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Full text of "Traité élémentaire d'anatomie comparée"

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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE 



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D ANATOMIE COMPAREE. 



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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE 

D'ANATOMIE COMPARÉE. 



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X.XBRAXXLXS 1>£ J.-B. BAZX(X.ZSRE« 

HISTOIRE NA11URELLE DES ANIMAUX SANS VERTÈBRES , 
présentant les caractères généranx et particaliers.de ces animaux , lenr 
distribution y leurs classes, lears familles, leors genres, et la citation des 
principales espèces qni s'y rapportent ; par J.-B. Lamarck , Membre de 
Tinstitar , Professeur au Muséum d'Histoire naturelle ; 2*^ édition , revue 
et augmentée de Ilotes présentant les faits nouveaux dont la science s'est' 
enrichie jusqu'à ce jour , par G.-P. Deshaybs et H. Mxlne Edwards. Paris , 
i835 » 8 vol. in-8. Prix de cbaque. 8 fr. 

MÉMOIRE SUR LA CONFORMITÉ ORGANIQUE DANS L'É- 
CHKLLE ANIM ALE ; par Ant. Ducis, Professeur k la Faculté de Méde- 
cine de Montpellier. Paris, i83a ; in- 4% avec 6 planches. 6 fr. 

RECHERCHES SUR L'OSTÉOLOGIE ET LA MYOLOGIE DES 
BATRACIENS, à leurs diiférens âges; ouvrage couronné par l'Académie 
royale des sciences \ par A. Dugès. Paris, x834; in~4*> ^^^^ ^^ planches 
gravées. i6 fr, 

MÉMOI&E SUR L'ORGANISATION DES CIRRIPÈDES, et sur 
leurs rapport! naturels avec les animaux articulés; par le Docteur 
Martin SAiirr-ANGE. Paris, i835; in-4®, avec 2 planches. 4 f'* 

RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES SUR LES 

HÉMIPTÈRES, accompagnées de Considérations relatives à THistoire 

iifllirelle et i laClasaificatioii des Insectes j par M. Lboic Dutour, D.M.P.» 

-Correspoudant cU rinatîtat et de TAcadémie royale de Médecine* Paris ^ 

x833 ; in'4 avec 19 belles planches gravées. 3 5 fr. 

RECHERCHES SUR L*ANAT0MIE ET LES MÉTAMORPHOSES 
DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES; par L.-L. Lyowet, publiées 
par M. W. de Haan , Conservateur du Muséum d'Histoire naturelle de 
Leyde. Paris, i832 ; 2 volumes in -4* accompagnés de 54 planches 
gravées. \ 40 fr. 

RECHERCHES SUR L ORGANISATION VERTÉBRALE DES CRUS- 
TACÉS, DES ARACHNIDES ET DES INSECTES; par J.-B. Robi- 
urau Dssvoidt, D. M. Paris, 1828 ; in-8, fig. 6 fr. 5o c. 

RECHERCHES POUR SERVIR A L'HISTOIRE ET A L'ANATO- 
MIE DES PHRYGANIDES : Ouvrage quia remporté le prix Davy, fondé 
à Genève, i834 \ i vol. in-4> avec 20 planches gravées et coloriées. J^oîv^ 

MONOGRAPHIE DES CÉTOINES et Genres voisins , formant dans 
les familles de Latreillc, la division des Scarabées Mélilropliiles ; par 
H. GoRY et A. PuRCHRRON, Membres de la Société Knlomologiqae de 
France. Cet Ouvrage sera publié en i5 Livraisons qui paiaitront de mois 
en mois. Cb:<<]ne Livraison , imprimée sur pnpier grand raisin , contient 
5 planches in-8, gruvéeset coloriées avec le plus grand soin, rcpiéientant 
environ trente F^spèces, et le texte correspondant. 

Prix de chaque Livraison. 6 fr. 

Les Livraisons 1 à 8 sont en vente. 



IMPRIMERIE DE GOSSON , 
me 3aim-Germain*d«8-Prés. 9, 



/ / 



TRAITE ELEMENTAIRE 

D'ANATOMIE COMPARÉE, 

SUIVI DE 

RECHERCHES D'ANATOMIE PHILOSOPHIQUE 

OU 

TRANSCENDANTE 

mr les parties primaires du système nerveux et du squelette intérieur 

et extérieur 9 

ET ACCOMPAGNÉ d'uN ATLAS DE 31 PLANCHES IN-4<>, GRAVÉES/ 

PAR G.-G. GARUS » 

CONSEILLER ET MÉDECIN" DU ROI DE SAXE , ETC. ; 
TRADUIT DE l'ALLEMAND , SUR LA SECONDE ÉDITION , 

PAR A.-J.-L. JOIIRDAN , ' 

MEMBRE Itt L*ACADKMCS ROTALB DS MÉDSCIICB. 



TOME DEUXIEME. 



PARIS. 

J.-B. BAILLIÈRE, 

LIBRAIRE DK l' ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE , 
Rue de rEcolc-dc-Mc Jecinc , n^ i3 bis; 

LONDRES » MEME MAISON, 219 RfiGfiNT STRI&ET. 

4S35. 







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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE 



D'ANATOMIE COMPAREE 



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SECONDE PARTIE. 

HISTOIRE DES ORGANES QUI APPARipi^NEl^T A tA 

SPUÉRE REPRODUCTIVE. 




■ I 



487. . ..•■ > ■ .■: • . ' ! 

Ayant dit , dans ^Introduction ( $ 17 » 48 ) , qu'on doit di^ 
tinguer entre la reproduction de rindividu et celle de. fesk 
pèce , nous nous occuperons d'abord des systèmes destinés:^ 
entretenir sans interruption le renouvellement des principet 
matériels dans l'organisme individuel K organes de la éigea^ 
tion , de la circulation , de la respiration et des sécrétions.); 
après quoi nous examinerons ceux par le moyen desquels 
s'accomplit la production de nouvea;ux individu^!». etJDàus 
terminerons enfin par les considérations les pim liHnportaotes 
sur les divers degrés de dévetoppement et rorganisaticm 
propre de ces nouveaux individus qui, arrivent à rexistence. 

SECTION PREMIERE. : 

HISTOIHC DES OHGANES DESTIiris . A I«A .^EPAQjpiIÇ'i:ip^ 

DE L'mpiVIDU., 

î. ' ■ ^ 

Cm^m^lkE MEMIBR; ' ' 

Orptnerde la digéstiph^\''' 

-488. . ,.. ;iLjo.; li :^ 
ïout organisme quelconque , wt«ibt,q«rîl*se trotiVe danfi 
un continuel état d^formsftiop aj[£| besOiii'qii'mip conflit aie 
Ji. I 



et elle opère ainal b di^^esUon pr^ement dite ; la troisième 
enfin ( gros intestin et anus) amène au dehors les résidas^des 
^Bmens et les sidistanc^s cfue rorganismè rejette. Qnand Ta- 
nn& n'existe point, lapremièpe et la seconde p<!^tidti se 
eonfeadesl ensemble. 

Du reste , cet appareil dîgfestîf est pourvu d'une couche 
particulière de fibres musculaires^ qui lui impriment te fnou- 
vement , et de* nerfe , tantôt plus tantôt moins dëyeloppés , 
quilerendentsnsceptible de sensations spéciales. C'est ce qui' 
ressort de so^^ origine même, puisque, ainsi que nous Tavons 
dît y il doit naissance à une répëtitiondfe la sra*fece extériettrè 
du corps. 

I. Appareil digestif de$ Oos^aire»^ 

48». 
"L'appareil de la diges^il sept^ésente , chez les 06z(^nvÈI^, 
sous des formes variée à rinfini. ** * 

Tantôt il n'y a point encore de cavité pour la fonction* îli- 
gestive, absolument comme dans les plantes et le& Pilota-' 
(MOganismes* Parmi ces derniers j'ai fîguré le VoUoa; glo^ 
hc^ûr ( pi. I , fig. I ) , afin de faire voir qu^il* ne constitué 
qu'une simple vé^ule pleine d'eatSr , sans nulle 6uVei*tlii^' 
orale, etsans cavité spéciatepour la digestion. ^ *' ■* 

Tantôt on trouve des excavations en forme de sacs, qui *^'ôii- 
vrent à l'extérieur, soit par un seul orifice , soit par un très- 
grand nombre de bouches absorbantes.^ - ^ ' i 

Tantôt enfin il se développe utf dfipâr^I digesttf complet, 

avec une bouche, un anus et des circonvolutions intestinales. 

Les ordres des Uàhosoaw-es et des Phythosonires ne ixikii 

offrent ordinairement que Tune ou Tautre des deux preinières 

d'entre ces trois formes. 

Les Nulliporoê et les Eponges , chez lesquels xm ft'apei*Ç(fft 
encore aucun vestige d'organîsalion SMimàie. particulière , 
n'ont pas noa plus de cavité dîgestive , et l'on serait peûl-êtré 
en droit de les rapporter au règne des FroDek^rganisme^, in^ 



4 TRAITA D'AlfÀTOMIB COMPÀRÉB. 

termédiaire entre les végétaux et les animaux, s'ils ne fai- 
saient pas si manifestement le passage aux Coraux et aux 
Gorgones , chez lesquels une multitude de corps polypiaires 
particuliers se développent. Ces corps polypiaires ont des 
cavités digestives en forme de sacs , mais sans contrcrouver- 
ture^ et qui souvent remplissent en outre les fonctions géné- 
ratrices , attendu qu'elles livrent passage aux œufs. 

Le VeretUlum cynomorît^m, parmi les Pennatules, peut^tre 
cité comme un exemple de ce degré d'organisation (pi . i , fig. i y- 
VI ). Le tube contractile de chacun des polypes qui aissentde 
son tronc prûicipal, est muni d'une ouverture orale, entourée 
de huit bras , qui mène dans un sac stomacal simple etoblong 
(fig. vi , a) , au bas duquel s'insèrent huit oviductes (b). Le 
liquide alimentaire assimilé peut , en traversant les parois de 
l'estomac, se communiquer à la substance celluleusedu tronc 
( fig. V , c ) , et s'y distribuer au moyen de deux conduits 
longitudinaux inférieurement partagés en quatre (d). 

Les organes digestifs des Plumatelles (1) se divisent plus dis- 
tinctement en œsophage , estomac et intestin terminé par un 
anus , quoique d'ailleurs ils se rapprochent beaucoup des 
précédens , en ce qu'ils sont également libres dans la cavité 
cylindrique du corps , et que les liquides qu'ils condenneat 
transsudent à travers leurs parois pour se répandre dans la 
cavité du tronc. 

490. 

A l'égard des Protozoaires , la conformation la plus simple 
des organes digestifs est celle que nous rencontrons chez les 
Hydres , où de nouveau on n'aperçoit pas de parois stoma- 
cales distinctes > et où le corps entier consiste uniquement 
en une substance ponctiforme , ou matière animale primaire, 
formant un sac ouvert par le haut et par le bas ( pi. i , fig. in)^ 
dont la surface interne et la surface externe sont tellement 
homogènes , que, quand on retourne Fanimal, il digère aussi 
bien avec sa surface externe devenue interne , qu'il le faisait 

(i) Yoyes mca T^tvlof iflustrantes , cah* UI. pU Zj i>g* x* * 



ORCiNEd DE LA. DIGESTION. 5 

auparavant avec Tautre. Quant aux Lacinulaires , leur organe 
digestif, suspendu dans la cavité d'un corps pétiole comme 
la feuille d'une plante (1) , ressemble beaucoup à celui des 
Plumatelles. Mais les Vorticelles, qui sont également pédî- 
cellées , nous ofirent une autre organisation , que les recher- 
ches d'Ehrenberg ont dévoilée (2) , et dont voici les caractères. 
Au bord de Tespèce d'urne qui forme le corps de Tanimal , 
se trouvent deux couronnes de cils, entre lesquelles on 
aperçoit des fibres rayonnanteis ; pas tout-à-fait au milieu 
de Turne , on découvre un enfoncement dans lequel peu- 
vent entrer les alimens attirés par le tournoiement des 
fibres , et par où peuvent sortir aussi les excrémens. 
Quand l'animal avale une stikstance colorée , on voit une 
multitude de vésicules se remplir de cette dernière , ce qui 
annonce que de l'enfoncement part un intestin , qui. yient 
également s'y terminer , et autour duquel sont disposées une 
foule de cellules globuleuses , dans lesquelles les alimens sé- 
journent pendant quelque temps , circonstance gui leur donne 
de l'analogie avec des estomacs. 

491. 
Ehrenberg a parfaitement démontré aussi que leslnfusoirea 
proprement dits se divisent , sous le rapport de leurs or- 
ganes digestifs, en deux grandes familles. La première com- 
prend ceux dans l'intérieur desquels on aperçoit plusieurs 
cellules globuleuses , qui reçoivent les substances alimen- 
taires. Ici se rangent les Monades ^ les Paramécies , les Kol- 
podes , etc. ( Polygastriques d'Ehrenberg) , dans le nombre 
desquels il s'en trouve quelques uns où ces cellules n'abou- 
tissent à l'extérieur que par une seule ouverture {Monas) , 
et d'autres où il y a aussi une contre-ouverture , c'est-à-dire 
un anus {Enchelys, Trachelius, Kolpoda, Leucophrys ; voyez 
le Leucophrys pattda , pi. I , fig. VU , A B). A l'autre famille 



(i) Voyez mes Tahulcc illustrantes^ ei\ï, III , pi. x, ^z* Vf- ▼i 
(s) Organisation dçr infasionsthferçhen , iSSbypag. lor. 



$ TRÀ^i;É p'AliATOMIE COMPÀBÉE. 

pliOi^es , 3t plus singulière encore. Le corps de ces Méduses 
est, tout-à-fait. creux , sans que leur cavité représente un vé- 
ritable estomac ; seulement elle sert à Tanùpaal pour englou- 
tir , pendant qu il nage , d'autres animaux plus petits , qui , 
une fois parvenus dans le fond du sac , s'y trouvent incarcé- 
rés par la contraj^on de la partie moyenne , et digérés (1) ; 
de cett^ cavité port missi un canal droit et court , qui se 
portç au dehors yVais paraît cependant être moins un in- 
tdsiifk qu'un conduit de dérivation pour Teau qui s'introduit 
dims l'intérieur du corps. 

. Enfin, d'après Eschscholtz, les Callianirides et les Mnémii- 
des ont une véritable cavité stomacale , revêtue d'une mem- 
brane particulière qui reço|^|l digère des animaux entiers. 
l»Jiledu3a aurUa, parmi les Discophores , oflre aussi une 
cavité stomacale plate, située dans le milieu des. quatre 
bras , et çntourée de quatre sacs ou appendices. 
_ Des cavités stomacales des Acalèphes naissent inmiédiate- 
ivi^ailt des vaisseaux, quiportent le liquide nourricier assimilé 
jlisqu'aux régions les plus éloignées du corps. 

493. 
: Parmi les Radiaires , les Actinies se rapprochent encore 
be^tuçoup des AcalèfAies , et même des Polypes individuels 
des Coraux et des Plumes de mer , par la simplicité de leur 
e^omac sacciforme. Ce sac , plus large que profond , com- 
posé d'une membrane délicate , et formant des plis onduleux 
dirigés vers la périf^érie du corps , est fixé <ktns le milieu 
d^la partie charnue du corps par plusieurs saillies lamelleu- 
se$kde la cavité de ce dernier , mais toutefois de manière à 
QC^,que l'ouverture de la bouche , qu'entourent de nombreux 
tejQjl^cules , puisse se renverser de dedans en ddbors, à la 
volonté de l'animal. 

(i) Loe,€ii* pag. id. Ce(t« contraction At la ma^semoTle intarne da cofjps 
anlfiir de'cfaaqoa boachéc que ranimai' avale , toa ponrrait-elle poiiil^ Hre 
comparée a one reproduction sans cesse renouvelée d*ane partie des ceU 
laies globnleases des Inftuolres polyg^ttri^n^^, ^ . , ^ j : 



OUGAKES OB LA DIGISTION. J) 

A cette organisation se rattache immédiatement celle dm 
Astéries , chez lesquelles Testomac est encore formé , comme 
dans les Actinies , par tm cul-<le-sac simple , à parois 
minces , qui peut se retourner sur lui-mémé , et sortir par 
ruDk[ue hoQche souvent armée de cinq dents et située à la 
face inférieure du corps , pour aller saisir de petits poissons 
ou coquillages , dont Tanimal rejette'^lus tard les parties 
qu'il n'a pu digérer. Ici donc encore , coinme chez la plÉ^ 
part des espèces qui appartiennent aux dernières classes , 
ranimai vit de matières animales. Du reste , la cavité stoma» 
cale envoie, dans chacun des cinq rayons du corps, un large 
canal entouré d'une multitude decœcums, et terminé lui-mémé 
en col-de-sac , qu'on pourrai^||pnparer aivi^ vaisseaux char*" 
gés de conduire , chez les Acalèphes discophores , le liqukié 
nourricier de l'estomac à la périphérie , mais qui cependant 
réunit aussi en lui les fonctions des vaisseaux biliaires. 

La Gomatule fait le passage des Astéries aux Oursins. A H 
sar&ce inférieure de son corps , on trouve deux ouvertures, 
rapprochées de la circonférence du disque , dont la plus large 
représente une bouche , tandis que l'autre est un anus assez 
proéminent , qui communique avec la première par un intestin 
décrivant deux tours , et dont la largeur est partout la même 
à peu près , suivant Meckel (1). 

Chez les Oursins , les organes masticatoires ont acquis nn 
déveIo|q[)anent considérable. Dans l'ouverture orale du test , 
qui r^rde en dessous , se trouve enchâssé un remarquable ' 
appareil à cinq brandies ( lanterne d'Aristole ) , que j'ai déjà 
décrit en traitant du squdette , et dans chacun des rayons du-' 
que! ( sorte de mâchoire ) une longue dent est mise en mou- 
vement par plusieurs muscles ( pi. i, iig. xix). De ce pha- 
rynx armé part un cesophage grêle , auquel succède un in- ' 
testin à parois minces et décrivant deux tours , qui s'ouvre ■ 
par un anus , sqit vis-à-vis de la bouche ( Echinus ) , soit sur , 



%o rKkvïA d^Anàtomtb coMriaÉe. 

16'^ôtié {Spatangus), Cet inteatia est toujoinrs fixé dans Fin- 
lérmur du test par des membranes et des vaisseaux particu- 
liers faisant en quelque sorte office de méseDtère (pi. i , 
fig; XVIII ). . 

, Dans les Holothuries , enfih , on aperçoit , autour de la 
bouche, une couronne de nombreux cœcums , qui peuvent 
élire considérés comm^ des rudimens de vaisseaux ^Uvaires; 
evbuitô commence (pi. i , fig. xvi ) le canal ilitestinal , qui 
est asiez long et uniforme , se replie quatre fois sur lui*- 
méme daits le corps , est retenu en place par une espèce dé 
Q^ésentère mince et souvent réticulé , et s'ouvre dans une 
dilatation destinée à la respiration ( fig. xvi , g ) , qui réunit ^ 
à'nù» manière font remarqiilpB , Tidée d'un cloaque , d'une 
itîiSsié urinaire et d'uhe cavité pulmonaire. L'intestin con- 
lidilt ordinairement une masse terreuse brunâtre , et ofire 
cette singularké que , quand Tanimal éprouve quelque irri* 
Mtion extérieure , il le fait volontairement sortir par Tanus , 
ainsi qu'une portion de l'appareil respiratoire , et détache 
hli'aiiène le tout de son eorps« 

II. Organes digestifs dans les Mollusques. 
1. Apodes. S. Pélécypodes. 

494. 
l'Ctev ces animaint aussi , la bouche n'est encore qu'une 
^mple ouverture, absorbante , sans mâchoires , langue , ni 
dânts. Cependant) chez les Tarets, quelques pièce» co* 
cpiiDières détachées tiennent lieu de dents, et; dans tes 
Umh f de petits feuillets brandiiformes à la bouche i*ëâi- 
plaoent les lèvres ( pi. n , fig. xii , b) , de mcéme qtfè , â^s 
les Balanes , les tentacules qui entourent la bouche , eC'iMns 
les Huitréson autres Bivalves , les plis transversaux du ifitàr 
rynx , font office de langue. Du reste , l'organisation de fàp- 
pweil digestif est extrénvement divensifiée ici. 

Dans la classe des Apodes , cette organisation est fort sim- 
ple encore cbei les Bipbores ( fk. u > fig. i ) ; car Vouverture 



boccaie, |)tac6e à rextrémilé astérîeare de la cavité généralte 
du corps conduit à un petit estomac en cutde-sac , sAlongé et 
tourné en avant (fig. i, c>,.iainsi qu'à un large intestin 
droit et dirigé en arrière:, q^ ^'OHvre ext^ieuréraent k Vex- 
trémUé postérieure {ir ). 

Daiijs les Asckttes , le court tube de ia boncbe dégénère ^ 
au moyen d'une eoyeriui^d valvulaire , en un large sac à ^ 
vm miacds ( pi, ii , ^g. iv , e , f , v, k ), qui semble être eu 
partie june sorte de jabot» et eu partie surtoul nue ^?iié 
respiratoire. Au fond de ce sac s'<mvre l'œsophage ^ qm te 
commue avec un estomac \m peu ample , auquel succède Tm-^ 
testai. Les circon voltttîous de ces organes âontsituées entre te 
sae faraacbial et le sac 0u$çiilai|| général ( § B2i ) , sek libres, 
soit plongées au nodUen de la substance du foie ; comme c'è^ 
tait le loas dans une grande espèce que j'ai disséquée (1). Lé 
rectum se termine vis-à-vis de la seconde ouverture du corps ^ 
qui est ordinairement placée sur le côté. 

495. 

A regard des PUécypodea , il est à remarquer que le ca- 
nal intestinal des Tarets offire de grakides particularités , d V 
près Home (2). En effet , de la bouche pttrt un cesopfaagfQ 
étroi( 5 qui n'est pas très-long , et qili descend dans le çorps^ 
vermfforme. Cet casophage se dilate en un estomac cylindri- 
que ^d'mm longueur considérable , qu'une cloison perpendi** 
eulaire divise en deux cavités, communiquant ensemUe 
paf le bas , et qui , d'après les redierches de Hatchett ^ 
contient des débris très-minces de bois chas les individu» 
logés dans le bois ( par conséquent une nourriture végétale ). 
QstesUmiac est suivi d'un long et étroit iàtesUn, qui dë«^ 
cend d'abord , puis remonte » passe supérieurement au dj^ 
sus ^ii musde^^digastrique des coquilles térébraAtes , pouf 
parcourir <^usuite le corps , le long des organes respiràtoif 6d, 

» 

(z)yoyez MscKBL*8 ^rcAiV, toia. Il, «ah. rV. 
{p) Philos. Jfaiij. i8o6,pag. aS3. 



I % TBJLITÉ D^AKÂTOMIE COM^ÂAÉE . 

et s'ouvrir , à sa partie postérieure , dans le plus court des 
deux tubes qui s'y trouvent. 

496. 

Dans les Bivalves , par exemple la Moule des peintres ( Unîo 
pictorum), Tœsophage est très-court, mais assez large ; l'esto- 
mac et les circonvolutions intestinales ( fig. xix , t ) se trouvent 
dans la masse de ce qu'on appelle le pied. L'estomac , presque 
comme chez les Méduses ( § 492 ) , est à peine formé par une 
membrane particulière , mais plutôt creusé dans la substance 
du foie , et l'on y aperçoit plusieurs orifices assez larges de 
conduits biliaires. L'intestin décrit ensuite cinq tours dans la 
substance du pied , entre elle et l'ovaire , et marche enfin 
au dos de l'animal, d'avaq|pen arrière, au dessous de la 
charnière et au dessus de l'organe respiratoire , en passant 
à travers le cœur. Il s'ouvre au dessus du muscle postérieur 
de la coquille et au dessous du petit tube du manteau 
(fig. XVIII, S; fig. xin). 

Cette description s'applique , en général , à la plupart des 
Bivalves. Cependant , chez l'Huitre , dont l'estomac et l'in- 
testin sont représentés pi. ii , fig. viii , le rectum ne traverse 
pœnt le cœur ; et chez beaucoup de ces Mollusques, par 
exemple les Pholades , les Tellines et les Cœurs , d'après 
Poli, on aperçoit, au commencement du canal intestinal, sur 
sa surface extérieure , un stylet ou dard cartilagineux ( styîus 
crysiallinua ) , dont la pointe perce une cloison particulière et 
la paroi de l'intestin ( fig. xi ) , et dont il a déjà été parlé en 
traitant du splanchnosquelette ( § 147 ). 

Il est digne de remarque encore que les circonvolutions 
intestinales des Bivalves sont parfois en quelque sorte en- 
trelacées dans les nombreux faisceaux musculaires tendus en 
travers du pied. C*est ce qui a lieu particulièrement dans le 
Solen êtrigUûéui ( fig. XX , F ), et en partie aussi dans la Venus 
chione ( %. x ) , OÙ la perforation du cœur par le rectum se 
retrouve à un degré bien marqué. 



ORGANES D£ £A DIGESTIOIT. I J 

3. Gastéropodes* 4. Crépidôpodes. ?S. ^téropodes. 

497. 
La manière de s'emparer des alimens est déjà beaucoijip 
plus parfaite dans ces ordres que dans les précédens^puiscpie 
ce ne sont plus seulement des organes absorbans qui acconir 
plissent la fonction » et qu on trouve des organes de masti- 
cation et des organes plus parfaits de déglutition. 

Ceux d'entre ces animaux qui , sous ce rapport , se rap- 
prochent encore le plus des précédens , sont les Gastéropodes 
munis d'une trompe ( Buccmum , Murex , Voluta ). Qor 
vieip(l) a surtout examiné avec soin la trompe du Buccmum 
unioikum , qui , semblable aux onpies du Limaçon , peut être 
allongée en un cylindre creux par des fibres circulaires , el 
retirée en dedans par des muscles longitudinaux, et dans 
la cavité de laquelle se trouve Torifice de Toesopliage , avec 
une langue parsemée de crochets ( dents ). 

Chez les Gastéropodes sans trompe ( par exemple Helùf, 
Limaw, Aplysia ) , la bouche est dépourvue de lèvres , et l'on 
trouve à Tintérieur , tantôt ( par exemple dans le Limaçon 
des vignes et la Limace ) une sorte de mâchoire supérieure:, 
avec plusieurs saillies qui ressemblent à des dents ( pi, m, 
fig. iv ) , tantôt ( d'après Guvier , par exemple dans les Trj^ 
tonies ) une mâchoire semblable des deux côtés de la 
bouche. 

Du reste , le Buocinum undaium n'est point non plus dé* 
pourvu de langue. A la base de la cavité buccale , derrière 
les mâchoires , on aperçoit une petite élévation garnie d'ér 
pînes déliëes. ^ 

Mais la denture de la langue est surtout bien prononcé^ 
chez les Oscabrions , où Poli (2) l'a parfaitement représentée i^ 
La cavité orale elle-même , dans laquelle s'ouvrent les con* 
duits salivaires dont je parlerai plus tard , est ordinairemeqt 

(i) Annales du Muséum, tom. XI, pag. 447* .; 

{2) Testacea utriusqu^ Siciîiœ^ tom, I , pi, m . fi^, ^ 



l6 TEAlVé BÀHkTOUXR COKPÀKiE. 

produire le confunencement du canal intestinal. A cet en- 
droit s'insèrent les conduits biliaires ( fig. vu , f ) /et un cœ- 
cum particulier ( e ) , qui , dans les Aplysies et plusieurs des 
Mollusques suivans , parait être le prototype du pancréas , de 
même que les cœçums qui entourent la bouche des Holothu- 
ries ( § 493 ) sont celui des vaisseaux salivaires. Le canal 
intestinal n'offire presque rien de particulier dans son trajet ; 
ainsi que chez les Limaces , il décrit des circonvolutions sur 
la foie(fig. I y s.)^ et , constituant enfin le rectum ( t), il se 
Ittrmine au voisinage de la branchie ( 7 ) , où se trouve Fa- 
nus (d). 

Le canal intestinal de la Bullœa ressemble assez à Celui des 
Ap4ysies. Mais Testomac 4^ ce Mollusque est très-robuste , 
d'après Guvier , car les plaques qu'on aperçoit dans le.second 
estomac des Aplysies sont considérablement agrandies ici , 
.et ressemblent à de vraies coquilles (1). On enx^mptô trois, 

ayant à peu près celte forme Q^D. Etant unies ensemble par 

4e fortes fibres musculaires, elles doivent exercer une acr 
tkm puissante comme mâchoires stomacales ou comme dents 
liâchelières. 

500. 
- Les organes digestifs des Crépidopodes et àe& Pte^opôdeè 
ressemblent ; quant aux points essentiels , à ceux des Gasté- 
topodes qui Tieniiènt d'être passés en revue. 
' Cependant les Oscabrions se distinguent par teAr'caiiâl 
'imestiBal , qui décrit plusieurs tours autour du foie. POli en a 
'donné une fort belle figure ; on voit que l'estdinac est fort et 
cartilagineux, et qu'à sa suite vient un intestin' cinq fois tourné 
en cercle , qui s'ouvre enfin, à la partie postérieure ducorps^ 
par nn rectum court et droit. 
. A regard des Ptéropodes , dans les Clîo ( pi. ni , fig. x ) , 

(l) Elles ont clé considérées pendant qaelqne temps comme de véritables 
coqailles, et ont^même donné lien à Téialtlisscment d*an noaveao genre 
( tricla). Il en a déjà été parle « Toccasion do •planehnos^oelette* . ... 



ORGANES DE LA DIGESTION. 1^ 

Tœsophage est droit et assez étroit (t), et l'estomac entouré 
par le foie. Le rectum (v) remonte, pour s'ouvrir au voismage 
de la branchie gauche. 

6. BraoUopode*. 7. Cirripëdes (1). 

501. 

On ne connaît les organes digestifs des Brachiopodes que 
d'après Tanatomie de la Lmgula anatina , donnée par Cuvier. 
Chez ce Mollusque ( pi. iv, fig. m ) , l'orifice buccal est sim- 
ple , et l'intestin , entouré par le foie , s ouvre sur le côté du 
corps , après avoir décrit deux tours. » 

Parmi les Cirripèdes , les Lepas ont la bouche armée de 
trois paires de mâchoires , dont les plus extérieures du côté 
gauche sont représentées pi. iv (fig. ii, d, f). L'œsophage 
est court , l'estomac creusé dans la substance du foie (u), et 
l'intestin assez fort (x). Ce dernier se termine , à la base de 
'a trompe sexuelle ( t' ) , par un anus situé en k. 

8. Céphalopodes. 
502, 

Chez les Céphalopodes , le Poulpe surtout , on trouve , 
comme dans la plupart des Gastéropodes , un pharynx épais 
et charnu ( pi. iv, fig. v, viii , a ) , dont le volume est consi- 
dérable en proportion de celui de l'animal. Ce pharynx, logé 
dans Fintérieur et à la partie antérieure du cartilage céphalique 
annulaire , est extérieurement armé de deux fortes mâchoires 
cornées , qui cependant ne sont point articulées avec le car- 
tilage , et qui ont la forme d'un bec de Perroquet. Ces ma-» 
choires , composées d'une pièce supérieure et d'une autre 
pièce inférieure (pl.iv,fig. xvii), sont douées d'une force mus- 
culaire puissante, et entourées, tant par un entonnoir charnu 
( lèvres ), que par la couronne des bras ( fig. viii , f ). Dans 

(i) H. BuRafKisTBR, Beitrœge zur Naturgeschichtc der Baukenfue^ 
ser, — Berlin, 1834» in-4, a pi. Martin Saint-Aitgb , Métnoue sur V or- 
ganisation lies Cirripèdes et sur leurs rapports naturels avec les animaux 
artic'iU's, P«u*is, i835 ^ in-4 > ^'g. 

II. a 



l8 TRUTÈ U ANATOMUS GOMPi^lUÉK^ 

^intérieur de la bouclie on trouve une petite langue cartSa- 
gmeuse, aussi peu mobile ici que dans Tordre précédent. 
Les conduits salivaires s y ouvrent égaleBQNent. L'œsophage ^ 
qui est assez étroit ( pL iv, fig. vm, h ), traverse le cartilage 
céphalique et le collier médullaire , ce qu'il fait de bas en 
haut dans la situation naturelle de Fanimal , qui a la bouche 
tournée vers le bas , comme les Astéries et les Oursins. Il 
pénètre dans la cavité abdominale , où , chez la Seiche ordi- 
naire , il se dilate en un vaste estomac musculeux , commu- 
niquant par une ouverture assez étroite avec Fintestîn. Celui-cî 
débute par yne portion renflée , à laquelle s'insère un cœ- 
cum contourné en spirale, dans l'intérieur duquel la bile s'é- 
panche , de T^ï^tap que chez l'Aplysie. Le cœcum décrit un 
tour et demi , et de plus il est toujours pourvu d'une valvule 
spirale , dont les tours sont nombreux et étroits. Dans le Cal- 
mar , Testomac principal a la forme d'un long sac qui s'étend 
jusqu'au fond de l'abdomen. 

503. 
Mais celui de tous les Céphalopodes qui se rapproche le 
plus des Aplysies, sous le rapport de l'appareil digestif, est 
te Poulpe (par exemple YOctopus moschatus). Chez cet ani- 
mal , l'œsophage se dilate également en une grande cavité 
ayant ia forme d'un jabot ; vient ensuite un estomac peu 
^iiicl tootefcHS au suivant , puis l'estomac chaniu ordinaire, 
auquel s'insèrent le canal intestinal et en même temps le 
ccecum ordinaire , contourné en spirale ( fig. viii , i k 1 m ). 
L'mtestin lui-mteie n'est jamais fixé par un mésentère 
dans les Céphalopodes ; mais lui et l'estomac sont renfermés 
dans un sacpérîtiméal mince ( fig. iv, n). Du reste, il estgé- 
nératemenlj^tssez court. C'est dans le Calmar qu'il a le moins 
èe longueur , et , chez cet animal , son intérieur est garni de 
pMs longitudinaux , ainsi que celui de l'estomac. Dans cet 
ordre de Mollusques il ne se contourne plus autour du foie , 
et it se termine , à peu près comme dans les Ascidies , en 
dedans de la grande ouverture infundibuliforme située à la 



Té^gm antmenre du coti (%v cr, siX par bqueHp svrteiit lé# 

Quanl à ce qni coQcerne celte dernièire , ette est le pi^ 
dait d'une bowse membraneuse , revêtue veàènextf^mMè 
d'une menibrane villeuse , qu'on trouve dMs la Sekbe atr 
fottd de la cavité abdominale, et dans le Calmar , «ipe«l 
pluftliaul, près du foie. Cette bourse du noir iW9f^iLVe%r^ 
trémité du rectum méo^ , par un canal excréoeir, teng^ daiKP 
la Seiche et le Poidpe ( fig. ¥m, p \^ plu» court dsyot» ti» 
Calmar. .'• 

Le» orgsfflies digestifs du Nautile ressemirient beaucwi» à 
ceus des Seiches , d'après les rediercbes d'Owen [iy A pect^ 
ppès comme dan» le Poidpe, Fœsophag^se ditatô en uaelii^ 
poche semblable à un jabot^ et à laquelle succède l^estoâ^US^ 
proprement dit , qui est fort et muscilleux. A cet estomac 
a'iiisèr^ un appendice correspondant au tasam en s^2ri«,^t 
q«b'(m:peut comparer au paoïcréas. Enfin l'on trimve \m 'm^ 
tostia assez court, qui, apvèa avoir décrit une: seule cour^ 
iMpe , s'owvi^e sous l'entonnoir. 

Itl. Organes digestifs dans les animaux articulés, 

1* EnklielnmtlMiN 
504. 

J'ai déjà dit plu^ d^mfô tm que les animstux articulés dès 
espèces infèrieires se confondent avec les Oozoaires d'une 
manière ai»si parfaite que le font les Mollusques apodes. 
Souvent , en effet , Foccasi(W s'est présentées de considérer* 
les Enthelminthes comme de véritables Oozoaires, et les OP-' 
ganes de la nutrition nous en fournissent une nouvelle. 

En ce qui concerne l'ingestion des substances alimentaires, 
elle a lieu généralement par des suçoirs, dont il nous arrive 
même quelquefois de retrouver plusieurs , comme chez les 
Rfaizostomes. Tel est le cas , par exemple , des Vers cys- 
tiques qu'on rencontre fréquemment dans le cerveau des Bre- 

(t) Witnoir on (he pearl^ NwuHta, Londtes, l83a y în-4* 



da TfLilTé O AlVATOMIE COlfPiAÉE. 

i|tteUes on «'aperçoit point de canal intestinal ( Gordius ) , et 
d'autnes < Planât ia ) chez lesquelles cet organe ramifié rap 
pelle la fitructure ^i\ offi*e dans les Distomes. Quelquefois 
le corps entier conscitue un tube extrêmement long , ouvert 
à^$^ ps^ties si^)érieure et inférieure , comme celui des Hydres; 
1^1 est (^ cas des Nemertes. Mais le plus souvent il y a un m- 
.tes^in long et droit, de même que chez les Ënthelminthes né- 
matoïdes. Ainsi le Ver de teiTe a , comme l'Ascaride lom- 
bricoïde , une bouche en suçoir , derrière laquelle se trouve 
un pluff ynx charnu , im cesopliage étroit , un petit jabot , et 
Jim e&tomac arrondi •et charnu , semblable à celui de certains 
Gastéropodes, par exemple du Liinmcsus stagnalis. A cet e$- 
^mac j dont la membrane interne est délicate et se détache 
aisément , succède un large intestin , ordinairement de cou- 
leur orangée , pourvu dé nombreux plis transversaux et d'un 
^renflement longitudinal , et fixé à la peau , ainsi que l'esto- 
mac et l'œsophage , par un grand nombre de ligamens trans- 
versaux. L'anus s'ouvre à l'extrémité postérieure du corps 

508. 
Dans la Sangsue ( Hirudo medieinalis ) , la bouche est 
triangulaire et entourée de petits rebords trancbans qui ser- 
vent à entamer la peau. On trouve ensuite un fort pharynx 
.charnu , qui est ie principal oi*gane à l'aide duquel l'aninuàl 
suce le sang (1). Puis, vient un estomac large , long , à paroi 
mince , et assez soUdement uni à la peau extérieure , dans 
rintérieur duquel des cloisons transversales produisent 
plusieurs cellules qui communiquent ensemble par des ou- 
yçrture^ ovales. A peu près aux trois quarts de la longueur 
^ corps , il natt de cet estomac , au moyen d'une ouverture 
wfiwdJbuUforme <rès-étroite , un intestin fort étroit , qui se 

(i) Si ane Sangsne, dont oa conpele corps derrière la tête, conlinaei 
sacer^ ce n'est point ane preavef{oe l'animal ne se nonrrit pas par saccion^ 
mais c'en est nne qne cette dernière fonction se trouve remplie presque 



OKSÀNES DE LA DIGEStlON. ^3 

dirige d'arauit en arrière , étitré deux appendices en cuWe- 
sac de Testomac. L'anos est nn petit trou situé au bord su- 
périeur de la ventouse postérieure (i) ( pi. v, fig. xviii ). 

Les organes digestifs sont plus développés encore dans leis 
grandes espèces àiarines d' Annélides , par exemple dans les 
Néréides , dont le phaipynx , qui peut se renverser en dehors 
comme le sac stomacal des Astéries , est garni de petites dents 
cornées, situées en face les unes des autres et se remuant la- 
téralement, et dont Testomac lui-même se trouve muni de deux 
petits cœcums ( pi. v , fig. xxii ); ou dans les Amphitrites , 
par exemple , \ AmphUrUe ventUabrum , dont Testomac 
parcourt le corps entier , mais se contourne en spirale d'une 
manière remarquable , et est retenu en place à chaque tour 
j3ar une petite cloison transversale membraneuse , semblable 
à celles qu'on voit chez le Ver de terre. 

Les organes digestifs de Y Aphrodite aculeata sont surtout 
remarquables par leur disposition toute particulière. A un 
court œsophage membraneux succède un long estomac, qui 
s'amincit en arrière, et dont les parois sont de nature carti- 
lagineuse ( pi. V, fig. XXV, a ). L'intestin est droit et décrit 
seulement un petit arc derrière l'estomac. Les longs cœcums 
ramifiés qu'il reçoit de chaque côté ( fig. xxv , b ) méritent 
d'autant mieux d'être notés, qu'ils rappellent non-seulement 
les vaisseaux nourriciers partant de Festomac dans les Aca- 
lèphes^ mais encore les vaisseaux hépatiques qui entourent 
ce même organe dans les Astéries. 



(i) La digestion s'accomplit avec une lentear remarqaable chez ces ani« 
taaox , dans le corps desquels le sang reste plnsieurs mois sans itïhit dé 
changesens (Otxà'» Zooiogie , tom. T, pag. 369 ). On troare qttèlqne chose 
d'analogoe chez nn grand nomhre d'animanz à sang froid des daâseé Mpé- 
rienres, B fant considérer anssi comme un rapport av«c des organisations 
moins élevées, Thabitade qn'ont les Sangsaes de rendre leara «xci^tfieBS 
^en' pins sonrent par la boache qne par Tan^s^ aaqael abontit un trèsrgrélB. 
intestin. 



7„\ TKAITi d'aSITOXIE COMPAlic 

r 

Le canal mtestinal da Siponcle est trois à quatre fois aussi 
^ong que le corps , et contonmé en spirale. 

Dans XArenicola piêcatcrum, le pharynx ne constitue point 
une niasse musculaire ; Toesophage a le huitiènie de la lon- 
gueur du corps , et Vestomac en a le tiers : celui-ci est d'une 
belle couleur jaune , et partagé intérieurement en cellules 
jH'ofondes. 

3* JH^0Slvi0OPOQCSa ^m 



509. 

Comparés aux ordres précédens , cen^ dont nous allons 
nous occuper ici s'en distinguent, sous le rapport des or- 
ganes digestifs, par un développement plus prononcé de 
Tappareil masticateur et de Testomac. Les membres cépha- 
liques (mâchoires) , qui se meuvent latéralement Tun vers 
Tautre , et dont nous avons déjà parlé à Toccasion du sque- 
lette , se développent sous des modifications presque infi- 
nies, et acquièrent surtout une grande force dans les Déca- 
podes. 

La bouche de TÉcrevisse est située en dessons , conmie 
dans les Astéries et les Oursins, et représente une petite 
fonte longitudinale , ou plutôt un triangle allongé. On y aper- 
çoit d'abord une paire de fortes mandibules dentées en 
dedans , et qui se prolongent à Tintérieur en un pédicule 
osseux , mis en mouvement par un puissant muscle attaché 
au bouclier dorsal. Ensuite on trouve , à la suite Tune de 
Tautre, six paires de mâchoires, dont Tinteme est une petite 
lame mince, tandis que Texteme est forte et ressemble 
parfaitement à une patte (pi. vi, fig. xiv). A l'intérieur , ces 
mâclioires se prolongent , comme les pattes , en petites lames 
cornées , dont celles des deux plus grandes mâchoires servent 
même d'attache à de véritables branchies, semblables à 
celles qui tiennent aux pattes. Du reste , on voit encore au 
dessus de la bouche une proéminence charnue (lèvre supé- 
rieure). Toutes les mâchoires portent en dehors un petit 



OnOANBS DELA pIGESTION. a5 

palpe , qui est surtout loug et articulé aux trois externes , et 
dont la principale destination parait être de palper les ali<- 
mens, peut-être de procurer à Tanimal une sensation quel- 
conque relative à leurs qualités , de telle sorte qu'on pourrait 
jusqu'à un certain point le considérer comme un organe 
gustatif. 

Dans les Neusticopodes , les paires de mâchoires sont or- 
dinairement moins nombreuses. Ainsi , par exemple , on n'en 
compte que trois dans Yuipus cancriformis. En traitant du 
squelette , nous avons déjà fait part de plusieurs remarques 
qui les concernent ( § 159 ). 

610. 

Quant à ce qui concerne le canal des organes digestifs , îl 
ne décrit pas de circonvolutions , et en particulier il ne forme 
pas de renflemens qui ressemblent au gros intestin. Les der- 
nières espèces, par exemple lesLernées, et aussi YAchtheres 
percarum (pi. Yi , fig. i ), n'ont même pas de renflement sto- 
macal : le canal intestinal est simple, et seulement un peu 
plus large dans le milieu ; il s'étend en ligne droite de la 
bouche à l'anus. La même chose a lieu dans YApus cancri* 
formis. Mais , dans les Daphnies , l'estomac se distingue déjà 
par des parois plus épaisses , ainsi que par d'amples appen- 
dices, dont deux sont dentelés. Celui du Limulus res- 
semble encore davantage à l'estomac de l'Écrevisse , d'a- 
près Cuvier ; car il a une texture musculeuse , et sa mem- 
brane interne est cartilagineuse et parsemée d'un grand 
nombre d'élévations. 

A l'égard des Décapodes , l'œsophage des Écrevisses est 
très-court (pi. xvi , fig. vi , a) , et ses parois sont minces; 
mais il se dilate bientôt en un fort grand estomac membra- 
neux , qui , principalement à sa partie supérieure et à la ré- 
gion du pylore , est soutenu par un appareil osseux particu- 
lier , ayant pour usage de le rendre plus propre à broyer les 
alimens. Ce remarquable splanchnosquelette , dont j'ai déjà 
eu occasion de dire quelques mots précédemment, se com- 



^6 TRAITÉ D'iVÀTOMIE GOMPlfléE. 

pose de cinq pièces osseuses plates , mues par des muscles 
en apparence soumis à la volonté , et portant chacune en 
dedans cinq dents , trois grandes et deux petites , qui en- 
tourent le pylore (pL vi , fig. vn) , organisatllb dont nous 
avons trouvé le prototype dans les pièces qui arment Testomae 
de plusieurs Mollusques. Ces pièces osseuses ou dentaires 
de Testomac de TÉcrevisse sont assujetties à la mue , comme 
te test qui couvre la surface extérieure du corps , et , tons 
les ans, d'antres les remplacent , en été. Il n'est pas pm- 
bable que les plaques arrondies , qui , vers la même époqaey 
se développent aux deux côtés des parois de Téstomac , et 
auxquelles on donne le nom d'yeux d'Écrevisse , remplissent 
roffice que Home leur attribue (1) , c'est-à-dire exercent une 
flctkm triturante semblable à celle des lames stomacales de 
la Buliée ; car on ne les rencontre qu'en certains temps de 
l'année , et Oken (2) assure que l'animal les rejette aussi , 
quand il se débarrasse de l'ancienne paroi interne de son 
estomac. 

Le canal intestinal , qui n'est point soutenu par un mésen- 
tère particulier, constitue un conduit assez étroit, qui s'étend 
en ligne droite depuis le pylore jusqu'au bout de la queue , 
fsous les larges écailles terminales de laquelle est situé l'anus. 

La plupart des autres genres , par exemple les Crabes , 
sont organisés de la même manière , suivant Cu^er. J'ai 
figuré l'estomac d'une Maja ( pï. vi , fig. v , c ). 

3. Isopodes* 
ôll. 

Les Isopodes ont des organes masticateurs analogues à 
ceux des derniers genres appartenant aux ordres précédens , 
et leur estomac est également peu développé encore. Ainsi , 
par exemple , on trouve dans la Salamandre une paire de 

(i) Lectures on eomparative anatom^; dans ane note à la fin de la table 
éà, premier yolnme. 
{È)Zooiogtef tom. {| pag. 3g3, 



ORGANES M L\ DIGESTION. 2^ 

grandes mandibules semblables à des pattes et terminées ea 
{HBce, et uae paire de mâckHres également cornées (pi. vi, 
%. XX , g), ayant au dessous d'elle une lèvre inférieure (h) 
eC au dessus une lèvre supérieure. Au milieu de cet appa- 
reii fliafittcateur est placée la bouche (o], à laquelle fait 
suite un mince oesophage A , qui se dilate peu à peu jusqu'à 
Testomac (de A en B), après quoi le reste du canal alimen- 
laira est court , droit et partagé encore , par Tin^rtion des 
vaisseaux biliaires (c) , en intestin grêle et gros intestin. La 
fH vi , fig. XKiii , représentant un lambeau grossi de la tu- 
nique musculeuse de Testomac de la Scolopendre , d'après 
Xreviranus, prouve à quel point la texture musculeusë d<3 
Torgane est développée chez cet animal. 

Le canal intestinal des Jules se comporte de la même ma- 
BÎère ; seidement sa première portion offre un grand nombre 
d'iniersecCions transversales (d). 

Les Gymothoe ont aussi un canal intestinal droit et 
«impie, auquel aboutissent cependant, de chaque côté, 
irais cœcums en devant et un ea arrière (2). 

6. Aeftrides. 7. Arachnides. 
512. 

Treviranus a donné (3) une belle anatomie du Nigua 
{Acarùê amêricanus). Cet animal nous fournit Vexemple 
d*une métamorphose remarquable des mâchoires en organes 
de succion ; car une paire de ses mâchoires , probablement 
tes mandibules , se développent en une trompe garnie de 
fortes dents dirigées en arrière , tandis que l'autre paire de- 
vient une gaine contenant deux aiguillons. Cet animal nous 
oflhcr , en outre , une ramification du canal intestinal qui rap* 

f i) TamEAirus , Fermischte Schri/cen, tom. II , pi. thi , fig. 6, 

(s) MKCKtL*8 System der 'vergleichenden Anatomie , tom. lY , pag. lS3. 

(3) TnniMànii's Zeiuehriftfuer Pl^siohgiû^ tom. IV^pag. i85. 



a8 TRAITÉ d'ANATOMIE COMFÀKÉE. 

pelle celle que nous avons décrite chez plusieurs Ânnélides ; 
par exemple chez les Aphrodites ( § 508 ). En effet, à un œso- 
phage court et droit ( pi. vi , fig. xxi ) succède un sac oblong 
(b ) , s'ouvrant à l'anus , qui tient lieu d'estomac et d'intes- 
tin , et des extrémités tant supérieure qu'inférieure duquel 
sortent , de chaque côté , de longs vaisseaux ramifiés (d, e, f), 
qui paraissent être destinés à distribuer le liquide nourricier 
dans le corps , et qui , pendant la vie , affectent différentes 
situations , suivant qu'ils sont plus ou moins remplis. 

A l'égard des Arachnides , leur bouche est de nouveau ar- 
mée d'une paire de mandibules, souvent en forme de pinces, 
et pourvues d'organes venimeux dont je parlerai plus loin. 
Il y a , en outre, une paire de maxitles. Le canal intestinal 
offre plusieurs différences. Dans le Scorpion , il est droit et 
sans renflement ; on y remarque seulement une légère cons- 
triction à l'endroit où s'insèrent les deux conduits appelés 
biliaires (pi. vu, fig. xiii). Il se termine entre le dernier 
et l'avant-dernier anneau du dermatosquelette , dans l'ab- 
domen ou ce qu'on nomme la queue , et à sa face inférieure. 
Chez les Araignées , par exemple ÏAranea diadema , l'œ- 
sophage est grêle et pourvu de deux paires de courts cœcums 
à son extrémité ; ensuite l'intestin , qui se prolonge toujours 
en ligne droite dans l'abdomen , se dilate en un estomac à 
parois minces , étroitement uni avec le corps graisseux ana- 
logue au foie , après quoi il se resserre un peu , puis s'élar- 
git de nouveau en une sorte de gros intestin , auquel abou- 
tit un coecum avec quatre vaisseaux sécrétoires ( pi. vu, 
fig. I ]. Dans la Mygale avicularia, Meckel a trouvé , au mi- 
lieu du thorax , un estomac arrondi , oblong , musculeux et 
revêtu d'un épiderme rude et corné. ^ 

Les vaisseaux sécrétoires qu'on rencontre ordinairement 
chez les Arachnides , vers la fin de l'intestin , méritent encore 
une mention particulière. Tels sont la bourse du venin dans 
les Scorpions et les organes propres à filer des Araignées. 

La bourse à venin du Scorpion est logée dans le renfle- 



OUGÀliîBS DU LA DI6ISTI0K. 29 

ment globuleux du dernier anneau du corps , qui se termine 
par un aiguillon délié (IJ. 

Quant aux organes propres à filer des Araignées, ils se com- 
posent de quatre filières, placées au dessous de Fanus, et dont 
le bout arrondi est percé , comme un crible , de trous p» 
lesquels sort le liquide visqueux destiné à produire les fils 
(pi. VII, fig. IX). Intérieurement, on trouve une multitude 
de sacs rameux , les uns plus et les autres moins longs , dont 
la forme varie suivant les espèces , qui occupent ordinaire- 
ment une grande jpartie de Tabdomen ( fig. m ) , et qui sont 
destinés à sécréter ce liquide visqueux. Du reste , on aper- 
çoit encore , auprès des filières , une paire de petits mem- 
bres , qui se rapprochent beaucoup des palpes maxillaires y 
et dont Tusage est peut-être d'opérer la fusion en un seul 
des quatre fils qui sortent des filières. 

8« Hexapodes aptères. 

613. 

Une couple d'exemples suffiront pour montrer que les or- 
ganes digestifs des Insectes aptères ressemblent assez ,e}f:ac- 
tement à ceux des Arachnides , quant à leur conformation. 

Ainsi , d!après Treviranus(2) , la bouche des Forbicine& çst 
armée des deux paires ordinaires de mâchoires ; après quoi^ 
vient un œsophage court et grêle, suivi d'un sac stomacal 
oblong, parcourant le corps en ligne droite, d'un estomac ar- 
rondi et intérieurement armé de petites dents cornées , d'un 
intestin grêle , court et droit , à Textrémité duquel s'insèrent 
l^s vaisseaux biliaires , enfin d'un gros intestin , également 
drpit , qui s'ouvre au dessous du milieu de la queue. 

Des organes de succion se développent aussi , par exemple . 
dans le Pou , où la trompe , armée d'une épine , sort d'un 

■'*(î) Qaoîqne Trevîranûs ( Ueber den Dan dcr ^rachnidcn, pag. 14 ) ri'aî't* 
point aperça ici d'ouveiiare, il doit cependant y en avoir ane, puisque ' 
Kedi avait déjà va le venin sortir du bout de la queue. 
{ii)P'crmiich(^ Schri/cerit tqm. Il, ]^aQ» 12, 



3o TRAITÉ D^itl^ÀTOHIC' CJOWPk^iX. 

petit cyliadre ; TœsOiphage se dilate bieBtét en ta eslomae 
oblong, pourvu de deux cœcums ; 0|i trouve enfin un inlestiK 
grélû > qui décrit luae seule cowbwe , et à Vextréfloifté diMpiel 
s^ptissent les vaisseaux biliaires , puis le grafi inleslii , qiû y 
û^j^érieureme^t , se renfle en forme de pokre (1). 

9» Hexapodes ailés» 

Les Bexs^odes ailés; , on Insectes pp^rement dits , neus 
oiKreni „ sous le rapport des org^anes digestifs , un nombre 
ififin» d» formes variées , dont it n'est possible de faire coh-^ 
natore id que quelques unes. En général , lé type des ordres 
préoédens^t très-reconnai^abïe eneore dans céltn-d , eà sfe- 
nqMrodaisent presque tonCes les fermes qui ont été défirHes^ 
plus haut. Il importe surtout de remarquer ■ que lêi &r* 
ganes digestifs des larves sont ^uveat tout-à-fait différens de 
ceux des Insectes parfaits , et fréquemment plus rapprochés 
de ceux des Vers. 

• Je vais sucéèssSv^mètit passer en revue les organes desti- 
nera là préhension des alimens , puis les ditferentes formes^ 
du cariai intestinal lui-même , et ceRés de sa terminaîsoi. 
Cependant , je crois devoir faire observer d'abord que les 
Insectes vivent bien plus généralement de substances végé- 
tales que les aninïaut dont il a été question jusqu'ici. 

» . ■> 

a. Organes de nnuitUuiUon el de succion dts Insectes, 

515. 
Les mâchoires des Insectes , la plupart du temps mises en 
jeu par des faisceaux puissans de fibres musculaires , sont 
eissentiielleriieirt construites sur le même type que dans 
Tordre précédent. Elles se meuvent de même sur un plan 
hi^rizontal > et Ton peut également les distinguer en maxiUes 
et mandibules, membres céphaliques à Tégard desquels je^. 

(i) SwAMMftSPAM, Si^el der Itatur, pi. zi , fig. iri. 



sià^ 4é^ eniré dan& (peiqu^ détaU» est trsâtaiit du sqpnelefte 

c§ mi. 

Daiis les Ortlu^ptères, pfur ex^ettiple 1» MlaU» êrienimlis, 
les iimdihule& sont ^ssez fortes » mais les . maxiltes sesi 
beaucoup^ f]m £aiUesi et garaies de palpes ^ o» aperçoîl aussi 
vne lèvre siqpiérieiire et une lèvre inférieure. 

Les organes maûUaires sont surtout très-développés dans 
les Coléoptères (1) , où les mandibules oui souvent une force 
extraordinaire, par exemple dans le Cwambyx textor, et 
sont n^me cp^eiquefois prolongées en manière de bois de 
cerf, comme dans le Cerf-volant [iMcanua cwruua}. 
. Bans k plupart des Névroptères , par exemple les Libdt- 
biles , les mandibules se rapprochée; plus que chez tovs les 
autres Iissectes des moitiés latérales de la mâchoire ktfé* 
cÎQur^ des anmaux siqpérieurs (2) , chacune d'ettes por- 
tait ici en devant une longue dent pomtue et courbe (dent 
incisive ) , et en arrière une saillie eor^Maolkiienne < dent 
gHiaire)« En mVte , les maxtlles ts&at garnies; de longues 
âenfâ^ poii^uyes. La lèvre inférieure se fait remarquer aussi 
par sa grandeur; elle couvre les organes masticateurs en 
manière de masque , et elle est même mobile dans les lar- 
ves y qui peuvent s'en servir comme d'un organe de {nréhen* 
sion. 

On trouve aussi , dans tous ces Insectes, un prolongement 
4e lu lèvre inférieure , qui a reçu le nom de langue , et au- 
quel ce nom convient surtout dans quelques Orthoptères , at- 
tewltt qu'il est placé au dessous de Touverture du pharynx , 
et qu il ne sert qoLk la succion , comme dans Fordre dont 
BOU(^ aUons nous occuper. 

516. 

Dans les Hyménc^tères ( par exemple les Abeilles ) , aux* 
quels divers. Névroptères ( Panorpa , Ephemera ) sewiAent 

(i) Ce n'est qa'à l*état de larves qu'ils n'ont point de maxiiles. 
(a) Les Éphémères seals sont privés de mandibules. 



. «.r")» •-• 



3a TRàlTÉ D^ÀNÀTOMIK GOUVÀUéB. 

faire le passage , on aperçoit , au milieu des rudiment démâ- 
choires , un suçoir composé de très-petits anneaux , que les 
uns considèrent comme le résultat d'une métamorphose de 
k langue , tandis que d'autres , par exemple T^eviranus (1), 
donnent le nom de langue à une partie charnue qui se voit 
au commencement de Toesophage. Ce suçoir est renfermé 
dans une gaine cornée produite par les maxilles et les pal- 
pes labiaux prolongés , tandis qu'une paire dé lamelles 
cornées qu'on aperçoit à sa base , semble rtéprésenter les 
rudimens des mandibules. Le canal du suçoik* est très-dé- 
lié ; il s'unit avec l'œsophage , dans l'intérieur du collier ner- 
veux, suivant Treviranus, qui avoue cependant lui-métoe 
que le fait' est difficile à constater. J'ai préparé le canal in- 
testinal entier d'une Apis terrestris jusqu à la cavité orale'; 
et n'ai pu voir aucune trace d'un conduit qui traversât le cdl-^ 
lier nerveux , mais il m'a paru qu'on pouvait très-bien ad- 
mettre une c(mmiunication de la base du suçoir à la cavité 
orale , d'où part l'œsophage. Au reste , il serait très-possible 
que la dilatation vésiculeuse inférieure de l'œsophage fût^lâ 
cause de la succion par la trompe. 

Dans les larves des Insectes de cet ordre , au contraire , 
les mandibules font l'ofiice de véritables organes mastica- 
teurs. 

A cette organisation se rattache celle dès Diptères , chez 
lesquels on trouve également une trompe , représentant en 
quelque sorte les lèvres prolongées , et qui renferme tantôt 
un suçoir , tantôt , par exemple dans les Cousins , plusieurs 
dards offensifs, qui sont des modifications des mâchoires* 
Cependant les larves des premiers nous offirent de nouveau 
un appareil masticateur composé de deux mâchoires , et 
même celles des (lustres, qui , à l'instar des Vers intestinaux, 
vivent dans le corps d'autres animaux , par exemple celle 
de VOEstrus cqui dans Testomac du cheval , ont , comme 

(i) yennischte Schrificn^ toni. II . pag. g5. 



ORGlNfiS DE LA DIOESTIOV. 33 

beaucoup d'Euthelmiatlies ( § ô05 ) , la tête garnie de: petits 
crochets , à Taide desquels elles se fixent. 

Enfin dans les Lépidoptères, il ne reste plus, de tons 
ces organes y que des rudimens de mandibule^ , de.maxiUes 
et de palpes labiaux, avec une; langue ou trompe apla- 
tie , roulée en spirale , et formée de deux moitiés latéi^sdes. 
Ces deux moitiés sont , à proprement parler , les maxilles 
modifiées , dont Tadossement produit un canal , qui , se-; 
Ion Treviranus , reçoit probablement les orifices des vais- 
seaux salivaires ; chaque maxilie métamorphosée est creuse 
elle-même , et forme un suçoir strié en travers , dont Ja 
r.éunionavec celui du côté opposé ne s'opère softvani («p^ 
exemple dans le Papilio Machaon ) (1) qu'à une assez grande, 
distance en arrière , dans Tintérieur de la poitrine ^ de sorte 
que les Papillons , rappelant presque les Rhizostomes sous cet 
rapport , n attirent point la nourriture à eux par iuie seule 
ouverture. Dans les larves (Chenilles) , on trouve tantôt de 
fortes mandibules seulement (pi. vu , fig. xxiii , a ) , tSMA? 
tôt de petits rudimens de maxilles et de lèvre inférieure, 
ayant presque la forme d'une trompe. 

b. Canal intestinal des Insectes. '% 

517. ■ ■ "■ 

11 résulte des observations de Marcel de Serres que les 
Coléoptères peuvent être partagés en deux sections , sous le 
rapport de leurs organes digestifs , suivant qu'ils ont un es- 
tomac musculiiire globuleux, ou qu'ils en sont dépourvus. 
Dans la première section se rangent les ÇitrcuUo , Ceram- 
hyx, Cebrio , Carahus, CAcindela, etc., chez lesquels Je jabot, 
qui fait la continuation de l'œsophage, ou qui s'y rattaché 
sur le côté , est suivi d'un estomac musculeux, souvent armé 
à l'intérieur. Chez les autres , tels que Scarahœus y Geutru- 
pçs, Chrysomela , etc., l'œsophage, qui est étroit, s'ouvre 
dans un petit estomac simple , couvert de vaisseaux biliaires, 

(i)TaEYIRAKUS,/ot;. c<V, pag. 100. ^ ^ 

11. ' 3' 



34 TEAITÉ D AHJlTOMIB COK^AUÉS. 

Noos Mom% décrire , comme e&emple spécial , le canal 
intesUnal d'un Ditisqae , anqnel celiii des Carabes et des G- 
eindèles ressemble, d'après Cmrier. De même que chez beau- 
coup d'Insectes et dans plurienrs genres appartenant anx 
obttes qui ont été pareonmes précédemment , Tcesophage 
se dilate en manière de jabot , pnis s'abondle dans nn petit 
estomac mnscnlenx ^arrondi , qni est garni à Tintérienr de 
petites dents cernées , et destiné spécialement à comminnCf 
les fiHniens. Cet estomac, dont Tarmure est nne répé- 
tition des formes qne nous ayons décrites plus haut , 
a été'désigné par Ramdohr (1) sous le nom d'estomac plissé. 
Après Ini vient un long boyau, dont la première moitié porte 
à l'extérieur des appendices yiUeux, qui sont probablement 
dé petits coecnms chargés d'opérer une sécrétion , mais dont 
H seeonde ttUHtié est lisse et à parois minces. Ces deux pinr^ 
tMl ; pflpisés^nBemble , constituent Testomac proprement dit ,' 
qm, d'ttprès Ramdohr , doit toujours être compté jusqti^à Tin- 
sefâon des vaisseaux biliaires dont nous parlerons plus loifa , 
et ^i souvent fait la plus grande partie du canal alimentaire 
considéré dans son entier. Plus loin oh trouve un intestin 
grêle simple, et à peu près d'égale longueur, aucpiel succède 
un gros intestin garni d'un appendice oblong , en cul-de-sac, 
organe sur la signification duquel nous reviendrons plus loin. 

Ces 'diverses portions du canal intestinal sont moins clai- 
rement indiquées dans les larves ; le canal entier paraît plus 
court en proportion du corps , ce qui le rapproche de celui 
deis Vers , et il est muni d'un cœcum plus long. 

Le Èpcrophorua vespiïto (pi. VII , fig, XLiii ) nous fournit 
l'exemple aune autre conformation du canal alimentaire des 
(îloléoptères , ohns laquelle l'intestin se fait remarquer par 
une longueur et des circonvolutions insolites. Iciégdement 
l'œsophage se dilate en un jabot membraneux , à la suite 
duquel on trouve un estomac en forme de long sac tout cou- 

(t) Uëhr ik F>êrdiWttngtwmAzûUfê déf Imthen, R^.Ile, x8it | tta 4. 



vert de oDecuinsv irais Baimestin grêle cincf ou sîviiïittioii'- 
tourné ^ taoÉàt Uise et tantôt «aiiMlé en traveré , cpiî tse-M^ 
maeiMur un grds intestin <s6iir^ flmi6i(|gs6»(latfi[€ïV«^|NMn|ft 

idée d6«k eonforinbtiondu€àMlftIim6nt»ii«^Arf9la4ir#4(Jk 
Ift £0^Mia«i«r(ito:^ itai y rëMh»q«re un 0^èMttc Htt^e «t'iMjgf, 
avec trois couronnes de eœcnaim ^ un intestm «MetfCf/^êCi'lMI 
grosuUe^tiii'qiH iA)ontk à Vanue. , .)ji/ »/ :^mj 

<}es exeIilI4^B ; mû1(iré leur petil nofnbrefV^oAB^i t'Wr 
infnver qte'tla^trndtire desi ot*ganes dig«êtif»>^Méf^«#- 
€«iq> daa9')és Coléeptèrë9>;iet^ ;^suivanr là reiftâi^qf^ 
M» par Meci^el , H^'j a point d'avtnè "ePdté 'â(^ la '4!Sa«è 
Éksvlnfiectcs où elle présente autant de tKffiMreiHfels. fJM'Idf^ 
«rnstawBe en<»r«'inérkeid^éti^<nôtée à <oei é^]ffird',^fi*è^!q^#éii 
^éùévak les G^éopiièreb «ai^aèHiem <Mit un caM) ifttttfliliiM 
piuB long i proportionhelleme^t à ieiif corps , 4|net M^ildlM 
berinvores, tahdis ifoe nous trouverons f)reftquetoi)giM*é^y^ 
«erae'dans les classes supérieures du règne animàk * ^ "* " 

d^nosles Orthopt^3,ies Sauterelles emtife nnif^, d^rm- 
^milre gëhéralemcnt , tant diez les larvée' (fWdkêà'^lih 
JwcÉss parfeits , un canal intestmal eoUrt et liniil,^ fpA MnUe 
mienoL s'acesrdei* avec la voracité et la rapacité é^ms ani^ 
mamjV0tÊOphà^4fi dilate eUfRie sorte de jabot , suM d-iili 
«^iDtiiio nmscukmxsD^ «dr^ 

aiéns à rintérteir.<)iiiaper^'«ii6uhèutle^oui^ de ^tfùt- 
tnuBs(i), Ottbîen, comme pear exeftiple dans la Sauterelle «H>itl- 
OMtupLe) une 4ilatalion cordiforme fortement plissée en^ dedas^ 
cl) eo luuit. Vient enfin un estomac plus étroit etisembtable à im 
boyau (pi. vu » âg« XKk ). Qu'este en raison de cettê^stmotlM 

(t) Marcel de Serres . d.ms nn bena Mémoire stir les VrgdW'Idî^esiifi 
des Insf des ( Annales du Muséum, tom. XX ), donne à ces ccecoms le nom 
de vaisseaux biliaires sopéricors. '-^ • 



% inklVt »\l|AT01liB COMPARÉE. 

«oinpikfuée , qui se répète assez exdctemeni chez les Rumi- 
iiapsr|rpi!U*ini 1^ Mammifère , et en se fondant aussi sur quel- 
/piMi»<rtiaerv^ti0os , qu4)na attribué la faculté de ruminera 
ces Insectes. J'ai remarqué aussi que les mâchoires se meih 
iif#t»iWltiOPl*awrgc force ,. sans que ranimai mange. Cepen- 
^eMMM^icte Serres (l).crmt trouver déjà dans Torganisa- 
tijw^idtt lOanftl intestinal dos motifs sidfisans pour ne point 
i^m^ttr^e qu^ les Sauterelles ruminent. 

Les Névroptcres , qui vivent presque tous de proie , et 
dont lasijorganes masticateurs sont si déveloj^pés y ont aussi 
un canaUatestinal trèsrcourt, proportionnellement au corps ', 
dest^idire égalant ce dernier en long^ur. Après Toso* 
pbage,< Tient ufi estomac musculeux, pourvu de petites dents 
eorn^ , puis un estomac membraneux plus long , auquel 
(S'^plfi^ presque immédiatement un gros. intestin court, qui 
.i^ammencepar un renflement; Bans les larves, le canal inte»- 
lîwil efUîer est , proportion gardée , beaucoup pins épais ; 
juap» uiiiie part sa »gnification proprement dite et primahre 
n'est exprimée d'une manière plus précise, qu'ici ;• cm* -nous 
trouvons en lui le siège de Vorgane respiratoire , une petite 
lamelle branchiale dont la description sera donnée plus tard, 
disposition dans laquelle nous voyons se répéter les organi- 
sations précédentes, où tantôt l'intestin s'ouvrait directement 
dans la cavité branchiale (§ 493, 495,498, 503), tantôt il 
y . avait au moms une connexion intime entre, l'anus et Jacavité 
i^ancbiale ouïes brao^hie^.tDans l'Éphémère» suivant Cu- 
. vier , le canal inlestii^l se r^écit beaucoup kN^a^pie le. coi^ 
a acqpis.^n entieir développement , et ses fonctions cessent 
d'une manière presque complète , l'animal ne prenant (dus 
alors aucune nourriture. Il y aplus même : dans la larve du 
Pouiynilion,4e canal intestinal court et étroit qui fait suite au 
long sac stomacal , est fermé par le bas , comme chez beau- 
coup de Zoophytes. 



.1 «i 

Loc. cii, pr.ff. 365. 



{i} Loc» cii, pr.g, 365. 



OnCANES DE^ LA DlCESTIOff. ]|Ô 

Dans Tordre des Hyménoptères r i^ Abeilles «o&t JfBAi -im 
sectes dont les organes digestifs offrent le plus d'inféréi) 
pATce qu'outre leur fonction spéciale , ilsonteoc^re eeBade 
préparer le miel et la cire. Le gréle œsophage ise dibM 
en un ample jabot oiembraneux ( pi. vu , fig. xt, a ), daifs le? 
quel le nectar sucé sur les fleurs est converti en miel , que 
ranimai dégorge ensuite dans les alvéoles de la r)Ktoi{l}.:Ait 
jabot succède un rétrécissement , puis TestornsM) prqiremettt 
dit (b), qui , s'étendant jusqu'à Tinsertion des vaisseaux bè* 
liaires , dépasse de beaucoup l'autre en largeur et en km-l 
gueur. C'est probablement dans ce second estomac qu'a lien 
la production de la cire, qui transsude ensuite à trayiers les 
anneaîix du bas-ventre. A cet eflet, l'Abeille récoltç lep^toa 
des végétaux , le pelotonne dans une fossette creusée sur se» 
cuisses de derrière , et le dépose , pétri avec un peiifde. lir. 
quide , dans les alvéoles , oii elle le reprend €uœuile y>^laBft 
pour sa propre nourriture que pour seryir à l^.ppéparsilîpn 
de la dre (2)* L'intestin gréle (c) est assez court , et; sd^mk^ 
à un gros intestin fort ample (d) , dans l'intérieur daqufel oa; 
trouve cinq petites élévations» qui sont vp^^emblç^toniMl 
des organes excrétoires (3). ' -v n -m» I* îjfri 

Lé canal intestinal est beaucoup plus ^mple^ dj|iiAJI(B9*dli^r 
ves , où il consiste presque uniquement en «un lorgfstestomta 
ayant la forme d'un sac , qui , de même :qipe. dum^ Mi krn^ 
du Fourmilion, ne communiqué poiotayec l'int^tin^nij; •»> Uft 

&20. . î .i .ï nO 

Dans les Héxniptères , par exempleles Pimaise»;,TOftirMiM^ 
ordinairement deux estomacs-, dont, suivant Ramddu*, le 
postérieur, iest anndé et composé de quatre: deini-fîilUliâ^^ A 

(l) SwAWMERDAitf , Bibel âer Nàtur, pag. 162. 

i^)Stti%iiG^Vi Bntfe ncber homÊiik,^am. I,pag. 336!' '*^ ^'^ :ii''i»f* 

(3) Tli VAppeDcfit les bruncliif s qu'on tront^ dans le ^roj' (hieitiiff'clÀ 

larves de Libellules ( § 455), et démontrent Taflflnité qni ezisto «ntrc 1« se * 

crétion et la respiration», •.:.-..\ 



\\.' ^ j 



4o TRAIXB d'anATOMIB CO^MPilUBE. 

proprement dit, et les fonctions de Tépiploon sont remplies 
par ce qu'on appelle le corps graisseux, dépôt de chyle dont 
iln'estpas difficile de concevoir la destination quand on se rap- 
pelle qu il a toujours des dimensions considérables dans Tin- 
secte non développé , la Chenille par exemple , tandis qu*il 
s'est singulièrement affaissé sur lui-même dans Tlnsecte par* 
fait , par exemple dans le Papillon. 

c. Terminaison du canal intestinal des Insectes, 

522. , 

Le canal intestinal des Insectes s'ouvre toujours à Textré- 
mité postérieure du corps , au devant ou au dessous des par- 
ties génitales , et l'ouverture anale elle-même ne mérite une 
description spéciale que quand elle est garnie d'organes 
particuliers , savoir , d'ime glande à venin et d'un aiguillon , 
ou d'un appareil propre à filer. 

Un appareil à venin , semblable à celui que possèdent les 
Scorpions , se rencontre chez plusieurs Hyménoptères , par 
exemple les Abeilles et les Guêpes. Parmi les Abeilles , il 
n'y a que les reines et les ouvrières qui soient pourvues d'un 
aiguillon et d'une bourse à venin , dont l'organisation nous a 
surtout été dévoilée par l'excellente description de Swam* 
merdsM^i (!)• L'aiguillon se trouve aussi dans le dernier seg- 
ment du corps et au dessus de l'ouverture du rectum. A sa 
base est placée la boufse du venin , dont les parois sont 
extrêmement solides et entourées de fortes fibres muscu- 
laires ; cependant ces dernières ne la compriment point de 
tous les côtés , et elles ne font que l'aplatir. A la partie su- 
périeure de la bourse sont deux petits vaisseaux longs et 
terminés en çul-desac , qui paraissent sécréter le venin. 
L'aijgfuiUon lui même se compose de deux portions courbées 
latéralement à leur partie supérieure, et dont les faces corres- 
pbndaritéis sont creusées chacune d'un sillon , qui , réuni à 

(l) Uibcl der Natur, : ag. i83. 



OKGANES DE LA DIGESTIOW; 4l 

celui du côté opposé , forme un canal dans lequel se trouve 
reçu le conduit excréteur de la bourse. £n dehors, chaque 
moitié de cet aiguillon est garnie d'une série de crodiets 
recourbés , auxquels il doit de rester engagé dans la plaie 
qu'il produit , ce qui entraîne la mort de Flnsecte. Enfin , les 
deux moitiés sont renfermées dans un fourreau particulier» 
et toutes les parties sont mues par un appareil spécial de 
muscles soumis à l'empire de la volonté. 

523. 

Quant aux organes propres à filer , on ne les rencontre 
jamais que chez des larves , et la plupart du temps ils oc- 
cupent l'extrémité céphalique du corps , de sorte que leur 
histoire doit être renvoyée ailleurs. Cependant , l'anus de la 
Jarve du Myrmeîeon offre un vaisseau propre à filer pyrî- 
forme , auquel sert en quelque sorte de conduit afierent lé 
canal intestinal qui, chez cet Insecte, n'amène jamais jusque^ 
là de matines intestinales proprement dites. Du col de œl 
organe pyriforme la filière sort en se déroulant comme les 
parties d'une lunette d'approche (1). 

524. 

Si nous recherchons queljie peut être la signification de 
ces organes à venin et de ces organes propres à filer y nous 
trouvons, d'un côté, qu'à l'instar de plusieurs autres sécrétions 
qui ont lieu atix envh*ons de l'anus , ils rappellent l'analogie 
déjà plus d'une fois signalée entre l'extrémité du canal in- 
testinal et l'appareil respiratoire , c'est-à-dire la répétition si 
fréquente de la respiration par la sécrétion (2) ; d'un autre 
côté , qu'il y a aussi une grande analogie entre eux et les Wr 
ganes tant salivaires que vénénifères de la bouche. En effet , 
les mandibules des Araignées sont armées précisément 
comme l'est l'anus des Scorpions ; l'aiguillon des Abeilles se 

(i)Ramdohii, Ueùer die r'erdamingswerkztw.e der Insekt€n\fif^^'^ùm 
(a) Compar e, par exemple, la description des or{;nnes propre» à filer 

de U larve da Fourmilion avec celle des organes rxcrétenrs da gros inMiMill 

des Abeilles (§ 5i9 ). 



4^ THàlTX d' AS Atomib gompàh^e • 

rapproche beaucoup du suçoir piquant des Cousins ; eufia , 
les larves des Insectes ont ordinairement à la bouche des 
organes filateurs analogues à ceux que les Araignées portent 
près de Tanus , organe que nous décrirons avec ceux de la 
sécrétion salivaire , parce qu ils en sont voisins , et que d'ail- 
leurs ils ont , sous beaucoup de rappcurts , des points de res« 
aemhlanqB avec eux. 

IV. Organes digestifs des Poissons (1). 

1^* prsjai^M dç mf «ticalîon , de gustation , dp sacoion %\ de 

dégluftitioB des Voissons- 

625. 
La forme de la bouche des Poissons et la manière dont 
elle ise ment ressortent déjà en partie de ce que nous avons 
dit préeédemment (§ 175 , 188 , 189 , 190 , 198) sur les di- 
verses formes des os maxillaires , et nous avons également 
M roecasion d'entrer dans quelques détails sur la structuré 
de leurs dmtg , en traitant du splancimosquelette ( § il% , 
19i , 199 ). Ici , nous avons à réunir tout ce qui peut donner 
une idée exacte de Tensemble des organes à Faide desquels 
ees animaux s'empareirt de leur nourriture. 
' ' L'ouverture de la bouche oflre des formes très-diversifiées* 
La plus remarquable de toutes , en ce qu elle rappelle celle 
des JUunélides, est la bouche des Gyclostomes. Ces Poissons 
sent en même temps les seuls chez lesquels on rencontre de 
«véritables lèvres , dont les autres ordres ne présentent près- 
qtt-auoune trace. L'ouverture de leur bouche , à laquelle la 
fermeture de la sixième vertèbre céphalique (intermàchoire ) 

. {l) Comme la variété infinie que la conforination des diref^e^ parties du 
canal idim^ntaire offre dans Us quatre classes supértearcs exige dpa dé« 
tails pins précis sur chacune de ces parties elles-mêmes , à chaque classe je 
j^tttigettA la description qne je vais donner en trois sections , consacrées , 
Vône anx 'orgsines de mastication , de gustation , de snccion et de dégluti- 
ffén*; la Mconde à Tcesophage et à Teatomac ; la dernière^ enfin , aa canal 
intestinal et à sa terminaison, . 



eRGÀMCS mt LA DiaBSTlOK* 4) 

donne la forme d'un ent^moir , est enfxmrée d'un rebord ehar- 
B11 , qu'eBcadrO' une ooiumaede fibres molles. Bans Tétai 
de repos, elle ressemble à une fente lon^tndniale ^ mais quand 
die s'applique sur un earps étran^, elle agit abscdument 
ooQime «ne ventouse , au moyen de ses fibres , qui alors s^é-» 
talent (i). La force âveelaquette elle adhère est teHe qu^ati 
a retiré de Teau , avec de grosses Lamproies , des pierres 
pesant dix à douze livres , auxquelles elles s'étaient fixées. 

626. 

La forme de la bouche des Orthostomes , des Microstomea 
et des Plagiostomes est détermmée à la fois par la cinquième 
et la' sixième oôte eéphalique et par la mâchoire irtférieure. 
Dans les Orthostomes et plusieurs Microstomes , elle est située 
M bout du museau , tandis que , dans d'autres Microstomes 
et chez presque tous les Plagiostomes , elle figure ime fente 
iRinsversale à la face inférieure de la tête. Là oA les mA- 
dioires sont dépourvues de dents , comme dans tes Cyprins , 
le bourrelet qui les recouvre formé des espèces de lèvres , 
mais dans lesquelles se confondent ensemble la siibstanee 
des lèvres et celle de la gencive , et d'où partent fréquem- 
ment des barbillons mous. Quand les mâch<rfres soht^ forte- 
ment dentées , oomme dans les Sàlme , Ebo», Lepidopus , il 
n'y a guère que la peau qui les couvre. 

L'intérieur de la bouche a cda de partiéulier qu'on n'y 
voit pas de distinction entre une bouche p^prement dite et 
tme arrière-bouche , attendu quMl n^ a point de voile du 
palais. D'ailleurs , la bouche n'a aucune communication âvee 
les organes olfaet^. Enfin , sa région postérieure , celle où éHé 
ée continue avec Tees^phage , tantôt s'ouvre immédiatement 
dief 'Chaque cdté dans les ouïes (orifices des branchies), ce 
ÊpA est le cas le plus ordinaire , tantôt s'y unit au èondnit 
respirattwe , qui alors mène aux o\i!es, cas cfônf'(M''ili«l 
trdùve d'exemple que parmi les Cyclostomes. 

(i) Voyez mes TaMœ illasirtmtes , calh I , pU n»-^ ' ' 



■ •■:,•;; 



44 TRAITÉ d'aHATOMÎE COMPARÉE. 

En général, la bouehe est ^qnssée par une membrane 
muqueuse lisse y cpii tantôt devimttplus g^onflée et plus riche 
en nerfe sur divers points, comme dans les organes dits 
gustatifiide la Carpe dont nous avons parlé précédemment; 
tantôt parait plus sèche et plus visqueuse, comme, par 
exemple , à la singulière membrane que la partie antérîeuire 
du palais offre dans le Lepidopus (1) ; tantôt , enfin , produit 
sous son épithélion une multitude de petites dents , dont la 
forme varie beaucoup , et qui souvent occupent une grande 
partie de la cavité orale. ' 

527. 

Ceci nous conduit à la denture des Poissons. Un fait do 
haute importance , c'est que , comme les classes précédentes 
nous ont fréquemment offert des crochets ou de véritables 
dents , soit dans la bouche (par exemple chez le Limaçon) , 
soit dans l'œsophage et Testomac (par exemple dans Les 
Aplysies , les Néréides et les Écre visses) , et que ces orgsunes 
y sq^parteuaient au splançhnosquelette , puisqu'il n'existait 
pas de névrosquelette , de même aussi , chez les Poissons , 
tantôt les dents ont peu de connexion encore avec le névro* 
squelette , tantôt elles ne garnissent pas seulement les mâ- 
choires , mais encore le palais , la langue , ou même l'œso* 
phage , absolument comme chez les Néréides. ; 

Quanta lafiaible connexion des dents avec le squelette 
(§ 192), elle correspond au peu de développement qu'ac- 
quiert en général ce dernier dans la classe des Poissons , et 
la manière dont les dents se forment l'exprime d'une ma- 
nière bien claire. En effet, les plus communes de toutes les 
dents de Poissons , celles qui sont pointues et ressemblent i 
d^s crochets , par exemple celles qu'on trouve dans le Br<^ 
çt^^ où eUes sont eyatourées d'une gaine membraneusa 
SMfscfsptible: de se retirer en arrière, prennent n^issa^ce, 
non dans des alvéoles des mâchoires , mais dans la gencive, 

(i) V»ycz mes Tabulœ illuHraf^^s , eak IV, pi. iv. . 



. 0&GAN6S DBS hk DiaCSTlON» 4^ 

Jjk mêp^e chose a lieu aussi pour les dents aplaties et triais 
gidairés ()es Squales. On pourrait dire que ce. sont des par 
piUes endurcies de la gencive , du palais , de la langue , etc., 
qui ne. contractent que peu à ,peu adhérence avec les mâr 
chmres; ou les os du palais. Auissi, chez le, Brochet, par 
exemple , les trouye-tron d'abord libres dans la gencive, et 
œ D,'est qu'avec le temps qu'elles se soudent à Tos par le 
moyen d'une petite colonne de substance osseuse. On sait 
que les Squales ont plusieurs rangées de dents placées l'une 
derrière l'autre, et qu'à mesure qu'une dent tombe, une 
autre se redresse. (1) pour la remplacer , sans cependant 
s'unir à l'os. Cependant, Cuvier assure que , chez les Pois<- 
^ns pourvus de dents mousses ou incisives, comme les 
SIpares , leur renouvellement s'effectue de la même manière 
que chez l'homme , c'est-à-dire qu'elles sont chassées par 
celles qui pousisent au desso^ 

528. 
. Du reste , la situation et la forme des dents sont assujetties 
à des variétés infinies dans les nombreux genres de cette 
classe. Ainsi , par exemple , le Brochet n a bien que de 
aimples, crochets dentaires , mais il en porte sur toutes les 
parties de la bouche , indépendafnment de l'os maxillaire 
supérieur, c'est-à-dire à la mâchoire inférieure^ oii elles 
sont ^ très-fortes , aux os palatins , au vom^ > sur la langue , 
aj^ mâcbotires pharyngiennes et ç^ux arcs, branchiaux. U n'y 
en a point dans la bouche de la Carpe; mais les mâchoires 
pharyngiennes de ce Poisson sont chargées de fortes dei)U$ 
plates (pi. YUi , fig. Yi , 0) , dont les dernières sont pointues 
flans les petites espèces de Cy[H*in3 , et un prolongement de 
l'os occipital, qui représente UU; rudiment de vertèbre. pri- 
maire à travers laquelle passe l'aor^te , porte une plaque os^ 
seuse particulière ayant la forme d'une dent ( fig. vi , i g). 

(i) Ce redressement rappelle déjà celai àê9 papilles targesc^ptes de la 
langue. 



•$6 T«àltÉ B'iUA^OlÉttl CiOUpAmÉE. 

Le Spàte %i&A de^&m dèsdéiiM tmit[àms «rândHoim , icM- 
hMAm Éim iticidites MuHàMeii , et eb cûrHêiiB des (itetfls bé- 
misphériqpMis , serréee lei -men centre les mid^. LéftLÉtth 
jMieii^ nitttiie»' de erecbët^ dém^ifes bftttiâ^ë; ti'^ im 
qjêiik Id (iftee inlèriié de feMèniiOir eharùu dé letti^ bOtHâhé. 
li Ëdturgeœ est «out-à-feit pHré de denu. Ëes Aaies iM léè 
Scfiiftlè» se i^pprocbent des âidttainc sopériëtit^ éà té ^'ite 
Ile iK)item des dents qu'mx es patins eï'à là Mbbeifé faifê- 
irfewe (pi. Trti , fig. X) ; cependant la denture des Rtiièé en 
fttH sin^aKère, à cause deS dents ptatès , tioibbreuSeS et "seK 
¥ées'tés ^es eontt^ les autres , qni la constltoem. On tl6ft 
BÉcore signaler les excroissances osseuses , «Tàbord |>Oiirttte!k 
Ite peti^ dents, et ayant eâsukeélle^-inèiâei^rappafefcicé de 
, tfënts, qtti se* VOÎeAt daïis VAnàrrhiahds lûpuà (pi. ttti, 
ng-v 1ffn)-ti les-^aiHies dentiformes des irï&choilres dàùs liés 
Diodon et les Tetrodon, Ces dernière» cotnââtént ^n tirtè 
multitude de plaques horizontales et parallèles, qui peu à 
pen p^ttetii la stirfacé ti4tarante , dont la direci^' eotipe 
^Kquément là lent*. : .: 

'^' '■ «29. •• ' '• ■ ' ' 

•L*âppè^é» nrtteétflgfirfe destiné tant à mordfè et <nâchfer(l) 
qtf* (rtivrir et fermer la bouche , varie à rttifinf slrivàiW Wè 
formes diverses des mâchoires. Oependant iwf trtuvë déjâfjteti 
gSttfittkl , lin'ttttiscfe pair sfllant de ITiytfïde â W ferataehe'de 14 
ihâchoiré îttfëWëtité (giftfld-li^^ ) , (fui abîftssëcéttè M'- 
filêfe, « ttît àttitt^e lîittselê pâli- , ndîsétot de là 1f*KèwtëM 
«rtertdtè* *(^ti de Toè t^rrg ;' fc'e^t-â-dVe tftiiWf'pmfcf dé 
F(«''téMpl(iifal déS anîtoâte'^érièurS ( temptfrâr t^ fci*otâ-i 
pllyië) , qui' MêVè et la féhne (pî. ï^, %v lift ,' 1 V Lorsqtië 
là*liâcho!re super îèul*e et nrftërriiâchôîre sbtitihottfès, fcommi 
ddtis la (2at*pe ; il île inanc^ pas non pM de Unscles partf^ 

(i; Lit mastication proprement: dite paraît avoir lien rarement chez les 
Foisions, d« même que eh^^^la |>ttipart dea ànimabs, snrloat înrériéori 
qoi vWent de matières animilM. 



ctlIi^s])on^cedarcÀ(pL t ^fig.xxi,!); oepéndiHitlétirëM- 
tution est principalement TefflBt d'nn ligAment élastique «i" 
^ieiir et médian , agissatit à pea près de mêflie que te Ugè« 
ttenlt cervical diefe les Mammifères à kmg coû. 

530. 
• la langfûè né pfeiit point encore être eobsidérée ôdmHtlë 
of^tte gnstatif . Elle joue seulement le r6Ie d'mie espèce 
éTorgane d'in{jeslioti , à peu près comme dvéz les Limaçoni 
et les Seiche^. Eu effet , outre qu'elle est presque entièrement 
prîtée de mouvemens propres , elle se compose èh grande 
panié d'un cartilage revêtu d'une peau inseitôtble , et souvèjit 
même elle est hérissée de dents (§ 528). Là ceinture osstmsé 
qui porte le cartilage lingual ( pi. Vilt , fig, IV , f , î )'àyàilt 
déjà été décrite précédemment ( § 191 ) , il ne nous reste plus 
qu'une seule chose à rappeler ici , c'est que certains Poissons 
sont entièrement privés de langue ( Raies ) , ou au moins de 
éà^ttlages dentaires ( Trigle et Orphie , selon Cutier) , et tfàe , 
éhoE d*àntres ( Brochet , Perche , et isurtout Anguille dettèi*; 
il*apt^ Cuvîer ) , la langue a un volume assez considérable.' 
Bkièii , nous devons signaler l'organe qui tient Jusqu'à àà 
certaiti point lieu de langue dans les Lamproies; e^est tmè 
élévation plus osseuse que molle , quadrangulaire et dentée , 
au fond de Tentonnoir buccal , qui paratt avoif pottf pirniièipal 
t«age de clore la bouche en arrière , pèôdatft la* liticcion 
C5 526 ) , ïifin qtie Celte dernière puis^ agir Ctnmrtè uîi ^àçàW 
Âe cépihalopode. 

531. 
L'arrièi^e-borièhe des Poissons , ainsi que nous fàrvèlW âijk 
dit, n'ost poîiit séparée de la boiièh'c ; maïs se tfottVe'îii^ 
quée seulemeYit par les cinq ouvertureà latérales dés bIràA-' 
àiies i ddnt nous parlerons plus tard. En arrière , eHe's^ coti- 
tlnue d'une manière immédiate avec le pharynx , qui olfre un 
rétrécissement produit par des fibres musculaires circulaires, 
et qui en outre est fortifié , dans !>0aucflfttp de genres , par 
les mâchoires pharyngiennes ( § 101 ) et leurs fnuscl«fS. J*a{ 



49 TBJUxé d'asAtjdm IC C^HriftàE. 

die pin» bam coauneiit, au lieu des cinq ouyertures bran- 
chiales latérales des Lasiproies , il se produit ici ua camd 
brancUal membranmuL , et je me contenterai d ajouter que 
la manière dont ce canal naît de rarrière-bouche , au devant 
^ an dessous de l'œsophage , est déjà un prototype bien ma- 
nifeste de raiq[)arition de la tracbée-artère dans cette région, 
Cesf, aussi une circonstance caractéristique y dans les Baies 
et les Squales , que , des dewi côtés de la partie antérieure 
des ouvertures iManchiales , parte un canal particulier allant 
de rarriôre-bouche vers la région siqpérieure et latérale de la 
tête , pour y déboucher dans les trous temporaux. Noos avons; 
vu précédemment que ce canal était nn premier pas de but 
vers la formation d'une trompe d'Ëustache. 

s. fBfophage et estomac des Pioîsfonf* 

532. 
Le canal intestinal des Poissons est extrêmement court en 
proportion du c<H*ps , car souventilne foit que suivre en ligne, 
droite la longueur de la cavité abdominale , et par conséquent 
n'i^le pas , à beaucoup près , celle de Tanimal entier , pni^ 
que ^'anus se trouve à Textrémité antérieure de la colonne 
veartébrale caudale. La même chose avait lieu d^à ches 
les Annélides et les Insectes. Ce peu de longuem* du canal 
intestinal rendraitla digestion presque impossible , s'il n'était 
eompen^ par le très-long séjour qu y fait la nourriture gêné-- 
ralement animale des Poissons (i). Du reste , il est plus que 
prd>able que ces animaux ne se sustentent pas uniquement 
des alimens grossiers qu'ils admettent dans leur* appareil di- 
gestif; la foculté qu'ils ont de vivre long-temps et même de 
croître dans l'eau pure, sans prendre autre chose que les In- 
fusoires qui s'y trouvent , le prouve assez , et nous rappelle 
les OozoaireSy dont tant d'espèces s'alimentent par l'absorp^ 

. (i) HoMX (^Ixciures om compatife atuuomy f p«g« Z^o) parle d'ane Percho 
foi ne miuigea qQ*oiie teob Ibis dans l'espace de dis à ^niose jours. 



\ 



0AGANE8 DB LÀ DIGESTION. ^9 

tiOB générale » n'ayant point de cansd intestinal prt^ement 
dit. 

Bans les Poissons dont le canal intestinal traverse la cavité 
sdklominale en ligne droite , on ne peut ordinairement évaluer 
la longueur de Testomac que d'après Finsertion du conduit 
biliaire , de sorte que , dans les Lamproies , par exemple , on 
est obligé de considérer comme œsophage la portkm étroite 
qui est située au dessus de lorgane respiratoire ou derriàre, 
et comme estomac , celle peu dilatée qui se trouve derrière 
le foie, et qui n'est séparée de la précédente que par une 
petite valvule interne. Cependant la structure du canal intes- 
tinal n'est aussi simple que dans un petit nombre d'excès-; 
cheÈ le plus grand nombre , on rencontre un œsophage d'une 
ampleur considérable , et intérieurement garni de [dis loit- 
gitndinaux (pi. ix , fig. xix , q , xx , xxi) , qui , d'une manière 
insensible, et après un court trajet, se dilate pour produire 
Testomac , dont la structure ressemble assez à la sienne (i);, 
et dans lequel s'ouvre communément le conduit excréteur 
de la vessie natatoire ( la trachée-artère >. Mais celui de tous 
les Poissons dont , suivant Home (2) , rœsq)hage s'^oigùele 
plus de la forme ordinaire , est la Myxine , chez laquelle , ki- 
dépendamraent des six trous branchiaux latéraux , on en 
trouve encore unimpair par lequel ce canal s'ouvreau dehors,, 
et qui , suivant toutes les apparences , a principalement des 
connexions avec la fonction respiratoire. Il est très-remar- 
quable aussi que le canal alimentaire naît de la cavité bran- 
chiale dans YAmmocœtes branchialis ( pi. IX , fig. XVII ) , c^r 
cette disposition rappelle celle que nous avons décrite che^ 
les Ascidies (§ 494). Suivant Ratbàe (3) , le canalalime^taire 

(i) n n*efltpas rare ^e les Poissons rapaces, comme le Brochet» conser- 
vent encore dans l'œsophage une portion de la proie qaMls ont avalée.» 
tandbqae le reste se trouve dans Testomac; ils commencent par digéreir 
oetle dernière portion, après qnoi ils refoolent l*aatre dans restomac. 

(•) /icf , 1817 , eah. I , pag. s8. 

(3; Bêhrœgû lur Gesehicktc dtr TkiertpeU | tom» Hj cah« II , pâg, 87. 

II. 4 



Sa TTiklTlk D'AVÂTOICIC COMPAAÉB. 

^dérable, ooiionie dans la Lote (%. xvi , t ) , et finissent mdme 
par se confondre en une seule masse presque gianduleuse , 
oomine dans TEsturgeon ( fig. xix , c ) , où cette masse repré- 
sente im appareil très-remarcpiable de cryptes muqueuses (1). 
*AxL reste , la sécrétion muqueuse fournie par ces cœcums étaAt 
f#rt abondante , et le liquide s'épanchant au même endroit que 
.le suc pancréatique chez les animaux supérieurs, nous pou- 
vons considérer comme suffisamment établie Topinion déjà 
eatprimée ( S 501 ) à Tégard de ces organes , et voir réellement 
«n eux les analogues du pancréas de Thomme.* 

535. 
Cependant il est beaucoup d'autres Poissons chez lesquels 
on ne retrouve plus ces appendices. Tels sont les Garpeé , 
les Brodhets , les Anguilles , les Lamproies , les Raies et les 
^Squales. Mais-^n rencontre , chez ces derniers , irae orgam- 
sation fort remarquable ; la membrane interne de Tintes^ 
forme , immédiatement derrière Testomac , un large pli , 
qui se continue en spirale dans l'intestin et se termine au rec- 
tum ( pi. X , fig. II , III , h , vu en dehors). Si Ton ouvre Tintes- 
tm par le bas , ces spirales prennent la forme d'une rose. 
DaiB un SquaUu maanmuê long de trente pieds et demi, Fes- 
tomac était suivi d'une dilatation de l'intestin dans laqueHe 
•a'oHvrait le conduit biliaire : l'intestin gréle , pourvu d'unie 
. vdlvufe i avait quatre pieds dix pouces de long , et la valvrie 
-q[>iralé était très ferme (2). Cet organe semble surtout destÉié 
ici à compenser l'excessive brièveté du canal intestinal y 4sl à 
.ralentir un peu le cours des alimens. > < ^ 

. Le reste du trajet de l'intestin varie à l'infini dans les dif (M 
^ares, tantsous le rapport des circonvolutions, que sous celAi 
. d& la structure , la surface interne ^tant garnie de plis leogi- 
;.|tudiQaux Ondulés, comme dans l'Anguille, ou réticiriée^ 
.4<)9aHttedaii&l!Ë6turgeon, etc. J'ai trouvé la coudiemen- 

(i) Il Ml fignré anssi dana mes TabuUe *//i«i/rriirlei, cah. ^^|^pl< ttt 
(i) UojiKf Leettt'es on comparatm nnatomjt page Sgi. 



s 

i 



. ÔUGAHES DE TLl. DIGBSTIOK; (} 

branense externe de la première itioitié de rintéstin extré- 
monmit épaisse et d'une consistance presque cartUag^nciçse 
dans le Brochet. (Siez Yjimmioeoeies branchialiê ^ on est fra|i|lé 
dtt renflement considérable que le canalpréseàte, après a^dii^ 
oOmineneé par une portion presque aussi d^ée qu!nn che- 
¥eu (pi. IX , fig. XVII , 22 ). 

; L'intestin ne décrit pœnide circonvolutions quanditmiardie 
en ligne droite vers Fanus^ comme dans les Lamprôies, tes 
Raies et les Squales. Mais, dans la plupart des autres genres, 
il office quelques flexuosités , rarement coi^idérables ,: par 
exemi^e dans TEsturgeon (fd. ix^fig. xix), la Lote , lif 
Baudroié»rAnguilledeSiu*inam,lesPleuronect^(%. xx), etc. 
I>ans rAngjriUe de Surinam , le rectum remonte vers la ré- 
gion stQfmacale , suivant Home (1) , et Tanus est placé Sort, eli 
avant, du côté de la tétô, disposition remarquable: ^^ ed 
qu'elle mus rappelle la marche de Tintestin chez plueieiira 
MoUuâques , par exemple chez les Céphalopodes. 

Enfin ,. chez la plupart 40s Poissons , le canal intestini^ sa 
dilate à son extrémité postérieure , et y forme , co^ime chez 
les^InseOes (2) , un gros intestin , auquel Vint^tin grâle>'wh 
9èpe sou(ViHit par un renflement çhamii. annulée ( pi. nr, 
flg.-xvi , 1 > où ce renflement est représenté tel qu on le^voit 
dans la Lote). Il est rare que le r^em^ «nanque tc^-è^. 
&it ;. cependant on n'en trouve auconeir^kcc) jdaosrla C^pe , 
par exemple * Chez d'autres Powons» les Sparea entre autres, 
d'après Guvier , il est fort <^ensidénaUe , et parfois même , 
eomme daiis l'Esturgeoa» ilestmDoiid'uiiQ. valvule en, spi- 
rale. . 

: ' Chez les Squales, une bourse glanduleuse s'ouvre dan^ le 
«eetum par un petit canal excréteur. Home coniparepet ^« 
gane à ja bourse du noir dans les Céphalopodes. Ainsi «pi'ioi 
(fTtnd'Mmbre d'autres sécrétions qui s'opèrent au yoîmag^ 

:(t)iw</, ptg. 387. 

. (^ V«yes g 5i8 ) <Ki Is sigmGcation primitive ^ celte hnôàilùtt^ M 



^^ Tairn D'inâTOMis comparée. 

de VêxM, il Mi» rappelle qaa cette région du corps , fM# 
Unioelle s'échappent les - rendus de la digesâtm , a é'é^ 
inpites- connexions avec Torgane reiB^iratràre ( appareil to- 
de la masse organique ) , qn'il y a une affikiité in^ 
entre les organes de la respiration et ceux de te sécré^ 
t^n , et que ceux-ci ne peuvent être considérés que commo 
de» répétitions de cèux-Ià , sujet sur lequel nous revieiidrons 
pus aanf/if]faefd en traitant des sécrétions. 

'j |<e reotomdès Poissons s*ouvre en général tout simplement 
pàr<mi anus rond, situ^ immédiatement au devant d^Porii 
Acte dos organes urinaîres et génitaux, dans une cavité oblon* 
gpae c[ui se voit en avant de la nageoire anale <pl. nc^ 
flg. x^i vx)n Cette cavité est plus profonde dans leS'RonéK bI 
les Squries ^ où elle ressentie davantage à un renflemenC 
i0raEiftl.de rintestin< cloaque), par lequel TaniniM se dé^ 
bsurasse des excrémens , desœu^^ du sperme et dlufurifiO; 
OOMtié les Céphalopodes le fontpkr ^letir entonnoir ' ' 
> ^^(usnt anx attaches de Tintéstin , elles ont lieu , non piM 
sMieiÀeQi par des vaisseaux , conkne dans les classés p#ééé^ 
doÉtes y msris par uil> véritable mésentère. Les Gfdlm^wm 
SMls foiit exception , car leur intestin , qui traversé là cAviift 
dMhiafinala en 4iglié droite , n'e^ retenu en place ^ne - pai^ 
de» "vrissêatfx < pi. ix, fig. xvn, 23): Les feuilleis générai 
lèBKsnt trèomttees cteeo^ mésentère , «ont formés* pat* HM 
diqplicature iki périfx^o /et naissent ou de la c(riotoM 'VlNM 
télïnde yOndeia vessie natatoire, lorsque cette dernier»^ 
solidement fixée à la colonne , comme dans la Lote (fig. xr^j 
Le «anal intestinal entier est enveloppé , nvécle lokr ei la 
raie , par le sàc périlonéal , qui Is^isse intérieureàsent te^e^ 
vMfd>domina!e , H que nous avons déjà ttH>uvé dansle» CUMk 
lé i P ip odcs ^ les Céphalopodes. Le péritoine a néanmofaiè^rii 
de particulier , dans les Raies et les Squales. ^ïfei'i^aii y 
tOnoiihMn^t , aumoyen de deux petites ouv6rtim8s«itiiéès 
sur les côtés de Tanus^ circonstance sur laquelle )ûmfê mk 



màéegfnaa/t lesorganas de la respfantM 0imKt 
éeioLgiaémànBL. 



• » .- ir 



637. 

Noos n'avons point à nous étendre sur la miMaàkm et te 
forme extérieure de TouYertare buccale , puisqu'elles res- 
wmt&HL 4^Mtmtvmim des deuils d»islefttpiels nooseomii^ 
eitfr^e à i'^égarà des nftcbefires , que ce|i os ne siopt peîm m» 
wêim m 4e parties moUas épaisses , et que somnent n^eie ïm 
M twm à leor swfoce qu'une peau dense , la phipai^ ëm 
taififê éeaîHeaae. Cepeadairt nous àevom dire^ comme wi 
^ pjlq^sielogiqae reniarqa^)le, ffiÊB ni dai|s là elesse été 
Beiil^, ai dans pelle des Oiseaux ,.aa ne tronifi» aiema 
imëmpte 4a ssocion: avec Ja booehe , pifeniiep aaode; et le 
ploS'iimple , de feine arriver les substaneés dudebors'daMtl^ 



iii'inâchairp lattrieBre est élevée prioeipàlement par wi 
MMs(0iaasséfer et un muselé temppii»l( pL x» ,.% vm^ MH 
mais die est abaissée d'une manière particulière , cle$tiàtdiM 
pairnf.miMUe eerre^ndant aum{rlo*ihyaMlieB;JÉlde!pltts 
w.atnaiWKelie anidogue m d«sai^qiie ^ fui , desefgl 
df to-angne , s'^taeheàFapopliyse siUiée derrièmffa* 
y el qui est surlimt £srt;m[q»arent ehea |e ârooadilii 
(fi.tii fig^ s r lyTh ^ ^^ i iMles les foiaqne eeite «pgi^ 
| t yac iét^e , l'autre extrémité de la mâchoire julérieuh»., 
fiâaie meut sor rs|X)(Ayse artieulaîre de t'es tempérai j(l)t^ 

éât ■rfffesniiirrmfîet s'abaisser (pL w , fig. yiu ,iê). 

.... . . ' I 

. fl) B ii*ett pas iqaproba^le , d'après Geoffroy Sajnt-kilaîre ( AnfiaU^ dm 
Mmèufk , Vol. II) > qne la mâchoire snpérieare (et le crâne avec elle) se 
néîfi ^lîli qdér rinfftrieare y comme Ta déjà dit Uérodvte. Ce niouvttneiit ^ 
^rtVliiirtlfciT lol-ttiAaie peët exécater , esi«feM Mite natorallc de b t oiig i i iw rf 
^ dn ^onM •oiM<4tfah>gf ^ U jaîn;hffîfi.ipftd»srs( pi» a^rfif-«)* 



56 TRAITÉ OAITÀTOMIB COMPARÉE. 

Enfin (m doit encore remarqnep un appareil composé de 
plusieurs petits muscles; qui, chez divers Ophidiens, sert 
à écarter ou rapprocher non-seulement les os maxillaires su- 
périeurs, mais encore les deux moitiés latérales de la mâ- 
choire inférieure , pour augmenter Fampleur de la cavité 
buccale. Ce mouvement est une répétition bien manifeste du 
mouvement latéral que les m&choires exécutent chez les ani- 
maux articulés. 

538. 
r Les denlft des Reptiles , dont nous avons déjà parlé à Toc* 
canon du q)lanchnosqueIette (§204, 213 , 224) , etqm, de 
même que chez les Poissons , consistent le plus souvent en de 
litaiples pointes ou crochets , servent plus aussi à mordre et 
à retenir la proie qu'à la mâcher. Leur forme ressend)le ^gà' 
hmeat à ceUe qu elles affectent dans la classe précédente » 
oar ee sont des cènes creux et pointus , attachés en partie 
amx arcs ée» mâchoires et en partie aux os palatins. Les 
phéMMuènes de la dentition ont été surtout observés ches le 
Crocodile , où Ton a remarqué que de nouveaux genm» se 
forment dans Tintérieur des anciennes dents , qui , d'ailleurs, 
Sflkm Gavier , existent déjà en nombre complet chez le Jenne 
uimal (i). 

') La position des dents Vest point la même ches tons les 
fiieptiles. Il ir*y en a point du tout dans les Ghéloniens , sa 
cependant eUes sont en quelque sorte suppléées par Tapais eà* 
dniteonié qui revêt les deux mâchoires. Les GrenouÔles est 
deferès-petiles dents à la mâchoire supérieure et aux os palatnrt 
(pi. XI, fig. m), et il s'en trouve aussi à la mâchoire iolé* 
riénre dans la Salanuindre. Suivant Meckel , la Sh*ène porte 
huit à douze rangées de petites dents simples et crochues m 
palais , et la même chose a lieu aussi à la mâchoire inférieure. 

Les Serpens ont également deux rangées de dents palatt;> 
nes,;^ parailèles au bord de 1^ mâchoire; mais leur mâchcôre 
înfiâriettre estarmée en outre de deux crochets à venin dies 

((} Toy^ff mu Tnbàtm Uharanm , e«b. II , pi. m , fig. tu. 



O&GJilSiES D£ JUk DIGESTION. . ^7 

ceux qui sont venimeux, et de deux longues rangées àe 
dents chez ceux qui ne, le sont pas. La m&dioire inférieure 
porte tofijours un grand nombre de dents pointues et recour- 
bées en arrière (pi. xi.t fig* xvii). Les plus remarquaUes 
d^entre les dents des Serpens sont leurs crochets à venin « 
qui rappellent les crochets mandibulaires de^ Araignées , et 
dont le renouvellement s'<q[>ère de la même manière que ce- 
lui 4es dents de Squales (§ 527). Quant à leur structure > ils 
sont pourvus d'un canal produit par le plissement de la dent 
snr elle-mémcf^ dç dehors en dedans (1). Ge canal s'ouvre 
P9r une fente ; il reçoit^ pour Tinsinuer dans la plaie » le ve- 
nin préparé par une glande particulière ( pi. xii , fig. ix , d), 
et qu'exprime Taction d'un muscle ( fig. ix » c ) sur cette der- 
nière. Lorsqu'un crochet tombe , l'un des germes dentaires 
que renferme une bourse membraneuse logée derrière lui 
dans la gencive , se redresse et vient s'appliquer à l'os. 
. Quant aux Sauriens , si l'on en excepte quelques uns , tels 
que les Iguanes , chez lesquels o«u observe ausû des dents 
palatines , on ne trouve de dents chez eux qu'aux deux mâ- 
choires y comme chez les Raies et les Squales , et ces dents 
varient beaucoup pour la forme. JI leur arrive souvent , par 
exemple dans les Iguanes et les Àgames^.d*étre lancéolées 
gt dentelées sur les bords. Leur npmbr^.es^ également 
très-sujet à varier ; le.Caunan ef^. a de clique cOté dix-neuf 
en haut et autant en bas ,, le Crocodile , dk-neuf en haut et 
guinze en bas , le Gavial ^vingt-sept en haut et vingt-cinq en 
hsi&p le Tupinambis 9 seize en haut et treize en bas. 

539. 
A l'occasion de la langue des Reptile^ » nous devons conn 
mencer par jeter de nouveau un coup d'œil sur les diffâren; 
tes.formes de l'hyoïde» qui joue un si grand r61e dans Facte 
de la déglutition. , , . 



(t) K mn TaMa iUustrant^s^ cah. II , pi. iti , fig. vi. — K 
ir9MMOYfFtagme9UêtJméHomi$ mr i'cf^gumimiioÊnkêSerfemf ûàmJth 
naUs dêê tm$nt€S ttamnUêt | iS33. 



$• ' TRAITA D*âBFkTOMIB COUVktÈK. 

Ghes le FroMi' ;f4kyô1(le m encore uni avec les lires bran» 
^Mànx , et toirt^à^fiatt isemblâUé à celui des Poissons. Lei^ 
têHhIs de- GreniftÉines ressemblent aux Reptfle!^ brancMéir 
loôs eé rai^pdrt , comme à tant d'autres égards. Maiil, dans 
la*6rénèu^ pàrfedte , rhyoMè est une plaque earlîlagf fterae 
quadrilatère , afec qtiatre eomés ( pl^ imi , tig\ ifl ; Â^).' ÎM 
^ndsft cornéé'Mbsèiit'i^ detis angles^'aniérieurs dé çètté 
jfila^-, sHulflaToriÂië dé fitemens cat^îSag^nèîâ^ gféles , et/Sd 
r^courbaiit d^afrant en arrière , vers l'ïrtiétdàtiôtt de Ik'mt- 
è&oirè , vont enfin se fixer au crâne. Les petités' cornes sont 
osseuses , courtes et situées des deux côtés du lafyhx:^ï)diié 
le Pipis (1) , le corps de ïliyolde ne porte en devant qne^ddiit 
petites eornës , tandis que lès postéHëtrreilv i^t» longioës , 
èAïmneàeent par un dâhee pédidule /puis s'élargissent ^ 
{Vaques cartiilsigfneusas itogttés d'im poûcé /qui ont plus dé 
largeur dans b fenoielle et plus de longueur dans le màlé. C!toi 
k âalâmàndre , an contraire , l'os hyoldef est mnoice ; pipinta 
en avants les 'grandes eoAês sont dies plaques iatératîes nM^ 
bBes; tout*à-fàit séparé^ du Wf^ (pi: xin , ûf i , !i): • 

Lli^de ' des 'CA^loniéns est cii^ndirèinént forn^^ àpSsI 
d'pîie lâr^ i^lai^ë et de {Ausiéurs côrhès. Celui 4ë la MatÉ^ 
mata, 'en piàrticuliër, «onétitue ime plaque 'cartilâ^jèiM 
iàrgè , dans laquelle là paHie supérieure de là trachéç^rtè^ 
se trouve reiifei^iaée pit tiiïc^aAal spécial. > '^ 

Daûs lès (){diidién5 ; tant que Talangue n'est p()iint tènffàé 
et neidémée dans M foùrrean, rfoyMdë'è^t fort 'f^iSt, '^til i 
parfaitement la forme d'un ^ (par èxen{]fffe''d!àhs fÂ^ 
bène). Mais, dès que la lanjg^ue est protraçtile , les coro^es de 
IV» iie prolongent aûsfsi très-loin en arrière , comme 6illeV<»t 
chez lés' Serpensproift*eméiitdit$. . ■ i .. . i 

If ous retrouvons ces différentes fermes chez lès ^à^ëils.l 
et tantôt Tliyoide ressemble à un a > comme dans le Gectô^y 
iptôt il offire unç poi^tQ antérieur^^ qui pénètre dàl^ hk Sf4^ 

» i(i^iBaB«tt. OètêmHkmêf mntiomiçm ciFifti'fiiériôàm raaœpipéé. 9Vk^ 
UOf i8li| pag. i4» ......... 



Itaiee flb^h ilàagvte^ et qn Â^pliweiirgMecnnriS) lat éwtoi i 

iq^lÉti'^ tAff&fmmfUitt'ûê deu graiidès kvatiefaeft^laténdei^ 

< iHl «fiè%' let mnadè» de l^hfeMlq »» fp^rtent ,>^{M8ifiÉ 
etoimaMelitB »rhflolÉiev:lM «u à b inéBhMrâfiafériMpèvlit 
anlTM àlaHkngiii^ M^^u «tanmin , iqiiaiidil.«ki8tiii j^n^wr} 
pêuiti «Miipl&^icmui dé )a< GranmuitB , ptiHKii , ^^'^ws 

ib/fS:t|'fi^,'4^' 'î'îir.':?!/'» »'i ."-^ •'"*'; '•'" ••• ■•« .'fîH ifi; .'»»[î^'>f 

• )]i|i lÊiùgam êit mn |[énét^ bien |diis Aéhrriitppée ^dIvwM 
^qfitileg qiIflH'iidAisr la dàiamjB^iMeBté.ûBpôodMl ëHmimm 
•onUituè mcoirfi iqn'im organe «fort imparfait de gfHftûtioB^} 
mire ipifettoiiyent f Herenferme « oartilagê , ewpie' «»f« 
p«ta'jii9èi»:d[^a|iÉè8:|9:dé8cripti(>^ :>i.,'-r.rfM.:V: 

r'h'fiheii ifli GMHètdHefti, dite formeiriiBé>iDrtd>d»'>iiWfjlpfa , 
eflbsiilMiéioalfixée au bord flqtévieiiii de U' ÈkdieMmiidél 
Bîèilro, elia pcnuite lnfiâe'(40fdÎF%^^v«(^ta'^ doaaMp 
qàplib oeadila i eh ^quekpiè fioHtorf^nir lien '-• io| dfépigfaMiei 
ifù^ma 4 fiêi 1^1 )'» t»qvi n'est 'ptiiotïtfttiriniJIMManee éenHMi 
C9Btiét|tUUte»i(i|oèlIé^ esl ei^ r^^é invrépétMoA^ 
k kmgBê^-i^nii ie^i^ y b l9n{!M est||etiievi«><j tdvfflitaMp 
qàedans la Bàlamandré , #xée an ienHidii làhMOmiOlÊik 
Inrialamsnidpesiv msi V^ ei|ez lèaCiitilos , tpil n'-Mlifntf 
Mtt^ldâs.hAùniMde^rëtiindiiè «naianl^f «rtâer^gtpaiteiiiéi 
éèaaurtai iqyaaiésHqaiïaî jdoimeiEtin^ 
flUs iet Aff^KurilteV'tti cMlraff*e', elieiait:iÉolUi>f liiieFal 

•Le» AiaphiibteaS' onCiime kngne éembb))!» à edla'riif 
QmpMÎilet' ^ èdlm. Giivîer ; liaîss «hes tes > akirtre^ PfkiMémy 
M^ovgaée ae fait remarqAà* |Mr tft tonguenr et wn^ 
AiMi^/daiit bue Copienvré à cdllick* h)isgQ6 de trenlMraii 

-'^vji'llows MittoAs M^amamênt ectl* bSlinMilioii dé falMigv») It (i^s 
oUf ptr exeoDple, It verçQ des Eeptiles est fort sQurent doabh^MMÎi'H i 



66 TRAurit d'ahAtqmie coMVÀiiie . 

poitces , la laBgae , y compriB son muscle réfraéteir , avait 
quatre pouèea de kmg;, isur seulement deux lignes de bnrge 
el iresqne autant d-éparisseur. Cette longue laoïgae nMîtte 
rappelle la trompe des Insectes et ceUe de eertaiiii»^Moilu9qMa^ 
llle estordinairenent presque cylindrique ( vermifeme );é(m 
estrëintlé,re¥ètned*unepeniciiteceniéeds oonleurfamne» sa 
partege égalem^ac en deux parties. Voici qsd est ]• méea^ 
nisme qulk/meten mouTement; làpeau/de la iNmehesq 
replie , an devant de la glotte , en un cylindre qui ^tcAnr^ 
la partie la plus profonde de la langue comme une sorte de 
fstmrean ; au fond de eelui-^i s'attachent deux musd» pro- 
venam des longues branches parallèles de TUyoïde y^etiqm j 
par eonséquait , ramènent la langue en dedans; deuxattipe» 
Biwcles partent du f(md de cette même gaine , vwA se fixer 
àpamâcbcHre faifârîeiire, et attffent la langue horsdelabpwabts 
. -La langua^est orcfiaairement longue et;i>ifide aitesidans 
ks Sauiiensd Elte est même |>resque vermiforme àmiÉ le Oa^ 
WÊKàéom^ où . la tiirgescnçé particulière dont eHe josil»^ 
fend riemarquâUe. C'est principalement à J. Homton (D^'qw 
IMB* devons de bien connaître cet àp]>areil ;et j'ai omstiÉlfi^ 
VeauMîtitiide de la description qu'il enaldoanée;^']i%yel(lè:i^ 
mar lequdon^peot iqpfearcevoîr quatre cornes longue» idaprèë 
d-tmipeMBe^iJl'a' p<Âil id de connexions immédiates aveeif» 
leacliée-artère » et «m Hche appareil musculeux funit .fasi 
WÊt cdte8[ et au sternum qu'à la mâchoire inférienrè.'LiiclMH 
gm, née de cetes^ ccmsisie en unie masse conique^ ^uatvéè 
jptr devant^ dépourvtie de glandes mnciparés^ qui rassëariiiè» 
à une ventouse propre à prendre les Insectes , et queiemp^ 
porte tm long jp^idicule renfermant un tube , au iniliea du- 
qart le e^rps de l'hyoïde se trouve logé dans îétat dérepon^" 
Blé'dH entourée d'un tissu vaseulâire qui rappeUe iM|;eoi|ie 
eavermux de la verge. L'afflux du sang dans les vdissénix 

(«) Edité, nm^pkilot, Journuii 1899,0® i3. Il n*y a qot ks oMMckt-fle 
wnSàÊ mm m'oDt bm été ditrito dNiM «iBièra MriaitflBMBt iftlkfidMal* 



ïlqfwk fn m'oot ptt «lé ditHto dNiat «tBièra ptriaitfneat uûdÊàmtâÊ 
par" 



éê ce ti$s« le fait eoÈtét en értctkm (l) , de sorte que le pé- 
dBciile , qiâ tt*aviHl ^tie neilf lign^ de long , acqoieit toiiit à 
081^ une lofigaeiir de cistq à six pences. D'après ce méca* 
«une , il n'est pas possiUe it ranimai de rq^éter , à des c^ 
iMces trèsHrai^rodiées , la projeieiio« de sa langue s«r les 
tafieotes qni lui servent de nourriture. Pour que cet organe 
rentre dans la bouche , il faut que les vaisseaux se ééffxr^ 
gent , après quoi le musde byo-glosse acbèvelairétraction. 

Dan» le Crocodile^ la langue est trèshgrande, puisqu'elle 
remplit presque tout Te^ce compris entre les bnuîcbes de la 
■làcboire kiférieure ; mais elle est attachée au plancher de fa 
eavité buccale , de mamère à ne pouvoir exécuter aucun 
BdOttvement. Une peau dure, divisée en compartimenarboitt- 
boidaux par des sillons , et peu propre à percevoir les sa- 
veurs y la recouvre , et elle se termine en arrière par im pe- 
tit rebord transversal qui couvre en partie la glotte. 

541. 

Chez les Reptiles y de même que chez la (dupart des P(HS- 
sons y la bouche et Tarrière-lMMiche se confondent en une 
seule cavité , ce qui a surtout lieu torsque , comme chez les 
Batraciens , les Ophidiens et les Chéloniens , les narines pos- 
térieures sont peu distinctes du bord antérieur des mâchoires 
(pi. XII, %. vu). En pareil cas , la glotte est reportée au^i 
très en avant , et Ton n's^rçoit aucune trace de voile du 
palais^ La méiaae chose a lieu également chez plusieurs Sau- 
riens , par exemple chez le Gecko. Mais , dans le Crocodile , 
jAy comme }e Tai dit précédemment, les narines postérieures 
s'ouvrent si loin en arrière , j'aperçois sur plusieurs indivi- 
. dus une siurte de voile du palais , privé toutefois de luette , 
' de sorte que ce repli et le bord postérieur libre de la langue 
r (écabUssent réellement une séparation entre la boudie et l'ar- 
tière4x>uche. 

(i)I9oQveU« analogie Irès -remarquable entre la laogoe et Ici organea g^« 
iuax» 



. pu vff^i M >^^ ^ rewmqVfT ^^o^0 que.M obam plntteui» 

.dkvai^(^,Wy«)ûU;ILy iW^.s^ btéçaijK €hep |6$ Grdnouijir 

^i^.ip^l^^ $^i«a ;4d^^ i^érî^eur ^am. Vlguane» le Drti- 
,g^ , eic, Qeft pppli^s >:9|>p§l^ galtr^^ ^ «ont jixiUA 4^ ré- 
.servairs à air^ que des. sacs poMr.mdUre les aliment en réserye; 

ç^ ^ biw qufeUes m^ çommuiuquei^ pa#:av«G le laryax (i) > 

eUe^se ^nflmt!X)é^iWM)iiis extrômevueiut âansia ciAère^Btc. 
... : Ai^ U^ii dei oaverliires hrafichiales ^ ^qu'ea Iroiivè » chaz 
<les.,IiQiisQOft» isar tes-côtés de la cavité. buceale ^gutlii- 
jl^^l^i TœiQpbage est ^isé » ooottaeclite ybamme, paele 

i^uraat d'air qui va de > la cavité, nasale à la glotte. ^ et à l'en- 
. droit oui se voyaient les trous branchiaux des Plagiostotnea , 
.HQil&^apercevons^ çbez la plupart des Reptiles , les oriftoes 

internes àe» trompes d'Ëustadie* : « 

2. Œsophage et estomac des Reptiles. 

, ',. • .. -542,., 

■ , m conjEoirfmtion de Tcesophage et de Vestomae f jointe au 
peu de longueur proportionnelle du eamal intestinal en géoé- 

, rai I annonce encore la grande affinité qui existe entve Oelle 
classe et la précédente. . . 

{i'œsopbage, est w canal qui, à partir de lacavidlgsll»- 
rale^ s^ r^écit ^n forme d'entonnoir ^ et dom; la asembiNuie 
ÎQtç^pe ofir^ ordinaiTj^niqnt fdusieurs plis longitudinaux pM- 

,4uitsi pw la constricUen de la tunique arnscidease. externe), 

.qui ^ remrre davantage qu'elle. Ghes les S^pen» sunsirt , 
dont le canal :alunentaii?e ressemble à celui des Lamproies», 

. jKirla i^cfciîtude de sontrsyet , Tampleur de l'œsophage igiOe 
exactement c^e &^ T.i^istomac. Celui de plusieuns TUMms 
marines est remarquable , selon Guvier et BlumenbaOb ^ //On 
ce qu'il se trouve garni à l'intérieur d'un grand nombre de 

(x) Cavitr dit qae ce cis o*a liea qoe poar le goitre da Catiiélé<iM»i 






', ' 



p^Bt6$ çoriM&eft ^ dirigées enjNrritee , 4|u%^eM|w»Uâii^«M 
dflml^ Uagifale»,» palatiiM wfiiarpigf0Ofmf^ ffi^aiftp ^ 
seiBUeiUde#tqiées à eovpèoher 1m Mkne^A ide rett«oMr^ cbet 
M^ minaïut. doi^t la bfi^be'aK d'^ttUaiitlS;£Btièrc«i^l4é^ 
g9|rnie,de^d6pM« Hone (i) n ranfioatré dai» ittaLéKifd «m 
dBMitioii de^ rceiQphags M fortne de :. m .^* 

• . 6ii.. 
VMtomae a presqite timjc»tti*s également «m lbri»#: Iril^ 
iêflq>l#* Se« ^andes-floiit peu déYeloppées ^rét touîmirs il mb 
Irouw [^ au côtégauehe qu'au c6té drditdÉraiÉBfld. VoUêê 
a¥Oiift déjà v,tt qtie^vGhez les Ophidiens ^ il aetontiini^d'itiie 
aaidèire directe avec Toeflophage ; dans les^ GreiiOBiHes ^ Mi 
Salaiiiaiidres(pL.xiii^ fig. i,b) et les T<tt*tttet (fig» V|kK 
il a'»:e8lqii!wie sifi^ dSataâctt oblongue ^qui ^ en êé ré- 
tréeissaBl el s'iufléchissaBt , devient FintestiiL Cependant on 
€ift firappé de répaisaeur extMordinaire que Home (3| àsèigne 
à la meinbrane mu&eideuse de Tesioniae d'une grande Tortue 
herbivore^ la forcé muâeuklire de ce viscère semblant être 
«desdaée ici y coomie cbez beaucoup d'animaux i à siippléer 
au défaut de dents. Quelque chose d'aualOgue a lieU auMi, 
d'après le même observateur , dans l'estomac de la Sirène y 
qui vit également de i^êgétaux (È). Chez le Pipa , l'estomac 
est divisé en deux moitiés (4) ^ dont la première , plus grande, 
a au*delà d'un pouce de long , sur qi^tre lignes de lai^e , 
tandis que l'autre , séparée d'elle par uq ressiçrreineat étroif , 
,Mt arriyadie et du volume d'un gros pois, pd grand estomac 
;|^liQbuleux du Crocodile (pi. xii, fig. xix , o) se comporte d'une 
ppnanière analogue ; à la région du pylore y qui lui-ménie e^t 
flrènrvoisin du cardia , on aperçoit un petit segm^ particu- 
lier du .viscère > et un tendon en forme de dî^que pour les 

' ' (i^ Leétk^s\>H àbnkpayatti^ tanatomjr y pag. 3i 3. 

(3) Loe, c//.pag. 338. On trouve anssi de petites pierres dans cet estomac, 
pour faciliter Taitrition des alimena. 

(ij BaiYtR . loc, ciU pag. x6» . . . ^ . 



(54 nAlTt D*AirÀTOHitt GOMHmfv. 

fbre» wttcirianres «pii se iréwtidséttC ea fayomant mr ee 
pgist. lotérieiirenienly restomac de$ Sauriens esl séparé de 
rkitestift par nn^forte valvale pyloriqne , et fl exbte aussi , 
diez la Tertae d'Europe , une imlmlè qui marque h fimite 
enre la menrinraiie muqueuse lisse de Testomac et la mem- 
brane muqueuse celluleuse de restomac ( pi. xii, Ag. xjoii ). 
Au reste , il parait qu'on doit s'en prendre tant à la forme 
«nple de l'estomac , qu'à la briéVeté du canal intestiiial tout 
entier , et au défont de chaleur du sang, si , chez les Rqp- 
lUes» comme chez les Poissons , la digestion s'acamipUt avec 
ime excessive lenteur , attestée par de nombreuses observa- 
tions. Ainsi Home a vu un Alligator qui ne prenait jamais de 
nourriture qu'au bout de quelques jours , et, comme cet ani- 
mal vivait principsdement d'oiseaux, il remarqua que les par- 
ties non digéréi» , les plumes surtout , sortaient par l'anus. 
t . L'observation fiiite par Gruithuisen d'une Grenouille qui 

pouvait vomir son estomac en entier par la bouche (1) , rap- 
pelle d'une manière remarquable le fait des Astéries , qui 
emploient le même moyen pour se débarrasser du résidu de 
leurs alim^is(§ 493). 

3« lategtîn des &«plîl«f • 

544. 
L'analogie la plus formelle entre les Reptiles et les Poissons 
règne à l'égard de l'intestin , comme sous le rapport de Tes- 
tomac. L'intestin, ordinairement situé plus à droite qûl^ 
gauche , est court et peu contourné . On peut presque toujours 
le distinguer en intestin grêle et gros intestin. Ce dernier est 
proportionnellement très-long et très-fort. Le rapport de la 
longueur de l'intestin grêle à celle du gros intestin est de 
7 1/2 à 1 dans la Tortue d'Europe , suivant Meckel (2), tandis 
que, dans la Cheloniamydasy le gros intestin est pluslongque 

(i) &tiL*s jirehivt tom. VIII , cah. s. 
(s) MiCKiL*f ^/vAiV., tom» IIIi pag. ao4* 



ORGANES DB LÀ mGÎBSTIOir. 6S 

Tautre. Dans les Batraciens et les Sauriens, la proportiomest 
de deux ou trois à un; mais, dans les Ophidiens, elle est com- 
munément plus élevée, et de quinze ou vingt à un. A Tendroit 
où les deux intestins s'abouchent ensemble , on observe un 
renflement ou plutôt une petite intussusoeption. 

Telle est la manière dont Tintestin se comporte en général 
dans les Grenouilles , les Salamandres ( pi. xiii , fig. i , c, d), 
les Tortues (fig. v, 1, m, n), et les Sauriens ( pi. xii^ 
fig. XIX , r , s , t). Cependant Home nous aj^rend que le gros 
intestin de quelques Ghéloniens présente unrétréeisftementà 
sa partie inférieure , et qu'on y trouve aussi un petit cœcum 
à rinsertion de Tintestin grêle. £n outre, d'après Guvier , la 
partie supérieure de la face interne de l'intestin grêle du 
Crocodile du Nil est garnie de petites villosités , et sa partie 
inférieure couverte d'une couche glanduleuse , etc. 

En général , la face interne de l'intestin offre plusieurs patt- 
ticularités , que Meckel , a décrites , et dont il a même figuré 
quelques unes. On remarque d'abord la fréquence des cel- 
lules réticulées ( fripera naja , Chamœîeon vuîgaris) , oudels 
plis longitudinaux ( Teatudo grœca , Iguana delicatisaima ) , 

formation qu'on ne retrouve plus portée à ce degré de dé- 
veloppement que chez les Mammifères , dans la famille des 
Ruminans. On est frappé aussi de l'analogie que la structure 
celluleuse de la membrane interne de l'intestin (par exemple 
dans la Vipera naja ) établit entre celle-ci et la face interne 
du poumon des Serpens. 

Ceux de tous les Reptiles qui ont l'intestin le plus court , 
sont le Prêtée , où il ne forme pomt , à proprement parler , 
de circonvolutions , et les Serpens , où sa longueur n'égala 
ordinairement pas celle du corps , et où il gagne l'anus en 
ligne droite ( par exemple dans la Couleuvre à collier) , à tel 
point même qu'on ne reconnaît le gros intestin qu'à la saillie 
plus forte des plis longitudinaux. Cependant Home (4) a 

• 

(i) tectures on comparative anatom^f pflg, 394« 

II. 5 



66 TRAITÉ D'il]VifOM9â tÔWPkttE. 

trouvé Vintestin long; et très-eèiloimfé danslèâ Sérpens d<}ifsh 
tiques , et il a vu un l«mg (doscikth chez nû grand Serpetit 
d'Afrique. Oe cœcum etisie é^fâlênÉëtit dans le Tortris scytatS, 
(pi. xii^fig' Tiu, d'aprtSMèékél) et date tes Amplrisfeéuèèl 
On le rencono^è ati^i dïÉs le Ae^ ff^ciy/tf s / le Gecko 
èt^jdwùusy tes StêNteM kfî les Lé^ds , parhii les iSaurién^ , 
aibsi que Àei ^âtnti CMSiiWkiiîfs^ mais If parait n'en éîTâ^ 
ter auèime fraïc^ èlieii tesi BatrSciëâs. 

fornu» ; emroià dfeé M Hàiè§ et fe^ SqiQrales , un efoaqiré , 
c'est-à^difè nUè ^St^Mm , stotiV^t èonsidèrable , dans fà- 
c^ellè s^'t^ùti-ëiH , a^ le i^èctUHtir ^ ïës organes urinaîres et 
cètfx de la géliét»afliÉW (pH. X<i , fig. xix, z, pi: xiii, fig. v,o). 

Umm \ni4nèm& a M fertile éW T dans les Grenouilles , 
d'une fente tonettlldiâtflë^^^ydè de défait lèvres renflées datiâ^ 
te» SafannanârâS y en fftiilé fèMë thtiiè^rérsalè dans les Ophi- 
diens et lé9 SauHdus. 

Le^oànal hlKilMiÉEa) èsif; ^e^^^oufë àiisteûh par m mésentère 
AAicst , à peti pf es eè«ttni^ dieie lëà PofisoftS. On sait que !â 
tifansparéncé de ce nbésetttèf e le texiâ très-prO|)re , surtout 
cUez tes GrëilcItllltèS , k Sër^îi' aftt observations qui ont jipur 

but de cotistâtér le phéddtÈlMe de la cffculatlôn. ' ' 

. » • , ■ 

ly . Organes digeHifi dea OUeaux. 

f» €i|rg«BMÏ A ÈnkitioêMbé^ <lb (gééUUoà^ de iueoJoà et èà 

déglutition des Oîseattt* 

Gàtftmë lèl^ <i»gébés di^éstifis des ftq)tiles se rapprô^ 
(èest de «èiât^lAè^ Péifâseif^, àiiiisi ceux dei^ Oiseaut ont des 
t^^pp&tts tfS&¥;^àrqtiables avec Tàf^pai^étl de la digestiôîi 

Làfdiréé de fti Imuèlië et de rat^^réi) masticatoire dëi 
Oiseau^ èéi Mié S ^dtiirè; dès détail^ dan^ lesquels nôuî 
sommes entrés précédemment sur celle des os maxillaires de 
ces animaux ; en traitaift ito sqtiëlMté. EU eSèi, ce sont les 



dénx eécea fadalés tes fia»mMeme», Étéc te ihëMf'ëW 
phaliqve èàdehtlel, qiiî , i^écae« ^ j^âpieë ctfrnéèk ';!( j^ 
près Cooiiiie les pfaadaii^pes oïlguéâllé^ dl^ méS^ ; ë^iitu^ 
le bec , c'est-à-dire Torgane avec lequel TOiseatt «aàdit îè!s 
ajyuotieiis sans les mâcher. ^ 

La forme du bée «lièrce xjtâà ^'^fiflë iiiffaéhce Ust^ 
genre de ^ie tout entier desi Otoéàui , ^Mi a t6ti|6#é pélâ^^ 
qtee c'était à ette surtiwt ifa'oil d^V^ éfvëii' ég^ datt? f ^- 
UimmeBtdésebssilieafk»^ ot^mi^^t^: lyM^Û^^Mi 
eômiattre \e& particidarké^ le^ pdas îmjt^tântè^ qn- dtfr^à^ là 
struclnre et les MoKtvemc»!^ des deiiit tdoifîés dn bec , et ïes 
dîflfêrences cpà roulent uniquettièfttsiti'Mèiô^gm^àtion étant 
^us du ressort delà 200logié (]iié de la^zootomîe pbyi^idld^ 
gi^ite , je me bornerai à ffiscùtèr ici" 'giiélqtxes pomts de t\iïsi, 
toircdeci! bec, dâ»is teq^ ftbi^ tn^^ d'âilléti^^ àaë^ 
répétition frapfmiM de cékri dès 6éjf>1ialo'poti[e^. - -' -' 

Nous avoiis déjà vii (}ttè, lâpïnjpféHrï dutélinp^Jë bècf'é^^ 
tièren»nl; enveloppa de '60rnè ; mais ijtfe , (£stiis Cëi^t^ins £aé ,' 
piar exemple cbe les Oie»; lîé§ Càniàrd^, ïei^ Ééeà'ssés ;'à' est 
revêtu d'une membrane molle et nerveuse v qtii, tettârit leti 
de» lèvres , d6it sei-vii* cOtnmè ôi^è^ne tactSle. ïfMh àtltre 
ctté, il est remâirqtiatA&âU^i que, fort i^ouvent, pai* etëinpie 
dans les (Mes , leâ Canards , lés Fàtibdns , les ^^i^-gf iécliës ^ 
et surtout le Mer^s sèrrëfUr, rèhdttit corné du bô0 OflS^e ÔésJ 
safflies parfoiti^ÉdcM; sèitibldblles à déè (tents , &l t^MUkàUesi 
tantôt formant dfeë witagëéà éMèi^s 



fnàfxilf àireà etxt^ëniiès > 



dentelures ne âeiineÉl po&rtkatbc os 
en peut plutôt leB comparer â celtë^ des înîâchoirës ^és &- 
sMfeiqu'auxdebts^pft^op^enièiit dites desainmauli$]ûqô>è^^^^ 
et elles appartiëlifièitt etiètiré en grande partiié':M dè^tm^îô. 
squelette , tandis cfptb i^ dehiiières se i*àttfeiëfaétit 'èiéfusive 
ment an splanchnes^élette. 

546. • 
Le moatettiênt de» deux moitiés du bèô est surtout re- 
marquabk en c0)<iu7il ne se rédvit pas ^ rabaissement et à 



68, TRAlxi d'AHÂTOMIE COXPiBÉB. 

rélévalîoii de la mâchoire inférieiire , car la sapérieure a la 
faculté* de se mouvoir aussi sur le crâne ( § 253 ) , et non 
pas en même temps que lui , comme il arrive chez le Groco- 
dae(S5a7). 

L'abaissement de la mâchoire inférieure a lieu principa- 
lement y de même que chez les Reptiles ( § 537 ), par Faction 
â*un ou plusieurs muscles , dmt le plus grand et le plus con- 
stant a été appelé pyramidal par Hérissant. Ces muscles s'insè- 
rent à rapcqphyse située derrière Tarticulation et à Fos occipital 
(pl.xVy îig. Tiu, iS, fig. X, b.), et par conséquent ils ouvrent le 
bec en faisan;t baisser sa pointe. Son élévation dépend d'un 
grand muscle ^ analogue au temporal et au masséter ( pi. xy, 
fig. vni , 49, fig. X b }, et d'un à deux autres muscles pro- 
vensmt ^es os palatins ( ptérygoidiens ). Du reste , quand les 
branches de la mâchoire inférieure ont une articulation , 
comme dans FEngoulevent ( § 254 ) , les muscles pyramidaux 
paraissent produire l'élargissement du bec , et les ptérygoi- 
diens son. rétrécissement y de même qu'un certain mouve- 
ment latéral de la mâchoire entière peut être aussi le résul- 
tat de .leur action. 

Quant au mouvement de la mâchoire supérieure, il résulte 
en partie de la puissance musculaire , en partie de l'élasticité 
des os nasaux et intermaxillaires. En effet, les apophyses 
zygomatiques de la côte de la vertèbre auditive et des côtes 
palatines font que, quand l'Oiseau ouvre le bec, la mâchoire 
supérieure se. trouve soulevée par Faction de quelques 
muscle^ fixj^ a l'os carré, mais que, quand il le ferme, c'est- 
à-dire quand Fos carré reprend sa ^tuation primitive , cette 
même mâchoire est tirée de haut en bas, mouvement que 
favorise Félas^cité de la plaque par le moyen de laquelle 
seule la moitié supérieure du bec tient au crâne. 

Le mécanisme des mouvemens du bec dans le Bec-croisé 
( Loxia curvirostra ) est fort remarquable , et il a été observé 
avec soin par Townson (1) ; chez cet Oiseau , l'inégalité des 

{i) Tracts and o6sefvaUQnsinnauiralhistoryth(mdro»fSy^» ' ' 



OR€tANBS DE LÀ DIGESTION.' 69 

deux branches de la mâchoire iiiférieure permet un mouve- 
ment latéral particulier des deux moitiés du bec. 

547. 

L'hyoïde des Oiseaux ( pi. xiv, fig. vu, b ) rappelle encore, 
à beaucoup d'égards , celui des Reptiles. Il* consiste en un 
corps étroit , mais long , situé dans la direction de la colonne 
vertébrale , et auquel s'insère de chaque côté une longue 
corne recourbée en arrière et en haut. Ces cofnes sont or- 
dinairement formées d'une pièce antérieure osseuse et d'une 
pièce postérieure cartilagineuse ; cependant je trouve, dans 
le Faucon , que cette seconde pièce est également ossifiée , 
et qu'elle en supporte encore une troisième cartilagineuse. 

La disposition des cornes de l'hyoïde est fort singulière 
dans le Pic , dont la langue longue et vermiforme rappelle 
celle des Serpens ( § 540 ). Chez cet Oiseau , en effet , les 
cornes sont très-longues et filiformes , comme dans les Ser- 
pens ; elles s'insèrent sous un angle aigu à l'extrémité la plus 
postérieure du corps de l'hyoïde, s'élèvent des deux côtés de 
la colonne vertébrale vers la face postérieure du crâne , s'en- 
gagent dans des gouttières particulières que celui-ci leur 
ofire , arrivent ainsi jusqu'à la base du bec , et finissent par 
s'attacher, au moyen d'un tendon fendu à la base, mais simple 
à l'extrémité, dans un canal situé au côté droit du bec. Le 
corps de l'hyoïde , qui porte un os lingual étroit et lancéofé^ 
est également presque filiforme dans le Pic; il n'offre p^en 
arrière cette apophyse droite ( pi. xvi, fig. m ) qu'il pré- 
sente chez la plupart des autres Oiseaux, et qu'on rencontre 
fréquemment aussi dans les Poissons et les Reptiles. 

Cuvier a reconnu que , dans le Pélican et la Spatule , le 

corps de l'hyoïde a la forme d'une plaque pentagone . qui 

rappelle l'hyoïde aplati des Grenouilles et des Crocodiles. 

548. '...^î- • ^ 

La langue est ordinairement soutenue par un os ou carti- 
lage qui s'unit de ^verses manières avec le bord ant^îQur 
de l'hyoïde. Dans l'Oie , par exemple , c e§t une sorte d'vti- 



*j^ TRAITB D^AIiÀTOMIB QOIfPiRÉE. ' 

c;i|lat|fm ^ charoièire < p). xiv, fig. vu, 7 ), qoi, retenue ce- 
pendant par une apQpby^e très-saillante de la partie ^Hoté- 
rîeure et supérieure de Thyoïde , ne permet qu'un mouve- 
qi^nt de haut ^n h^ et des iBexions latérales à Tos de la 
|apgue ^. . (lont la f orioe est allongée et semblable à ceHe d'une 
lancette . P;ms le FaqiC(9i, du contraire , je trouve un os lin- 
gual plus petit , dont h partie postérieure se partage endeut 
branchies ,. entre lesqije^s est reçu le corps de Thyoïde. 
. Plusieurs muscles servent à mouvoir Thyolde et la langue 
^e-n4me. Ia langue est portée en av^nt par une sorte de 
géniorglpsse { pyramdal deVicqd'Azyr)(l)(pl.xv,fig.K,f ), 
qui se contourne autour des cornes de Thyoïde , prend son 
attache en devant à la mâchoire inférieure , et offire une longueur 
/considérable dans le Pic. Elle est ramenée dsms la bouche 
surtout par une^sp^cede muscle styk)4iyoïdien , qui se porte 
ici de Tapophyse çaroooïde de la mâchoire inférieure à Tos 
]ix^ual (%. X, e), et dont Faction est appuyée encore^ 
dans le Pic , par cdle d'un autre muscle allsuit des cornes de 
l'hyoïde ^ la trachée-artère. On trouve , en outre , un myio- 
hyo'jldien , m cérato-hyoïdien ( fig. x , g ) et un laryngo- 
hyoïdien. 

I^ langue en elle-même a peu de mobilité , comme on 
peut en juger d'après la manière dont l'os lingual est fixé ; 
an^.p'y at-il que peu de muscles qui lui appartiennent en 
Ifopre. 

549. 

La forme de Ja langue e^t trè$-vm^e, e^ se ^rapproche 
souvept de celle que cet organe ^ïïecf^ daps ]gs x^lasses pré- 
cédentes. .. . 

On ,doit surtout i*eai?tf quer la langue du Colibri (2) , qui 
est loîigue , tubuleuse , propre à sucer le suc des fleurs , et 



-•:» 



*> (t) méfHûires'ffie Vaead* des sciences ^ X772, 1773» 
(9):liKMKAinr'« Zoologie^ tom* Il , pag. x 16. 



OaGimefi M Là OIGfiSTIDSf . ^ I 

qui rf^py^I^ si Um la Vrmipe des Abeilles (i) et des P»- 
pilions. 

Celle des Vk&i p4. xvi , fig[. di ) ressemble à un dard ; isd 
p^tie antérievr^ mi carnée , la postérieure molle , gluante , 
^ garnie dç soiei» dirigées «a arfi^r«. Le mécaniskne qne 
nous avons décrit plus baut perm^ que Toiseau la fasse sor- 
ijjT d^ plusieurs pome»^ , et f 'en «erve pour aUjsr chercber 
les ins^tes sqhs ïécofce des arbres. 

I)aiis plusieurs Bapslces , la langue est un peu féndué , de 
même que <diez divers Reptiles. J^lle^t ^ang^ à rextrëmité 
dans les Etourneaux , les Griveé ^ Surloul les PhSédons , 
ou eUe se teroûae par une sorte de pinceau. 

As^z couvent elle est garnie de pointes aiguës et tournées 
^n arriière , qui rappellent les dents linguales des Poissons. 
C'est ce qu'on observe chez plusieurs Palmipèdes et même 
à la base de la langue de la plupart des Oiseux. 

Elle est charnue et molle dans les Perroquets, où Ton peut 
la considérer comme un organe gustatif, tandis que,. chez 
tant d'autres Oiseaux , elle né joué évidemment que le rôle 
d'n simple organe d'ingestion. 

550. 
A l'égard des autres parties des cavités orale et gutturale 
des Oiseaux , nous devons faire observer qù*îcî enèorè ces 
cteux cavités ne sont pas suffisamment distinctes Tune de 
raulre , attenda qu'il n'existe pas de voile du palais , et que 
l'onvejrture postérieure des nïnrînes et la glotte représenfent 
seulement deux fentes longitudinales qtii se cqrréspondénjj; 
te qni sont ^dinair ement garnies de papilles fort &«{litiéiBS.' 
n a déjà été dît plus haut qtie les deux trômpesf â'Eustache 
aboutissent à une cavité mucipare , derrière l'ouverture pos- 
térieure des narines. 
Enfin , nous trouvons dans quelque^ Oiseai^ des appen- 

(i) On se rappelle qne , chez les Abeilles , les roâdioirés prolongées ser- 
vent de Conrreaa à la langae, à pea prés connue font ici les denx moitiés da 
bec. 



^2 TRAITÉ DAHÂTOMIE COMPÀmÉE. 

dîces sacciformes de la cavité orale semblables à ceux que 
nous aTODS déjà décrits chez plusieiirs Reptiles. Tds sont la 
vaste poche placée à la partie inférieure dn bec des Pélicans, 
et le sac laryngien de rOutarde, qm s'ouvre en devant sous 
la langue. Tiedemann (1) assure que ce dernier sac existe 
diez les miles comme chez les femelles, et Home (2) prétend 
cepeodaaït qu'on ne le trouve point diez les jeunes individus. 
Dans la classe des Reptiles , ces dilatations paraissent servir 
à permettre que Fanimal prenne plus d*air , quand le besoin 
de la respiration devient plus impérieux chez M , comme 
par exenq^le pendant la colère; mais les Oiseaux ne les em- 
ploient que pour mettre en réserve des alimensou deTeau. 
La seule Ardea argula a , suivant Home , un sac laryngien 
uniquement rempli d'air , et qui communique non avec la 
cavité orale , mais avec les cellules aériennes du cou. 



2« Œfophage et eftomae des Qbsaiiz. 

551. 

L'oesophage des Oiseaux , auquel la cavité gutturale donne 
naissance en se rétrécissant peu à peu , diflEère de celui des 
Reptiles par sa longueur très-considérable. Il est situé à la 
face antérieure des vertèbres du cou, derrière la trachée- 
artère , et un peu à sa droite ( pi. xv, fig. vui, a }. 

En général il a beaucoup d'ampleur et d'extensibilité, sur- 
tout chez les jeunes Oiseaux qui , sortis fort imparfaits de 
Tœuf , ont besoin d'être nourris pendant quelque temps par 
leurs parens , tels que les Passereaux et les Grimpeurs. Ici 
Tœsophage forme , à partir de la large cavité du bec et du 
pharynx , un grand sac , dont le diamètre va toujours en di- 
minuant , et dans lequel les parens entonnent la nourri- 
ture (3). 

(0 Zoologie , tom. II , p«g. 899. 

(>) Lô€tMÈr9S on comparadve wt/atomy, pag. 277. 

(3) Je rai %aré» 4*'>pi^ ^ ]i|oipfia, dans mu T/ibula: iUustrantet , 



orgAnbs de la digestion. 73 

L'œsophage des Rapaces , des Échassiers et des Palinî- 
pèdes conserve toujours une grande ampleur , ce qui per- 
met que ces Oiseaux, à Tinstar d une foule de Poissons et de 
ReptUes, non-seulement avalent des animaux entiers, mais 
encore ( du moins les Rapaces ) vomissent ce qu ils n'ont pu 
digérer , plumes , os , etc. 

Du reste , il arrive quelquefois qu'une partie de Tœso- 
l^iage tient réellement lieu d'estomac ; ainsi, chez les Hérons, 
les Gigognes, etc. , on trouve souvent, dans Testomac, des Gre- 
nouilles qui sont à demi digérées , tandis que le reste de leur 
corps est encore engagé dans l'œsophage. 

552. 

Cependant ce qu'il y a de plus remarquable , c'est un cer- 
tain appendice sacciforme de l'œsophage , auquel on donne 
le nom de jabot { ingluvies ) , qui existe principalement chez 
les Oiseaux granivores , mais qu'on rencontre aussi chez les 
Carnivores , où il ressemble néanmoins davantage à une di- 
latation uniforme du conduit , et qui , d'après Tiedemann(i), 
ne manque qu'aux Grimpeurs , aux Échassiers, aux Pahnî- 
mèdes , aux Insectivores et aux Struthionides. Cette poche 
est couverte extérieurement d'une tunique musculeuse amin- 
cie, et tapissée en dedans d'une membrane muqueuse qui, 
au moyen d'une innombrable quantité d'orifices très-déliés , 
sécrète en abondance un liquide muqueux destiné à ramollir 
les alimens. Si nous consultons l'histoire du développement 
de l'organisme animal pour découvrir la signification de cet 
organe , nous sommes obligés de fixer principalement nos 
regards sur les sacs branchiaux qu'on rencontre déjà dans 
les classes inférieures , par exemple chez les Ascidies. En 
effet, comme la formation du gros intestin et du cœcum (ja- 
bot de l'intestin anal ) s'est trouvée expliqué^ par la termi- 
naison de l'intestin dans la cavité branchiale qui a lieu chez 
d'autres animaux des classes inférieures , par exemple les 

(i) Loc, cU, pag. 4o8. 



^4 TR4ITÉ D'àVijrOAflV COM^itlÉE. 

Hoioâiums et les larves d'insectes , 4è métiie suoBSî le jabot 
proprefnent dit Test par cette circofiSlaiK!;e que , dans ë^^m- 
très espèces , le commencemeiit de l'intestm natt de eett^ 
méiie cavité. Au reste ^ Tœsopiiage deplufiteurs liâsectes ofie 
d^'à des appendices semblaïdes , qui Coûtée , dans cède 
classe, ne contiennent ordinairement que de Taif, et serveilt 
comme de poun^ons pour la soçeioa. Ayant donc recèntiu , à 
phnieurs égards , un certaia rapport enlre Tampliation dé 
Tcesoj^ge cbet: les Oiseaux et les cavités branchiales ou ré- 
servoirs à air qui existent chez d'autres animaux moins avanc- 
ées en organisation, iio«i$«er 01» peu surpris du phénomène 
singulier que Hunter (1) a observé dans les Pigeons , chez 
lesquels, àl'époqiie où les petits sortent de Toeuf , le jabotfour- 
liit <one séèrétion phis al)ondante et lactiforme , qui sert à ia 
nourriture 4« nouvel animal pendant les premiers temps. En 
effet , nous aurons plus tard occasion de faire voir qu'une affi- 
nké ièrt remarquable existe , sous beaucoup de rapports , 
entre les organes nM5ph*atmpes et la génération ou aussi li 
HMrfâon des petits. 

55a. 
Le jabot , situé bors dé la poitrine ; repose sur la four*^ 
ehette et sur la membrane élastique qui unit les deux bran- 
ches de cet os. Derrière Itn , ou â« dessons , se trouve un tê- 
trécissement peu éteiidu de Toesophage. Mais , peu après son 
entrée dims la poitrine , ce canal se dilate de nouveau , c^ 

IbWfiie le i^entriéule Buccenturié^ ou jabot glanduleux {ptb- 
éèMftts^hiè, ^dhtnus , caeitas cardica selon Home ) ( pi. XV , 

Sg. it , g ) ; dotit la structure (Rffère surtout de celle dui^éfste 
du canial intestinal par le volume et le nombre des glandes 
rougeâtres qui le garnissent. HoiUe à fâît voir que ces èlarfâè^ 
elles-mêmes ont Uié structuré qui varie beaucoup suivant les 
genre*. 11 les a trouvées très-développées , presque en form0 

(i) Observations on certain parts ofthe animal âBhonom^* Londres, 17^6» 
m-4,y pag. 191. 



ie bouteille y et bordées de fr:SM:^ge$ libres, dans THkHmdeUe 
4e Java, <jui construit des pids propre à é^e massés (l).£n 
géoéral , elles sont sia^le^ c^z lo$ Oiseaux cs^biyor^ , v<^ 
lumineuses et ramifiées; clie;^ ç^ei^x qui vivent de graines» ou 
4e feuilles. Chez ces dentiers , \e yentripule succenturié , qui 
(T^re le suc gastrique , a gjéft^itlemeiiit des parois phn 
épai^es , des glandes plus papproi^^es et plus développées, 
quoique assez petite^. Aj^ ^^oatr^^e ^ dana lies Oiseaux carni^ 
y<Mres\ par exemple les Rapaces , les Pics , de même que , 
^pivant TiedeipQiann , dans le pélican , le Cornioran , la Spatule 
et TjBbis , le ventricule est extrémeinent hxPQe et court , ses 
parois sont minces, et il ressemblé davantage à Testomac sac*- 
ciforn^e des iPcHSSons et des Reptiles. La plupart du temps 
HussÀ , les glandes, au lieu d'<^e disséminées sur toute sa sur* 
façe^sont co^eotrées sur im petit nombre de points. 

S y a des circonstances où la couche glandulaire dont j'ai 
Ipaclé dans le paragraphe précédesat est presque le seul carac- 
(^e auquel le v^tricule succenturié se distingue de Festoiniac 
pri^rqmont dit. Xel est le cas du ^enre Euphones , dont le 
canal alimentaire a une structure extrêmement simple , que 
Limd i 2) nous a fait connaître le premier. Chez cet oiseau , 
rœsophàge ne produit qu'un jabot peu ample , au bas duquel 
se trouve un ligament glanduleux ; l'estomac proprement dit^ 
dont la capacité ne dépasse pas celle 4p l'intestin, ave^clequejl 
4 se continue en ligne droite , ne diffère que par samembcauft 
muqueuse lisse , de ce dernier , dont la surface offi*e des pUd 
lon^udinaux onduleux. 

Càmz les Oiseaux carnivores , tels que les Rapaces , beau- 
eAûp de Palmipèdes et d'Echassîers , les Pics, etc. ,=ïe ventri- 
etSë succenturié se continue encore d'une mamèré insensible 
avec le second estomac , qui ne diffère dfi lyi q\^!wce q^il 

^i) HUoê» Trans. 1817. 

(a) De génère Euphones, CopenhagH« , 1829 , iU'S'*, 



le»ifNimt ëxchisHemefnt de ft^n^ et autres gtibstaaces vé* 
gétblei (1)^ Il €»t fort remarquablie ^ en outre , que des espè^ 
€« seidUàUfès à Fettérkfqr dific^rc^l Fnne de l'autre p^r là 
eanstrMtidUK dé kunr <$sti»iiiae ,< coitforiiie d'aîHe^JârTs aucMiM 
iffa'e)lé^Mbite«^ et àlà fibuit^é dô^ éfttesf6)âtrisage; Àin^i 
HbQie« fait voir qâ« FÂIttlliii^é^ ^Afri^cfe ( Strutkiô eam'eflïéé ) 
ttfotWgé T0ttiirioiAé i«tï«c»tttrvéf ^ ^l se recc^be àë b&» 
en haut , pour s'ouvrir dans un petit gêsfer très-iiiirscwlèisii 
Çp*. 1X1.,%; IT) V tandis que cèHe d' Amérique ( Rhe(» iwtee- 
riùèikê) a fëkMfHfR ^of»^mèiM (fiéplu^spàiîiëiix, mans formé 
dëparote'flu^ifiinéêè/ diiûi» lésquelfcls j'sa constaté h pré- 
sèt^ dtkt^pp^^i g^ËHSduIeli& particulier (2). 

ïfik t^iè , bn H eu psthkémeûi fàison de eompareî^ racttoii 
du gésier à celle des dents molaires et les fonctions du bed 
lieiâtè^deBdèUt8iii«teiV€l^. Si Tèù f éfiéchit que les'brseaux 
jk)ti»^m d"m èeiâMabte estottiàc om enotth^ l'habitUdë d'a- 
tâie^^^ t^èii^coup de pîel?rei, Ufift tf at^inet* en quelq[tie iôi^te 
iè^iAmèi^èëêtméit^^éêjtèMi^^ le font plusieurs 
mmtix défè blass^ ]u^^ieHrë$, oii tréàtët^^^^ns ^urprèf^ 
nantesles observations de Rëtfiflrfuf ; Spàllàtïi^iâ', cftb. , dëi^ 
qUëilèà fli'éstiltè ûoh-setiteitient 'èiàe? le gëléîer supporte sans 
ttc6i)[*étfcttt là présèrice déis cét-fls ifîêmé les plus siîgiiè^i 
comme morceaux de verre ou pointes tnétalliqùes ; mais éii- 
core qu'il les émousse et le^ Èroie dans un laps de temps 

3. Inlestm des Oiseaii;^. 

.n'.jiîi'! . .c ' ..i.,PW» ,. .. .. • ,-; • ■ ;;.*j 

<i6 canal. i«t$stit|âl des Oî^e^ui!^ sort, die l'estomac à.di^QÎi(e« 
tt déci?U' Utt^f fkâ^Q i^bl^guq (3>, q#. eoibrasse le .pançr^i v 
eti^oiiitla seconde brfmohe favkn^' presque loueurs, justipi» 



> I i . 



(i) Homb\ Loctctt, pag. 271* 
{1) y ojtz me^ Tubuîœ illustrantes t t9^ï,tT^'!^^yu " \ ' 

(3) Je ferar^eîi^'phié loin que c^te an^e tibnt à ce qné , \SkH \t ^tnety 
tome w\^ ibfim M tliivWr ««'^dtry« \i6Û dii ^ftuXHi ^ '^ ' ' 



tf»-Mi8 jdi» pyhMhe (^^iXvs ^' V^i ^)* i^^-àiëttie ësi éou- 
vesH'd'iiBe CM'ce e€nis»âéral]|)e èii cet endtèil, sn^tcicit chez 
fied jeniicfi si^eits./À p&alinstde là ;âl décrit de iionfbr^iises 
€JfCito!(NdiitioÉs-(i]Oi^ fet fiât p£Bhiindreiii»r en Hgit» ût^iH^yh 
hiù^évk âe^^um , jpMT ^^flûi» l'amie ëe^inyèâlÉf Fftûdêi i#î- 
ÉÊA^e 9B. répété ptùsèmtt^ tdné^ ihtéki^ 

liâii) l etee b'esl qif eiisiiîÉt^i^''<mi 1K^^ eàloiàéiieér fe grèis 
intestin. 

; ! €ellfr :fteeondêff poplion i2, ») oflrl) fré^ftfëfflnfeiiriâi ou 
domi'taonmsi, se dilatq ensu^iui^pM, m r«jplrâséiR«d ifiksli 
le gras ifttêstm , dk»r le? Yoidme' h^af^Hroctifei (^é]^»e«âdnc pk 
^ celaî qu'il ai dâez Im ftapm dm Réptilëi^; '^ 

. £a géàéral , le eaiiiri' intièsthilil dè^ 0\iktm: m rsfppfûbhè 
plus , par sa longueur peu considérable , de celui des ctasSêÀs 
infôrfeoffes qm de ceM àèn Mmtttt&fëte^. OU lè mki\e 
{mHloui #èd^eMrt ch^z ta' pttfpart des Y^^cé^: fytfj^nâmlL 
a upe^ todgueûr éurt^dïftaiï'e d^ii^ Vjtpten&âil^^ dMé*m, 
^àpths leb dbmh^atièàs de^QuOy éf GâS^d ? Fèslobâfè de 
ijetOiâeM , kMifif d'iM pied eAVi^Ofi , dëftèend fj^ë^^if^' d^^ k 
cafvvté àbdëminale ; ' etf f iiâifèiétiii îui^théàîé â viif^ft^iialt^ 
pieds , de^SD^e qud SU I^^^eilr e^ àl èëlte du' cSèpé êsAë là 
pr#perttett def l5 : 4C 

''Leis paroia Môs^^Meus^ dé' llntestiil soât orcfinailrèmëÉit 
fM^tépaisâéft, et la]^aCt du tettqp^ lâ'medbrane iâtte^éfe 
mi ûonverfe de Villo^îéés très4dngu^ ; ^ui c^ ^ g^iiéèè 
lèiatê réteiWN*v à l'éxiBèfitiott seWèWeitdès cœfemns: ' '■ 

•Chez piusîetirs' Pafeiîpèdës^ , l'Oîe par èxéilifflè V M p^^ 
làDtéï'iëtit'€> du cài^ inttëstînàlést couverte def plte loâ^tudl. 
naux ondulés, qu'on rencoiîtré fréqirènirtferit âu^âf'cA^z lés 
Wssét*èâftl*;'et à K jJiëcè'des^tièlS où voit pâraSti^ë- dëâ vil- ^ 
l^it& dàù^ la ()âfrtlé postërïe'nf e , même dën§ lë§ édëètifaiè:'^ 

tÀ StfuétHu^e fétieèléé 6* ^ttleïëe des! RépfSIes <8 S44l) 
parait être fort rare ici. 

(i) Voycï mes Tabuïgi illustrantes f^'^t rV,'iIkVtf , %, xii^# 



Bé TAAiTÉ D àmatohh comparée. 

A regard de Tintestm grêle en particulier , on a observé 
chez {dusteurs Oiseaux» tels que Bécasse » Héron, Poule 
(pi. XVI, fig. IX), Oie, etc. , un petit coecum , qu'on doit 
évidanment considérer comme mu rudiment du conduit qui 
Ta du sac YÎfeUîn à Tintestin dans le poulet {dudug wiello^ 
HiiesiinalU) , puisque ,. suivant Macartiiey (1) , le sac vitellki 
luinnâme ne s'efface jamais entièr^nent chez le Rossignol. 

657. 
; Le. gros intestin; ou rectum est très^court, excepté dam 
i';Aiutrache, On ne coimalt que quelques Oiseaux granivores^ 
les GaUûpâcés par exemple , chez lesquels il soit séparé dé 
rintestin grêle pariune sorte de valvule. Je le trouve d'une 
ampleur extraordinaire dans le Stris flammea (pi. Xv , 
fig. TU, b). 

Les cœcums qui y aboutissent , et qu'il vaudrait peut^tre 
mieux appeler appendices cœcaux, présentent des dtflé- 
];encf^s, dont les suivantes sont à peu pr^s les plus impor- 
tantes d'^rès Tiedanann (2). Ils sont très4ongs dahs les 01- 
seaux qui. vivent de substances végétales , comme les Poules, 
les Faisans, les Paons, les Pintades, les Oies, les Cygnes; 
plus courts dans la Chouette, le Coucou, la Grue> la Bér 
casse , le Pélican , etc. ; plus courts encore dans les Pigeons 
(.pi. XT, fig. IX, r), les Corbeaux, Ijss Pie-grièches, (les 
Moineaux, etc.; très-courts enfin dans les .Accipitres,.lefS 
l^içsgnges , la Cigogne , les Mouettes » etc. Il n y a qu'eus 
seul cœcum, parfois roulé en spirale, comme celui des 
y^eiches, dans le Héron ^ le Butor , le Harle. On n'en trouTe 
aucune trace dans les Perroquets, les Pics, la Huppe, le 
Martm-ÏPjêcheur , le Cormoran , etc. 

Ordinairement ces cœcums sont lisses à l'intérieur » UB 
peu rétrécis à leur embouchure dans Tintestin , et en grande 
partie pleins de matières fécalçs. Cependant , ceux de l'Au- 

r " 

(i) Philos» Trans. i8ix , pag. 307. 
(3) Zoologie y ton). Ilf psg« 4^^ - 



OKGANES DE LA DIGESTIOIV. S l 

truche diffèrent de tous les autres , en ce qu on y trouve une 
valvule spirale , semblable à celle qui existe dans Tintestin 
stomacal des Raies et des Squales , ou dans le gros intestin 
de TEsturgeon. 

Home (1) compare ces cœcums aux organes sécrétoires 
qui se voient dans le voisinage de Tanus , chez beaucoup 
d'animaux, par exemple à la bourse du noir des Céphalo- 
podes. Oken (2) les considère comme des cornes de la ves- 
sie; mais , pour que ce rapprochement fût fondé , il faudrait 
que Tallantoïde naquit d'eux et non pas du cloaque. 

658. 

Une particularité remarquable , à Fégard du rectum lui- 
même , c'est que , dans TAutruche , suivant Perrault , un 
faisceau de fibres longitudinales y produit des poches ou 
boursouflures semblables à celles que cet intestin ofiBre chez 
Thomme. 

Quant à sa terminaison , elle se comporte presque entière- 
ment de la même manière que chez les Reptiles. L'intestin 
s'ouvre , entouré d'une lèvre charnue ( pi. xv , fig. vu , c ) , 
dans un cloaque (pi. xv , fig. ix , s, pi. xvi , fig. vu , a) , 
c'est-à-dire dans une poche de forme très-variée suivant les 
espèces , mais le plus souvent globuleuse , par laquelle s'é- 
vacuent aussi l'urine , la semence et les œufs (3). Ce cloaque 
est entouré de fortes fibres musculaires , et il communique 
au dehors par une ouverture transversalement ovale y comme 
dans les Sauriens. 

C'est ici l'endroit le plus convenable pour parler d'un or- 
gane sur la signification duquel nous reviendrons plus tard y 
en faisant connaître les diverses périodes que parcourt le 
développement de l'Oiseau , mais qui , chez l'aniiûal parfait , 

(i) Lectures on comparative anatomjr ^ pag. 4o4< 

(a) Zoologie^ tom. II , pag. 357. 

(3) UAotracheseale, d*après Cavier, peat, en raison de la sitaation 
qa'occape sa y^rge^ se débarrasser scparcment de Turlae et des matières 
fécales. 

H. X 6 



V 



g^ TEAITÉ d'àKÀTOMIB COMPiltiv. 

se rapproche , par ses f enctioiis , d'antres organes sécré- 
€eires glandnlenx qu'on rencontre an voisinage de Tanns. 
On l'appelle bourse de Fabridus. CTest une poche arrondie , 
parfois aussi oblongue , et à parois épaisses , qui se trouve 
an dessus dn doaqne , avec lequel eUe communique par une 
Mvertare ganaîe d'une valvule (pJ. xvi , fig. vi , fig. vii , g). 
A Tîntérienr , -cfle est couverte de mucus visqueux. Son vo- 
lume paraît diminuer avec f âge de TOîseau , observation 
que fituffienimch arvait d^à ftiite , et dont j'ai reconnu la jus- 
tesse sur les boules , les Oies et un jeune Héron. 

Le canal intestinal des Oiseaux est maintenu par un mé- 
sentère , qiri n'offire rien de particulier. Quant aux parois des 
^csaériens de T^âKlomen , qui déterminent ici la situation 
tant du canal que du mésentère , nous en traiterons lorsqu^il 
-sera question des organes respiratoires. 

VU. Or^4ttike» di^esiift des Mmmmifères. 
4. #rgftaes et OMislîeatMm , de gustation , de succion et de 



559. 
c'est une répétition très-significative des formations déva- 
lues aux classes antérieures , que nous retrouvions ici les w- 
gaqes chargés de s'emparer des alimens constitués de ma- 
nière à pouvoir être employés comme appareil de succion^ 
seul (riBce même qu'ils remplissent durant la première pé- 
riode de la vie. Celte disposition est générale dans tous les 
Mammifères. Cependant il mérite d'être remarqué que la 
succion n'^t opérée , chez eux , ni seulement par la bouché^ 
les lèvres et les muscles du pharynx , comme dans les 2k)0- 
phytes , tes Mollusques , les Vers et quelques Poissons , ni 
seulement non plus par la langue , comme diez les Insectes 
et plusieurs Oiseaux, mais à la fois par les lèvres, les 
fnuscles des joues et la langue , qui , avec l'appui des 
organes respiratoires, y concourent tous comme parties 
essentielles. Il y a même des cas ou la petite et ronde ouver- 



tore de ta bouche «kbvcb en quelque sorte uue ««orfkïii' ew^ 
ÛBwëe 8ur le H^ameioa; tA esc éelui 4ââ jëtides ICâiràhfifM^ 
i>eiÉBrp^danslalM)ur«eiiiaAeraeSè{i^^^ ^ :■- ^'^i '**'\» 

'DWT^rture <H^Me «^^dime se f«))^pH)i^ déjà belKidotlj^ 
4tt type humain -^ear^^esdidl , ■pfHjo* la fÀ'ëndèré It^ , qtfSk 
^1 paraître de véritôbles 4Èvi<è^V '^^i^aiii^' Hëè^ àû^^tës 
propres à dore et oiiwlir la i)dtt<*e: î^ànhi les f&^Aes'-ifi- 
verses qu'affecte cette ouverture; nous SgîialenMié'lfit^ïél; 

lia bouobe des yatfipipes ( J^yl^^f^^a^'^^étaréf toUJrftiris 
propre à exercer la medmt. Les lêvrtes, qui Se 'àBàfeirt Wi 
«ne ouverture parfàiteffieW HPOiide ; IraJipéHèiit d'tine *ià- 
»ièr!& frappante la touche éii8tiçoffdëèïiairi^rMài'|(î9!S!Sy, 
par les saillies glanduliformes qu'on aperçoit ^\ar leur l)b4*ft 
et principalement sur leurs parties latérales (2). 

Une autre forme Inléressairte , Sous 4e jMJînt ele vue physio- 
4og[ique , est ceiie x^i^tki renCoiitre dàns^ un grand nombre de 
iiamfiHfères (Souris, Lièvres; iChaùvè-iS^tirft , Gbat«, Chffiii^, 
Brebis , etc. ) , où la lèvre supérieure offre une fente dirigée 
«ïvarsle nez. Ccïtte f ôtite proiîVe ^e îa région maxâhSnel' su- 
périeur e , dont lè'dévélojppement , ^eflA^laMé à céîrt'^'àres 
costaux , part des deux côtés du crâne, est moinS^^diiijJiléto-' 
4n6Dt fermée que chez Hiomme par • exettjpJe / ïàW^ attesté 
4'âitleurs pai* ce que nous .aVOnS'^ pliis HiMt dé lil^^c^où 
«complète de rHiterniàclion*e. On sait que la même *f%btë'éë 
fwrésente aussi quelquefois diez rhottime , '^eomtrie'Vicfe^^rt 
«Oiitif de coi^brmation , et iqu'on ta désigne ^brs i^icMe tfom 

de beo de lièvre. • -»•;... 

La bouche des MMtoiîfêres iîffSre pres^fe tbujrftirsf dô 
«eBe de l'homme par son aHongiement d'avant en^ ariièrè j et 
par sa largeur^ qui fe rapprochent tarit du bec àes Oiseaux 

, » • . 

(i) Voyez mes Tabulée illustrantes ^ cafa* III. 

(a) Voyez la figare de la boacbe du Fhyllostàtna perspicillacum daD^ 
mes Tabulœ illustrantes > eah. 'tV, pi. Vit ]' tfg. f. 



X 



f 4 TRi^ITÉ D^;ANAT0MIB COMPARÉE. 

/fpf^, ^»J(i. bouche des Reptiles et des Poissons. Cette dispo- 
^mpn jtient à la )m^«r de Tos maxillaire supérieur , et à ce 
que les mâchoires spot extrêmement longues en proportion 
da^crâne» Mais ces dernières étant bien plus petites chez les 
lewes sujets ( § 299 ); il suit de là que ceux-ci doivent avoir 
^^iiWtI^ bouche moins fendue que les adultes , ce qui lui per- 
met de prendre plus aisément la forme ronde nécessaire pour 
exercer, la succion. 

Enfin nous devons signaler, comme répétition remarquable 
d'1^le forme de bouche propre à la classe précédente , celle 
de)L^Onitth(Hrhynque, dont les mâchoires semblables à un bec 
jn'ont point de lèvres proprem^oit dites, et sont seulement 
couvertes d'upe peau nerveuse analogue à celle qui tapisse 
le bec du Canard. 

561. 

A regard de Tarmure des mâchoires dans les Mammifères, 
.elle varie au plus haut degré, et reproduit de diverses 
m^ûères les orgapjusations qui ont] été* décrites précédem- 
ment, ; 

_ Nous trouvons d'abord quelques genres , par exemple les 
Fpurmâlîef s , qui n'ont pas de dents du tout , comme FEstur- 
gepn parmi les Poissons. 

. D'autres^ semblables à plusieurs Poissons, le^ Brochet 
«ntre aulres , ont des dents au palais et à la langue , mais 
ja'en portent pas aux mâchoires ; tel est, d'après Home (1) , 
je cas, de TÉchidné, qui a la base de la langue garnie de 
vingt petites dents cornées , auxquelles correspondent sept 
rangées de dents pareilles au palais. 

D'autres encore ont des dents maxillaires, mais non en- 
/davées , et composées en quelque sorte de fibres cornées 
perpendiculaires. C'est ce qu'on voit dans la Vache marine 
( § 31i ) et dans l'Ornithorhynque. Ce dernier porte une 
dent molaire dans chaque moitié de mâchoire. Pendant le 

(i) Lectures on comparative t^atamy^ pag. 3p3. . 



ORGANES DB LA DIGBèTlOlT. ^ 

jeune âge , il en a deux , qui , avec le temps , se soudent Mi 
semble. Sa langue est chargée aussi de deux pointes dirigée 
en avant. 

Ailleurs, nous voyons les os palatins et maxillaires supé^ 
rieurs garnis , à peu près comme les deux mâchoire» éei 
Tortues , de plaques cornées imbriquées , dont les fibres sont 
perpendiculaires et pendent librement à leur extrémité héè- 
rieure. C'est le cas des Baleines (1), dont les fanons (2) ont 
déjà été décrits jMrécédemment. 

Enfin, le cas le plus ordinaire est celui des dents propi^ 
ment dites , semblables à celles qui arment les mâchoires des 
P(Hssons et des Reptiles. Quoique , chez les Mammifères, ellèft 
soient en général implantées dans des cavités de la mâchoire, 
au lieu de naître sur cette dernière, comme elles lefontchex 
certains Reptiles et Poissons , elles n'en appartiennent pas 
moins au splanchnosquelette ; aussi avon^nous fait connaître 
leurs principales formes en traitant de ce dernier ( § 311 
à 314 ). 

562. 

Les détails dans lesquels nous sommes entrés sur Farticu- 
lation de la mâchoire inférieure ( § 297, 298 ) , sur l'os zy- 
gomatique ( § 294 ) , sur les fosses temporales et les crêtes 
musculaires du crâne ( § 301 ) , ont déjà éclairé quelques 
points relatifs aux divers mouvemens que la mâchoire infé- 
rieure exécute pour mordre et pour opérer la mastication , 
qu'à proprement parler nous commençons seulement à ren* 
contrer dans la classe des Mammifères. Nous avons dit ausiii 
quelque chose ( § 369 ) des muscles qui accomplissent Tac- 

* 

(i) Geoffroy Saint-HiUire rapporte un fait remarquable , c'est qae le« 
jeanes Baleines ont aussi qoelqaes germes de dents , mais dans la mâçhain 
inférieare seulement. 

(i) Qnoiqne cette masse semble entièrement composée de poils featrés / 
eDe diffère cependant des poils, sons le point de yae cbîmiqae, en ce 
qa'epe ne contient poor ainsi dire pas de gélatine, étant presque entièrement 
fonnée d'albumine et de phosphate calcaire (Voy. Hohb, hc, cii» p. s66)« 



f^ TKklTt D-AKATOHIE COMPiftÉE. 

lfp|i^de(»mordre jet dei Boâcber , et qui dqà ressemblent par- 
laifepaDeal àceuK (te Lboimne, quant tfux circoustaDces e^sen» 
tieUes. ^'ous avons trouvé que là où les molaires agissent phgt- 
tAftjçoifaaB ée& eiseaui^ que comme des meules , c'est-k-dire 
filial les Gsynûvores proprem^st dits , les muscles temporMK 
mrtoutqiit UÊL Viorne énorme , tandis qu'au contraire , chez 
Iç^ S^^vciras » notamment les Ruminans , où les mâchoireg 
(Savent phis à broyer qu à couper et déchirer , ces muselés 
sont proportionnellement petits ( fl. xvm , %. xvu , b ). Le 
i^as^tiBr.se porte quelquefois un peu plus obliquement d'a- 
vant os^ a^î^re que chez Thomme ( fig. xvu y 7 ). Les pté- 
l*ygoîdÀeQ$ sont surtout importans pour les mouvemens laté- 
i^ux de la mâchoire inférieure , par exemple chez les Rmtûr 
nans. J^afin , indépendamment de ces muscles^ A en est en- 
core un autre y chez beaucoup de Rongeurs, psu* exemple les 
CochoQS dinde , les Écureuils et les Rats , qui élève la 
fuâçhoire inférieure et la porte en avant; ce muscle i 
dont on doit la première description à Meckel, s'attacha 
aux racines de Tapophyse malaire de Tos maxillaire supé- 
rfeiir. : . 

.L'abaissement de la mâchoire inférieure est opéré i 
comme chez Thomme , non-senlement par quelques i^duaelea 
d^ rbyoide j mais surtout par un muscle corresp(Midant an 
digastrique , qui cependant n est réellement composé de dena 
ventres que chez un très-petit nombre de Manmiifères , qo^ 
qqes Singes , par exemple^ et qui , suivant Guvier , n'exîM 
peint dans le Fourmilier , non plus que dans les Tatous^ 

Nous devons passer maintenant à la description de Thyoïde; 
mais ses prmcipales formes ont déjà été Uidi<{tiéès k Toèèa- 
gmiSû sffldttchtiWqrfèlette des Màtttttttfèfes ( § 310 ), d6 Sorte 
qu'il nous reste peu de chose à ajouter ici relativement au 
roiê qq'il JQue dahs les mouvemens de la déglutition > d'au- 
t^t.pùis qu'en général cet os ofljre le prototype presqw 
fi^ifeit de ^elui de f bonuoe. 



ORGANES D& LA DIGESTION. 87 

Nous avons vu que sa forme se rapproche de eeUe <|u'il 
afiecte dan& les classes inférieures , sous ce rapport que , 
dans beaucoup de Mammifères , par exemple les Ruminant , 
les Solipèdes et les Cochons y les parties auxquelles oa donne 
chez Thomme le nom de petites cornes^ tantôt sont plus 
longues que les cornes postérieures^ ou composées de deux 
pièces , tantôt s'unissent à la hase du crâne par le moyen d'un 
long os aplati , et non à une ap(^yse styloïde par Tinter- 
médiaire d'un ligament , comme on te voit chez Thomme^ Ces 
os plats sont donc réellement les grandes cornes de Thyoïde 
des Poissons ou des Reptiles^ tandis que les grandes cornes, 
ou cornes postérieures, correspondent à celles des (Hseaux et 
sont des métamcMrphoses de la partie antérieure d'arcs bran- 
chiaux. Au reste^ les cornes antérieares et les os qui les fixeât 
au crâne ( os stylo'ides ) se font remarquer , chez les Cami* 
vores, par leur minceur et leur forme cylindrique. 

Pour ce qui concerne le corps de l'hyoïde, je puis ren- 
voyer au § 310. 

Quant aux muscles de cet os , ils sont très-A(»nbrenx, chez 
les Mammifères comme chez l'homme. Ils aboutissent les 
uns au sternum et à l'épaule (1) ; les autres 91 la mâchoirein-* 
férieure et au crâne , quelques uns au larynx et à la langue. 
Cependant, comme leur marche ressemUe assez à celle qii'îb 
affectent chez l'hiKume , je puis me dispenser d'en parler Im- 
gjoementy et je me contenterai de dire qu'oft ne trouve 
presque jamais celui qui correspond au stylo-hyoïdien percé 
par le tendon du digastrique. 

564. 

La langue des Mammifères a également été exanntiée déjà 
comme organe du goût ( § 400 , 401 ). Je n'ai ploiià: Fenvi* 
ittger que sous un seul point de vue , eelui des fim^ctions 
qu'elle remplit comme otgsne d'ingestîo». 

(i) Cavier dit qne l*omoplat-hyoîdien manque cbez les Mammifères 
prÎT^s de cl&TÎcnles. Cependant Meckel Va trouvé dans la Tioatre , où il 
naitaait toutefois , non des os de Tépanle, mais da mascle trapèze. 



S8 TBAITÉ d'asATOMIC COXPlmtE. 

Ce rèle est joué znsà , mais iTmie manière peo acthre , par 
b bogue épatsse , chamne , brdacée ^1} et peo mobSe des Cé- 
tacés, qui, fivée à b^ base de b carité orale , rappeDe ceBe de 
certains Poissons. Il n^esf pas rare qoe le boot de cetorgane 
soit fendu en deux, comme diez plusieurs Reptfles; c*estce 
qn^ouToit, par exemple , dans le Dromadaire , mais surtout 
«fans le Phoque ( pi. xx , ûg. m). La langue déchiquetée sur 
les bords des Sar%ues est paiement une répétition de b 
langue frangée de certains Oiseaux ( § 4S6 ]. La langue Ter- 
miforme du FourmBier et de rÉchidné a de même beaucoup 
d'anak^lie arec ceDe desSerpens ( § 549 } , tant par sa forme 
et ses momremens , que parce qu'elle parait n être qn^im 
ûnsfie organe d'ingestion. Enfin nous retrourons encore , 
dansbcbsse des Mammifères, les armures de b langue qui 
ont été décrites à Foccasion de celle des PoissoiB. Ainsi les 
piquans dont b bngue des Felis, notamment du Tigre 
et du Lion , est garnie , ressemblent parf[iitement aux 
dents linguales des Pœssons , puisqu'ils consistent de même 
en gaines endurcks, pointues et recourbées en arrière ( pi. XX, 
fig. IT ), dont les papilles molles de Torgane sont euTcloppées, 
et qu'on sait qnlls procurent à ces animaux la fMrulté de 
lécher jusqu'au sang. Il a été parlé précédemment des deirts 
linguales de rOmithorfaynque et de l'Échidné. Les Phyllo- 
stomes ont aussi b langue presque entièrement couverte d*é- 
caffles trandiantes et dentelées, qui font d'eUe un organe 
dingestion. 

565. 

Sous le rapport de b forme , b langue des Mammifères 
diflere de celle de Thomme en ce qn elle est ordinairement 
pli» étroite, plus longue , plus mince et plus mobile. 

En général , ses mouremens sont opérés par les mêmes 
muscles que chez Thomme. Cependant il n est pas sans inlé- 



(a^ Dum la Ealcise, elle tomut soaTenI trois tonnes dliaile. YojV 
O^MM^Zoolofie; tomuU^ f^, 66;. 



■ 



- i 
«• 



ORGÀHE8 DB LA DIGESTION. 8gf 

rét pour là physiologie de faire remarquer que le muscle 
lingual, en sa qualité d'organe appartenant à la sf^ère de 
la reproduction, diffère toujours' de ceux qui servent à la 
locomotion, par une plus grande mollesse et une plus grande 
délicatesse de ses fibres. 

Au reste, le mécanisme des mouvemens de la langue ver-" 
miforme du Fourmilier et de TÉchidné mérite de nous arrê- 
ter un peu. Suivant Guvier , un long muscle pair , né du ster- 
num , s'enfonce dans le corps de la langue , comme le font 
les fibres longitudinales des bras d'un Céphalopode ou des 
cornes d'un Limaçon ; c'est lui qui retire Torgane et le flé- 
chit latéralement, tandis que sa protraction et ses autres 
flexions sont le résultat de fibres circulaires qui constituent 
la couche charnue extérieure. Blumenbach a trouvé la langue 
longue de deux pouces et demi dans le Fourmilier didac- 
tyle , dont le corps n'en a cependant qu'environ huit de 
longueur. 

Le mouvement de la langue étroite , plate et longue de 
plusieurs Carnivores est favorisé par un ligament élastique, 
arrondi et entouré d'une gaine , qui a l'apparence d'ua 
ver, et qu'on a souvent considéré comme la cause de 
la rage. Ce ligament, qui est situé à la face inférieure 
de la langue , le long de la ligne médiane et assez près 
de la superficie , s'aperçoit surtout très-bien dans les espè- 
ces du genre Chien ; mais Blumenbach l'a trouvé aussi (1) 
dans les Sarigues. Je l'ai découvert également dans la lan- 
gue de la Taupe , sous la forme d'un ligament long de trms 
lignes et d'une grosseur égale partout. Enfin , Otto l'a figuré 
tel qu'il apparaît dans celle de l'Ours (2). Ce n'est qu'un ru^ 
diment de l'os ou du cartilage lingual qui existe ordinaire*- 
ment dans les classes précédentes. 

566. 

Quant à ce qui concerne l^ reste des cavités orale et gut* 

(x) Handbttek der vergleiehenden Jnatomie ^ ^f;, 335. 

(i) Voyez mea Tabulât illustrantes , cah. IT , p). vu, fig. ty. > 



torale , un fait inaportant c'est qu'elles sont maintenant bien 
séparéesr rune de l'autre par un voile du palais. Ce votte 
^ère ^ en général , fort peu de celui de rhomme ; m»is kl 
blatte n'existe ordinairement pas. Cependant les Singesi ne 
sont pas les seuls Mammifères qui en aient une ^ car je Taâ 
2f>erçue très^distinctement , par exemfde dans le lièvre , où 
(pendant eUe est plutôt membraneuse que muscideuse. 

Le. voile du palais estisurtout remarquable cbez les Cétacés 
çit FÉlé{^nt. Dan& les premiers de ces* animaux il ferme une 
voûte pkrcée aru dessus du pharynx , et offrant une ouverture 
vers le larynx. éUvé en mamère de cône. Le larynx fait 
péme saillie à travers cette ouverture^ et il peut y être 
fierré avec tant de force par le voile du palais , que quand la 
cavité gutturale est pleine d'eau, Vair trouve un accès libre de 
la eavité n«sale à la glotte. Mais, d'un autre côté.aussi, lor»- 
cpie y le laryi»x étant fermé , l'eau pénètre à travers l'ouver* 
ture du voile du palais , les muscles puissans de ce derniei* 
fteuvent kl soulever dans les cavités aasales , et la rejeter au 
dehors par l'appareU qui est placé en cet endroit (§ 419) (4>* 
. Bass* l'Éléphant , le voile du palais descend également jttSr 
^'au dessons de l'épiglotte, qui est prolongée et soudée ave« 
les esH^tilages aryténoides , ce qui permet à l'animal de souf* 
fier en même temps qu'il avale sa boisson , chose dont il a 
besoin, par exemple , quand il a commencé par asfHrer cetle 
dernière dans sa trompe. 

: Ja remarque ^ ei^fin , dans la Chauve-Souris f er-de-laaee 
unci th>kiàine conformation qui , d'un côté , se rap|»t>ohe 
de» précédentes , et de l'autre rapp^e le rapport exisâSHlt 
entre tes narines postériecres et la glotte des OiseainL. A 
1- enivei^t«re postérieure du canal nasal , au lieu d'un voile du 
palais , on trouve un rebord membraneux saillant , corresr 
pondant de la manière la plus parfaite à l'ouverture du la- 

(x) Voyez-en U Bsor» àrm mes Tabulas iUustraitteif cdiv IV ^ l»t* vn» 
6g. XV. 



ORGiNES DE tk mcHSIlOPé ^I 

rynXy entourée d'un rebcH'd semblable, qui se proioagepar 
devant en forme d'épîglotte (pi. xix, %. xxii ). 

Cette répétition j^usqu'ici inaperçue d'une ouvertuve im&sSê 
postérieuipe simple , se retrouve même parmi les Ron^ars) 
car , dans le Rat , par ^xeippl^e , je n aperçois » la voûte g^t«- 
turale qu'un simple trou ovale^ eonduisant daas la cavité sal- 
^I/e , sans voile du palais libre. 

Enfin, le voile du palais présente une sin^^Uèf e conformât*- 
t)^n dans le Dromadaire (1). Les deux piliers de €ha^^ eôté 
sont distans Vun de l'autre de cinq pouces ; les postérieurs 
embrassent l'ouverture de la cavité orale dans la cavité gHt- 
tiurâle Cislbme du gosier) , dont la fœrme diffère pefi de eeUe 
jqui }\^i e3t. ordinaire ^ si ce n'est qu'à sa partie supérielireettè 
ed très-reculée en arrière; mais, entre les antérieurs, m aper- 
çoit , toutefois chez le mâle adulte seulement ^ une esosfvah 
lion dirigée en avant de la partie molle du polai» , à bquelfe 
Savi donne fort improprement le nom de luette , car elle' re- 
présente plutôt une sorte de sac à air , ayant qua^rze à 
quinze pouces de l(mg ^ et sasceptiUe de sortir par la HbU- 
ehe de Tanimal^ à Tépoquo âv rut i aous U fûnae d'une vesiîe 
charnue rouge. 

667. 

A l'égard du passage ae la cavité gutturale à l'œsophage 
ou au pharynx , je rappellerai qu'il est garni de fortes cou • 
chèi ft*BSCUtefrèà^, aftfat la àcfsiiiM fliflëre d'âiltettt-à fort peu 
dd telle ^'ëO^ ûfkttëoi t\i^ Vhblaiïtië. 

imé Vk dûÈsë Êtes MàttWkifèl»^ , coihttiô éhëz feé È&pûlèi 
•e tes ptefettttti » '^«i^fi ^1^ ^àt âbutèttt «itttië tf'ai)pfe«dîces 

* ttKfètf e des &Mim ëii téisf^y^ , màisr ^1 tiêfeiïMt , éTà- 

(i) Voyez la description et la fignre par P. Savi, dans le Oiornaie Pisano, 
X 8 2 4 , et dans ses Memorie sciMd/kht j dèc. I, PWè , 1 8 Ï8 , J^aç. i 4 7 • "^Oy ez 

Bîgibergy i8a4* 



^t^ TRltrfe D*ANÂTÔMlfe cojfivkniE. 

(jins «ufiBÎ te ligne de démarcation entre lui et ce denrier de-^ 
vlëiWtteafquée* .. ■> y. ■ 

*to4t <1) a décrit, dates le Gheyal, nhé valvule spirale jpat^ 
Ifcriîêré, (pu sépare resf(rrtae de Vefeàophagé, et pàrlaqueHè 
il expiKque poirrquoi cet an&Baïn'apbfet la focnft^^ de vomïr. 
Cependant elle ne parait tooîrit exifefèr, dans Tétat frîHs , tM. 
rtéiae degré que' dânsf!8Stômac sec et souffl^^^ 

îi-estçmac humaiù peut être considéré comme îejirototype 
de céfen des Mammifères qui en ont un simple. Il me suflira 
donc det^ppéïer que, clieïla plupart des Carnivores (CSiîens, 
Chats , Maîtres , Ours , Taupes ; Hérissons ) , ceux qui ^ vent 
"d'îttsectes , dé frdlts , etc.'( Singes^ Chéiroptères) (plJxrx . 
fi^g/xiir); etpfiisiëufs Rongeurs (Écureuils), Te^ôMc réi 
séÊtilAt beaucoup à celui de l'homme, sous le rapport dé'là 
structure , de la situation et de la forme : il en -dMêfe seule- 
ment , tftii«6t f»areé qu'il' est plus sensiMèment divisé en deux 
^râoÉS , <)« moim ' pél^dûiït te vie et surtout durant te 4rft- 
H«l de *àidJgé*ioti(Uort, Otirs), 4niôt parce qu^ffl a ne 
£Mitterf4us^ngééO]Sai^è)/^o^^ f\m arrondie <|di]$S«a^ 
Singes et Chéir^ères ). "' 

• liais l'estomac des AmpfaibSëS «oféi^ite une mention ^parti- 
culière. Car , par exemple /oteiig le Phoque (2) et Ja ¥adi« 
marine , il se rapproche de celui des Poissons par Tabsence 
totale du grand cul de-sac et par Tinsertion directe de Tœso- 

wi^ ^ «Ws trtèsoE^tfcu^^ pomme, ^b^z le^ Qiseauix> tÇ^ 
^ comf^n^ 1a Fî^^a ;de ieats. Ç^s^ .«nii^au^ aval^ 
a«s«i #.pqtite^ pierres» pow -aider k la tr^twration 4e l^\^ 



, J)^ J'Orflit))orbyïj(pa , l'estonjac ., proportionneUenj^ 

rischc Bemerkungen , pi. xx. 



irès-peciC y «st t4Mit-À4ak ample , Tœsoplmge ^égéftère peu & 
peu en qa sac pendant , en «cm orifice est voisin du pyMi^. 

Du reste , je trouve «qtie les £fls»des tter^ées <le séà'éteir 
le suc gastrique sont ordinairement , propwlwm gardée, jphds 
fvSasnneHses chez ees anknaux que dbti ItKmune. 

La pliq[)art du temps r«pitbéyon de f tesopbage cesse stt-* 
iiiiemeiit au cardia. 

L'estomac de divers Rongeurs fait évidemment le p^Sgage 
à une forme plus complexe, tant parce que les glandes y sont 
plus développées au voisinage du cardia , ce q^ile rajpprûche 
aussi du ventricule syccenturié des Oiseaux, que .parciGi g^e 
f étrangleoient muçculeux y est plus jpronohcé encpreu 

On peut citer comme exqmple restomac du Castor ,Qii 
Tépiihélion de l'œsophage cesse égalënient tout a coup ^u 
cardia ( pi. xix , fig. xyiii ) ^ lequel ofiBre à l'extérieur yn corps 
glanduleux , par dessus lequel passent les fibres longit]gi,di- 
nales de la tunique muscyleuse (fig[. x\if ^ c ). Si l'op enlèye 
ces fibres, on trouve un amas de cryptes npl^gueu^ses , dont 
les conduits excréteurs se réunissent peu à peu en dedans , 
et s'ouvrent enfin par plusieurs orifices , les uns plus grands, 
les autres plus petits , qui sont munis d'une valvule seini^lif* 
paire (fig. xvm , b , b ). L'estomac offire en oytre , du ft^^ié 
du pylore, un étranglement prof oj[id, et par conséquent aussi 
une seconde cavité plus petite ( fig. xvii , f ). 

Un appareil glanduleux analogue exji^te ySuiyanf Hf>W^ W^ 
dans Testomac du Wombat. On aperçoit iQi^ai/^^^ celui 4u 
JMEuscardin , près du cardia , ime cavité tapî;s$^jde (géodes, 
et Otto a trouvé un corps glanduleux somb^ du 

Castor chez le Manis pendactyla {2), 

On doit également ranger ici Testomacdes Lièvre^ et celui 
des Lapins, dans lesquels il est déjà très-facilQ d'apercevoir 

(i) Lectures on comparative anatom/, pag« 14^. 

(a) yoyn mes Tabula illustrantes , can. IV, pU vrii, itlg, ytu Ttxr, 



la différence entre les fonctions des deux moitiés de Testo- 
mac , car les alimens contenus dans la gauche ne font que se 
.rampUjr , tandis que ceux qu on trouve dans la droite sont 
en pleine digestion. 

Enfin la séparation des deux moitiés de Testomac est très- 
marquée dans le Hamster (pi. xix,fig. xxiii ) et le Rat d'eau, 
où la première portion est encore tapissée, en quelque sorte 
comme un jabot , par Tépithélion sec de Tœsophage , tandis 
que , chez le Lièvre , cette membrane semble s'arrêter an 
cardia. 
[ ' 571. 

La forme de Testomac va toujours en se compliquant de 
pliis en plus chez les Mammifères herbivores. Les trois por- 
tions de ce viscère , qui ne sont qu'indiquées dans le Rat 
domestique ( pi. xx ^ fig. v , a ) , forment trois véritables poches 
' dans le Porc-épic , quoique le cardia et le pylore continuent 
toujours à être assez rapprochés l'un de l'autre. Chez leKan- 
guroo géant même / la longueur de l'estomac et le grand 
nombre des appendices en forme de poches dont il est garni, 
té font ressembler à une portion du gros intestin de l'homme. 
Les glandes stomacales y sont groupées en amas arrondis , 
une plus grande distance sépare le cardia du pylore , et le 
cul-de-sac gauche est beaucoup moins ample que la longue 
portion du côté droit. Ces animaux ont déjà aussi , suivatit 
Home (1) , la faculté de ruminer les alimens dont ils se nour- 
rissent. 

Parmi les Chéiroptères , les Chauve-souris du genre Fie- 
ropus ; qui vivent principalement de matières végétales , se 
rapprochent également du Kanguroo par la ressemblance de 
leur estomac avec un intestin. L'estomac du SemnopUkecui 
îeucoprymnus, Singe des Indes orientales , qu'Otto a décrit et 
'figuré , n'est pas moins remarquable à cause de son cu'.-de- 
sac entouré de quatre cellules (2). 

(i) Lectures on comparative anatomjr^ p.ig. 157. 

(3) Toyes mes Tahulœ illustrantes, cah. IV ^ pU viir , iig. xx. 



ORCÀNES BE LA DIGESTION. M 

Parmi les Mammifères ong^ulés, les Solipèdes ont encore 
une cavité stomacale simple , mais les deux moitiés de Tes- 
tomac diffèrent Tune de Tantre par leur vestiture , la gauche 
étant tapissée par Tépithélion de Tœsophage. 

L'estomac oflre déjà des appendices considérables dans 
les Pachydermes. Chez le Cochon, le vaste bas-fond tourné à 
gauche est pourvu d'un appendice en forme de sac y et Ton 
trouve, dans la moitié pylorique , un prolongement charnu 
conique , qui sert à clore le viscère. L'estomac de l'Éléphant 
est plus cylindrique , et oflGre également , dans sa moitié gau- 
che , un appendice conique , qui est séparé du reste du 
viscère par de gros plis transversaux. Mais ces appendices de 
l'estomac sont surtout considérables dans le Pécari et l'Hip- 
popotame ; la moitié gauche de l'organe est pourvue chez le 
premier de deux, et chez le second de trois dilatations 
sacciformes considérables , qu'une seule circonstance , la 
structure partout uniforme de la membrane interne , empêche 
de regarder comme autant d'estomacs distincts. 

Enfin l'on doit encore ranger ici Testomac des Paresseux , 
qui , d'après Daubenton et Cuvier, se compose d'une grande 
moitié gauche globuleuse , et pourvue d'un large appen- 
dice , laquelle communique par un canal avec la moitié py- 
lorique , qui est plus étroite , en forme d'intestin , et munie 
également de petits cœcums (1). 

672. 

Nous arrivons à l'estomac des Ruminans , qui , avec celui 
de certains Cétacés , est le plus compliqué de tous. 

Dans les Ruminans armés de cornes ou de bois, par 
exemple les Bœufs , les Brebis , les Chèvres , les Cerfs , etc., 
on trouve quatre estomacs, dont il ne parait cependant que 
les trois premiers . qui , étant revêtus de Tépithélion œsopha- 
gien , doivent être considérés comme de simples portions de 

(i) Otto Va décrit en figaré dans mes Tabulât iUitstrantes^ cab. IV > 
pi. Tfll, fig. ziu. 

II. 7 



q8 TtLMvé D^ABATOMB comràmÉM* 

la moitié gHMhe 6B cardiaqve. Em eflet, 3s janeatle mène 
rôle que cette moitié remplît chez daatres «wmmL et pnh 
boUmest même asancbez riMMBiie , d'après les recberchei 
de Home, c est-à4ireqa'iis me fmtqne préparer b d^emiim 
des a limeas , qm s'acfaèfe dans le qoairième , oorreaponduit 
a la moitié pfioriqDedereslomM! des autres aûnn. Voici 
q«el est l'ordre smvant ieqad ces estomacs se succèdent. A 
gauche , près do cvdia , se trouve mie graade podie , onfi- 
muremeet arronfie , et sonrent poorroe de cals de sac , qm 
sert i r e cc fo i r de prime abord les alimens , et qu'on ap- 
pelle la p^^tsê, on Ykerhier ( rumten^ penmia, in^wrieê, 
flPf«^Mc«fi<er.«»d^fuy3a39) fpl. xix,fig. xix.XTi). Cette 
poche est tapissée d'im épiderme mi peu rabotent , offrant 
mi grand nondire de papilles aplaties. Tonjoirs elle contient 
des heriies qui nesont pas très-homectées [1). Le mouvement 
rotatom qu'eue eierce est attesté par la forme globuleuse , 
âoitdes amas de poils on de fibrilles radiculaires , parfois 
couverts d'une crsAie dure , soit des concrétions pierrenses ^ 
composées de dens couches concentriques, qu'on trouve dans 
son intérieur, et qu'on appelle ifafropileg, bâ^mrdê. Gm 
concrétions , qu*3 est rare de rencontrer chez les antres Hni- 
miferes , si ce n'est toutefois dans le (3ieval , dont restomae 
renferme parfois des pierres volumineuses^ rappellent les 
masses globuleuses que les résidus indigestes des alimens 
forment dans restomae des Oiseaux de proie , qui les rejet** 
tent par le vomissement (2). 

Ô73. 
A cepremi^ et vaste estomac succède une très-petite ca* 
vite, dont la membrane interne est également forme , parse- 
mée de petites papiHes , et garnie d'un grand nombre de cd« 
Iules quadrangniaires dentelées sur les bords (pi. xnc, 

(i) Home Ta tronTee à demi remplie chez an Tâorao qui avait je&né 
sept joars ( Ltciures oh camparaîiye anatomjr^ p«g. 174). 

(3 • BkimeidMcli parie ^an de ces égagropil» qa'ane Yache rendit par 
le Tomissement ( Handbueh dtr vergleichcnden Attotomit , pag. laô). 



OjaÇAjN^S P^ LA DIGESTION. gg 

fig. XVl y .C). On la nomme le bonnet ( reticulum , ^lula ^^ 
xgxpu(paXo;). Elle est située immédiatement au dessous de Fo- 
rifice de Toesophag^e , ^i parait être destinée principalement 
à recevoir les boissons , ainsi qu'à humecter une certaine 
quantité d'alimens^ que l'animal fait ensuite remonter dans 
jsa bouche, pour les ruminer ou les oiâch^ de nouveau (i). 

Xe troisième estomac , appelé feuUlet ( centipellio, omm* 
8um y erinaceus , e^ivo;), doit ce nom aux plis longitudinaux , 
Images , minces , et également un peu rudes au toucher ^ qui 
le garnissent (pi. xix, fig. xvi , d)- Il reçoit les alimens qui 
ontété ruminés. Un fait rejnarquable c'est que, d'après Davy 
et Brande , im dégagement de gaz hydrogène sulfuré a lieu 
dans son intérieur (2). 

Enfin le quatrième estomac, que nous avons craiparé à la 
moitié pylorique des autres estomacs , est revêtu d'une mem- 
brane muqueuse molle. II a une forme allongée, et ressemble 
presque à un intestin. Un orifice trèsrélroit établit commu- 
nication entre lui et le précédent. La propriété qu'il a de 
cailler le lait, au moyen d'une liqueur particulière qu'il sé- 
crète , lui a valu le nom de caillette [ahomasum y faliacu* , 
i}entriculu8 intestinalis , ewor/iov ) ( fig. XVI , e ) (3). 

574. 
Ces estomacs sont remarquables aussi par leur organi- 
satioix, qui est disposée de manière non seulement à permet- 
tre la Rumination , mais encore à faire que les alimens rch 
minés passent de suite dans la troisième poche , sans retom- 
ber dans la première. J'ai déjà dit (§ 568) que l'œsophage 

(i) Ceci ne nons rappel1e-t-il pas certains Mollasqaes et Insectes chez 
lesquels le second estomac ( par exemple dans TApIysie } est armé de dents 
molaires ? Qaelqae chose d*analogae a lien même chez les Oiseaux y puisque 
les alimens sont d'abord ramollis dans le jabot ou dans le yentricule suc- 
centurié, et ensuite écrasés dans le gésier. 

(a) UovE , Lectures on comparative anatomy^ pag. 174. 

(3) Otto a donné one belle figure de Pestomac ouvert de la Brebis^ dans 
xat^ Tabula illustrantes ^ cah. IV, pi. viii, fîg xiii. 



iôO TRilTÉ D^NÀTOMIE COMPÀRlÊK. 

des Ruminans a des fibres musculaires extrêmement fortes ; 
j^ajouterai ici que cette structure continue aussi dans une 
gouttière qu*on peut considérer comme un prolongement de 
rœsophage jusqu'au troisième estomac , qui n'est pas très- 
éloignéde lui à cause de la petitesse du bonnet. La panse et le 
bonnet sont en quelque manière des appendices de cette gout- 
tière , de sorte que quand leurs bords viennent à être fermés 
au moyen de la force musculaire qui leur appartient en pro- 
pre ^ le bol alimentaire ne peut naturellement se rendre que 
dans le troisième estomac. Il parait même que , chez les 
jeunes Ruminans , dont la panse a d'ailleurs bien moins de 
volume (1), le lait tété par Tanimal arrive presque immédia- 
tement dans le quatrième estomac, les feuillets du troisième 
étant encore fortement accolés les uns contre les autres. 
Flourens a voulu déduire de ses expériences et de ses dissec- 
tions, par rapport à la rumination , que c'est du volume de la 
bouchée d'alimens qu'il dépend qu'elle parvienne dans tel on 
tel estomac. Suivant lui , si le bol est gros , il distend la gout- 
tière musculeuse et tombe dans la panse -, s'il est petit et mou, 
la gouttière ne s'ouvre pas , et il parvient directement dans 
les estomacs qui suivent. Mais on ne saurait admettre que 
les choses se passent d'une manière si mécanique. 

575. 

L'estomac est plus complexe encore dans ] les Ruminans 
privés de cornes, c'est à-dire dans le Dromadaire, le Chameau 
et le Lama. 

Quant au Dromadaire et au Chameau , Home et Dauben- 
ton nous apprennent que leur premier estomac est pourvu 
de deux appendices celluleux, etque le second a une structure 
musculo-celluleuse particulière. Les boissons que ces Rumi- 
nans prennent rarement , mais en grande quantité (2)^ pas- 

(x) Dans on fœtus de Vncbe, âgé cVenviron quatre à cinq mois, la panse 
contenait on liqatde particnlier, épais, gélatineax, qui ne différait des 
caaz de l'amnios que par ane c nsistance beaucoup pins grande, 

(a) HoMK (/oc. crV.pag, i66) a reconnu qu'an Cliamcaa ne Lnrait qae 



ORGANES DE LA DIGESTION. lOt 

sent presque entièrement dans le bonnet , dont les cellules 
larges de deux pouces sont garnies de fibres musculaires 
nombreuses ; de là Topinion presque généralement admise , 
mais réfutée par des voyageurs modernes , que le Chameau 
porte de Teau pure dans les poches de son premier estomac, 
opinion qui Ta souvent fait mettre à mort pour s'emparer de 
ce liquide. Au reste , la petite quantité d'eau qui s'accumule 
dans les appendices de ce premier estomac , et plus encore 
le mucus que sécrètent leurs parois , peuvent contribuer à 
ramollir assez les alimens contenus dans la panse ^ pour les 
rendre propres à être ruminés , sans qu'ils soient obligés de 
passer dans le bonnet. C'est du moins là ce que pense Home. 
Après avoir été avalés , ces alimens traversent aussitôt le se- 
cond estomac , dont les cellules se ferment / et d'où ils arri- 
vent dans le troisième , qui est extrêmement petit et assez 
lisse à l'intérieur , puis enfin dans le quatrième. Celui-ci a la 
forme d'un boyau ; il est garni d'une multitude de plis longi- 
tudinaux, et semble parlagclui-même en deux moitiés, que 
Daubenton considère comme le bonnet et la caillette. 

L'estomac du Lama, dont Otto vient de donner une des- 
cription et une figure exactes (1) , ressemble à celui du Cha- 
meau. La panse est également munie de grands appendices, 
et le bonnet a des cavités celluleuses. Mais , en suivant le 
trajet des artères qui entourent ces cellules , et constatant que 
leur face interne est garnie de cryptes muqueuses , Otto a 
démontré l'analogie de cette formation avec l'appareil glan- 
duleux de l'estomac du Castor , et fait voir que ces cavités 
sécrétoires ont un tout autre usage que celui de remplir l'of- 
fice de réservoir à eau. 

Il faut encoce ranger ici l'estomac de la Girafe , dont on 



tooi les deax joars , mais qa'alors il prenait à la fois six à sept gallons et 
demi d*eaa. 

(i) Voyez mes Tabulée illustrantes ^ cah, IV, pi. vnz, fig.xTXi. 



lOft TEÀITÉ d'aHAtOMIB COHPÂliB* 

a donné naguère nne description exacte , à laquelle je ren- 
voie le lecteur (i). 

576. 
Enfin Festomac des Cétacés ressemble beaucoup à celui 
des Rnminans , pour la structure. Home a trouvé , dans un 
Dauphin long de onze pieds , un large œsophage , pourvu de 
plis longitudinaux y aboutissant à un grand ventricule succen- 
Inné , long de quinze pouces , sur neuf de large , dont les 
parois étaient robustes et tapissées par un prolongement de 
Tépithélion œsophagien (2). De même que chez les Rumi* 
nans (3) , cette cavité sert ici à tenir en réserve et à ramollir 
les alimens; et , comme les Cétacés vivent principalement de 
Poissons et autres dioses semblables , on a remarqué que , 
sans doute par Teffet d'une sécrétion acre , destinée à rem^ 
placer en quelque sorte la rumination , non-seulement les 
cbairs s'y détachent des os , mais encore ceux-ci eux-mêmes 
s'y convertissent en une masse gélatineuse. Du premier esto- 
mac part im canal , long de trois pouces , qui aboutit au sis- 
cond par une ouverture large de deux pouces et demi. Le 
second estomac , à l'entrée duquel cesse l'épithélion, est glo- 
buleux , large de sept pouces , et celluleux ; l'ouverture par 
laquelle il communique avec le troisième n'a que cinq httl- 
tièn^es de pouce de large. L'étroitesse de ces orifices parait 
avoir pour objet principal de s'opposer à ce que des os noia 
dissous pénètrent dans le quatrième estomac. Enfin , celuÎHct, 
dont l'entrée n'a que trois huitièmes de pouce , est cyïîràht 
que , long de quatorze pouces et un tiers , large ie trois, Base 
à Tintérieur , et destiné à la digestion proprement dite, comme 

(i) HpMBy Philos. Trans, i83o, pag. 85 , avec àt Mies fignrcB de l'es- 
tomac de la Girafe , comparé à|celai de la Brebis et da Bœaf. 

(a) Loc, cie, pag. 253. 

(3) Cetu analogie boos ezpUqae jusqu'à an certain point comnent des 
animaux, même rnminans, tels que les Vaches , pen vent en cas debosoio 
être noor|ris avec da poisson, comme on le pratiqoe , par exeoipley dans le 
i>ord de l'Asie. 



ORGÀNfiS DE Li DIGESTION* JO 

le quatrième estomac des Ruoûaans. Le pylore n'a non plus 
que trois lignes de diamètre, 

D'autres Cétacés ont couvent uae ou d^ux pacbes stoi^a^ 
cales de plu§. 

4. lAtestin des Mammiftres. 

On a tenté d'expliquer les yfuiélés infinies que la structure 
du canal intestinal présente çheis les (liv^rs MamiPÎfère§,^^it 
en les faisant dépendre du genre dô yîe , soit ça les r^ttaT 
chant à une loi plus précise, déduije du rapport entre la k^r- 
geur et la longueur du canal. Mais, des den^i^ côtés , on ren- 
contre trop d'exceptions pour qii'fl Suit perjpj^ d'pdppter 
l'une ou lautre hypothèse. Ainsi , par e^epjple , pose-tiJ» ^^ 
principe que le canal intestinal est Iqp^ che^ 1^ Mammifères 
herbivores et court chez les Carj:|iyQr|3§ , iMWJS trottypns que 
les Paresseux , qui se nourrissent iipiqyefpexit de yégétftux ^ 
plusieurs Makis, Souris et Musaraignes^ qui vîveut.ejigponde 
partie de fruits , ont un intestin fort court , trois ou quatre 
fois seulement aussi long que Ip cprps , tandis que , chez 
beaucoup d'autres dont la npurril^^Mr^ ^^ e^lusivement 
animale , comme les Phoques et les paupliins , i} a une Ipn- 
gueur extraordinaire , depuis onze jusqu'à yingt-huit foi^s^y- 
périeure à celle du corps. De même ayssi , dAQS 1^ j^W ? 
par exemple, le canal intestinal, 4p«t }a îpagaej^f jj'est 
qu'un peu plus que jtriple de cçlle du corps , ^ peu d'^- 
pjeur , tandis que , d'après sa brièveté^, w di$yf;Hjt^'fitlendre 
\l ]0 trouver très-large. En général dçquQ , la jQi(w£pf!^^tioo de 
ce canal me par^ dépendra plutôt d^ 1^ pl^iqç ^q^j^e j'i^^ioial 
auqud il appfiu'tient occupe dans la ^jie géw^l^. U est 
(certain surtout que le genre de npurri^ure dépeq^ 4^ soji;i or- 
ganisation , ainsi que de celle du porp$ iciptier , Qp ^e jcp ne 
Matpas les alimens qui déte;rmMfiQ{a ÛiJmode dV^S^is^on. 
Ainsi , la brièveté du canal intestinal semble «xig^ar i^ne assi- 
milation rapide 9 par coBséqupnf Hp^ noiffdtur^ jFjOrt substan- 



io4 nknk d'akatoxix coxPAmés 

tielie , c*est'à-dire anfanale , besoin qui devient plosinqiérieinc 
encore lorsque ranimai est dooé d^nne grande énergie mos- 
cohire. An contraire , nne grande longueur et une structure 
plus compliquée du canal intestinal , en un mot un déTcIoppe- 
ment plus considérable des organes appartenant à la sphère 
de la reproduction , paraissent mettre Tanimal dans la néces- 
sité de faire surtout usage d^alimens tirés du règne végétal. 

578. 

Mais si Torganisation de Fintestin , même du canal alimen- 
taire entier des Mammifères , est déterminée principalement 
par la place qu*ils occupent dans la série animale , ceux, de 
ces animaux qui ont le plus d'affinité avec les classes précé- 
dentes devront s^n rapprocher aussi sous ce rapport. 

Prenons pour type Fintestin de lliomme , tant sa longueur, 
qui est à celle du corps=5 ifï : 1 chez Fadulte et =7 à 8 : i 
chez Fenfant , que sa situation et sa division en deux portions, 
Fintestin grêle et le gros intestin. Voici quelles sont les prin- 
cipales variétés que les Mammifères nous offi*ent à ces divers 
égards. 

Nous trouvons d*abord une grande affinité entre les Pois- 
sons , chez lesquels les organes de la vie végétative prédomi- 
nent à un si haut degré , et dont le corps n^est presque 
autre chose qu'une cavité abdominale , et les Cétacés , dans 
lesquels les organes consacrés à Fassimilation ont acquis 
un grand développement , quoique toujours d'une autre ma- 
nière que chez les Poissons; car la suprématie s'exprime 
là par Fampleur du canal alimentaire et la capacité de la 
cai^ abdominale , ici par la longueur de Fintestin. De même 
que nous avons déjà trouvé Festomac extrêmement compliqué 
chez ces Mammifères y de même aussi leur intestin a une lon- 
gueur considérable; elle surpasse onze fois celle du corps 
dans le Dauphin , selimCuvier, quinze fois dans une petite 
espèce de Baleine , suivant Home , et vingt-huit fois dans le 
Veau marin , d'après Cuvier. Immédiatement derrière Festo- 
mac , on aperçoit une dilatation du duodénum , dans le Dau- 



\ 



ORGÀlïES DE LÀ DIGESTIOlf. lb5 

phin , comme dans le Squalus maximus ( § 535 ) , et' le reste 
de rintestin conserve partout le même diamètre. Le gros in- 
testin et le cœcum sont également peu développés dans le 
Morse , de même que chez beaucoup de Poissons. Us le sont 
un peu plus dans le Phoque. 

579. 
Les Ongulés , parmi lesquels les Pachydermes font évidem- 
ment, par leur structure massive , leur obésité, etc.^ le pas« 
sage des Pinnipèdes aux Mammifères supérieurs, ont en gé- 
néral encore un intestin d'une longueur considérable. Ainsi , 
chez TÉIéphant , suivant Home , Tintestin grêle a trente-huit 
pieds, le colon et le rectum vingt et demi , et le cœcum 
dix-huit pouces. £n même temps, l'intestin est très-large^ 
surtout dans sa portion cœcale et colique. Chez le (]och(m , 
rintestin est à peu près treize fois aussi long que le corps ; 
le colon, à la surface duquel deux faisceaux de fibres longi- 
tudinales produisent des boursouflures , comme chez Thomme, 
a une longueur considérable , et décrit plusieurs circonvolu- 
tions au côté gauche de la cavité abdominale. Mais ce sont 
surtout les Ruminans qui se distinguent par la longueur extra- 
ordmaire de leur canal intestinal , de même que la structure 
de leur estomac annonce déjà combien les organes assimilâ- 
teurs sont développés chez eux. Dans le Chameau , Fintestûi 
grêle a soixante-onze pieds de long , le coku et le rectum 
cinquante-six , et le cœcum trois : ce dernier est très-large , 
ainsi que le conmiencementdu gros intestin, qui ensuite de- 
vient plus étroit, et se contourne en spirale. Dans le Bélier , 
rintestin est vingt-huit fois aussi long que le corps , suivant 
Cuvier, et par conséquent semblable à celui du Phoque , sous 
ce rapport. Chez un Chamois , dont le tronc avait vingt pouces 
depuis Textrémité antérieure du sternum jusqu'au bord infé- 
rieur de la symphyse pubienne , j'ai trouvé Fintestin grêle 
long de quarante-un pieds , le cœcum de huit pouces , et le 
ecrion de onze pieds (1). Enfin , dans les Solipèdes , le canal 

(t) J.-J. CztBMÀCK ( li^edicinisekû lahrhueeker dts asterrtiokUckHt 



/ 



I06 TRAITÉ nkVkrOïlLlZ COMPAftéfi. 

intestinal est un peu moins long; , piiis(}ue Tmlestiii grêle éa 
Cheval a cinquante-six pieds , suivant Home , le colon et le^ 
rectum Yingt^ùn , le cœcum deux et demi , ce qui donne à 
peu près 10 : i pour le rapport de Tintestin au corps , tandis 
que , dans le Zèbre , Tintestin gréte a trente-six pied^ et 
demi , le colon et le rectum dix-ueuf et demi , et le cœcum 
dent 0t demi ; mais, en Devanchèv ie gros .intestin a une am- 
pleur extraordiùaire. . 

Pans cette série de Mammifères , Tanuft est toujours dis- 
tinct , M i»itué derrière les organes génitaux et orinaires. 
L'app^sdie» t^énpiforme du cœcum parait manquer partout, 
ai ce n'est , d'après Daubenton (I) , dans le fœtus du Lamanr 
tin trà il a même été trouvé double , à moins quç Trai des 
deux ne fât réellement le cœcum. 

580. 

Une antpe série de Mammifère^ se rapproche davantage 
du type des Reptites^et des (Mseaux. Déjà plusieurs fois nous 
nvons considéré les Honotrèmes , les Fourmiliers , 1^ Tâtons, 
lesi^aresseux , les Chéiroptères , les Rongeurs , les Musarai* 
^nes^ -les Marsupiaux , etc., comme feisant le passuge de 
ftm animaux aux Mammifères supérieurs. Ils n'oiâ pas rnsôs 
'd'iaffinité avec eux par la structure de leur canal intestinal , 
q^ par la simf^icîté d'organisation de leur estomac. £^ eê- 
fet , iourinteslÎA est généralement assez court , sa kmg^osif 
n'égafent qu'à peu près trois à six fuis celle du corps^iiki^cb- 
<laat jdvsieurs Rongeurs (par exemple les Écoreui^S:, iss 
Lièvres , le Castor ) ec les Kanguroos font exception à cet 
égard; car la proportion est de huit , dquze et seise à u 
entre k tongueur àe leur intestin et cejile de leur corps^^ éê 

. i si. 

Strates f tom. XI , cabu I , pag. ipj } a trouvé que | dans la Gira£e , la loiv- 
gpenr di} corp^.çta^t à celle de l^intestin comme i : 14. LMntestin grele 
ayah^frèute-ciriq 'aunes et un quaf-t de "Vienne , et le gros intestin ffix- 

tÀiit. ■•■■ ■■* • ■' ■.^•;'- 

"{k) BvFFO» i IKfI. nat., tom. XIII. pi. LVin,fîg. 3,4.— Voye» aoMlin* 
Tabula iHiiHfWi(«tf cab. lY, pi. zx« 



OK6À19BS DB LA DIGESTION. tO^ 

sorte que , "par leur afiinité avec les Ruroinans (i) , ils état- 
blissent la liaison entre la série de Mammifères dont nous 
parlons et la précédente. Du reste , les diverses portions de 
rintestin offrent ici plusieurs variétés de conformation. 

On doit remarquer d'abord , dans TOrnithorfiynque et TÉ- 
ehidnié , Texistence d'un appendice veruniforme (2) , qui dif- 
fère du cœcum ordinaire , en ce qu'il n'admet peint de ma- 
tières féùales dans son intérieur, mais semble constituer 
plutôt un organe sécrétoire. En outre , l'intestin est court; 
dans un Ornithorhynque de dix-sept pouces et demi , les in^ 
testins grêles avaient quatre pieds et quatre pouces de long , 
le colon et le rectum , un pied et quatre pouces. Enfin le 
rectum , les organes urinaîres et ceux de la génération ont 
une terminaison commune , comme chez les Oiseaux et les 
Reptiles , c'est-à-dire qu'il y a un cloaque. 

Le Fourmilier cHdactyle a , comme beaucoup d'Oiseaux , 
deux petits appendices vermiformes ( pi. xix , fig. xxi , iti, n). 
Le Daman (Hyrax capensis) , qu'avec raison on a rapproché 
dernièrement des Paresseux (3) , en offre même deux longs , 
au dessus desquels se trouve encore un large cœcum en 
ftirme d'estomac (4). 

Le Wombat et le Coala n ont , d'après Home , qu'un seul 
appendice vermiforme , comme l'Ornîthorhynque. 

Otto a aussi donné la description et la figure d'un très- 
grand appendice vermiforme , accompagnant un très4oi^ 
oœcûm plissé, dans les Lagomys puaiiius et og&tonnt^ (6)i Le 

l(i) La rumination est même possible chez !e Kangoroo(S Sjt ). 
fft) Certains Oiseanz n*en ont ^u*fin non plas ( S 4^7 )• 

(3) Ouxr's Zoologie , tom II , p»g. 1087. 

(4) Ceci prouve sartoat qae les appendices vermiformes fie peuvent 
pas être le point de jonction de Tintestin avec la vésicale ombilicale; 
|P^i« ^fi9 appondice^ étant placés ici fort an deaaoos du cçecjim | de Texiré- 
mué da colon , on doit conclnre aussi de là cjaMIs ne constituent pas de 
simples prolongemens du gros intestin an-delà de Tintestîn grêle, et quMs 
lÉOiit la ré|>étitibft des diverticnles des Oîseiiaz. 

(5) Vojres mes Tabulas iilustrtt/tces , cab. iV, pi. ix, %. xxtii <t xx£v. 



^ 108 TEÀtTÉ b'AKATOMIB COMPARÉE. 

premier de ces animaux porte aussi un diverticule à Tintes- 
tin grêle. 

581. 

Beaucoup de Mammifères , par exemple les Tatous , les 
Pangolins, les Paresseux, les Chéiroptères (pi. xix, fig. 
XXIV ) , les Musaraignes , le Hérisson , le Blaireau , FOurs , la 
Martre , la Belette et quelques Rongeurs , tels que le Mus- 
cardin et le Loir , reproduisent le type de la plupart des 
Reptiles ( § 544) , sous ce rapport que l'intestin grêle et le 
gros intestin ne sont presque pas distincts Tun de l'autre , ou 
du moins ne sont point séparés par un cœcum , dont il n'existe 
aucune trace , mais seulement par une valvule annulaire. En 
général , aussi , ils sont courts ; par exemple , leur longueur 
est triple de celle du corps dans la Chauve-souris commune , 
le Sorex fodiens et la Belette , sextuple dans le Hérisson , 
septuple dans la Taupe. La proportion ne commence à aug- 
menter que dans les espèces qui se rapprochent des Manufd- 
fères de la première série , par exemple chez les Rongeurs 
qui sont dans ce cas , les Chéiroptères herbivores (P*©rojM«) 
et les animaux d'une grande taille , comme l'Ours ; elle est 
de neuf et demi à un dans le Vampire , et de dix à un dans 
l'Ours blanc. Dans le Raton , où l'intestin grêle et le gros in- 
testin ne sont pas non plus distincts l'un de l'autre , j'ai trouvé 
le canal intestinal entier long de onze pieds et un pouce ; l'es- 
tomac , de forme globuleuse , avait trois pouces et demi. 

Il est digne de remarque qu'on trouve précisément dans 
cette série les Mammifères sujets à l'engourdissement hiber- 
nal , et ce fait acquiert plus d'importance lorsqu'on se rap- 
pelle que l'hibernation est un caractère particulier des Rep- 
tiles. 

582. 

A ces formes se rattachent de diverses manières tant les 
Carnivores que les autres Rongeurs. 

Chez les Carnivores , l'intestin est ordinairement court, sa 
longueur étant à celle du corps comme trois ou quatre à un , 



011GA.NES DE LÀ DIGESTION. tO^ 

rintestia grêle et le gros intestin se ressemblent davantage , 
et le cœcum est souvent d'une petitesse extrême (pi. xix , 
fig. XX , b] , quoiqu'il soit assez long et replié sur lui-même 
dans les Chiens , de même que dans les Marsupiaux. 

Au contraire , chez la plupart des Rongeurs , par exem- 
ple les Lièvres , les Castors , les Rats , les Kanguroos , les 
Écureuils, les Hamsters, les Marmottes^ le canal intes- 
tinal est plus long , ainsi que je Tai déjà fait remarquer 
(§ 58o), mais en même temps l'intestin grêle et le gros 
intestin sont considérablement développés, à peu près 
comme dans les Ruminans , et souvent parsemés d'un grand 
nombre de glandes à l'intérieur. On est surtout frappé des 
dimensions du cœcum dans le Castor , où il a^ès de deux 
pieds. Il égale aussi l'estomac en grandeur dans le Rat 
( pi. XX , fig, V , c ) et le Hamster ( pi. xix , fig. xxi ). Il n'est 
pas rare ( par exemple dans le Castor et le Lièvre ) que son 
extrémité soit garnie d'une multitude de glandes , et que les 
matières fécales n'y pénètrent point , ce qui rappelle les ap- 
pendices glanduleux de l'estomac , qui ne sont pas rares non 
plus ici. Le petit cœcum situé près de la valvule du colon 
dans le Lièvre , et qui avait déjà été aperçu par Wepfer, me 
parait correspondre parfaitement à l'appendice vermiforme , 
à cause de sa structure cellulo-glandulaire à l'intérieur, et 
malgré la difierence qu'il présente sous le rapport de la 
forme. 

Enfin le canal intestinal des Singes , comme celui de 
Thomme , tient à peu près le milieu entre ceux des Ruminans 
et des Carnivores. Dans une femelle de Cercopithecus fuligi- 
no8u8y dont le tronc, sans la queue, avait quinze pouces , 
j'ai trouvé l'intestin grêle long de neuf pieds e^ demi , le cœ- 
cum de deux pouces et demi , et le colon de trois pieds et 
demi ; l'estomac avait trois pouces neuf lignes , r.t le cardia 
était à deux pouces du pylore. Dans un Babouin , dont le 
tronc avait vingt et un pouces depuis l'atlas jusqu'à Tos is- 
chion , j'ai trouvé l'intestin grêle long de huit pieds , et le 



1 1-9 TEAixé D'ANÀTaMIB COlCpjLRéE. 

colon de quatre ; le cœcum était court et sans appendice 
vermiforme ; Testomac avait huit pouces de long. 

Je dois signaler la longueur considérable du cœcum ddsoâ 
les Makis , et Tapparition de Tappendice vermiforme daiH 
rOrang-Outang. 

583; 

A regard de la face interne du canal intestinal , les pUi 
longitudinaux étroits et les cellulosités qu on rencontre si 
fréquemment dans les classes précédentes , ne se retrou- 
vent plus qu'assez rarement ici , tandis qu'ils sont si prononr 
ces dans certaines parties de Testomac de plusieurs espèces^ 
où ils semblent , en quelque sorte , s'être réfugiés , pour ne 
pas manquer non plus dans la classe des Mammifères. 

Un fait très-significatif , c'est que le plissement en Img 
s'observe principalement chez les Mammifères de transition ^ 
comme les Cétacés et l'Ornithorhynque , et que , dans ce 
dernier , il affecte tout-à-fait , d'après Meckel (1) , le type 
propre à la classe des Reptiles. 

On rencontre plus fréquemment les plis transversaux , qn 
sont surtout remarquables dans l'intestin grêle du Rhinooé- 
ros , ou ils représentent des villosités triangulaires , longfues 
d'un pouce , sur dix-huit lignes de large , et dans le cok» 
des Éléphans , où ils forment des lamelles , souvent longiiei 
de plus de deux pouces , sur un pouce de large , onduleuae- 
ment pliées sur elles-mêmes , et creusées de cryptes DW- 
«queuses réticulées (2). 

Du reste , le plus ordinaire est de trouver les villositës 

-semblables à celles du canal intestinal de l'homme , parties- 

lièrement sur la surface interne de l'intestin grêle. Elles ont 

quelquefois la forme de boutons dans le Fespertilio aurUuê; 

elles sont longues et pointues dans le Chat , et souvent un 

(i) OrnUhorkynchi deseript, anatom, pi. vu , fig, i4 et i5. 
(a) Otto en a donné la description et la fjgare dans mes 'Tahuîœ iUtu* 
trantes , cab. IV, iig. ix , pi. xvki. 



OEGàNBS^ DE hA. DIOESTIO^* III 

peu raofiifiées daas le Cochon. Suivant Meckel , elles ont une 
grande longueur dans le Pangdin. 

Les amas glandulaires ( glandes de VejGt ) deviennent 
aussi plus nombreux dans le canal intestmal. On les distin- 
gue parfaitement bi^ , par exemple chez le Lièvre. 

Guvier a dressé , sur la largeur du caaal intestinal compa* 
rée à sa longueur , des tables fi^t détaiUées (1) , auxquelles 
j'emf»*unterai quelques exemples. Dans le Gibbon , le rap^ 
port de la longueur de Tintestîn grêle à son circuit est de 
31 : 1, celui du cœcum, de 1 : 4 , celui du colon et du rec* 
tum , de 3 : 1. Il est de 2^ : 1 pour le canal entier , dans le 
f^espertUio noctula , de 37 : 1 dans TOurs brun , ^ de 66 : i 
dans la Loutre. Chez TÉiéphant , il est de 18 : 1 pour l'in- 
testin grêle ,1:3 pour le cœcum ,4:1 pour le colon et le 
rectum. 

684. 

Je ferai remarquer encore , à l'occasion de Tanus , qu'il 
est placé derrière les parties génitales , chez tous les Mam- 
mifères , tandis que , dans les Poissons , il se trouve encore 
au devant. 

La présence d'un cloaque dans les Monotrèmes a déjà été 
signalée précédemment. Mais le Castor nous offre aussi un 
exemple d'abouchement en commun de l'intestin , des voies 
nrinaires et des organes génitaux. Les dilatations saccifor- 
mes qu'on trouve à l'extrémité du rectum , chez plusieurs 
Carnivores , par exemple , d'après Daubenton , dans l'Hyène 
( pi. XIX , fig. XXVI , a) et dans la Genette (2) , paraissent éga- 
lement être une répétition du cloaque , quoique ni les voies 
nrinaires ni les voies génitales ne s'y ouvrent plus. 

Du reste, ces dernières dilatations et l'anus lui-même 

(l) Leçons d'anat, comp, toin. 3 , pag. 460. 

(a) Il est remarquable qae , chez cet animal , nne sécrétion élaborée près 
de Panas devient nn moyen de défense , par sa fétidité , de même qae le 
«ont, mais d*ane autre manière, Tencre des Céphalopodes, le yenin da 
Scorpion et celai de l'Abeille. 



111 TRÂtTË D*ANATOMlB COMPAllÉB. 

sont , chez un très-grand nombre de Mammifères , entourés 
de sacs glanduleux et d'organes sécrétoires analogues à ceux 
que nous avons rencontrés dans les classes précédentes. Les 
glandes anales sont surtout très développées chez THyène , 
autour de la poche dont j'ai parlé tout à Theure ( pi. xix , 
fig. xxYi , e , g). On en trouve aussi , ayant la forme d'assez 
grands sacs globuleux , qui sécrètent une masse huileuse 
odorante , des deux côtés de Tanus , dans le Lion , dans le 
Chat et chez plusieurs Rongeurs. Dans le Blaireau , plusieurs 
petites glandes semblables s'ouvrent à la' face interne d'im 
sac particulier situé au dessus de Tanus. Dans la Civette et 
la Mouffette , au contraire , ce sac est placé entre Tanus et 
l'ouverture des organes génitaux. On doit encore ranger ici 
les sacs glanduleux du Castor , qui fournissent le Castoreum , 
et s'ouvrent dans le cloaque. Plus tard , nous retrouve- 
rons , au voisinage des organes générateurs , d'autres sécré- 
tions parfaitement analogues, qui sont des répétitions de 
celles-là. 

585. 
Chez les Mammifères , comme dans les classes précé* 
dentés, les circonvolutions intestinales sont soutenues par 
des duplicatures du péritoine , c'est-à-dire par des mésen* 
tères. Mais il est digne de remarque qu'ici, comme chez 
l'homme, indépendamment des mésentères, on rencontre 
encore des prolongemens qui en naissent , des épiploons , 
dans lesquels la graisse s'amasse souvent en grande quan- 
tité , de la même manière que dans le corps adipeux des In- 
sectes. iCe phénomène a lieu surtout dans le grand épiploon 
des Mammifères bibernans , qui se charge de graisse avant 
le sommeil d'hiver , ainsi que le corps adipeux de la chenille 
le fait avant la métamorphose , avant le sommeil de la chry- 
salide. Cuvier dit même qu'outre le grand épiploon ordinaire, 
certains Mammifères hibernans , tels que la Marmotte , le 
Loir et la Gerboise , en ont encore deux autres latéraux , qui 
partent de la région lombaire , et remplissent le même office. 



ORGANES DE M PlOEiTION. 1 1 \ 

5S6. 

Avant de quitter tout-à-fait riûstonre des organes destinés 
à recevoir les matières ali)iic»it$ûres ^il 90us reste à examiner 
la question de savoir jusqu'à quel point Torganisation de 
lliomme remporte à cet égard sur celle des animaux. 

Les détaik dans lesc[uels nous sommes entrés prouvent 
que )a prééminence de Thoimne ne tient ni à l'armure et à la 
puissance musculaire des mâchoires , ni à la structure com- 
pliquée de Testomac , ni enfin à la longueur et à la capacité 
de l'intestin. Il serait même incompatible avec la haute des- 
tinée de Thomme qu'elle reposât sur de pareille bases. Si 
donc nous ne trouvons rien de particuUer dans la force d'as-r 
similation, non plus que dans l'énergie musculaire, c'est 
encore dans le développement plus considérable de l'activité 
nerveuse , qui caractérise notre espèce en général, que nous 
devons aller chercher ce qui la distingue ici. Or , cette acti- 
vité nerveuse se déploie surtout à l'extrémité céphalique 4u 
canal intestinal , où elle apparaît sous la forme d'un sens 
particulier , celui du goût ; et il serait facile de démontrer 
que , dans aucun animal , l'organe chargé de présider à cç 
sens n'est construit avec assez de délicatesse pour lui per- 
mettre d'arriver au degré de développement qu'il a chez 
l'homme. Ce qu'on pourrait être tenté encore de considérer 
comme un trait caractéristique de notre espèce, sous ce 
rapport , une organisation" qui permette de s'accoutumer aux 
alimens les plus variés , lui appartient déjà bien moins en 
propre. Mais il y a en elle deux autres particularités^qui 
méritent d'être signalées. La première consiste dans la cour 
formation des dents, qui assigne à l'homme une position 
intermédiaire entre les Herbivores et les Garnivcnres, et dans 
leur disposition en une série non interrompue^ mode d'ar- 
rangement dont les Mammifères n'offrent qu'un seul exemple , 
chez le genre perdu des Anoploterium. La seconde tient aux 
proportions relatives de l'œsophage, de l'estomac et du 
canal intestinal , qu'on peut co^usidcrer comme une sorte do 
II. 8 



1x4 THÀîT* n'A*AfoMrê coiffa AllâB. 

terme moyen entre celles qilî se rencontrent dans la classe 
deâ Maininifères , la Simplicité plus grande de Testomac 
étan< ferniifich^ (for le dévettf pt>^iiîënt plus considérable dd 
gros ihtestM et dii ccecliiti pdiirvù d'un appendice yernû- 
forme. 

CHAPITRE II. 

Ôrgcuiès âe la respiration et des sécrétions. 

387. 
Si ViÀiàêl est attattié à ta teri^e par le besoin de se notlN 
rir, i! WèAi à FdtiHospbèré par le bésoirt dé respirer. Réi|>I'- 
^ticb et alhnëAttktion mtsi detrt conditions égsifemeAt îttipÂi^- 
iàhtes de ta y% , f)tiis(}Qe toutes déùi entretiennent , qiioiqffé 
if une mixiiWé diifériente , le renourellemént continuel de la 
masse iiibtériélle dtr corps. Il y a bien , dans la digéistîdn , 
coifnhie SiHÀ la respiration , admiteion au dedans die sûb^ 
sfetScéîr exiëriéthrès et rejet aii dtehors de substances hité^ 
T\em>f^ , Ifiàîfî le rapport éSt pi'écisément inverse dans Tuttè 
et daHs raWtré, c'est-à-^ifé que, (ïetidam la respiradôli 
( conflit entHe Tindividùalité et la totalité ) , rexhàlatioii et 
la volatiii^tiôn ptédomirtent autant que le font TinbalatioA 
et l'assimilation pendant la digestioô ( conflit entre TîhdrM- 
duel et !e partiel). Quelque simpte donc qu'on suppose ra- 
nimai , H tffen de>Ta pas ihblils de toute nécessité y avoir eA 
lui renouvellement contiiinel de la masse organique , on dtt 
ittbins opt^lo^on entre inhalation et exhalation. Mais là res- 
piration diêvaht être considérée comme le premier de totts 
tes modcs^, Ipriisqu'elle reconnaît pour cause les relations db 
l'animal avec son entourage , et qu'elle s'accomplit par l'af- 
flux préù{al)ié d'une subslatice atimésphérique (l'oxigène), 
les autres exhàtations qui ont lieu dans le corps nous appa^ 
raisseht coitmie autant de répétitions de celte opération prî- 
ittaire , et les organes sécrétoires comme autant de meta- 
ftiorphoses des organes resf aratoires , ce 4ont nous avoni 




htem ëKèmpies bico pal(Mbl^,-^^9UBS<i(if d^^CPoeifBnl? 
pavattf kr les d{vef«M«teM(Mâb«^t9iMlfteS<n*>':>>>v^> ->«^< m 

Vshsi quel est roVdMi-MilrJi ibt^Wùi>'fbiliMfâSiW 
reviiBles orgaiiéBà rtilsfoiifê dé^tl^'#>élïàp^ 

liBtei pHiiMMcftëllt (^j^ à Ii(BH%^ t^tëSM &L^^, 

mm décrVëiiè m -dî<tëi-sit<i! i»»^dM<MWÉ''U 
d'ëtiérgie , ëi SfftM étà 'émAm§ kSAvAïm& 

Hua^ei fMpl'édil^dlfê; ensuite TiJotls^ ^dW'émni^e fé's 
r^étition^ dé ééafdèt4liér^ àt-|i|iNi(^(Ï9ins Ilè^itit^ëê'i^^mes, 

brassera les organes sêChétAfrës Mi à'rf éi(iial| ïntes'Qâa|^'et 

tMM dë6 orgââièy rës{^dtoii'é^ \Siûi fe «yStënië g:i^iul^ '{%[^' 
qtfden'aco!4^|«^é^te«J^iabfesiUftàirek. ' ■=••''"•■"!•"'• 

I. Formes diveraes deVorffk»e urtouéi, ook '.><■■■ 

• ■ •■■'• 'iéiHAàiiti. ■;''''.■■'' ' '• 

Nous avoW Vn précédemment c^ue , chez les derpiç)^ ^ ces 
animaux , lé canal intestmar n^est point encore séparé du 

(i) Ces feniUeU rappelant l«s ffldilles, principal orgauït'rts^ikêiitAte des 
pUotef. , i- . f . 

(a) La fonction génitale elle-même n*est k propremebt pAtlei'fe^ etamfièî- 
Umont qQ*ane exhalation , ce qai explique aortclat iei connexiâns entre la 
génération , la nntrition des petits et la respiration , dont ntjfwt ayons plo^ 
d*ane fois trouvé des exemples. 



X^S^ TRAITA D^AHATOMIB COXPÂABB. 

r«f^fdeflas|]b§lsu9M animale. fNir des OKembranes spéciales , 
efri99jfîJl«Wl4^.lll^tr)9.q^'eii quelque sorte creusé dans la 
masse commune 4lltl9Wps« Xte 4Îiéme amsi , dans les derniers 
ordres de cette classe, par «lemple dans les Hydres, le 
çori^^j^^'l^.Ii^.opiirfdpif^ Àji>x;térieur d'une peau pr<^e- 

l^Aca]iè|^e^., 9u contraire , dans des espèces même où la 
Buost^^ est.^enççre complètement homogène, on 

pâTTi^ aufément détacher des lambeaux d'un épidémie 
qui e^tji/jf^if^ (1). Get.épiderme est 

siûrtôut remâri^ia^ en ce que le liquide albumineux qu'il 
extu^e^et qu'on, doit sans doute considérer comme la miasSfQ 
êlfë;n^|^pe'4u çprps à rétat.de dissolution, constitue proba* 
Uemeoit , diaprés Jes observations de Spallanzani (2) , la mar 
tiere (3) dans laquelle réside la propriété de prodiiire la 
lueur {^sphorique , plus intense surtout à la régi<m de^ 
ovaiitès , que tant de naturalistes ont vue s'exhaler de - œs 
Cirés gélatineux (Mediéêa, Beroe, Fffroêoma)^ et qui souvent 
illumine la surface entière de la mer. 

Au reste, lé développement d'une peau particulière, fii/^ 
tincte du re^te de la masse du corps , souvent un peu cornéq 
et, articulée , est déjà si prononcé dans beaucoup d'Infusoims 
supérieurs , qu Ëbrenberg a fondé sur cç caractère TétaUiir 
sèment de deux ordres, parmi ces animaux, suivant qu'ils 
ont ou non le corps cuirassé. 

J'ai été frappé aussi d'un fait qu'il m'a communiqué, c'est 
que ceux des Infusoires phosphorescens qu'il a observés dans 
les eaux de la mer , avaient toujours une couleur jaunâtre. 

(i^iyaprès'iJAiDB, Be'Urœ^e zur ^natomie und Phjrsiologie der Medusem^ 
pag.13. 

(a) Eo mêlant ce macns exhalé avec de Teaa» dd lait et d'aatres liquides, 
il a va ceax*ci devenir très-lamineax« Voyez MACARTnaT , dans Phiioi^ 
Trans» y8xo«.pag. 1^87. 

(3j Je diala matière de la phosphorescence, parce cjae rexcUation de b 
lomière elle niéiue dépend et de caoaes extét-ieares et de la facalté sensitiye 
de la masse animale primaire. 



• ■ •'■ ■ -- ■- y- '■ • 590. ■' ''"• -r 

X^cpie lu surface dii oorps d'im grand nombre d'Oozoàires 
inférieurs ne seindntre à nous que sous Taspect d'un en- 
duit tnucilagineilt ou d'une pellicule muqueuse, entre Ut* 
quelle et Tépiderabe des plantes il y a de Tanak^e à cer- 
tains égards (4) j c€f)endant la classe des Oozoaires renferme 
aussi des afnimanx , • tels qtie leB Madrépores , les Tubn- 
laires, etc. ; de la surface du corps desquels s^exbalent déjà 
d'autres substances qui produisent les enveloppes, tantôt 
cornées et tantôt calcaires, dont nous avons parlé précédem- 
ment en traitant du squelette. Mais c'est chez lés Echino- 
dermes que ce dermatosquelette se prononce de la manière 
la plus formelle. Nous avons eu soin aussi, en le décrivant, 
de foire remarquer cpi'il est constanfiment recouvert, ainsi 
que toutes ses productions , d'un épiderme délicat , en sorte 
qu'ordinairement il se dépose , comme une incrustation ou 
comme un réseau muqueux ossifié, entre la peau qui enve- 
loppe les viscères ( sorte de péritoine ) et l'épiderme exté- 
rieur. 

Si Ton examine au microscope cette couche cutanée extrê- 
mement mince , on reconnaît qu'elle est formée de petits 
grains, indépendamment desquels j'ai aperçu, dans VEchinuê 
êiMatilis , une légère couche de fibres , qui sont celles d'où 
dépendent les modvemens des épines , tandis qu'un morceau 
de la peau du dos d'une Asterias aurantiaca m'a montré 
des cristaux calcaires aciçulés formant de petites lies pair 
leur agglomération. Mais c'est surtout dans la peau de VBé^ 
lothuria tubulosa que j'ai bien vu de petits corpuscules cris- 
tallins. Je suis parvenu quelquefois à les dégager tout-à-fait 
par la pression entre deux plaques de verre , et alors ils figu- 
raient, des écailles d'un centième de ligne envûron , qui méri- 
termit d'être un jour décrites avec plus de soin^ à ca||p de 
leurs formes élégantes. 
La structure de la surface du corps n'est pas la seule chose 

(i)Kii8Km, Grumdjsaege dtr Jnatamîe derPftantên, iSi^f pagt x3r« 



^l8 TtÀITÉ 9àMkTOmtB dHITÀmiS: 

qui intéresse la physiologie ; a cooleir a aiBsi de Timpor^ 
,t;Me , et je aoterai , ia«s ce n^ipgrt , qoe , t|MiqM 1» de^ 
Bien Ooi^aires ' Infinaires, certaim Polypes, etc.) , «b hmr 
-fp^dîpj^ d'eaibrfMpft dy règne ininnl, soient eacore tootà-fiiit 
ipfplQtQ^ 0f, paraioent traosparcnsMlilaneft^eepeodantil 
j0ft ad*aiilres dont, soit le corps, soit la eoqnilfe, nflre 
déjfk des coqleors {^« pranoncées et soment fort beHes. 
AittH fjfyd€f^99ndii eu yerte , et ÏBj^rm «n/fsrwînane ; 
les j^jaMr«», les Stroe, les PAyMiiiAor» , les .licftiMo re»- 
plendbsept soovoit des plus brillantes teintes bleues, rowgos, 
Terles. Qnant asjL polypiers ou aux tests, je rappeUemi 
senlesiatt b cpolesr ronge du Corail , et les couleurs vviéte 
des Oursins et des Astéries. 

A l'égard des prolongemeos ou rayonnemensextérievs 4e 
.|a peau de ces animaux^ outre les épines et aiguUlons d*nn 
grand noiB)bre d'Echinodennes , dont il a d^ été questioiii 
Tpccasion 4u dennatosqoelette , je dois encore siguder las 
Cfls remarquables , mais presque toujours visibles nu mkM- 
scope seulement , qui garnissent la peau d'une multitude 
4'Oozaaires , surtout parmi les Infusqires et les Aealèphes. 
C^ cils sont les premiers rudônens des poils; par leurs on- 
çillatJODS rapides ils déterminent la 1qcobmiiI4(HI> de f auMnl , 
.^ fréquemmeut aussi ils tiennent lieu des organes respim- 
toires , dont on n aperç(ût pas le moindro vestige. La pi. l, 
%. I, les représente tels qu ils s oflrent à nous déjà dans Un 
^tre.apportenant à la série des Proto-organisoies , le Vohê^ 
^Ipl^; lapl. I, fig. vu et IX, tels qu'on les voit dans Iw 



') l^e^^ p'^ ®9C W^ penpius, ^\^i la m^^^ve partis di« 



Mollusques, qnune membrane muqueuse, sécrétant 
nuicpsîfé albumineusc, et.se concrétant fréquemment en 
I^^ sqjyidçitigu^ , tp^tôt çartjla^euses » tantôt çovnéefi. 



tùsàs lie plu^ souYiei)t calcâirp§. pUe resseprible » ^Afi$ beau- 
poup de rapports , à la ipembraiie muqueuse (i^ c^na| m(pstV 
nal, et quand elle aie djeyîe^tppiatqoderfn^^tQsqiieletfe parti- 
culier , on a de la peine à la (distin^iier de la masse du corps 
.^ituée au dessous d'i^Ù^* 

Cette peau extérieure est ^rM>P^ 4i0i<^ile h dé{;pçber des 
parties mqUes dai^s les A[H)dçs e); lejs ]?élécyppdes. pjilp psi 
^ès-mince, et jo^it^oiiy^snt d'unie gr^pde élasticité , Cjir pppe 
yoit pas par €xei?iple Hp plj^ biep n^a^cjwps sp fQriflçr ^ Ja 
siwrface d^ pied djBs Moulps , gp^^d (??t org^ijp yieat à se 
contracter , quoiqu'il soit cpppajjjioi su^çep^Jjile de $'ailpi^ger 
Ij^eaucoiip. 

Chez les Mollusques supéneqps , les G^^éropodes , les 
Ptéropodes , lea Céphalopodes , la peau se s^spare iqieiix des 
parties sous-jacentes , dans les ré{][ions où le corps est mou. 
Cette séparation s'opère surtout av^c asse^ à^. facilité chez 
I^s Céphalopodes , tandis que , di^os les dem^^wtre^ mires , 
la peau adhère encore d'une manière frès-intim» i T^nve- 
loppe fibreuse générale du corps < § 393 ) » m même temps 
qu elle a moins d'élasticité que cbex les Pâéci|FpCNies , ee qui 
fait qoe quand le corps ( la surface du pied exceptée ) se 
contracte, on y voit apparaître un assei^grandâettbfie^e 
plis. 

Au reste , la peau est tantât lisse, camaie dans ies ifdy- 
8ies,taRtdt couverte de papîHes, comme daas h^ Qopîs; 
msùs toujours elle sécrète abondaimaent un nmeiis albu* 
milieux. * . r.; 

C'est chez les Seiches et les Poulpes que son (unganisatian 
oflre le plus de caractères particuliers. ^ eflet , il.sp^t déjà 
de l'œil nu pour apercevoir , à la surfece du corps de ces 
animaux, une multi^fide de petits points d'iine corietu* foncée, 
qm à la kmpe paraissent comme des masses de pîgpaient lo- 
gées dans des creux de la peau , mais qui , à un' grossisse- 
ment de six cent diamètres , deviennent des corpuscules cel- 
lulo-spongieux , pénétrés d'un pigment violet foncé, qu'on 



IlO ICllTÉ D'ASÂTOlilK COUfI&ÉC. 

poamdt l r»-b ic n comparer am cotyicdow cparsiar le dio- 

rkm des Rrnnhmw. Cest priiicipaleiiieBt de ces ponts que 

dépend le jeo particolier de coidevs qa*oflire la sorbet dm 

corps des Céphalopodes Tifau ri;. 

On ne fronre point encore de pofls proprement dits i b 

sorfoce molle do corps des MoQosqoes , a moins qn^on me 

coaàdère comme t^ les byssos de certaines BirahresCJ^ 

iUuê edmiiê, Pinna nMiiê), qni cependant doirent pInlAC 

être comparés anx fib des A^a^;nées, puisqu'ils sorteatd*mi 

crgame g^andnlenxparticnlier dopied, sons la forme de fib- 

mens albnmineax, acquérant Inentôt la doreté de la corne (2). 

Mais les cils dont j*ai parlé pins haut ( § 590 ; s'aperçoiven t 

aussi sur les brandnes de plusieurs MoDusques , quoiqu'on 

ne puisse les distinguer qu'avec le secours du microscope. 

692. 
Lorsqu'il se forme un dermatosqnelette cartilagineux on 

calcaire , comme dans les Ascklies , les Pélécypodes , les Gas- 
téropodes 9 les Oré|Mdopodes , etc. , on trouve toujom^ à sa 
corfoce extérieure un mince ^derme corné , d'où part^ 
souvent des prokmgemens particuliers, qui sont les premiers 
indices de la formation pileuse. C'est ce qu'où voit dans les 
foetus de la Paludina vùnpara , OU Swammerdam les a d^ 
décrits (3), et dans ÏAréapUoêa, Mais cet épîderme doit être 
considéré comme leprodnît le plus extérieur de la surface ^ 
qui sécrète la coquille , et qui appartient généralement au 
bord du manteau. Au dessous de lui vient une couche com- 
parable au réseau muqueux des animaux supérieurs , qui est 
le siège du pigment, et par conséquent détermine la couleur. 

(i) Vojrez k €9 sujet on Mémoire qoef ai inséré dans les Ifoira aeta Leop, 
lom* XII. P.u, pag. 3i3. Sangiorannî a décrit ces orgsnes comme cou* 
stitoant nnsystème organique parti entier, qa*il appelle ehromopkore, 

(i) Toyex Pou, Tettacea utriusque Sieiiioî^ tome II, pUxxxiT, fig. s. 
On doit reniarqaer les larges plaqnes par lesquelles ces fils se terminent, oa 
plutôt commencent , car c'est par \k que la matière visqueuse te Ils* 
d*aUord, et que l'animal la tire ensuite en fils, 

(3; BIM der Satur^ pag. 7 5, 



\ 



OUCAKE GUTAKÉ. l2l 

Sous ce réseau se déposent les couches du dermatosquelette, 
composées elles-mêmes de lamelles cornées et calcaires al- 
ternant ensemble , et dont les plus extérieures sont encore 
imprégnées des couleurs du réseau , tandis que les plus in- 
ternes demeurent blanches (1). 

593. 

La coloration de la surface du corps et des coquilles 
Yarie beaucoup dans cette classe. Souvent elle est déjà très- 
vive , et elle a plus de vivacité dans les Mollusques marins 
que dans ceux d'eau douce (2). 

Parmi les Apodes, les Biphores sont encore gélatineuses 
et presque incolores. Les Ascidies n'ont pas non plus de co- 
loration bien tranchée. Chez lesPélécypodes, les coquilles sont 
ordinairement plus colorées que le corps qu'elles renferment, 
qui parfois cependant répand une lueur phosphorique (3) , et 
dont il n'y a souvent que le pied exsertile qui présente une 
teinte décidée, par exemple rouge ou jaune. La même chose 
s'applique^ parmi les Gastéropodes , à ceux qui habitent des 
coquilles ; mais les espèces nues , comme les Limaces , les 
Doris y ont parfois des couleurs très-vives , orangées, brunes, 
grises , bariolées , etc. Les Céphalopodes sont moins colorés 
( rougeâtres , violets , etc. ) ; mais ils offrent en revanche ce 
jeu de lumière dont j'ai parlé plus haut, qu'accroissent en- 
core les couleurs entoptiques et chatoyantes engendrées dans 
les couches albumineuses de la peau. Du reste , les dessins 
réguliers de la coquille des Gastéropodes s'expliquent par 
l'accroissement de cette dernière qui suit pas à pas celui de la 
surface cutanée sous-jacente , dont l'organisation sécrétoire 
n est pas la même sur tous les points de son étendue. 

(i) Toyez, poor ploa de détails, Hiusisoim , Binoiogie ^ tom^I, 
pag. a 38. 

(s) GotTHB, Zur FarhenfehrCf tom. I , pag. 336. — II est digne de re- 
marqae qoe la phosphorescence appartient principalemenr aussi anx MoN 
losqaes marins* 

(3) Par ezeiii|>1e dans les Pholades, 



l%% nkiri b'ahAtoioe comparés. 

3. JMWiii ■rtîfMg. 



594. 
Dans les (ordres inférieurs de cetle classe, Forgane cotmi 
ressemble encore , quant au foqd , à ce qu'il est cbez Uis 
Apodes gélatineux parmi les Mollusques. 

C'est ce qui a lieu en particulier chez les Eatbebpînffa^ , 
presque toujours incolores (Ij , dqnt la surface cutaiiée ç)i^ 
fère encore si peu de la surface intestinale, qu elle joue ^g^ 
lement le rôle d'un organe très-actif dabsorption- 

L'fïrganisation de la peau est la fnéme dans les Ani^lides 
terrestres et aquatiques, aînsf que dans beaucoup de larvfis 
d'Insectes , surtout parmi celles qui sont apodes. 

Çbe^ les Crustacés , la peau ressemble à celle des Molhis- 
ques cpi^chylifères , sous le rapport du squelette qui s*y fist 
^évelftppp. 

Cependant, même dans les Vers, Tépiderme parait étytB 
i\éjk f\u$ séparé du corps. Ainsi , par exemple, daps le Yer 
de terre , pn parvient très-aisément à eqlever la cQucl^e ^ 
prieure, qui se montre adqrs parfaitement semblable à l'épî- 
()erme luunain. Il y a même , au dessous ^e cet épidenp^ , 
i|ne ^^\re peau, qui tient davantage , il est vrai , à la co^die 
fibreuse sous-jacente , jsms qui reproduit avec le tenqps tp 
ppi^Y^l épiderme quand on l'a dépouillée du sien. II ra est 
de qn^pie de la peau des Crustacés , des Arachnides pt dfjs 
)^v^ d'Insectes. L'épiderme, formé d'abord par la caa|[i4i)- 
tion du mucus , se soude avec le réseau muqueux dpv^fln 
^t^t cqrpé , tantôt osseux ou plutôt calcaire , et piod^t 
ainsi un te^ cqmé ou terreux, analogue à la coquille de^ Ifnà- 
lusques , avec cette seule différence que , quoique dans un 
cas comme dans l'autre , le dermatosquelelle une fois formé 

(x) Le aen^ Ltucochîoridium paradoxnm , doDl j*ai le premier donniS one 
deicriplioD exacte , et qui vit dans la Succinea ampbibia , fait ici cxoqh 
tion , par les belles bandes yerles qui entoorent son corpii Umic* Y<XfM 
Nov. act, Leop, tom. XVII. 



|id soit plus QOurri p$ir des v^ûs^egux , ce qui distingue Kh^ûiips 
un test ou une coquille d'un os , çepeûdapt 1^ test des aui- 
jiiaux articulés qe s ;u>croU Pf|s , aoi^iipe la coquille des ]tf ol- 
;l|]8que^ , p^r l'accoUemefit dp nouvelle^ couç^s HP dessous 
4ps îuiciennes; toutes les fois qf\\ç\ un^ iioi|ye|[l0 çouctip s^ 
foriue , elle devient \kn test eqtijÇf ^près {g pliut^ de celle qui 
/te prêchait , à peu près cQuinie une deut de renuplacemeut 
f^as^ la deat de Igit (4). 

595. 
Gependaut il est un g^nre de productions de la surface eu- 
tauée qui arrivent à un asses grapd degré de développement 
^skez les animaux articidés , et dont la première prigine re 
la^onte au règpe végétal; je veu)(L parler des poils. Dans la 
plante , en effet , où Tépidertiae est principalement destiné à 
la respiration , les poils paraissent d'un côté concourir à cette 
lOQccion , et de lautre aocom|]itr déjà dps sécrétions plus 
inatéi'ielles (2). Nou$ les voyons reparaître , chez les animaux, 
lorsque l'épiderme commence k prendne plus distipoteunent 
le caractère de formation spéci£(le , et quVn même teiiqp^ la 
respiration se pronouçe d'une manière plus décidée. J'ai 
d^j( dit précédemment (§ 500 ) , et plus ba«t enpore ( g 1^6 , 
450 ) , en traitant du squelette, que ces rayonnemens simples 
4e 1^ surface du corps , qui affectent d alHH!d la forme de 
iûls, sont les preuiiers rfidjuiens de toute formation , nQp 
seulement de brancbies , mais piéme de membres. On s en 
-aperçoit déjà dans )es Qozoaires et les Mollusque^ ( § oOQ , 
Ii02 ), mais plu^ encpre dans les Vers , et il ^ut raugfiF \{A les 
8^i§s déliées de cerf^ifis Ëntbelmiathes , par ^K0i|i{4e du 
fp^toî^oni^ 4ên$icui^i^m , celles du Ver dç terir^ , q^i ^er- 
V^nt 0n partie d'orgs^nes loqoniut^urs , P^U^ 4iis i^^id^S , 

(i) L'Histologie de Heosin^er ( pag. a^$ ) coptjenl an ^rand nombre 
d*abserrations précienses sar ce snjet, de méine que sar ceax q-ii seront 
traités dans le^ paragraphes soivans, 

Ta) KiUBE , Anatomie der Pfiftnzen , pag. i6o. 



-*»»'.• »» 



J^4 TRAITÉ B^ASÀTOIIIE COXPAftÉE. 

mais surtout les grandes soies dorées , creuses e€ mues pur 
des muscles particuliers, des Apbrodites. 

Les poils ne disparaissent même point chez les Crustacés, 
malgré la pétrification partielle de la surface cutanée , et 
Ton en aperçoit , par exemple , au bord des boucliers , aux 
pattes, où ils semblent sortir des pores du test , et principa- 
lement à la paire externe de mâchcûres dans TÉcr^sse : ib 
sont même ordinairement disposés par paquets ou faisceaux, 
comme chez les Annélides (i). Du reste , ces poils diflèrost 
toujours de ceux des animaux supérieurs et de l*bomme , en 
ce qu'ils sont plutôt des prolongemens immédiats de Fépi* 
derme , que des organes libres , naissant de follicules pro- 
pres. Lesseulspoilsàparoiscelluleuses qui garnissent la mem- 
brane respiratoire des Canc^rides,qui naissent par faisceaux, 
dans des enfbncemens particuliers , et qui ont été décrits pour 
la première fois par Hensinger, s'éloignent de la conforma- 
tion qu'on a coutume d'observer dans la classe des Crustacés, 
et peuvent être comparés aux cils des classes précédentes, 
comme formations ayant l'apparence de branchies. 

Les poils des Arachnides ressemblent à ceux des Crustth 
cés. ns acquièrent surtout une grande longueur et sont d'an 
belle couleur brune dans les espèces du genre Téraphom. 

La même chose peut s'appliquer à une foule de larves 
d'Insectes , chez lesquelles nous voyons ces productions se 
développer en grand nombre et avec une grande perféctioD, 
dès que l'éfûderme s'éloigne de la membrane muqueuse des 
MoDusques et devient un peu plus corné. Ainsi , on trouve 
des soies peu colorées , disposées seulement par faisceaux , 

dans les larves des Cousins , des Fourmilions et des Dermes- 

• 

tes. Ceux des Chenilles sont souvent très-longs , parfois 



(i) On pourrait considérer les poib en qaelcpie sorte comme des aoo* 
phytes implantés snr des animaaz ; le groupement en faisceaux qn'ila affoe* 
tentpresqae tonjoars d*abord, rappelle celai de certains Polypes, qiii ae 
rénnissent également en espèces de pinceanz. 



meiuL y Xmtât oidus , tantôt durs , et de couleurs variées. 

Des observations nûcroscQpîques faites tant sur les poils 
des Glienilles que sur les soies des Crustacés , m'opt appris 
qufils forment la plupart du temps des caBatui: non interrom- 
piUB , et qu'il est rare de trouver dans leur intériem* du tissu 
cellulaire semblable à celui qu'on rencontre' dans les poils 
buniains. Les poils composés , ccHnme ceux des Ch^iilles 
bérissonpéesi> ont des épines latérales pointues etindiaées» 
ce qui fait que, quand on y touche, ils restent engs^[és 
dans la peau, où ils causent une douleur cqisame, et 
qu'ils s'implantent dans la membrane interne de l'estomac 
du Coucou (,§ 554). Du reste, ces poils aussi, naissent déjà 
manifestement de petites fossettes particulières (1). • 

596. 

Enfin , dans les Insectes parfaits , le tégument cutané est 
souvent arrivé à un degré extraordinaire de développement, 
sous le rapport des parties qui en émanent. LesAptèi*es, les 
Coléoptères , les Diptères , les Hyménoptères , les Névro- 
ptères ont un dermatosquele tte copié construit d' a[H*ès le même 
type que celui des Araignées et des Scorpions, mais ordi- 
nairement orné déjà de couleurs plus vives, et souvent même 
doué d' un véritable éclatmétaMique. Aux ailes surtout la peau 
cornée devient d'une finesse excessive et presque semblable 
ài^l^piderme humain. On doit cependant excq)ter à cet égard 
les Coléoptères et les Hémiptères^ dont les ailes supérieures 
(élytres) constituent des plaques cornées plus épaisses. A* 
reste , nous retrouvons dans tous les ordres que je viens 
d'énumérer^ soit des écailles , soit des poils , qui tantôt sont 
isolés les uns de» autres, mais fmrt nombreux , cooune, par 
exemple , dans beaucoup de Mouches, les Bourdons , où ceux 

fi) VoyesEBbr., Lehrevon den Baaren.yiennt^ i83i,tom.I, p. 119, 
pL Vf i fig. 57 , 58 et 59-, ouvrage dans leqael on trouve beaucoup d*obsei^ 
Tations précieuses sur ce sujet; on y voit la figure des papilles d*où sortent 
les faisceacix de poils de la Chenille du Bombyx caja. 



tf6 lHAtTÉ B*AlfATC^fC OOliVAftÉl. 

dû ài» toMp^nés , et lès Côiteiiis , tantdt sortent dn teékiÈ^ 
fjÊmmérés en mdBicre de pineedtix , comkne dans heAVtotpéd 
ocHBOTivBreS'* 

Enfin roqjfaflé eWaâé déploie , chet; les Lépid(^ylère9 ; JMIf 
eotilMl*s les^ldiiB riches , de iriAme que les pfodiictimis Mi 
(^ délicati^ et tes plus ëfniples. L*eliYeibppe àlbmdUëyiéf 
«Utéliëtifé , vpiî ftràie atis^ila pr«ttiière base delapeiÉti téMHi 
lés aBhnaux Àifetllës, ife se c^igiAe pas ^friètnètt etk'illi 
tm cotné pMÀ tnob , ittlÂM encore des pè% , tattfM'shnpIès^ 
Velo^riéH ; fatitM raittifiés ( piùirtes ) , et de petites écaSBe^ pé^ 
dtMAées répéMif les fbMhés lres-(fiversifiées des féfoSAei tHS 
jègétiWit , s'élèrettt an dessus de lu s^hce , eobv^étitiitéiM! 
les mcmbraDesittMëés dé^ ûXiès , et eonstltoeât là piM^sSUH 
dont les teintes infiniment variées rendent si ag^réables à la 
Vue ei^ étimuittli i^deveniis presque des ffeurs. En éxaéû- 
daflt an IHiicrosbope ces raVMneniens périphériques an &ët- 
MaUffiquêllBite rbrtaé , cfai d'ailleurs siont bSêh dittinéts dë-IS 
fféàù, dans de» ë)fcA^^në particulières db laqueffe ils pNsl^ 
lient naissàoée ( f 595) , (^«cqiiiërt la ètmvietidtt tfiaî KM 
Éfrttbtirtre intithe est une mine hfiépôisâble de fbrme» pl'opMi 
à flatter Tœil. Ainsi Aéjà dans quelques Aptèrèlj , naËHMIÙift 
les Forbienies , h coutextui^ des éeailles seiM>le pfesqi^M^ 
péter eelle de cerlames coqatHes bivMves , tar cèi écéSK^j 
t^tôt arri^ndies , tàntiftt ûMângues et portées par ùli fiéè^ 
eute , offrent à leiir shrftpce des subies ioiàgitudinales disait ta 
fineése dépasse de beaucoup les limites dé tons les nrlhsM- 
Mèlhesconinns. De même tes écailles dès Papition^ , noiiiÂtt^ 
lemeii^ ont utie structure tout aussi complexe , màn êfteMrë 
fournissent matière à d'amples recherches par la faëtfltié 
éont elles jouissent de reproduire les couleurs de l'iris (4). 

697. 

Si , avant de passer aux animaux supérieurs , nous reper- 
lons encore nos regards sur la série du développement dt 

(f)yoyez Romu, inscktefiMnstigtmgenf tpiu, III, pȍ, a 54; 



IWgfàte 6iSteM,iidi6ir(rj^, cbris tes Oozokîres , rattJtiiflfiië 
ethalëë pé la stirfecê ëitérfetfre dt fcorpfe , se tétacrëtër d'à- 
hôté en tiôfe maséë léiteftiié gWteiêrë , côlqitiillé , cwné , dti 
lilftipffè èddétAé épMei^hlqtte ; dan$ lés Mbtitisi^éli , la pëàà 
diHrettit^ tfdë âiëintbi'ahè ifrti^èiisë préjpShsâïèilt àité , lés cd- 
<{ffiiiës tiiûibés, qttahd il ^ëti foHne , être cepënftfànt cdia* 
^ëHës d'titt éphleftiie biëH dîsth^, et Tânîifnd e^ ^êûèM, 
éàëitte a^tà là classé prébédéAté , être peu ëôlw^é , qiM- 
qif il ëtA encore qnel^tsfois ëapdBÎè de fèpatidi^ë vHiië liiétii* 
pUMpbdriqtië semblable à celle 4tri ëihaifë dP lib gfàâd^ ndiii- 
Bl^ d'Oozoaire^ ; dans les aAifitatn: àrHctifiS^; iefi^'/ifottt lé^ 
nàm indique déjà ùrtë évoltilîôtli' pîos avancée des: pàtrtieS 
éttërienres, ces parties trffrir d'abtîrd, chez les^ Véi*S^ et feff 
Crnstâcés , la répétition de ce qii'ellës sont: cHez les MoHife- 
qnfeS , pnîs aHtrer cbez lë^ Insectes an pWà fiant dfe^ré dife' 
développement , tant sous le rapport de là coiitétttffë (fHéi 
sons celni de la ëOloration (1). La peàn rëjrfofdnit îéî an |ilnS' 
haut point de perfëëtibhlesoii^^nè§i*espifatoirës àé iat)tantë; 
les poils, même les feuilles (datis ses écailles colorées) , et 
quand les p<4Is , en se ràthifiànt , prennent rsipt^àt'ëfacè de 
plumes , comme ils le font , par exemple , aux ailes des'fté- 
rophOrés et an corps éèi Abeilles , hotiS devons toir éil cela 
kr répétition d'une forme d'orgatles respiratoires dont ladës< 
cription sera donnée plus loin , lès brâhehiél 

4* Voîfsons* 

598. 
Chez la plupart des Poissons , la peâu a déjà tme teitlire 
un peu plus compliquée que dans les classes précédentes. 
Nous trouvons d'abord une sorte de derme fixé immédiate- 

(i) La coloration de cette série animale et des suivantes offre cela àé 
particalier que le cdté dorsal a tonjonrs des conlears pins vives que la 
Ventral. Cette circonstance , jointe k la coloration plas intense des am« 
UtàtiX qoi habitent les pays chauds , prouvé qnte la lamière ne se bonii^ 
pu à rendra les coideon visibles , mais encoire qiiVIIe les prodait* 



] s8 TEAITÉ d'aJUTOJUE ODMPÀaÉE. 

méat aux muscles , auxquels il adhère d'me manière in- 
time, et si mince qu'en général on ne peat le détadierqne 
par lambeaux. Sur cette membrane naissent» entoivéesde 
réseau muqueux, les écailles , qui sont la |riopart du temps 
imbriquées et rarement ajqpliquées les unes contre les ao^ 
très , comme par exemple dans le Bichir et surtout dans 
beaucoup d'espèces fos^Ses, suivant Agassitx. Ces écailles 
sont de petites lames cornées ou osseuses, que nous pouYOos 
comparer aux coquilles des Bivalvesou des Gastéropodes , 
tant parce qu'dles se dévekq[>pent au même endroit, que 
parce qu'elle croissent, comme ces dernières, par Fadditûm 
de nouvdles couches et de nouveaux anneaux. Ici, du reste, 
à peu près comme choz les Oozoaires supérieurs , le réseau 
muqueux est souvent le siège de couleurs très*vives. Enfin la 
couche extérieure de la peau consiste en un mince épidémie, 
qui est le réseau muqueux lui-même solidifié à la superficie, 
et sur lequel on trouve constamment , comme chez les Mol- 
lusques, une couche de mucus albumineux (i). 

599. 

La structure des écailles varie beaucoup dans celte 
classe (2). 

Il n'en existe point chez les Gyclostomes . dont la peau , 
ferme et coriace , est fortement appliquée sur les muscles , 
et recouverte d'un épiderme grenu et très-mucilagineux. 

Dans les Poissons qui se rapprochent des Vers, l'Anguille 
par exemple , les écail'es sont extrêmement petites et à 
peine visibles. La peau se trouve presque réduite à la condi- 
tion de simple menJ)rane muqueuse, comme chez certainsVers 

(x) Le blenUsement def Poissons, quand on les fait boaillir dans fcao, 
on qa*on verse dessus soit des acides , soit de IViCuoI , tient à la coagula- 
tion de cette aibamine. 

(a) Un fait intéressant pour I.i physiologie , c'est que presque tontea les 
productions de la penn, poils, plumes, épines, etc., cxiatt-nt àéjk cbex les 
plantes. ]1 suffira de rappeler, quant aux écailles, celles dont un si j^'and 
Donihre de racines sont garnies. 



OR6AKB CUTiKÉ. %9^ 

et Mollusques. Les écailles sont des lames cornées semi-lu- 
naires y de dimensions médiocres , rarement considérables , 
juxtaposées ou superposées. Bans ce dernier cas, il n'y a 
q^ leur portion découverte dont la coideur perôe à travers 
Venduit muqueux* A Tégard de cette couleur» elle estpios 
foncée au côté dorsal qu'au côté ventral , ce qui a même lieu 
chez les Pleuronectes pour la foce latérale que là cUstorsîoR 
dsk porps a rendue supérieure. 

n II n'est pas rare que les écailles soient réeUéflsent ossifiées 
et arméesN d'épines ou de pointes saillantes , comme dans 
l'Esturgeon , les Tétrodons , les Ck>ffi'es , la Raie bou- 
clée, etc. (1). 

Enfin ces indurations du réseau muqueux disparaissent 

peu à peu tout-à-fait dans les Poissons cartilagineux , et avec 

elles cessent anssi les couleurs brillantes de la sin*fece dit 

corps. Dans la Torpille, la peau tient moins aux muscles , 

elle est plus molle et pénétrée d'un système particulier de 

tubes muqueux , qui se terminent par une série d'ouvertures 

situées de chaque côté du corps (pi. x, fig. iv, e). Dans d'au* 

très Raies , de même que chez la plupart des Squsdes , la 

peau est ferme et fréquemment garnie de grains durs, c^est* 

à-dire de petites écailles osseuses , qui font qu'on s'en sert 

pour lepolissage* • * 

Le mucus qui enduit la surface du corps des Poissons est 

en partie sécrété par cette surface entière , en partie aussi 

versé par des conduits excréteurs particuliers, qui percent 

assez souvent les écailles , et qui aboutissent à des or^ianfes 

glanduleux roug^âtres, ordinairement ^tués le long deilâ 

Ligne latérale. Gesxonduits sont fort larges dan&les Raîes^efl; 

les Sqi^des. Chez les Lamproies aussi , leurs orifices farmetat 

4es points très-distincts , surtout à la tôte. JSkùnvillè à décrit 

en détail ceux du Ck)ngre (2). 

(x) Tq^fz, ppor plot. <U. dcuUs.A^ce tojtt^ Haqu^sUy 

(1) Principe^ ^mwtfimh 9tmfaKé9^%m, ly iMif.T53« '•^•• 

9 



II. 



lît ÏRilTTÉD^ANiTOMIE COMPARÉE. 

très-déliées dabs:retidroit où sont placés les follicules chargée 
de sécréter le mucus vénéneux , et où Ton aperçoit aussi un 
plexus veineux considérable. 

601. 
>. Quant à la peau des Ghéloniens , elle se comporte , gêné* 
ralement parlant , comme celle des Reptiles de Tordre pré- 
cédent. Je ferai seulement remarquer, au sujet des bou- 
cliers, qu'on 4oit les considérer comme analogues aux 
écailles des Poissons ou aux coquilles des Mollusques , puish 
Qu'ils naissent du réseau muqueux, comme ces dernières 
productions, qu'ils lui doivent leurs couleurs, et qu'ils sont re- 
rvétus d'un prolongement de l'épiderme et des parties molles, 
il y a cependant cette différence qu'au côté dorsal et an 
côté ventral du corps , on trouve ici , sous les plaques cornées, 
des couches osseuses du dermatosquelette, qui s'unissent avec 
les parties du névrosquelette , comme nous avons eu précé- 
demment occasion de le dire. Au reste , la dureté des plaques 
cornées, leur situation et leur forme varient beaucoup; mais 
leurs couleurs ne sont jamais vives. 

602. 
Si les Batraciens et les Ghéloniens se rapprochent , à plu* 
sieurs égards , des Mollusques et des Poissons cartilagineux , 
quant à la structure de leur peau , les Ophidiens et les Sao- 
riens ont plus d'affinité , sous ce rapport , avec les Poissons 
osseux. En effet , la peau et les écailles de ces Reptiles res- 
semblent parfaitement à celles d'un grand nombre de Pois- 
sons osseux , fossUes surtout. Ainsi , dans le Crocodile , elles 
s'ossifient peu à peu, presque comme chez l'Esturgeon. Il y 
a plus même ; les plaques ventrales des Serpens , qui cor» 
nespondent toujours à une vertèbre dorsale et à une paire de 
côtes , rappellent de la manière la plus positive la segmèn- 
itation du coi^ des Vers , et je crois devoir faire remarquer 
que cette répétition d'une forme si inférieure n'a souvënl 
lieu qu'à la face abdominale du corps ^^seulement , Fantre 
face , qu'ornent des couleurs plus vives ou plus v^Hriëes , 



élant entièrement couverte d'écaillés proprement dites. La 
peau de ces Reptiles diffère, de celle des Poissons , tant parce 
qu'elle adhère moins aux muscles , que parce que ses écailles 
sont rarement imbriquées les unes sur les autres, enfin {^arce 
que Tépiderme est moins muqueux , plus ferme liténiè que 
dans les Batraciens et les Chéloniens , ce qui fait qtîe'^ qtiadd 
il s'en est produit une nouvelle couche ,ranciehne se détache 
d'un seul morceau , sans entraîner avec elle les écailles , dont 
cependant elle porte très-distinctement l'empreinte. Mais nous 
sommes déjà entres dans quelques détails à ce sujet, en trai- 
tant du dermatosquelette des Reptiles. 

Les couleurs du réseau muqueux acquièrent une grande 
vivacité chez ces animaux. L'organisation de cette couche cu- 
tanée est sans doute aussi la cause des changemeàs de cou- 
leur qu'elle subit chez le Caméléon, chaifgënieiis dont oki a 
souvent parlé avec beaucoup d'exagéraitîon , et qm paraissent 
dépendre de l'afflux d'une plus grande quantité de saîigchns 
les vaisseaux cutanés, à peu près comme chez l'homniè qui 
rougit. 

Enfin le tissu papillaire , siège proprement dit dû sens cu- 
tané , dont il n'existait encore aucune trace dans les' classes 
précédentes , apparaît dans celle-ci à la surface des pattes 
des Grenouilles , des Salamandres et des Sauriens , mais sur- 
tout , d'après Guvier,chez le Caméléon , où les papilfes cuta- 
nées ont la forme de mamelons. ' : ^ • • 

Les glandes cutanées existent déjà chez les 0)|>faidièiis; 
dont quelques uns tour doivent même l'odeur musqâSë^'ils 
exilaient. Elles sont plus développées encore chez lés Sau- 
riens. On doit remarquer surtout l'abondante siâcr^étièh'Vhk 
queuse quia lieu sons les doigts lameDeux dès^ckos , la 
gtande que le Crocodile porte à la mâchoii^e inférieure et qui 
répand une odeur de musc , enfin lete couches gtandilleuses 
qui se voient aux cuisses de certains Sauriens. 

". ' \ . .. .■.) •;'■•..:■ ' ' '' 



3(34 TRAITÉ D^ilIlTOMie <:OIIFARÉC. 

'-Î ' ••■ (i.ëjsèaux. 

.'.^ . 603. 

. 1 .1». > • ' 

., ,.^4/^^ :,jÇ|i^eaux se distinguent parmi les Céphaloioaires^ 
,q(miy)Q U^ Insectes parmi, les animailx privés de cérVèaa et 
*c|^;m9eUQ^épipière, par le grand développeineiitqti'a€i[]aiett 
(^ç|2^ çu^ r^Mrgane ctttaaë. 

. La 4[)^ai| elle-même, ne diffère presque pas de eeUe diés 
i^eptil^s^; qua^t à, la sti*ucture. Elle se montre tantftt eoo> 
vepte encore d'éç^îlle^; comme aux pattes, tantôt entière- 
ment nue , comme au col di^: certains Vautours , ou adhérenle 
aux os y.^mi^e , par exemple ^ à la surface du bec. On pieat 
aussi , .d^ même que chez les Reptiles , y distinguer trois 
couches yff^^fiçmvàe cjiez certains Sauriens , te tissu papiUaim 
^ aperçoîjt ipôme quelquefois à la face inférieure deâ pattes i 
pfifr exeinpie dans les.Grimpcurs et les Pahnipèd^. 
^.ji.id.. derme e^ encore mince , comme dans lli classé prceé^ 
|d^9it^«-.lj)€|fpiuscles. cutanés le mettent en mouvement, avai 
les plumes qui y prennent racine , et il est fixé aux t}fm% 
^ .Taide d'.up tissu c^liilaire qui diffère de .celui des daa^es 
précédantes rpfgr. sa prédi^H)sition à deve^ik* le siège d'ànts 
considérables de graine. ».-: 

Le réseau muqueux est incolore dans Ie6 parties cotiveRMs 
de plumes , et il laisse percer la teinte du ^satig , ce ^ui Ml 
que la peau de ces parties est blanche ,^ rOugeatré, et semMs 
paç^(^.;^i^i ti^er un peu siar le ^ris. Dans les parties privées 
^fAame$:r^U6s que les pattes, les créieè&^ les cii'es, eliK;^^ 
sa oou)pi(r v^rie du roage au jaune » au bleu &t an taflir^ 
ainsi qa'joppeu^ le voir dans les Iraités d'er»itb(MOgie. .. > 
. Lçs éçaiUes des pfrtfes , les oogles des ort0il$ ^ et eeyx> dis 
pauoes (ies aije^ , n^- diffèrent ppint essentiellement des «tfann 
parties çdbez les.^aurieas'. . : . . r ' 

,_ ■ ', 6U4. . •», ' ■ ;■■ -r- ' • *!' 

Mais le point le plus remarquable de Forganisation de la 
peau des Oiseaux est le développement des pliunes , organes 



. «ftStlIB COVlffé. 136 

qui^ ea i«ar qus^té de ràyonqeiim» imrnéB du dUsriiuiti^ 
squelette , ont déjà élé examués piiis haut i 1 358) v âircc Ifà 
écoUles et les oegl^ $ mais exigent cependant qùè nous eo 
irions encore ici dans quelques déteth à leur égardi 

Pour trouver Va Ifàhsilieii des phimes aux prodiiottoA 
cornées dont il a été questUn |Q#(fi'à Qè imanent) éoib 
devons reporter notre pensée sur laiM'tne rameuse des|»oih 
4heà: cei'iains Ittsectes (i), ninci pHnëf)xilèftiefit aur Imt 
«guégation en pinceaux cliez d autres iiMifelas et même A^ 
ehes les Vêts. En effet , on remarque , chma (è jeune Oiseail , 
qu'il sort de pores clitanés disposés en qnihcMoe des M4- 
eeaux de peife mous, remplaçant d'abord tes barbes dek 
plumes. Cependant, ces poils ne vsfat en quelt|tte sorte tfiè 
la couronne de la plume propreHiMI dft^i ei ils 4dltibeilt 
aussitôt que commence à se développer l'étendard de cette 
dernière , qui natt dans und {yattie fîSf iHtfe , (I ^ ptik cUMme 
fine feuille roulée sur elle-même dam l«^ éeallk^ <4u ¥m^ 
^on (2). D'un autre côf^ , poiklr concevoir ti (tMRfâ^Off d^^ 
{>lumes , il faut se rappeler que Itefc Oiseaux sont dels aaiiÀaàftx 
appelés à une vie aérienne , et chez lesquels la poitrine pré- 
ikHmne^ ce qui rend nécessaire l'apparition de Madièéi 
ilérieûnes. Or , le caractère dé bk^anclée aériettne sevffàtm 
formellement dans la plume par rabondance tlet iVMteeMft 
q«i la pénètrent et qw foumisi^ent i so« dét^'oppsnirint ; 
'«euteanent les branchies , comme celles des létanfe de Ove^ 
ofuilles i ne fonetiomenf (|ue pendant quKlque mrtpa japrfa 

( i) I^ jpoUs dM AbéiUès tont des pittfim pvifkipm, 1 iMt^Mi^^ 
■MiCMl ç Mt scBilléiB CMOreff^ des Cni|yilniH pitevAlll SIM cmMUMm» WMMIfe 
des tdoçiH dont TéiiadiMlA la foibiéd'ime nraiie mwéUBfèiBatÊlêfiiÀm, 

(a) Noas devons^de b«l)es recherches sur le développement des> yitMtoés 
k Albert Meekel ( Ant'i ArelA^^ fom.Xll, pii|(; 3^ >« Mtti fî4lW^)isel 
fïMet 4fie Stntàtmr éT Mugmvmekttkèn J U kif K /tyJitJMf Êt kMf^^ értk , 
Ttebingne 1867 , în«4* ), è DutràL^tt ( Juvr ai ëfë pâj^/if/»^ hMytS4^ ) 

Pirif, i8»6,ip-4S%.) 



•[.:' \ 



l36 TRAITÉ D*AMAXOXlS GDMFAmiB. 

qnoi dles sont ranplacées par d'antres , qui se rewMnrdleift 
à leor tour. Dn reste , les iraisseanx de h plnie sont tôt- 
jours TÎsMes y même après que celle-ci a acquis mie asset 
grande longneor; du moins, snisje ptfrena , sv mie jemK 
GomeiDe, dont les pennes avaient déjà cinq on six ponces 
de long, i très-bien injecter le tnyan tont entier en poussant 
dn mercure par Tartère bradnale. Le tissu dans leqndi ess 
môsseanx se répandent consiste en des cellules infundibirii* 
formes, placées les unes sur les autres (i) , qui , après iem* 
dessiccation , forment ce qu'on appelle ïéme de la plnmo; 
Une fois qnt la |dnme est tout-à4ait morte , la nouvrile 
branchie aérienne qui se produit au dessous d'dle la dnsse 
et la fiait tomber , de même que la dent de lai t est repousséo 
par cdle de ren^ilacemMit. 

605. 
jTai d^ dit précédanment (§ 258) comment la phnno 
pread naissance , crannent elle se coagule d'abord sons la 
forme d'âne boule , puis s'allonge en cône , comment Texlréh 

mité de la tige ( conqpaurable à la couronne d'une dent) so 
poiBse toujours ea ayant , tandis que la racine, c'est-à-dm 
Tmireloppe branchiale proprement dite , ou le tuyau , se dé^ 
y^iapp^ , enfin comment la baii)e résulte du déploiemenl 
d'un tissu muqueux noirâtre (2). 

Je me contenterai donc d'ajouter ici que ces premiers tm- 
yzax de formation se passent à Tinlérieur d'une gatne logée 
dsoB renfoncement cutané destiné à recevoir la plume. Gelte 

(x) Celte partîcolarité poorrait noos rappeler encore une fois les poSi 
des pluMcftffwsoot composes de séries de cellales isolées, smplesoocaoM* 
posées ( KsBSKE, Ammtomie dttr PfloHzem^ pag. i6o ). Yoyes U û^g^m ém 
vaisseaox des plumes dans mes Tabulœ iilaMnmteSf cab* II, pL V, 

(s) Celte conleor foncée prfaniliTe qu'affectent fréquemment les Wébes 
des planes, el qoi lait que des Oiseanx blancs , teb que l*Oie, le Cypie , 
eic. , sont d*abord gris » aonoDce qae rexhalation da carbone est ^és 
abondante dans cette dasae , et se rattache fort bien an grand dérelo p pli 
ment de la respiration chez les animaux qa*eUe r e nf erme. - f . «^ - 



OKGA*KE GtTTAnÉ. l3 

galfl^, d-abord globuleuse elle^néme, devient ensuite oblon- 
f^ ; puid conique , et finit par ^e fendre quand le germe de 
la plume grossit. Elle diffère du tuyau , parce que ses fibres 
sont transversales et non longitudinales , comme celles de ce 
ilenlier , et c^est elle qv'on est obligé de racler quand on veut 
taiUer «t fendre une plume pour écrire. 

• lift direction des plumes de TOiseau est un fait physiologi- 
que remarquable. Elles décrivent toutes des lignes qui par- 
lent en rayonnant du cerveau , en sorte que leurs racines 
sont constamment tournées vers ce dernier organe. 

• Du reste ; les diverses parties des plumes varient beaucoup. 
Il n'est pas rare qu'un seul tuyau porte deux tiges , et on le 
voit, même assez souvent chez le Gasoar. Les barbes oflBrent 
aussi de nombreuses différences; fréquemment, en effet, 
elles émettent des rayons secondaires, même tertiaires; elles 
sont tantôt très-serrées les unes contre les autres , et tantôt 
écartéeS', comme dans le duvet ; elles présentent souvent sur 
leur trajet de petits nœuds presque semblables à ceux qui 
garnirent la tige d'un grand nomiure de plantes ; enfin , dans 
les; plumes douées d* un brillant métallique ou de couleurs 
irisées , elles sont ordinairement pourvues de petits enfonce- 
meos y perceptibles seulement au microscope (1) , qui agis- 
sent comme siutant de mir<Nrs , et reflètent la lumière avec 
plus de force. 

«06. 
f (ies antres diversités de forme , de couleur et de situation 
de9 plumes rentrent dans les attributions de Tornithologie , 
c'est pourquoi j'en dirai peu de chose. 

Une circonstance remarquable d'abord, c'est le retour 
de^ pimnës à la condition des poils ou des soies. Nous Tob- 
servons chez le Gasoar , dont les plumes peuvent être consi- 
'dérées comme de simples liges sans barbes , qui sont faibles 
partout , si ce n'est aux ailes , où elles ont un peu pLm de 

(i) Usu9MiGJi& f Si^ic^'^ $ p»g. A 1 8. 



%3B nkrrt D^AHAifOM» oomparée. 

finrce. D'après las obsenratioiis de Gloge^ » le nAM p Mi ii i 
mène a lien artîficieUement , lorsque les birbes ém ploMM 
tombent par rinflaence d'un cUoiat frès-ciiatri; c'estM^irt 
a vu chez de jeunes Ailles d'Afrique y oè les gnméeBpbÈÊm 
tectrices postérieures dte ailes étaient déponillétt d» ^kBifc 
barbes dans une c tendue de:dem à trois poncés ; tt tméëÊÊf 
hkÔBai pnr£aitenient à des pkfuans (1). Une antire ninsifioB 
de la i^ume au poil nous est Offerte pàt le (lincean tk'crtfs 
noirs que le Dindon perte à la poitrine , et qui représmsJbtk 
de ces faisceauK firimitifs dont j'ai p»ié pr étédwm tiftnt , 
dont les poils ^ an lieu d*étre repoussés par une plane , "ont 
Cfontinné à se déydopper , et se sent même courerts d'uii<|ti- 
dame mince (2). Enfin on trouve ansû de véritables ^iils 
sur quelques parties du corps , pai* exemple dans le Fi^iitt 
iarbaiiUf les Oorbeaux , etc. ^' 

La structure même des véritables plume» varie béaM^étffc 
l^es pliunes squamifonnes du Pingouin (3) sont surtNMft'IWt- 
marqimbles en ce qu*eUes se rapprochent des écaîllé^i)ll 
gfiriiissent les ailes des Insectes. On trmve attssi ^ k r^ivi|'« 
flûte des barbes de celles du Paon ^ dbs d cn t du res' tfik lédfr 
donnent rapparènce d'une scie (4): Enfin , chaque balbéHft 
des grandes plumes a une structure remariqtaable , son MM 
(supérieur offrant des fibres très^cainifiéessolr les eAcés ,'t|M 
s'engendrent dans les fibrilles simples dont est {fanri lé boHi 
inférieur de celle qui se lrou¥e au dessus : je n'aperçois 
fKàélB» , à Ve^trémité dés bart^es qhi étbisincnit la ^igé\ Ijpar 
eacemple dans les plumes d'Oie ^^u'uile simple peiiieiriii ligA^ 
menteuse des deux côtés de la <^ de la barbe». A« tMffèà 



lit ' •■ • r:. 

us$ des KUofti^Jif^, 



(i) GrLOG/a f Dus Jbaendem der Fœ'gel durçh Einfluss des KfinM*'^ 
M, i83i,pag. 8. ^^^. 

ijlk) li'ëpfdi'ei'die âoit hatàrélîement se soulever en même temps qa« là 
i(taiiie,iiiriB it'Vtilraîc Vè èiék&échër BiénftÂt Ktir fa peaa et'tbmW,' es '^u 
to±|>HqiM M fQuUXkrè «irifiM^e q«*on tr<mVe -«litre le^ plaWeér *'**^« 

(3) Voyez mes Tabulœ illustrantes y cah. II, pi. ii, fig. xyx* 

(4) Voyez mes Tabulœ illustrâmes > ofeb» II , ^\ V^ } ù^^. kVttli ' ^ > 



de Çf4ie clWi^jtieB » le$ livbe^ lienneni si bien les wàBt hnx 
autres , que la (dime nç forme plus pour ainsi dire ^ qu'une 
j^uiUa^ aussi ToDSi^rve-^tTOii plus porticulièremenc dans tes 
{du^qi.des ajleis .,ex 4e )9 queqe^quî aervani au vol. 

.. ... ,..,.:.. . 607.;. ..='■■•.••• 

i 

Cependant c'est surtout à Tégard de leup dolbriition ^ue 
if^ Ijluoies variem» 

L-iofli^^iica puisante ^e la («tmiène pour produif e tes ceu- 
)fiw^ ié manifeste également ici par la viyaeitë non seuteoiént 
des ti^jôtes qpe le^. plumes offrent dans leur ppniôn aéh «ou- 
verte et au côté supérî^iur du corps ) cb^ez ta plupart dès Oih 
9f^^x , ni^is encore d^s couleurs dont 'brillent les Oiseaux 
iliurnes ', ,&uf tout peux des pays chauds. SiiÎYant Gloger (4))', 
)a chaleur 4» cliipat avive principalement les douletvs du 
bas- ventre et de }a téte^ gandin qn^i^ froid aflaiblit surtout 
pelles du haut d# cofps. ; > 

. Àq re§t§ , \l est remarquable que tes couleurs des OiseaAx 
.v^rifinf^^uiyanl; Tâg^etje-sexovet Blumenboch {%) a fait une 
^jtx^^yat^ fprit impcrt^Q^tei sous ce rapport > c est qnie plu- 
sieurs femelles prennent le plumage des mâles lorsqUe te 
temps éteint en elles les fonctions génitales (3). 

Au total , les Oiseaux Sont , parmi les animaux vertébrés , 
comme les Insectes parmi les invertébrés, ceux chez les- 
•4Qèli) la cotitear- arrive au jfilus haut degré d^ èé\ekfppe- 
mentj f Aqddbert prétèndah^a^mr remarqué qtie leàplùttiëè 
ifa>n0er>de récMItnëiRillkiueoiit une pésafnfteit^ ^fy^fSl^ 
flqpNÙptett9èài6dle''des:plmnesWdinaires.' .lo-:^*! >•. 

r^it-)Ub^ik/^'i^. ''''""'■'' ' ■' '■" ■ "'''■ 

4fp«^if^V.f c/'^ ïFtrneri^ j^i^Xt tqI. my|if%v.f4<Sî Bniker^tiniiif 
Oiieaax saivans chez lesquels on a va de vieilles f^f Uet f^endre 1» pl^«i 
mage des mâles; Paon (Hanter ), Pintade ( Bechstein) , Faisan (Hanter) , 
Faisan doré (Blamenbacbi); : Poale( AriitMe), Per^z ( MMtlil||i]f ) , ^i- 
fm4Tif4tntom^t»0«Uif4é CEMonBiiN)» SpBtoU t^téèHy )| tiâ^rd 
(TiedemaoQ ). • ' '■' ' - •' •* ". > 



l4o TRAITÉ d'AHÀTOMUB COMPARÉE. 

Enfin les plumes ont encore cela de remarquable gabelles 
sont enclines à admettre la tension électrique (4) , et il n^est 
pas hors de vraisemblance que la faculté dont les Oiseaux 
jouissent de pressentir les variations de temps , dép^Ml de ce 
que Tétat électrique de leur pluma{][e change en même temps 
que celui de latmosphère. 

Pour terminer Thistoire de la peau des Oiseaux , il me reste 
encore à parler des glandesqui sécrètent une humeor grasse , 
et qui jouent un rôte important à la conservation des plumés. 
En effet , si déjà , par le foit seul de Torgane dans lequel cel- 
les-ci sont implantées , elles paraissent être imprégnées de la 
graisse provenant des couches adipeuses de la peau , la né- 
cessité d'un enduit qui les garantisse de Feau rend fort es^ 
sentielles les glandes huileuses situées au croupûon. Ces 
glandes ont surtout un volume [considérable chez les Échas- 
siers et les Palmipèdes^ et elles versent leur sécrétion par 
deux ouvertures en forme de fentes. Cependant Nitzsch 
assure (2) qu'on n'en trouve aucune trace chez plusieivs 
Oiseaux , tels que le Casoar, l'Outarde et un grand rictaibre 
de Perroquets. 

7* niaiiiiiiiftref. 

608. ' ' .;•. 

Les Mammifères se rapprochent aussi des classes, préo^ 
dentés, sous le rapport de Torgane cutané; car la peau nue, 
muqueuse et huileuse des Cétacés ^appelle celle des Raies 
et des Squales , la peau écailleuse cjt cuirassée, des PaB|^ 
lins , des Tatous et des Chlamyphores , dont j'ai parlé en 
traitant du dermatosquelette (§ 315) ,. celle des Reptiles, 
enfin la peau armée de piquans semblables à la tige d>me 
plume des POrc-épics et des Hérissons , celte gtnrnie de 
plumes des Oiseslux. 

(i) TiSMMÀVV, J?op/o^/#y tom. II, pag. i5S. •' 

(a) Note à U page «74 da ô"* volmnede VMistmr» natufwlk d$i Oitâmm 

i<'^//em<i^//#y par Niiamann. 



OFiOANE GUTAKB. i4i 

A regard des couches qui la constituent (1) , je ferai rémar- 
<iuer d'abord que le derme proprement dit a partout beaucoup 
plus d'épaisseur que chez les animaux des classes précé- 
dentes , soit sur le dos seulement , soU par tout le corps , 
connue dans les Éléphans, les Rhinocéros et le Buffle. 

Il a déjà été parlé ailleurs (§ 359 ) des muscles peauciers ^ 
qui permettent le hérissement des poils et des crinières , 
ainsi que le froncement de certaines parties de la peau. 

Le réseau muqueux , généralement peu coloré , et Tépi* 
derme ne diffèrent point de ce qu'ils sont dans les classes 
précédentes. Seulen^entle renouvellement deVépiderme est 
moins sensible , ce qui avait déjà lieu chez les Oiseaux; dans 
ces deux classes, il porte plutôt sur les productions rayon- 
nantes de la peau , ici les poils, et là les plumes. 

Le tissu papillaire est principalement développé aux or- 
ganes du toucher , comme chez Thomme. Il mancpie tout-à- 
fait chez les Cétacés , de même que chez les Poissons. 

L'exemple le plus frappant de coloration du réseau mu- 
queux , qu'on trouve dans cette classe , nous est fourni par 
les caroncules faciales et fessières rouges et bleues de cer- 
tains Babouins, 

609. 

L'adhérence de la peau aux muscles sous-jacens a lieu 
surtout au moyen d'un tissu cellulaire dans les mailles 
duquel s'amasse une quantité extraordinaire de graisse che^ 
les Pinnipèdes , chez les Cochons et , en automne , chez les 
Mammifères hibçrnans. Ce tissu cellulaire admet l'air dans 
quelques Chéiroptères (§ 567). Cuvier rapporte, d'après 
Sparmann , que la peau du Daman tient peu aux muscles. 

L'appareil glandulaire de la peau parait ne point exister 
chez les Cétacés (2) , ou cependant il est remplacé par une 

(i) Voyez Dbllx Chiajb, Osservazioni sulla stmtiura délia epidêrmi" 
de unuuta, Naplet, 1817, îo-4; G. Brbschit et Roumel dk Yanzehs, 
Uteherchés anatomiquês €t phpiologtques sur la structure de la veau, 
pàfUy iS35»m-S , fig. 

(a) Les PangoUns et les Tâtons sont tans donte dans le même cas. 



V 



ifft TRAITÉ D*AKâTOMtB COMPARÉE. 

exfiudotioB de mucte méié avec des p&rticulcis gTSdsseufies. 
{>»Bs les autres ordres, son organisation est essentieilemeMb 
même que chez rbomme, où Ton sait que ies glandes isebacéei 
foiimissent des sécrétions différentes suivant les diverses 
régions qu'elles oocnpentà Cependant , nous trouvons qud^ 
qoefois ces organes très-développés , et a!ors tts ofirent or- 
cîinavemeni des répétitions de formations antérieures. NiMH 
Tavons dif k Fégard des glandes sos-inaxiliaires dès BteiÀf\ 
â(^ Cerfs , des Cbai^ve-soiiris , etc. , et des glandes aiïales ; 
noas aurons occasion aussi de citer des glandes analo^^nes eA 
trailaiit âè| organes génitaux. P. Savi a décrit utie glàkéè 
conglomérée qui mérite une mention particulière ; etie*eit 
située à Focciput du Chameau , et chacun de ses lobes a A 
conduit excréteur particulier. Enfin , nous trouvons enc<R^ 
de ces gMnâes sur la ligne latérale du corps , comme chez 
ks Poissops ( § 509 ) ^ sur le sacrum , oh elles rappeHent tels 
glandes huileuses des Oiseaux (§ 607) , ou entre les sabotti, 
el .<^ltai-<ii rappellent Tabondante sécrétion qui a lieu aux 
lilipkiiiges de certains Reptiles (§ êQ^ ). Les premières seM 
•Crès-prononcéès surtout chez les Musaraignes , suivant Géo^ 
froy Saint-Uilaire (1) ; on les aperçoit aussi , mais moins , éUà 
la Taupe et quelques Rongeurs. Cliez les Musaraignes , on 
découvre, sur les côtés du corps, à des distances rteu- 
Itères; les ouvertures de glandes sous-cutanées aplatie^', 
dont la sécrétion , qui se répand sur les poils , a une forte 
odeur , 'comme la plupart de celles du même genre. Les 
glandes «acrées se voient surtout dans le Pécari , où elles 
^ttei^nent , suivant Daubenton (2) , un volume égal à cAtû 
d'un iaeuf tfoîe. Quant à celles des doigts , on les rencontre 
particulièrement aux pattes de derrière^ chez quelquesfji^i- 

s 

(i) Méinoîres du Mus/ttm, yol. I, pag. 3oi. Geoffroy S9int-Hilair'e .a 
VOoIa ansfii I mais & tort, considérer comme an appareil sTandolalre ^e cp 
Jfitkt^f la glande mammaire découverte par Met'kel dUna rOi'nijl|^Qrbynaa|u 

(a) Burroxr , Sût, nat,, vol. X, 



V^tfmy UàAtl^h Brcbifi^ k) Cbevrotain ^ lë Heime; letitr 
q^qclpiit 0Kcréteiirs'oavre entre les jabots. 
: 9 aK évident qu -on doit rapporter aussi à eatte classe dPor- 
glip^9 1% çl^Bcte à vefiio de rOniitb«riiy)K|ne , qui , placée 
beaucoup pluà ba^t , derrièoe les trocbamép», n^appartierit 
4^sa^ iafiàÂyiàm mâles. Au moyen d'un long canal excré- 
Mur.i. ^Qd' toanamet sa sécrétion venimeuse à Péperon perforé 
^ «B voit sw le bard inlçrne de ta patte de (ferrrère (1). 

610. 

On ^t i}iie la vestiture de la peau consiste presque aussi 
génép^emeot ea po^is dans eptte classe qu-en plumes dans là 
^nécéde^^e. Quand eUe manque tout-à-fait , comme chez les 
(^qé», k| peau se rapproche de celle des Poisscms et des 
Jleptiieiflf ,.'y>ourla conformation. 

JLa structiure et la couleur des poils offrent un nombre pro- 
4igieux dé variétés , dont la description appartient en 
{^Ande f^ûe à la zoologie. 

Ceux qui se rattachent le mieux aux plumes sont les pi- 
Qiians du Porc-épic , que nous porarrions considérer comme 
ii^B tpf aux et des tiges de pluques privées de barbes et cou- 
•K^te» d'un épais enduit corné , s'ils n'en différaient parce 
qu ils ne renferment pas pimidvement de • germes vascù- 
Ji^^s dsins leur intérieur , et qu un tissu corné très-lâche 
jrmplit leur cavité entière , à ^exception de la racine , qui 
4lw contient pas. Les petits piquaps du Hérisson et de l'É- 
4ibidiié font le pas^ge de ceux du Porc-épic aux soies raides 
^n'onrenGOi^tre surtout chez les Pachydermes (2). 
• . J*es soies du Cochon consistent également en un cylindre 

r . 

(x) Voyez Meckbl , OmithQr^ 4<scf. ^riqf.t pU 9^{, X>(|f^ i|^e Ifotîce li^ à 

ë société Liiuiéenne , J. Jameson rapp^orle ^a'ofi hpi^ny} f^ui «viiit été 
^ esflé par Téperon d*an Orpithorhynqae , fat atteint de tri^mas . «^ qa U iîu 
WD%*tJaapê sàhB poiavûir se selrvir de son bras ( Lond, med. Jtepository, 
ToL VII y pag. 5 ). 

'j (»),.p«ip«tt rtntifus^^M, loc éie», iom. I , pL x , l^natomie très*» 
déUiUéo des piqnana da Hérisson | el pi, rnt^ celle des «oies da Cotbon, 



l44 TEilTi |>*AllÀTOHn COVPABÉB. 

corné, dont le milieu est occupé par un tissu cellnlaire corné 
lâche. Étant fendus en plusieurs parties à leur sommet , ils 
rappellent en quelque sorte par là les faisceaux de poils •dTmi 
grand nombre d^animanx des classes inférieures, qui se trou- 
veraient ici soudés à la base en un seul cylindre. 

Les écailles des Poissons et les plumes squamiformes des 
Pingouins nous sont également rappelées par les poils apUrtis, 
parmi les plus remarquables desquels nous citerons : 1** tes 
écailles des Pangolins , qui ne sont autre chose que de larges 
poils ou piquans cornés , susceptibles de se redresser ; 2* les 
poils larges , plats et terminés par une pointe dure des Rais 
épineux {Lonchereê); 3<* les longs poils plats du grand* Tih 
mandua , les poils plats entremêlés avec les piquans des 
Porc-épics et des Hérissons , ceux qu'on voit à la queue de 
THippopotame et sur les doigts de rOmithorhynque , etc. 

Les poils ordinaires des Mammifères ressemblent à ceux 
de rhomme, quant au fond ; mais leurs poils soyeux se rap- 
prochent souvent du duvet , car ils sont parsemés de noeuds , 
comme ce dernier ( § 605 ) , et Ton doit même leur attribuer 
la teinte grisâtre du pelage de certains animaux , par 
exemple des Souris , attendu qu'au microscope les nœuds 
paraissaient noirs et leurs interstices blancs (i). 

Les poils laineux ont une transparence vitrée , et sont ul- 
térieurement divisés en cellules , assez régulières même. C'est 
ce que je vois , par exemple , dans ceux des Chèvres du Thi- 
bet. La laine , celle surtout des Brebis , a cela de remar- 
quable aussi que ses brins sont fléchis en zigzag dans le sens 
de leur longueur , avec quelques petits renflemens de distance 
en distance. Le diamètre d'une des plus fines soies de Brebis 
est de 13/20,000 d'un pouce anglais. 

La torsion en spirale de certains poils mérite d'autant 
plus d'être prise en considération , qu'elle parait appartei)ir 

1 

(z) Yoyei Ebls, hc, c<V. $ pi. tiix, fig. 77, représAitaot im poil, dt 
Tanpc. i'U •-,'. 



ORGANE CUTANlfc. l45 

aussi exclusivement aux Mammifères que celle des dents , 
par exemple dans le Narwal (v. § 312, note), et qu'il ré- 
sulte de là une particularité fort remarquable tant dans le 
dermatosquelette que dans le splanchnosquelette de ces 
animaux. C'est surtout à la barbe et aux moustaches qu oa 
observe ces poils tordus en spirale , par exemple dans les 
Phoques, ainsi que dans les Chéiroptères et la Chrysochlore, 
où , suivant Ëble (1), la torsion des poils leur donne le même 
aspect que si leur tige droite était entourée d'un mmce fil 
tourné en spirale. 

L'accroissement des poils se fait comme celui des plumes,, 
c'est-à-dire par la racine , et de même que la membri^ne vas- 
culaire se développe en branchie dans rintérieur de la tige 
de la plume , de même aussi une membrane vasculaire, trè&- 
facile à apercevoir dans les {p'os poils , entoure la racine de 
ces derniers , qui s'en élèvent ensuite d'une manière parfai- 
ment analogue à celle dont croît la tige des plumes (2). 

Une fois que le poil est parfaitement formé , il ce^e de se 
nourrir, comme la plume tout-à-fait sèche , et tombe pour 
faire place à un nouveau. 

611. 
La coloration des poils , chez les Mammifères , est déjà 
beaucoup moins forte que celle du plumage des Oiseaux. £a 
effet, une plume est un poil arrivé au plus haut degré de 
développement. Cependant nous pouvons remarquer ici , 
comme dans la classe précédente , que la surface dorsale a 
constamment des teintes plus foncées , tandis que le ventre 
parait presque toujours blanc. D'ailleurs le climat exerce 
sur la couleur du pelage des Mammifères la même influence 
que sur celle du plumage des Oiseaux. 

J'ai déjà parlé plus haut de la forte tension électrique dont 

(i) Eble , loc, cit. , pî. viir , Og. 7g, 80. 

(a) Eble , loc, cit., pi. xi , lig. i a i, 1 22. Les figures représentent les poils 
des moustaelies da Oiat. 

II. 10 



•A 



l4t) TRAITÉ d'aNATOMIE COMPARÉE. 

sont susceptibles les poils de plusieurs Mammifères, des 
Chats par exemple. 

La situation des poils varie même parfois suivant les genres. 
Ainsi , beaucoup do Mammifères ont les pieds nus ou cou- 
verts seulement de poils courts , de même que , chez les Oi- 
seaux , en général , les plumes ne s'étendent point jusqu'aux 
pieds. II est des parties aussi où les poils acquièrent un plus 
grand développement ; tels sont le museau , où ils servent 
comme de barbillons ou de palpes , les yeux , le cou , où ils 
constituent la crinière qui , dans le Lion par exemple , dis- 
tingue les mules des femelles , et la queue , dont les poils 
diffèrent tant de ceux du reste du corps chez le Cheval. 
Enfin , il y a des individus chez lesquels on rencontre à la 
fois plusieurs sortes de poils. Ainsi , le Lama et la Chèvre du 
Thibct ont une laine fine au milieu de forts poils qu'on ap- 
pelle yorrc De même, les piquans du Hérisson et du Porc- 
épic sont entremêlés de poils mous. Sarrasin prétend même 
que le Porc-épic du Canada a sept sortes de poils; et , si Ton 
voulait avoir égard à de légères différences , il ne serait pas 
difficile d'en compter autant chez les Mammifères que nous 
connaissons mieux. 

612. 
Quant aux productions cornées enveloppantes et squeletli* 
formes de la classe des ^Mammifères, nous en avons déjà parlé 
en décrivant le dermatosquelette de ces animaux. Le test des 
Tatous peut assez bien être comparé à celui des Chélonieos , 
car on ne doit voir en lui que des ossifications du réseau mu- 
quoux , accolées les unes aux autres et recouvertes par Tépî- 
derme, Los écailles caudales des Mammifères ont déjà été 
comparées avei" raison par Çuvîer à celles des pattes des Oi- 
seaux ; cependant, chez les ammaux d'une petite taille , elles 
sont très délicates, et font ainsi le passage à Tépiderme régo- 
lièrc'ment sillonné qui tapisse les pieds de tant de Mammi- 
fères et même la main de Thomme. 
A regard dos ongles , ils ressemblent parfaitement aux 



ORGANE CUTANÉ. iJ^J 

- ; ■ * t » 

!)oiIs , sous le rapport de leur composition cliimiquej'et dé 
iûr théde d accroissement. Chez les Carnivores , les Ron- 
^urs et les Chéiroptères (1) , ils ont la même disposition que 
tKé^ les Oiseaux on les Sauriens , c'est-à-dire qu'ils formeiit 
iflfiô 'gaines cornées ; pointues et tranchantes , qui revêtent 
l'extrémité de la phalange onguéale. Les ongles larges et 
ÏÉiOussés qnî enveloppent entièrement cette phalange , por- 
lélàt le nom de sabots. On remarque que les ongles et les 
Mrbots sont d'autant plus grands qu'il y a moins de dôîgts; 
teciteraî pour exemple les Soîipèdes et le Fourmilier dîdae* 
tyle-, -dowt les ongles-des pattes de devant sotit proportionnel- 
lement énormes. Du reste , c'est dans les sabots qu'on re- 
connatl le plus distinctement la structure pileuse. 

613. . 

' Il nous reste encore à dire quelque chose de la structure 
des cornes , doirt on trouve trois sortes chez les Mammifères. 
• Aiix tissus dont il vient d'être question se rattachent très- 
Wfeia les cornes des Rhinocéros, dans lesquelles on peut d'au- 
larit moins méconnaître qu'elles sont dues à la coalescence 
iTtiiie multitude de poils raides , que quelques uns de cesT 
f^dJ!^'; plus courts que lès autres à la vérité , se voient en- 
Hi^ëllbfiés à la racine de l'excroissance , et que d'ailleurs 
tWfe CiMpe transversale de celle-ci ne laisse aucun doute à cet 
ég&rdÇSy. 

'*^'Dés icorfitès d'un autre g(aire sont formées par des broches 
6sieuS€?squi croissent sur le frontal après la naissance (§ 315), 
^'«otolèvent !a peau ; edle-cî devient calleuse , et finit par 
constituer une gaîne cornée , dans le tissu de laquelle on dis- 
tingue encore fort bien les poils dont la soudure lui a doiiné 
naissance. Telles sont les cornes des Brebis , des Chèvres et 

^Bœui^: 

1 ■••... 

(i)}ç\, çoipoi^ cIks les Oiseaos , les membres aliforiiMS ne portent d*oii? 
ifitê qd'aDX ponces. 

(a) Voyes*en la fignre , d'up! es Danbenton « dans BovroK , Hiitê HHtMf»^ 
*lroI. XI , pi. ¥nt« 



l48 TRAITÉ d'aNATOHIE COUPAEÉE. 

Le troisième genre de cornes comprend les bois ; j'ai d^ 
pailé du mélange intime de la substance cornée avec la 
substance osseuse dans leur intérieur , et de la sympalbiâ^ 
remarquable qui les unit avec les organes génitaux mâkt 
(§ 289). 

Enfin, les petites cornes de la Girafe pourraient être 
considérées comme constituant encore un quatrième genre ; 
car la peau velue qui les revêt en tout temps par dessus une 
substance semblable au bois des Cerfs , forme une transitioii 
bien marquée entre ces productions et le pelage gâiéral. 

614. 

Si maintenant nous embrassons d'un seul coup d'oeQ Yhm- 
toire entière du développement de la peau, afin d'apercevoir 
en quoi cet organe diffère , chez les animaux , de ce qu'il est 
chez rbomme , nous trouvons que , dans les dernières dassq^ 
du règne animal , la peau extérieure ressemble à la peau 
intestinale ; que les qualités de membrane muqueuse dent 
elle jouit la rendent peu propre à être le siège d'un toucha 
délicat; que souvent même elle est en outre enveloppée 
soit par des coquilles calcaires , soit par des écaille^ e% des 
cuirasses. Plus tard , au contraire , lorsque la req[>iràti<m se 
prononce avec plus d'énergie dans le corps entier , les pvor 
ductions cutanées deviennent prédominantes, et les pops, 
les soies , les plumes , se développent en telle quantité que 
cette circonstance , jointe à l'épaisseur des tégumens et i 
celle des dépôts graisseux sous-cutanés , ne permet pas n^qL 
plus au sens du toucher d'acquérir une grande perfection.. 
Chez riionmie, l'organe cutané tient le milieu entre lamol- 
lesse excessive de la surface muqueuse des Mollusques et 
Tinduration de la peau chez les Insectes ; il est plus minQS 
et reçoit plus de nerfs que chez les Mammifères, et il n'est 
couvert que d'une petite quantité de poils mous , qui ne 
mettent point obstacle à Texercice du toucher. Si le sommet 
de la tête de Thomme porte davanta{;e de poils , on peut 
'expli^jucr par la remarque , si souvent faite dans les para-" 



OBGÀNE CUTANÉ. i4q 

graphes précédens , que les productions cutanées se déve- 
loppent plus que partout ailleurs sur le côté du corps qui est 
tourné vers la lumière ; or le haut de la tête étant ce côté 
chez Thomme , en raison de la station droite sur les membres 
pelviens , les poils ou les cheveux doivent y acquérir plus de 
développement qu'en aucune autre région. La barbe humaine 
pourrait être considérée comme une répétition Ues mous- 
taches qui garnissent le museau d'an grand nombre de Mam- 
mifères , et sa présence chez le sexe masculin , comme un 
résultat de l'intensité plus considérable de la respiration et 
du développement plus grand des membres , qui , chez les 
animaux aussi , coïncident avec un déploiement plus marqué 
des jpoils et des plumes. Quant aux poils du pubis et des ais^ 
selles , ils paraissent dépendre de l'abondance des sécrétions 
glandulaires qui ont lieu sur ces points , et qui déjà , dans 
les animaux , s'accompagne fréquemment d'un plus grand 
développement du système pileux. 

615. 

Les ongles , seuls prolongemens cornés de la peau qui 
restent chez l'homme , sont plutôt comparables à des écailles 
qu'à des griffes ou à des sabots , et , au lien d'émousser le 
sens du toucher , ils contribuent , au contraire , à le rendre 
plus délicat. 

La peau cesse également, chez l'homme, d'être aussi mobile 
que dans les Mammifères , où sa mobilité rappelait encore 
celle que détermine le sac musculaire des Mollusques et des 
Vers. Or , cette circonstance paraît tourner également au 
profit de la sensibilité de l'organe. 

Sous le point de vue de la coloration, nous avons vu 
qu elle arrive au maximum dans les deux classes qui se dis- 
tinguent surtout à l'égard de la respiration et du mouve- 
ment , tandis que , dans les autres classes , elle n'avait 
point atteint jusqu*à ce degi*é , ou bien elle l'avait abandonna . 
Ce dernier cas a lieu aussi chez l'homme , oii la peau, dans 
la race la pluç noble de toutes , est presque incolore et 



l56 TRAITÉ D'iKATOMlE COMPAHÉE. 

nuancée seulement de la teinte du sang qui perce à traver 
son tissu , phénomène dont Gœthe(l] a parfaitement iiidiqtiS 
la cause lorsqu'il dit , en parlant des couleurs qu'oflrent les 
Mammifères : « Si certaines parties nues du corps des Singés 
» paraissent ornées de couleurs élémentaires, c'est une 
» preuve que Tanimal lui-même est loin encore de la per- 
» fection ; car on peut dire que plus une créature est noU^, 
» plus tout ce qu elle renferme de matériel a été élabcNr^ . 
» plus sa superficie tient à son intérieur par des liens m- 
» limes , et moins elle peut offrir de couleurs élémentaire!. 
» En eâet , là où Tensemble doit former un tout complet., 
» il est impossible que rien de spécifique se détache , sÏMt 

I 

» sur un point , soit sur un autre. » 

L'organe cutané de Thomme se distingue donc par la sen- 
sibilité plus exquise dont il jouit ; et , en devenant le miroit 
des affections morales , par les variations que son coloris e$t 
susceptible d'éprouver , il se rapproche du plus noble des 
organes sensoriels , l'œil. 

ïii Formes dieersea des organes de la respiration el 'dh Ik 

f>oix, 

616. 
La respiration des animaux étant un conflit entre Tinm- 
vidu et l'élément qui l'entoure (§ 596), il y a nécessité, 
pour qu'elle s'exécute , que l'afllux de celui-ci vers l'orgaïke 
respiratoire se renouvelle sans cesse. Or, cet élément am- 
biant , pour l'animal comme pour la Terre , est l'aîr. Il fiiut 
donc , pour entretenir la respiration de l'animal , que celui-éi 
hume l'air , soit immédiatement , soit par l'intermédiaire de 
l'eaû qui s'en est pénétrée , qui l'a en quelque sorte respiré 
elle-même. Mais , afin que l'air ou l'eau , ou , pour être plus 
exact ^ l'air seul parvienne à l'organe resph^atoire, il est in- 
dispensable que ce dernier occupe primitivement la supei^- 
• • • , . . 

(i) GosTBE, Zur Farbenlehre, %^mf I • pag, 345-246, 



ORGÂKES RESPIRATOIRES ET VOCAUX. l5l 

ficie du corps ; la surface cutanée constitue même , en premier 
lieu , le seul et unique organe respiratoire , et ce n est que 
quand le corps animal a pris plus de développement , qu'on 
ôôihtfiéncfe à voir paraître des afppareils spéciàtit |)bui' la 
rëst)îration , des cellules à air ou à eau , dès {îOmhoiis: , dfeà 
trachées , des branchies , appareils qui touscepëiit(ariipèfl\^ëtit 
étrfe considérés comme des prolongémeris dé là pëaii , Mihi- 
fiés tantôt en dedans et tantôt en dehôi's. Dti resté , si tàobh 
voyons en gétiéral un vaste mécanisme focbfhoteti^ âfcfet(ft'- 
pdgnér la fotiction de la respiration , si mèirie il iiè sêf ait 
pas impossible à la zoonolnië de démotitrer qtië le fttfWè- 
taetit animal primitif et orîginaî^e n'est qtf tin riiduvémèht 
rest)iraltoire , nous devons rattrîbtiér priiiclfiitlèifîieflt & éë 
que la respiration jôné dans la sphère rèprodîlctive tifl rôîë 
è^al â fcelui du mouvement dahs la s{>hèrë ariîfhàïé ( § S) ) , 
de sorte que, moins encore les deux vies sont distMtleël^iMé 
de Tautre , plus aussi Id respiration et la motlliië d'àne 
part , Tassimilatiôn et la sensibilité de Tâutrë , ttlîirchèiiè d'ilâ 
paé égal dans leur développement , puisque , hiême datis Ifîi 
organisations siit)érieures, il doit y avoir aflShité entré ^Û 
sous të point de vue du degré d'évolution àuqdel elles j)df- 
vlëtilient. Nous eh avons trDiivé la preuve dans tes Mirt^ 
làsc}ties, qui ont les Organes de la digestion et de la éehélbllîf^ 
très-dévelôppés, dans les Insectes, tîiet lesquels les ot'gâfifeé 
de la respiration et du mouvement sont arrivés au inàxitiiàftl 
de perfection. Enfin , nous découvrons aussi dàtis les orgatlêà 
de la respiration un môuveimëtit particulier , qui il' est , M 
Von peut s'exprimer ainsi , que le mouvement oscillatoire 
primitif porté à une plus haute puissance , qui lië sert qu'à 
la respiration elle-même , et dont la destination est d'îifipM- 
mer au milieu respîrable, à l'air, et à l'air Seul eti nature, 
des ébranlemens susceptibles de prendre la formé oi| ie^ ca- 
ractères du sôii. Les appareils de ce genre sont cbtititis sOiiS 
le nom d'organes vocaux , et noijs ne les voyons se déve- 
lopper que chez les animaux supériëiirs. 



|5) TRAITÉ d'aVATOMIE COUPABiS. 

i • Beaptration des Ooseaûes. 

617. 

n est impossible de démontrer des organes respiratCHrei 
spéciaux dans les ProUH)rganismes, tels que les YoWoces^et 
les Bacillaires. Ici , la respiration ne s'accomi^it qae parles 
oscillations de la superficie , c'est-à-dire par le mouveoittit 
vital primordial , qui met à chaque instant de nouvdles 
ondes d'eau &Bi contact avec la périphérie du corps. 

De pareils organes n existent pas non plus chez les Litho- 
zoaires et les Phytozoaires. Le tournoiement de Feau, excilé 
par les oscQbtions de leurs surfaces ou au moins de leon 
bras, et, comme Grant Ta observé chez les Éponges, la tnuw- 
gression de ce liquide dans des canaux intérieurs, déter- 
minée ^dément par un mouvement oscillatoire , para ïaiMt 
être les moyens à Taide desquels ces animaux respirealL 

La fdupart deslnfosoires semblent être dans le même cm, 
et n avoir d'autre mouvement respiratoire qu'une osTillaliMi 
de leurs cils qui faut tournoyer l'eau. Les seuls Rotifères, 
dmt les organes rotatoires jouent d'aiHeurs en partie k rôle 
de branchies extérieures, paraissent, d'après Elrenberig, 
posséder des espèces de branchies internes. Cet obsemoem 
m'a fait voir , dans VH^dmtima semim , des organes particu- 
liers, adhérens aux vaisseaux latéraux ; pL i^fig. iT,e,s), 
qu'on aperçoit aussi dans ÏEosp\4nm ^ organes dans rimé- 
rieur desquels on distingue trois lamelles agitées dTun Tif 
SMMonrenKnt d'oseSation . qu'on peut assoniffient considérer 
conme des organes respiratoires. 

Ces organes existent d'une manière pins précise , ci en 
partie diqà sous la forme de caTÎtés pcdmMaires, dbnski 
Méduses. Ici. d'après Esdisdkoltz 1 , oon-seulemem les crê- 
tes natatirir» des Acaîèphes ctênophores, teb qne les Bernes^ 
ressembieni à de véritables branchies, par b 



0RGÀJ9ES RESPllUTOlRES ET VOCiXJX. l53 

les vaisseaux s'y répandent , mais encore la face inférieure 
des Discophores offre ordinairement autour de la bouche , 
quand elle existe , quatre om'crtures conduisant à des cavités 
particulières , qui ne communiquent point avec Testomac , et 
qui ne peuvent avoir d'autre usage que de servir à la respi- 
ration et peut-être aussi à la génération; c'est ce qu'on voit, 
entre autres , dans les Méduses et les Rhizostomes ( pi. i > 
fig. XIII , a, a , et fig. xiv ]. Enfin , les Siphonopbores , comme 
PhysalieSjRhizophysesetYelelles, ont des ceUuIesou vessies 
aériennes ; dont le contenu influe sans doute également sur 
Toxidation des humeurs du corps , et , qu'au dire d'Esch- 
scholtz (1), l'animal peut quelquefois vider à volonté, au moyen 
d'ouvertures particulières semblables à celles qu'offire , par 
exemple , la crête située au dessus de la vessie natatoire dans 
les Physalies. 

Au reste , il mériterait la peine d'examiner si c'est unique- 
ment de l'air atmosphérique qui se trouve contenu dans ces 
cavités. En effet , dans toute resph*ation , on observe deux 
phénomènes, entrée de l'oxigène dans les humeurs du corps , 
et exhalation par celles-ci de matériaux volatilisés (carbone , 
azote y hydrogène ). Nous trouvons ordinairement les deux 
opérations réunies dans un même organe, par exemple le 
poumon, chez l'homme et beaucoup d'animaux; mais, assez 
souvent aussi , elles sont séparées l'une de l'autre, et il n'est 
surtout pas rare , ce dont la vessie natatoire des Poissons entre 
autres nous offrira un exemple , que nous observions une exha' 
lationde substances gazéiformes dans des parties tout-à-fait 
diifférentes desorganesrcspîratoires. Or il peut arriver que ce 
soient des exhalations de ce QG0e qui produisent les cellules 
aériennes des Acalèphes , car l'existence d'une véritable res- 
piration aérienne n'est point vraisemblable chez les animaux 
placés si bas dans l'échelle. 



/ 



t54 TtlÂlTÉ d*anatomi« COMPAUÉE. 

618. 

bés rtlrgianés respiratoires întemes paraissent indièpensd- 
blëfebhëz les Ëchinodernies , dont la surface du corps est sDti- 
vènt irëttdtie peu propre à en remplir les fonctions pâl* IfeJ 
teéts coriaces ôii calcaires qui la recouvrent. En effet , 6k 
trouvé , notaîttinient chez les Holothuries , une sorte de clrift^ 
que à pdtdîs minces , auquel aboutissent , avec le rectum , dèé 
tilib^i ]J>affea^ës, dans VHoîothuria iuhulosa et autres, ed 
d'èui lofaé^eS branches rdmeuses elles-mêmes , et à pa^OlS 
peu ëpàîsisès (pï. t , fi|j. XVI , i , k ) , qui , étant proprés à àà- 
inetife réîul , entretiennent la Respiration (1). Quand XiV&r 
ttiil khMl sdii Catld intestinal , ce qui lui arrive dès qtfcâ 
le touche , comme je Tài dit en Iraitaiit de l'appareil digëilir, 
fcefe brgsiiiès respiratoires se déchirent ordinairement àtisd , 
mais à demi seulement , parce que la branche droite éii tx^ 
àdhët*enié à Teilvéloppe mu^culeuse. 

Stiivaht Tîedemanii , la respiration , c'est-à-di^e ras|i>I^ 
tibii de Téau , se répète environ trois fois pài* m'faïutè bfiëi 
rûolothurie tubtileuse , et le liquide reste JusqtTà viti^ ié^ 
coudes dans lé coi*ps. Nous trouvdils donc chez ceë âlâttils(fai; 
ainsi que chez plusieurs autres , tous cependant piàcés k ttt 
degré fort peu élevé d'organîsadbii , que la resphfâtîbii èi H 
fonction de Tîntestin sont peu sëpârées encore Tùfae dé f âfr 
trè , puisque Torgarie respiratoire semble tnéme il'étfé 
qu'une portion du canal iritestinal. Cependant un fait fort fê- 
marquable , et qui s'accorde parfaitement bien d'ailleurs àfeÇ 
ce c[Ue nous avons dit de Toppositiôn entre la digestioU et \k 
respiration , c'est que la cavité dîgestive proprement dite , 
i'èstomac, ne devient jamai^avité respiratoire , et que , des 
deux autres portions du canal alimentaire , l'œsophage et 
rintestin , la seconde remplit la fonction de la respiratàiÉ 
bien plus souvent que l'autre , et d'autant hiieux qu'elle tebt 

(i) L'eau expirée est chassée avec force par l'anns, et c'est ainsi qae ra- 
nimai avai^ce dans la mer. Voyez Owen , Zoologie y tom. II ,pag. 35o. 



OKdAl^ES RESPlkÀTOlUES ET VÔcillX, Ï8S 

Mlk , de sa nâtiire , surface sécrétoire et exïi'alanië (Ij. d^ 




stipérîeurfe , nous trouvons généralement les 6t*gàiiëè 
?y()iràtolres en connexion avec rouvértiire orâie , fidtis fié 
tfe^Biâfe pas perdre dé vue que l'œsophage est là pr^tniét^è 
pièce de l'intestin , qu'il est souvent la sëuld , et qtf ëti côâ^ê- 
ijtieàcé il fest prirhordiàlènient tout aussi bien ëi*gâtte d'eifeS- 
lalion qu'organe d'înhâiàîtibn. Êîlfin il Importe Aé retnàtil^éh 
que l'organisation au moyen de laquelle la rbspiration intes- 
tinale a lieu , est fréquemment encore indiquée ou répétée 
chez les animaux supérieurs, ce dont on peut citer ^cpoHnQ 
.exemple les diverses dilatations précédenmient décrites qui 
f 'observent sur le trajet de l'intestin , , tantôt au pharynx et à 
ji!œsophage|[ sacs laryngiens^ goitres , etc. ) ^ tant6t à Tintes 
tin lui-mémë ( gros intestin , cloaque , etc. ]; 

619. 

Dans les Oursins , l'espace compris entre le test et lèi^ iîS- 
teèdss se rëiiipiit d'èau ; qui est absorbée et réjétée pài" ëmq 
jMfreâ dé tiibés ( trachées ) étitotirant Totiveftlirè inféHeid'ë tife 
ékfe ëiiv6lo{)pe où se trouve la bouche. Je scfràis iëàtè 8é 
T^Ê^MéT tàititne dë^ braiictiiës ptùpf'Bmht ditéë tes prèdiffi- 
<Bmis (JelInlô-membraiièiÉses qui Revêtent lëS âihbtiiâèf ëâ %6 
déflàtts (pi. t , iSg. XVIII , e, d), taùt pàrëë qu'il f ë là ûS^t» 
IHBéSeàu longitudinal , njae j)iàrcè qii3 le microseôpe f fait 
apëi'ëëvôir des oscillations, qui eiohstitueiit , cotiiiîië nous TS- 
iràilis vu , le mouvement respiratoire pt'iinordiâl (2). 

L^âppateil respiratoire des Astéries resàenible à celtil des 
.Oiirsins , c'est-à-dire qu'il se compose de petites trachées qui 

(l) JSn décrivant lé canal intestinal, j*ai plus d*ane fois parlé de rêtrbite 
èoiinexion qui existe fréquemment entre l^extrémité de cet organe ( gros 
tntesith ) et lès organes respiratoires. 

* (a) Voliez ines JnaleAten zwr Naturwissenchafty pag. iii\ — DsLt.Ê 
CuAU , dans Memorie sulU itoria et notomiaf etc, vol. XI » pag, 3^4 tl 



l56 TBA.TTÉ d'aNATOMIE COMPAKBE. 

pénètrent Fenveloppe extérieure et mènent dans Ui cavitédo 
corps (1). 

Chez les Actinies , des cloisons oflrant Faspect d'une tête 
de pavot conpée en travers , divisent le cylindre du corps ^ 
jusqu'à Testomac , en cellules qui se remplissent d'eau par je 
moyen de tentacules ouverts au sommet et parfaitement 
semblables aux trachées des Échinides , et qui , bien qu'eDei 
contiennent aussi les ovaires , doivent être considérée^ essen- 
tiellement ccmune des organes respiratoires, 

8* Organdi lefpîratoîrei des Kollutqvef* 

620. 

Nous avons déjà vu se prononcer , dans la classe précé- 
dente , la différence entre les deux principales formes des or- 
ganes respiratoires , savoir «ntre les branchies ( organes res- 
piratoires en forme de membres ) et les cavités (organes res- 
piratoires splanchnomorphes ). Elle devient plus sensible en- 
core dans la classe des Mollusques et dans plusieurs de celles 
qui suivent. 

Parmi les Apodes et les Pélécypodes , qui tous respreat 
Teau , les Ascidies ont , pour recevoir cette dernière , me 
grandecavité respiratoire intérieure ( pi. ii, fig. iv, e, fig. t, k) 
qui constitije Fun des trois sacs dont Fanimal entier semble , 
au premier aperçu , être formé , le plus interne et le pfan 
délicat de jtous , celui qui est plissé dans le sens de sa loa 
gueur. Au fond de ce sac , on aperçoit Toesophage , comme 
nous Tavons dit précédenunent ( § 435 ). Ayant eu occask» ^ 
en iS15 , de disséquer une espèce très-voisine de YAêddim 
miorocoêtnua (2) , je remarquai que ce sac commence par une 

(z) Yoyes TzioKMAinr, jinatomie lier Roehrenholotkwie. LanUratt 
2817» tt IsiSf z8i8 9p.73o. 

(2) Lorsque j'entrepris cette dissection , je ne ponicais encore coni^allre 
le travail de Cnvier ( Mémoires du Muséum , cab, 7 , 181 5 » pag. ^o )..La 
mien a été imprimé dans Mxckel's Archi»y tom, II, cah. 4; les deaaiaa qol 
a*y rapportent ont para ploa complets depuis dans les No^^, aet^ ttmt» ^«r. 
tom.1^1 P. II. 



O&GAKES EESPIIIATOIRES ET VOCAUX. iSj 

portion orale dilatée en forme de trompette ( pi. ii , fig. v, f )» 
qn'il .est gsurni d*une valvule et d'une frange de lamelles à 
son entré<$(c)y.et qu indépendamment de Torifice œsopha- 
(j^en y il oflGre une ouverture latérale , pourvue de valvules {i), 
dont aucun anatomiste n'a encore parlé. Cette particularité 
me irappa en ce qu'elle expliquait un fait cité par plusieurs 
écrivains , et par Cuvier lui-même (1) , savoir que les Ascidies 
peuvent lancer Feau qu'elles ont aspirée, non-seulementpar la 
bouche , mais encore par Tanus. Du reste , ces êtres singua 
liers doivent se nourrir aussi des substances animales conte- 
nues dans Teau qu ils respirent , car j'ai trouvé dans le sac 
branchial d'un très-petit individu, un crabe qui en 6cciq)ait 
[^us de la moitié. Le développement de leur cavité respirar 
loire présente aussi des particularités remarquables , car il 
est facile de constater qu'elle fait partie intégrante du canal 
intestinal chez les jeunes sujets , et qu'à mesure que le corps 
s'accroît , elle apparaît d'abord sous la forme d'une dilatation 
en forme de goitre , puis acquiert peu à peu une ampleur 
conSiidérable et. une structure différente de celle de l'intestin, 
c'est^-dir.e des parois distinctes, extrêmement minces et 
trùs|)arentes(2). 

. Les Biphores ont aussi des organes respiratoires internes , 
mais qui ressemblent davantage à des branchies. Dans la 
Sàlpa cristata , on trouve , suivant Cuvier , une cavité admet* 
tuit Veau , et qui offre deux larges ouvertures , l'une anté- 
rieure y l'autre postérieure , en un mot une branchie longue, 
étroite et plissée (pi. ii , fig. i , m). 

620. 
. Chez tous les Pélécypodes , les organes respiratoires ont la 

• * 

- (tyiât€.eii,p9%. to. Ronddct repiésente déjà les Ascidies laa^uu ds 
FsMi piir Ics.deasK oaTertar«$. 

(a) VoytSj pour plus de déuUs sar ce développement, dont oé parlent 
ni Cavier ni socoa sotre aaieur, le Uémoire que j*ai inséré dans les Ar- 
cUives de Meckel. 



:58 TRAITÉ d'anâtomie COMPABÉB. 

forme de branchies , dont la configuration varie d'ailleurs à 
Tinfiiii. 

La cavité Intérieure , munie d'un feuillet brandbial simple, 
qu*on trouve dans les Biphores , parait faire le passage Ses 
Ai>cijies aux ïarets, dont le manteau tubuleux renferme', 1sM 
dessi]S de Tintestin , deux feuillets branchiaux étendue éà, 
\ùm , où Teau pénètre et d'où elle sort par deux tcdiès ft 

. ' ■ • ■ .■■ri ■■»i 

tués à 1 extrémité postérieure du corps. 

Dans les Moules , au contraire , on a{iérçoit , des deux cAtés 
du corps ou du pied , quatre grands feuillets branctdatcx , 
protégés par une membrane branchiostége ( manteau ) éf bar 
un opercule (valves de la coquille ) ; il y â en outre tjiliatHe 
petites lamelles, également branckiformes, àlabouche.iyaiis 
]a1tfuléttè des peintres ( Unio pictorum) , outre les'q'iiat^ 

Petits feuillets en forme de branchies ou de lèvres qiii gsr- 
nlsscnt la bouche ( pi. ii , fig. xii , b ) , on aperçoit àed deùï 
côtes , un peii derrière le pied , les deux grandes paires Aè 
lames branchiales , qui pendent librement du dos de ranimai 
(ni. II, fiç. XII, d,e, fig. xviii,p,o). Accolées Tunè àfàùtre 
par leur partie supérieure, elles forment ainsi une tlàtton 
entre Tespace inférieur qui , les renfermant ellés-nlémes,''ré^ 
çoit Teau par la grande ouverture du manteau , et le côodoil 
supérieur, qui s'ouvre au dehors par le tube anal do manteau 
( dans la fig xii , le trajet de ce dernier conduit est indi^ 
par la sonde ). ■*^ 

Ils est très-facile de voir , sur une Moule vivante , onë^i&it 
pénètre jusqu'aux lames branchiales par la fente dn mabi^iitii; 
et qu'elle ressort par le tube anal de celui-ci, qui's^âl 
même temps à Tévacuation des excrcmens et desœufs. Mais ce 
flux et ce reflux ne forment ensemble qu'un courant noîi'in- 
terrompu , de sorte que, quand Fanimal n'est pas couvert 
d'une couche d'eau trop épaisse , il produit un tourbiUmme- 
ment continuel à la surface de cette dernière. Gomme faflox 
de l'air ou de l'eau vers les organes respiratoires n'a lien que 
d'une manière intermittente chez presque tous les autres iwè' 



OKGAHES KBBPIKA.T0ISE3 £T YOCÀQX. iBg 

maux, la.siinu]taiiéitë et là non-interruptian du courant affé- 
rent par là fente du mànteau'et dn courant eurent oar le 
t^be anal , dont j^ me' silï^ a^aré p^ , de nombreuses 
ol^errations , ne peut étris expliquée qù'Jt l'uicle du mouvcr 
méOt oscillatoire ipi'ou aperçoit déjà dans lés brjjancs respi^ 
nitQÎres dps OOitoaires , et ce mouY^m^Q^ est si marque clang 
tés lames branchiales des Moulés , où 3 dépèiid aussi pu par- 
i\e des cils déliés dqnt elles sont couvertes , qu'on parvient 
trës-aisémcnt à le voir en examînaiit un petit lambeau de la 
bf-ancliic à l'aide d'un microscope qui grossit beaucoup les 
objets. C'est donc lui qui excite un lournoiement aiitoiiï^ des 
branchies , et par suite le courant continu dont je viens de 
parler. Ce qui prouve d'ailleurs qu'il commence de très- 
bonne heure , c'est qu'il s'annonce déjà dans l'œjof par le 
monvenient tourbillonuaire qu^il iinpriiîie au liquide ovaire, 
et qui prodnit ces rotations remarquables df fe^ryon des 
Mo>nlessur lesquelles j'aipublié , il n^y a pas l^ng-tènips, dé^ 
«observations très-détaillées<l). - ' ■ . 

«in. 

3e dois eficorë foire remiirquér, ap sujet des grands feuil- 
lets branchiaux de la Mdlëite , que les deux paires sqot péJ 
nétrées de vaisseaux sanguins fpripant un réseau tfès-fiQ, a 
mailles rectangulah'es , et qu'elles sont en outre couvertes 
Svae membrane délicate. 'Mais les deux feuillets exferné^ 
imt en outre une texture qui mérite d'être décrite. Au deà- 
sos de éhacun d'eux , régné un cobduit , allant de là pâiiîe 
postérieure du pied vers le tube anal , et qu'Okcn a déjà Ré- 
crit depuis long-temps soiis le no'm cTovîducte [%. Ce con- 
duit oITi-e à sa face inférieure une longue série d'ouvertures 
transversales (pi. ii , fig. xyiii , q*), qui sont les orifices des 
compartimens de la branchie elle-même. Ces compardiaen^ 

(l) IViut Vnttriuckiingen utiir Jii EnlfVickelungsgtithiekU uniirtr 
Femimutchtl. LùipznV., tSli.Kyee^ pluacbM, 
{a)GiBtting.g*t.MHuigea, t8*6. 



l60 TBAtTB D'AMiTOHlB COUPAIlÉE. 

sont tous perpendiculaires dans la brancbie , et séparés les 
uns des autres par des cloisons. Ils doivent naissance^ b 
diductioD ou à l'écartement de la membrane externe et de 
la membrane interne de la brancbie , qui ne sont plus nniet 
ensemble qu'au moyen de vaisseaux perpendiculaires , dont 
la présence explique les cloisons. L'ovaire , situé it riatérieur 
du pied, fait passer les œufs dans ces compartimens , on ils 
acquièrent un nouveau degré de développement , en quel- 
que sorte comme dans un utérus (1). C'est là un exemple re- 
marquable de connexion entre les organes respiratoire* et 
génitaux ; nous eu trouverons plusieurs autres encore par 11 
suite. 

623. 

Parmi les formes diverses que les brancliies revêtent chei 
les autres Pélécypodes , je signalerai d'abord la différence 
qui existe dans la disposition des lames branchiales lorsque 
les valves de la coquille ne se ferment qu'au moyen d'un 
grand muscle médian, comme chez les Huîtres (pi. n, 
fig. viii). Alors les quatre lames , ici fort grandes , se réunis- 
sent immédiatement et s'appliquent autour du muscle addno 
teur ( k, b ). 

Chez les Bivalves munis de longs et larges tubes respira- 
toires , conune les Solen { fig. xx), les plus grandes lames 
branchiales , qui sont ici très-étroites , pénètrent fort avant 
dans le siphon , tandis que les lames labiales (h) sont aases 
grandes. 

Des observations ultérieures sont nécessaires encore ponr 
décider si Meckel a eu raison ou non (2), lorsqu'il a avancé , 
sous forme de conjecture, que les brancliies de quelques Bi- 
valves, comme VArca pUosa , les Peignes, les Spondyles, M 
lieu d'être des lames simples , sont composées de franges on 
de crêtes eQUées , disposées à la manière des folioles d'une 



, pour plos iIe dctaili !i ce tDJct , mM ffeut UaUrsHaiongtM, 




OUGÂITBS îÎESMllXTÔniBS rfr XcfciïjX. ÎÔl 

feuille. Je me souviens de les âTOÎr TÛés cbnstkV'rté&'iiïnsi 
dans la Moule {MyiUus edulis). Mais cette coùftifiàâliôri'l^ë 
pouvait point être Fétat normal du Mollusque ; car âlorà jé 
concevrais avec peine qu'elle eût écKappé à foli.; ÊIlô lËfé-' 
pend sans doute de quelque état pathologique survenu^peti^ 
dant la vie et plus commun dans ùïmi espèce qtië^ èabs les 
autres. 

Je ne puis pas non plus partager iiiie aliit^ 6ï>inioÀ-^ 
exprimée par Meckel (1) et Bojanus (2) ; MrvûtA\àic[ûé\lële& 
lames branchiales, dont on^vieitt de lire la dës^^oTn V ne 
sont pas Tappareil respiratoire proprement dit,']^ ë6nsis- 
ferait alors en un organe celluleux noirâtre , siètlé'àiï des- 
sous du cœur , et livrant passage à Teau pài^^tti^'&surësi 
En effet, la fonfte de branchiè précédemment 'déëi*}té' offre 
trop clairement le type de Tapparetl qui €lst'*toii^rë àî fà 
respiration dans les' ordres voisins. .:•■■■.: w-.-v » .• 

624. ••■ '' ■'•"'''■'' ' '■' 
Les organes res^ratoires présentent bîèn'pK^ 'de diffé- 
rences chez Ptéropodes et les Gastéropodes ique' <¥àtl^'les or- 
dres précédons , et ils y varient d'autant plus qtie ^fulsiiétii^^ 
afaimanx appartenant à ces ordres rekpirent Tair èlnii^tnre. 
La division des Gaistéropodes enl^yrsibranché^ , lËyclobran- 
ches , Tectibranebés*, Scutibràiiches ^'^ipfaonbbhfijchek \ P^'- 
tinibranches et Pulmonés , en fournit déjà une preuve. 

Nous examinerons d^abord les fondations qui se! iràttaJài'ent 
d'une manière immédiate à celles des ordteîs^ prëcédené , 
c'est-à^lire les branchies. . 1 t.^r •,:;;'(.,::> 

On trouve des branchiesr chez le plus gtrand nombre des 
Ptéropodes et des Gastéropodes. Elles s'y présentent sous 
les formes les plus diversifiées , surtout dans les es^ès ma- 
nnes. ■'•''-^ 'v ' 

(t) 7f il/, ton. Vt , phg. 56^. 

(s) Bttêtitthê SMmmhng/aer JfaturfpissèHteha/t , toW. llW cMeti 
pag. 648. '■■' 

U. tt 



i(|a TRAITÉ d'asaxomie compaaûk. 

. Ain^jf .JPW exemple, les branchies des Clios sont des 
ft^n^ets sUiiés antpur de la boncbe » qui rappellent les lames 
la)biaie$ des Bivalves , et qui , tant ici que dans plnsiears an- 
tres g^es , Remplissent mâvie l'office d'organes lœœnotevs 
(pj-nir,fig.x,d,d). 

J.es GlaucuM ôpt également des branchies pinnifonnes, 
mais disposées en manière d'éventail; on en compte de ciia* 
qi^.e cAté df corps.U'oi^ ; dont celles de devant smit les pins 
gra^fk^et ceUe$;de dorrièce Ies.i4us petites. 

Lç^ •i^fcandiies des Tjietis |»rment quatorze pinceaux aer 

les^p^.Cjités du ÀJ|(tt...v 

çi^jçs.l^cji JJtorM.u^t divinisées en pinceaux qnl ealon- 
reiit cn^i^(i^çi(ient Tanus. 

, Daq^)^}^I)|lysies (pi. ui , £g. i^ 77), covune dans un tris- 
ff^J^, AQfpfr^ 4 autres genres (i), elles soni situées immé- 
diatement à Tanus , et chc^ ces Mollusques , de même qoe 
dans le Pleurobranche , la Bnllée , les Doridies, et autres, 
on les ^oi^yf^. tpu^rs ;u^ côté drpît du corps. C*est ainsi que 
nous avpns ççjà yi^ ,^ ^dan^ les £é)écypod«5 , Teau qui a servi 
à )a respiration s éc()p^r.par le ;tube aïoûl. 

pii r^kte )' on. u aperçpi^. point d .appareil spécial pour de 
mouvcm^t dé ces Brja^hi^ ^ et Ja: respiration s'accomplit 
parle flot^^QijSiit JÙbre de celles-ci dans Teaju. 

Ëp ypjan^, dans le I^ièvre marin {^plyai» oamdu*)^ 
comoçient ,çc^ faisceaux brancliiaux font saillie au dessons 
d'une petite membrane analogue au manteau , et môme sont 
protégés paru|) opqrcu^e , débris de' la coquille des Bivalves, 
on reconnaît, que celte organisaljon fait rie. passage i celle 
des GasîtérQi^cs porteurs de c^xpiilles , elK^ lesquels ^ par 
exemple âans les Buccins , les Strombes , les Rochers .etles 

(i) Dana la série d'excellentes anatomies d^ ^M^f rppodfii qiM^Ciiilira 
insérées parmi If^ Jnnales du Muséwn^ leaformef dÎTencf.de oes^Mi^ai 
respiratoires sont décrites fort en détail. 



OBGÂÇ^pS J^SVlKkTOlm^S ET VOGA.UX. jfidi 

Paludines, nous rencontrons une vaste cavité , formée par le 
manteau et cachée so.us la coquille , dans laquelle les bran- 
ches représentent .o.rdinairement des saiJUies pectinées» 

Dans la Paludina vivipara , les branchies forment t^^çis 
séries de fîlamçns disposes comi;ne les dents d'un peignit 
(pi. III , fig. vu , yiii , g) , dont les extrémités ne font que 
peu de saiiUe au dessous du bord du manteau , et à côté 
desquelles on découvre le rectum , le canal muquei^pc et les 
organes génitaux femelles. J'ai très-distinctement aperçu 
d^ns ces br^Qchie3 , mémo après en avoir détaché de petits 
fraçmens , le même mouveipcnt oscillatoire que. celui dont 
j'aï parlé à Toccasion des branchies des Bivalves. A im:po$« 
sissement de deux cents diamètres , il est déjà si fort^:qu'ea 
ÇQQtemplant les .inflexions onduleuses du bord , on serait 
presque tenté de croire que des globules isolés les uns' des 
autres circulent avec la plus grande vélocité autour de ce 
bord. Le phénomène de Toscillation a certainement lieu dans 
les branchies et cavités pulmonaires de tous les Mollusques 
qui appartiennent à ces deux ordres , et ce qui le prouve, 
c'est que leurs embryons subissent dans Tceuf une rotation 
C|{ii dépend de lui et du tournoiement qu'il imprime au liquide 
ovaire , rotation que j'ai observée chez lesG>istéropodesjQu$ 
et testacés , pectinibranches et pulmonés , et que je ((écrirai 
Çn traitant de révolution des individus. 

Dans d'autres genres, par exemple les Rocjiers^ et les 
Strombes, le bord du manteau se prolonge, à peu.pcès 
çojmme chez beaucoup de Bivalves (§ 623), en un tube res- 
piratoire qui conduit Teau à la cavité branchiale. Ce siphon 
n est indiqué que par une échancrure dans la Pabidine ; 
jpais , dans les Strombes et les Rochers , il occupe une goutn 
ti^re particulière de la coquille. ; 

I^es branchies pectiniformes sont ordinairemetnt doubles ; 
mais , d'après Meckel , Tune des deux est au-delà de douze 
fo^ plu^ petite que l'autre , et sq^ble être réduitq i un feiblQ 
rii^iin^vt. 



t64 TKAITÉ d'anATOMIÉ COMPAnâfi. 

626. 

Nous voyons enfin les branchies disparaître de ces cavités, 
et les vaisseaux contenant les liquides qui doivent être sou- 
mis à Faction de Fair , se répandre , sous la forme d'un ré- 
seau délicat , à la face interne de Forganc respiratoire. 

Dès lors Fanimal ne peut plus se contenter de respirer 
Feau , et il a besoin de Fair atmosphérique lui-même. Cepen- 
dant il n en continue pas moins quelquefois de vivre dans 
l'eau , ce qui arrive au Lymnœus stagnalis , aux Physes, aux 
Planorbes , etc. ; mois il est obligé de venir souvent à la sur- 
face pour humer de Fair , et la cavité respiratoire semble 
contribuer en même temps à lui rendre la natation plus fa- 
cile , c'est-à-dire à remplir FofiBce d'une vessie natatoire , 
disposition qui nous rappelle les vessies aériennes de plusieurs 
Acalèphes(§617). 

D'autres genres , tels que les Limaçons et les Limaces , 
vivent entièrement dans Fair. 

Chez tous les Gastéropodes porteurs de coquilles , la peau 
du manteau^ en se soudant avec le col, forme une sorte de 
collier (pi. m, fig. m , e). Au côté droit de ce collier , on 
remarque un trou ^ au bord duquel s'ouvrent Fanus et le 
canal muqueux (g) , et à qui des fibres charnues circulaires 
donnent la faculté de se fermer et de s'ouvrir , pour ad- 
mettre Fair dans la cavité respiratoire (poumon), ou l'en faire 
sortir. La cavité pulmonaire elle-même (fig. m , o, où on la 
voit ouverte ) est tapissée d'un mucus noirâtre , et les ramifi- 
cations déliées des vaisseaux sur ses parois forment un 
spectacle fort agréable à contempler. 

Dans les Limaces , la cavité respiratoire est également si-* 
tuée à droite , mais sûr le dos de l'animal ; un opercule corné 
la protège ; elle a un orifice susceptible de se fermer , et , 
quant aux points essentiels , elle ressemble parfaitement à 
celle des Limaçons. 

L'Onchidie , suivant Ehrenberg , possède à la fois jdes 
branchies extérieures et des cavités pulmonaires; les fids- 



•— -.^ • 



ORGÀIÎES KESPIHÂTOIRES ET VOCAUX. |65 

ceaux branchiaux , situés à rextrémité postérieure , se dé- 
,veloppent dans Teau, et les cavités pulmonaires dans Tair, 

627. 

Je ne dois pas omettre de faire remarquer que Délie 
Ghiaje a décrit le premier, chez les Gastéropodes, un appa- 
reil qui probablement appartient à tous les Mollusques, et 
qui mérite d'être signalé , parce qu il offre une répétition 
manifeste de l'appareil pour la respiration de Fcau que nous 
avons trouvé dans les Échinodermes. Mais, tel que DeUe 
Ghiaje le décrit et le représente (1) , il consiste en plusieurs 
canaux naissant, par de petites ouvertures, de la circonférence 
du corps et particulièrement du contour de la masse muscu- 
ladre qui forme le pied de Tanimal. Ces canaux se dirigent 
vers la cavité qui contient les viscères , et s'y terminent. Ils 
absorbent Teau , et la conduisent dans les interstices de la 
masse musculaire, ainsi que dans Tintérieur du corps en 
général , de sorte qu il résulte jusqu'à un certain i>oint de là 
une seconde respiration aqueuse interne. Dans le Bucoinum 
galea , Délie Ghiaje a vu huit de ces conduits aquifères naître 
du réceptacle commun situé à cette région de la t(Ue. Us se 
comportaient de la même manière dans XHalyotis tubercu- 
lata, où il y en avait cinq , dans la Nerita glaucina , qvà ^n 
offi*ait neuf , etc. Leurs orifices extérieurs étaient au nombre 
de dix-sept dans la Nérite , de cinq dans THalyotide et de 
huit dans le Buccin. 

Meckel pense bien (2) que l'eau se répand entre les fais- 
ceaux musculaires de la peau , mais il ne dit pas qu'elle y 
arrive par un système de canaux particuliers. Je doute ce- 
pendant qu'il ait fait des recherches spéciales à cet égard , 
car je trouve les canaux très-apparens sur des Mollusques 
conservés dans la liqueur , et il m'a été facile , par exemple , 
de les préparer dans la masse du pied d'une Halyotis tuber^ 
culata, 

( i) Memorie suUa storia e notomia , tom. II , page aSg , pL xvii. 
(a) Sj^H«m étr vffgleifàendcn dmuomi^t tom. YI, |»iig. 7 ^ 



lG6 TRAITÉ D^àKATOMIfi COMPARÉE. 

Baéradémotitré aiissîTexislence d'un système parfoitemeht 
semblable de tubes aquifères dans la masse musculaire du 
pied de la Muletle et de TAnodonte. 

Mais cb qui le rend surtout fort remarquable , c'est qu'on 
petit manifestement voir en lui le premier rudiment du sys- 
tème lymphatique des animaux supérieurs. 

628. 

Les Crépidopodes , lès Cirrîpèdes et les Brachiopodes res- 
pirent tous par des branchies. 

Dans rOscabrion , les branchies , composées de lamelle 
lancéolées , sont rangées des deux côtés du corps , sous lè 
bord du manteau. Chaque lamelle est striée en travers ; elle 
offre à son côlé externe la veine , et à son côlé interne l'ar- 
tère, qui communiquent par des vaisseaux transversaux, aux- 
quels sont dues lé^ stries. 

Parmi les Brachiopodes , la Linguale a , des deux côtés dîi 
manteau, un grand nombre de petites lames saillantes, étroites, 
et en forme de A , qui sont les branchies. 

Baus les Cirrîpèdes Jes branchies sont des lames pyramida- 
les, dont le nombre varie. La Lepas anafîfera porte de chaque 
côté , près du pharynx et sous les cinq pwes de pattes, deux 
lames branchiales situées en travers ' pL ir , fig. i , ii ) , tâo- 
ilis que , dans la £.71.15 aurîta , on en trouve huit paires de 
chaque coté. Les Balanes n'ont que deux lames frangées, 
mais assez grandes , qui sont fixées au mantean , en dedate. 

6Î9. 

Ottoîque certains Céphalopodes puissent vivre pTusieors 
JOMi*sdausrair ; l\ cependant 1 eau doit être considérée comme 
rélémont dt^ tons les Mollusques compris dans cet ordre , 
rhex lesquels nous trouvons , en effet , des branchies pôÉ* 
organes rt^iratoîres Y . Ces branchies sont an nombre dB 

v^)) \jk possîbiltsè qtt'tta aaimxl rrspire Taîr STêc des brincliW datfcst 
uiMiu extnordiaair» • ^wndott « tfëèunoée île lUR Mké fAèiu9 



ORCfATTÉS BESPIRlTÔlrfE's kH VOCAUX. Ï67 

deux dans les Seiches, les Catmars fet léè Potitpfes ( pi! ÏV , 
fig.iVjh, h), une de chaque côté du sac p^rïtonéalqfni eh^étbfïpie 
les viscères ( n ). Chacune d'elles est formée par Tarière et la 
veine branchiales , qui en suivent Tes bords , et qik côifiitiu- 
niquent fréquemment ensemble par déà hiniificatîcAlë'Vaôfciï- 
•teffes transversales. Ces vaisseaux transversaux Wht perfféf èlt 
nombreux dans la Seiche, moîhs nombreux, iiiâis ptué*ltt*ts'èt 
garnis de flocons sur les bords , dans fe Plbtiîpie. Wiaîs çorfe- 

tamment un ligament membraneux Cpl- 1^? fi{î"i^^Mïît)'*^ * 
fixe à la face interne du manteau. C^ést ce dernier, avét 
l'entonnoir , qui détermine le mécanfshie de la respiration , 
qui pousse Teau vers les branchies et fen fait ressortir ."Èii 
effet , le manteau ( fig. iv , i, i ) , sac charnu et ouvert par te 
haut, qui entoure les viscères abdominaux , paraît laisser af- 
fluer Teau quand il se dilate , et la refouler par l'entonnoir 
( fig. IV , a ) quand il se contracte , de sorte que ce mouve- 
ment respiratoire ressemble beaucoup à celui des Bivalves , 
chez lesquels aussi Teau entre par lu fente du manteau et res- 
sort par le tube anal. 

Au reste , je remarqué encore danis le Poulpe tiné dpison 
charnue de la cavité du manteau , qui naît de la paroi anté- 
rieure du sac musculaire, et postérieuremèrit , lâôù elléfcôn- 
tient le rectum , s'attache à la partie supérieure de' îiâ' paroi 
dorsale et du sac péritonéàl , de sorte qtill reste eh hkh tirie 
communication libre entre les deux moitiés de la cavité du 
manteau (fig. iv, g, flg. viii*). Cette cloîs'dn doit sut-U)ut 
contribuer à accroître l'énergie des contraciloris du manteau. 

L'Argonaute est organisé de môme , spus ce, rapport, et il 
offre également une branchie declia£{ue côté, Quant au Nau- 
tile ; il a de chaque côté du corpç , d'après les mçherches 



grande différence entre la respiration dei âola^anx ioXériiHirs ei ^Ue dps 
animaox supérieurs. Voyez Nassb, Mémoire fur lnjp$pirtl4mnt 4«n9 



l(3B lHAirÉ D A^ATOMIE COMPÀEÉE. 

d'Owen , deux branchies qui d'ailleurs ressemblent à celles 
des autres Céphalopodes (1). 

630. 

Je. ne puis passer sous silence que plusieurs observations 
sepiblent établir quil y a aussi des amas d'air , notamment 
dans le s^c péritonéal des Seiches. Ainsi , Tilesius (2) a vu ces 
animaux s'élever avec rapidité au sein des eaux , en gonflant 
leur, corps ; assez souvent des bulles d'air se dégagent lors- 
qu'ils meurent ou qu'on les ouvre \ enfin l'organe appelé os 
de Seiche a une structure poreuse , et renferme de l'air 
dans ses cellules (3). Cependant ces amas d'air ne doivent pas 
plus, que ceux qu'on rencontre chez certains Zoophy tes , être 
considérés comme des preuves d*une véritable respiration 
aérienne ; ils tiennent seulement à des gaz qui se dégagent 
du sang, c'est-à-dire qu'ils résultent d'une véritable expi- 
ration. 

Du reste , Délie Chiaje croit avoir trouvé aussi un système 
de tubes aquifères(§ 627 ] dans les Céphalopodes; il a en- 
trevu , dans la Seiche , l'Argonaute et le Poulpe , le long des 
bras , un canal qui , injecté avec du mercure , laissait ce mé- 
tal s'écouler en partie par l'extrémité du bras , et pénétrer 
en partie dans les suçoirs. Meckel (4) nie qu'il soit tel que 
l'anatomiste italien le représente , et je partage en cela son 
opinion , car le canal logé dans l'intérieur des bras parait être 

(r) Yoycsde belles ligares des organes respiratoires des Céphalopodei 
dans z Descriptive and iîlustraded catalogue of the phjsiological séries af 
comparative anatomx contained in the muséum of the rojral collège of 
surgeons, total, II. Londres, z834» iu-4^. 

(a) De respiratione sepiœ officinalis , pag. 64 > 68. Ces observations , aa 
dire de faatear , avaient déjà été faites en paitie par Rondelet, Lecat et 
Monro. 

(3) Anssi , comme le dit Swammerdani ( Bibel der Natur, pag. 354 ) ^oê 
de Seiche est«il si léger an moment oh on le retire da corps de l'animal , 
f|n*il samage l'eaa. 

(4) Loc. ci>., pag. 84. 



OKGÀKBS EESPIAÀTOIRES BT VOCAUX. 169 

uniquement destiné à des nerfs et à des vaisseaux ; d'ailleurs 
il est rempli d'un tissu cellulaire dense ; c'est ainsi, du moins, 
que je le trouve dans les Calmars , les Poulpes et les Seiches. 
Il n'est point encore question d'organes vocaux chez les 
Mollusques ; tout au plus peut-on considérer comme un indice 
fort éloigné c!3 la voix qui doit apparaître plus loin , le bruit 
simple que les Gastéropodes pulmonés produisent quelquefois 
m fermant ou ouvrant Torifice de leur poumon. 

Zf Organei rafpiratoîrec des animainE articulés, 

A. EirTHELMINTBES. 

631. 
Quoique ce soit précisément chez les animaux articulés que 
la respiration arrive peu^ peu au plus haut degré de déve- 
loppement , le premier ordre de cette classe ne comprend 
que des êtres chez lesquels la fonction ne se rattache à aucun 
organe spécial , et où Texistence d'une respiration quelcon- 
que parait même douteuse. Cependant , si l'on réfléchit qu'il 
est impossible de concevoir une organisation animale entiè- 
rement privée de conflit avec l'atmosphère , on aura de la 
peine à croire que les Enthelminthes ne respirent réellement 
point , et Ton pensera plutôt que ces êtres , engendrés et 
vivant dans le corps d'autres animaux , sont mis en relation 
avec l'atmo^hère , c'est-à-dire respirent , d'une manière mé- 
diate, par le moyen du corps dans lequel ils ont pris racine, 
et qui est en quelque sorte leur sol ou leur terre (1). Ainsi , 
de même qu'ils se nourrissent absolument comme le fait une 
partie du corps , un segment d'mtestin , un vaisseau , de même 
aussi ils ne respirent que comme cette partie , en se péné- 
trant des sucs du grand organisme qu'ils habitent , et qui-ont 
respiré. Leur cas me parait donc se rapprocher un peu de 
celui des animaux à respiration aérienne qui n'ont pas be- 

.... / 

(i) Rndolphi( J?/i/or. hist» iraf., M» l, pag. a43) admet aassi nne respi- 
ntioii dm les Yen intMUiiiiix^ 



i*j6 TRAITÉ D'AHÀTOMie GOMPAKÉB* 

soin d'entrer en contact avec Taîr atmosphérique Im-méme , 
«tdont la fonction respiratoire s'accomplit par Fintermède de 
Teau pénétrée d'air. 

S< ANNS1.I9ES. 

632. 

Quelques Vers, comme les Gordius , les' Sîpôncles , les 
Nemertes , paraissent n'avoir pas non plus d'or(jânes respira- 
toires spéciaux. Chez d'autres, au contraire , tels que les Vers 
à sang rouge surtout , ces organes sont parfaîtemenl dessinés. 
Nous en trouvons même ici de deux sortes , comme chez les 
Gastéropodes, c'est-à-dire des cavités ou cellules et des bran- 
chies. Le premier cas e$t celui des Lombrics et des^Ssdagsves. 
- Dans le Ver de terre ( Lumhri9u$ têrre9tri8), on aperçoit 
le long du dos, au bord antérieur de chaque s^f^mafll.^ 
(oorps , une série de trous , dont un est toujours visible , et qoa 
WiUis a déjà décrits. Je distingue surtout trè^bien ce»tFOflS 
.Ou stigmates à la partie moyenne ( pi. y , fig. x , b ] ; ils sem- 
blent s'efiacer peu à peu vers Textrémité céphalique. L^ vé- 
fificules respiratoires internes elles*méme8 sont situées le long 
du corps entier , entre la peau et Tintestin ; elles représenlent 
des sacs blanchâtres pairs, dév^ppés priocipalemeotjw 
milieu et à la partie postérieure du corps Cpl.v, fig. xv , e), 
mais devenant de plus en plus petits vers la tête, jusqu envirofa 
à Tespace compris entre le pharynx , la tête et Testoipac , où 
ils semblent tout à coup grossir beaucoup , tjms oii ils ne 
jouent cep€aKknt plus le rôle d'organes respiratoires , et 
deviennent partie intégrante de lappareU génital. 

633. 

Chez la Sangsue (Hirtbêo mediciiudis) , de cinq en cinq 
anneaux du corps , et jsur chaque, côté de la surfoce ventrale^ 
4)n découvre une série de petits stigmates , formant ks en- 
trées de dix-sept vésicules blanchâtres , arrondies , revêtues 
intérieurement d'une m^mbraue muqueuse riche en Vjsipss^ux 
( pi. y, fig. XIX 9 b ) ^ qui communiquent avec .an orgina ni- 



ORGÂlfES BÈSPinÂTÔlIlES ET vbcÀUX. 1^'t 

fôfajjd éh rôrme d'anse , et glanduleux à rîntérîeùr(fi{j. tix, c]. 
Ces vésicules sont ordinairement considérées , et je pense 
tisec raison, comme des organes respiratoires (4) , quoique 
Ëfdndt (2) , qui en a décrit la structure mieux que n avaient 
tàïl tous ses prédécesseurs , les regarde comme de simples 
Ofganes sécrétoires , cl n attribue la fonction de la résjîîratîôn 
<(tl'â la peau entière. Cependant , comme sécrétioii et respî- 
il^dtion sont deux actes quon rencontre presque toiyoùrs réii- 
iiis , que la position des stigmates correâ[)6nd à celle d*autr6s 
Oiiverlures respiratoires , et qu'il y a une grande analogie 
ehite ces vésicules et celles dti Lombric, je ne îne SeUs |)Ôînt 
enclin à partager Topînîon de Bl'andl. 

Beaucoup de Vers marins ont pour organes respiratoires 
des branchies, dont le nombre et la forme varient beaucoup. 
Tantôt, presque semblables aux bras des Polypes , elles re- 
présentent dei espèces d'éventails oU die plumes , souvent 
tiOMônrnës fett spirate , qui occûperil tes deux côtés dô to 
bhsincfiie ; c'est ce (^u'on volt surtout che^; tes Vers qui Imbi- 
tfent dfes tubes calcaires [Sérpula, Spirograpkî8)\ ces éventails, 
Wâinàirement ornés de bdles couleurs , et composes de fifèr- 
^nem très-nombreux , dont chacun a ptus de deux pouces dé 
Mi$ dans la grande Sabella ^JsntilàhmWi , s'épanouis^eiit 
<X3irmie des fleurs au dessous de la surface de l'ëau , et 
tont ftjgités d'un mouvietnent oscillatoire t;ont{n«ièl , ^i odli^ 
«I spectacte fort agréable. Tantôt elles rassemblent à tcêlles 
itè plilsieufs Gastéropodes ( TrUonia , I^eifià, etc. ) , m sont 
disfKfsées en manière de pinceaux des deux fcôtés 'èê iiovffi ; 
c'est ce qui a lien , par exempte , dans l'Arénicole , q^li fWîe 
tn>i» pinceaux 8€fmblad>les de chaque côté. 

Il re^ encore des doutes à édaircir an iiuj'ét éés t^Tfjfâtttèfs 
rMqfvatoirés des Aphrodites. Suivant Bomë , Okèn n Tt^tt- 

■ • 

"(ï) Tb^ez les motifs en favear de cette opinion dans Mecul, Sjrstem 
der vergleichenden j4natotnie, (om. VI , pag. ai. 



1^2 TRAITÉ PAMATOMIE COMPARÉE. 

raBUS , ces Vers ont le dos couvert d'un feutre ouvert en ar- 
rière , au dessous duquel Veau baigne les cœcums latéraux 
du canal intestinal , qui font saillie entre les ligamens muscur 
laires , et qui accomplissent ainsi la respiration. Mais Mec- 
kel (1) est disposé à considérer comme des branchies 
les prolongemens rougeâtres et semblables à des crêtes 
de coq qui s élèvent du fond de la cavité respiratoire, ac- 
cessible à l'eau, qu'on aperçoit sous les écailles du dos. Quel- 
ques recherches faites sur les Aphrodita squamata et acu- 
leata me font pencher en faveur de cette dernière opinion; 
mais il faudrait avoir observé plusTong-temps l'animal vivant» 
pour être en droit de décider la question. 

C. NeXJSTICOPODES et DÉCArODES. 

634. 
Nous ne retrouvons plus ici les organes respiratoires que 
sous la forme de branchies , mais offrant les mêmes différenr 
ces à peu près que chez plusieurs Gastéropodes , c'est-à-dire 
tantôt fixées à l'extérieur , tantôt retirées dans l'intérieur: da 
corps. Le premier cas a lieu dans les Squilles , les Jpui ^ 
les JBranchiopus , qui , SOUS ce rapport comme à plusieurs 
autres égards , se rapprochent des Vers, particulièrement des 
Branchiodèles. Le nombre des feuillets branchiaux est en gé- 
néral très^-considérable. Ainsi que je l'ai déjà dit plus haiil 
(§ 159) , il y en a une cinquantame de paires dans l'^jotMOMi- 
criformis. Chez tous les animaux qui font partie de Tordre 
des Neusticopodes , elles sont dans un continuel mouvement 
oscillatoire. Comme membres pairs extérieurs , comme na- 
geoires , les branchies sont placées^ ou le long du corpsreih 
tier, ou seulement à la partie postérieure , qui est enoote 
segmentée absolument de la même manière que le corps des 
Vers, c'est-à-dire à la queue. Dans les Squilles, elles ont la 
forme de filamens isolés les uns des autres et renfermés entre 

(i)£a«««iV., loin» yi,pag. i6« ^ 



ORGAKES PESPIRÀTOlllES ET VOCAUX. ÏJf3 

deux grands feuillets ; on trouve cinq paires de ces sortes de 
nageoires dans la Squilla mantis. 

635. 

Ce sont , au contraire , des branchies internes qu'on trouve 
chez les Décapodes. Dans TÉcrevisse, elles forment des pin- 
ceaux épais de fibres dressées, un peu recourbées en ar- 
rière , et attachées à une lame branchiale , qui sont fixées à 
la base des mâchoires ( pi. vi , fig, xiv , 5 , 6 ) et des pat- 
tes , à peu près comme nous avons déjà vu que les branchies 
le sont , dans les Lepas , à la base des grands tentacules ar- 
ticulés ( § 628 ). Ces faisceaux sont séparés de la cavité abdo- 
minale par une paroi cornée , flexible , blanche , translucide; 
qui se compose de plusieurs feuillets semblables à des côtes. 
Les arcs de ces côtes partent de la surface ventrale , où se 
trouve , comme nous l'avons vu précédemment , une colonne 
vertébrale sternale , dans laquelle la partie antérieure de là 
chaîne ganglionnaire passe , de même qu'une moelle épiniSrè 
dans le rachis; mais ils se terminent supérieurement par une 
extrémité libre , au dessous du bouclier pectoral , dont la pa« 
poî latérale , comparable à une valve de coquille bivalve ^ 
forme le couvercle extérieur des branchies. Les pincëauxbran- 
chiaux reposent donc entre le thorax et Topercule (bouclier 
dorsal), sur les plaques cornées en forme d'omoplates par 
lesquelles les pattes se terminent in térieurement ; ils reçoivent 
en même temps d'elles leur mouvement , et ils font ressortir, 
au bord antérieur du bouclier dorsal , des deux côtés dé là 
bouche , le fluide , eau ou air , qui a pénétré sous Topercùle. 

Des nageoires qu'on aperçoit à la face inférieure de l'abdo- 
men ou de la queue des Squilles , il ne reste plus , chez les 
Écrevisseis , que de petites lames pinniformes , qui , dans 
cçs Crustacés , ont moins de connexion avec les organes de la 
respiration qu'avec ceux de la génération. 



174 TAÀITÉ d'iNATOMIE COUPLK±Ei 

9m IS0P0DE5, AcARlDES ET Ar.ACBllIVES. 

636. 

Ici encore les derniers genres qous laissent dans le doute 
de savoir s'ils possèdent des organes respiratoires spéciaux. 

Ainsi, dans les Pycnogonum , on ne trouve ni vésicules 
pulmonaires, ni branchies , à moins qu*on ne veuille consi- 
dérer comme telles les scgmens terminaux, cylindriques de b 
troisième et de la quatrième paire de pattes. 

Quant aux Cloportes , les belles rechercîies de G.-R. Tre- 
viràous (1) nous ont fait connaître en eux des organes res- 
piratoires qui se rapprochent manifestement des branchies 
des Sciuilles. Dans le Cloporte ordinaire [Onisciis aselluM)^ à 
la partie postérieure de la surface ventrale , au devant de 
Faiius et derrière deux paires de valvules qui couvrent les 
parties génitales , on trouve trois paires de valvules au des- 
sous desquelles sont les branchies. Ces six branchies sont 
dés lames membraneuses quadrilatères, qui s'élèvent et 
s'abaissent 50 à 60 fois par minute , et ne peuvent servir qjfii 
la respiration de Tair. Dans YOnîscus aquaticus , il y a éga- 
lement trois paires de branchies munies d'opercules ; inais 
au lieu d'être situées Tune derrière Tautre et imbriquées, 
comme dans le Cloporte ordinaire , elles sont l'une au desspi^ 
de l'autre , de sorte que Topercule supérieur couvre en 
même temps les trois inférieures. Ces branchies sont égade- 
lifient dans un mouvement continuel, mais elles respirent l'eau. 

De véritables trachées aériennes existent chez les autres 
ïsopodes, par exemple dans la Scoîopendra forficatayOik 
Treviranus (2) a trouvé également sept paires de stigniates^ 
desquels partent des faisceaux de trachées qui se répandent 
dans l'intérieur du corps (pi. vi , fig. xxvi). 

La respiration a lieu de même j^ar des trachées jdsuBS. te 

(i) Fermischte Schriften , tom. L Gœttingae , 1 8 1 6. 
(a) Loc.àt,, tom. II « pag. 3o« 



ORÇ49B5 iu&s?iMToniss ET y^çkvx. TjJ^ 

Aearide$. Treviranus (i)ra oeiistatésur ryifcatt^««iertca«M»«, 
qv respire par deux sti^^^iaates abdominaui^. 

La reqpîratian trachéenne propreDoeot dite disparaît d^ 
wpuveau danç les Arj^imides, et quoî(]iie l'o^ iMH^iivç un^ 
des stigniates c^iez ces wim^iix > îl^ ^^ m^e^t plus à dj^ 
)racbé^, ms^ à d^s<;avités<ûonteiitânt'de9 k*ancliie$. Lçs 
j^^Mdieors ^vis{Phala4i^fkM^) foQt le passage awiM^ide», 
en ce que des trachées aboutissent à leurs stigmates. 

Treviranus (2) a trouvé de chaque côté du corps , dans le 
Scorpion d'Europe, quati*e. stigmates menant à une cavité 
bnmohisde , et îl a yn lesibp^nohies lelle^niéines lancées par 
un g^and jnoiabi^e de lameUes déliées , demintBrcitaiHn^i» 
Uanohesy et attacJbées à Tantleaii oorqé da.sligwate. J^ 
•dutre OB aperçoit^, à Texlédeurv une paire d'organes pacfaî- 
lement InraBchiformes^ qui portent le nom de peignes^, ,0t. 
«ontvfiiUiés desldûux côtés des organes gémtws;. Ocdînaireh 
ment onlés rattache à ces derniers; mais c'est une oirow- 
^taifcet Uiès-signi&catlve . que leur .emplacement soit précisé- 
anenticdui qit'oecupent les branchies dans les Araignée$« '^^ 
.(. Enfin; les Araignées ^ par exemple ÏAranea diadème (3i), 
•ûffireAtqnatne paires de stigmates , tantôt sur les c6tés delfi 
-p#itriiie^;aia dessus delà base des ppites,. tantôt 4ur.le:eôté 
i(k)i»ri.ic|èf abdomen. -Ce ne sonttoutefoisiquerdes cids-d^^p 
ijçkl jVH /figL Yii) ,.8an& trachées m branchies , et peut^^^Vî^ 
ne dail-oav(»r'*e& eux , p^r- cette raison ,rquef dé ^plea;rift- 
-dimens de: stigmates. \De faibles indices « d-authesrstîgiiiat^ 
. analogues >«e voient au «cAté ventral. Enfin OBjagpetÇQiikip^ 






■1 



I ■ 



(a) Ueber den Bau der Jrachnidcn , pag. 7. — J. Maller (dansMiCKKi^'s 

Archiv, i8a8, pag. 41 } a combatta ropinîon de Treviranas; il regarde 

ces lames internes cemiiM ^e^ ponmons susceptibles d!étr|[^ |[onfl^ par l'air 

.flpSi pésèuçe i^ .i^'avers le- stigmata; mais les inoti£s(iilIégDés .par . Bitckel 

{J^stemjfêr^'ytrgUîçhenden Anntamt ,.toni. VI, pag, 4|)}8i^iÇs^t pour lear 

.4fltor«r.|*.r^d#.)»r«|»çhi€8^,; . ., . 

(3) iyapçèf.;TMîWMWB:ty^Wr/ffeiJ«r «?-a5, ,. , ^ 



1^6 Tuvri d'ahàtohis compaeék. 

surface ventrale , an dessus d*im petit pli transversal , et des 
deux côtés des parties génitales , une ouverture qui , presqœ 
comme chez les Scorpions, mène à une cavité larandinle» 
dont la branchie est blanche, muqueuse et composée de 
plusieurs lamelles ( fig. vii). Dans la Mygale mvUmlmfim, 
Gaede (i) décrit deux paires de ces cavités branchides, qâ 
communiquent avec le cœur par de gros vaisseaux saiigni. 



637. 
Les organes respiratoires sont tout autrement eonlomét 
dans les Insectes. Ici nous trouvons le corps pariaitegfient 
approprié i la respiration de Tair , qu'accomplissent des 
tubes qui le parcourent en entier , comme ponrraienC k 
faire des vaisseaux ramifiés à Tinfini , et qui conduiseat à 
tous lies organes Tair admis dans leur intérieur. Gependaitt 
cet air n'est pas toujours puisé immédiatement dans Tatmo- 
^hëre , et Tlnsecte , surtout à Vétat de larve , le tire qo^ 
quefois aussi de Teau, par le moyen de branchies. Mais to» 
les Insectes parfaits , même lorsqu'ils vivent dans Fean , ne 
req)irent que Tair , qui alors adhère ordinairemem à la dr- 
conférence de leur corps, comme par exemple dans les Hy- 
drophiles, et s'y trouve retenu par des poils di^Mtoét en 
brosses, dont Tonctuosité écarte Feau. La même -chose 
a lieu déjà dans les Hydrachnelles. Ces Insectes nagent donc 
an milieu d'une bulle d'air (2), qui natnreUement les rend 
plus légers , et ici , comme dans tant d'autres circonstanoes, 
le mouvement vient au secours de la respiration , de même 
qu à son tour la respiration contribue à faciliter le mouve- 
ment. 

f 

(t) iVop. acL aead. teop, tom. X.I > P. t<i pflg. 335. 

(a) It est digne de remarqae qne , sairant Nîtzscb , dam tttt lÊbudif 
ior U respiration des Hydrophiles (Rbix.*s Jrehw^ toai. X, p«f. 44a)» 
ces Insectes renooTelient Tair de la bolle qni les entonre par dta 
ment altéra atiCi d^élératiaii et d'abaismnent de leurs wa^tta^ài ;' 



ORGANES JIESPIBÀ.TOIUES ET VOCiUX. tyj^ 

Des Insectes qui vivent dans Tcau ,sans bulle d'air, comme 
par exemple les Nèpes, possèdent à Tanus des tubes respir 
ratoires en forme de longues soies, au moyen.desquel&ij;^ 
hument Tair à la surface de Veau. Du resté » cbez tous ces 
Insectes , Fair pénètre dans le corps par de;s,Ottyertures.par- 
ticulières , les stigmates , et s'y distribue à la faveur de ca- 
naux appelés trachées. 

Ces diverses assertions ne s'appliquent néanmoifis qu aux. 
Insectes parfaits , car il arrive très-souvent, chez les larves » 
que les organes respiratoires sont construits d'après un type 
moins élevé, et constituent des branchies à Taidç desquelles 
ranimai respire Teau , mais dont les surfaces sont ^ep^jP;*^ 
dant toujours parsemées de trachées , qui , à la vérité , ip'of- 
frent pas d'ouverture extérieure. 

638. 

Nous devons maintenant examiner de plus près la struc- 
ture ordinaire des stigmates et des trachées. ^ . ; 

Quant aux stigmates, on les trouve conunun^ment .des 
deux côtés du corps, comme déjà chez les Yers, ]iesIsoppde$ 
et les Arachnides. Quoique leur nombre soit .très-sujet à va- 
rier, ils sont en général plus développés au thorax^ qu'à l'ab-^ 
domen. Toujours d'ailleurs ils sont disposés par paires ^..ç'ies^ 
à-dire qu'un anneau du corps en porte un de chaque côté.' 
La meilleure image qu'on puisse se faire de leur forme , est 
celle des fentes (1) par lesquelles respirent les plantes et 
surtout les feuilles. En effet , ils ressemblent communément 
aussi à des fentes , de mapière qu'on y distingue deux lè- 
vres y l'une antérieure et l'autre postérieure. C'e^t ce qui sej 
voit surtout très-bien à l'abdomen de la Sauterelle , chez les 
Libellules, les Chrysalides , les Chenilles ou les Papillons à 
l'état parfait. Ces ouvertures étant entourées , comme l'iris,' 
de fibres musculaires déliées , dont probablement les unes 
sont rayonnantes et les autres circulaires , elles ont la fa- 

(i) KitsEft, Anatomie der Pflanzen, pag. iSj. 

• ■ ;■..•' ■ _ 

II. 11 



ijB nirré D*AirÂToiiTC conriutt. 

itiflté âè «^agrandir on de se fermer ' F. pi. yn , fig. rtt, le 
tSgàlàiè de b Chenille da Sphinx do peuplier , vu en de- 
hors). Sanrant Spreagel [V , cette stmctore se conipliqfie 
èÉMÊàj^e cbez qnétqnes Hydrophiles , où Ton trouve en 
ôétf^ Wé tâhiilè pdt^înée de petites plomes , ce qui rap- 
pelle fôi^Misatioii des branchies. 

On connaît aussi des stigmates circulaires , par exempté 
dans la Cbèliifle du SaïAe et à la poitrine des Libelloles. Chez 
eélles^i on aperçoit encore, au dedans de Touverture riHidë» 
itiA me tilli r ane fine , blanche et tout-à-fait semblable à mt 
^ttpiéi^^ qui s'ouvre et qui se ferme comme une vallrùle 
pëiidaiit \èi idOiiVemens respiratoh*es très-forts qn'exécife 
ràAttnal. 

Quelquefois les bords des stî{]pnates sont protégés par 3éi 
soies crochues, comme dans le Taupe-grillon, selon Sprengd, 
6û rêuflës en fôt^e de mamelons , comme cbez pldsîein 
larves aquatiques. 

Enfih ils é^i {Parfois fermés en grande partie par tme 
ffiëiUbi^àhè percée cependaiit à jour comme un crible. CeÀH 
cas , pai* exemple , de la larve du Hanneton. (Test sur la piré^ 
^cede cette mettibratie que s'est fbndé Moldenhawer podr 
pirékefndre que Tair ne pénètre point dans les trachées Ctf. 

639. 

Les tracnéës hàisserit presque toujours de stigmates , rare-' 
tâ^ni èé braitcfiies. Elles constituent souvent deux troncs 
priticit)atlx , életidiis le long des côtés du corps, ou naissant 
par ^isceaux de cliîk]Ue stigmate. On peut voir un de ces 
^isceaux , prî^ siir là Chenille du Sphinx du peuplier, pi. vu, 
fl{j^. xy . Mais constamment elles se prolongent en branches de 
^Qls en pluà déliées, le lon(y dû trajet desquelles on observe 
fiëaumoiAS a&sez souvent des dilatations sacciformes; aeoh 

(i) Comment, Jepartibus quibus insecta spiritus dueunt. Léipmicky i8lS, 
(s) VoyM U réfotatioD de cette opîoîon diiu SraivoiL^ lo€.^ CftT.pafi g» 



OKGAKCS RfePIRA TOIRES ET VOCAUX. l^g 

Mabtés à celles que j'ai représentées pi. vir , fig. xvi, d'àpi*è§ 
le Hanneton. Leurs dernières branches , qui sont d'une ex- 
cessive ténoîté , finissent par se perdre dans tous les organes 
du cofps, à peu près comme le font les artères chez Thomme. 
" Leè trachées elles-mêmes sont formées de deux niembra- 

• 

nés , entre lesquelles se trouvent quelques fibres contournées 
en spirale , qui adhèrent plus spécialement à la membrane 
înteme (1), et donnent une belle teinte argentine aux tra-r 

dlëès'( pi. TII, fig. XVII, ). 

il n'est pas sans intérêt de rappeler que les plantes of- 
frent déjà les analogues , non seulement des stigmates , maïs 
encore des trachées , dans ce qu'on appelle leurs vaisseaux 
en spirale. A la vérité^ on a cru trouver de grandes difKren- 
feeS entre ces deux genres de canaux , et Ton a dit, par exem- 
pte , qu'il était impossible de démontrer leur connexion avec 
les stigmates , qu'ils ne se ramifient pas de la même nia- 
àièrc , etc. (2j. II peut se faire aussi que les vaisseaux spiraux 
aîc^nt à peu près la même importance pour les plantes que le 
système nerveux pour les animaux. Cependant on est eii droit 
de se demander si la respiration ne serait pas réelleineilt 
poMr les végétaux ce que l'innervation est pour les anitnaux ,* 
et si ce n'est pas précisément par cette raison que le? 
Système respiratoire le plus développé dans le règne animal 
ibît reproduire le type des vaisseaux contournés en spirale. 
Du moins n est-il pas nécessaire d'assigner des preuves pcrtir 
établir qu'il y a beaucoup plus d'analogie que de différence 
etitye tes tracliéeâ des Insectes et celles des plantes. 

640. 

A l'égard des divers groupes de la classe des Insectes , 
nous allons passer en revue les principales différences qu'of- 
frent chez eux les organes respiratoires , sartout pendant la 
métamorphoee. 

(a) &9KnfûnttlûC,i c/z.ypog. 19-16. 



iSo TRAITÉ d'aKATOMIB COMPABÉE. 

Les Aptères proprement dits ont , comme les Scolopen* 
dres , une série de sti{][mates sur les côtés du corps.(i)- 

Les Névroptères , dont les trachées présentent fréquem- 
ment des dilatations vésiculeuse^ , ont les stigmates dévelop- 
pés surtout à la rég^ion thoracique. Ce phénomène , qu'on 
rencontre chez tant dlnsectes , se rattache évidemment à ce 
que c*est également de cette région que partent les organes 
locomoteurs essentiels. Cependant les organes respiratoires 
des larves sont construits d'après un type moins parfait. Noft- 
seulement il n y a point ici , non plus que chez les autres 
larves, de dilatations vésiculeuses aux trachées, et deux gros 
troncs trachéens , parcourant le corps de Tanus à la tête , 
conune chez la plupart des larves qui vivent dans Teau ou 
dans les viscères des animaux , se bornent à fournir de faibles 
ramifications latérales, mais encore les larvesdes Éphémères 
ont six véritables lames branchiales de chaque côté de Tab- 
domen (2). Les larves des Agrions ont trois de ces lames à 
Textrémité abdominale (3). Les larves des Libellules , au c(tt- 
traire , sont bien pourvues également de branchies , mais mt 
les trouve logées dans la dilatation du rectum : ces animaux 
respirent donc par l'intestin , comme les Holothuries , et na- 
gent même comme elles , en dardant de temps en temps par 
Tanus Teau qui a servi à leur respiration. Cependant , outre 
les branchies , Sprengel a vu aussi sept à neuf stigmates sur 
les côtés du corps (4). 

641. 

Les Diptères ressemblent beaucoup aux ordres précédens, 
sous le rapport des organes respiratoires, tant à Fétat dlnsecte 

(i) SwAMMÉnDAM , Bibel dcr Natur, pi. i, Trachées da Pon. 
(a) Ihld. png. 104 , Trachées da Pon. 

(3) I/one d'eUes est fignrée très-ezactenient , avec ses trachées et M éit* 
ciilalion , dans mon oavroge iiuitalé : Entdecknng eînes Blutlattfsmém 
LarvcnneizflnegVichter Insekt w, Léipzick, 182 7, in- 40, 3 pi. 

(4) Comment de nuis f^mbus insect, spirUns dttcnnt* Léipzîck, i8l5# 
in-4oi ûvec 3p^, pag. 3. 



f OBGANES RESPIRÀTOtUES ET VOCAUX. l8l 

parfeit qu'à celui de larve. Dans Tlnsecte parfait, on observe 
dessaçsàair, ou dilatations des trachées. Au contraire, chez les 
larves, quand elles vivent dans Teau, tantôtles deux troncs tra- 
chéens du corps se prolongent àVextérieur en tubes respira- 
toires; ainsi celles des Cousins (1) portent à Tanus un long siphcm 
par le moyen duquel elles se suspendent à la surface de Teau, 
et la nymphe offre deux petites cornes respiratoires à la tête ; 
t^tôt,au lieu de branchies, on trouve des faisceaux de poils, 
même sans trachées , comme dans la Tipula jo/tz-mo^a. Quant 
aux larves qui vivent dans d'autres animaux, telles que celles 
d'Œstre , dont on rencontre souvent de si grandes quantités dans 
Testomac du Cheval, j'observe, à la partie postérieure de leur 
corps, un bouclier brun, ovale et plat, dans les deux moitiés 
latérales duquel se voient plusieurs lignes parallèles , qui 
semblent être en quelque sorte des fentes sligmatiques con- 
tractées. Si l'on enlève ce bouclier, on rencontre d'assez 
larges stigmates, d'où partent deux gros troncs trachéens, qui 
vont se distribuer dans le corps. Enfin, les larves qui vivent 
dans l'air , comme les vers du fromage (2) , larves de la 
Musca puiris y ont deux petits tubes respiratoires sur le 
second anneau du corps et deux autres sur le dernier. 

642. 

A l'état parfait , les Hyménoptères ressemblent assez aux 
Diptères, sous le point de vue des trachées et des stigmates. 
Cependant l'Abeille domestique offre cela de particulier, que 
les trachées provenant des stigmates abdominaux s'abou- 
chent , de chaque côté , dans une très-grande dilatation vésl- 
culeuse oblongue (3) , qui envoie des branches dans la poi- 
trine , à travers le pédicule de l'abdomen , et qui s'anasto- 
mose avec celle du côté opposé , par le moyen de ranufica 
tiens particulières. 

Quant aux larves des Hyménoptères , celles , par exenq>le, 

(l) SwAMMMDAx , Btbêl dct 'Natur , p). xxzr. 

(«) Id, Ibid, pi. XLtfi, pi g. 376. 

^3) 9&AirDT et RATz^yaCi JrzncUichê ThùrCf tom. II, pagwaoc« 



X82 TRAITÉ d'aNATOMIE COMPABÉB 

des Abeilles , elles sont plus parfaites , et ont des stigmates 
réguliers sur les côtés de chaque anneau du corps. 

Les organes respiratoires des Hémiptères , qui snhissfsnl 
des métamorphoses incomplètes, ressemblent souvent, parte 
présence de tubes respiratoires prolongés ( par exemple daw 
les Nèpes), à ceux des Hyménoptères, et même de lem 
larves. Léon Dufour (1) assure même que la Ranatralin&arif 
et la Nepa cinerea, qui n ont que des stigmates ouverts dans 
le tube respiratoire de Tanus , renferment dans leur poitrine 
des vésicules trachéennes remarquables , qui sont remplies 
de trachées extrêmement fines , et qui , entourées d'me 
membrane fibreuse , représentent presque un organe pi4- 
monaire. Dans d'autres familles, les Cicadaires, par exemple^ 
J'insecte parfait a de très-grandes vésicules trachéennes , eC 
il se fait remarquer en outre par la structure particulière de 
certains organes appartenant à l'appareil respiratoire^ dont je 
parlerai en traitant des organes de la voix. 

Les Orthoptères se rattachent aussi auxNévroptères, parla 
{prandem* surtout de leurs stigmates thoraciques. Us oflreni 
en outre cela de remarquable , que nulle part ailleurs , peal- 
étre , dans la classe des Insectes y les mouvemens respira- 
toires du corps ne sont aussi marqués. On distingue particu- 
lièrement très-bien , dans la Sauterelle ^ que les anneauxi de 
Tabdomen, à la partie inférieure desquels s'insèrent dieu 
plaques ventrales plus petites , se distendent et s'affaissent 
exactement comme des côtes. Si Ton frotte d'huile Caisse le 
ffwd stigmate pectoral , on voit des bulles d'air s'en écbs^ 
per fréquemment pendant ces mouvemens. Tous ces pbéoio^ 
joènes "se rattachent d'une manière bien manifeste à l'ampleur 
des vésicules aériennes, disposées en zig-zag , de l'abdomen ^ 
qui ont en outre cela de particulier que , quand elles sM 
vifies di'air , elles s'afiaissent sur ellesmêmes , et premient 

(i) Annales génér, des Se» physiques» Braxellet x8ao, tom. VII, p. 194 , 
^Recherches anatomiques et physiologiques sur Us Mémiptèrês^.'Bmê f 

x833|MH4<V pi. XVi» 3LI9E« fi%, 8o, 



ORGiJSEÇ B^SPIEAT0I|11P:S ET YpCApX. l8,t 

Vasp^Ct de larges ligaipens , souvent colqrés eij fQ^fjSiy^. 
Enfin , je ferai remarquer que, toutes Jps fpis qu'il ip'ç^^^iy^ 
d^ disséquer leç In^ectej^ , surtout après Iibjs gvQJic f^jt périr 

e^ boucùapt leurs stigmates , j'ai trouvé 1?^ <îii»t^tWlï 
de rœsophage et la tumeur eq forwe djB go|tr,e qij| pé- 
^llUait de Jà , pleine d'air , de sorte qu'il se peut fji^rj, Jjjtîj^ 
.ij^u ici , comme chez Leaucpup d'Inspptes ^ il j 9ilt ^P^^ PH^ 
.r^^piratiQn intestinale , siégeant seHJejj^epl à la parll^ IW^lté- 
riguTQ du caoal Les sacs acrifères dont j'ai déjà P^rté p^éf^ér 
demœent , qui , chez plusieurs Ip^eeties , Diptères siH'M>Uî ^ 
pendant au pharyu)^ , et sont peut-être destlpjés à ^f^Qïf^ 
la 3Wccion , doivent être égalemjent rapportais à 1» r^§p|rja^ 
tion inlesti^ale, et ji^pnsidiérés comme }ps pi*oto|^pi^ ^^ 
poumon. . . ^ 

648. 

]Les dilatations yésiculeuses des trachée^ se retrou>^})Jl;^q§§i^ 
chez los Coléoptères, à l'état parfait. Dans le^ l^rv^.?.» Ç^ 
conduits sont simplement rameux, et partent par f^iî^cedw?^ 
das stigmates. Mais les stigmates se trouvent placés 4es ^^\9f 
côtés du corps. 

Il en est de même chez les larves des Lépidoptères , ou 
les Chenilles, sur lesquelles ont été faites la p^ypaj^t d^^ fih- 
^^rvations que nous possédons ay sjujet des QrgAjie§ respjf^- 
t^ir^es des Insectes. Les Chenilles ont ^ sur )eç p6tés .du porp^., 
deux longues tradiéos semblables à celles qu on ir(fiiyp 
d(yà dans les larves des Névroptères et des piptères , mif 
qui communiquent avec chaque stigmate , d'où part toujours 
lin faisceau rayonnant destiaé aux parties voisines < pi. vii, 
%^ xxiu , k , k , k , m). C'est chex les PapiUons sooturiits^ 
crépnsctilaîres qu'on aperçoit le mieux les dilatations -Yési- 
irtileuses des trachées ; cependant elles paraissent ^exfeter 
également chez les Papillons diurnes. EBfes consistent ordi- 
nairement en de grands sacs ovales , et sont dirigées de bas 
en haut dat^s Val)doiuen surtout. On trouve , en outre , dl^ 

■ 1 !■'■■'** ■ • 



i84 TRAiTB d'akatomie compahéb. 

côriptisciiles celloleux en forme de poumons adbérens aox 
trachées et aux sacs aériens. 

Ainsi que Meckei Fa déjà remarqué , les sacs aériens oooh 
mencent à se développer , dans la chrysalide , peu de teasfê 
après que la larve a filé son colon. Mais , quant à ce qui con- 
cerne la cause de leur développement , je crois que la prin- 
cipale dépend de Tocclusion des sti{jmates et surtout an 
postérieurs (1). Cette circonstance semble mettre fort à Vé- 
troit Tair contenu dans les trachées , et auquel vienimt 
peut-être encore se joindre des gaz dégagés pendant révo- 
lution de Torganisme (2); cet air , emprisonné et accmmilé^ 
pourrait donc déterminer Vampliation des trachées d^noe 
manière déjà en partie mécanique , et Ton expliquerait par là 
pourquoi c'est surtout dans Fabdomen que les vésicules se 
rencontrent. Il reste même à savoir si ce n'est pas par k 
même procédé que se forment les sacs aériens de Toesophage 
des Papillons et des Cousins , car les observations faites sur 
les Sauterelles , dont j'ai parlé plus haut , et la bulle d"» 
contenue dans ces sacs eux-mêmes, prouvent au moins que 
Toesophage est apte aussi à recevoir de Tair , à exercer une 
sorte de respiration. V 

644. 

Pour ce qui concerne les organes du mouvement respira- 
toire , qui rendent possible le renouvellement de Fair , bien 
des incertitudes régnent encore à cet égard. D'un côté, 
partout où de grands stigmates , placés en face Fun Ae 
Fautre , communiquent ensemble par des trachées , on re- 

(i) Dt Geer (Mémoires sur les Insectes, tom. I, pag. 4> ) * reaarqaA, 
sur la clirysaUde d'an Spbinx , que les deux oa trois stigmatiss postërîraiB 
étaient ierméa ; en mettant ranimai dans Tean , on voyait des ImUm d'air 
altenutivement sortir des stigmates antcriears et y rentrer. De Geer rcfKff* 
dait ce phénomène comme une inspiration et one expiratiun. Il avait poot» 
être tort, puisque l'air expiré renii-ait dans le corps. 

(a) En ouvrant sons rt;au des chrysalides du Sphinx de la tîtbyvalt , 
Içées de ^asiéara jour:i /j'ai v(| de l'air s*en échapper avec violence» 



ORGANES RESPlRilTÔIIlES ET VOCAUX. l85 

commit saris peine quil suffit déjà des alternatives dé sou- 
lèvement et d*abaissement des valvules stigmatiques pour 
produire un courant d*air favorable à la i*énovation de ce 
lâehiier (i). D'un autre côté aussi , on conçoit que , chez les 
Orthoptères , les Lépidoptères et autres , Texpansion et la 
coiistrlction de Tabdomen et Félasticité des sacs aériens eux- 
mêmes qui s'y trouvent logés , puissent contribuer à entre- 
tenir Tafflux et la sortie de Tair. Cependant , il est moins 
manifeste que la chose puisse avoir lieu dans les Chenilles et 
les larves de Coléoptères , où la division des trachées en ra- 
mifications déliées ne permet guère qu'un courant d'air s'é- 
tâbKsse eritré deux stigmates situés vis-à-vis l'un de l'autre. 
Ce courant devrait avoir lieu , dans les Chenilles et dans les 
larves de Diptères , entre les stigmates antérieurs et posté- 
rieurs. On devrait donc plutôt , en refusant d'admettre la 
stagnation de l'air dans les trachées , s'attendre à rencontrer 
ici quelque mécanisme particulier. C'est pourquoi on a cru 
que la dilatation et le resserrement du vaisseau dorsal , dont 
nous parlerons plus loin, contribuaient à la production du 
phénomène (2). Mais la chose ne me parait guère possible, 
et on serait plutôt tenté de croire que l'afflux et la sortie de 
Vair sont entretenus par le mouvement du corps lui-même \ 
par celui qui détermine les anneaux de ce cOrps à s'enfoncer 
les uns dans les autres et à s'écarter , etc. Au reste, ce n'est 
point ici le lieu de m'appesantir sur de semblables détails. 

645. 
Les animaux articulés sont généralement privés de voix, 
comme les Mollusques. Ce n'est que quelquefois qu'il se pro* 
dmt chez eux un bruit simple , lorsque les mouvemens respi- 
ratoires ont lieu dans l'air , par exemple quand une Écrevisse 
Aieut ses lames brancliiales dans l'atmosphère , et qu'elle 

(i) NiTzsGB, Comment, de respir,, pag. 39. 

(n) ytrjret'tra Mémoire de Reimaros sar h respiration , dans Rbil*! i^r* 



|jB6 TEAlTÉ d'aS^TOVIE COMPÀRJ&E. 

imprime à Tair qui baigne ces orgâBes iia mouvemeof sàtfit- 
jiatif d'afflux et de départ. Cepeodam; , les animaux articoléfi 
supârieups qui respirent uniquement lair , c'ost-^-dire to 
liusectes parfaits , ont une organisation plus perfeclitQfi^ 
^ous ce rapport; car on voit paraître chez euK des ^ppjirrili 
vocaux , dont la construction varie beaucoup , mais fibit jfST 
se rattacher aussi aux organes raspiratoircs. Ces ;i^ppaxt^ 
loérJteni; de nous arrêter un peu. 

Sans parier des rudimens d'ailes qui produisant le hoWr 
donnement des Diptères , ai de la première paire d'ailes (iurw 
des j[friUons« dont le frottement mutuel occasione la stxiinr 
];at]<ui de ces Insectes , ni enfin d'autres appareils analagMutj^^ 
)e<nein'occuperaiici que des appareils vocaux les phispaifull 
fit proprement dits des Insectes , ceux qu on re^eonlre d)9f 
les Cigales. , 

Dans leis Ci^es (i) , mais seulement ches les io^ivi^ll 
m^ies , à Tendi'oit où la poitiijqte et Tabdomen, se J(Mgiiei|t| 
Dm Crottve de chaque côté un double mécanisme fort tioauff^ 
quable ; 1^ entre le premier et le second anneau 4^ Vfir 
dooieji, à la svrface veutrale, et de chaque câté, .ym 
JTenâtra ovale couverte d'un^ pelUcule sèche et irisée «qpp 
est abritée en dehors par une valvule cornée pai*ti€ujiè)r/»f 
^o des deux côtés du premier anneau abdominal <pL.TH^ 
jSg. XXXI et xxxii ) , une membrane ovale , convexe en ddwi^ 
sèche ^t plissée , que j'appelle membrane du tympaq,, |Mrç^ 
qu elle est le siège de la formation du son. Un appareil locoh 
moteur remarquable s'insère toujours à cette xwijûi^afie. 
De la crête médiane » interne et inférieure du premier et ^9 
second anneau abdominal naissent , comme d'un stemm^ 
4eux muscles, obliquement dirigés en dehors et eahauti,^|B^ 
de même que les muscles moteurs des ailes de Tlnseçtedioftf 
j'ai parlé plus haut(§ 334), se terminent par une petite 

(l; J'ai décrit cet appareil, d'après la Teitigonia çrni ^ da^s^D^ i^^f*' 
lekten zur Naturwissenschaft und Heilkunde , 1 82^9 , jpajj.. i .^^p ^^ ^,^ 



0RQ4|I^$ ^$P2^TOIEl$& £T VOCAUX. J^ 

jplague çwfiéA, d où part easuite u^ petit tdoitoii copi^.qvi 
s'attache en dedans à la face concave 4^ \à mm^MT^i^ 4ii 
tigijiff^ iOg. x^u). Cliaque fois que ces p^^ ^nuscl^ se 
C9fit]:^eteat, la lame élastique de la membrane du ty^paiifpt 
tirée en dedans, et lorsqu'elle ressaute en dehors par la^^ff^ 
sation de Taction des muscles , il résulte de là un bruit com- 
parable en petit à celui d*une lame métallique mince qui se 
redresserait après avoir été courbée. C'est la répétition fré- 
que^ia de ce mouvement cpuî produit le o^Mrftietûigtfes , 
dqjàbien ooonu des anciens. 

Itee circonstance c^endanl sur laquelle je erois «vmîr 
;iq[)pelé le premier. Tattention , c'est qu'il se fornwi dans MÊb 
r^ion de l'at^lomen un ykh sans lequel pn een^ek Ujpn jp'41 
ne pourrait point y aveir de dntepnent. En effet « le .prwjinr 
stigmate abdominal de chaque cdté , qui se UHHive 
diatement deiraat la membrane du tympan ^ dégénère 
le^hamp , au dedans du corps , en une graïKle f ésicule ârn- 
ebéenne , qui communique avec celle du cêté epponé« et 
ifed y se dîlatani de plus en plus , forme un /grand sipatfe 
creux , qui wm-seulem^t renfierme fes Arganes ifficnuK 
dont j'ai donné la descrqHion , mais encore finit pnr oceo- 
per la plus grande partie, de la cavité abdominale deve- 
nue vide tprès l'afussement des vaisseaus: séaH8M& ^Dans 
JnDmeUe^ qui masque d'appnreîl vocd, ces^?>6sirtil»lnH 
idiéeniies eaûfitenC bien i mats«iles ont beaiieenp amina 4p 
<Mi*eité. . . .. V.;.. 

Un nufire appareil vocal fort remarquable , qui pvedipk itti 
basiez fort , se trouve ebez le S(>ktnx^ilnapos^àlaléèe 
4e «e f4ipiUoii^ dans «ne cavité qui occupe la base dis to. 
IroiDpe^ et où 9 suivant Passerini , l'air peut^otrer «tantÉr 
par l'action de quelques muscles (d)« Mes «propres AUacnn- 
jtioifff m'ont jMniMivé ansM que la voix de ce. SpMb|e^ pendit la 
lâle p mai$ je nVvnîs pas assee de -sujets à ma dispofeitiQn.piNr 



..%.. j..r. .1 



(i) Hiu8ixrai&*t Zeitsehfifi/u^r organisfke Ph^rsiA^pom. ^^jp|f« ^a. 



'l68 TRAITÉ DAlfÀTOMlE COMPiAÊE. 

'déchiffirer complètement une organisation qui mérite biei 
qu'on prenne la peine de Tétudier. 

Les Abeilles font entendre aussi quelquefois une sorte de 
Voix , qui doit être produite par de Tair sortant des tra- 
chées (1). 

4* Respiration des Poissons» 

646. 

U nous arrive souvent, dans le règne animal , de rencon- 
trer quelques genres d'un ordre ou d'une classe qu'on p^ 
considérer plus particulièrement comme les représentans de 
là classe on de l'ordre , tandis que d'autres font en quelque 
sorte le passage à des organisations supérieures ou infé- 
rieures. Les Poissons sont dans ces cas. Les Thoraciqnes , 
parmi lesOrthostomes, sont ceux qui offrent au plus hautde- ' 
gré le tjpe du Poisson, tandis que les Raies et les Squales, 
ainsi que les Myxines et les Lamproies , marquent la transi- 
tion à des classes ou plus ou moins élevées. C'est aussi diez 
les Orthostomes thoraciques que les organes respiratoires 
o£Erent de la manière la plus sensible les caractères qui les 
distinguent dans la classe des Poissons. 

647. 

* Les Poissons thoraciques , comme aussi la plupart des ani- 
maux de cette classe , ont principalement deux sortes d*er- 
ganes respiratoires, mais dont il n'y a qu'un seul qui , sem- 
blable aux poumons de l'homme, accomplisse alternativement 
rins{Hration et i' expiration, l'autre paraissant n'agir' que 
comntie appareil d'expiration. Aussi le premier est4i Tapp»- 
reil respiratoire proprement dit, celui qui ne manque ja- 
mais, tandis que l'autre se rencontre seulement chez le pins 
grand nombre des Poissons. - ' 

- Les organes qui constituent le premier appareil, n|)|MÛ^ 
tenant à des êtres aquatiques qui répètent dans, les ré^^Mms 
supérieures du règne les degrés inférieurs de l'organisatiOA 



ORCANES RksPlIlATOIRBS ET VOCAUX. 189 

animale , sont des branchies, comme chez la plupart des 
MoUusques.[Ces branchies sont même protégées, comme celles, 
des Bivalves y par des valvules mobiles ( opercules ). 

L'autre appareil respiratoire consiste en un sac membra- 
neux y pourvu de nombreux vaisseaux , qu'on doit comparer 
au sac aérien de certaines Méduses ( § 617 ) , et qui porte le 
nom de veuie natatoire. L'air qu'il renferme est ordinaire- 
ment composé en grande partie d'azote > qui le forpie même 
presque à lui seul dans la Carpe. Rarement il contient du, 
gaz acide carbonique ou du gaz hydrogène. Mais on y. 
trouve parfois de l'oxigène , en proportion souvent assers 
grande , quoique variable , même chez les divers individus, 
d'nne même espèce , et qui parait être d'autant plus consî- . 
dérable que l'animal vit à de plus grandes prof<mdeurs, 

648. 

Nous allons d'abord décrire ces deux organes dans quel-, 
ques Poissons thoraciques ^ par exemple dans la Carpe et;le 
Brochet. 

« 

Quant aux branchies , elles sont attachées au côté extérieur 
et convexe des quatre arcs branchiaux précédemment décritsi, 
c'est-à-dire des paires de côtes du splanchnosquelette de la 
tète. Sur chaque arc branchial , elles forment , à peu près 
comme dans la Paludma vivipara ( § 625 ) ( pi. IX , Vin »ii Ux 
Silure ; pL x , fig. x , Perche ; pi. vin , fig. yii , Carpe ) , un 
double peigne de filamens branchiaux d'un rouge foncé , qui 
flottent librement dans l'eau. Sur chaque filament branchial ^ 
qui est soutenu à l'intérieur par une lamelle flexible , carti- 
lagineuse ou osseuse , se ramifient une quantité extraordinaire 
de vaisseaux , par le moyen desquels s'accomplit la res{Hra<« 
ti<m,les couransdesangqui viennentdu cœur suivant les côtés 
internes des doubles filamens , tandis que les courans de sang 
oxidé viennent, par d'autres ramifications , se réunir aux cô- 
tés externes des branchies , pour aller de là gagner, la racine 
de l'aorte située plus profondément ( pi. x , fig. xi ). 
L'eau qui sert à la re^iration en raison de l'air atiqosphé- 



rkfile c|ui ^'y trouve inélé^-est reçUé dat» la bouche ; elle pAiè- 
tfddMiftoinq fentes placées de chaque côté de la caritégnAii- 
rale , et soft efisHîte par les ouvertures situées des dentcACés 
d«tiilête(otifes}, que couvrent ropercule( pi. vni, fij. v, i, *h) 
êi te «lembratrebrandiiost^Cpl. vm, %. ti , q).Le9feiliM 
eHé^méhioi sont g^araies en dedans de petites papilles on déntt 
bi^ttoliiaieê, qtti eftlpéobénY leâ alimens d'y pénétrer. CfaadiM 
d'^Këft oorreftpond doflc à peu près à la glotte de Tboibtllé , 
ffUisqu'elle mène le ftuide respirable à Torfpne respiratoiiv. 
G^s* fedteé s'ouvrent à Taide tant des muscles propres ata 
o6l^ péotorahis j que de ceux de rhybide , des m&choires 
pbiarfn^ntt&d et des os de là ceinture , muscles qui fbniiétil 
atfMl en partie ta cloison charnue destinée h clore tout tti' 
apparu y eàj^atoiré en arrière. On pourrait donc cotûpiltèlf 
celte cloison charnue au diaphragpfne de Thorame , si le cœur 
ttcf tQ tttltt^ait en dehors et en arrière , ou au dessous if dBe 
(^L 11, fig. tty,s), séparé en outre de la cavité abdomilidlê 
par une membrane tendineuse particulière. 

loi- done le itiottvethent respiratoire proprement ditbdn- 
aiiicë'ëh Uti èbUlèvemênt et ton abaissement des arcs htiA- 
èhiUttx , qui ressemblenc àè^ez à ôeux des vraies cdtës étét 
rhînhrftê , avec ëette différence seulement que Tapparëil rte- 
pirtitoif e est suspendu à la base du crâne lui-même , et md 
roi*gâft& respiratoire proprement dît , avec le cœur , iiw 
pèÉ i^fèrfné daus le thorax, mais que les filamens bMit^ 
ehfatix , dans lesquels on doit voir en quelque sorte des ébl- 
Irtès piflmonaites retournées et allongées , s'attachent à 1* 
foee externe des côtes. La membrane branchioâtége , doitt 
tes rayons sont mus d'ailleurs , comme Topcrcule lui même, 
pttf des muscles particuliers fixés à Thyoïde , est attachée hl- 
térieurement à l'opercule ; comme elle ountc et ferme ait^- 
imdvement les ouïes , surtout par le bas , elle se comp(Hlê i 
peu près de même que la membrane du manteau des Bivdyel 
située sous la coquille. 

Du re0te , il est remarquable que le nombre deis fauites 



1 

KMrichiaM h'è^t paà lè m^tUe bhëz tous tés thoraëiqiiês , m 
ûiôiné kncà^e ôhez Içs Af^odes , ie& Abdominaux et les Ulti^ 
étàstàihè^ y inaîs q[ti*n vaHe entre cinq et deux dé chaquQ 
ctAéy Broussonet , Rosenthal et surtout Meckel oiit reconnii 
d^Wi êÀ t^0li1^e 1ë plus souveùtcinq , sanséh comptée une 
(Aùâ! petite située stir la niembràne muqueuse à l^^xtrémi^^ 
sâi^riétafë de iWrcUle. tel est le cas deé Ùùpea , iSalmol. 
Pttrc ,' ^éui^ Jcipenèer et autres. RatÈke (1) a observé trois 
rdbifes W^Aicfaidtes de çbaqiie côté dans les Diodon^ , les Te- 
trodons et îe tjophius Paujasîi, Il en assigne deux inïédphiùè 
bufïpcasm. 

. 'Là vessie' tàa(atoiré , dan$ le Brocfiet par exemple , èsiiui 
iÎJk' wlong' , sitiié immédiatement soùs Ta côtonné yértéoralë 
éi \kk vMiA^'Xé foùgdèlà cavitéàbdominâIe(pt.x, fig. xiv^à] , 
ei^ilb ;^tiSibut^â ligâAïën^ tendineux jpiàirs âttâctietitauracliis« 
Qilàiid dh IViîVfë , 6n y distingiié aisément , outre une mince 
ttibtqdë qtïe le péHtoitie jùi fôiirhit en devant, deux mènî^ 
tf ahé^ , f dite extetne , tendineuse et ires-forïe , îautre în- 
fëhîe, plus minée et parafée d'une quantité extraordinaire do 
vsiiàtôattx(ï). À' fa pàt'ttî postérieure où supérîeuire , on renwirT 
^àe Quelques taciies de couleur foncée ( dépôts de carboQÇ 
<éh%fabtès à ceux qu'on aperçoit sor plusieurs poiiits de t^i 
sth^iie dû i^ëHtoiné), et lés vaisseaux soiit plus serras dans 
lit pattiè àritérîeurë de la vëssîé que dans Tinférieurei ' . 

%è Cdûdtlît e5lOr6tc!ir de la Vessie natatoire est un canal as- 
sèï large , mais court , qui plonge eh devant dans le pharynx, 
nôhpiis, côïtirte la tbacliée-artèrè deVhomme, à sa partie ari- 

térieul^ë , mais à sa partie poistérîeure , ce qui correspond ^ 

• • • 

(f) V¥^ den Miiennrmpparme dtr fFitMthhre , pag. 49. ' " ' 

(2) J*ai tons les yeux on lambeaa de cette menihrane inj^ctéii iTee di 
l*ichthyoco11e teinte en roage , qai, k l'eail no, ressemble à nne «impie sar- 
li«e raafeyjnaiaqai, an microacope, laisse apercevoir les plus bellta ramU 
fiÔNtlons Tasctilaires. On éni frappé snrtoat cle ce qne leA troncs se renflen^ 
kmf itti Iftftdtdtkp 1 ikp>&i tfiài flt àé diVîien» en branclict pins àéWitàé 



ig^ TRAITÉ D'AKATOVIE COIfPàliE. 

la situatioii de la vessie elle-même , placée derrière les or- 
ganes digestifs. An reste , ce canal n est point enveloppé en 
devant par la membrane tendineuse , qui forme seulenuml m 
bourrelet à son origine. 

A pane déconvre-t-on des traces de structure moscnlaire 
dans les parois delà vessie natatoire du Brochet. Cette podie 
étant fort allongée , des ligamens la fixent d*une manière so- 
fide au rachis et aux côtes , et son canal excréteur étant Un^ 
et court , il est probable qu'elle se vide par Teffet de la oom- 
presâon qu'exercent sur elle les muscles latéraux. 

650. 

Dans les Cyprins , an contraire , la vessie natatoire tient 
moins à la colonne vertébrale , et elle est partagée en deux 
moitiés , dont la postérieure , plus grande , reçoit un gnii4 
nombre de vaisseaux, et donne naissance au conduit excré- 
teur. Cette partie postérieure communique avec rantérieqre 
par un court canal , assez étroit , et elle est revêtue d'une forte 
couche fibreuse , qui me parait être évidemment musculense. 
Id le conduit excréteur est fort long et étroit. Quant i k 
moiâé supérieure de la vessie , il lui manque la couche fi- 
breuse , et elle ressemble presque à une hernie de la mem- 
brane interne qui se serait glissée entre les fibres de cette 
couche , à Fextrémité supérieure de la moitié inférieure ; mis 
la membrane interne est revêtue en dedans d*un réseau mn- 
queux contenant des vaisseaux déliés , et entourée à Textérienr 
par une membrane blanche, plus dure et tendineuse. Elle pa- 
rait ne jouir d'aucune activité propre, et ne pouvoir expvhet 
que par l'élasticité de sa membrane externe Tair que la moitié 
postérieure pousse dans son intérieur en se resserrant. Da 
reste , c'est cette partie qui , d'après ce qui a été dit plus 
haut ( § iSi et 435 ), entre en connexion médiate avec l'appa- 
reil auditif. 

651. 

Après avoir pris , par ces exemples , une idée générale de 
la construction des organes respiratoires dans le Poisson , 



ouganes resphutoikes et yockvk. 190 

nous aHons examiner quelques différences importantes qu'ils 
présentent chez certaines espèces , après quoi nous recher- 
cherons quelle est Tinterprétation philosophique qu'on doit 
en donner. 

L'une des différences les plus remarquables nous est offerte 
par l'organe respiratoire proprement dit des Cycfostomes, qui 
rappelle encore ôelui de certains Vers , en raison du nombre 
plus considérable des trous et des sacs branchiaux. En effet , 
d'après Home (1) , les ouvertures branchiales desMyxines se 
trouvent bien également des deux côtés du corps , au com- 
mencement du pharynx , mais il y en a sLx de chaque côlé , 
et , au lieu de fentes , ce sont de petits trous ronds. L'eau ar- 
rive à ces trous, tant par la bouche, que par un orifice-fort 
remarquable de l'œsophage , qui peut-être appartient exclu- 
sivement à ces Poissons , et enfin par l'évent , quoique ce der- 
nier et l'ouverture abdominale de l'œsophage semblent être 
primitivement plus propres à l'évacuer qu'à la recevoir.iDe 
ces six ouvertures latérales , elle parvient , par des conduits 
fort courts , dans six petits sacs respiratoires arrondis , où 
Ton aperçoit des saillies branchiformés ; elle en ressort par 
autant de petits canaux , pour passer dans un tuyau commun, 
qui marche de chaque côté, le long des branchies, et s'ouvre 
à droite et à gauche par deux trous , auprès de l'orifice Iho. 
racique de l'œsophage. 

652. 
Dans un Poisson qui , d'après Home , fait le passage des 
Myxines aux Lamproies^ l'œsophage ofire également de 
chaque côté sept trous conduisant à des tubes qui se dilatent 
vers leur partie moyenne en vésicules respiratoires, ets'ou. 
vrent extérieurement par sept orifices branchiaux , sembla- 
bles en quelque sorte à des stigmates. 

Enfin, dans le Congre, les orifices internes des sacs bran- 
chiaux ne naissent point de l'œsophage. Au devant de ce çon- 

(f) Philoj. Tram, i8i5. 



ig4 TRAITS d'aHATOMIS GOHPAftte. 

duit descend ( comme une sorte de iracfaée-aitère ) mi canal 
membraneux dans lequel on remarque deux rangées bti* 
raies de sept trous menant aux sacs branchiaux. Ces sacsmt 
oblon^ et {][arni$ intérieurement de plusieurs feoillels ; fk 
s ouvrent au ddiors par sept trous entourés de plusieurs «es 
cartilagineux élastiques , qui tiennent lieu des arcs bm* 
cliiaux. Ici encore Teau paraît couler ordinairement de h 
bouche dans la trachée , puis sortir par les trous branchiaux. 

Il en est autrement dans YAmmocœieê branchialis, dont h 
cavité respiratoire (1) , éj^alement ouverte an dehors par sept 
paires de trous branchiaux , donne naissance au canal intes* 
tinal à son extrémité postérieure ( pi. ix , fig. xvii , 15 ) , àpen 
près comme dans les Ascidies. 

La vessie natatoire parait manquer entièrement à tous ces 
Poissons. 

653. 

Les Raies et les Squales ressemblent davantage aux deux 
exemples que j'ai cités d'abord , et , comme la plupart des 
Poissons osseux, oflTrent cinq fentes branchiales internes, qui 
reçoivent Teau de la bouche et peut-être aussi des trous 
temporaux , quand cette dernière est fermée. Mais , au fieu 
d'une grande ouverture extérieure , fermée par un opercide, 
on trouve , presque comme dans les Lamproies , cinq fetites 
courtes et situées Tune derrière l'autre , par lesquelles le li- 
quide sort (2). Les brancliies elles-mêmes ne sont point des 

(i) Tojes«cn la description déttHlée dans Eathkb , Bekrwge zar Qf 
s€kfckte der Thiertpeh, tom. lY, pag* So. 

(il) D*après une remarque intéreasante de Rndolphi (^Jsis^ tom. I, calk 
TII| pag. xoQf et Physiologie t tom, II, P. k, pag. 36a ), les Raies et kl 
Squales ont original remeat des branchies qal pendent librement hors ddl 
fentes branchiales , mais en moins grand nombre , c'est-à-dire quatre fila^ 
mens séolemerit' à cbaqaë sac branchial , et par couséqnent quarante 
«ntont. Meckel atsare cependant qae ce nombre est inexact, et qa*il a 
trouvé plus de cent vingt ûlamena^ dans le Squaîus acanthias. An reste, 
&ttdol][)hi compare ces branchies pendsniçs aas-b^nclriea aecesooires fl|« 



Dr.GUIBS KESPItATOtHEfi ET ïilCiliy. • fy& 

peignes brandiiaux , mais des cavités branchiulcs , dont-élia- 
cune est formée par la paroi anlà-ieurc de la lirancLie d'tm 
arc bi-ancliiul sitiié en arrière et par la parw posiôrienre dt; 
la lirancliie d'un arc brancbial situé en devant. Dh reâle,ïcî, 
comme chez les Poissons prccédens , et ainsi «jne je Tai déjà 
ditf^n iraiianldusqiiclelte , l'appareil rcHpiraloireneïe'trOaVe 

^ja» à li) base de la lëic , mais ptus loin «« arrière. 

^Kd ji'y a aucun vestige de vessie natatoire. ' ' 

i^Ensns les Poissons cartilagineux à branchies libres, on' les 
Hicrostomes , de même que dans les Jugulaires , [es Thoraei- 
qiies et les Apodes, les bi'auchies sont assez gént^rnlemen t 
«onstruites sar le même plan que celles dont j'ai donné des 
exemples tirés des Abdominaux; maison rencontre aussi une 
multitude de variations considérables. 

Ainsi , par exemple , dans l'Anguille , ruavertarc éit6- 
rieurede l'espace qui comprend les bnincliiesn est qu'Un tnin 
rond , large d'un quart à un ciiif|iiîème de pouce, et silitc.tn 
dt^MOHS de l'opercule. De même , dans les Poissons qae'Cii- 
Tior appelle Lopliobraiiches , comme les Syngnalb*», ilrï 
dp dtaque côté du corps qiKitre bran<Mes formax^'A^ 
p«(iis fuisceaux de lamelles atlaclié«s ie long des an^ ' 
dins une cavité branditale qui ne s'ouwe é^aka/vi'"^ 
rietrr que par un petit trou. L'Hippocampe (#'' ' 
conformation. 

Suivant GeoQ'roy Saînl-UilairQ , f J?iA 
■J*rii, outre les quatre paires de iffaatiàa.^*^: h 
res, qui l'ormestdos n^ic3ii0'^^. iiisç. 
c paire est fixée sur le uti«>J-',ttA rfins fa 



{%g^ TRAITÉ d'âKÀTOMIE GOMPÀILÉE. 

cavjté branchiale , qui se prolonge considérablement en ar- 
rière, 

Npu^ devons signaler encore une conformation particu- 
lière qu'on rencontre parmi les Poissons que Guvier appelle 
Pharyngiens labyrinthiformes et qui appartiennent aux Qr- 
thostomes thoraciques. Dans le Sennal , par exemple ( Anë- 
bas scdndens ) , les segmens supérieurs des deux arcs bran- 
chiaux antérieurs, que Guvier et autres nomment os pharyn- 
giens supérieurs , portent des lames minces , assez grandes 
etplissées (1), qui forment une masse semblable à un chou- 
fleur y et entre lesquelles il peut demeurer assez d'eau pour 
que ranimai ait la faculté de rester plusieurs jours à terre. 
Cette conformation est d'autant plus remarquable , qu'elle 
oflre une analogie frappante avec le plissement de la mem- 
brane olfactive dans les classes supérieures. Elle est plus 
simple, d'après Guvier , dans les genres Polyacanthe et Spiro- 
branche. 

655« 

La vessie natatoire ofire aussi plusieurs différences qui ont 

de l'intérêt sous le rapport physiologique. D'abord il n'est 

pas rare qu'elle manque , par exemple dans les Lophies , les 

Pleuronectes , le Maquereau , etc. En second lieu , lorsqu'elle 

existe, elle n'a quelquefois pas de conduit excréteur. Td 

est le cas de la vessie natatoire de l'Ombre ( Sciœna umbrm ), 

sur laquelle je reviendrai encore plus loin. Je ne trouve pas 

non plus de conduit aéri en dans les CobUia barbatula et fo9- 

silis, non plus que dans la Lote ( Gadus Iota ), et Delaroche 

n'en a également point rciocontré chez plusieurs autres Poisr 

sons. Au contraire , ce ccmduit est double dans le Gabliaa, 

suivant Guvier, et , chez l'I î^turgeon , il s'ouvre non pas dans 

le pharynx , mais dans l'es tomac. 

Quant à la figure et à la structure de cette vessie , outre 

(i) Voyez la fîgare de cette confb. rmation et de «elles %aiïù reMcmblcpt 
daos ÇuvitB , ffise, nat» des PçifsoHé , pU ^o5, 

* ■• * - • • 



s*- * 






les deux formes que j'ai prises pour exemples ,ctd*âprèfli kt 
Carpe et le Brochet, on en trouve beaucoup d'autres' encore^' 
Quelquefois elle est formée de deux < sacs aériens adossés 
Tun à Tautre , comme les deux poumons des animaux supé- 
rieurs. C'est ce qu on observe dans les CobiHè barbatv^ et 
fossilis, où ces deux poches, d'ailleurs très^petites^soiif IM^ 
tourées de coquilles osseuses , qui partent ( § 180 ) des ver- 
tèbres pectorales (1) , et, suivant Cuvier , dans le Bichir ( Po- 
lypterus nilotious ) , où Tun des sacs est petit et l'autre très- 
grand, et où tous deux s'ouvrent ensemble dans le pharynx. 
Il en est de même encore dans quelques autres Poisdons.^- 

656. ■ ■ .,-':i"\:-.. : 

D'après Cuvier (2) , la vessie natatoire de l'Ombre se jdis- 
tingue en ce qu'elle a ses bords entourés d'un:grand non^bre 
d'appendices ou diverticules, terminés en cul-de-s^c, ef^dpnt 
quelques uns sont rameux , outre que son pourtour; et ^a^f ace 
interne offrent plusieurs corps glanduleux (3). 

La structure intérieurement celluleuse de la: vessie nata- 
toire de plusieurs Poissons est un fait physiologique T!^!^^- 
quable, en ce qu'elle établit le passage aux pomuons desianij 
maux supérieurs. On la rencontre particulièrement , d'après 
plusieurs observateurs, dans le Xiphias ghdê^ê^,.,'iBf3^q;jsie& 
Silures ( pi. x , fig. xiii } , les Tétrodons et les DÎQdons. 

Enfin la vessie natatoire des Esturgeons ( Acipenser sturi» 
et huso ) estremarquable par son volume et par l'usage qu'on 

(l) Cavier (Mémoires du Muséum; vol. I, pag. 3ao)dit qu'on troave 
aussi dans VOphidium imberbe àe pareilles coqoiUes osseuses aa dessosda 
la Tessie natatoire. 

(a) £oc. ciV.y pag, i8. 

(3) Delà roche a toojoars troavé les corps ronges internes de la yessie 
natatoire, qaand le canal aérien n'existait point. Suivant Cuvier, des or 
ganes analogues (probablement destinés à une sécrétion aériforme) existent 
aussi chez les Poissons pourvus d'un conduit aérien , par ezeniple dans 
les Murènes. 



Mft . TILASTé d'^HATOMIC GOHPAIIÉC.' 

«A fa(H({dâùisré(k)noniie domestique , car c'est arec sa mm* 
l^r£inorÎB(erne qu qn prépai*c la colle de poisson (1). 
. • Plil^jcurs Poi»âOos ont lu vessie natatoire bifurquéô en 
bdif^ Tels sont lu Bienole ( pi. ix , fig xyi, r ) et le Hareng, 
^ùieft (ternier^reùileinens des extrémités bifurquées pénè- 
trapltitiaqtte dans^fe labyriadie de Toreille ( § 435 ). 



... 6o7. 



I ■ t 



-.'Il me; ^^Ste. maintenant à rechercher quels peuvent être 
les. usages de la .vesste. natatoire , car il est clair que les bran- 
chies iiQAt^llQngOAf). essentiel et proprement dit de la respira- 
tion. Les uns, (piidés par des vues télcologiqucs , Tont consi- 
dérée uniquement comme un appareil propre à faciliter la 
lotion; é'aUtt*éy c^t imeû éUe m véritable poumon rece- 
vaMl Wdtt dâMM^^ètféxplk*ant. Son absence ebot des Poissons 
qM^M^rcM fbrt hleln , prouve qu'elle ti'est point essentielle 
S lë?iflitàliâ^ V <|tiM4^^ > lot^qu elle existe , elle ne sôit pas sans 
importance pour éettë fônUtion.Ge qui litmonce aussi qu'eDe 
ïfbj&ité psf Vè rtSte dé poumon , b'ëât qu'elle mimque très- 
89#Hetlt^ët que Its |)rofondeurs dé kl mer iioBt le séjodr 
dMtittiHicl •d'un f;v3âi& ùomlyre de Poissons détit la vessie mt- 
tmit-ë cotil$eAt )[Aft& xi'o^igètië que celle d'autres PoisMiA 
4M B'«f)f|Mpe«Mdftt Aivautage dé la surfecé , et sur lesquels le 
changement ijatis la pressfob produite p'ar la colonne d'eau 
êiwëiB iftémc une action si puissante , d'après !ès obserra- 
lîoïft.dé Bîôt, qtié '/qttttttd on les tire stibileménl de ces pro- 
fondeurs , leur vessie natatoire, trop brusquement distendue, 
se orèvç. Ce qu'il y a donc de plus vraisemblable , c'est que 
cet oi^^ane n'accomplit qu'une partie de la fonction expfant* 
toire du poumon des animaux supérieurs, et que de cette 
manière, non-seulement il sécrète dusangf,lafttôt de raz<)te, 
tSafttftt de rèxîgènë , qui s'y trouve en ëxcèâ, maïs enciwre 

(i) Fuclicrin(IIf|aeIe mode de préparation de richthyocolle dans ronvri^e 
laivant ; Ueberdie Schwimmblase der Fische» Léipzick, 1795, p«K« 37* 



/ 



ORGilVES BESPIRATOIEES ET VOCAUX. 1<)g 

rejette réellement ces gaz au dehors , toutes les im qu'il est 
pourvu d'uu canal aérien (1). 

658. 

Nous pourrions mmntenant abandonner la respiration des 
Poissons, s il ne nous restait point encore à parler de divemi 
autres organes qui , dans cette classe , semblent prendre une 
{)^t quelquefois asse;{ considérable à la fonction. 

Tel est d'abord le canal intestinal , dont rextrémité aal4* 
rieure a d'étroites connexions avee Torgane respiratoire 
ebe^ tous les Poissons , les Laai(»^oies exceptées ^ âous oe 
rapport que c'est lui qui reçoit l'eau , et que les broochii^ 
sont placées sur ses deux côtés. Les intéressantes radtenches 
d'Erman (2) ont même prouvé qu'il sert d'organe respiratoire 
dans le Cobitis fosêUis , et que la respiration qu'il accomplit 
est absolument nécessaire à la vie de l'animal. J'ai été frûf^é 
du peu d'épaisseur et du grand nombre de vaîsseaUK répan^' 
dus dans les parois de l'intestin^ qui s'étend pr^ne en lignie 
droite de Testomac à l'anus , et qui par sa structure difi^re 
beaucoup , tant de l'estomac que du gros intestin , dont les 
tuoiques sont ordinairement plus épaisses. J'ai trouvé aussi 
cette portion presque entièrement vide de chyme , et l^on 
sait que les Gobites peuvent vivre trè64ong'tefflp6 daiie(iin 
bocal , avec de l'eau et du sable ^ «ans prendre auciuie mouiv- 
riture. A peine ai-je besoin de rappeler que cette resppaatîdn 
intestifiaie se rapproche de celle des Holodiuries (| 6i8 ) , 

des Libellules et des larves d'<Ëstf es. 

• ■ i" • 

(t) Ratbke partage U nénM 'opinion ^aas mi )|^qnioir« ^çi |SQ«ti«iU 
eafxoce ploaieon détails remarcpables^sar la v-^tsàd f^t^^ff^ 4^ 4jhEf)(t ^^« 
soDfl. Vo^ez ses Seùrofge zur Gescbichte der Thi/^^waît, HRip.JYj^ f». yosi^ 

(2) Daru GiLBUiT*s AnnaUn der Physik , |om XX^. — Cc^ expûîencçs 
ont été refaites depais, sar une pins grande échelle , par Bischo^T^ qni y a 
joint des essais eodiomé^qnes, d*oà il résulte qne le gaz reça par la bou- 
che et rendu par Tanus perd réellement 'beaucoup d'oxigèhe dàn^ le trajet. 
Voyez SciiwEiooE& s /o^t/m/ /lier Chênaie und Physih^\om,'%.1L t cah. I, 
pag. 78. 



aoo TRAITÉ d'anàtomie comparée; 

Du reste , il est assez probable qu un mode analogue de 
respiration peut exister chez d'autres Poissons encore , ainsi 
que le présumait Meckel ; seulement on ne saurait guère 
Tadmettre quand les membranes de Tintestin ont une épais- 
seur considérable et sont même cartilagineuses, comme dans 
le Brochet. 

Je ne puis pas non plus omettre de dire que c'est peut-être 
cette respiration intestinale qui seule produit chez les Pas- 
sons Tespèce de voix qu'on observe dans le Cobite fosdle et 
la Truite. Il serait intéressant de rechercher si les sons que 
font entendre certains autres Poissons tiennent à la même 
cause ou à une autre. 

659. 

Un autre organe enfin , qui me parait concourir également 
à la respiration , chez quelques Poissons , est le péritoine » 
le mésentère et la tunique externe elle-même de l'intestin. 
En effet , les Chondroptérygiens , comme je l'ai déjà ditpré* 
cédemment ( § 536 ), ont , des deux côtés de l'anus , une fente 
par laquelle l'eau parait pouvoir arriver librement dans la 
cavité abdominale et baigner les organes qu'elle renferme, 
il est possible que ces singulières ouvertures se rattachent 
originairement aux organes génitaux , ainsi que nous le ver- 
rons en traitant de cet appareil ; mais elles ne peuvent av(rir 
de rapport , dans les Raies et les Squales , qu'avec la respi- 
ration , et nous savons d'ailleurs qu'il y a fréquemment une 
connexion intime entre les organes qui président à celle 
dernière fonction et ceux qui accomplissent la génération. 
Au reste , cette forme de respiration nous rappelle ce qui a 
lieu chez certains animaux inférieurs , soit dans les Méduses, 
où les sacs respiratoires sont situés immédiatement au des- 
sous des poches stomacales , soit dans les Oursins et les Asté- 
ries , où la surface . des organes di <][e$tifs est baignée par Veau 
qui s'introduit dans le corps. 



ORGAnSS &BSPlEil!OlRB$ ET VOOàVX. â<>t 

5* Hespîration des Reptllei. 

660, 

Comme , dans cette classe en général , Tanimal devient peu 
à peu d'aquatique aérien, de même aussi la respiration, 
aqueuse s'y convertit en respiration aérienne , de sorte que 
l'organe respiratoire répète lesfot^mes qui appartenaient déjà 
à celles des classes antérieures dans lesquelles on trouve , 
soit une véritable respiration aérienne , soit seulement une 
expiration d'air, par exemple les vésicules aériennes ou na- 
tatoires des Zoophytes, les cavités respiratoires de plusieurs 
Gastéropodes , les trachées et poches trachéennes des In* 
sectes, la vessie natatoire des Poissons. Mais, comme déjà dans 
les Poissons , où le véritable appareil respiratoire , c'est-à- 
dire Tappareil branchial , se détache mieux de Tintestin, par 
exemple chez les Lamproies ( § 652), il est placé au devant ou 
au dessous de l'œsophage , la même chose a lieu aussi pour 
la respiration aérienne des Reptiles, Oiseaux et Mammifères , 
chez lesquels le canal intestinal ne prend presque plus aucune 
part à la fonction , quoique chez tous une resph*ation bran- 
chiale au commencement de ce canal soit encore la première 
forme que cette fonction revêt dans l'embryon. On donne le 
nom de poumons à des sacs de cellules plus ou moins serrées^ 
qui admettent l'air dansleurintérieur,et s'ouvrent dans la ca- 
vité orale ou gutturale , par un canal plus ou moins long , 
tantôt membraneux , tantôt entouré d'anneaux cartilagineux, 
rappelant ainsi les trachées des Insectes. En outre , ici 
et dans les classes suivantes , ces organes ne sont plus exclu- 
sivement consacrés à la respiration , et ils acquièrent encore' 
une haute importance comme appareil vocal , destination que 
contribuent à leur donner l'adjonction d'organes locomoteurs 
particuliers et certaines modifications tant des cavités orale 
et nasale , que de la langue et des lèvres. 



"Il 



^Oa TRAITÉ d'AHÀTOMIB COMPÀUÂfi. 

Af KEPTILES BtÀSCBlis. 

661. 
Ce prjBmier or.dre. se rattache d'une manière fort reqiar- 
^uablo'à la classe précédente , en ce que les organes req[û- 
i^âlibirës des Poissons ..les branchies , dont tous Le$ animai^; 
pïacés au dessus n offrent plus d'exemple qu à Tétut d'em- 
filryon ou de têtard , persistent encore pendant la vie catiére» 
et cbéxistëpt avec des poumons ^ à la vérité ipcotqplpls* Tel 
est le cas des genres Amphiuma , MenobrçLnohufi , Protm^^ 
Sir en et Axolotl (1) (Gyrinus mexicanus)^, J'aîdéjà dHX |€|A 

traitant; du splanchnosquelette des B^eptiles , que toi^,(jM 
àniipaiuL. ont des arcs bi^anchiaux , qui, comme cbe:^ les Poî^ 
sons^ âenneni; à Thyoïde , et sont situés iorniédiatemeat^fil^ 

rîère la tête, 

• . ■ ■ 

Leurs branchies varient beaucoup. Cliez quelques wtt $ 
tels que YAmjphiuma (^}, elles ^nt totalement oblitérées , e( 
1 on n'aperçoit que les arcs branchiaux » dans une cavité bnvQr 
chiale ouverte seuleinentau dehors par un trou. Chez d'^tfeu, 
par exemple T Axolotl , ce sont des peignes de jQlamens sini|)|fi^p 
comme dans presque tous les Poissons osseux. Dajos d'aubw 
CQCore } tels que le Protée et la Sirène , les ûlamens biai^ 
chiaux sont ramifiés comme les branchies surnuméraires 4o 

V Seterobrançhus anguillaris, 

m 

Quant au nombre des arcs branchiaux, il y en a trois paires 
dans le Protée^ et Teau que Tapimal a prise par la boii^ 
ressort par les fentes placées entre les arcs , absqluinafit 
comme chez les Poissons. Les branchies elles-méiBes peudioi^t, 
en formp <le branches peAnées , à la partie supérieure 4es 
^cs ];)rajQçhiaux ^ !^\ font une as^ëz grande sa41ie hoiti 4$ 

"(i) t!!ependant TÂxoIotl pourrait bien n'être , d*après G, Cayier, ^'im 
têtard de 'Trîton(J?editf rc//ej sur les Reptiles regardés encore comme aou» 

reuo:. Paris, 1807 y in-4'^ %• 

{1] L'Ampbiama , dit Cuvier , est plas qa*an Reptile, car il se creuse des 
trons en terre presque comme nn Lombric. 



OIlGillʫ KSaPTRiTOIBISS ST TOCiCX. %&% 

Vaovertiire branchiale. Elles sont ordinairement d'nn roage 
p4Ie che* les Prolées qu oh tire des eaux souterraines de la . 
C^iûUiie ) cependant j ai remarqué qu à iine lumière un peu 
tive , elles ne tardaient p^ à devenir d'un rouge plus foncé. 
> Outre les liM^anctiies, on trouve encore des saos pulmonaires^ 
quiressemblent beaucoup aux vessies natatoires des Poissons. 
U^ sont oiembraneux et très-ioiâgs surtout dans la Sirène , où 
ilis s'étendent jusqu'à Textrémilé de la cavilé abdcteninatei 
I^es condoits excréteurs de ces poumons ( Itô bronches ) sont 
égaJemeQt membraneux , et il D y a que la Sirène et T Axo- 
lotl eheg; lesquels on troute leur ouverture près de la langue 
QS^ftw d'un rudinient de larynx cartilagineux. Dans le Pr»r / 

tim » au lieu du larynx , j aperçois » comme Schreibers (d) et 
Euscani (2) , une cavité membraneuse , qui s'ouvre dans |b 
plHu*yni( paruae petite fente, et se prolonge postérieuremei|t 
W <j|ouii. longs conduits membraneux , lesquels aboutissent à 
^ yésîcuies pulmonaires parfaitement simples. Quand lès 
J^IWi^s proprement dites ont disparu chez Tanimal pariiiit, 
Itipli qu'il arrive d^QS YAmphwma, les poumons sont des 
eflîftdros à peu près uniformes» sans larynx ni trachée carti«' 
JÂffmeux i et ils s'ëtendeni jusqu'au fond de la cavité abde- 
miqsle , sous la forme d'org^œs vasenlaires (3) , cpii seuls ici 
fœ^mplissept la pespii'âljon» On tronveàussi, dan^lftShrèiie, 
trois grandes paires de braficbies » dont l0s postérieures ont 
environ deux pouces de long sur de grands indtvidt». Gequ» 
n'empêche pas, d'après Mecl^el, qu'il n'y ait à l'intérieur des 
p^Miimns en forme de vesses , et pourvus et ml&ies cartila- 
gîl^ses ioûtant des maillas. 

^ tt. ÎÎATnACiF.NS. 

662. 
Lés organes respiratoires des Têtards de Grenouilles, 

. ' (i) lêonqgri^MprvUù anguinù. Bari» 1 6 1 S^ hi-4% fAw |k, Û^* 3, •: 



204 T&AITÉ d'àNITOMIB COMPABÊB. 

Crapauds et Salamandres sont construits sur le même plan 
que ceux de Tordre précédent. Des branchies poussent d'a- 
bord , aux deux côtés de la tête , sur quatre paires d'arcs 
branchiaux , diminuent ensuite peu à peu, et quand Tanimal 
commence à humer des bulles d'air , ne laissent pins qu'un 
trou au côté gauche du cou. Ce trou ressemble aux troos 
branchiaux des Poissons cartilagineux ou de YAmphiumm^A 
ce n'est qu'il n'existe que d'un seul côté; il livre passage à 
Teau , jusqu'au moment où lui-même finit par se boucher , 
et alors l'animal ne respire plus que par des poumons. JTai 
déjà feit connaître , en décrivant le splanchnosquelette , h 
manière dont les arcs branchiaux eux-mêmes se modifient » 
s'oblitèrent et finissent par ne plus laisser d'autre vestige 
que des cornes hyoïdiennes. Cependant il est fort remar^ 
quable qu'à l'époque même où l'animal complètement déve- 
loppé ne respire plus qu'à l'aide de branchies , ce soient k 
r^on laryngienne et l'os hyoïde qui se trouvent chargés 
du mécanisme respiratoire proprement dit , comme nous île 
tarderons pas à nous en convaincre. Cette région du éOfpsne 
se borne donc pas à représenter, dans le têtard , une sorte 
de thorax du splanchnoscpielette , ainsi qu'il arrive chez les 
Poissons , mais elle remplit aussi plus tard les fonctions d'an 
thorax proprement dit , et nous concevons dès lors coounent 
les Batraciens peuvent se passer , à leur névrosquelette , 
d'un thorax formé par de véritables côtes. 

663. 
Si nous considérons les organes respiratoires permanens 
de ces animaux, et notamment les poumons eux-mêmes , nous 
reconnaissons que la structure membraneuse , vésiculeuse et 
largement celluleuse de ces derniers leur donne encore une 
analogie formelle avec les vessies natatoires ( pi. xiii, fig. vi, 
A , b , c). Ce sont deux sacs situés des deux côtés du^tronc , 
et s'avançant fort loin dans la cavité pectorale , qui n'est point 
encore séparée de l'abdominale ( pi. xiii , fig. i , n ^ n , b). 
Celui du côté droit est un peu plus gros que le gaudie. (^uand 



OHGÀlïXS RESPlRÀTOIUfiS BT VOCiUX. ^o6 

ils ne Contiennent pas d'air , ils se réduisent à des masses 
extrêmement petites. Dans le Pipa , leurs parois sont plus 
fermes , intérieurement parsemées de nombreuses cloisons ; 
ils sont aussi plus larges et plus courts chez les mâles , plus 
longs mais étroits chez les femelles (1). 

Il n y a presque aucune trace de bronches dans les Gre^ 
nouilles et les Salamandres y dont les poumons tiennent au 
larynx presque immédiatement et sans trachée-artère pro- 
prement dite. Le larynx , au contraire , est fort ample chez 
la Grenouille ; il s'ouvre dans la cavité orale par une glotte , 
sans épiglotte , quoique la langue puisse remplir jusqu'à un 
certain point les fonctions de cette dernière ( § ô40 ). Il est 
pourvu des deux côtés de deux fortes cordes (pi. xiii , fig. ti , 
A , d ), qui , jointes à la grande mobilité de la glotte , font de 
lui un organe vocal très-puissant. C'est là le premier exemple 
de voix pulmonaire dans le règne animal. 

Voici en quoi consiste le mécanisme de la respiration , td 
que nous l'a fait connaître surtout Tov^nson (2) , quoique 
Swammerdam.et Malpiglii en eussent déjà parlé. Quand le 
large hyoïde qui forme la base de la cavité orale ( § 539 , 
pi. XIII , fig. yi , A , a) vient à être écarté du palais par ses 
muscles , un vide a lieu dans la bouche , et Fair s'y précipite 
à travers les narines , qui sont susceptibles de se fermer à 
Faide de valvules (3). Alors Thyoîde se relève , les narines se 
bouchent , et l'air est poussé dans les sacs pulmonaires , ou 
plutôt avalé ; mais il peut aussi remplir les sacs laryngiens 
( § 541 ) qui s'ouvrent dans la bouche. Or, ces sacs, qu'on ob- 
serve surtout dans la /Ty/a arborea et la Rana temporaria ^ 
chez les mâles (pi. xiii, fig. vi , B), contribuent beaucoup à 

(i) Krbtia 9 Observ. anat, eireafabricam rana pipœ , pag. i5* 

(a) Dans Tracts and observations in natural kisiory and pk/siology, 

Londres»! 799. 

(3, Le moavement des narines , et même celai delà glotte, sont one rc« 
pétition de ceux par lesquels s'ouvrent et se ferment les stigmates des am« 
maax infériears» 



%06 nàlTi D'AHiTOSltfi C0XPAIU£«. * 

grossir la voix par résonnance. On conçoit, d'après cek, 
commMit les poumons des Batraciens peuvent se dilater, 
même après qu on a ouvert le coips , pliénomène dont beto- 
coiip de physiologistes , qui rapportaient tout au méoafiisiÉe 
humain , ne pouvaient trouver la clef. Mais, en même tenps, 
-<» y voit la confirmatimi de ce que j'ai avancé plus haut , sa- 
voir^ que ces aninmux sont dans le cas des Poissons , en d*M- 
-tres termes que c'est, à proprement parler ,^avec leur laryvK 
quîls aocompiiBseatles mouvemens respiratoires. Cependant 
00 ne doitcompter pour une respiration queFintervalle constNris 
«•tre deux ouvertures successives des narines , inter'^^Élie 
l^ndant la durée duquel s'exécutent toulows plusievps séries 
jde mouvemens dularynx. Quant àla constrictiondespotmMii, 
fdle jnésuke, et de la contraction de leurs propres paroii ^ «t 
de la pression qu'exercent sur eux les muscles du bas-veiilre. 
Dans le Pipa , la trachée-artère etle larynx diffèrent bemi- 
iooup de ce qu'ils sont chez les Grenouilles et les Crapauds. 
A la vérité , il n'y a point de trachée proprement dite ,• ÉMk 
les bronches sont plus longues , et même garnies de fôiigs 
anneaux cartilagineux, qui n'existent encore chez auèn 
autre Batracien. Les femelles ont des bronches plus é^ta^ 
q[ue ceHes des mâles , mais munies d'un plus grand nombi^ 
d^anneaux cartilagineux; le larynx du mâle est beaucoup {dlis 
large et plus ossifié que celui de la femelle (1). 

Ca Ophidiens. 

664. 
Si les doubles vessies pulmonaires des Grenouilles et des 
Salamandres rappellent les doubles vessies natatoires du 

(i) Voyez , sor le Urjnx. des Grenouilles et des Salamandres» la icrm- 
tion et le mouvement de leur hyoïde , et les métamorphoses 4« l'appareil 
branchial qa*elles ont à I état de têtard , d'iutére.ssans travaux par J* O* 
Martin Saint- Ange, Recherchas anatorniqucs et physiologiques sur les or» 
ganes transitoires et la métamorphose des Batraciens , avec lo planchât 
( Annales des sciences naturellese,) x 8 3 x , tom, xxiv, pag, 366 )• 



Bichir et autres Poissons , le sac pulmonaire simple des 
Ophidiens , qui s'étend au dessous du rachis , jusque vers 
Textrémité caudale , peut être comparé avec la vessie nata- 
toire simple et adhérente à 1 épine du dos de beMcoup d'au- 
tres Poissons, le Brochet ou la Lopbie, par eKempIe. En efibt, 
chez la plupart des Serpens proprement dits, la trachée-artère 
commence , au dessus de la gaine de la langue , par un renfle- 
mentsitué à peu près au dessous des arrière-narines, H ofiSrant 
une petite fente longitudinale , ou glotte , qui sert au passage 
de Fair. Du reste , cette entrée est quelquefois portée fort eti 
avant, comme , par exemple, dans XHydru» hicol^r^ où une 
ligne à peine la sépare du bord antérieur de TarticulationdeB 
branches de la mâchoire , ce qui met ce Serpent aquatique 
en état de respirer sans être obligé d'élever au dessus de 
Teau plus que l'extrémité de son museau (1). 

La trachée-artère est ordinairement deux à quatre fois 
aussi longue que le larynx, et formée de petits anneaux car- 
tilagineux , dont il n'y a cependant que les supérieurs qui 
soient parfaitement circulaires , tandis que les inférieurs , 
semblables à ceux de la trachée-artère de Thomme , ne cou- 
vrent que la partie antérieure du canal (pi. xiii , fig. x , a). 
Le nombre de ces anneaux varie beaucoup ; on &k compte à 
peu près quarante dansTOrvet , envirpn cent dans la €onIett- 
vre à collier , et plus de trois cent cinquante dans le Python 
tigris (2) . Au côté tergal se trouve une membrane minôe , 
contenant des fibres musculaires, avec beaucoup de vaisseaux 
sanguins , qui , en se dilatant peu à peu , produit le sac pul- 
monaire droit , dans lequel par conséquent les anneaux de la 
trachée-artère finissent par se perdre en pointe. 

Quant au larynx fort imparfait , il n a point de cordes vo- 
cales. Aussi les Serpens ne produisent-ils qu'une sorte die sifi* 
fiement ; ils n'ont pas de voix proprement dite^ 

(i)RnDOLFBi , Physiologie , tora. II , P. i , pag. 36a. 

(a) Mioftiby ^^ilcM {ler^er$hrcktnthn dnatmi9, tom« TT| f, ^^; 



S08 TAilTB d'aHATOMIS COMPlftéB. 

665. 

Avant que la trachée-artère ne cesse , je trouve » dam les 
Coluber fwtriw et thuringicus , à gauche et en arrière , UB 
petit enfoncement en cul-de-sac , qui , suivant la remarque 
faite par Mtzsch (1) , doit être considéré comme le rudiment 
du poumon gauche 

Le poumon droit ^^quiseul existe ici , est situé immédiate* 
ment au dessous du rachis , et s'étend en arrière jusqu'à h 
région rénale. Dans la Couleuvre à collier^ il a cinq à sept 
pouces de long, sur six à neuf lignes de large. Arendroitoù 
cessent les anneaux de la trachée-artère , ses parois sont 
plus épaisses , revêtues d'une couche fibreuse en dehors , et 
couvertes en dedansd'un réseau vasculaire à très-petites mail- 
les (pi. XIII, fig. X, b). Plus en arrière, ses parois devien- 
nent de plus en plus minces , jusqu'à ce qu'enfin elles soiait 
simplement membraneuses^ et que l'organe entier acquière 
de plus en plus de la ressemblance avec une vessie natatoire. 
Les Vipera et Pseudoboa , plusieurs espèces de Couleuvres , 

le Typhlops crocotaUis (2) et le Pelamis fuligitwBus ont un 
poumon tout-à-fait simple , d'après Meckel (3) ; mais il est 
bien plus commun de rencontrer le rudiment du poumon 
gauche , et même chez certains Serpens , comme les Boas et 
les Pythons , les deux poumons ont un volume presque égal, 

(i) Comment, de respir, animal,, pag. i3. — Meckel {Àrehhf tom. IV, 
pag. 84) — System der *vergleichenden jénatomiey toni. YI, pag. %Sg)* 
dère bien le radiment de poumon desCkinleavres comme appartenant m 
droit ; mais , en examinant de nonvean les Coluber natrix et tkuringiems^jiè 
sais obligé d'adopter Topinion de Niizsch , et de voir en lai le Tcatije da 
poumon gancbe. Tout l'ensemble de ia tracbée et du sac paim<Miaire aetord 
un peu , ce qui lait çpie le rudiment se trouve rejeté légèrement en ar- 
rière. 

(a) Voyez la figure de ce singulier sac pulmonaire étranglé dans le mnica, 
et le long duquel mambe la tracbée^artère ouverte, dans MeaLKi.'s jârcà&f 
tom. ly , pi. a , fig. 8. 

(?) ^9tm dtr vergkichendcn Anatomie^ lom, VX , pag, a 58* 



OBGÂmS RESPIRATOIRES BT VOCAUX. ^i^Op 

quoique le gauche soit un peu plus petit que Tautre (1). Ce 
dernier cas est aussi celui des Serpens qui passent aux Silu- 
riens , par exemple , des Amphisbènes. L'Orvet a encore deux 
poumons , à peu près comme dans la Salamandre, mais le 
gauche est infiniment plus petit que le droit (2). 

Chez les Serpens , pas plus que chez les autres Reptiles , 
les mouvemens respiratoires ne dépendent d'un diaphragme; 
ce sont les muscles des côtes et du ventre qui les accom- 
plissent. 

Ha Sauriens. 

666. 
Le larynx est assez simple et généralement dépourvu dé 
cordes vocales ; mais il offire un petit appendice sacciJForine 
dans les Caméléons. Chez la plupart des Sauriens , le Croco- 
dile, par exemple, il s'ouvre dans la cavité de la bouche par 
une fente longitudinale , mais cette fente est transversale 
chez le Caméléon. Jamais elle n'offire d'épiglotte. Dans le 
Crocodile , elle est placée fort en arrière , couverte un peu 
par le bord postérieur de la langue ; dans d'autres genres , 
elle se trouve située beaucoup plus en avant. Au reste , la 
tension volontaire de cette glotte elle-même permet à plu- 

i 

(i) Voyez dans Meckel (Joe, cit» fig. 7 ) la fignre da poamon da Boa 
murina» 

(a) Il est exrémement remarcpiable qae dé}k dans les Limaçons les or- 
ganes respiratoires sont surtout développés an côté droit du corps, qa« 
cette particalarité se retrouve dans les Reptiles , et qu'enfin on en aperçoive 
des traces jusque elles Thomme, où le poumon droit est également plus vo- 
lumineux que l'autre ( Soemmerriho , yom Baue des menscklichen Kœr» 
ptrSf tom. V, P. XI, pag, x4 )• Ce phénomène acquiert plus dlntérét en- 
core lorsqu'on se rappdle ique les membres du c6té droit ont plus de force, 
même déjl ches les Araignées, qui s'en servent de préférence pour tirer 
knrs fils , enfin, qn« la respiration et le mouvement marehent d'un pas égal 
aous une moltitude de rapports. Au contraire , les principaux organes d« 
Tassimilation se trouvent k gaudie, Testomac surtout, et le cœur muiiy cbfs 
l'organisme le plus parfait de fous. 



aïO T&ilTÉ d'aHÀTOMIB COMPÀHiB* 

sieurs SâurieBS de produire une voix. On sait que lesGedm 
surtout so^t dans ce cas ; leur langue , qu'ils peuvent renver* 
ser boFS d^ ta bouche , conune les Grenouilles , parait ser* 
vir eu méin^ t^nps d'épiglotte. Ou ne trouve de véritable 
épigiotte que dansTlg^ane. Le larynx offire déjà, sarKwt 
dans le Crocodile , une grande plaque cartilagineuse anté- 
riouro ^t de. forme pointue , qui correspond au cartilage thy- 
roïde (pL XII, fig. xiX, a). La trachée-artère des SanrieBS 
est en général fort longue ; elle se partage en deux bronches, 
et elle est formée par des anneaux cartilagineux circulaires, 
plus rarement fendus. Ces anneaux sont très-larges et un peu 
aplatis dans le Gecko d Egypte. Tiedemann (1) a trouvé la 
rëgioii supérieure de la trachée>artère dilatée eu une capvité 
fortlargé et aplatie. 

Les poumons eux-iuémes forment , chez les Sauriens , àa 
sacft celluleux doubles. Ceux du Gecko ressemblent presque 
à ceux de la Salamandre , car Us s'étendent fort loin derrièm 
le foie. Ceux du Crocodile , au contraire , ne dissent poiitf 
le foie , et restent par con;sȎquent davantage dans le Itiorax; 
c'est du moins ainsi que je les trouve chez de jeuues imàiA^ 
dus ([d.xu, %. xii(:, 1)« Dau^le Gantéléonr, les deux sact 
pulmonaires descendent fort bas , et sont intérieurement di- 
visas, suivant leur longueur, par deux cloisons , qui d'ail- 
leurs offrent un grand nombre de trous , et dont la pos- 
tériewre est fortHUcomplète; ies^ieux poumons sont aussi pour- 
vus infériertreineTit d'appendices particuliers digitiformes(2). 

Le roécamsme de la respiration s'exerce également par le> 
moyen -des côtes et dé leurs muscles , sans diaphragme. 

J^ai parle précédemment des sacs laryngiens de plusieura 
Sauriens » que Tanimal ,peut à volonté renaplir de Tair qu'il' 
e;q;^re. Ce soot d^ réservoirs des^nés , soit à satisfaire m 
pius ^aad besoin de respiration qui se fait sentir ))ienâant 

^R)BfcoaiftWa^i»A»'.,toiii*fV,f«fe. 549. 
(a) M ihid^ toiD» IV, pi. M , 6^. 3, 



ORGÀUKS HESMHATOniES ET VÔCAtJX. 2T f. 

le$ pas^kms , la calëre par exemple , soit peut-être aussi à 
faciliter la locomotion , comme chez les Dragons. 

La voix des Sauriens n'est ordinairement qu'un simple sif- 
flement ; cependant les Crocodiles produisent de véritables 
intonations , suivant Humboldt. 



A 



ImCmkhovi-Etii. 



667. 

L^appareil respiratoire des Tortues commence également 
par une fente longitudinale simple , située derrière la lan- 
gue , et dépourvue d'épiglotte , qui mène dans un larynx i 
simple , essentiellement formé des cartilages thyroïde et cvî- 
cofde , et privé de cordes vocales. La trachée-artère , qui Sji^ 
compose d'anneaux complets , diffère de celle des Sauriens , 
ëû ce que , surtout chez les Tortues terrestres , elle est très- 
Courte (1), et partagée en bronches proportionnellement fort 
longues , qui deviennent très-flexueuses quand l'animal retire 
la tête en arrière. Cependant celle de la Tortue franche est 
ttt>ts'foB pïiis longue que les bronches , selon Meckel. Je 
(rowre ausd , dans la Tortue bourbeuse, les bronches cour- 
tes elle tronc très-long (2). Dans la Testudo caretta , le tronc 
com p r end trente-huit anneaux entiers , et chaque bronche 
V&ygt-sept. 

A regard des poinnons , ce sont deux grands sacs qui des- 
cendent jusqu''au dessouis des reins , et dont les cellules sont! 
étroites à la partie supérieure , larges a l'inférieure. Les 
bronches pénètrent ordinairement fort avant dans la sub- 

(i) Parsons ( Philos, Trans, 1766 , pag» ai5 ) rapporte qu'on a tronvé 
Idr Branches longaes de six ponces dans la grande Tortne terrestre de la 
cèle de CoromandeU tXne fignre de la trachée-artère d'une Torxoe terœstre, 
qo'il donne d'après Blasins, indicjpie qne celoi-ci a trouvé chaque brooch« 
courbée en anse de dedans en dehors. 

(a) Il en est de même dans la Tustudo orbicularis , d'après Town^on {^WPi 



212 TRAITÉ d'anATOMIC COMPÀHÉE. 

stance du poumon , et ne s'ouvrent jamais que latéralement 
dans les séries de cellules qui constituent ce dernier (1). 

Le mécanisme de la respiration est aussi confié à la ré- 
gion laryngienne , mais surtout , d'après les recherches de 
Townson , à ceux des muscles abdominaux dont j'ai parlé 
plus haut ( § 347) qui remplacent en partie le diaphragme. 

Il n'y a pas plus de voix ici que chez la plupart des Rep- 
tiles. 

YI. Respiration des Oiseaux. 

668. 

Les Insectes sont, parmi les Gorpozoaires, ceux qui ont 
la respiration la plus étendue , puisque l'air se répand dans 
toutes les parties de leur corps. Les Oiseaux se trouvent 
dans le même cas parmi les Céphalozoaires , et pour la 
même raison , quoique en général la structure de leurs or- 
ganes respiratoires soit beaucoup plus uniforme que celle des 
Hexapodes. 

C'est principalement par les narines que Tair s'introduit 
chez eux; il gagne de là l'ouverture nasale postérieure , 
que nous avons décrite plus haut comme une fente longitu- 
dinale , et passe dans la glotte , en croisant la voie que suir 
vent les alimens. La glotte ressemble à celle de la plupart 
des Reptiles , c'est-à-dire qu'elle a la forme d'une fente Iw^ 
gitudinale ; des papilles dirigées en arrière remplacent Té- 
piglotte (2) , dont on aperçoit néanmoins un rudiment dans 
TAutruche d'Afrique , dont le bord postérieur de la langue 
tient lieu jusqu'à un certain point dans celle d'Amérique , et 
qui , suivant Nitzsch (3) , est encore plus sensiblement déve- 
loppée dans la Fulica atra. 

Le larynx proprement dit, qu'on appelle supérieur, pour 

(i) Voyez nne belle figare da poamon ouvert de Tortae et de la bronclie 
qui lai appartient , dans Bojanas {Anatome tesntudinis , vol. II, pi. xsix)t 

(a) Ces pn pi lies, qat offrent des formes très «variées, man<]afliit cfaes 
rAntrache. 

(3) Meckil'0 Àrehivf i8a6^ pog, 6ih 



ORGANES hespirâtoires et vocJLux. 2i3 

le distinguer de celui dont nous parlerons plus loin , con- 
siste ici en pièces osseuses. Sa paroi antérieure est formée, 
comme déjà dans les Reptiles , par une grande plaque os- 
seuse , qui se termine en pointe à sa partie supérieure , et 
qui est l'analogue du cartilage thyroïde de Thomme. En ar- 
rière , s'adossent à ce cartilage deux autres cartilages plus 
petits , avec un os médian oblong , correspondant ensemble 
à la partie postérieure du cartilage cricoide et aux cartila- 
ges aryténo'ides de Thomme (1). Enfin on trouve en haut les 
os de Santorini, qui bornent la glotte des deux côtés, et sont 
mus par des muscles particuliers (2). 

Du reste, il est à remarquer qu'on observe, chez beaucoup 
d'Oiseaux , Tindice d'une division de la voie aérienne par le 
larynx supérieur , et cela au moyen d'une saillie , tantôt 
membraneuse , tantôt osseuse , qui part du côté interne de 
la h'gne longitudinale médiane du cartilage thyroïde. M^kel 
n'a vu cette saillie manquer que dans les Rapaces diurnes et 
nocturnes et dans les Struthionides. Chez les Palmipèdes , où 
elle se rencontre fréquemment, comme reste de la scission 
totale de la trachée-artère dans les Manchots , je l'aperçois 
dans le Cygnus olor , tandis que le Cygnus rufipes en est 
privé , d'après Meckel. 

669. 

La longueur du cou des Oiseaux fait que leur trachée-ar- 
tère est plus longue que dans aucune autre classe du règne 
animal. Ses anneaux sont ossifiés, comme les plaques du la- 
rynx (3) , et ils forment des cercles complets , à l'exceptioa 

(i) raperçoîi très-distinctement , sarle larynx d'an Chien , où les car- 
tilages sont en partie ossifiés, ces trois pièces formant la large paroi pos- 
térieure da cartilage cricoîde. 

(a) Voyez, à ce sajet, la description da splanchnosqaelette ^ $ liSô, H 

la pi. XTT, fig. TU, 

(3) En général , on tronTe peo de cartilages chf s les Oiseanz, sairaot I« 
remarque de Ticdemana f Zoologie , toni. II , pag. m ,539, ^^ ^^ organes 
respiratoires et Tootox de ces animaux sont décrits fort au long). Vojes , 



dt4 TRAITÉ D^HiTOMIE ÇOMFÀB^B. 

des deux supérieurs , qu'on peut comparer à la parUe anté- 
rieure du cartilage cricoide de Thomme. II n'est pas rare, 
par exemple dans le Héron et le Cygne (1), qu'alternative- 
ment la moitié gauche et la moitié droite de ces anneaux 
soient plus larges , ce qui produit à peu près la figure sni- 

Tante en arrière et en avant : ^>=:. Leur nombre est trê^ 

considérable ; il s'élève à deux cents dans le Pélican. 

Un fait remarquable , c'est que la trachée-artère offre des 
flexuosités [larticulières , toujours plus prononcées chez les 
mâles (2] , dans plusieurs Gallinacés , Pahnipèdes et Ecbas- 
siers. Ces flexuosités sont logées dans la crête stemale 
(§ 244 et 256) , chez la Grue ( pi. ivi , fig. ii ) , le Cygne 
(hauteur (3) et autres , ou seulement placées sous le jabot, 
pomme dans le Coq de bruyère et le Phtmanm garruluê. 
_ Enfin , la structure de la trachée-artère , considérée dans 
son ensemble , offire encore des variations remarquables. Non- 
SCjilement on trouve des dilatations considérables à sa partie 
moyenne, , chez lesmâles de plusieurs Plongeons et Canards (4), 
et ce phénomène a même lieu quelquefois près du larym 
inférieur , comme dans le K2im\di{Palamedea hispinom), 
suivant Humboldt , mais encore le Casqar de la Nouvelle-Bcd* 
lande présente une organisation qu'on ne rencontre nulle part 
ailleurs ; chez le mâle , aussi bien que chez la femelle , on 
trouve , au tiers inférieur de la trachée-artère et à sa fece 
autérieure , une ouverture ovale ^ longue de deux pouces el 

pooT ane exposition plas complète encore de ces parties, Mbckel, Sjrstem 
der Derg'eich^nden Anatomie , tom. VI. 

(i)Figaré par Parsons ( PAi/ar. Transy 1766» pag. ai5 ). 

(a) Noavel exemple de développement plus considérable des orjUMt 
irfspiratoires chez les mâles^ 

(3) Il est digne de remarque qa*on tronve toojoars ces flexBOHl^ dan 
lei (^ll^mts amorus^ et qo'oA ne les rencontro. jamais dajw la (h^^fu. mhr* 

(4) Yoye^ la fi|iire d'nne double dilatation de c« geort» qhtf Içt Mtrgu 
mrjgBMser^ da^ m9,Ta^ukt ilU^anteJi^ csfv II» pi. w« 



ORGAUBS HBSPmATOlBBft ET VOCAUX, dl5 

demi , entre les cinqaante-troisième et soixante-deuxième an- 
neaux ; à cette ouverture s'adapte un sac , du volume d*une 
léte d'homme , que F animal peut remplir d*aîr à Volonté , 
oomme les Sauriens le font pour leurs sacs larynjjiens (1). Je 
dois encore signaler la scission de la tracbëe-artère dans toute 
sa longueur , que Jaeger (2) a découverte dans le Pingouin, et 
que Meckel attribue également à la Procdlaria gladaîîê ; 
car c'est une analogie avec les Tortues terrestres , chez les- 
quelles la division de la trachée commence très-haut. 

Au reste , la trachée-artère dés Oiseaux peut être allon- 
gée , tant par les muscles du larynx et de ThyoMe , que par 
des muscles particuliers partant du sternum et de la four- 
chette , et raccourcie par l'élasticité des fibres tendineuses qui 
unissent les anneaux osseux les uns aux autres. Cette (acuité 
de s'allonger et de se raccourcir, la longueur de la trachée 
elle-même , la nature osseuse de ses anneaux , mais surtout 
l'ample propagation de l'air dans les cavités spacieuses du 
corps , dont je parlerai plus tard , contribuent beaucoup à 
renforcer et à modifier la voix de ces animaux. 

670. 

Cette classe est la seule dans laquelle on rencontre un se- 
cond larynx , inférieur ou bronchial , à l'extrémilé inférieure 
de la trachée artère. Presque tous les Oiseaux en sont poiir* 
vus (3) , et ce qui lui donne surtout de l'importance , c'est qu'il 
constitue l'organe proprement dit de la voix (4). Peu avant la 
division de la trachée-artère , on trouve un annean plds fort 
et plus solide , qui est partagé d'avant en arrière pfti^ deitt 

(l) Klios , dast M«ouiL*i Arehiv , tom. YI , pug* $63. 
(a) Micul'* Archiv , tom. "SI , i83si , cab. I. 

(3) Il parait pe manqaer fat dana le roi de^ y^inXÇkVLT^^VukHe papa) , 
•elon Cnvier; Radolpbi ne Ta pas trouvé non plas dans le Fuliur aura , 
■i Mtokel diMi 1m Aairttcbes et les Casoar». 

(4) Hom ne mampons pas de faits dëmerntrsnt qoe les Oiiéintjc' . 
liAMa après «voir eu la traebëe-attère coupée, continuent encore ir pciosser, 
inaia plus (aiblemeiit , le cri qai lenr est particalier. " ^'^ 



ai6 TRAITÉ D^AN ATOMIfi GOMPiJ&ÉE. 

proloDgemens osseux unis ensemble , et qui représente ainsi 
deux ouvertures destinées, Tune à la bronche droite , Tautre 
à la bronche gauche, dans chacune desquelles une dnpli- 
cature de la membrane interne de la trachée produit une 
glotte (1). Les bronches elles-mêmes consistent en demi-an- 
neaux elliptiques, unis par des fibres élastiques, dont les 
supérieurs sont plus larges et fréquemment osseux , et les in- 
férieurs plus étroits, mais cartilagineux. A leur face interne, 
les bronches sont tapissées par une membrane fine et trans- 
parente , dont les ébranlemens contribuent à modifier la voix, 
et à laquelle on peut, par conséquent, donner le nom de 
membrane tympaniforme ( pi. xvi, fig. ii, e). Du reste , les 
bronches n'ont jamais une longueur considérable ; on y 
compte onze à dix-huit anneaux , et , lorsqu'on les coupe à 
la racine du poumon , elles se raccourcissent ordinairement 
avec promptitude , par Teffet de leur élasticité propre. Quand 
elles pénètrent dans les poumons , leur&^mneaux cartilagi- 
neux deviennent plus minces et plus rares , pendant que leivs 
fibres élastiques ou musculaires se prolongent encore jusqu'à 
une certaine distance (2). 

671. 
Tout ce remarquable appareil fibreux est mis en mouve- 
ment par trois à cinq paires de muscles chez les Oiseaux qui 
ont une ivoix très-piodulée , ou qui possèdent la faculté d'i- 
miter des sons étrangers, même la voix humaine, par con- 
séquent chez les Passereaux et les Perroquets. Le raccour- 
cissement et l'allongement des bronches déterminent , dans 
les deux glottes et membranes tympaniformes , une tension 
ou un relâchement qui les rend aptes à produire la voix , que 
l'allongement ou le raccourcissement de la trachée elle-même 
et l'ampliation ou le resserrement delà glotte supérieure mo- 



(x) Cependant je me snis convaincu qaM n'y a qa*ane scaU glotte 
le Perroqoet j Tanneau înfériear de la trachée-artère n*étant point fendo. 
., (a) CoYier a sartont bien distingué les fibres moscalaires dans rAatiiMhe 
et le Gisoar. 



ORGANES RESPIRATOmBS BT VOCAUX. flt>] 

difienl; ensuite de diverses manières (1). On voit, pi. xvi, 
fig. II , sur le Perroquet, qui a trois paires de muscles aula- 
rjfnx inférieur , en b , le constricteur descendant perpendi- 
culaire de la glotte , et en e son muscle dilatateur. 

Il est beancoup d'Oiseaux qui n ont au larynx inférieur qu un 
seul muscle , dont Tinsertion ne reste cependant pas toujours 
la même. Tels sont , d'après Tiedemanu (2) , les Aigles , les 
Faucons , les Chouettes , le Coucou , beaucoup d'Échassiers 
et quelques Palmipèdes , dont la voix n'offre aucune modu- 
lation. 

Enfin, ce larynx inférieur est quelqu^ois entièrement 
privé de muscles , comme , par exemple , chez les Gallinacés 
et la plupart des Palmipèdes. Cependant , chez quelques uns 
de ces derniers , tels que les Canards et les Harles , les mâles 
ont leur larynx inférieur pourvu de dilatations latérales , ra- 
rement symétriques , il est vrai , et tantôt membraneuses , 
tantôt osseuses ( pi. xvi , fig. xii.) (3). 

Les muscles qui commencent au dessous de la gaîne cornée 
de la pointe de la langue du Pic , et qui opèrent la rétraction 
de cet organe (trachéo-glosses) , sont surtout remarquables 
par leur torsion en spirale autour du larynx supérieur (4). 

672. 

Les poumons des Oiseaux diffèrent principalement de ceux 
de tous les autres animaux en ce qu'ils ne sont point libres 
dans la cavité du tronc , mais représentent deux masses apla- 
ties , spongieuses et d'un rouge foncé , fixées à la paroi ter- 

(i) Haller dit {Eîem, phys, tom. III , pag. 45o ) : His colîecds adparet , 
glottidem superiorem tendi non passe , sed arctari : glotddem inferiorem 
arctari non posse , sed tendi, P'ideri ergo ad 'variandos tonos, et m ten" 
sione organi sonon , et in angnstia ostii sonum edent'is varietatem locum 
habere. 

(a) Zoologie^ tom. IL 

(3) Celles do Mergus mer ganser soiît représentées dans mes Tahulœ illus 
tranteSf cah« II, pi. iii. 

(4) HuBiR , D^ Ungua piçi viridis* Stattgard ^ x8a i , fig. z. 



mi8 TBiJTi d'ibàtohib comparéb* 

gale d*imecaTitépeclorale qui s'étend jusqu'au bassinCpl. xn, 
fig. yu , g ). Leur face antérieure est libre , mais la posté- 
rieure oCTre des enfoncemens profonds produits par la saillie 
des côtes. Us sont séparés Tun de Tautre par k» corps des 
vertèbres dorsales , ou par leurs apophyses épineuses anté- 
rieures. Les poumons de TOiseau ont encore cela de partîci- 
lier , qu ils ne sont point enveloppés de tous côtés par la nen- 
farane tapissant la cavité du tronc , et qui , chez les animaux 
sans diaphragme , représente à la fois la plèvre et le péri- 
toine. £n effet, leur face tergale tient immédiatement à la 
paroi du thorax par un tissu court et dense, et la membrane 
séreuse, ne revêt que leur face antérieure (i). Mais ce qu'i» 
affi*ent de plus remarquable , c'est que leur surface n'est 
point cbse , c'est-à-dire qu'elle s'ouvre par plusieurs ori- 
fices dans les espaces circonvoisins , de sorte que l'air peut 
passer nonrseulement dans les cavités du tronc , mais mèmt 
jusque dans celles des os. La structure de ces organes a élé 
naguère ^diée avec soin par A. Retzius(2) , qui s'est atta- 
ché surtout à faire voir coniment, à partir de la dilatation 
de chaque bronche (pi. xvi , fig. u , h ) , il pénètre dans ïkât- 
rieur de la substance pulmonaire une série de tubes aériens, 
d'où naissent, à angle droit, une multitude de ramifications 
secondaires, ayant cela de particulier , qu'elles ne se ter- 
minent jamais en cul-desac , mais forment de petits tubespa- 
rallèles qui se continuent toujours avec d'autres en s'inié- 
chissant , de sorte que , depuis la trachée-artère jusqu'au 
ouvertures extérieures des poumons , il y a partout conuno- 
nicatipn d'une cavité à l'autre et libre circulation de Tair.Si 

(z) Si Ton veat prendre les choses à la rigaear , les poumons de lIioaBe 
lai-méme sont situés aussi hors de la plèvre ; mais le fait est bien plus pro- 
noncé ici* 

(a) Dans FaoRiBp*s Nodzen aus dem GebUte der Natur-und Bml* 
àunde^ octobre iS3a , n»^ 749. — On trouve aussi quelques obaemtions 
intéressantes sur les ouvertures extérieures du poumon des OiseauXt dans 
I4. FvL|), De orfonist qnihus mes spiritum duamt. Warzboorg , iSiS^ 



ORGAKSS nBSPIRATOiRBS ET VOCAUX. ftlQ 

y OU examuie rintérieur des tubes pulmonaires les plus déliés 
nvec une forte loupe , on y trouve un réseau celluleux délicat, 
qui ressemble assez bien à celui qu on voit sur la surface 
interne du poumon des Serpens. 

673. 
Mais ce n est point seulement en cela que le poumon des 
Oiseaux ressemble à celui des Serpens ; de même que nous 
i^ivons vu , chez ces derniers , la portion supérieure celluleuse 
et à parois épaisses dégénérer par le bas en un sac presque 
entièrement membraneux , de même aussi , dans les Oiseaux, 
divers prolongemens de la membrane interne qui tapisse la 
Cavité commune du tronc , forment une série de cellules , 
qui , embrassant les autres viscères , peuvent très-bien être 
comparées à l'appendice membraneux du poumon des Ophi- 
diens , de sorte qu on serait en droit de dire , sous ce rap- 
port , que , chez TOiseau , les autres viscères se trouvent con- 
tenus dans le poumon lui-même. Les ouvertures des poumons 
sont situées à leiu* extrémité inférieure , et le nombre en 
varie 4e cinq à sept. Les grandes cellules membraneuses ne 
sont pas non plus disposées partout de la même manière (1). 
Cependant on peut ériger en règle que tout viscère impor- 
tant est enveloppé par une ou même par deux cellules par- 
tjcijLlières. Ainsi , par exemple , il y a une cellule cardia- 
que antérieure et une postérieure^ deux grandes cellules 
latérales qui entourent le foie, deux vastes sac& abdominaux 
qui circonscrivent les organes intestinaux et génitaux , etc. 
Il existe même des cellules particulières qui s étendent jus- 
qu'à la surface extérieure du tronc , et qui conduisent Tair , 
t^nt aux clavicules , aux omoplates et aux humérus , qu aux 
féoiurs et aux vertèbres du cou , tandis que les autres os du 
VrOQC sont inunédiatement pourvus de ce liquide par les sacs 
^érieps du tronc lui-même. Toutes ces cavités coiamuniquent 

(i) EU«i ont éii mrtoat csciminéai avee 00m p«r Ht KfWii , àtam IffH' 



siao TRAITÉ b'anAtomib cohpàhée. 

si bien les unes avec les autres , qu'en poussant de Tair dans 
une seule d'entre elles (par un trou pratiqué au fémur on i 
Thumérus), on peut aisément souffler le corps entier, ou que, 
comme Vrolik et Albers l'ont démontré par leurs expérience», 
la respiration peut être entretenue par cette voie inverse , 
et qu'enfin il suffit de la lésion d'une seule de ces cavités 
pour permettre à l'air chaud et dilaté d'abandonner tout en- 
tier le corps de l'Oiseau, qui devient alors incapable de voler 
plus long-temps. 

674. 

Le mouvement respiratoire des Oiseaux est accompli en 
partie par les côtes et le sternum , comme chez les Sauriens, 
mais d'une manière différente , en partie aussi par des mus- 
cles qu'on peut comparer sous certains rapports à un dâ- 
phragme. 

En ce qui concerne les muscles , ils partent du milieu des 
côtes inférieures , sous la forme de faisceaux aplatis , et des- 
cendent obliquement vers la partie inférieure des poumons 
( § 353 ) , où ils se perdent dans la membrane séreuse atta- 
chée à ces organes , de sorte qu'en se contractant ils tirent 
les poumons eux-mêmes de haut en bas , dilatent leurs cel- 
lules , et facilitent l'afflux de l'air. Je les ai vus surtout très- 
développés dans le Perroquet. 

L'autre mouvement respiratoire , plus important que celui 
qui précède , est exercé par les muscles du thorax , dont le 
large sternum clypéiforme , uni à une colonne épinière dor- 
sale immobile ( § 243 , 244) par des côtes formées de deux 
pièces , permet que la cavité pectorale soit agrandie ou ré- 
trécie à la manière absolument d'un soufflet ou de l'appard 
branchial des Poissons. Lorsque le sternum vient à êtreél<Hgné 
de la colonne vertébrale , l'angle des côtes se trouve plus 
ouvert, la cavité du tronc acquiert plus d'ampleur , et ¥m 
extérieur peut se précipiter non seulement dans les poumons, 
mais encore de ces derniers dans les cellules membraneuses 



ORGANES RESPIRATOIRES ET VOCAUX. 221 

du tronc et dans celles des os (1), y affluer même en plus 
grande quantité que chez les autres vertébrés, pour alimenter 
une respiration fort étendue et non restreinte dans les li- 
mites de Forgane pulmonaire. 

Au reste , il est digne de remarque qu'ici encore l'air es- 
sentiel à la locomotion de TOiseau , celui qui séjourne dans 
les différentes cellules , est à proprement parler de l'air ex- 
piré , c'est àdire qui a déjà traversé les poumons , quoiqu'il 
ne soit point encore dépouillé de tout son oxigène. Or nous 
avons vu que l'air contenu dans la vessie natatoire des Pois- 
sons ( § 657 ) doit être également considéré comme expiré. 
Ce qui donne surtout de l'intérêt à cette circonstance , c'est 
qu'on sent que l'air atmosphérique devient d'autant plus lé- 
ger qu'il perd davantage d'oxigène et qu'il contient plus 
d'azote , dont la pesanteur spécifique est à celle du pre- 
mier = 45 : 50. Si l'on ajoute encore que cet air est consi- 
dérablement dilaté par la chaleur du corps , on sera forcé 
de convenir que cette dernière circonstance contribue à ren- 
dre un peu plus concevable la possibilité du vol de l'Oiseau , 
quoique des expériences récentes aient démontré cependant 
qu'il n'y faut point attacher autant d'importance qu'on était 
jadis tenté de le faire. 

Je ne dois point passer sous silence que l'embryon des 
Oiseaux est porteur , comme celui des Reptiles , de fentes 
branchiales bien distinctes (pi. xvi , fig. xviii ). 

VII. Respiration des Mammifères. 

675. 

. De même que l'homme , tous les Mammifères ont un simple 

larynx supérieur, une trachée-artère pourvue d'anneaux 

cartilagineux et fendue en deux bronches , deux poumons 

clos de toutes p^ts , et une cavité pectorale séparée de Tab* [ 

(i) Il a été dit précédemment (§ a5i et a55 ) qae les cellules aériennes 
des os de la léte sont pourvues d'air par les cavités nasales et le^ trompes 
d*£astacbe. 



S24 TRAITÉ d'ANÀTOKIE COMPARÉS. 

Meckel assure que ces parties existent, quoique foiblràient 
indiquées, dans le Hystrix prehensilU et le Loncheres. EDes 
manquent chez plusieurs autres Rongeurs; mais on les troure 
dans le Lapin. 

Meckel (1) a découvert une conformation remarquable éum 
le larynx de la Marmotte. Au dessus de Tépiglotte existe mie 
valvule semi-lunaire, qui occupe toute la largeur du larynx, 
et qui , ayant la faculté de rétrécir la glotte , explique peut* 
être le sifflement de Tanimal. La membrane qui couvre le 
bord supérieur du cartilage thyroïde office un gros bourrelet, 
d'où pend de chaque côté un prolongement considérable, 
long de près de six lignes , qui descend jusqu'au bord infé- 
rieur du cartilage thyroïde. Ces bourrelets servent peut-être 
à clore le larynx pendant le sommeil d'hiver , et à expliquer 
le grognement particulier que les Marmottes font entendre. 

Le larynx des Paresseux et des Tatous est également peu 
propre à la production de la voix , tant les cordes et les ven- 
tricules sont incomplètement développés. 

678. 

Parmi les Pachydermes , THippopotame n'a ni cordes vo- 
cales, ni ventricules du larynx , suivant Guvier . Les ventricules 
des Godions sont peu considérables aussi , mais ccmduiseot 
à deux cavités plus spacieuses , qui paraissent contribuer 
beaucoup à la production du grognement. 

Le larynx des Ruminans est assez simple et , si l'on excepte 
le Chameau, il est privé partout de.cordes vocales et de ventrh 
cules. On aperçoit , chez les AntUopes , entre l'épiglotle et 
le cartilage thyroïde , une cavité membraneuse , qui d'après 
Camper (2), se dilate, chez les Rennes, en un sac membra- 
neux considérable. Cette disposition rappelle les sacs laryn- 
giens des Reptiles, et elle pourrait fort bien se rattacber an 
besoin plus impérieux de respiration qui se fait sentir chez 

1 (l) System derifergleichenden Anatomie, tom. VI, pig. 5a6.^ 
(a) Naturgesçhichce des Orang-Utang^ pi. viix. 



) 



ORGAVES HESlPtRÀTOIRES ET VOCÀTJX. fXlàB 

ces animaux légers à la course , mais dont on a cependant 
exagéré la vélocité. 

Les Solipèdes ont des ventricules très-spacieux , entre les- 
quels s'aperçoit , presque comme chez les Antilopes , un sac ^ 
ttembraneux situé au dessus du bord supérieur du cartHage 
4fayroïde. Dans le Cheval , les cordes vocales sont larges et 
fortes, comme rindique aussi Wolff(l), et elles ont de chaque 
côté des ouvertures larges et ovales, conduisant dans des ven- 
tricules spacieux. On aperçoit en outre , au dessus de ces 
ligamens , une membrane mince et semi-lunaire, dont les os- 
cillations paraissent produire le hennissement. Les orifices 
de la cavité antérieure et des ventricules latéraux sont pitià 
petits chez TAne. 

679. 
Parmi les Carnivores , le Lion se fait remarquer pâi* le Vo- 
lume considérable de son larynx , qui correspond à la forcé 
de ses rugissemens. Du reste , les ligamens antérieurs de là 
glotte contribuent plus, chez lui , que les postérieurs , à la 
](froduction de la voix, et il n'y a point de ventricules. Les 
autres espèces du genre Felis sont dans le même cas. Dans 
le Chien , au contraire , les ventricules sont considérables et 
les ligamens inférieurs de la glotte forts. On trouve aussi des 
ventricules très-amples chez le Loup. Les Ours , au contraire^ 
ont cela de particulier , d'après Cuvier , que les ligamens 
antérieurs et postérieurs de la glotte sont absolument sur le 
même plan. Enfin les Singes ont celui de tous les larynx 
qui ressemble le plus au type humain ; cependant la faculté 
de moduler la voix leur est enlevée par des dilatations sacci-^ 
formes , qui brisent ou assourdissent le son, quoique , d'après 
les motifs allégués par Vicq-d'Azyr et Lordat (2) , il soitïort 
improbable que l'impuissance de parler tienne à la seule pré- 
sence de ces poches. Dans l'Orang-outang , où elles ont été 

(i) De organo vocit mammaîium , p. 36. 

(i) Voye» ses Observations sur quelques points de ranatomie du Sing.^ 
'Otrt, Pari» , 1804 , iir-80, p»g. 78. 

IT« iS 



•1*^ TRAITÉ d'aNÂTOMIE GOMPAUÉC 

décrites surtout par Camper , elles se présentent soos b 
forme de deux sacs oblongs , qui ne sont pas toujours panSf; 
ces sacs font saillie entre le cartilage thyroïde et le corps de 
rbyoïde , et s'abouchent dans la partie supérieure des 
IriiSQles^du IsHrynx, dont ils peuvent être considérés 
une dilatation ou une hernie ( bronchocèle , hernia -fiOtt^ 

^^ti.) (1). 

680. 

Ludwig (2) a trouvé deux sacs analogues, également inégaitt, 

dans le Magot ( Simia inuiM), J'en ai vu également un dans k 

Simia rosalia , non entre les cartilages crico'ide et thyroide» 

£Oinme le dit Guvier (3), mais entre ce dernier et Thyoîde. On 

en rencontre un, au même endroit , suivant Wolff (4), dans k 

Singe vert {Simia sabœa ); d'après Camper etCuvier, dans 

plusieurs autres espèces ( par exemple Sim, maimon, mormton, 

spkinx^ cyno7nolgus,veter). Quelques autres en sont totalement 

privées^ comme les Sim, hamadryas, rubra eisinica. Msis Ce 

qu^ily a deplusremarqual>le, c'est la cavité en forme de tam- 
bour du corps de l'hyoïde du Singe hurleur ( MyceUB miuos^ 
lus ) , dont j'ai parlé précédemment ( § 310 ), et sur les cAléi 
de laquelle se trouvent encore deux sacs membraneux iné* 
gaux (5) , ayant leurs orifices dans les ventricules du larynx, 

(i) U serait important de rechercher quelle est rorigine de cessaoifaSi 
de cODstaler s'ils se produisent après la naissance , par re£fet de la tmgUÊt» 
tion , oa s^ils sont des restes de Tappareil hranchial. 

(a) Grundriss der Naturgeschichte des Menschenspecies ^ tab. I-IL 

(3) La formation etPextension de ces sacs ne pea^ent-elles pas TaricTi 
•oaTcnt? même qaant à remplacement , chez divers indiyidas d'une wtsm 
eapàce* 

(4) Lac, du , pig. I. 

(5) Ici , de même qae dans le Simia inuus , d'après Ludwig, et le JSMl 
sUvanus^ selon Blnmenbach , le sac da côté droit fat trouvé {dos grand ^pt 
celai da côté gaache. Ce fait vient encore à Tappai de ce qae j'ei dit pi4* 
cédemment snr la prédominance de la respiration au côté droit da corpt 
(S ^&S, note ). Au reste , cette excavation ossease de Thyoîde ne se pro* 
diiirciit*elle pas elle-même après la naissance seolementPOn ne doit pal 
ptrdr« de vae non plos Fintérêt physiologiqae qui ae rattaclM l la pc^ 



oroAhks mspibàtoïaes et vocaux. ^éé^ 

La cavité , par sa résonnance , contribue beaucoup if iirtlnér 
la Toix. On doit signaler aussi la conformation partfctittërB de 
rëpîglotte , dont nous devons la première dei*;cr}ptiô]i^^à<îte 
à Brandt (1) ; elle s'élève au dessus de la glotte, sotiis Hfattùe 
d-ilne longue gouttière arquée , et imprime nile direction 
migulièrenient contournée à Tair qui; doit traVéi^ëi* le la- 
rynx. Une dilatation membraneuse, que Cuvier a décrite 
dans le Goaita ( Simia panUcus ), produit un effet anàlogfuô. 
On peut appliquer à ces poches ce que j'ai dit de cèffÈfs qui 
existent chez les Ruminans ( § 678 ) , et je me boi^Aérai à 
rappeler ici que le Caméléon offre déjà une dilatàlioii parfai- 
tement semblable du larvnx. 

Je ne dois pas omettre non plus de parler d'une cOnf àfifaa- 
tion particulière du larynx , que Cuvier indique datiis' quel- 
ques Singes d'Amérique ( Simia apella et capucina ) , chez 
lesquels Taii* chassé de la poitrine , entre les ligameAs dé la 
glotte , parcourt une voie recourbée entre dedt coussins 'de 
graisse, ce qui, rappelant la construction d'une flûte , explique 
la voix flûtée de ces animaux. 

681. 

Quant à la forme des divers cartilages du larynx , j'en ai 
déjà dit quelque chose en traitant du splancbnosquëlette 
(§308). 

Les principales modifications du cartilage thyroïde se ré- 
duisent aux suivantes , d'après les remarques de Wolff et de 
Rudolphi : i** l'angle sous lequel ses deux moitiés s'unissent 
ensemble est ordinairement obtus , comme chez l'homme ; 

ftnco de ces anfracluosités et appendices sacciformes do larynx dans la 
dasse la plus élevée du règne animal. I^, en e£fet, aar remplacement pri« 
mitif de la respiration, c'est'à-dire sar celai des fentes branchiales, le dé» 
Teloppement de cavités respiratoires se répète poor ainsi dire k une pln/i 
hante puissance , afin de produire Torgane de la voix. 

(i) De mammàlium quorundam , prœsertin guadrumanorum , vocis i/u* 
trumento, BerUn^ i8a6. Voyez aussi mes Tabi.l.v illustrantes ^ cs^k, II ^ 
ptitt. 



^%S , TRIITÉ d'aNATOMIB COMPÂKÉB 

il devient aigu dans le Cochon d'Inde , la Brebis et le CbeYsl; 
. 2<> ji'.^otjiajicrure du bord supérieur manque presque toujonn, 
si ce^n,'est dans le Blaireau et les Ruminans , et fort souTent 
elle .est remplacée par un prolong^ement tantôt plus et tantAt 
moins, eonsidérable; S^* le bord inférieur offre la plupart do 
temp^ une écbancrure bien plus profonde que chez rhomoie; 
c'est ce qui a lieu dans THyène , la Belette , etc. , mais sur- 
tout dans rOurs et le Phoque , où les deux moitiés latérales 
ne tiennent Tune à l'autre que dans une très-petite étendue; 
4® les cornes inférieures sont ordinairement les plus grandes, 
mais cette prédominance de longueur appartient aux supé- 
rieures dans le Cerf , le Chevreuil et le Lynx ; 5<^ la face anté- 
rifsure du cartilage fait une saillie considérable dans YAnii- 
lopç^ gutturosa, 

La forme du cartilage cricoïde oflre aussi quelques parti- 
cularités dans certaines espèces. Ainsi , dans le Chevreuil ^la 
face antérieure de ce cartilage est munie d'une arête tran- 
chante. Bans rOurs, il est partagé par devant en deux moitiés, 
qui ne tiennent Tune à Tautre qu'au moyen de fibres tendi- 
neuses. Dans l'Hyène, il descend très-bas sur le côté tei^ 
de la trachée-artère. Dans le Phoque et le grand Fourmilier, 
il est très-grand ; dans le Chien et le Blaireau , il ressemble 
beaucoup à celui de l'homme. 

Les cartilages aryténoïdes ne varient guère moins pour la 
forme. Ils sont proportionnellement grands dans l'Ours, 
l'Hyène , la Belette , la Loutre , le Castor et la Souris ; petits, 
au contraire , dans les Singes , le Blaireau , le Hérisson, le 
Chien et surtout le Loup. 

A l'égard des différences qui tiennent au sexe , elles sont 
peu considérables chez les Mammifères. Ordinairement le 
larynx des mâles est plus fort , et le cartilage thyroïde tres- 
saillant. C'est ce qu'on observe, par exemple, dans le Cerf, 

et surtout dans Y Antilope gutturosa, 

682. 
Quoique la trachée-artère des Mammifères soît construite, 



ORGÂUSS REPÏRATOïÏIES ET VOCAUX. ste^gj 

quûnt au fond , d'après le type de celle de Thoinriie , ccgpen^ 
dantil lui arrive assez souvent de se rapprocher dèsfdriSia-* 
tions antérieures. C'est ce qui a lieu, par exemple, qtmnfd' 
elle résulte d'un assemblage d'anneaux cartilagineux com- 
plets, con^e on le voit dans les ordres précisément qui se 
rapprochent le plus des Oiseaux , tels que les Rongeurs , tes 
Makis et les Chéiroptères. On a trouvé le même état de choses^ 
dans les Phalangistes , les Galéopithèques , le Mococo et le 
Castor. Plusieurs Pinnipèdes ont également des anneaux com- 
plets , comme le Phoque , chez lequel cette forme appàrtieht 
au moins aux douze supérieurs , le Lamantin et le Danphâfl/ 
ce qui rappelle les anneaux complets de plusieurs Reptileë / 
par exemple des Chéloniens. - ; i j ; r 

Une seconde répétition remarquable des conformalioim 
précédemment décrites est le cas , observé par Daubenton et 
Wolff, de XKi{Bradypu8tridactyîu8), chez lequel la trachée- 
artère descend entre les poumons , à la paroi postérieure de 
la poitrine , se redresse ensuite de bas en haut et d'arrière 
en avant, et se partage en deux bronches. £n même temps ', 
les extrémités des anneaux cartilagineux se touchent; et, à 
cet égard , je ferai remarquer encore que, chez beaucoup 
d'autres Mammifères , ceux surtout qui se rapprochent des 
espèces dont les anneaux de la trachée sont entiers , Tinter^ 
v$dle membraneux entre les extrémités des demî-anneaux 
est fort étroit au côté tergal de la trachée-artère. C'est ce 
qu'on voit , entre autrçs , chez la plupart des Quadrumanes , 
les Rongeurs, plusieurs Carnassiers, les Ruminans , etc. (1)» 

A l'égard du nombre des anneaux de la trachée , il varie 
beaucoup; mais presque toujours il est plus considérable que 
chez l'homme , où l'on en compte 19 à 20. U y en a 74 daMs 

(x) La Taope est aussi dans ce cas. Cependant sa traehée-arlèrc se fait 
remaraaer en oatre par le grand écartement surfont des anneanx cartilagi- 
neux inférieurs y comme aussi parce que plusieurs d'entre eux s6nt fen^ufy 
tandis que d'autres n'atteignent que jusqu'au milieu de la trachée. 



a32 TRAITÉ d'ànâtomie comparés* 

les poumons sont de longs sacs plats, éloignés da sternum 
par un cœur volumineux , qui descendent derrière le foie et 
Festomac (pi. xx, fig. x) , et aux extrémités supérieures des» 
quels s'insèrent les bronches. Dans les Phoques , ces organes 
ofirent déjà plus souvent les scissures qu'on a coutume d'y 
observer ; ainsi , par exemple , dans le Fhoca harhata , Thie- 
nemann a trouvé celui du côté droit partagé en trois lobes , 
et le gauche fendu dans le milieu, tandis que, dans le PWooê^ 
littorea , chaque poumon ne présentait qu'une échancrore à 
la partie supérieure de sa face postérieure (1). 

685. 

Chez les autres Mammifères , le parenchyme pulmonaire 
ne diffère pas essentiellement de celui de l'homme. Il faudrait 
cependant considérer encore comme une variété particulière 
de structure , les appendices vésiculeux considérables qm 
Daubenton signale à la face tergale des deux poumons, dans 
le Dicotyîes , si l'on n'était pas d'autant plus fondé à les foire 
dépendre d'un état pathologique , que Meckel n'a pu les re- 
trouver en disséquant trois individus appartenant à cette es- 
pèce de Ck)chon. 

Mais on rencontre de grandes différences à Tégard du 
nombre des lobes pulmonaires. En général, ce nombre est 
plus considérable que chez l'honune , et le poumon droit sur- 
tout oflre plus de lobes que le gauche. Guvier a dressé , sons 
ce rapport , une table détaillée , d'après laquelle oa ymt 
que , dans la plupart des genres , le poumon droit a trois ou 
quatre lobes , tandis que le gauche en a ordinairement deux 
ou trois , et rarement jusqu'à quatre. Le cas le plus rare est 
celui d'une simplicité parfaite de chaque poumon ; il a lîei 
dans rÉlé(diant , le Rhinocéros , le Cheval et le Lama , entra 
lesquels et les Cétacés il établit une analogie , comme aussi 
chez les Chéiroptères et les Polatouches , où il rappelle les 
poumons simples des Oiseaux. 

(i) Naturhistonschû Benwhungw^ pag. 53 et So. •• 



ORGANES BESPIRATOIHES ET VOCAUX. 23Î ' 

Du reste, dans la classe entière , comme déjà chez la plu-- 
part des Reptiles , et même chez Thomme , le poumon droit 
est ordinairement plus volumineux que le gauche , quoique 
le cœur se trouve la plupart du temps au milieu de la poi- 
trine. Cette différence tient à ce que le poumon droit ofire un 
lobe particulier situé entre le cœur et le diaphragme. Ce n'est 
donc pas sans surprise , d'après cette disposition générale, que, 
dans la Taupe , j'ai trouvé , avec un cœur totalement tourné à 
gauche , le poumon droit plus volumineux que l'autre , par ' 
le même motif que chez Thomme , et à un degré plus pro- 
noncé encore. 

686. 

Quant au mécanisme à Taide duquel la respiration s'acccmi- 
plit, les Mammifères sont les premiers animaux qui nous of-«^ 
firent une cloison musculeuse complète, ou un diaphragme, 
entre la cavité du tronc qu'occupent les poumons et celle 
qui loge les viscères abdominaux. Le diaphragme des Mam- 
mifères est donc une répétition de la cloison musculeuse qui, 
chez les Poissons, sépare Tappareil branchial de la cavité du 
bas-ventre , avec cette différence que , dans les premiers de 
ces animaux , la cavité spéciale qu'il produit pour les organes 
respiratoires renferme également le cœur. Il rappelle aussi la 
membrane tendineuse, et mue par des mwcles, qui assujettit 
les poumons des Oiseaux à la paroi tergale de la cavité tho- 
racique. 

Le diaphragme des Cétacés et des Amphibies se rapproche 
également , à certains égards , de ces formes antérieures. 
Dans les Cétacés , en effet , ce muscle , d'ailleurs très-fort et 
entièrement charnu , se trouve attaché si bas à la paroi 1er* 
gale de la cavité du tronc, qu'il estt)bligé de remonter très- 
baut , pour venir se fixer en avant , et d'une manière non 
moins particulière , à l'extrémité supérieure des muscles ab- 
dominaux. De là résulte que la cavité pectorale offire en ar- 
rière un très-long espace , dans lequel se logent les prolon- 
genien» des .poumons» tandis que, par devant, il ne s!#A 



^3X1 THÀITÉ d'aNÂTOMIE COMPÀaÉl» 

le Chameau , 14 à 15 dans la Souiîs , 18 dans le Hérisson, 31 
dans le Castor » 24 dans le Singe vert, 28 dans TOurs, M 
dau^ le Lion i 50 dans la Brebis , etc. 

683. 

La longueur de la trachée-artère se règle prineipalemeH 
9ur celle du cou; mais le nombre des anneaux cartilaginrac 
œ hii est pas proportionné , car on trouve , par exeiD[4e , 
'59 dO'Oes derniers dans le Cerf et 78 dans le Phoque. 

ijii regard de la scission de la trachée en deux brondhes, 
eUd a lieu la plupart du temps d'une manière toute simple , 
3211^^' jpUe trace d'un second larynx. Le Yari ( Lemwr mmeme^) 
eatte^nl chez lequel Daubenton (1) ait observé une dîlati- 
tion tympaniforme des deux bronches , qui d'ailleurs étaiest 
çeuttes. Cependant, plusieurs anatomistes (2) ont vu la tra- 
chée se partager en trois bronches dans les Ruminans ( Cerf ^ 
CbevreuU,Bœuf , Brebis , Chameau, etc. ) et les Cochons (Ge^ 
ohott domestique et Pécari). Wolff et Rudolphi ont vit Ift 
troisième branche se détacher , dans le Bœuf , entre les qirih 
rante-troisième etquarante^iuatrième anneaux de latradiée. 
SaBS la Chèvre ^ je compte encore huit anneaux au desso» 
d'elle, jusqu'à la bifurcation. Elle existetoujours au cdié dreft, 
et^ suivant la remarque déjà faite par Meckel, sapréseseê se 
rattache au volume plus considérable du poumon de ce cMi. 
Les anneaux des bronches ne se perdent généralefoeiit 
que peu à peu , à mesure que celles-ci se divisent de phtt 
ea plus dans les poumons. Cependant Cuvier dit que , ehtt 
quelques Marsupiaux , ils cessent tout à coup , conune dans 
les Oiseaux. 

La trachée^rtère des Mammifères paraît n'être munie de 
fibres musculaires que sur sa paroi postérieure membranene; 

(i) Binr»eir, BisU nai, tom XIII, pag. 307. 

(t) Il «M lUgne de remarqne.qoe Baer a déjà vu cette troisièmd bw feli t 
M pCMttr à droite dans le Dauphin ( Zwajrter Bericht des anatonàsdt^ik JÊn^ 
sitdts zu ÉL^tHigiHrff f ^q, 45). 



OKaiKBS HESPIRiTOIRES ET YOCÀITX. gjf 

684. 

Les ponmons des Mammifères se rapprochent beaucoup 
de ceuxdeVhomme, quant aux particularités essentielles de 
leur structure ; mais ceux des Mammifères nag^eurs ^ qui vi- 
yent uniquement dans Teau , ont aussi des rapport;» remar- 
quables avec les poumons simples et sacciformes des Repti- 
le* (1). En effet , outre que les poumons de ces animaux ^ 
q[)écialeaient des Cétacés , ne sont point divisés en plusieurs 
lobes , comme ceux de Vhomme , et représentent des sacs 
étroits^ qui s étendent fort loin le long du rachis , forme que 
favorise celle de la cavité pectorale dont j'aurai bientôt oc- 
o^skm de parler , ils ont cela encore de particulier, que leià*s 
cellules sont extrêmement petites , et qu elles communiquent 
Ittttes ensemble , de sorte que Tair, poussé dans une pietite 
iwûfiaatkm bronchique, gonfle non-seulement la portion de 
TiNTgane pulmonaire qui répond à ce rameau , mais encore 
le poumon entier. Les cellules pulmonaires jouissent en otilk*e 
iei^ comme dans les Reptiles, d'une contractilité extraierdî- 
Baire^ qui leur permet de se vider si complètement d'air , 
que Hunter compare la substance du poumon à celle de k: 
mte d^uBœnf , sous le rapport de sa densité et de son as- 
peet'(2). Meekel a également constaté (3) cette participante 
fevi remarquable , et qui rappelle , jusqu'à un certain péifit , . 
M qu'on voit chez les Oiseaux. 

Cbez quelques Mammifères qui se rapprochent déjà da*-' 
vmtage des Plongeurs, comme le Lamantin^, les poumons^ 
m eeniportent à peu près de la même manière</ tandis que/ 
dans les Plongeurs proprement dits ou les Phoques ^ ils r^ • 
aMiblent parfaitement à ce qu'ils sont chez les autres Marn^ 
■Bfères. Dans le fœtus du Lamantin , d'après Dauhenton (4}^> 



(i) Hs remptissent également ici l'office de Tessie natatoire (§ 37a J.' 
(a) PAiVo* rrfl/îJ. 1781 , pag, 419. • *.' . '| 

(3) System der vergleichenden Anatomie , tom, VI y pag. 383. 

(4) Borron , Uist, nal^ tonu XIU» pag. 4^ ' • v ' 



a36 TRAITÉ d'anàtomiè compàuée* 

III. Formes diverses des organes sécrétoires. 
\, Organes des sécrétions spécialement destinées au canal intestinal. 

688. 

La première condition pour que Taliment admis dans le 
canal puisse être réellement assimilé au corps , c'est qu'il 
perde son individualité propre , c'est-à-dire qu'il soit mis à 
mort, car on ne conçoit pas qu'un corps devienne partie ii* 
tégrante d'un autre organisme , tant qu'il continue à fbrmer 
un tout indépendant, et à part. Aussi , non-seulement les ani- 
maux qui vivent d'autres animaux ont généralement l'hafai- 
tilde de les tuer avant de les engloutir, et la plupart broient, 
soit avec des dents , soit avec des corps qui en tiennent lie«, 
les substances végétales ou animales dont ils se nourrissent^ 
mais encore 9s mêlent à ces substances des sucs de leor 
propre corps , qui exercent sur elles une action destructive» 
chimique ou dynamique , les dissolvent et anéantissent leor 
individualité, comme pourraient le faire en quelque sorte des 
poisons. De même l'homme , avant de consommer ses afi- 
mens , les dénature presque entièrement par les prépt* 
rations qu'il leur fait subir , par les diverses substances qa'il 
y ajoute. 

Nous avons étudié les opérations à l'aide desquelles rani- 
mai engloutit et comminue sa nourriture. Il nous reste donc 
à examiner les organes qui versent différentes sécrétioiis 
dans le canal intestinal , et à faire voir que la nature excré- 
toire de la surface cutanée extérieure , premier organe de 
respiration et de perspiration , se répète dans le canal intes- 
tinal , absolument de même que , d'un autre côté , la paàii m 
comporte comme organe absorbant chez beaucoup d'animMîii 

Cependant, il importe de faire remarquer que ces eterêh 
tiens , précisément parce qu'elles appartiennent au système 
assimilateur , ne sont pas totalement perdues pour le corps, 
comme celles qui ont lieu dans d'autres systèmes , Turiiie et 



OR6À.NES SikCHÉTOtRES. ûi^n 

la sueur , par exemple , et qu'elles concourent d'une manière 
essentielle au travail de la digestion. 

A» OftGÂNES SALIVAIRES. 

a. Oozoaires, 

689. 

Gomme tant d'autres fonctions , la sécrétion salivaire est 
ordinairement privée d'organes spéciaux dans cette classe , 
d'autant plus qu il arrive fréquemment aux cavités orale et 
stomacale d'être tellement confondues ensemble , qu'elles sem- 
blent n'en faire qu'une , et qu'on ne peut plus dèsrlors dtôtin- 
guer la salive du suc gastrique. Cependant ces sacs exercent 
déjà ici une action létifiante bien prononcée sur l'individuâ^ 
lité des alimens admis dans le corps. Nous en avons la preuve 
par exemple chez les Méduses, à l'égard desquelles il a déjà 
été dit précédemment (§492) qu'elles ont la faculté de di^ 
soudre , de digérer des substances alimentaires très*consis- 
tantes. 

Guvier admettait, d'après Bohadsch, des organes salivaires 
particuliers dans quelques Holothuries; il considérait comme 
tels y dans YHolothuria tremula, vingt cœcums inégaux dis- 
posés autour de l'ouverture orale , et dans YHolothuria penr 
iactes deux sacs analogues, mais plus grands. Cependant, 
comme ces poches Ont une connexion immédiate avec le sys- 
tème vasculaire (1) , l'opinion qu'U a émise sur leur compte 
parait ne devoir point être adoptée. 

Il est digne de remarque , au contraire , qu'à l'égard des 
organes sécrétoires appartenant au canal intestinal , comme 
sous tant d'autres rapports , les animaux microscopiques qui 
font partie de cette classe sont souvent plus développés que 
les Radiaires eux-mêmes. £n effet, Ëhrenberg a fait voir 
que , chez plusieurs Rotifères , par exemple dans ÏHydatina 
senta , il existe , des deux côtés du pharynx , une paire de 

(i) DiLLK Chuyk y j|ftfmpr<>y lomi J, pag« xo3 et io4* 



^38 TUAITB d'aHàTOMIC COMPAEÉe. 

corps glafidulaîres ovales ( pi. i , fig. x , e, e> , quLptnWtt 
être considérés comme analogues , soit aux glandes sali^nîwi, 
soit au pancréas. 

h. Mollusques, 

690. 

Dans les Apodes et les Pélécypodes , où ToMOplage 
09i si court , comme chez beaucoup d'Oozoan*e8 , que k 
bouche semble être en même temps Torifice de Testome, 
on ne trouve généralement pas non plus d*organes salrrÉkm 
propres. Je n'en ai pu découvrir aucune trace m dans ki 
Mulettes ni dans les Ascidies. Cependant Home a reoi^oi, 
dans te Taret , deux fortes glandes , annexées à Voesopta^, 
qui setid)lent faciliter, par le suc dissolvant qu'elles séo^an, 
le térébration que ces Mollusques exercent sur le bois piM 
s'y creuser un logement. Il reste à examiner si quelque dioiè 
d^analogne n*a pas lieu également chez d'autres Bivalves qsi 
perforent les pierres ; car si les Pholades ( Pholas daeh^) 
ne creusent guère leurs trous que d'une manière mécamqne, 
comme Martens Ta observé naguère encore (i) , ce phén»- 
inène ne peut être expliqué ainsi dans le MytUus lHhophmsui, 
ia Venus Hthophaga et le Gastrochœna cuneifonniê, oA 1 
tient vraisemblablement à la sécrétion d'un liquide safinîre 
doué de propriétés dissolvantes. 

691. 

Les organes salivaires sont très-développés dans les Gasté- 
ropodes. Chez la plupart de ces Mollusques . une paire de 
glandes salivaires , souvent fort longues , sont appendues i 
l'œsophage , et elles-mêmes, ou du moins leurs conduits ex- 
créteurs, sont embrassées par le collier nerveux. Dans le li- 
maçon des vignes, elles se répandent sur la partie antéri^ire 
de l'estomac et versent leur sécrétion, par deux condmk, 
dans la cavité du pharynx ( pi. m, ^, tJ', fig. y, r ). les 

(i) Rêis9 nach F^nedigé Ulm | x$a4 > tonif J , paff» 2/^0* 



OAGANIft 8ÊCUÉT0IBBS* <tt3^ 

glandes sont plus courtes et pins ramassées dans la Palu^ 

dina vivipara (pi. X, fig. VIIIj T) , €t assez lOttgoes dailS 

fAplysie ( figf. i^ i i ). On observe aussi une glande salivaire 
accessoire dans les espèces du genre Boris. 

Ces organes sont disposés de la même manière dans les 
Ptéropodes , par exemple dans les Glio (pi. iif ^ fig. x, ù ). 

692. 

Chez les (céphalopodes , les organes salivaires ont àcqtitè 
pitts de développement encore , car on en IroùVe presque 
loujotirs deux paires (i). Je vms , dans le Poulpe , une petite 
)Hâre supérieure , qui s*applique immédiatement au piharynt 
( pié rr, fig. viiî , c ) , et une autre paire plus petite, aplatie^ 
€ord}forme , située plus bas, le long de l'œsophage (fig. vtn;-e y, 
dkint les conduits crxcréteurs se réunissent en uii seul câiiàl 
ascendant ( d ) , qui s'ouvre auprès de ceux de la paire supé^ 
heure. Les choses se comportent de la même manière danè 
la Seiche ordinaire. 

[c. animaux articulés, 

693. 
Jusqu'à ce jour on n'avait reconnu de glandes salivaires 
ni chez les Enthelminthes , ni chez les Annélides; mais um 
^^sjAtome fort exacte de la Sangsue , par Brandt (2) , a (ait 
découvrir , autour de l'cesoiJiage de cet animal , et entra $^ 
muscles transverses, une masse grenue, blanchâtre, qui^ 
examinée au microscope , apparaît sous la forme de petits 
aacs pleins d'une substance glandulaire, dont chacun est 
pourvu d'un conduit excréteur délié , qui s'anastomose. avec 
d'autres avant de s'ouvrir dans l'œsophage. Brandt considère 

m 

r (i) C'est nne preuve péremptoire qae le plas on moins d'abondançf 
on le défaut de salive ne dépend pas nniqnement da genre de vie, pais- 
qa« ces Mollnsqnes et d'antres qni vivent dans Veaa ont des organes 
salivaires très-développés. En général , le genre de vie est déterminé par 
Torganisation , et non pas l'organisation par le genre de vie* 
(2) Medezinûche Zoologie ^ tom. 11^ ptgi a 47* 



;a4o TRAITÉ d'anatomie comparée. 

ces (M*gânes comme des glandes salivaires , et il serait difficile 

de les interpréter autrement. 

. On ne connaît point d'organes salivaires dans les Neoifr 

copodes. 

A regard des Décapodes, la question se présente den- 
voir si Ton doit considérer comme tels deux petits corps ipcrts 
qui se voient des deux côtés de Testomac , dans TÉcrevisse, 
dont Rœsel (1) a déjà donné la description et la figure , nais 
4ont Guvier ne parle nulle part. Du moins ces corps sontJb 
situés près de Testomac , comme il arrive aux glandes sali- 
vaires de plusieurs Mollusques , et il est digne de remarqoe 
que les concrétions appelées yeux d'écrevisse s^engeodrM 
immédiatement au dessus d'eux , entre les parois stomacales. 
On pourrait donc considérer ces concrétions comme des pro- 
duits de la salive qui pénètre entre les parois de Festomac, 
comme des espèces de calculs salivaires , d'autant plus que 
c'est probablement par la bouche qu'il arrive enfin à ranimil 
de s'en débarrasser. 

Les organes salivaires ne sont pas rares au contraire diez 
les animaux articulés qui respirent l'air; mais ils y affectent 
la forme de vaisseaux terminés en cul-de-sac , et jamais celle 
de glandes proprement dites. 

On les a surtout observés dans les Arachnides , dont les 
organes vénénifères , que j'ai déjà décrits précédenunent 
( § 512 , 688 ), consistent en vésicules allongées , et s'ouvrent 
à l'extrémité des mâchoires par des conduits excréteurs 
( pi. VII, fig. Il ). J. MuUer (2) croît aussi avoir trouvé des 
vaisseaux salivaires dans le Scorpion. i 

Les Scolopendres et plusieurs Aptères , Diptères et Hé- 
miptères, pourvus d'organes pour piquer et pour sucer, sem- 
blent également verser une sécrétion analogue dans les plaies 
causées par leurs morsures ou leurs piqûres. C'est ce que 

(i) Insektenbehisùgungên , tom. II, pag, 322« 
(a) Mxckil's ^rc^fV y i8a8, pag. 5a. 



orgAmes séchétoires. a4 1 

proHvent an moins la douleur brûlante et le gonflement de la 
peau occasionés par les piqûres de ces Insectes, et la difficulté 
ayec laquelle guérissent les morsures des Scolopendres. Tre- 
Tiranus(l) a réellement aussi trouvé , daifs la Scolopendra 
flmva , une paire de vaisseaux salivaires semblables à ceux 
des Arachnides , et qui , dans la Scolopendra forficàta , sont 
peut-être enveloppés paria masse graisseuse répartie autour 
de la bouche (pi. vi , fig. xxii , q ). 

Trevîranus signale également deux gros vaisseaux salî- 
yairesde chaque côté de Tcesophage du Cloporte {Porceïîio 
icaber) (2). 

Ramdohr a démontré aussi , chez plusieurs Diptères et Hé- 
miptères, les vaisseaux salivaires, qui aboutissent tantôt à la 
trempe , tantôt au pharynx et à l'œsophage. Ainsi , par exem- 
ple , la pi. VII , fig. XLi , représente ceux du Bomhyllus 
major , qui ressemblent à des villosités. On retrouve même 
des organes vénénifères , outre les conduits salivaires , dans 
les Nèpes et les Notonectes. 

Le Grilluê verrucivorus doit son nom à la salive qu'il dé- 
pose dans la plaie faite par ses mâchoires, et à laquelle on 
attribue la faculté de faire disparaître les verrues , quand 
elle agit dessus. 

Les organes salivaires des Hjrménoptères méritent d'autant 
plus d'être signalés , que Thumeur qu'ils sécrètent sert à 
l'exécution de plusieurs des travaux qu'accomplissent ces In- 
sectes. Ainsi la Xylocopa violacea et la Megachile mur aria 
agglutinent avec leur salive ,Ua première de la sciure de bois, 
et la seconde des grains de sable , pour construire leurs nids. 
Ainsi l'Abeille domestique a deux paires d'organes salivaires, 
dont l'un , connu depuis long-temps , se trouve dans la poi- 
trine , tandis que l'autre est situé dans la tête , et qui résul- 
tent de l'accumulation d'un grand nombre de petits conduits 

(i) Fermischte Schri/ten ^ tonu I, pag, 37. 
(a) Loc, ctV.| tom. ï, pag. $y, 

II. 16 



24^ TRAITÉ d'aNJ^TOMIE COMPAkÉE. 

teroûnés en cid-de-sac (1). La salive probableBAOïM » lri\ Mii 
de çe( ^Yf^^énoptère sert aussi à Tél^boratioA de ta eîr^^ 

Ën^u Qji^ çomiait assez bien les vaisseanx saUvsuvre^ d» li 
Çi^mUo. dn bois de Saule , qui s'ouvrent dw» \3l boudée. €d 
sçnt dj^v^ spLCSy longs d'un pouce., situés d^ deux côtéftél 
rcçsopjh^^ç , et qui ont beaucoup d'anal(^e ave^ kft ^M- 
sea^ saUyaires des Âr^dgnées. 

Les Coléoptères paraissent être ceux de tous ïm tmimcmk 
ai;ti.çu]^^sçl;i.ez lesquels les vaisseaux: salivaires se déveh^ppeat 

le plus, i^arçiaent e^ de la, mamèr? la plus ii»parfail« 

694. 

^yant de quitter Vhistoire de la sécrétion SialivaireclMsles 
animfMJix ipyertébrés en généra);^ et les Insectes en panÂ^diw^ 
nous ayons encore quelques mots à diir e des organes €fp lAi 
crètent la' liqueur avec laquelle les Chenilles filent leurs et* 
con3 X Ç^ îl^ ont une grande affinité avec ceux de la saUiar 
tipn , tSuit; ppur la sil^atipu que pour la forme. En ^Ki^., ee 
sont également des vaisseaux déliés et termiiiés ext culf-da? 
sac, dont oa trouve un de (toque côté du canal întp«lmal 
(pi. VII , fig. x^iii , h , 1). Leur longueur surpasse de bMs- 
coup celle du corps , car çlle s'élève à un pied dans le Ver i 
soie. Ils aboutissent , par des conduits excréteurs très-fiai^ 
à une ouverture située au dessous de la filière , à la lèvre in- 
férieure , à peu près cooune la glande sublinguale sooa kl 
laijiÇuiç. Leur sécrétion se concrète à Tair, ety pread la 
forme de fils , avec lesquels la Chenille construit la coque 
dans laquelle elle doit se métamorphoser. On sait qoe wm 
devons la soie à la Chenille de la Phalœna mori , dont lo-co^ 
con y du poids de deux grains et demi , résulte d'ua fil ifd â 
environ neuf cents pieds de long. 

Ces organes sont évidemment une répétition de ceux du 
même ge^re qu'on observe à l'anus des Insectes moîM piP- 

(î) TftKViEAiîUs, dans TiED^msix'sZeiischri/f fuer Pk/shiaQic, tom. III, 
pag. 09. 



^ 



fmUMr^^^^BSmm d«s Atfêgttêéé, et 9 est! ifttërig§^t W(^ 
sentor qfaé , che^ ces defnieT's , ïêS* édcîotfe sërVelWf j4^ 
BMH^àeiivelopf^ep les-œtf^, é'ë&t'M^ ^^^ÛV 
4«e MPfe «Ml tneyen de éévefop^efifëiltpôtfr lésf^ëâis^/tp^ 

(ÉiWétfairprojMre éfévetoppeirtènt dteFakitoà^^^ ''5*^'! ',./ 

d. Poissons. .. , ... .„r»r:,.- { 

. liabrièY€|U^elI?ampleivdeV^9iM3^^ 
Poissons, joii4^^1ayreHq^il»<iedTe€'kk^ 
alûaens „ ^uine s aFP4^i^Bit p^iwt^aiis; la^boiiche et y^jSiaiT^ 
rement.souaiis à laïaasë^aticHiv £6tti^<[«d ces aoûiiiî^ 
qfxeutpre&cpi/Q tous dVNEtgaaes' 8alÎ¥mrei»- sfiéciAinc^lBaqpcf/^MI 
(ie,i^port , iU se FapppooheBiâesOozsaîpesj depéadUdtlwéé^ 
crétion saliyaire proprement dite est suppléée jast}^^ u»Wf^ 
t^ point cl^ee euK. par ime^ plus grande abôndnicif U)» Vknp 
in^ur e^di^jjfiie par \a membrane muqueuse de là bovche; cpl^ 
d'an^ plusî^epr^ Poissons , t^ q^e les Cyprins , les Raie8r4kle8 
^(^uales , oflre d|^,0Qucl)6;9 bien, apparentes^ d^ opjlitos mn4 
queusès. Meekel a néanmoins <3rsa devoir adnwttrB.Mp^sevta 
de {glande salivaire dans la Baudroie, où il.arti<ouvéi, denrCIre 
la large ouv^rUiçe br^ocbâle , «ne petîCte gl^ode jiolraimuwv 
i^tûée iuuno^isiJUînsi^ 

■1. . . . e. EkpfiftSi' ''■..' f 

696; 

tes ordrei^ dès Reptites Urunthiés et dès Batraciens se rap-' 
prochent des Poissons en ce qu^ils n'ont pas tant de véritables 
glandes agglomérées , que des coucbes glandulaires aplaties 
dans la membrane interne de la bouche, notamment de la 
langue. Ces follicules sécrètent un mucus gluant , qui itient 
lieu de véritable salive. 

Les glandes salivaires sont plus prononcées dans les Ophi^ 

(1) ijytem der vergUivhendtn Anatcmiê^ tom, IV^ pag« df 4« 



ai4 Tit&iTÉ d'akitokib composée. 

diens , plusieurs Sauriens et quelques GhélooieDS. OndoilM 
admettre de trois sortes chez les Serpens , une glande sobbi- 
Quafe . des glandes labiales on gingivales , et des parotidM', 
ou dés glandes véuénifères proprement dites , qui, démène 
que les v^is^eaux saltyaires des araignées , se vident ordi«û- 
reînent par une deni pUasée et creuse , logée , avecplnsievi 
germes d'autres dents semblables , dans un petit sac mem- 
braneux et fendu. Cependant il importe de faire remarqwr 
que, chez quelques Serpens venimeux [ £ia/>*, /(mh^mim, 
J^K^MiiiiAlci)., l«s d«Bts implantées dans la quatriënie paire 
dQ;oAte&'Cépliàliqne»;'C'est-i-dire dans les os maxillaires' sn- 
pérÏMM i ae diffèrent pas essentiellement , pour la confiBr- 
mUion, de celles des Serpens non venimeux, et ne se distiit- 
gaeivt^|ie'par.lé siUonnemeut de la dernière dent maxillaire, 
à kv|iudlbab»KEît leconduit excréteur d'une grosse glande k 
veiB«^d«.fbrme particulière, que Schlegel a le [»>emier dé- 
crite etrâfrurée daiis V Hothalopni monilis (1). Du reste , (M 
f^des parotides sont très-volumineuses chez les SerpeU 
venimeux (2). On les trouve derrière l'OTbite , an dessus de 
l'articulation de lamâctioire^ et elles sont dotnprimées par m 
muBcle'particulier(pl. xii, Gg. ni,c]. 

.Qnant aitx glandes du bord des mâchoires , elles sont ordi- 
nairement peu développées fthez les Seqiens venimeux, et le 
Trigonocéphale n'en a point ; mais elles acquièrent sonveol un 
volume considérable dans les Serpens non venimeux (3). Leur 
structure ressemble beaucoup à celle des glandes de Meibo- 
mius. J'ai été frappé de vok.dans la Couleuvreà collier, mais 
surtout dans le ColtibeTthuringicus,que\eleodoad'namvatiia 
situé à la nuque passait sur l'articulation de lamâchoire, pour 

(l) Nor. att. Mad. Leop., lom. XIV, P. i, pag. i43. 

(i) La Urootnra de cette glande conglomérée et les rapport! de ion ci- 
nil ciccëteDT >iec leiac denuiie , cbci U Tipèrs, loat (Tèi-bien rapré* 
lenléiduu Bbutdi et &jkT»i>DBD, !Uedteiniicke Zooiogit , Ub. I,pl.sx. 

[3} Ueckel a donné la Hgnre de ces orginea daM le Pftkon figrif M 1« 
ola btr variât [j/rchin, ton, I, ùg. 9] et 6). 



ftUer s'insérer aux écailles de la mâchoire supévfetilt'e v^ès 
s'être partagé en plusieurs fiiamens.Ën effets on cbnçoR'sans 
peine que la tension de ce tendon applique les écàitfeé'iftVec 
plus de force , et favorise Técoulement dé là sàlîvë.'^ ' " '' 
.À regard des glandes sous-maxillaires, dont mrv» devons 
la première description exacte à Meckel , elles constituent, dhiez 
presque tous les Serpens , des corps lisses et oblongs ; siliiés , 
W de chaque côté, le long de la gaîne de la langue, kïotiRcè 
de laquelle ils s'ouvrent. Cuvier les avait déjà vues dànsTAiii- 
l^bène , où elles se font remarquer par leur vôluMe:(iy. 

Quelques Ghéloniens , par exemple ceux dtt gém^ Che^ 
lone , d'après Meckel , sont privés de glandes safivmre^- , 
comme les Batraciens , tandis que d'autres , ceux par exemple 
du genre Testudo, ont au moins des deux côtés de ta langue 
d'épaisses couches de follicules muqueux , qu'on peut com^ 
parer aux glandes sous-maxillaires des animaux supérieurs. 

Les Sauriens ont , suivant Cuvier , tantôt des couches de 
follicules mucipares , semblables à celles cpi'on rencontre 
dans les deux premiers, ordres , tantôt des glandes av bord 
de la mâchoire inférieure , ccmuoe les Serpens non venimeuit; 
ou bien des glandes linguales particulières , telles que:GeIles 
que j'ai signalées à la langue du Caméléon ( § 540 ). Paitfob 
aussi on ne trouve rien qui puisse être comparé à cesrdrganesc 
tel est le cas du Crocodile , d*après Meckel. 

f. Oiseaux. 

697. 
C'est principalement chez les Oiseaux qui vivent de istlÏK- 
stances végétales que les organes de la salivation 'sont frè^- 
développés (2) , quoique les glandes salîvaires continuent tou- 
jours à rappeler celles des classes précédentes , en ce que 

..." . • : ...,./; ^,. .y" t...,: . , ,,. J 

* I 

• • • ' * 

' (i) ^.- encoi^ 8dr les glandes des Serpens: SiEm.KT, Spiéîlêgià ddè' 
nùl0giea^ Berlin / iSaS , et nn tnémoire de TisDKKAKlTy àéUs MhhhHrt^f 
fitil*j*Aii^«, i8t3, p.g.a5. ■ ■" "•-"•»■';•'.•-•-•'.'•' ' 

(9)TnDii|Airir, Zoo^ff^V, tom, n, pag, SgS* "" ^' ' *'* 



J|4Ç TRAITÉ p'iJ9ÀT0MIE CeHPÀRBE. 

)ai)A9i; elto$ju>i)yt situées ifitt^ 
))r;^^.îa|^ne, et surtout à la partie inférieure de la boocke, 
.4;^0t i^bfuma ^audule , pour aiusi dire, Yersa kolâMMl 
dans la ci^vîté or^le le liquide qu'elle sécrète. 

IfiL^é^éiioa elle-méoie consiste généralemeac pluMtCea m 
f^ifl^lniOiiOUfi qu'en une véritable salive , car elle est êprim 
et vii9qu(Mif$e* £Ue a surtout ce caractère dans le Fîo ^ «ijli ili 
fofisaa'pn eiiduit gluant à la langue, dont Tanimal 6e sert |kMr 
^tWper w proie (§ 484). 

Jj$ fim grosse paire de ces g^ndes est ordinairenaet atiaéi 
eatre It» ibrvicbes de la «lâdioire inférieure ( gtani}^ m»- 
nHAiUail^ ) , et elle est même double dans le Dindon (pi. xr, 
«g, 31. 1,3): 

IM^nàes sont plus petites chez les Oiseaux de proie qte 
ebes oeiix, qui se nourrissent de végétaux ; mais leur mmbit 
est plus considérable. Tiedemann en a trouvé de cinq SOPM 
dans f Autour; deux, situées au dessus de Tarticulation de h 
mâohoîre , rappellent les glandes vénénifères dés Serpem^ 
btaom enméme temps analogues aux parotides de rhomné; 
clenx' antres, placées au palais , versent la salive par deux 
conduits situés à la voûte palatine , vers la pointe reoourbée 
du bee (1) ; les autres occupent la partie inférieure de la et- 
vHé opale. 

g. Man^ifhres, 

698. 

Nous devons considérer comme une nouvelle preuve de 

gf ^4^ affinité entre les Poissons et les Cétacés, que toutes 

le^ reç^erpt^as faites jusqu'à ce jour n'ont pu faire décoQ,inip 

auQlif^ tr^ce de glandes s^Uvaires chez ces derniers. EdfVi 

(i) Il exifte vm rhpport dét«rnrîiM& entrt l'appareil saiivuice at eeM it 
la mastication. On peot s'en convaincre déjà dans les Araignées , aîisi qu 
4(^9 lut ^«qieps et les Oisenox, et nous verrons ploa loin qo» des tipeea 
lûçn4ÇI^{cifl f^ei^ 4:çtcqaT«9t||a«i çlj^z les Maminifàres.0^iii4rei»fa(, «« 
effet, la salive s'épanche anprès des organes maaticitoiEey , qi|i diplMM It 
ploa d'acavité. , • ..^ .. r .; 



Ofi&lN£S SÉClRtïOïllBS. 'siifS^ 

s'existent non plus qu'en partie , et sous un très-^ît Voliiiliè, 
ddos les Phoques Mais elles sont plus déyeloppéés daiis lèè 
Bongeiirs et les Chéiroptères , qui se rapprochent à ^lusîlèthrife 
égards des Oiseaux ; les {^[landes ma^LillaireS surtout s4ht trèis- 
grosses , proportionnellement aux glandes parotldfehhéii , 
linguales et buccales , qui , du reste , existent cheà là plùpiEhrt 
des Mammifères , comme chez Themme. Il n'y a pl[)intdè pa- 
rotides dans les Édentés , par exemple dans l'Échidné et Ife 
Fourmilier; mais ce dernier possède une glan^Jépârtilctllîêirfe, 
qui s'ouvre à la lèvre inférieure par plusieurs ct^ndtdtis éxcirë- 
tenrs , et qui sécrète un mucus visqueux de^tihé à éttjjltifei^ 
m langue vermiforme , dont il se sert poùt* prendre 1^ Ih- 
sectes. En général , chez les Mammifères , coimtië bhéi Ifek 
Oiseaux , les glandes siedivairés sont plus développées dahè 
les espèces herbivores. J'ai déjà cité les Hott&éttrfe , 6hë* 
lesquels ces glandes sont grosses , et versent la sàltVé à U 
partie antériétn^e de la bouche , pour correspondre à i*àclîvîte 
spéciale que déploient les dents incisives. Elles se folil éga- 
lement remarquer par leur Volttme dans lies ftumlriàh^ elles 
Solipèdes , où les glandes parotidiennes et buccales foht cou- 
ler principalement la saliVe Vers lés dents molaires , qui sont 
les plus actives. La sécrétion des parotides est même accrue 
encore , chez le Boètif et la Brebis , par une glande particu- 
lière , qni est située dans la fosse zygomatique et Torbitë , éi 
que Nnck a observée aussi chez le Chien , avec quelques tnb- 
dificalions. C'est peut-être chez quelques Pachydermes, en 
pàt^ticulier chez lès Cochons , que ces glandes acquièrent lé 
plus de volume. Lés parotides des Singes sont très-grosses , 
afaisi que Cuvier en avait déjà fait la remarque. 

Bb ORGàRES DB QUELQUES AIITRES SECRETIONS QUI S'ÉPAHCHENT DâNS LE CANAL 
INTESTINAL CHEZ LES ANIMAUX DES CLASSES SUPÉRIEURES. 

690. 
Nous devons d'abord ranger ici le mucus des fossés na- 
sales y qui , chez tous les animaux pourvus d'ûrrière^oàrines^ 



^49 TRAITÉ d'aVTÀTOMIE COMPARÉE. 

par conséquent chez les Reptiles , les Oiseaux et le& Mànmi- 
fères y s'épanche dans la cavité orale ou gutturale. L'abon- 
dance de cette sécrétion correspond à Tampleur desfossesna- 
sales. Elle est accrue aussi par celle desorganes lacrymam, 
qui se verse dans le nez , comme nous Tavons vu précédem- 
ment , et par celle d'autres appareils glandulaires q[)éciaiix, 
par exemple des glandes nasales dont nous avons parlé mt 
traitant de Tceil des Oiseaux ( § 471 ) , et de la glande maxil- 
laire supérieure du Chien. Du reste , les voies par lesqadks 
ces divers liquides arrivent au commencement derœsophage, 
ont été indiquées lorsque nous avons décrit Torgane olfactifs 
la cavité gutturale. Il suffira donc de parler ici des trous par 
latins antérieurs , incisifs ou naso-palatins , qu'on rencontre 
chez la plupart des Mammifères , et qui laissent parvenir mie 
portion du mucus nasal au voisinage des dents incisives su- 
périeures. £n effet, d'un côté, ils rappellent les glandes pala- 
tines de quelques Oiseaux ( § 697 ) , de l'autre ils répétait 
une forme antérieure des arrière-narines , qui , chez beanr 
coup de Reptiles , s'ouvrent immédiatement derrière la partie 
antérieure du rebord de la mâchoire supérieure. 

Ces ouvertures , que Sténon avait déjà remarquées jadis , 
et dont l'existence ou la non-existence chez l'homme a suscité 
plusieurs discussions parmi les anatomistes , ont été décrites 
avec beaucoup d'exactitude par Jacobson (1) , ainsi qu'onl'a 
vu précédemment ( § 4o3 et 404 ). Elles sont surtout évidentes 
chez les Mammifères herbivores , tels que les Ruminans et 
plusieurs Rongeurs. Dans le Cochon d'Inde, je vois les conduits 
partir également de la cavité nasale, mais ils se terminent en 
une papille très-saillante et non perforée , derrière les dents 
incisives supérieures (2) , phénomène auquel je m'attendais 



(i) Bidlet, des Se, de la Soc. phih^ avril , i8l3. Voyez le Rapport d« 
Gaviersur ce mémoire , dans les Annales du Mas,, tom. XVIII, pag. 4l3. 

(a) Emm«rt a remarqué la même chose chez le Dromadaire ( Saizé, med» 
ZtitUftg^ n* 35, i8i7,p. i6o). 



ORCÂNSS SÉCAÉTOIHES. ^^Q 

d*autant moins que les ouvertures sont très-grandes ckez 
d'autres Rongeurs , que dans le Lièvre , par exemple , elles 
représentent deux fentes obliques derrière les incisives du 
haut, et que, dans les Rats, on rencontre deux petits orifices 
au sommet d'une papille saillante. Cette ouverture n'existe 
point chez les Cétacés. 

700. 

Beaucoup d'autres organes sécrétoires peu volumineux sont 
disséminés dans les tuniques de la prolongation du canal ali- 
mentaire. Nous devons donc ranger ici les glandes de l'œso- 
phage , du jabot et du ventricule succenturié d'un grand 
nombre d'animaux , ainsi que les organes sécrétoires du suc 
gastrique , liqueur qui joue le rôle de la salive (§ 668 ) , mais 
à un degré bien plus prononcé. Cependant on doit d'autant 
moins s'attendre à trouver ici une description détaillée de 
tontes les différences que ces parties offrent dans les diverses 
classes du règne animal , que de pareilles recherches appar- 
tiennent trop au domaine de l'anatomie microscopique , et 
que les particularités les plus importantes ont déjà été expo- 
sées à l'occasion du canal intestinal. 

Les mêmes réflexions s'appliquent aux organes sécrétoires 
qui ont acquis un certain développement à la partie inférieure 
de ce canal, notamment à l'extrémité du rectum , et dont il a 
été question aussi plus haut. 

Je vais donc passer à l'histoire de deux autres appareils 
sécrétoires , le foie et le pancréas , dont le premier est si 
manifestement une répétition des organes respiratoires , 
qu'on le trouve en général d'autant plus développé que ceux-ci 
le sont moins. Au reste , des organes hépatiques semblent 
être si essentiels au corps animal , que nous les rencontrons 
même déjà aux plus bas degrés de l'organisation , quoique , 
sur des points plus élevés de l'échelle , ils se signalent par 
l'apparition d'un nouvel organe préparateur , la rate. On ne 
peut point en dire autant du pancréas , qui manque bien 
plus souvent. 



â$0 TRAITS D^ANiTOMlB COMPÂHÉE. 

(Da OnCANES BllÙIRBS. 

a. Oozoaires et Corpozo aires» 
a. OOZOÀinES. 

701. 

Jusqu'à présent on n'a rencontré d'organes paraiflBOil lé* 
créter des humeurs analogues à la bile que chez un peiit 
nombre d'Oosoaires^ et seulement dans les espèces Wfi- 
peures, telles surtout que les Échinodermes. DanslesespàM 
inférieures , au contraire , les Méduses par e&emple» il m 
s'opère qu'une sécrétion simple dans la cavité stomacalSi «I 
cette sécrétion réunit en elle les caractères de la salive * 
du sac g^astrique et de la bile. Si donc la bile contiaiis m^ 
core à s'épancher immédiatement dans l'estoaiBC chez kl 
Échinodermes» et même, conune nous le virons KHilà 
l'heure , chez un assez grand nombre de Mollusques y état 
circonstance semble révéler d'une manière bien claire \h 
dentité primordiale qui existe entre les deux huoieurs» 

Peut-être doit-on considérer comme organe h^atîque, diM 
les Astéries, les petits appendices rameux qui entouNit 
ceux de Testomac bgés dans les rayons du ccNrps ( S 40B ). 

fi, MOLLUSQUES. 

702. 

Les animaux de cette classe, chez lesquels prédominé slir- 
tout le ventre , sont aussi de tous leb CorpozOaii'eâ les pte- 
tnieré; où le foie acquière un développement considérable. 

A regard des Apodes , les Ascidies composées ôflSf'ént d^i 
tin organe analogue au foie , attaché à l'intestiti , et ddtlt %, 
coloration varie beaucoup. Chez les Ascidies proprement(}ifâ> 
du moins dans les individus adultes et dans les gratides es- 
pèces (par exemple YAscUia microscomus), cet organe à iin 
VOluttie considérable (l)(pl. ii , fig. v , d) , de ihaniére qiié 

(i) yàl l»dii«é VêèiùwM €t r intestin lihn» eticore dans dé jeimeft iâHtl» 
4a5t F^JAiCEXL^s Jrchwt ^onu II, cafa, 4* . . • :^'''- • * 



l'estomac et les ciroonvolutioas intesUiiales semblent être m 
quelque sorte creusés dans sa substance. Les Biphores ^it 
aussi des organes^ hépatiques^ qui, che^ l9i S^lpaimicrôtuam^ 
d'après Meyer (1) , eotourent Tintestin sous la forme d'uao 
étoile de couleur bleuâtre, taudis que, dans la S^Upapinn^ 
te, ils ressemblent à uue poche contenant un liquide épais et 
jàunfitre , à laquelle tient même encore une vésicule, de fiel 
jaunâtre ( pi. ii , fig. i , ^ , d'après la Salpa orisMm). 
. Dans les Pélécypodes aussi , le foie est situé immédiate^ 
ipent autour de Festomac ou du canal intestinal ^ dont son» 
vent il se détache si peu, que ces organes paraissent ji'élro 
qu'une excavation de sa propre substance (pi. ii, fig. ▼iii»x)^ 
de sorte que , comme je l'ai déjà dit précédemment (§ 496), 
ses sécrétions s'épanchent dans l'estomac par plusieurs ou- 
vertures assez larges (pi. ii ^ fig. xi )^ Dans les Lingules et les 
Zérébratules, au contraire, le foie, selon Ouvier, est distinct 
de l'estomac et enlacé par les circonvolutions de rin(escm« 

703. 
JjQ foie des Gastéropodes et des Ptéropodes est irès^tolu»' 
mineux , partagé en plusieurs ]ob^ , et bien distinct du eck» 
nal intestinal. Ainsi , par exenq[>le, dans le Limaçon des vignei 
et la plupart des Xestaoésimivalves , cet organe remplit tmi9\ 
les tours supérieurs de la coquille ( pi. ui , fig. iir , u), oM 
à sa surface plusieurs circonvolutioBs de Tintestin, et v^ise la 
bile par deux cimdoils dans une dilatation en cul^e«sac située 
à Textrémité de l'estomac. Chez TAplysie ( pi. in , fig. i , v )> 
à peu près 4X>mme aussi chez les Limaces , il occupe une 
grande partie du sac museuleux commun du ventre , et il est 
entooré par plusieurs circonvolutions du canal intettiaal. 
Sans les Ciio etles iWts, au contraire , il entoure Testomac^ 
comme il le fait ordinairement ehez les Apodes^ et y v^rs^ 
la bile par plusieurs ouvertures. Le foie des D^rià-est en en- 
tra remarquable , d'après Cuvier /iparce qu'il possède encore 



tik9fi^fm^'^h$4^Jf4^Htom^lk^kM*^9^ 



I...I 



■•.i».«».» ••■» 
■ i « • • ■ 



^SfÈ TBAITÉ B* knktOHVE COMPARÉE. 

un conduit eiccrétenr particulier, qui se dirige en ligne droite 
vers Tanus. Comme nous retrouverons des organisafion 
analogues chez les Céphalopodes , elles semblent prouver que 
quand le foie a pris un développement si considérable, 3 
sécrète souvent plus de bile que la digestion n^en peut con- 
sommer , et dont le superflu s'épanche directement au dehors. 
Guvier a rencontré aussi un corps glanduleux particulier , 
situé au devant du foie et s'ouvrant dans Festomac. Meckd, 
qui ne Taccorde qu'aux Doris tuherculata et limbaia , laiflM 
dans le doute la question de savoir si on ne pourrait pas le 
considérer comme une espèce de vésicule biliaire , qm di 
reste manque à tous les animaux de la classe des Mollusques. 
. . 704. 

Les Céphalopodes ont aussi un foie d'un volume considé- 
rable. Dans le Poulpe, jele trouve constituant un corpsovale 
et jaunâtre , situé à la partie supérieure et postérieure de k 
cavité abdominale , enveloppé d'un prolongement du péri- 
toine (pi. IV, fig. VIII , r ) , et versant la bile dans le coecmn 
en spirale, par son conduit excréteur(n). A la face extérieure 
de sa substance , mais cependant couverte encore par le 
péritoine , on aperçoit la bourse de Fencre , dont j'ai parié 
précédemment (§ 503 )• Quoique cette bourse sécrète pro- 
bablement elle-même son contenu , et que par conséquent 
ses rapports avec le foie soient autres que ceux par ex^nple 
de la vésicule biliaire avec l'organe hépatique chez l'iKHome, 
cependant elle doit évidemment recevoir du foie ses vaisseaux, 
et par conséquent les matériaux de sa sécrétion , en sorte 
qu'on peut la considérer comme ayant le même usage qn» le 
conduit accessoire dont j'ai parlé chez les Doris(§ 703); 
c'est-À-dire comme étant destinée à décharger au dehors me 
partie des liquides que le fine prépare. ■ ' 

.Le foie du Calmar ressemble à celui du Poulpe. Mais , éMM 
la Seic^ ordinaire, où les anciens anatomistes lui éomtMl 
le nom de mutis , il est situé plus haut, à peu près derrière 
l'entonnoir , fixé plus solidement à la paroi tergale , et tamâ 



de deux conduits excréteurs. Mais la bourse du noir , ainsi 
que je Tai dit aussi précédemment, s'en trouve fort éloignée^ 
dans le fond de la cavité abdominale. 

y. ANIMAUX ARTICULÉS. 

705. 

Autant le foie était développé dans la classe précédente , 
autant il Test peu dans celle-ci , où tout semble tendre da- 
vantage au développement de l'extérieur du corps. 

Cet organe manque à la plupart des Enthelminthes et des 
Annélides. Les premiers surtout en sont dépourvus , ou bien 
il n'apparaît que sous l'aspect d'un enduit mince , en forme 
de tache y ordinairement jaune ou noirâtre , sur la face ex- 
terne de l'intestin , sans qu'on aperçoive de conduits excré- 
teurs spéciaux pour le versement de la bile. Un semblable 
enduit jaune s'observe , par exemple , sur le canal intestinal 
du Ver de terre ( pi. v , fig. m , 1 ) et de l'Arénicole. Dans la 
Sangsue , au contraire , c'est un tissu muqueux noirâtre qu^on 
trouve à la face externe de l'estomac. Brandt a le premier 
examiné ce tissu au microscope (1) , et reconnu qu'il se com- 
pose d'une innombrable quantité de boyaux variqueux ter- 
minés en cul-de-sac , dont l'intérieur est rempli d'une masse 
grenue , qui se réunissent en grand nombre sous des angles 
aigus , et qui s'abouchent ainsi dans l'estomac ou l'intestin. 
Cette organisation fait manifestement le passage à la forme 
du foie des Crustacés, dont je vais parler tout à l'heure. Du 
reste, on ne peut point encore dire d'une manière positive si 
le foie est remplacé , dans d'autres Vers , par des appendices 
ou diverticules du canal intestinal, tels que lescœcums ramenx 
qui se voient des deux côtés de l'intestin dans l'Aphrodite , 
et où Pallas (2) a trouvé un liquide vert-brun et amer; ce-i 
pendant cette forme se rallierait très-bien à celle qui existe 
chez les Sangsues , car on voit sans peine qu^ les cœcums de 

(l) Mtàeùmsehe Zoologie ^ tom. II, pag, 947« 
(s) t/Ucciianca zooiogiça | pag, 87 •, 



tS4 TRAITE d'au AVODtlE eeiiPàftÉE. 

f i^JucodHe pourpaîrat être considérés comme cent de eHH 
dcmtôi^ mom nMKibrettx et éiMrméaieDit grosâiL 

Les organes hépatiques ées Neusticqpodes ne aoHl ptetfM 
point connus encore. Nordmana décrit seulement , dans k 
Lernœocera cyprinacea , un organe jaunâtre , qui entoure le 
canal intestinal entier , à peu près conune chez la Sangsue (i), 
et qui paraît remplir l'office du foie. 

Les Organes biliaires sont plus maniFestement déVefoifi^ 
dans les Décapodes. Chez les Écrevisses et les Crabeè ^ 3s 
forment d^épais faisceaux de cœcums jaunes , quîrempGnedt 
ta plus grande partie de la cavité abdominale , slnsèrent tt 
commencement du canal intestinal, et y versent une bQé de 
saveur amère. Les Squilles , au contraire , ont , dlsii^ès Cn- 
vîor , un véritable foie , divisé en plusieurs lobes , qui , dei 
d<sux côtés , accompagne le canal intestinal dans son OraXeiL 

706. 

Enfin , chez les animaux articulés à respiration aëri^uie , 
tes organes auxquels on attribue par analogie la fonction de| 
préparer la bile , prennent souvent une forme si différente 
de celle qu'ils affectent ordinairement , que Ton coBsenre 
encore des doutes sur le véritable office qu'its remplissent.CQ. 
Cependant , les considérations suivantes pourront contribner 
à foire disparaître quelques contradictions apparentes. La 

(t) Mibrographisohû Btitrmgty tom, II. pag. ia5* 

(2) Ce déyoloppement éqmroqne des oi^uies aécréfioires daki:]tfbi« 
rattftohfl U>at aassl bien ici aa diveloppement extnwModinaifv àm «p* 
gAue* respiratoires, qne le volame considérable dxi> foie, dbie»lcf llofloi» 
qaes, à lear respiration brancbiale (§ 700}. Meckel,en coQsîdénintanrtoal^ 
Taction élimÎDatoire de ces vaisseaux , croit pouvoir les considérer ]|^lBtôt 
comme des organes nrinaires {Archiv ^ 1826, pag. 21 ; System tièr Ptt' 
gleichenden Anatomie , tom. IV, psg. 83). Cependant les vaisseaux ocm* 
toarnés des Cloportes , dont je parlerai bientôt, font trop évidemmeBt tt 
pM8ftg»dii foie de» Écrevisses aux vaisseaux biliaires filiformes de» Scolo- 
pendres , et de cenx-ci anx vaisseaux biliaires des véritables Insectett, poor 
qu^on puisse méconnaître qa*ils ont trait aussi chez ces derniers à la sécré- 
tion de la bile« 



fmÊfiûûu dn idie , comme organe sécréK^re^ cBffdr» de^ fae^ 
lîoB exhalatoire qu'exercent ks poumons ^ mi oe 4fm ee» de^^ 
aiBfSi refotteat ap dehors de& substasees ewibusiible» séné 
farine gaxeuae , tamdis que celles de même aalare.HiaisiAai 
liches. néanmoim en hydrogène et en azote, do»! le foie 
fttqeVÊt FéUmisatioB , sortent du corps sou» Bse^ ferme phxê 
«tttériette. La sécrétion elle-même de la graisse se rajpjprëcM 
^flnaieurs. égards de ceHe de b Ule, liqmde d^dmanent 
dkÊfgé de |Mrkicq>es gras et résineux ; car si celle delmièrè 
emlribue d\ne manière imfirecte à ta nutrilioHy en fiKiti^ 
iMil \à digçstion^ la gréasse y concourt immédiatement, en ssl 
fnahté de dqpte d'une substance nufrîtlve pure. De là Vieât 
qu'amas de grsûsse et formation d'un foîe sont deux phéne^ 
■lèttea OFgamques qu'on trouve peu séparés Fuob de l'autre 
iu^ lee classes ii^rieures. Par la même raison , on conçoit 
aisément le volume considérable du foie chez tes Mollusques, 
ek protyabtement cet organe joint encore à ses fonctions or-i* 
dmahres cette d'être un dépôt de substance alibile , et noué 
verrons qu'il lui arrive aussî quelquefois , dSans le^ cta^eé 
supérieures , de se faffe remarquer par la grande quanti^ 
de gî^îsse qui s'y amasse. Mais, chez tes Insectes, où Ton ne 
trouve pkis partout un système vasculstire général et constant', 
a y a nécessairement une ligne de démarcation plus tran- 
chée entre ces fonctions et les organes qui y président. Noui 
avons déjà vu, en parlant de la salive, du venin, dfe ta li- 
que&r propre à former des fils , etc. , que , chez ces anjf- 
inaux , les sécrétbns ont lieu , non par des glandes , mais par 
des vaisseaux terminés en cul-de-sac ; il se peut donc aussi 
que leur bile soit sécrétée par des vaisseaux anafogués , qne, 
chez efax , te foie , comme organe sécréteur de ce liquide , 
soit représenté uniquement par des vaisseaux biliaires, que 
Paccumnlation de fei matière alibile pure se rattache à ui^ 
autre organe, et que le foie, comme dépôt de substance 
plastique , soît représenté par le corps adipeux dont nous 
avons déjà parlé précédemment / opinion quî, dti reste, ne 



a56 TRAITÉ d'anàtomib compa&ée. 

serait point renversée quand bien même on trouTeradt qu 
les vaisseaux biliaires puisent les matériaux de leur sécré- 
tion dans ce corps adipeux , qui , en sa qualité de dépAt 
général de substance alibile , fournit aussi à d'autres parties 
les principes dont elles ont besoin pour leur nutrition. Madi 
ce qui se concilie parfaitement avec cette opinion , c'est (jw 
les fonctions du foie et du corps adipeux se confondat 
ensemble chez les animaux articulés à respiration aénenne, 
qui se raf^rochent de ceux à respiration branchiale pv 
Texistence constante en eux d'un système vasculaire. Tel eit 
particulièrement le cas des Araignées , où le corps adqMux 
(pL Yii, fig. I , d) adhère tellement à restomac, qu'il VLeA 
pas plus possible de l'en détacher que le foie des Bivalves, 
et où il s'opère sur ce point non-seulement une accumulatioi 
de chyle , mais encore un épanchement de bile , attesté par 
la couleur brune (1) des excrémens qu'on trouve dans h 
portion suivante de l'intestin. Cependant , il est digne de 
remarque que les Araignées ont en outre des vaisseaux bi- 
liaires particuliers , mais qui ne s'abouchent avec l'intestm 
qu'auprès de l'anus (fig. i , p , p > p > P) > et qui , paraissant 
n'être destinés qu'à évacuer des matières purement excré- 
mentitieUes y rappellent les organes analogues que nous 
avons signalés chez divers Gastéropodes et Céphalopodes 
(§703,704). 

Quelque chose d'analogue a lieu aussi dans le Scorpion ; 
mais y chez cet animal , le corps adipeux est plus diAmct 
de l'intestin , sur les deux côtés duquel il se trouve déposé; 
et J. MuUer (2) a reconnu, en outre, de chaque côté, des 
vaisseaux biliaires spéciaux, qui , liés d'une manière rema^ 
quable avec des branches du système vasculaire venant da 
cœur (pi. VII , fig. XIII , c ) , paraissent sécréter une substance 
excrémentitielle et la verser dans la partie inférieure di 
^ canal intestinal. 

(x) Tmjxvimakjjs, Ueber den Bau der AraM^n^ pag* 3a« 
(s) MiÇKHi's Arçhwt z8a8; {>ag. 9. 



OUGÀNliS SÊCRÉTOI?.ES. ftS^ 

Mais les Isopodes semblent être ceux des animaux aiticfilés 
qui marquent le mieux, sous le rapport des orgai])QS,,I^iT 
liaires, la transition des Décapodes respirant Teau a^ux la- 
sectes respirant Tair. Les Cloportes, en effet, se r^pr^oçhènt 
beaucoup des Écrevisses. On trouve , chez eux , quatrj^ corps 
épais , allonges et contournés en^ spirale, qu on peut.||ppq|^^ 
des foies ou des vaisseaux biliaires , et qui aboutissent ^if 
commencement de Testomac (1). Au contraire , jj^s SçoÏot 
pendres s'avoisinent des Insectes, en ce cpi'eUes on^. déj^. 
d'après Treviranus, de longs vaisseaux bijisùre&fiU^Qirmés , 
qui s abouchent avec 1 extrémité de Testoma.ç.^^et quî.re^ 
montent, le long de Tœsophagç, jusque vers les cor^ aflipjçu^ 
(pi. VI, fig. XXII, k). * 

707. 

Cependant, les vaisseaux I^iliaires seinblent, perdre leurs 
connexions avec le corps adipeux chez les Insectie^ propre- 
ment dits , et se développer d'une manière à la fois pdus 
libre et plus prononcée que chez le Scorpion j par exemple. 
On les trouve dans les larves aussi bien que dans les Insectes 
parfaits , quoiqu'il soit facile de reconnaître des différences 
en eux , suivant les divers degrés de développement ^è^rar 
nimat. Ainsi , par exemple , ils sont plus gros dans la Cheiii^îè 
que dans le Papillon , et cet excès de vi^lume correspond à 
Tampleur extraordinaire du canal intestinal. l)u reste, la 
forme , le nombre et l'insertion de ces vaisseaux , auxquels 
les anciens anatomistes donnaient aussi le nom de vasavari- 
co«a, varient extrêmement. .' . 

La plupart du temps , ce sont des filamens simples' et cy- 
lindriques. Parfois aussi ils sont inégaux et parsemés de 
petits cœcums , comme je le vois surtout très-distincteipent 
dans la Chenille du Sphinx de la tithymale(pl: vii,'fig.53.). 
Leur longueur, suivant la remarque déjà faîte par Cuvier, 

(i) Voyez BRjkiTDT cl Ratzeburo , Mcdcclnîsche Zoologie , tora. II, 
pl.xr, fig. 3g. 



i58 TRAITÉ tTÀNi'tôlIlklE GOMlPÀIléB. 

^t brditiairemetit en sens inveirse de leur combre. Ainsi, Os 
sont longs dans la Chenille du Sphinx de la tithymale (pi. m, 
tf{[. xxîii , f. ) , et courts dans la Blatte. 
* tfcur nwwbre , toujours pair suivant Ramdobr (1) , s'élève 
Jdscftt'à'bëtiC cinquante. Us sont très-nombreux surtout dans 
qtiëlqiies Nëvroptères , par exemple les Libellules , et dans 
lék wïhoptèrcfis ', par exemple la Blatte et le Taupe-grilkm, 
oiiïU fbrmetit ime sorte de houppe , et se réunissent tous en 
ui^ ^éri)f troiic^ qtii s'ouvre dans le canal intestinal. On en 
trôtivié àent dans les Coléoptères ( pi. vu , fig. xlii , xliii , t). 
Dûris^ tei Chenilles et les Papillons , il y en a , de chaque 
x!6të, ttda , qui cependant s'ubouchent avec Tintestin par un 
seul tronc (pi. vu , fig. xxix et 23). 

Quant à lem* insertion , elle n'est point encore suffisam- 
ment 'èdhtmls V noh pfus qnîe lu manière dont ils s'ouvrent 
dafiférintésiin: Suivant Rattldohr, ils se borneraient à ramper 
'ehtfeifeà tnniqùes de cé'detnier , sans perforer rinteme ; 
mais tin tel mode de terminaison est peu probable , et Meckd 
le révoque eii doute; avec raison (2). Cette insertion a lien, 
en'géii^ral , au commencement du canal intesthial , derrière 
le pylore 9 quoique d'ailleurs la situation de ce dernier puisse 
fitre assignée diversement , selon qu'on accorde plus on 
moins d'étendue à l'estomac. Au reste, s'il leur arrive, d'a- 
près ïlamdohr , de s'aboucher avec le cœcum ou le rectum, 
dans les Coléoptères (pi. vu, fig. xlii) et quelques Che- 
riiiies , ou , suivant Meckel , de s'insérer à deux points diffë- 
rens du canal intestinal dans les genres Acheta , Locuste et 
Bupresiis , c'est une preuve qu'ici, comme chez certaim 
Mollusques , une partie de leur contenu peut jouer le Me 
de bile et servir à la àigestion , tandis qu'unç autre est sim- 
plemeht évacuée au dehors , à titre de matière excrémenti- 
lielle et peut-être d'urine , ainsi que le pense Meckel. 

(l) Ueber die Verdammgiwerkzfiuge der Tnsekten^ Halle, i^io. 
(a) ^/st^m der vergic'chcndcn Jnatom'€if tom, IV, pag, 8a, 



OROAVCS SÉCKiTOiRBS* ft^ 

■ • 

c. Céphatozoaires. 



• a I 
j » • ■ 



708. 

Dans les quatre classes de Céphalozoaires, on ttW^ô *rf^ 
foie bien développé , qui ne diffère essentiellement de celui 
des Mollusques qu en ce que le sang nécessaire à la sécré- 
tion de la bile ne lui vient point seulement de l'artère prin- 
cipale du corps , comme dans les classes inférieures et d^|is 
lés autres organes sécrétoires, maïs lui est amené,,^]m paf , 
Où système veineux particulier, celui de la veine; ppiçte ^ 
dont îa description sera donnée plus loin. Les , animaus^ ; 
compris dans ces quatre classes posi^èdent en oûtf>ç,y9 ç^-r-. 
gane particulier , lié au foie par la circulation du sang^.jôçt 
organe est la rafe , à lacjirelle ce n'est point sans raîspn qiiiç. 
lious attribuons de prendre une certainie port à I^ ^^èvéppai 
de la bile, ne fût-:ce qu'en convertissant une plus graod^. 
quantité cfe san^ artériel en sang veineux, destiné à.pas^r. 
dans fa véfaie porte , ef quet Ton doit ^par cpnséquenJ.çiQjsiTî^ 
dérer , à l'instar d'u foie, comme un appareil préparatoijre.; 
En effet , nous trouverons que ces deux organes se 4^YC- 
loppent en sens inverse 1 un de Fautre , la rate ét^nt toijijppp^ 
d'autant plus petite que le foie lui-même est plvis.yo^- 
mineux. .,^ 

Auf reste, nous devons faire encore remarquer, ^ T^g^cd. 
du foie , que , cbez leà animaux des classes supériiÇMre^ ^t il 
s*y rattache ordinaîrenaient un réservoir particulier jdiç la. 
bîte , la vésicule du fiel, qu^on peut considérer commejjûg, 
répétition de la bourse du noir des Céphalopodes , ppiscju'i^i 
arrive fréquemment à ce dernier organe de recevoir d^'fpuui^. 
llmmeur qu'il renferme, et que, chez certains Mam^àr^^; 
la bile passe immédiatement du fi)ie dans la yésiç^j^.^u S^U; 
Cependant , d'un autre côté , la vésici^Ie biUaire et la boyçse 
cfu noir dîfierent beaucoup Tune de l'autre , en ce que le 
liquide contenu dans cette derinère est piuremefil -«^vé- 
mentitiel et probablement sécrété par les^ parois ée la pbdie 



2j5i> TRAITÉ d'àNÀTOMIE COMPAHÉE. 

elle-même , tandis qu'on ne peut point encore assigner une 
origine semblable au liquide renfermé dans la vésicule du 
fiel , et que ce liquide joue un rôle important par rapport à 
la. ^igestiOD. 

' u. Porssorrs. 

■ 709. 

Levolume considérable du foie chez les Poissons est une 
circonstance qui rapproche évidemment Torganisation de 
ces aniinatix de celle des Mollusques , et qu'on doit considé- 
rer aussi ëomme une suite de la respiration branchiale , at- 
tendu que presque toujours le développement de Torgane 
respiratoire et celiiî du foie sont en sens inverse Tun de 
l'autre ( § 700 ). Sous un autre rapport ( § 706 ) , il est fort 
reniarquable ^ue , d'après les remarques de Blumenbach (i) , 
le foie dé plusieurs Poissons , d'ailleurs presque privés de 
graisse , comme la Raie et le Gabliau , regorge d'une sub- 
stance huileuse. Au reste, cet organe renferme déjà chez les 
Poisso'bs un système particulier de la veine porte ^ qui sert à 
la sécrétion de la bile. 

Le foie a ordinairement un volume si considérable , qtfîl 
remplit une grande partie de la cavité du ventre , et qu'il 
enveloppe souvent plusieurs circonvolutions du canal intes- 
tinal, absolument de même que chez beaucoup de Mollusques. 
C'est ce qui a lieu surtout dans les Cyprins. 

La forme de cet organe varie beaucoup. Ordinairement il 
est oblong, comme la cavité abdominale, et représente une 
masse convexe en dessus, concave en dessous ( pi. xi, 
fig. xvi ) , tantôt simple , comme dans YAmmocœtes hrM- 
chialià ( fig. XVII , 21 ) , les Lainproies , les Saumons et' les 
Brochets, tantôt divisée par des scissures, soit en trois grands 
lobes '; comme dans la Lote et l'Esturgeon (2) , soit en ûq 
très-grand nombre de lobes , comme dans les Carpes , ou en 

(i) Handbnch dtr vergleichenden Anaiomie , pag. i84« 
(») Vpyec wes TakuUe iliustrantes, cab. iV| p). iii« 



ORGANES 8ÉCRÉTOIRC5* a6l 

deux grosses moitiés pre&que séparées , dont chacune se com- 
pose d'un petit lobe et d'un autre grand et oblong , comme 
dans la Torpille , etc. 

La substance du foie est ordinairement d'autant plus molle, 
que l'organe est plus gros , et d'autant plus ferme que celui-ci 
est plus petit. Cependant Meckel fait observer qu'il y a des 
exceptions à cette règle, par exemple dans les Pbgiostomes. 

710. 

Chez les Poissons qu'on pourrait appeler réguliers , les 
Cyprins par exemple , la plus grande partie du foie est si- 
tuée à droite , comme chez l'homme , et par analogie avec le 
caractère respiratoire généralement plus prononcé du côté 
droit du corps. Chez d'autres , au contraire , suivant la re- 
marque de Rathke (1) , on trouve à gauche , tantôt l'organe 
tout entier , comme dans lesPleuronectes , le Lièvre de mer, 
le Saumon , la Perche et les Cottes , tantôt au moins son plus 
grand lobe , comme dans les Chipées et les Gades. 

Le foie a ordinairement une couleur jaunâtre , rougeâtre, 
ou brunâtre. Il est d'un jaune orangé dans le P^romtfson 
Planeri, La teinte verte herbacée qu'il oflre dans la Lam- 
proie ordinaire est d'autant plus remarquable que ce Poisson 
manque de vésicule biliaire (2). 

La vésicule biliaire n'existe pas non plus , d'après Cuvier, 
dans XAmmocœtes hranchiaUs, la Perche du NU, la Plie , et 
quelques Sciènes. Du reste , on la rencontre presque par- 
tout dans cette classe , et elle ne diffère point essentiellement 
de celle de l'homme , tant sous le rapport de sa structure , 
que sous celui de sa situation ( pi. xvi , s ]. 

Il y a ordinairement plusieurs conduits biliaires qui, suivant 
la remarque de Cuvier , s'insèrent pour la plupart sous un 
angle obtus à la vésicule biliaire ou à son canal excréteur. 

• - ■ . .■ • 

(i) MscuL't Archiv^ x8a6, pag. i34. 

(a) La vésicnle da fiel est oependaot remplacée , chez la Lamproie , par 
uoe aases grande dilatalion da conduit biliaire. 



9.64 TRAITÉ d'aMATOMIE COMPAKÉE. 

couleur bleue verdâtre , et son lobe droit (pi. xiii, fig. y,p) 
surpasse' de beaucoup le gauche en grosseur. J'ai constaté 
l'exactitude de cette dernière assertion dans la Tortue bour- 
beuse ,dofitle foie a d'ailleurs une teinte de brun jaunâtre. La 
rate n'est point aussi petite que chez les Reptiles précédens. 
On la trouve au voisinage de Texlrémité postérieure du canal 
intestinal. 

713. 
Dans lefs Serpens , le foie a une longueur très-considérable, 
mais fort peu de largeur. Chez une Couleuvre à collier de 
triBnte-trois pouces , il avait six pouces et demi de long, sur 
un demi-pouce à peu près seulement de large. H ne se compose 
non plus ^ue d'un seul lobe. Or on a vu que ces animaux 
n'iont-qn'iid seul poumon , également fort allongé (1). Mec- 
kél (2) a observé une forme particulière du foie dans le genre 

= ' (i) J*ftt.fait plniienra obeervations qui me portent à pen$er qne la forma- 
tion iio:^e est détenwnée par le coura de la veine ombilicale « de m^ae 
qqe,iqéU4 ^Q pancréas et peat-étre aosei de la rate Test par celai de la Teint 
omphalo-mésentériqne. Cette circonstance expliquerai^ et U. longoeor da 

foie des §erpenS|Car la yeine ombilicale de ces aaimanz parcoart un très-kmg 

' ' ' ' ' « « ' 

trajet depnis TomLilic jasqa^an ccenr, et la petitesse extrême de lear pan- 

créas y car il ne reste qàe fort pea d^espace depuis rombilic jusqu'à la 

pareil tÛrgale de la cavité abdominale. De là vient aussi que les Oiseaux ont 

un trèfl-long paner éas , parce qne la veine vitelline soit Tintervalle de k 

piiemière et longue circonvolution intestinale, intervalle qne plus tard cat 

organe- rompit en entier; lenr £oi)e ,an contraire, estbeauconp plus lufi 

que long, attendu que la veine ombilicale parcourt un trajtt pen étendu^ 

U est fort remarquable quA la veine ombilicale, qui appartient apéciale« 

ment à la respiration brançbiale de Temhryon , semble être précisément U 

partie qui donne naissance an foie, cVst>à-dire à un organe excrétoire dont 

les fonctions se rapprocbènt^de celles des poumons, tandis qne celai doit 

la formatfdn dépend de la véiné omphalo-mésentériqne , qui appartSent à 

riorgane Boarrioier extérienr (sac vitellin, vésicnle ombilicale), est chargé 

delà sécrétion da sac pancréatique, dont les caractères se rapprochait de 

^nxdftlait^.. ■ •• 



OAGASES SÉCRÉTOIRES. ^65 

Tortriaf,o\i ses deux tiers moyens décrivent une multitude de 
tours très-serrés , qui donnent à l'organe l'apparence d'un 
intestin. 

Le canal hépatique est très-mince et long ; il ne s'unit au 
canal cystique que dans le voisinage du commencement do 
l'intestin , et ensuite il perce le pancréas. 

La vésicule biliaire a une forme ovale. Elle est fort éloi- 
gnée du foie , et contient une bile d'un vert brun. Cepen- 
dant , chez les Orvets et les Amphisbènes , on la trouve , à 
peu près comme dans les Salamandres , sur la face inférieure 
même du foie. - ^ 

La rate est petite , arroiHie , quelquefois multiple , et si- 
tuée à l'extrémité supérieure du pancréas. A la vérité, Mec- 
kel pense que les corps arrondis , qu'il a vus aussi dans les 
Boa y Pithon etElaps, sont plutôt des glandes lymphatiques, 
et il n'admet une véritable rate que dans les genres Anguis 
et Cœcilia; mais cette opinion ne me parait passe concilier 
avec le faible développement des glandes lymphatiques chez 
les Reptiles , et nous retrouverons plus loin d'autres exemples 
de rate multiple. 

Dans les Sauriens , enfin , le foie ressemble à celui des 
Grenouilles et des Salamandres. Je trouve , dans le Gecko y 
qu'il s'étend en longueui: , qu'un sillon longitudinal le par- 
tage en deux moitiés , qu'il est étroit en dessus , mai$ qu'en 
dessous il est large , de manière à représenter en quelque 
sorte la forme d'un x* L^ foie du Crocodile ressenible da- 
vantage à celui de l'homme ( pi. xii , fig. xix, 1) , et la vési- 
cule du fiel est située à sa face concave (n). Suivant Cuvier , 
le canal cystique et le canal hépatique s'insèrent à l'in- 
testin , tantôt séparés l'un de l'autre, et tantôt réunis. La rate 
est un petit corps oblong , situé près du fond de l'estomac 
( fig. XIX, q ). 



0B6 TRAITÉ D^AJNiTOMIE COMPARÉE. 

y. OISEAUX. 
714. 

Le foie des Oiseaux est encore , proportion gardée , plus 
volumineux que celui de l'homme et des Mammifères. Ordi- 
nairement il a une teinte de rouge vif, et, de mênàe que dans 
plusieurs Sauriens ou Chéloniens , il se partage en deux lobes 
principaux, l'un à droite , l'autre à gauche. Ce dernier est 
plus petit que l'autre , et le cœur se trouve logé entre eux 
à leur pat'tie supérieure. 

Tiedemann (1) a dressé , sur Indifférences de grosseur du 
foie chez les divers Oiseaux, une table intéressante, d'après 
laquelle on voit que les Palmipèdes et les Échassiers sont 
ceux qui ont le foie le plus volumineux , puisque son poids 
va depuis un vingt-neuvième jusqu'à un dixième de celui du 
corps , tandis que les Rapaces sont ceux qui ont le plus petit 
foie, le poids de cet organe n'a'.lant chez eux que d'un qua- 
rante-deuxième à un trente cinquième de celui du corps. 

Le foie est couvert en devant par le sternum. En arrière , 
les pommons descendent derrière lui , et il est même retenu 
par les parois des cellules aériennes, qui le tapissent de leurs 
prolongemens. La forme de ses Tobes ne varie pas beaucoup 
dans les diverses espèces. 

De sa face inférieure et concave naissent les conduits bi- 
liaires , dont un ou quelques uns s'ouvrent ordinairement 
dans le fond de la vésicule du fiel elle même. Cependant cette 
dernière n'existe pas chez tous les Oiseaux. Je l'ai cherchée 
en vain dans le Perroquet et Je Pigeon ; d'autres ne l'ont pas 
trouvée, du moins chez quelques individus, dans la Pintade, 

(i) Zoologie y tom. 11^ pag. 491* — II est remarquable, aa reste, qa*ea 
augmentant la nourriture et diminuant le mouvement ranscnlaire, on par- 
vient, chez plusieurs Oiseaux domestiques, à faire grossir considérablement 
le foie , et à convertir sa substance en une masse qui tient davantage des 
ciiractères de la i^raisse. 



lû Gélinote , TAutrqche (1) et le Paon. Du reste les conduits 
hépatiques, de même que les conduit^ cystiques, aboutissent 
ordinairement au duodénum ( pi. xv, fig. ix, i* ) , loin du 
pylore , et au voisinage des conduits pancréatiques ; la pre- 
mière de ces deux circonstances s explique par la longue 
circonvolution que le duodénum décrit , et qui le ramène 
presque immédiatement à Testomac. Cependant Meckel a vu, 
chez le Manchot , le canal cystique , qui est foH long , s'insé- 
rer auprès du pylore , et à près de sept lignes de distance 
du canal hépatique (2). Il cite aussi les Toucans (3) comme 
ayant une vésicule biliaire étroite , mais d'une longueur re- 
marquable , puisqu'elle occupe presque toute la cavité abdo- 
minale. 

La rate des Oiseaux est fort petite , ordinairement arron- 
die, de couleur foncée, et plus^ voisine du ventricule succen- 
turié et de la moitié gauche du foie , que du gésier (pi. XY, 
fig. a, h* ). 

<^. MAMUêIFÈRES. 

715. 
Nous avons vu que , dans les classes inférieures du règne 
animal > le foie a un volume considérable, en proportion de 
k rate et du corps entier , et qu il n existe même point en- 
core de rate chez les Mollusques , dont le foie a pris un très- 
grand développement. L'histoire de révolution des Manupi- 
fères et de Thomme nous oflre un rapport analogue , qui 
correspond au développement moins considérable des or- 
ganes respiratoires , car le foie a bien moins de volume chez 
les individus parfaits que pendant les premiers temps de 
l'existence. Les Mammifères qui se rapprochent à tan td'aiilres 
égards des Poissons, c'est-à dire les Baleines et les Dauphins, 

(i) Soivant Meckel, TAotrache d* Amérique et le Caftoar ont one rési- 
cale lûliaire. 

(a) System der ^vergleicftenden uinalomie^ tom. Vf^ p«g[, 4^« 



&68 TRAITÉ d'âIÏATOMIE COMPlUÉE. 

sont aussi ceux qui , comme les fœtus des espèces^ npé- 
rieures , se font remarquer par la grosseur de leur foie et h 
petitesse de leur rate (1). Du reste , les Cétacés sont dëpov- 
vus de vésicule biliaire, quoique , d'après Hunter (2), lev 
foie ressemble assez à celui de Thomme , pour la forme, or 
il se partage également en un grand lobe droit et en nn pe& 
lobe gauche , outre qu'il est pourvu aussi d'un ligament rad 
et d'un ligament folciforme. Le conduit biliaire est large et 
s'insère au commencement du duodénum. La rate, petite 
etsphérique, est quelquefois double dans les Daaphiiis, 
suivant Hunter , et Tyson assure même qu on en tronve sen- 
vent jusqu'à dix ou douze. 

716. 

Le Lamantin se rattache aux Cétacés par un très-gros ibie, 
qui n est également divisé qu en deux lobes principaux, et 
par l'absence de la vésicule du fiel (3). 

U foit la transition aux Ongulés , chez lesquels le foie â en 
général la même conformation , quoiqu'il soit un peu nMHns 
volumineux, et que, dans le Chameau, sa face inférieure soit 
partagée , par de profondes scissures , en un nombre consi- 
dérable de lobes , les uns grands et les autres petits (4). La 
vé»cule biliaire n existe pas non plus ordinairement, par 
exemple dans les Solipèdes et les Cerfs , ainsi que , diaprés 
Cuvier , dans le Chameau , le Pécari , le Rhinocéros et le 
Daman. 

Chez les Phoques , au contraire , le foie est très-gros et 
partagé en plusieurs lobes, dont Âlbers porte le nombre à 
sept. On trouve aussi une vésicule biliaire. Suivant Stelkr, 
le foie du Phoca ursina a six grands lobes et près de qua- 
rante petits. 

(i] 'LkcirkuKf Hîsi. mmt* des Cétacés ^ pag. 36. «La BaleÎBe fimdie a 
u Ibie Iras-ToInMiinniT , et ane nte peà ctcndoe. > 
(a) Philos. Trmms.y 1787, pag. 410. 
(3; TfXfiSMAXs's Zm^iog^^ tom. I, pag. 446. 
{\] BUcuLy System der vergieichendcm jùtatomiet ton. IV, ^a^ 56i« 



OReANBS BÉCRÉTOIRES* ôGg 

€ette- division du foie en lôbes nombreux, quoique portée 
moÎDS loin , se retrouve chez la plupart des autres Mammi- 
fères, notamment dans les Carnivores, les Chéiroptères et les 
Ron{]^em's (1). Je citerai, pour exemple, parmi ces derniers, le 
Castor (pi. XIX, fig. xvii , u ). 

Nous devons à Tiedemana (2) une table de la masse du 
foie dans plusieurs Carnivores et Rongeurs,, qui nous apprend 
que cet organe a surtout un volume considérable chez les 
espèces qui plongent dans Teau ou qui vivent sous terre. 
C'est ainsi que son poids était à celui du corps ==, 1 1 37 dans 
le Chien, = 1 1 35 dans le Renard , == i I 18 dans le Lièvre, 
=:: 1 1 14 dans le Campagnol ,':==!• 10 dans la Marmotte et 
la Loutre. 

717.- 

La vésicule du fielmaitque encore chez plusieiirs Rongetirs, 
par exemple dans les SQuxris ,, VUfsou {Hy striât \dondia) et le 
Hamster. Elle n. existe. pas poaplus daiis le Paressons, parmi 
lesÉdentés. 

Quand il n y a point de vésicule du fiel , le tronc principal 
des conduits biliaires est ordinairement fort large , ce qui 
dtipplée efa qtiélique «ôrte à rabâèûce du réàérvbîr , et se voit 
par exemple dans le Cheval fet TÉléphâint. Ciepéridant' fiati- 
benton attribue une difâtation semblable à îà Loutre," qtï(y{- 
qu'elle ait une vésicule du fiel dans le voisinage du ddo- 

dénum. J ; ■ . • ' . , .' 

« • ■ , , » 

Le oânal cystique ne s'Insère pas toujours ail lîiême en- 
droit dans Thitestin. Son însieirtiiloh sô fait à pliiS d^tih pied dû 
pylore dans les Brebis et lés Chères, et tôrit près de cet 
orifice dans Ife^ Gazelles. ^ ''"'' ; ' 

• Les conduits Hcpato-cystîqtiés , qui pui été observés Isiir- 



• . f I 



(x) HaHer dlit (£lem, phys,^ toin* "Vtx pagt 46^): ani/nedtfiuf quadntjK» 
dihus^ quibus dimi sunt pfdes, plenlsque etinm kepar in fnttltqs îobos divi* 
4iUàn '(..'■ •■'■•" .■./.,..' 

(2)Zoo/o^(>, tom n, pag» 5aa« . i 



UJO TRAITÉ B^kSktpTêim COMPARÉE. 

tout chee le Bœuf et la Brebis (1) , et qui , ainsi qnè la Am 
a lieu déjà chez plusieurs Oiseaux , amènent directemeat fai 
bile du foie dans lebas^fond de la vésicule , sont remarquablai 
à plusieurs égards, mais principalement parce qu'ils nous rip^ 
pellent la connexion de la bourse du noir avec le foie dMi 
divers Céphalopodes ( § 704 ) , où cette bourse , sans avoir 
anoun rapport avec la vésicule biliaire, reçoit du tissu vasea- 
laire du foie la substance qu'elle est charg^ée d'évacuer m 
dehors. 

Nous avons parlé précédemment de la rate des Cétacés. 
Cdie des autres Mammifères est ordinairement allongée et 
presque en forme de langue. Telle est, par exemple , celle 
du Castor ( pi. xix , fig. xvii , z ). En général aussi , eDe est 
considérablement plus petite et d'un rouge plus vif que 
celle de Thomme. Du reste , on ta froide toujours au côté 
gauche du fond de Testomae /et f[uand il existe pluâeursêSh 
loroaes , à la gauche du premier ^ du plus gvm: 

1>. Pancréas. 



.y. 



718. 
En traitant des organes salivaires proprement dits , noos 
avons .déjà trouvé , parmi les MpUusquc's , et même c)iez U» 
Moliuscorinfusoires , nom sous lequel nous avons désigné les 
Rotifères nus(§ 40 ), quelques espèces chez lesquelles ces 
organes sont situés en partie à la région de l'estomac. Td 
est le cas, par e;içmple , des glandes salivaires de i'Aplysie , 
i^i descendent- jusque dans l^CAv^é. abdominale, ou de la 
jseponde paire de glandes salivaires des Céplialopodes. Lors 
donc qu'il nous arrive , chez les animaux des classes siqpé- 
rieures , de rencontrer dans cette région un organe partiea- 
lier analogue aux glandes salivaires , nous pouvons à bon 
droit le considérer comme une répétition d'un type qui déjà 
existait précédemment. Cependant ces glandes saTivafrés pAro- 



I' . 



(i) Voyea les diverses observations anr ces conduits dans Hauma> 
|?/cffî./ï^;'j,, toio, VI, pag. 535, 



OROAHES SBCRÉTOIEBS. S^C 

Ibâdes ne sont point encore ce qu'est le pancréas del ànimanx 
supérieurs, puisqu'elles versent le produit de leur sécrétion 
au oommeneement de Tintestin , tandis que ceik du pancréas 
ptrait se rattacher d'une manière intime à la pJroduction dé 
la bile , ou du moins que le suc pancréatique semble agir àé 
concert avec cette dernière sur le chyme. 

Nous ne pouvons donc regarder comme réellement smâ^ 
logues au pancréas , chez les animaux inférieurs , que ceux 
de ces organes dont le produit s'épanche réellement dans le 
commencement de l'intestin proprement dit, région où nous 
avons vu en effet que Ton rencontre quelquefois certains pro- 
longemens en cul-de-sac des parois abdominales. 

S'il arrive souvent aux premiers rudiment des vaisseaux 
biliaires de ressembler à des pinceaux ou à des séries dé cœ- 
cums , ce qu'on voit par exemple dans les Décapodes et les 
Aphrodites^ de même aussi on trouve , à la région du pylore, 
dans les Aplysîes ( § 499 ) , les Céphalopodes ( § 502 , 5Ô3 ) , 
les Vers ( § 508 ) et les Insectes ( § 517 ) , des cœcums qui 
tiennent lieu en quelque sorte du pancréas , jusqu'à ce que , 
chez les Poissons , ces appendices en cul-de-sac deviennei^t 
de plus en. plus fréquens dans certains genres ( § 535 ), et 
qu'enfin dans l'Esturgeon et les Plagiostpmes , ils se confon- 
dent réellement en une seule niasse glanduliforme. Il parait 
donc que c'est seulement dans les quatre classes supérieures 
du règne animal qu'on observe un véritable pancréas , dont 
la structure correspond , quant au fond , à celle du pancréas 
de l'homme. 

, .; ' • • " «. Poissons, » • ' • 

719. . 

J'ai fait voir plus haut ( § 535 ) comment l'a£[régatji^ glan* 
4ulif6rme des cryptes muqueuses de FËsturgeon , à laquelle 
d4|à j'ai donné le nom de pancréas (pi. ix> %. xix^ c ), 
doit peu à peu son développement aux appendices pylori- 
ques en cul-de sac qu'on trouve en nombre tantôt plus et 
tantôt moins grand ch^ les Poissons osseux, C*iest tïtes les 



2^^ TRAITE d'aWATOMIE COMPAUBE. 

Raies et les Sqaales qu on rencontre pour la |>remière fois 
un véritable pancréas , ainsi que Haller en a déjà feit la re- 
marque (i). Ici , comme chez TEsturgeon , cette glande M 
situé à gauche , près du diverticule de Tintestin , derrière 
le pylore (pi. x ^ fig. ii , m ). Elle forme une masse lobii* 
leuse et à demi-rougeàtre , dont , suivant les observation 
de Meckel (2) , les conduits excréteurs se distinguent des 
cœcums analogues des animaux inférieurs par un calibre 
moins considérable. 

h. Reptiles. ' 

720. 

Ordinairement, même chez les Keptiles branchies, on da 
moins dans le Protée (3), le pancréas forme une masse glan- 
duleuse aplatie et irrégulièrement lobuleuse , qui se troore 
entre les feuillets du mésentère , à la première courbure dn 
canal intestinal. C'est ce que j'observe, par exemple, dans la 
Grenouille , dans la Salamandre , dans la Tortue bourbeuse, 
où cet organe est fort gros , et dans un jeune Crocodile. Je 
le trouve , au contraire , dans la Couleuvre à collier et dans 
le Coluber thuringîcus , constituant une masse un peu plus 
dense , attachée plus en avant au canal intestinal , et que le 
conduit biliaire perce à sa partie moyenne. 

Cuvier a trouvé lé canal pancréatique double dans le Cro- 
codile du Nil. 

c. Oiseaux. 

721. 
Comme le pancréas occupe ordinairement chez les Oiseaux 
l'espace intercepté par les deux branches de la première cir- 

(i) Eiem,phrs., tom. VI, pag. 457, 436. 

(a) System der 'vergleichenden Anatotnie , tom. IT, pag. 3a5. — Brtndt 
Ç^êdidmsche Zoologicy Xom, If, pag. 33) décrit aas^i, duns le JFilMf 
gUnit, un pancréas lobé, qai s'aboache dans Tintestin par deaz 
•daiii, 

(3) Ruscoirr, Monografia dclproteo, pag. Co, 



ORGANES SÉCRÉTOIRES. ^"ji 

conYolatkmjDtestmale , qui a souvent une grande longueur , 
en général aussi son volume est , proportion gardée , plus 
considérable que dans aucune autre classe du règne 'animal. 
Tiedemann (1) Ta trouvé surtout très-gros dans les Oiseaux 
qui vivent de végétaux , et plus petit , au contraire , chez 
les Rapaces. Mes observations , sur ce point , s accordent 
avec les siennes. 

La forme de cette glande, déterminée par remplacement 
qu'elle occiq[>e , est la plupart du temps allongée , étrmfié et 
plate. On peut s'en convaincre, par exemple-, dâns-le Pigeon 
(pi. XV, fig. IX, k) (2). Fréquemment , le pancréas est par- 
tagé en deux lobes bien distincts, comme on le'voit dànsid 
Pie , le Perroquet, TEngoulevent , etc. Il est plus rare de le 
trouver complètement double, ce qui arrive par exemple dafnë 
roiseau royal ( Ardea pavonica ), et même chez certains indt 
vidus appartenant à des genres où d'ordinaire on rencoiMM 
l'organe simple. Dans ce cas , le second pancréas occufpé la 
seconde circonvolution intestinale. > • ' 

Les Oiseaux ont depuis un jusqu'à trois oaAàtix patKffésH 
tiques (3). Le nombre de ces conduits yarie^soilveAt âaififs^ lèS 
individus appartenant à une même espèce. Oi^ditiairêiheùt 
ils s'insèrent chacun à part dans le canal intestinal, et pres- 
que toujours au devant des conduits biliaires ( fig. it */ i)\ 
Ainsi , par exemple , d'ajHrès une table dressée par'<}uviër , 
on trouve , dans la Chev^he ( Suixfaèserina ) ^ d'abord trois 
canaux pancréatiques, puis le canal hépatique, «tenfin* lé 



... .;u. ; ■ •' . • ■ •';:■' •■' ' ^ » 



m\ 



(l) Zoologie, tom. Il, pig. 47$. O Tolame considérable du pancriéat 
ferait -il lié k celai de la Tésicole ombiircale (sac ▼iteltin) dans' cett^ classe f 






(3) Yojes, sar la cause probable de ceUe forme et sur det.orfjaiie ei| 
général , la note aa S 7 f 3. 

(S) On sait (HÀX.Lfem, Elem.phys,, tom. Tt, pâg. ^'^^Sv^^ la déponVerte 
J«M «anal, dont cependant GaUen a^it déji tônnàlàsaileiyest'âttriraée 
à Maarioe Hoffmann, qui la fit, dit-on» a Padoae, en 1 641, sur le Dindon, 
•près quoi Wirsnng décrivit aussi le c<indliil«cherilK^fAé^^' ^ ' ^ 
II. 18 



?^T 



^^4 TiiAixé d'ana^omib COMFAKÉB. 

canal cy^cfie % tandis que y dans le Pcnrocpiet y ràitottiflrm- 
çùi\ d'ab^d la eanal hépatique , puk le prewiar ettesecDid 
coïkduit^ pancréatiques , el ^i&aile canal cystiqae. IbuastÂm- 
truchfi , a'e$t d'abord le canal hépatique qiis^ioaère à fiMB- 



cf. Mammifères, 

722. 
^ l9f* gla«4âil'$filîvaîres propnmeftt dites 
^ Idllaîe^l^ tfammfères^^^ jiaeiaîaiMi ne voit manquer le 
créa», qureiMfite parlant ,. même chez les Cétacés , ofr, s»*, 
v^t I&Hit^ {!), il ibpme an: ceiïps très-lnng et plal, don 
VextréoMté gatuçhe est ftxée^ an c^ droit éa premier eM^ 
if^ , ^ V^mMt^ AU; d«o4âMnn. C&da ces. ammaux , de m6iM 
qne dsM». I^> J^i^ttue^, li» canal paaeFéatiqnè s- imit an eMMl 
b#ûi^,i nm \^ de son iÉiseardon; dans Cestomac. 

On ge^l ai^diite màtmi^ de^ pbsîeuf s Ongnlés , par e^etfplé 
du Chameau ^ de la Brebis atl dn l^Élépham , chesi Indqncdfl^ ee^ 
Pj^cNti^/iMCi^ to^ cansA.exqréteue qui» s'unit dn^^ eondtait^bi- 
lîïlif^îjl fik.^^ttfeieMOoeenffisecond^ qui vas'insérep seuFdM 
1#. djocH^W^ Ctei)tnQinv€i:«issi deux conduits* pancftéatiqnes 
chez 1^ ÇibQlf!i»k;.ipai9iteiui«dânat ahontisseni^séparénientàriB- 
testiq., 

Ço can^esit fort longjL et partagé en deuK branches dan le 
G^^KK'ipb x\x y Se. *^*l vh ï 01 ) , er en g^néHil iV a tm-fo- 
U|in9.^aitî4éi#dft>QhnzlasïBongeui^ , ceqiB étaUit iH»emv. 
velle analogie entre ces animaux et les Oiseaux. 

Dans les Marsupiaux, i^ous retrouvons la jonction duc^nal 
pancréaËqùe avec le conduit biliaice. 

Il n'est pas rare de rencontrer deux de ces conduit^ dans 
tes Ciatirnivores , par exemple dans le Chi^u. 

Le c^2^ çaçkCféatique. des. Phoques et des Mors^ft naos 
rî^^l|a^çeï]^)['.|^^^^ pjâi; sa réunion avea. Irnondat 

••ll'i •• , ■ 



hUis^re , entre les parois duquel il parcourt une certaine éten-^ 
due , pour s'y ouvrir enfin , un peu avantson endtiouchurd(l). 

Les conduits biliaire et pancréatique se réunissent égstle- 
ment dans les Makis , et la même chose a lieu aussi dans quel- 
ques Singes , par exemple , d'après Meckel , dans le Stmopz 
graeUis , les Atèles et les Sapajous. 

U arrive quelquefois au canal pancréatique d'offirir un 
calibre très-considérable : c'est ce qu'on observe , d'après 
Meckel , dans les Çercopjlthecus sahams, œthiops et fuligi^ 
no$ua. 

•m: 

Si le foiô , comme organe ^écrctoîre lié au canal intestinal, 
répète manifestement la fonction de la respiration , ce qui 
fait qu'un rapport inverse existe entre lui et les organes res- 
pfratoires , sous lé point de vue du développement , de même 
ïes organes urînaîres , liés à l^appareil génital , sont , à çlu; 
sie'uts égards', une répétition évidente des organes respipa,- 
toires , de sorte que, quoiqu'on ne les observe d'une manière 
bien distincte qiié chez les animaux des quatre classes supé- 
rieures , ils sôiit presque toujours plus volumineux chez les 
derniers d'entre eux que chez céiix qui occupent le sommet 
de l'échelle. lînfaît très-remarquable cependant , et qui res 
sortira des détails dans lescjtièîs noiis entrerons sur l'état fœtal 
des animaux compHs dans lés clas^es^jpérieures , c est qu'ici 
«ne portion des organes ur inaires eux-mêmes, savoir la; ves- 
sie, avec son prolongement, l'allantbïde, de vient un véritable 
àj^reil respiratoire, attendu que les vaisseaux chargés 
d^accomplir la respiration du foetus se ramifient , soit immé- 
diatement sur leurs niëmbraries , soit siii* une membrane ( cho- 
riôn) produite par une extension de l'alïantoïde. Cet état de 

(t) TiedentaBii a crh wdir ici, dans le cottclait biliaire dilaté, nn r^ser- 
toir partlenKetf àa sa€ pahcréatKiM. ( P^ox^z MECKBt^s jérchtç , tom, V , 
ptf^35a) 



Û56 TIVAltÉ d'aÎïATÔMIE COMPÀKÉE. 

cboses est surtout facile à constater dans Tembryon d'Oiseau, 
où la vésicule qui sort du cloaque , c'esl-à dire Vallantoide, i 
laquelle on est dans Tusagfe de donner à tort le nom de cho- 
rion , porte évidemment le caractère d'une branchie , comme 
aussi Ton sait que , même chez le fœtus humain , les artères 
ombilicales se prolongent sur les côtés de la vessie et de roo- 
raque , pour donner naissance au chorion. Nous trouverons 
même des animaux chez lesquels Tallantoidet vessie urinaire 
prolongée ) ne sort pas du tout de la cavité abdominale , et 
n en atteint cependant pas moins des proportions considéra- 
bles, qu elle conserve pendant toute la vie , recevant des ra- 
mifications vasculaires semblables à celles que partout ail*- 
leurs nous voyons n'être fournies que pendant la vie fœtale 
par les vaisseaux ombilicaux. ' 

724. 

Ces remarques préliminaires étaient indispensables pour 
démontrer que les reins et la vessie doivent évidemment être 
considérés comme des répétitions du rapport de branchies .et 
d^ vessie natatoire. En effet, de même que les branchies dé- 
barrassent la masse du sang de l'excès de carbone, de même 
aussi les reins sont destinés à la purger des matériaux hydrO' 
gênés etoxigénés qu elle contient en excès. Mais comme nous 
avons vu qu'une partie des substances gazeuses absorbées 
parles branchies , même de Toxigènepur, dont la vessie na- 
tatoire de certains Poissons contient une quantité assez con- 
sidérable , est évacuée et réunie dans cette poche aérienne, 
par l'intermédiaire du système vasculaîre, de même les sub- 
stances liquides éliminées par les reins se rassemblent dans 
la vessie urinaire. Enfin , comme nous avons vu que la vessie 
natatoire n'accompagne pas toujours les branchies , de même 
aussi nous trouverons que la vessie urinaire manque quel- 
quefois , bien que les reins existent toujours. 

Au reste , quand je dis qu'il n'y a de véritables organes 
urinaires que chez les animaux des classes supérieures j il 
ne faut point en conclure qu'aucun vestige de ces orgsines 



OKGAJiES 5ÉCKÉT0I&ES* !àyj 

ne se reacontre chez ceux qui sont dépourvus de moelle 
épinière et de cerveau. Bien loin de là, en exposant l'his- 
toire des fonctions génitales , j'aurai occasion de faire re- 
marquer que , dans les classes inférieures du règne animal^ 
on trouve réunis à cet appareil, non seulement les organes 
respiratoires eux mêmes , mais encore divers organes sécré- 
toires auxquels on ne peut souvent assigner qu un usage pres- 
que analogue à celui de l'appareil urinaire des classes 
supérieures. Du reste, comme les animaux appartenant à ces 
4ernières offrent souvent , au voisinage de leurs organes 
génitaux, des orgaaesde sécrétions particulières, il m'a paru 
plus convenable de renvoyer l'étude de ceux-ci au chapitre 
qui aura les fonctions sexuelles pour objet , et de me borner 
ici à donner une description générale et rapide des organes 
auxquels on peut assigner , dans les classes, inférieures , une 
destination analogue à l'office que remplissent les reins pro- 
prement dits. • ' . • 

A. Indices d*organes umnaiiies d.\ns les animxux dépourvus de moelle 

éPINlÈKE ET DE CERVEAU. 

. I ' ■ • ■■ t ' . ■ ' 

• ■ 125. . . 

Jusqu'à présent on n'a trouvé, chez les Oozoaires , aucun 
vestige d'organes qui puissent être comparés aux reins. Et- 
^enberg décrit bien , dans les Rotifères , deux corps glandu- 
Hfôrmes situés auprès du canal intestinal , mais il pense qu'on 
dbît les considérer plutôt comme des organes salivaires que 
cclmme des organes urinair es . 

L'appareil urinaire est plus sensiblement indiqué chez les 
Mollusques , où la sécrétion d'acide urîque qui s'opère , d'a- 
près les observations de Jacobson (i) , ne permet guère de 
ne point admettre son existence. 

Lé premier organe analogue aux reins qu'on rencontre 
dans cette classe, est le corps cellpleux, souvent noirâtre , et 
ouvert au dehors par deux fissures , qui s^aperçoit sous le 

{i) Journal lie ]^si^U0^%om,'yi(yLi pag. 3i8. • 






'|. ^;& TRAITÉ o'aHATOMIE "ClOMPA&ÉE. 



>!>' 



cCËur des Pélécypodes , et qui a été regardé par Poli comuM 
Torgane d'une sécrétion calcaire , par Bojanus comme ub 
poumon. Dans nos Bivalves (1) , on trouve un de ces organes 
(le chaque côté , auprès de la fissure qui sert d'orifice à To* 
vaire (pi, n ^ fig. xviii , e). Treviranus les regarde ainsi 
comme des rudimens de reins (2). 

Treviranus a décrit ces organes dans les ^stéropodes , 
qui sont ceux d'entre les Mollusques chez lesquels Jacobsoi 
a démontré qu'une sécrétion d'acide urique était opérée par 
certains organes unis à l'appareil génital. On ne peut ttier 
effectivement que , dans les Limaces surtout , ces organea, 
sur lesquels je reviendrai lorsqu'il sera question des fonc- 
tions génitales , qui cpnsistent en une vésicule et un corps gîui- 
duleux , et qui se vident au moyen de la oavité génitale , ool 
beaucoup d'analogie avec les reins et la vessie urinaîre (3). 
Blainville , dans une note annexée au mémoire de Jaoob8en> 
adopte ce rapprochement , mais il va trop loin en voufann 
rapporter également ici la bourse du noir des Céphalopod^. 

Quant aux animaux articulés , dai|^ aucun des ordres infé- 
rieurs de cette classe on ne rgftcontre d'organe qui puisse 
être positivement considéré cbmipe appareil urinaire. ï«cs 
ïiisectes sont les seuls chez }esguels on soit dans |^ clc|iit^ (le 
savoir si l'on doit admettre quelque chose d'^inalogfie. kipfii 
^ ciUe je l'ai déjà dit en traitant des organes biliairei^» MeckcA^ 
se fondant sur ce que John a trouve de l'urate d'ammoii9%- 
que dans les vaisseaux des Insectes qui porteut ce dern)^ 
nom , pense qu'on doit voir en eux de véritables orgaipes 
urinaires (4) ; mais son opinion ne me parait point probabk^^ 
On pourrait plutôt regarder comme ^es rudim^ps de vess^ 
urinaires les vésicules qui garj^^sent les prg(^nes génitaux de 
plusieurs Insectes^ i) serstit même possible d^e $outeiMf Thy- 

(i) Novmtttt, ^cad» leop,^tcm»XYïf pag. 2i, - ' ' 

(a) pan»TiiD^Anr*s ^eitschiifif toa. I^ piig. $3. 

(3) Ibid., tom. I, cah. I , ûg, x. 

{Jf) System dér iwrgleichcfidçn J,n09Qn$iep loio«iy, pag* %^ 



I II 



p è ti i cw Êpïe\B%pbébm à venii qui occupent h !^^ de Vëi- 
guillon des Hymàioptères km comparables tM - <M*g»Bfft 
nrinatres. 

B. Organes ubidt.mres daits j.zs animaux poukvus oc moslle ipiNièii et iAE 

CÈfttÊÀTÏ. ' ■" ' " 

-Ti.' 

a. Poissons. 

De même que ces aniiûfiiiiK à ^|!)Jif^t{ohiMfi^9èbht 
très-gros foie, de même aussi ils sont tyottrlniar ée irfefts tttWiw- 
■euK, formant niie ma^é^ïmiqilë, qtii!ii*ététidlël0ifg (1)] racfais, 
à la paroi postëriiem^ <te la catlté àbtfcmlnalè , dont îl lui àr=- 
ri)véméme qiielq)iefMii',''pe(reK^tlpiodafiiliaLote (pi. îx , 8g. 
XYi , n ) y de remplie Tettlfèmilé m aôgifiàiiaktl d'épaissem*. 
€he^ certainii PoissoM <ii^ndadt , tôifimë M truite et le 
SauiiMm(pL ix , %. xv, tr), la mai^ tém\é éSt étroite, 
longfue ^ terminée en pointe arrotidf^ aut cletix bouts ; etièllë 
ne s'étend pas |i]s<)ù'à re«tii'étiili8 iÉfé1rledt*ë dé la cavité 
ventrale. Ailleurs, par exemple dans les Cyprins, elle est 
mmie d'm at^[>endice de dia^iie c6ti^, èe qui M dôhné t^ap 
parence d'me crdix allonjffée. '■'" 

Dtt! reste , les reins des I^ètetons sont forniés d'ttiie TosâkH 
etaflîèj^enKHt bom^ènë et oenlparablè & la ^tibsCMèe dé !à 
ratehiimaifie:' Leaiiretè)4^èii naissent pAr de iKMnlÀ'ëtièél 
rdcines', 4 pêt{>i<è8 eoitlitie lé tondait fiiltàire ^M'ovilMtt ilë là 
mbbtance d« foie. " ' ■ 

: Mai^^ thQêoétàV\ eeâ of^iteèisont si intidieittétftnnisén- 
sMiâilèPl'I^iaV^tt peutléfl; diinàSdé^^'i^^ hé ftrfnfiànt ttftis 
deux qu'un seid corpfe f.ét <]ife leur séparàHon est ijridiqaée 
sentèifteét-taMt parla ^(n^ékftiééa'ùii dodble lifètèfë qiife par 
Uî^âiiipOéltion de la veiné cave, i[|ni së plonge , entfls ê&è deux 
eottdyt^i dans hr substance rénale commune. Cepeiidànt on 
VM '(^MlqiieféfS'; pàf exemple dans la Trtriie , lès iif etères 
eux-mêmes se réunir en nn seul tronc peu après letHr Sortie, 
dé manière qne/'qimid od contemple les dettx mbit!(â tonales 



. a8o TRAITS DÂHÂTOUIS. COMPARÉE. 

Qpavertes par le péritoine , fl est impossible de lei proMire 
fOftF antpe chose qne pour im rein unique. 

n leur arrire même , chez les Poissons les moins dérdop- 
pés y c'est-à-dire chez les CyclosttHnes , YAmmocoetes ftnHH 
chiatis par exemple , de se confondre en une seule mme 
avec les corps adipeux dont Rathke (1) a donné la description, 
et auxquels s'associent aussi les ovaires (pi. ix, fig. XTO, 
25 et 26) , de telle sorte qu^oin ne les reconnaît qn*anx ure- 
tères, qui naiftsent de leur bord extérieur et s'ouvreol à Fex- 
tréf^f^ afiale da rectum. . 

L^ reins des Poissons sont dooe placés précisément ai 
dessus ou en arrière de la ves»e natatoire , ce qui devient 
surtout très-manifeste lorsque cette dermère se trouve fixée 
à la colonnç vertébrale , conmie dms la Lote ou la Truite. 

SuivantiOuvier, ils sont pn^i^ortionnellement moins gm 
chez les PcHssons plus parfaits que les autres sous [diisievt 
rapports, c'est-à-dire àsaas les Raies et Squales. J'ai coaMâ 
Texactitude de cette assertion dans la TorpUle. 

727. 

Gomme les reins des Poissons s'étendent ordinairement jus- 
qu'auprès de l'anus, et que parfois même ils descendent plus 
bas, les uretères sont en général fort courts. Tel est le cas 
de la Carpe , du Brochet , de la Truite , du Saumon. Quel- 
quefois , par exemple dans la Truite , ils se réunissent en un 
seul tronc ^i.qui ne tarde pas à se dilater en ue réservoir eb- 
long , auquel le nom de vessie urinaire ne saun^ cependant 
être appliqué , et qui aboutit enfin , par un conduit excréteur 
allongé et terminé en pointe- , au bord de l'ouverture géni- 
tale située derrière l'anus ( pi. ix , fig. xv , s ). 

Je trouve , au contraire, une véritable vessie urinaire très- 
considérable dans la Lote (pi. ix, fig. xvi , m). Cuvierdit 
que cet organe existe également dans la Baudroie., le (fièvre 
de mer et quelques autres Poissons cartilagineux (?).'Siiiv9ttt 

(i) Bàtrœge zur Geschichte der Thienvdi, tom. IV, pag. 9«« - •' 

(a] Pour bien comprendre les cause» de U préM^ce on lU l'abctooe 4ff ^ 



Treviranud » il parait être remplacé , dans les Raies et les 
Squales , par une poche annexée à Textrémité de Tintestin , 
aorte d'allanto'ide persistante , qui ne communique point avec 
les reins, tandis que , d'après Home (1) , les uretères abou- 
^tissent dans une dilatation qui produit une saillie cordiforme 
.derrière Tanus , et qui doit être considérée en même temps 
comme verge chez les mâles, et comme clitoris chez les fe- 
melles , attendu que la semence et les œufs sortent au^si dm 
corps par là ( pi. x, ûg. ii,iii , 1). J'aperçois également dans 
la Lamproie une saillie conique, par laquelle s'ouvrent les 
voies urinaires et génitales. . ' 

Il n'exÎ3te encore aucune trace, chez les Pmssons , ni des 
capsules surrénales, ni d'un développement complet de la 
substance même des reins , tel qu'on l'observe , par exemple 
chez l'homme. 

' b, ^Beptiies, 

728. 

Chez les Reptiles, la masse réiaale est plus manifestement 
divisée*en deux reins. Quoique son volume soit ifort inférieur 
à celui qu'elle oflBre dans la classe précédente , cepeùi^t on 
peut dn*e qu'il est enC^e considérable , puisque*;* dans la 
Salamandre^ par exemple , sa fonceur égaie pfésqiie 1k 
moitié de celle de la cavité du tronc , et que , dans la Gré^ 
nouille , elle en fait à peu prés te tiers. 
' La forme et là situation des reins jf)rëséntent plûsieut^s Var 
rî^tés dans les divers ordres de cecte classe. 

Les rems de' la' Salamandre réssèmbleiit encore tleààcdé^ 
k ceux des Poissdns. Ils sont allongés , fort étroits ,' piûs'yù- 
himmeux à leu)r extrémité inférieure , et descënâènt 'tt*^bâs 
dans le bassin (pL xiii, fig. i , i). 

teMÎe nrinaire chez les Poiasons^ nous avons besoin dei coniuUf'o Jnî^W^ 
qa*o|i ne le fait josqu'à présent les orgunes extériears de déTelopp«ttei|i 
da lœlaa de cet aniniaox. 



Q8d TEÀITÉ D^AHATOHIE COHPAmiB. 

Leur flMrme est lâ mêine ai»$i dans le Protée , où Rnscanl (1) 
a cependant obsenré qu'elle varie saivant le sexe ; car les 
reins dn mâle forment deux corps fortement apipliqnés fta 
contre Tantre , plus larges înférieurement et pins étroits i 
ieiflr partie supérieure , où ils sinfléchissent ponr loger les 
sacs pulmonaires (2) , tandis que ceux de la femelte repré- 
isentent des masses à peu près aussi larges en haut qn*ett 
Ims , et dont les in^èt*es sont moins contournés. 

Dans les Grenouilles , les reins sont placéfc (m peu jitt 
ImiA; mais ils sont moins longs et étroits, qtioiqué eneere trèi- 
rapprochés Tun de Tautre. 

Ceux lies Tortues sont pins ovales , et offrent à leiir àor^ 
Ace des divisions qui imitent presque les circonvolutions cé^ 
rébmlès (pi. xn , flg. xi ; xti , o ); 

Dans la Couleuvre à collier et le Coluber ^urit^ieuê^ 
je les ai vus allongés , évidemment composés de segmens 
placés à la suite les uns des autres , et situés à une asseï 
granflQ bauteyr, U droit tou^fojs plus baut que le ffiwM- 
, Ënfi^ Iqs roi|[is des Saurie^,|*e^efn];ilent presqpe à ç^ 
des j(j^^]j^o]^Ues. Ç^peqid^t je ïeîs froiive , da^ un jeune Gro- 
c(>'4^g|lonç'.de.(li?^-huitpou^ de li^be^ ai^alppies 

|',cç'u}p 4^ Serpen$, p)dig iP9ips àiçtincts Iç^ uns à^,9Vfiçf$ 

(Pi Fïi %• XIX, vj (3):^ ■/.. ;.;;; . ' " ; . ... : ; V!"! 

729. .. . .. •- .,j .,.. , 

^e^^^ejtèr.e^ sopt courts dàfis les Grenouiljies, les Sakiipfn- 
dres et les Sàurien§,,et %t JpngiSiv au contraire , dans^^ 

Pp!^^?ffi?^ Çl^^?.^^.ft^P^W,i capranaa^obpz les pp^ 
rfajs^t dÇjj^ §h1>S^cç r^ale jpar d^ r(^çiae> .déliées, ^,quî 
set ril1fl$%.nt . ^n un ^eul .trôna. Ce dernier ^Jo^vrç da^ Jd 

(i) Monografia deî proteo , pag, S7. 

(a) Ce rapport des reÎDs avec les sacs pulmonaires et celui de ces 
OTj^itàes' Vrèc la yesslè natatoire, chez les Poissons, sont remargoablet a 
pllnletln égaf ds. ' 

(3) Cavier croyait avoir remarqué que les reins des Crc^codflés 1^ 

ot plos dlTÎfléa que cfi» des jeunes. {Jnat, cèmp;, toâi; T/ ][Mg;' Ji^k!) 



sont 



çkmfo», a|9Éè$ « être uni, ctet les (jrenouilles, atee lég 
inlweaux Bperinatilqae&. 

Dans teà Sérpeâs^ les Jtoos surtout, Ddvy (1) s^ trouvf^, en- 
tre te cloaquB et le rectufit, ùp rëiervoir partîeuliet*d'urk]è; 
ftéparé de ces deux organes psr <ies mtiskîteB sphteetèr» » et 
qui , bien qu une continuation de l'intestin , a cependant poê» 
usage de recevoir et d'évacuer rurine. Celle-ci ressemble à 
éù la bouillie , et consiste en acide urique presque ]^. 

Hais cp qu il a surtout de ren&arquable , t"m là tëfeHrid 
fort aèiple de oertatns Reptilei^, qui cependant n'a qm^ 
des consêxioiis médiates avec les urètres , dans le Protée ei 
les Batraciens ^ car eliemlt leu devant du ck>aque , tàddié 
que les uretèces s'ouvr^nt en arrière dans ^ette cavité. Dé 
pareilles vessies . se rewBMtuspt êtes les Reptiles des deut 
premiers ordres ^e^'ast-à^diirfa tiie% les Grenoililtes y les Sala- 
Attodres eD leiQhélonieÉiy, et^ésf ont une aiilpteltt' côtisi^ 
clérable , fropaciionnelMnent' à la taille dk'l'abittisl*. ÀiitsIV 
pai^#3LaÉ0|^^ dans: k Salamandre I les:d^9K«Msitiés de la 
pooli^ l'appèa avéir été amfipiée^^' nqpk^ésenteqt imç cApmhê 
qtti;égato Lnfdeux tlei^s detMllfe dti ocnfis emi^. To^nsotl (1^ 
a ttâne firiiiarqÉé>4tt?ktoaJ^afaMii^'fWÎait sottilr <d^ dStflif pê^ 
ohriMM qnaa|tîtéér.liqmAe ëq«itri«fite au qaa^tdtè sOÈf{M^ 
pre ftàds'y et il eita en «ntreii'obseritatlottL dci Pëiitittiti, qui 
y a trouté phA de ddoa» livpsë«d'ufa ^Itqiéfe dafer ^rotiimë tici 
raau,^ànsuBegraudei9\artiib)taiir^Mre. ^mi rt- r. 

: tofermede cette' ive9si«Tatesst]leîntfe3iriÉéiS«Jipâm«R.^^ 
pelidâÉt , eA génélrd , par eianipte dans 'k^iéréMbillw/ 
lto&lam»idre6<pl. »ii^ %>i,,mVetfpliMie)ii34^^ 
Oii<-la' irouté^-pourYpe dertdcuxioiirnes laliéiiltoa anmdiésv 
qni.aiaiparaisaekit être uaelr^yétitioft "dHirêfaihnmM; iiérie«M 
laïuti^e Tp^iebete ofirodetdba^M^té'v );liis ^' OW ÉS Mi ^ 
iMianrlèvt. Op érfimtvm^tga«itABm[ d^èsnCMPTia^, MsMs* 

(i) Mickil's Archivj tom, YJ, pag. 346. 



«|84 TRAITÉ d'aNATOICIE GOMPAHÉE. 

les Igfuanes^ les Tupinambis , les Caméléoiis , les Dragm, 
les SteUions , et suivant les observations d'Ëmmert et Hoech- 
stetter (1) , confirmées par les miennes , dans le Lézard gris 
et rOrvet , où cependant il est plus petit. Les autres Reptiles, 
et particulièrement la plupart des Ophidiens , paraissent en 
être privés. 

730. 
L'étjude du développement des Grenouilles et des Sala- 
mandres m -a fourni , sur la signification de cet pr^ne , des 
dionnées intéressantes, dont je vais présenter en peu. de mm 
les points essentiels. Si Ton examine Tœuf de la Salamaadbe 
terrestre , on y voit le fœtus touC^-faît libre et sans cordm 
on^iUcaU Ici, par conséquent^ ce. qui ne nous 'est conim, 
chez lesanimmiK supérieui^, que cofluse organe externe de 
développement j oe trouve déjà de très4)onne heure conten 
ddns Teod^yon lui-même. Leisac.vitellin est donc renfénué 
dans la cavité, atxtominale , et Ton doit en dire autant def «t 
lantoide ^ qui nlapparait néanmoins que comme skiait t«SM 
Hrinalre, puisqu'on ne l'^erçmtpoint hors du corps de feiih 
bryon , tandis que y dans > les Sauriens et les Oiseatix., eOe 
fait saillie an dehors ,. pour jouer le^rMede brancMe , omrt 
ensuite , et, laisse encore ube sorte d'ouraqœ , qui a qndqiê- 
fois llaspect'id'une petite Vessie urinaire. Or,*. ces diverseï 
particularités jexpbquent le Volume considérable de la vessie, 
sa structure entièrement membraneuse , . ou du: nMÂns Irèi- 
faiblewsm musurlilku^ , et la marche particulière de sesm- 
nesi;?doiiKt'j-ai pu me convaincre sur la Salamandre , àbfi- 
venr des î^eetiQ»s^'6n> effet,. ces Vaisseaux aboutissent anni 
à la veine Qriubilîcàle^ qui. reste ici perméable pendant 
toute la vie, an lieu de se convertir; comme chez TlMMiiiiieyea 
ligavmt rond du foie; Ches la Tiortue bourbeuse y ils s^abo» 
cheftt de wiénie avec les deux vaisseaux analogues à la 
ombilicale simple de Thomme. 

> . • • « • 

. , • .... 

(i) RifL's ^rcMbi. tom. ^ c^h. l» pwg il4. 



731. 
La foncUon de cet organe a été , pendant long-temps , 
aussi peo connue que sa véritable signification. On ne le con- 
sidérait jamais que comme un réservoir de Turine , et Ton 
attribuait même des qualités vénéneuses au liquide que les 
Crapauds et les Grenouilles dardent dèâ qu'ils viennent à être 
poursuivis. L'excellent observateur Townson a , le premier , 
émis sur ce sujet des idées plus exactes , dont j'ai déjà parlé 
plus haut. Il a toujours trouvé le liquide en question liiùpide 
comme de l'eau , même chez les Crapauds , et absolument 
insi|Mde. £n même temps , il fait remarquer que la sécrétion 
rénale devrait s'accomplir avec une rapidité extraordinaire , 
pour qu'il fût possible que les grands réservoirs , coiitenant 
ce liquide ) fussent de simples vessies urinaires. Aussi lui 
semble-t-il vraisemblable qu'ils servent principalement de 
dépôt à l'humidité que la peau absorbe en si grande abon- 
dance. Dès lors , il ne reste plus de doute qu à l'égard des 
voies par lesquelles le liquide absorbé peut s'y rendre ; 
mais je pense qu outre les veines , dont tant d'expériences 
modernes ont démontré la faculté absorbante, les grandes 
cellules lymphatiques jouent id un^rôle considérable; Quant 
à l'eau que l'animal darde en fuyant , il ne s'en débarrasse 
ainsi que pour rendre son corps plus léger : aussi Townson 
n'a-t-il plus rien observé de semblable chez les Batraciens 
devenus assez familiers pour ne plus s'efirayer quand on y 
touchait. D'un autre côté , cependant , Townson a fait, sur 
la Teatudo orbicuiaris (1) , une observation fort remarqua- 
ble , de laquelle il semble résulter que cette Tortue a la fa- 
culté de pomper immédiatement l'eau par l'anus , car, lors^ 
qu'elle avait été mise dans de l'eau teinte avec du tournesol , 
le liquide qui sortait ensuite de sa vessie était coloré. Ces 
phénomènes sont d'autant plus dignes de fixer l'attention » 
qu'ils confirment pleinement ce que j'ai dit de la répétition 

' (i) i>oc, cit,f pog. 70. 



%%^ TRAITS » ÀN4T0KIS COUPAKÉE. 

de la fonction respiratoire parla sécrétion urinaire. Eneflet, 
de ipéme qne les animaux qui respirent Teau séparent celle- 
ci de Tair, qu'ils réunissent dans une vésicule, de même «wii 
ceux qui respirent Tair rassemblent , dans une autfé jpocdie, 
de Veau qui pourrait tout aussi bien concoivrîr àlnv 
ir^îration que Tair de la vessie natatoire à ^eUa des Mi- 
sons ; surtout si cette poche doit être considéf ée prédsésnt 
cooHne allantoîde , c'est-à-dirè comme un ergane qm ks 
embryons de Sauriens et d Oiseaux noua sqppfenaenC 4tre 
une véritable branchie , et s'il se confirme que eertaÎMlIcp- 
tites pot la faculté d'y ppiQpçr Teau de la ménoe manière qie 
les animaux inférieurs V^ittirent d^M^ leurs cavités Im- 
çhiales. 

Au reste , ce qui prouve que I0 liquide contenu dni oo 
vessies ne peut piillement être de iWine, c'est-^-dk^ m 
i^rétiQpi des reins ^ c'est que les belles eispérienoûi di 
Scbreibers (i) ont appris que ('urine des .Lézards n'est p«Ét 
liquide, fnais constitue une niasse blancbe et friable , iw 
sorte de calcul. urinaire naturel , dont l'analyse, faite |nr 
Scbolz , a donné pour résultat quaire-vingt^iuatorze pniiies 
d'acide uriqne , deuX; d'ammoniaque , et trois trentéHMs 
centièmes de phosphate calcaire (2). 

L'exist^ce de véritables capsules surrénales ne pentpeun 
être démontrée partout dans la classe des Reptiles. Lee or- 
ganes q)ue quelques anatomistes ont décrits comme tels^ dans 
les Grenouilles et les Salamandres , paraissent appartenir da- 
vantage à l'appareil génital. Mais Bojanus à trouvé, dans les 
Tprtues , au bord interne des. reins , quelques corps giandn- 
leuiioblongs, qui ne peuvent être rapportés qu'aux capMes 
surrénales ( pi. xii , fig xx , xxi , p ) (3). 

. (f ) GtuUKT*s ÂÀnaUn dêf Physik , totn. XIIII, pà^. S 3L 

(n) VâMfUjM de Foiine do Lésard, par Davj, «t oelte iti iWlÉH àti 

7oftiM»9 par SXfÀUt (daiu jyi^f&sr/» Arohif^^ tom. Yj, page 3^$ , Hl^)* 

donnent* aassiy somme totale, le même résultat. 

(3) On tronvera encore plasienrs antres détails sur les organes acipalrcs 

des Reptiles dansFiiiK, De anf^hibiorum systemate uropoeuco, HàiXe^ iSa7. 



\ '.'.. ^'. Js , *'*' c. Oiseaux, 

732. 

Si Ton ouvre la cavité du tronc d'un Oiseau , et qu'on en 
eÉkB&aé avec soin la paroi tergale , on trouve , dans la moi- 
tié supérieure et des deuiL c6tés , efttreles corps saiUans des 
te^t^es du dos et les c6tes , une masse aplatie , spoiigietlsè , 
âfioitbt^ë clair; qui est le poumon; mais, dans là inoidé în- 
féfieui'e , lés enfoncemens compris entre les cdrjps dés ver- 
lèbreB Gérées et les safllies éa fornié de côtes dè^- ô'i 
iliaques , logent d'autres masses plates , et d'une coùtéûi* 
pini foncée' , qui sont les reins ( pi. iv, éç. t , w). ici donc 
les reins répètent le type dés poumons , même spus te point 
de vue de leur situation', pkr laquelle ils annoncent égaleniénï j 
eiitre leur fonctioii et celle dé la génération , un rapport ana- 
logue à celui qui existe entre la respiration et lé mouvement. 

Là masse des reins est encore très-considérable, propor- 
tion gardée , chez les Oiseaux. On peut s^en convaincre déjà 
par Tettr voltune , mais plus encore par leur poids. Les re- 
cherches de Tiedemann (1) nous apprennent qù^il's en ont 
un fort grand chez lés ^'almipëdès et lés Échassïers , ou lé 
foie est égalemait fbrt gros ;' éï ôù'leur poids va jusqu''à Î/8Î 
(Vanneau) , et même 1/38 ( Èàrte ) de celui du corps, tandis 
qu'il n'en est que 1/96 dans ta Crésçerelle. 

On peut assigner pour causes à cette proportion considé^ 
râble de la ma^'e deis reius cfiêz les Oiseaux, la prédominance 
de la respiratipti et des sécrétions dans cette classe , le peu 
d'ampleur dé§ pouihén^ ,' ' niâlgré la grande extension des 
vPies respiratoires , k diikiinution delaperspiràtion cutanée' 
qui, mêiné chez l'homme , entraîne iitie activité plus énergi- 
que dé la sécrétion rénale , enfin , là faible quantité d^eâù 
qui s'échappe par les voies respiratoires (2), les Oiseaux 



• < 






a88 TRAITÉ t>'ÂKÀTOMlE COlfPÀRiE. 

n'ayant jamais Thaleine vaporeuse , même pendant les froids 
les plus yifis. 

733. 

Gomme dans les classes précédentes , les reins des Oiseux 
ont encore une structure peu complexe. Les uretères ont des 
racines siinples provenant de chacun des lobes dans lesqodi 
ces organes sont divisés, soit par les vaisseaux qui s'y rendeitty 
soit par les crêtes osseuses sur lesquelles ils reposent , et dMt 
on peut surtout distinguer deux, Tun supérieur plus petit, 
Tautre inférieur plus grand. 

Les reins sont entourés de tissu cellulaire , et leur fisiee 
antérieure , comme celle des poumons , est tapissée par le 
péritoine. Les uretères descendent le long de la paroi ter- 
gale du bassin; ils sont manifestement musculeux, et s m* 
sèrent dans le cloaque, au bord du rectum. 

L'urine des Oiseaux ressemble d'ailleurs beaucoup à ceDe 
des Sauriens (§ 731). Elle contient également une si grande 
quantité d'acide urique , de carbonate et de phosphate cal- 
caires , que , semblable à celle de ces Reptiles , elle ne tarde 
pas à se concréter après sa sortie du corps , et forme ordi- 
nairement, autour des excrémens , un enduit blanc que l'ac- 
tion de l'air convertit bientôt en une masse friable. 

Suivant Guvier , l'Autruche et le Gasoar sont les seuls Oi- 
seaux qui aient la faculté d'évacuer séparément leur urine 
et leurs excrémens; cependant, il m'est souvent arrivé, 
chez d'autres espèces^ notamment chez les Poules ayant un 
ceuf engagé dans l'oviducte , de trouver la dernière dilata- 
tion du rectum fortement distendue par des matières fé* 
cales , sans qu'il eût pénétré aucune parcelle de ces der- 
nières dans le cloaque, qui ne renfermait que quelques 
concrétions urinaires. 

734. 

U n'y a point de vessie urinaire chez les Oiseaux , pdrce 
que leur sdlantoide , qui , durant l'âge fœtal , eommùnique 



OR6ANCS SÉCKÉTOIRES. ' • ^ %8ç) 

avec le cloaque par Touraque^ a coutume de ^'oblitérer 
complètement. ' i .. ' ; . f ! 

Cette classe est la première dans laquelle les capsules sur- 
rénales existent partout ; mais , comparées au volume énorme 
des reins , elles sont beaucoup plus petites que chez Thomm e , 
par exemple. De même nous avons trouvé que la rate avait 
un volume inverse de celui du foie, et quelle n'existait pas 
cbez les Mollusques pourvus d'un très^gros foie , tout comme 
il n'y a point de capsules surrénales chez les Poissons et les 
Reptiles branchies , dont les reins sont «i volumineux. Ces 
organes sont situés entre les lobes supérieurs des deux 
reins, tou^à-fait auprès des testicules ou des ovaires , un peu 
lobés la plupart du temps, ovales et d'un jaune rougeâtre. 
Meckel y a observé deux substances difiérentes dans le Ga- 
soar. Suivant Tiedemann (1), c'est pendant la saison des 
amours qu'ils sont le plus gros. Tannenberg assure aussi 
qu'un prolongement en cul-de*sac du conduit séminal se 
perd dans leur substance. 

A. Mammifères, 

735. 

Le type humain se reproduit ici chez la plupart des Mam- 
mifères. Aussi les reins ont-ils en général une structure 
plus compliquée , de sorte qu on peut y distinguer plusieurs 
substances , des papilles qui exsudent l'urine , et des calices 
qui reçoivent ce liquide , pour le transmettre à un bassinet 
commun , d'où il coule , le long des uretères, jusque dans la 
vessie chargée de l'évacuer enfin par les parties génitales. 
Cependant , il ne manque pas non plus de formes qui se rap- 
prochent de celles dont j'ai parlé jusqu'ici. . , 

Les reins ont une structure toute particulière dans les Cé- 
tacés. De même que ceux des animaux qui appartiennent aux 
Classes précédentes, ils sont formés de lobes distincts, et 
ressemblent plus à une glande conglomérée ordinaire qu'à 

(i)£o0. ciV., pag. 556. 

II. ig 



290 TEiLlTB D'A^iTOUIfi COMPARÉE. 

un organe sécrétoîre spécial et constituant mi tout à port 
Ceux de la Baleine consistent en plus de deux ceufs lobides 
coliques et isolés , dont le côté le plus large regardé en 
dehors , de manière que Hunter (i) compare ia face externe 
de Torgane entier au pavé d'une rue. Chacun de ces Idnks 
office à rîBtériecir une substance tubuleuse bi^i marquée , el 
il se tm*mine par une psq^iUe qu'enloure un calice membnh 
neux. Les calices eux^némes vont toujours en se rétréciisaiÉ, 
^t âuss^t par se réunir tous en im seul uretère, qui mrt dé 
Textrémilé inférieure et la plus étroite du rein. 

La sU*^t|ii?,e de ces organes est tout-à-fait la oiéme umA 
dans les Phoques (pi. xix, fig. xxt), la Loutre et room, 
quoique 4e nombre des lobules aiUe toujours en dindninBl , 
et que les caiic^ n'^^uttssent '{dus immédiatement à Vvat^ 
tère , mais se réunissept d'abord en un réservoir commuft , 
le bassinet. 

La division des reins en lobes distincts devient moins sen- 
sible encore chez la plupart des autres Mammifères, ou eHs 
s'aperçoit surtout pendant les premières périodes de la vie , 
même chez Thomme. Mais le nombre des lobes , indiqué à 
l'intérieur par celui des papilles , va toujours en diminuant , 
à tel point qu'en ne trouye plus qu'une seule papille chez les 
Rongeurs , dont le rein est lisse à l'extérieur et de forme 
conique. 

Je dois encore faire remarquer , par rapport à la situatip^ 
des reins , que celui du côté droit est presque toujours plus 
élevé que celiii du côté gauche , chez les grands Mammifères 
comme chez les petits. 

736. 

Le trajet des uretères ressemble à celui que ces canaux 
suivent chezl^omme. Tous deux finissent par aboutir à mje 
vessie nrlttaii^e. H n'y a d'exception sous ce rapport qua 
pour les TiTÔnOtrèmes , qui rappellent la conformation d^ 

( i ) Philos, Trans,, 1 7 8 7, pag. 4 1 3 , •. , ^ 



lleptitos , en ce sens qae leurs uretères s'ouvrent 4ans un 
i^apal çopunun à Tappareil urinaire et à Tappareil géuilal^ 
et qni mène ^ians le cloaque , de sorte qu'ils n'ont point de 
QomnuiûcaUon immédiate avec la vessie ( pi. xx , fig. yni, ix ]. 
Cette orgaQÎ^tian semble prouver que , chez le^ Monoh^mes 
comme chez ^ea EeptUes et les Oiseaux , Tallantoide , de Tou- 
raquè d^ laquelle la vessie des Mammifères est un résidii, 
doîjt naissance à une dilatation du rectum , à un cloaque , 
Qrigioe qu'il est beaucoup plus difficile de démontrer ehei; - 
les autres Maçnnifères. . 

La f<H*me de la vessie ne vairje guère. Cependant , la forme 
aUongée que cet 'organe revêt cliez plusieurs Rongeurs et 
notamment chez de jeunes Mammifères , par exempté dans 
le Veau , est ren^rquable en ce qu'elle (^montre que Tor- 
gane luv-méme n'est bien rédkmcpÉt qu'une partie de l'on- 
raque. 

i)u reste , il est fréij^j^t ^e ^^encontrer la vessie fort 
petite, surtout en proportion des organes génitaux (vési- 
cules séminales, testicules, ovaires). Le Hérisson et beau- 
coup de Rongeurs Ol.xx, 6g; ri , d) en fouriîsseîrt des 
exemples. On* avait plréténdu ()ué la vessie des Mammifères 
herbivcNres était toujours plus' volmnineiise que 'celle des 
Carnivores : Cuvier à réfuté cette eriréur , et fait voîf crue là' 
différence du vôltune fae tient pas au genre de nourrfturé,' 
mais au plus ou moins d'ëp^sàéiir dés couches muscuTàires, 
de sorte que les CarnîVofes mit une vessie plus petite, 'parce" 
que cet organe à chez eux une texture musculèusë plus 
prononcée , qui d'ailleurs prédomine évidemment daàs toiiiféë 

les parties de leur corps. ' 

737. 

Les capsules surrénales sont en harmonie avec les i^éiiis: 

Ainsi, d'après Cuvier, dles se partagent, comme ceiix^i , 

en plusieurs lobes distnicts , dans les Pinnipèdes , tandis que 

leur fornie , tantôt semblable à celle d^un haricot et fantèi 

triangulaire , chez les Mammifèt^s terrestres , rappelle égale- 



aqa TRAlTt D^ANÀtOMIE COMPARÉE. 

ment celle que lés reins affectent le plus souvent dans ces 
ankoaiix. Au reste ,}l;èst digne de remarque qu il existe, entre 
leur niasse et ceUe des reins , le même rapport qu'entre cdie 
du foie, et de la rate , c'est-à-dire qu'on les trouve d'autant 
plus petites que les reins sont plus volumineux. Ainsi , elles 
sont fort grosses dans les Rongeurs , où leur rapport au rein 
est de A :.&. à 5 dans le Cochon dinde , selon Guvier » tandis 
qu elles .'sont, trëspetites dans les Pinnipèdes ( 1 : 150 , dans 
Iç Phoque , d'après Guyier). Guvier n'a observé de cavité, 
dans leur intérieur, que chez l'Éléphant; mais j'en ai aperçn 
quelquefois une aussi dans de jeunes Cochons et Gbiens. 

Les capsules surrénales varient suivant l'âge, dans les 
Mammifères , comme chez l'homme, où Ton sait qu'elles 
sont^ fort grosses pendant la vie fœtale, (dus petites chez 
l'adulte., et réduites presque à rien dans un âge avancé. 

"• Organes des, sécrétions qpl se rapportent à l'appareil r et p amr 

toîre Inî-mênie. 

738. 
Nous avons eu plus d'une fois Toccasion de remarquer 
qu'aux sécrétions les plus importantes viennent s'en joindre 
d'autres encore qui sont moins essentielles , ce dont la sé- 
crétion muqueuse dont la vessie urinaire est le siège fournit 
un exemple. Quelque chose de semblable se passe aussi dans 
les voies respiratoires , et l'on doit rapporter ici non-seule- 
ment la perspiration de substances aqueuses qui s'opère par 
la peau et les poumons, mais encore les sécrétions mu- 
queuses qui ont lieu dans l'appareil respiratoire proprement 
dit, tant branchial que pulmonaire. Cependant les organes 
qui accomplissent ces excrétions accessoires font tellement 
partie intégrante de ceux dans lesquels on les rencontre, 
qu'il appartient plus à la physiologie qu'à l'anatomie . d'en 
retracer l'histoire. Je ne m'occuperai donc point d'eux, 
(quoique leur étude promette , de toutes manières , plusieurs 
résultats intéressans , parmi lesquels il suffira de rappeler la 



ORGANES SÉÇRI^TÔIRES} ; . 29^ 

perspiratioD puln^Xiaire , si abondanle chez le»Mâuniiiifères, 
taudis qu elle se réduit presqu'à rien ebez 1^ Oiseaux {i% 7S3 ). 
Je me bornerai à parler de certains organes glanduleux qui^ 
bien quils ne fournissent pas plus de séci^étîan. apparente 
que les capsules surrénales, nen peuvent et doivent pas 
moins y si Ton en juge déjà par leur présenice ou par leur 
diminution de volume ( voyez la note au § 734 ) , aivoîk* d'im- 
portantes connexions avec la fpnction respiratoire , puisque , 
soit chez des animaux divers , soit chez un même anim^ à 
différentes époques de sa vie , ils subissent d^s. jQan^idMioations 
considérables et proportionnées à celles qu'^rouve la fonction 
elle-même. On voit qu'il s'agit du thymus et de la.thyroide. 

Thymus et Thyroïde , "■■ ■" 

739. 
Chez rhomme, ces deux organes semblent appartenir 
spécialement aux premières périodes de la vie , et le thymus 
s'efface même peu à peu par les progrès de Vâge. Au pre- 
mier aperçu , on serait tenté de croire qu'il y a contradiction 
entre ce fait et celui que le thymus et la thyroïde manquent 
chez les animaux inférieurs , qu'on ne les trouve pas partout 
chez les Reptiles et les Oiseaux , et que les Mammifères sont 
les seuls chez lesquels on puisse admettre bien positivement 
leur existence. Mais la contradiction disparait en partie 
lorsque nous pensons c|ue , la cavité respiratoire étant moins 
parfaite , ou , ce qui mérite surtout d'être pris en considéra* 
tion , moins isolée du reste du corps , dans les classes infé- 
rieures, la respiration elle-même peut y être plus aisément 
suppléée par un surcroît de développement et d'activité 
d'autres organes , notamment du foie (i) et des reins-, tandis 

. (i) Sous ce rapport il est digne de remarqae qai» le foie des Beptiles, et 
en partie aosai des Oiteaax , qnise porte si loin ao devant des ponmons et 
entoure le cœur presque à la manière da tbymas, semblent être nn indice de 
ce dernier organe , même en égard à sa position, absolument ccMume les 
gUndee sali vaires des MoUpsqaes, qai s'enfoncent dans le cavité abdominale» 
tout celui du paneras. 



dp4 TRÂlré D'AllàtÔMIB COMPARÉE. 

que 'vrâf)f)àreil re^Mrsftoire des Mamniifèrès étant plift^^ 
fait y on conçoU?tônft peine la formatioii , che^ ces midi^, 
d'organes propres à compenser la faiblesse plus gfraûde âyee 
laquelle la respiration s'opère en eut , pendant la vie fcêtiHt 
surttntCî 

. Il a'dqnc été impossible jîisqu à ce jour de déconvrir afibime 
trace dé thymus ni de thyroïde dans les Poissons, à moins 
qn on ne veuille y rapporter une structure glanduleuse dobtjè 
parlerai plus tard en décrivant le cœur de TEsturgeiirti. Si 
même m était tenté d'établir un parallèle , d'àilleurscnrieili; 
entre iâ i>essie natatoire et lé thynras, xm h'e tarderait point 
à se trouver arrêté , en voyant qu'il semble résulter d'une 
étude approfondie du rôle joué par la vessie natatoire , que 
roffice exhalatoire de la respiration ne lui appartient qu'en 
partie , qu'elle cpntiouç à remplir sa fonction avec la même 
activité après qu'avant le complet développement de l'anlittajl^ 
et qu'on ne saurait démontrer , entre elle et les ln*aiicliie$f,iÀi 
antagonisme semblable à celui qui existe entre les pouflMte 
et le thymus. 

. 740. ; 

A l'égard de la classe d<ss .Reptiles , je trouve , dans les 
Grenouilles, de chaque côté de l'hyoïde, et à la partie interne 
de la vésicule laryngienne , deux corps. rotigeâtresCpl. xiu , 
fig. ly , d ) , qui portent , à n'en pas douter , le caractère de 
thyroïdes. Leur structure évidemmlent glanduleuse , jomite>à 
leur couleur , les distingue ti^s-biep des petits amas . de 
graisse que G.-R. Treviranns (1) à décrits sous le nom de 

(x) Fermischte Schr'ifleny tom. I,pag. 06. A cette occasion. Treviranm 
dit que les ganglions décrits par moi an nerf grand sympathiqae de la 
Grenouille, sont de simples amas d» graisse aotour des nerfs; cependant 
il aurait pa se convaincre , par nn examen attentif de la figure qne j*CB 
«i donnée, qne je n*eBteiidaiB point parler des ganglions sîttxés à la partie 
antérioire dn cou, mais des gros ganglions snpérienrs qni ae Toient'Bar 
les nerfs intervertébraax dn eervean et de la moelle épinière {f^ermeh nthr 
das N^rven^stem , pag, 180) , et que Weber aussi {^Anat, totnp, nervi'i^ 



ORGASBS SéCR^TOIRES. 2^5 

thyroïde et de thymiis ^ et qui , se déyetdppMt à ratTiët*e- 
çai9on , di^araîsseiit a» printemps (4), Comme te prodfK;èi(m 
de la graisse se rapproot^ de la respiration , en ce qii'^lK est 
due à une sécrétion de matérfanx €0mbi]St3>les ^ ûû poiiniyt ^ 
jusqu'à un certain point , comparer oés corpuscules adifiéùx 
à la thyroïde et mi tbynius , qui paraissent éti'e destinés par 
leur.conferniation à bonsommer des matériaux àâaloguje»; ittais 
Us tenibijenc se japprocber dayantage des aceuftiulatiéÉè de 
graisse qui ont lieu chez les animaux hibernans. 
• < Je troure aussi mi thymus bien détéK^pé âàiiâ U Tortue 
bourbeuse. C'est un eorps rougeâtte , presqîie conHfii^rme , 
et long d'un demi-pouce enviriM , qu'on aif^èrÇolt ttdtre les aK 
tères axillaires émanées de l'aorte ascendante. 

Un corps gkiBdoleux oblong ) qui se Tolt uti dessus du 
cœur, dans les Ophidiens, seihbié éfi^rtëjDÉè^ pouTdir être 
Gènsidéréavec raison comme té rc^rê^ntaiit dé la thyroïde 
etdutbymiis. 

Enfin je suis tenté de rapporter id deux corps atloigës , 
demi-adipeux fitdemi*glanduléux , qiie j'ai troil^és des deh?^ 
côtés du cou , chez quelques Jeunes Orociskiné^ ( pi. xm , 

*g;KIX,e). 

il n'y a non plus , chez les diseaœc , qu'un or^aniQ éqtfiVtH 
qae qui puisse être rapproché de ceux doM je nfhctia/ffë M. 
•£ii effet , on siperçoit des deur côtés de In tracbéé«artèref,' au 
voisinage du larynx inférieur ^ et par conséquent à l'entrée 
de la cavité pectoreSé, ime paire de glandes ovales, rougeft- 
très , à grains fins , qui , d'après Meckel (2) , a|iqpartiennent 

paihici, pag. 4i) & démontré appartenir, en grande partie, i^a nerf grand 
sympathîqae. 

' (t) Rasclike par^itge ansii cette opinion , dans aes l>eUèè Ôoservations 
tor la métamorphose dn canal intestinal et des branchies dans les têtards 
de grcoonille. (/^û, i 826 , pag. 61 3.) 

(a) Abhandlungen aus der me nschlichcn und vtrgtmdUHden yématomie 

und Phrtiologie, Halle, 1807. 



V •■ 



29^ TRAITÉ d'AMATOMIE COMPARÉE. 

surtout aux jeunes indiviidus , dont les adultes ne loi ont oiert 
de traces que dans quelques espèces d'Oiseaux plongeon , 
et qu'il considère d'après cela comme les analogues du thy- 
mus. Tiedemann objecte contre cette opinion (i) qu'on les ren- 
contre .aussi dans d'autres espèces ( Faucon , Héron, Outarde, 
Pigeon , Pie y Étourneau ) , ce qui , joint à leur situation wim 
loin.des organes vocaux ( du larynx inférieur ) , le j^orte aies 
regarder »• avec Ballanti , comme les représentai» de la thy- 
roïde. 

Il ne .serait pas impossible que , chez les Oiseaux , coome 
çh^z les Serpens ou les Crocodiles , les deux organes se tro«* 
vassent réums et confondus en un seuL 

742. 
^ C'est dans les Maimnifères qu^on rencontre d'une mamère 
bien positive le thymus et la thyroïde. 
Le thymus appai^tient partout aux fœtus des animaux de 
y cette classe. Mais les excellentes recherches de Meckel iie« 
ont appris que les seuls chez lesquels on l'observe aussi pen- 
dant l'âge adulte , paraissent être ceux dont la respiration se 
trouve; quelquefois suspendue pour un laps de temps plus on 
moins long , c'est-à-dire ceux qui plongent dans l'eau , ftHMr 
sent la terre et s'endorment en hiver. Ainsi , les Rongeurs hi- 
bernans et fouisseurs, la Belette, la Taupe, le Hérisson, 
les Ours , les Loutres , et probablement aussi tous les Pinû- 
pèdes, ont un thymus qui persiste au moins pendant lofag- 
temps , et qui , parfois très- volumineux , remonte souvent job- 
qu'au cou , ou se partage en plusieurs lobes. 

La thyroïde parait appartenir également à tous les Mam- 
mifères ; car Cuvîer l'a trouvée jusque chez les Cétacés , aux- 
quels Hunter la refusait. Cependant, il est digne de remarque 
que , dans le Dauphin et le Phoque , elle se compose de deux 

(i) Zoologie f tom. 11^ pag. 683. — Tiedemann présaine qae ces orgues 
existent ches la Poule d*ean , où j*ai rencontré , en effet , ces corps gUnda- 
leax à Tendroit ordinaire , mais plas petits, plas arrondis et plos jaanes* 



moitiés tout-à-fait séparées et rappelant en quelque sorte 
les glandes latérales dtt* larynx infériëijr de TOiseau. Cette 
séparation a lieu aussi dans befiucôup d'futres Mammifères, 
tels que TÉléphant , les Solipèdes^tes GUens , les Chats, les 
Chéiroptères et plusieurs Rongeurs , du moins pendant Tâge 
adi|I|le, ta«di$,que , durant la i^Q^foet^^e, ou ch^z.l^s sujets 
f<»*t ^euaes , les deux lobe^ sQi^t taiitôt plus volumineux., taa-^ 
tôt conCondus.en m^ seule masse. Du r^^^ la réuniofi^d^ 
^ux moitiés ps^r ui^ ouplusâeurs popts. transversaux a.JIfi^p 
aussi dans des sujets compléfen^ut dév.€il0pp;^ , par,exeipple 
chez les Singes , les Ofifs.et {^usieurs Rongeurs ^coi^niejCbef 
rjtiomme lui-même. Qi|,i(j^ doit point j^çridr^dte^ néanmoins 
que la thyroïde de rhopunp est « proportion gardée , plu^.vfiir 
lumineuse .que ceÛe d'auçua^autri^^ainim£^e.,.ce gui^ut 
servir d'argument à ceu^dansV^pinion ^fl^uels la fonctipjip 
qu'elle remplit se rattache d'une;i9anièrQ intim^.àla p?fHlu,ç.r 
lion delà voix. • . f ... 

.743. ,. ,. 
. Uin coup d'oil jeté ^r tous les Qi^g^^s sécréto|re^^4ffl^ 
f\ a été question Jusqu'ici , jopontre bient^que Thoiiiine. n'est 
point avantagé à leur égard, comme nous avpq^yu-^'Ar^ti^t 
par rapport aux appareils précédens.,.^a. 9^^ qui se 

rattachent pureinent à la nutritjon , q||ui rçyssentenj; Iç ^^^ 
l'influence du système fierv^u^. , et où Ha vie s'acçomidif 'â^ns 
conscience , sont précisémeptceui;:, sous le,jppint de.,yi]^,^^- 
quels la ligne de déinarcatiçnLét^Ue.^l^tre rhomm^..i?lii^ 
animaux est le moins tnmchée.^ J. :, . - ^ 

I < 

î ■. . • :.»t}' .'; 'le. 1 "l'.'o.j 



4 

I 



y;sieme vasculaire. 




■ ■ 



"'744. 

pfeiiiehl (tes Orgïinëfe ail hibyeil (teâqueïs lès Isràîàtahcés ÔlMtt- 
^eS- îJëhèlrènt Ôïhls le cot^ps )p6ter f hm bssîtolèék, ietfa 
Saftstance b^ânîqrfe 'felVèi-ifiÔmé esi rejelee iil fleliblihy',* dii 
tkUfefôftflëë pm'Wyit à d^S ii^à^ésparticuirèfè. ififeJidètix 
fôticlîMiS ëkîgëm orcfihaîréHfi^uh HKaîhon întehnédiafre ^ 
HpXmXé %fàS^é Vàè'é^l&îrè \ dé ni'êiUfe^ qtfè le systèiûnife fi*=- 
tfeïiiiéirt celtii dfeS'i^gâtîës ieriscA-iëls èf iôciiiinoteiirà: 
^*-tia'i^rBè essfe^tfelfe'de ce'sfsfehi'é'est le sang qui V^ ttent, 
%^^abttt le ïhoôVéaièilt appelle' 'àf''Mifeteû^ les iFôfrtes ihi- 
lïHit'aMéstJâftlcùtiar^s defbrg^^^ €é liquidé^ prîtAS- 

palement composé d'albumine , avec plusieurs sds , ësttaiittt 
incolore , tantôt bleuâtre , jaunâtre , verdâtre , mais toujours 
Î4ttlèéam t)liïs UW'àé^é de d'év*éfeppemènt. Dès offeiiif- 
^ftiK'iiu'il f eiiteiHiiè*4 lurWfewie §è\it àpprfè'és'ôtèbtil&oti 

'" Eëà ^ârôfe'vifec^ldirès feont i)i^(^^^^ par le éb^dt '(Si 
m^\ (^éfm rëAcime ft'4'quétîirtim saiis ëïïes. ' ' , 
' ''*!Ôu^TeStè jlë'fey^^tème vascul'àîir'e se divise en plusieurs sys- 
ïïttleè''suboraottSé^ /èJntrè iesqlieVs'îl y a d'aiitànt plus die "dif- 
Ï?y8c87iit«e leurs ^biûfé de ébii]^^^ d*autrës brganiês 

sont plus multipliés , en un mot qttë l'orjjànîsation gënërale 
est plus diversifiée et plus perfectionnée. Ainsi , nous trou- 
vons , par exemple dans Thomme , un système particuli^ 
pour Tabsorption des substances étrangères ou de la masse 
organique même du corps ( système lymphatique ) , plus un 

(i) Voyez snr les dimensions de ces globales : R. Wagicer, Par/iaM «i^ 
mentarium organortun quœ sunt in homme atque animalibus mentioms 
mi^wnftricœ, lAipziokf 1834) îo-4* 



autre bystèroe j^oprë à distribuer liiiifbrméitiéÂttes buhtiBHrdi 
par tout le corps ( ty^èmè tascùîkirà i^nguin ) , et ^1 IttiS 
wûétbe se dhrise , soit d'ime manière {j^ét^rale en taissëatit âft 
férens ( artères ) et eM*eiis ( ^&ineê) ; soit , d'dàe matiiètie pim 
spéciale , en syithM de la grande circulâHofi dalis te COrpi^ , 
eîêi^me da là pàile ùifculatûm^û^ les or^îies respira"- 
toirea. Ces systèmes màt beaufeotip mràis dév^leppés et di^ 
wemfirfsdàiisl^s cfosses iiiférieiireb , et Toi} remarqoe suHotK 
que les àBÎBiaiix privés de nioelteépinière et de cerveau dff^ 
fèrentjlfanqueautliit deb failtres sè«Â Ib iràppiM dtr %f àèâfïe 
«asoidtîtt et de rbi: lifassé d^ humém; que ifsm celui dti 
syètàme.ifwVenx.^'"' ' . : -' ■ "■ " ^ '■'■■- 

Mri ; »r iM». . . ■•', ..,.•:• -740'. ■ î; ^•'."- ,ô"^»ï^''' •Mib.î •- 'iii'^i 

iietprmcipaieiEl particuhriiés i|ul>earaeiéti^«^ 
^soulaice desî>tcois dasses infêrleuhesiitlUiïrègfle ahitttat$ 

/ifiSooÀ le fo^rt de da uip Mfi ridl aripn | cfM tas vartôeâilt 
aèstnbansiie: sofbt encéta^éépMNtélidlte^lfiin d^iix q6i p^ 
aileiit ^.4a distribottoa^ëivtoidesMpiuiflMrë'i ret ^^^ tt'y'i 
pM^ieneare^lekliituiateKiiailrftvIa {$e«ildi'C#t)fli«i(n)f<él'ltà 
l^ande , bu bi^e«ÉiPefIe'9yM««ft<i>toi!ktaii^ ftfi&lefit et fdF^ 
féiiSBt; . '.*' l.;rijit>7 *»i<V» uj^ lîoijcfj»)^ ii^ "m^ ' '^ n^i.. n: 
2« Sotnxle Ta]|i|)(liEflHAB»4K4éH6iië cdbtemie /(ft^fi ^gi^tàénA 
c'est , ou le liquide au milieu duquel vitraniroàt»;>è^t*tKl*è 
Teau elle-même, ou du moins iip^ liiumeur lymphatique, qui, 
soit en coulant dans les vaisseaux , soit en stagnant dans les 
cavités du corps , entretient J^ -renouvellement continuel des 
mtériaoi>0iigaiiiq»e& . iir;'>* - «^ ■••' ■'-• - ••;'■:* 

f :i6i| esb d(Hie fcindé k éàalHûr^ tefttre lé système vasoulairé 
i|ui4)eiit être appelé-^lie diJritiHr de touë chez )eë ailiHnâ^ 
'iipMeàrft j «'^t-iNiire le «ysième iydtpbatîqtie'; âfîiSiiOB^è ^ 
WHMIf iwi^tti*ra|ip0ra^/aU^ «éi^ttk de^ ^m , et 



'ioO TRAITÉ d'aHATOMIB COMPÀEÉB. 

le seul qui existe au plus bas degré de Téchelle amande , «n 
parallèle presque semblable à celui auquel se prête le système 
nerveuK gaBglionnairé. De même que le système gaaa^ùtmr 
naire joue un rôle plus important chez les animaux infériem 
que ohez les supérieurs , de même aussi cette fonaiç;diisys- 
tènie lymphatique est beaucoup plus développéerdApitlin 
basses (liasses que dafis les classes élevées. Eu effet v cç^i^îp^ 
point assez que déjà dans les organismes les plus iiifévNnK 
où il n'y a qu^une seule sorte de vaisseaux , ceux-ci servott 
sîmi|ltanéitieQt,^à i-înhalation et à Texhalatioa». imdb^pie, 
chez les animaux supérieurs , les lymphatiques ne servent es 
général qu'au mouvement régressif, lorsque l'srgamsation 
intime devient plus parfaite , on voit encore une distinction 
s'^établir ^ entre le^vaisseanx efférehs et. afférens, les viaisseanx 
qui accomplissent la respiration se partager en plusieurs sys- 
tèmes subordonnés, des organes centraux , des citernes de 
Is^lymphe , desleiœur&.se dévélqpper , et le tofit se rap|iro- 
cher.de plus QUrplusdu^ystème vasculaire desammainc s» 
périeurs , dont il IBnit par ne plus différer que parce 'qili 
éxeroei em vlètu^ temps liabserptiirii , et ne charie d'urAflàire 
qu^ :des/Uq«iide$ lynlpbatique^^înc<dores. Nous retr om tÉ i 
ici la mémerelati(m>:<|bet!datei le système nerveuii; Hà-ks 
chaînes gdngUemii«ire$ ;des animaioL mfémears serappro- 
cbent de plua eil-{)lus;deJlapp«reil spino-oérébral , dont fl 
ne diffère que par sa situation au côté ventral de Tanittal et 
Fabsenc^ lû» le pe«i;de déveto[^e«fient d'un* nerf synqpa- 
•thiqvie spécial..::;. . .; ,, r| 



f-i I» ■•• ;«"•■ '' 



i. Oozoairef. 



Si Tétude approfondie des formes animales inférieara; ait 
toujours d'une haute importance pioar rinteUîgencè des gran- 
des fonctions de la vie , celledcis pi^nlières formes que le 
système vasculaire affecte chez les animaiix privés denNeie 
épinièreetde cerveau est surtout fort essenjiielto pour faire 



' &YST£afB VASCULAIRIÈ; Soi 

concevoir la physiologie de lactrculâtion. Elle apourprincàpdt' 
résultat de mettre aussitôt, sous les y euK deiix¥ériléssoiiv3eR& 
trop peu senties par les physiologistes qui envisagent uni- 
quement ji'arganisaUcm humaine , savoir : 1^ que la formadon 
et la nutrition du corps peuvent avoir lieu et oiit lieu réel^ 
lement sa^ système vasculaire spécial, sans circulation d'une 
masse particulière d'humeiirs; 2^ qu une circulation complète- 
peut être indépendante de Faction d'une force musculaire: 
dévolue à des organes pulsatifs ou à des cœurs. 

Si, du reste, Ton demande ce qui! faut considérer, dana 
le règne animal , comme le premier. indice 4'uue organisa-; 
tion spéciale pour la circulation des humeurs , il me pa- 
rait qu on doit désigner Téti^it de choses que Qrant (1) a ob- 
servé avec soip dans les Éponges , et il a est pas; sans intérêt 
que les Oozoaires qui se rapprochent le plus de^ plantes, 
c*est-à-dire,le$ Phytpzoaires ^ soient précisément ceux qui 
nous fournissent cet exemple , puisque le phénomène de la 
circulation se trouve déjà assez développé, dans ^es végétaux, 
eux-mêmes , et surtout.daos les Gharagnes (2). L'eau de la 
mer circule en effet dans.lesçanaux des Éponges, à la faveur 
des légères oscillations qu'exécutei^tles parois depes cpnduits,^ 
et comme le phénomène tient en même temps li^u ici de la res^ 
piration , il en résulte que jcette dernière fonction et la circur- 
lations'y réunissent et s'y confondent absolument sur ua 
même point. .. , 

Un animal plus parfait , du même ordre , la Plumaiella^ 
calcaria (3) , n'a offert un phénomène déjà plus relevé , 
chez lui , le vide existant entre le sac stomacal et Tenveloppe 
extérieure du corps , renferme de l'eau claire, dans laquelle 
on observe quelquefois un mouvement régulièrement cirçu- 

(i) OutUnes of comparative anatomy. London ; î835, îii-8, 

(a) Yoyes Thistoire de cette eircolation pnr Agai>dfa ( ^<;f . aead, Leop^^ 

tom. XIII, P. I , pag, 1 15 ), et par Rnspail , Nouveau système de chimie 

organique, V^ris, i833 , in-S , pag. 817 et pi. 6. ' 
(3) Voyea me» Tabuler iliustrantes , cah. III, pag. 8. 



3^ tEAITÉ d'avATOMIË COXl^A&éB. 

btoire qu tournoyïuit et par conséquent asalogne à cet» 
qir'oii remarque dans les Gharagnes. 

747. 
: A 1-égard des Uifusoirs^Ehrenbergaobseryé, dans fai eftifé 
abdcaniaaledes^otifères, une certaine fluctuation du liquide , 
qiâ serait par conséquent analogue au phénomène dont je 
viens de parler dans les Plumatelles. Il a même cru tout me 
sorte de système vasculaire naissant d'un vaisseau dond, 
et neuf paires de vaisseaux qui s'en détachaient à angle 
droit (i) ; mais il déclare que Corti et Gruithùisen se stat 
trompés en pisuianl d'un battement de cœur et d'un momfe- 
ment d'humeurs. 

Comme fài déjà fait remarquer plus d'une fois que ks 
Acalèphes oflBrent les préhides de l'organisation des Moiliis- 
Çnes , on doit s'attendre à rencontrer chez eux un sjrstènR 
vascnlaire plus parfait. En effet , ils sont les premiers animaux 
ehcÉ lesquels non-seulement on observe une circvilation oom- 
fi^té , mais encore On commence à trouver la masse du saa^ 
doiiée d'une organisation spéciale ; car ïa fbrme gTobideiitt 
primah*è' de l'Organisme s*y répète plus d'une foîs , et 1*011 
y voit nager des granu'es sanguins , dont la présence permet 
4e constater la circulation (2). C'est surtoutdans les Acalèplîes 
«cténophores , et en particulier dans le Cestum najadis , que 
3é système vasculaire se prononce bien , suivant Eschschoitz : 
de chaque tentacule naît un vaisseau, qui descend le long de 
l'estomac , reçoit des siics de ce viscère, gagne son fond/ et 
s'y réunit avec les autres en un vaisseau cn*culaire dont le 
bord produit quatre troncsdroits; ceux-ci se dirigent versies 
crêtes branchiales , d'où en proviennent d'autres , qui raunè- 
nent le sang au milieu du corps. Tous ces vaisseaux sont dès 
conduits d'égal calibre, sans cœur. On voit les petits globqies 
jaunâtres du sang remonter des tentacules et descendre 

(i) Organisation der In/udontihiêrchcn , Berlin, i83o, paç, 49. 
(9) EeCBSCBOLTz , Syitem der Jkaiephen ^ ptg, t4. 



danslesqsatr^ Yâisseaiiii éépirmips , la«(}is i|u: ik Hmanst 
dans le vaisseau cireubôre^ lie fplvs biqpNQBlispl^HPgaiÉe vasovM 
laire éStausâ un vaisseau anniilatf0fdsii$46sBâM)id^ Leà 
conduks stomacaux raviifies; dès ÂiOàd^pbes discq)hGrâs 
se téurnssent. paiement en un anneau vafscukûre att'bOK& 
du disqùé; Toutes qes conformations sont fort rernsÊST 
qoables y taoS çemne prototypes des anses neryeuses^'» 
0fm eoaHBe conditions des isaûsseaux ciisculaîres dont jèpai^ 
kraipào^itàr^ dans la figiire .veineuse du jaune: de Voeuf des 
^inann supéneurs. On a aussi observé des vnîsseaiKi ep^m 
mouvemeiil de globules sangiaiBS dans les Acdè{ihessy|ilM)i^ 
noffheres/- ■ 

.■ . / Vis. '■ "■■ '■ •"*'•> 

Les Édûnides ont un a«tt*e genre dis système vaseulaip^ 
plus con^liqué , qui se rapporte davantage aux organes to*^ 
coniiDteurs , et qui , en cette qualité, renfertiiie'nn UqUideplûlâ^ 
aqueux que sanguin. îious devons à 3^ieden)ann (i) les pté^ 
mières notions exactes sur ee singulier sy^ème difficile "àr 
concevoir, et à Fétudè duquel BeHe Cliiaje s-est égaléflient^ 
livré avec application (2). Cependant , il règne entre les dé^ 
criptions données par ces dèUx naturalistes d'importante!^ 
dissidences , qui rendent de nouvelles observations néCessaS-î- 
res. Ce qu'il y a de certain , c'est que , soit dans leé Holothiiv 
ries, soit dans les Étoiles de mer et les Oursins, on trouve» 
toujours deux divisions du système vasculàire , qui difiièrent^ 
par la nature du liquide qu'elle charrient et par la manière 
dont elles se distribuent. Ainsi , par exemple ,'le système vas-* 
cùhSre du canal intestinal des Hololburîes renferme un li-^ 
qiiide jaunâtre ou brunâtre , tandis que "cdûi de leur peau 
contient une humeur aqueuse et blanchâtre , dans laquelli^ 
nagent de petits globules bruns. Mais , dans Fétat actuel de 

(i) Anatomîe der Rœhrenkolothurîe, des poméranzen/arbigefi SeesUrru 
und des Steinsmgels, Landibat , TB17 , in^fô/. , !!g, ^ ' 
-\ty'Iifmcrh0ulhstonii'enùtimM{iwn;t,'^^^ pi, xti, tkn. 



Sa4 TRAITÉ. D'ÀVÀTOlinS COMPÀHéB. 

nos oonnaissaiiceSy m ne saurait décider si ces deux sysiènes 
sont rëelleineat privés de communication enseikible , coome 
l'admet Tied^ann , oa s'ils en ont une semblable à celle que 
Belle Ghiaje a décrite et fig[urée. Il est toujours possible de 
distinguer une portk)n artéridle et une portiea veineuse 
dans celui de ces systèmes qpoi a rapport au canal intestinaL 
Ain» 9 par exemple dans les Holothuries^ on trouve , as 
bord libre des circonvolutions intestinales , un vai sse a u qui 
exécute des pulsations manifestes ( aorte) , et qui forme , as 
OMumencem^Dit du canal intestinal , un anneau vascubure , 
d'pù partent des artères destinées aux organes génitaux, etc. 
Les veines sont placées an bord interne du canal intestinal : 
elles forment , à la région des organes respiratoires, quel- 
ques (Muceaux vasculaires, presque semblables aux vaisseaux 
branchiaux des animaux supérieurs , et elles finissent par se 
séunir toutes en une veine cave , qui s'abouche ensuite dans 
l'aorte, ou qui, d'après Délie Chiaje, s'épanche dans l'ampouk 
4u système vasculaire cutané (cœur) , d'où l'aorte tire son 
4)rigine. Le système vasculaire de la peau consiste en une » on 
plus rarement deux ampoules oblongues et pourvues de fi- 
bres musculaires , qui s'ouvrent dans un anneau vasculaire 
situé autour de l'œsophage , d'où naissent cinq vaisseaux 
longitudinaux descendant sur les parois du corps ; ceux-ci se 
prolongent des deux côtés en des vaisseaux transversaux, 
terminés en cnl-de-s^c , qui ont des connexions avec le petit 
pied. On n'observe point ici de vaisseaux efférens, et le liquide 
n'est agité que d'un mouvement de flux et de reflux , la con- 
traction de l'ampoule (pL i, fig. xvi, q ) le chassant dans ks 
vaisseaux et le pied , et celle du pied le faisant revenir dans 
l'ampoule centrale. 

Un même antagonjisme règne entre le système vasculaire 
de la peau et celui du canal intestinal dans les Astéries et 
les Oursins. Cependant , je signalerai à rattention des obser- 
vateurs futurs un phénomène qui a lieu chez ces derniers 
animaux, et qui mérite de nouvelles recherches. Là où les ca- 



SYSTÈME VASCDLAmE. 3o5 

neauK appartenant au système vascolaire de la peau et tié 
ses tentacules passent derrière les and^ulacres, on aperçoit, 
en détachant une petite partie de ces conduits, sarTanimal 
ouvert vivant, et Texaminant au microscope , une circulation 
extrêmement vive de petits globules , qui ne cesse que^peuà 
peu, et dont Délie Chiaje fait mention aussi. Il serait à dé^ 
sirer qu'on recherchât quel rapport peut exister e&tre ce 
mouvement et la circulation. 

Quant aux Actinies, elles se montrent aussi sons ce rapport 
les plus imparfaits de tous les Oozoaires ; car les canaux* ^e 
J'ai décrits en parlant des organes respiratoires , et qui re- 
çoivent Teau de la mer affluente dans leurs cellules et leHTSr 
tentacules, paraissent être la seule trace de système vasculaire 
qui existe chez elle. 

â. MoUoMiaes. 

a. Apodes et Pélécypodes. 

749. 

Le système vasculaire des Gastrozoaires correspond d'une 
manière exacte au développement plus avancé des organes 
de la nutrition en général , du foie et des autres glandes en 
particulier. C'est dans cette classe qu'on voit apparaître pour 
la première fois une opposition bien tranchée entre la grande 
circulation par tout le corps et la petite circulation à travers 
l'appareil respiratoire. 

Le mouvement du sang est très-simple dans les Biphores , 
selon Moyen. On ne peut point encore distinguer les artères 
des veines. Ces animaux ont un vaisseau dorsal, d'où partent 
des courans d'un sang incolore et chargé de globules oblohgisV 
qui pénètrent dans la substance de l'animal , sans parois vas- 
culaires. Ce vaisseau s'infléchit à l'extrémité postérieure du 
corps, pour s'anastomoser avec un vaisseau ventral analogue, 
et l'endroit où l'anastomose a lieu se dilate en un cœur pul- 
satif , déjà vu par Cuvier (pi. ii , fig. i , S^). Un fait remar- 

II. 20 ^ 



■ • ■ « , 



TRAITE d'anATOMIB COMPARÉE. 

Il» 

qiiâhle, p'est que, d'après Meyen (1) , quiTa observé surtout 
chez Teikibryon ^ douze pulsations de suite poussent le sang 
daiis une direction veineuse , et douze autres le chassent dans 
line direction artérielle , de sorte qu'il n'y a point ici de vé- 
ritaUa circulation. 

Qiiasid il existe une cavité branchiale appartenant en partie 
au canal intestinal , comme chez les Ascidies , le système vas- 
cuia^e «fit également développé d'une manière fort incom- 
plète. Dtt moins n ai-je aperçu, dans une grande espèce très- 
voisine deïAaciditù microcosmus, qu'une simple cavité mem- 
br^ufieuse au fond du sac musculeux ; cette cavité semblait 
recevoir les humeurs du foie , au moyen de quelques bran- 
ches , et les distribuer dans les autres régions du corps par 
un canal situé au côté dorsal. 

750. 

Chez les Pélécypodes , qui sont munis de si grandes lames 
branchiales , les veines du corps conduisent le sang dans les 
vaisseaux branchiaux , d'où les veines branchiales le ramè- 
nent au cœur , qui le répand ensuite dans le corps par le 
moyen d'un ou de plusieurs troncs artériels. 

La forme et la situation de ce cœur varient beaucoup. Dans 
les Tarets , il est situé , suivant Home (2) , au côté tergal du 
corps (3) , et muni de deux ventricules, qui , après avoir reçu 
le sang des branchies par deux oreillettes , le lanceut dans 
un renflement commun à la base de l'aorte. VArca iVoé» pos- 
sède , d'^après Poli (4) et Cuvier , un cœur aortique particu- 

,,j(i) iVbt^/acrf. nat. cu/\ acad,, vol. XVI, pag. 376. —Avant laî, van Has- 
sejt avait déjà, yn ce flux, et reflax da sang. {Ann, des se, nat,^ t. III, p. 80.) 

(2) Philos, Trans,, i866, pag. 184. 

(î) La 9Îtpationdacœur au côté tergal est propre aux animaux pri- 
vés de moelle épinière et de cerveaa ; ainsi que celle da principal cordon 
Bervènx au cAtc ventral, elle annonce la prédominance de la vie végétative. 
■ ' (4) '^<>y«« le» magnifiques planches du système vasculaire de FArche de 
Iffoë dons Testae» utrlusquâ SiciK^ t. II, pi. xxv. Poli donne des figores très* 
détaillées de celoi d© la Pinna nobiUs pi. xxxviii et xxxix* 



SYSTEME VÀSGULÂIRB. 'io'J 

lier pour le sang branchial de chaque moitié du corps^ Dans 
FHultre , au contraire , le cœur est simple ^ situé entre le foie 
et le muscle adducteur des valves de la coquille , et tourné 
en avant vers les branchies. Son oreillette , encore simple 
(pi. n , fig. ïx, e) , communique cependant par deux bran^r 
ches avec le ventricule (d) ; elle reçoit la veine branchiale 
(a, b) et les veines du corps , tandis que Taorte (c) sort du 
ventricule. 

EniBn , chez les Pélécypodes à coquille équivalvé , comme 
les Mulettes , on trouve le cœur au côté tergal , soiis la char- 
nière , dans un sac mince , à travers lequel on le voit nâani- , t;; 
festement battre quand on l'examine sur Taniiàal vivant re- 
tiré de sa coquille ( pi. tï , fig- xvni , D). Ici il est d*uh jaune 
orangé , oblong (fig. xiii) , terminé en avatit et en arrière par 
des troncs artériels , et pourvu de fibres musculaires ro- 
bustes. Les deux oreillettes , qui reçoivent le sang des bran- 
chies , sont situées des deux côtés du cœur , et ont des parois 
très-minces. J'ai déjà parlé précédemment ( § 496 ) de la sîd- 
gulière organisation de ces Bivalves , chez lesquels le rectum 
passe au milieu du coeur. Lé sàiijj est très-aqueux , et con- 
tient quelques globules arrondis. 

Un fait digne de remarque, c'est àuè , suivant Home , ies 
Tarets ont déjà du sâhg rouge , tandis que les vaisseaux de 
tous les autres MôllnsriiiëS tie charîènt encore que des li- 
quides séreux et limpides. 

b. Brachiopodes et Cirriphdes» 

751. 
Les Brachiopodes se rattachent aux Pélécypodes. Ce c^i 
les distingue surtout , d'après Cuvier (4) , c'est qu'ils ont deut 
cœurs tout-à-fait séparés l'un de l'autre , assez vôlutninetix , 
et de couleur pourpre , dont chacun est placé à la base de la 
branchie de son côté , et ne se partage point en oreillette et 
Têtitricule. 

(i) Mém^ sttr Us Mollusques , n'' xxi. 



3o8 TRAITÉ d'ANATOMTE COMPARÉE. 

La circulation des Cirripèdes est totalement inconnue en- 
core. On a seulement conclu d'une pulsation remarquée der- 
rière les tégumens extérieurs , que ces animaux avaient un 
cœur ; mais les observations les plus minutieuses n'ont pu 
faire apercevoir à Wagner (1) de circulation dans les Ba- 
lanes. 

c. Gastéropodes y Piéropodes et Crépidopodes. 

752. 

Les animaux appartenant à ces ordres ont une circulation 
Complètement double à travers le corps et à travers le pou- 
mon. Cependant le cœur est toujours simple, quoique sa 
iForme et sa situation varient. Je vais d'abord décrire , à titre 
d'exemple , la disposition du système vasculaire chez quel- 
ques Gastéropodes. 

Swammerdam avait déjà décrit et figuré assez bien le cœur 
et les principaux troncs vasculaires du Limaçon de vignes. 
Guvier en a donné depuis une magnifique anatomie , ainsi 
que de plusieurs autres Gastéropodes. Le cœur de ce Mol- 
lusque , enveloppé par un péricarde nûnce , est situé à gau- 
che , derrière la cavité pulmonaire , entre elle et le foie (2). 
Au moyen d'une large veine pulmonaire et d'une oreillette 
arrondie (pi. m , fig. iv , p , q ) , le sang , qui ressemble en 
quelque sorte à du lait bleuâtre , pénètre dans un ventri- 
cule (r) musculeux , presque triangulak^e et pourvu de val- 
vules , d'où naît l'aorte , un peu renflée à sa base, qui le dis- 
tribue à tout le corps. Il revient par une grosse veine cave , 
située à la concavité des circonvolutions du corps (fig. m, m), 
et par une autre plus petite , placée à leur concavité ( fig. 
m , n) , qui s'anastomosent ensemble par un canal de jonc- 
tion (fig. m, 0) , d'où proviennent les artères pulmonaires. 
Celles-ci se ramifient sur la paroi interne du poumon , et se 

(i) Zur n)erghichenden Physiologie des Blutes, Leipzick, i833, pag. 6«. 
(2) SitaatioQ qui . par conséquent , est déjà la même que chez les ani. 
maax snpériears. 



SYSTÈME VÀSCULAIKH. 'ioQ 

continuent avec les veines pulmonaires , qui versent le sang 
dans roreillette du cœur. Ainsi l'absence d'un cœur pulmo^ 
naire fait qu'ici la petite circulation ressemble parfaitement 
à celle de la veine porte chez l'homme. 

Le sang lui-même ne contient jamais que des granules 
épais et de forme globuleuse. Il est surtout remarquable 
par la grande quantité de carbonate calcaire qu'il renferme, 
et qui est cause qu'il fait effervescence avec les acides (i). 

On compte trente-cinq à quarante-cmq pulsations du cœur 
par minute. 

753. 

Lorsque la respiration s'exécute à l'aide de branchies , le : i^ 

cœur est presque toujours situé immédiatement derrière elles. ' ' ' 
C'est ce qui a lieu dans TAplysie , dont le système vasculaire 
offre , d'après Cuvier , plusieurs particularités intéressantes. 
Des deux côtés du corps , en effet , on trouve deux fortes et 
musculeuses veines caves , qui s'ouvrent dans la cavité abdo- 
minale par de s orifices spéciaux^ qu'on pourrait considérer 
comme des suçoirs tenant lieu d'un système lymphatique 
particulier (2). Ces deux troncs se réunissent pour donner 
naissance à l'artère branchiale, des extrémités de laquelle le 
sang^est ramené , par une veine puhnonaire , d'abord dans 
l'oreillette (pi. m , fig. i , p), puis dans le ventricule du cœur, 
d'où il est reçu par un gros tronc partagé en artère hépatî* 
que(7rO, artère gastrique (tt) et aorte (Ç). Cette aorte porte 
d'ailleurs encore à sa base une double crête particulière, qui 
se remplit quand on pousse des injections par l'artère, et qui 
reverse aussi son sang dans cette dernière. 

(i) Voyez mon traité Ueher die Lebenshedingun^en der weiss^ undÂait» 
hîuetigen Thiert, i8a6 ,pag. 79. 

(a) Cnyier lui-même a para pins tard être incertain de saroir ai ces oa« 
▼ertares existent réellement , on si ce ne sont qae des écartemens entre les 
fibrea musculaires , mais encore couverts d*nne pellicule mince. Meckel 
partage cette dernière opiiûon {System dcr vergleieheiitUn Attat^mief U y, 
pag, ia8). 



3lO TRA.ITÉ d'aNATOxMIE GOMPàRàB. 

Le cœur de la Pdludina vivlpara est également situé entre 
les branchies et le foie ( fig. viii , n ). 

754. 

Le système vasculaîre des Ptéropodes et Crépidopodes est 
construit à peu près sur le même type. 

Quoiqu'on ne sache pas encore parfaitement quelle est la 
distribution des vaisseaux de la Glio , on sait cependant que, 
de ses branchies, proviennent deux veines, qui se réunissent 
en forme de Y , et dont le tronc commun (pi, m , fig. x, m), 
aboutit au cœur (m'.). Celui-ci, renfermé dans un péricarde, 
est situé à gauche, le long des viscères, et fournit les artères 
du corps. 

Les Crépidopodes , qui , par leur coquille singulièrement 
segmentée , se rapprochent déjà des animaux articulés , res- 
semblent aussi à ceux des ordres supérieurs eu égard â^ la 
forme de leur système vasculaîre. Ainsi Cuvier a trouvé, dans 
les Oscabrions , à Textrémité postérieure du dos, au dessus 
de Tovaire , et exactement dans le milieu , un cœur arrondi 
et oblong, qui reçoit le sang des veines branchiales, des deux 
côtés du corps, par un canal commnn , médian et postérieur, 
et par denx autres canaux latéraux , tandis qu'il fournit , de 
sa partie antérieure, une aorte qui remonte le long du dos , 
et qui est destinée à répandre le sang dans le corps. Le sang 
revenu de la grande circulation se réunit en deux troncs vei- 
neux , qui , devenant ensuite artères branchiales , marchent 
de chaque côté, le long du bord du corps où se trouvent les 
branchies, et fournissent les petites artères branchiales. 
Celles-ci , revenant sous la forme de veines branchiales , se 
réunissent en deux troncs, qui suivent la même marche et 
vont se jeter dansje cœur. 

d- Céphalopodes, 

756. 
Les organes de la circidation des Céphalopodes diffèrent 
de ceux de tous les autres Mollusques en ce qu'on trouve 



SYSTÈME VASCCLAIRE. 3ir 

ici un plus grand nombre de cellules centrales ou de cœurs 
que chez nul autre animal. En effet , il y en a troi?^', un aor- 
tique , qui correspond au cœur simple ou double des autres 
Mollusques , et deux pulmonaires , qui poussent le sang du 
corps dans les vaisseaux branchiaux. . 

Dans la Seiche ordinaire , qui , sous ce rapport , diffère 
très-peu des autres Céphalopodes , le tronc principal des 
veines du corps descend delà tête, se partage en deux 
branches tournées vers les deux branchies , et montre sur 
ces points une organisation qui paraît ressembler à celle , 
assez mal connue encore il est vrai , des veines caves de TA- 
plysie ; car les veines y sont garnies d'une multitude d'ap- 
pendices glanduleux , qui communiquent avec elles , et pom- 
pent . vraisemblablement des liquides de là cavité abdomi- 
nale (1) (pi. IV , fig. XVIII , d , d ). De chaque côté,'cès troncs 
veineux se terminent par un cœur branchial muni d'un petit 
appendice (fig. xviii , b , c) , qui , au moyen 'd'une artère 
branchiale, pousse le sang séreux dans la branchie ëlie^môme, 
d'où la veine branchiale , qui offre une légère dilatation (e, f), 
le ramène de chaque côté au cœur aortique, dans Ie()uel il 
pénètre par une ouverture que protègent des valvules. Le 
cœur aortique lui-même est fortement musculeux et placé en 
travers du corps (a) ; outre deux petites branches destmées 
aux organes de la génération et à la bourse du noir , il f6uï*- 
nit en haut le tronc artériel principal (g) , dont la base offre 
aussi un renflement. Ce tronc envoie ses ramiiicskiôns aux 
diverses parties du corps (frg. viii , s , t) , et , de ïrtême que 
le système nerveux , il forme dans la tête un anneau autour 
de Tœsophage. 

(i'IMeckel ISjrstem deri^ergU'chenden .4naeomie,tom, Y^ p^. i3d) est 
enclin à rec^arder ces appendices da tronc de la veine cave comme un rn- 
dîment de la veine porte. Da reste , Owen nous apprend qa*il existe aussi 
qaelqne cbose d\knaiogae dans le NautUtts pompiéius ^ oalsa grande veine 
da corps est percée d^une maltifade d'oavertar^ qm pénètrent dans 
|a cavité abdominale» 



\ 



3l2 ., TBAIït d'aNATOMIE COMPAHÉE. 

Le sang des Céphalopodes est incolore et comparable à de 
ralbumine étendue d'eau. Suivant Wagner (l)les globules du 
Poulpe musqué ( Octopus moschatus) sont ronds, un pendis- 
ciformes , et pour la plupart incolores ; cependant on en re- 
marque quelques uns qui sont d'un violet foncé. 

5. Animaux articulés* 

a. Enthelminlhes et Annélides, 

756. 
Sous le rapport du système sanguin , les Ënibelminthes 
sont dans le même cas que les Oozoaires, c'est-à-dire que 
tantôt ils n en offi^ent aucune trace ( par exemple dans les Vers 
cystiques), tantôt on rencontre dans Tintérieur de leur corps 
( par exemple dans les Taeniosomcs ) quelques conduits qui 
semblent cependant être plutôt des ramifications d'un canal 
intestinal que des vaisseaux proprement dits. L'absorption 
extraordinaire elle-même qui se fait par la surface extérieure 
du corps , içfaez tous ces animaux , et dont j'ai parlé précé- 
demment , parait être plutôt le résultat d'une pénétration 
immédiate de la substance organique, que l'eiTet d'une action 
exercée par des vaisseaux absorbans spéciaux. Quelquefois 
néanmoins on voit se développer seulement des ramifications 
d'un système vasculaire dans lequel se meut un sang inco- 
lore et probablement dépourvu de granules. C'est ce qu'a vu, 
dans le Distoma hepaticum (2),Mehlis, dont les observations 
s'accordent avec celles de Bojanus , d'Ehrenberg et de Lau- 
rer. Mais le plus remarquable des Enthelminthes est le Di- 
plozoon paradosum , chez lequel Nordmann (3) décrit un 
double système sanguin très-ramifié , c'est-à-dire dont les 
deux moitiés du corps renferment deux vaisseaux latéraux , 
un externe où le sang incolore marche en avant , et un in- 
terne où ce liquide revient sur ses pas. 

(i) Zur verghichenden Physiologie des Blutes , pag. 19. 

(2) De Distomate hepacico ei lanceolaCo. Gœttingae, i825« 

(3) Mikrographische BeilrœgCy cab. ï, pag. 70, 



SVSTEME VÀSCULilRE. 3l3 

757. 

si Ton excepte peut-être les genres Gordius et Nemertei, 
tous les animaux désignés sous le nom d'Annélides ontiin sys- 
tème vasculaire irès-développé , mais qu'on ne connaît point 
encore complètement partout , et qui semble même quel- 
quefois charrier un liquide rouge. 

En général, la disposition de ce système se rapproche de 
celle que nous avons rencontrée chez les Mollusques yoi^n$ 
des Vers , comme les Oscabrions , c'est-à-dire qu'on trouvé 
au dos de l'animal un tronc aortique dirigé de la région pos- 
térieure ducorps à l'antérieure, que le courantveineux, placé 
au côté ventral , descend de l'extrémité orale à rextrémité 
anale , et qu'à l'endroit où ces deux courans communiquent 
ensemble, on aperçoit, tantôt, ce qui est le plus ordinaire, à 
l'extrémité postérieure du corps , tantôt aussi à l'antérieure , 
une dilatation en forme de cœur, qui exécute des pulsations. 

Le système vasculaire des Nais , doat nous devons la pre- 
mière description exacte à Gruithuisen (1) , est extrêmement 
simple , mais déjà construit parfaitement d'après le type que 
que je viens d'indiquer. L'artère principale , située au dos , 
chasse un sang limpide commede l'eau vers l'extrémité cépba- 
lîque , où un anneau vasculaire qui entoure Tœsophage et exé- 
cute des pulsations à la manière d'un cœur, le reçoit et le fait 
passer dans la veine placée le long du ventre; de celle-ci il re- 
vient dans les artères par les vaisseaux capillaires, qui accom- 
plissent la respiration. Quand l'animalse partage en deux in- 
dividus, une métamorphose fort remarquable transforme 
Tune des anses de vaisseaux capillaires en cœur annulée. 

Wagner (2) a trouvé dans les Néréides ( Lycoris nuntia) un 
réseau vasculaire semblable à celui des Naîs^ quant aux 
qualités essentielles y mais fort beau et contenant du sang 
rouge. 

(i) Nov, ace, acad, nat, cur,^ tom. XIV, P. i, pag, 4x5. 
(a) Lov» ciV.y pag. $3. 



l4 TRAlTé d'ANAtÔMIR comparée. 

Le système sanî^uîn delà San^^sue a été interprété de plu- 
sieurs manières différentes. Ce qu'on aperçoit le plusfocile-' 
ment , ce sont deux {][ros vaisseaux latéraux ilexueux etbat- 
tant d'une manière sensible ( pi. v , tig. xviii , i, xix, a), 
avec un vaisseau dorsal médian et d'un calibre moins fort; 
suivant Cuvier, les premiers sont veineux, et celui-ci e8ta^ 
téricl. Il n'existe aucune trace d'or{;anes centraux particu- 
liers. Tbomas dit même que le san.<j parait ne pas suivre de 
direction déterminée , mais se mouvoir tantôt en arrière et 
tantôt en avant (J). Dans ces derniers temps, on. a découvert 
un quatrième tronc principal situé au milieu du ventre , et 
qui renferme la chaîne ganglionnaire (2). J. MuUer et R.Wa- 
gner regardent comme des coeurs ces quatre vaisseaux, doot 
on né connaît pas bien encore les connexions. Suivant Wa* 
gner, le vaisseau dorsal est un cœur àortique, les latéraux 
sont des cœurs branchiaux , et le ventral est le tronc com- 
mun des veines (3). 
Le sang parait ne point contenir de globules. 

■758/ 
Le système vasculaire du Lombric terrestre est mieux 
dessiné que celui delà Sangsue. Le \(mg du corps do ce Vef, 
j'ai aperçu trois troncs, l'un supérieur , probablement arté- 
riel ( pi. V, fig. î- , a ) , et deux inférieurs , dont le plus gw» 
pourrait être considéré coimmearonc des veines caves , tan- 
disque l'autre, situé au dessous, plus petit et d'un rouge plus 
vif, semble être la veine branchiale. Celle-ci reçoit le sang 
amené peut-être aux vésicules respiratoires par des ramifies^ 

(l) Jlfémoire pour servir à V histoire des Sangsues, Paris , 1 806, in-9j.fi|* 
(a) Voyez-en ane belle figure dans Beandt et Ratzeburo, MediziçiscM 
Zoologie, tom. II, pi. xxxx, B, 

(3) On trouve dans Faorikp's Nàïlzen fuer Natur-und Heilhnnâe^ 
1829, no Six et 5ia, des observations sar la circnlation des Annefides, 
qui méritent qu'on y ait égard , en ce qu'elles établiraient déjà unA gyâUde 
analogie entre cette circulati^on et celle que je décrirai bientôt chez les 
Insectes. 



SYSTEME VASCULAinE. 3l5 

lions de Taorle , et le porte h rextrémîlé antérieure du corps, 
où les troncs supérieur et inférieur se réunissent ensemble , 
et où il se confond avec le reste du sang veineux. Cette ana- 
stomose entre les vaisseaux longitudinaux supérieur et infé- 
rieur est surtout remarquable en ce qu'elle à lieu par des 
Mises vasculaîres entourant Voesophage et oflî'ant plusieurs 
renfiemens cordiformes ( pi. y, fig. xii, xiii, m m m ; fig. xvi, 
les inémes grossis ). Chaque anse ressemble plus à un vais- 
. sedu lymphatique renflé dans Tintervalle de ses valvutes 
qu'au cœur des animaux supérieurs, quoiqu elle en remplisse 
lè« fonctions (i). 

Le sang hii-méme est rouge , et contient si manifestement 
des Canules ronds et aplatis, que je suis étonné qu'ils n'aient 
p<Ant été aperçus par Wagner. 

Cuvier assigne à TAréirtcole un système vasculaire ana- 
logue et seulement un peu plus complexe. D'après les re- 
cherches d'Oken (2) , les veines branchiales, situées des deux 
cAtés , près de la veine cave , qui occupe la région du ventre, 
portent le sang à la partie antérieure du corps , où elles te 
versent dans deux oreillettes , puis dans deux ventricules ; 
ceux-ci , outre qu'ils fournissent des artères ascendantes et 
d'autres descendantes , se réunissent dans le milieu en un 
long vaisseau dorsal, fermé supérieurement et inférieure- 
ment ( cœur en cul-de-sac ). J. MuUer a décrit cette circula- 
tion d'une autre manière (^). 

(t)Lieo, Home, Meckel et antres ont donné une descripiion an pen 

âfilçr^D^ da système vascnkiire da Lombric ( Mbcxu^s JlfTsUm der ver- 

gUichenden jénatomie ^ tom. T, pag. $4); niaia. iU ne soni piûnt non plus 

^xiv^ à se faire une idée parCaitement satis&is^jole de sa çircoLuion, qui, 

par conséquent, a besoin qa*on Téindie de noD?eaa. 

(a) làs^ tom. I, cab, iv, pag. 470. 

(3) Bo^iucys P^siologie. Leipûck, i83a»iA-8 , Um. IV, pag. x47. 



3i6 TRAITÉ d'anAtomie comparés. 

b. Ntuslicopodes et Décnpodcs, ] 

759. 

Le sang des Neusticopodes et des Décapodes est clair comme 
de Teau et chargé de très-petits granules arrondis, qui font que 
la circulation peut facilement être observée au microscope 
dans les petits Crustacés du premier de ces deux, ordres, tels 
que les Daphnies. Ce qui la rend surtout remarquable, 
c'çst qu'on voit clairement les courans artériels s'infléchir sur 
eux-mêmes pour produire les courans veineux. Le cœur bat 
dans le dos, au dessus de Tintestin. Gruithuisen (i]le dit com- 
posé d'une oreillette et d'un ventricule. L'oreillette reçoit 
les veines du corps , au tronc principal desquelles abootisr 
sent aussi les vaisseaux branchiaux. 

Les derniers des Décapodes , tels que ceux du genre Gam- 
marus (2) , ressemblent parfaitement aux Neusticopodes sous 
le, rapport du système vasculaire, et leur circulatioa offirc 
aussi un coup d'œil fort intéressant lorsqu'on l'observe an 
microscope. 

Dans les Squilles , qui viennent ensuite , l'organe central 
de la circulation a encore la forme du cœur allongé et dor- 
sal des Bivalves , ou de l'aorte dorsale des Annelides ; car à 
peine diffère-t-il d'une aorte qui marcherait le long du dos. 
Il reçoit le sang des veines branchiales , et le distribue au 
reste du corps, d'où ce liquide se réunit dans une veine cave, 
située au côté ventral , qui le fait passer aux branchies , 
de sorte qu'au fond la circulation ressemble parfaitement ici 
à ce qu'elle est chez les Mollusques. 

Le cœur des Cancérides est plus arrondi. Celui de TÉare- 

(i) No9, act, acad, Leop,, tom. XfV, P. i, pag. 4o3. 

(a) Toyez quelques remarques à ce snjet par Zenkbr, De gammari pmU* 
cis historia naturaîi et àrcuitu sanguinis ^ i8aa. L'aatear a seolement en 
ridée pea henrense de comparer le cœar de cet animal à la vessie natatoire 
des Poissons, de mémeqn*ila pris aae espèce de Rotifèrepour an noBTcl 
Enthelminthe, 



SYSTÈME VASCULAIRE. Si^ 

visse est dentelé sur les bords , et offre des colonnes charnues 
bien prononcées dans son intérieur ( pL vi , fig;. ix ). On le 
trouve immédiatement au dessous du bouclier dorsal , a^Hrès 
Tablation duquel on le voit battre vivement. Il fournit plu- 
sieurs artères, tant en devant qu'en arrière ( fig. ix , b c d ). 
Cependant sa substance est encore très-molle , et les artères 
sont fort petites , tout-à-fait transparentes. D'après les belles 
recherches d'Audouin et de Milne Edwards (1) , le sang du 
corps se rassemble dans de grands sinus placés au côté ven- 
trale et communiquant ensemble, d'où partent des branches 
qui vont aux branchies ; les veines branchiales se réunissent 
en deux gros troncs principaux , à parois minces, qui s'ou- 
vrent dans le cœur par deux orifices oblongs ( pi. vi, 
fig. IX , A a ). J'ai parlé ailleurs (2) des globules du sang et 
des pulsations du cœur des Écrevisses; je me bornerai ici à 
faire remarquer que le sang a évidemment une teinte rou- 
geâtre , et que les globules non seulement) ne sont point en- 
core aussi gros que ceux de l'homme ^ mais même ressem- 
blent davantage à des disques (3). 

c. Isopodes , Arachnides et jécarides. 

760. 

Autant qu'on en peut juger d'après les faits recueillis jus« 
qu'à ce jour, le type du système vasculaire est, au fond, 
le même que dans les ordres précédens ; seulement les ra- 
mifications commencent à disparaître aussitôt que la respi- 
ration aérienne devient plus parfaite et qu'elle est confiée à 
des trachées. 

Ainsi , parmi les Isopodes , les Cloportes, qui sont pourvus 

(i) Annales des Se, nat,, 1827 , toni.XI. pag. 2 83 et 352. 

(a) Ueber dis œussern Lebensbedingiwgen der weiss-jund kahbluetigen 
Thiere, pag 80. 

(3) Voyez }il\\T\t''EàyinvÙB ^ Uistùii e naturelle des Crustacés , comprenant 
ranatomie, la physiologie et la clarsifcaticn de ces animaux* XoId. ici*. 
Parii, i83 », in-b*. 



3 1 8 TKAITB D^ANATOMlS COMPAtlÉE. 

de branchies ^ ont un cœur dorsal simple et fusiforme , à 
peu près comme les Siquilles. Ce cœur se partage antérieu- 
rement en trois grosses branches , dont la médiane, qui 
marché vers la tète , est la continuation du co&ur lai-méme. 
En arrière, il fournit également trois paires de vaisseaux (i). 
On ne connaît point encore le système veineux. 

Treviranus n a trouvé dakis la Scolopendre qu'on eœtr 
aortique simple , renflé de distance en distance » et situé le 
long du dos ( pi. vi, fig. xxvi, m ) , des côtés duquel il n'a 
vu sortir aucun vaisseau (2). Cependant Tanalogie, fondée sor 
ce que nous rencontrons chez les Insectes , ne permet pas 
de douter qu il n y ait ici un système vasculaire fermé. 

Quant aux Arachnides, les observations de Guvier, Meckel, 
Treviranus, J. Muller , Brandt et Ratzeburg, ont démontré q«ë 
chez les Araignées., comme chez les Scorpions, il existe, le Imf 
du dos , un cœur semblable à une aorte , fixé par pluaenrs 
paires de muscles triangulaires , et dont les pulsations s'a- 
perçoivent même à Tœil nu, chez les grosses Araignées qU 
ne sont point couvertes de poils. De ce cœur partent plusieurs 
vaisseaux , dont quelques uns ont toujours des connexions 
avec les branchies et d'autres avec le corps (pi. vu, fig. vm, 
ab, Araignée; fig. xii , b. Scorpion). Cependant la ténuité 
excessive des.vaisseaux n'a point encore permis d'arriver à dés 
données certaines et complètes sur la manière dont s'efiTéctiic 
la circulation elle-même. Si l'on s'en rapporte à l'analogie, 
elle doit ressembler beaucoup à celle des Décapodes. 

Les globules du sang des Scorpions ont été figurés |^ 
Wagner (3). 

On ne sait rien de positif sur le système vasculaire des 
Acarides. Cependant tout porte à croire qu'il se rapproche 
assez de celui des Arachnides. 



\t) Braudt Bt Ratziburg, Medezinische Zoologie^ tom. II , pag 75« 
(a) Vermischte Schriften^ tona. II, pag. 3xé ' 

Ç3} Loe, çitf fig. XI. 



SYSTÊMB VASGULAIRB; Sig 

â. Insectes. 

761. 
Tant qu'on ignora que les Insectes ont réellement une cir- 
culation 9 ces animaux furent une véritable pierre d'achc^pe- 
ment pour la physiologie. On était obligé de concevoir le 
développement d'êtres doués d'une organisation si perfec- 
tionnée sans courant régulier d'un liquide analogue au sang, 
et d'admettre un vaisseau semblable au cœur, exécutant 
même des pulsations visibles , sans que rien s'en échappât.. 
Ces contradictions déterminèrent Oken , dès 18i7 , à s'expri- 
mer de la manière suivante : « Il reste encore à chercher les 
» moyens d'union entre l'intestin et le cœur , ou vaisseau dor«- 
» sal ; car on ne saurait croire que , dans le corps de l'Insecte, 
»ce vaisseau soit privé de toute communication avec le reste 
»du monde. Comment le liquide qu'il renferme y pénétre- 
«rait-ilP £st-ce par inhalation? Mais comment un vaisseau 
» affaissé sur lui-même parviendrait-il à se remplir de cette 
» manière ?» Ce fut donc une grande joie pour moi lorsqu'en 
1826 , je parvins à découvrir une circulation fort simple, mais 
extrêmement remarquable , d'abord dans des larves de Né* 
vroptères , puis peu à peu dans les Insectes appartenant à 
d'autres ordres , et tant à l'état imparfait qu'à Tétat par- 
feit (1). 

762. 
Le vaisseau dorsal , déjà décrit par Malpighi , d'après la 
Chenille qui ronge le bois du saule , est \m canal à paroiâ^ 

(i) J*ai comroaniqaé d'abord cette découverte aa congrès tenu par le» 
natoralistes allemands, à Dresde, dans l'aatonine de iâa6,et depuis feu 
ai fait Tobjet de deux mémoires, publiés en 1827 {Entdeckung eines ein" 
fachen voin Herzen aus beschleunigten Blutkreislaufs in den Larven netz" 
fluegUcher Insekten, Léipzick, in-4^)> et i^^^^N^ova actaAcad. Leop,f 
▼ol. XV, P. II ). Dans l'introduction du premier de ces mémoires, que 
l*In8titnt de France a honoré dW des prix Montyon , j*ai rapporté les 
opinions de mes prédécesseurs sur le système vasculaire des Insectes, dont 
on n^avait encore jusqu*a1oi-s remarqué que le cœur aortifQrvet 



3aO TUAlTÉ D^ANÀTOMIE COMPÀRÉC 

membraneuses minces, d'un calibre égal partout, et seulement 
un peu rétréci à ses deux extrémités. Les pulsations qu'il 
exécute , et qui , suivant la remarque de Lyonnet ^ sont plus 
fortes à son extrémité inférieure , le font quelquefois paraître 
alternativement plus étroit et plus large , ce qui a déterminé 
Malpighi à le décrire comme une série de cœurs placés à la 
suite les uns des autres. On avait signalé les ramifications tra- 
chéeimes extrêmement déliées ( pi. vu , fig. xxvii ) qui r«i- 
toiirent des deux côtés. On savait aussi qu'il est fixé à la pa- 
roi tergale par des faisceaux musculaires particuliers, de 
forme triangulaire. On Tavait trouvé dans tous les états de 
développement de Tlnsecte ; cependant les recherches de 
Marcel de Serres (1) et de Herold (2) avaient appris qu3a 
un diamètre plus inégal dans Tanimal parfait que dans h 
larve. Plus tard enfin , Straus (3) avait donné une descriptkm 
déjà meilleure du vaisseau dorsal du Hanneton : il pensait 
que ce canal reçoit le sang de la cavité générale du corps 
par des ouvertures latérales garnies de valvules , et le dirige 
vers la tête , où il le reverse dans la cavité du corps. Marcel 
de Serres croyait aussi que les muscles et les trachées exer- 
cent plus d'influence que les nerfs sur son mouvement , et en 
général on lui attribuait un rôle peu important dans Técono- 
mie , parce qu on avait vu des Chenilles , par exemple , con- 
tinuer à vivre et à respirer après qu'on le leur avait enlevé, 
ou qu'on en avait fait coaguler le liquide au moyen de Tacide 
hydrochlorique(4), tandis que les Araignées et les Scorpions 
ne tardent pas à périr après l'ablation de l'organe. Cette ob-^ 
servation conduisit même plusieurs physiologistes à partager 
l'opinion de Marcel de Serres , et à ne voir dans le vaisseau 

(i) I^Iêm, du Muséum , tom, ï V. 

(a) Utber das Rueckengcfctss der Insèkten. Marl)oarg , i8a3. 

(3) Considérations génér, sur Vanat, camp, des aniin, articulés» Parif, 
1828, in-4 > pag* 356. 

(4) Combien de temps les AkigaiUes ne contîaacnt^ elles pat a se 
voir encore après rju^on leur a enlevé le cocar 1 



SYSTÈMB VASGULÀIRB. 3a I 

dorsal que Torgane sécrétoire du corps adipenx. Des obser- 
vations microscopiques sur la circulation elle-même pouvaient 
seules fournir des idées plus exactes à ce sujet : je vais en 
faire connaître les résultats. 

763. 

Les larves qui jusqu'à présent m'ont paru convenir le mieux 
pour observer cette circulation, sont celles des petites es< 
pèces d'Ephémères, de r^5rrtonj»ue//a et des 5em&ii«: cepen- 
dant on l'aperçoit très-bien aussi dans d'autres /par exemple 
dans celles d'Orthoptères , de Coléoptères et de Diptères* Au 
reste, si j'insiste sur la description de ce phénomène physiolo 
gique , c'est parce qu'évidemment une partie du système vas- 
cul aire n'a point encore ici de parois propres, et, qu'en con- 
séquence la direction des vaisseaux n'est indiquée que par 
le courant du sang , qui ressemble à celui du suc végétal dans 
les entrenœuds des Gharagnes. ' 

Le sang lui-même est assez limpide : il contient la plupart 
du temps des granules oblongs , et ordinairement il prend 
une teinte verte en se desséchant. • 

Si l'on observe une larve d'Éphémère à un grossissement 
d'environ cent diamètres , on aperçoit à chaque bord.latér^ 
un faible courant de globules sanguins , et plus en dedans^ à 
la face ventrale , de chaque côté , un autre courant plus fort. 
Ces deux courans , privés de parois , sont desc^idans , et par 
conséquent de nature veineuse. Us fournissent à la base des 
pattes , aux lames branchiales et aux filets de la queue , de 
petites anses qu'on peut considérer comme des indices d'ar; 
tères et de veines pulmonaires naissant immédiatement des 
troncs veineux vers l'extrémité postérieure du corps, à peu 
près comme, dans l'Oscabrion ( § 754 ), le vaisseau dorsal, ou 
cœur aortique , nait des courbures que les courans veineux 
décrivent en dedans ( pi. vu , fig. xxxiii , a ). Ici le système 
vasculaire acquiert des parois distinctes , et l'on aperçoit des 
pulsations régulières , assez rapides , qui se prolongent dans 
tout le vaisseau dorsal , et qui poussent le sang vers la tête, 

II. 21 



3ik TRAirf d'à witoiiif cdMpÀRÉc r 

sodâ k fWf Ine ffmi côinrailt df téKel. C'aprês Wâgnèi» (! j , lès 
èburans veînënx cpiî viennent d'ëivk décrits éë jettent atkssi 
pltis hiifit dâtiis le cœiir aottîqtie par dès orfveftiire^ la- 
térales qui correspondent assez bîeri aux anneaux dn C€frp& , 
et ressemblent à celles que Straus décrit chez le HanneUm 
^ (§ 78Î): De ildfiYelles dBsefvatÎÉihs m'ont appris que ce feit 
est ëxîict, dii màlni en ce qui fconceriie les larves d^Ê(>lièiiifi- 
rës. Te ii'aiî pu dëcotivi'tr àuctui courant làtëfal partâiit do 
iXBar , dbiit Teiti^ëniitë âè biixiriîué dans la tété , et fortilé Uës 
aiises â la baSè des âiitëiliiës , après ^oi le ^nj^ redescend 
pair les cbtiràiis vëihèui dont J'ai parlé. 

GhëJJ là larve de VA'^rion jpueîlà , c'est surtout danS lès 
tâiiiës caiidales et lès rudimëiis d'siilës qu'on aperçoit leâ Êiitt- 
raiis au éattg. Lé sàû^ cbulè datas les rudimeiis des ailèâ ab- 
sblnhibni; dé \i ihëthe manière que danà des lames branclda- 
les , et il serait difficile de citer tin ailtre cas plus prôpi^ i 
déiliontret qttë l'àilé qui jibôsse est une bî*anchîè. 

Si Ton cdupë 1^ filets dé la queue d'une làrvë d'ËphémîSre, 
le sang coule par saccades dfe^ tàîsséaux ouverts (pi. ytt, 
%. txîVî^, (éë Itjtii pirbttvè tjtié lé inotivement général dé ce 
liquidé pël!l[i 'éïce acclèlâ*^é par les pulsations de^lâ seule por- 
tion dû caittàl Vaéculair'è iqîii Se Soit développée orgamqâe- 
mefat. 

Du resïè , ft est liorS de dlduté que le sang dé quelques lar- 
vée d'tnsècfes né reifetiiiè ^oînt de globules , ce qui lEut 
qu'on ajiér'çdU feîén tes pufeatïohs du cœur chez ces animaux, 
m^îs qu'on lïe dis'tîngué pbînl léS cb'uràns , (Juî ne devien- 
nent Vîsftrfès qu'à la faveur des globules dû sang. C"e»t'ce 
4iié j'obâèrVé par exèriiple dans les larvés des Cousins et des 
Notohectçfs. 

764. 

qMÀ Shx iWéctés IparTaîts , lé système vasculaîre se orni- 
ez ^ 

(i) y^y^ 9its observations snt la circolation da sang chez k» Insccttt 
ilanisr/f/i» z83ii) pag. Sao. 



pm&y ebe^eiR, comme memfi aprom^mqtie tè fbft tft s^tiriMé^^ 
dJefêdlP dël» Cigale», et «tfiiitae' èil' géiùtëràt è#'<!ttHafei« 
système se comporte à régar^t*' syslèmé>ésqf»lpaWfrë'cfcë3t^ 
1^ plupart dçs lQ3eçt,es , par e:?ifmpl^ dsois^tw I^s ïcAp>if'<h 
ptères,c'est-à-direqu'il,dispafaUp(e)* àçeu à mesure que le 
système respiratoire se développe davantage. Cependant on 
aperçoit très-distinctement la circulation chez un grand nom- 
bit é'iDsaotes: p&fffiiite, et eUe s'y effiBetatt^ ^fcmûlsmA^^Av- 
eeaUMioes ^sntielles!, de h iséme nnmilnpe <i«e dafisPte^ 
htnres., xwti celte seuhM diffiéreRce qu^OH vok soivveiit^ffti»^ 
Retira eoucam d» la laassr du sang? qal noorche vers le ^téi 
•I en. bas , poMeonr desi^csHliii» pdoficidiers des aiks (!^{Oiii 
peut très4lieii s'en covfaînore^' sveo le secours àë mienQ^r 
soope , dam» les aSe» et )e| antenae» desi Sembldà^^dt^mènf^ 
fM» dam les élf très etlesbewKemkoraeiques dje&JLafitjifi^) 
Mftftdaos l^MifMofMa Ftiimihii, le jDtrfM^Mil^c^iil^ttAl, Mi 

Bà restes le^ o«BW «#tiqoé demeure peti^twi* actif ^eeeiM^ 
teisseM eieit»! âeefrisaiitoâSj^etittiiie» ieiiaÉge^ 
pe« petidMi les< métamoi^hose^t'f 7«^>. Al eett^aiï^è ;>ife9 
co«rs»s ees^eot péttt-éti% flëti bè^w^et kt tûfi^rM' de& Â^' 
èeet^ , quand lie sMt parremis' i^ Pdtai parfait , césssititd^ qd} 
«erresq[)Oiid aajjirand déi^6lbpp«ëmettt àéquÀ par iei ori^ei^ 
Mq)ipateîree , et à la^elte o» deft atcriboei^ le pen'A^fftiM^é^ 
âek vie des lAse^stes pérfMte^. £a mort des vaisseaii^'^M 
If^afid nombre df^opganeè branebifbrtnes , chez les anMiardiè 
M^)ériears, esit analegue ^n Wfisp^iss à eeUe ébliîémîoû êé 
H-èiréithtion chez le* Insectes. • ■ 

iè tt^ai pas besoin ff insister sur h cma&sim intime «pi^ 
PMDseince presque toteïe de parois taseulaires établit entre lé 

(i) Wagner est dans Terrear quand il refase de considérer ces cond'dits 
comme des vaisseaax, parce qae» suivant lai , ils n*ont point été produits 
]Mr le sang* On n*a qu'à observer la eircnlation dans les radiraena d'ailes 
éM larvM d« Libellolei , po«r se c^m^tànert qu'ils doivent i^ceUement 
naissance aux conrans sanguins. 



3^ TRAITÉ P*A1ÏAT0MIB COMPÀIIBE. 

sang qui parcourt la cavité du corps et les trachées qui pé- 
nètrent partout ^ ici Fair va chercher le sang , comme aiOem 
c^eit.le sang qui va au devant de l'air. 

n. Syêième DOBculaire danf les animaux pourvus de moette 

' ipinière et de cerveau, 

765. 
Entce le système vasculaire des animaux compris dans les 
quatre classes supérieures et celui des êtres qui Tienaent 
d*étre passés en revue , il existe la même différence qu'entre 
te système nerveux des uns et cdui des autres. D'an cAlé, 
le système vasculaire , qui préside d'une manière spéciale ai 
renouvellement de la masse organique , se concentre davan- 
tage y et nous ne trouvons plus partout qu'un seul oœnr, 
argaaeiiui représente le plus haut degré de développement 
de la structere vasculaire^ comme le cerveau représealft 
celui de la structure nerveuse , et qui exerce la même 'wt- 
fliience sur son système , que Fencéphale sur les nerfe. D*«i 
anipe côté , la situation du cœur dépend presque autant de 
eelle du centre nerveux que de celle des organes reqMra- 
toires; car toujours chex les vertébrés inférieurs, et primi- 
tivement , c'est-à-dire pendant la vie embryonnaire » chez les 
autres, il occupe à la face vaitrale du corps une régioa 
correspondante à celle où le cerveau se développe à la face 
tergale (1), de même que constamment on le trouve oppoeé 
à la masse de la moelle épinière , c'est-à-dire au devant et 
an dessous du conduit alimentaire ; tandis que , dans les 
classes inférieures , il était placé au dessus ou derrière, par 
opposition également à la masse nerveuse ventrale. Mais 
l'aorte demeure partout placée en arrière ou au dessus des 
organes digestifs. 

(i) Qaand lecervean, en s^iofléchîssant , occupe le point \» plasdevé 
da coqM, le cœar doit naioreUemeiit se troaver plas aa dessoat qo*aa 
devant de lai. 



SYSTÈME VÀSCULÀikti.' ' ' '^dS 

Tout cet embranchement du règne animal est caractérisé 
en outre par la couleur rouge du sang , qui contient daTBn- 
tage de globules , ^t qui , dans les deux classes supérieures , 
a une température fort élevée. Il Test de plus par la di8i>osi- 
tion du système sanguin , qui , indépendamment de la petite 
circulation à travers les organes pulmonaires , dévolue aussi 
aux animaux sans vertèbres , en oflre encore une autre par- 
tielle à travers le foie. Ici , en effet , le sang veineux qui reflue 
des organes assîmilateurs dans la veine porte , absolument de 
même que, chez les Mollusques, par exemple, celui de tout 
le corps passe dans Torgane respiratoire , se distribue de 
nouveau dans le parenchyme du foie , au sortir seulement 
duquel il reflue dans la veine cave commune. Enfin un sys- 
tème vasculaire particulier , destiné à TabsorpUon , et qui , 
par son liquide incolore, rappelle les vaisseaux des animaux 
invertébrés en général , mais surtout les conduits absorbans 
spéciaux que possèdent quelques uns d'entre eux (§ 627) , 
se sépare complètement du système vasculaire sanguin, 
quoiqu'il finisse cependant par s'aboucher avec lui. 

Au reste , ce type offre , dans les diverses classes , quel- 
ques modifications et divers perfectionnemens graduels , que 
je vais maintenant faire connaître. 

1. Poîsfons. 

a. y aisseaux sargu'ns» 

766. 
La circulation du sang des Poissons est inverse de celle 
des Gastéropodes. Tandis que ces derniers ont un cœur situé 
à la réunion des vaisseaux provenant des branchies ou des 
poumons , celui des Poissons est placé à Torigine des vais- 
seaux qui se distribuent aux branchies. Le sang du corps 
arrive à ce cœur, non-seulement par deux gros troncs vei- 
neux (veines caves), logés sous la colonne vertébrale, qui 
proviennent du tronc et de la tête, et contournent le pharynx 
pour atteindre au sinus commun des veines; mais encore 



3*Jl8 TRAITÉ D*ANÂT0MIE COMPÀIIBB. 

Tules sont ordinairement au nombre de deux (fig. ne, a); 
mais il y eïi a davantage chez les Poissons cartilagineux; et, 
dans TEsturgeon , par exemple (fig. v , h , i , k) , j'en compte 
trois rangées , chacune de trois valvules. Le bulbe de Taorte 
est plus long et plus mince dans les Chondroptérygîens, py- 
riforme chez les Poissons osseux. L'aorte elle-même fournit 
des deux côtés , à chaque arc branchial , une branche qui en 
parcourt la face inférieure (pi. x, fig. vu). Après que les 
ramifications de ces branches se sont répandues sur les lames 
branchiales (pi. x, fig. x , xi) , et qu'elles ont enfin donné 
naissance aux veines branchiales , celles-ci se réunissent en- 
semble , à la partie supérieure des branchies ou à la basedn 
crâne , pour produire le commencement de Taorte , qni 
marche le long de la colonne vertébrale. Cuvier a donc eu 
raison de dire qu'ici la petite circulation n'est qu'une frac- 
tion de la gi^ande. Une fois réproduit , le tronc aortique tra- 
verse d'abord, dans la Carpe , le trou d'une apophyse épi- 
neuse inférieure que porte l'os occipital; puis, chez ce 
Poisson , comme chez la plupart des autres , il parcourt la 
cavité abdominale , en passant derrière la masse rénale et 
fournissant des branches aux organes voisins ; après quoi il 
pénètre dans le canal formé par les apophyses épineuses in- 
férieures des vertèbres caudales. Dans l'Esturgeon , au con. 
traire , l'aorte perd entièrement ses tuniques sous la colonne 
vertébrale, et le sang ne coule plus là que dans un canal creusé 
à travers la substance cartilagmeuse du rachis. 

Au reste , les vaisseauit désignés à tort sous le nom de 
veines branchiales , fournissent des ramifications avant 
même de se réunir en tronc aortique. 

Les Hagiostomes s'écartent de ce type général. Lear 
cœur est proportionnellement plus volumineux que dans lés 
Poissons osseux. Il y a plus de valvules aussi. Ainsi , d*après 
Tiedemann , la Rajm rubus (i) en possède trois à roriflce 

(i) J'obserye ]a même chose dans le cœur de TE^argeon (fig* y, o). 



SYSTÈME TASCULÀIHB. 3^^ 

auricijdaire du ventricule, et cmq rangées , chacune de trois, 
au bulbe de Taorte. Du reste, comme les branchies des 
Chondroptérygiens sont plus reculées en arrière , leur cœur 
se trouve également à une plus grande distance de la tête ; 
et , comme le nombre de ces branchies elles-mêmes est plus 
considérable , puisqu'on en compte cinq dans les Raies et 
les Squales, celui des anses vasculaires aortiques qui s'y dis- 
tribue est différent aussi. A cet égard, Cuvier (1) fait ob- 
server que, dans les Raies, les veines branchiales sont 
doubles sur chaque arc branchial. 

Le cœur des Gyclostomes présente plusieurs particularités. 
Il est logé dans un péricarde entièrement cartilagineux, à 
l*extrémité de l'appareil élastique des branchies. Son oreil- 
lette a des parois fort épaisses. Chez la Lamproie surtout 
(pi. X, fig. VI) , il est fixé au péricarde non-seulement par 
une sorte de ligament suspenseur , mais encore par de fortes 
fibres tendineuses , adhérences que Ton retrouve aussi chez 
d'autres Poissons , notamment dans le Lump et le Congre. 

Haller (2) , d'après Valsalva , signale , au cœur de l'Estur- 
geon , des glandes qui seraient chargées de verser un suc 
noir dans le ventricule. Ce dernier fait est difficile à ad- 
mettre ; mais la surface du cœur offre réellement une couche 
glanduleuse, que Meckel a considérée comme Fanalogue 
du thymus (3). 

768. 

Je dois raj^eler aussi que, d'après la découverte de Mar- 
shall Hall (4) , les Anguilles ont encore , à l'extrémité posté- 
rieure de la colonne vertébrale, un organe particulier, ana- 
logue à un cœur, qu'on peut considérer comme preuve d'une 
centralisation moins avancée de la circulation , de même que 

: (i) Hist. nat* des Poissons , tom. ^^ pag. $44* 

(i) Elém. phjrs^ tom. I, pag. 38^ • 

(.)) Sfrstem dér 'vtrgîeichendem. Jnatomie, ton« Y, ptg; i6k« 
•(4) A crieieal and experimên'al essay on thê etrenlation of the frlood, 
liODcireii i83x. 



3^ TRAITÉ o'A^A7:0M1£ COMPTÉE. 

le sÛJiusjrbûuibQïijal , dans la ^loelle jépwère i^f^fèfijfffSLt #t 
le symboles d'une concentration moindre du j^ystàmejuisriireuiL. 
Ce cœur caudal , placé sur les côtéç de la .dernière yerlàtNre 
de Ja qpeue, dont les pulsations sont indépendajutes 4^ àM» 
dn cœur projp^ement.dit, et q^ on peut ai^i^eot f^c^^voir 
pn examinant à c;o]^tre-jour la q^eue couple , 4e[Hii6ipeHi ^ 
d'rUUÇ AuguiJUe 7 est d'uu^ nature plutôt VfCgyoeuae ,^'ai^ 
ijelle , et destiué à accâiérer le mouy^naenit du sang dani; h 
^veîne .caudale. Son e^dsteoce se ratt^adiie si^n^ i^ul doule^ 
une anse vasculaire reniarquabjlie, doji^jej^Fl^a^jenlp^issMtf 
rjû$toir:e de llemti^yoa dqs Poissons , ^t dan^ laquelle la 
.veine .et Tanière (^audales^oat coutuuie ^e se confondre ^f- 
sevible 9 sous ;la forme d'un op , à Tendroit de leur cg^ami^ii- 
caUon.; car Iç cœur jptrppremeat dît j^\i Im-mês^e d'w® 
:^$e yasculaire , ainsi ^u U e^t facile des'en convaiiicre dlMKi 
lembrypn d'ûi^eau. 

Cuvier a doni^é uneJ)elle figure du système vasculaire m- 
j ect(é d'un Poisson (1) . 

J'ai déjà pârJ^^plus Jhaut (§ 766.) dn peu d'abondance da 
«aug des Paissonus , qui se raltacbe à la petitesse du cœur ^t 
.au petit .noiubce des vaisi$eaux. Ce liquide contient des glo- 
JbulQ3 très^errés les uns contre les autres , elliptiques , a(da- 
^ et plus gros que ceux de l'honmie {2). 

b. Vaisseaux lymphatiques, 

769. 
Hewson a le premier décrit les vaisseaux qui ramèneut Içs 
sucs lynaphatîques des diverses parties du corps (3). D'après 
cet anatomiste , ils diflerent de ceux de l'homme parles points 

(i) £fitt,fiqt, desPftissons, tom.!, pi. th. 

(a) D'après Wagner (Zur vergleickenden Physiologie des Blutes , p. 33), 
les globnlesda Barbeaa sont lODga de x/i56 de ligne, et larges .do x/a5o : 
ceax da Squalus squatina longs de i;^o t;ioo. On trouve «n outieydUns 
le sang, dci pftiU.glo)mI<» lymphatiques longs de i/5oo à i/iooo* 

{^^PJkUos, VMim$mtSfô^'^9t%, ao4« -— JViooro les ayait aperças tai 



jflMJvaag : 1^ quei^^e formant de Ait»nbreax fSeicns , vfis^sdiM; 
jpoivésiâe g^iide8iyaipbatique&; 2^ on ne rencontre fX^nt()6 
:w^hndto'.dazKieiir intérieur, ça sorte qu'on pei]t4es mjeoter 
iffeéaieBtiparles troncs.; ce caractère etïle 'précédent «em- 
UmI tes caltaober d'une nuMiière èien ^fnàitifeste ou syâtjàfnie 
.imoidaiBe des dasses'inférienres'du règne animal ; B^ dans 
éa âlOiiae,/et^I»?obaUeniefit aussi dans ibiBaiiceiip d'autres es- 
-fè$9à /ito iermoni; , enCoe^es tuniques nnsculaire et viHënse 
du canal intestinal , un très-beau réseau .,daiKieqttelledbyle 
f$lbmM tmàie ^se- réanir id'aberd :; 4^^ -ils aboutissent à une 
MVjge iAle^o^y9Ê^néB au G&ié droit du corps , .près del'Orifice 
^Upériew i^ Featomae., ot d-oii la lyiiDphe ipasse par des 
ttHesam ^lenfin fpariUSL étiroiti)nifice tdans la «veine «jugutaire; 

BanS'oea dernîdFS'teiqas , £ofamann (1) a ^singulièretn^t 
4IQcru^ Haaâsedetias ooanaissances'surilesvaîssèauxlyinpha- 
iîques^esrdPaissonli. Jl a tsurtout donné d'exceUent;6s figUfQS 
des plexus énormes et compliqués qu'ils produisent , et de 
leurs communications variées avec divers points du système 
^vwîaoïix. 

a. Vaisseaux sanguins. 

Le système vasculaûre ^ RejUUes se rapproche de acA^i 

des Poissons , principalqmeAt jSfous Jlesirapport^ qui suivent : 

.1'' le sang s'y oxide ipcompléteni^t^mais^par d'autres causes 

'.que chez les Poissons; 2"^ ceUguide a une température peu 

élevée , ce qui fait.dire qu'il est froid; 3^ les vaisseaux san- 

^^(Uins sont peu nombre\ix et fort grêles (2) : la quantité du 

.§$Mig e^t peu con^dérable aussi, du .moins rdativement.aux 

^classes supérieures ; car les Poisaons jtat jnoins de sai^ en- 

Yr) Das Saugadersystem âer TFeicht^iere, m*fo]., cah. i, 1837. 

(!i) Mdmenbach a troavé qne , dans le Triton paîustris, le poids du 
sang était à celai da corps = a i;a : 36 , tandis que, chez rhomme, il est 
;^ I ; 5 (Handbuçh der DergUiçhndcn Anafmnk ^^1^, s9:4)< 



dli% TRAITÉ d'âKATOMIB COMPÀIliE. 

core que les Reptiles ; à^ le cœur, quoiqu'un peu plus gros 
que celui de ces derniers , est cependant bien plus petit qae 
celui des classes supérieures ; j'ai trouvé , par exemple dsum 
la Couleuvre à collier, que son poids était d/276 de celm Ai 
corps ; 5° la grande artère du corps , au lieu de naître inmé 
diatement du cœur, qui est encore essentiellement omide, 
eu égard à son ventricule , résulte d'une anastomose entre 
deux ou plusieurs troncs qui partent du cœur, et qui décri- 
vent une anse autour du pharynx. 

Les globules du sang se rapprochent également assez de 
ceux des Poissons. Cependant ils sont en général plus vdii- 
Hiineux. Leur forme est très-sensiblement aplatie , et 9b 
ofirent dans leur milieu un renflement qui renferme mt 
noyau elliptique. C'est chez les Batraciens qu on trouve les 
plus gros; ils y ont depuis 1/190 jusqu'à 1/00 de ligne, d'a- 
près Wagner, qui assigne à ceux de la Tortue terrestre 
1/12Ô de ligne. 

771. 

C'est chez les Reptiles branchies que la circulation , coome 
la respiration , se rapproche le plus de celle des Poissons. Je 
citerai pour exemple le système vasculaire du Prêtée , que 
Rusconi a étudié avec soin (1). 

Le cœur est situé derrière les branchies , au dessus da 
foie , et à la région gutturale , comme chez les Poissons. Use 
compose d'une oreillette , au devant de laquelle la grosse 
veine cave , qui monte du tronc , forme un sinus veineux 
également situé hors du péricarde , et d'un ventricule d'oii 
l'aorte sort simple , avec un renflement pyriforme. Maïs cette 
artère ne tarde pas à se partager en deux branches , Tune à 
droite , l'autre à^ gauche, qui fournissent à leur tour chacnne 
deux rameaux , dont le plus postérieur se bifurque encore une 
fois , de manière qu'en correspondance avec les trois ares 
branchiaux , on observe ici trois arcs vasculaires , dont le 

{i) Monografia dfiliP,r0l€&,1^9iSïe^ 1819. 



SYlO^èlIB VASCULÂniS. 333 

plus antérieur , après avoir donné de& raBÛficàtions aiHC 
branchies , se réunit immédiatement avec celui du côté op^ 
posé pour produire un anneau complet autour du pharynx et 
de Torigine de T aorte , tandis que le sang veineux oxidé qui 
revient des branchies se suMe pour la plus grande partiel 
avec le sang aortique , attendu qu'il n'y a que la prenûère 
veine branchiale qui verse le sien dans Tartère carotide. . 

Le système veineux du corps offre également ici un sys« 
tème de la veine porte , qui aboutit enfin à la veine cave par 
une veine hépatique particulière. 

. 772. . . 

Parmiles Batraciens proprement dits, àrespiration aérienne, 
la Grenouille se rapproche encore évidemment des Poissons, 
sous lerapportdela circulation. En effet, le cœur, enveloppé 
d'un péricarde et situé immédiatement derrière le sternum;, 
au dessus du foie (1), est tout-à-fàit simple. Il se compose 
d'une oreillette unique , simple et à parois minces, ainsi ^pe 
d'un ventricule allongé, musculeux et rouge. Asa sortie' <lie9 
dernier , le tronc artériel se partage en deux branches ^ qui 
embra$sent: le canal alimentaire. Ces branches , absolument 
comme, les vaisseaux branchiaux "des Poissons , ne se réunie 
sent qu'auprès de la colonne vertébrale, à la région lombaire^ 
pour produire l'aorte descaidante ( pi. xiii , fig. viii )w C'est 
le cercle artériel ainsi formé qui ,, dans les têtards et lef 
Reptiles branchies, fournit les vaisseaux branchiaux , proba- 
blement de même que chez les Poi^$cms. Les artères pulmo- 
naires en naissent aussi , comme branches collatérales , dans 
l'animal parfait , 4le sorte. qu'il n'y a ici qu'une partie de la 
nasse du sang qui parcoure les poumons. Du reste ^ Swam- 
merdam (2) dit que deux artères analogues aux carotides , 
qui s'élèvent de ce cercle , présentent deux points dilatés et 

(x) Voyez dans la Salamandre, pi. ziii^ fig, l. p. 
(a) Bibtl der IVatiir, pag. 3»7t pi« 49« — ^® ^^.fF9^^^* iion plus qpA 
Meckel, qn*ane simple dilatation à cbaqa4 caroti4e,^..xu,|fig. yi» B, t}« 






\ 



334 TEilTÉ 9'aHA1!OMTB GOOTAuéE. 

gm, poBpaîMMt mdiqner Teiidroic d*rà les yaineavibiai- 
diiaBXtiraMeiit priaritbemeiit leur origiiie. 

Le STSCème mrr mÊX présente ici plusieurs particuUiilâii. 
Vàbmi om r eÉ ROPtr e bien <fcs teioes pvilnonairw a y éeofc i 
pirar ranmer Isi sang desr pcHMBDss sm osrar , tBitriisqtfi^, 
da» )» FeisBODst, ce sont les veines dîtes brsBB^ialBs; fli 
prcxfinfteift eHes-néBKS Taorte en se réimissanl MttendÉ»; 
Hnîs eMes^'abooeheat, avec les autres Teiue», dms^&emsr^ 
nesf oaves / qui se porfent des deux c$tés à IVireiHerte. Bi 
second lieu , et ce phénomène'est très^'Mtucé.sarlMt dam 
les Salamandres , la veine ombîKcale , qui , chez les animaux 
supérieurs^ aprè& la sodie d^Fosnf, se- tvausfomiet^^oudi- 
wiireèuliganienlronidufaîey-denienre pemédrie ici pe» 
daot terne la Tie, suivant lis observalieus retuor^nlileuél 
Jaoeiraett(i), et reçoit tant les brandies de la venir éfigni» 
trique , que les veines de la grande pocbe atiantsSdieHie oo» 
unnénieQt appelée vesme urinaire. Ou- ne pad'fîenc è <udk 
ptikiM eettV'iA'gaipnttkmqtt'en se rappiAnèique lenffqÉiMi 
el|ez €pâ die a fesUe cKvelopiK^at sans eordon ombiHeMt'ii 
ptaoeÉm^. Elle^ proove que , chea enn , fo fftarfeee de te pëM 
eftcMMéme joue priunlivemèixt lé rMe de mendbrâne respfM" 
toire'du fœtus^ d'oàiï suit quels veine osibiticate doitlûliM 
de dette ^rface catâhée et de Tafeuitoide, qui ki ue quitH 
lalnais rintérieur du corps. • :• 

773: 

La drctilation est déjà un peu plus conipli(piée dafii lès 

< 

(r) Btif^ Se im Soêk phUém., xSi3. -^ Voyes, po«r pla* db 4^lailt.àiel 
^fd, Mse«Bi.*f Â^hiiff loM. IXI, eth«,|, pag, li'jfét JACOMosiEiy Ar êf^ 
temate V4nojo pëcufiq^ im fiermt^ds iviimalihus obscrtMUo, Coytnlny|a| 
tji%i,lsi9^ zSai,,pa^^ti4« — Il mplte aas^ de ces techevfSjK^ ipi^ U 
sécrétion de l*nrine' serait confiée en partie aux veines rénales infériearei; 
cependant Mcckel a déjà fait voir qae nous sommes encore dans le doate 
de savoir si les veines qni s« distribuent en grande abondance irtik ffèms, 
Aont féellenietlt àtfiïwixts , comme la veine porte , on si elles ne sont pas 
efférénceft i l^inslftr dn 'ànixen refnes. 



ChflcmîèÉs qiie daii» l'ùrdrë pt^é'cëdètrf. lé coetir se trttilVô 
immédiatement au dessiS ddftrfe et en rnéthé temps derrière 
le plastron. Il est déjà compbsé de deux oreillettes et d'un 
iehtriettle, hèprésetiéaiit tin large sJegfnreitt dt cercle et ^âr- 
ttgdlM-iHèiite elit)luâiëfirs cëlldIelS qni s'^bôtrchent enséndble. 
Ce ventrictite k déà parois îritisctilètisès tt^èà-rdbustès , et âê 
iHéifte <j[iié dàits qt(ëlf|ubs Poissons , sûû extrémité' moiisse 
îrrfëKëtlfë adhère au pëMcarde par un llgametit teûdîneux. 
Lès oreillettes §ont ëxtirëkhement amples / puiè(}aé cbàciiné 
(f ellèk égalé presque lé ventricule lett volutoe. Elles sont sé- 
t)strée!s Ttrae de Tautre par iltlé cloison, perforée dans la tes-^ 
iu'âo ècorpMdèà ,. niais èçtîère dahà leâ autres espèces ; et ton 
remarqué déjà ibi qùé, cdiniiië fche^ rhômme,la droite reçoit 
le sanj* dû corps par les Véîneà fcïlVes , tsahdis (juè les veiiiés 
pulmonaires vërsetit lé satig bxidê dàné fà gauche , par une 
sorte de fente giiriiie dé valvillfes. Du irèst^, la contexture in- 
térietàre du tètltricule varie sùivaht léè espèces. Dans qnet- 
ques tnès , par exeittple la Tortue greèqué , sa càyifê ffest 
guère iju'uii espâcfe simple, reùdti seulement inégal par dé 
fortes coloita'ès chàirnues anhexées aux parois, tandis que 
dans d^autres , la TeHuâd eareita p^ exèrhple , ces colonnes 
charnues font une s(aillietonsidârable,et sieùiblent si bien par- 
tager lé ventricule en plu^èurisceltirfe's, qiieMéry (1) s'est cru 
atitorisé à conclure de ta qu'indépendamment d'un ventricule 
drofit et d'un ventricule gauche, il y en â encore un troisième 
pour rat» tèré pulmonaire et Tào^te. Cependant, que la cavité 
(îardîaque soit simple ou cothpuquée, la marche du sang à tra- 
vers le cœur est toujours telle que îè sang pulmonaire s'épancKe 
"à gauche dans cet orçàné , qu'il Se mêle , vers le côté tergal 
de celui-ci , avec le sang dé la veine cave , que de là il passe 
dans Taorte , et qu'enfin aii côté antérieur il coule dans l'ar^ 
tère puhnonaire (pi. xui , fig. m , iv). 
Dû reste , je ne puis omettre de dire que Bojanus a ren- 

(t) "Miin, de VAenâ. des se», 170 3. 






336- TRAITÉ d'anatomib comparée. 

contre chez les Tortues un noyau osseux dsuis la substance 
du cœur, entre les artères qui en émanent (1). 

774. 
Les troncs artériels du cœur produisent , conune ches les 
Grenouilles , Fanneau autour du canal alinaentaire que. je 
considère comme une répétition des artères branchiales. En 
effet , Taorte est d*abord simple à sa naissance ; mais elle se 
divise sur-le-champ, et, dans la Tesiudo careUa, chaque tronc 
est garni à sa base de deux valvules semilunaires. Du côté 
droit du cœur , une branche s'élève de la division , pour for- 
mer les artères axillaires et carotides ; mais les troncs laté- 
raux s'infléchissent à di*oite et à gauche, de dedans en dehors, 
et le gauche , après avoir donné quelques branches au em^ 
intestinal et au foie , se réunit de nouveau , le long de la co- 
lonne vertébrale , avec celui du côté droit, qui est plus fort, 
pour produire Taorte descendante chargée d'sdimenter le reste 
du corps, d'où résulte par conséquent un cercle yasculaire 
aÈiolument semblable à celui qui existe dans la Grenouille 
(pi. XIII , fig. lii). Cependant les observations de Meckel et 
de Munniks nous apprennent qu'un second cercle vasculaire 
doit naissance à ce qu'aussitôt après sa sortie , l'artère pul- 
monaire, qui est pourvue de deux valvules semilunaires, 
comme l'aorte , se potage en deux branches , l'une droite et 
l'autre gauche , dont chacune pénètre bien dans un poumon, 
mais dégénère en la branche aortique de son côté , par le 
moyen d'un canal artériel , qui probablement reste toujours 
perméable {ductus Botalli). Il suit de toutes ces dispositions 
qu'ici non plus il n'y a qu'une petite partie du sang qui soit 
exposée à l'action de l'air , que même Toxidation de ce li- 
quide serait plus incomplète qu'elle ne l'est chez les Poissons, 
où tout le sang passe par les branchies , si ces derniers n é- 
taient astreints à ne respirer que l'eau seule , et si les 
Chéloniens , comme d'autres Reptiles , n'avaient , outre 

(i) Rtusische Sammlungfuer Naiur[visseiachaf(, tom. U, cab«iT« 



SYSTEME VASCULAIRE." SS^ 

leur respiration aérienne , une autre respiration aqueuse en- 
core , que Tallantoide persistante chez eux a Toffice d'ac- 
complir. 

Quant aux veines , on trouve deux veinescaves antérieures 
et une veine cave postérieure. Un fait remarquable à leur 
égard , c'est que , d'après les observations de Bojanus (1) et 
les miennes propres , le sang de tout le bas-ventre , des lé- 
gumens abdominaux , des pattes de derrière , etc., à l'excep- 
tion de Celui qui parcourt le tronc veineux des reins et des 
organes génitaux, passe vraisemblablement dans le foie, avec 
celui de la veine porte, comme on le voit dans les Grenouilles 
et les Salamandres , qu'il arrive à cet organe par deux troncs, 
dont j'ai constaté l'existence dans la Tortue bourbeuse , et 
qu'il est obligé d'y circuler a^tde parvenir au cœur. Ce- 
pendant Jacobson et Nicolai (2) pensent qu'il faudrait encore 
admettre ici que la veine cave postérieure donne des bran- 
ches particulières aux reins , pour y répandre de nouveau le 
sang régressif et prendre part à la sécrétion de l'urine ; mais 
on peut élever des doutes fondés contre cette manière de 
voir , attendu qu'il est plus vraisemblable que ces veines 
rénales ramènent également le sang dans la veine cave. Au 
reste , tout près dies oreillettes du cœur , le sang , tant celui 
des veines caves que celui des poumons , se réunit de cha- 
que côté dans un sinus veineux , d'où il s'épanche ensuite 
dans les oreillettes elles-mêmes, delà manière que j'ai décrite 
plus haut (3). 

775. 

Chez les Serpens proprement dits , le cœur occupe la ligne 
médiane du corps , au devant du poumon et au dessus du 
foie. Dans la Couleuvre à collier, il est situé à environ quatre 
pouces au dessous de la tête. Dans les Serpens qui se rap- 

(i ) Isis , tora. I, cab. vu, pag. 879. 
{i)Isis, i8a6, pag, 4o3. 

(3) Voyez la belle figare des vaisseaaz sangoins des Tortaes dans ÏAna» 
tome iesctidinisf toni. XI| pl,xziV| xx7. 

II. 32 



338 TTtAlTÉ d'anATOMIF COMPARÉE. 

prochent des Batraciens , comme les Orvets , îl est , de même 
que chez ces derniers, très-rapproché de la région guttarale. 
On le trouve toujours renferme dans un péricarde ; mais il 
est rare que des adhérences partielles Tunissent à ce sac 
membraneux. ïci également cet organe est pourvu d'une 
oreillette gauche ou pulmonaire , et d'une oreillette droite , 
une fois presque aussi volumineuse que l'autre , à laquelle 
aboutissent les veines caves. Le ventricule est simple , aUongé 
et charnu. Il ne contient qu'un faible vestige de cloison. Il 
donne naissance à l'aorte, qui se partage aussi en deux 
brailches , dont la réunion n'a lieu que sur la colonne verté- 
brale, et en une artère pulmonaire simple. Celle-ci sie 
divise bien en deux branches chez les Serpens munis de deux 
sacs pulmonaires ; mais la droite est toujours plus volumi- 
neuse que l'autre , et , suivant Meckel , elle envoie aussi des 
branches au poumon gauche. La scission est plus complète 
dans l'Orvet. 

Les Serpens à un seul poumon ne possèdent non plus qu'une 
seule veine pulmonaire. Quant aux autres veines , il y a 
une veine cave postérieure, qui parcourt le foie dans toute 
sa longueur, et reçoit dans ce trajet une multitude de veines 
hépatiques, une veine porte , à laquelle aboutit la veine épi- 
gastrique (veine ombilicale), et deux veines caves anté- 
rieures (1). 

776. 

Chez les Sauriens , enfin , la conformation du cœur a de 
nouveau une grande analogie avec ce que Ton observe à cet 
égard dans les Chéloniens. Deux oreillettes séparées et un 
ventricule simple , quoique fréquemment partagé en plu- 
sieurs cellules , se rencontrent d'ordinaire chez ces animaux. 
Chez plusieurs d'entre eux , le Crocodile , par exenofple , le 
cœur est même, comme dans quelques Tortues, assujetti au 
péricarde par un ligament tendineux qui part de sa pointe 

(i) y^yez ane description plas détaillée des vaisseaux des Serpens, par 
Scblemm, dans Tiedemank's Zeitschrifc^ tom. H, pag, loi • 



SYSTÈME rÀSCUt\IRE. Hg 

( pi. XII , fig. tix , I ). La situation dé cet organe est de nou- 
veau au dessus de la bifurcation de la trachée-artère , et pres- 
que toujours immédiatement au dessus du foie. Cependant 
Cuvier dit que celui de l'Iguane est éloigné de ce dernier or- 
gane , et placé tout-à-fait en devant , dans la poitrine. Les 
oreillettes (fig. XIX, g, h) sont, proportion gardée, plus petites 
que chez les Chélonîens , et séparées Tune de l'autre par une 
cloison mince. Pallas prétend bien que cette cloison est per- 
forée dan$ 1(9 Lacerta apoda ou le Paeudopus; mais Meckdi 
Ty a trouvée entière. Le ventricule est conformé à peu près 
comme chez Tbomme. Suivant Cuvier , celui du Crocodile se 
partage en trois cellules communiquant ensemble , dont deux 
appartiennent à la moitié droite et une à la moitié gauche dm 
cœur. Cependant Meckel n a pu disttinguer qu'un ventricule 
droit et un gpauche dans le CrocodUus lucius, et il s'éloigne 
encore de Cuvier en ce qu'il assigne une cloison pleine et en- 
tière à ces deux cavités. D'après cela , le sang des veines 
caves passe de l'oreillette droite dans la division interne droite 
du cœur , de laquelle naissent l'artère pulmonaire et YaovU^ 
descendante gaudie , taudis que le sang des veines pulmo- 
naires coule de l'oreillette gauche dans la moitié gauche du 
cœur , d'où provieftnent le tronc droit de l'aorte , des caroti- 
des et des artères axiUaires , vaisseaux qui , en conséquence, 
non-seulemeut cbarient un sang plus oxidé que celui de 
l'aorte gauche , mais encore , à raison de la séparation eom-r 
plète des deux moitiés du cœur , en contiennent un beaucoup 
moins mêlé de sang veineux que celui qu'on trouve dans les 
artères des Chélofiiens. 

Du reste , l'aorte droite et l'aorte gauche , de la seconde 
desquelles il ne reste plus toutefois qu'un faible canal dans 
les Crocodiles , parce qu'elle a fourni des branches plus for- 
tes , se réunissent aussi , sur la colonne vertébrale , pour pro- 
duire le cercle vasculaire ordinaire autour du canùl alimen 
taire , et donner naissance à l'aorte descendante, dont la dis, 
tribution n'offre rien de remarquable. 



y 



340 TRAITÉ d'aNATOMIE COMPARÉe. 

Les veines du corps ne s'écartent pas non plus essentiel- 
lement du type ordinaire. On retrouve deux veines caves 
supériewes et une inférieure. La veine porte et les veines 
rénales se comportent , en général , comme dans les Ché- 
loniens. 

a. Vaisseaux lymphatiques, 
111, 

D'après les observations de Hewson (1) , les vaisseaux lym- 
phatiques des Reptiles diffèrent de ceux des Poissons , en ce 
qu'ils sont pourvus de valvules. Cependant ces valvules ne 
sont ni aussi multipliées , ni aussi résistantes que chez les 
animaux supérieurs , puisqu'on peut encore très-bien injecter 
les lymphatiques par leurs troncs. Dans une Tortue que 
j'examinais sous ce rapport, j'ai trouvé également, entre les 
tuniques musculeuse et villeuse de l'intestin , des ramifi- 
cations multipliées de vaisseaux lymphatiques , ayant cepen- 
dant plutôt l'aspect de cellules pressées les unes contre les 
autres que de canaux. Les lymphatiques de toute la région 
inférieure du corps se réunissent en un réservoir commun , 
d'où part, non pas un canal thoracique simple , mais un double 
plexus , qui communique supérieurement avec le plexus du 
cou , et s'abouche , à gauche par une branche , et à droite par 
deux , avec les veines Jugulaires (2). Le principal résultat des 
belles recherches de Bojanus (3) sur les vaisseaux chylifères 
et lymphatiques des Chéloniens , consiste en ce que le canal 
thoracique ressemble en quelque sorte à une large gaîne 
membraneuse entourant l'aorte descendante et susceptible 
d'être mise en parfaite évidence par Tinsufflation. 

Mais ce qu'il y a de plus important pour l'histoire du sys- 

(t) Philos, Trans., 1769, pag. 198. 
. (9) Hewson a iroavé le chyle blanc dans le Crocodile, tandis qne les 
liquides lymphatiques sont ordinairement limpides comme de l'eaa chez les 
Poissons et les Eepliles. ' 

(3) Anatome teâtudinit, vol. II, pi. xxii,%. i54, i55. 



SYSTEME VÀSGULÂIRE. 34 1 

tème lymphatique en général , c'est la découverte que J. Mul- 
1er (4) a faite chez les Grenouilles d'un cœur lymphatique 
exécutant des pulsations. Lorsqu'on fend la peau du dos, sur 
une Grenouille vivante , on aperçoit aisément , à l'endroit où 
les vaisseaux cruraux sortent du bassin , et des deux côtés , 
deux petits sacs contractiles , qu il est très-facile de confondre 
avec les vaisseaux sanguins situés au dessous d'eux , et dont 
les pulsations sont tout- à-fait indépendantes du cœur. En 
poussant de l'air dans les lymphatiques de la cuisse , on dis- 
tend sans peine ces vaisseaux et leur dilatatio^ cordiforme , 
dont les pulsations semblent chasser la lymphe dans le sys- 
tème veineux. Des cœurs lymphatiques analogues existent 
aussi aux 'extrémités antérieures , et on les retrouve égale- 
ment 9 tant dans les Salamandres que dans les Lézards (2). 

5* Oiseaux. 

a. Vaisseaux sanguins, 

778. 
Le développement du système vasculaire est proportionné , 
chez les Oiseaux , à l'extension qu'a prise la respiration et 
à la prédominance que le système musculaire a acquise soos 
tant de rapports. En effet ,ces animaux sont les premiers chez 
lesquels nous trouvions le sang chaud. Leurs globules san- 
guins sont proportionnellement un peu plus petits , puisqu'ils 
n'ont que d/200 à 1/126 de ligne de diamètre ; mais, du reste, 
ils conservent une forme elliptique et aplatie. Il y a un cœur 
pulmonaire et un cœur aortique, dislinctsl'un del'aulre, mais 

(i) Handbuch der Physiologie des Menschen, Coblentz, 1833» tom. I, 
pag. aSg. 

(^)FBmzzA(SopraUsUt€ma Unfatico dei rettiU^ ricerche zootomicha» 
Pavie, x833, m-fol.) fig.» a trouvé aosai ces cœurs ou vésicules lymphatiques 
dans les Coluber flavescent et nairix, ainsi qne dans le Boa ame^hystina^ 
k la iMise de la qnene , et de chaque côté de l*anns. l\ fait remarquer qne le 
système lymphatique des Reptiles n'a point de glaudes, mais qu'en revanche 
on y aperçoit «n tri»-griiid nombre de Ucit plexiformes. 



34t TBAITÉ DAMATOMIE GOMPAmÉB. 

réimîseii un seul organe. Ce n esi plus one partie 
de lamassedeshuineiirs, comaie dans la classe précédente, 
mais la totalité de cette masse qui subit rinfloence de Tair ; 
celui^i agit même deux fois sur elle, d'aborddans ks pOHnoas, 
puis dans les sacs aériens du reste du corps. Gependaat m 
ne peut méconnaître une transition sensible des Reptiles , et 
principalement des Sauriens, aux Oiseaux , sous le peini de 
vue de la forme du cœur et de la distribution des 
En effet, si nous aycms égard à Tintégrité, déjà existanle 
le Crocodile , de la doison intenrentriculaire (§ 776 ), ai 
considérons le tronc aortico-carotido-axillaire qui sort do 
tricule aortiqoe conune le seul tronc aortique , enfin si , m 
lieu d'une artère pulmonaire et d'une aorte gauche sortant 
du cœur droit , nous nous rq[NrésentOHS ce dernier donnant 
seulement naissance à Tartère pulmonaire , nous ayons une 
idée exacte de la dispoâtion du cœur des Oiseaux , et nous 
voycMis en outre que ces animaux , du moins dans Tétat de 
développement pariait, sont les premiers chez lesquels on 
n^dMenre plus d'anneau yasculaire autour de r<esoplMige. Ce- 
pendant cet anneau existe encore pendant la ne endryw- 
naire; car , ainsi que Haller Tarait d^ remwqué» les detni 
artères pulmonaires se contnment alors avec Taorte, domk 
portion abdominale résnlte par conséquent de trois radaes, 
les deux conduits artériels et Taorte proprement dite; ins 
racines entourent ainsi Toesophage ( pi. XYi , fig. x ) , e& )ei 
artères pulmonaires proprement dites n en sont qne de fiisy W 
ramifications collatérales , à peu près eomne celles de k 
Grenouille sortent du cercle aortique. 

779. 
Le cœur des Oiseaux, enveloppé par un péricarde , aviBC 
lequel il n'a aucune adhérence , est logé dans le milieu de 
Vekpace supérieur de la cavité pectoriile , immédiatement au 
dessus du foie , entre les poumons , derrière le plastron stér- 
I^L Suivant Tiedemann , sa pdntG est tournée un peu vers 
la droite, surtout cbezle^ OiaeauK qui OAt un estûisnac fort*- 



SYSTÈME VÀSCULiliaE. 343 

ment musculeux , tandis qu'il occupe précisément le milieu 
de la poitrine dans les Rapaces et quelques Échassiers» comme 
aussi , d'après mes propres observations , dans les Perroquets. 
Cependant Meckel considère Texception relative aux Oir 
seaux à gésier robuste comme une circonstance purement 
accidentelle, et qui tient à la réplétion de l'estomac. La forme 
du cœur est conique, et sa couleur d'un rouge foncé. Ses parois 
musculeuses, celles surtout du ventricule gauche, sont extrê- 
mement robustes. Il se distingue principalement par son 
volume proportionnel, dont le rapporta celui du corps dépasse 
tout ce qu'on observe à cet égard dans les autres classes. £a 
effet , d'après les pesées de Tiedemann (1), son poids est de- 
puis 4/122 jusqu'à 1/49 de celui du corps , et conti*aste par 
conséquent beaucoup avec ce qu'on observe chez les Poissons 
et les Reptiles surtout. 

La structure du cœur des Oiseaux se rapproche déjà beau- 
coup de celle du cœur humain. On trouve deux oreillettes 
séparées , à parois minces , et cependant assez musculeuses , 
dont la droite a plus de capacité que la gauche. Il y a deux 
ventricules. L'oreillette du côté gauche reçoit le sang des 
veines pulmonaires > dont le reflux est rendu impossible par 
une valvule , et le verse dans le ventricule gauche y qu oa 
peut considérer en quelque sorte comme le noyau du cœur 
'entier , attendu que le ventricule droit se borne à l'entourer 
de son côté comme une espèce de coquille. Ici également le 
reflux du sang dans l'oreillette est prévenu, tant par une sorte 
de muscle sphincter, que par une valvule membraneuse fixée 
i des cordes tendineuses , et qui correspond à la valvule mi- 
trale du cœur humain(pl. xvi,fig. xiv ). De ce ventricule, qui 
est vaste et allongé , et dont les parois musculeuses ont une 
force extrême , le sang coule dans l'aorte , dont la base offre 
trois valvules semi-circulaires , et qui , aussitôt après sa nais* 
sance , se partage en trois branches, 

• 

(l) Zoologie f toni«II|pag. 5a^. 



344 TRAITÉ D^ANATOMin COMPARÉE. 

780. 

L'oreillette droite reçoit le sang veineux du corps par 
deux veines caves supérieures , pourvues chacune d'une 
valvule, et par une veine cave inférieure , qui a deux val- 
vules. Cette oreillette est un peu plus ample que la gauche. 
Elle s'abouche avec le ventricule droit, dont l'orifice est 
pourvu d'une large valvule triangulaire , tout-à-faît charnue 
et attachée à la paroi externe ( pi. xvi , fig. xiii ). Le venUrî- 
cule lui-même est plus court et plus aplati que le gauche , 
qu'il entoure concentriquement. Tout-à-fait sur la gauche , il 
donne naissance à l'artère pulmonaire , protégée par trois 
valvules semi-lunaires , et qui, sur-le champ aussi, se partage 
en deux branches , mais dont le tronc est d'ailleurs moins gros 
que celui de l'aorte (1) ( pi. xvi , fig. xiii ). 

Les artères elles-mêmes ont des parois très-épaisses et une 
texture fibreuse bien prononcée. Leur distribution ressemble 
déjà , en général , à celle qu'elles affectent chez l'iiomme. Je 
ferai seulement remarquer , à l'égard des trois troncs princi- 
paux qui se voient au commencement de l'aorte . que celui 
du côté droit est l'aorte descendante ,que le médian, con- 
fondu encore pendant quelque temps avec le précédent , est 
la sous-clavière droite, et que celui du côté gauche est la sous- 
clavière gauche. L'union de l'aorte descendante avec la sous- 
clavière droite annonce une prédominance de la portion droite 
du système vasculaire , qui est remarquable , sous le point de 
vue physiologique^ à cause de sa liaison avec celle de la respi- 
ration dans le côté droit du corps. La carotide primitive, qui 
fournit toujours une forte artère vertébrale , varie beau- 
coup dans sa manière de se comporter , d'après Meckel (2), 

(i) Tiedemann £;iit remarquer, contre robservation de Cavier , qae Par- 
tère polmonaira injectée lai parait sapérieare en calibre à Taorte {^loc^ eÎL^ 
tbm. II, pag. 58o) , ce qae confirme aussi Meckel (System der 'vergîeiehêit' 
dtn AncUomitf tom. II, pag. a85]. 

(a) SysUin der 'vergleichenden Anatomie^ tom, V, pag. a 7 5, — Archiva 
1838, pag. 20» 



SYSTÈME VASCULAIRE. 345 

^^itzsch (l)etBarkow (2), à qui nous devons de belles recher- 
ches sur le système vasculaîre des Oiseaux. Le plus ordinai- 
rement, il naît, de chaque côté, une carotide de la sous- 
clavière (3). Il est rare que les deux carotides s'unissent en- 
semble et se séparent ensuite un peu plus haut. Ce cas a lieu , 
suivant Nitzsch et Meckel , dans Vjirdea stellaris, où cepen- 
dant Barkow n'a rien vu de semblable. Le plus souvent il n'y 
a qu'un seul tronc carotidien d'un côté, qui alors nait presque 
toujours de la sous-clavière gauche , comme on le voit, d'a- 
près Bauer (4) , dans l'Alouette , le Bruant et l'Hirondelle , 
selon Meckel dans l'Autruche, et qui, par sa scission, pro- 
duit les deux carotides. Meckel Ta vu provenir de la sous* 
clavière droite dans le Flamant. 

781. 

Les autres artères n'offrent que quelques particularités 
dignes d'être signalées. 

En premier lieu, on est frappé du peu de grosseur de l'aorte 
descendante , qui tient à ce que le cou , la tête et les ailes 
forment une grande partie du corps. La première branche 
un peu forte qu'elle fournit est le tronc cœliaque , pour l'es- 
tomac, le foie, etc. On trouve ensuite l'artère mésentérique, 
destinée à l'intestin , puis les artères crurales , enfin la ter- 
minaison de l'aorte, qui correspond à l'artère sacrée moyenne 
de l'homme , et constitue l'artère caudale. 

La physiologie attache surtout un grand intérêt aux plexus 
artériels ( réseaux admirables ) qu'on rencontre sur plusieurs 
points , et qui se voient pour la première fois dans la classe 
des Oiseaux, ainsi qu'à la texture éminemment vasculaire de 

(i) Observ» de avium arteria communi. Halle , 1839* 
(a) Mzckel's ArchiVf iSag, pag. 3o5. 

(3) Cest ce qaeHahn a fi^ré, d'après le Canard (Commentatio de arte- 
riis amteis. Hanovre, i83o , in*4 » fig«)« -' 

(4) DUquisiùones circa nonnuUorum aviutn s/ste/na arteriosum, Berlin , 
i8a5. 



346 TRAITÉ d'aNàTOMIE COMPARÉE. 

Torgane incubateur de ces animaux , dont nous devons la 
première description exacte à Barkow. 

Quant aux réseaux artériels, on en trouve à la tête , dans 
le fond de la cavité abdominale et à la jambe. Habn a figuré 
le réseau temporal du Canard , Barkow ceux du cloaque de 
la Poule d'eau et de la poule domestique , et le réseau tibîal 
du Manchot. 

Arégardderorgane incubateur, il estformé d'une multitude 
d'artères fréquemment analomosées ensemble et flexueuses, 
avec un nombre correspondant de veines. On le trouve sous 
la peau du yentre , et il fournit du sang en abondance aux 
parties qui sont destinées à Tincubation des œufs (1). Barkow 
en a donné une fort belle figure d'après le Podicepê crû- 
tatus. 

La distribution des artères pulmonaires n'ofiGre rien de par- 
ticulier. 

782. 

Les veines des Oiseaux ne suivent pas toujours une marche 
parfaitement semblable à celle des artères. Ainsi, par exemple, 
les carotides sont presque toujours enâèrement séparées des 
veines jugulaires. D'ailleurs ces vaisseaux ont des parois plus 
fortes que chez d'autres animaux , et il est très-facile d'a- 
percevoir leur texture fibreuse sur les individus de grande 
taille. Cuvier et Meckel assignent à la veine cave inférieure 
des Oiseaux plongeurs un calibre considérable^ circonstance 
imporijante sous le point de vue physiologique ; car elle 

(i) Â cet organe incabatear , formé par le système vascnlaire, correi- 
pondent extérieurement des portions de pean prjyéesde plumes, qui s'ap- 
pliquent sur les œufs et leur communiquent immédiatement la chaleur. 
Nitzscb , qui doit nous donner sous peu une excellente ptérylographie des 
Oiseaux , distingue les régions de leur peau en rases (apteria) et emploiaées 
ptcrylœ\ fl compte hait des premières et neuf des secondes , d*aprè« les 
parties du corps où elles se trouYmit. Le siège des organes încnbateàn 
Untôt appartient aux régions natureUement rases, tantôt est formé oa da 
moins agrandi, par le soin que prend l'Oiseau de s'y arracher les ph 



SYSTÈME VA^SCULilllE. 34^ 

e&plique en partie la faculté dont ces ammaux joiûsseol de 
suspendre assez longtemps leur respiration , et elle rappelle 
en même temps les réservoirs analogues qui se voient aux 
principaux troncs veineux des Tortues ( § 774 ). 

La veine porte reçoit le sang des organes digestifs , comme 
à r(nrdinaire ; mais les recherches de Nicolai surtout (1) ont 
appris qu'il s'y rend aussi une partie du sang revenu des 
membres pelviens et du bassin , ce qui constitue une analo- 
gie frappante avec les Reptiles et un ét^t de choses dû à h^ 
persistance de ce qui avait lieu pendant la vie fœtale. 

A regard des veines rénales^ Jacobson croyait en aveir 
trouvé aussi, chez les Oiseaux, qui amènent le sang aux reins 
pour prendre part à la sécrétion de Turine ; mais les recher- 
ches auxquelles on s'est livré depuis ne confirment point son 
opinion , qu'a déjà réfutée Nicolaï , qui l'admet toutefois en 
ce qui concerne les Reptiles et les Poissons. 

Les veines pulmonaires se réunissent de chaque coté en 
un seul tronc , et même les troncs communs des deux côtés 
pénètrent ensemble dans l'oreillette gauche. 

h. F'aisseattx Ijmphatifjnes. 

783. 
J. Hunter a découvert le premier les vaisseaux lympha- 
tiques des Oiseaux, auxquels Hewson, qui depuis les a étudiés 
avec plus de soin (2) , assigne les particularités suivantes pour 
caractères : l^ilscontiennent un chyle transparent et incolore, 
ce qHi ne se concilie cependant point avec l'exislettce fré- 
qnmte d'un liquide lactescent mêlé avec le sang (^) ; 2* il n'y 
a ni glandes d^s le bas-ventre , ni canal thoracique ; le cou 

(x) /#û, x8a6, pag;4i4« 

(a) Phil0S. Traits. , 1768, pag. 317. — HaUer ( £/« m. phys.^ toi». VU , 

pj)|[« 298] rapporte bien <jaelqnes observations pins anciennes snr les yais- 

seanx lympbatiqnes des Poissons» des KeptUes et des Oiseapz; mais il n*y 

ajonte pas foi. 

(3) Ti£DSMAii«, ^oo/ofw^ UmL U^ pif« Sq%. 



348 TRAITÉ d'àNATOMIE COMPARÉE. 

est la seule partie où Ton trouve quelques glandes , et par- 
tout ailleurs elles sont remplacées par des plexus ; 3* ils 
offrent de nombreuses dilatations variqueuses, qui peut-être 
néanmoins doivent être attribuées à la domesticité , et consi- 
dérées comme des états pathologiques. 

Au voisinage de Tartère cœliaque , les vaisseaux lym- 
phatiques se réunissent en un grand plexus , qui remf)lace 
la citerne de Pecquet, et d'où partent deux canaux thoraci- 
ques, qui vont se jeter dans les veines sous-clavières. 

Suivant Tiedemann , les glandes lymphatiques du con sont 
plus développées dans les Échassiers et les Palmy)èdes que 
dans les Oiseaux terrestres. 

Les valvules sont encore imparfaites dans cette classe, 
car les injections passent en grande partie des troncs dans 
les branches. 

Nous devons.à E. Lauth (1) des observations faites avec soin, 
et accompagnées de bonnes figures , sur les vaisseaux lym- 
phatiques des Oiseaux. Le résultat de ce travail est que ces 
vaisseaux marchent moins près de la surface du corps qu'ils 
ne le font chez Thomme , et qu'indépendamment des deux 
canaux thoraciques , ils communiquent avec le système vei- 
neux par beaucoup d'autres points encore. 

4. BCammîf^res. 

a. Vaisseaux sanguins, 

784. 
Le type humain se reproduit presque exactement chez les 
Mammifères sous le rapport , non-seulement de la distribu- 
tion des vaisseaux et de la structure du cœur, mais encore de 
la nature du sang et de ses globules , qui sont en général 
aussi disciformes , mais seulement un peu plus petits. Je 
n'aurai donc que peu d'exceptions à signaler, et la plupart in- 
diqueront encore des rapprochemens avec les formes déva- 
lues aux animaux inférieurs. 

(i) Jnnaîes des Se, naCur, Paris , z8a5 , touirllli pag» 38 1. ' 



SYSTEME VÀSCULJlrr.E. 3^g 

Sous ce rapport , les Cétacés et les Amphibies méritent 
d'être cités , non-seulement à cause de la quantité extra- 
ordinaire de leur sang, dans lequel Hunter (1) présume même 
qu il y a davantage de globules , mais encore à raison de la 
conformation particulière de leur cœur, comme aussi du vo- 
lume et des nombreuses divisions de leurs vaisseaux , circon- 
stances d'où Ton peut conclure que les organes consacrés à 
la vie nutritive prédominent en eux , quoique d'une toute 
autre manière que dans les Poissons , ce qui , toutefois , res- 
sortait déjà de la longueur du canal intestinal , delà pluralité 
des estomacs , de l'accumulation de la graisse , etc. Ainsi , 
Hunter a trouvé que l'aorte d'un Cachalot avait un pied de 
diamètre , et il a reconnu, en outre , entre les côtes, autour 
de la colonne vertébrale , etc., une multitude de plexus arté- 
riels , qui semblaient presque destinés à remplir l'office de 
réservoirs du, sang. Plusieurs Cétacés , tels que le Narw^al et 
le Dauphin (2) , offrent même , à l'origine de l'aorte et de 
l'artère pulmonaire,des dilatations qui ne portent pas plus at- 
teinte à leur santé , que les ossifications du cœur et les am- 
pliations des veines caves, qui seront indiquées bientôt chez 
d'autres animaux , ne nuisent à l'existence de ceux-ci , quoi- 
que ces états , dont les longues suspensions de la respiration 
pendant l'action de plonger sont la source , constituent des 
maladies plus ou moins dangereuses , dès qu'ils viennent à se 
manifester chez l'homme. 

Le cœur de la Baleine , en particulier, est très-plat -et 
large , forme remarquable ( pi. xx, fig. x , a ) en ce qu'elle 
se rapproche manifestement de celle du cœur des Tortues 
(§ 773) et de l'embryon humain. 

Quelquefois, par exemple dans le Manati, la pointe du 
cœur est double , et alors la pointe gauche est plus longue , 
parce que le ventricule gauche descend plus [bas que le 
droit , comme nous l'avons déjà vu dans les Oiseaux. 

(l) Philos, Trans.f 1787, pag. 4x3. 
(a) Mkckel ^ Sj'stcm dtr iferghichenden Jnatomie, tom. V, pag. 333» V 



35o tRÀITlî DWitOMifS COMIPAhÉB. 

Les ventficales aortique et pulmonaire ne difiërent pas 
autant Tun de l'autre , par leur épaisseur, que chez l'homme 
et les autres Mammifères : par conséquent celui du côté 
drok est, proportion gardée, plus musculeux. 

Leis Cétacés, non plus' que rOrnîthorhynque, qui plonge & 
bieii , n'oSrent que pendant la vie fœtale des commuittca- 
lions ^ soit entre les deux côtés du cœur , par le moyen du 
irou ovale , soit entre les systèmes artériels , pulmonaire et 
aortique , par Tîntermède du canal artériel. Quand on les 
rencontre chez Tadulte , c'est toujours par suite d'un vice de 
eonfermatîon (i). 

La situation du cœur s'éloigne moins dans les Cétacés que 
dans ia plupart dés autres Mammifères , de ce qu'elle est 
chez l'homme ; car Hunter (2) a trouvé que le péricarde 
tenait au diaphragme par une large surface. 

Enfin Vabsence ou Timperfection des membres pelvtais 
fait que , comme chez les Poissons , les ReptHes , et mkm 
encore les Oiseaux , le tronc aortique se continue au dessous 
des vertèbres caudales , après avoir donné deux branches 
analog^s aux iliiiqnes. 

La veine cave inférieure des Dauphins et des Pboqves , 
de Kiéme que celle de l'Omithorhynque , d'après M«^ 
kel (5) , forme , entre le foie et le diaphragme, une dilatatkm 
qui rappelle ce qu'on observe dans tes Tortues etlesOisean 
plongeurs (§ 708). Du reste, on trouve ausâ une dialalieR 
MalegpHe dans la Loutre , la Lutra marina, le Qaslor^lie 
SofêtB nniesdhatua (4). 

785. 

Chez les autres Mammifères,le cœur etles vaisseaux resseffl- 
Ment davantage à ceux de l'homme. Voici quelles isont, 

(i) Meckel (/oc. ctV., pag. 37, «t System,, tom, V, pag. 291 et 336) t 
réani les diverses assertions relatives à ce point de doctrine. 

(2) Loc, cît,, png. 414. 

(3) Descript. anatom, ornithork/nchi f pag. 3a. 

^4) M»c»»t., System der verg^èlchende/t Anafofnie^ loin. V, p»ç, 54f« 



«^ ?"»%. 



SYSTÈME VASC0LAI11E. 35 1 

quant aux premiers de ces organes , les parlîcularilés qui 
méritent le plus d'être remarquées. 

Le cœur est toujours entouré d'un péricarde qui , lorsqu'il 
ne repose pas sur le diaphragme , paraît être de nature 
fibreuse et plus ferme. Il est d'une ténuité excessive dans le 
Hérisson , à qui on îavait même , par cette raison , refusé. 

Si Ton excepte les Singes , qui ressemblent le plus à 
rhomme , la situation du cœur a cela de particulier , d'un 
cfttéquecet organe ne s'étend point jusqu'au diaphragme, 
et que sa pointe repose sur le sternum , de l'autre qu'il oc- 
cupe la ligne médiane du corps et n'est point tourné à gau- 
che comme chez l'homme. Cependant , le cœur de la Taupe 
fait une exception remarquable sous ce dernier rapport ; car 
il est fortement dirigé vers la gauche , situation qui , d'ail- 
leurs , n'est point sans importance , attendu qu'elle semble 
annoncer que l'assimilation prédomine dans le côté gauche 
du corps , comme la respiration dans le côté droit , et qu'ici 
les poumons et le cœur sont dans les mêmes conditions par 
rapport à ia cavité thoracique ^ que le foie et l'estomac ^ 
l'égard de la cavité abdominale. 

Quant à la forme du cœur, celui de l'Éléphant est court et 
large , comme celui du Dauphin , selon Cuvier, ce qui, joint 
à plusieurs autres circonstances encore , prouve qu'il existe 
de l'analogie entre les Pachydermes et les Cétacés (^). On 
peut rapprocher, au contraire , du cœur des Chéloniens, celui 
des Paresseux et des Tatous, qui est aplati. Chez la plupart 
des autres Mammifères , cet organe est arrondi dans le sens 



(i) tJn fait remarqaable aassi,soasce rapport, c'est la prëdisposîtion ^n 
Pécari aax dilatations morbides de Taorte , qae plasieors anatomîsteB evit 
même décrites comme an état normal chez lai (^. Daabenton dans Buvrcm^ 
Hise, natéf tom. X). En efiTet, des dilatations analogues se rencontreoty comme 
je l'ai dit, dans les Cétacés, où elles appartiennent à Tétat normaL X2n*eat 
pas rare non plas d'observer de pareils anéFrysmes chez d'antres Ongulés, 
par exemple dans le Cheval. 



aSa TKATTÉ d'ANATOMIE GOMPAHÉE. 

de son diamètre transversal , et il ressemble à un cône 
oblong , tronqué au sommet. 

L'oreillette droite d'un grand nombre de Mammifères , 
par exemple , du Porc-épic , du Cochon dinde , du Kango- 
roo, de rOrnithorhynque, etc., reçoit deux veines caves su- 
périeures , comme dans les Reptiles et les Oiseaux. La val- 
vule d'Eustache n'existe pas chez beaucoup d'entre -eux, 
par exemple , les Cochons , les Solipèdes , plusieurs Ruminans 
et Rongeurs , les Lions , les Ours et les Chiens , tandis que , 
d'après les observations de Meckel (1) ; elle est quadruple 
dans l'Ornithorhynque , où Ton en trouve deux au devant de 
la veine cave supérieure droite , une au devant de la gauche , 
et une au devant de l'inférieure. La valvule qui sépare Toreil- 
lette droite de son ventricule , dans l'Ornithorhynque , offire, 
suivant Meckel , une analogie remarquable avec ce qu'on 
observe chez les Oiseaux ; car elle consiste , pour la plus 
grande partie , en un muscle sphincter, au heu d'être .mem- 
braneuse et tricuspide , comme chez l'homme et les autres 
Mammifères. 

* Chez plusieurs Ruminans , de même que chez le Cochon et 
l'Éléphant , la substance du cœur renferme , dans l'état nor- 
mal , un os remarquable en ce qu'il rappelle les ossifica- 
tions que la maladie développe quelquefois au même endroit 
chez l'homme. Cet os a la forme d'une croix chez le Cerf, 
et il est situé à l'origine de l'aorte , dans la cloison des ven- 
tricules. Son développement parait avoir lieu vers l'âge de 
trois à quatre ans. Il est plus petit dans la Biche. On n'en 
trouve aucune trace ni chez le Chevreuil , ni chez le 
Daim (2). 

(i) Omithorhjmehî parad, descrîpt, âna/., pag.Si* 

(a) KiSLMEYER et Li7£THi , Dfss, sistens ohs. nonnuUas zoototn, os cor» 
^îs cerçij claviculam felis , etc. spectantes. Tubingae, i8r{. — Cepen- 
dant Grève l'a tronvé anssi dans le Chevreuil et le Daim, d^^ sorte qaesa 
formation est sujette à varier. 



. SYSTÈME VASCCLAIRE. 3i!>3 

786. 

Meckel (1) fait une remarque importante au sujet de la 
structure des artères, c est que leur tunique fibreuse est plus 
mince , mais plus ferme , chez les Carnivores que chez les 
Herbivores , et que les artères de ces derniers ont une am- 
pleur proportionnelle plus considérable. 

Les branches de la crosse de Taorte offrent en outre plu- 
sieurs dispositions particulières , qu'on retrouve néanmoins 
de temps en temps chez Fhomme lui-même , à titre de va- 
riétés. L'aorte ventrale se prolonge sous les vertèbres cau- 
dales^ principalement chez les Mammifères à longue queue , 
et reproduit ainsi un état de choses propre surtout aux 
classes précédentes. 

Plusieurs arcs et plexus artériels méritent d'être signalés 
aussi. 

A l'égard de la division de l'aorte , l'homme et les Mam- 
mifères diffèrent des Oiseaux en ce que l'aorte descendante , 
qui, chez ces derniers, prenait sa direction à droite (§ 780), 
se porte ici à gauche , et fournit la sous-clavière de ce côté. 
Le gros tronc qui naît du ventricule gauche a aussi beau- 
coup de tendance à se partager en une aorte ascendante , 
pour la tête et les membres inférieurs , et une aorte infé- 
rieure , pour le tronc et les membres pelviens. Cette ten- 
dance ne s'exprime nulle part plus clairement que chez les 
Ruminans et les Solipèdes. La longueur de l'aorte ascendante 
antérieure est si considérable, que je l'ai trouvée d'un pouce, 
par exemple , chez un Chevreuil tout jeune , qui n'avait que 
quinze pouces du sommet de la tête au bout de la queue. 
Elle donne d'abord l'axillaire et la vertébrale gauches , plus 
haut l'axillaire et la vertébrale droites , puis finit par pro- 
duire^ en se bifurquant^ les deux longues carotides, qui 
vont gagner la tête sans se diviser , et qui , chez un animal 
si jeune , représentent à la partie antérieure du corps les 

(i) s y item der vergîeichenden AnatomiCj toni. V, pa§^. 398* 
II. 23 



354 TRAITÉ d'aHATOMIE GOMPARÉB. 

deux veines ombilicales que l'aorte descendante produit , à 
l'autre extrémité, en se bifurquant (1). L'aorte postérieure 
ou descendante est , au reste , plus grosse que l'autre. Cepeii- 
dant , il ne manque pas. non plus de cas où les artères de h 
tête et des membres pectoraux naissent de la crosse de Taorte, 
dont la branche tournée de haut en bas produit l'aorte 
descendante par sa prolongation. Ainsi , dans les Chiro- 
ptères et aussi dans les Dauphins, selon Meckel, la crosse de 
l'aorte fournit deux courts troncs latéraux , dont chacun se 
divise en artères axillaire et carotide. Dans d'autres Mamnû- 
/ères , par exemple chez la plupart des Carnivores , l'artère 
Sixillaire gauche seule sort de la crosse adrtique , tandis que 
la droite et les deux carotides , qui sont souvent ménae en- 
core réunies ensemble à leur base , proviennent d'un tronc 
commun, qu'on appelle artère innominée. Barkow assure 
que la carotide gauche natt aussi à part dans le Hérisson. 

787. 
, La terminaison de l'aorte en arrière tariô beaucoup auasi. 
Chez les Cétacés , qui n'ont point d'artères crurales , elle res- 
semble à ce qu'en voit dans les Poissons , c'est-à-dire qu'a- 
près avoir fourni les iliaques intek*nes^ pour les organes logés 
dans le bassin , l'aorte se continue en ligne droite sous les 
vertèbres de la queue. Chez la plupart aussi des autres Maai- 
mifères , les artères iliaques internes sortent , séparées des 
crurales , de la prolongation médiane de l'aorte ( artère sacrée 
moyenne ) , et chez le fœtus , des artères ombilicales. 

En ce qui concerne les arcs et plexus artériels de plusieurs 
Mammifères, j'indiquerai les arcs remarquables que Barkow 
a décrits dans le Hérisson (2) , et qui , embrassant deux ftw 
le tronc , unissent ensemble les artères axillaîres et cruràlies. 

(i) Les carotides fournissent les vaisseaux des arcs branchiaox chci 
f'éllib'ryon, cl sont aVéc la respiration dans le même 'rapport que les yiîi- 
ÉHmx otnbHicitix • 

(a) Dîsqtnsinones circa originem et decnrsum arterarium mammalium^ 



SYSTEME VASCVLAIRE* 355 

Quant aux plexus , on distingue d'abord le réseau admirable 
très-composé qui existe à la base du cerveau de la Baleine 
( § 123 ) y puis les plexus que les artères destinées aux 
membres forment dans les Paresseux , les Myrmécophages , 
le Lemur tardigradus et le Stenops gracilis ; après quoi elles 
ne tardent pas à se constituer de nouveau en un tronc unique, 
à peu près comme Taorte des Poissons naît des veines bran- 
chiales, ou comme les troncs nerveux des membres pro- 
viennait de plexus. Le nombre des l)ranches longitudinales 
ainsi agglomérées en faisceau est très-considérable , surtout 
aux plexus axillaires ; il reslprincq)alement chezle Paresseux 
tridactyle , où Ton en compte trente-quatre à la pktte de 
4erhère et soixante-deux à celle de devant. C'est avec raison 
que Garlisle , à qui Ton doit la découverte de cette singulière 
conformation (1) , voit en eUe la cau^ de la lenteur des 
mouvemens musculaires du Paresseux , et de la faculté dont 
€et animal jouit de conserver très-long-temps la même situa- 
tien. D'après Meckel , il y a ams» des plexus analoi[][ues à la 
^pieue des FourmiUers. 

788. 
Les artères et les veiaes pidmonaires se comportant eti 
général comme chez Thomme. Les veines pulmonaires 6ont 
l^rnies de valvules chez la |:riap«rt des Mammifères, à 
l'exception de cela qui ont l'habitude de p3onger<2). Presque 
toujours elles se réunissent de chaque côté en deux troncs. 
Cependant Meckel assure qu'il n'y en a qu'un seul de 
chaque côté dans le Daman. Les deux troncs se confondent 
même ensemble, à leur entrée dans l'oreillette gauche, chez 
le fiamster , qui , sous ce rapport , rappelle presque ce qu'on 
toit dans les Oiseaux. 

Enfin Saissy (3) a constaté que , chez les Mammifères 

(l) rhiîos, Trans, 1800 et 1804. 

(a) Voyez les recherches de Mayer sar les valvules des veines pulnio* 
liaires, dans Tisoemanh'.s Zei/^cAri/?, pag, z55, 

(3) Reciierches expérimentales sur iapk^si^Nc des animaux mammifiret 
hibernons^ Paris, 1808 , in-8, 



356 TKAiTÉ d'ajsatomie compàhék. 

hibernans , les vaisseaux du poumon et du corps ont un trè*- 
petit calibre comparativement à celui du cœur et des vais- 
seaux intérieurs de la poitrine et du ventre. Cette dispropor- 
tion est remarquable en ce que , jointe à la difficulté avec 
laquelle le sang de ces animaux se coagule, elle aide à 
expliquer le phénomène de Thibernation. 

J'ai déjà dit plus haut que les veines caves inférieures sont 
dilatées et les supérieures doubles. J'ajouterai qu'on ren 
contre aussi plusieurs plexus veineux singuliers. Tels sont 
celui qui entoure le pied du Cheval , et celui qui s'obs^*ve 
à la matrice de plusieurs femelles , de la Yacbe par 
exemple , pendant la gestation. 

La distribution des veines du corps , en général , n'offre 
qu'une seule circonstance à signaler, c'est que , comme chez 
l'homme , ces vaisseaux se partagent en superficiels et pro- 
fonds. Chaque artère est accompagnée de deux veines [Pro- 
fondes, dont la plus grosse se trouve toujours à sa droite. Du 
reste , les gros troncs veineux ont , comme ceax des ar 
tères , une tendance prononcée à se porter vers le côté drtrit 
du corps. Enfin on observe , entre les deux veines caves de 
l'Omithorhynque , une connexion de laquelle résulte une 
sorte de cercle veineux au dessus du cœur (1). 

Le système de la veine porte n'oflre rien de particulier, si- 
non qu'il est plus isolé du système général des vaisseaux do 
corps (2). 

c. Vaisseaux lymphatiques, 

789. 
C'est à la zootomie que l'anatomie humaine doit la décoih 
verte du système lymphatique (3) , comme aussi la connais- 
sance de beaucoup d'autres phénomènes intéressans. En ef- 

(f) Meckel, De ornîthorhynclio ^ pi. vxi, fîg. i, 7, 
(a) Voyez à ce anjer Hoenleik , Descript, anal, sjst, Den, portamm U 
homine et quibusdain brutis. Francfort, 1808, in-fol., fig. 

(3) ËrasistraU et Galien Tavaient déjà va dans le méseotère do Boar. 



SYSTEMS VAflCULAlRE. 35^ 

fet , les vaisseaux qui le constituent sont bien moins fa- 
ciles à observer chez Thomme que chez les Mammifères , où 
la couleur du chyle , qu'absorbent si puissamment ceux du 
mésentère , permet de les apercevoir avec plus de facilité. 
Du reste , le volume considérable de leurs troncs est un des 
principaux caractères qui les distinguent de ceux de Thomme ; 
car jusqu'à présent on n'a pas reconnu qu'ils s'écartassent 
sensiblement du type humain , sous le rapport de leur distri* 
bution. 

Mais ce système s'éloigne beaucoup de celui des classes 
précédentes. Meckel lui assigne pour caractères essentiels : 
1<» un plus grand développement des valvules ; 2* la distinc- 
tion des vaisseaux en deux couches , l'une superficielle et 
l'autre profonde ; 3° un nombre considérable de ganglions ; 
4<* un nombre plus limité de communications avec le système 
sanguin; ordinairement il n'y a qu'un seul tronc , qui se jette 
dans la veine sousclavière gauche , et un autre accessoire (i), 
qui aboutit à la veme sous-clavière droite. 

Lorsqu'on rencontre des différences bien prononcées entre 
le type de ce système et celui qu'il affecte chez l'honmie , 
elles le rapprochent ordinairement de l'état de choses exis- 
tant dans les classes inférieures. Celle que l'on doit placer au 
premier rang est le nombre des glandes lymphatiques en gé- 
néral , et de celles du mésentère en particulier , qui , chez la 
plupart des Mammifères , est proportionnellement plus petit 
que chez l'homme. Sous ce rapport, Cuvier a reconnu que 
les glandes mésentériques des Herbivores à long canal intes- 
tinal sont plus écartées les unes des autres , tandis que 
celles des Carnivores sont plus serrées et réunies en une 
masse principale , qu'on désigne sous le nom de pancréas 
d'Aselli. 

Abernethy (2) signale , dans les glandes mésentériques de 

(ij NoaYelle preuve de la prédominauce de rastimilation dans le coté 
gaache du corps. 

(a) Philos, Trans,^ 177*» P«6' a?» 



358 TRAITE D^ANATOMIE COMPAKÉ^. 

la Baleine , une structure qui réclame vivement de nouvelles 
observations. Il semble résulter , en effet, des injections faites 
par cet anatomiste , qu'au lieu de glandes proprement dites, 
le mésentère des Baleines offre uniquement des cavités dans 
lesquelles s'ouvrent non seulement les vaisseaux lymphati- 
ques du canal intestinal , mais encore des artères et des vei- 
nes ; ce qui permet que le chyle se mêle à des exhalations 
provenant des artères , et qu'il passe immédiatement dans 
les veines. 

Des communications entre les vaisseaux lymphatiques et 
les veines, particulièrement dans l'intérieur des glandes 
lymphatiques , ont aussi été trouvées depuis par Fohmann(i), 
chez plusieurs Carnivores et Ruminans, et par Vrolik chez le 
Phoque. 

Meckel a reconnh que les Dauphins ont les plus grosses 
glandes mésentériques , et les Rongeurs les plus petites , et 
que les Singes sont , de tous les Mammifères , ceux chez les- 
quels on les trouve le plus séparées les unes des autres , ce 
qui rapproche ces animaux de l'homme (2). 

On a pu juger, d'après les détails dans lesquels je suis en- 
tré , que le système vasculaire , centre de la vie végétative , 
n'offre rien de particulier qui puisse être considéré comme 
appartenant exclusivement à l'homme , de sorte que , sous ce 
rapport , je puis renvoyer aux réflexions déjà faites précé- 
demment (§ 723). 

(x) Anatômische Untersuchungen veber die f^erbîndung der Saugadem 
(3) System der *vergleichenden Anatomîe^ tom. Y, pag. 356. 
mu den Venen, HeideU>erg| i8ai , ÎD-ia. — Saugardgr syistem der Wit» 
belthicre, cah. .1. Heidelberg, 1827 ^ ixi-foX,, avec 9 p|. — ^iémphrw mt 
les communications des ifaisseaux lymphatiques avec les i>eines , et sur Aif 
vaisseaux absorbans du placent a et du cordon ombilical , Liège ^ i83a » 
in*4. — mémoires sur les 'vaisseaux l/mphatiques du système cutané et des 
membranes séreuses et muqueuses , Lîége , i833 , in-4 , avec 10 plandiiei, 



SYSTÈME REPP-ODUCTBUn. SSg 

SEGtlOIV II. 

HISTOIRE DES ORGAIV^S DESTIl^ÉS A LA REpRODUCTlQN 
DE l'espèce et au DÊVELOPPEMEû'T des OÇGf ANISMES 
INDIVIDUELS EUX-MÊx>IES. 

790. 

Dans le règne végétal , la nature emploie deux moyens 
pom* arriver à son grand faut , la conservation des espèces. 
Tantôt la plante-mère produit immédiatement des bourgeons 
ayant la forme de tubercules ou d'ognons , d'où sortent des 
rejetons qui peu à peu se détachent d'elle , et , continuant à 
vivre seuls , deviennent de nouveaux iïidrvidus. f àntôt deux 
tendances polaire^ différentes, qui sont inhérentes à la plaût<3, 
se réalisent dans des organes opposés , J'étamîne ( pôle ani- 
mal positif) et le pistil (pôle négatif, purèmépt végétal ) , 
qui , par leur actioù réunie, communiquent au germe (graine) 
caché dans rintérïeur du pistil (orffiii^ végétatif) la faculté 
de produire la plante entière. Kiesér (i) marchant sur les tra- 
ces de Gœlhe , à qui Ton doit d'avoir dévoile le mystère de 
la métamorphose des plantes, a démontré Tanalogie existante 
entre les bourgeons , les bulbes et les graines. Il dit , en 
partant de ces dernières elles-mêmes : « Une graine n'est 
» qu'un bourgeon refoulé davantage sur lui même , plus i|i- 
» dividualisé, et par conséquent doué d'une vie indépendante. 
» Toute la plante est contenue eri miniature dans la graine , 
» de même que dans le tubercule , le bçui'geoh pu J'ognon ; 
I» mais elle s'y trouve d'une manière teïletoent idéale ou vir- 
» tuelle , que souvent c'est à peine si on ï'aperçoit matérielle* 
» ment sous les caractères d*embrypfl. » 

Tous ces phénomènes se reproduisent de la manière la. plus 
complète dans Torganisme animal. Nous trouvons des ani- 
maux où la propagation n'a lieu que par le Relâchement de 

(i) Grundzuege der Ânaiomie der PJUnzen, Itn^y 1 8ià^ in^Si %«P« '9^* 



360 TRAITÉ d'âNÂTOMI£ COMPARÉE. 

rejetons dans lesquels une portion du corps de la mère appa- 
raît de suite comme embryon matériel , où même elle s'ac- 
complit par une véritable scission du corps de la mère en 
plusieurs lambeaux. Chez d'autres , il se forme d'abord des 
organes difierens , d'ordinaire dévolus à des individus divers, 
qui appartiennent plus spécialement , les uns à la vie vég^éta- 
tive (organes femelles] /les autres à la vie animale (organes 
mâles ) , et dont Faction réunie conununique à une masse de 
matière organique primaire , préalablement émanée de For- 
gane végétatif , la faculté de régénérer en elle Forganisme 
animal tout entier, c'est-à-dire lui imprime le caractère d'un 
œuf dans lequel , conmie dans la graine , et plus même en- 
core qu'en elle, Fembryonn' existe qu en idée ( virtuellement), 
attendu qu'il faut un concours de certaines circonstances ex- 
térieures pour qu'il arrive à l'existence matérielle. 

De même que, dans les plantes , la graine n'est pas tou- 
jours le produit du concours des étamines et du pistil , puis- 
qu'il lui arrive fréquemment (par exemple dans les Champi- 
gnon , les Lichens , etc. ) d'être engendrée par un organisme 
végétal où cette opposition ne s'est point encore réalisée ; de 
même aussi , chez les animaux , la formation des œufe est 
très-souvent le produit d'un corps dans lequel on n'aperçoit 
point encore de séparation matérielle entre les organes mâles 
et femelles , et qui par conséquent ne se montre animé que 
d'une faculté productive primaire. 

Enfin les organismes , tant animaux que végétaux , ne doi* 
vent pas toujours naissance à d'autres organismes de même 
espèce qu'eux , et ils peuvent aussi être produits de toutes 
pièces par la matière organique primaire on secondaire , par 
l'extinction de la vie dans d'autres organismes , et par la dé- 
composition de ces derniers. 

D'après toutes ces considérations réunies , nous pouvons 
donc présenter les divers modes d'origine des animaux sous 
la forme du tableau suivant. 



SYSTEME RBPROOUCTEVH. 



36ï 



H 

te 

O 

P4 



par une malière organi- 
que indiff^rcnle. 



par des or- 
ganismes in- 
dividaels vi- 
vans, et 



!par une matière animale primaire (crtfettion), 
par une matière animale secondaire « provenant 
lie la decom position de corps individuels vivans 
^ (génération spontanée). 



,par division du corps maternel en plusieurs parties, qui 
deviennent autant d'individus nouveaux (reproduction^ par 
scission), 

immedi:i(cment, Vcmbryon sortant du corps 



maternel sous la forme d'un bourgeon (repro^ 



d*une masse 
particulière de 
matière orga- 
nique primai- 
re , qui pro- 
duit Terobryon, 
boit 



'1 



me'diatement, 
par le moyen 
do Toeuf f qui< 
naît : 



sans opposition de sexes (ge^ 
né rat ion asexuelU) . 



simple ; chez les 
hermaphrodites 
parfaits , qui se 
fécondent eax<' 
mêmes. 

double ; chez les 
hermaphrodites 
qui ont besoin 
de se fécon- 
der mutuelle- 
ment. 

résultat du con« 
cours de deux 
individus d^un 
V sexe différent. 



par opposi- 
tion de sexes 
( génération\ 
sexuelle). 



Mais si les divers modes de développement des plantes» 
par tubercules , bourgeons et graines , se réduisent, en der- 
nière analyse , à un seul , il en est de même aussi pour ceux 
des animaux. On n'aura pas de peine à s'en convaincre si 
Ton réfléchit que la génération sexuelle nous ramène à la gé- 
nération asexuelle , le germe qui a besoin d'être fécondé 
appartenant davantage à l'organe femelle ou végétatif, que 
l'œuf se développe dans l'organe femelle comme un rejeton 
de cet or{;ane , qu'ainsi la génération asexuelle conduit à la 
reproduction par gemmation , et cette dernière à celle par 
scission, les gemmes ou bourgeons faisant primitivement par- 
lie intégrante du corps maternel , enfin que tous ces modes 
d'engendrement ne peuvent avoir d'autre source que la ma- 
tière organique primaire reproduite , laquelle se rattache en 
dernière analyse à la matière primaire elle-même. Gq[)eii- 
àmX €es distinctioas vont nous être utiles dans les considéra^ 



3651 TRÀrré p^anAtomîe compAhéb. 

lions auxquelles nous allons nous livrer , et nous remarque- 
rons que le mode le plus simple d'engendrement appartient 
aux classes inférieures , tandis que la génération sexu^ 
surtout se rencontre dans les classes supérieures , avec des 
modifications très-diversifiées. 

Du reste, cette section sera partagée en deux chapitres. 
Dans le premier j'examinerai les organes destinés à la pro- 
duction d'organismes nouveaux , et auxquels se rattache une 
modification particulière du toucher, qu'on poivrait désigner 
sous le nom de sens génital , à peu près comme une autre 
modification de ce sens constitue celui du goût , qui est lié 
aux organes digestifs. Dans le second chapitre, je traiterai du 
développement des nouveaux organismes eux-mêmes. 

CHAPITRE PREMIER. 

Organes génitaux. 

811. 
La fonction génitale en général devant être considérée , 
(i'^prèl» son esseikie^ comme une opération excrétoare, les 
organes génitaux , en leur qualité d'appareil excréteiiir , doi- 
vent gie rapprocher à plusieurs égards des organes de séeré- 
^on dont il a été parlé précédemment. Gonmieeux , par goêt 
séqmnt t ib font partie des organes qui , bien qu engflobés 
daos la sphère végétative , sont cependant opposés à la pro- 
ductivité propre du corps; comme eux aussi, ils se rattachent 
principalement au canal intestinal , surtout à sa région infé- 
rieure, où Tactivité sécrétoire est plus prononcée , et ils ont 
des connexions intimes avec les organes de la respiratîfB. 
(îaoaisidérés en eux-mêmes , les organes génitaux ,. notamnMt 
ceux du sexe masculin , ont tout-à-fait le caractère d'un pur 
apparëS de sécrétion , ce qui les rapproche des organes r^ 
piratbires , tandis que ceux du sexe féminin ont , par lem 
forage excavée et par l'énergie nutritive plus grande qu'ils 
poùêdent , nue affimié plus prenonoée avec les <Mng;rae«^ 



gestifs. Enfin on rencontre souvent des organes de séorétkHisi 
particulières qui se rattachent à Tappareil génital , etparmt 
lesquels figurent surtout^ dans les classes supérieures, les 
organes urinaires, dont il a déjà été parlé précédemioent. 

I. Orgahes génitaux dans les animaux dépourvue de moelte 

épinière et de cerveau, 

812. 

Ilost dan» la nature des choses que dea animaux dont la 
destination est de continuer encore à représenter Tidée de 
Tœuf doivent naiasanee aux modes inférieurs d'cngendre-^ 
ment , et n'offrent qu'à un bien faible degré Topposition et; 
le contraste antre des organes sexuels différens. Quant aux 
diverses nianièrea dont s'effectue ici la production d'indivi- 
dus nouveaux , j'en parlei^ai dans le chapitre suivant ; ici je 
Qie bornerai à signaler les premiers vestiges d'organes sexuels 
proprement dilB. 

Plus d'une fois déjà j'ai eu occasion de signaler Thomogé^ 
néité de l'organisation des Oozoaires , chez lesquels un seul 
et m6me tis^ aeaible jpar conséquent pouvoir accomplir le4 
fonctions les plus diversifiées: De même qu'originairement 
(àaque powl de letir corps peut être nerf , muscle , organe 
fiiensoriel ou organe de mitrition; de même au^si chacun peut 
remplir l'cffîea d'organe générateur , et produire inusfiédiar 
t^ment un noiivel organisme, soit par sécrétion, soit par scisr 
aion spcpitauée ou lu^tifieieUe. Le nouvel orgamsine peutproh 
venir tout aussi bien de la face externe ( organe respiratoire 
primaire) que de la foce interne ( organe digeatif primaire) , 
#t c'^ 1^ premier indioe d'organes géoilaïux jusqu'à un oer- 
leîn point plus particii^rièéii , lorsqu'il existe §oil à l'imé- 
rieur des cavités spéciales , soit à l'extérieur des capsules 
parti^ières , dans lesquettea la matiàre «panique primaire 
et indifférente sécrétée par le corps acquiert la première de 
toutes les formes » celle d'une qfiU^ oâ d*tm oeuf, qui tantôt 



364 TRAITS d'anATOMIE COMPAlliE. 

est rejeté comme tel au dehors , et tantôt continue à s^y dér 
velopper pour produire un embryon. 

813. 
Les premières formes des organes génitaux apparaissent 
chez les Lithozoaires et les Phytozoaires. Cependant on ne 
les rencontre pas dans tous les animaux , et elles existent 
moins que partout ailleurs chez ceux , tels que les NuUipores 
et les Eponges^ où Tindividualité animale n'est presque point 
encore développée. 

Les Oozoaires du genre Veretillum ont des oviductes in- 
ternes bien apparens. On aperçoit sur la paroi des tubes ré- 
tractiles dont leur estomac est entouré , huit canaux longs et 
grêles , aboutissant au fond de Testomac , et dont Textré- 
njiité postérieure contient des œufs qui semblent être rejetés 
dans l'estomac lui-même ( pi. i,fig. vi,b ). Spix (i)a obsenré 
a même disposition dans XAlcyonium exos ( fig. vu, 2 ), où 
il n'y a cependant qu'un seul oviducte. Ici , par conséquent^ 
l'estomac lui-même tient encore lieu de la matrice on du 
vagin. 

Gavolini a également aperçu, dans la Gorgonia verrueom^ 
les huit oviductes , qui s'ouvraient à la circonférence de l'o- 
rifice oral , entre les tentacules. 

Les organes propagateurs externes des Sertulaires sont 
surtout remarquables par leur grande analogie avec les cap- 
sules séminales des plantes. Ainsi, par exemple, dansla i$«f- 
tularia pennaria , il se développe , en dedans de' la cou- 
ronne extérieure des tentacules , une capsule ovale, bleuâtre 
ou rougeâtre , qui , absolument comme chez les végétaux , 
renferme dans son intérieur une columelle , ici de couleur 
noire , autour de laquelle les œufs sont groupés à la manière 
de graines , et qui les laisse échapper au dehors en s'en- 
vrant. 
L'ovaire qui , dans la Sertularia misenensis, se développe 

(t) Jnnales du Mus,^ vol. XIII, pag. 436. 



ORGANES GÉKITAUTt. 365 

isolément du pédicule des polypes , ressemble à celui qui 
précède ; seulement il est plus gros. Mais ceux qui ^ 
d'après GavoUui, naissent du tronc rampant, loin des po- 
lypes , sont plus volumineux encore. Ce qui annonce que 
toutes les parties de ce polypier sont unies en un tout d'une 
manière parfaitement analogue à celle qui a lieu dans les 
plantes , et qu'ici règne une opposition générale entre la vie 
génitale et la vie générale , c'est que les polypes contenant 
les ouvertures orales meurent chaque fois que se développent 
ces ovaires situés à la racine. 

Parmi les Protozoaires , les uns n'offîrent aucun vestige 
d'organes génitaux , comme les Hydres, et se multiplient 
par gemmes , les autres ont des oviductes , comme les La- 
ciniaires (1). 

814. 

D'après les observations d'Ëbrenberg, un grand nombre 
d'Infusoii'es inférieurs , par exemple ceux du genre J^ara- 
mœcium, se multiplient très-rapidement par scission trans- 
versale , et ne présentent aucune trace d'organes générateurs 
spéciaux , tandis que ces organes sont très-prononcés dans 
les Rotifères, chez lesquels on trouve non-seulemcQt des ovi- 
ductes particuliers , renfermant souvent des petits en plein 
développement , mais même des organes* mâles bien dis- 
tincts (2). Ces oviductes se divisent dichotomiquement en 
dedans , et souvent ils contiennent plusieurs œufs assez gros 
( pi. I , fig, IX, f ; fig. X, c ). Les organes mâles sont des corps 
analogues à des testicules, longs et flexueux(fig. ix, g) , qui 
s'abouchent avec une vésicule. Celle-ci manque dans le Rô- 
ti fer et la Philodma. TOUS ces organes s'ouvrent à l'extré- 
mité du rectum. 

On ne reconnaît, dans les Acalèphes, que le mode de pro^ 
duction primaire (ovaires), et quelquefois aussi une sorte d'or- 

(i) Voyez mes Tabulas illustrantes^ cab. III, pl« i. 

{i) Organisation der ifi/ttsionsthierchen, x83o; pag, 5o. 



366 TKAtxâ O^ANAtOMIt GOmAlléE. 

gane édncatealr. Tel est le ca« , par exemple , dei^ ÀCdlèfilies 
discopfaores , où les excavations situées a«i dessoitô des sàcs 
stomacaux , et que j'ai décrites comme cavités respîrat^rfrês, 
offrent à lem* base des bourrelets germihatoires qui » en sè 
renflant , renversent souvent sûr lui-même le fond de ees 
excavations. Mais on trouve atissi des gerifies analogties 
les plis des bras, et les obset*vations de Gœd^ (i) 
tf «tie manière assez probable qu'à certaines époques fe$ 
Ifcnrmes passent du dedans mi dehors , pour s'y développer 
jusqu'au point de leur parfaite ^Viaturité (2). 

P9x^ttà les Radiaires , lès Actinies^ rapprecheiit beMiitoiiip 
des Phytojtoaires par la eonfor mation de leurs ovidnctes; tear 
on ne trouve pas d'autres organes générateurs chez cefii mi- 
maux. Suivant Spix (3), leur <5avité stomacale est entourée de 
|ri«^eârë <!orps seHd:dables à des grappes de raisin , qui sont 
-des ^ires dont les conduite s'anastomosent peu à peu en- 
dename, et s'oavrefft etifm dans restoiMa(^ piar plnsienrs 
Wifices. D'après cela , les Actinies rendent par la boodie 
iêm*s oei»fs , ou plutdt, comiàele pense Rapp (4) , leurs petits 
vivans , ainsi qu'elles vomissent lés alimens qu'elles n'ont pa 
digérer. 

Dans les HokitlHiries , leâ ovaires sont extrénracnent ncNfh 
fereiix (pi. ï , fig. XVI , n ) , et leurs ramifications ëe réunissent 
^ lift cafial excréteur (e ), auquel aboutissent 'encore < eno ) 
de f»èfilseorps semblaUes à des cœcums, qu'on deVriSt, 

l) èder/tge zur Ànatorrde und Plijrsiologxe der Medusen, Bierlki, ttl6, 

îii.8^'p»g. 19. 

(s) Oe transfert Su ilôtfvd étred'nH organe interoe (ici le «ac filfnetitalraVit- 
même) à nn organe externe ( snr la surface de la peau ) est tm fait piifslt- 
l49^iqab fort remer^pable, et se représente très-sonvent 4ans les cksses 

ènpérieares , même ctiez l'bomme, où la natrition da fœtus cooMiieMce 
dans la matrice et se termine anx mamelles. Il proavc que la fonction géni- 
tale est en connexion tant avec la digestion qu'avec la respiration. 

(3) j4nnaîes du Muséum, tom. Xîtl, pag. 447» 

(4) Ueber Pàfyf^ nnd AÂfmUn ^y^eim^v, ïSag , în-zj. , pag, 45. 



ORaANfiS GÉNITAUX* 36«jf 

d'après Délie Chiaje, considérer comme des organes mâles ^ 
en sorte que ces animaux seraient hermaphrodites à rinstat 
des Rotifères. 

. Ce qu'il y a de remarquable , c'est qu'ici, pour la premièfie 
fois , on aperçoit extérieurement une ouverture génitale ^ 
bien distincte , à la nuque de l'animal (p). 

Les Oursins ont, autour de l'anus, cinq grappes OTarieniies 
(pi. I , %. xviii , t ) , dont cliacune aboutit au bord extertie 
de cette ouverture , par un conduit excréteur particulier. 

Les ovaires des Astéries ressemblent à ceux des Oursins^ 
Il y en a deux dans chaque rayon , et les deux plus voisins 
Tun de l'autre s'ouvrent auprès de la bouche , dans Tangte 
compris entre chaque paire de rayons. Suivant Medkel , te 
nombre des orifices d'oviductes s'élève à vingt dans les 
Ophiures , attendu que chaque ovaire est muni de deux ou* 
vertures. 

2. Mollusques. 

a. Apodes, 

816. 

Les Mollusques de cet ordre et du suivant paraissent être 
pour la plupart doués de la reproduction primaire et n'àvoiir 
point de sexes distincts. Aussi n'aperçoiton ordinairement 
chez eux qu'au voisinage du foie ou de /l'appareil resqpira-- 
toire , des organes particuliers où les œufs pousseht en nk^ 
nière de bourgeons, et sont rejetés au dehors, à des épo«- 
ques déterminées , souvent par le moyen de conduits spé- 
ciaux. 

Cuvier a déjà trouvé que les ovaires des Biphores ibrmaient 
deux corps oblongs et frisés , contenus dans la substance du 
dos, au dessus de la cavité resfnratoire générale < {^L ii ^ 
fig. I , f ). Cette remarque a été confirmée par Meyeb, qtiî 
a vu l'œuf s'avancer peu à peu vers cette cavité, et enfin y 
pénétrer après avoir déchiré la membrane qui la revêt. Il est 
plus difficile d'admettre comme vraiis une autre observation 



368 TRAITÉ D'ANÀtOMIte COMI^ARÉB. 

de ce dernier naturaliste (i) , qui tendrait à établir que les 
Biphores possèdent un organe mâle ; car une légère ressem- 
blance extérieure avec une verge ne suffit pas pour fme 
croire à un appareil générateur masculin , qui exigerait a^ant 
tout qu on eût constaté Texistence des testicules. 

Les Ascidies ont également un ovaire bien apparent (pi. n, 
fig. iv , m ] et situé au dessous du foie ( pi. ii , fig. T , d) , 
dont Toviducte s'ouvre à la face externe du sac branchial (h) , 
vis-à-vis de Forifice anal du sac musculaire. Dans quelques 
espèces , on trouve encore , en face de Fovaire , un organe 
glanduleux , muni d'une ouverture ( pi. ii , fig. v , e e) , qui 
pourrait être considéré comme un testicule , à moins qa*on 
ne lui attribue pour usage de sécréter la substance mnooso- 
gélatineuse qui enduit les œufs. 

L. Pélécjrpodes, 

817. 

Les Bivalves ont , dans la masse de leur pied , autour des 
circonvolutions intestinales , et au dessous du foie , un ovaire 
très-'^olumineux , qui ordinairement s ouvre de chaque côté 
par une fente étroite , dans Tun des deux conduits ( |^. u, 
fig. XYiii, q* ) situés an dessus des compartimens des bran- 
chies ( § 622 ). Une circonstance digne de remarque , et par- 
ticulière à ces animaux , c'est que les ovaires et même les 
côtés de la masse du pied ont quelquefois une couleur qui 
tient à celle des œufs eux-mêmes : ainsi ces derniers sont 
jaunes dans X Unio pictorum , d'un ronge intense dans VVnw 

liUoralis, et blancs dans Y Unio tumida. 

Toujours les œufs se développent complètement, à des épo- 
ques déterminées, dans les ovaires (pi. u,fig. xiT), et alors 
on en trouve constamment fdusieiBrs qui sont renfermés dans 
des sacs membraneux (2). Si Ton examine ces derniers en 

(t) iVbir. iicL LeopoU.f tom» XYI, pag. SgS. 

(i) Toyes mes lUcbeidies sur !• dêrdoppemcnt de la Moule flimatSe, 
dans^d; tnu, cmr,^ toni. XTI ^ pl« i, fig. i. 



OEGAMES GÉiriTÀUX. 36(> 

d'autres temps, on n'y aperçoit qu'une sorte de liquide lactes- 
cent , une simple substance ponctiforme , et tel était proba- 
blement l'état qu'ils offraient lorsque plusieurs observateurs , 
parmi lesquels figure déjà Baster , les ont considérés comme 
des organes mÂles, comme des testicules. 

Outre ce grand ovaire , qui contient des millions de ger- 
mes d'œufs , et qui se vide supérieurement , au dessus du 
cœur , par deux tubes courts et fendus (i) , dans les canaux 
dont je viens de donner la description (2) , on doit encore 
rapporter à l'organe sexuel les compartimens des branchies 
extérieures ( § 622 ); car les œufs y subissent une sorte d'in- 
cubation semblable à celle que les œufs de quelques Méduses 
éprouvent dans des organes externes ( § 814 ) , de telle sorte 
qu'il arrive souvent de les trouver remplis d'embryons, que 
Jacobson a eu le grand tort de considérer comme des pa- 
rasites. 

Lorsque les embryons parvenus à maturité doivent être reje- 
tés au dehors, les deux oviductes les conduisent dans le tube 
supérieur du manteau^ par lequel l'animal Ven débarrasse. 

Du reste , les œufs ne se développent point ainsi dans les 
compartimens des branchies chez tous les Pélécypodes ; car 
Jacobson nous apprend que les embryons delà Cyclas cornea, 
par exemple , parviennent seulement dans une cavité située 
au dessus de la branchie interne , et il est probable qu'en 
multipliant les recherches à cet égard , on trouvera plusieurs 
autres variations encore. 

c. Gastéropodei, 

818. 
Au lieu de la production d'œufs sans le concours de sexes, 

(i) Je les ai représentés {ibid,) P. I» pi. n, iig. zF,a. 

(a) Aatrefoif on se faisait nne idée fort inexacte de la voie par laquelle 
a lien celte émission. Moi-même je pensai d'abord^ contre l'opinion d'Oken, 
qni , dès 1806» avait reconnu le véritable état des choses y qne les œofs 
sortent par la boacbe, et Xreriraoos ci oyait qu'ils sont évacués par le 
canal intestinal. 

' II. îa4 



V 



370 TEÀITÉ O'ANAtÔMlB COMPARÉE. 

nous trôuTons , diez tou& \eè Gdstérojpodes (1) , dièi» ôrgénes 
génitaux nàâles et des organes gëttitànx femettes: Il nonà ar- 
rive même , probablement t^odr la première fois dans là série 
animale , dé Tôir chez eût ces br'gàhes répartis snr des indi- 
vidus différens, ce qui est le cas de** esjpèces ^ilrvnes de 
branchies logées dans déà cavités du manteau. D'autres , an 
contrah*e ; cenx surtout qUi resph*ent par des branchies libres 
ou par dés cavités pulmonaires , reproduisent de^ fomies déjà 
existantes dans les clâsèé^ précédentes , par exemple chez les 
Rotîfères , c'est-à-dire que chacune ibdividu possède les 01^ 
nés des deUx sexes , miiis Ordinairement toutefois avec TobB- 
gation d'un double accouplement avec un autre individu delà 
même espèce. Je vais donner quelques exeinples de ces deux 
ihodes d'organisation , et , pour les Gastéropodes à sexes sé- 
parés , je ferai choix de la Pàludina vivîpara, 

La femelle de ce Mollusque possède , entre la cavité res- 
piratoire et le fôië , un ovaire d'oîi part un oviducte qui se 
porte derrière ïé p'eigue bràh'chial , de méitne que les ovî- 
ductes de la Mttlette nîarchéMit an detoué dés lames branchia- 
les ( pi. ni, fi^. rni , h ). cet ôtldtecîé Joue en même tenqps 
le rôle de mâtrîc'é ; car ïék (ofeùfs y ^c/ià tm long séJoÀr , et jr 
éclosént même , cbmîfhe fciettx (tes SToules dans léS branchia, 
ce qui lui fait acquérir des dimension^ eiitraordinaires. Chez 
le mâle , remplacement destiné à l'ovaire de la femelle est 
occupé par le testicule ( lîg. vu , a ) , d'ôft part un canal dé- 
férent contourné ( z ), qui va gagner la ve^ge(y), laquelle 
peut se renverser sur elle-même et sortir par une ouverture 
de la corne droite. 

Dans d'autres Gastéropodes appartenant à la même catégo- 

(i) A la vérité Cuvier et Meckel n'ont trouvé qu'un ovaire dans rJ7a/îb- 
iîSf ce qui a fait crôirè & Meckel (v. FtiDEft, De haliondum structura, HaUe , 
x8x4, pa^> 9) que lu fonction génitAle de c6s Gastéropodes n*est point 
sopéViftrre kceWt des Bivalves; mais ce point réclaihe encore de noaTelIeB 
rechV^ches, d'atitai&l mieux que fort souvent, chez lés animaux inférîéiin i 
le nombre des femelles surpasse de beaucoup celui des mâles. 



rie , Totidiiéte ne dert qu'au passage dès œufs , qui se dëté- 
k^pent hArs du cor{)s de ià inère. C'est ce i[)u'bn voit , f^ar 
eleinple , ûàhsleButcinum utidatAm, Cépeudàut (1 eik di^hé 
de reèaarque qli'ici , côlUiité cbë2 \û plupart dés UiiivàiT^; ra- 
nimai pond tonjdurs pluèieûbs o^fB à là fois , enféritîéis tiAûê 
des eâpsulës camiuuues (i) , qui rap^Ueiit celles ^u'OntHifiiYe 
dqpi Tovaire des Kyalte^ et d'autres fibënomèiieâ aMiogftiés 
offerts psir les Phfio2oâif es. ÎDiu re^fë , ïèi ttiàléâ dd Bucéffiùm 
undaHm but une TOrge eiitréUielUeUt grosse , qiÊi Tàiâfhâl 
peut ^ à votobtë « faire sortir dû bôté droit du cou Oïl t*èittrër 
dans la cavitë ^iihnofaairè. / 

8W. 
Parmi les Gastéropodes bêi*ttmphrôdibs qui ont besWb 
d'une fécoUdation réciproque , je choisirai le Linilaçoit dei vi- 
gnes pour décrire ses or^nes gèfiitàulc. Ghâqbë individti: 
offre , d'après Tinterprétalion de Guvier , un ovaire ttiêdiWJi^e- 
ment volumineux ; et sntué au dessous de t'extréiiiité su- 
périeure du foie ( pi. III , fig. tti ^ V ). De cet Otàire descend* 
un oviducte eontournié (x) , qui , après s'être un peu rétréci , 
sfei dilate tôiit à coti|i en un latrgè va^n pïkbé et thtkjuent ( w ) V 
dans rintérieur duquel les œiifii sont enduits d'imé ma- 
tière albuminôuse et réunis par paquets. A fissue de 
ce vagin s'implantent plusieurs Orgues sëorélbires ; qUé 
j'ai indiquée précédemment comme les représetttàns pcdM- 
btes des reins ou de là vessie ; cé soht ilile piaire de pbché§ â 
nombreuses r'amificâtiobs ( fA fi ) et une antre poéhe portée 
par un long coû ( z ). Les organes m&Tes cousisient en im grlE^ 
testicule ( y ) , un canal déférent , qui , d'abord collé le long 
dû vagin , s'en détache ensuite pour aller ^gner la verge 
( y'» + ) , et en une longue verge (X) , mobile au moyen d un 
muscle ( X'' ] , et munie d'un long appendice ( V ). La verge et 

( i) Les captnlet dn Bucànumundaùun formbit des mâstes de la gi^swQr 
do poing y et chacune d'elles contient qnelqnes douzaines d^œafs fhlnotf^ 
formes. Voyez Okut, Zoologie f^mn ^ 18^6 , ît)*8 , tom. I» pag. %^U 



372 TRA.1TÉ d'aNAXOMIB COMPARÉE. 

le vagin se terminent enfin dans Touverture génitale com- 
mune , qui s'ouvre extérieurement au dessous de la grande 
corne du côté droit (fig. m , tt ) , et dans l'appendice cœcalde 
laquelle ( fig. m , S ) le dard ( fig. y, vi ) , petit corps calcaire 
et pointu , se développe sur une faible élévation. 

Lorsque Taccouplement réciproque doit avoir Ueu , la ca- 
vité génitale se renverse par Touverture extérieure ; la verge 
elle-même se retourne jusqu à Tinsertion du canal déférent, 
en se gonfant beaucoup et prenant parfois une forme sîn- 
guiièrement flexueuse(l), et le dard sort aussi de sa poche; 
presque toujours il tombe après que les deux Mollusques s*en 
sont servis pour s'exciter mutuellement ; mais il ne manque 
jamais de se reproduire ensuite. 

Les organes génitaux des Mollusques nus sont disposés 
presque de la même manière; cependant on ne trouve id ni 
poches rameuses , ni le dard. 

Une disposition analogue de ces organes s'observe aussi 
chez la plupart des autres Gastéropodes qui refirent par 
des brandîtes libres ou des cavités pulmonaires. Quelques 
uns seulement , comme les Aplysies et les Oncbidies , ont 
cela de particulier , d'après Guvier , que leur verge se trouve 
éloignée de l'ouverture ["génitale commune , et ne communî- 
que avec elle qu'à l'aide d'un sillon ( pi. m , fig. i , n ). 

Je dois faire remarquer maintenant que tous les natura- 
listes modernes n'admettent pas cette interprétation des or- 
ganes génitaux. Plusieurs , tels que Wohnlich (2) , Brandt et 
Ratzeburg (3) , Prévost (4) , et en partie aussi Treviranus(5) , 

(i) V, pi. III, fig. XI, les organes ainsi renversés de deax individus. — 
Voyez aussi les o1;>servations de Wohnlich sur raccouplemeiit des 
Limaçons, dans T/siV, xStq, pag. xii5. 

(a) De hélice pomatia, Wonhonrg, i8i3. 

(3) Medicinische Zoologie , Berlin, x83i, in.4 , tom. Il , p. 3a6. 

(4) Mém,delaSoc, de phys, etd^hist, nat, de Genève, i83a, tom. V, 
pag. lao. 

(5) TiiDSVARir's Zeitschri/t , tom I^ cafa. i« 



OKGÂNES GÉNITAtlX. 3^3 

en sont revenus à celle de Swammerdam , c'est-à-dire que 
Torgane auquel Guvier donne le nom d'ovaire est pour eux ie 
testicule , et qu'ils reg[ardent le testicule comme Fovaire. 

Il reste donc encore de nouvelles observations à faire avant 
que la questi<Hi puisse être complètement éclaircie. Cepen- 
dant j'avoue que quand je compare les organes génitaux des 
Limaçons avec ceux des Lymnées (1), chez lesquels les parties 
mâles et les parties femelles s'ouvrent sur des points diffiérens 
du corps , à une assez grande distance Tune de l'autre , l'in- 
terprétation de Guvier est celle qui me parait la plus vraisem- 
blable , et qu'en particulier on ne peut pas voir autre chosie 
qu'un ovaire dans l'organe qui descend en serpentant du 
foie et qui a des connexions avec l'oviducte dilaté. 

820. 

Avant de quitter l'histoire des organes génitaux dans les 
Gastéropodes , il me reste encore à parler de quelques or- 
ganes sécrétoires qui paraissent avoir des rapports intimes 
avec la fonction de la génération. 

En effet , on est frappé d'abord de ce que , dans les pre- 
miers ordres de la classe des Mollusques , il semble y avoir , 
entre les organes respiratoires d'une part , ceux de la géné- 
ration et le rectum de l'autre , un rapport presque semblable 
à celui qui , chez les animaux supérieurs , existe entre Tap^. 
pareil génital et les organes urinaires, ce qui vient à l'appui de 
la manière dont je considère l'appareil urinaire comme une 
répétition deForgane respiratoire dans le systèmegénital. lofais 
on trouve encore d'autres organes sécrétoires particuliers. 
Ainsi, une glande^ ou plutôt une crypte muqueuse assez consi- 
dérable, située au voisinage de la cavité respiratoire (pl.ili^ 
fig. m , h), donne un canal excréteur (fig. x,xi, 1 }, qui descend 
ordinairement entre le rectum etle vagin ou la verge, et s'ouvre 
non loin de l'anus. De même, beaucoup d'Univalves marins, 

• 

(x) J*en ai donné U figare dans mon JbhanJlunfi ueher die Lebensh* 
dingungen der weiss-und kaltbhutigen Thierty x8s4t în"4ipl. H» fig»T* 



^74 TRlITÉ D'iVATOHIB COHVAKée. 

eppiinele Murea airombiM, et même les Aplysies , ont sonste 
bcvd du manteau un organe glanduleux , qui sécrète la poor- 
pre. , si célèbre chez les anciens , et qni paraît égâlëmeat 
ttvoir dm liaisons avec la fonction génitale. Brandt ftt Rafze- 
bprg ;i) n'bésilent point à considérer le propiier de ces or{^ 
aea , dans le Limaçon , comme l'analogue du rdin: Gepàiâaat 
le rôle des {H-ganes nrinaires semble devoir apparlenir plotM 
aui poches ramifiées ( g 725 ) , et alors la glande en qnéstm 
serait comparable aux organes sécrétoires , prostate et an- 
tres, qui accompagn^at la fonction génitale dans les ciMses 
supériettres- Dn corps glanduleux qni entoure le canal dé- 
férent des Lymnée» , parait surtout correspondre très-bieRi 
' la prostate. 

•I. Pleropadtl tt Cfc'piltùpodcs. 

821. 

Cuvier a trouvé la plus grande ressemblance entre lesCa»» 
et les Limaces. "Les organes miles et femelles s'ouvrent ja- 
une vésicule communeCpl. m, fig! î, (J), et rovaireCnjse 
ctfntioùe , par unoviducte(o}, avgc le testipuje (k). 

Chez aucun deS huit Ôscatrrio^ dn'il a disséqués , CuTJer 
n'f^troiivé la moindre fracc ctorgan&S)niJ!es. Va long ovaire, 
étendu le long du dos, an aessQus du giund vaisseaq 
dorsal et au dessus du foie , et miitii de deux oviductes (Tane 
couleur rouge, allait s'ouvrir à drQite et jk gauche, proba- 
blement à la région du dernier bouclier <)orsal. Cette con- 
formation oSré , avec celle des Bîvdlves , doiit les deux coprts 
oviductes s'ouvrent sous le cœur, et dont l'ovaire est Irès- 
voluminen^ , une analogie très-remarquable , qui indiquerait 
im rétour vers le ino^ de génération par pro^uoUo)i pri- 
maire. •.-:-.'•. y. - .-, 

t. Cirripèdes et Brnchinpndts. 

'822. ■ 

Les Cirripèdes seinblent se rapprocher dç$ G^téropodes. 



Cuvier a Irp^v^ , ^ana |a ^pq» anutifera , w\ pvaire situé au 
milieu du cprps , et c^'oii V(^vi4uctQ najswtt par plusieurs 
branches ( pi. iv, %. ii , q). Après s'ôlrç dilatfl à sa partie 
œoyeil^ip , cet ovjfluctg sg çoatintinit , par un canal étroit , 
avec UD organe YPluoÛ&eux , reçptwt>^ de dedans en dehors, 
et tenant lieu de trente ( t ] , ptiig il s'ouyrait dan? le tube 
en forme de trompe qui e^t de$|ipé à l'émission des œufs. 
Nous qianqu^s de flPBfllî suffi^mtes sur l'appareil génital 
des Sracbiopo|le9. Cepeiif^^ii^ tf>U( pprK à croire qâ'à cet 
égard, i|s se ruppfûclient pitis des P^l^cypOdes que des Gas- 
téropodes. 

f. O'phatopodtt. 

823. 

Chez ces Mollusques qui .'fianf d'éfiar(^ , ont jinp orga- 
nisation plus parfaite qùé pelle 'des ordres préçédens , les 
sexes se séparent d'une manière dé plus en plus trapchée , 
quoiqu'il n'y ait pojnt encore d'accouplement réel, et que la 
fécondation segibie résuUe|-, co^mé celle des {>laDtés dioï- 
ques , d'une prpdïiction simnlfânee'dVurç et dé semence. 

Dans la Seîclie ordinaire , les brgàDés femelles consistent 
en un gros ovaire , qu'une capsule particulière entoure au 
fond du sac péritonéal , et qui renferqie un grand nombre 
d'œuft, de grftsseur différente , àont la ferme est oblongue et 
on peu poiAnè. Ces oêiA^ sont ^Vac'ués^r jc moyen d'un 
oviducte situé au côté gàuclie , dé çprte qu'ils passent au 
dessous de l'entonnoir, d'où ils peuvent éli-e entraînés par 
Tmo espîrée , de même que ceux des Bivalves sortent par 
le tube du manteau. Du reste , il parait' que d'autres sécré- 
tions encore se imétent avec eux , et leur foraient un eQduît 
glutineùx , qui leur permet dé se réunir Wniani^re de 
grappe de raisin. Parmi les organes çjiargés d'^Cd^pfJir ces 
décrétions , on distingue (1) surtout deux gros corps plats et 

(l) Cm organes gliDdalcDi et latrc» uulogaei rcm^csnt jouja'à nn 
t^ertain poial, pir let Uoictioiu doiit Ui endnianit \tt c>ti£f , l> ■•tticp, 



376 TRAITÉ d'AWATOMIB COMPARÉE. 

ovales , dont la texture rappelle la substance tubnleuse des 
reins de Thomme , et une petite vésicule rougeâtre que 
Swammerdam a découverte entre ces corps. 

Les Poulpes n'ont également qu'un seul ovaire composé 
d'œufs en grappe de raisin , et entouré d'une membrane 
ferme (pi. iv, fig. ix, a). De cette dernière naît un ovi- 
ducte simple, large et court ( d) , qui se partage en deux ca- 
naux ( f ) , dont^ les parois se renflent beaucoup à une cer- 
taine distance et ont intérieurement une structure lamellense 
<g, h ), en vertu de laquelle elles possèdent sans doute la fa- 
culté de sécréter le mucus dont les œufs sont enduits. Ces 
deux canaux s'ouvrent, à la sm*face du sacpéritonéal, dans 
l'intérieur de l'entonnoir et au dessous des conduits excré- 
teurs des grandes poches muqueuses , auxquelles aboutissent 
immédiatement les branches de la veine cave , et.qu^on peut 
comparer à l'organe muqueux du Limaçon (§ 820 ). On voit 
pi. iv,fig. IV, en 1, le conduit excréteur droit, avec Torg^ 
muqueux , et, en m , l'ouverture de l'oviducte droit. 

Cette description est applicable aussi au LoUgo aagittata; 
mais le Loligth vulgaris n'a qu'un seul oviducte , comme h 
Seiche. 

824. 

Le mâle de la Seiche a , suivant Cuvier, un gros testicule 
mou et glanduleux, au même endroit où se trouve l'ovaire de 
la femelle. De cet organe naît le canal séminal ou déférent, 
qui d'abord produit l'épididyme par ses nombreuses circon- 
volutions , et ensuite s'ouvre à l'extrémité supérieure d'une 
cavité spacieuse, que Sv^ammerdam (1) a figurée comme étant 
le testicule proprement dit. Outre des mucosités un peu 
épaisses, cette cavité renferme une multitude de petits tubes 



qaî nuinqne aux animaux inférieurs. Sons ce «rapport, il est donc digne de 
remarque que, dans les animaux supérieurs et iliomme lui-même, noos 
retreuTÎOBS, cbez l'indiTÎdn mâle, un rudiment de' matrice constituant 
une glande sécrétoire, la prostate. 

(i) Bihel der Natitr, pi. 5a y^^-^» 1^ 



oagakes génitaux. 377 

vermif ormes élastiques , dont on ne connaît point encore les 
usages , quoique beaucoup de naturalistes', Needham entre 
autres , les aient examinés , et que quelques uns les aient 
considérés comme des animalcules spermatiques. La bourse 
elle-même paraît être analogue aux organes glanduleux qui 
sécrètent la mucosité des œufs chez les femelles , et, sous ce 
point de Tue , on pourrait la comparer à la prostate. L'ex- 
trémité du canal déférent, qui fait saillie au dessus du sac 
péritonéal et au dessous de Tentonnoir, se trouve à gauche, 
près du rectum , et Guvier lui donne le nom de verge , 
quoiqu'elle ne renq)lisse pas Toffice d'un organe proprement 
dit de copulation. 

Dans le Poulpe , les organes génitaux mâles sont égale- 
ment simples. Le testicule (pi. iv, fig. x, g) ressemble à 
Tovaire , tant par sa structure tubuleuse , que par la mem- 
brane qui Tenveloppe ( a ). De l'ouverture de cette mem- 
brane (h) naît un conduit déférent flexueux (b) , qui dégé- 
nère en un long sac (c), appelé vésicule spermatique par 
Guvier , à cause de sa texture plissée. Près de lui se voit 
Torgane (d) que l'on compare à la prostate. On trouve en- 
suite la cavité ( e ) qui renferme les petits tubes de Need- 
ham , jusqu'à ce qu'enfin la verge , qui fait saillie le long de 
la branchie gauche , et dont on voit la cavité musculeuse ou- 
verte en f , termine l'appareil génital en dehors. 

Les mâles paraissent être également bien moins nombreux 
que les femelles dans l'ordre des Céphalopodes. 

R. Owen a trouvé les organes génitaux du Nautile confor- 
més comme ceux de la Seiche. 

3« Animaqjr arlioaléf . 

825. 
Il est digne de remarque que , dans cette classe , oit , gé- 
néralement parlant, la forme extérieure se développe beau- 
coup , non-seulement les sexes sont toujours de plus en plus 
distincts , et l'org^satîoii se dessine de manière à permettre 



Zfj9 rmkiTt q'ai^àtomii: cohpAréb. 

ïifi açcouplemiem parfaitemeql; simple , mm encart k sexe 
lui-inéipe imprime un type particulier à ia forikie totale, de 
manière que , sons le rapport de ia taUle, de la couleur^ et 
m^^ie du développement des divers segmens du ckurps , on 
rencontre souvent , entre les mâles et les femelles , dès diS^ 
rences considérables , auxquelles la zoologie a suFtoct égard 
dans la classe fies Insectes , mais qui se prpnoncent d^à chez 
les Yers* Rien de semblable na été observé jusqu^à cé jour 
et n-exjste probablement nulle part dans la classé des M(4- 
lusques , entre individus de sexe différent , mais qui appso^ 
.tiennent à pneq^âme espèce. Les Vers sont les seulianjmaifi 
articulés qui se rapprochent souvent de la dasse pfécédeile 
fiâc leur hermaphrodisme ; quelques uns même , surtout 
pmm les Enthplminthéb , ont de conuhun avec lei GoKdttns 
4l'^étne y suivant toutes lès apparences , complètenoent privée 
4e sexes , ou de se propager encore par scission.' 

a. Ent,hel^mthes» 

m- 

Parmi les Enthebnintbes , les Cystiforipes mni. ceux cbex 
lesquels on n^aperçoit aucun vestige de parties génital^^ (1) , 
«t qui par conséquent semblent ne se reproffuire que par 
génération spontanée. 

Dans les Gestoïdes , on découvre , au miUeu de chacun des 
anneaux du corps , à Fexception des antérieurs , qui sont 
plus étroits^ de petits enfoncemens pourvus d'une ouverture 
extérieure , que Ton regarde positivement comme des ovai- 
res , attendu qu'il y a été trouvé , par Rudolphi , non-seule- 
ment des œufs , mais même de jeunes Taenias. En outre , on 
aperçoit des canaux et des sailUes en forme de verge , qui 
paraissent jouer le rôle de parties gpnitales mâles , de sorte 
qu'U est présumable que les Vers cestoides sont hermaj^bro- 



dites et susceptibles de se féconder qu eux-mêmes au uni 
fuellement (1). 

Les Trématodes paraissent être également benoaphrodites. 
tJAts, dans les AcuathQc^pbalDS, les sexes sont répartis siir 
^ in divi^ua di^re))s. Aiqei , par exemple , eb&z les Échtr 
nerbyaques ( pi. v, fipf ■ ni 1 , le corps presque eaûev de 1^ 
femelle semble être un ovaire plein d'œnt^ , qui se vide paf 
la trompa , tandis que le mâle offre , à l'eKlrémité la plus lor 
férieure de son corps , une vésicule qui est son organe géni- 
tal. Du reste, les modes les pfi^ singuliers de rapprochement 
sfi présentent cjiez ces animqux , comme on peut en j^er 
daps te Lmtcochloridiuin (!^ , qui naît dp foie da Ligiaçcfu , et 
dont le corps n'est qu'iin ^c rempli d'œu^ conto^ntiiéaii^ 
^oîns eiix-inémes dés Dîstoipes bien développa. Dé mémç 
aussi , d*après lés observations de Bojanus et dé Baer , H ar- 
rive quelquefois (]ue les Distomes sont seulement des réserj- 
voirspu dés ovaires de Cercâjres. 

Enfin , les organes génitaux sont positivement développés 
dai)s les Vers ném^toides. Ici, les femelles sont plus grosses 
et plus fortes que les mâles, qu'en général d'ailleurs on 
rencontre tjien plus rarement qu'elles. L'ouverture giinilale 
îémelle est placée au voisinyge de rcxlicmilé céphaliquc; il 
pn paf-tiin poirt vagin (pi. v, iig. iv, a) , qui se leniiine en 
'dédx tubes (()}, longs quelquefois de sjx pieils vi au-delà , 
H'ès-^ntorini^s (c) et réunjs à leur extrémité, qui fonlicnnent 
nne immense ouanlité de petits œufs poiicliformes. Clieï les 
mile^j Ônaperçoitunc petite ver^efiliformo (3) , qui sort du 
coros ^ à l'exù^milé caudale , et ne larde pas à se dilater in- 
térieiifement en un canal long de deux pouces l vésicule sé- 
minale ) , auquel ^Wutît enfin im vaisseau filiforme (tesdpfUe), 

(?) f . non M^if* i fe wiift , au* 1m Jei. Lfgpff^! , *m- V^* 
P. I. ' 

(3] D'âpre! Bkudt, Uedtcuiùch* Zoologi» , lom. II, pig. iSi, 



38o TRAITÉ d'aNATOMIE COMPARÉE • 

long d'environ deux pieds , qui se contourne autour d'un ca- 
nal intestinal. La verge est fendue dans Y Ascaris spiculigerm, 
d'après RudoljAi. Elle Test aussi dans le Cucullanus (p\. y, 
fig. VIII), où l'ouverture génitale femelle se trouve plus rap- 
prochée de la partie moyenne du corps, et où les ovaires, 
plus larges que le canal intestinal , sont ordinairement rem- 
plis de petits vivans , et occupent le corps presque entier 
(fig.v). 

]>. AnncUdes* 

827. 

Il est un grand nombre d'Annélides dont on ne comiait 
point suffisamment les parties génitales. Quelques uns , tels 
que les Nais , ont encore la faculté de se reproduire parscis^ 
sion (pi. v, fig. XXVI). Cependant , il paraît qu'outre la gé- 
nération spontanée , on rencontre fréquemment aussi , dans 
cette classe , l'hermaphroditisme , avec la condition toute- 
fois d'un double accouplement, comme chez les Lima- 
çons. 

Ce dernier cas a lieu d'abord dans la Sangsue , où Ton 
aperçoit , à la moitié antérieure de la surface ventrale , deux 
ouvertures génitales, l'une extérieure mâle, et Tautre pos- 
térieure femelle (pi. v, fig. xvii, a , b). La première mène 
à un organe creux et conique (fig. xx , a ) , au fond duquel 
se remarque un renflement pyriforme , entouré d'une masse 
grenue , analogue à la prostate (2) , du sommet duquel naît 
une verge filiforme (a), longue souvent d'environ deux 
pouces. En même temps , le fond de ce cône reçoit des 
deux côtés les conduits déférens ( c ) , qui partent de deux 
grosses vésicules séminales (b) , dont les vaisseaux affëreos 
sont fournis par une série de neuf paires de testicules arron- 
dis ( fig. XIX , d ). L'ouverture femelle conduit , par un court 
vagin, au grand organe creux et pyriforme qu'on peut compa- 
rer à une matrice ( fig: xx, e), etqui communique , par deux 



ORGANES GÉMlTAtJX. 38 1 

oviductes (h) , avec les ovaires (g , g ). Treviranus (1) con • 
sidère les testicules comme ovaires , à cause des petits 
corpuscules arrondis qu'on trouve dans leur intérieur : les vé- 
sicules séminales sont pour lui testicules , et la verge une 
une sorte de pondoir. Cependant , depuis que Brandt a àé* 
montré les véritables germes des œufs dans les ovaires pro- 
prement dits , il n'existe plus aucun motif d'admettre cette 
explication un peu forcée. 

Les organes sexuels sont très-difficiles à étudier dans le 
Ver de terre. On aperçoit distinctement , à la région anté- 
rieure du corps , là où se trouvent les cercles vasculaires di- 
latés en forme de cœur , et de chaque côté, trois paires de 
corpuscules oblongs (pi. y, fig. xii, d), qu'on ne peut 
prendre pour autre chose que pour des ovaires , et qui ont 
cela de remarquable, que, sous le rapport de la forme et de 
la situation , il existe entre eux et les vésicules respiratoires 
situées des deux côtés de l'intestin, dans le reste du corps , 
une ressemblance assez grande pour permettre de croire 
qu'ils résultent en quelque sorte d'une métamorphose de ces 
dernières. Treviranus a démontré (2) que ces ovaires se réur 
nissent de chaque côté en un canal , qui s'ouvre à droite et 
à gauche sur le seizième anneau du corps. On trouve , en 
outre , soit sm* eux , soit à leur côté , des cellules dans les* 
quelles se sécrète un liquide particulier , qui pourrait bien 
être du sperme. L'accouplement, qui a lieubien certainement 
chez les animaux , indique au moins qu'ils sont herma- 
phrodites. Quant aux petits Vers qu'on rencontre fréquem- 
ment le long de leur canal intestinal , ce ne sont point de 
jeunes Vers de terre , mais bien des Ëntozoaires. 

Dans l'Aphrodite , ou la cavité abdominale est fréquem- 
ment toute pleine d'œufs, Treviranus regarde comme 

(x) Erscheitmngen und Gesetze des organîschen Lehens^ Brem^D| 
z833 , in-8, tom. II , P. II, pag. 38. 
(3) LaccU,, pag. 39. 



otàilreé dé ^IM oi^anës termiiiés en pointé , c^m se Vtfhlîil 
dëédëuît'CÔtés âe là chslîtiè gànglibilnàiré , ail fond Ile lï 
câtité aBdbliiînale (pi. y , %. xxiv, ni). On lie connaît {kHôt 
dVgpuièè niâléâ chez lès Ànnëiîdes , qni séthbleiit d'àprèï 

cela §e pèi-ti^ttifeb par vole Hé gébëiratioh primaire. 

<. ■ '■ . ' 

c. ffeusiicopoJes et Dec apodes . 

828. 

leilesâëkéé ^okit |)rèsi[j[Ue toujours (i) ^crnnplèteméilt lé- 
p^i^ , et, par une ëèrié de r^éfiétitiôn de ce qui a lien datis 
Tordre prëcédeiit , ôû l'oit tTeJUVfe cncwe deux sortes d*»- 
glities dans chalqiié inditidu i leè partiies de chaque sexe sbdt 
doubler , de sorte que chaque individu ofire ordinairement 
deux ouvertures génitales, soit mâles, soit femelles. Du rrale, 
il n y a pas partout nécessite dune nouvelle fécondatiod i 
chaque fois que ranimai engendre , et . comme on Tôbserre 
déjà ddnd les MoUtisqties, où le fait est eotistaté par exeiDpte 
en'ce qui concerne la Paludina vivipnra^ plusieurs génâ«- 
tions peiivèiit sepri6pager aussi par voile de simf^ie reproduc- 
tion ïtt^rtiaire (2). 

Pak*nii les Kettstibopodes , les petite^ es)wècés parasite 
nléipe ont des sexes bien distincts, et leurs parties génitades 
femelles présenteht une disposition remarquable. Ainsi , d'a- 
près Nordmann (3), la femelle de XAchtheres percàrum offia à 
droite et à gauche un sac ovarien un peu contourné , qui 
s'oiivre à Tavant dernier anneau du corps ( pi. vj , fig. i, a). 

(i) Pinlt-èlrè le s Çypris sontA\s l'es senh chez lesquels on troQTe eûtûn 
k la fois des organes génitank mâles et des orgnnes femelles, ce qui • Un 
cbes ces animaox d'après Ràmdbhr et TreTÎranus ( y, les F'ermis€ke 
SekrifUH de ce dernier, tom. ir, pag. 58 . 

(2) Ainsi, dans la Daphnia pulex, il ne nait en été qae des femdicii 
qnî se propagent sans acconplement, jnsqo'à ce qu'en automne on voie 
paraître aussi dès mâles, après quoi les œafs fécondés paissent lliiter ians 
se développer, 

(3) MicrographischeBeUragey?itï\xn^ x83a, in-4, figt col»,t0ih. II,|>. 761 



Mâiil, à chaque nouvelle saison des amours, il sêfoMÀe , dans 
ces deux ouvertures des dviduetes , iine membrane qtii tes 
bouché ^ et qui , au moment où les œufs doivent sortir dtï 
corps de l$i mère , se gonflé en Une vésicule^ daifê laquelle 
ces derniers sont reçus (fig* i , b ). La même chose a lieu 
dans d'autres animaux semblables , par exemple dans le Cy^ 
clopsmdifgtta. Quand les œufs sont à maturité, ces réservoirs 
extérieurs se déchirent , s'oblitèrent , et leur geSrme se re- 
produit de nouveau. Ramdobr avait asàez bien comparé d^à 
leur boursouflement à celui d'une bulle de savon. Nordmahtf 
n'a pu découvrir d'autres organes sexuels mâles, daiis YAch" 
therea , que quatre corps de couleur foncée , occupant le bas- 
ventre. Ici la taille du mâle égale à peine le cinquième de 
celle de la femelle. 

829. 

Quant aux Décapodes, rÉcrevîsseifeméite présente (i'âbord 
un assez gros ovaire trilobé , situé derrière le foie et sur le 
canal intestinal (pi. vi , fig. xvi , a ). i)e cet ovaire jpartent 
deux larges oviductes (c) , qui embrassent le canal intestinal 
et les muscles de la queue , et se terminent des deux côtés 
à la base de la troisième patte (d). Quand les œùlFs viennent 
à sortir du corps , ils s'attachent'aux lamelles pinniformes du 
dessous de la queue (fig. xvii) , ce qui est d'autant plus re- 
marquable que nous voyons par là l'œuf passer d'un organe 
interne sur un autre organe extérieur , et que ces lamelles 
elles-mêmes ne sont autre chose qu'Une répétition des lames 
branchiales des Squilles. 

On trouve, pour organe mâle , un testicule trilobé (fig. xv, a),' 
occupant la même place que l'ovaire dans la femèHé. Ce tes- 
ticule donne naissance à deux conduits déférons grêles , loii'gs 
et blancs (b) , qui décrivent un grand nombre de tours sur 
eux-mêmes, et qui rappellent celui de l'Ascaride lombricoïde; 
peu àpeu ils augmentent de grosseur, puis tout à coup ils s'a- 
mincissent , et enfin ils se renftent bientôt die noûveàii en une 
verge longue d'un demi-pouce et logée dans le corps , qui , 



394 TRAITÉ d'ANÀTOMIE COMPARÉE. 

suivant toutes les apparences , sort pendant raccouplemoit 
d'une papille située à la base de la dernière paire de pattes, 
en se renversant ou se retournant sur elle-même , comme il 
arrive à celle du Limaçon. Au voisinage de cette papille, et 
à la face inférieure de la queue , on aperçoit deux appendices 
osseux, canaliculés et mobiles , que Cuvier a regardés comme 
les verges proprement dites , quoique Gavolini (1) et pliKieurs 
autres naturalistes n'eussent vu en eux que de simples or- 
ganes d'excitation , attendu qu'ils sont trop éloignés de roo- 
verture du canal déférent pour que leur usage puisse être 
de porter la semence à l'orifice des oviductes. 

d. Isopodes et Acarides» 

830. 

Je prendrai pour exemples , parmi les Isopodes , une es- 
pèce aquatique et une espèce terrestre , et la seule réflexion 
générale que je me permettrai sur le compte de ces animaux, 
c'est qu'ils ont déjà des organes génitaux plus compliqués que 
ceux des ordres précédens. 

Ainsi Rathke a trouvé , dans la femelle de VIdoiea etUo- 
mon , de chaque côté du corps , un ovaire divisé en trois 
portions , qui aboutissent à «un oviducte un peu contouraé. 
Celui-ci finissait par se réunir avec celui du côté opposé , et 
allait s'ouvrir au dessous de deux lamelles , en avant de l'ap- 
pareil branchial. A la première moitié de cet oviducte était 
annexé un organe terminé en cul-de sac, et tantôt plus, tantôt 
moins volumineux , ayant peut-être pour usage de fournir un 
enduit aux œufs. Les organes mâles consistaient , de chaque 
côté , eh un testicule épais et allongé , et en un canal dâfe- 
rent, auquel une assez grosse vésicule séminale s'insérait par 
un conduit court , après quoi les canaux déférens des deux 
côtés se réunissaient en un seul, qui allait s'ouvrir de la même 
manière que les oviductes. 

Ces divers organes sont encore plus divisés dans la Scolo- 

(i) U a tronvé deux paires de ces appendices dans le Crabe» 



lOKGÀNES GÉNITAUX. . 38^ 

peindre. Suivant Treviranus (1) ^ la femellea un ovaire simple 
et allongé (pi. vi , fig. xxx , o) , dont l'organe excréteur (b) 
se dilate en bas , en dessus du rectum (1) , en une sorte de 
matrice (k). A droite et à gauche se voient les grandes vési- 
cules (a) , et inférieurement Toyiducte reçoit encore les con- 
duits excréteurs déliés (n) des quatre masses adipeuses (PP). 
Par analogie avec ce qui a lieu dans la femelle , on trouve , 
chez le mâle , un vaisseau séminal ou testicule médian (fig. 
xxiY^ a) et deux latéraux ( p); tous trois se réunissent inférieu- 
rement , et de leur réunion partent deux conduits déférons (p), 
aboutissant à une vésicule (d) , qui s'ouvre ensuite dans la 
courte verge (z) , pendant que deux masses adipeuses (E) 
versent égalemient ici leur sécrétion dans cette vésicule par 
deux conduits (r , m). 

A l'égard des Acarides , Treviranus (2) a trouvé que l'ap- 
pareil génital des Trombidium ressemblait assez à celui des 
Décapodes , c'est-à-dh'e qu'il y avait un gros ovaire divisé , 
et pourvu de deux longs oviductes aboutissant à une ouver- 
ture génitale , et que le mâle offrait un assez gros testicule , 
avec deux conduits déférons , qui se réunissaient aussi en un 
seul. Il n'a pu découvrir dans le Nigua ( Acarus americanus) 
que deux canaux blancs ( fig. xx , c ), qui sont probablénaëilt 

les oviductes d'un ovaire encore inaperçu. ; ' 

1 • - ■« 

e. Arachnidesm > . ■ < 

831. 
Les Araignées se rapprochent , jusqu'à un certain point , 
des Décapodes, en ce que , dans les deux sexes (3) , les par*- 
ties génitales externes sont placées à la région antérienfé de 

la surface ventrale , entre les branchies , quelles oVaires'Sae- 

•■ > • jj 

I (t) ^ermuohu Schiften f tonu llf fag, û$, . ' li ^ 

(a) /3i</, tom. I, pag.49* ..... 

(3) Avant Xre?irana8| on «u^y^t. Içn» |>rg»i>es mkUs d^ Araigliées Ipg^tf 
dans les palpes, dont les masses spongieuses ne sont que des. organes f^Lcî- 
tatears, ainsi qa'il Va démontré {ïJthfr 4pU ^^^^^,'-.^^Qf,^^^*P\fff8* ^7)* 
JI. 25 



388 TRAITÉ d'ànatomib comparée. 

rieurement en deux branches , dont chacune se divise en 
cinq oviductes. Il est digne de remarque que > sur quaraqte 
individus qu'a disséqués Swammerdam (1), il n'a jamais 
trouvé que des ovaires, ce qui le porte à douter que l'espèce 
du Pou renferme des mâles. Cette circonstance prouve an 
moins que le nombre des femelles l'emporte de beaucoup 
sur celui des individus de l'autre sexe. 

833. 

Parmi les Orthoptères , la Sauterelle a deux grands ovaires 
en forme de houppes , qui se composent d'une multitude de 
vaisseaux ovariens appliqués les uns contre les autres et 
parsemés d'un nombre considérable de trachées d'un très- 
grand calibre. Ces deux ovaires aboutissent à un oviducte 
commup , qui se réunit avec celui du côté opposé pour pro- 
duire un court vagin, dans lequel s'ouvre une petite vési- 
cule pourvue d'un vaisseau sécrétoire particulier, qui est 
flexueux et terminé en cul-de-sac. Du vagin les œufs passent 
dans un pondoir fort long , qu'on retrouve aussi dans jda- 
sieurs autres ordres d'Insectes^ par exemple dans celui des 
Hyménoptères , chez les Ichneumons et les Sirex , et qui rap- 
pelle l'émission des œufs par les tubes ou siphons du man- 
teau , chez les Mollusques ( § 797 , 803 ) , mais qui se cmn- 
pose ici de deux lames longues, étroites, terminées en 
pointe , et emboîtées l'une dans l'autre par les côtés, 

Les organes mâles consistent en deux testicules jaunâtres, 
formés de conduits séminaux et parsemés également de 
nombreuses trachées , dont le canal excréteur produit un 
épididyme par ses circonvolutions , reçoit ensuite deux fafe- 
ceaux houppiformes de cœcums, et enfin s'ouvre dans la 
verge avec celui du côté opposé. Cette verge représente on 
corps en forme de langue, qu'entoure un rebord cutané 
armé de deux petits crochets. 



orgAneS génitaux. 389 

834. 

L'or^yanisation de Tappareil sexuel est très-singulière et 
variée dans les Hémiptères. 

Dans les dernières familles de cet ordre, celles des Puce- 
rons et des Gallinsectes , les femelles sont privées d'ailes et 
n ont pas toujours besoin de fécondation. Ainsi , par exemple , 
les Pucerons ne produisent en été que des femelles , qui 
peuvent donner jusqu'à neuf générations successives^ sans 
qu'une nouvelle fécondation devienne nécessaire. 

Swammerdam (J)a décrit, chez les femelles des Nèpes, 
deux ovaires formés de cinq canaux , dont les œufs se font 
remarquer par une couronne de soies à leur extrémité su- 
périeure ; chez les mâles , deux vésicules accessoires , deux 
conduits séminaux entortillés , à chacun desquels aboutissent 
cinq vésicules séminales , dont chacune reçoit dans son fond 
un vaisseau séminal grêle contourné sur lui-même en ma- 
nière de testicule. 

Léon Dufour (2) indique une multitude d'autres confor- 
mations , parmi lesquelles je signalerai seulement celle des 
Gicadaires , dont les ovaires se partagent en un très-grand 
nombre de branches terminées chacune par une petite 
houppe , et celle des Psyllides , dont chacun des deux ovaires 
représente une rosette très-composée. Chez les Aphidiens , 
qui ont aussi des vaisseaux ovariens nombreux, on aperçoit 
déjà les embryons dans les œufs inférieurs. Immédiatement 
au devant des ovaires naissent les tubes enferme de trompe, 
qui laissent échapper l'humeur sucrée ; ces tubes pourraient 
être comparés aux mamelles des Mammifères , quant à leur 
situation , et ils en remplissent presque les fonctions à Té* 
gard des Fourmis. 

Quant aux Névroptères , Rathke (3) a signalé la situation 

(x) Bihel der Natur^^ptig, 98. 

(a) Rech, anat, et physiolog, sur les Hémiptères, Paris, i833, îii-4> •▼«< 
19 planches, pag. 274* 
(3) De libellultwttm ptutibus genitalihus, Kœnigshej^g, i83a» 



Â^^O TRAITÉ d'an ATOMIE GOMPAKÉE. 

singulière des organes mâles externes des Libellules , qui se 
"voient à la partie antérieure , c'est-à-dire aux trois premières 
protovertèbres de la longue et étroite surface vemtrale , 
tandis que Torifice proprement dit des organes génitaux în- 
iernes est placé , comme dans les femelles , à Textrémilé 
postérieure de Tabdomen. Ces Insectes x)iit en outre cek de 
remarquable que leurs deux testicules sont 6inq>les et glan- 
duliformes , et qu ils se déchargent par des conduits déféreiis 
simples, assez amples et peu contournés. Les partie^ géni- 
tales internes des femelles se distinguent aussi en ce qu'eUes 
6ont composées d un tube en forme d'Y ^ aux branches duquel 
aboutissent une multitude de conduits ovariens courts et 
serrés les uns contre les autres. 

Les ovaires de la Semblis bicaudata (1) sont longs et c&fir 
formés en manière d'épi de blé; Toviducte est long aussi et 
renflé à sa partie inférieure. 

Les Psoques ont leur oviducte commun garni d'ime yési- 
jcule accessoire, qui renferme pluineurs petites vé$icides 
portées «ur de longs pétioles (2). 

835. 

Parmi les Hyménoptères, les reines de T Abeille dcRues- 
tiqne avaient déjà offert à Swammerdam deux gros ov^i^ 
composés de nombreux sacs contenant dix à douze miile 
œufs , d'après un calcul approximatif. Les deux ovaires ont 
un conduit excréteur commun, qui aboutit an vagin , et au- 
quel s'unit une vésicule munie de deux vaisseaux sécré- 
tûires. Ces derniers organes sont regardée , tant ici que chez 
d'autres insectes , conune ayant pour usage de sécréter Ten- 
duit visqueux des œufs. Quant aux organes mâles de TA- 
beille, ils consistent en deux^ testicules de structure tobs- 
l^Mia , deux conduits séminaux qui se dilatent inférieurement , 

(i) D*après Hegetschwexlee , Dits, de in$ect&rum geHitaîibtu» Zaricb, 
iSdO , Hi*4, iîg. 
(a) y, NiTzscH, Ueber die Eingeweide der JBuecherlaus (^P^oats ^nUsM' 



ORGANES QfiX^lTAUX. Bgl 

deux grosses vésicules séminales , et uqe verge qui hi% 
saillie au dehors , en se renversant sur eile-çuéme ou f^ re- 
tournant , comme dans le Limaçon. Mais ce qui mérite surtout 
d'être remarqué , et ce qu on rencontre aussi , tant chez les 
Fourmis parmi les Hyménoptères , que che? les Termites 
parmi les Névroptères , c'est qu'il existe des îndividi(s nor- 
malement privés de sexe, et qui difierent même déjà des 
autres sous le rapport des formes extérieures (1). Ainsi, par 
exemple , les Fourmis et Termites neutres p'acquièrent ja- 
mais d'ailes. Cependant, ces individus ^eptres ne sonjt point 
absolument dépourvus de sexes ; car on rencontre chez eux 
des organes génitaux femelles oblitérés; sujet à l'égard 
duquel Ratzeburg (2) a fait de belles observations sur les 
Abeilles. 

836. 

Nous avons vu précédemment que Ja segmentation exté- 
rieure du corps des Coléoptères est soumise à des propor- 
tions numériques fort régulières, de 1 : 3 : 6 , ce qui permet 
de considérer ces Insectes comme les plus rég^^e^s de tons. 
Leurs organes génitaux internes sont également segmentés 
d'une manière rigoureuse d'après ces nombres , chez les re- 
présentans de l'ordre. 

Ainsi, le Scarabée nasicorne a, de chaque c0té, suivant 
Swammerdam (3), six tubes ovariens qui ne renfermant 
qu'un petit nombre d'œufs ; le vagin reçoit à sop tftur plu- 
sieurs organes sécrétoires. Dans Tindividu mâle i. les deui^ 
corps testiculaires sont divisés en six petites m^ssçf^ aplati^, 
de chacune desquelles émane un canal grêle qui, p;ir sa 
réunion avec les autres , produit le canal déférent f(e chaque 
côté , lequel est dilaté à sa partie inférieure. Du reste, à 

(t) Comparez les figures d'Abeilles et de ï'otirnils , pourviiM et privées 
de sexes , dans Braitdt et RâTSKftvae , Wedèe'miseke Eofifhgit , tom. Il , 
pi. aa et 24. 

(a) Nov, ace. acad, Leop,f tom. XYl^ pag. 6x3* 

(3) Xf0»«i^9|ri.J(XX, % 9. 



39^ TRAITÉ b'ANATOMIE COMPARÉE. 

Fendroît où les deux canaux déférens se réunissent pour 
produire le canal de la verge , on trouve encore deux vési- 
cules séminales, au fond desquelles aboutit un vaisseau 
{jrêle et entortillé, qui a près de vingt pouces de long. 

Les parties génitales internes des Coléoptères imparfaits , 
tels que Meloe et LyUa , s'écartent beaucoup de ce type. 

Dans les Meîoe , lès deux longues branôhes des ovîductes, 
qui sont, comme de coutume, bifurquées à leur partie supé- 
rieure , représentent , d'après Ratzeburg , des vésicules 
oblongues et* très-volumineuses , dont toute la surface est 
couverte de tubes ovariens courts et imitant presque des 
poils , dans chacun desquels se développe un œuf. Les testi- 
cules forment aussi deux petits pelotons avec un long conduit 
déférent dilaté en dedans , qui se réunît en manière de V 
avec celui du côté opposé , et qui reçoit , à l'endroit de la 
jonction, trois paires de longues poches séminales , dont les 
plus internes se recourbent l'une vers l'autre en dessus. Le 
condtdt excréteur de la semence est simple , et n'offre rien 
de particulier, non plus que la verge. 

Les parties génitales des Lytta ressemblent beaucoup à 
celles des JMfeZoe. Seulement les vésicules des ovîductes , cou- 
vertes de tubes ovariens , sont ici plus ovalaires , et les con- 
duits déférens ont une structure annelée. 

Enfin les parties génitales de la Lampyris splendidula 
sont construites d'après un autre type , qiii se rapproche da- 
vantage de celui des Coléoptères réguliers. L'ovîducte est 
assez épais et en forme d'Y : au sommet de chaque branche 
se trouve une houppe de tubes ovariens courts, qui ren- 
ferment des œufs assez gros et presque globuleux. Deux vé- 
sicules s'abouchent aussi dans la portion simple de l'oviducte. 
Les testicules sont oblongs ; il en sll*t également des con- 
duits déférens disposés en V , et auxquels s'insèrent deux 
larges et oblongues vésicules séminales. 

837. 

Je choisirai pour exemple , parmi les Lépidoptères , le 



0RGÀ9BS GÉNITAUX. 3^3 

Papilio brassicœ, dontHerold a si bîeii décrit les parties gé- 
nitales (1). 

Les organes femelles consistent, de chaque cAté, en 
quatre oviductes longs , roulés en spirale , et contenant un 
très-grand nombre d'œufs(pl. vu, fig. xx, A, a, a). Ces 
deux conduits se réunissent en un vagin court, qui reçoit 
non-seulement une petite vésicule simple , bicorne et pour- 
vue de vaisseaux sécrétoires (c , e) , mais encore une poche 
plus volumineuse (b) , que Herold considère comme le ré- 
servoir de la semence. 

Les organes mâles sont un corps testiculaire sphérique , 
rouge et formé de deux moitiés (fig. xviii, a) , et deux con- 
duits déférens longs et grêles (b,b), à chacun desquels, 
avant qu'ils se réunissent en un canal commun (d) , se joint 
un long vaisseau séminal contourné (c ). 

Du reste , le développement de ces organes est remar- 
quable , en ce qu'ils sont beaucoup moins distincts dans la 
Chenille très-jeune , où ils ressemblent à de petits bourgeons 
( fig. XXI , a ^ dans la femelle ; fig. xix , a , dans le mâle ) ; 
dans la Chenille adulte , îls se rapprochent déjà davantage 
de la forme qu'ils doivent avoir plus tard (fig. xxi , b) ; et 
dans les chrysalides (fig. xix , b) , ils se développent com- 
plètement. 

IL Organeê géniiaua dans les anifnaua pourvue de moêlh 

ipinière et de cerveau. 

i • Poissons. 

838. 
Dans les animaux qui font le sujet du paragraphe précé- 
dent , il est de règle , à un très-petit nombre d'exceptions 
près , que , semblables aux graines fournies chaque année 
par les végétaux, les œufs se développent à certaines épo* 

(i) Entwtcheîungsgeschichte des Schmetterlings, Cassel et Marboarg^ 
l8i5, in-4, 8Tec 3a planches. 



SpG TRjlITÉ D^ÀNÀTOMIE COMPARÉE. 

deâ testicules aux canaux déférens, qu'on observe des varia- 
tions. D'abord il y a des Poissons chez lesquels il semble que 
Toviducle ou le canal déférent se soit détaché de Tovaire ou 
du testicule , et ait contracté des connexions plus intimes 
avec les voies urinaires. C'est ce qu'on remarque principa- 
lement chez l'Esturgeon, dont les conduits déférens, qui com- 
mencent en forme d'entonnoir au dessus des testicules, etqoi 
s'ouvrent dans les uretères , ont été décrits par Baer (4) , tan- 
dis que nous devons à Brandt et Ratzeburg^ (2) la descrip- 
tion de ses oviductes , qui se comportent absolument de h 
même manière à l'égard des ovaires. Viennent ensuite les Pla- 
giostomes , dont les oviductes et les conduits déférens sont 
beaucoup plus longs, et chez lesquels les premiers de cesca- 
naux s'ouvrent en haut, près du foie , vis-à-vis des ovaires, 
circonstance dont je reparlerai encore plus loin. Enfin Ton- 
ducte finit par disparaître tout-àfait, et la cavité abdomi- 
nale reçoit les œuf s tombant des ovaires lamelleux, pour les 
transmettre au dehors, à la faveur d'ouvertures particulières, 
qui du reste s'observent déjà dans l'Esturgeon , les Raies et 
les Scpiales, où elles semblent cependant être plutôt destiiiées 
à permettre l'entrée de l'eau dans la cavité abdominale, pour 
y servir à une sorte de respiration intestinale. J'ai le premier 
décrit cette dernière forme dans la Truite , et je la retrouve 
aussi dans le Saumon. Les ovaires de la Truite , assez pea 
volumineux hors de l'époque du frai, sont situés trè$-4iaat, 
près du foie , et les œufs qu'ils contiennent, au lieu d'être 
tous au même degré de développement, comme dans le Bro- 
chet , la Carpe , etc., sont de différentes grosseurs. Lorsqu'ils 
sont arrivés à maturité , c'est-à-dire que leur volume égale 
presque celui d'un pois, ils se détachent des lames transrer- 
sales de l'ovaire en quelque sorte ouvert par deva;it , et tom- 
bent dans la cavité abdominale, qu'on trouve fréquenunent 

( i) Zweiter Berîckc des anatomischen Anstalt zu Kœ/ii^sber^^ p*g'4o. 
{n) Medicinische Zoologie^ tom. H , pag. 80. 



ORGANES GÉNITAUX» 397 

remplie de ces corps à Tétat de liberté ; mais ils en sortent 
ensuite par les ouvertures que ces Poissons , même les indi- 
vidus mâles, offrent auprès de lanus, et qui ressemblent à 
celles qu on trouve chez les Raies et les Squales , si ce n est 
qu ici elles se réunissent extérieurement en un seul orifice. 
Cette organisation , que personne n'avait décrite avant moi» 
est remarquable en ce qu'elle répand un grand jour sur les 
usages des ouvertures abdominales, dont l'interprétation 
avait été jusque-là une énigme : elles servent ici d'orifices de 
parturition, qui n'existent que comme répétition dans les 
Raies et les Squales, où cependant elles contribuent à la fonc- 
tion respiratoire , qui se rattache toujours à celle de la res- 
piration par des liens étroits. J'ai représenté ( pi. ix, fig. xiv 
et XY ) la manière, dont les ovaires du Saumon se comportent 
à l'égard de la cavité abdominale. 

L'organisation delà Lamproie est la même, quant aux points 
essentiels ; le testicule et l'ovaire se composent de lames 
transversales , mais l'un et l'autre sont toujours simples ; la 
semence (1) et les œufs tombent dans la cavité abdominale , 
qui s'ouvre à l'extérieur , derrière l'anus , au sommet d'une 
élévation conique (pi. ix, fig. xvii ). 

841. 

L'ovaire simple ( § 840 ) de la Blenniè vivipare mérite sur* 
tout de fixer l'attention , à cause du développement des pe- 
tits qui a lieu dans son intérieur. Suivant Rathke (2) , il re- 
présente un sac formé de trois couches , dans la portion in- 
terne et la plus larg^de laquelle les œufs naissent sur les 
parois. Après la déhiscence de la membrane la plus inté- 

(i}La semence des Lamproies, comme celle des Angailles, des Esturgeons 
et des Plenronectes , est composée de grains qoi ne diffèrent des œofs qae 
par leur petitesse , et qpi remplissent tont le pareocliynie des testicules. 
Fojrez nn mémoire de Moller k ce sojet dans Txboimahs's Zeitsehriftt 
tom.IV, z"^* partie, in-4, pag. io6. 

(i) Abhandlungen zur Bikiangs lund Entwkklwigsgfsçhichie ^ Leijpiîg, 
i832, ia-4y fig.> cab. Il, pag, 3. 



3g8 TRAITÉ D^AHATOlillE C0M*AKÉE, 

rieure de l'ovaire' proprement dit , ils tombent dans sa carhé, 
et y mûrissent, après quoi les petits sortent derrière ranns , 
par la portion extérieure , qui correspond à Toviducte. 

En général, lès parties génitales des Poissons n'offi'entàto- 
ûMe trace d'organes accessoires spéciaux. On ùe petit en ci- 
tef que deux de ce genre , l'» Torgane analogue à «ne tésî- 
fedè séminale, que Rathke (1) a décrit dans le Cobim niger, 
ëi qm s'attâiihe à l'extrémité iiiférieure dé dlaquè testicule , 
dont \\ seoible être uni lambeau arraché ; 2* Torgane încn- 
bàteur externe du Sptgnaihua acus. Aristote avait déjà dit 
que les petits de ce dernier Poisson sortent par une large 
fente dii bas- ventre, qui se referme ensuite. Cavolini a con- 
staté l'exactitude du fait , et il ajoute que les petits se déve- 
loppât daiis un sac situé derrière Tanus, qui s'ouvre' lors- 
qu'ils sont arrivés à maturité (2). Jusqu'à présent on n'avsdt 
envisagé cet organe que comme un appareil externe d'incu- 
bation appartenant à la femelle , et Ton pensait que les oenft, 
sortis de l'ovaire , s'y introduisaient par l'effet d'un ramollis- 
sement de la peati dû dessous de la queue , suivi bientôt de 
sa déhiscence. Mais , d'iaprès les observations multipliée» de 
Retzjus , c'est au mâle qu il appartient. Le Syttgnathe-aîgnflle 
mâle porte sous la queue une fente constante à la peau , dans 
latjfuëlle la femelle potid ses œufs , probablement à l'aide 
d'une sorte d'accouplement , et où ils se développent ensuite 
d'une manière complète. D'autres espèces , par exemple le 
Syngnatkus ophidion , n'ont point d'organe incubateur ; ici 
les œtifs sont seulement suspendus alla peau du ventre des 
mâles, ou ils se développent à peu près comme le font ceux 
des Écrevisses sous la queue des femelles. 

844. 

Passons maintenant aux organes génitaux des Plagîo- 
atomes. 

(î) Beiirœge zur Gesckichte der Tkierwelt, cah. lîl, pag. 201. 
(a)" ^,ki flgùrc de cet organe et des ovaires dans mes Tabulât iflustrân- 
tts , cah. III y pi. y. 



Les femelles des Raies et des Squales ont detu^ petits Ovaires, 
situés sous le foie , dans lesquels les œufs se développent un 
à un, et non pas simultanément, comme diez lés PoiSsôiis 
oisseux. On aperçoit deux oviductes, dont chacun reçoit les 
œufs de l'ovaire par une ouverture libre , située près du 
cœur et du foie ( pL s , fig. 1» , h ). La partie inférieure dé 
ces oviductes , qui est plus large que le reste dé letir étéii- 
due (1), retient presque toi^OorS l'œuf jusqu'à l'entier déve- 
loppement du petit , qui s'y trouve comme dans une sorte de 
lOatrice , et qui sort entin par une ouvertore située derrière 
ïwam et munie d'une saillie analogue à une ver^e ( ditoris ); 
Home (2) a toujours rencontré, dans le Squalus aoânêkià» ^ 
plusieurs œufs entourés d'une gelée transparente , et ren- 
fermés dans une capsule commune, qui se terminait en pointé 
par le haut et par le bas ( fig. xr , G ) , et il a vu les petits se 
développer comfdétement dans ces œofis. Le Sfuaius canicula 
ne pond ^ au contraire , qu'un seul œuf à la fois , suivant lui. 

Dans les mâles, les testicules occupent le méiâe emplace^ 
ment que les ovaires chez les femelles. Us sont ollongés et 
proportioimidlemeiit «ssez petits ( pi. x, fig. 11 , n ) . Chaque 
cenduic excréteur déiçrit un ^and nombre 'de eifconicolii- 
tiens , qui forment lin épididyme situé dernière lé testicule. 
il descrâd ensuite en serpentant au^evailt des reins , puisf 
s'âiargit( en p ) : après cpioi,. pUssien travers daite son sn- 
jtérieiv ) suivant Trevirani^ ^ il seféunit à l'uretère du mômé 
côté , à peu près comme chez rSsturgeon , et s'ouvre tout 
auprès de celui du côté opposé , à la base de la verge , dans 
le 4^lfMK{qe^qui communique avec uneespèee de longue vessie 
ur inaire. La verge elle-même ressemble à une bouteille pour 
la forme , et elle a cela de particulier qu'elle est perforée k 
son extrémité , de sorte que déjà elle s^t à éj^acuer tant Fu^ 

(i) Treyirannsa donné nne très-belle figure de cette , dilatation, mté- 
rienrement plissée enlo«g,'d^â{»rè^le Squalas acMthias^ dans TicDBMAir2r*4 
Zeitsehrift * tom. U , pi. ui. '0 ; ' ' « 

(a) Phihs. Trans. x8io. 



400 TRAITÉ D^Alf ATOMIB COMPARÉE. 

rine que la sejmttnce ( fig.. ii , 1 ) , tandis que les Poisacms 
osseux n'offrent que dans quelques espè(;es des ssdUies qie 
Ton puisse lui comparer. 

Il y a donc, chez les Squales, un véritable accouplemeat, 
pendant la durée duquel le mâle retient la femd)e avec les 
moignons de membres postérieurs dont j'ai parlé précédem- 
ment ( iBg. II , s ). 

2« JUptÛes» 
843. 

Les organes génitaux des Reptiles (1) se rattachent de la 
manière la plus complète à ceux des Raies et des Squales. 
Ceux surtout des Reptiles branchies paraissent être construits 
exactement sur le même plan, si Ton en juge diaprés les 
recherches de Rudolphi (2) , de Rusconi (3) et de Rathke (4) 
sur le Prêtée , et diaprés celles de Home (5) sur T Axolod. 

Dans le Prêtée , on trouve , à la partie inférieure de la ca- 
vité abdominale , deux ovaires allongés , où les œufs se déve- 
loppent jusqu'au point d'acquérir le volume d'un pois. On 
aperçoit ensuite , des deux côtés du corps , deux longs ovi- 
ductes flexueux ,■ qui descendent jusque derrière le tiers n- 
périeur du foie , où ils offirent un large orifice , et qui s'ou- 
vrent inférieurement dans le cloaque. Les testicules du mâle 
occupent la même place que les ovaires de la femelle , et 
tiennent à l'extrémité inférieure des vésicules pulmonaires. 
Rusconi en avait déjà donné la figure (6). Suivant Rudolphi , 
ils sont munis d'un petit épididyme. 

844. 

Bans les Grenouilles , les ovaires sont situés à la r^îoii 

(i) yoyez C. DuMERiL et Bebroit , Erpétologie générale , ou Bistoirt 
naturelle complète des Reptiles y tom. L Paris , i834 > în-8 , avec figures. 
(7)Jsis, i8i7,pag. 1017. 

(3) Giornale di/isica di Pat^a, iS^^ 

(4) Beitrœge zur Geschichte Mr Thierweltf cah. I. 

(5) Philos. Trans.f 1824, P. JI,pag. 429. 

{^) Monografia del prolco ij^hUi» ... -• 



/ 



lombaire. Chacun d'eux se divise en plusieurs lobes, dont oik 
compte quelquefois jusqu'à neuf. Ils consistent en des mem- 
branes minces ,* sur la paroi interne desquelles les œufs se 
développent , à peu près de la même manière que chez les 
Poissons osseux. £n effet , à Tépoque du frai , il s'en produit 
toujours une quantité considérable , qui gonflent Tovaire , et 
finissent par être excrétés. Bu reste , on aperçoit encore, à la 
partie supérieure de l'ovaire , des lobules adipeux , allongés, 
digitif ormes et nourris pav des vaisseaux sanguins par- 
ticuliers , qu'on a plus d'une fois considérés comme des 
capsules surrénales , mais qui , à raison surtout de leur 
volume considérable dans les têtards, me paraissent être 
plutôt des d^ts de substance alimentaire devant concourir 
à la fonction génitale , presque comme le corps adipeux des 
CheniUes. 

Les trompes de Fallope, ou oviductes, s'ouvrent des deux 
côtés , entre le cœur et le foie (1) , et descendent ensuite, en 
serpentant beaucoup, le long de la colonne vertébrale. Avant 
de s'aboucher avec le cloaque , chacune d'elles se dilate en 
une vésicule membraneuse , où les œufs s'accumulent , et 
gonflent prodigieusement le corps de l'animal , jusqu'à ce 
qu'enfin celui-ci les ponde réunis en masse par une matière 
glaireuse, qui rappelle les œufs en grappes de raisin des 
Mollusques. 

Quant à ce qui concerne cet enduit glaireux des œufs ». 3 
est «écrété dans les oviductes pendant l'hiver. D'après les 
recherches de Brandt (2) , il tient le milieu entre le mucus et 
l'albumine , sous le rapport de la composition chimique , ce 



(t) Cette grande distance entre roavertore de ToTidacte et l*of aire fiiît 
que le passage des oeafs de ce dernier organe dans son condoit excréteor 
est fort difficile k concevoir, et qD*on ne peat gaère rezfdiqaer qa*en ad- 
nettant le concoars d'une action attractive immédiate. 

(a) Philos. Trous,, 1810, pag.aoS.— Home rapproebt celte inat»àre 
glairanse de celle qa*oo troave dans rovair^da Sqnale* 

II. a6 



401 TRAITE B^AIiÀTOliflE COlCPiRÉE. 

qoi ie rend ppta à se gonfler beaneoup dans Y mm (i). 

Le Pipa poôède en outre des organes ineidiftieHrs «i^ 
târnes.qfii rappellent parfaitement cenx dont j'ai parié 
fims haut , à roccasion du Syngnathe. Le m&le place ks 
fBsfi apr le do3 de la femelle , dont la peau prend b i m Ê èi 
la forflua de cellules , (m ils séjoiBPnent josqa^à ee qse laa pa^ 
tits édasent. Il est très-remarquable de ^roir i-orgaaB eutani, 
qai précédemment était Taj^reil primitif de la reapîralisB, 
et qharger un du développement des petits. 

845. 

Les mâles des Grenouilles ont deux testi^desoiwles «dlN 
««festanee fptenue ^ qui sont munis de l(d)ules adipeux , 
Utt^ovaires , et qui s'enflent également beaucoup à répocpe 
des aaMi^rs. Leurs deux conduits déférens sont mis aux «•- 
tères , et ils se renflent en vésicules séminales avant de a\ 
mr dans le doaque. 

Jl n-y a point d'accouplement chez ces auimauK. Le 
wriNPasse seulement aa femelle / la retient au mcyyai dW 
dilatation partieuUère qui lui survient aux piMioea dea pattes 
.dledeviaiit»et,àiiiesurequeles œufis sortent, il leaarme 
de seavence. 

Les SahmKmdres difi'èrent des Grenouilles , en ee qu'il se 
développe continuellement des œufs dans lears ovains , et 
qu*elles en pondent une moins grande quantité à la ftis 
< p|. mn, fig. II , g ). Chacun de leurs oviducte8(d)n8t diaté 
inférienrement, non en une vésicule, mais en un cmal dUoag, 
dans lequel les œufs se développent d'une manière 009|ilèCe, 
comoie itens une double matrice. Les mâles ont dans taiti- 
cules de chaque côté ( pi. xiii , fig. i , h ) , plusieurs vésicules 

(i) An prininaps, on trouve souvent , dan« 1m rqÎMC^iix 09 fUutt Ut 
flaque* d'eau plavtale, des laasses de niauus gUireox, cqal^iuwil dflsfit^- 
WMtwk df ces Qvidoctes , qne dc4 Oiseaiiz ont vonaies, à oap4e 4ii Tf^WM 
extraordinaire qa^ellas avaient acquis en se gonSant. On les piemt jadii 
pôar oas cipèM lU S'iemiillA^ raai« j'y «1 reconnu bien dU UnfiMNBt dei 
li^AgUMttf dfl trottp«A Au fuWapëw 



OItGâMES GélfITAT3X. ^6% 

tëmnidlM tiri[)uHforine8, noirâtres et dîrijjéesverslesrefas(fc^, 
9ȈM dimx petits plis h*iangulaires du cloaque , qui pai^aisseltt 
être des rudimens dune double verge (e e). On peut citer "^ 
du postô , comme organes séarétôires spéciaux appartenant 
MeoTi ft Tappareil génital des Salanoandres , les gros corps 
glanduteox qui sont situés des deux côtés de la fente du 
dtoaqne, mais qui ne se rencontrent que chez les mâles, 

846. 

Jô trouvé , dans la Tortue bourbeuse , aînsï que Bojantis 
l'a déjà décrit (1) , deux gros ovaires placés au fond de la ca- 
vité abdominale , et parsemés d'œufs libres , pédicules et 
d'un jaune foncé. Ceux-ci sont couverts d'une jdhenibranè 
Irès-riobë en vaisseaux , qui , après leur sortie , i^êsté sous la 
forme d'un calice et s'oblitère. Les oviductes sont fort lôhgS 
(pi. xin, fig. V, p; pi. XII , fig. XX) , et attachés à un mésen- 
tère abondamment diargé de vaisseaux. Dans la fortue iq[ue 
J'ai disséquée , ils contenaient , celui du côté droit six , et celui 
d« côté gauche trois œufs, longs d'un pouce , couvesrts d'une 
coquille dure , et cependant non encore à maturité. Du reste, 
les deux oviductes , dilatés à leur partie inférieure > s'ou- 
vraient dans le cloaque , auquel étaient adossés , à droite et k 
gauche , denx sacs membraneux vides , qu'on doit mettre ali 
iH«ibre d£ls poches altantoïdiennes qui persistent sous lafobâie 
de vessie w» inaîre ( pi. xni , fig. v , o ). Ledoaque contetiàit 
aussi un œuf , et j'y ai aperçu une petite verge , entièrement 
tHfnd>lable à ceUe de l'homme . 

Lo mâle m'a offert , au dessous des reins , deux testiôulël^ 
OVMes et d'un jaune rougeâtre , dont le canal déférent , vo- 
lumineux et noirâtre , forme une sorte d'épididyme avec la 
vésicule séminale longue et roulée sur elle même. Ce canal 
^'ouyrç dans le cloaque ,à la base d'une très-gros&e ver^e(2) 

(i) Anatomt testudinis , P. IL 

(9) Aosai CCI fnifflAtis oat<4k «H Writtlik f eeoiipleoictit i qui ilor« 



/(o4 TaAlTB D*AlliTOMIB GOUPà&ÉB. 

Unguiforme , sillonnée à sa face supérieure , au lieu 
perforée comme celle de Thomme , et mise en mouYement 
par des muscles particuliers ( pi. xx , fig. xxii ). 

Treviranus a décrit (1) , d'après Y£my8 aerrata , la confor- 
mation spéciale du testicule des Tortues^ qui se compose 
de tubes serrés les uns contre les autres , et enveloppés d*une 
membrane élastique ferme , ainsi que celle du canal dtférent, 
qui résulte d'envirou une douzaine de vaisseaux sémini- 
fères, nés du bord du testicule , et aboutissant à un canal 
commun. 

Geoffiroy et Martin ont découvert , dans les Tortues fe- 
melles y une paire de conduits péritonéaux , qui unissent la 
cavité abdominale avec le clitoris » et qui rappellent les fentes 
péritonéales des Plagiostomes (2). 

847. 

Je ferai remarquer , à Tégard des Ophidiens , que leurs 
ovaires sont deux corps oblongs , parsemés d'œufs grands ^ 
petits , qui régnent des deux côtés du rachis , au dessus des 
reins , que les oviductes ont une longueur considérable , eî 
que y quand ils contiennent des œufs, kdispositi(m de ceux-ci 
est toujours telle qu'au même endroit où il y en a dans un 
oviducte , l'autre se trouve vide. Du reste , les oviductes 
servent à l'incubation des petits, dans la Vipère, comme 
dans la Salamandre. Ces canaux s'ouvrent, avec les uretères, 
dans le cloaque. 

Les mâles ont de chaque cAté un testicule allongé et u 
canal déférent très-contourné , qui s'ouvre dans le cloaque , 
avec celui du côté opposé , à la base d'une verge presque 
toujours double (3) , et sillonnée , qui ne fait pas beaucoup de 
saillie à la vérité , mais qui néanmoins permet un véritable 

(i) Dans un mémoire qui contient des faits Jntéressans sur la forme de 
la verge de la Carem imbricatai y.TnDzuAVJX*B Zeitschri/f , tom. II 
pag. aSa. 

{Q)Jnn. desScnat., iSaS^ T. XlII,pag. i53. 

(3) Cette double verge rappelle la langue bifide dea Serpeiw p U Vftft 



ouganm 6ÉN1TÀTJX. 4o5 

accouplement. Nitzsch a fait Fintéressante observatidi , mt 
une Géciiie , que le mâle a une verge unique ou simple , mais 
d'un volume considérable. 

Les parties génitales des Sauriens se comportent (H^esque 
entièrement de la même manière : seulement le conduit dé- 
férent 9 après un court trajet , produit un épididyme bien 
prononcé. La verge est également double , si ce n^est chez 
le Crocodile , qui Ta simple. 

Otto (i) considère comme organes accessoires externes de 
Taccouplement, les glandes ou verrues crurales des ma' 
les, qui ne se développent beaucoup qu'au temps des 
amours. 

5. Oîseauz. 

848. 
Les organes génitaux femelles des Oiseaux ressemblent 
prodigieusement à ceux des Reptiles et surtout des Ghélo- 
niens. L'unique différence importante , c'est que , chez ces 
animaux, et chez eux seuls parmi ceux des classes supé- 
rieures, les parties génitales internes sont la plupart du temps 
simples ou impaires. A la vérité, on aperçoit primitivement 
ici une. conformation symétrique à peu près semblable à 
celle qu'offire le poumon des Serpens , et c'est un fait remar- 
quable que l'ovaire unique occupe ordinairement le côté 
gauche , compie Emmert l'a reconnu le premier , et comme 
I^itzsch , à qui nous devons tant d*excellentes recherches sur 
les Oiseaux , l'a constaté aussi dans tous les Gallinacés et les 
Pigeons (2). Cependant on rencontre quelquefois des ovaires 
doubles. Ainsi , par exemple , Nitzsch en a trouvé deux éga- 
lement volumineux et actifs dans les espèces indigènes des 

double de plofienrs Ver§, et les organes génîianz doablet d« diren aiii* 
intaz des classes inf^rieares. 

(i) Tiidbmahu's Zeitsefirife, tom.V, pag. ici. 

(3) Naumahn, Naturgtsehwhte êer Vœgel Dentsch^ûmis f tom. VI, 
ff. 167. 



40$ TRAITÉ DÀNATOMIfi COMPARÉE . 

§w:etk CifùfM 6t Aêêur, un gros à droite, et un petit à §» 
ebe dafift les Faucons d'Europe (Khynohodon) ^ sâaA qm 
dans quelques Aigles et Chouettes , mais U n'en a reneoitré 
qn- UB seul dans le Faleo butoQ. 

L'oTaire est situé en avant de Taorte ^ au desaus dea rtai» 
et au dessous du foie ( pi. xv, fig. y, f , pL xyi> fig. Ti, a)^ 
Ita la forme d'une grappe de raisin. Conqpsuré aox aaea «nh 
riens fermés de la plupart des Poissons , il peut élre oeiflî* 
déré comme une poche ovarienne fendue (i)« Cbéz le» Oi- 
seaux dont la ponte n'a Ueu qu'en certains teuq» de l'auife, 
il te tuméfie beaucoup à cette époque, et eontienl qoelqnai 
centaines d'œufs , gros et petits. Ces œufs sont en t a fét 
d'une membrane vasculaire , qui les fixe comme au moyen 
d'un pédicule. Lorsqu'ils grossissent, on y aperçoit, en 
devant, une ligne blanche (pi. xvi, fig. xv, c) , indiquant 
Tendroit où la membrane vasculaire ( calice ) se rompt ptar 
les laisser sortir , après quoi elle s'affaisse peu à peu im 
elle-même (d). 

En s*échappant de rovau*e , l'oeiuf est reçu par un otlduete 
ëgadement simple , qui conunence par un orifice inf tmdibiiiî- 
fùrtne à parois membraneuses très-minces, acquiert jMiri 
peu une forme et une structure presque semblables à Gefléi 
d'un intestin ordinaire (2) , si ce n'est qu'il est plus aplad et 
plus mou, se trouve maintenu aussi par un ikiésMtére, tt 
gagne le cloaque en décrivant plusieurs cfrcoiiYotilClm 
(fig. XV, f ). Sa membrane interne varie en divers pointt de 
son étendue. Elle ressemble d'abord tout-à-fait à la iiieiB- 
brane villeuse de l'intestin, puis elle devient [dissée; ptad Mo, 
à l'endroit où l'œuf s'arrête plus long-temps , et oà se sécrto 
la coqtiilte calcaire , elle présente de longues villosités; éttfld 
elle redevient lisse et plissée en long. Cependant ces diffé- 
i*eÀ(îes; n'autorisent point à diviser l'oviducte en vag^, 

(i) Voyez Rathke , dan» Mkckbl'» Archi» , loin, VI, pag» 5(^4 
(a) Il n'y » pa», ja«qja*aa moavement péristalUqac qpii wê Mil far- 
faitement semblable dans les deux organes. 



fflfltrice et trompe \ car Foetif tie se détetoppe jet^M iKlns 
du corps de la mère , d'où il suit que Toyiducfe toriit eiMi«r 
représente seulement la trompe de Is fenlBie. Dv rmÊê ^ ce 
csnail s'cmti'e toujours dans le clooqœ ^ aiiprèr du rectilm et 
i g«]6be(pl. x?f , %i VII , Il ) ^ et soii orifice est uMà ët^ 
tphtiiGter^ 

L'Atitrticlie et le Casoar ont aussi , d'aprê» FerratAt , m 
▼ëstige dé petite Terge, conformée comme celle rkomoe. 

E^â , les ei^iies gétihanx ressentent d'une matrién^ 
bien sensftde rinSnence des diverses périodes du défel^ 
pemettt ; car Foirsûre et roTtductereriemienl , d»B! lN<i4eft- 
les fetnellss ^ à des proportions presque aMsi gii%ttis i{ie 
e^es qu'Us avaient pendant les prends tempa de la fie^ 

tes organes des mâles se rapprœbem p\m esMm ^ 
ceux des femelles de l'appareil génital des fteptitsav fV là 
présence de testiciries et de canaux déférena douMea \\), 
Mais ka testicules sent situés également à rexirénris&aa(ri^ 
rieure des reins « des denx côtés de l'aor^^ at^km^vf 
varie lieanceop smvant l'époffue de rannée. Fdndnae la 
sam de la pariade y ib sent d'une grosseur ektriif ^(fiaaiPi; 
làndia qu'âne foiace toi^ écoalé , on a semant debfMriaa 
à Ma apei^oevoir ( pi. XVI , fig. xvi^a). En ^éarfcÉl ^ dPaprii 
laa /enarqnea de Tannenberg (!^ et de Tiedamslna^l)^ lé 
Sèstieùle gattcbe ësl pins gros que cefas du «Aie drëtSt oê 
Rétablit une analegie avec les parties génfcalea de la fei 
mette. Leur fiorihe est ordinairement oval^ ; c( fanir ^ale# 
jann&tre» Levr parenchyme, très-mou et entouré (fane 
brane vasculaire mince , lenr donne souvent me 
Mance frappante , et bien remarquable sous lé fMMM de vue 

(f ) QaeiqnefoU on ne rencontre c[Q*an seol'tesiicnle, pârélfti^ àt f ai^é : 
il est rare qu'on eil trotite trois. '' * 

(a) SpiciUgium oûservationum circa partes genîtaits.- pttHeuim ' a^ium 6 
GflBttîogSM, 1769* 

(3) Zoologie ftomulAjip&t't^j* -*'' 



^6è TRAITB d'àNATOMIE COMPARÉE. 

physiologique , avec un œuf de rovaire uniquement eoih 
posé de jaune. 

Pinsieurs conduits séminifères , qui partent de chaque tes- 
ticule , se réunissent en un conduit fiexueux , et forment un 
épididyme , qu'on aperçoit surtout très-bien au temps de h 
pariade (fig. xvi , b) , et auquel se rattache souvent encore 
un vaisseau séminifère particulier, terminé en cul-de-sae , 
qui remonte vers les capsules surrénales ou la cavité pecto- 
rale. Le canal étendu de Tépididyme au cloaque est étroit^ 
flexueux et immédiatement collé à Furetère (fig. xn, c). 
Avant de se terminer au bord du rectum , tout près de IW 
verture qui , de son cAté , livre passage à Turine , U olre 
non-seulement une petite dilatation analogue à une vésienle 
séminale, comme on en voit déjà une dans plusieurs Repti- 
les et Poissons , mais encore une petite glande comparaUe a 
la prostate de Thomme. 

Chaque conduit déférent se termine au sommet d^tne 
aération papilliforme qui rappelle la verge double des SiQ- 
ri«M. Mais quelquefois il y a , en outre , une verge plus vo- 
lummense et essentiellement conformée comme celle de h 
Tortue (pi. xvi, fig. vi, c). C'est ce qui, d'après Tiede- 
mann (1) , arrive surtout dans FAutruche , le Casoar, le 
Hocco , rOutarde , la Cigogne , ainsi que dans les Canards et 
les (Mes. Cette verge consiste en un corps linguiforme , of- 
frant à sa partie supérieure un sillon, le long duquel coule 
la semence, et mis en mouvement par des muscles particu- 
liers. Sa longueur est considérable dans le Canard principa- 
lement , oii elle s'élève à quelques pouces, de sorte que, 
hors le moment de la copulation , elle demeure cachée dans 
un sac spécial du cloaque , et que , pendant laccouplemait , 
elle se retourne sur elle-même , presque comme celle des 
Limaçons , ou comme la longue langue des Serpeus (2). 

(l) ZiOfi Citm f p. 707. 

(a) Voyez les notices frès-exactes que l^arkow a données des corps 
çaTerneoi^ des Oiseaux, dans MfcxxiJs ^rcMip^ loin» tS3tf , p. 36. 



ORGANES GÉNITÀtlX. JjjÛjQ 

-, Enfin, on trouve aussi, chez les Oiseaux, des espèces 
d'organes génitaux accessoires , à Textérieur du corps. Ce 
sont les points de la surface ventrale destinés principalement 
Jk échauffer les œufs pendant Fincubation. Ces surfaces rases 
et entourées de plumes molles se voient surtout chez leis 
femelles , et offirent à Tintérieur un plexus vasculaire dont 
j'ai donné la description précédemment ( § 781). On pourrait 
les considérer coname un rudiment des mamelles , qui résir 
dent an même endroit dans la classe suivante ; on pourrait 
aussi voir en elles une répétition remarcpiable de Torgane 
éducateur des Syngnathes , puisque, dans le ^enre Pkalaro- 
fui^ on ne les observe que chez les mâles (i), sur lesquels re- 
tombe aussi presque exclusivement le som de couver les 
ceufs. 

JTai dit précédemment (§ 552) que le jabot des Oiseaux 
sert quelquefois aussi d'organe nutritif pour les petits. 

Dyi reste , je ne puis abandonner les organes génitaux des 
animaux de cette classe sans parler des différences considé- 
rables , et conununes à la plupart des espèces , qui existent 
entre les mâles et les femeUes , sous le rapport de la taille et 
du plonyige ; car cette circonstance , jointe au développe* 
ment des œufs hors du corps de la mère , exprinie une répé- 
tition du type des Insectei les plus parfaits. 

4#'Htoïnmifircf« 

a. Organes femelles^ 

850. 
Bans les classes précédentes nous avons trouvé , pour or- 
{[anes femelles de la propagation : l"" les ovaires , qui existent 
toujours, avec leurs conduits excréteurs; 2"* des organes nour- 
riciers externes des petits , qui n ont point de connexion im- 
médiate ,avec les parties génitales internes , sont souvent des^ 

(l) THisraïAjrir . I^hr^ch tkr. iioohgie , pa|, 471. 



4iO TRÀraS D llTÀTOinS COKPÀIliE. 

tkiéff jMrîflâtiveaMl à d'autres fonctions , M n^Misiiil ^ 
dans quelques ordres ^ par exemple, les Pélécyp9âi!i)lii 
Fewttocqpodes y les Dées^iodes, et même enooM «iiei ton H- 
pMf^parâiles Reptiles; 3« enfin desÈ organes luft i è u ie ii i 
nitenies ^ qri rendent possède , soit réolosémeflt mêÊÊt èk 
fMHk psH*fiittemeiit défelojppé , soit son d»f otefip>èiMi êii t 4m 
Fentf ^ clMtz quelques MoHMsqdeB ( ffihtêinê vMpëmjj jjià^ 
skmr» ttiîiMtt «rticuiés (Se^pions, Pttoe^oiMi éfêi)^ <» 
iidiis Poissons, les âulamandres et les Ylpèfei^ hm Mkémé 
ftfoi néiis présentent , en général , ces tfok -sortM d'ofgÉiM^ 
nyMl éÈtre eux des eonnesiioBS que nous n'aviMspoiill ii» 
coM observétti jiisqu'itim » de sorte qtie mféi femmmm 
ffliei ras i 1* comme organes d'engendreiMftt , Mmi oi^ftlrii) 
2^ comme organes internes de dérivation et de dévelêfipè 
flMMttdes œufs, les otiductesou trempes de F^adtope, temirtliee 
et le vaghi» inf^eles org»Ms externes de copi^iâotiriltaill 
fêriioe de ce dernier $ 3« eemmé organes externe» dé tMri- 
ûm i le» matuetteB , dont T^^nce, ainsi que noue U^^W* 
MJMl j dépend de la eonstiititiofi ttdmè de r^ 
fèrei I auquel manque en grande partie le jann&dee 
c'iai^^ire me sont de réservoir du cfayle pr#pf# Il ioll^ 
Ai eneore le petit après riaeid)Éfion parfaite, es qné éM pf 
conséquent remplaeêr lUi autre ei^ne capdble de trtMitr 
à la nutrition du petit après sa naissance. 

Nous allons examiner successivement ces divers organes , 
en prenant toujours Torganisation humaine pour type géné- 
ral , et signalant aussi celles qui s'écartent d'elle. 

861. 

1^ Oaaiffff. Partout fis sont doubles. Mais , dans pliriiars 
Mannaûf ères , leur forme se rapproche beaucoup êe erik 
qu'Os affectent chez l'Oiseau et le Reptile , en ce qtt*m y 
aperça d'une manière très^listincte le dévetoppéttent 
dea vésiieides ovariennes. C'est ce qui a lieu surtout dans 
les Rongeurs , tel que les Lapins , les Rats et les Gochmis 
d'Inde , dans le HérisKm y et principalement , d'après caatier, 



dM» lei UânnfkML IM oyairet dit GoqIiob wM mbjf»MéÉ 
ansai d^ptosiéiurs masses i^i^Mileuses , lés «nos grande* «1 
les autres petites^ qui c^>eBda&f;tie emisiteiaitf pas dm cetifSl 
isolés , mais bien de petits oiraires distincts , puisque , quand 
on les coupe ea iraifera y on y aperçotlun lissttdens^, par- 
semé dépolîtes Téncules deGraof (1)^ absohimeftt mamê 
duu ToTairè de ladonmie, et telles qu'on 1^ retrott^é mêêH 
pendant ta gootadon (pL xx, %. xr). Je signateral eneorè têê 
ovaires do» Daaphkls, auxquels Hunter (3) assigne use forai» 
aUongéo , comparable i celle du pancréao^ et Mnarqfaiiblt 
on ce qu'elle rappoUo parfaitement celle lie» ota&rosc êÊSà 
rombryonbumain. Une autre analogie tion mmmtimmffÊth 
Ue avec lea Oiseaux réeulto do c» qae^ dans totllei M» ft^ 
nwUos d'Omithorliynque disséquées parlai, Hômeto'ajafflall 
rencontré do Tésicutes qw dans Fctairo gauclie (S). Âiitt fé 
M d(Hs point omettre les capstdes que le péritoine forffio atil 
ovairea» chex phisiews Mammifères, not^ulMneiit ptstaâ léi 
Garahrorea , attendu qu'elles établissent une sûnii^ ffftp* 
panie areo lea testfraloa «ntoorés de repti^ du péritoine. AI^ 
bers paraît être to prendor q«i ait aperçu cette eonfemttHiot 
en disséquant une femelle de Phoque. Depnié ^é i élêrO' 
trouvée par Lobstein , Weber et Treviranus (4) , chez plu- 
aieurs GamiYOtoe. A l'ai v«o md-mtfmo dans le Renard^ et 
Home en parie également dm» r Or nithorfa^^qtid. L'eat réaUé 

de b nroB^M de Frilopo , atee ses fremges , s'ooi^è fotf^^ 
dint rintérioar de cea capedes, d'oà it résidt« qttO le^ o^vn!^ 
ras ne tint pour amsi dire qu'un arec leurs condiaici ifîMé^ 
tava, èpeu près cmame il arrite chez la plupart àêê FsIé^ 
aottf ^NMiB ,, taai& que ^ dans les Mamttiifèpes dont les 0¥ai^ 

(l) En traitant de ThUtoire da développement » x^ parlerai dea amn» 
câientieb d'œafs, contenos dans les ynicnlest de Graaf, qn^on tronve chas 
totié les llafflniifères« 

(i) PhUùf^ TruHf, , 1787, pag. 444» — ^^^ ataient dnq podce» de hnig. 

(3) MacKiL's Arctw • tom, Y , pag. 419* 

(4) TiBnuum'a Zeittchrifif tom. I, p» iS«« 



4l9i. TRâlTÉ D'AlTÂrrOMIE COXPâRÉE. 

rea et les trompes sont libres au milieu de la cavité abdomU 
Baie y rétat des choses ressemble presque à celui qB'«B 
observe dans TEsturgeon et dans les Plagiostomes. 

852. 
3^ Trompes de Faîîope ou oviductes. Le pavillon WBSàam 
toujours à être tourné vers les ovaires , comme cher lesBep- 
tileset les Oiseaux ; mais , au lieu de s'ouvrir inférieureBiait 
dans un cloaque, les trompes aboutissent à la matrice. Eagé- 
néral , elles ne diffèrent de celles de la feaane que parce 
qu'elles sont tantôt plus et tantôt moins détachées de la nt- 
trice y qu'elles décrivent plus de sinuosités , et que leur ori- 
fice abdominal , quelquefois fort large (pi. xjl, fig. xt , b), 
puisque Hunter a trouvé sa largeij^r de cinq à six pmms 
dans le Dauphin , est plus lisse sur les bords. Parfois, comM 
dans la Fouine , suivant Treviranus , on ne peut presque 
point distinguer les trompes des cornes delà matrice , ettar 
canal est à la fois assez large et court ; mais quelquefois aussi, 
par exemple dans le Cochon d'Inde , selon le môme obser- 
vateur , elles sont si longues , si contournées et si étroiteB, 
qu'on a de la peine à concevoir que le sperme puisse se 
rendre à l'ovaire. 

853. 
S** Matrice. Si , dans les classes précédentes , nous amis 
trouvé des organes éducateurs internes , et vu le pedt vivant 
naître soit dégagé de toutes ses enveloppes , soit encore ren- 
fermé dans l'œuf 9 ces organes n'étaient que de simples di- 
latations de l'ovaire comme dans la Blennie, ou plus ordi* 
nairement des oviductes , et dans ce dernier cas nous pois^ 
rions admettre deux matrices se vidant chacune par un orifice 
particulier dans l'ouverture génitale commune. Suivait 
Home (1), la même chose a lieu chez l'Omithorhynque , dont 
chaque oviducte , se dilatant un peu à sa partie inférieure , 
forme ainsi une çspèce de matrice , et s'ouvre enfin dans on 

(l) PhifoSf Traits» , iSos , pag. 8i. 



onakwu ctvîtivx. 4i3 

cmnrt va(pn » vis-à-vis de celui du cftté opposé ; deteSe sorte 
que Torifice de la matrice se trouve entre ceux des deux 
matrices , qui ne sont point entourés d'un col utérin ( pi. xx, 
fig. VIII ). A cette forme se rattache la matrice complètement 
double de la pliq>art des Rongeurs , par exemple desLièvres, 
des Lapins , des Rats et des Souris , qui s'ouvre dans le vagin 
par deux orifice» bien distincts etsaillans, et dont chaque moi- 
tié ressemble exactement à un intestin , même par la dispO- 
sidoîi de ses fibres musculaires, ainsi qu'il arrive aux oidductés 
des Reptiles et des Oiseaux. La matrice du Cochon est pres- 
que entièrement construite aussi sur le même plan. Viennent 
ensuite les diverses sortes de matrices simples à leur partie 
moyame , mais prolongées en cornes sur les côtés. Cepai- 
dant je dois paiîsr encore auparavant de la singulière ma* 
trice anfractueuse des Marsupiaux ( Sarigue /Kanguroo» 
Wombat , etc.}. 

864. 
De même que chez les animaux dont la matrice est tont-à- 
fait double , on trouve ici dans le vagin (i) deux ouvertures 
( pi. XX , fig. XX , a , a ), ayant entre elles Forifice de Turè^ 
tre (b) , et dont chacune conduit à un canal particulier (d) J 
Ce canal ressemble à une matrice ordinaire en fom^. d'in- 
testin, fortement recourbée en dedans, et son extrémité 
supérieure se confond avec celle du côté opposé en une vaste 
cavité commune (e) » qui est terminée en pointe par le bas. 
lin bourrelet longitudinal partage incomplètement en deux 
moitiéscette cavité médiane, qui parait être totalement fermée 
en bas hors de Fétat de grossesse , mais qui , suivant 
Home (2) , pendant la gestation , comme aussi durant et après 
la pàrturition, s'ouvre dans le vagin par une fente étroite (c). 
En disséquant un Kanguroo qui portait dans sa podbe un petit 
long d'environ huit pouces, j'ai trouvé que cette ouverture 
était agglutinée à la vérité , mais qu'une sonde ne tardait ce- 

(t) Pltilw, Transit 1795, 



4l4 TRÂITi D'AViTOlini GÛMPAIIÉE. 

iwndiiwr poincàla franchir daos use directkmloi 
e( OTTOi^ifttwwert au dasMis de Torifice urétnA » d« 
qu'il eût M Sm\B de ne p^nt rapereevoô* à cftuse dn 
j0iiee4e ^ dermar. Le petit sort de It cmM lïM^diaa i y» 
eeU6 feule > à Tétat de véritable embrfM , él ■§ fêtm 
qiidqii^l qne vingt^t-un graim chei me iaèr« d« piUi 
4ei9iiMiiiajite^ livrent il paase dans le Yagm , et 6e tàdÉvli 
Jbaian»§^ Qnaotà la sem^oiee , il est imbaUeqa^fiUeiianiBit, 
^MT le^ 4eM <samttii; latérauK racoorbéa , dnà la «Miléai 
dîaBe , qiii reçoit le^ œufa amenéa de Tovaira par dettan- 
tim\m{jg), àmth calibre augmente àleur partie iuf i li ■ ■ ai •(((). 

Un a^tre fait dipte de remarque^ c' est la maMe fliBirtaMaj 
éf9m0^ IMmbtable à celle des Grenoaillea ac des ficps^M, 
qai «eiéeràta eu telle abondance dans tena inanica , àf é- 
poque de la gestation , que 1^ cananx latérauns^aa l a o aiM i 
entièrement obstrués , et qu'elle enveloppe da^ tosÉb&ê faHs 
le petit. Une gelée analogue se rencontre dans la matrice de la 
pliqfiart des Mammifères , tels que la Vaeba , la 3inBM,la 
fiitteane, etc., pendant la gestation $ mais elle ne aart liai 
aoil]tt*à boacher Torifiee de Torgane (i). 

855. 

Quant à la matrice des €ar»ivdres , de qmlc^ea anum 

(l) Oommeilestdlffîede de comprendre la desetipûon dViiM» 'riaufet 

jmanctoettM sans le ^aoan d'ane figare , et f ae oeHé qv'k S^mmi(Ê\ 

a'ial pis pHw witlff^Miite qae ^lle de Sarigae pifMdûmmÈmaÈ- 

§^f |l|i|q)f i|))aob ( Kaadèvçk 4er vprgUifihifnden 4niH(9nùp ) t j* *< 

KHii ^fiidé à ppibUpr |a faible esqaiaee de i|i plancbe XX, fig. jçz , fftatH» 

A^PtqoçjepQiMe livrer nae fî^are complète an publju:, Da reste, Oirrp 

Tient de ppblier des plancbes fart belles des organes génitaus^ /eEqpPcs da 

Dasypiit noyemcinctus ^ <]a pidelphis dorsigera, de VHypsiprimnut tftt 

r«/,«tdki Macropui ma/or^ dans Philùs, Trans. i834« P. xx, pi. 7fàTee 

«ne -description ( p. 333 ) de ces organes ^ tant pendant Tétat de Ttorflé, 

tfM {MttuUmt eelol de geatstlgo | et da développement dee petilt dei «ri* 

tnaas k boorie» 



Iflugtow^ trif ifue rAgMCi tt le Gochoa d*Iiide , deiXSiii* 
roptères , des Cétacés , des Ruminans , 4m CœhoM «I éêê 
Solipèdes, elle a partout ceh de particulier que, quoique 
flmoifid'm orifice siai]^ par te baft,ell6 se ^olonge, à M par- 
tie «lipërieve «t d« chaque o6té (pi. xx , flg. xm) ,«ii «mer 
eorae , qii est^énérldenieiit d- autant plus longue et d'autatit 
plus semblable ft m intesthi y qtt*U se développe davantage 
<f(8afc âanssoa futérieur. Telle est la forme qu'affi^cte'tant 
la malrfce k eOraes di^oites des Chiens , des Chats, tK^tliàtt- 
^^srarteéAtdes Phoques , que celle à cornes recourbées de 
tamt m bas dà Cochon , du Hérisson et de ta Taupe. Ces ma- 
trices àtAngnés corttes, qui ftmt suite hnméfiateinent aux 
ntttrteea doubles; poun^ient être désignée^ par répithèté de 
MpêriiMy tandis que les matrices i cornes courtes reeeyràietit 
«elle de Ncome». En effet , chez oeux des Mammif%res ,' têts 
fftm les R«9)inan8 et les Solipèdes, qui ne font ordinalretnenC 
qtf im ifeul petit à la fois , les ^cornes de la matrice sont 
plus courtes , et semblent n^étre en quelque sorte que des 
Appendices ou prolongemens de la partie moyenne , atec 
cette différence toutefois que le corps de la matrice office 
encore, dans les Ruminans, la Vache et'la Brebis, par exem- 
ple (pi. XX , fig. XVI), une cloison încomplètç (w^erw^ i»- 
çornU diifûua) , qui n'existe point chez lesSoUpèdas {utw%t 
HcarnU êimplea^ ). Du r^çsta ^ les matrices doubles et odUes à 
longuas cornes se font remarquer encore par leur mode de 
fixation. Eneflfet , elles sont retenues , non pas seulement , 
«omroe les ovîductes des animaux inférieurs , par une sorte 
de mésentère , dont les ligamens larges des matrices simples 
Oflirent un rudiment , mais encore par des cordons vàsculo- 
fibreux arrondis, qui s'aperçoivent bien déjà dans la femmç, 
par exemple , où ils constitueqt les ligamem» rond^ SQrtaDt 
des anneaux inguinaux , mais qui sont doubles ici , et doi^ 
les uns desceodeiit de la paroi supérieure du y^t^Q , c'est- 
à-dirc do la région de» piliers du diaphragme , tandis que 



4t6 TIlAlTé D^àSATOHIB COIfVÀEiS. 

les antres reitionteiit de la paroi antérieure , c*e8t-à-dire des 
anneanx inguinaux (i). 

856. 
Nous arrivons maintenant à la dernière des formes (ninci- 
pales de la matrice , savoir à cdle des matrices simples , 
triangulaires ou ovoïdes, qu'on rencontre d^abord dans les 
Fouraoiliers et les Tatous, rapprochés des Oiseaux par Texis- 
tence chez eux d*un cloaque , ainsi que dans les Paressen, 
ou cepeodant eUe est configurée de telle manière que ses 
orifice ne forme ni un museau de tanche proprement dit, li 
un col utérin , et que Torgane entier ressemble plus à h 
bourse de FalH*icius , ou à une portion de To viducte des Oi- 
seaux , qu'à la matrice humaine (2). La matrice se rapproche 
davantage de celle de la femme dans quelques Ghéirc^itères, 
où elle prend une forme parfaitement arrondie pendant la 
gestation (3) , et dans plusieurs Singes , chez lesqueb Tatt- 
logie ne porte pas seulement sur la configuration , mais s'é- 
tend encore à la structure des parois (4). 

. (x) Stenson d'abord , pois Radolphi et Nitzscb ( M egkei/s 'Anèm^ 
ton» II, cah. Il) sont les anatomistes qai ont le plus partioaUèfipHiil 
signalé ces Ugamens ronds sopérleors. Qaant a rinterprétation des liga- 
mens ronds en général, c'est une énigme fort difficile à deviner. Opeiidsnt 
ces cori» me paraissent avoir sartoat de Tanalogie soit avec les nmsdw 
rdevrars des testicules {crcmaster) , soit avec les b'gamens dirigeans de cci 
organes {guhernaculum Hunteri) , de Torigine desquels il sera parié ploi 
loin. Un fait digne de remarque , au reste , c*est que les vaissenoz de eei 
ligamens établissent quelquefois nne communication immédiate eotrs hif* 
gane incubateur interne et la surface extérieure du ventre, c'csl-â^dire 
avec la partie du corps où se trouvent les organes incnbateors et les oig» 
nés nourriciers ( mamelles) externes; car on verra plus loin que les mt» 
nielles sont primitivement placées ^ chez les femelles, au voisinage de ras* 
neau inguinal. Je considère les ligamens ronds supérieurs comoM oas 
répétition des inférieurs; ils paraissent aussi contenir beaucoup moins de 
vaisseaux* 
(i) Meckel a signalé aussi cette analogie avec les Oiseaux. 
(3) Toyes mes Tabulas illustrantes ^ cah. III, pK IX , fig. iir« 
(4)TraiU(^tfi7t,o/Me W€rner\an Soc^ vol, III , pag, 48} a troajéqoe 



ORGANES GÉNITAUX. 4^7 

En effet y les matrices tant doubles que bicornes ressejdi- 
blent à un véritable intestin ou à un oviducte , sous ce rap- 
port que leurs parois sont minces, et qu'on y distingue des 
fibres musculaires extrêmement prononcées ; les miatrices 
simples , au contraire , celle déjà du Fourmilier , mais surtout 
celles des Singes et de la femme , ont des parois fort épaisses , 
et dans lesquelles on aperçoit bien moins les fibres muscu- 
laires, principalement hors du temps de la gestation. 

Enfin ,v les Makis font le passage des Singes , dont la ma- 
trice ressemble à celle de la femme , aux Carnivores , parce 
que le fond de la leur se divise de nouveau en deux cornes. 
Au reste , cette conformation existe constamment dans Tem- 
bryon humain , et persiste même quelquefois chez la femme, 
où elle constitue alors une monstruosité. 

857. 

Avant de passer aux organes copulateurs externes , je dois 
encore parler de deux conduits remarquables qu'on observe 
quelquefois le long du vagin, et qui sont importans, soit parce 
qu'ils jouent un rôle pendant le développement de Tanimal , 
soit parce qu'ils n'existent point chez l'homme , soit enfin 
parce qu'ils ont une connexion quelconque avec la fonction 
génitale. Ces canaux , déjà entrevus par Malpighi et décrits 
depuis par Gsertner (1) dans la Vache et la Truie , sont^ d'a- 
près la découverte de Jacobson (2) , confirmée par les re- 
cherches de Rathke (3) , les rudimens des conduits excré- 
teurs des reins primordiaux ou corps d'Oken , organes qui. 
jouent un si grand rôle dans l'histoire du développement , 

h matrice de l'Orang-Oatang avait & pen près là même forme qae celle 
d'une jeone fille, qoe, par conséquent, le col ntërin y prédominait. D a 
également aperça un veatige d'hymen chez cet animal; mais il n'a m an* 
onne trace de nym^^es. 

(i) Schrl/ten der A, dœnischen GeseUschafi der fFissenscha/têit , tom. I. 

(a) Die Okenschen Kcerper^ oder die Primordialnieren» G>penliaeae, 
i83o. 

(3) Meckbl*8 Journal /aer Anatomte und PhfsioîogU^ toow VI, p»379. 
jr. 27 



4îaO TRAITÉ d'aNATOMIE COMPARÉE. 

observé fréquemment chez les animaux des classes infé- 
rieures. Les organes incubateurs des Oiseaux peuvent égale- 
ment être considérés comme le rudiment de ceux dont nous 
allons nous occuper. 

Nous avons à considérer , dans les mamelles des Mammi- 
fères , les différences qu'elles présentent sous le rapport de 
la structure , de la configuration et de la situation. 

Leur structure est celle des glandes conglomérées, conune 
chez la femme. Seulement les sinus ou réservoirs du lait, 
c'est-à-dire les dilatations des conduits lactifères , sont beau- 
coup plus amples. Ainsi , par exemple , dans la Yache , huit 
à dix troncs galactophores principaux aboutissent au réser- 
voir du lait (pi. XX, fig. XIX, a). Rapp (1) a trouvé aussi, 
dans le Dauphin, que le conduit excréteur suivait Taxe 
de la glande (2) , et qu'il était assez large à son extrémité 
pour permettre d'y introduire deux doigts. Les glandes 
mammaires de l'Ornithorhynque , dont on doit la découverte 
à Meckel (pi. xx , fig. xvii) , ont une structure fort remar- 
quable ; elles se composent d'environ cent cinquante espèces 
de cœcums aboutissant à une ouverture médiane (3) , et ne 
sont par conséquent pas plus que celles des Dauphins confor- 
mées de manière à permettre la succion. Je dois signaler 
encore un appareil musculaire particulier qui s'étend sur lès 
mamelles de plusieurs Mammifères. Ainsi, dans les Dan- 

(t) MBC&fit*8 Archiv^ l83o, pag. SSp. 

(2) Il est probable qoe, comme Ta déj4 dit Arîstote , le lait des Cétacés 
•ort de Ini-même da conduit lactifère principal, que la pression exercée 
par nn muscle particulier, dont je parlerai tout à l'henre, est la seule cir- 
constance qui contribue à son émission, et que le petit ^ qui nage à la faite 
de sa mère, l*altire avec l*eau dans sa bouche. Ce piiénomène pourrait 
rappeler la fécondation des œufs de Poissons, qui s*opère dans Peau. F'oytz 
k ce sujet, Geoffroy SAnrT'HiLâ.iRK , mémoires sur la structure et les usants 
des glandes monotrémiques , et en particulier sur ces ff landes chez les CV- 
tacés, Paris, i834 ,în-8. 

(3) Ornithorh^nchi anatomCf pag. 54. 



OnGÀI7£S GÉNITÀDX. 4^1 

phîns , Rapp a trouvé ces organes couverts extérieurement 
d'une expansion musculeuse très-forte , évidemment propre 
à les comprimer et à en exprimer le lait. Les glandes mam- 
maires des Marsupiaux sont conformées de la même manière^ 
du moins dans le Kanguroo , suivant Geoffroy Saint-Hi- 
laire (!]. Enfin , Meckel dit aussi que celles de TOrnitho- 
rhynque sont placées entre le pannicule charnu et le muscle 
oblique du bas-ventre. Mais la conformation du petit , dans 
ces trois familles , les Cétacés , les Monotrèmes et les Marsu- 
piaux , prouve que Texcrétion du lait doit résulter d'une 
action exercée par le corps de la mère elle-même. 

Envisagées sous le rapport des diversités qu'elles pré- 
sentent dans leur configuration, les mamelles permettent 
qu'ion établisse une certaine analogie entre elles , la mem- 
brane externe de Tœuf et le placenta. Nous verrons plus 
loin que le placenta manque chez quelques ManunifèreSy 
mais qu il existe chez la majorité de ces animaux , et que , 
dans les espèces supérieures , il finit par ne plus constituer 
qu'une seule masse. De même, les glandes mammaires sont 
d'abord aplaties et largement étalées à la surface abdomi- 
nale , sans former de mamelles proprement dites , comme 
dans les Cétacés et les Monotrèmes; puis, comme dans les 
Marsupiaux , il se développe périodiquement , sur cette sur- 
face, des mamelles en nombre correspondant à celui des 
petits, ayant la forme de longs appendices vermiformes pé- 
nétrant jusque dans la gorge de ceux-ci, qui s'y trouvent 
suspendus , de même qu'à une sorte de cordon ombilical , 
dans la poche produite par un plissement particulier des té- 
gumens du ventre. Souvent aussi , entre autres dans les Rtt- 
minans , il arrive que , comme l'embryon est pourvu de plu- 
sieurs cotylédons ou placentas , de même le petit peut 

{i) ÂnnaUt des Se. nat, ^\om. IX, i8a6# pag. 4^7* ^oyez aussi tes 
Etudes progressives «t un naturaliste. Paris, z835» in-4 » p1« > » poor l«f 
organes Diainellaires des Cétacésyet pi. 6 poar ceux de la Marmote. 



4^îi ' TRAITÉ d'aNATOMIE COMPARÉE. 

disposer de plusieurs mamelles , dont on compte , par 
exemple, quatre, et souvent encore deux autres plus petites, 
dans la Vache. Enfin , dans les Singes et les Chéiroptères, 
on ne trouve plus qu'une seule mamelle de chaque côté de 
la poitrine , et alors le corps de la glande mammaire fait une 
saillie arrondie à l'extérieur. 

A l'égard de la situation des mamelles , ce qu'il y a de plus 
remarquable , c'est qu'elles se portent peu à peu et graduel- 
lement des parties génitales externes au thorax , circon- 
stance bien propre à rappeler la connexion Intime que tant 
d'autres phénomènes annoncent exister entre l'appareil de 
la respiration et celui de la génération. Suivant Hunter (1) 
et Rapp (2) , les mamelles des Mammifères piscîformes sont 
situées dans deux replis sur les côtés des grandes lèvres 
(pi. XX, fig. XI). On trouve ces organes à la région ingui- 
nale dans les Marsupiaux, où ils sont entourés d'une sorte 
de matrice extérieure , c'est-à-dire d'un sac soutenu par des 
os particuliers , pourvu de plusieurs muscles et muni d'une 
ouverture longitudinale, qui, à l'époque de la parturition, 
se nipproche de l'orifice du vagin , pour recevoir les foetus 
non à maturité qu'expulse la matrice. La situation des ma- 
melles est la même dans les Ruminans et les Solîpèdçs. On 
en peut dire autant, du moins en partie, ^es Rongeurs, 
parmi les mamelles plus nombreuses desquels il y en a tou- 
jours quelques unes qui occupent la région inguinale. Celles 
des Phoques et des Pachydermes sont placées au ventre, 
excepté dans l'Éléphant, qui a des mamelles pectorales, 
ainsi que le Lamantin. Les Carnivores , munis de plusieurs 
paires de mamelles , en ont aussi quelques unes à la poi- 
trine. Enfin, les Chéiroptères et les Singes sont dans le 
même cas que l'homme , c'est-à-dire qu'ils ont une paire 4e 
mamelles pectorales. 

(i) Ph^s, Trfuis»i 1797» pag. 445. 
(2} Xçc. çi(. 



ORGANES GÉNITAUX, 4^ 

; '^ b. Organes mâles. 

860. 

Les organes mâles des Mampiifères diffèrent «g$deweitf de 
ceux des apion^ux compris dans les classes précédentes, ea ce 
qu ils sont davantage s^arés du cansd intestindl, Turine et la 
semence ne s'écoulant plus , en général , par i'aaiis , mais par 
un canal particulier » que ^us ayons d^à re&comré d'aitieuTs 
chez quelques uns des animaux p^cés aux degrés inféri^irs 
de récbelle. Du reste , il y a toiyours un paraUétisme i^en 
manifeste entre ces organes et ceux 4^ l'autre se&be. ils se 
composent de testicules , de cai^aux déféreiijs , de yésÂcides 
séminales et de verges , ii quoi ï&a deîl encore «^ter 
un rudiment de matrice , ou une prostate » et des rtidimens 
de mamelles. 

1» Testicuhs. Les testicules de^ Msimwfi^re» diffèrent sur- 
tout de ceux des autres Géphalo&âaÎPe& par le es^raietêre |^us 
manifestement fibreux de leur parenabym^ , (pu est fornié 
de circonvolutions vasculaires, et que eoiiltibueà soutenir un 
repli interne de Venyeloppe (corps; d'Htghmopè), dent fa 
trace s'aperçoit même déjà quelquefois ircoLtépieup , princi- 
palement chez diveri^ BoDgeurs , sous la îtitmiè d'ikie ligne 
flexueuse de couleur plus foncée (pL xx^, %»Ty F)^ Du 
reste , le volume et la situation de ce& orgimes^vittrisKlf beau^ 
cpup plus que leur structure intime. 

diez les Atammif èses inférieurs , et surtout chez les Ron* 
geurs , ils ont un volume considérable , qui rappelle la gros- 
seur des testicules dans la classe des Pois$ons« 

A regard de la situation , on ne peut pas noa^pklS méoOD- 
naltre , sous ce rapport , un certain rapprochenMfldvee des 
formations inférieures. En effet , che^ les Fimipèder, le Da- 
man , TÉléphant , rOmithorhynque ( pi. xx , fig. ix!^, p ) et 
rÉchidné , les testicules sont toujours , comme ceux de Tem- 
bryon humain , logés dans la cavité abdômina}é , auprès des 
reins. Quant aux autres Mammifères , leurs testicules sortent 



i 

4^4 TRAITÉ D^NÀTOMIE COMPÂRÉB. 

du Tentre à une certaine époque de la vie; maistantAt Os y 
renùrent quand le besoin de raecouplement se fait sentir et 
qu'eux-mêmes augmentent alors de volume , comme chez la 
plupart des Rongeurs, les Rats (pl.xx, fig. v, î*)y les Souris, 
les Écureuils , les Castors , etc. , et les animaux qui s'en rap- 
prochent pour la forme et le genre de vie f tels que les Musa- 
raignes , les Taupes , les Hérissons , les Chéiroptères ; tantAt 
ils restent toujours hors de la cavité abdominale , et alors ils 
sont logés soit seulement sous la peau de là région ingumale, 
comme dans la Loutre , suivant Cuvier (1) , ou [du périnée , 
comme chez le Cochon , soit dans un sac particulier , appelé 
scrotum , et suspendu à la partie postérieure ou à la partie an- 
térieure du bassin , ce qui est le cas du plus grand nombre 
des autres Mammifères. 

Du reste y la sortie des testicules s'effectue de la même ma- 
nière que dans le foetus humain (2). L'organe , entouré par on 
repli péritonéal qui le retient (3) , descend à travers une fente 
des muscles abdominaux ( anneau inguinal ) , dans une sorte 
de sac herniaire formé pai' le péritoine. Quelques faisceaux 
des fibres de ces muscles raccompagnent dans sa descente, 
constituent son muscle releveur ( cremaster ) , et font prendre 
au sac péritonéal la forme d'un canal ( canalis tunicœ vaginalU 
propriœ testis) ^ qui ne tarde pas à s'oblitérer chez l'homme , 
mais demeure perméable chez tous les Mammifères où on 
Ta examiné. Ce canal a un diamètre très-considérable , sur- 
tout chez les [Mammifères , tels que les Rongeurs , dont les 

(i) La même chose a Uea aussi, selon Cavier, dans le Chameaa, où 
Emmert a cependant aperça on scrotom bien marqué ( Salzbnrger medi' 
zinische ZtUungy 18179 a® 35). 

(a) Voyez à ce aojet un bcaa travail de Seiler, De descensu tesiieuh- 

(3) Lorsque les testicules ont un volume proportionnel considénblfl, 
comme par exem^e dans le Rat, la glande et le cordon spermatiqae sont 
maintenus, de même que la matrice delà femelle, par one sorte de né-i 
sentère. 



» «„«.»-■.•• 



ÔRGiJJES Gl^KITAUX. ^2& 

testicules sont sujets à rentrer périodiquement dans le ven^ 
tre (1). Lorsque l'organe remonte, en effet , son muscle éléva- 
teur se retourne sur lui-même , ainsi que le sac péritonéal , à 
peu près comme la corne d'un Limaçon^ et ce muscle consti- 
tue alors ce qu'on appelle le ligament dirigeante yiii&ernacfi* 
lum Hunteiri ) ; on n'aperçoit plus ensuite , à l'extérieur , 
qu'un enfoncement ovale et infundibuliforme , aux bords du- 
quel aboutissent les fibres du muscle retourné , dont lescour 
tractions ramènent plus tard le testicule an dehors (pi. xx , 
fig. v,l). 

861. 
2^ Canaux déférens. Chez les Mammifères , comme chez 
l'homme , les vaisseaux excréteurs de chaque testicule ne 
tardent point à se réunir en un canal commun, qui, situé le 
long de cet organe et très-replié sur lui-même , porte le nom 
d'épididyme. Le volume de l'épididyme est ordinairement 

(i) G*e8t nn phénomène très«reniarqnal)Ie sous le point de vue phyûo- 
logique , et qal me parait être sortout expliqué par une analogie aveo ce 
qa*on observe dans le corps de la femeUe. En effet , le testicule peut être 
considéré comme l'œof élevé i nne pins haaie puissance d'organisation, 
et déjà précédemment j*ai signalé Tanalogie qui existe entre ces deux par« 
lies , notamment chez TOiseau, Or, comme l'œuf passe sonyent d*na 
organe intérieur dans nn organe extérieur, mais qu'il est destiné à ètr« 
constfimment expulsé du corps , la même chose a lien aussi pour le testi- 
cule , et e*est seulement lorsque Tactivité productive vient à être vivement 
excitée, que nous le voyons, chez quelques animaux, se rapprocher des 
organes centraux de la reproduction. L*endroît où s'opère la sortie du 
testicule n*est point non plus sans importance , car Tanneau inguinal peut 
être comparé à la fente inguinale des Raies et autres Poissons, dont nooA 
avons vu que la destination se rattachait également à l'émission des œufs» 
et le gouvernail de Humer pourrait être alors considéré comme le bord de 
cette ouverture prolongé, renversé en dedans, et attaché plus à l'épidi- 
dyme qu'au testicule lui-même. Du reste, cette cireonAance, qnerépidi- 
dyme (conduit séminal contourné) est embrassé par le gouvernail , comnm 
nne partie de l'ovlducie (c'est-j(-dire la poinle extrême de la matrice) l'est 
par le ligament rond , fournit nne nouvelle preuve en faTCOr de l'anàlogi^ 
que j'ai déjà indiquée entre cm deux derniers organes. 



4^6 TRAITÉ d'INATOMIB COMPARÉE. 

proportionné à celui du testicule lui-même. C'est pourquoi, 
dans les Rongeufs , par exemple ( pi. xx , fig. v, g, 1 ), il est 
très-gros , et forme inférieurement une petite tête. D'sdllears 
il adhère iDQoins au testicule que cbez Thomme , particularité 
que Cuvier signale également dans les Marsupiaux, et Home 
dans rOrnithorhynque. Meckel a trouvé le canal de Vépîdî- 
dyme tellement contourné, chez ce dernier animal, qu'ajnrès 
avoir été développé , il pouvait avoir environ trois piiedb de 
long. •'■' 

Les canaux déférons eux-mêmes se comportent presque 
entièrement comme ceux de l'homme , quant à leur marche 
et à leur insertion dans le col de la vessie , qui rappelle d'ail- 
leurs que nous avons vu , chez rOrnithorhynqué , la matrice 
s^'Ouvrir des deifx côtés de la vessie. Seulement ils sont]^ 
contournés (1), et à parois plus minces, lorsque les testicules 
demeurent cachés dans la cavité abdominale. On doit encore 
avoir égard aux dilatations qu'ils présentent quelquefois avant 
de s'insérer au col de la vessie. Ces dilatations existent surtout 
dans les Solipèdes , dans les Ruminans, et, selon Cuvier, 
dans l'Éléphant. Elles ressemblent parfaitement à celles que 
nous avons déjà considérées , dans les classes jprécédentes et 
notamment chez quelques Poissons, comme les représentans 
des vésicules séminales. Elles n'ont pas uniquement pour 
effet d'accroître la capacité du conduit ;. car , à l'endroit oii 
elles existent, les parois de ce dernier sont fort épaisses et 
glanduleuses , et sa face interne est partagée en cellules. 

862. 

3® Vésicules séminales et Prostate, NOUS avons déjà trouvé, 
dans les femelles de Mammifères , qu'en se réunissant et se 
renflant entre la vessie et le rectum , les oviductes donnent 
naissance à la matrice , réservoir et en même temps organe 

(i) Par là ils se rapprochent beaacoap (par exemple dans l'Omitho- 
rbyiiii{iie,p1.xz, fig.iz, e) des condaits déférens des Oiseaux, dont les 
flexnofilés sont très-serrées les unes contre les antres, et qoi descendent le 
long de» vxtiQmt. 



0BGANE8 GÉHITÂUX. 4^7 

de sécrétion pour le fœtus. Dans les mâles , nous apercevons 
ail même endroit des réservoirs du sperme et des oi^anes 
sécrétoires, et , en voyant les uns et les autres tendre à r^i- 
produire la forme de la matrice, nous somoses obligés de les 
considérer eux-mêmes comnlie des rudimens de cet organe 
femelle. Du reste , ces organes variant beaucoup pour ia 
forme , quoique , en général , ils aient dje commun avec la 
matrice d'être partagés en cornes latérales, et les ans^tomistes 
ne s'accordent pas tous ensemble à Tégard des noms qu'Aïs 
leur imposeirt. Les vues que je viensf d'émettre me parai»' 
sent très-propres à faire disparaître les contradictions qui 
régnent sur leur compte. 

Dés vésicules séminales communiquant immédiatement 
avec les canaux déférons , comme celles de Thomme, se trou* 
vent , sans aucun ordre apparent (1) , chez les Mammifères , 
notamment les Singes , leà Chéiroptères , les Rongeurs > Ie3 
Taupes , les périssons , les Pachydermes et les Solipèdes; 
Il n'y en a point chez les Pinnipèdes ( le Manati excepté ), 
qui sont trop voisins des Reptiles et des Poissons , non plus 
que dans les MonOtrèmes , la plupart des Ruminans , les Mar- 
supiaux , et aifin les CarnivcHres , dont le système, musculaire 
très développé rappelle si bieû les Oiseaux. Elles sont sur- 
tout très-volumineuses chez les Rongeurs. Celles du Cochon 
d'Inde , par exemple , représentent deux longues cornes , 
recourbées eh dehors, et fixées par un mésentère particu^ 
lier, qui rappellent manifestement la forme de la matrice des 
femelles. Celles du Rat, au contraire, ressemblent davantage 
il une crête ( pi. xx , fig. y, k ). Elles ont égalemeift un vo- 
\nmé considérable dans le Hérisson, où elles se coaiposait 
dé huit à dix faisceaux , qu'on est obligé d'écarter les QHS 
des autres pour apercevoir la vessie urinaire, beaucoup 

(i) palier {Elem, phjrs» vol. VII, pag. 455) croit qaVl^es sont parUca- 
Jjières sortoat quadntpedibus no/^ vàlde ferocibut^ nequê a earne eerta 
fol» viv^ntibus; mais les caiues4e lenr présence oa de IcQr ab^eoce sont 
eflruîncmeDt plus profondes» 



4a8 traité D ÂNÀTOMIÇ COMPÀniB, 

plus petite , qui se trouve parmi eux. Dans d'autres Mammî- 
ijères , le Cochon , par exemple , elles ressemblent extèrieii- 
rement à des glandes, ce qui semble confirmer l'opinion de 
Hunter , qui les con^dérait moins comme des réservoirs qne 
Coilimë des organes sécrétoires. 

L'atialOgiè spéciale dé la prostate avec la matrice s'annonce 
surtout par Texistence dé cette glaâde chez tous les Mammi- 
fères mâles ( fig. V, m ), car Meckel a démontré que , dans 
ceux à qui Guvier la refuse , on devait considérer comme 
telle les organes auxquels il donne le nom de vé»cules sàaoî- 
nales accessoires. Du reste , sa forme et son volume yarient 
beaucoup. Elle est très-grosse dans le Hérisson, où elle se 
partage en quatre lobes , et dans les Ruminans , où elle a 
été considérée quelquefois comme vésicule séminale. Elle se 
termine par deux cornes dans les Écureuils et les Carnivores. 
Les Phoques et la Loutre l'ont très^peu développée , d'après 
Cuvier. 

863. 

4® rerge. Les animaux des classes précédentes manquaknt 
fréquemment d'èrgane copulateur mâle. Tous les Mammi- 
fères en sont pourvus, mais les formes qu'il aflecte chez eux 
reproduisent souvent d'une manière frappante celles qu'il 
offre chez les animaux inférieurs. Parmi ces formes transi* 
toires je citerai d'abord la verge de l'Ornithorhynque et de 
l'Échidné , qui rappelle celle des Oiseaux et des Tortues, parce 
qu'elle est située dans le cloaque, et qu'au lieu de loger dans 
son intérieur l'urètre , qui s'ouvre à sa base, dans le cloaque 
lui-même , elle ne renferme que le canal excréteur de las^ 
mence (1). Ce canal , qui n'a qu'un très-petit calibre , est (fa- 

(l) Home a déjà décrit (^Philos. Trans., i8oa) la verge de FÉclûdiMet 
de rOraithorhynqae comme étant perforée ponr livrer passage aa moioi 
à la semence. Cavier a prétendu qne cette observation était inexacte ; au» 
Meckel en a constaté la jastesse {Ornithorhynchi anatome^ pag. 5i). H résul- 
terait même des recherches plas récentes de Davernoy qae chaque moitié 
du gland est percée de quatre petits conduits. 



ORGANES céNITÀlIK. 4^9 

bord simple , et il se divise seulement à son extrémité en 
deux branches aboutissant aux deux papilles de la \erge 
( pi. XX , fig. X , p ). On peut rapprocher de cette forme celle 
de la verge du Castor ( 1) , également située au bord du cloaque, 
qui verse Turine dans cette poche , mais qui d'ailleurs est 
perforée dans toute sa longueur. Cependant comme une telle 
verge est toujours entourée d'un prépuce , qui Tenveloppe 
de toutes parts , elle représente l'analogue parfait d'un col 
utérin faisant saillie dans Tintérieur d'un vagin. Il faut en- 
core ranger parmi les verges rapprochées de celles des ani- 
maux compris dans les classes précédentes , celles qui se ter- 
minent par une bifurcation, dont chacune des deux branches 
offre un demi-canal à sa face interne , et à la base de laquelle 
s'ouvre l'urètre. Cette conformation s'observe dans la Sari- 
gue , ainsi que dans quelques autres animaux à bourse , et , 
de même que les deux papilles qui garnissent la verge des 
Monotrèmes , elle rappelle la double verge de plusieurs Rep- 
tiles. Enfin les épines squamiformes dirigées en arrière qui 
garnissent le gland de quelques Mammifères , ceux du genre 
Chat , par exemple , et qui sont surtout très-fortes dans le 
Cochon d'Inde , peuvent être regardées comme des répéti- 
tions de conformations analogues qu'on observe principale- 
ment dans les organes copulateurs des Insectes. 

Si la verge , envisagée d'une manière générale et sous le 
point de vue de ses parties essentielles , ressemble , chez la 
plupart des Mammifères , à ce qu'elle est chez l'homme , elle 
s'en écarte sous plusieurs rapports , lorsqu'on descend aux 
détails. Ainsi , par exemple , chez tous les Mammifères , 
conmie chez l'homme , les deux corps caverneux sont indi- 
qués par la double racine de la verge; mais la cloison qui les 
sépare l'un de l'autre manque quelquefois , par exemple dans 

(i) Voyez Boirir, Anatome castoris» Leyde , x8o6, pag. 4i> — On troave 
une figare très-complète des parties génitales mâles dn Cistor dans Beaitdt 
et RATKEBaEG, MedicinLche Zoologie^ tom. I, pi. xv. «— Il est donc Impos* 
•ible de juger & l'cxtériear da sexe de cet animal. 



\ 



43a TRlITÉ D^AMATOMIE COMpAB.éE« 

quemment pl^s grosses que dans l'homme. Tel est prindpft- 
lement le cas des Chats , de THyène et de plusieurs R<Higeiirs. 
Les Marsupiaux en ont même de six à quatre y^#elon Gurier. 
Le Castor en aunaconsidérable etpyriforme , de chaque côté 
de Furètre , au dessus des poches du castoreum. 

On peut ranger parmi les glandes préputiales les podies 
qui sécrètent le castoreum et Thuile dans le Castor , quoique 
ces organes, les derniers surtout, appartiennent autant au 
cloaque qu'au prépuce , et fassent bien sensiblement le pas- 
sage aux poches anales, telles qu'on les trouve dansTHyëne. 
Mais ces organes existent aussi bien chez leâ femelles que 
chez les mâles. Inférieurement, des deux côtés du cloaque, 
sont les poches à huile , dont chacune a deux lignes de long, 
sur une ligne et demie de large , et dont les parois sont plutÂt 
membraneuses que glanduleuses. Plus haut , près du canal 
préputial, se voient les poches du castoreum , qui sont un pea 
plus grosses et également pyriformes : leur surface interne 
présente de larges plis , et leurs parois sont plus glanduleuses 
que celles des précédentes. Comme celles-ci, elles s^ouvrenten 
dedans par de larges orifices. On aperçoit ces deux organes aus- 
sitôt après avoir enlevé la peau comprise entre la queue et 
Tarcade pubienne , et elles sont couvertes par une forte 
couche d'expansions musculaires particulières (1). 

A la même classe d'organes se rapportent les poches qui 
sécrètent le musc dans le Moschus moschi férus. Ces sacs, si- 
tués au voisinage de l'ombilic , vident également leur contenu 
dans le prépuce. Suivant Pallas , Y Antilope gutturosa serait 
pourvue d'une poche analogue. Les recherches exactes de 
Brandt et Ratzeburg (2) nous ont appris que la verge du JK»- 
chu9 , située le long du ventre , où elle décrit plusieurs cour- 
bures , est entourée d'un prépuce lâche , à Textrémité da* 

(i) Oa trouve une description et xnfif figure exactes de ces organes diM 
BRAiTDTet RATziBtJEGy Medicinîsche Zoologie^ tom. I, pog. ao et t36| 
pi. IV. 

(a) Loc, cU,i pag. 45, pî.vuf. 



ORGANES GÉMTATJX. 4^^ 

quel, derrière Tombilic, pend la bourse du musc ,. qui a 
près de deux pouces et demi de long , sur vingt- et-une lignes! 
de largeur et de profondeuF , et qui ne s'ouvre au bord du 
prépuce que pai» un petit orifice situé à Textrémité, d'un 
canal. 

On trouve des poches glanduleuses analogues diez les 
Rongeurs ( le Rat , par exemple , pL xx , fig. v , n ) , des deux 
côtés du prépuce, dans la Civette (l),et même , quoique plus 
petites, dans la plupart des Mammifères, sans excepter 
Thomme. 

Les glandes inguinales des Lièvres doivent également être 
rapportées ici. 

Ces glandes, tantôt n'existent pas chez les femelles, com- 
me, par exemple , les bourses odorantes du Moschus, tantôt 
y sont plus petites. 

865. > 1 : 

Si nous jetons un coup d'œil général sur le développement 
du système génital dans la série des animaux , nous voyons 
que, de toutes les branches de la sphère végétative, c'est 
celle-là dans laquelle on observe le plus manifestement des 
degrés divers de perfection chez un même individu. La raison 
en est , d'un côté , que ce système est le siège d'une modifi- 
cation spéciale du toucher , dont l'analogie avec le sen/s du 
goût ressort non-seulement des considérations physiologiques 
qui s'y rattachent , mais encore de la forme semblable à 
celle d'une langue qu'affectent les véritables organes copur 
lateurs ; d'un autre côté , que, la fonction génitale ayant tme 
grande importance , puisque la reproduction du corps animal 
entier repose sur elle , c'est aussi à des organes ti^ès-parfaits 
qu'elle doit être confiée. Ainsi donc, si le premier de ces 
deux motifs a déjà rendu les organes gustatifs plus dévelop- 
pés et plus parfaits chez l'homme que chez les animaux , les 
deux causes réunies font aussi que les organe$ sexuels ont 

(i) Loc, cif„ tom. I, pi. II. 

II. a8 



414 TRAITA DANATOMIÈ COMPARÉE, 

acquis un plus haut degré de développement dând Tespèce 

NOttB en trouvons la preute matérielle , 1<» dans la situation 
d^ orgàttc^ sexuels qui , par la forme des parties molles 
et par celle de la cavité génitale osseuse , c'est-à-dire par 
Eidcliftahoili moins grande du bassin, permet un mode 
d'accouplement rare chez les animaux , où , lorscpi'il se 
f encontre, il tient toujours à une imperfection du reste de 
Totalisation (1)^ %"" dans la sensibilité exquise dont Jouit 
le tissu papillaire delà peau du gland, dans la présence 
dtft) lotîtes lèvres et des plis transversaux du vagin , dent 
le plus antérieur est en même temps un signe de virginité; 
3* dans ki conformation des ovaires , qui contiennent plutôt 
tirtuelleme&tque matériellement les principes destinés à pro- 
duire le nouvel être , puisque Tœuf ne s'y développe pas 
jusqu'au point d'arriver aune vie indépendante; 4<» enfin, dans 
celle de la matrice , dont la forme simple et globuleuse rap- 
pelle le type spécial des organes de la sensibilité , en tnéme 
temps qu'eUe semble être la cause de la noble sphéricité des 
seins {%)* 

Quant à la preuve idéale de la supériorité de rhonune,sons 
le rapport de l'organisation du système génital , elle nous est 
fournie par ce fait important que l'excitation des désirs ne 
se rattache plus uniquement à l'organe , mais tient à la beauté 
de la forme générale du corps , et surtout par cette autre cir- 
constance que le grossier appétit vénérien de Tanimal s'en- 
noblit en prenant le caractère de l'amour. 

(x) Ainsi, par elemple, il est probable qne les Castors et les Baleioes 
•'•ccooplent par devant; mais tons deux le font k caase da grand dévelop> 
peiaeut de lenr colonne Tertêbrale caudale, et les premiers parce qa'ilioBt 
nn cloaque. 

(s) Compares à ceiajet ce qne j*ai dit précédemment ($ Biy ) da 
^*oil doit attacher k la aitualion dei mamellci «or la poitrine» 



i)évelopf£mb:nt vue l'orgamismb iifDiviDUBL. 485 

CHAPITRE II. 

Dii^eloppement de l* organisme individuel dans les 

diverses classes d'animaux. 

866. 

Si Tanatomie descriptive a pour objet d'étudier l'orgfanisa^ 
lion considérée dans l'espace , c'est-ihdire de faire connaître 
et d'interpréter les formes auxquelles chaque organisme s'ar- 
rête définitivement , tandis que le but de l'anatomie génétique 
et de la physiologie est d'examiner cette môme organisation 
dans le temps , c'est-à-dire de chercher à expliquer les phé- 
nomènes qui résultent de sa mise en activité , il doit éàcord 
feutrer dans les attributions surtout de ces dernières scieneeA 
de passer en revue les métamorphoses continuelles auxquelles 
se trouve soumis l'individu animal , et de retracer l'histcnre de 
son développement progressif. De tous les problèmes dcmî 
elles s'occupent , c'est là un des plus difficiles sans doute ; 
mais aussi l'un des plus importans et des plus féconds en ré^ 
sultats. Cependant, ici comme partout, la physiologie a be« 
soin d'emprunter les faits à Tanatomie. Je vais donc signaler' 
les plus remarquables d'entre ces faits , ceux surtout qui té- 
moignent que le développement de l'individu est une répéti- 
tion de celui de la série animale. Mais je crois nécessaire de 
débuter par quelques considérations sur la formation du corps 
animal en général. 

867. 

En essayant de réduire à un certain nombre d'aphorismes' 
On de lois les résultats que Meckel, Rathke, G.-R. Trévi- 
ranus , Baer , J. MuUer , Herold , Prévost , Dumas , etc., mar- 
chant sur les traces de Harvey , Malpighi et Wolff , ont ob- 
tenus de leurs recherches sur le développement progressif 
de l'individu animal , et de ramener à un ordre systématique 
la masse énorme des faits aujourd'hui connus , J^attive atix 



43$ . • TUAITÉ d'aNATOMIE COMPARÉK. 

conclusions suivantes, que j'ai déjà présentées ailleurs (4), 
mais que je reproduis ici avec quelques légères modifi- 
cations. 

i« De môme que tout être organique quelconque , ranimai 
ne peut se développer que d'un liquide. De là vient non- 
seulement que nous pouvons remonter , pour toute formation 
animale , jusqu à une époque où ses matériaux étaient liqui- 
dées, mais encore que les animaux qui ne dépassent point un 
certain degré d'évolution demeurent aquatiques pendant 
toute leur existence , et ne peuvent vivre que dans Veau. 

2* Le liquide que nous appelons albumine est Télément 
spécial de révolution animale. 

3** L'animal , comme tout corps organique quelconque , 
passant du simple au multiple , et la forme la plus simple étant 
celle de la sphère, la forme primaire de Tanimal doit être 
sphérique.. 

4*" L'œuf correspond à ce qu'on nomme graine dans les 
plantes.: Or , dans les végétaux , graine , bourgeon , bulbe , 
tul^ercule , etc. , ne sont que des formes diverses d'une seule 
et même chose. lien est de même chez les animaux. Les par- 
ties qu'on appelle communément œuf , ne sont pas les seules 
qui méritent ce nom , pris dans le sens que lui assigne la loi 
précédente ; il s'applique aussi à toute portion d'albumine 
dans laquelle l'évolution organique manifeste la tendance à 
produire un nouvel individu (2). Il y a donc entre l'œuf pro- 
prement dit , toutes les parcelles du corps d'une Hydre, dont 
chacune peut reproduire l'animal entier, et les gemmes ou 
bourgeons des Tubulaires et des Hydres , le même rapport 
qu entre la graine et le bourgeon des plantes, c'est-à-dire 
que toutes ces choses n'en font essentiellement qu'une. Li 
seule différence , peu essentielle , qui existe entre Tœuf et ces 

*/' (i) Voyes nMS Tabulas illustrantes f cab. III, pag. 3. 
.(«) Ç*ç«ft. 4P c« sens «paiement qne rancicn dicton; Otnne 'viyum tx 



DÉVELOPPEMEJST DU l'oRGAKÏSME INDIVIDUEL. 4^7 

gemmes , c'est que le premier s'enfjendre uniquement dans 
une partie déterminée de l'individu déjà développé à laquelle 
on donne le nom d'ovaire (i). 

868. . I 

^ 5^ Si nous comparons Tétât primaire de tous lesanimaux *, 
ou l'œuf, avec l'état parfait des divers animaux, nous trou- 
vons entre eux une différence de forfne d'autant plus grande 
que l'animal appartient à un ordre plus élevé. Ainsi, plus 
l'organisation est élevée, plus aussi est longue et'multipUéè 
la série des différences de forme et des métamorphoses orgâl- 
niques provoquées par elles qu'elle doit parcourir pour ar- 
river de cet état primitif à celui qui caractérise son évbhitioâ 
ciomplète ou parfaite (2). 



«4 



..(l) Il importe. pins qa'on ne serait tfiutédele crpire ap premier a |)erça 
.4e hien se persnader qac œof et gemme <m bourgeon sont une seo)^ ctt 
même chose; car c'est Tanique moyen de saisir le rapport entre une géné- 
ration quelconque et celle qui la suit. En^ffct, de même que les nouveaux 
individus qui poussent sur le tronc d^one Hydre font d*iabord partie inté- 
grante de ranimai mère, dont ensuite ib deviennent en quelque sorte dits 
membres qui ne se détachent qiié plus tard , de même ailssi , chez les aHi» 
«Max supérieurs et chez Thomme, une nouvelle génératibnn^est que le 
oorpide Tancienne qui,, en continuant à croître , se- dirige, tpfyqorsdè 
ptfu en plus, et ainsi de suite, en remontant jusqu'à l'origine iiiçomiq.e 
du premier organisme de l'espèce. Ainsi, an lieu de se figurer chaque, gé- 
nérâAon comme une ncoivelle formation produite par le concours des sexes, 
on doit se la représenter à peu près sous Timage d'une forêt provenant 
des branchés d'un seul arbre (par exemple d'un Fi€tts reUgiosm) .qui jettent 
destacines en terre , et acquièrent peu à peu une vie indépendante , 4I0 
sotte que chaque nouvel arbre de cette foret n>st réellement qu'une- pnM 
création da trône primitif. :> '* 

"(s) Si an Infusoire, nn« Monade , n*)est qn^one sobstanoc albhmineii^e 
ovi forme , qni ne diffère d'un véritable œuf que parce qn'-efleo£fre inté- 
rieurement plusietirs cellules sphériqoes s'afaonckant dans, narcanal , ai> 
per conséquent, l'histoire .de révélation dkin tel .animal doit être, la plus 
eonrte de toutes, à peo près de même que les ehtmpigiH>ns et Uchens sim- 
ples diffèrent fort peu, pendant tonte lenv vie«, des spores globoleuses par 
lesquelles leur existence débute, il faut, au contraire, ose trèsf^longnc aéne 



438 TRàlTÉ d'ANÂTQMIB COMPARÉE. 

6^ HaU eomme les organismes inférieurs na parcourem 
qu'une série très-courte de métamorphoses, tandis que oeUe 
des organismes supérieurs est fort longue , il doit y avoir vm 
certain parallélisme entre les divers degrés d'évolution de 
ceux-ci et les difierentes formes permanentes des premiers. 
Cedi ce parsdlélisme qui fait que chaque degré d'évohitioi 
d'un organisme supérieur rappelle constammeat une fonoe 
déterminée des organismes inférieurs , entre laquelle et lui il 
9 y a point homogénéité complète , mais seulemeiit ressesh 
))laocd quant au fond ou à Tessence (1). 

7" Des propositions qui précèdent nous pouvons dédwe 
catle loi : que plu$ un organisme est élevé , plus il a di| 
subir de métamorphoses , et que le petit nombre des mé^ 
morphoses annonce toujours un organisme imparfait. 

8* Ea comparant ce dévelof^ement d'organismes divers, 
il faut noter que , plus Torganisation est élevée , plus la vat- 
ture tend à accomplir les premières métamorphoses pour 
ainsi dire en secret, et à ne montrer que l'œuvre parfaite au 
grand jour. Àinsi^ tandis que les organismesinférieurs, tels qve 
les Insectes et plusieurs Reptiles , possèdent , dans leur$ éM» 
imparfaits , la faculté de se mouvoir et de vivre libreomil , 
les organismes supérieurs subissent leurs métaBrarphoseseir 
senttelies , tantôt dans des tests opaques , comme d^autres 

lie dîlfikfliiOM dttBê les formée et les méUmorplMMesponr qa*iHi« «nqpl» VW^ 
i»U JerieDue on MAaiiiii£ère oa vn Homqie. 

(t)ijfttA mue néee^sîté de parcoorir sacoessiveoient Ims diwmK^é^ffk 
é^ifà k u ûo m organique qui lait , par exenple, que ipna les Tt'nryr fVfif 
tifÊfUFs «C i fcsptratioii Acn0ii«e sont eqiutiqaes pendant Iffs fovoûpffatpir 
riodes de leur vie, de même que tons les organismes inférieur* font 4PliMNf 
h f i n i r icnr tw eniiin dans Tean. C'est «lie qui fait qon Im SnmUm hn^ 
ekiaft» des Fnisecms se répètmit jfiaqne ehe« les Biamv^iBrea* 4««»«t lif 
pMOiMM teMp8de1aiw«aibryonnaire. C'est elle qui £iit qun VliMBflMiiii 
wtèmo9 •on* la pteaiène Jonne de son existence , a k sang hàmwm , 
eelni des derniers MoUnaqnes, et qo*à l'inscar de «es menaça MoBi 
(Saffm , BotrrOÊUf 9iç,) ^ià nst alors déponrm de parties aolîdw 
mène dttifs» eo d'oe. 




DÉVELOPPEMENT DE t'ORGAIVISME INPIVIDUBL. /|3g 

Reptiles et les Oiseaux , tantôt daps des menibraii63 -i^ui las 
enveloppent au sein de la mère , coipme les Mammifères ut 
rbomme. On pourrait appeler cette loi la loi du myair$. 

9° Toute évoluiion ayant pour tend^oc^ es^fUieUe de fairtî 
naitre des oppositions , et toute évolution supérieiifa 4'fUi 
produire déplus prononcées, cette loi doit ^tre confîrmi^ 
par la manière diverse dont le développement di| jeupQ *^mw^ 
a lieu dans Tosuf des diverses classes. 

869. ; 

lO*" La première opposition que laisse apercevoir up yérî{- 
table œuf développé dans Tintérieur d'un ovaire , ^ cejl^ 
fsntre la tunique externe (chorion) et la masse, spbépiqo^ in- 
terne de Tœuf lui-même (jaune ou vitcllus). V^s: cette ^^pd- 
sition Tœuf proprement dit s élève déjà au dessus des por- 
tions d albumine (4« loi) , complètement analogues à lui d'^ilr 
leurs , que nous avons vues être également ^ptes à produira 
un nouvel individu , soit par gemmation , soit par seissjûii 
artigcielle , mais sans qu il commence par sq mani^step en 
elles d'opposition entre une enveloppe et une partie q^nt^dif 
ou viteUine. On conçoit sans peine , d'après ceU^ , ^f^^piQÎ 
ce dernier mode d'évolution est impossible dans \o^ ^rgfuijfir 
mes supérieurs. 

il'' Une seconde opposition , qui sç manifeste en rx^én^ 
temps que la précédente , et qui a lieu dans Tîntéri^Mr 4v 
jaune , est celle entre le jaune végétatif et le jaune apimal , 
ou entre la substance propre de la sphère animale de Torg;^- 
nisme destiné à jouir plus tard d'une vie indépendanile , ^i|]j|^ 
stance qui apparaît sous la forme d'une vésicule i^pbériqil^ 
particulière , la vésicule primaire de Purkinje ^ ^1 le risste de 
la masse sphérique du jaune, la substance propradasopgaaas 
végétftCifo , ou la cavilé intestinale primaire. Cette oppodiion 
esc en général incomplète chez les animanx privés de moelle 
épinière et de cerveau , attendu que là les parâès animales 
qui procèdent de la vésicule primaire de Purkinje , se d^ve 
loppent autour de la sphère vitelliae ou de 1^ çstvité ^|f^- 



\44o TRAITÉ d'aKATOMIE COMPARÉE. 

ûale prîmaîre , en sorte que nous voyons celte sphère \îteV- 
line elle-même devenir le nonvel animal par Teflet de diver- 
ses métamorphoses. An contraire , une séparation complète a 
lieu entre les organes de la vie animale et ceux de la vie 
^végétative dans les classes plus élevées , où Tembryon se 
ÎM^fyare bien d'abord de la sphère vitelline , mais finit par 
^alttîrer dans son propre corps , ce qui a lieu chez les Cé- 
phalopodes , les Poissons , les Reptiles et les Oiseaux. Enfin , 
chez les Mammifères et chez Thomme, il ^ sépare totalement 
de cette sphère vitelline , et la repousse plus tard conune or- 
gane inutile d'évolution (1). 

12^ Une troisième opposition , dans révolution de Fcm- 
bt'yon , est celle qui s'établit entre ce dernier et son ente- 
l(^pe particulière , l'amnios. Elle n'a lieu qne quand edle 
entre Fembryon et le jaune s'est déjà prononcée. Du reste, 
on doit la conâdérer comme une répétition parfaite de h 
première (loi 10) (2). 

13* D'autres oppositions encore se manifestent alors dans 
les diVérs systèmes organiques de Tembryon lui-même. Telles 
soift'Vit^s entre la susception et l'éjection de substance , on 
entré K digestion , la sécrétion et la respiration , celle entre 
les systèmes nerveux et vasculaire , celle entre le système 
musculaire et les organes sensoriels , celle entre les parties 
molles en général et les diverses parties dures isolantes on 

(i) Il est caractéristiqae même, dans ce sens , qae , chez aacnii Mammi* 
1ère y Pembryon ne se sépare anssî complètement qnUl le fait chez I*homme 
da lieo de sa formation primitive, c*est>à-dire da jaone, sppelé ici vési- 
cole ombilicale. C'est dans l*homme, en effet, que Torgmiie qui dcMme 
cette opposition, c*est-à-dire le cordon ombilical, acquiert la plos gnade 
losgoeur proportionnelW. 

(%) Les animaoz ohes icsqaeb le janne entier se convertit en embrjOB, 
pac conséquent tons c«bx qui sont privés de moelle épinîère et de cervcao, 
à Tcxception des Céphalopodes et peut-être aussi des Biphores , ne penvent 
point avoir d'aomios. Celte membrane manque également chez les Poissons 
et les Reptiles inférieurs^ tandis qu'on la trouve partout chez les Oiseaux 
et fes Mammifères. 



DÉVELOPPEMENT DE l'oRGANISME INDIVIDUEL. 44^ 

les divers squelettesi De ces quatre oppositions , les deux 
premières surtout sont importantes pour les formes propres 
et diverses de révolution embryonique dans Tœuf . 

14<* Quanta la première , c'est-à-dire à celle entre les or- 
ganes digestifs et sécrétoires , ce qui la rend remarquable 
encore dans l'histoire de l'évolution de l'œuf, c'est qu'elle 
est fréquemment exprimée par des organes particuliers placés 
hors du propre corps de Tembryon. En effet, les organes di- 
gestifs commencent toujours par la cavité de la sphère vitel- 
line contenant la substance de l'œuf , cavité qui , dans les 
classes supérieures, constitue un organe externe d'évolution', 
et entre peu à peu dans le corps de l'embryon , tandis que 
les organes essentiellement excrétoires, c'est-à-dire ceux de la 
respiration , ont également coutume de se manifester sous là 
forme d'organes externes d'évolution, c'est-à-dire de branchies 
ou de vésicules respiratoires , et d'apparaître alors comme 
des pousses ou des rejetons du corps de l'embryon (ij. 

870. 

15<* A l'égard de la seconde opposition des systèmes orga- 
niques dans l'embryon , celle entre le système nerveux et le 
système vasculaire , elle exerce une influence puissante sur 
la forme de l'ensemble du corps. C'est une chose remarqua- 

(z) A cette dernière classe d'organes appartiennent les branchies de 
beancoap de larves aqaatiqnes d'Insectes , les branchies pendantes an 
dehors de certains fœtas de Squales , les branchies des Salamandres 
et des Grenoailles à l'état de têtard, rallantbïde de Toenf des Reptiles 
•upérienrs, des Oiseaux et de la plopart des Mammifères. An ^este , TévY^ 
lationde l'embryon humain prcavc combien 6etta opposition avec fapp»- 
rdl digestif est suivie à la rigoeor ; ici , en eiSot » la vosicoie viteliine s'obli- 
tère dès la première période de Texistenjce» et inéme la vésicule respi- 
ratoire se soustrait de si bonne henre à Tobservatioa ^ qn'il n'a point 
manqné d'anatomistes qui ont refusé les deax organes à l'embryon humain. 
Ce qui atteste encore la remarquable opposition de ces deux organes , c'est 
que chacun d^enxases vaisseaux propres (omphalo-mésentériqnes et ombi- 
licaux) , et que tons ces vaisseaux mearent par les progrès de l'évolution. 



44^ TRAITÉ d'anATOMIE COMPÀHÉB. 

ble , en effet , que le côté du corps de Taniroal où fie trou- 
vent les organes centraux du système nerveux, se forra^ at 
complète son évolution le premier. Voilà pourquoi , che» las 
animaux articulés ( Vers , Crustacés , Insectes ) » où la chaîne 
0angliopnaire occupe le côté du ventre de Taninnal, la surAiee 
ventrale est aussi la première partie qui se feroie et dans la- 
quelle la segmentation se prononce , tandis que le dos reite 
en quelque sorte ouvert pendant plus long-teoip^ > et buMe 
apercevoir la sphère vitelline à découvert. L'mverse a fou 
dans les Gépbalozoaires ( Poissons, Reptiles, Oiseaux et Mmn- 
mifères) , où les organes nerveux centraux occupent le eAté 
liaKgri; ici c'est le côté tergal qui se ferme et ^e segmemele 
premier , tandî&que le côté ventral reste long-temps ovfcrt, 
et n'admet souvent que peu à peu, ou même ue reçoit pis 
dn tout la sphère vitelline. L'antagonisme entre les systèma 
nerveyx et vascidaire s'exprime par leur posiUoa ; car , ckiK 
les animaw articulés , par exemple , la principale artàre tt 
trouve au dos , et le principal cordon nerveux au ventre, le 
ganglion cérébral à l'extrémité antérieure du corps , et le 
cœur à l'extrémité postérieure, tandis que, che;^ les Céfhsiû- 
zoaires, l'opposition des deux principales parties du système 
sanguin et du système cérébral demeure séparée par b 
colonne tritovertébrale du rachis. 

16*> De nouvelles oppositions dans un organisme en plein dé- 
veloppement se prononcent d'autant plus rapidement , toutes 
choses égales d'ailleurs quant auxinfluencesdudehors,quecet 
organisme se rapproche davantage du moment où son indivi- 
diudité commence à se manifester. Par conséquent ci I'm 
partage l'évolutipii embryoniqued'un organisme en frfuaici 
périodes, les cbangemans qui surviennent, sons le rapportées 
dimensions et de la forme , pendant les premières de ces 
périodes, sont toujours infiniment plus considérables que cem 
qui s^opèrentdans Içs suivantes, de sorte qu'on pourrait pres- 
que 4ire que la vitesse d'évolution d'un corps qui $ç J^t^ 



DÉVELOPPSl^BUT DE l^'o^ÇXmSMfi IKPIVIBUEL. 443 

loppe est en raison inverse par e:(eaiple de celle di^ la chute 
d'un corps grave (1). 

17° L'époque à laquelle la vitesse toujours décroissante de 
cette évolution s'arrête enfin tout-à-fait , varie beaucoup. Les 
organes inférieurs sont les seuls où la suspension ait lieu 
aussitôt après que les métamorphoses essentielles se sont opé- 
rées. Dans d'autres, le progrès continue pendant une certaine 
portion de la vie , et dans d'autres encore il dure la vie ma- 
tière (2). • 

18<' La production d'un multiple procédant de l'unilé , 
que jusqu'ici j'ai principalement considà^éesous le rappokt^e 
la forme , a lieu de même , pendant la mëlamorpbase of^HÂqob 
d'un individu , sous c^hd de la substance ou de k eoa^si- 
taon chimique. Dès que la chiime aura saisi l'idée de «êlhrer 
à réiude vraiment génétique des matières animales , llustoire 
de l'évolution animale dans l'œuf nom ai&ipa aus^ kl grada- 
lion la plus instructive dans les métamorphoses eiLtrénmment 
remarquaUes que la substance de l^albumine subit pom* pto- 

(i}n est extrêmement remarquable qa*eii conformité de cette loi. lHi 
▼îteâsede toat acte quelconque d*éToIat!on , cfabord très-conaidérable, ya 
fonjoefs en dimiimant de pitie en plus, }ofqa*& ce qo'îenfin eHe t^atrèlk 
tomt^k^iU Or ,oe phénomèaB t lien, non atolemem dani T^Toiotida d«i 
ftJiipMiK, pam eseore danetoot déreloppeaicnt, quel ^H pnJMt àim , «dll 
d'une plante^ loît d'aae S^cékè inultectneUe, d*wie maj^^.Mis* IKi'flè 
^aaaie de remonter A la çaqae anpr^aie d« «atte loi , ob j^e pint h f^iMW 
que dans la différence de rapport entre Fidée qui anime et la nature foar« 
nissant lea matériaox de réTolotipn. En effet ^ nne. même idée doit flCC 
arec ploa de force dans nne masse petite et resserrée , tme dans ope tnitf^ 
pins f^rande et qui a pris dsTantage d'ex|ension. Qr^ tonte élFolnjtion gml» 
conque ne poavai^ aToir lien que par une associatipn on nne conjpf^i^kMi 
de ridée aTcc la nature , il s'ensuit que l'action de Fidée dpi^ èupf B^ 
rapîde, pins énergique^ dans les commencemensy et se ralentir à me<QfV 
^e rérolatioD fait d^ progrès et prend plus d'extension, tout ao9iî Pé* 
cesaairement qu'une pierre jetée dans l'eau produit des ondes cîfçnlfifff ^ 
d'abord reaserrées, rapides et éleyéei , qui ae ralentissent et l'alfalamint 
k mesure que le diamètre des cercles qu'elles décrivent augmenta* 

(a) n est três*remarqnable que souyent de« causes | tantôt extemct tt 



444 TRAITÉ d'aHATOMIE COMPABÉC. 

duire le sang , les os , les nerfs , la bile , etc. , avec tous les 
divers métalloïdes, sels , corps combustibles et autres, qu'oû 
y rencontre. 

J, Développement des Oozoair es, 

871. 
. JWous. trouvons Timage la plus simple d'une évolution indi- 
vidueUe dans le Volvox , parmi les Proto-organismes (jrf- 1, 
fig. I ). L'animal adulte ne représente qu une vésicule sphéri- 
que; or, comme toute évolution part constamment delà 
sphère ^ le premier germe d'unVolvox ne diffère de ranimai 
fNarfait que parce qu'il a moins d'extension. 
; Q|Uint aux formes inférieures des Oozoair es , si noos en 
jugecms d'après le peu que nous savons à cet égard , l'é^ 
lotion est déjà moins ^ple ici , et l'œuf diflEère considént: 
Uement de l'animal pvfaît. • 

. : Las observations de Grant (i) sur les Flustres et les Al- 
cyons, et celles de Gavolini sur les Gorgones et les Sertobi- 
res , ont- conduit à ce résultat remarquable , pour ce qui 
concerne les Lithozoaires et les Phytozoaires , que les œufs 
de ces animaux sont de petites sphères blanchâtres ou roogeâ- 
tres (pi. I , fig. xu , 2,a), représentant le degré de certains 
Proto-organismes , par exemple du Yolvox. Après avoir quitté 
la cellule dans laquelle elles s'étaient formées , ces sphères, 
jK)tuTues de cils qui pourraient bien remplir chez elles le 

ttetôt internes, retardent on même arrêtent toat-à-fait Pévolatîo'n de cer* 
tains organismes. On doit ranger ici sartoat nn grand nombre de phéno- 
mènes qni ont lien pendant I^évolntion des Insectes , cx>mix]ela persbtance 
flàhs on même état de larve , le sommeil hivernal de quelques chenilles, etc. 
Cependant plasîenrs suspensions de ce genre ne sont non plus qn'appa- 
rèfites, comme par exemple l'Immobilité exterieore des chrysalides de 
li^pidoptères , pendant la durée de laquelle s'accomplit le dëveloppemcnt 
entier de Ilnsecte parfait, 
(i) Voyez HEUsQffGK&'s Zeitschrift fuer organîsche Phj si , tom. Il, 



DéVKLOPPEIfEWT DE L'ORGA^flSME INDIVIDUEL. 44^ 

rôle de poils respiratoires ou de I>raBctiies ( flocons du cho- 
rion) , nagent librement dans Teau pendant quelque temps , 
puis se fixent et fournissent alors , de leur propre sein , des 
pousses qui produisent la végétation des cellules de Flustres, 
d'Alcyons et de Sertulaires. On voit donc apparaître ici la 
plus remarquable opposition avec Tœuf des animaux supé- 
rieurs , puisque Tœuf est doué, comme un Volvox , de mou- 
vemens libres , et qu'il ne se fixe qu'après les avoir exer; 
ces, tandis que , dans les organismes supérieurs, Tœuf est 
fixé , et le corps développé devient seul libre. 

J'ai fait remarquer précédemment que beaucoup de Phyto- 
zooaires se multiplient en outre par des gemmes , comme leis 
végétaux. 

872. 

Quelque chose d'analogue à ce qu'on observe dans les 
Phytozoaires se passe aussi chez les Protozoaires. 

Ainsi, J'ai vu les œufs des Lacinularia sortir, sous la forme 
de corps ovales sphériques , entre les branches du faisceau 
ou buisson polypiaire fixé (1). Chaque œuf était composé 
d'une enveloppe mince ( chorion) et du jaune , dont j'ai pu 
constater la métamorphose en embryon , car il m'est arrivé 
vsouvcnt , après avoir ouvert l'œuf , de voir déjà osciller les 
cils du bord de la bouche , qui représente une sorte de roue 
dentée. 

Les œufs des Plumatelles ou des Alcyonelles se dévelop- 
pent de la même manière. Suivant Mey en (2) , ils commencent 
aussi par nager librement, et sont garnis de nombreux 
cils à l'extérieur^ comme ceux des Gorgones ; mais ils offrent 
cela de très-remarquable , qu'il se développe dans chacun 
d'eux des Polypes jumeaux qui ne brisent l'enveloppe qu'a- 
près que leurs bras se sont développés. 

On n'a point observé d'œufs jusqu'à ce jour dans les 

(i) Voyez mes Tabula illustrâmes , cah, III , pî, r, • : :» 

{'i)lsis, 1898, pag. laaS. ■ » 



44^ IHHAlTÊ «l'AlritOlIlE CÔM1^i«ltfi« 

Hydrôs , qttî lae ie r éiprodiiîseiit peut-être jamais ifiê pir 
gemifiâtioii. 

Lesi œtift rèpàraiâ^etit cependant dansleâ InftUMDireft , ttiâi 
soiis deâ former trè^diversés. 

11^ ottt stiHdut m haut degré de développement daM let 
MdUuscô-taftasoîres , c'est-à-dire dau* les Rotîfêf es. L*œrf 
de ces animaux , car H ne s'en développe jamais à la fob 
qu'un seuî , ou du moins qu'un très-petit nombre ( paf exem- 
ple dans Vffyiatina senta ) , laisse apercevoir au microscope 
un chorion transparent , et un jaune grenu, grisâtre. Ce 
jâuné f>roduit le petit, qui, chez le Rotîfère proprement 
dit, se développe déjà dans le corps de la mère. Ici le dio- 
rîon n'est point garni de cils , et l'œuf ne nage point dans 
l'eau. 

Qttànt aux Inf usoh*es polygastriques , ils paraissent avoir 
encore eux-mémes trop le caractère d'œuf , pour que des 
teufe puissent s'y développer. Beaucoup d'entre eux se mul- 
tiplient par scission. 

Ces animaux sont très-remarquables par la rapidité avec 
laquelle Us se multiplient , d'après les observations d'Ehren- 
berg (1). En trois jours , trois individus SHtyiatina setda en 
produisirent vingt-deux , par le moyen d'œufs , et un seul 
individu pourrait en donner de cette manière i ,048,576 dans 
l'espace de dix jours. De même , un seul individu de Para- 
mœcium aurelia en donne huit par scission transversale, 
dans l'espace de vingt-quatre heures. 

^73. 
P Nous n'avons qu'une notion fort imparfaite du développe- 
ment des œufs des Acalèphes et des Radiaires. 

Gaede (2) a reconnu que les œufs de la Médusa aurUê 
étaient globuleux avant et ovalaires après le développement. 

(î) Mà0 XrÂenntniss der Organisation in der Rkhtung dë$ klmtum 
i}ii2/m#/li3i, pag. 7 et tt« 
{%) Biiimgi Èur Anaiomie und Ph/tioioglê dêr Hiduifn | pag. 19. 



Ott y Aperçoit Té mbryon, qui se développe pendant qti'ils 
iom contenus dans les cellules du bras , c'est-à-dire encore 
dans rintérieur même de là mère. 

A regard des Radiaires , Rapp (1) a observé qne les Ac- 
tinies faisaient des petits vivans , et qu^elles s^en débarras- 
saient par Touverture orale. Ces petits, qui naissent d'œufs 
globuleux, dans le corps de leur mère, ont beaucoup moins 
de bras ou de tentacules qu'on n'en trouve chez Tadulte. 

Les Holothuries , les Astéries et les Oursins sont , de tous 
les Oozoaires , ceux dont nous connaissons le moins le dé^ 
Veloppement. Il parait seulement que le test des Oursins est 
d*abord simple , et que ses deux ouvertures sont très-rappro- 
ehées Tune de Tautre , peut-être même confondues d'abord 
en une seule (2). 

II. Développement des MolliMquei. 

874. 

Nous avons vu qu'il existe des ovaires dans tous les Ordres 
de la classe des Mollusques. L'œuf de ces animaux a souvent 
aussi un volume assez considérable pour se prêter à des ob- 
servations exactes. De même que chez les animaux de la classe 
précédente , il se développe tantôt dans l'intérieur du corps 
de la mère , et tantôt au dehors. 

Parmi les Apodes , on distingue les Biphores , qui offrent 
des phénomènes remarquables pendant leur développement. 
En effet, on les compte au nombre des animaux vivipares, et 
j'ai déjà dit précédemment (§796) comment Fœuf arrive 
dans la cavité natatoire de l'animal , d'où il est ensuite chassé 
au dehors. Mais il s'opère , dans son intérieur , des méta- 
morphoses fort remarquables , dont Moyen (3) a tracé la 

(i) UcBer Polypen und AkHnien^ pag. 4$. — Bertbold a fkStanssi quel- 
les obserTations aar le développement des œufs d^Actinict» dont l'esto^ 
maceal rempli pendant Taniomne (Btitrœge zur Anatomiê ^ Zooêtmk tmd 
Pf^ysioiogie, Gœii'ingïïUf i83o,in*8 9 fig*» pag* io«} . .^* 

(9) Voyex-en la figore daoa mes Tabula Wustrûn(êi^9tk»1X^rf0kê9 

(3; If0¥i act. LêùpoUti tota«3&Tl| Pi f| pi|« 3^gi 



448 TRAITÉ D'ANÀTOMIE COMPAAÉE. 

description , et qu'on ne saurait concilier avec rinterprétation 
que j'ai donnée des organes. Sur cet œuf, qui est d'abord 
sphérique , se développe un appendice en forme de bouton , 
qui devient Tembryon proprement dit , et croît de plus en 
plus, à mesure qu'on voit diminuer la vésicule primaire ; celle- 
ci évidemment est le jaune proprement dit , et non pas seule- 
ment un placenta, comme le dit Moyen. Une circonstance 
très-remarquable cependant , c'est que , comme nous le ver- 
rons dans la vésicule ombilicale de plusieurs Mammifères , 
qui persiste plus long-temps que de coutume , on observe 
déjà , tant du côté de la mère que du côté de F embryon , m 
afflux considérable de vaisseaux , qui , le petit restant en- 
core attaché ici , semble avoir pour usage de continuer à le 
nourrir. On observe en outre , à l'extrémité du corps , et par 
antagonisme *avec cette vésicule primaire , une autre petite 
vésicule représentant la vésicule allantoïdienne , née de la 
région pelvienne dans les animaux supérieurs , et que 
Moyen appelle le jaune , mais qui ne peut point être inter- 
prétée ainsi, puisque le jaune et la vésicule primaire de Fœnf 
ne doivent faire qu'un. Ce mode singulier d'évolution mérite 
assurément qu'on le soumette à de nouvelles recherches. 

Il existe encore, dans les Biphores , un autre mode dere. 
production , dont Cuvier et Chamisso ont parlé les premiers. 
En effet, à la face ventrale de l'animal , un ovaire tout entier 
se développe en petites Biphores placées à la suite les unesdes 
autres et toutes adhérentes , qui sortent ainsi de la substance 
de l'animal mère ( pi. ii , fig. ni ). Suivant Chamisso , les Bi- 
phores simples ne produiraient que des individus composés, 
tandis que les individus isolés des Biphores en chapelet ne pro: 
duiraient que les Biphores simples , phénomène fort remar: 
quable certainement, mais dont Moyen doute beaucoup. 

Chez les Ascidies , les petits fixés à Textérieur de l'animal 
représentent d'autant plus parfaitement la simple forme d'aa 
œuf, qu'ils sont plus petits. A celte époque , ils ne consistent 
qu'en «ne portion de l'enveloppe gélatineuse générale, qu'on 



(Si 



DéVELOPPBAfiSr DE l'oRGAKISMB INDIVIDUEL. 44<) 

pourrait considérer comme le chorion , deveDant plus tard 
un tégument cutané qui , d'après cela , serait un chorion 
persistant et entourant l'animal pendant toute sa tie. Sous 
cette enveloppe, on trouve un sac vitellin noirâtre , qui , en 
se développant , devient le sac musculeux et les viscères. Au 
reste , il est très-remarquable que le petit un peu plus âgé 
d*une grande espèce d'Ascidie ressend)le aux petites espèces 
du même genre par le rapprochement des deux ouvertures 
du corps( pi. II , fig. V , VI ) , Tabsence de la masse du f<He , 
et l'épaisseur moins grande de l'enveloppe coriace (i). 

875. 

On se rappelle , à l'égard des Pélécypodes , ce qui a été 
dit précédemment ( § 797 ) du passage des œufs de l'ovaire 
dans les branchies. Je n'ai donc plus à signaler ici que les 
particularités essentielles des métamorphoses remarquables 
subies par l'œuf lui-même , etje crois être le premier qui les 
ait décrites et figurées avec soin , telles qu'on les observe 
dans les Mulettes et les Anodontes. Les œufe sont des sphères 
parfaites, d'un à deux quinzièmes de ligne de diamètre. Un 
chorion transparent les entoure. A l'intérieur , on trouve un 
jaune également sphérique , tantAt blanchâtre ou jaunâtre , 
tantôt rougeâtre ( Unio liUoralis), entouré d'un blanc lim- 
pide comme de Teau , et oflrant souvent des taches plusclai< 
res (pi. II , fig. IV ) , qui proviennent peut-être de la vésicule 
primaire de l'œuf , découverte par Purkinje dans l'œuf de 
Poule. 

Après que l'œuf a séjourné quelque temps ( peut-être cinq 
à sept jours) dans les branchies, on voit que la boule dn 
jaune s'aplatit , et qu'enfin elle prend une fomne irrégulià- 
rement triangulaire , à angles obtus (pi. ii , fig. xr ).Dè&lor»y 
comme le tournoiement respiratoire a déjà lieu dans le blanc 
(§641), l'embryon exécute, une rotation extrêmement re-' 
marquable ( indiquée par la flèche dans la fig. xv ) , dont il 

(i) Mkckrl's Archif, tom. II, cah. IV* 

II. ap 



45o . nàrrt d'amasomib ooxpâiIh. 

reste (oigoar»w V6stîgeda]i8 oae eertaôie lonioB ai qdr^ 
la coquille. Pendant cette rotatioii, rcmbrym croit : 9 s'ovvie 
par une débisceace qui joie un râle important dans lotftos 
les évolotioBB y ^ ToA ne tarde pas à distingoer les deux ^abcs 
arrondies de b coqaiBe, à TeitréaBté desqMllea resiede 
chaque cété ope pointe ISbre qa'^m peot considérer en qnd- 
que $orte eoBHie une trace de la dààs^eoce. Ph» lard ea- 
core, les values defimiMnl pins tinbles et contieBnatrt àé^ 
de h ctûiuL; iB byssus eoetonmé se dëyeloppe aussi dn na- 
lieu de f embryon ( %^ rra ). Enfin , le cberion se fend , tou- 
jours dans Tintérieur même de la branchie ; alors les en- 
bryoQS , rénus en niasses obknigaes par leurs byssus et par 
le mucus brandiiaF, sortent des compartiraens de la btai- 
cbie f e& arrivent an dehors par le fdto anal du nanlean. 

876. 
. Les Qsub des Gastéropodes se déretoppent erdinanremeit 
hors du corpsde b mère. Cependant nous ayons tronrvé, dben 
la Pahêdmm pMpara , uuemàtrice tnbnliforme , dans laquelfe 
a: tien révdution des petits. Swammordam parle déjà de ee 
mode de déyeloppement (1). La matrice , dit-il , contient des 
œufs de différentes grosseurs , tes uns plus et les antres mon 
avancés ; il n'y en arrait que douze chez un indhddn , taïkfis 
que d'antres en offraient jnsqa'à quatorze , tous fixés par un 
ou deux filanens. Il a rencontré un petit déjà éclos chez un 
individu. Les œufe le pins développés étaient à la partie anté- 
rieure de la matrice , dont les autres occupaient le firad. 
Toujours il a vu le foetus nBger librement dans le li^de de 
Fœuf , et les petits exécuter un mouvement de torsion. Ce 
dernier mouvement a été (ri^rvé aussi par Hugi etStiebel(2) 
dans les iBœtus de LUnnœuê stagnalig, qui se déreloppent 
hors du corps de la mère. Je crois avoff , par mes recherdies, 
répmuk» quelque lumière sur l'évoluticm et la rotation de 

■ (i) Sibefder Natnr, pag, 76, 

(a) Umnœi stagnalis anatome. GœUingae, i8i5, *- MscKBXi's Arehw^ 
tom, ly cab, III , pag. 423. 



DÉVELOPïBWBNT BE L*ORGAiriSME INDIVIDUEL. 4^1 

ce dernier Gastéitqpode et du précédent , ainsi que sur la 
cause de la rotation , qui tient au tournoiement reqpsratoire , 
comme dans les Bivalves , et sur l'influence qu'elle. exerce re- 
lativement à la torsion du foie et de la coquille (1). Du reste, 
ce mouvement rotatoire semble appartenir aut embryon^ d^ 
tous les Gastéropodes , et peut-être méoM à ceux de la pht- 
part des Mollusques. Je Tai observé en particulier chez les 
Gastéropodes nus , telle que la lAmaôB agrestis , et testacés , 
où il est surtout très-apparent dans la Succmea ainphtbia{2). 

Les œufs qui se développent hors du corps de la mère sont 
ordinairement pondus en chapelets , on en masses plus ou 
mcHtts considérables , qui affectent quelquefois des formes 
régulières , presque étoilées (3). Considérés à part , ces œufs 
se composent, la plupart du temps , d'une grande masse d'al- 
bumine claire commode l'eau, et d'un, quelquefois aus^i de 
plusieurs jaunes, souvent jaunâtres ( fig. xi v ). Ils sont enton- 
rés d'uncborion ordinairement transparent, mais parfois aussi 
couvert d'une épaisse couche de cristaux de carbonate cal- 
caire, et alors opaque, comme dans ï Hélix pomatia (4). 

Les métsnnorpboses essentielles de la ^hère vitelUne 
( i|r. XY ) consistent en ce qu'elle subit un ramollissement 
( Ag. XVI ) , pendant lequel commence la rotation , qui s'exé- 
cute dans le sens indiqué fig. 16 ; puis la tête et le ventre 
se séparent ( fig. xrn ) , en même temps que la rotation devient 
plus sensible , et que l'embryon roule sur lui-même dansrin- 
térieur de l'œuf ( fig. 17 ) ; enfin , cet embryon , déjà pourvu 
d'une coquille calcaire mince , rampe autour de l'enveloppe' 
de l'œuf , puis la perce , ce qui , dans le Lymnœus gtagnaîis, 
arrive vingt-et-mi à vingt-trois jours après la ponte. On dis- 

(i) Nov» act. naiSkiur, , tom, III, P. ii, pag. 765, 
(s) Noç act, nat, cur, , tom. XYII , P. i. 

(3) Pfeilfer en a fi^ré ploneun dans ses Deutsche Land-und fFasser» 
Schmecken , cah. I , pi. vn. 

(4) Tarpin dit aToir troaTe FenTeloppe de roeof de Vffeltx aspersa 
parsemée intériearettent de cristaux rhomboédrii|Qe8 de pliospbate calcaire. 



^5l TRi^XTÉ d'an ATOMIB COMPABIB. 

tingue les battemens du cœur dès le huitième jour. Quoique 
ranimai parfait respire Tair , son embryon ne peut que res- 
pirer Teau , comme lexprime le tournoiement respiratoire. 

877. 

Nous manquons jusqu à ce jour d'observations suflSsantes 
sur le développement des Ptéropodes , des Grépidopodes et 
des Brachiopodes. 

J.-Y. Thompson (1) en a recueilli de reiharquables sur les 
Cirripèdes. Il a reconnu que les œufs des Balanes produisent 
des petits nageant librement , qui se comportent absolument 
comme des animaux articulés Jusqu'à ce qu enfin ils se fixent, 
époque à laquelle seule ils s'enveloppent de la coquille qui 
leur est propre. Ce phénomène nous rappelle les œufs des 
Lilhozoaires et des Phy tozoaires , qui commencent également 
par nager en toute liberté , avant de se fixer. 

Je trouve que les œufs de la Seiche et du Calmar , tirés de 
Tovaire, ont un jaune d'une couleur jaunâtre et une forme 
oblongue , arrondie. Les Géphalozoaires les déposent ordi- 
nairement par masses sur les corps qui nagent dans la mer (2}. 
La plupart du temps alors , ils se composent d'un chorion 
entouré d'une coquille coriace et foncée en couleur , d'an 
blanc qui est limpide , et d'un jaune de couleur pâle. Cavolim 
est le premier , parmi les modernes , qui rapporte , relative- 
ment à leur évolution, quelques faits très-remarquables , dont 
Aristote avait déjà connaissance. Il dit que le jaune tient au 
fœtus par un prolongement du pharynx , c'est-à-dire par la 
tête , et qu'il diminue à mesure que croît ce fœtus , qui nage 
dans un liquide particulier et exécute des mouvemens respi- 
ratoires. Gomme ce singulier mode de développement était 

(i) Bulletin des Se, naturelles de TéruissiC , n? S, i830y pag. 33 1. — 
Voyez aussi , outre les travaux de BuRiixiSTxa et de Martiit Saiht« 
AifGK , un mémoire de R. Wàgnkr sur les organes génitaux des Cirripè- 
des; dans Muellkr's Archiv fuer Anatomie und Physiologie ^ i834, 
cah. 5 , pi. 4^7- 

(a) VoycB mes Tahulçf illustrantes ^ cah, ID, p], II, fig. xvi. 



DÉVELOPPEMENT DE L^OKCANISME INDIVIDUEL. 4^^ 

resté tout-à-fait inaperçu depuis Gavolini , ce n'est pas sans 
intérêt que je l'ai vu confirmé par des recherches qu'il m'a 
été permis de faire sur des individus conservés dans la li- 
queur (1). Cependant il reste encore bien des choses à ap- 
prendre sur son compte , même après les recherches que 
Cuvier y a consacrées depuis. Ce n'est pas le jaune entier , 
renfermé dans sa coquille brune ( pi. iv , fig. xix ) , qui prend 
la forme d'un embryon , mais celui-ci s'y développe sur le 
côté, et entouré d'un amnios particulier ( fig. xx). S'il est 
déjà remarquable que Tembryon repose sur le jaune , il l'est 
davantage encore que le canal vitello-intestinal , ou la connexion 
qui existe entre le jaune et l'intestin, soit placé réellement 
près de la bouche (2) , à l'œsophage ( fig. xxii ) , de sorte qu'à 
mesure que le jaune s'épuise , il se rapetisse peu à peu entre 
les bras disposés autour de la bouche , et finit par disparaître 

(fig. XXIII). 

m. Développement des animaux articulés ^ 

878. 
La plupart des Enthelminthes se développent dans Tinté-' 
rieur même du corps de la mère (3) , et ils en sortent vivans, 
enveloppés ou non de la membrane de l'œuf ( Ascaris, Cu- 
cullanus , etc. ). Il est plus rare qu'ils naissent développés,' 
mais immobiles dans l'œuf, et plus encore que les Vers intes- 
tinaux pondent simplement des œufs, comme lesAcanthocé- 
phales , les Tsenia , etc. Suivant Rudolphi , les œufs de que!-; 
ques espèces , telles que les Échynorhydques et les Cuctd-' 
lans, paraissent être attachés aux ovaires (4) ou aux oviduc- 
tes par une sorte de placenta. Il est très-remarquable aussi 

( I ) Ibid, f cah. III , pi. II. 

(i) Cavier sartout a prouvé qne la connexion n'a poîat liea par la 
l)oncbe elle-même. 

(3) Rudolphi, Entosoorum historia, toI. I, pag. 3a i. 

(4) Ce% attaches sont ploldt comparables au calice de foenf des Oiaeatix 
(}u'a nn placenta. 



454 TRAITÉ o'ABATOMIB COMPA&iB* 

que y suivant le même observateur (1) , les emlNryonsde Go- 
cuUans tiennent toujoursauxmembrapes de l'œuf par un pro- 
Itnigement de leur abdomen faisant en quelque sorte oflke 
de cordon ombilical ( pi. y , fig. vi , vu ). Au reste , on peut 
^ùssi distinguer dans ces œufs deux membranes et des li- 
quides ; et Tembryon y par sa simplicité , diflC^e autant de 
l'animal parfait qu il se rapproche des Oozoaires inférieurs. 
liais ce qu'il y a de plus singulier , c'est qu'il se remcmùre 
de^ cas , parmi les Enthelminthes , où des Ck>zoaires ( Ger- 
caires ) se développent ^ntanément en eux , comme par 
exemple dans les Distomes , d'après Swammerdam , Boganis 
etBaer, et d'autres où ils ( Distomes ) provieiment d'oeufs 
dans l'intérieur d'autres £ntozoaires , siqet sdr lequel je suis 
çntré aiUein*s dans de plus amples détails (2). 

879. 

Il est peu d'Annélides dont nous connaissions bien le dé- 
veloppement. La Sangsue est celui de ces animaux sur lequel 
nous possédons encore le plus de données. 

Les petits germes d'œufs , c'est-à-dire les jaunes provenant 
des ovaires de la Sangsue , se réunissent dané la cavité ana- 
lo^e à une matrice ( pi. y , fig. xx , e ) ;il8 y sont entourés 
d^mie enveloppe commune , analogue au mucus de Toyidiicte 
qui > dans les Univalves , réunit leurs œuf$ en masses. Cette 
enveloppe se condense en une sorte de cocon ou de test bra- 
nlitre » intérieurement rempli de liquide albumikieux , qoe 
Lep (3) a vu s'étendre dans l'eau en une envelo|4>e longue de 
huit lignes et large de quatre. Une sorte de cristallisation de 
son albumine la revêt extérieurement d'un tissu spongieux 
(pi. Y, fig. XXIII y A). C'est dans son intérieur qu'a Ueu le dé- 



(i)/J/<f, pag, 3og. 

(a) Nw, ace, nae. car,, tom. XVII , P. i, dans mon mémoire aar le 
Leucochloridium . 

(3) Medezinische Zeuung des Fereins fuer Heilkunde in Premsw % 
mm. If septembre, n*2. . 



DÉVBLOPFBMBIIT DS LOlCAlfMMLlS IIimVIBUBL. 4&S 

yeloppemeat de la Sangsue , étudié âvet soin par Wèbef (1). 
Le jaune, de forsie lenticidaire , se gofifle, s'agite S'un 
mouvement oodidatoire à la surface , et laisse bientôt aper- 
cevoir une ouverture infundibulîforkne ( fig. xxiii, B), qui 
paraît absorber Talbomine (2). Plus tard , le côté extérieur, 
de Tembrycm commence à se développer , et d'abord j[)âr lé 
c6té ventral, à cause de la chatné gang1ioniiaii*é qui s*y 
trouve : à mesure que le «orps s'àMobge , n s'accroît aussi 
des côtés vers le dù& , où le jatmè reste longtemps visîbîe. 
jDe cette manière , les jeunes Sangsues acquièrent une taille 
considérable avant de percer le cocon. 

Suivant L. Dufour (3) , des [cocons anstogues se fotment* 
aussi autour des œufs du Ver de terre. Seulement les petits 
paraissent se développer déjà dans le corps de la mère , et 
même ne pas sortir toujours enveloppés d'un cocOn, car 
G.-A, Morren(4) les a vus naître sanà cet accessoire. 

Du reste , beaucoup d'Annélides se multiplient aussi par 
scissiim. Non-çeulement Tanimal , cotlpé en deût , devient 
deuK individus nouveaux , mais encore la scission sV>pè^re 
quelquefois spontanément , par exeiaople dans les Iffaié. Là 
pi. y , fig. xxvi , b , montre , d'après Gruitiiùisen , comiiient 
une BQuvdle tête se forme dans rintérieur du cùtpè dps 
Nais, après quoi Tanimal se divise en deux. 

880. ' 

Les redierches de Nordmann (5) noiis ont proëtii^ des ho- 

t 

(i) BiIxcKEL*8 Archiv, i8a8> pag. 366. — le ne pu» adopter toalçiA tes 
délenoinatioiis Ae Tanteor. F» k ce sujet mes Tabula iUastrahtes , cali'. III, 
oà j*ai reprodait les principales figures de Weber. 

(a) Wagner (/tû , x S3» , pag. 407) n*a point observé eiM tnCM^dàiens snr 
la Sangsoe commune. •— f^* nn mémoire de Eayer «ir d'antres etpèeea dé 
Sangsues. 

(3) Annales gén^ dés se, nat, , tom. \, mat iSaS, pag. 19. 

(4) De lumbriei terrestres historia naiuraU meason 4mnéèmià. Br^eltotf 
'x8s9, in*4 ,aTec 3» pU 

(5) MiiÂrographischc B$iirage,Ji9ihn x83a 1 tfec ao pK oo].| tom«II. 



»- 1 . I . 1 



4â6 TftAlTi d'aHATOMIB COUtÂMÈK* 

lions précises sur le déYeloppemoit des Vi 
D'après les descriptions et les figures que cet observateor t 
données de piusieBrs eqièces ( Aehtheres , L ef nmme er m , Trm- 
chelùiUes ) , on voit que le petit subit des métamorphoses 
considérables , ^oit dans Tœnf renfermé dans le sac ovarien 
que j'ai précédemment décrit , soit après sa sortie de cet 
œuf. Voici quelles sont les principales; le jaune , entooré 
d'une double enveloppe transparente , se convertit en me 
larve pourvue d*un petit nombre de paires de pattes ( denx 
dans ïuichiheres}^ lorsque cette larve est sortie de Toeiif , après 
la rupture de la tunique extérieure renflée (pi. ti , fig. n) , 
le nombre des pattes augmente pendant la première nue , 
et d»DsVjichtheres (fig. lu), il arrive jusqu'à cinq panres; 
enfin , quand l'animal se fixe pour demeurer désormais 
immobile toute sa vie (fig. i) ,les pattes moyennes se coBve^ 
lissent en un arc solide , tandis que les autres s^<rf>litèrent 

Nous trouvons donc là, d'abord, la répétition d*nn état de 
cbp^^. que nous avons déjà observé chez les Oozoaires et 
quelques Mollusques, oii l'animal qui se développe est libre 
H l'adulte fixé; en second lieu , le premier ex^nple bien évi- 
dent d'une mue fusant partie essentielle delamétamorphose, 
phénomène que nous verrons arriver au plus haut degré 
chez les Insectes. 

Du reste , j'ai déjà dit , en parlant du sens de la vue , qne 
\çs larves de quelques NeusUcopodes sont munies d'yeux , 
dont on ne trouve aucune trace dans l'adulte , ce qui arrive 
également chez plusieurs Oozoaires. 

Rathke a décrit l'histoire de l'évolution d'autres Neustico- 
podes , tels que les Daphnia et les Cyclops (i). 

Celle des Décapodes s'en rapproche beaucoup. Nous pos- 
sédîcms déjà sur ce sujet les recherches de Cavolini ; les ex- 

(i) JbhandhOtgtH zàr Bildungs-und Entwkkeîungsgesehicht^ , ç»b.II, 
|Mig. ^7. CcstkiqiM, poor h première fois, Rathke a pa nperceToir 4es 
gonttes d'hoile dans Tœaf, 



DÉVELOPPBMENT DE l'oKGAHISME INDIVIDUEL. 4^7 

cellentes observations de Rathke sur TÉcrevisse (1) sont ve- 
nues s'y joindre depuis. L*œuf , tel qu on le trouve dans 
Tendroit où il se développe ( § 829 ) , consiste en une iunique 
externe , une interne y une couche mince d'albumine et la 
sphère vitelline. Avant qu'il ne se détache de Tovaire , on y 
aperçoit très distinctement la vésicule animale primaire de 
Purkinje , qui est située au milieu du jaune , dont la forme se 
rapproche d'abord plus de celle d'une lentille que de celle 
d'une sphère. Cette vésicule verse ensuite son contenu , par 
déhiscence, sur la surface de la membrane vitelline, où il dé* 
termine la formation du corps proprement dit de rembryon, 
qui commence par la rég[ion de la chaîne ganglionnaire. Od 
voit, pi. v,fig. xviii, le jaune, dont la membrane vitelline 
est encore parsemée de petites taches dues à la substance de 
la vésicule animale primaire. La fig. xix montre cette sub* 
stance se resserrant pour donner lieu à la surface inférieure 
ou ventrale de l'embryon , avec des vestiges de membres 
céphaliques en avant et d'anus en arrière. La fig. xx repré- 
sente , d'après Rathke , le développement ultérieur du cAté 
ventral , de l'abdomen, des membres céphaliques et thora- 
ciques, et la manière dont le jaune, cavité intestinale pri- 
maire , d'où l'intestin permanent ^se détache peu à peu , se 
trouve placé par dessus toutes ces parties, au c6té tergal du 
corps , tandis que , dans les animaux supérieurs , il entre par 
le côté ventral. Du reste , les membres se forment de suite 
au complet , de sorte qu'il n'est plus besoin d'autres meta* 
morphoses essentielles pendant les mues subséquentes de la 
jeune Écrevisse. 

881. 

Il y a aussi , parmi les Isopodes , quelques espèces dont 
nous connaissons assez bien l'histoire de l'évolution. Tels 

(l) Vthtr die Bildung und Entwkkclung des Flussir^hfêS, LêipBJel^^ 
1829, 



468 TRAITÉ d'IMÀTOMIB COXFlKta. 

sont les doportes ec les Iules, qm ont été éCodiés,!» 
premiers par Rathke (i) , les autres par Savi (3). 

Bans ÏOniicuê aqumticuê , Tœuf se compose d^vae l u m 
braue transparaite, d'une coudie minée d'albunineliBipids, 
^td*nnjaune qqi aune tante Yerdâtre. Lesœufspénte^HtdaK 
une vésicule de la surface ventrale , qui est eslourée d'é- 
caillés branchiformes , et qui se forme probablemeat de b 
même manière que chez un ^rand nombre de Neostioopodei 
(5 828). Les petits sy développent dabord dans IV 
pois à nu, après la rupture de Tenveloppe de ce 
Cette éviduâm ressemble essentiell^neat à ceUe des cnft 
d*Écrevisse; à partir de la surface ventrale , les segnMBsdi 
corps de rendNryi» s'appliquent tout autour de la sphèrovi- 
tellîne , de sorte que Tembryon parait aussi recourbé dadlé 
4u dos que celui des animaux supérieurs et «le FimmBe 
Vest du côté du ventre. Pendant que les membres se défs- 
Joppent au côté ventral , et avant même la sortie de Fcnf , 
on voit apparaître , chose très-remarquaUe , une panne 4e 
membres lamelliformes, drigés en dessus , ^ rayonnam 
vers le côté tergal , des espèces de branchies fœtales , qi 
irilus tard s*oblitèrent. On peut les omiâdérer cqêobè^ VmSst 
premier, mais passager, des ailes des Insectes. Ces oi^gann 
ont déjà disparu avant que les petits aient quitté la cavité ii- 
cubatrice. 

Dans le Gk^rte commun , où révolution se fait de h 
même manière , quant aux points essentiels, à cela près sei- 
VkexA qu <m ne voit point apparaître de bramdiies tergales , 
Rathke a pu mieux suivre la manière dont Tintestin permanent 
se forme aux dépens du sac vitellin , et il est parvenu à re- 
connaître que celui-ci se partage en trois parties ,1'iine médiane 
(intestin permanent) , et deux autres latérales , accessoires. 

Quant à révolution des Iules , ce qu'elle iMre surtout de 

(i) Abîumdlungen zur BUdimgS'ttnd EntmcAeiaitgsgescIkichte , calkl, 
^i,etli« JI,p.7x. 
^ (3) MemorU sdcmdfiche^ decad* I, p. 42* 



DÉVELOPPEMENT DE l'oEGÀVISHB INOIVIDUEL. 4^^ 

rêmar^aUe , c'est la longueur de ki métamorphote pencfeoit 
ks mues que ranimai subit chacpie mois , depuis mars Jns^ 
qu\en antonme ; car , non-seulement , le nombre des anneauit 
du corps et des paires de pattes , dont Degeer n'a d'abord 
compté que trois , augmente à chaque mue , mais encore les 
parties génitales mâles ne se développent qu'à ia dixième. 

882. 
Les phénomènes du développement des Acarides (1) et dei 
Arachnides nous sont principalement connus par les rechèi^^ 
ches de Herold (2) sur les Araignées. Les choses se passeift 
ici de la même manière , quant au fond , que chez TÉcre^ 
visse. Ordinairement, les œufs sont réunis en masse dans un 
cocon. Chacun d'eux se compose d'un jaune contenant une 
goutte d'huile (3) , d'une petite quantité d'albumme , et d'une 
enveloppe claire. C'est là sphère vitelline elleHOnéme qui H 
transforme en embryon. Une cicatricule , sans doute piro^ 
duite par une vésicule animale primaire , qui n'a cependant 
point encore été vu^ , apparaît d'abord sur la surface du 
jaune , dans l'endroit où doit se développer plus tard la par- 
lie du corps de l'animal qui loge la principale masse ner« 
Veuà^ , c'est-à-dire la face ventrale. La forme primitive dû 
jaune demeure recoïmaissable plus long-temps que partout 
idlleurs à la surface tergale , particulièrement à celle de 
l'abdomen. Un fait remarquable , c'est que , quand la jeune 
Araignée sort de l'œuf, elle est très-peu capable encore de se 
ttouvoir, et que ses filières ainsi que ses ipâchmf es sont en- 
core couvertes d'une pellicule mince. Cette pelliéute ne 
tombe qu'à la première mue , et alors les mouvemens devient 
penl libres , de sorte que, comme l'a déjà dit Oegeer^ TMttà^ 
gaée doit en quelque sorte naître deux fois. 

(i) A. DuGESy Recherches sur V ordre des Acariens. Paris x834» \a^9 9 
•Tec 5 pi.' 

(a) Untersuchungem utherdie Bildungsgeschichte der wirbellosen Thîere 
im EL Marboarg, i8a4. 

(3) Voyez me« Tabula illustrantes f cah^lll; pi. m , llg« ixu 



46o TRAITÉ D^ANÂTOXIE COMPARÉE. 

L*évoliition des Scorpions diflere principalement de cdie 
des Araignées, en ce qu elle a lieu dans Tintéri^ir du coq» 
de la mère. J. Mueller a trouvé aussi (i), dans Teinbryon, un 
prolongement tubuleux remarquable de la partie antërieare 
de son corps vers le cul-de-sac des cœcums de Tovaire, qii*fl 
compare à un cordon ombilical , mais qui ne pourrait cor- 
respondre que d'une manière fort éloignée à cet organe. An 
reste , la figure qu'il en donne est si grossière , et Texanien 
qu'il en a fait si incomidet , de son propre aveu , qu^on doit 
attendre des recherches ultérieures pour se former une idée 
quelconque à cet égard. 

883. 

L'histoire du développement des Insectes aptères et aflés 
offi*e une si grande diversité de phénomènes qu'à pr^pre- 
prement parler il faudrait écrire un ouvrage entier pour h 
faire connaître d'une manière à peu près .complète. Je m 
donc obligé de me borner ici à une esquisse très-g^énérale. 

Il faut d'abord faire remarquer que , comme la situation 
élevée de la classe des Insectes ouvre un largue champ i 
révolution , de même aussi des métamorphoses en plus grand 
nombre ( § 868 ) deviennent nécessaires pour que rani- 
mai arrive à l'état parfait. 

On compte trois métamorphoses essentielles, nombre qui, 
en général , domine dans cette haute classe d'animaux arti- 
culés ; ce sont celles qui transforment l'œuf en larve , h 
larve en chrysalide , et la chrysalide en insecte pariait. Il 
est de règle que ces métamorphoses s'opèrent hors du corps 
de la mère , qu'elles occasionent des changemens considé- 
rables, et qu'elles amènent des différences importantes, 
non-seulement dans la configuration de l'animal aux quatre 
principales époques de sa vie , mais encore dans son organi- 
sation interne. J'ai eu soin de signaler ces dernières en re- 
traçant l'histoire de chaque système organique. 

(i) Meci^l*s Archi¥ , i8q8, pag, $7. 



\ 



DÉVELOPPEMENT DE l'oRGÂNISME ÎKDIVIDUEL. 46 J 

Cependant, on rencontre plus d'une exception à cette 
règle générale. D'abord, les métamorphoses s'atcomplissent 
quelquefois en grande partie dans le corps de la mère , mais 
de telle sorte qu on soit néanmoins obligé , avec Kirby et 
Spence (1) , de partager ces espèces vivipares en celles qui 
pondent des larves , comme les Pucerons et les Mouches à 
TÎande, et celles qui pondent des chrysalides, comme on ea 
trouve parmi les Aptères et les Diptères parasites {Pediculu$, 
Hippohosca^ Melophagtia , Nycteribia). En second lieu, dans 
plusieurs ordres ou familles , il y a peu de différence entre 
la larve, la chrysalide et Tinsecte parfait, celui-ci ne se dis- 
tinguant guère que parce quil porte des ailes. Tels sont,,par 
exemple, les Éphémères, dont on pourrait même dire que les 
nymphes sont ailées, puisqu'après avoir acquis des ailes, Tin- 
secte, déjà apte à voler, doit encore subir une mue avant d'être 
à son état parfait. Dans ce dernier cas , les métamorphoses 
consistent presque uniquement en des mues. Au reste , toute 
métamorphose un peu importante s'accompagne d'une mue ; 
mais , hors du cas dont je parle en ce moment , il n'y a que 
les larves qui offrent des mues non accompagnées d'un chan-, 
gement de forme notable. Des métamorphoses incomplètes 
ont lieu dans les Orthoptères , les Hémiptères et les Névro- 
ptères , tandis qu'on en trouve déjà de complètes parmi les 
Aptères , chez la Puce , par exemple. 

884. 

De toutes ces formes diverses^ celle qui mérite le plus de 
fixer notre attention est l'œuf , à l'égard duquel règne une si 
extraordinaire diversité. 

Déjà sa configuration varie beaucoup; car, bien qu'on 
puisse admettre que sa tendance première est vers la forme 
ronde, cependant, après avoir pris tout son accroissement , 
non-seulement il est presque ovalaire , comme dans le Taupe- 
grillon (pi. VII, fig. XXXVI) , mais souvent même il s'allonge 



(i) întrodtictîon (o Eniontologyt roi. III, pig. 65, 



/ 



46a THàlTlf D'ANÀTOMIfi COMPÀItfis. 

beaucoup y devient cylindrique {Trichoda neuHra) y pyri* 
forme {Geontetra prunaria), ou semblable à une longue 
bouteille ( Cuîès pipiens ) , se charge de dessins variés et 
d^q^res^ons régulières ( Catocaîa nupta et frasnni) , on 
d'une couronne de pointes [Nepa) à l'une de ses extrénûtés , 
elt enfin , quelquefois , offi*e à Fun de ses bouts une sorte de 
(îônvercle , qui rétombe comme une soupape après la sortie 
de la larve (Pentaioma) (1). 

Là substance de l'enveloppe est diversement colorée , et 
h. plupart du temps très-dure ; mais , de même que le derma- 
tosquelette des Insectes , sa nature ne dépas^ jamais celle de la 
corne. L'enduit corné semble se déposer toujours sur le (4o- 
ri6h proprement dit , dans les ovaires , comme le fait la co- 
qUHle calcaire de l'œuf des Oiseaux. Aussi trouve-t-on encore 
due membrane mince au dessous. C'est ce qui expliqne 
comment il peut se faire que Ton rencontre quelquefois im 
grâid nombre d'œufis renfermés dans une capsule commune, 
absolument comme les graines d'une plante dans sa gousse. 
Ou observe ce cas, par exemple , chez les BIai|tes , où les 
capsules ont encore cela de particulier, qu'elles sont divisées 
longitudinalement en deux moitiés , et les œufs s'y dévelop- 
pent de telle manière que les embryons ont tous le dos 
tourné en dehors , le ventre en dedans , et la tête vers le 
bord par lequel s'ouvre la capsule. 

Quant à Tintérieur de l'œuf , on n'y aperçoit en général 
aucune trace de blanc , et il est entièrement rempli par un 
jaune dont la forme correspond à la sienne. La couleur de 
ce corps vitellin est tantôt jaune , tantôt verte ou blanchâtre. 
Sa substance contient toujours une quantité considérable 
d'huile en idélange. 

On ne sait rien de certain encore à l'égard de la manière 

(i)Kirby et Spence ( Zoc. ciV., vol. III, pag. xx) ont représenté une 
série d'œafs d'Insectes grossis.— Fox'z aussi T. Lagordairb, //itrodactioM 
à ^entomologie fXom, V\ Paris j834» in«8y arec pi. 






l 



DÉvELopPBMBirr VE l'orcakismb iivdividuëlT 4^ 

dont la vésicule animale primaire de Purkinje se comporte 
dans Fœuf des Insectes. 

8S5. 

D'sqvè» le peu que dws savons du mode d'évolotion de^ 
larves dai» les œnh , elles ne paraissent pas différer essen- 
tiellement des Isopodes , des Arachnides et des Décapodes. 
C'est encore par la surface ventrale que commence le dé- 
lieloppement des parties embryoniques externes , de manière 
que le jaune y demeure toujours renfermé comme cavité' 
intestinalo primaire. 

Les premières notions exactes à cet égard et sur la ma*' 
mère dont le jaune lui-même se transforme peu à peu en m- 
testîn, sont dues à Rathke (1) , qui a décrit Fopération telle 
qu'elle s'accomplit dans la BlaHa germanica. L'embryon de 
cet Insecte senÂle se développer en ligne droite ; mab fl pa- 
raît probable que , chez la plupart des autres , it est recourbé' 
d*abord du côté du dos, comme celui des Cloportes , parce 
que sa surface ventrale , qui se développe la première , re-. 
pose sur la convexité du jaune ; plus tard néanmoins , quand 
il a pris plus d'étendue , et que sa longueur dépasse celle de 
Tœuf , on le trouve ordinairement courbé en sens inverse, 
c'est-à-dire de la même manière que celui des animaux supé- 
rieurs, et tournant le dos vers la convexité de fœuf. 
C'est ainsi que je le trouve dans le Taupe-grillon (pi. yii, 
fig. xxxTii ) , et que Succow (2) Ta vu dans le Bombyx pini 
(ig. XXXIX). Du reste, Succow a reconnu qu'il était enve- 
loppé non-seulement par le chorion (a), mais encore par 
une pellicule (b) garnie de trachées aériennes et partant de 
l'ouverture légèrement couverte de la coquille de l'œuf (c).. 
Cette pellicule ne peut être que la membrane externe do^ 
jaune , et Succow ne se trompe pas moins en l'appelant am^ 
nk)s , qu'en donnant le nom de liquide amniotique au jaune , 
dont la coideur est verte. 

(i) MwoLmàê Archiv , tom. YI, pag. 87 j. 

(1} Anatùmùch-pfyshlopéche Vntersuchungen, Heidelberg, x8f8» 



464 nUlTÉ D'iUlÀTOlàlE COMJPASÉX. 

886. 
La première métamorphose de Foeiif en lanre ft lien par la 
déhîscence et Tabandon de la coquille da premier. Cdle 
de la larve en nymphe et de la nyii^>he en inseete parfait 
s'opère toujours de telle manière qu an dessous de la dermère 
«iveloppe cutanée , il s'en forme une nouvelle , avec mt 
nouvelle segmentation de son dermatosqueLelte. Qmnd la 
finmation est achevée, Tancienne peau , oMirte peadaiA 
qu'elle avait lien, se fend et se détac^ ,. et celle quîlarea- 
l^ce n acquiert de la dureté et de la couleur qu'aqprès être 
restée exposée à Tair. Ces phénomènes , si propres à établir 
la doctrine de Tunité organique au milieu de la dhrersitédes 
formes, et si intéressans pour Tanatomie g^éo^que» ont dqà 
exercé la sagacité de Swanmierdam , de Leeuw^diodL , de 
Réaumur , de Degeer et de beaucoup d'autres. Mais je ne 
puis m'en occuper ici plus long-temps, puisque j'ai déjà fait 
connaître précédemment les différences essentielles qui 
existent , sous le rapport de la structure intioie» entre la 
larve , la nymphe et Finsecte parfait. 

IV. Développement de$ Poissons. 

887. 

Arlstote connaissait déjà la manière dont les gros Poissons 
cartilagineux se développent de leurs œufs... Cette évolutioa 
a été déterminée d'une manière plus précise encore par les 
recherches de Monro , de GavoUni , de llome et de quelques 
autres anatomistes modernes. 

Gavolini a observé, dans les œufs à maturité du Syn- 
gnathe , un jaune séparé , nageant au milieu d'une petite 
quantité d'albumine , et pourvu d'une tache blanchâtre , oa 
cicatricule , qui indique Fendroît où Tembrycm doit paraître. 

Les choses s'aperçoivent encore mieux dans les Raies et 
les Squales , non-seulement parce que le jaune et le blanc 
sont plus distincts Fun de l'autre , mais encore parce que 
des dépôts, sécrétés dans les oviductes, produisent des CC: 



DÉVELOPPBHEHT DE l'0E«ÀJI18MÈ INDIVIDUEL» 4^5 

quilles cornées , qui ont valu aux œufs des Raies le nom de 
Souris de mer, à cause de leur couleur foncée et de leurs 
quatre grandes pointes (i). 

Dans les Poissons osseux , on ne connaît pas un setd 
exemple de formation d'une coquille cornée autour de Tœuf , 
qui est ordinairement sphérique, transparent ou tranducide, 
et mou. J*ai trouvé les œufs du Cyprinus dobula réunis , par 
im mucus albumineux , en grosses grappes adhérentes aux 
plantes aquatiques (pi. x, fig. xvi). Chaque œuf avait un 
chorion ( fig. xvii , b) , autour duquel se voyait encore une 
couche dense de ce mucus coagulé (d) , et ^ soumis à un fort 
grossissement ( fig. xviii , b ) , il laissait apercevoir une ponc- 
tuation régulière. En dedans , on rencontrait d'abord une 
couche de blanc (b^) , puis la sphère vitelline (a) , contenant 
une goutte d'huile claire , au moyen de laquelle la région 
correspondante du jaune demeurait constamment tournée 
vers le haut. La même disposition , sauf toutefois Tabsence 
de la couche externe du mucus albumineux , a été observée 
par Rathke (2) dans les œufs de la Blennie , par Baumgaert- 
ner (3) et par moi dans ceux de la Truite. Ici seulement , 
au lieu d'une goutte d'huile , il y en avait plusieurs. 

Au reste , j'ai déjà dit précédemment ( § 840 , 841) qu'en 
général les œufs des Poissons osseux se développent hors du 
corps de la mère , et ceux des Poissons cartilagineux dans 
son intérieur. Cependant cette règle souffre d'assez nom- 
breuses exceptions , comme par exemple dans la Blennie , 
qui est vivipare. 

Le développement de l'embryon des Poissons ressemble 
encore , quant aux particularités essentielles , à ce que nous 

(i) Tai figuré le groi œuf da Sqmahu Sentigu^ à dilTéreiis degrés de 

déYetoppement , dam met TuMœ Ulustrantêt^ cth. III^ pi. tx, fig. ti-vui. 

(a) Abhandtungin zur BUdungs • und EntwiektlmmgtgetchidUs ^ tom. II, 

(3) Bêoèachtungnt u$h§r dit Ntrvn und dos Blni , Fribonrg , i83o , 
ln*4*jpag. XI. 

II. 3o 



Tairmis vtt être tlie£ ks ^écoipodes /ponn les 
cnlës. H lui amre inen de:8e<sé|Mirer >de pte ^es phsAi 
jaune sur plusieurs points , par des cmtÊrmûomB^^ eepeadnt 
iï 4nit par le ^recevoir tout entier dans «m waÊérimw. îÊbk , 
Ém €fm je 1*» MtreBianqv^xIaift les jpvolégottènee JA»oeCte 
eêctieB., ott vmtmifiitfnféèier ,4iipdH?tir delà ehwwr d» Bfljg- 
'8qns,«ctteigranâe et'kipertcinte ^iMSéfemûe qœ le 4Jilé4e 
Vembrfvnâtiqiiel 'lejtmedwM'naissauH^'esc t oujoiA te 
-eôté tergalvqHejpé-'coàséiiiieÉt lêcécé teMral «Bt ecM «b 
*fe sae YÎtelGB defneeneliiire le plus lœigr-teiBipa , ^xim 
fordequélâ^eBt âbsoi%>é dams le eerps , et qne paur suicei 
tAett 4«:sar#ioe TentuÂie que le murel aaiinml a|qpKq«efl«1a 
eon^exité ide^eeile )^0Cihe. Aiitiii , ies ^i^servatimiB tnierem- 
vpiqws ûvatettt vpfptis â^ à C»voIiiiî qii^ f endurymi Ai 
'fi^ffignathe aeierme à 4a surface da^ac lîteilia, «otevie 
>la cofitvexilé4iiqiiel>s*apfdîqae la^8llr£|ce veiitrsde , qsipiis 
>terd le reçfil^dâtis son . kMâHcar , oà Fendréit :q«î Û'iîire 
«passage dims Violesliii insfiSe ixng:-4emps marqué 'par ioi(Mi- 

ikment cpl'o» appcMt bursm ^entiana. 

Les choses ae passait Ae btmème maniève dbns )es€f- 
prins , conmie le fRWwe Thistoire détaillée de T^èntatàui 
dm C^mnus dohfuAa (!>. CAiez cétamnal , le prenier ra- 
diaient de f effibryen <se montre d'abord fixé eeel^Mst 
an jaune ( pi. x, %. ^jsvm, e); mais bientôt YmAjsrfÇftL 
a admisla sphère viteltine enlm-méme , et au baaS^«ntir^ 
dMze jo«rs^ H qcâltei'cedf. Dès le fauitàème jocor on râper- 
çoit qui se meut très-librement dans Fœuf ( *fig". xn:, oft il 
est rq)rés«Mé grossi ), quoîiqrfie lV)n <;oiHiHoei «dojcmrs'srdis- 
ëngoer fort*ieii te >«»&, avec ïa -gotttte^'bilite qtrTl ren- 
ferme, et guune circulation extrêmement simple encore 
parcoure le corps embryonnaire. Sfx^j^^^ après que le 
petit PftLsso.ii , long alors de deuxjljgues ^t (ïemîe ( %. xx), 
à quitté Tœuf, le jaune a passé tout entier dans le c^aalia- 
tesitinal. AMùm de la goutte d'huik ,t4ui' €<mttaue>encore à 

(i) Voye* mes Tabulœ illustrantes, cah. III, pi, iv, v. 



être y'mtAti , H 911 p^r^k se convertir! f^i^s tard en làisiiaite 
biliaire^ ^ forme manifeatement la subefance du hi»^ «tdepe 
rîèrele canal intestinal, jon aperçoit le ^preoûerieitdîpi'^ 
de la TiÇfisîe natatoire. £n général , il 6tt difficlLdidç imm^i 
de^ epdbryons pilla favorable^ à robservationidu^déiiekippe^ 
m^t de Torganisation animale que celui dio-oa iPoiaspn ^îdaut 
la transparence égale presque ceUba du v«rnfeL . : . I^ 

L'évolution de la JBtenpie , dontJBMl%iiottS:a'dèDsléijii 
Jbi^ea figures (i), a-opèri^ au fond de in. ttéme mafûèp& i>txh 
pendant le sac TiteBtti dMM^ure plus loug-tj^pa 11^ ^Màm^ 
brym aou^ uny^iume comûdéraUfit i.e.VuouanMtt>quop$dmfiAff 
4'observationa précises reUttivement ^ la ieo»Mersimi.pK »éaî^ 
çule biliaire de la ^^Mtted'bttile qu'au •apeneoiâ^é^emeni'ièit 

£n£ttBaiunfi^tnera observé une miÉtani(npbose>itti^^ 
dausledévetoppemènt des4Bu&âe.laTnuite(S[^: r.* 

. }4-.9yftanuâde , lefok m r^ndwe t^^ours datis les emlNtjnaii» 
des claases^ aupéiieures^ maïs qui n'eKÎste peine danâceMi 
4m Poissons, ««t suppléée, 4)bes«esidenâeps;, el.pnobabte- 
msnt aussi ohez la» «uiniaux inférieurs. à re^insêÎMi /^bran- 
chiale (3) , par les branchies elles-mêmes , qui con^îmenl; 
l'organe respiratoii^e j^l^n^ jpermanent. \GependaDt des ob- 
servations ultérieures poij[rf*ont seules décider si Ton doit ou 
non considérer comme une ^Uantoïde permanente la préten- 
due vessie urinaire si volumineuse qui se voit chez certains 
Poissons , quoique ce rapprochement soit déjà rendu* tr^S; 
vraiséinblable par le^ détails dans lesquels je siiîs entré 
précédemment à 1 occasion (jicj la vessie urinau*e des Reptiles- 
Sous ce rapport, les différentes mamères d^/entreteair la res- 
piràtion du fœtus que Home (4) a observée^ avec soin sur les 

dam Vœu( des Céphalopodes. 



\ 



460 ' mkrrà d*aiiitomtk coicpAmte. 

œofs des Squales , sont remarquables en ee qn^eUes oondm- 
sent à ce résultat, que , qimnd les petits ne quittent Tceof 
qn'nprès la sortie de ce dernier lui-même hors du corps de 
la mène , ' les coquilles dures oflfrent de chaque cAté den 
fentes qm permettent Taccès de Teau ( pi. x, ûg. xv, A ) , 
tante que quand les (euf s se déyeloppent dans rintériev 
des oviductes , ils n'ont pœnt de coquille dure , et sont es- 
tsiffés de la masse gélatineuse dont j'ai parié précédemment, 
massequi probablement sert tapt à la nutriticm qu'à la respi- 
ration ( pi. x, %. xy, B e ). En général les Piag^stomes pa- 
raissent receler encore, dans Thistoire de lem* éTointîon, |Âh 
sieors particidarités , parmi lesquelles pourraient être raih 
gée^ non^seideflient Fanomalie que présente le jaune , chez 
les Squales surtout, où il veste p^Mlant très4(uig-teinpsdaiis 
la cavité abdominale , mais encore les branchies pendantes 
temporaires dont j'ai parlé précédemment , et surtout h 
disposition du cborion que j'ai découverte et décrite dams le 
Sfumlus cenirina (i) , où cette membrane est g9nne à tt 
face interne de flocons absorbans semblaUes à ceux doit 
nous verrons que sa fece externe est couverte cdiez les M»- 
mifères. 

V. Développement des Repaies. 
1. Ba tr aci e ni» 

889. 
Comme ou manque encore de données précises sur le dé-: 
veloppement des Reptiles branchies , je passe de suite à celui 
des Grenouilles , qui , bien que facile à observer et souvent 
étudié^ n a été connu que fort tard sous le rapport des phé- 
nomènes dont il est accompagné à son début. Nous avons 
vu que les œufs des GrenonHIes s'enveloppent dans roviducte 
d'une matière gélatineuse particulière. Après la ponte , peu- 
dant la dorée de laquelle ils sont fécondés, cette substance 
gélatmeuse se gonfle rapidement dans l'eau , et Ton aperçoit 

i) Voycs mes Tabulœ tlliuiranUs , cah. Wf pi» rr, fig. ne. 



■ « .'"t -"«i 



DÉVELOPPEMENT DE L^O&GÀBISMB INDIVIDUEL. 4^9 

alors dans son milieu le jaune , de couleur noirâtre , qui est 
contenu par une pellicule très-mince , qui oflre une cîca- 
tricule d'un gris clair, et qu entoure un blanc à peine percepf 
tible. L'évolution de la splière vitelline en embryon ( pi. xiu, 
fig. XI , a ) s'effectue à peu près comme dans le Poisson » 
c'est-à-dire que le jaune entier devient l'embryon, qu'3 n'est 
jamais séparé de celui-ci par des resserremens , et qu'à l'e^fi^ 
ception des branchies , il ne se déveloiq)e aucun organe 
transitoire , de sorte que l'embryon se meut librement dans 
le cborion , sans amnios, ni cordon ombilical. La surface du 
jaune subit , pendant l'évolution du germe , des changemens 
fort remarquables , qui ont été observés pour la première 
fois par Prévost et Dumas (1). En effet, à partir du centre , 
la tache d'un gris clair se partage , d'abord en deux , puis 
en quatre ( fig. xi , b ) , enfin en un plus grand nombre de 
parties^ mais toujours avec une régularité géométrique. C'est 
seulement lorsque ces lignes , qui se succèdent avec une 
grande rapidité, ont disparu, qu'on aperçoit sur le côté 
obscur de la surface de la sphère une ligne enfoncée, autour 
de laquelle s'en dessinent deux autres , et qui est le prer 
mier indice , tant de la colonne vertébrale crânienne , que 
de la moelle épinière et du cerveau ( fig. xi, c ]. Pendant 
que la surface du jaune cristallise de plus en plus en tissus 
animaux , le jaune lui-même produit intérieurement la cavité 
abdominale, qui, chez les têtards de Grenouille, se trans- 
' forme en un intesUn singulièrement contourné en spirale , 
conversion au sujet de laquelle Steinheim (2) a publié des 
observations intéressantes. Pendant que ces changemens onf 
lieu , la sphère vitelline s'allonge de plus en plus , la tête et 
la queue font saillie au-delà de la forme oblongo-sf^iérique 
primitive, et la métamorphose en un petit embryon de <^u- 
leur brune foncée est terminée ( pi. xiii, fig. xu ). Gcf)endant 

(i) Jnnal dts se. nat.^ i8a4 ; tom. II, pag. loo, — T. xxïti Tahulçs *//«.• 
^antêst cah. III, pi. tu. 

(a) DU EntvvlcMvn^ içr Frcfsekè, Hambourg • iSao^ 



%. 



47^ nilTÉ D*AllÂTOX1E COXPAfttE. 

toai i te ]ê foetw ne pèét jamais ae passer, iion-senlei6l tf tr» 
gtoesiMritife externes, mais encore d'organe» sécrélBireMa 
rés)dMoires externes, nons tovoib de trés-bome heore pa- 
raMretr extérieur des branchies ( pi. xm , fig. xm ), qoi^fi 
Tm TOiyait considérer comnieammoshpeaa exiérieiire don 
reinbrfdn ne tarde pas à se dëpooiOer, feraient sanKe cafre 
Fanmios et le choirion , connue nons verrons qa^B arrne à 
TallaHiolde chez les animaox supérieurs (i). Enfin la foeta 
perce le chorion , màïÈ il ressemble encore ji on Poisson, no- 
tannnent à nn pech Sqiiale , i cause de sa boociie sitnée ea 
dessous, armée de mâcbmres cornées qui imitent nn bee de 
Céphalopode , et oflrant encore dem espèees de soçots 
sur les cdtés. On a))erçmt , dans la earicé abdominale , le pa- 
quet dés imésfitts roulés en spirale. Il res^nre par des brai- 
cbie», et int de ralbumine de l'oraf. Ses métanKM-pheses ri- 
férieures cotudstent en ce que les brancineis (jrsndiaBenI ft- 
bord , puis s'oblitèrent et sont remplacées pendniit qoelqie 
temps encore par un petit tube, an côté gaoclie , qui serti 
la respiration de Veau. Enfin les membres poussent, la qneae 
s'afbissie et disparaît, une mue générale Mt tomba* la pre- 
ibiëre peau , comparable à Vamnios d^ ammausc siqiériem , 
et lè têtard est devenu un animal parfait (2). 

890. 

L^évoiution de la Salamandre terrestre a lien de la mène 

manière , mais dans rinterieur du corps de la mère. Bias 

une femelle pleine de Salamandre j'ai trouvé les eenfs remis, 

par une masse gélatineuse peu ^)aisse , en un cordon aitné 

(i) Tu dît plus baot qu'on ne doit cônsidéfer ici comme Mantoîâù que 
la poche Tnlgaireoient appelée ressie nrinaire ; cette ^ocfae ne se dènàapf» 
^'ipris f obSténtioii des branchies. 

' '''(^) Vûyn ime série Ae redierdies mu h éhdoppmàtait des GréaooOIsi 
M MMfBcptiles dans le mifaiieire de DntiodiM sar las enveloppes da 
fœtos ( BiéaL> de la soc, méd, d'émuL Paris ,1817 > t. YIII , p. i , et i8s6 , 

m 'Il ■ 

t. IX , p. I c } , et dans celoi de Dogès snr les Batraciens. Voyez paiement 
nn Mémoire de Baer sur la métamorphose ^c Vœaî des Batrmcîeiis a^ant 
lapparition de rembrjon, dans MutLLXS.*s Archîp, 1834» <wu Tl« p. 48 <• 



cteas ladoiible «i^iqa «a form^ dj»(e9tiii^. Le £0^119 était 
papfuitemeiU libre ds^nsim^clxHioa vmea^ déanéde vaîss^iix^ 
et qui n'était ea ooQséqueiie^k paûK fiacé par ua pteceata* U 
portait des brançhie» ( pi. xai » % ](iy ) , et pouvait i^ivre 
horfi deTœuf, car Je Tai c0a»erYé'viva#, dais de Teau pure, 
pendant plus de tem semameii. Cie qu il effirait suptoml de 
remarquable, c'était un grand sac vitritin, suspendu au ventre, 
et autour duquel il se trouyatt ployéda^s rœolF. Ce sac faisait 
évidemment partie intégrante diveaàial intestinal, absolument 
eomme Ratbke Ta figuré dans> la Blméia. ^rmcmica ( § 885) ; 
j'ai pu m'en convaincre d'une manière positive en disséquant 
des larves d'un certain volume (fig« xiy, 3^, b, c, d) (1). 
On voit en même temps une veine, qui se porte au foie, et qui 
est probablement destinée à absorber If jaune , ramper à la 
surface du sac vitellin et se perdre dans la> peau de Tem- 
bryon, ce qui explique Tafflueiiee vers le foie des veines des 
tégumens sdlMlominaux dont j'ai psrlé j^écédemment. 

2. Ophidiens. 

891. 
Les ceufs de la Couleuvre à collier sont , comme ceux du 
Boa , très-allongés , et couverts d'une coquBle coriace. On ne 
peut distinguer ni jaune ni blanc dans leur intérieur, où Ton 
trouve UQ mélange jaunâtre de ces d'eux substances. H me 
paraît assez important de faire remarquer que je lies ai vus se 
gonfler considérablement lorsque Je les plongeais dans Feau. 
Après les avoir fait durcir dans, l'alcool , je voyais le contenu 
solidifié remplir exactement la coquille , de sorte cm'il n'y a 

Ss^ plus d'air daps les œufs des Serpens ^e^ dans ceux 
es Sauriens, d'après Emmei*t et Hœcfistetter (2)1 

(x) Dans df^UcYM plus avancMis encofft, le ac YilelUB ipqt. .fpUfff sa, 
conyortit mamfeat^meiu «n nos portion d*^i^est^u |^1asinintiip|s lecomrbée 
sur e]le-inéme,mais qai continae encore k offrir nne teinte de janne clair* 
F. pour pins de détails à ce snjet , Drudnêr Zeiuchr. fuw Nattar-und 

(9) Rul's Jrckivp tom. X i cah, {• 



iy2 TRAITÉ D*AlfATOMIB GOMPàRiC. 

Au reste , d'après les observations que J'ai recueillies sur 
les œufe de la Couleuvre à collier et de la Vipère commime, 
révolution de Tœuf des C^hidiens parait ne pmnt différer es- 
sentiellement de celle de Tœuf des Sauriens. La seule diffé- 
rence consiste en ce que y comme je Tai déjà dit plus haut , 
les œufe de quelques Serpens , par exemple de l'Orvet et de 
la Vipère , se développent et éclosent dans Tovidocte. Je me 
contenterai donc ici de dire que la séparation entre la^)hëre 
vitelline primitive et l'embryon, et la disposition des organes 
transitoires de respiration , diffèrent 'totalement de ce que 
nous avons observé jusqu'ici dans les Géphalozoaires. 

Quant au premier acte , la séparation entre le fœtos et le 
jaune est ici des plus complètes , car la surface ventrale 
elle-même se forme presque jusqu'à l'ouverture ombilicale , 
et le jaune , dont la fiNrme se rapproche plus tard de cdk 
d'un sac entourant le foetus luinnéme (I), finit par entrer pra 
à peu dans la cavité abdominale. U est surtout faôlede s'en 
convaincre sur de petites Vipères(2}, où le canal de jonctioD 
entre le jaune et l'intestin, 'c'est-à-dire le conduit vitdlo- 
intestinal , va toujours en diminuant de longueur (pi. xm, 
fi{j. XVII , b ), jusqu'à ce que le jaune ait été absorbé tout 
entier par Tintestin. A cette séparation plus tranchée entre 
le sac vitellin et Tembryon , se rattache la formation d'une 
enveloppe propre de ce dernier , c'est-à-dire de Tamnios, 
que nous voyons apparaître ici pour la première fois dans la 
série animale. 

A l'égard de la vésicule allantoldienne, qu'on rencontre ^- 
lement pour la première fois dans les Ophidiens , elle pousse 
peu à peu de la région sexuelle , sous la forme d'une podie 
I>rancbiale parsemée d'un grand nombre de vaisseaux , et 
meurt dès avant que le foetus quitte l'ceuf . On pent dire que, 
comme les têtards de Grenouflles répètent le type des Pois- 



(i) Voyez tmn Tmèmla: illMsirmmtes,c9}i. m,pL tu ^ fig. ix, h^ 



DÉVELOPFEIIBNT DE x'oHGiNl&ME ifiOiyiDtJEL. J^y^ 

sons par leurs grandes branchies qui s'oblitèrent , de même 
le& Ophidiens et les autres Reptiles supérieurs répètent la 
grande vessie, urinaire des Grenouilles par leur allantoïde 
qui s'ablitère également. 

Du reste , on aperçoit aussi des vestiges de fentes bran- 
chiales pendant les premières périodes de la vie embryon- 
naire des Ophidiens ; mais jamais on ne trouve de branchies 
développées. 

Je ne dois point omettre non plus de faire remarquer que 
les œufs des Ophidiens non vivipares sont souvent , comme 
ceux des Mollusques et des Batraciens , réunis en longues 
masses par une sécrétion albumineuse des oviductea , qui les; 
agglutine ensemble (j). 

3. Sauriens* 

892. 
L'œuf des Sauriens est ordinairement très-allongé , et pour 
la première fois dans la série des animaux supérieurs , il offre 
à sa surface un dépôt épais et solide de carbonate calcaire* 
C'est ce qu'on voit surtout dans les œufs durs et raboteux des 
Crocodiles. Mais les œufs de tous les Sauriens n'ont point' 
ainsi une coquille calcaire, car ceux du MonUor (pi. xin, 
fig. xviii ) et du Lézard gris sont couverts d'une croûte co- 
riace. On trouve toujours sous cette première enveloppe un 
chorion membraneux. Le jaune est volumineux et entouré 
d'une très-petite quantité d'albumine. L'embryon se déve- 
loppe dans un amnios dénué de vaisseaux et rempli d'un li- 
quide particulier. Le jaune , dont la membrane est très-vas- 
culaire , parce que c'est en elle qu'il commence à se déve- 
lopper des vaisseaux et du sang , reste uni à l'embryon tant 
par ces vaisseaux qUe par le conduit vitello-intestinal. On 
voit encore apparaître plus distinctement ici l'organe excré- 
toire opposé au sac vitellin, c'est-à-dire l'allantoïde , et comme 
Tembryon des Sauriens n'a de fentes branchiales que pen- 

(i) /M., fig. IX, a. 



4^ nuàiTâ »'▲« ATMiiE cowpAnéB; 

dimt'iés^ ]pnremiék*8 temps de smiexisieiice (pi. xin, fig. i?vi!)v 
dette âllantoïde figure use véritable poebe branolinle, qi 
dMonmiique par lim onraque avec le cloaque, et q» cer tni» 
ment nait ici de ce dernier , comme nous verroiHK ipi^^ifetli 
fiant eÂes^les Oiseaux. En sa qualité de pocbel>ranGlâale , oette 
vésftàileest Ae nouveau trèsriehementpoutvue éè^msamm, 
et' on à coutume de lui donner le Bom àe ehorkHi , quoiqu^iHe 
ne soit analog[ue qu'à Tallantoïde des Mammifères , ei. qa*i 
râistar âe cette dernière , eDe 9èk fitacée entré l'^anHÉNHet 
f ietttelbppe extérieure de l'œuf. Bu reste , peiidantraccw»- 
éeMetttpfogfesSstF du fœtus, le jaune vu toujours^ en dnri- 
nuant , et le' canal intestinal finit par FabMrber en. esÉnr; 
La poche branchiale s'oblitère dans la même pi^portieB, et 
il n'en reste plus que Tourdcpie » sous la forme d'mie petite 
vessie urinaire oblong^ue; Tamuios et la coquille se détachent, 
Qt ranimai ^^. (rouve alors développé , ce qui exige nésinnMKos 
i||V tfypy» de temps assez long , qui est de deux à trois mois 
p(ili^; le Lézard gris. Une fois parvenu là, le Saurien est bien 
siyf^t encqre k de ncunbreuses mues.(l) , mais il ne subit plos 
4çtj(nétamoi:pWses. 

Pafasr un j[eune Crocodile , qui probablement avait quitté 
Tqe^itf 4epijis peu , je trouvç encore le sac vitellin très-grand 
etplein, logé. dans la cavité abdominale, et comq[iuniquant 
9]iStai(é$teme9t a^vec une circonvolution intestinale , par le 
moyen du canal vitellin. 

893. 
LéaKèptiie^ compris dans cet ordre sont ceux dont m a 
le moihsietiidié révolution jusqu'à présent. Les œufs des 'Sw- 
tues ont une coquille calcaire , dure et blanche , un blanc 

' 'f^) €:MèriBàtoj<A]aqii«)i« tout les KeptHet sont sujets , «ei^ile iadlfMr 
qie- ^etlé^ elfesse établit U transition k des favniss 9Upéià^m»Mmi 09^^»- 
tien qa'on ne peut non plos méconnaître chez les animaux aiticnlés infé- 
rieurs. 



tfn^s4iboiidant; «nais 80118 claM et unjsvne gtoM^us^^ 
«0» l6()Bel on a()erçiMi «né ëieairicidej Nous noanquons ^ 
reeberches préoi6«8 sùi'la vésicrie animale îjriHmirb , um 
àeiChéknAtfaKqiM desatiir^ Réfittles: La fome et Iç voluiM 
det; (Kfiifs i^arîeiit séivani les espèce», ils tàài trè84ongfsda|i« 
ta Tortiie b^urbMse et plus arromUs 4nis la ToMue gras^ 

Nous n'avons quelque coiqiatssanoci de Fétat du lœtusq«# 
âcqpMs les reoberdieo de 1:iedemanii (1) surféenf deT^Mys 
êii^tsoniea^ Ges^^bsenbtioDS ont apfiris que les Cfaélonieii^Mi! 
nqvprocliem bdaveoiip des Sauriens à cel égard. Lefœlni^ 
esti bien distinct du|amie ( pi. xiii, %. iv^ g) ; cependant lé 
ptostnm ^iire née ouverture ( o«d)ilie) par laqneBe ce der«^ 
lier entre dtna la oirrité âbdominsde^ et tine gfnmdè poché 
braMKiMrie'( ailai^ïde , %. xt^b ) eoflimtittiqa0 avec teaer^ 
gaÉeS'^peltiens. Le fœtus lar-ménie est entmthi par f«Éi-^ 

VI. Bêi^tbj^pefnent âéê OismuiP. 

■.■■•' ^ '894. ■ 




ndant, 
quapeiir 

d(èp?é' SàiTéyVtener, E.-l^ T^^ôlff', SpaAànzànï , Panidér éjf 
d'Alton , t'iedemann, Meckel, Baèr, ï)utrocIiet et autres, 
nods né pouvons point encore considérer lé sujet comme 
épuise, n parait surtout qu'en attachant linë importance 
exagérée aux détails , on a trop isolé rembryon des autres 
parties ijle rœiif , on n^a pias senti assez (nie 1 œùr ne peut 
jamais être qu*un tout, et que sll arrive une épôqiié oii 
Vttrimal est composé d'un trè8'f>etit rudiment de jaune , avec 

(z) Zu Th. hfon Sœmmfirring^s JuMfeier. ffeidelberg etLéipsick, iSaS. 
— f^ojréz'nuMÎ Aabr , sur VHîstwrt du iévtHoppemtnt des Tortues \ dans 
HotLtÂ^s Arctnv.fuer J/niatômiemd PÂ/shiogie, B€ilu(hyi'Sà4. Cab. TI , 
p.'!r44l 



476 TEiiTé d'amatoiue coMPAmis. 

des systèmes osseux , miiscidaire » nerveux, etc. , trèsrdéve- 
lappéSy ce n'en est pas moins là le même être, à un antre 
dêff^é d'évolution seidement » que celui qui nous ofire un sac 
vitellin propcMrtionneUement très-voluminett et un rodimeat 
à peine perccf>tible de colonne vertébrale. Je yaûs déerire 
brièvement les phénomènes essentiels de cette évolution , en 
ayant soin de faire remarquer combien elle ressemble à celle 
qu'on a i^servée dans la classe précédente. 

H importe d'abord de railler les observations qui ont été 
fitttes récemment sur la formation de l'onif dans Tovaire des 
Oiseaux (i). Le jaune, qui apparaît d'abord sous la fème 
d'une peti.te ampoule limpide comme de Teanoi » repredat 
très-sensiblement ici la forme de l'œuf des ammauxfes 
plus inférieurs. Mais, quand il a faitquelques progrès, on 
distingue fort l^len dans son intérieur les parties fcmdamen- 
tales essentielles de la sphère animale , la véûcnle priouve 
découverte par Purkinje , qui remplit presque entièrement 
le jaune. En continuant à croître , ce dernier, se troubte , et 
sa substance^ devenue une sorte d'émulsion d'huile et d'al- 
bumine, acquiert une couleur jaune. La vé^cule animale 
primaire s'accroît peu désormais , et reste pressé sans chan- 
gement, tandis que la masse du jaune va toujours en aog- 
mentant par la transsudation , à travers la membrane vitd- 
Une , de la substance sécrétée par la membrane vasculeuse 
de l'ovaire, qui enveloppe cette dernière. De là naissent des 
couches concentriques, dont les plus intérieures, qui sont par 
conséquent les plus anciennes , conservent plus long-temps 
que les autres une assez grande fluidité, et de la région 
occupée par la vésicule animale primaire au jaune règne un 
canal rempli de substance plus liquide (2). Quand le jaune 



(1) Ces observations ont été faites principalement par J. E. Piif%.ii^ : êyi^ 
bolec ad ovi avium historiam ante incubaûonem, Leipsick 1 83oy in-4, £{• 

(a) L'inégalité qni résulte de là dans la solisUnce da janoe parait être 
la cause C|aifait qae la cicatricole se tourne toujours yet% lehaat, <!«■• 
Tœof entièrement développé, quelque position qa*on donne k cre dernier. 



tient- à se détacher de Yehf3âfe','\à vésicule abimale pr imaite 
s'ouvre aussi , et son cootenuforme alors la cieatricidie , qui, 
située sur la couche supériein*e de ce jaune, a^deissottiféè 
la Hiembrane viteliine , est Tendroit c^ 'se forme ensuite ilè 
corps proprement dit de rembryon^- -.lu: 

895.- *■ • • ■■ ■••■ ':. . ..= !- 
Enrtombant dans, l'onducte , le jaune détaché: de l'ovaire 
s'y couvre d'un blanc et d'ube coquille calcaire , c'est-à-diée 
qu'il diBvient un œ«f. proprement dit. A Fégard du blanè/OD 
peut demander s'il sien: îfonne déjà un veQtî{je dattS'jk'ovairé 
même , au dessous d'une pellicule extrêmement mince deft»- 
tiaée à devenir la coque de l'œuf, ^ ou si c*esl« l'oviducte qui 
le produit «n^entiéD par juxtaposition. En faveur de la pre^* 
mièra opinion (i) ;■ on pourrait alléguer que le blanc ^oi gé^ 
néral n'est qu'une annexe 4u jaune ,- et qiié par eônséquenc 
son ori^ne doit être la même. Mais lla^ seconde s'appuie sur 
plusieurs faits : 4'abord Tiedemann (2). a reconnu que lè 
jaune À maturité extrait de l'ovaire et celui dé l'œuf r avaient 
exactement le même poids; ensuite, le jaune de l'ovaâre n'efrè 
itao^Mitrace de blanc , et^ à tehi près dune teinté-un pea 
plus pile , il ressemble parfaitement à celui de l'œuf; puis^ 
la masse du blanc est, formée de. couches conoentriques ,;qid 
permettent surtout de distinguer un blanc interne et un bVsm 
externe; enfin il est manifeste , .dans quelques» Reptiles et 
PoÎBSoil8:> qu'une masse gélatineuse e'àpplique à la surface 
des œufs pendant leur trajet à travers les Ovidiictes (3). 1 
parait donc établi, d'après les recherches dePurkinje eti^ 
Sutrodiet (4), que toutes les parties albumÎBeufiies et Idpor 
• l'iti» .-. •)■-■}. ••■■•'-I 

(i) Elle a été ■oatenue par Jœrg dans ses Gmndlimen J^r Physiologie» 
Léipsick, x8i5» tom. I, pag, a 36. 

(a)ZiH>Zû^, loiii.UI»pag, loi. . . . ,, ,^ 

(3) La formttioB assez fréquente d*ceii£i Dniqaement cpmpoiés de VUi|f 
s*expliqoe en les considérant conune des masses d*albumine sécrétée. ,, qnp 
tf^ha ane coqaillc irrégaiière* 

(4) Jottmal Je physique , 1 8 16, ton* LXXXVIII , png. 170, 



0àlki à^Voffié soM iîQiptemMi iWi} produit» 4e V^^ààmt. 
.,ba i^emièffé eouobe de bluoe i^ se dépoae avtoop Ai 
îftiiM ^kkk partie snpérieitreide r^vjdue^yforme une mMi^ 
te*w&' «péeidkiv ^J^igu^e on dowie le ànm ée wi ^ fn t m » » 
chalazifère. A mesure que i'OBiiF descend |M» des roUM^ 
spirales, le blanc se dépose à ae surface, en conches égale- 
ensnl iS|)inalèâ V idont k: plus eatériMire' produit :ptar ea:dMi- 
dèbaitfam la'coqal» de ViCpiif, divisible* col tdeaptfenilkts /st 
MF iaqûelie iÉe>pfêduk, &ia {Hvliejîirf^ffeiire;dB!Viyfidiicte, 
te f)Oi|uiHé> eqfOfmét é^ntinUétneni^ à» tmkhomâlb tti- 
iwrilnr (ir) f 'm'i'j »'>• •.-./•* .!.?..!!?■":?■"■ -. ;•. .; ' • ■ 

î;.!&iiesiie>en()oi« à oenaidéiterv flansiliqpofi dlessâiseftfen, dm 
•QbfifeÉ q&e BOfKak'avonspiwlitttMv^éeq obez le^ iniHH— ^s» 
•émisses ppécédéntef vAfii^fBi cordon^ blai|(»» ooiiUM|niés,st 
AtfMttfïrèepaifiUèipsJiraBœléii^adk^ q^ijcn» 

làoDÊÊÊBtt un pelit'ininiQ fMdiBt'ipflr/Ja Dériioli «pifjÉtedas 
A>M^ SMKqfBelies: ratt)onBn0 dmlne Ken ten fle casi(|idMl^ 
Met ehiflfétatah^de ebaqHei^AIè éa jane à* dinqar Immë if 
é'âNtf , el porteiit Je nonË àënfhitiaÊBê)r, ih' Mâaseiiti^de dsii 
âol)6Peid6s dk k'BieiBbrsiiié chalazifèpesAilà aÉrfmnnleifwÉ 
jBSj^pliqueBt oentàtaellement de>n0qvi0Hin'eoai;pdatMiÉs pesr 
idfnt .h"fOUtàeR epirate de^Pœuf entie^f ce qjd SàôtÂfÊtCÊi 
SiriMÉouIes , «n» prolongés en |çorddiis;>doiirent néiMsaîre' 
moitâtre lordns sur enx^inémes^^&^le sae à airï.qai sesAiitte 
^awiFécartemenf derdeux feriOè^d^ laeoqiteQti*groftlMWt d€ 
Vœitf , et qÉî résulte de F^vapor^on de TsÂbilniiiie f en' sort» 
i^'A ly'àppavait qu'après la ponte ; et que^^ ôapaoité se àk- 
enplé presque peÎMiant Tincabation (S)*. Goipme ce -se» eo«- 
tient de Tair atmosphérique , il sert à la respiration du jeune 



•••If 



(l)CeUe abondante excrétion de cai'Bônafé^léâîi^è dies lëi^OIseaoxet 
iKlj^liKé dftrtf'ôhb'iiitértfsMhte «hëlbglé âvet la nAitééron^'dM'i^ibf,^ 
ëi^ égafèknefat ti^-i^argée de stftsta&ce terféose: ' " 

(2) D'après les obsenrations de Paris, dnWMk^-fciÎL'é l4r'éWf totikif , 

pag, 3l5. ' . ■'- ■■='•••■ 



plétement celui-ci de ,ae dév^^^ptr (1). . , .^ . - 

A regard de la coquille, fjflo se forme par voie de cristal* 
4isa^»(:;i)„ €it ,(;e p;e8t j5«e.q^î^^d elle^ 4^jà-*^qiuis pne 
;;Gefrtaitte.,^[^aisseur., i({^ -qn,. cesse d^,|H]my(Oiir 4istiag|ier lf)S 

jfjes s^f4p«.. .produits î^uxquel^ domp,,At^ ftf-^'^^P!^. ^ 
PQijJbWS fjli>wftçs.des içei^l;§^fi^i^^îWlî^i;ppl^^pl| 

(i^ Ainsi, le grand. c^éy^oppeinent qae la respiration fiét^&ime acmuért 
chez rOîseaa s annonce déjà dans rœnt lai-méme* 

<S7 les^aiwsCT mèmbnméa're^eiifes du tîflT[Ja'§dntîidbt#nl»àtÉèèl^rJ éM Ji ka 

û» stricyi sangnino^enti^ , .rej|^e^t^nt,ea QF^îl^^ <^f^^. i^ ^Ç^^t^FFi ^?J^ 

Bien|b.i;i^|ie , mn^|^iea«e .tf|méfiéf , ftf^r l'inflanun^^tion «jt, JajûwaQ|: , tv^^nm^ 

.4«, )449ft. I<ffi(tfcbes| q^'i^.Qh^^F?^ft.af»r.lei^ cçfijEs^cS'^Ç'V»» «Aercs^ajjij^^e 

circulaires on oblongnes, elles oîii^mtVim^gt^ie^ ëWV^Af V^^^fJ^^^i 

.M eal,.f4m.VN^ qR9r1es,tf#.S» des (va^aiM^ jtsfik-mèmf^ p4m\ inditmces , 

soit par des lignes pins on mçuQs ^i^neosta, s.0it>pair dçflrtM))M^^ipiega(S. 

On peat paanf^nir ccm^st #|«p4#M^i^ «loUe «pu s^qUorTe qn^a^foU dans 

ittRi^ .r(é(i|»da«.de> U siwa)4<!^ll>lMrÇ^t»'' Xji .fipultnf ya^e, ^in^is .^ana.çfir- 

taines Unit^a. aMileinBnt*'PQnnv)e i^Ue dépend tonjonts d'wv^^crétifm, 

iO0pipiirai>W!i»fMq«# à.U)i|iSH4tBiuii9P^e)le#« ^Mir9it,4»£trîr ,qAe;hBS.^B^tes 

•^i r étt ihtfitr4eai4ivars dfg«és4e^<oiBpositkmdo.#apg, ^o^eifpp^si^fifiB 

. fUBpïpiaffl <fc dftiytfer d«p«il saJ^ecadqa jiisqa'4«»;d«9pin9MiMo9^iQI9i- 

yièltt^ c:^il^i^-âir0 sa .«aiiii|p»iwi m. àfjMé p9Uri4«|.,.\^;jyal|pr #t ep,«4fi- 

.fUUcpsarAoa^le voyons :pi|s/i«( .d» s<Hige«u.briin» aji |>ron ipnc^^fu 

. janH[ii.£itaeê»a|t janAA>çiairfT99i««ftj«unâ^fi^, an T4|rt» an yei^.i^Iqi»^, 

. 4arvaMb4H>irAirfl, :aoppfi;|Wi«;.iiniis tonica l«s «onlenrs pfii^vss ||(|nt 

t. cxelnas'v oâr on'ne.trôn^»jaBMH%«i.i«flige par yBlMtn^mr^^HMkjSiWit pftr. 

V Orvckslaoliès dos fltii£s)dclte)QiMaBX .>nQj«»> oC&on^ ces. div OT(M» iHl i » »s>» ■cifcyi 

indiqne assez clairement quelle en est la source^ ettitrag a»|NNl.4f mId; 



48o rr^AiTB n^kSkittniit toviPkfitn. 

diflëreiiees que les^œufe de'tKvèrs Oiseaux'prés^tentf sons le 
rapport de la couleur et du volume (1). 

896. 
L'œuf des Oiseaux, comme celui des Insectes parfaits , se 
tléveloppe constamment hors du corps de la mère (S). Les 
iMf'ganes formateurs externes de ren]J)ryoii sont également 
1er lé jaune , déjà produit dans ToTaire , qui préside à la nu- 
trition, une allanto'ide, faussement aj^elée chorioii par 
iteaucoup dTanatomistes , qui préside à là respiration , m 
'Minios privé de vaisseaux , qui entoure Tembryoïi , enfin IV 
nsdogue du véritable choriott;' Vé^-àr'diré la tcoque , qui s'est 
déjà' formée datnsi'oviducte. l'embryon delà.PoiiIé enqploie 
' ^n^ et un joitarïpour se développer peu à pen au noofende 
ces diverses parties (3). Nous avons vu que le chorion , on h 
coque , et le jaune, avec son annexe, le branc, constituent es- 
sentiellement Tœuf . Le rapport existant entre eux se repro- 
h^dwU d^abord par la formation da Teoiibryon et de Tanmios , 

' on ii*flarait p9i d« "peiné & retrànver en cllos celles ' de tontes les tacha 
'ircorbntiqaes dès organes 'externes on internes.'Bai^stèiTftatlrfeBdistin- 
"gner de dès taches la conlenr nnîforme df propre de la «d^nie de cettaîas 

' crafii, car cellc-ll^ tient ànriè sécrétion particalière, et» par.conseqoent, m 
•rapprocha de la formation de la coquille. ' 

< (i) Voyes les figures d^inécs par THisimcÀinr, Dié JPorep;flmnmiMg der 

• '^œgei Europa*s, lA'ipzli^ , iS^g j cah. m. 

"■• (a) Cependant l^oeof peut aassi se développer, par' maledie^ dans l'ovi- 

' fincté, et même dans la cavité abd6mtnale. 'Fièdemann (Zoologie^ lom. III, 

' P*S* î4^)^°ci*® ^*' exemples , et moi-même J'en ai observa aussi. 

(3) On trooTe nne description détaillée de et dérek^ppetHem rvmarqoa- 

- lde« qâ*il est si £icile d*observer à l'aide de la chaleor arillioiells, dam 
BiLiLft, Ueher Entwkkelungsgeschickte der TAtere", iS*i8-; Fumn, Bà' 
'trœge' zur Ennçiekebmgigese^ehte des ffuehHàhens i'm Mi , W or riboiHf , 

'^817, in fol ; PpxiLy'He etfofutîone pulU in o¥o ineuhato ; PftKvosr et Diwâs, 
^Bs Ann, des se, nat, , xSa?. Merletis en a donn^ (MaGK.K£'e jirekv, 
^83o, pag. 18 f) nne exposition fort dîlPéréiite ; il sVst effàvoé emtre aotra 
de démontrer l'existence d'une Tésicnle ombilicak} différente da jaane, c« 
-foi est réellement vouloir porter te désordvé et U^ cônfosioii dans i1iistoir« 
dt réyolution nahnale. 



DÉVELOPPEMENT DE L^ORGÀNfSME INDIVIDUEL. 4^1 

qui s'opère de la manière suivante. La cicatricule , tache de la 
grandeur d'une lentille que Ton découvre , même sans fécon- 
dation préalable , sur Tœuf non seulement des Oiseaux , mais 
encore des animaux compris dans les classes précédentes , 
s'agrandit pendant la première journée de Tincubation , s'al- 
longe et s'entoure de quelques cercles nébuleux ( circuli , 
halones ). Au second jour , la tache est encore plus grande , 
les deux feuillets de la membrane vitelline sont séparés dans 
son milieu {areoîa pellucida , pi. xvi , fig. XVII) , et l'espace 
compris entre eux est rempli d'un liquide aqueux et Umpide, 
où Ton aperçoit, engagé dans le feuillet inférieur (appelé faux 
amnios ) , l'embryon composé uniquement de la partie la plus 
essentielle du corps (le rachis, avec un double renflement 
pour le cerveau et le sinus rhomboïdal), etdont la cavité 
abdomino-pectorale, ouverte dans toute sa longueur, est sus- 
pendue à la cavité intestinale primaire, le jaune (fig. xvii, c). 
Vers le troisième jour , les vestiges du système vasculaire 
apparaissent sur le jaune et dans les cercles nébuleux. Le 
troisième jour , comme les cercles nébuleux disparaissent , 
on aperçoit plus distinctement encore un réseau oircplairç 
( figura venosa ) , entouré d'une veine annulaire (mna, termi- 
naîis), qu'Oken (1) compare avec raison au cercle vascjulaire 
des Méduses ( § 76S ) ; en même temps on aperçoit le cœur 

qmhoUpunctumsaîiens), 

Ainsi , l'existence d'un embryon séparé de la vésicule pri- 
maire et résultant à proprement parler de simples plisse- 
mens , se rattache à celle des principales oppositions de Tor^ 
ganisme , le système vasculaire et le système nerveux. Ce* 
pendant ces importantes formations sont encore appliquées , 
comme des parties très-subordonnées , à la cavité imesliiiale 
primaire du jaune. * "> 

897. • ■ 

Dès le troisième jour , mais plus encore le quatrième ^ on 

( f ) Zoologie , tom, II , pA£^« 36i« 

II. 3t 



48it ' ¥kâYré D^Aiiritôtfifi coibAYiéB. 

disâigtiè aiêâi le canal intesttUal , soûsU forme à' un filament 
]{réle , étendu en ligne droite de la tête à la queue ^ et con- 
tenant \stie cayitë bien appa'rente. Suivant WoUr(i) il naît de 
ce que cet anatômiste nonime le fetit amnios , c^est àrdire de 
h membriEuM fnteme âù jaune. Èa même temps que cet or- 
gane de nijiirithm, paraît l\^g^e de la respiration , qui d*a- 
bMrd alfectë , àMÂe cfaéz tés Reptiles « là fornie d^nlie petite 
rt^é tnrÎÉàiriô , abotntàUmeht pourvue de vaisseaux et s'ou- 
^rrtet dans le ttimque (2) (fig. xtiii, h), mais qui croît avec 
ri^^idfté , passe ; conmiKe àUâniolde , entre le véritable amnM)s 
éi le i»o Vitdffilk,; revêt intériéuréiiient la plus grande partie 
de la c6cfitë dé rceuF , pendant les derniers jours de Fincoba- 
lion , reitféntté mi liquide limpide , contenant parfois quel- 
ques concréttons nrinaîTes , et knontre ensuite un magnifique 
l^îsean d^éHëré^ JFoncées en couleur , qui naissent, conune ar- 
tëlr^Ombineaté$, des artères iliaques, etde veines vermeilles, 
qui passent d^ le foie, cotaime veines ombilicales. Cette al- 
hntôfde est donc une véritable branchië, et le jeune Oiseau 
DÏisùrt déss qu^on applique à la surface de la coquille un vernis, 
^ , èti%onct(2Ôlit tes pores , eihpèclie Tair de pénétrer dans 
l'incfiriéwr. Là poche allantoïdienne (%. xix, m) ne s'oblitère 
tion plus que qtiàbd le Poulet commence à humer Tair , et 

{i) Nw, commentar, Petrop,, tom. XII, p«g, 4^9. — D*aprèsWalff, 
1« canal intestinal e^t d'abord tout •à-fait on vert en deyant ; mais ce cas n'a 
évidemment lien qne parce qn*ici le sac vitellin éti^t la cavité intestinak 
prunaire, et qne, l'embryon ayant été séparé du jaune, pour l'examiner, la 
paroi extérieure de Hutestin, c*est-à-dire le sac vitellin lai-méme, a?ait 
éfélenkrée. 

. d(^}QnÉ i^l^fttéfois coBsldàré la Imnrse de Fftbricîas ($ 55S) comme le 
fllAnMM idb otnél entre lecloA^ae et TaltBiitDîde (onànniqae) ; mafa , «M en 
était ainsi , cette bourse se trouverait à coup sur 4u 'dë^nnà du rectam» 
EUe me paraît être plutôt un organe antagoniste de rallantoïde an côté 
dorsal., et par cela même on organe exCrétoire:i e%at<;^k-dlrô une inéUaior- 
pnose d'un organe respiratoire. On expliquerait parla en partie pourquoi 
elle est toujours plus abondamment pourvue de vaîsseanx ches les jeone^ 
Oiseaux, 



,v 



DÉVELOPf'Èlltt** m t'ôllfcA5ISMÉ ÎNDlVlDUEL. 4^3 

qif il est sur le point de perter sa coq^iflé. Lé feux âinnios 
disparaît au cinquième jour , et Ton trouve alors lé.yéritàble 
amnios manifestement développé , de Sorte qu'alors le sac 
vitellin se trouve séparé davantage du Poulet. 

Quant au sac vitellin , 11 diminue à pfbjportion q(Ueràttân- 
tôlde et le Poulet croissent. Le hiatïç ,. qiîi y pénètre par ie 
petit bout dé f cetif , y afflue en quantité àè plus en plu^ cou- 
sidélrablë , de ^rte qu'il est entièreàlént consômnàé vers le 
dix-huitième jour , et que le jaune semblé devenu par là plus 
liquide. Cependant le réseau vasculaire du sac vitellin , formé 
par une forte veine mésentérique et par une artère mésen- 
térique plus petite , acquiert de plus en plus d'extei^n. A 
dater du neuvième joor^ on aperçoit aux extrémités des veines^ 
àea vaisseaux jaunes particuliers {vaaa vUMilutea), qui. ^ 
vuB de rintérieur , ont Taspect de liens floconneux (1) ^ etpsL- 
raissent être propres surtout à pomper le jaune et à le coa*. 
vertir en sang ; car le Poulet semble ne se nourrir que par. 
ceHe seule voie ^ et Tintestin lui-même , libre au dehors diji 
corps sous la forme d'une anse , n*est pomt encore asséz 
développé dans son intérieur pour pouvoir admettre et digérer, 
la substance du jaune y de sorte que c'est seulement vers la 
fin de Tincubatioa qu'on voit le conduit vitello-intestinal 
(fig. xix.i) y faire réellement passer cette dernière^ Du 
reste , quand le Poidet est plus développé , et que la fente 
pmbilicale , d'abord si considérable , a diminué d'ampl^ufr , 
c^ést-à-dire vers la fin du vingtième jour» le sac vitellin y , rér 
duit à la moitié de ses dimensions primitives , enure daps la 
cavité abdominale » et alors la substsmce du jaune s'introduit 
àe plus en plus manifestement dans le canal intestinal, pour y 
être absorbée pai* lés vaisseaux chytifères, comme elle l'était 

' T ) 

\ ... 

(i) Mefondant prihM^lêiiitfiit snr Ibi oljêérTkUons taxq'delhes ]*fti toâi 
ÉnU les dni£i ût h Dinde , ]e coilsfdère ctt liens floebhtteiut cottuue ^0 'siiiii 
]^ dtafiltiBaniilefl de ih ttiembrtne vitéYline, tYee de^ flocol» ât>so^U 
«grandis. ' 



\ 



484 TRMTÉ d'aNÀTOMIE COMPARÉE. 

auparavant par les vaisseaux jaunes , et servir à la nutrition 
du jeune animal. 

J*ai déjà dit précédemment que le sac à air s'agrandis- 
sait beaucoup pendant Tincubation. J'ajouterai ici que , sur 
là fin y 'A contient non pas seulement de Tair atmosphérique , 
mais encore de Tacide carbonique , et que , pendant le dé- 
veloppement du Poulet, la respiration et la perspiration rédui- 
sent le poids total de Tœuf de seize dragmes à treize et demie. 

¥11. Développement des Mammifères. 

898. 
L^œuf des Mammifères et de la femme nait dans rovaire, 
comme celui des animaux appartenant aux classes inférieures; 
mais sa petitesse excessive rend très-diflScile de Tobserver, 
et avant les belles recherches de Baer (1), on nef savait rien 
de précis sur sa préexistence incontestable à Facte de la fé- 
coiHiation. Cependant, lorsqu'on y réfléchit bien , on recon- 
naît qu'il parait ne pas y avoir entre cet œuf et celui des 
afÉtres classes une différence aussi grande que celle qu^on 
serait tenté d'admettre au premier abord ; car , chez TOisean 
on le Reptile , par exemple , le premier rudiment de Tœof 
eon&iste également en une vésicule à peine perceptible. Mais 
Tépôque de la séparation n'est point la même , car c'est pré- 
cisément sous ce premier état d'imperfection extrême que 
l'œuf des Mammifères se détache de Tovaire , pour aller 
sdbSr ses développemens au sein de la matrice. Il ne manque 
pourtant pas non plus ici de cas où la séparation s'effectue, 
deméiùe qu'à l'ordinaire , par une sorte d'avortementnormal, 
conraie chez les Marsupiaux, et où le fœtus achève ensidte 

(t) De 0¥i mammaUum ethotninis genesi, Ltipzick, 1827, in*4**.— Fo/ez 
àhui Bock, Dîss. de membrana decidua HunterL Bohn, x834yin-4; 
GosTX el J. Dklpech , Recherches sur la génération des Mammifères, Pari» 
iZ^^^i in-Jj, avec 9 pL — G. Breschst, Etudes anqtqmiçueSf pàysioh etpa* 
iholpgiquesde C œuf dans V espèce humaine et.dansjguelqueS'Unes desprinci' 
palârtfamilles des animaux vertébrés, Paris 1 8 Sa, ip-4, avec 6 pi. — A.-L.-M» 
VsLPiAu, Smbrjo'ogie ou Ovologie hnmaine.Vhvis, i833, în-fol. arec i5 pi. 



DÉVELOPPEMBRT DE l'oEGANÎSME INDIVIDUEL. 4^5 

ffe se développer dans des organes externes. Cette accélé- 
ration de la séparation du germe ^ qui par elleméme prouve 
une vie plus indépendante , doit donc être prise en considé- 
ration lorsqu'on veut concevoir ce que je viens d'assigner 
comme caractère particulier à l'œuf du Mammifère. 

Quant à ce qui concerne le premier germe de l'œuf des 
Mammifères dans la vésicule ( ovuîum ^raafianum ) , il im- 
tiorte. d'étudier d'abord celte vésicule elle-même ; car elle 
ne se borne pas , comme le calice de l'ovaire du Reptile ou 
de l'Oiseau , à renfermer le jaune seul, et elle contient en 
outre , dans une membrane particulière , floconneuse et fa- 
cile à détacher , un hmas d'albuminé liquide , au miHeu dé 
laquelle nage'Ie jaune ou le germe essentiel de Tœuf. Nous 
retrouvons donc également ici une accélération considérable 
du'déVeldppement^ puisque le blànc^ qui, chez f Oiseau, par 
exemple , ne s'amasse autour du jaune que dans l'oviducie 
seulement , enveloppe déjà ici la vésicule primaire dans 
l'ovaîre même , et ne passe point avec elle dans l'oviducte , 
mkh s'épanche , par la déhiscence de sa membrane , lorsque 
Tèfeuf vhent à abandonner l'ovaire. 

Oh sait que le germe proprement dit de l'œuf est une vé- 
siéulé' délicate , pourvue d'une membrane double et entourée 
exiërieuremeiit d'une agrégation de petits grains (4) ; mais 
il règne de^kloutes sur l'interprétation qu'on doit donner de 
ses piàrttes; Cependant j'adopte à cet égard l'opinion de Bur- 
dach (2^. En ayant égard au dévîeloppement de là vésicule , 
sur la seconde surfitcé de laquelle le rudiment du rachis 
s'amionce plus tard , à peu près comme dans les Oiseaux et 

• (i) Phr^iologit f Lêlpntk 1818, iii-8, toni. II , pag. 173. 

.(a) DaD»l« Cnchonje IfODFe qoeU T«8ii»lc,iiitei*ii« qai contient des 
gouttelettes dlmile, et an dessons de la êiatfàce de laquelle on aperçoit de 
petites saillies glolialenses, comme dans le Volvox gti^tor ^ a exactement 
nn trentième de ligne de, diamètre; la membrane externe est très«limpide, 
et Située h environ nn centième de ligne de distance delà vésicnle externe. 
Elle est entourée d'noe multitude de petits grains (pi. xx fig. i5). 



49^ TU}'^t p>94TQi4ip çpi|i]P4^4^, 

|qs Grenouillea , p^r i^ei^ plis prwi^if^ sup Je j^W>ie , Qfi ne 
peiit s'eiï^pêçljpr dq CQa3idqrer cetiB\i^ primi|ïf, avis^]))fa 
(jyé celui des cla^^^^ |)rép^deiites , comme iffl i^W^ > c'esl-%- 
duré çpfflme (e fkm^ suii^nal ( Yj^^pule pfiipaiirp 4^ Piu*]^e) 
coittenu dau$ J'I^t^rieur du jaime végétatif , et «^ ipiiiçe eii- 
yçloppe extérieip'e comoiq un (diû^ion idter^ pf^P8ia^^( : la 
'meipbrane floconneuse du noyau de la vésicule de Qvsfif «^ 
rait alors un çhor^pi^ jsxterpe , disparaissant ^ Tépoqu^ oà 
roêi|f,se (jiétache. 

Lorsique la yésiçul§ (le Toy^rç s'ouvre ^ ps^r déh|spçi|ce , 
CQ qui n'a jaipais lieq |fji qn'à la $]aite 4p \a fécoii^atioa , e% 
tqnd)e., d'une pet|^jeaise e^i^tr^e epc(u*e, puiisque sondia- 
mè^e est 4'enviroin ^li& ^ 4/^Q 4p ^g^p chef ^ Gbiensue, 
1^ la tr()^pe de f a^pe , oii e^ç fie hit i^çfpgnqwsf par 
sa Bianchpiir , f|| parvient aa(5uite ^}^ ^mi jWI *'W^ 
Sftii,4éyei(oppqç[iem i^t^^^ 

899. 

jsrpus avpns déjà vu , çlpiidz les Ojqjgoair^, e« les ÇffSJjH^ffmw, 
de mé?ie <j[m^ f;}ï^ (\^e]q}xç^ foiasf^ ^i |f^pt|i^„ ^ («# 
se développer dans le corjps ippi^ff^ 4^ l9^^- l^lit^^f^pM- 
nomène.n.e pouvait jamais iceçeyçir. 4'^^*^ ^910 WH^ 9^^ 
tfmçîibation, pwque Tceuf pwïait d^^ en l^i^^w^^. te« 
conditions dw développemçflJt et 4e la jp^ifîw 4« fia^Ofi, 
ç'est-à-dire qu'il était pourvu d'un ffifand i^^wés ^^ plv*^» 
quenpu^ pp^YiQns primitivemem qpmà^m ^f&mm wre- 
je^p ou un bourgeon du corp$ de }fk mèf^. L^ choses se 
passent autrement dans la cla^ deç ^^fj^^^ Is^ oyair^ 
ne contiennent déjà qu'un ja^ne peu riche e% su^t^f^Bfifi - 
l'œuf, tombé dans les trompes deFallope ou dans la matrice, 
réunit également si peu les conditioâs internes nécessaires au 
développement et à h formation du iFœtus, que le concomrs con- 
tmuel du corps de la mère lui est indispensable péw accomplir 
sa destination. De là la nécessité dé l'existence ^ ea deliors de 
l'œuf, d'un organe formateur, que précé4eQwn§|||S ^ous avons 
rencontré dans spn iatérieur. Qf , ç\i^ Xbçjmf^mm^ ch«i 









lesMaoMuifère^^ c^ qr^sfi^ mJfi^r^ se çojx^j^é'm^ m^ 
vdoppe extérie^if ç , q^i piféçiséiii^eBt pQiir ceû v4ç(^ iei 
beaucoup ^ yaij|iS(eaj(^ ^ t^94^ qil'eU^ n'ea s^y^^t point dsM 
Içs (fasses pj^^^éc^eiU^, c'es^-^e^ la chorioa et l^pto; 
ce];ita ^éveU^p^^ à ^s^ dépiens. A ^ ^érilé mm f etnkmfMÀ 
encore, plus tard| un organe ^nalc^i^ s^u jaune , qui nati pri* 
^nitivement dans^ V^yai^e, e\ qi«i reinpiU d'abord la plus grande 
p^tie du chorîon , ^a yen& diire la ^ésieide omlnlîcale ^ mais 
cet organe doit nécessairen^ent ayoiô* nm tout Mlre.fiiiictioB ; 
d'abord 9 parce qu'il différa du janna en ce qn'B n'offi*e pais 
priginairement la yolume entier qui doit hâ a^jartenv, pipsr 
qu'^ continue encore à croître dam la làati^iee : en seeoiid 
Ueu» parce que y seryant de M^ d'atiflient a|u fioetns, il ne 
se rapetisse qua d'une maniera gradwelle; esfifi parce qu'il 
disparait de très-bonne heure cKe% lÙl graadl nombre d-ani- 
maux et l'honmae bii-méaie (1). I^'ua syiire oàté , son identité 
ayec le jaune ressort de ce que la eaaial intestinal des Mam* 
mifères ns^t tout aussi éyidemment de kt yésicute* embiliealey 
que celui des Oiseux et des Salamandres dn sac nteUin. 

L'organe respiratoire primaire de l'œuf d'Oiseau , FaHan- 
toïd& 9 se comporte ajossi , à certains égards , (l'une* «aire ma- 
nière dans l'c^uf des Manunitfères. ici^ en affiB^, â ne pén^|ie 
ni eau ni air du dehors dans l'œuf, et le fœtus est obligé 
d'accomplir, par ses réactions ayec le corps maternel (2), la 

(i) Emsiert « dUcaté les analogies et les dissembltnoftt dusse Yitettm 
et de la vésicale ombilicale (RatL*s Arthit», topi. X , |^. |»^ Cependanft 
il n'a point signalé, mjilgré son importance, la pjcepitère daa trois 4UiëreBces 
qne je viens d'indiquer. Ce travail a été oontjnoé p^os tard« de concert aveo 
Bordach, mais d*ane manière moins henrense eneore» dauMMuxÊM^êiAreàWf 
tom. lY, pag. X. En e£Eet la dissemblanca eptre U vésMmki'OaJbiiKealo et 
le sac vitellin y est peinte sons des ooolcars ai exagérées , qne: ht première 
cesse d'être considérée comme organe formatenr da canal intestinal , opt» 
nion à^l*appni de laquelle on allègue toujours la prétendnet alisence dn 
conduit vitellin dans les Lézards. 

(i) Ceci nous rappetto ce qui a été dit pins hant de la respicalion dot 
Çolpsoaires par Vintenoédiure^ d*aiitres corps, et bien certainement li 



488 TRAITE D'AliàTOMIE COMPARÉS* 

fonction respiratoire , c'est-à-dire Télimination de substances 
combustibles , qui même a lieu plutôt sous la forme d^excré- 
ûm que sous celle d'expiraticm. Cette fonction se trouve donc 
transportée au chorion ou au placenta (i) ; de là vient que 
lUboitoîde est dépourvue de vaisseaux, car les vaisseaux 
oimbilicaux qui sortent à sa base se répandent dans le cho- 
rion y comme aussi , d'après les observations d'Enunert , les 
vaisseaux enx-4némes de la véâcule ombilicale s'aboudient 
avec ceux du chorion , ce qui n'arrive jamais dans l'œuf 
d'Oiseau ou de Saurien. L'allantolde ellennéme s^efface peu 
à'peude plus en plus , jusqu'à ce qu'enfin , chez Thonlnie , on 
ne puisse plus la démontrer comme organe à part , et il n'est 
pas rare non plus que sa cavité , l'espace entre le chorion et 
Tamnios, disparaisse complètement , par l'effet d^adhérences, 
avant la maturité complète du fruit. 

' Enfin y l'amnios de plusieurs Mammifères diflEère ^nssi de 
cdui de la classe précédente par ses vaisseaux , dans lesquels 
nous trouvons une répétition de ceux du chorion , puisque 
le rapport de l'amnios au fœtus est le même que celui da 
dioribn au jaune ou à la vésicule ombilicale. 

Maintenant, je vais examiner les diverses formes de ces 
organes extérieurs dans les difTérens groupes de la classe. 



coUé qo'on éprouve à démontrer roxigéoation des hamenrs n*est pas pliu 
dane an cas qae dansTantre y nn motif snffîsant pour prétendre qne la respi- 
ration n*a lien ni dans l'on ni dans Taatre. 

■■ (i) Telle est la raison ponr laquelle on a donné Ordlnairenent le nom 
de chorion à l'allantoïde des Oiseaax et des Reptiles. Mais ces deax 
membranes sont toujours entièrement différentes , et rallantoïde deTOisean 
ne ressemble an chorion des Mammifères que par ses yaisseanz. L'allantolde 
est toujours' nn sac clos de toutes parts , qui s'élève de roaraque , qui ne 
contient que du liquide dans son intérieur, et qui se place entre Tamnios 
et lecborioln. Le chorion, au contraire, est Fenveloppe toat-â-fait exté- 
rieure de Tœuf , qui renferme dans sa cavité Tamnios, Tallantoïde , la vési- 
cule ombilicale et le fœtus, de même qne la coquille d*nne noix contient 
^^anandf• 



DÉVELOPPEMENT DE l'oRGANISMS INDIVIDUEL. ^Zq 

900. 

La membrane vasculaire , ou le chorion , varie principale- 
ment sous ce point de vue que tantôt ses fonctions sont rem- 
plies par elle-même , sans placenta , et tantôt il se forme à sa 
surface un ou plusieurs placentas. Mais ce qu él!e présente 
constamment d*essentiel , c'est 1° que , même avant qu'un 
système de vaisseaux à sang rouge se soit développé dans 
Fembryon , et que les vaisseaux ombilicaux aient poussé sur 
l'allantoide , sa superficie apparaît couverte de flocons dé- 
licats , favorisant ou accroissant l'absorption qui a lien par 
toute la surface de Tanimal futur, à peu près comme dans 
les Enthelminthes ( § 504] ; 2^ que les vaisseaux ombilicaux 
se ramifient en arcades dans sa substance , ou à sa surface ^ 
absolument comme ils le font dans les branchies des animaux 
inférieurs , et que , les dernières extrémités des artères om- 
bilicales s'infléchissant pour donner naissance aux veines du 
même nom , ces vaisseaux entrent en réaction avec ceux de 
la matrice , qu'ils pénètrent même , chez la femme , sous la 
forme de houppes, dans les prolongemens des vaisseaux 
utérins , et que , comme les flocons dont j'ai parlé tout à 
l'heure président à la nutrition du fœtus , de même cette or- 
ganisation , parfaitement semblable à celle des branchies , 
préside à sa respiration. 

Nous voyons un chorion sans placenta proprement dit dans 
l'œuf des Solipèdes , où sa surface extérieure offre seulement 
des houppes très-délicates de vaisseaux, répandues géné- 
ralement , et analogues à celles de la membrane villeuse de 
l'intestin. A ces flocons du chorion en répondent d'autres 
semblables de la matrice , en sorte que la surface utérine et 
celle de l'œuf tiennent Tune à l'autre par des liens très- 
làches seulement, et qu'ordinairement on trouve une cer- 
taine quantité de liqueur chyleuse blanche épanchée entre 
elles. 

Les houppes vasculaires de la surface du ohorion sont déjà 
plus distinctes les unes des autres dans l'œuf du CkK^bon. 



49^ TM^iTÉ aAXiATQJilE COMPARE* 

Mais c^cst surtout sur Vœuf 4^ Ruminans qu'on aperçoit 
bien ces petits placentas , connus sous 1^. nom, dfi^ cotyléfhns 
ou caroncules. Là , en effet , on en cQmpte depuis soixante 
j,us(;^u'^ cent , ayant la forme d'épaisses masises^ yasculaires 
sembl^les à des cupules ou à des champignons,, ^Mxqndles 
correspondent des développemens analogues de. 1^ mem- 
brane inteme de la matrice , appelés ^îcknduhs uterir^,^ qui, 
^près le part, s ailajusseftt et diq^^aissent, aio^ qu'il arrive k 
la membrane caduque de ^^nler , àao^ la matrice de la 
fejjome. La correspondance de ces c^eux, ordres d^e (vodoc- 
tioi]^ est telle^ que les anses vasculaires (\) ^e Vi^i et d^ Vautre 
côté s'insinuent les unes en^*e les autres , comme le fom les 
doigts des deux mains ployées, et qu'en les éc^tant, on 
aperçoit également un t^quMi|ei épais et cbyleiu^ Cpt D^i 
%. XYi). Les cotylédons des Paresseux trid^ctyles o^roQt 
une disposition tpute particulière , que j'%v décrite et StP^ 
l^ premier (2). En effet, on trouve ég^ement im gsand 
nombre de placentas apparteaiant au fgetus , dQnt le ^iafoèb^ 
va depuis ^ne demUigne jiisqu'à une Ugne ; tç^fi^ ai| lie^ d^ 
faire saillie à la face externe de l'œuf, comme cVez lç3 Rq- 
myi^ns , c'est à )a face intérim q^'itç s'sypesç^ûv^NKt , et ûs 
laiffient entre eux des enfoi^çemens q^^. pwrP<Hurent l^s.gros 
troncs vasculaires. 

K vIy ^ q^'wi^ seul placenta (3), ai| ooptcaîre^ ofaai la 
pjiipapt des Mammifères onguiculés , et quoique ^ Acme 
varie beaucoup , cependant elle a déjii de grands f^pporfi^ 
avec ]a fpcme diyi placepta de la fem^ne. Yoiçi quejle^ ^Qgfl \^ 
principales difierence^ que cet organe offire. 

(i) Ces ramifications branchiformes des Taisseaax da chorion ont éii 
parfaitement figurées par Bacr : Untersuchungen ueber Gefaessverhindungen 
zwischen Mutter undFrucht in den Sœtigthieren, i Sa 8^ in-fol., ayèc ane pî, col. 

(2) Voyez mes Tabulœ illustrantes^ cah. m, jJ. ix. 

(3) Tiedemann dit , d'après Bartholin, qae le foetus da Daaphin a aossi 
on placenta atérin simple, qaoicpie ton cordon oipîiHwal. «oit dÎTisé 
(^9«^i tWri| Fil* 570). 



PqP3 1^8 RoBgeuFa, d'abord, il resseoible presque aux 
cotylédons des Ruminans , c'est-à-dire que sa fonne rap|>eUe 
à peu près celle d'un chapeau de champignon ; un petit pla* 
Pf^ iltépîli y correspond. Il est réi)ifonae chez le Castor, 
p^ns 1^ petits C^ffmvof es, la Taupe par exemple, il est ovale 
^ tl*is*flôcaiiaeux à rextérieor. Dans le Hérisson , î) se dÂ- 
vetoppe peu à peu , d'q)ràs Bluœenbadi ii) , en u«e masse 
ffyaSfyjpmB irès-femne. Le Putois a un placenta double , dmf 
|e^ deux pièces sont récoûes par un laipbeau ndiané et we 
q^tliFO qui eautoure Touf. Celui des Martres,' des Cbats» 
de§ çi^iis (pi. XX , %. Xf ) et , suivant Alessancbûv (9) , 4f» 
^^H^, a ceB^létewent aissi la ferme d'me ceinture. Le 
f^^c^I^ amvlaire du fisetua de Chien , auquel en correspond 
4'^k^ lui ntérin aplati, de même figure et ^ larges flot 
Pfgi^j est rem^qnabje par la teinte verte foncée de sei 
bords , le long desquels on trouve un liquide dont la qnai^ 
tî(é ^ d'$||it9At fim fOiBtJÛdérable que L'osuf se rapproche 
^R^^itMie ^ mpn^eni de sa fermalicai. Ce liquide , d'nn brun 
f^ÎM^^^IPJ^Min^einlyfQa, eal, chez le totue à iMme; 
d'm.^ept foncé et tpil>ètfàit seflodUable à de la bUeti maïs 
sam ^iifeiir imèr e et inaltérable par les acides. Je ne pois 
m'empéctiep de voir en cela Mlet 4'niie abondante Aiuîîna^ 
Mm dp saiiione, et par eanséqnent le résul^t d'une vérkaUe 
respisiytîon du placenta , qui se mantfeste senknent da^raiir 
ft^ft «Mftla fome d'excoétion. U ne ne pandt pnsiqans vn^ 
^iWilHancp nen phis qu'une pavtie dn Hquîde nuqueia et 
^^fllfim qOi'Qm trouve aniaor du placenta dès autt^a Masuns- 
fi^xe^ tjre son origine delà même source , quoique, bicncer- 
t^^^fienft, i\ preoriemie, pour la plus grande partie , d'une 
ei(CFélion fournie par la malrîce. 

iointacenta des antges Mtunmiiièfes , nonmmf nt des Qn»- 

(i) Bof^dbnek dêr im'g(eiçk$miem AnmUmh^ paf. 489. 
(a) Micub't JrehiVf loni* Y, pa|^. 607. 



% 



49^ TRAITÉ d'aNÀTOMIB COMPÀRÉB. 

dnunanes et des Chéiroptères (1) , ressemble de plus en plus 
à celui de la femme. 

904. 
Le chorion, en sa qualité de membrane extérieure , étant 
ce qui détermine la forme de Tœuf , j'ajouterai encore , sons 
ce rapport ^ que ToTule entier a ordinairement une forme 
arrondie et un peu allongée , comme celui de ta femme. Ce- 
pendant , chez les animaux à matrice double ou garriie de 
longues cornes , le placenta est placé sur le côté , et non 
point à Textrémité supérieure , comme dans Tespèce hu- 
maine. Chez ceux à matrice simple , mais bicoi^e , teb qae 
les RuminansetlesSoiipèdes , des prolongemens particofiers 
de Fœuf s'étendent ordinairement dans les cornes ; on Terra 
plus loin qu'ils dépendent surtout 'de Tallantoide , naisik 
n'en donnent pas' moins à Tœuf une figuré allongée et coraoe 

(pi. XX, fig. XIV). 

Du reste, les vaisseaux du chorion et du placenta se traas- 
mettent au fœtus, à peu près de la même manière chez ks 
Mammifères que chez Thommev^lfts néanmoins prodmre 
nulle part un cordon ombilical a%àS long que eeloi du fe- 
tus humain. Dans plusieurs Rongeurs et Carnivores snrtoat, 
le fœtus est telleihent rapproché des membranes de Fœuf, 
et les vaisseaux qui sortent de Tanneau ombilical se parta- 
gent de si bonne heure , qu'il n'y a souvent pas plus de cor- 
don proprement dit qu'on n'en trouve chez un Oiseau on 
chez un Saurien. Dans d'autres espèces et dans les Rami- 
nans , où ce cordon est plus développé , il a peu de longaenr 
encore (2) , et ordmairement il est pourvu de deux veines et 
de deux artères , tandis que celui du fœtus du cheval n'a , 
comme celui de l'homme , qu'une seule veine , avec deux ar- 
tères. Les Mammifères qui ont lé plus long cordon omlHlical 

(r) Voyez mes Tabulœ illustrantes ^ cah. III, pi. ix. 
(2) Dans les Raminans , il est révéla d'atie membrane viMeose particu- 
lière (pi. XX, fig. 16). 



DÉVELOPPEMENT PE l'oKGANISMB INDIVIDUEL. SqS 

sont les Singes , et surtout le Paresseux tridactyle , chez le- 
quel ses proportions , comparées au volume du fœtus , sont 
à peu près les mêmes que dans Thomme.. 

On ne sait point encore positivement (4) si les Marsupiaux 
et les Monotrèmes ont un chorion vasculaire et un cordon 
ombilical , ou si leurs petits naissent privés de ces organes , 
à peu près comme ceux des Salamandres , et par une sorte 
d'avortement. 

902. 

L'amnios qui, chez la femme, est privé de vaisseaux , 
comme dans les classes précédentes , en renferme quelque- 
fois ici, et surtout chez les Ongulés, un nombre assez cour 
sidérable. On remarque principalement les vaisseaux flexueux 
et enveloppés d'une épaisse gelée deTamnios de la Cavale, et 
les écailles jaunâtres particulières que cette membrane offre 
à sa surface dans le fœtus. Du reste, Tamnios a toujours une 
forme ovalaire , et on le trouve presque constamment séparé 
du chorion par un espace plein de liquide , en sorte quie 
souvent il ne remplit qu'à moitié la capacité de cette dernière 
membrane. 

C'est dans l'espace compris entre le chorion et l'amnios 
qu'on trouve aussi, chez les Mammifères, la poche bran- 
chiale qui pousse de la fente ombilicale , ou l'allantoîde sac- 

(z) Les observations de Home sarles œafs dé Sarigue et d'Omithorhynqae 

sont trop incomplètes ponr pooToir servir à trancher la question. — Voyez 

sur cette question , Geoffroy-Saizct-Hilairb , Si les animaux à hourte 

naissent aux tétines de leur mère\ dans Journ, complém, 2819 , t. III , 

p. zgS ; Système sexuel des animaux à hourse^ dans JUém, du Muséum^ 

i8aa f t. IX t p. 193 • et art. Marsupiaux ^ Dict. des sciences nat,f 1833, 

t« XXIX. — Bi.AaiviLLK, Sur Us organes femelles de la génération ^ eâles 

fœtus des animaux didelphes ; dans Bull, de la Soc, pbilom,, 1818 , p. a 5. 

— MoRGAX Trans, ofthe Linnean soc., vol. XVI, p. 61, 44^« — Ownf, 

On thé génération ofmarsu'pials animais , dans Philos, Trans, , 1 834*— Ce 

dernier anatomiste range rOmythorbinqne parmi les ovo-vivipares, dans 

•on mémpire On t/ie ova ofthe OrnithorhjrncMs ( Phihtp Transact, 1.834)9 

qjif e^ accompagné d'oM trèt-belle plasKobe. 



494 itkkifà tt'AKAfâlÉik côif^ÂiCt. 

ciforme. Elle we pi*ësetite i^us là formé d'mie Tédbtde ctéké 
de lDut«^ parts ^t jp^esque semblable à un boyau , l[|ûi tatîMt 
se détache aisément de TamlUos et dit éMrion, tantôt y 
adhère intimement sur tout son ik)urtotir. Le t>i*éiii{ér càn a 
Heû rimis les Ruminans tpl. 1k , fi^. tti , i ) ël léà truies ; 
le seeotid dans la Cavale. Les OBirnt^^es ( Bg. Itti , I ) et les 
Il(ni|$eurs tiennent le milleti éim^ ces deteix états. Su fëaltè , 
les observations de Needham et de Haller ont déjà étâbH ^ë 
Fallantoïde parait esdster chèé tous les Mammifères ; lors 
Blâme qu'on t^ncoiiire des difficultés à la démoiàtrër , ^n 
existence est mi^ h(]frs de doute par là pïré^ehce du ïiifjoSàé 
qu'elle renferme, et .par celle de rouraqde , qui à sMtVetit 
de (»raiidefs dimensions chez les animaux , inài^ dispàfatt dé 
^ès4)0ime heure chez Vhomme (i). Je suis néanmoinâ par- 
venu , dans la Chienne , après avoir èiivert le diorfôû et 
Tamirios , à =soiifllér Tallantolde , sous la forme d'un ^c édk 
de toutes )$arts ; f àVais eu ^&i de ne point chercher à là dé- 
tacher de ces detft inetidbrane», parce qti'il est imf>o^âb(é 
He le faire ^Ms déehï^«l^ , à cause des i^imkArëta Afedâéiâ 
réticulés qui l'unissent à elles. Du reste , ses parois sdlM par- 
tout dépom* vues de vaisseaut, attendu que les Vaisseaut ^u^'on 
apei'^iMotir defoMNiqne , àt!i Iteù de £^ ^pàndl^er isui'l'àb- 
lâttt^iMe élleHsiéme , tae tardée pias à quitter cette ineÉdfriràtt^, 
et à pénétrer dans le cborion, qui, à Tendroit où il passe sur 
les extréoûtés de la poche allanto'idienne , produit ^ chez les 
Ruminans et les Cochons , de longs {Nrokmgemens QexxteuK , 
pelotonnés au bout comme un paquet de eircoBvohRiem in- 
testinales. Ces proiongeméns , de coidem* blancbâtre » d^a^H 
pairence grenue , et entourés d'un liquide chyleui , resséâl- 
blent si bien , sotis le microscope , aux cotylédons ou prolon- 
geiùëns dés vaî^èaux du chorion , qu'on ne peut^lés consi- 
dérer que comine les pousses non encore dévelo|^pées du 

. (t) C'est kn^lftcês du Réf>iatoii, tthqùA BkhMiiblififaà p^^éèlfre tlil- 
9on refasé an oaraqu» (^Ha niNm^ 4^r 'f^érçkk^i^den'AMèknf^^ ^ 4^, 



DÉVELOPPEMENT DB L^OUGÀNISME INDIVIDUEL* 4^5 

cborioD lui-même , qui se portent en avant de rallântoide , à 
mesure que celle-ci continue de croître. Dzondi les a nommés 
diverticules de Vallantoïde (1) ; on les appelle communément 
memhranœ excretoriœ (2). 

903. 
La Vésicule ombilicale , hommée aussi tunique érythrotde, 
aôit être conâdérée , d'après les réâexions précédenmieiit 
émises , comme la partie la plus essentietle du germe émané 
de l'ovaire. Le premier développement de Tembryon doit 
donc avoir lieu à sa surface , comme nous avons vu qu'il s'o- 
père sûr celle du sac vitellindes animaux inférieurs. Ce qui 
établit la justesse de cette vue , c'est que les embryons les 
plus petits sont précisément cent où la vésicule ond)ilicale 
est le plus grosse , proportion gardée , que cette poche a des 
connexions avec le péritoine du fœtus , enfin qu'elle a des 
vaisseaux propres, semblables à ceux au }2L\me {vaUseauàf 
otnpkalo-mésentériques) , et qu'elle renferme un liquide plus 
chyleul que celui qu'on trouve dansles autres membranes. 
Quant à démontrer qu'elle est le point de départ de la forma-^ 
tion du canal intestinal , comme le jaune l'est dans les classes ^9 
précédentes , ce résultat était réservé d'abord aux recher- 
ches d'Oken (3) sur les embryons de Truie , et plus tard 
aux belles observations de Bojanus (4) sur celui de la Brebis. 
Il n'est pas douteux non plus aujourd'hui que la vésicule 
ombilicale ne soit , comme le sac vitellin des Oiseaux, le pre- 
mier organe qui élabore et produit le sang (5). 

(i) Supplefrièntà aà anatomiam et physiologiam potissimum eomparatam» 
Léipzick, i8o6,iii-4* '^▼cc 3 pi. 

(2) Jœrg les a décrits aassi comme des prolongemeos du chorion {Grund-^ 
ïinien der Physiologie^ Léipaick z8i5 , in-S. , tom« I ,pag« spS). 

(3) Voyez Okur et Kusia, Beitr^ge zur vergîeichenden Zoologie, 

(4) Micua*8 Archiv , tom^ ^Y , pag. 34 

(5) Voyez an aperça assez complet des divers trayaoz sor la Tesicold 
ombilicale , depuis Oken jasqo'à Covier, dans VJsis^ x8i8> pag«59-xa6, 
x6a5 - 1633 , et 2093. — Do reste Prévost a cro remarquer , rela« 



% 



4^6 TllÀITé D^ÀNATOMIE COMPARÉE. 

Quant au point où l'intestin se détache de cette vésicule , 
Oken le fixait à la région du cœcum. Mais des obseryatioDS 
plus précises , et la fréquence des diverticules à Vintestin 
grêle , permettent de conclure qu'ici , de même que chez 
les Oiseaux , ce dernier organe est celui qui procède en pre- 
mier lieu, ou immédiatement, du jaune; on s'explique mieox 
de cette manière comment , par obéissance à la loi de l'an- 
tagonisme , il se renfle ensuite en haut et en bas , pour pro- 
duire d'un côté l'estomac et de l'autre le cœcum. 

904. 

Quoique la vésicule ombilicale doive exister certainement 
chez tous les Mammifères , cependant elle s'oblitère de très- 
bonne heure chez la plupart d'entre eux , comme dans 
l'homme , ou du moins elle ne tarde guère à se converljir de 
poche en membrane vasculaire. Ce dernier [efiTet a lieu, en 
particulier , chez les Rongeurs , où cependant je trouve en- 
core , dans des œufs assez développés , les vaisseaux ompha- 
lo-mésentériques réunis sous la forme d'un cordon, à part des 
vaisseaux ombilicaux. Elle disparait aussi de bonnne heure 
dans les Ruminans. Je la trouve également très-chiffonnée 
et fort petite dans le fœtus de Cavale , vers le milieu delà 
gestation. Au contraire , chez plusieurs Carnivores , tels sur- 
tout que les Chéiroptères, les Chattes et les Chiennes, elle de- 
meure très-apparente pendant toute la durée de la gestation 
( pi. XX, fig. XV, g ). Dans la Chienne, sa longueur égale à peu 
près celle du fœtus ; elle est plus longue au début de la por- 
tée , et plus courte vers la fin ; sa forme est oblongue , et on 
la trouve étendue à l'endroit où les vaissenux ombilicaux se 
prolongent dans les membranes. Ici , comme dans le fœtus 



tÎTement à l'hématose dans lefœtas des Mammifères, que les globales sas* 
gains de ce fœtas sont à pea près doables eb grosseur de ceaz de l'anlinai 
adulte, ce qai s'élève contre Phypothèse da passage immédiat da sang de 
la mère dans Temhryon , hypothèse qii'ancun physiologiste raisonnable ne 
|>eat plus admettre {AnnaK des Se, nar, iSîJS , loin. IV, pag. 490), 



DÉVELOPPEMENT DE L^O&GÀNISMB lliDlVlDUEL. . 497 

de Cheval , et partout sans doute , elle est lâchement en- 
tourée par une duplicature du chorion (1) , et elle tient ^ 
cette membrane par les deux bouts , à peu près cooune le 
jaune est maintenu par les chalazes. Dans le Cheval, elle suit 
la direction du cordon ombilical. Jamais on ne la trouve 
dans Tallantoïde elle-même , comme Ta dit autrefois Oken , 
et la chose est absoliunent imposable. 

905. 

On peut juger» d'après les détails dans lesqmls je vietB 
d*entrer , que la colonne vertâ[>rale étant le premier organe 
qui apparaît^ et qui précède constamment tous les autres , à 
mesure que le corps continue à se développer, Tanimal étant 
d'abord un être aquatique et un véritable Oozoaire sous le 
rapport tant de sa forme extérieure que de Thomogénéité de 
sa substance ponctiforme , enfin les organes externes ou les 
membres étant ceux qui se développent le plus tard , Tévi^ 
lution du fœtus des Manunifères ressemble, quant aux 
points essentiels , à ce qu'elle est dans les classes précé- 
dentes et chez Thomme. Elle coïncide même avec celle du 
fœtus humain sous le rapport de la proportion entre les di- 
vers organes, de la grosseur énorme du foie, du mode 
particidier de circulation du sang, etc. Ici donc^ encore 
la différence matérielle entre Thomme et Tanimal se ré- 
duit presque à rien , au lieu que Tidéale est presqiK incal- 
culable \ car, tandis q^e Tanimal semble naître umquement* 

• » 

.'1 

(i) Emmert dit (IUu.*8 Arehw, tom. X, pag. 63) qa*eUe a aussi des 

comisxioiis avec raflantoide ; je ne Vai jamais trcavé , et loin de là même 

je suis toujours pairena, snr Vœnî de la Chienne, k ealerer le fenillet clm' 

chorion sitné an dcssoas de la vcsicale omlnlicale , sans ooTrir Fallantoidfr* 

Ce double CraîUet me semble aossi naître d'one maniera fort simple , et tenir 

k ce que les Taisseaox pelTiens qui sortent do nombril le long de rooraqoe; • 

s*éuleQt en chorion les ont an dessonset les antres a a dessns de la Tesicdb : 

ombilicale. ,., ., 

i.r ■ • 



49^ TRAITÉ d'âNATOMIE GOMPAEÉE. 

pôtirobéirà ses instincts et satisfaire ses besoins, riuMmne 
âfidiiléftf aptitude aux plus nobles facultés mtellectuelles , il 
éemSûLÏ aiccessible aux idées d'art ^ de scioace et de 
rëligidïi. 



..«' 



■ ■> • : . • . . 

APPEmiCE. 

▲NUfAUX. 



Qji|oiqu'4 if(Y a ait pas de diffiérenee essentieUe entre fart 
dff ^i$s^\}^r l^^£M)^naux et celui de disséquer les cadavres 
IjUfjnains , et qi^il i|f ine soit pas permis de m'étendre kâ sv 
cçt. otûet, cependfiAt je crois devoir indiquer qnelqnesprécaii- 
tioa^fJoutla qqnnaissance ne sera pas sans intérêt pou* ceux 
qni se pic'oposent d'exécuter des (Nréparatîons anatomiqaes. 

Toute;sles fois qu'on dissèque un animal petit et mou, 
p^ exemple., des Vers, des Oozoaires, des IMlosques, 
des ^y(abryoAs , il faut^ si Ton y veut arriver à des résultats 
exact^:0|)!érer sous Teau, qui faisant flotter les parties^ qu'elle 
sé|W^ tes unes des autres , permet de les apercev<Nar plus 
dî^tûnieleaao^t. On prend des capsules^ porcelaine , de dif- 
férentes dimensions, et Ton fait fondre de la cire, de manière 
que leur fond se trouve garni d'une couche de cette sub- 
stance épaisse de quatre à six lijpies. L'objelqueTonsepro- 
P^C*^-»^^^^^^ étant ensuite étendu sur .cette couche , on 
l^fittt. )i^ fixer à volonté par des épingles, ce qiû^iuie plus 
4&Til;9^pilité pour en développer les partie» , après qu'on Ta 
Qouyert d'eau. Les insirmnens dont on a besoin sont de pe- 
titn» pinces , des aipiilles pointues , et d'autres tranchantes , 
comme celles qu'on emploie dans l'opération de la cataracte. 



l 



APPEKDICE. ^Qg 

enfin des ciseaux pointus , tros-minçes et bic» cflffi^fe. ;^^,e j^ 
sers encore, pour écarter les parties^ 4^ JpÇ^îfi? ÎJB^ ^R 
corne et de pinceaux déliés. iTne bohaê loupe .^t^-f ^^t 
indispensable aussi. Si Ton e§t obliç^é çfc recourir ,w^.fl[||pçoH: 
scdpe , celui de Éaspail (1) suffit dans tous les cî]^,.^t'ét?»de 
des animaux microscopiques, par exemple deS; Infu^^s, 
exige de l'adresse pour tranîsporter le corpiusculc^ur l^'obr 
jectif , au moyen d'un petit pinceau ou d'une plume a fcqx-j 
trémité de laquelle on a ménagé seulement un petij^^tirf^ùigla 
de barbes. J'ai souvent eu recours avec av^ntage^^.upesolu- 
tion dé gomme arab{qiie pour fixer lès pQtjte^ larveç'dv'ppl^é* 
mères, qu'il convient surtout de choisir lorscpi'iji^ SiÇ^ propose 

d'examiner les courans du siâng. 

• - ■ ■* • 

Pour enlever les petites préparations ainsi feifes spus j'eau^ 
on e^lpïoie le procédé suivant. Oh feSt, avec Juliégaim avec 
une cire teinté , mais qui n'abai^donne point. sa matière co-^ 
lortote' à l'alcool, de petites plaqués ayant trpîs.Jj^g^ 
pais'seur; on eh fixe une, avec deux épiQg|^)^-^^$^ip }e[f^ 
d'une capsuTe à préffarer^ on pK)se la pi^jg^rdi^ptfÇf» on la 
développe convenablement^ on l'attache .dç..Ù)u$^.îoj},côtçs. 
avec des piquahs de Hérisçôn ou dès .sqrète3. (jle.. Poison j et 
on lai plonge aussitôt dans l'alcool. Mous dQvoi)3,.à Web^ 
une très-jolie manière de conserver dans 1^ liqiieur les prén 
parations destinées à être examinées au microscope ; avec un 
bon verdis au caoutchouc on dessine sur une.pl^quç d&. verre 
un cerclq correspondant au pourtour d'ui^ veqvç idki JaojQtrq 
dont on a fait clioix , on étale la pièce dans oç diçrmer . sous 
1 alcool, on applique ensuite la plaque de verrfii et, pour 
mieux {garantir encore les bords, on lei^^çouyrcci'une couche 
de peinture à l'huile. Les grandes pièces qu'on, ce veut 
pas laisser sécher , se conservent très-bien dans dfi& bocaux, 
avec de l'alcool faible dans lequel on a fait dissoudre beau* 
coup de sel , ou avec de Teau saturée soit de sqI , soit^d'alun. 

a 

{j)NfMMMsystèmedeChime organique. Paris i833l,lci-8%fîg., pag. 40f 



5oo TaÂiTÉ d'akatomie cosipàrée. 

Je ne dois pas négliger dédire qne beaucoup d'organisBies 
hrës-délicàts sont bien plus focQes à observer après qu'As ont 
fsl^nmé quelque temps dans Talcooi, qui les resserre et les 
ànrdL Cette précaution estsurtout nécessaire à prendre pour 
tés oèganes nerveux, les très-petits embryons , les Mollusques 
et les Vers. 

' ' Quant à la manière de s*y prendre pour disséquer des 
Vers , des Insectes , des Mollusques , etc., sans détruire la 
textm'e dr^^aniquc , elle varie beaucoup. Il faut Caire périr 
les Mollusques , notamment les Limaçons , dans Veau , comme 
lé'^tiqtiaitdéjàSwammerdam, parce que, de cette nianière, 
le corps se gonfle et toutes les parties deviennent plus &sr 
tincie^ : on peut ensuite conserver la pièce dans Talcool jus- 
qu'à ce qu'on la dissèque, pourvu toutefois qu'elle n y sé- 
journe pas 'tr<^ long-temps. Les petits Oozoaires seront exa- 
minés vivams; mais les gros, ainsi que les Vers, les Chenilles, 
les peâts Reptiles et les petits Poissons, seront mis a mort par 
Timmersion dans l'alcool ; cefle dans l'eau bouillaiite oo Ves^ 
sence de térébenthine sera préférable pour les Insectes. 

Les injections sont un moyen fort important pour mettre 
en évidence les cavités , les conduits et les vaisseaux. Ici les 
matériaux et les appareils doivent varier également selon les 
circonstances. La meilleure injection pour les corps mous , 
tels que les Méduses , est le lait coloré. Pour d'autres cas où 
Ton se proposé de démontrer les ramifications les plus dé- 
liées des vaisseaux , on emploie une dissolution de gëlat/ne 
ou de colle de Poisson colorée , soit avec du cinabre , soît 
avec du blanc de plomb. Des tranches minces de ces pré- 
parations étalées sous l'eau , à la surface d'une plaque de 
verre , séchées ensuite , puis fixées par un morceau de taf< 
fêtas d'Angleterre noir , suivant la méthode de Dœllinger , 
conviennent parfaitement pour étudier les détails délicats de 
la texture intime à l'aide de la loupe on du microscope. Les 
injections de mercure sont aussi un moyen fort essentiel pour 
découvrir les anastomoses vasculaires; je ne saurais trop 



APPENDICE. Soi 

• , . -. • 

recommander , sous ce rapport , Tappareil que Lauth (1) a 
décrit. Les injections d'huile colorée dans le cœur encore' 
vivant des Crustacés et des Mollusques est ^uski une très^ 
bonne méthode^ parce que l'impulsion même du cœur chassé 
au loin la liqueur dans les vaisseaux. 

A l'égard des grands animaux , îl est avantageux de sub- 
stituer aux pinces des airignes montées sur un manche. S'il 
s'agit de leurs os , on ne peut guère qu'en préparer des 
squelettes artificiels , après les avoir nettoyés autant que pos- 
sible par TébuUition et la macération. Quant aux petitsOiseaux, 
aux Reptiles , et surtout aux Poi^sbns , dôiii il est si difficile 
de préparer de beaux squelettes , on doit enlever toutes les 
parties midles -, en méns^éant lés li^méhè Ëà^plsulàirës '^ 1!i|s< 
ser ensuite la pièce macérer dans de Teau, qu'on rett(/àVé'ffe 
souvent, et l'exposer pendant, quçlque^ temps au soleil, pour 
qu'elle blanchisse. Les 'squelett(^s cartilagineux, comme ceux 
des Poisçpji^ ç^O|ndroptérygiens et des embryons dCMvehC étie 
coi»ervés dans l'alcool ou dans l'essence de térébendliDe. 

(x) Mémoire sur Us vaisseaài»'-ijrmpnikifues des Oiseaux ( Atonales des 
Bciencet naturelles. Parité 183.4.9 toi^* III, peg, 38 1 » P^* ^i.')* 



■ ,.-. •• 



FIN DU DEUXIEME VOLUME. ' 



» • 



* TABLE DES MATIÈRES 



DU DEUXIÈME YOLUHE. 



t^fy.ii 



i; PARTIE. 



•\ . > il 

Ciuf • I^. Organes de la dîgealMA* Ji. 

I. A{yf>areildige8titdiesQbliEori^. 3 

II. Organes digestifs dans les HoUosqaes. lo 

1. Apodes. 2. Pelée jpodes. 15. 
3. Gastéropodes. 4* Grépidopodes, 5. Ptéropodes. i3 
6. Bracbîopodes. 7. Cîrrîpèdes. 17 
8. Cépbalepodea. ■ J6, 

III. Organes digestifs des animanx articulés. 19 

T . Entbelrointbes. IB. 

2. Annélides. 21 

3. Nenstîcopodes. 4* Décapodes. 24 
5. Isopodes. 26 
6.Acarides. 7. Aracbnides. 27 
8. Hexapodes aptères. 29 

\ 9. Hexapodes ailés. 3q 



TABLE DES MTIERES. 5éA 

a. Organes de mastication et dé âtittion des 
Insectes. 3o 

b. Canal intestinal dcff Infectes. 33 

c. Terminaison du canal intestinal de& Insectes. 4^ 

IV. Organes digestifs des PoisfQi;^; 4^ 

I. Orgàineè de md^AtSèny étegtrstation', Ôeàic- 

cion 6t ée déglntiti<Ml dëé P6is^6ni. Ib. 

2* OEsophage et estomac des Poissdiig* 4^ 

3. Intestin des Poissons. 5i 

V. Organes dtgestidu ééh Vtepitiéi* 55 

1. Organes de mastication, de gyst^tioii et de 
déglutition des Reptiles. Ib; 

a. OEsopbage et efsttftûtit dés Répitleè* " 6a 

3. Intestin des RéptHes. ' ' 64 

VI. Organes digestifs *âr Oa^éaitx. ' 66 

1 . Organes de mastication > de ||;a8tAtiaii , 4^ suc- 
cion et de déglutition des Oisea^s^. Ib^ 

2. OEsophage et estomac des Ois^f^^i^y , , ^2 

3. Intestin des Oiseaux. 78 

# » ' 

Vn. Organes digestifs ie^ ||f apiimifi^^s» - -, , 82 

1 . Orçane^ de^ mas^ç^|it)a , ^e ^g^f^atiq^ j^ ^ Sfpf 
cion et de déduthiop des Mammifères^ Ib, 

2. GËsoptiagé et éstcimàc des. $ammuèf es. 92 

3. Intestin des MaminiFéres. io3 



• > • > 



Chap. II. Organes de la respiration et jdes s&rétions. ii4 

I. Formes diverses de l'organe oati^né. ii5 

!• Oozoaires* Ib: 

2. Mollusques. 118 

3. Animaux articulés. 12a 
4» Poissons. 127 
5^ Reptiles. i3o 



Sd4 ^^>^u 

6. Oiseaux. i34 

7; Mammifères. i4o 

II. Formes diverses des organes de la respiration 

< '. et delà voix. i5o 

- I. Respiration des Oozoaîres. i52 

. 2. Organes; respiratoires des Mollusques» i56 

3* Orgapes respiratoires des animaux articulés. iÇg 

A. Enthelminthes. Ib, 

B. Annélides. 170 
c. Neusticopodes etJMcapodeff. 172 

, ,^» -' fe o p odes , Acarides et Arachnides. i']4 

E. Hexapodes. 176 

4* Respiration des Poissons* . * 18B 

5. Respiration des Reptiles. ' 201 

t 

\ 

À. Reptiles branckiési. ; 202 

B. Batraciens. 20^ 

c. Opbidîens. 206 

D. Sauriens. 209 

£• Chéloniens. 211 

I 

6. Respiration des Oiseaux. 212 
7* Respiration des Mammifères. 221 

III. Formes diverses des organes sécrétoîres. 286 

I . Organes des sécrétions principalement desti* 

nées au canal intestinal. 1^. 

A. Organes salivaires. 287 

a. Oozoaîres. Ib. 

b. Mollusques. 238 

c. Animaux articulés. 289 

d. Poissons. 243 

e. Reptiles. là» 

f. Oiseaux. 245 

g. Mammifères, 246 



'DSSlUtlÈRB^. 5o5 

B. Organes de quelques autres sécrétions qui s'é*- 
pauchent dans le canal intestinal chez les ani- 
maux des classes supérieures . ^4 7 

C* Organes biliaires. sSo 

a. Oozoaîres et Corpozoaîres. Ib. 

a. Oozoaîres* Ib. 

p. Mollusques. Ib. 

b. Animaux articulés. 253 

c. Céphalozoairrs. 269 

oc. Poissons. 260 

p. Reptiles. 363 

7. Oiseaux. 266 

^. Mammifères. 267 

D. Pancréas. 270 

a. Poissons. 271 

• b. Reptiles. 272 

c. Oiseaux. Ib» 

d. Mammifères. i 274 

2. Organes urinaires. 276 

A. Indices d*organes urinaires dans les animaux 
dépourvus de moelle épinière et de cerveau. 277 

B. Organes urinaires dans les animaux pourvus 

de moelle épinière et de cerveau. 27g 

a. Poissons. Ib, 

b. Beptiles. 281 

c. Oiseaux. 287 

d. Mammifères. 289 

3. Organes des sécrétions qui se rapportent à l'ap- 
pareil respiratoire lui-même. 292 

Thymus et Thyroïde. 293 



So6 • ^îAîis '^ 

Chai». III. Système tsisculàitrc. * ■ • ^^ 

î. Système vasci^laiFe dç.s aj^i^i^uy 4^pouryus de 

moelle épinière et de cerveau» 299 

I. Oozoaîres. 3oo 

3. Mollusquefi 3o5 

a. Apodes et Pélëcypodtes. ^ ib. 

h» Brachiopodes et Gtrripèdès.' 307 

c. Gastéropodes j Ptérppodes et.Ci:épI4opodes. 3o8 

d. Céphalopodes. 3 10 



*• 


3. Animaux articulés. 


3l2 




a. Enthelmintbes et AnBélldf!li: -^ 
fV^ b. Neusticopodes et Decapcvdes; * \ 

c. IsopodeS) Arachnides et Aoiri des. 

d. Insectes. 

* 


Ib. 

3 16 
3,7 
3i9 




II. Système vasculaitfl ^ans les animai^x pourvu! 
'. de moelle épinière et de cerveau. ,y 


1 

324 




..»^ I. Poissons. 


325 




• ;• a. Vaisseaux sanguins; » ■ -'''•^♦- • 
b. Vaisseaux lymphatique. 1 . 


Ib. 
33o 




a. Reptiles. 


33 1 


\ 


6. Vifesèàii^ ëanstuins. 
M b. Vaisseaux lymjihatfques. 


3^0 




' " 3. Oiseatix. 


34t 




a. Vaisseaux sanguins. 

b. Vaisseaux lymphatiques. 


Ib. 
Ml 


1 


4. Mammifères. . ; ' 


348 




a. Vaisseaux sanguins. 

b. Vaisseaux lymphatiqi«9&r • - ., 


Ib. 
356 




, . . » 1 ;i/i. i ,f . 





>. 



Des matières. 5o7 

SECTION SECONDE. 

Histoire des organes destipés à la reproduction de Tes-* 
pèce et au développement des organismes indivi- 
duels eux-mêmes. 35g 

Gqap. I^'^. Organes géoita^ux 362 

I, Organes 'génitaux dans les aniinaux dépourvus 

de moelle épinière et de cerveau. 363 

1. Oozoaires, Ib^ 

2. Mollusques. 367 

a. Apodes. Ib^ 

b. PélécjpodeSé 368 

c. Gastéropodéâ. 569 

d. Ptéropodes et Crépidopodes. 374 

e. Cirripèdes et Brachiopodes. Ib. 

f. Céphalopodes. 3^5 

5. Animaux articulés. 877 

a. Enthelminthes. 378 

b» Annélides. 38o 

c. Neusticopodes et Décapodes. 382 

d* Isopodes et Acarides. 384 

c: Arachnides. 385 

f. Hexapodes. 387 

II. Organes génitaux dans les animaux pourvus de 
moelle épinière et de cerveau* 303 

1. Poissons. Ib. 

2. Reptiles; 4^^ 

3. Oiseaux. C\o5 

4. Mammifères. 4^9 

a. Organes feinoUes. Id, 

b. Organes niales. 4^3 



5o8 TABLB DES MATIÈRES. 

c. Sécrétions qui ont rapport à la fonction 

sexuelle. 4^1 

Chap. II. Développement de Torganisine individuel 

dans les diverses classes d'anîmavx. 435 

I. Développement des Oozoaires. 444 

II. Développement des MoUusqaes. 44? 

III. Déyeloppement des animaux articulés. 4^3 
lY. Développement des Poissons. 4^4 
Y. Développement des Reptiles, 4^ 

1. Batraciens. ib. 

2. Ophidiens* 49* 

3. Sauriens. 47 ^ 
4* Chéloniens. 474 

YI. Développement des Oiseaux. 47^ 

YII. Développement des Mammifères* 4^ 

Appendice. 498 



FIN DE LA TABLE DU DEUXJ^MB VOLUME* 



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