, au moyen d'une mauiveUe; la précision
était moins grwide; mais on n'avait plus besoin d*une installation
complète, et l'on pouvait multiplier beaucoup les expériences sans
gêner le service des télégraphes.
Le galvanomètre employé, construit par M. Rumk(»*f, est k qDatre
fils dislinctSi dont les entremîtes, au nombre fie huit» aboutis^ntà au-
tant de boutons de çommonicafion; cette construction pennet de
donner i l'instrument une sensibilité variable , et de plus, d'en faire
un galvanomètre différentiel en faisant passer deux courants eo aona
contraire è travers des longueurs égales de fils,
La pile était le plus ordinairement une pile de Bunsen» quelquefois
une pile de Grove, quelquefois aussi ime pile toute particulière» dont
l'élément électro-négatif se composait d'un fil de platine plongeant
dans une dissolution de sel marin, les deux liquides étant séparés par
que Gloison de kaolia. La résistance de ces petits éléments est très-
grande : pour dooxo éléments, elle équivaut aux deux tiers du circuii
formé par les deux fils de la ligne d'Amiens ; sa force électro*motriee»
comparée à celle de la pile de Grove, donne le rapport 11^16.
La communication avec la terre conaistail en une plaque de tôle
soudée à Textrémité d'un gros fil de fer et plongeant dans Teau d'qn
puits.
L'expérience a été disposée de deux n^anières. Dans la première
disposition on emploie deux, interrupteurs A et B » la pile est en
oomomnication avec la terre par un de ses pftles, le p(Me négatif par
exemple; par l'autre avec l'interrupteur Ai fims avec le premier fil
Al Kln^nb», A rsitrémiti 4e k ligne* i Amiens par f^emple, les
fib sont rénnis et isolés de la terre , le courant ri^vient donc par le 9e«
coud fil qui ibonlit 4 l'interrnptear B» mis en commuiiication aieo
le falwKMnèUret^ni cooaiooîqiie lni-m(qic avec U terre. Un fil |ic-
cetioii-e destiné ji produire one dérivation s*auache d*une part au fil
de retour avant l'interrupteur 6, et de Tau&re i la terre; le second
iniemipleor et te galvanopièire sont %ussi compris dans le circuit de
dérîvelîoQ,. Les interruptions peuvent être n^lécs de manière k ét|9
aitemées ou simulunées. Supposons-les d'abord simultanées : voici
alors in marclie du courant électrique; ^u moment où les interrupteur»
touchent le métal» la pile entre en activité* réiectricité négative se
rend à la terre , Télectricité positive pénètre dans le conducteur, le
parcoart ^ai|s toute sa longueur et revient ^ la terre par deux cbe-
oins» Vun le 61 de dérivation, Vautre rinterrupteur B et le galvano-*
nélre. Au mpipent od tes interrupteurs quittent le métal, la pile entre
m cefQs et les deux péJes oessem simuUanéiiient d'émettre Téiectri^
dté qm teuf* est propre^ mais Télectricité positif e émise dans lei^
d^iers instants continuera ^ pfrçourir le conducteur, et m rendra
i te terre par up leul cbemini qui est le fil de dérivation , l'interrup^
leur • afiiQt rompu te ebeinip qui eprrespond au galvanomètre. Il ;
aura dnoc «ne fraction du courant qui sera arrêtée par l'interrupteur B»
qw o'agirapas sur l'aigimie di| galvanomètre; et cet eOet provient uni*
qiwaciit de ce que l'électriqté emplote un certain temps pour se prope*
sar 4ana vaut le eircpit ; lorsque la roue tourne avec une vitesse crois«
aantot eelte iraçtioni qni est te même peur cbacune des interruptions!
so nmltipUe avec elte, et si te vitesse devtent tefie que h dorée des
omumote pertjete et des interruptions soil égale au temps nécessaire k
te pmpM>Mw de l'étectrîcité , te fraction arrêtée ou soustraite sera te
ptoe invtle pesiiMe. U quantité d*é(ectricité qui traversera le gal«
TSMimètre et par anite te déviation diminuent donc k mesure que te
viiesiN de rolatipn auga^enle^ i une certaine limite te dévtelion esl
b pliie petite possible; et eUe devrait être nulle si l'électricité ae
prupegeeit aven te même feciliié que te lumière i ce qui ne parait pas
avQÎrUeu.
au 4elk de cette viiesse particulière b déviation orott de nouveau «
atMtot un vMmmmn , puis de nouveau on minimum ^ mm moins
tranché qne te premier; die devient enfin sensibtement constante
pp«r ém vîlasseephiecrandes* Four te lumière, iln'en était pas ainsi;
188 ^ llÈLÉGRAPUkE ËLECtRlQUË.
on pouvait observer fecflement quatre périodes succêssÎTes d*édat et
d'obscurité avec une égale netteté.
On peut, sans rien changer à la disposition des autres parties, faire
en sorte que les deux interrupteurs agissent alternativement Le cotH
rant alors est toujours interrompu soit en A, soit en B; et qneUe
(|ue soit la position de la roue tant qu'elle ne tourne pas , faiguilie
du galvanomètre n'est pas déviée; mais aussitôt que la roue est
en mouvement, l'aiguille indique une déviation qui croît avec h
vitesse, atteint un maximum, décroît ensuite et devient bientôt
constante pour les vitesses supérieures. Les périodes se succèdent
dans un ordre inverse des précédentes et letlr correspondent exac-
tement.
Dans la deuxième disposition adoptée par MM. Fir.eaa et Gonnelle,
on fait usage de trois interrupteurs  , B, G, et d'un galvanomètre
différentiel G. L'interrupteur G est réglé de manière à âdterner avec
A et B. A est au point de départ, B et G au point d'arrivée; chacon
de ces deux interrupteurs communique d'une part avec le fil eobdQc*
teur, d'une autre avec un des deux fils du galvanomètre, ensuite avec
ta terre. Les communications du galvanomètre sont réglées de ma-
nière que le courant venant par B ou par G traverse le moltiplieateiir
en sens inverse et produit des déviations contraires. On voit quepen^
dant la rotation il y a toujours un des deux cbetnitis ouverts, et que
selon que les courants partiels passent par l'un ou par l'autre, ra%aîHe
du galvanomètre est déviée en sens contraire : il n'y a plus de fil de
dérivation. Gette disposition présente plusieurs avantages. Le plus grand
éoAsistè en ce que le phénomène des périodes de maximum et de
minimum est rendu plus évident encore et plus facile ft mèsnrer.
Dans cette disposition en effet les excursions de l'aiguille sont dsid^lées,
parée que le courant passe tantôt par un des interrupteurs tantdtfar
l'autre , et que dans les deux cas il produit des déviations contraires.
L'aiguille oscille donc de part et d'autre du zéro , et révèle à chaque
instant en quelle proportion le courant passe par les deux chemins
qui lui sont oflerts. La fig. 11 , planche II, donne une idée assex
nette de l'appareil. PN est la pile; P son pôle positif, N son pôle né-
gatif; AA, BB, GG sont les trois interrupteurs; F, F le fil conduc-
teur de Paris à Amiens et d'Amiens li Paris; G legalvanomètre; RR la
roue , bots et métal.
Voici enfin les résultats des expériences : ces messieiirs t>nt d'abord
VITESSE PE L^ÊU^iaCITt. m
cbercbé.è établir d'iineo^uiiôre certaine que iamarcliederélectricité
était bien celle que nous venons de décrire.
Si Ton supprime la communication avec la terre au delà des points
d'attache des fils venant du pôle négatif d'une part, et du galvano-
mètre de l'autre, sans faire aucun autre changement dans la dispositiou
de rexpérience, ou observe ce qui suit. Lorsque la roue est en repos
et dans nue position telle que le circuit soit complet, le galvanomètre
indiqae la même dévittion qu'avec la terre, sauf une légère différence
due k l'imparfait isolement des fils, et qui augmente ou diminue selon
que le temps est plus ou moins bpmide^ Lorsque la roue est mise en
mouvement, la déviation devient égale à celle que donnerait un cou-
rant d*ane intensité moitié plus faible , et cette déviation reste con*-
stante et indépendante de la vitesse de la roue. Dans cette circonstance
on doit admettre que les deux électricités se propagent simultanément
à partir des deux extrémités du conducteur et qu'elles vont se ren-
contrer à égale dfstance de ces extrémités, si leurs vitesses sont tes
mêmes. Les expériences de M. IVlieatstone ont déjà montré qu'il en est
ainsi lorsqu'on décharge une bouteille de Leyde à travers un long
condacteur. Lorsqu'au contraire on établit, comme nous l'avons fait,
une communication avec ta terre près l'un des pôles de la pile, la pro-
pagation a lieu dans le conducteur» seulement à partir du pôle opposé.
L'influence de la terre peut être définie 4» la manière suivante :
si dans un conduit fermé, parcouru par un courant, on établit en
un point M une communication avec la terre , et si en un point M' on
interrçMnpt ou établit Iç courant, ces changements se propagergnt de
part et d'autre de ftfet viendront aboutir en convergeant au point AI.
On a vu qu'en donnant à la roue des vitesses croissantes la déviation
de raigotUe,,dimii(ue et atteint un minimum qui permet d'établir
une relation entre la vitesse, de propagation de l'électricité v, le
nombre m des divisions de la roue RR et le nombre n de tours qu'elle
fait en une seconde. Cette relation est e^rimée par l'équation suivante,
dans laquelle « représente la longueur du circuit :
V ^ emfu
Avec la ligne de Paris à Amiens les nombres de tours par seconde
trouvés dans diverses expériences étaient 8,7; 8,8; 10^0; 9,2; 8,S.
Moyenne 9« .
Lé lottgoéinr e en cirdiit étant H$ kilom. M Je nombre m det
divisions 36, od a
« = |Ol.ïlOkaoiD.,
ot k circuit en infcoam ea i/&a4d« lecwodiQi
Avec la ligne de Peria k Rouen iea nombre» de teura enaM aeeonde
eut été ih^; I3,8| iè«2; U4 } IM. 4f^«enii# 13, 5«^
la longueiM' du cironit éient 887 Ulem. 67tt» to mmbrci dee 4hi^
aiona de la roue dô». on a
t;s=: 140,642 MlOttt.;
le circuit étail parcouru en 1/489 de seconde.
Le circuit étant cooipoaé de deux parties différentes. Tune en 61 de
cuivre de 184 Icilotn. 908, le reste en ^ de 1er» la différence de vi-
tesse doit être attribuée k l'iqfluence du fil de cuivre, et cooune on
connaît la vitesKC dans le fil de fer» on peut obtenir par le calcul la
vitesse daus le 61 de cuivre. Soii v' c^te viiesseï v" la vitesse dans le
fer, V la vitesse dans le circuit n)ixte,.e^ la longueur du fer, c*^ la km-
gueur du cuivre, e la somme des deux, .
V = ^, = 177,722 kilom.
On a pu fiiire deux expériences avec des tongttedfs de flf de fer
Moindres que celTe de h Hgfie d'Amiens, et Pan a troiivé qtre k
nombre de tourrf de la roue eorrespotidatit au minimum est setisi-
btement en raisoti inverse d<% tongneurs do circuit, comme cela doff
être, en admettant que le tetfnpsde la propâgatiod est proportSoniiétl
hi distance parcourue.
Dans ces expériences, h mscblfie Aalc mise eu moutetnent âtf
mofen de Ta manfveRe, et te nombre de tours ne pouvait être mésoré
qu'approtfmatfvement.
Ija ligne de Lille â tafafs pt^nte une cfrcônsian/re partlcuttére;
deux cinquièmes seulement de la longtleur sont en fli de fer de ttémé
diamètre que celui de la ligne d'Amiens ; les trois autres cinquièmes
sont formés d'un fil de fer d'an dîaaiètfe plus petit, et dont la section
est à celle du précédent comme 1 : 1,54. Il y avait de l'intérêt à rc-
chercber si cette circonstance aurait de rinOuencê sur ta vitesse de la
propagation ; cette influence s*est montrée sensiblement nulte ; fl est
donc très-probable que la vitesse de propagation est indépendante de
TITESSB M L'ÉLECTRICITÉ. 19 i
la stdâaA du tt coddacteiir. Mais de nooTelles expériences fiittes dans
des drcmUtaDces pli» faTorables sont nécessaires pour établir ce fab
d'une manière certaine.
Il est très-difficile d*opérersnr des ligftes très-iongaes, MM. Fizean
etGoQiielle ont pu cependant, dans des circonstances très-favorables,
faire ttne etpèrience en réunissant les deui lignes de Rouen et
d'Amiens; la Titesse de la roae correspondant an minimum s'en
irootée sensiblement d'accord avec la vitesse calculée 5, 5 ; le circuit
btait ators une longueur de 601 kikmi. 6.
Des pbyskiens éminenis avaient pensé que dans des conducteurs
différents la vitesse devait être proportionnelle ï la condociibiliié : or,
(« comparant les nombres trouvés pour le fer et le cuivre avec les
conductibilités de cses niélaux, on voit (jue la vitesse est plus grande
dans le méul qtrf est le meilleur conducteur, mais qu'elle n*est pas
proportkHineHe ) la conductibilité.
On a vu que les périodes successives de minimum et de maximum
sent peu nombreuses et qd'eltes s*effacent bientôt entièrement. Ce
phénomène parait dépendre d*nne circonstance remarquable de fa
propagation des Courants que Ton peut caractériser de la nianière
svivaate.
Lorsqu'on produit un coarâftt discontinu , on peut concevoir dans
le condacteur une série d'espaces occupés par les courants partiels et
séparés par d'autres espaces dans lesquels H n'y a pas de courant ; or,
pendant la propagation, tes premiers espaces s'agrandissent aux dépens
in seconds, et d'autant plus que la distance est phis grande, c'est-â^
dfre que les cèunmts partiels ëprouveot en se propageant vtne diffu-
sion en verttt de laqtidle ils tendent à se confondre entre eux et \
donner lieu à un courant unique et continu.
En adMAtant que cette diffomn soit h même pour des courants
d'une durée plus ou moins longue, m voit que lorsqu'on multiplie leS
interroptiona les courants partiels doivent finir par se confondre et
n'être pins disfincts.
^hMÂenra drconstanees semblent indiquer que ce phénomène ne se
praMi pas é|p»leineflt en avant et en arrière du courant, mais scnile-
nent en arrière^ et qu'Usé produk i h suite du courant d'troe inten*
slié Mcmiflsanre et dont la longueur augmente avec Pespace parcouru.
Le courant conserverait ainsi toute son intensité dans la partie qui se
propagé la prMiière, et h partie qolle termine s*aflïiHirait seule en
J92 TÉLÉGRAPHIE ÉI<E€T1UQU£*
8*étendam. M)h Fizeau et G^uaelle ontpa prooTerfue^cepUno-
mène n*avait pas eu d'iufloence sensible sur leurs détermioalms de
la vitesse de propagation.
Ils ont voulu voir si te nombre des éléments de la pile aurait de
l'influence sur la vitesse de propagation; mais ils u*oat remarqué la-
cune différence: deux» huit et douze éléments de piles de nature dif-
Xérente donnaient le même résultat.
En intervertissant les pMes, on pouvait aussi observer soccessife-
ment la vitesse de chacune des d^u^c électricités; et tout semUe in-
diquer que les deux électricités se propagent sensiblement avec la
même vitesse.
MU. Fizeau et Gounelle ont voulu substituer aux fils des télégra-
phes des fils enroulés sur des bobines, espérant que cette disposition
faciliterait considérablement leurs recherches; mais ils ont bienidt
reconnu que les phénomènes d'induction q|ii se déveloippent dans
celte circonstance interviennent d'une manière u*ès-compleze sur la
propagation des courants discontinus, et rendent l'expérience im-
possible.
La comparaison entre les vitesses de la lumière el de l'électricité
est maintenant facile. La vitesse de la lumière dans le vide étant pfm
pour unité, la vitesse de Télectricité est :
, Dans le fer, 0,326 ; dans le cuivre, 0,569.
Le rapport entre ces deux vitesses est i,75.
Au lieu de prendre pour terme de comparaison la vitesse de la lu-
mière dans le vide, on peut considérer la vitesse de la lumière dans les
métaux , calculée au moyen des indices de réfraction que M. Qrew-
ster a déduits de ses recherches sur la polarisatioa métallique.
La vitesse dans le vide étant prise pour l'unité :
Pour l'acier, l'indice de réfraction u'est pas donné pom* le fer
pur, la vitesse théorique de la lumière est 0,268
Four le cuivre, 0«SS5
Rapport entre ces deux vitesses, i ^Z
Ces nombres sont plus voisins des précédents que ceux-ci de i'iH
nité; le second rapport est même peu différent du premier. De aou-
velles recherches décideront s'il n'y a dans ce rapprochement qu'une
coïncidence accidentelle, ou s'il existe une relation réelle entre ces
quantités.
Résumons enfin les recherches de MM. Fit^u et GouneUe :
VITESSE DE yâtEGTRIClTÉ. 199
Dans DU fil de fer dooi le diamètre est de 4 millioiètres, l'électricité
se propage avec une fitesse de 101710 kilomètres, en nombre rond
de iOOOOO kilomètres par seconde.
Dans nn fil de cuivre dont le diamètre est de 2,5 millimètres, cette
Ti'tesseest de 177722, en nombre rond de 180000 kîlom.
Les deox électricités se propagent avec la même vitesse.
Le nombre et la nature des éléments dont la pile est formée, et par
conséquent la tension de l'électricité et Tintensité do courant n'ont
pas d'influence sur la vitesse de propagation.
Dans les conducteurs de nature différente, les vitesses ne sont pas
proportionnelles aux conductibilités électriques.
Lorsque les courants discontinus se propagent dans un conducteur,
ils éprouvent une diffusion en vertu de iatinelle ils occupent un espace
pins grand an point d'arrivée qu*aii point du départ.
La vitesse de propagation parait ne pas varier avec la section des
coodoctenrs; les expériences font considérer ce principe comme très-
probable.
Si ce principe est vrai, la vitesse de propagation ne change qn'STec
h nature du conducteur^ et les nombres ci-dessus représentent les
vitesses absolues de Téiectricité dans le fer et dans le cuivre.
L'examen consciencieux que nous avons fait des expériences de
MM. Fizean et Gonuelle ne nous laisse presque aucun doute sur la,
cmitode des résnltats qu'ils ont obtenus , et nous admettons comme
«pression très-approchée de la vérité la valeur qu'ils assignent I ia
vitesse de propagation des courants électriques.
Cette grande question a beaucoup préoccupé les physidens de l'A-
iB^ique, et ils ont voulu la résoudre aussi par de solennelles expé->
ncnces antérieures même à celles de nos habiles compatriotes. Noos
ne reproduisons pas leurs mémoires originaux , parce que des doutés
s^neox planent encore sur rinterprération que MM. Walker et Mit*
chel ont cru devoir donner des faits observés par eux. Nous cro)t>ns
nûeax servir la science en analysant avec quelques détaib la critique
Snve, savante, fine et vraie, nous le peAsons, du moins, que M. Fi-
>^D a faite de ces recherches dans un méoMMre présenté k l' Acadénde
des sciences le IS janvier 1851.
13
194 TÉLÉ61UPH1E ÉLECTBIQUE.
Examendes expériences faites en \SUS et 18â9 aux Étati-
Unis par MAL S,-C, Wauler et O.-M. MiTCHEt, pour di-
terminer ta vitesse de propagation de ViU-ctricilé^ par
M. FlZBAU.
Uoe GomoiissioD avait été chargée , par le gouTeroemeiit de TU-
Dîon, de fixer les coordonnées géograpbiquea dea poîoU principaux
dtt littoral des Éuts-^Unia» Le préâklent de cette comoiisaioo ,
M. Bâche, proposa de laire usage d'un moyen nouveau pour la dé-
terminatioD des différences de longitudes , aïoyen consisunt dans
remploi de «goaus transmis par les télégraphes électriques qui^ aux
États-Unis , ont , comme on le sait , un gr^d développenusot , et font
communiquer entre elles les villes principales de l'Unioo.
Cette méthode donnerait évidemment des résultau pariaita si les
signaux se transmettaient instantanément le long des fils télégra*
phiques , car alors les heures «xaetes des deux nations extrêmes pour-
raient être à chaque instant comparées entre eUea« U n*en est pbu do
même si, comme on devait le supposer, la transmission des signai» t
au lieu de le faire initantanément, exige un temps appréciable^ car
alera lea signaux n'arriveront à la seconde alation qu'un peu après
avoir été produits i la première; il faudra donc tenir compte de ce
retard » et les observations devront subir une correction dont la valeur
devra être déterminée perdes expériences spéciales*
Dès les premiers essais que l'on fit de cette méthode i on aperçoï
qu*il y avait en eflet un retard dans la transmisaioa des signaux. Ce
retard , quoique très>petit, n'était pas négligeable. En conséquence,
un système d'expériences fut organisé pour déterminer cet éién»ea;
avec précision. Plnaieurs mémoires de M. S.-& Walker et de
M. (X*M. Mitchel ont été publiés à ce sujet daoa le joiu*iul astrooo*
mique de Cambridge de IMS.
ExrtuBNGU DB M. Walub. ~ H. Waiker considère le retard
observé comme dfi au tempe que rtiectrioilé emploie à se propager
d'une station à l'autre, et il pense que ses expériencea foumiiseiit uao
mesure de la vitesse de propagation de l'électricité.
Dans son premier travail il donne 18,700 et 16,000 milles comme
l'espace parcouru dans une seconde; ses dernières recherches leçon-
YlTEttI BB L*ÉLECmClTÉ. IM
dubent à admeltre le chiffr^de i 3,000 milles auquel M« Uilchel
•nbsiîiiie en combre rond 30,000 iBiUes.
Al. Walker a fait usage de télégraphes éerivatm.
Dans ses premières recherches c'était le télégraphe de Morse; dans
son tratall le plus récent, le télégraphe de Bain.
Dans ces appareils il y a nne bande de papier enroolée sur un cy-
lindre, lequel est animé d*an oiOQfement de rotation uniforme, et
chaque fois qoe le courant passe il se fait une marque sur le papier
ao moyen d'une pointe d'acier qui presse avec force dans le télé*
graphe de Morse , et qui prodoit une décomposition chimique dane
'le télégraphe de Bain,
Si l'on fait des signaui à des intenralles de temps très- rapprochés,
il y aura sur le papier des marques trés^foisines, et h vitesse de trans-
lation do papier étant connue, les distances existantes entre les marqnea
foiiiBes permettront de connaître les intervalles de temps compris
entre les signsux.
Un appareil semblaUe est placé à chaque extrémité de la ligne télé^
graphique avec nife pile électrique d'une forme convenable t les cçm-*
BNHiicatioBs sont disposées de manière que deux observateurs, placés
avx deux stations, puissent chacun, en pressant un seul bouton, mar**
quer sur son appareil voisin et transmettre à l'autre station le m$mo
signal ; si l'on suppose qoe 1er deux bandes de papier se meuvent avec
h même vitesse et qoe chaque observateur alternativement fasse un
signal, les deux bandes de palier devront présenter Tapparence soi*
vante, dans le cas où les signaux seraient transmis insuotanémeot :
a' é </ d
a V 0 d'
a, é, 0, d, sent les signaux au point de départs
afi é^9 &fd\ les signaux an pmnt d'arrivée.
Si les signaux exigent un certain temps pour se transmettre, la
dispoeitién des marques sera ta suivante :
a 1/c d'
La diflérence des longueurs aV^Q'h^ od'—c'd sera évidemment
d'autant plus grande que le temps de la transmission sera plus con^
sidérahle.
• 18.
f90 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTBIQUE.
Cette différence est une certaine longueur qui peut être I
en temps d'après la TÎtesse connue de translation du papier, et il est
facile de reconnaître que ce temps représente le double de la durée de
la transmissiott d'une station à Fanlre.
Cette méthode est simple et rigoureuse en principe, mais dansl'ap-
plicalion il n'en est pas ainsi; elle exige que les marques qui s'impri-
ment sur le papier se produisent ou dans le moment précis du passage
du courant, ou au moins après un petit intervalle de temps qui soit ri-
goureusement le même pour chaque appareil, soit que l'on transmette,
soit que l'on reçoive un signal.
Or, pour aucun télégraphe écrivant , on ne peut admettre l'exacte
concordance de l'instant de l'impression avec l'instant où le cooraot
commence à passer. Il y a nécessairement un certain retard que Ton
peut appeler la durée de l'impression. Pour le télégraphe de Blom
par exemple, il y a un électro-aimant qui devient actif par le passage
du courant : une lame de fer portant une pointe d'acier est attirée par
Pélectro-aimant lorsque le courant passe , et cette lame s'âoigne par
l'action d'un ressort lorsque le courant ne passe plus; la pointe d'a-
cier , dans son mouvement , rencontre la surface du papier et y im->
prime les signaux par la pression qu'elle exerce. U est évident, il est
admis par tout le monde qu'un tel mécanisme exige un temps appré-
ciable pour ionctionuer. On doit admettre également , et les expé-
riences de M. Hitchel démontrent qu'il en est ainsi , que pour un
même instrument la durée de l'impresnon sera différente avec des
courants de forces différentes, plus courte lorsque le courant sera plus
intense, plus longue lorsque le courant sera plus iaible , la même laot
que le courant aura la même intensité.
Sur les grandes lignes télégraphiques , le courant ne serait pas i
fort pour que la pointe imprimât les signaux d'une manière i
ment marquée. On se seVt généralement, et M. Walker a fait usage
de ce moyen, d'un autre circuit composé d'une seconde pile et d'un
second électro-aimant , et c'est ce dernier qui fait mouvoir la pointe
d'acier et imprime les signaux.
C'est la disposition que l'on a appelée relais et qui a été imaginée
primitivement pour établir des communications télégraphiques entre
des stations très-éloignées, malgré l'affaiblissement du courant dû à
l'isolement imparfait des fils.
Ce moyen permet de disposer d'une force plus grande, ma» il in-
VITESSE ]X£ L'ÉLECTRICITÉ. 197
trodoil dans les expériences une complication noaTrlIe et des causes
ë'errears évidentes.
Un électro-aifliant présente déjà de grands inconvénients; un sys-
tème, de deux électro-aimants dépendant l'un de l'autre et exigeant
remploi de deux pites séparées est encore moins convenable pour des
recherches de cette nature.
Il y a donc dans le télégraphe de Morse un certain retard pour Pim-
pression des signaux.
Ce retard varie avec riotensité du courant, par conséquent 11 n'est
pas le même pour les deux appareils extrêmes sur lesquels le courant
ne peut pas avoir la même intensité.
On ne peut donc pas admeUre que les signaux transmis ou reçus
indiquent exactement les instants relatifs du passage du courant, et
l'on peut même prévoir que le signal reçu éprouvera un retard (rfus
girand que le signal transmis , parce que le défaut d'isolement des fils a
pour effet constant de rendre le courant plus faible à la station la plus
ékMgnée.
Avec le télégra|Ae de Bain il n'y a plus d'électro^imant, et les si«
gaanx sont produits sans aucun mouvement mécanique; mais dans
l'action chimique qui les fait nahre , si l'on considère attentivement
les circonstances de la production des signaux, on aperçoit une cause
d'erreur difiérente qui tend à produire les mêmes résultats» c'est-à«
dire noe durée d'impression sensible.
£n eSet, dans le système de Bain, le papier, qui se meut comme
dans le systènne précédent , est imprégné d'une dissolution de prussiate
jaone de potasse et d'un peu d'acide nitrique. Une pointe de fer cor-
respondant au pôle positif de la pile est en contact permanent avec la
surface du papier, lequel repose sur une plaque métallique corres-
pondant au pôle n^aiiî
Lorsque le courant passe le fer s'oxyde, et 11 se forme une petite
quantité de nitrate de fer. Ce sel, se trouvant en présence du prussiate
de potasse , produit du bleu de Prusse qui reste sur le papier et té*
moigne du passage du courant. Ainsi la trace de la pointe de fer sur
la bande de papier en mouvement est visible ou invisible suivant que
le courant passe ou ne passe pas. U en résulte des signes consistant
en de petites lignes plus bleues séparées par des intervalles moins
bleoBb
Or, U est certain que dans la formation de ces signaux on ne doit
198 TÉLÉGRAPHIE ÉLeCTBlQUE.
pas admettre qtte la ligne a commeficé à être viaiUe aa rnooMlit précii
où le courant a commencé son action. Il faut qa*il se soit foriaé d^à
voe certaine quantité de aei de fer pour qae le bleu de PrnaM toit en
quantité saffiaante pour être visible* De même, lorsque le courant
cessera de paaaor, la quantité de ce sel de fer formé ne sera pas épui-
sée instantanément ; mais il continuera encore à se former un peu de
Ueu de Prusse pendant un petit instant. Par conséquent, le conamen-
cemept et la fin des signaux ne doivent pas correspondre etactenieBt
aux moments où le courant est établi ou interrotnpur
On doit donc admettre comme très-probable Texiitence d*un re-
tard des signaux sur le courant, relard tout à fait semblable à odoi
qui se produit dans l'appareil de Morse.
L'examen des bandes de papier sur lesquelles les signaux de Baia
ont été imprimés montre clairement que les choses se passent en
effet comme on vient de le dire. I..e8 petites lignes ne se terminent
pas d'une manière nette à leurs extréuatés; mais elles commencent et
finissent par une dégradation de teinte dont l'existence est tout à bit
d'accord avec l'explication précédente.
Ainsi , l'on peut dire que jamais l'instant précis où le courant est
admis ou interrompu ne coïncide avec l'instant où les lignes tracées
sur le papier commencent ou cessent d'être visibles ;^ et l'on peut dire
également que ce défaut de coïncidence est plus ou moins grand sui-
vant l'intensité du courant.
Plusieurs autres causes moins fM^les à analyser doivent avoir une
iBHaence sur la formation dos signaux , et reurder ou accélérer le
moment où les signes deviennent et cessent d'êtro visibles» Nous elle-
rons seulement l'état d'humidité du papier qui doit varier sans cesse,
h pression plus ou moins grande de la pointe de fer sur le papier et
l'état variable de la surface de ce dernier. Ces considérationa prouvent
qoe pour les télégraphes écrivants de Morse et de Bain , il y a en gé-
néral un retard dans fai formation des signaux , retard qui ne permet
pas de conclure directement l'instant du passage du courant de Pin*
stant où les signaux s'impriment.
Les expériences faites an moyen du télégraphe de Bain ont été exé-
cutées sur la ligne de Boston à New- York. Sur cetfê ligne le Al de fer
est d'une longueur de 220 milles, 35/i kilomètres.
A chaque station extrême, il y avait une pile de Grove de vingt-
cinq éléments en communication par son pôle zinc avec la terre et
VITfiSS£ Bit L*ÉLKCTRiCJTÉ. iW
p» fon pah plitîfi* av€c Je fil de la ligne. Une partie da ooorant étatt
enprontée pour former un court circuit {êhottifrnnch oirouii)
dus lequel était placé TappareH de Bain. Le moufemeni d'une mÊnie
def ouvrait ou fermait ce circuit en même teropa qu'il établiaaait os
rompait la commuDication de la pile avec le fil de la ligne.
Loraqœ cène oonuiiunicatimi était rompue, le court cirenit Ires-
lait en rapport avec le fil de la ligne d'une part i et avec la terre de
l'autre, de manière à être disposé pour recevoir les signaux de l'autre
station.
Les chose» étant en cet état , un observateur placé à la station de
Boston, marquait et transmettait simulunément un signal ; un second
observateur à la station de New- York , répondait par un signal seu*
Uable également marqué et transmis à la fois.
La mtae maneenvre, répétée plusieurs fois i donnait lien sur cba-
qoe appareil li des marques successives correspondant aux signaux
produits alternativement aux deux stations extrêmes.
La vitesse de translation du papier n'est pas donnée dans le mé-
moire, ni In longeur absolue des lignes (racées et des intervalles qtti
ks séparaient L'auteur donne seulement ces valeurs en têmpê;
aiosl la longueur des lignes ou le durée des signaox était le plus sou^
vrnt ijk ou 0%9S de seconde, et l'intervalle entre le commencement
de deux signaux 1/3 ou O',50.
Une série de mesures a d'abord été faite pour voir si la longueur
des lignes ou la durée apparente des signaux était bien la même aux
deux stations.
En voici le résultat : sur trente signaux envoyés de New** York k
Boston, huit ont présenté la même longueur aux deux stations, dix^
neuf une kmgueur phis grande à New-York qu'à Boston , trois une
longueur plus grande à Boston qu'à New-York m' et m étant
les longueurs aux deux stations , la différence m^ — m a varié 4e
4 0>,05 k »^ 0%05. La valeur moyenne pour les trente signaux est
En envoyant les signaux en sens contraire, c'est-h*dlre de Boston
à New-York , et en appelant fnf et m les longueurs à Boston et k
New-York, la différence m' — m a varié de 0%04 k — 0»,05. La
valeur moyenne pour vingt et ufi signaux est + O'yOOSft.
On volt que la durée des mêmes signaux , mesurée sur les pa|^er
des deiA[ stations par la longueur des lignes correspondantes, n'es
900 TÉLÉOBAPfllE ÉLECniQUE.
pas la même en général, et qne les variations ont liea sans ancaae
régularité. Ainsi un même signal qui paraîtra à Boston avoir duré
O'.Sô pourra manifester à New«York une durée comprise entre 0*»M
et 0%20 sans que Ton poisse apprécier la canse de semblables varia-
tions.
La moyenne des 51 signaux précédents donne un petit excès pour
la longueur des lignes à la station d*où les signaux sont envoyés, cet
excès est égal k 0*,007 , mais cette moyenne n'a aucune sigoificatiott
précise.
Ces résultats démontrent qu'il existe dans le mode même de
l'impression des signaux» an moyen du télégraphe de Baio, des causes
d'irrégularité notables et qui paraissent très^grandes lorsqu'on ks
compare aux quantités très-petites que l'on veut déterminer.
En effet, en admettant la vitesse de propagation trouvée par
MM. Fizeau et Gounelle, on peut calculer le retard qui devait en ré-
sulter dans la transmission des âgnaux sur la ligne de Boston à New-
York , et en supposant qu'il n'y ait aucune autre cause de retard, oo
trouve la fraction 0*,003A. Or , avec les différences accidentelles que
présente la durée des signaux correspondants, différences qui sont com-
prises entre + et ~ 0',05, il parait impossible que l'on puisse appré-
cier un retard relatif aussi petit. Il est même bien difficile d'admetut
que l'on ait. pu déterminer avec quekpie probabilité le retard bien
plus considérable trouvé par l'auteur, mais qui ne s'élève encore qn'i
0*901 &A; car les observations partielles, qui sont toutes données par
l'auteur, présentent des discordances considérables. Sur 10 observa-
tions même, la valeur est négative et exprimée entre 0*,05 et 0, c'est-
à-dire que le signal serait arrivé k la seconde statkm avant d'avoir été
produit à la première. Sur 21, la valeur est nulle, c'est-à^ireqoe
les signaux se seraient produits exactement en même temps aux deox
£n présence d'écarts aussi considérables, on peut affirmer que
l'exactitude des moyens de mesure était tout ï fait insuffisante, oo que
les causes d'erreurs accidentelles étaient beaucoup trop grandes rda-
tivement à la petite quantité qu'il s'agissait de déterminer.
On a vu plus haut que le retard dans l'impression des signaux, dA
aux circonstances mêmes de leur production , pouvait devenir nne
cause d'erreur cousiaole par suite de l'inégale intensité du coarant
dans les dcui appareils ; ii n'est pas possible de décider si cette cause
VlTiSSSE DE L'ÉLECTRICITÉ. SOI
a rédieffiCBt exercé sca aeiion dans les expériences en quesiion ; mais
cria est probable, car il n'est dit nulle part dans le mémoire qne l'on
ait cherché à rendre le conrant d'une égale intensité dans l'un et Tau-
tre appareil, et même les expériences faites pour comparer les lon-
gnenrs des signaux imprimés aux deux stations doivent faire croire
que cette précaution n'a pas été prise.
La détermination faite par l'auteur est donc en elle-même trés-in-
certaine; elle ne doit être considérée que comme une valeur peu
précise de la durée de la transmission des sipanx, et nullement
comme nne mesure de la vitesse avec laquelle des conranls se propa-
gent. Il reste à faire une dernière remarque relative à la manière sin-
gnlière dont l'auteur considère la propagation de l'électricité. Entre
Boston et New- York, le fil télégraphique a une longueur de 220 mil-
les; or, l'auteur donne pour la vitesse de propagation le rapport
i87/0',OI54, il admet donc que l'électricité parvient à la station k
phis éloignée à travers le sol et non en suivant le fil métallique. Cette
interprétation est contraire non-senlement à la théorie que l'on dcmne
g^iéralement des effets de la fHle, mais encore à tous les bits qui ont
pa être observés récemment.
Toutes les fois que l'on établit nne communication avec la terre,
ceBe-d se comporte, suivant une expression ancienne, comme un
réservoir immense ^ dans lequel des quantités considérables de
l'une ou l'antre électricité peuvent se rendre sans donner lieu à au-
ame tension sensible.
C'est donc adopter une hypothèse inadmissible que de supposer
que l'électricité a dû parvenir à la station la plus éloignée en traver-
sant le sol , parce que la distance à parcourir par le sol était plus
Goorte que la distance à parcourir en suivant le fil.
Dans ses autres mémoires, l'auteur a également pris les distances
par la terre au lien de les prendre par les fils. L'erreur qui en résulte
dans le calcul de la vitesse n'est pas très-considérable parce que les
deox disunces n'étaient pas généralement très-différentes. Ainsi au
lien de 16000, on trouve 19500 ; au lieu de 12000, 14300.
ExPÈBKiiGES OE M. MiTCBBL.— Le travail de M. Mitcbel est pos-
térieur aux premiers mémoires de M. Walker et antérieur au dernier.
U a cherché à perfectionner les moyens d'observations et à éviter plu-
aieurscanses d'erreurs auxquelles il attribue une grande influence dans
les résultats. U considère les phénomènes observés par M. Walker
392 TÉLÉGRAPHIE Él/KCXRlQtË.
comme indépoodants de la Yitesie de i'élecUrieiié et cooMBe poiitanl
élre expliqaés p«r des ioégalitéi d*iuteMité que le courant defilit
éprouTer par suite de l*iioieme&t imparliail des Ala.
Voici la méthode de AL Alitcbel» Lea signaux sont prodoils ao
moyeu d*éleciro«aimaut8, comme daus le télégraphe de Mwia; mais,
au lieu d*un papier, l'auteur emploie un disque de raéial toornaiit
avec une viiesse uniforme, et c'est sur ce disque que tombe la pointe
d'acier mise en mouvement par i'électro^aimant» 11 se produit ainsi
des points très-nets dont les distances peuvent être mesurées avec une
grande précision* Le disque en communication avec le penduk ds
l'horloge astronomique de l'Observatoire faisait une réToiutioo par mi«
nute i on pouvait ihesurer des distauceseorrespondantes à on centième
dû secoude , cl à un millième par l'estime. Au lieu de placer dent
appareils aux extrémités du fil télégraphique, tout était réuni dans uns
seule station qui était robservatoire de Cincinnati. De ce point à PItts»
burgh, éloigné de 302, 5 milles « il existe deux fils télégraphiques qui,
étant réunis à Pittsburgh , présentaient un drcuit de 605 millesf dont
les deux extrémités aboutissaieni à la station où se trouvaiefii les ap«
pareils.
Les appareils se composaient de deux électro^aimauls dont les ar-
matures poruient des pointes destinées à graver les signaux sur la
disque : chacun de ces électro^aimants était animé par nne pile spé*
ciale. Il y avait en outre un troisiènie électro-aimant animé par la pile
principale dont le courant était destiné à parcourir le fil télégraphique i
cotte pile était en oonmiunication avec la terre par son pôle ahici le
pôle phuine était en communication avec une des extrémités da fil|
l'autre extrémité du fil aboutissait à la terre.
Voici les résultats obtenus.
i"" Lorsqu*un électro-aimant était placé dans le ctaxuit» soit près de
la pile, soit à l'extrémité du fil aboutissant à la terre , soit même sa
milieu du fil, pour que le drcuit fût fermé en on point voisin da
l'électro-aimant, il s'éconkit timjottrs le même temps entre le moment
où le circuit était fermé et le moment où la jxHnte frappait le diaqae.
Mais ce temps n'était plus le môme loraque le long circuit étant sup-
primé, le courant n'avait plus à parcourirqu'un fil de quelques mètrei
La pointe frappait alors le disque un peu plus tôt, et les marques étaient
en avance sur celles qui avaient été produites avec le long circuit de
h fraction de seconde 0',0213. Il n'est pas certain, mais ilest pro**
YIX£6S£ D£ L'ÉtECTRICIÏÉ. 2M
babk q«e le coorant était régie de manière à présenter la même in*
leoaité dans toutes ces circonstanGes. Il faut dire que les iDdicatioDS
d'ao oiême électro-aiina&t ^riacé dans différents points du circuit ne
peuvent pas éife considérées comme cookparables» à cause des pertes
coniidérablee qui araient lien sur un fil d'une aussi grande longueur.
L'auteur avoue^ en effet» que Ton était obligé d'j^uster réleclro^imant
pour chaque position particulière : cela se faisait en augmentant ou en
diminuant la tension du ressort qui maintenait l'armature éloignée du
corps de rélectro*aidiant«
De tels cbangoments dans l'ajustement devaient exercer une grande
inSntnce sur le jemps que l'armature emploie à se mouvoir et à im-
primer le signaL 11 s'ensuit que toutes les expériences dans lesquelles
oa a été obligé d'avoir recours à cet artifice n'offrent que des résul*
lats incertains.
Mais, en supposant même que Je résultat que je viens de citer soit
piriaiteiiient établi, il est difficile de comprendre comment l'auteur a po
dire que l'on pouvait en conclure la vitesse de propagation de réleclri*«
cité. Il faudrait admettre avec lui l'étrange théorie de dêu» fluideê
animant au même inêta$i$ loua (es ilectro^aimatm placée
dans iô irireuiii mais seulement apriê ^ue la oireulation oam*
flète a été effectuée (tbe theory of tviro fluide operating ail magnets,
on the circuit at tbe same instant after complète circulation is effected).
A ce point de vue l'auteur prend la fraction 0%02i S, qui représente
le reuird dû au long circuit , comme donnant le temps nécessaire à la
circulation complète. Pour la longueur du circuit il prend 607 miUen
Ce nombre ^wmprend le double fil de 302, 5 milles s: 605» (rius un
mille de fil, la pile étant placée dans un poste situé à cette distance «
plus un mille à travers la terre, c'est la distance qui séparait les deux
coDunoaicaiions avec la terre.
Le rapport 607/0',0213 = 28524 milles : tel est le nombre qut
Taùteor donne pour vitesse par seconde de Tonde électrique (galvanic
wave).
Si la manière dont l'auteur considère la propagation électrique est
inadmissible, le fait sur lequel il s'appuie parait certain. Un électro*--
timaot étant placé dans un circuit d'une grande longueur exige, pour
entrer en action, plus de temps que lorsqu'il est placé dans un court
circuit Ce phénomène peut s'expliquer avec assez de probabilité par
l'influence du courant d'induction qui se développe dans le fil de l'élec*
204 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
tro-aîmant, an momeat de la fermeture du circuit : ce courant est en
sens contraire du courant principal, et tend par conséquent è le trou-
bler et à raffaibiîr; or, il est assez probable que celui-ci ne prend
tout son développement que lorsque cette cause de trouble a totale^
ment cessé : cela doit avoir lieu d'autant plus tard que le circuit pré*
sente une plus grande longueur, parce que la propagation n'est pas
iostantanée.
^^ £n variant ses expériences , Fauteur a observé d'autres phéno-
mènes qui dépendent directement de la vitesse de propagation et dont
la signification n'a pu lui échapper que par suite des idées théoriques
inexactes qu'il avait adoptées. Ainsi , lorsqu'au lieu de fermer le cir-
cuit dans un point du fil voisin de l'électro -aimant, on le fermait dans
un point qui en était très-éloigné, on observait généralement que
l'électro-aimant entrait en action plus tard.
Les résultats numériques cités dans le mémoire établissent ce fait
d'une manière certaine. L'auteur en donne une explication fondée sur
rinégale intensité que le courant possède dans les différents points du
circuit par suite de l'imparfait isolement des fils. Cette explication est
certainement inexacte, insufiisante ; plusieurs des phénomènes d)ser-
vés y échappent complètement. Dans les expériences faites sur les té-
légraphes français, MM. Fizeau et Gounelle avaient pu prendre unecoo-
naissance exacte de la manière dont le défaut d'isolement des fils influe
sur l'intensité du courant dans les différents points du circuit; la dis-
position des fils et les communications avec la terre étaient assez sem-
blables dans leurs expériences et dans celles de M. Mitchel pour qu'il
soit permis de conclure des unes aux autres : or, dans les circooslances
suivantes , qui sont très-clairement ^cifiëes dans le mémoire , on peut
aflSrmer que l'influence de l'afllaiblissement du courant était tout à fait
nulle et que les phénomènes observés doivent être rapportés k une
antre cause.
Soient  et B les extrémités des deux fils du tél^r^phe réunis à
la station de Pitlsburgh et formant un seul circuit. Ces deux extrémi-
tés aboutirent à la station de Cincinnati ; A est supposé en communi-
cation avec le fil venant du pôle plaiine de la pile, le pôle zinc est eu
rapport avec la terre ; B est supposé en communication avec un fil al*
lant à la terre. Dans cette disposition on peut affirmer que le courant
est plus Intense en À qu'en B, parce qu'en A passe la totalité du coo-
rani , lequel a subi des pertes en parcourant tout le circuit împarfii-
VITESSE BB L'ÉIiECrmCITÉ. M&
temM isolé. Si l'on vient à rompre le circuit en A ou en B , on rend
dans i'un et Vautre eoê te courant nul en B. Il n*en serait pas
de m6me pour le poiyt A , car en rompant le circuit en B , il passerait
encore en A tonte la partie do courant qui pourrait s'écouler par les
sopports dans toute la longueur dnfiL Ge courant accidentel» qui
s'ohserve sur toutes les lignes télégraphiques, est d'autant plus fort
que la ligne est p^us longue'et que le temps est plus humide. Sur une
ligne de quarante lieues, de Paris à Amiens, ce courant est quelque»
fois la moitié et même les trois quarts du courant principal qui se
produit lorsque le circuit est fermé. Le double fil de Cincinnati à
PiUfibuigh avait près de deux cent cinquante lieues; le courant acci-
dentel devait donc être peu inférieur au courant principal. Si donc
on place l'électro-aimant en B, il ne sera traversé par aucune partie
do courant, soit que le drcuil soit rompu près de B ou à une grande
dislance de A ; et si l'on ferme le circuit dans l'un ou l'autre de ces points, .
le courant qui traversera l'éi^tro-aimant sera le même. Mais dans un
cas l'électricité n'aura aucun espace à parcourir pour parvenir à l'é-
lectro-aimant ; dans l'autre cas eue doit parcourir toute la longueur du
61 on 605 milles : or, avec là vitesse de propagation trouvée par MM. Fi-
zeaa et Gounelle , cet espace sera parcouru en 0',0096 de seconde.
Dans le dernier cas, l'électro-aimaut sera dpnc animé plus tard et ses
iadications devront être retardées de cette même fraction 0%0096.
Il résulte des recherches citées par M. Mitchel que, dans ses ex*-
périences, ce reurd était de 0*,0i04.
La différence entre ces deux nombres est 0*,0008 ou inférieure
i 1/1000 de seconde, et l'on a vu que dans ces mesures les millièmes
n'étaient donnés que par l'estime.
Parmi les expériences rapportées dans le mémoire il n'y en a mal-
beoreosement qu'un petit nombre qui aient été faites dans les circon^
tta&oes qu'on vient de citer. Uu examen attentif des circonstances
dans lesqodles ces résultats ont été obtenus ne permet pas de les rap-
porter à une antre cause qu'au temps de la propagation du courant , et
1*0B voit que l'on pourrait de cette manière en déterminer la vitesse
nec précision.
Il semUe donc qu'on doive conclure de ce qui précède que la vi-
tesse de l'électricité n'a pas la valeur que M* Mitchel lui attribue,
28500 milles; et que M. Walker n'a obtenu le nombre qu'il donne
qu'en interprétant ses expériences au moyen d'une théorie que l'on
206 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
ne saoratt admettre , undis que ces expériences interprétées an moyen
de la théorie généralement admise ne sont nullement en contradiction
arec la détermination de 51 M. Fizeau et Gounelle, eltea^en offrent
même une confirmation remarquable.
En effet, ces messieurs ont déduit de leurs recherches, pour la n-
leor de la vitesse, le nombre 100,000 kilomètres : celles de M. Mit-
chel conduisent au nombre QA.OOO ; et la natnre*des prooédés de me-
sure fait supposer que l'erreur de ce dernier nombre peut a*élever I
1/10 de sa valeur.
Il est donc démontré que la vitesse de propagation de Télectrieité
est énorme. D*après les expériences de M, Vheatstone, h vitesse de
Pélectricité de tension serait de 660,000 kilomètres par seconde; une
fois et demie plus grande que celle de la lumière; TélectHcité conduite
par un fil de cuivre ferait de sept à huit fois le tour du monde en une
seconde. D'après les expériences de MM. Fizeau et Gounelle, la vi-
tesse de propagation de l'électricité dynamique ou d'nnf courant gal-
vanique conduit par le même fil de cuivre ne serait que de 180,000 ki-
lomètres, les trois cinquièmes de h vitesse de la lumière; le courant
ne ferait plus que deux fois le tour du monde en une seconde. Il est
prouvé dans tous les cas que les signaux de la télégraphie électrique
sont transmis avec une rapidité que la pensée ne peut pas atteindre;
sous ce rapport la démonstration est entière et ne laisse absolument
lien à désirer.
Arrivons donc à la seconde question, plus grave encore qvm la pre-
mière. Est-Il prouvé à priori qu'on pourra faire parcourir au cou-
rant un circuit quelque immense qu'il soit? Une résistance quelcon-
que étant donnée, pourra-t-on toujours la vaincre éconooiiqueveot
en disposant convenablement la source d'électricité? Admettons * par
etemple , que l'électricité doive parcourir un fil de deux mlttimètres
de diamètre et de deux cents lieues de longueur; s'e^-on assuré <à
• priori qu'on pourra créer sans des frais trop énormes l'appareil pre*
dncteur du courant direct ou d'induction par lequel cette résisianoe
pourra être vaincue? Peut-on assigner d^avance les diqNMitkms fÊt
lesquelles on sera assuré du succès?
Ces problèmes que la découverte de la télé^aphie étectriqaetmena à
poseront été l'objet d'un nouveau mémoire de M. I^eatstone, mémoire
qui résume admirablement tout ce qui avait été fait précédemment,
qui recule beaucoup les limites de la science , et qui , par eetie doubte
LOIS DK MOMMTION M8 OOtIRANTS. 267
iMoo, a M Kçu «YM ane Ëorîe dVDtiioiniasDio : Je Tais en cttraire
tooi ce qu'il reaferme d'easentiel. Mais comme ptosieara physiciens ,
MU* Pecbiier et Pouillet , ont cmcooro , cbacan de leur côté, à dè-
iDOBtrer ks lois remarquables, fonnolées d'abord par Ohm, qui, dans
h propagation des eonrants électriques, lient la puissance à la réststane e,
et qu'il importe que leurs droits respectib soient bien établis, nous
auminerons avant tout, mais très-rapidemeot, la question de priorité.
CHAPITRE IJ.
toU de It propagation du fluide électriqae. — Rapports entre la puissance
et la résistanee.
La note suhrante de VL Pouillet pose trèsHiettement la question
Usloriqne et rond le Jugement faeile à prononcer.
Histoire de ia découverte des lois relatives à la propagation
du fluide Heetrique, par M. PotJiLLBT.
• Dtpvis (fut nous nous sommes occupés de la théorie de la pile,
ML Ohm, Ftocbnérelmos, dit M. Pouillet, la science a acquiadeui
idées iondamenlalee et distinctes qui sont devenues le principe d'une
haie de déductions importantes.
• La première esc cdle*ci : une source électrique étant donnée,
MntensitédQ courant qu'elle prodoit, dans oa circuit simple, peut
ae déduire des éléments constltutifo de la souroe et du circuit.
» La seconde peut être énoncée de la manière suivante : lorsqu'un
canducieor simple est remplacé dans un circuit par des conducteurs
Miyples, linitnsiié du courant dans chacun de ees conducteurs
nuWplea peut ae déduire de leurs éléments oonstttutirs et de leur in*
Nndié primitive*
• Qu'il me soit permis delà dire dès l'abord, sans rien préjuger sur
in décoQTerles du M« Ohm et de M. Feebner » et sans y mêler po:ir
Moi aucun aaolhMiit d'amour-propre, mais seulemenc parce quccefai
ttt)QSle et vrai) ipi'il me soit permis de le dire, ces deux idées, je les
208 TÉLÉGJUPHiB EL£CTBH|US.
ai eoes et je les ai démontrées. Ce qui n'est ici de na part qn*nae
simple affirmation se trouvera , je l'espère , justifié de la manière k
plus complète par l'eiamen que je vais faire de la question de prio-
rité, et de la question de savoir si mes recherches sur ce pomt sont
venues en temps utile pour rendre quelque service i la sdeoce.
» Les deux idées dont il s'agit se trouvent, um$ une certaine,
forme aiêtraitt et hypothétique^ dans Touvrage que M. Ohm a
publié à Berlin en 1827. Je ne sache pas que , dans ce temps-U, cet
ouvrage ait été connu en France autrement que par deux extraits fort
courts donnés dans le Buiieiin de Férusio^e^ l'un vers k milieu de
1828, t. IX, p. 260 , l'autre vers la fin de 1829, t. xu, p. IkK.
Avant la publication de ces extraits, au mois de mars 1828, paraissait
le second volume de ma première édition , dans lequel se trouve dé-
crite la boussole des tangentes, dans lequel je dteles expériences que
j'ai faites; daus lequel enfin, contrairement à toutes les opinions d^à
reçues à cette époque, j'exprime nettement l'idée que, pour comparer
les intensités des courants , il faut tenir compte de la résistaiice de la
pile; je l'exprime comme un résultat direct de l'expérience et en in-
diquant comment cette résistance se détermine expérimentalement,
tome 1, 2* partie, p. 755, mars 1828.
» Sur ce premier point, quelle est donc la situation de M. Ohm et
quelle est la mienne? M. Ohm , sous ce rapport, a la priorité : il a
incontestablement publié en 1827 l'idée qu'il fallait tenir compte de
la résistance de la pile comme des autres résistances du circuit ; mais,
d'une part , il n'a fait aucune analyse de ee$ riêiêtaneei , il
n'a pas séparé celle qui appartient à. la pile ette-méme de
celle qui appartiei%t aux autres conducteurs , enfin U n'a
pas donné U moyen d*en découvrir la valeur; et, d'outre
part y il n*a donné de la justesse de sa pensée qu'une démon-
stration mathémMiquet fondée sur des considérationed*étec-
trieité statique qui^ aujourd'hui encore, auraient eties-mé^
mes éesoin de démonstration. M. Ohm, en un mot» a donné
cette loi , non pas comme conséquence de principes avoués et recon*
nus, mais comme conséquence d'une pure hypothèse ; il restait donc
deux choses à fdre : ou à prouver indirectement par l'expérienoe
l'exactitude des résultats, ce que M. Ohm avait essayé de &ire, mais
ce qu'il n'avait pas fait; ou à prouver directeoaent ia rigueur da
l'hypothèse , et à justifier Tusage mathématique qui en était fait, soit
LOIS DE PROPAGATION DES COURANTS. M»
dans réiablîssenient des équations différentielles, soit dans la délemii-»
nation des conscantes^ ce qu'à ma connaissance aucun mathémaiicien
n'a fait jusqu'à ce jour.
• 11 est frai que mon ouvrage Tient huit ou dix mois après celui de
M. Ohm; mais j*ai peut-être l'avantage sur lui d'avoir suivi une voie
moins savante, d'avoir été guidé par l'expérience et d'avoir démontré
le principe d'une manière directe et incontestable , en même temps
que je le découvrais.
• Je prie cependant les physiciens de remarquer la réserve avec
laqudle je m'exprimais en 1B28 ; je dois ici leur en dire la raison :
c'est que j'avais pendant près de cinq ans fait d'innombrables expé-
riences sur ce sujet avec des piks de toute espèce , en variant les
liquides excitateurs de toutes les façons, et il m'avait été impossiUe ,
absolument impossible de trouver une pile, grande ou petite, forte ou
iaible^ dont la résistance fût tolérablement constante; dans les cas les
plus tolérables> elle l'était à peu près , mais non pas avec rigueur :
c'est powxiooi j'avais renoncé à communiquer à l'Académie des ré-
sultats Incertains; mais, en imprimant mon ouvrage, j'a va» voulu
constater le principe. Je crois, à cet égatd, que mes recherches ont
ajouté quelque chose à celles de M. Ohm, et qu'elles sont venues en
temps utile pour être accueillies avec quelque bienveillance , et pour
contribuer d'une manière efficace aux progrès de la question, non-
seoleineat en France , mais aussi à l'étranger, et même en Al-
lemagne.
• Examinons maintenant ce qui a rapport aux courants multiples
ou courants dérivés. Ici , M. Ohm a encore le même genre de prio-
rité, priorité d'ioiliative et non pas de solution définitive; c'est lui
qui a été le premier à poser la question, et, sans savoir qu'il l'eût po^
sée, j'ai été le premier à la résoudre.
• Les. luttes scientifiques ne sont jamais des luttes en champ dos ,
même quand elles semblent chrconscrites à une seule et unique quet^
tioo. Deux émules, à l'insu l'un de l'autre, se proposent le même
but , mais ils ne partent pas du même point et ih ne suivent pas la
même route. £t ici, assurément, M. Ohm et moi , nous étions dans
les voies les plus différentes, les plus opposées. H avait montré le but
d'une manière vague par le calcul; je l'ai vu , de mon côté , d'une'
manière nette, et je l'ai touché par l'expérience.
• 11 est vrai que M. Ohm a publié un ouvrage en. 1827, et qu^
li
tlO TÉLÉGAAPHU ÉLECTRIQUK.
c*est sedeaiest quatre ans après, c*at^-dire le M octobre 1851,
que j*ai préseoté ï l'Académie k mémoire daoa lequel j'éiaUii les
formules des courants déri?és et leurs comparaisons avec des espé-
rieoces très-nombreuses et très-précises ; mais , grâce à Dieu , jusqu'à
présent, après avoir fait le parallèle des deux méthodes , pemuie ne
m'a accusé d'avoir puisé des idées ou même des inspiratioas dans
fouvragede M. Ohm.
» Toute la question se réduit donc à ceci : les physiciens pon-
-vaient^ils , devaient*ils accepter les démonstrations mathéuMtiqnes de
M» Ohm comme étant la représentation fidèle et nécessaire des faiiset
des expériences T
» Je me dispense, quant I présent, de discuter au fond cette
•question ; je me borne à dire que » pour ceux qui la résoudront affir-
mativement , mon travail était inutile ; mais que pour ceui qui la ré-
soudront négativement , mon travail faisait faire un pas Important k la
eoiencei
» C'est ici le Heu de dire un mot du travail de M. Fechaer, qoi
dat» aussi de iSSl, et que je ne connais , je l'avouerai , que par ret-
irait qu'en donne le BuHeiinde Féruuao^ t XY» p. 279, mai
tSSl. J'y trouve un passage ainsi conçu :
t S* Confirmation de la loi trouvée par MM. Ohm et Poaillety qae
la force de la chaîne dimfaïue avec la longueur du fil de jonction , et
i»reove directe que le courant se partage entre les fils qui forment une
chaîne en proportion de leur pouvoir conducteur. •
» La dernière partie de ce passage me fait supposer que M* Fech-
ner s'est occupé des courants dérivés : cependant je suis porté l croire
qu'après son travail, mon mémoire de 1831 conserve tonte sa valeur;
car M. Poggendorff, qui n'avait pas eu connaissance de ce mémoire,
dit, en 18!il , t. LIV, p. 173, en parlant de mon mémoire de 1837,
qu'ici j'ai le premier donné les formules des courants dérivés » et que
le premier je les ai comparées avec l'expérience.
• Enfin , j'arrive en 1837, et au mémoire que j'ai alors présenté I
^Académie sur les lois de l'identité des piles et des courants hydro-
électriques. Tous les principes ayant été discutés dans ce qui précède,
je n'ii plus I éublir de comparaison qu'entre les travaux de H. Pech^
* ner et les miens.
« Je confesse tout d'abord mon embarras : comme je le disais tout
è l'heure, je ne connais les recherches de M. Fechner qoe par on
LOIS DE PROPAGATION DES COURANTS. 211
extraii qai me semble peo propre à en donner une idée complète. Voici
cependant quelques principes qui me permellront de m*eipliquer à ce
sujet.
• Eo 18)1, on ne connaissait pas les piles à courants constants;
M. Fechner était sans doute condamné à se servir de piles à forces
variables, comme j'avais moi-même été condamné à le faire pendant
tout le cours de deux premières recherches. Or, je n*hésite pas à dire
qu'avant la découverte des piles à courants constants il était impos-
sible d'établir, je ne dirai pas d'une manière rigoureuse, UMiis seule-
meBt d*une manière satisfaisante, les lois de Tiniensité des courants
électriques. Je n'hésite pas à dire que , même aujourd'hui , lorsque
ces lois sont établies et constatées, lorsqu'il ne peut plus rester aucun
doute sur leur parfaite exactitude, lorsque les moyens d'observation
sont devenus plus variés et plus parfaits, il serait impossible ft un
physicien de les reconnaître et de les vériGer sur des piles à force va-
riable dont M. Fecbner et moi avons pu faire usage jusqu'en i831«
• Ploeieurs causes concourent sans doute à produire les irr^ula*-
rîtés considérables qui se manifestent dans ces appareils, surtout lors-
que la conductibilité des circuits éprouve do grandes variations ; mais»
parmi ces causes, l'une des plus puissantes est, je crois, celle-ci :
quand l'action chimique s'exerce sans que les conununications soient
établies entre les pôles, l'électricité qui constitue le. courant n'est
qu'ttoe portion de celle qui s'est développée, et si les communications
^vieiment plus ou moins conduarices non-seulement l'action chi-
mique change d'intensité , mais la portion d'électricité produite qui
constitue le courant change elle-même suivant des rapports complexes
dont, jttsqu'è présent, l'on n'a pas lait l'analyse. Je n'admets donc
parque la théorie que j'ai donnée pour les courants thermo-électri-
ques et |K)ur les courants hydro-électriques des piles à force constante
s'applique sans modifications aux anciennes piles et à celles qui leur
reseemblent*
• Lst-ce à dire pour cela que l'ouvrage de M. Fechner doive être
regardé comme sans valeur et sans mérite , comme non avenu pour
la science? Dieu me garde de faire une telle critique et de porter un
tel jugement sur nn physicien qui a travaillé avec tant de zèle et qui
a servi la science comme il était possible de h servir à cette époque.
J'ai lait trop d'expériences de cette nature Je sais trop les soins et la
persévérance qu'elles exigent pour ne pas rendre à M. Fechner tous
14.
211 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
les homfnages qni lai sont dos. Je n*ai rien pablié de mes travaux, je
me sois obstiné à vouloir plus de rigueur; maïs M. Fechner a rendu
un véritable service en puUiant ce qu'il trouvait et comme il le trou-
vait J'admets qu'il a fait tout ce qu'il était possible de faire avec les
piles dont on pouvait alors disposer.
» Maintenant , voici la question qui s'élève entre M. Fechner et moL
Les physiciens qui estiment qu'après les recherches de M. Fechner il
ne restait plus rien à faire sur les lois d'intensité des piles et des cou-
rants hydro-électriques jugeront que mon travail de 1837 était inu-
tile ; ceux qui , au contraire , estiment que son ouvrage , quelque
recommandable qu'il fât, laissait beaucoup à faire , jugeront que mon
mémoire de 1837 méritait d'être accueilli avec bienveillance. Mais les
uns et les autres seront du moins d'accord sur ce point que , même en
1837, je n'ai rien pu emprunter, ni aux principes, ni aux méthodes,
ni aux résultats de M. Fechner. »
Les affirmations de M. Pouillet sont si hardies et si nettes, que
beaucoup de personnes admettent comme un fait incontestable que
rillustre Ohm n'a pas démontré par l'expérience la vérité de ses
fameuses lois. Moi-même, dans ma première édition , je partageai
cette opinion , qui a profondément étonné et contristé les physiciens
allemands. Dans un voyage que je fis à Berlin , M. Poggendorff me
témoigna à cet égard sa grande surprise , et il me promit de m'a-
dresser une note dans hquelle il rétablirait clairement les droits de
son savant compatriote. En l'absence de cette note, qui ne m'est pas
parvenue, j'emprunte à un article inséré par le docteur W. Beeti
dans le second volume des Fortschritte der physik, quelques cita-
tions qni suffisent pour faire disparaître jusqu'à l'ombre du doute.
1* Quiconque lira attentivement le mémoire publié par Ohm»
sous ce titre Die Gaivanische Kette, La Piie galvanique, res-
tera convaincu, contrairement aux affirmations de M. Pouillet, que le
physicien allemand a complètement analysé les résistances do circuit,
soit celles qui appartiennent à la pile elle-même, soit celles qui pro-
viennent des conducteurs.
V II n'est pas moins certain que Ohm ne s'est pas contenté de
donner de sa pefisée une démonstration mathématique; qu'il
n'a pas donné ses lois comme conséquence d*une pure hypothèse;
mais qu'il les a démontrées réellement par des expériences directes
faites en 1825 avec la pile thermo-électrique à effets constants.
LOIS DE PROPAGATION D£S COtAANTS. )U
Dans son éloge de Seebeck, publié en 1839, M. Poggendorff re-
marquait précisément que la grande découverte de la thermo-élec*
tricité avait eu pour premier résultat capital de fournir à M. Ohm le
moyen facile de prouver par l'expérience ses immortelles lois.
3*" Dans son célèbre travail intitulé Maa$ Bestimmungen ^
H. Fecbncr a pris pour point de départ non les principes et les mé-
thodes de M. Pouillet, comme celui-ci le prétend, mais bien les re«
cherches de Ohm, comme on s'en convaincra en parcourant une seule
des pages de ce mémoire. Jamais M. Poggendorff n'a pu même penser
à affirmer le contraire ; il a dit simplement qoe M. Ponillet, à sa coq-*
naissance , avait considéré le premier le cas général de l'inégalité des
circuits partiels.
Voilà la vérité : qu'en résulte*t-il7 Qoe la gloire de la découverte
des ra^iorts de la puissance à la résistance dans la propagation des
courants électriques . appartient tout entière à M. Ohm , et -que
M. Pouillet ne peut revendiquer que ses vérifications expérimentales.
Il ne sera pas Inutile d'opposer encore \ Thisiorique de M. Pouillet
le jugement de M. de la Rive, Archives de V Èiectrioité^ tont Y,
pag. kh^. « Et puisque nous faisons une réserve, nous en profitesons
pour protester hautement contre la tendance illogique qui règne dans
le livre de Ohm, et dans d'autres productions des premiers savants
de l'Alletnagne, tendance qui consiste à présenter les résultats des
recherches instrumentales comme la conséquence de certaines lois
qu'on énonce en prémisses et à priori; au lieu de montrer, confor-
ménieot à la vérité historique, que ces lois découlent au contraire des
expériences qu'on a faites dans un but plus ou moins déterminé, et
d'avouer qu'elles sont entachées de toutes les incertitudes et de toutes
les irrégularités qui peuvent être inhérentes, dans l'état actuel de la
science expérimentale, aux procédés d'observation qu'on a choisis. »
M. Pouillet veut donc que M. Ohm , loin d'avoir déduit ses lois de
l'expérience, les ait déduites exclusivement d'hypothèses théoriques.
M. de la Rive veut , au contraire , que la théorie n'ait rien fait pres-
sentir, et que l'expérience seule ait tout établi. La vérité incontes-
table est que Ohm est arrivé à ses magnifiques lois et par des consi-
dérations théoriques et par des expériences concluantes.
On ne nous en voudra pas de ces rectifications qui étaient pour
nous un devoir de conscience : l'impartialité est la condition vitale de
la critique scientifique.
214 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
Avant d*arriver I Tanalyseda mémoire capital de M. Wbeatstone,
rappelons rapidement les faits principaui de h propagation de Téiec-
tricîté par les fils condocteurs.
1<* Quelque grande que soit la vitesse avec laquelle l'électricité se
propage, Tintenslté du courant est la même en tous les points du
circuit, en le supposant parfaitement isolé : qu'on place un galvano-
mètre près ou I une dtotance énorme de la pile , son aiguille déviera
de la même quantité.
9* Gela n'empêche pas que la nature et la longueur du drcuît
influent considérablement sur Tintensité du courant On constate
tous les jours sur les chemins de fer que Tintensité du courant di-
minue quand la longueur du circuit augmente, ou quand, sa longueur
restant la même, son diamètre diminue , et enOn que cette intensité
varie avec la nature du fil conducteur qu'on emploie. En un mot. la
résistance opposée par le fil conducteur au passage du courant est
d'autant plus grande qu'il est plus long et plus fin, et de ptus la condue-
tibillté ou la facilité de transmission varie d'une substance ft l'autre :
cette conductibilité est 5,8 pour le palladium^ 5,t pour l'argent;
& pour l'or; 3,8 pour le cuivre; 0,8 pour le platine; 0,7 pour le
fer; 1 pour le mercure. Mais il est toujours vrai, que quelque soit le
degré d'affaiblissement de l'intensité du courant, cette intensité dans
tous les cas sera toujours la même en tous les points du circuit
parfaitement isolé. Ajoutons que la conductibilité des métaui est
notablement modifiée par la température- : dans le passage de Oi
100 degrés, la conductibilité du fer diminue dans le rapport de 12 à
8, celle du cuivre dans le rapport de 91 à 64. La conductibilité des
liquides, aussi ^ est très-différente de celle des métaux : la solution
saturée de sulfate de cuivre, un des liquides les plus conduc-
teurs, n'est que la seize-millionième partie de la conductibilité dn
cuivre; le mélange d'un volume d'acide snlfurîque avec dix volumes
d'eau , le meilleur conducteur connu de tous les liquides , condtiit
un million de fois moins que le cuivre : la conductibilité des liquides
augmente avec la température, au lieu de diminuef.
3' L'expérience prouve encore que, si l'on emploie pour former le
circuit un fil métallique très-court, assez gros et très-bon conduc-
teur, l'intensité du courant restera la même quel que soit le nombre
de couples employés ou quel que soit le nombre des éléments dé b
pile : la déviation de l'aiguille du galvanomètre sera la même avec
LOIS DK PaoPAGATiOfi 01SS COUBA^^TS. 91»
an seul , et avec cent étémenls. Maig pour uo nudine nonibre d*éhh-
menls, rjotemcé diuunoe k mesure que h résistance du circuit aiig-
mente ; et pour obtenir la même intensité quand le circuit devient
plus long, il faut nécessairement augmenter le nombre des élémenu :
c'est ce que l'on fait tous les jours sur les lignes de (éiôgrapbie élec-
trique. Voilà les principaux faits, voyons comme ils sont admirable
meut encbatttés et fécondés par les lois de Obm,
DéUrminaiian des eonêtanUê des etreuiis voUafques,
par M. WREATSTOne.
L'objet principal que s'est proposé le savant physicien a été die
détarmioer les conditions les plus avantageuses k la production d'ef-
lets électriques i travers des circuits d'une grande étendue , afin de
ceoslaler au point do vue pratique la possibilité de transmettre des
sîgoaux télégraphiques, au moyen de courants éiectriqnes, k des dis-
taiiees beaucoup plus considérables qu'on ne l'avait tenté jusqu'alors.
Guidé par la théorie de Ohm, il a complètement réussi dans sa grande
entreprise; mais l'usage des lois qu'il a démontrées, des instruments
qu'il a créés, n'est pas limité à ce but principal ; ils seront d'un grand
secours dans toutes les recherches relatives aux courants électriques.
L'électricité est une source énergique de lumière, de chaleur, d'ac-
tio» chimique, de puissance mécanique; il suffira de connaître les
coiiditiotts dans lesquelles ces divers eOsls peuvent se manifester le
plus économiquement et le plus^ergiquement possible, pour être en
état de juger si les hautes espérances conçues et exprimées sur plu-
* points an si^et de ces apiriications sont fondées sur des prévir
is ou rsisounables sur de fausses conjectures; la théorie en pos«
1 de laquelle nous sommes déjk entrés suffit amplement k nous
diriger sArement dans ces délicates recherches.
Dans ce qui suit je laisserai parler M. lYheatstone.
« Lois de Omi. «-* Les instruments et les procédés que je vais dé*
enre étant tous iisodés sur les principes établis par Ohm, dans sa
théorie du circuit voltalque, et cette belle et féconde théorie n'étant
poinl encore généralement comprise et aduiise même de plusieurs
personnes se livrant elles' mêmes à des recherches originales, j'oserais
k peine espérer d'être suivi dans les descriptions et explications
que je vais donner, si je ne les faisais précéder d'un exposé succinqt
216 TÉLÉGRAPHIE ÉbCXTTRlQUE.
des princîpaox résultats qui en ont été déduits. On aperceTra bien
yite combien les idées claires de forces et de résistances électroHBo-
trices, substitnées-aux notions fagues d*intensîté et de quantité, qai
ont si longtemps prévalu, nous mettent en étal de donner des eipli-
cations satisfaisantes de phénomènes très-importants, dont les lois ont
jusqu'à présent été enveloppées d'obscurité et de doute. A considérer
les lois du circuit voltaîque du point de vue où nous ont placés les
travaux de Ohm , il existe à peine une seule branche des sciences
expérimentales dans laquelle des phénomènes aussi nombreux et aussi
Taries soient exprimés.par des formules d*une telle simplicité et d'une
aussi grande généralité. Dans la plupart des sciences physiques, les
ftits d'observation et d'expérience ont marché d'un pas égal avec les
|)rindpes généralisateurs de la théorie; seule, la science de l'électricité
les avait accumulés dans une prolifique abondance sans qu'aucune
tentative heureuse eût été faite pour les exprimer mathématiquement
Mais ce progrès est maintenant heureusement effectué, et ce qui n'a
été jusqu'à présent qu'une simple matière à des conjectures spécula-
tives se trouve transporté dans le domaine de la philosophie positive.
Par foret électro-motrice ^ on entend la cause qui , dans un cir-
cuit, donne naissance, lorsqu'il est fermé, à un courant électrique,
et, lorsqu'il ne l'est pas, à une tension éiectroscopiqut. Par r^m-
iancô, on yeut indiquer l'obstacle opposé au passage du courant
électrique par les corps qu'il a à traverser; ce mot signifie Tioverse de
œ qu'on appelle ordinairement leur pouvoir conducteun
Lorsque la vitesse 9 dans une portion quelconque du circuit, est
accrue ou diminuée , soit en faisant varier la force électro-motrice,
soit par un changement dans la résistance de cette portion , ta vitesse,
dans toutes les autres parties du circuit , augmente ou diminue dans
«n degré correspondant; de sorte que, dans le même temps donné,
la même quantité d'électricité passe toujours par chaque section
transversale du circuit.
La force du courant est directement proportionnelle i la somme
des forces électro-motrices qui sont en activité dans le circuit, et in*
versement proportionnelle à la résistance totale de toutes ses parties :
en d'autres termes, la force du courant est égale à la somme des forces
éleciro-motrices divisées par la somme des résistances. En rqirésen-
tant par F la force du courant, par £ les forces électro-motrices, et
par R les résistances, ou aura
LOIS DE PROPAGATION DES COURANTS. SI 7
La longueur d'un fil de cuivre d'une épaisseur donnée, dont la ré-
sistance égale la somme des résistances d'un circuit , est ce que Ohm
appelle sa longueur réduite; cette expression est d'un usage fort
commode.
Si l'on augmente on diminue proportionnellement les forces élec-
tro-motrices et la résistance d'un circuit , la force du courant demeure
la même ; on a en effet
D'où il suit qu'un seul élément Toltaîqne ou une pile composée d'un
nombre quelconque d'éléments exactement semblables produit le
méaie eflét , pourvu que l'on n'interpose dans le circuit aucune résis-
tance additionnelle. De même un élément thermo-électrique et un
élément voltalque produiront le même effet si la grande infériorité de
force éleetro-motrice du premier est compensée par une diminution
correspondante^dans sa résistance. Dans un appareil thermo-électrique,
la résistance est en général faible, parce que le circuit est entièrement
métalliqne, tandis que, dans un élément voltaîque, la résistance du
liqoîde est toujours considérable.
Toole résistance interposée diminue la force du courant ; mais les
effets en sont d'autant moindres que cette résistance est plus petite
proportionnellement à cdle des autres portions dn circoit D^où il
résulte que dans deux circuits transmettant deux courants de force
égale, si la même résistance est introduite, les forces des deux courants
peuvent être affiiiblies dans des proportions très-dilKrentes. Un seul
élément voltariNiue £/R , et une série composée d'un nombre quel-
conque de pareils éléments «i £/n R , forment des circuits dans lesquels
les courants ont la même force ; nuùs ces courants seront modifiés
dans des proportions très-différentes, suivant que la résistance ajoutée
sera faible ou considérable , comparée aux résistances primitives des
circuits. Si elle est fiible, les effets des deux circuits resteront sensi^
Uement les mêmes ; mais si elle est considérable , la résistance qui
affaiblit grandement le courant dans le circuit d'un seul élément ne
produit qu'un affaiblissement insignifiant dans celui de la pile. Ge fait
explique la nécessité d'employer une pile pour vaincre de grandes ré-
3 1 1 ÏËli«;OilAPUU& £liËCTiUQU£«
sistances. Les mêoics remarquée s'appliquent à la comparaison d'an
circuit thermo-électrique avec un circuit voltaîque.
La formule suivante est Texpression générale de la force du cou-
rant dans un circuit voltaîque complété par un Gl conducteur, et en
supposant les plaques métalliques des éléments voltaïques parallèles
les unes aux autres et d'égale grandeur :
fiE
S s
F est la force du courant , E la force éleclro-molrice d'un seul
élémeut, n le nombre des éléments, R la résistance spéciâque du
liquide, D Tépaisgeur de la coucbe liquide ou la distance des plaques,
S la section des plaques en (umiaa avec le liquide , r la résistance
spécifique du fil métallique cooducleur, i sa longueur» $ sa section.
Traduite en langage ordinaire , cette formule donne les lois soi*
vantes : la force électro-motrice d'uo circuit voltaîque varie avec le
nombre des éléments et la nature des métaux et des liquides qui con«
stituent chaque élément . mais ne dépend en aucune façon desdimen*
aioDs d'aucune de leurs parties.
La résisunca de chaque étément est directement proportioaneUe à
la distance où se trouvent les plaques l'une de l'autre dans le liquide
et à la distance spécifique de ce liquide, et inversement proportiennelie
k la surface des plaques en contact avec lui,
La résistance dn fil conducteur du drcuit est iaveraeoMUl propor*
tionnelle k sa siection.
Les lois de distributioa du courant électrique dans les diverses par*
lies du cinmit , lorsqu'on juxtapose un condocteor latéral pour dériver
une portion du courant d'une étendue limitée de ce même drcoit*
sont aussi faciles à formuler.
Représentons par X la longueur réduite de la portion du circuit d'ed
le courant est partiellement dérivé, par X' celle du fil de dérivalion« et
par L celle de la partie non divisée du circuit. On peut déOMUitrer que
la force du courant , dans chacun des conducteurs adjacents X et X',
est en raison inverse de leurs longueurs réduites , et que la longueur
réduite d'un seul fil métallique qui, substitué aux deux, n'altérerait pas
la force dn courant, est :
LOIS DE raOPAGATlON DES OOliRANTS. ait
XV
x + v
qoe D0D8 représenterons par A. •
La force du courant dans le circuit primitif, avant rinlroduction du
f9 métallique qui le bifurque, se trouvera donc exprimée ainsi :
et celle du courant dans les trois portions différentes du circuit altéré,
sera représentée par les expressions suÎTantes :
Dans la portion principale, ou non divisée L :
E ^ E(X-^V) .
L-4-A L(X^XO+XX'
Dans la portion dl0ù le courant a été partiellement dérivé ou X :
B A_ EX^
L+a' X"" L(X-4-X')-i-XX'*
Dans la portion qui détourne une partie du courant, ou X^ :
B . A EX
"^L^-A V* L{X-f-V)-hXX'*
TEBMINOLOGIE. — Rarement un progrès réel se trouve effectué
dans une théorie scientifique sans exiger dans sa terminologie un
changement correspondant. Maintenant qull est prouvé , sans qu'il
poiMe rester place au plus petit doute, que les diverses sources d'ao^
tioD électrique continue ne diffèrent entre elles que par la somme
de leurs forces électro-motrices modifiées par la résistance du circuit
dont elles font partie, il devient important d'adopter, pour exprimer
la source d'un courant , des termes généraux sans aucun rapport au
mode particulier de sa production; J'emploierai donc le mot rkéùmo'
leur pour désigner tout appareil qui donne naissance à un eonraol
électrique, que ce soit un élément voltaïque ou une pile voltaique,
un élément thermo-électrique ou une pile thermo-électrique , ou enfin
toate autre source quelconque d'un courant électrique. En parlant
d'an seul élément, je rappellerai un étément rhéomoteur , et je
donnerai le nom de série rhéomotrice à ce que Ton nomme habi^
tuellement une pile on une batterie voltafqae on theroio-étectriqua^
320 TëLÉGIUPH1£ ÉL£€TlUQt£.
Le bemna d'an terme général poar désigner on instromenl propre
ï mesurer la force d'on conrant électrique indépendamment de sa con-
struclion particulière a été longtemps senti. J'emploierai dans ce but
le mot rhéomètre, tout en continuant à me servir parfois de ceuz de
galvanomètre, voltamètre, etc. , pour distinguer les instruments parti-
culiers auxquels ces noms ont été donnés, quoique peut-être les termes
rhéonièlre galvanique, chimique f calorifique, etc., leur se-
raient mieux appropriés. Par rhcotanie , je désigne un instrument
qui interrompt périodiquement un courant, et par rhéotrope un
instrument qui le renverse alternativement. Un rhéoscope est un in-
strument destiné à constater simplement l'existence d'on coorant élec-
trique. Le mot rhéoêtat sera expliqué plus loin.
MÉTHODES. — La méthode qoe je vais exposer pour détermtoer hs
constantes dans un circuit rhéophorique est essentiellement celle adop-
tée par Fechner, Lenz, Pouillet, etc., dans leurs vérifications expéri-
mentales de la théorie de Ohm. '
On détermine la résistance d'un circuit en observant la force do
courant, d'abord sans aucune résistance additionnelle interposée dans
.le circuit, puis après avoir ajouté une résistance connue. On a ainsi
successivement :
£ E
R' R-hr'
jd'oà:
F_R + r
F'"~ R
équation d'où l'on déduit focilement la valeur de R, tontes les autres
quantités qui y entrent étant connues; on a en eflet
II
—F
La force électro-motrice d'un circuit s'obtient eu multipliant la
force do courant par la résistance totale; car on a :
E
F = j, E = FR.^
Le principe de cette méthode es^ extrêmement simple; mais la dif-
ficulté de déterminer immédiatement la force d'un courant auuioyeo
do galvanomètre est un obstacle à son emploi général Fechner
LOIS IHC PROPAGATION DES COURANTS. S3t
roesarait la force da conrant par le nombre d'oscillatioQS de l'aiguille
placée à angle droit avec la direction des circonfolutions du fil , opé-
ration très-fastidiense; d'autres ont employé les déviations de l'ai-
goiUe, les d^rés correspondants de force ayant été préalablement
déterminés par quelque procédé particulier, ou déduits de quelque
règle dépendant de la construction particulière de l'instrument. Une
aatre objection contre l'emploi d'un galvanomètre pour mesurer la
force d'un conrant naît des changements qui ont souvent lieu dans
riotensité magnétique de l'aiguille , surtout lorsqu'elle a été soumise
k l'action d'un courant trop fort.
Le principe de ma méthode consiste à employer, au lieu de résis-
tances constantes , des résistances variables, ramenant par là à l'égalité
les courants dans les circuits comparés, et concluant du total de la
résistance introduite ou supprimée pour passer d'une déviation de
l'aiguille à une autre les valeurs des forces électro-motiûces et des ré-
sisunces du circuit, selon les conditions particulières de l'expérience.
Cette méthode n'exige aucune connaissance des forces correspondantes
aux différentes déviations de l'aiguille.
Pour appliquer ce principe, il est nécessaire d'avoir un moyen
de varier la résistance interposée, de manière qu'elle change gra«
doellement dans des limites voulues quelconques. Pour y parvenir»
fai inventé deux instruments : l'un destiné aux circuits dont la résis-
tance est considérable, l'autre pour ceux dans lesquels elle se trouve
faible.
Rhéostat. — Le premier instrument est représenté fig. 1 2, pi. II ;
G est un cylindre de bois, H un cylindre de laiton, tous deux du même
diamètre et ayant leurs axes parallèles. Sur le cylindre de bois est en-
taillée une rainure en hélice, et à l'une de ses extrémités est fixé un
aonean de cuivre auquel est attaché l'un des bouts d'un long fil mé*
tallique d'un très-petit diamètre. Ce fil , lorsqu'il est enroulé autour
da cylindre de bois , remplit tonte la rainure, et est fixé par son autre
bout à l'extrémité opposée du cylindre de cuivre. Deux ressQrts*
J et K, pressant l'un contre l'anneau de cuivre du cylindre de Ixhs,
l'aQtre contre l'extrémité du cylindre de cuivre H, au moyen de deux
vis de jonction , peuvent être mis en communication avec les fib mé-*
talliques du circuit. La manivelle mobile M sert à faire tourner les
cylindres sur leurs axes. Lorsqu'elle est placée sur le cylindre H et
tenmée de gauche à droite» le fil métallique se déroule de dessus
111 TÉLÊdRAPnn ÉLECTRIQUE.
le cylindre de bois et sVnroale sur le cylindre de enivre ; mais lors-
qu'on l'adapte au cylindre G, et qu'on la tourne de droite k gauche,
le contraire a lieu. Les circontolu lions sur le cylindre de bois étant
isolées et tenues séparées l'une de l'antre par la rainure, le courant
sait la longueur entière du 61 enroulé sur ce cylindre ; mais la cir-
eonyolutions sur le cylindre de cuirre n'étant pas isolées, le oounnt
passe immédiatement du point du fil en contact avec le cylindre aa
ressort K. La partie efficace de la longueur du fil métallique se rédoit
donc il la portion variable enroulée sur le cylindre de beis.
Dans rinstrument que j'emploie ordinairement, les cylindres ont
six pouces anglais de longueur el un pouce et demi de/diamètre; le
ftlet de la vis est de 1/bO de pouce , et le fil , qui est de laiton, a
1/100 de pouce de diamètre. Je fais usage d'un fil très-mince et d'an
métal mauvais conducteur, afin de pouvoir introduire une plus grande
résistance dans le circuit.
Une échelle permet de mesurer le nombre de circonvolutions dé-
IrouMes et d'obtenir les fractions de drconvolotion : on index, Axé \
l'axe de l'un des cylindres , parcourt les divisions d'un cercle gradué.
Comme le principal usage de cet instrument est d'ajuster ou régler
le circuit de manière à obtenir un degré de force constant, Je loi ai
donné le nom de rhéoêtat.
La figure 12 montre la disposition du circuit lorsque tout est
préparé pour une expérience. B est un galvanomètre irès-sensiMe
à aiguille astatique, muni d'un microscope pour lire les divisions do
Cercle. Le rhéomoteur on l'élément voltalqne que j'ai employé dans
h plupart de mes recherches rhéométriques est la pile k amalgame
de zinc, page 74, avec des vases dont les faces latérales ont deot
pouces de largeur sur un pouce et demi de hauteur. Ce rhéomotetn-i
outre qu'il est très-constant dans son action , est exti^émemcnt éoo*
nomiqoe et facile à manipuler. Ou peut substituer an cuivre un métal
négatif quelconque 9 pourvu que le liquide interposé soit une solution
d'un sel de ce métal.
Emploi n uomncATiONs diverses do EHtostAT. -* Le rhéostat
que j'emploie pour des circuiu dans lesquek la résistance est compa*
rativement hible est représenté par la flg. lA. A est un cylindre de
bois bien sec , sur la surface duquel une rainure est creusée en hélice ;
iin gros fil de cuivre est enroulé autour du cylindre , occupant la rai*
nure et formant comme le filet d'une vis. Immédiatement au-4ewit
LOIS DE PROPAOATiON DBS COURANTS. 2M
da eyiMre , et pmllèleinent à son axe , est placée une t>arre liiangu-
kire B, portant un carseur G ; à ce canieur est adapté an ressort 0
qai presse constamment contre ies spires du 61 de cui? re. L*un des
beats de l'hélice métalllqiie est attaché à un anneau de laiton E, con-
tre lequel presse un ressort F qui est en communication , au moyen
4*one vis de jonction, avec Tune des extrémités du circuit; Tautre
extrémité du circuit est retrane, par une vis semblable, en contact
métallique avec la barre triangulaire de métal. En tournant la mani«
Telle H , le cylindre se meut sur son axe dans Tune ou Tautre direc*
Ikm , et le curseur G , guidé par le fil de cuivre , glisse le long de la
barre , avançant ou reculant suivant que le cylindre tourne à droite
ou I gatiche : le curseur venant à se mettre en contact avec an point
diflérent du fil de cuivre , une résistance différente est introduite dans
le circuit; elle est due à la seule portion de fil comprise entre le cur-
aear et le bout mis en communication avec le ressort F. Le cylindre
de rioetroment que j*ai construit a dix pouces et demi anglais de
feogoeor, trois pouces un quart de diamètre; le fil fait cent huit cir-
cODTolittions autour du cyUndre. Les dimensions de Tinstrument» la
girosscur, la longueur et la matière du fil métallique doivent varier
iTec la résistance variable qu'on désire introduire dans le circuit et
le degré d'exactitude avec lequel on veut mesurer ces variations»
La fig. id représente la disposition d'un drcuit thermo-électrique
dans lequel cet instrument a été interposé. C'est l'élément thermo-
électrique; B est le galvanomètre, qui, dans ce cat^ci, ne doit point
être fermé de nombreuses droonvoiutions^d'un fil métallique mince,
eomme dans Tarrangement précédent , car on introduirait par là une
trop grande résistance dans le circuit, mais doit consister en une
lenle plaqoe épaisse , ou un gros fil métallique faisant on seul tour*
Le rhéostat, particulièrement, sous fai dernière forme que nous
tenons de décrire , peut être utilement employé comme régutateor
^'an enorant électrique» poor maintenir exactement le même degré
de force pendant un temps queloonque voulu » pour augmenter ou
diminuer la force dans tonte proportion donnée. Interpooé dans le
drcoit d'une machine thermo-électrique , il permet» qnelqnes varia-
tions qn*éprottve le rhéomoteur dans son énergie^ de conserver con*
' slamment aa courant la même intensité en toomant le cylindre do
régulateur à gauche ou à droite , suivant qu'elle augmente ou diminue.
On peut de même, en ajustant le rhéostat , obtenir toute autre inien-
224 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
site comprise entre des limites données. Puisque la consommation des
matières employées ponr une pile vollaîque dans laquelle il n'existe
point d*aaion locale est inversement proportionnelle à la résistance
du circuit , cette méthode d*altérer Tintensité a un avantage que ne
possède aucune autre : la force effective est toujours strictement
proportionnelle à la quantité de matières dépensées pour produire fat
puissance. Ce résultat serait très-avantageux si de nouveaux perfec-
tionnements parvenaient jamais à transformer une machine électro-
magnétique en moteur mécanique.
Dans les opérations de Télectrotypie, l'avantage du rhéostat est
évident. En variant sa position de temps en temps de manière à tenir
raigoiHe d'un galvanomètre sur le même point, on peut maintenir no
courant au degré d'énergie voulu, pendant un temps quelconque;
et, comme la nature du dépôt, lorsque la solution dont on l'obtient
reste la même y ne varie qu'avec la force du courant et la grandeur
de la surface sur laquelle le métal est réduit , lorsqu'on a une fois
obtenu un bon effet, on peut, sans difficulté et avec certitude , se
replacer dans les mêmes circonstances et éliminer complètement les
chances do hasard.
Unité de mesure de la résistance. — Il est de la plus hante
importance d'avoir, ponr mesurer les résistances , un terme de com-
paraison exact et que l'on puisse aisément reproduire. On pourrait se
servir, ponr cet effet, d'un fil de cuivre d'une longueur et d'un dia-
mètre donnés; mais, comme de très-petites différences de diamètre
sont accompagnées de différences considérables dans les résistances
des fils métalliques, il convient mieux de prendre pour unité de résis-
tance un fil métaIli<|oe d'une longueur et d'un poids donnés, ce qoi
permet de déterminer très-exactement de faibles différences. Je pren-
drai donc, dans toutes mes expériences, pour unité de résistance,
on fil de cuivre de un pied anglais de long (1) , et pesant cent grains
{poids afiglaiê). Le diamètre de ce fil est les 0,071 d'un pouce an-
glais y et il est compris entre les numéros quinze et seize du commerce
de Londres.
Bobines de résistance. — Il est souvent nécessaire de mesurer
des résistances beaucoup trop grandes pour qu'on puisse y parvenir
au moyen du rhéostat, quoique la longueur réduite de son fil métal- •
(1) Le pied anglais vaut 0",304 ; 100 grains valent 5gr.,«.
LOIS DE PROPAGATION DES COURANTS. 9SS
liqae soie considérable : p pais» p^r exemple , désirer coonattre la rém"
(aocedo fil des électro-aioiaiits de mon appareil télégraphique, qui a '
soQveBt plusieurs centaines dé mètres de longueur , ceHc que présente
une trèS'kmgue ligne télégraphique , ou la résistance d'une certaine
étendue d'un liquide mauTats conducteur. Dans tous ces cas, et dans
one foule d'autres , j'emploie un autre instrument qui me met en état
d*ia(erpo8er dans le circuit des résistances en quantités quelconques,
et d'dbtenir cependant, par l'adjonction du rhéostat qui lui sert comme
de régttllteor, qui le complète et le perfectionne , un degré d'exac**
titode aussi complet qu'on le désire. Cet instrument est représenté
6g. 12, planche II; il consiste en six bobines autour de chacirae des-
quelles s'enroule im fil de enivre très-fin , reconvert de soie et d'un
diamètre de 1/200 de pouce. Deux de ces fils ont cinquante pieds an-
glais de long , les autres ont respectivement cent , deux cents , quatre
cents» huit ceais pieds : les deux bouts de chaque fil sont attadiés à
des fils métalliques courts, et d'un fort diamètre, fixés aux faces su*
périeures des cylindres et serrant li réunir tous les fils en une longueur ^
continue ; les deux fils métalliques F, F, continuent les extrémités des
fib qui font entrer les babines dans le circuit. Sur la face sni^érieure de
chaque cylindre est un ressort double de laiton mobile autour d'un
centre, de sorte que ses extrémités puissent à volonté, ou poser sur
les bouts des gros fils qui servent à réunir toutes les bobines , ou en
être écartées et ne poser que sur le bois. Dans la dernière position ,
le courant du circuit est obligé de suivre les circonvolutions de la
bobine; mais dans la première position , le courant suit le ressort et
aoustrait da circuit la résistance entière de la bobine. Quand tous les
ressorts posent sur les gros fils métalliques, la résistance de toute la
série des bobines est supprimée; mais il suflBt de tourner les res-
sorts pour introduire tour à tour plusieurs bobines dans le circuit , et
augmenter successivement la résistance de tous les multiples de 50
pieds jusqu'à 1600.
Gomme on ne peut pas rigoureusement compter sur la mesure
exacte de ces grandes longueurs de fil métallique , il est bon de con-
stater le nombre d'unités de résistance de chaque fil enroulé, ce qui,
à l'aide du rhéostat, peut aisément s'effectuer. J'ai trouvé que la ré-
sistance eofière de 1600 pieds éuit équivalente à 218880 unités de
résistance , ou à 218880 pieds du fil métallique pris pour terme de
comparaison. J'emploie encore une série auxiliaire de fils enroulés et
124 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUB.
cotnbiftés de la même manière qae les précédents » eoMiBtâiit èii lit
ho)>ine3 du même fil mélaUique, chaGuoe de 500 terges de long t ta
^Nigoettr réduite de cette sërié a plus de i33 milled do fil pris podi"
ierbie de csomparaison i eu la combinant avec la précédeËlfei Je ptiis
mesurer des résistances égales è TJh milles et demi (1).
: ÉfàLUATiOH M LA RÉsisTAHGc. — Lorsqu'un éléttient parraité-
ment constant 9 dn gaWanomètre et un rhéostat , sont pla<)é9 dIUà ttd
circuit i comme on le ?oit fig& 12) on peut constater la réststattce de
tout corps interposé de la DM^nière saWante : obsek-vei le polit sur le^
quel se tient Taiguille ; retirez alors du circiiit le corps dont la résis-^
tance doit être mesurée, «t^ au moyen du rhéostat « ajoutes une loo^
gueur de fil suffisante pour ramener Talguille au même points Le
nombre d'unités de résistances correspondant à cette lodgatur ajou-
tée sera la mesure cherchées
Il est important de déterminer la résistance du fil métilllqtte da
galvanomètre employé dans les etpériences ; pour eliecttter cette dé^
terminatlon par la méthode ci-dessus ^ il serait néees^re d'avoir au
galvanomètre autiliaire; mais lorsqu'ofi n'a pas sous M main un
second galvanomètre, on peut avoit recburs au procédé suivant : pi^
nez deux éléments rhéomoteurs exactement égaux , et potir la ibrds
flectro-motrice et pour la résistance 1 phcez*en un dans té drcitit
aivec galvanomètre I figi 12; observez soigncusenlént la déViatiou de
l'aiguille; interposez ensuite l'autre élément ^ et ramenez l'aigoUMî
au même point par le moyen du rhéostati La longueur réduite du fil
4eroulé X sera la mesure de la résisunee ^ du fil du galvanomètre»
plus celle des fils qui établissent la communication r^ retrancbei f de
X» la résistance de g sera déterminée c oil a» en eSet«
d^àù
S = X— r.
* Somme bÈS frofcos ÊLEtÎTftO-kbTttlGÈà b*0N ctkcuîT volt aîqûe.
-^ Le k^héostat fournit ilil ihbyéh cohimodè dé constater la somme
des forces élecitt-thdtHcè^ efi à'cllvlté danà tiii circuit voltaîque, sans
avoir besoin ik>ur 6l*la de l'aide d'un t-héomètre gradué qui iniiqne
(I) La Ter/^e anglaicr vaut enviroa 1 mètre (Vanç^h-, K aillle vaut taHl«t>
S/5 (ic k'IomMre.
LOIS De propagation Z>£8 C0UKA19TS. 217
des forces proponionneHes, ou d'avoir recours au procédé fastidieux
de compter les oscillalions d'une aiguille , employé par Fechoer dmw
SCS investigatioiis. li s<ra d'une grande importance polir les progrès
futors de l'électro-cbinite d'épargner le temps et la peine de «ette
opération; d'autant plus que les fluctuAtions dans les forces ileetHH
molrîces de plusieurs circuits > dues à des actions chimiques ou au^
très 9 enlèvent toute espèce de valeur à des observations résultant
d'eipériences qui eiigent un (eitips considérable*
Le principe sur lequel s'appuie mon procédé est Ceitti^-ci c dans
deux circuits produisant des effets rhéoméiriques égaux » la sommo
den forces éleotro-motriees divisée par la somme des résistances est
une quantité constante, car les équations
R R'
W E
entraînent la suivante : n7 ^ IT *
Si E tt R croissent ou décroissent proportionnellement » F restera
évidemment invariable : connaissant donc le rapport des résistances
daon deux circuits produisant le mênie effet i nous sommes en état
d'en conclure immédiatement celui des forces électro^motrices. Ce-
pendant , comme il eét difficile dans plusieurs cas de déterminer la
résistance totale, se composant des résistances partielles du rhéomo^
teur, du galvanomètre, do rhéostat^ etc. ^ j'ai recours au procédé
suivant, qui est très-simple. Si l'on augmente la résistance du pre-
mier oirebit d'une quantité connue r^ la. forée du oourant devient
aia dé conserver à l'effist dans le second circuit cette même vahul*, il
faudra que la résistance «goûtée soit multipliée par le même facteur n
qui multiplie les forces ékctro-motrices et les anciennes résistances,
car alors on aura bien
Ë nE
R-j-r nR-+-nr
Le rapport n des louguenn des résistances ajoutées f et nt^ qui est
15.
128 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQl'E.
cooDo HBmédiatemeiit, conduit donc à cefaii des forces électro-
motriceiL
Dans rexpériencCt j^ procède ainsi : j^ioterpose le rhéostat et le
galTanomètre dans le drcoit, et ensoite, aa moyen do premier de ces
instmments, en ajoutant, t^ïl est nécessaire, les bobines de résis-
tance , j'ajoute une résistance sdBsante poor amener l'aiguille exacte-
ment Il 45* ; je constate ensuite la looguenr de fil qu'il faut dérouler
de dessus le cylindre de laiton du régulateur pour réduire la dévia-
tion de l'aigidlle à kù^. Le nombre des tours donne la mesure de la
force âectro-motrice , en prenant pour unité le nombre correspon-
dant au cas où le rhéomoteur ou élément pris pour terme de com-
paraison était seul employé.
MESURE DE DIVERSES FORCEB ÉLECTRO-MOTRICES. — Je joinS ICI
quelques mesures de forces électro-motrices obtenues par le procédé
que je viens de décrire.
1. Trois éléments de différentes grandeurs, composés de cuivre,
d'une solution de sulfate de cuivre et de l'amalgame liquide de zinc,
furent successivement placés dans le circuit. Le nombre de tours
exigé pour ramener raiguille de A5 à 40 fut :
Cylindre de cuivre de deux pouces de circonférence , d'un pouce
et demi de baotear, 30 tours.
Cylindre de cuivre de 3 1/2 pouces anglais de haut
et de 2 1/2 de diamètre, 30
Cylindre de cuivre de 6 pouces de baot et de 3 1/2
de diamètre, 30
D'où il suit que, conformément ^ la théorie, la grandeur d'un élé^
ment n'apporte aucune différence dans sa force électro-motrice.
2. Cinq petits éléments de cuivre et d'amalgame de zinc furent
chargés respectivement avec les cinq solutions suivantes de cuivre:
le sulfate, le sulfate ammoniacal , l'acétate, le perchlorure et le nitrate.
Quoique la force do courant produit par chaque élément séparément
différât beaucoup de l'un li l'autre, en raison de la conductibilité dif-
férente des solutions^ cependant^ à l'exception du nitrate, toutes exi-
gèrent le même nombre de tours indiquant des forces électro-mo-
trices égales; le nitrate présenta des fluctuations comprises entre
23 et 29<', occasicmnées probablement par quelque laiaion perturbatrice
de l'acide nitrique sur le mercure de l'amalgame.
LOIS DE PROPAGATION D^ COURANTS. 3)9
3« On mesara les forces électro-motrices d'an circuit dans kqoél
If 3» S» A« 5 éléments semblables forent successivement placés :
1 élément, 30 tours; 2 éléments, ùl tours; 3 éléments, 91 tours;
4 éléments, 120 lours; 5 éléments, 150 tours.
/ La force électro-motrice d'un circuit est donc, comme la théorie
l'indique, proportionnelle au nombre des éléments semblables arrangés
en série dont se compose le rhéomoteur. Je désirai comparer la
force électro-motrice d'un élément thermo-électrique dont les deux
métaux étaient le bismuth et le cuivre, et dont les soudures opposées
étaient exposées aux températures fixes de la glace fondante et de
l'eau bouiUaiKe, à celle de l'élément Toltaique pris pour unité.
Comme l'interposition du galvanomètre diminuait considérablement
la force du courant dans le circuit thermo-électrique , de telle sorte
que je ne pouvais pas faire avancer l'aiguille à Ad"", je ramenais,
dans ce cas particulier, la déviation de l'aiguille de 10 à 5 degrés : les
rapports des mesures des forces éleciro- motrices restent lés mêmes,
quds que soient les deux points entre lesquels oii fait varier l'aiguille,
pourvu qu'ils ne changent pas durant la même série d'expériences.
Élément thermo-électrique de bismuth et cuivre , la tempé-
rature des soudures étant 0 et 100 degrés, 8 tours
Élément vohaîque unité, formé d'amalgame de zinc, de
suUate de cuivre et de cuivre, 757 tours
Les forces électro-motrices relatives sont donc comme 1:94»6 (!)•
DltERS PROCÉDÉS POUR LA DÉTERMINATION DE LA RÉSISTANCE.
— La résistance ou la longueur réduite d'un rhéomoteur peut être
déterminée par l'un ou l'autre des procédés suivants :
PTcmière méthode. — Placez le galvanomètre et le rhéostat dans
le drcoit , et réglez ce dernier de façon que l'aiguille du galvano-
mètre s'arrête à un point déterminé : divisez alors le courant qui tra-
Terse le fil métallique du galvanomètre en plaçant à côté un autre
fil de résistance égale, l'aiguille reculera : la longueur réduite, me-
surée par le nombre de tours du rhéostat qu'il faudra retrancher
du circuit pour ramener l'aiguiUe à son premier point , sera égale k k
moitié de la résistance totale de la portion non divisée du premier
circuit Si donc la résistance du galvanomètre , des rhéophores et de
(1) M. Pouîllet, par un procédé bien différent, a constaté que ce rapport
était 1795.
390 TÉUORAPHIE ÉLECTRIQUE.
la portion de M enroalé da rhéostat qai se trouvait dans le circuit
avant reipirieQce a été préalablement déterminée « on obtiendra
aisément cello du rbéomoteur, en retranchant la première résistance
de la résistance totale mesurée , comme nous venons de le dire;
âoil U la force éleetro- motrice, ff la résistance du fil du gaWano*
mètre, et R toutea les autres résistances du cireuit. La force du cou-
ram agissant sur raiguille sera
F?= :
ajouter k cété du fil du gaWano r{4re un autre fil ayant la même rè*
fùstance; c*est comoie si on lui substituait un autre Gl métallique d'une
dation double, et reipres:»ioo de la résistance du circuit devient
mais , puisque , par suite de I4 divi$ioQ du courant, il n'y a plus qns
U moitié de sa (orce qui agit sur Taiguille» omte action peui itit m
présentée par ;
Pour rendre cette expression équivalente à la première , H faut ré-
duire do moitié ta résistance R, car on a,
E fB
et la résisiaocç enlevée du circuit pour effectuer eett« réduetioa est
évidemment égale k la moitié de la résistance df te portion non diW*
sée du circuit primitif: Téquaiion
B jB
donne en eflbt X= —
2
Deuxième méthode. — Amenés, au moyen du rhéostat, Tàiguille
du galvanomètre à un point M déterminé par un nombre m de degrés:
constatez la résistance r nécessaire pour amener l'aiguille à un point
LOIS D£ fIROPAtiAïlON ÛK& CUtRAISTS. 2S1
MtMaop N, iMBeoeitla en M ) alonf places an ill métalNque q«i par-
HfB le^Durant avee It gakaaenècve, et faitei varicp ee Gl jusqu^i e0
qo'une nouvelle résistance r' ramène 4e nouveau Taiguille efl> II;
Lorsque Taigoille est en M , on a
lofsqo'elle est fixée sur N, dans le premier cas,
E
^^^Rtlï-^''
iim le |K0|i4 ca«,
F'- ='•' ;
' R(5 + r') + <;i'
égalant ces deas
expressions, on a
E B*'
R+j+r R(s+r')+5i''
d'Dà:
Gûnme r^r^ et jf sont connus, R 8V>btlent tout de suite, et on en
dédoit, eomme plus baot , la résistance do rhéonioleur.
9krf=sg, c^est-à-dire si la résistance du fil du galranomètre est
égale à celle du Gl qui détourne une portion du courant, alors R=ri*;
Troisième mélhçde, — Amenez l'aiguille à un point quelconque
détemûtté, et ^nstatez, au moyen de rinstrument, fig. 17, qi|i sera
décrit page 239 , quel degré correspond à la moitié de Tintensité ainsi
indiquée. Puisque, lorsque la force électro-motrice reste la même, la
forcedu courant est inversement proportionnelle à la résistance totale;
pour ramener raigoiile du point M correspondant à m degrés au point
N corretpendant à m/2 degrés , il fiaut ajouter une résistance eiacte-
ment égala à celle qui eiislalt auparavant dans le circuit : ainsi donc
le nenalNre de tours du rhéostat nécessaire pour produire cet effet sera
b mesure de la résistance totale du circuit, lorsque Faiguilte se te-
nait ai IL La résistance totale ayant été ainsi mesurée , on obtient
celle do rUooioteor en en retranchant les autres résistancee connues,
y conapris celle da gaivMomètre.
M2 TÉLÉGiUFiilE ÉLECTRIQUE.
Plus généralement, ri les forces n et m de deux oooraats eorres-
pondants à deux positions stationoaires de l'aigniHe sonl connaes,
ia résistance totale du drcoit sera
r étant la résistance ajoutée pour réduire le courant de n à m : si
fis 2ni., alors R = r comme auparavant
Quatrième méthode. — Dans le procédé que nous allons dé-
crire et le suivant, on emploie deux rhéomoteurs exactement égaux,
et qui, interposés successivement dans le circuit , devront dévier
Taigttille d'une même quantité.
Placez un des rhéomoteurs dans le circuit et réglez le rhéostat de
manière que Taiguille indique un degré quelconque choisi arbitraire-
ment; ajoutez alors le second élément à côté du premier, et angmcn-
tez la longueur 'réduite du circuit, en tournant le rhéostat, jusqu'à
ce que l'aiguille soit ramenée sur la même division. La quantité
connue et mesurée par le nombre dos tours du rhéostat dont la km-
gncur réduite du circuit a été augmentée , est égale à la moitié de
la résistance d'un seul rhéomoteor : en effet, en plaçant le second
rbéomoteur à côté du premier, la résistance de cette portion du cir-
cuit est réduite de moitié; donc, pour rétablir la coudition première
du circuit, on doit ajouter une résistance égale à la moitié de celle
du rbéomoteur : de l'équation
£ E •> « . «k R
» on déduit A SB -^t
- + r+X '
R est ia réristancc du rbéomoteur, r représentejes autres résistances
du premier circuit, X le fil déroulé.
Cinquième méthode. — Placez les denx rhéomoteurs et faites
varier la résistance jusqu'à ce que l'aiguille s'arrête sur nue division
choisie i volonté; placez-les alors à côté l'un de l'autre, et augmentes
la résistance en tournant le rhéostat jusqu'à ce que l'aiguille soit
ramonée à son premier point : la résistance d'un seul rhéomoteor
^gale doux fois la résistance qu'il a lallu ajouter, plus toutes les résis-
tances du premier circuit, excepté celle du rbéomoteur. On a en eSet
LOIS 0£ PROPAGATION DES COURANTS. 2SS
2E E
2R + r R
R=r+2X
R esl la réaistuice du rhéomoteor» r les autres résistances du premier
circuit, et X la résistance ajoutée, au moyen du rhéostat, pour rendre
h force du courant, dans le second circuit, ^ale à ceUe qu'il avait
dans le prenuor.
J'ai trouvé de cette manière que la résistance d*un des éléments
de la pile à amalgame de zinc était égale à 2128 fois l'unité de ré-
sistance adoptée page 22i\,
La résistance du rbéomoteur pris pour terme de comparaison
ayant été soigneusement déterminée p^r l'un ou l'autre des procédés
que je viens de décrire, la résistance de tout autre rbéomoteur pos*
sédant la même force électro -motrice peut s'obtenir par une méthode
encore plus expéditive. Ayant amené l'aiguille sur un point déterminé,
lorsque le rbéomoteur pris pour tefme de comparaison se Irouve dans
le drcnit, on retire ce rbéomoteur et on le remplace par le rbéomo-
teur dont on vent mesurer la résistance ; le nombre des tours du
rhéostat qu*il faudra ajouter au circuit ou en retrancher pour ra-
mener la force du courant dans ce second cas à ce qu'elle était dans
Je premier étant ajouté à la résistance du rbéomoteur unité, ou en
étant retranché, donnera celle du rbéomoteur à mesurer : si R^ est
plus grand que R, on aura R^ = R + r; s'il est plus petit, R^ == R — r.
Par ce sijnpie procédé, on pourra aisément comparer les résistances
d'élénaents voltalques de différentes formes, grandeurs, etc.
iNaXRDMBNTS POUR MESURER LA RÉSISTANCE DES LIQUIDES. — -
A, fig. l/i, planche II, est un tube de verre d'environ deux pouces an-
glais de long et d'un demi-ponce de diamètre intérieur; une portion
du tnbe a été enlevée sur un pouce un quart de sa longueur , de ma-
nière à laisser un segment de 270<* ; à l'une des extrémités de cette
onvertore est fixé un bouchon de métal terminé par une plaque de
platine , à l'autre bout se trouve un piston mobile tçrminé aussi par
nne plaque de pktine, et poiivant avancer Jusqu'à un quart de pouce
de la plaque fixe : l'étendue de la course du piston est ainsi limitée à un
pouce, et l'on y adapte un appareil micrométriqne , afin de mesurer
exactement une portion quelconque de cet intervalle. Pour obtenir
la mesure de la résistance d'un liquide , je procède de la manière sui<
934 ï|i:LÉGRàPHl£: ËtWiHIQUIi.
vante : j^interpose dans le circuit nqe petite pile constante, composée
d'environ trois éidments, avec le rhéostat, le§ bpl>ii|^ de résistance,
le galvanomètre et le tube. Le bout du piston se trouvant à un quart
de pouce de la plaque Gxe, je remplis l'espace entre les deux plaques
du liquide dont je veux mesurer ta résistance. J'ajuste ensuite le
rhéostat de manière à amener Taiguitle du galvanomètre sur un peint
déterminé : ayant noté ce point, je recule le piston, de ilianière
qu'il laisse libre tout l'espace restant de un pouce, et je remplis le
vide ainsi formé du même liquide : l'aiguille reculera vers séro:
je diminue alors la résistance du circuit au moyen do rhéostat et des
bobines de résistance , jusqu'à ce que l'aiguille s'arrête an point oA
elle se trouvait, lorsqu'il n'y avait d'interposé qu'on quart de pouce
de la colonne liquide : la longueur réduite du fil métallique, ainsi
retiré du circuit 5 sera la mesure de la résistance de un pouce de
liquide.
La mesure de la résistance d'un liquide doit être prise aussitAC qu'il
est placé dans le circuit, parée que si on laisse le courant agir sur lui
pendant un temps quelconque , la nature de la solution change. Dans
le cas de Taeide sulfurique, par exemple, ta solution est rendue plus
farte par la décomposition et la diminution par conséquent de l'eau,
tandis que dans le cas d'un sel métallique, non-seulement Hean est
décomposée, mais le métal est réduit, et l'acide libre dégagé. Néan-
moins, dans les conditions de mes expériences, l'action chimique est
si lente et le temps de l'opération si couK qoMI n'y a lieu à aucun
ehangement sensible de ce genre.
Usage du GALYAMOJHËTaB mur mbsuber dbs forges ÉLticno-
M0Ti^iCE4, r^ I<orsq0'oR fi|it «sage d'an galfanomètre ponr m^sorer
la force d'un courant , son 61 métallique fait ordinairement partie do
circuit , et par Ik mâipe il est imposëibie d'employer le même galva*
noinètre pour mesurer la force du courant dans des circuits de difli**
rente espèce : un galvanomètre, avec de nombreuses circonvototîaM
d'un fil minc#, ajoute une résistanee Irès^considérable à un drevit
dans lequel la (orce électro-motrice est considérable et la résistaBse
faible; un galvanomètre, avec un fil métallique court et gFes, ne
donnera presque aucune indication dans urf circuit oi la résistance
M grande, quoique la force clectro* motrice soit considérable t en
outre, un galvanomètre très -sensible e«t incapable d'indiquer des
ffH'ees énergiques.
LOIS m jPHOPAtiATiOM U£S CUUKANTS. St&
Mftîs pur le moyea aùnple qqe je Tais décrire , on pout se servir de
ce même galvanomètre sensible , pour mesurer ks forces d'un degfé
qoelconque d*énergie et dans toute espèce de otrcuit , sans y introduire
aucune réaisiance incommode.
Si Ton fait passer le courant sinoltanément par deux routes , dont
rime esl le fil même du galvanomètre , et Tautre un antre fil méul^-
Uqiie réunissant ses deui extrémités , le courant se partagera dans le
rapport inverse des résistances des deux routes qui lui sont offertes:
on peot donc réduire autant qu'on le voudra Faction sur l'aiguille du
galvanomètpe en employant différents fils métalliques pour dériver une
portioQ du courant. Les forces mesurées par le galvanomètre sans fil
de dérivition conserveront les mômes rapports après Tintroduetion de
la nouvelle résistance ; mais des mesures prises avec le même instrur
ment, en se servant de fils de dérivation différepts, ne seront pas corn*
parables , à moins que Ton ne tienne compte do changement advenu
dans la ré^stanee du galvanomètre. On obtiendra des mesures exac-
tes el comparables si Top a là précaution d'ajouter à U portion priUf
cipnle du circuit une résistance qui compense la diminution de résis^-
tane# occasionnée par ra4J<>Q<^(i^>^ du fil de dérivation. Soient g la
longueur réduite du fil du galvanomètre» et n g eelle du fil de dériva^*
tiooi la force du courant dans la portion principale du circuit sera à
celle qu'il possède dans le *fil du galvanomètre coipme 1 : . ;
la résiaCance qii'il faut ajouter I la portion principale do circuit pour
BBaiotenir le courant dans la mémo ét|t qqe lorsqu'on n'introduit pis
a
le fil de dérivation est .1 .
n 4- i
l^ersqu'on ac propose de mesurer des courants énergiques au moyen
d'un gilvvionittrc trèa^seosiUe, il auffit d'attacher ses 4cnx extrême
it$ k dcuK points du fil conducteur i la distance entre ces deux p«Hntp
doti rester la mtinn dans toutes les eipérienees dont on veut comparer
laa résultats ; mais lea déviations absolues de l'aiguille seront d'autant
|dos grandes que ces points seront plus ^cartes l'un de Tautre. Dans
le cas du circuit d'une nuichine éiectromiagnétique poissante, ou d'un
appareil galvano-plastiqne, la diminution de résistance occasionnée, en
mettant en commuoicaiiou le fil du galvanomètre de la manière que je
iriena d'indiquer est si peu de chose , qu'il serait inutile d'en tenir
336 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
compte, et la compensation dont j*ai parlé plus haut cesse par consé-
quent d'ôtre nécessaire.
APPAREIL DIFFÉRENTIEL POUR LAMIiSVRB DE LA RÉSISTANCE. ~ U
méthode donnée pour déterminer au moyen do rhéostat la résistance
des Gis de métal et des autres conducteurs de l'électricité est inappli-
cable lorsqu'il 8*agit d*observer de petites différences. Si, par exemple,
on ?eul soumettre à Tcxamcn une |)etite longueur de ûl, sa résistance
est si faible, comparée anx autres résistances du circuit, y compris
celle de la pile, que, soit qu*on l'interpose ou non, il est impos-
sible d'apercevoir aucun changement dans la déviation de l'aiguille; et
lors même qu'on opérerait sur des longueurs plus considérables de la
substance conductrice , des fluctuations dans la puissance de la batterie
rendraient souvent Tobservation incertaine.
L'appareil simple que je vais décrhre a l'avantage de pouvoir s'a-
dapter 8ur-*le-champ à toute espèce de galvanomètre.
La flg. 15, planche II , représente une planche sur laquelle soot
placés quatre fils de cuivre ZB, ZA, CA, GB, dont les eili^émités soot
fixées par des vis de pression. Les vis Z, G sont destinées à recevoir les
fils méulliques parunt des deux pôles d'un rhéomoteur, et celles
marquées A , B à saisir les extrémités du fil d'un galvanomètre. Dans cette
disposition, des deux pMes du rhéomoteur partent denx fils qui se
rendent l'un à une extrémité du fil du galvanomètre, l'autre à Tautre
extrémité ; et si les quatre fils sont de longueurs et d'épaisseurs égales,
et de la même substance, il s'établit un équilibre parfait; déserte
qu'on rhéomoteur, quelque puissant qu'il soit, ne produit pas la
moindre déviation sur l'aiguille du galvanomètre , qui demeive sia*
tionnaire à zéro. Les circuits ZABGZ et'ZBAGZ sont dans ce cas
exactement égaux; et comme les deux courants tendent à traver-
ser le galvanomètre qui fait partie du circuit dans des directions op-
posées , il n'y a aucun effet produit sur l'aiguille. Mais si l'on inter-
pose une résistance dans l'un ou l'autre des quatre fils, l'équilibre dn
galvanomètre sera troublé : si eHe est insérée en ZB ou GA , le coo-
rant ZABGZ sera prépondérant; si on- l'insère en ZA ou GB, le coo-
rant ZBAGZ se trouvera le plus énergique. Si la résistance interposée
dans l'un des fils est infinie, ou, ce qui est la même chose, si ce fili q<w
nous supposerons être GB, est supprimé, Ténergie dn courant tra-
versant le galvanomètre sera celle d'un courant partiel ZBA traversant
Tun des fils de l'appareil , plus le galvanomètre; la route suivie par la
LOIS DE PROPAGATION DES COURANTS. 2S7
portion dérivée da courant étant ZÂ. D'après cette disposition, h force
da courant primiiif est
E
R-H2r-hflf '
et celie du courant partiel agissant sur le galvanomètre :"
Er
R étant la résistance du rhéomotenr, r celle de l'un des quatre fils,
et^ celle du galvanomètre.
L'équilibre ayant été troublé par l'introduction d'une résistance
daos Fun des fils, on peut le rétablir en plaçant une résistance égale
dans l'un ou l'autre des fils adjacents. Pour que Ton puisse introduire
la résistance qu'on se propose de mesurer et celle qui doit en donner
la mesure» les fils ZB et CB sont interrompus, et des visde jcmction E^O»
F, 6 sont Gxées pour recevoir les extrémités des fils. L'équilibre,
lorsqu'il est une fois établi > ne saurait être aucunement affecté par
des fluctuations dans l'énergie du rhéomoteur.
La fig. 16 représente un arrangement des fils différent et, sous
quelques rapports, plus commode; on a conservé les mêmes lettres.
De légères différences dans, les longueurs et même dans les tensions
des fils suflBsent pour troubler l'équilibre; il est donc nécessaire d'à-
Toir un moyen d'ajustement par lequel^ lorsque deux fils exactement
égaox sont placés en GA et ZA , l'équilibre puisse être parfaitement
établi. Pour atteindre ce but, une pièce de métal N, liée à la vis de
jonction B, est incrustée dans la table, et une autre pièce de métal M
se meut autour d'un centre fixe pris sur N, tandis que son extrémité
libre repose toujours sur le fil. A mesure que la pièce mobile de mé-
tal fait un angle de plus en plus grand avec la pièce fixe, la résistance
du trajet ZB est diminuée; si cependant l'équilibre était troublé par
Que trop grande résistance dans CB, il faudrait placer la pièce mobile
de métal du côté opposé de la pièce fixe.
On ne peut assigner de dimensions précises à ces instruments. Les ta-
blettes de ceux que j'emploie ont 1^ pouces anglais de long et 4 de
large ; le fil de cuivre est de 1/20 de pouce de diamètre. Un seul élé-
ment voltaîque d'une grande surface produira un effet plus considé-
rable qu'une pile de petits éléments.
SS9 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
• DCGRÊ DE L'ÉGRELLE GALVâNOMÉTRIQUB 00RRB8P0NDANT A L'IN-
TENSITÉ. — Si nous avions un moyen sûr et commode de déterminer
quel degré de l'échelle galvanoméirîque indiquerait la moitié deTin-
tcnsitô correspondante à tout autre degré donné, nos recherches na-
mériques se trouveraient grandement facilitées. Les propriétés des
courants dérivés, déduites de la théorie de Oliiii , et pleinement con-
firmées par Texpérience , me mettent en état de proposer une mé-
thode simple au moyen de laquelle ce but peut être complètement
atteint.
Si tm Ql de tnême longueur, de même diâmèit^e et de la même Con-
ductibilité que celui du galvanomètre est placé de manlêt^e à eil dériver
line |M)rtlôn du eoUrant , il est évidekit qu'une moitié de ce mêitte coa-
fttttt ifaverftei'a lé Bl dd galvanomètre, etTatitre moitié se dirige!^ t>&r
le bl de d^ritatfob. Quoique lés eoUïidéfations suivante^ se trouvent
dimplÎAéefi, en supposant que le Dl ainsi ajouté ait ëtàt^lemetit les mê-
meg dimëUftioDB et le même pouvoit* tonducteuk* que celui du gatva-
nottièiHSi il est aisé de volf que te m^tne résultat aurait lieu si le^
deux fils oflVaieht sculemêut ta même résistance. Si le fil ajouté ne
produisait aucune altération dâtts rintetastté du couraUt priUi^ipiil, une
moitié de ràndeune force agirait {sur Tatguille du galvahomètre; mais
il n'en est point ainsi ; Tadditiou de ce fil produit le même effet ({ud si
l'on avait doublé la iiection dd fil du galvanomètre, et la résistâttcè totale
du circuit se trouve, en conséquence, diminuée. SI la force du cou-
rant primitif, lorsqu'il traverse le lil tout entier du galtanomèire,
est égale à Y^'
1* étant la résistance du fit du galvanomètre et & toutes ieS antres ré-
sistances du circuit,
K
sera la force du courant principal lorsqu'OD iun ^oaté It
û\ de dériyàiion. Si niaintenant on lyoute à la portion principale au
T
circuit une résistance -- 1 c*e8t^à«dire un AI dont h rMstance soit
égale à la moitié de celle du fil du galvanomètre, TinteDsité sen de
nouveau — =sî j
3 2
COIS DE PROt^A&AtlON DES eOLftA:NTS. Î39
61 h ibrce agissant sur te galyanomètre exactemerit moitié de te
qu'elle était auparavant
Oft tompfttudrli mâinténailt aisément la construction et Tusage de
rinsiriiittent téptéi^ètlté Qg. 17. A «st un inorccaii dé boi^ tarrë ayant
deux plaques dd làitoii isolées P, P^ incriistéeS Sur sa surface, Sur les-
i|tiétlett sonl flxées les vis de pression ou de jonction C , E ëi D ; Ë est tin
cet-clé iûisA de bois mobile antooi" de son eentre. SUt- ce cercle mo-
bile sont Btés la ))lat{ue isolée de laiton F, portant la vis de p^cssioh
Ë, et les trois ressofis (}, H , I, dont tes extrémités libres pi*essent
contre là planché Â. Vu fil métallique enroulé K, dont la désistante
eii ^]oiTalente i belle du Gl du galvanomètre , est ùtii par ses dëuk
eitrélUitéâ k la plaqué de laiton P et an t-cssort G : un atitre fil cn-
itidM L, déAt la résistance est moitié de celle du précédent , est
aeiiiblabletneht interposé entre la plaque de laiton et le ressort it.
Un ûl court met en communication la plaque F et le ressbrt t. M
est na bouton an moyen duquel on communique un mouvement de
rotation peti étendu au cercte mobile qui le porte.
Les fils conducteurs partant des pôles du rhéomoteur étant saisis
par les vis de jonction G, Z ) les extrémités des fils du galvant^mètre
attachés aftii vis D et Ë datts la position de rinslrument représentée
dans la figure 17, et les ressorts 6 et H pressant respectivement sur les
pisqoes de kitba isolées P et P^ lé piriileipale portion du courant
traverse le 01 de résistaneé eatoulé L, et le courant se partage ensuite
également entre le fil du galvanomètre et le fil enroulé R. Mais lors*»^
qa*oa fait mouvoir le cercle dans la diineciion de la flèche , les res-«
sorts G, H abandonnent les plaques de laiton et posent sur le bois>
tandis que le ressert I est amené en contact avec la plaque P""; les
deux fils enroulés cessent de faire partie du circuit ^ et le courant
pa0e en entier à travetv le fil du galvaiiomètreé II est à peu près Inu-
tile de faire observtei* que cet instrument ne peut être employé
fu'avee le galvanomètre pour lequel les fils enroulés K et L ont été
i^valéSb
Dans quelques cas^ lorsqu'une expérience a été faite avec Un
eovrattt d'un certain degré d'intensité^ il est nécessaire de la répéter
avec des courants dlntensiié différente^ dont les rapports au premier
cenrant aient été exactement déterminés : Tinstrument que je vien^
de décrire fournit un moyen facile d'effectuer cette déterminatioli ;
on peut constater de cette manière si la force électro-motrice dans
240 TÉLÉGRAPHIE ÉLECnilQUfi.
une combinaison particulière qnelconque varie ou demeure constante
lorsque l'énergie du courant est modifiée.
Degrés de dêtiatioln de l* aiguille d'un galyanomèteb cor-
respondants ACX divers degrés de force, et RÉaPROQDBXENT. —
Lorsque la force électro-motrice du circuit reste constante , la force
du courant est inversement proportionnelle à la résistance ou longueur
réduite du circuit Si donc on détermine la résistance totale du cir-
cuit lorsque Taiguille est sur 1^, et qu'ensuite, au moyen du rhéostat
et des bobines de résistance, la résistance soit successivement réduite
à 1/2, 1/3, i/4, 1/5, etc., les forces correspondantes du courant se-
'ront 2, 3, k, 5, etc. Réciproquement , si Ton détermine successif c-
ment les longueurs réduites a, 6, c, d^ etc., qu'il est nécessaire de
retrancher du circuit pour faire avancer l'aiguille de chaque degré à
celui qui le suit immédiatement, les forces correspondantes à ces dif-
férents degrés seront :
111 1
R R_a R— (a+*) R — (a+é+r)
Par les procédés ci-dessus , les relations entre les degrés de force et
ceux de l'échelle galvanométrique peuvent se déterminer d'une ma*
nière beaucoup plus expéditive que par aucune des méthodes ingé*
nieuses de Nobili, Becquerel, M elloni, etc. Si l'on considère les modifi-
cations que peuvent qiporter dans raiguilled'un galvanomètre sensible,
surtout si elle est asiatique, l'influence de courants énergiques, le
voisinage des aimants , et , à un degré moindre , les changements de
température et les variations dans l'intensité du magnétisme de la terre,
on comprendra combien il est avantageux de posséder un moyen facile de
regraduer l'instrument. « Transactions philosophiques, 18&3.
Je regrette vivement qne M. Wheatstone n'ait pas indiqoé, dans
un appendice pratique, comment l'on pouvait déduire, des données et
des lois générales qu'il établit dans son beau mémoire , la sdutioo
immédiate des questions que soulève la transmission des courants dans
la télégraphie électrique. J'aurais voulu qu'il indiquât lui*méme en
quelques lignes comment il résout ce problème : étant donnée la dis-
tance que les dépêches télégraphiques doivent parcourir, comment
déterminer, à priori^ la grosseur du fil à employer et l'intensité de
la source électrique, c'est-à-dire les dimensions et les conditions es<-
sentielles delà pile ou de l'appareU électro-magnélique? Je ne pois
LOIS DR PRWAGATION DES COURAIHTS. 241
qa'isdkpier ki «Tane manière générale là marche à suivre. On peot
K dûoner, à priori^ h grosseur du fil; de son diamètre et de sa mh
tare on déduira sa conductibilité; cette seconde quantité comme*
jointe à b distance qui sépare les deux stations, on à la longueur totale
dtt fil » détermine la résistance absolue qu'il opposera à la transmissioa
du courant ; cette résistance est donnée par un nombre, et pourra se
reporter sur iejhéostat ou être remplacée par une certaine Imigueur de
fil très-fin sur lequel on pourra expérimenter. 11 ne restera plus qu'à
modifier les dimensions et le nombre des éléments de la pile, on la
bogueur et le diamètre du fil d'induction de la bobine sur laquelle se
dévelo|ype le courant âectro-nu^étique , jusqu'à ce que le courant
obtenu par l'un on l'antre de ces deux apparoils surmonte la résistance
do fil fin, et produise, après l'avoir surmonté, les effets d'aimantation
qui sont nécessaires aux deux stations pour faire apparaître les^ignaux,
Qaaad cet effet se sera produit à travers le fil fin , on sera assuré
qu'il ne produira à travers la longueur de gros fil qui doit joindre les
denx stations extrêmes de la ligne tél^apbique. Fardes expériences
de ce genre, M. liVheatstone avait conquis le droit d'affirmer , même
avant l'expérience, que l'on pourrait bire parcourir aux signaux une
distaoce de plus de lAO lieues de France, etc., etc. J'entrerai dans
(dos de détails quand j'aurai examiné la question si grave de la con-
ductibilité de la terre.
Qn'en me permette en attendant d'énoncé ici un grand enseigne-
ment que j'ai puisé dans mes rapides conversations avec M. Wheats-
tone ; ce sera nne preuve de plus de cette vérité trc^ méconnue , qu'il
est quelquefois et même souvent aussi difficile de condnre du grand
an petit que du petit au grand. On admet volontiers que ce qui rétis-
sit en petit peut ne pas réussir en grand , mais on admet diffictiement
que ce qni réussit en grand pourrait ne pas réussir en petit. Lorsque
te courant électro-magnétique n'a à vaincre qu'une faible résistance,
on n'a à parcourir qu'un fil très-court, l'imperfection des contacts,
dans la machine, se fait sentir dans une proportion énorme , de telle
sorte que, si la diminution d'effet produit avait dû, comme on pouvait
s'y attendre , croître dans le même rapport que la résistance ou la
longueur du fil , on en aurait conclu rigoureusement que la télégra-
phie élecirique était tout à bit impossible; heureusement qu'il n'en a
rien été. Au contraire, lorsque la longueur du fil et sa résistance sont
très-grandes, l'imperfection des contacts qui est restée constante
16
341 TtLÉGKAPUIE ÉLEOTRTQUB.
o'équivaul pli» qu'à une fraction très-petke de It résistiiice; de
fi'est plas maSb\et et Vefkt d'aimanution n'est par elle aucunement
dlttînaé*
Pour mieat bire ressortir encore ce contraste, supposons qn*0Q
emploie oomme moteur an électro^imaot* Son action dépend de trois
éléments r elle* est directement proportionnelle à la force motrice,
ainsi qu'au nombre de tours da fil conducteur sur le fer douï , et en
raison inverse de b résistance du fil conducteur* Il résnhe de Hi que,
•i le nombre des tours augmente > la force de Télectro-aimanl aug-
mentera d'une part et diminuera de l'autre , par raceroissement de
résistance que les tours lyoutés apportent au courant Si la résisunee
primitire des autres parties du circuit est petite, la nouvelle rérisunce
aura une influence sensible, et il pourra arriver que la force de l'élec^
inMiioMt soit réellement diminoée. 6i« au eontraire, la résistance
primitive du fil oondocteur est trés^grande, comme c'est évidemment
k cas d'un circuit s'éiendant sur une distance d'un grand nombre de
lieues, h nouvelle fésistaoce» qui ne sera qu'une très^aible partie delà
résistance uitalei pourra être considérée comme ne produisant lacon
effet; il ne restera que l'eicès d'action dû à Taugmentation du nombre
des tours; et l'élearo-almant de fait aura plus d'énergie. Ainsi 8*61-
pliqoe cette contradiction apparente d'une même cauae produisant
des effets opposés dans un petit et dans un long circuit.
En résumé » l'exécution en grand offre ici » comme dans beaucoup
d'autres circonstances, de notables avantages. Combien de magnifiqoes
inventions auraient été accueillies avec ta faveur qu'ellea mériulent
01 on les avait jugées d'après les principes que nous venons de rap-
peler! 11 est dMorde sans doute d'aflSrmer généralement que ce q«
réussit en petit réussira en grand ; mais il n'y a pas moins d'absurdité,
et il y a souvent phis d'injustice & dédaigner une inventiou dont le
succès peut avoir de grandes conséquences sous prétexte qu'elle n'a
encore réussi que sur une petite écbelie. Si M. Wheaiscone s'était
laissé effrayer par la diminution énorme que rimperfectkm des cou-
tacts doit produire dans les eflfSets d'aimantation des instruments de nos
cabinets, il n'aurait peut*étre pas osé croire au bon emploi des ma-
chines électro-magnétiques pour la transmission des signaux ^ <l l>
télégraphie éiecuîqoe ne serait pas encore réalisée.
COIIDDCTIBILITÉ 1>£ LA TERRE. 243
CHAPITRE IIL
De la ferre considérée dans ses rapports avec la transmission dea courants
électriques.
raural» dao» celte seeikm, troi» études importantes à analyser.
Des expériences certaines démentrent, en eflist : l"* que la terre est
josqu'h un ceruin point conductrice de réicotricité ; 2« qu'elle peut
mdnie à la fois Teogendrer et la transmettre ; 3« qu'elle détermine
enfin aa transmission par une action parllcolière qa*il importe grau-
denseni de définir, et dont on peut se faire tout d*abord une idée
necta ta disant que la terre, réservoir immense, dissimule T^lectrl*
dté qu'elle a reçue, en la faisant se perdre dans son sein. Je siii?rai
eneore cetit ibis la marche historique, ei j'enregistrerai d'abord par
ordre de date les etpérienoes et les recherches relatifes I la conduc^
tifailité de h Urre.
EKPtelBMCBS Dl ALDINI, ERMAN t BASSR , WaTSON, 8TElRHBlt,
CooiUE.-**- J'ai déjà rappelé les belles eipériences d'Aldini et de Watson.
Erman et Basse en firent de semblables, le premier sur la rivière Havel,
pris Potsdan, le second sur la rivière Wern, aux environs de Hamel.
Le conducteur du télégraphe construit è Munich en 1887 était
liiroié d'un fil de cuivre d'une lieue trois quarts d'Allemagne, ter<*
minée ses deux extrémités par deux plaques de enivre enfoncées dans
la terre. Or, dit M. Steinheil, «quoique la terre ne soit que peu
douée de la tecnlté conductrice en comparaison des métaux, le courant
gahaBÎqne traversait la distance dont il vient d'être parlé avec une
tésiitaiice d'auUnt plus petite qu'on augmenuit dsvanUige la surface
des plaques enterrées» • M. Steinheil, comme on le voit, attribuait
la transmission du courant à la conductibilité de la terre : j'ai déjà dit
que cette expérience constituait par elle-même une très-grande dé*
couverte. M. Bain ne veut pas absolument que le savant physicien
bavarob Fait précédé dane une carrière qu'il prétend avoir parcourue
le premier. Si , dit-il , M. Steinheil avait constaté ce fait en 1837, Il
m serait fak aaentioB dans les Ànnateê dé Pt^ggmtdôrff : or,
16.
244 TÉLÉGRAPHIE ÉUECTRIQUE.
M. Poggendorff n'en dit pas un mot, donc Texpénenee n'a pas été
faite. Il eut vrai que M. Poggendorflf, je ne sais pourquoi , a gardé le
silence sur le tél^raphe de M. Steinheil ; mais let Camptes-rendui
de VJcadimie des sciences et un grand nombre d'antres recueils
renferment la note que j*ai reproduite dans Thistoire de la télégraphie ,
chapitre second, page 80.
Dans une note lue en avril ou mai 18^3, dans une réunion de la So-
ciété des arts, fâ. Gooke, l'associé de M. Wbeatslone, disait que deux
ans auparavant, c'est-à-dire en 1841, quatre ans après Al. Steinheil, il
avait ooDstaté par des expériences positives et pteinement saiislai-
santes, exécutées d*abord sur le chemin de Blackwall, et ensuite sur
les voies de fer de Manchester et Leeds, que la terre pouvait remplacer
pleinement la nwMtiédu fil conducteur, ou le fil conducteur de retour,
sans qu'on eût à craindre que le courant, s'édiappant par des sd)-
stances conductrices moins isolées èl d'un tnjet plus court , ne re? lot
pas au point de départ II concluait de ce fait que la terre était parfaite*
ment isolée; c'éta^it en même temps la considérer comme conductrice
de l'électricité. Yolci textuellement ses paroles : « La terre agissant
comme un grand réservoir d'électricité, 0U| sous quelques rapports
comme un excellent conductem*, la résistance oflérte à la transmisaîoD
du fluide électrique est grandement diminuée , et la pile peut agir à
une bien plus grande distance avec un fil conducteur d'un plus petit
diamètre. »
Expériences m M. Bain. — M. Bain ne veut pas non plus qoe
MU. Godce et WbeatStone aient répété en i8&l les expériences bites
par M. Steinheil en 1837. Il voudrait avoir découvert le premier, en
juin 1843» i"* qu'on trouverait beaucoup d'avantages à utiliser les ré*
servoirs d'eau naturelle ou la terre humide pour remplacer dans les
télégri^hes élecUriques la moitié du circuit Tokalque ; 2^ que, si l'oa
atuche aux deux extrémités d'un fil métallique deux larges surftces
de métal , et qu'on mette ces surfaces en contact avec l'eau <m le sol
humide, ce double contact donnera immédiatement naissance ii ua
courant qui ira, dit-il, du fil à rtiumide et de l'humide au fil. Il syoaie
que ces deux faits furent consignés à cette époque dans tous ks te*
cueib périodiques de Londres, et que personne ne réclama contre
la priorité de cette découverte, qu'il ne voudrait partager qu'avec
M. Wright
Il est évident que M. Bain ne peut pas même réclamer la ^nifede
COIIDUCTIBIUTÊ DE LA T£RRE. t4ft
h seconde expérience; Kl. Gaass, comme je Taî proQTé, a réeltemait
constaté le premier TapparitlOQ d'un courant électrique dans un fil
mis en communication avec le sol par de lai^ges surfaces fixées à ses
extrémités, ce qui constitue un fait réellement important. Dduc ,
dit-on , avance quelque part dans Tun de ses ouvrages que, si Ton
pouvait joindre la lune à la (erre par un conducteur métaltiqne , et
oonducieur serait parcouru par un courant électrique : c*est une grande
et belle idée, mais qui alors ne s*appuyait sur rien. On ajoute même que
I>eluc, dans cet énoncé, considérait la (erre et la lune comme deux
vastes réservoirs qui, par leur capacité absorbante, détermineraient la
circulation et la manifes(a(ion du courant. Cette assertion m'étonne »
car elle établirait pour Deluc une prévision que Ton pourrait classer
parmi les divinations du génie.
Quoi qu'il en soit de ces questions de priorité , on retrouvera ici
avec plaisir le résumé rapide des expériences faites par M. Bain sur 1»
rivière Serpentine, dans Hyde Park» en 18/i2.
Il avait vu en 1841 que, si mi conducteur fermé, mis en commu-
nication d'une part avec les deux pôles d'une pile, de l'autre avec les
extrémités du fil d'un électro-aimant , n'était pas parfaitement isolé
dans son passage à travers une masse d'eau, le pouvoir d'attraction de
l'électro-aimant ne cessait pas quand on venait à rompre le circuit.
Ce fait complexe n'a rien de surprenant; il devint la cause occasion-
nelle des expériences suivantes.
1* Snr l'un des bords de la rivi^e on avait placé une pile de six élé-
ments, sur Tautre un éleclro-aimant; deux fils partant des pôles de la
pile traversaient la rivière et se rattachaient aux extrémités dn fil de
Péieetro-aimant Si l'on rompait le circuit en détachant le fil d'un des
pôles de la pile, l'attraction de l'électro-aimant ne cessait pas entière-
ment : si on rompait le circuit en détachant le fil de l'électro-aimant,
Fattraction cessait sur-le-champ, l'armature se détachait d'elle-même,
mais quand, après quelques minutes, on la rapprochait die s'y fixait
de nouveau.
2** A la place de l'électro-aimant on installait dans le circuit un gal-
vanomètre; les déviations de l'aiguille remplaçaient l'attracticm du fer
doux.
l^ On n'employait qu'un seul fil conducteur dont les extrémités
roulées en spirale plongeaient dans l'eau de la rivière; on plaçait dans
le drcoit, snr le rivage, une pile et un galvanomètre. I» circuit était.
t4« rÉLÉGAâPUlË ËLClCTlUQUe.
iêû» cette dispowtien, coin[âété par l'eau interposés entre ki deox
extrémités du coaduetenr ; le courant se traosoiettatt parfaitement • et
cessait immédiatement quand le circuit était rompu,
à^ L'une des extrémités du conducteur, roulée en spirale, pton*
geait dans la riyière, l'autre plongeait dans un puits situé Sur le ri-
vage, I la distance de 150 mèu^ : la pile et le galvanomètre étaient
encore placés dans le circuit : le courant passait très-librement, quoique
k seconde moitié du conducteur se composât de l'eau du puits, de sa
paroi , de la terre et dé l'eau de la rivière,
S<» L*une des extrémités du conducteur , terminée par une surface
de métal électro-négatif, plongeait dans un premier réservoir; l'autre
extrémité, terminée par une surface de métal éleciro-posiiif, plon-
geait dans un second réservoir ; il n*y avait plus de pile , le galvano-
mètre seul était placé dans le circuit que complétait la portion de sol
Comprise entre les deux réservoirs : la déviation de Taiguille Constata
la présence d'un courant énergique. Cette expérience fait bonneur 11
M. 6ain , qui ne connaiissait pas les essais faits à Gceitingue par
M. Gaoss,
6° Les deux plaques métalliques, cuivre et zinc, plongeaient dans
la rivière Serpentine et d'un même côté; le courant allant du zinc
au cuivre était très-intcnse.
7® Les deux plaques plongeaient encore dans la rivière , mais Tune
d'im côté, l'autre de l'autre; le fil conducteur traversait Ja rivière;
une partie du courant se perdait dans l'eau^
• S* Une plaque de cuivre était enfoncée en terre dans Hyde*Paiis
à plus d'un raîUe de là» une plaque de uno plongeait aussi dans le
«A : kê deux plaques étaient réunies par un fil conducteur; on pfah
çaîl un galvanomètre dans le circuit ; ou voyait aussitôt se mani-
loaier uu courant plus ou moins intense, suivant que b surûioe des
ptoques était plus ou moins grande et que le sol était plus oo jante
humide.
MAL Wrigbt et B^in avaient cru que cette soorce nouvelle d'élec-
tricilé serait assez abondante peur pouvoir, dans une multitiade d'ap-
plications, dans la télégraphie électrique par exemple, remplacer la
pile ou les appareils électro-magnétiques : c'était évidemment nne
exagération ; les effets obtenus jusqu'ici sont sans importance réelle.
La plus curieuse des applications exécutées en ce genre par M. Baia
COMOUCÏlBlUXJl; D£ LA TEBAf. 247
est DB pendule qui réalise autant qu'on peut le iaire Yiàée chimérique
do mouveoient perpétuel ; je le décrirai plus tard.
Après le^ expériences de MM. Wright et fiain vinrent celles de
M. Wbeautone sur la Tamise ; nous eo avons déjk parlé, JEUes nous
conduiseot aux essais faits en 1844 par VL Matteucci, Voici quels en
forent les résoluts.
ExPÊUENCES DE M. MÂTT£i]cq,^Pr0mt^r«#^rf«.-^ «Je pouvais
disposer dans ces expériences d*an fil de cuivre long de 4 kilom.« 160;
c'était le fil n"* 8 dn commerce, pesant &gr. 690 par mètre courant* hv
galvanomètre employé était le galvanomèUv comparable de NoUli.»*
J'ai étendu le fil au-dessus d*one longue prairie; il était soutenu par
de minces pieux en bois hauts d'un mètre environ . et recouverts de
trois couches de vernis.,. Ha pile était un élément de SuQaen.M. lUe
est restée constante pendant plusieurs jours.*, 4'ai iait plonger dans
un puits une grande lame de fer à laquelle était soudé le fil de cuivre :
la sorOace de cette lame en contact avec l'eau était d'environ troie
mèires carrés; une seconde lame semblable» soudée k l'autre extré^
mile 9 plongeait paiement dans un autre puits, Dans une première
expMeoce les deux puits étaient H 1^ distance de H'^Vi t j'ai lormé
d'abord le circuit sans l'adjonction de la pile et avec le seul galvano*
mètre ; j'ai eu une déviation de 4 ou 5 degrés, qui a diminué ensuite
sans jamais di^Mrattre entièrement : j'ai introduit la pile dans le cir''
cuit en partant de zéro» et la déviation obtenue m'a donné la lon-
gueur réduite en fil de cuivre qui représentait la résistance de la por*
tlon do circuit composé des lames* de l'eau des puits et de la couche
de terre» cette résistance était de 4*20 mètres du fil de cuivre, J'ai en
recours 4 deux l[>uiu plus éloignés, distants de 209 mètres* et j'ai
comparé rjntensité des deux courants lorsque j'avais dans le circuit:
1* 209 mètres de fil et la terre comprise entre les deux premier» puits*
éloignés l'un de l'autri^ de 15 mètres; S"" les mêmes 209 mètres de
fil et la terre entre les deux secondb puits, distants de 209 mètres.
J'ai obtenu dans les deux cas exactement le même courant. J'ai igoutép
soit dans un cas , soit dans l'autre, des longueurs variables de fil de
cuivre, et j'ai trouvé la résistance produite par ce fil isUe qu'eUe est
donnée pur la théorie,.. I^ns uût troisième expérience, le circuit se
composait de 352 mètres de fil et de la terre compride entre les deux
puits, distants de 300 mètres : U pile employée donnait dans ee cas
d'une manière constante, dans le circuit additîonnei, 26 degrés^ l>an«
249 Tl^XÉGRAPHiË ÉLECTAlQUE.
ane quatrième expéneoce, j'avais 650 mètres de fil et la terre eom-
prise entre les deux puits , distants de 200 mètres; la déviation a été
de 17^ Dans la troisième expérience, j'avais dans le circuit plus de
terre et moins de fil; dans la seconde, moins de terre et plus de Gl. Il
en résnlte évidemment qu'une couche de terre plus ou moins longue
présente la même résistance...; et qu'en opérant à des distances plus
grandes, cette résistance de la terre disparaît.
« Ces premières expériences m'ont engagé à opérer plus en grand ;
je me suis rendu pour cela sur la grande route qui traverse, par une
longueur de quatre milles trois quarts, le parc du Grand-Dtic, tout
près de Pise... Les résultats obtenus peuvent se formuler de la ma-
nière suivante. Ea faisant circuler un courant dans un fil de cuivre
long de 2932 mètres, et à travers une couche de terre de la même
longueur, la diminution qui a lieu dans l'intensité du courant est telle
qu1l faut non-seulement regarder comme nuHe la résistance de la
couche terrestre, mais encore qu'il faut regarder la résistance du fil
de cuÎTre qui entre dans lé circuit comme moindre que celle qui est
présentée par ce même fil lorsqu'il entre seul dans le circuit Ce fait
est singulier... : je crus d'abord que les seules lames plongées dans
les puits donnaient un courant sans la pile; je fermai donc le circuit
avec la terre et le fil sans pile...; la déviation ne dépassait pas un de-
gré et ne tardait pas à disparaître. . . Je crus alors à l'interventian d'an
courant dérÎTé des courants terrestres d'Ampère. . . ; mais, dans quelque
direction que le fil fût tendu, la déviation resta la même...
» Le sol de PIse est en grande partie formé d'un terrain d'alla-
vion, dans lequel on trouve l'eau à quelques mètres^ sous terre; j'ai
voulu faire des expériences dans un sol différent : je me suis renda
pour cela sur les ccdiines de Grespina... Les résultats ont confirmé les
faits observés d'abord sur le soi de Pise... De plus, au lieu de la pile
et des lames de fer , j'ai attaché au bout du fil d'une part une lame de
zinc, de l'autre une lame de cuivre : chacune de ces lames avait un
demi^mètre carré de surface, lorsque le fil était long de 2932 mètres
j'avais un courant de & degrés. »
J'ai rappelé avec détail les premières recherches de H. Matteucci,
parce que le savant Italien y attache une grande importance. II affirme,
page 70 de son Manuale di télégraphia elettriea, Pise, 1850 1
qu'il a démontré le premier rigoureusement, dans ses expériences de
Pise 18ft&, que dans tout circuit mixte, c'est-à-dire formé d'un fil
CONDUCTIBILITÉ DE LA TERRE. 249
de métal et de terre , la rësislance au passage du courant est sensible-
ment celle produite par la seule portion métallique do circuit. Je n*ai
pas, comme M. Matteucci, le sentiment de ses droits à la priorité
d'une démonstration complète ; il me semble que Steinheil avait tout
dit, quoique d*une manière moins explicite. Un vieil adage veut que
qui prouve trop ne prouve rien : or, M. Matteucci était arrivé à con-
clure dé ses expériences que, lorsqu'on courant est transmis par un
drcoit composé en partie d'un long fil de cuivre et d*nne longue
couche de terre, la diminution d'intensité du courant, par la résis-
tance de ce circuit mixte, est moindre que celle qu'elle aurait éprouvée
de la résistance du seul fil de cuivre. C'est un peu trop.
M. Matteucci a eu du moins un mérite, celui de provoquer les
grandes expériences de Milan , dont nous allons maintenant rendre
compte en reproduisant le mémoire publié ï ce sujet par M. Magrini.
ExPÊEiENCES DE M. Magrini. — • Le long du chemin de fer qui
conduit de Milan à Monza, quatre fils furent tendus sur une distance
de 13 kilomètres; deux de ces fils étaient en fer de 1 millimètre 2/10
de diamètre, et les deux autres en cuivre de 5/8 de millimètre de
diamètre. De cette manière les sections des deux métaux étaient
presque en proportion inverse de leur conductibilité. Ces fils, qui re-
présentaient ensemble un circuit de 52 kilomètres, étaient soutenus
par des pieux en bois sec auxquels étaient attachés des brochettes en
fer couvertes de taffetas gommé; on arrêtait les fils en leur faisant
faire deux tours sur ces brochettes.
Après plusieurs expériences exécutées avec un très- grand soin, il
fut reconnu que l'isolement des fils pouvait être considéré comme
physiquement parfait tant que ces fils seraient parcourus par des cou-
rants de faible intensité , tels que sont les courants telloriques, et ceux
que produit une pile à la Bagration, dont M. Magrini s'est ordinal*
rement servi.
Yoid quelques-uns des principaux résidtats obtenus :
!• Une lame de métal ensevelie dans la terre humide ou dans l'eau,
en communication avec la masse entière du gk>be, perd l'équilibre
électrique, et rend libre une partie de son électricité naturelle , de
manière que, si l'on attache ^ la même lame un appendice de fil mé-
talHque qui s'allonge de plusieurs milles, et qui soit isolé dans l'atmo*
sphère, la rupture de l'équilibre ou leroonvement électrique se corn-
inuniqac ir ce fil , produisant ce que l'on est convenu de nommer un
260 TÉU&GRAFMUS ÉLEGXaiQUfi.
couraot électrique, qu*oa pourrait appeler ici courcknt tetturijufi*
2"* L*ioteo«ité de ce couraat diminue à partir de Torigiae du fil avec
une progression très-rapide en s'éloignaut de la lame^ mais au delà
d*une certaine distance, la diminution procède avec lenteur. Yen
Textrémité libre do fil» le mouvement s*éteiot^ c*eat-i^ire qu'il n*est
plusaeDsible aux instruments.
La propagation de ce mouvement paraît analogue à la propagation
du calorique dans les corps bons conducteurs.
3* Le fil de fer et le fil de cuivre ne se comportent pas, à cet égard,
de la même manière : la loi du décroissement est plus rapide et moins
régulière dans .le fer que dans le cuivre.
4« Lorsque Ton expérimente à une distance toujours déterminée de
la lame, Ton peut augmenter jusqu'à une certaine limite l'intensité
du courant en allongeant le fiL
S"" La force du counmt augmente jusqu'à une certaine limite quand
on augmente la surbce de la bme.
G" L'intensité de ce courant, ordinairement constante dans le même
lien de la terre» varie quand on change le lieu d'immersion de la lame ;
ces différences sont déjà asses notables d'un lulomètre à l'autre , le
kmg de la ligne de l'appareil
1'* La direaîon du courant tellurique est intimement liée à la na«
ture du métal dont est formée la plaque ensevelie dans le terrain i
une lame de xinc , par exemple , engendre dans les fils uq couraat
qui va en sens contraire de celui qui s'obtient avec une plaque da
cuivre.
8* Un fil métallique isolé dans ratmospbère , et qui se lie par ses
deui extrémités ^ deux lames ensevelies dans la terre , cpnstitae u
rbéomoteur dans lequel s'ei^endrent deux couranu : lea deux cou*
ranto sont contraires ou consiurants, selon qne les lames sont formées
de métaux capables d'exciter le fluide électrique dans le mésM» sens oa
dans un sens opposé : c'est-à-dire qu'ils sont contraires lorsque les
deux courants montent ou descendent tous deux par le fil, et conspi-
rant lorsque l'un mente undis que l'autre ^lescend* Dans le premier
cas , la résultante est presque égaie à Ja différence des actions élémen-
taires, le pôle électro-négatif se trouvant tOHJours du côté de l'actioB
prépondérante. Dans le second cas, la résultante est «easIUeineat
égale à la somme des mêmes actions.
9« Alors mêmeqtteleapUqnes sent femiéeedemênae métal, qu'elles
COMDUCTIBIUTÉ Ofi LA TERBE. 36i
oac des mirftces égales et sont également décapées, la. cessation de Vé^
qnîlibre a toujours lieu dans le fil. Le courant qui se rév«ie en pareil
cas ne provient pas d'un défaut d'homogénéité dans les plaques, mais
probablement de la qualité de la terre ou de Teau dans lesquelles eiks
pbngent»
10* Ce quMI y a de certain , c'est qu€r le courant qui se manifeste
dans on fil métallique qui se termine à ses extrémités par deux lames
enfoncées dans la terre est formé par la terre même, qui constitue une
espèce de pile à la Bagration.
li<* Dans un circuit fermé, constitué par deux fils métalliques iso-
lés dans l'atmosphère, il y a courant lorsque le circuit communique
avec le terrain humide par la conjonction d'un autre fil métallique
qui se termine îi son extrémité par une lame ensevelie dans la terre ;
M. Magrini appelle nœud le point de conjonction.
12** L'intensité du courant est à son maximum près du noeud, dimi*
nue en s'éloignant , passe par zéro , change enfin de direction , et
présente tes mêmes phénomènes en s'approchant du nœud situé de
Tautre côté.
IS*" Le zéro, ou bien le lieu où subsiste l'équilibre , n'est pas dis-
posé tout à fait symétriquement dans le circuit , ce qui provient peut-
être d'un défaut d'homogénéité dans toutes ses parties. Cependant, lors-
que le circuit s'allonge , la position du zéro tend de plus en plus à
devenir symétrique. L'intensité du courant influe aussi sur le dépla-
cement du zéro ; car plus le courant se trouve être faible , plus le
point d'équilibre est voisin du point milieu du circuit.
m** Si Ton ouvre le circuit au point où s'est formé le nœud, le
eoarant acquiert une intensité presque double, et conserve dans l'arc
métallique une seule direction. Cela fait supposer qu'en parunt du
nœodt le^courant se .partage en deux courants qui vont se rencontrer
et se aentraliser.
ii>^ Les courants telluriques s'engendrent aussi en sens contraire
de la force é!ectro-motrice propre des métaux et des liquides isolés
de h masse d« (^obe terrestre. Ainsi une lame de cuivre ensevelie
dans la terre excite, dans un fil en cuivre très-long et sonteou dans
l'air, nn courant comme si ce fil jouait le rôle du zioc d'un couple
vokaiqoe. La lame de cuivre continue d'agir comme pôle négatif»
même lors^'^le est plongée dans ud« dissolution de sel ammoniac
359 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
cohtenae dans une auge de terre poreose et mise en conmontcation
aTec la masse entière du globe.
16*" Une lame de fer qui s'oxyde dans Tcao on dans Tacide niurtqoe
étendu , en communication avec la masse, du globe , produit lemOme
effet , c'est-à-dire qu'elle joue le rôle de pôle négatif aussi bien avec le
fil de fer qu'avec le fil de cuivre isolé dans l'air ; le courant se com-
porte comme si le galvanomètre était situé entre le cuivre et le zinc
d'un couple voliaîque , le zinc se trouvant constaipment du côté du
fil isolé dans l'atmosphère.
Ces faits, qui ne se sont jamais démentis, ne sont pas coodliahles
avec l'hypothèse que la lame unie au fil constitue un couple voltaiqae
ordinaire dont le courant irait du cuivre au fer.
n^ Pour le prouver d'une manière plus éclatante, il suffit d'inter-
rompre la communication de la plaque avec la terre, de prendre une
portion de cette terre ou de celte eau, dans laquelle se trouvait im-
mergée la plaque , et de former, au moyen d'une auge isolée, un cou-
ple Toltaîque entre la plaque de fer et le fil de cuivre : le nouveau
courant est de direction contraire à celui que l'on obtient lorsque la
plaque est en communication avec le globe terrestre.
18<* Parmi les métaux mis en expérience dans le sein de la terre , le
platine, le cuivre, le laiton, le fer, la fonte , l'étain, le plomb, sont
ceux qui excitent le fluide électrique dans une même direction par
rapport à notre globe : dans le langage de Yolta , ils peuvent être con*
âdérés comme électro-négatifs par rapport aux fils métalliques isolés
dans l'air, et comme électro-positifs par rapport à la terre : les deut
derniers métaux cependant présentent quelquefois des anomalies doat
il serait trop long de parler ici.
19" Le zinc est le seul métal entre les métaux connus qui, dans
toutes les combinaisons , fasse constamment circuler le fluide électri-
que dans une direction contraire au courant produit par les autres
métaux. On doit le considérer, en conséquence, [comme étant jas-
qu*ici le seul métal électro-positif par rapport aux fils, et électro-né-
gatif par rapport à la terre.
90* Dans l'état actuel de la science , il paraît que l'on ne peut expli-
quer ces phénomènes sans attribuer au globe terrestre une force élec-
tro-motrice capable de neutraliser celle qui se produit ordinairement
entre les métaux et les liquides isolés. Notre planète serait l'éleclro-
moteur le plus négatif de tous les métaux déjà nommés , le lioc
COKDUGTIBlIiTÉ DE LA TERRE. 253
excepté, en ce sens qo*il pousserait le Ouide daos les autres métaux
et le feceTrait du zinc.
21^ M. Becquerel avait depuis longtemps indiqué aux physiciens
la proi»*iété que possèdent les métaux de rendre libre une partie de
kar électricité, naturelle » et de se mettre en état de tension lorsqu'ils
sont plongés dans un liquide. Lorsqu'il existe un moyen de dissiper
cette électricité libre ou de la rendre latente , le métal doit se remet-
tre dans son état naturel pour devenir de nouveau électrique , si toute-
fois le liquide peut aussi reprendre son état primitif et retrouver sa
force électro-motrice. Si à la plaque de métal on fixe un 61 très-long
isolé dans Tair, et qui puisse rendre latente l'électricité qu'il reçoit»
on éteindra le mouvement à mesure qu'il sera excité : on comprend
dès lors qu'il poisse se produire dans ce fil uu courant dont l'in-
tennicé ira en diminuant avec rapidité au fur et à mesure qu'on
s^éloigne de la lame.
C'est iMrécisément en cela que consiste le rbéomoteur tellurique ; en
effet y le terrain humide^ ou l'eau en communication avec la masse
do globe , ne conservant jamais aucun degré de tension , et , par con-
séquent, se retrouvant toujours dans l'état naturel avec une force
électroHBotrice cmistante, doit toujours exciter dans la plaque une
rupture d'équilibre du fluide neutre , et tendre à maintenir le mon-
vement, pendant que le fil tend au contraire è rétablir l'équilibre. Il
est inutile d'entrer ici dans de plus grandes explications : M. Magrinl
ajoute senlement que » en interrogeant l'expérience » on pourrait dé-
montrer, avec la rigueur qu'exige la science, qu'un couple vdtaj^ue
peut se retrouver dans les mêmes conditions que le rbéomoteur tellu-
rique composé , et produire des courants sans circuit fermé.
22® Lorsqu'on vient à établir, entre le circuit métallique parcouru
par on courant voltaique et la masse de la terre, une , deux ou plu-
sieurs communications simultanées avec des plaques de métaux dif-
férents, et qu'on fait vari^ la position respective des plaques, du gal-
vanomètre et do rbéomoteur, on obtient despbénomènes singuliers et
en apparence inconciliables entre eux , mais qui reçoivent une expli*
cation facile et naturelle, dans Tbypotbèse de l'électro-molriciié du
globe.
23'' Une portion de terre interposée entre deux plaques métalli-
ques • jointes ensemble au moyen de fils conducteurs et mises en
communication avec les pMa d'une pile voltnqoe, oppose au passage
t54 TËLÉORArarS ÉtECTRIQUB.
do coorant une résitUnçe qui peut être la mtaie, w plus grande, oh
moindre qae celle qui serait produite par un fil métalNqoe très-fia
de mdine longueur ; le rai^rt des deux ré«blances dépend de la na-
ture ou de la grandeur de la lame.
SA"" En général, la résistance dn terrain diminue Juaqn*! une tm-
uine limite, lorisqu'on vient ii augmenter la surface des plaques^
sont plongées dans son sein.
2d« Il en résulte que, dans on circuit mixte, c*est-k-dlre Ismé en
partie par le fil métallique eC en partie par 1* terre, le oomnl peut
acquérir plus d*lntensité que dans un circuit tout métallique de même
longueur.
M' On n'a pas vu cependant qu'avec l'intermédiaire de k terre, li
Tésiotance opposée par le fil métallique qui fait partie du tircnit
paisse diminuer, comme M. Mateucci Tavail déduit de ses premièras
expériences.
27<^ H n'est pas prouvé non plus qu'un intervalle de teite plus oa
moins long présente la méitae résistance > comme rexpérimentateor
de Pise semUait i'aCBrmer.
M. Magrini croit avoir démontré , par une longue série d'expé-
riences variées de plusieurs manières, que, lorsque la terre intervient
dans un circuit vo1ta!que, elle se comporte comme des conduclemv
ordinaires, et qu'à la terre comme à tout autre conductemr pent être
appliquée la loi exprimée par la formule de M. Ohm.
Il a trouvé^ dit-il , que la terre présente une résistance vii^ysmie
équivalente è celle de 260 mètres de son 01 ,- pour chaque kilomètre
de distance, et que la ré$iêtanee de foêêoge^ qu'on pent considérer
comme constante, correspond k peu près à 200 mètres dn mémo 01.
Il ajoute que le professeur Mateucci , expérimentant sur de très-
eourtes distances , quelques centaines de mètres, et avec un galvano^
mètre peu sensible, n'a pas dû pouvoir constater cette réstsiance.
28'' Dans un circuit de 52 kilomètres, formé moitié fer, moitié
cuivre, les courants telluriques prodoits par des plaques de platioe,
de cuivre , de xinc , de charbon , de manganèse et de fer , en contact
avec l'acide nitrique étendu , ont une plus grande intensité lorsque le
point de jonction des lames se trouve entre le galvanomètre et le
fer que lorsque ce point se urouve entre le galvanomètre et le enivre
dn circuit fermé.
2fi<» Lorsque le circuit est rompu au point de JonctieB de la hme
comuonnuTÉ pb la terre. ub
tf«c Fbélke d« gihranoraôtre, rintensîté augmente lorsque le courant
«ortaut du gai? «MHiiètre eaure premièrement dane le cuif re et ensuite
diiwlefer.
50^ Dana lea deui cas cités, nous avons, an contraire» un affaiblis*
sèment des courants, lorsque ceux-ci sont produits par Tenfouiase*
ment dans la terre d'une plaque d*étain » de pkMBib et môme de fer ,
dans Tétat ordinaire.
51'^ Sî Ton dispose tour à tour des fils de l'appareil , sok pour al-
longer le circuit I soit pour accroître sa section en formant un seul
fideceau» on observe que les courants telluriques, qui augmentent d'in^
tensité. quand on allonge les fils , augmenteat plus encore lorsqu'on
hit croître la section; c'est-ii-dire qu'il vaut mieux doubler, par
exemple , la section en accouplant deux fils, que de les mettre bout à
bottt pour doubla' la longueur,
S2<* Si l'on place trois fils assex courts de manière à diriger <lans le
mèoie temps deux courants vdtaïqucr inégaux , indépendants entre
eux et de force consume, snr deux galvanomètres sépafés, ceux-ci
indiquent simultanément par la position des aiguilles les mêmes
déviations qui se manifestent lorsque les circuits sont formés séparé^
ment Dans ce cas, un même conducteur, le fil iotermédiaire ou cen*
tnd , se trouve à la fois en communication avec le pôle cuivre d'un
rliéomotettr etmvec le pôle xinc d'un autre rbéomotenr $ il doit donc
donner passage, c*est-à*4ire servir de véhicule à deux courants simuU
fanée, inégaux et contraires, sans altération sensible. L'expérience
prouve que ce conclnctear jouit en effet de cette singulière propriété.
23'» Si le pôle cuivre d'un couple voltalqoe , à force constante et
isolé, communique avec un fil de méul très4ong qui, d'un côté, s'é*
tend dans l'atmosphère, sans communication avec le sol; et si le pôle
sfnc du mime couple se jdnt avec un autre fil aussi isolé qui s'étend
éplement de l'autre côté, il se manifeste dans les deux fils deux oott«
raots Intenses de force constante et de directions contraires, quoique
le drcult ne soit pas fermé, qu'aucune partie du système ne se trouve
en eommunicatioii directe avec la terre, et qu'il n^y ait pas de conuct
aiétailique entre les deux plaques qui constituent les pôles du rhéo-
araieur. Le long des fils, l'intensité des courants varie avec la dis-
tance aux pôles, sdon la loi déjà indiquée.
ExPÉBiBifGBS M M. UATTEOca. — Seconde eérie, CampUe^
tendus du M mai 1M5 : lettre à H. Arago. a J'espère que vous
)66 TÉI.ÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
tirez avec quelque intérêt les nouvelles eicpériences que je viens de
tenter encore une fois sur l'emploi de la terre comme condncteor té-
légraphique. Les expériences de M. Magrini m*ont paru si eztraordi-
naires et conduire k des résultats si nouveaux pour la science, que j*ai
commencé par répéter ces expériences en employant pour Tisolenient
du fil tout le soin possible. J*ai de nouveau suspendu mon fil de cui-
vre n* 8 du commerce sur ime des grandes routes du parc du grand*
duc, près de Pise : les pieux en bots sec par lesquels je soutiens le
fil ont été entièrement couverts de dix couches de vernis à Tessenoe
de térébenthine, et laissés pendant plusieurs jours au soleil : ces pieux
sont fixés dans le sol à la distance de 8 à 10 mètres les uns des an-
tres; il faut avoir soin de ne pas les laisser étendus par terre avant de
les fixer : la longueur du fil que j'ai tendu éuit de 1,7&0 mètres:
chaque pieu étant haut de 1",50, le fil est^levéau^essus du sol d'an
moins i mètre. Il faut parcourir toute la ligne avant de commencer
l'expérience, pour bien s'assurer que le fil n'est touché en aocon
point par des corps plus ou moins conducteurs qui oommumquent
avec la terre. Pour m'assnrer de l'isolement, j'ai fait une première
expérience en interrompant le fil près d'une de ses extrémités, et eo
introduisant un galvanomètre et une jule de quatre élémenU de Bun-
sen chargée avec de l'eau l^èrement acidulée : par excès de préaa-
tion, le galvanomètre et la pile posent sur une lame de verre recoa*
verte de vernis; le galvanomètre était à fil long et à aignille parfaite-
ment asutique; c'est un galvanomètre de BL ilumkorf; l'aiguille est
toujours revenue au zéro.
» L'isolement parfait du fil une fois constaté , je le faisais toucher
par des mains bien essuyées en deux points différents entre lesqœb
se trouvaient le galvanomètre et la pile: aussitôt l'aiguille était poussée
vers 90 degrés. J'ai ôté ensuite la pile en laissant le galvanomètre. A
une des extrémités du fil, j'ai lié une plaque de zinc que j'ai descendue
dans l'eau d'un fossé, jusqu'à la plonger entièrement, en la soutenant
avec une corde isolante... On avait ainsi une plaque de zinc dans l'eau,
réunie à un fil de cuivre long de i,7&0 mètres, et parfaiteoKnt isolé
du sol : le galvanomètre fusait partie du fil conducteur et se trouvait
placé % l'extrémité qui se terminait par la lame. Il y a des précautions
à observer pour que l'expérience puisse être concluante. Si le fil qw
communique avec la plaque est déjà réuni an galvanomètre, et qu'es
prenant l'autre bout du fil avec la main, on vienne à toucher Tiatre
C<»l0|}CnBILITÉ M U T£RRË. «&7
eicréaûté da gahanomèlre, on a on conriht qai dore peadmc toot le
temps que l'on tient à la main le bout da fil. Le cnrcait est complété
par Peau , la terre, le corps de robsenrateor, le fil de cniTre , le gal-
fanmnètre et la plaqoe de sine : mins ce coorant cesse aussitôt
qo*on cesse de toocher le fil ayec la main. Pour se mettre à Fabri
de ee courant, il bot commencer par réunir Textrémlté do long
fil de cuiTre isolé arec un des boots do 61 da gaWanomètre, puis
réunir avec l'autre bout du fil du gaWanomètre le fil qui va à la
plaque. Ces précautions prises» on n*ob8er?e aucune trace de courant
aoM longtemps qo*on tient Textrémité du long fil avec un manche
Isolant Âu lieu de la plaque de zinc, j'en ai mis une de iér, puis de
enivre, d'étain, d'argent ; jamais il n'y a eu aucune trace sensible de
coorant n est donc bien prouvé qu'un fil de cuivre parfaitement isolé
du sol, long de i ,740 mètres, terminé par une extrémité dans l'air, lié
par l'autre avec une lame métallique quelconque plongée dans Teao
d'un puits ou d'un fossé , n'est jamais parcourue par un courant sen*
aible au galvanomètre très-déiicat que j*ai décrit
» J'ignore les modifications que peuvent soUr ces conclusions si
Fon employait un fil kmg de plusieurs kilomètres , mds il me semble
que l'on peut les prévoir. Dans la disposition précédente , on obtient
un courant aussitôt qu'un corps quelconque en communication avec
le sol touche le fil , et l'intoisité du courant varie avec la conductibi-
lité do corps qm touche le fil. En employant des pieux qui avalent
été jetés sur le sol encore couvert de rosée, on avait des signes de
courant avec la disposition que j'ai décrite , c'est-à-dire avec la lame
métallique plongée dans Teau. Dans une autre expérience, l'Isolement
était parfint au commencement , et il n'y avait pas de coorant : la pluie
étant Tenue, Pisoiement ne fut plus parfait , comme on devait s'y at-
tendre ; abrs les signes du courant apparurent et persistèrent »
Noos passons le paragraphe relatif à la direction du courant , qui
intéresse moins la télégraphie, et n'apprend rien qu'on ne pût prévoir.
« Venons maintenant à une antre expérience très-simple et qui
semble aussi fort importante pour la télégraphie électrique. Mon fil ,
long de i,7âO mètres, parfaitement isolé, est terminé par deux iames
en fer-blanc plongées dans l'eau de deux fossés, qui sont à la distance
à peu près de la longueur du fil ; les deux fossés ne communiquent
pas £rec(ement ensemble. J'avais dans le circuit une pile de quatre
couples de Bunsen et le galvanomètre comparable de Nobili. Dans
17
3»a TÉLtoRAPHXE ÉLBOTBIQW-
uBc pnenûère cxpériettce , la pHe et le gaWanonèire étaient à cM
Tan de l'autre, à une des extrémités du fil; dans nae »ecoiid^ aipé-
rience , la pHe est restée eo place , et le gaU anomètre a été porté à
l'autre extrémité : Faiguiile s'eet fixée à 27 degrés exactement daos
les deux cas , ce qui prouve le parfait isoleiiient du fiU Alors j'ai fait
enlever tous les {Heox, et le fil a été étendu dans toute sa longueur sor
la ferre couverte de gazon :.raiguiUe du gal?anoo)èlre s*est fixée éga-
fement à 27 degrés, comme précédemment, soit que le gaivaoomètre
Mt à eôté de la pile , soit qu'il fût à Tanire «xtrémité. On foil donc qae
Fisolementa été parlaitement inutile danscelte expérience, et q»e le coa*
rant a été transmis de la même manière par le circuit niixt«, soit que
k fil en enivre fût isolé, soit qu'il ne le iât pas. Il ne fiiut pas croire
qu'il doire en être ainsi avec des circuits plus longs, et dans d'antres
terrains moins humides : mes autree expériences l'ont assea prou¥&
• Ce qni est certain et ce qui résulte ansai de mes premières eif
périenoea* de celles faites k Uilan • et plus récemment en Angieterri
sur une ligne de 88 milles avec plusieurs milles de terce« c'est que la
néslsiance d'un circuit mi«te, fil et terre $ est moindre que celle du
circuit de la même longueur tout en fil de imivre. €ela n'empêcbepas
qu'en faii»nt une suite d'expériences dans lesquelles on introduit
dea longueurs irés-grandes et variables de terre , on ne puisse par-
venir à mettre en évidence la résistance de la terre» qui ae s'est pas
montré^ quand j'opérais sur des longueurs qui n'ont pas dépassi
2,000 mètres. M. Klagrini » en expérimentant sur des longueurs de
plusieurs kilomètres , croit avoir constaté œtte résistance, et il dwwe«
pour l'équivalent de 1 kilomètre de. terre « 973 mèlr^ de son fil en
cuivre. Il serait à désirer que ces expériences fussent répétéee el que
les conclusions fussent déduites de différences plus grandes dans les
déviations de l'aiguille du galvsinomètre. £o effet, je trouve dans h^
mémoire italien de M. Magrlni , les expériences suivantes* Son circuit
était composé de 4 kilomètres de fil, et de 1, puis de 2^ de 3 et, enfin.
de 4 kilomètres de terre. Les déviations moyeuncs qu'il rappfirte «ont
les suivantes : 22 5/8 , 21 11/16 , 21 , 20 : or je ne sache pas qu'en
lisant le galvanomètre on puisse répondre d'une fraction de degré
loi sqne l'aiguille a ellç-même un diamètre plus grand que rmtervalle
de 1 degré. Je persiste donc, jusqu'à oe que de nouvelles expériences
m'aient fait changer d'opiuion, à regarder la résistance opposée p^ la
terreau courant élccirique comme qu|ieou prévue nulle«Mcqpté celle
CONDUGTIBIUTÉ DE Là TERRE. %h9
que l'oa reacoQtre au premier passage ou cbaogemeot do coudocleur^
qui est constante, quelle que soit la distance entre les deux points< JLo
lésoitat singulier auquel j'étais parvenu l*an passé, c*est-i«dire que
dsns aa circuit mixte, fil et terre, dan» lequel 11 y a au moins 2f000
métrea de terre, la résistance serait moindre que celle due an seul fil
de cuivre, a été vérifié de qoaveaa dans la même localité ; je Tai trouvéi
et je le trouve encore si extraordinaire, que j'invoque de nouvelles ei«<
périonces k ce si^t. Il çst bien possible que reDst soit dâ il un foible
courant, développé par les deux lames extrêmes, qui pernsle tOHiaiwSfl
H qoi ciroole avec celui de la pile. •
M. M»ileu«ci, dans les dernières pages do sa lettre i indique, ea
parlant de quelques expériences qu'il a faites sur l'Ârno, comment
il comprend qu'on pourrait établir une communication télégraphique
entre Calais et Douvres. M, Wbeatstone avait eu avant lui cette idée^
a il proposait do la réaliser par des mQycns plus efficaces; ceux de '
IL Mattenc^i ne réiissiraient pas,
SXPÉRIIKGGS DB M. BpiiGUKT. ~ Uiargé de suivre rexéculio»
du télégraphe électrique de Paris ii Rouen , M. Bréguet fils a fait une
strie il'otM^rvatiens imporuntes sur l'intensité dn courant électrique
parcoorant les fils de cuivre et de fer placés sur 1^ ligne, 11 employa
d'abord la pile dite de Dai^iel, à sulfate de cuivre, et la remplaça pins
tard par «elle de Bunsen ^ qui, avec un plus petit nombre d'éléments»
présente une intensité suffisante.
Voici comment on procédait : Une pile étant à Paris i l'un de ses
pMes communiquait avec la terre, au moyen d'un fil terminé par une
large plaque plongée dans un puits» l'autre pôle communiquait au
fil do la ligne ; el rextrémité de celui<ci , à Rouen , plongeait de même
dans un puits : ainsi, dans ce cas, le circuit était formé moitié par la
terre et moitié par le fiL On se procurait aussi à volonté un circuit
teut ttétaiiique avec les fils de cuivre dont chaque extrémité, à Paris»
étiii twie à un des pôles delà pile, pendant qu'ai Rouen les deux ex-*
Urémités étaient réunies ensemble.
Den opérations semblables étaient faites à Rouen , où une pile avait
été également placée.
Il, Bréguet avait construit deux boussoles des sinus; elles étaient
bien comparées^ et Von pouvait répondre de leur exactitude à quelques
minutes près* Le oouraut , soit qu'il partit de Paris ou de Rouen, tra-
vemit en même temps les deux boussoles. M. Bréguet a ainsi mesuré,
17.
360 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
dans Tingt-huit expériences» les intensités da courant à Paris et à
Rouen , quand un courant traversait le Gl de cuivre et la terre, deux
fils de cuivre réunis, ou un fil de fer et la terré. Il a de plus calculé les
rapports d'intensité du même courant au même moment ponr les
deux stations extrêmes, et constaté que ces rapports restent sensible-
ment les mêmes, quels que soient l'état de l'atmosphère et le nombre
des éléments.
Une étude approfondie de h théorie d*Âmpère nous avait amené
irrésistibleaient à affirmer :
1« Que si les deux extrémités du fil conducteur so>nt plongées dans
la terre , le courant sera tout aussi bien établi qu'avec un circnil mé-
taiUque fermé ;
2^ Que l'intensité du courant ^ dans le premier cas, c*est-ii-dlre
quand la moitié du conducteur est remplacée par la terre , doit être
double de ce qu'elle serait si le courant revenait par nn second fil
égal au premier. Or, les expériences de M. Bréguet ont confirmé plâ-
Bernent ces prévisions théoriques. Si l'on prend, en effet» la moyenne
de ses expériences, on trouve pour l'intensité, à Paris, du courant
transmis 1° par nn fil de cuivre et la terre 56,8, 2* par un double fil
de cuivre 29,1 ; or, ce dernier nombre est sensiblement la moitié da
premier. A Rouen , ces mêmes intensités moyennes étaient respecti-
vement 35,5 et 17,8, et leur rapport est encore sensiblement égal
à 2. Il y a dans les deux cas une petite différence , le second nombre
est toujours un peu plus grand que la moitié du premier, et cela
devait être; car, quand le courant revenait par la terre, les fils de
cuivre s'allongeaient des deux portions qui allaient aboutir aux plaques
plongées dans le sol , et créaient une résistance dont il faut tenir
compte.
M. Matteucci a retrouvé ii Pise les mêmes rapports constatés de
Paris à Rouen par M. Bréguet. L'intensité du courant transmis iiar
un seul fil de cuivre long comme la distance de Pise à Pontedera
était avec quatre éléments 0,5A^7; avec cinq éléments 0,6756; avec
six éléments 0,8013; quand le courant allait par le fil de cuivre de
Pise à Pontedera, et revenait de Pontedera à Pise parla terre, les in-
tensités avec les mêmes nombres d'éléotents étaient respectivement
0,5447, 0,6756, 0,7986, c'est-à-dire exactement les mêmes; la ré-
sistance de la terre était nulle. De Pise à Empoli, distance de 66 millesi
les intensités pour un seul fil, avec huit, dix, douze éléments, étaient
• CONDUCTIfilUTÉ DE LA TERBE. Ui
lupectivement 0,2i7i, 0,2587, 0,3090 ; poar le fii et retour par la
lerre 0,2249, 0,2756, 0,Sâ20; la terre augmentait rintemité au lieo
de la réduire. L'expérience suivante est exprimée sous 'h même forme
que celles de M. Bréguet : avec douze éléments, et quand le courant
allait de PIse à Florence par un fil de fer, et revenait de Florence k
Pisepar la terre, les intensités mesurées trois fois ont été 0,/»279»
0,41^2, 0,4226; quand le courant allait par un fil et revenait par ua
second fil égal au premier, les intensités ont été 0,2122, 0,2164^
0,2250, ou sensiblement dans la proportion du simpfe au double.
Explication et théorie. ^ Yoilk donc un phénomène bien précis
et vraiment frappant : quand on interpose la terre dans le circm't,
rimensilé da courant est doublée tout à coup , et cela quelle que soit
la substance du fil conducteur et quelle que soit la nature du sol
entre les deux stations. Si M. Bréguet avait eu à sa disposition na
douMe fil de fer, ou sMl avait expérimenté dans les terrains primilib
des Alpes, il aurait obtenu le même résultat ; et du tableau où il a
enregistré les intensités du courant , terre et fer , on pourrait conclure
celles d*un double circuit de fer. Exprimé sous la forme que nous
venons de lui donner, ce fait entrevu par MM. Bain , Steinheil , Hat-
teocci, ei mai désigné sous le nom de conductibilité de la terre, paraît
tellement paradoxal , qu'aucun des savants physiciens auxquels nous
en avons parlé , en Angleterre ou en Allemagne, ne voulait y croire;
il n*a rien moins fallu , pour le leur faire admettre , que Tévidence
desdûffresdonnéspar M. Bréguet.
Quand une masse énorme de terre fait partie du courant, tout se
passe donc comme si cette masse n'existait pas; comme si le fil mé-
taOique, dont les deux extrémités plongent dans le sol, était seul par-
couru par le courant. On crut tout d'abord expliquer suffisamment
ce résultat inattendu , en disant simplement que la terre, dans ces
circonstances 5 est un conducteur dont la section est infinie, et qui
n'oppose par conséquent aucune résistance au passage du courant
Mais cette explication , nous en avotis la conviction intime , n'est
qQ*apparente , et il faut pénétrer plus avant dans l'essence du mystère:
approfondissons-le. Voudrait-on croire qu'à l'extrémité du conducteur
métallique le courant se continue; que la quantité finie, appréciable
de fluide électrique, qui est parvenue à cette extrémité, va décom-
posant de proche en proche toute la masse de finide neutre comprise
dans le globe, et qu'après une série de décompositioos opérées entre
SM TÉLÉGRAPHIE ÉLKCllUQtJË.
les deut stations , la molécole libre de fluide positif ou négatif ratrenvf
enfm la seconde extrémité du fil, ou la seconde plaque , etrerient
ainsi au second pôle de la pile pour s*y faire neutraliser 7
On pourrait nommtr des savants de premier ordre que cette hy**
pothèse n'eflVaie pas^ qui affirment hardiment qu'il suffit dé plonger
dans la terre les extrémités d'un circuit voltaîque pour que toute la
masse de fluide neutre 'qu'elle contient soît décomposée, de telle aorte
qu'on puisse môme mettre en évidence , entre deux points queloon»
ques, l'électricité devenue libre. Nous admettons pour notre compta
que cette supposition est vraiment insoutenable. Non, {a terre ne fait
pas proprement l'office de conducteur ; non, le courant ne s'étend pas
de proche en proche à travers les 150 kilomètres et plus qui séparent
les stations de Paris et ^de Rouen : dans les conditions ou le phéoo-
itoène apparaît , c'est-à-dire de telle sorte que son intensité ne dé-
pende en aucune manière de la constitution du sol , cette transitiis^
sion serait la négation des lois éternelles de la nature, du doubla
principe immuable de la proportionnalité des forces aux masses, tt
de la conservation des forces vives. Que se passe* t-il donc? Essayons
de l'expliquer.
Pour cela, rappelons d'abord la théorie si nette de notre immortel
Ampère : représentons*nous les deux pdies F et N d'une pîle, fi^. 18,
pidnche II, unis par un conducteur métallique, et disons comment
sVtablit le courant qui part do pôle positif. L'électricité libre à ca
pôle , mise en présence de la résistance que le fil conducteur opposa
) son écoulement , décompose l'électricité neutre ou composée de la
première molécule du conducteur , attire la molécule négative, et
repousse la molécule positive : cette molécule positive, k son t^ur,
décompose l'électricité neutre de la molécule suivante , attiro la ne*
lécole négative, rep/jusse la positive, etc., etc. La décomposition
sTétend ainsi de proche en proche, jusqu'à ce qu'enfin une dernière
molécule positive + p , mise en liberté ou repoussée Jusqu'au second
pôle N de la pile , soit neutralisée par l'électricité négative qui en
émane. Aussitôt, à la série primitive de décomposition, snccède OM
seconde série de recomposition : la dernière molécule négative — fi|
délivrée de la molécule positive neutralisée par le pôle négatif, rede->
vient libre , pois se combine avec la molécule positive qui la précède et
qui l'avait attirée ; l'avaut-derniôre molécule négative, libre à son loar<
se combine en arrière avec la molécule positive antécédente , et aiari
COSDUCTIRIUTÉ Hfi L^ T£KK£. %%i
fk suite, de proche «n proche , etd , etc. VoHk eomments'élahUt àmn
les idées si ingéoieases d* Ampère ce qu'on désigne sons le nom de
Goamt électrique.
Mah adoiettons muntettaot que nous brisioBs le circuit métalUque
à foli tnilien M » entre deux motécttie» libres, l'une positif e + p'^ du
eOtédep<Me positif ;^attt^en4g«tive-«n^ du côtédupUenégatil; puis
mettons ees dent extrémités» et par conséquent ces deux moléculeai
en communication avec la terre par les deux plaques A et B. Que va-t«
il arriver î La molécule positive est en contact aveo un énorme réser^
viir,oà elle peut s'éccmler sans presque anoune résistance, et qui pai;
cooséqueiit ne peut pae lui opposer de réaction : cette molécule dôi;
lors ne pourra exercer aucune action de décomposition , elle sera sim^
pleaMBt aheorbée. Mais aussitôt la moléoule négative précédente . re«
dsTeone libre , va se combiner aveo la moléoule positive voisine» etc. s
ce qni se passe du cûté du pôle positif arrive aussi du côté du pôle
■ëprtif ) il y aura donc encore cette foie une donbie série de décom-
pestions et de recompositions* Mais la série ne s'établit qete dans la
ndtié'dti cironit métallique dont nous avons parlée et le courant n'a
mbi cette foie que la résistaiice correspondant \k cette moitié du cir-»
coït} par suite son intensité sera douUe de ce qu'elle était d'abord.
Dooc« en général « qudle que soit la nature du fil coadudeur , si Ton
remplace la moitié de ce fil par la terre, le courant subsistera sanaqu^
l'énorme nnasse de fluide neutre que la terre renferme dans son seîQ
ait kesehi de auUr lea décompositiona et recompositions qui s'opère-
rtnt sentsment dans le conducteur métallique.
Yoitt précisément ce qui arrive sur les lignes télé^aphiques» Tous
amdeux fils paralWes, égaux, en communication à la station de
éépart ivee les deux pôles de la plie, ^uois à la station d'arrivée par
an troisième fil que noua supposerons, pour fixer les Idées , être leur
pfais courte distance ; le courant était établi } il allait de Paris ^ Rouen^
et revenait de Rouen- à Paris; il avait à Paris une certaine intensité
BKsurée, par aemple, comme dans une des expériences de M. Bré«
gœt, par i7* de la boussole des sinus; à Rouen son intensité était
de 15* s vous supprimei le second fil , vous prolonges jusqu'au sol la
plus courte distance des deux fils, vous mettez aussi en communication
iTec la terre la première extrémité un peu prolongée do premier fil ,
le courant subsiste; mais son intensité a passé subitement, ou dans
un instant inapprédable, du simple au double : elle sera à Paris de TS""^
S64 TÉLÉ6RAPH1K ÉLECTRlQUe.
I Rouen de 2^; noas ayons dit pourquoi les iateasitét ne sont pas
rigoureiuement 7A* et S0^
Qnel est donc simplement le rôle admirable de la terre< A-t-elle
dté canal on condoctenr? Â-l-eHe sobi dans tonte la masse de son
llnide neutre une suite de décompositions et de recompositions ! Non,
certainement non ; mais elle a été nn résenroir, un puisard où, d*on
c6té l'étectricité positive, l'éleclricité négative de l'autre sont aHéci
se perdre, ont été absorbées* Noos avions proposé d'abord, avec timi*
dite, cette explication d'un phénomène véritablement surprenant;
|ios craintes se sont complètement évanouies, depuis que nous avens
appris k Gœttingue, de la bouche même de riUustre Ganss, qos
ces idées lui étaient depuis longtemps lamilières, et qu'il les exprimait
de la même manière que nous : il a toujours vu dans la terre, non on
conducteur, mais un absorbant de l'électricité : ^électricité à ses
yeux est non conduite parla terre, mais sucée, eingesog&n. A«x pèles
de la pile, nous disait-il dans notre langue, qu'il parle très-correcte-
ment, se fait la production, par les jplaques enfbuies se fak la dépense.
Et qu'on lé remarque bien, cette explication, toute naturelle dans l'hy-
pothèse des deux fluides, est presque phis ladle à concevoir encore
dans la théorie d'un seul fluide, en excès au pôle positif delà pile, en
défaut au pôle négatif. D'autres savants distingués ont partagé depuis
tes mêmes convictions; ils admettent de plus, avec M. Gaoss, que si
les extrémités d'un fil conducteur unique , au lieu d'être plongées
dans le sol , se termuiaient I deux globes semblables I notre terre,
mais entièrement isolés dan» l'espace , le courant existerait encore
avec son intensité double. Évidemment, dans la situation où nous les
plaçons, les deux globes ne feraient pas l'office de condacteors,
puisque nous les supposons séparés l'un de l'autre par une immense
étendue de substance isolante , mais bien l'office de réservoirs. Ce
serait la réalisation de la grande pensée qtie M. ll^healstone assure
avoir hie qndqne part, dans un des ouvrages de Delnc, et que noos
avons déjà rappelée. Reste donc à aller fixer l'extrémité de ce nierveil*
leux fil sur notre satellite, pour que les êtres qui Thâbitent, en sup-
posant qu'ils existent et qu'ils soient intelligents, puiaseni correspon-
dre avec noos dans un instant indivisible. On aurait cependant ï
craindre, noos disait M. Gauss en riant, que la lune fût trop aride et
trop sèche , car les bassins que nous appelons ses mers, dans notre
langage borné, sont loin d'être des réscrvoira d'eau.
CONDUCtinUTÉ DE LA T£ilA£. 365
No» ééom n coDTainea de la posribilité d^éuUir an counil wtt
m seoi coodocteiir dont ks extrémUés plongeraient dans deux réser*
Toirt parbiiement isolés » qoe nous avons voulu le prouver par une
expérience décisive. M. le professeur Van Rees » d'Utrecbt , voulut
bien nous aider et mettre à notre disposition ses excellents instru*
menu. Qttoi<|ue cet essai n*ait point réussi , nous le raconterons, en
priant les savants qui se sont occupés spécialement de ces recherches
de le répéter sur une échelle asseï vaste.
Sur deux gftteaux de résine nous avons placé deux vases de verre
pouvant coDienir k peu près trois décimètres cubes d*eau ; aux deux
pôles d'une pile excessivement £ub!e, formée de deux fils, Tun de
pniTre, Taotre de xioc, amenés au contact et plongeant dans Teau
distillée, nous avons fixé deux fils de cuivre dont les extrémités termi-
nées par des plaques plongeaient dans deux vases : un galvanomètre
très-sensible faisait aussi partie du circuit. J'avais espéré qu'en rem-
plissant peu à peu les deux vases, nous arriverions au point où les
deux' volumes d'eau addulée feraient ta fonction de réservoirs, et qu'il
ce mommit nous verrions naître le courant ; il n'en a rien été. La ca«
paché de nos vases était beaucoup trop petite; mais nous persistons k
croire, avec M. Gauss, qu'avec des vases beaucoup plus grands, ou
svec un grand nombre de vases communiquant ensemble , on verra
eofin se réaliser le curieux phénomène d'un courant électrique circu*
laM entre deux réservoirs complètement isolés : phénomène qui, nous
n'en doutons pas, se produit actuellement et dans des proportions gi-
gantesques sur toutes les lignes de télégraphes .électriques qui n'ont
qn'un fil. Benncoop de physiciens peut-être ne seront pas de notre
avis. Une première note insérée dans les Compteê-rendus de VA'
eadémiet séance du 12 janvier 1845 , indiquait trop que U. Mat-
teocci voudrait démontrer la thèse contradictoire de la nôtre. « Deux
bypodièaes , dit-il ^ ont été mises en avant : Faut-il regarder la terre
comme tout autre corps conducteur, qui, par son grand vohime, peut
suppléer à sa mauvaise conductibilitét ou bien faut-il admettre que
les deux charges électriques, libres aux extrémités de la pile> trou<-
vent toujours I se répandre dans la terre qui , réservoir universel ,
parvient^ neutraliser ces charges sans que son fluide naturel soit dé-
composé par les fluides libres de la pile? Voici par quelles expériences
le savant professeur de Pise prétend démontrer la vérité de la pre-
mière hypêtiièse. Nous le laisserons parler* • J'ai fait naître un coih
306 XÉLÊURA^PHlfi ÉLKC7iBlQlJ£.
rant atee une pile de dix éléaieiHs de Buoaea, en AieaBiploBierles
deux pôles dans deux puhs, c|oi étaient à 160 laèireede dirtanoe : m
galvanomètre faisait partie do ciicnit, et devait indiquer le gnisageda
courant. Dans cet inlervaUe se troavaient dèox antres pailti k peo
près en ligne droite avec les puits extréiaes i la distance entre cei
deux puits était de 30 mètres; ils étaient éloignée des dè«i puits ei*
trêmes Van de 80 mètres, Tantre de 50. J.ai iait plonger les extrémi»
tés d'un bon galvanomètre de fiJ longdads les deux piûls inlerlcé*
diaircs : ces extrémités étaient ou en argent, ou en platine; j'ai
attendu que Taiguille du galvanomètre revint à zéro; alors j'ai bit
passer le courant dans le grand circnit : j'ai obtenu k riastant am
déviation de d6 k 6.0 degrés. J'ai répété rexpérienee après avoir ren*
versé la direction dn courant de la pile daqsle grand circuit : aotsitftt
la direction du courant, que j'appellerai déaormais dérivé* a été die»
même changée. Je m'étais bien assuré d'avanoe do parfait iseiemeat
de mes deux circuits.
» J'ai enGn répété ces expériences en réduisant rintoraMe de dé-
viation à la longueur d'un mèlre, c'est-à-dire en plongeant les extré>'
mités du galvanomètre dans le même puitSf Dans ce cas» en iemant
le circuit de la pile i je n'ai obtenu qu'une déviation de 3 ou 4 de*
grés, mais qui s'est aussi renversée en changeant la directioailn cen*
rant de la pile.
» Il est donc Men prouvé que les courant» obtenus dafts le cirtaut
intermédiaire étaient dés courants dérivés. Or cela devait être» enad*
mettant que le courant électrique se transmit dans la terre à la im-
aière ordinaire , tandis qtt*on ne peut pas le concevoir dans l'aotie
hypothèse.
» Il est clair que Ui aeotralisatton de deux fluides libres anx extré-
mités de la pile ne devrait pas troubler uniquement les flnîdes nato*
rels de la masse terrestre interposée entre ces exti^mMés , mais qnè
cette rupture d'ëtfoilibre doit avoir Heu dans tons les aens anienr de
ces extrémités Si Ton restreint la neutralisation des deux éleotrieiléi
k la masse de la terre interposée, et qu'on admette qu'elle s'opère
successivement de molécule k molécule, on rentre dans l'hypt^tMie
que nous iaisoos toujours pour Ui propagation des courants éice*
triques, t
Mous ne craignons pas de dire que U. Malteucci s'est trompé, qae
sen expérience a été mal faite^ et que l'on ne peut en rien oonetaire.
CONDtiCTIBlLlTÉ DK LA t£KKË. m
Lt pHfsèiieê constatée du cotirant déiifé prouve peut-être qvie, flans
In conditions où s'était placé M» Matteucci , la terre n*était en effet
qn'Qo conducteur ordinaire; qu'il y avait entre les puits extrêmus
^liange réel d'électricité, une sorte de radiation double qu'il a saisie
au passage dans les deux puits intermédiaires. Il n'en pouvait guère
être autrement; mais, qu'on le remarque bien , ces conditions n'oiit
rlea de commun arec ce qui avait réellement lieu entre Paris et Rouen.
Chez M. Matteucci, la pile est relativement très-forte ; la distance des
dcax puits est très-petite : 160 mètres , ce n'est pas grand'chose , et
la conductibilité connue de la (erre ne permettait pas de supposer un
instant qu'elle pût isoler les deux extrémités des piles. Au lied d'inter-
poser Immédiftiement la terre, il fallait d'abord et avant tout fermer te
courant par un fil de même grosseur et de même longueur que le^
deux premiers fils, mesurer Tinlensité du courant, remplacer etisoltè
le second fil par la terre, mesurer encore l'Ititensité, s'assurer si eRi
était bien double de ce qu'elle était d'abord , comme dans les expé<*
rieoces de Paris il Rouen , de Londres d Soothampton , de Munich^ de
Siint-Pétersboiirg, etc. Si toutes ces précauttoûs avaient été prises, ai
rioteosilé double avait été mise en évidence , ou aurait pu alors pro^
céder à la recherche do eourant Intermédiaire ; et si ce eonratit était
apparu daôft les circonstances que nous venons d'énumérer , la vértié
de la première théorie serait peut-être établie. Nous disons peut-étroi
car il est encore, dfaos les expérieaces de M. Matteucci, une clrcoo^
staoce inexplicable ; pourquoi ce courâol dérivé diminuait-il si coiMi»*
dérablement , quatid on^ réduisait l'hitervalie de dérivation T 14 y a
phit : M. PûggeHdorir Remarque avec raison que l'expérienoe de
M. Matteucci se contredit elle-même, ou mieux, nie la théorie qu'elle
devak soutenir. En effet , si la résistance de la terre oet nulle , com^
nent pourra-ton Jamais comprendre que le courant transmis par la
l^îFe poisse parvenir A vaincre la résistance cousidérable opposée par
^ long fil do galvanomètre de M. Matieuccif 11 y a contradtctioil
^8 1er termes. 81 , comme on le veut , la terre , en raison de sa
grande section, est un conducteur infinimeat parfait, le courant
qu'elle transmet ne pourra jamais être dérivé ; cela est évident : donc^
>i M. IHatteueci a constaté réellement le courant dérivé, c'est que la
*«tre, dans les conditions où il s'est placé , n'agissait , par les raisons
n^ 0008 avons défi dites, que comme un conducteur ordinaire et im*
PirCiit.
268 TÉLÉGRAPHIE ÉL£€TR1QU£.
Au reste , le saTant professeur de Pise était si peu coQ?«incQ lai-
même de la certitude de ses couclusions qu*il s*est cru obligé d'entre-
prendre nnenouTelle série d'expériences. Voyons si cette fois il a été
plus heureux. Ce dernier, travail aura du moins fait beaucoup de
bruit. Envoyé par l'auteur à l'Académie des sciences de Paris , à l'As-
sociation britannique pour l'avancenient des sciences, à la Société
royale de Londres , il m'est revenu ces jours-ci par les journaux dn
Nouveau -Monde. Nous laisserous parler M. iyatteucci, en nousperuKlr
tant» comme dans les notes précédentes, de faire quelques correctiens
à son style pour le rendre plus intelligible.
t La partie la plus importante de nïes nou?elles recherches, dont
je ne veux mentionner ici que les résultats principaux, est celle qui se
rapporte à la conductibilité de la terre k de petites distances. Je fais
toutes mes expériences avec une -pile à force constante, un grand
rhéostat de fil de laiton, un fil de iér couvert de guita-ptrcha
ei terminé par des lames de cuivre qui plongent dans une solution de
sulfate de cuivre contenue dans des boites en terre cuite : ces boites
plongent dans la terre à des distances différentes, et je ramène toujours
l'aiguille à la même déviation è l'aide du fil du rhéostat
9 Qnellequesoit la qualité de la terre sur laquelle on opère, on IroBve
que la résistance de la couche terrestre diminue très-rapidement, et
d'autant plus , que les lames plongent davantage. A la distance de
60 à 100 mètres , le courant cesse de diminuer ; à des distances pins
grandes, Tintensitédu courant augmente jusqu'à devenir égale -à celle
qu'on trouverait dans le circuit entièrement métallique. Ce résultat se
▼érifie toujours pour des distances de 15 à 20 kilomètres. L'augmen-
tation do courant avec la longueur de la couche terrestre est indépen-
dante de la nature et de la forme de celte couche , et se fait à peo
près proportionnellement k cette longueur. C'est avant d'arriver à la
longueur de la couche à laquelle cesse la résistance qu'on trouve
l'influence de la nature et de la forme de cette couche sur cette même
résistance. Lorsque la couche est très-mince, il n'y a pas de diffé*
rence entre sa r^isiance et celle de la même couche de terre ou d'eao
contenue dans un vase isolé. Pour des épaisseurs de quelques centi-
mètres, les différences sont déjk très-grandes. Je citerai ici uneseole
expérience. Une couche de terre de 0"^ 5 d*épais8eur dans la terre
produit une résistance qui est k celle que la même couche présente
lorsqu'elle est contenue dans un canal en bois isolé, comme Ik S084.
CONDUCTIBILITÉ DE LA TERRE. 260
Il iiHil, avee celte seconde coQciie , 5 étéments pour obtenir le même
courant qu'on a avec un élément dans la première couche.
• Dans la couche de terre contenue dans un canal isolé , la résis-
tance augmente exactement avec la longueur, suivant la loi décou*
vene par MM. Pouillet et Fechner. La résistance d'une couche de
terre varie exactement en raison inverse de la quantité d'eau qui y
est contenue : ainsi eUe est représentée par 38 dans la terre qui
contient i8»50 d'eau pour 100. J*ai vérifié cela sur la terre des
cbaaips , des fossés, sur des couches de grès et d'argile. En compa-
rant la résistance des couches de terre qui contiennent une quantité
élliérente d'eau , on Iroove que la résistance cesse sensiblement \ la
même distance; mais dans la terre plus humide, la diminution est
moias rapide dans les premières couches qu'elle ne l'est dans la terré
moins humide. Avant d'arriver à la couche iimite de h résistance,
l'kiOiieoce de la forme de la couche est maâifeste : si la couche de
terre s'élève entre les deux lames en forme d'une petite colline, la
résistanoe est moindre que si la couche est horizontale ; et la résis-
tance augmente encore , s'il y a dépression de la couche entre les
lames. Dans toutes ces expéHences, l'influence de l'étendue des lames
métalliques rhéophores est nulle au delà de la couche limite, et très-
petite avant d'y arriver.
» En me bornant, pour le moment, à l'exposition des principaux
résollata que j'ai obtenus par une suite de recherches poursuivies
pendant six mois de séjour I la campagne et que je continue toujours,
je demande la permission de m'arréter un instant sur les explications
qu'on a données de cette propriété shigulière de la terre. Quelques
physiciens expliquent ce phénomène en le présentant comme un cas
de prqMigatioo du courant électrique dans un corps mauvais conduc-
teur, maïs d'une section énormément plus grande que celle do fil mé-
tallique auquel on le compare; d'autres, rejcUnt cette idée, ont dit
qu'on devait regarder la terre comme le réservoir universel de l'é-
lectricité, et que les deux électricités de la pile s'y déchargeaient
comme celles de la bouteille de Le} de. Cette seconde explication semble
avoir plus de partisans que la première. En effet, en réfléchissant à la
mauvaise con^nctilMlité dont jouissent les matériaux de la terre , étu-
diés séparément , on doit trouver très-remarquable que la terre soit
douée d'une si bonne conductibilité. Non-seulement nous devons ad«
mettre que la couche terrestre interposée entre deux stations télé-
270 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
gr^biqo68 conduit mieux que le fil de caivre aqquel on !• comptre}
mais même sur des ligpes où il y a plunieurt fib télégraphiques tendui
et tous eii communication avec h terre aux extrémités» lorHiue le cou-
rant est transmis par un de. ces fils , il n*y a jamais la moindre trace
d'électricité qui passe par les autres, s'ils sont bien isolés sur la ligne.
De là il faut conclure que la conduclibililé de celte couche terrestre
est meilleure que celle de tous les fils métalliques réunb i mais ce
n'est |)as encore asse^ Puisque Texpérience démontre q«e la réus*
tance de la couche terrestre n'existe plus iofsqne cette couche atteint
une certaine longueur, il faut conclure que» ai la terre était eompoete
d'un corps doué de la même conductibilité que le Ql , elle ne pourrait
pas produire un effet meilleur. C'est par ces conaéqueneos que quel*
ques physiciens ont été amenés à rejeter rexplkalioo de la bonne
conduclibilité de i^ terre , en la regardant comme un cas do propiga*
tion du courant électrique dans uq conducteur d'uoe aeclion énorme,
pans cette idée, après le résultat de mes expériences, il (aot encore
expliquer pourquoi la résistance de la terre qui existe à de petites
distances diminue rapidement, cessa et devient moindre k mesure
que la longueur de la couche augmente. C'est là l'obiiet do racbercbes
que je poursuis roaint^enani^ recherches dans lesqueilea J'ai eu à eut"*
dier la conduciibilité dans des sphères et l'influence qu'exeroe «ir cftie
conductibilité un liquide qui sq trouve hors de la sphère ayant poor
diftmètre la distance entre les deux lames rhéopbores. J'ai également
étudié la conductibilité d'une certaine couche liquide qui se treufe
superposée à des couches qui ont une meilleure conductibilité. Il m'est
impossible de donner ici tous les nombres de mes expériences» Il ne
suffit de dire que l'influence du liquide iaUr^i et sa ineillenre ooo-
ductibilité, sur la conductibilité d'une certaine couche, eal parfaite^
ment démontrée ; elle est très-grande et at^mefi<« av^ fifêiacur
de celte couche,
• Je vais citer les résultats d'une seule expérience pomr mielix faire
comprendre rinfluençe du liquide tat4rai sur la oonduclibilité d'une
certaine couche liquide ; la résistance de cette couche de 0*f06Sd'é'
paisseur, entourée de Uquide sur une longueur dix fins plus grande
que son épaisseur, est à la résisunce de cette couche sans liquide M*
rai comme 66 : 126. Ce rapport augmente avec l'épaisseur de la ceo*
cbc , avec la masse du liquide latéral, et avec la meilleure condneti''
biliié de ce dernier liquide.
COUDVCTJBILtTÉ DE LA TEAAE. t71
• La qMiiifilé 4*680 qui augmente dans léacaaches terrestres avec
la profondeor donne k ces couches une romlucUbilité toujours crois^^
saaie. H iMt, pour expliquer avec eus idées la conductibilité de la
terre telle qu'elle est tnoovée par l'expérience, admettre, ce qui ne
sera pas en eppoaitlon avec les résultats de la géologie , que la codduc^
tibttilé dea matériaot de la terre augmente avec la profondeur et sur-
paffe blenièt celle de Teau pure. Les sels dissous dans Teau et les
foacbee méulliqaes sont certainement des corps meilleurs conduc-
teurs que Teau pore.
• Lorsqu'on réfléchit à la vitesse avec laquelle Télectricité se pro-
pige et k la nature du mouvement qui , suivant toute probabilité ,
cooslltue sa propagation , en ne doit pas éire surpris si une masse
.iiè8*fraiide d'un eorps conducteur est dans !e même temps envahie
par les mouvements vibratofares du fluide électrique, et si plusieurs
da CM OMNivenenta , produits par des sources diflti^rcntes, peuvent se
propager dans le même milîeo sans se tronbler réciproquement
« Oo a feil, contre ces Idées sur la conductibiKté de la terre, une
objectioB qui ceosisle ï dire que fhumidlté des couches terrestres ne
saoraîl lai»aer passer le courant sans se décomposer en hydrogène et
en oiygèM. En admettant comme bien démontré par l'expérience
qu'il n'y a pas de conductibilité dans un fiquide sans qu'elle soit ac-
compegnée de te décomposition électro-chimique, il ne s'ensuit pas
qù'û en aoltaiaM pour la terre. J'ai pris du sable très^-pur et parfaite-
nest desséché , et j'en ai formé une couche bien isolée de la terre.
Cette eoociie ne conduit pas le courant électrique; nais, laissée ^
Mtf et loraqu'eUe a absorbé quatre pour cent d'humidité, elle com*
nence à conduire le courant électrique , et cela sur des épaisseurs
de piasieors mètres.
s L'idée d'expliquer te conductibilité de la terre en la regardant
œnnie le réservoh* universel n'explique pas les lois de ce phénomène,
et elle me semble incapable de résister I quelques objections qui peu-
vent se hhpe en se prenant I eiaminer les conséquences nécessaires
de cette idée même.
• En eOIct, pourquoi une eouobede 0*,50 conduh-elle plus mal
qu'une couche de 10 mètres! Pourquoi la résistance de la terre cesse-
t-dle , et pui^ devient^eUe meiôdre ii nuesure que Tépaisseur de la
couche augmente t I^urquoi, dans un circuit mixte d'une grande
longueur, trouve-t-an toqjourset eiadeoient la seule résistauce du fil
27 2 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
méttUiqae da circoit ? Qaelle que Mit la loegaeur da coadactcur^c
la macbiiie électrique , 9II commuBiqae à la terre , rialoeace de ce
conducteur est nulle. Enfin , pourquoi « quand on met une couche
de terre ou d*eau contenue dans un vase isolé en cominaiiicatkNi atec
la terre à Taide d'un gros fil de cuivre terminé en lames qoi pbngMit ,
Tune dans la couche isolée , l'autre dansTean d'un puits; pourquoi»
dis-je , la résistance de celte couche reitô-t-eUe exactemenl la même
dans les deux cas, comme cela est prouvé par des expériences r%o«-
reuses et très-faciles à répéter ?
» J'ai tenté de découvrir si des courants électriques développée
d'une manière çuetconque par la terre pouvaient expliquer les
phénomènes trouvés par mes expériences : la conducUbîlité. d'une
couclie terrestre d'une certaine longueur est indépendante de sa nature .
et de sa direction relativement au méridien. »
Franchement , que signifie et que prouve cette noaielte note de
H. Matteucci? Absolument rien. Ne croirait-on pas qu'il se rangées*
tièremenl à notre manière de voir quand , après avoir exposé les deox
opinions et avoué que la seconde a plus de partisans que la première ,
il ajoute : « En effet , comment la terre serait-elle douée d'une si
bonne conductibilité quand les matériaux dont elle se compose sont ai
mauvais conducteurs? Comment peut-elle conduire mieux l'éleclricilé
que le fil de cuivre moitié du circoit? Comment le courant électrique
ne passe-t-il pas d'un fil k l'autre, quoiqu'ils communiquent Ions avec
la terre, conducteur parfait? Comment admettre que la terre conduise
aussi bien et nueux que si elle était un fil métallique de grande sec*
Uou ? etc., etc. » On le voit donc, le premier EN effet de M. Matteucci
montre en lui un partisan déclaré , un partisan convaincu de la théorie
qui assigne à la terre les fonctions de réservoir ou de puisard. Mais
attendez. Nous lisons quelques lignes plus bas : « L'idée d'expliquer la
conductibilité de la terre en la regardant comme un réservoir ne rend
pas compte des lois du phénomène , et elle me semble incapable de
résister à quelques objections. Puis apparaît un second en effet con-
tre-partie du premier. «En effet, pourquoi une couche de 50 cen*
timètres conduit-elle plus mal qu'une couche de 10 mètres ? Pourquoi
la résistance de la terre cessor-t-elle et puis devient -elle moindre à
mesure que l'épaisseur de la couche augmente? Pourquoi dans vu
circuit mixte trouve-t-on toujours la seule résbtance du fil métalliqoc
du circuit ? » La réponse aox premiers de ces pourquoi est très-simple*
CONDUCTIBIUTÉ DE hk T£RRE. Î73
Dans notre théorie, la Toici : parce qae la couche de 10 mètres com-
mence à faire un peu la fonction de réserroir, et que le courant est déjà
quelque peu impuissant à décomposer tout le fluide neutre de cette
couche. Le second pourquoi est exprimé d'une manière inioteliigibie,
et le fait sur lequel il s*appuie ne ressort nullement des expériences
de M. Matteocci : elles prouvent, au contraire, qu'au delà d'une cer-
laine longueur, l'intensité du courant croit proportionnellement à la
longueur et est indépendante de la nature et de la forme de celte cou-
che; qne dans la terre une couche de 50 centimètres d'épaisseur présente
one résistance deux mille quatre-vingt-quatre fois plus petite que cette
Oléine couche prise dans un canal isolant, etc., etc. Quant au troi-
sième pourquoi , nous ne comprendrons jamais qu'il ait pu être posé
par un physicien qui a tant fait parler de lui , puisque le fait de la seule
infloence du conducteur métallique-est la conséquence immédiate et
nécessaire de l'hypothèse qui fait de la terre un puisard. Il est bien
on quatrième pourquoi énoncé par fil. Alatteucci ; mais cet énoncé est
an-dessus des forces de mon intelligence , et je ne le comprends pas.
Sans cela, le parce que ne se ferait pas attendre.
Je regrettQ vivement d'être coname forcé de relever dans la manière
d'agir de 11. Malteucci une sorte de duplicité qui désole. L'illustre
physicien a deux visages, l'un qu'il montre à Paris, l'autre qu'il mon-
tre en Angleterre; et deux plumes, l'une pour correspondre avec
rinstitut de France, l'autre pour écrire aux savants anglais. Il sait
qu'à Paris les droits de Ohm ont été méconnus et attaqués par un
physicien célèbre dont la protection lui serait utile pour arriver à être
bientôt membre correspondant de l'Académie des sciences; dans l'édi-
tioa française de son mémoire, il ne parlera donc que de la loi décou*
îertepar Mi\l. PouiLLETet Fechner, Comptti-rtnduSy tome XXX»
page 776 : dans l'édition anglaise , les noms de MM. Pouillet et Fechner
disparaîtront pour taire place à celui de M. Ohm. En France, oJ!i les
avis sont partagés sur le rdle que joue la terre, M. Matteucci se
ralliera tour à tour aux deux théories : en Angleterre, où fa question n'a
pas encore été débattue, il prendra un ton plus tranchant : l'opinion
qui affirme que l'électricité se dissipe dans la terre ne soutiendra pas
le plas léger examen ; elle sera proclamée inconciliable avec les faits
les plus élémentaires de la conduciibiliié de la terre. Reprenons ces
laite teb qu'ils sont énoncés dans le mémoire de M. Matteocci ,
AthiiuBum^ iO août 1850. Dans notre théorie, on ne pourrait pas
18
i:4 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
expliquer : l"" comment la résistance de la terre croit d*abord avec la
longueur de la couche ; c*c8t faux évidemment , puisque la terre agit
d*abord comme conducteur, et que la résistance. d*un condacteor
croît avec sa longueur; 2* comment la résistance varie avec sa profon-
deur eti'humidité de cette couche ; c'est faux, la variation est toute natu-
relle tant que ta terre agit comme conducteur, et M. Mattencci dit
en termes formels qu'on n'observe l'influence de la nature et de la
forme de la couche qu'avart d'arriver au point où la résistance cesse ;
5^ comment la résistance varie quand la masse de terre interposée
entre les électrodes diminue ou devient presque nulle , comme sur
les moniagnes ; c'est faux, car c'est encore l'influence de Tépaisseur de
la couche, influence nécessaire tant que la terre conduit l'électricité,
comme dans ces expériences sur d'assez faibles distances , faites par
M. Malteucci; 4* comment l'interposition d'une portion de terre d'an
pouvoir conducteur différent modifie la résistance de la masse entière;
c'est faux, car c'est encore la nature de la couche que l'on met en jeu,
et qui, sensible d'abord, disparaît ensuite, comme M. Mattencci l'af-
firme lui-môme; 5"* enfin, finatly, M. Mattencci prétend que dans
notre théorie la résistance du courant mixte devrait disparaître, ce qui
n'arrive jamais! Pour cette fois, c'est trop fort, et nous sommes forcés
malgré nous de déclarer que M. le professeur de Pise n'est pas un
homme sérieux. Gomment ! la théorie qui réduit la résistance k celte
du conducteur métallique, qui montre jusqu'à l'évidence cette résis-
tance seule en action , nierait cette résistance ! Voyez quelle lamen-
table contradiction : on nous sommait dans l'édition française d'ex-*
pliquer pourquoi dans te circuit mixte d'une grande
longueur on trouve toujours et exactement ta seule résis"
tance du fit métallique du circuit; on nOos demande dans
l'édition anglaise de montrer que nom ne faisons pas dispa*
raitre la résistance nécessaire du fit métallique !!I Le pour-
quoi inintelligible en français est plus accessible en anglais ; le voici :
pourquoi la résistance devient-elle infiniment plus grande qoaod
nous enfermons la couche de terre dans un canal en bois séparé do
globe, mais en communication avec lui par deux larges plaques mé-
talliques 7 Un enfant répondrait : C'est que, dans le canal en bois, Il
couche de terre agit comme très-mauvais conducteur; et tout serait
dit. M. Mattencci est un trop grand homme pour raisonner avec
les simples mortels, Aqniia non eapit mnscas! Nous avons réduit
CWOUCTlBlUTi DIS U TfWE. )75
i leur juste valeur ces issertioiii purement gratuitei : et il nous reste
è foripiiler, dans rintérêt de la science, un \if regret, c'est que des
aiBrinations si légères trouvent tant d'accès dans les recueils acadé*
mîqoes, etqa'elles soient reproduites sans discussion, sans aucune
rtmarque critique , par tous les èciios de la pnbliciti scientifique.
N'eat-ce donc rien que de semer ainsi l'erreur à pleines mains?
tL Maiteucci a fait l'eipérience capitale que nous réclamions de lui
dane notre première édition , il a vu clairement la terre agir d'abord
c^mme conducteur, opposer au courant une résistance réelle, affaiblir
son intensité dans une proportion notable; il a vu cet affaiblissement
cesser en partie dès que la couche de terre avait i 00 mètres deJonguour,
et le courant revenir plus tard à Tintensité qu'il aurait eues*il n'avait
travené que le circuit métallique. Il a donc vu de ses yeux , toucbé de
aes mains le double rôle essentiellement différent rempli par la terre
daoe la transmission des couranui. Je dis essentiellement différent , car
il n'est pas question ici d*une différence de même nature, du plus au
moins, mais d'une différence du négatif au positif, do jour à la nuit.
La terre fait d'abord l'office de conducteur, et alors la résistance
qu'elle oppose ii la transmission du courant augmente sans cesse, et
riDiensité do courant va toujours en diminuant Pois tout à coup ces
premiers phénomènes cessent, la résistance diminue , Tiniensité aug«
mente : donc la terre exerce maintenant une action toute différente;
son rMe a changé « elle n'est plus du tout un conducteur, puisqu'elle
opère en sens contraire des conducteurs.
liais oublions M. Ilatteucci, et pour mieux mettre en évidence la
finsseté de Thypothèse que nous combattons , voyons dans quelles
étranges illusions elle a jeté on des professeurs de physique les plus
habiles du monde. Cest M. Pouillet qui parle en 1850, et dans un
rapport I l'Académie des sciences, que MM. Regnaud et Séguier ont
signé sans doute par complaisance I « La théorie avait pareillement
indiqué un moyen doubhsment économique d'établir un circuit entre
deux points très éloignés, comme Berlin ^\ Paris. Le moyen consiste
k remplacer l'un des fils par la terre elle-même. Supposons, en effet,
qu'il n'y ait qu'un seul fil de métal étendu entre ces deux points^ et
qu'à Paris son extrémité communique aU sol par une large plaque de
métal plongeant dans la Seine, ou seulement dans l'eau d'un pulis;
qu'à Berlin le pèle négatif de la pile communique aussi à l'eau d'un
puilSt et par suite aux eaux de la Sprée. On comprend qu'à l'iusiant
18.
276 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
OÙ le pôle positif touchera Textrémité du fil , le coarant viendra,
comme tout à l'heare, de Berlin à Paris par le fil de niëtal; mais
qu'an lieu de retourner de Paris à Berlin par le second fil qui n'existe
phis, il s'en retournera par les eaux de la Seine, de la mer du Nord,
de l'Elbe et de la Sprée , et de plus par toutes les portions du «d
dont la conductibilité est suffisante pour lui liyrer passage, t Non , il
n'est rien dans les contes des Mille et une Nuits d'aussi merveilleux,
d*aussi fantastique que le plan de voyage tracé par l'imagination facile
de M. Pouillet à la pauvre petite molécule positive forcée d'aller de
Paris à Beiiin pour se faire neutraliser au pôle négatif de la pile. En
sortant du pôle positif qui l'engendre, elle se dit à elle-même que,
née d'une pile en communication avec Berlin , c'est bien à Berlin
qu'elle doit aller et non pas ailleurs ; elle se consulte donc et s'oriente
au fond de son puits : elle se garde bien d'aller se jeter au pôle né-
gatif des autres piles qui fonctionnent dans son voisinage, ce serait
trop simple, trop facile, et elle n'est pas assez méchante pour jouer
un aussi mauvais tour aux impatients qui attendent à Rouen , à Lille,
à Tours, l'arrivée des correspondances télégraphiques. Mais die entend
la Seine couler dans le lointain , elle a appris la géographie, elle sait
que la Seine se jette dans la Manche, que la Manche communique k
la mer du Nord, etc.; elle franchit donc d'un seul bond la distance de
son puits à la Seine , qui l'emporte et la jette dans la Manche. Le
détroit est très -resserré, et il est impossible que la savante molécule,
qui de Paris aspirait Berlin , n'ait pas la conscience du voisinage des
côtes anglaises qui l'appellent, qui loi présentent sur mille points, à
Douvres, à Folkstone, etc., des sources d'électricité négative en tout
semblables & celle qu'elle va chercher à Berlin. De deux choses Tune,
donc, ou la petite monade aime trop l'Angleterre , et elle reste à dis-
tance de ses rivages, pour ne pas y apporter la moindre perturbation ; on
son horreur pour le sol anglais la détermine à poursuivre sa route;
car enfin , pour une molécule ou une vibration située au milieu de
rocéao , quelle raison , quelle cause physique l'entraînerait plutôt à
Berlin qu'en Angleterre, en Ecosse, en Suède, en Danemark, en Hol-
lande? etc., etc. M. Pouillet dira pent-être, non pas qu'une même
molécule ira partout, il renonce sans peine à l'opinion, la plus probable
cependant, que les courants électriques sont, non pas un mouvement
vibratoire transmis, mais un véritable transport ; il dira que (e courant
s'échappera par toxites Us portions du sol dont ta eonduc^
CO:«l)UCTIBJLlTÉ DE LA TERRE. 277
iiHUté est êuflUante pour lui iivrtr passage. Or, je le de-
mande, fst-il rien de plus déraisonnable , de plus impossible à con-
cevoir qn*un courant qui 8*éparpiile sur l'énorme distance de Paris à
Berlin, dans tontes les directions possibles, qui se communique an
globe entier, et qui parvient cependant à destination avec une inten-
sité très-comparable à celle du point de départ ; c*est la négation des
principes les plus élémentaires de la mécanique, le renversement de
tontes les lois suivant lesquelles s'effectue la communication du mou-
vement. Ce qu'il y a de plus extraordinaire^ c'est que ces étranges
doctrines aient trouvé pour interprète M. Pouillet, qui se pose
comme ayant établi le premier que te courant se partage entre (es
diverses partions du^ circuit^ en proportion de ieur pouvoir
conducteur. Ce partage admis, comment concevoir que les courants
dérivés n'épuiseront pas mille fois le courant principal avant son arrivée
k Berlin? C'est vraiment revenir è la science cabalistique et occulte
du moyen âge que de s'obstiner è présenter comme explications de pal*
paUes impossibilités; et le spectacle de l'Académie des sciences accep-
tant et sanctionnant par son vote unanime de semblables doctrines »
contriste Tintriligence. En relisant ce trop célèbre rapport de M. Pou il-
let, j'y trouve le passage suivant : t S'il arrive que les fib commu-
niquent électriquement entre eux: si, par exemple, on les réunit par
un fil fin de métal, par on filet d'eau ou d'humidité , ou, en général ,
par on arc conducteur, cet arc conducteur défient à l'instant le siège
d'un courant dérivé qui affaiblit , dans une certaine proportion , le
oonrant dévolu à la portion restante du circuit. Ce qui arrive pour
une seule dérivation arrive pour un nombre quelconque et il en ré-
sulte auunt de courants dérivés... Alors les piles les plus énergiques
deviennent bientôt insuflSsantes pour faire passer un courant efficace
dans une ligne télégraphique d'une étendue considérable. » Et dix
lignes plus bas, M. Pouillet trace de sang-froid l'itinéraire du courant
i travers les dérivations en nombre infini qui se conjurent de toutes
parts contre lui , et le fait arriver sain et sauf à Berlin I
Nous persistons donc à soutenir qu'en complétant le circuit sur les
longues lignes tél^;rapkiques, la terre agit comme réservoir, suçant
et absorbant aux deux extrémités du fil les électricités libres que la
pile ou l'appareil électro- magnétique y envoient. Non, à d'aussi
énormes intervalles, la terre ne fait pas l'office de conducteur ; la mo*
lécole positive partie de Paris ne peut pas, à travers mille obstacles ,
27S TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
aller chercher le pMe négatif qui Tatiend à Berlin ; non, le petit ébran-
lement excité au pôle (positif de la pile établie à Paris ne peut pas, aana
s'éteindre et se perdre mille fois sur la route, se propager jnsqo'à Berlin.
Nous le rép^tonst M. Matteucci a fait une des expériences qui devaient
Tîder le débat. Au lieu de placer tout d'abord les deux plies I une très*
grande distance, il s'est éloigné graduellement, il est allé de station en
station, il a fermé tour k tour le courant de chaque station* d'abord
avec un double fil de cuivre* puis par un Ûl et la terre ; il a mesuré les
intensités dans les deux cas» et il a constaté ce que j'avais annoncé i
1« que, lorsque la distance des piles est petite relativement à leur iuten*
site, lo courant ramené par la terre, agissant alors comme conducteur,
n'a pas «ne intensité double, que même son intensité diminue de plus
en plus jiisqu'A une certaine distance ; 2*" qu'au delà de cette distance
l'intensité du courant augmente quand il est ramené parla terre, qui
fait déjà en partie l'office de conducteur, en partie l'office de réservoir ;
y enfin , qu'à une distance limite, et pour toutes les distanors supé*
rieures I cette distance limité , l'intensité du courant ramené par la
terre est constamment double de l'intenûté du contant ramené par
un second 01. Je plaindrais tous les esprits qui ne verraient pu dans
ces faits incontesttbles la démonstration évidente de la tliéorie que
nous défendons*
J'avais ajouté que le moyen le plus certain de dissiper jusqu'à
l'ombre du doute, ce serait de faire réussir notre expérience d'Utrecht«
c'est^à«dlre d'établir un courant entre deux réservoirs parfaitement
isolés, ou dans un conducteur parfaitement isolé; or, ces deux expé-
riences peuvent aujourd'hui être regardées comme réellement laites.
Remarquons d'abord que, s'il s'agissait de l'électricité ordinaire» il n'y
aurait aucune difficulté. Ne voit-on paa tous les jours l'ékctricité
s'échapper par une pointe placée sur le conducteur, lorsque les cous-
sins de la machine sont en communiation avec le sol ? ai sor on ta*
booret isolé on place une bouteille de Leyde munie d'une pointe,
l'électricité s'échappe par la pointe, et la bouteille se décharge dès
qu'an met sa garniture extérieure en communication avec le sol. Per-
sonne, je crois, n'oserait dire que les deux électricités dégagées, l'une
dans la terre , l'autre dans Tair, se réunissent par le contact de l'air
et du sol, d'autant plus que la décharge aurait lieu lors même que la
communication avec le sol du coussin ou de la garniture extérieure
de la bouteille n'aurait lieu que par Tintermédiaire d'un fil ooodoc-
CONDUCTIBILITÉ D£ LA TERRE. 279
leor d'une longuenr immenset isolé sur tout son trajet La terre et
i'air dans ces coodilion&foDt évidemment TofCce de réservoir, comme
on l'a toujours admis. Cette argumentation nous a été suggérée par
Al. Hasson.
S'il s'i^t de l'électriciié dynamique, du courant galvanique, nous
pouvons citer encore des faits analogues. M. Magrini a certainement
constaté la présence d'un courant dans un ûl isolé suffisamment long;
si M. Matleucci a été moins heureux, c'est qu'il a agi sur des fils
trop courts, 00 avec des piles trop intenses, relativement à la longueur
de ses fils. M)l. Fiieau et Gonnelle, qui partagent entièrement mes
conviciions et qui expérimentaient sur d'énormes longueurs de fil ,
OBt To naître aussi des courants dans des fils isolés ; et ils peuvent sans
peine disposer leurs interrupteurs de telle sorte que ces courants
restent constants de direction et d'intensité. Que pourrait-on exiger
de plus? Je leur ai proposé de répéter cette expérience d'une manière
plus simple : sur une masse de verre isolante on placerait un certain
nombre de bobines recouvertes de fils très-fins et d'une longueur
excessive ; la seconde extrémité du fil de la première boUne serait en
contact avec la première extrémité du fil de la seconde , et ainsi de
suite; on obtiendrait ainsi un circuit immense, d'une très-grande
résistance, parfaitement isolé, et je ne doute pas que si, tout étant ainsi
dispoflé, on fait communiquer avec la terre le pôle négatif de la pile
et son pôle positif, à travers un galvanomètre, avec l'immense fil con*-
ductear, b déviation de l'aiguille indiquera le passage du courant
En résumé , les mouvements électriques ne sont pas d'une nature
tèUement exceptionnelle et cbimérique qu'ils échappent aux principes
des forces vives et de la quantité de mouvement , qu'ils ne s'éteignent
jamais, qu'ils puissent se propager en dépit de tous les obstacles et se
ranltiplier indéfiniment. De fait, ils s'éteignent tous les jours sous nos
yens et sont limités dans leurs effets comme toutes les forces de la
natnre, comme ions les mouvements possibles. Quoi de plus naturel
dès lors et de plus élémentaire que d'admettre la théorie si simple, si
inteltigible, si évidente que nous proposons ? Quand la portion de terre
comprise entre les extrémités du fil conducteur est trop petite pour
qu'elle puisse éteindre le mouvement et neutraliser l'électricité qu'elle
reçoit; quand, par conséquent, cette électricité peut décomposer
toute l'électricité neutre de cette portion du sol , la terre agit comme
conducteur, oppose une résistance appréciable au courant et affîiiblit
no TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
son intensilé dans ane proportion plus oq moins grande. Si , an con-
traire, cette étendue de terre est assez considérable poor qoe Télec-
tricité survenante ne puisse décomposer tout son fluide neutre, pour
éteindre, par conséquent, le mouvement électrique sans y participer
dans sa masse entière, la terre alors ne conduit plus, elle fait comme
Toffice de réservoir ou de puisard; mais en absorbant ]*une des élec-
tricités on réteignant, elle force, comme nous l'avons indiqué par une
figure, le courant de revenir par le fil ; Tintensité du courant par là
même ne dépend que de la résisunce du seul fil conducteur, et par
cette bienheureuse intervention de la terre, elle est double de ce
qu'elle aurait été' si l'on avait fait revenir le courant par un second
fil. Tout alors est expliqué.
On me reprochera peut -être ^'avoir consacré tant de place à
celiB discussion ; mais Terreur même tliéorique est un si grand mal ,
surtout quand elle est enseignée par des maîtres de la science, que j*ai
été entraîné malgré moi à la combattre par tous les arguments en
mon pouvoir. Je ne relèverai pas l'erreur historique avancée par
M. Pouillet quand il dit : ia théorie avait pareHtement in-
diqué un moyen d&ahiement économique d'établir un cir-
cuit entre deux points très-étoignés.,. Ce moyen consiste à
remplacer Vun des flU par ia terre tiie-méme. Cette heureuse
idée, ce grand progrès ne sont certainement pas dus à la théorie, mais
bien à l'expérience, à une observation faite presque au hasard. Ecoutons
Al. Arago rendant compte à la Chambre des députés des premiers
essais de la ligne télégraphique de Farts à Rouen. « U fallait d'abord
savoir si le courant électrique s'affaiblirait d'une manière trop nouble
en parcourant de tr^-grandes distances... « les expériences déjà ten-
tées en Angleterre ne tranchaient pas la question... Notre point de
-départ fut celui-ci : peut-on transmettre le courant électrique avec
assez peu d'affaiblissement pour que des communications régulières
s'établissent d'un seul trait? etc. • La théorie n'avait donc rien fait
prévoir de certain; et quand on vit, le dimanche 11 juin 1865.
que la déviation de l'aiguille du galvanomètre , qui était de quel*
ques degrés avec un circuit tout métallique, devenait de trente degrés
avec le circuit moitié cuivre, moitié terre, l'étonnement fut uni-
versel!
Le croirait-on! M. Matteucci vient d'adresser à T Académie des
sciences un nouveau mémoire sur la conductibilité de la terre, nie-
CONDUCTIBIUTÉ D£ LA T£AR£. ^ 281
moire plus obscor et plas iosigoiGant encore qoe tons les précédents ;
OD en jugera par h premî^.re de ses conclusions.
« La cONOU(mBiLiTÊd*une couche de terre est d'autant plus grande,
relativement à celle qu'on trouve avec les mêmes électrodes dans la
même couche isolée, que sa longueur est plus grande et son
POUVOIR CONDUCTEUR PLUS UAUVAis.t Aucutf des savants dont j'at
appelé Tatiention sur cet incroyable passage ne pouvait en croire à
ses yeux. Cette conductibilité, d'autant plus grande que la couche qui
conduit est plus longue et le pouvoir conducteur de cette couche plus
mauvais, n'est pas seulement un mystère, mais bien une contradic-
lioii déplorable dans les termes et dans le fond, une impossibilité
absolue, un cercle carré. Les fonction^ que la terre remplit sont telle-
ment la négation d'une propagation réelle dans un corps condncieur,
qu'on ne peut pas les assimiler à cette propagation sans tomber sur
on énoncé absurde. Définitivement, M. Matteucci aime à nager dans
le vide et le faux; écoutons-le encore : « Je n'ai pas insisté pour
démontrer qu'il est impossible d'expliquer la conductibilité de la
terre et ses lois , en supposant que les deux extrémités de la pile
s'écoulent dans le réservoir, comme ferait Pélectricité du conduc-
teur de la machine. Je suis forcé d'en dire autant de {'autre
expiieatian qui se fonde sur ta toi de ta conductihititi
proporiionnette à ta section. » Ainsi, c'est table rase, M. Pouil-
let et moi nous sommes exécutés à la fois. Mais quelle sera donc
Texplication véritable du phénomène de la conductibilité de la terre?
A quoi aboutiront tant de recherches? A rien, absolument à rien;
car M. Matteucci lui-même n'a pas réussi à donner un sens quelconque
aux considérations qui terminent son mémoire. Je vois éien qu'U y
est questiofi de sphères homogènes et d'un même liquide ayant
ta même conduetHniitéquet que soit ieurdiamitre I J'entends
parler des équations différentielies de Fourier ; mais tout cela est
ittintelligphle pour moi, et cette assimilation de la propagation de
rélectricité à la propagation de h chaleur, d'un mouvement infiniment
lent ^ on mouvement infiniment rapide, que j'avaisdéjà rencontrée dans
l'édition anglaise du mémoire de IL Matteucci, me fait sourire de pitié.
Il ne sera pas inutile de résumer , ainsi que nous l'avons annoncé,
dans un chapitre-spécial , les renseignements pratiques des principes
qoe noQS venons de poser. M. Matteucci, dans son manuel, nous
donne à cet égard quelques renseignements prédeux.
2«2 , TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
CHAPITRE IV.
De la résistance totale du eircuit et de la force électro-motrice nécessaire
à la parlUte transmisêion des signaux.
Nous supposeroD» pour fixer lei idées que le télégraphe eioployé
est le télégraphe à cadran de M. l^Yheatstooe , amoacé p. 9S, et dont
noua donnerons bientôt la description.
Les conditions qu'il iaut remplir pour qne cet appareil fooctioniM
parfaitement, «pt:
l"" Que le courant électrique soit asseï fort pour qu'on ne soit pu
forcé do donner trop de jeu è r«§uille du cadran ; 2"* que l'intea*
site du courant tnesurée ayee un galvanomèure suffisamment aea*
siUe soit toujours la même» que la pile par conséquent soit en ixm
état et de force coostanie \ 3* que la direction du courant dans le fil
de Télectro-aimant ne ?arie pas; h"* que tes contacts soient parbiie*
ment nettoyés.
Comme ks mouvements de raiguille sont en relation avec la rou-
tion de Fancre d'échappement, qui est tantôt libre, tantôt airtlée»
suivant que le fer dont elle se compose en partie est ou a'est pas at-
tiré par l'électro-aimani » la rapidité de ses «mouvements dépend du
mouvement correspondant de l*ancre.
Ce tél^raphe fonctionne parfaitement quand les mouvements de
Fanere et par suite ceux de l'aiguille ou indicateur se succèdent régiH
lièrement avec la plus grande rapidité possible; lorsque le manipola*-
teur ou rittdicateur des lettres au point de départ faisant un tour
entier, en deux secondes, TaiguiUe du cadran fait elle-même un tour
entier et revient exactement au point de départ.
M. Uatteucci a conclu d'un grand nombre d'expériences faites sur
les lignes télégraphiques de la Toscane que le courant électrique avec
lequel ces conditions étaient le mieux remplies donnait è son galvano-
mètre une déviation de 1 3 degrés.
BÉâlSTAiNCE DU ClACUlï. 2$<
Le fil employé sur ces lignes est on fil de fer d*AiigIelerrei a" 11 du
oommerce ; la résistance d'an mille de ce fil mesurée exaciment est
égale à celle d'un fil de cuivre de i4"*30 débogueur et pesant A92S6il,
Ce premier fait coqsraté, rien n'est plus facile que de calculer à
priori la résistance du fil conducteur d'une ligne télégraphique
quelconque , en le supposant toHJours formé de ce même fil do
fer n* 11 : il suflira de remplacer cette résistance par celle d'une lon«
gueur déterminée du fil de cuivre pris pour terme de comparaison.
Cela posé, tout circuit télégraphique se compose t*" d'une étendue
de terre plus ou moins longue, égale à la distance des deux stations
estrémes; 2* de la pile; Z<» du fil de cuivre enronlé autour de Kélec-
tro-aimant du télégraphe ; 6° d'un fil de Ifar isolé et de môme longueur
ï peu près que la couche de terre.
Nous avons d^montié dans le chapitre précèdent théoriquement ot
expérimentalement que l'on pouvait regarder la résistance de la terre
comme sensiblement nulle» et qu'on pouvait par coost^ent la né-
Four déterminer la résistance intérieure de la pile, que nous sup-
poserons, pour fixer les idées^ être une pile de Bunsen , on prend un
de ses éléments et on le place dans un circuit formé .du fil du galva-
nomètre et d'une certaine longueur du fil de cuivre dont la résistance
est prise pour unité ; et après avoir lu sur le galvanomètre la déviation
produite, on remplace ce premier élément par un second tout à fait
semUable ; la déviation doit être la même ; si cela n'était pas^M prend
on troisième élément, puis un quatrième s'il est nécessaire, etc.»
josqu'âi ce qu'on ait trouvé deux éléments qui donnent exactement la
même déviation. Quand on y est parvenu, on unit ces deux éléments
en joignant les zincs aux zincs , les charbons aux charbons, et on les
place ensemble dans le circuit. La nouvelle déviation observée doit
être un peu plus forte que celle donnée par les deux piles séparées ;
et cette augmentation provient évidemment de ce que la résistance in-
térieure des deux piles réunies n'est plus que la résistance d'une seule
d'entre elles. Pour retrouver la première déviation , on est obligé d'a-
jouter au circuit une certaine longueur du fil de cuivre étalon; cette
longueur sert précisément de mesure à la résistance intérieure de la pile.
£n répétant plusieurs fois cette expérience sur un élément de Bunsen
en bon état, soit au moment où il vient d'être préparé, soit vingt-
quatre heures et plus après, on voit, pourvu que le tlnc soit bien
t%i TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
amalgamé, que la longueur da fil de enivre qui représente la résis-
tance de la pile est sensiblement la même. Pour l'élément dont se ser-
tail M. Matieucd , cette résistance intérieure équivalait à celle de 50
mètres du fil du télégraphe.
La résistance du fil de l'électro-aimant se mesure immédiatement
au moyen du rhéostat; pour l'appareil de M. Matieucci, elle équivalait
à celle d'une longueur du fil du télégraphe égale à 10 milles italiens.
Dans d'autres appareils fonctionnant aussi très-bien , cette résistance
n'était que celle de 3 à A milles de fer.
Après qu'on a ainsi réduit en longueurs du fil conducteur de la
ligne télégraphique la résistance intérieure de la pile et celle du fil de
l'électro-aimant , il ne reste à étudier que la résistance de ce fil con-
ducteur, c'est-à-dire , en d'autres termes, qu'il n'y a plus qu'à ré-
soudre le problème suivant Étant donnée la distance entre deux sta-
tions, et par suite la longueur du fil de fer qoi les unit , déterminer
le nombre d'éléments, de Bunsen, par exemple, nécessaires pour obte-
nir à travers le circuit, en y comprenant l'appareil télégraphique, tu
courant qui suffise à la transmission rapide et régulière des signaui.
Pour résoudre ce problème dont la solution assure seule le bon ser-
vice du télégraphe^ il faut avant tout déterminer l'intensité du coa-
rant produit dans un circuit donné par un seul élément de Bunsen.
Le tableau suivant donnera une idée des résultats qu'il est possible
d'obtenir dans une série d'expériences faites avec une très-grande
exactitude. On remplaçait le fil conducteur par une longueur de fil
du cuivre étalon produisant la même résistance , et l'on mesurait la
force du courant par la déviation de Taiguille de la boussole des sinns
en même temps que par la déviation de Taiguille du galvanomètre.
Langueurs du circuit en miUes de fits de fer du téiégraffu:
S5/i56769 10.
Déviations de la boussole des sinus :
52M/2, 30*3/4, 23% 18M/2, 15M/2, 43% lVl/2, lOM/û, 9M/4.
Déviations du galvanomètre.
21% 17% 14% 12% 11% 9-1/2, 8* 1/2, 7M/2, 7%
GOURANTS DÉRIVÉS. 286
On voit par ce tableau qu'an seul couple de Bunsen peut produire
dans UD circuit de S milles de fil de fer la déviation de {%• que
nous avons dit être nécessaire pour le jeu parfait du télégraphe à
cadran.
Nous avons déjà dit qu'on pouvait dans la pratique admettre qu'un
élément de Bunsen monté avec tout le soin voulu possède une force
dectro-motrice constamment la même ou constante. Pour passer du
cas d'un seul élément au cas d'une pile, il suffira d*introduire dans
la formule de Obm les données de l'eipérience précédemment ob-
lenues.
En prenant pour unité la force électro^motrice d'an seul élément»
pour unité de résistance une longueur de 5 milles du fil télégraphique»
il s'ensuivra que l'unité de force électro-motrice produit, dans un
circuit dont la résistance est ^;aie à l'unité, un courant représenté par
douse degrés du galvanomètre, on le courant nécessaire pour mettre
en action le télégraphe*
Supposons avec M. Hatteucci, et pour mieux arrêter la pensée,
qu'il s'agisse d'établir une communication télégraphique entre Pise
et Pootedera, et par conséquent d'obtenir entre ces deux stations le
courant normal. de IS"" dans un circuit long de 10 milles, augmenté
du fil qui entoure rétectro-aimant de l'appareil télégraphique, fil dont
la résistance est représentée de son côté par 10 milles du fil condac-
teur. Il en résultera que le circuit télégraphique entier de Pise k
Pootedera sera rq>résenté par vingt-deux milles du fil de fer du télé-
graphe ou par quatre unités et demie de résistance. Dans ces conditions,
la formule de Ohm réduite en nombres apprendra qu'il faut employer
de quatre à cinq éléments de Bunsen pour obtenir dans le circuit le
courant de 12"* nécessaire à la mardie parfaite des appareils. Ce ré-
solut théorique s'est trouvé confirmé par l'expérience : en effet , quand
on transmet des signaux avec quatre éléments de Pise à Pontedera, le
courant donne à la boussole des sinus «ne déviation de 1 h"" 1/2 ; avec
cinq éléments, la déviation est de 20"* 1/2; or, le courant de 12« du
galvanomètre correspond à une déviation de 18"* 1/2 sur la boussole
des sinus: le courant normal est donc intermédiaire entre les courants
obtenus avec quatre et cinq éléments; et avec ces derniers courants la
transmission des dépêches est encore régulière et rapide.
M. Matteucci, à l'occasion de ces expériences, consuu la supério'-
rite évidente des appareils électriques dans lesquels l'électro-aimant
286 TÉLÉGRAPHIE ÉtEOTRIQUE.
e»t entouré d'un fil fin el trèi-long lur eeoi oà c» fil eii grot et
Il mit dans le circuit de Ponteden à Pite une machine k fil court ,
dont la résistance était égale à celle de trois milles du GI de fer de la
.ligne, et Yît que l'intensité du courant estimée avec la boussole des
jinus était de 26* 1/2 avec trois éléments , de 3S* avec cinq éléments :
elle était plus forte qu'avec un électnniiaiant entooré d'un fil ûb
iieaucoup plus long, et cependant la régularité et la rapidité dessignaox
laissaient beaucoup plus à désirer dans le premier cas que dans le se-
cond. On pouvait dans le second cas , sans empêcher, saus altérer en
jrien le jeu facile et rapide de l'appareil, augmenter dans une proportion
assez grande la distance de l'ancre au fer doui , et laisser moins de
liberté à l'aiguille du cadran. Il est donc bien certain que la force d'os
'électro*aimant faisant partie d'un circuit très-long est plus augmentée
par l'accroissement du nombre des tours do fil, qu'elle n'est dlmi-
jiuée par Taugmentaliou de résistance apportée par les nouvelles cir*
convolutiotts.
< Citons encore quelques expériences. La longueur du eiroait entre
Piao et Empoli est d'environ vingt-huit milles et demi ; en ajouuat k
cette longueur les dix miHes de fil de fer qui représentent la réslstaoee
du fil de l'électro-aimant , le circuit entier est de quarante milles en*
▼iron, on de huit unités de résistance; la théorie indiquerait donc
qu'il faut employer huit éléments pour obtenir l'intensité normale de
12 degrés. Or, l'expérience montre qu'avec huit éléments on obtient
jan courant de 19<* 1/2 à la boussole des sinus, ou de 1S« li peu près ao
falvanomètre, et qu'avec ce courant les signaux sont transmis régo-
Ûèrement en raison de vingt«buit signaux par minute. Entre Piie et
Florence , le circuit est de quarante-sept milles de longueur et de cin^
quante-sept milles avec les dix milles de fil de fer qui représentent le
fil de l'électro-aimant : cela fait de onze à douze unités de rékistance,
«t le service se fait très-bien en réalité avec douze éléments. De Sièoe
onfin à Livourno, il y dix-sept unités de résistance, et il suffit de quioxe
k Mise éléments pour que le télégraphe fonctionne parbitemeat.
ISOLEMENT IMPARFAîr DES FILS; COURANTS DÉRIVÉS.
Nous avons aopposé dans tout ce qui précède que le fil eondueieor
était parfaitement iiolé, qu'il n'y avait ni perte d'électricité, ni eoO'
COURANTS DÉRIVÉS 297
nais dériféft pir les poteaoi« Mais l'expérience de tous les jours montre
que, si on mesure sor plusieurs pointsd*an circuit d*aae certaine lon-
gueur l'ÎBtensilé du cburant , on h trouve sensiblement plus grande
près de la pile qu'à un certaine distance ; la différence observée croît
même avec la longueur du circuit, c'est-à-dire qu'elle est plus grande
sur une ligne télégraphique plus longue, soit que cela tienne à la na-
ture intime du fil conducteur, on à sa plus grande longueur.
Il résulterait des expériences faites par M. Bréguet sur la ligne de
Paris k Rouen : i* que dans un circuit moitié cuivre, moitié terre,
rintensité du courant mesurée tout près de la pile était à l'intensité
deee même courant mesurée ^ l'extrémité de la ligne comme l,(i&
est à 1 ; 2*" que dans nn circuit de même longueur, moitié fer, moitié
terre, le rapport i^hk devenait 4, as. Dans le premier cas, les inten-
sités près de la pile et à 137 kilomètres de distance étaient 0,6292,
0,634^; dans le second cas, ces nombres étalent remplacés par les
suivants : 0,6236 et 0,1392.
D'autres expériences de M. Bréguet, faites dans le but de découvrir
llnfloence de la pluie et de l'humidité de Pair sur la déperdition du
eonrent, sembleraient indiquer que le rapport des intensités mesurées
près de la pile et à l'extrémité du circuit reste le même pendant les
jours humides et les jours secs. Cette conclusion semble inadmissible
à M. Matteucci , de quelque manière que Ton veuille interpréter la
perte d'électricité le long du circuit; d'autant plus, ajoute-t-il , que
la diminution d'intensité du courant par un temps pluvieux est un
bit de tous les instants, qui n'a échappé ^ aucun des employés dn
télégraphe électrique. Une pluie de courte durée, quoique abondante,
ne noodifie presque pas rinleusilé du courant; mais Tcffct d'un temps
humide et des pluies froides et prolongées est inoontestable. Si
M. Bréguet ne Ta pas constaté, c^est d'abord qu'il expérimentait peu
après Térectlon de la ligne, alors que l'isolement était beaucoup plus
parfait; et surtout parce qu'il a comparé les intensités mesurées pen-
dant hait ou dix jours de pluie à celle du beau jour qui succéda tout
à conp. Un jour de beau temps , ce n'est pas assez évidemment pour
sécher les poteaux et mettre un terme à l'influence de la longue hu-
midité causée par huit jours de pluie. M. Matteucci a trouvé cette
question assez importante pour en faire l'objet d'expériences nom-
Rien de plus facile d'abord que de se convainere de la grande in-
233 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
flucDce exercée sur rintensité du coaraot par le mode d'isolement do
lîi conducteur. Ainsi , on u*isole pas un fil de cuivre de 2500 mètres
de longueur et d'un diamètre assez gros, en le posant sur des doos
plantés dans le tronc dos arbres; Tintensité du. courant est beaucoup
plus grande alors près de la pile qu'à une certaine distance : quelque peu
de rosée, aussi, qui lombe sur les poteaux suffit à rendre l'isofemeat
imparfait S'il n'est pas douteux que la déperdition d'électricité soit
proportionnelle à la longueur du circuit et à la résistance da métal
dont il se compose, il n'est pas moins certain que cette déperditiOR a
pour cause les dérivations occasionnées par les poteaux qui soutiennent
le fil. Les mille et mille courants dérivés qui naissent ainsi, pris isolé-
ment^ sout certainement très-faibles, mais en s'ajonttnt ils diminuent
dans une proportion notable le courant principal Citons qaelques-uos
des nombres obtenus par M. Atatteucci.
Expériences faites par un tcfnps see.
l*" Ligne de Pise à Livoumf, environ 17 kilomètres; 4 éléments
placés à Pise : intensité moyenne à Pise» 0,^536; intensité moyenne à
Livoume, 0,A331 ; rapport des deux intensités, 1,02.
2^* Ligne de Pise à Flprence, 76 kilomètres; douze éléments plac^
à Pise : intensité moyenne à Pise, 0,4069 ; intensité moyenne à Flo-
rence, 0,3529; rapport des deux intensités, 1,15.
3» Ligne de Pise il Sienne, 1 07 kilomètres ; 1 6 éléments placés \ Pise :
intensité à Pise, 0,A(i62 ; intensité à Sienne, 0,2924; rapport des deox
intensités, 1,5.
Expériences faites par un temps de pluie ou de hrouiUafd.
Ligne de Pise à Florence, 76 kilomètres; doute éléments placés à
Pise : intensité du courante Pise, 0,5373 ; intensité k Florence^ 0,3090;
rapport des deux intensités, 1,74, au lieu de 1,15 par un bean feuH»-
Par une pluie forte et prolongée l'intensité à Pise était 0,6361 ;
l'intensité à Florence, 0,2588 ; le rapport des deux intensités, 2,45.
L'examen et la comparaison de ces nombres conduisent aux coodU'
sions suivantes : 1« dans tout circuit mixte de fil métallique et de terre
d'une certaine longueur, et dans lequel le ûl conducteur est sooleoD
par des poteaux, il existe une déperdition de courant due \ rimper-
COURANTS DÉRIVÉS. Î89
feclion de risolement et aux courants dérivés qui ea résultent. 2« Le
rapport entre les deux intensités du courant , prés de la pile et i ret-
trémité du circuit , croit propordonnellement à la longueur du circuit.
l" L'intensité totale du courant dans le circuit primitif et les circuits
dérivAs est plus grande que celle du courant que la même pile ferait
naître dans un circuit tout métallique, de résistance égale à celle du
circnit primitif fil et terre, en le supposant à l'abri des courants dérivés ;
et de plus la différence entre ces deux intensités croît avec la lon-
gueur du circuit. M. Matteucci essaye d'expliquer par ce faille résultat
singulier de ses premières expériences, à savoir : que dans un circnit
mixte et près de la pile le courant est plus intense que celui que la
même pOe ferait naître dans la seule partie métallique du circuit.
A* La déperdition du courant et le rapport entre les deux intensités près,
et à la plus grande distance de la pile , sont indépendants du nombre
des éléments. S*" La déperdition de courant est beaucoup plus grande
par un fil de fer que par nn fil de cuivre; mais le rapport des deux
déperditions est plus petit que le rapport des conductibilités; ce fait
résulte des expériences de M. Bréguet: il est donc vrai que l'intensité
des courants dérivés croit proportionnellement avec h résistance du
conducteur, et nous ne comprenons pas dès lors comment M. Matteucci
a pu admettre à la fois et une résistance nulle et des courants dérivés,
xomme nous avons tu qu'il le faisait dans un de ses mémoires. 6^ Avec
on double fil métallique le rapport entre les intensités près, et à la dis-
laoce maximum de la pile, est le môme que s'il n'y avait qu'un seul
fil ; l'effet de la résistance réduite à moitié est donc compensé par le
nombre devenu double des courants dérivés. 7® Pendant la pluie,
surtout si eHe est continue, et par un temps humide ou nébuleux, la
déperdition augmente considérablement par l'effet des dérivations, et
le rapport des intensités du courant près delà pile et à l'extrémité du
circuit crott dans une proportion considérable.
Il nous semble naturel de placer à la suite de ces considératons sui*
risolement plus ou moins parfait dés fils conducteurs, des observa^
lions importantes sur les différents modes de circnit, d'autant plus
que l'emploi des fils souterrains a amené une nouvelle application des
lois et de la formule de Ohm. Mais ces détails seront mieux appréciés
si nous les faisons précéder de quelques considérations sur l'influence
perturbatrice de l'électricité atmosphérique et du magnétisme ter-
restre.
19
290 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
INrtCEIfCBS DB L'ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE BT DO MAGNÉTUin
TERRESTRE SUR LES TÉLÉGRAPHES ÉLECTRIQUES.
Ces influeDces sont de diverses sortes : contiaoes, périodiques on
extraordinaires. Pour mettre en évidence la présence presque cooli-
nuelie dans les fils conductears du télégraphe ékctriqae de oonraoU
étrangers à Taclion cle la pile et provenant de rélectricité aUnospbi-
rique, il suffit d'introduire dans le circuit, comme Fa fait M. Baum-
gartner, un galvanomètre assez sensible, et d'enregistrer ses indicstioiis.
Par un certain nombre d'expériences de ce genre, faites au mois de
mars 1849 sur le fil conducteur de Vienne à Prague, long de cent
vingt lieues, le savant physicien autrichien a constaté les faits suivants :
l*" Le fil conducteur était sans cesse parcouru par des courants élec-
triques accidentels.
2o Ces courants sont de deux sortes, les uns d'intensité plus grande,
les autres d'intensité moindre. Les premiers sont plus rares , prodaiseot
à Fimproviste des variations considérables d'intensité , et ne semUeot
coomis k aucune loi; les seconds, au contraire , plus faibles et iswi
journaliers lorsque l'air est sec et le ciel très-serein, cbangwit régu*
lièrement de direction entre la nuit et le jour ; le jour ils vont diDf
le fil du nord au sud-ouest, la nuit ils vont en sens contraire, hm
les terrains accidentés, dans les pays de montagnes, ces derniers cou-
rants prennent une plus grande intensité , et il arrive, à certaînefl
heures du jour, qu'ils opposent un obstacle invincible à la transmit-
sion des dépêches,
Z'* L'intensité de ces deux sortes de courants augmenta considéra*
blemeot b mesure que l'on s'a^iroche davantage des points où les
extrémités des fils plongent dans le sol.
En expérimenunt sur les fils des télégraphes aillais, H. Baiievi
vu de son côté que la direction des courants périodiques changeait
pendant la nuit, et que le moment où, leur action cessant, l'aignille do
galvanomètre revenait à zéro, tombait entre 7 et 10 heures soit le maliD,
soit le soir. L'intensité de ces courants était maximum quand k fil
conducteur se dirigeait du nord-est au sud-ouest, nimîmuin dast
la direction du sud-ooest au nord-ouest ; elle était incertaine et irré*
gulière quand la direction de la ligne droite qui unit les deux poiott
extrêmes du circuit , coïncidait avec la ligne nord-ouest sud-ooest,
COURANTS ACCIDENTELS. Î91
Ces {aiu mettent en évidence an accord remarquable entre lei varia*
tioos diarnes de raigaille de déclinaison et l'intensité des courants
aocidenleis dans les fils du télégraphe.
On sait depuis longtempe que, si l'on fait passer un courant élec-»
trique dans un circuit mixie formé d'un fil noétallique et d'une couche
liquide , et qu'après avoir enlevé ta pilo , on ferme le circuit , on voit
apparaître et persister pendant quelque temps un courant secondaire
qui dans le liquide va en sens contraire du courant primitif. Or, il
existe quelque chose de semblable dans les circuits télégraphiques,
toutes les fois qu'après avoir fait passer le courant nécessaire aux be«
soins du service, on l'interrompt immédiatement : en fermant alors
le circuit sans la pile on voit naître nu courant secondaire qui dans
k terre va en sen^contraire du courant qui transmettrait les dépèches.
Noos ne pensons pas, ccmime M. Mattcucci semble l'insinuer, que ce
oonrant soit celui que MM. Baumgartner et Barlow ont observé.
Dans b nuit du 17 novembre 18&8, vers 9 heures 1/2 du soir, on
observa à Pise et dans toute la Toscane une aurore boréale; et pen*
dant tout le temps que ce météore demeura visible, c'est-à-dire pen-
dant plus d'une heure, les appareils télégraphiques cessèrent de fonc*
tioaner ou fonctionnèrent d'une manière tout ï fait irrégulière.
Pendant ce même temps les aiguilles des galvanomètres indiquaient des
coarants étrangM*s plus forts que de coutume et dont la direction va*
riait d'un instant à l'autre. Cette même influence fut remarquée en
Angleterre et en Amérique, et fait mieux ressortir la réalité des rap*
ports existant entre l'aurore boréale et les courants électriques de la
terre. S'il restait des doutes, dit M. Walker dans son manuel , sur la
nature électrique de l'aurore boréale, ils seraient dissipés par i'in^
fluence de ce météore sur les aiguilles du télégraphe électrique. Quand
une aurore boréale approche, les aiguilles sont agitées comme si un fort
courant circulait le long des fils, elles s'écartent brusquement tantôt i
droite, unlôt à gauche et changent ainsi de direction plusieurs fois par
seconde, ou se meuvent lentement et restent écartées pendant quelques
minutes. Ces accîdenu sont plus rares sur la ligue dç Reigafe à Dou*
vrea, qui va de VeA à l'ouest, et sur celle de Londres à Reigatc, du
nord au sud; quand on les voit se manifester, on pronostique une au-
rore boréale qui ne manque presque jamais d'apparaître, et dont les
diflérentes phases sont signalées par des perturbations plus on moins
grandes. Snr la ligne d'Ashfort à Hamsgate, ligne dont la direction
19.
292 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
coLicide presque avec la courbe d'égale iaclinaison magnétique, ies
mouvements accidentels des aiguilles du télégraphe électrique sont
incomparablement plus fréquents; en 18^47 et 1848 ils étaient si jour-
naliers et si brusques qu*on ne pouvait transmettre les signaux qu*avec
une extrême diflBculté; en 18A9, au contraire, ces perturbations
furent relativement très-rares.
C'est aussi un fait désormais établi que l'influence des nuages élec-
triques isdés sur le circuit des lignes télégraphiques , et cette influence
pouvait être prévue par la théorie. Quand un de ces nuages passe sur
le circuit dans une certaine direction , il donne naissance à un courant
électrique, et raiguille du galvanomètre est déviée. Si un autre nuage
passe dans une autre direction, la déviation a lieu en sens contraire. Ces
courants sont évidemment un eflét d'Induction électrique , et ils sont
quelquefois assez intenses pour mettre le télégraphe en action , rendre
actifs les électro-aimants, et changer le magnétisme des aiguilles. Aossi
quand on aperçoit un nuage fortement électrisé , il est très-prudeot
de rompre la communication sur un point de la ligne , de plonger dans
le sol les extrémités des fils et de mettre les appareils en dehors du
circuit. Parce qu'on n'avait pas eu cette précaution , il est arrîTé
quelquefois que des décharges électriques très-fortes ont fondu les
fils des électro-aimants. Le 39 avril 18/iO , la fondre tomba sur le fil
du télégraphe de Morse à Lancaster en Amérique sans cependant le
fondre, sans même le rompre : dans le cabinet de la station on entendit
un bruit semblable à celui d'un coup de pistolet , et de brillantes étin-
celles jaillirent de différents côtés. Le 18 mai 18&S, le fil, au contraire,
fut brisé par la foudre, plusieurs poteaux furent fendus et réduits en
éclats, on suivait dans leur intérieur la marche du fltiide électrique.
Le même accident arriva le 3 et le A juin. Le mercredi 2 avril 1847»
à 5 heures du soir, pendant une forte pluie , la sonnerie du télégraphe
électrique de Paris à Saint-Germain se mit à carillonner : les aigoiUes
marchèrent comme si on eût transmis une dépêche ; une forte détôni'
tion se fit entendre , et une vive lumière apparut le long des conducteurs
fixés auï parois ^e la cabane du Vésinet. Les conducteurs du diamètre
de 2/10 à 5/10 de millimètre tombèrent en morceaux teUement chauds,
qu'ils laissèrent des traces de brûlures sur les tables en bob qoi les
reçurent; ils étaient en partie fondus: les fils des électro* aimanta
des appareils télégraphiques furent rompus ; l'employé reçut une forte
secousse dans tout le corps. Le 8 août 18/i9 , sur l'embranchenaent de
CONDUCTEURS SOUTKRRAliNS. 393
Ramsgate , pendant un violent orage , trois poteaux non protégés par
des paratonnères furent brûlés ; la foudre entra dans les cabinets des
stations de Cbiiham et d'Ashford et fit explosion ; le fil de la bobine du
carillon fut brûlé, ainsi que ceux des bobines du galvanomètre, etc. , etc.
Ces terribles effets sont dus sans doute tantôt à des décharges directes
de l'électricité des nuages, tantôt à des courants d'induction trés-in-
tenses produits par cette électricité. Nous montrerons plus tard com*
ment, pour se mettre Si l'abri de ces accidents, il faut espacer les
paratonnères sur la ligne télégraphique. Signalons un dernier accident:
Un ouragan d'une violence extrême se déchaîna, le samedi 28 mars
1847, sur la côte atlantique de l'Amérique : sur une étendue de plus
de 50 milles , quelques poteaux de la ligne restaient seuls debout ; et
ce qui est vraiment extraordinaire , une couche de glace d'un pouce
d'épaisseur recouvrait les fils conducteurs. Tous les jours , sur les
lignes télégraphiques, on voit les vapeurs de l'atmosphère et des ma-
chines locomotives se condenser sur les fils du télégraphe et augmenter
considérablement lenr diamètre. L'électricité joue-t-elle un rôle dans
cette condensation mystériease ? Nous ne saurions le dire.
HLS CONDUCTEURS AÉRIENS ET SOUTERRAINS.
Le» inconvénients des fils conducteurs aériens sont faciles à énu->
mérer : 1* ils sont exposés à mille accid^ts ; la malveillance peut les
briser sans peine : les locomotives qui sortent des rails renversent les
poteaux, emportent les fils et interrompent les communications.
2* L'électricité atmosphérique et les décharges électriques produisent
des perturbations fréquentes , et détruisent quelquefois les appareils.
S*" Les orages et les vents impétueux rapprochent les fils , les amènent
jusqu'au contact et le courant ne passe plus, b? Les pluies prolongées
augmentent dans une grande proportion les déperditions de fluide
électrique et ralentissent le jeu des machines , etc. 5"* On a été forcé
de renoncer aux fils de cuivre, qui s'allongeaient démesurément, s'a-
mincissaient presque à vue d'œil, et se cassaient très-rapidement : les
fils de fer qu'on leur a substitués, exposés aux alternatives des saisons,
des agents atmosphériques , des courants électriques , et mis sans
cesse en vibration par les mouvements de Tair, deviennent aigres et
cassants; il but assez souvent les renouveler : leur cassure grenue in-
dique un nouvel arrangement moléculaire, une sorte de trempe ou de
294 TÉLÉGKAI'HIE ÉLËCTBIQUE.
GrittaUiflatkm , etc.^ etc. La gaivanîBatioa de ces fibet la coacbe d*é~
tain ou de zinc dont on les recouvre diminuent quelque peu ces in-
convénients ; mais ils sont toujours graves , et presque dès rorigioe de
la télégraphie , on pensa à substituer aux ûls aériens des conducteurs
souterrains. M. Jacobi de Saint-Pétersbourg a longtemps étudié ce
problème « et i*a résolu le premier, en partie du moins , sur une petite
ligne télégraphique. Je le laisserai exposer lui-même, dans une lettre
écrite à M. Bréguct, les difficultés qu'il rencontra dans ces essais.
« Le placement des fils conducteurs dans Tair n'est ^ dit*il , qu'on
pis aller; leur installation sous terre est le seul mode parfait; mais je
considère comme une des fatalités de ma vie la nécessité où je me mil
trouvé de m'occuper de cet épineux problème
à Les tubes dont je me sers ont environ neuf millimètres de dia*
mètre intérieur, deux millimètres d'épaisseur de la paroi , et de deux
•à trois mètres de longueur. Je les joins ensemble par des bandes de
caoutchouc recouvertes d'une solution de la même substance ; j'eotour<}
de ces bandes les bouts des tubes sur une longueur d'environ huit
centimètres poar augmenter l'adhésion d» caoutchouc Lee tubes sont
placés dans des rainures creusées dans des solivaux ou madriers, et
recouvert» d'un couvercle en bois... I^ vide des rainures, qui oot
25 centimètres de côté , peut être rempli d'un mélange de trois parties
de plâtre ou de poudre de brique aVec une partie de auif fondu*.. Je
TOUB avertit de ne point essayer jde tirer ces ûls nus à travers les tubes ;
j'ai fait nioi**même des expériences bien fâcheuses à cet égard : quoi?
que le fil eût été parfaitement recuit , l'intérieur des tubes a été forte«
ment éraillé où rayé , et il y en avait beaucoup de cassés par le Seal
tirage des fils. Ayant plus tard fait recouvrir les conducteurs d'une
couche peu épaisse de fil de coton , et les ayant graissés ensuite avec
uA mélange de suif et de cire, ces fâcheux accidents ne se sontidoi
reproduits..» »
JBIi Angleterre et en Amérique on avait eu recours, sur des tra{ets de
peu d'étendue , à des conduits en fonte ou à deft tubes en phunb pour
protéger contre l'humidité du sol l'enveloppe de fil de coton vernissé
dont les fils étaient recouverts; mais, par ce procédé , l'isolentieilt do
fil conducteur était par trop imparfait.
Heureusement qu'en 18Zi3 l'industrie entra en possession d'une
matière première nouvelle, la gutta-pcrcha , importée de Chine, et qae
le docteur Montgomery introduisit le premier en Europe. C'est une
CONDUCTEURS SOUT£RRAlK6. 79h
mibtiaaee iœpeniiérii>le à l'eau et analogoe au caoBtchoQc. Elle se
mnollU par la cbakor, mais durcit de nonvean en se refroidissant, et
conserve la formeque le moulage à chaudlui avait donnée. Quoique j'aie
8008 la main tous ks documents oflBdels , il me serait impossible de
dire à qui revient la première penséed^ela préparation des fils conduc.
leurs avec hgutu-percba. Il parait du moins certain que la première
application eo grand de ces fils sur une ligne utile a été faite à Berlin
par M. Siemens. Il commença ses expériences en automne 1846, et dès
le printemps de 1847 eUea furent assez avancées pour qu'il pût pro*
poser à la commission de télégraphie électrique de Prusse d'adopter
définitivement les nouveaux comfaicteurs souterrains. La commission
le chargea d'abord de rexécution d'une ligne d'épreuve de 19 kilo*
mètres de longueur» et ce premier essai ayant réussi, le gouvernement,
au printemps de 1848 , adopta définitivement les fils recouverts de
gutta-percha pour toutes les lignes télégraphiques à exécuter dans
l'écendoe de la monarchie prussienne , à l'exception des trajets où
n'eûsteraient encore ni grandes routes^ ni chemins de fer. Nous di-
rons dans la partie pratique de cet ouvrage comment M. Siemens
prépare ses fils.
Quelques précautions que l'on prenne dans cette préparation, il ar-
rive pourtant de temps à autre que sur certains points l'enduit pré-
sente des sdutions de continuité qui nuiraient h l'isolement. Avant
d'enterrer les fils, il faut donc les essayer. Voici comment on s'y
prend pour cela. L'ouvrier saisit de l'une de ses mains l'un des bouts
d'une bobine à induction , dont l'autre bout communique à l'une des
extrémités du fil : on fait passer successivement tous les points du fil
dans un baquet rempli d'eau acidulée au sein de laquelle l'ouvrier
plonge son antre main : un interrupteur à lame vibrante de Neff, que
noos décrirons plus tard, rend les courants d'induction intermittents
et par conséquent sensibles. Aussitôt que, dans la marche progressive
du fil 9i travers le baquet, on arrive à une solution de continuité , le
métal à nu, venant en contact avec l'eau acidulée, ferme le courant,
et roovrier éprouve une série de commotions très-vives qui le rendent
attentif malgré lui. Il regarde, constate le défaut et le répare. Quand
on Ta ainsi essayé et réparé, le fil est soumis k une dernière épreuve
qui consiste à l'immerger en même temps sur toute sa longueur, les
deux bouts exceptés , dans un baquet d'eau acidulée , dans la-
quelle frionge aussi l'une des extrémités du fil long de 12000 tours
296 XKLtGKAFHIJ:; ÉL£CTRi<n^£.
d'uo galvaDomètre à aiguille asiatique , tandis que la seconde extré-
mité de ce fil communiqne à travers une pile de Daniel de 8 éléments
avec l'un des bouts du fil. La moindre imperfection d'isolement qui
existe encore dans le fil se traduit aussitôt par une déviation de Taî*
guille du galvanomètre.
On couche les fils, sans autre lit artificiel, dans la tranchée ouverte
sur la chaussée du chemin de fer, à une profondeur de 8 centimètres.
Chaque fil partiel a 300 mètrçs de longueur ; on les soude bout ^
bout, et Ton enveloppe les soudures de gutta-percha fondue. Sur les
ponts, lorsqu'on ne peut pas enterrer le fil à une certaine pro-
fondeur, et s'il s'agit de traverser une étendue d'eau, on insère le fil
dans des tubes ou conduits de fer.
Pour explorer de nouveau la continuité et l'isolement du fil mis en
place, avant qu'on ne le recouvre, on installe à la station de départ on
petit mouvement d'horlogerie qui de deux en deux minutes fiait crom-
muniquer pendant quelques secondes l'extrémité du fil avec le sol :
chaque fois que les ouvriers sont arrivés au bout d'un fil, ils établis»
sent de leur cOté une communication entre ce bout libre, un galTS-
noroètre, une pile et le sol : si le fil métallique est intact, il faut que
toutes les deux minutes l'aiguille soit déviée; et si l'isolement est par-
fait, il faut que dans les intervalles elle revienne .à zéro.
Il peut se faire que , sur une ligne souterraine d'exécution irré-
prochable à l'origine , il arrive avec le temps que le circuit soit
interrompu ou que l'isolement devienne imparfait. Ce seront, oa des
solutions de continuité dans l'enduit, qui donnent peu à peu accès à
l'humidité du sol, ou des ruptures du fil dues à la malveillance, à des
accidents, etc. , etc. Gomment reconnature sans trop de peine et le plus
promptement possible le lieu précis de la solution de continuité. On y
parvient à l'aide d'une formule déduite des lois de Ohm,
Désignons par A et k' les stations télégraphiques entre lesquelles
existe la lésion dans l'enveloppe du fil ; par R, R' les résistances des
portions de fils comprises entre le point a de lésion et les extrémités A
et A'; par A et Rf les résistances qu'éprouve le courant à passer du
fil au sol par les plaques enfouies ou submergées en A et A'; par r
enfin la résistance que ce même courant éprouve à passer du fil au
sol au point de lésion a. Alors en faisant communiquer au sol l'extré^
mité A^ du fil directement , et l'extrémité A par l'intermédiaire de la
pile, et appelant F, F^ les intensités du courant mesurées en A et A' à
CODltUCURS SOITERRAINS. 197
faide degalranomètres comparables, on par an antre moyen, on aura
Maiotenant renversons cette disposition de telle sorte que ce soit le
poÎAl à qui oommoniqae directement atec le sol, et Pexiréniiié A' par
la pile ; faisons circuler le courant dans le fil en sens contraire, pour
que la rénstanoer ait la même valeur qu'auparavant, et nommons F,
F' les nouyelles intensités du courant en  et B : on aura cette fois :
R-4-R F'^F R4/t (F — r)F
= — s — » fit par suite - — --=7 ==t r-^*
Cette dernière équation donnera la valeur du rapport R/R^ égal au
rapport des distances Aa, Aa' du lieu de lésion a aux points extrêmes
A, A^ On connaîtra donc approximativement la position de ce point. Je
dis approximativement, car on a négligé la résistance de la pile,
comme on aurait pu aussi négliger à la rigueur les résistances /?, A'
dont la somme est ce que Ton pourrait appeler la résistance de la terre.
L'expérience montre que par cette méthode on détermine la posi-
tion du point de lésion è un centième près de la distance entre les
stations extréàes A et A', pourvu toutefois que le reste du circuit soit
bien isolé. Pour approcher de plus en plus de ce point, on procède
de la noanière suivante : les extrémités A et A' du filjêiant bien isolées,
oa se^transporte à égale distance de ces deux stations, l'on y coupe
le ûl , et l'on réunit successivement au sol les deux bouts du fil coupé
par rintermédiaire d'une pQe et d'un galvanomètre convenablement
sensible. La lésion évidemment doit se trouver du côté du bout où
TaignUle est déviée : la longueur du fil qui renferme la lésion est alors
réduite de moitié. Après avoir rétabli le fil , on va répéter la même
opération au milieu de la distance comprise entre les deux nouvelles
limites , et ainsi de suite. Douze bissections entre deux stations dis-
tantes de 20 kilomètres suffisent pour préciser le lieu de la lésion à
quelques mètres près. Il n'y a plus alors qu'à déterrer ces quelques
mètres de fil et li réparer la lésion par le procédé ordinaire.
S'il s'agit d'une rupture, on établit à l'une des stations téiégraphi-
qties nue pile en communication d'une part avec le fil, de l'autre avec
le sol ; puis, marchant le long du circuit, on plonge de temps eu temps
dans l'enduit isolant jusqu'au contact du fil métallique un stylet très-
298 ÏËLÉGRAPUlË ÉL£CTRlQt£.
poiatu, en appliquant la langue à ton autre extrémité; h préience
du courant se manifeste par une ilaveur ou sensation particulière , et
son absence par l'absence de toute saveur ou sensalioQ. Ce moyen
suffit, mais on peut aussi se servir du gahanomèlre.
Si Ton a eu soin, dans rétablissement de k iigne^ déménager de
distance en distance des points d'accès facile au fil aouterrain* et n
dans le cours de l'opération on accélère le tranaport des ouvriers à
l'aide d'une draisine, il suiBt d'une couple d'heures pour réfiarer le fil
sur une distance de vingt kilomètres»
Nous verrons que les fils souterrains coûtent deux ou trois fois plus
cher que les fils aériens; et de plus l'addition d'un nouveau fil à la
ligne télégraphique exige qu'on ouvré une tranchée de la longueur de
cette ligne, tandis que dans le système des fils aériens les mèoies po-
teaux sont tout prêts à recevoir un nouveau fil. Mais ces deux inooa-
vénients sont largement compensés suivant Al. Siemens par des avan-
tages incontestables. Sur une ligne avec fils enduits de gutca-percba,
la surveillance est presque inutile, les réparations annuelles sont inel*
gnifiantes, etc., etc. ^'isolement des fils souterrains n'est peut-dire
pas aussi parfait que celui des fils aériens suspendus à l'aide de clo-
ches, mais en revanche cet isolement n'est plus si souvent con^Hnomis
par les circonstances atmosphériques, par les pluies abondantes en été,
par la neige en hiver. Les fils souterrains fonctioiinent par tons les
temps avec cette régularité qu'on attendait de la tél^apbie élec-
trique, et que les fils aériens n'ont pas pu donner. Mais l'avantage in-
comparable, c'est que ni l'électricité atmosphérique développée par nn
ciel serein , ni les courants directs produits par le passage des noages
orageux , ni les décharges brusques , ni les éclats de la foudre pendant
les orages, ne peuvent influencer les fils souierrainsi à cause de la
couche conductrice du sol qui les recouvre. On n'a plus à redouter ea
fait de perturbations de ce genre que des courants produits par des
chocs en retour au moment d'une forte décbaiige électrique.
Les conducteurs souterrains donnent lieu à quelques phénomènes
remarquables que. nous analyserons rapidement : i"" Supposons que
l'extrémité B du fil soit isolée et qu'on Aisse communiquer rantre
extrémité Â au pôle d'une pile dont l'autre pôle communique avec le
sol : à l'instant où la communication a Heu, on observe dans les por-
tions du fil voisines de la pile un courant dans la même direction que le
courant qui s'établirait si on fermait le. circuit en réunissant l'extrémiléB
COJSDtCTJililiJ SOtT£KliÀLNS. )9»
an 8qL Si ïou substitue tout à coup à la pile , par on mowrement de
bascule, ua cooducteur inerte, on obtient un second courant en sens
inverse du premier, et d'intensité à peu près égale. On observerait
un courant de même sens que le premier en isolant l'extrémité A et
faisant communiquer B avec le sol. Ces courants sont d'autant plus
sensibles que le ûl est mieux isolé; leur durée est tout à fait courte,
ils disparaissent presque iostaotanément si le ûl souterrain est parfai-
tement isolé; leur intensité est proportionnelle à la force de la pile et
à la longueur du ùU Pour expliquer l'apparition de ces courants, il
sufiBt de recourir à l'expérience par laquelle Yolta mit en évidence
l'identité du galvanisme et de l'électricité. II montra qu'en faisant
communiquer l'un des pôles de sa pile avec le sol, et l'autre avec
l'armature intérieure d'une bouteille de Leyde non isolée, on obtient,
dans un ei^ce de temps presque insensible , une charge de la bou^
teiOe proportionnelle à la force de la pile ; en même temps qu'on ob-
serve entre la pile et l'armature interne un véritable courant presque
ioalantanél Or, ;yonte M. Siemens, le CI souterrain, avec son enduit
iaohnt» peut être assimilé à une immense batterie électrique.: le verre
des jarres, c'est l'enduit de gulta-percba; l'armature interne, c'est la
surface dû fil de cuivre; l'armaturerexterne, c'est le sol bumide, etc.:
la surface du fil équivaut k environ 7 mètres carrés par kilomètre.
Quand on foit communiquer le fil par l'une de ses extrémités à une
|nle dont l'autre extrémité communique au aoI , tout en maintenant
isolée l'autre exlfémité du fil, il faut absolument que le fd prenne une
charge de m^me signe et de même tension que le pôle de la pile avec
lequel il est en contact. M. Siemens ne dit pas sur quelles longueurs
de fil il a opéré : si le fil avait été irès-loog, ce courant, analogue à ceux
observés par M. Hagrini , aurait peut-être persisté. Il ne dit pas non
pliis que des phénomènes semblables à ceux de la bouteille de Leyde
avaient été observés par M* Jacobi sur ses fils renfermés dans des
tubes de verre ; ils étaient quelquefois si intenses qu'ils s'opposaient
entièrement au passage du courant primitif direct et à la transmission
4es dépêches.
30 Quand, par suite de son isolement défectueux, le fil donnait lien
à des circuits dérivateurs, les courants dérivés semblaient toujours
plus intenses lorsque le fil prenait à la pile l'électricité positive ; il di-
minuait sensiblement quand on établissait la communication en sens
contraire.
300 TÉLÉGRAPHIE ÉLKCTRlQt£.
3"* Enfin M. Siemens crort avoir constaté anssi l'influence des au-
rores boréales sur les lignes souterraines. Le fait le plus saillant de ce
genre qbservé par lui se montra le 18 octobre 18^8 sur la ligne de Ber-
lin à Coethen, longue d'environ 150 kilomètres, et dirigée à peu près
de Test- nord-est à Touest-sud-ouest, perpendiculairement par consé-
quent au méridien magnétique. Yers la nuit tombante, une magnifique
aurore boréale se déclara à Thorizon; le télégraphe fonctionna irrégu-
lièrement, et M. Siemens apprit plus tard par les journaux que tous
les tél<!^graphes de l'Angleterre refusèrent le service dans cette même
soirée.
Les fils souterrains ont été soumis dans la Thuringe à une rode
épreuve : la ligne télégraphique était à peine établie lorsque la révo^
lution éclata. Une des premières pensées des insurgés fut d'intercepter
les communications ; ils coupèrent donc les fils ou endommagèrent
sur plusieurs ponts, avec des pelles, l'enveloppe en gotta-percba.
Mais la lésion venait à peine d'être faite qu'elle était déjà réparée; de
telle sorte que les insurgés , dît M. Steinheil, las de leur insuccès, re-
noncèrent à leur projet. Sur une longueur de hU lieues, il y eut à la
fois vingt-six ruptures; un seul ouvrier répara cette longue ligne en
trois semaines.
Malgré cette longue expérience et l'évidence des faits, l'administra-
tion française des télégraphes ne croit pas aux avantages des condoc-
leurs souterrains; elle persiste à affirmer que l'on n'obtient pas par ce
moyen l'isolement et l'intensité de courant nécessaires à un bon ser-
vice télégraphique; cet excès d'incrédulité ne me semble ni assez rai-
sonné, ni assez raisonnable, et on s'en repentira bien certainement Je
ne comprends pas que ce qui a si bien réussi en Angleterre et en Al-
lemagne puisse ne pas réussir en France. M. Walker dit dans son
Manuel qu'il a pu réaliser avec les fils recouverts de gutta-percha des
transmissions qui étaient impossibles avec les fils aériens ; ces fils ont
parfaitement résisté à toutes les épreuves , et il ne doute pas qu'on en
fasse usage h l'avenir comme fils conducteurs sous le pavé des rues.
Que l'administration française au moins fasse disparaître cette trop
longue suite de supports mesquins et de fils superposés qui cou-
ronnent si désagréablement les murs de la cité, quelques-uns de nos
ponts et de nos somptueux édifices, qui dans les jours d'émeute
semblent dressés exprès pour appeler l'attention et provoquer la main
qui peut si facilement les détruire.
THÉORIE D'AMPÈR£. SOI
Terminoos ce trop long chapitre $ar les fils condacteur» en rappe-
lait une curieuse expérience de M. Bréguet.
« De concert, dit-il, avec M. Gounelle, nous essayâmes de trans-
metu*e dans le même moment, sur la ligne de Paris à Rouen, des si-
gnaux en sens inverses. Les signaux se reproduisirent de part et
d*aQCre avec la plus parfaite exactitude. Cette expérience fut répétée
plusieurs fois , le 7 avril ISip entre autres, devant une commission
de la chambre des députés, et la réussite fut toujours complète. »
Faut-il conclure de h que Ton puisse habituellement correspondre
ainsi à la fuis des deux stations extrêmes à travers un même fil? Telle
n'a pas été sans doute la pensée de Mi\l. Gounelle et Bréguet , et très-
probablement, si on l'essayait, on éprouyerait beaucoup de mécomptes :
Cependant le fait du passage simultané de courants en sens contraire
peut être assimilé à celui d'une multitude de rayons lumineux partant
ensemble de tous les points d'un vaste horizon, et traversant le même
petit trou percé dans une carte sans que la vision cesse d'être distincte.
MiVL Bréguet et Gounelle réussirent aussi à transmettre des signaux
de Rouen à Paris, sur une distance de 137 kilomètres, avec an seul
élément, et ils en conclurent avec raison que leur fil conducteur était
biea isolé, que leur appareil est suflisamment sensible.
On vient de voir que la théorie d'Ampère conduisait à une expli-
cation facile et complète de ce fait éclatant , que l'intensité du cou-
rant électrique se trouve doublée quand la moitié du fil conducteur
est remplacée par la terre. Une bonne fortune nous a mis en posses*
sîou, depuis plus de vingt-cinq ans, do mémoire dans lequel Ampère
avait exposé l'ensemble de ses idées sur le mode de transmission des
courants électriques et la théorie électro-chimique. Nous croyons que
ce mémoire n'a jamais été imprimé; et il nous a semblé qu'il forme-
rait un appendice curieux à nos recherches sur la télégraphie élec-
trique; nous le donnons donc ici à nos lecteurs, tel qu'il fut écrit
sous la dictée de l'immortel physicien.
Quelques hommes éminents, dans ces dernières années , ont été
fatalement amenés à révoquer en doute les principes incontestables de
l'électro-chimie. Les motifs de cette lutte acharnée sont peu dignes »
avouons-le, d'un e^rit philosophique : ce fut une sorte de découra-
gement produit par la difficulté d'expliquer quelques phénomènes
délicats de substitution. Nous comprenons qu'en présence de faits
nouveaux et imprévus , on se soit cru obligé d'énoncer on principe
305 TÉLÉGHAPHÎE ÊLECTWQUE.
additionnel, d*aceorder & la forme des molécnles une part importante
dans leurs groupements, de ne pas faire dépendre oniquenient les
combinaisons de Tétat électrique des molécules qui s'uniasenl; mais
que par nne exagération inconsidérée on Tienne à renverser brutale-
ment la doctrine la plus certaine et la plus féconde quMl ait ^é donné
à l'esprit humain de formuler, nous ne le comprendrons jamais. On a
pu trop étendre la théorie électro-chimique, on a pu en faire de roal-
henreuses applications, mais elle est certainement vraie ay fond, et
elle ne peut être remplacée par rien, et elle survivra aux attaques té-
méraires dont elle a été Tobjet. Nous somnfes heureux de pouvoir re-
produire les pages profondes qu'Ampère consacra à l'exposition de ces
grandes lois, mieux conçues et mieux énoncées par lui que par tons
les savants contemporains.
CHAPITRE CINQUIÈME SUPPLÉMENTAIRE.
Sur le mode de traosmlMioii des eourtnts électriques et U (héovie électro-
chimique, par M. ANDAÉ-MAau^apèBE,
« Le fait de la décomposition des corps composés par l'action de la
pile voltalque a donné lieu de soupçonner que Télectricité* joue an
grand rôle dans les combinaisons chimiques. Je me prqxwe ici de
dédoire la théorie électro-chimique des principes que j'ai suivis dans
mon cours au collège de France.
Je transporterai aux molécules des corps les forces électriques dont
reflet a été observé sur des corps d'un volume fini : je tâcherai de
suivre, autant que possible, les conséquences de cette hypothèse peur
les comparer avec l'expérience qui seule peut la détrôna ou la
confirmer.
SI donc nous admettons que les particules dés corps soient oatorel-
lemeat dans un état électrique permanent , il résulte de l'ensemUe
des faits observés que nous devons regarder comme électroHiégatifs,
c*est-à-dire comme renfermant par leur nature une quantité plus on
moins grande d'électricité négative , tous les corps qui dans les dé-
compositions chimiques par la pUe, se portent habitndlement au pôle
positif, comme s'ils avaient de l'affinité pour Félectricité positive,
tandis que nous regarderons comme électro-positifs ceux qui se p(Nr-
tent de préférence au pôle négatif. «
THÉOKIE DUMFÈKE. SOS
Ainsi le flaor , riod&, FoxygèBe, le ehlmre , les acides , etc. , seront
électro-négatifs; l'hydrogène, les oxydes, les alcaKs, les métaux, etc.,
aeroDl élecuro-positifs.
Mais si les particules des corps sont naturellement dans un état
électrique, on peut se demander pourquoi ils ne donnent eux-mêmes
ancnn signe d*électricité. Il est facile de répondre. En effet, les parti-
cules des corps se sont trouvées en contact avec des corps plus ou
moins conducteurs, puisqu*aucun corps n*est complètement dô-
ponr^a de la faculté conductrice avec le temps : elles ont agi par
influence pour attirer Télectricité de nom contraire à la leur et pour
repousser Télectricité de même nom; par ce moyen elles se sont
formé comme une petite atmosphère électrique qui, à toute distance
sensible, dissimule leur électricité propre : elles peuvent être assimi-
lées à de petites bouteilles de Lcyde.
Examinons de plus près jusqu'à quel point cette hypothèse est ad-
missible. Considérons un atome d'un corps simple ou d*uD corps sup-
posé tel, par exemple, un atome A de zinc
Il est électro«po6itif ; il doit donc avoir ons itmo(q>hère électro-né»
gftCife.
Poor fixer les Idées, supposons une forme à cet atome, par exemple,
It fbrme d'une sphère, planche III, fig. i. Si Tatome est simple, il faut
supposer la vertu électrique répandue uniformément dans toute son
étendue. Alors l'action électrique s'exercera comme si tout le fluide
était réuni au centre de l'atome A. Cela posé , Il résulterait des lois
ordfaiaires de l'électricité que l'atmosphère devrait avoir une épais-
seur inGniment petite. Car si nous lui supposons une épaisseur finie
EF , une molécule de fluide électrique neutre placée en F ne devra
éprouver aucune action : or l'atmosphère électrique agira comme si
elle était tout entière au centre G, et il en sera de même de l'électricité
propre de Tatome; si donc on conçoit une molécule de fluide neutre
en D, cette molécule sera soumise à l'action du fluide propre, comme
s'il était concentré en G, et seulement à l'action de la portion de l'at^
mosphère dont l'épaisseur serait ED; donc s'il y a équilibre pour le
point F il n'y aura pas équilibre pour le point D. Il faudrait donc que
l'épaisseur EP fût pour ainsi dire nulle, et alors tout se passerait
comme si l'atome était absolument dans un état neutre : quant à l'é-
lectricité de l'atmosphère , elle devra aussi être considérée comme
304 TÉLÉGRAPHIE ÉUECTRIQUE.
nulle; on ne pourrait donc tirer, dans ce cas, aucune conaéqaence
de rhypothèse admise.
Mais il résulterait des mêmes principes que la couche éiectrique
répandue dans une sphère métallique, par exemple, se réduirait à une
surface mathématique, ce qui est impossible. Il faut donc supposer
que celte couche a au moins une épaisseur comparable à la distance
des particules et des atomx'S, et cela ne peut aïoir lieu qu'autant qu*on
supposera que les atomes des fluides électriques réagissent les uns sur
les autres à des distances très-petites, suivant une autre loi que celle
de la raison inverse du carré des distances. On peut admettre ce
principe sans répugnance , comme on admet que Taciion capillaire
suit une autre loi que la gravitation universelle.
C'est donc à cette hypothèse que nous nous arrêterons» et nous sup-
poserons que Tatmosphère électrique d'un atome s'étend \ une dis-
tance comparable aux dimensions des atomes et à leurs distances res-
pectives; et cela quelle que soit la forme des atomes, comme on peut
facilement le concevoir.
Considérons maintenant une masse métallique quelconque : ce sera
4^mme un système d'atomes liés entre eux invariablement. Gbacuo de
ces atomes, électro-positif par sa nature, aura une. atmosphère élec-
tro-négative. Mais il est aisé de concevoir que toutes les atmosphères
électro-négatives, en vertu de la force moléculaire dont nous venons
de parler, réagiront les unes sur les autres, de sorte qu'il y aura une
certaine quantité d'électricité négative distribuée d'une manière con*
tinue entre les atomes, plus intense seulement près de ces atomes;
outre cela , il y aura une grande quantité de fluide neutre répandu
entre les mêmes atomes. Il est évident que ces considérations peuvent
s'appliquer à des corps électro-négatifs et aussi à des corps composés
dans lesquels, au lieu d'atomes simples, on aurait des particules com-
posées. Ainsi nous considérerons dans les corps quelconques deux
sortes d'électricité , l'électricité inhérente aux atomes ou aux parti-
cules du corps, et une électricité intermolécolaine formée d'un excès
d'électricité contraire mêlée avec une quantité considérable de fluide
neutre. Il faudra qu'il y ait équilibre entire les forces éiectirlques, sans
quoi il y aurait décomposition dans le fluide ncutire intermcJécnlaire:
ainsi l'électricité inhérente aux pyticules du corps devra être dissi-
mulée par l'excès d'électricité contraire qui se trouve dans rélectridlé
intermoléculaire.
THÉORIE D'AMPÈRE. SOS
Noos allons chercher mainteoaot si ces notkMis n'ont rien d'incDm-
patible avec le monvement de rélectriclté dans les corps conducteurs.
Soit an conducteur A B , planche III , fig. 2 , eu présence d'une
source G d'électricité , dont l'intensité poisse être augmentée à volonté.
On peut supposer, par exemple , que G soit le conducteur d'une in%-
chine électrique ordinaire, et qu'on augmente progressivement la
charge de ce conducteur en faisant tourner le plateau ; l'électricité
sera positive en G. Dans la théorie ordinaire de l'électricité, on se
contente de dire que l'électricité positive de G agit par influence sur le
fluide neutre de A B , attire en A le fluide négatif, repousse en B le
fluide positif, et l'on parait croire que cette séparation des deux fluides
se bit tout d'un coup, parce qu'en effet le phénomène a lieu dans un
temps très-court. Gette explication brute, qui suffit dans un certain
nombre de cas, e»t pourtant en contradiction avec les notions géné-
ralement admises.
Eo effet 9 si la molécule m de fluide neutre est décomposée par l'in-
flueoce de l'électricité accumulée en G , ûg. ^ , la molécule négative
n est attirée à l'extrémité A , la molécule positive p est repoussée,
mais il est évident que cette molécule ne peut être chassée tout d'un
coup à l'extrémité B, car elle ne peut traverser ainsi tout le corps con-
ducteur A B qui est rempli de fluide neutre , sans agir par attraction
sur les molécules négatives, par répulsion sur les molécules positives.
Observons , outre cela , que l'iufluence de G s'étend sur toutes les mo«
lécoles vn, m', m', do fluide neutre; au premier instant, les molé-
cules n, n^» n" sont attirées , les molécules p, f/, p'' repoussées , de
manière k prendre la disposition que représente la figure : cette dispo-
sition est encore favorisée par la réaction mutuelle des molécules p
et nff P' et n', etc. Dans l'instant suivant, la molécule p se réunira
avec la molécule n' et formera une molécule neutre ; la molécule p^ se
réanira avec la molécule n', et ainsi de suite , et alors il restera à
l'extrémité B une molécule posiiive P.
Ce que nous venons de dire pour la série des molécules m, m', fm,
peat se dire également de plusieurs séries de molécules neutres voi-
sines de celles-là; en sorte qu'après ces décompositions et ces recom-
positions intermédiaires dans tout le conducteur A B, il restera en
B trn excès d'électricité positive qui satisfera aux conditions d'équili-
bre ordinaires.
Si rmtensité de l'électricité en G vient à augmenter, les intensités
20
306 TÉLËailAPHlE ÉLECTIIIQUE.
de Téleetricité contraire en A et en B angmenteront ansBi » nuis par
une saccession de décompoeitiens et de recompositions telles qoe nous
venons de l'eipllquer.
Goneevons maintenant qae l'on mette le corps condactenr A B en
communication immédiate avec nne sonrce d'éleotridté G asset bible
pour qu'il n'y ait pas d'étincelle sensible. Dans l'instant qui précède
immédiatement le contact , il y a dn fluide négatif accumulé eh A et
du fluide positif accumulé en B , et il y a équilibre entre toutes les
forces électriques. A l'instant du contact, une partie du fluide négatif
accumulé en A , Gg. /i, se réunit atec une partie du fluide positif en
G pour faire dn fluide neutre. Les quantités de fluide en A et en C di*
minuent , et le fluide positif en B s'étend en partie ?ers A , parce que
la répulsion du fluide qui est en G n'est plus suflisante pour le contenir;
mais il est évident qu'il y a encore une série de décompositions et de
recompositions de B vers A. Le fluide neutre intermédiaire est décom-
posé , les molécules négatives se réunissent avec une partie de F et les
molécnles positives restent, en excès vers A. En sorte qu'à l'instant où
tout le fluide négatif N de A- se sera réuni avec une égale quantité de
fluide positif de G , il y aura du fluide positif en axeès dans toute l'é-
tendua dn corps conducteur A B et du conducteur G. D'ailleurs le
fluide se distribuera h la sutrface suivant les lois ordinaires.
Ges raisonnements s'accordent très*l>ien avee un résultat d'expé-
rience. G'est que les corps les plus conducteurs sont aussi ceux qui
s'électrisent le mieux par influence , parce que dans l'un et dans l'au-
tre cas il faut que la décomposition et la recomposition du fluide neutre
puissent se faire avec uiie grande facilité. Nous regarderons donc doré*
navant comme les meilleurs conducteurs les corps qui apportent le
moins d'obstacles h la séparation et k la réunion des deux fluides dans
leur intérieur.
Examinons maintenant comment réllncelle électrique se produit
lorsque le conducteur A B , fig. 5 , et la source G d'électricité sont m
présence. G'est la résistance de l'air qui empêche la réunion du floide
positif en G avec le floide négatif en A. S'il y avait un vide entre A
et G , comme le vide est bon conducteur, ces fluides se réuniraient ou
plut6t il y aurait une série de décompositions et de recompositions
dans lesquelles tout le fluide négatif de A se trouverait neutralisé^ ainsi
qu'une égale portion du fluide positif de G. La résistance de l'air s'op-
jpose ! celte neutralisation , parce que l'air est mauvais conducteur et
THÉORIE D'AMPÈRE. t&9
CBipéciM le« iieoinpositioDS et râcompoiitions qui tandanl i avoir lieu
«Qlre A et G. Miis lorsque la tendance détient trop (brte , elle lop»
monte la presaioo eitérieure , eUe écarte lei molécules de Tair , comme
le prouYe l'expérience (1), et établit entre A et G conne on petit
canal vide où lee décompositiona et les recomposiiioni ae font av«e la
pioa grande facilité. G'eat alora que Tétincelle a lieu , et la comprei^
lion rapide de l'air qui en résulte élève la températnre» produit le
bruit et probablement la lumière , comme dans le briquet de eom'-
preeeioOt
Juequ'à présent nous avons fait absiraetion de Télectriehé Inhérente
ans molécules; mais cette électricité pe gâne en rien les explications
précédentes. Mn effet » soit nu corps oonducteqr A B , fig. 6, dont Vir
lectricité inhérente soit positive, il y aura dans rélectricité intermo»
iécolaire un eicès de fluide négatif qui dissimulera réleeiridté inhé-
rente comme le représente la Cgum.
Il y a nécessairement équilibre entré tontes les actions tieoirfques
qoi s'exercent dans Tintérieur des corps ; sans epla il se ferait une
nouvelle décomposition dans Tintérieur de ces corps. §i donc le corps
eat flomnis è Tinfluence d'une source G , fig. 7, d'électricité positive,
par •xemple : au premier insunt tout se passera comme si les forces
électriques dnes à l'électricité inhérente et à l'excès d'électricité in-
terxnoléculaire négative n'existaient pas. Une file de molécules neutres
m, fiv, m*. . . , M se décomposera donc comme dans le cas précédent
soM rinfluence électrique extérieure , et Ton aura la disposition déjà
indiquée. Dans l'instant suivant , la molécule positive p se réunira k
la molécule négative n' pour faire du fluide neutre , la molécule p^ à
la molécule n, êtes ou bien la molécule p se réunira à la molécule
négative x en excès dans l'électricité intermoléculaire. La molécule p'
pourra de même se réunir à la molécule \'^ etc. Mais alors les molé*-
cnles négatives ti, n\ nf remplacent dans l'électricité intermolécnlaire
les molécules \^ t^, ^.....^en sorte qo'il restera une molécule N né^
gitive vers l'extrémité A, et une molécule P positive vers l'extrémité ll«
11 eJt d'ailleurs évident qu'il en est de même pour d'autres files de
molécules entre A et B.
(I) Cette expérience consiste & faire éclater rétincelle dans un espace plein
â*air qoi contient de l'eau dans sa partie inférieure, et auquel est adapté un petit
tube latéral dans lequel Peau se tient de nlvean; au moment de Tciplosion
I ee tube latéral.
20.
SOS TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
Oa doit admeilre encore qae dans le même temps rélectricité po-
sitive de G attire ?ers  Texcès d'électricité întennolécolaire néga-
tive « toujours par une suite de décompositions et de recompositions
intermédiaires; mais alors l'électricité inhérente des molécules du
corps 9 n'étant plus dissimulée au contact, décompose une nouveDe
quantité de fluide neutre; le fluide négatif est employé à ta disnma-
lation de l'électricité inhérente; le fluide positif, repoussé par cette
électricité inhérente, obéit, en outre, à la répulsion de l'électricité
positive de G et est chassé vers B, mais toujours par une suite de dé-
compositions et de recompositions ; en sorte qu'il se trouve une cer-
taine quantité d'électricité négative à l'extrémité A et une certaine
quantité d'électricité positive à l'extrémité B, conséquence entière-
ment conforme à l'eipérience*
On voit par là que l'électricité inhérente et l'excès d'électricité io-
termoléculaire contraire ne s'opposent en rien aux décompositions et
recompositions produites par les forces électriques. Des considérations
semblables s'appliquent également dans le cas du conUct où l'élec-
tricité de la source semble passer dans le corps conducteur.
Ainsi Thypothése de l'électricité inhérente aux molécules des corps
n'a rien de contraire aux notions généralement admises. Voyons main-
tenant si les conséquences qu'on en peut tirer s'accordent avec l'ex-
périence.
Dans la combinaison de deux particules , il peut arriver qu'elles
soient dans des états électriques dlOérents ou dans des états sem-
bbbles.
Soit d'abord le premier cas, une seule molécule A, fig. 8, électro-
négative, et une molécule B électro-positive : la molécule A aura une
certaine quantité — a d'électricité négative qui sera dissimulée par
une égale quantité + a d'électricité positive qui lui composera une
petite atmosphère éleclro-positive; la molécule B renfermera une cer-
taine quantité + h d'électricité positive c^ui sera dissimulée par une
atmosphère — b négative. Tant que les molécules A et fi seront à une
distance suffisante l'une de l'autre, il ne se passera rien ; c'est, eo
effet , ce que l'expérience confirme : l'hydrogène et l'oxygène , par
exemple, peuvent rester en contact dans le même vase sans qu'il y ait
combinaison.
Mais si, par un moyen quelconque, on force les molécides A et B ^
s'approcher davantage , alors une petite partie de l'atmosphère + <>
THÉORIE D'AMPEAE. 309
de A se réunira avec une^^le partie de l'atmosphère — é de B pour
faire du flniSe neutre : les électricités propres — a de A et + £ de
B ne seront plus complètement dissimulées; elles agiront Tune sur
l'autre et détermineront un plus grand rapprochement des molécules.
Les atmosphères + a et — £ se neutraliseront de pins en plus, et les
particules A et B continueront de se rapprocher jusqu'à ce que la
combinaison soit devenue aussi intime qu'elle peut l'être. Alors on
aura une molécule composée que je représente par AB.
Si a est plus grand que 6, une partie de l'électricité — a de A
sera dissimulée par l'électricité -|- 6 de B, Gg. 9 ; mais la molécule
composée se comportera comme une molécule électro-négative qui
renfermerait une quantité d'électricité représentée par — (a— 6) ;
il lui faudra donc une atmosphère électro-positive + {a — 6) qu'elle
troavera là tout naturellement. En effet , si le contact de A et B pou**
vait être aussi intime que le représente la figure , toute l'atmosphère
— A de B , attirée successivement par l'atmosphère -f- a de A , au*
raît neutralisé une égale quantité de cette atmosphère : de telle sorte
qu'il n*en resterait plus qu'une partie, justement ce qu'il faut pour
dissimuler l'électricité négative — (a — ^)^ qui n*est pas encore dis*
simulée dans la molécule composée A B. 11 est probable que« dans la
réalité, le contact n'est pas aussi intime que nous l'avons supposé, et
qu'alors l'électricité + ^ de B ne dissimule pas une égaie quantité de
l'électricité — a de A ; mais alors toute l'atmosphère de B ne sera
pas neutralisée^ et il restera toujours ce qu'il faut pour que les élee-
tricités propres de la molécule composée AB soient dissimulées à
distance sensible.
Il est évident que la molécule AB pourrait être considérée comme
dans un état neutre , si oïl avait a=:é, et qu'elle serait , au con-
traire , électro-positive avec une atmosphère électro-n^ative si on
avait a plus petit que é.
On doit remarquer que, dans la combinaison de deux molécules de
nature électrique contraire, il y a neutralisation plus ou moins eomr
plète des atmosphères, et dissimulation seulement des électricités
propres.
Il se passera des choses analogues si l'on considère la combi-
naison d'un corps électro-négatif avec un corps électro-positif, parce
que la combinaison ne se fait jamais qu'entre un petit, nombre de
molécules.
SIO TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
Par eiemple, pour former de l'ettt» ditque miriécale d*oxygène 86
«ombiue aTOc deux molécules d*hydrogèile; et la partiottle Conlposéa
eat senaiblement daoa un état neutre , en aorte qu'elle n*à paa beMid
d'atmoapbère i ce qui tient à ce que lei électricité propres de deut
molécules d'hydrogède peuvent dissimuler à peu près coinplétemeDl
Télectricité propre d'une molécule d*oxygène.
Ces principes peuvent servir h expliquer aveo Une grande facilité
la décompositiatk dea corps composés par Taction de la pile voltaîqae.
Soit P, fig. 10 , le pôle positif, et N la pôle négatif d*une pile » et
Supposons les deux points réunis par an liquide conducteur, par
exemple^ de Teau acidulée ou salée. Il s'établira d'abord nue série de
décompositions et de recompositions comme nous venons de le dire;
maison même temps le liquide, n'étant pas conducteur parfait» oppo^
sera an mouvement des fluides une certaine résistance : aiors le fluide
positif du pôle P attirera l'oxygène o de la molécule iH ^'eau la ploi
voisine» parce que l'oxygène est par sa nature éleclrO^négaiif; l'hy-
drogène h électro-positif sera repoussé » et la molécule coiAposée m
prendra la disposition représentée dans la figure. L'hydrogène k do
la moMcnIo m, étant électro-positif, attirera l'oxygène o^ de lai&olécote
m' suivante 9 repoussera l'hydrogène A^ de cette molécule, ètfefa
touhier ta molécule fiV comme le représente ta figure i et ainsi di
proche en proche jusqu'au pôle N de la pile qui attire la molécule h'
d'hydrogène d'une molécule m* d'eau, et repousse la molécule 9* d'oty*
gèAè , de telle sorte que l'action de l'un des pôles s'accorde avec l'ac*
lion de l'autre pour donnera une série de molécules réunies entre
les deux pôles la disposition que nous supposons , et qui est favorisée
•ncore d'ailleurs par les décompositions et recompoeltions qui se foot
tMjoura dans l'électricité intermdéculaire. Bientôt l'action de la pilé
•c de rélèctricité qdi passe dans l'eau l'emporte sur l'aflbiiuS des mo*
lécules m et m^ ; l'oxygène o de m se sépare de l'hydrogène h, qui sa
Munit avec l'oxygène o* de m' pendant que h' se réunit avc6 o\ h^
avec o\ etc. , Jusqu'à la molécule m^ où * , attirée par te pôle M de
ta piiè, Sè trouve mise en liberté. Il est important deremarquerquelo
pôle positif P de la pile, en attirant la molécule o électro-négative t
loi ftmmit Justement la quantité d'électricité positive nécessaire poar
former son atmosphère » undis que le pôle négatif N fournit une at-
mosphère électro-négative à la molécule h" d'hydrogène. Il auitde là
que, si l'on recueille séparément l'oxygène et l'hydrogène, ils nec
THÉ0B1£ D'AMF£RIS. 3 1 1
neront «ttcon Mgna de leuM électricités proprti (1). Mais il n'en se-
rait pa% toiiyoun dd même dâns^toot butre tnodo de décomtMMiliott »
et alert cbicun des corps pourrait dcmaer des signes d'électricité s
c'eec jostemeot ce qtaâ a lieu dans les eipérien^s de SI. PooUlet.
Denâ ses expériences i AT. Poaillvt défiiit les oOitibioaitons par l'ac-
tîoD de la clialeur.
Il met dans une capsule de platine , dont la température a été très-
éieféei du phosphate d'ammoaiaqile , combinaison d'un acide » Tacide
piiosphatique, et d*un alcali, Tammoniaque. Par Faction de la chaleur,
la combinaison se défait, ranimoniaque, qui est irèSTolatile , se dé**
ga^e , et Tacido reste : si le creuset est disposé sur le plateau d'un
éleetromètre condensateur, et ci Fon reçoit Tammoiiiaque dégagé sur
le plateen d'un autre éleclromètre condensateur. Le premier indique
qne le creuset est dans un élat négatif, le second indique que Tarn*
moniaque est dans un état positif.
En eflet Taclde, électro-négatif de sa nature, ne recerant pas par
le mode même de décomposition de quoi dissimuler son électricité
propre , agit par influence sur le fluide naturel du creuset , s'empare
d'une partie du fluide positif pour disrimuler son électridlé propre ,
et rqwnsse le fluide négatif correspondant , de sorte que le creuset eft
eitérieorement dans un état négatif. De même Tammoniaque , étant
per sa nature dMs un eut électro-pMtif , se comporte par rapport
an plateau comme un corps chargé d'électricité positive.
On a des elTett analogues avec VeAu et on alcali , ou l'eau et un
acide.
Soit d'abord une dissolution de baryte : si on la soumet à l'action
de la chaleur , l'eau s'en Va et la baryte reste. Avec des éleeuromètres
condensateurs convenablement dispeaés on trouve que l'eau donne
des aignes d'électricité négative et la baryte des signes d'électricité
positive. Pour etpllqoer cette eipérience, il faut se rsppeler 4|ue b
baryte est par sa nature, en qualité d'alcali, électro-positive; ses
particnles ont donc des atmosphères électro-négativta « ces atmo-
sphéree s'étendent on peu dans l'ean, et c'est même 11 utfe des causes
qui bTcrisent la diasolutU». A l'Instant oH l'eau passe à l'état de
(1) On peut appliquer une explication de même genre à foules tes décompo-
sitions cliimk|tt€j par l'aetion de U pflê , et tes corps séparés ne donneront
JaflMfs auena signe ds leur éirctridtë |iropts.
SI 2 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
vapeur , elle se sépare de la baryte « l'air s'interpose ooDtne aoe
lame isolante et empêche la baryte de reprendre tonte son atmo-
sphère qni reste en eicès dans l'eau. La vapeur d'eau doit done se
trouver dans un étal électro-négatif ; et la baryte, privée ainsi d'une
partie de Pélectriclté intermolécnlaire qui dissimulait son électri-
cité propre, doit donner des signes de cette électricité propre qui est
positive.
Si l'on soumet à l'action de la chaleur une dissolution d'ammonia-
que, c'est l'ammoniaque qui.s*en va et l'eau qui reste. Le condensa-
teur en contact avec l'ammoniaque qui se dégage donne des signes
d'électricité positive, l'autre donne des ^gnes d'électricité négative,
ce qui doit être. En effet , l'ammoniaque , en qualité d'alcali , est élec-
tro-positive, et les atmosphères électro-négatives de ses molécules
s'étendent dans Tcau. A l'instant de la séparation , Tair s'interpose
pour couper l'atmosphère en deux , de manière qu'une partie reste
dans l'eau qui doit donner par conséquent des signes d'électricité né-
gative, et l'électricité propre de l'ammoniaque, n'étant plus complè-
tement diîisimulée , doit se manifester à l'électromètre. Des raisonne-
ments semblables s'appliquent très-bien lorsqu'on soumet à l'action de
là chaleur une dissolution d'un acide : par exemple , une dissolution
d'acide sulfurique, ou une dissolution d'acide sulfureux. Dans le
premier cas, c'est l'eau qui s'en ta , et Tacide reste : dans le deuxième
cab, l'acide manifeste l'électricité négative, parce que son électricité
propre n'est plus complètement dissimulée; Teau manifeste l'électricité
positive, parce qu'elle a conservé une partie des atmosphères des par*
ticidesd'adde.
Enfin les mêmes considérations peuvent s'appliquer à une dernière
expérience assez curieuse et même frius sensible.
On dispose sur un électromèlre condensateur un morceau de char-
bon ; on l'allume tantôt par sa partie supérieure , tantôt par sa partie
inférieure , et l'on dispose un autre électromètre de manière que Pa-
cide carbonique qui se forme vienne toucher le plateau collecteur. Si
le charbon est allumé dans la partie supérieure, on reconnaît qne l'a-
cide carbonique est dans un état positif, tandis que le charbon est dans
un état négatif. Si on l'allume dans la partie inférieure , on n'a aucun
signe d'électricité.
L'acide carbonique est formé par la combinaison du charbon avec
l'oxygène ; or , dans la combioaistm de deux corps de nature électrique
THÉORIE D^AHPÈRE. 113
contraire, en général, une partie des atmosphères des molécnlfs se
neutralise, et 11 reste jostement ce qu'il faot poar dissimaler l'élec-
trieKé propre de la molécole composée : mais cela suppose que les
Bolécolrâ se combinent dans un milieu conducteur, de manière que
les parties postérieures des attnosphères poissent tourner, pour ainsi
dire, autour des molécules pour aller se neutraliser plus ou moins
entre elles.
Or , dans Texpérience précédente , la combinaison du charbon avec
l'oxygène se fait dans Tair, qui est mauvais conducteur. Il en résulte
que la partie postérieure de Tatmosphère de chaque molécole d'oxy-
gène reste en excès dans Taclde carbonique , et alors il reste aussi sur
le charbon la partie postérieure des atmosphères dos molécules de
charbon qui se sont combinées , de manière que la neutralisation des
atmosphères n*a pas été telle qu'elle aurait dâ être pour que la neu-
tralisation des molécules fât complète ; f acide carbonique doit donc
donner des signes d'électricité positiTe à cause des portions des atmo-
qibères d'oxygène qui auraient dû être neutralisées , et qui y sont
restées : le charbon doit donner des signes d'électricité négative, parce
qo'il a conservé une partie des atmosphères des molécules de charbon
qui se sont combinées.
Mais si Ton détermine la combustion du charbon par en bas, le gaz
acide carbonique à l'instant où il se forme se trouve bien dans un état
positif, mais en montant il lâche pour ainsi dire le charbon qui est
daaa on état contraire, et, comme le gaz chaud peut devenir conduc-
teur , la DentraUsation se fiait dans ce ti ajet de manière que tout signe
d'électricité disparaît ii peu près complètement
Considérons présentement la combinaison de deux corps doués
d'one même électricité propre.
Soit A une molécole do premier, B une molécole do denxième,
mt 4- a l'électricité propre du premier, + é celle du deuxième,
leors atmosphères seront — a, — é. Si la combinaison est déter-
minée par une cause quelconque , la molécule composée AB aura
one électricité propre + (a + ^ ) > il Itii faudra une atmosphère
-* ( a + é ) : eue la trouvera dans la somme des atmosphères — n et
— 6 des molécoles composantes A et B. Mais l'atmosphère a + 6
ne sera pas répartie également autour de la molécule composée AB
à cause de la répul^n mutuelle des molécules du fluide qoi U com*
pose, elle se portera do cdté de la molécole composante la moins
s 14 TÉLÉGAAPHJ£ ÉLËCTBlQtË.
éicctriqae « d« manière qu'elle fera plus inteoaa da o6té de cette
molécule que ne Tétait Tatmoephôre même de cette motécule avant
U combinaison. C'est une raison peur que l'électricité t«ide à iavo«
riser la combinaison des molécales douées de la même électricité t
parce que h répulsion mutuelle des molécules de ratmosphère la
plus intense se trouve mieux satisfaite par Teitension de cette at-
mosphère.
Si Tune des molécules composantes est à l'état neutre» l'autre
fournira ce qu'il faut pour l'atmosphère de la molécule com*
posée; mais l'atmosphère s'étendra un peu aulQor de la molécule
neutre i ce qui pourra favoriser la combinaison , comme dans le cas
précédent
Si dans l'un ou l'autre de ces deui cas on pouvait séparer tout
^ coup par uoe lime isolante les molécules composantes d'une molé-
cule composée : dans le premier casi celle qui a l'électricité la plus
intense donnerait des signes de son électricité propre» parce qu'elle
n'aurait pas eu le temps de reprendre toute son atmosphère , et
l'autre manifesterait une électricité contraire due k un excès d'at«-
mosphdre» dans le deuxième i la molécule électrique manifesterait
son électricité propre , parce qu'elle n'aurait pu reprendre toeto
son aimo4)hère } la molécule neuure donnerait des signes d'une
éledricité contraire « k cause de l'atmosphère étrangère qu'elle aurait
conserrée*
Ce qu'wi ne peut qu'indiquer ici quand il a'agit de moMcules , on
peut le vérifier au contact dea corpa conducteurs en les iaoknt avec
des manches de Terre ; à l'insialit où on les sépare après les a?eir fûtiê
en contacii l'air qtii a'hilttpese fait l'office^de lame isolante*
Soit mis en contact un disque de zinc et un disque de cuint ainsi
isolé : ils sont tous deux électro*poeitiis» mais le aine plus que le cui-
vra. Gomme les deux métaux sont conducteurs, les atmcephères des
molécules dn lino voisines du contact pénétreront un peu dans le
cuivre, h cause de ta plus grande répulaion qu'elles éprouvent do
eêté dn linc » le cuivre deviendra donc on peu électn^négatif par
l'excès d'atmosphère , le wbc un peu électro-positif par son électri-
cité propre; et ai on les sépare tout à coupi ils donneront des signes
d'électricités contraires. On peut le reconnaître avec dix à doua
contacts, en déchargeant successivement l'un des plateaux sur un
étactremètre condensateur , et l'autre sur un anire électromèM cen-
TIIÉORi£ DViAIP£A£. 3U
deDMtetlr. Pour le udO| il faut interpoMf iiii« bill4« de papier
moailli entre le zinc et le plateaa de cuivre du condensateur pour
empêcher Taction mutueile du cuivre et dil »nc : Cette préauiion
serait inutile Si le plateau celleoteur était en sinci
L'exemple de l'autre cas s*est déjà présenté dans Tévaporatioa
d-ane dissolution acide on alcaline*
Ces raisonnemeius rendent aussi comptei comme on le Voiti de la
force électro^motrice qui agit dans Un couple de la pile toltaîquCi
Les mômes considérations peuvent aussi servir à expliquer quel*
ques expériences curieuses de M« Becquerd» sur le sens des courants
qvà s*éublisêent dans le cas de la combinaison ou du simple contact
de deux substances»
Lorsque Ton fait combiner un cotps éleciro-négattf avec un corps
électro-pOsitifi par exemple un acide avec uO alcali, et que d'aiUeuM
on lei réunit par un fil nlétallique conducteur » on reconnaît par le
galYanomàtre qu'il s'éuUit un courant qui va de l'acide à TalCali* S'il
y a seulement contact» sans combinaison) entre un corps électro^né*
gatif et un corps éIectro«poaitif, le courant va du corps électro-positif
au corps électro*négatit
Boit n» fig. 11 1 une molécule d'Un corps électro^'oégatif, etp nût
mcdécule d'un corps étectro-positif : la molécule n abra une atuio-«
sphère posiiive + P» et la molécub p ude atmôaphère négative*— N. A
l'instant des combinaisons les parties des atmosphères les plus toiainee
du contact formeront du fluide neutre par leur combinaison, lei
fluides propres des molécnhs se dissimuleront mutuellement, an
moinien partie, et n'exerceront plus d'action^ ou presque plus d'ao^^
tioo sur les atmosphères; ces dernières, ft Texcèption des parties an-
térieures qui so sont combinées, reflueront peur ainsi dire dans le
conducteur métallique; et par voie de décomposition et de recompo<* .
sition elles produiront un courant positif du corps électro^bégatif au
corps éleotro-positif, parce que le méul est bien meilleur conducteur
que le milieu dans lequel se fait la combinaison.
Supposons maintenant qu'il y ait simplement contact sani coiUbi*
miîion« Les fluides propres se dissimuleront en partie près du contact,
les atmosphères fermées d'électricités contraires pourront donc se corn*
biner près du contact; mais à chaque instant les molécules, par leurs
éleotricités propres, attireront les flilides contraires du conducteur
interposé pour se former de nouvelles atmosphères et rétablir l'équi-*.
s 1 6 TÉLÉGRAPHIE tLËCTfilQUE.
libre ;.il s^étaUira donc dans le conducteur un courant poshif du corps
électro-positif au corps élcctro négatif, c'est4*dlre le contraire de ce
qui a lieu lors de la combinaison.
La considération des forces électriques peut aussi servir à expliquer
jusqu'à un ceitain point la propagation de la lumière. En effet, cou*
cevons que deux molécules, Tune P de fluide positif, fig. 12, l'autre
N de fluide négatif, se trouvent séparées par une cause quelconque :
pendant qu'elles seront dans un état de séparation elles agiront sur
une molécule neutre m composée d'une molécule positive p et d'une
molécule négative n; la molécule P exercera sur la molécule p de m
• une répulsion que je représenterai par ma^ et sur la molécule n une
attraction que je représenterai par me : de même la molécule N
exercera sur p une attraction mh et sur n une répulsion md. Si on
fait la composition des forces, on trouvera que la molécule p sera
sollicitée par une force me égale à la diagonale du losange émae
construit sur les forces mé^ ma : de même la molécule n sera sol-
licitée par une force m/* égale et opposée à la première : ainsi les mo-
lécules p et n se sépareront; elks reviendront ensuite Tune ^en
• l'autre dès que l'action des molécules N et P aura cessé ; et en général
elles dépasseront leurs positions d'équilibre et exécuteront une suite
d'oscillations. Pendant ces oscillations elles agiront à leur tour sur
une molécule neutre m' , et ainsi de suite , en sorte qu'il s'établira
mie série de vibrations transTcrsales qui se propageront dans la direc-
tfon M , m, m^ perpendiculaires au sens des vibrations. Ce mode de
vibrations est conforme à celui qtài, suivant la théorie de Fresnel, pro-
duit la lumière. Si donc on admet que le fluide qui transonet la ltt->
mière soit justement le fluide électrique neutre, on pourrait rendre
compte des vibrations de ce fluide par des décompositions et des re-
compositions électriques , qui en effet seraient transversales par ra|>*
port à la direction de la propagation^
On sera confirmé dans cette idée, si l'on observe que les conduc-
teurs voltalques s'échauffent et rougissent par le conflit élearique ,
résultat dont on rendrait alors raison en supposant que les décompo-
sitions et recompositions qui ont lien dans ces fils déterminent des
décompositions et recompositions analogues dans le fluide neafre en*
vironnant
. On pourrait aussi concevoir le développement de la lumière dans
les combinaisons chimiques énergiques.
THÉORIE D*AMPÈRE. 817
Soit pour exemple la combustioii de Thydrogène. D*après ce que
I aTons dit plus haut, pendant que rhydrogèné 8*unit à Toxygèoe
pour faire de Tèau, il faut concevoir que les atmosphères 4f0 mole-
coles d'hydrogène et d'oxygène se réunissent pour faire da fluide
neutre; mais pendant l'instanl où elles sont libres, elles agissent sur
le fluide neutre euTironnant , pour y déterminer des décompositions
et des recompositions telles que nous venons de le dire, et auxquelles
«m peat attribuer la lumière que produit la combinaison^
Si Ton admet qu'il faille un certain degré d'intensité dans les dé-
compositions et les recompositions des fluides électriques pour pro-
duire la srasation de la lumière , tant que la combinaison ne serait
pas assez intense , il n'y aurait que de la chaleur , ce qui s'accorde
très-bien avec les idées actuelles sur l'identité du principe de la duk-
lenr et de la lumière. »
THÉORIE DE LA PILE.
Il y aurait dans cet ouvrage une lacune regrettable, si je n'ajoutais
pas quelques mots sur la théorie de la pile. Cette théorie a été, dans ces
derniers temps, l'objet de tant de controverses, de tant d'expériences,
de tant de dissertations k perte de vue, qu'on aurait dû, ce semble»
l'édairer de quelque jour; mais les expériences se contredisent, les
dissertations se combattent; et la lumière ne s'est pas faite.
. Je vais poser nettement le problème et indiquer la solution qui est
pour moi l'expression de la vérité et des faits. Dans la pile il y a et une
action chimique, et de l'électricité produite, et un courant établi. D'oà
nait cette électricité, et comment s'établit le courant? L'électricité est-
elle le produit de l'action chimique, ou l'action chimique est-dle le
produit de l'électricité! Partisan convaincu de la théorie électro-chi^
miqne et ne concevant les combinaisons et décompositions que sous
l'intervention des électricités propres ou accidentelles dés molécules,
nous ne balancerons pas un instant, et nous admettrons comme bit
théorique et pratique à la fois : 1** que l'électridté de la pHe est anté-
rieure à l'action chimique, ou que l'électricité de la pile est la cause, et
l'action chimique, l'effet; 2« que Télectricité de la pilenatt au contact
des deux éléments positif et négatif du zinc et du cuivre, du cuivre
et de l'amalgame du zînc, du zinc et du platine, du zinc et du char-
booy etc.,<lel'hydrogèneet de l'oxygène dans la pile I gaz de M. Grove,
ifg TÉLÉGRAPRfE ÉLECTRIQUE.
La théorie da coataet tft donc cdte qae noos adoptons. Les eipé-
rieneti qae je vais décrire ne hissent dans mon esprit place k aucun
doute t»n les rappehnt, j'aurai l'occasioD de bine revivre un etcellent
appareil, le dupltcalcur de l'électricité, décrit il y a bien longtemps
dans les tableaux do physique de Barrnel ! on ne l?a pas feulement
oublié, on a osé loi substituer des instruments beaucoup plus Impar*
faits, par exemple, Téleetromètre condensateur à trots plateaux* Le
duplicateur de l'électricilé, fig. 12, le compose d'un condensateur et
demi« E est un électrope condensateur à feuilles dV, D est on demi-
^Mmdeasateur, simplement formé d*un disqne de cuivre semUable au
plateau supérieur du premier eondcnsateor, et porté sur une tige iso*
lente de verre. Voici par quelle minipulatioi} on transforme cet en-
eimble en duplicateur de réhctrieité ; On touche le bouton B d« eon«
densatcur avec le corps dont on veut éprouver l'électricité, en même
temps que l'on fait communiquer le plateau supérieur S avec le sol ;
on a de cette manière, en adipottaot que le corps fût électrisé posi-
tivement , + 1 sur le plateau inférieur I ou collecteur, et — 1 sur le
plateau supérieur S; on porte alors ee plateau supérieur sur le demi-
condensateor P,en même temps que par-*dessous on bit commoni-^
qner V avec le sol ; on a par là même ^^ i sur le plateau inférieur T,
r^i sur le plateau supérieur S. êi maintenant , par nn fil conducteur
iaolét on met le collecteur I do condensateur £ en communication avee
le plateau inférieur T, en même temps que le plateau supérieur 8
communkitte avec le sol i on aum sur P^^ 9 d'élecurieité positive,
«^ S sur le plateau supérieur S, et Ô sur le plateau I. On porte de
nouveau le plateau S aur le collecteur I, en même temps que ce col-
leeteur communique avec le ad; on a + 2 sur I, -* S sur 8, et en
flisam oommuniqoer V avec I par un arc conducteur isolé, pendant
que S commoniqnera avec le sol , on aura + & sur I , ^ A sur ^
lequentilé primitive d'électricité, doublée dans un premier transport,
est qoadropMe par on second , deviendra 8 par un troîaième, i6 psr
08 qualrièmOf elc» i elle croîtra donc dans une proportion énorme. Ce
Q'eal pas ooe progression arithmétique, où l'unité ajoute h Tonité,
eooimo dana le eondeosatenr k trois plateaux , mais une progression
géoiiélriqui dont la raison est S. Gela posé, en opérapt avec on in-
ttntment semblable dont les plateaux étaient dorés, et en ayant soin de
no les toufihar qu'avee des fils d'or pour les faire communiquer soit
entre eut, soit avec le sol» do manière k oxdttro tente action dû*
THtOBU l^'AMPÈÊLE. Il»
nique, noot avou mit êo évidence rékeiridté née au simple contact
dra méUin. Qnand noos avens toocbé le beuten B avec un fil de
pktlne électro-négatif par rapport k Fer, l'éleelroscope, après trois ou
quatre transports, manifestait une quantité eonsidérable d'électricité
positive. Les deoi feoilles d'or ou les deni pailles s'écartaient violem-
nenl , et l'on constatait , I Faide d'un biton de résine, qu'elles étaient
éiectrisées positivement. Qnand , au contraire, j'avais touché avec du
cuivre, Féleetroscope montrait de Félectrlcité négative, etc. Dans ces
etpériences souvent muliipliées, les phénomènes s'accordaient parbi-
lenient avec la théorie éiectro-chimiqne, Fordre établi par Ampère
entre les métaux était toujours conservé ; l'électricité recueillie, sans
cesse doublée , était toujours ce qu'elle devait être. Il ftiudrait avoir
l'esprit par trop prévenu , ou cesser d'être de bonne foi, pour hésiter
encore quand on a répété ces expériences, et ne pas admettre le prin-
etpo fondamenial énoncé par Yoha, que le contact des corps fhit naître
BBe rupture d'équilibre éIeo(riqueet dégage de Féleclricité. Du reste,
quoi de plus naturel que ce principe ; il est si simple en lui-même, si
évident à priori, qu'il a II peine besoin de déokonstration.
L'électricité natt donc au contact des métaux; et en elle réside la
source de l'action chimique qui naît plus tard. Cette action chimique,
quel Htfe joue-t-eHe à son tour dans la pile? Pour le mieux expliquer,
coaceTons que les deux pôles de la pile sont en contact avec deux
éleetixides en platine plongeant dans le vase du voltamètre ou appareil
pour la décomposition de l'eau. L'électricité née au contact des mé-
taux arrive au sommet des électrodes, la molécule positive d'un côté ,
la molécnle négative de l'autre ; si ces deux électricités n'avaient pas
de débouché. Faction électro-motrice cesserait; mais ces deux électri-
cités, en agissant sur les molécules d'eau qui les séparent , attirent
Fune l'oxygène, l'autre l'hydrogène : la décomposition est eOéciuée;
les deux molécules gazeuses sont à l'état naissant, elles ont besoin de
se former une atmosphère. La molécule d'oxygène, attirée par le pôle
positif, décharge donc l'électrode positif pour constituer son atmo-
splière électro-positive , la molécule d'hydrogène qui va au pôle né-
gatif décharge l'électrode négatif pour constituer son atmosphère élec-
tro-négative, et par là même il y a place à une nouvelle arrivée
d'électricité positive et n^ative : la force électro-motrice née au con-
tact des métaux fonctionne de nouveau , et il se dégage une nouvelle
quantité d'électricité qui se rend aux électrodes et estdevouveau en-
$20 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
levée par de nouvelles molécules d'oxygèoe et d*bydrogèoe« etc.» etc.
Voilà le véritable rôle de Taction chimique née de râectricité pro-
duite au contact, elle donne une issue à cette électricité » et permet
au dégagement de se continuer, au courant de s'établir.. la source
d'électricité au contact cstindéflnie, mais le dégagement ou l'inteosiié
du courant seront proportionnels à l'écoulement , à l'issue ouverte, i
l'action chimique en un mot. Nous ne comprenons pas et nous ne
concevons pas qu'on puisse comprendre autrement la théorie de la
pile. L'action 'chimique fait dans ce cas ce que fait la terre dans les
circuits télégraphiques, elle dissimule les électricités condensées ani
pôles, et rend possible un d^agement subséquent
Encore une application des doctrines si fécondes d'Ampère. L'élec-
tricité atmosphérique, pendant le jour, est ordinairement de l'électri-
cité positive* née probablement des frottements des moléctdes d'air agi*
tées par le vent ou par les dilatations et condensations produites par b
chaleur. Le matin Félectricité atmosphérique est très-souvent négative
et ce fait est assex difficile à interpréter. Ne pourrait-on pas dire que
l'oiygène émis par les plantes, à l'état naissant, s'empare d*one cer-
taine quantité d'électricité positive emprtmtée au fluide neutre de
l'air pour constituer son atmosphère électro-négative? L'air, par là
même, aurait un excès d'électricité négative, et tout serait expliqué.
Nous avons vu que les &ls des télégraphes électriques mettaient eux-
mêmes en évidence ces alternatives d'électricités contraires au scio
de l'atmosphère.
Nous n'entrerons pas dans plus de détails, nous avons voulu seule-
ment donner un corps à des idées que nous croyons vraies et riches
d'avenir.
APPAREILS DE hk TÉLÉGRAPHIE. ZU
TROISIÈME SECTION.
APPARBILS OB LA TÉLÉGRAPHIE.
Cette seclion , la plus importante de toutes, est en même temps la
plus aride et la plus ingrate; il ne s*agit de rien moins que de décrire
tous les instruments et appareils de télégraphie conçus et exécutés en
Angleterre , en Amérique, en France, en Allemagne et ailleurs. J'es-
saierai d*être complet, et je le serai autant du moins qu'on peut Têirc
après les plus actives recherches. Comme mon but, à moi, homme plus
de théorie que de pratique , est principalement de faire connaître et
d'inspirer les idées grandes, fécondes et utiles, je m'attacherai particu-
lièrement aux conceptions originales, neuves et progressives, cl je les
reproduirai alors même qu'elles seraient restées à l'état d'ébauche ou
qu'elles auraient été dépassées par des inventions plus récentes.
CHAPITRE PREMIER.
Appareils préliminaires ou accessoires.
Voulant que ce volume soit une véritable encyclopédie de la télé-
graphie, qui comprenne tout ce qui , de près ou de loin , intéresse cet
art merveilleux et se suffise pleinement à lui-même, je ne me bornerai
pas cette fois 2i la description des appareils de télégraphie électrique
proprement dits; je donnerai la Ggure et la légende de tons les in*
suruments dont le nom est apparu dans les chapitres qui précèdent,
en les classant dans l'ordre de leur dépendance mutuelle.
APPAREILS GÉNÉRATEURS DU GOURANT.
De ta pile et de ses différentes formes.
On désigne généralement sous le nom de pile tous les appareils qui
ont pour objet de dégager l'électricité directement et sans l'interven-
tion des aimants. Mais les seules piles qui nous intéressent, au point
21
821 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
de vue de la télégraphie, sont les piles constantes, celles dont Taction
reste sensiblement la même pendant un temps assez long. Une pile,
en général, se compose de deux éléments solides, l'un électro-posiiif,
Tauire électro-négatif, amenés au contact et dont les surfaces plongent
dahs un ou deux liquides.
Pile à whU, — La plus simple de toutes les piles , la pins em-
ployée en Angleterre sur les lignes télégraphiques, est celle de M. Gooke,
construite dans le système de la pile de Bagration. Elle est représentée
planche III, Tig. 12. Elle consiste en une auge A en bois dur, ed
chêne, par exemple, longue de 75 centimètres, large de Kh centi-
mètres, et divisée par des cloisons d'ardoise en vingt-quatre cellules,
ce qui donne à chaque cellule une largeur d'environ 3 centimètres.
L'intérieur de Tauge est rendu parfaitement étanche par une ou plu-
sieurs couches cle ciment ou de glu tnarine. Les éléments électro>né-
gatifs sont des plaques C de enivre ; les éléments électro-positifs, des
plaques Z de zinc; ces plaques ont 113 millimètres de hauteur sur
87 millimètres de largeur, l'épaisseur du zinc est de 5 millimètres et
demi. Les plaques sont assemblées en couple cuivre et zinc par des
bandes de cuivre de 25 millimètres de largeur, soudées ou mieux
rivées; un simple zinc commence la série et forme le pôle négatif par
le fil de cuivre qui s'y rattache ; on simple cuivre la termine et fimne
le pôle positif. Chaque couple intermédiaire est placé à califourchon
sur les cloisons d'ardoise , et les deux plaques dont il se compose
entrent dans les deux cellules contiguës. Les extrémités supérieures
des couples sont vernies pour qu'elles se maintiennent propres et
qu'elles échappent \ la corrosion. Les cellules sont remplies, jus-
qu'à 2i miUimèlresdu bord supérieur, avec du sable que l'on imbibe
d*ttQe petite quantité d'eau acidulée par une partie d'acide sulforique
coucentré sur quinze parties d'eau; il suffit que le sable soit rendu
humide. Dans cet état la pile peut facilement être transportée d'un
lieu dans un autre, ce qui serait difficile si on remplissait les cellules
d'eau acidulée. 11 vaut beaucoup mieux augmenter le nombre des
couples en se servant d'une solution plus bible qu6 de redourir à uo
liquide plus acidulé. Le nombre des eoQ|^s doit d'ailleurs être
proportionné à la distance entre les stations; il est en général de
2& pour une distance de dix à quinze milles anglais, de tfi pour
une distance de quarante à soixante milles, etc. Une pile neuve montée
avec soin p^ut fonctionner pendant six ou huit mois, si les dépêches W
APPAREILS DE LA TÉLÉGRAPHIE. — PILES. 823
sont pa» trop multipliées ; il eu ^t qui oat fait un excelicnl service
pendant plus d'une année ; la seule opération qu'on ait i»û à leur faire
subir a consisté dans l'addition d'un peu i'eau acidulée t on renou-
Telait aussi le sable quand il était trop sali , après l'avoir expulsé paf
un fort jet d'eau.
Dans cette pile comme dans tontes celles où l'on emploie du tfnc ,
ce tnétal est amalgamé on recouvert de mercure è sa surface s voici
quel est l'effet de cette préparation. Lorsque le zinc n'est pas amal^
gamé» il est aliaqué direclement et incessamment par l'acide, même
étendu d'eau, dans lequel il plonge; de sorte que sa surfiacc est con^
stamment reconrerte de bulles d'hydrogène. Au contraire , quand te
zinc est amalgamé, il devient négatif par rapport au mercure, et l'a-
cidc électro-positif ne peut plus l'attaquer direclement ; il ne réde*
vient attaquable que lorsque le courant en circulant lui donne un
excès d'électricité positive , et alors , chose remarquable , il est plus
iHtjrdabte, plus transformable en sulfate que s'il n'était pas amalgamé;
Faction chimique est beaucoup phis rapide, et le contint pah là mêilie
plus intense.
Pour amatgamer le ilnc on trempe d'abord la surface des plaqueii
dans de l'eau acidulée^ et on les plonge dans un bain dé mercure pen-
dant envirèn une minute : oil les retire alors et on les dresse sur un
d«8 angles pour laisser égoutter le mercure en etcès. On les rendra
plus excellentes en les trempant une seconde fois, d'abord dans l'eau
acidulée i pois dans le bain de mercure; l'amalgamation alors dure
autant que la plaque. M. Walker affirme qhe la dépense d'acide sul-
fàrlque pour le service de toutes les lignes télégraphiques d'Angleterre
s*éiève è peine à quelques livres sterling.
PUe de M. tVhèntêtone, ^ Nous l'avons déjà décrite page 74;
elle est représentée fig. iS. L'élément positif est un amalgame ptteut
de Etnc, l'élément négatif un fil de cuivre. Chaque couple se corn*
pose : i<* d'Un vase poreux Y rempli de l'amalgame de zinC, et placé
au centre d'un vase V de verre ou de porcelaine que Ton remplit dé
sulfate de cuivre entourant le vase porenx; 2"* d'une lame de cuivre
plongeant dans Pamalgame et qui forme le pôle négatif de la pile;
3* d'une lame de enivre plongeant dans le bain de sulfate de cuivre ,
communiquant h on fil du même métal qui forme le pôle positif. Le
Courant reste constant si la dissolution de sulfate de cuivre est main-
tenue à un degré convenable de saturation , et si le vase poreux reste
21.
32« TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
perméable. Les deux piles qoe nous Tenons de décrire n'emploient
qu'an seai liquide ; les saifantcs en exigent denx.
PiU dt Daniel. — C'est h première en date de toutes les piles ï
effet constant ; sa découverte et sa théorie appartiennent incontes*
tablement au célèbre chimiste dont elle porte le nom : elle est repré-
sentée fig. ik et 15. L'élément positif est un cylindre de zincamalganié,
l'élément négatif un cylindre de cuivre. Chaque cotiple se compose :
!<" d'un vase poreux de porcelaine dégourdie ou de terre poreuse VY ,
rempli d'eau acidulée par Tacide solfuriqoe, et placée au centre d'an
vase V'V plus grand , en verre ou en fayence » rempli d'une sriatioo
saturée de sulfate de cuivre ; 2* d'un cylindre massif de zinc amal-
gamé Z plongeant dans l'eau acidulée du vase poreux et auquel se rat-
tache un fil de cuivre, pôle n^atif de la pile; l*" d'un cylindre de
cuivre CC entourant le vase poreux , plein de sulfate de cuivre et »
ratuchant à un fil de même métal formant le pôle poâtif. Dans l'as-
semblage formant pile, fig. k^ chaque cylindre de zinc oommoniqBe
par son fil de cuivre rivé ou soudé avec le cylindre de cuivre du coo-
pie suivant; P et N sont les deux pôles de la pile. Quand le circuit
n'est pas fermé, il n'y a aucune action chimique, mais l'action com-
mence dès que le circuit est constitué : le suUate de cuivre est dé-
composé, le cuivre se dépose à l'état métallique, l'acide se porte sur le
zinc et donne naissance i du sulfate insoloble qui ralentit quelque
peu Faction chimique : mais si Ton a soin de maintenir au même état
de saturation la dissolution de suUate de cuivre, en y jetant de temps
en temps des cristaux de ce sel, ou mieux en remplissant de cristaux,
comme la figure le représente, mi vase intérieur percé de trous, le
courant conserve une intensité constante pendant des heures, des
journées ou même des semaines entières. Cette pile a l'immense avan-
tage de ne donner aucune émanation acide ou nauséabonde.
PiU de Grave. ** Sous un petit volume cette pile produit des
effets très-énergiques. L'élément positif est un cylindre de zinc, l'é-
lément négatif une feuille de platine ; elle est représentée fig. 16 et 17.
Chaque couple se compose : i*" d'un vase poreux Y rempli d'acide ni-
trique ordinaire ou mieux concentré, et placé au centre d'un vaseplos
grand de verre ou de fayence V^ rempli d'eau acidulée par l'acide
sulfurique; 2* d'une lame cylindrique mince de platine P courbée en
S renversé, et fixée à un couvercle rond, en porcelaine : le couvercle
est traversé par un fil de cuivre ou de platine soudé à la lame , qui
APPAREILS DE LA TÉLÉGRAPHIE. — PILES. S35
forme le pôle positif, et qui se termine en patte qtiand le couple doit
iaire partie d'une pîte ; 3« d'un cylindre de zinc amalgamé Z plon-
geant dans l'acide sulfnrique, et auquel se soude ou se rive an fil ou
one patte de cuivre formant le pôle négatif. L'élément platine d'un
couple s'unit par des fils ou des lames de cuivre passant dans les
troos des pattes ou pressés contre elles par des vis de pression, avec
le cylindre de zinc do couple suivant. On peut substituer à l'a-
cide sulfnrique l'acide chlorhydrique étendu de deux volumes d'eau ;
alors au lieu de sulfate il se forme du chlorhydrate de zinc : dans les
deux cas^ l'acîde azotique perd peu à peu de sa force, Thydrogène se
dégage sur lé platine , et le courant diminue d'intensité. L'action de
cette pile cependant est assez constante, régulière et énergique; mais
le platine est cher , et après quelques semaines de service la lame
mince de ce métal devient cassante et se brise par le plus petit effort ;
cette pile enfin dégage beaucoup d'émanations d'acide nitreux; cet in-
cooTénient , ajouté à son prix , empêche qu'elle ne soit plus souvent
otilisée.
Il y a quelque avantage à faire subir aux lames de platine de la pile
de Grove une préparation particulière qui consiste à les recouvrir
d'un dépôt de platine noir , en les plongeant bien décapées dans une
solution de chlorure de potassium et de platine, et en les mettant en
communication avec le pôle négatif d'une pile faible dont le pôle po-
sitif plonge dans la dissolution par une lame aussi de platine, qui
attaquée par le chlore conserve à la solution un degré constant de
saturation. Le platine ainsi préparé s'appelle platine piatiné; sa
sarCacc alors donne moins de prise aux bulles de gaz , dont l'électri-
cité neutraliserait en partie celle do platine, et le courant augmente
d'intensité.
Pile de Bunsen, — C'est sans contredit la plus énergique de
toutes les piles ^ eflet constant et la plus répandue actuellement. L'é-
lément positif est le zinc amalgamé, l'élément n^tif le charbon sub-
stitué à la lame de platine de la pile de Grove. Chaque couple se com-
posnt primitivement, fig. 18 : 1"* d'un vase poreux YY rempli d'acide
sulfurique étendu et placé au centre d'un vase plus grand Y^ Y'' en -
fayence on en verre rempli d'acide nitrique du commerce ^ ou mieux
d'acide nitrique concentré; 2<' d'un' cylindre de zinc Z terminé
par un fil de cuivre rivé ou sondé formant le pôle négatif; 3^ d'un
cyhn4re de charbon G, épais, résistant, fendu longitudinaicment ou
3I« TKLkGHAPHlË ÉLbCTHlQtlU
pci'cé de li'ous pour la libre circulation de Tacidc iihriqiiedaQS lequel
il plonge : un anneau de cuivre serré contre la paroi supérieure du
charbon forme avec un fil soudé le pôle positif.
MM. Lemok et Arcbereau oiu en riieureuse idée de renverser celte
disposition uoal raisonnée; ^ dans leur nouvelle pile de Bonseorfig* i^i
ils ont placé l'acide nitrique dans le vase poreux où plonge non plus
un cylindre , mais un prisme G quadrangulaire de charbon ; le vase
extérieur contient Tacide sulfurique avec le cylindre de xinc Z feqda
lougitudinalemeut : une lame de cuivre soudée au cylindre do xincse
recourbe h angle droit pour venir s appuyer contre le prisme decbar-*
bon du couphi suivant, sous l'effort d'une vis de pression P, La i)ou«
vellc pile donne un courant d'intensité presque double; elle est plui
constante parce que le vase où se dépose le sulfate insoluble de aine
est plus grand ; et plus économique parce que le vase où l'on yvm
l'acide le plus cher, l'acide nitrique, est plus petit ; elle n'a qu'un in-
çonvéniqnt : elle dégage et répand dans l'air mie assea grande quan-
tité d'acide nitreux. M. Arcbereau affirme que ces émanations MBI
en partie conjurées quand on se sert de vases poreux trèfr-profo9ds
Qt remplis seulement ju^u'aux deux tiers de leur hauteur.
Nous avons dit dans la preqiière partie de cet ouvrage qu'on arrl"*
vera peut-être un jour à éclairer les télégraphes avec la lumière élee^
trique, La pile de Bunsen a rendu ce probléiue beaucoup plus abor-
dable , en ce sens que quarante ou cinquante éléments de cette pile
suffisent i produire une lumière d'un très*grand éclat et d'une très*
grande portée. Il ne restait plus qu'une difficulté il vaincre et die a
été vaincue à son tour, c'éuit de fixer cette lumière autrefois si in*
CQostante et de si courte durée. Je crois dans une pensée d'avenir
devoir donner ici la description de l'appareil fixateur de h lumière
électrique de M* Jules Ouboscq, le plus parfait de tous, et auquel
j'ai déjji fait allusion. Exposons d'abord les principes sur lesquels re«
pose la construction de cet appareil représenté fig. 20. La lumière
électrique résulte du passage do courant entre les deux pointes des
charbons placés aux deux pôles de la pile : ces deux charbons brûlant
M contact de l'air se raccourcissent à chaque instant, et leur dis*
tance devenant de plus en plus grande formerait obstacle tu passage
du courant , ce qui amènerait une diminution considérable de loroière
et de chaleur. Il faut donc un mécanisme qui rapproche les charbons
l'on de l'autre incessamment et d'une quantité proportioontUe aux
ÂPI'AKEILS Dis; Ii.V TKLÉGBJLPHU^. — PJLLS. 327
progrès de la combustion; plus, si elle est active, moins, si elle est
l^Dte. Le cbarboa positif se consume beaucoup plus rapidement que
le cbarbon négatif, d*abord parce que la chaleur est plus intense aq
pôle positif, et surtout parce que le courant qui ya du pdle positif au
pôle négatif emporte avec lui des particules de cbarbon arrachées au
charbon positif, et qui vont s'agglomérer sur le charbon négatif: ce
second charbcm s'accroît donc aux dépeus du premier, et pour que
la distance des 4«qx charbons reste constamment la môme il faut que
le cbarbon positif soit rapproché par un mouvement plus rapide, dan^
une proportiott qui varie avec la grosseur et la nature des charbons ;
c'est une nouvelle condition que le mécanisme en question doit rem^
plir»
J>ans l'ai^areil de M. Duboscq» fig* 20^ le charbon inférieur I est
pressé par un ressort en hélice R qui le fait monter, le charbon stt«
périeur S est sollicité à descendre par son propre poids. Le courant
n'arrive aux deux charbons qu'après avoir traversé un âectro-aimant
creoz £ caché dans U colonne de l'instrnment. Quand lei deux char«
boiig sont en conUct , le courant est fermé , rélectro*aimant est acti(
et attire un morceau de fer doux F placé à l'extréndté du levier L
qui enraye une vis sans fin Y : un ressort antagoniste hf tend tou«
joara il aire dérayer la vis aussitôt que les charbons s'éloignent. IHs
que lemr distance est un peu copsidérable , le courant ne paase plus ,
l'action du ressort Redevient prépondérante ^ la vis est dérayée,
elle fonctionne, et les charbons portés anr un même axe partagA
en dent moitiés mobiles sur lesquelles agit la vis sans fin se rappro*
cfaent, jusqu'à ce que le courant recommençant, à passer la vis soil
enrayée de nouveau, par la prépondérance de l'attraction magnétique
sur le ressort. La combustion a repris son activité, les charbons s'éloi-
gn.eutf le courant diminue, le ressort l'emporte une seconde fois, h vi9
rapproche de nouveau les charbons, et ainsi de suite indéfiniment. Ces
alternatives d'action et de réaction, de diminution et d'augmentation
d'éclat trée^htfites dan9 une description , sont très^rapidet en réalité*
et la lumière a toute la constance désirable. Nous n'avons pwtBt
encore comment le charbon positif était animé d'un mouvement plus
rapide i|«e le cbarbon négatif. L^axe commun aux deux charbons
porte deux poulies : l'une à diamèure variable P communique par un
cordon avec la tige qui porte le charbon inférieur ou positif; la se-
conde P^ k diamètre invariable communiqoe avec le charbon supé-
328 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
rieur ou négatif. Le diamètre de la pouiie variable peut croître dans
le rapport de 3 à 5; voici comment cette augmentation se produit. Six
bras de leviers horizontaut et articulés <, fig. 21. sont liés à un centre
commun par leur eitrémité fixe; leurs extrémités mobiles portent de
petites goupilles g qui glissent dans des fentes cylindriques obliques
ou contournées f, faisant fonction de plans inclinés curvilignes : un
ressort en spirale appuie constamment et è la fois sur les extrémités
mobiles des leviers, de sorte que si l'on fait tourner les plans inclinés
vers la droite les six leviers se replient vers le centre, et le diamètre
de la poulie mobile est diminué : si au contraire on faisait tourner le
tambour vers fa gauche , le diamètre de la poulie augmenterait Dans
chaque expérience, il faut régler Tappareil , c'est-à-dire donner aux
deux ressorts R et R^ le degré de tension convenable , et au diamètre
de la poulie le diamètre voulu pour que le rapprochement des char-
bons soit le plus régulier possible ; cette tension et ce diamètre sont
nécessairement en rapport avec la nature du charbon , sa combustion
plus ou moins facile, son volume plus ou moins gros, etc. , etCi L'ap-
paral de M. Jules Duboscq est, comme on le voit, assez simple et très-
facile à transporter^
Les charbons de la pile de Bunsen se fabriquent de la manière sui-
vante : on presse dans un moule de fer du coke et de la houille
grasse en proportion convenable , et l'on fait cuire le nbélange dans le
moule. Il parait qu'après cette première cuisson on plonge le cylindre
ou prisme sorti du moule dans du sirop de sucre pour le faire recuire
encore sous Taction d'un feu assez vif« Les cylindres préparés avec
du charbon de sucre brûlé, sont les plus excellents de tous pour ser-
vir il la production de la lumière électrique.
APPAREILS MAGNÉTO-ÉLECTRIQUES ET LEURS DIFFÉRENTES FORMES.
Nous avons dit que le courant électrique en circolalit autour d'un
naorceau d'acier ou de fer doux, ralmantait d'une manière pema-
nente dans le premier cas, d'une manière passagère dans Je second ;
et que le sens de l'aimantation dépendait du sens du coonint Pour
aimanter un barreau ou cylindre d'acier ou de fer, on le place dans un
tube de verre autour duquel s'enroule en hélice le ûl condacteor du
courant voltal^ue. L'hélice décrite par le fil peut être ou une hélice
dextrorsum , ou une hélice itimstrormim. Elle est dexlr0rmm
APPAREILS. — MACHINES MAGNÉTO-ÉLECTRIQUES. «M
quand le fil va de gauche k droite; sinistrorsum quand le fil va de
droite à gauche. Dans l'hélice dextrarsum l'extrémité du barreau
on cylindre la plus voisine du point de l'hélice par laquelle entre
Meclricité positive est toujours un pdte sud, c'est le contraire dans
l'hélice êiniêirertum,
ÉUciro-aimant, — Le plus s'mple des électro-aimants est re-
présenté fig. 22. Il se compose : !<> d'un cylindre de fer doux , par-
£iiteoient recuit et courbé en fer à cheîal ; 2"* d'un fil de cuivre recouvert
de soie ou de coton que l'on enroule d'abord sur une des branches
et ensuite sur l'autre, avec l'attention de le faire tourner dans le même
sens sur les deux branches, afin que les deux extrémités du fer à cbe*
val soient des pôles de noms contraires ; S° d'une pièce de contact ou
armature aussi en fer doux. A l'instant où le courant passe , le fer à
cheval est aimanté , et l'armature est attirée; l'aimantation cesse dès
que le courant est interrompu, et l'armature se détache d'elle-même.
Si le courant passait subitement en sens contraire , le sensderaiman»
tation serait subitement changé; ces alternatives d'aimantation, de
désaimantation, et d'aimantation en sens contraire, exigent un certain
temps, mais un tempsjnfiniment court, d'autant plus court que le fer
doux est mieux recuit. L'énergie de Vélectro-airaant dépend des di-
mensioBs du cylindre de fer, de Tintensitédu courant, du nombre de
tours que fait le fil sur chaque branche , et du rapport de ce nombre de
tours, et du diamètre du fil avec la force électno-motricede la pile. An
Ken de barres ou cylindres courbés en fer à cheval , il est plus com-
mode d'employer des cylindres parallèles de fer doux, réunis par une
traverse droite aussi de fer doux qui s'adapte à vis ou se rive sur les
deux cylindres, et remplace le coude du fer à cheval. Cette disposi-
tion, représentée fig. 23, est généralement adoptée dans la télégra-
phie électrique.
La construction des machines magnéto-électriques repose sur les
propriétés du courant d'induction dont il faut avant tout donner une
idée. On prend deux fils de cuivre bien isolés ou bien recouverts de
soie, «t on les enroule ensemble sur un cylindre ou bobine de bois
B, fig. 24; E et Ei sont les extrémités du premier fil, on tes fait
communiquer aux deux pôles de la pile ; E' et ES sont les deux extré-
mités du second fil , on les unit aux deux extrémités du fil d'un
multiplicateur de Schweigger ou d'un galvanomètre; et l'on voit, aus-
sitôt que le circuit est fermé, et que le courant passe de E eu Bi, l'ai-
3fO TÉLÊQKAPHIK ÉiËCTRIQUJL.
gaUle du malUplicaleur se dévier; ce qui indique que le lecood fii,
complétenieot iidé cependaot du premier, eet lui-même ptreoarapv
OQ courant qui eit préeieément le courant d'induction. Sa direciioUi
que l'on déduit facilement, comme nous Tavons dit, du aeoe de la dévia-
tion de l'aiguille do multiplicateur, est toujoura oppoaée k c«ik du
courant primitif. Le oourant d'induction dont rintensité dépend de
la force électro-motrice de la pile, du diamètre et du nombre des
tours des fils, etc., est de très-courte durée 9 Taiguille du multi-
plicateur refient 8ur4e-obarap è sa première position, et elle y reste
alors même que le premier courant continue à circuler s mais dés
qu^on interrompra le circuit, le courant d'induction renaîtra en sens
contraire de sa première direction, de telle sorte que chaque ferme-i
tore et chaque rupture du courant primitif seront accompagnées d'un
courant d'induction presque insuintané.
Pour Ifûre naître un courant d'induction dans un circuit formé, par
eiemple, de plusieurs tours do fil de eoivre isolé, i| snttt tout sim*
plement d'en approcher rapidement un circuit semblable traversé par
un courant voldOque: eice premier courant d'induction est remplacé
par un second courant en sens contraire, qqifid on éloigne brusqm*
vmi le circuit tri^versé par le oourant direct»
Si l'on introduit rapidement un des pâles d'un aimant puiwnl A
dans l'intérieur d'un cylindre ou bobine creuse de bois B entourée
d'un fil de enivre isolé, fig. 25, dont les eitrémitésE, fi' communia
quent .avec les deux bouts d'un multiplicateur de Schweigger , la dé*
viaiioo de l'aiguille du multiplicateur constatera l'apparition snbin
d'un courant d'induction. L'enlèvement brusque de l'aimant sera ao»
compagne d'un courant d'induction en sens contraire.
Enfin si l'on approche un fer è cheval aimanié d'un autre fer k d^
▼al en fer doux, ou qu'on l'en éloigne, le fer doux sera aimanté tour
ètour par induction, en senseontraire»
Au lieu d'approcher et d'éloigner l'électro^aimant de la bobine,
au lieu de l'y introduire et de l'en retirer , on peut, fig. 2fi» prendra
on fer k cheval en fer doux ABC entouré d'un fi^l de cuivre recouvert
de soie et faire tourner ce fer è cheval au-dessus d'un autre fer k dhe"
val aimanté d'une manière permanente Af9fi:\ dont N' est le pèle
nord et S' le pôle sud : quand l'extrémité A du fer k cheval en te
doux s'approchera du pôle nord de l'aimant, elle deviendra un pôle
sud) l'extrémité € deviendra en môme tempe un pôle nord, et le fil
APPAREILS, -r MAi;HlJN£S MAG^ÉiO-KLtCTRIQUES. ZM
esrwilé sera traversé par un courant d'induction dont ia direction est
indjqaée par les flôcbes. Quand reitrémité A s'éloignera de A' , le
piieaiier oourant d*in4uctiop sera remplacé par un second en sena
contraire, et ainsi de suite ^ chaque demi-révolution du fer ^ cheYai
mobile. De cet appareil élémentaire i one. machine magnéto-éleor
triqpc donnant un courant sensiblement continu et toujours dans le
même sens, il n'y a qu'un pas. La figure 37 représente on appareil de
ce genre « qui n'eift au fond qu'une modification ingénieuse de la pre-?
mière de toutes ces machines, inventée et construite, comme nous
l'avons dit , par M. Hippolyte Pixii. B et B^ sont les deui bobines in^
ductricM renfermant deux noyaux ou cylindres de fer deux G,C',
rétmia par une armature aussi en fer doux Aâ^: au moyen d'une ma-»
nivelle M on fait tourner rapidement les deux bobines autour de
l'axe £ , au-dessus et h une très-petite disunee du fakeeau de. bar-^
reaox aimantés en fer à cheval SDN , dont N est le pftie nord et S ie
pAle sud. L'ensemble FIN est un commutateur qui a pour objet
d'amener le courant né à ehaque demi-révolution , soit en P, aott N»
aoivant qu'il est dans nn sens donné on en sens contraire , de telle
sorte que l'électricité qui afflue , soit m P, soit N • étant toujoum dt
même nom» P et N deviennent les deux pMes d'une pile. Les fr*
gures 2ft et 89 représentent k part ce commutateur} la première fi*
gure est une coupe suivant l'axe, la seconde une vue porapeetive»
TT est un tube en laiton portant k ses extrémités 2 et 3 deux demi»
anneaux en acier quelque peu salHants. T^T^ est un second tube en
laiton concentrique au premier, mais séparé de lui par un eylindru
isolant en bois de buia ou en ivoire, et portant aussi k ses extrémité»
deux nouveaux demi-anneanx en acier, i et 4, alternant avec IM
deux premiers, S et jI. Le 61 /;. fig. 37, est toujoura en contact avec
le demi-anneau i , et le fil f% avee le demi-anneau 3 ; les deux reasoria
doubles R et R' en acier appuient légèrement par leurs bouta «4^»
6é^, sur les deux anneaux 1,9, 3, U. Dans la position représentée par
la figure y le ressort o^ presse réellement sur l'anneau 2, et le res««
sort A^, sur l'anneau à ; les ressorts a «t ^, au conuaire, ne touchent
pas les parties métalliques du commutateur i parce que lea anneaux aU
temanta i et S^sont en dessous de l'axe. L'électricité positive aortant du
fil /i de la bobine va k Tannean 9, passe de Ikdans le ressort af et va
an p6]e P; si le circuit PN était fermé, le courant marchant dans le
sens de la flèche Tiendrait par le ressort é^ k l'anneau h , de l'anneau ft
3S2 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTAIQUË.
à l'anneau 1 , pnis au fil /î. etc. ; le courant serait établi. Après une
demi-révolution des bobines , le courant d'isdnction change de direc-
tion ; l'électricité positive sort par le fil /l. arrive à l'anneau 1, passe
de 1 au ressort a, arrive encore en P, va en N si le circuit est
fermé, de N par le ressort 6 à l'anneau S, puis à l'anneau 2, et re**
vient dans la bobine par le fil /à. après une demi-révolution en effet,
les ressorts a^ et 6' ne touchent plus les anneaux 2 et 4; ce sont les
anneaux a, é qui s'appuient sur 1 et 3. Cette modification de l'appa-
reil de M. Pîxii a été exécutée par l!d Slôhrer , mécanicien très^ha-
bile de Leipzig.
La figure 1, planche lY, représente une machine magnéto-électrique
de Saxton, construite et modifiée par M. BiUant : c'est celle dont il a
été question dans la première partie de ce volume. Le commuutenr G
filé sur l'axe de révolution est tout à fait analogue à celui que nous
avons précédemment décrit, mais plus simple : il est formé d'un aimeau
de laiton découpé comme la genouillère d'une baïonnette , et appli-
qué sur un cylindre d'ivoire; les fils ressorts R.R'appnient alterna-
tivement sur le métal et sur l'ivoire, et cette alternative suflSt à faire
aboutir toujours au point P l'électricité positive, au jpoint N i'électri-
cité négative, de sorte que P et N sont comme les deux pôles d'une pile.
La figure 2 représente une machine magnéto-électrique multi-
ple donnant un courant plus parfaitement continu , et dont l'inten-
sité est telle qu'il peut vaincre la résistuice des plus longs fils con-
ducteurs aussi facilement qu'une forte pile. M, N, O, P, Q, R, sont
six aimants à deux branches ou en fer à cheval , formés , si on le veut,
de plusieurs lames superposées; ils sont disposés de telle sorte que les
pUes de noms contraires de deux aimants consécutifs soient vis-à-vis
Tun de l'autre. Les six pMesd'un côté et les six pôles de l'autre sont
sur deux lignes parallèles. BB' est un axe de rotation commim ^ cinq
systèmes de bobines doubles, D, £, F,' G, H, et parallèles aux lignes
des pôles ; il tourne librement sur les deux pivots A, A^ par le moyen
d^un pignon I qui engrène avec la roue J mue par la manivelle N.
Les cinq systèmes de doubles bobines^ formant autant d'éiectro-aimants,
sont placés de telle sorte que le plan passant par Taxe de rotation BB'
et les axes des deux cylindres de fer doux de chaque bobine ait pour
chaque couple, une inclinaison différente , et que par conséquent tons
les cylindres de fer doux arrivent successivement et non simultané-
ment en présence des pôles des aimants adjacents. M, M, M, Ml sont
APPAREILS. ^ MACHINES MAGKÉTQ-ÉtECTRIQUES. 38S
de petits disques circalaire» formés de deux deinHinneaox circulaires
en laiton , séparés l'un dfi l'autre et isolés de Taxe BB' par de petites
portions d'ivoire interposées. Le plan de la plaque d'ivoire isolante
dans chacun des^ disques coincide avec le plan qui renferme l'axe de
rotation et les deux axes des cylindres des bobines. TT est une barre
de bois parallèle à Taxe BB' et à laquelle sont fixées des bandes mé-
talliques U, U^ etc., séparées les unes des autres. Les bandes U sont
fixées sur la partie antérieure de la barre, les bandes U"" sur la partie
postérieure ; les extrémités de ces lames portent des ressorts W, W,
W, etc«; deux de ces ressorts, comme la figure le montre, portent
sur des portions diOérentes des anneaux M, M... Le fil de chaque
double bobine est continu, mais il s'enroule eu sens opposés sur les
deux cylindres de fer doux; et ses deux extrémités sont fixées aux
deux anneaux semi-circulaires en métal du disque isolé. Voici comment
la machine agit. Les deux extrémités du conducteur PN qui complè-
tent le circuit sont en communication avec les plaques extrêmes U U,
par le moyen des vis de pression X, X\ et dans toutes les positions
de l'axe de rotation , le fil conducteur qui ferme le circuit et tous les
fils des bobines, un seul excepté , quand il est dans une position parti*
culière, forment un seul circuit continu, de telle sorte que si l'en*
seoible est traversé par un courant électrique, il suivra la direction in-
diquée par les flèches. Quand l'axe tourne, les bobina changent de
posidon par rapport aux aimants, et les courants d'induction produits
changent de dh^ctioo à chaque demi-révolution; mais en même temps
le ressort, passe de l'un des deux auneaux circulaires du disque isolé
sur l'antre, et le courant résultant suit toujours la même direction
dans le fil PN ; le courant naît pour chaque bobine dans une position
différente de l'axe de rotation , et commence dans chacune avant qu'il
ait cessé dans les autres; le courant résultant est donc parfaitement
continu, et P et M sont en tout semblables, aux pôles d'une pile. Il
importe d'observer que les ressorts ne doivent jamais reposer sur Ti-
voire seul, car alors le courant serait arrêté ; il faut donc les disposer
de telle sorte qu'ils commencent à toucher les seconds demi-anneaux
circulaires avant de quitter les premiers.
La fig. S représente une nouvelle forme de la machine magnéto-
électrique assez répandue en Angleterre. A est un fort aimant, de trois
lamciB superposées, fixé par des vis à la table T. BB sont les bobines
d'induction , dont le fil conducteur communique par ses deux extrér
)S4 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
mîtes avec le» vis de pression ou crochets P, N, au^essotts de la table.
An moyen du levierL dont Taxe de rotation ifpose sur les tonriilonjK, f »
et qui est munie d'utie poignée P, on peut élever on abaisser sans
peine les bobines BB. La masse (H limite Texiînrsloii du levief. Leits-
sort & maintient les bobines en contact âTec les aimants aussi long-
temps que le levier L n'est pas abaissé. Le fil conducteur qui doit
compl<^tcr le circuit a ses deux extrémités fixées en P et N, et continne
le fil des bobines. Quand les bobines reposent sur les aimants il n*y à
pas de courant ; mais si on les éloigne en abaissant le levier, le ma-
gnétisme des cylindres de fer doux cesse et fait nattre en cessant nb
eourant d'induction qui sera suivi d'un second courant en sens con-
traire qnand cm relèvera le levier.
I.es figures 1 et 2, planche XTI, représentent les dispositions des ma-
dtiueséteetro-'magnétiques inventées par M. Dujardin. Dans la fig. 4,
là machine est vue dedessus; dans la fig. S» eHe est vue de cAté. Les
mêmes lettres représentent les mêmes objets dans les deux figufei
ABC est tm aimant poissant, en forme de fer à cheval, composé de
plusieurs lames d'acier superposées. Cet aimant est supporté p«t trois
petites colonnes en bois, dont deux senlement sont visibles en 0,E,
flg^ 1 II est fixé solidement sur une planche qui se^t de base k la tha-
chine tu moyen d'Une traverse en laiton FG, d'ufi boulon Ht, et d*tili
êerou K. LM,NO sont deux grosses bobines qui ptésentent k lettf
eèntre une grande ouverture prismatique , et sur lesquelles un très-
long fil de cuivre isolé est enroulé. Les branches de l'aimant sont ïo^
gées an centre de ces bobines. Les bouts du fil de enivre sont mondés
sur deux petits dés en laiton, P,Q, fig. 1 , qui sont muï)îs cbâcon d'une
tis de pression pour pincer les fils de communication.
ns est une plaque de fer doux qui est appliquée sur les bouts de
Taimant. Deux pivots, fixais sur le bord supérieur de cette jfrtaque,
sont logés dans deux trous pratiqués dans les montants T,U, qui ne
sont pas r(^présentés dans la fig. 2.
yX est un long manche fiié au centre de la plaque de fer RS. TI
sert k la faire osciller sur ses pivots. Pour cela II suffit dé soulever te
manche YX , comme- on le voit en TX\ flg. 2, puis de le laisser re-
tomber. On peut combiner ensemble plu.^leurs machines magnétiques,
et obtenir des iatterles magnétiques d'une très-grande pttl!«ance.
LA flg. 3 représente une machine de ce genre, composée de deux ai-
mants, de quatre bobines et d'une Inngite plaqne de fer qol est appli-
APPAREILS. ^ INTRMUPTSUBS DU COURANT. Itft
qtiée m* le» boois des deot aimants. On peut réunir de la même mi*
tiière, trois, quatre,*... ^c, aimarics. Dans ce cas, on fiie dent
manches sur la plaque de fer au lieu d'un seul, afin de pouvoir faire
fimetionner k batterie à Taide des deai mains.
C'est une idée heureuse et féconde que de faire pîfoter l'aniiatiire
autour du pMe de l'aiment , au lieu de Ten détacher. M. Dayardin a
transftMttié de bien des manières ses machines éledro-magnétiquosi
nous reiiTojroas pour ees changemeals de forme à la première é<Ution
de cet oUTl^ge»
M. Glaesener, professeur de physique è TuoiTersité de Liége« a e«
de son côté, pour détacher plus facilement i'armature de Faimaot, hi
pensée de la faire tourner» par un mouvement de bascule, autour d'ua
des pMes devenu une sorte de charnière. La fig. 4, planche V, donne
ntie idée suflhante de cette nouvelle disposition toute fait semblable h
celle adoptée par M* DojardiO) à qui en appartient la priorité. Nous
dirons plus tard les applications que M. Glaesener en a faîtes, et kl
pirfeetioniements qu'il croit avoir apportés k k télégraphie.
APPAREILS UiiT£RRUPTECB9 DU GOURANT GALVANIQUE.
La 6g« ft représtUM un des plus élégants appareils de ce genre i
e*e8t «ne modifleatiod , aveo quelques perfectionuemefits, de k dispo»
sMm prlmititemest inventée par le docteur Neef de Francfort. Un
fort éleetro-aimant est fixé entre quatre petites cdonnesCG^ ka
deot ettrémltés du M de la bobine aboutissent aui deuv vk de près*
sion y et ▼', oA viennent se flter aussi les ettrémités des flk partant dee
detit pMes de la pite. Au-devant du cylindre de fer dotn F se trouve
rappereil vibrant que le courant doit traverser. Il se compose : i^ d'un
fil métallique faisant fonction de ressert R, Até à k pkte-forme Al «
qui se rend I k vk de pression Y par une de ses extrémités » tandk
que Taotre redressée poHe on petit cylindre appelé marteau par
M. fféef, moitié for« moitié laiton ou platine, et dont le bout fer eor-«
respoud au centre do cyKndre de fer doux et en est très-rapproch4
S* D'on petit disqtie B de laiton amalgamé î ou de platine apfelé eo-^
duinei et porté par un gros fil recourbé qui se rend au pole positif de k
plie. Sf rentre pôk eomnnique avec k tk de pression V et que l'extra
mité du marteau soit appuyée par k ressort contre renelnme^ le cir*
eak est fermé ; k cylindre doui devknt un aimant ; il attire k marteau
eii surmontaifl k résistance dn ressotl, ccIuIh» quitte le disque^ le eoo«-
Zl^ TÉLÉGRABHIE ÉLECTiaQUE.
rant est interrompo, le magaétisme du fer doox cesse, le ressort agil,
ramèae le marteau sur reoclume; le couraot est établi de noufeau, et
tout recommeDce. C'est donc un mouvement cootinoel de va et vienl
du marteau, mouvement extrêmement rapide si l'iotensité du courant
est assez grande.
M. FqNnent, qui ne connaissait pas l'appareil inducteur de M. Neef,
a construit et présenté à l'Académie des«»ences un instrument tont
semblable. Il se compose aussi d'un petit électro-aimant, dont le coo-
tact en fer très-l^er oscille entre l'un des pôles et un arrêt contre
lequel un ressort tend à le faire appuyer. On peut» an moyen de vis,
faire varier la force du ressort, l'amplitude et le nombre fies vibrations,
de manière à obtenir plusieurs milliers de battements par seconde, qoi
donnent naissance à un son très-net plu» on moins grave , plus on
moins aigu. Si rinsirument est réglé de manière à rendre un son fixe,
les moindres variations dans l'intenûié do courant se font sentir à
IVeUle.
Ces petits appareils servent à mille usages; si, par exemple, on in*
terpose dans le circuit une grosse bobine de fil de cuivre à spires
isolées, les courants d'induction se succèdent avec une rapidité plus ou
moins grande, et produisent des effets physiologiques |riu8 ou moins
énergiqttes. Avec la bobine d'induction l'étittcelle électrique produite
entre le marteau et l'enclume prend beaucoup d'éclat et s'étale de
plnsieurir millimètres soit sur la tige, soit sur la plaque, suivant le
sens du courant, et toujours au pôle négatif. La chaleur alors aussi
peut devenir assez intense pour fondre l'enclume et le marteau.
Un amateur de Nancy, M. Edmond Denis , ancien notaire, qui s'est
pris d'une belle passion pour la télégra|rfiie, a aussi inventé un contact
nM>bile qu'il croit préférable à tous les autres, parce ipie l'armature
ne se meut plus perpendiculairement à la section du cylindre ou bar-
reau aimanté» mais obliquement; on se met mieux ainsi ^ Pabri-de
la persistance de l'aimantaiion dans le fer doux , persistance très-courte
ceruunement, mais réelle. La fig. 6 reprâsente l'appareil de IL Denis.
Il se coippose i^ d'un électro*aimant E£^ dont le cylindre, de fer doux
courbé, est long de 2li centimètres, d'un centimètre et demi environ
de diamètre, fixé tfès-solidement par le dos, au moyen d'un» vis»
dans une position horizontde , au-dessus d'une tablette en bois de
vingt centimètres de côté; et dont les extrémités, creusées sur une
profondeur de deux à trois oullimètres, présentent deux bords saillants
APPAREILS DE LA TÉLÉGRAPHIE. — RELAIS. 337
d*Dn millimèfre d*épaisseur ; le fil des bobines a un quart de milli-
mètre de diamètre et cinqoante mètres de longueur ; 2" d'un con-
tact e<f, formé d'une pièce de fer doux, de quatre millimètres d'épais-
seur, creusée comme l'électro-aimant , présentant des bords saillants
symétriques et de même épaisseur, et traversé à son centre par un
axe A que soutiennent les pointes aiguès de deux tIs aussi en acier.
Un poids léger, enfin , mobile et placé sur une des branches du con-
tact détermine le renversement de la lame quand elle n'est plus attirée
par réiectrp-aimant: la partie mobile de l'appareil est portée sur un
support glissant à frottement, afin que Ton puisse augmenter on dî-
fflinaer la distance du contact à l'étectro-aimant. Le contact se balance
donc devant les pôles de l'aimant : lorsque le courant passe, l'attrac-
tion l'emporte sur le poids , ses bords s'appliquent contre ceux du fer
doux ; si le courant cesse, le contact s'incline sous Faction du poids;
deux petits obstacles limitent les amplitudes d'oscillation du contact ,
pour qu'il ne sorte pas de la sphère d'attraction de l'ainiant en pleine
puissance.
L'appareil de M. Denis diffère essentiellement de celui de M. Neef;
il n'interrompt pas lui-même le courant, il le suppose interrompu
ponr pouvoir fonctionner; il ne peut, par conséquent, servir dans
la télégraphie que comme récepteur , ainsi que nous le dirons plus
lard.
RELAIS on APPAREILS PROPRES A METTRE EN ACTION UNE SECONDE
PILE, AU MOYEN DU COURANT PRODUIT PAR UNE PREMIÈRE PILE
A DISTANCE.
Le* relais, dont l'inyention est réclamée par MM. Morse et Br^uet ,
a été réellement inuginé par M. ^heatstone : il est représenté fig. 7.
P est la pile à distance, F,F^ les fils conducteurs. Le relais pro*
prement dit se compose l*" d'un multiplicateur M avec une seule
aiguille A Axée sur un axe horizontal aaf , et mobile avec cet axe
qui tourne sur deux tourillons portés par les sup|)oi-ts S,S^ ; 2' d'un
levier horizontal <^ fixé perpendiculairement à l'axe aa^; une de ses
extrémités porte un petit arc ou fourche é, l'autre un contre-poids p
éqniltbrant la fourche; 3» de deux petites colonnes en cuivre cc\ por«
tant deux petites coupes contenant quelques gouttes de mercure ;
k"" d'une pile locale P : l'un de ses pôles, le pôle positif, par exemplo,
S«$ TÉLÉGRAPHIC ÉUECTIUQUE.
coannuniqiie avec la petite cdôane o, Pautre pftle est relié par on Jil
conducteur avec la colonne c% à moins que» comme la Cgve le repvé-
sente, on ne place sur le trajet do courant local un électroHÙmiat
destiné à produire un effet mécanl^ie» par exemple, à laire sonner
on timbre ; dans ce cas, le second pôle se lie à l'une des eztrémilés dn
fil de l'éiectro-aimant, tandis* que l'autre extrémité de ce Gl va re-
joindre la adonne af ; alors aussi une armature en fer doux A^ placée
verticalemeat et mcrf>Ue autour de l'axe horizontal ae^^ porte \ son
extrémité un prolongement en forme de marteau m. Yoici le jeo de
l'appareil:
Les fils conducteurs partis des pôles de la pile h distance com-
muniquent avec les extrémités e^tf du fil du multiplicateur M , et ri,
au moyen du mouvement de bascule B, Ton ferme le circuit, le coo*
rant traverse le fil du multiplicateur, son aiguille est déviée, la fourche
plonge dans les petites coupes , et par là même le circuit de la pile
locale est fermé : celte pile agit 5 i'électro -aimant £ devient actif,
l'armature A est attirée et le marteau m frappe un coup sur le
timbre. Quand la touche B est relevée, le courant principi est inter-
rompu • l'aiguille revient à sa position verticale , les deux extrémités
de la fourche sortent du mercure, le circuit de la pile locale est
rompu, œlle-ci ne fonctionne plus, le ressort r, eu se détendant, dé-
tache l'armature A ; tout revient à la position primitive d'équilibre. Le
courant principal suit la marche p' e e^ p ; le courant local f ccfhb'f^.
Si, au lieu de faire sonner directement un timbre, on voulait à dis-
tance libérer un mouvement d'horlogerie, déterminer et arrêter al-
ternativement son action, on emploierait l'échappement électro-
magnétique imaginé d'abord par Davy et représente fig. 8. E est
Véleetro-aimant ; À, son armature portant une double palette à échap-
pement, et«qn'un ressort R tient à distance de l'électro-ahnant ; Y est
la vanne ou régulateur du mouvement imprimé par le poids P, elle
ttHirne autour d'un axe horizontal et vient butter contre les palettes;
B est le barillet sur lequet s'enroule la corde qui porte le^joids, oa
dans lequel se trouve le ressort d'horlogerie qui peut remplacer le
poids. Le jeu de l'appareil est très -simple; quand le courant de la
pile à distance, ou de la pile locale passera, l'électro aimant deviendra
actif, l'armature sera attirée et la palette supérieure soulevée; k vanne
rendue libre tournera sous l'action du poids, et ne sera arrêtée par
Tune ou par l'autre des palettes qu'autant que, le courant cessant,
APPAREILS I» iiA TÉI.ÉGBAPn& — RELAIS. 3M*
ranMUmsefa raveme à sa poMiîoft prkmtiie. N«i& retroawriNMt
dans lai tél^aphea 4o Wbçatstooe et aatrea dag dispositions aam-
biaUaadoDt lejea seradésormais très-facile à comprendra.
Nous décrirons aoeore un appareil analogue» que M. Kramer a ap«
pdépendttle. Un support en >iailon SS\ fig. 9, porte un électro aimant
favlical E dont lespMcaaoottonmés ve» le bas, et attirent une arma-
tor^ un ancre ir équerre A», dont ta surface intérieora est recouverts,
d'one lafna de enivre; cette ancre très- mobile tourne sur dens
pointas de vis placées des deox côté» des supports , son extrémité libre
est liée par rintermédiaire d*on levier LL^ avec un iil en béitce faisant
fimction-de ressort R» que l'on peut tenchpe plus on moins au mayea
da la vis y ; le ressort et la vis sont isolés dn sim>port SS'. Juste an*^
daasoas dn milieu de l'arroature se trouve une pointe p de laiton que
L'm peut en rapprocher ou en éloigner au moyen de la vis V^ quand
l'armatore est attirée» eUe doit cesser de toucher h pointe p; raaîa
aHe retombe sur cette pointe, par l'action du ressort, dès que le t^on-
rant est interrompu. Le jeu parfait de Tappareil tlépend uniquement
de^ la poâtian de la pointe^ de sa distanceà Tarmatare et de la tension
da ressort. L'on des bouts du fil de l'éleetro-aimant comuMmique
directement avec l'un des pôles de la pile pbcée à distance, le secmid
fil oammnniqne à l'autre pôle de celte pile par l'intermédiaire du snp^
port SS^ ; la vis V^ est unie à ce même support par une liaison métaL»
liqoe; du pied S dn support part un fil qui va à l'un des pôles de ia
batterie locale ; le levier LL^ isolé du support -SS^, est uni, ainsi qne
rarmatore, par un fi) conducteur avec le second pôle de la batterie
locale. Voici le jeu de l'appareil : aussi longtemps que le circuit de la
pile à distance est fermé, l'armature est attirée et le circuit de la pile
locale est ouvert, parce qu'il ne peut être fermé que par le contact de
l'armature avec la vis V^ : mais dès que le premier circuit est brisé,
réleciro-aiœant est inactif, le ressort amène Tarmature au contact de
la vis V% et le circuit de la pile locale est fermé. M. Kramer a pensé
qu'il valait mienx donner à son pendule une disposition telle que le
drcoit de la batterie locale fSt fermé quand l'armature est attirée et
qne, par conséqoent , les ouvertures et les fèroMlttres du courant prin-
cipal et du cflinrant secondaire se fissent en mime temps. La fig. 10
représenleson pendule perfectionné. L'âectro aimant EE est fixé contre
la partie supérieure de la plaque PP^; le fil conducteur du pendule
auit le parcours 1,2,3, l'extrémité 3 est vissée è la plaque; l'arma*
32.
S40 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
ture A est attachée au levier L, et retenue à distance de l'électro-ai-
mant par le ressort R, que Ton tend plus ou moins & l'aide de la vis V,
aussi longtemps que le circuit principal n'est pas fermé: mais quand
ce circuit est fermé, Tétectro-aimant attire l'armatore et amène le petit
marteau m en platine qui forme le prolongement de Tarmalnre en
contact avec l'enclume de laiton revêtu de platine e: il n'existe donc
de contact métallique entre m et e qu'autant que le circuit principal est
fermé; on règle d'ailleurs la distance de l'armature I l'élcctro-aimant
INI moyen de la vis V^ L'enclume e passe entre les branches del'élec-
tro^aimant et traverse la plaque PP' sans la toucher, enveloppée qu'elle
est d'une couche isolante d'ivoire, et se rattache au fil 5, qui com-
munique par la vis de pression p avec Tan des pôles de la batterie
locale : la tète de la vis V, le ressort R, la vis de pression l;^ l'arma-
tnre A et le marteau m communiquent métalliquement avec la
plaque PP^ et de cette plaque, par le fil ii, qui va en n directement, ou
par Tappareil télégraphique, an second pète de la pile à distance. Si le
cfarcuit principal est fermé, le courant arrive en p, parcourt dans la di-
rection 1,2,3 le fil de l'électro-aîmant, arrive à la plaque PP^ vaeni
et retourne I la pile placée à distance : alors aussi le circuit de la bat-
terie locale est fermé, le courant arrive en p, suit le fil 5, va à l'en-
dumc e, au marteau m, à l'armature, au ressort R, à la plaque PP',
au fil A f à la vis de pression n et revient par p à travers l'appareil
télégraphique. Si, au contraire, le courant principal ne passe pas, le
marteau est séparé de l'enclume, le courant local est lui-même inter-
rompu. Le courant principal et le courant local circulent donc ou ne
circulent pas en même temps à travers l'appareil télégraphique.
APPAREILS MESUREURS DE L'INTENSITÉ DD COURANT.
Galvanomètre, — Le galvanomètre n'est , en réalité, qu'un mul-
tiplicateur de Schweigger rendu extrêmement sensible par l'emploi de
deux aiguilles dont les pôles sont opposés, et qui forment par là même
un système asiatique: ce Système de deux aiguilles échappe, ou à peu
près, à l'action du magnétisme terrestre, et n'obéit plus qu'à l'action
du courant. Cette heureuse modification a été imaginée par NobilL
La fig. il, planche IV, représente un de ces appareils parfaitement
construit par M. Bitlant AA^ sont les deux aiguilles; B est la bobine
recouverte d'un fil fin et long quand Télément électro-moteur a une
APPAREILS DE LA TÉLÉGRAPHIE. — RHÉOMÈTRE. t4l
grande puissance, gros et court quand la force électro-motrice esi
iaible : comme l'une des aiguilles aux pôles opposés est placée dao»
l'intérieur de la bobine, l'autre à l'extérieur, le courant tend à les
iaire tourner toutes deux dans le môme sens, et son action directrice
est par conséquent presque doublée; G est le cadran divisé sur lequel
on compte les degrés. Le système des deux aiguilles est suspendu à un
seul brin de soie blanche et cuite, afin qu'elle soit très-souple et san»
roideur aucune; l'extrémité supérieure du fil forme boucle sans tor-
sion, et s'arrête à un crochet que l'on peul faire descendre et monter
au moyen du mécanisme M, en vissant ou dévissant la petite boule.
Quand le galvanomètre ne fonctionne pas , Taignille supérieure doit
reposer sur le cadran ; quand on veut s'en servir, sa distance an
cadran doit être de 1 à 2 millimètres ; l'axe qui réunit les deux ai-
guilles doit aussi passer exactement par le centre du cadran, ce que
l'oa obtient au moyen de» vis callantes V, V, Y ; le boulon E , plaoé
sous l'appareil , sert à faire tourner le cadran pour amener Taignille
parfaitement à zéro; P, N sont enfin les vis de pression où sont fixés-
les fils conducteurs on réopbores partis des pôles de la pile.
Un bon galvanomètre de Billant Tait à peine deux oscillations par
minute, et revient parfaitement an zéro ; on ne doit y faire passer que
des courants très-faibles ou très-affaiblis par l'introduction d'une bo-
bine de fil très-fin et très-long, de trois mille tours, par exemple. La
table sur laquelle on le ùxe ne doit pas contenir de fer, et il ne doit
pas y en avoir dans le voisinage. La cloche qui recouvre Finstrumeni
s^enlève par un simple mouvement de rotation.
Les instruments que nous aHoos décrire remplacent le galvano-
mètre, lorsqu'il s'agit de mesurer des courants intenses, tels que ceux
produits par les piles ordinaires ou à liquides.
Boussote des sinus. — Elle est représentée fig. 12, planche IV.
Elle se compose 1*" d'un multipiicateur M, formé à volonté, ou d'un
ruban de cuivre, ou d'un faisceau de fils isolés appliqué ou enroulé
sur la circonférence d'une roue ou portion de cylindre d'un tiers de
mètre environ de diamètre, en sorte que ^chaque tour du ruban ou
du fil est d'un mètre ; S*" d'une aiguille aimantée A posée sur un pivot
au milieu du multiplicateur : le mnltiplicaleur et son aiguille sont
iiHmtés sur l'alidade d'un cercle divisé horizontal CC. Quand le pla»
moyen du multiplicateur est exactement dans le méridien magnétique,
l'appareil est au zéro, et le repère de l'index de l'aigaille, repère Iraoé
}H2 ^TÉLÉQilAnnB JtLEOSRBiCnL
.mr «10 knielle de hm fiiée pci!fM»diouhic«mfinlà l?ugiiiUe mwm
..fmkwUkiij tombe «oos Je fil d'vne loiip&M d'.iuievlaiNftie.«DeBlle
,iD jnuliiplûaleur et qui le suit dans taa& leattonveaieaU. Si niia-
teMBt en mat k Aire paseer un oooram daae le.iwdMpBcaliar, L'ai-
gviîUe eit déviée, et l'on loaEBe rdidade 19Û jifitiile jnltîptetBiir
ijmiu'àce ^oe le fil de la laoette artheiMt ra^edel'aigoiUerJe
•erde fixe indique de combien de degré» on a dû nvreiter; oH«k
■est la meanrefKacle Ae la déviation* et son ainaameauce rintenailé do
Les fignrea 13, i&, 15 repnéacnteat la booaaoie desi
ployéeaur les lignes télégraphiques françaises.
ABC cat no eerde gradué fixe et placé sm* la circonfépeoce tm
disqne drcalaire en bois: sur la partie intérieure du disque s'engage
un platean circolaire A^B'C qui pont tourner amour de son centre,
et porte un index I indiquant anr le cercle fixe ABC de combien de
ikgrés, minuftes, etc. , il a tourné. DE est un cadre «n bois établi
.feqpendiottlairement à la sorfiice du plateau mobile et entinvé de
plusieurs lonrs de fil isolé : c'est un simple makiplioaleur. La chape
avec pierre dure d'une a^aiUe aimaatée aa repose sur on pifot ou
pointe très^aîguë p» placée au centre du cadran; une autve aignilie
-neutre trôs-légère en hiton aV est fixée perpendicobirement à l'ai-
'guille aimantée. R est un point de repère pour la poinlede raigoitteen
laiton a'a\ il est placé sur le plateau mobile, près de la circonférence,
^sor la perpendiculaire au plan dn multiplicateur menée par le. centre.
Le plateau A^BX^ l'index I, le multiplicateur et le repère, liés invarii-
. blement, focpent un système mobile autour d'un axe vertical passant
, par le centre. L'index I étant sur le zéro de la graduation, ondispoie
tout le système de manière que le cadre et Je fil qui l'entoure seieat
.dirigés vers les pôles magnétiques de la terre : comme l'aigoille ai*
mantée prend d'elle-^même cette direction, on sera arrivé à hi posiliea
cherchée lorsque la pointe de l'aiguille aV sera sur le point de re-
.père R. Si maintenant on Tait passer un courant dans le fil qni cnioare
le cadre, l'aiguille est déviée, elle swt du cadre, et Ton tourne le eerde
mobile A/B^C dans le sens de la déviaitoo jusqu'à ce que la pointe de
. l'aiguille aV se retrouve sur le repère R. L'angle compris entre les
deux positions de l'index mesure la déviation, et son sinus, exprimépir
k nombre correspondant de la table des sinus , donnera rinteanté
. cherchée du courant.
APPAREILS DE tA TÉLÉHUJ^ffiB. — POS ET POTEAUX. M^
BùusiùUéUs tangênies^'^ EHeest sepréseiitéeplaBcheT* fig^'Mc
^arcompose i^ é'uo grand cerde de & à 54édafètrei de diamètre* mt
hf uel s^nrooKe on rubao de cohrre de 20 milliaiètres de laiigesr^^ir^
JBiUimèlie» d'épaisseur et u^ëUk de loîe: le courant devra travetsei^iie
jmban, dont les deox extrémités, appuyées Tune couire i*auireel le
profeogeant dans le sens du rayon , s'écarlent ensuite pour plonger
•s^iarénentdans deox godets contenant du mercure ; 2* d'un cenle
fixe divisé C, boriiontal ou perpendiculaire an plandn multiplioftlenr,
et que doit parcourir une aiguille aimantée A suspendue par un fil de
soie dans Tintérieur d'une cloche. Si , commeil fant toujours le sup-
poeer, la longueur de l'aignilie est petite par rapport an rayon du
xercle, l'intensité du courant sera meeurée par la tangente de ia dé-
flation. Cette aiguille courte ne permettrait pas d'estimer fadlement
vk déviation avec une approximation suffisante ; pour parer à cet incon-
vénient on fixe au centre de l'aiguille, et bien perpendiculairement
à sa longueur, une longue aiguille de cuivre très-légère, dont les ex-
trémités parcourent les divisions du cercle divisé. On voit que la bous-
sole des tangentes n'est guère qu'un gahanomètre.
APPAREILS RELATIFS AU FIL GONDCGTECR DES UGNES
TÉLÉGRAPHIQUES.
Poteau êouUneur des flis. — Le poteau souteneur, presque
universellement employé en Angleterre, est représenté Og. 2. Une
plaque en bois, séparée du poteau par des disques de faïence brune
ordinaire, est fixée contre lui par des boulons de fer qui traversent la
plaque, les disques et le poteau, de nouveaux anneaux u une nouvelle
«plaque, et sont retenus par un écrou. La plaque porte quatre doubles
cônes aussi en faïence et retenus par des colliers de fer. Les fils con-
dncteurs traversent l'axe de ces doubles cônes et se trouvent ainsi
très-bien isolés. Un double système de fils passe devant et derrière le
poteau recouvert d'un pelit toit en faïence ou en ardoise.
Poteau extenseur des fils. — Il est représenté fig. 3; son
volume est plus considérable que celui du poteau souteneur; il est
traversé par autant d'écrous en fer qu'il y a de fils, et chaque écrou
porte de chaque côté son tendeur , composé d'un tambour ou treuil
avec roue et encliquetage ; les bouts du tondeur sont isolés du poteau
.par des disques en faïence, les fils viennent s'y aucber des deux
344 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
côtés» et il contiaue le circuit ; mais pour assurer le passage do cou-
rant, on soude un fil secondaire au fil principal, des deux côié^du
poteau. Le petit appendice que l'on voit dans la figure ï droite H à
gauche sur le second fil, qui ressembieli une poulie, et que les Anglais
appellent schackle^ est formé d'un anneau de faïence muni de deux
crochets; les attaches de l'un entourent la poulie, l'autre est fixé à
son centre : ils sont donc isolés l'un de l'autre, de sorte que le poteau
extenseur esfe en dehors du circuit qui se complète par le fil se-
condaire.
Le fil conducteur est un fil de fer n^ 8 du commerce, en Angleterre ;
il a environ k millimètres de diamètre et il a été galvanisé, c'est-à-dire
que plongé dans un bain de zinc fondu, il s'est recouvert d'une couche
de .zinc , laquelle , en se combinant avec l'oxygène de l'atmosphère ,
forme une couche d'oxyde inaltérable, qui met le fil de fer à l'abri de toute
rouiUore, et lui donne une très grande durée. Les poteaux souteneurs
ont de k mètres 25 à 9 mètres de haut, de ^ à 5 centimètres carrés,
de 3 à 4 centimètres carrés au sommet; ils sont peints en blanc, et
charbonnés et goudronnés dans la partie qui entre dans la terre; leur
distance moyenne est de 50 mètres. La distance moyenne des poteaux
extenseurs est de AOO mètres; la moitié des fils seulement est coupée
à chaque poteau extenseur, de sorte que la portion de chaque fil con-
tinu est d'environ 800 mètres; cette longueur de 800 mètres est for-
mée de bouts de fil soudés ensemble , et de plus unis par un fil ad-
ditionnel qui passe d'un côté à l'autre de la soudure.
La fig. k représente le sommet d'un poteau des chemins de fer do
grand-duché de Brunswick. Il est terminé en pointe P longue de i
i)ouce et demi environ sur six lignes de diamètre, et recouvert d'un
chapeau en porcelaine, sorte de coupe renversée CC; au sommet do
ciiapeau on a ménagé une entaille dans laquelle entre le fil conduc-
teur FF enveloppé de plomb. Le poteau est ainsi complètement abrité,
Tisoicment est parfait ; et même, avec des courants très-intenses , h
relie d'électricité est nulle.
Les fig. 5 et 6 représentent un poteau souteneur des lignes télégra-
phiques françaises, avec le support à anneau S. L'ouverture pratiquée
tians le support est un double cône oblique, dont le sommet se trouve \
l'intérieur, de sorte que le fil ne passe que sur un point abrité par la
niasse même du support.
Les fig, 7 et 8 représentent ce même poteau avec support en cloche.
APPAfi£ILS DE LA TÉLÉGRAPHIE. — FILS ET POTEAUX. t45
muni de deoi oreillettes percées de trous poar dooner passage aax vis
qui le fixent sur Je poteau. On scelle au soufre, dans la cavité intérieure,
on crochet €, dont l'extréniité libre se contourne de manière à former
on anneau dans lequel s'engage le fil conducteur. Le grand avantage
do système adopté en France, c'est qn^on n'affaiblit pas le poteau en
ramindssant , et qu'en ajoutant des clochettes on peut augmenter
indéfiniment le nombre des fils.
Les fig. 9 et 10 représentent Textenseur vu de face et coupé perpen
dlcolairement au poteau. Un petit treuil T s'appuie sur deux plaques
en fer PP; il tourne sur lui-même au moyen d'une manivelle ou def^
et entraîne dans sa roution une roue à rocbet R ; cette roue est munie
d'un cliquet G mobile autour de son centre et qui l'arrête.
La fig. 11 montre un appareil de traction formé de deux extenseurs
dirigés en sens inverse, de manière à pouvoir tendre un fil de chaque
côté. 1^ fig. 12 montre le même appareil vu de face. 000 sont trois
oreilles faisant ciHps avec le châssis A B G D, pouvant receveur cha-
cune une poulie P, P, P en porcelaine, qui isolent do poteau l'appa-
reil tracteur fixé par trois vis passant dans les poulies. La fig. Id
moBtr^le même appareil mis it l'abri de la pluie par une cloche ou
calotte en porcelaine G, dont la partie.inférieure ou le prolongement
de forme prismatique rectangulaire est percé pour donner passage à
l'axe ou appendice qui unit les deux treuils. Les appendices des treuils
sont dessinés fig. 16.
Les poteaux en France sont des brins ou soliveaux de pin ou de
sapin de 6 à 9 mètres de longueur, que l'on injecte de soliate de cuivre
par le procédé Boucherie , pour augmenter la dorée de leur amser-
vation; on les écorce et on les fiche en terre ^ les phis petits à une
pnrfbndeur de 1 mètre 50, les plus élevés à une profondeur de
2 mètres; la partie enterrée est parfaitement préservée par le sulfate
de cuivre. Pour traverser les passages de niveau ou passer par-des8«s
les bâtiments des stations, les poteaux ont 9 mètres 50.
Qoand les fils conducteurs doivent être enfouis dans le sol , coonbo
ceux qui passent sous le pavé des villes, ils sont en cuivre n"" 16 du
coounerce anglais. Si l'on ne veut pas employer la gutta-percha , on
les recouvre de coton imbibé de goudron jusqu'à saturation, et as*
smblés dans des tuyaux de plomb par groupes de trois , quatre ou
plus. Le tuyau de plomb, recouvert d'une corde goudronnée, est {riacé
lui-même dans un toyau de conduite, en fer. De distance en distance
9H TÉLÉOR^MHE ÉiiBGXBIWE.
les bouts des dlTcrs fib sorlent eaMmUe 4fi t«m et sont iiés k^te
poteaux appelés poteoox visiaean.
Par a foudre des poteatue. — Ou a ta, dana k âgs» 2« <pie
les poteaux anglais sont simplement stunooiités d'usé pointe qoi co»-
munîque ayec le sot par bb fil conducienr; réieOrioîté alMwphfr
rique s'écoule ainsi dans le sol et ne peut plus brifier les poteaux.
M. Walker a aussi adopté un autre parafaudre destinée pitetuer
les appareils. Il est r^M^senté &g. 15> presque de grandeur natartlle.
€ un cylindre de cuif re de 1 milliaiètre et daoai d'épaisseur, icn parr
liite communication avec la terre par le gros fil E et isolé dn> fil can-
ducteur par un disque de bois de buis O et uae bobioeBB dexe aêaM
bois. Les flèches indiquent la direction du courant du fil condooleur
de la ligne F au télégraphe, mis en conuDunication av«c ce fil à son
extrémité F|. La bobine BB remplit barmétiqueBient la capacité dn
cylindre ; mais on a ménagé sur sa surface de petites rainui^s en béVee
pouvant recevoir trois ou quatre couches de fil de cuitre revêtu de
swe et plus fins que tous<:eux de l'appareil; ce fil fait partie d'un
circnit commençant au gros fil de cuivre E , et se terminant en F',
aussi près du sol qu'il est possible, plus près de fait qu'aucune paitie
métallique de l'appareil télégraphique. Le fil £ se rattache en outre à
deux noix ou écrous M, N munis de pointes, et le plus rapprochés pai^
sible l'un de l'autre dans la capacité supérieure du cylindre; Icadisqws
en bois D, B sont recouverts par des disques en cuivre ; des pointes par-
tant dtt disque de cuivre placé en haut s'approchent du c)4indre C en
communication avec la terre; d'autres pointes, partant de la baseiie
ee même cylindre G, s'approchent du disque de cuivre {dacé en his.
Le fil'très-fin/de la bobine très-rapprochée du cylindre en cemaïu-
nication avec la terre sera plus vite brûlé, dans le cas d'une forte dé-
charge d'électricité atmosphérique, que le fil de la sonnerie et le fil
de Taiguille du télégraphe qui seront mis à l'abri. Le premier appareil
de ce genre fut installé dans la station de Tuabridge-Well; quelques
semaines après son installation la foudre pénétra dans la station et se
comporta dans Pappareil comme on Tavait espM ; elle traversa sans
dommage le gros Gl E, et, en arrivant au fil f, elle sanu au cylindre,
flamba le fil de soie et dévida le fil à l'endroit marqué par un pouit
noin Comme la décharge n'avait pas été très-intense, \e%\ /"ne lue (las
fNidu.
▲près Tacoident du Vésinet, M. Bréguet propesa, pour f>r^nirb
APPAREILS DB. i^A rtum^Êmm^^ tau et poteaux, mta
te appaieilst ret tqrlaut jpour scttnt to €ttifikifé« ;dit liMr
I à l'abri dea.aqiloflMD8iiNi4i»ya»ief« A'anéler te^pHilikeiB-
Aicteora ea fer à 5 oa 6 nètnes^esMbaaes^tetd^jiéi^f r.iiiiiMdiftMB
gros fils avec kf appareils au looyeD 4e fila métalUf ues ifèa-riai.
Celte diapeakion ne terail pasauez eificaoe. Ea voici aoe aatrerepat-
«Dtée ig. 16, plaacbe V, et iaveotée par 1U. SteiabeiL fiur leieit
•de la cabane on voit d*abord aux deax pignons doux coadadeors m
poiales commoaiqQani avec le sol par uafilcoa^acteiir, pais4«Bix
phqiws de enivre P,P' carries^ de 6 poa«e&4tfiV}Voa decAté; IoALmi-
dactenr est brisé et se rattacbe de cbaqfie côté aorankinaat am
deux plaques; ces pla^pass» posées sur une base iaehnieiea.faiaMie
on en porcelaine, sont fixées sor ie.tpîl et séparées 4e plus Tuae-de
l'antre par plusieurs plis d'étoffe de soie; une clocbe les défend de h
irinie: Deux fils assex fias FyF^ soudés aux plaques^ conduisent le
.courant à l'appareil télégraphique. Ce. coursent aura toiyaars inop peu
-de tension pour vaincre i'isoloinent des plaques et passer é'iine
plaque à L'autre direetemeat ; il viendra donc par F aux appareils et
retournera par F^ au fil conducteur. L'éleçtricîi^ atonospbérîque, an
contraire, ne trouvera pas assex d'issue par les fils fins F, ¥\ et sau-
tera direcieoient d'une plaque à TaulPe; les appareils et les employés
feront donc i l'abri de tout danger. En eflet , dans les lieux où c«tte
diappsiiieai a été adoptée, on n'a jamais vu, méaie pendant les .plus
grands «rages. et les coups de tonnerre les plos effrayaiits, ni étincelle,
ai brait se produire dans les fils qui mettent en jeu les indîcaieiBS.
Voici comment, sur la ligne télégraphique principale du grand ducbé
de Bade, M. Fardely a appliqué l'idée de MM. Steinheil et BrégueL Le
• fil conducteur f F^, fig. 17, est interrompu au dernier poteau, distant
ilu cabinet de ii à 5 mètres ; un double fil de cuivre ff\ soudé au fil
.conducteur principal des deux côtés du poteau , fait entrer l'appareil
télégraphique T dans le circuit. Toute forte décharge d'électricité
.atmosphérique sautera de F en F^ ou, dans le cas le plus défavorable,
fondra les petits fils de cuivre ff, de sorte que les appareils seront
toujours épargnés. En tournant , quand l'orage apparaît, la manivelle
isolée du petit appareil interrupteur I, on met tout à fait le télégraphe
en dehors du circuit.
Voici enfin les parafoudres appliqués par M. Meisner sur la Ugnié de
grand-duché de Brunswick. Les fils conducteurs FF^ sont soutenus
-par des poteaux ordinaires jusqu'à une certaine distance de la staiNMi;
348 ^ TÉLÉ<HIAPHIE ÉLECTRIQUE.
à partir de ce point ils sont recooTerts do gotta-percha , et entrent sons
terre, enfermés dans des tnyaox de fer, des tuyaux de génératenrs de
locomotife, par ^exemple; ib sortent à trayers le mur et Tiennent,
dans le cabinet, se rattacher ï une plaque de cuifre AA, fig. 18, kmgae
de 8 pouces, large de & pouces et épaisse de trois huitièmes de pooce.
Un fil isolé et plus fin ^part de cotte même plaque» va aux appareils
et revient se rattacher k une seconde plaque de cuivre BB, placée sous
la première et séparée d'elle par une couche isolante. Pour que cet
isolément soit complet, les quatre vis V, fig. 19, qui traversent les deux
plaques et les fixent contre le mur passent dans des cylindres d'ivmre;
enfin un fil plus gros F% fixé aussi à ia plaque BB, va plonger dans la
terre, enveloppé de gutta-percha, pour se rattacher plus tard au poteau
suivant. Le courant de la pile , dont la tension n*est pas très-forte,
arrive par le fil F et passe dans la plaque A , entre dans le fil /", traverse
l'qipareil télégraphique , va par /^ dans la plaque B et sort par F.
L'électricité atmosphérique, au contraire, dont la tension est très-
grande, saute de la plaque A sur la plaque B et reprend tout de suite
le fil conducteur principal F% sans circuler dans les appareils. Il
semblerait plus naturel de donner à ce parafoudre la forme suivante,
fig. 20: A, B sont deux plaques, ou mieux deux cylindres terminés en
pointe etaussi rapprochés'qu*ll est possible Tun del'autre : F est le fil ve-
nant de la première station, ^le fil allant aux appareils et revenant par/*'
à la plaque B, F' le fil aHaut I la seconde sUtion, etc. Le courant soit
nécessairement la route F/7*^F^ tandis que Félectricité atmosphérique
passe directement par les pointes du cylindre A au cylindre B. H
semble résulter de plusieurs expériences de cabinet, conmie aossi
des faits observés sur la ligne télégraphique pendant les orages, que le
parafoudre à plaque remporte beaucoup sur le parafoudre à pointes.
Les très-fortes décharges ont quelquefois fondu Tun des fils f, ft
mais Tappareil n*a jamais été endommagé. Un appareil à pointes, ana-
logue à celui que nous venons de décrire , n'a pas réussi en France.
APPAREILS SERVANT A LA CONFECTION ET A L'ESSAI DES FtLS EN
GUTTA-PERCHA.
La gutta-percha est une subsuncé solide à la température ordinaire,
et semblable au caoutchouc On la râpe d*abord, et on la fait tremper
daas de Teau chaude pour la laver et en séparer le sable, le charbon
APPAREILS DE M TÉLÉGRAPHIE. — FILS ET POTEAUX. 34»
et les autres matières inipares qu'elle renfernie ; on la fait j^isaer en-
suite en(re des cylindres ou laminoirs à surface hérissée de pointes
qui la difisent, et de là entre des rouleaux chaiiffés an moy^
de noyaux en fer brûlant, lesquels la transforment en une sorte
d'étoffe très-mince contenant encore des matières étrangères : pour la
puriûer complètement et lui enlever toute l'eau qu'elle renferme, on
la fait passer entre de nouveaux rouleaux aussi chauffés qu'ils peuvent
l'être sans que la gomme s'y attache ; et on la laisse ainsi circuler entre
les rouleaux jusqu'à ce qu'elle ait pris une teinte très-uniforme chocolat
ou châtain. Pendant qu'elle est encore chaude on la coupe en bandes
ou tresses pesant environ huit livres « très-amolliesct mieux préparées
à se mêler avec trois ou cinq pour cent de fleur de soufre. Dans un la^
minage subséquent on ajoute donc peu à peu de la fleur de soufre à
demi-fondue à la matière primitive molle ; le soufre , sous l'action
des rouleaux, s'étend uniformément sur la gutta-percha. Les bandes
résultant de cette nouvelle opération sont placées dans un générateur
à haute pression et soumises à la température correspondante à 8 at-
mosphères; sous cette température et sous cette pression le soufre
s'unit intimement à la guita-percba, qui prend un autre aspect et une
antre teinte gris-brun ; elle a perdu ainsi toute l'eau intérieure qu'elle
renfermait On fait arriver alors, au moyen d'un ventilateur un
courant d'air chaud qui chasse les vapeurs d'eau et d'acide sulfureux.
La masse de gutta*percha ainsi mélangée au soufre, ou vulcanisée,
passe dans l'appareil ^Gg. 21, destiné à donner aux fils leur enveloppe
isolante. C'est un très-fort cylindre G horizontal , de 8 pieds de long,
de 8 pouces de large; un puissant refouloir à vis entre dans ce cylindre
sons l'action d'une force de dix chevaux : à la partie antérieure du
cylindre se trouve une sorte de tête de bélier très-massive avec 6 ou 9
orifices , et d'où sortent autant de fils revêtus de gutta*percha. La
masse à demi fluide arrivant du cylindre G sous une pression énorme
ne peut s'échapper que par l'espace conique EE, les fik sont amenés
dans ce même espace à travers une forte pièce de bois : forcée de sortir
avec le fil par un des orifices, et pressée violemment contre lui en l'en-
veloppant de toutes parts , la gutta-percfaa se moule sur lui et le re-
couvre. II ne doit sortir par seconde qu'un pied de fil , et la tempé-
rature ne doit pas être trop élevée, sans cela la couche de gutta-percha
ne serait ni assez épaisse ni assez dure. On juge que la température
est trop élevée à l'aspect extérieur de la couche qui n'est plus polie,
iMis'0fi4iilé« er lofigâlé; eommie «fieplte vi»Ne m»' me-ftim pm«-
Mê* Bii'iPeinptiasiifit le^yKndre il Arait prendra de trè»*gran46B fifé'^
ltiNi0iis|Mure4l «iputoCfrtMt r«fF, dmif^a présence ailraitbeailcwp
ir ItmâMlie de Topéra^km ; chaque baHte d'air otf sort par tes erMoiÉ
éM Mitjfiic atee grand bmit, m a'éebappe- par les iaaiWB inférieitrca
fri dMnèftt accès mx filk On ptooe les êhemàa^ é'àbard sur ta
éponge» humides ponr letf refroMir, puis tntre des draps da coton
pnor les sécher, et dès <)a'itsont aeqÉla qnekfne aolidUé on les ea«
tfftÊt snr an pr^nifer dévidoir» d'bù ils panent sur nn antre, après
if olr <Sté séprirés s*il est néeessaire>
¥6ld comnent on procède à répraitè qni doit eoMMer le pafMt
iioleneni des fils. Le dévidoir D« ûg. 29^ porte an aan«Hi A de
plmMb qni commankfoeinéldltfqiieHMsit d^sne pavt av^crrextrémUé
du êi enfonlé, d*autre part àtec le p6le zine d*nn élémrent on pile de
Bunsen P. Un fil condodenr F part da pMé enivre de ce même éié-
ment et se Ke-an premier bootdn fil d'mi électro-aimant E, le second
bout coomMmiqne par l'armature, lorsqu^dlo n'est pas attirée, et par
nu fil condacreur que l'armature touche alors, avec une plaque p
terminée par nn fil condoctcKir fqni abotflit à une antre plaque p'
plongée dans le vase v ; une rroisième plaqne p'^plonge dans le même
liquide et confmunique, par un fil f, h la plaque ^ plongée dans un
vaito ou cuve plus grande Y. La seconde extrémité du fil enroulé sar
le déf idoir vient à la cuve Y, liasse sous nile ponlie G et va s'enrouler
sur un second dévidoir. Aussi longtemps que le fil est isolé, qu'il n'y
a pas de solution dans la couche de gotta*percha , le circuit 4e b
pHe F n'est pas fermé. Si, au contraire, il y a dans le fil, au seia de
la cave Y, une solution de continuité, le circuit est fermé, l'ara»-
turc cède è l'attractlonde l'électro-aimant et ne tonche phn la plaquep,
lecifCûît est dé nouveau interrompu, etc.^ etc. Pendant ce temps-là
un ouvrier qui a toujours les doigts plongés dans l'eau du vase v,
éprouve à chaque fermeture et à chaque interruption du courant
une série de petites commotions qui Ini signalent k lésion du fil, il b
cherche avec soin et la répare.
Cette première épreuve est suivie d^one antre qui s'étend à la {OB'-
gucmr totale du fil conducteur. On emploie cette fols une pile de Da*
niel ou de Bimsen de sir éléments, P fig. 23. C est un commutaieor
au moyen duquel on puisse intervertir à chaque instant la marche da
courant dans le fil; en T est une boussole des tangentes ou des sioas
APPAREILS DE LA TÉUtoRAPHlS. -^ VOA ET POTEAUX. »M
pour iiiesarer l'iateiisité du courant , en  une aigtuUe de balaoee
galvanique à loraioB «tec mn multiplicateur de 800 tours. Le rouleau
de fil à éprouver eat plaeé en F et plonge tout entier dans Teau-; nm
extrémités aboutissent en E,E^ tandis que les extrémités du conducteur
de la boussole des tangentes viennent en e, e% et celles du multi[Ji-
cateuren E,E'. E communique avec e^ par un fil conducteur, e avec
Tun des pôles de la pile, E avec Tautre pôle, e' enfin par un fil avec
une plaque plongeant dansie nfêrtlelîqoide que le fil à éprouver. Si l'on
veut rendre manifestes les lésions du fil, on unit par un fil e' avec e, la
boussole des tangentes est hors du circuit, et si alors en effet il y a
une lésion en L, le circuit, d'abord ouTert , se trouve fermé, le cou-
rant suit, par exemple, la direction H-, C, E, L, p, E\ E, c', c, + , et
Me dévier rai|(aiHe du maitlpUcatenr ou de la balance galvanique à
toniiiii. On peut ai^imenter ladéviatioD en renversiatt lecommutatear
an moment où TaiguiHe tend à revenir à la posltien d'éqnflibre; et par
l'amplitude de cette déviation on peut estimer l'intensité du courant
dérivé par la lésion L.
S'il s*agit, au contraire, d'éprouver la conductibilité du fil, on sup-
prime les liaisons entre la plaque p et E^ d'une part, entre e' et e de
l'antre, et oa l'éiaUit entre £' et £ ; c'est alors la boosaole qui entre
dans le etrcnit, et la balance de torsion qui en sort. Le^x)orant est
fermé et prend la direction +, G, a, e-, E, E^,£, £^ G, +. L'aiguille
et la boussole indique une déviation dans un certain sens; en renver^
sam le commutateur h déviation a lieu en sens contraire ; l'ensemble
des deux forme une déviation double, dont la tangente donne l'inten-
sité du courant. Maintenant en liant par un fil E avec E\ et mettant
te roaleau de fil en dehors du circuit , on obtient une autre déviation
dont la tangente mesure la nouvelle intensité du courant. De la diffé-
leâee de ces deux tangentes on déduit la déviation correi^ndante à
b résistance du fil enduit de gutta-percba. Gomme on connaît le dia-
mètre et la longueur de ce fil, on sait à priori ce que devrait être
cette résistance dans le cas d'un isolement parfait ; en comparant la
résistance donnée par l'expérience avec la résistance théorique, on
saura de combien l'intensité du courant est diminuée par l'imperfection
de l'isolement, et Ton acceptera ou rejettera le rouleau de fil suivant
qne la perte du courant sera ou ne sera pas comprise entre les limites
fixées par les règlements. On n'accepte pas en Prusse un Cl enduit de
giiiu-percha qui, sur une longueur d'un mille, laisserait perdre un
362 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
quart pour cent ou un deux cent cinquantième du courant; dès que
cette perte est constatée, on le renvoie à la fabrique pour qu'il soit
enduit de nouveau et soumis à de nouvelles épreuves.
CHAPITRE IL
AppareHs de télégraphie historiques.
Nous donnerons le nom d'appareils historiques an télégraphes élec^
triques, dont il est bon de conserver le «ouventr, mais qui ne sont pas
devenus on ne sont pas restés des appareils usuels.
TÉLÉGRAPHE DjK M. RONALDS, CONÇU EN 1815, EXËCOTÊ ET
DÉCRIT EN 1823.
On ouvrit dans un jardin une tranchée longue de cinq cents pieds.
On posa an fond de la cavité une auge en bois de deux pouces en
carré, bien revêtue à rintéricur et à Textérleur de couches de poix.
Cette auge renfermait une série de tubes de verre épais, dans lesqnds
serpentait le conducteur en métal. Les tubes, au lieu d*étre en con-
tact immédiat, étaient séparés par d'autres tubes plus courts, d'un dia-
mètre plus large, dans lesquels leurs extrémités s'engageaient, en-
tourées de cire molle pour fermer tout accès à l'homidité. On avait
soin aussi de conserver entre les tubes un petit espace pour laisser le
jeu nécessaire aux dilatations et aux contractions produites par les
variations de température : dans une première expérience, les tnbes
unis par un mastic dur se brisèrent. L'auge fut ensuite recouverte
avec des pièces de bois vissées sur elle pendant que la poix était en-
tore liquide, et on recouvrit 4e tout d'une nouvelle couche d'enduit.
Une plaque circulaire et légère de cuivre, planche V, fig. 24, divisée
en vingt parties égales, était fixée sur l'arbre des secondes d'ooe
horloge dont le pendule battait les secondes. Chacune des divisions
était marquée par une figure, une lettre ou un signal préparatoire*
Les figures étaient divisées en deux séries de 1 à 10, et les lettres
APPAREILS. — TI^LliXiRAPH£S HISTOBIQUES. 353
étaient rangées dan$ ror4re alphabéiiqae, en omettant J, Q, T» W,
X. etZ. Défaut on sur le disqne, on plaçait une antre plaque tic^
cnirre fig. 25 susceptible d'être mise occasîonuellement en moisre-
ment au moyen de la manivelle attaebée à son centre, et munie d'une
onverture de dimensions telles, que, pendant que le premier disque
toomait, mu par Thorloge , on ne pût voir & la fois qu'un seul des
chiffres, lettres ou signaux préparatoires : par exemple, le chiffre 9, la
lettre Y et le signe Rtady , sont seuls visibles à travers l'ouverture.
En avant de cette double plaque, un électromètre de Canton, à balle
de sureau, était suspendu à l'extrémité de fils Isolés, et communi-
quait d*nne part avec le cylindre d'une machine électrique de six
ponces de diamètre , de l'autre avec le fil enfoui dans le sol du jardiu
et isolé par les tubes en verre.
Un autre électromèire semblable était suspendu de la même ma-
nière devant une autre horloge pourvue à son tour des mêmes plaque>
de cnirre» et mise en commuuication avec une machine électrique:
la seconde horloge et la seconde machine étaient plact^es à Vautre extré-
mité du fil enfoui ; et l'on devait amener, autant que possible, les deux
horloges à nn état de synchronisme parfait.
Il est maintenant évident : 1<* que, si le fil est chargé d'électricité
à une de ses extrémités, sous l'influence de la machine, les deux
électroroètres divergeront aux deux extrémités, et que, si on le dé-
charge soudainement à l'une des stations, les deux électromètres
retomberont à la fois au même moment; 2* que, si la décharge a lieu
à Tinstant où une lettre, un chiffre, un signal donné apparaissent
devant l'ooTerture sur le cadran d'une des horloges, la même lettre,
la même figure, le même sigoal se montrent sur l'autre cadran; et
par oonséqnent, 3* que, si l'nn des stationnaires, venant k décharger
le fil au moment od la lettre, la figure, le signal qu'il veut trans-
mettre se montrent devant l'ouverture, avertit par la chute de l'élec-
tromètre le second sUtionnaire de regarder quel signe apparaît è
l'ouverture de la seconde horloge, il lui aura par là même transmis
ce signal.
M. Ronalds ajoutait qu'an moyen d*un dictionnaire télégraphique
on pourrait, par iroe seule décharge, transmettre un mot, une phrase
entière : il estimait en moyenne à cinquante secondes le temps néces-
saire à la production dn signal.
L'idée de maintenir les électromètres ï l'élat ^e tension ou d't-»
33
3M TÉLÉGRAPHIE ÉLBCTRIQUfi.
cart; et de se senrir de knr retour k la Terlicile par la dédiarge de
la machine, pour exciter raiienlion do correspondaot, est éaùnem*
roeBiiiogéaieuae. M. Rooalds aurait complètement résolu le proUème
de la télé^phie, s'il n'a?att pas rencontré sur sa route deux obUSp
des insurmontables; la difiicoké d'établir entire les deux bariof»
le synchronisme absolument nécessaire, et Timpossibilité d'isolar
suffisamment les fils qui doifent conduire rélectricité oïdioaire ou
de tension.
Rappelons en passant que Beisser avait proposé de snbstitaer aux
électroscopes vingt-six carreaux éiincelants, (Sur lesquels Télectridté
aurait dessiné les lettres de l'alphabet, ainsi que le repréKute la
figure 26. .
lÉtÉfilUPHB ÊUSCTRO-GHUOiQDn DE SORMMBBniG»
Ce télégraphe est la première solution complète du magnifique
problème de h transmission des dépêches an moyen de Félecyriciié:
nous reproduisons, presque dans son entier , la curieuse aotioe et les
ingénieux dessins publiés en 1812 par Tillusire pbyaicien bavards.
Au point de Tue delà théorie et de l'abstraction, cette belle invention
ne laissait rien à désirer ; il n'en est point de môme au point de vue
pratique : mais tous étudieront avec plaisir ce plan , premier eSmtde
la science, premier élan du génie* .
Llappareil est représenté en perspective, planche Y » % 27, n*" 1,
2 et S. Les fig, 2 et 3 ùi$ représentent ks pièces 2 et a vues de
profiL Les pièces 1 et 2 sont toujours l'une auprès de l'anure; mais
les pièces 2 et 5 peuvent être séparées, en quelque sorte indéfini-
ment, et par toute la dislance que peut exiger Tusage léiégra^
phique, pourvu que leur conununication électrique seît conservée
ainsi qu'on le verra ci-après. Nous indiipierons d'abord sommaire-
ment l'usage et le jeu des parties représentées sous chacun des trois
chiffres, et nous reviendrons ensuite aux détails qui concernent cha-
cune d'elles.
On voit dans la figure sous le n"" i une pile voltaiqfue ordinaire :
une dizaiue de disques de zinc et argent peuvent sofiire : on l'éuriilit
en commençant par le zinc» puis un feutre humecté, etFargenL Awâ
le pôle qui donne l'hydrogène » dans, la déGoa4M)8ition de l'eâa, se
trouve en bas, et le pôle de l'oxjfgène en haut.
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES HISTORIQUES. 355
De CCS deux pfties partent respectivement deux fils conducteurs ,
de métal souple, terminés chacun par une petite cheville de laiton
épatée en haut pour donner de la prise aux doigts. Ces chevilles
sont destinées à être implantées à volonté dans l'un quelconque des
vhigt-sept trous pratiqués verticalement vers l'extrémiié d'un pa-
rti! nombre de petits cylindres de laiton rangés horizouialement à
côté les uns des autres , sans se toncber , le long de la traverse supé-^
rieufe de la pièce, numéro 2, Chacun de ces cylindres correspond à
une lettre de Talpha&et de A jusqu'à Z; et il y a de plas deux signes
additionnels qui' contribuent à Imprécision du langage ti^iégrapbique ;
ce qui complète le nombre de vingt-sept. Le trou dticytiiidre et h
die\'ille qui doit y entrer occasionnellement sont' légèrement coniques,
afin que le contact réciproque soit plus pifait et toujours sdt. Cha-
cun de CCS cylindres traverse dans toute son épaisseur la pièce hori-
zontale qui les porte touy; et il est percé à son extrémité opposée à
celle qui reçoit la cheville (celle qu'on ne voit pas dans la figure)
d'un petit trou transversal dans lequel on passe, et on tord ensuite
l'extrémité d'un fil conducteur. On roii , dans la figure , ces fils con-
verger en un faisceau dont la longueur peut être indéfinie, c'est-à-dire
égale à h distance qui sépare la personne qui écrit télégraphiquement
de celle qui doit lire. C'est l'appareil de lecture et celui d'avertisse-
ment qui sunt représentés sous le numéro S. On voit là les fifs conduc-
teurs de rinflaence galvanique se sî^arer de nouveau et se distribuer
respectivement à Textrémilé inférieure de vingt-sept pointes métal-
liques, rangées le long du fond d'une auge de verre bien transpa-
rent a a, et qu'on voit ressortir dans son intérieur. Chacune de ces
pointes répond à une lettre de l'alphabet respectivement correspon-
dante à celle que porte chacun des cylindres; en sorte que le système
des signes est absolument le même dans la pièce n*^ 2 et dans la
pièce n* 3. L'auge est remplie d'eau ordinaire.
Avant de décrh-e le mécanisme qui produit Tévell ou l'avertisse-
ment, nous allons indiquer le procédé télégraphique. L'écrivain est à
l'appareil n*» 1 et 2, et le^ lecteur à Pappareil n° 3.
Supposons que l'écrivain a planté la cheville qui appartient au pôle
hydrogène ou inférieur de la pile dans fe trou du cylindre F; et celle
du fil oxs-gène ou supérieur dans le trou du cylindre R. De ce mo-
ment, un drcuit voltaïque complet est établi d'un pôle à l'autre par
rextérieur de la pile. Le fil hydrogène conduit l'influence électrique
M.
3âG TÉLÉGRAPUUS ÉLECTRIQUE.
jusqu'à la poiute F dans i'auge; le Gl oxygène conduit cette méine
influence jusqu*à la pointe R dans la même auge ; et la décomposilioa
de Teau a lieu, bu bout de quelques secondes : k rextrémité de cha-
cune de CCS deux pointes, on voit paraître an filet de gaz hydrogène
partant de la pointe F, et un filet moindre de gaz oxygène à la pointe R.
L'oxygène se distingue encore par un autre caractère : il s'entasse en
petites bulles qui restent, en partie, adhérentes à la pointe qui le
fournit, et qu'il faut même avoir la précaution de d^ager avec un
pinceau lorsqu'on doit revenir à la même lettre. Le lecteur prend note
à mesure des lettres qui appartiennent aux deux pointes qui ont fourni
les deux gaz, c'est-^dire F et R.
L'écrivain enlève la cheville du cylindre F, et la met au cy-
lindre Â, Le lecteur voit le courant d'hydrogène cess^ en F, et
paraître en A ; il écrit A. L'écrivain a mis ensuite la cheville qui
était en R en N; le lecteur voit la pointe N se garnir de bulles; il
écrit N. Bientôt le courant d'hydrogène cesse en A , et commence
en G; on écrit C. Enfin celui d'oxygène cesse en N, et commence
en F; ainsi le lecteur se trouve avoir écrit le mot France ^ d'après
les indications fournies à grande distance par l'écrivain. Une des
pointes et un des cylindres sont désignés, non par une lettre, mais
par un point : l'hydrogène sortant de celle-là indique la fin d'un mot
Il y a aussi un signe qui annonce que la même lettre est redoublée,
dans les cas où l'orthcgrapbe l'exige. On est étonné de la rapidité avec
laquelle ces communications s'établissent , sans qu'il y ait lieu à au-
cune incertitude ni équivoque.
Nous passons maintenant au mécanisme de raverlissement destiné
à annoncer , par une sorte de réveil , que l'appardl va fonctionner. Ce
)>rocédé est on ne peut plus ingénieux. On voit dans l'auge un levier
coudé M à double équerre; son point d*appui est en o, et la po-
tence qui le supporte est fixée par une vis de pression sur le bord
supérieur de l'auge. Ce levier représente le fléau très-léger et tr^s-
mobile d'une balance. Le bras horizontal inférieur i porte à son
extrémité i un épatement en forme de cuiller renversée, c'est-à-
dire dont la concavité est en dessous. Le bras supérieur f porte
en t^ une petite boule de métal 6 percée d'un trou, et qui s'enGle très-
librement sur ce bras; on l'arrête par un l^er tâtonnement vers
le coude supérieur du levier , à Tendroit où il faut qu'elle soit, pour
qu'une très-légère prépondérance, du côté t\ tende à^mainlenir le fléau
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES HISTORIQUES. 357
dans la situation représentée dans la^gare. On sait d'avance quelles
sont les deux pointes Toisincs Tune de l'autre qui se trouvent ré-
pondre à la cavité de la cuiller L C'est aux deux cylindres cor-
respondant & ces deux pointes que celui qui veut avertir qu'il va
écrire plante ses deux chevilles. A l'instant les gaz hydrogène et oxy-
gène se dégagent , et montent en deux fllets voisins dans la concavité
de la cuiller qui les intercepte, et qu'ils remplissent.
Au bout d'environ une demi-minute, les bulles de gaz réunies
dans la cuiller Tallégent si efficaceùient qu'elles la soulèvent ; le bras
i s'élève autour du point o; le bras ^'s'abaisse; la boule ù glisse
par l'effet de cette inclinaison ; elle tombe dans un entonnoir e, et de
là dans une capsule qui termine la détente d'une petite horloge à ré-
veil mise aidsi en action. Le lecteur^ averti par la sonnerie, com-
mence alors ses observations.
Il nous reste à revenir sur quelques détails de construction ou de
manipulation dans les diverses parties de cet appareil , dont nous
supposons que la description qui précède à dû faire saisir le jeu.
L'auteur a fait usage de la pile à colonnes de Voila , formée de dix
plaques d'argent et de dix plaques zinc. C'était l'enfance de l'art :
cette pile avait cependant quelque énergie ; sept disques donnaient
déjà une étincelle , et décomposaient l'eau assez rapidement.
C'était un problème assez diflBcile, en apparence, que de conduire
l'étincelle électrique individuelle de chacun des cylindres à chacune
des pointes homonymes de l'auge , sans confusion ; alors même que les
fils conducteurs étaient réunis en faisceau dans la plus grande partie
du trajet d'une étendue indéfinie. L'auteur y parvint de deux maniè-
res : il entoura d'abord les Gis conducteurs de soie , comme les grosses
cordes à boyau des instruments à archet le sont de fil de laiton blanchi :
il passait un vernis sur cette soie , et réunissait tous les fils en un fais-
ceau qu'on vernissait aussi : l'isolement de chacun des fils était com-
plet, on pouvait plonger impunément le faisceau dans l'eau pendant
une partie de son trajet. Un second procédé plus simple , et non moins
efficace^ consiste à enduire chaque fil d'un vernis isolant et souple,
et à les réunir en un faisceau qu'on revernit encore. Quant à la distance
absolue à laquelle pouvait atteindre l'influence électrique, Fauteur
affirme'qu'il n'a pu apercevoir aucune différence dans la promptitude
de l'opération , que les fils n'eussent que deux pieds , ou une longueur
onze cent fois plus considérable. Il signale avec bonheur l'analogie
irappante qui existe cuire son faisceau de fils et le syslème nen^eux :
ce faificeau est susceptible de cinquaate-quatre actions diOérenUis,
dont Tingt-sept peuventaiwir lieu ea mâme teiups^ et mêiae en sen»
opposé.
M. Soemmeriiig a trouvé aussi que Tor était préférable à tout autre
joéUl, même au platine, pour former les pointes dont le fond de
Tauge est garni. Le rapport entre les quantités des deux gaz , respecti-
T«nent dégagés par des fils d*or et de platine de oiômes dimensions,
était i/2 pour le platine, 1/3 pour Tor : avec l'or donc la différence
seia la plus grande possible , et les signaux transmis seront plus faciles
à distinguer. La grosseur des pointes ae doit pas dépasser i/o de ligne.
La distance des pointes n'influait pas sensiblement sur le plus ou k
moins de promptitude avec laquelle le dégagement du gaz commen-
çait : la quantité de gaz produite était seule modifiée par la distance.
M. Soemmering remarque toutefois, sans pouvoir indiquej^ la anse
de ce phénomène, que lorsqu'jon faisait, partir les deux courants de
deux pointes voisines, par exemple, Aet B, le couraot ascendant
d'bydrogène montait toujours v)erticalement, mais <pie celui d'oxygène
s'inclinait vers son voisin.
' Â ces détails sur chacune des parties de l'affureil il reste peu de
chose à ajouter sur le procédé télégraphique proprement dit : k gu
bydr«^ône, se montrant plus abondamment dans l'auge, doit être em-
ployé, de préférence , comme lettre première on précédente ; on divise
par couples toutes les lettres d'un mot ; pour les lettres doubles, on.a
nnsigne particulier^ k moins que la division naturelle des syllabes j*
dispense de l'employer ; enfin , pour indiquer qu'un mot est terminé,
oa a le signe du point
TÉLÉGRAPHE DE O&OSS ET DE IVBBER (1^34).
L'appareil moteur était une machine électro-magnétique munie d'un
commutateur à l'aide duquel on dirigeait le courant dans un sens on
dans l'autre. Les fig. i et 2, planche YI, donneront une idée delà
manière dont on percevait les signaux : aa est une vue latérale da
multiplicateur composé de 3,000 pieds de fils, et posé sur une table B;
n 5 est le barreau aimanté auquel est fixée une tige verticale G , tra-
versée à angle droit par une barre qui porte d'un côté le .miroir B » de
l'autre une boule métallique I servant de coutn^-poidijau miroir; F et
APPAREILS. -- TÉÊtGRAPHES HISTORIQUES. «0
N sont les extrémiiéi do fil du mohfplieatenr mi» en commnnieatioii
avec les pMes de b pile. En face de réleciro-aimant se titm?e nae
lanette D portée sar un pied G : sur le même pied on fixe eiisoi)e««n
cbâssis à coulisse E dans laquelle glisse l'échelle dWisée F. Le miroir H
à angle droit avec le barreau aimanté présente sa face à la lanetteD ,
ainsi qu'à l'échelle £ ; il est ajusté de manière que l'échelle puisse être
Ttie très distinctement par réflexion à travers la lunette. Si le barreaa
tourne vers la droite ou vers la gauche , le miroir tourne en même
temps et rend par coa^uent mobile l'image de l'échelle. Les cfaifhes
de l'échelle indiquent le sens et l'intensité de la déviation-; le nombre
et l'étendue des oscillations que l'on produit en mouvant fa manivelle
de Pappareil électro-magnétique, et que l'observateur perçoit très-
nettement dans la lunette, sont les éléments faciles et suffisants d^mie
communication télégraphique.
TÉLÉGRAPHE D'ALEXANDER (18Î7.)
Le modèle montré par M. Alexander à la Société des arto d*Édini-
boorg consisttntdans une caisse de bois d'environ 5 pieds de long,
S de large, S de profondeur h une extrémité, et t à l'aiHre. 30-âb
de enivre séparés i'nn de l'antre s'étendaient dans toute la longntiir
de la caisse. Â la station de départ , ces fils oommimiqBaient à tm«ii-
semble de 30 toncbes formant comme un clavier de piano; ils abovtls-
saieot à la station de déport à trente petites ouverlores espacées égale-
aaeat par bandes aor an écran de 28 centimètres carrés, fig. S. S«na«es
OMmitnres à l'extérienr étaient peintes en noir, snr un fond blanc, les
vingt-abc lettres de l'alphabet, denx points, nn point et virgide, nn
point et on astérisque , les mêmes caractères, en nn mot , déjà peints
sar les touches.
L'appareil moteur se composait-d^une pile ordinaire , pois de tiente
ainaants, placés, comme dans on galvanomètre, entre les sinnoaMt des
fils conducteurs à la station d'arrivée. Chaque lettre avait ainsi son
annant portant snr son pôle nord un petit écran on carré de papier
mobile qui, dans l'éUt de repos, cachait la lettre. Si l'on appvyait
sur Tmie quelconque des touches , le courant était établi , l'aimant
correspondant de la station d'arrivée se plaçait à angle droit entraînant
avec lui l'écran et laissant voir la lettre. Si , par exemple , l'on ap|myttt
snr la toncbe F, le courant traversaitla batterie , le fiiy, la toaebs ,
360 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
te fil conducteur marqué |>ar ia flèche , le fil correspondant de la su-
tioD d'arrivée et les tours du multiplicateur, pom* revenir à la pile;
l'aimaut dévié menait à nu la lettre F.
TÉLÉGRAPHE GRAPHIQUE ET PHONÉTIQUE DB M. 8TEI>*HEiL (1838).
M. Steinheil préférait aux piles les machines élcctro-magaéUques;
les courants nés de la pile sont, disait- il , peu aptes à s*élanccr 4 de
grandes distances. Son appareil producteur du courapt était une mo-
dification appropriée de Tappareil de Ciarke , que nous avons décrit
ailleurs ; il nous suffira de bien faire connaître la disposition de ses
inducteurs, tlnsialtation de son télégi*apbc et sou mode particulier
d'action.
Du producteur des signaux. — Le problème consisie en ceci :
utiliser le courant galvanique, qui a été produit par l'inducteur et
transrais ensuite par la cbafue conductrice , de telle sorte qu'il dévie,
d'après la découverte de OErstedt, les barreaux magnétiques bien
suspendus. Les déviations doivent être les plus rapides et les pins
. fortes possibles , si Ton veut produire les signaux sans perte de temps,
les uns après les autres : il faut donc que les dimensions des aimants
magnétiques, dont on veut produire la déviation , soient convenable-
ment choisies : il ne faut pas qu'elles soient trop petites , sans quoi la
force mécanique qui résulte de la déviation devient trop faible pour
pouvoir produire la résonnance immédiate des tinrbres. On sait, d*ail-
leurs que, la production du courant restant la même, les déviations
des aimants sont d'autant plus fortes que le nombre des cirooavola-
tions du fil est plus grand , ou que le fil a été plus souvent replié sur
Itti-même dans le sens de l'aimant. La grandeur du diamètre de cha-
que circonvolution exerce son influence seulement en tant qu'eUe
augmente la longueur totale du filou circuit formé. Cela posé, Tindi-
CaAtw des signaux est un multi|^cateur interposé par ces deux extré-
mités dans la chaîne conductrice, et renfermant dans son intérieur le
barreau magnétique qu'il s'agit de dévier, il importe de ne pas ou-
blier que la résistance da circuit entier s'accrott d'autant plu^ que
le fil inultiplicateor est plus mince, que les circonvolutions sont plus
grandes, et que leur nombre est plus considérable.
Les fig. A et 5, planche VI, représentent un semblable indicateur
dans cetf coupes horiiomale et verticale : il comprend deux aimants,
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES HISTORIQUES. 361
toiuroant ^lolour d*axcs verticaux , et qui sont destinés tant à frapper
sur des timbres qu'à fixer sur le papier une écriture composée de
points. Sur \cs côtés du multiplicateur, formés de lames de laiton sou-
dées, fig. 5 , on a ménagé deux petites ouvertures destinées à rece-
voir et fairç tourner librement les axes des deux aimants. Ces ouver-
tures reçoivent en haut et en bas quatre vis qui servent de coussinc^ls
aux axes. A l'aide de ces vis, on peut placer les aimants de façon que
leurs mouvements soient libres et faciles. Entre les joues du multipli-
cateur sont placées 600 circonvolutions d'un môme fil de cuivre isolé,
qui forme l'indicateur. Le commencement et la fin de ce fil sont re-
présentés fig. 4 • en M M. On voit par la figure 5 que les aimants
au sein des couches du multiplicateur sont disposés tellement, que
le pôle nord de l'un est rapproché du pôle sud de l'autre.
A ces deux extrémités qui , à cause de leur répulsion mutuelle, ne
peuvent pas se rapprocher davantage Time de l'autre, on a vissé deux
petits bras grêles de laiton munis de petits récipients, fig. à et 5.
A ces récipients, destinés à recevoir de l'encre grasse noire, sont
adaptés de petits bras arrondis en avant et perforés très-fineiueut :
l'encre huileuse , qui a pénétré dans les récipients, cédant à l'attrac-
tion capillaire, sort à travers le trou dès bras, et forme à leurs ouver-
tures, sans s'écouler, des élévations semi-globuleuses; et le contact
le plus léger suffit alors pour fixer un point noir. Quand le couraot
galvanique traverse le fil multiplicateur de cet indicateur, alors les
deux aimants tendent à tourner dans le niéme sens, autour de leur
axe vertical : un des petits récipients à encre sortirait ainsi d'entre les
joues du multiplicateur, tandis que l'autre rentrerait. Pour empêcher
cette rentrée, deux lames, opposées l'une à l'autre, ont été fixées
dans l'intervalle où s'exécutent les oscillations des aimants; les secondes
extrémités des barreaux, fig. 5, viennent donc s'appuyer contre
les lames, et il en résuite qu'un seul des récipients peut sortir du
multiplicateur, tandis que l'autre reste en repos. Pour ramener rapi-
dement les aimants dans leur position primitive , après que la force
qui les déviait a cessé , on se sert de deux petits aimants isolés, M\ S^
dont la distance et la disposition doivent être convenablement déter-
minées dans chaque cas particulier par des expériences préliminaires,
parce qu'elles dépen4ent de l'intensité du courant produit
Si l'on voulait se servir de cet appareil pour produire, à l'aide
de corps sonores , des sons perceptibles et faciles à distinguer, on
S«î TÉLÉGRAPHIE ÉLECTmQUE.
ferait choix de timbres d*horIoge ou de cloclies de verre, qnî réMO-
sent sans peine , et dont lès sons diffèrent Si peu près d'une sexte. Get
intenralle des sons n'est nullement indifférent : on distingue plus fa-
cilement la seste que tout autre intenralle; la quinte ou Toctare -se
confondent plus facilement avec le son fondamental pour des oreffles
moins exercées.
On fixe les timbres sur de petites oolonnes à soubassement , ph*
cées vi^-à-vis des barreaux opposés : on règle à l'avance leur po-
sition et les distances des aimants qui doivent les frapper au point le
plus favorable à la résonnance : il faut qu*eHes ne soient pas trop près
des marteaux, pour ne pas produire des sons prolongés. Mais tout cda
se détermine à l'aide de quelques tâtonnements faciles.
Veut-on que les indicateurs écrivent? sdors on fait passer, ^vec ose
vitesse uniforme, une surface de papier devant leurs bras. Pour cela »
la meilleure chose à faire est de choisir de larges bandes de papier
mécanique que Pon enroule sur un cylindre , et que Ton découpe au-
tour en petites bandes étroites. Chacune des feuilles de papier, en ae
dérotilant du cylindre, passe devant les petits encriers ; et il liint foire
en sorte que leur mouvement se prolonge horizontalement, pendant
un certain trajet, pimr que les traces des points soient mieux dessinées,
et que le papier puisse s'enrouler de nouveau sur un deuxième cylindre.
Ce deuxième cylindre est mis en mouvement par une horloge, réglée
dk-même par les oscillations d'un pendule alternatif. Tout cet en-
semble est représenté, pi. YI, (ig. 6, par une coupe longitudinale; il
est vu d'en haut dans la Og. 7. Le tambour sur lequel la bande ^-
vance est porté sur deux cylindres mobiles autour de leurs pointes,
pour diminuer le frottement : on peut, d'ailleurs, fécarter plus on
moins des aimants; ici encore Pexpérience indiquera la situation la
plus avantageuse.
Il est évident que les mêmes aimants ne peuvent pas frapper en
même temps les timbres et écrire , attendu qu*une seule de ces opé-
rations épuise leur petite force. Pour produire ces deux effets ^ la fois,
il suflSt de mettre en comnranication avec le courant un second ap-
pareil producteur des signaux ; et même généralement , en augmen-
tant le nombre dos appareils, on pourra renforcer è volonté le son
des cloches; cette multiplication toutefois entratfrera toujours on
accroissement de résistance dans le circuit, et ne pourra par con-
séquent pas être indéûnie. Pour que cette résbtance soit aussi pe-
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES HISTORIQUES. 3«3
tite que possible, il sera boo, dans le cas où Ton multiplierait ^Its
producteurs de signaux, de les construire avec de gros fils, ou même
avec des lames de cuivre.
DispoHiion des appiMrtits, — La figure 6 représente la coupe
tongîiudinale , et une vue prise d'en haut, du support pyramidal
placé sur le plancher de la chambre où se trouvent tous lesappar«9B.
Le fil conducteur de Bogenbausen, celui de Lerchen-Strasse, les ex-
trémités du producteur des signaux et des fils conducteurs parlant des
deux irases à mercure de Tindicaleur, par conséquent aussi les es-
trémité& du multiplicateur aboutissent ensemUe au milieu de la table,
comme le montre la figure 7. Ils plongent dans huit cavités remplies
de merctire. Ces cavités sont percées dans un cylindre de bois. C'est
de la commuakatlon établie entre ces huit cavités que dépend la di-
rection suiTant laquelle le courant se propagera et les stations com-
muniqueront entre elles
n ne reste plus qn*à ajouter quelques mots sur la manière de .$e
servir de l'appareil pour transmettre les communications télégra-
phiques.
Par ce que nous venons d*exposer, on voit que, toutes les fois qjêfi
le balancier fait un demi-mouvement de la droite vers la gauche, oa
des producteurs de signaux est dévié : on a réuni les extrémités dfiS
fils conducteurs, de telle sorte que, dans le premier mouvement, ce
soit le timbre le plus aigu de chaque station qui soit frappé; si l'on
place le rouleau devant Tindicateur, alors Tencrier du côté BB', fig. 7^
marque un point sur la licnde de papier mise en mouvement : les in-
tervdies de temps après lesquels se répète cette figure sont exprimb
par les distances mutueHes des peints dont l'ensemble desrâiè une
ligne droite sur le papier. 1^ Ton tourne , au contraire, de gauche k
dvMIe, on fait sonner le» timbres graves, et le deuxième encrier
marque alors un point sur la bande de papier mobile , ce point n^elC
plus sur la même ligne que le premier, il est plus bas. Les sons aigus
et graves smt donc écrits sur la bande de papier comme des notes de
musique par un point fiaut, ou par un point has. Pendant anaii
longtemps que les intervdlea de temps entre les signes restent les
mènes, il se forme un gronpe coordonné, tant pour les sons que cbkBS
l'écriture qui les représente. Une pose plus iongvc sépare nettement
les divers groupes.
On arrive de cette manière à avoir des greupes on des- oombi*
364 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
liaisons bien choisies» et propres à représenter les diverses fcttresde
l'alpbabet ; ou un ensemble complet de signes sténographiques, h Taide
desquels les dépêches se transmcUronl à tous les points du circuit munis
d'appareils semblables à ceux que nous avons décrits. Dans Talpbabet
que &J. Steinheil a choisi, les lettres qui, dans la langue allemande,
sont les plus fréquentes , correspondent aux signes les plus simples.
M. Steinheil s'est arrangé de manière à établir une sorte de simili-
tude entre les lettres latines et les groupes des signes , afin qu'ils se
fixent mieux dans la mémoire. La distribution des lettres et des
chiffres en groupes, qui renferment jusqu'à quatre points, s'eipliqnc
par iafig. 8» même planche.
TÉLÉGRAPHE A CINQ AIGUILLES DE M. WREATSTONE.
Il est représenté planche YI, Gg. 9 : on comprendra facilement, sans
qu'il soit besoin d'entrer dans aucun détail , la disposition générale
et les détails de cet instrument , le premier de ceux inventés par
M. AVheatstone, et que nous avons vu fonctionner à Paris au commen-
cement de 18^0. Il se compose essentiellement d'une pile P, Gg. 1,
d'un clavier C, 6g. 2, de cinq 61s conducteurs et de cinq aiguilles
indiquant les lettres de l'alphabet par leurs déviations, leui*s conTcr-
gences ou leur parallélisme.
TÉLÉGRAPnE ÉLECTRO-PHYSIOLOGIQUE DE M. YORSELMAN DE BEER.
Chaque touche est double, fig. 10, de aorte qu'il y a deux claviers
placés l'un au-dessos de l'autre. Les deux touches inférieures et supé-
rieures sont unies métaUiquement ; mais on peut à volonté abaisser
l'une ou l'autre : alors chacune communique avec un va!« particulier
rempli de mercure. De cette manière, les touches du rang supérieor
plongent dans les vases P et N , celles du rang inférieur dans les vases
F et N' : les vases N, N', et P, Posent unis méulliquement ; chaqoe
touche est munie d'une bande de cuivre qui, pour pouvoir plonger
dans le vase, est recourbée à son extrémité. Dans les touches du raog
inférieur, on a ménagé des trous, afin que les touches supérieures
les traversant puissent plonger dans les vases P et N : ces derniers
sont fiés avec les deux pôles de Fappareil électrique. L\>b8ervateiiir,
placé à l'autre extrémité de la ligne télégraphique, lient ses dix doigts
appuyés sur les dix touches.
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES HISTORIQUES. 36»
On peut sur les louches aux deux extrémités du conducteur écrire
les lettres mômes ou les chiffres qu'il s'agit d'expédier, comme on le
Toit fig. ii. Si, par exemple, on presse les touches III et YUI, du
même rang inférieur, on expédiera la lettre n : pour expédier le
chiffre 3, on presse eu même temps la touche supérieure I et la touche
inférieure V ; ou , ce qui revient au même, la touche inférieure I et
la touche supérieure Y.
On comprend maintenant l'effet complet du mécanisme. L'obser-
vateur B a reçu une dépêche, et veut y répondre; pour cela il tire
d*abord ses gants , pendant que l'observateur en A place ses doigts sur
les claviers, la correspondance alors s'engage sans difficulté aucune.
PREMIER TÉLÉGRAPHE IMPRIMANT DE M. BAIN.
La figure i 2, planche VI, représente le mécanisme principal, ordinai-
rement enfermé dans une boîte, et placé sur un support commun. II se
compose essentiellement de trois parties : un cylindre A, une roue B,
et on rouleau d'impression C : ces trois éléments tournent chacun sur
un axe vertical, et leur mouvement est par conséquent horizontal :
les autres accessoires ont cependant une importance réelle. Le gros
cylindre tourne sur une vis en spirale, qui a pour but de le faire
monter en même temps qu'il tourne. De l'axe intérieur du cylindre
sort un bras de levier mis en communicalion par l'intermédiaire d'un
rooleao avec nn poids qui descend, et qui s'élève en même temps
que le cylindre dans le mouvement de rotation de ce dernier : le rou-
lea« d'impression fixé k ce bras participe par suite au mouvement
d'ascension do cylindre : la roue B tourne simplement sur elle-même
sans s'élever.
Il faut avant tout expliquer les fonctions que ces trois éléments ont
à remplir. Le cylindre À, qui s'enlève h volonté, porte i sa surface ex-
térieure le papier sur lequel les lettres doivent s'imprimer; ce papier
est facilement remplacé quand il le faut. La roue B comprise entre le
cylindre et le rouleau porte en re!ief à sa circonférence les lettres de
l'alphabet et un point : le rouleau C est recouvert d'encre. Les lettres
sont constamment pressées contre le rooleau pendant la rotation de la
rooe, elles sont donc constanunent chargées d'encre et dans l'état
voulu pour déposer leor empreinte sur le papier : one seule lettre
d'ailleurs s'imprime à la fois, à cause de la forme circulaire et convexe
M4 TÉLÉGRAPHnS ÉLECT!UQtJ£.
de h rooe. Là vis splrafé, en faisant monter le eyltndre, a ponr effet
d'amener constamment devant la lettre uoe sarface nouvelle : les lignes
soccessives ne se confondent donc pas, et la dépêche entière écrite est
parfaitement distincte sur nne bande qui se contoarne en hélice : par
cette même ascension, le rouleau présente à chaque instant une por-
tion de surface qui n'a pas encore donné son encre.
Il nous reste maintenant à expliquer par quel mécanisme la roue
pOQSsée contre le cylindre imprime la lettre placée en regard. Le seul
agenft de cette pression est l'action électro-magnétique. Le disque
métallique circulaire, fig. 13, placé verticalement, et reposant sur un
support, porte à son milieu un indicateur mobile I, et dessinées sur
sa périphérie les lettres de l'alphabet avec un point. L'indicateur est
mis en mouvement par un rouage : une cheviUe en ivoire arrête à
volonté le mouvement , quand on la place dans un trou situé sur le
disque entre la première et la dernière lettre. AU'-dessous de chaqte
letirç se trouve sur le disque un creox qui peut recevoir la pointe
delacbeviile.
Si la personne qui opère veut que Findicateur s'arrête fixe sur une
quelconque des létales, elle n'a rien de plus à faire que d'enfoncer la
pointe de la cheville dans le trou creusé au dessoos de cette lettre;
l'indicateur alors s'arrête ; maij^ il faut avoir soin de bien appuyer la
cheville dans le trou. Il importe de remarquei* ce fait capital , que le
mouvement de la rooe qui porte les lettres, dans l'appareil à imprimer,
dépend uniquement du mouvement de rindicateur sur le disque : 4e
quelle manière cette dépendance a«t*elle été élablie ? Nous allons le ifire.
Au-4efl80us du snpport qui porte le disque, se trouve une pile gal-
vanique G, source de l'électricité ^'ii s'agit de mettre en jeu. Des
pôles de cette pile partent trois fils conducteurs, unis d'abord par un
courant métaUiqiie avec l'indicateur, et qui , s^rés ensnire en D et
en £, vont aboutir à des points différents de la-machine à imprimer.
Deux de ces conducteurs communiquent avec deux électro*aimants EE,
fig. 12, destinés à produire les effets de roution et de pression qu'il
faut obtenir; le troisième fil est le fil de retour nécessaire pour fermer
le circuit. L'un des électro-aimants détermine les opérations de la
roue qui porte les lettres, l'antre agit sur le cylindre.
Le cercle de petits points tracé sur le disque mérite nne atlentjoa
particulière : il se compose de petites chevilles en ivoire, implantées
dans ie disque en même nombre qœ tes letti\>s de la drconfèrence.
APPABEILS. ^ TÉUÊMAPHES HISTOBIQUES. 3«7
Sur riadkaUar se trouve une aalre petite cheville eu métal» dont la
pointe» pendant la rotation de riodicateur, parcourt en tournant le
cercle en question» composé essentiellement de parties tour à tour
isolantes et conductrices. Quand la pointe appuie sur l'ivoire, le cou-
rant ne passe pas du disque à la machine à imprimer ; quand elle
s*appuie» au contraire, sur le métal» la communication entre les deux
parties de Tappareil est rétablie. Cette iermeture et celte interruption
du coDcanisaot précisément ce- qui produit les mouvemenls méca-
niques décrits» par l'intermédiaire des éleetro aimants agissant sur les
armatures et sur les roues.
Sappoeons qu'on veuille imprimer sur le cylindre k lettre O; on
retire la 4:heviite ea ivoire qui.relenait Tindicateor en repos dans une
position verticale; celui-ci alors se met en mouveoMut» en Nuisant un
premier pas de À vers B. Pendant ce déplacement, la cbeTiUe en
métal a établi» entre le disque et les deux électro-aimants de la ma-
chine à imprimer» une communication bientôt interrompue par l'ar-
rivée de la dieville sur une des divisions en ivoire. Considérons cette
première pulsation du courant électrique : pendant qu'il a été établi»
le GCMirant a communiqué aux électro-aimants nn pouvoir attractif qui
dure à peu près une seconde : pendant ce temps Tun des électro-ai-
mants a agi sur. le cylindre» qui a été entraîné et a tourné quelque peu
autour de son axe. L'antre électro-aimant a agi sur la roue aux lettres »
laquelle» sous la direction d'on mécanisme excessivement ingénieux,
analogue à ceux que nous décrirons plus tard » tourne exactement de
la qnantitéqui sépare la lettre A de la lettre B» de sorte que r^tte se-
coude lettre, prend la place de la première. Le même mouTement se
reproduit peu à peu» de lettre en lettre » jusqu'à ce qu'on ait atteint
la lettre O. £n d'autres termes, à mesure que l'indicateur va d'une des
lettres intermédiaires à l'autre, le courant est autant de fois établi et
rompu ; et la roue aux lettres,, à son tour, avance chaque fois d'on
pas : de telle sorte que quand l'indicateur est arrivé à la lettre O» cette
même lettre se trouve en face du papier» prête à être pressée contre
lui et imprimée. Par cette disposition» en un mot, la môme lettre se
trouve toujours di la fois .en présence de l'indicateur, d'uoe part, et en
présence du papier de l'autre» prête à être appuyée contre lui.
La dernière opération est l'effiet d'un instant. Dès que la lettre a
pris sa place» une communication s'étaUit entre la batterie et le se-
cond élearoaimant qui agit sur la roue» pourvu qn^on pease un re»*
:J6« TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
sort placé sur le support da disque : la lettre est alors pressée contre
le papier et y laisse sa trace; les mots sont formée de lettres; les
phrases de mots ; la dépêche est donc ainsi Imprimée.
TÉLÉGRAPHE ÉLECTRO-HAGVÉTrQUE DE H. PALUtÊRL
Sur une base en bois ou plateau BB, planche VI, fi^. 14, est
fixé, au moyen d*on support convenable, l'aimant temporaires,
sous lequel , k une petite distance , se trouve Tarmure M , formaDt
Textrémilé d'un levier ML, dont Tautre extrémité L porte un pin-
ceau p. Chacun comprend que, lorsque l'armure Al est attirée par
l'aimant temporaire , le pinceau p doit s*abaisser. Les deux bouts du
fil decuivre qui enloitre l'aimant sont fixés en ^et en f. Un conduc-
teur part de f^, et , se contournant sur le plateau , vient se terminer
en C, au pied d'une petite colonne en métal qui s'élève sur c« point.
Un mécanisme d'horlogerie placé en H et mû par le poids P fait
tourner sur l'axe A A'' les deux cylindres ou tambours T et T; le pre»
niier des tambours est en métal et porte une cannelure en hélice à sa
superficie ; le second est en bois et porte une feuille de papier roulée
sur sa surface extérieure. Sur la face antérieure de ce second cylindre
est tracé un cadran portant les lettres de l'alphabet et les signes na-
uiériques. Du point 0 part un ressort de pression R qui va s'appuyer sur
Taxe G, et de l'extrémité de la colonne R' part nn antre ressort R'
qui va li volonté s'appnyer sur la superficie du tambour T.
Dan3 la cannelure de ce tambour T, qui s'appelle cylindre de
composition , on peut placer alternativement des morceaux de métal
et de bois, de diverses grandeurs, et selon des combinaisons dî-
vei^ses.
Supposons d'abord que le ressort R' ne touche pas la soperficie
du cylindre de composition , et que le courant d'une pile entré par f
tourne autour de l'aimant temporaire, descende par f, et se rende
par/'^OG à l'autre pôle de la pile; il est clair qu'alors l'armature sera
attirée : dans ce mouvement, un petit renvoi fera frapper un marteau
sur le timbre I, et le pinceau p viendra s'appuyer sur le tambour T',
qu'on appelle cylindre d'impression. L'armature restant ainsi attachée
à Taimant, et le umbour tournant sur son axe, le pinceao tracerait
sur le cylindre d'impression une ligne continue qui serait une hélice;
car le mécanisme d'horlogerie est disposé de manière qu'il transporte
APPAREILS. -^ TÉLÉGRAPHES HISTOniQUlS. 368
lentement Taxe en avant , en mômè temps qaMl le iait toarncr. Qa'on
imagine maintenant au point i) on moyen fort simple d'interrompre et
de rétablir à Tolonté le circuit du courant électrique. Il est clair que
le pinceau pourra produire sur le papier des points et diS lignes de
loi^ueurs variées à Tolonté. Si te même courant anime deox appareil^
égaux et semblables , les deux pinceaux donneront le même résultat
et les méibes figures sur les deux cylindres: de sorte que , eu écrivant
dans ime station , il est certain que les traits se reproduiront exacte-
ment à Tanti-e station , fOt-elle à cent milles de distance.
Quelques mots sur l'usage du cylindre de composition T. Si ,
dans sa cannelure , on dispose des pièces de bois et de métal alterna-
tivement et suivant un certain ordre, il est clair que le jeu du ressort R
qui s'appuie sur ces pièces sera variable, il fera attirer TarnAture et dus-
cendre le pinceau sur le pspier toutes les fois qu*il rencontrera le mé-
tal; mais anssitôt qu'il portera sur le bois, l'armature sera abandonnée
et le pinceau relevé. D'où il suit que, si le ressort agit sur une pièce
métallique très-courte, on obtiendra un point ; que si. la pièce a plus ou
moins de surface, on aura une ligne plus ou moins longue. Une dé-
pêche ainsi composée sur le cylindre se transmet d'une manière in-
faillible, puisque l'cflet de l'appareil est indépendant de Fattcnlion de
celui qni écrit.
Le timbre n'est pas seulement établi comme signal d'avertissement
ou alarme ; il peut fournir à certains signes confonnes aux besoins des
stations.
APPAREILS TÉLÉGBAPHIQUES DE M. GLAESENEB.
J 'avais appris d'un ami commun que M. GJaesener avait si bien perfec-
tionné ses appareils qu'ils pouvaient enGu faire un service régulier, et
entrer en concurrence avec les meilleurs télégraphes. Heureux de cette
bonne nouvelle, je m'empressai d'écrire à Liège pour obtenir de nou-
veaux dessins et une nouvelle légende; ma lettre est restée sans ré-
ponse : je ne puis donc que reproduire la note adressée à l'Académie
des sciences par le savant professeur.
« Horioge éicctrique sans piie. — Pour développer un courant
magnéto-électrique d'une intensité, telle qu'il puisse faire marcher une
horloge électrique par le mouvement d'une horloge réglée sur celui
du soleil moyen , ou un télégraphe, j'avais à remplir ces deux condi-
tions : 1"* de rapprocher et d'éloigner très-promptement le fer de
24
370 ' riLÉsaua^m électrique.
'CODUct des pMeft de TaiiMBt , et 2"» de le faire r^ulîèratteiit «■ hoQt
tie chaque seconde ou au boot de ciiaque ciuq aecoades.
• Or, le moofemeut de la roue d*écbappemeiit d'une borioge ett
'trop leitt , et il est d'ailleurs beaucoup trop faible , mêoie après qae
ries poids de l'borioge sontdouplés et trifiés^ pour détacher leièr 4e
coDtict des pèles de Tainaat qu'il faut employer. Pour vattcre cette
.difficulté, j'ai conçu l'idée de comparer les effets chimiques, phfaio-
•logiques et physiques qu'on produit en détachant leier de cenlaa des
deux pèles à la fois , et le faisant ensuite retomber subitement, àceex
qu'on obtient si , à l'aide d'une charnière , on fixe un des bostsda fer
•des contact à l'un des pôles de l'aînmnt , et qse l'on adapte à l'anu%
bo«t une tige métallique que l'on soulève et que Ton fait tomber
pcoB^Cement an moyen d'une excentrique fixée sur l'axe horiiontal
mis en rnooTement de rotation par une mani?eile.
» Or, les eflets sont les mêmes dans les deux cas, du moins je n'ai
pu reconnaître de différence sens8>le entré les résultats obtenus dans
les deux cas , et cependant l'efibrt à employer pour soulever le fer de
contact , lorsqu'il était fixé par un de ses bouts sur l'un des pôles de
Taimant, était beaucoup plus faible que celui qu^il fallait faire dans
l'autre cas. C'est d'après ce principe démontré que j'ai construit non
horloge, mon transmetteur et mon appareil magnéto-^ectrique, plus
simple par sa composition et sa consUructioa , et pios éneigiqae par
ses effets que ions les appareils de ce genre connus.
» Pour rapprocher subitement et éloigner ensuite le fer de cenlact
des pôles de l'aimant , je fixe l'aimant , les pôles étant entourés de
deux électro-bobines de 1300 mètres de fil de cuivre de 1 millimètre
de diamètre , sur une planche défaut l^horloge et on peu au-dessas,
de manière que le fet de conuct, retenu par sa charnière et l'attuction
de l'aimant , est dans une position verticale. Devant la roue d'échap-
pement , j'ai disposé on axe horixontil portant un levier droit tndioé
à fhorizoo et retenu par un guMe , dont un bout passait sous lesdeits
•de la roue, tandis qu'à l'autre était fixé un marteau. Chaque dent de
la roue soulevait le levier qui, retombant après subitement, frappait
vivement la tige fixée sur le prolongement du fer de contact, déta-
•diâit celui-ci de l'un des pôles de l'aimant, et aussi en partie de
l^autre; un aimant électrique se produisait un instant après, le fer de
contact retombait par son poids , et était attiré jusqu'au contact par
l'aimanf ; un nouvel aimant se produisait, et ainsi de suite. ■ Le méca*
APPARBfi& — TÉLÉ«iJ»Bn JUSTORIQUES. >7i
imagiiié par M. Ghesener est 8ftffi6»itittit indiqué figure lA ,
phBcbeVL
« En procédant de ctitte maaière» j'ai conatruit une hodoge élec*
Iriqne doobant les Imskcs , les mtniite» et les seconde» d'one manière
trè$-fégofièin, et uae antre horloge qui ne donnait que les cinq se-
condes. Dépareilles horloges^ une fois réglées, pourront marcher
pendmit des années entières, sans qu'on ait à y apporter le moindre
changemeiit , si I-horloge principale est bien réglée.
• Nouveau tr^msmeUmtr dans ies télégraphes avec tes Ictf-
très aiphaêétiques^ — ie me sera de Taimant em[^oyé dans mon
horloge pour dérehqpper le oonranl électrique ; je soulème et laisse
letember le fer de contact à Taide d'une excentrique à deux dents
mises es noBTement par une maniveUe. Une roue de douze dents est
fixée sur Paie do l'excentrique , et engrène a? ce une autre de quatre-
fhigl^qnatretdents , placée à côté eur un axe isolé , snr lequel se troiif e
aussi un cadran af ec les vingt-huit lettres de l'alphabet , qui paaseot
lorsque la mwivelle tourne successivement devant une aiguille fixe.
Lorsqu'une lettre a passé , la maûvelle peut tourner die 60 degrés en-
f iron , avant qu'une antre lettre passe. €'esl là ce qui donne plus de
sécurité à la marche de Taiguille. Le mouvement est d'ailleurs si facile,
si doux, et la lecture des lettres si commode, que, sous ce triple
rapport, le transmetteur que je propose me parait préférable au ma-
nipulateur qu'on a employé jusqu'ici. » Voyez fig. 15.
• Transmetteur simuttané des mêmes dépêches dans deux
ou même plusieurs directions différentes. — On fixe sur le fer
doux de contact deux électro-bobines semblables à celles de l'aimaDt^
et par le mouvement de l'appareil on produit un courant dans les bo-
bines du fer de contact et un autre dans celles de l'aimant; chacun de
ces conrants fait marcher un télégrai^ie. On pourra aussi, par le
même moyen, communiquer le temps d'une sution centrale à d'«n-
lies stations des chemins de fer. On pourra juxtaposer trois appareils
semblables et développer six courants électriques dans le même in-
stant à l'aide du même appareil On pourrait encore tirer parti de
eetappaveil ptmr h détermination des longitudes. On pourra produh*e
à la fois des effets physiques par une électro-bobine, et des effets chi-
«liqnes par une autre bobine ; des effets électriques avec de faibles
courants, et d'antres avec des courants très-întenses.
» L'appareil dont je fais usage pour ces trois destinations diverses
u.
S72 TÉLÉGBAPHIE ÉLECTRIQUE.
donne des décompositions si fortes , qae jamais je n'ai pu en olMeiiir
dépareilles avec Tappareil de Clarke. On peut réunir plusieurs appa-
reils simples sur une même planche; comlMner, par exemple , les fils
de 2 , 3 , A, 5 électro- bobines de différentes manières, et obtenir des
effets que Ton ne pourra réaKser par aucun autre appareil magnéto-
éleclrique.
m Suppresëion du ressort à havulin dans les horloges titc^
triques et dans tes télégraphes. — Si iV>n met des deux cOtés de
la plaque motrice de fer doux, deux électro-aimants semblables, et que
Ton conduise le courant électrique alternativement dans Tun et dans
l'autre des électro-aimants, on pourra supprimer le ressort à boodiu:
on gagne par cette suppression non-seulement sous le rapport de (a
sécurité de la marche de l'aiguille, mais encore en ce que le courant
n'a plus à vaincre la résistance du ressort. J'ai fait marcher pendant
quatre jours une horloge sans ressorts , et jamais k plaque meirice
n'est restée en contact avec les électro-aimants. •
Arrivons maintenant aux télégraphes électriques usaels , actuelle-
ment en fonction sur quelque ligne un peu importante,, ou qui peu-
vent faire un service régulier.
CHAPITRE III.
Télégraphes à aigoilles.
Télégraphe étémcnlairc à une seule aiguille pour te service
des chemins de fer, de MM. Wheatstone et COOKE
La partie essentielle de Tinstrument est représentée planche Vil,
fig. 1, et se compose d'un seul multiplicateur, avec un indicaieor,
fixé verticalement sur un axe horizontal , et se mouvant devant un
cadran. Derrière le cadran , au sein de la bobine du multiplicateur,
se trouve im aimant temporaire ou morceau de fer doux entouré de
fil , et fixé sur le même axe que l'indicateur qu'il entraîne dans ses
déviations.
La figure 2 montre le télégraphe élémentan*e en fonction sur une
ligne télégraphique, et muni d'un timbre ou carillon dont nous dé-
crirons bientôt le mécanisme. Chaque appareil a sa pile et sa mani^
APPAB£ILS ^ TÉLÉGRAPHES A AIGUILLES. 371
fdl6 propre, à Taide de laquelle le gardien fait dévier à droite et à
gauche son indicateur et les indicateurs des autres appareils de la
ligne.
Télégraphe à une seule aiguille pour les correspondances
télég raphiques.
La figure ^ représente un télégraphe complet i une aiguille. L'al-
phabet est tracé à droite et à gauche de l'aiguille : quelques lettres
exigent qoatre mouvements, maïs le dernier mouvement qui achève
rindication d'une lettre placée à droite est toujours un mouvement
à'diXMte; de même que tout mouvement qui achève l'indication d'une
lettre placée à gauche est toujours un mouvement à gauche. Ainsi W
e£t indiqué par quatre mouvements, trois à gauche et le quatrième à
droite; L par quatre mouvements, à' droite, à gauche, à droite, à
gauche. En dessous de chaque lettre , il y a un signe formé d'une ow
de plosieurs- lignes diagonales penchées vers la droite ou vers la gau*
che. Quelques-unes de ces diagonale sont entières , les autres ne sont
que des moitiés : le sens de la diagonale est celui de la déviation , et
il s'en fait une pour chaque diagonale; la déviation indiquée par la
demi-diagonale se fait la première : D , par exemple , se fait par un
ccarlement à droite, suivi d'un autre à gauche; R, par une déviation
ir droite, puis une à gauche, etc., etc. Pour simplifier, on est con-
venu de procéder de la manière suivante : on emploie d'abord une,
deux, trois, quatre déviations k gauche pour les quatre prenriers si-
gnaux; puis une à droite avec une, deux, trois déviations à gauche*
pour les quatre signaux suivants ; puîfs deux à droite avec une et deux
à gauche; puis trois à droite avec une à gauche; et enfin à droite et à-
gauche, à droite et à gauche, ce qui conduit jusqu'à la lettre L, et
complète ainsi la première moitié de la série. La seconde moitié eàr
la contre-partie de la première; les déviations à gauche" sont simple-
ment remplacées par des déviations à droite, et réciproquement. Les^
chiffres sont inscrits sous l'aiguille, et ils sont indiqués par les mou-
vements de la moitié inférieure ; ainsi, pour montrer â> on porte Tex-
trémité inférieure de l'aiguille une fois à droite et une fois à gauche.
On convient une fois pour toutes de la manière dont on écrira les^
sîgnaui particuliers au service du chemin de fer et autres.
Le mécanisme intérieur du télégraphe à une aiguille est tout \ fait
n« rtLÉQRtf HUS ÉLECISIQCB;
Moiblable \ cdai dn télégraphe à deux aîgaiiies que DOoadkM dt*
orire avec le pios grand Min.
TÉLÉGEAPHE A DEUX AIGUILLES.
!• Ffu d'ensemile extérieure, fig. h. — Là caisse sapérienre
est occupée par la sonnerie ou alarme. A A sont les denx aigoiUes,
M M les manivelles ou manipulateurs, m la manbelle de la sonnerie
pour la oiettre dans le circuit ou Ton retirer; Seat l'appareil de silenoe;
c c les chevilles mobiles pour arrêter on donner de la liberté aux ai-
guilles, etc., etc. Les lettres de Talpbabet sont rangées suc plusieurs
lignes commençant à gauche et finissant k droite, ainsi que dans i*é*
criture ordinaire. La premi&re série, depuis A jusqu'à P, figure an-
dessus des pointes des aiguilles; la dernière série, depuis R jusqu'à Y,
figore au-dessous des pointes des aiguilles. Chaque lettre est indignée
par un, deux ou trois mouvements. Les lettres de la série supérieure
sont formées par l'aiguille la plus voisine, que l'on rapproche ime,
deux ou trois fois du caractère , de inanière à pointer vers lui. Pour
les lettres de la série inférieure, on remue les deux aiguilles à la fois,
en dirigeant leurs extrémités basses vers la lettre; Six lettres. G, D,
L, M, U et y, exigent deux mouvements contraires de raigoiUe en
des deux aiguilles; d'abord à droite, puis à gauche, pour G, L et U;
et d'abord à gauche, puis à droite, pour D, M et Y. Ces lettres sont
gravées en petites capitales, et séparées par de doubles fiôcheSi
M. Walker affirme que cet alphabet télégraphique est très^mple et
tcès-facile à apprendre : il semble confus à celui qui le voit pour la
première fois; mais cette confusion disparaît dès qu'on loi en a donné
ladeL
^^ Disposition intérieure de VappareiL — Elle est reprè*
sentée fig. 5. B est la bobine , longue de dix centimètres, large de
cinq, épaisse de quatre. Uy a deux aiguilles : la première intérieure«i
appelée aiguille-diamant et introduite par M. Holmes, a trois eenti*
mètres de longueur sur deux centimètres de larçe; c'est -un chem-
Ixdde très-plat et très-court. La seconde extérieure plus longue A est
ordinaire. L'aiguille-diamant est déviée beaucoup plus rapidement et
osdlle très-peu.; sa déviation est une sorte de battement sec qni s'é-
teint promptement. M. Walker lui a quelquefois substiloé aveo suc-
cès une aigniUe cqmposée, formée de plusieurs aiguilles trèfr-^eourles
APPAREIiS. -^ T&UtQRAPKES A AIQUaLES. Mft
«tt^aeier mniceet IbrteoifBt liflMiatées^ec «pptîqBées contre undiiipi»
en ivêire de trois ceiHiniètret de^âîamètne : cet eoMBUe est repcé^i
MBié à ptrt fi^ 6. L*aigiiilie etténeore  a sein ccotioiètjres et deoû
dekngDenr.
Le châsôi de la bohiae B eit en cuivre , oq mieox en boit « ou en
iToire; il estiixé par des écreua à une plaque de cuivre vernie du
^té de la boîie et appuyée contre sa paroi. Le fil de la bobine a
moûisd'ua quart de DuUimètre de diamètre; ses deux extrémités e,e'
aboatissent aux vis de pression Y, Y; une lame métallique L unit
Textrémilé e avec une autre vis de pression Yi* e^ communique de
nitee par une lame métallique V avec une vis de pression Z, et
par Z avec le pôle zinc de la pile à sable P. Les deux lames L, V sont
endèreraent semblables à deux autres, Li , La, qae Ton voit à gauche
du dessin. Les trois lanMS L^ Li , Li communiquent métalliquemeoC
par des resscMis droits, Rs Rit Rt i avec un commutateur C dont
nous décrirons bientôt le mode d'action. Les ressorts R^ Rt en acier
pressent fortement contre deux poinies implantées sur une tige de
cuivre T, vissée dans la caisse en bois de Tinstrument. Un fil conduc-
teur Fi unit la vis de presàon Yi avec Ya, et le circuit se complète
de la manière suivante entre Yi et Ys : le courant arrivé en Yi passe
dans la bobine par la droite , revient par la gauche en Z , passe par
le ressort R', arrive au cylindre 6\ vient en Yi par le ressort Rj et
retourne à Y| par le fil Fi. Concevons maintenant que le fil con-
ducteur d'une première station communique avec Y| , et le fil de la
seconde station avec Yt, l'appareil sera dans Je circuit de la ligne té«-
légraphique et tout prêt à recevoir les signaox manifestés par les dé*
viations de Taigmile ou des aiguilles, puisque deux appareils sembla-
iUes sont accolés Tun à l'autre, et que leurs bobines sont traversées
*.à la fois par le courant qui va de Yi en Ys. On est convenu, pour ob-
tenir une régularité plus grande, de mettre toii}<)urs en communica-
tion avec Yi le fil conducteur supérieur, et avec Ya le fil conducteiur
inférieur. Noos expliquerons mieux plus tard cette distinction de fil
impérieur et de fil inférieur.
Yoilà comment les signaux sont reçus; disons maintenant comment
ils sont transmis. Le commutateur est un cylindre en bois de buis,
porté comme l'indiquo la figure, et qui peut tourner sur lui-même an
moyen de la manivelle M , fig, â. Ses extrémités «i , e^ sont revêtues
4'aaneanx de onivre avec appendices saillants, et isolés Ton de l'autre
37(r TÉLÉGRAPfflE ÉLECTRIQUE.
parle bois qui les sépare. Deux foris i^ssorts d'acier, ri , rt , vissés à
droite et à gauche sar les lames L, Lt, appuient avec frottement l'on
sur la virole de cuivre e i, Faotre sur la virole et, et font comnani*
quer les extrémités du commutateur avec les vis de pression Z et G,
et par elles avec les pôles de ta pile. L^u autre ressort plos court r ',
qui appuie aussi sur la virole es, la met en conimonication directe-
mont avec la vis de pression V«, et par cette vis et le fil Ft avec la
vis de pression Yi. SI Ton fait tourner le commutiicateur, la sail-
lie St fera soulever l'un des ressorts R^ R», qui par !â même ne
communiqueront plus entre eux par le cylindre C Dans la fignre ,
c'est le ressort de droite R' qui est soulevé; mais^in petit mouvement
de plus imprimé au commutateur fait toucher le ressort-r' par la se-
conde saillie Si qui le met en cmnmunication avec la virole et ; alors
le courant de la pile circu!e à travers l'appareil et dans tout le circoit
tèr<*graphique. Arrivé en effet en Z , il passera par r' à la virole ti ,
entrera dans le multiplicateur V, sortira par.V', viendra en V,, pas-
sera par F dans le fil condneleur de la ligne télégraphique , viendn
en V,, passera par r^i la virole ei, et de cette virole par le res-
sert 9*1 au pôle cuivre C. 8i l'on tourne le manipulateur en sens con-
traire, le courant transmis de Z à la virole f% viendra en V« par le
ressort R| et la lame L. , ira par F^ dans le conducteur de la ligne
télégraphique, viendra en V|, enlcera par le multiplicateur par V^
sortira par Y, et viendra, par le ressort r correspondant à ^^ à la vi-
role Cl , et par le ressort ri au pôle cuivre G. La figure 5 6i$ repré-
sente mieux la disposition des ressorts du commutateur. Les liaisons
sontétahlies de telle sorte, que lorsqu'on tourne la manivelle à droite
Tatguille a e^t déviée vers la droite. L'aigoille A , placée à l'extérieur
de l'appareil, a toujours son pôle nord en haut ; raigutUe intérieure <i a
toujours sou pôle nord en bas; de telle sorte que, en vertu de la loi*
d'Oersted, si, regardant l'instrument de face, on voit la poinle supé-
rieure de l'aiguille se mouvoir vers la droite, on peut être sûr quedaos
la moitié du fil la plus près du spectateur le courant sera ascendanL
Il suffira donc de tourner la manivelle M tantôt ii droite, tantôt à
gauche, pour faire dévier à droite et à gauche tontes les aiguilles des
télégraphes de la ligne, et transmettre les signaux.
CiïtvUles mohiîts. — Souvent contrarié dans l'expéditioa des
dépikshes par les courants accidentels, AL Walker a été amené à
rendre mobiles les chevilles dMvoire destinées à limiter les excnnrioBs
APPAREILS. ^ TÉLÉGRAPBBS A AIGiniXES. ,S77
te aigvilks, et qui du» les égares 5 et 4 sont représentées par de
petits pdsts noirs placés à droite et à gaacbe de ces aiguilles. Si, par
ime came ettérieore qnelconqae» l'aiguille A est appuyée cootre
l'mie de. ces aigniHes, il derient imposable de transmettre le signal
ou la fraction de signal indiquée par une déviation dans la direction
de la clienHe, puisque Taiguille est déviée d'avance dans ce sens :
mais, en enlevant la cheville et abandonnant l'aiguille à toute la force
directrice du courant , la déviation prioiitive sera augmentée et cette
nouvelle marche indiquera le signal. Si de plus on fait avancer les cbe«
viHes dans le même sen» que l'aiguille, de sorte qne, dans la déviation
permanente causée par le courant étranger, elle occupe le milieu de
Teq^ace compris entre les deux chevilles , on pourra, en dépit de la
force perturbatrice, obtenir des déflations dans les deux sens et trans-
mettre les signaux ; pourvu toutefois • co qui arrive ordinairement ,
que la déviation accidentelle n'ait pas atteint le maximum de la dé-
liatio) que le courant régulier peut produire. De Taxe de TaigutUe
comme centre on décrit un cercle, fig. 4» et on le creuse en gorge :
les chevilles d'ivoire sont fixées à un disque circulaire mobile placé
dans cette gorge : le bouton 6 placé entre les doux manivelles porte
une poulie ; une corde s'engage à la ïois sur cette poulie et sur le
disque circulaire mobile , et par conséquent en tournant le bouton
un peut faire très-facilement que les chevilles^ suivent l'aiguille dans
toutes les perturbations ou déviations accidentelles.
• Bûbine9 mohiie». — Une aiguille pesante. connooe celle du télé-
graphe tend nécessairement à revenir è la position verticale» et même
à la dépasser , au premier moment de la transmission du signal ; c'est-
Ihdire au moment oà la manivoNe a rompu le circuit par l'action d'une
des saillies, et avant qu'il ait été rétabli par l'autre saillie ; il en ré-
sullerait un mouvement oscillatoire et une certaine hésitation ou in*
certitude dans b transmission et la perception des signaux. Pour parer
à cet inconvénient , et faire que l'aiguille reste bien verticale, M. Wal-
ker a fixé les bobines non sur des axes» mais sur les mêmes disques
circulaires dont il vient d'être question ; et , au lieu de suivre l'aiguille
avec lé mnltifriicateur, coQime on le fait sur la boussole des sinus, il
meut le fil en sens contraire jusqu'à ce que Taigidlle revienne à sa
première position verticale^ ce que l'on obtient sans peine^
AffareU ritencieux. ^ On volt au bas dé l'appareil , fig. Av lU
petit disq«e dreulaire ou cadran lu aiguille que M. Walker appelle
zm TÈutoRJOfWB ÉuemouE.
aiifttrttl sileiKîeQx. Quatre resBOrlSy diit les4ittSf0emei»8MI lièi:
à deux fils.de la première siadwi extrême, de LcMiiree, paveieeiile»
etlesdenx seconds à deux Gis delasecondeetetioa^oBtiiêan^ Mmroi^
ajipiiicBt contre un cylindre en beie de buis ; une laine de ooifte en
comnmnicalion atec le ùi de terre de lallation iiriiernédiMre estÔBr
cmstée lengitudinakoient sur le cylindre de buis : de sorte qu'ea.
tovmaDt le cylindre en fait communiquer à l'elonté avec le<sol , soit
deox fib de Londres , sût deux fils de Doufres , le fil supârieury par
exemple, et le fil inférieur. Cette opération a an>denUl6 «fantage;
d'abcN-d, en réduisant à moitié la distance poroonrue par le eonrant,
elle permet d*agtr a¥ec des piles plus faibles; et en confiniinl les si-
gnaux dans la moitié des fils, elle laisse l-anlre moitié à la dispositiQn
des autres stations : ainsi pendant que Tonbrid^e s'eniretleot avecLan-^
dres, Ashford peut s'entretenir avec Dottfres sur le proioi^cmeotdela
même ligne. Le nom de ce mécanisme lui vient d'une autre disposilioa
qui l'accompagne : quand Findex ou aiguiUe indique iiUnee^ deux
lames de cuivre sont en communication la première avec les resMNris
liés aux deux fila de Londres ; la seconde avec les- ressorts liés aux
deux fils de Douvres. On^ forme ainsi un court circuit; et les signaux
destinés \ la station intermédiaire , Tonbridge, je suppose , ne sont
plus reproduits que par l'appareil de Tonbridge ; les signaux des an-
tres stations vont directenteot à- ces antres stations comdSie si les fils qui
y aboutissent n'entraient pas dans le cabinet de Tonbridge.
ALarmt ou cariiion. — Le mécanisme du carillon est repré-
senté fig. 7, planche YII. £ est un électro-aimant vu de chanp ; A est
l'armature mobile en fer, attirée par l'électro-aimaat chaque fois tt
aussi longtemps que le courant passe : deux petits battoirs en enivre
garnis d'Ivoire et implantés dans l'armature l'empêchent d'arriver à
un contact absolu avec les pôles de l'électro^aimant , tout en lui per»
mettant de s'en approcher de très-près ; cette disposition a pour but de
prévenhr Tadhérencede l'armature de rélectrQ-«imant,.adbérettceiq«i
continuait uop souvent, même après la rupture du drcuît L'anna-
t«re est portée par le petit bras du levier LE, dent l'antre bras ooodé
se termine par u» crochet destiné à s'appuyer contre les dents de la
roue r, pour l'enrayer ou l'arrêter dans son mouvement ; van ressort
faible R butte d'un côté contre un obstacle fixe , de l'antre contre le
grand bras du levier L tendant à le ramener constamneitii la pssi-
tlon d'équilibre, ainsi que l'armature A. Le ressort du menvernsnt
d'koriosme, dont b figflre nenoBlre que les piàceafrâdpilwv ott»
CMC6DO diOS'Ie birïkt B por.iaat la roM dentée ih; fi «al une a»^
oande roue dentée dont le pîgDoa ei^te avec h rane ih; f% ear.
iiae quatrième roue ouaa en sumiement par le plgnoa da.rs, en*»
ifeoÊBt avec le pigaon de la roue r, et en comninuoatien avec Ter*
Ghappement à ancre e; enfin une t^ fixée à l'axe de rôcbappenent
ae termine par undauble battant, pendrie on martean à deux têlea
MM. Le jeu de cet appareil est très^maniféste : quand le courant pisse,
rarmatnre A est attirée , le tevîer L se perte vers la gauche, le crochet
n'arrête plus la dent de la roue ri , raclîoB da ressort n'est pins eni»
pêchée , tontes les roues Sournent, et sous i*infioeooe alternative de la
roue d'échappement le marteau frappe rapidement le timbre à droîlo
et à gauche^ Le timbre sonnera tant que le circuit restera fermé ;
mais dès qu'il sera rompu le ressort R détachera Tarmature, le qro«
ciiet du levier L bottera^ de nouveau contrôles dents de ia roue ri , et
tout s'arrêiera. Ce n'est pas le courant, comme on le volt, qui meut le
battant du timbre, mais bien la force du ressort; le^courant n'a pour
fonction que de dégager la dent de la roue r^ ; rien n'empêche par
conséquent que l'on ne poisse taire scmoer ainsi de grosses cloches »
ooDMne on le fait en Angleterre dans des circonstances particulières.
On a modifié demUle manières le mécanisme des carillons; quel-
quefois le marteau est extérieur et ne frappe qu'un coup : dans te
sonnette cenU'îfdge de M. Wheatsione deux marteaux soûl fixés aux
extrémités d'un levier monté sur l'axe d'une roue. Au lieu du crochet
enrayant la roue, c'est quelquefois une pointe qui s'engage dans ua
trou sur la circonférence de la roue : souvent aussi l'arrêt est un fort
ressort entaillé qui retient le bras qui porte le marteau; quand, dans
le mouvement de l'armature, le ressort est retiré de Tentaille, le bras
tombe et carillonne.
Paigné& de sonnette , court circuit. — Lorsque l'éleotro-aî-
nant du carillon se trouve dans le circuit du multiplicateur de l'ai-
guilledu téli^phe, chaque courant qui passe pour produire un signal
ferait en même temps sonnw, ce qui serait très^^nnuyeux. On obvie à
ee grave incoirvénient en faisant usage de ce qu'on a appelé court
circuit; c'est-à-dire qu'on^ ouvre au courant pour aller au galvano-*
mètre un chemin plus court que le trajet par l'électro-raimant de te
sonnerie. Le court circuit s'éUbMt par le simple mouvement de te
peigne on mani¥eBe m, fig. h* Les deux tiges de cuivre T,T^ que l'on
dtO TÉLÉGRAPHtE ÉLECTRIQUE.
tmt à gauche de la fig. A t sor le eêlé de la boite de la sonnerier
commaiiîquent, l'aoe, celle de derrière, avec Fan des fils do molllidi-
catenr de la sonnerie ; l'autre» celle de devant , avec l'un des fils da
multiplicateur de raigoille ; elles se continoent dans rintéricur da té-
légraphe, et descendent jusqu'au niveau de b poignée : la poignée en
coivre.de la manivelle communique avec la tige de derrière; l'autre
tige se lie métalliqucmeni au ressort R placé sous la poignée. On in-
cruste dansledisquc delà manivelle sur lequel -frotle le ressort R uo
ressort d'ivoire. Lorsque la manivelle est verticale , le ressort porte
précisément sur l'ivoire ; la poignée et le ressort sont isolés, les deux
tiges ne communiquent entre elles qo*à travers les fils des multî|dica-
teurs de la sonnerie et des aiguilles, le carUlon résonne, et l'a^oille
e9t déviée; mais si on rend la poignée horizontale, la manivelle com-
munique avec le ressort, les deux tiges sont unies métalliquement; le
courant peut aller directement au fil du multiplicaieur de la bobine :
comme le nouveau chemin est considérablement plus court que le
premier, le courant le suivra; et, quoique le circuit du muliiplicateuc.
de la sonnerie soit aussi fermé, il n'y passera que fort peu d'ékclricilé,
trop peu pour que le carillon résonne.
T(mcHc sonnante. — On désigne ainsi le mécanisaie destiné i
régler les sonneries aux diverses stations. C'est, fig. 8, un petit cylindre
ou tambour en cuivre de deux centimètres environ de diamètre et de
longueur, percé en dessus et en dessous de Taxe de deux trous t , I',
revêtus d'ivoire à l'intérieur; deux antres trous T,T sont percés per-
pendiculairement aux premiers, communiquent avec eox, et sont aussi
garnis d'ivoire. Deux fils de cuivre recourbés à angle droit passent l'on
en t pour sortir par T, l'autre en if pour sortir en T^ Deux fils en spi*
raie on lâciies lient t et t' avec les deux pôles de la pile. Dans la figure
la touche sonnante est représentée au repos. La station où nous sommes
est, p:.r exemple, celle de Cantorbéry; Fi est le fil de de Ramsgate,
Ff le ciratit de terre entre Ramsgate et Ashford , Fs le fil d'Ashtod
à Cantorbéry; enfin deux ressorts, TunR, Tantre R% comtnuniquaDt,
l'un avec le fil Fs, l'autre avec le second fil de Télectro aimant,
pressent contre le cylindre de cuivre C. Ceh posé, si , en faisant faire au
tambour unquart de révolution, onamène les ressorts en contact avecles
deux fils qui font saillie en T et T', la pile est introduite eUe-mèoie
dans le circuit, le courant passe dans le sens indiqué par les fflèdwa,
et met toutes les sonnettes en mouvement, à Ram^ate, à Asb-
APPAREILS. -* TÉLÉGRAPHES A AIGUILLES. S$l
(bid, etc., etc. Celte uaïuItaMéité de carillon <^st trèB-bonne ri l'on
Toobh réveiller Tattention sur toute la ligne; mais elle a des incon-
. Ténients graipes^ s'il ne s'agissait, par exemple, que de mettre sur le qui-
vive l'employé de Ramsgate. Jl fallait donc construire une autre touche
sonnante qui permit d'envoyer le courant d'un seul côté, suivant les
besoins, et qui , en ne faisant sonner que dans une directioBt méniEi-
geftt le courant
Nous sommes toujours à Cantorbéry. Le tambour ou cylindre C ,
ûg. 9, est tout à fait semblable à celui du mécanisme précédent; il
est percé et garni intérieurement d'ivoire en t, f, T, T^; mais, au
lieu de simples saillies du fil intérieur^ le tambour est muni de deus
appendices ou fortes tiges, l'une plus courte T C, l'autre plus longue
ï' Z. A Â' est ime forte pièce de cuivre en forme d'ancre d'où part
un fil F plongé en terre à Gantorbéry même : le fil F| de Cantor-
béry à Asbford se rattache à la vis de pression Yi; le fil Fi allant de
Oantorbéry à Ramsgate se rattachée la vis de pression Yt; deux forts
ressorts Rt , Rs , liés aux extrémités du multiplicateur de la sonnerie ,
appuient contre les têtes des vis de pression Yi, Vi. Si maintenant
on tourne un peu le tambour, h droite, par exemple , la tige courte C
écarte le ressort Ri ; et si Ton tourne suflGsamment, le fil £ entre par
A en communication avec la terre, les pMes N cl Z de la batterie en-
^ trent alors dans le circuit Le courant suit bi direction indiquée par
les flèches, vienl'de G par le fil Et à l'électro-aimant , sort par le fil
Fi , vient en Y,, va par F| à Âshford, où il entre en terre, reviei:t
par la terre et le fil F en A, d'où il retourne en G. Le seul fil d'Ash-
ford est entré dans le circuit, celui de Ramsgate est resté dehors, et
le timbre d'Ashford a seul sonné. Si l'on avait tourné le tambour en
sens contraire, on aurait sooné au contraire à Ramsgate. Ajoutons que
le tambour est muni d'un très-fort ressort qui le ramène à la position
naturelle ou de repos dès que l'action de la maia cesse.
ENSEUBLB d'une ligne TÉLÉGRAPHIQUE AVEC TÉLÉGRAPHES A
DEL-x AIGUILLES. — Nous prendrons pour exempte la ligue de la
compagnie du chemin de fer du sud-est allant de Londres à Roches-
ter, et de Londres à Douvres» avec embranchement sur la route de
Kent à Tundbridge Wells, Maidstone, Ramsgate, Deal et iklargate:
le parcours total est d'environ 182 milles. La fig. 10 représente la
distribution des appareils sur celte vaste étendue de pays. Les lignes
noires droites représentent les fils ayant chacun leur manéro d'ordre
"SB! TÉLËIHtAPIOE ÉLECTRi^ICK.
i^tyZ,h.UB traits-^, -^ inâiqiieiit hs cariliimB, 1« points .«• les
jffpareîis tétégraphiqaeB; qb pomt . signale nu appareil à one d-
gi^, denx points .. entoorés d'an eercle les appareils à deux ai-
gnilles. Les stations sont distribuées en giwpes de sit on sept an plos ;
dans le plan « les dhrers groupes sont joints par des lignes oontinncB;
fls cessent là où les lignes cessent » se ooorbent à angle droit on se
divisent Le pins important des groupes est celui de Londres iilHNi-
Tres, snr les fib 1 et 2 qui passent par tontes les stationa inftrieores
et tontes les stations importantes foniiiies d'an phis grand nombre
d'ittstraments : à ces stations lés fils sont lonpos oomme nous Ta? eus
déjà ^pliqné, et rattachés par des liens on conducteurs secondaifes.
Les petites stations sont reliées par une seconde paire de fils 3 et A,
allant d'un bout à l'autre de la ligne , et s*arrêtant à Reigate • Ton-
bridge, Ashford, Folkstone, et famuait cinq groupes secondaires de
3 , 5, 6, is et 2 stations. Le groupe entre Dovfres et Londres a daq
instmnentB à double aiguille , le carillon ou alarme est Uniftt snr le
fil i, tantèt sur le fil 2. De Reigate au tunnel après Uerstham « il j a
deuK nouveaux fils 5 et 6; puis deux encore 7 , 8 « de Londres an
stations de Bricklayer's Anns, et deux enfin , 9 et 10 , de Londres i
Gravesende et Rochester , ce qui fait dix fils en tont entrant dans la
atation de Londres. Chaque station a son fil de terre, et tous les
groupes se terminent par une oooMnunication avec la^ terre , que Toa
étabUt soit en soudant l'extrémité d'un fil conducteur ou do fil d'on
des pôles de la pile aux canaux qui condaisent l'ean ou le gaz, soit en
creusant jusqu'il la terre humide pour enterrer une planche de enivre
soudée I ce même fiL Nous avons tu comment on utilisait le fil de
terre pour les sonneries et h transmission des dépêches.
Dam les circonstances ordinaires, les lignes d'embranchement té-
.légraphiqoes se terminent aux stations de jonction ; mais, pour parer
à tous les accidents et aux événements imprévus, on a créé dessories
dephtes-formes tournantes pour changer è volonté les communications
par les fils de la ligne prindpale , comme au moyen des aiguilles on
dninge h direction des convois sur les chemms'de fer. La plate-forme
imaginée par M. Walker est un cyliiidre de bois de buis dans kqœt
sont incrustées un certain nombre de lames de cuivre, et protégé par
une btrfle en acajou : une série de ressorts en aeler s'appuient contre
le cylindre et font saillie hors de la boite; les extrémités des fils con-
ducteurs se rattachent à ers saillies ou bouts. Les hmes de cuivre
APPARCnS. -> rtLtGM^BSS A AIGUItLCS. «3
«MUt dlqMMiétsde tclk Mrte^qne, dai» ose poritioa dmméd du cyKii-
Hadre, ies ressoru pfis deos à deux lonDeiit dos systèoies de eoupies
CMniniiiiH|««iil «nsembie par ies lanes, système qui chasge quand
en fait bire wi qaarc de réfcriution ao cytladre on tanbenr-plate-
forme. Qui^oefois lesdeux ressorts des fils d'embrancbenent ior-
HMDt ooople avec les ressorts du fil de terre, pendant qae le circuit
priocipal est- ouvert d'une ettréniHé à l'autre : qnelqaefbls»les ressorts
des fils d'enbrancbement forment couple avec kns deux fils qui remou-
im^la ligne principale, tandis que les deux fils qui la descendent sont
mis afecla terre à la station d'embranchement; dans ce dernier cas,
ies signaux de Londres, fig. 10, au lien d'aller à Douvres, vontmx
■smkFancbements, à Deal, par exemple, on à Ramsgate; et Londies
peut ainsi eommnnîqner directement sans intermédiaire de la station
de jimclion , Âhsibrd , avec les villes |du$ éloignées ; eette marche est
indiquée par les lignes pointées à la station d'AhafonL IL WaflDsr,
que ses fonctions de surintendant de cette immense ligne télégra-
phique font résider à Tonbridge, a élaUi dans son cabinet une plate-
forme double qui peut faite eommunîqner tour' à four son appareil
télégraphique avec Londres, avec la ligne de Nonh-Kent , avec Dou-
vrsB ou avec les embranchements. Cette plate-forme est toujours un
cfUndre ou tambour avec-lames de cuivre incrustées et rsssorts, mais
«ntrement dUsposés : en la faisant comnMNiiqoer convenablement ,
comme anssi la première piate«»forme avec les fils inférieurs de la
ligne, les signaux sont intervertis, et les déviations à droite sont rem-
placées par des déviatîonB à gauche, et réciproquement. Il faut lire
alois à l'envers , à moins que l'on n'ait recours à un commmateur
pour renverser aussi la, dkection des courants. 11 est enfin une troi-
sième plate-forme à un seul fil : die sert à converâr l'appareil à
double aiguille on un appareil à simple aiguille, agissant par Pun ou
l'autre des deux fils, ce qui est grandement utile ou même nécessaire,
quand par une cause queteonqué les denx fils ont été ameutas ao con-
>lact sur un ou plusieurs points de leur parcours, ou qoe l'un d'eux a
.été rompu. Dans les stations intermédiaires, cette plate formeest éta-
hSe de telle sorte qu'elle puisse nœttre en commimication soit le fil
inliérieur, soit le fil supérieur avec une des deux aiguilles : aux sta-
tions exurêmes elle permet de joindre les deux fils à l'une ou l'autre
desnignilles; et oifin , par une position additionnelle, elle met Lon-
dres en dehors du circuit, quand la station de Bricklayer's Am» y est
M4 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE*
.eotrée. Le pian 6g. 10 montre que les deux fils de Doavres i et 2 se
bifnrqaent à Londres et forment ans sorte de Y à deux brandies ;
l'une de8l>rancbes va à Londres» l'aulre à Brickhyer's Arms : le cou-
rant venant de Douvres se diviserait donc à la jonction; mais, en
r^e générale , c'est à Londres que doit abouiir lé courant complet ;
Bricklayer's Arms ne peut le recevoir qu'après avoir demandé II Lon-
dres, par le télégraphe établi sur les fils 5 et 6 , de rendre tes fils
libres. Chacune de ces stations a donc son tambour muai de lames de
cuivre et de ressorts, et il suflBt de le faire tourner de 90 degrés pour
briser ou compléter le circuit à un signal convenu. Des plates^fonnes
semblables établies à Gravesende et Wooiwicb permettent à Rocbesler
de correspondre directement avec une petite station du Nort-KenL
L'observatoire royal de Greenwich figure dans le plan , parce que
M. Hf alker espère que le jour n'est pas loin où des fils conducteurs
spéciaux relieront ce point capital avec toutes les stations télégraphi-
ques de l'Angleterre, et oà l'on pourra ainsi non-seulement transmettre
partout l'heure de l'observatoire, mais encore déterminer les longi-
tudes au moyen du télégraphe électrique.
Bureau du télégraphe. — Nous prendrons pour exemple le bu-
reau de la station principale de Tonbridge, dont la fig. 11 montre
l'importance majeure. Située à mi-chemin de Londres à Douvres,
elle est le centre régulatenr des communications tél^^phiqucs, l'a-
telier et le garde-magasin général où se construisent, sont déposés et
se réparent tous les appareils.
La Ubie principale porte quatre appareils, nn cinquième est posé
sur un piédestal appuyé contre le mur. Une partie des piles est cachée
dans les armoires situées au-dessous de la table, les autres sont relé-
guées dans une cour particulière; le public communique par des gui-
chets ouverts placés sur la gauche avec le bureau où sont reçues les
dépêches.
La fig. 12 montre Tensemble et la distribution des appareils et des
fils; les numéros 1, 2, 3, etc., indiquent que ces fils sont la continua-
tion de ceux indiqués fig. 10 ; les numéros additionnels 7, S, 9 dési-
gnent les fils de Tonbridge Wells ; la lettre T montre le fil de terre allant
aux conduits du gaz; la lettre S dénote un ûl supérieur on d'en
haut; la lettre I un fil inférieur ou d'en bas; les fils supérieurs sont
ceux qui viennent de Londres allant à Douvres, les fils inférieurs ceux
qui viennent de Douvres allant à Londres.
APPARULS. -* TÉLÉGRAPHES A AIGUILLES. Sft5
A est une tablelte d'acajou , porlant pour chaque fil un paraUw-
lierre analogue aux anciens, paratonnerres anglais, avec fil , coudé en
cuÎTre, pointe et boule : une seconde série de fils coudés opposés aux
premiers, munis aussi de pointes et de boules très-rapprochées des
premières sans cependant les toucher , sont vissés sur une tige ou
bande de cuivre soudée au fil de terre T. Pendant les orages on voit
très-souvent des aigrettes ou étincelles passer d'une boule ou d*une
tige à Taurre boule ou à i*autre tige, et cet ensemble de paratonnerres
a pour objet de faire passer l'électricité atmosphérique dans le soL
Comme ils ne préservaient pas suffisamment les appareils, on leur a
adjoint on substitué un second système de parafoudres P semblable à
celai que nous avons décrit pi. IV, Gg. 15 ; B est une tablette sur laquelle
sont fixées trois bandes de cuivre : Tune, £, n'est que la continuation
du fil de terre rapproché ainsi des appareils; les deux autres sont en
communication avec les pôles de la deuxième pile, placés ainsi sous la
main de l'opérateur. L'appareil! est le plus rapproché dei la fenêtre, ce-
lui devant lequel l'employé est assis fig. 11, il communique avec Lon-
dres et Douvres: 2 est un appareil à une seule aiguille^ fin d'un groupe
dont la tête est à Reigate : 3 est l'instrument correspondant avec Ton-
bridge Wells : 4 est le dernier appareil du groupe de Maidstone : 5 enfin
correspond avec le cabinet du surintendant. Les lignes pointées dessi-
nent les formes extérieures des instruments. Les lettres Z et G indi-
quent les points où aboutissent dans chaque appareil les fils allant aux
pôles de la pile. Un fil parti du fil de terre se rend à tous les appareils»
et va aux numéros 1,2,3 directement; aux numéros â i 5 à travers
les piates-iormes a, é, c. Leâ fils qui partent du côté gauche des mul-
tiplicateurs prennent tous la ligue d'en haut aliaotvers Londres ; ceox
qui partent du côté droit prennent la ligne d'en bas ou venant de
Londres: c'est ce dont on peut s'assurer en suivant le parcours des
Gis sur le plan. Quand des fils se croisent , il doit être bien entendu
qu'ils ne se touclieut pas.
La plate-forme e est destinée.à mettre l'embranchement de Maid-
stone en communication avec Londres. La plaie-forme double a sert à
laire correspondre l'appareil du surintendant soit avec Londres , soit
avec Douvres ; la plaie-forme é relie deux fils pris soit en haut, soit en
bas de la ligne 5 avec une seule et même aiguille, dans le cas d'un
contact accidentel. Pour montrer le jeu des plates-formes, suivons le
parcours du fil n"" i , premièrement , quand la communication coni-
?5
SM 1ÉL£6ftAPHIE ÉLECTRIQUE.
plète eatre Londres et Douvres est ouverie; secondenieiit, qoiiid Lon-
dres correspond avec Maidsione. Premier exemple : on sigiial cafof é
de Londres à Douvres, et dont la marche est indiquée par les petites
flèches, entre par le fil supérieur i , le premier fil à gauche ; va à la
plate-forme a^ y entre par le second bout, traverse la bdie et le q^-
Undre, et sort de l'autre côté par le bout immédiatement opposé; dans
cette position, la plate-forme présentait au courant m bout de fil de
cuivre uni à une bande incrustée dans le tambour, et qui en fait le tour:
de là, le courant va en ligne droite à la plate-forme é, où il entre par le
second bout à gauche, suit ta dbection indiquée par la flèche et sort
par lé premier bout du même côté; la lame de cuivre do tanbeor
doit dans cette position être assez longue pour que les ressorts des
deux boots communiquent entre eux par elle : le courant se rend en-
suite à la plate-forme c , entre par le premier bout à §a«che, ressort
par le second bout de gauche; les ressorts de ces deux boots appuyant
sur une même lame de cuivre du tambour, il vient à l'appareil télé-
graphique n<* 4, où il entre par la gauche du moltiplicateiir de gauche,
circule autour de Taiguille, quitte le multiplicateur de l'aigoUle pour
passer dans celui de la sonnerie, entre de nouveau dans la phte-fbnne
h par le bout supérieur à droite , sort par le second boot du méflK
côté, et quitte la station pour continuer sa course jwqn'à Oonvres
par le fil inférieur n* 1.
Second exemple : Un signal envoyé directement de Londres à
Maidstone soit la même route jusqu'à son arrivéeeà la ptato-forme c :
il entre alors par le bout supérieur de gauche, sort par le hout supé-
rieur de droite, vient à gauche de la bobine gauche de l'instnineat de
Haidstonc , n^" ii, circule autour de la bobine, et continue sa raoïe
jusqu'à Mârîdstone par le fil B, qui devient le n^" 1 de rombrsmchemeot
de Maidstone à Paddock-Wood. Les plates-formes sont construites de
telle manière qu'en même temps qu'elles éubUssent la communica-
tion avec une portion de la ligne, elles pourvoient complètement aox
besoins des autres portions en mettant tous les fils qui conduisaient à
la première portion en communication avec la terre, ce qui complète le
circuit aussi loin qu'il aille. Ainsi, l'opération qui joint les fils supérieurs
1 et^ avec Maidstone met la partie supérieure de l'ai^reil de ïMXf^
n* 1 en communication avec la terre, et la oorresponidanee reste libre
entre Tonbridge et Douvres. En suivant des yeux et en sens inverse
des flèches le fil qui vient de la bobine gauche de l'an^reU n"" i, on
APPAREILS. — TÉUÊGRAPHfiS A AIGUILLES. 387
te-^r^trotffe au second bout à gauche de la phle-forme e ; la Ikison
étaMie par la ptate-ferme est telle que le circail se continue par le
second bout du oftté opposé; ce second bout cocnmonîque avec le con*
dncteor le plus bas du même côté, et celui-ci par un fil avec le fil de
terre commun. La même chose a lien pour le fil 2.
On comprendra mieux l'action de la plate-forme a , en montrant
comment elle opère dans ses trois positions sur les deux fils qui, par-
tis dé l'appareil n*" 5, viennent y aboutir. Quand le circuit se termine
à la station de Tonbridge , le courant passe directement à travers la
bcrfte au côté opposé, oà l'on voit trois bouts communiquant avec la
terre par un fil commun : quand ou la tourne pour finir. le circnit à
Londres, la route du courant est au dehors de la boîte, du côté par
lequel il entre; et si le circuit doit se terminera Douvres, le courant
passe à travers le tambour pour sortir par la paire de fils qui passe
entre les deux boites , et tout est disposé de telle sorte, que la terre,-
dans ce cas, communique avec celui des fils qui ne donne pas passage
zxx courant
Un mot seulement sur la plate-forme au seul fil h. Quand il n'y a
pas d'accident , le tambour se présente aux ressorts de façon que les
bouts en cubre s'assemblent par paires, deux paires de chaque côté
de la boite : c'était sa position quand nous tracions la marche du
courant \ travers le fil 1. Mais admettons que les deux ffls d'en bas
ont été amenés au contact, et qu'il faille les rénnhr en un seul avec
le multiplicateur de gauche de la station deToubrl(^e : le fit d'en
haut va du côté droit de la plate-forme à l'aiguille de gauche , et les
deux fils du milieu sont les fils d'en bas; il suffit de tourner le tam-
bour dé 90 d^rés pour qu'une même lamé de cuivre soit touchée
à la fois par les tmis ressorts « et unisse les deux fils avec une seule
•aiguille, en même temps que l'autre aiguille reste en dehors du circuit.
Si l'accident avait lieu sur les fils supérieurs, on tournerait le tambour
en sens inverse pour les faire communiquer avec une seule aiguille.
Le plan fait mieux comprendre aussi le jeu des sonneries. Dans la
marche du fil n<* i, que nous avons tracée, le courant, après avoir
traversé le multiplicateur gauche de rinstrument n^» 1, passait dans
la bobine ou électro-aimant de la sonnerie avant de s'élancer vers
Douvres; dans cette disposition le carillon aurait sonné ; mais, en tour-
nant la poignée de ki sonnerie, on ouvrirait un court circuit, et le
courant passerait sans faire sonner par les fils \ lus gros + : ces fils se
35.
3ft8 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
ccMitinaent dans l'appartemeiit, et l'employé peut aussi établir ]e court
circuit à ^ sans se lever de son siège. Le ûl de la sonnerie de Maid-
stone n** U s'implante sur un troisième fil distinct de celui du multi*
plicateor. Le fil n"* 5 I descend à Télectro-aimant, va de réioctro-ai-
mant à la double touche sonnante , fig. 9 , et de là il reiiionte au fil
de terre T placé sur la tablette B. Le fil de la sonnerie de Tonbridge
Wells n"* 9 suit une marche semblaUe; il va seulement tout d'abord
à la touche sonnante, ensuite à Félectro-aimant, puis au fil de terre:
le fil 4 S, qui vient de Reigate, fonctionne de même. Le plan montre
les contours des boites des sonneries avec les appuis sur lesquels elles
posent, appuis auxquels les touches sonnantes sont fixées. Un appareil
supplémentaire permet d'établir à chaque instant un court circuit,
pour réduire au silence les sonnettes que le service des autres stations
pourrait mettre en mouvement.
« Les dispositions que nous venons de décrire, dit en terminant
M. Walker, se retrouvent dans toutes les stations, plus ou moins mo-
difiées suivant les besoins de chacune d'elles. Cet aperçu rapide suffit
pour faire comprendre au lecteur le plus inexpérimenté combien le ser-
vice devient facile par un heureux arrangement des communications ï
établir entre les divers instruments. J'aurais pu m'étendre longuement
sur les avantages de cette belle station; j'aurais pu montrer comment
on peut recevoir une portion de la dépêche venant de Douvres sur
une des extrémités de la table, en même temps que sur l'autre extré-
mité on transmet à Londres la première portion ; comment on peut
couper le fil conducteur sur plusieurs points pour éprouver sa conduc-
tibilité ; comment on constate les variations de l'isolement et les aug-
mentations de résistance , pour mettre en évidence les points faibles et
les réparer ; comment l'œil du chef de service peut de son cabinet, pen-
dant le jour, et de son lit, pendant la nuit, s'étendre sur la ligne en-
tière, transmettre les ordres en toute occurrence et en tout temps, avec
la rapidité de la pensée, » etc., etc.
Il ne sera pas inutile d'ajouter encore quelques mots sur le voca-
bulaire du télégraphe à deux aiguilles et le mode de correspondance.
Voici d'abord le vocabulaire complet
A. Deux mouvements vers la gauche de l'aiguille gauche.
B. Trois mouvemedts vers la gauche de raignillc gauche.
. G et 1. Deux mouvements de l'aiguille gauche ; le premier à giuche,
le second à droite.
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES A AIGUILLES. 3SS
D et 2. Deux moaTements de raiguHle gauche ; le premier à droite,
le second à gauche.
E et 3. Un seul mouvement de Taigoille gauche vers h droite.
P. Deax mouTements à droite de l'aiguille gauche.
G. Trois mouvemenis de Taiguille gauche vers la droite.
H et Ix, Un mouvement vers la gauche de Talguille droite.
I. Deux mouTement» vers la gauche de l'aiguille droite.
J est omis, on te remplace par G.
K. Trois mouvements vers la gauche de Taiguille droite.
L et 5. Deux mouvements de Taiguille droite ; le premier à droite,
le second à gauche.
M et 6. Deux mouvements de raignilie droite ; le premier à gauche,
le second à droite.
N et 7. Un seul mouvement vers la droite de Taiguitle droite.
O. Deux mouvements vers la droite de Taiguilie droite.
P. Trois mouvements vers la droite de Taiguille droite.
Q est omis, on lui substitue K.
R et 8. Mouvements parallèles, vers la gauche, des deux aiguiller
S. Deux mouvements parallèles*, vers la droite, des deux aiguilles.
T. Trois mouvements parallèles, vers la gauche, des deux aiguilles.
U et 0. Deux mouvements parallèles des deux aiguilles; le premier
à droite, le second à gauche.
y et 0. Deux mouvements parallèles des deux aiguilles; le premia*
à gauche, le second à droite,
lY. Un mouvement parallèle des denx aiguilles vers la droite.
X. Deux mouvements parallèles des deux aiguilles vers la droite.
T. Trois mouvements parallèles des deux aiguiiles vers la droite.
Z est omis, on lui substitue S.
Le signe +, appelé stop par les anglais, est le point final par lequel
celui qui envoie la dépêche annonce que le mot est fini ; il s'indique
par un mouvement de l'aiguille gauche vers la gauche. Ce signe sert
aussi à celui qui reçoit la dépêche pour indiquer qu'il ne comprend
pM : quand il comprend , il montre la lettre E : deux fois £, ou deux
mouvements de l'aiguille gauche s'emploient pour dire oui.
Les mots attendez , atiez toujours ^ gravés sur l'instrument, sont
d'utiles signaux. Si Londres s'adresse à Douvres quand Douvres est
occupé et ne peut prêter attention à la correspondance que Londres
veut aitamer « Douvres dirige le Iwut inférieur de ses aiguilles sur la
S90 TÉLÉGRAPHIE ÉlfCTRIQUE. .
lettres R, et dit par là méoie : attendez, Quafii il est redeveonlifare
et prêt à receToir le message , il dirige les aiguilles sur W, ce qui
veut dire : atiez.
II est surtout important pour les deux stations qui ouvrent une cor-
respondance de bien s*enteBdre avant que de conunencer. Il faut que
celui qui reçoit sache qui lui envoie , et que celui qui envoie un
message sache bien si c'est la station avec laquelle il veut corres-
pondre qui le reçoit réellement. On grave au-dessus des six grandes
lettres R, C, £, H, N, W les noms des six stations du groupe^ et ces
stations seront désormais toujours désignées par ces lettres. Dans
l'appareil, fig. 12, R est Londres, E Tonbridge, H Ashford, N Folk-
stone» W Douvres. Si maintenant Londres veut correspondre avec Ton-
bridge, il dirige pendant quelques instants son aiguille sur E; chaque
mouvement fait sonner le timbre de Tonbridge, qui, comme nous
Tavons vu , se trouve sur le même fil que Taiguille gauche ; Tattea-
tion de l'employé est éveiUée; il fait sortir sa sonnerie du circuit,
et transmet à Londres le même signal , ce qui veut dire implicite-
ment : C*e»$ iien^ je suis à mon poste : Londres est alors sûr
d'être attendu à Tonbridge. Il dirige ak>ra Taiguille sur la lettre R
qui le désigne sur Londres^ et Tonbridge sait à son tour que c'est
Londres qui lui parle, et en répétant ce même signal R, il dit qv'il
l'a reçu. Londres alors sonne de nouveau à Tonbridge , la corres-
pondance commence, et Tonbridge montre après chaque mot la< let-
tre £, compris, ou la croix +, p€ts compris. Quaad la dépêche est
achevée, Londres produit deux déviations de l'aiguille gauche vers la
gauche; l'employé de Tonbridge les reproduit s'it n'a rien à ajou-
ter , et procède è la transmission de la dépêche à sa destination ul-
térieure.
Deux employés du télégraphe peuvent modifier leur vocabulaire,
de telle sorte que les stations intermédiaires qui voient leurs signaux
ne puissent pas les déchiffrer. Ils peuvent convenu*, par exemple,
que les déviations à droite se liront à gauche et réciproquement, pour
l'une des aiguilles ou pour toutes deux; 2'' que l'aigoille gauche do'
viendra une seconde aiguille droite, ou l'aiguille droite une seoonée
aiguille gauche; S"* que l'aigoille droite deviendra l'aiguîHe gauche, et
l'aiguille gauche Taigutlle droite, etc. , etc.
Les chiffres sont écrits sous . certaines lettres, et le signe H suifi
d'une croix + indique que c'est le cbiffl-e qu'on va montrer et non b
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES A AIGUILLES. m
lettre conreapoiriaMe. Pour éf ilcr toal6 errair , le correspondant ré^
pète avsBitèt le même sigae H + , mdiqnaBt par là qu'il attend vm
dbUte et mm pas dm lettrew. La lettre 'W interposée entre les cbîAret
sert à séparer ks fractions complexes on décimales. Ainsi H£W N
signifie on 4d. livres 7 sons, on UZ pieds 7 pouces, ou AS benves
7 minutes, etc. Des signaux spéciaux indiquent les périodes, les
paragraphes, les mots soulignés, ou d'autres circonstances impor*
tantes : les employés ont inventé un signal pour rire et pour exprimer
leur étonnement, etc., etc. Les employés anglais sont si lûen exercés
qu'ils expédieraient les dépêches les plus difficiles, alors mémequ'au*^
cune lettre, ou chiffre, ou signal ne seraient indiqués sur le cadraade
leur appareil.
L'extension que l'on peut donner an secret des correspondances est
illimitée. Le gouvernement et les particuliers peuvent , quand il leur
platt, écrire leurs dépêches en langage mysténeox, ou intervertir à
Tolonté l'ordre des lettres de Talphabet, de série qu'ils aient seuls Ja
def de l'énigme. Ce fait se reproduit souvent en Angleterre, où les
messages à transmettre sont reçus avec la déclaration qu'ils sont se-
crets. Gomme ce message a une bien plus grande importance pour
celui qui l'apporte ou qui le reçoit, et qu'il exige de la part des em-
ployis plus de temps et de précautions , le prix de transmission est
beaucoup plus élevé. Le mode le plus simple de vocabulaire secret
consiste à dire dépendre la valeur des lettres d'un élément nysté*
rieux, une phrase, une sentence, le nom d'un grand homme td^^c,
etc. Supposons par exemple que la' dépêche à transmettre soit ceBe-
ci : Attaquez V ennemi dans s&n camp, et qu'on prenne pour
def : Ationst enfants de ia patrie, en admettant que les vingt-ciaf >
premières lettres différentes de ce vers répété représenteront les* vingt-
dnq lettres de l'alphabet; alors les lettres qui signaleront la dépêdie
en question seront aeeodnimqfahhgtsagdui^nniaei
Tous les juges compétents s'accordent à dire que le plus excelient
des télégraphes électriques, généralement pariant, est le télégraphe è.
deux aignîÛes que nous venons de décrh*e. QuoiquHl exige FempU
de deux fils, il mérite la préférence dans le plus grand nombre de»-
cas, ) cause de sa simplicité, de son inbillibililé presque absoliie, de
b facilité avec laquelle les manivelles se prêtent aux mouvemenls è
exécuter, de la rapidité de transmission des dépêches, etc. , etc. :
aussi le télégraphe à deux aiguilles est-il le plus universéKemest^
391 TÉLÉGRAPHIE ÉLEOTRIQUC.
adopté en Angleterre. M* Brégaet nous a aflinné qae s*il avait été
libre, que si radministration ne s'était pas cro liée parles antécédents
du télégraphe de Ghappe, il n'aurait pas hésité à installer sur leslipes
françaises le télégraphe à deux aiguilles. Dans quelques circonstances
particulières , cepl?ndant , les télégraphes à lettres ou à imprimer les
dépêches , que nous décrirons bientôt, satisferont mieux aux bcscniis
du service.
Il nous semble inutile de décrire et de figurer le télégraphe à quatre
aiguilles, employé sur le chemin de fer anglais le Great- Western : les
manivelles sont remplacées par des touches, et une disposition parti-
culière des fils conducteurs facilite la manœuvre.
TÉLÉGRAPHE A DECJC AIGUILLES ADOPTÉ EN FRANCE,
Le système télégraphique adopté par TÉtat, sur toutes les lignes
irançaises, se compose essentiellement :
V D'une pile ;
â"" D'un conducteur;
3^ D'un appareil manipulateur;
6"* D'un appareil récepteur.
La pile fournit à volonté un courant que le conducteur transmet
d'un bout à l'autre de la ligne. Le manipulateur, placé dans la station
où se trouve la pile, règle de lui* même l'emploi du courant et forme
des signaux que le récepteur reproduit à la station opposée.
Plie» — La pile en usage est celle de Bunsen.
Conducteur, — Le conducteur a été d'abord un fil de cuivre; en
emploie maintenant un fil de fer. Le fil de fer est un conducteur p'us
imparfait , mais il coûte beaucoup moins et se brise beaucoup moius
facilement. Nous supposerons un fil de fer, soigneusement isolé entie
deax stations J et B, de telle façon qu'un courant, parti de la station À,
arrive ï la station B sans avoir éprouvé aucune altération. £n d'an-
cres termes, nous supposons que, la pile donnant 20« à la boussole Je
la station J , une boussole comparée, placée à la station B , donac
aussi 20*'.
AppareU récepteur. — A , fig. 1, planche VIII ^ est un cylindre
de laiton renfermant un ressort d'horlogerie et portant une roue den-
tée qui engrène un pignon; l'axe. de ce pignon porte une deuxième
nwe dentée, qui engrène un deuiième pignon, etc. , etc. Enfin , Taxe
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES A AIGUILLES. 393
du dernier pignon porte nne roue d'échappement 6 h ayant quatre
dents. On monte l'appareil comme nne montre, a?ec une clef qa*on
fait loorner sur le carré c, Ia ressort d'iiorlogerie étant alora tendu,
et sa force de tension se transmettant à la roue d'échappement par le
système des pignons et des roues dentées , la roue é tend k tourner
d*nne manière continue; mais elle est retenue par une ancre ou four-
chette oblique d, fixée à un axe horizontal «/* et pouvant décrire avec
lui un petit arc autour de la ligne cf. L'amplitude de cet arc. Ton-
vertnre de l'ancre, ses dimensions et celles de la roue d'échappement,
sont calculées de telle façon que, pour une oscillation complète de
Tancre </, la roue d*échappement ne peut échapper que d'une dent«
L'axe tf se termine par une petite fourchette f qui lui est fixée.
Entre les deux branches de cette fourchette passe le coude horizontal
d'an levier vertical mn^ terminé par une plaque de fer doux jmq^
et mobile autour de pq. Deux boutons à vis x et y^ placés en regard
i'im de l'autre , et pouvant se rapprocher ou s'éloigner dans le sens
des oscillations du levier, en règlent à volonté l'amplitude. En repnl
de la plaque fnq , et à une très-petite distance, se trouve un élcc*
tro-aimant £. La plaque pnq est retenue dans son pins graml éloi-
gnement de l'électro-aimant par un ressort à boudin r.
Toutes ces diverses pièces sont renfermées dans une boite fig. 2.
L'axe de la roue d'échappement sort de cette boite eu a et porte à
cette extrémité une petite aiguille noire. Dans la même botte, et à
côté» se trouve un autre système toute fait {pareil. La pointe de l'axe
de la roue d'échappeuient de ce deuxième système sort de la boite en
un point a\ situé sur la même horizontale que a; elle porte aufsi
une petite aiguille noire. Ces deux aiguilles sont les indicateurs d*un
télégraphe horizontal.
Le ressort à boudin r est relié à un fil qui va s'attacher à la gorge
d'une poulie g. L'axe de cette poulie sort de la boite au point h et
porte une aiguille mobile $ur un cadran divisé : il se termine par une
partie carrée , disposée de manière à recevoir une petite clef. L'em-
ployé peut ainsi , sans ouvrir la boîte de son appareil , tendre ou dé-
tendre le ressort et apprécier le degré de tension par les divisions du
cadran.
Tel est V appareil récepteur destiné à reproduire les signaux à la
station qui reçoit : nous allons voir comment ou les obtient par les
passages et les interruptions successib d'un courant.
394 TÉLÉGRAPISIE ÉLECTRIQUE.
Signaux; — Si on fait passer un courant dans le fil de Télcclro-al-
mant, le fer doux devient un aimant, la plaque pnq est attirée,
l'axe ef, entraîné par le coude du levier mn et par la fourthette f,
&tt une demi-oscillàtion ; il en est de même de l'ancre d. Une des
dents de la roue d'échappement passe entre les branches de Tancre,
et la roue tourne de â5^ L'indicateur du télégraphe tourne du méine
angle, de sorte que, s'il est parti de la position horizontale, la Ogare
qu'il représente maintenant est le signe 2, fig. 3 ou le signe 2^, suivant
la direction de l'échappement. Dans tons les appareils , les disposiffons
sont prises pour que ce soft le signe 2. Si on interrompt le courant,
Fancre revient à sa première position, la dent de la roue d'échappe-
ment se dégage, et la roue tourne encore de ^5*" ; il en est de même
de l'indicateur, et on a le signe 3. En faisant passer de nouveau le
courant, en rinterrompant encore, on obtiendrait les signes 4> 5, 6,
7,8, 1, fig. 3.
On obtiendrait de la même manière les huit positions de l'autre in-
dicateur : 2' 3' û' 5' 6' 7' 8' 4'.
En combinant chacune des positions du premier indicateur avec
toutes les positions du deuxième, on obtient 64 signaux différents re-
présentés fig. k. Chaque signal sera indiqué par les nombres réunis
des deux colonnes de la fig. Ix, dont il est le point de rencontre, en
commençant toujours par le nombre de la coloime verticale, on écrira
donc 2 2', 2 3', etc., etc., etc.
Pour dénommer ces signaux , on est toujours convenu d'appeler
cinq, dix, quinze, les angles de 45% de 90* et de 135 degrés, et d'a-
jouter cie€ ou terre, suivant que l'indicateur est au-dessus ou an-des-
sous de l'horizontale. La dénomination commence toujours par la
gauche : ainsi, le signe 6 3^ s'appelle quinze-ciel, dix-terre.
Lorsque l'indicateur est sur l'horizontale, on dit zéro; lorsqu'il est
sur son prolongement , on dit grand zéro : ainsi, 2' s'appelle zéro
dnq-terre, et 5 Z' grand zéro cinq-terre.
Dans la correspondance , on n'emploie aucun des signaux oà se
trouve un grand zéro ; on les conserve pour des phrases convention-
nelles d'un usage journalier pour lés besoins dn service.
5 sert à obtenir les signaux verticaux : ainsi , on est convenu qne
toutes les fois qne , dans une transmission , le signal 5 se présen-
tera , on ne devra en tenir compte que poor écrire verticalement
le signal suivant : exemple : 5 / 7 ft' indique que 7 h' doit être éefft
APPAREILS. — TlLÉGBAPHES A Aie€ILL£S. SM
venicaleiBent et deticitt /. H faot toujours relever le signal par It
ganehe.
ManipuUueur. — Pour faire le signal 7 4^ il saffit que dans Té**'
lectro-ttmanl de gauche le courant passe trois fois et scHt trois fois k^
terroonpo, et que dans i'électro -aimant de droite 11 passe denxfoiaeti
soit sedeorailt interroaipo une fois. Le manipulateur pourrait donc se^
rédaire à une simple touche, au moyen de laquelle l'employé étahli^^^
rait ou imerromprait le courant suivant la forme du ngnal. Mais ,
oUigé do la sorte à conipter le nombre de ses mouvements pour pm»
doire un signal donné sur un récepteur qu'il n'a passons les yeut, il
aurait besoittde donner à son travail une attention trop fatigante, ce qui
pourrait nuire à l'exactitude et à la vitesse. On a alors^ imaginé uà
appareil sur lequel l'employé forme le signal avec deux manivelles. Les
dispositions sont telles que la série nécessaire des passages et des in-
terruptions du courant se produit par le fait même de la mani<-
pnlation.
Une r^ue en bois à quatre cames, ^, fig. /i, est boulonnéoà Tex*
trémité d'un arbre en ferT^p : cet arbre tourne dans une douille J3,
placée au sommet d'une colonne verticale C, tout entière en métal* -
La douille B se termine, du côté opposé à la roue à cames, par une
plaque métallique circulaire Z), sur la circonférence de laquelle on a
pratiqué huit entailles à 45^ les unes des autres, à partir du diamètre,
horizontal : on appelle cette pièce le. diviseur. Du même côté se
trouve adaptée' à Tarbre pp une manivelle à ressort M , munie d'une
dent /pouvant entrer dans les entailles du diviseur et y être mainte^
nue par la pression du ressort. La manivelle AT , fig. ii et 5 , l'arbre
pp et la roue j4 tournent ensemble. Si, dans la rotation, la maniveUo
s'arrête dans chaque entaille du diviseur, il est aisé de voir qu'elle
figurera avec Thorizontale les angles télégraphiques.
Le pied de la colonne présente, dans la partie siioée au-dessous de
la roue à cames , une masse d'ivoire dont la surface ai est inclinée.
Deux petites surfaces de laiton a et ^ sont isolées entre elles dans la
masse de l'ivoire et ne communiquent métalliquement avec aucune
pièce de l'appareil. Un ressort en acier ca, mobile autour du centre
Cy s*appuîe par son extrémité a sur la surface d'ivoire; il fait corps
avec la partie cd située au delà du centre e. En d est un petit rou-
leau q«, pressé par un ressort ^s'appuie constamment sur la jante
de la roue ^; il est destiné h adoucir le frottement. Les dimensions
396 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
des cames et la longueur du ressort ca sont calculées de telle fâçoa
que , si la roue vient à tourner , rextrémité a du ressort ca passe
successivement de a en 6 , mais ne dépasse pas ces deux limites. On
voit aisément que, la roue ayant quatre cames, pour une rotation en-
tière de la manivelle , le ressort exécutera quatre oscillations corn*
plètes; les cames étant symétriquement disposées, il ira de a en é on
de 6 en a pour chaque rotation partielle de /i5^ L'axe de rotation en
c est en métal, il est Bxé sur la colonne, qui se trouve par cela même
constamment en communication métallique avec le ressort ca. Trois
boutons à vis, disposés pour recevoir des bouts de fils, sont piacèi
Tun sur a, l'autre sur £ , et le troisième en un point quelomqne h
de la masse métallique de la colonne.
Supposons maintenant que , dans l'état de repos , c'est-à-dire la
manivelle étant horizontale , le ressoii ca s'appuie sur la surface a.
On attache un des pôles de la pile au fil de terre , Pautre au bouton i,
et le fil de la ligne au bouton h. Tout ceci se passe à la station A. Â la
station B , on attache le fil de la ligne % on des bouts du fil de l'électro-
aimant de l'appareil récepteur^ tandis que Tauti^c bout est attaché aa
fil de terre. Le bouton h étant isolé , le courant ne peut pas se pro-
duire; mais si on amène la manivelle à û5** de sa position, c'est-à-
dîre au chiq-tcrrc , l'extrémité a du ressort ca vient sur é , et le
courant peut passer de la pile au bonton é, au bouton /k, par le
ressort et la colonne, sur la ligne, dans l'appareil récepteur de la
station B et dans la terre. En passant dans l'appareil récepteur, il
fait agir réiectro-aimant sur le levier, la roue d'échappement tourne
de h^"" et Pindicateur du télégraphe passe au cinq-terre. Si on amètic
la manivelle au dix-terre , le ressort ca revient sur a, le courant ne
passe plus, le levier retombe, la roue d'échappement tourne de 45*
et l'indicateur passe au dix-terre , etc. Ainsi l'indicateur figurera
sur le télégraphe de la station B le signal que l'employé fera sur le
manipulateur de la station A.
Nous n'avons encore assigné aucune destination au bouton a. Il va
nous servir à recevoir le courant de la station B par le même fil qui a
transmis celui de la station A , sans qu'on ait besoin de rien déranger.
Il suflBt pour cela de prendre les dispositions suivantes :
Diêposition pour transmettre et recevoir par te même fit.
— Pour simplifier la question , nous ne parlerons d'abord que d'un
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES A AIGUILLES. 3W
seul fil et d'un seul indicateur ; i! sera ensuite facile de passer à deux
fib» deux manifeltes et deux indicateurs.
Chaque station a son récepteur, son manipulateur et sa pile. Dans
chacune d'elles on attache 1"* un pôle de la pile au fil de terre ; 2"* Tau-
tre pôle au bouton b; S"" le fil de la ligne au bouton h; tc* une des
extrémités du fil de l'électro- aimant au bouton a; 5^ l'autre extrémité
au fil de terre. Dans la figure 6 , les piles P, P' sont représentées
chacune par un élément , les récepteurs par leurs électro-aimants £, E\
et les manipulateurs par les trois boutons a,h, h^ a\ h\ h\ ^X par
les ressorts ca^ c'a\ qui, comme on le sait, doivent toi^ours être
en communication métallique avec les boulons h, h\ La ligne est
dans rétat de repos. On voit en effet qu'aux deux stations A et B ,
les ressorts des manipulateurs étant sur les communications a et a\
les deux piles sont sans action. Mais si l'employé de la station A fait
un cinq 'terre avec sa manivelle, le ressort passe de a sur 6 et
se dispose comme l'indique la figure 7. Le boulon a ebt maintenant
isolé , par conséquent le courant parti de la pile P s'en va sur la ligne
sans passer par Télectro aimant E , arrive en a\ passe par le ressort
et par h\ entre dans le fil de l'électro aimant E^ forme par consé-
quent un cinq-terre sur le récepteur de la station B et s'en va à la
terre. Si A repasse à l'état de repas , B peut , en faisant un cinq-
terre^ lui envoyer son courant par if\ la ligne a\ le ressort h\ le fil
de E et la terre.
Ainsi au moyen de la terre on économise un fil pour le retour du
courant, et, au moyen des deux boutons a été qui mettent, lorsqu'il
le faut , l'appareil ou la pile en communication avec la ligne , on peut
se servir du même fil pour transmettre ou recevoir.
Il est maintenant facile de se rendre compte de la marche des ap-
pareils avec deux indicateurs ; pour cela , il y a deux fils sur la ligne ,
l'appareil à signaux se compose de deux parties identiques; il en est
de même du manipulateur : ce sont deux lignes à côté l'une de l'autre;
mais il n'est pas nécessaire d'avoir deux piles. On eu prend une seule,
on attache son pôle zinc au fil de terre , et on dérive son pôle cuivre
sur chacun des deux fils. Elle fournit à un seul en particulier ou à
chacun des deux à la fois une même quantité d'électricité; mais elle
dépense deux fois plus dans le deuxième cas, pourvu cependant que
sa résistance soit négligeable devant celle de la ligne : car s'H en était
autrement, la résistance totale no serait pas diminuée de moitié lors-
IfS TÉLÉGRAPHIE ÉLECTBIQUE.
^'oo paaseraii du cas d*ua seul fil au cas de tous les deux, et Pk-
tcnsité du courant principal ne sérail pas doublée. Celte iiteonté se
partage entre les deux fils : la quantité de conraot qui paswiit par
chacun d'eux serait donc plus iaible lorsqu'ils agiraient sinudtané-
ment
La figure 9 représente la disposition générale des fils a?ee des ap-
pareils doubles.
Comment il faut d'abord régler un récepteur, — Nous avons
supposé que la ligne était tellement bien isolée que le courant se trans-
mettait d'un bout à l'autre sans éprouver aucune altération. Supposons
toujours cette condition remplie; il faut néanmoins que l'intensité du
courant soit assez grande pour développer dans le fer de l'électro*
aimant une force magnétique susceptible de vaincre l'inertie du levier,
ia force du ressort et les divers frottements qui se produisent : ceue
intensité peut être déterminée à l'avance , sans le secours de la ligne,
dans le cabinet. Elle dépend évidemment de la tension que l'on donne
au ressort et de la distance du fer de l'électro-aimint à la plaque da
levier. Cette distance doit être telle, que, dans le cas de l'attraction ,
le fer de l'électro-aiorant et la plaque du levier^ aussi rapprochés qn'on
le voudra , ne se touchent cependant pas ; car le fer n'étant jamais
parfaitement douz^ et l'attraction magnétique au contact devenant
excessivement énergique, on aurait à craindre un excès de force re-
tardatrice qui gênerait la rapidité des mouvements. Cette condition
étant remplie , on donne au ressort la tension nécessaire pour rappeler
le levier avec rapidité , et on cherche , en augmentant graduellement
l'énergie de la pile , le degré de la boussole que donne , en passant
par l'électro-aimant , le courant nécessaire pour que le récepteur fonc*
tionne : lorsque ce récepteur est employé sur une ligne, on fait con-
naître ce degré : toutes les boussoles sont comparées : l'employé n'a
donc qu'à demander à son correspondant le nombre d'éléments de
pile qu'il faut pour que le courant qui lui arrive , passant dans son ap-
pareil et dans sa boussole , donne le degré qui lui a été désigné.
Conditions d'une grande vitesse. — - Pour obtenir une grande
vitesse , il est bon de donner au ressort un excès de tension et de se
servir d'un courant un peu plus intense. Il faut en entre que le fer
soit aussi doux que possible et le ressort d'horlogerie trè»-fort ; mais
ces deux dernières conditions ne dépendent plus de l'emploré , c'est
APPAREILS. — TÉUÊGBAPHJSS A AIGUILLES. 309
lorsque le conslracteur livre soo appareil qu'il faut ezainiaer si elles
sont hiea remplies.
Toutes ces dispositioDS éuut exactement observées , et la ligue étaut
toujours eu bon état, uu employé fait cent signaux à la oûnute , et le
récepteur les reproduit fidèlemeut On a même dépassé cette limile.
Moyen de recofinaiire une erreur et de ia corriger^ — Pour
anrr^er les erreurs de transmission on se sert des pédales de l'ap-
pareil et de Vinierrupteur de pite.
Pédales. — • Un ressort assez éloigné de la plaque 'du levier pour
ne pas gëuer ses mouvements peut presser sur elle à volonté, faire
osciller le levier, et par conséquent faire tourner L'échappement et
l'indicateur du télégraphe. Il est mis en mouvement , s^jàs ouvrir la
Ixiite du récepteur, au moyen d'une petite tige dont l'extrémité se
présente extérieurement à la portée.
Interrupteur de pile. — Sur la surface d'un petit plateau circu-
laire en bois A est incrustée une languette métallique a6, portant à
son extrémité i un bouton à vis. En e se trouve une incrustation mé-
tallique et un autr^bouton. Une languette métallique ae^ qu'on peut
frire mouvoir autour du centre au moyen du bouton d , se recourbe
de manière à presser sur la surface du bois par son extrénûté e; m
et ab communiquent métalliquement par le centre a. On peut donc,
en tournant le bouton d^ établir ou interrompre à volonté la commu-
Bicati<m métallique entre les boutons 6 et. c.
On place ce petit appareil entre la pile et le manipulateur, c'est-à-
dire que l'on attache au bouton h le fil venant du pôle cuivre , et que
l'on fait partir de c un fil qui va s'attacher au manipulateur; de sorte
qne, la manivelle étant au cinq-terre^ le courant ne passera pas si
les boutons 6 et c de l'interrupteur ne sont pas en communication.
Nous sommes maintenant en mesure de corriger une erreur aussitôt
qu'elle se présentera.
Dans les transmissions secrètes , remployé , ne voyant que la forme
du signal, n'a rien pour lui indiquer une erreur de l'appareil; il est
alors convenu qu'on ramènera le télégraphe au repos après chaque
série de dix signaux. Gela s'appelle donner le fermé règlement
taire. Le papier sur lequel on écrit étan^ divisé en conséquence, on
n'a pas besoin de compter pour savoir Ut où commence une dizaine et
Jk où elle finit
Lorsque le fermé régkmentaire n'arrive pas» on tourne la manivelle
400 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
pour envoyer le courant , et indiquer par là au correspondant que sa
transmission devient irrégulière. Le courant qu*ii envoie détruisant
celui qu*on cherche à lui faire parvenir, il semble qu'il ne doive re-
cevoir aucun avertissement ; mais si Ton a soin de tourner rapidement ,
on parvient toujours à profiter d'une de ses interruptions de courant
et son récepteur fonctionne. Il arrête à l'instant sa transmission. Cha-
cun ramène ses indicateurs et ses manivelles au fermé. Ces deux opé-
rations se font à la main. On se sert des pédales pour ramoner les
indicateurs, mais il faut avoir soin de couper la communication sur
Tinterrupteur pendant qu'on ramène les manivelles , afin de ne pis
envoyer sur la ligne des courants qui , faisant marcher le récepteur du
correspondant , l'empêcheraient d'arriver au fermé que de son côté ^ et
au même moment , il cherche à obtenir en agissant sur ses pédalesi
On demande ensuite la répétition de la dernière dizaine et la trans-
mission continue. Cette rectification n'exige pas certainement, poar
être faite , autant de temps que nous mettons à le dire ; c'est Talfaire
de quelques secondes.
Pour la transmission en lettres , on a pris vingt- six signaux sur les
soixante-quatre que fournit le télégraphe, et chacun d'eux signifie nue
lettre ou une de ces terminaisons qui se reproduisent souvent Li
figure S his donne les signaux correspondants aux diverses lettres et
aux terminaisons.
L'employé connaît les lettres , il comprend la transmission en h
snivant , il lit pour ainsi dire sur son récepteur. Dès lors , le fermé
réglementaire après la dizaine devient inutHe. Cependant , pour pins
de clarté , on donne un fermé ( — ) à la fin de chaque mot Dans le
cas d'une irrégularité , on fait répéter le dernier mot de la même
manière qu'on a fait répéter la dernière dizaine dans la transmissi(W
en signaux. Il arrive souvent que , pour économiser du temps, lorsque
celui qui reçoit n'a pas compris, il fait rapidement un tour de mani-
velle, et le correspondant répète le dernier mot, sans qu'il soit néces-
saire de \m préciser la question.
Travail avec un seul fil , une stuie fnamvetie et nn seul
indicateur. — Lorsque, par une cause quelconque, un des fib
vient à faire défaut, on travaille avec une seule manivelle. Le signal
se fait alors en deux temps. Avec la manivelle disponible» on fignre
successivement les deux angles télégraphiques que contient le signal,
en commençant toujours par l'angle de gauche. Ainsi, pour indiquer
APPAREILS. ^ TÉLÉGRAPHES A AIGUILLES. 401
55% 84', 17', 11% 28% avec la manivelle gaocbe on figurerait ; 55, 84,
17, 11, 38; avec la nuinivelle droite on figurerait : 5' 5% 8' b\ V 1\
1' 1% r s\
La vitesse n'est pas diminuée de moitié, comme on pourrait se le
figurer au premier abord. On parvient av«c une seule manivelle aux
deux tiers de la vitesse que Ton atteint avec deux.
Manipulation. — Si on veut que l'indicateur et la manivelle
figorent le môme signal, il est indi^nsable de tourner cette dernière
toujours dans un même sens, qui doit être celui de la rotation de
l'échappement. Nous avons déjà indiqué le sens adopté pour tous les
récepteurs; il faudra donc, en partant du fermé, abaisser la oiaDivetle
et avancer toujours dans ce sens pour passer au signal suivant
On imprime à la manivelle un mouvement de rotation d'une vitesse
uniforme, si on tourne son bras d'une manière uniforme ; mais l'in-
dicateur, obéissant instantanément au passage du courant, doit néces-
sairement changer de position par sauts brusques. C'est pour cela
qu'il ne ùut pas dépasser avec la manivelle l'entaille du diviseur qui
correspond au signal que Ton vent fahre, car le ressort du manipula-
teur arrive sur le contact de )a pile, et l'indicateur passe brusquement
à la position suivante, liH^sque la manivelle en est encore éloignée.
Pour ne pas occasicmner de faux signaux, on doit donc s'habituer à
iaire entrer, à la fin de chaque développement, les dents des deux
manivelles dans les entailles du diviseur. Cette précaution si utile n'est
pas une cause de lenteur pour l'employé qui, dès le principe, en a
contracté l'habitude.
Dans une manipulation rapide, pour que k lecture des signaux sur
le récepteur soit facile, 1<> il faut faire en sorte que les deux mani-
velles arrivent en même temps aux deux positions qui déterminent le
signal; 2^ il faut mettre toujours le même intervalle entre deux signaux
consécutifs. La première précaution rend le signal plus clair , mieux
défini et facile à saisir au premier coup d'oeil ; la seconde donne à
celui qui reçoit la faculté de régler son attention, qui devient alors
moins fatigante.
Telles sont les conditions qu'il faut remplir pour bien manipuler,
c'est-à-dire pour foire sur le récepteur des signaux exacts et faciles à
lire.
. Les surnuméraires ont une tendance à vouloir d'abord obtenir une
grande vitesse; cette tendance est mauvaise. Qu'ils s'habituent d'abord
26
402 TÉUÈGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
Il un travail régulier, ib acquerront ensuite par Tusage une vitesse
uniforme et véritable, au lien de cette vitesse apparente, qui n*a
d'autre résultat que d'occasionner un grand nombre de répétitions et
d'allonger ainsi la durée des transmissions.
Disposition d'un poste téicffraphique. — Dans les cas de
dérangement on se sert de plusieurs petits appareils, connus généra-
lement sons le nom de commutateurs , parce quMls servent ï chan-
ger à volonté la marche du conrant. Ils réalisent des dispositions
simples et commodes plutôt qu'indispensables. Ce sont de ces choses
qu*on invente à mesure qu'on en a besoin, et il eût été pem-étre
plus naturel d'attendre une occasion pour en parler; mais cette mé-
thode eût embarrassé l'exposé des faits, sans jeter aucune clarté sur
les explications.
La Gg. 9 représente la disposition d'un poste télégraphique. Les
commutateurs sont tous & leur place. Nous allons leur donner nn noiti,
les décrire et indiquer leur fonction. Il nous suffira , dans fa suite,
toutes les fois que nous en aurons besoin , de les rappeler par leor
dénomination.
Pour simplifier les dessins, nous avons réduit le récepteur ^ I ses
deui électro-atmants et le manipulateur B, B, h ses trois commoai-
cations métalliques.
Interrupteur de pile. — c est Tlnterruptenr de pile que nom
connaissons déjà. Il est placé sur le fil venant de la pile, avant d*ar-
Hvcr au manipulateur. Il sert à interrompre le courant que Ton envoie.
Commutateur complexe, — D est le commutateur complexe. U
est placé sur les fils de la ligne, au delà du manipulateur. Toutes les
parties ombrées sont métalliques et fixes, à l'exception des deux lan-
guettes, mon, m' o* n\ qui sont mobiles autour dès centres o, </.
On réunit les points a, a' aux communications e, e', dn manipulateur.
On attache /"au fil de terre, et c, </ aux fils de la ligne. La forme des
parties métalliques odc^o* d! o\ est telle, que les extrémités n, n'
sont toujours en communication avec les fils de la ligne par e, (f^
lorsque les extrémités m, m! sont successivement amenées sur a, J,
sur h,h\ ou sur o, o*. Il résulte de là que, les languettes mobiles
étant dans ta position indiquée sur la figure, la ligne est coupée et ses
fils n'ont aucune communication avec les appareils du poste. Si on
amène les extrémités m, m' au contact de a, a\ la communication
est rétablie et les appareils sont en mesure de fonctionner. Si on les
APPAREILS. — TÉtÉGHàPUES A AIGUILLES. 40S
amène toutes les deax au contact de /*, les deux Tils de la ligne sont
directement en communication arec la terre, et tous les courants qui
arrivent vont se perdre dans le sol sans traverser les appareils. Enfin,
si, m éunt en contact avec a, on amène m' sur Oy les deux fils de la
ligne seront tous les deux en communication avec le côté gauche da
récepteur et du manipulateur ; tous les courants venant des (ils de la
ligne passeront par te côté gauche de Tappareil , et ceux qu*on enverra
par le côté gauche du manipulateur se diviseront sur les deux Gis de
la ligne: on dit alors que les deux fils sont réunis à gauche. On pour-
rait de même les réunir à droite.
Nous n'avons rien dit des communications é, 6^; elles nous servi-
ront un peu plus loin.
Commutateurs de récepteur, -^ E^ B^ sont its conmitttat^im
de récepteur : ils servent k changer le sens du courant dans te fil des
éteclro-aimants; ils sont placés sur les fils qui vont du manipulateur
au récepteur et du récepteur à la terre. Décrivons le commutateur S t
£/ lui cal identique, a, ^, o^ r/,é, sont de» parties tnétalllquei fixes |
net 0 communiquent entre elles par un Ql incrusté en dessous dans te
aiaw« du bois. Deux languettes métalliques m 0 n, p^q^y mm mo*
biles autour do centre. On attache en h te fil venant du bouton d du
manipulateur» en a le fil de terre, en e un des bouts du fil de i'étoc^
tro^aimant, et Tautre en d. Si les languettes mobiles se trouvent sur
ad et he, le courant entre par e dans Télectro^aimant et sort par <f ^
si on leur imprime un petit mouvement de rotation » de manière à les
amener en M et ce^ le courant entrera par d et sortira par a ; il par^
cosirradonc réiectro-aimant en sens inverse, dans les deux cas.
Régulateur de pile. — F est le régulateur de la pîle : il est placé
entre la pile et l'interrupteur ; c'est lui qui sert à augmenter ou à di*
minuer te nombre des éléments qui envoient te courant sur la ligne;
a, 6, o, d, e sont 5 parties métalliques fixes : celle qui part du point a
va seule jusqu'au centre , où elle communique avec une languette
m o, dont l'extrémité m peut être successivement amenée au contact
de 6, e, d, e. La figure représente, eu P, une pile de 12 éléments.
Le pôle zinc libre du dernier étant mis en communication a?ec la terre,
on réunit par des fils le pôle cuivre du h*, avec ù; celui du 8% avec 0;
celui du 10* avec d, et celui du l5% avec e; a est réuni avec le bon-
ton a de l'interrupteur, de sorte qu'en amenant successivement l'ex-
404 TÉLÉGRAPHIil ÉLECTRIQUE.
trémité m au contact de 6, do c, de dei de e, on peut envoyer sur la
)igne le courant de 4, de 8, de 10 ou de 12 éléments.
Déviations. — Au moyen de la boussole ^ et des commutatears
Hj /, £, on peut mesurer les intensités du courant,
l"" Reçu ou envoyé par le fil supérieur;
2'' Reçu ou envoyé par le fil inférieur ;
3® Provenant des dérivations du fil supérieur au fil inférieur, et réci«
proquement ;
h? Provenant des dérivations de chacun des fils à la terre.
Ces opérations étant faites par chacun des deux postes corres-
pondants^ on obtient ainsi 16 nombres, 8 dans chaque poste, qui,
par leur comparaison , donnent une idée de l'état d'isolement de h
ligne; cela s'appelle prendre its déviations. Voici les dispositions
adoptées et la manière d*opérer :
Les commutateurs J7, /, Kj connus sous le nom de cammutai&ttrs
de déviations , se composent tout simplement de deux parties métal-
lique» fixes a, 4, avec lesquelles on peut metU'e en communication ,
au moyen d'une languette mobile, un boulon c placé an centre, et
pouvant recevoir un fil. Aux points c, & du commutateur complexe,
les fils de la ligne sont dérivés sur les pœnts a et i de £r. Le centiv e
de H est attaché à une des extrémités du fil de fa boussole ; Taotre
extrémité de ce fil est attachée au bouton c de /. Le point 6 de / est
réuni au bouton h 4e l'interrupteur de pile, tandis que a de / com-
munique an S^ de terre.
Coupons mmntenant la ligne sur le commutateur complexe, en ame-
nant les extrémités m, tn' sur le bois; mettons en communication le
centre c de / avec son point 6, faisons la même opération sur H : nous
envoyons qiaintenant le courant sur la ligne par le fil supérieur; ce
courant passe dans le fil de la boussole, et nous pouvons en mesurer
l'intensité. Nous obtiendrons de même l'intensité du courant envoyé
par le fil inférieur, en amenant de 6 sur a la languette mobile de H,
Si nous voulons recevoir le courant envoyé du poste correspondant,
amenons la languette de / en a au âl de terre. La ligne étant toujours
coupée sur le commutateur complexe, nous recevrons dans la bons*
sole le courant venant successivement par le fil supérieur on par le
fil inférieur en amenant la languette de ff sur ^ ou sur a.
Pour mesurer la somme des dérivations du fil supérieur au fil infé-
rieur, le poste correspondant coupera les deux Gis sur son commu-
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES A AIGUILLES. 405
tateur complexe ; sur le nôtre, nous rétablirons le fil supérieur seule-
ment; nous amènerons au cinq-terre la manivelle de gauche de
notre manipulateur; nous amènerons la languette de ff sur le fil infé-
rieur en a et la languette de / sur le fi! de terre en cl La quantité de
courant qui Ya du fil supérieur au fil inrérieur tiendra passer dans
notre boussoief et nous pourrons la mesurer. Cependant , si le fil
inrérieur présente quelques dérivations à li terre, nous n*aurons pas
entièrement ce que lui transmet le fil supérieur.
Noos obtiendrions de la même manière la somme des dérivation
do fil inférieur au fil supérieur. Il faudrait alors rétablir la commu-
nication par le fil inférieur, couper celle du fil supérieur, amener an
einq-terre la manivdte de droite et la languette de H sur 6; les fils
restant toujours coupés sur le commutateur complexe du corres-
pondant.
Pour avoir la somme des dérivations à la terre, les fils sont coupés
sur le commutateur complexe dans les deux postes correspondants;
la languette de / est amenée sur la pile en 6. En amenant ensuite la
languette de H successivement sur é et sur a, on obtient la perte de
chaque fil.
Yoici les conventions faites entre les deux postes correspondants A
et B, pour obtenir la régularité des mouvements nécessaires à l'exac-
titude des déviations. Le poste A indique au poste B que Ton va
prendre les déviations. Le poste B accuse réception de cet avis et
coupe immédiatement la ligne ; il reste dans cette position pendant
deux minutes, et mesure les dérivations d'nn fil sur Fautre et les perles
par la terre. Pendant les deux minutes suivantes, A coupe la ligne et
B fait de son côté les opérations que A vient de faire. A l'expiration
des deux minutes, A envoie son courant successivement parles deax
fils, et reste une minute sur chacun d'eux ; B envoie ensuite le sien
de la même manière et pendant le même temps.
Les déviations sont prises deux fois par jour, le matin et le soir.
Le fiésultat est consigné sur un registre spécial qui mentionne en
même temps TéUt de l'atmosphère au moment des observations. Pour
rendre les résuluu tout li fait comparables, on emploie toujours un
même nombre d'éléments. On se procure ainsi le contrôle quotidien
de la conservation deTisolement. *
Les déviations, comme nous venons de les prendre, ne donnent ni
les intensités du courant, ni les grandeurs des dérivations telles qu'elles
406 TÉLÉGRAPHIE ÉLiiCTRlQtli.
evîstcnl lorsque; la ligne fojiclionce. Ainsi , la quantité du couraiit
que nous avons reçue dans la boussole n'est pas celle qui serait pa^ssée
par le Ql de rélectro*aiu)aut , si on Tavaii laiss^^e dans le circuit i la
perte d'un fil pendant le travail est réellement la différence des inten-
sités du courant envoyé et reçu par la ligne et le fil de Télectro-ai-
mant du récepteur. Mais nous remarquerons que les déviations prises
tous les jours ne peuvent pas avoir pour but de régler la force de la
pile nécessaire à la marche des appareils ; elles sont pour Tinspectcur,
chacgé de rentreticn de la ligne, un moyen de contrôler U conser-
vation de riaolement , et alors les indications sont plus faciles et plus
claijres Iprsqu'on fait abstraction du fil des électroraimants, dont la
résistance est très-grande et pour lequel l'isolement est indépendant
des variations du temps.
Il est utile de connaître l'intensité du courant passant par la ligne
jBtle fil de de réleciro-ainiant lorsqu'on prend un récepteur nouveau
et qu'on veut obtenir le degré de courant qui lui est nécessaire pour
Xonctionner ; il en est de même lorsqu'il se produit une perte consi-
dérable sur la ligne et qu'on ne .veut pas dépasser le degré du récep*
teur en fa'sant augmenter la pile du correspondant Le commutateur H
va nous servir pour ces deux cas. Son bouton C est réuni au bou-
ton « de H ; son point a è une des cxirémitcs du fil de l'élcctro-aîaiant
de droite, et son point 6 à une des extrémités du fil de l'électro-aj*
mant de gauche. Disposons le commutateur du récepteur de telle
laçon que le courant, venant de la ligne» entre par d; enlevons la
communication en e; amenons la languette de K sur i et celle de I
sur il. Le courant, venant de la ligne par le fil supérieur, traversera
)e fil de rélectro<^imant de gauche, viendra dans la boussole en pas^
swi par Kt 6t ira i^e perdre dans le sol par a de L Nous obtiendrions
de la même manière le courant venant par le fil inférieur et par l'éleo-
tro-aimant de droite.
Staiiûn intermédiaire. -^ Une station intermédiaire suppose
au moins deux stations correspondantes; elk doit donc avoir au moins
deux postes» La figure 10 représente les deux postes de la station B*
qui correspond d'un côté avec la station A par la ligpe de A» de Tautre
i^TC la station C par la ligue de C. Pour simplifier le dessin » aoos
avons supprimé les bous^oles et les çomiuulateura de dilations.
Tout ^t doublet à l'exception de la pile et de la commanicaiion
terrestre; mais, pour qu'il n'en résulte aucun inconvénient* il bat
ÂPPAKfclLS. -^ TKLKGRAPHlilS A AlGLJLLtS. 407
que la communication terrestre soit dans des conditions parfaites de
conductibilité : car« sans cela » le courant venant de A pour B, ou
pariant do B pour A , se dérivera sur la ligne de C. Si donc B transmet
des signaux sur la ligne de A pendant qu'il en reçoit de la ligne de C,
la dérivaiion sur la ligne de C du couraiit envoyé sur la ligne de A.
détruira une partie du courant qui vient de C, toutes les fois que A
et C feront passer leur courant en mOme temps , et B recevra de C
des signaux irréguliers.
Comfnunication directe. — La figure 10 montre Tusage des
communications^, l^ des commutateurs complexes. On voit, en effet,
que les communications ^, ù sont réunies par un fil, et qu'il en est
de même des communications ^^ ù\ De sorte que , si on tourne en
môme temps dans les deux commutateurs les languettes mobiles sur
6 et £^ la ligne de A sera reliée i la ligne de C Les deux postes de
B seront paralysés, et A pourra parier directement avec C. Ç*est ainsi
qu'on établit la communication directe entre deux stations séparées par
une station intermédiaire.
Si au delà de G se trouve une W station E , on pourra de même
établir la communication directe de A avec £, en disposant en coQsé-
qiaeoce les commutateurs complexes de G, et ainsi de suite^
Si la station B contient trois postes communiquant de trois côtés
différents avec trois stations A , G , £ , on réunira par un môme fil Ici
communications é des trois commutateurs, par un autre ûl les trois
conimunicaiions é\ Il est aisé de voir que B pourra mettre successi-
vement les trois stations A, C, £, deux à deux, en communication
directe» et conservera sa communication avec la troisième. Il lui suffira
pour cela d'amener sur les communications ^, i^ les languettes des
commutateurs complexes des deux postes correspondant oux deux
stations qu'on veut mettre en communication directe.
On agirait de la même manière si B contenait quatre» cinq, etc.,
postes communiquant de quatre» cinq, etc., côtés différents avee
qoatrOt cinq, etc. , stations.
Dansks moments d'un bon isplement^on peut étabUr une cpmmu»
nication direcft entre deux stations très-éloignées » et la transmiftîioii
est encore facile et bonne, pourvu qu'on ait soin d'augmenter la pile
en proportion de la résistance. Mais , lorsque le temps est mauvais»
les dérivations qui se produisent, assez faibles d'ailleurs pour ne pas
diminuer de beaucoup l'énergie do courant sur une section de ligne
408 TÉLËGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
ordinaire, peuvent cependant devenir considérables avec un cerraîn
nombre de sections réunies, et atteindre une limite telle, qu'une aug-
mentation très-grande du nombre des éléments soit insuffisante pour
travailler. On est alors obligé de renoncer à la communication di-
recte, et on reprend la transmission de station à station.
L'augmentation de l'intensité des dérivations avec la résistance est
une des raisons qui condamnent les sections de lignes trop longues ;
nous en trouvons une autre non moins décisive dans l'influence des
orages.
Relais. — On peut cependant, au moyen d'appareils connus sons
le nom de refais, envoyer des signaux à grandes distances, par les
temps de pluies ou d'orages qui n'arrêtent pas la transmission sur les
sections de lignes ordinaires.
Le relais fig. 11 se compose d'un électro-aimant et d'un levier en fer
doux, disposés absolument de la même manière que dans le récepteur.
Dans sa position d'attraction, le levier vient toucher une pointe a com-
muniquant avec une pile P.
Si la station A veut parler directement à la station C, B met la ligne
de À en communication avec l'électro-aimant de son relais et la I^ne
de G avec le levier. Il est aisé de voir qu'avec cette disposition , tons
les courants partis de A mettront la pile P en communication avec la
ligné de C. La station C recevra donc un courant toutes les fois et
pendant tout le temps que la station A enverra le sien. Les signaux faits
sur le manipulateur de A se reproduiront sur le récepteur de G à la
distance de deux stations , tandis que les courants employés à faire
cette transmission n'éprouveront individuellement que les modifîca*
tiens et la résistance résultant du parcours d'une seule section.
Tel est le principe du relais. t\ faut maintenant obtenir les conditions
pratiques nécessaires pour pouvoir transmettre et recevoir entre A et
G sans que B ait à s'occuper d'autre chose que de mettre son in-
strument dans la ligne, lorsque A ou G le lui demanderont On o*a
pas encore employé les relais , et il est évident que la question ne
peut être résolue que par plusieurs expériences sérieuses. Par con-
séquent, nous ne dirons rien des relais complets qui n'existent en-
core qu'à l'état de projet Quelles que soient d'aillenrs les diqio-
sitions adoptées, il sera très-facile de s'en rendre compte, le prin*
cipe une fois bien compris.
Dérangements, — Lorsque la force du courant et le ressort du
APPAREILS. ~ TÉLÉGRAPHES A AIGUILLES. 409
récepteur sont convenablement réglés et que la ligne est en bon
état , le mouvement des indicateurs du télégraphe concorde parfai-
tement avec celui des manivelles; les dépêches passent alors régu-
lièrement et avec rapidité. Mais, s'il survient un dérangement quel-
conque , soft sur la ligne, soit dans Tappareil, soit dans la pile, la
transmission devient irrégulière , le fermé réglementaire ne se pré-
sente plus après le dixième signal , et le télégraphe reproduit des
signaux inusités dans les transmissions. Nous allons analyser les prin-
cipaux cas qui peuvent se présenter.
Filstnétés. — Lorsqu'il vient à s'établir une communication entre
les deux Gis , en un point quelconque de la ligne , entre les sta-
tions A et h, le courant parti de A par le fil supérieur, par exempte,
arrive en ce point et se partage en trois parties. Une partie re-
vient en A par le fil inférieur; les deux autres arrivent en B, cha-
cane par un fil. La boussole accuse TexistenCe de tons ces courants
et donne leurs intensités. On dit alors que fes fiis sont mêlés,
qo'tï y a mélangt des fiis. Supposons , en effet , qu'avant le
mélange le courant de douze éléments donnât vingt degrés ; et ad-
mettons que la communication au point de mélange soit aussi bonne
que possible : le courant qui revient sera de même intensité du fil su-
périeur au fil inférieur, et réciproquement; supposons-le de quinze
degrés ; appelons D la longueur en kilomètres du fil de la ligne ; x
désignant la distance de la station A au lien du dérangement, 2 x sera
la longueur du circuit du courant qui revient, et on aura , en expri-
mant que les intensités sont 9ù raison inverse des résistances :
ifo : iis : : 2 a; : />, d*où a; = '
2ii5
i,^ et i,5 sont tes intensités correspondant aux degrés vingt et
quinze. Elles sont exprimées par les sinus des angles de vingt et de
quinze degrés. D étant évalué en kilomètres, la valeur de x exprimera
en kilomètres la distance cherchée.
On peut fiùre, comme vérification , le même calcul avec les dévia-
tions de la station B, et on doit trouver a/ = /> — x.
Si le contact au point de mélange est mauvais : ou bien il produit
une dérivation qui est faiblement accusée par la boussole, mais qui ne
gène pas sensiUeuient le travail par les deux.tils; ou bten les indica-
410 TÉLÉGRAPHIE ÉL£CTRlQli£.
tioDs du niélango se présentent encore, ma» avec naoins d'iotepsité.
Dans ce dernier cas, Il faut encore couper la çomamnicalion par uo
des fils, travailler avec l'autre, et prendre les déviations aussitôt que
possible. S*il n*y a qu'un point de mélange, on peut encore le déter*
n^tner. On fait le calcnl avec les observations de la station A , et on
trouve une valeur de x trop grande. On fait aussi le calcul avec les
observations de la station B, et on trouve une valeur de sb" aussi trop
grande. Nais le lieu cherché se trouve entre les deux points ainsi dé*
terminés ; et comme Terreur provient , dans les deux calculs , de la
même mauvaise communication» il suffira de partager la distance des
deux points trouvés en deux parties proportionnelles aux distances
X et «'.
Si, par une cause quelconque, co calcul est impuissant à faire
découvrir le lieu du dérangement, il faut employer une méthode pra*
tique , plus longue il est vrai» mais infaillible. On se place à la siatjoo
A et on envole un surveillant couper les deux fils de la ligne successif
vement en plusieurs points. Ces points sont disposés à l'avance pour
qu'on puisse iuterrotppre et rétablir la epmmunicaiioa promptement
et avec la plus grande facilité. On eiivoie le courant par le fil supé*
rieur et oi) met la boussole dans le fil inférieur. Toutes les fois que
les fils seront coupés en deçi du lieu du dérangement, la boussolo
donnera xéro; elle constatera l'existence d'un courant au moment de
la première coupure faite an delà. On peut donc rapprocher autant
qu'on le veut deux limites entre lesquelles le lien cherché se trouve
compris. On visite ensuite en détail l'ij^ervalle de ces deux limiteSL
Fits rompus. — Lorsqu'un fil vient à se rompre , il peut se
placer après la rupture dans des positions très-variées par rapport au
fil intact ; et, dans chacun des cas, les indications du récepteur et de
la boussole sont différentes. Discutons quelques exemples.
1^ Les deux iouls du fli rompu tombent à terre san$
toueher ie fil intact, ^* Un seul ùidicatenr fonctionne h chaque
station. La boussole donne des indications normales par le fil intact.
Par le fil rompu , le courant envoyé est d'autant plus intense que le
lien de la rupture est plus rapproché et que la commonfiation avec
la terre est meilleure; mais ou ne reçoit rien h Textrémîté opposée.
On travaille alors avec le fil intact et on prend les dévlailoos aussitôt
que possible.
Le Meu du dérangement peut encore ici être déterminé par uno
APPAR£ltS. ^ TÉLÉGRAPHES^ A AIGUILLES. kU
double proportion, an naoyvn des déviaUoQsde A et de B. Si cesdeut
proportioos ne s'accordent pas poqr dopner le même lieu , on ne
pourra rien conclure; il faudra jilicndre que la rupture soit reconnue
par le surveillauL
2'' Un des bovtê du fil rompu reste attaché au fil inta4ii.
— Dans Tune des stations on a les indices des fils mêlés, et dans
l'autre ceux du fil rompu.
Fii rompu sur une tr diction, — Mauvaise soudure.^\}fxî\
rompu sur une traction, ou sur lequel se trouve une mauvaise soudure*
s*il n'arrête pas complètement le passage du courant, diminue au moins
son intensité dans une proportion considérable. Un seul des indica-
teurs fonctionne à chaque station. La boussole donne zéro ou très^poo
de degrés par Je fil défectueux. Les déviations sont absolument im-
puissantes à déterminer le lieu do dérangement , qu'il est anssi im'*
possible de dccouvrir dans une visite en waggon. U faut alors faire
réunir les deux fils successivement en divers points de la ligne, La
communication à la terre étant établie par les deux fila à la station B«
on envoie le coujpant de la station A par le fil mauvais. Tant que la
liaisoa des fils sur la ligne sera faite en deçà do lieu de dérangement «
la boussole donnera le courant normal, puisque le circuit se cooti-*
Buera par le bon fil à partir do point de réunion; mais, aussitôt qu'elle
sera faite au delà, on n'aura plus de courant ou presque plus. On peu|
ainsi rapprocher autant qu'on le veut les deux limites entre lesquelles '
il faudra faire des recherches pour trouver le défaut
Communication d'un^ à la terre, — Lorsqu'on s'aperçoit
qu'un fil éprouve une perte par la terre, il faut employer le système
des coupures successives. Tant que la boussole donnera zéro, oo sera
sûr que la dérivation existe au delà de la coupure.
Règle géaérale : toutes les fois qu'un dérangement se manifeste» si
on est en transmission, il fiut d'abord chercher à continuer par tous
les moyens dont on peut disposer, prendre ensuite les déviations, et
les étudier pour aller à la recherche du dérangement.
Voilà dans tous sea détails l'appareil et le mode de correspondance
définitivement et exclusivement adoptés par l'administration française
des télégraphes. Ces détails sont fidèlement extraits de l'instructioo
toate récente rédigée par M. Bergoo, inspecteur, et imprimée avec un
très grand luxe à l'imprimerie nationale en mars dernier. Les appareils
ont été construits par M. Brégoet, mais, affirme-t-ou, aur des dessins
412 TÉLÉGRAPHIE ÉL£C1RIQU£.
donnés par Tadministration , c'est-à-dîrc par M. Foy , qui se réserve
Fhonneur de ceite transformation du télégraphe h deux aiguilles.
Cette transformation est-elle heureuse? Nous persistons à affirmer
qu*au lieu de reproduire sur place et d*uoe manière tout à fait incom-
plète les signaux de la télégraphie de Chappe , il valait incomparable-
ment mieux les désigner et les transmettre par des nombres avec
l'appareil à deux aiguilles; ou mieux, dessiner d'avance ces mêmes
signaux sur un appareîH cadran pour les montrer tout dessinés à la
station d'arrivée. G'e^t un travail pénible que d'avoir il représenter
sans cesse, à l'aide de-deux manivelles assez pesantes et par des mou-
vements différents imprimés aux deux bras, un signal tout à fait arbi-
traire et qui ne dit absolument rien à l'esprit. Quelle différence de
cette manœuvre complexe, fatigante, sujette à erreur, à la simple agi-
tation à droite et à gauche de la poignée des manivelles dans le télé-
graphe anglais! le télégraphe français n'est à proprement parler ni nn
appareil à aiguilles , ni un appareil à cadran ; il a tons les inconvé-
nients de ces deux systèmes d'appareils sans en avoir ni la simplicité,
ni les avantages. L'Inconvénient signalé dans notre première édition
nous semble toujours très-grave. Dans tous les appareils de M. Whcat-
stone , le stationnaire ne volt pas seulement sur le transmetteur on
communicateur le signal ou la lettre qu'il veut transmettre; il les voit
encore après qu'ils ont pénétré dans le courant, si Ton peut s'exprimer
' ainsi ; il les voit reproduits par le courant sur le cadran de sa staiion;
le télégraphe fonctionne devant lui et pour lui avant de fonctionner à
distance. Cette disposition ingénieuse li|î sert de contrôle et lui donne
une sécurité de plus. Il nous semblait que, pour une multitude de rai-
sons graves, l'administration française devait renoncer définitivement
au mode de reproduction mécanique des signaux Chappe , cette opi-
nion a été partagée par la commission extraordinaire constituée par
M. Dufaure et présidée par M. Séguier ; mais rien n'a pu ébranler la
ténacité de M. Foy. Si nous nous en rapportions à des documents
dignes de foi, chaque jour amènerait de nouveaux mécomptes ; la cor-
respondance télégraphique serait souvent interrompue, les dépêches
ne seraient transmises qu'avec beaucoup de peine et de fréquentes
répétitions ; ^'intensité de courant exigée par la forme partieolière des
appareils serait énorme; on emploierait quelquefois pour assurer le
service jusqu'à 30 éléments de Bunsen : ce serait une dépense exces-
sive, etc. D'un antre cdié, des hommes en qui nous avons lonte con-
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHIA A AIGUILLES. 443
fiaocc, M. Goonel , par exemple» nous affinnent que les appareils de
radminîstratioa foDctionnent au moins aussi bien que le léi^apbe
anglais à deux aiguilles , et sans un courant de force extraordinaire.
En présence de ces aflSnnations contradictoires» il est impossible de
fonnuler un jugement définitif. Nous conserverons encore dans cette
édition les dessins du premier télégraphe Foy.
Télégraphe à aiguiiles représentant tes signais des téU^
graphes anciens : appareil primitif, — Planche XI. 11 se com-
pose de deux corps de rouages placés sur une même platine , mais
dépendants Tnn de l'autre. Le tout est renfermé dans une botte dV
cajoo. Le dessin représente une Tue prise par derrière.
E, E, E' sont trois électro-aimants : dans le dessin, celui de gauche»
est le seul qui soit montré enveloppé de fil. Chaque fil qui enveloppe
les électro-aimants £, £ va s'enrouler autour de Téiectro-aimant E^
de sorte que celui-ci est formé d'un fil double.
G D est une phtine sur laquelle sont fixés les deux rouages, munis
chacun d'un ressort comme forée motrice et d'un échappement.
F» palette de fer doux attirée par Taimant B.
B» bras de levier de la palette qui porte à son extrémité une che-
ville G, qui entre dans une fourchette faisant corps avec l'axe de
Tancre G.
O, centre de mouvement de la palette et du bras de levier B.
R » roue d'échappement munie du nombre de dents convenable»
et fixée sur l'axe qui porte l'une des aiguilles indicatrices des si-
gnaux.
F» bras aussi, fixé sur l'axe de la roue, dont l'objet est de faire lâcher
la détente d'une alarme dont on voit la disposition.
V» y, vis qui servent à limiter les oscillations du bras B pour assu-
rer les fonctions de l'échappement.
T» T» petits treuils pour tendre les petits ressorts r, r, dont le bat
est de ramener le bras B ^ son point de départ, après qu'il a été at*
tiré par l'aimant de £.
B, B' , boulons où viennent s'attacher les conducteurs de la ligne
télégraphique. Il y en a deux de chaque côté de la botte, mais dans le
dessin on ne peut en voir qu'un.
H, H'» H, H', boutons oà se rendent les fils des aimants ; ils com-
muniquent en B , B' par des bandes de cuivre placées le long de la
botte. Entre les pôles de l'aimant £' peut osciller un barreau aimanté
4U TÉLÉGRAPHIE ÉLEOTRIQUC.
A, qal porté à une eitrémité une partie dentée engrenant dans on pi-
gnon sur Taxe duquel est placée une troisième aiguille indicatrice des
signaui.
Suivant le sens de i'atmanutlon de Féleetro-aimant, le barreao est
attiré d'un côté et repoussé de l'autre t dans ce mouvement II bit
tourner le pignon, et par eonséquedt ralguiile qu'il porte d'un quart
de tour ; celte aiguille est donc , suivant le sens da courant , horizoa-
taie eu perpendiculaire.
L, L, levier que Ton peut faire mouvoir ft la main pour rectifier h
position des aiguilles quand il survient quelque erreur.
TÉLÉGRAPHE A AIGUILLE DE M. ÉAIN.
Il est représenté fig. i , pL IX : fi est la caisse du télégraphe, BB Isi
deux bobines en Ihms recouvertes d'un fil très^fin ; A A sont deux demi-
aimants formant un cercle interrompu sur deux points, et fixés i sfl
diamètre en cuivre A A « mobile autour d'un axe iiorizonlal a. Les
deux iaterruplions dans la figure sont situées au centre des bobines;
et les pôles de même nom sont (rii^cés en présence Tun de Taatre.
Le diamètre AA porte sur son axe une aiguille aa' , verticale lors^
qu'elle est en repos, qui se meut en dehors de la caisse devant ooe
pbque portant les signes I, V, et qui dans les déviations à droite et à
gauche indique l'un ou l'autre de ces signes. P est la pile, Z son pôle
xinc , et C son pôle cuivre : deux fils fi , />i unissent ces pôles imt
deux vis de pression Vi , v't . SS est un support en bois portant sur sa
face antérieure les lames circulaires de cuivre ^ , f i , ft« t\, U^ ^s*
iéf i\ : lesl&mes /j et i\ sont Isolées l'une de l'autre, ainsi que (% et
l't , i\ et U ; mais U et f s , i\ et U sont unis par des bandes de enivre
transversales incrustées dans Je bois et indiquées par des lignes ponc-
tuées : les lames U , i\ sont aussi en contact mélaliiqoe. Le centre drt
deux arcs concentriques formés par les lames est aussi le centre de
rotation d'un bras de levier ou manivelle M munie d'une poignée; le
kvier porte ver» sa partie moyenne deux arcs formant ressorts r i » f i «
représentés en noir à la surface des lames f« , <% , Isolés af ec soin
l'un de Tautre, et qui dans le mouvement de la manivelle portent et
glissem seulement par leurs extrémités sur les unes ou les autres des
plaques : leurs longueurs sont telles, que, pendant que leurs exu^mi-
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES A AIGUILLES. 445
Ces droites reposent constaîunieiit sur les I^mes U . i\ . les extrémités
gàoches atteignent les plaques U , /'s , ou ti , V% dans }a position ver-
ticale, et même d , i'i . Deux ressorts en spirale Ri Ra s6nt liés au
iDaàcbe de la manivelle , et leur tension doit être telle , que ce man-
che, quand le télégraphe ne fonctionne pas, corresponde au milieu des
arcs concentriques ou soit ?entcah
Poor mouToir l'aiguillé \ers V, on porte à droite, comme la figure
rindique, la poignée de la maniTelle.
Voici la route suitie par le courant : parti du p6lé ctiitre ou positif,
il Ta par fi en t>i , de t^i en f, , de it' en (st de ï\ en f* par Tare-
ressort supérieur, de ^4 dans les deux bobines, des bobines eu t^t • et
de Vt dans le conducteur de la ligne* lélégtiiphique : il revient par ou
second fil ou par la terre en v'i et de i;^ eu U, de U par Tarc-res^
sort Inférieur en U , de U en <% de P en t^'i , et de t/,* au p6lc zint
00 négatif. Dans les stations ou dans les appareil récepteurs, le cou*
raot est arrivé par v\ , de v^t il a passé en /; ; tronvam ta manivelle eil
f epos avec les extrémités des arcs-ressorts placées, celles de droite sur
€4 {\ , celles de gauche sur U Vt y le courant va donc de f « ^ it,
de ùt à ^49 de ^4 dans Irs bobines, dans le même sens queponf l'ap^
t»areil récepteur, oft il produit la même déviation de l'aiguille vers Y,
sort par t?'3» etc.
Sous l'action du courant , toutes les aîguîMes de la ligne ont donc
Indiqué le signe Y ; et en même tenips les timbres ont sonné : caf
chaque appareil a st sonnerie, dont voici Tarrangemént essentid. Le
petit bras du levier qui fait marteau repose sur l'axe de rntguHlet Cet
aie est eRtaillé dans la moitié de sofi épaisseur, près du poiAt oft pose
te petit bras ; et , lorsqu'il vient k tourner, ce petit bras ttwabe et sou-
lève le grand bras, qui frappe un coup sur le timbre.
SI Ton avait tourné la manivelle k gauche, le courant dans le trans-
metteur aurait suivi la direction C, /i , Vi , €1 , {4 « la terre, v\ , le fil
eondocteurdela ligne, v,,lesi>obines, en sens contraire, ^'i ,<'i,t/, ,fi,
t. Dans le récepteur entré par Vt, il serait allé aux bobities dans tè
même sens que pour le transmetteur , etc. , etc. Par cela même que
dans un appareil le levier- manivelle est vertical. la pile locale est en
dehors du circuit et l'appareit tout prêt à recevoir les dépêches.
Voici le vocabulaire du télégraphe de Bain.
Lettres À, 1; B, II; C, III; D, IlII; E, IT; F, IIV; G, ÎIIVï
B, lYI; ï, lYV; K, IVVI; L, ÏÎVI; M, HVV; N,ITyV; O, I?IV;
416 TÉLÉGRAPHIE ÉLBCTR^QUE.
P, VI; Q. VII; R, VIII; S, YIV; ï. VIIV; 0. VIVI; W, YVY;
X, VYVI; y. YIYV; Z, VVIV. Chiffres l,ï; 2, II; 3, III; 4, IV;
5,V;6, VI; 7, VII;«, VIII; 9, VIV; 0, VV.
Ce télégraphe a été installé pour la première fois en 18A6 sar la
ligne d^Édimbourg à Glascow. L'appareil adopté par radministraiioD
des lignes télégraphiques de l'empire d'Autriche a été quelque peu
modifié par le mécanicien £kling , de Vienne. L'aie a se proloDge
derrière la boite , fig. 2 , et porte en af une seconde iMrre oscillante
en fer doux faisant fonction de marteau et qui , amenée par les aimants
tantôt à droite, tantôt à gauche , frappe sur Tun ou l'autre de deux
timbres, dont les, sons peuvent être différents, et indiquer par consé-
quent à l'oreille la déviation soit à droite, soit à gauche. Le levier-ma^
nivelle M est remplacé par un commutateur à deux touches I, V: en
pressant la louche I, les aimants, l'aiguille et le marteau vont vers li
gauche; ils vont vers la droite quand on frappe la touche V. Les tou-
ches basculent autour d'axes horizontaux ^i , ^i , et sont équilibrées
par deux balles de plomb pi, p»; de sorte que leurs extrémités I, V
soient toujours en l'air. Perpendiculairement à^x touches faites de bois
isqlant, on voit sur la table trois lames conductrices parallèles <i Oii'i»
iro% fs, /s Os i\f en cuivre : <i communique avec <i, et i\ avec
(t par deux lames à angle droit cachées dans la table et indiquées par
les lignes ponctuées; ^. communique avec ff, et ft avec U pv
deux lames transversales. Quand l'appareil ne fonctionne pas et qu'il
attend une dépêche, les premières lames seules pressées par les toa-
ches communiquent avec les lames cachées ou intérieures d (« , Ci i^t'»
Je conuct n'existe pas pour les autres lames Iransversdes : le cou-
rant arrive par t;t t suit k route t/i , ii , ii^l'i, i\ , v* , F| , entre dans
les bobines et sort par Fi , etc. S'il s'agit au contraire de transmettre
unedépéche^c'est-^-dire si l'appareil, au jicu d*étre récepteur, doit
devenir transmetteur, on amène aux deux vis de pression c, « lesfib
communiquant avec les pôles de la pile locale, et l'on établit une liai-
son métallique, d'une part, entre c et Os ; del'autre, entre z eXo^ M
lors, si l'on presse sur la touche 1 , le conuct de la lame U o d avec
la lame U U n'existe plus, mais les deux autres lames t% Og tu
U <h i\ touchent en U çt i\ les lames U ^t* U i't* Le courant
suit la direction o 0$, U,tt,Vxy passe en Fi dans le fil des bo-
bines, sort par Ft , va dans le conducteur de la ligne et revient par la
terre en z. Si Ton avait abaissé la touche V , le courant serait entré
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES A CADRAN. 417
dans les bobines en sens contraire , et tontes les aiguilles déviées à
droite auraient indiqué ce même signal.
Ce télégraphe à une seule aiguille est véritablement très-simple, et
nous concevons que dans certaines contrées on lui ait donné la préfé-
rence. Le nombre des mouvements nécessaires pour former un signal
ne dépasse jamais h , c*est un de plus seulement que dans le télé-
graphe à deux aiguilles, un de moins que dans le télégraphe à une ai-
goille de 'Wheatstone et Gooke, avec l'immense avantage de n'employer
qu'un seul fil.
CHAPITRE IV.
Télégraphes à cadran.
On désigne sous le nom de télégraphes à cadran les télégraphes
dans lesquels une aiguille , parcourant un cadran par une succession
d'impulsions élémentaires de même sens ou en sens contraire , peut
s'arrêter à volonté sur un point quelconque , et montrer par conséquent
à distance toutes les lettres de l'alphabet on des signaux dessinés à l'a^
vance. Le plus grand avantage des télégraphes à cadran, c'est que
chaque signal est montré directement à l'employé , et que sa perception
est le résultat d'un seul instant d'attention , d'une seule opération de
l'esprit Celui qui transmet le signal n'a aussi à imprimer qu'un sim-
ple mouvement de rotation plus ou moins prolongé pour amener l'ai-
guille indicatrice sur le signal à montrer à distance. L'inconvénient
des télégraphes à cadran , de quelques-uns au moins , c'est que les er-
reurs peuvent s'accumuler, parce que , en général , dans cette sorte
d'appareil, chaque signal est dépendant de ceux qui le précèdent ; tandis
que dans les télégraphes à aiguilles il y a indépendance absolue entre
denx signaux consécntils quelconques. Le mécanisme de ces appareib
est aussi beaucoup plus compliqué , et leur prix est par conséquent
beaucoup plus élevé : ils sont enfin assez difficiles à régler et à main-
tenir r^és. Le mécanisme, au contraire , des télégraphes à aiguilles
est d'une simplicité extrême , d'un prix très-bas , et de plus toujours
réglé.
17
418 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
Ce qoi prouve mieux encore que la construction des télégraphes ï
cadran souffre de très-grandes difficultés , c'est qu'il a fallu beaucoup
de temps pour arriver à en faire des iastruments véritablement prati-
ques, d'une application régulière et sûre. Dans l'ouvrage remarquable
qui a pour titre : Dcr eiectro-magnetische télégraphe et qui nous
a fourni un grand nombre de renseignements précieux , I^L Schellen
affirme que les savants et les ariisles éminents de l'Angleterre et de la
France 9 Mitf. Wbcatstonc, Cooke, Bain, Mapple et Brown, P^ott,
Barlow;MM. Breguet, Garnier, etc., ont réellement échoué dans la
rude entreprise de construire des télégraphes à cadran qui ne laissent
rien à désirer : et que les Allemands seuls , MM. Fardely de Manheim,
Léonard de Berlin , Drescher de Gassel , Kramer de Nordhansen ,
Siemens et Halske de Prusse, et enGn ftL Stochrer de Leipzig ont seuls
résolu ce difficile problème par des moyens complètement satisfaisants.
Ce jugement est par trop sévère, nous dirions presque, par trop injuste,
et nos lecteurs se refuseront comme nous à l'adopter quand ils auront
étudié , par exemple , le merveilleux télégraphe à cadran et à clavier
du plus habile de nos artistes en ce genre, de M. Froment. Mais
laissons parler les faits.
TÉLÉGRAPHE ÉLECTAO-MAGSiÉTIQCE A CADRAN DE M. WHEATSTOSE.
Quoique la figure 3 , planche IX , ne réprésente ni le plus efficace,
ni le plus complet des appareils de M. Wheatstone, nous lui avons
donné la préférence, parce qu'elle fait mieux concevoir le principe et
la disposition essentielle de ces admirables instruments.
££ est un électro-aimant formé de deux cylindres de fer doux,
longs de deux pouces , d'un demi -pouce de diamètre, et autour des-
quels s'enroule une longueur très-grande de Gl de cuivre recouvert
de soie : les extrémités de ce fil communiquent avec les fils condoc-
leurs v, v\ allant d'une station à l'autre de la ligne télégraphique. Si
un courant électrique passe à travers les fils , les cylindres de fer doax
deviennent magnétiques, et attirent l'armature A ; mais aussitôt que le
courant vient à cesser^ l'atiraaion cesse , et l'armature, poussée parla
réaction d'un ressort , retourne à sa position première. En feroiAiit
donc et en rompant le circuit alternativement , on fait avancer ou re-
venir l'armure. Ce mouvement alternatif, dans des directioiis opposCeSi
est transformé en un mouvement circulaire dans une seule direction,
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES A CADRAN. 419»
ptr le moyen dct deux tiges ou brai de kvier e et d; le bras d tkant
h dent quand l'attraction s'exerce » et o la poussant qnand l'attractHm
fait place à la répulsion ; il en résulte que Ja rooe 6 , et par conséquent
le disque de papier ou cadran fixé sur die, atance d'un pas chaque
fois que l'attraction on la répulsion cessent. Sur la ciroonférence du
cadran, on a écrit les lettres de l'alphabet ou d'autres signes, en
nombre double do nombre des dents de la roue d'échappement : en
en a écrit TÎngt-<]uatre dans le cas actuel. L'instrument est renfermé
dans une botte que la figure ne représente pas, et une plaque de cuivre
aussi omise, placée devant le cadran, porte une petite ouverture qui
■e permet de voir à la fois qu'un caractère. On peut à volonté amener
chacune des lettres devant l'ouverture , en établissant ou rompant le
circuit un nombre suffisant de fois. Cette première partie de l'appareil
peut être appdée l'indicateur , l'autre portion , également essentielle ,
pm*te le nom de oommunicateur : nous allons la décrire.
Le communicaleur est formé d'un coxle en cuivre se mouvant li-
brement autour d'un pied aussi en cuivre F; la circonférence du cercle
porte douze entaîHes remplies avec des morceaux d'ivoire ou de bois
dur, de sorte qu'elle présente des intervalles ^aux de substamces con-
ductrice et non conductrice; un ressort G presse contre cette circon-
férence, pendant qu'un autre ressort K s'appuie tontre un anneau
f ivoire , muni sur sa circonférence d'un morceau de cuivre en con*
tact métallique avec le cercle. Les quatre vis de pression sont unies
entre eHes par des fils courts : 1 avec 2 , 2 avec le ressort K , 3 avec
le support F , et à avec le ressort G. Les deux pôles Z , G de la pile
sont um*s avec les vis de pression , 1 et /ii , et les deux fils du circuit
avec 2 et 3. La surface supérieure du cercle porte des caractères cor-
respondant à ceux du cadran , et vingt-quatre petites broches desti-
nées à faciliter le mouvement de rotation produit par le doigt; on a
placé un arrêt S» afin que le doigt, appliqué à l'une des broches , ne
puisse pas entraîner le cercle an delà d'un certain point.
Le tout étaut au repos, le signe + est placé vis*à-vis de l'arrêt S ,
le ressort G presse contre une division de la périphérie du cercle et le
ressort K contre la pièce unique de métal placée sur l'anneau d'ivoire.
Par celte disposition » la pile est placée en dehors du circuit qui reste
complet , afin de n'apporter aucun obstacle aux communications qui
pourraient venir à travers les mêmes fils, de l'autre cxirén)ité de la
ligne télégraphique. En tournant le cercle, le ressort G passe alternati-
27.
4)0 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
vcment sur des divisons conductrices oa non condactrices, et le cir*
cail est tonr à toar fermé oa rompo. Si tout a été convenableiiieot
ajusté « quelle que soit la lettre que Ton amène devant Tarrêt, en ap-
pliquant le doigt à kl broche correspondante , cette même lettre appa-
raîtra en même temps sur le cadran de Tindicateur, quelle que soit
la distance qui sépare les deux appareik.
Cet instrument, on le voit, est d'une simplicité extrême; il ne le
cède sons quelques rapports qu'au télégraphe à deux aiguilles, qu'il
remplace dans beaucoup de circonstances avec un immense avantage.
On ne pourrait lui faire qu'un seul reproche : son mode de transmis-
sion et la langue qu'il emploie sont trop facjles à saisir. Nous avons
dit ailleurs comment on pouvait conserver, même dans ce cas, le se-
cret des dépêches.
M. 'Wheatstone a inventé beaucoup de manières de transformer le
mouvement alternatif de l'armature en un mouvement circulaire in-
termittent du cadran. Le mode direct que nous venons de décrire
est insuffisant quand les instruments doivent agir à de très-grandes
distances. Dans les appareils perfectionnés et destinés à de très-lon-
gues lignes, le cadran à signaux est lié à un mouvement d'horlogerie
mis en action par un ressort ou par un poids , lesquels, lorsqu'il n'y a
pas d'empêchement , communiquent à cette roue un mouvement ra-
pide de rotation. Maison mécanisme alternatif semblable, quanti
l'action produite, à un ancre d'échappement, ne permet à la roue d'a-
vancer que de la distance d'une demi-dent chaque fors que l'armature
est ou attirée ou repoussée par la réaction du ressort. Par cette substi-
tution d'un échappement à une simple impulsion, l'instrument devient
beaucoup plus sensible, il agit avec un courant beaucoup plus faible :
on comprend, en effet, facilement qu'il faille beaucoup plus de force
pour donner directement le mouvement au cadran , que pour dé*
gager une simple roue d'échappement C'est aussi par l'adjonction
d'un mouvement d'horlogerie que* M. Wheatstone est parvenu à fdre
sonner un timbre ou une cloche à des distances quelconques , à im-
primer par percussion les lettres de l'alphabet , à produire , en on mot,
une multitude d'effets mécaniques.
Un des appareils à mouvement d'horlogerie est représenté fig. k et 5.
La première Ggure représente l'indicateur ou récepteur. Le poids P
met en mouvement les roues ri, rt, r^ dans le sens des flèches;
l'axe de la roue r^ porte l'aiguille de l'indicateur qui tourne sur le
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES A CADRAN. 411
cadran portant les lettres et les signaux télégraphiques. £, E' sont
deox électro-aimants séparés, avec leurs bobines; les extrémités supé-
rieures des fils aboutissent aux vis de pression Vi , t;^ ; les extrémités
inférieures aux vb vt , v\ . Le courant venu de la station voisine entre
toujours par la vis vt , passe tantôt dans le fil de Télectro-aimant E, tantôt
dans le fil de E^, et va, dans le premier cas, par le fil fi en Vs, et de
là an fil /t ; dans le second cas^ en v^% et ft^t ft. Un axe a fixé au
milieu de l'armature A A/ porte une ancre d'échappement eef^ qui suit
les mouvements de l'armature et s'incline tantôt à droite, tantôt à
gauche, en laissant passer à chaque fois une dent de la roue dentée,
ce qui fait faire un pas à l'aiguille sur le cadran*
Le communicateur ou transmetteur, fig. 5, consiste essentiellement
dans un cadran dressé sur un support S, et portant les mêmes lettres^
les mêmes signaux que le cadran du récepteur. Chaque lettre corres-
pond à un rayon qui en est comme le prolongement , et qui sert i
amener la lettre qu'on veut montrer à distance devant l'index fixe I,
qui arrête le doigt et le rayon de la lettre. Les deux petites colonnes
creuses en cuivre c, &^ placées à droite et à gauche, reçoivent de
petits bâtons de cuivre, dont la tête est recourbée en crochet ; l'un
des crochets porte sur le milieu d'un espace plein 9, l'autre sur le
milieu d'un espace vide U : il en doit être toujours ainsi pendant le mou-
vement de rotation du cadran. De cette manière , c'est tantôt la co-
lonne c, tantôt la colonne c' qui communique avec le cadran et son sup-
port S. Le fil /"va du support S au pôle négatif ou zinc de la pile, le fil f^ se
lie au pôle positif. Dans la position indiquée par la figure, c'est la lettre
I qui a été amenée devant l'index, et qui doit être montrée à distance : si
c'est le bâton gauche c qui touche la roue, le courant part du pôle po-
sitif^ va par le fil Z*' à l'indicateur de la station éloignée ; il entre par h,
passe en v, et de là non pas en M' par fi , parce que la colonne tfi
et le fil fi ne sont pas eu communication avec la roue, mais en E' par
fi , puis en Vt 9 et par ^ en Ci^ de ^t dans le cadran , et du cadran
par fvoL pôle négatif de la pile. Le circuit étant fermé, l'électro-ai-
mant E attire l'armature A , une dent a passé, mais la cheville e de
l'échappement s'engage dans l'intervalle de deux dents et arrête la
roue. Quand les deux électro aimants agissent séparément, successi-
vement, et qu'on laisse au second le soin de détacher l'électro-aimant
attiré par le premier et réciproquement , il faut nécessairement em-
ployer deux fils conducteurs sur toute la ligne télégraphique; mais
423 XÉLÉ&RAPHIE ÉLfiCXBIQUfi^
ran des électro-aimants peut être remplacé par un ressort, codom
dans la plupart des appareils que nous avons décrits et que nous décri-
rons plus tard, il suffit aloi» d*un seul ÛL
La figure 6 représente ce que dans le langage technique on appeUe U
ckf du télégri^e, l'organe de jonction de deux stations. Les deux sta-
tions sont désignées par les chiilres I, II; Ci, Cm sont les conunii-
nicateursou transmetteurs; E» , Ei les électro-aimants des récepteurs;
Pi , Ps les deux piles ; Pi , Ps les deux plaques plongées dans la terre;
Fi , Ft le fil conducteur ; J)| , Ds deux disques elliptiques en métal;
t*i» r\^ f*fl,r'a des ressorts appuyant contre ces disques; «i, tsdes
disques isolants en ivoire tournantau moyen de manivelies Mi , Mi , et
prenant tour à tour les deux positions à angle droit indiquées par la
figure ; VyVi^Vtt v\ v^ , v\ sont des vis de pression doubles; ti , t%
jont les tiges reconrbées idont les extrémités frottent sur le contour
des cadrans des transmetteurs; mi , tnt ainsi que m\ , fn\ sonA des
pièces métalliques communiquant la première avec le transmetteur, la
secoode avec le pôle négatif de la pile, et contre lesquelles s'appuient
les ressorts ri , rj, r^i , r^s quand la manivelle correspondante est à
angle droit Dans la position indiquée par la figure, c'est la station U
qui va transmettre une dépêche, sa pile P' est dans le circuit, tandis
que la pile P est dehors. Le courant suit la route + ^ Gt m\ v\ Es
ji'Pj Pi V Ei v\ di Vi Fi Fi v'i m'i — •
TÊtÉGRâPBE A CADRAN DIS U. WHEàTSTONE, MODIFIÉ PAU
V. BRÊGUET.
U est représenté planche XII, fig. i et A. Fig. 1 : P est le manipn*
lateur; RR nneroueen bois sur la surface de laquelle sont gravés
les ngnaux. BB, cercle de cuivre percé d'un nombre de trous égal à
celui des signaux. M, manivelle placée sur l'axe de la roue, pouvant
s'âever et s'abaisser; elle porte du côté de la poignée et en dessoos
une cheville qui entre dans le trou du cerde de cuivre. Dans ce cas,
h roue et la manivelle sont solidaires, mais quand la manivelle est
kvée, elle tourne indépendanunent de la roue, et l'on peut la trans^
porter ainsi à un signal quelconque. A, arrêt contre lequd vient butter
la cheville dans le mouvement que l'on donne à la manivelle et à la
roue quand on vent transmettre un signal Cette pièce A peut être
poEtée de gauche à droite d'un angle déterminé, afin de pouvoir re-
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES A CADRAN. 4Si
prendre le môme signal et faire tiire aingi on tour entier à b roue.
G, galet porté au bout d'an levier dont le centre est en O ; il frotte
«ir le bord de la rone taitté en forme de cames ; il est contînneUement
pressé par un resBort. L, lame de cuivre appuyant fortement sur la
plaaciie P et faisant corps avec le levier qui porte le galet 6. Cette
lame, -guidée par les portions rentrantes on sortantes des cames , vient
successivement frotter sur Tun des deux conucu métalliques C, C
Cf C, contacts en cuivre oà viennent s'attacher les conducteors, l'un
en C, venant d'nn des pôles de h pile, et l'autre C' qni communtqve
avec le récepteur placé devant le manipulateur, c'est par celoi-M
qu'arrive au récepteur le courant venant de la station éloignée. C'y
lame métallique à laquelle s'attache un fil condncteur qui va à la terre.
Figures 2 et 3. Plan du récepteur. A, aiguille qui indique les si-
fgaam gravéssor le cadran. R, rouage d'horlogerie. £, électro-aimant
C, C\ bandes de cuivre où viennent s'attacher les ftls conducteurs ;
en C, le (il de la ligne qui , à l'autre bout, tient à la pile ; en C\ le fil
qui va à la terre. P, palette attirée par l'aimant. F, échappement, vue
en fàct 6g. k. Dans les fig. 2, 8 et 4f les mêmes lettres indiquent les
B»èmes choses. La fig. 1 bis représente le nouveau manipulateur de
M. Bréguet
TÉLÉGRAPHE A CADRAN DE M. PAUL GARNIES.
Le télégraphe est mis en fonction au moyen d'une pile vohafqne,
et se compose, plandhe XIU, de deux appareils dont l'un, qui s'appelle
le transmetteur, est pourvu des lettres, chiffres et signes avec lesquels
on compose la dépêche à transmettre. Il est de pins disposé pom* fer<«
mer le circuit électrique qui détermine L'apparition des lettres, chHfrcs
ou signes, aoi ouvertures ménagées dans le second appareil qui est le
télégraphe proprement dit.
le transmetteur se compose d'un cercle divisé en hk parties, sur
lequel sont tracés autant de lettres, chlffires ou signes. Ce cercle est
loinnéme monté sur une roue à dents de rochet, divisée en 5U parties
et tournant librement sor une broche en acier, fixée au montant en
bois de l'appareil.
Un sautoir engrène dans les dents de la roue et fixe la position de
chaque lettre. Sur l'axe prolongé du sautoir est monté un petit bras
auquel est fixé on ressort à boudin dont Textrémité inférieure est atta-
chée k la lame de cuivre rouge destinée à être mise instantanément
424 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
en contact avec une autre lame de même métal pour former le circuit
électrique.
L'expérience ayant démontré que l'électricité altérait les deux lames
de cuivre rouge au point où le contact a lieu , et y déterminait un
oxyde qui finissait par interrompre l'action de l'électricité, M. Garaier
a cherché quels seraient les métaux les mdns sujets à produire cet
effet : il a trouvé que l'or pur et l'acier remplissaient toutes les cou-
ditious désirables; aussi la lame de cuivre qui se déplace est munie à
son extrémité d'un petit paillon d'acier fondu, trempé dur; et celle
qui est fixe est garnie d'une petite lentille en or pur. Malgré l'altéra-
tion que subit encore à la longue la surface des deux métaux par le
dégagement de l'étincelle électrique, il résulte néanmoins de cette
disposition qu'aucune interruption n'a plus lien dans la transmission
de l'électricité. Une petite pédale placée en dessous de la roue à rocfaet
sert à faire mouvoir cette dernière pour transmettre au télégraphe la
dépêche donnée au moyen d'un pied-de-biche monté à l'extrémité
opposée à celle où la main vient presser sur la pédale. Au moyen de
cette disposition, les lettres se piquent très-promptement les unes après
les autres, en passant successivement sous un index placé au-d^sas
de l'appareil.
La première disposition du télégraphe consiste en une sonnerie
d'appel mise en mouvement par le cercle qui porte les signes télé-
graphiques, et destinée à appeler l'attention de l'employé qni doit
recevoir la dépêche. Le marteau qui frappe sur le timbre est ensuite
enlevé au moyen d'un petit bonton placé sur la face de l'appareil, pour
qu'il ne sonne pas à chaque tour du cercle.
Comme on vient de le dire, les signes télégraphiques sont tracés sur
un cercle dans le même ordre que ceux du transmetteur, et appa-
raissent & deux ouvertures dont une rectangulaire pour les lettres, et
l'autre ronde pour les chiflres et autres signes, (le cercle non dente
porte, perpendiculairement à son plan et près de sa circonférence,
54 chevilles destinées à fixer chaque lettre ou signe devant les orifices
susmentionnés, au moyen d'un échappement très-simple imaginé pour
cet effet, et dont la disposition est telle qu'on peut faire passer les
lettres avec la plus grande rapidité sans erreur possible. L'échappe-
ment est mis en jeu par une détente à laquelle est attachée une petite
triogle en cuivre, qui pome à son extrémité inférieure la platine en kt
doux attirée par l'aimant temporaire, toutes les fois que le circuit
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES A CADRAN. 415
étectriqne est fermé par le transmetteur. Un ressort à boudin, placé an*
dessDS de la détente et fixé par un de ses bootd à celle-ci , sert à
éqnilibrer la résistance de la platine en fer doux avec la puissance
attractiTe commaniquée à l'aimant temporaire par le courant élec-
trique. L'autre extrémité du ressort est fixée à un filet de Tis qui porte
un écrou destiné à tendre le ressort selon qu'il est nécessaire.
Le mouvement de rotation du cercle tél4;rapbique est sollicité par
un poids très-léger attaché à un cordon qui s'enroule sur un petit
cylindre dont l'axe est commun au cercle auquel il se fixe par un en-
diquetage. L'axe prolongé du cylindre sort par la face de l'appareil et
reçoit à carré une poulie sur laquelle s'enroule un antre cordon au
fur et à mesure que descend le poids, et qui est destiné à remonter
celui-ci lorsqu'il a parcouru son espace.
Les lettres, les cbiffres et les signaux télégraphiques sont tracés sur
les deux cercles dans un ordre tout à fait identique, sur trois lignes
circulaires concentriques à Taxe de chaque cercle. La première et la
seconde ligne sont composées des lettres de l'alphabet rangées dans un
ordre que l'expérience a démontré, après plusieurs essais, être le plus
convenable pour rendre promptement la dépêche à transmettre. La
troisième ligne est formée des dix chiffres répétés quatre fois et de
signes algébriques qui pourraient au besoin être remplacés par d'autres
signes convenus.
Le point de repos est une barre | après laquelle vient un S peint en
rouge qui signifie sonnerie, et qui est en effet le signe qui paraît lorsque
la sonnerie d'appel se fait entendre ; le troisième signe est un trèfle
qui prévient l'employé, lorsqu'on s'y arrête, qu'il doit porter sdn atten-
tion sur le guichet des chiffres. A l'opposé de la barre de repos est une
double barre || qui, ainsi que la première, indique la terminaison de
chaque mot. Ceci compris, pour transmettre une dépêche, on pique
vivement et uniformément avec la pédale les lettres qu'on rencontre
sur le cercle de transmission en stationnant un peu sur celles qui
entrent dans la composition des mots, et que doit inscrire le corres-
pondant : quand le mot est complet on stationne également sur la barre
simple ou sur la barre double, selon que Ton est plus près de l'une ou
de l'aulre. S'il entre des chiffres dans la composition de la dépêche, on
stationne, comme il a été dit, devant le signe des chiffres, on pique la
date ou la somme indiquée, et pour prévenir le correspondant qu'on
va revenir aux lettres^ on bat inégalement, comme le fait un pendule
4» TÉLÉGRAPHIE ÉLBCIRIQU£«
hore d^échai^ement , juwpi'à b {Nrochaise lettre atile qui se jptéutÊL
PioeicurB sortes de ttatlements pwvent être con?eims» et indiquer dit-
féreats objets, comme aussi les lettres peuvent être remplacées ptritt
signes de la télégraphie actuellement «n usage pour la correspoodMce
du gouTemement
En présentant la description de son télégraphe à T Académie dessden^
ces, U. Gamier appelait l'attention sur rextrême simplicité des éléments
mécaniques qu'il a fait entrer dans la composition de ses appareils. On
voit qu'il a érité d'employer les engrenages, que le moteur est un poids
très-léger* 100 grammes, an lien d'un ressort qui a l'inoonvémentàe
se casser au moment le plus inattendu ; que la simplicité des moyens,
sans nuire à leur sûreté , assure une plus longue durée au oigams
qui les produisent, ainsi qu'une grande économie dans les lirais d'éti»
blissement et d'entretien.
TÉLÉGRAPHE A CADRAN M PELGHBZIM.
L'indicateur ou récepteur est représenté planche IX , fig. 7. Il
consiste en un électro-aiqiant £, dont l'armature ou ancre lest fiiée
nur un levier h deux bras L /, dont le centre de rotation est en C ta
BÛlien de l'axe aa\ L'extrémité i do levier est chargée d'un poids qoi
tend à le faire basculer dès que l'armature n'est plus attirée : on pi-
lier p bit obstacle et limite l'excarsion du levier dans sa cbnte : le
poids doit être calculé de teHe sorte que l'armatare cède sans peine à
rsttraoion de i'électro^imant. Cette même extrémité 4 est crenae tf
jroQoit une pointe appuyée contre un fil Ifirmant ressort et qui tend à
la pousser de dehors en dedans ; la pointe s'engage dans l'intervalle
de deux dents de la roue R et repose sur la dent inférieure ; quand le
courant est ouvert et que le levier tombe, la pointe presse snrls
dent inférieure, et fait avancer la roue d'un pas; k pointe qui i
gUssé sur le plan incliné de la dent et qui a dévié en dehors est n*
menée par le fil-ressort, et vient se placer dans l'intervalle suivant,
avant que l'armature ait été attirée par l'électro-aimanL Le petitbac^
de-cane ou arrêt B empêche d'ailleurs la roue de revenià* sur ses pis»
La fermeture et la rupture du circuit font donc avancer la roue d'oo psft
Le commuuicateur ou transmetteur, fig. 8, est formé d'une plaqae
de bois P P, portant un cadran de laiton G G sur lequel sont inscrits ks
lettres et les signaux télégraphiques. Le bord intérieur do cadmi
APPAREILS* — TÉLÉfiSAPfiES A CADRAN. 417
porte amant de petites boules en enivre é, é qu'il y a de aignau té*
Ugnphiqoes écrits sur le cadraa. Au centre se trouve in disque «•
laiton D eatièremeiit isolé du cadran , muni d'une tige droite ou pi*
voc perpendiculaire à la surface du cadran , pivot caché cooraie le
disque par le croisement des quatre rayons et communiquant « par
une lame de laiton incrustée dans le bois» avec la tîs de presaion V|.;
une seconde vis de pression Ys est en communication métallique di-
reete avec le cadran en laiton et les petites boules. La vis de pression
V| et le disque D sont donc isolés du disque central, mais ce disque
communique avec Yi. Le pivot du disque D porte un second anneau
circulaire en laiton a a, très-léger et maintenu par quatre rayons en
métal : cet anneau est en contact avec le disque D , et par ce disque
avec la vis de pression Y| ; mais il ne touche pas les boules ou bou-
tons é, é...; il est à un huitième de pouce environ au-dessus d'eux.
L*un des quatre rayons se prolonge au delà de l'anneau et se termine
par une sorte de poignée F, au moyen de laquelle on peut faire tour-
ner l'anneau sur son axe : le prolongement bisant fonction d'iodica-
tenr I est disposéde tellesorte que le rayoo, danssa rotation, s'aji^uie
tour à tour sur un des boutons, jamais sur deux à la fois : une lame-
ressort convenablement tendue Hait que le contact entre le rayon cC
l'anneau soit suffisamment parfait , sans cependant que le rayon pa£*
aant dans l'intervalle de deux boutons touche le cadran en cuivre
des signaux , afin que le rayon et le cadran ne communiquent en-
eemble qu'alors que le prolongement portera sur un boulon , ou que
l'indicateur I portera sur une lettre ou un signaL Un fil ressort f, fixé
sur la plaque de bois au-dessous de l'anneau mobile a a, s'engage dane
une des entailles ménagées sous la face inférieure de cet anneau» et
Fempéche on de reculer quand l'indicateur est arrivé sur un bouton^
on de revenhr en contact avec ce bouton qoand il l'a quitté.
Concevons maintenant que le p6le positif P de la pile soit en com-
onuttcation avec la vis de pression Y| , le pôle négatif en commonicUf-
tîon avec Yt et que l'indicateur coïncide avec la lettre A. Le courant
ioa de P en Y| , de Yi au disque intérieur et caché D, du disque D à
r«Bnean mobile, pois à l'indicateur, an bouton correspondant à A«
an cadran , du cadran à Y« et de Yt au pôle négatif , le circuit eet
fermé : il serait ouvert au contraire et le courant ne passerait pas si
l'indicateur émit placé entre A et B , sans contact avec le cadran. Si,
aa lien de communiquer avec Y* , le p4le négatif comfluniqnait avec
4M TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
le «4, si la vis de pressioD Vt était anie par un fil avec le fil oondoc-
teor de la ligne téKgraphîqiie, n le même fil condactenr était rattaché
à Fnûe des extrémités de l'électro-aimant da réceptem*» fig. 7» et si
la seconde extrémité de ce même électro-aimant était aossi en com-
munication avec la terre, le circoit serait encore fermé; le coorant ,
après avoir traversé le transmetteur, traverserait aossi le récepteur,
et chaque interruption do coorant sur le transmetteur, ou chaque pas^
sage d'un bouton à l'antre, d'une lettre à l'autre, laisserait échapper une
dent de la roue dentée du récepteur; de sorte que, si l'indicateur do
transmetteur et l'aiguille du récepteur indiquaient ensemble au point
de départ une même lettre A , l'indicateur et l'aiguille indiqueront
toujours la même lettre, et qu'il suffira d'amener l'indicateur I sur
une lettre pour que cette lettre soit montrée à distance.
TÉLÉGRAPHE A CADRAN DE DRESCHER.
Dans les appareils que nous venons de décrire, Tindicateor ou l'ai*
goilie du transmetteur est conduite avec la main, ou amenée par la main
tour à tour sur les diverses lettres qu'on veut montrer k distance ; or
le mouvement de la main est par lui même irrégulier, et l'œil doit le
suivre avec beaucoup d'attention : il ne peut donc pas être très-ra-
pide sans qu'il en résulte une grande fatigue : il serait dès lors k dé-
sirer que l'indicateur reçût sa rotation d'un mouvement d'horlogerie,
sans rintervention immédiate de la main ; c'est le but que M. Dres-
cher a voulu atteindre. Le mécanisme de son télégraphe est repré-
senté, fig. 9, planche IX ; la partie supérieure montre le récepteur,
la partie inférieure le transmetteur.
Réeepuur. — EE est Télectro -aimant placé horixonulement; AA
son armature mobile autour d'un axe horizonial tournant sur les deux
vis à pointes pi , pt ; F est une fourche fixée au centre de l'armature
et qui, par les deux chevilles de son extrémité inférieure , engrètte
avec les dents d'une double roue dentée R , comme le représente la
fig. 10. Sur l'arbre de cette roue, dont ie contour est seul indiqué,' est
fixée l'aiguille du transmetteur. Cette aiguille tourne sur no cadran
qui porte les lettres et les sigoaux télégraphiques, et saute d'une lettre
à l'autre aussi souvent que l'armature AA se meut en avant ou en
arrière, s'éloigne ou retombe, pendant que les cheviHes de la foorcbe
engrènent tour à tour avec les dents de la roue dentée et laissent passer
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES A CADRAN. 429
«ne dent en se saccédant. Qoand le coonot passe daos TélecCro-ai-
mant» rarmatore est attirée; si le courant cesse, l'armatare est ékir
gnèe par le fil faisant ressort rr^ qni presse par derrière contre la
fourche F. Poor que Faiguille du transmetteur passe régalièrement
d'une lettre à l'autre et s'arrête devant la lettre voulue » il suffit que
le courant qui traverse l'électro-aimant soit régulièrement interrompu
oa rétabli, et que chaque nipture ou fermeture du circuit dore aussi
longtemps qu'on le voudra. Le communicateor représenté dans la
partie inférieure du dessin est chargé de remplir ces fonctions.
Cammunieateur. — Un ensemble CHxiinaire de roues dentées est
mis en mouvement par le poids P. L*axe de la roue dentée ri porte
un tambour sur lequel s'enroule le cordon c, : ses dents engrènent
avec le pignon cannelé de la roue ri , dont le mouvement est transmis
par la rooe dentée u au volant v destiné à régler le mouvement du
système entier. Les axes de tontes les roues tournent dans deux pla-
ques de laiton, dont une seule P P^ celle de derrière, est visible sur
le dessin. La partie antérlenre de Taxe de la roue r^ porte une ai-
guille aa^, platée dans Tinténear de la boite; la partie postérieure de
ce même axe, derrière la rooe ri , porte un disque en métal DIV des-
siné fig. il. Le contour du disque est partagé en autant de parties
qu'il y a de lettres oo de s^naux télégraphiques sur le cadran, c'est-
i-dire vingt-six dans le cas actuel. Les intervalles des divisions sont
remplis par des cheviHes isolantes d'ivoire oo d'os, ou restent vides.
Le disque DIV présente donc sur son contour 13 portions métalliqnes
conductrices et 13 portions isolantes qui se suivent alternativement
Le support en bois ou en ivoire isolé S porte, par l'intermédiaire de
l'arc métallique roide SM, un rouleau R en cuivre qui appuie et roule
sur la circonférence du disque, et repose tantôt sur une partie métal-
lique • tantôt sur une portion isolante. Le tout est fixé sur la plaque
en cuivre P P\ dont il a déjà été question; une vis de pression vi
unit constamment le fil /l avec cette plaque et le disque DtV; le rou-
leau et le fil métalli(|ue qui le porte ne communiquent avec ce disque '
et avec Vi qu'autant que le rouleau pose sur une portion métallique.
Supposons maintenant que les deux pôles d'une pile soient en com-
munication avec les deux vis de pression Vi et Vi; le courant dans
la rotation du disque sera interrompu 13 fois et rétabli 13 fois. A l'en-
trée de la botte intérieure du télégraphe se trouve un clavier circu-
lahre avec vingt-six boutons ou touches, représenté fig. 12 : il se com-
élOi TÉLÉGRAPBU ÉLBGTHIQeE*
pose de deux aimeaux placés l'un au-dennis de Paotre, 6( «Dis p» des
barres perpendiculaires M'entre lesquelles entrent etsertent vinglw
teuches très-mobiles h t\ , i» t\. Chaque touche est pbcée daisTin^
teneur d'un ressort-spiral fixé sur le disque, inférieur, et qui la re-
lève qmDd le doigt cesse de la presser. Les touches portent sur lenr
partie aïKérieure, en dehors de la botte» vingt-six disques sur lesquels
sont dessinées les lettres dans le même ordre que mr le cadran de
l'indicateur, fig. 9. La tête de la touche supérieure placée entre à et
Z a une Corme particulière et porte le signal * ; die n'a pas de ressort
spiral , et reste par conséquent dans la position qu'on lui donne; ce
même signe * a été reproduit sur le cadran de l'indicateur à égale dis-
tance de A et de Z.
Aussi longtemps que le télégraphe ne fonctionne pas,, l'aiguille «of
du cadran de l'indicateur ou du mouvement d'horlogerie^ Bg. 9, est
fixée devant la touche supérieure marquée du signe *, et cette toocfae
enfoncée arrête le mouvement d'horlogerie. En même temps le vou*
leau R pose sur une division métaDiqoe et établit une comanonicalMm
métallique entre Vi etvt.
S'il s*agit d'établir une correq[>endancc entre deux staiioas Si , Si»
le pUe négatif de la sîation Si communiquera avec la terre, le pdk
positif sera fixé à h vis de presrion v^j ; le fil oondocteur de la ligne
viendra, d'un côté ^ la vis de pression vi , fig. 9, de l'appareil de Si >
de l'autre côté à la vis de pi'ession correspondant à t;', dans Tapparoi
de lasuiion Si ; dans cette seconde station enfin, la vis de pression cor-
respondant à Vi sera mise en communication avec la terre. Dans l'é-
tat de repos, par conséquent, les aiguilles a a' des mouvements d'hor-
logerie sont en face des signaux * ; les mouvements sont arrêtés, et
parce que ks deux rouleaux touchent le métd^ le courant de la pile de
la première station circule. Voici sa marche : fi Vt, D, R, v'i, le
fil de réiectro-almant de l'indicateur, v\ , le fil conducteur, le pôlené-
gatif de la pile de la seconde station , la vis de pression analogue à «i «
le second disque, le rouleau , la vis analogue à v\ ; le fi! du second
électro-aimant , la vis analogue h v\ ; la terre, le pôle négatif de b
première station. Les deux électro-aimants des deux stations agissent
et attirent leurs armatures , et les aiguilles des indicateurs correspen*
dent au signal * entre A et Z. A l'une des dations, la première, par
exemple, l'employé- de cette station retire la toache à grosse têle * da
clavier, le monvemeot d'horlogerie devient libre, le poids descend, et
APPAREILS. -- TÉLÉGIIAraE& A CADRAN. 4SI
¥mgii^àe aaf du cornuuîcateur teurne. Si Ton WDt inëiqner la lel»
tre A , on presse avec le doigt sur la touche A , Taigiiille aaf ne peut
arvîver 4a« jusqu'à cette touche et s'arrête contre elle; le disque D a
fomié amen , le roulean R a> passé du métal sur la chef iHe d'ivdfe
msine, le courant est interrompu ; les deux annatures A A sont déta*
cftées par lesressoris rr, les chevilles des fourche» ont cessé d'enrayier
ks dents des roues dentées» me dent a passé à chaque siatiou» et les
aigusUes des indicateurs marquent A au lien de \ Si le doigt cesse de
presser la touche A pour en abaisseriine antre^ M, par exemple, Tai^
gidlle du communicateur va s'arrêter contre la touche M : le courant a
été six foîs étaUi, ekaq fois interrompu ; chaque changement a faitfairs
un pas aux aiguilles des indicateurs, qui maintenant indiquent par
eoiséquent la treinèine lettre M. On signale ainsi tour à iDur tontes
les lettres de la dépêche avec une rapidité très^ande, dans le temps à
peu près nécessaire pour les épeler : à la fin de chaque mot, on laisse
les aiguilles des indicateurs revenir au s^e *, et quand toute la dé-
pêche est transmise, on remet en place la touche à gi'osse tête *, et le
mouvement s'arrête. On voit que dans ce système de télégraphe, dont
F idée principale est certainement empruntée au premier télégraphe
imprimant de M. Bain, le courant passe constamment d'une station à
l'astre, sauf les courtes interruptions qui ont lieu pendant l'opé-
ration.
Un mot seulement sur la sonnerie. Elle se trouve en haut de la .
Mte, fig. 9. Le mouvement d'une sonnerie ordinaire est mis en ro-
tation par le poids R au moyen du cordon s^i Pi reporté par une
poulie de renvoi sur le tambour de la roue ri . dur le champ d'une des
roues dece mouvement se trouve un arrêt fixe qui vient hutter contre
le bras mfériear du levier i, dont le bras supérieur a[>puie contre
im ressort faible recourbé en dedans, et porté par l'armature AA :
aussi longtemps par conséquent que l'armature est attirée, c'est à-dire^
aussi longtemps que le télégraphe ne fonctionne pas, le mouvement de
h sonnerie est empêché ; mais , dès que l'armature est éloignëef, ou
dès que l'aiguille de l'indicateur a passé de ^ à A, le bras supérieur
devient libre et culbute, le bras inférieur abandonne l'arrêt, et le tim-
bre senne.
Le cordon est un cordon sans fin , et Fon remonte le mouvement
d'horlogerie en tirant dans le sens de la flèche le cordon 5^ . Au reste,
k bruit que font les aiguilles des indicateurs en frappant contre les
4S2 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
touches et les armatures attirées par les électro-aimants dispensent
de recourir à un timbre.
La fig. 13 représente là forme pins condensée que M. Drescher a
donnée à son télégraphe, fii , Bi sont deux boutons; on peut à Faide
du premier faire tourner directement , sans Tintermédiaire du ooo-
ranty la roue dentée de l'indicateur, maintenue ainsi sous la main de
l'employé qui la ramène quand il lui platt au signe * : chaque pression
exercée sur le bouton fait faire un pas à cette aiguille. En pressant sor
le bouton B^, on interrompt le courant.
M. Drescher dit qu'en donnant à chaque branche de ses âectro-
ahnants huit pouces de longueur, un pouce et demi de diamètre, et
en roulant sur chaque bobine six cents tours de fil, ils fonctionnent
très-bien sur une distance de vingt lieues avec six élémenls de Bunsen
ou douze éléments de Daniel.
TÉLÉGRAPHE A CADRAN DE MM. SIEMENS ET HALSKE.
Cet appareil, que l'on s'accorde en Allemagne à proclamer le plus
parfait de tous, est certainement aussi le plus compliqué; puissé-je
rendre bien nette la. description que je vais en donner.
Il est représenté planche X, fig. 1. E, E| sont les pôles des électro-
aimants perpendiculaires à la paroi supérieure de la boite ou an
plan du dessin, aplatis d'un côté et ronds de l'autre. A , At est
l'armature , en S renversé, mobile autour d'un axe vertical porté
par deux tourillons fixés sur le support G : un bras de levier l fixé
au milieu de l'armature et que le ressort Ri tire sans cesse de bas en
haut vers la gauche, tend continuellement à séparer l'armature de l'é-
lectro-aimant : de sorte qu'elle n'est en contact avec lui que sous Tin*
fluence de l'attraction produite par le passée du courant , et qu'elle
s'en détache sous la traction du ressort dès que le courant est inter-
rompu. La figure montre conuDent, au moyen de la vis Y et de son
écrou fixe , on peut tendre plus ou moins le ressort R , et aog-
menter ou diminuer la facilité avec laquelle l'armature se détache de
l'électro-aimant. Une longue branche de levier L U est aussi fixée à
l'armature, tourne avec lui sur le même axe, et participe par consé-
quent à son mouvement : ce levier porte à son extrémité L| une tige
avec crochet h , qui s'engage entre les dents d'une petite roue dentée
en acier r ; en descendant, le crcchet fait tourner la roue d'une dent,
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES A CADRAN. 433
eu remontant, au contraire, il glisse sur le plan incliné de la dent sui-
vante et Ta s'engager au-dessus d'elle pour la faire descendre à son
tour, un second crochet It porté par la plaque Pi, empêche la roue
dentée de revenir sur ses pas pendant le mouveqient ascendant de la
tige 1 1. Une aiguille ou indicateur 01 en acier porté par l'axe de la
roue dentée r i tourne avec elle sur le cadran circulaire à touches
fig. 2 , et passe tour à tour devant les lettres on signaux télégra-
phiques écrits ou peints sur les touches.
On voit déjà qu'aussi souvent que le courant est interrompu , le
levier i délache l'armature et la fait descendre ; la tige à crochet L 1 1 1
abaisse une dent, fait avancer l'indicateur d'un pas , et l'amène d'une
lettre à la suivante.
L'organe le plus essentiel du mécanisme de M. Siemens a reçu de
lui le nom de navette, parce que, semblable en effet à la navette du
tisserand, il va sans cesse de gauche à droite et de droite à gauche,
fermant tour à tour et rompant le courant, et imprimant ainsi à l'ar-
mature un mouvement continu. La navette ntii trop peu percep-
tible dans le dessin^ est ainsi composée : sur le support Si s'élève une
petite colonne en laiton, poitant à sa partie supérieure le petit rectangle
allongé fini en cuivre , muni de deux appendices évidés à angle droit
a, ai et extrêmement mobiles, c'est la navette. A chacune des extré-
mités des 'deux appendices a, ai et perpendiculairement à la surface
de la navette, est fixé un petit morceau de cuivre dirigé en haut et
représenté sur les faces n ni par les lignes ponctuées. Au-dessous
de l'extrémité ni se trouve un petit pied de même longueur que la
petite colonne en laiton Ci , qui se meut d'un mouvement de va-et-
vient, avec la navette, autour du centre ni et repose par le bas sur
une petite bande saillante de métal fixée horizontalement on si sur la
plaque Pi .
La navette, par conséquent, oscille horizontalement juste au milieu
du bras de levier L Li : son pied en ni doit frotter le moins pos-
sible sur la bande qui le supporte, et de plus, pour que la navette soit
complètement isolée de la plaque métallique P i , ce pied est recouvert
à son extrémité inférieure d'une pierre d'agate. Le mouvement de
la navette, toujours assez circonscrit, est limité par les vis à écrou c ,
e 1 ; ces vis sont pcx-tées par deux montants fixés aux plaques P, P\ jt
4eur8 têtes arrondies correspondent aux cavités des appendices métal-
liques a, ai : on peut, par le moyen de ces vis, régulariser le mouve-
2S
«34 TÂLÈQtmmUlt ÉbBerBKyUJI.
moit de la navette »n.|* Loiac[tie l'appendice «i touche la vi^^^i,
^appendice a. est à lue petite disUnoe de la vis# ,. et réciprocpiemeat.
Un. fil reflMHt tvèa-faiUeoieiii tendu fufaé^h naveUe elle* même, et
qai' e»l penelué dane ledeiMiH tendà maintenir constamment l'appen*
dice a i en oontaa avec «i » ee empêche que les petites secousses et
]» potitei oscilfaAieBS de la^ navette puisseal jeûnai» occasiomier une
séparatieu momentanée de ai et de éf €e sont donc Tappendice ai
et la vis e 1 qui établissent le eontact mélalliqne nécessaire à la fior-
naetore du drcoit; a et a n'ont penr fonctioaque de circonscrire le
mouveflMnl de la nafetle du eôté opposé. Sur le bras dn levier LLs ,
juste en fiice des appendices a, a i» se trouve une pièce- en mêlai ou
noix allongée m , dont les extrémités arrondies sont pourvues de pe-
tites pierre» iBslanlPS ou Deyétoes d'ivoire, et qui ne doit, par consé-
quent, communiquer méctdlsipiement ni avec Tappendice a^^ni avec
L*appettdiee a i« Cette noii,. dan» le monToment du levier IL i , appuie
ahrrnativemeDt, tantôt sur a, tantôt sur a i ; mais ,. comme elle est un
peu moin» longne que la distance entre a et o^i, elle peut se mouvoir
entre a et a i sans entraîner la navette avec eUe dans son mouvement :
dans la fiiçare, m appnie contre a t. Si le bras de levier LL| vient
à se mouvoir du eôté de a, la navette restera d'abord imnaobile;
mais, un instant avant que le crochet 1 1 s'engsge au-dessus de la dent
suivante, la neîc m appuie contre a, et c'est alers* seulement, qu'elle
di''plaoe la navette : il n'y a plus aioni de commuoiQation entre ai et
a I ; c'est a qui est en contact non métallique avec «.. La navette
reste dans cette position fusqa'à ce <pie l'armature, en retombant,.fifflse
apposer la noix fn oantre a i , et rétablisse le contact métallique entre
«1 et « I , en séparant a de ». On voit qne L'excnrsion dn bras de le-
vier I.L I est beaucoup plus grande que celle de la navette , et que
c'est seulement au moment où le levier est arrivé à son maMmgn^
d'écart à drcHte ou k gaoaiie que la navette lait un tout petit monve«
ment , lanlôl d'un côté , nntôt de l'autre^
Dn des bouts é i du fil de réleetio-aimant aboutit à la vis de prearien
i,; Tautre benti traverse le tMHi Ti etaboniiten éi au support a r
delanavet»s;unautrefil/>i viflséen t/i sur la. plaque Pi commu-
niqne métaUiqnement av«c ci , traveme aussi* le trou T i , et vient se
^cr à la vis de pression v'». Si donc 6i et v\ sont unis aux deux
p51es de la pile, le circuit à traver» l'appareil sera fermé anasi long-
temps que «1 touchera »i, et «vert quand ce secaa qui touchera ».
APPAREILS. — TÉLÉGBAPHSS A CADRAN. 436
Jteft k pontioo qpe la figure rtpréMnte , le coonal Tenant dn pôle
poskif 4e h pile à é i traverse le ù\ de l'éitctro-aiiBttit» fient en é •,
passe de é a dans la navette » vient de la navette par a i en t/j et va
an pôle Bégactf pu^ i^V L'ansatnre cal aHkée, k crochet ii se phce
an-dessa»dekdent sahanfie; oiakaitBilmeBionieiUkiiMmiHappiik
siK« et fait UMiter la navetiiB tosc» ; k contact ft'exisie pluff ento» ai
et éi ; k ckcait est bnsé, k ceonm est inlecnMBpu; riffMaluri se
délacbe «k Télectro-ainMBit» k crochet £| desoenâ, entokant aivec
ki «ne dent et faisant avancer rindîcaleiir d'vn pas sur k cadran : an
moment où ce mouvement de relonr atteint sa Inntc, k non m aj^
pak contre ai, et presse ai oantae «i, koscaïC est de anarean
fermé, el tont recommenee.
Pour empêcher que, par le choc dn kaséa levkr cantreei,.3 ne
passe denz dbnte de k roue an Ueu d'une aorie, on que kesocbet ne
santa nœ dent , on a impknté : i"* sor chacune des dénia de k roue
ri des Waeani an ackr indîquésaar k fignae parde petites nûtcUan^
ches; 2''sarkhnadekiierLLi, ann peiile tige amicak en acier
dont rextrémité <s est recourbée vers le bas. Chaque fois que ti s'en-
gage dans rintervaile enure ks^dena dénia aniranlea et araHe k roue
r 1 , rextrémité recourbée i» abandbnne ka hiseanx des iknts dirigés
de bas en haut r makanan chaque fokqnek bras de levkvLLi re^
U et met k raoe ri en montement , U m pkee entre deux
i consécntifo,. kit passer le hisean de ganeha en. s'oppaaant au
paasage du biseau de droka De cette manière an Bionv«nwnt du brm
de levier LLt vers Ci ne peut jamais hûaer passer ikuxdmta, et
TaigntUe de Tiodkateur doit taajauin snnter franchement du*, cenare
tjm signal, au centre dn signal suitanl.
Un dea caractères principaun da tél^gcaphe de flJL Siemens^ e^est
donc qn'anssi longtemps que k pik est daas le circuit , k mécarnsme
fonctioDne , et l'aignille de Tindicatear pamort incessansmenf k ca-
dran, sans rioterventron dfancnn mouvement d'horlogerie. Ifoid par
qnd moyen on l'airéte daina sa marche pour indiquer nne lente quel*
eonqne. Un ckvier circubare, fig; 2 , forme une sorte àe galène an«
tDfnrdel'appareir; chaque touche porte une fettre ou signal et se
pnricage suivant une pointe d'acier que k pression du doigt abaissant
k touche fait pénétrer dana rintérieur de Pappareil. L'aie de h rane
r 1 , qui porte déjà Tmdicateur y porte une seconde aignilte A i située
avdesBOua de k plaque Ft : chaque touche que l'on enfonce devient
2S.
436 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
un obstable insarmoiitable à la rotation de cette aigoillc, la rone s*ar-
réte , et avec elle rindicatenr du cadran , ainsi que le bras de le-
vier LL 1.
' On voit par ce qui précède que , juste au moment où Tindicateor
des lettres atteint le milieu d'un espace, le levier LLi va vers e, , le
crochet ti se place dans l'intervalle des deux dents suivantes. Si donc
l'indicateur doit s'arrêter devant une lettre ou un signal, il faut ar-
rêter le bras de levier LL i dans son retour vers e i , avant que la
noix m arrive en contact avec a i , et aussi avant que l'indicateur
ait atteint le milieu de l'espace auquel il doit s'arrêter. Pour cela
t'aiguille  % est tellement prolongée et inclinée qu'elle presse contre
la tige enfoncée par l'abaissement de la touche avant que la noix m
touche ai, et que l'indicateur sur le cadran ait atteint le signal
devant lequel il doit s'arrêter. Si le doigt abandonne la touche , la
tige se relève, l'aiguille Ât n'est plus arrêtée; le ressort détache
l'armature; la noix m presse contre at , ai arrive au contact de 61,
le courant circule de nouveau et l'armature recommence ses oscil-
lations.
L'alarme ou carillon est représenté dans la portion du dessin la
plus à droite. Il se compose : 1'' d'un nouvel électro-aimant E'E'i
ayant aussi son armature en forme de S renversé A' A' 1 , mobile an-
tour de l'axe as; cet axe porte un autre bras de levier V qui parti-
cipe aux mouvetnents de va-et-vient de l'armature. La plaque métal-
lique P3 sert d'appui au petit pied sur lequel repose la navette n^n'i
d'une autre forme que celle de l'appareil télégraphique : c'est une
fourche à deux compartiments qui se meut dans des limites très-resser-
rées entre les deux têtes de vis e/, & 1. Chaque joue intérieure de la
navette porte près de son milieu deux petits boutons isolants d'os ou
d'ivoire contre lesquels le bras de levier U frappe dans ses oscillatioDS
en faisant mouvoir à son tour la navette ivn^ 1 , tantôt vers e^, tantôt vers
ef |. La joue n! 1 porte un Gl-ressort très-souple avec une pièce isolante,
et qui par sa pression empêche que les oscillations de la navette sé-
parent jamais a'i de e',. Un ressort spiral F'i, que Ton peut tendre
ou détendre à volonté, et qui tire sur le bras de levier f 1 flxé à Taxe
de l'armature, tend à la détacher de i'électro-aimant et la détache réd-
leuQient dès que le courant ne passe plus ; ce même axe porte une
longue barre à tête arrondie, et qui frappe sur le timbre T aussi soa-
vont que l'armature est attirée. Les vis à écrou e\ e^i, dont la pre-
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES A CADRAN. 437
mière est isolée du support «/, tandis que t! i est en contact métallique
constant avec if i, doivent être ajustées et réglées pour chaque inten-
sité du courant, pour chaque tension du ressort. Il est inutile d'ex*
pliquer le jeu de la sonnerie; il est entièrement analogue à celui du
télégraphe.
Le mécanisme entier est enfermé dans une boîte ronde en laiton ,
fig. 3 , sur le dessus de laquelle se trouvent le clavier circulaire, le
cadran aux lettres et l'indicateur. On voit proéminer sur les flancs
deux lêtes de vis carrées , qui permettent de régler, au moyen d'une
clef et sans ouvrir la boîte , les ressorts E i et £\ ; un autre bouton
de vis B t sert à agir directement sur l'échappement et à amener l'in-
dicateur sur telle lettre ou signal que Ton veut. On. a écrit deux fois
les lettres S , E , N , parce qu'elles reviennent extrêmement souvent
dans la langue allemande : il y a en haut et en bas deux espaces vides
sur lesquels on ramène Tindicateur à la fin de chaque mot.
La figure h représente l'ensemble des deux appareils de deux sta-
tions unies ensemble par le Ql conducteur et par la terre ; cette figure
se comprend assez d'elle-même : P, P' sont les deux piles, G, G' leurs
pôles cuivre , Z, Z^ leurs i)61e8 zinc, unis par des fils aux vis de près*
sion indiquées par les mêmes lettres : T,T\ F,F' sont les vis de pres-
sion destinées à recevoir les fils qui vont à la terre, et les fils conduc-
teurs de la ligne télégraphique. C C sont deux commutateurs , qui
communiquent métalliquemenl tantôt avec les vis de pression M, M^
quand il s'agit de marcher ou de transmettre les dépêches, tantôt avec
les vis dépression R, R', quand les télégraphes doivent rester en repos.
E, £, Ë^ E' sont les éiectro-aimants des indicateurs et des sonneries ;
et 6, Cm deux galvanomètres mis dans le circuit. Dans la disposidoja
du dessin, c'est la station de gauche qui parle et transmet les signaux
à la station de droite. La route suivie par le courant est indiquée par
les chiffres 1,2,3, etc. Pour mettre les commutateurs en contact
avec M, M', il suffit de presser le bouton é, fig. 4.
Un caractère remarquable du télégraphe de M. Siemens, c'est que
le transmetteur est à la fois récepteur; ce qui n'avait lieu dans aucun
des appareils que. nous avons décrits jusqu'ici. Les aiguilles des deux
indicateurs circulent sans cesse sur les cadrans, et pour transmettre
des signaux il n'y avait qu'à trouver le moyen d'arrêter simultanément
les deux aiguilles sur une même lettre donnée. Il a suffi pour cela
d'empêcher le circuit de se fermer dans l'appareil I de la première
43» lÉLÉGRAPJKC lÊLBCTRJQUE.
fitetktt; par là mèmt en efht , le circait reste également oarert dbas
Tappareti Uée la seconde atation^ et avouiie des deac arauitnreaiie
aéra attirée jusqu'à ce qu*oo ait permis an mécanisme de r4>pareil I
de fermer le circnit. Quand cm presse sur Tune des touclies de Tap-
pareil I, la roue d'échappement se trouve arrêtée précisément a« m-
lieu dfl pas qu'elle allait iaire sous Taction du ressort; et le circuit ne
peut pas se fermer de nouveau jusqu'à ce qu'on ait enlevé Tobsiada
en Ôtant le doigt. Pendant ce Iemps4à , rien Ji'empéche la roue d'é-
chappement de l'appareil II de faire son pas entier, et le mécanisai
de fermer le circuit; mais par cda même que le circuit est ouvert
en I , les armatares ne seront pas attirées de nouveau, et l'iodicatear
de l'appareil II s'tfrétera sur la lettre vouhie un instant après qu'oa
a pressé la toncbe correspondant à cette lettre sur l'appareil I. Dans
les temps de repos, lorsque l'on ne veut pas correspondre, le circuit
entre les deux stadons I et II est formé uniquement du fil conducleor,
de la terre et des seules bobines des carillons d'alarme. Quand le sta-
tioBnaire I veut parler au statiounaire II , il retire sa sonnerie du dr-
cuit et la remplace par une pile et l'appareil télégraphique. Aussitôt
le carifion de la station II donne l'alarme , tandis que l'appareil té-
l^apiiiqae de cette même station reste immobile. Il paraîtra peut-
être surprenant que deux an^reils semblables, le télégraphe et le
carillon, pussent se trouver dans le même circuit l'un marchant,
l'antre ne marchant pas. Cet effet s'obtient par les tensions inégales
desnasorts : supposons en effet 91e, dans deux appareils iostidiés
dans le même circuit, le ressort de rappel de l'armalnre de l'on A
soit beanooup plus fort on plus tendu que cckii de l'appareil B : alors
qnand l'armature de Baura déjk été attirée, l'éleotro-aûnaat de A
a'mara pas acquis encore la force nécessaire pour iaire équilibre an
t; «et parce que le circuit va s'ouvrir dans l'appareil B, félectro-
; de A n'acquerra pas phis tard cette force d'attraction qn'il
. n'a pas eue tout d'abord; l'armatore de ▲ restera donc forcémentin-
naafaile, et le drcuit constamment fermé de ^ce c6té; l^appareil B
BMDdbera donc tout seul «On coaçoît dès lors que, si, ce qan a liea
en effet, les ressorts des citriUoas d'alarme sont phis bibles que cent
des télégraphes, les tindwes sèmeront dans chaque atatimi parl^
lioB 4e la pite de l'autre station, p^idantqae les télégraphes «este-
mit encore immobiles.
adiever d'établir lanorreqNBdanœ, ie sutiomumU, averti
APPAREIIil. — iIÉ£ÉGRÀPim A CADRAN. 430
par le ré? ell , retire da drcuk «on cartUon d^akme et f ImC «aMt
te télégraphe et ia pile; anssitût tes télégraphes mardieot ewefliUe.
Cette simallaoéité de marche n'êurak pas liea si te atattemaire I , m
donnant l'éveil, n'arait pas d*abord introduit son lélégraplie dans te
circnit , et si son télégraphe n'était pas resté inunobîte pendant qne te
carillon de Tantre station marchait.
Si Topératenr de ta seconde station II vent correspondre à son
toor, manifester qnd^e doate, demander qudqnes exfdications, etc. «
il pose le doigt sur une touche; Taiguille de ta station I.s*arr6te sor
le signal correspondant ^ ta tonche, et celui qui envote la dépêche est
prérenn par là que son correspondant vent parier : l'entretien s'en-
gage» les explications s'échangent , et te travail primitif reprend son
GDors; on peut dire que c'est une conversation bien ordonnée entse
deux personnes qui Tentent s'entendre , chacun ayant ta liberté de
placer son mot à propos.
la marche normate du télégraphe de M. SécnMns est celle où
l'aiguille parcomrt par seconde la demi^circonférence dn cadran , «n
passe en une seconde devant quinze signaux. On obtient celle vitesaa
avec une pile de cinq couples de Daniel : une pite de viagi^cinq
cmxfks avec les fils souterrains tait très-bten marcher les appareita
sur une longueur de 50 milles d'Allemagne , ftOÛ kikxnètres environ*
Pour éviter d'augmenter trop le nombre des couples, M. Sieaiens
ajuste à ses télégraphes nn appareil additioimel, qu'il an>elle trans-
metteur et qui n'est qo'one sorte particulière de retais. Quand on
ferme tes circuits des piles des deux sutions, te courant n'entre pas
d'abord, dans tes bobines des électro-aimanU des deux télégraplies ; il
passe avant tout dans tes bobines des transmetteurs, vis-ànris des
pêks desquelles pivotent des armatures semblables à celtesdu télégraphe
et de ta sonnerie : aussitôt qne ces armatures sont attirées, elles fer-
ment «ne lacune on interruption qui existait entre une pièce 'd'arrêt
conductrice et un levier fixé aux armatures; et quand l'armature se^dé-
tache l'inteirvption recommenee. L'établissement et ta rupture dn
contact est le seul travail dmit soient chargés tes électro -aimants des
transmetteurs : on peut donc donner à teurf» ressorts une tension io-
oomparabtement plus petite que celte des ressorts même des cartltons;
et il suffira d'mi couvant très-faibte pour mettre te transmetteur
en jeu. Quand le transmetteur a établi le contact dont nons venons
de parter, le courant de ta pite voit s'ouvrir devant lai m drcait
440 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
dérivatear beaucoup plus court et beaucoup moins résistaot , qui se
compose uniquement, pour la pile de chaque station, des bobines
du télégraphe correspondant; ces bobines seront donc traversées par
un courant beaucoup plus intense que s*ii n*y avait pas eu de trans-
metteur : les armatures des télégraphes sont attirées et, pendant le
temps de leur course, rien n'est encore changé; mais, aussitôt
arrivées au terme de cette course , les armatures interronipcal le
contact dans les télégraphes , le courant qui animait les électro-ai-
mants des transmetteurs cesse , et l'armature de ces aimants est dé-
tachée par les ressorts : par là même le courant dérivé, qui rendait
actifs les électro-aimants du télégraphe, cesse à son tour ; les armatures
des télégraphes sont aussi éloignées par leurs ressorts , et les indica-
teurs avancent d'un pas sur les cadrans, etc. , etc. La manœuvre pour
donner Téveil est tout à fait la même avec les transmetteurs que sans
les transmetteurs.
La figure 5 donnera une idée du jeu du transmetteur on électro-
aimant additionnel : il sert ici à faire sonner un timbre ou cloche.
£, E'j , sont les deux pôles du gros électro-aimant ; les extrémités du fil
qui le recouvre vont par les fils F,Fi aux deux -pôles d'une batterie
locale : ee I est un petit électro-aimant plus petit , un électro-aimant
transmetteur, et les extrémités de son fil communiquent l'un avec la
terre » l'autre avec le fil conducteur de la ligne. A est l'armature du
premier électro-aimant ; elle tourne autour d'un axe vertical fixé
sur le support s i et porte le levier l terminé par un battant B qui
doit frapper sur le timbre à chaque attraction de Tarmature. Le
fil F va directement à l'un des pôles de la pile locale, le fil F i se rat-
tache d'abord à une pièce de métal M : k cette même pièce , mais
isolé d'elle avec soin, se rattache le fil de platine faisant ressort très-
faible r, dont l'extrémité est très- rapprochée du petit prolonge-
ment en platine du la pièce M , de sorte qu'il suffit d'un très-pedt
mouvement du ressort r pour l'amener en contact avec M. Un fil Fi
unit le ressort r avec le second pôle de la pile. Le prolongement ou le
second bras i i du levier t porte à ses deux extrémités deux petites
chevilles entre lesquelles s'engage une tige t fixée à l'armature a
de l'électro aimant ee |. Cette tige se termine par une petite tête ou
bouton qui presse tant que Tarmature a n'est pas attirée contre un
autre bouton semblable porté par un second fil-ressort en platine fi.
L'armature A et l'armature a ont enfin leurs ressorts spiraux R,R i
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES A CADRAN. 441
qui tendent à les séparer des électro-aimants dès qu'elles ne sont plas
attirées.
Cela posé , si le courant du circuit télégraphique est assez fort. Té-
lectro-aimant eci attire son armature a; celle ci fait appuyer le res-
sort r contre la pièce métallique M; par là même le circuit de la
pile locale est fermé, son courant circule et rend actif Télectro-
airoant de la sonnerie; le battant frappe un coup; mais en même
temps son prolongement ^i détache de rélectro-aimanteeiTarmature
da relais; le ressort r abandonne la pièce métallique M, le circuit
de la batterie locale est de nouveau ouvert , etc.
Nous ne nous arrêterons pas à décrire les dispositions ingénieuses
par lesquelles M. Siemens relie les différentes stations d'une même
ligne télégraphique , de telle sorte qu'elles puissent correspondre à
volonté soit entre elles, soit avec les stations principales ou extrêmes ;
ces détails auraient trop peu d'intérêt , et ce que nous avons dit au
chapitre des télégraphes anglais et français suflBt pleinement.
TÉLÉGRAPHE DU DOCTEUR KRAMER.
P P, planche X , fig. 7 , est une plaque de laiton devant faire
partie du circuit , et sur laquelle est ùxé un fil-ressort en acier R ;
elle porte un appendice supérieur S que l'on peut enfoncer ou re-
tirer et qui lui est toujours uni métalliquement. L'appendice infé^
rieur I ne touche la plaque que lorsqu'il est enfoncé. Les vis de près*
sion t; I , t; t ainsi que la petite plaque métallique /?] sont complètement
isolées de PP. Sur la droite du cadran des signaux , visible à Texté-
rieur de l'appareil , se trouve un bouton ou touche Ti qui ne comr
munique avec PP que lorsqu'elle est abaissée, et qui en est par
conséquent ordinairement séparée. Une autre touche Ti, placée sur
la gauche permet d'agir directement sur l'échappement e au moyen
d'un levier, de manière qu'on puisse ramener toujours l'indicar
teur sur l'espace vide du cadran. Un mouvement d'horlogerie HHHH
sollicité par un poids engrène avec une roue placée au centre du ca-
dran et ferait tourner l'indicateur d'un mouvement continu , sans le
jeu de l'échappement e. On voit sur l'axe de l'indicateur une roue à
cheville r et une seconde roue dentée R ; la fourche de l'échappe-
ment, munie de son contre-poids e , pénètre entre les chevilles de la
roue; l'échappement d'ailleurs se balance autour d'un axe maintenu
éél TÉLÉGRiiBHIE l&LBCXRItUe.
pir lesdeax m à poime v^, v^%, Lemonvemeot de VécimffmaùûieA
déterminé par réiectro-aimaat £ et son armature A : si l'armaliire
est attirée , l'échappement se lè?e, une des che?illes de la rdoe r
passe; si rarmature n'estplos attirée, le cootre-poids c fait retOHibflr
l'échappement, qni se place dans Tiotervidle suivant des chefiUes. £a
même temps qu'une cheville a paaaé, le ressort R a laissé écfaapj^
«Msi une dent de la roue R : en même temps ie ressort R arrive as
contact de la petite enclume de platine ôi , et ferme, poor un ia*
siant, ie cnrcuit principal Hais quand l'éDhappement retombe, la
dent de la roue R s'agrafe avec le ressort «ft et le sépate de renclome.
Cette petite enclume est attachée à la plaque pt • isolée, comme nous
l'avons dit , de la plaque P P , et ne commnuiqne avec elle qne lors-
qu'elle est en contact avec le ressort R.
Il y a à chaque atation deux piles , l'une phisgrande P| , la pik de la
ligne; l'autreplos petite P^, la pile locale, dont Tactioo, suhoidooaée
au jeu do pendule ou relais P, ainsi que nous l'avons expliqué, nes'é-
tend pas au delà de la station , et se borne à rendre actif l'électro-ai-
mant £ de l'indicateur. Les lignes continues indiquent le circuit prin-
cipal ; les lignes ponctuées le circuit secondaire du courant de la pile
locale. Le pendule un peu grandi dans la figure est portée sur trois pieds
^1 > ^1 «s ; un fil fi parii de ai , va à la vis de pressîaQ v\ de iy' à II
toodie T, et nnit le pied Sî avec la plaque PP, lorsque la toacbe T
est abaisaée. Un second fil /^ va enoate de ai au pôle cuarre € delà
pile principale, dont l'autre pMe L communique à la atalkm suiiaote
par le fil conducteur de Ja ligne. Un fil /^ parti do second piedai va
à la vis de pression ^\ , et de t;\ en t^t * vis isolée de la plaque PP. 9t
Vi partentdeux fils , l'on f , va à la plaque métallique jfi ; l'antre f t
va à l'éledro-aimant E, , s'enroule autour de aes branches et visit
lèomîr à la vis de pression isolée ^ , pour aUer «asoîte en «« ot<ie
Vs m p61e oimie C de la pile ioc^, àoat le p8le xmc Z^ect sa
oommunication avec ie traisième pied $$ du pendule. tJn autre il A
nnit l'appendice inférieur avec ta vis t?, , va ensuite a'enroiiler aatov
du muhiplicatenr du galvanomèire G, et s'nnît^ofin aniil de terre.
Voici le jeu de Tappareil entier : quand M est au repos, leadeoxap-
pemHces 6 et I sont enfoncés ou abaissés et cammonifnaMt le premior
avec la plaque p, , le second avec P. Le coanwtt de la «lation «oisiae
arrive en Z et soit la marche indiquée par les «gnos tolinues, et
arrive à la plaque pi après avoir travené le pendule, -u à Tappeadice
APPAREI£S. •— TÉLÉGRAPBCS A CADRAN. «éS
flopériear S, péadtre la plaqoe PP, arrive à Fappendice inférieur I,
Ta en Vs et de t>3 à ia terre, et retonnie k Ja «talion d'oà ii^t vem.
Alors donc le cîrcuft des piles primipaks est fermé, Taraiature do
pendule est attirée , mais le circuit de la pile âecale est resté ouvert^
Tarasature de Télectro-ainiaQtde Tindicatear n'est pas altirée , Pécfaap-
pement^ appuie contre les chevilles; le ressort R enân n'est pas en
contact avec renclume. Si une station veut transmeitre une dépêche ,
elle écartera l'appendice supérieur S de manière à le séparer de la
plaque métallique pi ; le circuit principal n'est plus fermé , les ar-
matures des deux pendules ne sont plus attirées , elles tombent ; par
là uâme le drcuil des deux piles locales est fermé et le courant suit
les lignes ponctuées; l'armature A est attirée, Téchappeuient e est
soulevé avec sou poids ; il laisse une cheville passer sous l'action du
mouvement d'horlogerie : an même moment la roue dentée R laiaae
le ressort il franchir une dent , ce ressort vient en contact avec l'eu*
dume e; et, comme celte enclume communique avec la plaque PP,
le circuit principal, ouvert par le retrait de l'appendice, est de nouveau
fermé, les armatures des pendules sont attirées de nouveau , les cir-
cuits des piles locales sont ouverts , etc« L'armature A retombe , en-
traînant avec elle l'échappement; le mouvement d'horl(^erie entraî-
nera cette fois une cheville inférieure , la roue dentée fi ramènera
le ressort R , celui-ci ne touchera plus i'endume, le circuit principal
aéra de nouveau rompu , le circuit local de nouveau fermé, etc., etc.
A chaque alternative de fermeture el d'ouverture, les indicateurs ont
marché d'un pas sur le cadran et ils continueraient à se mouvoir in-
définiment si on ne les arrêtait pas par un moyen particulier.
Par le mode adopté pour l'échappement, on voit que la rupture et
la fermeture du circuit réunies ne déterminent qu'un seul contact de
Fenchune avec le ressort R : chaque contact répond donc h deux mou-
vements ou deux pas de la roue à cheville r, de sorte que l'aigoîlle
de l'indicateur parcourt en deux pas ou en deux temps l'intervaHe
de deux signaux. Cet indicateur, de plus, a été fixé sur son axe de
manière qu'il coïncide avec le milieu de l'intervalle, quand le ctrooit
delà pile principale est (ermé, lorsque lesdeux appendices sont appliqués
oonfre la plaque. Gela posé , pour arrêter subétement et à volonté les
aiguilles des indicateurs devant une lettre quelconque, il soAtde
fnre obstacle à la progression de l'une d'entre elles au mooMnt «û, le
reasort Jl étant éloigné de l'enclume e , le drcnit de la pile kcale est
444 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
fermé, et où les indicalears correspondent au milieu de l'espace
entre deux lettres ; cet eflet se produit au moyen de chevilles indi-
quées sur la Ggure par des points et liées avec des touches t, ty que le
doigt presse ou abandonne. La fig. 7, planche X, montre rensemble
du cadran ou du clavier : quand on presse une touche , la pointe ou
cheville correspondante sort d'en bas ou s'élève, et arrête Taiguille
qui vient butter contre elle.
TÉLÉGRAPHE A CADRAN DE M. FROMENT.
L'appareil de M. Froment se distingue de tous les autres par son
transmetteur d'une disposition toute particulière.
C'est un clavier semblable à celui des pianos et dont chaque toache
porte nue lettre ou un chiffre. Il suffit de poser le doigt sur une des
touches pour que l'aiguille de la station vienne se fiier sur le signe
correspondant.
Les touches T, fig. 1, planche XIV, basculent autour ducentreCet
portent au milieu de leur longueur une petite palette d'arrêt S dont
l'usage sera expliqué ci-après.
Sous le clavier se trouve un arbre en acier A portant eu R une
roue à rochet , et sur sa longueur des liges Z en nombre égal à celai
dos touches , et implantées eu hélice de manière que chacune de ces
tiges, dans la rotation de l'arbre, poisse être arrêtée par la pièce S
correspondant à la touche qu'on a abaissée.
En fi se trouve une barre horizontale assujettie à se mouvoir de
haut en bas parallèlement à elle-même. £lle s'abaisse quand on ap-
puie sur une quelconque des touches, et se relève lorsqu'on retire le
doigt.
L'arbre A est sollicité à tourner dans le sens de la flèche par un
rouage d'horlogerie. Il est arrêté dans son mouvement par un rochet i
engagé dans les dents de la roue R.
Lorsqu'on pose le doigt aur une des touches , elle s'abaisse, ea-
traioe dans son mouvement la barre B qui dégage le rochet <, ce qui
permet à l'arbie A de tourner jusqu'à ce que la tige Z, correspon-
dant à la touche qu'oie a abaissée, vienne rencontrer l'arrêt S qui lui
est superposé.
Une autre touche qu'on vient à abaisser ensuite, produisant ua
effet semblable, laisse tourner l'arbre A d'un angle proiwrtioanel
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES A CADRAN. 445
à lalongnenr deThélice comprise entre les deux touches qui ont suc-
cessivement arrêté le mnuvement. De sorle que, si l'arbre A porte un
interrupteur électrique qui ouvre et ferme le circuit chaque foisqull
passe une dent de la roue à rochet, l'effet produit par ce mécanisme
sur nn circuit électrique sera identique à celui que produirait la rota-
tion d'un cadran de télégraphe ayant autant de signaux qu'il y a de
touches dans notre appareil , mais avec des avantages bien marqués.
La rotation de l'arbre A étant uniforme et réglée d'après la plus
grande vitesse que permet l'appareil récepteur sans manquer son
effet, l'accord, une fois établi entre ce dernier et le transmetteur, sub-
siste indépendamment de la manière plus on moins régulière dont on
touche le clavier, pourvu naturellement qu'on laisse à l'aiguille le
temps de parcourir les divisions du cadran ; et ce temps est le plus
petit possible , puisque l'uniformité de mouvement permet de régler
pour la plus grande vitesse moyenne du récepteur.
Il en résulte que la première personne Venue, pourvu qu'elle sache
lire , est apte immédiatement à transmettre la dépêche sans erreur
résultant de l'appareil.
Le rouage se remonte de temps en temps comme à l'ordinaire.
Mais on peut être dispensé de ce isoin au moyen du mécanisme sui-
vant. Une roueàrochet, à dents fines, fixée au rouage et poussée par
un rochet mis en jeu chaque fois que la barre fi s'abaisse, remonte
peu à peu le ressort du rouage d'une quantité qui a été déterminée
un peu plus grande que sa dépense moyenne. Lorsque le ressort est
remonté en entier, le rochet cesse d'agir, parce qu'il est soulevé par
un levier disposé à cet effet.
Le jeii du mécanisme de M. Froment est véritablement surprenant :
quels que soient les mouvements que l'on ait exécutés sur le clavier,
de quelque manière qu'on ait abaissé les louches, dès que le doigt
s'arrête sur une d'elles, la lettre correspondante apparaît sur le ca-
dran. M. le baron Séguier, président de la commission des télégra-
phes électriques, m'a affirmé que, de tous les appareils qu'il lui a été
donné d'examiner eu Angleterre et en France, le télégraphe de notre
habile compatriote était certainement le plus simple et le plus parlait.
416 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
GBÂ PITRE y.
Télégraphes écrifant et imprimant.
TÉLÉGRAPHE DE H. UOESE.
Le télégraphe de AL Morse comprend : i'ie néamame écrivantt
30 fa def ou le conreapoodaat, S"" le système d'écritim m Falpiiabet»
ff^lerefaHS.
Méeanimne écri9ant ma récepieur. — tt e»l repréaeiilé |laih
che XV, fig. 1.
Sar me pfaie-forme en boîs, AB , s'élèfe one p«Bpée Tertkak C,
contre laqaelle Fèiectf o-aîmaut FF est fixé à Faîde de Véeio» F, qà
presse les hélices H, H contre la poupée par le moyen de la pla^M CK
L'eitrémilé supérieure de la poiqpée G est un^ comerde on une bride
nétaii^pK GO, dont les cités G, G sont percés ec taaaiidés horinata-
lencflt poar porter denx fis à pointe d'acier» aignSs et tKnpéeSy
entre lesquelles se ment» avec le nnias de frotteBocot poonUetk
kvier horkontal L : celui-ci» k levier perte^-pUÊme^ est la pièce
principale de la coarinnaisan. A uae desesexirànîlés» enll>.e9iMtt-
dée l'armature de rélectro-aimant^à l'autre extrémité» en ft»,lekiiûr
porte une ou plusieurs «pointes d*acier» qui répondent à autant de
raimnres pratiquées sur le tour d'un cylindre horiaontal H^dÊTrMS
lequel passe la feuille de papier continu dotmée à recevuir ladépishs,
et qui se dévouie réguiàrement par L'effet d'un mécaaisaia àpact» fig. ^
Ams cette di^msitioR, et le drauit une ft)i» établi entra dena sta-
tions» soit par un fil double, soit par ugfilaîmpfedoat lesdeux extré-
mités sont plongée» dans le sol » chaque pasmge du cenaant tranmas
d une distance quelconque par l'intermédiaire du fil fondustrnr cap-
proebe instantanément l'armature D des pôlesde l'éiectao aiminc^ce
qui ne peut avoir lieu sans que les pointes R du levier -plume aillent
frapper contre le cyh'ndre S, en laissant sur le papier interposé et eo
mouvement des traces plus courtes ou plus longues, des points pios
rapprochés ou plus espacée, selon les intervalles divers que le corres-
APPAREILS. — TÉLÉGlUPIifi& IMPRIMAIT. 447
pondait aura mk entre les ioBlaals de fennetore et de mipUire do
circuit. Remarquons qoe tant que le contact existe » le levier-plume
agît mw le papier : auasiUH que la communiGaticvi estintemmipue, le
Mwart IMUir abaisse le levier^ et le porle^lnme quitte le papier. En6n»
pour que ces mouTemenlSyqui doivent se succéder à lalonté et d'une
maoiàre très-rapide, entraînent le moins de choc possible, on a fixé
SOT le chapeao GG nae traverse JJ, portant à ses deux extrémités
dewi vis verticales dont les extrémités servent à régler le mouvement
d»leirier, eià le maintenir dans des limites entoiles, sufiisant seule-
ment à* assurer Texactitude et la régularité de l'efli^ combiné et alter-»
natif de l'armatare et du porte-plume.
Noos avons dit que la feuille de papier qui passe soos-le cylindre
d*ader S^ contre la surface inférieure duqu^ la poiole-plimie R laisse
ses impresBiana^ était attirée, d'une manière uniforme , par un méca-
nisme particulier. Celui-ci. n*est qu'un, simple appareil d'horlogerie»
mil par un poids» et qui se trouve adoaséà k poupée G, du côté ap-
posé ^ l-électro-aimanl.
Le iMipieB donc on se sert pour l'écritiue tél^aphiqae est fabriqué
sans la forme.de feuille continue, d'une kmgoeuir indéfinie , et d'en*
viron 1 môtre 20 centimètres de lai^e^il>esc roalé très^serré sur tm
cylindre de hais. 11 est ensuite placé sur un tour et on le manpie dans
le sens de sa largeur en laissant entre chaque marque une distance de
965 millimètres. Un couteau, appliqué tour à tour sur chaque division,
coupe le papier pendant qu'il tourne» et s'arrête an cylindbe de bois.
On prépare de cette manière environ vingt-huit petits ronieaui d'en-
viron 38 centimètres de diamètre,, et qui sent prêts à être mis en
Yoici comment l'opérateur, placé ^ qpe station éloignée, peut mettre
à volonté les rouages en UMmvement Sur le montant R\ fig» 2» est un
harillel de métal,, sur lequel passe la corde qui soutient le poids moteur ;
par le moyen de cette poulie et des roues intermédiaires, le mouve-
ment produit est communiqué à deux cylindres £, F placés «n. avant
du cylindre d'acier S : ces deux cylindres saisissent entre eux le
papier 2^ 2, 3» et le font passer uniforanémeot sous la plume. F et E
senties deux, roues qui saisiasenl le papier 2, 2 : le cjlindre £ est uni à
la machine par une roue dentée; F n'est pas lié de la môme manière,
il est pressé fortement sur £ par des ressorts fixés aux boots de l'axe :
S est le cylindre d'acier au-dessous duquel on voit passer le papier
44S TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
2, 2. Tmmédiaiement aa-dessous de ce dernier cylindre est, en R, one
des pointes d*acier fixées aa bout du levier, dont on ne voit qu'une
partie. Nous allons inainienant passer à Texplication des organes adhé-
rents aux rouages et au levier, et qui permettent à i'opératear de
mettre à volonté les rouages en mouvement ou de les arrêter.
Dans la flg. 2, en R\ est une petite poulie sur le barillet du mon-
tant qui contient les rouages; en Q est«une autre pooUe, mais pins
grande. En 10 est une corde qui part de la poulie R', tourne autour
de la poulie Q, et revient à la poulie K\ devenant ainsi continue. Cette
corde communique le mouvement de la poulie R' à la poulie Q.
On a supprimé plus tard la poulie et la corde et on les a rempla-
cées par deux petites roues dentées. B est le barillet; la flèche corres*
pondante indique la direction du mouvement ; la flèche dessinée en
Q montre la direction que prend cette dernière poulie lorsqu'elle
reçoit le mouvement de R'. Q est brisé en partie pour laisser voir le
bras H, qui est soudé sur le même axe que la poulie Q, et se trouve
directement au-dessous du levier L. Il est courbé , en D, de manière
à venir appuyer contre la roue de frottement en bois G, au point P.
La roue de frottement est fixée par le milieu sur la dernière vis de la
machine et au-dessous du levier L. Du levier L part une petite verge
de métal A, qui traverse le bras H ; une vis et un écron I, placés à
l'extrémité de cette verge, servent à l'allonger ou à la raccourcir. Elle
doit agir librement, tant à son point de jonction avec le levier qa'l
son point de jonction avec le bras. Cette verge est aussi allongée de
manière à traverser la plate-forme , au-dessous de laquelle elle fait
agir un marteau qui frappe une cloche, pour avertir l'opérateur qu'âne
communication va être transmise. Maintenant que les diverses parties
sont expliquées, voici quelle est leur action combinée.
Le coude HD, lorsqu'il est mis en contact avec la roue de frotte-
ment G , empêche le poids des rouages d*agir sur la machine , et il
n'y a pas de mouvement. Par l'action de Taimant, le levier L prend
la direction de la flèche 3, U, entraînant avec lui la verge A et le coude
HD. Le coude étant ainsi éloigné de la roue de frottement C, les
rouages commencent à nparcher sous l'action du poids. Le barillet B
tournera donc dans la direction de sa flèche ; ce mouvement est com-
muniqué par la corde à la poulie Q, qui tournera aussi dans la direc-
tion de sa flèche ; en conséquence, si le levier L n'est plus soulevé par
Taimant, le coude descendra doucement, et lorsqu'il touchera le
APPAREOS. — TÉLÉGRAPHES ÉCRIVANTS. 4i9
poiat P, il arrêtera le mouTement des rouages, 9i moins que le levier
ne continue de marcher, auquel cas le bras D, s'élo^ant de la roue C,
permettra aux rouages de toorner. Par ce moyen Topéraieor, placé
à nne distance plus ou moins grande de ta madiine, peut gouTcrner
le mouvement do papier, de telle sorte que, lorsqu'il voudra écrire,
la machine sera mise en mouvement, et que, lorsqu'il aura terminé^
elle s'arrêtera aussitôt.
La clef ou correspondant est représentée fig. ^, presque de gran-
deur naturelle. «
PP est la plate-forme ; Eest une enclume métallique, dont le bout in-
férieur, qui apparaît au-dessous de la plate-forme, porte le conducteur
de cuivre G ; U est le marteau de métal attaché à la tringle, soudée
elle-même au bloc B; le tout est 6xé à la plate-forme PP par des
écrous. Le second conducteur D traveise tout l'appareil et vient se
souder ï la tringle, en D ; on se sert de la clef pour écrire à la station
éloignée, et généralement elle se trouve avec la machine sur la même
Ubte.
Nous allons maintenant décrire la manière dont on transmet une
dépêche d'une station à une autre, de Baltimore, par exemirfe, k
Washington : la clef du premier opérateur est à Baltimore , son re-
gistre ou pupitre est à Washington ; la clef du second opérateur est à
Washington, el son registre se trouve à Baltimore. Chacun a l'entier
contrôle de son registre respectif; seulement , chaque opérateur monte
l'inslmment de l'autre et lui fournit le {lapicr. Il faut se rappeler que
chaque circuit est partout complet et continu excepté aux clefii, oi> H
est ouvert Si alon le marteau est mis en contact soudain avec l'en-
clome, et que, par l'action de la verge, on lui fasse reprendre sa
première position , le courant engendré par la pile , accompUt sa
course sur le circuit; et, quelle que soit la rapidité avec laquelle le
contact ait été accompli et détruit, il a fait un aimant du fer doux de
h machine; cet aimant attire âi lui l'armature du levier-plume; ce
dernier, avec ses pointes d'acier, frappe le papier et, en montant,
dégage la roue de friction ; celle-ci laisse aller les rouages qui, par le
moyen du poids, commencent à tourner, et les deux cylindres four-
nissent du papier à la plume. Mais si l'on ne touche qu'une fois la
clef, les rouages s'arrêtent par l'action du coude sur la roue de friction.
La figure 4, représente une nouvelle clef dans la construction de
1 jque.le on s'est servi avec avantage d'iin levier pour obtenir nne com-
29
êMû XÉLÉGRAPHUS ÉLfiCTBIQIJK.
muiicatioB. fim parfaite avec une mtms grattde ippHcatàoft de
puimMOt. EUe opère i?ic bcAUé. certkiide «t npidilé. Âk ta m
Jslac sur leqad les diverses partie» WH filées : E repiéseiue Je mM-
Ittt de l'eDciame» et J i*enchiflae« visaée sur le monUiit; louf den
jOBl en oiéul ; B eet uji autre Met pour Vfiaximoe d'arcéi K et le
bras fiquî ptrle Vueàu kviar G. L«tt le «larleaa Tîsaé ao-dems 4e
renclumc et se projelant sur elle. R est un aqlre marteau du wèmt
famtt« qoÀ est en ooniact atec r^Aclunie Ji^ kMosqa'oii n'abaisse pas le
levier. Sous la têle de chacun de ces marteaux sqgt des m d'attache
^^ AMîatkMeDt perpétueyeneAt les inaiteanix «Laits la peskioa n4pcs-
aaire à âa ouuuiNilatîûfi bcile du levier G. D est tm ressort qui jmh
liâiil le hrasdv ievier, fmpArtaaf ainai le oiarteaii L de se nieltresaas
néceasit^ en coftCaa avec l'endimie J. F est un écrot cammoniquat
avec ie Uac £» et G «a autre éctùu c9mammi(fiM avec le bloc B : à
tes écrous sont joints les fils I et fl 4e la pile* Pour late jnanJMr
oeCie »aeUne, il liiit mettre le martean L en coACact avec l'en-
dume J, pendant le temps et les intervalles «nécessaires à la fimtHh
tieii des lettres q«t composeut la dépêche. Quand on afadase la def,
Je CBaraat pmnd la rouie saivante : la pîie« le fil H « la vît G* ie
Ufc Bt le levinr C, par Tase S, renofaime J, la vis F, le fil let la pile.
Voilà lonte l'apératioa Aa télégraphe. Pour expUqver f>liis en déail
radiât des paintes d'ader sur le p^iier qui est en cantact avec le cf-
lindDe cienxt wms sapposerans <iue Toft touche la clef quatre fuis :
cda auSra pour tatieagîr ks rouageset permettre an papier de fUssar
uniformément Maintenant » que l'ou tonche la clef six fais, le contact
a été pitiduit et4étniit aîxfoîs : chaque fois qu'il est produit, l'aîmaat
électrique* ainsi que nous ravoiis expliqué, attire à loi, avec ane
isree conaidéraUe, Tarmatiire du levier-plume, poussant almî les
pointes d'acier contre le papier 2, sous le cylindre d'acier Su Les uoîs
pointes de la plume tonahant dans la cavité correspondante du cylindre,
emmèncttt avec elles le papier et le nu^quent à chaque omiact* Alors
on voit iur le papier, à mesure qu'il sort de dessous les cylindres, sis
marques , qui ne percent pas le papier, mais qui sont inaprimées es
lelief , comme les caractères à l'usage des avengles.
M. Uorse se servait d'abord d'un crayon domine de plomb qui
écrJoait les caractères sur le papier. Mais il Matt aigoiaer le crayw
à ohaque instant; on lai substitua une pkime d'une construction par-
ticulière : un réservoir attaché à la plume foumiisaît reocre. Cette
APPAREHJw «*. nUOUnnS «OIYANTS. 4SI
fimm rdfmékàu ^*m «n Mtrndiif, tant ^m Ibt «ttcafiCli li
fooroir é*wcre ; ïiatïme ^efmimi fittRiteaU OÊmhm , taac ft cawie
de b forsie des kttrà que 4e la niMîlé m 4e ta tetewc tariaWea
des pulsations: pois; si la plume s'arrôtait quelque temps ^ t*«iicre
$*inpotJÊit et làmak da«s k*flMie va sidianaM q«i*il fa^^it retirer
avael de roeuitre la phnie en acsiMté. Tames «es iiSevItés foreèreiit
i'ittveeletir à J-eclMrcherd'aHlnaflMiiènfi d'écrire. Apirès «ne tongoe
série d'eafiérieiiûBs , ou ffâA tioi ^eedairt <|a«lqiie temps à tme mé-
thode basée stries principes deipnases à ^copier. Maïs œ pbn ayant
été i'gbjet d'we iaaled'iièjeetîam^M s'avrila eafia , après iMu-
CDop de dépsnws «t de tèa^^ farda, air plan aeipel , q«i répond par-
bàim^mi li ie«t ce <|«*aa prtit déskvr. D hnprtaie sur lepspier des
marvp»} asoqiieiies i «at inpesrfUe de ee aiépreDére.t H est fort
prapre, et ks peâusas d'aeîsr i|m aervean de pki»es, fiant faKes de
racy^r le plias dur, ae s^asaet pa«» et mafsfîeiittettt fsffMtreM^daM «m
^t peiwaMBi d'anlttiié.
Lesleilrasaoatfsraifesdepaiais, de ll|;im phis on Rioias longues
et d'eiy^isces plus ou awiiis ioags. t^ serte prfsàtien de fa clef répond
^ « seal poiiil «ir ie papier dn iiifiaiie , «a pef ot représente fa let n^ B.
Une pnlsatioB proioDgée , c'eat-à-dlm 4e eontact de la clef maimenu
pendiait le temps aéeesssire peur Mre 2 potnls, prednit tine couite
ligne el repréaeale T : mae sente pnlsaHien prakmgée pendant l'espaee
néceasaireponi* faiee^ peâms, donne une IsngneUgne et représente L :
nne pnbatioa de h points est nne ligne plus loogne encore et repré-
sente le chiffire/0. fifonaniKe iadef pendant la durée de 3 points, on
anra te oaurt inÉ^-vaèle«|ni4okaéparer les kttrest si en Farrête pendant
6 points, M ancs l'espace fui doit sépai^er les mots; une plus longue
(suspension sert pour dîstisigner les pirases. Tels eont tes éléments qui
entrent dans la conttructâso éce caraoïères télégraphiques. l*alphafcet
est formé par la comUnaison de ces éMoMnls, ainsi qu^fl suit :
A, ;#^— ,...; G,--.; O ; E,.; F, ; 0, ;
ll,..-;l,.-; J, 5 K, ; L, ; M, ; N, ;
0.-;P, ; Q. ;a,. -•;«,-- 1 T, — , U, ;
V. .-.— ; W, ;X, ; Y, -. -;2, ; etc., etc.
if ; 2, ; 3, ; ft,-- — ; 5,= ;
6# ; 7, ; 8, ; 9, ',%,
L'emploi de lignes de diverses longueurs, Tune simpte, celle du
T, l'autre double, ceBe de L, htraipiènie triple, ceHe du zéro , n*cst
29.
452 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
pas sans quelque incoDvénieQt Noas préfSrerioDs de betacoop l'al-
phabet de Steiobeil, qui fait offige d'une seule ligne et d*aa poiat,
sans que jamais un signal comprenne plus de quatre éléments , lignes
ou points.
C'est un ineonvénient assez grave anssi que d'avoir à mesorar par
la pensée, à estimer par la main en quelque sorte la durée de la pres-
sion à exercer sur la clef « afin d'obtenir un point ou des lignes plas
ou moins longues. Pour lever cette difficulté» M. Morse avait inventé
sa table des lettres, représentée par la fig. 5. Les parties blanches
sont en ivoire; les parties noires, ou entourées de lignes noires, et qoi
correspondent aux points ou aux lignes de l'alphabet, sont en métal,
incrustées dans l'ivoire et en contact avec une plaque métallique placée
sous la plaqne d'ivoire. Cette plaqne métallique remplace l'enchuDe
de la clef du télégraphe, et communique par le fil /"avec l'électro-
aimant de l'appareil écrivant. Le fit F, venant de la station éloiyiée,
se lie, par l'intermédiaire d'un fil plus fin ronlé en spirale et recouvert
de soie, avec la tête métalUque du stylet en ivoire S, que traverse nn
fil métallique terminé par une pointe arrondie de platine. Si mainte-
nant on promène le stylet conducteur S sur les espaces métalliques et
isolants de la planche des lettres, le courant sera fermé et ouvert
alteroativement comme il l'aurait été par le conuct du marteau de la
clef avec son enclume ; on retrouvera donc sur le papier la même dis-
position de points et de lignes. Si , pour composer une dépêche, ou
se servait de plaques altemativen^ent isolantes et conductrices, de
longueurs proportionnelles aux intervalles de l'alphabet de Morse ou
de ^tcinheil, et qu'on promenât le stylet S sur la dépêche ainsi com-
posée, elle se trouverait écrite en poiiits et lignes saillantes sur le
papier. M. fiain a eu une idée plus heureuse encore, c'est de tracera
l'avance la dépêche à transmettre sur une bande de papier où les lignes
et les points sont représentés par des espaces vides. Nous expliquerons
bientôt en détail cette méthode si ingénieuse et si efficace.
Il est évident que, puisque l'opérateur de Baltimore n'a aucune pari
à la transmission du message de Washington, sa présence n'est pas
absolument nécessaire dans la chambre du télégraphe de Baltimore;
il n'est pas utile non plus de faire la question préalable : Êies-vom
(à? L'opérateur de Washington transmet la dépêche à Baltimore, que
son collègue soit là ou non , et les caractères télégraphiques soat
distinctement imprimés sur le papier du registre de Baltimore. Si
APPABEILS. ^ TÉLÉGRAI»BES ÉCBIVAMTS. 453
ropérateor omet une lettre à Washington , die est également omhe à
Bdtimore; s'il ajoute une lettre à Washington, nne letti^ sera anssi
ajoutée ^ Bdtimore ; rien de pins, rien de moins.
Le télégraphe de Morse, en Amérique comme en Angleterre, fonc-
tionne presque toajonrs par l'intermédiaire d'nn rehis, de telle sorte
que le courant principal n^a pas d'autre action à produire que de
fermer le circuit d'une pile locale très-intense, la pile de Grove; c'est
le courant né de cette pile qui met en jeu l'appareil écrivant. La iîg. 6 ,
planche XY, représente la forme particulière de relais adaptée au télé--
graphe de Morse par M. Halske. EE' est rélectro-aîmant, A son ar-
mature fixée à l'eitrémité d'un levier à deux bras LL'. L'axe du levier
se termine en pointes coniques à ses deux extrémkés; les pointes
pénètrent dans deux petites cavités a, a' creusées dans deux vis ou
denx chapes Axées sur le support S; le levier, par conséquent, et
l'armature tournent librement autour de l'axe aa^ Lorsque les élec-
tro*aimant8 deviennent actifs par le passage du courant, l'armature est
attirée, le levier LL^ tourne autour de son axe, l'extrémité L est abais*
$ée, l'extrémité M relevée; un ressort à boudin B, fixé d'une part à
l'extrémité \I du levier, de l'autre à un écrou mobile e, tend sans
cesse à abaisser l'extrémité L' et à détacher Tarmature deTélectro-ai*
mant; il la détache en effet dès que le courant est interrompu. On
tend plus ou moins le ressort à l'aide de la vis Y qui u>ume à droite
oa i gauche , fait monter on descendre l'écron e. L'extrémité L du
levier passe entre les pointes |>t » Pt des vis Yi, Yt, portées par la co-
hmne C ; la pointe f^ »t revêtue d'ivoire, la pointe f^ est en métal,
ainsi que la vis entière ««.. L'espace compris entre les pointes est (pu-
jours très-petit; on le règle, ainsi que la tension du ressort R, potir
chaque intensité du courant. La pointe }h doit être à une hauteur
telle, qu'elle soit touchée par l'extrémité L dès que l'armature sera
attirée. Les colonnes G, G' et le support S sont isolés de la table par des
lames d'ivoire ; et deux fils métalliques f, f incrustés dans cette
table sont en contact l'un avec la colonne G, l'autre avec la colonne G'*
P est la- pile locale formée de 3 9i 5 éléments; son pMe positif com-
munique au fil f^ et par la vis de pression t;i à la colonne G ; son pôle
négatif est liéàl'mie des extrémités du fil de l'électro-aimant de l'ap-
pareil à imprimer ou du réceptenrd'un autre télégraphe quelconque;
tandis que la seconde extrémité du fil de Télectro aimant fixée par la vis
de presrion v% communique av^ b cofeone G^ Les extrémités F, V
4M TÉUteUrHB ÉUKTTIIIQITE.
d» »ét V4lktâm ummni élu f«l»i»t nikt Ptaraii « ttmèÊdm
dtb]i9M,rMrth-eM filéeimre. Le piMdk c«i appareil cstettitae-
ment simple : le couraal priacipai raad acM rélectro<*flinaBl da nM,
raraiitai» A en attâréa, rcaliéarilé L da lensr arrive ei caaiaa laé-
triliyie aveehpaiaie p^» kditaîléa kpitelaolt ert fenié»etc*€«
la coufaiii âé da catte pikrqai fait faMtiauier la réctptaar oa appaitil
Laig. 7 repi^éacnte la dMpoiWat qa*M iaat doimer à h def aa ao
carrfapoadam lortqa'ott doil ialerposar va relais csire MtikmMh
vaBNBt d'horlagerle de l'appareil écrhrâot Elle doit, i^lorsqae k
téMgnpha n'écrit à aneriiie des statàooa» iaiMer oavert le drcnit des
pikalocaki; 2*daAa oe aalaie état da rcpoa iaiaier toiçoun femé le
airctti principal da la ligne, afin de panvoir trantmetire le amnac
axcilèà la Mlion éloignée; S^" dire a» CDumoncalMm avec le rdaii
da nanlèffeàlaîiaerpaaBcr le caorant prindpal i rékciniHaimaat do
lalaMy de telle aorla que le circml de la pie laciie lail aosàtOlleiiHé ;
4'' enia» ceseer d'être eu eoBBaanniealios atee le relah aaaaiièt <pi*en
Imaant le cireait principal ela va roanne en monfemeot rappareil
écrivani de la itation de conrespoadance» aAn qœ le courant de la
pila principale aille daneetameac aax apparella de faatre^atatian, paas
être forcé de iraTefser la fl da l'éiecira-dnnnt dn relaia. La clef qae
BMNM alona décrire a élé ooDitrnile par l'iNMle mécanicien Habke
TT ait nne ukle en bois» Pf me plaqne m laiton avec dtm sop-
parte Tartican a. S, dans lesqads s'engagent les extrémiiés a, a de
Paie d*na levier à dans krancbeB LL« tovjonn en contact méuttaïae
ataç la piaqoa PP; la levier adeax pralangeaBenfs, Itin M, TanireQ:
asHlesaona dn anncnn M se tranve snr h pbqne PP nne peiHe
endnme aséuUiqne l;dans l'élat de repos, le resaort R tient le anr-
tann éloigné darenciuaieskpralongenMnt Q, an contraire, est alort
m coniaci imians avec nn petit cylMhre métailiqne c ^ptonré d'na
cs^dre d'ivêita / aa sein de la plaqne PP, et coonniniîqtiant métri-
BqoeBMnt afecla vkdé preama Vf • L'endnnve anan oomnnmqae
aivac la vis de pression Yt^ et hplaqnePP atecla viadaprcssiotty.
Dans la position que noos venons dedécriie la def est fermée; i
l'an presse snr rextrémiié on lonsfee L, la prakmpment Q ne (
mnniqnera plni avec la via Ytf {waa qnll cemara de toocfer le tj*
Undre e; k marteaoi an eomraîre^ toncbera readnma et eonamnaè-
qneraavao k visdapressian Vt: hdeCalorasma fermée t Bniidl^
APPAREII.S. -- lÉLteRAVEES tCUVANTS.
m RMPnrinr dTeite-iiiênie pur l'aetfao do resmt quaftd h p
cessera.
CbMfÊe dation aura i<» we pile principale eT sai pile locale; 2* un
appweil écrivant; S'^irorelaif;^* me clef sembkMekceHeqaenew
TCDOiis de décrire* La llg. § nontre la éispoiitioD de ee» appareile
a«s deoi sUtloiB extrêmes de BerGo et de Cetogne. Jr ^' Mut ki
den appareilftécri?anto« X, K sont les deux retaée» C, C lOBt les dent
dcfi, P, P' le» deux pHes de h li|pie, ;>, p' les deux piles tocafes eai des
MatieMB. On a supprimé teslerien d«ft clefs, eo ndiqnaat par ■»«!«
snnMe de trois lignes pointées les comoranicatioiis étaUies ; ainsi, Tok
fait sans peine qveh clef de Beriin est fennéè et celle de Gotogae oih
▼erte Leconrant parti do pôle posiclf-hdela pile Frient en T^^daask
dafC, y^\ l'axe oa, ft la tisT, li la terre T, sert h Goèngoe es t^ arrive
en V, ta II Taxe delà clef anferta, passe li la tis Y'r, eldelliaBtelaia^
tfsvane te fil de rélectro-aknaoc du relais, sort par a^, cotre dans le
fi! caadoctear snaterraiD dah ligne, arrire par v aa( relaia de Bering
qo'ii ne traverse pas, paixe qoe le circuit n'est pasferaaéene, pwsfae
la daf de Barlî» est onv^rte : M mnira donc an pMe aégatîf — de la ;^
pile P. Le circiiit prtncipd a danc été fenoé da Beribi \ Cotegne, et
nn seol des relais, celai de Cologne, est traversé parle€Oorant;ialo|rB
aussi le circuit de la pile locale de Cologne est fermé; le courant va
du pôle positif + li la colanae G dn relai», de là, par le levier, à la co-
lonne C^, puis à la vis Ys , à l'appareil écrivant, par le fil Cj et revient
m pMe négatiL
M. Stôhrer, mécanicien habile de Leipzig, que nous avons déjl
aaonBé phisietira Ma, a cru perfectiomer le lélégraplie écrivant de
n» Morae en rewiplaçjMH la pointe vnqfoe par an système de deobles
poiBtaaIonctiomiaarakemalBfenieiif, e€ dannant den sérias de paiata
on de KgBfsAnéeiSurdewKgaesIlorÎBOiBtafes superposées. Lafig.9
nqvésenta la modificatian apportéi* par SL Stôlaen 8N, S^N' soni
daaot éteatro-amants encoBsnnniicatlanavee danx relais distincts'^ et
den piles Iseaks, dont ka connais drcuient aHemaCiveHMBC en acns
contraire, suivant que Tos Mc agir Tune oh Faotrc A» cle6 placées à
distance ; m,. ^i€ ront deux aimants permanenu, totnnanft faorim-
talement autour d'axe» rertkaax ec dont les eiti éaïUfai n et / portent
deux pointes d'acîer giddées an retenues par les chevilles C, C% de
telle sorte que les pôles « et n' des aimaiits ne peuvent s'aiiprocler
que des pôles N' et S des électro-aimants : chaque attiactioft prcKe les
£i
^yrtnujL, .
456 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
pointes eoatre le papier et y imprime un point ou une Hgne , snivant
sa darée.
Le tdégrapbe de Morse est un excellent télégraphe, Urès^simple,
très-efficace, irès-rapidc dans ses transmissions. M. Steinheii parie
avec admiration des modèles qu*il a vus et expérimentés chez 11. Bro*
Ung, à Hambourg; un employé exercé écrit en moyenne 17 mots par
minute, autant par conséquent que le ferait un écrivain habile avec
la plume; il n*y eut jamais aucune erreur, quelque prolongées que
lussent les expériences. C'est, au reste, un grand avantage que de
posséder sur une bande écrite de papier la correspondance qne les
télégraphes à aiguilles et à cadran montrent simplement en Faîr, et
hissent à l'état d'ombre fugitive, s'il est permis de s'exprimer ainsi.
M. Froment-, de son côté, a construit un télégraphe écrivant dans
les mêmes principes que celui de Morse. Il conserve le crayon rqeté
par M. Morse, mais le crayon taillé sans cesse de nouveau, et maimenu
dans sa condition primitive de service excellent et sûr, sans rimer-
vention de l'employé.
Nous donnons dans une planche particulière, XfV» fig. 2, les dessins
du tél^aphe imprimant de M. Froment; mais sans nous arrêter à le
décrire longuement.
TÉLÉGRAPHE ÉCRIVANT DE H. PROllENT.
En présentant à l'Académie ce charmant appareil M. Ponillet
disait :
« Cet appareil est un de ceux que radministration des télégraphes
» a demandés, il y a quelqaes mois, à cet habile artiste. Ce qui le dis-
9 tiague, c*est qu'il écrit la dépêche, non pas en lettres, mais en
» signes, an moyen d'un crayon qui se taille en écrivant, parce qu'il
» tourne sur lui-même en même temps qu'il exéente son mouvement
> de va-et-vient ; le crayon est mû d'une manière directe et sans ioier-
• médiaire par Parmtture de l'électro-aimant , et peut exécater jus-
• qu'à trms on quatre mille vibrations simples par minute. »
La légende ci-jointe donnera une idée suffisante de l'appareiL
C , crayon écrivant sur la bande de papier B.
R 9 roue à rochet faisant tourner le crayon sur son axe.
L , levier mobile portant le crayon.
£, électro-aimant.
APPAKEtLS. — TÉLÉGRAPHES ÉCRIVAHTS. 157
F, coDlad en fer doux fixé an te?ier.
C, cyliadrc sur lequel s'eorouie la bande de papier S.
Il est mis en mouvement par an rouage dont on règle là vhesse à
Tolonté.
G^ C% cylindres pressant la-bande de papier B.
TÉLteRAPHE ÉCRIVANT ET TINTANT DE M. LE DOCTEUR
DCJARDIN DS LILLE.
€c télégraphe se compose cssentiellemcat de trds appareils. Le
premier, que nous avons déjà décrit , est une machine électro-m^é«
tiqoe servant à engendrer le courant ; le second sert 2r éveiller Tatten-
tion de remployé et à tinter les dépêches ; le troisième écrit les dé-
pêches. Le télégraphe de U. Dujardin a la plus grande analogie avec
celui de M. Steinheil, dont il n'est au fond qo'nne modification per*
fectionnée. L'auteur nous assure qu'il l'a encore beaucoup amélioré
^lans ces derniers temps ; nous avions même espéré qu'il pourrait nous
envoyer à temps de nouveaux dessins , mais ils ne nous sont pas par-
venus : CCS améliorations^ au reste, ne sont que des améliorations de
détail 9 que chacun peut imaginer sans peine.
L'appareil qui sert à avertir et à tinter les dépêches, et qui s'appelle
sonnerie^ est représenté planche XYl, fig. 4 et 5. La fig. à est une
vue de dessus et h fig. 5 une vue de côté. Les mêmes lettres représen*
tent les mêmes objets dans les deux figures.
ABCD est un électro-aimant fixé verticalement sur une planche,
à l'aide d'une vis dont la tête est située sons la planche. Les bouts dn
fil de cet électro-aimant sont soudés sur deux petites pièces de laiton
£, F, qui sont munies de vis 4e pression. Deux petites palettes de fer
doux, G, H, sont fixées sur les bords des cylindres de fer de l'électro-
ainiant : elles peuvent s'éloigner ou se rapprocher. Elles servent
à rapprocher plus ou moins l'un de l'autre les pôles de l'électro-aimant*
ce qui est d'une grande importance pour régler le jeu de l'appareil.
IK est une aiguille aimantée quadrilatère. Elle consiste en un bout
de ressort de pendule de 15 millim. de largeur environ, et de 1 2 à 15
centimètres de longueur. Un petit bouton de laiton est fixé à son
centre : ce bouton est percé d'un trou et reçoit h frottement très-dur
une aiguille à coudre qui sert de pivot à l'aiguille aimantée. Une laoMi
de laiton, pliée à angle droit à chacun de ses bouts, présentant à
4M TÉLiGAATHU ÉUCmaQUfi.
sa partie supérieure un trou et k m pirfie iaférievre nœ onritè do-
nique, sert de support h Taigmtle aimaalée : ce support ett fisé k la
partie Mpériewe du mofltaiit LM « fig. 6.
N, fig. ii, est un grand verre à boire cylindrique que l'on choisit
aussi sonore que possible; ks Terres ccAîques seraient peot-étrc pcé-
férables. Le verre N est percé, au centre de s<m fond^ d'un trou qui
donne pasaage k une vis qui sert à le fixer k Tun des bouts d'une lame
de laiton 0, laquelle est fixée par son autre bout sur la planche de
l'appareil. II faut avoir soin, pour ne pas altérer la sonorité du verre,
de faire en aorl» que ceW-ci ne loit en contact arec h larM O que
par son centre, ce qu'en ebtient en donnant an bonc de h lame eor
lequel le verre se pose plus d -épaisseur qu'an reste de la lame*
F, fig» A» est m cylindre de bw, eyanc même diaoBètre et nitee
knteur qne le verre à boire. Ce cflinâre est fixé sur l-un des bonU
d'une hune de laiton Q, laquelle est ixée par son antre bout sur b
phncfae de l'appareiL Les lames de laitos Oet Q» fig* &, pemettettt
wê verre et an cylindre de bois de s'approcher ou de s'^oignler, ce qui
est très-utile pour régler le jeu de l'appareiL
La jofsnsrie, urise en comnMiiicacion avec la ma^kime magnée
tique, fonctionne de la manière suivante : loi7R|n'on soriève In
■ÉMicbe VX de laniacliîne magnétique, on produit dans k fil de enivre
de ses bobines un courant élecMque qui va aimanter réleciriKnmnnt
de In sonnerie dans un sens tel qne Paignille aimantée, attirée par l'un
des pôles et repoussée par l'aolre, est chassée violemment contt-e le
veiirey qn'ette nmt en vihraik». Lonqn'on kdsse retomber le mnnehe
de k machine magnétique , on produit dans le M de enivre de ses
boèines un courant électrique comrsirâ au premier, et qui vn ai-
manier l'éiectro-aimaDt de la sonnene en sens inverse de m première
aimantatian. Par suite de ce renversement de pokrité dans l'éleeiro*
aimant, l'aiguilk aimantée de k sonnerie est repoussée oonttn Je
cyiindrs de bois. » l'on soulève et si l'on abakse da fois attemoiive*
ment k manche on plutôt le levier de b machine magnM^pe, k
sonnene produit dbc sons.
L'appareiqui sert à écrire les dépêches est représenté figurent et 7»
Bmisia figure 6 l'appareil est vu de dessus; k figure 7
rékctm-aimant et la plume vus de côté et dans kurs
âKD, Ig. d| est n cylindre creux ou tambour en kiton de 12 li
APPAREIU. ^ tttfoEAtm» <4»VANTS. U9
f » eèaaoÊHMi iiB dfsMièire. ion ane BF, 0V repose sur les gmyes
de deax montants IK, LM, qui sont fixés sar la pfaMKfce de TappéreiL
toaeltiégB <g Fatie da tamfcowr ft cicwfe d'w pw de fislfilet
ovfl lJ0eliiMd'aeierixéeMrfciB(»ca»CL»péMre dans le filet
de bTin le feovi £ de l'vie do lambovr ofte nii appendice EN^ q«i
son I franaiwiire a« lambMir rimpoMMi dii BoCeor.
<MPr fif. 6y est une belte qni renferoit un tonrae^bracbe à poids
àtm h mmmSk QR sert Sr fsrire tmnm le tambour AB€D par Fia^
t«Déà'aifie de la pièce ei!f .
91, flg. 6, Cil va âectro-aimast deai one partie est eaebée par le
tamboor sons teqoelette esc située;; Cet éftcim^faiani «it eovclié ko*
ffaanttkuinil sor \ê planebe de t'apparal. Les bo«ts dof Al de GQîrre
de cet âecir»«im»i sont sondés sor deux pièces de Mioi» U, ?. X
SM «ne ?is de nppd fttée dans ono pièce InmioMIe TZ; effe sert à
ftnreanncer on rocnler rélecfro^aimant, ee qof est très-mile pe«r
nÉgler le jcn de In pkpme de l'apparei.
4BGJ>, tg. 7, M Me fne de CM de rélectro»-aJ«M ST, fig; «.
Bf€, fig. 7, est ni» portion dé action dn tambour A0CI>, figf. 6.
BilKL, fig, 7, M kl pHime dn tèiégraphe, tne de cdié. Cette
pinse se compeet de fntre pîèees : !• on tt d^argeM ov de plaitoe
n, pllékan||^alga;2*Unttdefer JRL.pWkangke^as; 9>mi
«as e» ader K; œc a«e KK.% fig. 7, est ^eté k sesdevx honts et
présente on trsn k SBA nriliev poor irrer paaa%n a« HdeferrA'^on
: L en acier feodo, tmnpé an rsoge blanc, et aknaaté à saCo«
i; cet alBHM est ?« entier en LL% fig. 7, il est percé d'tm tron
ksooMMeopenrrseevoIrlebonC do fil deisr. Les qoatre partie»,
oa plom les fooire pièces qoi composent la pione sont soudées en-
aeoible k rétala L'extrémité H de la (dmn^ est aplaiie; on gros fil
de «ton, PSpfésenlé, fig« 7, par me Hgne coorbe ponctoée, eoTekppe
le beat de lofilome soos forme d'anse; le bec de la ptame présente
tme petite éeb«Krare destinée k empêcher ledépiacenMrt do fil de
coton, qui est assujetti par quelques tours de fil de soie.
M!fOr, fig. 7, est on rase rempli d'encre ordlnaîre, dans laquelle
k bout dé la ptane est mmiergé; le fil de colon fixé sor le bec de la
plome est constamment imbibé d*encre; k plmne,. par conséquent^
esttoiloun prèle k fimctionner : on dsit a?oir sdn d'entretenir rea-
crierrempli d'encre Le support deh plume n^eslpas représenté fig, 7 x
ce support consiste en one lame de bHon pWe en U, et présentam an
460 TÉLÉGKAPilU ÉLEOTBIQUB.
trou à rextrémîté de ch^ciine de ses branches pour recetoir les phrols
de l'axe de la plume.
Voici commeut on dispose le papier sur lequel les dépêches doifent
(tre écrites. L'appareil est pourvu d'un certain nombre de manchons
en zinc parfaitement cylindriques, qui s'adaptent à frottement léger
sor le tambour ABCD, fig. 6, qu'ils recouvrent entièrement C'est sur
ces manchons que l'on dispose le pa|)ier destiné à recevoir les dé-
pêches. Ce papier doit être un papier à lettre de belle qualité et sans
pli : on le tend sur le manchon et on coUe les deux bouts Ton sur
l'autre au moyen d'une très-mince couche de cire moUe composée de
cire blanche et de térébenthine de Venise fondues ensemble.
L'appareil à écrire, étant mis en communication avec la machine
magnétique» fonctionne de la manière suivante : le tambour est mis en
mouvement par le tournebroche : il exécute simultanément deox
mouvements, l'oii de rotation sur lui-même, et l'autre de transiation
sur son axe ; celui-ci est dû à la vis GH, fig. 6 : ce double mouvement
fait que la dépêche s'écrit en ^irale sur la suriace du tambour. Lors-
qu'on détache la plaque de fer US, fig. i et 2^ des bouts de l'aimant,
on prodoit un courant qoi va aimanter Télectro-aimaot , ABCD, fig. 7,
dans un sens, tel que son pôle boréal est en regard du pèle boréal de
l'aimant de la plume, et son pôle austral en regard du pôle austral de
ce même aimant; il y a répulsion entre l'aimant et l'étectro-aimaot;
l'aimant est chassé dans la direction indiquée par la flèche fig. 7; k
bec de la plume sort de l'encre, va frapper le papier do tambour, et y
trace un point d'encre. Lorsqu'on laisse retomber la plaque de fer R5
sor les bouts de l'aimant, on produit un courant électrique qui va
aimanter l'électro-almant iBCD, fig. 7, en sens contraire de sa pre-
mière aimantation. 11 y a alors attraction entre l'électro-aimant ABGi),
fig. 7, et l'aimant de la plume ; le bec de la plupie rentre dans renere.
Si l'on soulève et si l'on aEaisse dix fois alternativement le levier de la
machine magnétique, on trace dix points d'encre sor le papier du
tambour.
On vient de voir comment on produit des sons au moyen de la son-
nerie, et comment on trace des points d'encre au moyen de l'appareil
à écrire. Dans la pratique, on met simultanément la sonnerie et l'ap*
pareil à écrire dans le circuit de la machine magnétique, de manière
à produire simultanément des ions et des points d'enere. Les dé*
pêches se trouvent ainsi simultanément tintées et éerius.
1
2
1
E
A
2
0
U
3
D
R
4
T
P
5
S
W
6
X
6
&
5
6
M
B
1
C
F
2
Q
G
3
H
K
U
Y
Z
S
8
9
0
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES ÉCRIVA2VTS. 461
BL Dajardin se trompe en attribuant à M. Jacobi l'inTention do
télégrapbeéleclriqae qui tinte et écrit les dépêches tout à b ibis. ]]
a Touln parler sans' doute du télégraphe de Stcinheil, qui n*est ni si
imparfait qu'il semble l'affirmer, ni si différent du sien.
II convient maintenant d'indiquer comment on doit grouper les sons
on les points d'encre pour composer des signaux. Voici la méthode
adoptée par M. Dujardin. Tout signal se compose de deux groupes
successifs, comme l'indique le tableau suivant :
8
I
N
L
V
J
7
Pour saTonr quels groupes de points dm?ent représenter une lettre
donnée on place à côté l'on de l'autre les deux chiffres de la colonne
horizontale d*abord et verticale ensuite au point de rencontre des-
quelles se trouve la lettre on le chiffre en question. Ainsi N (2, 3) est
représentée par les deux groupes ..... Le premier de deux, le second
de trois points. R {Zi 2) est représenté par , etc.
On peut construire une table de Pythagore dont les cases soient
beaucoup plas grandes que celles de la table ci-dessus^ et inscrire dans
chacune de ces cases, non plus une lettre ou on chiffre , mais une
phrase entière. Alors, chaque case représentera, non plus un élément
de mots ou de nombres > mais une idée complète.
Yoici un moyen propre à faciliter la transmission d'une dépêche
écrite en toutes lettres. Qu'on se représente un casier composé de
36 petites cases, dans chacune desquelles sont empilées de petites lames
quadrilatères de zinc ou de laiton. Sur chacune de ces lames sont
imprimés une lettre de l'alphabet, et au-dessous deax chiffres qui
représentent les deux groupes correspondants à cette lettre. Lorsqu'on
veut transmettre une dépêche alphabétiquement, on la compose
d'abord en rangeant les uns auprès des autres les caractères convc-
naMes choisis dans le casier ; puis on la transmet en suivant du doigt
la rangée des chiffres qui se trouvent sous les lettres.
Avant de transmettre une dépêche, on doit avertir son correspon*
4«3 ftifiGBAFlilE tLWCTBlQtVfi
daiu« au œ^feo île la aonaerie, ^mmire tfttii 8k r^pwdp fn 'il est
prêta racevdr la otQUOttiiicaUQiou
Conuiie les poioCi d*«iiare, dansraypweil àÀsrk«, MBttraeésw^
dessous do tambour, m ^ttfUigé de placer «a laviMrMrleiMilMMNr,
afin dip pouvw Ijce les ^^gawAX, ai^Mooiaat pte0^ îtos^ tnaoéa
par b plumeu
J^létégn#eékclrk|BedeiL IkqardtDpeM
ment pour s'assurer de la ir^p^UrMé de la marche dtf 4raîaijHir Jea
chemins de fer, et en même temps pour appeler du secours en cas d'ac-
cident arrivé loin d'une station. Voici comment on peut atteindre ce bat.
D'abord, il est nécessaire de remplacer le tournebroche OP et le
tambour ABCD de l'appareil à écrire, fig. 6, par une horloge faisant
marcher d'un mouvement parfaitement uniforme uq long ruban de
papier. La modlGcatlon à apporter à l'appareil fig. 6 est représentée
dans la lig. 8«
ABy fig. 8, est une roue de 30 à &0 centimètres de diamètre mise
esneuveeMiUdaMiaJîrectiaftde la flèche par me harii^e^ Sm ^
circeoléreace de cetie roee est enroulé un tog rahsade papier U«v,
dont uneparUe m viaiUe«ii iBCDEVG. Ce rtAm étttÊfiet ae Hit-
cbit deox fois sur Jeafonkanx €» F, et^îstattaeftéMpoMiC dek
roue G B. Une cor4le enroulée sur Taxe I de la roue G II fohe m
poids K qui sert à enrouler isar G H k papier qBÎ m dàmde 4e A &
L r^véaeote b pliiiae du lél^afiie.
Cela ppaés soient H, K« deux oMiona d'un cheuitt de te« ^
NOPQleft|^9ites4eag«^«espr6poeéaà la snrreîUMee ^e k «lie
e&ire ies 4em suaions s
M M O P Q R
On place à chacune des siaiion^ Al« iU une ottcbiiie n^BéAifne,
une somierie et un appareil à éçiire modifié ig. 8. On place cntiMtc
une machine mimétique dans chacun des pooes JH, O» P, Q. Lee bor*
loges des appareils à écni*e sont mises en monvemeut aoi: àm^ «la^
lations M et B. Un train part de la jUalicHA M; on fait joauer en H Ù
machijie magnétique^ qui avertit en fi iqine la. machine ae Joet en
marche en M* £n méo)e ica^s, le jeu de la machine (race dw pi>^H*^
d'encre sur les deux rouleaux de papier en M et c» flL lAraqœ Je
Irain passe devant le poste N. le garde de ce poste fait j<Hier sa m^
chine magnétique; il donne ainsi avis aux stations U et & du passage
APPARBtS. — TÉ^ÉGBAraiSS ÉCRIYANTS. 463
du train, et trace des points d*encre sar les deux rubans de papien
Lorsqve k traki passe devaat les postes O, P« Q, ks ipudes de ces
postes font aussi jouer leurs machines magnétiques; ils donnent ainsi
WÊOoeÊBmêmmt avis awc stattoM M €t R des fMssa^ en train, et
URaceaC des pwntn d'encre snr les deux rebjios de papier, etc. En
natisiml «ur les rsbans de papier les nterf aHes ^ aépareivt les dK-
férents groupes de points d*encre» «a connaît emeleiiiHrt le temps qui
aété «npiof é par le traîa pour ee rendre de M «n ff , de N en G, de
O M P, de.
81 le oamot est arrèié par nn acddeol, auprès du poste P, par
mnapie, le garde de ce poste en donne a^is an «lo^en de sa macÙnc
anzjtMioM M «tR, et tédame do eecoto oi cela oet nécessaire.
On voit qu'il «iiflit« kNrsqa'un trakaeslen mardie, de jeter les yeot
onr les roiwtt de papier des télégrapbespoorconnoitre lapositieBde
œlraiB onr la ^<ne, ausî qne la viteoKde porcoiirs««treie8dtfi6reiiis
pasics des gardes.
Poor qBL'êB gMde de dienin do 1er poisse con^espondre de son
porte ofec les slotiens, €onnaeo« vient defindiqver, il est indispeD*
nUe ^fÊt le fil oondodeur de ta ligne descende dans sa loge. Là ce
fil oM brisé, et tes deux boots sont fines sor on comnotatem-. Les
doox booÉsdu ft de coifre de te nacMtie magnétiqne dn poste sent
mm inés mxr le coflHMUrteur, qoi a peur lonetion ^étMk m €on*
toct naétaUiqoe entre les deox boots do fil de te Hgne, toit en intro-
duisant le fil de la machine magnétique du poste dans le cirooit de te
ligoé lélégropbiqise, ssH en élioiinant ce même fil do circani de la Kgne.
Dons le preoûer cas, le gafde peut communiquer «ree les stations;
dans le second, il ne le peut pas. Le garde doit donc maneenrrer son
ronamntntriir avant dé teîre jouer la machine magnétique. Pour M
époifner te peine de songer à eiécoter cette manceurre on dis]K)se le
commutateur de manière que son manche croise I angle droit téxA
do la macUoe magnétique, et que le garde otdt, par conséquent,
obligf^ de manontvrer son commutalewr avant de povfoir faire fonc<^
tkmner sa machine.
Dans son rappirt à TAssemUée légioiative , M. Le Terrier dît que
tes apparttls de M. Dojardin placés aux oxtréniilés d'un immense
circuit double delà disunce de Paris à LItte ont parfailOMent supporté
celle rude éprevre : la vitesse de tranunisslon a loojoors été de SÎ
kÀtresà.te miaule.
464 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
^ MÉCANISME IMPRIMANT DES TÊUteRAPBES DE M. SIEMENS.
On peut à cbacon de ces télégraphes adapter un appareil à impres-
sion, qui imprime en caractères ordinaires* Nous n'avons pas pa omis
procurer les dessins de cet appareil, mais la description suivante de
M. Siemens les fera asses comprendre.
« 11 y a d*abord un aimant temporaire, une armature avec son res-
sort, un levier d*encliquctage« une roue à rochet, en tout semblables à
ce qu'on a vu dans les télégraphes^ Quand où fera entrer les bobines
de l'aimant dans le circuit télégraphique, soit directement, soit par
un mode de transmission analogue à cdui qui vient d'être décrit, la
roue mardiera du même pas que celle des télégraphes. A la place de
l'aiguille. Taxe de la roue porte cette fois-ci la roue type de M. Wheat-
stone, divisée en autant de secteurs faisant ressort qu'il y a de signaux
au cadran, chaque secteur portant un poingon. Dans le mouvement
de la roue, la lettre correspondant à celle qu'indique à chaque instant
l'aiguille du cadran se trouve précisément ap-desstis d'un marteau.
Au-dessus delà roue est disposé un rouleau noirci, entre leqoel et le
poinçon passe la bande de papier à imprimer. Le rouleau est composé
d'une multitude de disques de papier enfilés à son axe , semblables k
ceux dont se compose une pile sèche de Zamboni : cet assemblage de
disques a été comprimé à la presse hydraulique, et la tranche travaillée
au tow*
» Il ne s'agit donc plus, k présent, pour imprimer, que de faire en
sorte que, chaque fois que Ton abaisse une touche du clavier d'un des
télégt-aphes , le marteau frappe sou coup de bas on haut. Or il y a
dans l'appareil un second aimant temporaire d'une grande puissance,
que nous appdierons ïaimafit à impreêsion, et dont les bobines
sont en relation avec une pile auxiliaire ou locale.
• l^evier d'encliquetage.oscille, comme dans le tél^raphr, au-dessus
d'un levier muni d'une pièce analogue à celle que, dans le télégraphe,
nous avons nommée fourche ou navttu, Alais cette pièce se dis»
tingue de la fourche en question en ce qu'elle n'a plus qu'un seul
bras. Elle est encore susceptible, cpnime dans le télégraphe, d'un
petit mouvement latéraL Dans l'une des positions qui en résultent , le
bras seul existant de la fourche appuie contre une pièce d'arrêt con-
ductrice. Dans l'auUe sens, le mouvement du levier porunt la fourche
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES IMPRIMANTS. 465
esl limilé par un butoir on pierre. Au reste , les deux positions du
lef ier sont , comme dans le télégraphe, assurées par un cône en pierre
frottant à ressort sur un toit en pierre à angle très-ouvert. A Fendroit
du levier d^encliquetage qui répond h la fourche, ce levier porte de
chaque côté un bouton^ Tun isolant, Tauire conducteur. Dans les
temps de repos de Tappareil, le bouton conducteur, par Teffet du
ressort de rappel de Faimant temporaire, appuie contre une pièce
d'arrêt conductrice; quand Tarmature est attirée, au contraire, le
levier va frapper de son bouton isoLmt le bras de la fourche, et lui
impose la position dans laquelle ce bras est au contact de la pièce d'ar-
rêt conductrice.
» Tout ce système, bien entendu, n'est plus engagé dans le circuit
de l'aimant temporaire qui meut le levier d'encliquetage , et dont les
alternatives d'aimantation proviennent du jeu des télégraphes; mais
c*est le circuit de l'aimant à impression qu'il s'agit, à l'aide du sys-
tème en question , de fermer et de rouvrir en temps opportun. 11
existe donc, pour ce dernier circuit , deux lieux de contact où il est
sujet à être interrompu. Supposons , en effet , le bras de la fourche
dans la position où nous l'avons laissé, c'est-à-dire appuyé contre la
pièce d'arrêt conductrice et le bouton conducteur du levier, par l'ac-
tion du ressort également au contact de la pièce d'arrêt correspon-
dante. Alors le courant de la pile auxiliaire chemine ainsi qu'il suit :
au sortir des bobines, le courant entre dans le levier qui porte la
fourche» passe à l'endroit d'interruption de la fourche dans la pièce
d'arrêt conductrice, de là il gagne le levier d'encliquetage, franchit le
second endroit d'interruption et s'en retourne ainsi à la pile et aux
bobines.
9 Pour peu que le levier d'encliquetage s'écarte de la pièce d'arrêt
correspondante par l'action de Taimant temporaire eng.tgr dans le cir-
cuit télégraphique, le circuit de l'aimant d'impression sera donc on ver( ;
et, pour peu que le bras de la fourche s'écarte de son côté de la pièce
d'arrêt coiTespondante , le circuit sera également ouvert. A l'origine
et quand l'impression doit commencer, la fourche se trouve dans cette
dernière position, le levier d'encliquetage, au contraire, louche sa
pièce d'arrêt conductrice; le circuit de l'aimant d'impression est donc
ouvert. Le courant télégraphique arrive : aussitôt le levier, par l'at trac-
tion de l'armalure qui le porte, va chasser le bras de la fourche contre
la pièce d'arrêt, et mettre fin ainsi à l'une des interruptions du circuit
30
466 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
d^iiniiresHOD. Le télégraphe, roaTrant le drcnit de l'aioMOt, permet
au levier d'obéir à i'actioo do ressort, le levier retombe contre Farrêt
condacteor, et , cette fois enfin , le circuit de raimaot ^ impression
est bien fermé. Mais il y a une autre circonstance qoi vient eocot^
l'empêcher d*agir. En effet, celte clôture n'est qu'instanianée, parce
que, i peine l'armature i:appelée, elle est attirée de nouveau par reflet
de la clôture du circuit télégraphique. Or, pour faire entrer en action
l'aimant à impression, qui n'est pas, comme les autres éleciro-aimaiats
de mêmes appareils, con^M>sé de tubes concentriques et fendus dams
leur longueur, il ne suffit pas d'un courant instantané. Son magné-
tisme , en ce cas , n'atteint pas i'inteosiié convenable. Mais qu*on
vienne à presser l'une des toocbes du clavier de l'un des télégraphes»
de manière à tenir tant soit peu plus longtemps ouvert le drcuit télé-
graphique que cela u'a lieu dans la marche ordinaire de l'apparal ,
alors le levier d'encliquetage se reposant nn moment contre b pièce
d'arrêt conductrice , le circuit de l'aimant à impression reste assez
longtemps fermé, le magnétisme a le temps de se développer, et Tar-
mature est attirée. Voici maintenant les diverses fonctions que^ daos
son mouvement, cette armature est appelée ii remplir.
« io Le marteau en suspens au-dessous de la lettre ii imprimer est,
comme on Ta sans doute deviné, fixé au bout d'un levier que porte
l'armature de l'aimant à impression. Par l'attraction de cette «ma-
ture, le marteau frappe donc son coup, et la lettre correspondante à
celle qu'indique l'aiguille du télégraphe se trouve empreinte sur le
papier.
» 2° Conformément à h distribution des signaux autour du cadran
des télégraphes, deux secteurs diamétralement opposés de la rooe-type
sont restés vides. Quand donc le marteau vient à frapper l'un de ces
vides, l'armature peut décrire un angle un peu {^us grand que dans
le cas des pleins, où le poinçon vient aussitôt rencontrer le roolean k
imprimer. Or, cela a pour effet qu'un autre levier fixé à l'autre extré-
mité de l'armature peut, dans le cas des vides, atteindre un timbre
d'horloge et le faire résonner. Comme entre les mots de la dépêqbe
il est utile de laisser des blancs^ on est, à chaque mot» en touchant
les blancs du cadran, averti par le son du timbre qu'il y a accord entre
les positions de l'aiguilie sur le cadran et de la roue-type au-dessus
du marteau. Si, par suite d'un accident quelconque, cet accord
n'existait plus, il est toujours iacik de le rétablir à l'aide d'une dis-
APPAREILS. — nËLËGRAPHES IMPRIMANTS. 467
poMtkm qui permet de mouvoir la roae eo faisant osciller l'arinatare
à circuit ouvert par les pressions successives qu*on eierce sur au
touton.
» y Si le circuit de Taimant à impression restait fermé plus long-
temps que cela n'est absolument nécessaire pour que Tarmature puisse
faire frapper leur coup aux marteaux, ît en résulterait plusieurs iocon-
Ténients graves. La pression du marteau contre le rouleau serait
d*abord continue; le magnétisme acquerrait dans le fer doux un déve-
loppement tel , que l'aimant ne lâcherait point Tarmature assez vile
après la rupture du circuit Par suite, le marteau pourrait accrocher
la roue, et si cet accident n*arrivait pas, Tarmature n'aurait certes pas
le temps de retomber sous Faction de son ressort dans sa position
primitive. Or, on va voir que c'est dans sa chute que l'armature fait
avancer du pas nécessaire le rouleau à imprimer, et d'ailleurs si le
prochain coup de marteau ne partait que d'un point de la course de
l'armature plus ou moins éloigné de Taimant, il n'y aurait pas assez
de forces vives accumulées, et l'on ne pourrait pas imprimer deux
lettres avoisioantes du cadran. Eii6fl , comme immédiatement après
la rupture du circuit , il est sujet li être fermé de nouveau ii de courts
intervalles, quoique pour de petits espaces de temps seulement, fl
pourrait même se faire que l'armature ne se détachât plus du tout de
ses pièces d'arrêt.
9 Pour parer à ces inconvénients, il est donc de la plus hante im-
portance que le circuit à impression soit ouvert l'instant après que la
lettre a été imprimée. Eh bien , c'est à cela que sert l'appareil à doob!e
interruption qui a été décrit plus haut. En effet, â l'instant même où
le coup de^^nurteau est frappé, un troisième levier fixé à l'armature
vient imprimer à la fourche le mouvement latéral convenable pour
l'écarter de sa pièce d'arrêt conductrice, contre laquelle elle avait été
chassée par la première excursion du levier d'encUquetage. Le circuit
à impression est alors ouvert , l'armature de l'aimant \ impression a
tout le temps de retomber, et quand on abandonne le télégraphe à
loi-même en dtant le doigt de dessus la touche, la première excursion
du ^levier d'encliquetage commence par rétablir le contact entre le
bras de la fourche et la pièce d'arrêt conductrice.
» U** Enfin, ainsi qu'il vient d'être indiqué, l'armature de l'aimant
à impression remplit encore un dernier office indispensable. Cet office
consiste à faire tourner le rouleau à imprimer d'un angle correspon-
30.
46S TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
danty sur sa circonférence, à la largeur d^une lettre de la rooe-type.
Mais on conçoit que ce simple déplacement du rouleau ne suffît pas.
£n eiïet , il en résulte que, dans chaque nouveau tour du rouleau qui
répond à cent lettres, y compris les blancs, les lettres viendraient
s'imprimer exactement aux mêmes endroits, en sorte que non-seule-
ment la couche de noir serait bientôt épuisée , mais qu'encore le
rouleau s'oserait de la manière la plus inégaie possible. Pour que
cela n'ait point lieu, il y a d'abord un arrangement tel que le rouleau
soit déplacé d'une petite fraction de sa longueur à chaque pas de la
roue à rochet; après cinq tours il se trouve déplacé à peu près de la
hauteur d'une lettre. Mais, de cette manière, on comprend que l'im-
pression s'opérerait toujours sur des bandes de la surface du rouleau
parallèles à son axe, en sorte qu'il resterait, entre ces bandes d'usage
permanent, des bandes plus étroites à la vérité, qui ne seraient jamais
usées. On a donc encore pris la précaution d'imprimer au rouleau dd
petit mouvement de rotation en avant, qui devient cause que les em-
preintes du marteau dans chaque nouveau tour du rouleau ne répon-
dent plus exactement aux empreintes faites dans le tour précédent ,
mais empiètent continuellement sur elles comme les traits d'un Ter-
nier sur ceux de la division. »
Ajoutons ici une note extrêmement importante de M. Siemens, com-
plément indispensable de la description de ses appareils. — «Tousleî!
constructeurs d'appareils électro-magnétiques ne savent que m)p
combien les lieux d'interruption du circuit où l'étincelle éclate sont
sujets à se détériorer rapidement par l'action de courants tant soit peu
intenses, lors même qu'on fait usage du platine. Pendant longtemps
aussi celte circonstance a semblé apporter un obstacle insurmontable à
la marche régulière et prolongée de mes appareils, jusqu'à ce que je
trouvai qu'en remplaçant le platine par un alliage de ce métal et de l'or,
en obtenait des revêtements des lieux d'interruption presque inaltéra-
bles par des couranis de l'intenMtc de ceux que j'emploie. En effet, cet
alliage possède une cohésion et une dureté bien plus grandes que celles
du platine, et ne participe presque en rien à la propriété de ce métal
d'être réduit en poudre et transporté au pôle négatif par l'action des
courants. »
APPAREILS ^ TÉLÉGRAPHES IMPRIMAI^TS. 469
TÉLÉGRAPHE IMPRIMANT DE M. BRETT.
Le télégraphe de ^1. Brett comprend deux mécanismes csseniieb :
le transmelteur ou compositeur, le récepteur ou imprimeur.
Compositeur. — C'est un clavier avec 28 touches et quelquefois
30 ou /lO, représenté planche XYII , 6g. 1 et 2. Au-dessus des tou-
ches r^ne un axe AA^ appelé axe des touches , portant à son extré-
mité une roue R appelée roue du circuit. Cette roue reçoit son
mouvement d'un poids P fig. 2 attaché au cordon C qui s'enroule au-
tour du tambour B, armé d'une roue dentée Ri engrenant avec un
pignon Pi placé sur le même axe que la roue Rs : la roue Rs engrène à
son tour avec le pignon p% , le pignon pt est monté sur le même axe que
la roue Rs et l'entraîne dans son mouvement; cette roue à son tour
engrène avec un pignon p^ ûxé à l'axe vertical A qui tourne avec le
volant V. L'axe des touches A A^ lié à la roue R3 par un système de deux
roues de transmission du mouvement R4 , R5 , à angle droite tourne lui-
même sous l'action du poids P. On implante sur l'axe des louches 28,
30 ou 60 pointes métalliques analogues aux chevifles d'une serinette
ou d'un orgue de Barbarie, hautes d'environ six millimètres, qui des-
sinent une hélice sur la surface de Taxe et qui correspondent aux let-
tres de l'alphabet, aux chiffres et autres signaux télégraphiques. Ce
même axe des touches porte donc à son autre extrémité la roue dite
du circuit R , armée de 1 Zj , 1 5 ou 20 dents , et qui a pour fonction d'ou-
vrir et de fermer alternativement le circuit galvanique, d'interrompre,
par conséquent, et d'établir le courant. L'un des 61s /i communique,
à travers l'appareil imprimeur, avec le ûl conducteur de la ligne, l'autre
f% avec l'un des pôles de la pile. Deux ressorts ri , r^ en contact mé-
tallique, ainsi que les fils /l , f^ avec les deux vis de pression Vi , Vt ,
appuient le premier sur les dents de la roue R, le second sur le tam-
bour de cette même roue. Le volant V a pour objet de régulariser le
mouvement du système entier du compositeur et de l'emmagasiner,
afin que l'axe, après avoir été arrêté par l'abaissement d'une des tiges
iriacées sous les touches» continue sa révolution aussitôt que le doigt
cessera de presser la touche. Les dents correspondent exactement aux
liges implantées dans Taxe, de telle sorte que, quand la tige de la touche
arrête l'axe en s'appuyant conlre la cheville de Taxe , le ressort r i
touchant le sommet d'une des dents, le circuit soit fermé.
470 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
Imprimeur. — Il est représenlé fig. 3, et porté sur un support
S. £, El sont les deux électro-aimaats. Ai Ai , leurs armatures, Ei E ,
les extrémités du fil qui les entoure, fixées à deux vis de pression im-
plaAtées sur la base. L*unc de ces vis reçoit le fil venant du compo-
siteur, et l'autre le fil condacteor de la ligne. Les armatures tournent
à charnière autour du pôle nord des électro-aimants auxquels elles
sont fixées, et sont unies par une barre rectangulaire BB qui porte en son
milieu une tige ou bras de levier TT, que les armai ves tirent quand
elles sont attirées par les électro-aimants : un ressort r porté par l'on
des bras du levier L Li , tend à élever la tige et à détacher les amHh
tures quand le courant ne passe pas. Les deux bras du levier LL| for-
ment aussi une ancre d'échappement à angle droite laissant passer et
arrêtant tour à tour la roue R, de 7 centimètres et demi de diamètre,
de deux millimètres environ d'épaisseur, et armée de 28, 50 ou iO
dents. Chacune de ces dents porte le poinçon en relief d'une lettre on
d'un point, une seule reste en blanc et doit former les espaces; ces
lettres, le point et cet espace vide correspondent aux lettres, etc., du
cylindre du compositeur : cette roue R s'appelle roue des typeSf smi
limbe antérieur porte ik petites pointes métalliques, longues d'environ
S millimètres; c'est sur ces pointas qu'agissent les bras prolongés de
réchappcmeui.. Quand un des bras saisit une pointe, l'autre en lâche
une autre, et cet effet se reproduit à chaque oscillation des armatures.
Un poids attaché au cord<m G tend à faire tourner constamment la
roue des types. Supposons donc le circuit fermé et que l'axe des
touches, ainsi que la roue des types, tendent à tourner incessamment
sous t'actîoii du poids qui les soHicite; las ruptures et les ferme-
tures alternatives 4h circuit» produites par les clefs, feront osciller les
aroMitures, et les osdUations de l'armature, combattues par l'actioo
du ressort r^ , imprimeront i la tige T un mouvement de varet-vieot
qui se chaugera en un mouvement oscillatoire de l'ancre d'échappe-
ment, et en un mouvement de révololion périodique de la roue des
types : cdte-d fera ordinairement 160 révolutions par minute, et de
s'arrêiera dès que la rotation de l'axe des défis sera empêchée parla
pressiou du doigt sur une 4es touches. Voyons maistenani comment
les lettres s'impriment : B est le qrliadre sur lequel s'enroule b hande
de papier, tournant autour d'un axe apporté sur deux supports s,«i;
deux balanciers ou manivelles é, ii aboutismnt à deux exoentriqiKS
placés sur l'axe aa perpendiculairesau plan du tableau , tournait arec
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES IMPRIMANTS. 471
cet axe. Par lejea de ces excentriques, fig. U, lemouTementderoUtioii
de Taxe aa devient pour les manivelles on mouvement de Ta-et-?ieat
qui rapproche et éloigne le cylindre an papier de la rotie di s types,
ramène tour à tour en tontact avec cette roue et l'en sépare. Il fallait
encore que le cylindre au papier tournât sur lui-même pour présenter
h chaque rapprochement un nouveau blanc à la roue des types : cette
rotation s'effectue par Tancre d'échappement renversé ett^; la bran-
che Cl est liée au châssis par une pointe p autour de laquelle elle tourne
comaie autour d*un axe; la branche e^ est fixée à la tige 4t , liée elle-
mème à Taxe a du cylindre au papier, et se déplace, par conséquent,
avec ce cylindre; deux ressorts ri , r^ appuient les deux branches de
Fancre contre les dents d'une rose attachée an cylindre du papier.
Quand ce cylindre recule ou s'éloigne de la roue des types, l'extré-
mité êi , appuyant contre la dent la plus voisine, fait tourner le cyKndre ;
et l'extrémité e^ , faisant fonction d'arrêt, empêche le cylindre de reve-
nir sur lui-même : comme l'axe autour duquel s'exécute ce mouve-
ment de rotation du cylindre est une vis, fig. 6, s'engageant dans un
écrou placé sur le support, le cylindre se déplace aussi dans le sens
de smi axe, de sorte que les lettres imprimées formeront sur sa surface
une hélice continue , ce qui empêchera que jamais deux lettres se
superposent oo s'effacent l'une l'autre.
La substmce la plus convenable pour une bonne impression est h
plombagine réduite en poudre. On la place dans une rainure oo gorge
creosée sur la circonférence du rouleau r, et on la recouvre d'one
élofle de laine; il sort assez de poudre à travers les pores de l'étoffe
pour encrer suffisamment les lettres.
Nous n'avonspas encore indiqué comment l'on fint tourner l'axe aa
avec ses eieentriqnes. H reçoit sa rotation d'un mouvement d'horlo-
gerie mo par le poids Pt ; il tournerait incessamment tant que rien
we l'arrêterait , et chacune de ses révolutions rapprocherait et éloi-
gnerait tour à tour le cylindre au papier de la roue des types; mais il
imperte qu'il ne toorne que lorsqu'il s'agit d'nnprimer, quand le type
de la lettre qu'on vent fixer sor le papier est en contact avec le cy-
lindre. Void comment ce résultat s'obtient : Z.|£, est on noavcnn
levier fixé par son extrémité la plus forte Lt snr un axe porté par le
cbisais de f^pparnl , et autour duquel il tourne ; l'antre extrémité re-
eourhée £.« appuie contre le limbe postérienr de la roue des types, limbe
•rasé de 38 poiuM aemblahks à cefles du limbe antérieur, et oorres*
472 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
pondant aux Tingthuit lettres ou signes de la circonférence ; rexlréniité
recourbée du bras du levier /.i s*engage entre les pointes et repose sur
elles, s*élève avec la pointe qui la porte, la quitte, retombe sur la pointe
suivante, etc., etc. Une tige métallique ft* fî>^ée près de i*extrémiic
JLs du levier, communique avec un appareil hydraulique appelé gou-
verneur et dont nous décrirons bientôt le mécanisme : il a pour
fonction de régulariser les mouvements du levier L^L^j de telle sorte
qu'il s'élève rapidement et descende lentement , avec une vitesse gra-
duée. Le bras de levier A, L% perte enûn une pointe ou tige horizon-
tale p, , qui glisse sur rexccnirique E, placé sur Taxe a , et touruanl
avec cet axe. La portion de la circonférence de l'excentrique E, la plus
éloignée de Taxe, est plus épaisse et porte deux entailles séparées l'une
de l'autre d'environ six millimètres, qui saisissent l'une après Taulre
la pointe p, , de manière que l'excentrique s'arrête dans sa rotation.
Admettons que la pointe pi pose sur la portion de l'excentrique la
plus voisine de Taxe , Texcentriquc qui lui présente tour à tour les
divers points de sa surface lui amène la première entaille ou saut de
loup dans lequel elle tombe en an étant le mouvement de Texcentrique;
elle ne pourra sortir et ne permettra à l'excentrique de tourner qu'au-
tant qu'elle aura été soulevée avec le levier LLi par une des pointes
de la roue dos types. Après ce soulèvement l'excentrique a tourné de
nouveau, et amenant à la pointe le second arrêt , le mouvement s'ar-
rête une seconde fois, et il ne pourra recommencer qu'autant que la
pointe se dégagera de l'arrêt en tombant , au moment où l'extrémité
L| du bras du levier quittera celle des pointes de la roue des types qui
l'avait soulevée ; la pointe pi se retrouvera alors sur la partie de l'ex-
centrique la plus voisine de l'axe. On voit que par ce moyen Taxe a
est forcé de tourner quand la roue à types est arrêtée, et d'amener
alors par le moyen des manivelles le papiei* au contact de la lettre oa
signal, recouvert de plombagine, ce qui imprime cette lettre ou le
signal sur le papier.
Le régulateur hydraulique ou gouverneur est formé !• d'un vase Y
de verre , fig. 5 , rempli d'eau ou d'un autre liquide; 2<* d'un vase V
intérieur percé de trous à travers lesquels le liquide peut passer, et se
terminant par un rebord sur lequel se visse la partie supérieure de
l'appareil. S est une soupape à fuseau en métal , se soulevant de dedans
en dehors ; p est un piston creux soulevé et abaissé par la tige iU fonc*
tionnant dans la chambre c& de la soupape, et laissant seulement tout
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES IMPRIMANTS. 473
à ]*cntoar un petit espace circulaire vide, à travers lequel l'eau puisse
s'écouler. Quand le piston est soulevé parle levier Li^s, auquel est
attachée la tige t , le vide se fait dans la chambre ^c^ et l'eau vient
subitement la remplir: quand, au contraire, le piston descend, l'eau,
ne pouvant s'échapper que diflicileinent de la chambre dcf^ s'oppose
à la marche, qui devient par conséquent très-lente, comme cela est
exigé pour que le télégraphe fonctionne parfaitement.
Tout étant disposé comme nous venons de le dire, et les commu-
nications électriques étant établies^ si l'employé de la station de départ
presse une touche du doigt, la touche A , par exemple, la roue des
types s'arrêtera quand cette même lettre A sera arrivée en face du
]>apier; alors le levier JLLi tournera, amènera le cylindre au contaa
de la roue, pressera la lettre contre le papier qui recevra l'impression
de cette lettre; en s'éloignant, le cylindre tournera sur lui-même et
présentera , quand il sera ramené par le mouvement de Taxe et des
manivelles , un nouvel espace blanc à la nouvelle lettre qu'il s'agira
d'imprimer.
Chez M. Brelt le mécanisme delà sonneine est très-simple. M, fig. 1,
est un timbre , N est le battant porté par une lige ou ressort , fixé au
châssis par un axe autour duquel il peut tourner, et dont la partie infé-
rieure, petit bras de levier, pose sur une cheville longue de 5 millimè-
tres : quand l'excentrique tourne, la cheville soulève le petitbras de levier
du ressort et fait descendre le battant, qui frappe un coup sur le timbre.
Nous n'avons rien dit encore de la seconde portion $ éù de la
figure 3 : elle représente une autre disposition , une autre manière
d'employer l'action galvanique. La tige ou bras de levier T est main-
tenant horizontale; elle se lie, d'une part, h l'un des bras de l'échap-
pement au moyen d'une cheville sur laquelle elle travaille, de l'aaire à
un excentrique placé sur l'axe horizontal ùi , représenté avec l'excen-
trique, fig. 6. Ce même axe ^ porte une sorte de levier c, mieux
figuré fig. 7 et 8, et armé de pointes^ et ^% destinées à arrêter les
parties recourbées c^ d\ B, B.. . sont des bobines creuses qui attirent,
lorsque le courant les traverse, les petits aimants verticaux a, a. . . liés à
l'armature jijé, B( , B| sont un autre système semblable, ai , ai sont
les nouveaux aimants, jéiJi la nouvelle armature. E| , Ei sont les ex-
trémités du fil du premier système, £^ , £'s les extrémités du fil du
second. Quand le premier circuit est fermé, l'armature ^A est atti-
rée, l'extrémité Ëi est alors en contact avec E'i , et le second circuit
474 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
se ferme à son toar; les deux circuits sont aussi ouTerts en même
temps. Rien n'empêcherait, au reste, de mettre le second système
d*électro-aimant en rapport avec une pile ou une machine électro-
magnétique kcale; ce second système n'est en réalité qu'an relais.
Le levier t' descend et monte avec l'armature^ suivant que le courant
est fermé ou ouvert. L'axe £, dans sa rotation excentrique, éloigne et
rapproche les pointes ^ et ^^ qui sont tour à tour en coouct, l'une
avec la pointe &^ l'autre avec la pointe d\ Si l'armature est attirée ,
la pointe g' s'abaisse et quitte df\ l'axe et l'excentrique font une demi-
révolution et la tige T est entraînée vers la gauche; mais en même
temps la pointe g monte , s'appuie contre c\ et le mouvement est
arrêté : il recommencera si l'armature en se relevant abaisse la pmDie
g et la dégage de l'arrêt cf% l'axe et l'excentrique feront un nouveau
demî*tour, h tige T sera reportée en avant. C'est le poids P qui , par
l'iolermédiaire du système de roues dentées représentées sur le dessin,
met en mouvement l'axe et l'excentrique. L'armature est relevée,
quand le courant cesse , par le ressort placé en R. Le mouvement
alternatif de la tige T agit d'ailleurs sur le levier L] L% , absolument
de ia même manière que dans le cas où cette tige était verticale.
M. Brett a récemment perfectionné son appareil, il a rendu la cor-
respondance beaucoup plus sàre, en faisant en sorte, par une coml»-
naison de roues, appelées par lui roues d'arrêt, que la roue des types
et l'aiguille qui l'accompagne reyiennent à zéro ou au point de
départ après chaque impression d'une lettre.
Le nouyeau compositeur est représenté fig. 9 et 10. À est l'axe des
cleb ou goupilles, en communication avec les claviers et la roue da
circuit N. I est une roue de frottement ou cylindre mobUe, liée au
bras de levier J. L'axe de ce levier a son centre de rotation sur l'aie
de la roue dentée H et du pignon P ; la roue H transmet son mouve-
ment à la roue F, d'un même nombre de dents, de telle sorte que
quand la partie fqr^ du châssis, fig. 9> est déprimée par ta presBÎOD
d'une des touches, la tringle T dégage la roue de frottement K, en
même temps la roue déniée B fait mouvmr la roue F ; les deux roues
de frottement K et I tournent entraînant l'axe des clefs A avec la
roue du circuit N et la roue d'attrape O : le pignon G conduit oa
yoknt n, qui régularise la vitesse du mécanisme : un poids P, attaché
à une corde ^fà s'enroule sur le cylindre B, communique le mouve-
ment aux roues E, F, an pignon G, et à la roue G ayec la roue d*alr
APPAREILS. ^ TÉLÉGRAPHES IMPRIMANTS. 475
trape D. Un aatre poids p, attaché à une corde qui s*enroiile sur la
poulie L , ramène Taie A porté par les tourillons e ^ t à sa position pre-
mière quand 11 a tourné , dès que les roues de frottement sont déga-
gées. Le nombre des dents de la roue de circuit N est égal à là mmtié
du nombre des lettres ou signaux , elle tourne sur le même axe creux
que la roue d'arrêt O ; une saiHie impl»itéesur la roue du circuit
agit sur une seconde roue d'arrêt M , cette seconde roue M a son centre
sur Taxedes clefs Â. Quand cet axe tourne avec les roues de frottement
1, K , il entraîne la roue N ; mais quand Jes roues de frottement sont
dégagées et que l'axe A revient sur lui-même , entraînant la roue de
frottement M, la roue du circuit N est arrêtée avec h roue O par le
cliquet S, de sorte que Cette roue du circuit tourne dans on seul sens,
malgré le mouvement de ya-et-vient de l'axe A. Si donc on abaisse
une des touches , et avec elle les barres p, ^, par Tintermédiaire des
bras de levier s, s, ces barres, en s'abaissant, soulèvent la partie su-
périeure du châssis et Taxe T tourne ; une tringle, attachée à Tune
des extrémités de T, soulève le levier J et avec elle R etl; la roue de
frottement R devient libre, l'axe A tourne jusqu'à ce qu'il soit arrêté
par la cheville du cylindre des clefs correspondant à la touche abaissée.
Si Pou cesse de presser, la partie inférieure du châssis se relève, la
cheville cesse d'arrêter le cylindre des clefs, l'action du poids p se fait
sentir, ce cylindre revient à sa position primitive; maïs le cliquet Y
agissant , la roue d'arrêt O maintient la roue des types N dans la posi-
tion à laquelle elle est arrivée ; elle fera un nouveau pas en avant si
l'on abaisse une autre clef.
Lesiig. 11 et 12 représentent le compositeur ou communicateur
définitivement adopté par iM. Brett. L'axe A porte une roue â circuit G,
fig. 12, tournant librement sur cet axe, et dont le nombre de dents
est égal à la moitié des lettres ou signaux du télégraphe ; deux roues
d'attrape ou d'arrêt B et D tournent sur le même axe, le nombre de
lemrs dents est double de celui de la roue à circuit; elles ne forment
qu'une seule pèce , et la roue B est fixée à la roue de circuit. Un
eKquet e pressé par un ressort R s'engage dans les dents de la roue B,
l'empêche de revenir sur ses pas , et ne In! permet de tourner que
dans une seule direction. L'axe A porte encore un bras de levier ou
manivelle G, H, T, fig. 11, avec un indicateur K qui montre sur le ca-
dran L la lettre qu'on veut transmettre ou imprimor. Un cliquet f
appuyé aussi par on ressort engrène avec la roue d'arrêt D, et sert â
476 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
la faire tourner vers la droite, en même temps que la manivelle, avec
la roue d*arrêt G et la roue de circuit D ; mais quand la manivelle est
entraînée à gauche pour amener Tindex K sur une lettre , le cliquet
glisse sur les doits de la roue D qui reste en repos; alors le cliquet e,
fig. 12, empêche la roue B et la roue de circuit de tourner. Deux
bandes ou ressorts en cuivre M, N pressent, Tune sur le bord extérieur
de la roue de circuit , l'autre sur les dents de la circonférence de cette
même roue, et communiquent par deux vis de pression avec les
deux pôles de la pile, ou avec les fils conducteurs du circuit. Le ron*
leau I, fixé à l'extrémité de la manivelle H, sert à la mieux guider
et maintenir dans son mouvement de rotation ; une goupille d'arrêt J,
la rend fixe quand Tindicateur K est arrivé sur la lettre voulue. Voici
le jeu de l'appareil : en tournant la manivelle à gauche on amène l'in-
dicateur K sur la lettre à imprimer à distance; puis, ramenant la ma-
nivelle à droite, pour revenir au point fixe de départ , on fait tour-
ner la roue de circuit qui établitet interrompt le circuit autant de
fois qu'il est nécessaire pour que la roue aux types présente au papier
la lettre marquée par l'indicateur.
La fig. 13 représente la nouvelle forme que M. Brett a donnée à
son télégraphe imprimant : les poids sont remplacés par des ressorts ;
deux systèmes de rouages oixiinaircs font tourner la roue des types, et
communiquent le mouvement au papier.
La roue des types R est mue par le pignon A et l'arbre I, et sa ro-
tation est régularisée par l'échappement électrique représenté fig. 14.
Le pignon  communique avec une roue dentée B , armée d'un se-
cond pignon G placé sur le même arbre que la roue d'échappement
D. Gette roue d'échappement est arrêtée et rendue libre tour à tour
par une ancre d'échappement a, dont l'axe porte un aimant permanent
p servant d'armature à l'électro-aimant a' a\ Suivant que le cou-
rant électrique traverse, dans un sens ou dans l'autre, le fil de l'élec-
tro-aimant, Farmature est attirée ou repoussée ; ce mouvement alter-
natif se transmet d'abord à l'ancre , puis à la roue d'échappement , \
l'arbre du pignon A , et enfin à la roue des types , qui marche ainsi ,
pas à pas, d'un mouvement tout à fait régulier.
La roue des types R est fixée sur un axe creux A : cet axe porte,
d'un côté , une petite roue dentée appliquée contre la face de la roue
des types; de l'autre , une poulie fixe L , sur laquelle s'enroule une
corde portant un poids dont l'action ramène constamment au point de
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES ÉCRIVANTS. 477
départ oa à zéro la rooe des types. Une noavelie roue dentée R est
fixée à celte poalie ; et un disque circulaire en métal D, 6xé à Tarbre
I, porte un cliquet qui s'engage entre les dents de la roue dentée R
et renupécbe de revenir sur elle-même. Une roue dentée , de plus
grand diamètre , est encore fixée sur le même axe I , de telle sorte
qu'elle puisse tourner pendant un certain temps et revenir sur ses pas
pom* abaisser le prolongement du disque D portant une pointe qui
s'engage dans une petite ouverture pratiquée sur la circonférence de
la roue dentée r, très- près du bord. Celte roue dentée est mise en
mouvement par l'action de l'extrémilé d'un levier agissant par l'inter-
médiaire d'un excentrique , ainsi que nous l'avons expliqué dans la
description du premier appareil.
Cela posé, si une des lettres ou un des caractères de la roue type a été
amené devant le papier» un levier semblable à LL| fig. 3 s'engage dans
l'ouverture pratiquéedans la roue d'arrêt adhérente à la roue des types,
la fait tourner et avec elle l'excentrique décrit ailleurs^ qui entraîne Ten-
semUe des roues* du train imprimeur; ce train à son tour, dans son
évolution, presse un piston contre le papier, et la lettre s'imprime.
Pendant qu'après l'impression le papier s'avance assez pour faire
plac^àTimpressiondela lettre suivante, un autre levier presse denou*
veait sur les dents de la roue r , et lui imprime un mouvement de ro-
tation suffisant pour dégager le cliquet du disque D. La roue des types
devenue libre revient à zéro, et reprend sa position première sur
l'arbre I; et l'on peut procéder à l'impression d'une nouvelle lettre.
L'arbre du levier LL^ a son second bras lié par le moyen d'une
tige avec un piston hydraulique et pneumatique , semblable à celui
que nous avons figuré , et qui sert à rendre parfaitement régulière et
nette l'impression des caractères.
M. Brett appelle Tattentiou sur la disposition donnée par lui aux
lettres sur le disque de la roue des types, cette disposition étant tout
à fait nécessaire pour abréger le travail de la transmission des dé-
pêches. En effet la lettre E, par exemple, dans la langue anglaise et
plus encore dans la langue allemande , se présente trois mille fois
pendant que la lettre Z apparaît une seule fois.
TÉLÉGRAPHE ÉLECTRO-CHIMIQUE ÉCRIVANT DE H. BAIM.
Il est représenté fig. 1 , 2, 3, pi. XY IIL Fig. 1 est une coupe de face,
fig. 2 une coupe verticale, fig. 3 une coupe horizontale. Les mêmes
47S TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
lettres représentent les mêmes objets dans les tro» dessissL ABGD est «n
châssis avec moaTement d*borl<^erîe, ma par an poids. £, fi|^ S» est
an arbre de rotation, soutenu à Tun de ses bouts par ou tasseau fixé au
châssis ÂB, à Tautre bout par un tasseau F, porté parle papiu^ou
table G. L*arbre £ porte un petit rouleau f^ qui se visae sur loi, et
peut être fixé à Tun quelconque de ses points par une vis de pressiou.
H est un disque plat en métal, porté par un aie h^ maui d'une vis g
à Taide de laquelle on l'élève ou on rabaisse. Le rouleau f est garai
à sa partie inférieure de caoutchouc ou de toute antre substance
propre à le faire adhérer au disque qu'il doit entraîner dans la rotation
de Tarbre £ » avec une vitesse plus ou moins grande , suivant que le
rouleau sera fixé plus près du centre. Une colonne I s'élève sor un
angle du pupitre ou table G» et porte Tappareil écrivanL 11 se oompese,
fig. 1 et 3, d'une barre K, fixée à Taxe k mobile entre deux vis à
pointe t/i » Vi, et qui se recourbe pour porter une autre vis à pointe
v\ placée en face de la pointe v^^^ implantée sur l'axe k\ les denx
pointes v\ » v^ sont deux pivots sur lesquels toaraie la longue vis J. i
est un seoond rouleau vissé (ur la vis J et qui tounie avec elle. L est
un train glissant librement sur la barre K ; m est un porte-s^flet, fixé
au train par une charnière mobile m'i le stylet , serré dans le porte-
stylet par une vis de pression, appuie sa pointe sur ie disque H : n,
enfin, est un levier qui appuie ou n*appuie pas sur le porte-stylet, et
qui sert à régler la pression de la pointe sur le disque. One tige fixée
au-dessous du train L se termine par une dent carrée ou crocliet, qà
s'engage dans les filets de la vis J : quand le disque H tourne, eatraioé
par le premier rouleau f, il entraîne ie second rouleau j et La vis J;
la dent liée au tain qui s'engage dans les filets de la vi» fait dès fars
avancer ou reculei* le train le long de la vis ; la pointe du stylet,
par conséquent, décrit une ligne spirale qui va sans cesse en s'éiar-
gissant, et les signes tracés par elle ne se superposent point
Le balancier tournant P sert à régler la vitesse du disque et da
stylet; il est uni par une liaison flexible, c'est-à-dire par une corde i
boyau recouverte de fil métallique, comme la grosse corde des violons,
à rextrémiic inférieure de la visp, qui s'élève ou s'abaisse de manière
à raccourcir ou à allonger à volonté la tige du balancier ; le prolonge-
ment de cette tige s'engage dans l'entaille pratiquée dans le volant 00;
ce volant est placé à Tcxtrémité d'un axe en communication avec les
roues du châssis ; un levier-ressort R est fixé â la partie intÊrienre di
APPAREILS. ^ TÉLÉfiRAPHES ÉCRIVANTS. 479
volant; si la vitesse est trop grande et que le balancier tende à at-
teindre les limites extérieures de réchancrure, il appuie contre Teitré-
mité r du levier, et lait |Nir là même presser rextrémîté s contre
l'axe, ce qui ralentit le mouvement. La vitesse est mieux réglée encore
par Téchappement suivant, fig. 1 et 3. L'axe d'une des rones de grande
vitesse sort du châssis, et porte un bras de levier S, avec nn ressort
mince en acier S'; le ressort se lie par un fil court avec un axe libre ;
une roue t tourne sur cet axe; deux palettes mobiles s'engagent alter-
nativement entre les dents de cette roue et sont ainsi mises en rapport,
par une double ancre vv^ avec un balancier P«; les oscillations de ce
balancier , convenablement réglé , suppléent aux inégalités du balan-
cier tournant F, et rendent parfaitement uniforme le moovomeat du
disque.
Yoici le jeu de l'appareil entier. Le poids attaché à la corde qui
s'enroule sur le tambour Àt foit tourner la roue As, qui englue avec
le pignon a' fixé sur Taxe de la roue Bt ; la roue Bi communique son
mouvementé la roue D par l'intermédiaire do pignon d^; le pignon é'
engrène avec la roue D et fait tourner la roue de renvoi verlkale /^,
laquelle à son tour fait tourner la roue^, et l'axe vertical fixé à cette
roue. C'est à cet axe qu'est fixé le volant oo\ fig. 2, dans l'échan-
cmre duquel s'engage le balancier circulaire P , fig. /i et 5. Le tambour
A« est remonté à l'aide du levier L, auquel est fixée une roue dentée
avec diquet, faisant fonction de treuil. M. Bain, par l'heureux em-
ploi d'un re.«8ort en caoutchouc, a obtenu que l'appareil tournât, même
alors qu'en abaissant le levier L on supprimerait l'action du poids.
On voit, fig. Aet 5, unrouleaulmu par une manivelle C, etsurleqoel
s'enroule b bande de papier percée des ouvertures qui représentent
les lettres et forment la dépêche écrite télégraphiquement; une barre
«t, fixée à lavis »3« maintient le papier quand il est nécessaire contre
le tambour ou rouleau I. K est un second rouleau mu par la roue O,
par l'intermédiaire du pignon k ; ce second rouleau est en métal et corn -
niunique métailiquemcnt avec l'appareil M, enfin, est un rouleau eu
bois, fixé par son axe à une tige ressort Mm ; à l'aide ce ressort et d'une
goupille en ivoire mf , que l'on place à volonté dans l'un des trous n, nf
percés dans le châssis, on fait appuyer plus ou moins le rouleau N
contre le rouleau R. A cette même tige ressort m est &xé un porte-
filou porte-stylet, d'où partent deux ou troispomtesquigliaseatâ fixité-
ment sur le rouleau K et rompent ou établissent le circuit, suivant qu'en
480 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
cootact avec un espace vide ou un espace plein, elles touchent on ne
louchent pas le m^tal. La bande de papier perforée , et sur laquelle
est écrite ia dépêche, passe donc du tambour I ou collier de transmis-
sion sur le rouleau K , sur lequel presse le cylindre M et s*appnient
les pointes O. Les pointes sont en communication avec Tun des pôles
de la pile ; le fil conducteur de la ligne en contact avec le cylindre K
se rattache, par son autre extrémité, avec le disque récepteur en mé-
tal H. Le disque e.st recouvert d'une surface circulaire de papier,
préparée de la manière suivante.
On prend une solution saturée de prussiate de potasse dans de Teao
distillée et on y verse de Tacidc nitrique , jusqu'à ce que la couleur
devienne vert-foncé, puis de l'acide chlorhydrique, jusqu'à ce que la
solution devienne blanche comme du lait; il faut avoir soin d'agiter
sans cesse pendant qu'on verse l'acide : il ne reste plus qu'à mouiller
le disque de papier avec ce mélange et à le placer encore humide sur
le iHsque en métal H ; toutes les fois que ce papier sera touché par
une pointe électrique ou que le courant traverse, la portion en contact
avec la pointe se colorera en bleu.
La fig. 6 représente un télégraphe imprimant d'une construction
plus simple , mais aussi opérant avec une vitesse incoofiparablemeDt
moindre. Le poids est remplacé par un ressort que l'on tend au moyen
d'une clef. Le mécanisme imprimant est d'ailleurs tout à fait ana-
logue à celui des grands appareils, et fonctionne de la même manière.
Le transmetteur, ou communicateur mécanique, est remplacé par un
petit organe K, que iM. fiain appelle la clef. Y est un ressort en cuivre,
attaché à la plaque X et se prolongeant jusqu'au-dessus de la plaque W,
avec laquelle il arrive au contact quapd le doigt presse la touche qoi
le termine , le courant circule alors, et la pointe écrivante colore le
papier préparé. Cette empreinte sera un point ou une ligne, suivant
que la pression sur la touche aura été instantanée ou prolongée pen-
dant un temps plus ou moins long.
M. Bain a imaginé plusieurs moyens de régler dans son grand ap-
pareil la vitesse du mécanisme. L'un de ces moyrns est refvésenté
fig. 7. M, !VI sont deux barreaux aimantés, placés dans l'intérieur de
deux bobines. L'écbancrure du volant dans laquelle s'engage l'extré-
mité du balancier tournant P est couverte de soie ou revêtue d'ivoire
jusqu'à une petite distance de l'extrémité, de telle sorte que le cou-
rant ne puisse pas se transmettre à ce balancier» à moms qu'il ne soit
APPAREILS. — TÉLÉGRAPHES ÉCRIVANTS. 481
arrivé au bout de sa course. Le courant de la pile traverse les fils des
bobines et entraîne les aimants; ces aimants, à leur tour, font tourner
on peu le balancier; mais si la vitesse de ce balancier est trop
grande, et qu'il parvienne à Textrémité de sa course, il arrive en contact
métallique avec Téchancrure, il donne ainsi naissance à un circuit plus
court que celui du fil des bobines; le courant rencontrant ce circuit
plus court ne passe plus ou passe en quantité insennble à travers les
bobines, les barreaux aimantés reviennent à leur position d*éqailibr««
et le balancier à la position qui convient à la vitesse normale du mé-
canisme. Au balancier tournant on peut substituer le régulateur cen-
trifuge Il deux boules des machines à vapeur, disposé comme le
montre la fig. 8. C^ est un vase contenant du mercure, et dam
lequel plonge Textrémité du levier L ; ce levier porte à son autre
extrémité un contre-poids W qui tend à l'abaisser, ou à filtre sortir
l'extrémité L de C^ Si la vitesse n'est pas trop grande, cette extrémité
plonge réellement dans le mercure , le courant traverse les bobines,
dévie les barreaux aimantés, et l'écart des deux boules est un écart
normal ; mais si la vitesse est trop grande, le contre-poids W l'em-
porte, l'extrémité G sort du mercure, le courant traverse directement
l'axe du balancier et ne passe (dus par les fils des bobines, les barreaux
aimantés reviennent à leur position d'équilibre et les boules redes-
cendent en ralentissant la vitesse du mécanisme.
La fig. 9, enfin, représente un autre régulateur de rintensité du
courant, analogue au gouverneur de M. Brett A A est un cylindre de
verre avec fond métallique G ; B est l'eau qu'on y a versée ; D est un
couvercle en métal, traversé par une vis E portant un cône solide ¥ ,
HH une pièce creuse en métal, vissée au-dessus du couvercle O; ce
couvercle, d'ailleurs, est percé d'un trou pour donner issue au gaz
provenant de la décomposition de l'eau. Les fils conducteurs se rat-
tachent aux deux vis de pression GG. Si la roue ne plonge pas dans Teau,
le courant ne traverse pas le régulateur , et la pointe écrivante a son
maximum de vitesse; mais, si le cône plonge plus ou moins dans l'eau,
le courant est aiïaibK par son passage à travers le régulateur et la
vitesse se ralentit.
Le commutateur de M. Bain est tout ^ fait semblable à celui de son
télégraphe à aiguille. Il se compose essentiellement de cinq mor*
ceaox de cuivre A, B, G, D, E, insérés dans une plaque isolante en
bois de buis GG. G et E sont liés par un fil métallique; D est uni au
st
MS TÉLÉGRAPHIE ÉLECTBIQUE.
eblHfis ëo télégraphe; B coumuaîque avec la teiTe ; A au pftk cuivre
4e la pile. Au centra du ciMnauiUteur une manlYelle wl bras de levier
iMmaaC amoor d^oa centre est soudée à ou ressort qui se prolonge à
droite oa à gauche. Dans h position normale» les extréoûtés du res-
ion presoenisur ▲ et B; maie elles portent sur B et£ (|uand oapoasse
k fflÉuiveUs h droite» sur A et G quand on porte la manivelle à ganche.
Armons enfin an mécanisnie par lequel M» Bain écrit en points et
en lignes pernéeasnr nae bande de papier la diptehe à transmeitre. Il
est rei^résemé fig. 11 et 1 2. Les mémef lettres dans ces deux ûgures in-
dîqnem tes mêmes ohîets. A est une roue en cuivre fixée sur une pbte-
ferme* et qui porte un cylindre on rouleau a, snr lequel le papier s'en-
lonfe an moyen de Ja manivelle o^. P est un emporte- pièce cyliodripe
gliMant horiaontalenenl sur le train B et destiné à percer sur le papier
les points on les lignes ensemble de points. Une enclume 6 teraûoeà
gaQchei*emporte-pièce, et les marteaux ic, c» e de la roue G tonraaot
snr des goupilles viennent frapper lour à tow* sur renclume» pousser
remporte-pièce et percer un troudans le papier. D est la touche d*im
lefier tnndn par nn ressort e; lorsqu'elle n'est pas abaissée une gou*
pille on arrêt retient remporte-pièce^ qui ne fonctionne plus sous la
[ des marteaux ; si le doigt presse , au Gonu*atre , sur cette
remporte-pièce avance et fait un trou, mais il est amsilAt
ramené par les ressorts en caoutchouc gg^ et il ne fonctionnera de
nouvmmqn^autant que. la louche sera de nouveau abaissée. La rooe fl
a pour ol^t de tendre la courroie dia cordon KKK qui, après s'être
enroalésur une poulie fixée à l'axe de la rone G « passe sur une autre
roneB» Toutes les roues. H, P» L» tournent ensemble quand la maia
agit flut h manivelle 4. Deux rouleaux ou cylindres de petit diamètre
m, m sont fixés^ Fmi snr l'axe de la rooe L, l'autre à l'extrémîté d'uas
tigfl«sMtt ; ks rouleaux pressent entre eux la bande percée de papier
et rentcaiiaint d*un monvement continu. Getae bande est d'abocd
enronhbesnriecylindre a, puis amenée par son bout extérieur contre b
plaqna»ipnider,et delà entre les rouleaux m et n. L'opérateur toorae
la mamnelleà de sa miingau€he« et imprime un mouvement de rotatioo
rapide à la roue G ; les marteaux c frappent successivement des ooofs
précipités sur l'endume é; et la roue L déroule la bande de papier
qû a passé d'une manière continue devant l'emporte-pièGe. Si, ao
momant opportun, l'opéralenr preroe de sa main droite snr la tanche D,
Eemfnme-plèce perce un irott; il percerait une aérie de trous eu une
APPÀRin.8. -^ TÉLÉCUIAPHZS ÉOIIYANTS. éêê
ligne plus ou moins longue si le doigt était resté appuyé sur la louche.
Il peut donc de cette manière écrire en espaces vides plus ou moins
étendus une dépêche quelconque.
La forme d'alphabet adoptée par H. Bain comme la plus conve-
nable est une modlGcation de celle inventée et publiée en 1829 par
le docteur Swaim, de firilalel|)ble, eC employée plus tard, avec
quelques changements peu importants, par M. Morse. Les lettres et
les chiffrts sent imprimées par mi «ntaiblc ée peinte et de Mgnes de
la manière suivante :
A-— N ^ —
B— - O -- 1
C - - - V 2
D Q t
E- R 4
F- S 5
G T ;— e ~~.
H U — - 7
j W 9
K X 0
L Y Frac~---- —
M Z ^ lie ~—
La loDgjtteur de la ligus n'entre absolumeQt pour rien dans h sl-
gnificaika i» signal; une ligne est une ligpe « un point est un point ,
et il a*est nulfeoMat nécessaire qne les lignes produites dans cette
écriture &|ori)olique soient d'une longjoicur égale. La séparation des
mots est indiquée par un espace blanc pins grand <iue celui entre les
lettres» et la aiperation dea phrases par nn blanc plus grand encore.
«f.
4S4 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
CBÂPITRB VL
Appareils relatiTs aux appUettioas de la télégraphie électrique.
HORLOGES ÉLECTRIQUES.
Avant de donner la description des appareils imaginés par M. Bain,
pour transmettre le mouvement d'une horloge à diverses aiguilles plas
ou moins distantes, ou pour rendre parfaitement simultanées les indi-
cations de deux pendules, nous analyserons une note fort intéressante,
écrite sur ce sujet ourieux par M. Steinheil.
Pourquoi dans les grandes villes avons-nous plusieurs horloges?
Sans aucun doute pour indiquer partout les heures. Mais si ces hor-
k^es ne marchent pas d'accord, le but sera manqué ; chaque horloge
indiquant une heure ou une minute différenns , nous ne saurons pas
quelle est Theure réelle. Il est vrai que depuis de longues années,
l'horlogerie exacte s'efforce de résoudre le difficile problème de la
marche simultanée des diverses horloges ; mais après tant d'années,
et malgré la multiplicité des moyens employés , le succès n'a pas en-
core couronné ses efforts. Les pendules astronomiques les plus par-
faites ne marchent ensemble elles-mêmes que pendant nn temps assez
court ; et il est admis aujourd'hui qu'on demanderait en vain une
régularité absolue à des mécanismes aussi compliqués.
En réalité le problème doit être posé comme il suit : multiplier à
volonté les indications d'une même horloge; ou, pour employer un
langage figuré, faire réfléchir en autant de lieux qu'on voudra les
images identiques de cette horloge unique. Or, parmi tous les méca-
nismes connus, il n'en est aucun qui transmette le mouvement avec
assez de vitesse , pour qu'à l'instant même où l'aiguille d'une horloge
saute d'une minute à l'autre, le même passage s'effectue dans des lieux
APPAREILS. — HORLOGES ÉLECTRIQUES. 485
très-distants. Nous allons voir comment on pomra atteindre cet effet
menreilleux par un emploi approprié des forces électriques.
Concevons que le fil conducteur d*nn courant galvanique aille du
pôle zinc de la pile à la pendule^ dont on veut multiplier les indica-
tions : un instant brisé, le fil reprend ensuite son cours, et passe tour
à tour par chacune des stations où la reproduction des indications de
lliorloge doit avoir lieu, et qui sont munies chacune : 1® d*un cadran
avec aiguilles ; 2"* d'un appareil composé d'abord d'un électro^imant
qui , par le passage du courant , s'aimante et attire une petite arma*
ture en fer doux ; S*" d'un mécanisme particulier qui, mis en mouve-
ment , fait avancer d'un pas sur le cadran l'aiguille indicatrice. Après
avoir traversé tons les électro-aimants des stations , et avoir été ainsi
plusieurs fois interrompu , le fil conducteur revient au pôle cuivre de
la pile. Admettons enfin que nous ayons trouvé une disposition telle,
et tellement liée avec l'aiguille des minutes de Thorloge, qu'à chaque
minute , le courant se trouvant fermé un instant, tous les électro-ai«
mants deviennent actifs, attirent leur armature, et font avancer les
aiguilles correspondantes d'un pas on d'une minute; après quoi le
courant étant de nouveau interrompu , toute attraction cesse , les ai-
guilles s'arrêtent pour avancer encore à la minute suivante , etc.
N'est-il pas évident que de cette manière le problème de la reproduc-
tion en un nombre quelconque de lieux, des indications jd'une seule
horloge sera compléteaaient résolu? le fil conducteur, en effet , peut
avoir une longueur immense, et le courant , quelque long qu'il soit ,
le traverse en un instant indivisible. On pourra installer de semblables
cadrans à tous les étages d'un grand édifice » dans tontes les chambres
d'une maison, sur toutes les places d'une ville. En même temps qu'on
réglera l'horloge unique, toutes les autres aiguilles seront par là même
r^ées ; leurs indications seront toujours aussi parfiiitement conformes
que si tous les cadrans n'étaient en réalité que des images données
par des miroirs du cadran de l'horloge unique*
C'est une première manière de faire servir les forces électriques à
la transmission du temps. On peut les utiliser encore de manière à
faire marcher d'accord plusieurs pendules. Cette dernière application
a un autre avantage précieux, c'est que, si, par un accident qudconque,
les appareils cessaient de fonctionner , l'accord seul ne subsisterait
plus, les pendules n'en donneraient pas moins leurs indications isolées ,
tandis que dans la première installation si l'horloge uniqtje s'arrête,
éU XÉUtoKAFHIE ÉLECTBIOUi:.
B k eoarant <sk knoironip», û lefilâacifO-ainadCs soat ineno», toutes
les aiguillef cenest à ia Ms 4i'mdîqoer ks heures. Baroii tous les
■loyflM ^'on pmi naître «i «eiivre i^Mir résoudre «e seceod pro-
Utee, BOUS Jsdk|«eroiis seulement ceM qui» sar Terdre de Sa Majeslé
le roi de fiavière, a éié réaUsô dans rinsiitutû» iwyale desjeoi&es
deiBoiaelleft. Pour les «eagee ardiaairesdela vie»l a'estpas aécessaire
qse cet accord des horlo^ s'étende aux plus pelâtes fraclioas an
temps; s'il en devait être ainsi, il {lodrait appUqaer l'appareil direc-
Uwr aux pendules eux-mtees, de Manière k rendre parfaitemenl
éganx les leoips de leurs oscillations. Il sufiira en général que l'accord
soit rétabli à cerlains ûitervaUes, à toutes les heures, par exemple,
par rintenwution du murant éiedriciueL C'est ce qui a lieu pour les
kurloges de l'établissemeni doul il vient d'être questien. Le luenve-
moit des aigmfcs porte une pièoe |dale en forme de splmle, laquelle
pendant la dovée de rbeure souAève ffeu k pea un poids agissant sor
un levier : ainsi sanleFé, le poids est maintenu à sa plus grande bas-
teur, par une dispositiou semblable k celle qui tient armé le obien
d'usé anne k feu. La pièce en spirale dans sa rotation amène une
entaille fuie snivam le rayon et dans laquelle le levier s'engage ; cette
entaille est élargie vers le haut Quand k moment est venu où la pen-
dule Bomaledait régler èonlesles autres, Tarmaltu-e ou lepeiit morœaa
de fer doux Jttiré par l'^ciro-aimant t^ par rintermédiaire d'an
levier sur la gâcbe du diquel , la détend , et bit que le bras de levier
entraîné par le ooMw-poids tombe tout à coup; celte chute l'eng^^e
dans remaille de la pièoe en spirale fixée sur le mouvemeut des ai-
guilf Si pendant l'heure qui vient de s'écouler l'aiguille avait avancé
ou retardé, namme ia chute du levier ramène l'entaHle en avant ou en
•mène , et avec eUe les pièces en spirale et les aiguilles ; il en résulten
^e sur chaque cadmn elles correspondront toutes exactement an
même point. Oans l'imervaife d'une heure les bonnes pendules varient
peu, il n'y aque de petites erreurs è corriger; mais dans tous les cas
reutaille peut être aami grande pour ramener desécaru de deux à
trois nainuies, dans le cas oà l'un ne rétablirait l'acoud qu'après vingt-
qualre heures. On parvient donc de cette manière à fiire indiquer à
un nombre quelconque d'faorlogm les uièoaes heufes* les mêmes
demi-henres, et à les faire sonner en même temps. Il est oertain que
l'on arrivera par ces procédés à rendie cempfc^teiUfnr ideniiqnn le»
indications des borteges d'une ville beauooup ploslaoikmant qnasi
APPAREILS. — tiOBLOGES ÉLECTRIQUES. 4»?
I*on demandait cet accord aux perfecdooDements impossibles del'hor-
logerie.
Pendutô électro-magnétique de M. BAIN.
AAt planche XIX, fig. 1, est une caisse en acajou, fermée par une
glace : B est un support métallique, fixé au fond de la caisse, et auquel
le pendule est su^endu : CG sont des aimants en acier permanents,
fixés sur les côtés de la caisse, de telle sorte que la lentille D du pen-
dule puisse osciller librement entre les aimants qui se regardent par
leurs pôles opposés. £ est une petite boule de platine attachée à une lige
en cuivre , et libre de se mouvoir à droite ou à gauche , en pressant
un ressort très-léger porté en H par la tige du pendule. La plaque de
cuivre F est déposée dans le sol humide et communique par un fil an
support B : la plaque de zinc G est de même enfoncée en terre et
communique par un conducteur à la pièce de métal I; ces deux pla-
ques ont tout au plus quatre pieds carrés de surface. Au point le plus
bas du ressort auquel est suspendu le pendule, on fixe un fil recouvert
de soie ; ce fil passe derrière la tige du pendule et se replie plusieurs
fois sur lui-même dans une rigole préparée d'avance pour le recevoir;
fl est alors ramené de derrière la tige et se termine en H aux supports
du ressort; la lentille des pendules ordinaires et ainsi remplacée par
une bobine électro-magnétique. Un courant électrique , constant et
uniforme , passe de la terre dans les plaques et les fils en suivant la
direction des flèches, aussi longtemps que la boule de platine E est en
contact avec la pointe en platine liée au support I : mais supposons
que le pendule soit déplacé, et que d'abord la lentille se trouve entre
les pôles de Taimant placé à droite, le point H se trouvant maintenant
plus rapproché vers la droite que la boule £, celle-ci cessera de s'ap-
puyer contre la pointe I, jusqu'à ce que, le pendule faisant son oscina*
lion vers la gauche, la Jl>oule retombe vers la droite ; ce même effet
se reproduira à chaque oscillation ; Faction de la boule d'ailleurs établit
tour à tour et rompt le circuit, alors que le pendule est à l'extrémité
ou très-près de l'extrémité de sa course; il en résulte que la bobine
est attirée ou repoussée par les aimants vers la fin de ses oscillations,
ei que par conséquent le mouvement se continuera pendant un temps
indéfini.
4M TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE,
Horloges éiectro-magnétiqucê de M. Bain.
A, fig. 2, est nne pile voluîque, B uoe Tue par derrrièrc d*ane
horloge ordinaire dont le pendale bat tes secondes; G est une plaqoe
d*ivoire , fixée au châssis de Thorloge ; elle porte en son uiilien on
morceau de cuivre qui communique par un fil conducteur avec le pôle
positif de la pile. Au pendule est fixé un ressort très-léger en cuWre F,
de telle sorte que chacune des vibrations du pendule apporte Textré-
mi té libre du ressort en contact avec le morceau de cuivre, le circuit
est alors fermé ; il est interrompu quand Pextrémité du ressort porte
sur l'ivoire. G et H sont deux horloges électriques, unies à Thorloge
B par le fil conducteur L et mises en mouvement par elle. La fig. 3 est
une vue par derrière de Tuue des horloges électriques; a est un élec-
tro-aimant, b son armature, tenue en sn^nsion par un ressort, \ la
manière d'un pendule ; c est une petite vis destinée à régler la distance
de l'armature à l'électro-aimant. A l'extrémité inférieure de l'arma-
ture s'adapte un encliquetage d, s'engageant dans les dents d'une
roue à rocliet e; /*est un ressort qui maintient fixe la roue à rocbet
Si le pendule de l'horloge B envoie un courant électrique à travers le
fil conducteur, l'armature est attirée par l'aimant , et l'encliquetage d
tire itne des dents de la roue de rocbet : quand le courant est inter-
rompu au moment où le ressort F du pendule abandonne le morceau
de cuivre de l'horloge primitive, l'armature retombo à la position
primitive , et entraîne l'encliquetage qui fait avancer d'une dent la
roue à rochet L'arbre de cette roue porte une aiguille qui avance
ainsi d'un pas à chaque seconde , ou à chaque oscillation du pendule
de l'horloge. Un pignon de l'arbre de la roue à rochet met en mouve-
ment un autre rouage qui porte l'aiguille des minutes et des heures.
Pour faire marcher à la fois un grand nombre d'horloges électriques,
il faudrait une pile puissante et un gros fil conducteur : on diminue
considérablement la difficulté en faisant marcher les horI<^es, non pas
simultanément, mais circulairement, si Ton peut s'exprimer ainsi, ou
l'une après l'autre. Pour obtenir cet effet, on place la roue à rochet
sur l'arbre de l'aiguille des minutes; alors elle n'avance plus que d'un
pas à chaque minute au Heu de chaque seconde.
La fig. Ix montre par devant le régulateur de l'horloge primitive B,
sur laquelle est fixé un cercle d'ivoire , avec des morceaux ou cbe-
APPAREILS. — HOHU>GES ÉLECTRIQUES. 489
▼iUes en métal, insàrées de manière à eflkarer la surface, et en nom-
bre égal an nombre des horloges à mettre en monTement Au centre du
cercle est placé l'arbra de l'aiguille des secondes de Thorloge, sur
laquelle est fixé un ressort très*délîé ayant son extrémité libre en con-
tact avec le cercle en ivoire. Le fil conducteur positif de la pile est en
communication avec le mouvement de l'horloge. Dès lors à chaque fois
que ratguiile des secondes passe sur une cheville de métal du cerde
en ivoire, le circuit est fermée et le courant est transmis à celle des
horloges qui communique avec la cheville dont il s'agit. Gomme l'ai*-
guille des secondes passe une fois par minute sur chacune des chevflies
de la roue, chacune des aiguilles, mises en communication avec l'faor*
loge régulatrice , avancera d'une division par minute. Par cette com-
binaison le courant, n'ayant à faire mouvoir à la fois qu'tme seule
aiguille, exerce plus de puissance.
La figure 5 représente un mécanisme destiné à faire marcher
d'accord des horloges ordinaires, réglées à chaque heure par le
passage d'un courant électrique qui les unii à une inremière horloge
régulatrice. Pour mettre le mécanisme en évidence, on a enlevé une
partie du cadran : a est un électro-aimant et h son armature , à la-
quelle est attachée une tige terminée à son extrémité supérieure par
une fourche conique ûc: c est une cheville ou pointe, se prolongeant
en arrière à partir de l'aiguille des minutes. Avant la transmission du
courant électrique à l'éleciro-aimant a, l'armature h et les fourches et
sont dans la'position indiquée par les lignes pointées : mais à la der-
nière seconde de l'heure, l'horloge régulatrice transmet le courant, et
le fait circuler autour de l'électro-aimant; alors l'armature est soudai-
nement attirée et levée , entraînant la fourche comme le montre la
figure. Si l'horloge avait avancé, le mouvement de la fourche sur la
cheville ramènera à sa place l'aiguille des minutes, et celle-ci indiquera
le temps exacL De même, si l'horloge avait retardé, la fourche ferait
avancer l'aignille; de cette manière donc l'horloge, à chaque heure»
indiquera réellement le temps.
La figure 6, même planche, montre le mécanisme adopté par M. Baitt
pour faire marcher Thorioge électrique par la traction d'im fil de
cuivre au lieu du pouvoir attractif d'un électro-aimant A est un gal-
vanomètre de cuivre isolé, suspendu librement à son centre ; B est un
barreau aimanté, fixé invariablement dans l'intérieur du galvanomètre ;
CG sont deux ressorts en spirale, un de chaque côté, pour conduire
«M TÉLÉORAPHIE ÉLECTMQIJE.
le coanuit ^lectriqae du fil coadiictevr alatniiDaire au â ou miki-
{rikateiir mobile ; F est ob eocliquecage attaché aa fil ; E «st une roue
àfocbet, fixée snr l*arbre de Taiguille des tninutet de rherlo^, etO
est an resaart qui maintieiit la roue en repes. L*horlûge régulatrioe
transnet le courant électricpie au maltiplicalear; le barreau ainaitè
est porté Tere la gauche, renclîqoetage F estnîoe la rose £, et la fut
laarcber d'une dent. SI k courant est interrompu, le fil refient à la
pMtkm première sous Taction du ressort G. Si Tfaorioge doit recevoir
le courant à cbaque seconde, la roue £ est placée sur Tarbre de Taî-
gniHe des secondes; mais si Télectricilé n'esttrattsntae qu'une fois par
minute, la roue £ sera placée sur ie pignon de l'aiguille des mÔMtet.
Appareits chrofio-êicctriçites de M. Gartoer.
L'h^Hoge type. ~ A, plancfae XK, fig. 1, est ia j^tine ^piliers
de la pendirie4ype sur laquelle est tracé en plan un nwage qui diffi&re
pen de celui d'une pendule ordincûre ; B est le barillet du mouremcnt;
G la roue de temps ou grande moyenne; D la roue de centre portant
comme d'bafaitnde sa noinuterte ; U la roue de champs et F la roue
d'échappement pourvue de ses chevilles; G lea kviere de l'échappe-
meut Sur l'aie du pignon d'échappement F est fixée une étoile en
ader trei^ fdoot nons expliquerons l'usage plus bas. B' est le barilt-
let du rouage auxiliaire ; C la grande moyenne, D^ et £^ deux roues
intermédiaires ; H un pignon sur l'axe duquel sont fixées trois petites
ailett€s h deO"*,002 de largeur, et dont le rayon prolongé Tient ren-
contrer les dents de l'étoile f. Le pivot opposé du pignon H traverse
h platine de derrière A, fig. 2, et porte à frottement sur son prolon»
gemeat le petit moulinet à trois dents a; B est un levier en éqoecre
porté par une broche dont le centre de mouvement est en 1; Iefaras4
porte en élévatbn sm- son plui un appendice formé d'une portion de
cuivre et d'mie portion en ader fondu trempé dur. G' est on fil de
cuivre rouge roulé en hélice pour faire ressert, dont le bout péaélve
dans le centre du bras B, et y est fixé par une vis de pressioB f;
r«utne banc eommunique avec le fil conducteur formant le courant
électrique, et Dnt par conséquent paortie du ctreuiL
DtsX un autre fil en cuivre rouge courbé en reaBOit de pislolflli et
traversant le collet d dans lequel il est retenu par lavis de presnon ^
Le tiom supérieur de ce fil est pourvu d'une petite lentille en or par»
APPAROtS. ^ mamLOOKS électbiques. ém
etabontâCMN» la partie «i acier de l'appanlioe 4, wrtckqa^à^im
CMilact. C'est par tt qae le circuit ékednque eat oorert on feim&
L'aaare bo«i d« M D commun^ avec le il cMidsGtav, et idt paatia
emine le iirécMeot 4« circoit étectiiqw.
Toid nutéotenant comment fonctioment loaleB «s parties : Véiaàt
F, fig. 1, est fixée aor Tase de la roue d'échappeanent et suit aan
monvenest ; diacune des aileties h, esanâmèe par le ronage acoe»*
aaîre, reDcaotre me dent de rétmie qvi rafeath sa mardie, mais avec
laqaelle elle progresse JQsqa'an Dtomeiit «ù les de» rayons, devcnos
trop courts ; se séparent, l'ailette fait alors on tiers de tour; la soi-»
vante renomilre , à son lour , une dent de l'étoie, en aait le mouve-
nKotet la «piitte^ nouveau pour recoannenoer imliffiniinent L'eai-*
phâ de l'élaîle est, conmie on le noit , ée modérerai régulariser la
ralalion du rouage auxiliaire.
Le mouKnet a, fig. 2^ porté par k pignon des aiietles, ank ansai
le même mouveaaent de rotation ; chaque fois qoe l'une d'elles échappe
de l'étoile, «ne dent du moulinei écarte le bras verticd du kvier B,
Tanûre bras s'^oigne alors du bont^périeur du fil I> sw lequel il
repoaait; il résulte de ce mouvement que le cîrouit éledriqne est
ouvert et cesse d'affecter les électro-aimants qui mettent leadp|)aneilo
dvonométriqoes en fonction; mais bientèt le moutoet a repris sa
position primâfiiv, ainsi que le br» é; le contact enine le fil D et le
hraa é étant rétabli, le circuit est fermé et les électro-aniaDte mettent
en mouvement les apparetts bonnre& La période de rotation est 4e
aix secondes dans les modèles exécutés, mais die peut être rédnhe on
augmentée en changeant ie nombre des dents de rétoHe, «t l'on pour-
rait ainsi Inre maïqoer hi seconde li on nombre âUmàé d'up^eUs
qui seraient disposés pour cet eiét.
Four éviter qoe l'^ectricîté se perde dans les parties étrangères
aux organes du ooutact , il existe pour dbacun d'eux des garnitures
laolanÉesqoi font suivre an fluide le parcours direct indiqué sor le
dussio par desflèche&
Premier appareii ckronemitri^iMe. *- jL, fig. S, cet h platine
despilierssurhMinefe est tracé en plan le fMage de l'appareil. B eat
leharillet, C la roue de temps, D la rooe da centre >oandn§sant les
aiguilles, et Fia roue d'échappement dont les dents «mt trèa-di^
figées. Cette roue est nrainlemn dans me position lise par un oonflre-
pivot placé k chaque bootde son axe, demamèra à Mini bisser qae
49) TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
le jeu nécessaire pour être libre. F' est Taxe de l'échappement placé
yerticalement et parallUemeiil à la platine; il porte en fnn plateau
d'acier horizontal dans l'épaisseur duquel est pratiquée une rainure
dont une partie est inclinée dans un sens, et Tautre partie dans le sens
inrerse ; p et f" montrent cette rainure ainsi que le plateau séparé et
réuni à son axe ; cf est un petit ressort très-flexiUe qui ramène le
plateau après son déplacement par la roue. Les points de Taxe de
l'échappement et le petit ressort sont fixés en dedans de la platine de
derrière, qui est traversée par la cheville e dont l'usage sera indiqué
plus loin.
H, fig. A, est la platine de derrière sur laquelle est vissée en élé*
vation une brèche qui est le centre de moovemeut du levier en
équerre L Le ressort J appuie sur le bras vertical de l'équerre et le
maintient contre la goupille 2 placée dans la platine; l'autre bras
porte une espèce de chape k qui reçoit à taraud la petite tringle L, an
bout de laquelle est fixée la platine en fer doux M, destinée à être at-
tirée par un électro-aimant semblable ï celui de la figure 7.
Le dessin des fig. 3 et 4 indique la position des organes quand le
circuit électrique est ouvert L'une des dents de la roue d'échappe-
ment F est au repos sur le plan horizontal f, tout près du bord de
l'entaille inclinée. Dès que le circuit est fermé, l'électro'^aimant attire
la platine en fer doux M , fait fléchir le bras horizontal de l'équerret
dont l'autre bras se meut dans le sens de la goupille 1, et déplace la
cheville e fixée à l'assiette de l'axe du plateau ; ce dernier, par le petit
mouvement produit, permet à la dent de la roue d'échappement qui
était au repos de s'engager dans l'entaille inclinée, et comme la rcNie
est sollicitée par le ressort moteur, la dent continue le déplacement do
plateau, et vient s'arrêter dans l'angle de l'entaille où elle reste jus-
qu'au moment où le circuit est ouvert : le plateau poussé par le petit
ressort d revient alors sur lui-même , la dent achève de parcourir la
rainure, et la suivante se pose à son tour sur la partie horizontale do
plateau. Les mêmes fonctions se renouvellent chaque fois que Pélec-
tricité est mise en jeu. Le ressort J est non-seulement destiné à ra-
mener le bras I à sa place , mais encore à équilibrer le poids de la
plaque M, ce qu'on obtient en tournant la vis 3 dont la tête est excen-
trique à son taraud.
Dtuœièmô appareil ehronamélrique, — Â, fig. 5, est II
platine sur laquelle sont montées en élévation les pièces de l'appareil.
APPAREILS. — HORLOGES ËLECTRIQUES. 493
B est une rooe déniée en roehct, OHHitée sar son p^non é, engre-
nant dans ]a roue C, dentée à l'ordinaire, et montée sur un arbre dont
le prolongeaient sert à porter la commnnication des aiguilles. D, point
faisani office de cage dans lequel roulent les pivots supérieurs des
deux roues. E, falet ou sautoir» dont la tête pénètre dans l'interralle
des dents de la roue en rocbet, pour la fixer et rempêcher de rétro-
grader; 0, ressort qui maintient le valet dans sa position. F, levier qui
met tout en jeu, la fig. 6 le montre séparément ^ il a son centre de
mouvement sur une broche vissée sur la platine A ; G, petit ressort
fixé sur le haut du levier, dont la tête angulaire entre aussi dans les
dents du rochet B; H, butoir également fixé sur le levier £. f, petit
bras du levier auquel est attachée la chape dans laquelle entre à ta-
raud la tige I, dont le prolongement porte la platine en fer doux. J,
ressort dont le bout appuie sur le petit bras /*, pour ramener le le-
vier F & son point, et dont la vis à tête excentrique d règle la pres-
sion, ky fig. 7, barrette montée à carré sur le prolongement de l'axe
de la roue C, pour entraîner les aiguilles de l'horloge, au moyen d'une
brodie qui entre dans la rainure pratiquée à son extrémité ; L, élec-
tro-aimant qui détermine le mouvement de l'appareil; M, la platine
en fer doux fixée au bout de la petite tige I; N, point d'attache de la
petite tige avec le levier F.
La fig. 5 représente l'appareil prêt à fonctionner. L'horloge-type
faisant passer actuellement le courant électrique dans l'aimant tempo-
raire L, la platine en fer doux M est attirée, et avec elle le levier F,
auquel elle est liée par la tringle I ; celui-ci est affecté d'un mouve^
ment de gauche à droite , équivalant à l'intervalle de deux rochets B;
h tête du petit ressort G, qui est engagée dans Tune des dents de ce
rochet, entraîne la dent avec lui, et le valet E se place devant la dent
suivante pour empêcher le recul qui aurait lieu quand le levier F vien-
dra remettre le ressort G en prise. Dès que le circuit est ouvert, la
platine en fer doux quitte l'aimant, et le levier F, sollicité par le res-
sort J 9 vient reprendre sa première position, ainsi que le petit ressort G,
qui cède en passant par-dessus la dent du rochet qu'il doit entraîner
\ l'action suivante. Le butoir H, fixé sur le levier F, empêche le pas-
sage de deux dents à la fois, en pénétrant dans une dent du rochet B,
chaque fois que le levier F est mis en jeu.
Gomme on le voit, cet appareil produit ses fonctions par Faction di-
recte de l'électricité siur le levier F, lequel met en mouvement le ro-
484 TÉLÉGaàPHIE iLSCXRIQIUL
chet B , dont k pi0M>a faii OMicher krone G, qû à sea tour oom-
DMwiqiie le moaveowot aoi aigtâUes.
jDaoa le preiaier appereil^ m eeolraire, c*est un resBeri Hioienr qw
cemmnnique Tacdea au rewge qui entraiae len aiguilles» doat la
nureke €8t subordeuiâe à rédiappemeat mis. ea jeu par Télectirîcité.
BcHê§e$ éUetirifues 4U Wiarb.
Les appareils cCronométriques de M. Weare , horloger anglais de
Birkenbead, comté de Chcster, sont remarquables parleur élégance et
leur petit volume. Ce sont des pendules ou des balanciers mis en moa-
Tement sans poids et sans ressorts par la seule influence du courant.
Pendule électrique. — Â, fig. 7, est un peuduie lié à unmoo-
Tement d'horlogerie par un mode quelconque d*échappement. NS est
un aimant permanent en acier deux fois recourbé à angle droit; N est
son pôle nord , S son pôle sud. On a Gxé sur le pendule un électro-
aimant E, de forme rectiligne et qui remplace la leutille ; il repose sor
une plaque étroite de laiton qui se prolonge vers le bas par deux ap-
pendices a, a^ L'une des extrémités du ûl de rélecti*o-aimant se rat-
tacke à celte plaque, l'autre extrémité se lie à un conducteur qui cir-
cule vers le bas de la boîte derrière le peuduie; ce fil conducleuTi
représenté par la ligne ponctuée, aboutit au ressort de suspension da
pendule, où aboutit aussi le fil A en communication avec le pôle zioc
de la pile. Le fer aimanté porte au-dessous de ses extrémités recour-
bées deux petits r(?6SQrts en spirale, formés de deux minces fils d*or,
qui, à traitcrs la masse métallique de Taimant, et un fil additionnel i*
communiquent avee le pôle cuivre de la pile. Cette pile se trouve
dans la partie inféiieure et très-bien fermée de la pendule. Cela posé*
aussitôt que le pendule s'approche de l'un des pôles , du pôle nord,
par exemple, l'appendice a arrive au contact du Gl d'or f: le cir-
cuit est fermé» k courant circule dans la direction C, 6, /*, a» à tra-
vers le fil de l'électro-aimant, le fil ^ et le fil A, et revient au pôle Z
par la pile. Le fil de rélectro-aimant tourne dans un sens tel, que, sons
l'influence du coarant établi comme nous venons de le dire, le pôle
vcra a devient un pôle nord, le pôle vers a' ua pôle sud ^ il y a dès lors
répulsion entre a et N, le pendule revient à droite et s'approche du
pôle sod de l'aimant ; l'appendice a louché le fil d'or /^, le circuit est
encore fermé « et le courant passe dans le mêmie sens; a' devient un
APPAREILa. ^ HCffiliOGBS ËLECTRIQUES. 4M
pôle sud qui est repoussé vers S ; le pendule revient à gauche et conti-
nue indéfiniment ses osciUatioBS tant que la ptle fonctionne ; ce mou-
Tement indéfini se transmet d'ailleurs aux rouages par les moyens
oïdinaÎMi.
Haitiogt étecêrique utns penduU. — AAA, fig. S, est le support
debptiiéule; ao^sootâein petites Golewics eu mdepresBionyVksonl
fixés ks filsTeaant des deux pMes de k pile-; jrp^ sout dfewE.pMiics es
hiton «1 GommuiicatkMi métaUique, rane a?ec «, Taotre av«G#/;
ee est. m balancier, d son rtssort spiral, qti ramène à sa positiM
d*éqnilibre le balancier écarté par Tinfluence magnétique; é est F^se
du babttcier» il porte à scn extrémité kiféneore irae petite aiguille
magBéliqiie pouvant se moaToir korizoDtaleaMnt et librement au sem
d'us Mutoiplicateur ri^y une des exuémités du fil de ce mukipica»
tflor conmuBÎqBe à h pointe p^ l'autre directement à b tîb de près»
sion a^ t ^ par a' avec k pôle zinc de h piie. Sur Taxe dn balancier,
na pes au-dessous du mnliiplicatenr, se trouve un anneau d'ivoire
eBUmré d'm fil d*or, qui se probité aux devx extrémités d'un nlBM
dûunètre, snivant deux fils s, d qui vknneot teacber les pointes p, f^^
Si mamtenaat rhorkge est tdtteoient placée que, Taigaiik m^^
tique se trenvanl dans le plan méridm, les 61s«, j^appuîenc contre lei
poinics /li, p^t k circntt est fermé, te courant passe et suit la roule k^
a^p, s, ê^ ffy in^ene k muhipycaleur dans la direction de la ièefcp,
vknt eu «^ en Z et de là eu C ; aussitôt Taiguilk magnétique est
déviée» ks fib #> 9f ne touchent plus p, p^y k drcait est rompu, k
onutant ne passe pks; Faction dk-ectricede la terrennk à la réaction
èa ressort ramène de nouveau ra^uiik dans k méridien, k courant
ae lîteUit, etc. , etc. On vok doue qae le balandor coniiaucra indéfi*-
BÔnent ses oscilklions, tant que la pik ne cessera.pas de fsnctknoer;
ce aonvement osdOatoire ae transmet, comme d'ordinaire, k un e»-
acnUe de roues.
Baianeier éfeeirifue avec piieg siehes. — PP, fig. 9, cot
mi cnsetthte de piles sècbes : k pôle peeitif et le pôk négatif de cet
ensembk aboutissent aux deux boutons -j- S, ^ S^ F est k halaader,
A son fuseau, postant à son extrémité mférknre un peiit appendice on
liras S en verre, scellé avec de la cire à cacheter, et armèd^une peiise
bonle en or, q» apporte an p6k posiôf l'ékclriciié prise an plfc
négatif, el réciproquement, de manière qne Tappendicc soie tonjonrs
reponsséL par k.poie devant lequel il arrive.
496 TÉLÉGRAPHIE ÉtCCTRfQUE.
Applications diverses.
M. Fardely de Manheim a aassi beaucoup étudié le problème A ia-
léressant de reproduire sur tous les points d'une ville l'beore donnée
par un régulateur unique; mais rien ne nous apprend qu'il ait apporté
des modificaiioos essentielles aux mécanismes que nous tenons de
décrire \ il s*est surtout appliqué à perfectionner les p3es dont il se
sert, de telle sorte qu'elles puissent fonctionner un temps indéfini sans
être renouvelées.
Le HO juin 1849, le célèbre mécanicien de Leipsig, M. Storer, a
pris, de concert avec un horloger de cette même ville, M. Scholle,
ui brevet ou patente qui leur assure en Saxe la propriété d'un nouveau
système d'horloges électriques. Ils ont choisi leur ville natale pour
première application de leur invention. Les rues ont été partagées eu
groupes, et chaque groupe a son fil conducteur fixé aujourd'hui
contre les murs extérieurs, mais qui sera bientôt mis mieux à l'abri
dans l'intérieur des maisons. Tous ces conducteurs aboutis^t à la
maison commune, ou hdtel du conseil Les couples de fil nécessab-es
pour faire marcher les aiguilles sur le cadran de chaque maison s'em*
branchent ou se soudent sur le conducteur principal. Les fils d'em-
branchement coûtent à peu près un franc le mètre, et sont à la charge
du propriétaire ou du locataire de la maison ; celui-ci paye de plus six
ou huit francs par année, suivant les dimensions du cadran, mais il n'a
à supporter aucun autre frais, et la direction des horloges élecuriques
s'engage à lui assurer l'heure et la minute exactes de l'horloge de l'h^
tel de ville. Une pendule électrique grand modèle, avec boîte en palissan-
dre et cadran de 33 centimètres, coûte de 60 à 80 francs ; les plus simplet
avec cadran de 20 centimètres valent environ A5 francs. Un grand
nombre d'appareils fonctionnent déjà à Leipsig, chez les négociaotSi
les restaurateurs, etc., etc., et dans divers établissemenui pubh'cs.
Nous avons appris par hasard l'autre jour, qu'à la honte de Paris,
la ville de Nantes était entrée en possession , dans plusieurs de ses
quartiers, du grand bienfait de la transmission régulière et exacte du
temps par les courants électriques. £st-il possible que rien de sem-
blable ne soit fait encore dans la capitale de la France , et que méoie
à robsorvatoire national on n'ait pas plus tenu compte de cet im-
mense progrès , que s'il n'existait pas 7 La jeune Amérique l'a réalisé ,
APPAREILS DIVERS. 497
elle, et sar une immense échelle' Elle a devancé F Angleterre; elle
détermine la longitude des points importants de ses côtes par le télé-
graphe électrique, etc., etc. I La France abdique et dort ; le bruit des
nations rivales marcbant en avant et la laissant loin derrière elles ne
rémeut pas. £t cependant elle compte dans son sein un grand nombre
d*artistes éminents qui, si Ton acceptait leurs offres, nous replace-
raient bientôt au premier rang des peuples. Personne , par exemple ,
n'a mieux étudié et plus complètement résolu que M. Froment la belle
question des horloges électriques. Depuis très-longtemps une horloge
informe^ une horloge de bois , transmet dans ses ateliers Theure , la
minote, la seconde à de nombreux cadrans, et règle plusieurs pen-
dules. M. Fi1)ment a mieux fait que tous ceux qui l'ont précédé;
voici bientôt dix-huit mois que ces mouvements électriques se conti-
nuent sans s*être arrêtés un seul instant : c'est quelque chose de pro-
digieux, car aucun autre artiste n'a pu encore défendre de l'oxydation
les contacts métalliques par lesquels le courant se^ transmet. Nous ne
connaissons pas le secret de M. Froment ; nous savons seulement qu'il
n'emploie pas l'alliage de platine et de palladium de M. Siemens; les
substances eu contact dans ses appareils sont probablement le platine
et le charbon ; probablement aussi qu'il a rendu ces substances inoxy-
dables en modifiant leur état électrique. Comment, je l'ignore. Si le
gouvernement ou les compagnies de chemin de fer chargeaient cet
artiste éminent de mettre ses procédés en œuvre dans quelque vaste
établissement ou sur quelque grande ligne. Il ferait des prodiges et
nous regagnerions d'un seul bond le terrain perdb.
PENDULE A MOUVEMENT CONTINU DE M. FRANCHOT.
La belle expérience de M. Foucault , qui met en évidence le mou-
vement de rotation de la terre par le déplacement circulaire du plan
d'oscillation du pendule , serait beaucoup plus frappante si le pendule
pouvait osciller continuellement ou du moins indéfiniment; or, c'est
ce que M. Franchot a voulu réaliser an moyen de l'électricité. Nous
indiqtierons brièvement le principe qui lui a servi de point de départ
et le mode d'expérience qu'il a essayé.
8i l'on met en oscillation un pendule suspendu à l'extrémité d'un
ressort assujetti à se mouvoir dans le sens vertical , on remarquera ,
indépendamment derosdliation principale ou sensiblement horizontale
32
498 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTJ%IQU£.
de la boule du pendule, une oscillation dans le sens vertical; c*e$t'k-
dirc que le ressort qui supporte le pendule fléchira pendant roscilia-
tion descendante , alteindra^ son point le plus bas au milieu de
rosciilatioo du pendule, poar se relever ensuite jusqu'à la fin de
Toscillation ascendante. De tt une oscillation verticale double pour
une oscillation simple horizontale. C'est un effet qu'il était facile de
prévoir , par la composition des forces qui sollicitent successtveoieat
le point de suspension pendant les diverses phases de l'oscillatiou.
Gela posé, puisque le mouvement de tout pendule engendre « dans
certaines conditions de suspension , des oscillations verticales , on peut
conj^lure à priori qu'en maintenant, qu'en amplifiant ou qu'en ac-*
célérantles oscillations verticales, on maintiendra a)u Ton amplifiera »
par réaction, les oscillations du pendule. C'est qu'en effet de telles
oscillations verticales, soutenues suivant un rhythme convenable i ten-
dent à accélérer l'oscillation descendante de la masse du pendule et k
favoriser son oscillation ascendante.
Pour exécuter un spécimen de cet instrument et ^ rendre le prifl-
dpe sensible aux yeux, M. Francbot a fait constraire une sorte de
lanterne en fonte, qui se compose de deux plateaux parallèles réunis
par deux segments de cylindre. Cette lanterne est traversée ^ suivant
son axe , par une tige en bronze qui glisse , à frottement doux , daoi
les deux plateaux qu'elle perce d'outre en outre , de telle sorte que
ces plateaux étaiit placés de niveau, la tige soit assujettie il se mouveir
dans le sens vertical. Entre les segments de èylindre qui forment ks
parois latérales de la lanterne , on loge un ressort en hélice dont k
haut s'attache au plateau supérieur, et le bas à la tige mobile qui est
concentrique au ressort; la tige.mobile est donc suspendue sur le res-
sort. A Texlrêmité inférieure de la tige mobile est fixé un bouton, par
le centre sort le fii de suspension du pendule. De chaque cOté de la
hnterne , et en face des évidêments laissés par les sef anus , Mit fixés
deux barreaux en kr doox destinés à former un étectm-aimant par
w circuit électrique. Ces barreaux s'élèvent un peu au-dwos du ni-
veau du plateau supérieur. Or la tige mobile en bitinxe porte une pis-
Une en fer qui osciUe , avec la tige, dane h sphère d'attraction dai
pôles de l'électro-aimant, et an plus près, lorsqu'on met te ptndoli
en mouvement ; cette phtine s'éloigne donc et se ri4>prodie succes-
sivement des pôles de l'électro-aimant* En même temps die met en
mouvement l'aiguille d'un commutateur qui in^mmpi le dreuit 4l«e-
APPAREILS DIVERS. 499
triqae à a fin de l'oscillation descendante, et ]e rétablit à la fin de
l'oscillation ascendante. Lorsque le rhytbme do pendule est bien saisi,
un seul élément Bunsen , de petite dimension , est plut que Suffisant
pour entretenir les oscillations du pendule. Pour obtenir la marche la
plus régulière, il faudrait que le ressort fût d'une élasticité leNequ^ii
donnât naturellement deux oscillations pour une oscillation simple du
pendule , sous la charge de la masse du pendule supposé au repos. De
ce côté l'appareil d'essai est encore Irrégulier ; car le ressort , sons l'In--
fluenced'un poids de 5 kilogrammes, é^uitalant k celui du pendutei
donne un nombre d'oscillations presqtie quadruple de ce dernier, qui
donne environ une osciHallon par seconde. Le tenips seul a manqué
pour rcmédfer à cet inconvénient , qui engendre par moment quelques
trépidations irrégulières et bizarres , résultant de la hitte qui semble
s'établir entre la cadence oscillatoire du ressort et celle du pendule.
Mais, tel qu'il est, cet appareil suflBt pour démontrer la praticabilité
du moyen proposé pour prolonger indéfiniment les oscillations du peu»
dule universel, sans altérer le plan d*osctllat!ons.
L*appareil décrit par M. Franchot a fonctionné pendant et après la
séance , dans la salle qui précède celle où se tient l'Académie.
On a fait encore une foule d'autres applications du principe delà télé-
graphie électrique : presque chaque jour en apporte une nouvelle ; Je ne
m'arrêterai pas b les exposer , d'autant plus qu'elles ne constituent pas
des appareils nouveaux et complets; c'est tout simplement une autre ma-
nière d'employer les organes ou appareils élémentaires que nous avons
décrits. Ainsi, par exemple, l'électro-ferme de M. Aristide Dumont ,
appareil de garantie contre les tentatives de vol dans les appartements,
consiste essentiellement dans une alarme on carillon électrique, qui
sonne toutes les fois que l'on tente de forcer une serrure : le toleur
a , sans s'en douter , fermé le circuit électrique , et établi lui-même
le courant qui le trahit.
APPAREa POUR MESURER LA VITESSE DES PROJECTILES DANS DIVERS
POINTS DE LLUR TRAJECTOIRE^ DE tf. BRÊGUET.
Planche XXI , figure 1 , plan de l'appareil
Figure 2 , vue d'un côté.
Figure 3 , vue de Tautre côté.
Figure h , plan d'un compteur électromagnétique qui marque sur
32.
500 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
un cadran , par des points , ie nombre de tours que fait ane roaedaiii
un temps déterminé.
Figure 6 , profil de l!appareil.
Dans les fig. 1 , 2 , d , les mêmes lettres indiquent les mêmes
choses.
A B» bâtis en fonte sur lequel l'appareil est monté.
G » cylindre creux en cuivre » long de 36 centimètres , et dont h
circonférence d*un mètre est divisée en millimètres sur toute la lon-
gueur. 11 est monté sur un axe d*acier tournant sur des galeta.
P , plateau fixé à l'une des extrémités de l'axe.
y, volant à ailettes courbes , fixé à l'autre extrémité.
M , commutateur placé sur l'axe du cylindre ; trois ressorts métal-
liques frottent dessus.
Ty tambour sur lequel s'enroule une corde à laquelle est snspenda
le poids moteur. L'axe de ce tambour porte une roue qui engrène avec
.un pignon fixé sur l'axe d'une seconde roue ^ commande un pignon
faisant corps avec l'axe du cylindre.
N, commutateur placé sur le second axe. Deux ressorts appuient
sur ce commutateur : par leur moyen , chaque tour de cette roue est
marqué sur le cadran du compteur, fig. 5 et 6.
H , petit chariot porté par trois poulies qui roulent sur un petit che-
min métallique formé pai* les tringles de cuivre Rd, R'R^ Il porte
deux électro-aimants et deux leviers en fer destinés à être attirés quand
un courant électrique passe dans le fil enveloppant les aimants. Ces
leviers portent chacun , à leur extrémité, un style dont l'objet est de
faire des traces sur le cylindre ; et comme le chariot a un mouvement
de translation dans le sens de la longueur du cylindre , on voit que les
styles peuvent faire des marques d'un bout jusqu'à l'autre.
E , échappement, où le balancier est attiré d'un côté et de l'anUre
par les deux petits aimants représentés dans la figure. Sur l'axe de k
roue d'échappement , est une série de poulies de divers diamètres ; sur
l'une d'elles est enroulé un fil auquel est attaché le chariot qui , de
l'autre côté , est tiré par un poids. On voit aisément que , chaque fois
que la roue d'échappemeut tourne d'une dent , il doit avancer d'une
quantité déterminée par le diamètre de la poulie sur laquelle le fil est
enroulé.
Ce sont les trois ressorts 1, 2, 3, du commutateur ftl, qui, i
chaque tour du cylindre, font passer le courant d*abord dans un aimant,
APPAREILS DIVERS. 501
i, aa tour suivant, dans Tautre , ce qui détermine le mouvement
oscillatoire de l'échappement : ce mouvement dégage ainsi la roue
d'one demi-dent à chaque tour.
StSy les deux styles portés par le chariot.
p , p, boutons communiquant aux tringles R et b\
l^t p, boutons communiquant aux tringles R^ et h.
Les tringles R^ h , sont en liaison métallique avec le fil de Tai*
mant 1.
Les tringles R , éMe sont avec Taimani 2.
Ainsi, mettant les deux pôles d'une pile aux boutons ^ et p , un
coarant circulera dans le fil de Taimant 1 , et l'aimantera.
Il circulera dans le fil de l'aimant 2 , si Ton met les pôles en p et p.
Dans cet état , les deux styles seront éloignés du cylindre; mais si
Pon coupe Tan des fils qui de la pile arrive snr Tuo des points p i
p ou p , p , le courant sera interrompu et un style tombera.
Le courant qui passe dans l'aimant 1 , passe aussi dans la première
cible et dans le petit appareil fig. k ; et l'on dispose la roue R de ma*
nière que la languette métallique D ne soit éloignée que d'une dent
eu cliquet G. Alors, à l'instant où le boulet vient à couper la cible, le
courant est interrompu ; un style tombe sur le cylindre; la palette A,
fig. A f qui était retenue par l'aimantation , fait un mouvement , pousse
la roue R d'une dent, la languette D touche le cliquet G , et à l'instant
un circuit métallique est complété ; un courant passe dans le second
aimant , qui alors relève son style. Ainsi , an moyen d'appareils comme
celui de la figure /i, en nombre égal à celui des cibles , on voit qu'à
chaque cible percée un style tombe et un autre se relève au même
instant.
Depuis deux ans , on a dû faire des expériences avec cette ma*
chine en Russie; je n'en connais pas les résultats.
ENREGISTREUR ÉLECTRO-MAGNÉTIQUE DES OBSERVATIONS MÉTÉORO-
LOGIQUES DE M. WHEATSTONE.
La fig. 1, pi. XXII, représente cet appareil tel qu'il est installé
dans l'observatoire de Kiew : sa hauteur , en y comprenant le châssis
et le pied , est d'un peu plus de six pieds anglais. II est actuellement
disposé de manière h enregistrer les indications de trois instruments :
le baromètre a, le thermomètre b, et le psychromètre , ou llicrmo-
SOS TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
mètre à boule mouiUée, faisant foDciion d'hygromètre cf mats il est
susceptible d'être étendu à deux autres instruments : l'aBémomètre,
sans doute, et ractinomètre. li se compose : t* d'une horloge régula*
triée, dont A est le pendule et B le poids \ à cette horloge sont fixés
tous les mécanismes destinés \ régler les mouvements divers; 3* d'un
rouage mû par une puissance indépendante et permanente, le poids
G, entièrement libre , et qni n'est mis en jeu qu'au moment où l'on
fait les observations. L'observation est laite par la première partie do
mécanisme, elle est enregistrée par la seconde.
Dans la description du mode d'action de Tenregistrenr, il suiEra
de ne considérer qu'un seul instrument, le baromètre , qui , dans ce
cas, est un baromètre à siphon : ce que nous disons de ce premier
Instrnment s'appliquera è tous les autres, ileportons-nons h la fig. 2,
qui représente une vue un peu déformée de la partie poitérieiure da
l'instrument. F est un élecUx>«aionttt , on aimant temporaire , c'est*
k-dire un morceau de fer doux entouré d'un grand nombre de tours
d'un fil de cuivre isolé ou recouvert de soie; h est une armature en
fer doux se mouvant siu- son axe vers la droite ; elle est représentée
sur la figure en contact avec l'électro-aimant devenu actif par le pat>
sage du courant 8i le courant cesse , le fer doux cessera en mène
temps d'être aimanté, l'armature tombera : dans sa cbate , son bras
de levier ft^ppera contre l'appendice ou coude du levier m , et ren-
dra ainsi libre la détente du rouage indépendant qui doit imprimer
les obaervatîons. L'interruption du courant et l'impression des obssr-
valions sont donc toujours synchrones, c'est*k-dire ont toujours Keo
en même temps.
La route parcourue par le courant est la suivante : D est une pe*
tlte^pile voltalque formée d'une plaque de cuivre, plongeant dans une
dissolution de sulfate de cuivre , et d'un vase ou tube poreux conte*
nant de l'amalgame de zinc; le tout est renfermé dans une auge de
deux pouces carrés. Le courant suit la direction des flèches qui pot'»
tent des numéros d'ordre ; il va du cuivre de la pile te long du fil re*
couvert , au rhéotome E , que nous décrirons tout à l'heure; ensaite,
de l'index à la portion de l'appareil à laquelle est fixé le fil g; pob, par
ce fil, au mercure renfermé dans la plus longue branche do baro<-
mètre a à siphon; il reprend plus tard le fil fin 4 et 5 , va à la poulie
d , unie par un contact métalTiqoe è l'axe en métal , et arrive au oorpi
de l'horloge ; sa route à travers les rouages métalliques de l'horlege
APPAREILS mVig^S. 60S
est indkiaée par b flèche 6 ; il enin enfia dans le (il de Ttiectro*
aimaot , le traverae et revient au pôle sine de la pile par le 61 7, Auasi
longtemps donc que le courant ne sera pas luteiTompu , T^lectro^
aioiant F sera actif, ei chaque fois que rioterruptioo aura lieu, a»
fera une observation. Les fils 4 el S sont formés de deus parties; la
plus basse» qui plonge dans le mercure du baromètre» esl un mor-
CQiitt de fil fin d*acier dont on iait les ressorts de montre; la partie
supérieure est une chaîne de montre tendue par les petits poids de la
fiipire 1, iOaintenant Taxe de la poulie d est lié au rouage d*horloge*
rie , ei la chaîne s'enroule sur lui; de telle sorte qu'i certaius instants »
le fil qui termine celte chaîne est sorti du mercure ; le oirouit est
alors rompu t Tarmature tombe, Tohaervation est faite, H est évideot
que la portiou de chatne enroulée avant que la pointe du fil aorte du
mercure est plus ou moins longue, suivant que le mercure^ dans le
tube, e^t plus haut ou plus bas; et par conséquent , si Ton a conve^
nablement réglé les relations existantes entre le fil et le temps indiqué
smr le cadran de Tborloge, on obtiendra de cette manière la hauteur
de la colonne barométrique.
Dans ce but, la forme extérieure de b poulie c{ a été déterminée
de telle sorte , par rapport k la course barométrique, que dans cinq
minutes l'extrémité du fil passe du fond de b course k son sommet :
b course, dans le cas présrât » est d*un pouce et demi* L'axe est tel-
lement disposé par rapport au rouage* qu'il enroule la chaîne dans un
ÎQtervaUe de cinq minutes; il cesse eosuHe de ftmctionnêr pendant
une minute , temps durant lequel les poids • aidés du poids addition-
nel c descendent et ramènent le fil à sa position normale, prêt à re-
monter de nouveau pour redescendre encore, etc. Ainsi l'extrémité
du fil abandonne le mercure, et une observation est faite toutes les
six minutes.
Sur b face opposée de l'horloge , sont deux roues k types ou carac-
tères, 6g, 3i (d. XXII, dont b mouvement s'accorde parfaitement
avec l'ascension et b descente du fil ci-dessus : la première de C6»
roues 0, s»t munie de quinze rayons, portant chacun une bttre ; die
fait «ne révolution complote en trente secondes, deux secondes par
bttre ; b seconde roue p a douxe rayons, dont dix représentent les
dix cbi0res, bs deux autres sont en bbnc ; un des rayons de cette
seconde roue s'avance d'un pas à chaque révolution de b première ,
on en trente secondes, de sorte que b temps total de sa révolution est
504 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
de SIX minutes , précisément Fintervalle compris entre une ascension
et une descente du fil. Les dix rayons avec chiffres correspondent
anx dix demi-minutes ou aux cinq minutes de l'ascension du fil; et
les deux rayons blancs , à la minute employée par le fil à descendre ,
et pendant laquelle on ne fait pas d'observation.
Il est éyident , dès lors, que si la pile est en action , les commo-
nicalions établies, l'horloge montée et mise en monyement, les roues
k type et le fil barométrique placés dans leur position normale, les
lettres et les chiffres indiqués ou tracés sur les roues , correspondnoot
toujours à un temps déterminé et à une position déterminée de l'eitré-
mité du fil ; à un certain temps , puisqu'elles marchent avec le mou-
vement de l'horloge ; à une certaine position de la pointe du fil, puisque
ce fil chemine lui-même avec l'horloge. Durant les cinq minutes qui
forment 'le cycle complet du mouvement utile des roues à type,
l'extrémité du fil passe par tous les points de sa course sur une lon-
gueur d'un pouce et demi ; et , comme la roue la plus rapide présente
15 lettres par demi-minute, ou 150 en cinq minutes, 150 hauteurs
de mercure peuvent être appréciées , ce qui correspond à des varia-
tions d'un centième de pouce. Pendant sa période d'ascension , le fil,
comme nous l'avons déjà indiqué , abandonnera le mercure l un point
ou à l'autre de sa course , et interrompra alors le circuit , fera tomber
l'armature et rendra libre le rouage indépendant A ce rouage est at-
taché un marteau n , fig. 3 , situé immédiatement au-dessus des rayons
indicateurs ; il frappe alors sur eux , et imprime leurs indications sur
le cylindre fen double exemplaire , au moyen d'un papier multiple.
Le cylindre f est monté sur un axe en vis spirale ; le motivement
d'horlogerie le fait tourner lentement , et monter à la fois le long de
son axe; de sorte que les observations successives sont imprimées en
hélice sur la surface du cylindre.
Maintenant , puisque chaque rayon de la petite roue à type emploie
deux secondes à arriver à sa place , il arriverait souvent que le fil quit-
terait le mercure pendant cet inter?alle très-court, et il en résulterait
une impression imparfaite et brouillée. Pour parer à cet inconvénient ,
M. Wheatstonc a joint à son instrument une sorte d'appareil protec-
teur , par lequel le courant est retenu pendant un instant, après qw
le fil a quitté le mercure , toutes les fois que cela arrive pendant le
changement de rayon de la roue-type. Cet appareil consiste dans un
rhéotome G , fig. 2, que Ton ne voit pas , parce qu'il est (Jacé der-
APPAREILS DIVERS. 606
rière la phqae de l'horloge. C'est «in cerde à 50 divisioDs , atteroaiî-
Tement cuiyre et ivoire, avec un index mobile. Si Tindex est sur le
métal , la coamumication est maintenae; s'il est sor Tivoire , elle est
rompae. La position de rinsiroment est telle, que l'index doit ton-
cher le métal qnand le courant doit être maintenu ; il fait une révolu-
tion ptf minuta
Tout le monde sait que l'armature n'est attirée qu'autant qu'elle
est très-proche de l'aimant : pour réaliser cette ccmdition, une petite
roue I, fig. 2 , est placée sous l'armature , et mise en rotation par le
mouvement d'horlogerie; elle est munie d'un petit appendice pres-
sant contre un petit levier , et relève ainsi graduellement l'armature en
h rapprochant de l'aimant, pendant la minute inactive; la figure 2
montre cette roue à Itnstant où , après avoir âevé l'armature à son
maximum • elle l'abandonne è l'attraction de l'aimant, et passe outre
pour laisser place à l'armature lorsqu'elle tombera au moment de
robserratîon.
Cette description amènerait à penser que chaque instrument mé-
téorologique exigerait des roues à types et un appareil à pen^ossion
séparés ; mais un mécanisme bien simple a permis à M. Tl^beatstone
d'enregistrer les indications de tous les instruments par le même ap-
pareil. £, fig. 2, pi. XXII, est un rbéotome on interrupteur de cou-
rant , consistant en un cercle de dix secteurs en cuivre , isolés les uns
des autres par dix sectem*s en ivoire ; chaque secteur a un petit ap-
pendice en cuivre, auquel sont attachés les fils conducteurs. Les fils
du baromètre , du thermomètre et du psychromètre occupent trois de
ces secteurs : deux restent prêts i recevmr les fils des deux autres
instmments, les cinq autres sont en communication avec la plaque de
cuivre de la pile; un index métallique complète le circuit, en faisant
communiquer les secteurs de la droite avec ceux de la gauche. Cet
index fait une révolution complète en une heure, et passe au dessus
de chaque division en six minutes : pendant les cinq minutes qui cor-
respondent l l'ascension du fil, il passe sor les secteurs mélalilques;
et pendant la minute restante, correspondant à la descente du fil, il
passe par-dessus la division en ivoire au secteur suivant Oomme mahi-
tenant chaque instrument est lié avec un secteur diflérent , et que
chaque secteur est isolé , un seul des instruments est à la fois dans le
ciixuit , de telle sorte que , quand Tobservaiion barométrique est faite,
l'index passe à la division snivanie et amène , par exem|de , le psychro-
ft06 TÉLÉ6RAPHIB ÉUCTIIQUE.
mètre daos le drcsii; pMant encore i hq totre eeeUur, il intreteh
le thermomètre, eic.
La fig. 1, pi. XIII, montre iee fils * et i , et lei pooliei «ni imèeeni
daof le circuit les deux dernien iostrumeots ; leur ooorso est de &S
W ; l'échelle a ane toogueur plus gmide qoe celle du beromèure \ \m
poulies, par conséquent , comme l'indique la figure, OQtun diamètte
plus grand : du reste» tout se reproduit de la mtaie mai)iàre« Ooveit,
par la description précédente • qu'on^ feit truie observations en dii^
huit minutes, une du baromètre» l'aoure du tb^momètro et b troir
«ème du jMycbromètre. L'inatrueseot ne demande aucune atteniioni
et fonctionne pendant une semaine i pendant net interfiUe, il enrs«
gistre iOû8 observations, L'immersion du fil dans le mereure V&in
un peu ; mais comme l'observation n'est iaite qu'au nsoment o<i il W
quitte f il n'y a pas d'erreur commise, Gomme il n'est pas nieesnirf
que le circuit soit complété par du mercure • il y a peu d'instiunisBt»
météorologiques auxquels ce mode d'enregistrement ne puisse s'ip-
pliquer. Il est inutile d'obsener que la boite>4ui esttileiit i^ igUni-
ments doit être convenablement expesée^
ANËlfOMÈTRE DE M. ABRIA.
M, Abris • professeur k la faculté de BordeauiCt ^ lotit r^unieai
construit un anémomètre dont les indieaiioBa sont rendues pervS'
nentes par l'intervention d'un oourant électriquoi
La direction du vent s'obtient au moym d'uno girouette suffifun-
ment sensible, qui , i l'aide d'un mécanisme convensbUi (ut tonr-
ner une roue verticale munie d'un crayon i ce crayon laissai sur «œ
bande de papier mue, au*dnvant de lui, par iin sppareil d'borlogsris,
une trace qui fait connaître la direction do vent cor wpondsBts è ^
heure déterminée.
Pour déterminer la vitesse, 1^. Abria emploie un enémem^ ^
M. Combes, disposé sur une girouette de msnMre que raye des sUsUss
ait la direction du vent. Cet instrument porte ordinairement <Msx
roues dont l'une fait connaître le nombre de tours i et l'autre Is nom-
bre de centaines de tours effectués par Taxe dea aileM^ dans on tewp
déterminé ; de sorte, que , pour avoir la vitease moyenne du vifft
d'heure en henre , par exeoiple , il Nfiit de oonnaltre le nombre total
de tours effectués danace même tempe par la eoeonde roue. Ilsst b-
APPAREILS mVËRë. &07
elle , eD effet , d'en déduire le nombre de tours de Taxe des ailettes
par seconde, et la vitesse correspondante s'obtient à l'aide de la for-
mule propre à Tinstrument.
La roue-oomptêiir da non? d anémomètre porte , perpendicolaire-
ment à son plan , une tige métallique qui , à chaque révolution » vient
toncber un ressort également métallique. La girouette est en laiton ,
et est supportée par une tige de même métal ; mais le ressort est isolé
de la girouette par une plaque d'ivoire, et porte un prolongement qui
plonge constamment dans une cnvette annulaire , pleine de mercure,
concentrique à la tige et isolée de cellerci par un anneau d'ivoire. La
tige et la cuvette communiquent avec les deux extrémités d'un élé-
ment vollaïque ; mais, dans le circuit, se trouve interposé le fil d'un
électro-aimant dont le contact , maintenu par un ressort de force con-
venable, porte un crayon. La bande de papier sur laquelle s'imprime
la direction du vent , circule entre les bases de l'électro-aimant et son
contact. Il résulte de ces dispositions qu'à chaque révolution de la
roue -compteur, le courant éîectrtqne s'établit, et le crayon marque
nn point sur la bande de papier. Il suffit de compter le nombre de
points par heure pour en conclure la vitesse moyenne da vent dans le
même intervalle.
APPAnSll POUR LES OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.
M. Bond a présenté récemment à Tpswich les dessins d'un appareil
destiné à rendre les observations astronomiques plus faciles et plus ra-
pides. II se compose essentiellement d'un cylindre recouvert d'une
feuille de papier, et faisant un tour par minute, en même temps qn*il
s*avance le long de son axe : une petite plume ou un crayon appuie
sur le papier à toutes les ruptures du courant et trace ainsi une série
de points rangés en spirale. L'observateur a sous sa main le clavier
interrupteur : à chaque fois que l'étoile passe derrière un des fils
du micromètre de la lunette , il abaisse une touche avec son doigt et
imprime un point sur le papier. La position du point fixe la minute et
la seconde de l'observation.
M. Âiry fait en ce moment Tappllcation de cette méthode à l'Obser-
vatoire de Greenwich.
&0S TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
QUATRIÈME SECTION.
ÈtàmAmBtKSgrn, SBRTKES, ATUOR et LéCULànOU DBS LlOlItt l» lâiCRAPBIE
ÉUCnUQIJB.
y
CHAPITRE PREMIER.
Lignes télégraphiques établies.
LIGNES D'AHGLETERRE. ^
M. Wbeatstone avait répété au collège de France, en 1837 et IB&O,
ses curieuses expériences en présence d'un grand nombre de savants,
sans que de sî étonnants résultats eussent exqité assez Tattentioa pour
qu'on songeât immédiatement à les reproduire en grand. Il éuit dé-
crété que l'Angleterre nous précéderait de toutes manières dans celle
magnifique application des sciences, et que nous consentirions encore
cette fois à nous laisser traîner tristement à la remorqqe d'une na-
tion rivale. Nous nous étions résignés de si bon coeur à accepter d'elle
la navigation à la vapeur inventée par nous , à copier servilement ses
chemins de fer, nous avions même eu si bien le malheureux courage
de nous laisser devancer par les plus petites naUons; nous avions, ea
nn mot , fait preuve d'une si effrayante inertie , que , s'il faut s'é-
tonner de quelque chose, c'est que nous ayons enfip un télégraphe
électrique.
Cette découverte admirable , qui fait disparaître les distances que
Texcessive rapidité des voies de fer ne diminuait pas encore assez , a
fait, au contraire, en Angleterre des progrès rapides, et les lignes de
télégraphie électrique la sillonnaont bientôt en tous sens. Bornées
jusqu'ici aux chemins de fer, elles s'émanciperont sans trop de re-
tard : les trois royaumes unis seront par elles comme concentrés en
un seul point.
Le premier essai utile de télégraphie électrique a été fait sur le
chemin de fer le Great-TVestem , de Londres à Sloogh sur une Ion-
LIGNBS TÉLÉGRAPHIQUES ÉTABUB8. ft09
gueor de 25 kilomètres. Le second essai eut fiea en 18&2 sur le plan
incliné de BlackwalL
Le service de ce chemin de fer exceptionnel, qui n'est guère ((u'un
plan incliné, se fait par deux michines fixes. Chacune d'elles tire une
corde à laquelle les convois sont attachés. Un convoi part tous les
quarts d'iieure des stations extrêmes , tandis qu'un ou deux wagons
partent de chaque station intermédiaire , pe^nt douze ou treize
heures de la journée ; chaque jour, de celte manière, soixante con-
vois environ parcourent le chemin de fer dans les deux directions.
Chaque wagon est attaché par une agrafe à la corde qui doit l'en- -
traîner dans son mouvement, et qui passe au-dessous de lui; si le
gardien ou le surveillant avait négligé d*accrocher son wagon à la
corde. aVant qu'elle commençât à se mouvoir, il ne pourrait plus y
parvenir ensuite; un grand danger deviendrait imqainent Par cela
même que le moteur ou la machine fixe est à quatre nulles du convoi
qu'il doit entraîner, il en résulte une grande et terrible incertitude
sur l'instant capital où il commence à exercer sa force de traction*
Pour obvier à ce grave inconvénient et prévenir bien des accidents»
on a organisé le long de ce chemin un système complet de communi-
cation télégraphique à l'aide duquel les personnes de chaque station sa-
vent la situation précise du convoi et des wagons à toutes les autres
stations.
Il y a à la station de Minories une salle appelée salle du télégraphe où
est placée debout une caisse large à peu près comme une caisse de
piano. Dans le compartiment inférieur de cette botte est une petite
pile de Yolta avec zinc, cuivre el acide éteudu d'eau, formant la
source motrice à cette extrémité du télégraphe; au-dessus, et sur la
face antérieure de la caisse se trouvent différents cadraqs munis cha-
cun d'un index ou aiguille. Chaque indicateur porte un petit manche
qui, mû par un employé, met la pile en communication avec un petit
aimant situé derrière l'aiguille, laquelle aussitôt est déviée à droite ou
à gauche. A l'autre sution extrême, ainsi qu'aux sUtions intermé-
diaires de Shadwell, Stepney, Limehouse, West-ïndies-Docks et
Poplar, sont d'autres appareils semblables aux premiers. Des fib de
laiton enfermés dans des tubes de verre, et courant le long de la ligne,
mettent en rapport tous ces appareils^ de telle sorte que tous les in-
dex , déviés à la fois dans le même sens et de la même quantité ,
donnent è chaque stalion la même indication. Si donc avec l'emploi
ftlO TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE
d*un nombre suffisant dMndek on convient d*an alphabet, on forme
une table de signaux , ces signaux pourront être reprodaits par les
positions relatîYos des index.
Sur le côté de la botte télégniphiqoèet ters le haut» est snspendae
une large carte contenant environ une centaine de phrases , d'faistrac*
tionset de questions dont chacune est reproduite par la position parti*-
colièrc des aiguilles. Ainsi, deux mouvements des manehes indicateurs
transitiettent les questions suivantes : Le convoi attendra-t^H le bateae I
vapeur? Le bateau à vapeur attendra-t-il le convoi T Combien de
passagers! Combien de wagons? etc., et une multitude d'autres reb-
tivcs à Tétatdes machines, des cordes, des télégraphes, aux bateaotl
vapeur qui partent de Blackwall ou qui y arrivent Par cet échange
de communication qni a lien le long du jour, on obtient à la station
de Londres tous les renseignements possibles sur ce qui se passe I
Blackwalt , et réciproquement , ainsi que dans les stations intermé-
diaires. Aussitôt que le chef de gare de chaque station a attaché les
wagons k la corde, il en donne avis au mécanicien de celle des stationi
extrêmes vers laquelle le convoi s'avance, et celui*cî ne met la corde
eu mouvement que lorsqu'il a ainsi appris de toutes les stations que
rien ne s'oppose à la progression du convoi.
On peut voir par ce qui précède que le télégraphe de M. Whcat*
stone, alors même qu'il était encore dans l'enfance, rendait des ser^
Vices étninents et fonctionnait d'une manière pleinement satisfïiisante.
Il fut employé sons sa preraître forme de télégraphe à aiguilles, et
pendant un temps plus ou moins long, sur les chemins de ferdn
Greal-Wcsiern, de Blackwall, de Manchester & Leeds, d*Edimboorg
ii Glascow, de Norwich à Yarmoulh, de Dublhi à Kingstown.
Nous citerons comme second exemple l'application do télégraphe
perfectionné au plan incliné d'Aix-la-Chapelle. Le service de cette
portioli de chemin de fer ne demandait qu'un petit nombre de si-
gnaux, on pouvait se dispenser sans inconvénient aucun d'employer
l'alphabet entier du télégraphe complet , et limiter l'appareil à six
signaux élémentaires. On a donc écrit sur le cadran ces six caractères,
M, S, C, T, B, 4- initiales des mots qui expriment en allemand
fnachine^ corde ^ train, télégraphe, etc. Le cadran avait huit
pouces de diamètre, et les caractères étaient assez saillants pour qu'on
pût les lire facilement à une grande distance : l'aiguille, qui devait
êti-e légère et conserver sa forme première, était de mica noirci. U
LIGNBS TÉLÉGRAPHIQUKS ÉTABLIES. 611
crofo était desiioée à indiquer l'état du repos de l'instnimeot ; U oe
restait dwc qua cinq caractères otites, lesquels combinés deut h deot
dODnaieiil ?iiigt»ciaq signaux « nombre amplement saffisant pour le
aeririoe du plan ineiiaék On avait étaUi «n règle invariable que chaque
aigtial aérait composé dt deux lettres suivies de la croix. Dès lors, si
le télégraphe venant à agir d'une mnîère irrégulière, la position
finale de Talguilla on indeit niarquaiti non la croix, mais un autre ca«>
raetère» ee seul Mt indiquait que les signaux précédenu avaient été
faotUk ft'H arrivait done^ paroonséquent, par un accident quelconque»
que le signal reçu ne s*acc6rdlt pas avec le signai transmis, il ne
pouvait en réaulter auiune méprise , aucun nulentendu , parce que
chaque dépêche portait avec elle-même aon contrôle ou la manifestation
de rerreur commiie» L'inatroment était muni d*un mécanisme très*
aimple h Palde duquel on pouvait amoner l'aiguille immédiatement
detani une lettre quelconque sana kd Adre parcourir tout le drcuin
comme il pouvait arriver qu*il fallût transnetire un signal permanent
ou qui perêisilt Jusqu'à ce qu'tme personne vtot le mgarder» on a'était
réservé d'employer peur cet objet la simtiitanéiié des cinq caractères
élémemaires»
L'appareil) I chaque slatie«, se composait d'un télégraphe, d'un
réveil ou alarme, et d'un commutateur destiné I changer la direction
des eonrantsi On pouvait disposer le circuit de manière à atteindre
divers buts sans qu'il fallût pour cela d'autres modificatioos qn*on
changement dans la position des fils extrêmes et leur IMson avec le
commutateur. Dans une certaine disposition, les télégraphes fonction*
naient tous simultanément dès que l'un des commutateurs était en
actioti. On pouvait aimi tout arranger de manière que l'instrument
d'une station ne fonctionnât qu*auunt qu'H était en communication
directe avec Tapparell d'une autre station» Cette dernière disposition
est eu général préftraMe, parce que, par ce moyeni on se débarrasse
d'une résistance Inutile. Ce télégraphe, alors même qu'on eût em^
pk>jé toutes les lettres de l'alphabet, n'aurait exigé qu'un fil.
Aussitôt après la réussite des lignes télégraphiques du Great^^Western
et de BlackwaH, l'impression fut donnée, et chaque mois amenait une X
nouvelle ligue ! le mouvement toutefois s'accrut encore, quand la
compagnie de ték^graphie électrique fut organisée. Le progrès alots
naarcha à pas de géant.
De juin î%ifi au N mal 1650 cette Compagnie a établi un nombre
/^
511 TÉLÉ6RAPDE ÉLECnUQUE.
considérable de stations de télégraphie âectriqoe , avec 4S2 appareib
à aiguille double, 86 appareils à aigoilie nmple » sur «ne longuenr de
2,225 milles. Le capiul de celte compagnie incorporée, on consti-
tuée par acte du parlement , est de 600,000 livres sieriing, divisé en
six mille actions de i 00 livres chacnne ; elle est autorisée à transmettre
les dépêches qui lui seront apportées par les particoliers , sans bvenr
ou exception de personne , et au prix fixé par elle. Les dépêches de-
mandées par le gouvernement doivent toujours avoir k préférence;
elles doivent éire expédiées sur-le-champ, d'après ^n tarif conveno
entre la Compagnie et le comité des lords dn conseil privé.
Le gouvernement se réserve d'exiger de la Compagnie qu'elle U
accorde à lui ou à toute personne se présentant en son nom, à un prâ
débattu , le droit d'établir telle ligne télégraphique qu'il jugera né-
cessaire, et même , dans le cas de nécessité publique,. de s'emparer
de toutes les lignes télégraphiqties , de contrôler toutes les dépêches,
de n'accepter et envoyer que celles qu'il voudra, etc. Chacun des
principaux secrétaires d'État de Sa Majesté pourra prononcer que le
cas de nécessité publique existe, et mettre le séquestre, mais pour oae
semaine seulement, sur les lignes télégraphiques; il prolongerait en-
suite le séquestre de semaine en semaine, s'il le jugeait nécessaire.
Bien entendu que la Compagnie, pendant le séquestre, recevra es
dédommagement , du trésor public , une somnae égale aux bénéfices
qu'elle aurait pu réaliser, si elle était restée maltresse dn service de
la ligne télégraphique.
La Compagnie de télégraphie électrique prend actuellement ses
arrangements pour transmettre le temps vrai observé chaque jour à
l'Observatoire royal de Greenwich, è chacune des stations des diverses
lignes de chemins de fer sur lesquels la Compagnie a établi ses télé-
graphes, et de ces stations à toutes les grandes villes du royaume.
Chaque jour à une heure après midi , on indique le temps vrai ï
Greenivich, en laissant tomber une balle du haut de l'Observatoire;
ce signal télégraphique, reçu par l'amirauté, est transmis sur-le-
champ h la flotte, et c'est ainsi que sur chaque vaisseau on règle les
chronomètres. La Compagnie télégraphique fera en sorte que cette
balle, en tombant, frappe un ressort en communication avec tous les
fils conducteurs des télégraphes, et détermine un courant qui fera
résonner les timbres de toutes les stations.
Nous empruntons au manuel de M* Walker la liste des lignes de
LIGNES TÉLÉGRAPHIQUIS ÉTABUES. 618
télégraphie électrique de T Angleterre et le catalogue des stations in-
stallées par la Compagnie.
Chemins de fer. Longueur. Fils. AppareHs.
Edimbourg et Gfoêeow. kl 1/2 5 8
Ligne da tunnel «. 1 2 2
Edimhourg et Nord.
Embranchement de Dundee 36 3.6
« de Pertb 6 3
Edimbourg et Granton 3 3 3
Ligne de Leith il/2 3 3
Ligne du tunnel 1 2 2
Northhritùh. 58 5 8
Embranchement de Dalkeitb 1 1/& 2 2
« d'Haddingtott. .... 5 2 2
Ligne du tonnel 13/4 2 2
York^ NtwcastU et Berwick.
Newcastle à Berwick 65 1/2 5 7
York à Darlington 65 7 15
Darlington à Newcastle 38 1/2 8 iU
Embranchement de Shields 11 8 2
« Sunderland 2 1/4 3 2
« Durham 2 1/4 2 i
« Richmond 9 2 1
Fatfield et South Shields. . .' 19 1 4
Embranchement de Stockton ..... 1/2 1 2
York et Nprth Midland.
Normanton à York 24 1/2 5
York à Scarborough 42 1/2 3 5
Embranchement d'Harrogate 18 3 2
Huli et Selby 36 5 5
Hull et Bridlington 33 3 4
Normanton à la joncliou de Milford , . 10 2 2
Manchester et Leeds 51 7 24
Preston et Wyre 20 8 4
A reporter. .*. . 590 milles 90 137
33
7
5 1 4 TÉLÉGRAPHIB ÉLECTIUQUK.
Chemins de fer. Loiigaeqrf FBi|. ip|KM«ib.
Report. ... 590 90 iS7
Li?erpool et Southport 13 J/4 3 S
Lancashire Est. 12 1/2 3
Midiand railway.
Birmingham et GloQcester. 53 7 9
Biruiiagiiam et Derby 0 1/2 f 6
d« * 84 3/4 ft
Derby et Lincoln 48 3/4 3 4
Derby et Rugby 24 1/2 7
d» d« 24 3/4 »
Leicester et Peterboroogh 4 3/4 3
d» d« 23 5 11
d* d» 8S >/4 7
Darby et Leeds. » 73 7 25
Embranchement dfi 3heffield 5 3 2
Leeds et Bradfort 11 6 .
d* d« 2 3/4 3
d"" &" ligne du tunnel .... 11/2 3 2
Embranchement SkiptOQ 15 t/4 3 5
Londo^ and Norih^WesUrn.
Londres à Birmingham 9 9
d» d*» . 107 1/2 7
d*" d^" lig^e du tuqnçl . . i 3 2
d*" i!" Gamd. plan incliné. M /A 6 9
Jonction Ouest de Londres. }/2 2 4
Birmingham et Manchester 80 7 »
d« d» 6 8
Jonction d*Ardwick , 3 1/4 8
Manchester et Liverpool 31 1/2 6 S
d^" d** ligne du tunnel. 11/2 2 3
South Devon. 53 4 i^
Eipbranchement de Torquay 4 3 2
Nôwmarket Raiiway, ... 17 5 4
Eastem Union 16 3/4 5 7
d* ligne du tunnel .... 23/4 2 3
A reporter. . . 1299 l/2miL247 279
10
LIGNES TÉLÉGRAPHIQUES ÉTABLIES. 515
Chemins de fer. Longuear. Fils. Appareils.
Report. . . 1299 2û7 279
London and South-^Westem.
Londres à Southampton 74 4 4
*» d* 6 0 2
Embranchement de Poi'tsmoQth. ... 21 4 4
« Gosport 5 4 1
Southampton et Dorcbester 61 8 7
Embranchement de Poole 2 8 » 2
Eastern counties,
Londres à Brandon 88 1/4 7 40
Londres à 8tratfort 9 3/4 2 4
Ligne de Brick-lane. . 1/2 2 S
Embranchement d'Enfield 3 1/4 2 2
t Hertford 7 3 S
Cambridge et Saint- Ives 1& 3/4 3 5
Ely et Peter borough 30 5 7
March et Wîsbeach 9 3 2
Londres et Colchester. 51 1/4 5 13
Forest-gate et Stratford 11/4 1 2
Maldon et Braintree. 12 3 8
Stratford et jonction de la Tamise. . . 2 3^4 3 2
North Woolwich 2 8/4 5 2
Norfolk Railtvay.
Brandon à Norwich 37 3/4 7 19
d- d« 10 1/4 1 7
Norwich et Yarmooth , . . 20 9
Embranchement de Lowestoft 12 5
« Dereham 12 3 2
Dereham et Fakenham 121/4 2 2
North Stafforêhirt,
Stoke à Norton Bridge 10 3/4 8 I
Embranchement de Colwich 18 3/4 2 2
Stoke à Burton ^^ ^/^ * »
A reporter. . • 1857 1/4 3Û8 427
33.
516 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
Chemins de fer. Longueur.
Report • . 1857 1/&
Stoke à Burton , dépôt 2/5
North Staffbrshire (eont.).
Stoke à Crewe 14 i/2
Harecastle, ligne dn tuanei • 1
Embranchement de Macclesfield. ... 19 1/S
Vallée de Churnet 27
South Staffordshire .... 9 1/&
d° d» 2
Northamplon and Pettrborough. 47
d<* Prolongement à ^oWerton. 10 1/2
Londres et Croydon 8
GreatWestern 19
Lignes des rues de Londres
Manchester et SheflBeld 2
d^" Ligue du tunnel'deWoodhead. 3 1/4
Ambergate , Matlock et fiaxton . ... 11 1/2
Londres et Blackwali l ijl
Ligne de Caldon-Low Quarry 3 1/4
Mines de charbon de Moira 1/2
Maryport et Whitehaven. 1/2
Ligne de la compagnie des mines de fer
de Butterley 2 1/2
South'Eastern,
Londres à Douvres
d"" à Rochester
d^" à Bricklayers*Arms
Tunbridge à Tunbridge Wells. ....
d** à Hastings-Road
d** au Laboratoire
Paddock- Wood à .Maidstone
Ashford à Ramsgate.
Minster à Deal
Ramsgate à Margale
TOTAL . . 2225 2/3
Fil*.
AppmiU.
3&8
457
2
2
S
3
3
2
2
3
3
10
k
3
k
rariaU
le. 10
3
3
2
1
2
&
88
29
31
k
18
k
2
2
5
6
1
2
S
10
5
30
5
9
6
h
2
419 568
LIGNES llLÉGRAPHlQUËS ÉTABLIES.
&r
Liste des stations de télégraphes.
Abbey-Wood.
Glasgow.
Normanton.
Alnwick.
Gloucester.
Northallerton.
Ambergate.
Godstone
Northfleet.
Asbford.
Gospord.
Nottingbam.
Barnsley.
Gravesbend.
Paddock Wood.
Berwick-oo-Tweed.
Greenbitbe.
Pensburst.
Beyerley.
Halifax.
Peterborougb.
Birmingham.
Headcoro.
Plackley.
Bisbopstoke.
Herlford.
Ramsgate.
Blackheath.
HuU.
Reigate.
Bradford.
Hythe.
Rocbester.
Bridiington.
Ipswich.
Rochdale.
Broxboarne.
Leeds.
Romford.
Burton-on-Trent.
Leicester.
Rolherbam.
Cambridge.
Leith.
Rugby.
Canterbury.
Lewisbam.
Sandwicb.
CbarltoD.
Lincoln.
Scarboroogb.
Cbdmsford.
Liverpool.
Selby.
Cbeltenham.
Londres.
ScbeiBeld.
Cbesterfiekl.
Lougbborough.
Skipton.
Chilbam.
Lowestofie.
Slougb.
Colcbester.
Sontbampton.
Darlington.
Malton.
Soutb Sbields.
Dartford.
Mancbester.
Stapleburst.
Deal.
Marcb.
Stamford.
Derby.
Marden
Saint-Ives.
Douvres.
Margate.
Storlford.
Dunbar.
Melton.
Sunderland.
Durham.
Merstbam.
Tamwortb.
Edenbridge.
Minster.
Telford.
Edimboai^.
Morpelb.
' Tbirsk.
Ely.
Newark.
Todmorden.
Eritb.
Newcaste.
Tonbridge.
Farleigh.
Newmarket.
Tunbridge Wells.
Folkatone.
NfMTwicb.
Wakefield.
318 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
Ware. l^itham. Yarmouth.
Wateringbury. Woolwich. York.
Wisbeach. Worcesier.
Bureau central des télégraphes électriques à Londres.
QuaDd on paaM dans la rae de Lothbttry dans la cité de Londres,
on remarqae, tiB-à^ifîs du mur d*enceinte de la Banque , une petite
main noire , dont Tindex est dirigé Vers tine entrée Toisine , et seras
laquelle sont écrits ces mots : Station Centrale du télégraphe
électrique. Cette Station » qui , du reste , s'annonce encore par une
enseigne très-contenable , son horloge électrique, se troure au fond
de rentrée indiquée.
Si Ton pénètre dans cet établissement, on voit d*abord une belle
salle de cinquante deux pieds de long sur trente-deux de large et
quarante- cinq de batit, recevant le jour, par un plafond fliré. k
gaucbe sont les bureaux du secrétaire et du caissier. Le tôté droit est
divisé, au moyen de rideaux verts, en sit parties, pourvues chacune
d'un pupitre avec tout ce qui est né(9es9illre pour écrire. C'est A qtiè
se placent tout* I tour les nombreux correspondants des deOî sexes
qui ont recours è la voie électrique. Gbâ<tue dépêche doit être écrite
sur une feuille de papier à lettre dont la moitié à peu près est occupée
par un formulaire imprimé, laissant l'espace nécessaire pour les noms
et les adresses des deux correspondants, pour le coût de la correspon-
dance, ponr le jour et Thenre de la réception de la dépêche, ainsi
que pour le commencement et la fin de l'expédition télégraphique.
Ce formulafare ne laisse guère de place pour la correspondance eHf^
même ; mais les frais suffiraient pour engager les correspondants I
faire leurs dépêches le plus court possible. On a remarqué d'aiBetirs,
que , sous Tinfluence galvanique de rétablissement , les c4)rrêspoA-
dants semblent acquérir la capacité d'exprimer d'une manière nette
et concise des choses que , partout ailleurs , ils auraient longuement
développées.
Dès qu'une correspondance est écrite, le secrétaire Tintrodolt par
un guichet dans le bureau d'inscription, où un employé en prend
note , y insère les mentions requises, la met dans une petite bdte et
tire le cordon d'une sonnette. Â ce signal, la boite passe par un conduit
en bois à l'étage supérieur, où elle livre son contenu dans le dépar-
UGNES TÉLÉGRAPHIQUES ÉTABUES. 519
leifMMl été appattiUs locil fort simple, qui ne reuferme pis antre
chose qae huit petits inslmments télégraphiques» ser? is par qolUre oli
cinq jenoea gar(obs de Ift à 15 ans. dbaqtie appareil porte sur ton
cadran les noms des aii od huit stations atec lesquelles II Mmniu<»
nfiqde«
Qaind les correspondances abondent, il fant nn einpioyé pour
ehaqtie insimment ; ordinaireinent , on euTant soffit pour faire ehe-
Biner trois appareils; mais le serrioe devant se faire de nnit auaii
Ueil qne de Jour sans Intemiptioni le personnel obange de hiit en
bliit henres.
Uo employé du département des appareils re^it ébaqne corteë*
pondance à mesure qb'elle arri?e au borelu d'inscription ei la renaet
à rinstrumeot qui ddt l'ekpédier* Alors l'enfant qlii sert cet iiistnt*-
ment le met en jeOi On eipédie éibsi on mot eu trois secondes» vingt
en dne midBte» ce qoi revient à cebt lettres an nloins par minute.
Pendant qu'un petit garçon est occupé de l'expédition d'une dé*-
péche« son voisin en déchiffre one autre et dicte k un aide assis à côté
dé lui les mots qu'il lit sut' soft cad^an^ Collé ieeM^ H faiê ausH
vite quHi e$$ poêiiiU teéerin. Quand la dépééhe est déchiffrée,
on renvoie en bas dans le bureau d'Inscription par le «Kiyen ci-dessus
indiqué. lA^ elle est transcrite» puis eipédiée au Ueu de sa desttaiation
par un messager ou par un çabrioieti suivant la disunce^
11 y a peu de temps, une personne vint au bureau des télégraphes
désirant envoyer une question importante à Edimbourg , où un ami
devait se tenir prêt à la recevoir et k loi eipédier la réponse. Availt
que cinq diinutes se fussent écouléesj cette personne s'en retourna
tranquillièée par la nouvelle qu'elle avait reçue. H est k remarquer
que ce temps avait été presque entièreitient employé k écrire la cor-
respondance. L'allée et la venue par le télégraphe n'avaient pris en-
semble que la 350' partie d^une seconde! Les caraclères transmis par
le tél^raphe avaient parcouru , pendant ce laps de temps insaisissable,
d&O lieues!
LIGNES TÉLteRAfHIQim DU L'AHillQOB.
\a télégraphie électrique n*a étendu lîulle paM son mystérieux ré-
seau avee autant de rapidité et de succès que dans les États-Unis de
l'Amérique du Nord; nulle part aussi on n'a conçu aussi promple-
mmt et l'on n'a eiécuté avee un si admirable transport la pensée
510 tÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
â*un nombre luffisftnt d'indek oa coBVfem d'an alphabet» on ferme
une table de signaux , ces signaux pourront être reproduits par les
positions relativoê des index.
Sur le côté de la botte télégraphiqdêet Ters le haut, est ampendne
nnc large carte contenant environ une centaine de phrases , d'instruc-
tions et de questions dont chacune est reprodoitepar h position parti*
colièrc des aiguilles. Ainsi, deux mouvements des manches indicatenrs
transmettent les questions suivantes : Le convoi attendra^-t-il le bateau I
vapeur T Le bateau à vapeur ailendra-t-U le convoi? Combien de
passagers! Combien de wagons? etc., et une multitude d'autres rela-
tives à Tétatdes machines, des cordes, des télégraphes, aux bateaoîl
vapeur qui partent de Blackwall ou qui y arrivent Par cet échange
de communication qui a lien le long da Jour, on obtient à la station
de Londres tous les renseignements possibles snr ce qni se passe I
Blackwall , et réciproquement , ainsi que dans les stations Intermé-
diaires. Aussitôt que le chef de gare de chaque station a attaché les
wagons ii la corde, il en donne avis au mécanicien de celle des stations
extrêmes vers laquelle le convoi s'avance, et celuî»cî ne met la corde
en mouvement que lorsque! a ainsi appris de tontes les stations que
Hcn ne s'oppose à la progression du convoi.
On peut voir par ce qui précède que le télégraphe de M. Wheat*
slone, alors même qu'il était encore dans Fenfance, rendait des ser-
vices éminents et fonctionnait d'une manière pleinement satisfaisante.
n fut employé sous sa première forme de télégraphe à aiguilles, et
pendant un tcnips plus ou moins long, sur les chemins de fer dn
Grcai-Wcstern, de Blackwall, de Manchester à Leeds, d'Edimbourg
à Glascow, de Norwich à Yarmouth, de Dublm à Kingstown.
^'ous citerons comme second exemple l'application du télégraphe
perfeciiounô au plan incliné d'Aix-la-Chapelle. Le service de celte
portioli de chemin de fer ne demandait qu'un petit nombre de si-
gnaux, on pouvait se dispenser sans inconvénient aucun d'employer
l'alphabet cnlier dii télégraphe complet , et limiter l'appareil à six
signaux élémentaires. On a donc écrit sur le cadran ces six caractères,
M , S , G , T , B , -h initiales des mote qui expriment en allemand
^xachine, corde, train, télégraphe, etc. Le cadran avait huit
pouces de diamètre, et les caractères étaient assez saillants pour qu'on
pût les lire facilement à une grande distance : l'aiguille, qui devait
Igti-e légère et conserver sa forme première, était de mica noirci. La
UGNES TÉLÉGRAPHIQUES ÉTABLIES. 611
«mit étiit destîote à ipdiquêr l'éUt dd repot de l'îastrument ; il ne
restait dMC qoe cinq ctraotèrts utiles, lesqneb combinés deui à deut
dooaaieBl vingt-ciaq signaux » iiomI>re amplement suffisant pour le
senrice du plan iadiB& Ou avait établi «n règle invariable que chaque
signal aariit composé de deux lettres suivies de la croix. Dès lors » si
le télégraphe venant à agir d'une manière irrégulière, la position
fittak de l'aiguilla ou indeit marquait* non la croix , mais un autre ca*
ractère» ce seul Mt indiquait que les signaux précédents avaient été
fMtife. S'il arrivait done» par oonséquent, par un accident quelconque»
que le signal reçu ne s'accOrdèt pas avec le signal transmis, il ne
pouvait en résalter auéuae méprise , aucun malentendu , parce que
chaque dépêche portait avec ellMnéme son contrôle ou la manifestation
de remnr commiie^ L'inatrnoMnt était muni d'un mécanisme très**
rimple h l'aide duquel on pouvait ansener l'aiguille immédiatement
devant nne lettre quelconque sans lai lUre parcourir tout le clrGuiti
Gamme il poovait arriver qu'il fallût transmettre un signal permanent
ou qui perrisUt Jueqnli ce qu'une personne vtnt le regarder, on a'était
réiervé û'HOfli^ pour cet objet la simultanéité des cinq caractèree
élémentaiiWi
L'appareil) à chaque station, se composait d'un tMgraphe, d'un
réveil eu alarme, et d'un comuniuteur destiné à changer la direction
des eonrantst On pouvait disposer le circuit de manière à atteindre
divers bats sans qu'il fallût pour cela d'autres modifications qu'un
changement dans la position des fils extrêmes et leur liaison avec le
commutateur* Dans une certaine disposition, les télégraphes fonction*
naient tous simultanément dès que Ton des commutateurs était en
actfoti. On pouvait ainsi tout arranger de manière qoe l'instrument
d'une station ne fonctionnât qu'auunt qu'il était en communication
directe avec l'appareil d'une autre station* Cette dernière disposition
est en général préférable, parce qae, par ce moyen, on se débarrasse
d'une résistance Inuttie. Ce télégraphe, alors même qu'on eût em^
ployé toutes les lettres de l'alphabet, n'aurait exigé qu'un fil.
Aussitôt après la rénsslte des lignes télégraphiques do Great-^Western
et de BlickwaH, l'impression fut donnée, et chaque mois amenait une X
nouvelle ligne t le mouvement toutefois s'accrut encore, quand la
compagnie de télégraphie élecirique fut organisée. Le progrès alors
marcha à pas de géant.
Dé juin 1849 an W mal 165Û cette Compagnie a établi nn nombre
y^
611 TÉLÉGRAPBIB ÉLECTRIQUE.
considérable de stations de tél^raphie électrique , avec A83 appareib
à aiguille double, 86 appareils à aiguille simple» sur une leagueiirde
S,225 milles. Le capital de cette compapie iuoorporée, ou oonsti-
tuée par acte du parlement , est de 600,000 livres sterling, divisé en
six mille actions de 100 livres chacune ; elle est autorisée à transmettre
les dépêches qui lui seront af^fmtées parles particuliers y sans frvenr
00 exception de .personne , et au prix fixé par elle. Les dépêches de-
mandées par le gouvernement doivent toujours avoir k préf^wnce;
elles doivent être expédiées sortie-champ, d*après^n tarif convenu
entre la Compagnie et le comité des lords du conseil -privé..
Le gouvernement se réserve d'exiger de la Compagnie qu'elle lui
accorde à lui ou à toute personne se présentant en son nom, à un prix
débattu 9 le droit d'établir telle ligne tél^raphique qu'il jugera né-
cessaire 9 et même , dans le cas de nécessité publique ,. de s'emparer
de toutes les lignes télégraphiques , de contrôler toutes les dépêches,
de n'accepter et envoyer que celles qu'il voudra, eta Chacun des
principaux secrétaires d'ÉUt de Sa Majesté pourra prononcer que le
cas de nécessité publique existe, et mettre le séquestre, mais pour une
semaine seulement, sur les lignes télégraphiques; il prolongerait en-
suite le séquestre de semaine en semaine, s'il le jugeait nécessaire.
Bien entendu que la Compagnie, pendant le séquestre, recevra en
dédommagement , du trésor public , une somooe égale aux bénéfkes
qu'elle aurait pu réaliser, si elle était restée maîtresse du service de
la ligne télégraphique.
La Compagnie de télégraphie électrique prend actuellement ses
arrangements pour transmettre le temps vrai observé chaque jour à
l'Observatoire royal de Greenwich, à chacune des stations des diverses
lignes de chemins de fer sur lesquels la Compagnie a établi ses télé-
graphes, et de ces stations à toutes les grandes villes du royaume.
Chaque jour à une heure après midi , on indique le temps vrai à
Greenwich, en laissant tomber une balle du haut de l'Observatoire;
ce signal télégraphique, reçu par l'amirauté, est transmis sur-le-
champ à la flotte, et c'est ainsi que sur chaque vaisseau on règle les
chronomètres. La Compagnie télégraphique fera en sorte que cette
i>aile, en tombant, frappe un ressort en communication avec tous les
fils conducteurs des télégraphes, et détermine un courant qui fera
résonner les timbres de toutes les stations.
Mous empruntons au nuunel de M. Dfalker la liste des Ugnes de
LIGNES TÉLÉGRAPHIQUES ÉTABLIES. 523
à toutes les entreprises nationales ; chacun devient ainsi actionnaire
et intéressé à la f otr prospérer.
Les frais d'installation des télégraphes électriques sont natorellement
différents dans les différentes contrées des États-Unis. Dans l'Ooest ,
oft les matériaut et le trafall coAtent beaacoup , la ligiie télégraphique
revient à 750 francs par mille anglais; dans TËst, les matériaux ne
coûtent presque rien , mais la main d'œuvre est très^chère , le prix
8*élève à 810 francs.
L'appareil généralement adopté en Amérique est celui de Morse ;
comme nous l'avons vu, cependant , le télégraphe imprimant de
M. Bain fait, sur Certaines lignes , un admirable service. Les fils con-
ducteurs sont quelquefois en cuivre et du poids de lOO livres par
mille ; quelquefois en fer e( du poids de S50 livres par mille.
LIGNES TÉLÉGRAPHIQUES DE L'ALLEMAGNE.
A l'Allemagne, comme nous l'avons rappelé ailleurs, appartient la
gloire d'avoir établi les premières correspondances de télégraphie
électrique; ce fut, 11 est vrai, sur de très-petites lignes qui unissaient
l'intérieur des villes de Goettingue et de Munich avec les observatoires
de M. Gauss^ d'une part, et de M. Steinheil de l'autre; mais c'était
réellement la solution au moins ébauchée du grand problème.
Dès le c^mencement de 18^2, M. Wheatsfone avait importé à
Berlin deux de ses télégraphes, et Ils fonctionnèrent à travers un simple
fil métallique porté par deux poteaux.
La première grande ligne allemande, de Mayencc à Francfort , fut s^
intallée par M. Fardely , ingénieur de Manheim. Cet essai éveilla l'at-
tention du gouvernement prussien , qui lia par le télégraphe élec- ^/
trique le palais de Berlin avec celui de Polsdam. Nous avons déjà
vu que le réseau des télégraphes électriques de la Prusse embrasse y
une longueur de 600 lieues , et il s'étend encore chaque jour. Voici ^
la liste des principales lignes en juin 1850 :
t« De Beriin à Francfort , 180 lieues.
2"* De Berlin par Cologne à Aix-la-Chapelle, par Potsdam, Magde-
bourg, Ochsers-Leben, Brunswick, Hanovre, Minden, Ilauim, Dus-
seldorf, Deutz, Cologne et Aix-la-Chapelle, 190 lieues.
V De Dusseldorf à Elberfeld, 8 lieues.
&• De Berlin à Hambourg, par Willenberge , Hagucnau , Ham-
bourg, 76 lieues.
>/
524 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
5*" De Berlin à Stettin , 36 lieues.
6^ De Berlin à Oderbei^ (ville frontière de l'Autriche), par Franc-
fort, Liegnitz, Breslau, Oppeln» Kosel, Ratibor et Oderberg,
IM lieaes.
7"* De Halle à Leipzig, et de Leipzig à Berlin et Francfort,
200 lieue&
S"" De Berlin à Koenigsberg, conununiquant avec Stettin et Swin^
Muttde.
L'Autriche est en possession des lignes suivantes :
i"* De Vienne à Prague, par Olmulz, 122 lieues.
2<' De Vienne à Brûnn , par Prague , 108 lieuel
3<^ De Vienne à Presbourg , 18 lieues.
40 De Vienne à Oderberg , par Prérau , 75 lieues.
5" De Vienne à Trieste , par Bruck, Cilli et Laybacb, 1&6 liéacs.
6* De Vienne à Salzbourg, par Linz» et communiquant ayeclcs
lignes télégraphiques de Bavière , 80 lieues.
70 De Prague aux frontières de Saxe , et des frontières à Dresde.
8'' D'Oderberg à Cracovie; de Salzbourg à Inspruck; d'Inspmckà
Bregenz ; d'Inspruck à Botsen ; de Steenbruck à Agram,
Les lignes établies en Saxe sont :
l"" De Leipzig à Hof , 48 lieues.
2^ De Leipzig à Dresde, 32 lieues.
3'' De Dresde à Kœnigstein , 8 lieues.
A'' De Dresde aux frontières de la Bohême , lA lieues.
5'' De Dresde à Hof, US lieues.
Les lignes de Bavière sont :
1° De Munich à Salzbourg , 38 lieues.
2*" De Munich àAugsbourg, 16 lieues.
3*" D'Augsbourg à Hof, par Nuremberg et Bamberg, 100 lieues.
W* De Bamberg à Francfort , par Wurzbourg et Aschaffenboaii;,
6li lieues.
L'Allemagne a encore quelques autres lignes : celles de Manheimi
Basie , d'Aix-la-Chapelle aux frontières de la Belgique ; de Hambourg
à Cuxhaven, UO lieues; et de Brèmes à Bremerhayen.
Toutes les lignes télégraphiques de l'Allemagne sont livrées an
public.
Nous empruntons à un intéressant mémoire , que M. Steioheil
a publié sous ce titre : Description et comparai^ton des tiU-
LIGNES TÉLÉGRAPHIQUES ÉTABUES. 525
graphes d* À iUmagne^ avril 1849, quelques détails importants
qu'on sera bien aise de retrourer ici.
Ligne de StuUgard à Esiingen, 2 avril 1849. — Elle a été
établie par le mécanicien Geiger, sous la direction de M. Knapp. Le
fil conducteur est un fil de cui?re : 70 pieds pèsent une livre de Wur-
temberg, il coûte environ 3 fr. 60 centimes le kilogramme; la com-
munication avec le sol est établie par des plaques de cuivre de quatre
pieds carrés; les poteaux sont, en général , élevés de dix pieds au-
dessus du sol, et distants de cent à cent vingt pieds; le sommet du
poteau est entaillé et porte un tube fendu en caoutchouc dans lequel
passe le fil : le toulest couvert d'un petit toit en fer-blanc. Les boots
des fils sont réunis par torsion et soudés à Tétaiu ; l'isolement est
très-imparfait La glace dans les tunnels et le passage sur les ponts
dérivent souvent le courant Le parcours , de Stuttgard à Gronstadt ,
par Unterdurkfaeim et Eslingen, est long de quatre lieues. L'appareil
télégraphique est celui de Geiger : un double appareil , avec alarme
ouxarillon , coûte 170 florins; la pile est une pile de Daniel, de six
éléments, de douze pouces de hauteur et de quatre pouces de dia-
mètre ; chaque pile dure trois semaines. Quelquefois l'électro-aimant
ne fonctionne pas, et l'aiguille revient à 0; quelquefois l'indicateur
s'arrête sur la lettre D.
Ligne de Carisruhe à Durtach , et de Heidetberg à Man-
heitn^ avril i8A9. — Elle a été établie par le conseiller aulique
Eisenlohr. Le fil conducteur est un fil de fer galvanisé, de deux lignes de
diamètre; les bouts des fils, plies en O, sont 'appliqués l'un contre
l'antre , recouverts de fil et pressés par une vis à tête carrée avec
écrou , et, déplus, soudés à l'étain. De Carlsruhe à Durlach , les po-
teaux sont distants de quatre cents pieds , leur distance est de cinq
cents pieds entre Manheim et Reidelberg : ces distances sont trop
grandes , aussi le fil s'est brisé plusieurs fois pendant l'hiver. L'isole-
ment s'opère par de doubles cônes en faïence , recouverts d'un toit
en bois. De sept en sept poteaux il y a un appareil tendeur ; les sta-
tions sont munies de parafoudre à plaques ; les fils , sur chaque espace
d'ane lieue , sont encore soutenus par trois rouleaux de bois enfermés
dans des boites; et de chaque rouleau part un fil qui va à la terre
pour donner écoulement à l'électricité atmosphérique. La communi-
cation avec la terre est éublie par des plaques de cuivre de six pieds
carrés. Les appareils télégraphiques sont analogues à ceux de Wheat-
526 j£LÉGRAPmE ÉLECTRIQUE.
stone; raiguille, seulement, aat remplacée par use feiùlk d'or sus-
pendue entre les pôles d'une pile k tension, et qui le ment vmbiï
droite , tantôt à gauche. Le carillon a deui timbres; le courant met
en mouvement, k vokmté, Tindicateur k feuilles d*or, ou les mar-
teaui des timbres. On peut transmettre deux signaux par seconde,
mais ce mode de transmission exige , de la part de l'opérateor , qm
grande attention. La pile employée jusqu'ici est une pîle de Daniel;
on compte , pour chaque lieue, trois ëiémenis de quatre pouces car*
rés de suriace. M. £isenlobr s*est aussi très-bien trouf é d*one pile
xinc et cuivre i la cellule occupée par le euivre éuit remplie d'eu
. acidulée avec 5 pour cent d'aeide; le sac renfermant le lioe
contenait une solution de tartrate de potasse; elle fonctionnait saai
perte sensible pendant 56 jours, quoique le courant fût établi pendaat
15 ou même âû minutes.
Ligne de Franafart à Cmîtt et fTieêdaden. — EHe a été éti*
blie par l'ingénieur Fardeiy, aveo collaboration du directeur BeiL Le
fil conducteur est en cuivre} 7,50(T mètres de fil pèeeat environ i6i
kilogrammes, ce qui suppose trois quarts de millimètre de diamètre
environ. La longueur totale du fil est d'environ huit lieues; il conmiot
nique avec la terre par des plaques de cuivre. Les poteaux sont dii-
tants de UO mètres et hauts de douze à dix-huit pieds. Le fil est sin*
plement posé dans une échancrure faite au sommet et défendu de la
pluie par un toit en fer-blanc. L'appareil télégraphique eat le télégraphe
k cadran de Whaatstone , modifié par M. Fardeiy ; il se oompoee de
deux cadrans placés^ côté l'un de l'autre : on tourne le cadran de
droite josqu'k ce que la lettre voulue se trouve en face d'un indicatevr
fixe placé en bas; alors l'hidicateur du cadran de gauche va de lettre
en lettre jusqu'k la ieture indiquée ; ce même effet se produit en méoie
temps sur le cadran gauche de la station éloignée. Cette dîsposilisa
n'est pas sans inconvénients ; il but assex souvent ramena* rindiatear
gauche k zéro. La pile des stations extrêmes est une pile de dix-hoit
éléments; celles des stations intermédiaires n'ont que six éléments. U
plaque de zinc amalgamée a cinq pouces de haut et un ponce de large,
die plonge dans une dissolution d'aeide sulfurique ; la plaque de cuivre
a quatre pouces de haut sur deux de large , elle plonge dans une so-
lution de sulfate de cuivre alunisé; elle fonctionne pendant quatre ea
six semaines; te courant circule sans cMse. La ligne téié^Uqœ
coûte environ 1,000 francs par lieue; chaqoe appareil revioni k
LIGNES TÉLÉGRAPHIQUES ÉTABUES. 527
250 francs; Il marche seal pendant les orages et il faut don a'arrâter.
M. Steinheil trouire très-iraparfait et trèa-dangereui ie parafondre de
M. Fardely, analogue à celui de M. Bréguet.
Ligne de Hamhw^g à CnxhavMi. *^ La partie matérielle de ,
cette ligne a été établie par M. Robloson , de New* York , sous la sar-
TeîUance de riaspeetepr Gerke. Le fil est en fer galvanisé i dans son
passage à traTers la ville il est enfoui dans le sol, après avoir été re«
▼6tu de giuta-pereba et renfermé dana des tubes en fer forgé de
5/8*' de pouce de diamètre intérieur , venant d'Angleterre et coûtant
17 livres sterUng huit schelllegs les cent pieds; on a mis, par pré-
oaqtioB , deui fils dans chaque tube ; des ouvertures ménagées è quel-
qoes centaines de pas les unes des autres permettent de visiter le fil
et de le réparer; il a été aasea mal enduit à l'origine , et l'isolement
laissait beaneoop à désirer. Le fil passe auidessusde la vallée, enfermé
dans des tubes de fonte semblables soutenus par des poteaux hauts de
quarante pieds. La longueur entière du fil souterrain est d'environ
quatre mille pieds. Le fil galvanisé du reste de la ligne coûte environ
5d francs le rouleau de 4,600 pieds. On l'isole en ie faisant porter sur
des cloches de verre. Le passage par-dessus r£lbe se fait sur quatre
mâts hauts de 160 pieds, et par trois longueurs de fils de 1,000, 800
et 700 pieds. La longueur totale du chemin est de trente-six lieues.
L'appareil télégraphique est Tappareil de Morse avec relais; les piles
sont des piles de Daniel de sept éléments pour les stations extrêmes,
et des piles de Grove de trois éléments pour le service des appareils
des stations. La hauteur moyenne des poteaux est de vingt-trois pieds ,
leur distance de cent cinquante pieds , leur enfoncement dans la terre
de cinq pieds \ lis sont charbonnés sur une hauteur d^envlron six pieds.
Cent cloches de verre vert coûtent trente francs. La traversée de l'Elbe
a coûté douie mille francs, la ligne totale cent dix mille francs , ou
qoinse cents francs à peu près par lieue. La concurrence d'un télé*
graphe optique nuit beaucoup an développement de cette ligne ; elle
commence cependant à fiiire ses frais. Le fil suit d'abord les rues,
puis les routes de fa campagne et passe souvent même au-dessus des
champs; on n'a pas constitué de gardiens ^éciaux , aussi les commu-
nications ont été quelquefois interrompues par la malveillance ; les
mSts des grands navires ont brisé quelquefois les fils qui croisent la
rivière.
Chaque appareil de Morse, construit en Allemagne, coûte quatre
628 . " TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
cents francs. Les piles sont des piles de Daniel de seplâémeots,
hautes de cinq pouces, et de quatre pouces de diamètre eitérieor;
chaque élément dure huit jours. On emploie aussi des piles de Grofe,
très-incommodes par l'acide nitreux qu*elies dégagent.
Ligne» télégraphiques parlant debSertin^ — La ligne de Ber-
lin à Francfort a 174 lieues de longueur. Jusqu'à Eisenach, c'est-à-
dire tant que le chemin de fer existe, le fil conducteur est enfoui en
terre; d!£isenach à Francfort , il est provisoirement suspendnsor des
poteaux. *
La ligne de Berlin à Golgsne, par Hanovre , est très-importante.
Le fil conducteur est souterrain jusqu'à Hanovre , et est soutenu par
des poteaux de Hanovre à Deutz. De Deutz jusqu'à Cologne on a pUcé
trois fils dans des tubes en fer, reposant et fixés sur le fond du Rbio.
Une autre ligne enfin va de Berlin à Vienne par Hambourg et Bres-
law ; le fil conducteur sera souterrain sur toute sa longueur.
Le fil de cuivre employé comme conducteur souterrain pèse quatre
quintaux et demi de Prusse par mille d'Allemagne, 2A,000 pieds;
Tenveloppe, de gutta-percha vulcanisée, pèse autant que le fil lai-
même. L'enfouissement , le déblai , le remblai et la compression da
terrain se font à forfait , et coûtent de 15 à 25 centimes la toise; ce
qui fait environ 200 thalers par mille de loi^ueui^ U en résulte qoe
rétablissement d'une ligne télégraphique souterraine sur un chemin
de fer , abstraction faite des appareils et du salaire des employés , coôie
à peu près 500 francs par kilomètre.
Le fil en enivre des conducteurs aériens pèse , par mille, six qoin*
taux et demi, et coûte 1,176 francs par milte ; les poteaux qniles
soutiennent sont au nombre de trois cents par^mille et séparés par une
distance d'environ quatre-vingts pil^ds; ils ont dix-neuf, vingt-qoatre
ou trente pieds de haut , trois pouces d'épaisseur au sommet; ils sont
charbonnés à la partie inférieure et enfoncés en terre de quatre à cinq
pieds; leur prix est suivant la hauteur, de 5, 6 ou 7 francs, ce qoi ^
par mille, en moyenne, 407 francs. Chaque poteau porte, à son sommet,
un support en fer fixé par deux vis en bois , et un anneau de fer d'un
demi-pouce; chaque support, le masticage compris, coûte 3 fr. 50
centimes; il est surmonté d'un chapiteau en porcelaine qui coûte, en
moyenne, 50 centimes, ce qui fait par mille à peu près 130 francs.
La pose en terre des poteaux coûte 7^ francs. £n résumé, la ligne aé-
rienne, tout compris, coûte 528 thalers par mille, on, en nombre
LIGNES TÉLËGRAPH1QU£S ÉTABLIES. 639
rood , 250 par kilomètre, c'est-à-dire moitié moins que la ligue sou-
terraine.
L'appareil employé presque exclusivement sur les lignes de Prusse
est l'appareil de Siemens et Halske; le gouvernement le paye 200 tha-
lers on 7A0 francs. L'indicateur fait vingt tours par minute ; et , pour
transmeture le discours du trône du roi de Prusse , il fallut employer
sept heures entières. Cette même dépêche fut transmise deux fois : par
le télégraphe de Morse d'abord en une heure quinze minutes , puis
en une heure dix minutes; c'est-à-dire avec une vitesse presque sept
fois plus grande. La pile des stations est une pile de Daniel , de quinze
éléments placés dans des verres à boire ordinaires. Les cellules , en
porcelaine , sont hautes de quatre pouces , larges d'un ponce et demi ;
la lame de cuivre , de huit pouces carrés , plonge dans du sulfate de
cuivre » et on la soude au zinc ; la lame de zinc, de six ponces carrés,
plonge dans l'acide sulfurique étendu ; chaque élément coûte i franc
20 centimes* Une de ces piles suffit en général an service d'une lon-
gueur de huit milles allemands, 64 kilomètres ; on les nettoie et on les
renouvelle tous les jours* L'alarmeon réveil de Halske coûte 160 francs.
Lignes télégraphiques partant de Vienne. — L'Autriche est
en possession de trois grandes lignes de télégraphes électriques : de
Vienne à Trieste , de Vienne à Prague, et de Prague à Presbourg;
elles ont été établies sous la direction do conseiller d'État Baumgartner.
Deux de ces Ugnes n'ont qu'un seul fil en cuivre porté par des po-
teaux ; mais il est décidé qu'on ajoutera un second fil Les ap-
pareils sont, comme nous l'avons déjà dit , le télégraphe à aîgniile de
AL Bain, modifié par MM. Baumgartner et £kling; il donne en moyenne
trente signaux par minute ; il ne coûte qu'environ 250 francs.
Les trois lignes aboutissent au ministère du commerce ; chacune
est munie de deux télégraphes, avec deux opérateurs, dont l'un re-
çoit et l'autre uransmet les dépêches. La ligne de Vienne à Prague
est longue de cent vingt lieues ; celle de Presbourg n'a que vingt lienes ;
celle de Trieste , par Graetz et Laybach , a soixante-douze stations ;
elle soit d'abord le chemin de fer , puis la chaussée de la grande route.
Le fil de cuivre employé pèse de &50 à &60 livres de Vienne par mille
allemand, ou deux lieues. Ias poteaux ont , en général , vingt-quatre
pieds de haut et coûtent, pose comprise , à peu près 3 francs; leur
distance moyenne est de cent cinquante pieds. Les fils passent dans
un anneau en porcelaine, recouvert d'un toit en fer-blanc : chaque
34
6S0 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
anneau coule 15 centimes. Une seule pile , de quarante-huit élémeiils,
sert à la transmission directe des dépêches de Vienne à Trieste. La pile
est celle de Smée ; chaque élément se compose d*nne plaque d'argent
platiné, placée entre deux plaques de zinc amalgamé; tontes les
plaques, larges de trois pouces, longues de six , plongenl, sans dia-
phragme , dans le même liquide , une solution étendue d'acide snlfo-
rique s on empêche , par des coussinets en gutta^percha , le contact
du zinc avec le platine. Une pile de douze éléments coûte 72 francs,
et dure six mois quand elle est bien entretenue.
Dans l'intérieur des édifices , les fils sont isolés par un enduit formé
de dix parties de poix blanche, deux de suif et deux de cire blanche,
et recouverts de laine.
UGNES FRANÇAISES DE TÉLÉGRAPHIE ËLECTRIQUB.
La magnifique invention du télégraphe électrique avait donc été re-
çue avec enthousiasme dans toute TEurope; l'Amérique en retirait de
grands fruits , et la France s'endormait Bien plus, le gouvememeat
venait demander aux Chambres des sommes considérables pour com*
pléter et perfectionner sur plusieurs points les lignes télégraphiques
ordinaires , sans songer à leur donner leur complément indlq)ett8able.
6'obstfaier ainsi à rester dansl'efilance de l'art quand le progrès appa-
raissait partout à l'âge adulte , c'était vraiment un spectacle affligeant
Les projets du gouvernement, vivement combattus par M. Arago,
qui révéla à la France, dans cette mémorable discussion , les avan-
Uges incomparables du télégraphe électrique , furent heureusement
repMssés. La protestation de AL Ârago fut entendue , et Ton com-
mença Si s'occuper en France du télégraphe électrique. L'illustre sc-
créuire de l'Académie portait, ) cette époque, le plus vif mtérftà
M. Wheatstone. Déjà , lors d'une première vacance à une place de
correspondant dans la section de physique , 7 juillet 1838 , M. Ango
avait usé de son influence pour faire admettre le professeur de King's-
Colkge comme candidat, en dehors d'une longue liste arrêtée par ta
section. Une nouvelle vacance se présenta plus tard , 6 juin 1842, et
M. Arago fit obtenir sans peine le fauteuil académique au créateur
alors incontesté de la télégraphie électrique.
L'un des employés supérieurs de l'adminbtratîon des télégraphes,
M. Foy , fit, vers cette époque, une excursion en Angleterre, et se
mit en relation avec M. Wheatstone. On traita sérieusement de Téia-
LIGNES TÉLÉGRAPHIQUES ÉTABLIES. 531
blissement en France d'une ligne c(.e télégraphie électrique ; les droits
de rintenteur paraissant alors sacrés , on stipula le prix de la gratifi-
cation qui lui serait donnée pour l'emploi de ses procédés et la fourni-
tnre des instruments. M. Arago , ami aussi empressé qu'appréciateur
éclairé dn vrai mérite, pressait M. Vheatstone de venir à Paris et de
mettre à sa disposition ses Ingénieux appareils. Pourquoi faut-il que
U. l^hcatstone n'ait pas répondu à ces flatteuses avances ? On lui avait
parlé d'expériences à faire, de sommes considérables à dépenser en
essais, etc. ! Peut-être que cette annonce d'essais nouveaux froissa son
amour-propre , trop facile à blesser chez un inventeur qui était arrivé
pleinement à son but après huit années de travaux incessants. Pour
essayer d'expliquer comment la susceptibilité du savant physicien an-
glais a pu se révolter à la pensée d'expériences i refaire , je citerai la
note par laquelle il annonce l'établissement de son télégraphe sur deux
chemins de fer & Paris :
« Le télégraphe électrique que J'ai eu l'honneur de soumettre à
plusieurs membres de l'Académie en 1841 , au collège de France,
grftce à la complaisance de M. Regnault , fonctionne depuis le com-
mencement de cette année sur la ligne de Paris à Orléans pour les deux
premières stations, et sur la ligne de Paris à Versailles, rive droite.
* Une communication télégraphique journalière est maintenant éta-
blie entre Paris , Saînt-Cloud et Versailles.
» Les instruments actuellement en action à la gare de Paris consis-
tent principalement :
j» l** En un réveil pour appeler Tattention du correspondant ;
» 2® En un télégraphe qui représente tous les caractères de l'al-
phabet , au moyen desquels les mots peuvent être épelés et les signaux
télégraphiques transmis, à raison de vingt-cinq signaux par minute;
9 5* En un télégraphe qui imprime à la fois plusieurs copies d'une
dépêche en lettres ou en chiffres ordinaires.
• D'autres instruments d'un usage spécial seront prochainement
ajoutés à ceux qui précèdent.
» Sans entrer pour le moment dans une description détaillée de mes
procédés , je me bornerai à faire remarquer que les appareils actuel-
lement installés à Pai'is existent en Angleterre depuis 1837, et depuis
18^0 dans leur dernière forme. Ils ont été soumis aux plus rudes
épreuves , et ils ont toujours triomphé.
» On a fait parcourir aux signaux uu chemin de 352 milles anglais,
54.
532 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
soit 140 lieues de France ; et ils ont été transmis avec la plus parbUe
régularité , soit que le courant élearique ait été excité par la pile»
soit qu'il l'ail été par des électro-aimants.
• Au moment de quitter Paris , je viens me mettre à la dispoûtlon
de messieurs les membres de TAcadémie qui désirent voir fonctionner
mes appareils. Quoique j'aie eu le plaisir de recevoir la plupart des
membres de cette illusti^e Académie , j'ai l'honneur de prévenir ceux
qui n'ont pas encore vu mes appareils et qui voudraient les voir fonc-
tionner que je serai à leur disposition mardi 10 juin , de midi à trois
heures , à la gare du chemin de fer de Versailles , rive droite , salle
Nemours. »
M. Wheatstone prétendait donc avoir démontré théoriquement et
expérimentalement que l'on pouvait, par le télégraphe électrique ,
transmettre des dépêches à une distance de 140 lieues, et l'on disait
hautement en France que les expériences exécutées en Angleterre ne
prouvaient pas du tout que Ton pût faire communiquer d'un seul trait
Paris avec le Havre. Pour mieux mettre en évidence ces dispositions
des esprits parmi nous , citons encore les explications données à la
Chambre par M. Arago :
« Les télégraphes électriques semblent destinés à remplacer com-
plètement les télégraphes actuellement en usage. Telle est l'explication
naturelle de la détermination qu'a pri^e le ministre de l'intérieur de
faire commencer les essais sur un crédit extraordinaire.
» Il fallait d'abord savoir si le courant électrique qui doit engen*
drer les signes télégraphiques s'affaiblirait d'une manière trop notable
on parcourant de très-grandes dislances, telles que la distance de
Paris à Lyon ; il fallait décider si , entre ces deux villes, des stations
intermédiaires deviendraient indispensables. Les ingénieuses expé-
riences déjà exécutées en Angleterre au moment où la commission
commença ses travaux, les expériences faites sur le chemin de Black-
Wall, par exemple, ne tranchaient pas la question.
» Notre point de départ fut celui-ci : Peut-on transmettre le cou-
rant électrique avec assez peu d'affaiblissement pour que des com-
rouuicaiions régulières s'établissent d'un seul trait , sans station inter-
médiaire , entre Paris et le Havre? »
Al. Wheatstone ne dissimulait pas que ces doutes l'avaient offensé.
Il ajoutait qu'on lui annonça assez brusquement que les brevets pris
par lui en France n'avaient aucune valeur , qu'ils étaient forcément
LIGNES TÉLÉGRAPHIQUES ÉTABLIES. 533
déchus, parce que le gouvernement se réserte chez nous le monopole
des communications télégraphiques; qu*on parla moins aussi de l'in-
demnité qui lui avait été promise ; qu*au lieu de s'adresser directe-
ment à lui, on voulut obtenir sans lui , de M. Clarke, les dessins de
dispositions qui n'étaient pas dans le domaine public ; qu'on deihanda
que les appareils qu'il aurait à fournir produisissent 6h signaux élé*
mentaires , ce qui , dans sa pensée , était se mettre en dehors des
conditions d'une communication électrique parfaite > etc. Par tous ces
motifs , il se tint malheureusement à l'écart et manifesta son mécon-
tentement. On a fait sans lui I
Arrivons enfin an résumé des travaux de la commission :
« Le SO janvier , on a commencé à tendre les fils de cuivre destinés
à former le circuit ; ils ont 2 millimètres 1/2 de diamètre. Ces fils
sont soutenus par environ trois milte poteaux en bois, dont trois cent
quatre-vingts sont mnnis d'appareils de traction.
» Les autres n'ont d'autre fonction que celle de soutenir les fils,
qui , ainsi que les poteaux , sont recouverts d'une couche de glu ma-
rine pour les isoler le plus possible du sol. Ils passent , à chaque po-
teau, sur des poulies en biscuit de porcelaine , où ils sont en outre
abrités de la pluie par un petit toit pour empêcher l'humidité de les
fUre communiquer avec le sol.
» Le 1** mars , le double fil étant placé de Paris à Maisons , M. Bré-
guet et M. Gounelle, inspecteurs de la ligne, commencèrent une série
d'essais préparatoires qu'ils continuèrent successivement à des dis-
tances plus grandes , à mesure du placement du fil.
» Il est résulté de ces diverses expériences que la terre peut non-
seulement faire partie du circuit, mais encore que , dans cette condi-
tion , la même source électrique donne un courant beaucoup plus in*
4ense que lorsque le circuit est entièrement formé par le fil de métal.
» Dans une dernière expérience, oà la distance était de 17,000
mètres, une plaque étamée était plongée dans un puits à Paris, et
une autre plaque dans la rivière à Maisons. Nais, avant d'établir la pile
dans le circuit , on constata qu'un faible courant le traversait. On crut
d'abord que ce courant était dâ à ce qu'une portion du fil de cuivre
de 8 kilomètres environ , couchée sur le sol humide au delà de Mai-
sons» aurait formé une couple voltalque, cuivre et éiain , avec la plaque
du pnits de Paris ; mais plusieurs expériences faites postérieurement ,
^ Pafis à Mantes , ont dopné des déviations sensibles sans l'emploi
534 TÉLÉGRAPHIfi ÉLECTRIQUE.
d*aucuQ6 pile » et par h seole immersioa dans les puits des deax
plaques commuDiquaiit avec Tun des fils.
• EnGo • le dioiancbe k mai , des signaux purent être échangés entre
les statioas de Paris et de Rouen , au moyen d'un appareil formé d'un
aimant temporaire en fer ï cheval , entre les branches doqnel éuit
placée une aiguille aimantée, dont Vun des pftles était attiré par l'ane
ou Tautre branche , seloa qne i*on faisait marcher le courant dam un
sens ou daiis Taulre.
1 Le dimanche il juin i845 i les signes conventionnels à obtenir
de Tappareil à aiguilles étant bien connus des membres de la commis*
sien , la première dépêche télégraphique fut transmise. AL Bréguet
était à Rouen » el les autres membreide la commission h Paris. Aonen
commença U conversation suivant^ :
» Rouen. «— La commission eal-^Ue rassemblée!
» Paris. — L'aiguille de gauche ne marche pas.
» Rouen. — Les nôtres marchent bien,
» Paris. -«-^ Les uAtres aussi, Donnes les déviations (c'est-à-dire
les déviations mesurées en degrés de l'aiguille du galvanomètre oûs
dans le courant qui parcomt les deux fils).
» Rouen. -^ Fil supérieur , 30 degrési inférieur» 80 ; métallique ,
15. (Quand la déviation était de 30 degrés, le circuit était fenaé par
la terre; ello n*était que de 15 quand le circuit était fermé par un se-
cond fiL)
• Paris. «^ Gomment va M. Bréguet 7
» Rouen. — Bien; Ufume son cigare,
» Paris. ~ Combien d'éléments?
» Rouen. «~ Dix-huit.
• L'appareil à signaux fut ensuite mis en expérience et permit one
oeuveile conversation entre les stations.
» Le temps employé k (ure ces diverses communications peut se
comparer à celui qui aurait été nécessaire pour les écrire k naain
posée , en caractères un peu gro&i >
Telle est l'histoire fidèle du premier essai de télégraphie électrique
en France. Noos soounes arrivés bien tard « mais enfin nous sommes
arrivés; et arrivés plus tôt même qu'on ne pouvait Tespérer , grâce à
une circonstance particulière que je ne puis passer sous silence. Nous
avons dit ailleurs que sur un ranport de M. Pouillet à la Chambre des
député$, rapport dans lequel ce savant déclarait que le^proUème da
LIGNES TÉLÉGRAPHIQUES ÉTABLIES. 63S
la télégraphie de nuit , si longtemps étudié sans succès » Tenait d'être
enfin résolu par le docteur Jules Guyot; les Chambres votèrent dOiOOO
francs pour établir dans ce système une première ligne télégraphique.
Ce tut alors, mars 18A3 , qu'eurent lien les eipériences de Paris à
Dijon » sur un parcours de quatre-vingtc lieues* avec trente*aix poates
de correspondance. Il fut constaté dans plusieurs séances que les si-
gnaux de nuit étaient aussi visibles et aussi rapidement transmis que
ks signaux de jour ; la commission déclara la télégraphie de nuit pra-
tique et établie , et émit le vmu que la ligne de Paris à Dijon fat coq-
linnée jusqu'à Toulon. Slais ces eipériences gigantesques s'étaient ao-
compiles sous le patronage énergique do la commisaion scientifique ,
contre le mauvais vouloir le plus opiniâtre et le plus brutal de l'^dmi-
niatratenr en chef des télégraphes^ Le vœu d*une commission puis-»
santé par les lumières et par l'autorité de ses membres est venu w
briser contre le dépit d*un administrateur entêté, et la tél^rapbie
de nuit fut perdue } le rapport même de la commission a été soustrait
et probablement anéanti. Ce même administrateur qui , quelque temps
auparavant » avait repoussé et dégoûté M. IVbeatstone» partit pour
l'Angleterre pour redemander ce qu'il avait rejeté avec dédain , afin
de se venger par la télégraphie électrique des humiliations qu'il avait
•ubiesdana la télégraphie aérienne. Telle est la véritable cause du pre-
mier établissement de la télégraphie électrique en France. C'est ainsi
que les mauvaises passions amènent quelquefois de bons résultatsi
Nous avons emprunté ce triste récit à l'aperçu général de télégraphie
de M. U.-D. Magnier ; M. Séguier , l'un des membres les plus actife
de k commission , nous en a confirmé la vérité et l'authenticité.
Depuis cette époque la télégraphie élecuique a fait en France <piel-
quel progrès ; mais on Ta rendue tout à 6it solidaire des lignes de
chemins de fer ; elle s'arrête avec elles, s'avance avec elles, elle les at-
teint quelquefois, et ne les dépasse janaais.
Nos principales lignes de télégraphie électrique sont : V la ligne du
Nord, de Paris à Valenciennes, par Amiens, Arras, Douai, Lille, avec
embranchement sur Dunkerque, Calais et Boulogne : 90 lieues;
2* La ligne du Sud , de Paris à Châteauroux, par Orléans , Blois,
Tonrs, Bourges, avec prolongement arrêté jusqu'à Bordeaux d'une
part, et Btavtes de l'antre;
S<» La l%ne de l'Est, de Paris à Cbâlofia-sur-Mame^ avec prolonge-
ment jusqu'à Strasbourg par Yinry*le-FiBnçais, Nancy, etc. ;
Ô36 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
U"" La ligne de Paris ao Havre, par Roaen et Dieppe;
5*" La ligne de Montereau à Troyes ;
6<» La ligne de Metz et Nancy , etc. , etc.
L'ensemble entier des lignes achevées forme trois cents Ueo^! Et
Ton a commis la fante irréparable de supprimer les télégraphes anciens!
UGNES DE TOSCANE.
Le télégraphe électrique a été établi en Toscane en iSkl sons la
direction de M. Mattencci ; elle soit aussi les chemins de fer. Les li-
gnes terminées sont celles : !• de Florence à Llvoume ; 2* d*£mpoii
à Sienne; 3* de Pise à Lucques ; &* de Florence k Patro : ce qui bit
en tout 1 20 milles italiens ou environ 60 lieues. La longueur totale des
fils est de 121 lieues; ils pèsent 70,000 livres : il y a 2,688 poteaux. Les
dépenses de la pose du fil, qui coûtaient an début &00 livres par mille,
sont réduites à 30 ou 40 francs, aujourd'hui que les fib sont posés
par les gardiens du télégraphe. Les appareib tâégrapbiques sont
fournis en partie par M. Breguet , en partie par le constroctear de
l'Université 9 M. Pierucci , un appareil cbmplet coûte 600 livres.
Voici le tableau de la dépense totale nécessitée par l'établissement
des lignes toscanes :
Fil de fer UMS S
Poteaux en sapin 21,426 13 i
Tendeurs 3,347
Goossineu et rondelles en porcelanie 2,627 13
Cassettes en bois 1,772 13 4
Mobilier et approvisionnement des bureaux .... 8,183 18 8
Pose, vernis, fil de cuivre. 5,314134
Machinés et piles 26»043 17
Timbre, frais de poste, d'administration, d'études, de
surveillance du travail ' 3»4<^3 3 4
Total. . . 95,507 10
M. Walker estime à cinq mille livres par mille les dépenses d'éta-
blissement des lignes télégraphiques. Suivant M. Breguet la couiriic-
tion d*une ligne électrique avec cinq fils de fer, tout compris, achat
des fils et des appareils, pose des fils, bfttiment pour les directions, etc. ,
coûte de 5 à 6 mille francs par lieue, 4 kilomètres : la ligne nnefois
LIGNES TÉLÉGRAPHIQUES ÉTABLIES. S37
coDSiroile, là pose d*aii nonyeaa fil revient de 6 ^ 700 francs par lieae
tout compris. La 'commission de rassemblée législatite a fixé les frais
d'éuMissement k 5800, ou même à 5000 francs par lieue. Les prix
de Toscane sont donc les pins réduits de tous.
Nous n'avons aocnn détail sor les télégraphes de la Belgique, de la
Holtande et de la Rossie. Noas savons seulement que la station de
Yalenciennes correspond d'une part avec Bruxelles, de l'autre avec
Aix-la-Ghapelle, ce qui complète les lignes de Berlin et de Vienne k
Paris* Nons croyons aussi que les lignes de Saint-Pétersbourg à Moscou
et k Tarsovie sont en pleine activité, et que dans qodqnes mois Sainte
Pétersbourg communiquera avec Vienne, Berlin, Paris et Londres.
Cette énumération à peu près complète de toutes les lignes téiégra*
pbiques établies jusqu'ici conduit naturellement à se poser cette
question: De tant d'appareils quel est définitivement le meilleur?
Avant de formuler notre propre appréciation, nons ferons connaître
te jugements de deux hommes compétents, MM. Morse et SteinheiL
En iM5, aux mois de sqitembre et de novembre, M. Morse exa-
mina avec soin aux stations de Nine-Elms, de Paddington, de Lon-
dres et d'Amsterdam, le télégraphe alphabétique de M. VIfbeatstone,
et il s'assur», dit-il, qu'il n'expédiait en moyenne que quinae ou
seize lettres par minute; le disque ne tournait pas toujours avec régu-
larité , il fallut pUisieurs fois vérifier la transmission et répéter le si-
gnal; il n'y avait qu'un seul fil conducteur. En octobre et en no-
vembre iSkh , M. Morse étudia k Paris le télégraphe établi par
M. Bréguet entre Paris et Rouen: on ne transmettait réellement que
dix ou douae signaux par minute, et l'on employait deux fils.
En comparant les trois systèmes, américain , anglais, français , con- / [
chit M. Morse , on trouve donc que les nombres de signaux transmis
dans une minute sont soixante pour le système américain, qninse pour
le système anglais, dix pour le système français. Le système américain
a de plus l'avantage de donner avec plus de simplicité et de sécurité
des signaux écrits et permanents.
Dans une seconde lettre, à la date du 8 janvier 1947 , M. Morse
annonce qu'il est enfin parvenu k construire un télégraphe électrique
très-simple, très-efficace, qui écrit les lettres de l'alphabet romain,
mais avec moins de rapidité que les signes de convention employés
d'abm^ par lui.
Noos n'avons pas besoin de faire remarquer que le jugement porté
^W'o
St« TÉIiÊGlUPiaB ÉUBCTRIQUfi.
par M. Morte eit quelqae peu lofpect, L'iUneire Amérfcaitt prend
poar lui h meiHeore part) il veut abseluineiu priaer aes ooncurreiiu,
8oit quant à la priorité do rinvenUotti aoît quaot k la aupiriorité dca
appareils; il oublie le télégraphe à aiguilles et réduit beanoNip trop le
nombre dea aigoaux trausmla en Angleterre et eu Franoe.
Voici mainteuaoi le jugement de M* Steiqheil; il eit aurtoul relatif
nux télégripbea aUemauda :
« Si noua conaidérona d*abord lea eenducteura» uena oouatatons
aveo beuiieur que , aur tiHitea lea lignea de télégraplûe électrique aana
élection » la propriété conductrice da ael eat utilîaée pour roûipfaeer
la moitié du circuit. Il n'exiate en effet dana toute rAUemagne qu*un
seul télégraphe qui emploie deui fila pour une même eorroapondauce,
oeitti de Brème à Bremerbafeu (le port de Brime).
» Le principe ai aimple de la réductiou du condueteur à ua aeul
fil métallique a donc triomphé partout*
» Lempdeimparfaitd'iaolementqn'Qttremaïqueeucoreaur lea lignea
télégraphiques de Stuttgardt à Es^ngen , de Francfort I Gaaael» est
bien amélioré de CarlarubeàDurlach, par l'emploi dea etaea de gris }
dana le HanovrCt par celui dea cyhndrea de boia; en Autriche , par
lea anneaux de porcelaine abrités par des toits ou des bottai proCec-
triœs.
» Tous ces moyens sont surpaasia k leur tour par reaapkii ai éaai*
nomment aim^e et judicieux dea doebea en verre importées tfAmé*
rique. Gea docbes n'exigent pas de teks partienlien contre U pluie,
puisqu'eUe s'éeoufe sur leur suriace sans produire en dasaoua aucune
communication conductrice avec le aoL Kn Pruaae et en Fnnoe , cm
docheaaontenporoehine; maia celles^ aont plua ik'agiiea que «Iles
de verre coulé. Lea clocheaea faïence de gréa ea^>loyéea dans le Ha-
novre août aussi très-avantageuses » car eUes umasent réoonmuâe k la
solidité. Leur forme est tellemeut combinée, que le fil» enkeestuu*
rtnt, ae tient partailement asa^jettL
» Les conducteurs en Gl de fer galvaniiét employée en Angldarrect
en Franoe , ont reneoniré peu de faveur en AUemagur. Uu trentième
à peine dea télégraphes allemands 1^ aadeptéa ; et avec i
vaut M. 8leinheil. Ces couducteura sont , il est vrai, pfaïai
ceux ée cuivre , moins exposés qu'eux aux mpturea accidcaMHee, à
celles qui résultent de la malveillance , et enfin aux voIsl Par oonire »
ys exigeai des mpporta heaMOup pluaaolièan, ik «omI Boina fMile-
LIGNES TËLÉGRAPHIQUES ÉTABLIES. £89
ment et moiosprDznpteiDeat réparables par les employés dâs diemiiift
de fer ; ils n*ont aucune valeur intrinsèque ; ils offrent an courant une
résistance proportionnellement très-grande , et eelte résistance dépend
beaucoup de h température des (ils et augmente considérablement par
son élévation. Ils présentent au contraire une grande résistance à Yé^
lectricité atmosphérique » et enfin occasionnent de plus grands frais
d'établissement que les fils de cuivre.
» Ils pouvaient avoir » à cause de leur grande solidité , un certain
avantage pour les grandes lignes quand on ne possédait pas encore de
moyen d'isoler les fils sous terre* Uais ils seront certainement rempla-*
ces par les conducteurs souterrains , qui présentent pour ces li^pies
une sûreté bien plus grande et sont à Tabri de la foudre.
» Pour les chemins de fer et leur correspondance télégraphique»
les fils de cuivre» simples et économiques dans leur établissement,
suffisent pleinement ; ils présentent même cet avantage » qne tons les
gardes-ligne peuvent les réparer. Toutes ces considérations doivent
avoir milité en leur faveur » puisque , comme nous Tavons déjà dit ,
le trentième è peine des lignes télégraphiques de l'Allemagne est en
fil de fer.
m Quant aux appareils, leur choix doit être subordonné à l'nsage
asquel on le destine. Pour les chemins de fer » il ne faut que des ap*
pareils avec lesquels tonales employés puissent correspondre sans étude
prédable« Sans aucun doute » les appareils à cadran sont» sons ce rap*
port, les pins avantageux; mais» parmi ceux-ci même» il y a un
grand choix. L'appareil de H* Vbeatstone» et ses imitatiois modifiées
de Fardely» de Geîger et autres» sont, quant à la sûreté de lenr
marche , de beaucoup surpassés par l'appareil d'induction de Stœhrer.
Le télégraphe de M. Siemens est encore plus parfait dans sa constmc*
tion , et Ton peut dire qn'il offre la solution du problème de la télé-»
graphie par les appareite à cadran : seulement son maniement ma
parait un peu diflicile pour le service des chemins de fer. Ainsi il bol
pour bien le régler , quand on en place un grand nombre sur le même
fil conducteur » plus d'intelligence qu'on n'est en droit d'en attendre
en général des employés ordinaires des chemins de fer. L'entretien
des piles étant aussi pour ces derniers extrêmement désagréable » l*ap-
pareil de Simhrer qui les supprime me semble , à cause de cela , le
plus avantageux de tous.
» Mais il en est autrement des appareils (éiégraphiqnei destinés aux
S40 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
oorrespondances de TÉtat oa da commerce; poar cdies-ci, le pre-
• mier mérite c'est la rapidité et la sûreté qoe les appareils sont suscep-
tibles d*offrir. A cet égard , aacun d'eux ne pent être mb en parallèle
avec le télégraphe écrivant de Morse avec relais ; comme nous Favons
TU en effet, il opère six fois plus vite que l'appareil de Semens; il
fournit un document écrit de la correspondance qu'on peut relire i
volonté , et qui est indépendant de l'attention de l'employé qai reçoit
la dépêche. Ces avantages ont tant d'importance , que les inconvé-
nients qu'il peut avoir , tels que la difficulté d'apprendre à transaiettre
et lire les signaux , celui d'un plus grand nombre d'éléments Tollilqoes
et de stations , disparaissent entièrement
• A l'égard du choix des piles , on doit se décider d'après k système
des télégraphes : dans les uns, en effet, les batteries ddvent fonc-
tionner constamment , comme lorsqu'on fait usage des relais ; dans lei
autres , au contraire , la batterie n'agit qu'au moment de la production
du signal.
» Dans ce dernier cas, qui est celui de la plupart des appareils à ca-
dran , la batterie de Fardely ou celle d'Biscnlohr , qui lui ressemble ,
se distinguent par-dessus toutes les autres.
M En effet , la pile de Fardely peut fonctionner pendant plos d'nne
année sans être démontée , etc. , etc., et celle d'Eîsenlohr n'a présenté
aucune diminution sensible d'intensité après soixante jours. Mais tou-
tes deux s'épuisent rapidement si elles sont forcées de fournir un cou-
rant permanent. Dans ce cas, c'est la batterie de Daniel qn'ii fout
employer. Je crois cependant que, pour produire un courant con-
stant et permanent appliqué anx appareils à reiaù , on obtiendra de
bons effets de mon élément terrestre si éminemment simple , consis-
tant en deux plaques terminales zinc et cuivre soudées au conducteur.
Une couple de ce genre , appliquée au télégraphe de Munich , n'a pu
accusé de dimmution sensible dans l'intensité de son courant qui suf-
fisait encore après un an d'usage, ainsi que je m'en suis assuré par
moi-même.
» 11 est euGn supposaUe qu'on pourra un jour employer avec grand
avantage, pour la télégraphie, les courants thermo-électriqQes qui
sont le résultat de simples dlff^'ences de température. Je me ré-
serve de faire ultérieurement à ce si^et une communication plus
étendue. »
On voit que M. Sleinheil se prononce en faveur de deux appareib :
LIGNES TÉLÉGRAPHIQUES ÉTABLIES. 641
ks tél^rapbes de Stœhrer et de Morse Je ne partage pas tout à bit
son avis. Le télégraphe à aiguilles de MU. Cooke et Wheatstone me
séduit toujours beaucoup par sa simplicité et sa sécurité; mais il se
balauce dans mon esprit avec le télégraphe à aiguilles de Bain. Parmi
les télégraphes à cadran , je mets au premier rang celui de M. Fro-
ment. Le télégraphe écrivant de Morse est un excellent appareil, qui
n'a que rinconvénieni très-insignifiant, il faut en convenir, celui d'une
écriture de convention. On serait peut-être tenté de lui préférer le télé»
graphe de Brett, si la rapidité de transmission ne compensait pas, en
partie du moins, ce léger désavantage. Quant au télégraphe écrivant
de M. Bain, je renvoie à ce que j*ai dit ailleurs; il l'emporte incomparsh
blement sur tous les autres, mais dans le cas seulement où la nature des
dépêches exige qu'elles soient transmises avec une excessive rapidité.
Pour jeter encore plus de jour sur cette question délicate et pra-
tique de la comparaison entre les divers appareils, je transcrirai ici
deux notes de M. Steinheil relatives, l'une à l'appareil de M. Stœhrer,
l'autre à un perfectionnement à apporter au tél^;raphe de Morse.
TÉLÉGRAPHE DE M. 8TQCHREB.
C'est un télégraphe à cadran , mis en action par une machine
électro-magnétique.
« On échappe, de cette manière, aux embarras des piles; le courant
est plus uniformément constant , et la dépense est moindre; mais ces
avantages ne sont-ils pas compensés par des inconvénients nombreux
et essentiels? 1"* On ne peut plus alors recourir aux relais; c'est-à-
dire que l'on ne peut, comme avec les piles galvaniques, faire passer
un courant permanent dans le fil de la ligne, et produire directement
les signaux par la simple interruption du courant obtenue par la rup-
ture du circuit à une station quelconque. C'est une imperfection, car
les seuls télégraphes qui échappent aux perturbations de l'électricité at*
mosphérique sont ceux à travers lesquels circule un courant permanent
• 2^ Le courant produit par l'induction est toujours plus faible que
celui qui naît des piles ; or, les courants faibles ne sont jamais avanta-
geux pour la télégraphie ; parce que la transmission des signaux est a!or8
plus lente , et les effets perturbateurs des courants accidentels pluB
sensibles. A cause de leur faible intensité ^ les courants d'induction ne
peuvent donc suffire que sur les lignes de peu d'étendue. Dès que le
nombre des multiplicateurs interposés aux diverses sutions est on peu
S41 ÏÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
Considérable, la résistance devient énorme; et les bobines destinées à
produire le courant devraient avoir des proportions gigantesques.
» 3* EnGn les appareils d'induction sont toujours plus compliqués
que les piles , et exigent des réparations plus fréquentes.
» Toutefois Tappareil de Slœhrer , dans lequel Tindicateur est ma
par un courant d'induction , est très-bien approprié et très-conve-
nable pour certains cas particuliers ; tels , par exemple , que le service
d*un chemin de fer. La construction de cet appareil est très-ingé-
nieuse , et savamment combinée dans tous ses détails.
» Les bobines d*induction , avec noyau en fer doux , tournent an-
dessus d'aimants permanents placés horizontalement ; la première im-
pulsion est donnée à la main , puis un mouvement d'horlogerie , mû
par un poids , entretient la rotation. Gomme la direction du courant
produit par l'inducteur change à chaque demi-ré?oIution , il n*est pas
nécessaire d'avoir recours à un commutateur pour assurer la marche
de l'indicateur. Voici comment son mouvement est produit : une
pièce de fer doux, fixée suivant sa longueur à l'axe de l'armature, se
tient debout entre les deux pôles de l'aimant temporaire ou électro-
aimant ; un magnétisme permanent très-fort lui est communiqué par
tin aimant d'acier qui s'en approche de très-près par un de ses pôles ,
sans cependant le toucher; la rotation de l'axe est limitée de telle
sorte que la pièce de fer ne puisse jamais toucher les pôles de Télec-
tro-aimant; chaque fois, par conséquent , que les pôles de celui-ci
changent; l'attraction du fer doux aimanté d'une manière permanente
se change en répulsion, et vice versa; le fer doux se meut donc
vers l'autre pôle et fait , par conséquent , tourner l'axe de l'armature
d'une quantité suffisante pour que celui-ci saisisse une dent de la roue
de l'indicateur et la pousse en avant Cotte roue est en fer, et par consé-
quent elle adhère constamment, à cause de son magnétisme, à l'arma^
ture qui engrène avec elle. Il s'ensuit que le mouvement de l'indica^
leur se fait très-régulièrement , sans qu'il puisse rester en arrière ou
sauter une division. L'indicateur fait donc autant de sauts qu'il y a de
changements de pôles dans l'Inducteur. Il se meut sur un cadran por-
tant 36 divisions, sur lesquelles sont écrits des chiffres, des lettres,
les noms des stations, et des phrases à Pusage des chemins de fer;
un levier en laiton peut tourner avec l'Indicateur, en avant on en ar-
rière, en passant sur chacune des 36 divisions, etPaiguille, qui exé-
cute les mêmes mouvements, vient alors s'arrêter au point où celui-
LIGNES TÉLÉGRAPBIQUES ÉTABLIES. S4S
ci s^arrête. Au-desstu do cadran est un ré?eil a?ec son timbre. Le
même appareil dooae et reçoit les signaux. Il a pour les chemins de
fer 9 comme les autres instruments à cadran , l'avantage que chacun
peut , sans un apprentissage préalable , donner et recevoir les signaux.
8a marche est aussi sûre mais pins lente que celle de Tappareil à
Cadran de Siemens et de Halske; il coûte, complet, 180 thalers. Ce
qui le recommande pour les chemins de fer , c'est qu'il n'exige point
de pile. *
PERFECnONNEMENT DE L'APPAREIL DE MORSE.
« Nous avons vu que , de tous les appareils employés en Allemagne, j^
celoi de Morse fournit le moyen de correspondre le plus vite et le plus
sûrement Cependant il nous semble ^^ , sous deux rapports, il est
encore susceptible de perfectionnements très^importants. Le premier
point, dont j'ai déjà parlé, concerne le choix des signes. Au moyen
de l'alphabet que j'ai proposé, et sans abréviations, on peut trans-
mettre dans le même temps plus de mots que par celui qui est main-
tenant en usage.
9 Le second point concerne l'appareil lui-même ^ auquel on peut
reprocher d'exiger la prodoctioa à la main de signes divers, les uns
grands , les autres petits ; ils résultent , en effet » de pressions plus ou
moins prolongées exercées à la main sur la bascule d'interruption.
» Or , il est évident que l'on opérerait plus facilement et plus vite
s'il ne fallait qa'ane seale aorte de owuvemeat et d'ane durée tou«
jours égale pour produire deux signes , difli^rents cependant l'un de
l'autre.
9 levais faire Voir que, sans aucun changement, soit aux relais,
soit aux appareils à écrire, mais au moyen de la simple addition d'une
seconde bascule d'interruption, et avec des pulsations uniformes sur
l'une et sur l'autre , on peut néanmoins fixer sur la bande de papier de
toutes les stations deux signes différents. Il sui&t pour cela que la se--
conde bascule , par son mouvement de bas en haut, interrompe deux
fois le circuit Ceci s'opère facilement en le lui faisant fermer non-
seulement quand elle est en bas, mais encore quand elle est en haut.
Supposons donc que l'on touche cette bascule quand elle est à sa po-
sition de repos , nous aurons : i' rupture ; 2^ rétablissement du cir-
cuit; i"" rupture \ If enfin rétablissement Or, comme l'appareil
644 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
écrivant opère autant de points qu'il y a de rupiura du circait , la
nouvelle bascule lui fera faire deux empreintes sur le papier , pendant
que Tancienne n'en fait naître qu'une seule , pour ies minu$ mou-
vttnentê.
» L'une des bascules donnera donc naissance à un point simple, et
la seconde à un point double , et ce dernier n'exigera pas plus de
temps que l'autre pour être produit^.
» Ainsi l'on n'a que des mouvements parfaitement semblaUaà
produire à la main^ et cependant chaque bascule donne des ngnes
différents.
» Non-seulement ce système serait bien plus commode pour les
employés, mais il abrégerait encore la correspondance.
» Enfin il me paraît d'autant plus aisé à mettre en pratique, qn*il
suffit d'ajouter une seconde bascule aux appareils actuels, et que a
l'on veut temporairement ne pas s'en servir , on peut opérer avec
l'autre comme auparavant. •
CHAPITRE IL
Services rendus par la télégraphie électrique.
GORBBSPONDANGBS GOOYERNEHEirrALBS ET PRIVÉES.
Ces services sont de deux genres , et nous essaierons de les faire
bien apprécier. Considérée d'abord au point de vue des relations de
peuple à peuple , de gouvernement à gouvernement , de famille \ fa-
mille, d'individu à individu, la télégraphie électrique, en annulant les
distances , comble un vide immense , et devient un bienfait yreimeot
pig[>videntiel et humanitaire d'une portée tellement incommensurable,
que ce ne sera pas trop de quelques années encore pour le faire apprécier
à sa juste valeur. « Le télégraphe électrique, dit M. Walker, a une exis-
tence à part; il ne peut être remplacé par rien , il fait ce que la poste
ne peut pas faire ; il distance les pigeons voyageurs, il va plus vite que
le vent, il arrache le sablier de la main du temps, et efface les limites
de l'espace. Or, pendant qu'il peut arriver que le télégraphe lasse
SERVICES RENDUS. — CORRESPONDANCE.
ft4&
des transporls qoi pourraient quelquefois 8*opérei' autrement , il faut
que 1*00 ait recours à lui quand tans (t$ autres moytnê ne
sauraient le remplacer^ et quand il faut exécuter un service
qu'il serait matériellement impossible d'aceompiir autrement.
Dans un grand pays commercial comme celui-ci , et dans un pays où
les relations sociales sont si étendues, ces circonstances se présentent
à chaque instant, et sont, comme nous le voyons par les dépêches
qu*on nous confie^ du caractère le plus varié.
» Si nous pouvions soulever le voile des secrets que nos rapports avec
le puhlic nous obligent de garder sur la correspondance dont on nous
fait les dépositaires, il y aurait de quoi remplir plusieurs volumes
d'anxiétés domestiques calmées par la télégraphie électrique. C'est
surtout dans les ciroimbtances graves et soudaines que le public a
recours à nous, comme on a recours au médecin en cas de maladie.
Ces anxiétés ont quelquefois un côté comique ; d'autres fois, elles sont
excessivement pénibles. Nous avons été chargés de commander un
turbot et un cercueil, un diner et un médecin, une nourrice au
mois et une jaquette de course , une machine industrielle et une
chatne-câble , un uniforme d'officier et des glaces du lac de Wenham ,
nn ecclésiastique et une perruque d'avocat , un étendard royal et un
panier de vin, etc. Que d'objets divers les voyageurs de chemins de
fer ont retrouvés au moyen du télégraphe I Ils avaient perdu dans des
convois une lorgnette ou un cochon, une ombrelle, une bourse ou
une bourriche d'huîtres, un grand habit ou une poupée, des boites et
et des caisses, et id genus omne^ sans nombre.
» La liste suivante, qui est loin d'être complète, donnera quelque
idée des diverses espèces et de la multiplicité des services rendus par
te télégraphe :
Accidents.
Élections.
Passagers.
Annonces.
Adultères.
Payements.
Bendez-vous,
Témoignages.
Police,
Arrivées.
Fonds et parUges.
Politique.
ArresUtions.
Gouvernement.
Poste aux chevaux, etc.
Banquiers.
Santé.
Rapports demandés.
Lits.
Hôtels.
Remises.
Billets.
Jugements.
Répit.
Naissances.
Pertes de bagage.
Vols.
35
fi4ft TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
SéditioDS. Marché. Mouvements royaux.
Conseils. Médecins. Sentences.
Courriers. Météorologie. Nouvelles navales.
Récoltes. Accidents de convois. Provisions de mer.
Douanes. Meurtres. Courses.
Morts. Nouvelles. Témoins.
Départs. Nourrices. Naufrages.
Dépêches. Ordres.
B En jetant les yeqx sur cette liste, quelle confiance le public n^a-t-il
pas dans le télégraphe I Pour adresser k notre ami le plus cher une
lettre remplie des plus secrètes pensées de notre cœur, et pour con-
fier un tel document à des mains étrangères, à-des hommes que nous
n'avons jamais vus, dont nous n'avons aucune idée personnelle, il
faut avoir une grande confiance^ une grande foi dans les institations
de notre pays. Le facteur de la poste ignore les joies ou les douieurs
qu'il porte i il en est tout auti^ement avec le télégraphe, nous i
dans la confidence du public , nous connaissons la nouvelle que i
portons. La preuve que cette confiance a été bien plaoée, c'est l'ange
mentation progressive dans le nombre et II valeur des dépêches qui
nous sont confiées. •
Quelques exemples choisis feront mieux ressortir cette grande et
consolante vérité du bienfait incomparable du télégraphe électrique :
nous les enregistrons an hasard et sans ordre.
1. Quand le bateau à vapeur BHtannia arriva à Boston , en Jan*
vier 1847, avec la nouvelle de la disette qui régnait en Angleterre ,
en Irlande et dans divers États européens, et avec de très-nombreuses
commandes d'achat de blé, les fermiers de l'intérieur de l'état de
New- York, informés de l'état des choses par le télégraphe électrique,
se mirent sur-le-champ en campagne. Le navire avait à peine atiefait
le port de Boston , que déjà les routes d'Âlbany éuient eouverles
d'innombrables attelages apportant le blé demandé. Grflce donc au
télégraphe électrique, le blé était réuni dans le port après un inter-
valle de temps plus court que celui employé autrefois pour transmettre
aux divers États la nouvelle de l'arrivée du bateau à vapeur.
2. Le discours de la reine pour la prorogation du parlement fut
transmis de Londres à Norwick à la distance de 126 milles dans
moins de dix-huit minutes.
SERVICES RENDUS. — CORRESPONDANCE. S47
S. Sur let vaisseaux à vapeur» les ordres sont ordinairement trans-
mis da tillac à la chambre des machines au moyen du porie-Yoix, et
c'est un inconvénient graye pour les personnes du bord dont le repos
est sans eesse trouUé par des hurlements désagréables. On a eu l'heu-
reuse idée de substituer le télégraphe électrique à ce moyen de com-
munication barbare sur le yacht royal Viotoria et ÀiheH; l'appa-*
rcil se compose simplement de deux timbres et de deux cadrans
portant les indications suivantes : en avant , en arrière^ à toute
vitesse^ à demi-vitesse^ lentement, arrêtez. Avant de transmettre
«m ordre, l'offlcier, sur le tillac, fait sonner le timbre du machiniste,
et celui-ci à son tour fait sonner le timbre du capitaine pour annoncer
qu'il est sur ses gardes. Le capitaine alors, à l'aide de sa manivelle,
fait arriver l'aiguille de son cadran sur le signal ou ordre qu'il s'agit
de transmettre; l'aiguille du cadran que le machiniste regarde prend
aussitôt la même position, et Tordre est transmis. Il n'est pas douteux
que dans un court délai cette méthode si simple sera partout adoptée.
4. Un journal américain a raconté le fait suivant : Hier, avant
midi, un monsieur entra dans le cabinet du télégraphe à Buffalo, et
témoigna le désir de consulter le docteur Sléven, résidant à Lockport;
prévenu de ce désir, le docteur vint de son côté au cabinet télégra-
phique de Lockport. Le monsieur lui annonça que sa femme était
gravement malade, et lui transmit les symptômes caractéristiques de
la maladie; le médecin, à son tour, indiqua les remèdes à employer;
et tous deux convinrent, si la malade n'allait pas mieux, de se retrou-
ver le lendemain matin aux extrémités de la ligne télégraphique : le
mari ne reparut pas, sans doute parce que la consultation avait
amené une amélioration subite.
5. Sous le portique de la nouvelle chambre des communes, en
Angleterre, on a disposé un télégraphe électrique qui met en com-
munication les salles séparées des diff(?rentes commissions ; comme
exemple des notifications transmises^ nous citerons les suivantes : u La
commission est autorisée à siéger jusqu'à neuf heures. Qui en ce mo-
ment est à la barre de la chambre? Qui est-ce qui parle? Dans com-*
bien de temps la chambre se séparera -t-elle?» etc.
6. comme depuis deux jours la pluie ne cessait pas de tomber à
Manchester, et que le matin l'averse devint encore plus intense , il
régnait parmi les commerçants anglais une vive inquiétude ; chacun
désirait savoir si le temps était aussi mauvais dans les districts agri-
Sô.
54| TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
coles environnants. On courut donc au bureau du télégraphe élec-
trique; le directeur se prêta de bonne grâce k ce que Ton demandait
de lui; il transmit dans les différentes directions la question proposée,
et reçut presque instantanément les réponses sui?antes : Nonnantoo,
beau temps; Derby, temps très-dur; York, beau temps; Lecds,
beau temps; Nottlngham, pas de pluie, mais temps dur et froid;
Rugby, pluie; Lincoln, assez beau; Newcastle-Upon Tyne, à midi et
demi, beau temps; Scarborougb, midi trois quarts, beau; Rochdale,
une bcure, beau. Un coup d*œil jeté sur la carte d'Angleterre aralt
indiqué que le temps était beau dans les principaux districts i^ricoles,
à Test et au nord de Manchester.
7. Le professeur américain Espy, très-connu par ses recherches
sur la théorie des ouragans, propose de rendre ses efforts plus effi-
caces encore par l'adjonction du télégraphe électrique. Ses recherches
antérieures Tout conduit à penser que par ce moyen on recevrait
assez à temps l'annonce de la formation d'une trombe pour qu'on put
prendre quelques mesures préventives utiles.
8. Le premier message du gouverneur Young à la législature de
Nevir-Yoïk a été transmis d'Albauy à New-York en trois heures. 11
contenait 5,000 mots, ou 25,000 lettres; le télégraphe donnait donc
réellement 83 lettres par minute, le double de ce qui avait été promis
par M. Morse.
9. Le télégraphe de marine avait signalé l'apparition du steamer le
Camiria, alors qu'il était encore à 40 milles du port de Boston, et
ce navire n'était pas encore entré dans le port, que déjà on avait fait
connaître son arrivée à Springfield^ à Hartford, à New-Haven, à New-
York, à Philadelphie, à Baltimore, à Washington, au moyen du télé-
graphe électrique.
10. John Bull, qui ne recule devant aucune idée bizarre, propose
de lier entre elles, par un système de télégraphie électrique, les di-
verses chaires des principales églises d'Angleterre, de telle sorte qoe
ic sermon prononcé à Londres ou ailleurs, par un prédicateur célèbre,
puisse être reproduit partout instantanément.
il. On a proposé, en Angleterre et en Amérique, d'unir par on
système de communications électro*téIégraphiques les différentes ca-
sernes de pompiers ; les incendies seraient ainsi beaucoup pins effica-
cement combattus.
12. Lors des troubles de Pbilac^elphie, dans Télé de 1843 , de dé-
SERVICES RENDUS. — CORRESPONDANCE. &40
pêches cachetées furent enroyc^cs par le major de Philadelphie au
président des États-Unis. A l'arrivée du courrier h Baltimore, le
contenu des dépêches transpira; et pendant qu'un train spécial se
préparait pour le départ du courrier , le télégraphe transmit à Was-
hington les nouvelles et prévint la compagnie du chemin de fer de
suspendre tout départ de Washington , pour hâter la venue du cour-
rier. Tout fut compris et exécuté. La voie fut libre pour le train spé-
cial ; et le président et le cabinet , réunis en conseil, furent prévenus
de l'arrivée de dépêches importantes et de la nature de ces dépêches.
Aussi, à l'arrivée du courrier, la réponse était-elle prête.
i 3. Pendant Taffreuse tourmente du 5 décembre , par une nuit
noire, la pluie tombant à torrents et le vent soufflant avec rage, c'é-
tait quelque chose d'extraordinaire et de mystérieux que de voir une
société tout autour d'une table , à Washington , dans une chambré
chaude et retirée, jouer aux échecs, dans une pareille nuit, avec une
société établie à Baltimore, sans s'occuper des ténèbres, de la pluie
et du vent.
ih. Un négociant de New- York adresse à la Nouvelle-Orléans une
communication commerciale ainsi conçue :
Ifew-Yorky le 31 décembre.
Achetez 25 balles de coton à 9 cent, par livre sterling, et 300 ba-
rils de porc à 8 cent, par livre sterl.
Ainsi, le télégraphe peut donner les moyens, en quelques minutes,
de conclure une affaire qui demande maintenant quatre ou cinq se-
maines pour être terminée.
1 5. £n mars dernier, le chef de gare d'Amiens prévint le directeur
du télégraphe qu'une pauvre femme avait laissé dans un wagon de
troisième classe un panier renfermant toute sa fortune (2,500 fr. en-
viron). Le train parti pour Arras devait y arriver dans 15 minutes et
ne séjourner que 5 minutes.
La dépêche fut comprise et remise au chef de gare d' Arras avant
l'arrivée du convoi. Le panier fut retrouvé, et la nouvelle en parvint
k Amiens au moment où le train partait pour Lille.
16. Au mois de janvier 18A4, un assassinat fut commis à Salt-nill,
et l'assassin , s'étant rendu immédiatement à Slough , y prit une place
pour Londres dans le convoi du chemin de fer qui passait à 7 heures
42 minutes du soir.
550 . TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
La police , avertie du crime , <îtait déjà à la poursuite du coupable.
Elle arriva à Slough presque au moment où le convoi devait arriver
à Londres. Mais le télégraphe électrique fonctionnait Aussitôt oa
envoya h Paddlngton le dépêche suivante : «Un meurtre vient d'être
commis à Salt-Hill. L'individu soupçonné d*ôtre l'auteur de ce crime
a été vu prenant un billet de voiture de première classe* » Trois mi-
nutes après I la réponse suivante arrivait à Slough : a Le convoi vieot
d'arriver : un individu répondant sous tous les rapports au signale-
ment donné par le télégraphe est sorti du compartiment déagoé.
Il est arrêté. »
!?• Il y a peu de temps^ un convoi du chemin de fer avait apporté,
à Norwichf la nouvelle de la chute du pont suspendu de Yannouth.
Qi'on.jugo de l'inquiétude et de l'effroi des habitants; ils avaient
presque tous leurs enfants en pension à Yarmouth* Ils coururent ca
foule à la station du chemin de fer i demandant à grands cris des
nouvelles de leurs enfants. « Tous les enfants sont sauvés» « dit k
télégraphe électrique.
18. Le télégraphe électro-magnétique établi entre Baltimore et
Washington a donné des résultats qui dépassent toutes les espérances
depuis que cette voie de communication a été placée aux mains de
Fadministralion des postes. Au moyen du télégraphe, on transmet
continuellement la cocreqiMHidance entre les marchands de deux villes.
Il arrive fréquemment que des ordres reçus ici pour Washington, i
une heure de l'après-midi» sont exécutés de suite» et que les mar-
chandises emballées sont prêtes à partir par le convoi de trois heurest
ou encore qae de petits paquets demandés à quatre heures et demie
sont expédiés par le convoi de cinq heures » qui arrive à Wasbiogion
à sept heures et demie. Il y a entre Baltimore et W^ashington ooe
distance de 75 milles anglais » environ vingt-cinq lieues.
19. Le il décembre 18i^9, dit M. Walker, au grand étonnement
des habitants de Paris, trois individus vinrent à la Bourse à ooe
heure et demie , avec 150 exemplaires du Times ^ imprimés i Loq«
dres le matin du même jour ; et non-seulement le Times contenait
les nouvelles de Paris de la veille au matin , mais encore les cours de
fermeture de la Bourse de la veille au soir. Le télégraphe élecU'ique
contribua pour beaucoup à la réalisation de ce fait. A une heure
huit minutes, la dépêche de 321 mots, et le cours de la Bourse, équi-
valant à 55 mois, nous furent remis à Douvres par la malle ordinaire
SERVICES RENDUS. — CORRESPONDANCE. 564
âeCibi& Ed trente-deax minutes ^ c'est-à^irq juste k une btmr^
quarante minutes, nous remettions copie correcte de ces documents
au bureau du Time$ « à Londres» La dépêche nous occupa dix-huit
minutes, te qui fait dix-iept mots | par minute; le cours de la Bourse
nous prit deux minutes seulement. Il est Tirai que presque tout le
cours était transmis k l'atance , puisqu'il n'f avait de nouveau que les
fluctuations du jour. De lait, les mots se lisaient plus Vite que Técrî^
vain de Londres ne pouvait les écrire convenftblementi
30. Les services rendus au public par le télégraphe électrique i
pendant les différentes phases de la dernière révolution française i
furent très^rands. Les premières nouvelles de cet événement arri-»
tarent en Angleterre par un bateau pilote i et furent immédiatenleat
transmises k la métr^oloi A pattir de ce moment, jour par jour» el
pour ainsi dire minute par minute , un flot continu de correspon*
dances arrivait à Londres par le fil magique. Pendant que le commië*
saire et les directeurs des chemins de fer étaient nuit et jour k la
station télégraphique de Londres, afin de procurer foutes les faeilités
possiUes de renseignements exacu au gouvernement, k la presse et au
pabliOi dans ce Inoment de surexcitation, le directeur des télégraphes
s'était installé sur la côte» adx stations de Douvres et de Follist6ue«
pour recevoir lès avis et les transmettre k Loudres< De cette façon «
chaque scène successive de la révolution , aussi bien que son effet sur
les autres contrées continentales, ari^ivaient instantanément k Londres
par la ligne télégraphiques ce qui permit de prendre beaucoup de
diqiositiobs importantes aux villes de la côte intéressées dans ces éi é«
nements.
Toute la semaine, le temps fut humide» orageux» et aussi défavo-»
raUe que pesrible k la marche d'un télégraphe ; de plbs , les fils de
gdtta-peréha n'étaient pas encore posés dans les tunnels; on était
précisément occupé k installer, quand les premières nouvelles arri^
vèrent, uile partie des fils du viaduc dans les jardins du Bermondsey $
et cependant aucun retard, aucune erreur, aucune omission n'eurent
lieu. Toutes les dépêches qui furent confiées au télégraphe suivirent
le fil en toute sûreté et arrivèrent k leur destinaiion.
21. Le courrier envoyé de Paris vers midi apporte en Angleterre
les dépêches contenant les dernières nouvelles , destinées k paraître
dans le journal du matin. A cet effet , il faut qu'une copie en soit re-
mise k l'éditeur de Londres vers trois heures du matin. Les dépêches
552 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTH1QU£.
gous parviennent à Pouvres peu après Tarrivée du paquebot, qui esl
subordonnée au vent et i la marée L'employé de service à Douvres,
après avoir jeté un coup d*œii rapide sur le manuscrit et avoir re-
connu que tout lui était facilement intelligibie» s'adresse à Londres et
commence la transmission. La nature de ces dépêches peut se voir
journellement dans le journal anglais le Times. La variété des noa-
velles et les changements continuels des noms et des places montrent
bien les ressources qu'offre maintenant le télégraphe électrique. L'em-
ployé, qui est tout seul, met le papier devant lui, bien au jour, s'as-
sied à l'instrument, et donne la dépêche, lettre par lettre et mot par
mot, il son correspondant de Londres; et quoique l'œil aille vivement
de la copie manuscrite à l'instrument télégraphique , qui occupe ses
deux mains, il est rarement obligé de s'interrompre et ne commet
presque jamais d'erreur; et cependant, en raison de l'extrême limite
de temps qu'il a pour compléter toute son opération, il ne peut pas,
comme le compositeur d'imprimerie, carrigtr sa copie. A Londres,
il y a deux employés à la besogne : on qui lit les signes à mesore
quMls arrivent , et un autre qui les écrit Ils ept préparé d'avance
leurs livres et leurs papiers; et, aussitôt que le signal d'ayertissemeol
est donné , l'écrivain se met devant son livre-journal, et le lecteur loi
transmet distinctement , un à un , les mots qui arrivent ; en même
temps , un commissionnaire est allé chercher un cabriolet qoi se
trouve aussi tout prêt Quand la dépêche est terminée , l'employé qui
l'a reçue lit le manuscrit de l'autre pour voir s'il ne s'est pas trompé.
L'heure et la minute sont notées au commencement et à la fin; oo
signe une copie qu'on envoie cachetée à sa destination ; la transcrip*
tion sur le journal reste comme copie de bureau, et comme mot à mot
authentique de la dépêche transmise. La copie et l'original se retroa-
vent ensemble au bureau central de Tonbridgc , de bonne heure, et
sont comparés. Quand le travail est fini et la dépêche envoyée à sa
destination, les employés comptent le nombre de mots et le nombre
de minutes, et en font la moyenne par minute. Ordinairement oa
trouve de douze à quinze mots par minute ; il est même très-ordinaire
d'avoir dix-sept ou dix-huit mots par minute, et même vingt En fait,
quand tout va bien et que l'isolement est bon , on peut compter
sur dix-sept ou dix-huit mots. La liste suivante de dix-sept dépêches
qui ont été transmises dans une semaine du mois d'août 18A9 p^(
servir de document :
SERVICES RENDUS. -* CHEMINS DE FER. t^t
86& mois.
13 i mois
par minute.
166 —
«i
—
883 —
14 i
—
kbl —
17 i
—
101 —
20 i
—
288 —
17
274 -
15 i
—
166 —
15 f
—
102 —
12 1
—
884 —
17 i
—
75 —
18 i
—
« Cette rapidité est si grande, ajoute M. Walker, qae Ton pourrait
facilement réduire les prix de transmission par le télégraphe élec-
trique au point de faire concurrence à la poste aux lettres, et d'obte«
nir ainsi une grande augmentation de besogne. Mais je ne crois pas
qu'un tel état de choses soit à souhaiter, car notre spécialité en souf-
frirait : chacun aurait à attendre jusqu'à ce que le message d'un
autre fût parti, et le télégraphe, au lieu d'être en général libre quand
on en a besoin , ou du moins de ne pas faire perdre trop de temps à
ses clients toujours pressés, serait toujours occupé, et il faudrait tant
de temps aux messages pour que leur tour de partir arrivât, que l'ob-
jet essentiel du télégraphe serait manqué. •
SERTICES RENDUS AUX CHEMINS DE FER PAR LE TÉLÉGRAPHE
ÉLECTRIQUE.
« La télégraphie électrique , dit M. Walker, est grandement rede-
vable aux chemins de fer, du moins pour la main amicale qu'ils lui
ont tendue et pour la protection qu'ils lui ont donnée : il est de fait
que, sans eux, l'iuTention serait restée longtemps \ l'état de con-
ception sans application ; ils lui ont donné des sentiers tout frayés
qui lui ont permis de mettre sa valeur en évidence. Aussi l'enfant
n'a pas été ingrat envers son père nourricier : il a rendu dix fois plus
qu'il n'avait reçu. Les paisibles poteaux et les conducteurs silencieux,
le zinc et le vitriol, le cuivre, l'ivoire, la poterie elle gutta-percha
entrent pour une plus grande part dans l'économie d'un chemin de
fer que ne peuvent le supposer les actionnaires.
tti TÉLAGBAPHIE ÉLEOTRIQUE. '
» Pour avoir uag idée des serTices que peut rendre cette invention
aux chemins de fer, prenez le travail fait à la station de Tonbridge
pendant les trois mois d'août, septembre et octobre I8/18. En s'en
rapportant au livre des messages, où H est d'habitude d'inscrire
toutes les communications, on voit qu'il est passé dans cet intervalle
plus de qiMtrc mille messages , que j'ai soigneusement classés comme
suit:
IBCiMgM.
l"" Concernant les trains ordinakes 1,468
2» — trains spéciauk 429
3* — voilures et différents ustensiles. . 795
40 _ employés de la compagnie. ... 607
5° — machines. • » . « , . 150
6* — divers sujets. . ... . * 162
l'* Messages adressés à d'autres stations. ... (i99
Total 4,110
» Il serait trop long de faire Tanaly w ooapldte de ces sept groupe t le
lecteur peut bien s'imaginer que» dans ce qui concerne les «taToii,
tout ce qui touche à la marche ou à la sAreié d'taa traiti a été miUe
fois l'objet des signaux télégraphiques 1 et cela depuis l'inetant de na
départ jusqu'à ce qu'il ait atteint le but de son voyage » annonçant n
marche et son arrivée d'une manière aussi distincte et aussi palpibie
aux yeux de l'esprit que si on le voyait réellement passer avec ses
propres yeux. C'est si vrai que nous sommes habitués à dire :je vais
passer le convoi i tel ou tel endroit, quand, en réalité, nous ne
voyons que le signai Ulégraphique. Si les trains sont en relarf,
la cause en est connue; s'ils eont en détresse 1 ils ont bientôt dn se-
cours; s'ils sont pressés et s'ils ne vont que lentement* ils demaa-
dent du renfort qu'on leur envoie ou qu'on leur prépare; s'il 7 a
quelque chose d'extraordinaire sur la ligne» ils en sont prévenus» et
par conséquent mis à l'abri de tout embarras; s'ils sont arrêtés fiate
de pouvoir marchcri on n'a plus besoin d'envoyer une machine à la
découverte : quelques déviations d'aiguille donnent tous les nnsei-
gnements nécessaires.
» Les trains spéciaux ne peuvent être réellement spéciaux qas
sur un chemin de fer ayant un télégraphe. Mon idée d'un tel tnûa csl
qu'on puii^se l'avoir à souhait, et que le ehemitvêoit tUn defaat
SERVICES RENDUS. — CHEMIK8 DE FER. &6ft
lui Sur on chemin de fer comme celui du Sud-Est , qui est la grande
Toie entre le continent et l'empire britanoiquei des courtiers, comme,
cela arrive i peuvent débarquer à toute heure , sans qu'on en soit nul*
lement STerti « et atoir besoin de se rendre immédiatement à Londreai.
Que le bateau à vapeur arrive k Folkstone avec dea dépêches pour les
journaot du matin , et pleines de grands événements nooveaui qui aà
rapportent k la guerre ou aux apparences de guerre » aux trtaes qui
chancellent ou aux couronnes qui tombent, circonstances qui n'étaient
pas rares dans Tannée 18A8> le courrier ne doit pas redouter de man*
quer le train » ni craindre d'arriver trop lard k Londres pour la pre*
tniire éditiont S'il ne trouve pas de machine k Folkstone « le télé*
graphe lui en aura bientôt fait venir une d'oft il s*en trouve en réser? e ;
mais non^seulement cela , il fera encore tenir la voie libre devant lui,
en prévenant k temps le train qui le précède de se ranger pour qu'il
passe. Sur une Ugne comme celle-ci , le voyageur qui se trouve daAi
le train en avant n'a pas k craindre qii'une machine impétueuse » por-
tant avec elle la destruction et la mort » s'élance subitement sur lui.
Les conducteurs de son nrain sont avertis par le télégraphe de ee qui
vient derrière! ils savent l'heure et l'endroit où il fiiudra se raiifer
pour déblayer le chemin» Plus de quatre cente signaux en trois raoia
prouvent combien on peut régttlariseï^ la course des trains spéciaux
et contribuer au confortable des voyageurs par les télégraphes»
• Une somme donnée de travail s'accomplit avec un moindre
fonds de roulement sur un chemin de fer k télégraphe bien établi que
partout ailleurs; on y dépense beaucoup moins de travail k parcourir
inutilement la ligne. Cette économie produite par le télégraphe esl
grande. Journellement et presque k tout moment » les stations ont des
besoins unpré? us de voilures ou d'autres objets que peuvent leur pro«
curer d'autres stations averties par le télégraphe » qui est utt moyen
bien moins dispendieux que tout autrci Dans l'espace de trois mois «
il a été récemment fait environ mille demandes de voilures et autres
objets. L'urgence ou l'opportunité de ces demandes esl parfois singu^
lière. A une petite station, dite Headcorn , il arriva inopinément une
quantité de houblon du voisinage; il n'y avait ni trucks^ ni bâches*
les derilières venaient justement d'être renvoyées; le temps était muh
bre et menaçant » de grosses gouttes commençaient k tomber ; le ma*
gasin et les tentes éuieut pleins. On fit savoir l'embarras dans lequel
on se trouvait k Ashford, eans résulut; k Cantorbéry, presque en
556 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
vaio; è Tbnbrictg[e , qui ne put envoyer que quelques trucks, mais
sans bâches pour les couvrir; au dépôt enfin , d*oA Ton envoya tout
<rè qu'il failaic. Si toutes ces allées et venues s'étaient faites par lettres,
envoyées pair un train, le mal aurait été fait quand les objets destinés
à l'éviter seraient arrivés; car la lettre aurait d'abord été adressée è
Tadministration générale, à Londres, où elle serait probaUement
restée jus<}u'an départ du train pour une des stations, Gantorbéry, par
exemple , où l'employé sait , par les rapports de mouvements, que la
objets demandés se trouvent. Â Gantorbéry, l'objet aurait pn se trouver
occupé, ou même, en supposant qu'on pût le prêter, on n'aurait pas
eu immédiatement à sa disposition les moyens de l'envoyer.
• Outre les messages indiquant les besoins journaliers, on a encore
la ressource de donner au chef du dépôt un rapport de tontes les sta-
tions , lui indiquant , tous les matins , ce qui se trouve dans chacune
d'eUes*
» Plus de six cents messages , en trois mois , entre l'administralloo,
les directions et les subordonnés, prouvent assez l'espèce d'omnipré-
sence que peut donner le télégraphe à une direction de chemin de fer.
Il lui épargne de longues heures d'attente , lui évite des voyage?, des
allées et venues qu'il faudrait faire , et lui abrège ainsi bien des in-
quiétudes. Il résulte beaucoup de confiance dans le service de ce que
l'administration poisse donner les instructions inopinément néces-
saires , et être toujours consultée , au besoin , par ses employés de
toutes les parties de la ligne.
» Nous avons déjà vu que le télégraphe communique la situation
des trains qui sont dans l'embarras aux stations pourvues de locomo-
tives disponibles ; il règle aussi l'envoi des machines , quand il arrire
un accident qui nécessite un nouveau renfort , ou quand on a besoin
de provisions extraordinaires. Mais l'économie la plus importante qne
peut procurer le télégraphe est la réduction du nombre des condac^
teurs de machines. Il y avait ici deux stations , et peut-être trois, qui
avaient d'abord des conducteurs et qui maintenant n'en ont plus;
quand il faut des machines , on se les procure par le télégraphe. Sur
une partie de la ligne encore sans télégraphe, on pourrait supprimer
un conducteur si le télégraphe y était. {Maintenant, comme Ventru-
tien el ies gages pour une simple machine coûtent par semaine
une somme ptus eonsidéraéie que celle qu'il faudrait payer à tauu
une division de commis de télégraphe , si l'on supprimait seules
SERVICES REKDUS. — CHEMINS DE FER. &«?
ment ane machine, et par conséquent les mécaniciens et les oorrien
employés aux réparations et au maintien de la ligne en bon état , il
résulterait de celte comparaison une grande différence à Favanuge dn
télégraphe.
• Dans le journal The Times du jour où j'écris ceci se trouve
la preuve de Tétat auquel un train peut se trouver réduit quand il est
dépourvu de l'aide d'un télégraphe. Une personne avait passé la journée
à un établissement de bains > et , aiasi que beaucoup d'autres , y était
restée jusqu'au «dernier convoi.» Le train arrivé, quand tout le
monde fut placé, vingt-sept voitures étaient remplies. La machine
allait facilement avant cette surcharge ; mais alors elle n'avança plus
que péniblement « Nous allions, écrit-on , un train de limaçon , nous
arrêtant comme d'habitude aux diverses stations avant que d'arrivé
au milieu du grand tunnel , où nous nous arrêtâmes tout à fait , et où
nous restâmes presque suffoqués par la vapeur et la fumée durant
trente-cinq minutes , au milieu des cris des femmes des secondes et
des troisièmes, qui étaient dans une obscurité complète... » La posi-
tion n'était assurément pas très-plaisante , et l'on se demandait , avec
raison, « si le train était trop considérable pour une machine, pour-
quoi ne pas en avoir mis deux? » Uais on ne pouvait pas alors en de*
mander une autre. Le conducteur aurait sans doute dû voir que le
nombre de voyageurs était trop considérable pour sa machine , mais
il n'avait aucun moyen à sa disposition , il fallait donc lâcher de faire
.de son mieux ou laisser une partie des voyageurs , et cela parce qu'il
n*y avait pas de télégraphe pour demander de l'aide.
» Comme contre-partie de ce qui précède , on peut citer le fak
suivant : Une des institutions charitables de Londres donna aux en-
fants une récréation à Tunbridge TVells : ils occupèrent tout un grand
convoi spécial. La machine qui conduisait le train partant de Londres
n'aurait pas pu monter la pente de l'embranchement qui quitte à Ton-
bridge la ligne principale ; et la machine de relais était occupée d'un
autre côté. A l'instant le télégraphe ordonna à la machine de Tun-
bridge Wells de venir, et elle se trouvait à la jonction avant la machine
elle-même qui en avait besoin. Je pourrais remplir ce livre d'anecdotes
semblables.
» Le jour du nouvel an 1850, le télégraphe prévint une caUstrophe
dont la seule pensée glace d'épouvante. Un train vide s'étant choqué
à Gravcsend , le conducteur fut jeté hors de la locomotive , et celle-ci
t58 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
coûiiDoa à courir \ grande viterae vers Londres. Avis fut înmédiate-
ment donné à Londres et an antres stations» et pendant que la ligDe
était libre , une machine et d'autres dispositions se préparaient pour
recevoir la fuyarde. 0*un antre côté le directeur partit avec une ma-
chine sur la ligne ; manœuvra de manière à laisser passer Pautre , pais
à se mettre en chasse après eHe sur la même ligne » et le condocteor
de sa Ipeomotivè s*étant emparé de la fugitive, tout danger disparut
ûonie stations furent traversées sans accident : la machine pana i
Veoiwieh eir faisant quinise milles à l'heure ; elle était enriron è deoi
milles de Londres quand on l'arrêta. On peut dire que si l'on n'avait pas
^ti averti de son arrivée , le montant du dommage qu'elle aurait caosé
aurait équivalu k la dépense de toute la ligne télégraphique. Le télé-
graphe a ainsi payé , ou en grande partie , son installation. Quelques
mois auparavant , une machine partit de New-Crou vers Londres :
la compagnie de Brightoq n'ayant pas de télégraphe, il ne fut pK
poaaihle d'avertir de son approche > beupensement la plate-forme
d'arrivée était libre , la machine poussa devant elle In tampon fiie, et
renversa, avec une violence effrayante, le mur du bureau des bagages. •
AI, Coocke, Tassocié infatigable de M. Wheatstone, a publié sous
ce titre lbs Voies de fer têlégraphiqubs, ou /es Lignes de fit
à voie unifue técommandéeê sous ie triple rapport de ta i<l-
reté^ de V économie , et du ira fie étendu qu'eites peuvent ae-
fuérir avec ie êeeoure et te eontrdte du télégraphe éieetrique,
u\\$ brochure importante que nous analyserons rapidement; nous
mettrons ainsi mieux en évidence les services que les chemins de fer
peuvent attendre des télégraphes électriques.
Le but que l'auteur veut atteindre est exprimé dans ces quelques
mots I
i" Arriver I écarter des chemins de fer les dangers qu'ils prCses-
lent , et donner au trafic dont ils sent l'instrument toute la per-
fection, la rapidité et l'étendue possibles 5 et cela par des moyens
qui ne eoôtent guère plus que les moyens actuels. 9* Combattre effi-
cacement les objections faites contre les chemins ft simple voie, es
leur assurant la sûreté et la facilité de parcours que l'on n'a obteaues
jusqu'ici que sur les chemins à double vole.
On peut admettre que la sécurité et lo trafic ont atteint, sur te
grandes lignes anglaises, toute la perfection I laquelle des moyens
d'ordre ordinaire permettaient d'aspirer; que si la vigilance et b
SERVICES RENDUS. -. CHEMIlfg DE FER. t59
poDetoalité qol doivent présider aux départe et aox arrivéeè des con^
vms sont ce qu'elles peuvent, ce qu'elles doWeiU être, les catastro-
phes seront presque impossibles , la circulation des transports ne lais-
sera rien à désirer.
Or» cette vigilance et cette ponctualité d'ailleurs seraient grande-
ment accrues , évidemment, si l*on se trouvait en état de voir en un
moment, d*un seul coup d'œil, l'ensemble de tous les convois, le Heu
que chacun d*eui occupe sur la ligne, \ un Instant quelconque; alors
la chance d'une collision serait la plus petite possible. Si le moyen
par lequel on réalisera cette vue simultanée d^une longue voie de fer
n'eniratne que des dépenses mim'mes, les admlnistraiions des chemins
de fer devront au public, et se devront à elles-mêmes de le mettre en
lisage, tant pour entourer de toutes lès sécurités'possibles la vie des
voyageurs, que pour éloigner è jamais ces terreurs paniques qui nui*
sent plus qu'on ne pense aui interdis des compagnies.
Nécessaires même pour les chemins I double voie , ces avantages
sont requis beausoup plus Impérieusement encore pour les parcours
où , à cause des difficultés du terrain et des limites restreintes du
traflc , il devient impossible d'établir une double vole sans compro-
mettre le succès de l'entreprise au point de vue financier; il arrive
chaque jour qu'on soit obligé de construire des chemins de fer à voie
unique, comme prolongement surtout des lignes principales.
Mais par quel moyen arrivera -t-on à réaliser cette sécurité absolue f
Une voiture ordinaire chemine avec sArelé sur une route, même
étroite ; car si une seconde voiture veut la devancer, elle peut s'ar-
rêter brusquement pour faire place , et eHe peut prendre h droite ou
à gaucho pour éviter l'équipage qui vient h elle de front. Il n'en est
pas ainsi d'un convoi sur les chemins de fer ; la vitesse excessive , le
peu d'adhérence des roues I la voie, et surtout l'impossibilité absolue
de quitter la ligne droite qu'il suit exigent que le conducteur de la
loeomotive soit averti longtemps d'avance de Tarrivée des trains qui
précèdent ou qui suivent, afin qu'il puisse épuiser peu \ peu, par Tac-
tien renversée de la vapeur et la pression des freins , h vitesse ac*
quise de son convoi.-
Cette inflexiblliié de la progression sur les voles de fer entraîne,
par sa nature même , la possibilité d'une collision. On cherche à l'é-
viter sur les chemins h double voie, en faisant en sorte que deux con-
vois ne se rencontrent jamais sur une même voie ; sur les autres.
ftfiQ TÉLÉQBAPHIE ÉLECTRIQUE.
eo inetunt eotre les départs un imervalle de temps soffisaat; nuis
unç foule dQ cirçojisMmees, qu'il serait trop long d'énninérer, déîoiieat
les précautions les plus minutieuses , et de nouTeaux accidents Tien-
nent prouver chaque jour l'Inefficacité des moyens actuels. Et cepea-
dvùU comme le disait la commission de| chemins de fer de la Chambre
des communes en Angleterre : Ce qu'il faut dans les chemins de fer,
c'est 9 non pas une sécurité relative» mais une sécurité absolue; le
public est en droit d'exiger le plus haut degré possible de sûreté, et
l'on serait mal venu à lui dire qu'il n'a pas le droit de se plaindre,
sous prétexte que de fait, les accidents sur les voies de fer ne surpas-
sent , ni en nombre , ni en gravité , les accidents Inhérents aux rootes
ordinaires.
Ces quelques réflexions prouvent assez qu'il fallait nécessairement
établir sur les voies de fer d'autres régulateurs que les chronomètres
et la prudence du mécanicien; aussi, presque dès l'origine , on eut
recours à des procédés télégraphiques pour signaler les convois à la
plus grande distance possible, et indiquer aux conducteurs l'état ac-
tuel de la voie.
Mais la télégraphie électrique pouvait seule remplir partaitement le
but; l'électricité , qui se meut avec une vitesse infiniment supérieure
è celle des chemins de fer, pouvait seule , en devançant les convois
par bonds immenses, assigner à chaque instant leur position et la ra-
pidité de leur marche. Seule , quelque petit que soit l'intervalle da
deux stations, elle peut signaler à temps la présence d'un convoi dans
cet intervalle; de telle sorte qu'un autre convoi , prévenu de cette
présence, s'arrête à la station et attende le passage du premier convoi.
De cette manière, toute collision, toute rencontre devient impossible,
même sur un chemin à simple voie.
Pour mieux faire comprendre cette vérité essentielle , dévek^HMWS
avec quelques détails le plan d'un chemin de fer à simple voie, mais
avec la télégraphie électrique. M* Coocke prend pour application de
son système le chemin de fer connu en Angleterre sons le nom de
Midland-Counties-Railway , qui se relie au chemin de Londres k
Birmingham, ainsi qo*à plusieurs autres chemins de fer du nord; et
qui, soit par la masse de ses transports, et le nombre de ses embran-
chements, présente un service particulier d'une excessive irrégularité.
Le premier pas à faire pour simplifier et régulariser autant que pos-
sible Texploitaiion d'un chemin de fer, c'est de le partager en sections
SERVICES RENDUS. — CHEAIIXS DE FER. 56t
de cinq à huit lieues, et d'établir sur chaque section des stations sé-^
parées entre elles par des distances d'une ï deux lieues : c*est ce qui
a lieu de fait sur la plupart des chemins actuels. Le chemin de fer de
Midland-Counties a à peu près 50 milles de longueur, et il est na-
turellement partagé en trois grandes sections : la section nord de
Derby à Longborough a 17 milles , la section moyenne de Longbo-
rough à Leicester a 13 milles ; la section sud de Leicester à Rugby
est de 20 milles. La section nord est partagée par les stations actuelles
en trois sous-sections ; la section du milieu en trois ; la section sud
aurait cinq divisions , si Ton ajoutait , comme il est nécessaire , une
station spéciale d*évitement entre Ullesirope et Rugby. Chacune des
trois grandes sections, quoique liée étroitement aux deux autres, peut
être considérée en elle-même comme un chemin de fer spécial. Cela
posé, voici ce que devra être l'ensemble complet de télégraphie élec-
trique appliqué à cette ligne, en admettant que l'élément de chaque
appareil, soit, comme à Blackwall une simple aiguille déviée à droite
ou à gauche par le passage du courant, et un timbre ou alarme.
Section du nord. — De Derby à Longborough : chacune des cinq
stations. Derby, Borrowast, Sawley, Kegworth, Longborough, est
pourvue d'un appareil télégraphique composé de cinq aiguilles in-
scrites sous les noms de ces mêmes stations et d'un timbre ou réveil :
si l'on incline Tune quelconque des manivelles à droite ou à gauche,
c'est-à-dire si l'une quelconque des aiguilles est déviée à droite ou à
gancbe, toutes les aiguilles portant le même nom de station sont
déviées de la même manière.
Section du miiieu, — De Longbboroug à Leicester : en outre
de l'appareil à cinq aiguilles que nous y avons déjà placé , Longhbo-
rough reçoit et partage avec chacune des trois autres stations , Sileby,
Syston , Leicester, un nouvel appareil à quatre aiguilles , portant les
noms des stations Longhboroogh , Sileby, Syston , Leicester, et un
alarme: ici, comme précédemment, comme toujours, les aiguilles
de même nom s'inclinent toutes dans le même sens.
Section du $ud. — De Leicester à Rugby : en outre de l'appareil
à quatre aiguilles dont elle est déjà pourvue , la station de Leicester
reçoit, avec chacune des cinq autres stations, ^igston, Brooghtou,
Ullestrope, Siding et Rugby, un nouvel appareil de cinq aiguilles
portant les noms des stations de la section et un alarme. £n général
donc, chaque sution est pourvue d'un appareil à autant d'aiguilles
36
562 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
qa*il y a de stations dans la section dont elle lait partie , i l'exception
de la première et de la dernière station de toute section intermédiaire
qui sont pourvues de deux appareils ayant l'un autant d'aiguilles qu'il
y a de stations dans la section qui précède , l'autre autant d'aigaillei
qu'il y a de stations dans la section qui suit ; et toutes les aiguilles qui,
sur la ligne , portent un même nom , liées entre elles par un mèm
fil , déviées par un même courant , sont constamment parallèles et di-
rigées dans le même sens, verticalement, à droite ou k gauche.
Si l'un des gardiens du télégraphe, celui de Lohghboroug. pir
exemple, a besoin de correspondre avec un autre gardien, celui de
Lcicester, par exemple, il n'emploie que sa propre aiguille et celle
de son correspondant, S*il veut agir sur le télégraphe de son corres-
pondant , il fait d'abord sonner le timbre d'alarme ; puis , en même
temps qu'il donne un signal , il annonce d'où vient le signal. Après ces
préliminaires, les deux employés correspondent l'un avec l'autre lo
moyen de leurs deux aiguilles, comme ils k feraient avec un seul ap-
pareil à deux aiguilles, c'est-à-dire qu'ils peuvent se transmettre
toute espèce de dépêches. Les doubles appareils , placés aux stations
extrêmes des sections intermédiaires, fournissent évidemment le moyea
de transmettre à toute l'étendue de la ligne une nouvelle qui • sansceh,
ne circulerait que dans la section.
Voyons maintenant comment , après cette installation facile d'ap«
pareils télégraphiques, on pourra diriger parfutemement la marche
des convois sur le chemin.de fen Suivons, par exemple, dansu
marche, un extra-train , un train inattendu , en dehors du service ha-
bituel » et qui doit aller de Derby à Rugby. Quelques minutes avant
que le train sorte de Derby, le surveillant fait sonner le timbre d'a-
larme jde Borrowash. Pnis» tournant vers la gauche la mauivellede
Derby , il fait dévier vers hi droite toutes les aiguilles qui portent lor
la section le nom de Derby ; il fait ainsi connaître au sorveillaot de
Borowash , et aux surveillants de toutes les autres stations, qu'un tnia
sur le point de partir attend seulement que la voie soit libre. Si la
voie est libre en eflet, le gardien de Borrowash , en tournant h son
tour sa manivelle à gauche, fait déviera droite toutes les aiguilles qui
portent le nom de sa station ; cette correspondance est l'affaire d'un
clin d'œil. Quand tout est prêt , le surveillant donne l'ordre do dé-
part , et aussitôt que le train se met en mouTement , il ramène sa on-
nivelleet par suite son aiguille à la position verticale; et toutes les
SERVICES RENDUS. — CHEMINS DE FER. 568
aigaillet Derby de la seclioo , en revenant & cette môme position , in-
diquent qu*un train , parti de Derby » se trouve entre Derby et Bor-
rowaab* Par cette annonce anticipée , le gardien de Sawley est en me-
sure de transmettre au gardien de Borrowash le signal Himug,
fnarehêz ^ pont que celnici puisse indiquer au train qui s'approche
que la voie est libre et qu'il peut poursuÎTre sa route. Comme la
disunce entre Derby et Borrowash est de quatre milles, le train met
ï peu près huit minutes à la franchir; et ces huit minutes sont un
espace de temps suffisant pour qu'en cas de négligence du gardien
de Sawley , le gardien de Borrowash poisse exciter son attention en
sonnant sa cloche d'alarme, lui demander si la voie est libre, et rece-
voir la réponse avant l'arrivée du convoi. Bientôt on voit le train arri-
ver à Borrowash ; s'il ne doit pas s'arrêter à cette station, on donne
au conducteur le signe ordinaire de continuer sa route. En même
temps, le gardien du télégraphe ramène sa manivelle h h position
verticale, toutes les aiguilles Borrowash redeviennent verticales et
annoncent qu'un train en marche sort de Borrowash et se trouve sur
la route de Sawley : on continue de la même manière , tant que la
route est libre.
Avant que le train atteigne la dernière station de la section nord ,
on signal, parti de Longhborough vers Leicester, annonce & toute la
section du milieu qu'un convoi va partir tout k l'heure; comme Lei-
cester reçoit , en même temps que Longhborough , la nouvelle de
l'arrivée d'un convoi , et que les deux arrivées sont séparées par l'in-
tervalle d'une demi-heure au moins, on a, comme on le comprend
facilement, tout le temps nécessaire pour ranger les wagons de ba-
gage, qui pourraient se trouver sur la voie. Les surveillants de la sec-
tion ont aussi le temps de déterminer le lieu où les convois , qui vont
au-devant l'un de l'autre, doivent. s'éviter mutuellement. Pour procé-
der dans ce cas avec régularité, on doit à l'arrivée du convoi dans la
Station intermédiaire flxer sur la feuille de route la station & laquelle
il doit d'abord s'arrêter , pour attendre que l'autre soit passé : quand
le choix est fixé , on expédie par le télégraphe à la station dont il s'a-
git l'ordre de s'arrêter. Si par un accident quelconque l'un ou l'autre
des convois était en retard, on modifierait par le moyen du télégraphe
Tordre primitivement donné , en désignant k l'aide de la feuille de
route la nouvelle station d'arrêt.
Supposons qu'entre Sileby et Syston il y a quelques wagons de
36.
ôft> TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
luarcbandises ; que la permission de les laisser sur la voie a élé de-
mandée aux stations de la section à peu près dans ces termes : Des
wagons de marchandise devraient rester sur la ligne entre Sileby et
Syston de 2 à 5 heures; et que les gardiens aient indiqaé cette cir-
constance par le mouvement de leurs manivelles. L'extra-train qoe
nous suivons dans sa course , venant à demander tout à coup que la
voie soit libre plus tôt , on répond à cette exigence en envoyant par le
télégraphe à Leicester la dépêche suivante : On fera suivre anx wagoos
de marchandise la voie latérale pour les faire entrer dans la gare d'é-
vitement , et cela fait on signalera que la voie est libre. Dans le cas
où quelque autre empêchement se présenterait , où une catastrophe ,
par exemple y aurait jeté sur la voie un convoi dont la présence n*aa-
rait pas pu êire signalée à temps , les autres trains continueront leur
route , comme à Tordinaire , jusqu'aux stations voisines , et aussitôt
que le télégraphe aura annoncé leur arrivée; avertis, ils s'avanceroat
jusqu'au point où les embarras existent, pour continuer déflnitive-
mcnt leur route , après avoir échangé leurs pass^ers.
Revenons à l'extra-train , que nous pouvons supposer arrivé à Lei-
cester : avant qu'il ne s'engage dans la section sud , on écrit sor la
feuille de route qu'il rencontrera un autre train à Broughton , et qa'il
le passera. Les deux trains ont donc reçu le même ordre et s'avancent
l'un vers l'autre. Lorsque le train qui va s'approche de "Wigstoa, le
surveillant de cette station , qui a été prévenu d'avance qne b voie
vers Brougton est libre, donne la permission de s'avancer; et dès que
le convoi a passé , ramène de nouveau sa manivelle à la position ver-
ticale; ce qui entraîne , ainsi que nous l'avons déjà indiqué, la cessa-
tion de son signal ; on donne de la môme manière au convm qui vient
l'autorisation de s'avancer vers Ullestrope, et les deux trains s'ap-
prochent en sens contraire vers Broughton, lieu de leur croise*
ment.
Il sufiGra de quelques mots pour expliquer les agnanx qui font ob-
tenir ce résultat. Pour ce qui regarde notre extra-train, dès que,
comme à l'ordinaire, le gardien de Broughton a connu , par la cessa-
tion du signal de Leicester , que le convoi se trouvait sur la voie entre
Leicester et "Wigston, il donne le signal d'avancer; et ce signal, dans
les cas ordinaires, persiste, sur l'appareil Broughton, jusqu'à ceqae
ce convoi approche de Broughton. Dans le cas actuel , le gardien de
Broughton aurait à -donner à la fois les deux signaux : Hinzugt
SERVICES RENDUS. — CHEMINS DE FER. m
loaicbez; Herzug, venez; et pour cela il se sert momeulanément
de sa manivelle pour annoncer dans ces deux directions que la voie
€St libre , et que les rails d*évitement seront prêts à recevoir les deux
trains qui vont se rencontrer. Aussitôt que le gardien de Wigston a
donné le signal Wigston , le gardien de Bronghton répète immédiate-
ment le même signal Wigston, comme indication, que le train qui
vient de Derby n'est pas encore arrivé à Bronghton. Le signal Herzug^
venez , sera reproduit de la même manière sur la section d'Ullestrope.
Aussitôt que les deux trains se trouvent aux stations voisines de
Bronghton, les sections de Wigston et d'Ullestrope font connaître
qu'ils ne se sont pas encore atteints , on envoie à Bronghton le signal
arrêtez. Hait , et les trains, en arrivant, circulent sur les rails de
croisement qui leur étaient respectivement destinés. Maintenant,
quand le gardien de Bronghton cesse les signaux aux stations des sec-
tions de Wigston et d'Ullestrope, il fait entendre par là que les trains
sont prêts à continuer leur route, et il fait aussitôt sonner les timbres
d'alarme de Wigston et d'Ullestrope. Il ramène ensuite les manivelles
à la position verticale. Les deux trains se trouvent alors dans le même
cas que s'ils étaient prêts à partir d'une station extrême , et l'on
transmet aux stations voisines les signaux déjà décrits de la même ma-
nière qu'on l'a fait au commencement du voyage.
n serait inutile de suivre plus loin l'extra-train , car toutes les dif-
ficultés ont été examinées, et il ne peut survenir aucun obstacle qui
ne soit levé sur-le-champ par les moyens énumérés.
Si , par une cause quelconque, on ne pouvait pas obtenir de ré-
ponse d'une certaine station, on enverra un signala travers cette sta-
tion aux stations voisines ; après qu'on aura par là acquis. la certitude
qu'aucun autre train ne se trouve sur la voie dans l'intervalle à par-
courir, on permettra an convoi de s'avancer avec précaution vers la
station qui est restée muette ; et le conducteur , après s'être assuré de
la cause du silence, signalera par le télégraphe son arrivée et son dé-
part
Suivant la règle universellement adoptée sur les chemins à double
▼oie , on donne au convoi qui arrive le signal de continuer sa route
sans l'obliger à s'arrêter. Il est très-nécessaire, sur les chemins à
simple voie : 1<* qu'aucun train ne quitte la station sans avoir reçu un
ordre spécial et positif; S"" que l'eut de repos de l'indicateur de la
station soit regardé comme constatant un danger , et nullement comme
566 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
un signal de sécurité ; S* que par conséquent aucun convoi ne s'avance
vers une station sans qu'on signal particulier ait expressément indiqué
que lout est prêt pour le recevoir : il n'y aura ainsi aucun danger \
redouter, alors même que le gardien , efltayé du péril , aurait perdu
la présence d'esprit nécessaire pour donner le signal d'arrdt Le télé-
graphe à cadran, muni do chiffres, éclairé pendant la nuit, suffira
pleinement à ces indications.
Avec ces précautions, chaque train pourra^ si l'on reut, devenir
un extra^train ; avec cette seule différence, que les trains ordinaires
se croisent et s'évitent dans des stations fixes et déterminées une fois
pour toutes; tandis que pour les trains extraordinaires, comme pour
les trains ordinaires en retard , le croisement et l'évitement ont liea
sur des points fixés dans chaque cas particulier sur la feuille de route.
Les croisements de voies sont l'affaire des ingénieurs : il est très*
important qa'iis soient tels, que le convoi faisant mouvoir lui-même
la vole d'éviiement prenne toujours sa droite, et que, s*il s'est four-
Toyé, sa vitesse soit éteinte « soit par des appareils accessoires à tam-
pons ou à ressorts , soit parce qu'on Tobligc à gravir on plan inclioé à
fortes pentes.
Si l'on a bien saisi les détails dans lesquels nous venons d'entrer,
on comprendra sans peine qu'à l'aide du télégraphe électrique, les
chemins à simple voie, qui sont souvent une nécessité, comme dans
les pays accidentés , peuvent, sous le rapport de la sécurité et de l'é-
tendue du trajet, rendre les mêmes services, avec beaocoop tncins
de dépenses , que les chemins actuels à double voie sans télégraphe.
La confiance publique renaîtra , et cette confiance est une nécessité
première : le comité des chemins de fer en Angleterre a constaté que
l'arrivée d'un accident grave avait causé à la compagnie unedifflinn-
tion dans les recettes de 250,000 fr.; que le nombre des passagers
avait diminué de 10,000 , ce qui est considérable, et aurait payé lar-
gement les frais d'établissement et d'entretien du télégraphe élec-
trique. Ajoutons que cet accident entraîna la compagnie en question
à des dépenses énormes pour le renouvellement et ramélioration de
son matériel.
Le télégraphe électrique a encore d'autres avantages, il réveille et
excite l'attention des employés de la voie t ils ne pourraient négliger
tm instaiit leur âerviee sans être pris immédiatement en flagrant délit
Gomme alors aussi tout accident , tout retard est signalé k l'ilistaDt,
SERVICES RENDUS. — CHEMINS DE FER. 567
les passagers qui attendent échapperont à ces longues heures d'impa-
tience qui étaient pour tous un véritable supplice.
Les perfectionnements que nous venons de développer ne sont plus
une utopie , le télégraphe électrique a été appliqué en Angleterre sur
un grand nombre de chemins de fer, et partout il a rendu delà ma-
nière la plus efficace les immenses services qu'on en attendait : les
commissions chargées de constater son utilité ont été saisies d'admira-
tion ; elles ont déclaré hautement que les frais de son installation
étaient mille fois compensés par les services de toute nature qu'ils
rendaient sous le rapport de la sécurité, de l'augmentation du trafic,
des économies du service, etc. , etc.
On peut demander à cet admirable Instrument beaucoup plus que
M. Cooke ne Ta fait. Lors de son dernier voyage à Munich, M. Stein-
beil nous communiqua un plan très-ingénieux et encore plus utile,
réalisé depuis sur le chemin de fer de Munich à Nannhoffen, dans les
conditions suivantes : c'est M. Steinheil qui parle.
• L'administration avait en vue d'exercer on contrôle absolu et de
connaître incessamment :
1* Le moment du départ de chaque train ;
2'' La vitesse des trains en chaque point)
y La durée des stations;
A* La présence à leur poste de chacun des gardes-lignes;
5<> Enfin, la dorée du trajet touL
On désirait en outre que le conducteur en chef du train pût, des
cabanes des gardiens, correspondre avec la station la plus voisine pour
demander du secours, le cas échéant.
Le télégraphe devait enfin pouvoir, dans le moment où il n'y aurait
pas de train sur la voie, être employé à la correspondance du service.
Pour atteindre ces divers buts, j'ai disposé l'appareil de la manière
suivante :
Le conducteur commence par une plaque de cuivre de 2^0 pieds
carrés de surface, roulée sur elle-même, et entre les spires de laquelle
j'ai placé du charbon; ce rouleau est soudé au conducteur, puis
plongé au fond d'un puits dans la gare de Munich. Le conducteur,
formé d*un triple fil de cuivre tordu , passe sur des poteaux armés
tout simplement de chevilles sur lesquelles le fil fait un tour après
avoir été enveloppé de feutre.
568 TÉLKGKAPHIL ÉLtCïRiQLE.
Il y a de Munich à Passing 22,710 pieds,
de Passing à Lochbauseoi 17,290
— èOlching 22,960
— à la Maisach 19,676
— à Nannhoffen 20,966
Total 103,580 pieds.
De la Maisach à NannhofTen le fil est simple et se termine par «ne
feuille de zinc de 260 pieds carrés de surface; celle-ci est développée
et fixée bien à plat au fond du lit de la Maisach.
Le conducteur est traversé par un courant galvanique très-fort,
produit par les plaques terminales, qui décompose très-abondamnieQt
l'eau acidulée et possède une force suflBsante pour produire les signaux;
rinlensité de ce courant n*a pas diminué après une année. Cette bat-
terie, d'une extrême simplicité, paraît donc convenir particulièrement
aux lignes télégraphiques qui opèrent au moyen de relais.
Dans le conducteur on a interposé : l"" à chaque stUion finale, des
appareils électro-magnétiques; S"" six bascules pour interrompre le
courant aux 6 stations de Munich, Passing , Olching, Locbbansen.la
Maisach et Nannhoffen ; S"" quarante-deux bascules pour interrompre le
courant dans les quarante -deux guérites des gardiens de la voie;
U"" deux batteries de Daniel aux stations finales |)our augmenter le
courant, dans le cas où Ton aurait besoin d'une plus grande intensité
de courant pour produire des signaux directement d'une de ces sta-
tions à l'autre.
Les appareils des stations finales sont destinés à l'enregistr^ent
des contrôles.
Un cadran horizontal , mu par une horloge, fait un tour eti deux
heures. Sur le disque de ce cadran est placée une feuille de papier,
dont le limbe est divisé de minute en minute et de manière à cor-
respondre au mouvement de Thorloge; cette division est imprimée eo
lithographie, et le papier qui la porte est maintenu sur le disque aa
moyen d'un anneau qui n'en pince que le bord extrême.
Maintenant, au dos de Thorloge est fixé un électro-aimant dont les
deux pôles, dirigés en dessus et un peu plus haut que le cadran, se
terminent par des surfaces unies. Au-dessus de celles-ci est placée
l'armature ou contact dont le probngement passe sur le cadran, dans
le sens de son diamètre, et fait des marques sur le papier au moyen
SERVICES RENDUS. — CHEMINS DE FER. 569
d'une plume à réserroîr, remplie d*ane encre noire préparée à Thuile.
Cette même pièce se termine par un marteau ; sous ce marteau un
timbre de pendule est fixé par devant à la boîte de Fhorloge. Gomme
Je courant passe perpétuellement par le conducteur, i*armature est
constamment attirée; mais dès qu'on presse sur une des bascules
qui se trouvent sur le conducteur, le contact se sépare, entraîné par
un poids convenable. Aussitôt la plume s'appuie sur la surface du
papier et le marteau tombe sur le tinibre qui rend alors un son grave.
Mais, comme la bascule referme bientôt le circuit, le courant reprend
son cours par l'électro-aimant ; celui-ci attire son armature, et, par
conséquent, la plume et le marteau se relèvent
Dès lors, il y a sur le papier soit un point, si la plume n'est restée
qu'un insiant en contact avec lui, soit on trait, si elle y est restée un
certain temps pendant que l'horloge entraînait le papier dans sa révo-
lution. La longueur du trait embrasse donc autant de divisions du pa-
pier que la plume est restée de minutes appuyée sur lui.
Ainsi, sont déjà remplies une partie des conditions : supposons, en
effet, que le premier gardien donne , au départ du train , un signal
en abaissant sa bascule d'interruption , la plume formera an même
instant sur le papier un point correspondant au moment du départ
Dès que le train passe devant les 2% 3% 4* gardes-ligne, ceux-ci
donnent le signal du passage an moyen de leur bascule. La distance
sur le papier du premier point an second , du second au troisième et
ainsi de suite, indique le nombre de minutes que le train a mis à
venir d'un garde à l'autre, et comme on connaît la distance qui existe
entre les deux guérites ; on connaît par là même la vitesse du train.
Soit, en effet , la distance du 3* au k* point égal à 1 minute ou à 60
secondes, on aura pour vitesse de train par seconde ^^ = 30 pieds.
Si le signal de l'un des gardes-ligne vient à manquer, ce sera la
preuve qu'il n'était pas à son poste. Maintenant, quand le train arrive
à une station, le chef de gare rompt le circuit au moyen de la bascule,
et ne le rétablit qu'au moment du départ du train ; il se forme alors
sur le papier un trait qui embrasse autant de minutes que la durée de
la station elle-même. On a donc aux deux stations extrêmes un tableau
exact et concordant de la marche du train. La feuille reçoit alors un
numéro correspondant à celui du train, et l'on possède ainsi un docu-
ment imprimé de la manière dont il s'est comporté.
S'il arrivait un accident au train, ce qui s'annoncerait déjà aux
570 TÉLÉQBAPHIE ÉLECTRIQUE.
deax statiotm ettrêmes par i'abtence des signaoi des gardiens, le
chef de gare se transporterait à la guérite du plus prochain garde et
donnerait les signaux convenus at^z stations finales, au moyen de la
bascule. Il peut même, au moyen de cet appareil , établir une corres-
pondance par lettres et mots. £n effet, si l'on abaisse la bascule et
qu'on la relève vivement , le marteau en frappant sur le timbre lui
fait rendre un son aigu aux deux stations extrêmes; si on Is tient,
an contraire, un Instant abaissée, le coup de marteau produit on
son grave : ces deux signaux diOérents, queToreitle distingue parfai-
tement , peuvent ôtre groupés et former un alphabet, comme je Tai
déjà indiqué précédemment. Si Ton veut que de son côté le condoc-
teor puisse recevoir une réponse des sutions extrêmes, il suffit de
lui donner un électro-aimant portatif, muni d'un marteau et d'uo
timbre, et dont il intercale le fit conducteur à la station du gardien.
Entré les stations extrêmes la correspondance peut s'établir d'une
manière identique*
On conçoit aisément que ce télégraphe devait avoir i lutter contre
divers obstacles. 11 faut , en effet , une surveillance minutieuse poar
tenir en état de fonctionner un nombre aussi considérable d'interrup-
teurs , il n'y en a pas moins de cinquante. Mais il est une diflBculié
plas grande encore k vaincre, elle consiste en ce que ceux qui doivent
surveiller ce télégraphe sont précisément soumis par lui à un con-
trôle sévère : d*<^ù il suit qu'ils ont peu d'intérêt à faire tous leurs
efforts pour mesurer sa marche régulière.
Il y a cependant des moyens de parer à chacun de ces inconvé*
nients t pour le premier il suffirait de placer, comme cela se fait aux
télégraphes américains , un eneiiqueiagô à chaque bascule d'inter-
ruption ; le contact métallique serait ainsi très-sûrement rétabli après
chaque transmission.
On ne parera au second inconvénient qu'en plaçant ici, comme
partout en Prusse et en Autriche, un personnel d'inspection partico--
lier aux télégraphes, de manière qu'il y ait au moins un inspecteur k
chaque station ; c'est sans doute beaucoup demander : cependant la
négligence de l'administration à cet égard reçoit sa punition } car, il
où le nombre des inspecteurs a été insuffisant, de grandes portions do
fil conducteur ont été enlevées le long de la route, et les télégraphes
se sont rarement trouvés en eut de fonctionner. •
M« Bréguet, de son côtéi a exécuté des appareils qui résolveflt com-
SERVICES REUDUS. — OflEMllVS DE FER. 571
pléteoient ce grand problème. Voici la description de son contr^ileur
aotomalique des différentes vitesses àes chemins de fer, présenté à
l'Académie des sciences dans la séance du 17 décembre 18A9.
• Depuis longtemps, dit<-ii» on recherche les moyens de constater
d*nne manière rigoureuse la fitesse des trains sur tous les points d'une
ligne de chemia de fer^ ainsi que le temps écoulé à chaque station où
s'arrête le convoi ; mais, jusqu'ici, rien n'a parfaitement répondu au
but proposé) parce que, dans ce qui a été teulé, on a toujours dû se
servir de l'entremise d'un employé, et que, soit négligence, soit inté^
rêt de sa part^ les résultats obtenus n'ont été ni asses eiacts , ni 4
l'abri de toute discussion. J'ai donc pensé qu'un instrument qui, de
lui-même , laisserait sur une bande de papier une indication perma-
nente des différentes vitesses, ainsi que de la durée du temps passé aux
diverses siations, pourrait être utile au service des chemins de fer.
» La machine que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Aca-
démie consiste en trois parties : 1<* un rouage d'horlogerie dont l'un
des axes porte une courbe en hélice faisant son tour en une heure
ou une fraction quelconque d'heure , cette hélice fait mouvoir per-
pendiculairement et de bas en haut un crayon; 2'' une bande de
papier d'une longueur variable suivant le besoin et qui peut aller à
&0 et 50 mètres , dans le modèle ici présent elle a 2 mètres ; 3<* une
vis sans fin dont Taxe porte à son extrémité extérieure une poulie ,
cette vis fait mouvoir une roue dont le pignon engrène dans une se-
conde roue montée sur un axe qui porte un cylindre destiné à faire
mouvoir une bande de papier.
» La machine étant posée, soit sur le tcnder, soit sur un wagon, on
placera une poulie sur l'un des axes des roues ; et , une corde étant
passée sur cette poulioi ainsi que sur celle de la machine, la vis tour-
ifcra si le wagon marche, les roues et le cylindre seront mis en mou-
vement, et, par suite, la bande de papier. Ainsi on a deux mouvements
distincts, indépendants l'un de l'autre : l'un horiiontal et variable, ce-
lui de la bande de papier ; et l'autre vertical et uniforme , celui du
crayon. Par suite de ces deux actions on aura une courbe sinueuse,
dont les abscisses ireprésenleront les espaces parcourus; et les or*
données le temps écoulé^
• Dans cette machine le rapport entre le cylindre et la poulie est
téô« le diamètre du cylindre a 6 centimètres; par conséquent 800
tom^ de la poulie représenteront un développement de papier de 20
572 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
ccniimèlres, et, si les 300 toors sont prodaits par une marche da
train sur une longueur de 1 kilomètre, on voit que chaque centi-
mètre de papier présentera un espacé parcouru égal à 50 mètres, li
largeur du papier est de 6 centimètres; si le crayon les parcourt en
20 minutes, chaque minute sera mesurée par une distance de i milli-
mètres. Il est aisé de Toir que des courbes tracées d'après ces condi*
tions pourront, donner avec facilité toutes les variations de vitesse
dans la marche d'un train. On observera aussi que, les minutes poavasit
être indiquées par des espaces égaux à 2, 3 et même Zi millimètres, les
temps d'arrêt aux stations seront d'une exactitude rigoureuse. *
CHAPITRE III.
Avenir de la télégraphie électrique.
L'avenir de la télégraphie électrique est immense ; tout ce que
nous avons dit jusqu'ici le prouve surabondamment » sans qu'il soit
nécessaire d'insister sur une démonstration nouvelle et directe. Mon
but dans ce chapitre est uniquement d'appeler l'attention sur quel-
ques propositions ou projets d'application de la télégraphie électrique
qui mettent mieux en évidence sa portée incommensurable.
APPLICATION DE LA TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE AtX SERYICES PUBUCS
d'intérêt général et privé , PROPOSITION DE M. BRÉGtET.
Les affaires que le gouvernement traite aujourd'hui par le télégra-
phe sont en général graves et importantes ; ce qui prouve que cette
correspondance est à la fois prompte , sûre et parfaitement exacte.
Parmi les plus impérieuses nécessités de l'époque » il en est qui
dominent toutes les autres; telles sont: la publicité, la correspon-
dance particulière , l'administration du pays, les relations de peuple à
peuple, etc.
L'application de la télégraphie aérienne à ces nécessités diverses n'a
pu , jusqu'ici, avoir lieu que dans des proportions très-restreintrs ;
AVENIK DE LA TÉLÉGRAràlE ÉLECTRIQUE. 67S
mais ce qu'exile a laissé entrevoir comme grahdemeat désirable peot se
généraliser et se réaliser aujourd'hui par la télégraphie électrique^ qui
dispose déjà d'une puissance de transmission presque illimitée.
Elle Ta donner les moyens :
l"" De créer une publicité nouvelle par rétablissement de journaux
électriques s'imprimant è la même heure » à Paris comme en province ;
2"* De fonder une poste élecUriqne au service du public.
Un télégraphe de l'administra lion donne en 20 heures 100 dépêches
de 50 roots chacune, c'est-à-dire 5,000 mots par jour. Ce télégraphe
répète ces 5,000 mots presque en même temps dans toutes les villes
du réseau électrique. Par conséquent il suffit d'un seul fil pour faire
partir de Paris 5,000 mots qui vont se répétant à Rouen, Amiens,
Arras, Yalenciennes , Lille et Gahis, en publiant les mêmes nouvelles
dans chacune de ces villes.
Ces 5,000 mots peuvent donc servir à publier heure par heure^
dans toutes ces villes, les nouvelles que les journaux de Paris impri*
ment dans la journée. Par ce moyen , six villes de provinces ont des
journaux du soir qui donnent les mêmes nouvelles que les journaux
du soir de Paris.
Cette publicité est déjà un gage précieux de sécurité pour six
grandes villes et quatre départements fort importants. Elle gagne un
jour sur tout ce que les journaux publient pour se répandre ensuite de
proche en proche.
La ligne électrique du nord touche à la Belgique par Yalenciennes,
€t s'approche le plus possible de l'Angleterre par Calais. Par ces deux
points le télégraphe a la facilité de transmettre de ville en ville jusqu'à
Paris les nouvelles d'Angleterre et du continent, et de réaliser une
avance considérable sur les moyens ordinaires de communication pour
tout ce qui est de nature à intéresser le public.
Un second fil ou un second télégraphe permet de disposer de 5,000
mots nomeaux pour faire connaître les événements et les faits impor-
tants de l'extérieur et des quatre départements. Ainsi deux fils ou
detKx: télégraphes ont le pouvoir de fournir 10,000 mots pour Fim-
pression des journaux électriques, 5,000 mots sont donnés par Paris à
ses correspondants de province , et 5,000 mots sont donnés par les
correspondants des départements à Paris et aux villes intermédiaires.
Il est donc vrai que le télégraphe donne les moyens d'établir une
publicité nouvelle , instantanée , tm journal enfin imprimant heure par
^74 ÎÉLÉGRAPinE ELECTRIQUE.
beore les mômes nouvelles k Paris et en province , sans tenir ampte
des disunces, à 100 lieaes de la capitale , tout comme en des points
plus rapprochés.
Trois télégraphes possèdent une puissance de transmission de
3,000 dépêches par jour.
Nous pouvons concevoir que ces S,000 dépêches sont distribuées
comme il suit pour les divers services s
1,500 lettres ou dépêches pour la poste électrique ap service des
particuliers ;
. 500 dépêches pour les bons télégraphiques payables I vue mr le
Trésor à 8 p. 100 d'escompte ;
. 500 dépêches pour simplifler et accélérer les rapports de l'admi-
nistration centrale avec la province par le langage alphabétique ;
500 dépêches pour la correspondance oflScielle et secrète eipédiant
les affaires que le gouvernement juge convenable de traiter par le
télégraphe. .
Ainii commence b poindre celte décentralisation administrative qoi
doit réaliser un des vœux les plus ardents du pays. Elle s'annonce de
manière à satisfaire les exigences des départements sans rien faire
perdre à l'unité du pouvoir.
« Dii ans se sont écoulés et la télégraphie électrique s'est étendue
dans toute la France , dans plus de trois cents de ses villes principales.
» Elle s'est organisée et perfectionnée; elle ne transmet plus avec
une vitesse de 20 à 30 signaux par minute, mais bien avec une vitesse
moyenne de 100 êignauxpar minute,
9 Ce n'est pas tout encore. Il existe aujourd'hui, en 1849, dès
machines qui impriment pins de trente lettres par minute , ce n*est
donc point trop exiger d'une machine que de fixer sa puissance d'im-
pression électrique à 100 lettres par minute en 1860.
• La télégraphie s'est donc transformée en une imprimerie à dis-
tance dont la force d'impression est de 100 lettres par minute, ce
qui porte la puissance de transmission d'un télégraphe ou d'un fil de
5,000 mots à 25,000 mots par jour.
» Malgré cet accroissement énorme de puissance, ce n'est plus cinq
fils que l'on donne à toutes les lignes mais dix ou quinze fils.
» Lejournai électrique n'a plus une influence restreinte, il s'im-
prime dans tous les chefs-lieux de département et plus de deux cents
villes encore si Tintérêt des populations le réclame.
AVENIR DE LA TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE. 676
» Un seul télégraphe porte de Paris aux trois cents ?iUcs 25,000
mots d'impressioD par jour,
» Un second télégraphe fait converger des trpis cents Tilles vei*8
Paris 25,000 noufeaui mots d'impression,
» Un troisième Gl supplémentaire assure le seryice et prévoit les
accidents possihies.
» Ainsi trois télégraphes assurent grandement 50,000 mots par jour
à la publicité. I^ journal contient donc toutes les nouvelles politiques
et commerciales de Tintérieur du pays et de Textérieur, les travaux,
les votes, les discours des assemblées délibérantes, les annonces judi-
ciaires, les annonces de l'intérieur et même de Teitérieur dans i'in-
térêt des particuliers, etc»
• Nous ne pouvons nous défendre ici d'une certaine hésitation et
d'un grand étonnement II suffit donc de trois fils ou trois télégraphes
pour doter la France d'une presse nouvelle non plus an service des
partis , mais au service de tous ; donnant à la France entière l'histoire
de la journée dans toute la rigueur du mot , c'est-à-dire avec la rigi-
dité, le calme et l'inflexibilité de l'histoire.
» Les journaux s'impriment à la même heure à Paris et dans les
départements. Il n'y a donc plus alors de presse parisienne et de presse
départementale, mais une presse unique véritablement française et
nationale , la plus véridiqoe possible, la plus instructive pour les po-
pulations , la plus désirable enGn comme l'expression la plus vraie des
besoins et des vrnnx du pays.
> Le nombre des dépêches ou lettres que la poste électrique peut
envoyer dans toutes les directions s'élève de 51,250 h 5 fois ce nom-
bre, ou 256,250 : un peu plus de deux millions et demi de mots par
jour,
» C'est donc.plus de S00,000 dépêches par jour que le public peut
utiliser et faire servir à toutes les affaires d'intérêt privé»
9 Ainsi se trouve réalisée, sur une grande échelle et dans l'intérêt
des particuliers , cette suppression des distances qu'on se borne k dé*
sirer maintenant pour les affaires les plus imporuntes, et qui est de-
venue , en i960 , un besoin impérieux pour toute chose utile ou sé-
rieuse, futile ou agréable.
9 11 Importe de remarquer l'activité que la poste électrique imprime
à toutes les affaires , aux relations du monde et d'amitié comme aux
rdations de parenté et de famille ; et surtout les bienfaits qu'elle rend
xy
576 TÉLÉGRAPfilË ÉLECTRIQUE.
à rhuoiauité en venant diminuer ces heures d*jnceriitade et d*atteate,
ces angoisses terribles que l'éloignement nous fait si cruellement res-
sentir dans une foule de circonstances.
» VadminUiration du pat/s, qui , à la tête do moQvement gé-
néral , Ta conduit avec sagesse et réglé avec prudence , s*est encore
réservé pour son usage cinq fils ou cinq télégraphes , plus deax fils
supplémentaires.
> Elle dispose donc de deux millions et demi de mots par jour pour
les besoins du service.
n Elle a adopté des formes nouvelles, et transmet par le télégraphe
la plus grande partie des affaires en se servant avec intelligence da
langage secret et du langage alphabétique. Elle a donné TimpalsioB
aux correspondances télégraphiques en les faisant connaître et appré-
cier par un usage journalier.
» Devançant le mouvement au lieu d*6tre entraînée par lui , elle
est arrivée à constituer un immense bureau télégraphique qui expédie
sur Fheure toutes les affaires de Paris pour la province et de la pro-
vince pour Paris.
» C'est ainsi qu'elle s'est emparée de cette singulière puissance de
mettre en quelque sorte Paris en province et la province dans Paris.
» La France a donc obtenu une centralisation plus puissante qae
jamais , mais perfectionnée de telle sorte que ses effets , se faisant sealir
à l'heure même sur toute l'étendue du territoire, réalisent nne dé-
centratisatian véritabU avec tous les avantages de l'um'té de
pouvoir.
» Il est difficile de contester maintenant que la télégraphie électrique
^t devenue un des plus sûrs garants de Tordre, de la tranquillité et
de la sécurité publique. Désormais l'erreur et le mensonge, qui ser-
vent trop souvent à égarer les populations, à bouleverser la société,
deviennent impossibles. Ils ne peuvent pénétrer nulle |)art sans y tnra-
ver le télégraphe électrique prompt comme la foudre et faisant briller
le flambeau de la vérité pour les couvrir de ténèbres et de confusion.
» Il est permis de croire qu'en 1860 la plus grande partie des capi-
tales de l'Europe seront reliées entre elles par des chemins de fer et
par des lignes électriques. Dès ce moment tontes les considératîoos
précédentes se généralisent de peuple à peuple pour s'étendre sor
l'Europe entière;
A Ce sera surtout un avantage précieux pour les gouvernements de
AVOIR DE LA TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE. &77
pouvoir communiquer sur l'heure de capitale ea capitale , el^de traiter»
par le langage secret de la télégraphie ou par un langage chiffré ^
connu d*eux seuls» les affaires diplomatiques, les questions, les plus
épineuses de la politique » les secrets d'État , et tout ce qui se rattache
enfin au repos du monde et à la conservation de la civilisation. »
M. Bréguet écrivait en 18^9 , et il ajoutait :
« Nous avons jusqu'à présent rejeté avec soin tout écart dlmagiiia-
tion ; nous nous sommes renferma d'abord dans les étroites limites
d'une expérience de quatre années , en ne considérant qu'une vitesse
moyenne de 20 signaux par minute; nous avons ensuite limité jus-
qu'en 1860 la vitesse de l'imprimerie électrique à 100 lettres par
minute. Le moment est donc venu de rechercher quelle peut éu*e
cette vitesse un jour.
9 Ce qui frappe le plus , lorsqu'on pratique la télégraphie électrique,
c'est rinsufiisance de Thomme, paralysant une vitesse inouïe, qu'il
tient déjà captive, mais qu'il doit limiter pour la rendre utile.
» La vitesse delatél^aphie électrique, telle qu'elle existe aujour-
d'hui , ne peut dépasser une certaine limite , car l'œil qui doit disiiiN
goer les signaux et la main qui doit les écrire s'opposent à une grande
vitesse.
» Mais déjà l'imprimerie électrique existe et laisse un vaste champ
ouvert aux perfectionnements et à l'imagination j avant d'arriver aux
limitée du possible.
> On comprend, en effet, une machine qui imprime 100, 200,
500, même 1,000 lettres par minute.
» Un télégraphe imprimant 200 lettres on 40 mots par minute
donne 2,400 mots par heure.
» Cest transmettre par le télégraphe aussi vite et pltis vite
que Von écrite
9 Un télégraphe imprimant 300 lettres ou 60 mots par minute
donne 5,600 mots par heure.
& C'est transmetti*e par le télégraphe atusi vite que Von parle.
• Rien n'empêche donc de comprendre et même d'attendre des
perfectionnements qui donneront aux transmissions télégraphiques,
d'abord la vitesse de l'écriture ordinaire , et, plus tard , la vitesse de
la parole.
» Â cet énoncé , la pensée elle-même s'étonne et se refuse presque à
37
57a TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
suivre cette vitesse merveilleuse , qui peut la transporter instantané-
ment dans tous les points du globe avec la rapidité de la parole.
» Le siècle qui donnera naissance à ce perfectionnement et qui
saura le généraliser différera aolant par ses mœurs et ses habitudes dn
siècle où nous vivons, que notre civilisation diffère de la civilisation
du quatorzième siècle.
» La première pensée de chacun se porte déjà sur ces conversations
que le télégraphe permet d'établir entre Paris» Londres « firoidlcs.
Vienne, Berlin et Saint-Pétersbourg, tout aussi facilement que Toa
cause aujourd'hui dans on salon , à Taide d*un langage télégraphique
abrogé, commun à tous les peuples, et faisant partie de Téducation de
la jeunesse.
» La télégraphie électrique semble donc avoir pour mission d*abaltre
les barrières qui séparent les peuples entre eux et de les rendre tons
solidaires d'une mdme civilisation. Faisons des vœux pour que cette
civilisation , sans cesse victorieuse de sa lutte contre la barbarie, pour-
suive de siècle en siècle sa marche progressive, propage les idées
saines et morales, et diminue progressivement les maux de rhama-
nité. »
Nous ne sommes encore qu'en 1851 , et déjà le télégraphe de
E. Bain a réalisé h prévision gigantesque !
^LE TÉLÉGRAPHE ÉLECTRIQUE DANS L'iNTÉRIEtJft DE PARIS
£T DE LA BAHLIBUE.
Prqjet de M. Jrùtidû Dumont.
Voici comment M. Aristide Dumont expose son projet dans ane
lettre au président de la République :
« Je vieus appeler toute votre attention sur l'étude que j'ai faite de
Tapplicatlon de la télégraphie électrique 5 la ville de Paris. Mon projet
a pour but de rendre infmiment plus faciles et plus rapides qu'aujour-
d'hui les relations journalières et habituelles que peuvent avoir entre
eux tons les habitants de Paris et de sa banlieue. Yolci quelles sont les
bases principaTes de ce projet , dont j'aurai l'honneur de vous sea«
mettre tous les détails dès que vous le désirerez.
» 1 50 bureaux de correspondance télégraphique seraient répartis dans
tous les quartiers de Paris et dans la petite banlieue > proportionneHe-
AVENIR DE LA TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE. 579
ment à la popalation et à l'activité des relations habituelles. Ces 150
bureaux seraient reliés entre eux par un système souterrain de télé-
graphie électrique , de manière que les dépêches pussent être expé-^
diées en 3 minutes au plus entre deux stations quelconques, quel que
soit d'ailleurs leur éloignement.
» Dans chaque bureau de correspondance télégraphique stationne^
rait un nombre suffisant de commissionnaires pour porter les dépêches
à domicile et recevoir les réponses. Grâce à la grande quantité de
bureaux et à leur mode de répartition , il ne faudrait pas plus de à mi*
nutes pour porter la dépêche d*un bureau quelconque à domicile, en
sorte qu'en Tespace de 7 minutes au plus une nouvelle ou un ordre
pourrait être transmis de Vaugirard à nomainville , de Gharenton à
Goorbevoie , ou enOn d'un point quelconque de la ville de Paris aux
quartiers les plus éloignés.
» Ces bureaux de correspondance télégraphique seraient à la dispo-
sition du public de 7 heures du matin à minuit. L'expédition d'une
dépêche quelconque , d'un ordre , d'un avis dont la longueur ne de-
vrait pas dépasser un certain nombre de mots , pourrait être soumise
à un tarif ufiiforme et assez bas pour être accessible à tous. tJn tarif
de 25 centimes pour la transmission d'une dépêche sans réponse et
de 50 centimes avec réponse me paraît concilier l'intérêt public, et
pourra fournir une rémunération suffisante aux capitaux employés
dans celte entreprise.
» La combinaison des bureaux et l'établissement de la ligne télégra-
phique souterraine seraient faits suivant des procédés qui me
sont partieuiiers et qui rendent impossible soit le croise^
nient, soit la confusion des dépêches entre elles, quels que
soient d*ailleurs leur multiplicité et leur mode de ripar-
tition,
n Ce réseau télégraphique souterrain, qui relierait ainsi instanta-
nément toute la population parisienne, est destiné d'ailleurs à s'é-
tendre plus tard par les télégraphes établis ou à établir sur le parcours
des chemins de fer, à tous les points du pays et aux villes impor-
tantes de Vétranger,
• Au point de vue soit de la police intérieure de la ville de Paris ou
de la défense de la capitale en cas de guerre ou d'émeute , le réseau
télégraphique dont je propose l'établissement serait d'une immense
utilité.
37.
580 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
1) C'est ainsi que les forts , les points importants de reûceiûte con-
tinue, tes casernes de Paris, les divers ministères , la préfectore de
police, seraient reliés entre eux de manière à rendre inânimeni
promptes l'expédition et la transmission de tous les ordres militaires.
La police de Paris y trouverait ainsi on poissant levier d'action et de
surveillance.
» Au point de vue commercial et économique , riofloeDce d'an
pareil instrument de transmission serait d'ailleurs, comme il est facile
de le comprendre à priori, d'une immense utilité. Les commerçants
de tout ordre , lés administrations publiques et tous les citoyens ga-
gneraient un temps précieux dans ces relations journalières et habi-
tuelles si multipliées dans un grand centre de population comme Paris.
puisque dans l'espace de quelques minutes on pourrait communiquer
des quartiers les plus éloignés sans perdre de temps et avec une mi-
nime dépense. Il suffit de signaler ce résultat pour en faire comprendre
dès l'abord toute l'importance.
» D'après les calculs auxquels je me suis Uvré , les produiu de ce
système télégraphique seraient suffisants pour couvrir toutes les dé-
penses d'exécution et d'établissement ^uifiourratent élre suppor-
tées par une compagnie dont j'ai préparé l'organisation.
p Vous remarquerez que si l'établissement d'un pareil système di-
minue nécessairement les produits de la petite poste, cette dimiao-
tlon sera probablement momentanée, et elle sera d'ailleurs large-
ment compensée par l'immense utililé qu'aurait au point de vue de
l'intérêt public ce mode nouveau de transmission , sur lequel d'ailleurs
le Trésor public pourrait établir un droit qui viendrait compenser la
diminution des produits de la petite poste. »
^ En place de fils souterrains , M. Dumont adopte dé&nltivement ,
pour l'exécution de son projet , des ûls aériens à très-grande portée.
Gomme la note qu'il a adressée à rÂcadémiroQre quelque intérêt ,
nous la reproduirons ici ; mais sans avoir la même confiance dans la
suppression d'un grand nombre de poteaux :
« J'ai reconnu qu'il y aurait de grands avantages à substituer à ces
conducteurs souterrains des fils suspendus à grande portée.
» Ou sait que dans le système actuel de construction des télégraphes
électriques, les points d'appui sont distants de 50 mètres seulement.
J'ai augmenté beaucoup cette portée et l'ai étendue sans difficulté
jusqu'à 500 et même 600 mètres. Ce fait a été démontré par l'expé-
AYKKJR DE LA TÉLÉGnAPHlË ÉLECTRIQUE. 58«
rience faite récemment en établissant les ûls électriques d'essai sur
une longueur de 2,500 mètres environ, le long des boulevards de
Paris, entre le passage JoulTroy et le palais de TAssemblée législative.
Pour établir cette ligne , j*ai adopté les portées suivantes : l"* du pas-
sage Joufiroy à la rue Lepelletier, portée de 300 mètres; 2« de la rue
Lepelletier à la rue de la Paix, 500 mètres; S"" de la rue de la Paix
au Garde-Meuble , diverses portées variant entre 150 et 300 mètres ;
if enfin du Garde-Meuble à l'Assemblée , une seule portée de GOO
mètres. Les flèches de ces différents fils ont varié entre 1/^0* et 1/50*
de la portée. Les frais d'établissement ne se sont élevés qu'à 500 francs
par kilomètre. Les fils pesant 25 à 30 grammes par mètre me pa-*
raissent les plus convenables , tant pour la facilité de la pose que pour
la plus grande résistance qu'ils présentent.
» Depuis que ces fils à grande portée sont en place, ils n'ont
éprouvé aucune perturbation sensible par dilatation ou par concentra-
tion. Les vents les plus violents n'ont eu aucune action sur eux , ce
qui provient probablement de la grande égalité de tension qui existe
dans toutes les parties. Ils ont servi à transmettre les dépêches d'essai
pendant un mois ; les perturbations provenant de l'électricité atmo-
sphérique n'ont pas été plus grandes que sur les télégraphes ordi-
naires.
» Ces fils à grande portée me paraissent pouvoir aussi être employés
avec avantage dans les pays de montagnes , où Ton pourrait se procu-
rer facilement des points d'appui suffisamment élevés pour accroître
les flèches et les placer dans de bonnes conditions de résistance. Je
crois qu'il serait pratiquement possible d'augmenter les portées jus-
qu'à 1200 et même 1500 mètres, et de se rapprocher ainsi du tiers
de la limite de portée indiquée par les formules théoriques générale-
ment admises. Dans de pareilles conditions , les télégraphes électriques
seraient d'un établissement moins coûteux ; ils seraient moins exposés
aux attaques de la malveillance , et pourraient être établis dans toutes
les directions , sans qu'on fût astreint , comme aujourd'hui , à suivre
le tracé des routes ou des chemins de fer ; enfin la dispersion de l'é-
lectricité serait bien moindre, les points d'appui éunt de vingt à
trente fois moins nombreux qu'ils ne le sont aujourd'hui, »
5S3 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
/
y
TÉLÉGRAPHE 80CS-MARIN DE CALAIS A DOUVRES.
Comme Doas Tavons tu , It pensée de cette entreprise grandlMe
appartient à M. Wheatstone , qoi dès 1847 avait toot préparé pour
la réaliser* Exécutable alors , elle l*est bien plos encore aujonrd^boi
que l'on a inventé le fil revêtu de gutta-percha. Un premier essai
très-incomplet a été tenté par M. Walker, le 10 janvier 1849. Yoki
le récit de son expérience raconté par lui :
• Ayant obtenu des directeurs de la Compagnie du sud-est la per-
mission d*employer dans plusieurs de nos tunnels humides le fil re-
couvert de gutta-percha , il me vînt à Fldée que j'avais è ma dispoM-
tion tout ce qu'il fallait pour une expérience sous-marine : une
ligne de chemin de fer de Londres à la côte , un port dans la même
direction que le chemin de fer , une flotte de paquebots dans ce port,
et un fil de plusieurs milles de longueur, recouvert d'une matière par-
faitement isolante. Il est vrai que la saison (janvier) n'était pas bonne,
mais il ne fallait pas hésiter. J'expliquai mes vues aux directeurs , et
j'obtins sansdifliculté leur consentement et leur appui. Le jour fi«é,
ils ordonnèrent à un paquebot d'être à mes ordres ; ils avaient envoyé
des cartes d'invitation qui donnaient librement passage sur tout le che-
min do fer , et de Calais et Boulogne à Folkstone, aller et retour , va-
lables pour plusieurs jours^
» J'avais choisi deux milles de fil de cuivre n* 16 , garni de gott»-
peroha i je le soumis moi-môme à l'épreuve sous l'eau, bout parboat,
ainsi que les divers joints. Après qu'on l'eut ensuite enroulé sur one
espèce de dévidoir en bois , on le porta à Fulksione. Un embranche-
ment , d'environ un mille de longueur, descend de la ligne principale
du chemin de fer au port, traversant la station sur un pont mobile. Le
9 , an soir , j'essayai , pour la dernière fois , la continuité du fil en
plaçant le dévidoir sur le sable et en faisant communiquer le fil re-
couvert aveo le fil venant de Londres; puis alors, Teau à nos pieds et
% la lueur des lampes , au milieu d'un groupe mêlé et étonné de pê-
cheurs, de matelots, d'officiers en retraite et d'autres, nous recon*
nûmcs que le circuit était bon en entretenant une conversation a^ec
les employés de Londres.
» Notre intention était de prendre le lendi;main le dévidoir dans un
petit bateau, de nous placer à peu près en ligne directe de la plage ,
AVENIR DE LA TÉLÉGRAPHIE £LBCTR1QU£. sas
de dévider et d'iaimenner notre fil tout en antiçant. Mais Taspect dn
temps changea dans la nuit ; le vent s'éleva, et la mer devini si hou-
leuse, qu'il eût été impossible d'éviter la rupture du fil. On se coq*
tenta de tendre le fil dans Teau devant le port ; il pasuait à Feairée et
abootissait à rin&trument qui était sur le pont du paquebot amairé le
long de la jetée. Les conditions de Teipérience étaient les mêmeSi bien
que Teilet ne fOt pas aussi frappant que si le paquebot avait été en
pleine mer avec l'extrémité du fil.
a II avait été convenu d'avance que ce jour-là le travail du télé-
graphe se ferait sur le fil a** 2 , et que le numéro 1 resterait libre pomr
les expériences. Le bout du fil de Fotk.stone était soudé au fil s«b-
loergé dont l'autre bout communiquait alors avec un instrument à
simple aiguille qui était sur le pont, et le circuit se complétait par
une plaque de terre qui était dans la mer.
> Ces opérations se firent en présence de nos invités» qui se troii«-
vaient à bord; il ne s'était pas fait de répMtian^ et le fil se trouvait
battu par les flots contre la jetée. Je n'étais pas très-à l'aise , je l'avoue»
d'avoir tant de témoins venus si loin pour assister à une expérience
qu'un léger défaut d'isolement pouvait faire manquer ; car, aux deux
Qiilles de fil submergé , il fallait ajouter les quatie-vîngt-trois milles
entre la c6te et J^udres : je redoutais quelque circonstance fatale.
Tout étant prêt, je pris la poignée de l'instrument et je fis la lettre L,
signal d'appel de Londres; on eut instantanément connaissance du si-
gnal; et , à midi trois quarts, la première dépécbe passa sous le canal
britannique , en ligne directe pour Londres; elle portait : «M. Waiker
au directeur. -^ Je suis k bord de la Princcê$$-Clémêntine : j'ai
réussi, a Immédiatement une correspondance fut établie. Il s'échan-
gea des communications avec d'autres stations de la ligne principale,
et après plusieurs heures d'immersion le fil fut retiré sain et sauf.
Il est maintenant placé dans le tunnel de Merstham, et a servi depuis
à l'envoi de toutes nos dépêches importantes de Londres. >
Mais il éuit réservé à M. Jacob Srett, inventeur aussi ingénieux
que modeste, qui joint à une douceur extrême une énergie extraordi-
naire, qne les difficultés n'eifraient pas-, et que les obstacles les plus
invincibles ne découragent jamais , de réaliser le télégraphe sous-
marin. Grâce à la protection courageuse et dévouée du oomle d'Or-
say, que les liens d'une noble amitié unissent )i Louis Bonaparte ^ pré-
sident de la République française, H. Brett a eu le bonheur inespéré et
584 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
Bouf d'obtenir le privilég[e exclusif, poar dix années , des commnni-
cations soos-marines entre la France et TAngleterre, et il a réussi ^
former immédiatement une compagnie anglo-française qui se charge
de réunir les fonds et de (aire exécuter les travaux de cette vaste en-
treprise. Voici un abrégé des statuts de la compagnie :
« Il est formé , par les présentes, une société en commandite et par
actions entre MM. WoUaston, Edwards et Brett, susnommés, qui
seront seuls gérants responsables , et les personnes qui , en qualité de
simples commanditaires, deviendront souscripteurs ou cessionnaires
d'actions , et qui , par ce seul fait , seront considérées comme ayant
adhéré aux présents statuts.
» Les actionnaires commanditaires ne pourront, dans aucun cas«
étfe engagés au delà de leur mise sociale.
» La société a pour objet : la construction et Texploitation d'an té-
légraphe électrique sous-marin , destiné à établir une communicatioa
instantanée entre la France et l'Angleterre en traversant la Manche
d'un des points du littoral français , entre Bonlogne-sor-Mer et Ga*
lais , à un des points du littoral anglais , entre Folkstone et Douvres.
» Cn décret du gouvernement français en date du 10 août 1SA9,
conOrmé par une lettre du Ministre de l'intérieur du 24 du même
mois , accorde et garantit à M. Jacob Brett un privilège pendant dix
ans pour l'exploitation de ce télégraphe , sans qu'il puisse être permis,
pendant le même laps de temps, d'en établir un autre sur aocnn des
autres points do littoral baigné par la Manche. Ce privilège est au-
jourd'hui la propriété de la Compagnie à l'exclusion de toute autre.
» En outre , des autorisations obtenues de plusieurs départements
du gouvernement britannique pour l'établissement de la communi-
cation sur la c6te anglaise assurent , sous ce rapport , les droits privi-
légiés de la Compagnie.
» La communication sous-marine aura lieu au moyen de machines
spéciales consistant dans un télégraphe à imprimer sur papier en ca-
ractères romains parfaitement nets, pour lequel un brevet d'invention
a été obtenu en France par M. Jacob Brett, et en Angleterre. La
Compagnie a le droit de faire usage de ce télégraphe pour l'exploita-
tion de la ligne.
» Le fonds social est fixé à la somme de cent vingt-cinq mille francs.
Il est représenté par cinq mille actions de vingt-cinq francs chacune.
» Les actions sont payables comptant en souscrivant
AVENIR DE LA TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE. ÔSÔ
» L'assemblée générale des actionnaires sera appelée è délibérer
uUéricuremcnt sur Topportanité d'augmenter le fonds social dans une
proportion correspondant an développement de Tentreprise et à la né-
cessité d'augmenter le nombre des fils.
• Les gérants sont autorisés par les présents à traiter à forfait ,
moyennant la somme de soixante-deux mille cinq cents francs, pour
l'entreprise de tous les travaux et dépenses relatifs à la préparation et
à la pose du premier fil , et de l'établissement du matériel et des ma-
chines à imprimer nécessaires pour son fonctionnement.
» Messieurs Edwards et Wôllaston apportent dans la société :
» 1" Un décret du gouvernement français en date du 10 août 18/)9,
confirmé par une lettre du Ministre de l'intérieur du 2^ du même
mois, par lequel le droit privilégié d'une communication télégra-
phique entre la France et l'Angleterre, en traversant la Manche, est
garanti pour dix ans à partir du 1«' septembre 1850, à l'exclusion de
toute autre personne ;
9 2"* Les autorisations obtenues de plusieurs départements du gou-
vernement anglais pour l'établissement de la communication télégra-
phique sur la côte anglaise baignée piar la Manche ;
» 3° Le droit de faire usage, entre les points ci-dessus mentionnés
et au besoin depuis la côte française jusqu'à Paris , de moyens parti-
culiers consistant dans un télégraphe pour lequel des brevets d'inven-
tion ont été obtenus en France et en Angleterre, ainsi que tous les
perfectionnements qui pourront être apportés ultérieurement à cette
invention.
% Les cinq mille actions formant le capital social seront rembour-
sées intégralement avant tout partage de bénéfices nets*
» Le remboursement ou amortissement de ces actions aura lieu
chaque année le 1*' novembre par voie de répartition égale entre
chacune d'elles, de tons les bénéfices nets de l'entreprise jusqu'à due
concurrence.
» Ces actions privilégiées formeront , jusqu'à leur remboursement,
unecacégorie à part , et seront distinctes des autres de manière à éviter
tonte confusion.
» Après leur remboursement , elles donneront droit à prendre part
dans la moitié des bénéfices nets de la Société concurremment avec
les dix mille actions revenant aux fondateurs de l'entreprise pour prix
hM TËLÊQIUPHIE ÉLECTRIQUE.
de leur apport, et les titres primitifs seront échangés contre des titres
nouveaux semblables i ces dernières actions.
» Les fondateurs de l'entreprise et le titulaire primitif des brevets
n*auront la libre disposition de leurs actions que lorsqu*uneeipértence
aura constaté la réussite du priyet qui (ait Tobjet de la Société.
» Chaque ann^e, le i^ septembre , il sera fait un inTentaire géné-
ral des opérations de la Société,
9 Cet inventaire devra être remis au conseil de snrveillance le IS
septembre au plus tard« pour que ce conseil puisse faire oi| rapport
à rassemblée générale des actionnaires. La répartition des bénéfices
aura lieu le V novembre de chaque année. »
Aussitôt que le contrat social eut été signé on se mit à TœoTre , et
tout était prêt le mardi 28 août 185Û pour procéder à une première
expérience. Voici ce qu'à celte époque on écrivait de Donvres et da
cap Grinez :
« Les opérations pour établir une communication au moyen d*nn
télégraphe électrique entre la Grande-Bretagne et le continent ont
commencé ce matin dans notre port. A une heure, le steamer Goliath^
chargé de tous les appareils nécessaires et monté par un équipage de
30 hommes, sous la surveillance du docteur Reid, de la chambre des
communes, et de MM. T. Crampton et C.-J. ^'otlaston, ingénieurs
civils , était prêt à prendre la mer. Entre les deux roues du bâtiment
était disposé un tambour de 15 pieds de long sur 7 de diamètre, posant
7 tonneaux, 7,000 kilogrammes, et solidement fixé. Sur ce tambour
était enroulé un fli métallique enveloppé d'une gatne de gotta-percba
et d'une longueur d'environ 30 milles. Le cap Grinez, le point du
eoniîneut le plus rapproché de la c6te anglaise entre Cahis et Bon-
logne , et que l'on vent relier à notre tle, en est séparé par une distaoee
do 21 milles; de sorte qu'il restait 9 mUles de fil eonducteor pour
compenser le défaut de tension.
» On avait calculé que l'on ferait 5 milles en dévidant le fil métal*
lique que des jumelles de plomb d'un poids de 20 à 25 livres auraient
entraîné au fond de la mer. En outre , le capitaine Bnltœk» du steamer
de S. M. JVidffêOHt avait fait jalonner une ligne droite, autant que
possible , au moyen de bouées surmontées d'un paviUon, et il dofaît
suivre l'expérience sur son vapeur en qualité d*atlége. Tout était prêt,
les fila eoudoelottra, de leur point de départ |d9ic^s|ir le quai do port,
Iraversaiont If eap, d'oà ils^^soendaitpt fNUP une pant^ d# i9k pMs
AVENIR DE h\ TÉLÉGBAPHie ÉLECTRIQUE. HJ
au-do»Q8du piveaude la mer, lorsqu'une forte houle étant vouueà
s'élever, les ingénieurs ont pensé qu'il ne serait pas prudent de tenler
reotreprlse , et l'opération a été renvoyée à mercredi quatre heures
du maiio » si le temps le permet, Toatefois. dos eipériences biiessur
vue courte échelle, un mille, démontrent, dès li présent, que le
procédé que l'on a adopté est praticable.
« Mercredi soir.
9 L'intéressaate opération do jet ï la mer do fil conducteur a com-
mencé ce malin ^ dix heures et demie. Le Goliath, parti du quai
du Gouvernement, a dévidé son fil métallique, épais d'un dixième de
pouce , et renfermé dans une gaine de guitli-percha. La partie (d'en-
viron 300 mètres) qui ne plonge pas dans la mer, est renfermée dans
un tube de plomb , pour la protéger contre les frottements. Le steamer
a continué son opération sur le pied de trois ou quatre milles à l'heure,
en se dirigeant en ligne droite vers le cap Griqez,
» A environ huit heures du soir, la communication était accomplie,
ainsi que le prouve la dépêche télégraphique suiyante » reçue }i Dou-
vres :
« Cap Grinez, cAte de FraDce, 8 lieares 1/2 dn soir.
B Le Cçliath est arrivé sain et sauf, et le fil conducteur sous-ma-
rin , dont l'extrémité est à Douvres , aboutit à la falaise. Pour la pre-
mière fois , la France et TAngleterre peuvent échanger des compli-
ments au travers et au moyen des profondeurs du détroit,
» Ainsi dorénavant lorsque le service sera organisé, que la malle
française arri\e ou n'arrive pas à Douvres en temps opportun, on
pourra toujours savoir à Londres les nouvelles de Paris et les prix de
clôture de la Bourse à l'aide d'uu messager qui défie l'espace et le
temps,
» La plus grande difficulté que les ingénieurs s'attendaient ii trou-
ver dans le jet du fil conducteur , était à un point situé au milieu du
détroit. C'est une profonde, vallée sous-marioos bornée dans la lon-
gueur du canal par deux crêtes que les Français appellent leColbart et
la Varne. Ces montagnes s'étendent l'une à une distance de 17, l'autre
k une distance de 12 milles. L'immense gouffre qu'elles ciroonsorivent
est surtout redouté des marins, k cause de ses sables mouvants, où
l'on est exposé à perdre ses aqcres, filets, etc. Cependant on a beureu-
SS8 TÉLÉGRAPHIE ÉLiiX^TRlQUE.
sèment, à ce qu'il paraît, snrmonté cet obstacle, et le fil a été,
pense-t-on , déposé à une profondeur qui le met à l'abri des ancres
des navires, des engins de pêche et des monstres marins. Toutefois,
il sera curieux de savoir comment il pourra résister à la violence des
courants et des commotions dont ces sortes de vallées sont censées le
siège. »
Peu de jours après, hélas! le fil unique tendu à travers le détroit
fut brisé ; on devait s'y attendre , car sa résistance était mal calculée
el beaucoup trop faible. Cet accident sans portée ralentit quelque peu
les opérations de la société en commandite ; elle perdit aussi beau-
coup de temps à attendre la charte royale anglaise qui devait la coosti-
tuer définitivement. Pendant dix longs mois on n'entendit plus parler
du télégraphe sous-marin : c'était heureusement un sommeil et non
pas une défarte ; et voici ce qu'il nous a été permis d'annoncer dans
le journal le Pays , le 18 juin , il y a quelques jours :
Le 28 août dernier, un fil conducteur d'.épreuve, long de 25 kilo-
mètres, qui n'avait avec son enveloppe de gutta-percba qu'un demi-
pouce de diamètre, fut submei^é dans le canal de la Manche, entre
Douvres et le cap Grinez. Puis le télégraphe de M. Jacob Brett
imprima à travers l'Océan, en belles lettres romaines, une longue dé-
pêche, déposée entre les mains du président de la République fran-
çaise, première et merveilleuse conversation instantanée de la France
avec l'Angleterre.
La facilité avec laquelle le fil fut déposé au fond des eaux, la facilité
plus grande encore avec laquelle le courant circula et fit fonctionner
le mécanisme si ingénieux du télégraphe , ne laissèrent absolument
aucun doute sur la possibilité, la praticabilité et la certitude de cette
grande entreprise. Il devint évident pour tous qu'il n'y avait qu'une
chose à Caire pour assurer le succès ; substituer au fil d'épreuve an
ensemble de fils assez nombreux et garantis par une enveloppe assez
résistante pour n'avoir plus rien à redouter des accidents les plos
imprévus. Le fil d'épreuve ne pouvait supporter qu'une traction de
50 à 100 kilogrammes; le conducteur défmitif a été construit de telle
sorte qu'il pourra, sans se rompre, porter le poids énorme de l'ancre
des plus grands vaisseaux de ligne.
Déjà M. Brett, heureux au delà de ce qu'il pouvait espérer, arait
obtenu du gouvernement français le privilège exclusif, pendant dix
années, des communications sous-marines entre Paris et Londres.
AV£KiB DE LA TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE. 5b9
Mais aocanc compagoie iDdustrielle ne peut réussir en Angleterre
sans l'intervention d'nne charte royale qui prémunisse les actionnaires
contre tout appel de fonds au delà de la souscription premièrement
consentie par eux.
Or, cette charte royale est enGn octroyée, et rien ne s'oppose plus
à l'exécution rapide du plus magniCque projet des temps modernes.
Une nouvelle compagnie est aujourd'hui pleinement constituée,
elle a pour ingénieur en chef AL Gubitt, président du comité des in-
génieurs civils de l'Angleterre.
Le capital de la société est fixé à deux millions cinq cent mille
francs, partagés en coupons d'une livre sterling, vingt-cinq francs.
Il est vrahnent impossible de se faire même une idée des résultats
immenses que doit amener ce lien intime d'union établie entre l'An-
gleterre et la France, et par la France avec l'Europe entière.
Ah I quand luiront les jours si impatiemment attendus de l'automne
où les venis déchaînés de l'équinoxe, remuant jusque dans leurs pto-
fondeurs inaccessibles les eaux tumultueuses de la Manche, soulevant
en montagnes mugissantes les flots, n'interrompront pas une corres-
pondance calme et fraternelle I
Quel beau spectacle que celui de cette mer terrible entre toutes les
mers, domptée enfin par le génie de l'homme et par la science mo-
derne, devenue un messager fidèle et complaisant.
Mais voici un projet plus gigantesque encore, tellement gigantesque
même, que, malgré tant de prodiges déjà réalisés, l'esprit le plus au-
dacieux demeure forcément incrédule.
Télégraphe électrique entre i' Amérique et l'Europe.
11 vient de se former à New-York une association pour créer une
ligne de télégraphie électrique entre l'Amérique du Nord et l'Europe.
Voici le plan qui a été fourni à ce ^jet par le célèbre ingénieur
M. John Wilkes :
Un fil de fer solide et bien isolé serait conduit sur le fond de la
mer, depuis la côte occidentale de Terre-Neuve jusqu'à la côte occi-
dentale de l'Irlande. Sur le bon fond d'ancrage situé à 500 milles
anglais de distance du premier de ces pays, on établirait une station
de ré|)étition, par laquelle la longueur do fil se trouverait réduite à
/
690 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUi:.
1,600 milles anglais, c*est-à-^ire qQ*elle ne formerait qa'nn pea plus
de la moitié de la distance qui sépare New-York deririande.
Qaeique grande que soit la profondeur de Tocéan Allaûliqoey on
se propose de continuer sur le fond de la mer la pose du fil conduc-
teur. Selon toutes les apparences, cette profondeur ne dépasse nnlle
part !t milles anglais, et on a même tout lieu de croire qu^elle est seu-
lement d'environ un mille anglais; mais en admetiant qu'il y a des
vallées sous-^marines de !0 & 20 milles anglais de profondeur et de 50
à 60 milles de largeur, ces cavités ne seraient pas un obstacle bien
grand, attendu que l'on pourrait faire passer le GI par dessus ces val-
lées sous-marines moyennant des supports fixés à des intervalles de
2 milles, ou plus rapprochés les uns des autres, de manière que le
fil Eerait toujours maintenu à environ 200 brasses au-dessous de la
surface de la mer.
De 100 milles en 100 milles, Il faudrait faire mouiller un petit
radeau portant un mflt, muni d'un pavillon et commonlquani avec le
fil, afin que l'on pûc le soulever toutes les fois qu'il aurait besoin d*être
réparé ou d'être renouvelé en partie; mais il n'est guère possible
qu'un ûl bien posé à une telle profondeur au-dessous du niveau de la
mer puisse jamais être endommagé.
Pour établir cette ligne télégraphique, il suffirait de deux navires,
dont une partie des équipages, à l'aide d'une machine très-simple,
pourrait travailler sans interruption.
L'exécution du projet durerait un an tout au plus, et coûterait I
peu près 500,000 dollars, ou 2 millions 600,000 francs.
Concevons par la pensée que ces grands projets aient reçu leor
exécution : que Paris puisse correspondre instantanément avec TAn-
gleterre à travers le détroit, avec l'Amérique à travers l'océan Atlan-
tique, avec la Chine à travers les steppes des Russies, avec l'Algérie
à travers la Méditerranée, etc., etc., et nous nous ferons enfin ane
juste idée de l'avenir de hi télégraphie électrique.
TARIFS ET LÉGISLATION DE LA TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE. 591
CHAPITRE IV.
Tarifs et MgittaUmi d« la télégraplilê électrique.
Dans ce chapitre moins important je ne chercberai pu à être com'*
pleti je me conienterai de publier les docameiits autbeatiqaee et offi-
ciels qui sout parveous à ma coaaaissanc^.
ANGEETERRB*
ExtraU de f article dHntotpotation relatif à ta eompagnie
du télégraphe électrique.
La compagnie du télégraphe électrique ( th^ etectric teUgraph
Company) a été autorisée {ifieorporated) par un acte du Parle-
ment passé le 18 jaiii^l846.
La compagnie est obligée d'accorder à tonte per8oone< désignée par
le conseil pri?é» la faculté d'établir des lignes télégraphiques et d'en
faire usage pour le service du gouvernement de la reine. En outre, la
compagnie doit recevoir dans tous les bureaux télégraphiques « et
transmettre, quand elles sont présentées en temps convenable , toutes
dépêches pour le service de Sa Majesté. Toutes dépêches envoyées
pour le service de Sa Majesté doivent avoir la priorité, soit pour la
transmission, soit pour la réception et Texpédition, sur toutes autres
dépêches quelconques , et il est ordonné à la compagnie , à ses em-
ployés [ojfictrs) ou agents, de transmettre, de recevoir et d'ex])édier
de telles dépêches immédiatement, et de suspendre la transmission de
toutes autres dépêches jusqu'à ce que les dépêches pour le service de
Sa Majesté ou relativement à ce service aient été transmises, le tout
sauf une rémunération convenable.
Enfin, en cas d'événements graves {in tintes ofemergency)^ Ton
des secrétaires d*État a le droit de s'emparer de tous les télégraphes
et appareils aux différentes stations de la compagnie, de leurs licences
on délégations [tKeir licenses and assigne) pour une semaine, et
d'en retenir la possession de semaine en semaine^ si cela est expédient
b9a TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
pour le service public, en payant toutefois une indeiDDité, réglée sur
le profit moyen d*une semaine.
TARIFS.
TaoDC pour vingt mois.
Un penny par mille ponr les premiers 50 milles. 62,5 centimes par
myrlamètre pour les premiers 80 kilomètres.
1/2 penny ^r mille pour les seconds 50 mf<(e#. 31,2 centimes par
myrlamètre pour les seconds 80 kilomètres.
1/4 penny pour toute distance au delà de 100 milles. 15,6 cen-
times par myrlamètre pour toute disunce au delà des 161 premiers
kilomètres.
N. B. Aucune taie ne peut être au-dessous de 2 shilL 6 (3 fr. 10 c.;>.
La taxe est augmentée de moitié en sus pour cbaqae dizaipe de
mots ou fraction de dizaine de mots au-dessus de 20 mots.
Le port des dépêches est taxé à 1 shilling par mille. Il n'est jamais
au-dessous d'un shilling.
Il s'en faut au reste beaucoup que ce tarif soit inTariable et uni-
forme pour toutes les lignes. Il change, au contraire, non-seolemeni
d'une ligne à l'autre , mais encore pour une même ligne , soifant les
circonstances. Voici quel était, au commencement de l'année, le prix
de la transmission des dépêches sur quelques lignes télégraphiques
principales.
De Londres à Distance. Prix par mot poar tonte Prix par mot et p«r
distance. kilomtoe.
Douvres. ... 142 kilom. Uk cent. 0,310 cent.
Birmingham.. 180 39 0,217
Stafibrd 211 39 0,185
Derby 211 à2 0,199
Norwich 202 42 0,208
Nottingham.. 212 U2 0,198
Yarmouth... 233 42 0,180
Liverpool. . . . 336 51 0,152
Leeds 211 51 0,242
Manchester.. 315 51 0,162
York 352 54 0,153
Edinburgh. . . 650 78 0,120
Glasgow 658 84 ' • 0,128
TARIFS ET LÉGISLATION DE LA TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE. 693
AMÉRIQUE.
The magtietic Ttiegraph Company.
Le dollar Tant 5 fr. 42 c, et le ceot 0,0542.
De Washington à New-York.
De Washington 4 Milles. Premiers Chaque mot
dix mots. en plua.
BalUmore. 40 10 cents. 1 cents.
Philadelphie 156 30 3
Trenton( New-Jersey} 184 65 4
Princetow id. 194 50 5
New- York «43 50 5
Washington and New-Orleans Tetegraph Company.
De Washiogton à MUles. Premien Chaque m»t
dix mots. en plus.
Georges-Town 2 15 cents. 1 cents.
Alexandria (Virginie)... 10 16 1
Frédéricksbourg id. ... 60 21 1
Richemond id. ... 121 27 1
Peicrsborg id. ... 143 29 1
Raleigh (Caroline du Nord). 292 44 2
FayetteTille id. . 349 50 3
Chcraw (Caroline du Sad). 419 57 3
Camden id. . 476 63 3
Golumbia id. . 509 66 3
Charles-Town id. . 644 79 4
Augusla (Géorgie). 782 93 5
Savannah id 914 106 5
Macan id 1107 126 6
Columbns id 1200 135 7
Montgommery (Alabama).. 1299 145 7
Cabawba id. .. 1351 150 8
Mobile id. .. 1523 167 8
New-Orléans ouisiane). > • 1716 200 10
38
ft94 I^ÉGAAPHIE ÉLECTRIQUE.
Règlement p(mr tamise à la disposition, du puétic de la léU-
graphie étectro-magnétique de VÉtat,
§ 1*'. Il sera permis d'utiliser pour les comaïunicatioos privées do
public celles des ligues élèctro-maguétiques de TÉtat déjà terminées »
ci-après :
^ — A partir du 1*' octobre courant , celle de Berlin , par Bruns-
wick, flafiovre et Cologne, sur Aix-la-CbapeMe^ avec rembrandie-
ment de Dusseldorf sur Elberfeld ;
B. — à partir de la même époque , celle de Beriin , par Wltten-
berg et Hftgenow, sur Hambourg;
 partir du 15 octobre courant , celle de Berlin sur Siettin, et à
partir du 27 octobre courant , celle de Berlin sur Francfort-sur *le-
ftlein.
Tant pour l'aller que pour le retour.
S 2. NéanmoÎAfi cet emploi desdites lignes électriques par le po-
bUc ne pourra avoir lieu qu'autant que la transmission régulière des
différentes dépêches du gouvernement et de l'admimslration du clie-
min de fer le permettra.
§ 3. Spnt susceptibles d'être expédiées par le télégraphe électrique
de l'État , toutes les communications appropriées à une correspon-
dance , et ne sont exclus de cette faculté que les seuls articles qui por-
teraient atteinte aux lois , ou qui, par des considérations de haute po-
litique ou de bien public , seraient jugés non susceptibles de ce mode
de transmission.
Si un doute vient à s'élever sur la question de savoir si une nouvelle
est susceptible ou non de l'envoi par voie télégraphique, la di£Bcaké
sera soumise à l'appréciation de la direction télégraphique, dont le
jugement sera sans appel.
§ h- Chaque dépêche à expédier doit être signée du nom de l'expé-
diteur et être écrite en tangage inteUigihte et sans abrivia^
tions.
Des dépêches qui ne rempliraient pas ces conditions seraient rea*
dues aux expéditeurs , afin qu'ils les complètent ou les refondent.
Dans le cas où des dépêches , après avoir été transmises iâé^êftà-
TARIFS ET LÉGISLATlOff DE LA TÉLÉGRAPmE ÉLECTRIQUE. 695
qnement k une distance partielle, deYraiesC, à partir de ka dernière
station télégraphique , continuer jusqu'à leur destination finale , par
eaufette » par exprès oo par la poste (S IS) , la désignatioa d*utt tel
Hiode d'expédition devra être expressément spécifiée par l'expéditeur
sur sa dépêche.
S 5b Afin d'empêcher l'emploi abusif de la télégraphie de l'État,
et de la rendre accessible à autant de correspondances que possible,
pendant qu'un seul fil conducteur établira la communication des ap-
pareils entre eux » une dépêche télégraphique ne devra pas contenir
plus de 100 mots, et ne devra entraîner, de la part du correspondant,
qu'une seule réponse immédiate. De plus longues dépêches ou plu-
sieurs dépêches successives d'un même expéditeur ne pourront être
transmises que dans le seul cas où l'appareil ne serait pas requis par
d'autres correspondants , soit dans la station même , soit dans les au-
tres stations de la ligne.
§ 6. Jusqu'à ce qu'une station centrale soit établie à Berlin ^ ^ la-
quelle aboutiraient les diverses lignes télégraphiques , le dépôt des dé-
pêches aura lieu en cette capitale , aux stations télégraphiques établies
dans les gares de chemin de fer respectives. Il en sera de même à
Magdebourg, Brunswick, Hanovre, Mindz, Dusseldorf, Cologne,
Aix-la-Chapelle , Elberfeld, ainsi qu'à Wiitenberg , Hagenow et Ham-
bourg.
% 7. Les bureaux télégraphiques sont ouverts régulièrement au
pnUic tons les jours , à l'exception des dimanches et jours de fête ,
savoir :
Du 1*' avril au M septembre, de 7 heuresdu matin à 9 heures du
mht;
Du l** octobre au 31 mars , de 6 heures du matin à 9 heures du
soir»
Dans des cas urgents, les lignes télégraphiques pourront être utili-
sées de nuit , sous les conditions mentionnées au § 9.
$ 8. La déclaration des dépêches à expédier a lieu entre les nuiins
du chef de ta station télégrapUqoe, ou, à son défaat, entre celles de
son suppléant L'un ou l'autre de ces derniers calcule , d'après k tarif,
les frais d'expédîtîoa , les perçoR de l'expéditeur , les inscrit dans un
journal de recette à ce spécialemet destiné, et remet k l'expéditeur,
arec la quittance de k seoMiie perçue , im oerti^t de réception.
£n même tempafiie les Itm d'expMitîM on percevra :
3S.
596 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
A. — Les frais de commîssîon de 5 silbergroscbcn (62 c. i/2)
B. — En ce qui est des dépêches à expédier en partie, senlemait,
par le télégraphe (§ 13 et i/i), les frais d*esUfette, d'exprès on de port
dont le montant pourra être connu.
Si le chef de la station télégraphique est en doute sur le montant
des frais mentionnés en B , il pourra recueillir des renseignements an
bureau de poste de la gare respective.
Dussent ces frais ne pouvoir être évalués exactement , Texpéditenr
aura pour les couvrir à déposer à fa station télégraphique une somme
proportionnée.
§ 9. L'évaluation des frais d'expédition est basée sur le nombre des
mots, et c'est dans ce sens que le Urif a été établi. L'adresse , la si-
gnature et la date sont soumises à la Uxe. Les chiffres isolés , les chif-
fres simples sont calculés aussi bien que les chiffres additionnés on
groupés. Par contre , il n'est pas tenu compte de la ponctuation. Ce
sera au chef de la station télégraphique à décider ce qui devra être
considéré comme un mot, sans qu'il y ait à en appeler de cette déci-
sion.
Le double des évaluations portées au tarif sera perçu ponr des dé-
pêches à expédier de nuit, c'est-à-dire de 9 heures du soir jusqa'an
moment de la reprise du travail.
§ 10. L'expédition des dépêches a lieu d'après leur ordre de sac-
cession , eu égard au moment de leur première remise à la stadon té-
légraphique.
Une commande préalable ne sera pas prise en considération.
Lorsqu'il arrivera des communications télégraphiques des divera
points, celles privées alterneront entre elles de telle façon que, par
exemple, à une dépêche de Berlin pour Hambourg, il en succé-
dera une de Hambourg pour Berlin; à celle-ci, une de Berlin poor
Hambourg , etc.
Parmi les dépêches ayant une même direction , celles parlant des
points extrêmes de la ligne auront le pas sur celles provenant dessu-
tions intermédiaires.
§ il. Tons les employés télégraphiques sont astreints au plus strict
secret quant aux dépêches télégraphiques.
L'accès des chambres de travail des stations télégraphiques n'est
permis que sur autonjaiion expresse soit de la direction , soit dn chef
TARIFS ET LÉGISLATION DE LA TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE. 597
de la station rcspectÎYe ou de son suppléant , et seulement lorsque Ton
ne télégraphiera pas.
S 12. La dépêche télégraphique, aussitôt après son arrivée et ta
transcription intégrale et lisible , sera scellée du cachet de la station
télégraphique et envoyée au destinataire par un messager télégra-
phique assermenté ou , dans le cas du § 8 , lettre B , par un facteur
ou un courrier de la poste.
La remise exacte , avec indication du temps auquel elle aura eu
lieu , sera certiGée par le destinataire sur un livre à quittance ou sur
un récépissé spécial.
S 13. Les dépêches dirigées sur des points avec lesquels il n'exis-
tera aucune communication télégraphique directe , seront recueillies
par la dernière station qu'elles auront à toucher ; là, elles seront con-
venablement traduites , scellées du cachet administratif de la station
et réexpédiées à destination , conformément au vœu du destinataire ,
par la poste locale.
S iik. Pour la remise de chaque dépêche télégraphique , que cette
remise se fasse directement par la station télégraphique, ou qu'elle
ait lieu par l'intermédiaire du bureau du poste local , il sera porté en
compte une surtaxe de 5 silbergroschen (62 c 1/2) qui sera perçue
au moment de la remise de la dépêche.
Ce droit de commission sera également prélevé au profit du Tréso*;
royal , dans le cas où les expéditeurs attendraient en personne et re-
cevraient à la station tél^ra[diiquc même les réponses à des demandes
en renseignements tél^raphiques.
S 15. Dans des circonstances où , de l'expédition télégraphique de
nouvelles par le public» il y aurait à craindre un danger pour l'État ,
l'emploi public du télégraphe pourra être entièrement suspendu par
ordonnance du ministre soussigné
Berln , le 6 août 18^9.
69S
TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQDS.
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TARIFS ET LÉGISLATION BiB LA TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE. 509
HOLLANDE.
Copie d'vn arrêté du Gouvernement hûitofmlaiê fixatif à
V étabiiêêement de$ téUgrafhee éUoprifweei
Nous, Guillaume II , etc.
Coasidéraut qu'en même temps que riatrvduclkNi des télégraphes
électriques» cearnie ««yen rapide de coninoalcaiîeils , nérît» à tous
-égards d'être encouragée, il n'est pas nains iMparlant que \t serne^
de ces télégraphe» soit soumis à des c^aRlîtioiia prepres à prévenir,
dans rintéréc général , les abus résultant de l'enpM ée ce tmyeii de
conmumcalion ,
Avons arrêté et arr^ns :
Article l*^ Aucun télégraphe électrique ne )»ouiTa être établi
ou mis en usage , soit sur la figne des themins de fer, soit sur les
routes ordinaires , ou de toute autre manière , sans avoir obtenu au-
paravant notre approbation y sur )a demande qui taous en ailra été
faite.
Art. 2. Les conditions suivantes sont attachées à la concession des
télégraphes électriques , savoir s
1® Le tarif des prix pour le transport des nouvelles sera envoyé aux
départements de l'intérieur et des finances et soumis par ces déparle-
meftts k noire approhttiDn i
3* Les nouvoU» et les oomnttokttieDs provenant àfe rad Ainisira
tion générale et des administrations provineiales et cOAMinna^, nhisi
que les nouvelles et communications qui leur seraient adressées , se-
ront transmises de préférence à celles des particuliers ;
S"" En temps de guerre, les télégraphes électriques seront placés
sous la direction immédiate du déparlement de la marine et de la
guerre ;
U'' En outre , chaque fois que des circonstances particulières pour-
ront Texiger, remploi de ces télégraphes pour le service particu-
lier , par ordre ou sous la surveillance du gouvernement ou des chefs
des administrations communales, sera interdit provisoirement, et
même entièrement suspendu , & Texception des communications qui
ont rapport directement au service des chemins de fer.
5** Dans toutes les stations des chemins de fer il sera tenu des re-
600 TÉUÊGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
gistres pour ces tél^aphes, lesquels seront cotés et paraphés park
chef de radminislration communale , et établis d'après les modte
annexés à cet arrêté; toutes les nouveUes expédiées on reçues de^
Tront, sans aucune exception» être inscrites sur ces registres;
6^* S*il arrivait que pins tard Tusage multiplié fait par le public des
télégraphes électriques portât préjudice aux Intérêts financiers de
Tadministratiou des postes, la rétribution d*une juste indemnité ao
profit de cette administration , et réglée concurremmeiit par les dé-
partements de Tintérieur et des finances, sera exigée des proprié-
taires des télégraphes électriques;
l"" En tant qu'il s'agit d'établir des télégraphes en dehors des die-
mins de fer» les personnes qui auront obtenu des concessions seroot
tenues de s'entendre avec les administrations communales et les pro-
priétaires des terrains, routes, digues» etc.» pour la direction da
lignes télégraphiques et l'établissement des stations nécessaires ï ce
service, et de se soumettre aux indications données par le gouverne-
ment relativement à la direction de ces lignes.
Art. 3. Les contraventions au présent arrêté seront punies cod-
formémeut aux dispositions de la loi du 6 mars 1818.
FRANCE.
ADMINISTRATION DES UGNES TÉLÊGRAPH1QDÉ5.
Extrait du traité passé entre t* administration télégraphique
et tes compagnies d'Orléans et du Centre pour i'élabiisst'
ment d'une ligne électrique.
ARTICLE l*'. Les compagnies d'Orléans et du Centre concèdent ï
l'État le droit d'établir sur les chemins dont elles sont concessionnaires
une ligne télégraphique électrique composée d'autant de fils qu'il ju-
gera utiles à son service.
ART. 2. Les travaux de premier établissement et d'entretien seront
exécutés aux frais de l'État et par ses soins, en se concertant avec les
compagnies pour que leur exécution ne gêne eu rien la marche des
trains....
Art. s. Les compagnies feront surveiller, mais sans qu'il puisse en
résulter aucune responsabilité pour elles , les fils télégraphiques par
leurs poseurs et leurs gardes. Elles donneront connaissance aux eœ-
TARIFS ET LÉGISLATION DE LA TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE. 601
ployés télégraphiques des accidents qui pourraient survenir à ces
fils. £n cas de rupture des fils , les gardes ou poseurs raccrocheront
proTÎsoirenient les bouts séparés, en se conformant aux instructions
qui leur seront données ^ cei effet Pour l'exécution de cet article» les
compagnies ne pourront êlre obligées à augmenter le nombre de leurs
agents ni âi faire aucune dépense.
ÂBT. U. Comme compensation des droits et avantages concédés par
les compagnies à l'État dans les trois articles qui précèdent , celui-ci
concède, de son côté, aux deux compagnies précitées , le droit d'éta-
blir sur leurs chemins et sur les embranchements de ces chemins qui
sont on seront exploités par lesdites compagnies un télégraphe élec-
trique composé du nombre de fils nécessaire pour leur propre usage,
limité à la transmission des dépêches intéressant leur service, soit sur
leur ligne, soit sur les lignes en prolongement, et ce, aux conditions
déterminées par les articles suivants.
Le nombre de ces fils est, quant à présent, limité i deux. Les fils
supplémentaires ne seront établis que d'après les indications de l'ad-
ministration pour assurer le parfait isolement.
L'un de ces fils servira à faire communiquer entre elles les stations.
Il sera fourni et posé par l'administi^ation télégraphique et à ses frais.
L'autre, qui sera à courant continu, servira à mettre un train arrêté sur
la voie en communication avec les dépôts ou les stations ; il sera fourni,
ainsi que les appareils en porcelaine et les appareils de traction, par
les compagnies , et posé par l'administration télégraphique et à ses
frais. Tous les fils seront entretenus par l'administration télégraphique,
sauf le cas du remplacement de ces fils et de leurs accessoires.
Art. 7. Les compagnies auront la libre jouissance , soit de jour,
soit de nuit , des fils qui leur sont concédés pour la transmission des
dépêches ayant pour objet leur service.
Art. 8. Les compagnies feront établir les appareils destinés à la
transmission de leurs dépêches , soit avec des signes alphabétiques,
soit avec tous autres signes. Elles devront seulement soumettre ces
appareils à l'acceptation de Tadministration télégraphique.
Elles pourront disposer leurs appareils de manière à communiquer
directement avec telle station intermédiaire qui leur conviendra, sans
être (Aligées 4e faire passer par toutes les sutions intermédiaires les
dépêches à transmettre entre deux directions consécutives. II sera
établi des directions à Orléans, Bourges, Ghâteauroux et Nevers.
e02 TÉLÉGRAIVIE ÉLECTBIQVE.
ART. 9. Les oompagBÎei deiacttreat Uliret de fiîrt namntrer I
appareils par lears eiaployés dam Uwtes les staiioiis a«urc» qae teJÊm
de Paris 9 Orléans» Bourges, ChâteaurooK et NeversL
Dans cbacone de ces deraières gares , les deos easployée pr^^perta
ao senrjce spécial des oeoipagDîes seitwt pay^ par elles et
néanmoins par radininistralion télégraplMqtie, sauf leuri
s*il est deoMndé par les cottipagnies. S*il tst reconnn que ces deux
employés sent însuflbaots, l'adminsiratioii powra demaDder Tad-
jooctloA d*ua troîsîètne employé. Ils recevront nn iraiteBieiK de
M francs par omisL
▲kt* 10. Toutes les dé|»6ches transmises par les compagnies oeroat
inscrites snr des registres arec numéro d*ordre et par dote.
Ces registres seront toujours à ia disposition des agents de l'ndmi*
nistration, qoi pourront les examiner et lescontrMer.
Art. 11. Si les compagnies font un usage iUicile du télégraphe
pour la transmission de dépêches autres que celles spécifiées an nrti-
des k et 7/ le ministre de l'intérienr pourra, après enquête, pMK
noncer la suspension du sa*vice tel qu*il a été établi d-dessus sms
aucone indemnité.
Dans le cm de suspension, le ministre de rintérieur réglera , par
Tarrêté qui la prononcera , les mesures li prendre pour que le sertice
SQÎt continué sans imerrupiion par les agents de l'État smr les points
par lut déterminés » et aui frais des deuK compagnies , mais senlemeMi
pour les transmissions concernant la sécurité des Yvyagemrs, l*eiplof-
talion du chemin et son cfiireUen.
Art. 11 En cas d'accidents dans les fils du service de rÈtât, Tad*
ministratîon do télégraphe pourra faire us^ des fils concédés aux
comp^priei.
Pendant la durée des réparations la priorité appartiendra an nerrice
do gouvernement.
Art. Id» Les compagnies douneront pour les adminiatrttearselin-
specteurs des lignes téli^apbiques quatre cartes de Kbre circthitinn
dans les voitora de première classe.
fiHei accorderont également la circulation graivile dans les n>il«ires
dt premlèce daase aux directeurs attachés ani Kgnes télégraphiques
éubUessor les chemins d'Orléans et du Centre» et snr les chemins qni
en sont le prolongement
Elles accorderont, en outre « sur la demande Ae Tadministralettren
TARIFS ET LÉGISLATION 0£ LA XÉLÉGRAMIE ÉLECTRIQUE. M»
chef de» ligoes télègra|iliiq«eg, des pemÎB poar f«yeger du» iet tei»
tures dedeaxièmeet troisième classe aux agents proposés à ]*entrelîeft
des télégraphes électriques > m»s seoieiiieBl sur la portioD de Kgne
comprise entre les deux directions eè îb seraiK employés.
Les ompegmes tranqporterooc eofio gratoitemeDi les evpliféSt
oavriers et iMtérkai de toute nature qol seroal emploies à réiaUi»*
sèment et ii l'entretien du télégraphe éleotriqvw, noo-seofemeni nr
leurs chemins , mais aussi sur les chemins en proloogemeAt de etoE
dentelles sont cencessîomiaires.
Art. 14* Si les compagnies rédament le serrice à grandes distanow»
e'est-à-dire de direction ^ direction , radministration téiégraphiqae
fournira et posera un denxièiiie fil pour cel nsa^e. Ce fil arritera dane
les bureaux dos gares oè seront les antm appareils des compagnies,
et le serrice sera fait par des agents désignés an 2* paragraphe de
l'article 9. Dans ce cas, les compagnies devront foamir aux directeurs
d'Orléaitt , de Chftteaoronx et de Nevers un logeasent convenable ac-
cepté par l'administration; ou bien elles payeront une indeamité de
logement de 1,200 fr. pour chacune de ces trois directions ci^earas
désignées. Les appareib seront fimmis par la compagnie et acceptés
par radministration» •
Loi sur ia correspondance télégraphique privée.
Dm 3 JnilM» ta et» novetthre tS5e.
L'Assemblée nationale a adopté la loi dont h teneur Mil :
Art. 1*'. Il est permis \ toutes personnes dont ridealîté est établie
de correspondre, au moyen du télégraphe électrique de rÉtat, par
l'entremise des fonctionnaires de l'administration téUgrj^pbiqne.
La transmission de la correspondance télégraphique privée est tou-
jours subordonnée aux besoins du service télégrapl^que de Titat.
Art. 2. Les dépêches, écrites lisiblement, en langage ordinaire et
intelligible , datées et signées des personnes qui les envoient, sont
remises par elles ou par leurs mandataires au directeur du télégraphe»
et transcrites dans leur entier, avec l'adresse de l'expédlleur, sur nii
registre à souche. Cette copie est signée par l'expéditeor on par son
oiandataire, et par l'agent de l'administration téiégraphiqtte^
Sont exemptés de la uanscription sur le registreà souche les articles
«04 TÉLÉORAPttE ÉLECTRIQUE.
destinés aux joaruaax et les dépêches relaiiyesaa serfke des <
de fer.
ART. 3. Le directeur du télégraphe peut, dans l'intérèc de l'ordre
public et des bonnes mœurs» refuser de transmettre les dépêches. En
cas de réclamation, il en est référé, à Paris, au ministre de rinlérieor,
et dans les départements au préfet ou au sous-préfet, ou ii tout aotre
agent délégué par le ministre de l'intérieur. Cet agent » sur le in de
la dépêche 9 statue d'urgence.
Si , à l'arrivée au lieu de destination , le directeur estime que la
communication d'une dépêche peut compromettre la tranquillité po-
Mique, il en référé âi l'autorité administratif e , qui a le droit de re-
tarder ou d'interdire la remise de la dépêche.
Art. /). La correspondance télégraphique privée peut être sospes*
due par le gouvernement , soit sur une ou plusieurs lignes séparément,
soit sur toutes les lignes à la fois.
Abt. 5. Tout fonciionnaire public qui viole le secret de la corres-
pondance télégraphique est puni des peines portées en Tariicle 187 da
Gode pénal.
Art. 6. L'État n'est soumis ^ aucune responsabilité à raison da
service de la correspondance privée par la voie télégraphique.
Art. 7. Les dépêches télégraphiques privées sont soumises ï la taxe
suivante, qui est perçue au départ :
Pour une dépêche de un à vingt mots, il est perçu un droit fixe de
trois francs, plus douze centimes par myriamètre.
Au-dessus de vingt mots, la taxe précédente est augmentée d'oD
quart pour chaque dizaine de mots ou fraction de dizaine excédaDL
Sont comptées dans l'évaluation des mots l'adresse , la date et la
signature.
Les chiffres sont comptés comme s'ils étaient écrits en tontes lettres.
Toute fraction de myriamètre est comptée comme un myriamètre.
Lorsqu'il sera établi un service de nuit , la taxe sera augmentée de
moitié pour les dépêches transmises la nuit.
Le ministre de l'intérieur est autorisé à concéder des abonnements
à prix réduit pour la transmission des nouvelles qui se rapportent ao
service des chemins de fer.
Art. 8. En payant double taxe, les particuliers ont la faculté de
recommander leurs dépêches. Toute dé|)êche recommandée est véri-
fiée par une réirétition de la dépêche faite par le directeur destinauire.
TARIFS ET LÉGISLATION D£ LA 1ÉLÉ6RAPHIE ÉLECTRIQUE. 60&
Art. 9. Indépendamment des taxes ci-dessas spécifiées, il est
perçu poor le port de la dépêche , soit au domicile du destinataire »
s'il réside au lieu de l'arriyée , soit an trareau de la poste aux lettres »
an droit de cinquante centimes dans les départements et de un franc
poor Paris.
Si le destinataire ne réside pas au Heu d*arri?é€ , la dépêche lui sera
transmise, sur la demande et aux frais de Texpéditenr, par exprès ou
estafette. Les r4)ndltions de ce service seront fixées par le règlement
à intervenir eii vertu de Tarticle il de la présente loi.
Art. 10. Les dépêches sont transmises selon Tordre d'inscription
poor chaque destination.
L'ordre des transmissions entre les diverses destinations' est réglé
de manière à les servir utilement et paiement
Toutefois la transmission des dépêches dont le texte dépasserait cent
mots peut être retardée pour céder la priorité à des dépêches plus
brèves, quoique inscrites postérieurement.
Les dépêches relatives au service des chemins de fer qui intéresse-
raient la sécurité des voyageurs pourront , dans tous les cas , obtenir
la priorité sur les autres dépêches.
Art. 11. La présente loi recevra son exécution à partir du
1*' mars 1851.
Le service de la correspondance télégraphique privée , les condi-
tions nécessaires pour constater l'identité des personnes et les disposi-
tions réglementaires de la comptabilité seront réglés par un arrêté
concerté entre le ministre de l'intérieur et le ministre des finances.
Cet arrêté sera converti en un règlement d'administration publique
dans l'année qui suivra la promulgation de la présente loi.
Délibéré en séance publique, à Paris, les S juillet, 18 et 29 no-
vembre 1850.
Le président et tes secrétaires ,
Signé DUPIN, Arnadd (de l'Ariége), Chapot, Bérard,
DE HEECKEREN , FEUPIN.
La présente loi sera promulguée et scellée du sceau de l'État.
Le président de la République ,
Signé Louis-Napoléon Bonaparte.
Le garde des sceaux, ministre de la justice.
Signé E. Rocher.
me TtSÉiGMàJtmS, ÉLfiCTftlQUE.
La nécessité de ooiurtater soa identité et l'éléf aïkm des prix du tarif
ont souieyéen France de grandes récrininations, dont H. de Coirq
s'est fait l'interprète dans les cokNanes de i* Univers ; nous n'exprime-
rions pas avec plus denetteté et de verve des senliinents qoe noospir-
tageoDS pleinement; et nons croyons, en conséquence, devoir céder
à M. de Gourcy les dernières pages de ce vokiflie :
« Le gouvernement a récemment ouvert quelques l^es de léK-
graphes électriques en France, et cootrairemeot à ses habitudes de
monopole , il a bien voulu donner aux particuliers la faculté de ae ser-
vir de cette voie pour la transmission de leurs dépêches. Maïs, d'a-
près le résultat financier de la première quinzaine d'opérations, qû
accuse une recette d'un millier de francs , il est k craindre qoe ce
mode de communication ne devienne jamais populaire cft usuel, et k
couvre pas même les frais de son installation. Les lélégraphesdemiefit
être cependant une source de recettes pour le Trésor, comme la posie,
et il en serait ainsi si le tarif n'était pas ii un taux exorbitant et à la
bureaucratie ministérielle n'avait pas retenu d'une main ce qu'elle
semblait donner de l'autre. Un règlement muni d'une quantité d'ar-
ticles interminables détermine les nombreuses oonditioBS qu'il fut
remplir pour avoir le droit de transmettre un message sur les lilscoo-
ducteurs de la pensée. Ce sont autant d'entraves destinées ii empêdiff
l'usage du télégraphe de pénétrer dans les mœurs» comme il s'est
naturalisé aux États-Unis. Je me suppose arrivant d'Amérique au
Havre ou à Boulogne. Le tricorne du gendarme et l'habit vertda èm-
nier, voguant jusqu'au large peur s'emparer du navire avant soo ea-
trée au port, ont fait battre mon cœur des premières émotions de h
mère-patrie. Après un interrogatoire minutieux , comme si j'étais a
criminel , je réussis à retirer ma personne des mains de ces intéres-
sants fonctionnaires, en leur laissant toutefois mon passe-port etMS
effets, qu'ils se proposent d'examiner avec plus de loisir. Enfin , je
débarque; mais il est trop tard pour prendre le chemin de fer; je
brûle d'arriver à Paris , où ma famiile.inquiète m'attend avec une rive
impatience. Je veux au moins leur apprendre mon arrivée , et je cours
au bureau du télégraphe. Un personnage compassé , qui se croit ad-
ministrateur parce qu'il est tracassier, me tient à peu près ce bngage :
« Âvez-vons votre passe-port?— Il est entre les mains des bons geo-
» darmes. — Avez-vous nne anUfrintlon de M. le maire pour voos
» servir du télégraphe ? — Le maire doit être couché. — Avex-vous
TARIFS ET LÉGISLAnOH DE LA ItLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE. 607
» le certificat de deux notabks constatant que tous êtes irrépro*
* cbaUe dans vos ombofs? Êtes-vous assisté de deux témoins pour
» établir ¥#(re identité? — J'étais , il y a deux heures , en mer, et je
m ne connais personne au Havre. — £n ce cas» monsieur, repassez
» demain. » Et si le lendemain , muni de tous les papiers voulus* je
m*obstine à vouloir user de cette voie expédîtive, il me faut écrire ma
dépêche sur un certm papier à léte imprimée , la recopier smr un
certain r^istre , apposer ma signature sur plusieurs livres à souche
( il y a beaucoup de souches dans ces bureaux ) ; puis mon billet at-
tendra aon tour. J'aurais le temps d'être à Paris avant que ma dé*
yêche, portée sur Tatle de la ioudre , y pût arriver. Quelle est donc
l'utilité de tout ce luxe de formalités, et quels services de telles en-
traves procurent-elles au public? C'est, dira-t-on, pour empêcher
l'agiotage et pour sauvegarder le gouvernement contre des complots
anarchistes* Mais c'est le monopole qui a toujours offert ces dangers »
et BOA la liberté dans la transmission des nouvelles, qui porte avec
elle son remède. Du moment que tout le monde peut savoir à Rouen
qu'à teUe heure le 5 pour cent était à 90 à Paris , et que la rue était
libre d'émeute, personne ne se laisse entraîner dans des spéculations
désastreuses, ni duper par un révolutionnaire compromettanL À la
Bourse de New-York , les agents de change reçoivent chaque jour ,
pendant leurs séances, plusieurs centaines de dépêches télégrapUyoes,
iransmettant des ordres d'achat ou de vente. On connait , minute paf
amante , les cours de Roston et de Philadelphie, et le taux des renies
m nivelle aussi instantanément dans ces trois centres commerciaux,
aam fluctuations trop sensibles
» fi^an^ ce fameux règlement français , tous les articles sont destinés
à ralentir les messages; il n'y en a pas un seul qui ait pour but de les
aciiver, pas un qui fixe un maximum de durée pour la transmission
âectrique et punisse l'opéraieur négligent. C'était cependant la seule
chose essentielle. Aux États-Unis , il n'y a qu'un registre dans les of-
fices de télégraphe en outre de ceux delà comptabilité. C'est le livre
qi» porte le &cteur et sur lequel les destinataires inscrivent l'heure et
la minute de la réception de leurs misaves , afin que l'administration
sache si son agent a été ponctuel et le réforme au besoin* Aussi , gvàoe
à celle promptitude et à cette absence de foroMS, on peut, en Amé-
âque, correspondre i cent et deux cents lieues de distance, recevoir
une première réponse ,t ^Bûre ses observations et recevoir une réponse
608 TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
définitive ; tout cela dans la même journée. On termine en deux
heures, et sans être vu , une affaire qni aurait demandé par h poste
huit jours et plus ; en cas d'incendie , on demande du secours aox
villes les plus éloignées; en cas de vol , on donne le ngnalementdo
malfaiteur i toutes les polices environnantes, et le voleur est arrêté
att moment où il se croit sâr de Timpunité. En cas de tempête au sud,
on en donne avis au nord , afin que les navires ne prennent pas le large.
En cas d'inondation , le télégraphe en instruit tout le parcours da
fleuve, pour que les riverains puissent sauver leurs bestiaux, leurs
denrées et se sauver eux-mêmes. L*électricité marche plus vite qoe k
débordement des eaux. Pas de service que le télégraphe ne rende; il
est en Amérique une des nécessités de la vie , et son usage dans les
affaires est encore moins répandu que dans les familles , où celte io-
vention prodigieuse devient la. providence des amis qui se séparent et
des maris qui sont contraints de s'absenter. J'ai moi-même confié à
ce fluide mystérieux plus d'un message affectueux , et je jouissande
la pensée que quelques paroles, fendant l'espace, allaient porter qdc
consolation instantanée , faisaient disparaître la distance et me don-
naient l'étrange privilège de l'ubiquité. J'ai vu , à un concert de Jenoy
Lind, le régisseur se présenter à la rampe et prononcer ces moti:
« Si M. William Brown est dans la salle, il est prié de passer aobo-
» reau , où il trouvera une dépêche très-importante ii son adresse, I^
» çue à l'instant de Chicago. » Aussitôt un gentleman se lève et quitte
sa place. Sa famille savait sans doute qu'à cette heure il serait» con-
cert, et le télégraphe permettait de l'informer d'une nouvelle dont
l'arrivée plus ou moins prompte pouvait causer sa fortune ou sa ruine.
» Le bas prix du télégraphe , qui le met à la portée de toutes lef
bourses, est une autre cause de son utilité et de l'universalité de son
usage aux États-Unis. Pour des villes distantes de soixante et q!lltr^
vingts lieues, le tarif est actuellement de un franc pour dix mots et de
dix centimes pour chaque mot additionnel. L'adresse, la signatoreet
les mots : « Répondez-moi par télégraphe, • ne sont pas comptés, et
le tarif baissera encore, car il y a déjà trois lignes électriques se fai-
sant concurrence entre New- York et" Boston , et trois entre New-YoA
et Philadelphie , ce qui prouve la prospérité de cette industrie. Il est,
du reste , bien peu de nouvelles qui ne puissent se condenser en dit
mots ; l'économie apprend la concision ; le style télégraphique banoit
les formules de politesse; les • soyez assez bon pour (&0 centimes);
LIGNES XÉLÉGRAPIUQUES ÉTABU£S. «09
les « je Toas serais obligé de me faire rboDuear de » (1 frane) ; et
Tacite eût dû naître à cette époque surprenante de progrès indostrieb.
Le télégraphe exerce ainsi une influence peut-être fâcheuse sur le lan-
gage et les mœurs, en faisant perdre Tbabitude des circonh^cutions»
en donnant de la précision aux dépens de l'urbanité , et ce n'est pas
là un de ses moins curieux résultats.
» Il est superflu de dire qu'aux États-Unis le gouvernement a laissé
l'industrie privée construire les télégraphes. Mais nous ne demandons
pas qu'il en soit ainsi pour la France, si elle sait se créer une source
d'impôts d'autant moins onéreux pour le public que le payement en
sera volontaire» et si elle s'empresse de substituer partout» au vieux
système toujours interrompu par le brouillard, un ensemble complet
d'après le procédé ineu! de Morse. Il n'en est malheureusement pas
ainsi , et nous n'avons , après des années d'expérience » que quelques
tronçons , tandis que l'Amérique présente un réseau de télégraphes
qui couvrent tout le pays. Un fil de fer relie Québec et la Nouvelle-
Orléans, ces deux villes françaises, séparées par une distance de douze
cents lieues , et cet espace est annihilé par la pensée qui peut se met-
tre en communication en quelques heures avec une autre pensée. Il y
a moins de deux siècles , quand , en 1675 et 1682 , It père Marguette
et le chevalier de La Salle découvrirent le cours du Mississipi et lui
trouvèrent une communication navigable avec les Grands Lacs, il fal-
lait six mois aux hardis Canadiens qui avaient monté leur canot d'é-
corce au golfe Saint-Laurent pour venir débarquer au golfe du
Mexique.
9 Du moment qu'on admet que le secret des lettres confiées à la
poste ne doit pas être violé par le gouvernement , il n'y a aucune rai-
son valable pour exiger l'identité des signataires de dépêches pour
contrôler l'exactitude des signatures , ou pour dévoiler le mystère des
correspondances télégraphiques en les copiant sur des registres timbrés
et paraphés. Toutes ces minuties font créer de nouveaux emplois et
grèvent d'autant le budget sans rendre de services appréciables. En
Amérique, il n'est pas de négociant qui ne se serve journellement et
régulièrement du télégraphe; mais la plupart ont un langage emblé-
matique, un alphabet en chiffres ou un vocabulaire grotesque dont
leur correspondant a la clef, et qui leur permet de ne pas divulguer
leurs affaires au premier venu. On signe de plus presque toujours par
un pseudonyme de convention , ce qui est le meilleur moyen d'éviter
so
010 télMbàpiB électrique.
Tusurpation des signalores; et il nous semble que ra(Im!iii.stratio]
française, en Toalaiit prémaair le public contre Ja fraude, éloignera
de ses télégraphes les grandes affaires , an tien de se les attirer. Une
autre facilité dont nons recommamlons l*^doption , c*est qu'on peott
on adressant une dépèche , payer en même temps pour la réponse, en
sorte que la personne à qui l'on écrit n*a pas de prétexte pour se dis-
penser de dire ce qaV>n lui demande , et le facteur réclame cette ré-
ponse en détiîrant le message.
t Chaque année les journaux publient que le ministère dn com-
merce envoie tel inspecteur en Amérique pour y étudier les chemins
do fer; celui de l'agriculture , tel agronome pour inventer nue non-
fdlo pomme de terre, picotiane, tréculiane ou autre variété moins
Iboane que la modeste parmentière ; le ministère des finances délègue
un autre inspecteur pour étudier tes institutions de crédit, et son col-
lègue de l'instruction publique fait partir un quatrième inspecteor
pour parcourir les écoles en y prenant des notes , ou un géologue pour
dépeupler de cailloux les montagnes Rocheuses, le tout à grands frais,
comme si les boulevards n'avaient pas assez de macadam. Ces mes-
sieurs doivent publier au retour de beaux rapports qui dorment pai-
siblement dans les cartons , mais nons ne voyons pas qu'ils fassent
sortir radmtnislration de sa i-outine , ni qu'ifs la corrigent par l'exemple
de l'Amérique des idées françaises de monopole , de chiffres et decen-
traMsation. »
Nons avons combattu dans cet ouvrage la suppression demandée
par M. de Courcy du télégraphe Chappe qu'il appelle le vieux sys-
tème, et nous sommes convaincu plus que jamais que la télégraphie
électrique n'est pas une télégraphie gonvemementale. On réubiin
reriainement ce que l'on a si imprudemment détruit et on le complé-
tera par l'adoption de la télégraphie de nuit de M. Jules Guyot
 ce que M. de Courcy nous raconte de l'Amérique, ajoutons qoe
M. Morse, le célèbre surintendant des télégraphes américains, an-
nonce à M. Arago, dans une lettre toute récente, que le réseau des
lignes étabUes s'étend sur un développement de cinq mSle lieues!
FIN.
T:\BLK WALYTIQUE DES MATIÈRES
CO.NlENUliS DAXS CE VOLUMK.
PREMIERE PARTIE.
DE LA TÉLÉGRAPHIE EN GÉNÉRAL, ET DE LA TÉLÉGRAPHIE
ANCIENNE DE JOUR ET DE NUIT.
CHAPITRE PREMIER.
DE LA TÉLÉGEAPUIE ESH GLNÉRAL ET DES DIVERS ÀGENTB TÉLKCnnniQtES.
Signification générale et particulière du mot télégraphie. Immense Tariété
des moyens de communication donnés aux divers titres de la création. 9.
A quoi peuTent se réduire les signes télégraphiques. 3
Premier agent télégraphique ; le mouvement de translation. 4
Second agent télégraphique : le son. 5
Troisième agent télégraphique : la lumière. 7
Conditions de la télégraphie optique , lumière blanche et colorée. 8
Héliotrope de G auss. \o
La chaleur, transmetteur des signaux. lo
Quatrième agent télégraphique : Vélectricité. 1 0
Difficultés de Pélectricité statique, succès de Télcctricité Toltaïqne* i i
CHAPITRE II.
QtAUTÉS ESSEimELLES D*OIf BON TÉLÉGBAPnB OPTIQUE.
Télégraphe Chappe, signaux , mécanisme, manœuTre. 12
DécouTerte de la télégraphie par les frères Chappe. 13
Description da télégraphe Cha|^. de 15 à 34
Excellence et perfectionnements possibles du télégraphe Chappe. Télé*
graphe Flocon. 25 à 26
Télégraphe prussien. 26
Télégraphe anglais. r 27
Télégraphe Gonon. 27
CHAPITRE III.
APPLMUTIOH DIS 8IG1UUX A l'BXPBBSSIOM DB LA PEMISb. ~ LASCUK
TÉLÉGRAPHIQUE.
Signaux du télégraphe Chappe, leur distribution, leur nombre. 28 à 33
Noareau Tocabnlaire d'Abraham Chappe. 33 à 37
Traduction des signaux Chappe en ensembles de points, de chiffres et de
sons, par M. Dujardio,de Lille. 37 à 43
39.
612 . TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES.
CHAPITRE IV.
DE L'UTlUTé DE Li TÉLÉGRAPaiE. » DE LA TÉLECBAPBIB DE KUT.
Utilité et néceuité de la télégraphie de jour. 43
Insnlfisance de la télégraphie de jour. 44
Nécessité de la télégraphie de noit. 46
Conditions qae doit remplir la télégraphie de naît. 47
Essais de Cbappe et de MM. Saint-Haouen et Alplionse Foy. 4 s
Divers modes d*illumi nation des télégraphes. 49
Télégraphe de nuit de M. Jules Guyot. 49 ^ 60
Hydrog^e liquide. bl
Expérience de Paris à Dijon. Succès complet. 61
Plaidoyer en faveur de la télégraphie ancienne de jour et de nuit. ôl
La télégrapliie électrique n*est pas une télégra|iliic gouversemenUle. 63
Télégraphe de Chappe de Paris à Lille étalement détruit. 66
Téléjsraphie aérienne de jour et de nuit appliquée aux chemins de fer. Sys-
tème de M. Jules Guyot. &6
S)stème de M. Treuller de Berlin. 67
DEUXIÈME PARTIE. — PREMIÈRE SECTION.
HISTOIRE DE LA TÉLÉGRAPHIE.
CHAPITRE PREMIER.
PREMIÈRE ÉPOQUE.
Passage curieux , extrait de Strada. 6S
Essai de Lesage , sa lettre à l'empereur de Russie. 69
Essai de Lomond. 60
Reiser, Salva, Ca^allo. 61
Betancourt, Ronalds. 62
DEUXIÈME ÉPOQUE.
Découverte de la pile de Volta. 62
Télégraphe de Sœmmering , son merveilleux ensemble. 6S
Schweigger. 66
Co2e. 6j
CHAPITRE II.
TROISIÈME ÉPOQUE.
Découverte d'Dented, action du oonrant sur Taiguilie aimantée. 66
'Multiplicateur de Schweigger. 66
Fechner et Ampère, première idée du télégraphe à aiguille. r.7
Richtie et Alexander. 69
QUATRIÈME ÉPOQUE.
Découverte de l'action du courant sur les courants par Ampève. SolénoUc. 69
TABLE ANALYTIQUE DES MATfËRES. 6JS
Découverte des propriétés magnétisantes des courants électriques, par
M. Arago. 70
Electro-aimants de Sturgeon, PouiUet, Henry» Robert. 7 1
Découverte des courants d'induction par Faraday. 71
Machines magnéto-électriques. 72
DécouTcrte de la pile à effet constant, par Daniell. 73
Prétentions de M. Morse^ son télégraphe, rédamatioa de M. Jackson. Dis-
cussion de ses droits. 75 à 79
Essais du baron Von Schilling. 79
Expériences de Gauss et Weber. 90
Télégraphe de SteinheiK SOà 84
Télégraphe de M. Amyot. 84
Expériences de M. Masson et de MM. Masson et Bréguet. 85
CHAPITRE IH.
CINQUlÈnB RPOQVB.
Premier télégraphe à aiguilles de M. Wlieatstooe» progrès immense et réa-
lisation de la télégraphie. 8ft à 90
EfisaideM. Davy. 90
Télégraphe électro-physiologique de M. Vorsselman de Heer. 90 à 95
CHAPITRE IV.
SIXIÈME ET DERNIÈRE ÉPOQUE.
Télégraphe à cadran de M. Wheatstone. 95 à 98
Association de MM. Cooke et Wheatstone. 98
Premier télégraphe de M. Bain, ses travaux successifs, ses réclamations,
ses discussions avec M. Wheatstone. 99 à 102
CHAPITRE V.
DES ÀPPUCATIOMS DITBRSE8 DU PaiMCIPE DE LA TÉLÉCRAPBIB ÉLBGTRIQVC.
Impression des dépêches. Télégraphes écriTants et imprimants. Télégraphe
élect|[0-chimique de M. Bain. Télégraphe autographique. 1 08 à lit
Horloge éleotro-télégraphique. i 1 1
Priorité de M. Wheatstone à Tidée tliéorique des horloges électriques. 1 12
Réclamation de M. Bain. 114 à 118
Droite certains de M. Steinheil. 1 1 8
Système de sonnettes mises en mouvement par le courant électrique. 120
Appareils pour la comparaison de deux pendules. 120
Moyen de soustraire les pendules astronomiques aux diverses influences per-
turbatrices. Projet de M. Paye. 121
Détermination de la différence des longitudes. 124
Application à Tétude des ouragans, par M. Espy. 127
Thermomètre, baromètre, psychromètie , hygromètre, anémomètre élec-
trique de M. Wheatstone. 128 à 132
614 TABLE AlfALTTIQUE DES MATIÈRES.
CliroDOFtope , moyen d« Dietiirer des intefrallêf eitréaieamtcoorts. 131
Idée de M. Pouillet. 1» k 137
Chronoscope de MM. Brégoet et de Koartaitliioir. iSS à H)
Réclamation de M. Whaatstone. 1 41 à 1 50
Réponse de H. Brégoet. IM
Droits de priorité certains de M. Whertelaie. 151
Note de M. Jacobi. 151
Note décisif e publiée en 1840 par M. Qoételel. 153
Cfironoscope de M. Siemens. 133
Cbrono«cope de M. Joseph Henry. 155
Loch élettriqne de M. Bain. 156
Merreilles de la télégraphie électrique. f se i 158
SECONDE SECTION.
THÉORIE DE LA XÉLÉaiAPHlE ÉLECTRIQUE.
CHAPITRE PREMIER.
▼rrESSB DB PROPAGATION DB L*ÉL£CnLlCIT^.
Expériences anciennes. 159
Dorée des édairs, par M. Arago. 160 à 167
Comment constater Parance on le retard de denz phénomènes loukineoi»
par M. Arago. 168
Durée de l'étincelle électrique et vitesse de réiectricitéi par M. MT beat*
stone. 169&1M
Vitesse de propagation de la lumière, par M. Fizeau. 181 à 1S3
Vitesse de Télectricité» par MM. Fizeau et Gounelle. 183 à 193
Examen des expériences de MM. Walker et Mitchel sur la vitesse de Té*
lectricité, par M. Fizeau. 194 à 206
Vitesse la plus probable du courant électrique. 206
CHAPITRE H.
LOI M LA PROPAGATION DU PLUmB ÉLBCTRIQim, RAPPORTS BNTRS LA PC»-
SANCB ET LA RÉSISTANCE.
Déoouf erte des lois de propagation du fluide électrique ; historique tracé
par M. Pouillet. 207 à 211
Réclamation en Oiveur de Ohm. 313 à 213
Faits principaux de la pr<9agatlon de Télectrlcité. 214
Détermination des constantes des circuits Toltalques, par M. Wheat-
stone. 315 & 240
Lois de Ohm. 313 & 219
Terminologie. 2i9
Méthodes. 220
Rhéostat. 221
Unité de mesure de la résistance. 2'^
TABLE ANALYTIQUE DES MATltRES« 6U
Evaloation de la résistance. 236
Mesore de diyeraes forces électro-motrices. S28
Divers procédés pour la détermination de la réaistanee. iM h 234
Usage da galyanomètre ponr mesurer les forces électro-motrices. 334 k 336
Appareil différentiel poor la mesure de la léaistaBee. 1S6 à 137
Degré de Pét^helle galyanomètrique correspoodamt à TiiiteMlité. M6
DéTiations correspondantes anx dire» desrés de force, 140
Pratique des théories et des métiiodea de M* Wheal tone. 140
OMiditions de succès de la télégraphie. 141
CHAPITRE IIL
DE LA TERRE GONSDteâl IIAR8 BIS RiPPORTS kJtC Là TRAMMUSIOM W»
COURANTS*
Exp^ieneas anciennes sar la conductibilité da la tanre. Expériences de
M. Bain. 144
Expériences de M. Mattencci, première série. 247 à 249
Expériences de M. Magrini. 2(0 à 255
Expériences de M. Matteucd, seconde Série. 255 1 259
Expériences de M. Bréguet. 259
Prévisions de la théorie d'Ampère 260
Explication et théorie de la conductibilité de la terre. 26 1 à 265
Objections de M. Mattencd et réponsea* 265 à 266
NottTeUes expériences de M. Hatteacci. 268 à 272
RéfoUtion de M. Matteucci. 273 à 275
Singolière tiiéorie de M. Pouillet. 275
CHmclosions » notion véritable de la conductibilité de la terre. 276
Dernières recherches de M. Matteucci, énoncés faicroyables. 280
CHAPITRE IV.
nn LA niSISTAHGB totale du CmCUlT ET DE LA FORCE ^LiCTIlO-MOTRICK KÈ-
CBSSAmE A LA TRANSMISSION DES SIGNAUX.
Conditions de bon fonctionnemeat d'un télégraphe à cadran. 282
Résistance intérieure de la pile. 283
Résistance du fil de l'éleotro-ahaant. 284
Résistance do fil conducteur. 384
Détermination de la force électro*motrice. 385
Isolement imparfait des fils, courants dérivés. 286
Influence de Télectricité atmosphérique, du magnétisme terrestre et des
aurores boréales. 190 à 293
Fils conducteurs aériens et souterrains. 293
Fils recouverts de gatta-percha. 295
Méthode pour reconnaître les solutions de continuité. 396 à 398
Comparaison des deux espèces de conducteurs, aériens et souterrains.. 298
Phénomènes propres des conducteurs souterrains. 298 à 300
Gourants en sens contraire propa^fés à la fois dans up même fil, 904
61« TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES.
CHAPITRE V. - SUPPLÉMENTAIRE.
SCn LB MODE DB TRANSMtKIOZf DES COCRANTâ ÉLECTRIQOES ET tA TnÉOME
£LëCTB0»CHI1IIQIJE, PAE h, AHPÉRB.
Electricité propre des molécules des corps. m
Atmosphères électriqaes des atomes. m
Mouvement de Télectricité dans les corps cottdncteiirs. t05
Combinaison de deux molécules douées d'électricités côntraiKt. 30s
DécompositoQ des corps sous l'action de la pile. Iio
Explication des eipériences de M. Pouillet sur le dégagement de l'électri-
cité dans les décompositions. S 1 1
Combinaison de deux molécules douées de même électricité. 313
Explication de la propagation de la lumière par les forces électriques. S16
Théorie de la pile. Electricité de ccmtact. si 7 i 3»i
Electricité atmosphérique. 3)0
TROISIÈME SECTION.
APPAREILS DE LA TÉLÉGRAPHIE.
CHAPITRE PREMIER.
APPAREILS PRéUWNAIRBS ET ACCESSOIEBS.
Appareils générateurs du courant. De la pile et de ses différeoles
331 à zn
Pile à sable. 3»
PIledeM.Wheatotone. 3)3
PiledeDanlell. 324
PiledeGrore. 324
Pile de Bunsen. 32&
Perfectionnement de MM. Lemolt et Archerean. 326
Fixateur de la lumière électrique de M. Jules Duboscq. 836
Appareils électro-magnétiques et leurs différentes formes. 329
Electro-aimant. 329
Machines magnéto-éleciriques. 329
Celle de MM. Pixii et Stoehrer. 331
Celle de M. Billant ; celle de M. WheaUtone. 333
Machine anglaise. 333
Machines de M. Dujardin. 334
Machine de M. Glaesener. 335
Appareils Interrupteurs du courant galvanique. 33S
Interrupteur de Ncef. 335
Interrupteur de M. Froment. 336
Contact mobile de M. Denis. 336
Relais on appareils destinés à mettre en action une seconde pile. 337
Relais de M. Wheatstone. 137
TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES. 617
Relais on pendule de M. Kramer. 339
Appareils mesureurs de rintensité du courant. 5)0
Galvanomètre de M. Billant. 341
Boussole des sinus. 34 1
Celle de Tadministratlon française des télégraphes. 342
Boussole des tangentes. 343
Appareils relatifs aux fils condacteurs. 343
Poteau souteneur des fils. 34S
Poteau extenseur des fils. 343
Parafoudre des poteaux ; celui de M. Walker. 345
Parafoudre k plaques de M. Steinheil. 347
Parafoudre de M. Fardely. S'i?
Parafoudre de M. Meisner. 3i7
Appareils pour la confection et Tessai des fils en guttaperclia. 348 à 362
CHAPITRE II.
APPAREILS DB T^ÉCEAPHIE BI8T0R1QUBS.
Télégraphe de Ronalds. 352
Télégraphe électro-chimique de Soemmering. 35i à 358
Télégraphe de Gauss et Weber. 358
Télégraphe d*Alexander. 359
Télégraphe graphique et phonétique de M. Steinheil 360 à 364
Télégraphe à cinq aiguilles de M. MT heatsfone. 364
Télégraphe électro-physiologique de M. Vorsselman de ÎTeer. 364
Premier télégraphe imprimant de M. Bain. 365 à 368
Télégraphe électro-magnétique de M. Palmiéri. 368
Appareils télégraphiques de M. Glaesener. 369 à 372
CHAPITRE III.
TÉLéGRAPHES A AIGUILLES.
Télégraphe élémentaire à une seule aiguille pour le service des chemins de
fer, de Cooke et Wheatstone. 372
Télégraphe des mêmes à une seule aiguille pour les correspondances télé-
graphiques. 373
Télégraphe à deux aiguilles des mêmes, perfectionné par M. Walker.
CheTilles mobiles. Bobines mobiles. Appareil silendeun. Alarme ou
carillon. Poignée de sonnette. Court circuit. Touche sonnante. 374 à 380
Enaemble d'une ligne télégraphique avec télégraphe à deux aiguilles. 381
Bureau du télégraphe. 384 à 388
Vocabulaire du télégraphe à deux aiguilles. 388
Mode de correspondance. 390
Télégraphe à deux aiguilles adopté en France. Conducteur, récepteur, ma-
nipulateur, interrupteur de pile, signaux. Vocabulaire, manipulation, dis-
position du poste, commutateur de réce|»tenrs, régulateur de la pile,
618 TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES.
mode de communication, rela^'s, dtTangc nrnt. 391 à 413
Appareil primitif de M Bréguet : lélégraplic à dcox aiguilles représentant
les signaux des télégraplie« anciens. 4tS
Télégraphe à une seule aiguille de M. Bain. 41<
CHAPITRE IV.
TÉLÉGRAPnES A CABRAtT.
Télégraphe à cadran de M. Wlieatsfone. ^i&
Ce télégraphe modifié par M. Bréguet. 42!
Télégraphe à cadran de M. Paul Gamier. 42S
Télégraphe à cadran de M. Pelchrzim. 426
Télégraphe h cadran de M. Drescher. ^^S
Télégraphe à cadran de MM. Siemens et Halske. 431
Télégraphe à cadran du docteur Kramer. 4^1
Télégraphe à cadran de M. Froment. <^*
CHAPITRE V.
TéLÉGRAPHES tollTAKTS ET IHPRUANTB.
Télégraphe de M. Morse. 446
Modifications proposées par M. Stoehrer. i&â
Télégraphe écrÎTant de M. Froment. 4â6
Télégraphe écrîTant et acoustique de M. Dujardin, de Lille. 4S7
Mécanisme imprimant du télégraphe de M. Siemens. 464
Précautions à prendre aux lieux d'interruption, amalgame de platine et
d*or. 468
Télégraphe imprimant de M. Brett ; compositeur, imprimeur, régulateur,
sonnerie, communicateur. 469 à 477
Télégraphe électro-chimique de H. Btia) imprimeur, régulateur, oomr
matateur, alphabet. 477 à 4S9
CHAPITRE VL
Appareils rbutifs aux appucations db la TâioRAPan ^LicniQCB.
Des horloges étectriques en générait 414
Pendule électro-magnétique de M. Batn. 487
Horloges électro-magnétiques de M. Bain. 488
Appareils chrono-électriqoes de M. Paul Gamier. 480
Horloges électriques de M. Weare. 494
Horloge électrique sans pendule. ^^
Balancier électrique a?ec piles sèches. *9^
AppiicatioDs diverses de la télégraphie électrique à la tnaamission du
temps. 4**
Horloges électriques do M. Froment. 49'
Pendule à mouvement continu de M. Frandiot. 497
Appareil de M. Bréguet pour mesurer la vitesse des projectiles. W
TABLE AÎÏALYTIQUE DKS MATIÈRES. 019
Enregidtrear électro-magoétiqoe des obserfations météorologtqoes de
M. Wheatstone. 501
Anémomètre de M. Abria. 606
Appareil pour les obserrations aatronam'qaea de M. Bond. 507
QUATRIÈME SECTION.
ÉTABLISSEMENTS , SERVICES , AVENIR ET LÉGISLATION DES
LIGNES TÉLÉGRAPHIQUES ÉTABLIES.
CHAPITRE PREMIER.
LIGNES TÉLÉGRAPHIQUES ÉTABLIES.
Lignes d'Angleteire. 508
Compagnie anglaise de télégraphie électrique. 511
Catalogue des lignes installées par la compagnie. 513
Liste alphabétique des stations de télégraphes. 517
Bureau central des télégraphes électriques à Londres. 618
Lignes télégraphiques de l'Amérique. 519
Énumérttion des lignes prindpalet. 620
Lignes télégraphiques de TAUemagne. 523
Lignes de Prusse. 628
Ligne d*Autriche^ de Saxe et de Bayière. 624
Lignes particulières , détails circonstanciés. 625 k 580
Lignes françaises de télégraphie électrique. 630
Historique de rétablissement de la première ligne de Paris è Rouen. 63 (
Cause occasionnelle de Tadoption du télégraphe électrique en Franee. 535
Catalogue des lignes françaises. 536
Lignes de Toscane. 680
Comparaison des dépenses d'établissement des lignes, télégraphiques dans
les difers pays. 537
Comparaison des divers télégraphes ; Jugement de M. Morse. 637
Jugement de M. Steinhell. 538
Jugement de l'auteur de cet outrage. 641
Télégraphe de M. Stoehrer. 84 1
Perfectionnement de Tappareil de M. Morse. 648
CHAPITRE IL
SBRVices RErtncs far la télégraphie électrique.
Correspondances gonvemementales et privées. 544
Le télégraphe électrique » moyen hicomparable de correspondance. 545
MoUiplicité et variété des services tendus par le télégraphe électrique. 545
Exemples mémorables de correspondances par le télégraphe électrique;
résultats merveilleux. 546 à 552
Rapidité et fidélité extraordinaires des télégraphes anglais. 553
Services rendus aux chemins de fer par le télégraphe électrique. 553
610 TABLE ANALYTIQUE D£S MATIÈRES.
Nombre de« dépêches transmises potir les besoins des chemins de fer an-
giaîs. 55 1
Trains spéciaux impossibles sans le télégraphe électriqoe. SS6
Bienfaits partlcaliers et extraordinaires apportés aox chemins de fer par
le télégraphe électrique. &56
Chemins de fer sans et arec le télégraphe électriqae. S57
Chemins de fer à one voie comparables aux chemins à deux Toies ayec
l'assistance du télégraphe électrique. aSS
Circulation d'un chemin de fer avec Tassistance du télégraphe électrique. 560
Contrôleur des lignes de chemins de fer de M. SteUiheil. S67
Contrôleur des chemins de fer de M. Bréguet. 571
CHAPITRE III.
ATBNIR DE LA TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
Application de la télégraphie électrique aux serriees publics d'intérêt gé-
néral et privé, proposition de M. Brégnet. 572
Imprimerie électrique. 574
Journal électrique; poste électrique. 574
Centralisation et décentralisation de radmmistration par le télégrapiie
électrique. 577
Le télégraphe électrique dans ^intérieur de Paris et de la banlieue; projet
de M. Aristide Dumont. 578
Télégraphe sons-marin entre la France et l'Angleterre, de Calais k
Douvres. &gs
Expérience de M. Walker. 583
Projet de M. Brett. 584
Formation et statuts de la compagnie anglo-française. 585
Première communication télégraphique entre la France et rAngleterre. 587
Projet de télégraphe électrique entre l'Amérique et rEnrope. 589
CHAPITRE IV.
TARira ET LÉGISLATION DE LA TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE.
Statuts de la compagnie de télégraphie électrique anglaise. 591
Taxe anglaise des correspondances télégraphiques. 592
Tarif des télégraphes électriques am^cains. 593
Règlement des télégraphes prussiens. 594
Tarifs des télégraphes prussiens. 59S
Règlements et tarifs des télégraphes hollandais. 599
Traité entre l'administration télégraphique et les compagnies d'Orléans et
du Centre. coo
Loi française sur la correspondance télégraphique privée, et tarifis. 603
Tracasseries inutiles et mesquineries de cette législation. 606
FIN DR LA TABLE ANALYTIQUE DES MATItRES.
TABLE ALPHABETIQUE ET RAISON\ÉE
DES NOMS DES AUTEURS CITÉS DANS CET OUVRAGE.
ABRIA. Anémomètre enregistreur par rélectricitéy 506.
AI» AH. S'est 8er?i du cbroooscope de M. Wiieatstone, 1 i7.
ADon. Transmission télégraphique par Tair comprimé, 4.
AiRY. Son témoignage en faveur de M. Wheatstone, ll4.
AtEXANDER. ConstructioD d*UD modèle de télégraphe à aiguilles, G9. » Des-
cription de son télégraphe, 359.
AMfArs. Projet de télégraphe par la déflation des aiguilles, 67. — Découwrie
de l'action du courant sur les courants , 69. — TransmUsioa des courants
électriques, et théorie électro-chimique, 302 à 317.
AMYOT. Son modèle de télégraphie électrique, sa réclamation, ses préten-
tions, 84.
ARAQO. Réclamation en fafeur de Scemmering, 68. ^ DécouTerte des pro-
priétés magoéttsantes des courants électriques, 70. — Date réelle, officielle
et authentique des publications scientifiques, 77. — Durée des éclairs, 160.
— Durée de la sensation lumineuse, 161. — Comment on peut constater
Tavance on le retard de deux phénomènes lumineux, 168. » Belle réclama-
tion en faveur des ouvriers que les savants s'associent dans leurs travaux ,
118. — Portée attribuée aux premiers essais de télégraphie électrique en
France, 280. — Doutes sur les expériences de télégraphie faites en Angle-
terre, 682. — Explication donnée k la chambre des représentants; protesta-
tion en faveur de la télégraphie électrique, 536. — Ses dispositions à Tégard
de M. Wheatstone, 536. » 11 le presse de venir à Paris, 531.
ARCHEREAU. Perfectionnement apporté à la pile de Bunsen, 325. ^
ARNOLT. Prend partie pour M. Wheatstone, 116.
BACHE. Détermination des longitudes par le télégraphe électrique, 124.
DADDELAY. Confident de M. Bain, 114.
BAILLET-80NDAL0T. Idée de télégraphie électrique, 85.
BAIN. Première idée de son télégraphe imprimant , 99. — Sa réclamation
contre M. Wheatstone, 100. — Priorité qu'il s'attribue, appréciation de ses
prétentions; son opposition au bill de la compagnie de télégraphie électrique,
de 100 à 102. — Découverte merveilleuse de son télégraphe électro-chimi-
que, 105. -^ Résultats étonnants qu'il a obtenus, 106. — Réclamation de
priorité deTinvention du télégraphe électrique-autographe, 110. — Réclame
la priorité de la découverte des horloges électriques , 114. — Son loch élec-
trique pour mesurer la vitesse des navires, 156. ^ Son télégraphe employé
par M. Walker à mesurer la vitesse de Télectricité, 591. — Expériences sur
la conductibilité du sol, 244. — Découverte du pouvoir électro-moteur de
67.2 TABLE ALPHABI-iTIQUE ET RAlSONKÉE
la (errebuAiUe, 240. — Dcicri|itioB de $on premier télégraplieimpriD:.!!,
365. — Description de son télégraphe k une seale aigiûlle, 414. » Descrip-
tion de son télégraphe éleelrochimique écrivaDt, 477 à 4S2. — ÂTintag^ tk
son alphabet sur celai de Morse, 483. — Son pendule électro-magnétiqae,
487. — Ses horloges électro-magnétlqnes, 488. — Son télégraphe à aiguQles
proclamé excellent, 541. — Son télégraphe électro-chimique proclamé in-
comparable pour la transmission des lougues dépêches, 541.
iiAKElVELL. Télégraphe électrique-autographe, 110.
nALL. Application du télégraphe électrique à l'étude des ouragans, 127.
BARLOW. Influence de l'électricité atmosphérique sur les fils condnctenis de$
télégraphes, 290.
harwise. Prétend, avec M. Bain, à la découTerte des horloges électriques,
115.
isASE. Expériences sur la propagation de Télectrlcité à travers le sot, 243.
UAVMGARTNER. Influence de Télectricité atmosphérique sur les fils condoc-
leurs des télégraphes, 290. -^ Établit les lignes de télégraphie électrique de
TAuf riche; sa modification du télégraphe à aiguille de Bain, 529.
BECQUEREL. Piles électriques à courant constant, mais très^faible, 73.
BEIL. Établit la ligne télégraphique de Francfort à Castel et TViesbaden, 526-
BELLON. Idée du télégraphe électrique, 85.
BÊTANCOVRT. Essai de transmission des signaux par l'électricité, 62.
BEUDANT. Vitesse de translation du sou dans l'eau, 5.
B1LLANT. Machine électro-magnétique, 72. — Description de c^tte machiui..
332. — Description de son galvanomètre, 340.
BOND. Appareil électrique pour les observations astronomiques, 507.
BOQUILLON . Date erronée donnée à la découverte du télégraphe de \Vbeat-
stone, 86.
BOUCHERIE. Ses procédés d'injection des bois, appliqués aux poteaux des
chemins de fer, 345.
BOUGUER. Vision du Chîmborazo à 45 lieues, 7.
BRÉGUET. Expériences avec la machine magnéto-électrique de BiJlanf, 72.-
Kxpérience de télégraphie électrique, 85. — Construction d*im chronoscope
commandé par M. de KoDstantinoff, ISB.^Réplique à Tattaque de M. W'htat-
^lone, relativement à Tinvention du chronoscope; ses rapports avec le savâst
anglais, 150. — Invoque le témoignage de M. Régnault, 150. — Expérience
sur la conductibilité de la terre, 259. — Expériences sur Tisolement deslîLs
286. — Influence très-limitée de Thumidité; objection de M. Matteucci, 287.
— Courants en sens contraire traversant simultanément le même fil, 301 •—
Croit avoir fait le premier usage des relais électriques, 337. — Proposition
d'un parafoudre, 346. — Appréciation du télégraphe anglais à aiguilles, 392
— Description de son télégraphe à cadran, 422. ^ Nouveau manipulateur,
423. ^ Description de son appareil pour mesurer la vitesse des projectiles,
499. —Établit, avec M. Gounelle, le télégraphe électrique de Paris àRoœD,
533. — * Première correspondance, 534. — Son télégraphe à cadran ad<^U^
DES NOMS DES AUTEURS CITÉS DANS CET OUVRAGE. 623
en To6Cftiid, 539.<~Dépeiue8 d'étibliMement des lignes tél^apbiques, 536.
^Description de son contrôleur des chemins de fer, 571. —Application de
la télégraphie électrique aux services publics d'intérêt général et priTé, 572.
— Poste éleetrique, 573. » Journal électrique, 573. — La télégraphie et
la France en 1860 , 573. — Centralisation et décentralisation , 576.— Ave-
nir, 577.
BaBTT» DéooiiTerte de sontâégraphe imprimant, 105. -i- Sa descriptton, de
469 à 477. — Il est regardé comme le plus élégant, 541. — Entreprend ré-
tablissement du télégraphe sons-marin entre la France et l'Angleterre, 687.
— Concession obtenue du gouvernement français , 584. -— Société en com-
mandite pour Texécution de son projet, 584. •— Première correspondance
télégraphique entre la France et l'Angleterre, 588. — Imprime à travers
l'Océan, 588.
BROEKiNG. Construction parfaite des télégraphes de Morse, 456.
BtCKLAHD. Annonce de la découverte du télégraphe électrique de Wheat-
stone, 86.
SULLOCK. Préside à l'instaliation du fil sous-marin, ^86.
BUIV8BIÎ. Sa pile, 74 et 326.
CAVALLO. Proposition de transmission des dépêches par l'électricité, 61.
cnAPXAN. Vent appliquer le cfaronoscope de M. Wheatstone à l'école d'ar-
tillerie de Woolv?icli, 144.
c:iiAPPB (Abbahah). Nouveau vocabulaire télégra(4iique, 38.
cn.iPPB (les frères). Découverte du télégraphe, 9. — Description et nature
des signaux de leur tél^aphe, 12 à 26. — Langue télégrapMque , 26.
— Nombre d'heures pendant lequel le télégraphe peut manœuvrer, 48. —
Essai de télégraphie de nuit, 48.
CHRISTIE. Dépose dans le cabinet de physique de l'Académie militaire un mo-
dèle du second chronoscope de M. Wheatstone^ 147.
COLLADON. Vitesse de propagation du son daos l'eau, 5.
COOKE. Collaborateur de M. Wbeat^stone dans U réalisation du télégraphe
électrique, 88. ^ Leurs rapports, leurs droits respectifs, 98. — Partagent
entre eux la gloire de la réalisation de la télégraphie électrique, 157. ^
Leurs expériences sur la conductibilité de la terre, 244. — Sa pile à sa-
ble, 322.— Description du télégraphe à une seule aiguille pour les chemins
de fer, 372. — Appareil à une aiguille pour les correspondances télégraphi-
ques, 873. — Télégraphe à deux aiguilles, 374. ~ Son télégraplie à aiguilles
proclamé le plus simple et le plus fidèle de tous, 541. — Son opuscule sur
les voies de fer télégraphiques, ou les voies de fer à voie unique avec le se-
cours et le omtrôle du télégraphe électrique ,538. — Pian d'un chemin de
fer à simple voie avec télégraphe électrique, 560. — Exploitation et circu-
lation, 661.
cx>i!RCY (de). Tracasseries et entraves inutiles appotiées au développement des
rorres|K>adaaces de télégraphie électrique par la nouvelle lui française , 606.
CO\B. Projet de communication ù distance par les courants électriques, 65.
\
624 TABLE ALPUABÉTIQIE ET RAISOSINÉE
CRAAiproN. éssccié de M. Drett pour rétablissement du télégrsplie sou-
marin, 686.
CUBITT. Ingénieur de la compagnie du télégraphe sons-marin, &89.
DAiiiBLL. Découverte de la pile à effets constants , 73 et 324. ~~ Prend parti
pour M. Wbeatstoney 116.
DAVAL. Idée de télégraphie électrique, 85.
DAVY. Son essai de télégraphie électrique, 90. — Son édiappement ékdra-
magnétique, 338.
DBLuc. Idée hardie aur la propagation de Télectricité, 245.
DBNI8 (Edmond). Contact mobile^ 336.
DO VITAL. Confident de M. Bain, 114.
DRB6CH6R. Description de son télégraphe à cadran, 428.
DUuoscQ ( JiLBs). Fixation de la lumière électrique, 49. — Appareil fixateor
de celte lumière, 326 à 328.
BUPAUBB. Membre de la commission extraordinaire des télégraphes, 412.
DtTAY. Vitesse de propagation de Télectricilé, 64.
Dt JARDIN (de Lille). Expression en pointa, en sons, ou en chiffres, des si-
gnaux du télégraphe de Chappe, 37à 42.— Machinesmagnéto-électriques,3S4.
— Description de son télégraphe imprimant et tintant, 457 à 460.— Attrilne
h tort à M. Jaoobi TiATention du télégraphe électro-acoustique, 461.— Soi
télégraphe considéré comme régulateur du chemin de fer, 462. — Succès
des expériences faites avec son télégraphe devant la commission des repié-
sentants, 460.
DIXOND (AanrinB). Le télégraphe électrique dans l'intérieur de Paris et de
la banlieue» 578. — Expériences sur les fils aériens à grande portée, 680.
BD1VABD8. Associé de M. Brett pour rétablissement du télégraphe loss-
marin , 584 et 585.
E18ENLORB. Établit la ligne de Carlsruhe k Durlach, et de Heiddbers>
Manheim, 525. — Son indicateur à feuille d'or et sa pile, 526.
EKLiNO. Construction et modification do télégraphe k aiguilles de Bain, 529.
ETSDERDY. Aide M. Wheatstone dans Tapplication du thermomètre-télé-
graphe, 129. ""
EnMAN. Expériences sur la propagation de l'électricité à trafers le sol, lil.
ESPY. Application du télégraphe électrique à l'étude des ouragans, 127.
FARADAY. Découverte des courants d'induction, 71. —Expose la méthode
de M. Wheatstone pour mesurer la yitesse de l'électricité , 169.
FARDELY. Parafoudre des chemins de fer, 347. — Étude de la transmissioo
du temps par réiectricité , 496. — Établit la ligne télégraphique de Franc-
fort à Castel cl AViesbaden, son télégraphe, sa pile, 626. — Établitla ligne
de télégiaphie électrique de Mayence à Fiancfoit, 526.
PAYE. Moyen de soustraire les pendules astronomiques à rinfluence des ra-
rialions de la température et delà pression atmosphérique, 121. — RépoD»e
aux objections de M. Laugicr, 128.
DES NOMS DES AUTEURS CITÉS DANS CET OUVRAGE. 625
FBCHNBR. Entreroit le télégraphe à aiguille, 67. — Ses droits à la découverte
des lois des courants dérivés lui sont disputés par M. Pouillel, 210.
FIZEAU. Titesse de propagation delà lumière , 181. — Détermination de la ▼!•
tesse de l'électricité, 18S à 193— Courant électrique dans des fils isolés y 279. '
FLOC01V. Modification du télégraphe Cbappe, 25.
FOUCAULT. Aide M. Faye à la construction d'un appareil destiné! mettre les
pendules astronomiques à l'abri des perturbations atmosphériques, 125.
— Expérience du pendule mettant en évidence le mouvement delà terre, 497*
POT. Mauvaise méthode d'expression des signaux du télégraphe Cbappe, S7 à
42. — Essai infructueux du télégraphe de nuit, 4S. — Destruction lamen-
table de la télégraphie aérienne de Paris à la frontière du nord , 55. — Son
témoignage invoqué par M. Amyot, 85. — S'attribue l'honneur du télégraphe
à deux aiguilles de l'administratiott française décrit de 892 à 412. -^S'ob*
stine k conserverie mode de reproduction mécaniqnedes signaux Chappe,4t2.
Description do premier télégraphe construit sous sonnom'par M. Bréguet, 418.
FRANGHOT. Pendule à mouvement continu, 497.
FROMENT. Première apparition de son télégraphe écrivant, 104. — Intermp-
teur magnéto-électrique, 836.— Description de son télégraphe à cadran, 444.
— Description de son télégraphe écrivant, 456. — Perfection de ses horloges
électro-magnétiques, 497.
GARNlER. Description de son télégraphe à cadran, 423 à 425.— Soins appor-
tés dans ses contacts, 426. — Description de ses appareils chrono-électri-
ques, 490 à 494.
GA1788. Rédnctioa des signes télégraphiques à leur plus simple expression, 9.
— Son héliotrope , projection du rayon solairo sur un point placé à distance
quelconque, 10. — Transmission à toute distance de l'électricité ordi-
naire, 11. — Première expérience du télégraphe électrique, 80. — A fiiii
avec Weber la première expérience réelle de télégraphie électrique, 151.-
Découverte du pouvoir électromoteur de la terre , 245. — Confirme la théo-
rie de M. l'abbé Moigno qui fait de la terre nn réservoir, 264. — Description
du télégraphe inventé par lui et Weber, 858.
GEIGBR. Établit la ligne télégraphique de Stuttgard à Eslingen, 525.
GRRKB. Établit la ligne télégraphique de Hambourg à Cuxhaven,627.
GLAB8ENXR. Machines magnéto-électriques, 335. — Description de ses ap*
pareils télégraphiques, son horloge électrique sans pile, 369. — Son nou-
veau transmetteur télégraphique , 871. — Son transmetteur simultané, 871.
GONON. Son télégraphe, 27.
GOUNELLR. Déterminatk» de la vitesse de l'électricité, 183 à 198. ^ Cou-
rants électriques dans des fils isolés, 279. — Courants en sens contraire tra-
versant sfannltanément le même fil, 861.— Établit avec Bréguet le télégraphe
électrique de Paris à Rouen, 583.
GRAT. Expérience sur la propagation de l'électricité , 64, 159.
GROVB. Sa pile, 824. »
GUTorr (JoLBs). Appréciation du télégraphe Chappe, 26. — Perfectionui ment
40
C16 TABLE ALPHABÉTIQUE ET RAIS^NNÉK
(!a vocabulaire télégrapliiqae des^ëres Chappe, 30.— Conditions de la télé-
graphie de nuit, 47. —Nombre et positioo des réverbères nécessaires 4 latélé-
graphie denuit, 49.— Découverte de Phydrogène Uq^ide, &0. — ^Perf ectioB de
sa lanterne à hydrogène liquide, 51.— L'excellence de sa télégraphie définit,
injustice dont il a été victime, réfulationde^ objections qu*oBluiaoppoGéei,50
à 55. — Télégraphie aérienne de jour et de nuit appliquée aai cheoûBs
de fer, 55. -^ Comparaison de son système avec celui de Treatler» 66.
- ilALSKE. Description du télégraphe à cadran inventé par lui et SiémeaS|de
43^ à 441. -^ Relais adapté par lui au télégraphe de Morse, 458.
tiGiviiY. Construction d*électro-aimants puissants, 71. — Campagne météoro-
logique, tlâ. — Projet d^appareil pour déterminer la vitesse des pnjjec-
tiles, 15é.
10IING (Arthur). Kelation de Texpérience de tél<^raphie électrique dt U-
mond, 60.
iACRSON. Dispute à M. Morse Tinvention de son télégraphe électiiquey 7».
JAGOBI. Réclamation contre M. Pouillet, 15 K — Son télégraphe acowliqoei
annonce des expériences qu^on va faire avec le chronoscope de M. de Kons^
tantÎDoff, 152. — Essai de conducteurs souterrains , 294. — £]e4^ricité de^
fils souterrains, 290. — M. Dujardin lui attribue à tort l'InTention da télé-
graphe acoustique, 461.
KIVApP. Établit la ligne télégraphique de Stuttgard à Eslingen, 525.
KO\STANTiNOF^ (de). Commande k M. Bréguet nn chfonosoope éledio-
magnélique, 13S. — Ses relations avec M. WheatstiMie, 145. — Reçoilde
lui le secret du chronoscope et un premier appareil, 145, — Sa déolafatioi
écrite déposée eutre les mains de M. W'heatslone^ 148.
KilAMER. ^on pendule ou relais maguétique^ 339. — Description da son té-
légraphe k cadran, 441.
LABOtiDÉ (l^abbé). Projet d'expérience pour mesurer la vitasaa de la famière.
183.
LAMOND. Application du télégraphe ordinaire aus observatioi» méléoielosi'
qnes, 128.
lauqieh. Perfectionnement apporté au mode de suspenek» des pendalHi
122. — Opposition au projet de M. Faye, 123.
tEMOi.T. l^erfectionneraent apporté à la file de BuAsea, 32e*
I.E1II0NMEII. Vitesse de Télectriciléy 64.
LÉONARD. Construit le chronoscope de M. Siemens, 165t
LSSAtiE. Proposition dd télégraphie électrique i iettn k Hé Préfesl« ds Ge-
nève, 59. — Lettre au grand Frédéric, 60«
liG VERRIER. Appréciation du télégraphe électroH^mique de Aafaïf i^i* "
Rend justice au télégraphe de M. Dujardin, 463.
LLOYD. Appréciation des travaux météorologiques de H. Laiaonii 126*
LOMOND. Expérience de télégraphie éleetrique, 60.
LOOMis. Lettre à IL Sabme sur rappUcation du télégraphe à la BMMn^
longitudes, 124^
DES NOMS DES AUTEUBS CITÉS DANS CET OUVRAGE. 627
MAGNiEE. Récit des causes qui ont amené la réalisation en France ^e 1» t^|é*
graphie électrique, 535.
MAGRINI. Expériences sur la condactibllité de la terre, 249 à 254.
MARTIN (John), Son témoignage en favear de Wheatstone, tl5.
MA880N. Ses expériences avec la machine roagnéto-électriqae de Billant, 72.
— Expériences de télégraphie électrique, 85. — La terre considérée convoie
réservoir, 279.
MATTBUGCI. Première série d'expériences snr la conductibilité de U tçrre
son manuel de télégraphie électrique, 247 è 248. — Seconde série d'expé-
riences, 255. — Doutes snr l'expérience principale de M, Magrini, 255 à 258.
— Idée sur la communication à établir entre la France et l'Angleterre, 259.
— Nie la théorie qui fait de la terre un réservoir, 205. — Troisième série
d'expériences, 255. — Réfutation facile; contradiction relevée par M. Pog*
gendorff, 267. — Quatrième séiie d'expériences, 268. — Réfutation d9 s^
nouvelle note, 272. — Défaut de franchise, 273. — Béponfe à ses objec-
tions, 274. — Comment il peut conserver des doutes, 275. — Dernières re-
cherches, 280. — Singulier énoncé, contradictoire dans les termes; théorie
Inadmissible, 281. — Approximation de la résistance totale d'un circuit té-
légraphique, 282. — Conditions de bon fonctionnement d'un télégraphe, 282ff
— Résistance du fil , résistance intérieure de la pile, résistance du (il de
l'électro-aimant, détermination de l'intensité du courant, de 2S3 à 286. —
Influence de Thumidité, 287. ^ Expériences sur l'isolement des fils, de 288
à 289. —Courants accidentels dans les fila conducteurs , 291. — Établit les
lignes télégraphiques de la Toscane, 536.
BiciSNER. Parafondre des chemins de fer, 347.
MEVEKDORFF (de). Sou témoignage invoqué par M. Amyot, 85.
BHLLER. Son témoignage en faveur de M. WbeatstonCj ti4.
MITCHEL. Expériences sur la vitesse de l'électricité, leur analyse crlllque par
M. Fizeau, de 201 à 205.
MOIGNO (l'abbé). Moyen d'obtenir des électro-aimants puissants avec une pe-
tite machine magnéto-électrique, 72. — Découverte d'un Ttit singulier relatif
aux effets des machines magnéto-électriques , 73. — A reçu en I8i5, de
M. Wheatstone, la confidence de l'intention du télégraphe autographe, 1 1 f .
— Idée d'un appareil propre à rendre plus facile la comparaison de deux
pendules, 120. — Prévisions relatives k la conductibilité de la tene, tirées
de la théorie d'Ampère , 260. — Explication et théorie de la conductibilité
delà terre, 261. — R^le admirable de la terre dans ta transmission des cou-
rants électriques, 262. — Cette théorie est confirmée par M. Gauss, 264. —
Essai d'expériences faites avec M. Tan-Rees^ sur la conductibilité de la terre,
265. — Théorie de la pile; expériences avec le duplicateur de Ttlectricité;
démonstration de la théorie du contact; rôle véritable de Taction chimique;
remarque sur l'électricité atmosphérique, de 317 à 325.
MONTGOMMERY. Introduction en Europe de la gutta-percha, ^94.
flORSE. Affirme avoir découvert son télégraphe électrique en 1832; invoque à
l'appui le témoignage de M. BWes, et celui de M. Pell ; est contredit par
628 TABLE ALPHABÉTIQUE ET RA1SO.NNÉE
M. Jackson , 75 et 76. — La date officielle de l'inventHNi de soa télésrapbe
doit être fixée en cepterobre 1837 , 76 à 78. — Idée de ron tél^grapbe, 78.
— A une grande part dans la gloire de la réalisation do tél^raphe éiectriqne,
157. — Son télégraphe employé par M. AYalker à mesurer la vitesse de l'é-
lectricité , 195. — Prétention à la découverte du relais électrique, 887. ^
Description de son télégraphe Imprimant, 446 à 449. — Mode de transmis-
sion des dépêches, 449. — Alphabet adopté par lui, 451. — Imperfections de
cet alphabet, 451. — Relais du télégraphe Morse construit par Halske, 453.
— Excellence de son télégraphe, 456. — Prix de son télégraphe eo Allema-
gne, 527. — Rapidité extraordinaire de ses transmissions, 529. — Jugement
porté par lui sur le mérite relatif des divers télégraphes, 537. — Son télé-
graphe proclamé parfait, 541. — Perfectionnement proposé pour son télé-
graphe par M. Steinheil • 543.
NAPOLÉOlf (Louis), président de la République. Fait accorder à M. Brett le
privilège exclusif des communications sous-marines, et assure rexistence de
cette immense eutreprlse, 582. — Dépositaire de la première dép^he im-
primée à travers l'Océan, 588.
NBEF. Son inducteur et son interrupteur électro-magnétiques, 333.
CBRSTED. Découverte de l'action des courants sur l'aiguille aimantée, 66.
OBV . Applicati<m de ses lois relatives au rapport de la puissance à résl»tnDoe
dans les courants, 73. — Ses droits à la découverte des lois qui portent son
nom lui sont disputés par M. Pouillet, 208. — La gloire de la découverte
théorique et de la démonstration expérimentale de ses lois lui appartient
tout rntière, 213. — Ses lois démontrées par M. X^'heatstone, 218.
ORSAY (le comte d'}. Noble protecteur de M. Brett ; obtient pour loi le privi-
lège exclusif des communications sous-marines, 582.
OTTO DB GUBRICKB. Expérience sur la propagation de rélectricttéy 159.
PALMiÉRl. Description de son télégraphe électro-roagoétlqur, 368.
P£LCiiRziM. Description de son télégraphe à cadran, 426.
PfiLL. Témoigne en faveur de M. Morse, 76.
PiERUCCl. Constructeur d'appareils.télégrsphiques à Florence, 536.
pizii. Première machine électro-magnétique, 72 et 531.
POGGBNDORFF. Invoqué par M. Pouiliet contre Ohm et Fechner, 210 et 21 1.
— Réclame en faveur de Ohm et Fechner, 212. — Affirme que Ohm a vérifié
expérimentalement ses lois, 213.
POUiLLBT. Construction d'un électro^imant, 71. — Description incoinplète
àrs propriétés des appareils magnéto-électriques, 72. — Application des lois
analysées par lai des rapports de la puissance et de la résistance, 73. — Son
expérience sur la résistance du corps humain, 91. — Idée et application da
chronoscope, 132.— Limite do temps nécessaire à un courant pour traverser
un circuit donné; limite d'amplitude des déviations produites par un coorant,
135. — Vitesse d'inflammation de la poudre, 137. — Silence relativement 5
M. Wheatstone, 138. — Reçoit communication des dessins du chroooeeope
de M. Wheatstone, 144. — Singulières doctrines sur la propagation de l'élec-
tricité, 169. — Vitesse chimérique attribuée à l'électricité; son dédain pour
DES ROMS DES AUTEURS CITÉS DANS CET OUVRAGE. 639
la méthode de Wbeatstone ; son opposition à M. Fizeau, 181. — Histoire de
la découverte des lois relatives à la propagation du fluide électrique, 207 à
313. — Appréciation des droits de M. Ohm, 208. — Appréciation des droits
de Fechoer, 210. — Idées extraordinaires sur la propagation de Télectricité
dans le sol ; voyage merveilleux de la molécule électrique de Paris k Berlin,
275. — Contradiction évidente , 277. — Erreur historique relative à la dé-
couverte de la conductibilité de la terre, 280. ~ Explication de ses expé-
riences sur le dégagement de l'électricité dans les combinaisons, SU. —
Rapport favorable sur la télégraphie de nuit, 534.
QUBTELET. Rappelle un mot de M. Wbeatstone sur les prétendants à la dé-
couverte de la télégraphie électrique, 75. ^ Annonce de la découverte du
télégraphe électrique de M. Wheatstone, 87. — Nouvelle communication re-
lative au télégraphe à cadran de Wheatstone, 96. — Reçoit la confidence de
l'invention du chronoscope de M. Wheatstone, 144. — Note relative à la
découverte du chronoscope de M. Wheatstone, 153.
RAiLLARD (l'abbé). Expérience aTec une madiine magnéto-électro-magné-
tique, 72.
hbgnault. Reçoit communication du dessin dn chronoscope de M. Wheat-
stone, 144. ^ Invoqué en témoignage par M. Bréguet relativement à l'inven-
tion du chronoscope, 150* — Signe le rapport de M. Pouillet sur le télé-
graphe électrique de Siemens, 275. — Offrit à M. Wheatstone de répéter au
Collège de France ses expériences de télégraphie électrique, 531.
RBISER. Projet de transmission des dépèches par l'électricité, 61.
itlCHTiB. Construction d'un modèle de télégraphe h aiguille, 68.
mvE (de la). Dispute à M. Ohm la découverte théorique de ses lois, 213.
RIVES. Témoigne en faveur de M. Morse, 75.
ROBERT. Construction d'électro-aimants puissants, 74.
ROBERT (wiLLis). Prend parti pour M. Wheatstone, 116.
iiOOERTSON. Lettre que lui écrit le docteur Buckland pour lui annoncer la
découverte de la télégraphie électrique par Wbeatstone, 86.
ROBiNSON. Rapport sur le thermomètre-télégraphe, 130.
ROBiNSON (de New-Yorck). Établit la ligne télégraphique de Hambourg à
Cuxhaven, 527.
RONALDS. Télégraphe par l'électricité ordinaire ou statique, 63. — Sa des-
cription, 352.
RUHMKORF. Sou galvanomètre, 186.
SABINE. Lettre que lui écrit M. Loomis sur l'application des télégraphes à la
mesure des longitudes , 124. — Aide M. Wheatstone dans l'application du
thermomètre-télégraphe ,129.
8AINT-AI0NA\. Construction d'un électro-aimant, 71.
s.iiiVT-HAOUEiv. Essais infructueux de télégraphie de nuit, 48.
SALVA. Expérience de télégraphie électrique, 61.
8AVARY. Confident des essais de télégraphie de M. Amyot, 85.
SCHELLEN. SoB ouvrage der Eleclro-magnetische télégraphe Son jugement
par trop partial en faveur des Allemands, 418.
030 TABLE ALPHABÉTIQUE ET RAlS03iNÉC
SCHILLING (baroD de). Sop télégraphe électrique, 79.
SCHOLLE. Système d^horlo;;e« électriques, application à la Tille de Leipzig, 496.
scnU'EiGGER. Complément du télégraphe de Soemmering , 64. — Son mul-
tiplicateur, 66.
sÉGtiEll. Signe le rapport de M. Pouillet sur le télégraphe électrique de Sie-
mens, 275. — Prësidentde la commission extraordinaire des télégraphes, 413.
— Son jugement sur le télégraphe à clavier de M. Froment | 445. — Vérité
sur l'opposition aux télégraphes de nuit, 535.
SIEMENS. Rote sur le chronoscope. Réclamation en faveur des ofhciers d*tr-
tillerie prussiens. Appareil qu'il propose, 153. — Première application sur
grande échelle des conducteurs souterrains revêtus de gulta-perclia. Prépa-
ration, essai, pose , réparation , prix , phénomènes électriques , etc.j des fils
souterrains. Action de l'aurore boréale, 295 à 300. — Description du télé-
graphe à cadran inventé par lui et Halske, 432 à 441. ^ Mécanisme impri-
mant de ses télégraphes, 46 i. — Heureux emploi pour les contacts de l'al-
liage de platine et d'or, 468.
SMÉE. Sa pile, 530.
SNOiv-HAliRis. Prend parti pour M. Wheatstone, 116.
SOEMMERING. Découverte de son télégraphe électro-chimique, 63 à 65. —
Sa description, 354 à 358.
8TEINHEIL. Sa découverte est antérieure officiellement à celle de Morse, 76
et 77. — Expériences de télégraphie électrique antérieures à celles de
Wheatstone, 80. — Idée de son télégraphe, 81. — DécouTre la conductibi-
lité de la terre, 83, 167 et 243. ^ Parafoudre, 347. — Description de ses
appareils télégraphiques, 360 à 364. ^ Son admiration ponr le télégraphe
de Morse , 456. — Véritable inTenteur du télégraphe écrivant et tintant mo-
difié par M. Dujardio, 461. -— Théorie et avantages des horloges électri-
ques, 484. — Description et comparaison des télégraphes d'Allemagne, 524
à 529. — Jugement porté sur le mérite relatif des divers télégraphes , con-
ducteurs et appareils; sa prédilection pour le télégraphe de Stœhrer, 538. —
Préférence qu'il donne au télégraphe de Morse, 540. ~~ Description du télé-
graphe électro- magnétique de Stœhrer, 541. — Perfectionnements nouveaux
proposés pour le télégraphe de Morse, 543. — Description de son contrôleur
des chemins de fer, 567 à 570. ^ Sa pile formée de plaques de cuivre et de
zinc plongées en terre, 567.
STOEHRER. Machine magnéto- électrique, 832. — > Perfectionnement proposé
pour le télégraphe de Morse, 455. — Système d'horloges électriques inventé
par lui et Scholle, application à la ville de Leipzig, 496. — Description de son
télégraphe électro-magnétique, 541.
STRADA. Correspondance magnétique entre deux amis, 58.
STURM. Vitesse de propagation du son dans l'eau, 5.
SWA1M. Imagine le premier les alphabets à lignes et à pomts, 483.
THOMPSON. Description de l'essai télégraphique de Goxe, 65.
TREVTLBR. Télégraphie aérienne de jour et de nuit appliquée aux chemins
de fer, comparaison avec le système de M. Jules Guyol, 57.
DES NOMS DES AUTEURS CITÉS DANS CET OUVRAGE. 631
VAN R£E8. Essai d*expérience fait avec M. Tabbé Moigno sur la condactibi-
lité de la terre , 365.
VOtfiT. Description de rexpërience de télégraphie électrique de Reiser, 61. —
Allusion à Texpérience de don Antonio, 61.
VOLTA. Découverte de rélectricité Toltûqae et de la pile, 62.
VORSSELMAIV de Heer. Découverte de son télégraphe électro-physiologique,
90. — Description, 864.
walkeh (Amérique). Expériences sur U vitesse de Télectricité; leur analyse
critique, par M. Fizeau, 194 à 201.
WALKSR (surintendant des lignes télégrapliiques du sud de l'Angleterre).
Courants accidentels produits par les aurores boréales, 291. — Comparaison
des fils aériens et souterrains, 301. — Excellence de la pile à sable, 323. —
Description de son parafoudre, 346. — Description du télégraphe à une et
deux aiguilles modifié par lui, 373 à 390. — Chevilles mobiles, 376. — Bo-
bines mobiles, 377. — Appareil silencieux, 377. — Touche sonnante, 380.
— Plate-formes, 382. — Disposition du bureau des télégraphes, 384 à 388.
Transmission des signaux, 389. — Liste des lignes anglaises de télégraphie
électrique, 54 S. — Liste des stations, 517. — Dépenses d'installation des
lignes télégraphiques en Angleterre, 536. — Services incomparables rendus
par le télégraphe électrique, 544 — Confiance quMl inspire , 545. — Enumé-
ration des diverses dépêches transmises, 545. ^ Correspondance électrique des
joiunaux de Londres, 550. — Révolution française, 559. -~ Rapidité de
transmission, 558. — Les télégraphes électriques et les chemins de fer,
553 à 558. — Expérience de télégraphie sous-marine à Folkstone, 582.
iVAUD. Son témoignage en faveur de M. Wlteatstone, 116.
\VAT80N. Vitesse de propagation de Télectricité, 64. — Expériences sur la '
propagation de TélectricUé, 16o.
WEAEE. Ses horioges électriques, 494. — Son pendule électrique, 494. -*
Son horloge électrique sans pendule ^ 495. — Son balancier électrique avec
piles sèches, 495.
\VEB£R. Premières expériences de télégraphie électrique, 80. — Fait avec
Ganse la première expérience réelle de télégraphie électrique, 157; — Des-
cription de leur télégraphe, 359.
WHEATSTONB. Vitesse de rélectricité, 11.— Création à dislanee d'une
forte quelconque par les courants électriques, 65» -^Sa pile, 74. «^ Préten-
dant à la découverte de la télégraphie électrique, 75. — Sa découverte est
antérieure officiellement à celle de Morse , 76 et 77. «^ Invention du télé-
graphe à aiguilles, et première réalisation pratique de la télégraphie élec-
trique, 85. — Appréciation de la découverte du télégrapiie électrique, 89.
» Découverte du télégraphe à cadran et mise en action à distance par Tin-
termédiaire du courant électrique de toutes lea forces de la nature, 95. ~~
Appréciation de son invention du télégraphe à cadran et de la mise en jeu à
toute distance d'une force quelconque, 97. — Ses rapports avec Gooke,
leurs droits respectifs, 98. — Sa priorité pour Timpression des dépêches té-
légraphiques, 108. — A la priorité de l'idée du télégraphe électrique auto-
-(^.C.
.-7 ï- ^^"V
632 TABLE ALPKaBÉTIQLE LT RAISONNÉë DES NOMS, ETC.
graplie, Ml. — Première annonce de l'appIicatioD de la télégraphie à la
tran^ifiission du temps , 111.— Réponse aox réclamations de M. Bain, 117.
— Système de sonnettes mises en mouvement par le courant électrique ,
120. — Découverte du tbermomètre-télégrapbe , 128. -- Première idée da
chronoscope, 132. — Réclame, contre MM. Bréguet et de Konstantinoff , U
priorité de la découverte et de la construction du chronoscope, 142. — la-
voque le témoignage de MM. Rcgnault, Pouillet et Chapman , 144. — Des*
cription d'un second chronoscope, 147. — Appréciation du chronoscope de
M. Bréguet, 148. — Nouvelle deécription de bon ij|irono8Cope, 149.—
Dernière réponse à M. Bréguet relativemeut à Tinvention du chronoscope,
1 51. — Ses droits sacrés à la priorité . 153. — A créé de toutes pièces la té-
légraphie électrique, 157. — Durée de l'étincelle électrique et vitesse de
réicctricité , 160 et de 169 à 180. — Détermination des constantes dn
circuits voltaîques, de 215 à 242. — Lois de Ohm, a 15. — Rhéostat, 321.
— Bobines de résistance, 224. — Évaluation de la résistance, 326. — li^
sure des forces électro-motrices, 228. — Mesure de la résistance des li-
quides, 2 3 S. — Usage du galvanomètre, 234. — Appareil difTérentiel, 2)6.
— Déviations correspondantes aux divers degrés de force , 240. — Applio-
tion pratique de ses recherches, 242. — Ses expériences avec M. Cooke sorli
conductibilité de la terre , 244. — Projet de communication télégraphique
entre TAngleterre et la France, 259. — Composition de sapflé, 323. — Sa
machine magnéto-électrique mult^le, 832. — Invention des relais électri-
ques , 337. — Son télégraphe à cinq algnillea, 364. -' Description du télé-
graphe à une seule aiguille pour les chemins de fer, 372. ^ Appareil à iiac
seule aiguille pour les correspondances télégraphiques, 373. — Télégraplie
à den aiguilles, 874. — Description de son télégraphe à cadran , 418. —
Description de son enregistreur élecfro-magnétiqne des observations météo-
rologiques, de 501 à 506. — Établissement des premières lignes tâégrv
phiqnes en Angleterre, 508. — Essai de télégraphe électrique à Berlin,
628. — Établit des télégraphes électriques sur les chemins de fer de Ter-
sailleset d'Orléans, 531. — Se meta la disposition de l'Académie d«
sciences, 532. — S'ofTense des doutes de M. Arago , 532. — Repoussé par
M. Foy , 535. —Premier projet de téiégr«ph« sonannarfai entre la Fralica et
l'Angleterre, 582.
i^HOKLSR. Expérience sur la propagation de l'électricité, 159.
WILKSS. Plan gigantesque d*un télégraphe électrique entre 1* Amérique et
l'Enrope, 589.
iviNNEni«. Pet fectionnement apporté au mode de suspension des pendules, 132-
vroLLASTON. Sa pile, 74.
WOLL ASTON ^'ingénieur) . Associé de M. Brett pour rétablissement do té-
légraphe sous-marin , 584 et 585.
WB16HT. Expériences sur la conductibilité du sol, 244.
YOVNG. Instrument propre à meturer de petits intervalles de temps, 149 et
154.
FIN DES TABLES.
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