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Full text of "Tremblements de terre et éruptions volcaniques au Centre-Amérique depuis la conquête espagnole jusqu'à nos jours"

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BRANNER GEOLOGICAL UBRAKY 




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JOHN CASPER BRANNER. 










Rapport sur le Mémoire présenté par M. de MoxTESsifiÇ 

officier d'Artillerie à Nîmes. 

I.e Mémoire présenté par M. de Mox\TESsip^ traite successivement de 
toutes les questions qui figurent dans Ténoncé du sujet proposé pour le 
concours du prix Vaillant. L'auteur, ancien élève de TÉcole Polytechnique, 
a passé quatre années, de 1881 à i885, dans la République de San Sal- 
vador, où il a été employé comme capitaine instructeur. Il a profité de son 
séjour dans l'Amérique centrale pour étudier avec soin tous les phéno- 
mènes physiques dont ce pays est le théâtre incessant. Non seulement il a 

recueilli l'indication exacte des secousses de tremblement de terre et des 
phénomènes volcaniques qui se sont manifestés dans ce pays durant son 
séjour, mais il a dressé la liste, aussi détaillée que possible, de tous les faits 
de ce genre dont l'Amérique centrale a été le siège depuis l'arrivée des 
Européens. 

Clés documents importants une fois rassembles, il a cherché leur relation 
avec les autres phénomènes physiques concomitants, comparant le déve- 
loppement de ces phénomènes avec celui des manifestations séismiques. 
Des tableaux nombreux, des tracés graphiques méthodiquement dressés 
lui ont permis de se prononcer en connaissance de cause sur chacun des 
points qui ont été l'objet de ses investigations. 

Il a reconnu ainsi qu'il n'existait aucune relation simple entre la fré- 
quence des secousses de tremblement de terre et les phénomènes astrono- 
miques divers, tels que ceux qui résultent des positions variées que peu- 
vent occuper Tun par raj)port à l'autre les différents éléments du système 
solaire. Mêmes conclusions négatives relativement à l'influence qu'on a 
attribuée aux agents des phénomènes météorologiques. Il prouve que 
l'action des baisses barométriques, celle de Tabondance plus ou moins 
grande des pluies, celle des variations de l'aiguille aimantée, etc., sont 
sensiblement nulles. 

Tenant compte de ces résultats, la Commission de TAcadémie a pensé 
qu'il y avait lieu d'accorder à M. de AIoNTESsUi un encouragement de 
mille/rancs. 

L'Académie adopte successivement les conclusions de ce Rapport. 




Jj^rïancjulatLon eula^trô dit Sali^adar par Uô Gcipïùiineà J'CXrtdUAe vvufleL 

eu cU t /fCOfltC^âU^ô , la carU diieàiiét. eu. dtàoùde ^orAe prcjnltj^ , 
I/Ûn) calendanoj ailtînuWU modcmOJ ; iiôv tj lexxria^ . San. - Sahnjdor^ 188A- . 
Curào d^ dninidùXL . fJan-JaLnidor , iSSZ^. 

cJL A^auu vcrdz ci la ^;>ur4yUL y à Icl 4ltdîdn del ^xn^. Jan^JaliHiAor-, 1884 . 
Zy<mblvTr^ij criu:Kwn£ô \Hyldinîaiô en 6(mt^ . San-JaLador^ ISSU. 

J U.ct'CcrrOLVtHCL del JnlMttdxn^ u J'iepreôentœcicm. txjponrafùa de livô al}ûer<^achniCii 

b dumuzcuy . Jan -dcdimAar'^ iSSlt-, 

JxcôcnciAi arclicMotiicaô d^L JaUmdohj .Jtui Sal^ttdon; iSSU . 
V>rcînbi€mentô dctcrir eu ehif?^Lum^ A^oicanmacô au CcfiUr - (^ rrœri cju>c^^ 

2yO paae^ yiny - U' . 

jriejTwù^e. honoré d'iui encourancrnenu de milie /ranr<i <ytir le prijcvculla^ii 

le À./ UJece/Ttbrey JoSy , (^jufcfû' .war- ut ^WirU- JV*> ^Uhucù fiiUuu'â!co .V Sa^ 'Cx^'iSvu^ 

Jur leô Lueiu\^ crepiLôVÀdaire^ aMerx^ee^ a Jnn 'Jau^auun-, h. 98 ^p,J&i . 
Q.cv\x\\\\xwitoX\ovÀ Sur d^. ncm!oelJ£ô uieiiri) arpiiôculairej olvervce^^ reee/ruiie/ii^ (Jan^ô iU.rneroPiie 

ci \ cenlra/e . / . fÛÛ - p, I9yi . 

\'C\coîbcwAC \ Jur leàhmihlenientd de terre el le^ ertiphotu) vcneaniaue/i Jan^ l OLménnue^ ccntrcu 

Jurui rediervke. de Icl. corrdalwn entre deiujc ordres defriilô. b.lûJL^ p. liAS . 

J^e^Jiie/ l ù^ A^ûtca/ui de V(%inerùjue ceu traie . Z7 Juin 188Ô . 
^ioiH^ûj^iC''. I JUi^ conàùl/dûm interne du a/ooe CJ^ Icô ,<nn.earui . 18 JetUendnr. /8SG . 



(^t^fXdljCoivtllCCd OUctchcô ni tJie provine oj Ouocatlan . (cvl pr^vamlÛTM ^ojouGfmii'itJîi. 



Imp.HÊiimi^SoitmioL . ir, JiMe %Rmfp^,Btrié. 




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TREMBLEMENTS DE TEREE 



ET 



ÉRUPTIONS VOLCANIQUES 



Al' CENTRE-AM^HIQUE 

^^ C'est encore à l'inépuisable chapitre de la physique du globe 
que se rattache le mémoire considérable de M, le capitaine de 
Montessus, relatif aux tremblements de terre et aux éruptions vol- 
caniques du Centre-Amérique depuis la conquête espagnole jus- 
qu'à nos jours. L'auteur, chargé de 1881 à 1883 d'une mission 
d'instruction militaire dans la république de San-Salvador, a mis 
à profit ce long séjour dans la terre classique des convulsions 
terrestres : je n'en veux pour preuve que son catalogue qui com- 
prend la mention de 1 163 tremblements de terre. A cet égard, 
l'œuvre dont il s'agit est un véritable monument qui fournira 
une nouvelle base, et des plus solides, aux spéculations des théori- 
ciens. La question, en effet, reste tout entière de savoir en quelle 

Tocalité des profondeurs terrestres et en vertu de quelles causes 
prennent naissance les perturbations parfois si désastreuses dont 
il s agit : il suffit d'un coup d'œil sur le livre de M. de Montessus 
pour avoir une grande idée des dépenses d'imagination aux- 
quelles les hommes se sont livrés sur ce chapitre. Le seul frein à 
opposer aux écarts des hypothèses, c'est l'accumulation des faits 

: d'observation précise ; l'auteur, qui jusqu'ici s en tient exactement 

! au rôle d'enregistreur impartial, annonce pour un temps prochain 
la formule d'une idée nouvelle; on l'attendra avec impatience. 






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SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE SAONE-ET-LOIRE 






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ÉRUPTIONS 



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Ali-'iCENTRE - iMERIOUE 



Depuis là conquête espaglole jiisqu 



Mi'fHoire récompensi^par l'Académie des sciences et honoré 

irdc la Société savante de Saône-et-Lctre^ 



MONTESStfS^DE B 





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le prime djncouragement en faveur 
imée plus Tfaut 



EX-IN8T 
MEMBRE Ub LA SOt'-lKS DEH 3C1BN< 





; Ci|l»I^IXE U'ARTILLCRIK 

'ANCIEN ^v4i>E l'École polytkchn 

kuR De/tR 



TROUPES DE LA REPUBLlQUIi «U ^ VADOR 
NATUttLLES DR SAÔNE-ET-LOlRE ET DEf LAjreiàNOLOGICAL SOCIETY OF JAPAN. 




(c Malgré le soin avec lequel on ioterrofce la 
» nature, on revient de la cime d*un volcan 
y> moins satisfait qu'on ne Tétait quand on se 
» préparait à y aller^_ 

(HOFFMAÎW.) 



DIJON 

IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE EUGÈNE JOBARD 

», Place Darcy, 9 



1888 



300830 









• • 


















TABLE DES MAÏ1EUE8 






liilroduclion 5 

Noie sur la constitution interne <lu ^^lobe et ses rapports avec les théories 

sisnniques et volcaniques 7i^ 

Ephémérides sisnniques et volcaniques du Clentre-Aniérique 71) 

Index bibliojçrapliique • ti6î) 

Appendice tJ87 






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INTRODUCTION 



SOMMAIRE ANALYTIQUE DE L'INTRODUCTION 



1. Prologue. 

2. Période anthropomorphique des hypothèses sismiques. 

3. Période prescientifique des hypothèses sismiques ; méthode des coïncidences. 

4. Théories astronomiques et magnétique^. Taches du soleil. Travaux de WoUf et 

de Kluge. 

5. Influence des astéroïdes inférieurs; théories du Cap. Chapel. Bélier hydraulique; 

nœuds et ventres. Superûcialité de certaines secousses. 

6. Influence sismique de la lune. Lois de Perrey. 

7. Prédictions du Cap. Delaunay. 

8. Répartition des séismes tout le long de Tannée. 

9. Autre méthode pour étudier la répartition des séismes tout le long de Tannée, par 

Temploi des séries. 
iO. Répartition horaire des séismes. 
il. Théories météorologico-sismiques. Loi de Laur. 

12. Relations des séismes avec les perturbations magnétiques. 

13. Caractère commun de périodicité des théories précédentes. 
U. Théories chimico-géologiques. 

15. Multiplicité des causes de séismes. Desiderata de la sismologie en France. 

16. Plan général de ce mémoire. 

17. Coup d'oeil d'ensemble sur la géographie et Torographie du Centre- Amérique. 

18. Coup d'oeil hydrographique. 

19. La civilisation s'est concentrée le long des grandes voies de communication inter- 

océaniques. 

20. Conséquences sociales de cette loi. 

21. Coup d'oeil géologique sur le Centre-Amérique. 

22. Vue d'ensemble sur le système des volcans du Centre-Amérique. 

23. Séries linéaires de volcans actifs modernes. 

24. Anciennes séries linéaires Guatémaltéco-Salvadorénienne et Nicaragûienne. 

25. Groupements transversaux. 

20. Marche simultanée vers Touest de la faille volcanique principale et du rivage 
océanique depuis Tépoque miocène. 



. Paille volcaalque primitive et failles secoadaires transversales. 

:. Soulèvement actuel. 

I. Observations sur les systèmes volcaniques du Nicaragua et du Coslarica. 

K Alternance des volcaos et des lacs. 

. Cratères et lacs cratériques. 

. Analogies entre les systèmes volcaniques du Centre-Amérique et de l'Auvergne. 

'■ Conséquences sismiques. 

. Quelques mots sur les Retumbos. 

. Considérations sur la proximité des volcans et des océans et sur le noyau fluide 

Interne. 

. Prévision instinctive des tremblements de terre. 

. Sur le catalogue chronologique. 

. Conclusions. 



- Prologue. 



Le Centre-Amérique, ou la région comprise entre les isthmes de Panama el 
de Tehuantepcc, est une des parties du globe où se manifestent avec ie plus de 
fçrandeur, de variété, de fréquence et de continuité les forces naturelles, d'ori- 
gine encore bien mystérieuse, dont l'effet est de secouer pins ou moins violem- 
inetit l'écorcc terrestre et de donner naissance aux bouclies volcaniques et aux 
plicnomêncs thermaux, tous phénomènes dont la concomitance est indônialile. 
Les tremblements de terre et les éruptions volcaniques ont imprimé un cachet 
indélébile A la géographie, à l'histoire, et même aux mœurs de ce pays, dont ils 
forment la caractéristique la plus saillante aux yeux du voyageur et de l'obser- 
vateur. 

Appelé, par suite d'une mission d'instruction militaire, à faire au Salvador un 
assez long séjour (1881-1885), j'ai pu observer de près cet admirable champ 
d'études slsmiques, à peine encore exploré, scientifiquement du moins, et j'ex- 
pose dans ce mémoire les résultats des études que j'ai pu faire moi-même, ainsi 
que l'histoire sismique, peut-on dire, de cette région. 

J'ai été ainsi amené par la force des choses à étudier les phénomènes dont 
il s'agît d'une manière plus générale et en dehors de ce qu'ils ont produit au 
Centre-Amérique, puis à continuer les travaux statistiques des Mallet, des Kluge 
et des Perrey. Ces recherches de longue haleine ne sont encore qu'ébauchées, 
et je ne fais qu'en donner les commencements, me réservant de les continuel' 
avec toute la patience qu'elles comportent. 



7 — 



2. — Période anthropomorphique des h3rpothè8e8 sisxniques. 

Depuis longtemps et même sûrement depuis que l'homme réfléchit à tout ce 
qui l'entoure, les tremblements de terre ont attiré l'attention, tant par la terreur 
inspirée par leurs eflets destructeurs, que parce qu'ils renversent la foi pour 
ainsi dire innée que nous avons en la fixité du sol sur lequel nous vivons. Aux 
temps primitifs c'était là un phénomène d'autant plus paradoxal, que l'on faisait 
de la terre le centre et le but même de l'univers. Grâce a ces causes, peu de 
forces naturelles ou leurs effets ont donné lieu à autant d'hypothèses. Il semble 
du reste que le nombre des théories dont a été l'objet une des propriétés du 
milieu dans lequel la nature nous a jetés, est précisément en raison inverse de 
la connaissance que nous en possédons. A ce point de vue les perturbations 
sismiques et volcaniques tiennent un des premiers rangs. Tout d'abord elles ont 
passé, comme les autres phénomènes extérieurs, par la phase des explications 
que l'on peut appeler anthropomorphiques, c'est-à-dire qui consistent à les altii- 
buer à quelque être surnaturel, bâti d'autant plus semblablement à notre image 
ou à sa caricature, que ces conceptions étaient créées par des peuples plus pri- 
mitifs et plus ignorants. C'est ainsi que le vent a été attribué à un dieu ou à un 
animal soufflant de derrière la montagne et les tremblements de terre à un autre 
respirant ou se secouant dans les profondeurs infernales. L'histoire des rcîli- 
gions fourmille de faits de ce genre, parmi lesquels il suffit de citer le buisson 
ardent du Sinaï (éruption volcanique), la trompette de Josué devant Jéricho 
(tremblement de terre), etc.. Notre science orgueilleuse n'a pas besoin, au 
xixc siècle, de retourner lom en arrière pour retrouver trace de ces enfantines 
explications. 

3. — Période prescientifique des hypothèses sisxniques. 

Méthode des coïncidences. 

Nous sortons maintenant à peine, quant aux phénomènes sismiques, de la 
phase des théories basées sur un trop petit nombre de bonnes observations et 
à laquelle on pourrait appliquer l'épilhète de prescientifique. C'est ce qu'a bien 
compris la Commission suisse d'études sismologiques, dont nous parlerons plus 
loin, et qui a inauguré, peut-on dire, la période vraiment scientifique de ces 
éludes. 

Le procédé généralement employé jusqu'à présent et avec lequel il faut 
rompre à tout prix, est basé sur la statistique des coïncidences. Il consiste à 



— 8 — 

choisir, par suite d'idées souvent préconçues, un certain phénomène plus ou 
moins périodique, supposé à priori en connexion avec ceux qui nous occupent 
ici, et à dresser des catalogues parallèles des uns et des autres. De leur examen 
on déduit un certain nombre de coïncidences plus ou moins approchées entre 
les faits des deux ordres ou entre les périodes pendant lesquelles les uns et les 
autres semblent présenter un maximum ou un minimum. D'autres fois on se 
contente môme d'établir que tel tremblement de terre remarquable, ou quelques- 
uns seulement, se sont présentés dans telles ou telles circonstances astrono- 
miques, météorologiques ou autres. On se hâte, bien entendu, de mettre sous le 
boisseau tous les faits qui ne cadrent point. Puis, ce premier effort exécuté 
avec beaucoup de patience et autant de condescendance paternelle, quoique 
souvent inconsciente, en faveur de l'hypothèse que l'on veut mettre au jour, 
on échafaude une théorie, car l'on veut expliquer les coïncidences constatées ; 
heureux encore quand on n'a pas suivi la marche inverse en bâtissant la théorie 
d'abord, puis en mettant ensuite en lumière les coïncidences des deux statis- 
tiques. C'est dans cette seconde partie du travail qu'on dépense sans compter 
des talents qui auraient trouvé meilleur emploi à de bonnes statistiques ou 
observations. Si je fais aussi vivement le procès de ces malheureuses méthodes, 
c'est qu'on ne peut en dire, comme de certains remèdes, que s'ils ne font pas 
de bien, du moins ils ne font pas de mal. Mais si, elles en font du mal, et beau- 
coup même, en égarant les travaux des chercheurs subséquents par l'autorité 
qui souvent et à bon droit s'attache à leurs auteurs. 



EXTRAIT DES COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES SQENCES 
T. CIV, p. 1148 (Note de M. de Montessus, présentée par H. Cornu). 

ISote sur la méthode de recherche de la corrélation entre deux ordres de faits. 

Une note récente de M. de ParviUe : « Sur une corrélation entre les tremblements de terre et 
les déclinaisons de la lune », mérite d'attirer TattentioD, non-seulement an point de vue d'un certain 
nombre de dates approchées seulement à un et même deux jours près, mais surtout relativement à la méthode 
employée par ce savant. Etant d'un usage fréquent, il n'est pas inutile d'en signaler les dangers. 

Voici en quoi elle consiste essentiellement. On prend deux catalogues chronologiques de faits naturels entrt* 
lesquels on suppose à priori une relation et on cherche leurs coïncidences. Or, que je sache du moins, on n'a 
point abordé analytiquement le problème suivant : Etant données deux séries de points disposés sur deux lignes 
droites suivant des lois dont l'une est connue (déclinaison de la lune par exemple) et l'autre à trouver (trem- 
blements de terre), quel sera pour 100 points le nombre minimum de coïncidences à constater sur les deux 
échelles pour arriver à croire (légitimement) à une corrélation de cause à effet entre les deux ordres 'de phéno- 
mènes ? Malheureusement, ce problème, que suppose résolu la méthode des coïncidences, est à peu près indé- 
terminé ; car d'abord il faut définir la coïncidence des deux points. Exigera-t-on qu'elle soit exacte ou fixera- 
t-on une longueur d'intervalle ()ans laquelle les deux points devront tomber ? Dans ce dernier cas, l'intervalle 
d'un jour fixé par M. de Parville est très certainement trop large ; car avec la fréquence reconnue des séismes, 
il y en aura toi^ours un en quelque point du globe, et même très probablement d'une certaine importance. 

De plus la question analytique posée suppose pour ainsi dire sa réponse, en ce sens que les points non 
coïncidents de la seconde série représentent des faits non en corrélation avec les phénomènes du premier ordre 



_ 9 — 

Loin de moi la pensée, dans ce travail provisoire, d'examiner en détail toutes 
les théories émises en en montrant le peu de fondement ; encore moins d'en 
émettre moi-même. Tous les phénomènes naturels étant, du reste, liés les uns 
aux autres, on peut d'une certaine manière les tenir toutes pour vraies dans 
ipielque limite, puisque l'univers est ainsi fait qu'à cause du principe de la con- 
servation de l'énergie le mouvement d'une seule molécule entraine ipso facto 
modification du mouvement de toutes les autres. Je me contenterai de parler 
des principales hypothèses. 



4. — Théories astronomiques et magnétiques. — Taches du soleil. 

Travaux de "Wolli et de BLluge. 

Presque tous les phénomènes et les plus disparates, en apparence du moins, 
ont passé par cette folle épreuve des coïncidences avec les séismes. Et d'abord 
ceux que nous présentent les corps célestes. C'est que la terre, honteusement 
déchue de son rôle d'astre central par les progrès des sciences astronomiques, 
s'est trouvée tout d'un coup et par réaction outre mesure soumise à leur 
influence. 

On s'est adressé au soleil et à ses taches. Loomis et Wollf ont établi que les 
déviations de l'aiguille aimantée, les aurores boréales et les taches du soleil 



à loi connue, et Ton pense ainsi les séparer de ceux qui en dépendent. II parait donc évident que cette méthode 
ne peut mener à rien, et de fait, pour les tremblements de terre, elle n*a rien produit de solide jusqu'à présent. 
C'est à son emploi que Ton doit les lois de Perrey, qui n'ont guère été acceptées ; c'est elle qui a permis à 
Audrand de lier les séismes aux inondations en un point quelconque du globe, à Kluge de les rapprocher des 
taches du soleil et par suite des aurores boréales, à Schurrer de leur attribuer les épidémies cholériques, etc.... 
Ces corrélations et d'autres se réfutent d'elles-mêmes. 

Comment donc aborder la recherche d'une corrélation entre les mouvements des positions de la lune et la 
production des séismes, entreprise que je poursuis en ce moment sur les 30,000 secousses fournies par les 
catalogues combinés de Mallet, Perrey, Volger, Kluge, Castelnau.' Fnchs, Smith et les annales des institutions 
sismologiques de Rome et de Tokio ? 11 faut prendre une échelle de l'élément de la position lunaire que l'on 
considère et, pour tous les séismes portés en ordonnées, une longueur représentative, soit constante, soit pro- 
portionnelle à son intensité calculée d'après une échelle conventionnelle, celle de Rossi-Forel par exemple. On 
obtiendra alors une surface limitc'e par une courbe et c'est de Tétude de cette courbe que l'on pourra conclure 
scientifiquement. La surface du rectangle limité par l'horizontale menée par le point le plus bas de la courbe 
renfermera tous les séismes dus à des causes non en relation avec la position de la lune ; et l'aire comprise entre 
cette horizontale et la courbe, au contraire, ceux que nous pourrons légitimement croire en dépendjmce avec 
lui ; car, s'il n'y a réellement aucune dépendance, les séismes se répartiront sur un simple rectangle, mais on 
n'obtiendra ce résultat satisfaisant qu'en opérant sur des nombres considérables, ce que n'a point fait Perrey. 
D'autre part, si l'on veut faire intervenir la position du lieu oii se produit le séisme, il faut introduire un 
troisième élément, et alors on est amené à l'étude d'une surface topographique. 

On conçoit combien est importante la question, ancienne déjà, de la relation entre les mouvements de la lune 
et ceux de l'écorce terrestre. Elle ne tend à rien moins qu'à la démonstration pour ainsi dire expérimentale de 
l'hypothèse de la fluidité du noyau central, et c'est ce qui explique les nombreuses tentatives faites dans ce 
sens, mais non couronnées de succès. 



— 10 — 

forment pour les quelques 150 années d'observations suivies que nous avons 
actuellement à notre disposition trois séries dont les maximums et les mini- 
mums coïncident sensiblement avec une période d'environ 10 ans, sans compter 
une autre périodicité séculaire encore mal déterminée. C'était là une belle base 
pour des théories dont il ne m'appartient pas de discuter la réalité, et qui, du 
reste, n'ont rien à faire avec mon sujet. Je me contenterai d'énoncer la loi de 
WoUf : Les nombres des taches et les variations moyeniies en déclinaison sont 
soumis à la même période de iO ans i/3, mais ces périodes coïncident jusqu'pu 
moindre détail, de manière que les nombres des taches arrivent à leur maximum 
à la même époque que les variations. 

On aurait dû s'en tenir là et ne point ajouter, comme l'ont fait d'autres 
savants, des phénomènes que l'on peut à bon droit s'étonner de trouver en 
semblable compagnie, le prix du blé (Herrschell), le nombre des faillites, celui 

des suicides, elc 11 n'y avait pas de raison pour s'arrêter dans une voie si 

féconde et de fait les forces sismiques et volcaniques ont été ajoutées par Boue, 
plus systématiquement par Kluge, à cet imposant faisceau de phénomènes à 
périodes coïncidentes. 

On sait que ces recherches n'ont rien produit, et si un assez grand nombre 
de séismes se sont trouvés accompagnés de perturbations magnétiques, il ne 
faut pas y voir, au moins quant à présent, plus que des coïncidences probables 
.() priori de phénomènes fréquents les uns et les autres. J'aurai à revenir sur 
ces relations magnétiques à propos des tremblements de terre de La Union en 
août et septembre 1859 et de la grande secousse du 8 décembre de la même 
année dans tout le Centre-Amérique. 



5. — Influence des astéroïdes inférieurs. 
Théories du capitaine Ghapel. — Bélier hydraulique ; nœuds et ventres. 

Superflcialité de certaines secousses. 

On ne s'étonnera point de voir que l'on ait songé dans l'antiquité et le moyen 
âge à l'influence des comètes sur les tremblements de terre. Que n'a-t-on du 
reste attribué à ces astres errants autant qu'aberrants? Mais leur vogue est 
actuellement bien éclipsée par celle des anneaux d'astéroïdes. Eux aussi ont 
payé leur tribut d'explications aux séismes. Dans une brillante synthèse le 
capitaine Chapel les a rendus responsables des phénomènes météorologiques 
les plus divers, des vibrations sismiques de l'écorce terrestre et même des 
grandes épidémies, ressuscitant ainsi les théories de Schurrer, qui fait coïncider 



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les grandes périodes de tremblement de terre avec les principales apparitions 
du choléra. Dans ce travail, les deux théories à la mode de notre époque, les 
microbes et les astéroïdes, infiniment petits du monde physiologique et du * 
monde astronomique, se donnent la main, tant il est vrai que l'esprit de 
l'homme ne peut se passer d'explications, pour si hasardées qu'elles soient. Cet 
auteur pense que les tremblements de terre, ou certains d'entre eux, sont direc- 
tement produits par le choc des astéroïdes contre le globe terrestre. Je veux 
bien admettre que certains des énormes aérolithes connus, animés de la 
grande vitesse que l'on sait, aient produit des vibrations très locales autour du 
point de chute. Mais il y a loin de là à faire de la terre une cible pour les innom- 
brables chocs de projectiles cosmiques, qu'il faudrait {Supposer pour expliquer 
ainsi tous les tremblements de terre (c'est là une vraie théorie d'artilleur), car 
il n'est point douteux qu'en un point ou un autre l'écorce terrestre ne soit en 
perpétuel mouvement, les récentes études de Forel en Suisse, Smith en Grèce, 
de Rossi en Italie, Milne au Japon et d'Abbadie en France, ne le montrent que 
trop. Notre planète devrait être littéralement criblée de bolides, et d'ailleurs 
comment expliquer que certaines régions comme le Centre-Amérique et en 
général toute la grande dépression qui prend le monde d'écharpe en passant 
par l'archipel Indien, la mer Rouge, la Méditerranée, les Antilles et les iles du 
Pacifique nord soient pour les séismes de vrais points d'élection? 

Le capitaine Chapel trouve pour ses idées météorologico-sismiques une con- 
firmation apparente dans ce fiiit que pour certaines secousses on a des exemples 
de mouvements ascensionnels brusques, bien constatés et impliquant l'existence 
d'une force verticale agissant de bas en haut. Poey avait déjà eu la même idée 
sur la force ascensionnelle (lu'exercent les ouragans, comme pouvant donner 
lieu à des séismes. Or on peutltrouver une explication plus rationnelle de ces 
faits. De Caligny a pensé à des effets de bélier hydraulique dans la masse fluide 
interne après un mouvement quelconque de l'écorce à la suite de son refroidis- 
sement progressif. Il me semble en outre qu'en admettant les idées de Ville- 
neuve-Flayosc sur les nœuds et les ventres de la surface vibrante, une sorte de 
battement suffira pour expliquer les brus(iues mouvements non ondulatoires 
parfois observés. Notons en passant que ce dernier savant conclut de l'établis- 
sement des nœuds et des ventres à la perpétuité des secousses et à la disposi- 
tion relative des Surfaces émergées et submergées. Quant aux influences des 
astéroïdes sur les phénomènes généraux de la physique du globe, le capitaine 
Chapel ne fait (}ue développer, comme il l'observe lui-même, mais en les 
généralisant et en leur donnant une forme plus moderne, les idées de l'abbé 
Berthollon. Il oublie cependant les travaux plus récents de Poey et de Dary, 



— 12 — 

lesquels, d'ailleurs, ne semblent pas mieux étayés dans l'état actuel de la 
sismologie. 

Enfin, comme Heim et Virlet d'Aoust, il regarde les tremblements de terre 
comme tout à fait superficiels. Il est vraiment trop facile de baser ainsi une telle 
affirmation sur un petit nombre de constatations aussi difficiles, n'ayant que 
quelques cas d'observations particulières dans les mines où des séismes n'ont 
pas été sentis à quelques cents mètres de la surface (Californie, Hartz, West- 
phalie, département du Nord). Perrey voit là des effets de nœuds et de ventres 
sur la verticale. D'autre part les théories de Boussingault, d'après lesquelles les 
tremblements de terre seraient dus à des tassements dans les régions élevées 
de récente formation (les Andes par exemple), et par suite à un équilibre 
encore instable, rendent suffisamment compte de la superficialité de certaines 
secousses, les couches anciennes et plus profondes étant nécessairement mieux 
liées entre elles par les pressions qu'elles se transmettent de l'extérieur à 
l'intérieur. 



6. — Influence sismique de la lune. — Lois de Perrey. 

La lune, accusée de tant de méfaits, pour des influences météorologiques, 
agricoles, médicales et autres pendant toute l'antiquité et le moyen âge et même 
encore à notre époque par un public resté nombreux, malgré les travaux de 
Babinet, s'est naturellement vu attribuer les tremblements de terre par la for- 
mation d'une marée interne du noyau central supposé fluide. Perrey est le 
sismologue qui a le plus patiemment dirigé ses recherches sur les relations 
entre les tremblements de terre et les mouvements de notre satellite. La con- 
clusion de ses nombreux mémoires sur cette question consiste dans l'énoncr 
des lois suivantes : 

i^ La fréquence des tremblements de terre augmente avec les syzygies; 

2o Elle augmente aussi dans le voisinage du périgée de la lune et diminue 
au contraire avec V apogée; 

3<> Les secousses sont plus fréquentes lorsque la lune est dans le voisiiiage du 
méridien que lorsqu'elle en est à 90^. 

Dès leur apparition ces relations soupçonnées par Baglivi et Toaldo, appuyées 
par Zantedeschi et Edmonds, furent battues en brèche. Delaunay leur a objecté 
le nombre insuffisant des faits qui leur seiTaîent de base, 14,500 cependant. 



— 13 — 

le peu de prédominance des maximums sur les minimums et surtout ce fait que 
les nombres de séismes augmentant, cette prédominance diminuait graduelle- 
ment, montrant ainsi une tendance à Tégalité. Or l'hypothèse de la fluidité du 
noyau interne et par suite celle d'une marée dans ce milieu m'ont semblé 
assez probables pour que j'aie cru devoir reprendre les calculs de Perrey sur ces 
trois lois au moyen de mon catalogue centre-américain, et de 4,142 autres 
secousses, parmi lesquelles un millier environ font partie des i 1,500 utilisées 
par cet auteur. Nous avons donc là une masse d'environ 20,000 séismes. Mal- 
heureusement les œuvres de ce grand sismologue sont disséminées dans beau- 
coup de mémoires séparés et il n'y a pas eu de travail d'ensemble. Je n'ai pu 
les combiner aux calculs effectués par moi sur 5,000 nouveaux faits et je ne 
puis que donner pour le moment mes résultats personnels, me réser\'ant de 
reprendre le tout sur 40,000 secousses, la compilation des catalogues posté- 
rieurs à ceux de Perrey permettant d'arriver à ce chiffre énorme, évidemment 
suffisant pour résoudre définitivement la question. 

F« LOI DE PERREY. 

La fréquence des tremblements de terre augmente avec les syzygies. 

Le tableau et le graphique ci-joints montrent que si cette loi est exacte, elle 
est du moins peu nettement accusée encore. 11 faut reconnaître néanmoins que 
ce tableau, ajouté à ceux de Perrey, semble lui donner un assez grand degré 
de probabilité. Nous verrons qu'il en est de même pour la 3^ loi. 

Tableau N'' 1. 

RÉPARTITION DES SÉISMES PAR RAPPORT AUX PHASES DE LA LUiNE. 



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2« LOI DE PERREY. 

La fréquence des tremblements de terre augmente aussi dans le voisinage du périgée 

de la lune et diminue au contraire avec l'apogée, 

ê 

Dans le tableau et le graphique ci-joints, calculés en divisant en 14 parties 
la révolution moyenne de la lune du périgée à Tapogée, je ne trouve pas confir- 
mation de cette loi. Il y a, il est vrai, 2,543 secousses du côté du périgée contre 
2,400 du côté de l'apogée, mais le périgée et l'apogée y correspondent à des 
minimums. Je ne serais pas éloigné de penser que cette statistique combinée 
avec celle de Perrey ferait disparaître et ses maximums à l'apogée et au périgée 
et mes deux minimums, donnant ainsi des nombres égaux de séismes pour les 
14 ordonnées. On conçoit en effet que si là marée interne se produit réelle- 
ment, c'est là un point que je développerai plus loin quant à la formation des 
séismes, l'influence de cet astre se manifestera bien plutôt en relation avec sa 
position, c'est-à-dire ses phases, 1"î loi, et surtout ses culminations, 3® loi, que 
par la variation de sa distance à la terre, 2^ loi, l'excentricité de son orbite 
étant trop faible pour agir efficacement sur le nombre des séismes par la plus 
ou moins grande attraction du satellite. On ne peut donc se prononcer encore. 
On voit combien il faut être prudent pour énoncer une loi. Mes documents en 
donneraient une toute autre que celle de Perrey. 



Oraphique N" 3. 



Tableau N" 3. 



2° LOI DE PERREY. 

RÉPARTITION DBS SâiSUES PAR RAPPORT AU PÉRIGÉE 
ET A l'apogée de LA LUNE. 



RiPMTmoN DU iiwn» par KAMKIRT * l'ahhjéi 



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3* LOI DE PERREY. 

Les secousses sont plus fréquentes lorsque la lune est dans le voisinage du méridien 

que lorsqu'elle en est à 90^, 

Le tableau et le graphique ci-joints donnent un maximum relatif assez net 
pour la culmination supérieure. Si Ton observe que les ordonnées extrêmes ne 
représentent chacune que 25', donnant en tout 50' au lieu de 60', à cause du 
retard journalier d'eumon 50' pour le passage au méridien, on voit que le 
maximum à la culmination inférieure, s'il n'est aussi apparent, au moins est 
assez indiqué. Il tremble plus avant qu'après le passage au méridien supérieur 
dans la proportion de 1858 à 1731. 

On a fait observer que l'influence de la lune doit être plus manifeste près de 
l'équateur qu'aux latitudes moyennes. Mes statistiques ne mettent pas ce fait 
en évidence. Il faudrait de plus grands chiffres incontestablement. 

Si dans ce tableau le Centre-Amérique entre pour 1,163 séismes au lieu de 
801 comme dans le§ précédents, cela vient de ce que j'ai tenu compte de la 
grande série d'Ilopongo (1879-80), dans un cas et non dans l'autre, car dans 
l'un elle aurait forcément faussé les résultats, ce qui n'était point à craindre dans 
les tableaux horaires. 

Quoi qu'il en soit du plus ou moins de probabilité de la marée interne, on 
conçoit que si les lois de Perrey sont exactes pour une classe particulière de 
tremblements de terre (et il semble bien que la première et la troisième le 
soient), elles tendront dans les statistiques à être masquées par la présence de 
ceux dus à d'autres causes et que l'état actuel de la science ne nous permet pas 
de séparer. Par conséquent il faut absolument un bien plus grand nombre de 
séismes pour se prononcer définitivement, surtout pour la deuxième loi. 

Enfin, pour ce qui concerne l'influence de la lune, je n'ai pas trouvé de con- 
firmation à la loi de Edmonds (ComwaL polytech. soc. j. et Edinb. ?i. phiL j, 
1845, t. XXXVIII, p. 271 et t. XXXIX, p. 386), dont l'énoncé est d'ailleurs peu 
scientifique : 

Plimeurs des plus terribles chocs œit eu lieu le jour avant le premier quar- 
tier de la lune. 

Les grands chocs se sont produits à des phases quelconques de la lune. 

Notons pour mémoire le récent travail de M. de Par\îlle sur l'influence de la 
position de la lune et du soleil, n'ayant pu m'en occuper encore. 



Graphique N" 3. 



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3> LOI DE PEBHEÏ. 








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7. — Prédictions du capitaine Delaunay. 

Le capitaine Delaunay s'est fait remarquer par la hardiesse de ses prédictions 
de tempêtes sismiques. Nous ne pouvons donc passer ses travaux sous silence. 
Il table sur deux périodicités, très contestables d'ailleurs, de 12 et de 28 ans, 
déduites des catalogues. Les rapprochant des durées des révolutions de Jupiter 
et de Saturne, dont elles sont assez voisines, il conclut à l'influence mystérieuse 
de ces deux planètes. Voyant ses prédictions de 1877 confirmées en 1883 par 
les événements d'Ischia et du Krakatoa, il ajouta l'influence de l'essaim de la 
Saint-Laurent. M. Paye a judicieusement fait observer que ledit essaim est à cette 
époque passé à quelques 100 millions de lieues de Jupiter, et encore s'agissait-il 
là d'un minimum de distance. On peut donc se tranquilliser au sujet de la tem- 
pête sismique prédite pour 1886, il est vrai que la Grèce et les Etats-Unis 
auraient le droit de réclamer et regarder comme fortuite l'exactitude de la pré- 
diction pour 1883,5. M. Faye trouve que rattacher, comme on l'a fait, les 
taches du soleil aux aspects des planètes et aux faillites de la place de Londres 
constitue une idée moins hardie que la précédente. 

La périodicité sismique de 19 ans (cycle de Méthon), mise en avant par 
Gautier, n'est établie que par des compromis avec les faits et en négligeant 
nombre de faits. 



8. — Répartition des séismes tout le long de l'année. 

Comme intermédiaire entre les théories sismiques basées sur l'astronomie, 
précédemment esquissées à grands traits, et celles basées sur la météorologie, 
nous avons à parler des hypothèses que nous pourrions appeler saisonnières 
et qui par conséquent font intervenir, sans que leurs auteurs en donnent raison, 
l'influence de la position de la terre sur son orbite. 

Kluge, non content d'ajouter, comme nous l'avons vu, les phénomènes sis- 
miques à ceux de périodes coïncidentes (déviations magnétiques, taches du 
soleil et aurores boréales) d'après Loomis, Boue et Wollf, veut en outre que les 
éruptions volcaniques soient plus fréquentes en août pour l'univers entier et au 
moment des orages annuels pour une région déterminée. 

De très nombreux auteurs, Perrey, Mallet, Smith, Fuchs, Elysée Reclus, 
Volger, von Hofl", Merian, Kluge, etc., etc., ont formé des tables ou des gra- 



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— 20 — 

phiques représentant des relations entre les saisons et les tremblements de terre, 
ou pour mieux dire la répartition des séismes tout le long de l'année. 

Ils en concluent presque tous à un maximum hivernal très général. 

Mais le nombre des faits sur lesquels ils s'appuient est encore beaucoup trop 
restreint pour donner des résultats concluants et surtout qui ne soient pas con- 
tradictoires de pays à pays ou d'hémisphère à hémisphère. De plus les statis- 
tiques saisonnières sont très délicates en sismologie, car il me semble nécessah*e 
de les exécuter simultanément de plusieurs manières, par secousses isolées, et 
par jours de secousses. Aux Antilles je trouve, contrairement aux résultats de 
Poey, et avec son propre catalogue, égalité entre le printemps et l'hiver, l'une 
et l'autre saison étant plus riches que les deux autres, presque égales aussi de 
leur côté. 

Au Pérou, maximum en été. Mais là l'été y correspondant à notre hiver, 
ladite loi serait vérifiée. 

Pour le Japon, un trop petit nombre de séismes ne me pennet pas de tirer 
une conclusion d'un maximum en été. 

Pour l'archipel Indien, égalité en hiver et au printemps; ce devrait être le 
cas inverse des Antilles, puisque ces deux régions sont situées dans des hémis- 
phères différents. 

Au Centre-Amérique, presque égalité entre l'été et l'hiver, un n^aximum au 
printemps, un minimum en automne. 

En Suisse, maximum d'automne et minimum de printemps. 

On voit combien il est difficile d'admettre que la loi du maximum hivernal 
soit une de celles qui s'imposent à la conviction. 

Cela est tellement vrai que dès que l'on opère sur de grandes séries on voit 
les différents mois de l'année tendre à l'égahté, à mesure qu'augmente le 
nombre des phénomènes observés et enregistrés, du moins leui^ différences 
diminuer et cela aussi bien pour le monde entier que pour une région isolée, 
à condition dans ce dernier cas de ne pas tenir compte de certaines séries 
anormales. 

Quant au maximum volcanique d'août de Kluge, le Centre-Amérique semble 
en présenter un, mais faible en juillet. Il est assez peu marqué pour faire 
penser qu'il disparaîtrait si Ton connaissait cette région depuis un peu moins 
de quatre siècles. 

Donc les séismes et les éruptions semblent se répartir très irrégulièrement 
tout le long de l'année suivant les régions et cela sans loi évidente. Il faut dans 
ces statistiques avoir la précaution précédemment indiquée, car sans cela le 
mois de décembre par exemple au Centre-Amérique serait d'un coup enrichi 



— 21 — 

des 700 secousses (jui, en décembre 1879, ont précédé la formation du volcan 
du lac d'Ilopango, au Salvador. En fait les divers mois tendent pour le globe 
entier à une égalité qui serait plus parfaite encore et ne nécessiterait point la 
précaution sus-indiquée si par exemple au Centre-Amérique les auteurs espa- 
gnols avaient enregistré les innombrables secousses dont ils furent les témoins, 
au lieu de se contenter de nous dire que telle année il trembla journellement 
à Guatemala, à San-Salvador ou à Léon. Malheureusement ils ne l'ont pas fait, 
de telle sorte que nous devons, provisoirement au moins, éliminer ces belles 
séries, comme celles d'Ilopango, qui viendraient enrichir indûment tel ou tel 
mois, faussant ainsi la répartition des séismes et pouvant, dans le cas cité, faire 
penser â une influence du solstice d'hiver. Nous verrons cependant ([u'on peut 
les utiliser dans les statistiques. 

Cette idée d'une absence de loi saisonnière, au moins dans l'état actuel de la 
sismologie, n'est pas nouvelle et ne m'est point pei*sonnelle, car cette question 
a été l'objet des préoccupations d'Arago, qui dans ses instructions relatives à 
la physique du globe, rédigées au nom de l'Académie des sciences pour le 
voyage de circumnavigation de la Bonite, posait le problème suivant : 

Les tremblements de terre sont-ils plus fréquents au Chili dans une saison 
que dans Vautre ? 

Il y fut répondu négativement par Dumoulin, ingénieur hydrographe à bord 
de V Astrolabe, d'après un catalogue de 150 secousses observées par Vermoulin 
à Conception en 1833 et d'un autre de 1,200 notées par le même observateur 
du 20 février 1835 jusqu'au passage de l'expédition. J'ai d'autant plus confiance 
à m'appuyer d'Arago dans cette négation provisoire d'une loi saisonnière que 
ce savant était, pour les tremblements de terre, extrêmement porté à les relier 
à nombre de phénomènes de tout genre. 

D'autre part les statistiques combinées de Volger et de Forel, portant sur plus 
de 1,500 secousses observées en Suisse, donnent une périodicité estivale avec 
un maximum de fréquence en hiver et un minimum en été. Si donc on admet 
pour la Suisse (-ette répartition des séismes en regardant les nombres employés 
comme suffisamment grands, ce qui n'est pas mon avis, on doit se denjander 
si au Chili, au Pérou et au Centre-Amérique, ou plus généralement le long de 
la cote occidentale du Pacifique, les causes (pii donntMit lieu aux tremblemiMits 
de terre ne sont pas d'un autre ordre que celles i\\\\ se manifestent en Suisse 
et auxquelles Forel a domié le nom si heureux d'orogéniques. Si les uns sont 
liés à des phénomènes saisonniers, les autres ne le seraient pas. Connue en 
Suisse les forces [)urement volcanicpies n'entrent certainement jamais en jeu, 
l'on pourrait peut-être admettre (lue leur prédominance le long de la grande 



— 22 — 

chaîne des Andes masque la relation des secousses orogéniques avec les saisons. 
Nous trouvons là une première indication de la diversité des causes de séismes, 
d'où une très grande difficulté, sinon impossibilité de les soumettre à des lois 
générales, tant qu'on ne sera pas arrivé à les différencier, et c'est là une des 
plus fortes convictions auxquelles j'arrive. 

Je crois pouvoir aussi protester contre la croyance populaire, qui dans toute 
l'Amérique espagnole, attribue un plus grand nombre de secousses aux mois 
pendant lesquels les saisons sèche et pluvieuse se changent l'une en l'autre, et 
aussi contre le préjugé salvadorénien de même ordre et dont on connaît beau- 
coup d'analogues, suivant lequel les éruptions de l'Isalco, normalement espacées 
de quart d'heure en quart d'heure, se précipitent lorsque les pluies deviennent 
plus abondantes, ce qu'on appelle dans le pays temporal ou Tapaiagua. L'obser- 
vation fréquente en toute saison de ce volcan à régime strombolien ne m'a rien 
décelé de semblable. Tout au plus pourrait-on admettre que la chute brusque 
d'une violente averse comme il en fait sous les tropiques, pût, au contact des 
matières incandescentes de son cratère multiple, opérer des décompositions 
rapides et énergiques en avançant le moment d'une explosion. 

En résumé, les relations saisonnières des séismes sont encore à trouver, et 
cependant ce sont celles sur lesquelles les afQrmations des auteurs sont les plus 
nettes. C'est que les saisons constituent un phénomène complexe, astronomique 
pour le premier et plus important terme de la fonction qui le représente en 
empruntant le langage mathématique, et géographique et topographique pour 
le second. 

Pour moi cette question reste entière. 

Suivent les graphiques et les tableaux correspondants. 



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10. — Répartition horaire des séisxnes. 

On admet généralement qu'il tremble plus de nuit que de jour ; les statis- 
tiques ne laissent guère de doute à ce sujet. Les études de la Commission sis- 
mologique suisse conduisent à un maximum de fréquence un peu après minuit 
et à un n)inimum un peu après midi. Les travaux de Julius Schmidt sur 2,000 
chocs bien définis en Grèce donnent un maximum entre iv et vi heures du 
matin et mi minimum entre midi et ii heures. Il y a peu d'accord avec la sta- 
tistique Forel. Quoi qu'il en soit, cette répartition diurne nocturne me semble 
très propre à fixer l'attention, et en attendant que les appareils enregistreurs 
aient complètement élucidé ce fait remarquable, je vais discuter la question. 

Sainte-Claire Deville a pensé qu'il n'y avait là qu'une erreur systématique 
purement physiologique, mais Poey a montré que les plus grandes facilités 
d'observation pour nos sens ne se présentaient pas dans la période du maxi- 
mum, supposé résultat d'erreurs accunmlécs. 

Mon catalogue centre-américain donne 65,3 p. % de tremblements de terre 
nocturnes et 75,4 p. % de retumbos (ou bruits souterrams) nocturnes. Mais à 
défaut de statistiques basées sur les obseiTations d'appareils enregistreurs, qui 
eux sont à l'abri des erreurs physiologiques, les événenmnts d'ilopango, notés 
régulièrement pour plus de 700 secousses et de 1,000 retumbos de décembre 
i 879 à mars 1880, donnent respectivement les proportions de 78,8 et 66,0 p. ^/o. 
Ces nombres sont très sensiblement égaux aux précédents, ce qui est très 
remarquable et très en faveur de leur réalité en dehors de toute erreur des 
sens, puisqu'ils dérivent d'une part d'un catalogue de faits isolés, observés par 
des personnes très diverses et nombreuses, se répartissant sur près de quatre 
siècles, et d'autre part sur une très importante série observée par deux Com- 
missions spéciales, dirigées par Goodyear pour les tremblements de terre et 



- Autre mithoda pour étudi«r la répartition des sAisniea le long 
de l'année, par l'emploi des Béries. 



Pour Utiliser les séries de nombreux séismes qu'il serait regrettable île 
négliger dans l'étude de leur relation avec les saisons, et que nous nous 
sommes vus plus haut dans la nécessité d'éliminer, on peut les rapporter sur 
un axe horizontal et calculer ensuite pour chaque mois ou chaque saison les 
sommes des produits des nombres de jours par les nombres des séries qui 
leur correspondent et comparer les résultats obtenus pour les courbes annuelles 
de secousses isolées, soit pour une région déterminée, soit pour l'univers 
entier. C'est ce que j'ai fait pour le Centre-Amérique. Si on connaissait la den- 
sité, peut-on dire, d'un assez grand nombre de séries, c'est-à-dire le nombre 
approché des secousses dans un intervalle de temps donné, on en tiendrait 
compte. Pour le Centre-Amérique on voit qu'on obtient comme précédemment 
un maximum de surface schématique au printemps. Mais par la première 
méthode le minimum se présente en automne et en hiver pour la seconde. Il 
est probable à priori que les deux procédés doivent donner le même résultat 
pour un assez gi'and nombre de documents et par suite se corroborer l'un 
l'autre. Quand j'aurai de plus nombreux faits à ma disposition, je me propose 
de continuer cette recherche spéciale. 

Le graphique ci-joint rend compte de la différence énonne enire le nombre 
de 801 séismes centre-américains de ce mémoire et celui de 2,332 donné dans 
mon ouvrage « Temhlores y erupciones volcànims en Centro-America » de 
1884, et cela malgré quelques faits nouveaux, c^r maintenant je ne tiens plus 
compte des séries d'un nombre approximativement coimn de secousses que 
pour tm tremblement de ten-e, conformément à la métliodc de la Commission 
suisse d'élndes sismologiques. 



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10. — Répartition horaire des séisznes. 

On admet généralement qu'il tremble plus de nuit que de jour ; les statis- 
tiques ne laissent guère de doute à ce sujet. Les études de la Commission sis- 
mologique suisse conduisent à un maximum de fréquence un peu après minuit 
et à un minimum un peu après midi. Les travaux de Julius Schmidt sur 2,000 
chocs bien définis en Grèce donnent un maximum entre iv et vi heures du 
matin et un minimum entre midi et ii heures. Il y a peu d'accord avec la sta- 
tistique Forel. Quoi qu'il en soit, cette répartition diurne nocturne me semble 
très propre à fixer l'attention, et en attendant que les appareils enregistreurs 
aient complètement élucidé ce fait remarquable, je vais discuter la question. 

Sainte-Claire Deville a pensé qu'il n'y avait là qu'une erreur systématique 
purement physiologique, mais Poey a montré que les plus grandes facilités 
d'obser\'ation pour nos sens ne se présentaient pas dans la période du maxi- 
mum, supposé résultat d'erreurs accumulées. 

Mon catalogue centre-américain donne 65,3 p. % de tremblements de terre 
nocturnes et 75,4 p. % de retumbos (ou bruits souterrams) nocturnes. Mais à 
défaut de stiitistiques basées sur les obser\^ations d'appareils enregistreurs, qui 
eux sont à l'abri des erreurs physiologiques, les événements d'Ilopango, notés 
régulièrement pour plus de 700 secousses et de 1,000 retumbos de décembre 
1 879 à mars 1880, donnent respectivement les proportions de 78,8 et 66,0 p. o/o. 
Ces nombres sont très sensiblement égaux aux précédents, ce qui est très 
remarquable et très en faveur de leur réalité en dehors de toute erreur des 
sens, puisqu'ils dérivent d'une part d'un catalogue de faits isolés, observés par 
des personnes très diverses et nombreuses, se répartissant sur près de quatre 
siècles, et d'autre part sur une très importante série observée par deux Com- 
missions spéciales, dirigées par Goodyear pour les tremblements de terre et 
Rockstroh pour les retumbos, et mises par conséquent en garde contre les 
causes d'erreur. 

C'est donc une très forte présomption en faveur de la réalité objective du 
maximum nocturne, et l'opinion de Sainte-Claire Deville n'est plus soutenable. 

Les proportions résultantes de 77,1 et de 65,6 p. «/o de phénomènes noc- 
turnes (retumbos et tremblements de terre) représentent en tout cas une répar- 
tition réelle avec beaucoup de chance d'approximation au moins pour le 
Centre-Amérique, car pour d'autres régions ces chiffres peuvent être un peu 
différents. 

Cela ne veut point dire que l'on soit à l'abri des erreurs physiologiques 



g. — Autre mâthode pour étudier la répartition des séiemes le long 
de l'année, par l'emploi des «éria«. 



Pour Utiliser les séries de nombreux séismes qu'il serait regrettable de 
négliger dans l'étude de leur relation avec les saisons, et que nous nous 
sommes vus plus haut dans la nécessité d'éliminer, on peut les rapporter sur 
lin axe horizontal et calculer ensuite pour chaque mois ou chaque saison les 
sommes des produils des nombres de jours par les nombres des séries qui 
leur con'cspondent et comparer les résultats obtenus poui- les courbes annuelles 
de secousses isolées, soit pour une région déteriniiiée, soit pour l'univers 
entier. C'est ce que j'ai fait pour le Centre-Amérique. Si on connaissait la den- 
sité, peut-on dire, d'un assez grand nombre de séries, c'est-à-dire le nombre 
approché des secousses dans un intervalle de temps donné, on en tiendrait 
compte. Pour le Centre-Amérique on voit qu'on obtient comme précédemment 
un maximum de surface schématique au printemps. Mais par la première 
méthode le minimum se présente en automne et en hiver pour la seconde. Il 
est probable à priori que les deux procédés doivent donner le même résultat 
pour un assez grand nombre de documents et par suite se corroborer l'un 
l'autre. Quand j'aurai de plus nombreux faits à ma disposition, je me propose 
de continuer cette recherche spéciale. 

Le graphique ci-joint rend compte de la différence énorme entre le nombre 
de 801 séismes centre-américains de ce mémoire et celui de 2,33i2 donné dans 
mon ouvrage « Temblore.': y erupciones volcànicas en Ceniro-Amerim » de 
188-4, et cela malgré quelques faits nouveaux, car maintenant je ne liens plus 
compte des séries d'un nombre aiiproximativemeiit connu de secousses que 
pour un tremblement de terre, conformément à la méthode de la Commission 
suisse d'éludés sismologiques. 



c^ea ^'ricd âe iremHfmeni.f •y G- VJ . 



25 — 



10. — Répartition horaire des séisxnes. 

On admet généralement qu'il tremble plus de nuit que de jour ; les statis- 
tiques ne laissent guère de doute à ce sujet. Les études de la Commission sis- 
mologique suisse conduisent à un maximum de fréquence un peu après minuit 
et à un minimum un peu après midi. Les travaux de Julius Schmidt sur 2,000 
chocs bien définis en Grèce donnent un maximum entre iv et vi heures du 
matin et un minimum entre midi et ii heures. Il y a peu d'accord avec la sta- 
tistique Forel. Quoi qu'il en soit, cette répai'tition diurne nocturne me semble 
très propre à fixer l'attention, et en attendant que les appareils enregistreurs 
aient complètement élucidé ce fait remarquable, je vais discuter la question. 

Sainte-Claire Deville a pensé qu'il n'y avait là qu'une erreur systématique 
purement physiologique, mais Poey a montré que les plus grandes facilités 
d'observation pour nos sens ne se présentaient pas dans la période du maxi- 
mum, supposé résultat d'erreurs accumulées. 

Mon catalogue centre-américain donne 65,3 p. «/o de tremblements de terre 
nocturnes et 75,4 p. % de retumbos (ou bruits souterrams) nocturnes. Mais à 
défaut de statistiques basées sur les obser\^ations d'appareils enregistreurs, qui 
eux sont à l'abri des erreurs physiologiques, les événements d'Ilopango, notés 
régulièrement pour plus de 700 secousses et de 1,000 retumbos de décembre 
i 879 à mars 1880, donnent respectivement les proportions de 78,8 et 66,0 p. o/o. 
Ces nombres sont très sensiblement égaux aux précédents, ce qui est très 
remarquable et très en faveur de leur réa^té en dehors de toute erreur des 
sens, puisqu'ils dérivent d'une part d'un catalogue de faits isolés, observés par 
des personnes très diverses et nombreuses, se répartissant sur près de quatre 
siècles, et d'autre part sur une très importante série observée par deux Com- 
missions spéciales, dirigées par Goodyear pour les tremblements de terre et 
Rockstroh pour les retumbos, et mises par conséquent en garde contre les 
causes d'erreur. 

C'est donc une très forte présomption en faveur de la réalité objective du 
maximum nocturne, et l'opinion de Sainte-Clau*e Deville n'est plus soutenable. 

Les proportions résultantes de 77,1 et de 65,6 p. ^/o de phénomènes noc- 
turnes (retumbos et tremblements de terre) représentent en tout cas une répar- 
tition réelle avec beaucoup de chance d'approximation au moins pour le 
Centre-Amérique, car pour d'autres régions ces chiffres peuvent être un peu 
différents. 

Cela ne veut point dire que l'on soit à l'abri des erreurs physiologiques 



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— 26 — 

et que l'observation des séismes ne soit pas un peu plus facile la nuit 
que le jour, ce qui ne ferait dès lors qu'augmenter un peu le maximuiln noc- 
turne. Nous pouvons même croire que si en réalité la répartition horaire admise 
par tous les auteurs et confirmée par le tableau ci-joint est exacte, cette loi 
sera plus modifiée dans le même sens pour les tremblements de terre que pour 
les retumbos, car à priori et jusqu'à induction contraire les deux phénomènes 
doivent suiwe la même loi. Cela vient de ce que leô conditions dans lesquelles 
les sens les observent sont moins modifiées pour les seconds que pour les .pre- 
miers par le changement du jour en la nuit, en d'autres termes que les sens 
nerveux et musculaire qui nous servent à percevoir les secousses sismiques 
sont plus sensibilisés par le fait de la nuit que celui de l'ouïe qui nous avertit 
des retumbos. Et il doit en être ainsi. Quelles sont, en effet, les causes qui 
nous font de nuit percevoir des tremblements de terre et des retumbos, qui de 
jour seraient restés inaperçus? C'est que d'abord au Centre-Amérique du moins, 
et il en est de même dans toutes les régions tropicales, la chaleur s'oppose à 
un sommeil bien profond et que les préoccupations et les bruits de la vie dis- 
paraissant avec le soleil, ces phénomènes trouveront nos sens bien moins 
encombrés de sensations la nuit que de jour et seront moins facilement perdus./ 
L'on ne doit pas non plus oublier que les nombreuses et terribles catastrophes' 
qui se sont présentées inopinément et par hasard plus souvent peut-être de 
nuit que de jour dans ces régions, ne doivent pas laisser que de préoccuper 
inconsciemment l'esprit plongé dans un léger repos là où chaque génération a 
assisté à un ou deux désastres. De plus la position horizontale sur des cadres 
en charpente légère et sans literie qui amortisse les vibrations, favorisera plus 
la perception des plus petites secousses que celle des retumbos étouffés par 
les parois des cases et masqués par les nombreux bruits des nuits tropicales, 
(lu'il ne faut pas croire silencieuses comme les nôtres. 

Nous concluons donc en nous ralliant à l'opinion de Poey, et grâce à la véri- 
fication par la série d'Ilopango, que la loi de répartition horaire des séismes, 
telle qu'elle est admise généralement, est parfaitement exacte, sensiblement la 
même pour toutes les régions, et que tout ce qu'on en peut dire, c'est qu'en 
raison de causes physiologiques mal définies, elle est peut-être légèrement 
faussée quant au rapport du maximum au minimum. 

Cette loi, bien démontrée je crois, d'un maximum nocturne et d'un minimum 
diurne, est une de celles relatives à ces phénomènes dont il nous est le plus 
difficile de nous rendre compte, car il ne suffit pas de dire comme certains 
auteurs, Boscowitz par exemple, que l'hiver présentant un maximum sismique, 
il n'est point étonnant que la nuit, qui lui correspond, en présente un aussi. 





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— 27 — 

C'est d'autant plus se payer de mots que le maximum hivernal n'est pas encore 
absolument certain, dans mon opinion du moins. 

A une certaine période de mes recherches, je me suis cru sur la voie d'une 
explication, car je trouvais une courbe presque parallèle à la sinusoïde baro- 
métrique. Mais en poussant les calculs plus loin, cette espérance s'est évanouie, 
ce qui montre une fois de plus la réser\^e à apporter dans toutes ces questions 
et combien l'on doit se garder de tirer des conclusions prématurées, ce que 
j'ai été sur le point de faire alors relativement à une généralisation de la loi de 
Laur, lorsque je me suis vu sur la voie trompeuse d'une répartition horaire 
des séismes parallèle à la variation quotidienne de pression atmosphérique. 

Constatons donc simplement la réahté d'un maximum nocturne mal défini 
entre xxii et ii heures et d'un minimum diurne entre xii et xvi heures (temps 
civil). 

Notons en passant que la courbe sismique n'a aucun rapport même inverse 
avec aucune des courbes météorologiques. Ou ne peut même pas la rappro- 
cher de la courbe thermométrique moyenne reculée d'un certain nombre 
d'heures. 

Dans le graphique ci-joint on remarquera un minimum près de minuit. 
Résulte-t-il d'un nombre insuffisant encore de séismes enregistrés? c'est pro- 
bable, ou vient-il de ce qu'il y a un moment où les sens sont plus profondé- 
ment soustraits aux phénomènes extérieurs? c'est ce que les instruments 
enregistreurs seuls pourront nous apprendre. 

Dans le tableau ci-contre, les séismes s'accumulent sur les heures et les 
demi-heures à cause du peu de précision des observations. Cela n'a du reste 
aucune influence sur la répartition de ces phénomènes par rapport au passage 
de la lune au méridien, car les erreurs en plus et en moins tendent alors à se 
compenser. 



Cfnlre-Amjrtine. 



Graphique N" 7. 



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- Théories mâtéorologico-sismiqueB. — Loi de laaur. 



Après avoir esquisse à grands traits les tliéories rattachant les trcmbleraents 
de terre à des phéiiornèiies extérieurs à notre planète, et montré leur peu de 
fondement. Il faut rnaintfinant nous occuper de celles fini en cherchent l'origine 
dans l'almosphére et les relient aux accidents météorologiques. Ce serait déjà 
un peu plus logique. 

Le thernioinî'tre et le baromètre ont été étudiés dans ce sens. 

Ce n'est pas d'aujourd'hui que datent ces tontalives, vaincs jusqu'à présent, 
témoin les travaux de Bertrand de Genève et surtout de Cotte. 

Il n'y a pas grande attention à faire à l'observation d'Eben Meryam de Broo- 
klyn, qui signale pour 10 tremblements de terre arrivés en Europe et aux 
Etats-Unis pendant l'année 18i5, un état stalionnaire du thermomètre et qui 
aurait atteint pour l'un d'eux une durée de onze heures consécutives, tous 



- 29 - 

ayant été suivis d'un fort ouragan. Demander que prouvent 10 faits est répondre 
à la question. Il semble, d'ailleurs, à priori que les phénomènes thermomé- 
Iriques soient trop complexes pour ne pas être des derniers à manifester une 
relation simple avec les tremblements de terre. 

Il règne au Centre-Amérique une croyance fortement enracinée, à savoir que 
les secousses sont précédées d'un grand calme atmosphérique. Il en est de 
même en Turquie, à preuve la question posée en IS^S à l'Académie des 
sciences par Archigènes, médecin de l'ambassade ottomane, au nom d'Emyn- 
Pacha, mais à laquelle il ne fut pas répondu, que je sache du moins. Quoi qu'il 
en soit, s'il est vrai qu'au Centre-Amérique les gros orages de la saison des 
pluies soient souvent précédés d'un très grand calme, fréquemment d'autant 
plus long et d'autant plus marqué que la perturbation atmosphérique doit être 
plus violente, je puis affirmer que pour cette région c'est là un phénomène qui 
n'a aucune relation avec les secousses; en ce cas, comme en beaucoup d'autres, 
la constatation de quelques coïncidences a suffi pour asseoir une croyance 
populaire, admise ensuite sans contrôle. 

L'étude des séismes au Centre-Amérique ne m'a permis aucune obsei^vation 
relative aux rapports qu'ils pourraient, avoir avec les grands mouvements de 
l'atmosphère ou cyclones, ces phénomènes ét^nt presque inconnus sur la côte 
tropicale du Pacifique américain. Quelques coïncidences désastreuses : 2 août 
1837 aux Antilles, 19 novembre 1867 à Saint-Thomas, 4 novembre 1799 au 

Venezuela, 21 août 1856 en Algérie, etc ont suffi pour faire croire à une 

relation. Mais on remarquera que si Poey a pu mettre en évidence un certain 
nombre de faits de coïncidence pour les cotes et les lies du golfe du Mexique, 
où l'une et l'autre de ces terribles manifestations des forces naturelles sont si 
fréquentes, M. Mangeot n'est parvenu à en obtenir aucune pour l'Extrême- 
Orient, où séismes et cyclones sont tout aussi fréquents, sinon plus. Il y a donc 
lieu de douter fortement de la concomitance de ces deux ordres de phéno- 
mènes, le nombre de faits connus à l'appui des théories de Poey et de Hœfer 
étant de l'ordre du nombre des coïncidences simplement probables, nombre 
que vraisemblement l'analyse mathématique ne pourra jamais fixer, le problème 
paraissant indéterminé. 

Poulett Scrope, après avoir brillamment étudié les volcans d'Auvergne et 
donné une ingénieuse théorie de la formation du Puy-de-Dôme et du Puy-de- 
la-Goutte, a relié les éruptions de l'Etna à la marche du baromètre. Walters- 
hausen en a fait autant pour le Stromboli. 

J'ai suivi à ce point de vue spécial les éruptions stromboliennes si régulières 
de rizalco et n'ai trouvé aucune relation. 



— 30 — 

Actueilemeut M. Laur s'est lancé dans une série de travaux sur la concor- 
dance entre les phénomènes sismiques, volcaniques et thermaux et les dépres- 
sions barométriques brusques dans une région donnée. Partant d'une consé- 
quence assez plausible de ces baisses, à savoir la rupture de l'équilibre de 
pression entre les masses gazeuses intérieure et extérieure à l'écorce terrestre, 
il fait intervenir des phénomènes de dissociation, dont îl faudrait au moins 
vérifier la réalité, et il trouve une originale dénomination des volcans qu'il 
regarde comme de gigantesques Giffards. Il renouvelle les observations faites 
en Angleterre sur l'influence du baromètre sur les explosions de grisou, ce qui 
s'explique très bien. Quoi qu'il en soit, pour ce qui est du Centre-Amérique, je 
dois dire que l'étude minutieu'fee de vingt années d'observations météorolo- 
giques faites à Guatemala, au collège des Jésuites et à l'Institut national, de 
trois à Santa-Tecla (Salvador), au collège San-Luis, et de quatre faites à San- 
Salvador par moi-même, m'a prouvé que si les mouvements sismiques ou 
éruptifs sont directement fonction de ceux du baromètre, la loi est bien cachée. 
Il y en a peut-être une cependant, au moiqs pour certaines secousses, car enfin 
il doit bien évidemment se produire des effets d'action et de réaction à la sur- 
face de réparation de deux milieux fluides, comme l'atmosphère et la masse 
interne, si timt est que celle dernière soit en cet état. J'ai cherché pour environ 
9,000 courbes barométriques quotidiennes, comment les tremblements de terre 
se réparlissaient autour des deux minimums et des deux maximums de la 
sinusoïde si régulière qui représente la marche du baromètre sous les tropiques 
et aussi comment ils se groupaient par rapport aux périodes, soit de quelques 
jours pendant lesquels cet instrument monte, reste slationnaire, ou descend 
(tout en parcourant chaque jour une courbe presque superposable à celle du 
précédent ou du suivant, mais placée un peu plus haut ou un peu plus bas), 
soit de quelques mois pendant lesquels il oscille autour d'une position progres- 
sivement ascendante ou descendante. Le classement des tremblements de terre 
donne dans tous les groupements des chiffres sensiblement égaux. 

Il est juste d'ajouter que M. Barloldi, en Italie, aurait trouvé une loi de rela- 
tion en opérant sur un nombre énorme de secousses microsismiques, on parle 
de 250,000. 

J'en conclus que s'il y a là une cause de séismes, elle est loin d'être géné- 
rale. A ce point de vue M. Laur me semble être tombé dans la même exagéra- 
tion que beaucoup de chercheurs, en étendant à tous les cas une cause, fût- 
elle reconnue exacte pour quelques-uns; et cette erreur a été fréquente en 
sismologie. Quant à voir dans un geyser, comme celui de Montrond, un appa- 
reil avertisseur dos tremblements de terre, c'est à l'avenir de décider de la 



— 31 — 

sûreté des indications qu'on en peut tirer. Remarquons enfin que si les théories 
de M. Laur étaient généralement exactes, il faudrait en conclure que dans mie 
région détenninée, les activités thermale et. volcanique doivent se présenter 
ensemble à leur maximum, tandis que c'est plutôt l'inverse qui semble se pro- 
duire d'ordinairjB, la première paraissant être pour un pays particulier la forme 
ultime de la seconde éteinte ou décroissante. 

Enfin il est un autre accident météorologique que l'on a voulu rattacher aux 
séismes, les grandes pluies et les inondations, tant il est vrai que tous y devaient 
passer. De Conynck a pensé que les éruptions du Vésuve sont liées aux grandes 
inondations et Joly a cru trouver une relation entre les phénomènes volca- 
niques et les périodes de grandes pluies, ou plus exactement en entrevoir 
l'existence. Si la théorie des éruptions volcaniques, cçmme dues à l'infiltration 
des eaux de la mer et à leur contact subséquent avec les masses fluides de 
l'intérieur, était bien établie, ce qui n'est pas, on pourrait assimiler les deux 
hypothèses. Audrand a posé une loi tellement générale que dans son énoncé on 
pourrait remplacer le mot inondation par tel autre que l'on voudrait, puisipie 
nous savons qu'il n'est pour ainsi dire pas de moment où la surface du globe ne 
soit secouée quelque part. La voici : 

Cluxque fois quun tremblement de terre a lieu quelque part, il est à présumer 
qu'une inondation se sera produite quelque part. Chaque fois qu'un fleure 
déborde ou inonde ses rives par des crues soudaines, il faut tenir pour certain 
qu'un tremblement de terre se sera manifesté sur quelque point du globe. 

Avec de telles lois on peut dire tout ce qu'on veut et je suis loin de professeur 
pour ce beau théorème l'admiration de mon collègue le capitaine Chapel 
(Aperçu sur le rôle des astéroïdes inférieurs dans lu physique du globe, p. 89j. 
La saison des pluies devrait ainsi è(re sous les tropiques celle des éruptions 
volcaniques, ce qui n'est pas. 

12. •— Relations des séismes avec les perturbations magnétiques. 

Les déviations magnétiques ont été mises en avant comme étant en relation 
avec les séismes. Boue et le capitaine Chapel ont donné un assez grand nombre 
de ces coïncidences et ont bâti des théories magnético-sismiques très exclusives. 
On peut y ajouter les observations de Capocci à Naples après l'éruption du 
Vésuve en janvier 1839, celles de Mermet à Marseille avant et après la secouss<î 
du 19 mai 1839, et du R. P. Ambar, de l'Institut des Méchilaristes, au trem- 
blement de terre de Smyrne du 29 juillet 1880. A Arequipa, Espinosa aurait 



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— 32 — 

observé pendant plusieurs années que toute secousse était précédée de la chute 
d'un morceau de fer adhérent à un aimant. Il s'était ainsi constitué une sorte 
d'avertisseur. Aguilar a signalé des faits de môme ordre à Quito. Enfin en 1875^ 
Destieux, chef du bureau télégraphique de Fort-de-France à la Martinique, a 
rapporté des perturbations considérables de ses appareils. Nous devons donc 
penser que certaines classes de séismes ont probablement une action tempo- 
raire sur les solénoïdes terrestres, si tant est qu'ils existent. Mais à présent il 
ne faut pas aller plus loin que cette explication due à Merraet. 

Il est cependant d'autres phénomènes magnétiques dont je connais seule- 
ment deux exemples bien avérés et qui me paraissent devoir fortement attirer 
l'attention des sismologues ; je veux parler de déviations restées permanentes 
après la secousse. L'un a été donné par de Humboldt et de Bompland après le 
grand tremblement de terre, de Cumana le A novembre 1799, et l'autre a été 
obser^'é à Guatemala par le R. P. Canudas après celui du 8 décembre 1859, 
XX h. 15'. Faut-il songer à un dérangement des couches sous-Jacentes assez 
considérable, ou à une modification suffisante de leur état moléculaire, pour 
donner lieu à un changement stable des courants terrestres dans la région? 

Qu'il nous suffise de mentionner pour mémoire la théorie purement élec- 
ti'ique de F. Ilœfer, qui regarde les tremblements de terre comme la deuxième 
classe des orages électriques, divisés par lui en atmosphériques, souterrains et 
aéroterrestres, ceux-ci les plus terribles, pense-t-il. 



13. — Caractère commun de périodicité des théories précédentes. 

Les phénomènes météorologiques et astronomiques, qu'on a cherché à relier 
aux forces sismiques et volcaniques par des tentatives non acceptées par tout 
le monde, au moins jusqu'à présent quant au plus grand nombre d'entre elles, 
et dont nous venons d'esquisser les plus connues et les plus saillantes, pré- 
sentent tous un caractère commun, celui d'une certaine périodicité. Celle de 
ceux-ci résulte de l'observation des mouvements des corps célestes, et de l'étude 
des formules mathématiques au moyen desquelles on peut les représenter. 
Celle de ceux-là est encore à peine soupçonnée, quoiqu'il soit très probable 
qu'elle existe, embrassant toutefois un nombre considérable d'années ; je ne 
fais pas allusion aux périodes millénaires de Croll. Elle est en outre compli- 
quée et masquée par de nombreuses influences accessoires, dont les principales 
tiennent à la constitution topographique, géographique et géologique même de 
chaque point de la surface terrestre. Dans ces conditions la méthode de eom- 



— 33 — 

paraison de catalogues, contre l'abus de laquelle je ne croirai jamais trop pro- 
tester sans craindre de me répéter, devient assurément très féconde, surtout 
en négligeant, comme on le fait le plus souvent de bonne foi, les faits qui ne 
viennent pas s'encadrer dans les séries que l'on compare. Si un nombre jugé 
respectable d'événements d'une certaine importance rentrent sans trop d'efforts 
dans le système préconçu, on se hâte de les étaler pompeusement, en se gar- 
dant bien de dire combien de moins connus refusent de se laisser coucher dans 
ce lit de Procustc scientifique. Il est presque naïf de dire qu'avec une telle 
méthode on pourra toujours étayer telle relation qu'on voudra des manifesta- 
tions sismiques et volcaniques avec celles d'un phénomène d'une espèce quel- 
conque; c'est en effet ce que nous montre l'histoire de la sismologie, et cela 
s'est trouvé d'autant plus facilité que le nombre des tremblements de terre est 
infiniment plus gi-and qu'on ne se l'imagine généralement, tant dans le temps 
que dans l'espace, et que les documents que nous avons à notre disposition 
remontent à peu de siècles en arrière pour la majeure partie du globe terrestre, 
où précisément se trouvent des régions récemment découvertes, qui, comme 
le Centre-Amérique, se distinguent par un nombre effrayant de tremblements 
de terre et d'éruptions. On s'en rendra compte par la richesse du catalogue 
que j'ai établi pour cette région, fraction bien faible cependant de l'immense 
chaîne sismique et volcanique formée par la Cordillère des Andes entre le 
détroit de Behring et le cap Ilorn, et pour laquelle les documents historiques 
et surtout scientifiques manquent presque absolument. 



14. — Théories chimico-géologiques. 

La logique aidant, on est descendu de l'espace cosmique et des hauteurs 
atmosphériques pour demander l'explication des phénomènes sismiques et vol- 
caniques au milieu même dans lequel ils se produisent, à l'écorce terrestre. Il 
n'entre pas dans mon plan d'étudier en détail les diverses théories chimico- 
géologiques auxquelles ces recherches ont donné lieu. Je me contenterai d'énon- 
cer les principales, en y ajoutant quelques réflexions quand l'occasion s'en pré- 
sentera. 

Soulèvements et effondrements plus ou moins brusques de portions grandes 
ou petites de la surface. On admet généralement que par suite de différences 
de conductibilité pour la chaleur des océans relativement aux masses continen- 
tales, celles-ci se rétracteront moins que celles placées sous les mers par suite 
du refroidissement graduel de notre planète. Cela expliquerait pourquoi les 




— 34 — 

régions à volcans sont toutes, sauf une exception en Mongolie, situées au voi- 
sinage de la mer. Nous reviendrons sur ce point illustré par la longue polémique 
Prévost-Cordier. 

Glissements de couches les unes sur les autres, plissements et dislocations, 
toujours par suite de ce refroidissement et de la diminution de rayon terrestre 
(lui en est la conséquence. Nous touchons là aux plus hautes et plus délicates 
théories de la géologie. 

Frottements accidentels de la masse interne supposée fluide contre la pellicule 
solide externe, quand par suite de causes laissées dans l'ombre la vitesse de 
rotation ou la température vient à varier en quelqu'un de ses points, ou, ce qui 
revient au même, action et réaction réciproques du milieu interne et de son 
enveloppe. . ' 

Instabilité de certaines régions composées de couches disloquées et sans 
grande adhérence entre elles. Cette théorie a été appliquée brillamment aux 
tremblements de terre de l'Andalousie (1884-1885) et se rapproche de celle de 
Boussingault, après son exploration des Andes, et qui regarde une région 
comme d'autant plus sujette aux tremblements de terre qu'elle est plus élevée 
et d'une époque géologique plus récente, d'où moins d'agrégation entre les 
couches qui la composent. Ileim a fait une classe spéciale de ces séismes de 
dislocation et Forel les a étudiés sous le nom de secousses orogéniques. Dis- 
parition de strates dissoutes et entraînées à la longue, molécules à molécules, 
[)ar les sources thermales et les décompositions produites à leur contact. On 
peut rattacher à cette théorie les dislocations donnant lieu à des forces verti- 
cales dues à un foisonnement occasionné dans certaines couches par des trans- 
formations chimiques d'après Girard et la théorie volcanique d'ordre purement 
chimique d'Humphry Davy. 

Marée lunaire et solaire de la masse fluide interne se traduisant par des 
pressions contre l'écorce terrestre et par suite pouvant ébranler celle-ci. 
Nous reviendrons sur ce point spécial pour montrer que cette marée, si elle 
a toutefois lieu réellement, s'exerce peut-être avec un transport mécanique 
de matière, contrairement à ce qui se passe dans le cas des marées océaniques. 
Les coups de bélier de da Caligny se rapportent à cette théorie, qui a du reste 
pour elle, plus ou moins implicitement, tous les partisans du noyau fluide 
interne. 

Réactions chimiques d'une incomparable intensité s'exerçant au contact des 
laves incandescentes centrales avec la croûte solide externe. 

Infiltrations des eaux de la mer jusqu'à ces mêmes laves, d'où explosions 
produites par leur rapide décomposition, ce qui aurait l'immense avantage 



— 35 — 

d'expliquer pourquoi les volcans se présentent soit le long des côtes, soit dans 
les archipels. On a objecté à cette séduisante. théorie, appuyée par de nombreux 
sismologues, Fouqué par exemple, l'absence de l'iode et du brome dans les 
déjections volcaniques, et ce fait bizan'c que certaines grandes masses d'eau 
douce, Afrique centrale et Canada par exemple, ne jouiraient pas de la même 
propriété, puisqu'il n'y a pas de volcans sur leurs rives. Mais les lacs tertiaires 
d'Auvergne et de Hongrie font tomber cette seconde objection, d'autant plus 
que Daubeny a montré qu'en Auvergne et en Hongrie les volcans se sont préci- 
sément éteints avec la disparition des grands lacs. Gay-Lussac a fait remarquer 
que dans cette hypothèse les laves devraient suivre le même chemin que les 
eaux, ce qui ne semble pas arriver, sauf peut-être pour certaines bouches 
sous-marines. Cette objection me semble du reste facile à réfuter. 

Tel est le bilan des principales théories chimico ou mécanico-géologiques 
des tremblements de terre et des éruptions volcaniques, tour à tour mises en 
avant, tour à tour battues en brèche, au moins en tant que générales et exclu- 
sives les unes des autres. Mais si toutes jusqu'à présent se sont heurtées, à de 
graves difficultés, cela tient en partie à ce que chacune d'elles veut condamner 
irrémédiablement toutes les autres et à ce qu'elles s'appuient sur une hypothèse 
assez contestable et contestée, celle du feu central, fait difficile à ne pas 
admettre, je l'accorde, en l'état actuel de nos connaissances, mais inaccessible 
à toute vérification, à moins que notre époque ne voie exécuter le fantastique 
projet de l'Argentin Martinez, de percer un trou à la terre, humbug lancé le 
l^'rmai 1885 à la Nouvelle-Orléans. Cette- hypothèse d'une masse de laves 
centrales est une conséquence de la théorie cosmogonique de Laplace et est 
déduite tant de la valeur connue de la densité de la planète, que d'une extension 
au delà des limites de l'observation directe de la loi de l'accroissement de la 
température dans les ' couches solides externes. Les travaux de nombreux 
savants : Delaunay, Thomson, Hopkins, Roche, etc., ainsi que les discussions 
auxquelles ils ont donné lieu, montrent bien toute l'incertitude que nous laissent 
sur ce sujet les données astronomiques et les valeurs connues de la précession 
et de la nutation, qui ont permis de soutenir également le pour et le contre, 
en partant des mêmes formules de mécanique rationnelle. L'épaisseur de 
l'écorce est très diversement évaluée par ces savants, et cependant les théories 
volcaniques en cours exigent pour l'enveloppe une épaisseur relativement 
faible. Quoi qu'il en soit, nous voyons qu'elles reposent en définitive sur une 
hypothèse sujette à discussion, et qui demande vérification, malgré sa très 
grande probabilité. 

Nous croyons en somme que toutes ces théories ont chacune un certain 



— 36 — 

fonds de vérité et doivent, chacune indépendamment des autres, donner lieu à 
des éruptions volcaniques et à des tremblements de terre. La difficulté, non 
encore abordée, consiste à démêler la cause de chaque fait en particulier. 



15. — Multiplicité des causes de séismes. — Desiderata de la sismologie 

en France. 

Il me semble en tout cas que ces phénomènes sont dus à des causes mul- 
tiples et parfaitement indépendantes les unes des autres, d'où l'impossibilité 
absolue d'en faire une théorie générale, illusion qui a fait échouer les efforts 
des savants qui s'en sont jusqu'à présent occupés. Si nous admettons cette 
variété de causes, il faudrait chercher tout d'abord un classement au moins 
provisoire. Pour cela il y a lieu pour le passé de compléter les catalogues sis- 
miques régionaux existants, et il y a fort à faire dans ce sens, témoin le présent 
travail, relatif cependant à la bien petite surface du Centre- Amérique, et cela 
malgré les immenses travaux de Perrey. Pour le présent et l'avenir nous devons 
soigneusement enregistrer tous les faits qui se produisent, en portant une 
grande attention sur les circonstances extérieures qui accompagnent chacun 
d'eux. Tout cela ne peut aller qu'avec la connaissance topographique et géolo- 
gique du point ébranlé. Alors seulement on pourra tenter le classement diffé- 
rentiel des phénomènes observés, puis ensuite la théorie particulière de chacun 
d'eux. Mais il ne faut pas se faire illusion, il sera nécessaire d'accunuiler un 
nombre de bonnes obsei*vations d'autant plus grand que nous n'avons guère 
comme substratum d'étude d'un séisme donné que la vibration imprimée à 
l'écorcc terrestre, soit un caractère commun à tous. On devra donc attacher 
d'autant plus d'importance aux circonstances extérieures, quelque faible rela- 
tion parussent-elles avoir avec le fait à étudier et quoique même d'apparence 
futile. 

Les sismologues italiens et suisses, et même japonais, ont bien compris 
cette nécessité, et il serait à souhaiter que la France ne se laissât point devan- 
cer dans cette voie de patiente observation en suivant l'exemple de ces pays, 
si souvent éprouvés, le premier surtout, par les tempêtes sismiquès. Il nous 
faudrait une société sismologique, création qui aurait tout autant d'intérêt que 
celle de météorologie. 11 nous faudrait des observatoires destinés à ces 
études qui ne forment encore qu'une humble annexe de ceux consacrés aux 
phénomènes atmosphériques. L'idéal futur de ces aspirations serait de couvrir 
le sol français d'un réseau de ces étiiblissements, permettant de tracer les 



— 37 - 

courbes concentriques ou non, représentant la marche de chaque séisme à la 
surface du pays tout entier. Et qu'on ne croie pas que les séismes soient rares, 
même en France. Il n'y a qu'à feuilleter les immenses catalogues de Mallet et 
de Perrey pour s'en rendre compte, encore sont-ils bien incomplets, surtout 
pour les régions non civilisées. Malheureusement l'on ne peut compter voir 
cette idée réussir auprès des masses et des gouvernements et faire son chemin 
dans le monde aussi facilement que celle des observatoires météorologiques, 
encore qu'ils aient mis pas mal de temps à y parvenir, parce que notre pays 
n'ayant pour ainsi dire jamais souffert sérieusement des tremblements de terre 
(ce n'est plus vrai depuis le 23 février 1887) et encore moins des éruptions 
volcaniques, l'attention générale est peu attirée vers ces phénomènes. Au reste, 
le succès des observatoires météorologiques est principalement dû à l'annonce 
des tempêtes formées sur l'Atlantique nord et occidental et aux prévisions agri- 
coles, résultats pratiques s'il en fut; mais les sismologues ne peuvent rien 
promettre de semblable. 

On entrevoit déjà le moment où le dépouillement des archives météorolo- 
giques d'une longue période permettra de trouver les lois des- mouvements 
aériens, puis plus tard leur théorie générale, de même que Kepler a déduit les 
lois du mouvement elliptique des corps célestes au moyen des innombrables 
observations astronomiques faites avant lui et que Newton en a conclu la 
théorie de la gravitation universelle, qui en forme la synthèse. Plus lard lu 
même carrière pouiTa être parcourue pour les phénomènes sismiques et volca- 
niques, si nous préparons pour l'avenir une masse suflisante de documents et 
d'observations. 

16. — Plan général de ce mémoire. 

Je pense que Tort saisira sans peine maintenant l'esprit dans lequel a été 
conçu et exécuté le présent travail. J'étais arrivé au Centre-Amérique riche 
d'hypothèses relativement aux tremblements de terre et surtout aux volcans et 
aux manifestations thermales, que j'avais plusieurs années durant étudiés dans 
la chaîne des pays d'Auvergne. Toutes se sont bientôt évanouies au souffle de 
l'observation, et ce qui en reste est ce modeste catalogue, œuvre de compilation, 
je l'accorde, mais qu'il serait bien désirable de voir imiter pour toute la chaîne 
des Andes, du cap Horn au détroit de Behring, immense chapelet presque inin- 
terrompu de volcans actifs nombreux encore et éteints, et aussi pour toutes les 
régions volcaniques du globe. 

Dans celte région, i)Ius peut-être que partout ailleurs, les phénomènes sis- 



:► 



— 38 — 

miques et volcaniques sont presque inséparables, et l'étude, donnée plus loin, 
de la constitution géologique de la région istlimique de rAmérique centrale m*a 
mis sur la voie de faits d'observation qui donnent, à ce qu'il me semble du 
moins, une très forte présomption en faveur de l'hypothèse d'inégales épaisseurs 
de la croûte terrestre sous les continents et les océans. 

Quant au catalogue en lui-même, chaque événement y est étudié pour son 
compte et d'une manière infiniment plus complète et plus sûre que dans mon 
premier essai : « Temblores y erupcimies volcanicas en Centro-Anierica ; San- 
Salvador, 1884, » grâce aux nombreux documents que j'ai pu me procurer à 
mon retour en France et qui m'avaient fait défaut au Salvador. C'est donc dans 
le détail que l'on trouvera l'influence des causes géologiques, topographiques 
et autres de tout ordre, sans qu'il me soit possible d'en faire un exposé 
didactique. 

Je crois avoir ainsi mieux servi les intérêts bien compris de la science, qu'en 
me hasardant à embroussailler le terrain des connaissances humaines de quelque 
nouvelle théorie sismique, plus ou moins séduisante et superficielle, et dont on 
aurait bientôt pu demander comme de tant d'autres « et où sont les neiges 
d'antan?!) J'ai donc patiemment dépouillé à peu près tout ce qui a été écrit sur 
le Centre-Amérique par les voyageurs et les historiens, et compulsé les archives 
du Salvador, et la collection presque complète des journaux de la région depuis 
1847, époque de l'apparition de la presse dans le pays, jusqu'à nos jours. Je 
n'ai point oublié les grands catalogues des Mallet, des Perrey, etc., ni la lit- 
térature sismologique ; mais celle-ci moins complètement encore que je ne 
l'eusse désiré. A cette masse de matériaux, discutés et rangés par ordre chro- 
nologique, j'ai ajouté le stock de mes propres observations. 



17. — Coup d'œil d'ensemble sur la géographie et l'orographie 

du Centre-Amérique. 

Avant de développer les quelques résultats obtenus par l'exposé des phéno- 
mènes sismiques et volcaniques au Centre-Amérique et d'attirer l'attention sur 
quelques cas spéciaux noyés au milieu du grand nombre de faits catalogués 
chronologiquement, je crois utile, nécessaire même, de donner une vue 
d'ensemble sur la géographie et l'orographie de ce pays, afin d'éclairer la 
lecture de ce mémoire. Nous passerons ensuite à une étude de la chaîne 
volcanique elle-même. 

Le Centre-Amérique est la série d'isthmes qui forme trait d'union entre les 



- 39 — 

deux grandes masses continentales du nord et du sud du nouveau monde. Elle 
commence par celui du Darien (Colombie) et se termine par celui de Tehuan- 
tepec (Mexique), avec celui intermédiaire d'Izabal (Guatemala), ce dernier 
correspondant au golfe de Honduras sur l'Atlantique. D'une manière très 
générale cette région est constituée par la chaîne de la Cordillère des Andes, 
très surbaissée entre la Colombie et le Mexique, et qui sous des noms divers 
s'étend du cap Ilorn au détroit de Behring, formant ainsi la partie principale 
et caractéristique de l'ossature orographique du continent américain. Cette 
grande muraille, presque constamment à pic vers l'ouest et descendant par 
des pentes relativement douces vers l'est, présente dans la région qui nous 
occupe des sinuosités sans grande importance et sans influence sur sa direc- 
tion générale et qui forment par exemple les golfes d'Urraba et de Panama. 
Nous allons cependant les détailler, car il importe de montrer l'indépendance 
de la Cordillère centrale avec la chaîne volcanique, tandis que jusqu'à 
présent presque tous les auteurs s'accordent, sur la foi d'obsen^ateurs peu 
attentifs, à les confondre ensemble. 

Le système Guatémaltèque s'étend depuis le Tehuantepec, sur lequel il 
tombe à pic par les hauteurs du Chiapas, jusqu'au col de Guajoca, dans la 
vallée de Comayagua (Honduras). C'est là la dépression découverte par Squier 
du haut du volcan de Conchagua, et sur lequel nous aurons à revenir. Le 
massif des Altos de Quetzaltenango et de la Lacandonie forme la partie prin- 
cipale de cette première section assez irrégulière et non très rapprochée 
du Pacifique. Elle lance de grands rameaux sur l'Atlantique pour former les 
plaines basses du Yucatan jusqu'au cap Catoche. 

La seconde section s'étend de ce col de Guajoca jusqu'à la dépression du 
Rio San-Juan, déversoir des lacs du Nicaragua. Il est très remarquable que ce 
sepond système, important par la masse et l'altitude des montagnes de Ségovia 
et de Metagalpa, ne forme plus la ligne de partage des eaux, rôle dévolu à la 
Cordillère secondaire qui longe toute la côte nicaraguïenne du Pacifique. Elle 
lance au cap Gracias-à-Dios la grande Cordillère inexplorée de Dipilto. 

La troisième section coupe diagonalement le Costarica, et de la partie méri- 
dionale de cet état ne forme plus jusqu'en Colombie qu'une étroite arôte peu 
élevée dont les deux talus tombent à pic sur les deux océans, que l'on peut 
voir ensemble de l'un de ses volcans, l'Irazu. 

Ces trois sections seraient, d'après Durocher, alignées sur le grand cercle 
qui va de l'Orizaba (Mexique) au Tolima (Colombie). Ce serait l'axe du soulè- 
vement principal, auquel viendraient s'en adjoindre trois autres secondaires : 
lo celui du Coseguina au cap Gracias-à-Dios, donnant naissance au massif de 



— 40 — 

Segovia ; 2^ celui de la côte nord du Honduras, entre le même cap et le golfe 
d'Amatique et rentrant dans le cercle des volcans mexicains et vénézuéliens ; 
et enfin 3^ le système des côtes orientales, Mosquitie et Bélize, sur le cercle 
dodécaédrique rhomboïdal des lies Gallapagos. Il a fallu le désir de trouver, 
coûte que coûte, une vérification aux idées d'Elie de Beaumont pour torturer 
ainsi l'orographie centre-américaine et la forcer à se coucher sur des cercles 
tracés à l'avance. 

Au Guatemala et au Salvador jusqu'à la baie de Fonseca, et au Nicaragua 
jusqu'à l'angle sud-ouest du lac du même nom, s'étendent des Cordillères 
secondaires, rectilignes et très rapprochées du Pacifique. La troisième seule, 
comme nous l'avons dit, fait partie de la ligne de partage des eaux. Ce sont 
les plus importantes pour nous, puisque c'est là que se trouve si développée 
l'action volcanique et non sur la Cordillère principale, sauf au Costarica, où 
elles se sont confondues, par suite probablement du peu d'espace laissé libre 
entre les deux océans, nous aurons plus loin à le rappeler avec détail. 

Il résulte de cette constitution que les côtes orientales sont plus basses, plus 
chaudes, plus humides et partant plus malsaines que celles abruptes de l'océan 
Pacifique. Il en est résulté aussi une plus grande exubérance de la végétation 
de ce même côté. La salubrité toute relative des côtes occidentales les a fait 
bénéficier du principal eflbrt colonisateur des Espagnols, d'autant plus qu'elles 
faisaient face aux grandes Indes orientales, leur objectif constant, tandis que 
les bords du golfe du Mexique, les premiers découverts et explorés cependant 
par les Colomb, les Grijalva et les Cortès, sont restés jusqu'à présent le patri- 
moine presque exclusif de tribus indiennes sauvages et insoumises, réfugiées 
dans des régions difficilement habitables pour les Européens. Par une coïncidence 
heureuse pour la sismologie autant que désastreuse pour les descendants des 
conquistadores, c'est justement l'étroite bande comprise entre le Pacifique et la 
Cordillère axiale que se sont développées les grandes manifestations sismiques 
et volcaniques dont je fais l'histoire. 

18. — Coup d'œil hydrographique. 

La relation entre les vallées secondaires qui débouchent sur le Pacifique et 
les failles volcaniques de second ordre, dont nous parlerons plus loin, me 
conduit à esquisser l'hydrographie centre-américaine. D'après les conditions 
orographiques données précédemment, il n'est pas étonnant que les fleuves 
principaux de notre région, comme le Rio San-Juan et son affluent le Sera- 



- 41 — 

piqui, le Rio Grande, le Wanks, les Rios Ulua, Tinto, Motagua, Ulumacinta et 
Coatzacoalcos, soient tous des tributaires de l'Atlantique, et que le versant du 
Pacifique ne présente que des torrents sans importance, et presque tous à sec 
pendant six mois de Tannée, à l'exception du Rio Soconusco, là où la chaîne 
centrale s'éloigne un peu plus du Pacifique en s'abaissant sur l'isthme de 
Tehuantepec, et du Rio Lempa au Salvador, fleuve illustré par la défense 
longue et énergique opposée aux Espagnols par le cacique Lempira. Encore ce 
dernier petit fleuve se serait-il déversé dans l'Atlantique, si le massif du 
Mérendon n'était venu le dévier et le forcer à travers mille obstacles à se jeter 
dans le Pacifique parallèlement auquel il court longtemps, séparé qu'il en est 
par la Cordillère secondaire du Salvador. 

Au Nicaragua, le soulèvement de la petite Cordillère côtière a rejeté vers 
l'Atlantique les eaux qui se sont réunies en formant les lacs de Managua et de 
Nicaragua et en profitant de la vallée du Rio San-Juan. Mais au Salvador ce 
soulèvement a eu un autre effet par suite de l'absence de dépression orientale 
ou en conséquence de la trop grande masse de la Cordillère centrale. Là le Rio 
Lempa a dû franchir la chaîne côtière, et la partie de sa vallée parallèle au 
Pacifique est l'homologue du Thalweg des lacs, du Nicaragua. A part ces deux 
exceptions, Soconusco et Lempa, tous les torrents qui se jettent dans cet océan 
suivent des vallées parallèles aux fractures transversales à la faille volcanique 
principale dont nous parlerons plus loin. 



19. — La civilisation s'est concentrée le long des grandes voies de 

communication interocéaniques. 

Il est intéressant de montrer succinctement qu'en dehors de la côte du Paci- 
fique les seules parties habitées et un peu civilisées du Centre-Amérique se 
trouvent alignées le long de projets de communications entre les deux océans, 
objet constant des préoccupations et des efforts des conquistadores courant 
après le passage imaginah-e des grandes Indes. Chacune des dépressions de 
la Cordillère devint ainsi l'axe linéaire d'une colonisation distincte, remarque 
qui n'avait point encore été faite, que je sache du moins. Nous allons les 
passer rapidement en revue du sud au nord. 

La Colombie nous présente la dépression de l'Atrato, qui a donné lieu à un 
projet de canal, puis la voie de Nombre-de-Dios, suivie longtemps par les 
produits du Pérou, et enfin la route de Panama-Colon par la vallée du Rio 
Chagres, à la veille d'être percée par M. de Lesseps. 



— 42 — 

Le Costarica, la partie la plus anciennement colonisée du Centre-Amérique 
proprement dit, n'est guère habité que le long de la ligne Puntarenas-Limon, 
dont les deux extrémités sont actuellement des amorces de voies ferrées, que 
d'indignes spéculations financières ont jusqu'à présent empêchées de se 
rejoindre. 

Le Nicaragua civilisé se borne au rivage occidental des lacs et à la côte du 
Pacifique. On doit cependant faire exception pour les départements de Meta- 
galpa et de Ségovia, qui doivent leur existence aux mines d'or et d'argent de 
leurs affreuses montagnes. La magnifique voie fluviatile formée par le Rio San- 
Juan, le grand lac de Nicaragua, le Rio Tipitapa, le lac de Managua, et débou- 
chant sur le Pacifique par l'Estero-Real dans la baie de Fonseca, a été l'objet 

de trop d'études (Belly, Squier, Napoléon III, etc ) pour que nous nous y 

arrêtions plus longuement, quoique cette question soit d'un intérêt tout actuel à 
cause des projet^ que font les Nord-Américains pour l'ouvrir et l'opposer à 
l'œuvre française du canal de Panama. Renvoyons seulement le lecteur aux trem- 
blements de terre de 4663 pour ce qui concerne son utilisation au xvip siècle. 

La Mosquitie est la partie atlantique presque inhabitée et d'ailleurs très 
imparfaitement connue encore, des états de Nicaragua et de Honduras, de 
chaque côté du cap Gracias-à-Dios et d^ la grande lagune de Caratasca. Sa 
partie méridionale est un peu plus connue que l'autre à cause des entreprises 
des flibustiers aux xvip et xviiF siècles, et des tentatives anglaises de prise de 
possession de 1825 à 1850, caractérisées par la farce diplomatique du roi de 
Mosquitie, et qui aboutirent au fameux traité Clayton-Bulwer, application de la 
doctrine de Monroë a L'Amérique aux Américains ». 

Le Honduras avec son étroit débouché sur le Pacifique à Amapala (ile du 
Tigre) dans la baie de Fonseca, présente aussi sa voie interocéanique, à savoir 
la dépression entre ce port et le golfe de Honduras vers Puerto-Gortès par 
Gomayagua, bien connue des Espagnols, mais oubliée, puis redécouverte en 
1852 par Squier, qui l'aperçut nettenient du haut du volcan de Gonchagua, 
lequel avec le terrible Gosegiiïna, garde l'entrée de cette rade, peut-être une 
des plus belles du monde. A deux reprises différentes depuis cette époque les 
Nord-Américains ont tenté d'ouvrir cette voie au commerce par des voies 
ferrées; mais sans succès jusqu'à présent à cause de difficultés d'ordre pure- 
ment financier. 

Le riche et turbulent Salvador est étouffé entre le Pacifique et la Gordillère 
centrale. 

Le Guatemala, la plus grande et la plus puissante des cinq Républiques du 
Gentre-Amérique, est établi sur trois voies de communication. L'une est 



iV'^i-v 



— 43 — 

interocéanique ; c'est celle d'Izabal, Gualan, Guatemala, Escuintla el San-José 
de Guatemala. Elle a été fort fréquentée par les marchandises péruviennes et 
espagnoles, quand les flibustiers eurent rendu intenable celle de Nombre-de- 
Dios, et dernièrement (4885) elle n'a pas été étrangère à la guerre qui s'est 
terminée sur le champ de bataille de Chalchuapa, où Rufino Barrios, président 
du Guatemala, et mon camarade de mission, le capitaine Touflet, ont trouvé la 
mort, en ce sens que les souscriptions forcées destinées à la construction de 
cette grande ligne ferrée, ont été employées à préparer la tentative avortée 
d'asservissement des quatre autres Républiques. Les deux autres grandes 
routes que nous présente le Guatemala sont celle du Mexique par Quetzalte- 
nango, en suivant l'espace compris entre les Cordillères côtièré et principale, 
parcourue par l'Adelantado Pedro de Alvarado, marchant à la conquête du 
pays, et enfin celle de Lacandonie, du Peten et de la Alta-Verapaz, illustrée par 
la marche de Cortès contre Olid, son lieutenant révolté, et la mort du malheu- 
reux Guatimotzin. 

Enfin, dans la région isthniique centre-américaine et à son extrémité nord, le 
Mexique a sa voie de Tehuantepec, étudiée par le colonel Barnard et objet du 
fantastique projet de chemins de fer à navires du capitaine Eads. 



20. — Conséquences sociales de cette loi. 

Nous avons ainsi la clef de la constitution politique du Centre-Amérique, et 
de la manière dont la population y est répartie actuellement, si différemment 
de ce qu'elle y était au temps de la grande civilisation précolombienne. Alors 
en effet les puissantes nations plus ou moins tributaires de l'empire mexicain 
occupaient surtout les hauts plateaux, où nous retrouvons sous la forêt vierge 
et au milieu de quelques pauvres tribus indiennes errantes et dégradées, les 
splendides ruines de Copan, Quirigua, Uxmal, Palenqué, Lorillard-City, etc., 
pour ne citer que les principales, et qui ne le cèdent en rien aux monuments 
kmers de l'Indo-Chine. Ces nations avaient bien compris les obstacles mis par 
la nature à l'occupation des côtes chaudes et malsaines. Elles s'étaient éloignées 
des bords du Pacifique désolés par les tremblements de terre et les éruptions 
volcaniques. Aussi, sous l'influence d'un climat plus frais et d'une nature 
exigeant plus de travail et d'énergie pour le Struggle far life, elles étaient 
devenues des races fortes et viriles, tandis que les créoles, descendants 
cependant de la poignée de ces vaillants conquistadores qui en un clin d'oeil 
ont renversé les empires indiens, arrivés au moment psychologique de la vie 



'^1. /V^«* *■•«■. 



- 44 — 

des peuples où la décadence va suc<5éder à trop de grandeur, n'ont rien pu 
fonder de stable, abâtardis qu'ils ont vite été par la facilité de l'existence 
sans travail que procure l'exubérante végétation des tropiques et par l'abus du 
hamac. 

C'est pour cela que les Républiques Centre-Américaines, si bien douées par 
la nature, donneront au monde l'affligeant spectacle de leurs dissensions poli- 
tiques et de leur décrépitude sociale, tant qu'elles ne s'établiront pas sur les 
hauts plateaux de l'intérieur pour y échapper à l'influence du climat des côtes. 
C'est pour cela que les villes espagnoles, renversées périodiquement comme des 
châteaux de cartes par les tremblements de terre, ne présentent que ruines sur 
ruines, sont sillonnées de profondes crevasses, et nous rappellent à chaque pas le 
triste spectacle des nombreuses catastrophes qui les ont si souvent désolées, 
tandis que les villes indiennes ont leurs magnifiques temples (Teocalli), leurs 
innombrables statues et leurs palais gigantesques encore debout au milieu de la 
végétation qui les a recouverts, malgré les intempéries et les siècles, et malgré 
surtout, disons-le à la honte des fanatiques espagnols, la pioche et le feu des 
conquistadores, conduits par des prêtres fanatiques et ignorants, qui n'ont 
heureusement pas pu tout abattre. 



21. — Coup d'oeil géologique sur le Centre-Amérique. 

Nous nous étendrons sur cet intéressant sujet tout juste ce qu'il faut pour 
faire bien comprendre ce qui suit sur la chaîne volcanique, parce que la 
géologie centre-américaine n'est connue que dans ses grandes lignes, et cela 
seulement depuis les travaux de Dollfus et de de Montserrat, nous réservant de 
donner, quand ils se présenteront, les détails qui ont eu une influence directe 
sur les phénomènes sismiques et volcaniques. 

Un premier soulèvement primitif, 0. 22o S. — E. 22oN., a donné lieu à la 
chaîne centrale de la Cordillère avec ses granits et ses gneiss. Les dépôts 
sédimentaires postérieurs les plus anciens connus consistent en grès triasiques 
dans le Chirriqui et en quelques lambeaux jurassiques sur le versant atlan- 
tique du Guatemala. 

On ne connaît avec certitude aucun dépôt crétacé. 

Puis un soulèvement porphyro-trachytique est venu donner au Centre-Amé- 
rique son relief actuel ou à peu près. Il est probablement exactement parallèle 
au premier, quoique Dollfus et de Montserrat lui donnent une direction un peu 
différente. Il est très certainement postérieur au terrain jurassique et antérieur à 



_ . «/ . ' 



- 45 - 

l'époque éocène, au commencement de laquelle s'est produit du seul côté occi- 
dental de l'arête granitique le soulèvement de l'arête formée par la Cordillère 
côtière, dont on a déjà parlé. Les roches trachytiques et porphyriques renfer- 
ment seules des filons métallifères. 

Ensuite s'est produit en grand, dès l'époque éocène et jusqu'à la période 
actuelle, le phénomène volcanique lié à cette Cordillère pendant la formation 
des dépôts éocènes, miocènes, pliocènes et quaternaires. Il y a eu alors 
plusieurs alternances de dépôts marins et lacustres ou fluviatiles, ceux-ci peu 
importants. 

Le quaternaire est caractérisé au Centre-Amérique par de nombreux dépôts 
formés aux dépens des amas de ponces et de laves et au-dessus desquels on 
trouve sur d'immenses^ espaces depuis la Sonora (Haut-Mexique) jusqu'au 
Nicaragua une couche d'argiles jaunes qui constituent un problème non encore 
abordé de la géologie de cette partie de l'Amérique, et certainement très 
important en raison même de son caractère de généralité, mais dont on ne 
peut espérer trouver la clef que dans les Altos du Mexique et du Guatemala. 

Notons seulement pour mémoire que c'est le Guatemala qui donne son nom 
à l'équateur de l'époque des. blocs erratiques de de Boucheporn, entre le 
tertiaire supérieur et son premier quaternaire, et qui passe au Cap et à Borntro. 

Avec les données orographiques, hydrographiques et géologiques précé- 
dentes nous pouvons aborder la question qui nous occupe spécialement, à 
savoir l'étude de la chaîne volcanique en elle-même. 



22. — Vue d'ensemble sur le système des volcans du Centre- Amérique. 

C'est dans la longue et étroite bande comprise entre le Pacifique et la 
Cordillère centrale, dont les contreforts occidentaux, sauf dans la partie nord- 
ouest du Guatemala, viennent tomber à pic sur cet océan, que s'est développée 
l'activité volcanique et sismique. Cette région se sépare donc nettement de sa 
voisine, celle des Antilles. Elles sont indépendantes l'une de l'autre à ce point 
de vue. Nous signalerons, seulement pour mémoire et pour n'y plus revenir, 
les volcans éteints signalés en Mosquitie et à Omoa, au fond du golfe de Hon- 
duras. Leur volcanicité est d'ailleurs contestée et dans tous les cas ils font 
sûrement partie du système des Antilles et non de celui qui nous occupe ici. 
Voir aussi à l'année 1764 la question du volcan plus que douteux le Mano- 
Blanco près de Trujillo (Honduras), dont Ordinaire donne alors une éruption. 

Cette bande étroite depuis l'Atrato, au point où l'isthme du Darien se 




— 46 - 

• 

détache du grand continent méridional (tierra firme), ou depuis le Chîrriqui, à 
la limite du Gostarica et de l'état colombien de Panama, jusqu'au Soconusco, 
dans l'état mexicain du Chiapas, renferme le nombre énorme d'environ 
440 volcans, tant actifs, qu'éteints,, ou montagnes volcaniques sur une ligne 
d'environ 750 milles géographiques seulement, soit un volcan tous les 40 ou 
45 milles, en raison de leur disposition sur des lignes parallèles. Trente d'entre 
eux sont actifs ou ont eu des éruptions depuis la conquête. 

Les divers auteurs les considèrent comme formant une ligne droite continue, 
ou comme disposés le long d'une ligne brisée en deux ou trois points sous 
des angles très obtus. Une étude plus serrée de leur disposition relative va 
nous montrer combien cette idée n'est qu'une grossière approximation de la 
réalité. Le principe qui nous a guidés dans cette question consiste à penser, 
que si des pics volcaniques en assez grand mombre se trouvent sur la carte 
en ligne droite, ce ne peut être un effet du hasard et qu'il faut les considérer 
comme en dépendance mutuelle. On trouverait en effet une très faible proba- 
bilité pour que 440 boules jetées sur la carte du Centre-Amérique tombassent 
en formant les groupes linéaires indiqués sur la carte-croquis jointe à ce 
mémoire, et une plus faible encore en y adjoignant les lacs qui sont en rela- 
tion avec eux et aussi en exigeant les rapports d'ancienneté que nous trouve- 
rons dans chacun de ces groupes et dans leur ensemble. 

Nous avons donc cherché à débrouiller le chaos apparent de cette masse 
de pics volcaniques, et nous croyons y être arrivés comme il suit. 

23. — Séries linéaires de volcans actifs modernes. 

Tout d'abord les volcans actifs actuellement ou qui l'ont été à de plus ou 
moins nombreuses reprises depuis la conquête forment, sauf deux exceptions, 
dont une douteuse au moins, sL\ séries linéaires que nous allons détailler 
successivement du nord au sud, en y ajoutant les volcans éteints qui accom- 
pagnent les premiers. 

4. — Groupe Mexico-Guatémaltèque. 

Une première ligne comprend le Soconusco, éteint et peu connu, le 
Tacana (act.) et le Tajamulco (act.). Ils forment une ligne droite et je ne les 



La mention actif signifie qu'un volcan a eu des éruptions depuis la conquête, a fîimé ou fume encore de 
temps en temps, ou présente sur ses flancs des fumaroUes. 



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— 47 - 

aurais peut-être point placés ensemble, si le système volcanique mexicain 
n'avait présenté une grande lacune bien avérée au travers de l'isthme de 
Tehuantepec. Cette série appartient donc bien au Centre- Amérique. Le peu de 
connaissances que l'on possède sur la frontière du Chiapas et du Guatemala 
permet de penser que l'intervalle assez grand du Soconusco au Tacana pourra 
•peut-être se combler par des études postérieures. On notera le grand angle de 
cette ligne avec la suivante infiniment mieux caractérisée. 

2. — Série Guatémaltèque. 

Elle comprend le Santa-Maria ou Quetzaltenango (act.), le Zunil, le Santo- 
Tomas, le Santa-Clara, le San-Pedro, l'Atitlan (act.), le Toliman, le système de 
l'Acatenango (act.) et du volcan de Fuego (act.), le volcan de Agua ou 
Huhnapu, et le Pacaya (act.). Cette ligne présente les lacs d'Atitlan et d'Ama- 
titlan et est remarquable par sa parfaite rectilignité, comme aussi par la 
fréquence et la grandeur des éruptions du volcan de Fuego et du Pacaya. Elle 
constitue le système actif moderne du Guatemala. Si on la prolongeait, elle se 
confondrait presque avec celle des Marrabios du Nicaragua, en passant par le 
Chiugo. Peut-être la coïncidence de ces deux séries et de celle intermédiaire du 
Salvador a-t-elle été simplement dérangée par les effets du soulèvement de îa 
chaîne côtière du Salvador. Un volcan actif, ou pour mieux dire dont on 
connaît une seule éruption historique (1469), se trouve en dehors de cetie 
ligne, c'est le Suchitan ou Santa-Catarina-Mita, car le San-Antouio n'a eu 
que des symptômes d'activité. 

3. — Série Salvadorénienne. 

La série Salvadorénienne commence dans la partie sud-est du Guatemala et 
se termine à la baie de Fonseca. Elle comprend toujours, en allant dans le 
même sens, le Tecuam ou mieux Tecpam-Burro (act.*?), le Moyuta et le Con- 
guaco, les Ausoles d'Auachapan, le beau groupe linéaire des Marrabios du 
Salvador, composé du Lagunita-Verde , du San-Juan, de l'Aguilas, du 
Naranjos, du Tamagaslepeque (montagne du boa), du Lamatepeque (montagne 
père) ou Santa-Ana (act.) et de l'Izalco (act.), puis le San-Salvador ou 
Quetzaltepeque (act.), le petit cône de Quetzaltepeque (act.?) (v. 1806), le 
San-Jacinto ou Amatepeque (montagne des Amates, ficus indica) et le Texa- 
cuangos, qui sont deux montagnes volcaniques plutôt que des volcans, l'Ilo- 
pango (act.), le Cus-Cus, montagne volcanique, le San-Vicente ou Chichonte- 






— 48 — 

pegue (montagne à deux tétons, act.), le Tecapa (act), le Ghinameca et 
l'Usulutan, le San-Miguel ou Chaparrastique (act.), le Conchagua (act.), le 
Conchaguïta, le Mianguera, le Tigre (Amapala), et peut-être le Guanacaure, dans 
le Nicaragua. Tous ces volcans alternent avec l'étang ou marais d'Ahuachapan, 
le marécage de Zapotitan, les lacs d'Ilopango et du Gamalotal, et la rade de 
Fonseca. 

4. — Première série du Nicaragua. Los Marràbios, 

La première série du Nicaragua, de la rade de Fonseca au grand lac de 
Managua, est plus près encore que les précédentes de la côte du Pacifique. 
Commençant au fameux Goseguïna (act.), elle comprend ensuite le magnifique 
groupe des Marràbios, composé du Ghonco,du Viéjo (act.), du Santa-Glara (act.), 
du Telica (act.), de TOrota (act.), du Las Pilas (act.), du Momotombo (act.) et 
du Momotombito (act.). Elle est pour ainsi dire tout entière active, le Gose- 
guïna ei le Momotombo seuls, cependant, ayant eu de grandes éruptions histo- 
riques. 

5. — Deuxième série du Nicaragua. 

Il est difficile de faire entrer les volcans suivants dans la même série. Nous 
devons en faire un second groupe linéaire. Ge sont le Ghiltepeque, le Motas- 
tepe, le Nanzintepeque (?), le Masaya ou Popocatepe (montagne fumante, act.), 
le Mombacho et le Nandaïme (?), le Zapatero, le Goncepcion ou Qmotepeque 
(montagne des deux tétons, act.), et le Madeira, dans l'Ile de Zapatera, et les 
lies volcaniques des Solentenami. G'est le groupe du lac de Nicaragua. Pro- 
longé, il passe par l'Irazuou Gartago (act.) au Gostarica. 

Le Gostarica nous présente trois alignements, les deux extrêmes chacun avec 
un seul volcan actif et l'intermédiaire avec deux. 

6. — Première série du Gostarica. 

Elle comprend l'Orosi (act.), le Rincon de la Vieja, la Hedionda, le Mira- 
valles, le Gucuilapa, le Tenorio et le Gerro-Pelado. 

7. — Série intermédiaire du Gostarica. 

Elle comprend le Santa-Rosa, le Buenavista, le Ghomes, l'Aguacate, le Poas 
ou Votos, le Ghibusu, le Barba, l'Irazu (act.) et le Turrialba (act.). 

8. — Troisième série du Gostarica. 

Enfin toute cette chaîne presque ininterrompue se termine à l'Atlantique par 



— 49 — 

ê 

le Reventazon, un volcan innommé (peut-être Pico-Blanco ou Rovalo), le Chir- 
ripo et le Ghirriqui (act. ?). 

Il faut observer que les deux directions volcaniques extrêmes du Costarica, 
si elles ne sont pas exactement parallèles aux deux qui enserrent le lac de 
Nicaragua, dont une déjà décrite au moins les comprennent entre elles 
(voyez le rumb des directions sur la carte), et que de plus la ligne de TOmo- 
tepeque coupe au volcan de Barba le système 7 et passe par Tlrazu. On ne peut 
donc regarder comme absolument indépendants les trois alignements du Costa- 
rica, relativement aux deux lignes volcaniques, Tune ancienne, l'autre moderne, 
entre lesquelles est situé le lac de Nicaragua. Il y aurait peut-être lieu de faire 
au Costarica un seul groupe Orosi-Chirriqui, ou même d'en faire le prolonge- 
ment du groupe 5, mais dans lequel la rectilignité aurait été dérangée par la 
présence de la Cordillère centrale, les pics se plaçant irrégulièrement à droite 
et à gauche de cette ligne. 

Enfin le Costarica nous présente encore un pic actif isolé, la Herradura (mars 
4885), à l'extrémité de la chaîne du Dota, qui, si on la connaissait mieux, four- 
nirait peut-être d'autres pics volcaniques éteints à relier à celui-ci. 

Dans le Darien nous trouvons comme intermédiaire les traces volcaniques 
de Gatun, mais probablement sans connexion avec le système centre-améri- 
cain, le groupe de l'Atrato que j'indique par une convenance géographique, 
très contestable du reste. 

La position de ces séries donnant un nombre de 80 volcans est exactement 
indiquée sur la carte-croquis annexée à ce travail. 

J'ai cru hors de saison de détailler chaque volcan, ce serait répéter en grande 
partie ce qu'en ont dit Dollfus et de Montserrat dans leur grand ouvrage, et je 
réserve quelques détails inédits au catalogue historique lorsque l'occasion s'en 
présentera. 

24. — Anciennes séries linéaires Guatémaltéco - Salvadorénienne 

et Nicaraguïenne. 

Mais ce n'est pas tout. Nous trouvons en outre un certain nombre de volcans 
que l'on peut classer en séries anciennes en relation avec les séries actives 
précédentes. Ce sont les suivantes : 

io Coban, Ticanlu, Cacaguatique, Sociedad, et peut-être les basaltes de Pasa- 
quina, sur le bord de la baie de Fonseca. Les lacunes qui se manifestent dans 
cette ligne s'expliquent par une très grande ancienneté, qui a pu faire dispa- 
raître le caractère nettement volcanique de points intermédiaires ; 



— 50 — 

â<> Mumus, Juoiay, peut-être Ipala et Monterico, San-Diégo et Masatepeque 
(montagne du daim) et Siguatepeque (montagne de la femme); 

3^ San-Antonio, Altatate, Suchîtan ou Santa-Catarina-Mita, éteint depuis 1469, 
Guazapa, Cojutepeque (montagne des paons), et le cirque de Santa-Clara, qui 
est peut-être un ancien cratère très étendu ; 

4o Pochil, Cerro-Redondo, le 2« Jumay et Chingo. 

Malgré de nombreuses lacunes le parallélisme parfait de ces quatre lignes 
m'a forcé de considérer comme en connexion les volcans qui se répartissent 
sur chacune d'elles, et d'y voir plus qu'un jeu du dessin. En outre il y a pour 
cela une raison géologique beaucoup plus concluante et sur laquelle nous insis- 
terons, la contemporanéité, car j'avoue que la description précédente serait 
loin à elle seule d'entraîner la conviction. On pourrait confondre les lignes 2 
et 3 et en faire une seule série volcanique d'une certaine profondeur. 

Si ces trois ou quatre lignes sont parallèles entre elles, mais non aux lignes 
actuellement actives du Guatemala et du Salvador, à cause du soulèvement 
côtier, il en est autrement au Nicaragua, dont le grand lac est compris entre 
le système Masaya-Omotepeque et une série éteinte, récenmient découverte par 
P. Lévy, exactement parallèles l'une à l'autre. Celle-ci se compose du Guïsisil, 
du volcan de Las Uvas, du Cacalotepeque, de La Palma, du Cuïsaltepe, du 
Juicalpa, du Pan-de-Azucar, du Jaen, de La Picara et du volcan de Las Venta- 
nillas. 

25. — Groupements transversaux. 

Il est extrêmement intéressant de voir que les volcans de ces systèmes anciens 
et modernes au Guatemala et au Salvador se groupent transversalement le long 
de lignes toutes parallèles et perpendiculaires à la première des quatre lignes 
précédentes, c'est-à-dire Coban-Sociedad, et viennent se terminer aux deux 
lignes actives : Quetzaltenango-Pacaya et Tecpam-Burro-Conguaco en un vol- 
can, actif pour neuf d'entre elles, éteint pour les quatre autres. 

Ce sont : 

40 Santa-Clara, Pochil, Mumus et Coban; 
2® Acatenango et San-Antonio; 
30 Cerro-Redondo et les deux Jumay; 
* 40 Tecpam-Burro et Altatate ; 

50 Moyuta et Conguaco, Suchitan, Ipala, Monterico et Ticanlu ; 
6® Ausoles d'Ahuachapan, Chingo, San-Diego et Masatepeque ; 



— 51 - 

t 

7» Isalco et Santa-Ana ; 

80 San-Salvador et Guasapa ; 

9« Ilopango et Cojutepeque (?) ; 
1 Qo San- Vicente et Apastepeque ; 
Ho Tecapa et Cacaguatique ; 
12^ San-Miguelet Sociedad; 
43® Mianguera et Nacaome. 

Ces groupements^ qui ne se composent en général que de deux ou trois 
points bien définis en tant que volcan, n'auraient pas grande signification si 
d'autres considérations ne venaient donner une grande probabilité à leur exis- 
tence réelle. En premier lieu toutes ces lignes, parallèles entre elles, et perpen- 
diculaires à la direction Sociedad-Coban, sont parallèles aux vallées des tor- 
rents qui se jettent dans le Pacifique, ou pour mieux dire au plus grand nombre 
d'entre elles. Ce ne peut être l'effet du simple hasard. En outre, et c'est là le 
point le plus important à signaler : 

En général, les volcans sont d'autant plus anciens et éteints depuis plus long- 
temps, qu'ils sont plus éloignés de la ligna Sociedad-Coban. 

L'on ne peut donc supposer qu'il s'agisse là d'un groupement artificiel fait 
après coup sur la carte. Je dois à la justice due à de savants explorateurs de 
dire que DoUfus et de Montserrat ont soupçonné cette disposition en séries 
transversales ; mais ils ont donné une direction N.-S. à ces lignes, et trouvé 
seulement que le point actif de chacune d'elles en était l'extrémité méridionale. 
Ils étaient donc sur la voie de la véritable disposition de ce réseau que nous 
allons étudier au point de vue chronologique et quant à ses relations avec les 
positions successives de la côte du Pacifique. 

Le Nicaragua ne m'a rien donné d'analogue pour les deux séries Chiltepeque- 
Madeira et Guïsisil-Ventanillas, peut-être à cause de la présence du lac. 



- 26. — Marche simultanée vers l'ouest de la faille volcanique principale 

et du rivage océanique depuis l'époque miocène. 

En étudiant les couches du Centre-Amérique, et surtout leurs rapports avec 
les déjections volcaniques de tout ordre, on peut classer les volcans de la 
région en au moins trois systèmes d'âges et de constitutions différents, qui 
n'étant point disposés exactement sur des lignes géométriques, mais bien sui- 
vant des bandes étroites, mais toutefois d'une certaine profondeur transver- 



M 



— 52 - 

t 

sale, empiètent forcément les uns sur les autres, ce qui en complique la déli- 
mitation. 

Le plus ancien et le plus élevé est très rapproché de la ligne de faite de la 
Cordillère principale, dont il s'éloigne notablement dans sa partie sud-est. Il est 
représenté par des éruptions trachytiques et basaltiques considérables et corres- 
pond dans le temps à un rivage miocène, actuellement assez éloigné de la 
côte, mais pourtant facile à retrouver le long de falaises anciennes. Il y a donc 
eu soulèvement après cette époque et par suite progression du rivage de l'est 
à l'ouest, sauf en certains points où il est resté stationnairè, au moins en pro- 
jection, soit qu'il n'y ait pas eu là de soulèvement, soit, ce qui est plus pro- 
bable, qu'une trop grande profondeur de l'Océan n'ait point permis un mou- 
vement horizontal sensible auxdits points. Les sommets volcaniques de cette 
période ont généralement disparu , et en maints endroits il n'en reste de trace 
que les coulées, souvent en partie détruites elles-mêmes, ou recouvertes de 
puissantes assises sédimentaires ou volcaniques plus récentes. Une des parties 
des mieux conservées est celle de la petite chaîne de collines qui s'étend à 
l'ouest de Pasaquina le long de la rade de Fonseca. On en voit aussi près de 
Suchitoto, au Guarumal, au delà d'Ateos, sur la route du Sitio-del-Nino à 
Armenia, etc.. On peut citer comme contemporains les lignites de la vallée 
(lu Rio-Torola et les argiles à poterie d'Ilobasco, je pense. Ce système ainsi 
démantelé et recouvert est resté ignoré jusqu'à maintenant. 

Le système suivant est à une altitude moyenne inférieure à celle du précé- 
dent et se trouve plus rapproché de la côte. Etant moins ancien, il est plus* 
facile à reconnaître, et il a donné lieu à des produits dont la composition et les 
propriétés physiques se rapprochent davantage de celles de ceux des volcans 
actuels. Il correspond à des traces d'un rivage pliocène plus rapproché lui- 
même de la côte moderne que le précédent miocène et naturellement aussi à 
un niveau inférieur. Comme dans le cas précédent, certains points sont restés 
stationnaires au moins au plan et pour les mêmes causes. Ce système com- 
prend des pics élevés que le temps n'a pas encore pu dénuder suffisamment 
pour rendre leur recherche trop difficile. Quelques cratères plus ou moins 
égueulés subsistent encore. Le lac d'Ayarza, la lagune de Guïja, et le cirque 
démantelé de Santa-Clara, probablement volcanique, doivent ressortir à ce 
système. 

Enfin un troisième groupe de volcans, soit éteints, mais bien conservés, soit 
encore en pleine activité, correspond à la côte actuelle (quaternaire et moderne), 
qui semble avoir assez peu changé depuis l'époque pléistocène, quoique cepen- 
dant on puisse trouver, par exemple dans la plaine de Zacatecoluca et dans la 



— 53 - 

vallée du Rio Paz des traces de deux ou trois rivages successifs, mais très 
rapprochés. Gomme le commencement de cette troisième période correspond 
sûrement à la formation de la petite Cordillère côtière, sur le flanc nord-est de 
laquelle est situé presque constamment le système des volcans actifs de notre 
époque (sauf pour le Suchitan), on doit penser que le changement de direction 
avec la ligne Sociedad-Coban dans les deux périodes précédentes est précisé- 
ment dû à ce soulèvement. Il m'a paru très probable, grâce à la disposition 
des déjections volcaniques de cette époque, tant au commencement qu'à la fin, 
relativement à la couche d'argiles jaunes dont nous avons déjà parlé, que tout 
d'abord les anciennes directions ne se sont pas éteintes immédiatement après 
le soulèvement de la Cordillère côtière et sont restées actives au moins jusqu'à 
la formation encore très obscure de cette couche. Les tufs volcaniques de San- 
Jacinto, des Texacuangos et un très remarquable pic isolé situé près du gué du 
Rio Jiboa, sur la route de Zacatecoluca à San-Salvador, me paraissent contem- 
poraines au soulèvement sus-indiqué. 

J'ai été conduit à ces périodes par une connaissance assez complète des vol- 
cans d'Auvergne et aussi par les travaux du Geological Survey des Etats-Unis 
et de Marcou^ sur le synchronisme des terrains tertiaires de l'Amérique du 
Nord et de l'Europe. Quelques fossiles m'ont fourni d'utiles renseignements, 
ainsi que la nature des déjections volcaniques dont' la série est très comparable 
à celle de la France centrale. Cela ne veut point dire qu'il n'y ait pas lieu plus 
tard de modifier les périodes précédentes dans le détail, mais je considère leur 
ensemble comme très fortement établi. N'ayant pas à faire une étude géologique 
du Centre-Amérique, ou plutôt du Salvador que je connais plus spécialement, 
je ne m'étendrai pas plus longuement sur ce sujet, dont les grandes lignes 
seules nous importent. 

Cette constitution, si simple en apparence, de notre région volcanique dans le 
temps et dans l'espace, ne doit être considérée, je m'empresse de le dire, que 
comme une représentation schématique de la réalité, en ce sens que bien des 
détails ne s'y conforment point, un ancien volcan pliocène pouvant se trouver à 
l'est d'une ancienne coulée trachytique ou basaltique miocène, ou une autre 
soit quaternaire, soit moderne, être à l'est de quelqu'une des deux plus 
anciennes périodes et, par conséquent, être signalée plus près de la Cordillère 
centrale et plus loin du rivage. 

// semble donc qu'à mesure que les Cordillères s'élevaient, la grande centrale 
pour les deux premières périodes, la côtière pour la troisième, que l'on pourrait 
probablement dédoubler, et que le rivage, par suite de ce soulèvement letit et 
progressif, se pointait parallèlement à lui-même de plus en plus à l'ouest, la ligne 




— 54 — 

suivant laqxielle les forces volcàniqnes et sismiques pouvaient s'exercer et se 
manifester, ou ce qu'on est convenu d'appeler la faille volcanique, était obligée 
de suivre le inême mouvement. 

C'est maintenant que nous allons pouvoir trouver la signification des groupes 
transversaux. 



27. — Faille volcanique primitive et failles secondaires transversales. 

Il est impossible de fixer encore d'une manière définitive la position de la 
faille volcanique la plus ancienne. Les études géologiques dans ce pays sont 
très difficiles à cause du climat, de la végétation qui encombre tout et surtout 
en l'absence des coupes que nous donnent en Europe les routes, les chemins de 
fer et les travaux industriels de toute nature. Mais il est certain, cependant, que 
les plus anciennes manifestations volcaniques continentales ont eu lieu très près 
de la ligne de faite de la Cordillère centrale, et dans sa direction, par conséquent 
très près de la ligne Sociedad-Coban ; je dis continentales, car je soupçonne des 
formations volcaniques sous-marines très anciennes, sans pouvoir les affirmer 
complètement toutefois. Nous pouvons donc, par approximation, prendre cette 
direction comme représentant la faille primitive. Or cette ligne est trop longue 
pour s'être produite sans que le terrain environnant ne se soit brisé ou, pour 
mieux dire, n'ait eu au moins sa résistance diminuée perpendiculairement à elle, 
et cela surtout du côté opposé à la Cordillère centrale formant obstacle. Puis 
l'activité plutonique a traversé une longue période pendant que le soulèvement 
lent portait le rivage de plus en plus à l'ouest. Admettant la proximité néces- 
saire des failles volcaniques et des rivages, nous reviendrons sur ce point, il 
est arrivé un moment où leur distance est devenue trop grande et les points 
actifs ont fait place à d'autres plus occidentaux, mais tout naturellement situés 
sur les lignes de fracture secondaires préexistantes, ou le long desquelles le 
terrain avait perdu de sa résistance; elles se sont donc ouvertes de plus en plus 
sous l'eflbrt même du soulèvement qui se continuait lentement. Ces nouveaux 
centres d'activité sont ainsi restés disposés à peu près sur une ligne parallèle 
à l'ancienne faille, mais qui, point très important, n'a pas d'autre réalité que 
celle de la carte, au contraire de ce qui a lieu pour les transversales. La nou- 
velle ligne a subi le même sort que la première, et l'activité volcanique suivant 
toujours le mouvement du rivage s'est transportée en des points de plus en 
plus occidentaux des fractures transversales, qui continuaient à s'ouvrir. Nous 
avons ainsi les séries linéaires parallèles à la faille primitive. Plus tard est 



— 55 - 

arrivé le soulèvement de la Cordillère côtière dans deux directions légèrement 
obliques par rapport à Tancienne ligne. Il en est résulté deux failles volcaniques 
nouvelles, qui ont donné lieu respectivement aux systèmes volcaniques du Sal- 
vador et du Guatemala aux époques quaternaire et moderne. Mais l'existence 
antérieure de fractures transversales a fait que la plupart des nouveaux points 
actifs se sont précisément trouvés à leurs intersections avec les deux nouvelles 
failles et non sur de nouvelles lignes secondaires perpendiculaires exactement. 
C'étaient, en effet, des lignes de moindre résistance toutes trouvées. 



28. — Soulèvement actuel. 

Actuellement le soulèvement général continue. Il paraît qu'on en a des preuves 
à la Costa-Guca (Guatemala). Je ne puis me prononcer à ce sujet. Mais au Sal- 
vador j'en ai vu, comme DoUfus et de Montserrat, les effets près d'Acajutla. On 
peut le reconnaître aussi le long des falaises, le long de la Costa-del-Balsamo, 
entre ce port et celui de La Libertad, et dans la plaine de Zacatecoluca, près de 
Miraflores. La partie méridionale du cours des Rios Lempa et San-Miguel 
s'avance dans la mer et les esteros de Jaltepeque et de Jiquilisco, qui formaient 
autrefois le delta du premier de ces fleuves, comme celui de Carrera corres- 
pondant au second, sont en train de se combler rapidement. Ces deux fleuves 
avaient autrefois une embouchure commune à l'Ile d'Espiritu-Santo. Les atter- 
rissements ne suffisent point pour expliquer ce phénomène, parce que ces bras 
de mer se comblent par le haut, sans recevoir d'apports liquides, et cependant, 
c'est par en bas que les deux fleuves devraient tendre à les remplir d'alluvions 
pendant la saison des pluies. Il se formerait des lagunes comme à la côte nord- 
ouest du Chiapas et du Tehuantepec, tandis que le rivage extérieur s'étend en 
se couvrant de plages marécageuses. Le croquis ci-joint servira à appuyer ces 
preuves de soulèvement. 




— 56 — 



£i%R« de Ja]Yn>0qu» 






f'fifcgpo cle Carr«r^ 







DELTAS DES RIOS LEMPA ET SAN-MIGUEL. 



La baie de Fonseca se comble aussi plus que ne peuvent l'expliquer les 
apports des Rios Pasaquina, Goascoran et de l'Estero-Real. Il est facile de voir 
qu'à une époque peu éloignée elle s'étendait beaucoup plus profondément dans 
l'intérieur des terres jusque vers Nacaome. Le Jicaral du Rio Sirama est un 
dépôt argileux très récent. 

Les divers voyageurs ne sont pas d'accord pour décider si la diminution 
constatée de la profondeur du lac de Nicaragua est due à un soulèvement du 
fond ou aux apports de ses affluents. 



— 57 — 

La baie de Corinto se comble rapidement sans apports fluviatiles et le port 
espagnol de Realejo ou Rio Lexa a disparu. 

La rade de Nicoya est fermée depuis le présent siècle par une barre mainte- 
nant presque infranchissable à Puntarenas. 

Enfin l'île de Coiba, en face de TAzuero (état de Panama), a été visiblement 
soulevée à plusieurs reprises, l'état de ses falaises le prouve surabon- 
damment. 

Le soulèvement actuel est donc appuyé d'un ensemble satisfaisant de 
preuves. 

29. — Observations sur les systèmes volcaniques du Nicaragua 

et du Gostarica. 

Au Nicaragua, la loi de la marche de l'activité volcanique vers des points de 
plus en plus occidentaux se vérifie encore, puisque la chaîne des volcans éteints 
située à l'est des lacs a été remplacée par celle de l'ouest située entre le rivage 
de ces lacs et la côte du Pacifique. Mais il me semble que l'apparition de ces 
phénomènes y est beaucoup moins ancienne que dans la région du Guatemala 
et du Salvador. On ne retrouve plus trace de fractures transversales, car elles 
sont masquées, si toutefois elles ont existé, ce qui est probable, par la dépres- 
sion des lacs de Managua et de Nicaragua. 

Au Gostarica nous trouvons trois failles volcaniques déjà signalées, mais qui 
ne semblent pas avoir obéi à la même marche. Là les phénomènes ont proba- 
blement été dérangés par l'existence des deux océans voisins, attirant pour 
ainsi dire l'activité volcanique des deux côtés à la fois. Je ne connais du reste 
pas assez cette région pour en parler à l'aise. 



30. — Alternance des volcans et des lacs. 

Il est une disposition topographique très accentuée au Gentre-Amérique et 
sur laquelle je crois devoir attirer l'attention, à savoir l'alternance des volcans 
et des lacs, mais sans chercher à l'expliquer. Les plus importants et les plus 
connus sont ceux de Nicaragua et de Managua, qui ont donné lieu à tant d'études 
relatives à une voie interocéanique. M. Durocher admet que leur niveau s'élève 
actuellement, mais il laisse à décider s'il faut y voir un effet de soulèvement 
ou d'atterrissement. D'autres faits nous ont montré qu'il faut surtout invoquer 
la seconde de ces deux causes. Entre le Nicaragua et le Salvador nous trouvons 




— 58 — 

la rade de Fonseca, ancien lac, mis probablement en communication avec la 
mer par les bouleversements dus aux deux volcans qui en balisent l'entrée, le 
Cosegûina et le Condiagua. Elle représente une lacune dans le soulèvement de 
la Cordillère côtiere. Au Salvador on rencontre ensuite le Camalotal, réduit à 
l'état de marécage par l'éruption du San-Miguel en 1835; le lac d'Ilopango, 
sujet de nombreux mythes indiens, voisin du Gus-Cus, mont Ararat des Nabuatls, 
et signalé en 1879-80. par la formation en son centre d'un nouveau, mais éphé- 
mère volcan ; le grand marécage de Zapotitan, dû très probablement à une 
coulée du Sari-Salvador, et auprès duquel mon camarade Touflet a découvert 
une immense fortification en terre analogue aux constructions des Mount-Bilders 
de rOhio ; enfin l'étang d'Ahuachapan, à l'extrémité de la région des Ausoles, 
curieux et grandiose phénomène volcanico-thermal, dont nous parlerons plus 
tard. Au Guatemala les lacs d'Amatitlan et d'Atitlan complètent la série. Les 
beaux lacs de Chamnico et de Goatepeque sont cratériques et constituent un 
cas différent. 

A l'est de cette chaîne moderne s'en présente une plus ancienne alternant 
aussi avec les volcans qui lui étaient contemporains, mais qui sont éteints mam- 
tenant. Elle comprend au Salvador le cirque desséché de Santa-Glara près 
d'Apastepeque, et le lac de Guïja, formé très, probablement d'après des tra- 
ditions indiennes par les coulées du San-Diego et du Masatepeque. On y voit, 
dit-on, en temps de basses eaux, les sommets de colonnes de temples antiques. 
Je n'ai point eu le bonheur de pouvoir vérifier ce fait intéressant. Au Guatemala 
le lac d'Ayarsa fait partie du même système, dont il faudrait peut-être éliminer 
le Santa-Clara et le Guïja. Je dois à la bonne foi scientifique de dire que j'ai 
cependant quelques doutes sur l'ancienneté réelle de cette seconde ligne et sa 
contemporanéité avec une ligift volcanique antérieure à l'actuelle. Des études 
subséquentes pourront infirmer ou confirmer ces vues qui cependant ont pour 
moi un grand degré de plausibilité. 

Si la rade de Fonseca est un ancien lac, ce qui me semble excessivement 
probable, il pourrait se faire aussi que celle de Puntarenas ou golfe de Nicoya,en 
train de se refermer, celle de Chirriqui et celle d'Azuero, mais avec beaucoup 
moins de vraisemblance toutefois, fussent dans le même cas que la première 
et soient dues aux causes inconnues qui au Centre-Amérique, comme dans 
l'Eifel, la Hongrie et l'Auvergne, ont fait alterner lacs et volcans sur les mêmes 
alignements. Cela n'infirme point le soulèvement actuel démontré plus haut. 

Quoi qu'il en soit, il ne faut point abuser des généralisations et assimiler à ces 
derniers cas les lagunes qui bordent les côtes basses de la Costa-Cuca au Gua- 
temala et celles de l'isthme de Tehuantepeque. Celles-ci sont dues au soulève- 



d 



- 59 - 

ment lent de la côte là où la Cordillère principale pius large, plus élevée et 
moins éloignée du Pacifique présente des pentes douces à l'ouest et à l'action 
des marées sur les alluvions apportées par les torrents, phénomène bien 
connu. 

31. — CSratères et lacs cratérlques. 

Les cratères et les lacs qui les remplissent Souvent, ne sont remarquables au 
Centre-Amérique que par leur nombre, leur conservation souvent admirable, 
leurs dimensions et leur parfaite régularité. Rien de spécial à signaler, puisque 
je n'ai pas à entrer dans le détail des accidents, volcaniques' du Centre- 
Amérique. 

C'est enfoncer une porte ouverte que d'observer qu'ils ne sont pas plus sou- 
vent égueulés à l'ouest qu'à l'est. Quelques géologues, comme M^^^ Melloni, de 
Buck, etc., ont en effet émis l'idée qu'il doit en être ainsi; les laves se présen- 
tant à l'orifice du cône avec la vitesse de rotation correspondant à la profondeur 
dont elles proviennent et par conséquent inférieure à celle de la surface exté- 
rieure, il doit en résulter un choc contre la paroi occidentale du cratère, qui 
est elle-même animée d'une plus grande vitesse de l'ouest à l'est, d'où rupture. 
Les cratères centre-américains ne donnent pas de prédominance à cette cause 
de rupture et sont indifféremment égueulés dans toutes lès directions. C'est 
que trop d'autres causes liées à la constitution propre de chaque volcan et plus 
puissantes viennent le plus souvent masquer la plus grande probabilité de rup- 
ture vers l'ouest sous l'influence de l'effet d'inertie expliqué plus haut. 

Il est presque inutile de dire que je n'ai point trouvé non plus confirmation 
de la loi de Bylandt : (k Au nord de Véquateur les volcans ont toits leurs orifices 
tournés vers l'ouest et épanchent leurs laves au sud^ Cest Vinverse pour les 
volcans au sud de Véquateur, 



32. — Analogies entre les systèmes volcaniques du Centre-Amérique 

et de l'Auvergne. 

Ce bel ensemble linéaire de volcans et de lacs présente une sfmilitude presque 
parfaite, frappante à l'œil même le moins exercé, avec le système des lacs des- 
séchés de la Limagne, d'Issoire et de Brassac, en connexion avec la chaîne des 
Puys, l'homologue des Marrabios du Nicaragua. L'analogie est complétée par 
les trois immenses coulées récentes du San-Salvador (1659), du Masaya (1772), 




— 60 - 

et du San-Miguel (1819), qui rappellent à s'y méprendre les Cheyres de Pont- 
gibaut et de Mercœur. On les nomme Malpais, nom bien caractéristique de ces 
régions rendues impraticables par l'amoncellement des roches arrivées à l'état 
visqueux à la base des volcans qui les ont vomies, et qu'une végétation épi- 
neuse autant que rabougrie recouvre à peine. L'une et l'autre région ont eu 
leurs éruptions trachytiques et basaltiques, dont les bouches ont en général 
disparu. L'analogie peut être poussée encore plus loin en considérant le Rio 
Tipitapa, entre les lacs de Managua et de Nicaragua, comme l'homologue de 
l'étranglement de l'Allier entre les lacs d'Issoîre et de Clermont-Ferrand à 
Coudes et à Vic-le-Comte, le Rio Sàn-Juan comme celui de cette même rivière 
française vers Saint-Germain-des-Fossés, et enfin le Serapiqui, comme celui de 
la Sioule. L'une des deux régions ne manifeste plus l'activité volcanique repré- 
sentée encore toutefois par de nombreuses sources thermales et quelques déga- 
gements gazeux ; l'autre au contraire est encore en pleine activité et a conservé 
ses lacs. Dans l'une et l'autre l'homme a été le témoin de violentes convulsions 
volcaniques. Enfin toutes deux se sont alignées près de la mer; mais celle du 
plateau central français a vu éteindre ses cônes avec le retrait de la mer ter- 
tiaire et la disparition des lacs, de même qu'en Hongrie, d'après Daubeny. 

On ne s'étonnera point de la multiplicité des sources thermales de toute 
composition et de toute température que l'on rencontre à chaque pas au 
Centre-Amérique, aussi bien qu'en Auvergne. Plusieui^s volcans inactifs ou 
éteints depuis plus ou moms longtemps, comme le San-Vicente, le Tecapa, le 
Pacaya et l'Acatenango, etc.. présentent sur leurs fiants, et comme dernier 
symptôme d'activité plutonique, des fumerolles ou mfiemillos (petits enfers), 
qui sont en réalité des Ausoles isolés. Cette grande activité thermale est une 
conséquence directe du grand nombre des volcans, auxquels elle est probable- 
ment destinée à survivre. 



33. — Gonséquences sismiques. 

■ 

Je ne me serais pas si longuement étendu sur les détails géographiques et 
géologiques précédents, s'ils n'avaient eu directement de l'infiuence sur les 
tremblements de terre au Centre-Amérique. Or dans cette région, en dehors 
des secousses de grande étendue sinon de grande force, les plus rares du reste 
ici comme partout, les chocs ne se localisent ni le long de la mer ni le long de 
la Cordillère centrale, mais bien le long des failles volcaniques actuelles ; et le 
long de ces lignes dangereuses les points les plus exposés sont non pas tant 



c)u Ce/iir^ù^mériarue. 




tjyiièm^ -^ÎSaïtï' Çua^Î!t[ 
-5-. -"•• 






— 61 — 

seulement ceux voisins des volcans actifs, mais surtout les points d'intersection 
avec les failles transversales secondaires. Cela résulte clairement du catalogue 
historique. On est d'après cela en droit de penser que les tremblements de 
terre purement volcaniques, fréquents auxdits points de moindre résistance de 
l'écorce terrestre, sont ceux qui ont le plus éprouvé le Centre-Amérique. 

Cela confirme cette opinion ancienne que les séismes volcaniques constituent 
un phénomène très local. 

En fait, au Centre-Amérique les villes construites près des volcans actifs ont 
toujours moins souffert que celles qui, tout en faisant partie de la zone dange- 
reuse, sont plus éloignées de leurs flancs, ou se trouvent au pied des cônes 
éteints. Cette afQrmation, en apparence paradoxale, est facile à prouver par 
l'histoire locale, et il serait aisé de la généraliser en dehors de catastrophes trop 
connues. Guatemala a été détruite sept fois de 1541 à 1773, tant qu'elle a été 
voisine du volcan éteint de Agua, et n'a plus subi de grands désastres depuis 
son transfert en 1775 à sa position actuelle près du volcan, si actif cependant, 
de Fuego, dont on connaît plus de quarante éruptions. La ville d'Izalco, située 
sur les flancs mêmes du volcan de même nom, qui, depuis sa formation en 
1770, fait explosion toutes les vingt mmutes environ, sans compter vingt et une 
grandes éruptions, n'a jamais été détruite, non plus que celles de Santa-Anna, 
San-Miguel et Masaya, élevées sur les flancs ou au pied des volcans actifs de 
même nom, et qui ont eu respectivement sept, dix et six grandes éruptions 
depuis la conquête. Par contre San-Salvador est à la base du Quetzaltepeque, 
presque éteint, puisqu'on ne lui connaît que l'éruption de 1659, et cependant 
elle a été quatorze fois détruite de fond en comble. Enfin Omoa et Jucuapa ont 
été respectivement détruites en 1856 et 1878, et ces deux villes sont bâties sur 
les pentes de volcans éteints, celui d'Omoa contesté, il est vrai, en tant que 
volcan. 

En outre du danger des secousses orogéniques se manifestant aux intersec- 
tions des failles principales et secondaires, il semblerait donc ainsi que les 
éruptions ne pouvant plus se faire jour par la cheminée obstruée d'un cône 
éteint depuis longtemps, les forces mises en jeu se transforment en formidables 
et désastreux tremblements de terre. Nous aurons à confirmer ces inductions 
pour San-Salvador et le volcan d'Ilopango. 

Enfin nous pouvons observer que San-Salvador est bâtie sur un terrain très 
meuble et friable, qui a, croit-on dans le pays, fortement augmenté les dangers 
auxquels elle est exposée, tandis que Santa-Tecla, beaucoup plus près de la 
bouche du grand volcan du Quetzaltepeque, n'a encore subi aucun désastre, 
protégée qu'elle est par une base solide. On pourrait citer au Centre- Amérique 



— 62 - 

plusieurs autres exemples analogues. Nous ne devons pourtant pas oublier de 
dire que la question de savoir si une ville bâtie sur un terrain meuble est plus 
exposée qu'une autre élevée sur de solides assises n'est point complètement 
résolue. Le phénomène sismique est trop complexe au point de vue mécanique 
pour qu'on puisse lui appliquer d'une façon claire les principes de la dyna- 
mique et les lois des mouvements ondulatoires et du choc des corps plus ou 
moins élastiques. Les sismologues sont divisés sur ce point particuUer, comme 
sur tant d'autres d'ailleurs, et il n'a point été fait de statistique spéciale. 

34. — Quelques mots sur les- retumbos. 

Les retumbos constituent une variété de faits sismîques et volcaniques ou 
un de leurs effets, que Dollfus et de Montserrat ont à lort regardés comme dus 

ê 

à des causes purement électriques, et ne se manifestant, du moins quand ils 
se produisent en dehors des chocs, qu'au voisinage des cônes isolés et cou- 
verts d'une végétation puissante, et encore seulement alors qu'ils sont enve- 
loppés de nuages épais. Or ceux de San-Jacinto, montagne volcanique absolu- 
ment pelée près de San-Salvador, ne peuvent cadrer avec cette hypothèse. 
Pour moi, en dehors de ceux qui accompagnent les tremblements de terre et 
les éruptions, les retumbos isolés doivent être, sans conteste, regardés comme 
produits dans les profondeurs par un travail volcanique ou sismique avorté, 
quelle qu'en soit du reste la cause, et impuissant à produire une secousse de 
tremblement de terre ou à faire sortu* des laves au dehors, quand ils se pré- 
sentent dans les régions situées au-dessoys d'un volcan éteint, ou encore lors- 
qu'ils sont le prélude de l'apparition d'un volcan en un point nouveau, avant 
que les forces à mettre en jeu, pour y parvenir, aient acquis pour cela une inten- 
sité suffisante. 

On doit s'attendre a priori à voir les retumbos obéir aux mêmes lois statis- 
tiques que les séismes. Mais cela n'est encore pour moi un résultat acquis que 
dans le cas de la répartition diurne-nocturne. 



35. — Considérations sur la proximité des volcans et des océans et sur 

le noyau fluide interne. 

Admettant comme démontré, dans l'état actuel de nos connaissances, l'état 
fluide interne de notre planète, cherchons à la suite de la géologie moderne à 
nous rendre compte des faits remarquables précédemment exposés, quant 



— 63 — 

aux relations des failles volcaniques avec le rivage maritime au Centre- 
Amérique. 

Tant à l'époque actuelle que pendant les périodes tertiaire et quaternaire, et 
cela sur toute la surface du globe (une seule exception importante, celle de 
rOuyûne Kholdonghi, Mandchourie), les volcans se sont constamment disposés 
soit en files plus ou moins rectilignes le long des rivages des grandes nappes 
d'eau, océans, mers intérieures et grands lacs, c'est-à-dire le long des bords des 
dépressions notables de l'écorce terrestre, soit au sein même de la mer en cha- 
pelets d'îles brûlantes. C'est là un fait incontestable d'observation historique et 
géologique, que l'on a expliqué par deux théories principales, celle de l'infil- 
tration de ces masses d'eau (conmie annexe celle de l'infiltration des eaux ther- 
males ou de celles qui imprègnent les roches par capillarité) jusqu'au contact 
des laves fluides internes et l'hypothèse du refroidissement amenant le retrait 
de l'écorce et son plissement au droit des rivages. 

Dans la première hypothèse, l'eau de mer traversant l'écorce terrestre sous- 
jacente et élargissant même les voies d'accès par des phénomènes de dissolu- 
tion, finit par arriver en masse au contact des laves fluides du noyau central, 
ce qui donne naissance à des phénomènes chimiques et mécaniques d'une éner- 
gie suffisante pour secouer l'enveloppe et même la rompre en donnant lieu aux 
volcans. Dans le cas de rupture on conçoit facilement que l'eau se décompo- 
sant à ce contact dans des espaces libres très restreints, les gaz produits 
doivent rapidement acquérir une pression largement sufQsante pour faire mon- 
ter les laves centrales incandescentes, en les forçant à se frayer une. route par 
les explosions successives dues à la brusque décomposition de l'eau, d'où les 
tremblements de terre et les éruptions volcaniques. Cette séduisante et assez 
ancienne théorie, soutenue par de nombreux savants : Fouqué, Bete Jukes, 
Richtofen, Cari Vogt (quoique cependant ce dernier regarde ironiquement la 
croyance au feu central comme un simple souvenir atavique des théories infer- 
nales), etc., a rencontra quelques objections; celle de Gay-Lussac et de Ch. 
Sainte-Claire Deville, déjà détruite, est relative à ce fait que l'on ne rencontre- 
rait pas dans les déjections volcaniques de tout genre tout ce qui devrait s'y 
trouver en conséquence de la composition de l'eau de mer. Fouqué y a répondu 
après ses missions à l'Etna et à Santorin par des considérations chimiques qu'il 
ne m'appartient pas de juger, vu mon incompétence. On a objecté les cent et 
quelques kilomètres qui séparent tels volcans des rivages. Mais on peut se 
demander si cette distance n'est pas très petite par rapport à l'épaisseur parfai- 
tement inconnue de l'écorce et pour laquelle les évaluations les plus diverses 
ont cours. Enfin l'objection de Contejean n'a pas encore été réfutée : comment 



— 64 — 

se fait-il que, dans la plupart des éruptions, l'émission de vapeurs précède celle 
des laves au lieu de la suivre, comme elle devrait faire si l'eau était la cause 
déterminante du phénomène éruptif ? 

Quoi qu'il en soit, la théorie des infiltrations, plus ou moins modifiée, con- 
serve de nombreux partisans, car elle explique assez bien, à première vue tout 
au moins, la proximité des volcans et des rivages. L'autre, celle du refroidis- 
sement, est obligée pour cela de recourir à un artifice en admettant que les 
grandes fractures de l'écorce doivent se produire entre les continents et les 
océans et non ailleurs. Il est toutefois plus exact de dire que maintenant on a 
renversé l'ordre des facteurs en disant que les dépressions générales sont limi- 
tées précisément par les principales lignes de fracture ou de ridement. Dès lors 
c'est le long de ces lignes que doivent apparaître les volcans, car les laves 
auront toujours tendance, si elles viennent du milieu fluide, à s'épancher par 
les voies qui lui sont ouvertes là et non ailleurs. 

Je vais maintenant chercher à montrer qu'en admettant l'inégalité d'épais- 
seur de la croûte terrestre au droit des océans, soupçonnée par Herschell, et 
mise en lumière par Paye et d'autres, cette proximité des limites des dépres- 
sions externes et des lignes de feu peut s'expliquer simplement. 

Mais comme l'hypothèse de la fluidité du noyau central est la base des théo- 
ries volcaniques et sismiques en cours, et que de plus elle semble pour les 
théories cosmogoniques et géologiques une arche sainte à laquelle il est presque 
défendu de toucher, je me permettrai d'en dire quelques mots. Elle rentre trop 
directement du reste dans notre sujet pour être passée sous silence. Je réserve 
à une note spéciale le résumé des discussions y relatives. On est arrivé à cette 
hypothèse à la suite de la brillante cosmogonie de Laplace, et on doit recon- 
naître que la formation du système solaire par la condensation progressive de là 
nébuleuse primitive, l'apparition des anneaux qui donneront plus tard naissance 
aux planètes et à leurs satellites, etc!.. est une théorie, qui, surtout depuis son 
perfectionnement par Paye, et malgré quelques exceptions de détail, quant à la 
grandeur et au sens de la rotation de certains éléments du système, rend par- 
faitement compte de la constitution dudit système, ou pour mieux dire est adé- 
quate à son sujet, partant possible, tant qu'on n'aura pas trouvé mieux, et la 
théorie plus récente de l'agglomération météorique n'est pas faite pour l'ébran- 
ler beaucoup. Mais ce n'en est pas moins une hypothèse, rien de plus, et 
quelque grande que soit sa probabilité, on ne doit l'accepter qu'autant qu'on 
ne pourra en trouver de meilleure expUquant les quelques anomalies recon- 
nues. La loi de l'accroissement de la température avec la profondeur est venue 
la corroborer, et, en généralisant les observations, on en a conclu la fluidité 



- 65 — 

du noyau terrestre central en regardant les laves volcaniques et leur uniformité 
relative de composition à une époque géologique donnée, comme preuves déci- 
sives de cette déduction. Mais les objections n'ont point manqué. La fameuse 
discussion entre Hopkins et Delaunay, et les travaux de Thomson, H. Darwin, 
Fisher, David Forbes, Roche, etc.. en font foi. De nombreux travaux, étayés 
sur les valeurs de la précession et de la nutation, montrent que le problème 
qui consiste à en déduire la valeur du rayon du noyau fluide, est susceptible 
d'admettre diverses solutions, dans l'état actuel de .la science, solutions com- 
prises dans d'assez grandes limites. La mécanique des fluides et surtout celle 
des corps à l'état visqueux, ne sont pomt assez avancées pour qu'on puisse 
savoir au juste ce qui peut bien se passer dans une masse aussi considérable 
que la terre, et animée de la vitesse énorme que l'on sait ; et en effet on a vu 
quelle perturbation a produite dans les idées reçues la découverte de ce fait 
extraordinaire que la vitesse de rotation du soleil est légèrement variable avec 
la latitude suivant une loi jusqu'ici empbique et mal connue. Rien ne nous 
empêche donc de croire que la terre à l'état de nébuleuse a dû présenter le 
même phénomène. En admettant cela on voit bien que l'enveloppe n'a pu se 
former que très lentement et en subissant des torsions et des bouleversements 
gigantesques. Une fois le refroidissement suffisant, l'enveloppe solide formée 
n'a pu tourner que suivant la loi d'égalité de rotation angulaire de tous ses 
pomts, mais peut-on dire que la masse interne soit dans le même cas? Nous 
n'en savons rien, et c'est même peu probable ; s'il est vrai qu'avec le temps ce 
cas limite doive être atteint, nous ne pouvons affirmer qu'il en soit actuel- 
lement ainsi. Et en effet, que le soleil soit à l'état de fluides élastiques, soumis 
à des pressions et à des températures énormes, et qui défient non-seulement 
nos mesures, mais même nos conceptions physiques, ou que la terre possède 
un noyau central dans un état quelconque de fluidité ou de viscosité, dans l'un 
ou l'autre cas, si l'on admet la formation de ces deux astres par la condensation 
progressive et de la nébuleuse principale et de l'un de ses anneaux, la loi des 
aires nous conduit fatalement à admettre que les couches internes doivent, au 
moins pendant une certaine période, posséder une vitesse de rotation plus 
grande que celle des couches externes. Cette période prendra fin ou aura pris 
fin, quand par suite des frottements des unes sur les autres, celles de plus 
grandes vitesses auront communiqué une partie de leur force vive à cefles de 
plus faibles vitesses qui leur servent pour ainsi dire de frein, et dont le mou- 
vement tendra à s'accélérer aux dépens de celui des premières. Mais il faut 
bien voir que cette tendance à l'égalité de vitesse angulaire est successive, 
tandis que le refroidissement étant continu, ainsi que la diminution de volume 






* 



— 66 - 

de la masse qui en est la conséquence, quelque lente qu'elle puisse être d'ail- 
leurs, il s'ensuit que d'après la loi^des aires l'accélération des couches internes, 
par rapport aux couches externes, produira un effet, continu opposé aux réac- 
tions réciproques qui tendent à donner lieu à cette égalité de vitesse de rota- 
tion. Par conséquent, tant que toute la masse ne sera pas solidifiée, l'égalité de 
vitesse angulaire ne peut être atteinte et doit être regardée comme un cas 
limite, ou pour mieux dire asymptotique vraisemblablement. Ces considérations, 
admises par le P. Secchi, nous montrent que la formation de la couche solide 
externe a dû être beaucoup plus longue qu'elle n'eût été sous la seule influence 
du refroidissement, et c'est là un élément dont il n'a jamais été tenu compte, 
que je sache du moins, dans les calculs relatifs au temps nécessité par cette 
formation (Fourrier, Helmholtz). L'idée que des couches internes peuvent pos- 
séder une vitesse de rotation supérieure à celles de couches externes est en 
quelque sorte corroborée expérimentalement par l'observation des taches du 
soleil ; les sauts en avant, les mouvements en latitude et en longitude des 
masses éruptives lors de leurs grandes perturbations, en font foi. Enfin le capi- 
taine Boulangier (Etudes sur le relief du sol) est arrivé pour la masse fluide 
interne, mais en se basant sur des considérations théoriques toutes différentes, 
sur lesquelles je n'ai pas à me prononcer^ à des conclusions tout à fait ana- 
logues. 

La pensée que les diverses parties visqueuses de l'intérieur de la terre ne 
sont peut-être point animées de vitesses exactement proportionnelles à leurs 
distances à l'axe fictif de rotation, ouvre un vaste champ aux théories sismiques 
et volcaniques ; c'est là où je voulais en venir. On conçoit en effet que dans 
cette hypothèse nous avons là une masse non plus invariable, mais au sein de 
laquelle des mouvements très complexes doivent se produire. Il semble démon- 
tré que dans les fluides toutes les fois que des couches ou des nappes conti- 
guës possèdent des vitesses différentes, il en résulte des mouvements giratoires 
ou tourbillonnaires. La masse terrestre centrale sera donc brassée par de sem- 
blables mouvements d'une énergie considérable. Il pourra très bien arriver 
ainsi que la vitesse de rotation de la première couche fluide différant sensible- 
ment de celle de l'écorce, il se produira à leur contact des frottements assez 
considérables pour faire varier momentanément l'épaisseur de celle-ci par suite 
de la transformation de la force vive en chaleur. Cette diminution, par suite de 
la différence des roches de la couche ainsi entamée, ne sera pas uniforme, et on 
voit que ces variations d'épaisseur, quoique n'empêchant pas, mais retardant 
seulement la solidification progressive de la masse de l'extérieur à l'intérieur, 
produiront des mouvements tumultueux, des coups de bélier, etc., en raison 



— 67 — 

de la différence des vitesses de rotation, c'est-à-dire du mouvement relatif des 
masses fluide et solide en contact. 

Revenons à ce qui se passe dans le soleil pour arriver à nous rendre compte 
de l'état interne de notre planète, mode de raisonnement parfaitement légitime, 
si on admet l'hypothèse de Laplace.Les éruptions formidables qui se produisent 
sur cet astre indiquent des transports de matière de l'intérieur à l'extérieur, 
non suivant la direction du rayon, mais en avant par rapport au mouvement 
moyen de rotation, je dis moyen, car la rotation solaire varie notablement sui- 
vant le parallèle sur lequel on choisit une tache pour en déduire sa valeur. 
C'est ce que prouvent les études de Carrington et de Spôrrer sur les mouve- 
ments en longitude et en latitude des taches et des phénomènes accessoires. 
S'il en est ainsi dans l'intérieur de la terre, les masses qui tendront à monter 
à la surface sous l'influence des causes inconnues, mais dont nous n'avons pas 
à nous préoccuper, se heurteront obliquement à l'écorce, d'où production de 
séismes et de phénomènes éruptifs s'il y a une issue. On voit ainsi comment 
tout se tient dans la nature et comment l'étude de la constitution du soleil, si 
imparfaite encore cependant, est appelée à jeter un grand jour sur le milieu qui 
est à nos pieds et qui pour être plus rapproché de nous est peut-être moins 
accessible que l'astre central de notre système à nos moyens d'investigation. 

Nous sommes ainsi sur la voie d'une cause de séismes et d'éruptions volca- 
niques. Mais on peut en trouver une autre basée soit sur une inégale épaisseur 
de la croûte terrestre au droit des mers et des continents, théorie soutenue 
par Faye pour faire concorder les mesures géodésiques exécutées avec les 
oscillations pendulaires ou les déviations de la verticale, soit sur un plissement 
général au droit des rivages océaniques (théorie géologique de Vélain, de Lap- 
parent, Stanislas Meunier, etc...), l'une et l'autre hypothèse nous donnant le 
même résultat, c'est-à-dire un ressaut de l'écorce, et c'est ce qui va nous 
servir. 

Soit HA'A la surface de la mer, AC celle de son fond, et AB celle d'un con- 
tinent dans une section perpendiculaire à la direction générale du rivage. Il ne 
s'agit là, bien entendu, que d'une représentation purement schématique. On 
peut regarder comme probable qu'à une époque donnée la surface de séparation 
de l'écorce terrestre et du noyau central, ou mieux la surface d'une couche de 
température et de viscosité déterminées, sera fonction de la surface BAC, 
l'inégale conductibilité des roches et de l'eau pour la chaleur lui faisant refléter 
intérieurement les grands accidents généraux de la surface du sol, océans pro- 
fonds ou masses continentales. M. Faye pense que cette différence d'épaisseur 
peut seule expliquer les résultats des mesures géodésiques et une répartition de 



— 68 — 

la masse qui fasse équilibre aux montagnes. Les objections de M. de Lappa- 
rent ne me semblent pas avoir ébranlé fortement cette différence d'épaisseur. 
Mais si on donne raison à ce dernier en prenant des épaisseurs égales, on 
arrive cependant à admettre un plissement de Técorce au droit des rivages 
des grandes mers par la considération seule du retrait dû au refroidissement 
et par suite à cette théorie moderne de la permanence des grandes dépressions 
océaniques à travers les âges géologiques, torsion tétraédrique de Lowthian 
Green, grandes lignes de corrugation de Darwin et autres géologues, etc. C'est 
tout ce quHl me faut, le ressaut K subsistant. On voit immédiatement que la 
ligne Kv est pour l'enveloppe une ligne de moindre résistance, d'après la théo- 
rie de la résistance des matériaux. Il y aura donc là tendance à formation de 
failles et par suite à éjection de matières \isqueuses sous l'action de là force 
de compression due au retrait. Nous aurons donc un volcan V, lorsque les 




actions mises en jeu auront acquis une intensité suffisante. Si plus tard, par suite 
d'autres actions géologiques, ou simplement du lent refroidissement du globe 
par exemple, le continent s'élève, le rivage prenant la position A', le point K 
se transportera progressivement dans la même direction en K', parce que la 
masse SS'KK' tendra à redevenir fluide, car la masse océanique, qui s'oppose 
plus à la dispersion de la chaleur interne que la masse continentale, s'est éloi- 
gnée. La ligne de moindre résistance suivra donc le même mouvement et 



f / 



— 69 - 

viendra en K'V, et le volcan V s'éteindra pour faire place au volcan V. Nous 
expliquerions ainsi le mouvement simultané vers l'ouest des lignes volcaniques 
et du rivage du Pacifique au Centre-Amérique depuis de longues périodes géo- 
logiques (voir no 26). Il est évident que cela suppose un océan dont les côtes 
tombent à pic, sinon le ressaut KS ne serait pas suffisamment accusé pour 
produire de tels effets. Ce serait pour cela qu'en Amérique la côte raide du 
Pacifique est jalonnée de volcans, tandis que celle en pente douce de l'Atlan- 
tique ne l'est pas. 

Si de plus le noyau central est, comme nous le supposons, le théâtre de 
courants, de tourbillonnements, etc., propriété générale de tous les fluides en / / y I 

mouvement, s'il est soumis à une marée lunaire, fait vraisemblable, eu égard 
aux statistiques données précédemment, il y aura des chocs en ces régions KM, 
qui seront fréquemment agitées par des tremblements de terre se manifestant 
sur la côte. Ces mouvements internes sont peut-être dus à une cause qui a été 
émise il y a longtemps, mais que l'on n'a pas suivie jus(iu'à ses dernières con- 
séquences, je veux parler de la marée lunaire des masses fluides centrales. Or 
nous savons que si la densité de l'eau de mer atteignait une certaine valeur, 
si les océans étaient par exemple remplis de mercure, l'action de la lune et du 
soleil, au lieu de se traduire pour la surface de l'ellipsoïde liquide par une 
intumescence dont le mouvement est lié à celui de ces astres, produirait dans 
ce cas hypothétique un réel transport de matière. Or la densité et là viscosité 
du noyau central permettent peut-être la production à l'intérieur du globe 
d'une marée de cette nature, car la densité qui sépare ces deux espèces de 
marées a une valeur qui nous est tout à fait inconnue, car elle est fonction de 
coefficients qui représentent l'état moléculaire des fluides visqueux et sont par 
suite encore mal déterminés. Dans cette supposition les matières en mouvement 
rencontreront un obstacle en K. Il s'y produira des espèces de remous, surtout 
si la dépression maritime se trouve à l'est de la masse continentale (ce n'est 
point le cas de la côte orientale du Pacifique), et nous nous en apercevrons par 
la fréquence des tremblements de terre. On conçoit de même que ces phéno- 
mènes seront d'autant plus accusés que la pente sera plus abrupte le long du 
rivage considéré. Un long chapelet d'Iles produira de la même façon un sillon 
dans la surface intérieure de l'écorce terrestre, ou pour mieux dire dans les 
surfaces d'égale viscosité, et nous aurons une chaîne de volcans insulaires et 
sous-marins. De même enfin une lie isolée au milieu de l'Océan ou un plateau 
sous-marin pourront donner lieu pour ces surfaces à une sorte d'ombilic, où 
les matières centrales viendront tourbillonner et fonder un volcan isolé au 
milieu de la mer. Notons que dans le diagramme que donne Paye de la section 

9 



- 70 — 

de la terre par le parallèle de 30<>, on rencontre des ressauts qui correspondent 
précisément à des régions sisraiques ou volcaniques, l'Afrique du Nord, l'Ara- 
bie, le golfe Persique, le Cachemire (dans ce cas l'absence d'océan serait com- 
pensée, quant à la possibilité de formation du ressaut interne, par la grandeur 
de la masse de la chaîne himalayenne par rapport à l'Inde péninsulah*e), le 
Mexique et les Açores. Ce serait une confirmation des idées précédentes. 

Enfin ne peut-on donner, comme preuve à l'appui des mouvements internes 
de la masse terrestre fluide, les variations diurnes de la position de la verticale 
en chaque lieu, suivant la position de la lune, variations dont l'étude com- 
mence à peine et qui accuseraient ainsi les variations dans l'attraction des 
masses sous-jacentes (G.-II. Dan^ln)? 

Telles sont les considérations qui peuvent jusqu'à un certain point servir à 
expliquer le voisinage constant des volcans et des côtes, ainsi que leur pro- 
gression simultanée et dans le même sens que j'ai mise en lumière au Centre- 
Amérique, et je tiens seulement à revendiquer l'usage que je fais de la forme 
brisée du profil de l'écorce terrestre, acceptée maintenant par nombre de géo- 
logues, en m'en prévalant pour y faire choquer le sommet de l'intumescence 
maréique lunaire, si toutefois dans l'avenir la continuation des calculs de Perrey 
confirme nettement sa première loi, celle de l'influence du passage de notre 
satellite au méridien des régions à tremblements de terre. 



36. — Prévision instinctive des tremblements de terre. 

Les considérations générales exposées précédemment sur les tremblements 
de terre disent assez combien je suis peu disposé à admettre que, dans l'état 
actuel de nos connaissances, on en puisse prédire la production. Cependant je 
dois dire que ces phénomènes paraissent souvent liés à un certain ensemble, 
assez indéfinissable, il est vrai, de circonstances atmosphériques, qui, étudiées 
pendant de longues périodes, pourraient peut-être amener la découverte de 
quelque loi partielle. Ceci est tellement vrai que, sans trop savoir pourquoi, les 
personnes qui habitent depuis longtemps le Centre-Amérique, le Mexique, le 
Pérou et le Chili, se rencontrent quelquefois en se disant qu'il fait un temps à 
tremblements de terre, et, chose inattendue, on se trompe peu, j'en ai fait 
moi-même plusieurs fois l'expérience. Y aurait-il un instinct animal qui, mis 
en travail par certaines conditions à déterminer, des agents naturels, manifes- 
terait une préoccupation relative à un danger imminent? Cette opmion serait 
corroborée par les signes d'inquiétude que beaucoup d'observateurs sérieux 




— 71 — 

nous disent être exprimés à Tavance par les animaux domestiques ou même 
sauvages à l'approche des grands tremblements de terre, fait que je n'ai point 
eu l'occasion de vérifier, n'ayant jamais été témoin de grande catastrophe. J'ai 
pu du reste constater que les signes de terreur que donnent par exemple les 
chiens en hurlant tristement, au moment des secousses ordinau-es, semblent 
le plus souvent en rapport avec leur durée et non leur intensité ; c'est là sur ce 
sujet le seul point que je veuille signaler. 

J. Milne (Trans. seism. soc, ofJapan, t. I, p. 3) pense toutefois que cette 
prévision instinctive ne dépasse point la probabilité qu'il y a de ne pas se 
tromper en mettant le phénomène sismique en relation avec tel ou tel 
phénomène météorologique, et doit par conséquent être regardée comme 
illusoire. 

37. — Sur le catalogue chronologique. 

Dans mon premier travail (Temblores y erupciones volcànicas en Centr (h Ame- 
rica, 1884), squelette du présent mémoire, j'avais adopté certaines notations 
conventionnelles, destinées à faciliter la construction de tableaux synoptiques, 
chronologiques et géographiques. Ces tableaux ne m'ayant pas donné grands 
résultats, j'ai cru devoir supprimer ces symboles d'une application souvent 
arbitraire quand il s'agissait de décider si tel fait devait être classé comme 
sismique ou volcanique. Enfin j'ai reculé devant l'application de l'échelle Rossi- 
Forel, parce que les documents sont, au Centre-Amérique, presque toujours 
muets sur l'aire d'action des secousses, et même leurs effets. 

Chaque fait est appuyé des principales autorités qui me l'ont fourni, et que 
j'ai été souvent amené à comparer entre elles et à discuter. Je ne me porte 
donc garant d'aucune affirmation, sauf pour les faits observés par moi de mai 
1881 à mars 1885. Ceux qu'on rencontrera au xix^ siècle sans noms d'auteurs 
résultent du dépouillement de la presse centre-américaine. De plus je me suis 
imposé de- n'omettre aucune assertion, quelque sujette à caution qu'elle me 
paraisse, mais dans ce cas je fais mes réserves et je les explique. Enfin quelques 
faits historiques et détails de tout genre ont été donnés au fur et à mesure 
qu'il s'est présenté un intérêt à les exposer, quand ils avaient une relation 
directe avec les phénomènes dont je fais l'histoire. 

Je dois avertir que les tableaux donnés dans cette introduction ne renferment, 
pour le Centre-Amérique, que les faits relatés dans mon premier catalogue, et 
non ceux dont les recherches postérieures que j'ai faites en France l'ont large- 
ment enrichi. 



— 72 — 



38. — Gonolusions. 

Il ne me reste plus, avant de passer au catalogue chronologique, qu'à émettre 
un vœu, celui de voir les gouvernements des quatre plus petites républiques 
centre-américaines : le Honduras, le Salvador, le Nicaragua et le Costarica, 
imiter l'exemple de la plus puissante, le Guatemala, par l'établissement d'ob- 
servatoires météorologiques et sismiques d'une importance capitale, tant dans 
l'intérêt matériel de cette terre bénie du volcanisme, si souvent et si tristement 
éprouvée par les séismes, que dans celui de la science pure, et je ne puis m'em- 
pêcher de regretter que personne au Salvador n'ait compris l'utilité de ces 
éludes, puisque le petit observatoire, fondé par moi de 1881 à 1885 à San- 
Salvador, n'existe déjà plus. C'est là pourtant le seul moyen, ne cessons de 
le répéter, qui puisse permettre d'établir un jour une théorie de ces intéres- 
sants, mais terribles phénomènes de la physique du globe, et peut-être d'arriver 
sinon à prévenir leurs effets destructeurs, du moins à les atténuer dçins une 
certaine mesure par une prévision scientifique, et ainsi dimmuer le nombre de 
leurs victimes. Que les Hispano-Américains imitent donc seulement l'exemple 
des Japonais, qui ont couvert leur territoire d'un réseau serré de 250 stations 
sismiques et ont fondé la première société de sismologie. 




NOTE 



SUR LA CONSTITUTION INTERNE DU GLOBE ET SES RAPPORTS AVEC 

LES THÉORIES SISMIQUES ET VOLCANIQUES. 



L'état interne du globe étant, peut-on dire, la base des théories sismiques et volcaniques, 
il rentre tout à fait dans notre sujet d'exposer succinctement l'état de la science sur cette 
très importante question^ et plus en détail les conséquences qu*on en a tirées pour 
Fétu de de ces phénomènes. 

Quatre théories principales se partagent inégalement le monde savant. La plus 
ancienne et la plus en vogue consiste à regarder le sphéroïde terrestre comme constitué 
par une croûte plus ou moins épaisse entourant une masse de matières en fusion. Puis^ 
tenant compte d'objections d'ordre astronomique et mécanique, on a supposé un globe 
solide avec des espèces de chambres de matières fondues ou un espace liquide compris 
entre deux surfaces sphéroïdales. Enfin une quatrième théorie aussi ancienne 
(Herscheli), qui avait pour ainsi dire disparu de la circulation scientifique courante^ 
est en train de faire son chemin et consiste en une modification de la première, en 
remplaçant la surface sphéroïdale de séparation de la croûte externe et du noyau interne 
par une surface systématiquement brisée ; nous en avons déjà longuement parlé. 

L'existence de volcans sur les points les plus éloignés de la surface terrestre, les 
preuves qu'ils ont apparu au moins depuis le commencement de l'époque tertiaire, et 
surtout ce fait excessivement remarquable qu'à une époque géologique déterminée, 
leurs déjections présentent une composition à peu près la même partout, de telle sorte 
que leur composition peut indiquer leur âge et réciproquement^ ont fait penser que 
nécessairement ils devaient s'alimenter à un réservoir commun. On a dit aussi^ mais, 
ce me semble^ avec infiniment moins de force, que la masse des produits volcaniques 
est trop grande pour que leur source ne soit pas unique. 

Ce fait d'expérience qu'à mesure que l'on s'enfonce dans les travaux de mines^ ou 
dans les sondages pour puits artésiens^ la température augmente suivant une loi à peu 
près régulière et la même partout^ a été généralisé^ et on en est vite arrivé à supposer 
l'existence d'une profondeur à laquelle aucun des corps connus ne peut rester solide. 
Cette profondeur théorique est du reste très diversement évaluée suivant que l'on fait dans 
une plus ou moins grande limite intervenir la pression, due au refroidissement de l'écorce 
de l'intérieur à l'extérieur, comme retardant la température de fusion, et aussi^ par con- 
séquent^ suivant les hypothèses faites sur la composition des masses internes. Nous 
aurons plus loin à revenir sur cette question de la composition et par suite de la densité 
de rintérieur de la planète. L'on admet généralement que les secousses de tremblement 



- 74 - 

de terre qui embrassent quelquefois jusqu'à plus du quart de la surface terrestre ne 

peuvent s'expliquer que dans Thypothèse d*une écorce relativement très mince recou- 

* 

vrant un noyau liquide^ et seraient impossibles à la surface d*un globe solide et rigide. 

Telles sont les considérations qui, corroborées par Thypothèse cosmogonique de 
Laplace, ont conduit à cette constitution simple du globe. 

Voyons maintenant les objections faites. 

Les travaux exécutés dans les mines ont montré d^assez grandes irrégularités dans 
l'expression de la loi empirique de l'accroissement de la température avec la profondeur, 
sinon suivant les latitudes, du moins suivant les régions et les roches traversées {Reports 
of the committee on underground température; British Assoc. Rep, from 1868 to 1877). 
Inutile, je pense^ de réfuter la théorie bizarre d'après laquelle la température, après 
avoir atteint un maximum d'environ 50* vers 1,620", diminuerait progressivement, 
serait nulle vers 3/jOO, et négative au delà. L'emploi inconsidéré de la méthode des 
moindres carrés à un trop petit arc de la courbe représentative de la loi cherchée^ 
a conduit Dunker, après les expériences du Sperenberg, à cette conclusion peu vraisem- 
blable, qui a pourtant été acceptée les yeux fermés par un savant tel que Cari Vogt. 
Mais si un sismologue comme Mallet a conclu des irrégularités constatées qu'il fallait 
y voir plus que l'effet des différences du pouvoir de transmission des diverses roches 
pour la chaleur produite par la compression due au refroidissement lent du globe et à 
la contraction qui en est la conséquence, d'autres ont soutenu au contraire que ces 
irrégularités sont précisément de l'ordre de grandeur qu'il fallait à priori s'attendre à 
trouver en raison des différences de conductibilité des roches. Nous rencontrons donc 
déjà une question sur laquelle les meilleurs esprits sont divisés. 

D'autre part, si l'hypothèse d'un noyau central fluide rend bien compte de l'uniformité 
de composition des produits volcaniques pour une époque déterminée, il faut conclure 
de l'épaississement progressif de la croûte externe, quelque lent du reste qu'il puisse ôtre^ 
que l'activité volcanique doit tendre à diminuer quant au nombre des points où elle peut 
se manifester^ diminuant de fréquence et augmentant d'intensité (à chaque paroxysme), 
en raison même de cet épaississement, et qu'elle a dû par conséquent être beaucoup 
moins localisée aux époques paléozoïques. Or les études géologiques ne nous montrent 
que des traces douteuses d'action nettement volcanique avant l'époque tertiaire^ et l'on 
se demande si les dénudations subséquentes sont suffisantes pour rendre compte de cette 
absence de produits volcaniques avant ladite époque. On a dit^ en réponse à cette 
objection, qu'avant l'époque tertiaire les phénomènes volcaniques^ pour une raison ou 
pour une autre, se présentaient sous la forme d'épanchements^ porphyriques ou gra- 
nitiques par exemple, soit à la surface^ soit au sein des couches déjà formées. 

Certains auteurs, et en particulier Thomson {Trans, Roy. Soc. Edinb, XXlll, 157; 
Brit. Assoc. Rep. 1870, Sect. p. 7), partant de la phase où je globe était à l'état de masse 
fluide d'après la théorie de Laplace, ont pensé que le refroidissement seul n'aurait 
jamais pu produire la moindre pellicule externe, parce qu'une fois une mince portion 
supposée produite, sa densité devant être plus grande que celle du liquide intérieur, car 
aucune des roches connues ne présente le cas particulier de l'eau solide plus légère que 
l'eau à l'état liquide, cette mince portion, disent-ils, ne pouvant surnager^ serait immé- 
diatement tombée dans la direction du centre. Nous voyons pourtant journellement se 
solidifier les masses métalliques de nos usines, et cela de l'extérieur à l'intérieur. 



/ 
/. 



— 75 — 

Da reste, on peut montrer autrement le peu fondé de cette objection. En effet, les 
eipériences de la balance de torsion (de Cavendish à M. Cornu) et les données astro- 
nomiques nous montrent que la densité du globe est égaie à environ 5, 5, valeur 
inflniment plus grande que celle des rocbes solides à nous connues, en dehors bien 
entendu des masses métalliques ou métallifères, qui constituent une exception dans la 
partie de Técorce qui nous est accessible. Par conséquent^ il nous faut au centre, ou 
tout au moins dans Tintérieur, des masses beaucoup plus denses^ soit en raison de leur 
composition même^ on les suppose généralement métalliques, soit par suite de la pression 
résultant du retrait par refroidissement Cela ne veut point dire comme le pense Forbes 
(GéoL Mag, t. IV, p. 435), qu'à certains moments il n'ait pu arriver que des parties nou- 
vellement solidifiées en dessous de la croûte ne tombent vers le centre jusqu'à ce qu'elles 
rencontrent des couches de même densité pour s'y fondre de nouveau. Toutefois cela 
me parait peu probable. 

De ce que les actions volcaniques nous apportent des matériaui d'une densité à peu 
près égale à celle de l'écorce ou même actuellement plutôt plus faible^ on en a conclu 
à la négation de masses internes métalliques. Mais il nous reste la pression comme 
cause d'augmentation de densité, et Forbes (Popular Science Review y apriJ 1869) en déduit 
l'hypotbëse de deui enveloppes de densités uniformes et respectivement égales à 2,5 
et à 12, et d'un noyau central d'une densité égale à 20. Dans cet ordre d'idées, Legendre 
et Roche, faisant de plus intervenir la valeur de l'aplatissement polaire, sont arrivés à 
des constitutions analogues. 

On conçoit que l'enveloppe externe se contractant et pressant sur le noyau interne^ 
qui se refroidit évidemment moins vite, le liquide tende à être pour ainsi dire exprimé 
au travers de cette espèce d'épongé fracturée partout et dans tous les sens, d'où les 
phénomènes éruptifs et les tremblements de terre qui les accompagnent et qui seraient 
ainsi la conséquence directe de ces infiltrations de l'intérieur à l'extérieur. Cordier a 
montré qu'une contraction du rayon terrestre égale à un millimètre suffirait pour faire 
sortir une masse de laves représentant au moins 500 coulées volcaniques d'au moins un 
kilomètre cube de volume chacune. On a objecté à cette théorie que le refroidissement étant 
continu^ comme la contraction qui en est la conséquence, les éruptions ne devraient pas 
être spasmodiques, comme on l'observe, mais bien continues. Cette objection, basée sur 
l'intermittence observée et la continuité qui devrait résulter de causes continues, a été 
mise en avant aussi pour la théorie lunisolaire de Perrey ; mais dans ce dernier cas 
Fouqué (Recherches sur les phénomènes chimiques de Véruption de VEtna en 1865, 
Archives des missions scientifiques et littéraires, 2^ série, t. III, 1886, pp. 165-24G) y a 
répondu en admettant que, lorsque tout est prêt pour une éruption, la marée interne la 
détermine, et cette réponse peut s'appliquer aux autres causes invoquées. Toutefois on a 
dû chercher une autre cause et on a fait intervenir la descente de Teau de la surface au 
contact du noyau interne fluide. C'était d'autant plus naturel que des nuages énormes de 
vapeurs s'échappent fréquemment des cratères, même en dehors des éruptions, et que 
les laves des coulées en rejettent longtemps encore après qu'elles se sont solidifiées 
superficiellement. Leur porosité est aussi un argument en faveur de cette opijaion. On se 
rend compte en effet qu'au travers de l'écorce si disloquée, et formée de matériaux 
souvent solubles et désagrégés, la quantité d'eau qui pénètre dans l'intérieur doit être 
considérable. Le plafond des lacs, et surtout celui des océans, ne peuvent être étanches 



— 76 — 

en présence des grandes pressions du fond^ lesquelles atteignent plusieurs centaines 
d'atmosphères. Quant aux pluies annuelles^ qui en certains points donnent jusqu'à deux et 
même trois mètres d'épaisseur d'eau tombée^ on ne peut dire au juste quelle proportion 
pénètre et est ensuite arrêtée pour ressortir en sources, le reste descendant plus bas au 
contact du noyau fluide. De cette infiltration on a déduit la théorie sismique et volca^ 
nique la plus en vogue actuellement encore, pour laquelle Fouqué a refuté les principales 
objections, et que Stanislas Meunier a récemment modifiée ingénieusement. Nous n'avons 
pas à revenir sur ce que nous avons dit dans l'introduction de cette théorie, qui^ mieux 
que d'autres, rend compte de la spasmodicité de ces phénomènes. Mais il ne faut pas 
oublier^ pour comprendre pourquoi on l'a battue en brèche, comme nous le verrons 
plus loin, qu'elle semble supposer une très faible épaisseur relative de l'écorce, ce qui est 
d'accord avec les observations de la profondeur généralement très faible d'où paraissent 
provenir les ébranlements sismiques. ^ 

Voyons maintenant comment Mallet a détruit de son côté l'objection fondée sur la 
continuité que devraient présenter les phénomènes sismiques et volcaniques dans 
l'hypothèse qu'ils sont dus à la contraction de la croûte terrestre surnageant en quelque 
sorte sur le noyau fluide. Etant donnée la rigidité qu'il suppose à l'écorce, il pense que 
ce n'est point elle qui peut se contracter, mais bien le noyau, qui ainsi tendra à se 
séparer lentement de son enveloppe. Or de ce que le refroidissement est toujours 
agissant, la contraction progressive devra emmagasiner constamment de l'énergie à 
dépenser ensuite par le bris de la croûte sous son propre poids, quand elle portera 
trop à faux pour ainsi dire, et par les manifestations sismiques et volcaniques. Et ces 
effets ne pourront se produire que par sauts, lorsque la pression accumulée ainsi aura 
acquis une valeur suffisante pour que la masse pressée soit enfin obligée de céder. Or 
l'écorce terrestre est de composition et d'état d'agrégation trop peu uniformes pour qu'on 
puisse supposer que ces pressions se transmettent et se répartissent également partout. 
11 y aura donc tendance à formation de points d'élection, et quand l'un d'eux aura cédé 
et que les phénomènes sismiques et volcaniques s'y seront produits, viendra un temps 
de repos pendant lequel la force d'éboulement se transportera ailleurs, en quelque point 
devenu plus faible à son tour. On voit ainsi que ces points ne seront pas arbitrairement 
distribués sur la surface du globe, et devront se trouver sur les grandes lignes de 
corrugation ou de moindre résistance de l'écorce. C'^st en effet ce qui a lieu, et ce pré 
cisément le long des grandes lignes de côtes à pentes abruptes. Cette théorie, dans 
Tesprit de Mallet, fait tomber les objections basées sur le peu de profondeur de laquelle 
semblent souvent émaner les séismes, car ces éboulements peuvent se produire à toutes 
les profondeurs imaginables. 

Je pense que cette ingénieuse théorie ne rend point compte du mécanisme des 
tremblements de terre, que Mallet regarde comme le passage d*une vague de compression 
élastique au travers de la croûte et de la surface de la terre, et engendrée par une 
impulsion soudaine au sein de cette croûte. Or les actions précédemment invoquées, 
si tout d'abord elles paraissent adéquates au phénomène volcanique, du moins ne 
donneront pas lieu aux chocs nécessaires à la production d'un séisme ou d'une éruption. 
Pour qu'elles rendissent vraiment compte des éruptions volcaniques, il faudrait évidem- 
ment que la chaleur due à l'écrasement ne fût pas négligeable devant celle transmise 
de l'intérieur à l'extérieur au travers de Técorce, et qui est décelée par la loi de l'accrois- 



_j». 



— 77 — 

sèment de la température des couches avec la profondeur. En est-il ainsi ? Je ne le crois 
pas. La lenteur même de Técrasement et du cisaillement (ce mot employé dans son sens 
mécanique) des couches est en faveur de la dissipation de la chaleur produite avant que 
ces effets mécaniques aient pu produire un nouvel état moléculaire susceptible de donner 
lieu à réboulement requis. 

Enfin, quand Mallet dit que sa théorie rend compte des grands alignements volca- 
niques sur les lignes de corrugation, un examen^ même superficiel, de cette conclusion 
la rend problématique, me semble-t-il du moins. On s'explique encore moins la 
permanence de cette action pendant plusieurs périodes géologiques consécutives le long 
de certaines de ces lignes. 

Je passerai rapidement sur les considérations astronomiques relatives à la constitution 
interne du globe, car les meilleurs esprits ne sont point encore parvenus à se mettre 
d'accord sur ce sujet délicat. En général les savants français (Roche excepté) optent 
pour Tancienne hypothèse, les Anglais au contraire y étant en plus grand nombre 
opposés. Thomson regarde Texistence de la croûte comme absolument impossible, car, 
d'après ses calculs, si elle avait moins de 4,000 kilomètres d'épaisseur, elle se défor- 
merait sous l'action de la force centrifuge et des attractions lunaire et solaire, autant 
que si elle était en caoutchouc. Il n'y aurait plus de marée, les eaux suivant au droit de 
ces astres le mouvement de déformation de la croûte. Enfin, de ses calculs sur la théorie 
des mouvements tourbillonnaires^ il déduit qu'une force tangentielle de 0,1 gramme par 
centimètre carré suffirait pour avoir toujours empêché la formation d'une croûte quelcon- 
(|ue au delà d'un état simplement visqueux. Or ces résultats semblent contraires au bon 
sens, qui prévaudra toujours contre les plus beaux calculs, car si ces derniers, relatifs 
à une théorie aussi hardie que hautement spéculative, ne doivent pas suffire pour 
infirmer une hypothèse si simple, si naturelle et si conforme aux faits d'observation 
que celle improprement connue sous le nom de feu central, les premiers, basés sur une 
théorie mécanique (résistance des matériaux i d'emploi journalier, sont, il est vrai, 
plus propres à ébranler cette antique théorie. Mais on peut se demander si cette branche 
de la mécanique appliquée, affligée de coefficients difficilement déterminables et dont la 
valeur empirique dépend de l'obscure et controversée constitution moléculaire des 
corps, est dans son état actuel bien légitimement étendue à la terre et à son envelojipe, 
quoiqu'elle ait pu donner des résultats pratiques exacts dans les applications qu'on en 
fait dans Tart des constructions, et précisément en vue desquelles on l'a établie, c'est ce 
qu'il ne faut pas perdre de vue. C'est là toute la question, et je n'hésite point à y répondre 
négativement. 

Je me garderai bien de prendre parti dans la discussion Hopkins-Delaunay, relative à 
là précession des équinoxes et à la nutation. L'un pense que la valeur connue de ces 
éléments est incompatible avec la fluidité interne du globe, l'autre qu'une viscosité 
d'un certain ordre est suffisante pour la validité des théories astronomiques ; celui ci 
s'est appuyé sur les expériences de Champagneul étudiant les mouvements de l'eau par 
rapport à celui du vase dans lequel elle est contenue, lesquelles expériences ont été 
instituées sous la direction de Delaunay précisément pour en opposer les résultats à 
Hopkins, qui avançait que le noyau liquide ne doit pas suivre les mouvements de 
précession et de nutation. Signalons que Thomson a légèrement varié dans son opinion 
relative aux^ théories d'IIopkins et de Delaunay. Enfin, dans le même ordre de consi- 

10 



— 78 - 



dératioDS astronomiques, Roche admet Texistence d'un noyau solide dont la densité 
serait voisine de 7, puis d'une couche de densité 3 et dont l'épaisseur n'atteindrait 
pas 1/6 du rayon entier. 

Les géologues anglais ont cherché à concilier les opinions de leurs savants, tels que 
Hopkins et Thomson, relativement à la non-existence du noyau central fluide avec 
l'uniformité de composition des déjections volcaniques. Ils ont été ainsi conduits à deux 
hypothèses, celle d'un espace annulaire entre la eroûte externe avec un noyau solide, 
ce qui rend en effet bien compte du fait à expliquer, et celle de chambres fluides 
locales, situées au-dessous de chaque grande région volcanique, ce qui laisse la question 
entière. Ces deux théories rentrent toutes deux dans une autre très ingénieuse, mais peu 
connue en France, due à Fischer (Reader, iO^^' febr. 1866), et qui consiste à supposer 
une enveloppe flexible au-dessus d'un substratum de nature indéterminée, fluide ou 
solide au choix. Archibald Geykie pense que cette opinion est susceptible de concilier 
les desiderata de la physique générale et de la géologie, surtout en ce qui concerne les 
phénomènes volcaniques et ceux de corrugation de l'écorce terrestre. Pour Fischer la 
compression produite sur le noyau interne non flexible par l'enveloppe, qui se contracte 
plus rapidement que lui sous l'influence du refroidissement progressif, cette compression, 
dis-je, serait amplement suffisante pour liquéfier les parties sous-jacentes, au moins en 
certains points déterminés le long des grandes lignes de corrugation, car c'est là seu- 
lement que la flexibilité de l'enveloppe sera suffisante. Dans cette hypothèse les produits 
fluides tendraient à s'échapper à la base de tous les grands ridements de la croûte 
terrestre. 

Qu'il nous suffise de mentionn«er maintenant les spéculations relatives au temps 
(Fourrier, Helmolz, Tait, CrolK...) en partant de la cosmogonie de Lapiace, si avanta- 
geusement modifiée par Faye. On arrive généralement à cette conclusion que 100^000,000 
d'années permettent d'expliquer les révolutions géologiques connues, et que ce chiffre 
est de l'ordre de ceux qu'il faut admettre dans l'hypothèse du noyau central fluide pour 
concorder avec la perte de chaleur nécessaire à la formation de la croûte et avec la 
valeur connue de l'aplatissement, tout en tenant compte du mouvement de la planète et 
du retard apporté à sa rotation par le phénomène maréique. Ce chiffre paraît d'ailleurs 
suffisant aux partisans de l'évolution transformiste. 

Joignant cette note à ce qui dans l'introduction a trait ù la même question, l'on a un 
ensemble succinct à peu près complet de l'état actuel de nos connaissances sur l'état 
interne de notre planète. On voit aussi combien les opinions des plus grands savants 
diflërent sur une hypothèse vulgairement acceptée sans conteste, et quoique cette théorie 
du noyau central fluide soit la plus simple et la plus naturelle, il est difficile, après l'exposé 
des spéculations auxquelles elle a donné lieu, de se défendre d'un certain, doute à son 
égard. Eu tout cas il faut nous garder de la croire scientifiquement vérifiée. 




SISMIQUES ET VOICMIQUES 



DU 



CENTRE -AMÉRIQUE 



/. — Commencement du Xî^ siècle. 

Tremblements de terre épouvantables au Guatemala, d'après Dabry de Thier- 
sant. 

Je donne ce fait, d'une date aussi mal déterminée, unicjuement pour obéir à 
la règle qui m'a guidé dans tout ce travail, à savoir celle de « n'omettre aiictine 
assertion, quelque peu probable ou hasardée qu'elle ine paraisse, en laissant à 
chaque auteur la responsabilité qui lui incombe, d 

Si les documents archéologiques ne font pas défaut au Centre-Amérique, et 
si leur étude a déjà jeté un certain jour sur l'histoire de cette intéressante 
région, du moins l'on ne peut guère fixer encore les dates des événements que 
nous connaissons. La mort récente sur le champ de bataille de Chalchuapa de 
mon compagnon, le capitaine Touflet, constitue à ce point de vue une grande 
perte, car il était parvenu à déchiffrer un calendrier hiéroglyphique, tracé sur 
un autel de sacrifice d'un téocalli de Copan, sur lequel il avait lu des observa- 
tions d'éclipsés, ce qui lui aurait permis de déterminer d'une façon indiscutable 
la date de la construction de cette immense et magnifique cité indienne, dont 
les monuments et les fnnombrables statues rappellent par leur grandeur les 
restes de la civilisation kmer de l'Indo-Ghine. Malheureusement ses papiers 
n'ont pas été recueillis. Quoi qu'il en soit, en dehors des nombreuses traces de 
bouleversements sismiques et volcaniques, que l'on peut lire à chaque pas sur 
le sol du Centre-Amérique, il est certain que ce pays, pendant la période pré- 
colombienne, a souffert de ces phénomènes, dans la région côtière du moins, 
autant que depuis la conquête. Nous en trouvons la preuve dans les nombreuses 
invocations que renferment les documents traditionnels et hiéroglyphiques, 
dont on peut lire de curieux exemples dans les travaux des de Charnay, Bras- 
seur de Bourbourg, Jxtlilxochitl, etc. 



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— 80 — 

Il n'est pas sans intérêt d'obsener que, si l'on en croit les traductions qu'a 
faites Brasseur de Bourbourg de certains documents de la civilisation maya, les 
tremblements de terre et les éruptions volcaniques auraient été autrefois aussi 
violents que fréquents au Yucatan, où ils ne se produisent pour ainsi dire pas 
actuellement, et ou l'on ne connaît aucun volcan, que je sache, du moins. A 
mon sens, si les déchiliremcnts de ce savant sont exacts, ce dont on com- 
mence à douter, il faudrait y voii^ une preuve d'une émigration antérieure des 
Mayas. 

2. — ii69. 

Dernière et formidable éruption du Santa-Catarina-Mita, Suchitan ou Suchi- 
tepeque. II y avait eu aussi de très violents tremblements de teiTe au Guate- 
mala. Oviedo ayant été fort au courant de l'histoire des Indiens avant la con- 
quête, cette date doit inspirer confiance. (Dario Gonzalez, Rockstroh, DoUfus 
et de Montserrat.) 

3, — Un peu avant l'arrivée des Espagnols, 

Grande activité du volcan Zapotilan, d'après Funnel, pilote de Dampier. — 
Mallet accuse Funnel d'avoir copié de Dampier sa liste de volcans centre- 
américains, et les détails correspondants. En tout cas ce volcan m'est inconnu, 
et de plus n'est porté sur aucune bonne carte, pas plus que l'Amilpas du même 
voyageur. 

i. — Vers i5i9 ou 1520. 

Grande éruption du Santa-Ana ou Lamatepeque (montagne-père). — Cela 
résulte d'un passage dans lequel llerrera parle d'une éruption que fit ce volcan 
deux ou trois ans avant l'arrivée des Espagnols, et qui causa de grands dégâts 
dans les plantations indiennes de cacao par les cendres qu'il rejeta. Cette date 
de 1519 ou 1520 se rapporterait à l'arrivée des Espagnols à la baie de Fon- 
scca; mais si l'on veut qu'Herrera fasse allusion à la date de l'entrée des con- 
quistadores au Guatemala, il faudra prendre 1521 ou 1522. D'ailleurs toutes 
ces premières dates sont sujettes à controverse, les récits des anciens histo- 
riens castillans étant d'ordinaire peu explicites. 



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/ 



/ 



5. — 1520. 

Eruption du Masaya, d'après Dollfus et de Monserrat, citant par erreur 
Oviedo. 11 faut donc considérer cette éruption comme peu prouvée. Mais elle 
reste vraisemblable cependant, étant donnée la très grande activité de ce vol- 
can au commencement du xvi« siècle. 






— 81 — 



6. — 1522. 



Eruption du Cosegûina ou du Conchagua. 

Le conquistador Gil Gonzalez, se trouvant au Nicaragua, et recherchant le 
fameux et chimérique passage des Indes, les naturels le dirigèrent vere le golfe 
de Chorotega, nommé depuis de Fonseca, en l'honneur de Tévèque président 
du conseil des Indes. Il se mit en marche et le trouva, dit-il, derrière un volcan 
en pleine éruption. La disposition des lieux montre qu'il ne peut s'agir là que 
du Cosegûina, du moins à mon avis, volcan auquel David Guzman attribue une 
éruption à cette date. Lévy, au contraire, pense qu'il s'agit du Conchagua. Mais 
l'examen que j'ai fait de ce dernier volcan ne me laisse pas supposer qu'il ait 
eu des éruptions récentes autres que celle de 1868. La coulée sur laquelle est 
bâti le village de Conchagua me paraît plus ancienne. Je penche énergique- 
ment en faveur d'une éruption du Cosegûina en 1522, et non du Conchagua. 
Voir au sujet de la non-existence supposée du premier en 1685 l'éruption qu'il 
fit en 1709. 

7. — 1522, 

Eruption du Masaya, d'après DoUfus et de Montserrat. 

Une fois pour toutes je ferai observer la multiplicité des éruptions que nous // 

fournissent les historiens espagnols pour les premières années après la con- 
quête. Cela tient à plusieurs causes. D'abord leurs fixations de dates sont très' 
confuses et vagues, de telle sorte que le dépouillement de leurs récits donne 
deux ou trois éruptions du même volcan dans un intervalle de peu d'années. 
On est en droit de les identifier; mais aloi's comment choisir une date certaine? 
De plus les conquistadores, frappés par le grand nombre de montagnes igni- 
vomes que leur présentait le Centre-Amérique, firent des phénomènes d'activité 
pure et simple dont ils étaient témoins des récits souvent exagérés, tant par 
suite de leur imagination méridionale propre qu'en conséquence du génie si 
naturellement emphatique de la langue espagnole. Aussi nous est-il souvent 
difficile en les lisant de savoir et décider s'il s'agit d'une éruption véritable ou 
d'une période de grande activité, deux termes dont la limite commune est 
d'ailleurs un peu arbitraire. Plus tard, au contraire, habitués à ces phénomènes, 
ils ne les signalèrent plus. Je ne sais où Dollfus et de Monserrat ont trouvé 
cette éruption du Masaya, qui me semble des plus douteuses. Ces géologues 
pensent que, depuis la conquête, l'activité volcanique a notablement diminué 
pour faire place au Centre-Amérique à une croissante énergie sismique. La suile 
de ce catalogue montrera combien celle opinion est peu fondée. Ces auteurs 



/// 




— 82 — 

ont été, d'après leur texte même, visiblement entraînés à cette conclusion par 
l'idée du refroidissement graduel de la planète (insensible dans une si courte 
période de quatre siècles) et de l'épaississement de la croûte solide, qui en est 
la conséquence, et qui augmenterait progressivement les obstacles à la sortie 
des laves. Les éruptions deviendraient ainsi de plus en plus espacées dans le 
lemps, mais plus violentes, réalisant de Ja sorte une espèce de principe ana- 
logue à celui de la mécanique : ce que Voit perd en vitesse, on le gagne en farce. 
Mais cette opinion n'est même point prouvée pour les périodes géologiques, à 
plus forte raison pour les historiques. Nous ferons observer aussi que les his- 
toriens espagnols ne relatent guère que les grandes secousses de tremblement 
de terre, de sorte que nous ne pouvons conclure de leur silence au petit nombre 
relatif des chocs dans les premiers temps de la conquête. 

• 

8, - i52î. 

/.^^ Grande activité du Momotombo. (Dollfus et de Montserrat.) 

C'est dans le cratère de ce volcan que les Indiens jetaient annuellement 
quatre jeunes vierges pour en apaiser les fureurs. Les Espagnols, pour détruire 
les superstitions des vaincus, ne trouvèrent rien de mieux que d'envoyer au 
Nicaragua des moines (frailes) baptiser tous les volcans. Mais ceux chargés du 
Momotombo ne revinrent pas ; ils y trouvèrent la mort, au grand contentement 
'des pauvres Indiens. 



/ 





9. — 1524. 

Eruption du Masaya, d'après Rockstroh. 

iO. — 4524. Avril ou mai. 

Eruption de l'Atitlan (cours d'eau, en langue pipile, peut-être à cause de ses 
courants de lave). — Cela résulte très clairement d'un passage de la deuxième 
lettre de l'adelantado Pedro de Alvarado, quoiqu'il ne nomme pas expressé- 
ment ce volcan. Dollfus et de Montserrat disent qu'il eut. une éruption à 
l'époque de la conquête du Guatemala et plusieurs autres très violentes posté- 
rieurement, mais non enregistrées, par suite de ce fait que, dans le pays 
d'alentour, il n'y avait pas de colonies espagnoles, ce qui est très plausible. 

//. — 152 i. Avril ou mai. 

Très grande activité du Santa-Ana, d'après la même lettre. 



- 83 — 



fi. — 15S0. 



Eruption du volcan de Fuego. (Rockslroh, Dolifus et de Montserrat.) — Je 
pense qu'il y a confusion avec TAtitlan et son éruption de 1524. 



^ 



13. — 1526, Vers le 20 juillet au le 16 août. 

Série de tremblements de terre à Guatemala, dont un très fort. — Les Espa- /L. 

gnols effrayés changèrent l'emplacement sur lequel ils avaient déjà commencé 
d'établir leur capitale. D'après Bernai Diaz del Castillo, témoin oculaire, vers le 
15 août la petite armée castillane, revenant de la conquête. du Cuscatlan (Sal- 
vador actuel), ressentit une si forte secousse à la montée de las Canas, avant 
d'arriver à Panchoy, que les hommes ne pouvaient se tenir debout. Cette date 
du 15 août est celle de Fuentes. Mais Brasseur de Bourbourg, s'appuyant sur 
le manuscrit cakchiquel d'Ernandez Arana Xahila et de Francisco Gebuta Queh, 
prétend qu'Alvarado rentra à Ixiniché ou Tecpam-Guatémala le dixième jour 
du mois d'Hunahpu ou le 21 juillet. La secousse dont il est question aurait 
donc eu lieu le 19 ou le 20 juillet. Elle est aussi donnée par José Milla et par 
Juarros. 

14. — 1327. 

m 

Eruption du Télica. (Ovicdo, Lévy.j ^ ^ 

15. — 1527, 

Eruption du Santa-Clara (Nicaragua). (Oviedo, Squier, Lévy.) ' / 

10, — 1528. 
Grande activité du Télica. (Oviedo.) ' 

17. — 1528. De mai à octobre (pendant la saison des pluies). 

Oviedo signale une série de très nombreuses secousses de tremblement de 
terre au Nicaragua pendant la saison des pluies, c'est-à-dire de mai à octobre. 
Il compta certains jours jus(ju'à soixante secousses, et il ajoute que leur force ne 
pouvait cependant pas se comparer avec celle de ceux qu'il avait observés à 
Pouzzoles. ïl dit en outre ([ue seule la légèreté d(;s constructions sauva Léon 
d'une ruine complète. 

18, — 132U. 



Eruption du Télica, d'après Kluge. — Ce fait me paraît suspect. 



4 



// 



& 



N 



19. — 15W. 25 juillet. 

Oviedo fait avec le cacique Chorotégan Natatime (don Francisco) l'ascension 
du Masaya (Popocatepe) et le trouve dans un état de très grande activité. Les 
flammes illuminaient la nuit Jalteva et Granada comme le soleil en plein jour (?). 
Quoique plus éclairé que la plupart de ses compatriotes, Gonzalo de Oviedo y 
Valdes cherchait comme les autres à extraire de Tor et de l'argent du cratère 
du Masaya. Malgré qu'il s'en soit défendu, Oviedo prétexta cette tentative pour 
placer le volcan et la constellation de la Croix du Sud, dans l'écu d'armes qui 
lui avait été donné par Charles-Quint. (Humboldt, Squier, Zurcher et Mar- 
jollé, Borowski.) 

iO. - 15S0. 

Eruption du Télica. (Herrera, Oviedo.) — A identifier avec l'éruption de 15i29, 
donnée par Kluge. 

2i. — 1530. 21 mars. 

Tremblement de terre des plus notables et qui causa beaucoup de dommages 
à Guatemala. (Felipe Cadena.) 

22. — 1536, 12 juin. — 1538. 10 avril. 

Fray Blas de Iniesta ou del Castillo, ou enfin de Irema, suivant les auteurs 
différents, de l'ordre de Santo-Domingo, fait le 12 juin 1536 une ascension du 
Masaya ou Popocatepe des Indiens, c'est»-à-dire montagne fumante (v. Uber die 
Aztekischen Orimamen; Buschraann), croyant en extraire des métaux précieux. 
Obligé peu après de se rendre au Pérou, il dut ensuite revenir à Mejico, et 
enfin le 10 avril 1538 seulement il put recommencer cette tentative avec quel- 
ques notables habitants de Léon. La première fois il était accompagné de Johan 
Anton et de Johan Sanchez del Portero, qui nous a laissé un récit de cette 
entreprise. La seconde échoua misérablement par la rupture de la chaîne à 
laquelle était suspendu le seau qui devait rapporter la précieuse lave fondue 
qu'on croyait être de Tor ou tout au moins de l'argent. Les divers auteurs ne 
sont pas d'accord sur la date, et cela provient principalement de ce qu'en 1522 
Francisco Montalvo en fit autant au cratère du Popocatepelt mexicain, pour en 
extraire du soufre destiné à fabriquer de la poudre dont manquait la petite 
armée de Cortès. Plusieurs Espagnols répétèrent ces entreprises au Masaya, 
mais naturellement sans plus de succès, jusqu'à ce que le roi l'eût prohibé, . 
mais cela seulement après que l'Audience de Panama l'eût prescrit à plusieurs 



— 85 — 



reprises dans l'espoir d'enrichir le trésor royal. C'est alors que l'enfer du 
Masaya prit le nom de Paradis, et, en 1551, Juan Alvarez, doyen du chapitre 
de Léon, reçut encore de la cour de Madrid l'autorisation d'ouvrir par le bas 
la montagne pour en tirer de l'or. (Goraara, Herrera, Oviedo, Humboldt, 
Perrey, Squier, Lévy, Borowski, etc.) 

SB. — 1538 ou 1539, 

San-Salvador, ruinée par de nombreux tremblements de terre, est transférée 
de la Bermuda, où elle avait été construite primitivement, en 1526 pense-t-on, 
à sa position actuelle, incontestablement plus exposée du reste. (Scherzer.) 

24. — 1539. 24 njcembre, entre XXIIl^ et minuit. 



25. — 1511. Nuit du 10 au 11 septembre. 

■ 

Catastrophe de la Vieja Guatemala. 

De nombreux auteurs ont conté longuement et avec beaucoup de détails 
anecdotiques et même légendaires ou superstitieux la ruine de la Vieja Guate- 
mala, fondée le 22 novembre 1527 au lieu appelé Bulbuxia en Cakchiquel, 
• c'est-à-dire source d'eau d'après Brasseur de Bourbourg. On ne sait pas exac- 
tement où les Espagnols s'étaient établis en 1524, mais seulement qu'ils 
avaient abandonné leur premier établissement à la suite des tremblements de 
terre de 1526. 

Nous allons donner le résumé de ce célèbre événement. 

Les divers auteurs ne sont pas d'accord sur l'heure de la catastrophe, qu'ils 
placent depuis peu après le coucher du soleil jusqu'à une heure du matin; cette 
dernière me parait la plus probable. 

Les pluies avaient été extraordinairement abondantes, les 8, 9 et 10 septembre, 
et la nuit du 10 au 11 commença par un orage effrayant. 

11 faut observer tout d'abord que les auteurs les plus exacts et les plus con- 
sciencieux, comme Bernai Diaz del Castillo, à la vérité alors absent de Guate- 
mala, don Francisco de la Cueva, et Marroquin (évêque de la ville), ces deux 
derniers témoins oculaires, puis l'auteur anonyme de la Relation (collection Ter- 



A 



Un violent tremblement de mer surprend, à quarante lieues, du cap de /y 

Higueras, Johan de Lobera, qui conduisait à Santo-Domingo trois navires de / /\ 

Pedro de Alvarado. Le pilote, croyant avoir touché, fit rentrer l'escadrille au 
port (Puerto de Honduras) de crainte d'avaries. La secousse fut sentie dans 
toute la provmce de Honduras et y causa de grands dégâts. (Oviedo.) 



û 



- 86 - 

naux-Compans; de ce qui d'après la voUnUé de Dieu est arnvé le samedi 10 sep- 
tembre i541, à deux heures après le coucher du soleil dans la ville de.Sanliago 
de Guatemala, et qui semble avoir été témoin du désastre, enfin Remesal, 
Herrera et Oviedo qui, vivant dans le pays, ont reçu le récit des circonstances 
qu'ils racontent de la bouche d'Espagnols qui en avaient été témoins, tous ces 
auteurs, dis-je, parlent d'un tremblement de terre précurseur de l'événement. 
Une écriture publique du Cabildo de Guatemala, en date du 16 septembre 1541, 
et une déclaration de Francisco de la Cueva en Cabildo, ecclésiastique de 1580, 
parlent en termes formels du tremblement de terre. Oviedo et l'anonyme déjà 
cité parlent d'une première secousse et par suite en admettent implicitement 
une ou plusieurs autres. Garcia Pelaez affirme qu'il y en eut deux. Brasseur de 
Bourbourg, Juarros et Elisée Reclus ne mettent pas le tremblement de terre en 
doute. Tous les auteurs nomment la catastrophe le grand tremblement de terre 
de la cité des Cavaliers de Saint-Jacques de Guatemala. En outre la tombe de 
dona Beatriz de la Cueva, veuve de l'adelantado don Pedro de Alvarado, et 
principale victime de la ruine, portait en inscription : «... en el terremoto del 
volcan que arruino la Ciudad Vieja. » Remesal (lib. IV, cap. viii) put encore 
la voir en 1580, lors de la translation qu'on en fit de la cathédrale à l'église 
San-Francisco. 

Nous regardons donc comme hors de conteste qu'il y eut au moins une 
secousse de tremblement de terre, quoique cela soit contrah'e à une notable 
partie de l'opinion publique au Centre- Amérique, et c'est du reste pour cela 
que nous avons accumulé tant de preuves, parce que beaucoup de personnes 
dites savantes {ilustradas) le nient. 

L'heure qui me semble la plus probable est celle de XXII *^, quoique Fuentes ' 
et d'autres donnent IIP'. 

Quoi qu'il en soit, peu d'instants après, la ville fut complètement détruite par 
un immense torrent d'eau et de boue, qui rasait les maisons sur son passage. 
Les arbres entraînés et les rochers roulés, que Bernai Diaz dit ne pouvoir être 
remués par quatre paires de bœufs et que longtemps après on montrait encore 
aux voyageurs, faisaient table rase de tout ce qu'ils rencontraient. Les victimes 
furent très nombreuses. Dona Beatriz de la Cueva, héritière des pouvoirs de 
don Pedro, onze de ses femmes et huit jeunes filles nobles amenées par elle 
d'Espagne pour former sa cour, périrent par la chute ,de la chapelle dans 
laquelle elles s'étaient réfugiées après la secousse. 150 Espagnols, ce qui était 
énorme pour une colonie encore peu nombreuse, et 600 Indiens trouvèrent la 
mort sous les décombres. 

Le torrent dévastateur était descendu du volcan éteint sur les flancs duquel 



— 87 — 

la viUe était bâtie, et que les indigènes appelaient Ilubnapu (tireur de sarba* 
cane). Les Espagnols, en souvenir de la catastropbe, lui donnèrent le nom de 
volcan de Agua (v. d'eau), par opposition avec son voisin si actif, qu'ils nom* 
mèrent volcan de Fuego (v. de feu). 

Kluge et Perrey signalent en même temps une éruption du volcan de Agua, 
ce qui est faux, tout en reconnaissant que ce n'est pas l'avis de de Buch. 

Dollfus et de Montserrat donnent une éruption du volcan de Fuego, ce qui 
ne me semble pas prouvé, loin de là. Il est cependant à la rigueur possible 
que ce volcan ait eu quelque éruption en 1541, ou période de grande activité, 
et qu'alors on puisse y rattacher le tremblement de terre du 10 septembre, 
d'autant plus que, d'après Corréal, quelques jours avant la ruine, les Indiens 
. seraient venus avertir l'évêque Marroquin que le volcan (celui de Fuego vrai- 
semblablement) était le siège de fréquents retumbos, ce qui présageait une 
éruption. Le prélat les aurait écondults, et il s'est bien gardé de signaler ce 
détail dans sa relation officielle à la cour de Madrid. 

On a pu facilement être amené à supposer une éruption de l'Hubnapu en 
raison des terribles catastrophes causées antérieurement par lui et dont le sou- 
venir était fortement gravé dans les traditions indigènes. Nous savons qu'il y 
eut une grande éruption, de date difficile à fixer néanmoins, au moment même 
de l'arrivée des Cakchiquels au Guatemala. Leurs chefs, Gagawitz et Zactecaûh, 
durent, au moyen de sacrifices, apaiser Zakiqoscol (feu follet ou cœur de la 
montagne) qui les avait terrifiés par une éruption accompagnée de violents 
tremblements de terre et d'épouvantables retumbos. (Brasseur de Bour- 
bourg.) 

C'est par erreur que Landgrebe nie l'existence de laves sur les flancs du vol- 
can de Agua et s'appuie là-dessus pour lui contester le nom de volcan. 

Remesal condamne péremptoirement la théorie d'après laquelle le cratère du 
volcan, rempli par les pluies diluviennes des jours précédents, se serait rompu 
en ensevelissant la cité sous les décombres de ses parois. Cet auteur, écrivant 
son Histoire du Chiapas et du Guatemala, fit, le 17 novembre 1615, l'ascen- 
sion de la montagne pour s'assurer du plus ou moins de probabilité de cette 
rupture, comme cause du désastre. Il dit que la porosité des laves et des cen- 
dres volcaniques n'aurait pu permettre la formation d'un lac cratérique, même 
temporaire, dont les parois se seraient rompues sous le poids de l'eau. Mais il a 
très bien pu arriver, pensons-nous, que cette porosité n'ait pas été suffisante 
pour laisser passer toute l'eau tombée si abondamment les jours précédents^ 
ou bien encore que les parois du cratère aient été minées inférieurement par 
ces eaux. Contrairement à Remesal, nous regardons donc cette explication 



— 88 — 

comme très probable, et c'est aussi l'opinion de Dussaussoy après son ascension 
de 4884. {Diario de Centre-Anm'ica.) Vélain admet la rupture du 'cratère. 

DoUfus et de Montserrat ajoutent comme cause la fonte des neiges, ce qui est 
absurde, car le volcan de Agua n'en présente que rarement des traces, et encore 
jamais en septembre, mais seulement de novembre à janvier, pendant la saison 
des vents du nord. Remesal nous raconte naïvement la stupéfaction des Indiens 
à la vue de la glace rapportée de son ascension. Les géologues précédents ont 
reconnu le 31 mai 1866 le ravin par lequel descendit l'avalanche. 

Il est donc certain que le cratère rempli d'eau se rompit sous son poids, et 
cela aidé par une violente secousse de tremblement de terre, à moins qu'on 
n'admette que la secousse ait été précisément produite par la chute même de cette 
masse de matériaux. Mais alors comment expliquer les secousses qui semblent 
avoir suivi ? Cette opinion est corroborée par d'autres faits du même genre 
arrivés au Centre-Amérique, quoique dans des proportions moindres et des 
circonstances un peu différentes, par exemple à Quetzaltenango le 23 novem- 
bre 1869. Le volcan de San-Vicente fut le siège de phénomènes exactement 
semblables le 15 octobre 1781 et le 18 octobre 1852; mais les avalanches de 
boue ne firent que causer des dégâts dans le^ haciendas du département de 
Zacatecoluca, sans rencontrer sur leur passage de villes à détruire. (Osorio, 
Fernandez.) Dollfus et de Montserrat font allusion au second de ces deux événe- 
ments quand ils disent que quelques années avant leur voyage, cette ville faillit 
périr comme la Ciudad-Viéja parla rupture sous le poids de l'eau d'une dépres- 
sion située au sommet du volcan du même nom. Par les mêmes causes, le 
30 septembre 1853, une colline s'éboula dans le département de Sololà, pro- 
duisant de grands dommages, et enfin, en ce présent siècle, Rivas souffrit beau- 
coup d'un accident tout semblable. Ces faits s'expliquent très naturellement par 
l'extrême friabilité des matériaux volcaniques, qui a contribué à donner à cer- 
tains volcans du Centre-Amérique la belle structure à côtes du Gunung-Simbing, 
produite sous l'action des pluies tropicales- par de très profonds et très réguliers 
ravins rectilignes qui viennent converger aux sommets de ces cônes, et dont le 
San-Salvador et le Turrialba sont ici les plus remarquables exemples. Cette 
friabilité donne lieu pendant la saison des pluies à des changements considé- 
rables dont les topographes d'Europe seraient à bon droit étonnés. 

Nous sommes ainsi amenés à nier toute éruption de boue comme cause de la 
ruine de Guatemala, opinion soutenue par Fuchs, qui cite à l'appui de cette 
explication les éruptions de cette espèce des volcans de Java, le Gelungung en 
1822, ridjen en 1827, et le Tankuban en 1846. Ce sont là des phénomènes d'un 
tout autre ordre. Dollfus et de Montseirat s'élèvent aussi contre cette théorie. 



— 89 — 

Après le désastre, les Espagnols qui y avaient échappé se réunirent en 
Cabildo ouvert le 14 septembre 1541, et résolurent de s'en rapportera Tavis 
de cent vingt-trois personnes notables, probablement tout ce qui en restait, et 
qui furent chargées de déterminer l'emplacement de la nouvelle cité à construire. 
On donna la préférence au Tanguecillo (petit marché), dans la plaine de Chimal- 
tenango, position bien comprise, puisque l'histoire des événements ultérieurs 
nous montrera qu'il y trenible rarement. Mais l'influence de personnages inté- 
ressés et l'opinion de l'ingénieur royal B. Antonelli firent préférer la vallée de 
Pancan (c'est-à-dire dans le jaune, à cause de la couleur du terrain) y Panchoy, 
(c'est-à-dire dans la lagune: c'est celle formée par le Rio Pensativo, et c'est 
maintenant à la Antigua le faubourg du Tortuguero). Ce lieu de Pancan y Pan- 
choy était appelé el Tuerto (le borgne) par les Espagnols, et c'est là, qu'après 
être, le 22 octobre 1541, revenu sur la première opinion en faveur du Tangue- 
cillo, on décida la reconstruction de la ville, et que l'on s'établit défmitivement 
et solennellement le 16 mars 1543. La ville ruinée en 1541 est connue sous le 
nom de Ciudad-Vieja, et celle qui la remplaça, sous celui de la Antigua-Guaté- 
mala depuis la ruine de 1773. Nous verrons cette nouvelle cité exposée aux 
fureurs du volcan de Fuego et abandonnée à son tour. On y interdit la con- 
struction de maisons à étages (Morelet). A propos de lois espagnoles relatives aux 
tremblements de terre, je n'ai pu, malgré tous mes efforts, trouver trace de 
celle dont parlent souvent les Centre-Américains, et suivant laquelle il aurait été, 
sous peine de mort, interdit d'hypothéquer les maisons de San-Salvador. C'est 
là une tradition sans fondement. 

^0, — Milieu du XVb siècle. 

Dernière et formidable éruption du Chirriqui, d'après Fuchs. — Dollfus et de /^ y^ 
Montserràt ne pensent pas que ce volcan ait eu des éruptions depuis la conquête. 
Mais placé dans une région presque inhabitée et encore peu connue, il est 
possible cependant qu'il ait eu quelque éruption restée inaperçue. Quoi qu'il en 
soit, j'ignore d'où Fuchs a tiré cette assertion. 



27. — 1556. 

San-Salvador souffrit beaucoup de nombreux tremblements de terre. {Semana 
(le Guatemala, 5 novembre 1865.) 

Eruption du volcan de Fuego. (Fuchs, Cayetano Santis.) — Ce fait me parait 
douteux. 







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— 90 — 



59. — im5. Février. 



Eruption du Pacaya. — Dollfus et de Montserrat pensent, d'après la tradition 
et l'examen des lieux, que ce serait là la date de l'apparition de ce volcan. Je n'en 
crois rien. La formation d'une semblable masse n'aurait point passé inaperçue 
dans une région aussi voisine de Guatemala. Palacios ne l'aurait certainement 
point ignoré. Enfin l'aspect de vétusté du volcan n'est guère favorable à cette 
hypothèse. 

Mallet donne le mois de février. Fuentes, Juarros, de Buch, Perrey, 
Rockstroh, Berghaus, Kluge, de Humboldt, dans Heriha, Bd. VI, s. 138. 

30. — i565. Février, 

Une série de violents tremblements de terre causa beaucoup de ruines et de 
dégâts à Guatemala. Mallet seul donne le mois de février, ce qui tendrait à 
rendre le volcan responsable de ces tremblements de terre, chose très plausible 
d'ailleurs. C'est du reste l'opinion de Juarros. Felipe Cadena, Fuentes, Rock- 
stroh, Dollfus et de Montserrat, de Buch, d'Orbigny. 

Si, — 1570. 

Eruption du Santa-Ana. 

Manuel Femandez citant, dit-il, un passage de Palacios, mais qui est en réalité 
d'Herrera, signale en cette année-là environ une éruption du Santa-Ana. Mais 
le passage en question est relatif à l'éruption de 1519 ou 1520. Il n'en est pas 
moins certain que ce volcan a eu plusieurs éruptions de cendres entre 1520 et 
1570. Le consciencieux historien et observateur Palacios donne comme certain 
que depuis la conquête jusqu'à son passage en 1576 les explosions de ce volcan 
l'avaient fortement abaissé. Enfin la lecture de Laet indiquerait 1580. 

32. — 1570. 

Eruption du Masaya, d'après Privat-Deschanelles et Focillon, dans leur liste 
des éruptions mémorables. Il doit y avoir erreur pour 1670. 

33. — i575. 

Eruption du volcan de Fuego. (Cayetano Santis.) 

34. — 1575. 

Tremblements de terre nombreux et continus qui causèrent beaucoup de 
dégâts à Guatemala et y ruinèrent nombre d'édifices. On choisit alors saint 





— 91 - 

Sébastteii comme patron de la cité, cet événement ayant diminué l'influence de 
saint Jacques. Il faut en conclure, d'après les faits analogues que nous aurons 
plus tard i rapporter, que ces secousses prirent fin le 20 janvier et qu'elles 
avaient commencé Tannée précédente. 

Faut-il rapprocher cet événement du précédent, en le regardant comme sa 
conséquence ? C'est plausible. 
(Juarros, Efemmdas de la Ciudad de Guatemala^ Dollfus et de Montserrat.) 
Ces tremblements de terre n'affligèrent pas moins la province de San-Salvador. 
(Bosco witz.) 

55. — i516. 

Série de tremblements de terre désastreux à Guatemala, où divers édifices /y^ 

furent ruinés. (Juarros, Dollfus et de Montserrat.) 

36. — 1576. 33 mai (style grégorien). 

Ruine de San-Salvador, le deuxième jour de la Pascua de Espiritu Santo (Pen- 
tecôte), par un tremblement de terre qui renversa et démolit toutes les maisons, 
même les plus solides. Il y eut en outre une série d'autres secousses fortes et 
nombreuses. Beaucoup de crevasses et d'éboulements se produisirent dans la 
Sierra de los Texacuangos, où Gaceres place, avec beaucoup de vraisemblance, 
le foyer d'ébranlement. Gette date m'a longtemps tenu en suspens pour sa fixa- 
tion définitive. Les auteurs mombreux qui donnent ce fait le placent en 1575 
ou 1576, le 18 ou le 23 mai. Gette indétermination apparente provient de ce 
qu'on n'a point pris la peine de calculer la date de la Pentecôte pour ces deux 
années-là, de ce que les uns ont appliqué la réforme grégorienne et d'autres 
non, et enfin de ce que les deux provinces du Salvador et du Guatemala ont été 
Tune et l'autre éprouvées par des séismes en 1575 comme en 1576. 

(Palacios (témoin oculaire), Juarros, Antigûedades del Salvador, Squier, 
Perrey, Dollfus et de Montserrat, FernandeZj Guzman, Gaceres.) 

L'examen attentif de la vallée de Santo-Tomas à San-Marcos, près de San- 
Salvador, sur la route de Zacatecoluca, laisse dans l'esprit le soupçon qu'elle a 
a dû former autrefois un petit lac. Or les anciens écrivains castillans parlent 
d'un lac de Texacuangos, qu'il est difficile d'identifier avec celui d'IIopango. Je 
serais assez porté à penser qu'il a été vidé à cette date à la suite du tremble- 
ment de terre. 

37. - 1577. 

Eruption du volcan de Fuego, d'après Gayetano Santis. — Ce fait me semble /C 

douteux. 





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— 92 — 
3*. — /577. 20 fwvembre. 

Série de forts tremblements de terre à Guatemala. Celui du 30 novenibre 
causa beaucoup de mal aux édifices de la ville. (Juarros, Felipe Cadena, 
DoUfus et de Montserrat, d'Orbigny, de Humboldt et de Bompland, Mallet.) — 
Ce séisme fut commun au Mexique et an Guatemala. 

39. — Environs de 1580. 

Eruption de cendres du Santa-Ana, d'après Laet (v. n® 31)., 

40. — i581. S7 décembre. 

Le volcan de Fuego eut une terrible éruption de cendres qui formèrent un 
nuage assez épais pour forcer à allumer les lampes tout un jour à Guatemala. 
L'alarme fut grande jusqu'à ce que le vent du nord dissipât l'obscurité. 
(Juarros, Humboldt, de Buch, von Hoff, Perrey, Dollfus et de Montserrat, 
Rockstroh, Kluge, Arago.) 

4i. — 158S. 14 janvier. 

Grande et abondante éruption de cendres du volcan de Fuego. (Juarros, 
Dollfus et de Montserrat, Rockstroh.) 

42. - 1585 et 1586. 

Eruption du volcan de Fuego et série de mémorables tremblements de terre 
à Guatemala. 

Beaucoup d'auteurs parlent de ces deux événements, vraisemblablement 
connexes, mais en les mélangeant de telle sorte qu'il est assez difficile de 
démêler l'exacte succession des faits. Après de longues réflexions nous pensons 
qu'on doit les résumer ainsi qu'il suit. 

L'éruption de laves et de cendres battit son plein de juillet à décembre 1585. 
Les tremblements de terre se continuèrent forts et nombreux depuis le 16 jan- 
vier 1585 et se terminèrent le 23 décembre 1586, après deux années, par la 
ruine complète de Guatemala. Il ne se passait pas huit jours sans quelque 
violente secousse, sans compter les petites. A la date précitée, un grand nombre 
d'habitants furent ensevelis sous les décombres des maisons et des édifices. 
Quelques collines s'éboulèrent dans le voisinage, et de nombreuses crevasses 
s'ouvrirent. D'après Acosta, les laves ne cessèrent pas de couler après celte 
ruine, s'il faut en croire la lettre que lui envoyait à Mejico le secrétaire de 
l'Audience de Guatemala. On doit en conclure qu'il y eut une autre éruption en 
décembre 1586. Dollfus et de Montserrat pensent qu'il y eut au moins une.forte 



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— 9:^ — 

éruption en chacun des mois de 1585 et de 1586, et c'est en effet la seule hypo- 
thèse qui permette de mettre tous les textes d'accord. Nous l'adopterons donc. 
(Juarros, Gayetano Santis, Felipe Cadena, Acosta, Dollfus et de Montserrat, 
Ai'ago, Kluge, d'Orbigny, Mallet, de Buch^ Efemeridas de la Ciudad de Guate- 
tnala (Semana de Guatemala del 5 de noviembre de 1865), von Ilumboldt, 
dans Hertha, Bd. VI, p. 138. Collection académique.) 

43. — 1593 ou 1594. 

Ruine de San-Salvador. — Cet événement est certain, mais sa date est difficile 
à fixer à 1593 ou 1594. Le Boletin extraordinario del Gobierno del Salvador, 
Cojutepeque, 5 mai 1854, dit que ce fut la première ruine complète de cette 
ville, ce qui est faux, et donne la date de 1593, ainsi que Juarros, Boscowitz, 
Rockstroh, Guzman, l'auteur anonyme de Ims Antigùedades del Salvador, 
(Gaceta del Salvador, del 5 de mayo de 1847), Dollfus et de Montserrat, et 
enfin Mallet, d'après Emery et Hirth ; tandis qu'un manuscrit du couvent des 
dominicains de San-Salvador etScherzer, d'après ce document, donnent 1594. 
Nous pensons qu'il faut admettre cette dernière date à cause de ce document 
original et local. 

44, — 1607. 

Ruine de Guatemala. — D'après Juarros, les dégâts furent immenses, et il 
périt beaucoup de monde. Les tremblements de terre étaient continus et cessè- 
rent le 9 novembre. C'est pourquoi l'on choisit saint Denis comme patron de la 
cité, dit cet historien. Il faut donc lire 9 octobre. 11 est curieux de voir les habi- 
tants de cette malheureuse cité, perdant confiance en leur patron à chaque 
nouvelle catastrophe, s'en lasser et passer la main au saint dont la fête coïnci- 
dait avec la fin des secousses ou la notable diminution de leur intensité, croyant 
le devoir à son intercession. (D'Orbigny, Dollfus et de Montserrat.) 

Juarros nous dit que dès lors il ne trembla plus à Guatemala jusqu'en 1651, 
ce qui est faux. 

45. - 1609. 

Eruption du Momotombo et ruine de Léon, à la suite des tremblements de 
terre qui l'accompagnèrent. — Les habitants considérèrent ce désastre comme 
une juste punition (elle eût été un peu tardive) de l'assassinat de l'évéque 
Antonio de Valdivieso par Hernando de Contreras, le 26 février 1546, et en 
conséquence les Espagnols transférèrent la capitale du Nicaragua au village 
de Subtiaba, le 2 janvier 1610. On ne connaît pas bien exactement la première 
position de la ville. (Squier, Lévy.) 

12 




^ 



^ 



— 94 -^ 

46. — i6i4. 

Tremblements de terre à Guatemala, d'après DoUfus et de Montserrat. 

47. — m4. 

Eruption du volcan de Fuego. (Rockstroh, DoUfus et de Monserrat.) — Les 
deux événements doivent être probablement rapprochés Tun de l'autre. 

48. — 162{, s mars. 

Un tremblement de terre détruisit presque toutes les maisons de Panama. 
// C'est le seul séisme désastreux que j'ai trouvé pour cette ville. (Solorçano, de 

Jure Indiorum, lib, I, cap. vil, n^ 47 ; cité par Bonito, Ten^a Iremante. Perrey, 
Caiologue pour le Pérou, les Amazones el la Colombie, p. 18.) 




^ 




6- 



^ 



49. — 1623. Janvier. 

Très alarmante éruption de cendres et de flammes du volcan de Fuego, 
avec d'épouvantables retumbos. (Juarros, Humboldt, Dollfus et de Montserrat, 
Rockstroh, Kluge, Arago.) 

Gage fait allusion à cette éruption, mais sans en fixer la date. Elle aurait duré 
trois jours et trois nuits, et le docteur Cabannas aflirma à ce voyageur qu'on 
pouvait lire et écrire de nuit dans les maisons de la ville à la lueur du volcan. 
Les secousses durèrent neuf jours consécutifs. 

50. — 1625. 

Mémorables tremblements de terre à San-Salvador. (Juarros, Anliguëdades 
del Salvador, Squier, von Iloff, Perrey, Guzman, Rockstroh, Boscowitz, Mallet 
d'après Ennery et Hirth.) 

51. — 1631. 

Eruption du volcan de Fuego, d'après Cayetano Santis. — Le texte de Gage 
est favorable à la réalité de cet événement , quoiqu'il n'en parle pas très 
explicitement. 

52. — 1631. Pendant la saison des pluies (entre mai et octobre). 

Nombreux et forts tremblements de terre à Guatemala, d'après Gage, qui 
était alors curé de Mixco. Cet auteur nous décrit les impressions que lui firent 
éprouver trois fortes secousses qu'il y ressentit successivement dans la même 
matinée, mais malheureusement sans en donner la date mensuelle. 



— 95 — 



53. — 16iS. 



Eruption du volcan de San-Vicente ou Chichontepeque (montagne des deux 
tétons, d'après sa forme), un des plus beaux volcans du Centre-Amérique. — 
Humboldt donne ce fait comme tiré de Juarros, ce qui est inexact ; du moins je 
n'ai pu réussir à l'y trouver. Elle aurait couvert tous les environs de soufre et 
de cendres. L'existence au pied de la montagne d'un soupirail volcanique ou 
infiemillo (petit enfer), toujours actif, montre que ce beau volcan a bien pu 
avoir quelque éruption moderne, malgré qu'il passe dans le pays comme abso- 
lument éteint, et môme comme n'ayant rien de volcanique, dernière assertion 
qui constitue une grosse erreur. On peut donc enregistrer cette éruption avec 
assez de confiance. Il est bon de noter, pour faciliter la lecture de certains 
auteurs, que le San-Vicente est nommé volcan de Zacatecoluca par Perrey et 
Zacatepe par Fumel. Dollfus et de Montserrat mettent un point d'interrogation 
à cette éruption. (Humboldt, Perrey, von Iloff, de Buch, Rockstroh, Kluge, 
Arago.) 

5L - i6i8. 

Grands tremblements de terre au Nicaragua. — Ils commencèrent à diminuer /\ 
le fond des rapides du Rio San-Juan ou Desagûadero (déversoir des lacs). (Lévy.) 



55. — i65i. 

De grands tremblements de terre au Nicaragua. — Ils contmuèrent l'œuvre 
de ceux de 1648. (Lévy.) 

56. — i65i. 

Eruption du volcan de Fuego, d'après Fuchs, qui me parait l'avoir confondu 
avec le Pacaya (v. le n^ 57). 

57. — i65i. i8 février, XIIIK 

Eruption du Pacaya avec de terribles retumbos et de violents tremblements 
de terre qui ruinèrent la ville de Guatemala. — Des auteurs, F. Cadena par 
exemple, donnent la date du 13. Je crois intéressant de reproduire ici le naïf 
récit de Juarros : 

« Le 18 février, vers une heure de l'après-midi, on entendit un bruit sou- 
terrain extraordinaire qui mit tout le monde en alarme ; immédiatement après, 
il y eut trois forts tremblements de terre peu espacés les uns des autres et qui 
jetèrent bas une grande partie des édifices de Guatemala. Les tuiles volaient 
comme si ce fussent pailles légères ; les cloches sonnaient d'elles-mêmes ; les 




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- 96 — 

rochers roulaient ; les bêtes fauves des montagnes, perdant leur instinct naturel, 
venaient aux lieux habités, et parmi elles se rendit célèbre un lion terrible 
(puma), qui, entrant dans la ville par la porte du côté sud, vint jusqu'aux 
maisons consistoriales, déchira un papier qui y était apposé, et sortit du côté 
opposé. Les tremblements de terre continuèrent avec une grande fréquence 
jusqu'au 13 avril. >) 

(Dollfus et d6 Montserrat, d'Orbigny, jle Buch, Perrey, Kluge.) 

Ruine de San-Salvador. — Ne faut-il pas identifier cet événement avec celui 
de 1659 (v. n^ 60j? Question difficile à résoudre. 

(Juarros, Squier, Guzman, Rockstroh, Antigtœdades del Salvador^ Dollfus et 
de Montserrat, Perrey, Ennery et Ilirth, Mallet, Boscowitz.) 

59. — 1657 et 1659. 

Forts tremblements de terre à Guatemala. (Dollfus et de Montserrat, Rockstroh.) 

60. — 1659. 30 septembre. 

Ruine de San-Salvador et dernière éruption du volcan de même nom ou 
Quetzaltepeque, c'est-à-dire en nahuatl, montagne des Quetzals. Le Quetzal est 
le Ldtpa verde du Nicaragua, le Trogon resplmdens ou pavoninus des ornitho- 
logistes, magnifique oiseau de paradis du Centre-Amérique, qui fait son nid à 
deux ouvertures pour ne pas avoir à s'y retourner, de crainte d'abîmer les 

m 

deux^splendides plumes vertes de sa queue. Ce long appendice joue un grand 
rôle dans l'histoire des empires Quiche, Cackchiquel et autres, vassaux des 
souverains Aztèques, car c'était un des plus précieux objets de tribut. Le mythe 
du QuetzalcoatI (serpent Quetzal) tient aussi une grande place dans la théologie 
de ces régions. Enfin le Quetzal figure sur le timbre postal du Guatemala. 

Quoi qu'il en soit de ces détails un peu étrangers à notre sujet, Humboldt, 
Kluge, Mallet, Ennery et Hirlh placent cette éruption à 1656, et le Bolelin 
exiraordinario del G. del Salvador, déjà cité, donne la date de 1658. Mais nous 
adopterons sans hésitation celle du 30 septembre 1659, donnée par Ximenez, 
bien placé pour avoir des renseignements exacts par des témoins oculaires. 

La pluie de cendres fut considérable et atteignit jusqu'à Comayagua, capitiilc 
du Honduras. Les laves formèrent l'immense cheyre de Quetzaltepeque, ense- 
velissant la ville indienne de Nejapa et la grande hacienda d'Atapasco. Les habi- 
tants de Nejapa n'eurent que le temps de s'enfuir avant que la coulée ne leur 



— 97 — 

fermât toute issue, en emportant avec eux la statue de leur patron saint Jérôme, 
dont c'était précisément la fête ce jour-là. Mais dans l'église du nouveau Nejapa 
reconstruit, ils le placèrent face au mur pendant plusieurs années, pour le punir 
d'avoir laissé détruire leur antique cité, place importante, parait-il, du Cuscatlan. 

Le Malpais, ou cheyre de Nejapa et de Quetzaltepeque, résulte de deux coulées 
enchevêtrées et qu'on ne peut démêler : l'une antérieure à la conquête, c'est 
celle dont parlent Herrera et Laet, et l'autre formée en 1659. Avant d'y revenir 
et de déterminer son origine, il nous faut étudier le volcan. 

Le tremblement de terre ruina San-Salvador de fond en comble. 

Le volcan de San-Salvador, qui forme un excellent amer pour les naviga- 
teurs, est fort remarquable par la beauté de ses formes qui rappellent singuliè- 
rement le Puy-de-Dôme. Comme celui-ci, il est constitué par un pic aigu 
(2,256'» d'après mes propres mesures), auquel est accolée une montagne arrondie 
qui correspondrait au nid de la Poule. Mais là s'arrêteraient les analogies. 
Cette seconde masse présente un splendide cratère elliptique d'environ 700™ de 
grand axe et de 400"» de profondeur, au fond duquel on aperçoit dans un puits 
de verdure, aux parois couvertes de pins gigantesques (pinus ienuifolia), un 
lac aux eaux vertes et qui possédait des caïmans il y a encore peu d'années, 
parait-il. En tout cas, la présence de ces sauriens est parfaitement avérée pour 
le lac de Coatepeque (mont du Serpent), ancien grand cratère latéral du Santa- 
Ana. Laet le constate, et j'ai eu moi-même affaire à des chasseurs dignes de foi 
qui en ont tué il y a seulement quelques années. Sur ses bords une chapelle, 
appelée de la Bendidon, sert encore au curé de Santa- Ana, qui y vient annuel- 
lement exorciser ces terribles ennemis des pauvres pêcheurs indiens. Je dois 
dire cependant qu'ils y ont actuellement disparu. C'est là un intéressant pro- 
blème d'histoire naturelle, plus difficile à résoudre qu'à poser, à savoir le 
moyen par lequel ces animaux ont pu arriver à ces lacs presque inaccessibles, 
à moins de s'en tenir à la naïve, mais grossière explication des Indiens, qui 
concluent de leur présence à l'existence de communications souterraines entre 
les lacs cratériques et la mer. 

Le San-Salvador présente, en outre-, sur ses flancs et du côté de l'Océan, un 
petit cratère oblitéré et égueulé, celui de la Joya, au-dessus de Santa-Tecla, 
qui aurait en 1876 donné quelques symptômes d'activité. Ce fait, joint à l'érup- 
tion du petit cône de Quetzaltepeciue vers 1806 (événement qui du reste ne me 
semble pas bien prouvé), montrerait que le San-Salvador n'est que dans une 
période de repos. 

11 y a un autre cratère fort beau de 800"» de diamètre, celui de Cuscatlan, 
qu'un lac remplissait jusqu'au grand tremblement de terre de 1854. A l'ouest, 



■t. ■-■- 



— 98 — 

on voit le cratère régulier et profond de Charanico, au centre duquel une petite 
lie renfermait au temps de la conquête un sanctuaire très vénéré. De belles 
statues furent jetées au fond des eaux par les fanatiques espagnols, qui ont eu 
partout à cœur de nous priver des monuments précolombiens. Suivant la ligne 
de plus grande pente qui va du cratère principal ou Boqueron à la ville de Quet- 
zaltepeque, se trouvent étages les uns au-dessus des autres, et diminuant de 
dimensions du haut en bas, quatre petits cratères appelés boqueroncitos, et d'où 
la tradition fait sortir la cheyre de Quetzaltepeque. L'examen des Jieux m'a 
prouvé qu'elle se fit jour en réalité à la base même de la montagne par deux 
très petites bouches, difficiles à reconnaître maintenant et situées à égale dis- 
tance de la ligne de plus grande pente des boqueroncitos. Nous avons déjà eu 
l'occasion de signaler (v. n^ 25) la belle structure à côtes du volcan de San- 
Salvador soudé à la chaîne côtière anticlinale par la haute plaine de Santa- 
Tecla, dont nous aurons à reparler plus tard à propos de la réédiflcation de 
San-Salvador après le désastre du 16 avril 1854. 



Craéer& jâs CAcuTinccc O 









U/ 



CUjÙ OU/ 




LE QUETZALTEPEQUE OU VOLCAN DE SAN-SALVADOR. 



.» ■ 



— 99 — 



6i. — i663. 



Grand tremblement de terre au Nicaragua. (Lévjr.) — Il finit de rendre le 
Rio San- Juan impraticable aux navires qui remontaient ce fleuve pour atteindre 
le lac, en venant de Cadix ou de Nombre-de-Dios. Cette navigabilité du Desa- 
gûadero au xviF siècle est contestée par divers auteurs. Quelques-uns, comme 
Scherzer, pensent que si elle a existé, dans tous les cas ce ne seraient point les 
Espagnols qui auraient intentionnellement, en 1666, obstrué cette voie fluviale 
pour s'opposer aux entreprises des flibustiers anglais, français ou hollandais, 
ainsi qu'on les en a formellement accusés, mais qu'il faut attribuer ce change- 
ment dans la profondeur du lit du fleuve aux tremblements de terre de 1648, 
1651 et 1663. Nous nous rangeons d'autant plus facilement à cetle opinion que, 
fait peu connu même au Centre-Amérique, la municipalité de Granada édicta, 
le 15 septembre 1665, un tarif d'imposition sur chaque article apporté par les 
frégates (notons ce mot) remontant le fleuve. Ce tarif fut approuvé en 1666 par 
la cour de Madrid. Il semblerait donc qu'alors le Rio San-Juan était encore 
praticable. Mais il était devenu difficile, même antérieurement aux tremblements 
de terre de 1648, puisqu'en 1637, Gage, se rendant à la Havane, après sa fuite 
du Guatemala, dut prendre la voie du Costarica comme plus facile. Il est vrai 
qu'on était alors en pleine saison sèche. D'autre part, en 1674, Corréal nous 
le représente comme tout à fait impraticable, à moins de perdre beaucoup de 
temps à décharger et à recharger les navires pour le passage des rapides. C'est 
l'état actuel. En somme, la question reste à vider. 

Léon souffrit beaucoup de ce tremblement de terre de 1663. 

62, — 1663. /•«• mai, XIIK 

Longue série de tremblements de terre à Guatemala. — L'une des secousses 
est présentée comme ayant causé beaucoup de dégâts par Garcia Pelaez, d'après 
Ximenez (lib. XV, cap. v); c'est celle du l^r mai, à midi. (Juarros, Larenau- 
dière, Rockstroh, d'Orbigny, DoUfus et de Montserrat.) 

63, — 1664. 

Eruption du Pacaya. — Elle dura trois jours avec des retumbos épouvan- 
tables, des rugissements. Les flammes illuminèrent de nuit la ville de Guaté- / 
mala comme si ce fût de jour. (Ximenez, Garcia Pelaez, von Hofl*, de Buch, 
Humboldt, Dollfus et de Montserrat, Rockstroh, Kluge.) 



6i, - 1064. 
Eruption du volcan de Fuego, d'après Fuchs (v. n^ 71) (?). 




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— 100 — 

Eruption du Pacaya avec d'épouvantables retumbos. (Juarros, Ilumboldt, 
Rockslroh, Dollfus et de Montserrat, von Hoff, de Buch, Kluge, Perrey.) 

Eruption du volcan de Fuego, d'après Fuchs (v. n^ 71) (?). 

ai, — /670. 

Eruption considérable du Masaya, qui entra ensuite dans une période de long 
repos. — Rockstroh signale pour cette date l'éruption d'un volcan du Nicaragua, 
mais sans le nommer. (Ilumboldt, Squier, Dollfus et de Montserrat, Fuchs, 
Kluge, Ejicyclopœdia Britannica^ ninth édition, t. XV, p. 614, art. Masaya.) 

68.— i67i. 
Eruption du volcan de Fuego, d'après Fuchs (v. no 74) (?). 

69. — 1671, Août. 

Eruption du Pacaya, avec d'épouvantables retumbos. — Dollfus et de Mont- 
serrat la placent en juillet, probablement par confusion avec celle de 1677 
(v. no 72). (Juarros, Humboldt, Perrey, Rockstroh, de Buch, von Hoff, Kluge.) 

70. - 1676. 

Grande série de tremblements de terre à Guatemala. (Efemeridas de la 
Ciiidad de Guatemala.) 

71. - 1677. 

Eruption du Fuego, d'après Fuchs (?). — Je suis très porté à penser que cet 
auteur s'est trompé en attribuant au volcan de Fuego les quatre éruptions du 
Pacaya en 1664, 1668, 1671 et 1677. 



72. - 1677. Juillet. 



/ Eruption du Pacaya, avec d'épouvantables retumbos. (Juarros, Humboldt, 

LX Rockstroh, Dollfus et de Montserrat, Perrey, von Hoff, de Buch, Kluge.) 

7S. — 1679. 

U Eruption du volcan de Fuego, d'après Cayetano Santis. 



— 101 — 



74. — 1679. 4 mar$. 



Tremblements de terre qui causèrent de grands dégâts à Guatemala, et qu'il /^ 



faut rapprocher du fait précédent. (Juarros, Cayetano Santis, Felipe Cadena, 
Rockstroh.) Dollfus et de Montserrat, ainsi que Mallet, donnent par erreur cet 
événement pour le Mexique. 

75. — i681. S2 juillet. 

Grande série de tremblements dé terre à Guatemala, parmi lesquels celui du 
2^ juillet causa beaucoup de dommages dans la cité. (Juarros, Rockstroh, 
Dollfus et de Montserrat.) 

76. — 1683. Mai. 



79. — 1685. S3 septembre. 

Dampier volt fumer le volcan de Fuego. 

80. — 1686. 

Eruption de cendres, mais sans flammes, du volcan de Fuego. — Il tomba 
beaucoup de fine poussière î\ Guatemala. (Ximenez, Garcia Pelaez, Rockstroh, 
Dollfus et de Montserrat.) 

13 



LT. 



6- 



Série de forts tremblements de terre à Guatemala, où ils causèrent de grands /^ 
dégâts. (Juarros, Rockstroh, Dollfus et de Montserrat.) 

77. - i684. Août. 

Série de forts tremblements de terre qui causèrent de notables dommages à ^S* 
Guatemala. (Juarros, Rockstroh, Dollfus et de Montserrat.) 

78. — 1685. 8 août. 

Dampier signale une très grande activité du volcan El Viejo, au moment où, J. / 
croisant sur la côte du Nicaragua, il se préparait à faire une descente et à 
mettre Léon à sac. C'est alors que son compagnon Wafer se sépara de lui, fait 
sur lequel noiis aurons à revenir à propos de l'éruption du Cosegùina, en 1709, 
pour fixer un point important de ce dernier volcan. On peut trouver sans grande 
utilité la constatation de l'activité d'un volcan à telle ou telle époque. Ce n'est 
point mon avis, et je pense qu'il est important de noter ces petits faits, ne 
fût-ce que pour faciliter le travail de ceux qui feront l'histoire détaillée et indi- 
viduelle des évents volcaniques centre-américains. 






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8i, — /657. Septembre et octobre. 

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. .*• * Grande série de secousses qui causèrent d'importants dégâts à Guatemala. 
(Juarros, Rockstroh, Dollfus et de Montserrat.) 

C'est cette année-là que la tradition populaire en Colombie appelle encore 
d Ano del ruido », à la suite de la terreur qu'éprouvèrent le 9 mai les habi- 
tants par d'épouvantables retumbos. 

82. — 1688. 

Première éruption du Conchagua, d'après Guzman. — N'y a-t-il pas eu erreur 
typographique, 4688 pour 4868 ? En tout cas je ne sais où cet auteur a pris ce 
renseignement que je regarde conune très douteux. 

83. — 1688, 10 octobre. 

Le fameux tremblement de terre de Lima aurait été ressenti à Mejico, et aussi 
au Guatemala, d'après Dollfus et dç Montserrat, mais plus faible dans ce der- 
nier pays que dans les régions extrêmes, ce qui semble assez peu vraisemblable. 

84. — 1689. 

Eruption de cendres du volcan de Fuego, d'après Cayetano Santis. — A 
rapprocher probablement du fait suivant. 

85. — 1689. 12 février. 

Série de forts tremblements de terre à Guatemala. — Celui du 12 février 
causa de grands dommages, détruisant en particulier la paroisse de S^Sébastien 
et abîmant la cathédrale. Cette secousse paraît avoir été plus forte que celle de 
1651. On lui donna le nom de tremblement de terre de santa Olaya, mais sans 
la prendre pour patronne. La foi en ces changements de protecteurs avait sen- 
siblement diminué. (Juarros, d'Orbigny, Rockstroh, Efemeridas de la Cùutad 
de Guateinala, de Humboldt et de Bompland, Dollfus et de Montserrat.) 

86. — 1699. 

Grande éruption de San-Miguel ou Chaparrastique. — Ximenez (lib. V, 
cap. xv), cité par Garcia Pelaez, dit qu'il trembla jusqu'à Apastepeque, où il 
se trouvait alors, qu'on voyait d'immenses flammes au sommet de la montagne 
et qu'on entendait d'effrayants retumbos. D'après Dollfus et de Montserrat, ce 
serait la plus forte éruption historique de ce volcan, mais je pense que ce fut 
plutôt celle de 1787. (Wells.) 



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- 103 — 
«7. - iG^. 

Eruption du volcan de Fuego. (Rockstroh, Dollfus et de Montserrat.) 

Eruption du volcan de Fuego. (Cayetano Santis.) — A rapprocher du fait (^ 
suivant. 

^. — ilO%, 4 août. 



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Un violent tremblement de terre causa beaucoup de dommages à Guatemala. 
On lui donna le nom de santo Domingo. (Juarros, Felipe Cadena, Efemeridas 
de la Ciudad de Guatemala.) 

90, — 1705. /« février. 

Grande éruption du volcan de Fuego. — Elle commença vers une heure (^ 

du matin, devint maxima à dix heures et se termina dans l'après-midi. 
L'obscurité fut complète à Guatemala, et les retumbos extrêmement forts. Hum- 
boldt regarde cette éruption comme une des plus violentes de ce volcan. 
Ximenez était alors à Rabinal, point situé à trente lieues du volcan, dans la 
Alta Vera Paz, et illustré par le long séjour qu'y fit, comme curé, l'abbé Bras- 
seur de Bourbourg, pour y étudier sur place la langue et les traditions de 
l'ancien empire Quiche. Les cendres tombèrent jusque-là. Mais cet auteur 
(lib. V,cap. xv) se trompe d'une année en indiquant 4706 au lieu de 4705, que 
nous trouvons dans le Libro de Cabildo del noble Ayuntamiento exiracrdinario 
del i^ de febrero de i705, document original écrit à Guatemala pendant l'érup- 
tion même, et dont la valeur pour fixer la date est incontestable. (Juarros, 
Efemeindas de la Ciudad de Guatemalay Rockstroh, Perrey, von Hoff, de Buch, 
Berghaus (HerUui)^ Garcia Pelaez, Arago, Kluge.) 

9i, ~ 1706, 4 octobre. 

Grande éruption de cendres du volcan de Fuego. (Ximenez, Garcia Pelaez, A* 

Dollfus et de Montserrat, Rockstroh.) 

92. — 1706 à 1710. 

Grande éruption ininterrompue du volcan d'xVtitlan. (Ximenez, Garcia Pelaez.) /j^ 

93. — 1707. 

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Eruption de cendres du volcan de Fuego. (Dollfus et de Monserrat.) — Je /'»-■ 

regarde ce fait comme douteux. 









— 104 — 



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î?4. — 1707 (?). 

Ruine complète de San-Saivador. — Les auteui-s sont d'accord pour dire que 
cette ruine est d'une date mal connue, mais qu'il faut la placer soit à la fin du 
xviie siècle, soit au commencement du xyiii® siècle. Seul Guzmanla fixe à 4707 
dans un article inséré dans VAmèricaiw du 19 mai 1873, et relatif à la catas- 
trophe du 19 mars de la même année. {Boletin extraordinario del G. Hel Sal^ 
vador del 5 de mayo de 1854^ Fernandez.) 



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95. - (709. 

Eruption du Goseguina. (Fuchs, Kluge, Caldcleugh.) — Roulin dit que les 
traditions locales ont conservé le souvenir d'une éruption de ce volcan au 
commencement du xviiie siècle. 

Dollfus et de Montserrat penchent à admettre comme véridique le récit de 
Wafer, d'après lequel ce volcan n'aurait point existé en 1685, chose difficile à 
admettre, étant donnée l'éruption de 1522. Ce flibustier, se séparant de Dampier 
le 27 août 1685, à Realejo, se rendit par terre à la rade de Fonseca. Il devait 
ainsi laisser le Goseguina sur sa gauche. Il fit, dit-il, aiguade dans la presqu'île 
de Goseguina, en utilisant les eaux d'une petite rivière qui sortait d'une mon- 
tagne, qui n'était pan un volcan. Mais il faut comprendre cette expression en 
entendant que ce n'était pas un volcan alors en activité ; car précisément la 
suite du récit, où l'on voit ce voyageur remonter une rivière d'eaux chaudes 
et très sulfureuses, et manquer d'être asphyxié, montre bien la volcanicité de 
cette montagne en 1685. Du reste, la forme du cône tout à fait démantelé, dont 
toutes les éruptions connues ont été de grandes explosions, a pu induire Wafer 
en erreur. L'opinion de Dollfus et de Montserrat, qui ferait naître ce volcan eu 
1709, est donc inadmissible de tout point, d'autant plus que nous nous trouvons 
là dans une région relativement très fréquentée à cette époque, tant à cause du 
port non encore envasé de Realejo ou Rio Lexa, conduisant aux lacs, que pour 
les foires de San-Miguel, qui attiraient chaque année tant de monde de tout le 
Gentre-Amérique, le Mexique et même le Pérou, pour le commerce de l'indigo 
et du baume du Pérou originaire du Salvador. Dans ces conditions, la formation 
du Goseguina n'aurait point passé inaperçue. 

96, — i7iO. Date memuelle inconnue et en outre le i5 octobre. 

Eruptions du volcan de Fuego. — Elles furent de cendres et de pierres incan- 
descentes avec de terribles retumbos et tremblements de terre. Juarros aurait 



^ 



— 405 — 

mieux fait de nous en fixer exactement la date, que de nous montrer l'évéque 
Fray Mauro de Larrategui y Colon essayer en vain d'apaiser le volcan en lui 
présentant la croix. 

Rockstroh donne une éruption en 1710, et en plus la même année une autre 
le 15 octobre. Humboldt regarde l'éruption de 1710 comme une des plus 
importantes de ce volcan. (Juarros, Perrey, de Buch, Dollfus et de Montserrat, 
Arago, Kluge.) 

91, — il il. Août, septembre, octobre et novembre. 

Très violente éruption du volcan de Fuego. — . Elle commença le 18 août et 
dura quatre mois consécutifs avec des retumbos qui s'entendirent jusqu'à Son- 
sonate et au Peten. Il y eut en même temps de très nombreux et violents trem- 
blements de terre qui causèrent beaucoup de dégâts à Guatemala, surtout les 
trois du 29 septembre, à XIX^, lesquels continuèrent toute la nuit, puis celui du 
30 du même mois, à IX*», et enfin ceux du 4 octobre, connus sous le nom de 
saint Michel, et qui complétèrent l'œuvre de destruction des premiers. La ville 
de Guatemala fut presque abandonnée, ce qui ne laissa pas que de porter un 
coup funeste à sa prospérité, très grande jusqu'alors. Les habitants demandè- 
rent, le 4 octobre, à changer son emplacement. Il ne fut pas donné suite à ce 
projet, quoiqu'ils en aient reçu l'autorisation l'année suivante, alors qu'ils 
étaient revenus à leurs ruines. D'après Ximenez, le volcan ne revint que quatre 
années plus tard à un repos relatif. Dollfus et de Montserrat donnent par 
erreur la date des 27 et 28 août pour cette éruption. (Juarros, Garcia Pelaez, 
Sarravia, Rockstroh, Efemeridas de la Citidad de Guatemala^ Perrèy, von 
Hoff, Arago, de Buch, de Humboldt et de Bompland, Kluge.) 

98. — ili9. 6 mars, IK 

Ruine complète de San-Sa|vador par une seule secousse, et sans avertisse- 
ment préalable. {Boletin déjà cité, Manv^crilo del convenlo de los Dominicos 
de San-Salvador, Scherzer.) 

99. — il23. i4 mars. 

Grande éruption de scories de l'Irazu, ou volcan de Cartago, avec de forts f f^ 
tremblements de terre, qui causèrent des dégâts dans la région comprise entre *" 

Rivas et Panama. Dollfus et de Montserrat donnent ce fait dans leur liste des 
éruptions du Centre-Amérique, et dans un autre passage l'attribuent par erreur 
au Turrialba. (Fuchs, de Humboldt, Arago, Rockstroh.) Je n'ai trouvé la date 
mensuelle que dans Kluge. 





6- 



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— i06 — 

Eruption de l'Irazu. — Même texte et mêmes sources que pour la précédente. 

iOi. — ns2. Mai. 

Eruption du volcan de Fuego. — Elle dura plusieurs jours avec de terribles 
relumbos. Humboldt la regarde comme une des plus importantes de ce volcan. 
(Juarros, Rockstroh, Dollfus et de Montserrat, Arago, Kluge, Perrey, Berghaus 
{Hertha)y de Buch.) 

i02, — i7Sl. 37 août. 

Grande éruption du volcan de Fuego, avec de forts tremblements de terre, 
surtout le 24 septembre, époque à laquelle elle durait encore après avoir com- 
mencé le 27 août. Il parait qu'il n'y eut ni retumbos ni dommages. Plusieurs 
petits cratères adventifs se formèrent sur les flancs de la montagne. (Juarros, 
de Humboldt, Rockstroh, Dollfus et de Montserrat, Perrey, de Buch, Arago, 
Kluge.) 

m. — i739 (?). 

Eruption du volcan de Fuego, d'après Dollfus et de Montserrat, qui disent la 
tenir de Juarros et de Fuentes, ce qui est inexact. Elle est donc peu probable. 

104. — 175i. 

Eruption du volcan de Fuego, d'après Cayetano Santis. A rapprocher du fait 
suivant. 

105. — i75i. 4 mars, VIII^ et XIV^. 

Deux très violentes secousses de tremblement de terre causèrent d'importants 
dégâts à Guatemala. Ce sont ceux dits de saint Casimir. Torsion et chute de la 
grande croix de fer de la cathédrale.' (Juarros, Efemeridas de la Ciudad de 
Guatemala, Larenaudière, Rockstroh, d'Orbigny, Thomson, Perrey, Schldzer, 
von Hoff, Mallet, Dollfus et de Montserrat.) 

m. — i757. 4 ou iO octobre. 

Tremblements de terre, dits de san Francisco, lesquels causèrent beaucoup 
de mal à Guatemala. Comme à chacun de ces deux quantièmes correspond un 
saint François, il est difficile de prononcer entre eux. (Juarros.) 

i07. — i758 (?). 

Eruption du Quetzaltenango, d'après Morelet. — Ce doit être une erreur 
typographique pour 1785. 



— iOl — 



m. — i764. 



Tremblement de terre à Masaya. — Scherzer considère comme sans fon- 
dement la tradition locale qui attribue à ces secousses l'aveuglement d'un 
ruisseau qui traversait cette ville. A rapprocher du fait suivant. 

/09. — 1764. 

Eruption du Momotombo. (Rockstroh, Perrey, Dollfus et de Montserrat, von 
Hoflf, Kluge.) 

iiO, — i764. JuUlet. 

Eruption du Mano-Blanco (sicj^ volcan qui serait situé un peu à l'est de TruxiUo 
(Honduras), d'après Ordinaire. — 408 maisons détruites dans ce port et de 
nombreuses victimes. Cet auteur est, que je sache du moins, le seul à parler 
tant de ce volcan que de cette éruption, qu'il dit avoir trouvée dans les € papiers i^ 
du temps. Le séisme me parait beaucoup plus probable que l'éruption et même 
que l'existence de ce volcan. 

m. — i765. 

Eruption du volcan de Fuego, d'après Cayetano Santis. — A rapprocher des 
no» 443 et 444. 



ii2. — 1765. Avril. 



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Tremblements de terre qui ruinèrent les villages de San-Cristoval-Ilopango 
San-Martin, San-Pedro-Perulapam, et San-Bartolome-Perulapilla, au Salvador. 
(Caceres, Rockstroh, Manuscrito del Convmio de los Dominicos de San-Salvador .) 

US. — 1765. 21 juin. 

Tremblement de terre, dit de la Santissima Trinitad, et qui causa de grands (j^ 
dégâts dans le Guatemala, notamment dans la province de Chiquimula. 

Rappelons la faille transversale qui traverse ce département (v. l'introduc- 
tion). Rockstroh donne par erreur la date du 20 au lieu du 24. Dollfus et de 
Montserrat donnent simplement la date de 4 765, qui peut s'appliquer à ce fait 
aussi bien qu'au suivant. (Juarros, Felipe Cadena.) 

ii4. — i765. 24 octobre. 

Tremblement de terre, dit de san Rafaël, et ruine de Guatemala. — La /, 

province de Suchiltepequez souffrit beaucoup. Cet événement a été de la part 



— 108 — 

(lu R. P. Landivar, jésuite expulsé du pays, l'objet d'une poésie insérée dans 
la Rusticatio Mexicana et Gtiatemalana , et traduite dans le Calmdario de la 
Paz pour d842. (Rockstroh.) 

iiô. — (770, 23 février. 

Apparition de l'Isaico. 

La formation d'un volcan nouveau à la surface de la terre est un phénomène 
trop rare et trop intéressant pour la physique du globe, pour ne point exciter 
fortement la curiosité des voyageurs et des historiens, et les pousser à nous la 
raconter avec détails. Aussi avons-nous de nombreuses et concordantes rela- 
tions de la naissance de l'Izalco ou phare du Pacifique. Les auteurs ne sont 
cependant pas absolument d'accord sur la date de cet événement remarquable, 
mais les documents locaux, dont Boscowitz nie à tort l'existence, permettent de 
la fixer sans conteste au 23 février 1770. C'est aussi celle de Kluge, de Pfafl", de 
Squier, de Gonzalez et de Humboldt. Le volcan prit naissance au milieu d'une 
hacienda d'élevage appartenant à la famille métisse de Cucufate, située dans une 
plaine près du village nahuatl d'Izalco et au milieu d'anciennes coulées du volcan 
de Santa-Ana. Il y avait là iin soupirail volcanique ou infiernillo semblable à 
ceux du Ghinameca ou du San-Vicente, ou encore aux ausoles d'Ahuachapan. 
Gela résulte très claû-ement de la lecture du voyage de Tomas Gage, qui, 
s'enfuyant du Guatemala, vint coucher à Sonsonate le 8 janvier Î637. Il décrit 
révent volcanique en question, et parlant des explosions périodiques dont il était 
le siège, nous raconte comment un moine trop curieux fut renversé et faillit y 
trouver la mort. L'existence de cet infiernillo est donc hors de doute bien anté- 
rieurement au grand événement que nous avons à raconter, quoiqu'elle soit 
contestée dans le pays. Si Palacios n'en parle pas à l'occasion de son voyage 
en 1575, c'est que probablement son activité était à ce moment-là éteinte ou 
très faible. Du reste, le mot Izalco qui, d'après Brasseur de Rourbourg, signi- 
fierait dans la fourmilière, indique bien l'ancienneté du phénomène, et peut- 
être même l'existence d'un petit cône. 

Quoi qu'il en soit, le 23 février \ 110, le terrain autour de cette fumerolle 
s'enfla, le jet de vapeurs prit une extension inaccoutumée, et l'on entendit des 
retumbos si violents que les pauvres Indiens du voisinage s'enfuirent épou- 
vantés. Un abondant courant de lave commença de couler dans la direction du 
village d'Izalco, s'ouvrant une large route au milieu de la forêt. Il s'arrêta heu- 
reusement à un mille de ce point. Les tremblements de terre avaient précédé, 
en décembre 1769, janvier et février 1770; ils cessèrent immédiatement avec 
l'éjection des laves, comme à Ilopango en 1879-80. Les premières secousses 



— 109 — 

avaient causé quelques dégâts dans le pays et de grands éboulements dans la 
vallée étroite par laquelle le trop-plein du lac d'Ilopango se décharge dans le Rio 
Jiboa, comme le rapporte Rockstroh, en s'appuyant sur un titre de propriété 
des communaux du village de San-Miguel-Tepezontes, en date du 4 février 4776. 

Dès sa formation le volcan ne commença point à s'accroître d'une manière 
sensible, comme U le fit plus tard à partir de 1802, d'une façon parfaitement 
uniforme, les éruptions se répétant depuis lors à des intervalles égaux, qui 
étaient, à l'époque de mon séjour au Centre- Amérique (1880-1885), de 15 à 
20 minutés. Il semblerait qu'au commencement de ce siècle, ils étaient un peu 
plus resserrés, ce qui s'explique, les résistances aux explosions croissant en 
même temps que la hauteur déjà considérable du cône (environ 1,600*" au- 
dessus de la plaine.) Il est donc probable que petit à petit les éruptions s'espa- 
ceront progressivement de plus en plus, mais par compensation tendront à 
augmenter d'intensité, de façon que le régime strombolien du volcan fasse place 
au régime plinien. 

D'après DoUfus et de Montserrat, les laves et scories d'autrefois ont graduel- 
lement été remplacées par les cendres et les lapilli, transformation assez générale 
dans l'évolution des volcans centre-américains. 

Lors de son voyage en 1840, Stephens constate que le curé de Sonsonate lui 
affirma que jusqu'en 1798, le nouveau volcan ne pouvait être vu de bien loin 
encore. Par conséquent son accroissement a été tout d'abord assez lent pour 
ne devenir réellement important qu'après les grandes éruptions de 1798 et des 
premières années du x\x^ siècle. 

Le régime si uniforme de l'Izalco l'a fait comparer par de Seebach à une 
gigantesque horloge de sable, et la régularité de son contour lui a permis d'éva- 
luer en 1865 son volume à 27,000,000 de mètres cubes, un peu moins du tiers 
des terres à enlever pour le percement de l'isthme de Panama, ce qui correspond 
à un accroissement annuel approximatif de 30 ou de 40,000°><^, et horaire de 
S^^ 5 ou 4™c 4, suivant que l'on fait partir sa croissance régulière de 1 770 ou 
de 1798. Chaque explosion extrairait donc du sein de la terre, 0^^ 9 ou l^c 4 de 
matériaux qu'elle dépose en couches quaquaversales autour du cône. 

DoUfus et de Montserrat, les seuls qui aient jusqu'à présent mené à bien la 
périlleuse ascension du volcan (30 mars 1866), ont trouvé à son sommet, qui 
de la plaine parait très aigu, trois cratères accolés de 75 à 80"» de diamètre. 

On croit dans le pays que les éruptions de l'Izalco deviennent plus fréquentes 
quand il pleut beaucoup. De nombreuses observations m'ont prouvé qu'il n'en 
est rien, et il est très probable que cette opinion n'a pas plus de fondement que 
celle qui attribue plus de séismes aux périodes des changements de saisons 

14 



1 



— 110 — 

(v. riutroduction). Tout ce qu'on peut dire avec certitude, c'est que les explo- 
sions sont notablement plus puissantes lorsque l'intervalle avec la précédente 
atteint 30 ou 40 minutes, ce qui est relativement rare. 

C'est un splendide spectacle que celui de ce cône parfait, isolé dans une 
grande plaine, sauf du côté par lequel il se relie au volcan de Santa-Ana et qui 
tous les quarts d'heure lance dans les airs une immense gerbe de flammes et 
de pierres incandescentes retombant sur ses flancs désolés. Les laves courent 
en fumant et se divisent en ruisseaux de feu. Les retumbos qui se répercutent au 
loin (8 ou 10 lieues), le champignon de fumée noire et épaisse, qui par une 
atmosphère calme s'élève dans les airs, ou qui sous l'action du vent prend les 
formes les plus capricieuses, enfin le panache lumineux qui se voit au large du 
Pacifique et sert aux navigateurs de véritable phare à écUpses, tout cela fait de 
rizalco une des merveilles du monde physique. 11 ne lui a manqué qu'un de 
Humboldt pour devenir aussi célèbre par son apparition que le JoruUo, qui 
s'est éteint rapidement. 

Obsei^'alion, — Il est bien digne de remarque que les trois volcans qui se 
sont formés depuis les temps historiques au Centre-Amérique, l'Izalco, l'Ilo- 
pango et le volcan de Las Pilas, se sont ouverts entre la faille active actuelle 
et le rivage du Pacifique. Cela confirmerait les vues que j'ai exposées dans 
l'introduction sur la marche simultanée vers l'ouest de ces deux éléments 
géographiques. 

ne. — /772. in mars. 

Immense éruption du Masaya. 

Elle commença à X^ 1/2 et dura huit jours avec d'épouvantables retumbos et 
de forts tremblements de terre qui firent fuir beaucoup d'habitants de Granada, 
mais ne paraissent pas avoir causé de grands dégâts. Jeronimo Perez, d'après 
une note manuscrite de l'époque et reproduite dans la Gaceta de Nicaragua du 
5 juin 1858, nous montre le curé Pedro-iManuel Marenco jeté bas de la chaire 
par une secousse au moment même où il prophétisait la fin de l'éruption, à la 
suite d'une procession. La terreur fut extrême dans tout le Nicaragua. 

Galderon y Arana donne par erreur la date de 1773. Dollfus et de Mont- 
serrat donnent pour 1772 une éruption du Masaya ou du Nindiri, mais sans se 
prononcer pour l'un ou l'autre de ces deux volcans, que leur voisinage a souvent 
fait confondre, disent-ils ; mais en 1 772, ce fut certainement le Masaya qui fit 
éruption, et la coulée de laves suivit la descente de Nindiri, puis le chemin de 
Managua. (Lévy, Rockstroh.) 



— m 



//7. — y775. 



Fort tremblement de terre à San-Salvador. — Le centre d'ébranlement fut 
près du village de San-Marcos, d'après J.-M. Caceres. Ces secousses n'auraient 
donc rien de commun avec celles de Guatemala. 



119. — 1773. De mai à décembre. 

Tremblement de terre à Guatemala et ruine de cette ville. 

Nous suivrons principalement le récit de l'historien Juarros, témoin oculaire, 
et un recensement officiel des pertes éprouvées (v. Extracto.... à l'index biblio- 
graphique.) 

Dans le courant de mai 1773, probablement à partir du milieu du mois, et 
surtout dans les derniers jours, il commença de trembler à Guatemala, avec 
une excessive fréquence, mais toutefois avec peu d'intensité. Il n'y eut pas de 
violente secousse avant le H juin, à V*» 30', alors que la veille il était tombé 
une averse formidable de XII*» à XI V*». 

Cependant Mallet, Perrey, Dollfus et de Montserrat signalent une très forte 
secousse le 6 juin, et Mallet seul une autre le 7, avec formation de crevasses. 

Poey se demande si la secousse du 3 juin n'a pas été ressentie jusqu'à Saint- 
Domingue. Quoi qu'il en soit, n'ayant pas trouvé trace dans les documents 
locaux de secousses intenses pour les 3, 5 et 7 juin, je les regarde comme dou- 
teuses, quant à leur violence. 

D'après Juarros, la secousse du 11, V^SO', causa de notables dommages, 
mais moins encore que celle de XVII*>, le même jour. 

A cette période, les chocs semblaient tous venir du volcan de Fuego, ce qui 
corroborerait l'assertion de Cayetano Santis relativement à une éruption de ce 
volcan, ou plus vraisemblablement à une augmentation de son activité. 



/ 



118. — 1773. 3 juin. 

Eruption du volcan de Fuego, d'après Cayetano Santis. — Le passage sui- /^ 
vaut de Mallet est à reproduire : « d773, 3 juin, Guatemala. Le tremblement de 
terre dura cinq jours. Le lac déborda. Deux volcans voisins donnèrent des signes 
d'activité. Des torrents d'eau chaude coulèrent de l'un et de lave de Vautre. i> 
Pour moi le premier serait l'Acatenango et le second le volcan de Fuego. Cepen- 
dant le silence de Juarros me rend cette éruption très suspecte. Buffon donne 
une éruption d'eau du Pacayita (pour Pacaya), le confondant avec le volcan de 
Agua, et prenant 1773 pour 1541. 



^ 



— 112 — 

D'innombrables secousses furent ressenties dans la nuit du 11 au 12 juin, ce 
qui ne contribua point, le 12, à égayer l'entrée solennelle du président Martin de 
Mayorga, en remplacement de feu Salazar. Les chocs parurent ensuite se calmer, 
sans cesser entièrement toutefois. 

Le 25 juillet, les secousses devinrent de nouveau très nombreuses, et Ton se 
mit à camper dans les rues et sur les places publiques. Le 29 juillet, à XV*» 3/4, 
une première secousse violente fit sortir les habitants, et cela fort heureuse- 
ment, car T 1/2 plus tard, un second choc renversa la ville. Il dura un peu 
moins d'une minute avec un mouvement tantôt horizontal et tantôt vertical, 
giratoire et de trépidation, et par intervalles oscillatoire, alors à raison de dix 
oscillations par seconde. L'horreur de la nuit qui suivit fut augmentée par un 
orage très violent, qui n'aida guère à la recherche des morts et des blessés dans 
les décombres. On a fort exagéré le nombre des victimes, que Huot porte à 
45,000, et Mallet à 5 ou 8.000. En réalité, on ne retira que 123 cadavres, et, 
en tenant compte des blessés et des gens restés ensevelis, je pense qu'un chiffre 
de 5 à 600 doit se rapprocher beaucoup de la vérité ; la première secousse 
avait sauvé la vie à toute la population en la faisant sortir à temps des habita- 
tions. Le lendemain la ville en ruine fut abandonnée, et il périt beaucoup plus 
de monde de faim, de misère et de maladie dans les campagnes, que par suite 
du tremblement de terre lui-même. 

D'après Dollfus et de Montserrat, la secousse du 29 juillet fut ressentie jus- 
qu'à Mejico. 

Les tremblements de terre ne cessèrent point pour cela, mais leurs inter-^ 
valles augmentèrent graduellement. 

Le 7 septembre, il y eut une forte secousse, qui renversa beaucoup de pans 
de murs. Ce jour-là, le président des tribunaux et l'Audience (Cour suprême) 
se transportèrent dans la vallée de la Hermita, quoique la population s'obstinât 
à vouloir reconstruire les ruines sous l'impulsion de l'archevêque. 

Le 12 septembre, il y eut trois fortes secousses, et le 15, un calme relatif 
s'établit. 

La situation n'éprouva aucun changement, les secousses continuant, jusqu'au 
3 décembre, jour où se produisirent vers midi, et à cinq minutes d'intervalle, 
deux secousses comparables à celles du 29 juin, ainsi que le 14 à III^. Ces 
dernières secousses ne laissèrent plus rien à renverser. 
. Les tremblements de terre cessèrent complètement le 4 janvier 1774. 

D'après Juarros, les secousses furent en général plus fortes et plus nom- 
breuses encore à Chimaltenango et Quetzaltenango qu'à Guatemala, et le pre- 
mier point est, on se le rappelle, celui choisi primitivement pour la réédification 



— 113 — 

de la capitale, après la ruine de 1541. Dans la ville, certains quartiers, tels que 
ceux de la Chacra, Santo-Domingo et Candelaria, souffrirent plus que d'autres 
et même furent le siège de secousses non ressenties dans d'autres. Ce n'est 
point là un fait isolé, et nous aurons par la suite à en signaler d'autres ana- 
logues. 

A la fin de 1774, arriva un ordre royal de translation de la ville à l'emplace- 
ment qui serait désigné d'accord entre le président et les auditeurs, mais à la 
condition d'être approuvé par le vice-roi de Mejico. A la fin de novembre 1775, 
les intéressés, après avoir longuement discuté sur les trois positions de la 
Hermita, el Rodeo et la Virgen, optèrent enfin pour cette dernière, et c'est là 
que fut fondée la capitale de la république actuelle du Guatemala, sous le nom 
de la Nueva Guatemala, par opposition à celui de la Antigua, donné à la ville 
détruite, qui cependant se releva de ses ruines, malgré tous les efforts et les 
prohibitions des autorités espagnoles. C'est ainsi que les habitants d'Oppido, en 
Calabre, s'obstinèrent à rebâtir leur ville après les tremblements de terre de 
1783 (Déodat de Dolomieu), et ceux, plus incorrigibles encore, de San-Salvador 
après les catastrophes récentes de 1854 et de 1873. Actuellement les ruines de 
la Antigua Guatemala constituent une des plus pittoresques curiosités du Centre- 
Amérique, et témoignent à chaque pas dans la ville rebâtie de la grandeur et 
de la magnificence des anciennes constructions espagnoles. 

Les tremblements de terre de 1773 sont connus sous le nom de santa Marta. 

C'est par erreur que Malte-Brun donne la date du 7 jum 1777, Thonison 
celle de 1775, et Ordinaire celle d'avril 1773. 

(Juarros, Cayetano Santis, Felipe Cadena, Efemeridas de la Ciudad de 
Guatemala, Juan Gonzalez, Bustillo, Dollfus et de Montserrat, Mallet, Perrey, 
Huot, Mausion de Candé, Gazette de France du 27 juin 1774, Gaceta de 
Guatemalu del 29 de julio de 1858, Borowski, Rockstroh, Journal encydopé- 
dique de février 1774, Annual register, vol. XVI, p. 149; Boscowitz, Carrillo, 
Berghaus, t. VI, p. 448; Vivenzio, p. 22.) 

iW. — f774. Juillet. 

Tremblements de terre qui ruinèrent au Salvador les villages indiens de 
Huizucar et de Panchimalco, et causèrent de grands dégâts dans la côte du 
baume comprise entre ces points, le port d'Acajulla el la cordillère côtière ; 
c'est là que se récolte le fameux baume du Pérou, ainsi nommé parce que les 
Espagnols, par suite d'une bizarre et tracassière législation coloniale, forçaient 
cet important produit à prendre la voie de Guayaquil ou du Callao, puis celle de 




Vï 



— 114 — 

Nombre-de-Dios ou de ipanama, et qu'ainsi il fut longtemps connu en Europe 
sous le nom de son pays d'origine apparente. (Caceres, JRockstroh, Manuscrito 
del convento de los Dominiœs de San-Salvador.) 

m. — i775, 

* 

Eruption du Nindiri. — Le courant de laves, en se déchargeant dans le lac de 
/ / Managua, en fit périr tout le poisson. D'après la facilité déjà signalée (v. n® 116) 
avec laquelle on confond les volcans de Masaya et de Nindiri, l'on ne s'étonnera 
pas de voir Kluge, Perrey, von Hoffet Mallet donner pour 1775 une éruption 
du Masaya, et Dollfus et de Montserrat ne point se prononcer en faveur de l'un 
ou l'autre volcan. Rockstroh donne simplement une éruption d'un volcan de 
Nicaragua sans le nommer. Mais le récit de Juarros est trop explicite pour 
laisser dans l'esprit un doute quelconque. II dit en effet : « à peu de distance 
du volcan précédent (le Masaya), est celui de Nindiri, connu pour l'éruption 
qu'il fit en i775....i& 

(Humboldt, de Buch, Œrstedt, Fuchs.) 



^ 

^ 



N 



iS2. — f 775 (?). 

Eruption du volcan de Fuego. — On peut appliquer, je pense, à ce fait la 
remarque du n^ 71 . (Fuchs.) 

m. — 1775, a juillet. 

Dernière éruption du Pacaya. — Elle fut de pierres et de cendres, s'ouvranl 
une voie là où la montagne se divise en trois pics. La pluie de cendres qui 
tomba à la Antigua fut très abondante et obscurcit le soleil trois jours durant. 
Elle couvrit les provinces de Suchiltepequez et d'Escuintla ou Itzcuintlepeque 
(montagne des sarigues). On n'entendit aucun retumbo, et il ne trembla pas non 
plus, d'après Juarros, témoin oculaire, ce qui est en contradiction avec von 
Hoff et Perrey qui font ruiner Guatemala par un tremblement de terre, le 
11 juillet. Perrey, d'après la Gazette de France du 5 janvier 1776, place l'érup- 
tion le 1er et le 2 juillet. Mallet pense que cette ruine doit être confondue avec 
celle de 1773, et avec infiniment de raison, car il faut s'en tenir au récit de 
Juarros et à la date qu'il donne du 11 juillet. C'est aussi celle de de Humboldt 
et de Kluge. Rockstroh donne celle du l^r et du 2; Dollfus et de Montserrat 
l'une et l'autre. 

124. — 1782 (?). 
Eruption du Masaya, d'après Perrey et Kluge. — Erreur probable pour 1772. 



— 115 - 
/i5. — Fin de 1783. et commencement de i78i. 

Forts tremblements de terre qui rainèrent nombre de maisons à Guatemala • /w 
Rockstroh ne les donne que pour 1783. (Dollfus et de Montserrat, Journal 
encyclopédique y l^r mai IS?^.) Mallet dit que les retumbos de 1784 (du 9 au 
12 février) à Guatemala furent entendus jusqu'à Guanaxuato. C'est l'inverse 
qu'il faut lire, à savoir que les fameux bruits souterrains de Guanaxuato, si 
bien décrits et étudiés par de Humboldt, furent entendus jusqu'à Guatemala. 
C'est, je pense, ce passage de Mallet qui a fait relier par Perrey les retumbos de 
Guatemala (en réalité ceux de Guanaxuato) aux tremblements de terre de 1784". 

i26, — i785. 

Dernière éruption du Cerro Quemado (mont brûlé) ou volcan de Quetzalte- ^3^ 
nango. (Dario Gonzalez, Dollfus et de Montserrat, Rockstroh.) Brasseur de Bour- 
bourg nous apprend que le nom quiche de cette montagne est Gugxanul ou 
Excanul, c'est-à-dire montagne qui vomit de l'argile de feu, ce qui indiquerait 
le souvenir d'éruptions antérieures à la conquête et dont les indigènes auraient 
conservé la tradition. 

i27. — i787, 2i, 22 et 23 septembre. 

Grande éruption du Chaparrastique ou volcan de San-Miguel. — Nous avons 
sur cette éruption une lettre détaillée de José-Antonio de Andrade, témoin 
oculaire, au gouverneur-intendant José-Antonio Ortiz de la Pena, et il nous 
suffira de résumer ce document important. 

Le 21 septembre 1787, à XX*», il commença à trembler fortement et fréquem- 
ment à San-Miguel. A XXI*», le volcan s'ouvrit à moitié de sa hauteur et vomit 
un torrent de laves, qui s'étendit jusqu'aux villages de Quelepa et de Moncagua. 
Trois boquerons (cratères) s'ouvrirent immédiatement après sur le flanc méri- 
dional et une autre coulée s'échappa dans la direction d'Usulutan, formant ainsi 
la cheyre qui ferma la grande rout^ et s'étendit d'environ six lieues jusqu'à 
Ulupa et les Llanos del Muerto. Ces cratères rejetèrent aussi beaucoup de cen- 
dres qui couvrirent les environs d'Usulutan. L'éruption dura trois jours avec 
retumbos et tremblements de terre, et c'est la plus importante de ce volcan 
dans les temps historiques. 

i28. - i798. 

Tremblements de terre à Guatemala, d'après Dollfus et de Montserrat. — 
Mallet, d'après Ennery et Hirth, parle d'un tremblement de terre violent et 




ôr 



^ 



/ 



— 116 - 

destructeur. Ce fait rae paraît douteux et devoir être rapporté à la ruine de 
San-Salvador. 

Ruine de San-Salvador. 

Nous résumerons le rapport officiel fait le lendemain de l'événement par 
l'intendant de San-Salvador au président de Guatemala, et qui a été reproduit 
dans VEscolur, journal de San-Salvador, 4882, p. 67. 

Le 2 février 1798, à XIV*^, un tremblement de terre, aussi violent qu'imprévu, 
jeta bas la ville de San-Salvador. Aucun édifice ni aucune maison ne fut 
indemne. Les victimes furent cependant peu nombreuses à cause du mode de 
construction, les adobes, ou briques sécliées au soleil, y étant alors, comme 
aujourd'hui d'ailleurs, presque exclusivement employées. II trembla fort et sou- 
vent pendant toute la nuit et la matinée du lendemain. Les villages des environs 
souffrirent notablement, ainsi que la ville de San-Miguel , où les secousses 
avaient commencé dès le 28 janvier et où elles furent beaucoup plus nom- 
breuses qu'à San-Salvador. Dans cette dernière ville, il y eut une autre 
violente secousse le 9 à XIV *ï. 

Cuscatlan est le point qui fut le plus éprouvé par le tremblement de terre 
du 2, et c'est là que J.-M. Caceres place le centre de l'ébranlement. Etant bien 
avéré que San-Vicente et Cojutepeque, villes situées entre San-Salvador et San- 
Miguel , ne souffrirent point, il faut en conclure que les chocs ressentis à la 
même époque à San-Miguel ne font pas partie de la même série. 

(Juarros, Squier, Caceres, Antigûedades del Salvador, Manuscrito del 
coiivento de los Dominicos de San-Salvador, Boletin exiraordinario del gobiemo 
del Salvador, 5 de mayo de 1854; Rockstroh, Rafaël Reyes, Perrey, Ennery 
et Hirth, Boscowitz.) 

iSO, — i798. Avril. 

Çrande éruption de l'Izalco. — Elle dura plusieurs jours, et les flammes en 
furent vues à des distances considérables. Si l'on en croit, et on doit le faire, 
le témoignage donné en 1840 à Stephens par Francisco Castillo (d'Izalco), 
ainsi que par le D^ Drivon, établi à Sonsonate depuis de longues années, on est 
certain que c'est seulement à partir de ce moment que le volcan prit un 
accroissement rapide et régulier. Jusqu'alors ce n'était qu'une taupinière reje- 
tant des sables et des lapilli, et c'est ce qui explique la date de 1799 donnée 
par Elisée Reclus pour la formation de l'Izalco, avec une grande éruption de 
lave. La coulée atteignit trois lieues, et une abondante pluie de cendres tomba 
sur le village d'Izalco. 



— 117 — 

D'après Wagner, rapportant le témoignage de Francisco Castillo, il y aurait 
eu dans l'enfance de ce demifer une grande éruption de trois mois, avec cou- 
rant de lave de deux lieues du côté de Santa-Ana, mais la date n'est pas 
connue. Or ce doit être la formation du volcan en 1770. 

(Juarros, Humboldt, Perrey, de Buch, Rockstroh, Dollfus et de Montserrat, 
Boscowitz, Wagner, Kluge, Arago, Mallet.) 

iSi. — 1799. 

Eruption du volcan de Fuego. — Elle fut très abondante et dura plusieurs f^ 
jours. Des ruisseaux descendant de rAcatenarigo eurent leurs eaux tellement 
échauffées qu'on ne pouvait plus les passer. 

(Juarros, Humboldt, de Buch, Perrey, Dollfus et de Montserrat, Rockstroh, 
Arago, Kluge.) 



132. — Fin du XVlIb siècle. Date indéterminée. 



Cartago est désolée par des tremblements de terre. — C'est à cet événement /^ /--■/ 
que cette ville doit de n'être point la capitale du Costarica , et d'avoir vu ^ 

celle de San-José lui être préférée en 1 821 , lors de la proclamation de l'indé- 
pendance et de la formation des cinq Républiques centre-américames. Il est 
vrai que plus tard ces deux villes et celle d'Heredia jouirent de l'avantage, 
peut-être unique dans l'histoire, d'être, de par la Constitution, à tour de rôle 
le siège du gouvernement; mais le transfert, quoique légal, ne s'effectua 
jamais sans révolution. D'après Mallet, la ville de Truxillo aurait aussi beau- 
coup souffert. Or il existe des villes de ce nom au Honduras et au Pérou. 
De laquelle s'agit-il? Ce sismologue cite le Hamburger Correspondmî , 1800, 
no 20. 

Dollfus et de Montserrat parlent aussi des tremblements de terre de Cartago. 

i3S. — Commencement du XIX^ siècle. Dole indéterminée. 

Ruine de Panama (?). T^': 

Je n'ai pu retrouver l'origine de cette note prise par moi pendant mon séjour / y 

au Centre-Amérique. Toute réflexion faite, cet événement, si toutefois il a 
réellement en lieu, et les chocs de Cartago, précédemment donnés, pourraient 
bien n'être qu'un écho plus ou moins considérable de la grande catastrophe 
de Cumana, le i novembre 1799, XVI ^ 15'. 

i5 



. I 



— H8 — 



134. — Î802 ou (803. 



jJ 





Grande éruption de Tlzalco. — Ce fut alors, d'après DoUfus et de Mont- 
serrat, que ce volcan présenta le maximum de ses éruptions gazeuses. Fuchs, 
Rockstroh, Privat-Deschanelles et Focillon donnent la date de 1802 dans leur 
liste des éruptions mémorables, ainsi que Boscowitz. 1802 me parait plus 
probable que 1803, quoique, à vrai dire, il soit plausible que les deux années 
aient vu de grandes éruptions de ce volcan. 

i35. — Vers 1806. 

Eruption du petit volcan de Quetzaltepeque. — C'est un petit cône volcanique 
isolé dans la plaine du même nom, et un peu en dehors de la ligne de plus 
grande pente sur laquelle se trouvent les boqueroncitos , et que nous avons 
décrite à propos de l'éruption du volcan de San-Salvador en 1659. Nous 
citerons le passage de Dollfus et de Montserrat relatif à ce fait, que je ne 
trouve nulle part ailleurs, et que rien ne me fait regarder comme invraisem- 
blable. Ces géologues doivent l'avoir tenu de quelque témoignage local. Notons 
toutefois qu'ils ne parlent pas de la grande éruption de 1659. 

« Ces caractères sont suffisants pour permettre de considérer la 

» montagne de San-Salvador comme un volcan éteint , mais ils sont encore 
D corroborés par la présence de manifestations volcaniques^ inactives il est 
D vrai, réparties en différents points de la base du massif. Du côté nord, près 
» de la route de Santa-Âna, il existe une série de quatre ou cinq petits cônes 
» éteints, disposés suivant une ligne droite dans la direction du nord-ouest. 
3> Le dernier de ces petits cônes, nommé volcan de Quetzaltepeque, a donné, 

p paralt-il, une éruption qui remonte à une soixantaine d'années » (Or 

ces voyageurs étaient dans le pays en 1866.) 

Ce fait a peut-être quelque relation avec le suivant. 

136. — 1806. 

Ruine, de San-Salvador, d'après un article publié par David Guzman dans 
VAmericam du 19 mai 1873 et relatif au désastre du 19 mars de la même 
année. Comme c'est le seul document qui relate ce fait , on peut le révoquer 
en doute, tout en notant que cet observateur soit relativement assez au cou- 
rant des choses de son pays natal. 



— 419 — 



137. — 1805 à 1807. 



D'après de Humboldt, Tlzalco a de grandes émissions de flammes. D'après ^ 
Perrey, de Buch et Mallet, ce dernier citant « Die Annal&i der Physik, Br. L , ^ 
XXXVI, S. 539, i> le volcan aurait eu plusieurs grandes éruptions pendant cette 
période. Kluge donne 1805, 1806 et 1807. 

iS8, — 1809. 

Eniption du Cosegùina. (Archibald Geykie, Kluge, Fuchs, Caldcleugh.) A/^ 
Boulin donne cette éruption, d'après la tradition locale, comme ayant eu lieu *• 
vingt-six ans avant la grande explosion de 1835. {Comptes rendus de V Aca- 
démie des sciences, t. V, p. 75.) D'Archiac donne 1808, se trompant ainsi d'une 
année, comme pour l'éruption de 1835 qu'il place en 1834. 



iS9, — 1809, 20 juillet. 

Très forte secousse à Comayagua, d'après Dollfus et de Montserrat. 



140. — 1809. 20 octobre. 



9 

Tremblement de terre général au Honduras, d'après Bockstroh. — La rareté 
des séismes dans cette Bépublique porterait à confondre ce fait avec le pré- 

m 

cèdent, mais sans permettre de choisir entre les deux dates, et à les rattacher 
peut-être à l'éruption du Cosegùina la même année. 

m. — 1811. 
Eruption du San-Miguel, d'après Sonnenstem. 

ii2. — 18U. 

Tremblements de terre mémorables au Salvador, d'après l'auteur anonyme 
de Las Antigûedades del Salvador. 

143. — 1815. Août. 

Buine de San-Salvador. — Elle ne fut pas aussi complète que les précé- 
dentes. 

(Caceres, Sarravia, Gonzalez, Carrillo, Rockstroh, Maiîuscrito del convetUo 
de los Dominicos de San-Salvador.) 



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— 120 -^ 



iU. — i8i7. 



Petite période de calrae relatif de Tlzalco, dont l'activité avait été jusque-là 
en croissant, d'après Dollfus et de Montserrat. 

/45. — i8i9, 18 juillet. 

Eruption du San-Miguel. — Elle résulte d'un rapport du chef politique du 
département de même nom, en date du 3 décembre 1833, et reproduit dans 
un article anonyme (mais de Rafaël Reyes) du Diario del comercio, du 30 mai 
4884, sur les éruptions de ce volcan. D'après ce document, la coulée s'étendit 
sur trois lieues de longueur dans la direction d'Ulupa et sur un quart de lieue 
de largeur. La route d'Usulutan devint de nouveau tout à coup impraticable, 
et il fallut aller chercher un passage entre le lac de Camalotal et le bord de la 
cheyre de 1787. C'est probablement cette éruption qui a inspiré la poésie de 
Diaz, insérée dans la Guimalda Salvadorena, t. I , p. 75. 

^ p Retour de l'activité éruptive du Turrialba, d'après Dollfus et de Montserrat. 
C -^ Comme ces géologues ont confondu ce volcan avec l'Irazù pour les éruptions 

de 1723 et de 1726, et qu'en outre l'Irazù a eu une éruption en 1821, je suis^ 

assez porté à révoquer ce fait en doute. 



/47. — i8W. 19 octobre. 

Tremblement de terre au Honduras. — Perrey, s'appuyant sur les Annales 
de Chimie et de Physique, t. XV,' p. 424 (Arago) et le Moniteur universel du 
23 novembre, signale cet événement ainsi que les pertes éprouvées par la ville 
d'Omba (évidemment Omoa) et San-Pardo. Il y eut quelques victimes. Des 
crevasses et des éboulements notables se produisirent. (Dollfus et de Mont- 
serrat.) 

i48. — i82i. 

Eruption de scories de l'Irazù, avec des tremblements de terre qui causèrent 
de sensibles dégâts de Rivas à Panama. (Humboldt, Fuchs, Kluge.) 

Je pense qu'il faut rapportera ce fait l'éruption, en 1821, d'un volcan du 
Nicaragua (pour le Costarica) donnée par Rockstroh, mais sans le nommer. 



149. — i8i2. 
(jf^ Grande éruption du Tajamulco, d'après Fuchs. 



— 124 — 



iQO. — 48îi. 7 mai, mmuit. 

De violents tremblements de terre ruinèrent presque complètement Cartago. 
La secousse principale fut ressentie jusqu'à Monkey-Point, au nord de San-Juan 
del Norte (Greytown), sur la côte de Mosquitie. D'après Orlando Roberts, qui 
se trouvait là, cette côte fut bouleversée par des formations nouvelles de dunes 
et de fondrières, des assèchements de lagunes^ etc. Tout le Darien fut secoué. 
(Mallet; Jouimal de Francfort, 1823, n^ 39.) Kluge donne le tremblement de 
terre et aussi une éruption de l'Irazù. Il est difficile de se prononcer sur cette 
dernière assertion. 

i5i, - 1823. 

Le Quetzaltenango se met à fumer plus que de coutume, d'après de Hum- 
boldt. 

15S, — 1825. 

Eruption de l'Izalco. — Les flammes en furent vues de très loin. Le cours 
du Rio Tequisquillo en fut notablement modifié. (Humboldt, de Buch, Perrey, 
Arago, Kluge.) 

153. — 1825 . Février, quantième indéterminé. Entre XIX et XX^. 

Tremblement de terre à l'Ile de Roatan et à Belize. — Il fut ressenti en mer 
près de Roatan par le navire le Recovery, allant de Madère au Honduras. 
(Rockstroh, DoUfus et de Montserrat, Perrey, Garnier, Férussac : Bulletin des 
sciences physiques, t. V; Edinburgh, Journal of science, 1826, jan., p. 70; 
Mallet.) 

iôl. — 1827. 19 septembre. 

Eruption du volcan d'Atitlan. 

Le volcan vomit une grande quantité de malpais (cheyre), de cendres et de 
sables sur la côte de Suchiltepequez. Pendant cinquante heures, la nuée de 
cendres obscurcit l'atmosphère et de nombreux tremblements de terre cau- 
sèrent des dégâts dans le voisinage. {Diario de Centra- America.) 



■■ i 



V. 



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^ 



i55. — 1828. Janvier. 



Grande éruption de cendres du volcan d'Atitlan, avec de violents tremble- 
ments de terre. {Diario de Cetitro-Amèrica, DoUfus et de Montserrat, Fuchs, 

É 

Dario Gonzalez.) 



^ 




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^ 



^ 



— 122 — 
156. - i829. 

Eruption du volcan de Fuego. (Rockstroh, Dollfus et de Montserrat,) 

i57. — iSSO. 

Tremblements de terre mémorables au Salvador. (Antigùedades del Salr- 
vadm* : Gaceta del Salvador, 28 de mayo de 1847.) 

On doit se demander s'ils ne font pas partie de la série suivante du Gua- 
temala. 

158. — i830. Du 21 mars au 18 mai. 

Série de nombreux et violents tremblements de terre à Guatemala. 

Mâllet compte quelques chocs le !««• avril et cinquante-deux secousses plus 
ou moins fortes, de IV h, du 21 au 22 avril, tandis que ce même nombre de 
cinquante-deux est appliqué par Perrey, ainsi que par Dollfus et de Montserrat, 
aux périodes de temps comprises entre IV ^ du 21 avril à XVII *» du 21 et du 22 
respectivement. Donc il y a là un point obscur, mais difficile à élucider. Quoi 
qu'il en soit, il est très probable que le 21 mars, à XTV^ 30', une des 
secousses du Centre-Amérique affecta toutes les Antilles (v. Cuvier : Rapport 
historique sur les progrès des sciences naturelles ^ p. 390). Il y eut une autre 
série de trente-cinq secousses, que Mallet place au l^r avril, tandis que Perrey, 
Dollfus et de Montserrat la fixent au 12 avril. Perrey donne le 12 avril pour la 
ruine d'Amatitlan, Pinula et Petapa, ainsi que Mallet. Perrey, Squier, Mon- 
tufar et Rockstroh fixent au 23 avril, à XXI h, la grande secousse qui causa 
tant de dégâts à la Nueva-Guatémala, renversant en particulier les églises de 
Santa-Teresa, de la Recoleccion et de San-Francisco. Mallet met ce fait au 25, 
Dollfus et de Montserrat au 29. On doit à priori préférer la date de l'historien 
Montufar. Enfin Mallet et Perrey donnent encore une secousse désastreuse 
pour le 27, et ne font cesser les chocs que le 18 mai. 

On voit combien cet événement est obscur quant à ses détails et à l'exacte 
succession des faits. 

Par un décret du 5 mai , le gouvernement guatémaltèque se retira à Joco- 
tenango. 

Ces tremblements de terre, que Squier regarde comme comparables à ceux 
de 1773 (mais il me semble qu'il y ait dans cette assertion une grande exagé- 
ration), cessèrent le 18 mai, et il y eut plus de cent secousses notables. La 
fameuse Madré Teresa, qui se vantait de recevoir par l'intermédiaire d'anges 
des messages écrits de la propre main du Christ (remarquable phénomène que 



-- 123 — 

Pie VII prit la peine de condamner le 19 juin 1819), profita de la terreur 
inspirée par ces séismes et de l'ascendant qu'elle avait pris sur les populations 
grâce à ces miracles, pour exciter contre le gouvernement des Libéraux, alors 
au pouvoir, les rancunes populaires, en donnant les désastres comme une 
juste punition de l'expulsion pour la Havane (11 juillet 1829) de l'archevêque 
de Guatemala, don Ramon Casaûs y Torres, et de la suppression des ordres 
religieux, sous l'accusation de conspirer en faveur de don Carlos III. Peu s'en 
fallut qu'une révolution du parti dit servile, c'est-à-dire rêvant le retour de la 
domination espagnole, n'éclatât à la suite de ces événements et n'en augmentât 
les conséquences désastreuses. 

Aux sources précédemment indiquées on peut ajouter les suivantes, qui ont 
surtout trait à la secousse qui, le 21 mars, se serait étendue à toutes les 
Antilles. (Férussac, Bulletin des scietices naturelles, t. XXVI, p. 32; A. Colla, 
Giomale astronomico, 1833, p. 72; Preussische Staatszeitung, n» 145; Das 
Ausland, 1830, n^ 115; Berghaus ) 

/59. — iSSL Février, 

Tremblements de terre désastreux à San-Salvador, d'après Squier. 

Très violente éruption de cendres du volcan d'Atitlan, avec de forts trem- 
blements de terre. (Diario de Centro- America, Fuchs, Dario Gonzalez, DoUfus 
et de Montserrat.) 

m. - 1834. 



Eruption du Sân-Miguel. — Les laves auraient en partie transformé en 
marais le lac de Camalotal, et par suite augmenté encore l'insalubrité de la 
ville de San-Miguel , bien connue en Amérique par sa terr}ble fièvre , d'une 
nature particulière et toute locale, paraît-il, et nommée la Miguelena. Cette 
éruption me semble très douteuse et doit être identifiée avec celle de 1845, 
Elle n'est du reste donnée que par David Guzman. 

163. — 1835. 

Eruption du San-Vicente, avec un tremblement de terre qui causa des dégâts 
dans le pays. (Perrey, Humboldt, Ennery et Hirth, de Bucb, Globe and Tra^ 






Eruption du volcan de Los Votos, d'après Kluge. — Ce fait me semble peu /\ /} 
probable. 



^ 



^ 




J.- 



— 124 — 

veMer, 1835; Kluge; Nouvelles Annales des Voyages, XVII« année, 1835, t. III, 
p. 260.) Malgré ces hautes et nombreuses autorités, je regarde cette éruption 
comme absolument fausse. Au moment de la grande explosion du Cosegûina, 
que nous allons raconter plus loin, et avant de connaître la vérité sur le 
compte de cet événement, il circula dans tout le Centre-Amérique terrifié, les 
Antilles, le Mexique et la Colombie, des opinions contradictoires sur beaucoup 
de volcans, bien inoffensifs cependant, en attribuant en chaque lieu les impo- 
sants phénomènes dont on était témoin aux montagnes du voisinage. On alla 
jusqu'à créer des volcans pour la circonstance, à Belize par exemple. Toutefois, 
il ne serait pas impossible qu'en 1835 un tremblement de terre tout à fait 
indépendant de l'éruption du Cosegûina n'ait fait des victimes et causé des 
ravages dans quelques villages des environs de San-Vicente, et aussi à San- 
Salvador, d'après Louis Enault, comme 'enfin à San-Miguel, d'après Lare- 
naudière. 

164. — 1835, SO, 2i, 22 et 23 janvier. 

r Grande éruption du Cosegûina. 
/ V Nous allons résumer les nombreuses relations que nous ont données divers 
auteurs, comme Squier, Caldcleugh, Byam, Montufar, Marure, qui ont pu 
puiser aux sources originales et interroger (comme moi) des témoins oculiaires 
sur cette éruption , très probablement une des plus formidables dont fasse 
mention l'histoire volcanique du globe terrestre, tout en avertissant que les 
détails les plus circonstanciés et les plus dignes de foi résultent du rapport 
officiel de Vicente Romero, commandant du port de La Union, situé en face 
du volcan, et de ceux du colonel Galindo. 

Lé 20 janvier 1835, l'aurore fut très claire à La Union; mais, à VIII*», on 
aperçut au S.-E. de la ville un grand nuage noir qui bientôt se divisa en deux. 
Des éclairs et de nombreux coups de tonnerre l'accompagnaient, et, l'obscurité 
augmentant progressivement, il fallut à XI^ allumer les lampes dans les mai- 
sons. Des tremblements de terre répétés commencèrent à XVI h, mettant le sol 
dans un état de mouvement continuel. Peu après survint une pluie de cendres 
qui dura jusqu'à XX*», puis se reprit à tomber tout le jour suivant. Dès lors 
l'obscurité devint absolue. Le 21, à XV*» 8', on ressentit un très fort trem- 
blement de terre. L'atmosphère s'éclaircit un peu le 22, et le 23, à l'aube, des 
détonations formidables préludèrent à la fin de l'obscurité qui disparut com- 
plètement dans la matinée, après avoir été complète pendant quarante- trois 
heures consécutives. 



— 125 — 

D'après Dollfus et de Montserrat, les tremblements de terre auraient com- 
mencé le 19» aux environs immédiats du volcan. 

Dès le premier jour (le 20), une commission officielle, composée du com- 
mandant du port Vicente Romero, de l'alcade (maire) Macelino Argflello et 
de Juan Perry, avait tenté de sortir de La Union en bateau pour chercher à 
se rendre compte de ce qui se passait. Mais la mer démontée les força bientôt 
à rebrousser chemin. Une fois la pluie de cendres terminée, on vit bien vite 
qu'on avait eu affaire à une éruption du Gilotepeque ou Coseguina, situé de 
l'autre côté de la rade de Fonseca. Un immense cratère s'était ouvert sur le 
flanc de la montagne du côté de la mer, et il en était sorti deux coulées de 
laves qui, aveuglant les Rios Chiquito et Negro, avaient formé un marécage 
d'eaux chaudes. Les rochers lancés par le volcan avaient élevé un promon- 
toire nouveau et deux Ilots de 800 et 200 vares de diamètres respectifs, qui 
disparurent bientôt sous l'effort des vagues. Sur l'une d'elles un arbre énorme 
était placé racines en l'air. Vanéechout pense que l'explosion de la montagne 
et le démantèlement qui en fut la conséquence lui firent perdre au moins 
1 ,000 pieds de sa hauteur, chiffre que son aspect actuel comparé à d'anciennes 
gravures ne rend pas invraisemblable, loin de là. 

D'après Caldcleugh, dans les districts de Comayagua, Choluteca et Teguci- 
galpa, il tomba de fortes averses puantes après la pluie de cendres. Cette 
mauvaise odeur est facile à expliquer par l'action de l'eau sur les particules 
cinériformes en suspension dans l'atmosphère. 

Pendant l'éruption, les habitants des pays voisins durent abandonner 
leurs maisons de crainte de les voir s'écrouler sur eux, tant par suite des 
secousses qu'en raison du poids énorme de cendres déposées sur leurs toits. 
La chaleur .devint insupportable , et les cendres , aveuglant gens et bètes et 
s'introduisant dans l'appareil respiratoire, en firent périr beaucoup. Une mul- 
titude d'oiseaux et tous les poissons de la rade de Fonseca subirent le même 
sort. La décomposition de leurs cadavres engendra de graves maladies. 

On ne pouvait respirer, et de violents maux de tête arrachaient des cris 
de douleur aux femmes, aux enfants et même aux hommes. On abandonnait 
en masse les villages, et de longues files de gens et de bestiaux s'échelonnaient 
le long des chemins pour s'éloigner du danger. Les animaux féroces et sau- 
vages, pumas, tigres, daims, etc , venaient pour ainsi dire se mettre sous 

la protection de l'homme et suivaient ces lugubres processions. D'après des 
témoins oculaires que j'ai eu maintes fois l'occasion d'entretenir, il est impos- 
sible de se figurer la terreur qui régnait à cent lieues autour du volcan; On 
croyait à la fin du monde dans cette obscurité et sous cette atmosphère de 

i6 



— 126 — 

plomb. A Léon de Nicaragua, le clergé, toujours aussi éclairé qu'à l'époque 
où, au XYF siècle, il allait solennellement baptiser les volcans (le la chaîne des 
Marrabios, attribuait dans ses prédications le terrible réveil du Cosegûina à ce 
que la petite vérole, qui sévissait alors, n'avait pas même respecté la sainte 
Vierge. On avait, en effet, quelques jours auparavant, sorti processionnellement 
sa statue fraîchement peinte et entourée de tant de cierges que la peinture en 
avait fondu, et les bulles produites avaient laissé en crevant de petites mar- 
ques circulaires semblables à celles de cette maladie. De riches offrandes furent 
en conséquence extorquées aux crédules Indiens. L'anniversaire de l'éruption 
est au Nicaragua l'occasion d'une fête religieuse, et l'année 4885 y porte le 
nom d'année de la poussière, ano de la polvazon. 

La quantité de cendres lancées a été énorme. Sous l'action du contre-alisé 
supérieur (Kaemtz : Cours de Météorologie, p. 38 ; il donne par erreur la date 
du 25 février 1835), elles tombèrent sur un cercle de 1 JOO milles de diamètre, 
atteignant Chiapas, la Vera-Cruz, Kingstown (Jamaïque), la Habana, Cartagena 
de las Indias, Caracas et Santa-Fé de Bogota. Elisée Reclus et Radau en 
estiment le volume à 50 milliards de mètres cubes ! Les ravins si profonds du 
terrain aux environs de La Union en furent C/Omblés, et, d'après des témoins 
oculaires, ce qui augmentait beaucoup la terreur des habitants, était de ne plus 
entendre leurs pas amortis par les cendres qui couvraient le sol. Le port d'Iztapa 
(Guatemala) fut encombré de ponces. Le pont des navires en fut jonché 
jusque dans les ports d'Omoa, de Trujillo et de Sartodilla (Globe and Traveller). 
Le capitaine Eden, commandant le navire (of H. M. B.) le Conway, par ?<> 26' 
lat. N. et 104o long. 0. (Greenwich), c'est-à-dire é 1 ,100 milles du volcan, courut 
pendant iO milles (lettre à Caldcleugh) au travers d'une épaisse couche de 
pierres ponces, dont quelques fragments étaient de dimensions considérables. 

L'obscurité s'étendit jusqu'à Guatemala et la Jamaïque, tandis que les 
retumbos furent entendus jusqu'à Chiapas et Santa-Fé de Bogota. D'après une 
lettre écrite le 15 mars de Santa-Marta, ils durèrent sept heures à Popayan, 
Bogota et Curaçao. 

La région marécageuse qui se forma à la base du volcan , par suite de 
l'aveuglement des Rios Chiquito et Negro, présente depuis cette époque de 
nombreuses sources thermales, chaudes, et il paraît que l'éruption fut accom- 
pagnée d'immenses torrents d'eau bouillante. 

D'après Dollfus et de Montserrat, citant Wells, le Cosegûina ne s'éteignit 
complètement que très longtemps après, et le travail d'apaisement et de refroi- 
dissement n'était pas encore tout à fait terminé en 1854. Actuellement, sauf 
les manifestations thermales, le volcan est absolument éteinte 



« 



— 127 — 

Les haciendas de Cosegûina et de Sapamaspa furent seules détruites à cause 
de leur très grande proximité du volcan. On voit ainsi combien les dégâts 
matériels furent en somme hors de proportion avec la violence de l'explosion. 
C'est là un fait assez général mis en lumière par plusieurs observateurs , 
notamment Boussingault, et qui trouve de nombreuses confirmations dans ce 
travail. 

Les tremblements de terre qui accompagnèrent l'événement présentèrent au 
Honduras cette particularité d'avoir été fort peu sensibles sur les hauts pla- 
teaux, et d'avoir surtout affecté les parties basses , même vers l'Atlantique, 
où des phénomènes d'exhaussement se seraient produits le 21 février 1835, 
peu après la petite éruption dont nous parlerons au 9 février ; mais cela me 
semble peu prouvé. 

Sur la foi de de Humboldt, Fuchs et Darwin, j'avais dans mon mémoire 
primitif, dans une communication à l'Académie des sciences (Comptes rendus, 
1885, t. C, p. 1312) et dans un article inséré dans la Revue scientifique 
(27 juin 1885), j'avais, dis-je, attiré l'attention sur ce fait remarquable que les 
volcans chiliens , l'Aconcagua et le Corcovado , étaient entrés en éruption le 
même jour que le Cosegûina. Répétant à ce sujet une phrase de de Humboldt, 
je demandais si cette coïncidence était fortuite. Ce fait et un certain nombre 
d'autres semblables ont servi à Kluge à étayer ses théories volcaniques, d'ail- 
leurs fort contestables. Or, j'ai pu depuis me procurer le texte de Darwin, 
duquel cette coïncidence, dont on a tiré parti, aurait été tirée ; et il se trouve 
que l'on a forcé le sens du passage où il est question de cette remarquable 
coïncidence. Il faut donc la rayer du nombre des affirmations vraiment scien- 
tifiques. 

D'après Roulin, les cendres du Cosegûina formèrent en quelques endroits 
trois couches distinctes. La première était d'une couleur foncée, la deuxième 
grise et la troisième blanche. Cette remarque a son importance dans l'étude 
chronologique des couches volcaniques, et montre qu'il ne faut pas se hâter 
pour l'étude d'un volcan à compter autant d'éruptions que de couches. 
Dufresnoy fit l'analyse, et en voici le résultat : 

/ SUice 50 

Composition de la petite portion \ Alumine 10 

insoluble dans l'acide murialique < Oxyde de fer 17 

et reprise par la potasse. / Chaux 12 

Soude 7 

96 




r 



yv 



/ 



r 



— 1^28 — 

C'est une composition tout à fait analogue à celle du Labrador. La partie 
insoluble parait être du ryacolite, mais en proportion plus grande que dans 
les cendres du volcan de la Guadeloupe. 

(Vicente Romero, i^ informe : Boletin oficial del Estado de Guatemala, n® 75, 

15 de febrero de 1835, p. 698; — S® informe: Boletin n^ 79, 14 de marzo, 

p. 733; Squier, Lévy, Elisée Reclus, Byam, Montufar, Wells, Dollfus et de 
Montserrat, Acosta, Roulin, Caldcleugh, Elle de Beaumont, Dufresnoy, Fuchs, 
Vanééchout, de Buch, Mallet, de Huraboldt, Perrey, Eden; El Constitudœial 
del Magdalena, del 9 de abril de 1835 ; Galindo, Silliman' s journal^ t. XXVIII, 
1835, pp. 332-336; Gaceta de Guatemala; Comptes rendus de l'Académie des 
sciences, t. IV, p. 801, et t. V, p. 75; Philosophical transactions^ 1836, part. I, 
p. 27; Edinburgh New phil. Jaum., january 1836; Bibliothèque universelle 
de GenèvCy 3^ série, t. III, p. 411 ; d'Archiac : Histoire des progrès de la géo- 
logie de i834 à 1845, t. II, p. 559; Marure : Efemeridas, parràfo 20; Obser- 
vaciones meteorologicas hechas en la ciudad de Guatemala del 20 al 28 de 
enero de 1835; Boletin oficial del Estado de Gtmtemala, n® 73, 2» parte, 
28 de enero de 1835; Rodas; von Seebach : Zeitschrift fur die Erdkùnde, 
1836; Vélain, Rockstroh; Darwin : Voyage of the Beagle, 1845, ch. xiv, 
p. 291 ; Boscowitz ; Radau : la Constitution interne du globe, p. 51.) 

i65, — 1835. Février. 

^ Bruits souterrains au Nicaragua. — Squier les attribue aux convulsions 
volcaniques dont la Nouvelle-Grenade était alors, dit-il, le théâtre, et la haute 
autorité de Mallet confirmerait cette opinion s'il était prouvé, ce qui n'est pas, 
qu'ils eussent été entendus dans les régions intermédiaires. Or, que je sache, 
la Nouvelle-Grenade n'a à cette époque présenté aucun phénomène volcanique. 
Il faut donc attribuer ces retumbos au Coseguina. Quant à savoir s'ils se rat- 
tachent à la grande éruption de janvier, par suite de l'erreur qui l'a fait 
placer en février par beaucoup d'auteurs, ou s'ils dépendent de la petite 
reprise du 9 février, c'est difficile à décider. 

i66. — 1835. 9 février, 

. • • • 

Petite éruption du Coseguina, avec quelques faibles secousses. (Wells, 
Dollfus et de Montserrat.) 

167. — 1835. Avril. 

Deux éruptions sous-marines sur la côte occidentale du Centre-Amérique. 
— En outre de ce que Kluge est le seul auteur qui fournisse ce fait , d'après 



J 



— 429 — 

l'atlas de Bromme, il faut noter que cet auteur manque fréquemment dé cri- 
tique à l'égard des faits qu'il énonce à l'appui de ses théories. Il faut donc le 
rejeter sans hésitation. 

Eruption de l'Izalco, d'après Kluge. 

i69. — i836. i2 et S3 juin. 

Tremblements de terre en divers points de l'Amérique centrale. (Rockstroh, 
Dollfus et de Montserrat; Journal de New-York; Journal des Débats du 
23 juillet; Perrey.) Mallet, sans dire pourquoi, pense que ces secousses ont été 
ressenties peut-être en mai. Cet auteur et Kluge donnent en même temps une 
éruption du volcan de Omoa, ce qui est très certainement faux. 

170. — 1838. 

Ascension scientifique du volcan El Viejo par le capitaine Belcher, de la A 

marine des Etats-Unis, alors chargé du relevé hydrographique des côtes du ^ y 
Pacifique. (Squier.) 






i7i. — i839. 22 mars (Viemes de dolores). XV^. 

Tremblement de terre désastreux à * San-Salvador. Quelques villages des /*^ 
environs furent détruits, en particulier Nejapa et Quetzaltepeque. Squier, 
Rockstroh et Caceres placent ^vec raison au 22 la secousse principale , qui 
renversa dans toutes les directions possibles les maisons de San-Salvador. 
Elle aurait donc été giratoire, si l'on admet ce genre de secousses, dont pour 
ma part je doute fort. Mallet signale l'écroulement d'une colline, ce qui aurait 
changé le cours d'un ruisseau et produit la formation de nombreuses crevasses 
dans la cité. Cet auteur, ainsi que Perrey, Dollfus et de Montserrat, place 
l'événement au 21 au lieu du 22. Mais il n'y a pas de doute possible que la 
date exacte ne soit bien le 22, car c'est celle, en 4839, du vendredi qui pré- 
cède le dimanche des Rameaux, et qui porte précisément le nom de Viemes 
de dolores y comme le tremblement de terre dont il s'agit. 

Les retumbos furent terribles. Perrey et Mallet, s'appuyant sur A. Colla 
{Giomale asironomico, 4844, p. 453), signalent une autre forte secous^ le 27. 
J.-M. Caceres pense que le centre d'ébranlement était en dehors de la vallée 
de San-Salvador. D'après Squier, il fut fortement question de transférer la ville 
en quelque autre situation moins exposée. (Boletin extraordinario del go- 
biemo del Salvador, 5 de mayo de 4854, Cojutepeque; Lamont's Aiitmlen 






/ 



fur Met. und Erdmagnetismus, h. I (Meîster) ; Rockstroh ; Fournet : AntvUes 
de Ut Société royale d'Agriculture de Lyon, 1845, t. VIII , p. 365.) 

na. — 4839. 31 avril. 
Forte secousse à San-Salvador, d'après Dollfus et de Montserrat. 

i73. — i839. Du i" au iO octobre, i" octobre, /". 
Le l""" octobre, à I"", un violent tremblement de terre à San-Salvador com- 
pléta l'œuvre de celui du 3â mars précédent. Il y eut quarante-huit secousses 
pendant les vingt-quatre heures suivantes. Elles avaient du reste commencé 
quelques jours auparavant et elles durèrent jusqu'au 10. Caceres place encore 
le foyer d'ébranlement en dehors de la valiée de Sao-Salvador. (Squier, 
Rockstroh, Dollfus et de Montserrat, Perrey; A. Colla : Gioniale astronomico, 
184.1, p. 156; d'Archiac : Hist. des progrès de la géologie de i834 à 1845, 
t. I, p. 633; JVeu lahrbuch, 1842, p. 861. 

m. iSJO. 
Tremblements de terre désastreux à Cartago, d'après Carrilio qui, je pense, 
s'est trompé de date. Ce seraient ceux de septembre 1841. 



i75.- 



i8M>. 



Stephens visite l'Irazù et le cratère de Masaya. C'est à propos de cette 
seconde et périlleuse ascension qu'il dit : « Une foulure, une branche brisée, 
une défaillance de force m'auraient en un instant précipité en un endroit où 
j'aurais été aussi difficile à trouver qu'un gouvernement dans l'Amérique cen- 
trale. ]» Cette parole est restée tellement vraie que je n'ai pu m'empécher de 
la citer. 

i76. — iSiÛ. Mai et juin. 

Période de forts et nombreux tremblements de terre à San-Salvador. 
(Gacela del Salvador, del 17 de junlo de 1853.) 

i77. — i84l. 3 uplmin-e, H" W. 

Ruiifc de Cartago par une secousse de tremblement de terre, violente et 
inopinée, qui se propagea, d'après Mallet, jusqu'aux Etats-Unis. Toute la 
région de Turado, Tres-Rios, Parrowso (?), Ujamès, Heredla, Alajuela, San- 
José et Matina, fut couverte de ruines. Le 5, les secousses reprirent sans 
interruption. A la suite de cet événement, que Belly attribue à l'Irazù, 




— 131 — 

quoique ce volcan, malgré l'assertion de Kluge, n'ait point eu alors d'érup- 
tion , le président Carrillo décréta le transfert de Cartago au village de Tur- 
rialba, sous le nom de Guadalupe. Un décret du 16 novembre suivant annula 
cette disposition sous la menace d'un soulèvement populaire. (Felipe Molina, 
Squier, Montufar, Belly, Rockstroh, Dollfus et de Montserrat, Vanéechout, 
Perrey, Mallet; Journal des Débais, 16 janvier 1842; Natimal, 11 décembre 
1841; Kluge; LamonVs Annalen fur die Met, und Erdmagnetismus, h. I, 
S. 163.) 

i78. — iSiS. 

Petite éruption de cendres du volcan d'Atitlan. (Diario de Centro-Amèrica.) 

i79. — i8U. Mai. 



r- 



» 



Les volcans d'Irazù et d'Orosi donnent des signes d'une activité extraordi- ; 
naire et en relation évidente avec les secousses du Nicaragua. (Squier.) 

iSO, — iHU. Mai. 

Période de tremblements de terre au Nicaragua. — Le Rio Negro, aveuglé /y 
en 1835 par l'éruption du Cosegùina, se rouvrit un chemin vers l'Océan. 
Rivas fut presque détruite. Les journaux de la Jamaïque du 24 août signalent 
de grands dégâts à San-Juan del Norte ou Greytown. Les eaux du lac de 
Nicaragua montaient et descendaient avec les secousses, causant ainsi de 
grands dommages sur ses rives. Squier et Frœbel (ce dernier se trouvait là le 
13 janvier 1851) pensent que le Rio Tipitapa, qui réunit les lacs de Nicaragua 
et de Managua, se dessécha à la suite de ces tremblements de terre en consé- 
quence du soulèvement de son fond. L'étude des lieux et l'ensemble de nos 
connaissances sur l'état ancien de cette partie de la voie fluviatile interocéa- 
nique ne sont pas en faveur de la réalité de cet effet du tremblement de terre 
de 1844. Du reste, les deux observateurs précédemment cités la mettent en 
doute en d'autres passages de leurs ouvrages, le premier par la constatation 
de très grandes irrégularités dans le régime du Tipitapa, le second par 
l'absence de traditions locales relatives, après un si petit nombre d'années, à 
un tel changement topographique. Williams, dans son travail sur le chemin 
de fer du Tehuantepec, après l'exploration du colonel Barnard, fait allusion à 
ces dénivellations en faveur de la plus grande stabilité du sol dans l'isthme 
mexicain, et conclut par suite à la construction du chemin de fer comme de 
beaucoup préférable au canal des lacs. 

Le Costarica ressentit une des secousses. (Poey, Perrey.) 




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^ 



— 132 — 
iBi. " 1844. 23 juiUet. 1845, 

Eruptions du San-Miguel. — Dans ces deux années iSiA et 1845 il y eut des 
éruptions de ce volcan, ce qui a porté une grande confusion dans l'esprit des 
auteurs et empêche de se reconnaître facilement au milieu de leurs assertions 
contradictoires. La principale éruption fut de laves qui s'épanchèrent par qua- 
torze bouches du côté dé la ville en s'arrétant juste à ses portes. Elle fut 
précédée d'une explosion qui démantela la partie est du grand cratère supé- 
rieur, et où se formèrent des solfatares que les Indiens du voisinage se niirent 
postérieurement à exploiter pour en extraire du soufre. Perrey donne d'abord 
la date du 26 juillet 1843. Dollfus et de Montserrat placent cette éruption au 
25 juillet 1844, les notes manuscrites de l'ingénieur Telesforo Lois au 23, et 
Kluge au 26. De Humboldt et Fuchs donnent 1844; Sonnenstern, Wells et 
Guzman, 1845; Rockstroh, le 25 juillet 1845; Perrey, en un autre passage, 
juillet 1845; en outre, Dollfus et de Montserrat donnent pour 1845 une petite 
éruption de cendres. Nous rangeant à l'opinion de ces deux géologues, si 
circonspects, nous admettrons définitivement pour juillet 1844, du 23 au 26, 
une grande éruption de laves, et pour 1845, à une date indéterminée, une 
petite éruption de cendres. D'après Perrey, l'Izalco était toujours en éruption. 

iSS. — 18U. Août. 

A San-Juan de Nicaragua, fort tremblement avec dommages, d'après les 
journaux de la Jamaïque du 24 août. (Perrey.) 

i83. - 1846, 

Dunlop, visitant le Pacaya, le trouve dans un état d'extrême activité. Dollfus 
et de Montserrat, à la suite de leur ascension du 9 avril 1866, regardent cette 
assertion comme très exagérée, mais que prouve ce qu'ils ont vu vingt ans 
plus tard. 

iS4. — i846. 30 janvier. 

Violent tremblement de terre à la colonie belge de Santo-Tomas (Guatemala), 
mamtenant abandonnée déjà depuis longtemps. (Rockstroh, Dollfus et de Mont- 
serrat, Perrey. Communication de Pistolesi à la Gazette de Florence.) 

i85. — 1847, 



Eruption de scories de l'Irazù avec de forts tremblements de terre qui furent 

/V ressentis de Rivas à Panama. (Fuchs, de Humboldt, Kluge.) Je pense que 

.^ •* ^ 






— 133 — 

c*est à cet événement qu'il faut rapporter l'éruption d'un volcan non désigné 
du Nicaragua que donnent pour 1847 Perrey, Rockstroh, Dollfus et de Mont- 
serrat, et aussi l'assertion de ces deux derniers relative au retour à l'activité 
du Turrialba, qu'ils auront une fois de plus confondu avec l'Irazù, comme ils 
l'ont fait pour les éruptions de ce dernier en 1723, 1726, etc. 

186. — i847. 
Petitp éruption de cendres du San-Miguel, d'après Dollfus et de Montserrat. ;J) 

m. - 1847, 22 juin, 0^ 30* et Xm 50*. 

Forts tremblements de terre qui causèrent des dégâts à la côte du Baume. «J 
(Rockstroh, Caceres.) 

188. — 1847. 12 octobre, le matin. 

Eruption du volcan de Fuego, d'après- Kluge. — Elle est peu probable, car /^ 
Perrey, et cela d'après Morelet qui était alors dans le pays, n'y signale que de 
la fumée. 

189. — 1848. 



^ 



Petite éruption de laves du San-Miguel. (Wells, Squier, Dollfus et de Mont- 
serrat; Gaceta oficial del Salvador, del 11 de marzo de 1877 ; Kluge, Perrey.) 

C'est très probablement à ce fait qu'il faut rapporter l'éruption que donne 
de Humboldt, pour 1848, d'un volcan centre-américain qu'il ne nomme pas, 
à moins qu'il ne s'agisse du Momotombo. 

Rojas (Carta al profesor Perrey sobre las fetiometios seismiœs de America; 
el Federalista, de Caracas, del 7 de setiembre de 1867) donne la date de 1849. 
On doit préférer 1848 que donne Squier, toujours très exact, et qui, du reste, 
arriva peu après dans le pays. 

190. — 1848. 

Eruption du Momotombo, d'après Calderon y Arana (voir l'éruption du jl/ 
Telica en 1850). 

191. — 1848. f" février. 

Secousse dans la baie de Honduras. (Perrey.) 

192. — 1849. 11 janvier. 

Tremblement de terre à Panama. (Perrey.) 

17 



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^ 



— 434 — 
193. — /«4». 27 octobre, iK 

Forte secousse de tremblement de terre au Nicaragua. — Le mouvement fut 
d'abord ondulatoire pendant bien près d'une minute. Puis il devint brus- 
quement vibratoire et horizontal pendant trente secondes. Jusqu'alors il avait 
graduellement augmenté d'intensité et en violence. Il y eut une courte période 
de décroissance, puis tout cessa brusquement après avoir duré deux minutes. 
Les anciens du pays donnèrent à cette secousse une intensité conventionnelle 
de 7, en représentant par 10 celle des plus fortes dont ils avaient souvenir 
depuis vingt-cinq ans. Squier (p. 543), dont les détails précédents sont extraits, 
constata dans le pays un certain nombre de crevasses et d'éboulements de 
rochers. Les chevaux et les chiens manifestèrent une terreur extrême. Cette 
secousse fut ressentie aussi au Honduras et au Salvador, et peut-être aussi en 
dehors de ces limites. Direction générale des secousses, N. à S. C'est par 
erreur que dans mon premier mémoire j'ai donné la date de 1850. (Perrey.) 

iU. — i650. 
Eruption du volcan El Nuevo. (Squier, Fuchs.) 

i95. — i850. 

Eruption du Telica, d'après Rockstroh. — Il est probable qu'il y a confusion 
avec le volcan de Las Pilas (voir plus loin), qui fait comme le Momotombo, le 
Telica et le volcan El Nuevo, partie de la Sierra de los Marrabios, peutrétre la 
plus belle série Iméaire de volcans du globe. On peut appliquer le même doute 
à l'éruption du Momotombo précédemment indiquée, mais non à celle du 
volcan El Nuevo, à cause de la grande exactitude ordinaire de Squier. 

i96, - i850. 
Eruption du volcan de Fuego, d'après Cayetano Santis. 



^ i97, — i850. Du a au 22 avril. 

/ i/ Formation du volcan de Las Pilas, près du Momotombo. 

Voici le récit de Squier {Nicaragua, p. 529) : 

« Les \\ et 12 avril 1850, des bruits sourds, rappelant ceux du tonnerre, 
j> s'entendirent de la ville de Léon. Ils semblaient venir des volcans, et on 
» supposa qu'ils étaient dus au grand volcan, de Momotombo, qui est souvent 






— 135 — 

» le siège de retumbos et d^autres symptômes d'activité, par exemple des 
i> émissions de fumée. Cependant ce volcan ne donnait alors aucun signe 
» d'une activité inusitée. Ces bruits augmentèrent de force et de fréquence 
» dans la nuit du 12, et des tremblement de terre furent ressentis jusqu'à 
» Léon. Près des montagnes, ils étaient tout à fait violents et terrifièrent les 
-» habitants. De très bonne heure, le dimanche 13, un orifice s'ouvrit près de 
Tf la base du volcan éteint d^uis longtemps, le Momotombo, à environ 
1» 90 milles de Léon. Les soubresauts du sol étaient extrêmement brusques 
1^ dans le voisinage, au dire des indigènes, et ils ressemblaient à une série de 
y» chocs. Le point précis où se fit cette ouverture peut être regardé comme en 
i> plaine, et était cependant quelque peu élevé par la lave qui, à des périodes 
T> antérieures, avait coulé du volcan, et ce fut au milieu du lit de laves que se 
1» fit l'éruption. A quelques milles de ce point, il n'y avait aucun habitant, de 
D sorte que je ne suis pas très bien informé des premiers phénomènes mani- 
1» festés par le nouveau volcan. Il semble cependant que sa naissance fut 
D accompagnée d'une quantité de flammes et qu'au commencement des 
^ masses de matières fondues furent irrégulièrement rejetées dans toutes les 
» directions. C'est du moins ce qui résulte clairement de la visite que je fis 
-» quelques jours après. A une grande distance tout autour étaient disséminées 
» de grandes écailles ressemblant à de la fonte fraîchement fondue. Cette 
ï) émission irrégulière ne dura que quelques heures et fut suivie d'un courant 
» de lave, qui suivit vers l'ouest la pente du terrain sous la forme d'une 
-ù haute crête dépassant le sommet des arbres et renversant tout ce qui s'op- 
t) posait à son passage. Tandis que ce flot continuait sa marche, ce qu'il fit 
T> tout le reste dudit jour, le sol fut en repos, sauf un léger tremblement de 
T> terre qui ne fut point ressenti au delà d'un rayon de quelques milles. Le 14, 
» la lave cessa de couler et il s'ensuivit un mode d'action entièrement difië- 
i> rent. Une série d'éruptions commença, chacune U'elles durant environ trois 
i> minutes, et suivie d'une pause de même durée. Chaque éruption était 
» accompagnée de secousses, trop légères cependant pour être ressenties à 
» Léon, et d'un jet de flammes d'au moins 100 pieds de hauteur. Des blocs 
i> de pierres chauffées au rouge étaient aussi à chaque éruption lancés à des 
i> hauteurs de plusieurs centaines de pieds. Le plus grand nombre retombait 
» dans l'intérieur du cratère, et le reste en dehors, ce qui bâtissait progres- 
» sivement un cône tout autour de lui. Par suite des frottements dus à ce. 
-» mode de procéder, ces blocs étaient plus ou moins arrondis, ce qui explique 
D une des particularités des pierres volcaniques à laquelle on a précédemment 
» fait allusion. Ces explosions . continuèrent sans interruption pendant sept 



— 136 — 

» jours et purent être très exactement observées de Léon. Dans la matinée 
3) du 22, accompagné du D^ J.-W. Lîvingston, consul des Etats-Unis, je partis 
» pour visiter les lieux où se produisaient ces phénomènes. Personne ne 
y> s'était aventuré jusque-là, mais nous n'eûmes pas de difficulté à persuader 
» à quelques vachers des haciendas d'Orota à nous servir de guidesi Nous 
» chevauchions difficilement sur les lits de lave, et nous dûmes mettre pied à 
» terre à un mille et demi de la place. Pour avoir une vue parfaite du nou- 
» veau volcan , nous fimes l'ascension d'une crête de scories , haute et nue, 
y> qui le dominait complètement. De ce point, il semblait une immense chau- 
)> dière retournée avec un trou dans le fond, représentant le cratère et d'où 
^ était sorti d'un seul côté un courant de laves encore ardentes, émettant des 
i> radiatiqns tremblotantes. Les éruptions avaient cessé ce matin-rlà, mais il 
y> sortait encore une masse de fumée, que le vent d'ouest balayait en longues 
1^ traînées au travers des sommets des arbres. 

y> Le cône, à sa partie supérieure, était moucheté de jaune, couleur du soufre 

i> cristallisé, déposé par les vapeurs chaudes passant sur les blocs sans liaison 

T> et au travers de leurs interstices. Tout autour les arbres étaient dépouillés de 

i> leurs feuilles et de leurs branchages, de sorte que tout noirs ils semblaient 

]> de gigantesques squelettes. Tentés par la tranquilhté du volcan et anxieux 

]> de l'observer de pjus près, nous quittâmes notre position et, marchant dans 

i> le sens du vent, nous nous dirigeâmes vers le volcan, enjambant les blocs 

y> de lave et les bouquets de cactus épineux et d'agaves. De tous côtés, nous 

» trouvions les écailles de matières fondues lancées le premier jour de l'énip- 

-p tion, et qui s'étaient moulées sur les objets qu'elles avaient atteints dans 

» leur chute. Nous n'eûmes pas de difficulté à atteindre la base du cône, le 

T> vent chassant la vapeur et la fumée du côté opposé. Il avait peut-être 150 

1^ ou 200 pieds de haut, 200 yards de diamètre et une grande régularité de 

^ contours. 11 était entièrement formé de blocs plus ou moins arrondis et de 

» toute grandeur, depuis une livre jusqu'à 500. On n'entendait aucun bruit, 

» si ce n'est un roulement sourd et bas, accompagné de très légers mouve- 

y> ments de trépidation. Désireux de tout observer plus attentivement et de 

)> contrôler l'assertion populaire d'après laquelle un trouble notable de Tat- 

» mosphère près d'un évent volcanique amène sûrement une éruption, nous 

D nous préparâmes à faire l'ascension. Craignant de trouver au sommet les 

» blocs trop chauds, je me préparai moi-même deux bâtons pour épargner 

D mes mains. Le docteur, dédaignant de telles aides, se lança à l'aventure. 

i> L'ascension était très laborieuse, parce que les pierres roulant sous nos 

^ pieds allaient jusqu'à la base du cône. Nous avions cependant presque 



r 



— 137 — 

» réussi à. atteindre le sommet, lorsque le docteur, qui était alors légèrement 

> en avance, recula soudain avec un cri de douleur, ayant atteint une couche 
"p de pierres assez chaudes pour lui faire, au simple contact, des ampoules aux 

> mains. Nous nous arrêtâmes un instant, et je regardais comment poser le 
» pied, quand je fus soudain surpris par un cri de terreur de mon compagnon 
:» qui s'élançait en bas par des bonds surhumains. Au même moment, je fus 
1^ assourdi par un bruit étrange, je crus percevoir un tourbillonnement de 
-» l'atmosphère et un tassement de la masse sur laquelle je me trouvais. 
-» Aussitôt que je pus, je regardai en Tah-, le ciel était noir de pierres et des 
3> milliers d'éclairs éclataient au travers. Tout cela ne dura qu'un instant, et 
» au même moment je me précipitai en bas. J'y arrivai en même temps que 
;» mon compagnon et juste à temps pour éviter les pierres, qui tombaient en 
"» masse, précisément au point que nous venions de quitter. Je n'ai pas besoin 
:» de dire qu'en dépit des cactus épineux et des lits de laves rugueuses, nous 
]> ne fûmes pas longs à mettre une bonne et respectable distance entre nous et 
7 le terrible objet de notre curiosité. L'éruption dura environ une heure, 
1^ entremêlée d'assoupissements semblables à da longues inspirations. Le bruit 
1» était équivalent à celui d'un nombre incalculable de hauts-fourneaux en 
i> pleine opération, et l'air était rempli de pierres projetées. La descente des 
1» matières fut presque aussi soudaine que leur montée, et ce fut en vain que 
» nous attendîmes plusieurs heures une nouvelle éruption. Nos guides nous 
» assurèrent qu'une seconde tentative d'ascension ou quelque trouble notable 
» soit sur les pentes du cône, soit dans le voisinage, serait suivi d'une érup- 
"» tion, mais nous ne nous fiâmes point à en faire l'expérience. 

i> Depuis cette époque et jusqu'à ce que je quittai le Centre-Amérique , je 

» n'ai point été informé qu'il y ait eu là plus d'une autre éruption, et cela à 

» l'occasion de la première grande averse (de la saison des pluies), c'est-à- 

3> dire, à ce que je crois, le 27 du mois qui suivit celle que nous venons de 

i> raconter. Je n'ai point appris non plus que le. nouveau volcan ait manifesté 

> d'autres phénomènes d'activité. Je pense que ses premiers efforts ont été 
» trop considérables et qu'il est arrivé à un déclin prématuré. 

» Les décharges de cet évent volcanique consistaient entièrement en pierres. 

» Quelques jours avant notre visite, une députation de vachers et autres 
» habitants du voisinage était venue à Léon dans le but de prier l'évêque de 
i> venir en ces lieux baptiser le nouveau volcan, pour qu'il se tint tranquille 
:» et respectât leurs vies. Je crois qu'ils obtinrent gain de cause, et toute la 
» ville fut remplie de bruits relatifs à la nouvelle cérémonie, que j'eusse été 
-» fort curieux de voir. Mais le repos prématuré du volcan dissipa les craintes 



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— 138 — 

> du peuple et la cérémopie n'eut point lieu, à mon grand désappointement, 
i> car j'avais l'intention d'être parrain du volcan des Nordaméricains (ainsi 
n nommé à cause de la visite de Squier et de Livingston). C'est là une 
» ancienne pratique, et cette cérémonie fut, dit-on, accomplie peu après la 
]> conquête sur tous les volcans du Nicaragua, à l'exception du Momotombo, 
i> qui est encore païen. On n'a plu$ jamais entendu parler des moines qui 
» tentèrent de planter leur crosse à son sommet. i> 

(Perrey, Boscowitz ; Proceedings of the american association for the advaiin 
cernent of science, A^ meeting, 4850, pp. 404-107.) 

i98. — i8Q0. 27 avHL 

Seconde et dernière éruption du volcan de Las Pilas (voir le récit précédent). 
(Squier.) Kluge donne par erreur, pour cette date, une éruption du volcan 
El Nuevo. 

i99, — i85i à 1855. 

Période de nombreux tremblements de terre à Guatemala, d'après Dollfus 
et de Montserrat. 

SOO. — i85L iS lévrier. 

A Saint-Thomas (Amérique), tremblement sans conséquences fâcheuses. 
(Perrey.) Comme ce sismologue, pour les secousses de Saint-Thomas, ajoute 
toujours Antilles, tandis que dans le cas actuel il dit Amérique, que d'autre 
part, Poey ne signale pas ce fait dans son beau catalogue des Antilles {An- 
nuaire de la Société météorologique de France y 1857, t. V, pp. 75, 127, 227 
et 252), j'en conchis qu'il s'agit sans conteste de la colonie belge établie sur la 
côte atlantique du Guatemala. 

îOi. — i85i. i8 mars, VIl^ i5'. 

Tremblement de terre désastreux au Costarica. — A San-José, 145 mai- 
sons furent renversées, on dut en faire abattre 1 8 et presque toutes les autres 
furent endommagées. 11 fallut finir de détruire la tour de la cathédrale. La 
secousse principale fut encore plus forte et causa plus de dommages à Alajuela 
qu'à Cartago. La première de ces deux villes fut presque entièrement détruite. 
On nota que le plus grand nombre des murs orientés E.-O. souflrirent énor- 
mément. Barba souffrit aussi, mais moins que les villes précédentes ; il en fut 
de même pour les villages du Guanacaste. (Squier, Felipe Molina, Gaceta de 
Costarica (informe oficial), Gaceta del Salvador, del 30 de mayo de 1851.) 

Perrey, dans son catalogue de 1851, donne par erreur la date du 24. 



— 139 - 
202. — i85i. i5 mai. 

Commencement d'une série de tremblements de terre, à Panama. (Squier, 
Perrey.) 

« 

203. — iSôi. 17 mai. Dans la matinée (?). 

Quetzaltenango fut ruinée par dix-sept violentes secousses verticales ; elles 
furent faibles à Guatemala. (Perrey, d'après le P. Cornette : Record of earth^ 
quakes in America, 1868.) C'est une confusion probable avec le 16 mai 1852. 

204. — i85i. 8 août. 

Tremblement de terre à Truxillo et dans le Honduras. (Perrey, Kluge.) 

205. — 1851. 18 août. 

Tremblement de terre à Truxillo et dans le Honduras. (Perrey.) 

206. — 1851. 14 novembre. 



£1 



^ 






/-/ 



Un tremblement de terre détruit quelques maisons à Tegucigalpa, d'après / 7 



des documents locaux. 

207. - 1852. 



Le Momotombo fait une éruption ou se reprend d'activité, d'après Dollfus et 
de Montserràt. Ces deux géologues le fout s'éteindre en juillet, au moment où 
le Masaya se reprit d'activité. 






,208.— 1852. 

Eruption du volcan de Fuego. ^- 

(Fuchs, Cayetano Santis, de Humboldt, Kluge; Rojas : Carta al profesor yC* 

Perrey sobre las fenomenos seismicos de America; el Federalista^ de Caracas, 

7 de setiembre de 1867.) 

209. — 1852. 

Eruption du volcan d'Âtitlan. — Il lança alors d'immenses colonnes de 
fumée et couvrit ses contours de cendres. (Dario Gonzalez, Dollfus et de Mont- 
serràt.) 

210. — 1852. 17 janvier, VII\ 

Tremblement de terre à Belize. — Il dura une minute, et même, dit-on, 
deux minutes. Peut-être a-t-il été ressenti jusqu'à Galveston (Tejas). (Perrey.) 








— 140 — 
2H. — 1852. Mar$. 

/ 
/ 

' / f Tremblement de terre au Honduras. (Perrey.) 



' / 



^ 






2i2. — 1852. 19 mars. Entre XVI et XVIIK 

A Guatemala, une secousse. (Perrey.) 

as. — 1852, 16 mai. 



y^ Un tremblement de terre causa des dégâts à Quetzaltenango et les villages 
/^— voisins. {Gaceta de Guatemala, febrero de 1855 : Informe de una comision 
^^ oficial de la municipalidad de Quetzaltenango, enero de 1855 ; Rockstroh.) 

2U. — 1852. 8 juin. 

Les eaux des petits lacs d'Âpoyo, Tiscapa, Âsososca et autres du même 
/ / groupe (Nicaragua), se mettent à bouillir et forcent les laveuses à les aban- 
donner. (Calderon y Arana, Perrey, Dollfus et de Montserrat; Gaceta de Nica- 
ragua, 15 y 22 de mayo de 1858.) 

215. — 1852. 29 juin (?). 

KRetumbos au volcan de Masaya. Perrey, dans ses catalogues de 1856 et 
de 1862, donne la date de 1852, mais dans celui de 1856, il rectifie lui- 
même à 1853. 

216. - 1852. Juillet. 

Le Masaya fait une éruption de laves plus légères que celles des précédentes 
et avec de très fortes détonations. (Presse locale.) Privat-Deschanelles et 
Focillon donnent la date de 1853. Un passage mal rédigé de J. Frœbel peut 
s'appliquer à ce fait aussi bien, du reste, qu'aux éruptions de 1856 et du 
10 novembre 1858. Il s'ouvrit un cratère nouveau d'après Dollfus et de 
Montserrat. C'est en 1853, au lieu de 1852, que Bosco witz fait réveiller le 
Masaya; mais il faut observer que postérieurement ce volcan fut loin d'être 
aussi actif que le prétend cet auteur. Rojas donne le fait pour la fin de 
juillet 1853. 

217. — 1852. Commencement de décembre. . 

/ Eruption de cendres dû Cosegùina avec de forts retumbos. Elles allèrent 
/ / tomber sur Amapala et la partie hondurénienne de la côte du golfe de Fonseca. 
(Wells, Dollfus et de Montserrat, Perrey.) 



4 



— 141 - 
2t8. — 1853. 9 février, 11^ 50\ 

Fort tremblement de terre au Salvador et au Guatemala. Il causa quelques 
dommages à La Antigua, Âmatitlan et surtout Quetzaltenàngo. Les cloches 
sonnèrent. Il s'étendit jusqu'à Trujillo. {Gaceta oficial del Salvador, del 18 de 
febrero de 1853; Gaceta de Guatemala, febrero de 1855 : Informe de una 
comisiœi de la municipalidad de Quetzaltenàngo, enero de 1855; Rockstroh, 
le P. Cornette.) D'après Mallet (Extract of the annual of scientific discovei^j 
for 1854, pp. 326-328), les secousses ont été pendant ce mois fréquentes dans 
l'Amérique centrale. (Perrey.) 

2/9. — i85S. iO février 

H 

Une secousse à Belize. (Perrey.) / ^ 

2i0. — i555. i5 février. 

Une forte secousse à Belize. (Perrey.) /-/ 

22i. — 1853. 4 avril, XIK 






Une forte secousse mit l'alarme à San-Salvador et y causa quelques dom- 
mages sans importance. On nota des menaces d'orage dans l'après-midi, fait 
très remarquable pour la saison, et, à XVI *^ 30', il tomba à Coatepeque une 
averse de grêle, phénomène pour ainsi dire inconnu dans le Centre-Amérique. 
{Gacetd del Salvador, del 8 de abril de 1853.) 

SS2. — 1853. 8 avril. 



p 



*•> 



Le Masaya lance un torrent de vapeurs d'un cratère nouvellement ouvert, / ./ 
probablement celui de juillet 1852. (De Humboldt; Scherzer : Sitzungsberichte / «^ 
der phiL hist. Classe der Akad. des Wissench. zu Wien, t. XX, p. 58.) 
D'après Perrey, ce phénomène se continua avec la même intensité jusqu'en 
septembre. 

223. — 1853. Mai et juin. 

Pendant son séjour et ses excursions aux environs du Turrialba, lé /^ ùm 
Dr Moritz Wagner a vu fumer ce volcan. Le cratère alors actif s'ouvrait au '* 
N.-E. un peu au-dessous du sommet. Il vomissait presque continuellement des 
colonnes de fumée, tantôt minces et tantôt épaisses, et peut-être aussi des 
pierres incandescentes, car de nuit, dit-il, la fumée paraissait quelquefois 

18 






enflammée sur ses bords. La vapeur n'avait pas toujours les mêmes teintes, 
variant du gris blanchâtre au gris sombre. 

L'Irazù fumait aussi, mais beaucoup plus faiblement. (Wagner : Die Repu- 
blik Costarica, p. 261 ; Perrey.) 



^ 



224. — i853. Mai et juin. 

J Quelques secousses à San-Salvador. (Gaceta del Salvador, del 17 'de junio.) 

Eu voici la liste : 

9 mai. XXIIl*». Tremblement fort et prolongé, suivi d'un gros orage. 
Jusqu'au l^r juin, quelques petites secousses. 
Icr juin. Une secousse plus forte que celle du 9 mai. 

2 id. Id. id. 

3 id. XXI ^. Forte secousse. 

8 id. IV*». Secousse prolongée pendant un gros orage. 

9 id. XlXh 30'. Une secousse. 

(VII h 45'. 1 
11 id. „,,.jj .p,, Légères secousses accompagnées de retumbos. 

225. - iS53. 29 juin. 

A/ Retumbo au Masaya. (Voir au 29 juin 1852.) 



r/r 



226. — 1853. Juillet. 

En juillet 1853, et plus tard, en janvier 1854, dans le voisinage du mont 
Herradura (Costarica), fréquents tonnerres souterrains (retumbos et bramidos), 
qui semblaient provenir du volcan, a: Pendant les deux mois que j'ai bivouaqué 
y> dans les forêts entre Jesus-Maria et Esparza, » dit le D^ Moritz Wagner (il 
est arrivé à San-Mateo le 27 juillet, et il est revenu visiter cette région le 
12 janvier suivant; a-t-il entendu ces retumbos pendant les deux séjours qu'il 
a faits dans le pays?), « avec Jacques Hutzel, jeune pharmacien wurtem- 
bergeois, demeurant alors à Costarica, j'ai entendu ces détonations souter- 
raines se renouveler à des intervalles d'une heure et avec des intensités 
inégales. Là, elles me paraissaient évidemment venir du sud. Que ces explo- 
sions aient été restreintes au foyer souterrain, ou qu'elles aient été accom- 
pagnées d'émissions scoriacées quelque part (semblables aux petites 
éruptions que de Ilumboldt a remarquées dans le cratère du Popocatepell 
à une époque où on doutait, à Mexico, de l'activité de ce volcan), c'est ce 
que je ne déciderai pas. Un ancien pêcheur de la baie de Tarcoles m'a 



— 143 — 

> assuré que ces retumbos, après une interruption souvent plus longue, se 
» renouvellent toujours et se succèdent ensuite à des intervalles de quelques 
» heures. Felipe Molina, dans son Bosquejo de Cosiarica, compte THerradura 
9 au nombre des volcans du pays, contrairement à l'opinion de von Frantzius, 
» et dit : Se los œnsidera œmo el origen probable de los frecuetttes terremoios 
» que se experimentan. Ces bruits s'entendent non-seulement de Tarcoles, 
» mais d'Esparza et de San-Mateo, dont tous les habitants que j'ai interrogés 
» attribuent ces retumbos au mont Ilerradura. Je les ai entendus la première 
» fois au village de San-Mateo, à moitié chemin entre San-José et le port de 
» Punta-Arenas. C'était la nuit. Le senor Chaves, bien connu dans le pays, 
» répondit à la demande que je lui fis, que ces retumbos y sont fréquents, 
f> surtout dans les nuits calmes, qu'ils ressemblent aux roulements du ton- 
j» nerre pendant un orage lointain, mais qu'ils proviennent évidemment des 
» profondeurs de la terre, et toujours dans la direction du mont Herradura. » 
(Pelennan's g. Mittheilungen, XI, p. 409^ 1862.) 

Wagner dit ailleurs dans son voyage, à la date du 27 juin 1853 : « Nous 
» apercevions au S.-O. le double cône du volcan de la Herradura, qui res- 
» semble beaucoup, dans sa forme, au Vésuve et à la Somma, mais le bord 
» du cratère est couvert d'épaisses forêts jusqu'à son sommet. On voit quel- 
» quefois de minces colonnes de fumée s'élever au-dessus de sa cime, et un 
» fort bruit, pareil au tonnerre, se fait entendre dans le cratère à des époques 
» déterminées. Il est remarquable que ces détonations régulières ne soient 
» jamais accompagnées de pierres ni de grandes éruptions. Elles cessent sou- 
* vent pendant plusieurs mois ; puis le vieux volcan recommence à mugir si 
» fortement qu'on l'entend de San-Mateo, à une distance d'au moins 6 lieues 
d ou 18 milles anglais en ligne droite. Personne, jusqu'à ce jour, n'a fait 
j» l'ascension du volcan énigmatique. Ce n'est pas la hauteur de la montagne, 
^ mais l'épaisseur des forêts, dans lesquelles on ne trouve aucun chemin 
i» frayé, qui en rend Fascension aussi difficile que coûteuse. > {Die Republik 
Cosiarica in Central Amerika, p. 412, Leipsîg, 1857.) 

L'importance de ces documents n'échappera à personne quand on saura que 
Felipe Molina est le seul écrivain qui ait rangé la Herradura parmi les volcans. 
Il y avait donc lieu d'établir la réalité de ce fait aussi solidement que possible. 
Ces observations de Wagner, et celles que j'ai faites moi-même en mars 1885, 
montrent que cette montagne est encore le siège de manifestations volcaniques, 
faibles, il est vrai. On se rappellera que dans l'introduction j'ai placé la 
Herradura à la tête d'un alignement volcanique, hypothétique quant aux autres 
éléments qu'il pourrait présenter dans le Dota. 






6- 



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— 144 — 



m. - iBb^. U juillet (f). 



Tremblement de terre ^u Costarica. Maisons renversées à Canas et Bagases. 
(Perrey.) Erreur pour le 8 octobre. 



228. — i85S. Août. 



Secousses fréquentes à Guatemala. (Meriam (de Brooklyn) : Annual of scien- 
H fie discovery, for 4854, p. 326; Perrey.) 

229. — 1853. 26 août. 

A Guatemala et à Trujillo, fort tremblement avec. quelques dégâts. (Le 
P. Cornette : Record of earthqtuikes in America, 4868; Perrey,) 

230. — 1853. Septembre. 

Le Masaya lance des nuages de vapeurs de plus en plus abondantes. (Perrey ; 
Scherzer : Pelennann's g. Millheilungeii, 4856, p. 246.) -, 

23i. — 1853. 28 septembre. De nuit. 

A Guatemala, fort tremblement avec légers retumbos. (Le P. Cornette, /. c; 
Perrey.) 

232. — 1853. 8 octobre, Xm 30\ 

Fort tremblement de terre à San-José de Costarica. Canas et Bagases souf- 
frirent notablement. La secousse dura plus d'une minute et venait du Guana- 
caste, la province depuis si longtemps en litige avec le Nicaragua. (Gaceta de 
Costarica, n9 252.) Perrey donne par erreur la date du 24 juillet dans un de 
ses catalogues, celle de septembre dans un autre, et enfin celle du 8 octobre, 
mais à minuit et demi au lieu de XII *^ 30'. 

233. — 1853. 5 novembre. 



-' /j Violent tremblement à Pinea. (Perrey.) 



C 

23i. — 1853. 24 et 25 novembre. 

Deux secousses à San-Salvador, une très violente le 24, à VI *i, et une vio- 
lente le 25, à VI h aussi. (Le P. Cornette, /. c; Perrey.) 




— 445 — 



235. - i854. 

Eruption de l'Orosi, dont les flammes illuminèrent tout le lac de Nicaragua ( / ' 
pendant plusieurs nuits de suite. (Frœbel.) 



2m. — /554. 



Einiption du San-Miguel. (Gaceta oficial del Salvador.) Fuchs dit que ce 
volcan eut peut-être une éruption en 4854. 



^ 



( 



237. — 1854 (?). 

Eruption du Masaya, d'après Kluge. Cela me parait fort douteux. J ^ 

238. — i85i. 12 janvier. 

Retumbos au volcan de Herradura, d'après Wagner. (Voir à juillet 4853.) 

239. — i85i. /*' février. 

Vaine tentative d'ascension du Miravalles par Moritz Wagner. — Il était utile 
de rapporter ce fait, car cet observateur ne le vit point funier, contrairement à 
une assertion de Frantzius. (Petermann's Mittheilungen, XI, 4862, p. 410.) 

240. — 1854. Mars (sans date de jour). ^ 

Tremblement à Cojutepeque. (Perrey.) Probablement le 8 mars. Ù 



/ 



24i. — i854. 8 mars, 1V\ 

Assez fort tremblement à San-Salvador. 

242. — 1854. 16 avril, XXm 55'. 

Ruine de San-Salvador. 

Nous ne pouvons mieux faire que suivre les observations scientifiques de 
J.-M. Caceres. (V. Alvarado Alfredo : La^ Ruinai, pp. 26-32.) 

« Le vendredi saint, 44 avril 4854, à V^ 30', il y eut une légère secousse, 
> prélude de nombreux tremblements de terre plus ou moins violents, qui se 
» succédèrent jusqu'à X*^ à de courts intervalles de 5 à 20'. 

ï De X *» à midi, les secousses cessèrent complètement ; mais à cette heure 
» commença une autre série, semblable à la première, pour prendre fin à XIV *'. 



^ 




— 146 — 

D Celles de ce second groupe se succédaient à de plus grands intervalles^ mais 
» en augmentant d'intensité de l'une à l'autre. 

1» Jusqu'à XIV ^ on en comptait vingt-six. Elles cessèrent pendant trpis 
d heures. 

» A XVII h, il y en eut une beaucoup plus forte que les précédentes, précédée 
» et suivie de forts returabos. 

^ 11 continua de tren;ibler toute la soirée et toute la nuit, mais avec moins 
i> de fréquence qu'auparavant. 

» A l'aube du samedi, c'est-à-dire en vingt-quatre heures, on comptait déjà 
» trente-six secousses. 

» Celles du samedi furent en petit nombre et légères. Dès l'après-midi, la 
» confiance commençait à renaître. 

^ Dans toute la matinée du dimanche 16, il n'y eut que trois secousses 
» très légères. 

]> Dans l'après-midi, on n'en sentit aucune. Le ciel était très clair et il 
» soufflait un léger vent du sud. Mais à XIX h, l'atmosphère commença à se 
» charger et la brise se mit à souffler d'une manière irrégulière. 

» A XXI h, il y eut une secousse très violente et prolongée, semblable à 
» celle de XVII ^ du vendredi saint; l'atmosphère était de plus en plus 
» chargée 

» A XXI1I*> moins 5', les édifices de la ville se renversèrent et tombèrent 
» réduits en décombres menus (sic) sous l'action destructive du grand trem- 
» blement de terre dont le souvenir devrait être une leçon salutaire pour 
» l'avenir. 

» Note. — A l'Université, il y avait une tour élevée avec une horloge 
» réglée au moyen d'un cadran solau'e ; la tour resta hors d'aplomb, l'horloge 
s> marquant XXII *» 55'. 

» Ce terrible moment passé, il nous resta à tous la crainte très 

» fondée de nous trouver sur une voûte sur le point de s'effondrer ou de 
» sauter, car au grand tremblement de terré^suivit, durant plusieurs heures, 
» un mouvement vibratoire et continu du sol avec des retumbos semblables 
» aux rugissements d'une tempête souterraine. 

j> Le plus effrayant des bruits souterrains eut lieu à I *», après une très forte 
j secousse. C'était comme la détonation d'une décharge d'artillerie de gros 
» calibre, ou le tonnerre que produirait la chute d'un grand rocher tombant 
» jusqu'à l'abîme sur des voûtes de plus en plus profondes..... 

» Le grand trerablement.de terre de XXII ^ 55'. fut si violent que les per- 
» sonnes qui eurent le malheur d'être surprises dans l'intérieur des habi- 



— 447 — 

» tations ou sous les vérandahs, n'eurent pas le temps de sortir et furent 
» tuées ou blessées. Le nombre des victunes atteignit près de cent et celui des 
» blessés fut incalculable ; mais il en aurait péri bien plus si la secousse de 
ji XXI ^ n'avait empêché beaucoup de gens de rester dans les maisons. 

» l'atmosphère s'éclaircit immédiatement après. 

» Nous avons dit ailleurs que personne ne se rendit compte d'avoir 
» entendu un bruit quelconque au moment de la chute simultanée des édifices. 

» Les principales ruines de la ville sont comprises dans l'intérieur d'une 
» zone de direction S.-E. à N.-O.,* dont la largeur est d'environ un kilomètre.. 
» A mesure qu'on s'avance vers le S.-E., les dégâts augmentent. C'est pour 
» cela que l'on pense que le foyer de la commotion était dans la montagne 
* de San-Marcos, en face du coude qu'elle forme avec la chaîne connue sous 
V le nom de Las Lomas. 

» L'onde se propagea sur une longueur d'un peu moins de 20 kilomètres, 
» et cela se prouve par la direction et la grandeur des dégâts qu'elle pro- 
» duisit. 

» A très peu. d'exceptions près, tous les édifices orientés de l'est à l'ouest 
» tombèrent ou perdirent leur aplomb vers le nord, et ceux qui, orientés du 
1 nord au sud, sont restés debout, sont inclinés au nord. Ces faits confirment 
1 l'observation relative à la direction de l'onde. » 

Le président San Martin et l'évèque Zaldana, ce dernier blessé, se firent 
remarquer par leur ardeur à secourir les blessés et leur énergie à réprimer le 
pillage de la ville par les Indiens du voisinage, qu'on fusilla sans merci. Dans 
la matinée du 47, une forte secousse dispersa une troupe d'auxiliaires que le 
président était allé lui-même requérir au village voisin de Mejicanos. 

L'assèchement complet de toutes les fontaines et de tous les puits de la cité, 
à la suite de la grande secousse, augmenta la hâte que les survivants mirent 
à abandonner la ville pour se retirer dans les villes voisines, surtout à Coju- 
tepeque, où le gouvernement se transporta. 

De nombreuses crevasses s'ouvrirent dans le faubourg de Candelaria et sur 
le chemin de Montserrate. 

D'après certains témoins oculaires (par exemple don Manuel Delgado, con- 
tador mayor de la Republica), dont je tiens le fait (4884), ce fut alors que se 
forma le zanjon (fossé) de la Zurita, qui sert depuis de dépotou* à la ville. 
Mais on doit, ce me semble, mettre le fait en doute. Ce ravin a été plutôt 
simplement élargi alors par des éboulements produits sur ses bords escarpés 
et formés de cendres volcaniques très friables. De nombreux éboulements se 
produisirent aussi dans la vallée du Rio Acelghuate qui borde la ville. 



— 148 — 

Le Boletin extraordinario del gobierno del Salvador, du 2 mai i854, insiste 
sur J'odeur sulfureuse qui suivit la grande secousse. Elle devait, je pense, 
venir du lac d'Ilopango. Cette masse d'eau présente une sulfuration très 
variable, qui devient quelquefois assez grande pour détruire un grand nombre 
des poissons qui l'habitent. On pourrait peut-être inférer de Todeur sentie en 
1854, que les phénomènes de 1879-80 commençaient déjà à se préparer. 

Ces manifestations d'odeurs sulfureuses suivant des tremblements de terre 
sont assez connues. On peut citer les. observations de Philippe au cirque de 
Troumouze (Pyrénées), après le tremblement de terre du 27 octobre 4835, 
111*^45' (Comptes rendus de V Académie des sciences, 4835, t. II, p. 469), et 
la secousse du 7 juillet 4812, XIX*» 30', à Arequipa. (Castelnau : Voyage dans 
les parties centrales de l* Amérique du Sud^ t. V, p. 307.) Ce même catalogue 
signale des fumées accompagnant les secousses du 42 août 4823, à U^ 22* 
et \l^ 30', du 45 et du 26 du même mois de la même année, à I^ 45' et 
W^ 35', respectivement. Arago, dont l'attention sagace a été fortement attirée 
vers les phénomènes accessoires accompagnant les séismes, cite un assez 
grand nombre de faits analogues. Depuis la rédaction de ce mémoire, j'en ai 
moi-même retrouvé beaucoup d'exemples bien avérés dans les contrées les 
plus diverses. Nous tiendrons donc celui de San-Salvador pour vrai. Quant à 
Texplication du fait, il est assez rationnel d'y voir tout simplement le déga- 
gement de masses gazeuses euiprisonnées entre les couches terrestres par le 
dérangement produit par les tremblements de terre. 

D'une lettre de l'évêque Zaldaha à J.-M. Barrutia, chantre de la cathédrale 
de Guatemala, il ressort que, le 24 avril, les tremblements de terre conti- 
nuaient encore forts et fréquents. D'après Scherzer, le 48, ils avaient atteint 
le nombre de cent vingt. 

Vanéechout insiste sur ce point qu'à l'époque de la catastrophe l'Izalco était 
dans une période de très grand repos relatif. 

D'après le Boletin extraordinario dél Salvador, du 2 mai, à cette date, les 
secousses n'avaient pas encore complètement cessé. 

Le gouvernement de Guatemala décréta un don de 5,000 piastres (25,000 fr.) 
pour venir en aide aux victimes du désastre de la République voisine et amie. 
Mais le trésor étant comme par hasard à sec , il se fit avancer la somme en 
espèces sonnantes par le commerce de la ville, acheta 5,000 piastres en papier 
du Salvador, qui valaient 45 «/o de leur valeur nominale, et les envoya sous 
cette forme aux pauvres Salvadoréniens, qui n'oublièrent point ce tour ! 

(Squier, Scherzer, Rockstroh, Vanéechout, DoUfus et de Montserrat, Wagner, 
Doscowitz, Perrey; Annuaire des Deux-Mondes, 4854-55; P. Cornette.) 



- 149 — 
24S. — 1854. /« mai, à l'aube. 

Léger tremblement de terre de six secondes à Guatemala. 

2U. — 1854. 2 mai. 

A Guatemala et à San-Salvador, nouvelles secousses. Pendant le mois, elles ^ ■ 



continuèrent dans la première de ces deux villes. (Perrey.) 



249. — 1854. 5 juin. 

Ruine de Jamiltepeqiie, dans l'Etat mexicain d'Oaxaca. — Ce tremblement 
de terre et ceux qui le précédèrent et le suivirent semblent avoir affecté le 
Guatemala ; c'est pourquoi je donne ce fait. On remarquera combien peu de 
secousses sont communes aux deux régions, ce qui nous confirme dans notre 
manière de voir, à savoir que l'isthme de Tehuantepec constitue une lacune 
volcanique et sismique dans la grande chaîne des Andes. 

250. — 1854. 11 juin, XIV\ 

Au Salvador, assez violent tremblement de terre. — 11 n'y eut pas de dégâts 
à San-Salvador, mais à San-Vicente la tour de la cathédrale fut en partie 

19 



^ 



^A^ 



246. — 1854. 8mai,IVK 

Fort, mais court tremblement de terre qui mit l'alarme à Cojutepeque, et o) 
renversa pas mal de pans de murs à San-Salvador. (Alcance al n^ 3 del 
Boletin exiraordinario del Salvador, del 10 de mayo; Perrey, Cornette.) 

246. — 1854. Avant le 11 mai. 

i 

Plusieurs tremblements de terre ressentis à Granada depuis peu de temps. J / 
(Bermuda Royal Gazette, du 44 mai; Poey, Perrey.) 

247. — 1854. 17 mai. 

Vame tentative d'ascension de l'izalco par le J)^ Wagner. 

248. - 1854. /er juin, XXIIIK 

A San-Vicente, une secousse. (Le P. Cornette, /. c; Perrey.) 
Le volcan de Chirriqui était alors, dit-on, très actif. Cela me parait fort peu y > 
vraisemblable. 



Cr 



^' 




— 150 — 

renversée, et à Chinameca Texacuangos, centre probable de Tébranlement, 
l'église, le cabildo et le presbytère tombèrent. A Cojutepeque, on ressentit 
encore quelques faibles secousses. C'est à tort que Perrey fait ruiner les villes 
de Cojutepeque, San-Vicente et Chimanca (?). 

25i. — 185L 18 juin. 

Commencement d'une série de tremblements de terre au Ssdvador et surtout 
dans le département de San-Miguel, où elles furent nombreuses. Je n'ai pu en 
fixer la durée. Il en résulta, près d'Estanzuelas, non loin du Rio Lempa, un 
assez considérafble éboulement de roches trachytiques et basaltiques, d'après 
le (L Informe sobre el hundimiento de iierra qm tiivo lugar eti el departamento 
de San Miguel, 22 de julio de 4854; J.-J. Samayoa y Eduardo Reta. j> (Ce 
département allait alors jusqu'au Rio Lempa.) (J.-Ë. Guzman.) 

25i, - 1854, 4 juillet, XI^ i/2. 

/ ) A David, forte secousse au milieu d'un furieux ouragan. (Peirey.) 

253. — 1854. Du 12 au 31 juillet. 



a 



Tremblements de terre à Guatemala, Amatitlan, Ëscuintla, La Antigua, 
d'après Perrey, et les observations météorologiques, de Scherzer, publiées dans 
la Gacela de Gnatemahi, du 21 juillet. Les secousses les plus notables furent 
les suivantes : 

44 juillet. VII ^ 45'. Très forte secousse de l'E. à l'O. 

IXh. 

45 id. XXIIIh 45' (Perrey), ou 20' (Scherzer). Secousse oscillatoire de 2" 

de. durée et de direction S.-N. 
Le même jour, deux autres chocs. 

46 id. V*» 30' (Perrey), ou V»' 50' (Scherzer). Secousse horizontale moins 

forte que la précédente et de même direction. 
Le même jour, deux autres chocs. 

47 id, Vlh, Xlh, XlIIh 45', XIII^ 46'. 

XIII ^» 48'. Secousse horizontale assez forte et de môme direction. 
XlVhSO', XVI h 45', XVI h 50'. 

XVI h 58'. Mouvement horizontal très fort, venant du nord. 
Durée : 4". 

xvnihso', xxi^so', xxiih. 



— 151 — 

Il y eut ce jour-là de nombreuses autres secousses plus faibles, et le mou- 
vement était assez fréquent pour que plusieurs personnes éprouvassent le 
sentiment de mal de mèr. Le temps était extraordinairement clair pour la 
saison. Le même jour, nombreux chocs à Mejico, mais à des heures totale- 
ment différentes, de sorte qu'on ne peut établir aucune corrélation entre les 
deux faits. 

18 juillet. Vh. Secousse, désastreuse (?) d'après Perrey. Le même jour, huit 

autres secousses. Le soir, à XX**, un violent orage, chose peu 
surprenante pour cette époque de l'année. 
Du 25 juillet au 4 août, quelques petites secousses se firent sentir aux loca- 
lités précédemment indiquées, et en outre à Jutiapa et Santa- 
Rosa, ce qui indiquerait un déplacement du foyer de l'ébran- 
lement, phénomène fréquemment observé en divers lieux du 
globe pendant les séries tant soit peu nombreuses de secousses. 
26 juillet. XIX h 30'. 

Le 1er août, dans la matinée, on comptait alors déjà soixante-treize secousses. 
Presque toutes avaient été horizontales et de direction S.-O. N.-E. 
. Je n'ajoute guère foi à l'observation très singulière donnée très sérieuse- 
ment par VA^nerican Daguerrian Gallery, d'après laquelle l'efficacité des bains 
de mercure dans les préparations photographiques aurait été très irrégulière 
les jours de secousses et presque nulle au moment des chocs les plus 
notables. 

25i, - f 95i. Août. 

Ascension du Pacaya par Moritz Wagner. — Le cratère était en partie 
recouvert d'une riche végétation. Cependant il s'en échappait une légère vapeur 
qu'on ne remarquait pas des villes voisines, même avec une très bonne 
lunette. {Petermann's geogr. Mittheilungen, 1862, XI, 409; Perrey.) 

255. — i85L i août, XXIII^ 30\ 

Très fort tremblement de terre de deux secousses à San-José de Costarica et / /^ 



à Cartago. — Le mouvement fut de trépidation et dura deux minutes, avec 
une intensité parfaitement uniforme, fait assez peu fréquent. Quelques autres 
légères secousses se firent sentir jusqu'au lendemain à V*». Tout l'isthme fut 
secoué par le choc principal, qui fut signalé d'Aspinwal (Colon) à Rivas et sur 
les côtes des deux océans. Santo-Domingo et Barba furent les seules localités 
éprouvées, et encore légèrement. Sur le Pacifique, il se produisit un éboule- 
ment assez considérable à une falaise du golfe Dulce. Le 5, au Costarica et au 



— 152 — 

Nicaragua, le 6 et le 7, au Costarica seulement, on ressentit encore des secousses, 
mais fort légères. (Gaceta de Costarica, no 296 ; Perrey.) 



256, — 1854, 8 août. 

Décret transférant la capitale du Salvador dans la plaine de Santa-Tecla sous 
le nom de Nueva San-Salvador. — Le 8 février 4855, un vote des Chambres 
transforma ce décret en loi, et Ton commença petit à petit l'édification de la 
nouvelle ville. Mais les habitants furent aussi obstinés et peu intelligents que 
ceux de Guatemala après le désastre de 4773, et par la force des choses San- 
Salvador redevint capitale, tandis que sa rivale naissante, située dans une 
région fraîche, salubre et à l'abri des tremblements de terne, n'a pu former 
qu'un agréable sanitorium en temps de fièvre jaune et est devenu simplement 
le séjour des familles riches et des dégoûtés de la politique. 



6 



J) 



257. — i85é, U août. 

Tremblement de terre à Guatemala. — Il avait été précédé la nuit d'avant 
de nombreux retumbos venant, comme le vent régnant d'alors, du N.-E. 

258, — i85i. /cr septembre, X\ 



H Une secousse à Panama et à Washington, Nouvelle-Grenade. Je ne connais 
pas cette seconde localité. (Perrey.) 



j 






259, — {854. 2 septembre. 

Les secousses continuent à San-Salvador. (Perrey.) 

260. — i854. u septembre. 

A San-Salvador, une secousse comparable à celles d'avril. Donnée par Perrey 
et une lettre de San-Salvador insérée dans la Gaceta de Guatemala, elle n'a 
pas été confirmée par la Gaceta del Salvador. 

261. — 1854. 17 octobre, III^ 45\ 

Fort tremblement de terre à San-Salvador et ses environs, notamment Coju- 
tepeque. (Perrey.) 

262. — 1854, 24 octobre, XXII^ 20\ 

A Guatemala, tremblement de terre doux et prolongé, mais sans dommages. 
{Gaceta de Guatemala, du 27.) Perrey donne sept secousses pour ce jour-lù. 



— 453 — 



S63. — i854. 24 novembre. Dans la matinée. 

Fort tremblement de terre à Cojutepeque. — D'après Perrey, il fut senti à a) 
San-Vicente, et il y eut sept chocs distincts à San-Salvador. 



264. — 1854. 26 novembre, I^. 

Fort tremblement de terre, qui causa des dégâts dans les maisons que l'on 
commençait à relever à San-Salvador. Il y eut une vingtaine de blessés. Les 
secousses, mais plus faibles, continuèrent pendant quelques jours avec de 
forts retumbos. (Rapport officiel du gouverneur de San-Salvador.) 

265. — 1854, 26 novembre, VIK 

Une secousse à San-Vicente. (Perrey.) 



/j 



^ 



266. — 1855. 2 janvier. 

Quatre secousses à Granada, d'après Mérian et Poey. — Perrey donne la A/ 
première à VI*^ et la quatrième à XVII h, celle-ci très violente, dit-il. Ce même ^ 
sismologue signale la continuation de la grande activité du Masaya, tandis que 
Kluge, avec son exagération habituelle, donne pour cette date une éruption de 
ce volcan. 

267. — 1855. 12 janvier, XIXK 

A San-Marcos (Guatemala), une forte et longue secousse, que le public /j^ 
attribua au volcan de Tacanà, lequel se mit alors à lancer de la fumée 
blanche. Sur ses flancs s'ouvrirent diverses crevasses. Les tremblements de 
terre continuèrent pendant quelques jours. D'après Rockstroh et Kluge, le 
volcan précité aurait eu alors une petite éruption qui serait la seule connue. 

268. — 1855. Janvier. 

Série de tremblements de terre à Quetzaltenango. — Elle commença avec ^r 
les premiers jours du mois. Un grand nombre des secousses étaient accom- 
pagnées de retumbos et de détonations. Les plus notables furent celles du 18, 
à XX h et à minuit. Dès lors, elles se succédèrent à de très courts intervalles 
jusqu'à l'aube du 49. Le 26, de très grand matin, il y eut deux fortes secousses. 
Les villages de Cantel et de Zunil souffrirent assez, et comme le volcan de 
Zunil manifestait alors une assez grande activité, on lui attribua tout. {Informe 
de una comision oficial cte la municipalidad de Quetzaltenango; Gaceta de 
Guatemala, febrero de 1855; Perrey.) 



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iô9. — 1855. 10 février. 

Les secousses continuaient à San-Salvador à de courts intervalles, mais 
moins violentes qu'antérieurement. (Perrey.) 

270. — 1855. U et i5 février. 

Le 44, XXIlIh. \ 

( Entre III et IV h. ( Légers tremblements de terre à Cojutepeque. 
Le 15, j xjyh. ). 

(Gaceta del Salvador, del 22 de febrerô de 4855.) Ils furent sentis plus for- 
tement à San-Salvador avec de forts retumbos, et ils s'y continuèrent pendant 
la troisième semaine du mois. Enfin, il y eut dans les derniers jours de 
février quelques petites secousses à San-Salvador et à Cojutepeque. 

271. — 1855. 6 mars. 

Quelques petites secousses à San-Vicente et à Cojutepeque. 

272, — 1855. 10 avrily IV^ (précises). 

Forte secousse à San-Salvador. 

273. — 1855. 12 avril. 

A San-Marcos (Guatemala), violentes secousses qui durèrent plusieurs 
secondes ; à la suite d'une d'elles, le volcan éteint de Tacanà fit de nouveau 
éruption et lança d'épaisses colonnes de fumée blanche accompagnée de fortes 
explosions. Nous avons déjà signale un phénomène semblable au 42 janvier. 
(Perrey.) L'éruption ne me semble pas certaine, loin deJà, quoiqu'elle soit 
donnée aussi par Kluge. 

274. — 1855. 6 mai. 

Le Dr Karl Hoffmann visite l'Irazù ; le volcan lançait beaucoup de vapeurs 
et faisait entendre de forts bruits souterrains. Un de ses compagnons, don 
Manuel Vedoya, qui avait visité le volcan deux ans auparavant, lui assura 
qu'il s'y était opéré de grands changements. U supposait qu'ils avaient eu lieu 
lors du tremblement de terre du 4 août 4854. Le D^ Hoffmann a vu aussi trois 
fortes colonnes de fumée qui s'élevaient du Turrialba. (Perrey.) Kluge donne 
pour cette date une double éruption des deux volcans, mais cette fois, ren- 
dons-lui cette justice, avec un point de doute. 



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— 155 — 



275. — 1855, Juillet, 

w /^' X7 u Légères secousses à Guatemala, Amatitlan et La Antigua. C?" 

Le 9, Xh. ® 



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276. — i855. 26 juillet. De très grand matin. 

Fort tremblement de terre à Quetzaltenango. (Rockstroh.) 

277. — 1H55. Du 25 septembre au 13 octobre. 

Le 25 septembre, à Trujillo (Honduras), commencement de secousses qui 
furent accompagnées de brillants éclairs par un ciel serein et ne finirent 
qu'avec la pluie calme et abondante qui tomba le 43 octobre. 

A la première secousse du 25, le Simpronius^ qui se trouvait dans la baie, 
fut tout à coup soulevé et retomba brusquement comme une masse de plomb, 
en faisant jaillir les eaux tout autour de lui. Ce phénomène se renouvela avec 
plus ou moins de force pendant les dix-sept jours que le bâtiment resta dans 
la baie par une profondeur de 7 à 13 brasses. « Notre bâtiment, ajoute le 
P. Cornette , semblait s'élever lorsque nous entendions le bruit sourd venir 
lentement de l'E.-S.-E. ; le mouvement s'accroissait rapidement à mesure que 
le bruit approchait, puis semblait abandonner le bâtiment à lui-même et dimi- 
nuait d'intensité lorsque celui-ci passait à TO.-N.-O. » 

Pendant son séjour à Trujillo, en septembre et octobre, le P. Cornette nota 
trente et un tremblements , durant lesquels le baromètre ne varia pas ; le 
mercure ne baissa que quand les pluies commencèrent et mirent fin aux 
secousses. 

On voit, dans ce dernier passage, le savant P. Cornette donner tacitement 
son approbation aux croyances populaires, qui établissent une relation directe 
entre les phénomènes sismiques et météorologiques, et que nous avons réfutées 
dans l'introduction. 

Kluge donne des secousses les 24 et 25 septembre. (Perrey.) 

278. — 1855. Du 28 au 30 septembre. 

Eruption du volcan de Fuego. ^ 

Le 28, à 1*1, le volcan de Fuego se mit à rejeter une quantité considérable CjT 
de lave. A l'aube, on vit s'élever de son sommet une immense colonne de 
fumée qui prit une extension égale à la hauteur, cependant fort grande, de la 
montagne. A XI *», la fumée diminua et prit une teinte plus foncée, jusqu'à ce 



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— 156 — 

qu'au soir (poco antes de las oraciones) le volcan fût caché à la vue des gens 
qui l'observaient de Zacatepequez par les nuages poussés par le vent du sud. 
Cela dura jusqu'après XXII ^, alors que les nuages se dissipant, on put de 
nouveau voir la lave descendre jusqu'au pied du volcan. A I^, le 29, au 
milieu de retumbos terribles, la lave était projetée à une grande hauteur et 
retombait en partie dans le cratère. Ce paroxysme ne dura guère qu'une couple 
d'heures, et le cours de la lave reprit sa régularité antérieure. Le reste du 
jour on revit la fumée de la veille, mais la nuit, peu après minuit, tout rentra 
dans l'ordre. {Informe del corregidor del departamento de Zacatepequez.) 
Quoique les tremblements aient été nombreux et violents dans le voisinage 
du volcan, ils ne causèrent cependant aucun dommage. (Rockstroh, Dotlfus et 
(le Montserrat.) 

279. — 1855. a novembre, X^. 

A la Antigua Guatemala, une faible secousse ressentie également à la 
Nueva Guatemala. (P. Cornette, /. c; Perrey.) 

280. — i855. Décembre. 



Ç Petite éruption du San-Miguel. — C'est à tort que la Gaceia de Guatemala 
1^ annonça en même temps la ruine d'un faubourg de la ville de même nom. 



28i. — iH55. Du f«' au 15 décembre. 

Une série de tremblements de terre assez nombreux, et probablement en 
relation avec le phénomène précédent, alarma les habitants de San-Miguel, 
San-Vicente et Cojutepeque. 

282. — Vers 1856. 

Dollfus et de Montserrat disent que le volcan d'Atitlan eut une éruption une 
dizaine d'années avant leur voyage, qui eut lieu en 1866. N'ont-ils pas 
confondu avec l'éruption du volcan de Fuego en septembre 4855 ? 

283. — 1856. 



/. r D'après Calderon y Arana et Belly, le Masaya eut cette année-là une érup- 
/y tion composée principalement de pierres énormes de quartz et quartzites auri- 
fères (?), et qui dans l'espace de douze jours consécutifs édifia une colline de 
250 à 300 mètres de hauteur. (Voir au commencement de décembre 4856.) 



— 157 — 
284. — 1856. 9 janvier. 

Le volcan de Fuego lança des laves et des cendres magnétiques (10 o/o de /y- 
fer) qui vinrent tomber jusqu'à San-Agostin Acasaguastlan et Tocoy, ce dernier 
point à 150 kilomètres du volcan. La pluie de cendres commença le 9, à XIII>>, 
et dura toute la nuit du 10 au 11, endommageant les exploitations de coche- 
nille. (Observatorio del seminario de Guatemala; Dollfus et de Montsèrrat, 
Rockstroh.) C'est par erreur que Kluge donne la date du 8 et Perrey celle 
du 10. 11 faut préférer celle du 9, qui est celle de l'observatoire, 

fl 

S85. — 1856. iS janvier. 

* 

Tremblement à Santa-Marta (Amérique centrale). (Perrey.) Où est cette 
localité? 

286. — 4856. Du 1^ au 7 mars. 

Le volcan de Fuego lance continuellement eft en très grande quantité de la ^^ 
fumée blanche par le côté sud. (Observ. del Sem.) 

287. — i856. Si mars, XX^ ST. 

A Guatemala, tremblement de terre oscillatoire du N.-N.-E. au S.-S.-O. 11 (j;f 
dura une minute. (Obs. del Sem.) Ce fait est faussement rapporté au 21 par 
Perrey, d'après le P. Cornette, 



288. — i856. 5 mai. 

Violentes secousses à Belize et Omoa. (Perrey.) 

289. — i856. iO mai. 






Une secougse au Costarica. (Perrey, Falb.) (^ J^u. 



290. — {856. Du 2é au 29 mai. 

Le volcan d'Izalco était en pleine activité pendant une relâche du navire 
anglais Havana à Acajutla. Il n'y a pas de phare, dit le capitaine Harvey, qui 
donne une meilleure lumière. (Nautical Magazine, july 1860, p. 359; Perrey.) 
S'agit-il d'une activité plus grande que celle ordinaire, c'est ce qu'il est difficile 
de décider. 



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— 158 — 

/^' A Guatemala, une faible secousse de deux secondes de durée: elle fut forte 
^ au pied du Pacaya, qui, depuis des années, n'est plus qu'une source d'eau 
bouillante (sic). (P. Coraette, Perrey.) 

993. — 1856. 4 août, XVIIK 

Ruine d'Onioa. — Une seule secousse inopinée détruisit presque complète- 
ment ce port. Beaucoup de crevasses s'ouvrirent dans les murs de la fameuse 
et antique citadelle espagnole et dans tout le pays à douze lieues à la ronde, 
entre les barres des Rios Tinto et Mua. La mer se retirant et revenant ensuite 
sous rinnuence de la secousse, augmenta beaucoup les dégâts. On remarquera 
en passant que c'est un des rares exemples connus de vague sismique au 
Ceutre-Amérique. Il en fut de même sur les bords de la lagune de Criba, 
d'après Boscowitz commentant un récit inséré dans le no16 des Weslenïiann's 
Monaischefie, et qu'on suppose être du peintre-voyageur Heine. Mais dans un 
autre passage, Boscowitz se trompe de date en donnant celle du 26 août au 
lieu de celle du 4, qui est la bonne. La petite ville de San-José fut aussi ruinée. 
Les tremblements de terre, quoique légers, se continuèrent toute la nuit du \ 
au 5 jusqu'à VIP» du matin. La secousse principale a été consem»e dans les 
traditions locales des Indiens demi-sauvages du Honduras, et en particulier à 
Ocotepeque (montagne des Pins), près de la frontière du Salvador. En ce 
point, il semble qu'à l'époque de mon séjour dans le pays il n'ait plus tremblé 
depuis. L'observatoire de Guatemala signala pour le 4, à XVI*» 47', une 
secousse oscillatoire du N.-E. au S.-O. Il faut en outrç, et sans hésitation, 
identifier avec elle la secousse ressentie à la Jamaïque quelques jours avant 
le H et signalée par Poey (Ann. Soc. met. France, 1858, Bnlktin, p. 127), 
par le Neuj-York^s Tribune, du 45 septembre, enfin donnée aussi par Perrey 
et Kluge. Ce tremblement de terre eut donc une très grande extension. {Gaceta 
(le HoMuras; Gaceta de Guatemala, del 7 de diciembre; Informe oficial del 
conumdante del puei^to de Omoa.) Heim {Les Tremblements de terre et leur 
étude scientifique, trad. A. Forel) et Perrey portent à cent huit le nombre total 
des secousses en une semaine, et ce dernier dit que» le 27, la terre n'avait pas 
encore repris son repos. 



Î9S. — 1856. DuiéauSO août. 



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Eruption de laves et de cendres de rizalco. 

Le 14 août,. Ton commença aux environs de l'Izalco, qui depuis longtemps 




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— 150 — 

n'avait pas trop fait parler de lui, à entendre des retumbos plus forts et plus 
fréquents qu'Us ne le sont d'ordinaire. Le i6, le cratère se rompit, et il se 
produisit, du côté qui regarde Santa-Àna, un grand éboulement de la partie 
supérieure de la montagne qui, d'après le rapport officiel du commandant du 
département de Sonsonate et plusieurs lettres particulières, aurait alors perdu 
une fraction considérable de sa hauteur. Le 18, la lave commença de s'épan- 
cher dans la direction de Contan et d'Izalco par un cratère nouveau ouvert à 
mi-hauteur du volcan sur son flanc sud. Le 28, elles atteignirent l'hacienda de 
Los Trozos, pendant que deux autres coulées menaçaient Dolores-Izalco. Pen- 
dant ce temps, les cendres abîmaient les plantations de Los Trozos, Los 
Naranjos et les villages de Juayua , Salcoatitan , Masahuat et Âpaneca. Elles 
allèrent tomber jusqu'à Ahuachapan. Le 30, les laves avaient cessé de couler, 
mais non les cendres de tomber, ce qu'elles continuèrent de faire pendant 
quelques jours encore. {Gaceta del Salvador, del 28 de agosto de 1856 ; Fuchs.) 
Dollfus et de Montserrat donnent aussi cette éruption et fixent à 1856 l'apogée 
de l'activité de l'Izalco toujours croissante depuis 1817. 

S94. — 1856. 29 et 30 août. 

Le volcan de Fuego lance plus de fumée que de coutume. (Obs. del Sem.) 



& 



295, - iH56. U octobf^e, IVK 

Tremblement de terre très sensible et oscillatoire du S. au N. ou du S.-E. ^^ 
au N.-O. (Obs. del Sem.) C'est la veille que le P. Cornette avait déduit la 
longitude de Guatemala de robser\'ation d'une éclipse de lune. Il donne III ^ 45'. 
{Gaceta de Guatemala, del 6 de noviembre; Perrey.) 

296. — 1856. 22 octobre, XVK 

Secousse du N.-N.-E. au S.-S.-O. à Guatemala. (Sources du fait précédent.) o^ 



& 



297. — 1856. Novembre. 

Pendant ce mois, on entendait des retumbos en plusieurs points du Guate- 
mala. (Obs. del Sem.; Gaceta de Guatemala, del 14 de diciembre.) 

Perrey et le P. Cornette en citent un le 18, à IX*», qui aurait été entendu de 
Guatemala aux montagnes de Copan. 

298. — 1856. Courant de décembre. 

Ascension du Pacaya, par le P. Cornette, de l'observatoire du séminah*e de y^ 

Guatemala. Les mesures de hauteur qu'il exécuta permirent à Dollfus et de 



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— 46? — 

» festait alors la plus grande activité, il projetait avec la plus grande iinpé- 
)) tuosité des matières enflammées et lumineuses dans toutes les directions, 
y> comme un immense bouquet de feu d'artifice. Les matières projetées étaient 
» probablement de grandes masses de pierres incandescentes, d'une couleur 
» rouge, qui, en retombant, roulaient avec une grande rapidité sur les flancs 
D du volcan. 

» Le courant de lave, qui courait vers le sud, cessa par moments et perdit 
D graduellement de son éclat, ainsi que la. grande bouche d'où on le voyait 
ï) s'échapper. 

» A XX ** 1/2, l'éruption de feu avait beaucoup perdu de sa force primitive, 
y> mais le bruit continu paraissait plus fort. 

» Un peu avant XXI *^, on aperçut, dans un autre point peu éloigné de la pre- 
iD mière bouche, une explosion de feu plus grande que les précédentes et avec 
y> de très forts retumbos ; on remarqua alors un grand courant de lave ({ui se 
i> dirigeait vers le nord ; il se divisa à peu de distance de sa source et forma 
y> deux immenses rivières de feu qui suivirent chacune une direction différente. 

^ Ce fut alors un spectacle aussi surprenant que magnifique. La scène 
D changeait à chaque instant, de sorte qu'il eût été impossible de la peindre ; 
» la forme variait à chaque instant, le feu augmentait ou diminuait à la sortie 
T> de la source, descendait comme un liquide et s'étendait plus ou moins, 
iD suivant la surface du terrain qu'il rencontrait. Nous restâmes à l'admirer 
y> jusqu'à XXII »». 

» Aujourd'hui 18, l'atmosphère était très chargée, et c'est à peine si, à de 
D courts intervalles, on a pu voir le pic du volcan, qui lançait encore de la 
^ fumée, mais incomparablement moins qu'hier. 

y> Le bruit a cessé,, les retumbos ne sont ni si fréquents, ni si forts qu'hier. 
» Nous attendons la nuit avec l'espoir de voir quelque chose de plus. A 
» l'heure qu'il est, XIII h, le volcan est entièrement couvert de nuages, il 
» souffle une légère brise du sud. » 

II. « Le 15, dans la soirée, on observa une légère colonne de fumée qui, 
^ quoique insignifiante, ne laissa pas que d'attirer l'attention. Un léger vent 
» du S.-S.-O. régnait dans l'atmosphère. 

9 Le 16, de grand matin, on distingua une épaisse colonne de fumée, mêlée 
» de vapeurs, formant comme un cône tronqué, qui reposait sur le volcan par 
D sa petite base. Le volcan ne présenta aucun phénomène nouveau dans le 
D courant du jour, pendant lequel le vent fut très variable. Le vent tomba 
> dans la nuit. 



— 163 — 

1» Le 17, à VII ^, le volcan commença à lancer une énorme colonne de 
» fumée noire et de vapeurs avec une violence extraordinaire ; il s'en formait 
» des nuages énormes qui offraient les formes les plus bizarres. On entendit 
)» des détonations répétées dans les environs de la capitale. Le volcan resta 
T> découvert jusqu'au milieu de la matinée, époque à laquelle les nuages de 
-» fumée et les cendres qu'il vomissait sans doute, le couvrirent entièrement. 
y> Dans la soirée, le nuage noir, qui s'était étendu du volcan sur une grande 
» partie du ciel, parut aller en se retirant sur le volcan lui-même, et présen- 
1» tant toujours un aspect sombre et menaçant. A XYIll^, on commença à dis- 
» tinguer une grande masse de feu que le volcan vomissait probablement 
)) depuis déjà un certain temps. À mesure que l'obscurité de la nuit avançait, 
» le feu paraissait augmenter. Au commencement il avait paru subir des inter- 
» ruptions à de courts intervalles, mais depuis XVIII'» 1/2 jusqu'à XXII '», que 
» je me retirai , il fut constamment visible. La colonne de feu que vomissait 
» le volcan était énorme. En admettant que le volcan soit à une distance de 
» 43,51 8"» (ou 7 lieues 1/2) en ligne droite, et, d'après les hauteurs appa- 
>> rentes de la colonne ignée qui , vue du collège , soustendait un angle d'en- 
» viron 49', il résulterait que la colonne de feu avait environ 620™, ou 
)> 775 vares. 

^ Le 18, à IV*», le volcan était entièrement couvert, on n'y voyait aucun 
To indice de feu. Pendant le jour, on put l'apercevoir à divers intei-valles, il 
» semblait rejeter des cendres. Le ciel resta couvert d'un nuage léger et chargé 
i> de beaucoup de nuages d'un gris cendré qui lui donnaient un aspect triste. 
» Les jours suivants, l'atmosphère est redevenue pure, mais d'une manière 
» lente et progressive. » 

306, — 1857. 4 mars. 

Le volcan de Fuego rejette beaucoup de fumée et de vapeurs. (Obs. del Sem.; ^^ 
Perrey; Gaceta de Guatemala, del 19 de marzo.) 

307. — 1857, BJars. Dans les après-midi du 9 et du 11. 

Le volcan de Fuego se couvre d'un immense panache de fumée. (Mêmes ^j^ 
sources que précédemment.) 

308. — 1857, 3 juin, m 14', 

A l'observatoire du séminaire de Guatemala, une faible secousse de cinq à y' 
six secondes et de direction N.-N.-E. à S.-S.-O. (P. Canudas, Perrey.) 



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— 464 — 

W^, — iS51, i9 juin, 

A l'observatoire de Guatemala : 

IX'» 5i\ Tremblement très fort du N.-O. au S.-E. et sans bruit. 
XXI ** 15'. Autre tremblement assez fort, avec retumbo, 
(Canudas, Perrey.) 

3W, — iS57. iô juillet, VII^. 

A l'observatoire de Guatemala, un léger tremblement de deux "secondes, 
sans oscillation. (Canudas, Perrey.) 

3U. — 1857. 17 août. 



/C Petite éruption du volcan de Fuego. (Perrey, • d'après je ne sais quelle 
source.) 

SIS. — 1857. 16 septembre, V^ 1/2. 

/j A l'observatoirr de Guatemala, léger tremblement de quatre à cinq secondes 
et du S.-S.-O. au N.-N.-E. (Gaceta de Guatemala, del 25 de setiembre; 
Canudas, Perrey.) 



3/3. — 1857. 6 et 7 octobre. 

Le volcan de Fuego lance une grande quantité de fumée blanche. {Gaceta de 
Giuitemala, del 14 de octubre; Perrey.) 

3/4. — 1857. 14 octobre, VIK 

A l'observatoire de Guatemala, léger tremblement de trépidation, qui dura 
une seconde. (Gaceta de Guatemala, del 27 de octubre ; Perrey.) 

315. — 1857. Du 5 au 10 novembre. 

Tremblements de terre au Guatemala, au Salvador et au Nicaragua, en 
même temps qu'une très grande activité du San-Miguel et du Masàya. 

J'ai eu fort à faire pour démêler et faire concorder le grand nombre de 
documents qu'on possède sur cet événement. Je puis cependant offiir comme 
très approchée de la vérité la suite suivante de phénomènes, qui est celle qui 
fait le mieux concorder les divers récits. 

Le 5, à VII ^ i/2, une secousse à Guatemala. 

Le 6, la grande secousse, qui s'étendit de Guatemala au Rio Lempa, eut 




— 165 -^ 

lieu entre XI^ et midi. A San-Saivador et à Cojutepeque surtout, elle causa 
une grande panique. La région la plus éprouvée fut celle des villages de San- 
Juan Nonualco, Analco et San-Pedro Perulapam. L'effroi fut grand , d'autant 
plus qu'à peine était-on sorti des maisons, que Ton éprouva une nouvelle 
secousse presque aussi forte. Caceres place avec raison le foyer de l'ébran- 
lement dans la montagne volcanique de Cus-Cus , près du lac d'Ilopango , et 
qui joue dans les traditions cuscatèques le rôle du mont Ararat. Il est à remar- 
quer que cette grande secousse ne fut point ressentie à San-Miguel, d'après 
une affirmation formelle du vice-consul de Prusse en cette ville, dans une lettre 
datée du 9 et insérée dans le « Zeitschrift fur Allgemeine Erdkunde, N. F., 
t. IV, p. 155, » et à laquelle nous n'avons pas de raison de ne pas croire, cette 
limitation des secousses salvadoréniennes à la vallée du Rio Lempa n'étant 
point un fait isolé. De grands éboulements se produisirent dans le Cus-Cus, 
ainsi que de grandes crevasses. Le toit de l'église d' Analco tomba et la cha- 
pelle del Carmen dans l'église de San-Pedro Perulapam s'écroula. Dans les 
villages précédemment cités, les maisons solidement construites furent celles j 
qui souffrirent le plus. Il ne semble pas y avoir eu de victime^ 

D'après Kluge et le même consul, le San Miguel rejeta ce jour-là du feu, 
des cendres et de la lave. Les Indiens observèrent sur ses flancs la formation 
d'une grande crevasse. Cette coïncidence, jointe à la non-perception des 
secousses à San-Miguel, constitue un fait très remarquable. 

De XI *^ 1/2 à XVIPs on ressentit, à Cojutepeque et à San-Vicente, six 
secousses, dont quatre fortes, et à San-Salvador autant, dont quatre à peine 
sensibles. 

De XVII *ï à XX h 1/2, deux secousses d'intensité moyenne dans toute la 
même région. 

A XX *" 1/2, une très forte secousse. 

Dans la nuit, deux petites secousses à Cojutepeque. 

Enfin une secousse moyenne le 7, à VII*» 1/2. 

Ce même jour, on en sentit deux nouvelles à Guatemala, à \^b& (et 
non 46') et à XI»». 

A la même époque (mais sans que les documents permettent de fixer le 
jour), le Masaya eut une éruption de feu , de laves et de cendres , qui causa 
de très grands dégâts dans les haciendas des environs de Masatepeque. 

Dans la région du lac d'Ilopango, les secousses ont continué jusqu'au 10. 

(Caceres {Las Ruinas : Alfredo Alvarado) ; Gaceia del Salvador, del 7 de 
uoviembre; Carta anonima de Cojutepeque; Gaceia de Guatemala, del 13 de 
noviembre ; Rockstroh, Perrey, Kluge, Rojas.) 

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— 466 — 

C'est par erreur que Kombuber (Allgemeine Zeiiung, 1858, n^ 7, p. 104) 
et Perrey donnent la date du commencement de décembre, et ce dernier encore 
le 6 octobre, pour un temblement qui aurait détruit une partie de la ville de 
Cojutepeque. 

3i6. - 1HÔ8. 

Le Nindiri lance d'énormes colonnes de fumée avec des tremblements de 
terre, d'après DoUfus et de Montserrat. Il y a probablement lieu de rapprocher 
ce fait des chocs ressentis au Nicaragua en avril et mai 1858, ou mieux à 
ceux de novembre 4857. En tout cas, il est à présumer que là encore ces deux 
géologues ont confondu le Nindiri avec le Masaya. 

317. — 1858. 

D'après Dollfus et de Montserrat, en cette année le Momotombo se reprend 
d'une activité qui n'avait point encore diminué à l'époque de leur voyage 
(en 1866). 

318. — 1858. 

En cette année, un tremblement de terre détruit l'église d'Ascension-Mita. 
(Gaceta de Guatemala y del 6 de febrero de 1859.) 

319. — i85S. 3 janvier, X^ iô'. 

Très léger tremblement à Guatemala. (Rockstroh, P. Canudas, Perrey.) 

320. — 1858. U janvier, VI^ T et XI^ 5\ 

A l'observatoire de Guatemala, deux légers tremblements, le premier de 
quatre à cinq secondes, et le second avec un retumbo. (P. Canudas, Perrey.) 

321. — 1858. iô janvier, im AT. 

A l'observatoire de Guatemala, choc assez fort, qui dura environ deux 
secondes et de direction S.-E. à N.-O. 

A V*» 13', autre secousse de deux secondes aussi, mais plus faible. (P. Ca- 
nudas, Perrey.) 

322. — i858. 6 février. 

M. Foote, consul anglais à Sonsonate, a vu l'Izalco lancer une forte colonne 
de fumée noire ; elle fut suivie d'un bruit souterrain semblable au tonnerre. 



— 167 — 

Le lendemain, il visita le cratère de l'Apaneca. (Zeitschrift fur AJUgemeine 
Erdkunde, Neu F., t. IX, pp. 480-481.) 

Faut-il supposer que, pour que M. Foote ait pris la peine de signaler ce fait, 
il fallait à cette époque que Tlzalco ne jouit pas du régime strombolien de 
l'époque actuelle, ou penser que cette colonne de fumée était d'intensité et de 
durée anormales? c'est ce que je ne puis décider. 

S2S, — i858. 2 et S avrU. 

Tremblements à Guatemala, d'après le P. Cornette. Perrey fixe celui du 2 ^T 
àXVh4'. 

324. — 1858. 22 avril, Vl^ 29'. 

A l'observatoire de Guatemala, fort tremblement de terre de trépidation, de /^ 
trente-cinq secondes de durée et de direction N.-E. à S.-O. avec un retumbo. ^' 
(Gaceta de Guatemala, del 29 de abril; Perrey.) 

325. — 1858. 24 avrU, im U\ 

Fort tremblement de trois secousses, de direction N.-E. à S.-O. et de qua- /j 
i-ante secondes de durée. — Il fut senti à l'observatoire de Guatemala, à La 
Antigua, Amatitlan, Escuintia et au Salvador jusqu'à Cojutepeque. A Escuintla, 
où il fit quelques dégâts peu importants, il fut suivi d'un autre plus faible. 
En cette localité, il continua de trembler jusqu'au 30, au rapport du corrégidor 
du département. {Gaceta de Guatemala, del 6 de mayo de 1858; Perrey.) 

326.— 1858. AvrU et mai. 

Série d'innombrables tremblements de terre au Nicaragua. — Elle corn- // 
mença le 25 avril, à XIV h, par une forte secousse qui fut signalée jusqu'à 
Cojutepeque et La Antigua. Le sol se mit dans un état de continuelle agitation. 
Dans la nuit du 10 au ii mai, une secousse causa beaucoup de dégâts et 
détruisit la route entre Masaya et Granada par la réunion des talus d'une partie 
appelée Las Lomas, où elle était en déblai. Toutes les secousses étaient pré- 
cédées de retumbos. Voir les n^» 316 et 317. (Gaceta de Nicaragua, del 1^ de 
mayo ; Gaceta de Guatemala, del 1 7 de junio ; El Centro-Americano^ de Gra- 
nada, del 6 de junio; Perrey.) Un décret du 11 mai chargea Jeronimo Perez, 
l'historien de la guerrfe du flibustier Walker, de prendre toutes les mesures 
politiques et matérielles nécessaires dans le cas où la capitale serait ruinée, 
événement regardé comme imminent, mais qui ne se produisit point. 




► tj. 



— 168 - 



327. — 1858. Premiers jours de mai. 

/l^ A robservatoire de Guatemala : 

Le !«»•, XV *^ 4'. Léger tremblement, d'abord de trépidation, puis oscillatoire, 
de cinq secondes de durée et de direction de N.-E. à S.-O. 

Le 2, XIV *^ 31'. Légère secousse de même durée et de même direction. 

Le 3, Tremblement signalé sans heure par le P. Cornette, qui ne donne 
pas celui du 1»^. 

Le 6, XV h 50'. Secousse légère de même durée et de même direction que 
précédemment. 

(Gaceta de Guatemala, 13 de mayo; P. Cornette, Perrey.) 



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6 



398. — 1858. i** juin. 

A Guatemala, une secousse. (P. Cornette, Perrey-) 

329. — i858. 19 juin. 

A l'observatoire de Guatemala : 

VU! *^ 54'.. Tremblement de terre assez fort. Direction du N.-O. au S.-E. 

(Porté par erreur à IX ^ 54' dans Y Annuaire de la Société météo- 

rologique de France, pour 1861, t. IX, pp. 159-169; Obs. met. 

du P. Cornette à Guatemala.) Durée de cinq secondes. 

IX** 15'. Très forte secousse avec retumbo, de même direction et de même 

durée. (Perrey donne par erreur XXI ^ 15'.) 
Le second tremblement est celui qui causa tant de désastres à Mejico, Oajaca, 
Morelia et Culiacan, mais qu'il ne nous appartient pas de détailler ici, cet 
événement ayant eu lieu hors du Centre-Amérique. On en trouve des relations 
circonstanciées dans le Star and Herald of Panama, du 31 juillet, la Gaceta 
de Guatemala, du 26 juin et du 29 août 1858, et dans Perrey. 

330. — (858. 5 juillet. 

Tremblement à Guatemala. (P. Cornette, Perrey.) 

33i. — 1858. 8 juillet, VI^ i5\ Xim, Xim 5\ XV^ et XX^ 25'. 

/S Petites secousses de quatre à cinq secondes de durée et de direction N.-E. 
à S.-O., à l'observatoire de Guatemala. {Gaceta de Guatemala, del 10 de julio 
de 1858; Perrey.) 



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— 109 — 
SSS. — 1858. i2 juiUet. /Ç. 

A l'observatoire de Guatemala : 

XXI ^ W. Légère secousse de six à sept secondes et de direction N.-O. à S.-E. 
XXI*» 45'. Fort tremblement de deux secousses consécutives, séparées par 

un intervalle de trois à quatre secondes et de direction E.-S.-E. 

à O.-N.-O. 
XXIII» 30' (28', d'après l'Annuaire météorologique déjà cité, no 277). Légère 

secousse de trois secondes et de même direction. 
XXIII» 45'. Forte secousse de trois secondes. 
(Gaceta de Guatemala, del 22 de julio de 1858; Perrey.) 



333. — 1858, i3 juillet. 

Observatoire de Guatemala : 

I*» 50'. Légère secousse de trois secondes et de direction E.-S.-E. à O.-N.-O. 
JJ» 57'. Fort tremblement de terre de six secondes et de même direction. 
Hi» 12'. Assez forte secousse de six secondes' et de même direction. Cette 

dernière n'est donnée que par l'Annuaire météorologique déjà 

cité, lequel donne aussi les deux premières. 
(Mêmes sources que précédemment.) 

334. - 1858. 19 juillet. 

A l'observatoire de Guatemala : 

IX*» 15'. Assez fort tremblement de terre. 

XI» 54'. Fort tremblement oscillatoire très court, de direction N.-N.-O. à 
S.-S.-E. A la prison, un toit antérieurement en mauvais état 
s'écroula. Les objets suspendus oscillèrent vivement. 

XXII» 45'. Une forte secousse suivie de trois ou quatre autres plus faibles. 

(Gaceta de Guatemala, del 26 de julio.) 

335. — 1858. 21 juillet. Quelques minutes après midi. 

Une secousse à l'observatoire de Guatemala, â'après les tableaux météoro- 
logiques de cet établissement. (L'Annuaire météorologique déjà cité donne 
XII» 45'.) Elle fut légère et de direction E.-N.-E. à O.-S.-O. 



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— i70 — 
Sm. — iHb8. 23 juillet, Jlf/K*» 55*. 

A Tobservaloire de Guatemala , un léger tremblement de trois secondes et 
de direction E.-N.-E. à O.-S.-O. Perrey et le P. Canudas (Annuaire déjà cité) 
donnent en plus une secousse semblable à XI*' 45' et un retumbo à XVIII ^ 30*. 
Cet observateur aura oublié de les communiquer à la Gaceta de Guatemala, 
qui ne donne que le choc de XIV*» 33*. 

557. — 1858. iô août, XXl^ Si\ 

A l'observatoire de Guatemala, léger tremblement de quinze secondes et du 
N.-N.-O. au S.-S.-E. Les poutres des maisons craquèrent. (P. Canudas, Perrey.) 

338. — {858. 28 août, XV^ 49'. 

A l'observatoire de Guatemala, léger tremblement de terre de trois secondes 
avec un retumbo. (Canudas, Perrey.) ^ 

559. — 1858. 2 septembre. Dans l'après-midi. 

A l'observatoire de Guatemala, une légère secousse du N.-N.-O. au S.-S.-E. 
(Gaceta de Guatemala, del 16 de setiembre; Perrey.) 

340. — 1858. 10 novembre. 

Eruption du Masaya. — D'après Calderon y Arana et Belly, elle fut de 
pierres énormes de quartz plus ou moins mêlé de divers matériaux, en parti- 
culier de l'or et de l'argent (?). Il s'agit évidemment là de roches sous-jacentes 
arrachées par l'explosion. Le volcan aurait aussi rejeté beaucoup de fumée et 
probablement beaucoup de cendres. (Lévy, Rockstroh, peut-être Frœbel 
d'après un passage peu explicite.) Le journal El Comercio, de Lima, du 26 avril 
1859, et Perrey donnent seuls la date du 10 octobre, à XIII*» (voir no 346). 
Les détonations furent très fortes, mais on n'eut aucun malheur à déplorer. 

341. — 1858. 1^ décembre. 

Secousse à Guatemala. (P. Cornette, Perrey.) 

342. - 1858. 31 décembre, IX^ 15' (ou 20' d'après l'Ann. met. cité). 

A l'observatoire de Guatemala, deux légères secousses séparées par un 
intervalle de dix secondes, de direction N.-N.-O. à S.-S.-E. et d'une durée 
commune de quatre secondes. (P. Canudas, Perrey.) 



— 471 — 



S43. — i859. 



./ 



Eruption de Tlzalco avec épancbement de laves vers le N.-O. (Notes manu 
sentes de ringénienr don Telesforo Lois.) 

3i4. — 1859. i6 janvier, XF*» i5\ 

A l'observatoire de Guatemala, légère secousse de trois secondes et de /^ 
direction N.-O. à S.-E. (P. Canudas.) Perrey donne par erreur la date du 15. 



345, — 1859. S4 janvier, XVin 15'. 

A l'observatoire de Guatemala, une très légère secousse de troié secondes 
et de direction N.-O. à S.-E. (P. Canudas, Perrey.) 

343. — 1859. 27 janvier, XIIIK 

Le Masaya, après un terrible retumbo, lance une inunense colonne de fumée 
et de flammes qui, poussées par un fort vent du N.-O., vont mettre le feu à 
la forêt de la Sierra de Masatepeque. (Gaceia del Salvador, del 23 de febrero 
de 1859, d's^rès une lettre du Nicaragua.) Ce document local me fait consi- 
dérer comme une erreur du journal El Comercio, de Lima, du 26 avril 1859, 
la date du 27 octobre 1858, dont nous avons parlé au n^ 340, et adoptée aussi 
par Perrey. Une lettre de von Seebach, datée de Costarica, 10 avril, et repro- 
duite dans les Petermann's geogr. Miitheilungen, 1866, p. 273, donne aussi la 
date du 27 janvier 1859, et ajoute qu'au commencement de 1865, il s'échap- 
pait encore de la vapeur du volcan. Mais cet auteur tombe dans une flagrante 
exagération en traitant d'éruption ce phénomène. 

347. — 1859, 29 janvier. 

Décret de réinstallation de la capitale du Salvador à San-Salvador. 

348. -r 1859. 29 janvier. 

A l'observatoire de Guatemala : 

Xh 34'. Tremblement de terre très léger de trois secondes de durée et de 
direction N.-N.-E. à S.-S.-O. 

XII ^. Léger tremblement d'oscillation semblable. 

XII*>45'. Tremblement semblable. 
. La Gaceta de Guatemala ne donne que la secousse de XII b. (Canudas, 
Perrey.) 




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^ 172 — 



349. - 1859. U février, IX^ 22' 30". 



A l'observatoire de Guatemala, deux secousses légères avec un intervalle dfe 
trois secondes et la direction E.-O. (Dollfus et de Montserrat, Perrey.) L'An- 
nuaire déjà cité donne ce tremblement de terre comme assez fort. 

350. — 1859. 24 février, XX^^ 19'. 

A l'observatoire de Guatemala, secousse de deux secondes et de direction 
N.-N.-E. à S.-S.-O. (Gaceta de Guatemala.) L'Annuaire déjà cité, Perrey, Dollfus 
et de Montserrat donnent ce tremblement comme assez fort. 

351. — 1859. 27 mars. 

r 

, > Au Masaya, phénomène semblable à celui du 27 janvier. Documents locaux 
en lesquels je n'ai pas une confiance illimitée. 



6 






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^ 



352. — \8m. AvHX. 

Le Dr Frantzius a fait l'ascension de l'Irazù, et il a observé des fumerolles 
actives dans les décombres au pied des parois internes du cratère, {Peter- 
mann's geographische Mittheilungen, 1861, X, pp. 381-385; Perrey.) 

353. — 1859. 8, 9, W et 11 avril. 

A l'observatoire de Guatemala : 

Le 8, XVIII ^ 50'. Secousse à peine sensible du N.-N.-O. au S.-S.-E. 

Le 9, II*» 20'. Secousse légère, allant crescendo, de trois secondes de durée 

et de même direction. 
Le 10, V*» 38'. Secousse de cinq secondes et de direction E.-O. L'Annuaire 

déjà cité la met à V*» 58' et lui donne la direction O.-E. Conmie 

d'autres fois, je préfère les éléments communiqués directement à la 

Gaceta de Guatemala. 
Le 11, XXI h 55'. Secousse légère, précédée d'un retumbo, de cinq secondes 

et de direction E.-O. 
(Dollfus et de Montserrat, Perrey.) 

354. — 1859. 28 mai. Dans la matinée. 

A San-Salvador, tremblement de terre très fort, mais sans dommages. 
(Gaceta del Salvador, lo de junio; Perrey,) 



— 173 — 



355. — 1859, i7 août (f). 

Eruption du volcan de Fuego, d'après Perrey. — Ce fait me semble douteux. C^ 



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Sô6. — i859, SO août. Dans l'aprèê-nUdi. 

A l'observatoire de Guatemala, légère secousse de direction S.-S.-O. à 
N.-N.-E. (Dollfus et de Montserrat, Perrey.) Les tremblements de terre de La 
Union, que nous allons décrire, ne furent point sentis à Guatemala. 

357. — i859. Du 25 août au 3 septembre. 

Série de tremblements de terre à La Union. 

Le 25 août, une forte secousse causa quelques dégâts dans ce port, à celui 
d'Amapala dans l'Ile du Tigre et dans les villages de San-Diego et de La Brea. 
Deux bongos et un briganlin se perdirent à la suite du raz de marée sismique 
qui suivit la secousse, et fit quelques dégits dans le port de La Union. Le 26 
et le 27, il continua de trembler à chaque instant. Tout cessa le 28. Le 
i^ septembre, on ressentit six secousses, dont les plus fortes furent celles 
de Xh 30' et de XIV h, toutes de direction S. à N. La série se termina par 
trois légères secousses le 2 septembre, et deux le lendemain 3. Dans la direc- 
tion du Coseguina, on entendait constamment un bruit sourd. Ces secousses 
sont donc probablement volcaniques. Notons que le 2 septembre eut lieu une 
grande aurore boréale visible à Mejico, aux Antilles et dans tout le Centre- 
Amérique. A La Union, elle dura de XXIII *> jusqu'à III *>, et à Guatemala elle 
fut signalée par de grandes perturbations magnétiques les jours précédents, 
surtout les 26, 27 et 28. Il paraîtrait que ce phénomène n'avait plus été, 
dit-on, observé à Mejico depuis le temps dû vice-roi Revillagigedo. Je n'en 
parle, du reste, pas pour appuyer les théories magnético-sisiùiques réfutées 
dans l'introduction. (Deux lettres particulières écrites de La Union, en date 
des 28 août et 3 septembre, et insérées dans la Gaceta de Guatemala, du 
7 octobre ; Femandez, Perrey.) 

358. — (859. 2 septembre (?). 

Deux légers tremblements de terre à Guatemala, d'après Rockstroh. Erreur ^^ 
probable pour le A. 



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— 474 — 
559. — iH5d. 4 septembre. 

A robservatoire de Guatemala : 

IV*» 27'. Assez fort tremblement de quatre à cinq secondes et de direction 

E.-O. — L'Annuaire déjà cité et Perrey donnent IV ^ 37*. 
XX*». Petite secousse de quatre secondes et de direction N.-N.-O. à S.-S.-E. 

360. — 1859. H décembre, XX^ 15' (W d'après VAm. met. déjà cité). 

Grand tremblement de terre au Guatemala, au Salvador et au Nicaragua. 

Depuis quelques jours, Tlzalco donnait des signes d'une activité extraordi- 
naire quand, le 8 décembre, à XX^iS', se fit sentir une violente secousse 
de tremblement de terre. L'onde sismique suivit une ligne dirigée du S.-E. 
au N.-O., et passant par les villages de la côte du Baume et par Atiquisaya, 
Jalpatagua, El Oratorio, Los Esclavos, Cuajiniquilapa, Corral de Piedras, El 
Pino et Cerro Redondo. A Sonsonate, plusieurs maisons furent rendues inha- 
bitables. Ganudas, à l'observatoire de Guatemala, nota la direction du S.-O. 
au N.-E. aux premières oscillations qui s'y succédèrent de demi-seconde en 
demi-seconde pendant la première minute, et celle du N.-O. au S.-E. aux 
dernières. Ce changement de sens est un phénomène de réflexion de l'onde 
sismique contre des massifs de montagnes ou des masses de couches ter- 
restres plus solides que d'autres et moins facilement ébranlables. J'ai eu sou- 
vent l'occasion de constater des faits semblables à San-Salvador. Les annales 
sismiques et les tracés qu'on obtient maintenant des secousses terrestres 
donnent aussi un grand nombre d'exemples analogues. C'est pour cela du 
reste que, pour nombre de tremblements de terre observés par moi et avec 
soin cependant, je n'ai pu en fin de compte indiquer une direction bien cer- 
taine , parce que les ondes secondaires viennent rapidement s'interposer et 
masquer la direction principale. Pour une secousse donnée, les directions 
indiquées font souvent presque tout le tour du compas lorsqu'on interroge des 
observateurs différents, quoique placés eu des lieux très voisins. Les détermi- 
nations de direction, et par suite celles de positions des foyers d'ébranlement 
par la méthode géométrique de Mallet, ne doivent donc le plus souvent 
inspirer qu'une confiance médiocre, et c'est aussi l'avis de M. le professeur 
Forel de Morges. 

Les dégâts furent notables à Nahuizalco, San-Silvestre, Armenia (Guaimoco) 
et Dolores-Izalco ; sensibles à Juayua ; sans importance à Salcoatitan, Masahuat, 
Santo-Domingo et Ascension-Izalco. II faut noter que Quetzaltepeque souffrit 



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— 175 — 

beaucoup, tandis que les villages voisins d'Àpopa et d'Opico, cependant bien 
plus rapprochés que le premier du volcan d'Izalco, ne sentirent pas le trem- 
blement de terre, qui fut de même beaucoup plus fort à Escuintla et Âmatitlan 
qu'à Guatemala. Nous verrons un fait du même genre se produire le 21 juillet 
1860. On dit alors dans les pays hispano-américains que ces régions, com- 
prises entre d'autres plus éprouvées, a hacen puente d font pont. Comment 
se rendre compte de semblables différences dans l'intensité d'un tremblement de 
terre en des points voisins d'une même zone ébranlée ? Cela me parait pouvoir 
s'expliquer par deux causes probables. Tout d'abord des différences considé- 
rables dans la constitution des couches terrestres sous-jacentes. Il est bien 
évident, par exemple, qu'une puissante assise trachytique ne vibrera pas de la 
même manière qu'un ensemble de couches de sables et de cendres volcaniques 
semblable à celui de San-Salvador ou de La Antigua. C'est du reste en grande 
partie à cette dernière nature du sol que ces deux villes doivent d'avoir été si 
souvent détruites. De plus, les ondes sismiques mettant en mouvement vibra- 
toire une certaine portion de Técorce terrestre, peu importe d'ailleurs l'épais- 
seur du massif affecté, doivent y établir des lignes nodales où le mouvement 
sera maximum ou minimum. Ces lignes auront des formes d'autant plus tour- 
mentées que le terrain sera plus hétérogène, et on ne pourra les prévoir à 
priori. Enfin des mterférences et des battements d'ondes réfléchies viendront 
encore compliquer ces phénomènes et rendre plus irréguliers encore les effets 
d'une même secousse mitiale en des points cependant assez voisins, et cela 
d'autant plus que les études sismiques les plus récentes semblent indiquer 
que certaines secousses, au lieu d'avoir un foyer, possèdent une ligne ou zone 
focale, c'est-à-dire une ligne suivant laquelle le choc initial est produit simul- 
tanément. Pratiquement, cette assimilation des phénomènes sismiques à ceux 
des plaques vibrantes de Chladni a été appliquée brillamment par Stanislas 
Meunier au tremblement de terre de la Ligurie, du 23 février 1887. 

A Guatemala, cette grande secousse du 8 décembre 1859 fut accompa- 
gnée d'un phénomène accessoire dont je ne connais pas d'autre exemple 
que celui donné par de Ilumboldt, comme accompagnant le grand tremble- 
ment de terre du 4 novembre 1799, à Cumana. Je veux parler d'une déviation, 
resiée permanente, de l'aiguille aimantée, je dis restée permanente, car les 
exemples de coïncidences entre les phénomènes sismiques et volcaniques 
et les perturbations magnétiques ne sont point rares (voir l'introduction, 
chap. XII, p. 31). Ces faits font tout naturellement songer à une modification 
passagère dans certains cas, permanente dans ces deux là, du solénoïde 
terrestre, si tant est qu'il existe réellement toutefois, à la suite de la secousse 




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— 176 — 

et des modifications moléculaires qu'elle a pu introduire dans les couches 
qu'elle a affectées. 

Cette grande secousse se manifesta jusqu'à Managua. En même temps, de 
forts retumbos s'entendirent au volcan de Fuego. Enfin à Acajutla, au rapport 
du gouverneur de Sonsonate, une grande vague sismique endommagea le môle 
et la douane et rejeta sur le sommet de la falaise un grand nombre de pois- 
sons morts. Ce dernier phénomène, dont on connaît un certain nombre 
d'exemples, peut s'expliquer de deux façons. On peut songer au choc produit 
au sein de l'eau et tuant les poissons comme dans la pèche à la dynamite. 
Mais on peut objecter à cette manière de voir que dans les tempêtes ou 
cyclones l'agitation de l'eau est au moins aussi grande que dans le cas des 
vagues sismiques. Il est vrai alors que les habitants de la mer ont le temps de 
se réfugier dans les profondeurs et au-dessous des quelques deux ou trois 
centaines de mètres au delà desquels la masse liquide n'est pas ébranlée. 
On peut aussi supposer des dégagements de gaz délétères venant soit des 
couches terrestres, soit des amas de matières organiques qui tapissent le fond 
des mers. Ces dégagements ne sont pas une simple hypothèse, ils ont été 
dûment constatés, par exemple, à Hong-Kong et au large des bancs de 
Bahama. 

(DoUfus et de Montserrat : Caria particular anonima de Sonsonate; Rock- 
stroh, Caceres; Canudas : Annales de la Société météorologique de France, 1861, 
t. IX, p. 159-169; Gaceta de Guatemala, 11 y 19 de diciembre de 1859; 
Gaceta del Salvador, del 10 de diciembre ; Perrey ; Lettre de Brasseur de Bour- 
bourg à Malte-Brun : Nouv, Annales des Voyages, 1860, t. I, p. 360; Lettre 
du P. Canudas à Deville : Ann. Soc. met.) 

S6i. — 1859, iO décembre, XXI^ 30\ 

9 

A Guatemala, tremblement de quatre secondes et de direction N.-E. à S.-(). 
(Annuaire de la Soc. met. déjà cité; Perrey.) 



362. — 1860. 

fy En cette année, le Masaya se remet à fumer. {Encyclopœdia britannica , 

ninth édition, t. XV, p. 614, art. Masaya.) 



363. — 1860. Du 6 au 22 janvier. 

Eruption de l'Izalco, dont le courant de lave s'écoula vers le N.-O., et avec 



L _^ 



— 177 — 

des tremblements qui ne causèrent pas de dégâts et dont voici la liste, de ceux 
du moins qui furent ressentis à Sonsonate : 

( 0*» 30*. Secousse légère. 
M X*» 30'. Secousse un peu plus forte. 
Le 8, XII *> 30'. Deux secousses légères. 
Le 14, XV ^30'. Une secousse. 
Le 15, Minuit. Id. 

Le 16, 1^45'. Id. 

Le 18, XXIII *>. Forte secousse ressentie aussi à Guatemala, d'après 

Canudas. 
Le 19, III *>. Très forte secousse ressentie aussi à Guatemala, dont les 

habitants furent alarmés par le bruit qui l'accompagnait. 
Le 20, dans la nuit. Deux légères secousses. 
Le 21, XXII *>. Une secousse légère. 
Le 22, XXII h 30'. Une secousse légère. 

{Gaceta de Guatemala, del 4 de felirero de 1860 y del 8 de marzo ; New-York 
Herald, du 3 mars; PeiTey.) 

364. — i860. 19 janvier, 0^ 3\ 

A Guatemala, forte secousse de trépidation, de près d'une minute de durée, / 
de direction E.-S.-E. à O.-N.-O. et terminée par un choc brusque. Les poutres 
et les portes craquèrent. Des maisons s'écroulèrent à Escuintla et l'église de 
San-Juan-Obispo tomba. (Gaceta de Guatemala, del 20 de enero ; Brasseur de 
Bourbourg : kttre à Malte-Brun, Nouv. Ann, des Voy,, 1860, t. I, p. 360; 
Perrey, Dollfus et de Montserrat.) 

365. — 1860. SI janvier, XI V^ 34'. . 

Tremblement de terre oscillatoire de dix secondes de durée et de dh^ection ^r 
S.-N., à l'observatoire de Guatemala. (Dollfus et de Montserrat.) 

366. — 1S60. i^, 2, 3 et 4 février. 

De nombreux retumbos s'entendirent à Guatemala, de nuit comme de jour. /^ 

367. — 1S60. 16 fécner, XXm 35'. 



On perçut un retumbo accompagné d'un craquement des poutres pendant 
environ trois secondes, sans qu'il ait été possible de sentir aucun mouvement. 
(Obs. del sem. de Guatemala, Dollfus et de Montserrat.) 



^ 



6 



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Ùr 




— 178 — 

» • 

368. — iSeO, 12 mars, vers XIV^ i/2. 

Au volcan de Poas ou de Los Votos, bruit extraordinaire accompagné d'un 
fort mouvement dans les eaux du lac qui occupe une grande partie du cratère. 
Ce phénomène se renouvela trois ou quatre fois dans Tintervalle d'une dizaine 
de minutes, sous les yeux du D^ A. von Frantzius, qui. remarqua un endroit 
où il se formait fréquemment sur l'eau de grosses bulles qu'il attribue à un 
dégagement de gaz. Il ne fut cependant pas incommodé par l'odeur de vapeurs 
sulfureuses, mais il se forma sur ses habits et sur ceux de son guide un dépôt 
particulier d'une couleur rouge très* brillante. Le docteur était parti de San- 
José le 10 au matin, et quoique le volcan ne soit qu'à cinq lieues trois 
quarts de cette ville, il n'était arrivé que le 12, vers XIV *>, dans le cratère, où 
le mauvais temps (une pluie froide et forte) ne lui permît pas de rester plus 
d'une demi-heure. Il ne put faire le tour du lac, ni même s'avancer jusqu'à 
l'extrémité septentrionale du cratère, où il remarqua un dégagement continuel 
de vapeurs, et où son guide avait vu (dans les années dont il ne donne pas la 
date) s'échapper des vapeurs, des pierres enflammées et des cendres volca- 
niques. (Beitrâge zur Kenntniss der Vulkane Costarica's : Petermann's geogr. 
Miitheilungen, 1861, IX, pp. 329-338; Perrey.) 

369. — iH60, Mai. 

Trois secousses durant ce mois à Guatemala, d'après DoUfus et de Mont- 
serrât. 

370. — 1860, Juin. 

Une secousse durant ce mois à Guatemala, d'après DoUfus et de Montserrat. 

37 i. — 1860. Du 2i au 24 juin. 

Le 21, à XVII*», un violent tremblement de terre, qui fut ressenti à Cojute- 
peque et jusqu'à Guatemala, mit l'alarme à San-Vicente. Le village de Santa- 
Maria-Ostuma fut presque détruit. Ceux de Tepetitan, Verapaz et Guadalupe, 
sur les flancs du volcan de San-Vicente et dans la belle vallée qui s'étend 
entre cette montagne et la rive gauche du Rio Jiboa, souffrirent beaucoup, 
tandis que celui d'Istepeque, situé au milieu des premiers, n'eut rien à 
déplorer. Cette première secousse fut suivie de plus de cmquante autres, qui 
se termmèrent le 24 par deux légères. {Gaceta del Salvador, del 27 de junio 
y del 4 de julio ; Gaceta de Guatemala, del 6 de julio ; El Comercio, de Lima, 



— 179 — 

del 3 de agosto; La Presse, du 19 août; Perrey.) C'est par erreur que dans 

mon premier mémoire (Temblores y , pp. 90-91) j'ai mis ce fait en 

juillet. 

37i. - 1860. 17 juillet (?). 

Au volcan de Fuego, petite éruption avec émission de fumée et de cendres. 
(Lancaster, d'après les Mitth. de Petermann, XI, 1869; Perrey.) C'est une 
erreur manifeste pour le 18 août. 

373. — 1860, 8 août, XVII^ i6\ 

Secousse assez forte, mais courte. (Obs. du sém. de Guatemala ; Gaceta de 
Guatemala, del 16 de setiembre; DoUfus et de Montserrat.) 



^ 



& 



374, — 1860. Du 15 au 23 août. 

Eruption du volcan de Fuego. fy^ 

Le rapport de l'observatoire de Guatemala (Canudas : Gaceta de Guatemala, 
del 23) et celui de l'alcade de San-Pedro-YepoCapa sur les dégâts produits 
dans ce village, transmis par le corrégidor du département de Chimaltenango 
{Gaceta de Guatemala, del 16 de setiembre), font commencer l'éruption le 18. 

Le 18, à XVI1I*>, on nota que le volcan de Fuego lançait de temps en temps 
de fortes colonnes de fumée noire, indices probables d'une prochaine érup- 
tion, et en effet, dès XIX ^ 1/2, on apercevait de la capitale l'illumination 
produite par les cendres incandescentes au milieu d'un énorme dégagement 
de fumée. A XIX ^3/4, le volcan parut s'apaiser, mais aux environs de 
XX *^ 1/4, il reprit une nouvelle activité, qui diminua à XXI *> 1/2, et se termina 
complètement à XXII ^. L'éjection de matières incandescentes dut être très 
abondante au sud et au sud-ouest, car le ciel était fortement illuminé dans ces 
directions. Il ne s'en fit aucun écoulement vers le nord. Jusqu'à maintenant 
on n'a pas appris qu'il se soit produit grand dommage. Ceci est contraire au 
document suivant. 

D'après l'alcade déjà cité, la montagne et les campagnes environnantes sont 
restées couvertes de cendres, les pâturages et quelques récolles ont été 
perdus. Des pierres ont été projetées jusque sur les toits des maisons, mais 
elles étaient petites et n'ont pas fait grand mal ; toutefois, des fermes des envi- 
rons ont beaucoup souffert, et le chemin qui conduit à la côte a besoin d'être 
réparé. 

{El Comercio, de Lima, del 3 de octubre; le P. Cornette, /. c; Perrey.) 




& 



& 




— 180 — 
575. — iSSO. 6 et 7 septembre. 

Première ascension connue du volcan de Fuego, par MM. Schneider et 
Beschor. Le cratère du sud fumait assez fortement. {Gaceta de Guatemala, 
26 et 27 septembre ; Dollfus et de Montserrat,. Perrey.) 

376. ~ 1860. Du 15 au 24 septembre. 

Nouvelle éruption du volcan de Fuego. 

Dès le 15 septembre, anniversaire de l'indépendance (1821), le volcan de 
Fuego se remit à vomir des cendres incandescentes. Cela continua jusqu'au 
23, à XXII ^, moment auquel une violente détonation préluda au commence- 
ment d'une période d'exacerbation dans la force de l'éruption et qui dura 
toute la nuit, jusqu'à V^. Les rues de La Antigua étaient illuminées au point 
qu'après minuit surtout on y pouvait lire avec la plus grande facilité, et que 
l'on voyait distinctement les gerbes de pierres incandescentes lancées par le 
cratère. La colonne de fumée fut évaluée à 1,000 vares de hauteur. (Lettre 
de La Antigua, en date du 25.) 

577. — 1860. Du 3 au 10 décembre. 

Série de tremblements de terre au Salvador et au Guatemala. 

Le 3, on sentit une première et forte secousse qui dura plus d'une minute. 
Elle fut suivie de plusieurs autres, notamment à XXI ^ 1/2 et à XXIV *^. C'est 
celle de XXI *^ 1/2 qui causa beaucoup de dégâts, dont voici le résumé, d'après 
un rapport officiel en date du 10. San-Salvador ne souffrit point. A Panchi- 
malco, ruine du Cabildo, lézardements à l'église et formation de crevasses. 
Chute du toit de l'église de Santiago-Texacuangos. Quelques dégâts sans 
importance aux maisons de Santa-Tecla. Chute du bâtiment principal de l'ha- 
cienda du Guarumal, célèbre défilé entre Santa-Tecla et Sitio del Nino, et qui 
sépare le massif volcanique de Quetzaltepeque de la Cordillère côtière. Ruine 
de quelques maisons à Ateos. Quetzaltepeque fut très endommagé. Il y eut 
deux personnes écrasées sous les décombres et beaucoup de blessés. En ce 
point, les secousses durèrent jusqu'au 10. Lézardements à l'église de Tacachico. 
Beaucoup de mal aux églises et cabildos d'Apopa et de Tonacatepeque (mon- 
tagne du Soleil). En ce dernier point , quelques victimes. Cuscatancingo fut 
presque détruit ; une église neuve qu'on allait bénir y fut renversée. Quelques 
dégâts aux maisons de Comasagua et de Guaimoco ou Armenia. 

Les dernières secousses signalées à San-Salvador et à Quetzaltepeque furent 
celles du 9, à XXI»» 1/2, et celle du 10, à 11^ 1/2. 



— 181 — 

De Quetzallepeque une commission officielle alla visiter le Boqueron, cra- 
tère principal du volcan, et à l'activité supposée duquel l'opinion publique 
attribuait tous ces malheurs. On y constata seulement des traces d'éboulements 
à la partie supérieure. 

On notera une assez grande anomalie dans cet ensemble de faits. Quetzal- 
tepeque semble avoir été le foyer de cette crise, puisque ce fut en ce point seul 
et ses environs immédiats qu'il trembla jusqu'au 10; cependant cette ville, qui 
fut presque détruite, est sur le bord de l'aire des dégâts de la secousse du 3, 
et non en son centre. 

(Gaceta del Salvador, 5 y 12 de diciembre; Gaceta de Gimtemala, 13 de 
diciembre; Perrey.) El Cotnercio, de Lima, du 21 janvier 1861, donne par 
erreur la date d'octobre. 

378, — iSdi. 

Cette année-là, il trembla beaucoup à Chinameca-Texacuangos , d'après le ( 
rapport annuel du gouverneur du département de La Paz ou de Zacatecoluca. ^ 

379. — 1861. Janvier. 

» 

Une secousse à Guatemala, d'après Dollfus et de Montserrat. 



6- 



380. - 1861. 7 janvier, XVK 

A San-Salvador, une longue et forte secousse, suivie de trois ou quatre O 
autres petites. (Gaceta del Salvador, del 9 de enero ; Perrey.) 

381. — 1861. 5 février, XXI^ 3a. 

Petit tremblement de terre d'une seconde et de direction N.-E. à S.-O., à CJ^ 
l'observatoire de Guatemala. (Gaceta de Guatemala, del 8 de marzo ; Dollfus 
et de Montserrat, Perrey.) 

38S. — 1861. 16 février, Jh 39\ 

Petit tremblement de terre de deux secondes et de direction E.-O., à l'obser- ^» 
vatoire de Guatemala. (Mêmes sources.) 

383. — 1861. Du /« au 4 avril. 

Ascension du Mombacho par l'ingénieur Taivenet. 11 dit n'avoir vu ni cratère 
ni coulée de lave. (La Union de Nicaragua, l^e année, no» 16 et 18, Managua, 
le 20 avril et le 4 mai 1861 ; Perrey.) 

23 



6 



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c- 



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6 



— 182 — 
5*4. — imi, iôjuin, VIII^ 35\ 

Petit tremblement de terre de direction N.-N.-E. à S.-S.-O., à l'observatoire 
de Guatemala. (Gaceta de Gtiuiemala, del 8 de julio ; DoUfus et de Montserrat, 
Perrey.) 

385, - i86i. 4 août, XIVK 

A Guatemala, tremblement assez fort, mais court. (Gaceta de Guatemala, 
del 9 de agosto; DoUfus et de Montserrat.) Perrey donne la date du 3. 

386. — i86i. 3 août, XIVK 

A Guatemala, tremblement assez fort, mais de courte durée. (Gaceta de 
Guatemala, del 5 de agosto; Perrey.) 



557. — i86i, 5 août, 

/ / A Panama, deux secousses. (Perrey.) 



388, — 1861, 6 août, IIK 

A Guatemala, tremblement de terre assez fort, mais court. (Dollfus et de 
Montserrat; Gaceta de Guatemalu, del 9 de agosto.) Perrey donne par erreur 
la date du 5. 

389. — 1S6i, 23 août, XIK 

Un tremblement de terre oscillatoire et prolongé causa quelques dégâts, 
mais peu importants toutefois, à La Antigua, et en particulier au milieu des 
belles ruines du palais des Présidents. Il fut senti à Amatitlan et au port de 
San-José. (Gaceta de Guatemalu, del 28 de agosto; Dollfus et de Montserrat, 
Perrey.) 

390, — 186t, 27 août, XIV^, 

A Guatemala, tremblement oscillatoire moins long et moins fort que le 
précédent. (Gaceta de Guatemala, del 28 de agosto.) 

Le corrégidor du département de Jutiapa, en date du 27, informe le ministre 
de l'intérieur que depuis quelques jours les secousses ont été fortes et fré^ 
quentes dans cette région, et qu'elles ont causé quelques dommages aux 
maisons des villages de Conguaco et de Jalpatagua. Dans ce dernier, l'église, 
le presbytère et plusieurs maisons ont souffert notablement. {Gaceta de Gua- 
temala, del 4 de setiembre; La Union de Nicaragua, del 28 de setiembre ; 
Perrey.) 



— 183 — 
391. — 186i. Du {** au U novembre. 

Ascension scientifique du Fuego, par MM. Godman, Hague, Saivin et Wyid. (j' 
Les trois derniers la répétèrent le 15 décembre et notèrent alors au volcan 

des signes d'une plus grande activité. (Perrey; Gaceta de Guatemala, dernier 

numéro de l'année.) 

39S. — f861. 19 décembre, XX^ 30' . 

Un fort tremblement causa quelques dégâts, mais sans importance, à Gua- ^r 
témala. {Gaceta de Guatemala, del 22 de diciembre.) Ce fait m'a été confirmé 
par les notes de mon excellent ami don Luis Van Dyck, qui m'a de plus fourni 
une toute petite secousse à l'aube du jour suivant. 



393. — 1862. Janvier. 

Le San-Miguel lance beaucoup plus de fumée que de coutume. (David 
Guzman.) 

39A. — 1862. 8 avril, I^ 3(y. 

San-Salvador. — Tremblement de terre extrêmement prolongé, mais qui ne 
causa aucun dégât. 

395. - 1862. 2 mai, Xim 30'. 

A Guatemala, légère secousse de l'E.-S.-E. à l'O.-N.-O. (Rockstroh, Dollfus 
et de Montserrat.) Perrey donne par erreur la date du 22. 



398. — 1862. Juin. 



Léger tremblement de terre à Guatemala en ce mois. (Rockstroh , Dollfus 
et de Montserrat.) 



p 

I 

^ 



& 



396. - 1862. 23 mai, IX^ 33'. 

A Guatemala, assez fort tremblement de trépidation de trois secondes de /jr 
durée et de direction N.-E. à S.-O. (Rockstroh, Dollfus et de Montserrat, 
Perrey.) 

397. — 1862. 24 mai, XXI^ 8'. 

A Guatemala , légère secousse de deux secondes. Les poutres craquèrent (j7 
dans les maisons. Un long pendule en hélice ne donna aucun signe de mou- 
vement vertical. (Mêmes sources.) 



/ : 



& 



& 



— 184 — 
S99. — iSe'i, Novembre. 

Léger tremblement de terre à Guatemala eu ce mois. (Mêmes sources et 
Perrey.) 

400. — 1862. 19 décembre. Entre XIX^ 15' et XIX^ 45'. 

Nicaragua, Salvador, Honduras et Guatemala. — Fort tremblement de terre 
de cent quatorze secondes. Les dégâts furent de peu d'importance à San- 
Salvador, San-Vicente, Gojutepeque, Zacatecoluca , Santa-Ana, Sensuntepeque 
(montagne des Lorios), Ilobasco, Suchitoto et Ghalatenango , mais notables à 
Santa-Tecla, Izalco, Sonsonate et surtout à Metapan et Ahuachapan. La 
secousse s'étendit de Ghinandega (Nicaragua) à Quetzaltenango (Guatemala) et 
à Belize. Guatemala souffrit sensiblement. A La Antigua, vingt-six maisons 
tombèrent, et les églises de San-Sebastian et del Galvario furent très endom- 
magées. AEscuintla, la maison du corrégidor et rédiflce municipal furent 
ruinés; des maisons en briques et tuiles y furent endommagées, ainsi qu'au 
couvent. A Alotenango, l'église et un couvent furent complètement ruinés. 
A Tecpam-Guatémala (palais de l' Arbre-Pourri?), il ne resta guère que quatre 
maisons debout. Les haciendas de la Sierra de Ganales souffrirent considéra- 
blement. Dans les fermes près d'Escuintla, Palin, Chimaltenango et San-José 
de Guatemala, les dommages furent très importants. A Guatemala, où d'ail- 
leurs les dégâts furent assez peu sensibles et n'affectèrent que quelques vieilles 
églises, la secousse fut d'abord S.-S.-O. à N.-N.-E. et ensuite S.-S.-E. à N.-N.-O. 
Elle y fut accompagnée d'une déviation de 3' 29" de l'aiguille de déclinaison, 
qui se maintint deux jours durant, et qui depuis trois ans n'avait pas atteint 
un chiffre aussi élevé. 

(Lizarzaburu , DoUfus et de Montserrat , Rockstroh , Perrey ; lettre d'Aug. 
Bouineau (de San-Salvador), en date du 26 décembre, et insérée dans VEcho 
du Pacifique (San-Francisco) du 31 janvier 1863; Proceedings of the met. Soc. 
of London, t. I ,. n^ 7, p. 315.) 

40i. — iH62. 20 décembre. 

A Guatemala : 

# 

\^ib\ Tremblement de terre modéré, de dix secondes de durée et de 

direction S.-S.-E. à N.-N.-O. 
Vh50'. Fort tremblement de trente-six secondes de c^urée et de même 

direction. 
(Lizarzaburu, Dollfus et de Montserrat, Rockstroh, Perrey.) 




- 185 - 
402. - 1862, Décembre. ^^ 

A Guatemala : 

Le 26, XIII ^ 42 \ Secousse modérée de treize secondes. 
Le 27, XVIII h 30'. Secousse de cinq secondes. 
Le 28, III** 30'. Secousse de six secondes. 
Le 30, V**. Secousse légère de deux secondes. 
Le 31, XV*> 45'.. Secousse d'une seconde. 
Toutes de direction S.-0. à N.-E. 

( Lizarzaburu , . Dollfus et de Montserrat , Rockstrph ; communication de 
Brasseur de Bourbonrg à Perrey; Gaceta de Guatemala, 1863, n^ 72.) 

403. — 1863. 

Eruption du Tajamulco, d'après V Encyclopœdia Britannica/ XI ^ 212, sur /jr 
l'autorité de Bernouilli, qui, après sa grande exploration botanique du Guate- 
mala, vint mourir des fièvres à Flores, capitale du Peten. Il n'y faut voir, je 
pense, que des signes d'une grande activité. 



404. — 1863. 






D'après la Revue du Monde colonial (octobre 1865, p. 565), le volcan de ; y 
Coseguina se préparait à une éruption par des détonations et une fumée noire 
et épaisse au milieu de laquelle on distinguait des langues de feu sortant du 
cratère béant. Rojas (Carta al profesor Perrey sobre los fenomoios seismicos 
de America. Ex. : El Federalista, de 'Caracas, del 7 de setiembre de 1867) 
donne pour cette année une éruption de ce volcan. Je n'y vois que des signes 
d'activité. 

405 — 1863. Janvier. ^ 

A Guatemala : ' /l. 

Le 4, XXIII h 20'. Assez forte secousse de dix secondes. 

Le 8, XXIII h 55'. Légère secousse de trois secondes. 

Le 10, VIII h. Id. 

Toutes de direction S.-O. à N.-E. 

(Lizarzaburu, Dollfus et de Montserrat, Perrey, Rockstroh.) 

406. — 1863. 14 janvier, //»> 25'. ^ r 

A Belize, légère secousse de deux secondes et de mouvement horizontal, jj. 
(Perrey.) 



6 







^ 



^ 



6 



— 486 — 
407. — im^. Janvier. 

A Guatemala : 

Le 15, III ^. Forte secousse de onze secondes. 
Le 20, XIII ^30'. Secousse oscillatoire de six secondes. 
Le 24, XXIII h iV. Légère secousse verticale de deux secondes. 
Le 31, \\l^M\ Une secousse horizontale. 
Toutes de direction S.-O. à N.-E. 

(Lizarzaburu, DoUfus et de Montserrat, Perrey.) Rockstroh ne donne pas 
celle du 31 . 

408. — 1863. iô février, IX^ et X^, 

A Guatemala : 

A IX ^, une première secousse qui fait osciller le pendule séismique pendant 
cinq secondes. A X*^, une deuxième secousse qui a fait osciller le pendule 
de 16on/nï pendant six secondes. Toutes deux de N.-E. à S.-O. Le P. Lizar- 
zaburu, qui attribue les tremblements de terre aux courants thermo-électriques, 
fait remarquer qu'à Guatemala les secousses ont ordinairement lieu dans une 
direction diamétralement opposée, mais que cette fois les courants ont dû 
changer de sens à la suite de brusques variations de température. Ces deux 
secousses furent moins fortes à La Anligua. Au contraire, à Canales, à Test de 
Guatemala, on en compta onze, preuve évidente, ajoute le Révérend, que le 
mouvement ne pouvait provenir des volcans. (Perrey.) 

409. — i863. 5 mars, XX^ 30\ 

A Guatemala, tremblement oscillatoire du S.-E. au N.-O. Il fut léger, très 
court et de trois à quatre oscillations seulement. (Lizarzaburu, Perrey.) 

4W. — iS63. iO mars, 0^ 15' ou 3r. 

A Guatemala , une secousse oscillatoire de six secondes avec retumbo , du^ 
S.-S.-O. au N.-N.-E. Elle fut accompagnée d'une perturbation temporaire de 
trois minutes de l'aiguille d'inclinaison. (Mêmes sources.) 

4ii. — 1863. 19 mars, V^ 25'. 

A Guatemala, une secousse oscillatoire de l'E. à l'O. Perturbation magné- 
tique extraordinaire de trois minutes quarante-six secondes. (Mêmes sources.) 



— 187 - 
412. — 1863. Si mars, m 55' . 

A Guatemala, une secousse E.-O. et de dix-sept secondes. Perturbation 
magnétique égale à la précédente. (Mêmes sources.) 

4iS. - iSeS. i^ avril, 11^ 35\ 

A Guatemala, une secousse assez forte E.-O. et de dix secondes. Elle fut 
plus violente dans la Cordillère de l'est, où elle fut suivie de deux autres. Les 
vibrations ont été extrêmement courtes. (Mêmes sources.) 



^ 



c- 



4i4. — 1863. 14 avril, XI^ et XI^ 2a. 

A Guatemala, deux secousses E.-O. et de sept et neuf secondes respecti- ^T" 
vement. (Mêmes sources.) 

4i5. - i863. i5 avril, XXI^ 30\ 

A Guatemala, une secousse E.-O. et de six secondes. (Mêmes sources.) (^ 

4i6. — i863. 23 avril, XX^ 36'. 

A Guatemala, une secousse E.-O. et de deux secondes. (Mêmes sources.) O 

4i7. — 1863. Avant le 12 mai. r 

Le post-scriptum d'une lettre de San-Salvador, en date du 12 mai, et /^ 
insérée dans Y Echo du Pacifique du l^r juillet, se termine ainsi : « Nous 
avons ressenti deux secousses de tremblement de terre, qui n'ont produit 
aucun dommage. i> (Perrey.) 

418. - 1863. Août. 

Le volcan Rincon de la Vieja a encore fumé fortement pendant trois jours, / Y 
(Seebach : Petermann's geogr. Mitth., 1865, p. 246; Perrey.) 

419. — 1863. 11 novembre, XXIIK 

A Guatemala, une secousse S.-O. à N.-E. et de dix-huit secondes, (Lizar- ^^ 
zaburu, Perrey.) 

420. — 1863. 14 décembre, 0^ 0\ 

A Guatemala, une secousse du S.-O. au N.-E. et de trois secondes. Pertur- ^^ 
bation magnétique extraordinaire de quatre minutes vingt et une secondes. 
(Mêmes sources.) 




— 188 



42/. — ms. i9 décembre, XXl^ W. 



fj^ A Guatemala, dernière secousse de Tannée, du N.-E. au S.-O. et de cinq 
secondes. (Mêmes sources.) 

Doilfus et de Montserrat donnent seulement pour cette année les nombres 
de secousses en chaque mois. 






422. — f*64. 

Eruption de Tlzalco avec épanchement de laves vers le N.-O. (Notes 
manuscrites à moi comniuniquées par l'ingénieur belge don Telesforo Lois.) 



424. — i%U. Février. 

(^ H Petite éruption du Turrialba. (Documents relatifs à celle de septembre.) 



>—*\ 



j) 



424. — 1864, Mars. Probablement le 4. 

A Panama, une secousse sans dommages, {Galignani's Messenger du 31 ; 
Perrey.) 

425. — 1864. 12 avril, Xm 30'. 

A San-Salvador, forte et longue secousse. 



426. — 1864. Mai. 

(^ l\ Eruption nouvelle du Turrialba. (Kulman, d'après : c Los fenomenos volcànios 
de los uUitnos très anos, por el dodor K. Z. i> Ex. : El Federalista, de Caracas^ 
del 5 de abril de 1867 ; Perrey.) 

427. — 1864. 17, 18 et 19 septembre. 

/^ L) Eruption alarmante du Turrialba. 

^ D'après Fuchs, elle aurait duré deux années, ce qui est faux; il resta 
seulement très actif pendant ce laps de temps après ce paroxysme. 

L'éruption dura trois jours et trois nuits et consista en une énorme quantité 
de cendres qui tomba principalement dans la vallée de San-José, dont les 
autorités envoyèrent, le 27, visiter le volcan par une commission qui rencontra 
à l'hacienda San-Martin une couche de cendres d'un pied d'épaisseur. La 
masse de matières rejetées augmentait progressivement jusqu'à La Laguna. 
Ce même jour, le cratère fumait encore énormément et de forts retumbos se 
faisaient entendre. Les cendres avaient couvert toute la montagne d'un épais 



— 189 — 

linceul et détruit la végétation. Sur le côté est du cratère, et à environ 
500 yards de distance, un ruisseau acide avait jailli soudainement. Le pic nord 
ou San-Carlo avait été démantelé. Les cendres allèrent jusqu'à Atenas, à 
50 milles marins dans l'O.-S.-O. Le résultat principal d'une analyse des cendres, 
faite à Guatemala, consiste en l'absence de la potasse et de la soude. {Gaceta 
oficial de Costarica, del 9 de octubre ; Gacela de Guatemala, del 3 de noviem- 
bre ; Echo du Pacifique, du 2 décembre ; Estrella de Panama; Perrey.) 

i28. — iH65. Du ^i janvier au 8 mars. 

Nouvelle éruption du Turrialba pendant six semaines sans interruption. Les 
cendres, de couleur gris d'acier, couvrirent tgut le pays jusqu'à San-José, où 
M. Riotte, minisire des Etats-Unis, en observa la dernière chute le 8 mars. 
Cette éruption fut accompagnée de violentes détonations. 

Dans la nuit du samedi 28, dans toute la vallée de San-José, pluie de cendres 
qui dura jusqu'au mardi 31. Cette cendre, assez abondante, était presque 
imperceptible en tombant, du moins dans la ville et dans les environs. Elle a 
été plus abondante que celle des 16 et 17 septembre précédent; elle formait 
un nuage très dense sur toute la montagne d'Irazù, et plus rare en s'étendant 
considérablement dans l'atmosphère. Elle se portait à l'O., en s'inclinant un 
peu au S.-O., suivant la direction du vent; d'après des calculs approximatifs, 
elle a été portée à six ou sept lieues de la ville. Elle était composée de 
matières calcinées et pulvérisées. 

On n'a point entendu de détonation ni de bruits souterrains, de sorte qu'on 
ne redouta aucune calamité. 

Le 3 mars, de Seebach put de l'Irazû , c'est-à-dire d'une distance de 25 à 
30 milles marins, observer les colonnes de fumée chargée de cendres qui 
s'échappaient du Turrialba. Partant le 6, le voyageur parvint le 9 au sommet 
de ce volcan. Il reconnut que l'éruption se faisait par l'évent O.-S.-O., de 
1 ,500 pieds environ de diamètre. Les cendres projetées n'étaient pas très fines 
dans le voisinage du cratère, elles consistaient plutôt en petits lapilli. Elles 
tombaient principalement vers le S. et l'O., dans la direction, du vent. De 
Seebach pense que le cratère dont il est question, lequel n'avait guère que 
150 pieds de profondeur, le 24 février 1864, lors de l'ascension du docteur 
de la Tour, a été considérablement augmenté dans l'éruption de septembre. 
De nombreuses solfatares couvraient les parois et les environs du cratère. 
Enfin , outre les cimes (kûppe) qui s'élèvent encore au milieu de l'orle du 
cratère, il en existait une autre du côté de l'O. Celle-ci parait avoir été 
détruite pendant l'éruption du 16 septembre 1864, et ce sont probablement 

24 



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— 190 — 

« 

ses débris réduits en poudre qui sont retombés sous forme de cendres dans 
la plaine de San-José. Quant aux masses qui n'ont pas été suffisamment 
triturées, elles ont été projetées en blocs plus ou moins gros sur le flanc S.-O. 
du volcan. (Petermann's geogr. Mitth,, 1865, pp. 246-247, et pp. 321-323; 
El Comercio, de Lima, del 5 de marzo ; Gaceta oficial de Coslarica; Perrey.) 
Dès lors l'activité du Turrialba alla en décroissant. 

429. - 1865, Février. 

Eruption de cendres de Tlzalco, d'après le commandant du département de 
Sonsonate, qui malheureusement ne donne pas de détails. 

430. — 1865. 16 mars, vers XXIK 

Au Costarica, le premier et le plus fort des tremblements dont l'historique 
va suivre. Il a consisté en deux secousses, chacune de huit ondulations et de 
deux secondes de durée. A Cartago et à San-José, la population effrayée s'est 
sauvée des maisons et s'est précipitée dans les rues. De Seebach, couché 
alors au sommet du Poas, fut réveillé et reconnut parfaitement la direction de 
TE. à rO. 11 pensa un moment que le Poas allait reprendre son ancienne 
activité. Cette secousse, comme les suivantes, avait son centre au Turrialba. 
(Seebach : Petermann's geogr. Miith., 1865, pp. 321-323; Perrey.) 

431. — 1865. 18 et 19 mars. 

Au Costarica : 

Dans la nuit du 18 au 19, trois secousses à peine sensibles. 

Le 19, XIII *> 3/4, une forte secousse de deux secondes seulement de durée. 
Seebach la sentit à l'hacienda Schrœter, sur le flanc 0. de l'Irazù. Les cloisons 
et les toits ont craqué. A San-José, elle a été légère. (V. Seebach, /. c; 
Perrey.) 

432. — 1865. 27 juin, XJV\ 

Forte secousse à San-Salvador. 

433. — 1H65. 15 juillet, IX^ 10'. 

A Panama, une petite secousse. {Mercantile Chronicle, du 16 juillet; com- 
munication de A. Salle; Perrey.) 

y 434. — 1865. 12 octobre, XIV^. 

Forte secousse qui alarma les habitants de San-Salvador. 



^ 



/ 



— d91 - 
AS5. — /5fi5. Novembre. 

A San-Salvador : 

Le 19, XXII**. Forte et longue secousse. 

Le 20, 0^30'. Secousse plus forte que la précédente. 

4^6. — De la fin de décembre f865 à février i866. 

. Grande série de trenablements de terre au Nicaragua. Les habitants de 
Granada caoïpèrent sur les places publiques. Je tiens de témoins oculaires 
dignes de foi qu'à cette époque le Rio Tipitapa souffrit de notables change- 
ments topographiques, et que c'est surtout depuis lors que ses eaux ne 
dépassent plus la cascade qu'il présente au milieu de son cours. {El Porvenir, 
de Caracas, 21 defebrero de 1866; Perrey.) 

4ST. — i865. Fin de l'année. 

D'après Dollfus et de Montserrat, l'Izalco entre dans une période de calme ^ 
relatif, après avoir progressivement diminué d'activité depuis 1856. Les évé- "^ 
nements postérieurs Cémentent cette assertion, à moins qu'il ne s'agisse que 
des phénomènes journaliers, et encore mes propres renseignements tendent à 
infirmer cette manière de voir. 

43H. — i866. Février. 

Eruption nouvelle du Turrialba. 

Des masses énormes de fumée et de cendres s'échappèrent de son cratère C A 
avec des éclats de tonnerre qui s'entendaient à de grandes distances. De 
grandes quantités de cendres tombèrent sur la partie la plus cultivée du pays 
jusqu'au port de Puntarenas. A San-José, on avait en même temps éprouvé 
de violentes secousses, qui avaient asséché les puits de la ville. La date 
précise de cette éruption n'est donnée nulle part. (Estrella de Panmna, del 
24 de febrero ; Courrier de San-Francisco, du 30 mars, d'après le Star Herald, 
de Panama ; El Porvenir, de Caracas , del 6 y del 21 de marzo ; Perrey, 
Fuchs, Dollfus et de Montserrat.) 

A39. — i866. 3 février, XXI ^ i/2. 

A Granada, fort tremblement. Il y eut vingt et une secousses dans les yy'^ 
vingt-quatre heures. Elles furent senties aussi à Masaya , Managua et Léon. 
Elles ne causèrent aucun dommage. On les attribua à une éruption non 



/ 



— d92 - 

confirmée du Rincon. {Gaceta de Nicaragua, del iO de febrero; Courrier de 
San-Framisco, du 30 mars, d'après le Star Herald, de Panama; El Parvenir, 
de Caracas, del 23 de marzo ; Perrey.) 

UO. — 1866. Mars. 

A San-Salvador : 

Le 21, IX*». Forte et longue secousse. 
Le 22, XVII ^30\ Petite secousse. 



441. — 1866. Derniers jours de mars, 

Jw Dollfus et de Montserrat voient fumer le volcan El Viejo. 

4^. - 1866. /« avril, m 1/2. 

[J A Panama, petit tremblement. (Perrey.) 



^ 



^ 



^ 



443. — 1866. Avril. Nuit du 27 au S8. 

Au volcan d'Izalco, détonation sans flammes. Le 28 , Dollfus et de Mont- 
serrat en firent l'ascension. Le matin, il vomissait une épaisse fumée. (Dollfus 
et de Montserrat.) 

444. — 1866. Du /*' mat au milieu d'août. 

Eruption de Tlzalco. — Les cendres tombèrent en très grande quantité jus- 
qu'à Santa-Ana. Sur la route de cette ville à Sonsonate une vaste forêt fut 
détruite par la chute des lapilli et des sables brûlants. Le maximum de 
l'éruption eut lieu vers le 15 mai. (Dollfus et de Montserrat.) 

445. — 1866. Mai. 

Dollfus et de Montserrat pensent qu'à leur passage, en mai 1866, les 
ausoles d'Ahuachapan (volcans de boue) étaient moins chauds qu'au moment 
où Montgoméry et Stephens les visitèrent respectivement au commencement 
du siècle et en 1840. Cependant la description magistrale qu'en font ces deux 
géologues est tellement conforme au récit de Palacios (1575) et à l'état où je 
les ai trouvés moi-même en octobre 1 884, que je suis très porté à croire que 
leur état d'activité, leur température, et leur nombre même, n'ont dû subir 
aucun changement appréciable depuis la conquête. Je profite de l'occasion 
pour signaler une particularité intéressante qui me semble avoir échappé à 
tous les observateurs qui ont visité cette curieuse région. On rencontre, dans 
la plaine entre Ahuachapan et Atiquisaya, et surtout entre ce dernier point et 



— 193 — 

Chalchuapa, une foule dç lignes étroites que le pas de la mule du voyageur 
fait résonner comme si l'on marchait sur des voûtes. Il semble que Ton soit 
précisément sur les plafonds des canaux souterrains par lesquels circulent 
les gaz et les vapeurs qui se font jour par les ausoles. Telle est du moins 
l'explication que je donne de ce phénomène pour ce qu'elle vaut. La même 
chose s'observe à Java sur la route de Toeban à Bodjonegoro. 

C'est au moment de leur visite aux ausoles d'Ahuachapan que Dollfus et de 
Montserrat croient avoir vu fumer le Chingo, fait que je considère comme 
excessivement peu probable. 

446. — 1866. 9 août, VIl^ i\ 

Forte secousse ressentie par Dollfus et de Montserrat au moment où ils 
exécutaient l'ascension du volcan d'Atitlan. Elle fut aussi perçue à Guatemala, 
et causa de grands éboulements sur les flancs du volcan. (Perrey, Dollfus et 
de Montserrat.) 

441. — i866. 13 août, XX^ 30'. 

Forte et longue secousse qu'à San-Salvador on attribua à l'Izalco, dont J^ 
l'éruption, commencée en mai, n'était pas encore alors tout à fait terminée. 
(El Faro salvadoréno.) 



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448. — 1866. Octobre. ' 

A San-Salvador : 

Le 43, 0**5'. Petite secousse. 

Le 19, VIII >^ 10'. Secousse prolongée et de longues oscillations. 



^ 



449. — 1866. Novembre. \ 

A San-Salvador : /" 

Le l«r, V**3'. Forte secousse. 

Le 25, 1X^20'. Secousse faible, mais prolongée. 



450. - 1867. 

Eruption du volcan de Fuego. (Cayetano Santis.) 

m 

45t. — iS67. Commencement de janvier. 

Série de petites secousses à Santa-Tecla. 

452. — 1867. 13 janvier, Xim 12'. 

A San-Salvador et Santa-Tecla, tremblement plus fort que prolongé. 






^ 



— 194 — 
, 453. — 4867. il février, XI^ 30\ 

A San-Salvador, tremblement prolongé et de lentes oscillations. 






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454. — 1867. i3 mars, im 22'. 

A San-Salvador, fort tremblement, de longues oscillations. 

455. — 1867. 2i mars. 

Un tremblement détruit l'église d'Armenia (Guaimoco). On doit, je pense, 
l'attribuer à l'Izalco. 

456. — {867. 22 mars. 

A celte date, on écrit de Panama : « Le volcan de Barba a moùtré une 
activité extraordinaire depuis quelques jours. » {Moniteur, du 16 avril ; Perrey.) 

457. - f867. Avril (?). 

Eruption de l'Izalco . — D'après une lettre de Mariano Fernandez, de Sonso- 
nale, le volcan continua de rejeter des cendres jusqu'au commencement d'août. 
On se rappellera un fait analogue, et de la fin d'avril au milieu d'août aussi, 
en 1866. Il faut donc confondre les deux et préférer la date de DoUfus et de 
Monlserrat. 

458. — 1867. 2 avnl, XXim 35\ 

' A San-Salvador, une forte et rapide secousse. — DoUfus et de Montserrat 
signalent pour avril ou mai un tremblement de terre qui aurait détruit quelques 
maisons dans celte ville ou aux environs. Ce ne peut guère être que ce choc 
ou celui du 21 mars peut-être. 

459. — 1867. 22 avril, Xim 3(y. 

Légère trépidation à San-Salvador. 

460. — 1867. 30 juin, /«' et 2 juillet. 

Secousses à San-Salvador : 

Le 30 juin, XVIII ^ 15'. Forte trépidation suivie d'un choc violent et en tout 

sens, par une atmosphère très lourde. Il y eut quelques 
dégâts peu importants dans l'aire dont le périmètre est limité 
par La Libertad, San-Vicente, Suchitoto et Santa-Tecla. A San- 
Salvador, on n'éprouva que de l'alarme. 



— 195 — 

Le 30 juin, XIX*» 45'. Deux secousses courtes et faibles au milieu d'un 

orage. 
Id. XX h 5'. Forte secousse. 

Les retumbos étaient terribles depuis XVIII *». 

iO** 7'. Faible secousse, de lentes oscillations. 
III*» 30'. Fort tremblement avec de violents et fréquents 
retumbos. 
Le 2 id. XIV^ 53'. Faible secousse. 

(El Consiiiucional, del 4 de julio; Opinion nacional, du 16 août; Caceres, 
Rockstroh, Perrey, Ant. d'Abbadie, Griesbach.) 

46t. — 1867. 5 juillet, im KT. / 

A San-Salvador, secousse sensible. (El Faro salvadoreno,) C'est par erreur /--''' 
que Perrey, d'après une communication de Rouaud y Paz Soldan, de Lima, 
donne XV*». 

462. — 1867. 19 juillet, im 18' et XVI^ 10'. ( '' 



A San-Salvador, faibles secousses. 



465. — 1867. 7 octobre, Vim 25\ 

A San-Salvador, forte secousse précédée d'un fort retumbo. 



Eruption par deux cratères nouveaux qui se formèrent entre l'Orota et le 
volcan éteint de Las Pilas. Nous allons résumer le récit que firent de cet 



/-^ 



463. — 1867. 5 août, /»> 15'. / 

A San-Salvador, assez forte secousse après un grand orage. O 

464. — 1867. Septembre. , , 

A San-Salvador : . ^ 

Le 1er, viiihi5'. ) 

T Cl viTK oA> 1 faibles secousses. 
Le 2, XV*» 30 . ) 

{El Faro salvadoreno). La communication faite à Perrey par ilouaud y Paz 

Soldan contient une erreur relative à la date. 



^ 



466. — 1867. 13 novembre, Xm ir. ^ / 

A San-Salvador, secousse plutôt forte que prolongée. /-^ 

467. ^ 1867. Du 14 au 30 novembre. 



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^ événement deux témoins oculaires, dont l'un, correspondant du Courrier des 

f . Etats-Unis, visita le terrain avant la fin du phénomène, et dont l'autre était 

consul des Etats-Unis, M. Dickinson. 

Le 14 novembre, à partir de I*», on entendit à Léon de Nicaragua une série 
de fortes explosions. A l'aube on aperçut des flammes s'élever entre l'Orota et 
le volcan de Las Pilas. En un point situé à environ huit lieues à l'est de la ville 
s'était formée une grande fissure de 8 à 900 mètres de long, et sur laquelle 
deux cratères, situés à une centaine de mètres l'un de l'autre, étaient le siège 
de violentes explosions qui se correspondaient , et de sourds grcftidements. 
Ces détonations continuèrent à des intervalles irréguliers de dix à trente minutes 
jusque dans l'après-midi du 27, moment auquel elles présentèrent un paroxysme 
des plus accentués. Pendant toute la période indiquée, des cendres et du sable 
noir tombèrent à Léon et certains jours atteignirent un quart de pouce d'épais- 
V seur. A chaque explosion, les deux cratères lançaient d'énormes pierres à une 

hauteur considérable, que notre narrateur évalue à 3,000 pieds. Le cône 
. principal atteignit rapidement une hauteur de 200 pieds, au dire de Dickinson, 
avec un diamètre égal. Des tremblements de terre se firent sentir à Léon et 
à Gorinto pendant toute cette éruption, qui prit seulement fin le 30 novembre 
au matin. 

Fuchs donne ces faits et cette date , mais sans grands détails. Lévy donne 

la date du 14 décembre par erreur. Quant à DoUfus et de Montserrat, qui 

reproduisent in extenso le récit que nous venons de résumer, ils émettent des 

doutes, non justifiés, sur l'exactitude de ces faits, sous le prétexte que le 

^: narrateur n'est point un savant de profession. A ce compte, on pourrait bien 

rejeter la moitié au moins de ce catalogue sismique. Ces faits sont incontesta- 
blement authentiques ; la précision des détails en est un sûr garant. Ramon 
de la Sagra {Comptes rendus de V Académie des sciences, 1868, t. I, p. 481) 
donne par erreur la date du 2 au 18 décembre, et Figuier (Année scientifique 
[;, pour 1868) celle du commencement de 1868. Elie de Beaumont (Comptes 

[■ rendus, l. c, p. 482) fait ressortir l'analogie des produits de cette éruption 

f avec ceux de celle du Coseguina en 1835. Cette éruption montre biçn la 

[. tendance actuelle, déjà plusieurs fois signalée, que manifestent les points 

éruptifs à se rapprocher du Pacifique. (Perrey ; Dickinson : Smithsonian Report 
for 1867, pp. 467-470.) 



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468. — iS67. f9 novembre, XI^ 4Û\ 

h" ."^ A San-Salvador, forte secousse. 



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— 197 — 
i69. — i867. 26 novembre, 

L'Ile de Zàpodilla, dans le Golfo Dulce (Costarica), s'affaisse en partie, et de / A; 
fortes secousses agitent ces régions de rAmérique centrale. A Izabal, violentes 
secousses. (Perrey.) Le premier fait doit se rattacher à Féruption décrite plus /^ 
haut, et le second doit être regardé comme un phénomène indépendant. 



470. — i867. 7 décembre, XXim 5\ 

A San-Salvador, secousse impétueuse et instantanée. 



> 



é7i. — i867. iS décembre, XXlll^ ir. 

A San-Salvador, faible oscillation. {El Faro salvadoreSlo.) D'après Perrey, 
W. Mallet, le Times de la Nouvelle-Orléans (no du 14 décembre), et les Débats 
(no du 26 décembre), ce tremblement de terre aurait été ressenti dans le 
Honduras, le Venezuela et les lies voisines. 

472. — 1867, 14 décembre, XI^ 3/4. 

Eruption de laves du Sap-Miguel. Elles s'épanchèrent vers le S.-O. avec une 
épaisse fumée et de forts retumbos, en mettant le feu aux broussailles de la 
montagne. Une éjection de cendres, plus importante que celle de laves, succéda. 
{Diario del Comercio, du 30 mai 1884 (article anonyme sur le San-Miguel); 
Faro salvadoréno, no» du 20 et du 30 janvier; Perrey.) Le 30, l'éruption 
continuait encore. 

475. — 1868, 3 janvier, XVIII^ 35', 

A San-Salvador, légère secousse. 

474. — 1868, 6 janvier. Entre XVII et XIXK 

m 

A San-Salvador, deux secousses. 

475. - 1868, 2 février, XIX^ KT. 

A San-Salvador, fort tremblement. 

476. — 1868. Du ii au 23 février. 

Eruption du Conchagua. 

Le 11 février 1868, une série de nombreux tremblements de terre mirent 
en alarme les habitants de La Union, et leurs craintes furent bientôt augmen- 

25 



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— 198 — 

tées par les retumbos qui s'entendaient du côté du Conchagua. Perrey et El 
Federalista, de Caracas, del 9 de marzo, signalent pour le H les secousses 
suivantes : XIX*» i/4, une petite; XIX*» i/2, une très forte de vingt-cinq secondes; 
XIX b 40', une autre de vingt-cinq secondes et plus forte encore; en tout seize 
pendant la première heure. Les secousses atteignirent le nombre de deux cents, 
dont cent quinze le 16. Le 19, une commission officielle put s'assurer que le 
centre du mouvement se trouvait sur le flanc sud de la montagne et aux deux 
tiers de sa hauteur, en un point que Dollfus et de Montserrat désignent sous 
le nom de Cerro de la Bandera (montagne du Drapeau ; il y a eu là en effet 
un sémaphore). A des intervalles réguliers de vingt minutes se produisaient en 
ce point de grands éboulements de roches , et à la fin de l'éruption la fumée 
et les cendres finirent par s'y faire jour. Il est curieux de noter la coïncidence 
de cette éruption avec une de l'Izalco , et une exacerbation de l'activité du 
San-Miguel. 

Figuier (Année scientifique pour 1868) fait commencer l'éruption le 25 fé- 
vrier, et par une erreur de plus confond ce volcan avec l'Ile du Tigre. De 
Parville (Comptes rendus Ac. Se, t. CIV, p. 763, « Sur une corrélation entre 
les tremblements de terre et les déclinaisons de la lune i>) donne un tremblement 
de terre au Nicaragua pour le 25 février, à l'équilune, dans le petit catalogue 
sismique sur lequel il appuie sa théorie. Mais il n'y faut voir que la repro- 
duction de l'erreur de Figuier. 

(Ramon de la Sagra : Comptes rendus Ac, Se, 1868, t. I, p. 857; Fuchs, 
Gonzalez, Femandez, Dollfus et de Montserrat; Journal des Débats, du 23 avril; 
El Faro salvadoreno.) 

477. — 1868. 16 février. 

^ Eruption de l'Izalco. (El Faro salvadoreno.) 

478. — 1868. 16 février. 

yj Le San-Miguel donne des signes d'une activité inusitée. (Même source.) 

479. — 1868. a mars. 

yj Tremblement de terre à San-Salvador. (De Parville, l. c.) 

480. — 1868. Du 10 au 17 avnl. 

f Quelques tremblements de terre à Guatemala. {Fil Constitucional, del Sal- 

^ vador, del 30 de abril.) Perrey et Griesbach les font commencer au 8. 



— 199 — 
48 i. — 1868. i^ mai, V^ 6\ 

y- 

A San-Salvador, forte secousse. 

48S. — i868. Fin mai, 

A Guatemala, secousses pendant plusieurs jours. (Perrey, Fuchs.) ^ 

483. — i868. U juillet, XVI^ 1/2. 

Le Momotombo lance un épais nuage de fumée blanche que le vent emporta _ k 
vers le sud, en la dissolvant en une poussière très fine qui avait une odeur 
sulfureuse. Temps magnifique ; pas de secousses. (Perrey.) 

484. — 1868. S7 août. 

A Guatemala, une secousse. (Perrey.) 

^5. — 1868. 38 septembre, n 3a. 

A San-Salvador, forte secousse. {El Faro salvadoréHo; Perrey, d'après Poey.) ^*^ 



486. -^ 1868. Î5 septembre. 

A San-Salvador, violentes secousses. (Perrey, d'après Poey.) 



^ 



487. — 1868. 3 octobre. 

A San-Salvador, quelques légères secousses, dont la dernière et la plus forte t^ 

fut suivie d'un violent retumbo et eut lieu à XXIII ^ 30'. 

488. — 1868. 9 novembre, VIII^ 4f. 

A San-Salvador, légère secousse de trois secondes de durée. {El ConstitM^ ^v 

cional, del 12 de noviembre; Perrey.) J'ai, dans mon premier mémoire, donné 
XXM2\ 



489. — 1868. 13 décembre, XXim 5'. 

A San-Salvador, forte et longue secousse. 

490. — 1869. 6 janvier. Entre XVII^ et XIXK 



p 



A San-Salvador, deux fortes secousses. Ji 



$ 



& 



^ 



5 



— 200 — 
tâi. — i%69. Avant le ^S janvier. 

D'après des nouvelles de Panama de cette date et un télégramme de 
Plymouth du ii février, la consternation régnait à Amatitlan et à Guatemala 
à la suite de nombreuses secousses. (Perrey.) 

492, — 1869. Si janvier. 

Tremblement de terre à Guatemala et Amatitlan. (Dieffenbach : Plutonismus 
und Yulcaniismus in der Période von 1868-1873; Perrey.) 

493. — 1869. S février. 

A San-Salvador, une secousse. (Perrey.) 

494. — 1869. /« mars, V^ 6\ 

A San-Salvador, secousse longue et assez forte. Elle fut sentie jusqu'à 
Sonsonate. {Pl Constitudonal ; Dieffenbach, /. c; Falb : Die Erdbeben; ex. : 
Sirius, Journal d'Astronomie populaire; Perrey.) 

Perrey, Poey et le Diario de la Marina, de la Habana, du H mars, donnent 
pour le 2 un assez fort, mais court tremblement sans dommages à San- 
Salvador. Ne faut-il pas Tidentifler avec le précédent? En même temps, déto- 
nations extraordinaires à Tlzalco. 

495, — m9. 10 avril. 

Eruption de Tlzalco. 

Les détails qui suivent ont été extraits d'une lettre du général Ciriaco 
Choto, datée d'Izalco le 28 avril, et écrite à la suite de la visite qu'il fit au 
volcan le 27, en compagnie de Miguel Romualdo, Antonio Melendez et Manuel 
Diaz, et insérée dans le Faro salvadoreno du 3 mai. Le courant de lave se fit 
jour par un cratère qui s'était formé à mi-hauteur de la montagne et s' épan- 
chant vers l'est, arriva le 17 à la Quebrada (ravin) del Espanol, c'est-à-dire à 
deux lieues de son point de départ. La coulée avait iOO vares (= 84™,6) de 
large. et 18 à 20 pieds de profondeur en ses parties les plus étroites. David 
Guzman donne par erreur la date du 19 mars. 

496. - 1869. 10 avi% XXV' 20\ 

On ressentit à San-Salvador un fort tremblement de terre, qu'on eut tort 
d'attribuer à l'éruption de Tlzalco, car il résulte de la lettre du général 



- 201 — 

C. Cboto, qu'il ne fut point ressenti à Izalco. {El Faro salvadoreno; La 
Prensa de la Habarui, del 41 de mayo ; Perrey.) 

4,97. — iH69, a avnl, XXI^ 30\ 

A San-Salvador, fort tremblement. — El Faro salvadoréflo, Perrey et la a^ 
Preixsa de la Habana, del 11 de mayo, donnent XXIl^ 12', et disent que le 
choc eut lieu au milieu d'un violent orage. Il faut noter que la saison des orages 
commence rarement aussi tôt. 



498. — i869. i2 avril, IV^ 40\ 

A San-Salvador , léger tremblement. — El Faro salvai 
Prensa de la Habana, déjà citée, donnent la date du 13. 

499. — 1869, 4 mai, XVIl^ 4ff et XÎX^ 10'. 

A San-Salvador, fortes secousses. 



A 



^ 



500. — 1869. 19, 20 et 21 mai. 

Eruption de l'Izalco. / 

Les détails suivants ont été extraits du rapport officiel de l'alcade de Dolores ^' 

Izalco et de celui d'une commission envoyée sur les lieux par le gouvernement, 
et composée de Rafaël Zaldivar, depuis président du Salvador (1875-1885), 
de Dorât et de Juan Bonilla. Elle fit ses observations les 4 et 5 juin. Il résulte 
de ces deux documents que le volcan s'était montré beaucoup plus actif que 
de coutume quelques jours avant le 19. A la tombée de la nuit du 19, la 
montagne se couvrit d'une nuée épaisse qui se dissipa à VIII h, le 20, en laissant 
voir d'immenses flammes au-dessus du cratère. A IX*», la lave commença à 
s'épancher dans la direction de Santa-Ana jusqu'à minuit. Le courant, mar- 
chant à raison de 350 à 400 vares par jour dans les parties déclives et de 30 
à 40 en palier, arriva bientôt à se heurter contre d'anciennes coulées qui le 
firent se diviser en trois branches^ dont la principale atteignit le Rincon del 
Tigre (coin du Tigre), après avoir parcouru plus de 30,000 vares par la même 
voie qu'en janvier 1860, entre les flancs de l'Izalco et du Santa-Ana jusqu'au 
Rio Cenizas (cendres). 

Le gouvernement, se trouvant alors en détresse financière, avait envoyé la 
commission dont on a parlé dans l'espoir qu'il pourrait tirer quelque profit 
des laves, partageant ainsi, en plein xix^^ siècle, les ignorantes espérances 
des Blas del Castillo et Oviedo. Mais ses envoyés revinrent les mains vides, 




^ 






^ 



— 202 — 

n'ayant trouvé, d'après leur rapport, que du chlorhydrate, du nitrate et du 
sulfate d'ammoniaque, du nitrate et du sulfate de potasse, du chlorure de 
sodium, du sulfate et de l'oxyde de fer, du soufre et divers sulfures, par l'ana- 
lyse qualitative des sdls qui se déposaient à la surface des laves après leur 
refroidissement. 

En outre des laves, le volcan rejeta aussi des cendres qui abîmèrent les 
plantations de Juayua et de Sonsonate. 

Eruption de laves et de cendres de l'Izalco. 

Le 18 juin, de X^ jusqu'à la nuit, le volcan rejeta une pluie de cendres qui 
vint tomber jusqu'à Âcajutla. A chaque instant, d'hnmenses éclah^ se formaient 
au-dessus du cratère et venaient y aboutir. Un fait analogue a déjà été signalé 
pour l'éruption du Cosegûina en 1835, et de nombreux exemples semblables 
ont été réunis par Arago. On conçoit qu'une éruption au sommet d'un cône 
volcanique élevé doive causer une perturbation considérable dans l'état élec- 
trique des couches atmosphériques voisines. Tout ce qu'il faut noter, c'est que 
le plus souvent ces éclairs, à ce qu'il parait du moins dans l'état actuel des 
observations, vont des nuages au cratère. A Izalco , les retumbos furent très 
violents et l'obscurité grande. II y eut trois courants comme dans l'éruption 
de mai. (Lettre de Mafiano Femandez, insérée dans le Canstitucional del 24 
de junio; Perrey; Diario oficial de Bogota, del 21 de agosto; Petermann's 
geogr. Mitth., 1869.) 

Ces trois éruptions successives de l'Izalco ont introduit une grande confusion 
dans la presse centre-américaine de l'époque; mais les documents originaux 
que j'ai pu me procurer ne permettent pas le moindre doute, j'entends à mes 
yeux, sur le dénombrement et la description qui précèdent. 

50i. — {869. 7 septembre, XXK 

A San-Salvador, tremblement de terre assez fort pendant un orage. 

50S. «-* i869. 4 novembre. 

A San-Salvador : 

Ih. Une secousse légère. 

IV*» 46'. Deux secousses légères. 

504. — 1869. 9 novembre, XXI^ 50\ 

A San-Salvador, léger tremblement. {El Faro Salvador^; Perrey.) 



— 203 — 



505. - i869. iS novembre, XXm 40\ ^ 

A San-Salvador, forte et rapide secousse. (Mêmes sources.) /-^ 



50S, — iH69. 2 décembre, XXIIIK 

A San-Salvador, une secousse rapide. 

507. — iS69. 10 décembre, XVIII^ ir. 

A San-Salvador, une secousse rapide. 

508. — i870. 

Dans le Guatemala, près de Soconusco, éruption gazeuse, qui a détruit 
plusieurs villages. (Perrey, Fuchs.) 



5i0, — i870, i2 janvier, IK 

A San-Salvador, un choc brusque et violent. (Perrey.) Ne faut-U pas 
l'identifier avec le précédent? 



512. — 1870. Du 14 au SO avrU. 

Tremblements de terre quotidiens à Guatemala. — Perrey, d'après Dieffen- 
bach, /. c, ne fait terminer cette période qu'au 14 juin. 

513. — 1870. 16 avril, XXIUK 

A San-Salvador, léger mouvement. 

514. — 1870. 20 avril, IX^ 50' (m. ou $. ?). 

A San-Salvador, deux secousses fortes et rapides. 

515. - 1870. 21 avrU, VI^ 20*. 

A San-Salvador, forte secousse. 



>i> 



c- 



C4)9. — 1870. 2 janvier, 1K ( 

A San-Salvador, une violente secousse. '^ 



>^ 



511. — 1870. 9 février, XIV^ 55'. 

A San-Salvador, léger mouvement. /^ 






a) 



— 204 — 



5/6. — 1870. Mai. 



& 



Tout ce mois, il trembla journellement à Guatemala, et surtout pendant la 

première quinzaine à Opico. 



> 



p 



^ 



5/7. — iHlQ. 6 mai, XIX^ i8\ 

A San-Salvador , forte secousse de douze à quatorze secondes avec un 
retumbo. 

5i8. - iS70. 19 mai, VI^ (?). 

Commencement d'une éruption de Tlzalco avec de nombreux tremblements 
de terre. La lave atteignit la base du volcan. (Rockstroh.) Il faut identifier ce 
fait avec Téruption authentique du 19 mai 1869. 

5t9. — 1870. Du if au i4 juin. 

De fortes secousses furent senties à Guatemala. Celle du 12, à XV ^ (durée 
de quinze secondes et direction du S.-E. au N.-O.) ruina les villages de 
Cuajiniquilapa, Izguatan, Los Esclavos, Cerro Redondo et surtout Los Lagartos, 
localités du Guatemala et du Salvador, des deux côtés du Rio Paz. Chiqui- 
mulilla fut complètement détruite. Ces secousses furent attribuées, mais sans 
aucune preuve, au volcan éteint le Tecpam-Burro. (Rockstroh.) 

520. — 1870. 16 juin, 

/|, Tremblement de terre général au Nicaragua et bruits souterrains à Granada. 
(Rockstroh.) 

521. — 1870. Du 18 au 23 juin. 

Tremblement de terre à Cuajiniquilapa. (Rockstroh.) 

522. — 1870. 18 juin. 

Trois tremblements de terre se font sentir dans presque toute la République 
de Nicaragua. C'est surtout à Léon qu'ils furent violents. L'on entendait de 
forts retumbos venant du Momotombo. (Rockstroh.) 

523. — 1870. 12 juillet, IV^ 50'. 

Un fort et rapide tremblement de terre, ressenti aussi dans le Salvador, 
causa quelques dégâts dans les départements de Santa-Rosa (Honduras) et de 




A 



r 



^ 



— 205 — 

Jutiapa (Guatemala). Rockstroh et Perrey donnent par erreur la date du 13. 
La presse de San-Salvador est unanime à donner celle du 12. Dieffenbach, 
l. c, donne le 13, à V»»50\ 

5U. — i870. Î6 juillet, XVl^ 49\ 

Tremblement de terre à Managua. Toutes les nuits on entendait des retumbos y ^ 
venant du Momotombo. (Rockstroh.) Perrey donne XVII *>, et ajoute que ce 
volcan aurait vomi, parait-il, des flammes et de la fumée. 

5i5. — 4870. 27 juiUel. 

Fort tremblement à San-Salvador. (Rockstroh, Perrey.) /-^ 

5i6. — 1870. 28 juilUl, XI^ S0\ 

Fort tremblement de terre , mais sans dégâts, au Salvador. (Rockstroh , /^ 
Perrey, A. Lancaster.) 

527. - 1870. 6 septembre, Vm 25'. 

A San-Salvador, lente oscillation de deux à trois secondes. ^> 



528. — i870. 12 septembre, V^ 2Œ. ' 

A San-Salvador, forte et rapide secousse. 



>s 



529. — 4870. 18 septembre, XVIIK 

A San-Salvador, léger tremblement. (Rockstroh.) N'est-ce pas une erreur ^v 
pour le 18 octobre, \^t 



530. — 1870. 18 octobre, V\ 

A San-Salvador, léger tremblement. 

53i. - 1870. 19 décembre, X^ 20'. 



^ 






A San-Salvador, léger tremblement d'oscillation et de peu de secondes de àj 
durée. 

532. - 1871. 14 janvier, m 35'. 

A San-Salvador, léger tremblement d'environ quinze secondes de durée et /3 
terminé par une forte secousse. Donné aussi par Perrey. 

533. - 487t. 26 janvier, XVim 27\ 

A San-Salvador, tremblement fort, mais très court. /-^ 

26 








- 206 — 
5U. - iSli, 8 février. 

A San-Salvador : 

VII*» 35'. Tremblement fort. 

VII h 38' 30". Tremblement plus faible. 

555. — i87i. Entre le 23 février et le 2 mars. 

A San-Salvador, deux secousses légères. 

536, - i87i. i8 mars, XXII^ iT. 

A San-Salvador, tremblement fort et prolongé. 

531. — i87i. n mars, Xim 45\ 

. A San-Salvador, tremblement assez fort, mais de courte durée. Donné aussi 
par Perrey. 

538. — i87i. 29 mars, XXm i5\ 

A San-Salvador, deux fortes secousses consécutives. 

539. — i81i. 30 Mars. 



iJ A San-Salvador, deux secousses. (Perrey.) 



6 



4 540.-- 187 i. iO octobre, Vim 37'. 

A San-Salvador, légère secousse. Perrey donne VIII *» 27'. 



/ 



541.— i87i. 13 octobre. 

A San-Salvador, 0*>0' et 0*»30', deux fortes secousses, la seconde de 
dix-neuf secondes de durée. Dans le reste de la nuit, deux autres secousses. 
Perrey place la première le 12, à XXIIP» 36'. La Opinion nacionul, de Caracas, 
del 28 de noviembre, dit que le tremblement du 12, à XXIII *», a été fortement 
ressenti au port de La Libertad par le steamer Honduras, qu'elle paraissait 
venir de l'Est, et fut signalée à La Union et au Nicaragua. 



^ 542. — 187 i. 10 novembre. 

J A San-Salvador, tremblement léger. {The Nature, t. V, p. 212; Perrey.) 

f . 543. — 1871. 12 novembre. 

^ A San-Salvador, fort tremblement. (Mêmes sources.) 



.< ^ 



— 207 — 
5U. — i872. fer octobre, /»» i5'. 

A San-Salvador, trois légères secousses. 

545. — 1872, s novembre. 

A San-Salvador : 

II*» 30'. Trois secousses suivies d'un retumbo. Elles semblaient avoir la 

direction du S.-E. au N.-O. 
XXIII *» 30'. Autre oscillation de même direction. 
Ce jour-là on entendit de nombreux retumbos vers le San-Jacinto. 

546. — 1872. 14 novembre (?). 

Aux deux dates du 14 novembre 1867 et du 14 novembre 1872, Fuchs 
donne un récit à peu près semblable d'une éruption près de Léon par un 
cratère nouveau. Nous admettons "la première (voir plus haut), mais c'est sans 
hésitation que nous rejetons la seconde. 

547. — 1872. Décembre. 

Eruption de l'Izalco. 

548. — 1872. 29, 30 et 31 décembre. 

Série de tremblements de terre à San-Vicente. 

Le 29, à XXIII*» 50', il y eut cinq secousses dont une très forte. Le 30, il 
y eut cinq secousses très légères, à VII*» 56', et soixante-seize de VIII*» à XV*». 
Le 31 , quelques secousses seulement. 

LiBS tremblements de terre du 29 firent quelques dégâts, et il y eut des 
morts et des blessés. Le confluent du Rio Ismatac avec l'Acahuapa (rivière de 
San-Vicente) se mit dans un état de mouvement continu. Ces secousses furent, 
mais sans preuves d'aucune sorte, attribuées aux volcans éteints El Brujo (le 
Sorcier) et le Siguatepeque (montagne de la Femme), près du Rio Lempa. 
(Caceres.) 

549. - 1873. 

Eruption de l'Izalco, d'après Fuchs. 









S 



h 



b 



550. — 1873. Du 22 février au 19 mart. 

Ruine de San-Salvador. ^ 

Nous allons résumer les relations de Caceres, Rockstroh et Guzman. 

Le 22 février, à l'aube, il y eut deux secousses, et il continua de trembler 



? 

4 
^ 



— 208 — 

de nombreuses fois. Du i^^ au 19 mars, les chocs devinrent de plus en plus 
fréquents. Le 4, il y en eut un très fort dont Caceres place le foyer dans les 
hauteurs de Texacuangos. 

Les habitants de San-Salvador étaient dès lors très alarmés, quand dans la 
nuit du 18 au 19, par une atmosphère sereine, mais lourde, de forts retumbos 
vmrent réveiller leurs appréhensions. 

A IPs une première secousse, suivie d'une autre plus forte à U^6\ fit 
sortir les gens des habitations. Peu après, à IP» 40', on entendit une forte 
détonation, et en même temps un violent tremblement de terre vertical ren- 
versa la ville, dont seulement une quinzaine de maisons restèrent debout. Au 
milieu d'un immense nuage de poussière, on entendit aussitôt s'élever les cris 
des blessés et des mourants. Les hurlements des chiens augmentaient eqcore 
l'horreur d'une nuit au milieu de laquelle chacun cherchait les siens sous les 
décombres. Les victimes furent nombreuses, quoique moins cependant qu'en 
\Sbi. Il y eut soixante petites secousses dans le reste de la nuit. Toutes les 
secousses allaient de l'E. à l'O., et comme les eaux du lac d'Ilopango étaient, 
au moment de la catastrophe, fort agitées, on peut supposer que ces trem- 
blements de terre, qui semblaient venir de cette direction, étaient peut-être le 
premier effort d'une action volcanique au sein de ce lac. Cette action, dans 
cette hypothèse, n'aurait point alors été suffisante, pas plus qu'en 1854, pour 
briser Técorce terrestre, de sorte que faute de soupape de sûreté, la ville de 
San-Salvador a été détruite à ces deux époques, tandis qu'en 1879-80, l'appa- 
parition du volcan d'Ilopango la sauva d'un nouveau désastre et peqt-étre la 
sauvera encore dans l'avenir, à moins que cette bouche ne se ferme complè- 
tement, ce qui malheureusement semble être dès maintenant un fait accompli. 
L'izalco se montrait alors beaucoup plus actif que de coutume. 

Le tremblement de terre du 19 fut ressenti jusqu'à Gracias, dans l'intérieur 
du Honduras, et l'aire des dégâts fut la suivante : San-Jacinto, San-Marcos, 
Santo-Tomas, Santiago-Texacuangos , Olocuilta, Mejicanos, Ayutustepeque , 
San-Sebastian, Aculhuaca, Cuscatancingo, Apopa, Soyapango, Tonacatepeque, 
San-Martin, Guayabal et Santa-Tecla ; c'est-à-dire dans un rayon de cinq à six 
lieues seulement de la capitale. Après la secousse, le lac de Cuscatlan, qui 
occupait le fond d'un beau cratère du volcan de San-Salvador, se vida, et c'est 
maintenant le siège d'une importante usine à sucre. 

Quelque opinion qu'on puisse avoir sur la très étrange théorie volcanique 
mise en avant par J.-M. Caceres, et d'après laquelle il existerait tout le long 
de l'immense développement de la Cordillère des Andes une communication 
caverneuse, qu'il appelle Caîïon volcanique, parce que tous les volcans de 



— 209 - 

cette chaîne seraient placés au-dessus, et par laquelle s'effectueraient des circu- 
lations de gaz, des éboulements, etc., théorie renouvelée de Bylandt-Rheidt , 
nous croyons intéressant de donner le passage suivant de sa lettre du 21 juin 
1873, à Dario Gonzalez, et insérée dans le Fmix, journal san-salvadorénien, 
le 27 du même mois : 

« Immédiatement après le second tremblement de terre, pré- 

» curseur de celui de la ruine, apparut de l'autre côté du sommet du San- 
T> Jacmto ou Amatepeque (montagne des Amates ; Ficus Indica) une lueur peu 
» intense, rouge violacée, et par rafales intermittentes, précisément dans la 
ï> direction du point où la commission des sieurs van Severen et Platt suppose 
t> le foyer de la commotion, c'est-à-dire dans les hauteurs de Texacuangos cl 
ï> près des bords du lac d'Ilopango. Peu d'instants après, l'on perçut une forte 
» odeur sulfureuse suffocante t> 

De Humboldt admet que certains tremblements de terre ont été accompagnés 
de semblables phénomènes lumineux, ainsi que Poey, Arago et d'autres sismo- 
logues. Mais dans l'espèce il est convenable de douter de leur production le 
19 mars à San-Salvador, car M. Van Severen, interrogé par moi-même, m'a 
nié qu'ils aient eu lieu. Quant à l'odeur sulfureuse, se reporter à la ruine 
de 4854. 

Après le désastre, on se mit à rebâtir la ville sans plus songer à l'aban- 
donner pour Santa-Tecla. 

55/. — i87S, Du 21 au % août. 

De très grand matin, à Guatemala, on ressentit plusieurs tremblements de 
terre, dont deux furent assez intenses et prolongés. Dans l'après-midi du même 
jour, un autre fort tremblement causa quelques dégâts dans les habitations. 
Plusieurs petites secousses suivirent jusqu'au 29. On attribua tout au réveil 
du San-Antonio, volcan éteint , situé à quelques lieues de Guatemala, sur la 
route de la Verapaz, mais sans autre preuve que ce fait que les eaux de son 
lac cratérique se mirent en ébullition. 

552. — i87L 

D'après Dario Gonzalez, le volcan de Santa-Ana fuma beaucoup cette yT> 
année-là, et en conséquence dessécha les plantations de café du voisinage. 
Par compensation, l'Izalco aurait paru beaucoup plus tranquille que de 
coutume. 



<^ 



& 



> 



— 240 — 
553. — 1874. 3 septembre. 

Un fort tremblement de terre causa beaucoup de dégâts dans les départe- 
ments de Chimaltenango , Amatitlan et Escuintla. Il y eut 146 morts et 
85 blessés à Patzitzia, qui parait avoir été le centre d'ébranlement. La Antigua 
Guatemala, Alotenango, Ciudad Vieja, Balanya et Amatitlan souffrirent nota- 
blement. Dueîïas et San-Andres Iztapa furent presque complètement détruites. 
Le nombre total des victimes atteignit 200. (Rockstroh et documents officiels.) 

554. — 1876. AviHl et mai. 

Le cratère du volcan de San-Salvador, situé sur l'éperon de la Joya, fuma 
légèrement. Ce phénomène m'a été signalé par le général César Lopez, à cette 
époque simple géomètre, et alors occupé à des opérations d'arpentage en ce 
point et témoin oculaire. Un passage de Laet montre qu'à une époque indé- 
terminée, mais intermédiaire entre la conquête et 4633, date de l'impression 
de son ouvrage, un des cratères du San-Salvador dégagea des gaz et donna des 
signes non équivoques d'activité. Ces deux faits, ainsi que la grande éruption 
de 4659 et celle moins certaine de 4806, montrent qu'on ne doit pas consi- 
dérer le volcan de San-Salvador comme aussi complètement éteint qu'on le 
croit dans le pays, et que rien ne prouve qu'il ne puisse se réveiller un jour. 
A priori, rien ne peut me faire douter du fait signalé par le général Lopez. 

555. — 1876. 4 octobre. 

. j^ Fort tremblement de terre à Managua. 

556. - 1877. 25 juin, XVm. 

^. Léger tremblement de terre à San-Salvador. Dans la nuit , il fut suivi de 
/ quelques petites secousses. 



/ 



557. — 1877. 21 novembre, X^ 15' et XXlll^ 5'. 

A San-Salvador, deux légères secousses. Le même jour, un grand orage 
causa des dégâts à Sarragoza, sur la route de La Libertad. 



rn 



.•.1 



558. — 1878. 27 juillet XIX^ 30'. 

l^ Tremblement de terre à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 

559. — 1878. Août. 

Sept tremblements de terre à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 



— 211 - 



560. — 1878. Septembre. 

Quatre tremblements de terre à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 



{ 






56i. — i878. Octobre. 



Deux tremblements de terre à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 



562. — 1878. 2 octobre, XXK 

Ruine de Jucuapa (Salvador), sur le flanc nord du volcan éteint de même 
nom. Une seule secousse inopinée ruina cette ville. Chinameca, Tecapa, 
El Triunfo, Santiago de Maria, et les hameaux voisins, tous du département 
d'Usulutan, souffrirent beaucoup. Les victimes furent nombreuses à Jucuapa. 
(Documents officiels ; témoignages oraux de témoins oculaires ; Rockstroh.) 



> 



563. — 1878. Novembre. 

Quatre tremblements de terre à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 



/" /- 



564. - 1878. 30 décembre, /»» 25\ 

Tremblement de terre à San^osé de Costarica. (Rockstroh.) 



565. — 1879. Commencement de l'année. 

Petite éruption de cendres du Santa-Ana. Ce renseignement m'a été fourni 
par l'ingénieur don Carlos Zimmermann qui Ta observée lui-même. 




566. — 1879. 18 mart. 



Tremblement de terre à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 






567. — 1879. Avril. 

Quatre tremblements de terre à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 



r .-.- 



568. — 1879. 29 et 30 mai. 

Six tremblements de terre à San-José de Costarica en ce mois-là, en outre 
de deux très forts, le 29, à XVIII h 36', et le 30, à 0»» 50'. (Rockstroh.) 



569. — 1879. Juin. 



Sept tremblements de terre à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 



/ /-' 






^ 



— 212 — 
570. — i819, i9 juin, IIIK 

Léger tremblement de terre à Guatemala. (Rockstroh.) 

57i. — 1879. 2i Septembre, Xl^ iS', 



( ' \ Faible tremblement de terre à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 



^ 




572. — i879. a octobre, 0^ 45\ 

Léger tremblement de terre à Guatemala. (Rockstroh.) 

573. — i879. iS novembre, X^ 40\ 

Faible tremblement de terre à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 

57i. -- Du20 décembre 1879 à la fin de mars 1880. 

Formation du volcan du lac d'Ilopango. 

Les mémorables phénomènes qui ont eu lieu pendant cette période de près 
de quatre mois, et ont donné naissance à un nouveau mais éphémère volcan 
au sein du lac d'Ilopango, méritent une relation détaillée, car ils sont peu 
connus en Europe, naalgré leur date récente. Nous résumerons et combinerons 
deux rapports scientifiques faits sur les lieux, celui de Goodyear, géologue 
d'état du Salvador, aidé en ses observations par le capitaine Spilsbury et le 
télégraphiste Quinones, et celui d'une commission envoyée par l'observatoire 
de l'Institut de Guatemala et composée d'Edwin Rockstroh, sous-directeur de 
cet établissement, de l'ingénieur topographe (sic) Manuel R. Ortega et de 

a 

Gregorio Aguilar. 

Tout d'abord, nous devons donner une rapide esquisse de la région du lac 
d'Ilopango, au sein duquel se sont produits les intéressants phénomènes que 
nous avons à raconter. 

Ce lac est situé à l'extrémité sud de la faille volc^mîque qui s'étend de 
San-Salvador au volcan de San-Vicente, et qui forme ce qu'on a très faus- 
sement appelé la vallée de San-Salvador. C'est en effet une erreur profonde 
que de faire une vallée du terrain compris entre la haute plaine de Santa- 
Tecla et les villes de San-Salvador et Soyapango. S'il en était ainsi, le Rio 
Acelghuate ne serait pas normal à cette direction et viendrait se jeter dans le 
lac d'Ilopango. Mais il faut avouer que l'aspect général des pentes donne 
facilement lieu à cette illusion d'optique, et que, pour se détromper, il faut 
étudier de près les cours d'eaux et leurs thalwegs et bien voir qu'ils coulent 






^-. î- 



— 213 — 

presque en sens inverse de ce qu'on pourrait croire tout d'abord. Cela vient 
de ce que leur cours en plan a été déterminé anciennement par la chaîne 
côtière du Salvador, et que plus tard, dérangés par une faille au travers des 
cendres volcaniques, ils ont profondément entamé ces couches extrêmement 
friables pour conserver seulement leur direction primitive générale. La for- 
mation même du lac d'Ilopango soulève les problèmes géologiqi:es les plus 
ardus. Squier le regarde comme un cratère d'effondrement, et il faut recon- 
naître qu'à l'époque où ce voyageur écrivait et observait, les théories géolo- 
giques en cours trouvaient en ce lac un merveilleux exemple à l'appui des 
hypothèses de de Buch. Actuellement on a, comme on sait, généralement 
renoncé à cette^explication. DoUfus et de Montserrat pensent que ce lac résulte, 
comme ceux d'Amatitlan et d'Atitlan, du barrage d'une vallée par des déjec- 
tions volcaniques. Nous savons par les traditions indiennes que c'est le cas 
du lac de Guïjia. Mais pour celui d'Ilopango cette opinion est inadmissible. 
D'abord il n'y a pas de vallée, et de plus le terrain qui sépare le lac de la 
vallée du Rio Jiboa, et qui a été si profondément entamé pour laisser passer 
le trop plein des eaux du lac, est composé de roches porphyriques et trachy- 
tiques de beaucoup antérieures et au soulèvement de la chaîne côtière et au 
lac lui-même, creusé entièrement qu'il est dans des masses très modernes de 
tufs blanchâtres, de cendres et de ponces recouvrant les porphyres et les 
trachytes qui affleurent en de nombreux points du haut plateau de San- 
Martin, et surtout dans les hauteurs de Cojutepeque. Il ne reste plus guère 
qu'une seule hypothèse plausible, les deux précédentes étant éliminées, celle 
de regarder le lac d'Ilopango comme un cratère d'explosion, au milieu de 
masses profondes d'alluvions volcaniques et de cendres sans consistance. La 
très grande profondeur du lac (200™ d'eau maintenant au centre ; près de 300 
avant la formation du volcan) et les falaises abruptes qui le bordent au nord, 
au nord-est et à l'est, mais se présentent plus douces le long du Cus-Cus, des 
Texacuangos et du San-Jacinto, montrent que cette explication est conforme 
aux faits d'observation qui me l'ont suggérée. Enfin, la vallée-déversoir est 
elle-même dans le prolongement de la faille à l'extrémité orientale de laquelle 
se trouve le San-Vicente, et aurait été probablement produite par l'immense 
explosion (|ue nous supposons avoir donné lieu à ce cirque imparfaitement 
circulaire de 10 kilomètres dans son plus grand diamètre. 

Les eaux du lac d'Ilopango ont beaucoup varié de niveau. L'étude des 
falaises le prouve péremptoirement. Les éboulements produits dans la vallée- 
déversoir, lors de la formation de l'Izalco en 1770, lui permirent, postérieu- 
rement à cet événement, de se remplir presque complètement. L'approfondis- 



37 




/-. 






— 214 — 

sèment progressif de cette fracture, jusqu'à lui donner une très faible pente 
vers le Rio Jiboa, lui assure actuellement une grande constance de niveau. 

On n'est pas absolunient d'accord pour fixer le conmiencement de la série 
des très nombreux tremblements de terre par lesquels préluda la formation du 
volcan. José C. Lopez, alors ministre de l'intérieur, le fixe au 20 décembre, à 
XIV*», et le télégraphiste Quinones au 21, à XVP^ La première date est pour 
moi la plus probable, en raison de la facilité d'information que possédait le 
haut fonctionnaire précité, chef de la police, et dans les attributions duquel 
tout rentre dans les libres Républiques hispano-américaines, même les trem- 
blements de terre. Quoi qu'il en soit de l'exactitude de l'une ou l'autre de ces 
deux dates, il est certain que les secousses, quoique encore de faible intensité, 
étaient accompagnées de retumbos si forts et se répétaient avec tant de 
fréquence, que le gouvernement salvadorénien, justement alarmé, ordonna au 
géologue d'état Goodyear d'aller examiner le lac d'Ilopango, qui était évidem- 
ment, même pour les personnes les moins compétentes, le centre de l'activité 
sismique dont on ressentait les manifestations. Cette opinion était corroborée 
par les anciennes superstitions indigènes relatives tant au lac lui-même qu'aux 
montagnes volcaniques de Cus-Cus, du Texacuangos et de San-Jacinto qui le 
bordent et constituent la Sierra de Texacuangos, que nous avons déjà vue tant 
de fois être le foyer de violents tremblements de terre, et qui s'étend jusqu'à 
Cuzcatlan, l'antique capitale des Indiens Précolombiens du Salvador. Suivant 
les auteurs espagnols que l'on consulte , ce nom voudrait dire <i: vallée des 
richesses )>, ce qui est peu vraisemblable, étant donnée la nature tourmentée et 
ravinée de cette région, ou « vallée du hamac i^, en raison des nombreux trem- 
blements de terre qui l'ont de tout temps affligée. La vallée , qui de Santo- 
Tomas vient déboucher près de San-Salvador par San-Marcos, me semble, tant 
par l'examen des anciens textes espagnols que par l'aspect même du terrain, 
avoir été le siège d'un petit lac qui aurait rompu ses digues, peut-être sous 
l'effet du tremblement de terre de 1575. Ces auteurs, en effet, parlent fré- 
quemment du lac de Texacuangos près de San-Salvador, et ce concurremment 
avec celui d'Ilopango. A l'autre extrémité et près du déversoir de l'Ilopango, 
se voit le pic, peut-être volcan éteint (il faudrait des investigations pluç com- 
plètes que je n'ai pu le faire moi-même pour le prouver d'une manière 
incontestable) de Cus-Cus, qui, dans les anciennes traditions du pays, joue le 
rôle du mont Ararat, c'est-à-dire que ce serait là que se serait arrêtée la 
barque du Noé Aztèque ou Toltèque. 

Cette belle nappe d'Ilopango, aux eaux d'une sulfuration variable, ses 
presqu'îles qui deviennent fréquemment des îles par suite de changements de 



— 215 — 

niveau de la surface liquide, les deux lignes d'anciens rivages qui se profilent 
nettement sur tout le pourtour de ses falaises abruptes, le Canon d'Atuscatla 
qui le réunit au Rio Jiboa, les montagnes de Cus-Cus et de San-Jadnto qui le 
bordent, enfin les splendides volcans de San-Vicente, Cojutepeque et San- 
Salvador qui le dominent de près, tout cela constitue un des plus merveilleux 
spectacles du Centre-Amérique. Est-ce pour cela que les indigènes l'avaient 
consacrée à Xochilquetzal , déesse de l'amour, à laquelle ils sacrifiaient 
annuellement quatre jeunes vierges, comme ceux du Nicaragua le faisaient au 
cratère du Masaya, en les y précipitant du haut des falaises, et qui étaient 
ainsi destinées à apaiser le génie des tempêtes caché dans son sein. De fait ce 
lac est le siège, pendant la saison des pluies, de violents orages qui ne laissent 
pas que de causer des victimes parmi les pêcheurs. De l'étymologie nahuatl 
d'Ilopango donnée par Brasseur de Bourbourg, à savoir a: plaine des Elotls 
(jeune maïs) i>, quelques centre-américains à l'imagination facile en concluent 
que les indigènes ont été témoins de la formation de ce lac; or ce nom 
s'applique certainement à la haute plaine de San-Martin. La croyance popu- 
laire à un accroissement continu du San-Jacinto, lent en temps ordinaire et 
brusque lors des grandes catastrophes, a été réduite à néant par les mesures 

que j'ai faites avecf le capitaine Touflet. Rockstroh doute {Informe , p. 20), 

et avec raison, qu'il se soit élevé, au témoignage des Indiens des environs, 
d'un seul coup, de deux .à trois pieds lors de la formation du volcan d'Ilopango. 
Je suis ainsi amené à reproduire la note suivante de mon camarade Touflet, 
comme souvenir à sa mémoire : 

SUR LA MONTAGNE DE SAN-JACINTO. 

« Dans l'opinion d'un grand nombre de personnes de San-Salvador, la belle 
» masse qui, sous le nom de Cerro de San-Jacinto, se dresse au sud-est et 
» très près de la capitale, ne jouit pas d'une complète immobilité, et on pense 
^ généralement que, depuis de longues années, elle ne cesse de s'élever d'Une 
» manière progressive, ce qui, si c'était certain, produirait des difl^érences 
)) sensibles dans son altitude. 

1) II y a plus; quelques-uns pensent qu'à certaines époques, et en parti- 
i> culier au moment de l'émersion de nouvelles roches au centre du lac 
» d'Ilopango (1879-80), la montagne dont nous nous occupons s'est accrue 
D d'une manière notable. On dit en outre, quoique peut-être il ne soit pas 
» d'un très grand intérêt de le rappeler, que, comme résultat de cette idée 
^ d'élévation lente , les conséquences futures des actions souterraines qui la 




— 216 — 

» produisent ne laisseraient pas que de causer dans cette région, et spécia- 
D lement à San-Salvador, de nouvelles et désastreuses catastrophes. 

)> Prenant en considération cette foule d'affirmations , je cherchai si , au 
» moyen d'observations précises et en opérant à des intervalles de temps 
t) plus ou moins longs, il ne serait pas possible de vérifier ce qu'il y a de 
d certain quant aux variations d'altitude des sommets de cette montagne. 

» Quoique ces observations aient été exécutées uniquement sous l'impulsion 
ï) d'un sentiment de curiosité personnelle à des intervalles irréguliers et 
» pendant une période relativement courte, et qu'elles n'aient donné jusqu'à 
y> présent que des résultats entièrement négatifs, je crois cependant bon de 
» les donner à connaître, afin qu'ils puissent plus Uwd être comparés avec 
» des essais du même genre faits par de nouveaux observateurs. 

» J'ajouterai quelques mots sur ce Cerro. 

» Topographiquement parlant, c'est une montagne presque complètement 
» isolée de la chaîne côtière, mais ti'ès rapprochée d'elle, et dont elle* n'est 
» séparée que par une étroite et profonde vallée (vallée de San-Marcos, ravin 
D d'Ahuachilla). 

» Le grand axe de sa base, qui est sensiblement elliptique, est parallèle à 
» la direction générale de ladite chaîne. Géologiquement , il semble qu'elle 
p doive être considérée comme appartenant à la formation volcanique même 
» de la Cordillère côtière, puisque les mêmes Tiiatériaux volcaniques (laves, tufs, 
» talpetates, etc..) se trouvent être identiques sur les deux versants de celte 
D vallée. En outre, la configuration de cette vallée, dont le flanc sud a une 
D pente si raide et dont la crête est si brusquement coupée, tandis que le 
» fond du ravin présente un terrain extrêmement inégal, coupé de petits ravins 
» qui se croisent dans tous les sens, cette configuration, dîs-je, est telle 
-» qu elle semble le résultat d'un efiondrement qui aurait fait disparaître 
)) d'autres terrains plus ou moins élevés, par lesquels, en d'autres temps, le 
» Cerro de San-Jacinlo aurait été uni à la Cordillère. 

» Les nombreuses masses de laves qui ont descendu le long du flanc sud, 
» et qui se voient de chaque côté du chemin de Sanlo-Tomas, viennent aussi 
T& confirmer l'idée de rupture par un efl"ondrement qui aurait suivi le même 
ï> axe que celui de la partie qui s'est conservée, en conslituant ainsi le Cerro 
y> de San-Jacinto parallèlement à la direction générale de la chaîne côtière. 

» Mais, d'autre part. Taxe prolongé du ravin irait sensiblement se confondre 
» avec le grand diamètre du lac d'Ilopango, lequel a été sans aucun doute 
» formé par un ou plusieurs effondrements (voir contre cette idée ce que j'ai dit 
t) plus haut) qui auraient approximativement pour centre les îlots de récente 



L. 



— 217 — 

» formation (1879-80), de telle sorte qu'on peut déduire de ces consîdé- 
D rations que le lac d'Ilopango et la vallée de San-Marcos font partie de la 
D même faille volcanique. 

» Quant à savoir s'il y eut ou non conteraporanéité entre les manifestations 
» de cette action géologique aux divers points de la faille, ou si l'état actuel 
j> est dû à des effondrements successifs, c'est une question qui parait presque 
» insoluble. 

y> Pour ce qui est de l'âge du Cerro de San-Jacinto et de la partie voisine 
» de la Cordillère relativement à celui des autres points de la même chaîne 
D considérée dans une section perpendiculaire à la côte, il y a peut-être plus 
» de probabilité d'arriver à une solution satisfaisante. 

y> En effet, les flancs si abrupts des ravins qui descendent depuis les som- 
y> mets jusqu'à la mer, par exemple ceux de Talpa efde l'Idole, laissent voir 
D des lignes de stratification horizontales ou presque horizontales qui 
5> séparent des couches de talpelale plus pu moins compact , et quelquefois 
T> dur comme le roc, et dont quelques-unes de composition variable, ont été 
» évidemment déposées antérieurement au fond de la mer. 

i> Quoi qu'il en soit, que les éléments qui entrent dans la composition des 
3> tufs aient émergé aux points mêmes qu'ils occupent aujourd'hui, ou qu'ils 
D aient été produits par l'éruption de roches, soit déjà existantes, soit faisant 
» leur éruption à la même époque, dans les deux cas on peut affirmer que 
i> celle des terrains qui composent les parties les plus élevés de la chaîne 
» (près de San-Jacinto, San-Marcos, Panchiraalco, etc..) n'est pas postérieure 
» à ces formations horizontales, parce que les forces souterraines agissant au 
» moment de ce soulèvement auraient évidemment détruit leur horizontalité 
» en produisant ainsi une pente vers la mer. 

ï> Cependant comme les séparations des couches volcaniques ne se pré- 
i> sentent pas avec régularité dans les parties élevées déjà mentionnées, on en 
y> déduit immédiatement la probabilité qu'elles aient été poussées à l'extérieur 
» par l'action de forces puissantes qui ont produit au milieu de la mer, et 
y> pour un temps limité, des îles autour desquelles la disposition régulière des 
» couches de détritus n'a pu se former que postérieurement. 

y> Par conséquent, la région où le soulèvement a été le plus puissant, et en 
» effet c'est celle qui présente un maximum dans l'élévation des crêtes de la 
» chaîne, est celle qui correspond, d'après ce que nous avons dit, aux époques 
» les plus reculées de ces formations; c'est celle où se rencontrent les vestiges 
y> les plus importants de ces phénomènes géologiques en des temps relati- 
» vement plus récents, et c'est enfin la même qui est actuellement le théâtre 



— 218 — 

» des séries de tremblements de terre, d'éruptions, etc.. dont nous sommes 
> témoins. 

]D De toutes ces considérations appliquées à la montagne dont nous nous 
» occupons, on peut conclure que, puisque depuis une antiquité des plus 
3> reculées, quoique géologiquement récente, et jusqu'à nos jours, l'action 
T> volcanique n'a point cessé d'agir en ces régions, l'homme doit certainement 
» avoir été depuis sa venue témoin d'un grand nombre de ces manifestations, 
T> dont quelques-unes méritent le nom de cataclysmes. La tradition des faits 
j> survenus à ces époques lointaines se conservait d'autant plus intacte que 
1^ la nature se chargeait de donner, pour ainsi dire, à chaque génération, des 
y> preuves évidentes de la mobilité de ce terrain, et comme le Cerro de San- 
y> Jacinto est la montagne la plus rapprochée du centre de ces convulsions, il 
i> servit comme de pouls à l'artère volcanique, et c'est sur lui de préférence 
3) que se sont fixées l'attention et les croyances. Ces considérations ne sont- 
» elles point l'explication la plus plausible de l'opmion relative à l'élévation 
» graduelle des sommets du Cerro ? 

» Voici donc le résumé des observations et de leurs résultats : 

3> Le théodolite qui servit pour les observations fut établi à l'angle N.-O. 
» des rues de Marte et del Ferro-Carril (à 1 vai'e de distance de l'angle de la 
y> grande salle correspondante de l'Ecole militaire). Les premières délermi- 
D nations de distances zénithales avaient pour objet les deux sommets les plus 
» élevés du Cerro, qui de la station étaient en projection horizontale à 
» 21 9' 10" l'un de l'autre. Mais en raison des erreurs qui auraient pu se 
3) produire à cause de la végétation, cependant peu abondante, qui couvrait le 
» sommet oriental , je ne donne que les résultats obtenus pour le sommet 
» occidental. 

» La première série d'observations eut lieu du 28 juillet au 10 août 1883, 
3) la seconde, du 19 au 28 août de la même année, et la troisième, du 12 au 
3) 22 septembre 1884. Chaque jour on faisait six répétitions le matin et autant 
» le soir. 

» La distance zénithale observée a toujours varié entre 82'> 24' 7" et 
3) 82o 24' 9", 1, c'est-à-dire qu'aucune dénivellation ne peut être constatée. 
3) La distance horizontale de l'instrument au sommet ouest est de 3,100™, et 
y> il faudrait une variation de distance zénithale de plus de 20" pour accuser 
» une différence d'altitude de 1 pied. i> 

Tout en m'élevant contre l'hypothèse de l'effondrement comme cause effi- 
ciente dans la formation du lac d'ilopango, j'ai bien peu de chose à ajouter 
sur la région qui nous occupe. J'ai trouvé très près du sommet du San-Jacinto 



— siè- 
cles restes d'une espèce indéterminée de mastodonte. Cela donne une indi- 
cation, peu précise il est vrai, sur l'âge de la partie supérieure de la chaîne. 
L'étude des traditions indiennes locales prouve que le lac d'Ilopango a été 
dès une très ancienne antiquité un foyer de séismes (Camilo Galvan : Sociedad 
economica de Guatemala, n^ 6, 14 de marzo de 1880). La base du San-Jacinto 
présente une localité que les indigènes croient être dans un état de mouvement 
continuel, et qu'ils nomment pour cela tiemblatierra. Mçilgré de nombreuses 
visites à ce point, nous n'avons jamais pu, le capitaine Touflet et moi, recon- 
naître la réalité d'une si curieuse propriété, au moins pour l'époque actuelle. 
On peut seulement conjecturer que ce point a dû être à quelque époque le 
foyer de très nombreuses secousses toutes locales. Quoi qu'il en soit, le San- 
Jacinto a toujours été et est encore le siège de fréquents retumbos, comme le 
montrent mes observations de 1881-85. Enfin, on peut ajouter que le ravin 
d'AtuscatIa, par lequel le lac d'Ilopango déverse son trop plein dans le Rio 
Jiboa, est sensiblement dans le prolongement de la faille volcanique étudiée 
plus haut. 

Nous pouvons maintenant aborder le récit des événements et résumer les 
deux mémoires de Goodyear et de Rockstroh. 

Les préliminaires de l'apparition du volcan consistèrent en une période de 
tremblements de terre du 20 ou du 21 au 31 décembre 1879, avec un 
maximum d'intensité et de fréquence le 27. 358 d'entre eux ont été notés, 
et comme leur fréquence n'a guère varié dans cet intervalle , on peut fixer 
leur nombre total à près de 800, en tenant compte des intervalles de temps 
et des jours où l'on n'a point observé, et cela avec de grandes probabilités 
d'exactitude. Goodyear donne un total de 600 seulement, ce qui est évidem- 
ment un nombre trop faible, ce dont on peut s'assurer en répétant le calcul 
indiqué. ^^.. 

Voici la liste des secousses notées à Asino, du 24 au 27 : 

Le 24. De XYIII^ 30' à XXn»>32'. 10 secousses. n, /-- 

XXII*^ 32'. Secousse verticale modérée avec un retumbo. 

40'. Id. oscillatoire légère. 
XXIII »> 8'. Id. complexe légère. 
34'. Id. verticale modérée. 
Le 25. 0*» 5'. Secousse oscillatoire légère de 3", avec un retumbo. 

20'. Id. verticale modérée de 4'*. 

^ 30'. Id. id. modérée de 6". 

35'. Id. oscillatoire légère de 2". 



— 220 — 

Le 25. O*" 37*. Secousse complexe modérée de 10". 

/*0*: Id. id.. forte de 20". 

■42'. Id. oscillatoire légère de 5". 

45'. Id. id. légère de 5". 

AT. Id. verticale forte de 12". 

51'. Id. oscillatoire légère de 2". 

55'. Id. verticale légère de 15". 

58'. Id. id. modérée de 8". 

I''15'. Id. oscillatoire légère de 3". 

18', Id. id. légère de 2". 

28'. Id. id. modérée de 7". 

30'. Id. complexe modérée de 6". 

36'. Id. verticale modérée de 10", avec un retumbo. 

40'. Id. oscillatoire modérée de 6", id. 

M'. Id. id. légère de 2". 

44'. Id. id. légère de 2". 

Vt'\ il h 5'. Id. verticale forte de 25". 

7'. Id. oscillatoire légère de 2". 

20*. Id. verticale légère de 2". 

21'. Id. id. forte de 15", avec un retumbo. 

30'. Id. oscillatoire légère de 2". 

32'. Id. id. légère de 2". 

35*. Id. id. légère de 2". 

40'. Id. id. légère de 2". 

45'. Id. verticale légère de 5". 

50'. Id. id. forte de 25", avec un retumbo. 

55'. Id. id. modérée de 10". 

56'. Id. id. légère de 3". 

m h 20'. Id. oscillatoire légère de 5". 

26'. Id. verticale forte de 25". 

-45'. Id. oscillatoire légère de 2". 

50'. Id.. id. légère de 5". 

55'. Id. id. légère de 5". 

IV h 0'. Id. Id. modérée de 10". 

10'. Id. verticale forte de 26". 

15'. Id. id. légère de 4", avec un retumbo. 

18'. Id. id. forte de 3", id. 

20'. Id. id. forte de 3". 









— 


221 — 




Le 25. 


m 30'. 


Secousse verticale modérée de 6". 






35'. 


Id. 


id. 


forte de 10". 






V 0'. 


Id. 


id. 


légère de 3". 






10'. 


Id. 


id. 


légère de 2". 






80'. 


Id. 


id. 


modérée de 5". 






45'. 


Id. 


id. 


modérée de 4". 






VI h 0'. 


Id. 


id. 


modérée de 2". 






15'. 


Id. 


id. 


modérée de 6". 






35'. 


Id. 


id. 


modérée de 5". 






40'. 


Id. 


id. 


forte de 12". 






50'. 


Id. 


id. 


légère de 4". 






VII h 0'. 


Id. 


id. 


légère de 9". 






10'. 


Id. 


oscillatoire légère de 2". 






•W. 


Id. 


complexe légère de 3". 






45'. 


Id. 


verticale modérée de 5". 






VIII h 0'. 


Id. 


id. 


forte de 8", avec un retumbo. 




W. 


Id. 


id." 


forte de 4", 


id. 


1 


47'. 


Id. 


id. 


forte de 25". 


id. 




C'est la plus forte de celles observées 


jusqu'alors. 




52'. 


Secousse verticale légère de 5", avec un retumho. 




IX h 10'. 


Id. 


id. 


légère de 5", 


id. 




48'. 


Id. 


id. 


légère de 5", 


id. 




X'»45'. 


Id. 


id. 


légère de 3". 






55'. 


Id. 


id. 


légère de 8". 






XI h 13'. 


Id. 


id. 


forte de 10". 






XII «'39'. 


Id. 


id. 


modérée de 3". 






XIII h 5'. 


Id. 


id. 


légère de 2". 






7'. 


Id. 


id. 


légère de 7". 






XIV h 0'. 


Id. 


id. 


légère de 5". 






32'. 


Id. 


id. 


légère de 4". 






33'. 


Id. 


id. 


légère de 6". 






35'. 


Id. 


id. 


légère de 2". 






50'. 


Id. 


id. 


modérée de 6". 






55'. 


Id. 


oscillatoire modérée, avec 
direction S. 75» E. 


un retumbo, et de 




XVh 21'. 


Id. 


giratoire de 12". 






30'. 


Id. 


oscillatoire de 10". 





Quatre secousses au moins n'ont pas été notées. 

i8 



l^ 



m 




222 




Le 25. XVI h 0'. Secousse oscillatoire modérée de 10". 


30'. 


Id. 


id. légère de 2". 


40'. 


Id. 


complexe très forte de 15". 


XVII h 55'. 


Id. 


verticale légère de 2" . 


XVIII h 16". 


Id. 


légère de 2". 


34'. 


Jd. 


oscillatoire forte de 20", avec un retumbo, et de 
direction N. 80» E. 


42'. 


Id. 


légère de 3". 


57'. 


Id. 


id. del". 


XIX » 4'. 


Id. 


id. de 3". 


12'. 


Id. 


id. de 4". 


15'. 


Id. 


id. de 3". 


41'. 


Id. 


id. de 3". 


44'. 


Id. 


id. de 2". 


XXM2'. 


Id. 


id. de 4".' \ 
modérée de 4". 


15'. 


Id. 


18'. 


Id. 


id. de 8". 




19'. 


Id. 


id. de 4". 




20'. 


Id. 


légère de 2". 




25'. 


Id. 


id. de 3". \ Toutes avec un retumbo. 


26'. 


Id. 


id. de 3". l 


35'. 


Id. 


modérée de 10". | 


45'. 


Id. 


id. de 8". 


• 


47'. 


Id. 


légère de 2". 




50'. 


Id. 


modérée de 10". / 


XXI h 0'. 


Id. 


oscillatoire forte de 30", avec un retumbo, et 
de direction N.-S. 


10'. 


Id. 


légère de 2". 


45'. 


Id. 


modérée de 8". 


46'. 


Id. 


légère de 3", avec un retumbo. 


48'. 


Id. 


complexe forte de 20". 


XXIIh 1'. 


Id. 


très légère de 1". 


5'. 


Id. 


id. de 1". 


18'. 


Id. 


oscillatoire forte de 3", avec un retumbo, et de 
direction E.-O. 


30'. 


Id. 


légère de 3", avec un retumbo. 


40'. 


Id. 


oscillatoire forte de 20", avec un retumbo, et 






de direction E.- 


■0. 



/■ 



î( 



Le 26. 





9 


- 223 — 


XU«'42'. 


Secousse légère de 4". 


50'. 


Id. 


id. de 4". 


54'. 


Id. 


id. de 15", avec un retumbo. 


56'. 


Id. 


id. de 4", id. 


0" 2'. 


Id. 


id. de 5". 


6'. 


Id. 


id. de 2". 


13'. 


Id. 


id. de 2". 


22'. 


Id. 


id. de 15". 


24'. 


Id. 


id. de 2". 


25'. 


Id. 


id. de 2". 


50'. 


Id. 


id. de 2". 


Ih20'. 


Id. 


id. de 3". 


44'. 


Id. 


id. de 10". 


57'. 


Id. 


oscillatoire modérée de 15", avec un retumbo, 
et de direction E.-O. 


58'. 


Id. 


légère de 4", avec retumbo. 


Il» 5'. 


Id. 


oscillatoire forte de 10". 


23'. 


Id. 


légère de 4", avec un retumbo. 


35'. 


Id. 


id. de 10". 


39'. 


Id. 


id. de 8". 


40'. 


Id. 


id. de 2". 


III h F. 


Id. 


modérée de 20". 


8'. 


Id. 


légère de 4", avec un retumbo. 


33'. 


Id. 


complexe modérée de 10". 


48'. 


Id. 


légère de 4". 


49'. 


Id. 


complexe légère de 10". 


59'. 


Id. 


légère de 4", avec un retumbo. 


IV h 21'. 


Id. 


id. de 5', id. 


33'. 


Id. 


id. de 4", id. 


36'. 


Id. 


oscillatoire modérée de 5", avec un retumbo, et 






de direction E.-O. 


41'. 


Id. 


légère de 5". 


50'. 


Id. 


oscillatoire modérée de 10", avec un retumbo, 
et de direction E.-O. 


■ 54'. 


Id. 


légère ,de 4", avec un retumbo, et de même 
direction. 


V»! 0'. 


Id. 


complexe forte de 10", avec un retumbo. 


3'. 


Id. 


légère de 4", avec un retumbo. 



•^ 224 — 

Le 26. V«« 12'. Secousse légère de 4". 



15'. 


1(1. 


id. de 4". 




VII h 27'. 


Id. 


id. de 2". 




VIII h 22'. 


Id. 


modérée de 8". 




42'. 


Id. 


légère de 2", avec un retumbo. 




44'. 


Id. 


modérée de 4", Id. 




53'. 


Id. 


. id. de 15", id. 




IX h 6'. 


Id. 


id. de 10". 




26'. 


Id. 


id. de 10", avec un retumbo. 




28'. 


Id. 


légère de 3", id. 




46'. 


Id. 


modérée de 6", Id. 




50'. 


Id. 


légère de 2". 




Xh 2'. 


Id. 


id. de 8". 




15'. 


Id. 


id. de 6", avec un retumbo. 




32'. 


Id. 


id. de 6", id. 




33'. 


Id. 


id. de 4". 




44'. 


Id. 


id. de 4", avec un retumbo. 




46'. 


Id. 


id. de 10", id. 




49'. 


Id. 


giratoire forte de 20", avec un retumbo. 




54'. 


Id. 


légère de 6", id. 




XI h 30'. 


Id. 


id. de 6". 




45'. 


Id. 


id. de 4", avec un retumbo. 




55'. 


Id. 


id. de 3". 




XIII h 35'. 


Id. 


id. de 2". 




XIV 0'. 


Id. 


id. de 10". 




2'. 


Id. 


oscillatoire forte de 6", de direction E.-O., 
avec un retumbo très fort. 


et 


4'. 


Id. 


modérée de 6", avec un retumbo. 




36'. 


Id. 


id. de 4", Id. 




49'. 


Id. 


légère de 3", id. 




XVI h 3'. 


Id. 


forte de 5". 




28'. 


Id. 


légère de 2", avec un retumbo. 




34'. 


Id. 


Id. de 6", id. 




35'. 


Id. 


id. de 6". 




42'. 


Id. 


forte de 10", avec un retumbo. 




43'. 


Id. 


forte de 6". 




XVII h 10'. 


Id. 


modérée de 10". 




15'. 


Id. 


id. de 6", avec un retumbo. 






I 



— 225 — 

Le 26. XVII ■> 58'. Secousse modérée de 6", avec un retumbo. 
XVIII h 9'. Id. légère de 3". 

20'. Id. id. de 6", avec un retumbo. 
42'. Id. id. de 4", id. 

58'. Id. id. de 3", id. 

56'. Id. id. de 4^'. 
58*. Id. forte de 17". 
XIX''17'. Id. id. de 3", avec un retumbo. 

50'. Id. id. de 15", id. 

XX •» 10'. Id. giratoire forte de 15", avec un retumbo. 
14'. Id. légère de 5", id. 

39*. Id. id. de 6", id. 

XXI h 30'. Id. id. de 1 
35'. Id. id. de 1 
40'. Id. modérée de T 
XXII h 0'. Id. légère de 1 

28'. Id. forte de 10". ^ Avec un retumbo. 
29'. Id. légère de 2' 
38'. Id. modérée de 6' 
XXIII h 5'. Id. id. de 6' 

11'. Id. giratoire de 30"; la plus forte jusqu'alors, avec 

un retumbo. 
19\ Id. très forte, quoique moins que la précédente | 

avec un retumbo. 
modérée de 8", avec un retumbo. 
giratoire de 20", id. 

modérée de 15", id. 

giratoire de 20", de même force que celui de la 
veille, à XXIII*» IT, et avec un retumbo. 

(Interruption des observationi.) 

III*»30\ Secousse forte de 10", avec un retumbo. 

id. 



I 

1" 





41'. 


Id. 


Le 27. 


Oh 22'. 


Id. 




38'. 


Id. 




41'. 


Id. 



IV h 46'. 


Id. 


modérée de 4", 


VI h 10'. 


Id. 


id. de 4". 


11'. 


Id. 


légère de 2". 


14'. 


Id. 


modérée de 4". 


45'. 


Id. 


légère de 4". 


VIII M 7'. 


Id. 


id. de 4". 







— 226 — 


27. VI1I'»27'. 


Secousse modérée de 6". 


36'. 


Id. 


id. de 4". 


45'. 


Id. 


légère de 4". 


IX h 20'. 


Id. 


id. de 3". 


26'. 


Id. 


id. de 2". 


40'. 


Id. 


id. de 4", avec un retumbo. 


• 49'. 


Id. 


id. de 4". 


X h 53'. 


Id. 


giratoire forte de 10". 


XI h 5'. 


Id. 


légère de 4'. 


14'. 


Id. 


id. de 6", avec un retumbo. 


20'. 


•Id. 


id. de 4". 


43'. 


Id. 


id. de 5". 


XII h 20'. 


Id. 


id. de 8". 


38'. 


Id. 


compliquée et terrible, de 50", de direction N.-S., 
et avec un retumbo; la plus forte jusqu'à 




Total : 233. 




présent. 



Cette dernière secousse fut suivie de quatre autres dans un très court 
intervalle de temps, et ses principaux effets consistèrent en des dégâts à Asino 
et surtout à Ilopango, et en immenses éboulements sur les bords du lac. Les 
petits ruisseaux qui s'y rendent virent leur régime momentanément décuplé, 
et l'on observa un phénomène assez étrange, à savoir la formation de nouvelles 
sources en divers points. En outre, de nombreux petits orifices se montrèrent 
entourés de petits cônes de sable. Il n'est pas très facile d'expliquer ce dernier 
fait signalé dans d'autres régions, par exemple, lors du tremblement de terre 
d'Orihuela, le 21 mars 1829, et de celui d'Achaie, le 24 janvier 1862. Il se 
passe alors des phénomènes vibratoires au sein des couches sableuses , rap- 
pelant en quelque sorte les petits cônes de poussière qu'on peut obtenir 
sur les plaques vibrantes de Chladni, et par l'axe desquels cônes viennent 
sourdre les eaux souterraines dérangées de leur route habituelle par le trem- 
blement de terre. 

L'aire de destruction de cette secousse fut un cercle de trois milles de 
diamètre autour d'Apulo comme centre. 

Il faut observer que , si les eaux du lac dllopango s'agitèrent alors nota- 
blement, cependant il ne se manifesta rien de remarquable au Desagûadero, si 
ce n'est des éboulements à ses falaises, ce qui lui fut commun avec les autres 
ravins du voisinage. 




. ».. 



— 227 — 

Nous croyons utile de reproduire ici le passage suivant du rapport de la 
commission guatémaltèque : 

« Le tremblement de terre produisit un effet curieux dans la maison du 
» capitaine Payes , commandant d'Ilopango. Cette habitation était orientée 
» S. 86^ E. Au nord, elle avait une vérandah soutenue par cinq piliers rec- 
» taugulaires. Avant la s.ecousse, ils étaient parallèles aux murs de la maison, 
» mais après, leur position fut changée de telle sorte que quelques-uns 
» d'entre eux tournèrent de 14o, et un de 28<>, autour de leurs axes ver- 
» ticaux 

» Dans l'église d'Ilopango, dont les murs latéraux étaient orientés de 
» TE. à l'O., le toit était soutenu par deux files de huit piliers de bois. Tous 
» tournèrent de 5 à 6^ dans le même sens que ceux de la maison Payes, et les 
» quatre autres du milieu se tordirent d'un peu plus de 8 ou IQo. » 

De ces mouvements, Rockstroh conclut que cette secousse était giratoire. 
De nombreuses relations de tremblement de terre renferment des exemples 
analogues , quelques-uns classiques : Rio Bamba , 1 797 ; Calabre , i 783 ; 
Mayorque, 1851; Viège, 1855 Mais, pour moi, et conformément à l'opi- 
nion de Perrey, cette nature spéciale de tremblements de terre n'existe point. 
Les effets de ceux qui ont été considérés conune giratoires, soit sur les objets 
inanimés, soit sur l'organisme des observateurs, me semblent pouvoir s'expli- 
quer très bien par des ondes réfléchies, car on ne conçoit paa du tout 
comment une portion limitée de l'écorce terrestre pourrait prendre un mou- 
vement quelconque de rotation, je ne dis pas de torsion, indépendamment du 
reste de la masse de la planète. 

Les observations interrompues à Asino furent continuées à Ilopango, et 
voici la liste des secousses qui y furent notées : 



Le 27. XX h 30'. 


Secousse modérée de 16". 


Si\ 


Id. 


légère de 4". 


58'. 


Id. 


id. de 3". 


XXI h 32'. 


Id. 


modérée de 8". 


5^. 


Id. 


id. de 6". 


XXII h 5'. 


Id. 


id. de 24". 


7'. 


Id. 


légère de 3". 


12'. 


Id. 


id. de 5". 


35'. 


Id. 


id. de 4". 


35' 30". 


Id. 


modérée de 8". 



Avec un retumbo. 



— 228 — 

Le 27. XXIIh 36'. Secousse légère de 40". 

XXIII h 2'. Id. id. de 2". 

3'. Id. id. de 4". 

55'. Id. id. de 4". ) Avec un retumbOk 

56'. Id. id. de 4". 

Le 28. Oh 28'. Id. modérée de 6". 

IMO'. Id. id. delO". , 

47'. Id. légère de 12". 

II h 0'. Id. modérée de 6", avec un retumbo. 

. 45'. Id. légère de 4". 

III h 20*. Id. id. de 2". 

42'. Id. id. de 6". , , . . 

... ,_, ,, ., , ,„ \ Avec un retumbo. 

• V*'45 . Id. id. de 4 . 

VI h 24'. Id. modérée de 10". 

26'. Id. légère de 8 '. 

VII h 24'. Id. id. de 4". 

42'. Id. id. de 2", avec un retumbo. 

50'. Id. id. de 6". 

56'. Id. id. de 6". 

57'. Id. id. de 4". 

VIII h 5". Id. id. de 4". 

6'. Id. id. de 2". 

8'. Id. id. de 3". 

lO'SO". Id. id. de 2". ^ Avec un retumbo. 

30'. Id. id. de 7". 

37'. Id. iû. de 2". 

50". Id. id. de 4'. 

55'. Id. modérée de 2". 

IXh 0'. Id. id. de 6", avec un retumbo. 

22'. Id. id. de 8", id. 

42', Id. id. de 12". 

XM5'. Id. légère de 4". ■ 

Xlh 5'. Id. modérée de 6". ( 



40'. Id. id. delO". i 

42'. Id. forte de 20". ] 
XII h 26'. Id. légère de 2". 



Avec un retumbo. 



Id. modérée de 6", avec un retumbo. 
58'. M. légère de 2". 




k: . . . ' ■ ■ r." 







— 


- 229 — 


Le 28. XIII h 34'. i 


Secousse modérée de 12". 


XIV •> 6'. 


Id. 


légère 


de 4". 


XV h 4'. 


Id. 


modérée de 6". 


5'. 


Id. 


légère de 20". 


8'. 


Id. 


modérée de 10". 


XVIII» 0'. 


Id. 


légère de 4". 


19'. 


Id. 


id. 


de 8". 


52'. 


Id. 


modérée de 10". 


XIX h 5'. 


Id. 


légère 


! de 1". 


10'. 


Id. 


modérée de 4". 


50'. 


Id. 


légère 


de 6". 


56'. 


Id. 


id. 


de 3". 


XX h 0'. 


Id. 


id. 


de 6". 


2'. 


Id. 


id. 


de 2". 


22'. 


Id. 


id. 


de 4". 


XXI h 4'. 


Id. 


id. 


de 2". 


52'. 


Id. 


id. 


de 6". 


XXII h 16'. 


Id. 


id. 


de 10". 


XXIII h 20'. 


Id. 


id. 


de 2". 


30'. 


Id. 


id. 


de 2". 


37'. 


Id. 


id. 


de 4". 



Avec un retumbo. 



Avec un retumbo. 



/ 



(Interruption des observations.) 



Le 29. 111^30*. Secousse modérée de i'\ îivec un retumbo. 



IV h 43'. 


Id. 


id. de 6", 


id. 


46'. 


Id. 


légère de 4". 




VI» 5'. 


Id. 


id. de 2", avec un 


retumbo. 


VI h 9'.. 


Id. 


id. de 2". 




48'. 


Id. 


id. de 2". ' 




VII h 0'. 


Id. 


forte de 8". 




5'. 


Id. 


légère de 4". , 




7'. 


Id. 


id. de 6". | 




VIII h 35'. 

54'. 


Id. 
Id. 


id. de 4". f 
id. de 2". 


Avec un 


Xh 0'. 


Id. 


id. de 2". 




15'. 


Id. 


très violente de 2". i 




35'. 


Id. 


légère de 2". 




XI h 45'. 


Id. 


forte de 4". 





20 







- 


- 290 — 




Le 29, XII h 0'. 


Secousse légère de 2", avec un retumbo. 


XIII » 0'. 


Id. 


id. 


de 1". 


13' 30". 


Id, 


id. 


de 2", avec un retumbo. 


14'. 


Id. 


id. 


de 1". 


XIV h 31'. 


Id. 


id. 


de 3". 1 


43'. 


Id. 


id. 


de 1". 




47'. 


Id. 


id. 


de 4". 




XV h 50'. 


Id. 


id. 


de 2". 




XVI h 21'. 


Id. 


id. 


de 4". 




22". 


Id. 


id. 


de 2". 




54'. 


Id. 


forte de 6". | 


. 


56'. 


Id. 


légère 


1 de 6". 


f Avec un retu 


58'. 


Id. 


modérée de 6". 




XVm'>45'. 


Id. 


légère de 2". 


« 


XIX Ml'. 


Id. 


id. 


del". 1 




37'. 


Id. 


modérée de 4". 


« 


XX h 57'. 


Id. 


légère 


de 6". 




XXI h 46'. 


Id. 


id. 


de 2". 1 


XXII h 0'. 


Id. 


très légère de 1". 


XX1IIM9'. 


Id. 


légère 


de 2", avec un retumbo. 


Le 30. 01» 33'. 


Id. 


légère 


de 2". 


IhSO'. 


Id. 


id. 


de 2", avec un retumbo. 


Vh30'. 


Id. 


id. 


de 1". 


34'. 


Id. 


id. 


de 2". 


VI h 7'. 


Id. 


id. 


avec un retumbo. 


VII h 20'. 


Id. 


id. 


de 1", avec un retumbo. 


29'. 


Id. 


id. 


de 2". 


30'. 


Id. 


id. 


de 2". \ 


45'. 


Id. 


id. 


de 4". 


vniM7*. 


Id. 


id. 


de I". 


18'. 


Id. 


•id. 


de 2". 


40'. 


Id. 


modérée de 3". [ . 

, . , j Q„ > Avec un retu 

légère de 2 . ( 


Xh 0'. 


Id. 


14'. 


Id. 


id. 


de 1". 1 


15' 30'. 


Id. 


id. 


de 1". ] 


XI h 45'. 


Id. 


id. 


de 2". 


XIII h 11'. 


Id. 


id. 


de 4". / 






■ % 
T.-f 



— !231 — 

Le 30. XlIIh 54'. Secousse légère de A'\ 

XIV*» 50'. Id. id. de 4", avec un retumbo, 



Total : 126 secousses. 

Dès lors les tremblements de terre cessèrent presque complètement. On voit 
combien les retumbos étaient devenus progressivement plus fréquents. 
Le 31 décembre, il y eut trois secousses notables aux heures suivantes : 

XI h 36'. Fort tremblement. 
XIX h 25'. Tremblement modéré. 
XIX h 34'. Id. violent. 

Cettft dernière secousse fut très différente de celle du 27, non par l'intensité, 
mais parce qu'elle fut ressentie dans tout le Salvador, dont elle dépassa 
même les limites, tandis que les précédentes avaient un caractère purement 
local. 

Les dégâts produits tout autour du lac, quoique d'une certaine importance 
cependant, ne présentèrent rien de particulier comme celle du 27 : 

San-Martin : Quelques maisons endommagées. 

San-Ramon : Crevasses à l'église. 

Candelaria souffrit beaucoup; de grands éboulements dans les ravins du 
voisinage. 

Analco : Destruction de l'église ; éboulements. 

Exaltacion de la Cruz : Chute de l'église. 

San-Miguel Tepezontes : Ecole, prison et deux maisons renversées. 

San-Juan Tepezontes : Destruction de l'église, de la prison et de 99 
maisons. 

Chemin de Candelaria à Atuscatla : Enormes éboulements. 

San-Antonio et San-Pedno Masahuat, Santo-Tomas et Santiago Texacuangos 
n'ont pas souffert. 

Cette secousse a été forte à Coatepeque, Quetzaltepeque et San-Marcos. 

Le calcul que fait Goodyear de la proportion des secousses nocturnes et 
diurnes est faux, parce qu'il ne tient pas compte du nombre d'heures pendant 
lesquelles on interrompit les observations. Or, si on construit un grapliique, 
en supposant que dans ces intervalles la succession des chocs a été un moyen 
terme entre ce qu'elle a été pendant les quatre heures qui précèdent et 
suivent ces intervalles, on trouve une répartition horaire tout à fait compa- 
rable à celle donnée dans l'introduction, sauf quelques irrégularités de détail. 




— 232 - 

Celte rcîmarque donne un grand caractère de probabilité à cette loi de 
répartition, dont la raison est tout à fait mystérieuse dans l'état actuel de la 
sismologie, et qui demande, en tout cas, d'être vérifiée pour les secousses 
microsismiques. 

67 chocs p. o/o n'étaient pas accompagnés de retumbos. 

11 faut noter que les retumbos et les tremblements de terre ont toujours été 
plus forts à Ilopango qu'à Asino, deux points qui sont cependant fort voisins 
l'un de l'autre. Il faut attribuer cette différence à une question de composition 
du sous-sol profond. 

Il paraît très probable que celte période de secousses correspondait à un 
travail interne, et que peu à peu, sous ces chocs répétés, le fond du lac finit 
par devenir assez fragile et brisé, surtout après le tremblement de terre du 
31 décembre, pour qu'un cône volcanique pût s'élever lentement, sans plus 
d'efforts ni de chocs, en raison de la tendance qu'ont les laves de sortir de 
l'écorce terrestre, quelle que soit d'ailleurs l'origine de cette poussée cen- 
trifuge. 

On peut dire que la grande secousse du 31 ferme cette période préparatoire, 
et nous entrons dans la phase de croissance du volcan. Cette seconde 
période est caractérisée par le débordement du lac, en conséquence de l'élé- 
vation graduelle du volcan. Il y eut cependant quelques secousses encore. 

Le 2 janvier : 

Entre III et IV*». Légère secousse. 
XVI*» 20'. Forte secousse. 
XVI*» 28'. Douce secousse. 
XVI*» 29'. Très douce secousse. 

Le 6, on apprit à San-Salvador que les eaux du lac montaient sensiblement. 
Le 12, ce changement de niveau atteignait 1"»,219. 

Le 7, il y eut à Asino un fort tremblement de terre à XXIII*» 5', et il fut 
suivi à Ilopango d'une autre secousse douce, mais prolongée. 

Depuis des siècles, le déversoir des eaux du lac dans la vallée du Rio Jiboa 
se faisait par un étroit et profond ravin, ouvert, comme nous l'avons vu, dans 
la du*ection générale de la faille volcanique du système et dans le prolon- 
gement de la faille géologique. Un petit ruisseau sans importance, à sec une 
partie de l'année, en occupait le fond. Mais le 9 janvier 1880, la montée des 
eaux fut suffisante pour l'approfondir et donner naissance à un torrent furieux 
et dévastateur qui emporta la plage et le hameau d*Atuscatla, situé à rentrée 
dudit ravin. La vallée du Jiboa fut inondée et dévastée. Ses rives furent 



— 233 — 



couvertes de cadavres de bestiaux dont l'élevage faisait la richesse de la région 
qui, entre le Rio Lempa, le San-Vicente et les hauteurs de Panchiinalco, s'étend 
en pente douce jusqu'à la mer pour former le département de La Paz ou de 
Zacatecoluca. Les pertes furent immenses. 

. La montée des eaux cessa le 41 et se changea en baisse le 12. Ce jour on 
sentit un léger tremblement de terre à XXI *» 45\ à San-Miguel Tepezontes. Ce 
mouvement de baisse atteignit 13",34, et Goodyear évalue à 635,000,000'»<î 
le volume de l'eau évacuée jusqu'au 6 mars. 

Pendant ces événements, l'odeur sulfureuse des eaux du lac avait progres- 
sivement augmenté, et le 22 on observa vers le centre une aire assez grande 
où l'on voyait éclater de nombreuses bulles gazeuses. 

Le 20 janvier, après une forte explosion, une énorme colonne de fumée 
noire s'éleva en ce point, et d'Apulo on put apercevoir des rochers Incandescents 
pendant la nuit. Il ne se produisit aucun changement jusqu'au 23, à V^ 30', 
alors qu'une très forte explosion annonça les proportions gigantesques qu'allait 
prendre la colonne de fumée. A ce moment, le nouveau volcan, composé de 
roches incandescentes, avait une quarantaine de mètres au-dessus de la sur- 
face liquide. Il avait donc au maximum émergé de 350™ au-dessus du fond 
du lac. Le 27 janvier, se formèrent deux Iles nouvelles , dont l'une disparut 
presque tout aussitôt. 

Le 3 février, après de nombreux et incessants changements sans grande 
importance, le nouveau volcan semblait formé de blocs isolés. 

Le 23 février, à IX*» 21', on sentit dans tout le Salvador un léger tremble- 
ment de terre, et une odeur sulfureuse insupportable se dégagea tout autour 
du lac. Il est douteux que cette secousse appartienne en propre aux phéno- 
mènes d'Uopango. 

Là nous fermerons la période de formation et d'accroissement du volcan 
pour ouvrir celle des bruits souterrains, dont voici la relation : 

Le 24 février, la colonne de fumée se prit à augmenter de nouveau avec un 
bruit continu. 

A XIV*» 21', on ressentit un léger tremblement de terre à Apulo. 

Le 25, à XIV h, on entendit de très forts retumbos. 

Le mieux est de citer textuellement ce qui suit du rapport de la commission 
guatémaltèque, document difficile à résumer. 

ce Le 25, à XIV *» et à XIV*» 10' le bruit de l'échappement de vapeur était 
» par moment si fort que je (Rockstroh) l'entendais du Desague. Dans l'après- 
D midi, je trouvai beaucoup d'écume noire jusque près d'Apulo. 



— 234 — 

-» Le 36, le volcan resta tout le jour dans le même état. 

» A IV*» et IV*» 30', à Apulo, tremblement de terre léger et sans bruit. 

» A XI *^ 26-, même localité, choc modéré et aussi sans bruit. 

3> A XVII h 39' et XVII h 42', rètumbos comme une canonnade lointaine. 

10 II né fut pas possible de distinguer la direction d'où venaient les rètumbos. 
» A la tombée de la nuit, la quantité de vapeur diminua beaucoup. 

i> Le 27, les deux petites iles avaient disparu, probablement le jour pré- 
T> cèdent, quand on entendit les rètumbos. 

» A VIII h 2', retumbo. 

» Le 28, le volcan rejeta très peu de vapeur pendant la journée. 

y> A XVI h, la quantité de vapeur augmenta un peu. 

ï> A XIX*» 27', tremblement avec un retumbo. 

» A XX*» 45', tremblement de terre très léger à Apulo. 

» Le 29, le flanc nord du volcan est complètement dégagé. Du côté sud 
» sort une quantité considérable de vapeur. 

» A Apulo, deux légères secousses sans bruit, à III*» 20' et à XVII*» 45'. 

» Le 2 mars, il sort très peu de vapeur du côté sud. 

» Le 3, il sort très peu de vapeur du côté nord. 

ï> A X*», retumbo. Après chacun d'eux, la colonne de vapeur augmentait un 
» peu. Deux roches de 8 à 10 mètres de hauteur apparaissent à l'ouest du 
)) volcan. De fréquents et violents rètumbos, de XX*» à XXIV*». 

» Il trembla à Apulo pendant presque toute la nuit du 3 au 4. 

To Le 4 mars, de III à IV*», rètumbos très intenses. 

» Les deux roches de la veille ont disparu; mais au nord du volcan, il s'en 
» était élevé quelques autres. 

» De IX*» 25' à IX*» 30', 52 rètumbos. 

ï) De IX*» 30' à IX*» 33', 19 rètumbos. 

» De IX*» 33' à IX*» 39', 26 rètumbos. 

» De IX*» 39* à IX *^ 49', 52 rètumbos. 

y> Tout cessa jusqu'à X*» 2'. 

» De X*»2' à X*»5', H rètumbos. 

» De X*» 5' à X*» 14', 43 rètumbos. 

i> De X*» 14' à X*» 17', 16 rètumbos. 

» De X*» 17' à X*» 20', 18 rètumbos. 

» Quelques secondes après les plus forts rètumbos, se soulevait généralement 
ù une aire d'eau d'environ une manzana (carré de 16"» de côté) de surface à 
y> l'ouest du volcan, probablement par suite d'une rapide conversion de l'eau en 
» vapeur. Quelquefois ces soulèvements n'étaient pas précédés de rètumbos. 



•*. r« 



•» rV 



— 235 - 

I 

D Le 5, à XIX *» 28', léger tremblement de terre sans bmit à San-Salvador. 
1» À XX^, on entendit de nouveau les retumbos du lac à San-Salvador, et, 
1^ rentrant à Apulo, j'y notai ce qui suit : 
» De XXIII h 55' à XXIII*» 57', M retumbos. 
» De XXIII h 57' à XXIII h 59', 27 retumbos. 
» De XXIII h 59' à minuit, 18 retumbos. 

> Le 6 mars, à 0** il', bruit prolongé et très violent, comme produit par 
» la chute de roches. Un peu après, et pendant plusieurs secondes, un autre 
» moins intense. 

» De 0M5' à 0M7', 87 retumbos. 
» De Oh 17' à Oh 19', 3 retumbos. 
» De Oh 19' à Oh 19' 30", 7 retumbos. 

> A Oh 19' 45", rugissement violent. 
» A Oh 21', 3 retumbos. 

> A Oh 22', 1 retumbo très intense. 

> A Oh 23', 1 retumbo très intense. 
» A Oh 24', 1 retumbo très intense. 

> A Oh 25', 2 retumbos très intenses. 

> A Oh 26', 1 retumbo très intense. 

> A Oh 27', 3 retumbos moins forts. 

> A Oh 28', rugissement très intense. 

» De Oh 33^* à Oh 38' « cela diminua un peu, puis reprit plus fort. 

» De Oh 38' à Oh 39', 7 retumbos. 

» De Oh 39' à Oh 41', Ai retumbos. 

» De Oh 41' à Oh 42*, 24 retumbos. 

» De Oh 42' à Oh 43', 9 retumbos très forts. 

» De Oh 45' à Oh 46', 19 retumbos. 

» De Oh 48' à Oh 49', 29 retumbos. 

» De Oh 49' à Oh 50', 7 retumbos. 

» De Oh 50' à Oh 51', 22 retumbos. 

» De Oh 51' à Oh 54', 15 retumbos. 

9 De Oh 54' à Oh 55', 40 retumbos moins forts. 

» De Oh 55' à Oh 58', 64 retumbos très forts. 

> Alors commença à se faire sentir une forte odeur d'hydrogène sulfuré, et 
» tout bruit cessa pendant une demi-heure. 

» A I h 35', 1 retumbo. 

> De lh43' à Ih47, Rugissements. 

> De 1 h 47' à Ih49', 24 retumbos légers. 



-Ji 

1 



— 236 — 

» De I^SS' à II'', 18 retumbos légers. 

» De II •• 15' à Il»> 18', 42 retumbos violents. 

» De 11 h 18' à II" 25', 23 retumbos violenls. 

j De 111» 25' à II h 26', 26 retumbos violents. 

» A U^Sb', 1 retumbo. 

» A II ''40', 8 retumbos forts et consécutifs. 

» A II ''48', 1 retumbo. 

» De III »> 5' à 111^6', 60 retumbos forts. 

» De IIIMV à IIIh7\ 17 retumbos forts. 

» De 111^7' à IIIMO\ 114 retumbos forts. 

» De III»» 10' à III»» 13\ 111 retumbos forts. 

» Jusqu'alors les retumbos étaient courts et rappelaient plus ou moins une 
» canonnade lointaine. A III»» 17', tout cela changea. Les retumbos devinrent 
» longs. Ils commençaient par un bruit très intense qui diminuait un peu et 
» se terminait par un son plus fort. La durée de chacun d'eux était de 3 à 5". 
» Tous les autres procédaieilt clairement du centre du lac, tandis que ceux-ci 
» semblaient venir d'une autre direction (de Touest), et je pensai tout d'abord 
» que c'était le tonnerre. Mais alors il n'y avait pas de nuages, et j'observai 
» bientôt en outre que chacun de ces nouveaux retumbos était suivi d'une 
» haute colonne de fumée qui s'élevait du volcan, et cela d'une manière tout 
» à fait analogue à l'échappement d'une machine à vapeur. Quand ils ces- 
» sèrent, à III»» 21', une immense colonne de fumée noire s'éleva, et après 
» s'être dilatée, couvrit en dix minutes le tiers du ciel jusqu'alors serein. 

» De III»» 17' îi III»» 21', 26 retumbos longs. 

B A III»». 43' 30", 1 retumbo. 

» A III»» 46', 6 retumbos longs et consécutifs. 

» Jusqu'à IV»» U', il y eut un repos seulement interrompu par un léger 
» tremblement de terre sans bruit. 

» De IV»» U' à V»» 6', les différents retumbos (courts et longs), accompagnés 
» de l'échappement de vapeur, se suivirent avec tant de rapidité, ayant même 
» quelquefois lieu simultanément, qu'il me fut impossible de les compter. 
» Constamment ils semblaient venir de l'ouest. 

» A V»' 30', très fort échappement de vapeur. 

» De VI»» 16' à VII»», de nombreux retumbos d'un son métallique parti- 
» cuHer; ils se suivaient avec tant de rapidité, ayant même quelquefois lieu 
> simultanément, qu'il me fut impossible de les compter. 

» A VII»» 21', A retumbos ordinaires. 

» A VII»» 30\ nous nous embarquâmes et passâmes à mi-distance entre 



i Apulo et le volcan. Celui-ci avait beaucoup diminué de volume (le 1/3 peut- 
> être avait disparu), surtout dans sa partie occidentale. Nous entendîmes de 
» nombreux retumbos, et toujours deux ou trois secondes avant chacun d'eux 
» la barque semblait passer sur du sable, ce qui produisait au-dessous d'elle 
» un bruit de grincement. Je ne notai rien de particulier relativement à Tétat 
» ou au mouvement de l'eau à ces moments-là. 

» Le 10 mars, dans la matinée, on sentit une forte odeur d'hydrogène 
» sulfuré à San-Salvador. 

» D'après ce que m'a conté l'ingénieur don Eduardo Rubio, qui a dernière- 
» ment visité le volcan, le 19 mars il s'est élevé une masse de même volume et 
» de même hauteur que la première, et entre les deux ont eu lieu de véritables 
» éruptions à des intervalles de demi-heure. Avec une forte détonation le 
» volcan lança une colonne de sable et beaucoup de vapeur. D'après cela, il 
» semble qu'il va se former un véritable cratère au point qui déjà, pendant notre 
^ présence au lac, s'était manifesté comme le foyer de plus grande activité. > 

Cet événement ne s'est pa^ produit. 

Les produits du volcan d'Ilopango sont principalement constitués par une 
ryolithe avec petits cristaux d'amphibole et d'augite. Ce qu'ils présentent de 
plus notable sont des concrétions à zones coijcentriques dont le volume varie 
depuis celui d'un pois jusqu'à celui du poing!l|jjgJques-unes sont craquelées 
et cloisonnées. Agglutinées entre elles, elles forment des corps aux formes les 
plus bizarres. 

Du récit précédemment donné de la période des retumbos, je ne vois guère 
à noter que la série des longs retumbos venant de l'ouest d'Apulo, c'est-à-dire 
du San-Jacinto. Gela prouve que celte montagne était le théâtre, elle aussi, 
de quelque activité sismique ou volcanique. 

Peu de jours après le 19 mars 1880, le centre du lac d'Ilopango ne présentait 
plus que deux Ilots isolés, auxquels on donna respectivement les noms de 
volcan de terre et volcan de pierre en raison de la nature des matériaux qui 
les constituent respectivement. Ce sont les vestiges de deux parties diamétra- 
lement opposées de l'orle du cratère, maintenant éteint et démantelé par 
l'action des eaux. C'est, du moins ce que me permettent de supposer des 
sondages que j'ai effectués dans le lac. 

Depuis lors, le volcan du lac d'Ilopango n'a plus donné signe de vie, si ce 
n'est de temps en temps des émanations sulfureuses, peu fréquentes, mais 
toutefois sufQsantes pour détruire un grand nombre de poissons. Une source 
thermale chaude (SO^) sourd au bord du volcan de pierre. 

30 



c 



— 238 — 

Fuchs {Min. u. Petr, Mitth. de Tschermak, t. III, p. 53) fait commencer la 
série des tremblements au 20 décembre, d'après le consul La Perrière. On se 
rappelle que c'est la date que nous avons préférée. 

578. — 1879. 25 décembre. 

"^ Kruption de i'Izalco avec de violentes détonations. (Guzinan.) 



579. — 1879. 29 décembre, XIX^ 4S\ 

{ /l A .San-José de Costarica, tremblement oscillatoire, assez fort et long. 
(Rockstroh.) 

580. — 1880. 1^^ janvier. 

fl^ Fort tremblement à La Libertad. (Fuchs, /. c, t. IV, p. 57.) 

581. — 1880. 7 janvier. 

( /y"^ Faible tremblement à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 



/C 



^ 



582. — 1880. 1i janvier, XX^ A2\ 

Léger tremblement à Guatemala. (Rockstroh.) 

583. — 1880. 22 janvier. 




7^ A La Union, Goterâ et San-Miguel, on sentit de fortes secousses qui ne 
^^ furent pas observées à San-Salvador, et qui, par conséquent, étaient indépen- 
dantes des phénomènes volcaniques et sismiques dont le lac d'Ilopango était 
alors le théâtre. (Goodyear.) 

581. — 1880. 26 janvier. 

Faible tremblement à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 

585. — 1880. Mars. 

Jj Petite éruption de pierres et de cendres du volcan de Santa-Ana par le 
cratère appelé Mala Oara (mauvaise figure). La couche de cendres atteignit 
une épaisseur de quatre pouces dans les haciendas de la côte, vers Sonsonate 
et Acajutla. 

586. — 1880. 3 mars, IX^ 50'. 

i /^ Faible tremblement à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 

5H7. — 18H0. 17 mars, X^ 32'. 

/ X Tremblement assez fort à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 




xïiÂb . 






— 2.19 — 
588. — 1880. Mai. ^7< 

A San-José de Costarica : 

Le 15, XX»» 31'. Tremblement léger. 

Le 22, XVIII M 7'. Tremblement léger. 

Le 25, II»» 58'. Fort tremblement de 7 à 8". (Rockstroh.) 



589. — 1880. Juin. 

Léger tremblement à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 

590. - 1880. Du 19 au 26 juin. 

A Amatitlan, Palin et Petapa, bruits et tremblements de terre, préludant 
probablement à l'éruption du Fucgo. On nota surtout à Guatemala la secousse 
du 24, à XIV h. 

591. — 1880. Du 29 juin au 4 juillet. 

Eruption du volcan de Fuego. 

Le 29 juin, à I*», le volcan de Fuego commença à présenter un magnifique 
spectacle, lançant des flammes à une hauteur immense. Les bruits souterrains 
étaient forts et continus. Il y eut deux tremblements de terre. Dans la matinée 
du 30, vers l\^, l'éruption de lave se convertit en une éruption de cendres 
qui couviit tout le jour d'épaisses ténèbres la région de Masatenango, 
Retalhuleu et la Costa-Cuca jusqu'à Quetzaltenango. On recueillit jusqu'à dix 
livres de cendres par mètre carré en certains points de la côte. Lès cendres 
allèrent tomber jusqu'au Soconusco. Dans la nuit du 30, la lave se reprit à 
couler vers le sud-ouest, mais en moindre quantité que précédemment. Le 
jour suivant (l^r juillet) se fit une nouvelle éruption, mais beaucoup plus faible. 

Le 4 juillet, de XVII ^ 20' à XIX** 10', il y eut une autre éruption de cendres 
et de pierres avec de doux tremblements de terre et des retumbos notés à 
l'observatoire de l'Institut national de Guatemala. 

{Prensa de Gxuiiemala ; alcance al n^ 170 del Bim publico, de Quetzalte- 
nango, del 30 de julio; La Zumba de La Antigua; Figuier, Année scieniifiqxie 
pour i880, p. 328.) 

Le volcan continua de fumer pendant vingt-deux jours. 

Fuchs, dans les Min. w. Petr. Mitth. de Tschermak, t. IV, pp. 55 et 65, 
fait commencer l'éruption le 29, à III*». 

592. — 1880. 13 août, Vm 30\ 

Faible tremblement à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 



C/i 



€ 



6r- 



cM. 






f. , 



^ 



^ 240 — 
593. — 1880. ÎO août. A l'aube. 

Petite éruption du volcan de Fuego. 



594. — iS80. Du 20 au 26 août. 

^ Retumbos à Guatemala. — A Chiraallenango, où ils furent entendus jusqu'au 

23 seulement, on les attribua, mais sans aucune preuve, au Pacaya. Le 26, à 
Totonicapam, on les signala comme venant de l'ouest. 



c- 



595. — 4880. 27 août, IVK 

A San-Felipe (Guatemala), tremblement assez fort. 

596. - 1880. 29 août, VII^ 30\ 

A San-Salvador et Escuintla, fort tremblement. 

597. — 1880. 6 septembre, XVI\ 



/l A San-Marcos (Guatemala), léger tremblement de terre pendant une série 

^^ de retumbos qui dura du 1«»* au 8. 

598. — i880. 28 octobre, XVIK 

/Ç On entendit à la Antigua Guatemala des retumbos forts et prolongés qui 

semblaient venir du volcan de Agua. 



é 




. 599. — 4880. 28 novembre. 

XVIII h. Fort tremblement de trois secondes à la Gosta-Cuca, à Totonicapam 

et à Las Marias. 
XX h. A Jutiapa, fort tremblement. 

Ce même jour, heure non indiquée, on ressentit une forte secousse à San- 
Salvador. Peut-on l'identifier avec une des deux précédentes ? 

600. — 4880. 8 ou 9 décembre, XX^ 4'. 

Très fort tremblement à Tecapa. On l'attribua, mais sans aucune preuve, 

r 

au petit volcan (?) El Tigre, près du Taburete. 

604. — 4880. 30 décembre, XXm i\ 

(. A» Tremblement de terre de trois secondes à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 




— 244 — 
602. — JVtif7 du 31 décembre 1880 au 1^' janvier 1881. 

Deux légers tremblements de terre à Guatemala. 



û 



603. — 1881. 23 janvier. 

V'h 30'. Tremblement modéré à Guatemala. ^^ 

V^ 55'. Faible tremblement à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 
La différence de temps entre ces deux points étant de 30', il s'ensuit que 
ces deux secousses ont été presque simultanées. Il est donc très probable 
qu'il s'agit là d'un seul et unique phénomène, non signalé dans les régions 
intermédiaires. 



604. — 1881. Du /««^ au 7 février. 

Plusieurs secousses à la Costa-Cuca. 

605. — 1881. iO février. 

Tremblement prolongé, mais doux, à San-Marcos (Guatemala.) 



(j- 



Cr 



606. — 1881. Nuit du 2 au 3 mars. 

Plusieurs secousses dans la même localité. (Rockstroh.) (jr 

607. — 1881. Du 16 au 22 avril. 

On sentit environ dix-huit secousses verticales à San-Salvador, dont les habi- ^ 
tants furent très alarmés en se rappelant que les tremblements de 1854 ^ 
avaient commencé à la même date et aussi pendant la semaine sainte. 



608. — 1881. Du 15 au 30 avril. 

Série de tremblements de terre au Nicaragua. 

Les principales secousses eurent lieu le 15 et le 28. Ce dernier jour, il y en 
eut deux violentes, à XXI** et à XXII*». La première dura sept secondes, et la 
deuxième, plus forte , fut sentie dans toute la République , causant quelques 
dommages à San-Juan del Sur, Corinto et Chinandega. Elle fut d'intensité 
moindre à Managua, Rivas, Granada et Léon. On disait dans le pays que, 
depuis 1844, il n'y avait pas eu au Nicaragua de tremblement de terre aussi fort. 

Le 28, à XXIII h 30', il y eut une autre secousse. • 

* (Galderon, Consideraciones sobre los terremotos de Nicaragua; La Juventud, 
t. III.) 



/y 



242 — 



609. — i88i. S7 avril, XP 20' et XP S0\ 

^^ Deux légères secousses. (Observatorio de Guatemala.) 

OiO. — 1881. 26 mai. Vers IX^ 1% 

^r* Léger tremblement à la Antigua Guatemala. 

Oti." 1881. 29 mai, XllP 40'. 

Q^ Faible tremblement. (Observatorio de Guatemala.) 

612. — 188i, Juin. 

(jf A Goban (Guatemala). Ne pas confondre cette localité avec la fameuse ville 
morte de Copan (Honduras) : 

Le 3, XXMO'. ) ^ ,, , 

1 / vvh re» Deux légères secousses. 

Le 4, XX*» 55'. ) ® 

6/5. — 1881. 5 juin, XIX^. 

A Mazatenango, tremblement de terre d'une certaine force, mais de peu de 
durée, après une violente averse. 



6- 



6U. — 1881. 9 juin. 

n 



' (^ /u A San-José de Costarica, trois forts tremblements de terre causèrent quel- 
ques dommages, mais sanà importance. Il faut les identifier avec les quatre 
chocs, dont un fort, que Fuchs (/. c, t. V, p. 115) signale à San-Juan del 
Norte, ou Grcytown, d'après l'Am. /. of Science, pour la nuit du 8. 



^ 



615. — 1881. 15 juillet, XXIK 

A San-Salvador, léger tremblement de terre. C'est le premier que j'y ressentis. 



616. — 1881. 18 juillet. 

^ A San-Salvador, léger tremblement de terre. 

617. — 1881. 13 août. 

fj A Chinique (département du Quiche), plusieurs tremblements forts et con- 
tinus. LSi principal eut lieu à XII ^30', et fut perçu fortement aussi à San- 
Marcos, mais légèrement à l'observatoire de Guatemala, par une très forte 
chaleur, l'atmosphère sereine et le soleil avec un halo. 



*- ■ 



— 243 — 
618. — i88i. 2i septembre, XVIM^ 30'. 

A San-Salvador et à Santa-Tecla, légère secousse, assez forte cependant /• 
pour ébranler les portes. 

6{9. — i88i. 25 septembre, IX^ iV. 

Légère secousâe. (Observatoire de Guatemala.) Clf^ 

« 

620. — 18Hi. Si octobre, IX^ 50*. 

A Sololà, il y eut un tremblement de terre assez fort, qui fit penser aux Qjr^ 
habitants que le volcan de Santa-Maria allait entrer en activité. 

62L — 188i* Novembre. ^ 

A San-Salvador : ^ 

Nuit du 28 au 29, légère secousse. 
VIII»» 30'. Légère secousse. 
^^ . XV h 45'. Secousse assez forte de trente secondes. 
^ XVI ^. Légère secousse. 
XVI *» 15'. Légère secousse. 



^ 



622. — 188 i. Décembre. 

A San-Salvador : 

Le 4, III ^ 5'. Légère secousse qui semblait venir du S.-E. 
Le il, XXIII*» 50'. Léger tremblement avec un retumbo. 
Le 13, XXIIIh30'. Forte secousse. 
Le 26, 0*» 45'. Tremblement assez fort avec un fort retumbo. 

623. — 1882. 20 janvier, XXm f. 

Observatorio del Instîtuto de Guatemala. — Léger tremblement de terre, Q^ 
ressenti aussi à San-Salvador, où il fut de trois oscillations. 

^U. — 1882. 26 janvier, XI^ 50'. 

Faible tremblement de terre à San- José de Costarica. (Rockstroh.) c /<! 

« 

625. — 1882. Mars. 

Grande activité de l'Irazù. ^ Al 






626. — 1882. /cr mars, XIV^ 10'. 

Léger tremblement de terre à Gapetillo (Guatemala). (Rockstroh.) CJ' 




^ 



- 244 - 
627. - i882. /" niars, XXll^ iO\ 

A San-Salvador, secousse longue, mais douce. 



628. — i882. 2 mars. 

^ Observatorio de Guatemala : 

H*» 48'. Fort tremblement de vingt-quatre secondes de durée, et de direc- 
tion S.-S.-O. à N.-N.-E. Signalé par moi à San-Salvador, à 
III M5'. 

V*^ 58'. Tremblement assez fort de dix-sept secondes de durée, et de môme 
direction. 



& 



620. — 1882. Nuit du 2 au 3 mar$. 

Cinq tremblements de terre modérés à Salamà. (Rpckstroh.) 



630. — {882. 3 mars, VII^ 48'. 

^ f? Fort tremblement de terre oscillatoire du N.-E. au S.-O., et de quarante-sept 
secondes de 'durée, à San-José de Costarica. H fut aussi senti à Puntarenas, 
Heredia et Cartago. Il causa quelques dégâts à Cartago, Alajuela, San-José, 
Puntarenas, San-Raraon et Grecia. A midi, un léger tremblement à San-José 
et à Alajuela, et à XXIII ^ 30', un autre léger à Puntarenas, d'après Rockstroh. 
On les attribua, comme les quatre suivants du même mois, à l'Irazù, alors 
en pleine activité. (Documents et témoignages locaux; Figuier, Année scienti- 
fique pour 1882, p. 273.) 

631.- 1882. 4 mars, 0^ 20' et 0^ 45'. 

2> Légères secousses à San-Salvador. 

632. — 1882. 4 mars, IV^ 30'. 

C R. Très léger choc à Puntarenas. (Rockstroh.) 



> 



633. — 1882. Mars. Nuit du 15 au 16. 

A San-Salvador, fort et léger tremblement de terre, de direction E.-O. 

634. — 1882. 16 mars, /»» 15'. 



f ff Fort tremblement de deux secondes à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 
^ "^ C'est peut-être le même que le précédent. 



— t>4r> — 

035, — 1862. 2{ mars. 

A San-José de Costarica : 

I**30'. Faible tremblement. 

Il»» 42'. Fort tremblement. (Rockstroh.) 



636, — (882. 3 avril. 



A Sau-Salvador : . 

1 **. Légère secousse. 

IV h. Retumbo. 

XVI ^. Légère secousse. 



.s 



637. -- dSSS. iO am% AT//»» 30\ 

Léger tremblement de terre à Capetillo. (Rockstroh.) 



c? 



638. — 1882. Si avril. 

Tremblement de terre modéré à Guatemala. A la même heure, forte 
secousse à Capetillo (Rockstroh), où les oscillations durèrent près de trente 
secondes. 

639. — 1882. Mai. 

A San-Salvador : 

Le 4, XVII ^. Petit choc à peine sensible. 

Le 7, Vh. Secousse longue et forte, et de direction N.-E. à S.-O. Mou- 
vement horizontal lent. 
Le 17, VIII h 35'. Très légère secousse. 
Le 21, IX»» 4.5'. Forte secousse précédée de quelques douces oscillations. 



6- 



> 



640. — 1882. 21 mai, XXl^ ST. 

Observatorio de Guatemala. Tremblement modéré. 



6- 



611. — 1882. 22 mai, IV^. 



A San-Salvador, un retumbo. 



6i2. — 1882. 31 mai, XX^ 30\ 



Secousse très légère à Santa-Tecla. 



> 



> 



31 



i 



— 240 — 
643. — 4883. Juin. 

/C / XXI ^. Deux tremblements de terre consécutifs et de trépidation à 

Guatemala. 
Le 8. { XXIII** 52'. Tremblement oscillatoire modéré à Guatemala, et de 

quinze secondes de durée à Capetillo. Un fort orage dans 
la soirée. 
XXIh25\ Tremblement à Capetillo. Il commença légèrement, se 
suspendit pendant trois secondes et se répéta fortement. 
A la même heure, deux tremblements de trépidation à 
Guatemala. 
XXI** 35*. Tremblement très doux de trois secondes de durée à 
Capetillo et de trépidation à Guatemala. 
Le 10, XXII»*37\ Tremblement de terre de trépidation à Guatemala. 

(Rockstroh.) 



^ 



> 



6U. — mi. — 43 juin, im 30'. 

Légère secousse de direction S.-N. à San-Salvador. 



645. - 4882. 27 juin, XXl^ 30. 

^> Fort tremblement de dix-huit secondes de durée à Capetillo. (Rockstroh.) 

646, — 4882. 45 juillet, IX^ 0\ 

/ Doux tremblement de terre de quinze secondes à Capetillo. (Rockstroh.) 

647. — 4882. Juillet. 



A San-Salvador : 

Le 18, II h 30*. Légère secousse de six secondes et de direction N.-S. 
Le 21, heure non observée. Très douce secousse. 



648. — 4882. 24 juillet, F/h 55'. 

Ar A Capetillo, fort tremblement de dix-huit secondes. (Rockstroh.) 

C'est par erreur que ces faits des 15, 18 et 21 juillet sont indiqués pour le 
mois de juin dans mon premier travail {Temblores , p. 177). 



$ 



f 649. — 4882. 2 août, IV^ 30\ 

A San-Salvador, assez forte mais courte secousse, et de direction E.-O. 




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— 2i7 — 

6V50. - i882, i9 août. Xi" :25\ 

» 

Deux secousses de tremblement de terre à Trujillo (Honduras), de direction 
S.-E. à N.-O. et de quatre secondes de durée. Elles s'étendirent sur presque 
toute la République de Honduras et toute celle de Nicaragua. (Rockstroh.) 



// 



^ 



jj 



05L - 1882, 23 août, XVI^ 30\ 

Doux tremblement de terre de cinq secondes de durée à Capetillo. (Rock- 
stroh.) 

652, — 1882. 24 août, XV^ 46\ 

Tremblement de terre modéré à Tecpam-Guatémala, Patzitzia et Quetzalte- ^ 
nango. (Rockstroh.) 

653. — 1882. Septembre. 

Eruption de l'Atrato et tremblements de terre à Panama. 

Un cratère nouveau se forma près du Rio Sucio et à 40 milles de l'Atlan- 
tique dans la région de l'Atrato, et il s'y produisit une éruption de sable et 
de cendres. Les tremblements de terre et les retumbos furent très nombreux 
et firent fuir les habitants du pays. A Turbo, sur le golfe d'Urrabà, une source 
thermale se fil jour au travers des rues et inonda complètement cette localité, 
qui souffrit beaucoup, ainsi que celles de Bulles et de Nienzo. 

Convaincu que les tremblements de terre de Panama ont été la conséquence 
de ces phénomènes volcaniques de l'Atrato, lesquels ne cessèrent qu'en juillet 
1883, et quoique ce point ne fasse point, à vrai dire, réellement partie du 
système volcanique centre-américain , je donne en même temps les détails 
relatifs au tremblement de terre, d'après la communication faite le 6 novem- 
bre 1882 par M. de Lesseps, et ceux relatifs à l'un et l'autre phénomène 
extraits de ïEstrella de Panama. 

La première secousse, et la plus violente, eut lieu le 7 septembre, à III*» 10' 
(III h 24', d'après ÏEstrella). Elle était ondulatoire et de direction N.-E. à S.-O., 
ce qui, soit dit en passant, pourrait faire penser qu'elle ne venait pas de 
l'Atrato. Mais les observations de direction sont trop souvent si peu exactes, 
quand, en outre, elles ne sont pas masquées par les ondes sismiques réfléchies, 
pour qu'on puisse raisonnablement en tirer une conclusion ferme. Cette 
secousse, de 55 à 60 secondes de durée, eut un maximum d'intensité vers 
son milieu et causa quelques dégâts, dont voici le détail : Le frontispice de 
l'église de San-Francisco , cathédrale de Panama , célèbre par ses deux clo- 
chers recouverts de coquilles marines, s'écroula en partie. L'hôtel de la 



— 248 — 

Compagnie du Canal interocéanique fut lézardé. Les chiens et les perroquets 
donnèrent des signes d'une grande inquiétude. Le steamer Honduras, de la 
Pacific Mail steamship Company, fut soulevé et crut chasser sur ses ancres. 
La ligne de Colon-Aspinwal à Panama fut légèrement endommagée, ainsi 
que le pont de Barbacoas sur le Rio Chagres. A Gamboa, on entendit de forts 
bruits souterrains. A Chagres, Gatun et Cruces, Ton constata quelques dégâts. 
Des crevasses s'ouvrirent à Colon, où il y eut des morts et quelques blessés. 
Le câble de la Jamaïque fut rompu. Malgré tout, l'on conçoit que, dans sa 
communication à l'Académie des sciences, M. de Lesseps ait insisté sur l'immu- 
nité sismique relative de l'isthme, et il faut bien reconnaître que cette partie 
(lu Centre-Amérique n'a jamais souffert sérieusement. 

Le 7, autre secousse de trois à quatre secondes, trois quarts d'heure après 
la première. Les nuits suivantes furent signalées chacune par un certain 
nombre de faibles oscillations. 

WEstrelln de Panama donne en outre les secousses suivantes : 

Le 7, XXIIIh; 

Le 8, II M5' et III h. 

(Chapel; Figuier, Antiée scientifique pour 1882, p. 273; Bulleti7i du Canal 
interocéanique; Courrier des Etats-Unis y du 28 septembre; Nature, 2® se- 
mestre 1882, p. 358 et 383.) 

654. — 1882. 7 septembre, /h 20\ • 

P/^ Légère secousse à Rivas. 

M.. 

655. — 4882. ii septembre, IVK 

S Léger tremblement à San-Salvador. 

656. — i882. 13 septembre, IV^. 

/ A^ Tremblement de terre fort à San-José de Costarica et faible à Guatemala. 
N'ayant été signalé en aucun point intermédiaire, notamment à San-Salvador, 
on peut se demander s'il s'agit d'un phénomène unique. 



^ 



657. — 4882. ii septembre, XXII^ 30\ 

■ 

A San-Salvador, forte et longue secousse. 

658. — 4882. 46 septembre. 



f) A Panama, tremblement de terre au lunistice. (De Parville, C. /?. Ac. Se, 
•J^ 1887, t. II, p. 762.) Ce fait me parait douteux. 



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6- 



6- 



— 249 — 

6^. — /5*2. f6? septembre, XX^. 

A San-Salvador, deux fortes secousses avec un fort bruit de poutres entre- 
choquées. 

eeo, — i8H2. Septembre. 

A Guatemala : 

Le 19, XVI h 17. Tremblement modéré. 

Le 20, XlIIh 0'5". Tremblement oscillatoire de treize secondes de durée et 

de direction S.-E. à N.-O. Il fut aussi perçu à Amatitlan, 
où il dura environ trente secondes. (Rockstroh. 

Soi. — 1S8S, a octobre, XXIII\ 

A San-Salvador, tremblement oscillatoire. 

662. — 1882. 30 octobre, Vm iô. 

Tremblement modéré à Escuintla. (Rockstroh.) 

66S. — i882. Octobre. 

A San-Salvador : 

Le 22, 0^ 30'. Tremblement de sept ou huit oscillations, de direction N.-S. 

et de vingt-cinq secondes de durée. Les oscillations se 
succédaient de trois en trois ou de quatre en quatre 
secondes. 

Le 23, XXIII h 30'. 

Le 24, IK . ,. , 

Le 26 Oh 30' l ^^^^^^^ secousses. 

Le 27, VIII h. 

664. — 1882. 27 octobre, XX^ Gif. 

Faible tremblement d'une seconde de durée à San-José de Costarica. f^r*C 

• •- 

(Rockstroh.) 

665. — iH82. 5 novembre, XVÎ^. 

Fort tremblement de terre oscillatoire, de deux secondes de durée et de C ^ 
<lirection E.-O., à San-José de Costarica. (Rockstroh.) 

666. — i882. 7 novembre. 

Tremblement à Panama. {Revue des cours scientifiques, n® du 27 janvier j[) 
1883, p. 128.) 



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«67. — /««2. f(? novembre, XXII^ iô. 

Tremblement de sept à huit oscillations, de direction N.-S. et de dix-sept 
secondes de durée, à San-Salvador. 

668, — i88S. 13 novembre, XI V^' 30' , 

. Tremblement de terre à Panama. Observé aussi a Taboga et à Colon. Son 
foyer parait avoir été dans le voisinage des îles. {Revm des cours scienti- 
figues, L c.) 

669, — i883. i« novembre, XVm io. 

A San-Salvador, tremblement de terre, d'après Rockstroh. Alors absent de 
cette ville, je n'ai pu l'observer. 

6W, — i882, 29 novembre, V^ 3' 57". 

Observatorio del Ateneo municipal de Panama. — Léger tremblement de 
terre d'oscillation et de trépidation N. 34o E. à S. 35^ 0. Amplitude de io 30' 
(0. 47' à S. et 0. 43' à N.). Le mouvement sismique n'était pas continu, mais 
se composait de plusieurs oscillations, séparées par des intervalles de quatre 
et cinq secondes. Ne serait-ce pas le même phénomène que le suivant ? 

671. — 1882. 29 novembre, V^ 20\ 



^^ Tremblement de vingt-cinq secondes à San-Salvador. 



672, — 1882. Commencement de décembre. 



i. 

|>. C Le volcan de San-Miguel lance de grandes colonnes de fumée et rejette un 



|^^ ^ peu de sable fin. (Diario de Centro- America , n^ 698.) 

673. — 1882. Décembre. 



5 



A San-Salvador : 

Le 7, IV*». Douce secousse d'une durée inusitée, soixante-douze secondes. 
Le 17, XXnh30'. 



r , jo m . Très petites secousses. 

( Le 18, II»». . ^ 

674. — 1883. Janvier. 

A San-Salvador : 



Le 14, 0*^40'. Petite secousse de cinq à six secondes, suivie d'une autre 
[ rapide et de plus grande intensité. 

Le 15, IV»» 30'. Assez forte secousse de sept à huit secondes, avec un 

retumbo. 



1. . t 



— t2M — 
675. — i88S. 5 Février, X^ ST. 

Tremblement à Panama et dans l'isthme. Fudis (/. c, t. VI, p. 
d'après Rockwood. 

676. — iSHS. 6 février, Vm 10\ 

Forte secousse de dix secondes à Quetzaltenango. 

677. — 1883, iH février. 

Quelques retumbos à San-Salvador. 

618. — i8H3. W février, Xim 45\ 

A Guatemala, tremblement modéré et de direction S.-O. a N.-E. 

679. — i883. 25 février, VI^ 30\ 

Légère, mais longue secousse à San-Salvador. 

680. — i883. 8 mars, XVIIIK 

Un fort tremblement de terre causa quelques dégâts à Panama, Cartagena, 
Santa-Rosa, Yarumal, Medellin et dans l'isthme du Darien. Il fut suivi de 
quelques autres secousses, et, comme celui du 29 novembre 4882, il était 
probablement en relation avec les phénomènes volcaniques qui continuaient 
encore dans l'Atrato. (Boscowitz; Estrella de Panama; Fuchs, /. c, t. VI, 
p. 205.) 

6St. — 1883. Commencement (tavril. 

Le volcan Omotepeque donne des signes d'une activité inusitée. 

682. — 1883. Avril. 

Pendant ce mois, il y eut de nombreux retumbos au San-Jacinto. 



204), /y 

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6H3. - 1883. 4 avril, VVk 

Très légère secousse à Panama. (Estrella de Panama, du 16 août.) 

684, — 1883. 30 avril, JA'»'. 

Légère secousse à San-Salvador. 

685. — 1883, Du /^r au 6 mai. 



.D 



Eruption de l'Omotepeque. y^/ 

Le volcan d'Omotepeque ou de Goncepcion, de quelques anciens géographes, 



-.-i r. ••• ■ 




— 252 — 

forme, avec le Madeira, File de Zapotera, ou Zapotero, c'est-à-dire des 
Zapotiers, dans la partie S.-O. du lac de Nicaragua. Omotepeque veut dire 
deux montagnes; c'est l'équivalent du Chichontepeque, ou San-Vicente . au 
Salvador. Cette lie du lac de Nicaragua, appelée aussi Chomiltenamitl, est fort 
connue des américanistes par les gigantesques statues monolithes découvertes 
en 1854 par Squier au sein de la forêt vierge. Plusieurs de ces idoles, ainsi 
que nombreuses figurines plus petites, que j'ai trouvées au Salvador, ne laissent 
aucun doute sur l'existence en ces régions, et avant la conquête, d'un vice 
contre nature, qui a totalement disparu maintenant. 

Quoi qu'il en soit, les deux volcans d'Omotepeque et de Madeira jouissaient 
de la plus parfaite réputation d'extinction , lorsque les pauvres pêcheurs de 
l'île furent alarmés, le i^^ mai 1883, à X**, par un grand bruit souterrain de 
deux à trois minutes. Le 2, quelques personnes montèrent au sommet de 
rOmotepeque et constatèrent que son cratère s'était élargi. Tout autour, de 
grandes masses de roches avaient été répandues de toutes parts, surtout au 
S.-O., et elles étaient recouvertes d'une fine cendre couleur d'ardoise. Le 4, à 
XIV *» 30', une secousse. Le 6, il se produisit une série d'éruptions effrayantes, 
accompagnées de retumbos prolongés. Le même jour, à XIV*» 30', on vit 
s'ouvrir le sol et les rochers près du cratère, et couler la lave, pendant que 
s'élevait à une grande hauteur une épaisse colonne de fumée couleur de 
plomb. Il ne se produisit aucun dégât, parce qu'heureusement la lave suivit 
une du*ection où il n'y avait ni habitation ni champs cultivés. 

Boscowitz fait commencer par erreur l'éruption au 8 mars et la met en 
relation avec le grand tremblement de terre de Copiapo, ce qui constitue un 
rapprochement tout à fait arbitraire. 

(Estrella de Panama; A. Forel; Fuchs, Tschermak's mineralogische MU" 
theilungen, t. VI, pp. 189 et 208, 1884.) 

686, — 1883. 8 mai. 

A San-Salvador : 

l^ 30'. Légère secousse. 
XVI*>50'. Très légère secousse. 

687. — 1883. m mai, Vm. 

Tremblement de terre à Morupos, Etat de Bolivar (Colombie) ; ressenti aussi 
à Guayaquil et à San-Salvador. (Fuchs, /. c, t. VI, p. 209.) Je ne crois pas 
qu'il se soit étendu à San-Salvador. 



— 253 — 



/ 



X 



6S8. - 1883, 23 mai, XIII^ i5\ 



A San-Salvador, très légère secousse. 






689. - 1883, 1^'juin, XVI^ 30\ 

Forte secousse. oscillatoire de trois secondes, à Jalapa (Guatemala). 



C 



V* 



A San-Salvador : 

Le 3, XV1IIM5'. 
Nuit du 9 au 40. 
Le 16, \IM5'. 



690. — 1883. Juin. 



Très légères secousses. 



691. — 1S83. Du 19 au 30 juin. 



Nouvelle éruption de TOmotepeque. 

Le 19, un nouveau cratère s'ouvrit, et jusqu'au 30 lança beaucoup de laves 
et des rochers énormes, dont les dimensions atteignirent jusqu'à 50 (?) vares 
de long et une largeur proportionnelle. Dans tout le département de Rivas et 
jusqu'à une distance de 10 à 12 lieues, il tomba nuit et jour une pluie de 
cendres qui paraissaient sulfureuses et produisaient ,de l'inflammation aux 
yeux. Dans quelques pâturages, elles firent périr le bétail. Les habitants de 
l'Ile durent émigrer à Granada, Rivas^ etc 

(Mêmes sources que pour l'éruption de mai ; La Repùblica (de San-Salvador), 
del 10 de julio; Courrier des Etais-Unis, 18 août; Bulletin de la Société de 
géographie de Bardeaux pour 1883, p. 585 : Les Tremblements de terre en 
1883, d'après V Astronomie, mai 1884, p. 178.) 

Fuchs dit que ce volcan avait eu sa dernière éruption en 1853. Je ne crois 
pas à l'exactitude de cette assertion. 



'Ti 



692. - 1883, 24 juin. 

A San-Salvador : 

X*». Légère, mais très longue secousse. 
XIV*». Deux légères secousses. 



^ 



693. — 1883. 23 juin,' P i\ 

Léger tremblement de terre de trépidation à Guatemala, 



32 



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^ 



— 254 — 
694, — iSHS, Juin. 

A San-Salvador : 

Le 25, IX*'. Légère secousse. 

Le 27, XXIP' 15'. Très légère secousse. 

695, — 18fi3, Juillet. 

Recrudescence et lin des phénomènes volcaniques, dont TAtrato était le 
siège depuis le noois de septenabre 1882. {Courrier des Etats-Unis, du 21 
juillet.) Comme ils n'eurent alors aucun écho sismique dans l'isthme, il est 
inutile d'en parler plus longuement. 

696. — 1883. Juillet. 

A San-Saivador : 

Le 8, 0»' 10'. Fort treujblement. Il fut senti à San-Saivador, Santa-Tecla, 

Zacatecoluca, Usulutan et Cojutepeque. En ce dernier point, 
il avait la direction S.-O. à N.-E. Chute de quelques vieux 
murs à San-Salvador. 

Le 9, P'. Forte secousse. 

697. — 1883. 9 juillet. 

^ Tremblement de terre à La Antigua Guatemala, d'après un cablegramme 
adressé à Panama. 



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698. — 1883. 14 août, XIV^ 55\ 

Double secousse à San-Salvador, Santa-Tecla et une partie de la République 
jusqu'à Usulutan. 

699. — 1883. S7 août, XVI. 

Plusieurs retumbos à San-Salvador. 

Tout d'abord, je dois traduire ce que j'écrivais en 1884, dans mon premier 
mémoire (Temblores ) : 

« Cette date appelle fortement l'attention, car c'est celle de la fameuse et 
y> terrible éruption du volcan de Krakatoa qui changea la configuration du 
y> détroit de la Sonde , et dont les cendres impalpables répandues dans les 
)> régions supérieures de l'atmosphère ont été la cause probable des extraor- 
^ dinaires lueurs rouges qui se sont montrées sur presque toute la terre, au 
y> lever et au coucher du soleil, depuis cette époque jusqu'à mars 1884. C'est 



— 255 — 

» aussi la date de bruits souterrains qui ont été entendus dans l'Etat d'Au- 
lx tioquia à des intervalles de cinq à vingt minutes. (Lettre de Julio Orpima, 
» de Medellin, en date du A septembre.) On sait que Tonde sismique produite 
T) à Java fit complètement le tour du monde et fut accusée par tous les 
T) marégraphes de l'univers, comme l'a si brillamment montré l'ingénieur 
)> français Bouquet de la Grye. Les retumbos de San-Salvador seraient-ils 
» l'écho de l'un ou l'autre phénomène? » 

Depuis cette époque, M. le professeur A. Forel de Morges s'est occupé 
de la transmission de l'explosion du Krakatoa à de grandes distances. (Bruits 
souterrains entendus, le 26 août 1883, dans l'îlot de Caïman-Brac, mer des 
Caraïbes; 9 mars 4885.) Dans cette communication, M. Forel conclut comme 
il suit : 

« Etant donnée la différence des longitudes, le 27 août, VHP» 30' de 
i> Batavia, correspond au 26 août, XX** 5' de Caïman-Brac. Si nous admettons 
ï) une heure environ pour la durée de la transmission du son à travers les 
ï> 12,000 kilomètres du diamètre terrestre, les plus fortes détonations ont dû 
ï) être entendues aux Caïmans vers XXI**, le 26 août. Malheureusement, la 
» lettre de M. Boulet n'en indique pas l'heure. » 

Avant de discuter de plus prés le fait de la transmission du phénomène 
explosif à une distance aussi considérable, voyons dans quelles conditions 
s'observent les retumbos à San-Salvador. On y en enteiid de trois sortes : 
I^ceux de l'Izalco; 2^ ceux du San-Jacinto; S^ enfin des retumbos de direc- 
tions variables avec ou sans tremblements de terre. L'Izalco, comme nous 
l'avons vu maintes fois, a une éruption toutes les quinze ou vingt minutes avec 
une forte explosion, qui, dans le pays environnant, se traduit par un retumbo 
ou roulement sourd. Mais entre ce volcan et la ville de San-Salvador viennent 
s'interposer le massif du volcan de San-Salvador, la Cordillère côtière et le 
col élevé de Santa-Tecla entre les deux, ce qui rend très rare la perception de 
ces bruits à San-Salvador, tandis qu'ils sont fréquemment entendus à Santa- 
Tecla. La distance de Santa-Tecla à l'Izalco est d'environ 16 lieues, et de 
San-Salvador d'environ 18, de telle sorte que la non-perception des retumbos 
à cette dernière ville est uniquement due à la disposition du terraiu. Il aurait 
donc fallu, pour que les retumbos du 27 août aient été dus à l'Izalco, que ce 
volcan ait eu un paroxysme anormal, ce que contredisent mes informations 
prises à l'époque. Les retumbos fréquemment entendus à San-Salvador dans 
la direction du San-Jacinto se perçoivent dans une direction toujours la même 
et facilement reconnaissable. Ce n'a pas été le cas le 27 août. Les retumbos 
dont nous nous occupons ne peuvent donc être que ceux de la troisième caté- 



-- 256 — 

gorie sans tremblements de terre. Mais le fait que dans l'Etat d'Anlioquia on 
en a entendu le môme jour, porte à faire penser qu'il faut leur attribuer une 
origine commune. M. le professeur A. Forel n'hésite point à admettre que, 
dans la communication de M. Roulet (lettre datée d'Utila), il y eut une erreur 
d'un jour, et qu'il faut lire 27 et non 26 août. Dans une communication à 
l'Académie des sciences, M. Lieras de Santo-Domingo parle de retumbos 
entendus dans cette île. le lundi 28 août, à XVI ou XVII '^. Or le lundi était 
le 27. Il résulte donc de ces faits que c'est bien le 27 qu'en ces quatre points : 
Antioquia, San-Salvador, Caiman-Brac et Santo-Domingo, vers XVI ou XVII h, 
on a entendu presque simultanément des bruits souterrains anormaux. 

L'arc de grand cercle terrestre, entre Krakatoa et San-Salvador, est de 
•18,462,040"'. Si nous admettons qu'entre ces deux points l'air ait été à une 
température moyenne de 20^, cela correspond à une vitesse de transmission 
des ondes sonores de 343"», 6 par seconde. Il aurait ainsi fallu 14*» 55' 53" 
pour qu'elles arrivassent à San-Salvador. Or, on indique trois heures diffé- 
rentes pour l'explosion du Krakatoa : VI»»45', VIII <» 30' et \^\ soit qu'il y ait 
eu trois phases différentes dans le maximum du phénomène, et c'est ce qui 
me parait le plus probable, soit que cela provienne de mauvaises obseiTations. 
Quoi qu'il en soit, prenant ces trois heures, nous trouvons que le son serait 
arrivé à San-Salvador aux heures suivantes ( en temps de Krakatoa ) , 
XXI h 40' 53", XXIII»» 25' 53" le 27, et 0»» 55' 5" le 28, ou en temps de San- 
Salvador, XM9'25", XII»» 24' 25" et XIIl*» 54' 25" le 27, la différence des 
longitudes étant de 465<> 25' d'arc ou de 4 1 »» 1' 28". Or, les retumbos ont été 
entendus à XVI »». Nous trouvons là une différence de 2*» 5' 35" qu'il s'agit 
d'expliquer. Or, la transmission du son est influencée par le vent. Si l'on 
cherche quel vent de l'est à l'ouest régnant sur tout le Pacifique tropical aurait 
pu causer ce retard de 2»» 5' 35", on trouve qu'il faudrait lui attribuer une 
vitesse de 45»" à la seconde. Ce chiffre est beaucoup trop fort, car on sait que 
la vitesse moyenne du vent sur cet océan est d'environ 17 milles 1/2 par 
heure, ce qui correspond à une vitesse d'environ 8»". Il faut donc chercher 
ailleurs. Je propose l'explication suivante : La vitesse de propagation (iu son 
diminue avec la température, et par suite diminue quand augmente l'altitude 

« 

de la couche d'air au travers de laquelle on considère cette propagation. 

m 

Ceci posé et une onde sonore étant, à un moment donné, l'enveloppe des ondes 
élémentaires émanées des divers points de la masse ébranlée primitivement à 
un même histaijt (dans le cas actuel cette masse est représentée par la verti- 
cale du Krakatoa), il s'ensuit que ces ondes autour de la verticale de ce volcan 
ne seront point des cônes concentriques, mais bien des surfaces de révolution 



— 257 — 

dont la méridienne se rapprochera de plus en plus de la verticale du Krakatoa 
à mesure que Ton s'éloignera davantage du sol. De plus, les méridiennes de 
ces surfaces successives s'ouvriront de plus en plus au ras du sol. 



• •• 




On voit ainsi s'accentuer graduellement le retard des parties supérieures des 
ondes sonores engendrées par l'explosion suivant A B. Au-dessus du Pacifique, 
les parties inférieures, soit par suite de vents en sens divers, d'îles nom- 
breuses et recouvertes de végétations, etc , ont pu être graduellement 

éteintes. Il n'est plus resté, à un moment donné, que les parties supérieures, 
lesquelles arrivant au-dessus de l'Amérique centrale et des Antilles avec un 
retard considérable, ont donné lieu elles-mèujes à des ondes secondaires, et 
ce sont celles-ci qui ont été perçues au sol aux quatre points dont nous avons 
parlé. J'ai tout lieu de penser que la différence de temps que cette explication 
permet de supposer est de l'ordre de grandeur de celle dont il s'agit de rendre 
compte. 

100, - i883.29 août, XX^^ 36' . 

Longue secousse de deux oscillations et avec un retumbo, à San-Salvador 
et à Cojutepeque. 

70 i, — i883. Commencement de septembre. 

Formation d'un nouveau cratère latéral à l'Izalco, et activité inusitée de ce 
volcan. Je tiens ce renseignement du maire du village de Dolores-Izalco. 



■5 



'P 




:\ t^\.,\ . 



^ 

^ 



5 



— 258 — 
705. — 1883. 2 septembre, V^ SCT. 

Petite secousse de trois secondes à San-Salvador. 

705. — 4883, Septembre. 

A San-Salvador : 

Le 6, IV^SO'. Long tremblement de terre de presque deux minutes de 

durée. Il fut très doux. 

, „ 1 VII ^ 5'. Légère secousse avec un retumbo. 
Le 7 { * 

' ( XXI*" 45'. Longue et douce secousse. 

Le 8, XXII *» 30'. Très douce secousse. 

0^31'. \ 

Le 9, I IX *» 45*. I Très douce secousse. 

Xh. ] 

704. — i883. 12 septembre, 0^ 20'. 

A San-Salvador, longue secousse de très longues oscillations horizontales. 

705. — 1883. 20 septembre, A7F»» 40\ 

A San-Salvador, rapide, mais douce secousse de trois oscillations. 



706. — 1883. 29 septembre, XV^ 30\ 

âj A San-Salvador, longue et forte secousse, de direction N.-E. à S.-O., de 
quatre ou cinq oscillations et de trente secondes de durée, avec un retumbo. 

707. — 1883. n octobre, XXll^ 45'. 

1^ A San-Salvador, tremblement de terre assez fort. 

708. — 1883. 22 octobre, X^ 30'. 

|S A San-Salvador, secousse assez forte. 

709. — 1883. Octobre. 

Dans le Darien : 

Le 25, XI*». Fort tremblement de terre de trois oscillations à Las Palmas. 

( IVh. ) 
Le 26, lYh Fortes secousses à Chepigana. 

Le 28. Bruits souterrains dans le Darien. {Estrella de Panama.) 



D 



> i 



— 259 — 
710, — 1H83. 9 novembre, III^. 

Très léger tremblement de terre à l'observatoire de Guatemala. (j^ 

7ii, — iH8S, iS novembre. 

L'Izalco donne des signes de plus d'activité que de coutume, et une forte ^ 
odeur sulfureuse s'étend jusqu'à Santa-Tecla. ^ 



7i2. — 1883. 13 novembre, XVm 6\ 

Tremblement de terre de trois oscillations, de quatre secondes de durée et 
de direction N.-S., à Panama. (Estrella de Panama.) 

713. — 1883. 17 novembre, /»» lo\ 

Très léger tremblement de terre à San-Salvador. 

71i. — 1883. 30 novembre. 



715. — 1883. 8 décembre, XVm 10\ 

Tremblement de terre assez fort à San-Salvador. 

716. - 1883. 16 décembre, Xm 50\ 



718. — 1883. 19 décembre.. 

Tremblement de terre à la côte au sud de Panama. {Estrella de Panama.) 

719. — 1883. U décembre, XX^ 10\ 

A San-Salvador, deux tremblements de terre oscillatoires, à trente secondes 
d'intervalle. 



/../' 



> 



A San-Salvador : S> 

IVhSO'. ) _ 

yx jj } Légères secousses. 

XIV ^45'. Assez fort tremblement de onze secondes de durée et de direc- 
tion S.-E. à N.-O. 



3 



Tremblement de terre assez fort à Santa-Tecla. ^"^ 

7/7. — 1883. 18 décembre, XX^. 

Petite secousse à La Libertad. ^ 



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* j 



Ib 




^ 

^ 



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/S 



— 260 — 
720. - i884. 28 janvier, XXIII^ 30\ 

Petite secousse à San-Salvador. 

7U. — i884, 4 février, IX^ 4\ 

A Sau-Salvador, douce secousse de quatre à cinq secondes de durée et 
accompagnée d'un retumbo à Santa-Tecla. Comme les retumbos de Tlzalco 
sont rarement entendus à San-Saivador, à cause du massif de Santa-Tecla, 
cette secousse et le retumbo doivent être attribués au volcan. 

722. - iH84. 7,8 et 9 février (?). 

Le volcan d'Ilopango donne des signes d'activité (Diario del Comercio). J'ai 
dû émettre un doute sur ce fait, car les Indiens que j'ai consultés à ce sujet ne 
m'ont point fourni de témoignages assez concordants sur ces apparitions de 
fumées ou de flammes. 

725. — iH84, iO février, XV^ et XXim i5\ 

Très faibles secousses à San-Salvador. 

72i. — i884, 13 févner, XV^ et XVIIIK 

■ 

Très faibles secousses à San-Salvador. 

725. — 1884. Février. 

A San-Salvador : 

\ XX*^ 20'. Légère secousse. 
' 1 XXI ^50'. Fort, mais court tremblement de terre. 
Le 17. Une petite oscillation entre II et IV*". 

72^. — 1884. Nuit du 29 février au /«^ mars, /» et 2 mars. 

A San-Salvador, quelques retumbos dans la direction du San-Jacinto et du 
lac d'IlopangO; 

727. — 1884. Mars. 

A San-Salvador : 



P 

Le 6, XVI *» 30'. Tremblement de terre assez fort. Chute de quelques vieux 

pans de murs, en particulier dans la cour du Consulat 
britannique. 

Le 7, XIX '•30'. Fort retumbo du San-Jacinto. 



- 261 — 



73«. — 1884. 9 et tO mar». 



Le Santa-Ana fume avec intensité et lance quelques cendres. En même ^ 
temps, rizalco donne des signes d'une activité tout à fait anormale. 



729. — 1884. iS mars. 



Le volcan d'Ilopango donne des signes d'activité. Mêmes doutes que précé- '-^ 



demment. Retumbos à San-Salvador. 

750. — 1884, 14 mars, XVII^ 30*. 

A San-Salvador, fort retumbo du N.-O. 



/^ 



b 



731. — 1884. 16 mars. <. 

A San-Salvador : /^ 

IP 30*. Tremblement assez fort. 
XV*>35'. Secousse légère. 

732. — 1884. ÎQ mars, XX^ W. 

A San-Salvador et à San-Andres, fort tremblement de terre de quatre oscil- J^ 
lations, de cinq secondes de durée et de direction S.-N. dans la première 
localité et avec un léger retumbo. Observé à San-Andres par mon camarade 
Touflet. 

733. — 1884. 21 mars, XX^ 57\ 

A San-Salvador, fort tremblement de trois ou quatre secondes, précédé de T^ 
quatre petites secousses. Les chiens hurlèrent. 

734. — 1884. 21 mars, XXI^ 69'. 

Légère secousse à San-Miguel, Cojutepeque, San-Salvador, San-Andres et ^ 
Sonsonate, c'est-à-dire d'un bout à l'autre du Salvador. 11 y a lieu de 
l'attribuer à l'izalco, car elle fut surtout forte à Sonsonate. (Diario del Co- 
mercio.) 

735. — 1884. Mars. 

A San-Salvador : 

Le 21, XXIIP48'. Forte secousse. 

Le 22, XXI*» 30'. Deux légères secousses. 

II*» 30'. Léger tremblement de terre. 



> 



Le 23 

* ' IX*» 45'. Trois douces secousses. 



33 



ur. 



û 



f> 



3 



— 262 — 

^ ^., ( XVIII»' 30\ !.. 

Le 24, I YYh KO' \ ^^8^''^^ secousses. 

Le 25, XXII *• 6'. Légère secousse de direction S.-N. 

Le 26, P. Léger tremblement de terre. 

Le 27, IV ** 55'. Assez forte secousse de trépidation. 

/ XXI *'. Douce secousse trépidatoire de sept à huit secondes de durée. 

Le 28, < XXII*». Secousse semblable. 

( XXIII **. Tremblement de terre un peu plus fort. 

Le 29, IV*». Légère secousse trépidatoire. 

im. - iSSL 30 mars, ///»> 4'. 

A Panama et à la Sabana, tremblement de terre assez long et fort, et de 
direction N.-E. S.-O. 

757. — i88i. Mars. 

A San-Salvador : 

Le ju, I XXII MO'. 

/ X*»22'. ) Légères secousses. 
Le 34, XII»» 55'. 

( XII»» 56'. 

738. — 1884. Avril. 

A San-Salvador : 

Le 4cr, IX»» 45'. Petit tremblement de terre. 
Le 26, XX»» 30'. Petit tremblement de terre de deux oscillations. 
Le 28, XIII»». Petite secousse. 

Le 29, 0»»20'. Doux tremblement de terre de longues oscillations et de 

quarante-deux secondes de durée. 

739. — 1884. Mai. 

A San-Salvador : 

Le 2, XVIII»» 23'. Fort tremblement de terre de trois oscillations, de 

direction E.-O., et avec un retumbo. 
Le 13, XXII»» 6'. Long et doux tremblement de terre, de direction N.-S. 



740. — 1884. /« juin, IV^ 45'. 

r^ Petite secousse à San-Salvador. 



— 2»^ — 



7i/. — iSS4. 2 juin. 



A San-Ândres (Observations de mon camarade Touflet) : ~j^ 

XXP45'. Légère secousse. 

XXI*» 50'. Légère secousse. 

XXIP 10'. Légère secousse d'une seconde. 

XXIP 50'. Légère secousse d'une seconde. 

Toutes du S.-O. au N.-E., c'est-à-dire venant de l'Izalco. 

742. — i88L 3 juin, XII^ 4r. 



> 



s 



A San-Salvador, long tremblement de terre de cinq ou six douces oscilla- '^ 
lions et venant de l'O. 

743. - i8S4, 3 juin. De XXI à XXIIK 

A San-Andres, trois tremblements semblables à ceux du 2. (Touflet.) V) 

744. — i884. Juin. 

A San-Salvador : 

Le 5, XXII** 6'. Longue secousse de quarante secondes de dm'ée, de direc- 
tion N.-S., avec un retumbo, et de cinq ou six oscil- 
lations. 

Le 9, XII** 2'. Légère secousse- 

745. — i884. Juin. 

A Santa-Tecla : 

Le 10, XVIIP 45'. Longue et forte secousse qui allait crescendo. 
Le H, XIX*» 40'. Deux petits tremblements de terre suivis. 

746. — 4884. Juin et juillet. 

Série de forts tremblements de terre à la capitale du Nicaragua. (El Dinrio 
del Comercio, d'après une lettre du 10 juillet.) Cela me ferait penser que les 
faits des 18, 19 et 20 juillet sont en réalité de juin. 

7i7. — 1884. i2 juillet, V^ 20\ 

A San-Salvador et à Santa-Tecla, tremblement assez prolongé. 

748. — 1884. 16 juillet. De VI à VUIK 

A Santa-Tecla, cinq forts retumbos qui semblaient venir de l'Iziilco. Ils ne 
furent pas entendus à San-Salvador. 



/j 



v.^ 




^', -i.-L 



— 264 — 



749. - i88L Juillet. 



A ^ 



/y A la capitale du Nicaragua : 

(V**. Forte secousse avec retumbo. 
* ( VHP. Forte secousse. 

X .^ ( VIP. ) ^ 

Le 19, I ^,„j^ j Deux secousses. 

Le 20, VP. Une secousse. 

(Détaille, V Astr(m(ymie,,ïtm 1885, p. 185.) 



> 



;5 



750. — i88é. Juillet. 

A Santa-Tecla : 

Le 25, VIP. Légère secousse de deux oscillations, venant de Tlzalco, et 

non perçue à San-Salvador. 
Le 27, XXP15'. {Ibidem.) 

75t. - i884. 29 juillet, XXI^ iô'. 

A San-Salvador, très petite secousse. 

752. — i884. Août, 

A San-Salvador : 

Le 4, X**. Fort retumbo qui semblait venir du San-Jacinto. 

Le 9, XXI1P59'. Léger tremblement de terre. Il paraissait venir du San- 
Jacinto et se composait de sept à huit oscillations, qui 
se succédaient à raison de cent par minute environ. 

, ,^ l 0*^45'. Petite secousse. 

' ( IIP 47'. Tremblement plus fort et d'une seconde de durée. 

Le 21, IP30'. Tremblement assez fort. 

755. — i884. 2i août, im 46\ 

y!I> Fort tremblement, avec froissement des poutres et d'une minute de durée, 
à San-Salvador, Cojutepeque et Santa-Tecla. Il fut perçu fortement à Miraflores, 
dans le département de Zacatecoluca et à San-Pedro Masahuat. 



? 



75i. — i884. Septembre. 

A San-Salvador : 

Le 3, XXIP55'. Très légère secousse. 

Le 10, XIV h T. Faible secousse avec deux retumbos successifs. 




— 265 — 

Le 13, 0^3'. Très faible secousse. Cependant les chiens donnèrent des 

signes d'une profonde terreur. 
Le 14, 1^42'. Secousse faible, mais prolongée. Hurlements des chiens. 

755. — i884. i^ octobre. • ' 

Au Nicaragua : ^ ' 

Vers XIV h 32'. Deux secousses à Rivas. 

XX ^. Tremblement de terre à San-Juan del Sur et l'espace compris entre 

le Pacifique et le lac. 
(Fuchs, /. c, t. VIII, p. 55.) 

756. — i88é. iO octobre, XIVK 

A Santa-Tecla, léger tremblement de terre. (Hernandez : Observacûmes ^^ 
meteorologicas hechas en el Liceo SanrLuis é iiisertadas m el Boletin de Agri- 
cultura.) 

757. — iS84, 17 octobre, FP iO\ 

A San-Salvador, assez forte secousse de deux oscillations. 

758, — 1884. 5 novembre. 

Dans l'isthme de Panama, un fort tremblement de terre renverse une église /, 
et quelques maisons. (Fuchs, /. c, t. VIII, p. 55.) 

759. — 1884. 6 novembre, IV^ Sa. 

A San-Salvador, tremblement de terre doux, mais prolongé, et de sept à J^ 
huit oscillations. 

760. — 1884. f« décembre, XXm 45'. 

A San-Vicente, trois très forts tremblements de terre qui alarmèrent la 
population. Beaucoup de familles campèrent le reste de la nuit par crainte de 
surprise. 

761. — 1884. 8 décembre, XI^ 47'. 

• 

A San-Salvador, tremblement de terre prolongé, mais d'oscillations rapides. ^ 
Il dura plus d'une minute et paraissait venir de l'E. Un fort grincement dé 
poutres l'accompagna, et il alarma tout le voisinage. Il fut senti à Santa-Ana, 
Sonsonate et tout le Salvador. Il y avait eu une très faible secousse à X*». 



>^ 




& 



p 




— 266 — 
7^2. - i8%i. 30 décembre, XXIK 

Tremblement de terre fort à Guatemala et doux à San-Salvador. 

763. — 1884. 31 décembre, XXIIK 

A San-Salvador, petite secousse avec un retumbo. 

764. — i885. Janvier, 

A San-Salvador : 

Le 1er, xv*>i2'. Petit tremblement de trépidation. 
Le 17, XV*». Tremblement sensible. 
Le t9, VI*» 20'. Légère secousse. 

765. — 1885. Mars. 

Grande activité de Tlrazù. 

766. — i885. 2(fet 2i mars. 

/ /^ J'ai vu nettement de Puntarenas la Herradura lancer beaucoup de fumée et 
quelques flammes. En se reportant à l'introduction (p. 49), on comprendra . 
toute l'importance de cette constatation, qui corrobore les observations de 
Wagner (juillet 1853) et l'affirmation de Felipe Molina relative à la non- 
extinction totale de ce volcan. 

767. — iH85. 24 mars, UIK 

} A Panama, trois fortes secousses. (Détaille : U Astronomie, juin 1886, 
p. 219.) 

C'est le dernier tremblement de terre que j'ai ressenti au Centre-Amé- 
rique. 

768. — iH85. H octobre, XXI^ 30' . 

/y Tremblement de terre au Nicaragua. 

Léon et Chinandega furent très éprouvées. A Managua, on entendit un fort 
retumbo de trente secondes. Le reste de la nuit et le jour suivant , il y eut 
quelques autres petites secousses. Pas de victimes. La cathédrale de Léon fut 
crevassée. Les dégâts matériels furent énormes. Cette secousse fut sentie par 
un navire à 20 milles de la côte. 

Depuis quelques jours, le Santa-Clara et le Telica donnaient de l'inquiétude 
par leurs retumbos. (Marcel Blanchard, Nature, l^r semestre 1886, p. 51.) 

D'après le Diario oficial del Salvador et la Repùblica de San-Salvador du 



Uf . M ' 



— 267 — 

15 octobre, cette secousse fut sentie à San-Juan Nonualco. On observa que 
le lac d'Ilopango répandit une forte odeur sulfureuse à la suite de cette 
secousse. 

769. — i885. 22 novembre, VI\ 

A Amatitlan, fortes secousses avec destruction de maisons. (Détaille, /. c, 1^ 
p. 224.) 

770. — iHH5, 18 décembre. 

Ruine d' Amatitlan. ^. 

Les secousses commencées en novembre atteignirent leur maximum de 
fréquence le 18 décembre. Ce jour-là, de V*> à XVIII *>, on compta plus de 
trois cents secousses, dont le plus grand nombre était précédé et suivi de 
retumbos. Elles étaient en général de direction S.-E. à N.-O. On signale les 
secousses de U^ et de XVII •> 22'. La secousse de XVII *> 36' renversa la ville. 
Détaille lui donne l'intensité IX de l'échelle Rossi-Forel. San-Vicente Pacaya 
et les haciendas environnantes furent très maltraitées. Rockstroh attribue ce 
tremblement de terre au Pacaya. Il se produisit de grands éboulements et de 
nombreuses crevasses. Au bord sud du lac d'Amatitlan apparurent de nouvelles 
sources thermales. D'autres virent leur régime notablement augmenté. Des 
vapeurs s'élevaient d'une des crevasses formées. Les secousses, encore très 
nombreuses pendant la nuit et le jour suivant, allèrent, en s'espaçant de plus 
en plus, jusque dans les premiers jours de janvier 1886. 

(Rockstroh : Informe sobre los efectos de los ùltimos tembhres en el depar- 
tamento de Amatitlan; de el Guatemalteco. Diario oficial del Salvador, del 
30 de.enero de 1886. Fuchs, /. c, t. VIII, p. 47. Détaille, /. c, mai 1887, 
p. 183.) 

77/. — 1H86. 22 janvier. 

A Guatemala, fortes secousses. Enfoncement de terre (sic). (Détaille, /. c.y ^» 
mai1887, p. 171.) 

112. — (886. 22 et 23 mai. 

A Managua, fortes secousses. Eruption du Momotombo. (Détaille, /. c, ^V' 
mai 1887, p. 173.) 



INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 



Cet index comprend les auteurs, ouvrages et documents cités, et en outre quelques 
autres, marqués d'un astérisque, lesquels intéressent directement les études sismiques 
et volcaniques au Centre- Amérique et m'ont servi utilement. Il n'y a pas de double 
emploi entre les auteurs et les publications périodiques. 



1. Abbadie (Ant. d'). Communication à Perrey. 

2. AcosTA. Histoire naturelle et moralle des Indes, tant orientalles qu'occidentalies, 
composée en castillan et traduite en françois par Robert Cauxois. MDC. 

3. Alvarado (El Adelantado Pedro de). Dos cartas dirigidas à Hernan Cortes. 
(De la collection Ternaux-Compans.) 

.4. Alvarado (Alfredo). Las Rumas. Novela bistorica. San-Salvador,1880. — Ruina 
de San-Salvador en 185i, Observaciones por don José-Maria Caceres, p. 2(>. 

5. American Daguen'ian Gallery, 1854. 

6. Americano {El)^ 19 mai 1873; Guzman, La Ruina de San-Salvador. 

7. Andrade (José-Antonio de). Carta dirigida al Gobernador Jntendente José- 

Antonio Ortiz de la Pena sobre la erupcion del volcan de San-Miguel en 
1787. 

8. Annalen (Die) der Physik, Ed. LXXXVI, S. 539. 

9. Annales de Chimie et de Physique, t. XV, p. 424. 

10. Annuaire des Deux-Mondes, 185^4-1855. 

* 

11. Annual Register, t.- XVI, p. 149. 
2. Anonyme. Relation de ce qui, d'après la volonté de Dieu, est arrivé le samedi 10 

du mois de septembre 1541, à deux heures d'après le coucher du soleil, 
dans la ville de Santiago de Guatimala. (Des Archives de Simancas ; Ter- 
naux-Compans, Recueil de pièces relatives à la conquête du Mexique, 
p. 269-285. Paris, 18:38.) 
13. Anonyme. Antiguedades del Salvador. 

3i 




_ -i 



— 270 — 

14. Arago (François). Instructions concernant la physique du globe rédigées pour 

le voyage de circumnavigation de la Bonite. (C. R. Ac. Se, 1835, t. II, 
p. 410.) — Œuvres complètes. Edition Banal. — Catalogues sismiques 
annuels dans les Annales de Chimie et de Physique de 1817 à 1836. 

15. Archiac (d*). Histoire des progrès de la géologie de 1835 à 1845. 

16. Archigenes (médecin de l'ambassade ottomane). Question relative aux trem- 

blements de terre posée à TAcadémie des sciences au nom d*Emyn Pacha. 

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t ■ 



,4 
f 



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183. Informe del corregidor del departamento de Zacatepez sobre la erupcion del 

volcan de Fuego en setiembr de 1855. 

184. Informe del gobierno del Salvador sobre los temblores de noviembre de 1855. 

185. Informe del comandante del puerto de Omoa sobre la ruina de agosto de 1856. 






— 278 — 

'186. Informe del gobernador del departamento de Escuintla sobre los temblores de 
abril y de mayo de 1856. 

187. Intorme del alcalde de San-Pedro Yepocapa sobre la erupcion del volcan de 

Fuego en agosto de 1860. 

188. Informe anuai del comandante del departamento de la Paz (Zacatecoluca). 

Sobre los temblores de Chinameca Texacuangos, 1861. 

189. Informe del corregidor de Jutiapa sobre los temblores de agosto de 1861. 

190. Informe de una coraision oficial nombrada para observar la erupcion del 

Coiichagua un febrero de 1868. 

191. Informe del alcalde de Dolores-Izalco sobre la erupcion del Izalco en mayo 

de 1869. 

192. Informe de una comision oficial. Sobre la misma. 

•i9îJ. Jackson (Ch. T.) Extrait d'une lettre à Elie de Beaumont. Sur un gisement de 
combustible fossile découvert à Chirriqui. (G. R. Ac. Se, 1861, l. I, p. 69.) 

194. Journal encyclopédique^ février 1774, mai 1784. 

195. Journal des Débats, 2:3 juillet 1836, 16 janvier 1842, 23 avril 1868. 

*196. JoLY(Alph.). Note concernant la possibilité d'une relation entre les phéno- 
mènes volcaniques et les périodes de grandes pluies. (C. R. Ac, Se, t. II, 
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*197. JoMART. Rapport sur la géographie et les antiquités de l'Amérique centrale. 
Bruxelles, 1850. 

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199. Kli GE. Uber Synchronismus und Antagonismus von Yulkanischen Erup- 

tionen und die Beziehungen derselben zu den Sonnenflecken und Erdma- 
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203. Laferhiére. De Paris à Guatemala. 

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205. Lancasteh. Peiermann*s geogr, Mitth., t. XI, 1869. 

'206. Landivar (P. Rafaël). Ruine de Guatemala en 1765. (De la Rusticatio 
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207. Landgrebe. Naturgeschichte der vulkane. 

208. Larenaudiêre. Guatemala. (U Uni vers : Histoire et description de tous les 

peuples.) 
*209. Larrazabal. Apuntamientos sobre la agricultura y comercio del reino de 
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— 279 — 

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Communication relative à de nouvelles coïncidences entre des explosions de 
feu grisou, des tremblements de terre et des dépressions barométriques au 
milieu du mois d'août 1885. (C. fl. Ac. Se, t. C, 1885, p. 1151.) — Nou- 
velle coïncidence entre un tremblement de terre ressenti à Saint-Etienne et 
une hausse barométrique brusque précédée d'un régime de hautes pres- 
sions. (C. /î. Ac. Se, t. XCIX, p. 1007 et 1168.) — Influence des baisses 
barométriques brusques sur les éruptions de gaz et d'eau au geyser de 
Montrond. (C. R. Ac. Se, t. XGVI, p. 1426.) — Sur les baisses baromé- 
triques et les éruptions volcaniques. (C. R. Ac. Se, t. XCVII, p. 469.) 

*212. Legendre. Description du volcan d'Izalco. — Voyage au pôle sud, par Dumont 
d'Urville, t. X, p. 293.) 

^213. Lessbps (de). Le tremblement de terre de l'isthme de Panama. (C. R. Ac. Se, 
t. XCV, p. 817.) — Propagation du tremblement de terre de Java. (C. R. 
Ac. Se, t. XCVII, p. 1172.) 

214. LÉVY (Paul). Notas geograficas y economicas sobre la Repùblica de Nicaragua. 

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1* de febrero de 1705. 
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t. C, 1885, p. 1315.) 
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London, VI, p. 70.) 

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science, 1850 lo 1858. — On the dynamics of earthquakes, 1840. (Irish 
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222. Malte-Brun. Géographie universelle. 
•223. Mangeot (Stéphane). Rapport statistique sur les tremblements de terre et les 

ouragans dapis l'Indo-Chine. (Archives des Missions scientifiques et litté- 
raires, 3* série, t. VI.) 
*224. Mano (Carlos). Informes presentados à la Secretaria de fomente de la Repti- 
blica de Guatemala. — Cuencas geologicas y minei*alogicas de los departa- 
mentos de Huehuetcnango, del Quiche y sur de la Alla Vera Paz, y salinas 



— 280 — 

del Magdalena. — Observations géologiques sur le passage des Cordillères 
par l'isthme de Panama. (C. R. Ac. Se, t. XCIX, 1884, p. 573.) 

225. Manuscrito del oonvento de los Dominicos de San -Salvador. 

"226. Marroquin. Historia de Guatemala. — Caria del Obispo ( ) y ofîciales de 

Guatimala al emperador Don Carlos, participando la muerte del Adelantado 
Don Pedro de Alvarado y de su mujer Dona Beatriz de la Cueva ; Santiago 
de Guatimala, 25 de noviembre de 1541. (Des Archives de Simancas, col- 
lection Toreno.) 

227. Marure. Efemeridas. 

228. Maussion de Candé. Exploration de la République de Centre-Amérique ou de 

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et par terre effectués, de 1817 à 1847, dans les diverses parties du monde, 
analysés ou traduits. 

229. Meister. Erdbeben von 1839-1942. (Ex : Lamont's Annalen fur die Meteo- 

rologie und Erdmagnetismiis, heft I, S. 163, 1844.) 

230. Melloni (M»^). Considérations sur certains phénomènes de direction qui s'ob- 

servent dans les volcans à double enceinte. (Bibl. universelle de Genève, 
Archives des Sciences physirpies et naturelles, nouv. série, t. LV, 1845, 
p. 3/i3.) 

231. Mériam (de Brooklyn). Annual of scientific discovery for i854. Earth- 

quakes. 
*232. Mermet (A.) Perturbations de l'aiguille aimantée observées avant et après le 

tremblement de terre de Marseille du 19 mai. (C. R, Ac, Se, 1866, t. I, 

p. 1239.) 
233. Mercantile Chronicley 16 juillet 1865. 
2îU. MiLLA (José). Historia de la America central desde el descubrimieifito por los 

Espanoles (1512), hasta su independencia de Esparia (1821). 
235. MiLNE. Seismic science in Japan. (Transactions of thc seismological Society 

of Japan, t. I, p. 3.) 
2Î36. MoLiNA (Felipe). Bosquejo de la Repùblica de Costarica. 

237. Moniteur universel. Janvier 1820; 16 avril 1867. 

238. MoNTGOMERY (G. W.). Narrative of a journey to Guatemala in Central 

America. 

239. MoNiLîTAR. Keseïïa historica de Centro- America. 

240. MoRELET (Arthur). Voyage dans TAmérique centrale, Cuba el le Yucatan. — 

Exploration d'une parlie de l'Etat de Guatemala. (Extrait d'une note à 

TAc. des Se, C. 7?., 1850, t. I, p. 194.) 
2 il. MoRENO (Teodoro). Notas estàdisticas del departameiito de Santa- Ana, 1858. 

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242. National, 11 décembre 1841. 



— 281 — 

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247. New-York Tribune, 15'»» of september 1856. 

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250. Oerstedt. Schilderung der Natûrverbâltnisse von Nicaragua und Gostarica. 

251. Opinion nacional (de Caracas), 28 de noviembre de 1871. 

252. Opinion 7iacional (de S. Salvador), 16 de agoslo de 1867. 

253. Orbigny (d*). Voyage pittoresque dans les de«x Amériques. 

254. Ordinaire. Histoire naturelle des Volcans. 

-255. Orpima (Julio). Lettre de Medellin (Antioquia, 4 sept. 1883). Bruits sou- 
terrains. 

256. OviEDO ((ronzalo Fernandez de) y Valdes. Sumario de la Historia gênerai y 

natural de las Indias occidentales. 

257. Palacios. Relacion de Guatemala, dirigida al Rey de Espana. 

.258. Parville (de). Sur une corrélation entre les tremblements de terre et les 
déclinaisons de la lune. (C R. Ac, Se., t. CIV, p. 762.) 

259. Pelaez (F. Paula Garcia, arzobispo de Guatemala). Memorias para la Historia 
del antigua reino de Guatemala. 

2(i(). Peralta. Gostarica. (Globe, de Genève, X, 1871.) — Gostarica; its climate, 
constitution and resources, with a survey of its présent financial position. 

261. Perrey (Alexis). Mémoire sur les tremblements de terre ressentis au Mexique 

et dans l'Amérique centrale. (Ajinales de la Société d'émulation des 
Vosges, 1847.) — Mémoire sur les tremblements de terre ressentis au 
Pérou, dans la Colombie et la rivière des Amazones. — Catalogues sismiqucs 
annuels, de 1841U 1871. 

262. Peterma7iu's geogr, A/ttt/ieiiungren, 1856 , p. 2i6;1861, X, pp. 381-3a5; 

1862, XI, p. 410; 1866, p. 273. 

2(i3. Pfaff. Die vulkanische Erscheinungen. 

264. Philippe. Lettre à M. Cordier sur un phénomène singulier qui, au cirque de 
Troumouse, a accompagné le tremblement de terre du 25 octobre 18^r>. 
(C. R. Ac. Se, 18:35, t. II, p. 1169.) 

2^5. PiSTOLESi (de Pise). Communication à la Gazette de Floroœe sur le trem- 
blement de terre de Santo-Tomas. 

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2<»7. Porvenir (El), de Caracas. 21 de febrero, 6, 21 y 23 de marzo de 18(>(>. 

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I I ■' • 



— 282 — . 

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appliquées. — Liste des éruptions les plus mémorables. 

273. Proceedings of the American association for Die advancement of science, 

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274. Proceedings of the nieteorological society of London, t. I, 1862, n® 7, 

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en 1854. 

276. Proclamacion del Présidente Mariscal Santiago Gonzalez» despues de la ruina 

de San-Salvador de 1873. 

277. Radau. La Constitution interne du globe. 

278. Ramon de la Sagra. Lettre à M. le Secrétaire perpétuel sur une éruption 

volcanique qui s*est produite dans l'Etat de Nicaragua, le 2 décembre 1867, 
et qui a duré seize jours. (C. R. Ac. Se, 1868, t. I, p. 481.) — Sur une 
éruption volcanique arrivée à Conchagua, le 23 février 1868. (Ibidem^ 
p.857 ) 

279. Rati-Menton. Extrait d'une lettre à l'Académie des sciences sur les phéno- 

mènes magnétiques accompagnant les tremblements de terre observés par 
Espinosa à Arequipa. (C. R. Ac, Se, 1852, t. II, p. 839.) 

280. Reclus (Armand). Panama et Darien. Voyage d'exploration, 1876-1878. 

281. Reclus (Elisée). Description des phénomènes de la vie du globe. — Les oscil- 

lations du globe terrestre. (Revue des Deux-Mondes, 1*' janvier 1865.) — 
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l^^»- janvier 1867.) 

282. Remesal (Antonio de). Historia gênerai de las Indias occidentales y particular 

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285. Revue des Cours scientifiques, 1883, p. 128. 

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287. RoBERTS (W. Orlando). Narrative of Voyages and Excursions on the coast and 

the interior of Central America, 1829. (Collection Montémont. V. Maussion 
de Candé.) 

288. Roche. Mémoire sur l'état intérieur du globe terrestre. 

289. RocKSTROii (FMwin). Informe de la comision cientifica del Instituto nacional 

de Guatemala, nombrada por el senor ministre de Instruccion pùblica, para 
el estudio de los fenomenos volcànicos en el lago de Ilopango de la Repùblica 



V 



...*' 



_- 283 - 

del Salvador. — ïemblores y erupciones en Centro- America. (Ex : Revista 
del observatorio nacional central de Guatemala, n* 1, 1883, pp. 21-24, 
40.) — Informe sobre los ùltimos temblores en el departamento de Ama- 
titlan el 18 de diciembre de 1885. 

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(Ex : El Federalista de Caracas, 7 de setiembre 1867. 
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oficial del Estado de Guatemala, n^ 75, 15 de febrero de 1835, p. 698.) 
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295. RouLET. Lettre à Forel sut* les bruits souterrains entendus à Caïman-Brac en 

août 1883. 

296. RouLiN. Cendres d'un volcan de TÀmérique centrale (Cosegûina, 1835). 

(C. R. Ac. Se, t. V, p. 75.) 

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298. Sainte-Claire Deville. Mémoire sur la composition chimique des gaz rejetés 

par les évents volcaniques de l'Italie méridionale. (Mémoires présentés par 
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Mitth,, 1861, X, p. :395-396.) 
301. Samayoa y Eduardo Reta. Informe sobre el hundimiento de tierra que tuvù 

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îK)2. Sanchez del Portero (Juan). Entrada y descubrimiento del volcan do 

Masaya en la provincia de Nicaragua. 
:303. Santis (Càyctano). El volcan de Fuego. 

1K)4. Sarravia (Miguel). Compendio delà Historia de Centro-Amèrica. 
305. ScHLOZER. Neue Erdbeschreibung von Amerika. 
;K)6. Schmidt (Julius). Vulkanstudien. 

307. ScHERZER. Sitzungsberichte der phil. Histor. (Classe der Akad, der Wissens- 

chaft zu Wieuy t. XX, p. 58.) — Wanderungen durch die Mittel-Ame- 
rika's freislaaten Nicaragua, Honduras und San Salvador, 1854. — Obser- 
vaciones meteorologicas y sismicas bêchas en Guatemala. (Ex : Gaceta de 
Guatemala^ 20 de julio de 1854.) 

308. Seebach (Von). Zeitschrift fur die Erdkunde, 1866. — Der Vulkan Izalco. 
;U)9. Semana (La), de Guatemala. Efemeridas de la ciudad de Guatemala. 

310. SoLis (Antonio de). Historia de Mejico, poblacion y progreso de la America 
setentrional conocida por el nombre de Nueva Espana. 




— 284 — 

311. SoLORÇANO. De jure Indiorum. 

312. SoNNENSTERN (Maximilian von). Descripcion de cada uno de los departamentos 

del Ëstado del Salvador relativamente à su lopografia, suelo, minérales, 
aguas y temperatura. 

313. Squier (E. g.). Nicaragua ; ils people, escenery, monuments, etc — Notes 

on Central America, Honduras, Salvador und Nicaragua. — On Ihe volca- 
noes of Central America. . 

314. Star and Herald of Panama, 31 th of july, 1858. 

315. Stephens (J. L.). Incidents of travel in Central America, Chiapas und Yucatan. 
*316. Suarez (Fernando Paula de). Noticias générales sobre la Repùblica del 

Salvador. 

317. Suarez (Johan de Peralta). Descubrimiento de las Indias y su conquista y los 

ritos y sacrificios y costumbres de los Indios, etc. (De la coleccion 
Zaragoza.) 

318. Thomson (W.). On the hypothesis of the interior fluidity oif the globe. (Rep, 

m 

Brit. Ass, 1870, sections, p. 7; Proceedings R, Soc, april 1862; n** 188, 
1878; Trahis. R. Edinb. Soc, XIII, p. 157.) 
*319. Thomson (C. A.). Narrative of an officiai visit lo Guatemala and Central 
America. 

320. Times (New Orléans). 14*»» dec. 1867. 

321. ToALDO (Giuseppe). Délia vera influenza degli astri, ecc (Saggio meteoro- 

logico, Padova, 1770.) 
. Î322. Union (La), de Nicaragua. 24 abril, 4 de mayo y 28 de setiehnbre de 1861. 
«323. Yalle (Marcos Maria, cura parroco de Metapam). Notas estadisticas suminis- 

tradas al ministerio del interior en julio 1869. — Sobre la formacion de la 

laguna de Guija por las erupciones del San-Diego y del Mazatepeque. 
*324. Yandegehuchte (Aug.). Observations astronomiques et topographiques sur la 

République de Guatemala (lettre à M. Tabbé Brasseur de Bourbourg). 

(Nouv. Annales des Voyages, 6^ séi:ie, avril 1860, pp. 13-24.) 

325. Yanéechout (Edouard). Les côtes de l'Amérique centrale et la société His- 

pano- Américaine ; souvenirs d'une campagne dans l'océan Pacifique. 
(Revue des Deux-Mondes, 15 mai 1857.) 

326, Yélain. Les Yolcans; ce qu'ils sont et ce qu'ils nous apprennent. 

327, Yerbrugghe (Louis). Forêts vierges ; Yoyages dans l'Amérique du sud et 

l'Amérique centrale, Paris, 1880. 

328. Yilleneuve-Flayosc. Sur la vibration terrestre. (C. R, Ac. Se, 1865, t. II, 

p. 289.) 
Îfâ9. YiRLET d'Aoust. Coup d'œil général sur la topographie et la géologie de 
l'Amérique centrale et du Mexique. — Sur un tremblement de terre partiel 
de la surface seule du sol dans le département du Nord. (C. R, Ac. Se, 
1885, t. CI, p. 189.) 



- 285 — 

;^0. ViVENzio (Giov.) Isloria e Teoria de' Tremuoti in générale ed in particulare di 
quelli délia Calabria Ulteriore e di Messina nel 1783. • 

v^l. VoLGER (Olto). Untersuchungen ûber das Phànomen der Erdbeben in der 
Schweiz. 

332. XiMENEZ. Hisloria gênerai de Guatemala (manuscritos). 

333. Zanteschi. De l'influence de la lune dans les tremblements de terre et des 

conséquences probables qui en dérivent ^ sur la forme ellipsoïdale de la 
terre et sur les oscillations des pendules. (C. R. Ac. Se, t. XXXIX, p. 375- 
377, août 1854.) 

334. Zeitschrift fur Allgemeine Erdkunde, N. F., t. IX, pp. 480-481. 
«i35. ZiMMERMAN. El Mundo.antes la creacion de! bombro. 

336. ZuRCHER et Marjollé. Volcans et tremblement^ de teiTe. 

:fâ7. Wagner. Die Republik Costarica. Leipsig, 1857. 

;i38. Wagner und Scherzer. Die Republik Costarica. (Petermann's Mitthei" 

lungen, XI, p. 409, 1862.) 
339. Wells (W. Williams). Explorations and adventures in Honduras. 
:W). Westermann's Monatschefte ( Heine ? ), 1856, n« 16. 
'Ul. WiLLAMS. Tbe Isthmus of Tebuautepec, being the results of a survey for a 

railway under the direction of major Barnard. New-York, 1852. 
:U2. White. Carta escrita en Medeliin sobre las erupciones del Âtrato en 1882. 



36 



m^ 



APPENDICE 



FAITS ET DÉTAILS DONT L'AUTEUR A EU CONNAISSANCE PENDANT 

L'IMPRESSION DE L'OUVRAGE. 



/. — 1866. i2 février. De nuit. 

P'ort tremblement à Granada, Masaya et Léon. (Fuchs.) 

2. — i867. 30 mai. 

Sept secousses se suivirent à San-Salvador. (Fuchs.) 



A" 



3. — 1868. 

Chocs à Guatemala aux dates suivantes : C?" 

:2, 3 et 9 juin ; 17 juillet ; 18 et 20 septembre, et 5 décembre, fort. (Fuchs.) 

4. — 1869. a avril. 



XXII M2' au lieu de XXI ^ 30'. (Fuchs.) 

5. — 4869. 43 avril. 

Fort choc à San-Salvador. (Fuchs.) 

6. — 1870. 6 septembre. 

XIX»» 25' au lieu de VII ^ 25'. (Fuchs.) 

7. — 1870. 18 octobre. 

XVII h au lieu de V^. (Fuchs.) 



^ 



^ 



— 288 — 
S, — i87i. ^6 juin, XIX^ 5(r* 

/ /L A Ghirriqui, une forte secousse. (TVic Nature, t. IV, p. 418; Perrey.) 

9. — 1871. Vers le commencement d'octobre, 

/" /-ci A Ghirriqui, tremblement. (Perrey.) 

Tout ce qui précède sous Ta rubrique : Fuchs, et tout ce qui suit, est extrait des : 

Berichte uber die Vulkanischen Ereigni$$e den Jahren, 1872 1885; T$chermak's 

Mineralogische und Petrographische Mittheilungen (Wien) et du travail du même auteur : 
Stattstik den Erdbeben von 1865-1885 (aus dem XCH. Bande der Sitzungsb. der K. Âkad. 
der Wissensch. I. Abth. October-Hefl. Jahrg. 1885). 

10. — W1. Octobre. 

Fuchs donne les dates du 12 octobre, XXIII *^ 36', pour San-Salvador, et 
du 13, XXIII *», pour un tremblement de mer, Seebeben, à La Libertad et La 
Union. 

//. — 1873. 12 janvier. 

Fort tremblement au volcan de San-Vicente, qui se mit en éruption. Gette 
seconde assertion est sûrement fausse. 

12. — 1873. A mars. 

Importante éruption de Tlzalco, presque au moment du désastreux trem- 
blement de terre de San-Vicente. Fuchs donne pour cette date un grand 
tremblement à San-Vicente, mais ne parle pas de San-Salvador. En un autre 
passage, il fait détruire cette première ville le 5, et admet une relation directe 
entre ce phénomène et son éruption de Tlzalco. 

13. — 1873. 19 mars. 

A San-Vicente; nouvelle recrudescence du tremblement de terre, au lieu 
(lu'en réalité c'est à San-Salvador qu'il se produisit et détruisit cette cité. 

ié. — 1873. 21 mars. 

Ruine de San-Vicente. G]est une nouvelle erreur de temps et de lieu. Fuchs 
ajoute que les chocs furent beaucoup moins violents à San-Vicente qu'autour 
d'une colline située à six kilomètres de cette ville et près du confluent de 
TAcahuapa et de l'Ismatac ; en réalité , cette observation se rapporte au 
29 décembre 1872. Formation d'une crevasse de 400 mètres de long. 



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— 289 — 

« 

15, — 1873. a avril. 

Renouvellement des secousses à San-Vicente, où il y eut en tout 800 victimes C^ 
depuis le commencement du tremblement de terre. Ce fait est aussi à révo- ^ 
quer en doute. 

i6. — iS7S. Commencement de mai. 

Les secousses recommencent à San-Salvador, près de San-Vicente (sic), 7^ 
après une courte pause. 



/7. — i817. 17 avHl, V^ ;^. 

Tremblement de terre à Panama. 

18. — 1877. Juillet. . 

A Coban (Guatemala) : 

Le 13, VIII h. Quatorze chocs, E.-O. 
Le 20, X»>5\ Deux chocs. 
Le 27, XX»». Un choc. 

19. — 1877. 27 août, XI^ 35. 

Trois chocs à Coban. 

iO.— 1877. 10 septembre, X^ 45*. 

Deux chocs à Coban. 

21. — 1877. 12 octobre. 

Faible choc dans llsthme de Panama. 

* 22. — 1877. 21 fiovembre, X^ 17' . 

Le choc de Xh 15' de San-Salvador fut senti à X^ 17' à Coban. 

23. - 1878. 4 juin, 12^ 28' du soir (je lis : le 5, à 0^ 28'). 

Légère secousse à San-José de Costarica. 

24. — 1878. 17 juin, XIK 

« 

A Granada, faible choc de onze secondes et de direction N.-O. S.-K. 

25. - 1878. 27 juillet, XIX^ 30'. 

Fort choc à San-José de Costarica. 






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- 290 — 
S6, — 1878. Août. 

f ^w A Saii-José de Costarica : 

Le 9, IV h 5'. 

Le 13, XIX M 7'. 

Le 14, III*», ) Forts chocs. 

Le 22, XXII h. 

12^23' du matin (je lis XII^ 23^. 

27. — iS18. Septembre. 

/ / \ . A San-José de Costarica : 

Le 24, 1 „,KCEr> i Forts chocs. 
( VI"55 . ) 

Le 29. Tremblements. 

S>i. — ms. Octobre. 

 San-José de Costarica : 

Le 11, XVII h 5'. Choc. 
Le 31, IXhSO'. Léger choc. 

S9. — 1818. Novembre. 

/^ A San-José de Costarica : 

Le 3, XVII h 20'. Très faible choc. 
Le 8, XX»>15'. Trèsfeible choc. 
Le 23. Fort tremblement de terre. 
Le 26, Ih 40'. Choc à Alajuela. 

30. — i879. 30 janvier. Entre X et XIK 

Fort choc à Colima. Cette localité est mexicaine. C'est évidemment par 
erreur que Fuchs la donne au Centre-Amérique, du moins je n'y en connais 
pas de ce nom. 

31. — 1879. Février. 

/ A^ A San-José de Costarica : 
Le 12, XXIIh 46'. 




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Le 18, Illh 10'. 

i VI^IO' 1 Légers chocs. 

^ ^^' XV h 30'. 
XVIh40'. 






— ^291 — 
32. — i879, 18 mars. 

Fuchs me donne l'heure qui m'était inconnue, XII'^IS' pour Alajuela, et 
XII h AT (E.-O., dix secondes de durée) à San-José de Costarica. 

33. — m9. Avril. 

A San-José de Costarica : ' ^ / i 

Le 3, XI h 25'. Faible choc. 
Le 4, XI h 44'. Fort choc. 
( XI M5'. San-José. 
' i Xlh 25' à Alajuela et XI ^ 34 à San-José. 



34, — 1879. 8 juin, X^ 51'. 

Tremblement de terre à San-José de Costarica. 

35. — 1879. 18 novembre. 

XMO' au lieu de X MO'. 

36. — 1880. 3 mars. 

VII»» 50' au lieu de 1X^50'. 

57. - 1880. 13juUUt, XIX^ 30\ 

Tremblement de terre à San-José de Costarica. 

38. — 1880. 30 décembre. 

XIX h 43' au heu de XXII M'. 



39. — 1881. 23 janvier. 

Fuchs répète la même heure, V*> 30', pour les deux chocs de ce jour, au 
lieude Vh30'et Vh55\ 

iO. — 188i. Fin mars. 

Forts chocs à Belize. 

41. — 1881. 23 avril. 

Forts chocs à Belize. 

42. - 1881. 27 avril. 

9 

X*» 20 au lieu de XI»" 20'. Il faut préférer la seconde version. 



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— 292 -^ 



43. — IfiSI. i8 avril. 



/V/ Aux secousses de Nicaragua déjà signalées, Fuchs en ajoute une autre assez 

forte à XXIII h 30. La première, à XXI »> au lieu de XXI »> 1/4, fut, d'après ce 
sismologue, de cinquante secondes de durée et sentie à Managua, San-Juan 
del Sur, Chinandega, Granada, Léon et Roas (il faut lire Rivas plutôt que 
Poas). 

44. — 1881, 8 juin, X^ 5i, 

{ /i Choc à San-José de Costarica. (Fuchs, d'après Rockwood.) 

45. — 1882, 9 juin. 

XXI h -20 et 28' au lieu de XXI»» 25 et 35'. 

46, — 1882. Septembre. 

( /• Eruption du Chirriqui. 

Ce volcan était en repos depuis le milieu du xvi« siècle. Cette éruption 
secoua une grande partie du Centre-Amérique. Nous verrons plus loin ce qu'il 
faut penser de cette dernière assertion. De nombreux et importants courants 
de laves anciennes (Hornblende-Andésite) divergent de ses cinq sommets et 
atteignent jusqu'à six milles géographiques de longueur. 

41. — 1882, 7 septembre. 

: X Grand tremblement de terre de Panama. 

Fuchs place la grande secousse à III*» 18'; il en donne d'autres faibles à 
XP» 20', XIV*» 15' et XVI h 19'. Ce qui est le plus important à noter dans son 
i-écit est l'immense extension de ce séisme, qui fut, dit-il, ressenti sur toute la 
côte N.-O. du Sud-Amérique, à Caracas (11^20' = III MO' 30", temps de 
Panama) , à Ruenaveutura , Maracaïbo , Cartagena , Greytown , Rivas et 
Guayaquil. Il l'attribue à l'éruption du Chirriqui. Mais étant donnée cette aire 
ébranlée, on voit que ce volcan est beaucoup trop excentrique, et je pense que 
si Ton tient à faire appel à une cause volcanique, il vaut mieux s'adresser à 
TAtrato, qui était alors le siège de puissantes manifestations éruptives. 

4S, — 1882. 9 septembre. Vers V^. 

Nouvelle et forte secousse à Panama. 



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— 293 — 

« 

19. — 1SS2. a octobre. 

Faut-il identifier la secousse de XXIII h à San-Salvador (== XXIII»>39' en 
temps de Panaina) avec le choc de XXIII*' 15', que donne Fuchs pour cette 
dernière ville? 

50. — i8H2. 20 octobre. 

VII »' :W à San-Salvador. 

51. — 1882. 7 novembre. 

lia Revue de» Cours scientifiques (27 janvier 1883, p. 128) donne une 
secousse a Panama pour cette date. Je l'avais sciemment omise pensant qu'il 
fallait lire 7 septembre. Mais Fuchs donne ce fait, et avec ce détail que ce 
scisme fut senti à Tabago et à Colva (lire Taboga, ile de la baie de Panama, 
(ît Colon). Je pense maintenant qu'il faut l'admettre comme ayant probable- 
ment eu lieu réellement. 

52. — 1^82. 13 novembre, Xir^ 30\ 

Tremblement de terre à Panama. Observé aussi à Taboga et à Colon. / 
{Bévue (les Cours scientifiques, l. c.) Ce fait doit être vraisemblablement iden- 
tifié avec le suivant. 

53. — 1882. 14 novembre. 

Tremblement de terre sur tout l'isthme de Panama. 

54. — 1882. 19 décembre. 

Deux légers chocs à Panama. (Fuchs, d'après VA)nerican journal of science). 

55. — 1883. 9 juillel. 

11^ au lieu de I^. 

56. — 1883. 20 juillet, XVI^ 4H\ 

A Panama, tremblement de terre, de direction O.-E. 



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