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Full text of "Traités mystiques d'Abou Alî al-Hosain b. Abdallah b. Sînâ, ou d'Avicenne. Texte arabe publié d'apres les manuscrits du Brit. Muéum, de Leyde et de la Bibliotheque bodieyenne, avec l'explication en français"

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TRAITÉS  MYSTIQUES 

d'Aboù  Ait  al-IIosniii  b.  Abdallah  b.  Sinâ 
ou  dAviceoDe. 

II'-"'  FASCICULE. 
Les  trois  dernières  sections  de  l'ouvrage  al-lshârât  wa-t-Tanbîhât 

(INDICATIONS  ET  ANNOTATIONS) 

SUR  LA  DOCTRINE  ÇOÎFIQUE 

TEXTE  ARABE  AVEC  L'EXPLICATION  EN  FRANÇAIS 


le  traité  mystique  at-Thair 

(L'OISEAU) 
TEXTE  ARABE  AVEC  LA  TRADUCTION  EN  FRANÇAIS 


M.  A.  F.  MEHKEN. 

Il  y  a  dans  la  nature  des  forces  qui  échappent  à  nos  sens  et, 
par  cela    même,    à    notre    connaissance 11   faut   donc  ad- 
mettre   à  la  fois                              .  des  modes  de  forces   incon- 
nus, dans  la  conscience,  des  modes  de  sentir  inconnus. 
Alk.  Fouillé,  Lu  pkysiq 


LEYDE,  E.  J.  BR1LL. 
1891. 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2010  with  funding  from 

University  of  Ottawa 


http://www.archive.org/details/traitsmystique02avic 


LES  TROIS  DERNIÈRES  SECTIONS  DE  L'OUVRAGE 
AL-ISHÂRÂT    WA-T-TANBÎHÂT 

(INDICATIONS  ET  ANNOTATIONS) 

SUR  LA  DOCTRINE  ÇOUFIQUE 

D'AVICENNE. 


TRAITÉS  MYSTIQUES 

d'Aboù  Ali  al-llosiiiii  b.  Abdallah  h.  Sina 
oh  d'Avicenne. 


HAhe  fascicule. 
Les  trois  dernières  sections  de  l'ouvrage  al-lshârât  wa-t-Tanbîhât 

(INDICATIONS  ET  ANNOTATIONS 
SUR  LA  DOCTRI\E  Ç0LT1QUE 

TEXTE  ARABE  AVEC  L'EXPLICATION  EN  FRANÇAIS 


le  traité  mystique  at-Thair 

(L'OISEAU) 
TEXTE  ARABE  AVEC  LA  TRADUCTION  EN  FRANÇAIS 


M.  A.   F.   M  EUR  EN. 

Il  y  a  dans  la  nature  des  forces  qui  échappent  à  nos  sens  et , 
par  cela  même,  à  notre  connaissance.....  Il  faut  donc  ad- 
mettre à  la  fois,  clans  la  nature,  des  modes  de  forces  incon- 
nus, dans  la  conscience ,  des  modes  de  sentir  inconnus. 

Alf.  Touillé,  La  physique  et  le  mental. 


LEYDE,  E.  J.  BRILL. 
1891. 


9G7342 


A  LA  MÉMOIRE 

DU  XXVIÈME  ANNIVERSAIRE 

DU  PROFESSORAT 

DE 

M.    J.    DE    GOEJE. 

TÉMOIGNAGE  DE  HAUTE  ESTIME  ET  D'AMITIÉ. 


AVANT-PROPOS. 

Les  trois  sections  que  nous  présentons  ici  aux  amateurs  de  la  philosophie 
mystique  des  Arabes,  appartiennent  à  un  des  ouvrages  les  plus  célèbres  d'Avicenne  por- 
tant le  titre:  Indications  et  Annotations  (o'^judl,  ot.Li^l).  Il  a  été  mentionné  dans 
la  liste  de  ses  ouvrages  composée  par  son  disciple  Aboû-Obaid  al-Djouzdjàni ,  sous  le 
N°.  15,  en  ces  termes:  «Cet  ouvrage,  Kitûb  oul-lshârât  wa-t-Tanbîhdt ,  est  le  dernier 
«qu'il  ait  composé  sur  la  métaphysique  et  en  même  temps  le  meilleur.  Il  l'a  réservé 
«pour  ses  disciples  les  plus  intimes»,  ce  qui  est  conforme  au  commencement  de  sa 
préface   de    la    llième    partie   contenant  la  métaphysique:  ol^ii,  J^i  Jj  olLil  8<Às> 

AvJUjII  ai!!,  oîjLû^!   »ÀS>  ;>1  j  tLûJÛ  Le  \*s  LV>y. 

«Ce  livre  contient  des  indications  sur  les  bases  de  la  métaphysique  et  des  an- 
«notations  sur  ses  propositions,  mais  celui-là  seul  qui  est  doué  de  l'aptitude  né- 
«cessaire  pourrait  l'étudier,  tandis  que  celui  qui  en  est  privé  n'en  tirerait  aucun 
«profit.  C'est  pourquoi,  je  réitère  ma  dernière  volonté  et  ma  prière  de  cacher  le 
«contenu  de  cet  ouvrage  à  tout  lecteur  qui  ne  possède  pas  les  conditions  nécessaires 
«dont  je  ferai  mention  dans  la  conclusion  de  ce  livre  [v.  la  fin  du  dernier  namath~\». 

L'ouvrage  est  divisé  en  deux  grandes  parties ,  la  Logique  (o&ijl),  fol.  1  — 86  du 
manuscrit  appartenant  à  Ind.  Office-Lîbrary ,  subdivisée  en  dix  sections  (f^J),  et  la 
Métaphysique  Ç&S&),  de  même  subdivisée  en  10  sections  (Ja*j),  fol.  87  v. — 250  r.,  où 
quelques  feuillets  manquent  à  la  fin.  Quant  aux  trois  dernières  sections  que  nous 
avons  choisies  pour  cette  publication,  le  commentateur  Naçîr  ed-Dîn  at-Thoûsî 
(f  672  H.)  cite  la  critique  de  son  prédécesseur ,  Fakhr  ed-Dîn  ar-Râzî  (f606H.),  de 
même  auteur  d'un  commentaire  de  cet  ouvrage:  «Cette  partie  est  la  meilleure, 
l'auteur  y  ayant  donné  l'exposition  de  la  doctrine  çoufique  avec  une  clarté  que  n'a 
atteinte   aucun  de  ses  prédécesseurs,  et  où  il  n'a  été  dépassé  par  aucun  de  ses  suc- 

1)  Cod.  L  Ijî,. 


AVANT-PROPOS. 


cesseurs  [v.  p.  10  du  texte  ai\,  n.  a]».  Le  style  de  cette  composition  est  ordinairement  bien 
concis  et  ne  s'élève  que  rarement  à  des  développements  compliqués;  quelquefois  on 
y  trouve  aussi  des  répétitions  un  peu  lourdes ,  c'est  pourquoi  j'ai  préféré  d'en  donner 
une  paraphrase  en  français  plutôt  qu'une  traduction  littérale,  en  me  servant  de  temps  en 
temps  du  commentaire  de  Naçîr  ed-Dîn  at-Thoûsî.  Pour  fixer  le  texte  de  cet  ouvrage,  j'ai 
eu  à  ma  disposition  le  manuscrit  appartenant  à  la  bibliothèque  de  l'université  de  Leyde 
(v.  Cat.  Codd.  orient.  Biblioth.  Acad.  Lugd.  Batav.,  t.  III,  p.  326,  N°.  1464,  Cod. 
N°.  1020a,  4°),  et,  pour  le  commentaire  de  Naçîr  ed-Dîn,  les  deux  précieux  manuscrits 
appartenant  à  Ind.-Off.  Library  (v.  Cat.  de  Loth,  p  133  suiv.)  et  à  la  bibliothèque  de 
l'université  de  Leyde  (v.  t.  III,  p.  321,  N°.  1452  du  Cat.)  ').  Ces  deux  derniers,  véri- 
tables trésors  de  cette  littérature,  ont  été  mis  à  ma  disposition  avec  une  extrême 
obligeance  par  les  directeurs  des  dites  bibliothèques,  MM.  le  Dr.  R.  Rost  et  le  Prof. 
Dr.  M.  J.  de  Goeje,  auxquels  je  m'empresse,  à  cette  occasion,  d'adresser  de  nouveau 
mes  respectueux  remercîments.  —  Pour  la  révision  des  épreuves,  comme  pour  le 
premier  fascicule,  j'ai  à  témoigner  à  Mr.  le  Dr.  en  phil.  P.  Hcrzsohn ,  à  l'officine 
de  Mrs.  E.  J.  Brill  à  Leyde,  ma  vive  reconnaissance  pour  l'exactitude  infatigable 
avec  laquelle  il  s'est  acquitté  de  cette  tâche,  et  je  suis  également  très  obligé  à  MM. 
le  Rabbin  D.  Simonsen  et  le  Dr.  en  phil.  J.  (I)strup  d'avoir  bien  voulu  se  charger 
d'une  seconde  révision.  — 

Dieu  me  donnant  les  forces  et  la  santé,  j'espère  encore  publier  deux  pareils  fasci- 
cules contenant  le  reste  de  ces  traités  mystiques,  à  savoir  les  traités  sur  l'amour, 
sur  la  prière  et  la  visite  des  tombeaux ,  la  crainte  de  la  mort ,  la  prophétie , 
l'astrologie  judiciaire  et  la  dissertation  importante  sur  le  destin. 

Copenhague  le  1.2  Juillet  1891.  A.  F.  MEHREN. 


1)  Les  sources  des  variantes  ont  été  inarquées,  conformément  à  ces  indications,  I.  0.  (=  Ind.-Office), 
et  Leyd.  Par  une  inadvertance  qui,  j'espère,  me  sera  pardonnée,  j'ai  employé  indifféremment,  surtout  dans  la 
première  feuille,  les  deux  marques,  I.  0.  et  Lond.,  pour  indiquer  le  manuscrit  appartenant  à  Ind.-Office 
library.  Le  Br.  Muséum  ne  possédant  qu'une  traduction  en  Persan  (v.  Cat.,  p.  418,  VI),  cette  inexactitude 
ne  donnera  lieu  à  aucune  méprise. 


A  II  s  hârât   wa-t-Tanbîhât. 

(INDICATIONS  ET  ANNOTATIONS.) 

VIIIôme  SECTION. 

SUR  LES  DIVERSES  ESPÈCES  DE  JOUISSANCES,  LES  SENSUELLES 
ET  LES  SPIRITUELLES. 

1)  Selon  l'opinion  vulgaire,  les  plus  grandes  jouissances  seraient  celles  des  sens 
extérieurs,  bien  qu'on  voie  presque  tous  les  jours  le  contraire;  celui,  par  exemple, 
que  possède  l'esprit  de  domination,  alors  même  qu'il  ne  s'agit  que  de  gagner  une 
partie  d'échecs,  méprise  toute  jouissance  sensuelle,  et,  quand  les  jouissances  sensuelles 
sont  mises  à  côté  des  honneurs  extérieurs,  les  esprits  doués  de  noblesse  préfèrent 
ordinairement  les  derniers  ;  bien  plus ,  ils  s'adonnent  à  la  joie  de  répandre  leurs  bien- 
faits sur  ceux  qui  en  sont  dignes  en  tenant  peu  à  leur  bien-être  personnel.  Il  en 
est  de  même,  quand  il  y  va  de  la  gloire  ou  de  l'honneur  personnel;  on  préfère 
alors  la  faim  et  même  la  mort  à  toute  jouissance,  et  l'on  se  jette  seul  contre  toute 
une  force  ennemie,  bravant  une  mort  certaine  dans  l'espoir  d'acquérir  de  la  gloire. 
11  est  donc  évident  qu'il  y  a  des  jouissances  intérieures  de  lame  qui  dépasseraient 
en  puissance  toute  jouissance  extérieure  du  corps.  Cela  se  montre  même  chez  l'ani- 
mal; le  chien  de  chasse,  par  exemple,  bien  qu'il  ait  faim,  apporte  le  gibier  à  son 
maître  sans  y  toucher  lui-même;  les  femelles  qui  allaitent  préfèrent  leurs  petits  à 
elles-mêmes  et  risquent  leur  vie  pour  les  défendre.  Si  donc  il  y  a  des  jouissances 
intérieures  qui  dépassent,  comme  nous  le  voyons,  celles  qui  viennent  de  l'extérieur, 
il  faut,  avec  beaucoup  plus  de  raison,  donner  une  préférence  décidée  aux  jouissan- 
ces intellectuelles. 

2)  En  ce  cas ,  la  jouissance  est  plutôt  la  perception  et  l'acquisition  du  bien  con- 
venable à  notre  perfectionnement  que  renferme  l'objet;  la  douleur,  au  contraire,  est 
la  perception  et  la  souffrance  du  mal  et  du  dommage  qui  nous  éloignent  du  même 
objet;  nous  avons  ainsi  le  bien  et  le  mal  spirituel  correspondant  au  sensuel:  le  bien 
sensuel ,  par  exemple ,  est  tout  ce  qui ,  dans  ses  diverses  relations ,  satisfait  notre  goût, 
notre  toucher,  notre  irascibilité,  etc.;  le  bien  spirituel  est,  selon  ses  diverses  rela- 
tions,   tantôt  le  vrai,  tantôt  le  beau.    En  général,  il  n'y  a  pas  de  bien  qui  ne  soil 


8  AL-ISHÂRAT    WA-T-TANBÎHÂT     (VIIIe    SECTION). 

en  même  temps  un  perfectionnement  de  notre  nature  primitive;  aussi  toute  jouis- 
sance se  rattache-t-elle  à  notre  perfectionnement  et  à  la  perception  qui  la  précède. 
Si  l'on  nous  objecte  que,  quelquefois,  l'objet  qui  pourrait  produire  la  sensation 
convenable ,  ne  la  produit  pas  à  un  degré  proportionné  à  son  importance ,  p.  e.  la 
santé  'et  le  bien-être  continu  du  corps,  ou  même  doit  être  refusé,  par  exemple  les 
choses  délicates,  par  un  malade,  nous  répondons  à  la  première  objection  que  la  jouis- 
sance est  en  même  temps  perception  et  acquisition,  mais  qu'un  bien  matériel  d'une 
certaine  stabilité,  comme  la  santé,  n'éveille  pas  la  même  sensation  que  l'acquisition 
subite  du  même  bien,  p.  e.  la  guérison  soudaine  d'une  grave  maladie;  et  quant 
à  la  dernière,  il  nous  faut  rappeler  qu'il  n'y  a  pas  de  jouissance  où  l'on  ne  per- 
çoive l'objet  de  la  jouissance  comme  tel:  ainsi  pourrons-nous  préciser  la  définition 
de  la  jouissance  en  y  ajoutant:  la  jouissance  est  la  perception  d'un  objet  convenable 
au  développement  de  l'individu,  en  tant  que  sa  perception  n'est  gênée  par  rien 
d'anormal;  car,  dans  ce  cas,  il  ne  pourra  le  percevoir  librement.  Le  malade,  par 
exemple,  non  plus  que  l'estomac  chargé,  ne  goûte  les  mets  délicats;  de  même, 
pendant  une  fièvre  violente  ou  à  l'approche  de  la  mort,  la  sensibilité  perd  sa  force, 
la  douleur  n'est  plus  sentie.  Mais  la  condition  normale  une  fois  rétablie,  la  percep- 
tion de  la  jouissance  ou  de  la  privation  lui  reviendra.  Ainsi,  après  avoir  vu  que  toute 
jouissance  se  rattache  à  un  perfectionnement  qui  est  un  bien  relativement  au  sujet,  mais 
qu'il  y  a  plusieurs  espèces  de  perfectionnement,  tels  que  le  perfectionnement  des  sens  exté- 
rieurs, par  exemple  le  goût  satisfait  et  perfectionné  par  les  délicatesses,  le  toucher  et 
l'odorat,  etc.,  de  même  celui  des  sens  intérieurs,  par  exemple  l'irascibilité  satisfaite  par  la 
domination  sur  l'adversaire,  nous  aurons  une  tout  autre  espèce  de  perfectionnement: 
3)  Celui  de  l'intellect  ou  de  la  substance  intellectuelle ,  qui  s'opère  successivement 
par  la  manifestation  de  la  vérité,  proportionnée  au  degré  de  réceptivité  du  sujet, 
jusqu'à  ce  que  toute  la  création  lui  soit  dévoilée,  et  qu'il  arrive  à  la  connaissance 
des  substances  éternelles,  des  esprits  et  des  corps  célestes  et  de  tout  l'univers.  C'est 
là  le  perfectionnement  pur  de  l'intellect,  tandis  que  le  premier  n'est  que  le  perfec- 
tionnement animal,  mêlé  d'illusions,  des  perceptions  sensuelles;  celui-là  est  infini, 
tandis  que  l'autre  est  restreint  à  un  certain  nombre  d'objets  et  ne  varie,  pour  la 
majeure  partie ,  que  dans  son  degré  d'intensité.  Le  rapport  de  la  jouissance  intellec- 
tuelle à  l'animale  est  presque  celui  de  la  manifestation  des  intelligibles  à  l'offre 
d'une  mince  friandise  qui  satisfait  le  goût,  et  il  en  est  de  même  de  la  relation  des 
deux  espèces  de  perception.  Si  nous  ne  languissons  pas  après  la  lumière  céleste 
comme  l'œil  après  la  lumière  du  soleil,  si  le  désir  de  la  jouissance  intellectuelle  et 
du  perfectionnement  n'est  pas  éveillé  en  nous,  nous  en  sommes  nous-mêmes  la 
cause  et  ce  ne  sont  pas  les  substances  intelligibles. 


SUR    LES    DIVERSES    ESPÈCES    DE    JOUISSANCES.  () 

4)  Les  obstacles  provenant  de  l'union  de  l'âme  avec  le  corps,  sont  de  nature 
à  pouvoir  durer  pendant  toute  notre  vie  et  même  à  subsister  après  la  mort,  en 
tant  qu'ils  n'ont  pas  dépendu  uniquement  de  cette  union,  mais  en  outre  d'une 
volonté  résistant  à  tout  perfectionnement;  dans  ce  cas,  nous  sentirons  les  tourments 
de  la  privation  de  ce  bien  ou  le  feu  de  la  condamnation,  dépassant  en  douleur  le 
feu  matériel.  La  défaillance  de  l'âme  qui  provient  de  son  manque  de  faculté  pour 
développer  son  perfectionnement,  et  qui  est  causée  par  l'union  avec  le  corps  ou  par 
des  accidents  imprévus,  cessera  après  la  mort  puisqu'elle  n'a  alors  aucune  raison 
d'être,  et  la  peine  de  lame  qui  en  dérive  ne  durera  pas;  au  contraire,  seule  en  souf- 
frira lame,  qui,  après  avoir  senti  le  désir  du  perfectionnement  et  s'être  éveillée  pui- 
ses études  et  ses  efforts,  reste  insouciante,  obstinée  ou  réfractaire  vis-à-vis  de  la 
vérité  qui  lui  a  été  communiquée.  En  tout  cas,  l'insouciance  inconsciente  est  plus 
proche  du  salut  qu'une  intelligence  mal  employée  et  dépravée.  Les  âmes  pures,  au 
contraire,  remplies  du  désir  de  leur  perfectionnement,  entreront  dans  la  béatitude 
et  dans  la  jouissance  du  monde  céleste  dont  elles  ont  eu  un  faible  pressentiment 
pendant  leur  vie;  éveillées  par  l'admonition  céleste,  elles  ont  éprouvé  une  émotion 
de  joie  mêlée  de  douleur  qui  les  conduira  à  l'accomplissement  parfait  de  leur  ardent 
désir;  tandis  que  les  âmes  faibles  et  pauvres  d'esprit  jouiront  d'un  degré  de  béati- 
tude convenable  à  leur  condition  intellectuelle,  et  seront  chargées  peut-être  encore 
une  fois  d'une  espèce  de  corps  convenable  à  leur  imagination ,  dans  lequel  elles  se 
développeront  jusqu'à  atteindre  la  perfection  des  âmes  élues  l)  11  faut  pourtant  bien 
se  garder  de  supposer  la  possibilité  d'une  transmigration  des  âmes  dans  des  corps 
d'animaux,  ce  qui  serait  absurde;  car  cela  aurait  pour  conséquence  nécessaire  de 
douer  le  corps  animal  de  deux  âmes,  d'une  adhérente  au  corps  dès  sa  naissance, 
et  par  laquelle  il  est  gouverné,  l'autre  venant  d'un  homme  décédé;  en  outre,  tout 
ce  qui  est  périssable  ne  pourrait  être  doué  d'existence  réelle,  ni  le  nombre  des 
corps  être  égal  au  nombre  des  âmes  ayant  abandonné  leurs  corps,  ni  plusieurs  âmes 
habiter  un  seul  corps,  soit  en  harmonie,  soit  en  mutuel  désaccord;  tout  cela,  nous 
l'avons  exposé  ailleurs. 

5)  Comme  nous  venons  de  prouver  qu'il  y  a  plusieurs  espèces  d'âmes,  destinées 
aux  divers  degrés  de  béatitude,  nous  ferons  encore  remarquer  que  les  substances 
intellectuelles  sont  de  même  bien  différentes  quant  à  la  jouissance  contemplative. 
Le  plus  haut  degré  de  la  contemplation  appartient  à  Dieu  seul,  qui  pénètre  sn  propre 


1)  Comp.    Muséon,   18S2,  p.  517.    Dans    notre    article:   La  philosophie  <f  <  lu  traité 

d'Avicenne  el-Oudhawîa,  cette  opinion  est  attribue-  à  Thâbit  b.  Qorra,  mais,  selon  le  commentaire  d'at-Thoûsî, 
à  al-Fârâbî  conformément  à  la  parole  du  prophète:  „Lu  plupart  des  habitants  du  paradis  sont  les  faibles  elles 
paurres  d'esprit". 


IQ  AL-ISHÀRAT    WA-T-TANBÎHÂT     (VIIIe    SECTION). 

substance  par  l'intelligence  parfaite  et  essentielle  ou  par  l'amour  parfait,  dont  lui- 
même  est  à  la  fois  le  sujet-objet;  le  second  degré  est  celui  de  la  contemplation  des 
substances  pures  et  célestes;  en  possession  parfaite  de  l'objet  de  leur  amour,  elles 
contemplent  simultanément  l'être  unique  et  leur  propre  essence,  et  ne  sont  assujéties 
à  aucun  autre  de  ces  désirs  ultérieurs  qui  ne  se  montrent  que  dans  l'espèce  infé- 
rieure des  âmes  appartenant  aux  corps  célestes  et  aux  hommes;  celles-ci  arrivent 
alternativement  à  la  contemplation  de  la  partie  divine  qui  leur  est  échue,  et  au 
désir  ardent  d'obtenir  par  la  grâce  de  Dieu  le  reste.  Les  degrés  inférieurs ,  le  qua- 
trième et  le  cinquième,  sont  occupés  par  les  âmes  charnelles  et  mondaines;  flottant 
entre  le  ciel  et  le  monde  ou  abîmées  dans  les  ténèbres,  elles  occuperont  après  la 
mort  des  places  en  rapport  avec  les  tendances  spirituelles  ou  matérielles  qui  les  ont 
dominées  dans  ce  monde.  Nous  arriverons  donc  à  ce  résultat  final,  que  l'amour 
qui  _  comme  nous  l'avons  expliqué  amplement  dans  le  traité  spécial  de  l'amour  — 
pénètre  les  substances  pures  et  célestes,  est  de  même  en  rapport  avec  les  désirs  ou 
la  tiédeur  des  âmes  inférieures  et  mondaines,  douées  par  la  grâce  divine  d'une 
aspiration  au  perfectionnement  de  leur  essence  1),  aspiration  que  leur  volonté  peut 
seconder. 


jXifeME  SECTION. 
SUR  LES  DIVERSES  ÉTAPES  DE  LA  VIE  CONTEMPLATIVE. 

Dans  ce  qui  précède,  nous  avons  considéré  les  divers  degrés  de  jouissance. 
Nous  avons  vu  que  la  jouissance  purement  spirituelle  dépasse  déjà  en  cette  vie  toute 
autre  satisfaction  sensuelle  et  matérielle,  mais  n'atteint  pourtant  son  perfectionnement 
complet  que  dans  l'autre  vie  par  la  béatitude  céleste  qui  provient  de  la  contem- 
plation de  Dieu  et  de  son  être.  Nous  allons  maintenant  examiner  les  diverses  étapes 
qui  conduisent  l'homme  dans  cette  vie  vers  ce  but  sublime.  Ce  traité  d'Avicenne, 
comme  le  fait  remarquer  son  commentateur  Naçîr  ed-Dîn  at-Thoûd,  en  alléguant 
l'autorité  de  son  prédécesseur  Fakhr  ed-Dîn  ar-Rdzî  (f606H.),  est  la  meilleure 
partie  de  cet  ouvrage  et  le  premier  essai  de  description  de  la  vie  contemplative  des 
çoûfis  orientaux,  qui  n'a  été  dépassé  par  aucun  de  ses  successeurs.  Eu  égard  à  l'im- 
portance du  sujet,  Avicenne  commence  ce  chapitre  par  les  paroles  mystiques,  adres- 
sées  à   ses   lecteurs,    que    nous   avons    eu  l'occasion  de  citer  et  d'expliquer  dans  un 


1)  Comp.  notre  art.  du  Muséon,  1882,  p.  513,  La  philosophie  d'Avicenne,  et  le  Traité  sur  l'amour. 


SUR     LES    DIVERSES     ÉTAPES     DE     LA     VIE     CONTEMPLATIVE.  1   ] 

article  du  Muséon'):  «Et  si  ton  oreille  a  été  frappée  par  le  récit  de  Salâmân  et 
«Abscd,  tu  seras  convaincu  que  Salâmân  représente  la  raison  ordinaire  de  la  vie 
«humaine,  et  qu'Absàl  indique  la  spéculation  divine,  illuminée  par  Dieu  si  tou- 
tefois tu  appartiens  aux  confesseurs  de  la  vérité.  Prépare-toi  donc  à  la  solution  de 
«ce  problème,  si  tu  en  as  la  force». 

1)  Nous  distinguons  ordinairement  dans  la  vie  terrestre  trois  espèces  d'hom- 
mes: le  zélé  (eu  ar.:  es-zdhid),  qui  renonce  à  tout  rapport  avec  le  monde;  l'obser- 
vateur rigoureux  du  culte  extérieur,  ou  l'adorateur  de  Dieu  (en  ar  :  el-dàid),  et  enfin 
le  connaisseur  intime  de  Dieu,  ou  celui  qui  applique  toute  son  attention  à  tâcher  .le 
pénétrer  le  royaume  de  Dieu,  et  à  y  puiser  la  lumière  céleste  (en  ar. :  el-ârif). 
Tandis  que  les  deux  premiers  degrés,  séparés  du  dernier,  ne  nous  offrent  qu'une 
espèce  de  trafic  où  l'on  cherche  à  gagner  dans  la  vie  future  la  récompense  des 
œuvres  qu'on  a  faites  dans  la  vie  terrestre;  le  dernier  seul  a  pour  luit  de  maî- 
triser les  forces  sensibles  et  imaginatives  de  l'homme  pour  l'éloigner  de  toute  vanité 
mondaine  et  le  faire  arriver  à  la  vérité  et  à  Dieu  ;  alors  son  intérieur  sera  accessible 
à  l'inspiration  divine  et  à  l'illumination  d'en  haut,  de  manière  qu'il  acquerra  peu 
à  peu  la  faculté  de  s'élever,  quand  son  âme  le  commande,  vers  la  lumière  divine 
sans  être  troublé  par  des  pensées  mondaines;  enfin,  tout  en  lui  appartiendra  au 
domaine  de  la  sanctification. 

2)  Mais,  pour  justifier  cette  classification  des  hommes,  il  nous  faut  donner 
une  explication  préalable:  l'homme  ne  peut  se  développer  que  dans  une  société  où 
l'un  se  charge  de  procurer  à  l'autre  les  choses  nécessaires  à  la  vie,  par  exemple  la 
nourriture,  les  vêtements;  et  cette  société  a  besoin  d'être  soutenue  par  les  lois. 
Toutefois,    les  lois  particulières  ne  suffisant  jamais  à  embrasser  tous  les  cas  spéciaux 

1)  V.  Le  Traité  d'Avicenne  sur  le  destin,  analysé  par  A.  F.  ilehren,  clans  le  Muséon,  janvier 
18S5,  p.  39,  où  la  même  légende  mystique  a  été  citée.  Nous  en  donnerons  ici  le  contenu  principal  selon 
le  commentaire  de  Naçîr  ed-Din  at-Thoûsî  qui  se  trouve  imprimé  à  part  dans  l'édition  de  „tis'a  resâili"  de 
l'imprimerie  d'al-Djewuib,  A.  H.  129S  =1881  Clir.,  p.  112—124,  et  dont  un  petit  manuscrit  existe  dans  la 
bibliothèque  de  l'Univ.  de  Leyde,  (voy.  Cal.  Codd.  orient,  éd.  de  Jong  et  de  Goeje  III,  p.  323,  N°.  MCCCCLVI): 
„Saldm  in  et  Absdl  étaient  frères  germains;  Absal,  le  cadet,  était  l'objet  de  la  passion  de  la  femme  de  son  frère;  pour 
satisfaire   son   amour,   elle   proposa  de   donner  sa   sœur   en   mariage   à   Absal,  dans  le  b\  sa  place 

dans  la  nuit  des  noces.  Mais  Absàl  averti  par  un  éclair  du  ciel  au  moment  suprême  évita  ainsi,  bien  qu'avec 
peine,  de  se  rendre  coupable  envers  son  frère."  Absal  représente  ici  la  faculté  spéculative  de  l'homme  qui  à 
la  fin  saura  dominer  les  passions  sensuelles,  symbolisées  par  la  femme  de  Salâmân.  —  Dans  la  liste  des  traites 
d'Avicenne  composée  par  son  disciple  Djouzdjâm  se  trouve  le  nom  de  „Saldmdn  et  Absal",  bien  que  nous 
L'ayons  cherché  en  vain  dans  les  manuscrits  d'Avicenne  à  Leyde  et  à  Londres.  Cette  légende,  probablement 
d'orisine  grecque,  a  reçu  un  développement  très  varié  dans  la  littéral  .  dont  le  dernier,  bien  dif- 

férent de  celui  qui  précède,  est  dû  au  célèbre  poète  persan  Dj'ml,  auteur  du  poème  épique  ,,Saldmân  et 
Absdl",    comprenant  1131    vers    du    mitre    Ramai  et  publié  par  Forbes  Falc  ;n  u  Absal,  an  alle- 

gorical  romance",  London,  1S50,  avec  une  imitation  en  anglais:  „Rubdktit  of  Omar  Khayyiim  and  the  Salâmân 
and  Absdl  of  Jâmî",  London,  1879. 


10  AL-ISHÂRÂT     WA-T-TANBÎHÂT     (iX1-'    SECTION). 

en    nombre   infini,    il   faut    un   principe   commun   qui   imprime   une  direction  géné- 
rale  à  tout  l'ensemble;  c'est  cette  source  que  nous  appelons  loi  divine  ou  révélation 
île    Dieu  (Shariak).    Cette  loi  suppose  de  son  côté  l'existence  d'un  législateur,  muni 
de   l'autorité   divine,   nécessaire    pour   se  faire  obéir  et  qui  lui  sera  donnée  par  des 
dons  particuliers  dépassant  les  forces  ordinaires  de  l'homme.  Ce  législateur,  doué  de 
la   puissance   de   la  parole  et  de  l'action,  est  l'homme-prophète.  Mais  la  foule  igno- 
rante  et  faible,    plaçant    ses  fins  égoïstes  au-dessus  du  bien  général  et  supposant  à 
cette  loi,  a  besoin  d'être  avertie  continuellement  de  la  rétribution  qui  l'attend  dans 
l'autre   vie   d'après   les   enseignements   de   la   loi  révélée;  ces  avertissements  lui  sont 
donnés   par   les   pratiques   du   culte  extérieur,  par  exemple  la  prière  prescrite  à  cer- 
tains intervalles,    le  jeûne,    etc.,    etc.;    c'est   donc   le    prophète   qui  a  la  mission  de 
rappeler  au  peuple  l'unité  de  Dieu ,  sa  sainteté ,  la  rétribution  de  l'autre  vie ,  la  né- 
cessité  de    pratiquer   l'observation    du    culte   extérieur   et   de  l'obéissance  aux  ordres 
de   Dieu.    Tout   cela   a   été   ainsi    institué  dès  la  création  de  l'univers  par  la  provi- 
dence  éternelle;  à  ceux  qui  ont  obéi  aux  commandements  de  la  loi,  Dieu  a  assuré 
la   récompense   dans  ce  monde  et  dans  l'autre;  en  outre,  à  ceux  qui  ont  cherché  à 
pénétrer   son   être,    il   a    promis   la  perfection  qui  s'obtient  par  la  contemplation  de 
son   essence  divine.    Admirez   donc  d'abord  la  sagesse  divine  qui  a  établi  l'ordre  de 
l'univers,   puis   sa  grâce  qui  distribue  des  récompenses  abondantes  à  ses  adorateurs, 
enfin    sa   bonté  infinie  qui  accorde  la  béatitude  éternelle  de  la  contemplation  divine 
à  ceux  qui  le  connaissent  en  esprit  !    Celui-là  seul  est  le  véritable  adorateur  de  Dieu 
(el-arif)   qui   ne   connaît    d'autre    objet   de   son    adoration    que  l'être  divin,  et  n'est 
ému  ni   par   l'espoir    des   récompenses,   ni    par  la  peur  des  châtiments;  autrement, 
ces    motifs  auraient  la  prépondérance,  et  Dieu  serait  le  but  secondaire.  Les  observa- 
teurs  des   lois  du  culte  extérieur  et  les  fidèles  zélés,  alors  même  qu'ayant  un  autre 
but  que  Dieu  seul,  ils  renonceraient  à  toute  jouissance  mondaine,  ils  seraient  pour- 
tant,   d'une    certaine    manière,    à    plaindre,    attendu    que    la  pure  contemplation  de 
l'absolu   leur   est   défendue,   et   leur   aspiration    de  connaître  l'être  suprême  est  tou- 
jours  mêlée  de  désirs  mondains;  leur  rapport  aux  initiés  de  Dieu  est,  à  peu  près, 
celui   des   jeunes  gens  aux  hommes  mûrs.  Ceux-là  repoussant  tous  les  désirs  de  per- 
fectionnement et,  contents  de  la  jouissance  mondaine,  s'étonnent  des  hommes  sérieux 
et   graves  aux  principes  tout  contraires,  et,  aveugles  pour  la  beauté  divine,  tendent 
leurs   mains   après  toute  espèce  de  jouissances  mondaines;  même  si,  quelquefois,  ils 
renoncent    au   monde,   c'est   à    peine   et,   tout   au    plus,  dans  l'espoir  d'obtenir  des 
jouissances  d'une  nature  également  grossière  après  la  mort.    Toute  élévation  d'esprit 
vers    Dieu  leur   est   interdite ,    tandis   que  l'homme  doué  de  l'aspiration  sacrée  con- 
naît    seul    la    jouissance    véritable,    et,    en    dirigeant    toujours    sa    vue    en    haut, 


SUR    LES    DIVERSES    ÉTAPES    DE    LA    VIE    CONTEMPLATIVE.  lg 

regarde   avec   pitié   cette   créature   pauvre   et    mal    guidée,    même  eût-elle  obtenu   I 
pleine  récompense  réservée  par  la  loi  à  une  vie  irréprochable  et  bien  réglée. 

3)  La  première  étape  du  vrai  adorateur  de  Dieu  est  appelée  volonté.  Par  elle 
celui  qui  est  convaincu  de  la  suprême  vérité,  soit  par  des  preuves  évidentes,  soit 
par  la  foi  à  l'autorité  des  saints  imâms,  sait  maîtriser  son  âme  en  la  dirigeant  vers 
Dieu  pour  obtenir  l'union  intime  avec  lui;  la  personne  occupant  ce  degré  s'appelle 
«Murîd».  —  La  deuxième  étape  s'atteint  par  une  préparation  de  lame  destinée  à  en 
éloigner  les  obstacles  extérieurs  qui  l'empêchent  de  suivre  la  route  de  la  sanctifi- 
cation et  de  se  purifier  de  toutes  les  impressions  sensuelles,  enfin  à  la  rendre 
susceptible  du  perfectionnement  qu'opère  la  grâce  divine.  Cette  préparation  s'opère 
de  diverses  manières:  par  l'abstinence,  par  la  musique,  seule  ou  accompagnée  de 
paroles  d'avertissement  douces  et  persuasives,  émanant  d'une  conviction  pure  et 
solide;  enfin,  la  troisième  a  pour  but  de  délivrer  la  pensée  de  tout  poids  du  corps, 
et  de  la  rendre  tout  entière  à  l'amour  spirituel  qui  cherche  à  pénétrer  l'essence  de 
l'objet  aimé,  bien  différent  de  i'amour  sensuel,  source  de  la  perdition.  L'initié, 
arrivé  à  ce  degré  par  la  volonté  et  par  cette  manière  d'opérer  sur  l'âme,  devient 
de  temps  en  temps  capable  de  recevoir  des  éclairs  de  la  lumière  divine,  qui,  selon 
sa  réceptivité,  deviennent  de  plus  en  plus  fréquents.  Cet  état,  le  troisième,  s'appelle 
du  terme  technique  temps,  selon  le  dicton  du  prophète:  //  m  arrive  quelquefois  un 
temps  d'intimité  avec  Dieu,  où  personne,  ni  ange  chérubin,  ni  prophète  envoyé  d'en 
haut  ne  l'emporte  sur  moi  ').  Plus  il  s'enfonce  dans  cet  état,  plus  il  devient  capable 
de  recevoir  les  illuminations  d'en  haut  même  sans  préparation  antérieure;  abandon- 
nant la  vue  matérielle  des  objets,  il  y  contemple  partout  l'image  de  Dieu;  voilà  le 
quatrième  état.  Il  peut  toutefois  être  égaré  par  ses  propres  visions  et  semble  aux 
personnes  de  son  voisinage  accablé  d'inquiétude  et  de  tremblement  du  corps,  ce  qui 
pourtant  cessera  à  l'entrée  dans  le  cinquième  état,  peu  à  peu  et  par  l'habitude. 
Alors  sa  condition  se  changera  en  tranquillité  parfaite  et  donnera  place  au  sixième 
état,  appelé  en  arabe  «Sakîna».  L'éclair  instantané  s'y  transformera  en  flamme  illu- 
minante, son  intimité  avec  Dieu  deviendra  stable,  le  rayonnement  divin  le  réjouira, 
et  la  cessation  de  l'extase  l'affligera.  Ensuite  arrivé  au  septième  état,  à  la  contem- 
plation de  la  vérité  ou  de  Dieu,  il  est  emporté  hors  de  lui-même  et,  bien  qu'on 
le  voie  devant  soi,  son  être  est  comme  absent,  Puis,  ayant  atteint  le  huitième  état, 
sa  condition  lui  devient  facile  et  familière  et  il  dépend  de  sa  volonté  de  la  provo- 
quer,   de   monter  de  ce  monde  imaginaire  et  faux  à  la  demeure  de  la  vérité  ou  de 


1)  Ce    dicton    de   Mohammed   se  trouve   cité   dans   le  Gulistan   de   Saadi;   v.  Gulutan,  fcrad. 
Defrémery,  Paris,  185S,  p.  109. 


14  AL-ISHÂRÂT    WA-T-TANBÎHÂT    (lXc    SECTION). 

Dieu.  Après  avoir  passé  ce  degré,  son  état  ne  dépend  plus  de  sa  volonté,  mais  en 
regardant  les  objets  mondains,  il  n'y  voit  que  Dieu  seul;  sa  contemplation  devient 
stable  et  continue,  et  il  se  trouve  au  neuvième  état,  d'où  il  passera  au  dixième. 
Alors,  son  âme  deviendra  le  miroir  de  la  divinité,  le  royaume  éternel  s'y  réfléchira, 
et  les  jouissances  d'en  haut  se  répandront  sur  lui.  En  contemplant  sa  propre  âme, 
il  y  contemple  Dieu,  et  il  se  trouve  comme  mû  perpétuellement  de  l'un  de  ces 
points  à  l'autre.  Enfin  il  arrivera  au  dernier  degré,  le  onzième  état  ou  la  contem- 
plation permanente  ;  c'est  là  qu'il  perdra  la  connaissance  de  son  propre  être  et  n'aura 
plus  égard  à  son  âme  qu'autant  qu'elle  contemple  Dieu  en  pleine  identité  avec  lui, 
et  qu'elle  n'est  plus  pour  lui  un  objet  étranger,  illuminé  de  temps  en  temps  seule- 
ment par  la  grâce  divine.  Le  voilà  arrivé  à  l'unification  complète  avec  Dieu  '). 

4)  Aussi  avons-nous  trois  étapes  essentielles  dans  le  développement  de  l'initié 
sans  valeur  réelle  en  elles-mêmes,  mais  nécessaires  pour  le  guider  au  dernier 
degré,  l'unification  complète.  La  première,  effectuée  par  la  volonté  d'entrer  dans  la 
voie  de  la  sanctification  avec  le  secours  de  la  science  ou  de  la  foi,  n'a  que  le  carac- 
tère d'une  abstraction  de  l'âme  du  côté  de  l'absolu;  la  deuxième,  effectuée  par 
l'ascétisme  et  par  les  autres  moyens  extérieurs  pour  soumettre  l'âme  réfractaire  à  la 
raison ,  a  le  caractère  de  l'impuissance.  La  troisième ,  la  jouissance  que  l'âme  éprouve 
de  sa  sanctification  acquise,  bien  qu'elle  ait  une  certaine  réalité,  n'est  qu'un  erre- 
ment  de  l'âme  entre  la  conscience  d'elle  même  et  de  Dieu,  tandis  que  l'absorption 
entière  de  l'âme  clans  l'Un  et  l'Absolu  constitue  seule  le  salut  suprême.  Aussi  faut-il 
que  le  vrai  initié,  après  avoir  commencé  par  la  science  divine  à  discerner  et  à 
refuser  tout  ce  qui  la  contrarie,  et  poursuivi  jusqu'à  l'effacement  l'abandon  de  sa 
propre  conscience,  pénètre  encore  l'ensemble  des  attributs  de  Dieu  pour  les  assimi- 
ler à  sa  propre  âme  et  arriver  à  l'unité  absolue  et  au  quiétisme  en  Dieu.  Au  con- 
traire, aussi  longtemps  qu'il  y  a  quelque  différence  entre  la  connaissance  et  l'objet 
de  la  connaissance,  il  n'a  pas  acquis  l'unité  et  l'absorption  en  Dieu,  mais  il  se 
trouve  en  état  de  dualisme.  Pourtant,  ce  dernier  degré  de  l'unification  [appelé  du 
terme  technique  «Embellissement  de  famé»  et  opposé  au  «dépouillement»  seul  de 
tout  désir  mondain]  dépasse  toute  description  et  ne  peut  être  dévoilé  que  par  la 
fantaisie;  que  celui  qui  en  souhaite  la  connaissance,  se  joigne  lui-même  au  nombre 
des  initiés  qui  ont  atteint  ce  but  suprême,  mais  qu'il  ne  se  confie  nullement  aux 
traditions  orales. 


1)  Cette  description  de  l'arrivée  de  l'initié  à  l'unification  accomplie  se  trouve  citée  dans  l'ouvrage 
d'Ibn  Thofail  :  Philosophas  autodidactes  sive  Epistola  AU  Jaafar  Ebn  Tophail  de  Hai  Elrn  Yokdhan,  éd.  E.  Pocock, 
Oionii,  1700,  p.  6  sq.,  et  dans  l'édition  du  Caire,  de  l'an  H.  1299,  p.  4. 


SUR    LES    DIVERSES    ÉTAPES    DE    LA    VIE    CONTEMPLATIVE.  |  ,", 

5)  Après  avoir  traité  du  développement  graduel  du  théosophe,  nous  dirons  à 
la  fin  quelques  mots  des  qualités  dont  il  fait  preuve  dans  ses  rapports  avec  le  inonde. 
Il  est  toujours  attable,  et  l'homme  supérieur  et  haut  placé  n'a  pas  pour  lui  plus  de 
considération  que  le  personnage  inférieur  et  de  basse  condition,  car  il  est  convaincu 
que  le  monde  tout  entier,  n'étant  que  vanité,  est  égal  devant  Dieu.  Bien  qu'avanl 
son  unification  complète  il  n'ait  pu  supporter  la  moindre  distraction  venant  des 
choses  de  ce  monde,  arrivé  dans  cet  état,  il  est  au  contraire  à  l'abri  de  tout  trou- 
ble, et  possède  même  des  forces  suffisantes  pour  s'y  intéresser;  pourtant  il  évite  de 
s'immiscer  dans  ce  qui  ne  le  concerne  pas,  et  il  ne  se  laisse  pas  emporter  de  colère 
contre  les  actes  coupables ,  mais  en  considérant  le  mystère  de  Dieu  qui  se  rattache 
au  destin,  il  prend  pitié  des  pauvres  créatures  et  donne  ses  avertissements  avec 
douceur;  quelquefois  même  où  il  voit  le  bien-être  en  abondance,  il  garde  le  silence 
à  l'égard  de  ceux  qui  n'en  sont  pas  dignes.  Il  est  courageux  et  n'a  nulle  peur  de  la 
mort;  généreux,  il  n'aime  plus  les  vanités  du  monde;  il  pardonne  volontiers  aux 
autres  et  ne  garde  point  de  rancune  ;  son  âme,  préservée  du  péché,  ne  s'occupe  que  de 
Dieu.  Les  conditions  de  l'existence  lui  étant  indifférentes,  tantôt  il  préfère  l'indi- 
gence et  la  dureté  de  la  vie,  son  âme  lui  suggérant  le  mépris  de  tout  à  l'exception 
de  Dieu;  tantôt  en  rapport  avec  le  monde  extérieur,  il  tient  à  l'opulence  et  aux 
honneurs,  en  les  regardant  comme  des  dons  de  la  providence  et  en  les  assimilant  à 
la  splendeur  divine ,  le  but  suprême  de  ses  aspirations.  Cette  variabilité  se  trouve 
chez  diverses  personnes  et  chez  le  même  individu,  tout  dépendant  du  milieu,  du 
temps  et  des  circonstances.  Attiré  seulement  vers  le  royaume  céleste,  il  semblerait 
quelquefois  se  soustraire  aux  exigences  rigoureuses  de  la  loi  mondaine;  pourtant,  il 
n'est  pas  coupable,  car  il  n'est  plus  responsable  de  ses  actions;  la  responsabilité  in- 
combe à  celui-là  seul  qui  s'est  assujéti  à  la  loi  après  l'avoir  comprise,  ou  qui  s'est 
rendu  coupable  en  négligeant  de  la  comprendre,  tandis  que,  lui,  il  a  perdu  toute 
conscience.  En  général,  il  faut  pourtant  constater  que  la  vérité  absolue  ou  Dieu 
n'est  pas  l'abreuvoir  de  tout  allant  et  venant,  ni  se  manifeste  également  à  tout  le 
monde,  et  que  la  révélation  de  la  vérité  n'est  accordée  qu'aux  seuls  élus.  Aussi  la 
doctrine  que  nous  venons  d'exposer  dans  ce  chapitre  pourrait  être  la  risée  des  in- 
différents en  même  temps  qu'elle  servirait  d'avertissement  aux  initiés:  si  quelqu'un 
donc  éprouve  pour  elle  de  l'aversion,  qu'il  examine  son  intérieur,  et  voie  >'il  pos- 
sède la  réceptivité  nécessaire!    A  celui-là  seul  qui  est  bien  disposé,  tout  est  facile  '  . 


1)  Voy.    le   même   adage   employé   par  Avicenne  à    la  (in  du   traité  sur  Le  Destin.  Le  Miuéon,  t.   I\  . 
1885,  p.  50. 


16  AL-ISHÂRÂT     WA-T-TANBÎHÂT     (X1-'    SECTION). 

X-vmi   SECTION. 

SUR  LE  SECRET  DES  MIRACLES. 

Dans  les  articles  précédents  nous  avons  exposé  les  vues  d'Avicenne  sur  la  vie 
future,  où  la  perfection  de  l'âme  sera  la  rétribution  de  l'homme  zélé  et  juste,  tandis 
qu'au  eon traire,  la  punition  du  coupable  y  sera  la  continuation  de  son  état  défec- 
tueux ,  provoqué  par  ses  péchés ,  ainsi  que  la  conscience  d'être  privé  des  moyens  de 
perfectionnement,  au  moins  pour  un  certain  temps,  dont  la  longueur  dépendra  de 
la  grâce  divine.  En  outre ,  nous  avons  expliqué  la  voie  que  l'homme  doit  suivre 
pour  arriver  graduellement,  par  diverses  stations,  et  déjà  dans  la  vie  d'ici-bas,  au 
plus  haut  degré  de  l'unification  avec  Dieu,  à  ce  degré  où,  perdant  totalement  la 
conscience  de  lui-même ,  il  ne  contemple  que  Dieu  partout  dans  les  objets  terrestres  ; 
dans  cette  contemplation  de  Dieu  il  est  devenu  lui-même  Bien,  et  il  ne  semblerait 
rien  manquer  à  notre  initié,  arrivé  dans  cet  état,  que  la  faculté  d'opérer  des  mira- 
cles. Ici  pourtant,  la  réflexion  judicieuse  d'Avicenne  l'arrête  et,  contrairement  à  ses 
successeurs ,  les  philosophes  çoûfiques  par  excellence ,  comme  Ibn-ul-Arabî  e.  a  ,  il 
tâche  par  la  suite  de  nous  expliquer  ces  faits  d'une  apparence  extraordinaire. 

1)  Arrivé  à  cet  état,  l'illuminé  semblerait  être  doué  de  la  faculté  de  s'élever 
au-dessus  des  lois  de  la  nature;  mais,  dans  la  plupart  des  cas,  il  faut  reconnaître 
que  ce  qui ,  au  premier  abord ,  nous  paraît  miraculeux ,  ne  s'opère  pas  contrairement 
aux  lois  fixes  de  la  nature,  que,  au  contraire,  si  nous  les  examinons  de  plus  près, 
ces  choses  sont  conformes  à  ces  mêmes  lois,  bien  que  celles-ci  ne  nous  soient  que 
très  imparfaitement  connues.  Si,  par  exemple,  l'initié  peut  pendant  bien  long- 
temps supporter  le  jeûne ,  c'est  que  l'âme ,  plongée  dans  la  contemplation , 
exerce  son  influence  sur  le  corps ,  qui ,  dans  le  repos  absolu ,  ne  perd  rien 
de  sa  chaleur  et  n'a  pas  besoin  de  restaurer  ses  forces  perdues.  Nous  avons 
des  cas  analogues  dans  certaines  maladies  où  le  patient  peut  de  même,  pen- 
dant bien  longtemps ,  soutenir  sa  vie  sans  aliments ,  bien  que  l'intensité  de  la 
maladie  épuise  ses  forces  par  son  principe  destructif  et  contraire  au  rétablis- 
sement normal,  qui  n'existe  pas  dans  le  jeûne  de  l'initié.  Ainsi  ce  jeûne  continu, 
qui  serait  impossible  à  l'homme  sensuel  et  sain,  n'a  rien  qui  s'oppose  à  la  loi  ordi- 
naire de  la  nature. 

Quant  à  la  force  extraordinaire  que  déploie  quelquefois  le  çoûfî,  elle  s'explique 
par  l'état  extatique  de  son  esprit,  à  peu  près  comme  la  force  ordinaire  de  l'homme 
augmente  par  la  joie  ou  l'enivrement,  et  diminue  par  la  peur  et  la  tristesse. 

2)  Quant  à  la  faculté  de  prédire  les  événements  futurs,  il  nous  faut,  pour  por. 
ter   à   ce   sujet  un  jugement  sûr,  examiner  les  conditions  dont  dépend  cette  faculté. 


SUR    LE    SECRET     DES    MIRACLES. 


17 


D'abord,  nous  devons  faire  remarquer  que  tout  le  monde  connaîl  la  révélation  des 
événements  futurs  qui  se  fait  dans  les  songes,  et  qui  devient  possible  lorsqu'une 
disposition  maladive  du  corps  ne  l'empêche  pas;  mais  ici  nous  devons  encore  recher- 
cher si  cette  faculté  ne  peut  s'adapter  à  l'état  de  veille,  pourvu  qu'il  n'y  ait  rien 
qui  s'y  oppose1).  Nous  savons  que  les  événements  terrestres  sont,  dans  leur  géné- 
ralité, décidés  dans  le  monde  des  hautes  intelligences,  mais,  ils  ne  le  sont  dans 
leurs  particularités  que  dans  les  âmes  des  corps  célestes2)  qui  gouvernent  notre 
monde:  voilà  la  doctrine  des  péripatéticiens ;  mais  nous  pourrions  peut-être,  avec 
une  certaine  vraisemblance,  supposer  que  ces  âmes  célestes  embrassent  en  même 
temps  et  le  général  et  le  particulier.  Alors  les  événements  viendraient  des  influences 
de  ces  âmes,  que  l'âme  humaine  pourrait  subir  si  elle  y  était  accessible  et  qu'aucun 
obstacle,  ni  extérieur  ni  intérieur,  ne  s'y  opposât;  examinons  ces  conditions.  Nous 
savons  d'abord  que  les  forces  de  l'âme  se  contre-balancent  entre  elles;  par  exemple, 
l'irascibilité  contrarie  l'appétit  sensuel;  les  sensations  extérieures  troublent  les  sens 
intérieurs  et  entraînent  la  raison,  instrument  de  l'âme;  au  contraire,  l'âme  plongée 
dans  la  méditation  arrête  toute  action  des  sens  extérieurs,  qui  ne  portent  plus  alors 
aucune  image  du  dehors  à  l'âme.  C'est  à  l'aide  de  l'organe  de  la  sensibilité  ou  du 
sens  commun  3)  que  l'image  de  l'objet  extérieur  se  reproduit  comme  présent  ;  quelque- 
fois, l'objet  sensible,  disparu  ou  changeant  de  place,  laisse  encore  pour  un  certain 
temps  son  image;  par  exemple,  quand  on  tourne  en  cercle  un  objet  lumineux,  on 
obtient  l'image  de  tout  un  cercle  continu.  Ainsi,  aussi  longtemps  que  l'image 
restera,  nous  ne  pouvons  la  regarder  que  comme  présente;  peu  importe  qu'elle  pro- 
vienne d'un  objet  véritable,  ou  dérive  d'un  objet  dont  l'existence  réelle  a  cessé.  Le 
dernier  cas  se  présente  chez  les  malades  qui  reçoivent  de  leur  imagination  l'impres- 
sion d'objets  inexistants  et  dont  la  faculté  imaginative  est  mise  en  mouvement  par 
ces  images  reproduites  à  peu  près  comme  dans  deux  miroirs  opposés  l'un  à  l'autre. 
Ce  qui  en  fait  cesser  la  reproduction  continue,  c'est  le  sens  extérieur  qui  distrait 
le  sens  général  et  le  maîtrise  presque  totalement,  ou  la  raison  et  la  réflexion  inté- 
rieure qui  préservent  l'homme  des  images  de  la  fantaisie ,  mais  cet  effet  étant  sou- 
vent affaibli,  l'imagination  en  revient  à  s'occuper  de  ces  images,  comme  si  elles 
avaient  une  existence  réelle.  C'est  ce  qui  arrive  dans  le  sommeil,  qui  arrête  entière- 
ment   toute    impression   du  dehors;    alors,   quelquefois,    l'âme   est   entraînée  par  la 


1)  Comp.    Les  prolégomènes   d'Ibn   Khalioun,   trad.  par  tic  Slane,  t.  I,  p.  216  sq.,  el   l'article   La  philo- 
sophie d'Avicenne,  dans  le  Muséon,  1882,  p.   513 — 514. 

2)  Comp.  le  traité  sur  l'astrologie  dans  le  Muséon,  1884,  p 

3)  C'est    l'<tf»Si»«<   xo<vij    d'Aristote,    le    sens    général   qui    réunit    les    sensatioi  u    les  sens 
extérieurs. 


J  g  AL-ISHÂRÀT    WA-T-TANBÎHÂT     (Xe     SECTION). 

nature  de  la  force  digestive  à  un  abandon  complet  de  ses  fonctions  intellectuelles, 
de  même  que,  dans  certaines  maladies,  toute  son  attention  est  attachée  au  rétablis- 
sement de  la  santé  du  corps;  les  deux  facultés  qui  empêcheraient  la  prédominance 
de  l'imagination  intérieure,  les  sens  extérieurs  et  la  raison,  étant  réduites  à  peu 
près  à  rien  pendant  le  sommeil,  l'imagination  reste  seule  maîtresse,  et  le  sens  gé- 
néral en  reçoit  les  images  comme  provenant  de  la  réalité.  C'est  pourquoi  le  som- 
meil est  ordinairement  uni  aux  visions.  Pourtant,  les  degrés  de  force  de  lame  va- 
rient comme  ceux  des  sensations  extérieures  et  de  la  raison,  qui,  comme  nous 
l'avons  dit,  ont  pour  fonction  de  réprimer  l'imagination  :  si  l'âme  est  forte,  elle 
résiste  facilement  à  ces  aggressions  du  dehors,  et  si  elle  est  faible,  le  contraire  se 
produit,  tandis  que  lame  exercée  par  le  traitement  spirituel  refuse  tout  ce  qui  s'op- 
pose à  cette  action,  et  se  meut  avec  liberté  dans  la  région  qui  lui  convient  par  sa 
nature;  ainsi  délivrée  de  toute  sensation  du  dehors  et  des  liens  qui  l'attachent  au 
corps  affaibli ,  p.  e.  par  une  grave  maladie ,  elle  peut  vraisemblablement  s'élever  au 
monde  saint  et  spirituel  et  en  tirer  des  images  qui,  de  nouveau,  se  réfléchissent  dans 
l'imaoination  vide  et  affaiblie  du  dormant  ou  du  malade,  d'où  elles  sont  transportées 
dans  le  rayon  du  sens  général.  L'âme  très  forte  par  sa  nature  pourrait  bien  proba- 
blement, même  en  état  de  veille  et  de  santé  parfaite  du  corps,  recevoir  des  inspi- 
rations de  ce  genre,  des  vues  extraordinaires  et  des  exhortations  intérieures,  comme 
ce  fut  le  cas  du  prophète,  quand  il  jouit  de  l'apparition  des  anges  ou  entendit  des 
voix  célestes.  Ces  impressions  d'un  autre  monde  varient  beaucoup  en  intensité  et 
vont  jusqu'à  l'apparition,  par  exemple,  d'une  représentation  de  la  beauté  divine,  la 
récitation  d'un  morceau  de  poésie  et  même  jusqu'à  la  révélation  de  l'être  éternel  et  la 
communication  de  sa  parole  ;  c'est  parce  que  notre  imagination,  en  transformant  toute 
forme  intellectuelle,  ou  de  nature  mixte,  en  image  sensible,  ne  peut  nous  représenter,  par 
exemple,  le  bon  et  le  beau  que  par  une  figure  agréable  à  voir  et  le  mal  par  une  image 
contraire,  etc.;  mais  il  n'arrive  que  bien  rarement  qu'elle  soit  à  même  de  fixer  dans  la 
mémoire,  avec  une  parfaite  clarté,  la  forme  révélée  sans  aucune  transformation.  Au  con- 
traire, l'âme  de  nature  faible  ne  retient  qu'une  image  presque  effacée  qui  n'exerce  que 
peu  d'influence  sur  l'imagination  et  sur  la  mémoire;  l'image,  chez  elle,  est  toujours  sur 
le  point  d'être  bannie  et  dissoute  par  une  autre,  et  on  ne  réussit  à  la  rappeler  que  par 
une  réitération  ou  quelquefois  par  une  interprétation ,  tandis  que  celle  de  l'âme  forte, 
conçue  en  état  de  sommeil,  de  veille  ou  de  maladie  du  corps,  soit  sous  la  forme  de 
songe,  d'inspiration  ou  de  révélation,  n'en  a  pas  besoin.  Mais  il  n'en  est  pas  de 
même,  si  les  transformations  se  succèdent  et  varient,  car  dans  ce  cas  il  faut  recou- 
rir aux  mêmes  moyens,  selon  les  circonstances,  les  rapports  du  temps  et  l'habitude 
des   individus;  et,  alors,  le  songe  demande  une  interprétation,  tandis  que  l'inspira- 


SUR    LE     SECRET    DES    MIRACLES.  J9 

tion,    pour    être    communiquée    à    tout    le    monde,    ne  requiert  qu'une  explication. 

3)  Quelquefois,  on  se  sert  de  moyens  extérieurs  pour  calmer  l'imagination, 
soustraire  les  sens  et  la  réflexion  à  toute  impression  extérieure,  et  de  cette  manière 
rendre  l'âme  plus  accessible  aux  influences  célestes  et  divines  *).  C'est  dans  ce  sens 
qu'on  raconte,  par  exemple  des  Turcs,  qu'en  se  rendant  chez  leur  devin  pour  ap- 
prendre les  événements  cachés  de  l'avenir,  ils  ne  reçoivent  ses  révélations  qu'après 
qu'il  s'est  mis  en  mouvement  avec  une  rapidité  à  perdre  haleine,  et  que  dans  cet 
état  il  communique  ses  révélations.  D'autres  Axent  leurs  yeux  sur  un  objet  trans- 
parent et  étincelant,  ou  sur  un  point  noir  resplendissant  et  miroitant  jusqu'à  hébé- 
ter  la  vue  par  son  éclat  et,  dans  cette  condition  de  torpeur,  ils  saisissent  les  com- 
munications d'en  haut 2).  Tous  ces  moyens  sont  plus  efficaces  chez  les  individus  de 
constitution  bien  faible,  par  exemple,  des  jeunes  gens  inexpérimentés,  et  ils  se 
combinent  avec  des  discours  diffus  et  incohérents,  avec  des  actes  de  folie,  en  un 
mot,  avec  tout  ce  qui  provient  d'un  sentiment  de  stupéfaction  et  d:étourdissement. 
Quand ,  après  cette  opération ,  la  réflexion  est  hébétée  et  assoupie ,  le  moment  de 
l'unification  de  l'âme  avec  le  monde  des  mystères  s'approche;  tantôt  le  mystère  se 
manifeste  sous  la  forme  d'un  tintement  très  fort,  tantôt  sous  celle  d'une  allocution 
angélique  ou  d'un  chuchotement  secret ,  tantôt  tout  le  monde  des  mystères  se  révèle 
à  lui.  En  attendant ,  tout  ce  que  nous  venons  d'exposer  ici  ne  peut  être  envisagé 
comme  doctrine  prouvée,  mais  ne  dépend  que  de  l'expérience  seule  quoique  affirmée 
autant  possible  par  des  hommes  de  réflexion  mûre  ayant  eux-mêmes  éprouvé  ces 
cas  ou  les  ayant  constatés  chez  d'autres.  Alors  il  s'agit  de  démontrer  l'existence 
réelle  et  la  cause  d'un  tel  phénomène  dépassant  la  raison  ordinaire,  et,  si  l'on  y 
réussit  de  manière  que  tout  soit  clairement  expliqué  par  voie  naturelle ,  l'âme  se 
réjouira  des  douceurs  de  l'intelligence  et  n'hésitera  pas  à  escalader  ces  hauteurs 
mystérieuses.  Mais  arrêtons-nous;  prolonger  la  discussion  sur  ces  matières,  en  appor- 
tant nos  propres  témoignages  ou  ceux  d'autres,  ce  serait  une  vaine  entreprise,  attendu 
que  celui  qui  n'est  pas  convaincu  de  la  justesse  générale  de  nos  observations,  ne 
se  laissera  pas  non  plus  convaincre  par  une  exposition  détaillée. 

4)  Jusqu'à  présent,  nous  avons  vu  Avicenne  expliquer  les  effets  en  apparence 
miraculeux  de  l'extase  religieuse,  autant  qu'ils  proviennent  d'un  pouvoir  extraordi- 
naire donné  à  l'âme  sur  les  sens  inférieurs,  par  exemple,  la  possibilité  de  supporter 


1)  Le  développement  ultérieur  et  très  ample  de  cette  matière  se  trouve  dans  Les  Prolégomènes  d'Ibn 
Khaldoun,  trad.  tr.  par  Mae  Guekin  de  Slane,  t.  I,  p.  207—209;  p.  221—221 

2)  Comp.  la  mystification  de  l'illustre  E.  W.  Lane,  opérée  au  Caire  par  un  farceur  égyptien  et  racon- 
tée par  lui  même  dans:  An  account  of  the  manners  and  customs  of  the  modem  Egrjptiuns  h;/  F..  W.  Lane, 
London,  1846,  t.  II,  p.  OS  sq.  L'explication  naturelle,  ibd.,  t.  III,  p.  210  sq. 


20  AL-1SHÂRÂT    WA-T-TANBÎHÂT     (Xe    SECTION). 

un  jeûne  continu,  d'acquérir  une  force  merveilleuse  des  membres,  de  prédire  l'ave- 
nir, etc.  ;  nous  continuerons  maintenant  à  suivre  ses  traces  jusqu'à  la  fin  dans  l'ex- 
plication des  phénomènes  semblables  qui  concernent  les  objets  extérieurs,  p.  e., 
le  pouvoir  de  guérir  certaines  maladies,  de  provoquer  la  pluie,  de  causer,  par  les 
malédictions,  la  perte  et  la  ruine,  ou  bien,  par  les  bénédictions,  d'éloigner  toute 
espèce  de  maux,  de  dompter  les  animaux  sauvages,  etc.,  en  un  mot,  des  phéno- 
mènes qui  ont  tout  l'air  de  contrarier  les  lois  de  la  nature ,  mais  qui ,  jugés  avec 
discernement,  présentent  souvent  des  causes  conformes  à  ces  mêmes  lois,  bien  qu'ac- 
tuellement elles  ne  se  soient  pas  suffisamment  révélées  à  notre  connaissance.  Bien 
que  l'âme,  continue  Avicenne,  n'ait  point  avec  le  corps  les  rapports  de  l'empreinte 
au  sceau,  mais,  au  contraire,  que  leur  union  soit  libre  et  leur  nature  toute  dif- 
férente ,  nous  voyons  pourtant  les  diverses  affections  de  l'âme  agir  sur  le  corps  l), 
par  exemple,  la  réflexion  chez  celui  qui  marche  sur  une  planche  étendue  au-dessus 
d'un  abîme  lui  fait  souvent  perdre  l'équilibre  et  tomber,  tandis  que  celui  qui  se 
trouve  sur  la  même  planche,  mais  étendue  sur  la  terre  plane,  reste  debout.  De  la 
même  manière,  on  change  de  visage  graduellement  ou  subitement  sous  l'influence 
de  pensées  et  d'impressions  intérieures,  et  cela  jusqu'au  point  de  provoquer  ou 
d'écarter  des  indispositions  et  des  maladies  ;  aussi  pourrions-nous  supposer  que  la 
force  de  l'âme  s'étend  sur  les  objets  environnants-,  de  même  qu'elle  influence  l'état 
de  son  propre  corps,  elle  pourrait  peut-être  influencer  les  corps  étrangers  et  leurs 
âmes,  et,  en  maîtrisant  sa  propre  cupidité,  son  irascibilité  ou  sa  frayeur,  éloigner 
les  mêmes  passions  des  autres.  Quelquefois  nous  trouvons  cette  force  donnée  à  l'âme 
dès  le  moment  de  son  union  avec  le  corps ,  mais  quelquefois  elle  est  développée  par 
l'exercice  et  par  le  changement  du  tempérament;  enfin  quelquefois  par  l'aspiration 
de  l'homme  d'acquérir  la  connaissance  intime  de  Dieu,  ce  qui  est  le  cas  des  saints 
dévoués  à  Dieu.  Celui  qui  a  reçu  de  la  nature  cette  force  de  l'âme  et  qui  la  fait 
servir  à  développer  la  bonté  et  la  pureté,  appartient  au  nombre  des  prophètes  et 
des  saints;  doués  des  dons  de  la  grâce  divine,  ils  atteindront  le  plus  haut  degré 
de  perfectionnement ,  tandis  que  l'âme  douée  de  la  même  force ,  mais  inclinée  au 
mal ,  se  livre  à  la  magie  et  n'atteindra  jamais  le  rang  suprême  des  âmes  pures  2). 

A  la  catégorie  des  effets  produits  par  l'âme  sur  les  objets  environnants  on 
pourrait  rapporter  celui  du  mauvais  œil 3),  par  lequel  on  entend  une  impression  nui- 
sible  émanant   de   la    personne   qui   en    admirant   regarde    une  autre.    Bien  que  cet 


1)  Coinp.  Les  Prolégomènes,  t.  III,  p.  182 — 183,  et  le  Muséon,  1S82,  p.  51i,  dans  l'art.  La  philosophie 
à"  Avicenne. 

2)  Comp.  Les  Prolégomènes ,  t.  III,  p.  183. 

3)  V.  ibid.,  p.  187. 


SUR  LE  SECRET  DES  MIRACLES.  2  l 

effet  soit  rejeté  par  ceux  qui  ne  concèdent  aucune  influence  d'un  corps  sur  un  autre 
si  ce  n'est,  soit  par  contact  immédiat,  p.  e.  le  chauffage  de  la  chaudière  produit  par 
le  feu,  soit  par  la  dispersion  des  atomes,  p.  e.  le  refroidissement  de  L'air  produit  par 
la  terre  ou  l'eau,  soit  par  la  pénétration  intermédiaire  de  la  qualité,  p.  e.  le  chauffage 
de  l'eau  dans  la  chaudière  produit  par  le  feu,  il  faut  pourtant  réfléchir  à  ce  que 
nous  avons  fait  remarquer  précédemment,  que  l'effet  n'est  pas  toujours  contenu  dans 
la  cause  [p.  e.  les  rayons  du  soleil  n'étant  pas  en  eux-mêmes  chauds,  produisent  la 
chaleur],  et  cette  objection  perdra  beaucoup  de  sa  force.  En  général,  nous  voyons 
des  effets  extraordinaires  dériver  en  ce  monde  de  trois  causes:  1°  des  âmes,  connue 
nous  venons  de  l'expliquer,  par  exemple,  la  magie  ou  plutôt  les  faits  miraculeux 
des  saints;  2°  des  corps  terrestres,  p.  e.  la  force  de  l'aimant  qui  attire  le  fer,  et 
tout  ce  qui  appartient  à  la  magie  naturelle  (al-Mrendjât);  3°  des  corps  célestes,  quand 
ils  rencontrent  la  réceptivité  nécessaire  dans  les  corps  terrestres  et  les  âmes  particu- 
lières ,  p.  e.  les  exorcismes  de  l'art  talismanique  ').  Dans  tous  les  cas  où  les  véri- 
tables causes  naturelles  de  pareils  phénomènes  nous  sont  cachées,  la  stupidité  de  les 
rejeter  arrogamment  avec  nos  soi-disant  philosophes  comme  un  ensemble  de  men- 
songes, est  tout  aussi  déraisonnable  que  d'admettre  légèrement  le  tout  comme  vérité; 
ici  le  juste  milieu  est  la  seule  voie  à  recommander,  c'est-à-dire  que  l'on  doit  aban- 
donner tout  cela  à  la  catégorie  du  possible,  aussi  longtemps  qu'il  n'y  a  pas  de  dé- 
monstration solide  à  présenter,  ni  pour  ni  contre.  Dans  la  nature,  nous  trouvons 
aussi  beaucoup  de  merveilles  opérées  par  la  correspondance  des  forces  actives  célestes 
et  de  la  condition  passive  des  choses  terrestres. 

«Nous  t'avons  régalé ,  mon  frère ,  conclut  Avicenne ,  de  la  crème  de  la  vérité  et 
des  mets  exquis  de  la  sagesse;  garde  cette  dissertation  à  l'abri  de  toute  profanation 
des  ignorants,  privés  de  l'illumination  d'en  haut  et  de  la  pratique,  dont  les  pen- 
chants sont  du  côté  du  vulgaire,  et  qui  rejettent  ces  vérités  tout  comme  nos  soi- 
disant  philosophes  renommés,  eux  et  leurs  adhérents,  par  leur  incrédulité;  mais  si 
tu  rencontres  un  homme  sûr  et  à  l'abri  de  toute  mauvaise  influence,  qui,  cherchant 
Dieu,  est  favorisé  de  la  lumière,  de  la  grâce  et  de  la  vérité,  satisfais  ses  demandes 
peu  à  peu  et  partiellement ,  et  fais-lui  espérer  la  continuation  de  ton  intimité  future , 
si  tu  observes  chez  lui  de  bonnes  suites  de  ta  confiance  passée;  mais  oblige-le  pour- 
tant par  des  serments  solennels  d'observer  la  même  méthode  que  toi-même  et  de 
se  conformer  à  ton  exemple;  au  contraire,  si  tu  répands  cette  doctrine  indiscrète- 
ment et  en  abuses,  sache  que  le  Dieu  très  haut  sera  juge  entre  toi  et  moi!» 


1)  V.  Les  Prolégomènes,  t.   III,  192—193. 


L'OISEAU 
TRAITÉ   MYSTIQUE  D'AVICENNE 

RENDU  EN  FRANÇAIS  ET  EXPLIQUÉ  SELON  LE  COMMENTAIRE  PERSAN 

DE  SÂWEDJÎ. 


AYANT-PROPOS. 


Le  petit  traité  «F  Oiseau»  appartenant  au  même  genre  d'écrits  que  Haï;  b. 
Yaqzdn ,  dont  nous  avons  établi  l'existence  réelle,  prouve  certainement  moins  de 
génie  original  chez  son  auteur,  mais,  malgré  le  style  fortement  ampoulé  et  obscur 
du  commencement,  sa  conclusion  bien  naïve  jette  une  vive  lumière  sur  la  vie  inté- 
rieure de  l'auteur  et  ses  rapports  avec  ses  contemporains.  Dans  la  liste  de  ses  œuvres , 
faite  par  son  disciple  Djoûzdjânî,  ce  traité  est  mentionné  sous  le  N°.  24  en  ces 
mots  :  Traité  de  l 'oiseau ,  composition  énigmatique ,  où  il  décrit  comment  il  arriva  à 
la  connaissance  de  la  vérité l),  mais  sans  indication  de  la  date  de  sa  composition  ; 
en  tout  cas,  comme  il  suit,  dans  cette  nomenclature,  le  traité  de  Haï/  b.  Taqzân, 
composé  pendant  que  l'auteur  se  trouvait  dans  la  forteresse  de  Ferdedjân,  près  d'Ha- 
madân ,  il  nous  semble  qu'il  a  dû  être  écrit  quelque  temps  après,  peut-être  à  la 
cour  d'Alâ  ed-Daula,  où  il  acheva  également  son  grand  ouvrage  as-8/ie/d.  Le 
style,  surtout  celui  du  commencement,  plein  d'expressions  énigmatiques ,  offre  beau- 
coup de  difficultés  ;  heureusement  elles  sont  amoindries  par  le  commentaire  avec 
version  persane,  composé  par  un  certain  Omar  b.  Sahlàn  as-Sâwedjî  qui  se  trouve 
au  Brit.  Muséum  2);  c'est  de  cet  opuscule,  du  reste  tout  à  fait  insignifiant,  que  nous 
avons  extrait  les  notes  explicatives  placées  en  dessous  de  la  traduction.  Pour  en  faci- 
liter la  lecture,  nous  présentons  ici  le  tissu  de  la  composition.  Après  une  dédicace 
à  ses  amis,  où  il  parle  des  qualités  de  l'amitié  réelle,  l'auteur  commence  son  récit 
allégorique:  Une  compagnie  de  chasseurs  s'en  alla  prendre  des  oiseaux;  après 
qu'ils  eurent  tendu  leurs  filets,  bon  nombre  d'oiseaux  vinrent  y  tomber,  et  parmi 
eux  se  trouva  l'auteur  du  récit.  Renfermés  dans  leurs  cages,  ils  souffrirent  d'abord 
de    leur    captivité,    mais   ils   s'y    accoutumèrent   peu   à   peu  jusqu'à   ce  qu'un  petit 


1)  La   même   citation   se    trouve   dans    L'art.   A'Jvicentie   chez   Ibn  Abî  Oçeibi'a,  éd.    \.  Miill 
t.  II,  p.  11;  selon  H.   Chalîfa,  qui  fait  mention  de  cette  pièce  mystique  d'Avicenne,  t.  III,  p      ' 
(f  505  H.),  en  aurait  composé  une  pareille  du  même  nom. 

2)  Voy.  Cal, il.  Codd.  manuserptt.  ar.  Mu».  Uni.,  t.  II,  p.  150,  V'  26;  le  même  commentateur  a  été 
mentionné  par  11.  Kkalîfa,  Lex.  eneyd.,  deux  t'ois,  t.  II,  p.  108,  et  t.  III,  p.  112,  mais  sans  indication  de 
l'année  de  sa  mort. 


26 


AVANT-PROPOS. 


nombre  d'entre  eux  réussirent  à  s'en  échapper,  tandis  que  les  autres ,  encore  captifs ,  les 
voyant  s'élever  en  l'air,  leur  demandèrent  de  leur  faire  connaître  les  moyens  de  parve- 
nir à  la  délivrance  et  de  les  aider  à  y  réussir.  Ceux-ci,  après  quelques  hésitations, 
offrirent  leur  fride  à  leurs  malheureux  compagnons  et  leur  montrèrent  la  voie  à 
suivre  pour  échapper  sûrement  à  la  captivité.  Arrivés,  dans  leur  vol,  en  vue  de  huit 
hautes  montagnes,  ils  se  mirent  avec  grands  efforts  à  en  gravir  les  sommets,  et, 
parvenus  au  dernier,  ils  trouvèrent  accès  au  palais  du  Grand  Roi.  Admis  à  l'audience, 
ils  commencèrent  à  Lui  décrire  leur  état  bien  misérable,  empiré  par  les  bouts  de 
chaînes  restés  encore  attachés  à  leurs  pieds.  Alors,  Lui  leur  promit  de  leur  donner 
un  messager  qui  porterait  à  leurs  oppresseurs  l'ordre  de  détacher  leurs  chaînes;  ce 
messager  de  la  délivrance  est  fange  de  la  mort. 

Comme  on  le  voit,  ce  petit  traité  confirme  la  doctrine  principale  des  rapports 
de  l'âme  et  du  corps  que  nous  avons  expliquée  longuement  dans  une  de  nos  pre- 
mières analyses  des  traités  d'Avicenne '),  à  savoir  que  l'âme,  substance  à  part,  tirant 
son  origine  de  la  plénitude  divine,  s'unit  au  corps,  composé  d'éléments  matériels,  pour 
opérer  son  développement  dans  ses  divers  rapports  avec  le  monde  et  par  là  atteindre 
la  béatitude  éternelle.  Mais  pendant  son  séjour  ici-bas,  elle  se  sent  toujours  captive 
dans  la  prison  du  corps ,  languissant  du  désir  du  retour  à  sa  patrie  céleste  (al-ma'ad), 
lequel  ne  peut  s'accomplir  que  par  la  mort.  La  comparaison  des  âmes  qui  ne  savent 
résister  aux  séductions  de  la  vie,  à  ces  colombes  qui  se  laissent  prendre  aux  filets 
de  l'oiseleur,  est  bien  ancienne;  déjà  nous  la  trouvons  parmi  les  poésies  didactiques 
de  Prudence,  poète  chrétien  du  IVe  siècle2). 

Pour  fixer  le  texte  arabe,  j'en  ai  eu  à  ma  disposition  quatre  copies,  deux  apparte- 
nant au  Prit.  Muséum  (voy.  Cat.  Codd.  manuscrptt.  ar.  Mus.  Brit.,  t.  Il,  p.  450,  N°.  XXVI, 
avec  le  commentaire  persan  de  Sâwedjî,  et,  ièid.,  N°  XXVIII,  portant  le  texte  seul) 
et  deux  appartenant  à  la  bibliothèque  de  l'université  de  Leyde  (v.  Cat.  Codd.  oriental. 
Biblioth.  Acad.  Lugd.  Bat.,  t.  III,  p.  329,  N°.  1464  =  Cod.  10:20-  (10)  Warn.,  et  t.  IV, 
p.  313,  N°.  2144  =  Cod.  177  (5)  Gol.).  La  collation  de  cette  dernière,  dont  je  n'avais 
pas  observé  l'existence,  je  la  dois  à  l'extrême  obligeance  de  mon  célèbre  et  cher  col- 
lègue Mr.  M.  J.  de  Goeje.  Pour  indiquer  les  leçons  variantes  de  ces  quatre  copies  , 
j'ai  désigné  les  deux  premières  par  B  et  B2,  et,  où  elles  sont  d'accord,  par  la 
lettre  L  seule,  les  deux  dernières  par  A  et  A2. 

Copenhague,  Octobre  1891.  A.  F.  MEHREN. 


1)  Voy.  l'art,  du  Muséon  de  l'année  18S2,  p.  512,  et  de  l'année  1SS3,  p.  561  suiv. 

2)  Voy.  Garmina  qua  supersunt  Prudentii ,  éd.  Dressel,  Lipsiae,  1S00,  p.  162. 


TRADUCTION  DE  L'OISEAU. 


Au  nom  de  Dieu,  Clément  et  Miséricordieux!  A  Lui  seul  je  nie  confie,  Lui 
seul  est  toute  mon  espérance. 

1)  N'y  a-t-il  personne  parmi  mes  frères  qui  veuille  bien  m'accorder  un  moment 
pour  entendre  mes  plaintes  intimes?  et  pourtant,  peut-être  pourrait-il  alléger  mon 
fardeau  en  en  portant  une  part.  Car  l'ami  fidèle  n'est  pas  à  même  de  tirer  son  frère 
d'embarras,  s'il  ne  conserve  en  son  âme,  soit  dans  la  prospérité,  soit  dans  l'infor- 
tune ,  une  amitié  parfaitement  intacte.  Comment  t'arroger  le  nom  d'ami  fidèle ,  si 
tu  envisages  l'amitié  comme  l'asile  où  tu  cherches  un  abri,  quand  un  accident 
quelconque  te  rappelle  le  souvenir  de  ton  ami ,  mais  qu'au  contraire  tu  refuses 
d'observer  tes  devoirs  envers  lui  quand  tu  n'as  pas  besoin  de  lui?  Ne  feras-tu  donc 
visite  à  ton  ami  que  quand  un  accident  t'est  arrivé ,  et  ne  garderas-tu  son  sou- 
venir que  si  le  besoin  te  le  rappelle?  Dieu  vous  en  garde,  mes  frères,  vous  que 
réunit  la  communion  en  Dieu,  et  qu'une  parenté  divine  rassemble,  vous  qui 
contemplez  par  la  vue  intuitive  la  vérité,  vous  qui  avez  purifié  vos  cœurs  des 
scories  du  doute,  vous  que  la  voix  seule  de  Dieu  a  mis  en  communauté! 

Eh  bien!  mes  compagnons  en  la  vérité,  examinez-vous  vous-mêmes  et  vous  trou- 
verez la  bonne  direction;  que  chacun  de  vous  révèle  le  secret  de  son  cœur  à  son 
frère,  afin  que,  chacun  de  vous  en  se  communiquant  à  l'autre,  l'un  se  perfectionne 
par  l'autre!  Allons!  mes  frères,  couvrez-vous  de  vos  carapaces  comme  les  porcs- 
épics,  manifestez  votre  intérieur  et  cachez  vos  dehors!  En  vérité,  votre  intérieur  sera 
manifeste  et  votre  extérieur  caché  1). 

Eh  bien,  frères  de  la  vérité,  muez  comme  les  serpents  et  rampez  comme  les 
vers  ;  soyez  comme  les  scorpions  dont  les  armes  sont  placées  à  la  queue ,  et  souve- 
nez-vous que  Satan  n'attaque  l'homme  que  par  derrière!  Abreuvez-vous  du  poison, 
vous   vivrez;  aimez  la  mort,  vous  serez  conservés2);  prenez  votre  vol  en  haut  et  ne 


1)  L'auteur   veut  dire:  il  faut  rendre  la  faculté  active  et  raisonnable  manifeste;  et,  au  contr;n 
disparaître  l'influence  des  désirs  sensuels. 

2)  La   peau   du   serpent   est   le  corps  humain  qu'on  doit  quitter  dans  L'espoir  de  trouver  un 
heureux   au-delà.    Satan   est   la  personnification  des  mauvais  désirs  provenant  de  l'imagination  sensible;  et  le 
poison  indique  la  résistance  à  ces  influences  du  corps. 


2  9  TRADUCTION     DE    l/oiSEAU. 

cherchez  pas  d'abri  dans  les  nids ,  car  les  nids  sont  les  places  où  le  plus"  souvent 
on  prend  les  oiseaux.  Si  vous  manquez  d'ailes,  prenez  celles  des  autres,  et  vous 
arriverez  au  but;  le  meilleur  des  éclaireurs  est  celui  dont  le  vol  est  le  plus  fort1). 
Soyez  comme'  les  autruches  avalant  le  sable  brûlant,  comme  les  serpents  engloutis- 
sant les  os  les  plus  durs,  comme  les  salamandres  se  ruant  dans  le  feu,  ou  comme 
les  chauves-souris  ne  sortant  jamais  pendant  le  jour;  en  vérité,  le  meilleur  des  oiseaux 
est  la  chauve-souris  s).  —  Eh  bien ,  mes  frères ,  l'homme  le  plus  riche  est  celui  qui 
ose  regarder  le  lendemain,  et  le  plus  misérable  est  celui  qui  sera  frustré  de  son 
terme.  —  Oui  !  mes  frères ,  il  ne  faut  pas  s'étonner  que  l'ange  évite  le  mal  et  qu'au 
contraire  l'animal  s'en  rende  coupable;  ce  qui  est  merveilleux,  c'est  que  l'homme 
soit  capable  de  devenir  rebelle  par  la  concupiscence,  bien  que  par  elle  il  ait  perdu 
sa  forme  primitive,  et  qu'il  lui  obéisse,  bien  que  son  intérieur  soit  illuminé  par  la 
raison.  En  vérité,  l'homme  qui  continue  sa  route  en  luttant  contre  la  concupiscence 
et  dont  le  pied  n'a  pas  dévié ,  est  semblable  à  l'ange  ;  mais,  au  contraire,  celui-là  est 
inférieur  à  la  bête  dont  les  forces  n'ont  pas  suffi  pour  résister  aux  passions  qui  l'ont 
entraîné. 

Abordons  maintenant  l'exposé  de  notre  propre  état  ! 

2)  Une  compagnie  de  chasseurs  se  rendit  à  la  chasse;  ayant  tendu  leurs  filets, 
dressé  les  pièges  et  préparé  les  amorces,  ils  se  cachèrent  clans  un  arbuste,  tandis 
que  je  me  trouvais  au  nombre  des  oiseaux.  En  nous  voyant  les  chasseurs  commen- 
cèrent à  siffler,  nous  invitant  à  nous  approcher.  En  sentant  la  fraîcheur  de  l'appât 
avec  la   familiarité  de  la  compagnie,  et  ne  soupçonnant  rien  qui  pût  nous  faire  ar- 


1)  Voler  signifie  métaphoriquement:  chercher  la  faculté  de  recevoir  la  grâce  divine,  tandis  qu'être 
captif,  veut  dire  :  rester  privé  du  perfectionnement  de  l'âme.  Manquant  d'ailes  veut  dire  :  n'ayant  pas  l'élan 
ni  l'initiative  nécessaire  pour  s'élever,  il  faut  chercher  la  direction  des  maîtres. 

2)  L'autruche  dévorant  le  fer  et  les  pierres  chaudes,  et  le  serpent  se  nourrissant  des  os  durs  sym- 
bolisent l'homme  domptant  ses  désirs  charnels  et  sa  férocité  se  servant  de  l'un  contre  l'antre;  le  fer  et  les 
pierres  chaudes  signifient  l'impétuosité,  les  os  durs  la  volupté;  l'homme  doit  les  dompter  toutes  deux  pour 
éviter  leur  domination  et  son  propre  anéantissement.  La  salamandre  se  ruant  dans  le  feu  symbolise  de 
même  l'homme  se  servant  de  la  force  Imaginative  et  représentative,  qui  tantôt  mène  à  la  vérité,  tantôt  à 
l'erreur;  pourtant,  il  faut  employer  ces  facultés  avec  précaution  comme  le  feu  qui,  bien  qu'il  soit  indispensable 
à  l'homme,  peut  lui  causer  de  grands  dommages.  C'est  pourquoi  il  compare  le  vrai  savant  à  la  chauve- 
souris;  convaincu  que  des  idées  se  cachent  sous  l'enveloppe  des  objets  apparents,  le  savant  cherche  la  vérité 
dans  les  intelligibles;  il  se  sert  du  crépuscule  comme  la  chauve-souris,  c'est-à-dire  tantôt  de  la  lumière  ou 
du  visible,  tantôt  de  la  nuit  ou  de  l'intelligible  caché.  Tout  en  professant  l'unité  de  Dieu,  il  tient  Le  milieu 
entre  l'abstraction  complète  {ta  Ml  en  arabe)  et  l'assimilation  de  Dieu  à  la  créature  (ieshbîA);  il  ne  rend  pas 
Dieu  corporel  en  qualité  de  créateur,  mais  il  ne  le  rejette  pas  non  plus  et  conserve  le  juste-milieu  par  la 
foi.  Il  se  sert  du  monde  visible  pour  s'élever  à  la  connaissance  de  cet  être  sublime  et  des  idées  cachées, 
et  il  eroit  à  son  Dieu  comme  l'auteur  de  la  création,  mais  dépourvu  de  toutes  qualités  humaines;  c'est  à  ce 
vol  au  crépuscule,  entre  la  lumière  et  les  ténèbres,  qu'il  compare  l'aspiration  du  savant  à  s'élever  par  la  foi 
à  la  conception  de  Dieu. 


TRADUCTION     DE    L'OISEAU. 


29 


rêter,  nous  nous  précipitâmes  vers  eux  et  tombâmes  au  milieu  des  pièges;  au  même 
moment,  un  anneau  se  ferma  autour  de  nos  cous,  les  lacets  s'enfilèrent  dans  nos 
ailes,  et  les  cordes  s'attachèrent  à  nos  pieds,  de  manière  que  tout  mouvement  ne 
fit  plus  qu'augmenter  nos  douleurs.  Tout  près  de  notre  perte,  chacun  ne  s'occupa 
que  de  son  propre  malheur,  sans  penser  à  son  compagnon,  et  se  mit  à  délibérer 
sur  les  moyens  d'échapper  à  ses  fers.  Pourtant,  après  quelque  temps,  nous  oubli- 
âmes notre  condition  nous  accoutumant  aux  lacets  et  aux  cages  1). 

Un  jour  pourtant ,  je  regardai  à  travers  le  treillis  de  ma  cage  une  volée  d'oiseaux 
qui  déployaient  leurs  têtes  et  leurs  ailes  et  commençaient  à  s'élever  en  l'air.  Un 
bout  de  corde  était  encore  visible  à  leurs  pieds;  bien  qu'insuffisant  pour  leur 
nuire  jusqu'à  entraver  leur  fuite,  il  ne  leur  accordait  pas  la  pleine  jouissance  de  la 
vie  2).  Leur  mise  en  liberté  me  rappela  le  souvenir  de  ma  condition,  que  j'avais 
oubliée,  et  je  m'indignai  contre  moi-même  de  m'y  être  accoutumé,  de  manière  que 
je  me  sentis  oppressé,  et  mon  âme  se  répandit  en  plaintes.  Je  leur  criai  à  travers 
le  treillis  de  s'approcher  de  moi  pour  me  faire  connaître  la  ruse  qui  leur  avait  servi 
à  gagner  la  liberté,  tandis  que  je  restais  encore  captif,  et  de  se  rappeler  les  pièges 
des  chasseurs,  mais  en  vain;  ils  continuèrent  leur  vol.  Après  les  avoir  conjurés  par 
notre  ancienne  amitié  et  notre  société  continue  de  garder  la  foi  et  d'éloigner  tout 
soupçon  de  leurs  cœurs,  ils  se  confièrent  en  ma  parole  et  se  dirigèrent  vers  moi. 
A  ma  demande  relative  à  leur  condition ,  ils  répondirent  en  m'assurant  qu'ils  avaient 
été  atteints  du  même  malheur  que  moi,  et  poussés  de  même  au  désespoir  et  à  une 
perte   imminente.    Après   m'avoir   consolé,   ils  enlevèrent  le  lacet  de  mon  cou  et  le 


1)  Le  désir  de  l'àrne  de  s'emparer  des  substances  séparées  ou  des  intelligibles  est  comparé  au  vol  d'un 
oiseau,  les  cieux  signifiant  les  sphères  les  plus  hautes  et  la  demeure  des  intelligibles,  à  laquelle  L'âme  tache 
de  s'élever,  mais  qu'elle  n'atteint  pas,  empêchée  le  plus  souvent  par  les  liens  du  corps,  et  arrêtée  dans  les 
sphères  inférieures,  c'est-à-dire  plongée,  dans  les  études  de  la  science  de  la  nature  et  des  mathématiques,  ap- 
pelées science  inférieure  et  science  moyenne  (voy.  le  Muséon  de  l'année  1S83,  p.  563),  sans  atteindre  les  régions 
sublimes  de  la  métaphysique.  Ordinairement  L'âme  est  captive  dans  les  liens  du  corps,  et  il  n'arrive  que  bien 
rarement  que  quelques  âmes  d'élite  s'en  délivrent  partiellement  et  acquièrent  un  certain  degré  de  repos:  ce 
sont  les  maîtres  des  sciences  seuls  qui  en  sont  capables. 

2)  En  les  voyant  voleter  hors  de  leurs  cages  notre  auteur  se  rappelle  sa  captivité  et  le  désir  le  saisit 
d'imiter  leur  exemple;  il  implore  leur  aide,  mais  en  vain;  ils  s'éloignent,  c'est-à-dire  les  docteurs  de  la 
science  n'assistent  que  ceux  qui  sont  doués  de  la  réceptivité  nécessaire.  En  attendant ,  ils  lui  montrèrent  la 
voie  en  lui  faisant  remarquer  que  c'est  seulement  par  des  efforts  réitérés  qu'ils  se  son!  urs  pas- 
sions charnelles,  et  qu'ils  ont  gagné  la  grâce  divine.  Le  premier  chemin  qui  s'ouvre  est  celui  de  la 
inférieure  et  de.  la  moyenne,  symbolisées  par  les  sept  sommets  qu'ils  atteignirent  par  des  efforts  réitérés; 
puis  ils  s'arrêtèrent  au  pied  du  huitième,  demeure  des  intelligibles  et  des  âmes  des  sphères  célestes.  Cela 
veut  dire  que  l'homme  est  à  même,  par  des  efforts  extrêmes,  d'acquérir  les  sciences  inférieures,  tandis  que 
l'acquisition  de  la  science  centrale  et  suprême  ne  dépend  que  de  la  grâce  divine,  dont  on  se  rend  susceptible 
peu   à   peu.    Arrivés  aux    hautes  régions   des   intelligibles,   à    la  huitième  station,  ils  attendent  d'êtri 

dans  le  palais  du   Grand  Roi. 


30 


TRADUCTION     DE     L  OISEAU. 


filet  de  mes  ailes  et,  la  cage  ouverte,  me  dirent  :  «cherche  ton  salut».  Je  leur  demandai 
de  délivrer  de  même  mes  pieds  de  l'anneau;  mais  ils  me  répondirent:  «S'il  nous 
«était  possible,  nous  aurions  débarrassé  nos  propres  pieds.  Le  médecin  étant  lui-même 
«malade,  comment  pourrait-il  te  guérir?»  Sorti  de  la  cage,  je  m'envolai.  On  me  dit 
alors:  '«Tu  trouveras  devant  toi  une  plaine  où  il  n'y  a  pas  de  sûreté  contre  toute 
«espèce  de  danger  qu'en  volée  séparée  ;  suis  nos  traces  ;  tu  seras  sauvé  et  conduit  par 
«le  droit  chemin».  Nous  continuâmes  notre  vol  ensemble  entre  les  flancs  d'une  haute 
montagne  traversant  une  vallée  tantôt  verdoyante  et  cultivée,  tantôt  stérile  et  aban- 
donnée; après  l'avoir  traversée,  nous  montâmes  la  montagne  dont  les  huit  hauteurs 
se  présentant  à  notre  vue  semblaient  se  confondre  avec  les  nuages.  Après  nous  être 
encouragés  l'un  l'autre  et  nous  être  refusé  tout  repos,  nous  réussîmes,  par  des  efforts 
extrêmes,  à  gagner  les  six  hauteurs  en  nous  arrêtant  au  pied  de  la  septième.  Après 
en  avoir  exploré  les  accès ,  nous  nous  proposâmes  l'un  à  l'autre  de  restaurer  nos  forces 
épuisées  par  un  moment  de  repos ,  auquel  nous  invitait  la  sûreté  de  la  place  et 
l'éloignement  de  tout  ennemi.  Ainsi  la  confiance  à  nos  forces  rétablies  nous  ayant 
conduit  plus  sûrement  à  notre  salut  que  l'épuisement  continuel,  nous  arrivâmes 
au  septième  sommet  de  la  montagne.  Voilà  des  jardins  florissants,  bien  cultivés, 
avec  des  arbres  fruitiers  et  des  ruisseaux  abondants  en  eau,  dont  le  charme  rafraîchit 
la  vue  et  dont  la  beauté  est  capable  de  confondre  la  raison  et  de  troubler  le 
cœur  :  nos  oreilles  y  étaient  ravies  par  les  mélodies  suaves  et  plaintives  de  nombreux 
oiseaux;  partout  se  répandaient  des  odeurs  surpassant  le  musc  et  l'ambre  le  plus 
exquis.  Après  avoir  joui  de  leurs  fruits  et  de  leurs  eaux  nous  y  restâmes  le  temps 
nécessaire  pour  soulager  notre  fatigue,  après  quoi  nous  résolûmes  unanimement  de 
continuer  l'ascension  en  nous  excitant  l'un  l'autre  :  «Vite ,  allons-nous-en  !  Aucun  piège 
«n'est  pire  que  le  repos,  ni  aucun  moyen  de  salut  plus  efficace  que  la  circonspec- 
«tion,  ni  aucune  défense  meilleure  que  d'être  toujours  sur  ses  gardes;  en  vérité, 
«notre  séjour  en  cet  endroit  délicieux  s'est  prolongé  trop,  malgré  nos  efforts  d'éloigner 
«toute  insouciance  ;  derrière  nous  se  trouvent  nos  ennemis  suivant  nos  pistes  et 
«épiant  le  lieu  de  notre  séjour.  Partons  d'ici  laissant  toutes  ces  délices  et  n'ayant  en 
«vue  que  notre  salut». 

Ainsi  nous  nous  mîmes  en  route  et  arrivâmes  au  pied  de  la  huitième  hauteur, 
dont  le  sommet  se  perdait  dans  les  nuages  et  dont  les  alentours  étaient  peuplés 
d'oiseaux  surpassant  par  leurs  couleurs  resplendissantes,  leurs  chants  ravissants  et 
leurs  formes  charmantes  tout  ce  qui  nous  était  connu  jusqu'alors.  Nous  jouîmes  de 
leur  gentillesse  et  de  leur  complaisance,  qui  dépasse  toute  description,  et  nous  pro- 
fitâmes de  leurs  bienfaits,  dont  il  nous  serait  impossible,  pendant  le  reste  de  notre 
vie,  de  rendre  la  moindre  partie,    Ainsi  la  familiarité  étant  bien  établie  entre  nous, 


TRADUCTION    DE    L'olSEAU. 


3] 


nous  leur  confiâmes  nos  secrets  et,  après  quelque  hésitation  de  leur  part,  ils  répon- 
dirent qu'au  delà  de  cette  montagne  se  trouvait  la  résidence  du  Grand  Roi;  là 
tout  misérable  qui  s'y  réfugie  et  se  confie  à  ce  Roi,  est  par  son  assistance  à  l'abri 
de  tout  dommage.  Confiant  en  leurs  paroles,  nous  dirigeâmes  notre  route  vers 
cette  résidence;  arrivés  tout  près,  nous  attendîmes  l'autorisation  d'y  entrer.  L'audience 
obtenue  1),  nous  fûmes  introduits  dans  le  palais.  Nous  voilà  dans  une  salle  de  ré- 
ception dépassant  en  ampleur  toute  description,  et  après  que  nous  l'eûmes  franchie, 
un  rideau  enlevé  nous  donna  l'accès  dans  un  autre  salon  spacieux  et  resplendissant, 
qui  nous  fit  regarder  le  premier  comme  bien  étroit  et  bien  petit.  Enfin  nous  arri- 
vâmes en  présence  du  Grand  Roi,  qui,  le  dernier  rideau  enlevé,  se  présenta  à  nos 
regards  dans  toute  sa  splendeur.  Le  cœur  confus  et  le  regard  ébloui,  il  nous  fut 
impossible  de  proférer  nos  plaintes,  tandis  que  Lui  voyant  notre  confusion  nous 
rassura  par  son  aménité;  ainsi  nous  eûmes  le  courage  de  Lui  présenter  l'exposé  de 
notre  situation  actuelle.  Alors  il  nous  répondit  que  personne  n'était  à  même  de 
défaire  nos  liens,  si  ce  n'est  ceux-mêmes  qui  les  avaient  fixés,  qu'en  attendant,  il 
leur  enverrait  un  messager  avec  l'ordre  de  nous  soulager  et  de  détacher  nos  chaînes. 
Ainsi  congédiés,  nous  nous  mîmes  en  route  avec  le  messager,  tandis  que  quelques 
frères  m'abordant  s'attachèrent  à  moi  pour  me  faire  rendre  l'impression  que  m'avait 
faite  la  majesté  du  Roi;  alors  je  leur  donnai  cette  description  raccourcie:  «Lui,  il 
«est  l'être  représentant  l'union  de  tout  ce  que  vous  pouvez  imaginer  de  beauté  la 
«plus  parfaite,  où  rien  ne  se  trouve  de  laid ,  et  de  perfection  la  plus  consommée , 
«où  rien  ne  manque.  Toute  perfection  réelle  appartient  à  son  être  et  tout  manque, 
«même  pour  l'imagination ,  en  est  éloigné  ;  sa  figure  représente  la  beauté  et  sa  main 
«la  bonté.  Celui  qui  le  sert  fidèlement,  obtiendra  la  plus  grande  félicité,  mais  celui 
«qui  l'abandonne,  sera  perdu  dans  ce  monde  et  dans  l'éternité». 

3)  Maintenant,  mes  frères!  combien  d'entre  vous  ne  me  diront  pas,  après  avoir 
entendu   par    ma    bouche   ce  petit  récit  :  «Nous  te  voyons  l'esprit  bien  douloureuse- 


1)  L'audience  obtenue,  ils  furent  introduits  dans  les  salles  du  palais  divin,  symbolisant  la  base  com- 
mune de  toutes  les  sciences  mondaines:  les  sciences  de  la  nature,  les  mathématiques  et  la  logique.  Enlin 
admis  à  l'audience,  ils  furent  éblouis  par  la  splendeur  du  Roi  et  perdirent  la  force  d'exposer  leurs  plaintes; 
en  attendant,  encouragés  par  son  affabilité,  ils  lui  communiquèrent  leur  condition  bien  misérable,  à  quoi  il 
leur  répondit  que  ceux-mêmes  qui  les  avaient  faits  captifs,  étaient  seuls  capables  de  les  délier,  mais  qu'il 
leur  donnerait  un  messager  avec  l'ordre  enjoint  à  leurs  séducteurs  de  les  laisser  en  repos.  Ce  messager  est 
l'ange  de  la  mort,  qui,  en  brisant  tout  lien  qui  unit  l'âme  au  corps,  rend  à  l'âme  le  repos  qu'elle  désire. 
L'homme  étant  composé  de  l'âme  animale  et  de  l'âme  raisonnable,  c'est  de  la  première  force  que  dépend  la 
juste  mixtion  des  éléments  formant  le  physique  corporel;  où  il  a  été  troublé  sérieusement,  le  rétablissement 
ne  peut  avoir  lieu  que  par  l'entremise  de  l'âme  animale  elle-même.  Pourtant,  le  Seigneur  de  la  vie  et  de  la 
mort  envoie  son  messager,  l'ange  de  la  mort,  avec  l'ordre  de  délivrer  l'homme  des  liens  du  corps,  et  ainsi 
la  vraie  délivrance  de  l'homme  a  lieu  par  la  mort.(  Comp.  le  Muséon  de  l'année  1882,'  p.  512  et  suiv.) 


8:2  TRADUCTION    DE    L'OISEAU. 

«ment  affecté  et  l'âme  saisie  de  clémence;  par  Dieu,  tu  ne  t'es  pas  élevé  en  l'air, 
«mais  ton  esprit  suit  une  pure  imagination  ;  tu  n'as  pas  non  plus  été  captif  et  en 
«cage,  mais  ton  âme  a  été  prise;  comment  l'homme  pourrait-il  s'envoler  ou  l'oiseau 
«parler?  Evidemment,  la  bile  noire  s'est  emparée  de  ton  corps  et  la  sécheresse,  de 
«ton  cerveau;  par  suite,  il  te  faut  adopter  un  autre  régime,  prendre  une  tisane 
«de  cuscute1),  avec  des  bains  tempérés,  te  frotter  d'huile  de  nénuphar2),  choisir  des 
«mets  convenables,  éviter  l'insomnie  et  toute  espèce  d'excès,  être  ménager  de  spé- 
«culation;  car  nous  t'avons  connu  auparavant  comme  un  compagnon  raisonnable, 
«doué  d'une  intelligence  solide  et  de  pénétration  d'esprit.  Dieu  sait  combien  nos 
«cœurs  sont  affligés  de  ta  misère,  et  quelle  est  notre  douleur  à  cause  de  ton  aliéna- 
«tion  mentale»  !  —  Ah  !  combien  de  paroles  inutiles  et  de  peu  de  valeur  !  En  vérité, 
la  pire  parole  est  celle  qui  est  perdue.  Dieu  est  mon  seul  refuge,  et  mon  salut 
bien  éloigné  de  tout  rapport  avec  ce  monde;  celui  qui  s'est  formé  d'autres  con- 
victions, sera  frustré  de  son  espoir  dans  cette  vie  et  dans  l'autre,  «et  les  méchants 
«apprendront  quel  sort  leur  est  réservé»  3). 


1)  Sur   cette   plante  médicinale   (en  ar.  :  afthîmiïn  =  hvi'Srvtiov)  voy.  le    Canon  d'Avicenne,  éd.   Ronue, 
1593,  t.  I,  p.  130. 

2)  Le  nénuphar,   remède   calmant   et   très   commun,   est  mentionné  dans   le  Canon  d'Avic.  parmi  les 
remèdes  simples,  voy.  ibid.,  t.  I,  p.  215. 

3)  Voy.   Cor.,  S.  26,  v.  228. 


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^Jî  jSKg)  «3LJf  ^uxsuj  iu*^!  L^o  ^U^  jL*Jwi&|  ^  aj^ 
4k,  ftW3  »&a  l^s  d|ix*U>  LoJ  ^  L^j  «Slio^  ^  Ub  /àJî  jj&3 

uJJf  ^  Jtilrf^f  *UL3  e*«eLb  Lo  JUUf  J-ûj  ç^ju  L.  Jjj!3  0  Jyb  L. 
.'«Lia*  [^  j^J  *JJ3^LJf  jdL,  o^-  %/, 


a)  B,   B3  et  A*  om.  sLJI  —  jb^jj. 
6)  B,  B3  et   A2  om.  LSo  —  g)lk\$Làj. 
c)  Voy.  Cor.  S.  26,   v.  228. 


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LyyiiX    Le    ^S.     v_àij.i     ^_£^jCàJ(     jj-C     LxîLc    Lw^>>     LiA^J>3     UutXis!     *_j     ^>.ftl£ 

^Jî  js^wo  ^if3  Lgj  Isyxsb  Sff  j^i^î  ^  J^Uil  j^.  Jx^asj  ^J  te 
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0)  B  et  A2  fy^\. 

b)  A    "j\ 

c)  B*  p/>. 

d)  B  et  B'2  aljî. 
c)  B  et  B"  ^c. 


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xo[>^  ^yC^J'  &L^wJî  ^Uc  3  «*^vJ,  (jbLk  ^oUi  tels  LgAx  j*IxJIj  LJlri.» 
^olj Ij  &j  Lj\x#«j  U  L^v-Loîj  Igàkluj  IgiLv^f  ^  Ls^s  L^î>=>-  3  ^^  LI5 

fiL*A3l    xJI    li0J>.*^wî    J*.j    li.*C    SOs^o    ^aIc    li.A2.is      .fj    t^->î    ELAaS:    ^fii     .J 
LgïiLw!    J.Î    LiUIob    2SwOjJWj   *-J_»£J   -f-AàJî    X^£    ^à^i.^   iolc    j£_5~J$    atiXJtJL**! 

,.,iiL  _>i"^t  „-^\s  xi.3^  ,.vj.JiXà>5  xJuàj  LIL*.  ,  j^.   Js\L\   &j.-)>x-*>   L**aj» 

U  ;  J  gj  ,    u  ••>  *-*  ••  ••  ? 

aLi-JsC    Uiî    X*-i».i    ^_ftA5j       •♦^aJo    J     ,^uaj    ,.J>o    l5Ls    s„«caS    UUlinib    ,.y^fj) 


J)  B  et  As  syïx. 

c)  B,  B2  et    A-  om.  Islx^î  —  li^os    ^Ij.  Après  L^j^l  A*  ajoute  l^i. 

rf)    B   liBAnai*.'. 


...î,»<JaJI    U..J    ^cjL^i    ^.a-a-wJI   pfj**    y^iX^ij    ii£_j    dJLi   Lj,b!   **_àJLslà    LxJas 
L^F   ...!   lXju  c^f   ^li    ^Ji   Î^CjL*   jà*J    Uaà«j    Jlaî    lia^lîî    Lglis      jC^juu 

<e_sLw».Jî  ^î   UUgAJÎj  Lgs^v^îj-w   q*  &A-w  c_5"*£  '-^.■5'i   c^^"  ^^Ji    uaiL*î  £jy>.li 

Luuoi    LjL\jI    q*   ^U^JJ    (J^i?    (jl    Làj£-5    &**elï    AsL*-«    sLxe^t    ^-fl-jj     LjJLoj 
fols    **ls    (]-C    LfiSj-S    obai^t    ^    SlsUJl    ^î    i^A-^î    *A.rJ!    J.C    ^.AJî    .Js 

^Laoj  ^531-)  .L^i^f  *j.L>.  .l^ui^î  5. ♦i»  ^ILs^f  «woLc  sLa^f  ïj*x$\a  .yUa» 
.jyJeif  ^3  ,c;*^ï  ^5s.*J,î  LgxJÎiXj  z>  ^jU>  a^ùjj  &*>^à   c^^li  Uiftî"5)  àuJa^o 


a)  B2    cï  au  lieu  de  ^j.  A2  om.  les  mots  qui  suivent  >— <vy>   i_i»\^u   Jo. 

6)  B   ju^s-. 

c)  B  <jl   ylo   as;  B-  (jjj   ^   bis. 

rf)  B  IxsLu. 

e)   B   et  A2   JXSOtf. 

/")   B   après  A*.-v*Jj   ajoute   iu^SU*/)      jili1.    A     aj-Lm    lil^jij    iLçSUivc    j,lè!    dVju-~J'5 

^)-'A  LUne'i   au  lieu  de   LiUls.    A2  Ll^s^- 


Vf 


'UsLe!  Js.c  "^oXj  oiiii  Î6li  'ejyt^.1  JuLil  J5U.  3  Likii^  ^aLs*.  r^Jî 
•sjl^  Ux^i!  ^  LiL^  L>oL^u;Jf  J^*  j,  J^ji  Ji^  lj^  «a^l  rUx5>^! 

J&k    ^    p^    ofû   cUlbls    .'.yelA&l  ^f    lîU^ïj    «^SydJL    ULJbû-fj   'Li^î 
20àJÎ    I/o  ^.Ic  o^etài^   ^aa^JÎ   o..a^    Lo   ^.a.j^.Ï'vX^   'Sj-Ji   LgJ  j^aoaî  UIajj' 

f^*JU«J  cr5/3^  c?^!^  '  **4r^  '  p^iô^-w  crc  (j*^  **^'  pSi^  J^f  ^ 

_j_J   ÎjJLaî   zsb   ^c  Lsla^  <ja*li=vij   jWlias  sLfoJî  ^cf   ^.J  JuJjj  j^àajf 


a)   B2  LjAiAjiiî;   B   et  L   L^a*i«a8  ;    la  leçon  adoptée  est  bien  douteuse, 
ft)  B2  ^^JjjtUbj. 

c)  B  i!;î  0e" 


fr 
'    fjojJI  w*^p  !jj>>5  ollJi  A.%~j\  «Sôjist.  ^c  L^\L*jÎ  NJuaii  ,.,îy*-î  1&A5 

.jjdiLo  î.5^  λ,o\.^Uj  ^5   u]^j1d^   \}*^   oUil    Lj-^^^wÎ^    L^-où"  oicjJt   !»-Cf^3 
.x^\5    ^^'    jy-a^a&S    ^U>  jj.C    ««i'iX-A©    ^fj    '  L-^I^I  jj+^    Ï^moA       .Lî    xJt 

iyUvJ"  ^Lîî^  iaoLi^wJt  JsiU^-  Ja&dï  loi»  Li^  "^XJaJf  Jx  ^c^î  I»  «si(k!f 

.-çS^  Klgj  j-aj  ^  ykxjlà^  '*&  (_^-C  ^-caJ!  ^.Cwij  JoU-wj,  '  juLaJî  «UaxJf 
^Juàiîj  sOs^  ,_^_C  ^5^=Ç  (^  (j*UJf  ,J\iî  Ï.S+2.J.  ^[^-î  i**^  ''^-«^Lsi.  .j.xkîf 

V^AjjXjjîj     \t^*H    J>\a    wa^A^!    ^.1    v-^S^    "^    ^.SAfiiv   ^î^t   (*^}j    'suX^of        j£    .XiS    ^ 

OjlX.^  ijm]j  J,î  «-û^Îj  "^UCiXXawJÎ  S»-§^<  j-X-J  SU-S  ^_à_J  ,*J  ^aw.JÎ  X^ajZjJÎ 
j  îj^î^J}  2U»3^I  [jû^j  <iLcïJî  [»JS^5  JoLiv  [jJSAaÀJ  (JOÂA&  ^àjLIs  Ojj  Jjïlî 
w*^a^J    L****&.l9    _jA£i>»A.w-d    Lj.ftxaî   Uj.l±S.    il    pjJo   &_j  _,w    ^.5    LiTj    (jjgwu&Jt. 


a)  B  sl*^il. 

6)  B2  J-y^;  alors  peut-être   faut-il  lire:  o^iJ!   xJic   vi>J^ 
c)   B  et  B2  XJjli*. 
tff  B  et  B2  sJ^-o. 


JJ^-   JJ    O^OJùwt    lot   IgjJ!   £;àj    «jLstf  jdèi.    o*l*:?>.   1XS5    JûawUlt  /ikUaJlj 

xlgfcîl  ijî^l  ^x**^  ^f^I  "$'  "^f  "*t^  ^/^  fàf  "$1  JJ^  ^ôcj  ^ 

-j,^  &j^v-fcif  [jl^    »\juajJî    c£r*J   /  a.JLJbi    Làa».^    *jj.Uiî   sj^Lfdî    ^U-u   o>.fiJ!^ 
f_jiL   Xfixibl    ,.,[>-^t    /♦^■^    "*JJf    ^oLrf    "^f    (*§*♦=?      .is    8-Jvw.Jf      -£    ii>^xJf 

jv^Ufijf    «^Saj    U^   LjtÀSJ'   ^SaJLs-    ...U-iJ    <*Wu^    iL  jà*j>i    *.\*aJti  J^Xa^v^Jj    Lo«j 


a)    Cod.    L   om.  3  12.IJL*». 

i)   L   om.   5  g~Ji;  pro  ^  A»  Dy>. 

c)    B  et  B2  JjiUaj,    [Jj. 


Uâb    f^    AÀÎ   ^5    JUISJÎ    -btfSH    O^o 


o)  ,-.Lj^'i  J'Âxj^'j  v_À*joai'  «j  ^jj-j  (^ÀJI  t^AJI  i«*àj^'î  ^àai^  s^-Vv  À>^  ^*^'  c^a-^  JLSj 
...kûJLA^^t  5*££<î  (j*L*jl  (j^  £.  f[  i,  ;lj  &L-i  aljLoj  x.c_«»J  xl*x-i**JI  s^LïjJlj  «Jjwjyj  <i)_jj  Vi*"1"' 
*À«JI  î^s-j  J^    _b&»»J   ^«^    V^    |_<r*5    *-?^?    £*>    »*+$J'j    J^ci    «^c    *->L:>    ^5!    ^jJA-'    i5    «>-^|î 

.jLj  ^5!  cjj*^}   i\*i*j  ^   (Jh-^j  f?*"*"*  *  l-«-Jl  !_«**=-  u~^'  cr  f|^  J^i   •-^c,î  j**=*.s 


f. 


J^j   Jj2M   j^Jilf   J*wi    ^  ^uJîj   "^^..c^Lif   oj^._^    tùuùwj-    iL-^Ljwa 

|J  Lo  ^CjjOo  ^s  vj;^î    (j*-*|$  u^°*) j^  ^-Jjo  c^  JXI   ÎX^o  (ffc^yj 

^LjCo^!  **2j  ^f  ^sJo  JU/>Î  «v**j  fJ  i^J  ljLajJLî  lîCJ  xoLs^u^I  .._SUaj 
^1  l&ij  ***=£$  *.4J'U>.  6  v-^-S^c  J*s  olcLxcJ  id*à;If  *l$LJf  i^iiiJj  *Jl*àîî 

j    ,*£ji    ^^    dSO^fcîîj    /ipi    Ov_^j   ^.C    O^Ui^t   SvX_$    j,    ^Lî    OJiàS^o    ^if 
^l\J^  itolsjjf  àuL&îf  ^.j   -J  ^  £jJ^l>3  ,j;JwWlf  ^.c  *À*aî  j+bCII   otflkî 


a)  0I  JjL>  iLoL*.i^l  uoL^%l  ii  ï-jy-il'  ÏA^iJ'  Jljts^l  £**^J  «-***"^  j-5^  er"  £/*  L*" 
x£Lï  S  ^rt*^  H$**^  v*-»»^  k^^  r^'  ,L^-S>  £  ft-i^L^-  **^«Jt  cyol^Jl  ^.ÏLJ  -***JI  yLu 
»'tX*-o    l'iv^1-  i^***s   *a^*JÎ  j.L^^-'il   »tA^  n5^   i**^s  j-^   '-*•*'   (J*9*^'   5'LVX  Q5  "  (*"**'    |»l-w»ï! 

Cod.  Leyd.  u^^U:;!   ^Ij   au  lieu  de   J.^c. 


n 

pLJ^Î    ^   ï*a\j-£  ^    clouai    <y\    'i-^S\*J>  ^ù  _^§5    XwSaJ    [.jSi^a    (a..x.^.    t.xi. 

_jl&  oj.>\.1j  ^i  ^^Ajt^Jt  fvX.^  S  *-5[j-Lé  cr»  *<**&  ^vX.î   .**&  j^   cU-oJi 

*-OïAbj    ûL|:    Z.~*oy*a.£?    &£*°J    »l*^I    X^.i.xf    («jvjj    L&Vrf    ^S?^U-v»    ^ji    UiJuj 


Cod.  Leyd.  Joûts?   _l  ii   J^a^'   iAï   au  lieu  de   ^y*^. 

a)   Ql**x^.  ^   -**vJCIj   «Lit   ô1   (i-c  3b  ^-S»5   J>lb  ^t,   A**Ji,   «LjUJI  3LiJl3  jl»J[  Jjliil 

6)   ^   (jr*^  **%5s  l?"*^  ^-^  <-^'   O^*   <^-€-^   ^^   *-£*A>   ^a   uPj*ïï   CT  (jLAa^1   i*^J> 
Ju_w3'    Ci^\Jl    lW|tj    JuO^-    ^/^^UxJî    V^-^    **^S    ^^   _;^'    j^'    l^r^1— ^^    slsbLJLi    j.L-~^>>SI 


Ta 


J*a<?.  U^  stfjî  so^âJ  s^.sfdli'  ^àJI  ^*^u  ws.^vjCJî  ^  u^xà:  Jua^vj* 


a)  Uil  o0yJ  3  ï«*La*j  o*-«J  XsLUJI  l_rÀil\  ^1  L?a_>(  l^s*AJ  J^àji  ij^>  ,3  yjail 
ob'j^c^l   xÂtf"  ai  j-i-%   'oyaxJlj  ^iAxjî    k_sLu   _x_è  0JuJL   L^î   vJÔxj   ^   LgJiÀj  iUJIS  J> 

j  v-^-1**-?  u^y^'  o^1  <-^>l>5  LPy°  S  ***■»»*  g^^Aoii  a1^'  ^*-  '^**  ji*^'   '^  «J*».  ^ 

j.L.o.-'îil  yL,  ^1  xi^j  ac  l*j*Slï  jjL^Uj  jOCU  (j-^iiil  u^*J  ayij-  0I  lVoiaj  Lr_J  «ît  lj^>  ^ 
s*«^  kJ^  ij  _yV  Uij  ^t»jl  j.Lwo-1  _.i5"bi  ijj.jjw.-o  u^-àj  L^itf  L^jji  JjàI  u^àJJI  aLLi"  0&} 
J-^iJI   £   s.i'o  ^0  Li  ^jsU  l^W+J  f-^1  (J-**^1   3  ^>j'   L«j|   liUuM'   Lf!  oIJut   *jJl+a   ïls»1^ 

6)  Sjki'iÀ-Ji  X.«.iyjrji  juè"^1  IJcya  ^  ,_^.JI  sjill  ,_^c!  iUiU^j^l  ij*>à>Lil  U13*-^  ?>*  ^Î^J  owaS  Li 
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^yjç^d  àijlâxi.î  s\il**JI  ^^5  UjL>wv.î  wJlIs  ^i>jcjà  l*J  ^L^j   L^àïCJj  ,.J£  _J 

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^î    .^LÂs    s\3l*Jf    v__^.1sj    t_s-J"Lj'    ^LX-j    .Là.1    t^SjL«jf      ../a    li^iLu    u\_s    *i£l*Jj 

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rr 

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8j.ftj    2U5     —jJj     l*     OtSj»    j,    JLçè\iî    JajlùJ    viJyJîj    sX\.LJî       y£     0,Lo     USJiSj 

Lfdl^.  j.  ,j*».àÀAî  ^jLJI  ^yLùujJl    -à'*j5là  ijjl&î    ,'«ai£j6    LôjÎ   (j*oi   Jjtàj   U^j 
jJç^uJî    O^l&if    J\xJf    Ja**aJ    Uiî^  ji'ôsJf    ^JajuàJ    ^S    ^Sr*^'    r^    Cs^^i} 

jil^Jt  idut,  a^aJù'  ^'*£-  y^àJ!  yj^j   î-^   Lj^ï  /m_>*s>  ^-^   "xJ'Li'Ls^j 
àJs.^     .!  ^f   —u^oà  iiX.4..^/«  i4NjumJl>   *.L»^uoa  sL^iw!  ^i  &jls   ^^>.laj   Uj.^ 

&aJ(   *࣠  ilj&Lo    2uLs    (^5 Ait    ^siLvJf    J,î    Jqjjualf    ^âLwJJ       .£    rîV*^    (j^»^*!ij 

Uifj  *àc   «isjf  Uj,_j  JpM  *♦£>«   cr»   <^î   lo   (jawâl   1#j^s  yû  JJ   igJàSj 


«^>JI  0LJIj  ïbj^JI  &4c.  *tjà*aSI  i^ic  l^j^Lsul'  *I>tjll  ï^ii  L^»^Ls?5  Ls>>>lL\-/i3L    ^jyjî, 
L*ij>!   j,   KUJl   n^   ii-*^w  '-^♦J'   ij»*3^'   '^  t>y   cr   O^'i  "  -k;»,n'J'  q'    ^'   (3'   JaxAaj'   _j! 


rr 


LÂ*f,  lif^l  ju^Jt  ^  Jr^L.î  ^1  &ÙJ  L^  ^Ll?  oi^j  yoJf  X\ 
^aè^I  t»U$  /f  J^j^n  UsLa-o  ^f^Lo  ÎJo>  Joé  îiîj  jjjî  |jj>j  ^j^-^JIj 

J^J  ^  ^li"   U^_5  (*îaJf   J^s?    Lo^Li"  3I    i&gjf  ^î^    ^li»  (^4J"    U^j   .iSLta 

^    UxL    L»    JjCJ    JU^LfU    oL^>    S.ld=lajf     ajjjjf  f    *aaÀJ     /«a&ÂJi.Jî    JÎ_>-cJ 

sl\ad  J.)  ^f  x^A^i  J,î  t^wJÎ   j^  JsaÀÀJÎ   iotj^  iLA^>.li»  %S&  Ji    jUiTôl   *£? 
l$f^  l5/^V.  ^3  e-r^r^-M  ^o^\JJ  L^Uaaav-o     5C&JI  o^LftAjf  ^gi  ^  oy«***J 

JLiX&l    ^~c    L^aî    ijûU*'    ^-^ AJiJI    *JL*JL'  JL*aj'l    ïjo_s    ,j«àÀ5l    l\_ïT    ^    ^a\    ^ïï    Iji    iLo^Jl 

"  ^JjùtJ    .»*»j-«Ji    lik-Âj    Ka*»Ux    i^jj>    'jy3    ii)jA««4l    (_»-£- 


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*Ajyo    "a^5_jif    Lgj'L^L^o    J,    I^S-aoj»,    *xblj.Jf    otaLa/>      .£.    Lgiiàs?       .li'    &Xo\i.A 
,  wv.à*JJ  ,.»j-N?  ,.»f  l-^*^J  fJ  J^l    3*-c[j-^'    o^Sj^   xv*v.:>\jf    J*-£Î_y..wJî    c>As    îifj, 

o*  yixfti  Lg-"i  yixjuji  (j^vA.JLÎf  wa^jU^.  ^i  JwA^uJf  Jotxi     ^_c  ,ja)c?o   obis 

*à£j.J    l\S    J*;çAÀjf    ...là    Jsa^UjI    i.j^jJj    (j^^O!    JoÊ.<io    U    Je..*    JLx     3  _jî     £»jJî 

_^w  JJ  P  ■*<**?  ^1  _>£   ^^f   — J>r^  JJ^-^   à^-^Jf    ïj$S    *À$jj'   JOj    (Jo-Jf 

jwvwàJt  (_^c   iff^Is  fils  àJ^g*^   J-c-^f   w*-iU>  J.'   (jAjiJf  ljwV^àas   pff-îj  L* 

X^j.^5    (CjliaJf   fvX$    (^  *aàaJ    Lof   ^isJij    Làjf    slftJcj    *Jf    Jw^jjf    ^vCiif    (jjuJîi 

^.AÀxJf     L\>>     J^A/0    ^f      ài^^Jf      «J.-w     *ib     *à£j    ^f     &XaJ,&»d     <A*J      J^A^wJf      fvX-5> 

»iw_P  JU/of  iAàc  ,  ^à>Jl!  ,.^^*a  *_ili  l**k  n  ^/.aLuif  y^.àjJf  Jo^u*^  Ul., 

■jaO^JI     r-J-î    3    (jiA&of    *À£    J..cf^ijf    _  i^.jï    iuLk.    Js-OSUJf    <KaaS     fis     ^ofj.-wJf 
fcjil^Xjf     v_^.ifj.^JJ     l«.J    j-^J^-    ^.J-î    (^v^ftjf     c>-ili'     fifj    SjL&I     "ôiJ-^..»Jf 


.5  O    J^c    idUA/i^o    iOcAJu    liLi^xJ    »AfiS    , ,  jJnL.!!    waamJ    J,   jJ)+j'    ^*"*-*"j'    CT*    Lfr*L»»J)'    '\**A^    rj-f^ 

jiÀbUl!)  s^'uL-i  (J»'^s  v ^iaiJ's    S^-iJ!^    -o    U*s    ii.5i1A.Ii    XàLÀjl    oUiLjsvi'    ^    LgJLxsit    ^1^    i^s^S 

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^juVS^o'   LaojÎ   ^àJî    J  >?3  yi»!    ^    UjjÎ    Jb^Cj    jjj!   J,!    Ui^   U>>    rSXSj 

Lui  s^lÉJI  JLîjJi  o,U*  Ip^as  ^^vi-  ^LUI  JJi  .b**  ^  LràJf 
U&&JI  d  j&  «i^A-SJLI  (j^  *^yo  «'«*aj  oo;stj  l»  jjaaâJî  JJ  Lgie  .ÎUj  Jj 
^^y-Ji  (jiXîUJI  jf^  U^5  iXJ>mt  j^a.  ^s  L^.juJt  ^Lo  aJ^o  K*j'  là!  ^ôJI 
O^Li-Jf  jA^.  (^i  (_s^  i^xA*)!  (j^Ji  ijs  ^  *Jj_**5  ^>*k$  ir-^  -7e 
Ux&ù*^  Uj^l  J^UJî  ^aiiJI  j*\  ^j,  ^J  J^aî  Lo  <éjSà  fi&*fh  |*»^aJI  ^^ 
j*^J!  _jJ  ^2  Sjl^J!  oJÛUi'  fais  SpSb  ix^5  &JfJ>  ^kajJt   jkl&jl   ^ 


i^^àsua    ^gl    Sj^UiSI    (_>«'>=-    0^,b>    •••  *xfy>-    *l^-~    «^_yL-    j    \JLi3'    ^1    xXj!    JJixJi    Jus'    ^.-^^Jl    (jiaju 
l'tlsyol  ^  cjjls?  ^jl  o,L=-  g^^iSI   ^a«j  ^.95  ;-^j'3   Uuu5  ;_;!   J^=-J^  ^Jî  ;L>  JUj 


IV 

JU;_5  >iîtX*^vw^!  ^^..^v.-^.   j*-JL*it  j£J6  (jk&j   yiÀSXo'     .1  ^Av.â^J»,    Sjlàl 


_L£   liSli  AC;La^    AJiibsUl^   iu.jlw.ajJf    .  CfcfiJî    ftjuuut    ,',a  I.LajuCw-l    ^iSJLXJ:'^»    A+Jlc 
&i**J       „LLjJ!    ijmmK'   àfSXi   îofj    [)^.NxJL^    Sj^&JI    ^_C    yw.fiÀJi    ^jl&     w^AàiJI 


^oL-s        J>    i.JL_>    o^^ol    OJjJ    L-jJ^-5'    q-5    LSoy*    ^    Mt*Lwo   __oi    JUîU*.    u^«J    ^-=-5    ^ 

J;mj>  Jjls  rpU'j  ^UtL  rUil   ^  ^Uà-  ,*c   r;jUI,   S&Ij   ri*JI   ^   ^  Jr£3  Le  ,^1,   I^ji^*? 
lCj  LwjiPa  xlsOsJi  ol^ll  oV»  ,y  ^1  LsyJL  SjJ4  oLibCJt  rUï,l  jV>  ^  jo^  aUJ 

i^_«»A  oL^j^ii.  t  ,_ui     c-s  iU.~ô'._/>   KaXaxJS   cjiJl^^  oî-^  u^^  <âV— 53  q'   ^'   ixXiàJ'   (_j»y«jj' 

âj>jîj    Le    01^    0t    p3    *»Jj.aj   jL«S    «ji    ^    A^ejLÏwJI    ^glj    \~OaXib    L«    >iUo3   y>l    f^-ii    ^s    i^—j'j-^ 

u^ii  oL&l  ^  ^jLI^1  l=V  ^AlLàu*  **  6*^  Js?  J^    "J*  r^i  Isfc-  J)   Jt^xJ  .  . . 
lS>_^>   La>«   a_j    v_SJi*i^c   Le   "^L*5    aJyi      Jl    s^Xxj   Le   jju*5    Lj*«J    *=^j    I-'j   iUaaLj    ^'i    qI   *$   vLs 

3-^Sj    J^ii'   L&X-=>I    ItfkXic    yvjlj   _jS>LkO    a5J35    fï\    qj^j    XSblJ    u-^ài    o'i    «ililî^l    ^    jjAiiJ'    j^ 
^aatj       &   j.j^_j    iy^^   iiàJ}   «  j,L.^"b5!    ^■lX-J!   ^^-î    U^    Iv^U^I    ^UjL^o    iA_ï   UjjLï    ^^-Jj-s- 

iiiiblj    L~j.sJ    .  .  .    Ki.Làil    JyùtJ1    c\«j    LjJ    0S    «jyïj    ^jSUaJI  _jj?j    ^es-^Ju    Le    iu^Js    j.    Jj«ftll   jf+*o     g 
Ù    ^LwÂili    JL*JI    ^5    ^gi   jjijS  _^s    ju    ^l^aJI    ji    ^MÂil    (ji»j    ^j    »  «js^Xj    Le    «Jjï    q*    JAj 

i'i^LiJI   t^U'   i-*^-^:  La*  ^LxiJLjl  ^   J5"bSI   ^j'Ji   yw«^;   **jj=>-  ii**  ,çJLc   lAs»i3   Lîjij 

^    JjL*>^l    (££■    \J>S>    uVju    liLJi    ^ic    \*i    à^^iJS,    iL>asJ"    l,_£Aï*j    ij^>y^]    O-*-^   CT* 


n 

lj^û.   iX&j  ^f  l^UJÎ   ^   t\aj    jj^J^,    *j    ^ÎlX^o    OjlxJfj    «»L*aJIî    ^Jj^uJI 

i&\aj  (jj>^  ^f  ^1  ^Uf  *-?  v_oja-o^Jî  *x^J!  i-j,Ls^j  *^.ai  j,  «aUo  tj* 
^  L&&  Jjbtiî  jJl*JI  ,3  iuàj.&-o  oluu>  ^î  <_àL«  Las  v^+lc  iX_ïj  xyJo 
*aj->  |^î>^'  jy^  ^f-  ^  j5^  "^5  ^h— ^  l5|>  rj-^  j^-«j'  »^iô"  otaUj 

JjuJî   Cs.xù   LgJ   yf   &JI*aU   **îCii    3   Cf:^v-I;Jf   Jx  SJJ    Î^*vw0   Jà±S\   ^    \~>Jo 

^Lo  lib>.  La  ^5Li  *._ï^.*Jt  ^.Lj  JIàj  Liî^  LiL\.jf  «^  LlwjâjJ  Ui'  sj&Lc 
^i;,  jûîY  jtf$  J»e  LciJiS  JJj*Jf  |*Jl*J!  ^y  oL^pJJ      f  *a1c  Ljjaj  U-o  ^J 


j-ÂiU     ^'      'iCAJlJtjtj      '  l.frjy.S"       Jw>_ï      XjJLlÎI      (_5C>U-«J!      (_S      K,-W.Ï_X      jCoW      OL»Jj_ii-       .k^O      ^1        l+£jA_>' 


1*0 

[/<  /,  rt  **:^Jî    J^ofj,    i^àil    ÎJy-«5     /iii 


lxj^ào«  ^_>Lols  v_^a£  ^  000».   12,1c     .1  l>$1«L  là!  w^*JI  As.   3  »,l&! 

,._^J>î<3wO  ,3   uSJÂJ      Ai   *j      .LéJ^f    ^y;!£.      ..*v.*xj    2^    JjfcXAaS     J0u  ^î    ^jr-àoj 
,  l^fijJJ      ,f  .J..C-   ...lajLLx*  j^LftJ!^  io-^uîî  8.1&I   "^^..^..Ijt»   1>L*.Î    iy^ji..bJî 


a)  oa—JjU  -L^j,-^'}  -bL&ÀJl  SmJI  ^JCci  jj-c  _^*JI  sLiocj'^'j  ii)ljiAJ'5\  Jl_*~y^Ji  SjjiJi  ïi*Jl 
Jiil  *^v^  o,L*JI  ^_s  QK  ÛJ  lj^Sta  «,^-aJi  Ï55ÛJÏ  I^jm  xj44'  JL^.  ^-I=-c'  ^1 
JL&1  &lgjl  &£*=»  j'  wS^JIj  |)lj*c'  *A  t&$  *^  U15/"  <5^  ^^  <^i  l^;**.1  «jA*  rj-*  cr«  f^is\ 
,^l£jl    ^   c^-^   ^^   cro    Li£*^    'y1'    '■i*^    5^  }***■   ^   **/*"   ^*   s,WX*3l   ^   «jSii   q^Cj    L 


A  «V-oIj, 


c)  I.  0.   t>U3  JJUj    au  lieu  de   Ji/o. 


If 

oouiî  i_>^  ^*^  ^Ls  gJ^\i  |J  _>!  LgJl  g^JCawf  l$Jî  g&jXi  jd]  Lgj'U^o  3 
CJ^5-  f"^  e^  !>lf*^  J^s^JI  ^-»  ^.-*-J  ^(Ji  Jto-Jîj  b  ^à^j  «jtoll 
^Laj!  u^j-Jf  ^Kxaàj^Ui  ^fiiî  ^^  Jju  JsaL>j  ^taiis  ^»î  soIj^  »\>Uf 

G^xjf   ^i   A%   ytxJf   oK.^   g«  ^iw^Jf  ^_jC*Jî  _^  CUib  cjjM   2J5    sj.jjjl! 

^c  ^^V.  *^~*.  3J  ^/^  V  &*  *jj^  Jjlbî  li,lc  f  dL*.L  fil  *  ^Liî] 
^LacÎ  3  %.j^  *****  J,î  t\^?  Os'àHà  .l&i*/3î!  ^Jo  J^Xj  ^rLo  %  *!*/«  «-v^ 


a)    ^uXJijt  ^LxJI  i.1  £*Ji£Ij  u«â!JI    *^>>j  _>*   OjaS'    ^c   lil^wwo^U    L*aAiw   q1î.*J(    ^ki'    j    i_a**<JI 

6)    Le  morceau   renfermé  entre  parenthèses  ne  se  trouve  que  dans  le  manuscrit  de  I.  0.  et 
dans   celui  de  Leyde ,   contenant  le  commentaire  de  Naçîr  ed-Dîn   Thousî. 


^Ljî     ,1/^g:    5>^*=^    à\Jl.\    li^O.^VJ'    ^.C    .^>Jl**.£f     liM     Uyj     (jdf     jUS^uU!    ^_e>àîf 
JJ    *JbLJI    oL^iî    J    ,£!    ^L    iXÏ    y^Ji    JU4J0    "s_yJi    JbjÀS?    £S6    £A   j»j 

j^aJt  oiLl  c^jÀ^'î  ^.JuJf  i^5_j.î  àU£»kU  j^àÀJf  ^^km]j   liiî  »,1&I  "ciuj'fyo 


AvJSijIj   iiU?LsJI    jJj.*"   <-?'   f^~^    .»JUi    IJI    JLSj3   p4^s    m^jGw    pJ^i 


,*&>  J  j?  yjJJI  0L**J!3  ^liLiJi,  uyijliK  *-*4^  >*h.   ,J  a'  UuH&d!  «îIjXj  ^Lxj  J^j  3i 

a)  il  j^Juoy  JAt  iCLï  j/o  o5j*JIj  .kfiÂil  (j'n>8'i  (jBaËj  ^_c'  «.àc  ;U-Si!  Sj.Li.JI  ii,ya  iùUjwJI 
(J.LJI  ^  ^j  jîUlj»  ^-5>  J3*J!  l*À_S>  j  ^Jdl  ^jàli  ;^*ii-  jL3Cjl  ««,  ^1  ^J  gjU&lj  ^ 
«   _U«p    UÎ)   Jj   0«a^   l_.L*JCi'^lj  J^jlst.   Û-c   u^jj   Jljjl   ^  cyJI    !<ÀS   ^   i.^  y^>  Le   «IlXc! 


ri 


3  ^JoS*  ola^U  ffL.Av.i^    -io  *.Jj  L^_ifc.>vj'     .1  q*  jjS]  &jv*s62    y  <- **■*$} 

Lo     y^«>>.     ++A\     J,       .j.àlx^o     Xi     (.._à_5.l*îf     2UJUU     "\_jj^Jlj     J^i^o     Sji'Oj 

i  çjjùwî  U.J.  -SJAi^  ^_À^i.fii)  .il  L#j.   Jsj  o.aJÎ_5   v^jLw.aJf   OjL*]'   joie   ,^c_jjc,vj 
&$lu      ^^.LgJf    ^j-^J    L»   u\J.c    ié$J6^    Jsàxiî    _3f    U^    Jo  JntàS}    _SàJî    sj^ff 

0li.J_j.U5    5-PIjJÎ    Jî$._^î    »JJ.2&    _y»    2ltf.Mc.jyuU    ^0    ^^    ^J^    JaS-vJt»,  _Î^X=>- 

OïLc  v5  ^àL:^\j  Jjjj  Catj^  J>   ^w^  oî1a5=u  w\ij  sLuj  *a1s.  v__à£c  U  Juui 


a)    I.  0.  Q^àix^o   ....    au  lieu  de  *_à).ajS>j    lo   w^*^:  . 


^gl    J>ij,'    cwXll    (^ç-J.    jaiùJlj    ^LaajJS    _l_VsU'    ««SjiXÎI   _~s=uJi    ^^5    a-o.-S''    s^    Jj"    XUfi£j    j-c 


r. 

*av^>.    îiifj    -ajw   VwàÀ*j   "^   ^jtoli   oi.îr?    ,-/»!    Ojytlb    .-,*î    îiSlà   .lXsJÎ   3  &JJf 
j-^3    "^    ^-àa^_5    pl~>ui    Ojl*iî    **aàj    "6*Ji#î    .a£    (j.i   &a!c    .Lé   Ljj    vjfjjùî 


&ajL»j>    q;^    j.c    Xa^J^— wj    JwoLbi    «JbLfijj    .^i\£!    AaaàJIj    *a*aajI    j*ii    (__«'    (.LwOj    w^£>    *o»^JI    oUi-> 

A ^La   (J^E   vi^wwwJj   1  ;g;»»,!   tçj   aasI«s   w\)j   |y>«   a^ûj   q*   ^Iraàv^I    LjJ)    jâj   «Là»!   ^ 

a)    &xXs-    »^S\is>s    _jLM    J-a>    ^-**s=*   ikLLx/j    aj_-=»    ^_gj>>    u«à!'    v-*a*>j    c?*^    oyai'  (j«-*$il 

_Ç    aj!j.    jj    ,iAï   ^sî    —li'j    sJtAJls    «jlXo    ^p    *.«iïi    ^gi    j^c;_jls    a^-,1}    "Kax.&    LojI    xjS\L>5    xjsjajIj 


Il 


^Lsuà.^1  IgAi  UpjfT  *Ls  L«  oU^si  fy%  Jjjf  c^-^J  ota^a  uS'li^  Jj-c^Jî  &*fJ 


L$i   ^UjG   fcjlj   ^    l$JI    oUxW'j   J^iK   J_É^il   aUj"  ^   uaàj   ,j    L^Juct    vJJi    ^    *di^o 

''<  J**aâJI 

*j"fj  ^vjj  g^^1  ô^=~  »j^s  ^  L-^-ii  ^^  £°  ^j*  "^  c^^^-*'  o^  u~^  >^  a^1  lt«j 
j*   i^ÀJI   aljj«il  0_£   xlL^   "^   wJtc  _^i   iulj   ac  vlcj   JLiL   ^._£   ^  Û!   «oLsJL  0tf   ^ 

h)   L51   lt-^   o^?  3^-j   $*i   upy>*3   ^s'^->!  aL^j   3  £f&   u>JjL«J!   oL>y  /j   a£   ^ï   Û 


**>*  (5^JLj   ^i>ils'   ^fj   otoJl   ^>   ^.^   ^  oL\Jî   ijjuij  krFtudfj  ^e 

stXjpJf  ofodî  oi-sJî  oliuo  «z.*^  _j_^  «^  j,  ^x+j  J^ji  4^3  ^-^ 
Jlî  i^SJ  ^li^aU   ^lîyJî  yî    j*    *aa.o    "cOjÏ5    |*i   vXa^yf    jj    *^    ^iXaJL 

iik>iUI  »l\_^  (T,!  SJS  *.~ ai  _b.S\J  ASs  Lk>-^  a.ij.J'  _b_»J  IJI  Jv^^  y>  ^^*=-  ^  N  -O^t  1 1 
i_jLsVc!    vJJiL    -*-y~J    qI^    ,^'5    (j—iiJIj    ^.LjXj"^i5    (j«àJIj    g^***  _*£î    *i<    Ui    c^JuaJ>    Iuj^j     v^j^U 

b)   £**=?■  ch"**   ^  ^   o'   °';'   ^V3-^'   ^-^  c^!  Lf^lî   «sy-J!   oLs^o    .f 3  0£   ^ji  U 

S*fc*bXI  ^cyi^  S«-t>htl  u*s2*L  SjUl^  ^^àÀJI  ^Ja^u  (_c*  jS-'  S^UxJIj  _^ac  ^i  i  J^cLi.  L«aji  «..il 
0S  «S'jj  Jj«»jJI  i-1  ^^r*^'  ^y^1  oL=>;J>  3-Ij  &+iiE  ^  ;;s^#  usajj  »Jî  Sos  'iSs\^-  :.JL»jl  J>c 
Hj*».j  >uj  J— .ai  oij.  ^  Jwo'Jl  t>U5  0I/  0!j  «J'IÀJ  _^  e^o>  q,  ^^^>.il  ottX!  J-^s?  U  -L^J^i 
0lj    o'lXj!    ^î»    *i^;>    q^    oti\_JI    aàj;j    g^^U^jl,    Jlas    w^iL.>  ^Ji    _»iL>    q,    bj>jj    ^^Xijj    ^iJ 

••'*r>^c   ;^=>    Jj:    0j*aljffù^    ^Jyj    ,JOw    Lbj!    ^li?    lilLiS^    (jobLi>    oLs\JI    ^Ic    iUbCilj    JUiS^lj 


iXfi  ]<\J>  J,!  &UJ3   8,1-wf  "UxJU  rrff'-^  -î-^5   îp^L^  s-^-jLc  _j..Pj  ^IXî  ^ic 

-Jlc    ,.»£    &*?.:**    ^    ^sÀAwi    .LyCcMJ    20cia^.^o    ..-Xj    *J    ...I_j    v>£    Jâ^.2    Lx^i 
OÎvXJJ!    *jJlfc    0.^3     /  û-si     -lui    Lgj    ^àl^o    Sj..i^U    sL-a    y*    .La    JyJJÎ    ^f 


w*jLé   ifijJJ^ôL  _^j?j   xjw   L*£su   «JUi    IjtoLs-   j^l»-   i_jLcs\j  (j.*3J"bSI   i3L>   «w*sJo*  «'j^i   &JLe  ki^Jô 

Lond.   ^o-wJo'. 

6)    tfsJjùJlî   LJJJ»-^}    ju    — jJti'j    «-JI    jj-j-Cj    Jsi    (_«'    Lj5j*3    «-^    r-j^î    (^*^j'    <_f'    ^î;c    r-j^    3^ 

C)     l_£ÀC     LO.JtJL*»'j     «-A-Àolî)     CiMJ      '31     V SjLïtJt     ^1     «UjMj     (JiîlS}     w<_A=JÏ     i^\     sj*=5     Q-^f      i^     J'Ai 

5^Ls*   bL*/   oiil  ^gy»   L*£  (J1-^   »j«  ^i-*3   L*jb  oi^JL  «JLaj'l  ^  ^iÀJ'   «j^JLia/î   ^1   *Jyo5   i1 
^svJajIj   iUs*a=l   o'iÀJi~il    xJlc   o'-^Lss   v_S.Ji    jl    >.aï   jï***i   H^WLi    oi^-    Ja-ii   Lg.j   i^S\^   ïjoIjjHj 


11 

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»,Uil  Uu.f  *'lsf   A,-s  w-J&jf  Lg.Â.g  w^làjl  (6[j  x&figu  Uaî  ^j^^w-jj  s^Xwwo 

s,_>ê^    J^î    *-3.l*JI   siXJ>   J,    A"  joélij'    lois   Aj   U   2uie   -gÊu   Os.il    \6s&   JJ    aIxJj 


J)     ^Jtjlj     *J     Jj'l     (_gl     ik_J     _(cj     aàc     ,_£\£jjj      5"~ *)     (^'     **C     Je}     ^_ÀAâ=>      Jiij     »j-*aji     |_cl      A_^.+J 

1iAx>«    qI^    ^lXJI    (jrLiï^l    &!L>-    _ki    j.    JjoST.    A_î  _^ji    iLJCJU    .Lo    loi    ,j«vXaJI    v_jLls\j    JLaj"^!    .J 


iJ>>Js    q*    aL^S- 


e)    «,A**J    ,J.*iv-lj    ^Le 


d)  «  ,.,*»fo<   ^i.    Ua^XÂ^    ljyë>    lAjti    (__sl    ajiA*ï    ^    ;î**-*-'j    i^'    A-i*X~J' 

e)  "w^otJI    qU^  _^_j    j«wJi\aJI£    u^aJU^'s    «LSU*»!    (_cl    A£*-io    U}    ^    siii^.1 

f  )    ^c  ,..^li   Jcîj    Jlfij    ïJ-^-.    sAij    a!    wJiJiÀJ  jJ.*£*    xïïj    *J    ^_<JjLu    aIj.î    JAj    A^>*iJI    ij^*j    J- 
^"l   ^1   i^yi,   Aij   j^j   Jcs!3  _*i   *JI    ^   ^,    loi  jJà\ 


g)    <V^U~^I    v_aJi^JI 


t)   Lond.   lî'j^vs». 


^vJî  OÏaDij  kijJbJfj  '^làwJî  ;>J^J  *.**.LU  oU^yJî  ^f.  àL^oi*  iUv^ftiî 
pL-£Î  '5lX~£  *x)lC  ^*J  ^JUit^  '^JLJbsJî  iX^Jl  »a1£  £fc*3  J/^  a4''xyjdJ 
Ui   isjeîj^if    ,w*.&Jf    ^j-si    *a^UaJ.Î    ^bsU^f    çà    SjXàlLi    6*..cJuJ.Î    8\iL*îl 

^OÏaS     i^a_JIâJ!     (jtojtîf     L/OÎj    "''^-^J     v^>.*/«5     c  ^4-f^-j     ^~*JtJ5     *■•**"     »jU*J     CjT^j 

"^  ^3^-à.jtJI  rfJ<.jL^  *xi  -»Ij  ^wVÎÎ  vwà^àjtîf  ^JL^*JL  oubUl  yCàlî  xJ^ 
«x*^j'  *j(  *JI  jà/vi  .-ï^j  Lili'  StXjixl  ^aIc  ^js.J.  jj.ï  £$Ls\  q+  s'oLUà. 


a)  I.  0.  &***sU. 

(Z)   ^Ji  Ju-JI   -U^-1  ji>3  J^aàJ1    LV£  cr  o^ëjij   «^Uà   i«*>^  (jJL^UI    ._~»<j|j  JUxiJi 

«  xtol»Jî    (jc'jêl    ijLoj    **oLJI 

e)  Lond.   0-^J. 

f)  Le  comment,  remarque   à  la   fin   de  son   explication  :   v_a-cj    *_jL^.c   q^   Js   u*    >^'   *-^'s 

a  iiA^^i    0L0    oUj    ft^j 


JLaihSjj  0'-A=^i   oL>;o  i3JI  il   J-^l   'À*  j  ^Liî  g^^i'j   "j*^1   L^>1>J  iS  lF/^  ?*■  L***^ 

O'jLVjeZw"!)'    J*.j'r*J    ^';*Ji     **Wj     Sj'j^lj    i*A*^*-'    o'oLXxA^/jl     q,     ï^      ij}*^^      lA«J      J*"^?      l+jl    _J^J 


If 

^s  ^jJiîl  a-jf<x$  ^^c^JI^  &"A_fw\.jo3  &*a*s  ofJLî  if  ^"f  aiyJj  bÏjÎ 

I SJ>    ^S-    U^»    Ls^-w    *-gJ^    (^-îy    (J-i^    «JsJJf    Oj-ft   iX_9  ^Uj^f    c     _^^LÛ 
'*'sl\£j  v_rA-w^>o   2SJ    JjJs..x^   sOvXj   aUwyJ  Le   ...là      .fj   s^aû  if    s;Xw,  ^y%  làjiwlll 

^a-yuJJ  d  ^1x2  Le  _^$j  s^J^I  |?  *j^**j  U  ^^Lstîf  oli'.a.  oLa^o  Jjl  s\Lvi!  •" 


Jy^î   jtof_cl   *iij   J,f   ^>_j./«  iuflljJt_5  iùûL-JI  if  —bc^uJ  ^.jf   ^    s.U;f 


JLLof    ^jAvfi>jf     *_jy3J    ^-ilxJfj    'i/.U-J^f      ,av.aawO    ^    /  oL^Jf    ...yà    Le    X^çS^JJ' 


c)   t'i^A^XJI    l-JIsj   v)«**Ji   j.   %XâJ1   i\£lj   l5jV    ^Jyj^  _>^}   cr^""*   t*^   CO"?1**'' 


/•)    Lond.  3UaSl    -jJI. 
A)    I.    0.  _jx05ll 


tr 

v-jj^-^Jf      ._»_£aî    LciK    ...tj    *-a-^   3Î    *JS^j-J    ^   **^    &Mr&   *"*»«^J    LgJ*^5    s^UjeJJ 
J^   *jl*Jf  iry-i  oà^Jî  /.i>^?3  4JJJ24JI  *aî»,  ^îwOf  _•.£  *àc  lj^-JI  ^f  x«i 


L,Lo    w*.*JJî    OIaaL  (J-.ff    8-&L4JÎ   pt^j    O.-ciasÎ^      ,**JbJf    LJlC    (J^r=^    ùLJs 


a)  ^3-1    «^  J^*=^'   j   *^'j   (jf-^-    i)*S  o'  jfr^  a**  .A**'   "^ftf*3  J-*3*^    '^  cr    U»^1 
b) ^3?    lX-^-'j    «JiJLJi   (jaSlî    I&AJ^j   o-=L>    'i>    L^AÂj   XïjJI   o>.:>iX;>l    JUù   ,jû5li3!    _jv<^^j' 


\r 


UÇKA     0Owf3     ji      pjJLj     U^J     ^j&Ï     &.*Ojlx+}}     ^Aûjl**.^    ***j^     ,Ju     ^         :J 

*^  £r^  ^^  "l*x-eJ  ^^  u^L^f  cxh  o-^  J  ***-**  ^  uf 

*_j,    oV.ic   ^    Uif   ^_c   JtXj'    oLL.   xwLaXa^    ^.cUaiî    ^Ub>U«lj  ^«Jùa    c  .Là 

8j>U*Jf  ^lc  e>.^as  is.-îytJJ  iisL^  u^«  *yt*Jî  «»_5  CjLiJfj  ^çjL^Jf 
Oj*X*J  iJCa.  j_J|XaJIj  j..a5\xJ(  Jàà^U-w-J  *§Jlc  C^r^j  >3>**JJ  ^s-i'J^^Jl 
j^iwJî   jÀiJI   l^xj    I.^aU«*^J    lX_jj    ^'  ^jjjf    '«W^J   |**ftJf    JooeJl    jj    s\cjjî 

&*àiif  UaU*a*w>  ^  o'r^^  ^^i  p*  oj-^"^  (^5  J^-^p-  «->  jM  LajlxJ!  ^ 

,1*1  f   ^Li!    c'''(^;^fil   *_sf    J+.J-  ^joLs^C   ^-g*J    UUa*.   iii^L'   X^Jfj 


IX-J^-J  0,1. 


a)    ^^5    iûi'    y^JS    IçJ    ^_jK    tjl    "bit    ijjya^wJ1    j-aAJI    oLJl    0^ULa_i    "3    JjUfcJjj     xJULxJI 

A)   I.  0.  s./ÂJt. 


•jr 


c)    Jo^L    ^=^1    *LàjJ    {j»i    xyyjt    il    Zi    jus^JI    IJl*    ^.c    JJaiJI    Sufiu    ^5    JU&sUi    AI  ^-kîli 
aiA-*    (jiî*à/o    i—iLLs*    Ja^vJb    L«£aJI     _îLb*JI      csuà=l    _LgAj3l       -P,    jUxàJI      ^J'5    **ImJI    jàJJI    lX-*j 


■    -«.LXsit    i-iLil    «3Uj    lC-î 


^_P5    L«j^r-    «Ji-Vs    «-"»**•!    *^J^'î    i3^**J'    iiVJJ\J    sJU*?    (jr*j    ïaôLs»    x«*»Âi    1_»^.jA_».I    xjjl     _-L.ibLi 


Il 

3-SCsj   vJyjùJ.^    lN..jI*JÎ    ,+avL    (jaX^Vj    U%^5    j»LçxaJî^    »LàJî    j*    0 1.5  lotît    ^Oi' 

U  id/«ot<4  Ojlstît  _xC  iXÀC  OsJ^iJf  *a*Ju  "jû*:  «_*o  fiX_>  U^*J  wO-aj  ^.î^ 
y  JosaÏo  l*£  1°  »rÂJ  v-Jjl*JÎ  O^ÀC»,  sj-^JJ  cloo  LijJî  cLa+j  ^_aàvJ  iùii' 
lo  iJuoijw  Oji*Jf  .a£  l\aC  s^lotî!^  "s_ ar>  -a£  c^gù  JS  Jjï  r^3  ._£->■  f  ,..£ 
O,otîî  l\aCj  ljLaJÎ^  ..a/^t  j|  SLi/iJI  ^  l&X£.b  ZfSJ^  Liu\Jf  (^S  ^♦«j  20^ 
L_>Liik.      .C    vXjjJtAJll     1£-5^aJ    i1i.L0S.x4J [5    ÏS^yl^J)    *Av.Si    (^CjAJ^    **♦£*    1°    **=l?» 

v_ii>J!   J..rf.AAvj  U  £fca.    ..-loLJ!   .Av.il  àdLv«*   -xaoaî   /  i^iît   lj^^  (J»^   »5r*M 

IaaS'     8  -ftAAw3     ^\L«     J$Oci      -AAOJj     «—OIavJÎ     (Jj^-ÀvJI    J,'      -avJÎ     (J*a.l>^AÎ     &C;IaJ      J 

.j.îyi  ^  IgÀ/fl   «^y^'   «^  ^   i**^   CT*    l^*-   r^    (  4^  J_H    J^   *-^3'    .*vJî    fr^ 


a.5.Lifc*,j  "^)I  is.Av.si  J./0U  s1.X-ik._5  J»Ra*vo  v_1a,a;sij   ...Lv.i'jt   ,.Aj   -j   I4J   rti.Li!       p 


t_j^  '"JyJtj  JJj«JI   JjJaa-j  ^1  J^sia-o  L*  iiL!o  J'Jvclj  ^— »^'   i>»*J  ô-v-fcJ!   U$**>j  QbJiài  1-?  J._j 

o)    ^->"^l   v^^^    l-9jl*Jl    r-*i    ^    q^lX«=j    UjI    HoLxjIj    lV^jJI    q!    j^Xaitl    J.A3ÀSI    jt    Jô    wj 

"  iA£^î      Ji    ^    eUj    oLSij    U^aXc    £jÀa^    >Si    tL*JL^.    Xibjls      Jj:    L*jj    v_S.i*Aj 


Lè^i  £Ac  0J.-V-»  ^Cj.sj  Uaî  dW~<  £j-s  fais  ^b  Uvâsi  ^-s^ij   I4J.XJ  ^ 

^L*j|    ^fj    ^J    L_yb    Jù/0    ^Lo^L.    ^f    jJlcLî   JL0I3        LoiLJ    &_*a_î    ****v.ï 


p1^   S   (Mr3   *****"   0*«î    uH1-^^'   £vd'    cr*   JU&!    J — s>t    $yJ  ^Jt    Ja*JI    IÀj?   j  j*Aj 

«  »l\«j    q^   &sLSL    3j    xLâ    q»   &aJI    oL<j*    U    1-^aJjJ    X^:_j.v3JI    |.JLc   aus    ^.j'    xils    w>U&!    liÀ* 
i)    I.  0.    après   Ljj  ajoute  j?3. 


i50yf"a    -uj^I   dU3   0^=»   ooï   J^i   $   Lflxi   0Uj^!    u-hW^   ^^Aa,   Jlil    ^lÎ>   j   ^adtf 

«)  Sur  l'allégorie  portant  le  nom  de  Salâmân  el  Absâl  v.  notre  explication  en  français  et  l'édition 
de  «tis'a  resâil»  neuf  traités  philos.  d'Àvicenne,  impr.  à  Constantinople  dans  l'officine  d'al  Djewâib 
1298  H.,  p.    112 — 124,  où  le  commentaire  de  Naçîr  ed-Dîn  Thousî  se  trouve  reproduit  p.  119 — 124; 

nous  en  donnons  ici  le  commencement:   t&uAil  o«-o  ry^i  «J^s   .«Jle   xj   ,-ïl    '3!    k£*-i>xiJ-    o.*» 


j»jj#ucJ!  JL^o^lj  JLs-j5l  «U*'  t^.  Laji  ^j   o^j.i  ^_«,i3  tij^ui  ^u^i.*.,  «J  ^Lw*JI  l\-ç>  ^  îjt 
Ia_p  j.       L-5XJ1   J^toUJl   J6    »^iita   _^J-  J.^.:i5  jou*j  ^i  iodjji   £\   uuL~'   til   li^li  ^>JL-oîj 


1 

Sli  o>.ili    .vli  a  i£~2»  L\v°  iJjj-k-H  î^5  J^j  '*^*J  *^°    L-*&  '^^  Jy^- 

lof    A^-&4JI    |jwj.ftJf$    *=?^Jf    oJia^    s-^lklf    JJjj    ^aJLÎI    ^f    XaJd^    xi^Ji 
r  = 

«'« LgJ'LaÉ..»>  (J»C   idlftAwJî^    Xfjjjjj.il    i^Cga».    £jo    s'OO-A/0    XJj-io    j^_jÀJ    (jywj.àiJI    sjs^ 
^î    IpU    Iîj-wj    JUïCÎI    ^JôJ    Loe-ois   ^f    Lj^M    LjLw.Cj   **3<^j    ^U^    XwiLfw^lJl 

"dàyUe  x  j>  ^j-^xJl  j.^uJI  Jx  ^y^I  ioU*Jf  ^  x>^,  x^li  liil  &Jf  tÂstyJo 

i'c  e%j*aSù    l^J     xUafiJI    |»jI«Jf    j,   Jv^J'    Xl*^*   sOk^S 

a)   Leyd.   après   £**>  ajoute   le. 

i)    o~»'^   l*  jÇjLw-J^J!   q^    iJUlXilj    jCJCUJI    XJibLJl    (j — âjjl    SCajwo    uCS>a    XiJliJI    JyJjJ'    ^    »lLs> 

c)  j.  (jsy""^!s  iUaïljJlj   xk^cj1   KjiLLJI   (j^à*J'    l^j'y-^8   i-*-3>j  ^'j^ïLJI   L*.S>    Qlioyjt   ^IjLp 

d)  Le  comm.:  idïl»J!  jîJj^siJJ  oLiotil    ^^j-^"   «£i3    »L»3I    £    »-£>    Aï5    «iAaoUw   ^'.aj   ^    è  i   L»J 

'  5LoUvj4>-    cJV^'s    (_,"!>**''    i**'"^    L*^1!^    iJ^*    *"*-*•.■!    ri'    ^V     l^«ax*i      ï^wjlj 

e)  &  oLolCI   tA*>  *5  '"Ijt*"   '*■$*?  rj>*r!  oi-iotJ'   j.  Xg»hi   £JLw.  iN*iiJLi 


U/    Xû>j    ^    &li*jyi    ^^aJI    OJ^    fàl    J^J^Î    ÎJc*    |*a*aj    JJ    Xi'^vJt  j_£ 

^j.^.x.o   àJ'ÎÀJ    /  o.-Cii£  Jj^î^  jÂ-î    (^a*4.5    /  ii.wjtJl     w!»    "  ei_5«&    »j'L»5    Le   c-^ù    J'i» 
&3)y\j2  *j  ...j^lgiail   a^*iJ_5   <  <  5-*^  *f*«    ëLt&I   (j-»j    xilô    ^   juljj      'ij^jLO 

J,l      wA.yw.AJ     yjj^jJ^     ^AAMtX.sJ]      jUlfiStll    j^î^>     (*^3     XJ     ...j-^^gAA/O     P     w*-^     Q* 

Lo   Xo    l_jJLi  iXS       •Lw.t   |P    >»l-*->:^>-    (^»    (*î^    (j^îU-wJtl       ■(iLwJtîl    Z+i-A    j^Jùù'-^J) 

U     ^iM     (*-ûi^0     wLutf>"}      ,..jAJ     tX.S^     ^. j.,  Su,&<0    f  ->-?     w\-AJk     ^»^         .  ^Ovjd/0     +£ 

a)  ^yUil  0K  131  il  eU3  j^oXj  ^  ^1^1    IÀ*  ^xj-  C£JI    stf^l   *îl  ^o,  ^yiJl  ^J!  ^U! 

b)  I.    0.    5lV^l. 

c)  I.  0.  ajoute  ajliÀJ. 

«)  I-  o.  r«îl 

^r)  Leyd.  om.  0I^. 


&icL    _.li'    ^Oj    C^c[jjJÎ    Jw^ail    ^    ^63    îiXjOww    Lu-^C»    tiX-ÔÎ    4^-^    1XJJ5 


h&jXi  tèî  j§uLs  ^LJf  Lof$  *>**j  c£*j^  '8^  ^^-  BLM*  <J°r^  **^  ^  **^î 

Lo  _jf  Ijjlfw  Lfw»^.  liXJO  r)_î^J   i.i'    f^-ST   ^5    ^   0^5=UJ    Lc_j.xs_^o  ,.._JCj   ,***.£». 

.L-i^U  ,.«l£î  *^WÀXwJ,f  ,^àÀjf  iUijlî»,  xJ!  ijà*Jl'S  LmJLs  _fi_yO  J^  ^aàas'j) 
ûcXC  ._j. aj  ...I  J^  i*)J^i  ê^  ^  J**41^^  /•j'  *-r^~^  (J*^  f*"*  ..jLwÀi  vX^.1^ 
Lry6    s'Ov-C   ^^^J    (J    ^    (j^àJî    j-»    LgS;Lpj    Lo    «3A.C    J-**:OJf    q+    oLul£Jf 


*  iXi^    l/taf    pL&^Î    O^&î    zS$    2ùÎJo    Jj^î  _jj?    c^^J    c  r1»^-0    J^î    «;Lw! 


c)  ^  jJb   u,  j£»i   v^-y   t>  k^1   Ô^  g1^51   k^  J-**^'s   »^!   ^   «^-J   UÎi 


1 


jLSjlôJf   J^*j    ^s^J-r1-    L5^'   (JUîQ!   oIlXju^I    ^Lafii    y^.^    ^   y^JuIf   »Làj 
i_jÀxaJ)    Lgo    f».5L\?    ^3    v*)j£***S    ^-SJy£    (J"!»-c   wV"*^    ,.%t^    l"»_5    .jjO^     r*é  j-gS 

^i>î  x^Ulî  (Ji-^îî  cr»  pW  ^  c  jM  Ce  (^yb^JtéJîj  o^W^!î  cj^^^F1^ 

f^&j&ilj  S^UawJI^  j^^ai!  jJLc  J,î  tj.^iLi.  J^L^àJl     jC  f_^aif^  ...iXjJî  20.I2/) 
fjv.JÏ>  y**^   ***«    «'«  k%-*  «-^5   y*^'   «JJLII  |*gJ   ^Jua^   J-e^t  JUjJL 

fjiî^     Lia».    Sw\JJî     0^X2     f-y*        Jc>O^H     j,    ,*£j        ._j.jyx*3J    Js.é|^wJl        ._£        ._j.>b.5t»Jî 
/-#    l5^'     ^♦^'wJI     l)JJ-5'^'      5    ^■*"*-J     «  «  *f5*    i3"^     |.<-C    i*^*"1"*"**    f*"ë*"'0    (•t^**^     ^* 

\jJi>  c^sl,.^  lof  e  iu-wLj  »+*op)\  jj~»^î  Sp^Lyï  d  L^Mîfij-  pjj  SjJaâîî  ^ 

a)  I.   0.  &*&£. 

b)  _JLc  ^gJJI  _>P  XiU'   j   xJb^îj    tdLJL    ^viJI   (*-&*rj    rj#J^'   (H*   *=»^L«J!    u^J'    i-J-5^^'    ^' 

c)  Lond.  ,t«JI   au  lieu  de    iXi\. 


d)  :  jikkay  —  I  gkUv    J  ;   Leyd.  Lj.«aù3sj'  *J  au  lieu  de  i  ghtigj. 
f)   I.   0.  ajoute  après  x***«  le  mot  ^Las1. 


At   &iS   ày^.ji\   */i   J^U^J    (V*    ^ao^U    ^=-lN.JÎ    &-jI§aj   *~°    JLu    ,.J    **£*J    Lo 

'o!l\JÎ  jjUj   H  "5h.+S  ii$J6  Axj  La    |^î    AJjlewJf    *f  -^j!j    iOjLçvdî    ^iU^J!    j*i 
JLïCJI  _>£   ^alw  Loj   JotàJL   ^libtJf  j-5^   xj  ^^aj    ^ôJI   JUîCJt  j£   ÎOvgs 

Ojtf    ...îj    2slî    ^S    s\jjvo3=U    iU**^0 fj    .^Lttj    ^LJo    ^    ^làxiî    J^aoLsj    ^tX-C^ 

v^Ji^A^    jûla.    ^jy**J    *.oL-£.wJî    JJ    &JlS*Jî    s\>JJ!     ts+~+i£    &\jôï>\    J,l     ifjf^îj 

J  ^!  w*-w«UJ.I  ^JU^  JJ  /^Làj'  jJls  *sjÎ_j^,   adcf^  J3  ^Jî  3  s^Ui'  tel 

(J<a*J    tjSsJii    ljLmJ    ,.~A    JS.+?)    »JJ)     ù    S^J>    &Jà    ...I     Jifib    slXas    Jj^ïAj    *JLj 
Igiî    ^    ojLC    Ui*    ^    ijvjjf    J^î^^it    »J^>         t    j*!cl_5    &ajlo    X^lt    <0*g.».i    Lo 

1e  ^>sj^  a.Sjlâil  .\«j  c>Ji£*j  .J  ^<-^Jî  '^^Wj  (j^ft^î  ^>0.j  oL^5  o^L«aif 
IgJI  «-^i  Jssui  U^t  _li  iJL^wo  ^b  ^j-Jo'  LgïCI  L^Lo  o^  Ui'  L?o^*j 
%*=jlî  sJLiîî  ^Lj  Jod  JoLsJ!  jj^l  ^5J^  **sU,o  ^  c**a>  ^  ^^ob  £Î;i 


a)  Leyd.  om.   ii)JÀJ'. 


f 


jJLn  j*è  «Lof  "c^^JL  ^«^j  ^  wl  ^f  L^Ls  UL»  ^j  jj  tel  *ils 

^ôljj    AJ>^    AjjJ    OoLt    **ilo    Jfj     fol    U^Jwa    vXj^Îj    j^_j    ÀjjJJl    Jjtkff 

tX9    Xif    *A.yJ     j*J^I    |*^IC    v a_5Latîf    jîj   ^f    syjJl    e>-&Je*jf     îô>Ls    Lj    JIàj    ^5 

jb>    ls$ô    ^j*»;)    {$ào\    ^v*Jt    «Jb    -J    fol    ,.X^    UaSj    û    ïJJ    oLjf    ^aoj 

J  fôf  ^£J^  UaSj  lo  ^M  Ojjkâ  pjtoj  ooj  dSJjo^  iîy&  L^Jf  os^fU'  b  .! 
JLi» jf^r^^f   «Jb  LgÀc  «.2j  "^  ^jf  jfy>  3      \S  JiL.LaJLj   ^♦-wJ.f   ^jtjf   «Jb 

«ij  _JL,  folx  .£  s'6y^.l*  sj^Ji  ^aÀaXj  v_jijfv>jf  _j.Aa«if  ou&j  .f  %X*  s^gâil 
»j^L«Jfj  (j^»^ijf  AJJv^  &«ils  »w\JJf  v^viii  -^Ià.  wa»mw  ^  }  \&lè>  J^U 
.jjti,  &*sifS  ^  iule  iy^1^  jj^ftÀjf   v^àjsjo     .f  jUduasjf  syLÎf  JUi^  U^^>^ 


a)   I.  0.   Ulj. 

6)  Après  fciiLi  ^  I.  0.  lit  j. 

c)  Lond.  xJic  v_jjxaxl'    v5- 

f/,)   Leyd.   ^Ji  JUT3    au  lieu  de   jfjii,. 


_iXiî  jji^,    XwJî    JyJ    oLlftaJl    ^    Jyj^lILî  jU^Lji    «jljj    v_A^lJli  jLyS-L^ 

,'tS.Î<x£  j$  ^y^-  cr*  ^  i^ÎjûIjj   [S/tF*  $+&  crV5^  (j^**"5'  ^^  *& 

0  0  ■-« 

ijà-J-éJf     ...I     J.-S     Lg-J      JtwJ     |*-J     OJ&wl     1^1     oLw^-w^S^Jf     Jotî^     l,W,*»'S 


&J"^    **_àL*    U^s    LcLk    l>SL)o    u*^5    ^^    gLgX-£Î    ,^^^0    J      .(     ,j£   ")Lhi 


i)  [v.  S.  16,  v.54]  Lyalj  ^jAj!  *Jj   «j  *Jys  s^sj  Jj>  ^5!  ^^y^-!'    v^i   JL«j   J^^'    u^'    yua>ii 


i^SjC  J^  iÀj>^5I   jwoàbbj^   >-i*   vjL5>JJI  Aju  ^j^SJI    i'   pV?^'    Vj^'1 


r 

j,    ^sJô    y^Jj    ÏU**.*!    OÎJjJf    J^c    XaU&wwO    JuLLJl    oIjJJî     "î        L    Jjjj 

^    S^iyi    ^    jjacï    KàLLÎ!    oîijJî    Oôli'    Î3b    l^Ài    lgV;Jt^      «i_>l>    3 
q*  JJ    *fw.i   ^f    LU   ^«aàj  Uà   yAAJOo'    ,'<  &>As*JÎ    j    ^.Jjj    U    Àxisc-     ..Su'    jj 

y^io  «siLxw  iuls  pXo  ^  V;-^J  ^3  Lgxs  J^Li  ^  *U^.  Jx  UJuaa*  _j.i  Lit  J5.2J 

Jwo»  ilLoî     <§,    svXLlf    ,.,î    ^^>-o    "  Lgj    i^a«J    àu«vJ    j^.2l    i,î    /"UPuXa.^    ...  jXj 
J-03    i)|^l    J^fj,    ^SJj^  _j£>   ^U*^    lT*  /A^3    $+£   4>A*^    lXJ^C  -^    ^    ày*cj$ 


(J*1- 


a)  Lond.  et  I.   0.   LJ3£*v«  ;  Comment,  de  Nâsir  ed-Dîn  :  ^*i£J>   ^«A«JI    *&\JI. 

6)   Lond.  et  Leyd.   J»*aj   tiUi   qIS\ 

c)  Lond.  aJU=>. 

cZ)  Lond.  et  I.   0.  jCjt^Lilj. 

e)  Leyd.  o'J. 

f)  I.   0.  ^s-^l    J>\    Lf*X>* 


•  is.Jj.si!    olJs.-1-JI    ...I    Xa^LxJI    j.L.^^5!    ^Jî    /i**vO    ^\.-î    *-if    ****Jj    |*->3 
.*£    O^Là.    L-gJ^    *àxst*3    otJs-J    L>Î^X_£    Lo       .t_j    iOyw>Jî    c_5^    XaIx^vJ^ 

^uJa.àJli'  ja^a-wv^  yiî  ^  ^  La  iule  ^/«  ^k+ijî  ^1  (jj.*J-*j  i**»!}  l£f^u 

^Pwiî   ^j»    if)L$    jdbs^o    "*>    ijl^  yT  K+Aii    s'Ltlys    ^jj^    **.£^JJ    sLcf^ 

Bj^if  ***>*/>      j.ju^aj  j»LxjLj  liîJaJ^f  (j*LJî  ^y>  pJ^JJ   J^c  tais  'y^akif^ 

|4.^*sjî    J»£    (♦•^r^£    *A*    lîr^.3    *^    ^j^'-*^0    c^î^A^"    c^g*****    iMtXjJjM    ^c 


a)  Lond.  et  Leyd.  «.«ns-ki. 


"1 


^UJf  p-fJî 


A^juJ^  l^>V,U^  ^  iyJ^l  ej^\xl!  -bU^t 


OL 


^b^o    ^    ^ 


>LgAjUwJî»i      oLU^Î      0^£-«£w«     Js^.     L_»lj^        yO 


ejL^AAÂxJ^  uu^U^^^  ^o  s^^i  l±j^î]  LL^-^i 


751 
À35M4 
1389 
fasc.2 


Avicenna 

Traités  mystique  d'Aboû 
Ali  al-Hosain  b.   AbdalJeh 
b.   Sma,   ou  d'Avicenne 


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