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Full text of "Étrennes de Polymnie; choix de chansons, romances, vaudevilles, &c., avec de la musique nouvelle et des timbres d'airs connus, sur lesquels la plupart des morceaux peuvent aussi être chantés"

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ÉTRENNES 

D   E 

P   O   L  Y  M  N  I  E  ; 

CHOIX  DE  CHANSONS, 
ROMANCES,  VAUDEVILLES,  Ôcc. 


On  recevra  ces  Etrennes  des  cinq  années  lySy ,  1786  > 
1787  ,  1788  et  17S9  ,  franches  de  port ,  en  Province  , 
en  s'adressant  au  sieur  Belin  ,  Libraire  ,  rue  Saint- 
Jacques,  près  Saint-Yves ,  et  en  envoyant  2  livres  pour 
chaque  exemplaire.  On  doit  aussi  affranchir  le  port 
de  l'argent  et  des  lettres  d'avis. 

Le  prix  de  chaque  exemplaire  ,  pour  Paris  ,  est  de 
!  I  livre  16  sols. 

La  Collection  de  la  Petite  BilUetheque  des  Tfi/aires  , 

à  laquelle  ces  Etrennes  font  suite  ,  -est  actuellemcnï 

à  la  fin  de  sa  cinquième  année.  Le  prix  de  la  souscrip- 

i  tion  est  de  J3   livres  par  année,  pour  Paris  ,  et  de  56 

\  livres  pour  la  Province ,  les  volumes  envoyés ,  francs 

de  port,  par  la  poste. 

La  Putiie  Bibliothèque  des  Théâtres  peut  être  regardée 
comme  la  Collection  dramatiq ue  la  plus  complettc  qui  ait 
jamais  paru.  F.Uc  joint  à  cet  avantage  celui  d'une  belle 
exécution  ,  d'être  imprimée  sur  beau  papier  et  d'un  for- 
mat portatif.  Cette  petite  Bibliothèque  peut  tenir  lieu 
des  Œuvres  de  tous  les  Auteurs  Dramatiques  ,  puis- 
qu'elle offre  un  choix  des  meilleures  Pièces  tragiques,  co- 
miques, lyriques  et  bouffonnes,  toutes  précédées  de» 
Jugemens  et  Anecdotes  auxquels  elles  ont  donné  lieu, 
des  Epîtres  dédicatoires  ,  Préfaces,  Sujets  sommaires  de 
chaque  Pièce,  des  Vies  des  Auteurs  avec  leurs  Portraits 
gravés,  et  des  Catalogues  analytiques  et  anecdotiquesde 
toutes  les  Pièces,  depuis  l'origine  Jcs  Spectacles  jusqu'à 
présent. 

les  cinq  années  forment  maintenant  68  volumes  , 
dont  le  prix  est  de  l6y  livres ,  prises  chez  les  Libraires, 
Belin  et  Brunet  ,  seuls  charges  de  la  distiibution  de 
l'Ouvrage. 


ÉTRENNES 

D    E 

P  O   L  Y   M  N   I  E; 

CHOIX  DECHANSONS, 
ROMANCES  ,  VAUDEVILLES ,  5:c. , 

Jlvec  de  la  musique  nouvelle  et  des  timbres 
d'airs  connus  ,  sur  lesquels  la  plupart  des 
morceaux  peuvent  aussi  être  chantés^ 

A       PARIS, 

"RÉLiN>  Libraire  ,  rue  Saint-Jacques,  près  Saint- 
Yves  ; 
IBrunet  ,  Libraire  ,  rue  de  Marivaux  ,  Dace  du 
Chci  ^     Théâtre  Itàiiea  î 

iDesenne,  Libraire  ,>v 
Gattey,   Libraire,   s.  au  Palais-Royal  v 
■l'ETiT  ,  Libraire  ,      J 
Le  Ou c  ,  Marchand  de  Musique,  rue  du  Roule. 
Et  tous  les  Marchands  de  Musique  et  de  Nouveautés. 


M.    D  C  C.     L  X  X  X  I  X.  i 

^vec   Approbation  et  Privlltge   du    Rôu  ij 

h 


LES     QUATRE     SAISONS. 

Le  Piintems  commencera  cette  année  le  19  Mars> 

à  1}  heures  très-proche. 
L'Eté  ,  !e  41  Juin,  à  9  heures  5c  min.  38  Cec. 
L'Automne,  le  21  Septembre  ,  à  13  heures  43  mî. 
L'Hivet,le  ao  Décembre,  à  15  heures  51  m'au 

11  fec. 

LES     QUATRE-TEMS. 

Lts  4  ,  6  Se  7  Mars. 
Les  3  ,  j  &  6  Juin. 
Les  16,  18  &  19  Septembre. 
Les  16,  iS  ëc  19  Décembre. 

PÊTES     MOBILES. 

La  Septuagéfimc  ,  le  8  Février. 

Les  Cendres ,  le  iç  Février. 

Pasques  ,  le    12  Avril. 

Le5  Rogations ,  les  18  ,  19  &  zo  Mai. 

L'Afcenfion  ,  le  11   Mai. 

La  Pentecôte  ,  le  31  Mai. 

La  Trinité  ,  le  7  Juin. 

La  Fête-Dieu  ,  le  1 1   Juin. 

Le   ler.  Dimanche  de  TA  vent  ,  !e  19  Novembre. 

COMPUT     ECCLÉSIASTIQUE. 

Nombre  d'or  ,  4. 
Epadle  ,    ? . 
Cycle  Solaire  ,  6. 
Indiftion  Romaine,  7, 
Lettre  Domiaicâle  ^  Dà 


ÉTRENNES 

D    E 

P  O   L  Y  M  N  I  E; 

CHOIX  DE  CHANSONS, 

ROMANCES  ,  VAUDEVILLES  ,  &c. 

Année   1789. 


LA    SOIREE    DHIVER, 

R    O    M  A  N  C  E. 
Paroks  de  M.  *  *  *  j  musique  de  M.  Champeîn , 
Ou  air  :  //  pleuc  ,  il  pleut ,  Bergère,  Sec. 


Andante. 


î^^^EeËÉ 


Cet -TE  tris -te    soi-ré-e      rem- 
A 


ETRENNES 


place  un  iris -te    jour    :     el- le  peut. 


jeune  As- tré  -  e.s'em    -    bellir  par  l'A' 
r» — I — 


mour.  es  Non,  répond  ma  maî-tres -se; 


:=,e^ 


tEÏ^S^gEÊS^ 


£ 


c'est  un  tems  de  langueurs.  Plus  d'amour, 
plus  d'i-vres-seirby  -  ver  est  dans  mon 

cœur,  l'hy-ver  est  dans  mon  cœur,  n 

Oui ,  je  vois  qu'il  t'assiège  > 
Dis-jç  i  d'un  aii  malin  : 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.  5 

Qu'elle  est  blanche  la  neige 

Dont  il  couvre  ton  sein  ! 

Mais  je  suis  sans  alarmes 

Sur  ton  cœur   et  tes  sens  : 

Ils  sont  comme  tes  charmes  , 

Encor  dans  leur  printems.  (  Sis.  ) 

Elle  ritj  et  ma  bouche 

Lui  ravit  un  baiser  : 

La  sienne  moins  farouche 

N'osa  le  refuser. 

Son  cœur  tendre  et  fidèle 

S'échauffa  sous  ma  main  ; 

Mais  la  neige  rebelle 

Est  toujours  sur  son  sein.  (  Bis,  ) 


Aij 


ÊTRENNES 


ROMANCE 

POUR  LA  NAISSANCE  DE  MON 
ENFANT. 

Paroles  de  Madame  des  Orres  ,  ci-devant  Ma- 
demoiselle de  Gaadin. 

Air  :  O  mu  tendre  musette  !  &c, 

iU''UNE  chaîne  si  belle 
Resserre  encor  les  nœuds. 
Déjà  mon  coeur  t'appelle 
Et  pour  toi   fait  des  vœux. 
Hâte-toi   donc  de  naître , 
Aimable  et  cher  enfant  j 
Viens  m'apprendre  à  connoître 
Le  plus  doux  sentiment  I 

Que  ta  ncuvelle  aurore 
Soit  comme  un  jour  serein 
Quand  au  retour  de   Flore 
La  rose  ouvre  son  sein  j 


DE     POLYMNIE, 

Et  que  h  jeune  abeille  , 
En  voyant  ta  fraîcheur , 
Sur  ta  bouche  vermeille 
Pense  piquer  la  fleur. 

Si  la  faulx  meurtrière 
Vient  trop  prompte  ,  à  son  tour  y 
Me  ravir  la  lumière 
En  te  dohnant  le  iour.... 
Si  ton  père  en  soupire 
Et  paroît  s'en  troubler  , 
Que  ton  premier  sourire 
Soit  pour  l'en  consoler. 

Peut-être  un  sort  prospère 
En  conduisant  tes  pas  , 
Un  Jour  verra  ma  mère 
Te  presser  dans  ses  bras. 
Dans  ce  moment  d'ivresse  , 
Dis  que  mes  yeux  ,  hélas  1 
Ont  pleuré  sa  tendresse 
Bien  plus  que  mon  trépas  [ 


A  ilj , 


é  ÊTRENNES 

■   -  .  ==» 

LES     REGRETS, 

ROMANCE. 

Pâîolcs  de  M,  le  Prévôt  d'Exmes  ;  musique  de 
M.  Bouvin. 

Svrrltoso.  ^^_^ 

Ah!  que    je    sens  un     déplaisir  ex- 


tré     -     me ,      je     vais       donc  quitter 


^i^^Si 


mon         a    -    mant.  Alo-mens  pas- 


^mm^^ 


ses   au  -  près  de  ce  qu'on   ii  -  ms , 


DE     POLYMNIE. 


que  vous  cou  •  I( 

-  H  _! 1 K-f- 


que  vous  cou  •  Icz          ra  -  pi-de  -  ment  1 
_    J^ _ 


que  vous  cou  -   lez        ra  -  pi-dc-mentl 

Depuis  qu'Amour  me  tient  sous  sa  puissance , 
Ce  séjour  me  paroît  charmant  ! 

Beaux  jours  passés  dans  cette  jouissance  , 
Que  vous  coulez  rapidement  î         (  Bis>  ) 

Cruel  devoir  ,  c'est  toi  qui  me  sépares 
De  l'objet  que  j'aime  ardemment  ; 

Amour  !  Amour  !  que  tes  douceurs  sont  rsres  , 
Qu'elles  passent  rapidement  î  (  Bis,  ) 


«  ETRENNES 

LE    SÉJOUR    DE    PARIS, 

CHANSON. 

Paroles     de    M.    Dumaniant. 

Air  :  Je.  suis  né  natif  de  Ferrare ,  &c. 

J'avOis  vingt  ans,  de  la  figure. 

Beaucoup  d'or  et  de  la  tournure  , 

J'entendois  dire  en  mon  Pays  : 

«  Bravo  le  séjour  de  Paris  l  »        (  Bis.  ) 

Elégant ,  vêtu  comme  un  Prince , 

Je  quitte  aussi-tôt  ma  Province  , 

Fêté  par-tout ,  alors  je  dis  : 

«  Bravo  le  séjour  de  Paris  !  »         (  Bis.  ) 

Une  femme  du  haut  parage 

Et  qui  comptoir  deux  fois  mon  âge , 

Sut  me  former  par  ses  avis  , 

Bravo  le  séjour  de  Paris  !  (  Bis.  ) 

Une  Danseuse  séduisante 

Eut  bientôt  ma  nouvelle  amante , 


D  E    r  O  L  Y  M  N  I  E.  f 

C'étoicnt  tous  les  jours  jeux  et  ris  ; 
Bravo  le  séjour  de  Paris  !  (  Bis.  ) 

Ma  table  toujours  bien  couverte  , 
A  tous  venans  étoit  ouverte , 
Aussi  j'avois  nombre  d'amis  : 
Bravo  le  séjour  de  Paris  1  (  Sis.  ) 

A  ce  jeu  j'épuise  ma  bourse. 
L'usurier  devient  ma  ressource  ; 
Bientôt  mes  biens  lui  sont  acquis  : 
Bravo  le  séjour  de  Paris  !  (  Bis.  ) 

Ma  Danseuse  ,  que  ma  finance 

Ne  pouvoit  plus  remettre  en   danse , 

Me  met  dehors  de  mon  logis  : 

Bravo  le  séjour  de  Paris!  {Bis.') 

Nul  de  mes  amis  ne  me  reste  i 

Chacun  me  fuit  comme  la  peste , 

En  m'honorant  de  son  mépris  : 

Bravo  le  séjour  de  Paris  !  (  Bis.  ) 

Honteux  de  ma  déconvenue  , 

Je  philosophe  dans  la  rue  j 

Hélas  !   ce  n'est  plus  moi  qui  dis  : 

«  Bravo  le  séjour  de  Paris  !  »        (  Bis,) 


la  ÊTRENNES 

Paris  est  pis  qu'un  lieu  sauvage 
Pour  le  jeune  homme  sans  usage  j 
Mais  pour  les  Grands  et  nos  Laïs  , 
Bravo  le  séjour  de  Paris  !  (  Sis.  ) 

L'AMANT 

SATISFAIT  PAR  L'ESPERANCE, 

Chanson. 

Paroles  de    M.  Desgrouas  ,  fils. 

Air  :  Je  le  tiens  ce  nid  di  fauvette  ,  &c. 

3  'AI  retrouvé  celle  que  j'aime  ; 

Je  n'ai  plus  rien  à  désirer. 

Tout  me  prouve  qu'elle  est  la  même  ; 

Ses   yeux  semblent  me  l'assurer. 

Long-tems  de  son  indifférence 

J'ai  cru  ressentir  les  effets  j 

Mais  a.  présent  de  son   silence 

Je  goûte  les  charmes  secrets  î 

Ingénue  encore  et  timide  , 
Daus  l'âge  cependant  d'aimer  , 


DE     POLYMNIE. 

Certain  je  ne  sais  quoi  la  guide 
Et  l'empêche  de  s'exprimer. 
Je  sens  qu'elle  voudtoit  et  n'ose 
De  son  penchant  suivre  le  cours , 
Et  sur  sa  bouche  à  demi  closs 
Je  vois  voltiger  les  Amours. 

S'il  est  ainsi ,  divine  Aminte , 
Que  tu  fasses  cas  de  mes  feux , 
Bannis  à  jamais  la  contrainte  , 
Souffre  mon  encens  et  mes  vœux. 
Reçois  ,  sans  crainte  ,  mon  hommage  ; 
Laisse  agit  librement  ton  cœur. 
Qu'Amour  achevé  son  ouvrage. 
Et  cimente  notre  bonheur  ! 


lî  ÉTRENNES 

LES  REGRETS  D'UNE  JEUNE  VEUVE  , 

Romance. 

faroles  de  Madame  de  *  *  *  ;  musique  de 
M.  Eonvin  , 

Ou  aix  :  Jusques  dans  la  moindre  chose  ,  8cc. 
Adagio  Majore. 

Sous  les     voi-les   lesplus   som-bres. 


3= 


ca  -  chez      vous,  mes  tris-tes     yeux! 


ÊÏEÈ£fe5i!gii 


EEE5 


De  la      nuit  cherchez  les    om  -   bres 

évitez 


:fe-r: 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E. 


ij 


Cli=a« 


y«« ««J 1 n(n,| s=:_ 1 il 

é    -    vi  -  tez    l'é  -  clat    des      Cieux. 


fc£re=EP=pr= 


îiltî^t 


ïÊËÊfefe 


La  profondeur    des     té-nê -brespbitaux 


malheureux  a  -  mans      et  les    at-tri- 


g^=^- 


buîs  l'u    -   ne-bres  flat-tent        leurs  re- 
Mrnore.  J)olc  •- 


W^^t^M 


gardsmou  -  rans.      C'est  pour    eux  que 

^^-1 1 j-^^j 1 >■** I iMi»!    -  - 


la  na  -i   tu  -  le  trou  -  ble     Tor-dre 


«4 


ETRENNES 


^Krrc^^^^.i—^-ft' .   ig-p^:::^-zf 


ï^tzîiq: 


a^tzt: 


des  sai   -  sons,  i'oiseau  de    funeste  au- 


ze: 


,— j Q  — p i'    ■  ■^■■■i    A — I 

— ' . ' ^^ F 


m-renour  eux      cio-as  -  se  des 


sons,    i'ilest  un  désert  sau-va    -     sre 


'^^^m&^^ 


au  dé    -  ses- poircon  -  ia-cré,  s'il  est 


un  fa-tal  ri  -  va  -  gCj^jar  eux      il    est 
^li  Majore.      — - 


Ig^^^gfEgggSg 


de- si  -  ré,       Ain»si     ma  dou-leurmor- 


r>E    POLYMNIE. 


ï5 


iEiÊgigii^Ê333^1 


tel  -  le  n'offre  a      mes  sens  é-per- 


^fe 


.b — ■ — T~:zzr±:r:ri;r^rzza=T:Cgix;r:rr: 


dus  qu'âne  terre    cù     jechan-cel -le, 
où  rien      ne  m'ar  -  rê   -   te      plus. 


Comra^  u  -  nelam-pe    ta  -  ri   -   e,d'oùs'ex- 
hâ-lent  quelques    feux;  de  ma  languis- 


E — .; 1.  —  -J^»'^ — i— p 1>  »— h'^  • — «— 

1 J— — -^ 1** — ' 1 — 


san-te        vi  -   e  je   traî     -     ne     le 
Bij 


i6       étrennEs 

'^  I/fîne. 


poids     af  -  freux! 


COUPLETS 

ADRESSÉS    A    MA    VOIX. 

Paroles  de  M.  de  Miramond. 
Air  :  O   ma  tendre  musette  !   &c. 

Jl  U  sais  de  mon  amante 
Troubler  le  tendre  cœur.... 
Que  son  aveu  m'enchante  ! 
O  ma  voix ,  quel   bonheur  ! 
Ma  voix  ,  que  tu  m'es  chère  ! 
Non  ,  des  Dieux  la  faveur 
Ne  pouvoit  pas   me  faire 
Un  présent  plus  flatteur  î 

Lotsqu'en  vain  de  se  rendre 
Je  la  presse ,  à  genous  , 


DE     POLYMNIE.  17 

Ose-lui  faire  entendre 
Tes  accens  les  plus  doux  J 
Par  l'Amour  embellie  , 
Sers  si  bien  mes  transports , 
Que  Zélis  en  oublie 
Sa  crainte  et  ses  remords  '. 

Réveille  sa  tendresse  , 
Chante  ces  jours  heureux 
Où  ma  belle  maîtresse 
Tut  moins  sourde  à  mes  vœux. 
Ces  jours..,.  Dieux  !  quelle  ivresse  ! 
Après  tant  de  faveurs  , 
Devrcis-je  donc  ,  sans  cesse , 
tprouver  des  rigueurs? 

Toi  5  dont  un  Dieu  propice 
Me  soumit  les  attraits  , 
Héhs  1  par  quel  caprice 
Ilepousses-tu  ses  traits  ? 
Va  ,  lorsque  trop  rebelle 
Tu  braves  mes  soupirs, 
A  toi-même  cruelle  , 
Tu  perds  mille  plaisirs! 

B  ii) 


li  ETRENNES 

D'un  nœud  ,  que  je  déteste  , 
Tu   sais ,  si  je  t'en  croi  > 
Subir  la  loi  funeste  , 
Sans  cesser  d'être  à  moi. 
Sur  l'objet  de  ta  flamme 
Aimant  à  te  tromper  , 
Mon  nom  cher  à  ton  ame 
Est  prêt  à  t'échapper. 

L'erreur  où  tu  te  plonges 
Suffit-elle  à  mon  cœur  ? 
Réalisons  tes  songes  j 
Viens  goûter  le  bonheur  : 
Viens....  A  d'autres  hommages 
Si  tu  dois  te  livrer  , 
Ce  sont  autant  d'outrages 
Qu'Amour  veut  réparer. 


DE     POLYMNIE. 


»5 


L  '  A    M     O     U    R 

VU  TEL  QU'IL  EST  ET  COMME  IL  VA  , 

Chanson. 

Paroles  de  M.  de  La  Viéville  ,  musique  de 
M.  Le  Brun  ,  de  l'Acadcinie  Royale  de 
Musique , 

Ou  air   :    Du  serin  qui  te  fait  envie ,  8cc. 

Andantlno  splrltoso. 

:E:ç:2rgziî^d^rf:iz:jti^rij'?^r 


L'Amour  est         u-r.e  tiouce    i  -   vresse 

i— 1 Ls<W ■      ■  '— 


qui  nous  fait  voir  ce  qui  n'est  pas;  en  cet  é- 

1 ^0)> —  a^l VJ/ ^-  K— 


tat notre maktes-se    a      les      plus  sédui- 


lo  ÉTRENNES 


4i ^_L| — ■i^3_^l:Z K— K-L 

sans  ap-pas.  Bien    -    tôt  la  rai-son  triom- 

pliante  reprend  son  pouvoir  merviil-leux, 

et  no -tre  maîtresse prcsen-te  nous  la  cher- 


.^ ««a». -^:^ \-— Hii.___ — 


chons  a  -  lors       des  yeux. 


Ce  n'est  plus  la  Beauté  parfaite 
Dont  nous  étions  si  fort  épris  ; 
C'est  une  simple  Berg:rette 
Dont  nous  exagérions  le  prix. 
Un  Dieu  nous  la  peigncit  charmante 
Dans  une  espèce  de  sommeil  ; 
Mais  la  raison  long-tems  absente  , 
Eriiîn  a  sonné  le  réveil. 


"DE     POLYMNIE.  »i 

Amans,  qui  protestez  sans  cesse 
De  brûler  de  la  même  ardeur , 
Vous  abusez  votre  maîtresse  : 
Ne  l'induisez  point  en  erreur. 
L'amour  dure  une  matinée. 
Plaignons  le  pauvre  cœur  humain  î 
Il  peut  aimer  une  journée  ; 
N'y  comptons  pas  le  lendemain  ! 


LES  JEANS  DE  TOUTE  ESPECE  , 

CHANSON 

Adressée  a  M.  B*  *  *  j  pour  le  jour  de  sa 
fête. 

Paroles  de  M.  Boutillier. 

Air  :  Un  jour  Gulllot  it  GuilUmette  ,   &c. 

^'aimable  Jean  qu'ici  je  chante 
Mérite  bien  d'être  fcté  i 
il  n'est  pas  besoin  qu'on  Iç  vante  , 
Ni  de  flatter  sa  vanité. 


*»  ETRENNES 

Loin  de  nos  cœurs  toute  imposture , 
Langage   faux  ,  style  apprêté  j 
Par  la  vérité  simple   et  pure 
L'éloge  doit  être  dicté. 

Oui ,  Jean ,  c'est  ainsi  qu'on  l'appelle , 
N'est  pas  ce  que  bien  d'autres  sont , 
Jean  Farine  ,  Jean  de  Nivelle  , 
Un  Jean  tout  court ,  ou  Jean  le  rond  , 
Jean  qui  ne  peut ,  Jean  qu'on  assomme  , 
Un  Jean  ,  enfin....  comme  on  voudra. 
Notre  Jean  est  un  galant  homme  , 
Et  chacun  de  même  dira. 

Pour  lui  ce  seroit  une  offense 

Que  de  faire  comparaison  j 

11  n'a  nul  trait  de   ressemblance 

Avec  Jeans  de   cette  façon. 

Fêté  ,  connu  de  chaque  Belle  , 

Savant  dans  l'art  de  courtiser. 

Ah  !  Jean  n'attend  pas  qu'on  l'appelle 

Pour  leur  ravir  un  doux  baiser  ! 

A  le  voir ,  sans  peine ,  on  devine 
Que  Jean  logne  n'est  point  son  nom  j 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.  ij 

Car  Jean  Beau-Sire  avoir  sa  mine , 
Plutôr  que  Jean  sec  ,  Jean  rison. 
Il  esr  de  meilleure  origine 
Que  Jean  des  vignes  ,  Jean  des  prés  : 
Quand  on  sait  plaire ,  j'imagine 
Qu'il  ne  faut  point  d'ayeux  titres. 

Jean-Baptiste ,  ou  bien  Jean  l'Apôtre 
A  lui  se  rapporteroient  mieux  : 
Il  les  imite  l'un  et  l'autre.... 
Mais  n'allons  point  chercher  aux  Cieux. 
Pour  qu'on  puisse  le  reconnoîtrc  , 
S'il  faut  que  Jean  soit  surnommé  , 
Comme  le  feu  Roi ,  notre  maître  , 
Nommons-le  Jean  k  bien-aiώl 


«4 


ÉTRENNES 


LE  MOUTON  ET  LE  BAISER, 

RONDE. 

Paroles  de  M.  Mayeiir  de  Saint-Paul  ;  musique 
de  M.  Rouen  ,  de  l'Académie  Royale  de 
Musique. 


Gaiement. 


!.4=f^?s= 


53Ê3â^Ê@^P 


La      pe  -  ti  -  te  Jean-net-te,aux 


s=2rr-r=c=ize: 


i^: 


:?E^E 


yeux  vifs  et  fri-pons,    ai   -   loit  aux 


— 5— 

chimps 


DE     POLYMNIE.  ij 

champs  seu-let-re  ,  garder  ses  blancs  mou- 


fiËSEi=^i^fÊgÊEÊE?3S 


ma  :  peut-on  le  blâmer  de   ça  ?      Co- 


^6  ÉTRENNES 

!    î*- 1 ^1 'a0*'\ ■■•« 1 y ' 

lin  la    vit    et      l'ai  -  ma  ,  peut-on 


;^p: 


Îlz^^rr3z^3=53|i=^^ 


le  blâmer  de     ça  ? 


Chaque  jour ,  en  cachette  , 
Notre  amoureux  fripon 
Suivoit  la  Brrjerette , 
Enilant  comme  un  tison. 
Quand  un  amant  est  comm 
Peut-on  le  blâmer  de  ça 


im*  ca,  ") 


Colin  tient   à  Jeannette 
Mille  amoureux  propos  i 


DETOLYMNIE.  >7 

Mais ,  zeste  î  la  fillette 
Vous  l'y  tourne  le  dos. 
Recevoir  Colin  comm' ça  ,  ? 

Peut-on  la  louer  de  ça  ?  5         * 


Pour  s'venger  d'ia  traîtresse , 
Colin  ,  en  fin  larron  , 
Lui  prend  ,  avec  adresse  , 
Un   jeune  et  gras  mouton. 
Quand  le  cœur  dit  :  «Prends-lui^ 

/ 


Sis. 


Peut-on  nous  blâmer  de  ça  5 

Jeannette  se  lamente  : 
Colin  ,  sans  l'abuser , 
Rend  à  notre  innocente 
L'moUton  pour  un  baiser. 
Jeannett'  qui  n'se  fâch'  pas  d'ça  ,T 
Dit  :  «  Vor-moi  toujours  comm*  y  Bh, 
ça  !  >j  J 


c  i; 


*8  ETRENNES 

■.      '  'g 

PREMIERS    V(EUX    D'ÉGLÉ  ,    A  SON 
REVEIL. 

Chanson. 

Paroles  de  Madame  de  Montenclos. 
Air  :  O  ma  tendre  musette  !  &c. 

Aurore  renaissante. 
Ainsi  que  mes  désirs  , 
Viens  ,  Déité  charmante  , 
Eclairer  mes  plaisirs. 
Jour  pur  sois  le  présage 
Des  feux  de  mon  amant , 
Et  que  son  tendre  hommage 
Ne  soit  qu'un  sentiment. 

Bois  épais ,  vert  feuillage  > 
Temple  du   Dieu  des  cœurs , 
Redoublez  votre   ombrage , 
Redoublez  vos  faveurs  j 
Cachez  un  doux  mystère 
Aux  mortels  curieux  : 


DE     r  O  L  Y  M  N  I  E.  ^» 

Vous  seuls  savez  vous  taire 
Sur  les  amans  heureux  î 

Le  ruisseau  qui  murmure 
Peint  mon  trouble  naissant. 
Si  l'Amour  me  rassure  , 
C'est  en  me  séduisant. 
Il  cache  ma  foiblesse 
Sous  un  voile  flatteur  , 
Et  m'ofFre  la  tendresse 
Sous  les  traits  du  bonheur'. 


COUPLETS 

Faits  l'our  une  Dame  a  laquelle  on  donnait 
le  nom  de  Sapho. 

Paroles  de  Madame  Mérard  de  Saint-Just. 

Air  :  Des  simples  jeux  de  son  enfance ,    Scct 

wN  dit  qu'à  Sapho  je  ressemble  ; 
On  le  répète  chaque  jour  : 
De  commun  nous  n'ayons  ensemble 
C   ii/ 


30 


ÉTRËNNES 
Que  les  malheurs  de  notre  amour. 
De  la  décence  rigoureuse 
Elle  brava  les  saintes  loix  ; 
Phaon  la  rendit  malheureuse  : 
Je  suis  plus  à  plaindre  cent  fois  ! 

Elle  apprit   à  pincer  la  lyre  , 
Parla  la  langue  des  neuf  sœurs  , 
Chanta  l'amour  et  son  délire  ; 
Je  n'ai  son  esprit,  ni  ses  mœurs. 
Nous  aimâmes  un  infidèle  j 
Leucade  vit  Sapho   m.ourir  : 
Moi ,  cent  fois  plus  à  plaindre  qu'elle  > 
Je  vis  i  mais  je  vis  pour  souffuc. 


DE     POLYMNIE.  31 


PETITE  PASTOURELLE. 

Paroles  de  M.  *  *  *  ^  musique  de  M.  Bonvin. 

Ou  ait  :  O  ma  tendre  musette  !  Sec. 
/Allegretto.    Majore. 


g^p^^^^ 


fi'- 
Plaintive  tourte    -    rel  -  le,  que  j'aime 

atfc 


^^^^^^ 


tes  ac  -  cens  I  que  tu  me  semble  bel  -  le  ! 


l^^^s^^ 


quêtes  feux  sontcons-tans  1     Oui,ce  n'est 


ëî^S^^^^^i^ÊS 


qu'au  vil    -  la  -  ge   que  l'oa   sait  t';r 


t^lir:: 


>^^a^"i~^^*"~^~^~*'^M^''~~^^^  ''- 


/ur. 

ter  :  ailleurs  en    est  vo-  la  -  ge; 


52  ETRENNES 

Mir.cre.  Dolce. 


on      .iaitp^.'-i  -  mer.     Doux  momens 


t-^^^^p-h»' 


.  — ; — \—-s-\ — ia-f- 


EES^EP^ 


Ce  Oia     VI  -    c,    que  vous    avez  n'ap- 


pas!    ismsneen  laprai-ri  -  e       leseirglïi- 
de  mes    pas.  Son  œil, sans  y    pré» 


ten  -  dre  ,  fait  raître    les   de  -  sirs  ; 


feï|=^f=p^^!?=Ff±î£ter 


^^ï:pziW=|tzfc±i=-a 


^feg 


€t  sa  voixjfoible  et  ten    -    dre ,  annon-ce 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  È. 


ijîpîf^E^*^-; 


les  sou-pirs. 

Majeur, 

Auprès  de  ma  Bergcre  , 
Nymphes  formez  des  chœurs. 
Vous  ,  Grâces  de  Cytherc , 
Couronnez-la  de  fleurs. 
Sous  son  aimable   empire  , 
Volez,  jeunes  Amours  j 
La  gaîté  qu'elle  inspire 
Fait  naître  les  beaux  jours. 

Mineur. 

En  foulant  la  verdure 
Nous  respirons  le  frais  ,• 
De  la  simple  nature  , 
Nous  goûtons  les  bienfaits. 
Si  je  te  lasse  ,  Ismene , 
Par  mille  jeux  nouveaux  , 
Les  gazons  de  la  plaine 
Sor.t  nos  lits  de  repos. 

Majeur, 
Dans  ces  lieux  délectabiss 
Venez ,  sensibles  coeurs  i 


J4  ÉTRENNES 

Vos  Belles  intraitables 
N'auront  plus  de  rigueurs. 
L'Amour ,  en  cet  asylc , 
Sur  tout  reprend  ses  droits  ; 
Et  bien  mieux  qu'à  la  ville 
Il  y  donne  des  loix. 


COUPLETS 

Adressés  a  Madame  la  F  résidente  de  Fleu- 
ri eu  j  le  jour  de  Sainte-Martke  ,  sa  Pa~ 
trône. 

Paroles  du  Berger  Sylvain. 
Air  ;  ^u  pied  d'un  saule  assise  tous  les  jours  ,  Sec. 

J  E  voulois  peindre  «  avec  quelque  succès , 
Du  tendre  amour  les  douceurs ,  ramettumc. 
En  vains  efforts  mon  esprit  se  consume , 
Et  je   m'écrie  ,  en  un  subit  excès  : 
«  Tendre    Héloise  ,    ah  l    prête  •  moi    ta 
»»  plume  I  » 


DE    P  O  L  Y  M  N  I  E.  jj 

Lors  d'Héloïse  offerte  à  mes  regards 
L'ombre  touchante  et  pleine  d'amertume 
Daigna  me  dire  :  «  En  vain  tu  te  consume  ; 
«  Après  Rousseau ,  tu  t'y  prends  un  peu  tard. 
»  Tout  est  chez  Marthe  et  mon  cœur  et  ma 
»  plume.  5> 

L'OISEAU    ENVOLÉ, 
CHANSON. 

Paroles  de   M.  le  Chevalier  de  Cubieres. 
Air  :  Où  s'en  vont  ces  gais  Bergers  ,  8cc. 

JIngRAT  oisesu  ,  qu'as-tu  fait. 

Et  quel  est  t  n  délire  ? 
As-tu  pu  fuir  ,  sans  regret , 

L'adorable  Thémire  , 
Et  si-tôî  oublier  le  bienfait 

Que  va  chanter  ma  Jyre  î 


Ces  jours  passés  tu  sortis  , 
En  secret ,  de  ta  cage  ; 


j<  ÊTRENNES 

Un  vieux  Rominagrobis 
Te  guettoit  au  passage. 
Thémire  l'apperçoit ,  et  ses  cris 
Te  sauvent  de  sa  rage. 

Tu  fuis ,  et ,  depuis  ce  Jour , 

La  prairie  odorante 
Te  voit  voler ,  tour-à-tour  , 
Du  lis  à  l'amaranthe  j 
Et  seule ,  dans  son  triste  séjour  , 
Thémire  se  lamente  ! 

Tu  la  quittes,  et,  pourtant. 
Tu  serois  mort  sans  elle.... 
Ah  î  que  ne  lui  dois-je  autant  ?..,. 
Mais ,  hélas  !  la  cruelle 
Me  voit  près  de  mon  dernier  instant  ; 
Et  je  lui  suis  fidèle  ! 


MOURIR 


DE    P  O  L  Y  M  N  I  E. 


il 


MOURIR  A  LA  MODE   D'IRLANDE , 
Chanson, 
!i  mitée     de    l'anglois. 

Paroles  de  M.  de  Saint-Péravi  j  musique  de 
M.  Chardiny  ,  de  l'Académie  Royale  de  Mu- 
sique. 


Cll.MENE  é-tai:cenc      fois     plus        bel- 
le  que  le  bouton  Je  rieiu-   qm  s'ouvre     au  point 


:ffc 


M — ! 1 ^1 — ^0» «^ — I— 


du       joui.       Au>  /.i;..\  ue      ses        z— 


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■^•m: — «— ""J ta 


mans ,    Cli-mcne       e  -     cuit     re     -      bel-^ 


i»  ÉTRENNES 


Je.      Chacun  d:-soit:      «  Je  meurs  d'à- 


moitr  1  M'ecouter,  ce  n'est  pas  u-ne  faveur  si 


^^^S 


gran-de!  »  Elle  ré-fondoitpar  ces     chants  : 


Beau  Monsieuc  !  vous  mourez  à  lame- 


de    d'ir  -  lau-de  ,  pour  revivre     un     peu 


plus  long  -  tems  ;  beau  Monsieur,  vous  mourez  à 
la  mode  d'ir  -  lau-dcj  poui  tivivie  un      peu 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.  3/ 


plus  ]oiig-  tems  !  » 

L'Amour  ,  sensible  à  cette  injure  , 
Résolut  de  punir  ces  railleuses  rigueurs. 
D'un  Militaire  il  prit  l'habit  et  la  figure  , 

Et    dit  :  «  Belle ,   d'amour  je  meurs  ! 
-;  De  mes  ardens    soupirs  daigne  accepter  l'of- 
frande. ■)■> 

Elle  répondit  par  ces    chants  : 
»<  Beau  Monsieur,  vous  mourez  à  la  mode  d'Ir- 
lande , 

j>  Pour  rcvivr  e  un  peu  plus  long-tems  I  » 

Des  Guerriers  suivant  la  manière , 
le  Dieu  pressa  Clim  ène  ,  et  fut  entreprenant. 
Climène  soupira.    Quelle  Beauté  sévère 

Peut   repousser   un  tel  amant  ? 
Il  lui  donne  un  baiser ,  sans  qu'elle  s'en  défende. 

Elle  ouvre  ses  bras   caressans  , 
Et  dit  :  «  Je  meurs,  moi-même  ,  à  la  mode  d'Ir- 
lande , 

»  Pour  revivre  un  peu  plus  long-tems  1  ss 

Dij 


48  ETRENNES 

f       "    -i  '  '  ■  ■— -^ 

PORTRAIT 

D'UNE    JOLIE    FEMME, 
Chanson. 

Paroles  de  M.  Gabiot  de  Salins. 

Air   :  Dans  un   verger  Colinette ,    6cc. 

Jl'iGUREZ-voUS   une  rose 
Qui  ne  fait  que  s'cntr'ouvrir , 
Et  qu'un  beau  jour  trouve  éclose 
Sous  les  baisers  du  Zéphyr. 
Ami  ,  c'est  la  fraîcheur  même  ; 
Rien  n'est  plus  beau  que  cela  : 
Eh  1  bien  ,  la  Beauté  que  j'aime 
Est  plus  fraîche  encor  que  ça  1 

Vous  voyez  la  violette 

Qui  nous  peint  les  moeurs  des  champs  , 

Embaumer  l'air  et  l'herbettc 

Pes  parfums  Icaplus  touchansî 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.  41 

Ami ,  c'est  la  douceur   même  , 
Rien  ne  plaît  comme  cela  : 
I  h  !  bien  ,  la  Beauté  que  j'aime 
Est  plus  douce  encor  que  ça  1 

Vous  voyez  la  tourterelle 
Dans  les  bois ,  dans  le  hameau , 
D'un  amour  tendre  et  fidèle 
Brûler  pour  son  tourtereau  î 
Cet  oiseau  ,  c'est  l'Amour  même  j 
Plus  d'amour  comme  cela  : 
Eh  !  bien  ,  la  Beauté  que  j'aime 
Est  plus  tendre  encor  que  ça  i 


D 


"> 


4i         ÉTRÈNNES 

>     .       -  •  ■  'a 

LA    RÉSIGNATION, 

ROMANCE. 

Paroles    de    M.   de   CoUeville  ;    musique    de 
M.  le  Baron  de  Eernstorft  , 

Ou  air  :  Pourrie^-vous  bien  douter  encore  >  Scc," 

Andante  un  poco  sostcnuto. 


i^lEJ^g-:^^ 


Plus  ne     rc-grei-te  ton  ser    -     va-ge  , 


tl-. 


îiïiPS&^ii 


Dieu  d'a-mour  ,ni  tes  doux  pJai-  sirsjplus 


ne    regtecte  u  -  ne  vo  •  la  -  ge ,  cjui  seule 


DE     POLYMNIE.  4î 


chaînoicmcs  de    -    sirs.  J'ha  -  bite 


u-ne  mai-son  rus  -  ti  -  qucqi't'v.ouitnc 
des  bines  de  ga  -  zen;  de  et  s      rameaux  un 


chcne  an    -     ti-quela  dé-fend  con-tie 


l'a  -  qui-  lùn. 

A  des   jasmins  entrelacée  , 

Une  vigne  serpente  autour. 

Cette  devise  y  fut  placée  : 

K  Pour  l'Amitié,  non  pour  l'Amour.» 

Quoiqu'au  milieu  d'un  verd  bocage  , 

Quoiqu'auprès  de  jeunes  ormeaux , 


44  ETRENNES 

Sur  leurs  troncs ,  comme  il  est  d'usage , 
Je  ne  vais  point  graver  mes  maux. 

A  l'écho  je  ne  fais  point  dire 
Ce  que  je  souffris  autrefois  j 
Modeste  et  joyeux  ,  sans  délire  , 
De  mon  destin  je  suis  les  loix. 
En  voyant  couler  dans  la  plaine 
Ce  ruisseau  qui  fait  cent  détours , 
Je  me  dis  :  «  Il  cède  sans  peine 
»  Aux  rochers  qui  troublent  son  cours.  » 

En  vain  une  souche  épineuse 
Divise  et  retarde  ses  flots , 
Malgré  sa  rive  tortueuse , 
A  leur  terme  il  conduit  ses  eaux. 
Ainsi  que  lui ,  malgré  l'orage 
Et  les  coups  redoubles  du  sort. 
Je  dois  un  jour  du  noir  rivage 
Atteindre  le  funeste  bord  I 


DEPOLYMNIE.  4î 

L'AMANT     JALOUX, 
ROMANCE. 

Paroles  de  M.  Le  Méteyer ,  Secrétaire  du  Roi. 
Air  :  O  ma  tendre  musette  !  ôcc. 

ÏViON  cœur  pour  toi,  Thémirc  j 

Brûlant  de  mille  feux  , 

A  croître  son  martyre 

Semble  être  ingénieux. 

Pares-tu    ton  corsage 

D'un  ruban  ,    d'une  fleur  ? 

Je  souffre  davantage 

En  voyant  leur  bonheur. 

Dans  la  verte  prairie 
Si  tu  portes  tes  pas  , 
A   riierbeite  fleurie 
Je   trouve  plus  d'appas, 
poule  par  ma  Eergerc 
Le  gazon  s'embellit.... 
Que  ne  suis-je  fougère? 
Je  t'offrirois  un  Ut  ! 


4<f 


Ê    T    R    E    N    N    E 

Mais  ce  qui  ,  ma  Thémire, 
Afflige  plus  mon  cœur , 
C'est  le  léger   Zéphyrc 
Dont   tu  flattes  l'ardeur. 
Sur  ton  sein ,  sur  ta  bouche 
Il  erre  librement.... 
Thémire  n'est  farouche 
Qu'auprès  de  son  amant  ! 


C     O     U     I>     L     E     T 

Adressé  a  Madime  de*  *  '^ ,   le  jour  de  sa 
fête. 

Paroles  de  M.  de  Miramcnd. 

Air  :  Comment  goûter  quelque  repos  ?    Z-:c, 

V^OMMENT  te  peindre  mon  ardeur  J 
A  Lise  quand  on  rend  hommage , 
C'est  par-tout  le  même  langage  : 
Chacun  veut  lui  donner  son  cœur. 
De  faire  moins ,  étant  si   tendre  , 
Vraiment  je  me  garderois  bien  ; 
Mais  pour  t'offrir  aussi  le  mien  , 
Lise  ,  iffaudroh  te  le  reprendre.     (  Bis.  ) 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.  47 


LE    NOUVEAU    NÉ, 

Romance, 

SUR  LA  NAISSANCE   D'UN    FILS  DE 
MADAME  T  *  *  *. 

Paroles  et  Musique  de  M.  Vacherot  , 

Ou  air  :   Des  simples  jeux  de  son  enfinc:  ,  5cc. 


î=4: 


-^^^^^m 


Au  bel  entant       i^ui  vient  de      naî  -  tre  , 


amis,  quel  nom  don-ne  -  rons-nousî 
Le  nom  char  -  manc     que  porte  un 


i 


:c: 
ruaî-ue  que  nous  ai-mons    et     servons 


4?         ÉTRENNES 


SMi.—  1— ^^ J——> 1.,  g'     ■»     I    — 


tous.  L'o-Iym-pe  n'est  qu'une     chi- 


m^re  :  Ve  -  nust^ic       i-cî       son      s^- 


iSP-^l^^i 


jour;     ec    Ior:.^ue  Vjniis    devieat    niere  , 


i^Sl^i^ 


scn     .'il;     doit     s'appeler  l'A  -  mour. 


s'jppe  1er  l'A  -  luour. 


L'AGE 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.  4 

L'AGE       D'OR, 
ROMANCE. 

Paroles      de     M.      Pujoulx. 
Air   :  3e  l'ai  planté  ,  je  l'ai  vu  naître  ,  Sec. 

kJ  tems  heureux  ,  tems  d'innocence. 
Age  d*or,  où  nos  bons  ayeux 
Goûtoient  en  paix ,  sans  défiance  , 
Des  plaisirs  purs ,  dignes  des  Dieux  ! 

O  jours  charmans  ,  où  la  Bergère 
Se  livroit  à  ses  tendres  feux  , 
Où  j  sans  remords  ,  sur  la  fougère , 
On  osoit  être  deux  à  deux. 

Alors  les  grands   mots  ,   les  promesses 
Etoient  inconnus  aux  amans  : 
Un  soupir  peignoit  leurs  tendresses  j 
Un  regard  valoir  nos  setmens. 

Pour  loix ,  ils  suivoient  la  nature  : 
Son  instinct  seul  les  inspLroit  ; 
Et  leur  ame  étoit  aussi  pure 
Que  le  jour  qui  les  édairoit. 
E 


Î8  ÊTRE    N    NES 

Sous  le  chaume  ils  vivoient  tranquilles  , 
Sans  soins  ,  sans  l'ardeur  de  courir  i 
Et  toujours  les  mêmes  asyles 
Les  voyoient  et  naître  et  mourir. 

Ce  métal  qui  fait  notre  envie 
N'étoit  point  connu  des  Bergers  j 
Quelques  fruits,  un  peu  d'ambroisie j 
Voilà  les   trésors  des  vergers. 

Leur  sagesse  étoit  douce  ,  affable  : 
Hélas  !   ils  savoient  être  heureux  ; 
Et  le  chef  de  ce  peuple  aimable 
Fut  toujours  le  plus  vertueux. 

Leur  vieillesse  n'étoit  suivie 
D'aucuns  soucis ,  d'aucuns  tourmens  j 
Ils  quittoient   doucement  la  vie  , 
Environnés  de  leurs  enfaus. 


ENVOI    A    J 


Voilà  la  naïve  peinture 
Des  mœurs  douces  de  l'âge  d'or. 
Dans  ton  ame  sensible  et  pure 
Je  crois  les  retrouver  encor. 


DEPOLYMNIE.  fi 

LES      ADIEUX, 

ROMANCE. 

Paroles  de  M.  de  La  Mothe. 

Air  :  Bon  soir  ,  ma  jeune  et  belle  amie  ,  &c. 

xADlEU  ,  ma  belle  et  douce  amie.... 
Cruel  moment!....  séparons-nous....  (  2>:'i.) 
Adieu  ,  délices   de  ma  vie  : 
L'amant  doit  céder  à  l'époux  1         (  Bis.  ) 

Puisse  l'image  de  tes  charmes  , 

Chaque  nuit  ,  s'offrir  à  mon  cœur  !   (  Bis.  ) 

Les  yeux  baignés  d'heureuses  larmes  , 

Je  sortirai  de  mon  erreur!  {^Bis.'j 

Je  me  dirai  :  «  Trop  heureux  songe  , 
Viens  souvent  charmer  ma  douleur ,  (  Eis.  ) 
Me  consoler ,  par  un  mensonge  , 
D'avoir  perdu  le  vrai  bonheur  I  »     {Bis.  ) 

Jurons  par  le  nœud  qui  nous  lie  , 
Par  ce  Dieu  qui  sut  nous  charmer  ,  [Bis.  ) 
Que  nous  perdrons  plutôt  la  vie  , 
Que  de  cesser  de  nous  aimer  !  (  Bis.  } 

E  ï) 


ÉTRENNES 


L'A  M  A  N  T  E    TRAHIE, 
R    O    M    A    N    C     E. 

Paiùks   de  M.   G  *  *  *    T  *  *  *  j  musique  de 
M.  Billiard. 

Andante. 


-JLII- 


Daks  inon  neureu  -  se  so    -    Ji- 


iferrin— — — I 


tu  -  de ,    a  -  van:    de  coa     -      noî- 


j^tz^zz^izzrbr^;rtc± 


tie     l'a 


luour,  ;e  nerespi-rois 


:t?z:rp=?z£z^rf=— csz; 


cha  -  que  jour  que  pour  les  plaisirs 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E. 


JJ 


Tctr: 


ir~g: 


de      l'é 


I — f  r — t"  •^afa^natow  — j — t^—ZH— HDi^tZ- 
tu  -  de  ,  que  pour  les 


Ea=E= 


plai-sirs     de         l'é     -    tu   -   de. 
Majeur. 


Ma  harpe,  pardcssons  Hac  -  teurs  ,  m'of- 

tP  3— I |^«»g| «a,' [ — I cm! h— t-** 


fioic  de    li  -  an  -  tes 


mon  crayon    .  des  -  si    -    noit        les 

Eturi       <jue  je  voy  -  ois  dans    nos     bc- 
E  iij 


54  E     T    R    E    N    N    E    S 

^=ai5»ri5:^z=:5=j==zzEz?rfc:pc:i: 
yf^-t-f-, Fi  ^ — î^  ^~f-^gr~'^~b;— — ty:^ 

ca  -  ges,  i]ue  je  voy  -  os  dans  nos    bo- 


::Sc2: 


S^^Ezr  flp ^o-"^- 


C3  -  ges. 


Exempte  de  soins  et  d'alarmes. 

Rien   n'eût  cg-Ic  mon  bonhenr  , 

Si  l'Amoui  n'avoit    à  mon  cœur 

Fait  sentir  ses  cruelles  armes  !  (  Bis,  ) 

En  vain  je   voulus  résister  , 

Le  combattre ,  ihs  sa  naissance  : 

Plus  j'essayois  de  l'écarter  , 

Plus  je  ressentois  sa  puissance  1        (  Bis.  ) 

Sous  une  forme  séduisante , 

De  Gerseuil  empruntant  les  traits  , 

Ce  Dieu  m'assura  ,  pour  jamais  , 

De  la  flamme  la  plus  constante.     (  Bis.  ) 

Simple  ,  je  crus  à  ses  sermens  , 

Et  me  livrai ,  sans  déaance  , 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.  5Î 

A  ces  tendres  épanchemens 
Que  méconnoît  l'indifférence.  (  Bis.  ) 

Eientôt ,  hélas  !  de  mes  caresses 

Le  cruel  me  fit  repentir  , 

Et  dévoila  ,  sans  en  rougir  , 

La  fausseté  de  ses. promesses'.  (Bis.  ) 

Jusqu'aux  pleurs  j'eus  beau  m' abaisser  , 

N'ayant  que  mon  amour  pour  crime , 

Le  parjure  osa  me  laisser 

De  mon  erreur  triste  victime  !         (  Bis.  ) 

Depuis  ce  tems  ,  dans  ma  retraite , 

Je  languis,  sans  aucun  repos  , 

Et  ne  vois ,  pour  comble  de  maux , 

Que  l'miage  de  ma  défaite  1  (  Bis.  ) 

Je  cherche  en  vam  à  la  bannir , 

A  l'effacer  de  ma  présence  : 

Je  n'en  perdrai  le  souvenir 

Qu'en  terminant  mon  existence  !     (  Bis,  ) 


5-:  ÉTRENNES 

COUPLETS 

Chantes  a  la  fête  de  Madame  Billet. 

Paroles  de  Madame  Dufiénoy ,  sa  fille. 
Air    :    Qjic    ne.    suis  -  je    la  fougère  ,    Ôcc. 

^^UE  dans  son  joyeux  délire 
Un  buveur  chante  Bacckus  , 
Et  qu'un  amant  ,  sur  sa  lyre , 
Adresse  un  hymne  à  Vénus  j 
Que  dans  son  ardeur  sincère 
Il  embellisse  ses  chants , 
Le  nom  chéri  de  ma  mcic 
Rendra  les  miens  plus  touchans. 

Tibulle  de  sa  Délie 
Chanta  les  douces  faveurs  ; 
Pétrarque,  toute  sa  vie. 
Chanta  Laurc  et  ses  rigueurs. 
De  l'objet  qui  sait  lui  plaire , 
Chacun  s'occupe  toujours  j 
Moi ,  c'est  à  chanter  ma  merc 
Que  je  consacre  mes  jours. 


D  E    P  O  L  Y  M  M  I  E.  57 

Ce  peintre  de  la  nature  , 
Dont   chacun  chérit  le  nom  , 
Nous  enflamme  à  la  lecture 
Des  amours  de  sa  Didon. 
Si  ma  voix  ,  encore  obscure , 
Egaloit  la  sienne  un  jour , 
Je  rendrois  à  la  nature 
Ce  qu'il  rendit  à  l'Amour. 

Anacréon  ,  dans  la   Grèce  , 
S'illustra  le  verre  en  main  j 
Il  buvoir,  chantoit ,  s<?ns  cesse  , 
Vantoit  l'Amour  et  le  vin  ; 
Mais  en  vain ,  dans  l'art  de  plaire , 
Il  nous  donna  des  leçons  : 
Il  n'a  pas  chanté  sa  mère  > 
On  oublîra  ses  chansons. 

Je  suis  bien  loin  de  me  croire 
L'égale  d'Anacréon  , 
Et  de  prétendre  à   la  gloire 
De  tous  ces  fils  d'Apollon. 
Dans  l'art  de  boire  et  de  plaire , 
J'ai  peu  suivi  leurs  leçons  i 
Mais  je  chanterai  ma   mère  : 
On  retiendra  mes  chansons. 


î?  ET    RENNES 


PORTRAIT  DE  L'AMOUR, 

R      O      M      A      N      C      I. 

Paroles  de  M.  Gabiot  de  Salins  j  musique  de 
M/  Rochefort  ,  de  l'Académie  Royale  Je 
Musique , 

Ou   air  :   Nous  sommes  Précepteurs  (T Amour,  ^c. 

t6- ^ai  ^<— !i:^^JTi 


Du  Dieu  d'Amour    louc  est  l'es-cla-vc, 
mais  c'es:  à  ter:  que  l'on  s'en  plaint  :  il  esc  vain» 


eu     dès  qu'on  !e    bravf;c"est  un  ty-ran 


ïÊ^HO^^ps 


»-H 


dcsqu"on  lecrainr,  c'eîc  un   ty  -  ran    dis 


D  E    r  O  L  Y  M  N  I  E.  fj? 

qu'on      le     craint. Le    pa  -  pil  -  Ion  esc 


;^- 


4on  trc-le  -  le  ;  i^  n'aime  une  Heur 

qu'un  ins- tanc.Tanc  qu'il  de  -    sî  -  re  il 


rz?Èe=SiËE=F^Ë?5È:tEf^e: 


:t: 


^czpzfre=e^ 


et     fi  -  de -le;  il     chr.n-ge      dè«  c.u'il 


(     fi ^^ «a^ 1 mk^' kJ '— 


esr    con-renr,il  chan- gc  dès  qu'il 


"^  ** — '~îiit3!r — — '"'^^zut'ci — nzz — ^cr~^ — '■ 


est        con  -  tenr.    On  airr.e     cepen- 


€o  ETRENNES 


dant   à     croire  qu'on  enchai  -  ne  -  ra 


^m 


;Ê^^ÊÉ^= 


son  vam-queut.  Mars  peut  bien  conduire 


à         la      gloire,  l'AtiiOur seulcon- 


duic  au     bon  -  heur  ,    l'amour  seul    con- 

~l — : — --5 — S-rzJ' 


duic  au      bon  -  heur,  1  amour   seul  con- 

■* — ^=r-i:=^ — i*-*-! — : — prirr — ziirr 


duic    au      bon  -  heur. 


COUPLETS 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  Ê.  6i 


COUPLETS 

Adressés  ,  en  loge  ,  a  Madame  de  La  Gué- 
riniere  ,  sur  son  départ  de  Paris  pour  la 
Vrovince, 

Paroles  de  M.  de  Miramond. 

Air  :    Tandis  que  tout  sommeille  ,   &c. 

XB-U  sein  de  l'alégresse  , 

Entends-tu  ces  regrets  ? 

Muse  ,  dans  tes  couplets  , 

Peins-en  bien  la  tendresse. 
Tel    dans  sa  cour 
Gémit  l'Amour , 

Au  départ  de  sa   mère. 
Que  ces  lieux  vont  perdre  d'appas  ! 
Les  Ris  ,  les  Jeux  ,  bientôt ,  hélas  ! 
En  de  plus  fortunés  climats 

Suivront  La  Guériniere. 

Que  loin  de  la  cruelle 
Vont  être  longs  ces  jours 

F 


€t  É    T    E    E    N   N    E    S 

Qu'on  eût  trouvé»  si  courts  , 
En  les  passant  près  d'elle  '..... 
Doux   nom    de   sœur , 
Quoi  î  pour  son  cœur 
N'es-tu  qu'une  chimère  ?.... 
D'un  nœud  qu'elle  nous  fait  chétir  , 
Puisse  ,  du  moins ,  le  souvenir 
Aux  lieux  qu'elle  doit  embellir , 
Suivre  La  Guériniere  '. 

Lorsqu'ici  la  tendresse 

Poussera  des  soupirs  , 

Dans  son  cœur  les  plaisirs 

Verseront  leur  ivresse.... 
Rivaux  heureux  , 
A   ses  beaux  yeux 

Efforcez-vous  de  plaire  ; 
Prodiguez  les  soins  les  plus  doux  ; 
Peut-être  la  charmerez-vous  j 
Mais  vous  ne  sauriez  mieux  que  nous 

Aimer  La  Guériniere  I 

Jugez  de  nos  alarmes  , 
Si  du  sort  pour  jamais 


DE    P  O  L  Y  M  N  I  E.  éi 

Les  rigoureux  décrets 
Nous  enievoient  ses  charmes  I 
De  son  retour 
A  notre  amour , 
Que  l'espérance  est  chère  ! 
Ah  !  sur  des  fours  si  précieux  , 
Veillez  ,  surtout ,  veillez  ,  ô  Dieux  '. 
Et  bientôt  à  nos  tendres  vœux 
Rendez  La  Guériniere  ! 


L'HEUREUX     SONGE, 

Couplets  adressés  a  Madame  de  M  *  *  *. 

Paroles  de  M.  de  Tournon. 

Air  :   Daigne    écouter   l'amant  fidèle   et  tendre , 
&c. 

^Ui  ,  cette  nuit ,  bercé  par  un  doux  songe , 
J'ai  cm  vous  voir  ,  vous  parler  ,  tour-à-tour  ; 
A    vos    genoux  ,     en    cet    heureux  ■% 
mensonçe ,  le-, 

°      '  \       DIS, 

Je  vous   pressois   de   vous  rendre    à  ( 
i' Amour.  j 

F  il 


^4  ET    RENNES 

Mes  yeux  fixés  ,  attachés  sur  les  vôtres , 
Cherchoient  à  lire  au  fond  de  votre  cœur.... 
Dieux  1  quel  état  1  quels  feux  étoientT 

les  nôtres!  >  Bis. 

Je  savourois  ce  délire  enchanteur  !       J 


Dans  votre  main  la  mienne  étoit  posée  j 
Je  m'adressois  surtout  à  votre  cœur.... 
Je  sens  ma  main  sous  la  vôtre  pressée. 
Mais  le  réveil  dissipe  mon  bonheur  1 


Bis, 


Divin  Morphée  !   ah  1  rappelle  ce  songe  ; 
Abuse  encor  mon  esprit  enchanté  !. 
Hélas  !  pourquoi  n'étoit  -  ce    qu'un' 

mensonge  ?  y  Bl 

Je  méritois  quelque  réalité  1 


} 


D  E    P  O  L  Y  Ai  N  I  E.  6% 

i.    •  ■: 

LES    VRAIS    PLAISIRS, 

CHANSON   ANACRÉONTIQUE. 

Paroles  de  M.  *  *  *  j   musique  de  M.  L. 
Guichard  , 

On  air  :  D'un  ruisseau  qui  coupoit  la  plaine  ,  &C. 


;»^=3h 


?Ès: 


EÉËiËfeÊEÎEp^ 


igrgzs: 


DEStavo-ris     de    la       vie  -  loi-re 


=^^=i§ 


je  sais  mépriser    le      re      -      r.oin. 
Je  n'i-rai  plus ,  i  -  vre     de      gloi  -  re  , 

-rr- ^~^-H-P-i  ^- — z mtrj'* 


af  -  froncer     Ja    more    pour     un        nom, 
F  11/ 


•i- 

af  -  fronier    la     mort  pour  unnom. 

Que  d'autres  encensent  l'idole 

Du  faste  et  de  l'autorité  ; 

Pour  l'espoir  d'un  honneur  frivole  ^ 

Je   ne  vends  point  ma  liberté.        (  Bis.  ) 

Que ,  de  crainte  toujours  saisie  , 

L'avarice  compte  son  bien  j 

Je  regarde  sans  jalousie 

Un  trésor  qui  ne  sert  de  rien.         (  Bis,  ) 

Irois-je  veiller  sur  un  livre  ^ 

Avide  d'un  savoir  profond  ? 

Le  tems  que  nous  avons  à  vivre 

list  si  court ,  et  l'art  est  si  long  !     (  Bis.  ) 

Je  ne  sais  qu'aimer  et  que  boire  , 

Et  nuit  et  jour  j'aime  et  je   bois  j 

C'est  là  ma  science  ,  ma  gloire  , 

Et  ma  richesse  et  mes  emplois.       (^Bis.  ) 


DE    P  O  L  Y  M  N  r  E.  (■'j 

'     -8 

COUPLETS 

ADRESSÉS   A    VICTOIRE. 

Paroles  de   M.  Le  Franc. 
Air  :  Jt  l'ai  planté  ,  je  l'ai  vu  naître  ,   &C. 

Jl  E  veux  chanter  celle  que  j'aime  , 
Celle  par  qui  le  jour,  m'est  cher. 
Mais  en  quels  mots  î  Amour ,  lui-même  j 
Porte  un  nom  moins  doux  que  son  air. 

Ce  n'est  point  cette  folle  ivresse  , 
Eougueux  enfant   de  la  gaîté  j 
Dans  ses  yeux  noirs  est  la  mollesse 
Des  yeux  bleus  de  la  volupté. 

De  son  teint ,  où  brilloit  la  rose  , 
Qu'un  autre   accuse  la  pâleur.... 
O  touchante  métamorphose  , 
Tu  la  rends  plus  belle  à  mon  cœui  ! 

Mais  pourquoi  vanter  sa  figure  ? 
Le  soit  la  donne  ,  sans  égard. 


«8  ETRENNES 

Chantons  plutôt  cette  ame  pure  , 
Qui  n'est  point  l'œuvre  du  hasard. 

De  la  raison  ministre  austère  , 
Son  esprit  aime  à  se  voiler  i 
Ma  Victoire  sait  mieux  se  taire 
,  Que  son  sexe  ne  sait  parler. 

Sa  parure  est  simple  comme  elle  j 
Et  si  Vesta  vivoit  encor  , 
Vesta  la  trouvcroit  fidelle 
Aux  leçons  du  vieux  siècle  d'or. 

Sincérité  qui  la  contemple 
Désespère  moins  des  mortels  : 
«  Là ,  dit-elle  ,  il  nous  reste  un  temple  i 
»  Nous  aurons  bientôt  mille  autels. 

Victoire  ,  ainsi  de  ton  absence 
Ton  ami  charme  la  douleur  : 
L'hymne  de  la  reconnoissance 
Est  pour  moi  l'hymne  du  bonheur.' 


DE     P  O  I.  Y  M  N  I  E. 


69 


L'AMANT    CONSTANT, 

ROMANCE. 

Paroles  de  M.  Yacherot  ;  musique  de  M.  Loullic, 
fils. 

Ou  air  :  Q^ut  ne  suls-je  la  fougère  ,   &c, 
Andantino. 


A  l'in-grateet    belle     An    -    net  •  te  , 


ÊE|E^|^>^i-lÊÊ3 


é    -    chos,ne  re  -  di  •  tes  pas 

t-i^ — ^t«i — I — ^,^ — U—i^^ — ^^^-  ^^^ — \—^ 
qu'une  ar    -    deur  toujours      se    -    crée -te 


me  brû  -  le  pour  ses       ap  -   pasi 


70  ÉTRENNES 


;^^IS: 


t::fe= 


11     n'est  plus   cet  heu  -  reiix      â-ge 


-— P-M      £—  ~^ — t _^_sfit: 

où  j'espé-rois      de     char -mer       ce    creur 


irïzpEtïzf: 


ÊgÊSSgii 


de    -    ve  '  nu  vo  -  la  -  ge  ,  ou        qui 
ne  veut  plus   ai  -  mei" ,  ou      qui      ne     veut 

■M 

plus   ai    -    mer! 


Viciime  de  l'inconstance  , 
Que  ne  puis-je  aussi  changer  ?.,. 
Ce  seroit  une  vengeance  i 
C'est  un  crime  d'y  songer  ! 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.  71 

Non  ,  Annette  est  toujours  belle  , 
Et  je  dois  l'aimer  toujours. 
Comment  serois-je  infidèle 
A  la  mère  des  Amours  ?  (  Bis.  ) 

LES   USAGES    DU    JOUR, 
VAUDEVILLE. 

Paroles    de  M.   d'Estival  de  Braban. 
Air  :   N'en    demande:^  pas  davantage  ,   &cc. 

iJ/E  nos  vices  ,  de  nos  travers 
Je  vais   vous  dévoiler  l'usage. 
Bien  souvent  un  caustique  vers 
Excite  le  souris  du   sage. 

Si-tôt  qu'un  couplet 

Amuse  et  nous  plaît , 
En  demande-t-on  davantage  ?  Bis. 

Dans  plus  d'une  affaire  d'honneur 
Dercourt  a  manqué  de  courage  j 
De  son  perc  le  noble  cœur 
N'est  point  resté  dans  l'héritage. 


7* 


ÈTRENNES 
Dercourt  est  Gascon  5 
Il  est  fanfaron  , 
En  demande-t-on  davantage  î         (  Bis.  ) 

Licidas  court  chez  un  Marquis  ; 
Chaque  jour  il  lui  rend  hommage. 
Du  Mécène  on  rit  dans  Paris  ; 
Mais  il  aime  un  flatteur  à  gage. 

Dès  qu'il  a  de  l'or  , 

On  chante  un  butor  ; 
En  demande-t-on   davantage?  (Bis.) 

Cléon  vient  de  se  marier  ; 
Sa  femme  a  fait  plus  d'un  naufrage. 
C'est  la  fille  d'un  Financier  j 
Cléon  va  rouler  équipage. 

Il  vit  à  la  Cour  ; 

Dans  un  tel  séjour 
En  dcmande-t-on  davantage  ?  (  Sis.  ) 

Climène  veut  du  bel-esprit 

AflScher  le  docte  partage  : 

Son  jeune  Secrétaire  écrit , 

£t  se  cache  sous  le  nuage. 

On  triche  Apollon  i 

^  C'est 


DEPOLYMNIE.         73 
C'est  du  meilleur  ton  : 
En  demande-t-on  davantage  î  (  Bis.  ) 

Ne  sachant  peint  parler  François  , 
Mais  bien  plus  effronté  qu'un  Page  , 
Un  Actcui  obtient  des  succès  , 
En  mettant  P».acine  au  pillage. 

Qu'on  sache  beugler 

Et  gesticuler  , 
En  dcmande-t-on  davantage  ?         (  Bis.  ) 

Dorval  travaiiloit  tous  les  jours 
Pour  composer  un  bel  Ouvrage  ; 
Le  bons  sens  s'y  montre  à  rebours. 
Et  l'esprit  cloche  à  chaque  page. 

Le  Livre  se  vend  ; 

Dorval  est  un  Grand  , 
En  demande-t-on  davantage  ?  (  Bis.  ) 

Hortense  cache  à  son  époux 
Du  jeu  le  funeste  ravage. 
Si  les  cartes  sont  en  courroux , 
Vénus  sait  dissiper  l'orage. 

Quand  Hortense  perd 

Un  rendez-vous  sert  ; 
En  deraande-t-on  davantage  ?  (  Bis  ) 


].         ÉTRENNES 

Muse  ,  brisez  votre  pinceau  j 
Pourquoi  cette  couleur  sauvage  î 
Ce  qui  bîesse  votre  cerveau 
Ici-bas  n'est  qu'un  badinage  : 

On  fuit  les  vertus  ; 

C'est  un  vieil  abus  , 
En  demande-t-on  davantage  ï  (  Bis,  ) 

L'ANACRÉON  MODERNE, 
COUPLET. 

Paroles  de  M.  Mayeur  de  Saint-Paul. 
Air  :  Du  serin  qui  te  fait  envie  ,  &c, 

JU'ANS  mon  agréable  retraite  , 

Bravant  Eole  et  sa  fureur  , 

Assis  auprès  de  ma  Lucette , 

J'éprouve  le  parfait  bonheur  ; 

Et  si  la  froidure  mutine , 

Me  lance  ses  traits  rigoureux  , 

Lucette  ,  ta  bouche  enfantine  , 

D'un  baiser  rallume  mes  feux  !         (  Bis,  ) 


DE     P  O  T.  Y  M  N  I  E. 


7J 


LE  LÉVITE  D'ÉPHRAÏM, 

SUJET    TIRÉ   DES    ŒUVRES   DE   J.  J.    ROUSSEAU. 

ROMANCE. 

Taroles  de  M,  de  La  Mothe  ;  musique  de  M. 
l'Abbé  Auroux. 
Andante, 

QuEt'ai-ji     fait?       Dis  -  moi  quel 
1        I  r 

SgE ^ 

iT  Tr'^A-f^ — lEH-rr: 1 — '-!•***— i-'^re- 

""      -»-  -d-  '       _     ' 

est  mon  cri   -  me?       Pour   -   quoi    fuie 


E^ 


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7«         ÊTRENNES 

I  .«*■      !      I         O.  mm 

1  ÉEEÉ=^^S=^t^^^ 

un  é  -  poux    qui      ne     vit 


qua     pour      toi  ?         Pour-qvioi     bri- 


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j_^_ïf_  '  j? 


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ser    un  nceud    si        lé    -    gi     -    ti- 
I  I  I  I  I  I 


DE     POLYMNIE. 


77 


me  ?  Qui  t'ai-me  -  ra      ja  -  mais  ,  hélas  ! 


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au   -   tant  que        moi ,    hé  -  las  ! 

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aa  -  tant      que  mol  !  hé  -  las  î 

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yg         ÉTRËNNES 


au  -  tant      que 

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gg^z=^^g^=E|g^ 


Quand  tu  trahis  une  flamme  si  pure  , 
SoHge  du  moins ,  Thaïs  ,  aux  sermens  solemnels  > 

Sermens  sacrés ,  que  ta  bouche  parjure 
Prononça ,  devant  l'arche ,  au  pied  de  nos  autels  ! 

Reviens  ,  reviens ,  épouse  toujours  chère  ; 
L'amour  et  le  bonheur  sont  encor  faits  pour  nous  : 

Pour  ton  époux  tu  dus  quitter  un  père  j 
Devois-tu  pour  ton  père  abandonner  l'époux  ï 

Dans    ces    beaux  lieux  sans  toi    je  ne  puis 
vivre  •, 
Tout  nourrit  les  chagrins  d'un  amant  agité. 

Dans  ce  vallon  trop  heureux  de  te  suivre  , 
Je  chantois  près  de  toi  ma  flamme  et  ta  beauté. 

Sous  ces  palmiers  ,  dont  tu  chérissois  l'ombre , 
Je  ne  fais  que  gémir ,  déplorer  mes  malheurs  : 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.         79 

Le  plus  beau  jour  me  semble  une  nuit  sombre , 
Et  mou  lit  solitaire  est  baigné  de  mes  pleurs  ! 

Oui ,  dès  demain  je  pars  ,  avant  l'aurore  j 
J'irai,  je  te  dirai  :  ce  Toi  qui  fis  mon  bonheur , 

»  Rends-moi  ton  coeur ,  épouse  que  j'adore , 
»  Ou  j'expire  ,  à  tes  pieds  ,  d'amour  et  de  dou- 
leur !  » 


COUPLETS  ADRESSÉS  AUX  FEMMES. 

Paroles  de  M.  le  Chevalier  de  Mcude-Monpas. 

Air  :  Vous  l'ordonnei,je  me  ferai  connaître,  ôcc. 

i^UAND  à  Vénus  Paris  donna  la  pomme 
Junon  conçut  un  funeste  dépit  j 
Depuis  ce  tems  les  Beautés  sans  esprit 
Sont  en  courroux  du  mépris  d'un  seul  homme 

Pallas  fit  mieux  ,  et  de  cette  Déesse 
Le  noble  cœur  ne  fut  point  agit;. 
Il  oublia  le  prix  de  la  beauté 
Pour  obtenir  celui  de  la  sagesse. 


5  ETRENNES 

Sexe  charmant  ,  que  ce  dernier  exemple 
Soit  une  loi  que  vous  suiviez  toujours  i 
Ne  pleurez  pas  la  saison  des  amours  , 
Quand  la  Vertu  vous  appelle  à  son  temple. 


COUPLET 

Adressé  a  M.  le  Chevalier  de  Parni ,  sur 
son.  Recueil  de  Chansons  Madécasses, 

Paroles  de  M.  le  Chevalier  de  Cubieres. 

Air   :   ^vec   la  jeux   dans   le  village  ,   Sec. 

1^1  AL  GRÉ  les  écueils  et  l'orage 

Le  Commerçant  industrieux 

Revient  de  l'Indien  rivage 

Chargé  de  rubis  précieux  j 

Le  Naturaliste  y  ramasse 

Des  fleurs  de  toutes  les  saisons  , 

Et  du  rivage  Madécassc 

Parni  rapporte  des  Chansons.  (  Bis>  ) 


DE    P  O  L  Y  M  N  I  E. 


il 


PORTRAIT    D'A  DINE, 

C    H    A    N    S     ON. 

Paroles  de  M.  le  Chevalier  de  Florian  ;  musique 
de  M.  Bonvin  ,  Professeur. 


;Ë^Ë^ÉÈg 


-.zarz 


Env AIN  , raison,  tu  t'obs  -  ti    -     ne 
à  m'empêcher  de  l'aimer;    si    je   n'ai-me 


point    A    -    di  -  ne,  riennesauroitm'enflam- 


mer.   Ne  pouvant  trouver  des    vi    •    ces 


ETRENNES 


=ggË=^Ep;^ggÊ^g=S^^ 


parmi  tant  de  qua  -  li  -  tés ,  tu  v£ux  qu'elle  ait 


des  ca    -    pri    -   ces,  com-me    tou-tes 


les   Beat!  -  tés.    Il    en  est  bien  quelque 


chose;     mais    Adine    a  tant  d'ip  -  pas! 


c'eft  une  épine   à  la    ro-se    :    en  est-il  qui 


n  en  ait         pas  ? 

Pe  sa  voix  enchanteresse 
Quand  les  sons  mélodieux 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.  t, 

De  l'amour  rendent  l'ivresse  , 
Et  le  charme  de  ses  feux , 
Tu  me  dis   que  la  friponne 
Qui  nous  peint  le  sentiment 
Est  trop  sûre  qu'elle  en  donne 
Beaucoup  plus  qu'elle  n'en  prend  : 
J'en  croirois  bien  quelque  chose  j 
Mais  Adine  a  tant  d'appas  1 
C'est  l'épine  de  la  rose.... 
En  voit-on  qui  n'en  ait  pas  ? 

Lorsque ,  toujours  avec  grâce  , 
Je  l'apperçois  folâtrant , 
Quitter  ,  reprendre   une  place  , 
Qu'elle  abandonne  à  l'instant , 
Tu  redoutes  le  présage 
De  cette  instabilité , 
Et  tu  crains  que  son  partage 
^e  soit  la  légèreté  i 
Elle  en  a  bien  quelque  chose  ; 
Mais  Adine  a  tant  d'appas  1 
C'est  une  épine  à  la  rose , 
En  est-il  qui  n'en  ait  pas  ? 

Quand  de  l'ardeur  qu'elle  inspire 


84  ETRENNES 

Je   demande  le   retour  , 
Qu'un  regard  ,  un  dou^s  sourire 
Semble  m'annoncer  l'amour , 
Elle  me  dit  qu'elle  est  sincère. 
Peut-être  à  plus  d'un  amant. 
Trop  envieuse  de  plaire  , 
La  coquette  en  dit  autant. 
Hélas  I  j'en  crains  quelque  chose  ; 
Mais  Adine  a  tant  d'appas  ! 
C'est  l'épine  de  la  rose  , 
En  Toit-on  qui  n'en  ait  pas  ? 

Si  je  peins  la  gentillesse 
De  son  minois ,  de  ses  traits  , 
De   sa  taille  la  finesse 
Et  tout  ce  qu'elle  a.  d'attraits , 
Tu  prétends  que  j'exagère  , 
Et  qu'en  amant  transporté 
Je  ne  fais  voir  ma  Bergère 
Que  par  son  brillant  côté  ? 
11  en  est  bien  quelque  chose  ; 
Mais  Adine  a  tant  d'appas  l 
En  elle  je  vois  la  rose  , 
L'épine  ne  paroit  pas! 


HÉBÉ, 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.  8f 

HÉBÉ,  ou  LE   PLAISIR, 
CHANSON. 

Paroles    de   M.    de    To union. 
Air  :  Cxurs  sensibles ,  coeurs  fidèles ,  &c. 

sOepuis  qu'Amour,  dans  Cythere  , 

A  su  bannir  les  langueurs  , 

Nos  Déesses  veulent  plaire , 

Aîais  sans  chagriner  les  cœurs. 

Echo  ne  veut  plus  se  taire  ; 

Hébé  répète  au  Zéphyr  : 

«  Ma  devise  est  le  plaisir.  «        (  Bis,  ) 

le  chantre  ailé  du  bocage  , 
Qui  vient  charmer  le  printems. 
Et  la  fauvette  volage 
Semblent  dire   à  nos  amans  : 
<c  Jouir  est  notre  partage  j 
3>  Si  nous  avens  un  désir, 
35  Ces:  pour  goûter  le  plaisir  l  n    (  Bis.  ) 
H 


ïtf         ETRENNES 

Nymphes  dont  Amour  dispose 

Connoissent  mille  désirs  j 

Par  une  secrette  cause , 

L'on  sait  que ,  dans  leurs  loisirs , 

La  nature  leur  impose 

L'ordre   de  dire  au  Zéphyr  ; 

«  Ma  devise  est  le  plaisir  !  »        (  Sis.  ) 

A  Gnide ,  et  même  à  Cythere , 

L'on  voit  venir  mille  amans  , 

A  qui  le   besoin  de  plaire 

Fait  jurer  qu'ils  sont  constans. 

L'on  croiroit  leur  feu  sincère  , 

S'ils  ne  disoient  au  Zéphyr  : 

«  Ma  devise  est  le  plaisir  !  j>        (  Bit.  ) 


DE     POLYMNIE.  îf 


L  A    M.0  R  T    D  '  I  S  O  R  E  , 

ROMANCE. 

Paroles  de  M.  Plancher  3  musique  de  M.  ***, 
Mineur. 


z\rz-r^sz 


-iESËE^EÈEE 


PLO-REz,oi-:elets  tant  doux!    Plo- 


rez     la  gen-tille       I    -    so   -    re!  au  ré- 
veil  de  chaque  au     -     ro   -  re^  plus  ne 


/î> 


Majeur. 


|EferB=i^z=||gr|zfzrp^5 


CHZZEj 


vien  -  dra    par-mLnous, 


Du  qaa- 
H  ij 


J8  ETRENNES 


torzième  feuil-la-ge  ses  yeux  voyoient 


r^ 


l-F^ 


e^^i^ÊE^ 


P=fc: 


le  re-tour,ct  les    roses  du  bel  â-ge 


l'embel  -  lis-soient  pour  l'A  -  mour. 


ggg^ggg^gi 


Plo  -  rez,  o.-ielets     rjnt     dou>;  !  plo- 


i^^S 


rez     la  cent  I-le        I     -    so  -  relaurc- 


±rr:^^=EE^rpz^îg^zfc:e±=fa^ 


veil  de  chaque    au      -      ro   •   re,  plus  ne 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.  t^ 


vien-dra    parmi  vous!  Au  Maj, 

Fauls  de  la  mort  inhumaine 
A  moissonne  ses  attraits  j 
Et  sur  ses  clieveux  d'ébenc 
Change  le  myrte  en  cyprès, 
riorez ,  &c. 

Lis  sur  sa  gorge  divine 
Erilloient  :   ils-  sont  disparus  , 
Et  sur  sa  joue  enfantine 
I?  ose  vermeille  n'est  plus. 
Plorez,  Sec. 

En  vain  je  l'appelle  encore 
Sur  les  bords  de  son  cercueil  ; 
Las  !  plus  ne  reste  d'Isore 
Qu'un  corps  froid  dans  un  linceoiL 
Plorez,  Sec. 


H 


»i; 


99  ETRE    N    NES 

AVIS 

AUX  JEUNES  ACTEURS  TRAGIQUES. 

Paroles  de  M.  Lévrier  de  Champ-Rion. 

Air  :  Le  Port  Mahon  est  pris  ,  6cc. 

TOUS  à  qui  Melpomenc 
Offrit  , 
Ouvrit 
Entrée  à  la  scène , 
La  critique  inliumainc 
Pour  vous  n'aura   jamais 
De  sifflets  , 
En  prenant. 
Retenant 
Mes  chansons , 
Mes  leçons. 

Etcs-vous  amoureux  ? 
Ayez  l'air  sérieux. 
Que  jamais  votre  bouche  , 
D'accord , 


DE    1'  O  L  Y  M  N  I  E.  pr 

D'abord 
A  ce  qui  vous  toucîic  , 
Au  cœur  le  moins  farouche 
Ne  surprenne  un  soupir. 
Ce  plaisir 
Etoit  bon  , 
Nous  dit-on  , 
Aux  bourgeois 
D'autre  fois. 

Invoquez-vous  les  Cieux  ? 
Soudain  baissez  les  yeux. 
Et  si  votre  mémoire 
Vous  fait , 
Tout  net  , 
Eaillite  notoire  , 
Alors ,  daignez  m'en  croire  , 
11  faut  gesticuler 
Et  trembler.... 
On  croira 
Que  cela 
Est  de  l'art 
Lin  écart. 

Sur- tout,  n'oubliez  pas 
D'aligner  votre  bras 


SI  ÉTRENNES 

Au  n;z  de  la  Priticesse. 
Par  là  , 
L'on  a 
Droit  à  sa  tendresse. 
Un  trait  de  cette  espèce 
A  mis  plus  d'un  Acteur 
En  faveur 
Dans  Paris  , 
Vrai  pays 
Pour  les  gens 
A  talens. 

Payez  le  jeu  mesquin 
De  Brisard  ,   de  Le  Kain. 
Simples  dans  leur  manière  , 
Ils  n'ont , 
Ne  font 
Rien  que  d'ordinaire. 
Hurlez  ,  tout  au  contraire. 
Si  vous  prononcez  mal. 
C'est  égal , 
Poursuivez , 
Achevez  , 
Entendra 
Qui  pourra. 


DE    P  O  L  Y  M  N  I  E. 


9i 


L'INNOCENCE, 
ROMANCE. 

Paroles    de    M.    *  *  *  ;    musique    de    M.  L. 
Guichard  , 

Ou  air  :  Vous  l'ordonnei  ,yc  me  ferai  cottnoître.  Sec, 

Andantlno. 


Des  vrais    plai    -    sirs      l'in  -  nocence 


_;Jf j j. 

a ' r' ' 

est  la  mè  -   re;    el  -  le     peut 

. 1 !«■ 

-^ ta^- 

seulo     o  -    i-é    -    rer  le       bon- 


^ — ta^ — ' — ^» ^ — ' — — 


^^^g=^r5~£;;^5T^gzz^ 


heur    :  elle       em   -   bel   -    lit   l'ob» 


94 


ET    HENNES 


jet       le    plus     flat     -    teur.     Cœur 


E^^^P^^^gÊ^E^g 


in-nocent     est  toujours  sarde  plai-re. 


:b-i 


EÊ^ 


cœur        m  -  n3    -    cent     est  toujours 

sûr      de      plai  -  re. 

Simples  attraits  de   naïve  Bergère 
Au  fond  d'un  cœur  éteint  par  les  plaisirs 
Vont  ranimer  la  fiamme  des  désirs. 
Cœur  innocent  est  toujours  sur  déplaire. 

Pourquoi  souvent  coup-d'œil  le  plus  austère 
Du  tendre  amour  inspira-t-il  les  feuxî 
On  croit  que  l'ame  est  peinte  dans  les  yeux. 
Une  innocente  est  certaine  de  plaire. 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.  ss 

Un  jeune  enfant ,  dans  les  bras  de  sa  mère  , 
Se  fait  aimer  par  sa  simple  candeur  : 
II  ne  dit  rien  ;  mais  combien  dit  son  cœur  ! 
Tant  il  est  vrai  qu'innocente  doit  plaire  i 

Honni  qui  dit  :  ce  Agréable  chimère 

55  Et  l'innocence  et  ses  divins  appas  !  n 

Ah  !  qui  vous  voit ,  y  croit ,  et  dit  ,  tout  bas  : 

«  Il  est  bien  vrai ,  l'innocence  doit  plaire  '.  » 

COUPLETS 

Pour  la  fête  de  Madame  de*  *  * ,  et  de  Ma- 
dame de  *  **  y  sa  fi  lie  ,  le  jour  de  Sainte 
V^ictoire ,  leur  patronne. 

Paroles  de  M.  Gabiot  de  Salins. 
Air  :  La  bonne  aventure ,  ô  gué  !  &C« 

Amouk.  1  hymen  !  quel  beau  jour 

Pour  vous  deux  s'apprête  I 
Des  fleurs  en  main  ,  tour-à  tour  , 

Chantons  cette  fête  ! 
De  récot  payant  moitié 
La  douce  et  tendre  amitié 

Chantera  Victoire  , 


^  ÊTRENNES 

O  gué  ! 

Chantera  Victoire  ! 

Lorsque  votre  œil  apperçut 

Un  amant  fidèle , 
Et  que  votre  cœur  reçut 

D'amour  l'étincelle , 
Au  comble  de  ses  désirs  , 
L'Amour ,  aux  Jeux  ,  aux  Plaisirs 

Fit  chanter  Victoire  , 
O  gué  ! 

Fit  chanter  Victoire  ! 

Quand  ,  serrant  des  nœuds  si  doux. 

D'une  ame  ravie  , 
Cet  amant  devint  époux , 

Heureux  pour  la  vie  , 
Au  bonheur  ,  en  ce  beau  jour , 
Le  Dieu  d'hymen  ,  à  son  tour  , 

Fit  chanter  Victoire  , 
O  gué  ! 

Fit  chanter  Victoire  ! 

Mais  de  cet  amour  hcuieux 

Au  sein  du  ménage  , 
En  tin  ,  au  gré  de  vos  vœux  , 


DE     POLYMNIE.  9j 

Il  naquit  un  gage  , 
Nature  ,  Hymen  et  l'Amour , 
En  l'embrassant,  tour-à-toiu. 

Chantèrent  Victoire, 
O  gué  ! 

Chantèrent  Victoire  ! 

Victoire  !  amis  ,  quel  beau  nom  i 

Il  mené  à  la  gloire  j 
Tout  François,  près  d'un  tendron. 

Aime  à  voir  Victoire. 
Celles  que  nous  fêtons  tous 
Seulement  à  leur  époux 

Font  chanter  Victoire, 
O  gué  î 

Font  chanter  Victoire  ! 

Chantons  donc  Victoire  ici 

An  nom   de  la  merc  î 
Au  nom  de  la  fille  aussi  ; 

Car  c'est  pour  nous  plaire 
Qu'Hymen  ,  Nature  et  l'Amour 
Ont  5   dans  cet  heureux  séjour. 

Doublé  leur  Victoire , 

O  gué  ! 

Doublé  leur  Victoire  '. 

I 


p8 


ETRENNES 


LE      NEZ      CASSÉ, 
CHANSON. 

Paroles  de  M.  Mayeur  de  Saint-Paul  ;  musique 
de  M.  Batnbini ,  Professeur  de  Clavecin. 


iin^gÊ^^^^l 


Lais-soks    à  la  jen-nes-se  goûter  les plal- 


-tE: 


sirs  d'a-mour,  dès  que     ce  Dieu  nous 
Refrain  ^ 


-- 


près -se  de   dé-ser-terde  sa  cour;  car 


itEZZ 


Si?Jg^Ê^^ 


lorsque  cheï  la  Bru-nette  un  vieillard  faic 


DE    POLYMNIE. 


99 


^l^=gg3^^Si 


l'empres  -  se ,    il       a ,  près  de    la  fil- 


Iecte,le  nez,  le  nez  cas -se! 

A  la  fleur  de  son  âge , 
Lison  avoit  mille  appas. 

Colin  l'aime  et  l'engage  ; 
Mais  elle  épouse  Thomas. 
ce  Cueillons  la  fleur  printannicre  ,  n 
Dit  l'époux  ,   tout  empressé  ; 
Mais  il  eut  dans  cette  affaire 

Le  nez ,  le  nez  cassé  ! 

Qu'un  jaloux  persévère 
Dans  les  desseins  mal-adroits 

De  tenir  prisonnière 
Celle  dont  il  suit  les  loix  ; 
L'amant  brise  la  serrure , 
Et  le  jaloux  empressé 
Revient  de  cette  aventure 

Le  nez  ,  le  nez  cassé  î 


ÏC9         ETRENNES 

-    -  — •"•;:  •  ■        ■    ■  "    '■■■  '^ 

COUPLETS 

ADRESSÉS  A  MADAME  DE  ***. 

Paroles  de  M.  de  La  Mothe. 

Air  :   Q^ue  ne  suis  -je  la  fougère  ,   8cc« 

JLi'U  doux  lien  qui  m'engage 
L'Amour  a  tissu  les  nœuds  : 
Mon  bonheur  est  son  ouvrage  j 
Sans  lui  peut-on  être  heureux  ? 
Jl  fit  choix  de  Céliane 
Pour  me  plaire  et  me  charmer  : 
Le  préjugé  nous  condamne  j 
Ce  Dieu  nous  permet  d'aimer» 

Jeune  idole  de  mon  ame , 
L'Hymen  va  nous  désunir  : 
Loin  de  l'objet  qui  m'enflamme  , 
Désormais  je  vais  languir. 
Ah!  du  moins,  dans  ton  village» 
Souviens-toi  de   notre  ardeur  ; 
Et  que  toujours  mon  image 
Habite  au  fond  de  ton  cœurL 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         toi 
Tu  verras  dans  la  prairie  , 
Assise  au  bord  des  ruisseaux  , 
Sur  une  pente  fleurie 
Couler  doucement  leurs  eaux. 
Comme  je  dirois ,  moi-même  , 
Tu  diras  peut-être  aussi  : 
te  Auprès  de  l'objet  que  j'aime 
»  Mes  jours  s'écouloient  ainsi  !  » 

Quand  ,  à  la  saison  nouvelle , 
Tu  verras  sur  un  un  ormeau 
Une  jeune  tourterelle 
S'unir  à  son  tourtereau  , 
Dans  une  amoureuse  ivresse  , 
Tu  diras  :  «  Couple  charmant , 
S5  Vous  me  peignez  la  tendresse 
53  Qui  m'unit  à  mon  amant  \  » 


liij 


ïat  ETRENNES 

LE    SERMENT  LÉGER, 
ROMANCE. 

Paroles  de  M.  *  *  *  j  musique  de  M.  Bonvin, 
Un  poco  Allegretto^ 


ilis^Éfii^^ 


Sur  la  feuil-led'u-ne  ro-se,un  jour 


f^^m^^Mt 


je  gravois  ces  traitS'.ctTel  s-mant  qu'on  me  pro» 


itrc 


*z3fe?EËSÊgËËH5 


po  -  se,  tel  amant  qu'on  meprc-po-se, 


-fc 


Se^ë^Ië£ê=^ 


non,  je  ne  l'ai-mc-rai    ja-mais,  non,  je  ne 


-tzi 
ï» — ' 


DE    P  O  L  Y  îil  N  r  E.        îo? 
l'ai-me  -  rai      ja  •  mais  !  >»        Hélas  f 

Lti^B=e=«rizc3zrï5rzsrf»=p^=?te 


j'achevois     à      pei-ne  qu'un  zé-phyr,  au 


-*- lA— ' 1»~ ' — ^«i — «»- ■— 

même  instant ,  empor    -    ta,    de    son    ha- 


lei-ne,  et  la  rose  et  mon  ser  -  ment, et   la 


3      3 


E j,^, aBÙ.1 1 L[ 1 


rose      et      mon  serment ,  et  la        rose 


-'Ei^=F^i==lr35=FT3fl 


et      mon  ser    -    ment! 


>»4  ETRENNES 

r  ■■  ■  •    •  ■  '      "     'T  ~  ■      .,  -3 

LES  GRACES  BIEN  LOGÉES, 

COUPLETS 

Adressés  a  Mademoiselle  Victoire  Z,  *  *  *  ," 
gui  avait  gardé  un  exemplaire  de  /'Alma- 
nach  des  Grâces ,  destiné  a  l'Auteur. 

Paroles   de  M.  Joly  de  Saint-Just. 
Air  :  ^vec  les  jeux  dans  le   Village ,  &c^ 

jJans  la  retraite  involontaire 

Où  me  tient  le  destin  jaloux  , 

Les  trois  soeurs  du  Dieu  de  Cythcre 

Venoient  rendre  mon  sort  plus  doux. 

Sous  leurs  doigts  frémissoit  la  lyre 

Des   modcrr.es  Anacréons. 

Dans   un  agréable  délire 

J'applaudissois  à  leurs  chansons.       (Bîs,y 

Mon  sort  étoit  digne  d'envie  i 
Heureux ,  je  me  félicitois 


I 


B  E     P  O  L  Y  M  N  I  F.        lol 
De  passer  doucement  la  vie 
Entre  l'Amour  et  ses  bienfaits  ! 
Mais  les  Déesses  dans  Victoire 
Ont  vu  leur  mère  et  ses  appas  ; 
Elles   ont  préféré  la  gloire 
De  ne  jamais  quitter  ses  pas.        (  Bls^  y 

Euphrosine  ,  plus  languissante. 

S'alla  nicher  dans  ses  beaux  yeux^ 

Une  flamme  vive  et  brillante 

En  a  fait  jaillir  les  doux  feux. 

Sous  sa  chevelure  ondoyante 

Badine  l'antoureus   Zéphyr  , 

Et  sa  bouche  fraîche  et  riante 

Semble  caresser  le  plaisir.  (  Eîi.  j^' 

Sur  un  sein  pluï  blanc  que  l'albâtre  » 

Thalie  appella  les  Amours^ 

Avec  cette  troupe  folâtre  , 

La  Déesse  y  fait  mille  tours» 

Tantôt  d'une  taille  élégante 

Elle   arrondit  le  beau  contour  j 

lan.'ôt  d'une  gorge  naissante 

Elle  fait  l'autel  de  l'Amour»  (Sif.| 


letf        ÉTRÊNNES 

Aglaé  ,  légère  et  lutine  , 

Finement  glissa  dans  son  cœur  ; 

Près  d'une  candeur  enfantine 

Elle  trouva  le  vrai  bonheur. 

Mais,  las  !  quelquefois  la  traîtresse 

Eveille  les  tendres  désirs  j 

Et ,  malgré  l'austère  sagesse  , 

Elle  enchaîne  tous  les  plaisirs  l        (  Bis,  ) 

ENVOI. 

Aimable  et  sensible  Victoire  , 

En  esquissant  votre  portrait, 

Cupidon  envioit  la  gloire 

D'avoir  exprimé  chaque  trait. 

Mais  je  sais  que  ce  Dieu  folâtre 

Est  un  espiègle  séducteur , 

Et  ce  portrait  qu'il  idolâtre 

Je  l'ai  tracé  d'après  mon  cœur.      (Bis.") 


DE     POLYMNIE,        i 


«7 


CHANSON  ANACRÉONTIQUE. 

Paroles  de  M.  de  La  Grange  j  musique  de  M. 
Blattman , 

Ou  air  :  lusques  dam  la  moindre  chose ,  Sic. 


Andante. 


^Bbe-»"i;p-P-Fifq>a 


CoMMANDE.ma  bien-ai   -    nié -e,  mes  vers 

^ y^  1  ■  t—  I 

at  -  tendent     tes        lo'ix,      et    de 


ma  plume        en  -  flam    -      mé  -  e 


^^      \^     \-f^ 


Us    s'é  -  Un  •  cent     à       ta    voix. 


lûS         ETRENNES 


ils      s'é 


é      -      lan    -  cent     à        ta 

— 1-«^1 ^ ',^a , 1 _ 


voix.lnspi  -  rés    par      la      ten  -  dres-se  , 

- — p-j-r^. — '^ — ^* •[  *  a  ;1  1rv~ 


ils  ont      chan-té     le  dé  -  sir  :  couron- 


ne  ma  juste      i 


vres-se,  ils  chan- 


— — «- 


1_^— [        **^^     " — ^-îcj— . 


::3cl:t=t 


feË 


te  -  ront  le  plai    -    sir ,       ils  chan- 
— , — "^ d'-î-p-i-* • — ■ ; .-=-■ T-r 


ront   le        plai  -    sir! 

Mineur* 


\ 


DE    r  O  L  Y  M  N  I  Ë.         105 

Mineur. 


t'est  ta      beau  -  té  qui    fait 


nai-tre  ledoux       de  -  sir     dans  mon 


^^ 


*-^-î M.-"i "^l w»»-W K-^- 

cœur  ;  c'est  le    plai  -  sir  qui  doit 

ê  -  tre  le  seul    prix       de      non    ar- 


— -•  -  ^-         '   ■ 


deur.  Heureux  ce-lui  qu'il  em  -  bra  -  se  ! 

tout    s'em  -  bel   -    lit         à       ses 
K  • 


iro        É    T    R    E    N    N    E    S 

yeux;  et,danssa  su-blime  ex  -   ta  -  se, 

^y^  Da  capo. 


ilmar-che     l'é     -      gai  des  Dieux! 

■  _—■... 

VOILA  COMME  ON  SE  DÉFEND  , 

Chanson. 

Paroles  de  M.  le  Comte  de  Chivot. 

Air  :  Jeunes  Beautts  qui  faites  taire  ,  &c. 


IVilON  Dieu  !  que  de  la  jeune  Adinc 

L'œil  est  fripon  I 
Que  sa  taille  est  légère  et  fine  , 

Son  pied  mignon  1 
Ah  !  si  son  cœur  se  laissoit  prendre  , 

tn  son  boudoix'. 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.        m 

Quel  amant  pounoit  se  défendre 
De  l'aller  voir  ? 

J'en  voulus  tenter  l'aventure. 

Un  certain  soir. 
L'ombre  régnoit  sur  la  nature.... 

Il  faisoit  noir, 
Méditant  bien  de  la  surprendre > 

Dans  son  boudoir  , 
J'avois  mis  un  habit  vert-tendre 

Pour  l'aller  voir. 

Sous  ce  costume  je  chemine 

Vers  son  logis  , 
Où  ,  plein  d'espoir,  à  la  sourdine» 

Je  m'introduis. 
Je  la  trouve,  en  effet  ,  seulette  , 

Dans  son  boudoir  j 
Si  ma  victoire  fut  complette , 

Vous  l'allez  voir.     " 

D'abord  je  presse  ,  d'un  air  tendre  ,. 

En  badinant , 
Sa  main  ,  qui  ne  sembloit  qu'attendre 

Ce  mouvement. 


ÉTRENNES 
Puis  redoublant  d'amoureux  zèle  , 

Dans  son  boudoir , 
J'approche  de  plus  près  la  Belle , 

Pour  mieux  !a  voir. 

Ainsi  placé  ,  sur  chaque  joue 

Je  vous  lui  prend 
Deux  baisers  i  elle  fait  la  moue  , 

Eoude  un  instant. 
Mais  bon  !  sans  craindre  sa  colère , 

Dans  son  boudoir  , 
Je  recommence  ...  <«  Ah  !  téméraire  ! 

3>  Nous  allons  voir  '.  » 

A  sa  sonnette  la   cruelle 

Ne  fie  qu'un  saut. 
Au  Laquais  qui  vint  ;  «  Ça  ,  dit-elle  , 

3>  Vite   de  l'eau. 
»  Monsieur  se  trouve  mal ,  je  gage , 

2)  Dans  mon  boudoir....  jj 
La   joie  animoit  son  visage  , 

11  falloir  voul 

«  Non  ,  non  ,  33  lui  dis-jc  ,  sans  attendre 
Son  rire  amer  , 


DE    P  O  L  Y  M  N  I  E,        itj 

«  Tout  uniment ,  le  m'en  vais  prendre 

35  Un  moment  l'air.  3> 
Afais  ]e  jurai ,  sut  toute  chose  » 

Qu'en  son  boudoir, 
]3'autres  pourroicnt ,  à  la  nuit  close  » 

Aller  la  voir  i 


COUPLETS 

adressés  à  une  Dame ,  qui  avait  demandé 
a  l'Auteur  une  chanson  sur  l'air  de  Cal- 
pi  gi  ,  dans  l'Gpera  de  Tarare. 

Paroles  de  M.  de  Miramond. 
Air  :  7e   suis  né  natif  àe  Ferrare  ,  &c» 

Avec  ce  souris  qui  m'enchante  y 
Quand  sur  l'air  que  Calpigi  chante 
Vous  demandez  une  chanson  , 

Le  moyen   de  dire  non  !  (  Bis,  ^ 

Pour  Tobjet  qui  nous  a  su  plaire 
Un  couplet  ne  nous  coûte  guère  5. 
Et  je  serois  bien  malheureux  , 
Si  |c  n'allois  pas  jusqu'à  deux  i       (  5/j,  J 
K  ii^ 


IT4         Ê    T    R    E    N    N    E    s 

A  deux  croit-on  que  )e  m'arrête  ? 
Le  Dieu  vermeil  qu'Octobre  fête 
Au  besoin  renforce  ma  voix  : 

Je  pousse,  au  moins ,  jusqu'à  trois.  (  Bis.y 
Pour  peu  qu'ensuite  )e  sommeille  , 
Ma  veine  en  feu  ,  quand  je  m'éveille , 
Peut ,  sans  craindre  un  honteux  échec  , 
Prouver  qu'elle  n'est  point  à  sec.    (  Bis.  ) 

Mais  il  faut  de  la  complaisance  j  r? 

Et  vous  avez  grand  tort ,  je  pense , 
Oui ,  grand  tort  de  me  refuser  , 

Quand  je  veux  prendre  un  baiser.  (  Bit.  ) 
Sur  le  Pinde  ,  comme  à  Cytherc  , 
C'est  un  tonique  salutaire  : 
Auteurs ,  amans  sans  son  secours 
Parfois  peuvent  bien  rester  courts!     (  Bis.  ) 


I 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.         iij 


L'AMOUR    FRANÇOIS, 

CHANSON. 

Paroles  de  M.  *  *  *  j    musique   de  M.   L. 
Guichard  , 

Ou  air  :   rour   la  Baronne  ,  &cc'. 


Pour  vous  se-dui-re         je  prend;  un 


fEË^^EEJËÊÊgËÈÊl^Ëi 


chemin  peu  commun,  pour     vous  sédui- 


:fc:==: 


Hz^l^f^iË^is 


re      je  prends  un   chemin  peu com-m un  : 


^ÉTzÊ^i^iËËiferEi 


cent  moyens  peuvent    y     con  -  dui-re  ; 


11^ 


ÉTRENNES 


I—  J  --"^     -I U — i-^j — ^— 

moi,  je  n'en  veux  em-ploy-er  qu'un  pour 


Dans  cette  aââire 
Ne  consultez  que  votre  esprit. 
De  votre  amour  je  n'ai  que  faire 
Un  simple  caprice  suffit 

Dans  cette  affaire. 

De  la  constance 
Autrefois  je  fis  quelque  cas  j 
Mais  j'appris ,  par  l'expérience  , 
Que  le  vrai  bonheur  ne  naît  pas 

De  la  constance  I 

Même  journée 
Tait  édore  et  mooiu  la  fieitr. 


l 


Bisi 


?    Bis, 


(  Sis.  ) 


} 


Bis, 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.        117 

De  mes  feux  c'est  la  destinée  : 
On  me  voit  heureux  et  trompeur 

Même  journée.  (  ^'^-  ) 

Eelle  Lucie  7    r- 

Suivez  mon  système  ;  il  est  doux  :     j 
Adoptez  ma  philosophie  , 
Demain  je  suis  à  vos  genoux  , 

ï.elle  Lucie  !  (  Sii.  ) 


LA  DORMEUSE  ÉVEILLÉE, 
CHANSON. 

Paroles   de  M.   Eezançon  d'Epinay. 
Air  :  Avec  les  jeux  dans  le  village  ,  Sec, 

ÏjA  jeune  et  sensible  Eugénie  , 
Au  milieu  d'un  beau  jour  d'été  , 
Au  pied  d'une  épine  fleurie 
Somm.eilloit,  avec  volupté. 
Sous  le  voile  de  la  décence, 
Son  sein  captif  et  tourmenté 


Ji8         ETRENNES 

Cherchoit  à  braver  l'innocence 

Qui  le  tient  toujours  agité.  (  Bis,  ) 

Zéphyr ,  parcourant  le  bocage  , 

Caressoit  les  Beautés  du  jour  ; 

Et ,  se  glissant  sous  le  feuillage , 

Vit  cette  Beauté ,  faite  au  tour. 

Bientôt  de  son   aile  amoureuse  , 

Il  sembloit  m'invitcr  d'oser. 

Sur  les  lèvres  de  la  dormeuse 

J'imprimai  le  feu  d'un  baiser.        (  Bis>  ) 

Dieux  î  s'écria  mon  Eugénie  , 

Quel  transport  agite  mes  sens  ! 

Quelle  Divinité   chérie 

Me  procure  ces  doux  instans  ! 

Morphée  ,   en  fermant  ma  paupière  , 

Ne  me  donne  que  le  repos  j 

MoH  amant  me  rend  la  lumière  : 

Un  baiser  vaut  bien  des  pavots  î     (  Bis.  ) 


DE    P  O  L  Y  M  N  I  E.         119 


TENDRES  VCEUX  D'VN  AMANT. 

Paroles  de  M.  le  Chevalier  de  Noizet  ;  musique 
du  Chevalier  Gluck. 


m 


;è 


ïfîT^ 


gEEg^gSgz-^gEEgEg 


Allons, sois moinsfa  -  touche, Zélis,per- 


lËJggËJsiigÊ^ggg 


mets      d'o  -  ser  poser  sur  ta  charmante 


bouche  le  plus  ten-dre      bai  -  ser.  Quand 


li^Êg^gpJËI^igggl 


on  estjeuneet     bells,  c'est  par  trop  s'abu- 


ser  que  de  vouloir,  cru=el-le'.  toujours  tout 


■tio        ETRENNES 


^pUlg^ii 


re  -  fa    -    ser.  Eh  !  quoi,crain- 

; •- — ;j. — u U- — i/— ;/■- c ~ 

drois-tu  que  mon  cœur,bien-tôtlas-sé  de 


mm^^^m 


son  bonheur,  ne  te  pay-àt  cet-te  fa-vcar  qu2 


^^EËÉÉ^^i 


d'incanstan-ceîAh!  Zélis,      calm;  n  fray- 


kjgE^ggEgEEÉEË^S^^ 


eur.Mon  amour,  qa'a-bat  la  lan-gueur,va 


doubler  du  ti-tre  flatteur  d'amant  vainqueur! 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         m 

Puis  comme  au  souffle  du  zéphyr  on  voit  la 


fleur  s'épanouir,  ainsi,  Zé- lis, par  le  plai- 

sir,  tu  verras  croî:re  et  s'embellir  les  charmes 

quepouiroit  flé-trir  rindif-fé    -    ren- 

ce.  Hâ-t.  ns-nous ,    crois-moi,  de  cueillir  les 

bai-sers  ,  roses  dudesir.  Siparpu-deur,  tu 
L 


2        ÉTRENNES 

veux  languir,  c'est  un  lar  -  cm  fait    auplài- 


^^SiÉ=Ëi^É 


sir,  dont  les  regrets  te  sauront  bien  pu- 
nir  !  Quoi  I  toujours  tu  re  -  fuses,&c. 


Quoi  1  toujours  tu  refuses 
Ce  prix  à  mon  ardeur  ?.... 

Erreur  î 
Oui  ,  Zélis  ,  tu  t'abuses 
En  t'armant  de  rigueur. 
Le  plaisir  de  se  rendre 
Vaut  bien  le  triste  honneur 
Que  trouve  à  se  défendre 
Un  trop  sensible  cœur  J 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         113 


CHANSON 

Adressée  à  Mademoiselle   de^  D  *  *  *, 
Paroles  de  M.  Sabatier  de  Cavaillon. 

Air  de  Biaise  et  Bahet  :  C'est  pour  roi  que  jt 
les  arrange ,   &c. 

\t^UE  le  front  couronné  de  roses , 
Le  printems  sourie  aux  beaux  jours  , 
Je  ne  vois  point  les  fleurs  écloses  , 
Quand  je  ne  vois  point  mes  amours. 
L'automne ,  ma  saison  chérie  , 
M'offre  de  plus  rares  présens  j 
Puisqu'elle  m'amène  Emilie  , 
L'automne  est  pour  moi  le  printems. 

Fixant  la  gaîté  sut  ses  traces , 
Et  rendant  les  Bergers  heureux  , 
Le  printems  attire  les  Grâces , 
L'automne  les  offre  à  mes  yeux. 
Si  Philomele  ,  plus  touchante  , 
Dans  le  printems  charme  les  bois  , 
Li, 


124        ÉTRENNES 

Qu'Emilie  en  automne  chante  , 
Du  rossignol  j'entends  la  voix. 

L'hiver  pour  moi  près  d'Emilie 
Pcrdroit  ses  glaçons  rigoureux  i 
De  l'été   l'ardeur  ressentie 
M'échaufFeroit  moins  que  ses  yeux. 
SI  par  ses  dons  l'automne  enchante  , 
'  Chaque  saison  a  ses  beautés. 
Quelle  est  pour  moi  la  plus  charmante  î 
Celle  oii  je  suis  à  ses  côtés. 

Veut-on  que  la  saison  fleurie 

Soit  la  saison  de  s'enflammer  ? 

Je  dis  :   ce  Connoît-on   Emilie  ? 

5>  Dans  tous  les  tcms  il  faut  l'aimer.» 

Il  n'est  qu'un  mal  qui  me  tourmente. 

Son  absence  fait  mon  malheur  ; 

Mais  puis- je  bien  la  croire  absente  , 

Puisqu'elle  est  toujours  dans  mon  cœur  ï 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E,         n^ 


LA  PLUME  DE  L'AMOUR  , 

jillegorie   sur  une  Belle   devenue  Auteur. 

Paroles  et  musique  de  M.  le  Chevalier  de  Meude- 

Monpas. 
Andandno. 


Pour  en-ga-ger  l'Amour       à  res  -  ter 


a-vec    el-!e,        Li-se      te -noir    ce 


^- 


"■^ ^^^ntl— I— 


Dieu  par  le  bout      de      son       ai- 

le.  Mais  l'en-fant  de  Cy-thè- 

Li:) 


latf        ÉTRENNES 

re         cfchap-pa  de  sa  main;         noa  sans 


'?=f 


'-WmT^t>^ 


per-dreune  plume  ,      et  s'en    -    vc» 

la      soa  -  Gain.  Li-se  de-puis  es 


I 


SEZpZCfZ-CL — P-J^/- — U—Lr—SZCSiC:^ — lE 
tems  ,    le   cœur  plein      d'amer -tu- me, 

dans  l'en -cre    la  plus  noire     a  trem-pé 


— -^1 — [—1^1 — Il  ~ri  ~ 


EE3 

cette        plu 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.        127 


CHANSON 

Du  Po'ète  Tursind-Méédi-Tsaar  y  chantée 
dans  Us  jardins  de  Fha\or  ,  par  un  vieux 
Jardinier  Turc. 

Paroles  de  M.  Méiard  de  Saint-Jusu 

Air  da  Ballet  des  Pierrots. 

jFleurs  nouvelles ,  ô  fleurs  charmantes! 
Ecoutez  les  vœux  de  Phazor  j 
Plantes  timides  ,  innocentes  , 
Vous  êtes  son  plus  cher  trésor  '. 

Sur  vous ,  dans  ce  lieu   de  délices  , 
Il  veille  les  jours  et  les  nuits  5 
C'est  lui  dont  les  mains  protectrices 
Vous  donnent  d'utiles  appuis. 
A  l'abri  sous  ce  frais  ombrage  , 
Vous  bravez  les  noirs  aquilons  , 
Et  le   midi  qui ,  dans  sa  rage  , 
Excite   d'ardens  tourbillons. 
Ilcurs ,  Scco 


ETRENNES 
Les  bouquets  des  jardins  de  Flore 
N'ont  pas  vos  brillantes  couleurs  ; 
Votre  éclat  fait  honte  à  l'auroïc  : 
Elle  en  verse  au  matin  des  pleurs. 
De  l'innocence  toujours  pure 
Vous  avez  la  blanche  candeur  ; 
Votre  pourpre  de  la  nature 
Nous  peint  la  naïve  pudeur. 
Fleurs ,  Sec. 

D'un  le'ger  duvet  tapissées 
Vos  feuilles  peuvent  se  flétrir  j 
Par  le  seul  zéphyr  balancées  , 
Qu'elles  redoutent  le  zéphyr. 
Phazor  qui  tendrement  vous  aime  , 
Et  vous  garantit  des  hasards , 
Phazor  craint  d'arrêter  lui-même 
Trop  long-tems  sur  vous  ses  regards. 
Fleurs  ,  &c. 

Inquiet ,  jaloux ,  par  tendresse  , 
Phazor  étendra  désormais  , 
Protecteur  de  votre  foiblesse  , 
Un  voile  sur  tous  vos  attrait% 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E,         12^ 

Par  votre  amant ,  fleurs  odorantes , 
Vous  jouirez  d'un  sort  heureux  ; 
Mais,  modestes ,  toujours  constantes , 
Croissez  sous  ce  platane  ombreux. 
Fleurs ,  Sec. 

De  la  grâce  qui  vous  décore 
Ne  vous  enorgueillissez  pas  : 
Vous  serez  plus  belles  encore  , 
Si  vous  ignorez  vos  appas. 
Cachez-nous  ces  beautés  édoses , 
Du  Ciel  inestimables  dons  ; 
Et ,  s'il  se  peut ,  cachez  ces  roses  : 
Cachez  aussi  vos  frais  boutons, 
rieurs ,  ficc. 

Trésors  des  champs  ,  fleurs  embaumées  , 
Vous  charmez  l'odorat ,  les  yeux  i 
Les  campagnes  sont  parfumées 
De  votre  encens ,  digne  des  Dieux. 
De  vos  parfums  soyez  avares , 
N'en  permettez  aucun  larcin  j 
Et  les  plus  doux  et  les  plus  rares  , 
Pleurs  ,  s'exhalent  de  votre  sein  ! 
rieurs,  &c. 


ïjo        ÉTRENNES 

Craignez  le  hanneton  nuisible , 
Et  le  volage  papillon  : 
Il  plaît  5   mais  ii  est  insensible. 
Craignez  la  guêpe  et  le  ftélon. 
Evitez  l'abeille   :  elle  lance 
Un  trait  perçant  et  redouté  j 
Vous  perdriez  votre  innocence  , 
Avec  votre  timidité'. 
Fleurs ,  ôcc. 

Des  Rois  et  des  Grands  de  la  terre 

Phazor  a  vu  les  beaux  jardins  , 

Dont  les  fleurs  ,  dans  chaque  parterre  » 

S'offroient  aux  plus  vils  des  humains. 

C'est  là  que  la  rose  ftagile  , 

Sans  redouter  les  froids  hivers , 

Sur  son  sort  sans  crainte  et  tranquille  , 

Brave  l'inclémence  des  airs. 

rieuti  ,  &CC. 

Effrontément  audacieuses 
Ces  fleurs  croissent  avec  orgueil  ; 
Mais  leurs  grâces   impérieuses 
Rencontrent  bientôt  un  écueil. 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         iji 
Eientôt  de  leur  tendre  feuillage 
On  leur  voir  perdre  l'ornement  j 
Pour  vouloir  plaire  davantage , 
Elles  n'ont  plus  un  seul  amant. 
Fleurs  ,  &c. 

Phazor ,  (i)  que  le  plaisir  devance  , 
Dans  son  sérail  est  de  retour. 
De  ses  jardins  ,  en  son  absence  , 
La  haine  avoit  banni  l'amour. 
Parmi  les  fleurs ,  hclas  !   l'envie 
"Verse  aussi  ses  poisons  secrets  j 
Phazor  leur  redonne  la  vie  , 
Par  ses  soins  et  par  ses  bienfaits, 
rieurs ,  5cc. 

Le  voile  aimable  du  mystère , 
Pour  l'amour  voile  précieux  , 
Couvroit  de  son  ombre  légère 
Cet  asyle  silencieux. 
«  Dou;c  objets  de  ma  complaisance , 
Leur  dit  Phazor  ,  n  ô  chastes  sœurs  ! 

(i)  Phazor  venoic  d'airiver   de   son  Ambassade  k 
la  Cour  d'un  des  ftinçes  Chtticicns. 


ijr        ÉTRENNES 

3>  Ah  !  conservez  votre  ignorance  i 
}■>  Elle  est  la  parure  des  fleurs  !  » 

Pleurs  nouvelles,  ô  fleurs  charmantes! 
Ecoutez  les  vœux  de  Phazor  ; 
l'iantes  timides  ,  innocentes  , 
Vous  êtes  son  plus  cher  trésor  î 

Envoi  du  Poète  Turc ,  Auteur  de  cette  ckari' 
son  y  a  la  jeune  Niy}xeine, 

Vierge  pure ,  ô  Vierge  timide  !  J 

Pleur  édose   de  ce  matin  , 
O  toi  que  l'innocence  guide 
Et  tient  encore  par  la  main  , 
Toi  par  qui ,  jeune  Nizoxeine  , 
L'Amour  sera  long-tems  vainqueur , 
Chante  ces  couplets  ;  mais  qu'à  peine    . 
Ils  soient  entendus  de  ton  cœiu  1 


II 


L'INDIFFERENT 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.       ijj 

_er  '  ,  ■  ,    1 

L'INDIFFÉRENT, 

ROMANCE. 

"Paroles  de  M.  de  La  Mothe  j    musique   d* 
M.   Favier  , 

Ou  air  :   O  toi  qui  n'eus  jamais  du  naître  ,  &c, 

'.t        Gratiofo. 


■  ** — "z — :^ — — I — — \i 


Le  Dieu  qu'à     Cy  -  thère    on      en- 
cen-se  trop  long  -  tems  a      fait  mon  des- 


tin  :        douce  et  pai  -  sible  in.dif-fé- 

-jji    .1  —r-  — 0 — I 1^^  ~\~Vl^ 


rea-ce,  je  me  re     -     po  -  se 

M 


Ij+ 


ÉTRENNES 


dans   ton         sein  ! 


Bel-  le  jeu- 


nés  -  se  ,       qu'Amour  ca  -  res  -  se  , 


con-iacrez     -    lui      vos     plus  beimx 


;|ipEÊ^Êp^EE^^| 


jours  :  a  •  vec  en  -  vi  -  e  ,        sans    ja-lou- 


-SI 


si  -  e ,  je  verrai    vos  ten-dres    a 


mours,  je  verrai    vos  ten-dres        a» 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.        ijç 


mours!  Bille ,  &c.    Ad  libitum. 

Ah!  qu'elle  est  belle,  ma  Zélie  1 
Avec  quelle  ardeur  je  l'aimois  ! 
Déjà,  peut-être,  elle  m'oublie  : 
Moi ,  je  ne  l'oublîrai  jamais. 
Belle  jeunesse  ,   &c. 

Oui,    je  renonce,  ma  Zélie  , 
Au  titre  heureux  de  ton  amant  i 
Mais,  comme  soeur,  ou  comme  amie. 
Je  t'offre  un  plus  doux  sentiment. 
Belle  jeunesse ,  6cc. 

Je  méprise  un  amant  fiivole , 
Qui ,  plus  charmé  d'un  nouveau  choix  , 
Outrage  l'innocente  idole 
Dont  long-tems  il  chérit  les  loix. 
Belle  jeunesse  ,  £cc. 


M  ij 


kj^        ÊTRENNES 

■^  ■  •       ■  i^-^ 

COUPLETS 

ADRESSÉS  A  MADEMOISELLE  DE  *  *  *. 

Paroles  de  M.  de  Lar  *  *  *. 

Air    :    Du    haut     en    bas  ,    &e. 

JLJ'U  Dieu  des  coears 
Aimée  est  la  fidelle  image  ; 

Du  Dieu  des  cœurs 
Aimée  a  les  traits  enclianteurs  I 
Doux  sourire  et  tendre  langage  , 
Elle  a  tous  les  dons  en  partage 

Du  Dieu  des  cœurs. 

A  ses  côtés 
Les  Plaisirs  voltigent ,  sans  cesse  > 

A  ses  côtés 
L'on  goûte  mille  voluptés. 
Ceux  même  que  rien  n'intéresse 
Eprouvent  la  plus  douce  ivresse 

A  ses  côtés. 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         i57 

De  sa  beauté 
Seule  elle  ignore  la  puissance  i 

De-  sa  beauté 
Elle  ne  fait  pas  vanité. 
La  modestie  et  l'innocence 
Lui  font  oublier  ce  qu'on  pense 

De  sa  beauté. 


CHANSON 

Chantée  par  Madame  T'^  **  ,  à  son  mari  , 
/e  jour  de  ses  noces. 

Paroles  de  M.  de  La  Viéville. 

Air  :  ^vec  les  jeux  dans  le  village  ,  Sec. 

^J'LTi ,  je  voulois  fuir  l'hyménée  : 
La  raison  m'en  faisoit  la  loi  5 
Mais  le  sort  m'avoit  destinée 
Au  mortel  le  plus  fait  pour  moi. 
L'esprit ,  les  talens ,  la  science  , 
Tout  me  parloit  en  sa  faveur. 

M  tij 


It^S         ÉTRENNES 
Pour  prix  de  sa  tendre  constance , 
Lui  seul  régnera  sur  mon  cœur!     (  Bis.') 

Le  bonheur,  aujourd'hui  si  rare  , 
Chez  les  amans ,  chez  les  époux  , 
A  l'un  et  l'autre  nous  prépare 
Des  jours  paisibles  et  bien  doux  l 
Mon  ami  ,  prouvons  à  la  terre 
Qu'on  est  réellement  heureux 
Quand  on  ne  cherche  qu'à  se  plaire  ,  • 
Et  qu'on  n'est  qu'un,  bien  qu'on  soit  deusî 

{Bis.) 

Je  veux  que  ma  délicatesse 

Soit  rivale  de  ton  amour  i 

Et  sans  te  vanter  ma  sagesse 

Que  tu  la  vantes  chaque  jour. 

Si ,  bénissant  notre  ménage  , 

Le  Ciel  nous  accorde  un  enfant. 

Qu'il  ait  ta  belle  ame  en  partage , 

A  mes  yeux  il  sera  charmant  i       (  5/5.  ) 


r>  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.         ïî.> 

MON  DERNIER  CHOIXj 

R   OM  A   N   C  E, 

Paroles  de  M.  G  *  *  *  L.*  *  *  ;   musique  de 
M.  Pouteau  ,  Maître  dcClavecin, 

Gratioso^ 


*3^=sztz^ziztz^—^ï 


Lise  à-         ja  -  mais    re-gne- 

3 


S^ESEÈÊ2îEEe^SE33= 


ra  Sur  mon  cœur.  Eh!  qui  pourroitne  point 


rendre  les  ar     -    mes?  Ses    yeux.où. 


bril-lent    tast    àe  charmes,jplaident  trop 


140        ÉTRENNES 


bien  ^  en     sa     fa  -  veur '.  Lorsque  l'on 


0W^ 


-Ȏ-f-''i 


voit  cette    Ber  -  gè  -  re        le  cœur  se 
prend;  on  doit   l'ai-mer.  El  -  le     pos- 


irendjondoit   l'ai-mer.         El  -  le    pos- 


se -de    tout  pour     plaire;    elle  est 
fai-te  pour  tout  char -mer!  El -le      pos- 


se  -  de     tout  pour       plai  -  re;  elle  est 


DE    P  O  L  Y  M  N  I  E.         mï 

.»â — ) — ^^ ^ 

l ■ ^*_^_j,_t4,_lÉ.* 

fai-tepour    tout  char  -  me:!  Elle  est 

faite,3lle  est  fai-te  pour  toutcharmerîpour 


zgEgEFgr^^gEgEgE^a 


tout  char  -  mer  !  pour    tout    char  -  mer  ! 

Si  quelquefois  de  ses  tendres  acccns 
J'entends,  hélas  !   la  douce  mélodie  , 
Sa  voix  si  fraîche  et  si  Jolie 
Porte  rameur  dans  tous  mes  sens  l 
Lorsque  ,   &c. 

Quand  je  lui  peins  les  transports  de  mon  cœur» 
Ses  yeux  font  voir  le  trouble  de  son  ame. 
Lise  au  feu  brûlant  qui  m'enflamme  » 
Lise  répond ,  pour  mon  bonheur  I 
Lorsque  »  Sec. 


Uz        ETRENNES 

PORTRAITS  DE  FANTAISIE  , 

VAUDEVILLE. 

Paroles  de  M.  Willemain  d'Abancourt. 

Air  :    Doux  rigard   et  joli    meùntUn ,  ÔCC* 

JLiciDAS  est  enfin  Guerrier  : 
]1  vient  d'arborer  la  cocarde  ; 
Mais  poor  cueillit  un  vain  laurier 
Ne  croyez  pas  qu'il  se   hasarde. 
Ja  ne  dis  point  qu'il  est  poltron  ; 
Mais  qu'il  a  fait  vœu  d'être  sage  : 
A  Paris  il  est  fenfaron  , 
A  •l'armée  il  baisse  le  ton. 

Que  lui  manque-t-il  î  (  Bis.  )  Du  courage. 

(  5'*.  ) 

Aux  honneurs  enfin  parvenu , 

Par  son  mérite  et  sa  naissance, 

Ariste  n'est  pas  sans  vertu  j 

Mais  il  a  trop  de  suffisance. 

On  convient  de   ses  qualités  $ 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E,         141 

Chacun  dit  qu'il  est  estimable  : 
Malgré  ses  bonnes  qualités 
On  le  fuit  de  tous  les  côtés. 
Que  lui  manque-t-il  .*  (  Bis.  )   D'être  ai- 
mable. (  E-is.  ) 

Cidalise  parle  beaucoup  j 
Elle  médit  de  tout  le  monde. 
On  sait  trop  bien  quel  est  son  goût. 
Et  chacun  l'évite,  à  la  ronde. 
Avec  des  grâces  ,  des  attnits , 
Cidalise  ne  sauroit  plaire  ; 
Son  règne  est  passé  pour  jamais  : 
Avec  des  grâces ,  des  attraits  , 
Que  lui   manque  -  t  -  il  î  (  Bis.  )    De  se 
taire.  (  Bis.  ) 

Un  grand  Seigneur  ,  effrontément  , 
Emprunte  mainte  et  mainte  somme. 
Une  fois  qu'il  a  votre  argent , 
Vous  ne  revoyez  plus  cet  homme. 
S'il  vous  trouve  ,  il  vous  meconnolt. 
Je  n'ai  pas  de  peine  à  le  croire. 
L'abordez-vous  ?  il  est  distrait  ; 


144        É    T    R    E    N    N    E    S  , 

A  peine  s'il  vous  reconnoît.  ' 

Que  lui  manque- 1- il?  {,Bls>)  La  mé- 
moire. (  Bis,  J 

ïiere  du  nom  de  ses  ayeux. 
Que  sa  conduite  déshonore  , 
Constance  promené  en  tous  lieux 
L'ambition  qui  la  dévore. 
Insolente  et  basse,  à  la  fois. 
Quand  on  l'exalte ,  ou  qu'on  la  blâme  , 
Sur  son  compte  il  n'est  qu'une  voix  ; 
Insolente  et  basse  à  la  fois  , 
Que  lui  manque-t-il }  (  £ù.  )   Rien  qu'une 
amc.  (  Bis.  ) 


COUPLETS 


DE    P  O  L  Y  M  N  I  E.         14^ 
e=~rr= — ■-        ■.-..--. 

COUPLETS 

ADRESSÉS  A  DES  NOUVEAUX  MARIÉS. 

•Paroles  de  M.  le  Chevalier  de  Noizet  ;  musique 
de  M.  L'Abbé  Jacqueinotit  du  Douzon. 

Plein  d'une       amoureuse    i   -   vresse. 


O-Vide     en  fait    de  ten  -  dresse     donne 

1,^^ r«ai — , f4—~yj—. _ 

X] i,j«»=1 ■■"a^ — ft -rt— i — T^ -H— Hsr— 


des      leçons     à       trus.      Moi.j'ap- 


^:=i<^z:itS^-^^zz;3^z^z^z=M—lztz: 

prcns  comme  en  mé      -       nage,  malgré 

N 


J4^ 


ETRENNES 


son    humeur  vo  -   la-ge,  rhyrcen,deve- 


nu  plus  deux,sur  l'a-mour    a    le    des- 

sous, sur  rarriour   a    le  dessous. 

Puisqu'aux  hommes  en  partage 
De  la  force  et  du  courage 
Les  dor.s  heureux  sont  échus , 
D'abord   hardiment  je  pose 
Que  l'époux  ,  sur  toute  chose , 
Doit ,  sans  débats  superflus  , 
Toujours  avoir  le  dessus.  (  Bis,  ) 

Vainement  pour  se  défendre 
Des  assauts  du  beau  Silvandre , 
Lise  s'arme  de  courroux. 
J'ignore  s'il  sait  s'y  prendre 
De  la  fa^on  la  plus  tendre  j 


DE    POLYMNIE.         i^t 
Mais  il  est  sûr ,  entre  nous , 
Qu'elle  a  toujours  le  dessous.     (  Bh.  ) 

Ainsi ,  près  de  votre  femme  , 

Dans  votre  amoureuse  flamme , 

Maris ,  soyez  absolus  j 

Et  par  fois  si  la  rebelle 

Aux  transports  de  votre  zelc 

Opposoit  quelques  refus  , 

Sachez  prendre  le  dessus.  (  Bis.  ) 

Quelle  est  la  femme  intraitable 

Qui ,  dans  cette  chaîne  aimable  , 

Ne  voit  que  soucis  jaloux  î 

C'est  celle  qui ,  querelleuse 

Et  d'humeur  impérieuse  , 

Jamais  avec  son   époux 

bic  veut  avoir  le  dessous.  (  Bis.  ) 

Le  plus  heureux  mariage 
A  ses  noirs  momens  d'orage  : 
La  douceur  les  calme  tous  ; 
Et  femi-pe  prudente  et  sage 
Doit ,  en  ces  jours  de  tapage  , 
Pour  appaiser  son  époux  , 
Toujourî  avoir  le  dessous.  (  BU.  ) 

Nii 


148        ETRENNES 
Sexe  d'humeur  dcspcrique  , 
De  ce  conseil  pacifique 
Ne  redoutez  point  d'abus. 
Vous  savez  bien  que  le  nôtre  , 
Vainqueur  généreux   du  vôtre , 
Ne  vous  cède  jamais  plus 
Qu'alors  qu'il  a  le  dessus  ?.        (  Bis.  ) 


COUPLETS 

ADRESSÉS  A  LA  STATUE  DETHÉMIRE. 

Paroles  de  M.  le  Chevalier  de  Cubieres. 

Air  :  Oui  ,  par  fortune  trouvera  ,   £cc. 

M.JE  l'objet  le  plus  gricieux 

Voilà  donc  la   statue  ? 
Taut-il  ,  loin  de  plaire  à  mes  yeux  , 

Que  son  aspect  me  tue  ? 
Quand  je  regarde  le  portrait 

Je  crois  voir  le  modèle  j 
Mais  plus  l'un  et  l'autre  est  parfait. 

Plus  ma  peiuc  est  cruelle  1 


DE     POLYMNIE.         no 
L'un  égale  ,  par  la  blancheur, 

La  neige  la  plus  pure  ; 
Mais  tous   deux  en  ont  la  froideur 

Peinte  sur  la  figure. 
L'un  Me  dit  mot  à  mes  discours  ; 

L'autre  répond  à  peine. 
Ils  sont  tous  deux  mueîs  et  sourds. 

Mon  aniè  en  est  ceitaiuc. 

L'un  a  rinscn,>ibilité 

Pour   unique  partage 
Et  de  l'autre  la   dureté 

Est  le  triste  avantage. 
Un  point  les  distingue  pourtant  ; 

Tout  haut ,  je  le  confesse  : 
L'an  est  immobile   et  constant  î 

L'autre  chaiige  ,  sans  cesse» 


N  iH 


i;o 


ET    HENNES 


LES     REGRETS 

D'UNE   JEUNE   BERGERE  ,    DEVENUE 
GRANDE  DAME  , 

R     O     M     A     N     c     r. 

Paroles  de  M.  Moline  j  musique  de  M.Horsiski, 

Ou  air  :  Daigne  écoiu:r  V amant  fidèle  et  tendre  , 


g^:p-^^Fg?E@FE^=feË 
-  -^ ^-F=F ^^ —     F- 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         iji 


r:D:fe^=1 


g— ^-*-ij- 


Loin  da      Ha- 


rp^dir:J-|TrEr=r=: 


meau  ,  sans  peine    et      sans     al- 
U — »!»— ' — ^rfi^'-j ■■ 1 ; 


iar  -  mes,  cha-que  ma  -  tiii     je 


^£-K*©-i 


,— ?- 


■*©-P — F -j — P — I — 

'^mmjapijOM^ — j & f- 1 — j Ç^*^ 


ijt        ETRENNES 

1  glzi^!:z^gz.rgz|g!g^zp=3— gzpzâz 

me  -  nul 5    mes    mou  -    tons. 


D'un  doux  re  -  pos,mon   cœar  gou- 


ÉSÈ 


7^      a/      1      '* 

_— ; S. iS l_ 


'  Ê£z|zi-z«zÉ?^|i2-«-Ftt==r;=j>ï 

toit    les        char- m :s,  et      les        é- 

^ÊEE=E=fi3=:=3rf:55^zzz3= 


DE     POLYMNIE. 

!ifl*^       |Ba«aé      l«*« 


Mî 


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Le  .jour  baissant  j'allois  sur  la  fougère 
Danser  au  son  des  tendres  chalumeaux. 
Je  me  plaisois  dans  ma  simple  chaumière. 
L'ambition  m'a  ravi  mon  repos. 

Heureux  in';tans  que  mon  ame  regrette  , 
Charmans  loisirs  où  se  livroit  mon  creur , 
Dans  ce  Château  sans  cesse  je  répète, 
Hélas  1  sans  vous  il  n'est  point  de  bonheur  ! 


ir4        ÉTRENNES 


COUPLETS 

Adressés    h  Madame   *  *  *  ,  qui  a    opéré 
la  conversion  de  l'Auteur. 

Paroles   de   M.   *  *  *. 

Air  :    Que    ne  suis  je  la  fougère  ?    Scc. 

il  RISTE  partisan  d'Euclide  , 
De  Nollet  et  de  Newton  , 
Comme  eux  ,  hélas  !  pour  tout  guide , 
J'avois  la  froide  raison. 
De  planettes  en  plancttes 
Je  poursuivois  le  bonheur  , 
Ignoraiv  que  ,   sans  lunettes  , 
On  le  trouve  au  fond  du  cœur. 

Enfin  je  vous  vis ,  Thémire  , 
J'entendis  vos  doux  accens  j 
Un  délicieux  délire 
Enivra  soudain  mes  sens. 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.        i^î 
Revenu  de   ma  folie , 
Je  connus,  en  ce  moment. 
Que  toute  l'astronomie 
Ne  vaut  pas  un  sentiment. 

s 

COUPLET 

ADRESSÉ  A  M.   LE  FRANC, 
Le  jour  Je  Saint-Claude  ,    son  Patron, 

Paroles  du  Berger  Sylvain, 
Air  :   ^vec  les  jeux  dans  le  village  ,  5:c. 

/&.U  Parnasse  ,  ainsi  qu'à  Cythere  , 
Mieux  famé  que  ton  Saint  Patron, 
De  lauriers ,  de  myrthe  et  de  lierre 
L'amitié  te  doit  un  feston. 
Au  sein  des  Muses  et  des  Grâces 
Fais  toujours  des  vers  et  l'amour; 
Mais  aussi ,   fidèle   à  ses  traces  , 
L'amitié  te   demande    un  jour  ; 
A  l'amitié  consacre  un  jour  ! 


r,j« 


ÉTRENNES 


LA  RÉSOLUTION  INUTILE, 

Chanson, 

ADRESSÉE  A  MADEMOISSELLE  *  *  *. 

Paroles   de  M.   Evra  j  musique  de  M.  le  Che- 
valier de  Saint-Georges. 


J'avois    ju  -   ré  que  l'Amonr  et  les 

&re-^zEzi:3zzt±=5zËEE^r:=f^3iî 

Belles  ne  seroient plus  l'oLjet     clemsschan« 

=EEâEEI^zEi^?EiEF5 


'JÎ-. 


isa: 


'^EIzzzErtitzz'pEtEzziiEEE^EEriS 

sons  :  r:do'Ji;'.nL     Ic.irs  ru    -    sos    cru- 

■tt: "-^^ s—Q~0-^ — J — la 

el-lei,      je  voulois    f:^rmer  a'aatres  sjns; 

^*=— drizp^q!^zL3z=iîZçrr^zcïïz 
feEâE^EEgE?EÈtfiE?EEEEt3EÉE 

mais, hé-  las!  du    Dieud'1-da-  li  -  e 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.        157 

ua  mortel     se  rit  vai-nement .  Lorsque 


EÎËÈ^SE^?ËtefEiËËÉEz 

je     fai  -  sois     ce  ser  -  ment      je  n'a- 


vois  pas  vu  Ro-sa  -  li    -    e  ,  je  n'a- 


ESEèÉS 

t^--. 

BE^ 

M- 

voispas     vu  Ro-sa  -   U    -    e! 

Amans  légers  dont  la  flamme  volage 
Br'le  et  s'éteint  au  gré  de  vos  désirs  ,  , 
Fixez  les  yeux  sur  son  image , 
Vous  connoîtrez  d'autres  plaisirs. 
En  la  voyant  aussi  jolie  , 
Zéphyre   dex'iendroit  constant. 
Ah  !  qui  peut  trahir  son  serment 
S'il  jute  d'aimer  Rolalie  ?  (  Bis.  ) 


ïî»        ÊTRENNES 

CHANSON 

ADRESSEE  A   MADAME   C... 

Paroles  de  M.  de  La  Vie  ville. 

Air  :    Dans  cette    aimable   solitude  ,    &c. 

i  RÈS  de  la  tendre  Eléonore 
Les  jours  coulent  rapidement. 
Qui  la  connoît  bientôt  l'adore  , 
Et  s'en  occupe  à  chaque  instant. 

Ce  Dieu  qu'on  chante  , 

Que  chacun  vante  , 
N'a  point  de  flèches  pou:  son  cœur. 

Sans  récompense  , 

Sans  espérance , 
Près  d'elle  on  croit  au  vrai  bonheur. 

Une  aimable  philosophie 
A  su  remplir  tous  ses  momens  ; 
Aux  épines  de  notre  vie 
£lle  oppose  mille  taleas. 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         ij-r 

Quand  la  Physique  , 

Quand  la  Musique 
Ne  charment  pas  ses  doux  loisirs  ^ 

C'est  son  ménage 

Qui  la  partage 
Et  qui  comble  alors  ses  plaisirs. 

O  toi  qui  règnes  sur  son  ame  , 
Toi  qui  possèdes  seul  son  cœur  , 
La  même  amitié  vous  enflamme. 
Rien  n'altérera  ton  bonheur. 

Son  caractère  , 

Bien  fait  pour  plaire  , 
Est  l'objet  de  notre  entietien. 

Chacun  répète  : 

«  Elle  etoit  faite 
»  Pour  un  cœur  pur  comme  le  tien.  » 


O  ij 


i6o        ETRENNES 


L'AMANT  QUI  FRAPPE  A  LA  PORTE 
DE  SA   MAITRESSE  , 

Chanson, 

imitée    de    l'allemand. 

Paroles  de  M.  Porto  j  musique  de  J.  Haydn. 

Allegretto  staccato. 
-rr»^ 1 — 


:*2: 


eEgas 


i^E^^l^i^ 


Eh  !  quoi, personne     i  -  ci  ?  Ba-bet,ou- 


vre  à    ton  doux  a  -  mi.  C'est  Colia,  ton  a- 
mant  chc  -  ri ,  c'est  Colin ,  ton  amant  ché- 


czïtilrbil^ 


'ZSiZt 


ri. . .  Ba  -  betfait  la  cru  -  el  -  le,  et , 


DE     POLYMNIE. 


iSi 


lz:^-4~ 


rT^rrï]— rr 

— (i_f:_t: 


sans    nul -le  fa-çon:  «  Ta-ra     là^là, 


:;]=r 


î=£iezL3:=3=3 


Ià;ta-ra     là,  là,  là  :  c'est      trop  tard, 

rgrg=gg=rrprrpF=f^zp=»z— -=r 
ré  -  pond  -  el  -  le.  Non ,     mon    a- 


mi,  non,  non.  » 

L'ainant ,  triste  et  chagrin  , 
Voit  qu'il  se  désespère  en  vain. 
«  Hélas  1   dit-il ,  partons  soudain,  »  (  Bis.  ) 
Mais  une  clef  qui  tourne 
Ranime  son  espoir. 
Le  voilà  qui  retourne  , 
«  Disons  ,  au  moins  ,  bon  soir.  » 
O  iij 


tez       ÉTRENNES 

ce  Babet ,  de  ton  amant , 
«  Toujours  tendre  et  toujours  constant , 
îî  Couronne  enfin  le  sentiment,  n     (  5«.  ) 

Babet  n'est  plus  sévère  , 

L'Aiiiour  parle  à  son  cceiu  , 

Et  l'enfant  de  Cytliere 

La  conduit  au  bonheui. 

Tous  les  gens  d'alentour , 
De  Colin  guétoient  le  retour  j 
Alais  on  s'oublie  avec  l'Amour.     (  Btj.  ) 
Et  tout  le  voisinage 
Disoit ,   d'un  ton  malin  , 
ce  Oui  ,  Babet  est  bien  sage  , 
»  Mais  l'Amour  est  plus  fin  1 3» 


DE    P  O  L  Y  M  N  I  E. 


CHANSON' 
ADRESSÉE  A   MADAME  DE  C  . 
Paroles  (k  M.  Sabatier  de  Cavaillon. 
Air   ;   Entends  ma  voix  ,  &c. 

O'jlLS  sons  flatteurs  ! 
Orphée  en  eut  vanté  les  charmes , 

Quels  sons  flatteurs  ! 
Ils  maîtrisent  nos  cœurs. 

L'indifférent 
S'attendrit  et  verse    des  larmes  : 

Oui ,  qui  l'entend  , 
Devient  bientôt  amant. 
Des  sons   aussi  parfaits  , 
D'Amour  valent  les  traits. 

Quels  sons  flatteurs  1  &c. 
Quand  le  Berger  fidèle 
Pour  SCS  beaux  yeux  languit , 
A  sa  voix  Philomele 

Meurt  de  dépit. 
Si  SCS  yeux  font  mourir , 


i(?4        ETRENNES 
Sa  voix   devroit  guérir 
La  peine  trop  cruelle 

Qu'ils  font  soufïiir. 

Quels  sons  flatteurs  !  Sec. 


AU       CYPRÈS 

QUE  J'AI  TLANTÉ  SUR  LE  TOMBEAU 
DE  MON  PERE, 

Romance. 

Paroles  de  M.  Willcmain  d'Abancourt. 

Air  :  Je  l'ai  planté  ,je  l'a:  vu  nahre,  &c. 

-U-  Ol ,  que  sur  la  tombe  d'un  perc 
Chaque  printems   verra  fleurir  , 
Témoin  de  ma  douleur  amerc  , 
Tu  l'apprendras  à  l'avenir. 

Si  je  pouvoir  briser  la  chaîne 
Qui  sur  mes  jours  s'en  va  peser  , 
Près  de  toi  nourrissant  ma  peine  » 
De  mes  pleurs  j'ivois  t'arroscr. 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         1^5 

Je  veux  un  jour  que  ton  feuillage 
Soit  visité  du  voj'ageur , 
Et  qu'attendri  son  cœur  partage 
Et  mes  regrets  et  ma  douleur. 

Attiré  sous  l'ombre  paisible  , 
Sous  l'ombre  de   tes  vieux  rameaux. 
S'il   n'a  pas  une  ame  insensible  , 
Sans  pleurer  lira-t  il  ces  mots  ? 

«  Qui  que  tu  sois ,  bénis  la  terre 
33  Où  le   hasard  guida   tes  pas  : 
»  Si  la  mort  t'a  privé  d'un  père , 
«  Tu  l'as  aimé ,   tu  me  plaindras. 

15  Du  m!:n  ,  hélas!    tu   vois  la  cendre, 
33  Tu  vois  le  reste  inaninié  i 
j3  Par  les  pleurs  qu'il  m'r.  fait  répandre 
»  Tu  jugeras  s'il  fut  aimé  I  » 


ï66         E    T    R    E    N    N    E    S 


L'INGENUE, 
R    O    M    A    N    C    E. 

Paroles  de   M.  G  *  ''  *  L  *  *  *  5    musique  de 
M.  Le  Roy  de  Sutmain  ,  ProEisseur. 


Wa-man  me      dittou-jours    que    l'a- 


mour  est  vo   -   la   -   ge ,       qu'il  obscur- 


ci— -|— a-F«j 1-^— P — I  -F— — E — 9 — ff^j-î 

cirnos  plus  bejux  jours,      etqu'ilnous 

nn:?razrËzz!vrqz: 


-rr y-, — 


^z^b±:jzrîjz=|^ 


met  ea    es-cla  •  va-ge.      Je  n'en    sais 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E. 


167 


^r=i: 


E—0- 


rien  ,  je  n'en  sais       rien.     De -puis  que 


:5:rpîr^g=Bzg=q"^zrnrEerazezs=35 


}ai 


me       Lu  -  bin     mon  bonheur 


est  sans  nu   -   a    -    ge  ;      de -puis  que 
j'ai    -     me      Lu  •  b.n  ,  mon  bonheur 


est    sans  nu  -    a  -    ge. 

De  sa  tendre£se  au  bois 
11  vient  m'cfîiir  l'hommage. 
S:>ns  y  penser  je  le  reçois, 
L'Amour  vient  achevcï  l'ouvrace, 


i6i         ÉTRENKES 

Je  le  sens  bien  ,  (  Bis.  ) 

Depuis  que  j'aime  Lubin  ,  5cc. 

Quoi  qu'en  dise  maman  , 

11  est  doux  à  mon  âge 
D'avoir  Lubin  pour  mon  amant. 
Ah  î  pour  moi  quel  heureux  présage. 

Je  le  vois  bien  ,•  (  Bis.  ) 

Depuis  que  j'aime  Lubia ,  &cc. 


L'AMOUR  EST  DE  TOUT  AGE  , 

CHANSON. 

Paroles    de    feu  M.    Saurin. 
Air  :  Jusques  dam   la  molnin  chose  ,  8cc. 

Amour  ,  laisse  en  paix  ma  lyre  : 
Tu  fus  mon  maître  autrefois  ; 
Mais  j'ai  quitté  ton   empire  : 
On   souffre  trop  sous  tes  loix. 
j'ai  dit  :  «  Adieu  le  bel  âge  ;  » 
J'ai  dit  :  v.  Adieu  les  amout£  ;  ■» 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.        1^9 

»  Il  est  bien  tems  d'être  sage 
»  Dans  l'automne  de  ses  jours  !  n 

«  Connois  l'erreur  qui  t'cgare  , 
M'a  dit  cet  enfant  vainqueur  , 
3>  Ce  beau  nom   dont  on   se  parc 
35  Cache  le  néant  du  cœur. 
33  Triste  fou  ,  qui  te  crois  sage  , 
33  Ne  crains  point  de  t'enflaniraer. 
33  Piaire  n'est  plus  de  ton   âge  ; 
33  Mais  n'est-ce  rien  que  d'aimer  J  » 

Aux  erreurs  de  l'espérance 
N'immolons  point  nos  désirs. 
La  nuit  fatale  s'avance , 
Qui  détruira  nos  plaisirs. 
Ménageons  bien  son  absence  « 
Et  tandis  que  le  jour  luit , 
Qu'un  instant  de  jouissance 
Succède  à  celui  qui  fuit. 

Quand  notre  course  s'achève 
Tous  nos  ébats  sont  cessés  : 
L'eau  de  l'oubli  nous  enlève 
Jusqu'à  nos  plaiiirs  passés. 


I70         É    T    R    E    N    N    E    S 

L'Amour  aux  royaumes  sombres 
Ne   porte  point  son  flambeau  : 
On  n'embrasse  que  des  ombres , 
Et  l'on  n'y  boit  que  de  l'eau. 

Rions  de  l'erreur  extrême 
De  ce  sage  prétendu , 
Toujours  contraire  à  lui-même  , 
A  s'attrister  assidu. 
Que ,  fidèle  à  son  système  , 
Dans  un  douteux  avenir  , 

Il  clierche  le  bien  suprême  j 
Contentons-nous  d'en   jouir  ! 


L'AMAKT  QUI  N'EST  POINT  JALOUX, 
Chanson. 

Paroles     de    M.    Lar   *  *   *, 
Air  :  Quand  le  bun-aimé  rîviendrd ,  &c. 

JJ/ans  un  doux  instant  de  bonheur , 
O  mon  adorable  maîtresse  ! 
Tu  fis  serment  qu'à  mon  aideiu 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         171 

Tu  serois  fidelle  sans  cesse  ! . 
Mais ,  Adeline  ,  hélas  !  hélas  ! 
Je  vois  tant  d'amans  sur  tes  pas  !        (  Bis,  ) 

Ne  crains  pourtant  pas  que  mon  cœur 

S'ouvre  à  la  sombre  jalousie  ; 

Je  n'ai  point  l'injuste  rigueur 

D'oser  soupçonner  mon  amie. 

Mais,  Adeline  ,  hélas  !  hélas  ! 

Pourquoi  tant  d'amans  sur  tes  pas  J  (  Bis.  ) 

Je  sais  que  pour  trahir  sa  foi 

Il  faudroit  n'avoir   pas  ton  ame  j 

Que  la  vertu  qui  brille  en  toi 

Me  doit  rassurer  sur  ta  flamme. 

Mais  ,  Adeline,   hélas  !  helas  I 

Bannis  ces  amans  de  tes  pas  î        (  Bis.  ) 


Piî 


i7i         ÉTRÊNNE5 


CONSEILS  AUX  AMANS, 

CHANSON. 

Paroles  de  M.  le  Chevalier  de  Noizet;  musique 
de  M.  l'Abbé  Jacquemont  duDoiizon. 

Allegro. 


^ÎSÊË 


F*-- 1-^ 


iSEÈE? 


Que     d'autres   cé-iébrent  l'em-pi-re  du 
Dieu  qui  préside  aux  combats -.un  Dieu  des- 


-*iÊzE±^zHziïd 


(=F2=»3H 


truc-teur      n'au  -  ra    pas  le  tendre  kom- 


^NSi:3Ëal 


eÉS;^s33 


mage  de  ma     ly  -  re.  Aux  pieds    d'un. 


DE     POLYMNIE. 


I7Î 


maître    plus  charmant,    j'en-fle-raimadou- 
^7S  O. 


[ — 1««* ' '- 


ce  muset  -    te  :    je  chan-te-rai,sous  la  cou- 

dret- te,  l'aimable  Dieu    du  sen-ti-ment. 

Accourez  ,  gentilles  Bergères  , 
Venez ,  venez  sur  ces  gazons  j 
Je  vais  vous  dicter  des  leçons 
Qu'à  la  ville  on  trouve  sévères. 
N'être  sensible  qu'aux  accens 
Des  Bergers  discrets  et  fidèles  , 
Voilà  le  sage  avis  qu'aux  Belles 
Donne  ici  ma  Muse  en  ses  chants. 

Et  vous  ,  Bergers  de  ces  bocages  , 
Qui  menez  paître  vos  brebis 
Sur  des  bords  toujours  rafraîcliis 
Par  l'aile  des  Zéphyrs  volages , 
P   ii) 


»74        ETRENNES 

N'imitez  pas  ces  Dieux  légers 
Aupiès  de  vos  jeunes  amantes  j 
Les  Bergères  sercient  constantes. 
Sans  l'inconstance  des  Bergers. 

S'égarer  parfois  sous  t'ombrage  , 
Guidés  par  d'innocens  désirs  , 
Là  ne  goûter  que  les  plaisirs 
Qui  ne  rendent  jamais  volage.... 
A  sa  Belle  prendre  un  baiser  j 
Mais  ne  pas  oser  davantage.... 
C'est  la  conduite  qu'au  village 
Aux  amans  je   viens  proposer. 

Vous  ignorez  ,  amans  des  villes  , 
Les  douceurs  d'un  fidèle  amour  j 
Tous  vos  feux  ne  durent  qu'un  jour  ^ 
Toutes  vos  chaînes  sont  fragiles. 
Comment  dans  ces  lieux ,  en  effet , 
Briller  d'une  flamme  éternelle  ? 
Le  choix  qu'y  fait  un  cœur  fidèle 
Est  réprouvé  par  l'intérêt. 

Mais  aux  champs  siège  la  constance  , 
Rien  n'y  gêne  un  tendre  penchant  i 


DE     P  O  L  Y  M  N  î  E.         17J 
L'on  y  peut  choisir  son  amant 
Sans  éprouver  de  résistance. 
Jamais   un  pcre  ambitieux  , 
D'une  main  propice  au  parjure  , 
Des  cœurs  unis  par  la  nature 
K'y  vient  briser  les  tendres  nœuds» 

Que  d'autres  célèbrent  l'empire 
Du  Dieu  qui  préside  aux  combats  5 
Au  Dieu  destructeur  je  n'ai  pas 
Consacré  les  sons  de  ma  lyre. 
Mais ,  fidèle  aux  tendres  sermens 
Que  j'ai  faits  à  l'aimable  Hortense  ^ 
Dans  mes  vers  j'ai  peint  la  constancs  j. 
Pour  la  rendre  cherc  aux  amans» 


i7<î         Ê    T    R    É    N    N    E    S 
«■■■■■  '  •  .=g 

COUPLETS 

Adressés  h  Madame  de  Domp  *  *  *  ,  a  son 
retour  de  Spa. 

Paroles    de    M.   Xavier  de    Domp  *  *  *  ,   son 
fils  5  âgé  de  quinze  ans. 

Air  :  ^vec  les  jeux  dans  le  village  ,   &c. 

3  E  suis  au  comble   de  l'ivresse  î 

Ifien  n'est  égal  à  mon  bonlieur  I 

Je  puis  presser ,  avec  tendresse  , 

Ma  belle  maman  sur  mon  cœur. 

Autour  de  sa  taille  si  fine  , 

J'enlace  mes  bras  caressans  ; 

Ma   bouche  à  sa  bouche  divine 

JDonne  cent  baisers  ravissans  !        (  Bis.  ) 

Cessez  durs  tourmens  de  l'absence  ! 
Les  Jeux ,  les  Grâces ,  les  Plaisirs 
Ramènent  enfin  la  présence 
Du  tendre  objet  de  mes  désirs. 


I>  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.         177 

Ces  yeux  où  brille  l'allégresse  » 

Que  mouillent  les  pleurs  de  l'amour , 

Je  jure  d'y  puiser  ,  sans   cesse , 

Le  doux  sentiment  du  retour  î       (  BU.  ) 

a-  ■      ,  =; 

BOUTS'RIMÉS 

Donnés  a  remplir  y  a  l'impromptu  ,  a  un 
souper  che:^  M.  R*  *  *  des  N*  *  "^  ,  où 
il  y  avoic  plusieurs  jolies  femmes» 

Paroles  de  M.  Baudrais. 

Air  prescrit  .-  Pourrieivous  bien  douter  encore,  &c. 

JlJU  Destin  pouirois-je  me   .  .  plaindre  J 

Il  me  guide  ici  par  la main. 

Mes  amis ,  je  le  dis ,  sans feindre  , 

Y  demeurer  jujqu'à demain, 

A  faire  preuve  d'e  ma     flamme  , 

En  attendant  le  point  du jour  j 

Ce  seroit  le  vœu  de  mon ame  , 

Si  j'y  pouvois  parler d'amour  î 

{Bis.) 


178         ETRENNES 

t  '      ,  '       ■  "  '  - .  '  '3 

LA     PLUS     JOLIE, 

ROMANCE. 

Paroles  de   M.  Auguste  Gaude  5    musique  de 
M.  Poiro ,  Piofesseur. 

Ou  air  :  Au  tems  jadis  ,    un  Chevalier  ,    &c. 
Allegretto, 


524l»Z=pZZ»I 


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19 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E. 

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son-ne ,  je      le    pa  -  ri     -     - 


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vous  pour     -     quoi  ?  C'est    que 

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ETRENNES 

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DE    P  O  L  Y  M  N  I  E. 
J'ai  bien  déjà  fait  son  portrait  ; 
Mais  c'est  en  vain  qu'on  la  copie , 
Et  l'on  ne  la  peint  trait  pour  trait 
Qu'en  disant  :  «  C'est  la  plus  joUe  !  « 

Son  regard  fier ,   ou  gracieux  , 
Présente  un  charme  qui  varie  ; 
Mais  on  voit  toujours  dans  ses  yeux 
Le  regard  de  la  plus  jolie  '. 

Simple  et  superbe  ,  tour-à-tour  , 
A  ses  traits  chaque  ton  s'allie. 
C'est  Minerve  5  puis  c'est  l'Amour... 
Eh  l  non ,  non  ,  c'est  la  plus  jolie  1 

Elle  épuise  dans  un  moment 
Et  le  bon  sens  et  la  folie  j 
Mais  elle  plaît  également , 
Et  c'est  toujours  la  plus  jolie  I 

Si  je  veux  louer  son  esprit , 
Orné  d'une  grâce  infinie  j 
Elle  se  tait  ,  et  puis  sourit  , 
Pour  n'être  que  la  plus  jolie! 


i?i        ETRENNES 
Oh  !  vous  feriez  mille  tableaux 
Sans  achever  ma  belle  amie  ; 
Aussi  je  jette  mes  pinceaux  : 
On  ne  peint  pas  la  plus  jolie  ! 

t.  =a 

COUPLETS      _ 

Chantés  par  M.  de**  *  ,  travestie  en  Mar^ 
chandde  Chansons  ^  et  s' accompagnant  du 
violon  y  dans  un  Bal  masqué  ^  donné  par 
Madame  de  B***. 

Paroles  de  M.  de  Lautel. 
Air    ;     Chansons  ,    chansons. 

%j^Ui  veut,  qui  veut  des  chansonnettes  , 
Jeunes  garçons  ,  jeunes  fillettes  , 

Venez  ,   yenez. 
Sans  risque  vous  pouvez  en  prendre  , 
Je  les  donne  ,  au  lieu  de  les  vendK  i 

Tenez ,  prenez. 

J'ai  parcouru  la  terre  et  l'onde  , 
Deujc  fois  j'ai  fait  k  toui  du  monde  ^ 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.        i?j 

Tout  en  chantant  ; 
Et  dans  mes  courses  curieuses  , 
J'ai  vu  des  choses  merveilleuses , 

Tout  en   courant. 

J'ai ,  dans  toute  la  Normandie , 
Ce  pays  qu'à  tort  l'on  décrie  , 

J'ai  vu  pourtant. 
Sans  nulle  assurance  frivole  , 
Un  Normand  qui  tenoit  parole 

Exactement. 

Au  Mans  j'ai  vu  ,  je  vous  le  nommer- 
Paul,  Procureur  ,  presque  honnête  homme  j. 

Fuyant  l'argent  j 
Et  deux  témoins ,  d'un  ait  fort  sage , 
ïaisant ,  gratis ,  en  témoignage 

Un  vrai  serment. 

Dans  Paris  ,   à  la  Comédie  > 
Je  vis  une  Actrice  jolie , 

Pleine  d'honneur  , 
Refuser  l'offre  de  service 
Que  lui  faisoit,  dans  la  coulisse  3. 

Un  gros  Seigneur. 

Qij 


i84         ETRENNES 
Un  grand  Physicien  ,  à  Cambridge  , 
A  fait  un  ballon  ,  qu'il  dirige 

A  volonté. 
Par  une  faveur  peu  commune  , 
Un  jour ,  avec  lui ,  dans  la  lonc 

Il  m'a  monté. 

Lorsqu'en  ce  globe  un  Journaliste 
A  frondé  l'œuvre  d'un  Artiste  , 

Soudain  il  faut , 
Pour   se  montrer  juge  capable. 
Qu'il  en  recommence  un  semblable. 

Sans  nul  défaut. 

On  y  méprise  l'ignorance  : 

Les  hommes  seuls  par  la  science 

S'y   font   un  nom  ^ 
Et  l'on  y  berne  une  ignorante  , 
'    Comme  on  y  siilie  une  Savante  , 
Avec  raison. 

J'ai  vu  des  fous  ,  j'ai  vu  des  sages , 
De  gais  ,  de  tristes  personnages  ; 

Mais   aujourd'hui 
Je  vois ,  grâces  aux  soins  d'Horten^e  , 


DE    P  O  L  Y  M  N  I  E.         i8y 

Les  Ris ,  les  Jeux  et  la  décence 
Fixés  ici. 

Tout  plaît  dans  ce  Bal  agréable  ; 
Mais  de  sa  Reine  l'air  affable 

Plaît  encor  mieux. 
Ça ,  Messieurs  ,  chantons  tous  enscmbla  : 
Vive  celle  qui  nous  rassemble 

Dans  ces  beaux  lieux  ! 


COUPLET 

Adressé  à /a  retraite  de  Mademoiselle  de***.. 

Farcies  de  M.  CoUeville. 

Air  :  Ct  mouchoir  ,  belle  Raymondi ,  &C» 

Je» OIS  touffus  ,  qui  de  Zélie 
Ombragez  souvent  les  traits , 
Couvrîtes-vous,  de  la  vie  , 
Des  contours  aussi  parfaits  ï 
Sa  taille  est  légère  et  fine  :  i 

La  rose  a  moins  de  fraîcheur  ; 
Mais  Zélie  en  a  l'épine  , 
Car  clic  a  bksss  mon  cœur  l 
QiiJ 


i8< 


ÉTRENNES 


CHANSONNETTE. 

Paroles   de   M.  G  *  *  *  L***j   musique  de 
M.  Le  Roy  de  Surmain  ,  Professeur. 


-*2z: 


sg^^pgPJË^^iî 


Jeu-ne    fi!-le  qu'Amour  en  -  flam  -  me 


résis-te  -  t-elle     à      son  vainqueur? 


-» — f,- 


:ïEÉKÊEEEÊÉÉfÊfc== 


— ^ — rj-Fi^- 

ce  Dieu   ré  -  ve.l  -  le         dans    son 


a-me  le  feu  qui      con  -  su  -  me  son 


jEËêEH^^gË^BÊEjEE^ 


cœur.      Pour  Tircls    Lau-re     toujours 


D  E  P  O  L  Y  M  N  I  E.    187 

:*r— =:=rrz=ir.zfc:rf!zÉErzt:z=iiZr^ 


veil-le,    et  ressent  la  plus  vive  ar- 


et  ressent  la  plus  vive  ar- 


deur , 


deur,         l'Amour.tout   bas,vient  lui 


dire      à  l'o  -  reil  -  le         que  ce  Berger  doit 


fai-re     son  bon-heur,       l'Amour,  tout 


~Se§ef3efP*e?eEe 


baSjvient  lui  dire  à  l'o    -   reil  -  le         que 


5 — U-. 


iîsgi 


iz^dînc 


ee  Berger  doit  fai-re    son  bon  •  heur. 


i32       ETRÊNNE5 

Laurc  ,  du  prochain  village , 
S'en  retournoit   fort  tristement  : 
Le  beau  Tircis ,  à  son  passage  , 
S'en  vint  lui  conter  son  tourment. 
«  Ahî  d'un  amant  qui  vous  supplie, 
«  Voulez-vous  causer  le  malheur , 

»  Lorsque  lui  même,  aux  dépends  de  sa  vIC; 

»  Voudroit,  hélas  !  faire  votre  bonheur  î  » 

De  ce  propos  Laure  touchée  , 
Baisse  les  yeux  et  ne  dit  rien  ; 
Tircis  ,  qui  lit  dans  sa  pensée  , 
L'entraîne  vers  le  bois  voisin. 
En  vain  veut-elle  se  défendre  , 
Ses  efforts  firent  son  malheur  j 
Elle  sentit  qu'elle  devoit  se  rendre , 
£t  que  Tiicis  fcioit  tout  son  bonheur  l 


P  E     P  O  L  Y  M  N  I  E.        ifÎ9 

ADELLE  ET  FONROSE, 
ROMANCE. 

Paroles   de  M.   Willemain  d'Abancourt. 

Air    :    Des  coquilles. 

«  JL  U  dors  ,  mon  fils  ,  et  dans  les  larmes 

»  Je  passe  les   jours  et  les  nuits  ; 

vi  Ma  douleur  a  pour  moi  des  charmes , 

n  Et  je  me  plais  dans  mes  ennuis. 

5)  Dans  l'âge  heureux  de  l'innocence , 

3>  Tu   ne  connois  que  les  plaisirs  j 

»  Moi ,  victime  de  l'inconstance  , 

55  L'écho  n'entend  que  mes  soupirs  !  s» 

Ainsi  dans  sa  morne  tristesse  , 
Près  du  berceau  de  son  enfant  » 
Adelle  ,  pleurant  sa  foiblesse  , 
Regrettoit  un  perfide  amant. 
Eonrose  ,  dans  l'âge  de  plaire  , 
Avoir  séduit  son  jeune  cœur  , 
Et  quand  Adelle  devint  mère  , 
Eonrose  ne  fut  qu'un  trompeur. 


,po        É    T    R    E    N   N    E    s 

Déjà  quatre  fois  la  nature 
A  vu  renaître  le  printems 
Depuis  le  jour  oii  le  parjure 
Oublia  jusqu'à  ses  sermens. 
Adelle   ne  tient  à  la  vie 
Que  pour  le  fruit  de  ses  amours  ; 
Du  sort ,  dont  elle  est  poursuivie , 
Elle  eût  sans   lui  fini  le  cours. 

Cependant  Fonrosc  ,  victime 
De  sa  faute  et  de  ses  remords  , 
Cherchoit ,  pour  réparer  son  crime  y 
L'objet  de   ses  premiers  transports  î 
Tandis  qu'à  ses  regrets  livrée 
Adelle  éprouvoit  mille  maux , 
Errant ,   de  contrée  en  contrée  , 
11  cherchoit  en  vain  le  repos. 

Las  d'une  recherche  inutile , 
Il  succomboit  a  son  ennui  j 
Dans  le  creux  d'un  vallon  tranquille 
Un  enfant  s'approche  de  lui. 
Sur  cet  enfant  qui  l'intéresse. 
Son  ccil  se  fise  avec  plaisir  i 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         rji 

Il  l'interroge  ,  il  le  caresse  , 

Et  son  cœur  pousse  un  long  soupir. 

Mais  une  voix ,  la  voix  d'Adelle  , 
Jusqu'en  son  cœur  a  retenti  j 
A  ces  accens  ,  qu'il  se  rappelle  , 
Fonrosc  troublé  jette  un  cri. 
Il  tombe   à  ses  pieds ,  qu'il  embrasse  à 
Il  les  arrose  de  ses  pleurs  , 
Et  ne  demande  qu'une  grâce  , 
Celle  de  finir  ses  malheurs. 

Adelle  étonnée  ,  interdite  , 
N'ose  en  croire  ses   yeux  surpris  j 
Pour  calmer  le  feu  qui  l'irrite , 
Eonrose  lui  montre  son  fils. 
Cette  vue  éteint  sa  colère  j 
Son  cœur  ému  ne  s'en  plaint  pas  ; 
Elle  se  souvient  qu'elle  est  mère  , 
Et  le  coupable  est  dans  ses  bia^^ 


tôt 


ÉTRENNES 


COUPLETS 

Adressés  à  Mademoiselle  Rosalie  *  *  *, 

Paroles  de  M.  Evra  5  musique  de  M.  le  Che- 
valier de  Saint-Georges , 

Ou  air  :  yévec  les  jeux  dans  le  village  ,  5cc. 


li. — -ri — ''^~1**1 — --I  -1-  N-T 


Oui,Ro-sa  -  lie  à     la    na  -   tu-re 


=iil^5ÉSÊgi 


a   de-ro-bé  tous  ses  at-traitSi  desafrai- 


i — ;v->r 


^^. 


cheur.vive    et     si     pu-re,  le  Us,  la  rose  ont 


ï^'^  ig==?!EÇqjz  ifzïBzzfc:?!  r 


t^tt:^ 


fait  les  frais.  Les  Grâces  mê-me,  pour  lui 

plaire  , 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.         153 

r»^r — ^—z 1 — i ! — ivr— 


E^ÈE^ggEg^l 


plaire,  bravant   ie  courroux  de  Vé  -  nus , 


SÎzZBZzâS: 


viennent  de    dé-ser  •  ter    Cy  -  thère  ; 
les  Grâces       ne     la     quittent      plus  : 


viennent  de       déser-ter  Cy-ihè-re  ; 


les  Grâces     ne     la    quittent      plus. 

Mais  c'étoit  peu  d'avoir  les  charmes 
Et  l'attribut  de  la  Beauté  ; 
Elle  emploie  aussi  d'autres  armes 
Tour  nous  ravir  la  liberté. 

R 


i5?4        ÉTRENNES 
D'Apollon  la  lyre  immortelle 
Fut  encor  l'objet  de  sss  vœux  s 
Ainsi  sa  voLï  devint  plus  belle  ,        ">     ^.^ 
Et  ses  chants  plus  harmonieux.        J 

Après  une  pareille  offense  , 
Et  tant  de  larcins  impunis  , 
Croit-elle  éviter  la  vengeance 
Des  Dieux  contre  elle  réunis  i 
Non ,  non  ,  son  espérance  est  vainc  j 
Elle  est  indigne  de  pardon  : 
Que  mes  bras  lui  servent  de  chaîne ,  7 
Et  que  mon  cœur  soit  sa  prison  1     i 


LES   SEPT  PLANETES, 
CHANSON. 

Paroles  de  M,  le  Clicvalier  de  Cubicrcs. 
Air  :  Tu  croyais  en  aimant  Colette  ,  &C. 

Au  Ciel  on  compte  sept  Planètes  j 
Et  de  CCS  Astres  radieux 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         i^y 

L'objet  de  mes  flammes  secrètes 
Oflie  tous  les  traits  à  mes  yeux. 

La  Lune  est  blanche  :  on  reçoit  d'elle 
Une  douce  et  pure  clarté  j 
Et  cette  blancheur  me  rappelle 
L'innocence  de  ma  Myrthé. 

Lorsque  le  Soleil  sort  de  l'onde , 
Quels  jets  de  pourpre  et  d'incarnat  î 
Rivale  de  l'Astre  du  monde  , 
Myrthé  brille  du  même  éclat. 

On  dit  que  Mercure  en  partage 
A  le    don   de  persuader  ; 
Mynhé  fait  encor  davantage: 
Dès  qu'elle  parle  il  faut  céder. 

De  Jupiter  la  loi  suprême 
Sur  l'univers  entier  s'étend  : 
Eh  î  bien  ,  de  la  Beauté  que  j'aime 
Ma  Muse  peut  en  dire  autant. 

Du  vieux  Saturne  la  sagesse 
Est  le  fruit  de  l'âge  et  du  tems  j 
R  ij 


ipé        ÊTRENNES 

Et  Myithé  ,  malgré  sa  ieunessc  , 
Est  prudente  comme  à  cent  ans. 

De  Vénus  l'étoile  charmante 
Embellit  la  voûte  des  Cicux  j 
Que  dirai- je  de  mon  amante  ? 
Comparez  l'étoile  à  ses  yeux. 

Mars  se  plaît  au    sein  des  alarmes , 
Et  rien  ne  sauroit  le  fléchir  j 
Myrthé  peu  sensible  à  mes  larmes 
Les  voit  couler  sans  s'attendrir. 

Ainsi  l'objet  de  mon  hommage 
Dans  le  Ciel ,  en  lettres  de  feu , 
Doit  trouver  par-tout  son  image  , 
Écrite  de  la  main  d'un  Dieu. 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.        197 

A — _ — — 

CONSIGNE 

A     MON     rORTIER, 

Chanson. 

Paroles  de  M.  Le  Bastier  de  Douincourt ,  mu- 
siqae  de   M.  Le  François  ,  Professeur , 

Ou  air  :  u^vcc  Us  jeux  dam  h  village,  6cc. 

Moderato, 


~f1 — i^ — i^*" 


ÊfcÊ^ËSï^^Éit^^iE 


De-puis  quel   -   que     tems  on 


m'ob  -  sé-àz  ,   on  trou-ble     mon       ri- 


i^—^^. ^^. \ 1 ^^^ ^ — ]/ — ) —     1^      .. 


ant    loi    -    sirj        Nx.eAn-toi     -     ne, 
R  iij 


ii)8 


ETRENNES 


viens         à      mon     al-de ,     ah  !  viens  me 


ï|g^ïfEaË  i 


ren  -  dre        mon    plai    -    sir.    E-cou-te- 


aaJt — ' — =^ —  11** — ^U— I — -S^ — 


moi,    fer    -    me    ma  por  -   te 


i — K^b[i_'~  b[r_sa-rr^'^ — liLu-^ 


aux  gens  que   je  vais  te      ci    -    ter. 
Refraln- 


d-©-F-H©- 


ÏESS 


Ils   auront     beau  heur   -   ter,       n'in-.- 
por  -  te  :    fais  le  sourd ,   lais  -  se        les 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         1^9 


EEEEEEE 

heur  -  ter  ;        fais  b  sourd,  lais  -  se 


les    heur   -    ter.  "* 

S'il  vient  Bavius,  ce  puriste , 
Épluchant  tout,  jusqu'à  tes  mots, 
Doïilas ,  ce  plaisant  si  triste  , 
Dénigrant  même  tes  propos  , 
Montval ,  porteur  de  médisance  , 
D'Olban  ,  faiseur  de  vains  éclats  , 
Sainville,  hébété  de  science  ; 
Dis-leur  bien  que  je  n'y  suis  pas.       (  Bh,  ) 

S'il  vient  cet  Abbé  -femmelette , 

Alondor ,  cet  épais  Financier , 

Laure  ,  cette  vieille  coquette  , 

Dorval ,  ce  parvenu  grossier , 

Et  cette  prude   dédaigneuse  , 

Et  Rolet ,   ce  maître  fripon  , 

Et  cette  assommante  plaideuse  ; 

Ne  leur  ouvre  pas  ma  maison,  (  Bis.  } 


ioo        E    T    R    E    N    N    E    s 
Mais  verrois-tu  venir  sans  cesse 
Ma  famille  que  je  chéris , 
L'honnête  homme  dans  la  détresse. 
Mes  bons  et  vertueux  amis  , 
Et  sur-tout  la  sensible  Elmire  , 
Elmire  ,  mon  charmant  vainqueur  , 
Tu  sais  bien  ce  qu'il  faut  leur  dire  ; 
Antoine  ,  tu  connois  mon  cœur  J    (  B'n,  ) 


L'ART  DE  JOUIR  DE  LA  VIE, 
CHANSON. 

Paroles    de     feu    M.    Saurin. 
Air  :  Jusques  dans  la  moindre  chose  ,  &C. 

Il  n'est  qu'aimer  et  que  boire  j 
Tout  le  reste  est  un  néant. 
J'ai  reconnu  que  la  gloire 
Etcit  un  jouet  d'enfant. 
Couronné  par   la  Victoire  , 
Ou  par  les  mains  d'Apollon  , 
Quand  on  a  passé  l'onde  noire 
Que  sert  de  laisser  un  nom  ? 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.         as» 

Sans  cesse  un  flot  pousse  l'autre  , 
Et  toujours  l'instant  présent 
Fuit  et  cesse  d'être  nôtre  , 
Poussé  par  un  autre  instant. 
Le  tems  de  jouir  s'écoule  ; 
Ne  formons  point  de  projets  : 
La  vie  est  un  char  qui  roule  j 
Et  ne  s'arrête  jamais. 

En  amour  ,  sans  amour  même , 
C'est  un  vain  nom  que  la  foi  : 
C'est  par  sentiment  qu'on  aime  j 
Le  cœur  ne  prend  point  de  loi. 
Des  Grâces  la  main  légère 
Doit  enchaîner  les  Amours  : 
En  l'art  de  se  toujours  plaire 
Eit  l'art  de  s'aimer  toujours. 

Thémirc  a  ,  sans  être  belle , 
Des  Grâces  l'ait  enchanté  : 
On  trouve  sans  cesse  en  elle 
L'attrait  de  la  nouveauté. 
Pour  jamais ,  sous  sa  puissance , 
Mon  cœur  goûte  ,  à  chaque  instant. 


201        ETRENNES 
Le  plaisir  de  l'inconstance. 
Sans  cesser  d'être  constant. 

Loin  d'elle  je  me  consume  ; 
Tout  la  retrace  à  mes  yeux  , 
Soit  lorsque  l'aurore  allume 
Le  flambeau  brillant  des  Cieux, 
Soit  lorsqu'agrandissant  l'ombre 
Le  Soleil  ,  voisin  des  mers , 
Abandonne  à  la  nuit  sombre 
L'empire   de  l'univers. 

Si  l'Amour  remplit  mon  ame  , 
Phcbus  charme  mon   loisir  ; 
Non  que  la  gloire  m'enflamme  : 
Je   ne  veux  que  le  plaisir. 
Entre  le  Pinde  et  Cythcre 
Partageant  ainsi  mes  vœux  , 
J'unis  le  Dieu  qui  m'éclaire 
Au  Dieu  qui  me  rend  heureux  ! 


DE     P  O  T.  Y  M  N  I  E.         20? 


L'AMANT   FORCEMENT   SEl'ARE  DE 
SA  MAITRESSE  , 

Ko       M      A      N      C      E. 

Paroles  de  M.  Vacherot  j  musique  de  M.  Cha- 
pelle , 

Ou  air  :  Dts  simples  jeux  de  son  enfance  ,  &C. 

Aiano. 


^^^^m 


Lieux  où,     tant  de  fois, mil  -  le 


\  ^lE^^f  ^i 


-^^Si^^^i^ 


charmes  ont  comblé   mes  pressans  de- 

y.  ..^IJLU  -L.    Mil  ^»— 1— ^ 


J04       ETRENNES 

sirs ,  ont  com    -    blé  mes  pressans  de- 


\  ^2:â:n:t"**Z' z'^'zrfziizazSz: — ~' — z£ 


b— "-^zriz; 


si  ri  l  vous     sa    -     vez  de  combien  de 
-azz=-=-z=rz=5 g=z-» 


=g^i^sî^s=l 


■    en — 'util  il  II ^- — =^' — t — I — ^^ — \} 


lar  -  mes  j'ai     pay   -    é       de     si 


DE    POLYMNIE. 


205 


''ÊË^Ê^^g^^œ 


doux  plai-sirs  ?  Lieux  qne  je  fuis,  que 


^ilÊ?E^EEPE3=iÈ?EEEe 


je  re  -  gret -te,  ra-ce  -  vez  mes  der- 


IS^ËËËI^ 


ZEEPfcÉgEFrÊ^iëEË 


niers      a  -  dieux;  que    ma    bouche  en- 


==::a— EiiEz; 


I    ci-iii — ..oi 1_^ 9 e: 1 


E?fe5 


lOlî 


ÊTRENNES 


cor  vous  ré  -  pe  -  te  com  -  bien  mon 


cœur  est      a  -  mou  -  reux 

_» •_ 


[EE5EË?EÉEE3EE=E3HE^^ 


ÉE3S3ÎÎE^ 


Ah  !  mon  amour  est  trop  extrême  , 

Ma  voix  ne  sauroit  l'exprimer!       (^Bis.) 

J'aime  trop  pour  bien  dire  j'aime.... 

Mais  peut- on  jamais  trop  aimer  } 

Victime  de  la  calomnie 

De  mon  amour  et  du  malheur  , 

J'adore  une  perfide  amie  , 

Et  je  n'ose  accuser  son  cœurî 

L'arrêt  que  sa  bouche  profère 

Son  cœui,  enseciet,  le  démenti  (Bis.') 


DE    POLYMNIE. 

Et ,  pour  obéir  à  son  père  , 
Lucile  trahit  son  amant,      * 
Loin  de  sa  présence  chérie  , 
En  proie  aux  plus  vives  douleurs , 
J'éteins  le  flambeau  de  ma  vie  , 
A  force  de  verser  des  pleurs  1 


107 


O  que  son  cœur  seroit  barbare 
S'il  pouvoit  nier ,  sans  frémir  , 
Que  la  cause  qui  nous  sépare 
Est  celle  qui  doit  nous  unir  ! 
Ce  seroit   être  trop  parjure 
Que  de  trahir,    en  un   seul  jour; 
L'honneur  ,  l'amitié  ,  la  nature , 
^t  son  amant  et  son  amom  l 


(5/5.) 


S  îî 


aoS        ÊTRENNES 

a  'i      .  .         .  y   ,      y    3 

MON     BONHEUR, 

CHANSON. 

Paroles    de    M.    y  *  *  *  *  *, 

Air  :  L'Amour  m'a  fait  la  peinture ,  ScCt 

vJ'  vous  qui  de  cette  vie 
Recherchez  les  vains  plaisirs  , 
Sans  moi  suivez  votre  envid.. 
Le  cœur  seul  de  mon  amie 
Suffit  à  tous, mes  désirs. 

Dans  vos  cercles  l'on  s'ennuie  , 
Tout  en  parlant  des  plaisirs  j 
Des  cœurs  la  joie  est  bannie  î 
L'intérêt  ,  la  jalousie 
Occupent  tous  vos  loisirs. 

Dans  la   chaîne  qui  me  lie 
Je  n'ai  que  tendres  soupirs  j 
Doucement  coule  ma  vie  : 
Le  cœur  seul  de  mon  amie 
Suffit  à  tous  mes  désirs. 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.       2o# 

L'AMANT  CONSTANT, 
CHANSON. 

Paroles    de    M.     Nougaret. 
Air  :  Vous  qui  du  vulgaire  stupidc  >  &C. 

JcLH  !  quoi ,  tu  doutes  que  je  t'aime , 
O  mon  adorable  Philis  I 
Mais  c'est  trop  douter  de  toi-même  , 
Des  grâces  que  tu  réunis. 
Vois  ta  blancheur  éblouissante  , 
Et  vois  sur  ton  front  la  candeur  j 
Vois  ton  ame  simple  et  touchante: 
Tu  jugeras  de  mon  ardeur. 

Si ,  par  un  légitime  hommage  , 
A  tes  attraits  j'offre  mon  cœur , 
Tu  m'accuses  d'être  volage , 
Tn  m'accuses  d'être  flatteur. 
Mais  ,  avant  qu'il  ne  se  repose  , 
Le  papillon  doit  voltiger  : 
O  Philis  !  tu  seras  la  rose 
Qui  pourra  seule  me  fixer  T 

S  ilj 


tio        ETRENNES 


S      t 


LE  BERGER   QUITTÉ, 

ROMANCE. 

Paroles  de  M.  le  Chevalier  de  Noizet  j  musique 
de  M.  l'Abbé  Jacqaemont  du  Douzon. 

•*i 1 L-, . >« 

Tendre  amant   delà    jeune  A-dè-Ie  ,  je        J 

crus    pos    -    sé-der  tous    les    biens;  mais 
de'-^à  son  cœur  in-fî-dè-le  s'est  de  -    ga- 

Tr»-3-p— r-f. SSyl i  -p  ———M --wi 

gé      de     nos      11  -  eus  i     et     ne    me 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.         sir 

.3S— A |l*i«    I —A |j^«— r-I3' 

Lï-F--® «11. i«»»^ ff «•— ^«aii— ^ 

)-  '^gu' — ^-i^-M~*~^ —  ''^ — ^^ — -— g-p^ 

]a\s  -  se,      dans  ma  tris  -  tes   -   se, 
-*• — a 


f— s 


-K-"*J K-K-*— 


que    la  foiblesse  de  ne  pou-voir  rom- 

-p-»-g-^-P jCT^ — nrir • 

m_^;zr-«,c±_f:z  qtïzzz'j^iilSi . 

ici ;„«. -l^; fé. \k.SL __ . 

pre     les    miens  î 


Je  venois  dans  ce:  lieux  tranquilles 
Pour  l'oublier  ,  pour  la  haïr  ; 
D'un  tendre  amant ,  soins   inutiles  ,.. 
Tout  dans  ces  bois  vient  me  rofifrit.- 

La  tourterelle 

Et  Philomele  , 

Tout  me  rappelle 
Cet  objet  d'un  premier  soupir. 

Chantres  ailés  de   ce    bocage  , 
^  O  combien  votre  sort  est  doux  i- 

Oiseaux  ,  vous  avez  l'avantage 
De  savoir  mieux  aiiwer  que  nous» 


ETRENNES 

Sous  les  feuillages 
De  ces  ombrages , 
Point  de  volages , 
î^i  de  trompeuses  parmi  vous. 

Adèle  ,  ne  sois  pas  si  fiere 
De  ta  beauté  dans  son  printems , 
C'est  une  rose  passagère 
Qu'altère  aussi  l'aile  du  tems. 

Si-tôt  flétrie 

Qu'épanouie  , 

La  fleur  chérie 
Voit  s'envoler  tous  ses  amans. 

Quand  ton  visage  ,  ainsi  ,  parjure  I 
Sera  flétri  ,  décoloré  , 
Alors  guéri  de  ma  blessure  > 
En  te  voyant  je  m'écrirai  : 

«  Triste  ravage  ! 

»  Quoi  î  c'est  l'image 

«  De  la  volage 
»  Poui  qui  j'ai  long-tenjs  soupire  ï 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.         îij 

LE  PORTRAIT  D'EMILIE, 

CHANSON. 

Paroles    de    M.    Le    Métayer. 

Air  :    Du    Vaudcvllh  des  deux  morts, 

il  OUT  pîaîc  dans  la  jeune  Emilie , 
Regard ,  sourire ,  e?ptit ,  talens. 
Sans  y  songer ,  elle  est  jolie  , 
Et  ses  amis  sont  ses  amans. 
On  voudroit  bien  ne  pas  se  rendre  ; 
Mais  cet  amour  vous  dit  tout  bas  : 
ce  Vous  voulez  en  vain  vous  défendre , 
»  Ça  u'se  peut  pas,  ça  n'se  peut  pas  1» 

Dans  le  cœur  de  cette  Bergère 

Tout  est  calme  ,  tout  est  en  paix> 

Avec  douceur  elle  est  sévère  ^ 

Et  ses  refus  ont  des  attraits. 

Ce  calme  heureux  est  son  ouvrage  ; 

L'Amour  lui  parle  en  vain  tout  bas  t 

Elle  répond  ,  en  fille  sage  , 

«  Ça  n'se  peut  pas ,  ça  u'se  peut  pas  !  :»> 


«14         ÈTRENNES 
Vous  serez  siuprise  ,  Emilie  , 
Que  je  vous  parle  ainsi  raison  3 
Mais  ce  seroit ,  je  crois  ,  folie  , 
Si  je  prenois  un  autre  ton. 

Dans  deux  beaux  yeux  quand  on  sait  lire  . 

On  s'épargne  bien  des  combats. 

Je  me  suis  dit ,  et  j'en  soupire , 

«  Ça  n'sc  peut  pas  ,  ça  n'sc  peut  pas  !  » 


LA  FILLE  RECONNOISSANTE, 

COUPLETS 

'Adressés  par  Mademoiselle  P  *  **  à  Ma- 
dame sa  mère  ,  le  jour  de  son  mariage  , 
qui  ne  l'obligeait  point  a  la  quitter. 

Paroles  de   M.   Moline. 

Air  :  O  ma  tendre  musette  !   &c. 

Un  sentiment  sinccrç 
M'anime   en  ce  beau  jour. 
Pour  chanter  une  mère  , 
L'obiet  de  notre  amour  : 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.         115 

Elle  nous  intéresse 

Par  mille  qualités , 

Et  chacun  est ,  sans  cesse  , 

Comblé  de  ses  bontés. 

Pendant  que  l'hyménée  , 
En  ces  momens  si  doux , 
Unit  ma  destinée 
Au  plus  aimable  époux  , 
Ses  soins ,  sa  complaisance 
Et  ses   tendres  bienfaits  , 
De  ma  reconnoissance 
Redoublent  les  effets. 

Au  goût  des  Arts  formée  , 
Dès  mes  plus  jeunes  ans  , 
Qu'une   mère   adorée 
Soit  l'objet  de  mes  chants  t 
Mais  ,  ô  faveur  nouvelle 
Qui  rend  plus  chers  mes  nœuds  ,' 
C'est  de  pouvoir  près  d'elle 
Couler  mes  jours  heureux  î 


116        ÉTRENNES 


LA  MERE  PRISE  POUR  LE  FlLS , 
ROMANCE 

Adressée    à    Madame   de    *  *  ^. 

Paroles  de  M.  C  *  *  *  j  musique  de  M.  Gievin  ,' 
l'aîné. 


Est-ce  l'Amour  que     j'ap-per   -    çois, 


g^^^gg^g^gg 


est  -  ce  la  Reins    de    Cy  -  thè  -  re  ? 


Oui ,  c'est  l'Amour ,  à      son     car  -    quois, 


^È^^H^^ 


mais       a  ses  grâces  c  est  sa    me  -  re. 

Majiur, 


JI7 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  £. 

Mdjeur  et  Refrain. 

5âsEz=^EzEEz&îË=EÊEÊEEEi:E?i 


Ah  !  pour  nous  ti-rerd'er-reur  ,    ef-forçons 


nous  de  lai    plai  -  re,  ah!  pour  nous   ti- 


rer  d'er  -  reur ,    ne  consul  -  tons  que  notre 
cœur,  necon-sul  -  tons  que         no-tre 


-1 n. 


rzH; 


:^-^: 


Enchantés  de  voir  tant  d'appas , 
Les  tendres  sujets  de  Cythcre 
Confondroient  dans  cet  embarras 
Les  traits  du   fils  et  de  la  mère. 
Ah  !  pour  nous  titei  d'erreur ,  &c. 


2,8        ETRENNES 
Par  un  charme  toujours  nouveau 
Ils  subjugueront  la  nature  ; 
D'Amour  qui  chérit  le  bandeau 
I^e  Vénus  chérit  la  ceinture. 
Ah  !  poui  nous  tirer  d'erreur  ,  Sec. 


ZERVEC  ET    NERHIETTE, 

o  u 

LA  JEUNE  VEUVE, 

Romance. 

Paroles  de  M.  Mérard  de  Saint-Just. 
Ait    :    Du  serin  qui  te  fait   envie  ,   &zc. 

V^U'UN  mari  meure  ,  on  se  désole. 
Que  de  larmes',   que  de  soupirs'. 
Mais  l'instant  vient  qu'on  se  console  > 
Le  tems  ramené  les  plaisirs. 
Entre  la  veuve  d'une  année  , 
Belle,  et  dans  sa  jeune  saison. 


DE    P  O  L  Y  M  N  I  Ê.        ai^ 

Et  la  veuve   d'une  journée  , 

Il  n'est  point  de  comparaison.         (  Bis.  ) 

Que  ce  fût  la  même  personne  , 

Certe  on  ne  le  croiroit  jamais  j 

L'une  à  la  gaîtc  s'abandonne  , 

Se  pare  ,  a  soin  de  ses  attraits  : 

L'autre   que  la  douleur  accable  , 

N'a  toujours  qu'un  triste  entretien. 

On   dit  qu'on  est   inconsolable  ; 

On  k  dit ,  mais  il  n'en  est  rien.  (  Bis.  ) 

Zervec  ,  tout  prêt  à  rendre  l'ame  , 

On  ne  lai  sentoit  plus  de  pouls, 

Avoit  auprès  de  lui  sa  femme , 

Qui  lui  crioit   :   <t  Ah  ',  cher  époux  I 

3»  Je  te  suis  !  Sur  le  noir  rivage 

3>  Tu  vas  retrouver  ta  moitié  !  » 

Le  mari  seul  fit  le  voyage  ^ 

Et  je  l'aurois  bien  parié.  (  Bis,  ) 

Soudain  ,  devant  la  compagnie  , 
Torrent  de  larmes  de  couler  j 
Nethiette  sanglotte  ,  crie  , 
Veut  se  plaindre  et  ne  peut  parler. 
TU 


^13        ÉTRENNES 

Aussi-tôt  qu'un  parent   arrive  , 

On  recommence ,  et  de  plus  fort  : 

Sa  passion  est  excessive,- 

Quand  on  aime  ,  a-t-on  jamais  tort  :  {Bis.) 

Cependant ,  on  ne  peut ,  sans  cesse , 

Toute  entière  être  à  ses  douleurs  : 

Il  faut  un  terme  à  la  tristesse  ; 

Les  yeux  se  tarissent  de  pleurs. 

ce  C'est  aussi  trop  verser  de  larmes , 

33  Lui  dit,  à  la  fin,  sa  maman: 

5>  Veux-tu  ,  noyant  ainsi  tes  charmes , 

53  Qu'on  te  cite  dans  un  Roman  î  »  (  Bis,  ) 

«  Je  ne  dis  pas  que  tout-à-l'heure  , 

»  De  Zervec  oubliant  la  mort , 

33  Une  condition  meilleiue 

}>  Change  en  des  noces  ce  transport. 

53  Garde  sa  mémoire  ,  ma  fille  : 

»  A  son  nom  tu  peux  t' attendrir  5 

»  Mais  il  te  reste  une  famille 

5)  Qui  t'aime  ,  et  que  tu  dois  chérir.  33  (  Bis.) 

«  Souf&e  qu'un  jour  on  te  propose 
»  Un  époux  jeune  ,  beau,  bien  fait  j 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.        m 

»  Aimable  ,  enfin  i  tout  autre  chose 

5>  Que  le  défunt ,  goutteux  et  laid. 

«  Il  avoit  5  chacun  le  répète  , 

»  Entre  autres ,  un  fâcheux  défaut  !  — 

»  O  maman  ,  répond  Nerhiettc  , 

33  Un  cloître  est  l'époux  qu'il  me  faut  I  »  {Bis.) 

Un  mois  de  la  sorte  se  passe  ; 

Des  pleurs  encor  ,  regrets  toujours  : 

Rien  ,  rien  n'adoucit  sa  disgrâce  , 

Sinon  quelques  tristes  discours. 

Le  mois  d'après  on  cherche  à  plaire  , 

Même  on  parle  en  mal  des  couvens  i 

Le  défunt  n'occupe  plus  guère  , 

Et  l'on  s'entretient  des  vivans.  (  Bis.  ) 

L'habit ,  le  linge  ,  la  coLfture 
Se  changent  un  peu  tous  les  jours  j 
Le  deuil ,  enfin  ,  sert  de  parure , 
En  attendant  d'autres  atours. 
On  reçoit  du  monde  en  visite  j 
Contre  l'ennui  c'est  un  secours  : 
Au  colombier  revient  bien  vite 
Toute  la  bande  des  amours.  (  Bis.  ) 

T  iij 


ail         ÉTRENNES 
Les  jeux  et  les  ris  et  la  danse 
Ont  aussi  leur  tour ,  à  la  fin  ; 
Dans  la  fontaine  de  Jouvence 
On  se  plonge  soir  et  matin. 
«  Ah  i  maman  ,  mon  cœur ,  dit  la  belle  > 
53  A  tous  vos  désirs  est  soumis  : 
»  Quand  donc  verrai-je ,  ajoute- t-elle , 
S3  L'éppuxque  vous  m'avez  promis?»  {Bis.') 

ENVOI    A    NÉRIS. 

Désirer ,  Néris ,  de  te  plaire , 
Est  le  vœu  de  qui  te  connoît  ; 
Mais  devois-tu  ,  fille  trop  chère  , 
Exiger  ce  qu'a  tort  j'ai  fait  ? 
Rimeur ,  Lecteur ,  chacun  m'accuse  ; 
Au  Pinde  on  va  me  déchirant  : 
Rien  ,  que  tes  charmes  ,  ne  m'excuse  ; 
Défends  ma  gloire  ep  te  montrant  î  (  Bis.  ) 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.        nj 

LES  DEGOUTS  DE  L'HYMEN, 

CHANSON. 

Paroles   de  M.   G  *  *  *  L  *  *  "^  j  musique  de 
M.  Le  Roy  de  Surmain  ,  Professeur. 


Qu'il  est      dit"-  te-rert     le       rô- 


le  de  l'a-mant     et      de    ma  -  ri  J  L'un  nous 

flatte    et  nous  ca-jo-le;  i  autre    à 
^/yy'' efrain. 


iSlSlIMiiii 


pei-ne  nous  sou -rit,  Jeu -ne 


ÉTRENNES 


214 


a: 


fil-le,  ^;en-til-le,non,noH.    on,n  ■    ,na.i,  li 


:=F^ 


EE 


-±[z=t 


f  I    *~ 


:b=: 


fe-U-ci-ïé  n'est  pas     toujours 


prix,  le  prix  de       vo-tre      li  -  ber  -    c. 


le  prix  de      vo-trs     11 -ber  -  ti  t 

Dieux  1  quelle  métamorphose  , 
L'amant  devient  votre  cpoux  « 
Enfin  il  cueille  la  rose  , 
L'épine  reste  pour  vous. 
Jeune  fille  ,  &:c. 

Les  premiers  jours  du    ménage 
Sont  d'abord  des  jours  heureux  ; 
Mais  Us  s'écoulent  ;  l'orage 


DE     P  O  L  Y  ^i  N  I  E. 

Les  rend  bientôt  nébuleux! 
Jeune  fille  ,  6cc. 

Les  soucis  ,  la  peine  amere 
Remplacent  les  doux  plaisirs  j 
Il  faut  tout  voir  et  se  taire  , 
Etouffer  jusqu'aux  soupirs. 
Jeune  fille.  Sec. 

C'est  là  cet  amant  si  tendre , 
Heureux  de  notre  bonheur  ? 
Le  cœur  peut  donc  se  méprendre 
Et  préparer  son  malheur  ? 
Jeune  fille  ,  &c. 

Viens,  Amour!  venge  toi-même 
L'hymen  qu'on  ose  outrager  : 
Eaut-il  qu'un  seul  des  deux  aime  , 
Quand  l'autre  a  voulu  changer  î 
Jeune  fille,  è^c, 


21g         ÉTRENNES 

L'AMOUR     ÉGARÉ, 

CHANSON. 

Paroles  de  M.  le  Chevalier  de  Cubieres. 

Air  :  On  compterait  les  diamans ,  Sec. 

Vénus  cherchcit  par  tout  l'Amour  : 
«  Ne  l'avez  vous  point  vu  ,  dit- elle  ?  — 
»  Non  i  mais  je  puis  ,  au  premier  jour  , 
35  Calmer  votre  douleur  mortelle. 
5>  Dites-moi  comment  il  est  fait, 
55  Celui  qui  cause  vos  alarmes  ? 
5>  Si  vous  me  tracez  son  portrait 
5)  Vous  ne  verserez  plus  de  larmes.  5> 

ce  C'est  un  enfant ,  reprend  Vénus , 
3)  Dont  la  chevelure  est  dorée  ; 
n  Son  air  est  doux ,  et  ses  btas  nus , 
5>  Armés  d'une  flèche  acérée. 
»  Cruel  et  tendre,  tout  à-tour  j 
3)  Tout-à-toiit  riant  et  sévère. 


DE    P  O  L  Y  M  N  I  E.         217 
s>  II  rend  la  vie,  ôte  le  jour, 
3>  Et  blesse  jusques  à  sa  meie.  3> 

«  Quoiqu'enfant  il  est  indompté  , 
3>  Et  lien  ne  résiste  à  ses  armes. 
w  II  n'est  point  de  Divinité 
»>  Qui  par  lui  n'ait  versé  des  larmes. 
3>  Son  langage  est  toujours  flatteur  , 
»  Le  miel  distille  de  sa  bouche 
»  Et  dès  qu'il  règne  sur  un  cœur 
35  II  devient  un  tyran  farouche,  n 

ce  Rassurez-vous ,  repris-je  alors  , 
33  Et  croyez-moi ,  belle  Déesse  ; 
3)  Ne  cherchez  plus  sur  d'autres  bords 
33  Cet  enfant    qui  vous  intéresse. 
33  C'est  dans  mon  cœur  qu'il  s'est  logé  , 
33  Et  ;c  n'en  suis  pas  plus  tranquille  1 
33  Ah  !  plaignez  le   chagrin  que  j'ai  : 
33  II  ne  veut  plus  changer  d'asyle  !  « 


1*!?        ETRENNES 


HYMNE     A    L'AMOUR, 

Paroles  de  M.  Bourignon  de  Saintes  j  musique 
de  M.  Le  f  ebvre  ,  maître  de  Clavecin  , 

'Ou  air    :    Charmantes  fleurs   quiuci   les  pris  de 
2-lore  ,  6cc. 

Maestoso. 


Dieu  des A-mours  ,    ac  -  cor-  de 


-art:- 


u C_ 


r^£%^É^Ltiggg 


ma    mu    -    set -te;   viens  me prs- 

U   <-^3; ,,,-■' 1 -=g* a*» 1    °*^~Z'''°* j 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E. 


129 


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-U-+, 


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ter    les       plustendtes  ac  -  cens. 


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3 


\i S>ip£r.H-t=—  ^— i;^— C^^z. 


Ins-pi     -     re-moi,         jevaischan- 

l»*»! 1 i- 


-V=:' 


ter   Ro-set    -      te;        je   vais 


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2J0 
I    C 


ÉTRENNES 


Dans  ses  beaux  yeux  établis  ton  empire  , 
Fais-y  bnllet  un  rayon  de  tes  feux. 
Blesse  son  cœur  j  qu'il  brûle ,  qu'il  soupire  î 
Rosette  alors  enflammera  les  Dieux  î 

Paré  des  mains  de  la  simple  nature  , 
Son  jeune  cœur  ignore  les  désirs  ; 
L'éclat  trompeur  d'une  riche  parure 
Ne  trouble  point  ses  innocens  plaisirs. 

Souris ,  Amour  !  souris  à  son  image  ; 

Rosette  est  belle  ,  et  suffit  à  mon  cœur. 

En  traits  de  feu  ,  peins-lui  mon  tendre  hom-^ 

mige  i 
Peins-lui  mon  amc  ,  et  je  touche  au  bonheur  d 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  ï.         Jîr 

IL    FAUT     CÉDER, 
CHANSON. 

Paroles  de   M.    Le   Bastier  de   Douincourt, 
Air  :   Ce  matin  dans  uns  bruyère  ,    5cc, 

/a.  LA  fraîche  et  naïve  Annettë , 

Aussi  brillante  qu'un  beau  jour  , 

Colin  vouloir ,  sur  sa  musette , 

Jouer  un  petit   air  d'amour. 

ce  Non  ,  );:  ne  veux  pas  vous  entendre  , 

Dit-elle ,    en  poussant  un  hélas  ! 

55  Vous  voulez  par- là  me  surprendre  ; 

J5  Monsieur  Colin  ne  jouez  pas  !  3>    (5/î.) 

«  L'air  que  je  veux  vous  faire  entendre 

35  De  l'amitié  vante  les  nœuds  : 

55  Qui  î  moi  !  je  voudrois  vous  surprendre  l 

î>  Ah  i  de  votre  ami  pensez  mieux  \  — ■ 

55  N'importe  ,  dit-elle  ,  ma  mère 

j>  Me  le  défend  ;  elle  est  là-bas. 


ij2        ÉTRENNES 

»  Elle  viemirolt  ;  elle  est  severe  : 

»  Monsieur  Colin  ne  jouez  pas  !  jj  (  5:5.) 

te  Votre  mère  ne  peut  m' entendre  j 
»  D'elle  et  de  moi  ne  craignez  rien. 
5>  Je  suis  votre  amant ,  le  plus  tendre  : 
»  Annette  ,  vous  le  voulez  bien  ?  » 
Enfin  la  musette  soupire 
D'amour  les  plus  charmans  hélas  ! 
Et  la  Bergère  ne  peut  dire  : 
Monsieur  Colin  ne  )ouez  pas  î       (  Bis.  ) 


L'AMAN  T     PRÉFÉRÉ, 
ROMANCE. 

Paroles    de    M.    Lar  *   *   *. 
Air  :  O  toi  gui  n'eus  jamais  dû  naître  !  S:c. 

XVJliLLt  rivaux  de  mon  Aimée 
Chaque  jour  briguent  les  faveurs  ; 
Chaque  jour  elle  est  entourée 
D'une  foule  d'adorateurs  : 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         zj^ 

Mais  cette  Belle , 

Toujours  fidelle  , 
Leur  préfère  mon  tendre  cœur  j 

Et ,  pour  la  vie  , 

Ma  douce  amie 
Daigne  m'appeler  son  vainqueur  ! 

Cessez  donc  de  vouloir  lui  plaire  , 
O  vous  tous  cjui  suivez  ses  pas  1 
Qu'espérez-vous  de  ma  Bergère  ? 
y<e  vous  ai-je  pas  dit,  tout  bas , 

Que  cette  Belle , 

Toujours  fidelle  , 
Vous  préfère  mon  tendre  cœur  î 

Que ,  pour  la  vie  , 

Ma  douce  amie 
Daigne  m'appeler  son  vainqueur  î 


Î54 


ETRENNES 


LA  NÉGLIGE ANCE  DE  L'AMOUR, 

CHANSON. 

Paroles   et    musique    de    M.   le  Chevalier    de 
Meude-Monpas. 


i^l^l^î^il 


LoRSQUEl'Amour  ap  -  prit  à  décoch^rdes 


-^::rrfcij-r 


:=1==^ 


^^gEPggE^EEgE^fe^gE^E 


.U-Ti-t:— c~- 


traits,  Vénus Uucon-seil- la  ds  %':-3er 

-¥■ — 1' 


à    nos  tj  -  tes.       LaDccs-se  sa  -  voit/j 


;E3: 


— t-C 


qu'on  est  sur  dos  conquêtes,  en    a-lumant  l'es-  i 


~E3E3EEEF^EHEESE3?fF^^ 


pr.t ,  qui  ae  s  éteint  jamais. 


r>  E     P  O  L  Y  M  N  I  E.        Î3S 

Mais  quelques  tems  après ,  voyant  ses  traits  vain- 
queurs , 

Cet  enfant  s'ennuya  des  feux  de  la  constance  j 

Et ,  pour  que  son  Empire  eût  bien  plus  de  mou- 
vance , 

11  abaissa  son  arc  et  tira  sur  les  cœurs. 

De  plus  bas  en  plus  bas  ,  ce  Dieu  tira  trop  bas, 
Et  perdit  à  jamais  son  merveilleux  Empire. 
On  ne  l'adore  plus  :  il  ne  nous  fait  que  rire  ; 
Et  son  flambeau  divin  ne  nous  échauffe  pas. 


PORTRAIT  DE  ZÉLIS, 

CHANSON. 

Paroles  de  M.  Willemain  d'Abancourt. 
Air  :  Passons-y  la.  semaine ,  5cc. 

J  E  veux  tracer  de  ma  Zclis 

Er  la  grâce  et  la  gentillesse  j 

Qui  mieux  que  moi  connoît  le  prix 

Que  l'on  doit  mettre  à  sa  tendresse  î 


25^         E    T    R    E   N    N    E    s 

Ma  Zélis  n'a  pas  de  beauté  j 
Mais  la  douceur  est  son  partage  , 
Et  par-tout  mon  cœur  enchanté 

Ne  voit  que  son   image.  (  Bis.  }  I  Jlnn 

Je  ne  crois  pas  qu'elle  ait  d'esprit , 
De  cet  esprit  qu'aime  le   monde  ; 
Car  jamais  elle  ne  médit , 
Jamais,  jamais  elle  ne  fronde. 
Mais  dans  tout  ce  qu'elle  vous  dit , 
Elle  met  un  charme  ,   une  grâce  ! 
Si  ma  Zélis  n'a  point  d'esprit  , 

Un  bon  cœur  le  remplace.  (  Bis.  ) 

C'est  qu'elle  a  le   cœur  excellent , 
Epouse  tendre  et  bonne  mete  i 
Elle  n'a  pas  d'autre  talent 
Que  le  talent  de  savoir  plaire. 
C'est  à  qui  l'aimera  le  mieux  ; 
L'aimer  est  le  bonheur  suprême  : 
Et ,  sans  espérer  d'être  heureux  , 
Dès  qu'on  la  voit ,  on  l'aime.     (  Bis. } 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.         Î37 

•i :  ' ■—  ...jssa 


CHANSON 

Adressée  à  Mademoiselle  Julie  S  *  *  *  j  ac* 
tuellement  Madame  T*  **. 

Paroles  de  M.  de  La  Viévillc. 

Air  :  Charmantes  fleurs  ,  qu'utei  les  près  de  Flore  , 
£cc. 

OuEL  goût  divin  on  admire  en  Julie  ! 
Heureux  l'amant  qui  vivra  sous  sa  loi  [ 
Vous  ,  rossignols  ,  mourez  de  jalousie  j 
Votre  rivale  a  chanté  devant  moi  ! 

Que  son  gosier  est  doux ,  flexible  et  tendre  î 
Quels  sons  flûtes  et  quel  art  enchanteur  ! 
Oui ,  l'on  retient  son  souffle  pour  l'entendre  , 
Et ,  malgré  soi ,  l'on  sent  battre  son  coeur  ! 

Que  de  finesse  et  quelle  intelligence  ! 
Comme  elle  exprime  et  chante  le  plaisir! 
I,a   volupté  s'unit  à  la  décence , 
Même  à  l'instant  qu'elle  peint  le  désir. 


sjS        E    T    R    E    N    N    E    S 

Ah  I  tous  les  jours  eront  des  jours  de  fête 
Pour  le  mortel  qui  saura  l'enchaîner  ; 
Et  si  sa  vok  manquoit  une  conquête 
Ses  yeux  touchans  sauroient  la  ramener. 


COUPLET  I M  F  R  O  xM  P  T  U 

Adressé  a  une  coquette  ,    qui    disait   que 
l'amour  étoit  pour  elle  un  aimant. 

Paroles  de  M.  Bezançon  d'Épinay. 

Air  :  La  foi  que  vous  m'avez  promise  ,  5cc. 

X&.  cinquante  ans  ,  modeste  Alie  , 
Pourquoi   jouer  l'ait  enfantin  î 
Et  sans  les  traits   de  la  folie 
Emprunter   un  souris   malin  ? 
Quand  on  a  besoin    de   toilette 
Pour  plaire  aux  yeux  de  son  amant , 
On  a  bien  l'art  d'une  coquette  , 
Mais  cet  art  n'est  plus  un  aimant  î 


B  E    P  O  L  Y  M  ÎSr  i  E.        ij? 

L'IMPATIENCE, 
R  O   M  A  N   C  E. 

Paroles  de  M.  Vacherot  ;  musi  ]ue  de  M.  Cha-i 
pelle  ,*  l'iofesseur. 
Adag'o. 

iE j — I U- ^ ' •— 

Tu  d^rs,  .ion  aima  -  ble  mai-ircs-se  ;  TA- 


mour  m':nter-dit  tout  Som  -  mtîil  !         Lt 


pour   te  prouver  mateii  -  dres  -  se    j'at- 


tends  l'ins-tant  de  ton   ré  -  veil,        Tu 


140        ËTRËNNES 


dors;qaels  a-grc-ables     son  -  ges  oc- 

;Jj ^KlJ C — ^ (_v^U B ^-\  — 


cupentt)n    sen-si-ble     cœur?  Ils     ces- 

)— a  yj  *»j g— [-|-.--«— S^— :.»««  -,— '         I    - 

ront   d'è  -  tre      men  -  son-ges  s'ils  te 


par-lent   de  mon       ar  -  deur,  s'ils  te  ' 


4=r5: 


par-lent  de  mon      ar  -  deur  ! 

Peux-tu   dormir  lorsque  je  veille 
Pour  mieux  ressentir  tou:,  mes  feux  ? 
11  est  si  tard  !  rien  ne  t'éveille  : 
Ton  cœui  n'est-il  plus  amoureux? 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.        241 

.-.       Si  dans  les  bras  du  froid  Morphée 
Tu  passes  la  moitié  du  jour  , 
Que  l'autre  ,  du  moins  ,  soit  passée 
Dans  les  bras  du  brûlant  Amour  I     (  Bis.  ) 

Réveil!e-toi ,  ma  douce  amie  , 

Ton  absence  me  fait  mourir  ! 

Attends  les  hivers  de  la  vie  , 

Et  tous  deux  nous  pourrons  dormir. 

Réveille-toi  ,  je  t'en  conjure  , 

Au  nom  de  mes   mortels  ennuis  j 

Pour  goûter  la  volupté  pure  , 

C'est  peu  que  veiller  jours  et  nuits  !  (  Bis,  ) 

r  ,■■',,,   ■ 

COUPLETS 

Adressés    à   une  jeune  mariée  ,    ie  lende» 
main  dz  ses  noces. 

Paroles    de    M.    Dumoustier. 

Air  :  Daigne  écoucer  l'amant  fidèle  et  tendre  ,  &:c. 

JLiauRETTE,  hélas  I  quelle  métamorphose  i 
Comme  tout  passe  I  Hier ,  par  un  soupir  > 


241  ETRENNES 

L'Amour  a  donc  éparpillé  ta  rose  ?        ^     „. 
N'étoit-ce  pas  assez  de  la  cueillir  ? 


Sur  les  débris  de  cette  fleur  si  chère  , 
En  soupirant ,  tu  répandis  des  pleurs. 
Ah  !   pleure  encore  !   une  larme  est* 

amcre  ; 
Mais  qu'il  est   doux   d'en   répandre  ( 

plusieurs  L 


Bis» 


Vas ,  de  ces  pleura  que  la  tendresse  exhale , 
Et  que  l'Amour  cessera  d'essuyer , 
Comme  des  pleurs  de  l'aube  matinale  j 
Je  te  prédis  qu'il  doit  naître  un  rosier    ^      '  * 


■■} 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.        14; 


COUPLETS 

Adressés  à  Mademoiselle  Eulalie  de*** ^ 
le  jour  de  sa  fête. 

Paroles  de  M.  Moline. 

Air  :  T)ci  simples  jeux  de  son  enfance  ,  5<c. 

J_,'aimable  et  sensible  Eulalie 
Est  la  rivale  des  neuf  sœurs  : 
Par  ses  talens  et  son  génie 
Elle  enchante  et  ravit  nos  cœurs. 
De  myrtes  couronnant  sa  tète , 
Les   Grâces ,  l'Amitié  ,  l'Amour  , 
Pour  chanter   son   auguste  fête 
Se  réunissent  en  ce  jour, 

La  Déesse   de  Cythérée 
Lui  prodigua   ses   dons  charmans  ', 
Comme  elle  toujours  adorée , 
Tout  cède  à  ses  attraits  puissans. 
Heureux  qui  peut  la  voir  sans  cesse  , 
Xi) 


344        ÉTRENNEÎ5 
Et  lui  peindre  sa  vive  ardeur! 
Plus  heureux  celui  qu'Amour  blesse  , 
Et  qui  sait  captiver  son  cœur! 


COUPLET 

Ecrit    sur   un    éventail  ,    donné  a  Madc" 
mois  elle  **■>'. 

Paroles  de  M.  Baudrais. 

Air  :  Sorte-^  de  vos  retraites  ,  6cc« 

C^UITTE  le  sein  de  Flore, 
Sois  facile  à  mes  vœux  ! 
Sur  celui  que  j'adore 
Viens  reprendre  tes  jeux. 
Vole  ici ,   doux  Zéphyre  , 
Rejoindre  les  Amours  ; 
Sur  le  sein  de  Tliémirc 
Accours  ,  accours ,  accours  î 


t)  E     P  O  L  Y  M  N  I  E.         14? 

"PRIERE    A    L'AMOUR, 

ROMANCE. 

Paroles  de  M.  G  *  *  *   L  *  *  *  5    musique  de 
M.  Le  Roy  de  Surmain  ,   Profesicur  , 

Ou  air  :  uivec  les  jeux  dans  k  village  ,    &c. 


—îrïta 


2:4=«-tBz?z^*q=5: 


—  -I — I — I — f-—i-~ 


-i/ — i-i^a- 


Je     veux     ai-  mer      tou      t,       ma 

fe  — i=g— rgzb^g:!= Fr^zr^;;;zzt:z 

vi  -  e;  l'a-mour  ûoit  fai  -  re 


mon  bon-heui ,  De        la    jeune    et    lel- 


le      5U    "   vi'B  les       a.    -     traits 


i4^         É    T 

R 

E 

N 

N 

E    S 

kS —  *•' — '^- 

-  mé 

mon 

EEÎ 

^•5= 

mais    ; 

ont    char 

cœur; 

<Jy — 1> , 'J-~\ — i*»! — h^ — — T 


à  mes  vœux  elle   est      re    -    bel  -  le 


'M^i^^^MW^ 


et     re-fu-se  de  s'enflam   -  m;r.  Je 
SÈ^tEEÊziriï=Eë=^=?rÉEE~piE5 


ne     soa  -    pi  -  re      que    pour       el- 


le,  et       je         ne        vis     que      pour 


l'ai-mcr. 


Cruel  Amour  !   vois  mon  martyre  , 
Vois  mes  tomniens  et  ma  douleur  j 


DE    r  O  L  Y  M  N  I  E.        247 

Soumets  Silvie  à   ton  empire , 
Rends- la  sensible  à  mon  ardeur! 
Viens  ,  venge-toi  d'un  cœur  rebelle , 
Que  tu  formas  pour  nous  charmer  j 
De  ton  feu  la  moindre  étincelle 
Suffit ,  Amour  '.  pour  l'enflammer. 


^  LE    SERMENT    VIOLÉ, 
POT-POURRI. 

Paroles  de  M,  Bourignon  de  Saintes, 
Air   de  La   Gracieuse  ,    (  contredanse.  ) 

Ile  premier  jour  que  je  vis  Thérèse  , 
J'ouvris  les  yeux  aux  rayons  du  plaisir  , 
Mon  leune  cœur  en  tressaillit  d'aise  , 
Le  doux  espoir  le  fit  épanouir. 

Heureux  moment  !  de  ta  vive  ivresse 
Le  souvenir  me  plaira  sans  cesse  î 
Tout  est  beau  dans  une  maîtresse  ; 
On  aime  jusqu'à  sa  foibksse  } 


M»        ÉTRENNES 

Et  cette  fleur  qu'on  appelle  jeunesse  > 
Fixe   souvent 
Le  Zéphyr  inconstant. 
Le  premier  jour,  &c. 

Air  :  La  rose  et  le  bouton  ,  d'amourette  ,  &c. 

Ce  fut  en  blanc  corset , 
Simple  et  bienfait , 
Qu'un  matin  je  vis  cette  Belle  ; 
Passé   dans  son  lacet  , 
Un  frais  bouquet 
Attiroit  l'oeil  sur  elle. 
Que  j'enviois  ce  bonheur  î 
C'étoit  le  prix  d'un  cœur 

Fidèle , 
C'étoit  le  prix  du  cœur  ! 

Air  :  Le  Port  Mahan  est  pris ,  îkc, 

La  pudeur  est  trop  fiere  , 
Et  pour  un  rien  on  la  voit  sévère  ; 
Bien  sûre  de  me  plaire  , 
Thérèse  me  comprit 

Et  s'enfuit.  (  B'.s.  ) 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.        24P 

Air  ;  Sous  un  ormeau  ,  Sec. 

Dans  un  réduit 
Oïl  règne  la  plus  douce  nuit  , 
L'Amour  me  conduit , 
Et  Thérèse  ,  qui  me  vit. 
Rit. 

Air  :  ^vec  les  jeux  dans  le  village ,  Sec. 

C'étoit  un  moment  favorable  i 

Dans  le  silence  des  forêts 

De  l'objet  le  plus  adorable 

Mes  yeux  dévoroient  les  attraits. 

Un  soupir  trahit  sa  tendresse  j 

J'aimois  pour  la  première  fois  : 

Je  ne  compris  pas  sa  foihlesse  , 

Et  nous  étions  au  fond  des  bois  I       (  Bis.  ) 

Ail  du  Rendei-vous  de  r^mitiè  ,  (  contredanse.) 

Thérèse  se  mit  en  colère  , 
Et  prétendit  que  j'étois  téméraire. 
Jamais  une  Eeauté  sévère 
N'arma  ses  yeux 
D'un  air   plus  dédaigneux. 


ajo         ÉTRENNES 

«  Vous  me  fuyez  ,  hélas  !  cruelle  , 
j5  Pour  avoir  montré  trop  d'ardeur  !  —  n 
«  Le  reproche  est  nouveau  ,  dit-elle. 
»  Oui,   je  conviens  que  je  suis  cruelle  ; 
5î  Mais  cherchez  une  pastourelle 
»  Dans  la  langueur 
»  Qui  p'ace  son  bonheur  !  » 

Pour  un  amant 
Quel   moment  accablant  ! 

Mon   tendre  cœur 
En  gémit  de  douleur  ! 
Un  prompt  regard  où  soudain  se  peignit 
L'affreux  dépit , 
Me  rendit 
Interdit, 
«  Vous  m'abhorrez!  quel  est  mon  crime? 
«Je  vous  almois  I  35  —  «  Pour  moi,  je  vous  es 
»  time  i 
»  Et  le  sentiment  qui  m'anime  , 
3>  A  votre  aspect 
j3  Tient  presque  du  respect  !  » 

Air  ;  Soui  h  nom  de  l'amitié ,  &C. 

«  Revenez  au  tendre  amour , 

»  Trop  cruelle  Thérèse  !  (  Bis, 


I 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  £.         jj, 

»  Ou  je  m'en  vais  ,  sans  retour  !  — 
«  Partez  i  j'en  suis  b;en-ai5C.... 
»  Il  part  1  c'est  un  bon  tour  !..,. 
33  Revenez , 
33  Revenez  , 
33  Je  veux  croire  à  votre  amour  !  3» 

Air  :  Daigne  écouter  l'amant  fidtU  et  tendre  ,  3CC. 

te  Mais  jure  moi  que  ton  cceur,  sans  foibiesse, 
33  De  ma  vertu  respectera  les  droits  !  — 
33  Je  vais  luter  de  c'aimer  en  Déesse  : 
33  Tu  peux  parler;  je  recevrai  tes  ioix!: 


i'.»S 


Bis, 


Air  :  Du  serin  <jui  te  fhit  envie  ,  &c. 

Je  promis  tout  à  ma  maîtresse  : 

Mon    ccsiii  approuva  le   serment  j 

Mais  un  regard  ,  plein  de  tendresse  ^ 

Me  rendit  coupable  a  l'instant. 

Je  fis  parjure  sur  parjure , 

Et  tant  que  mon  cœur  en  fut  las.... 

Tendre  amante  ,   enfin  je  te  jure.... 

«  Ah  ;  dit-elk  ,  ne  jure  pas  !  3>    (  Bis.  ) 


ayî        É    T     R    E    N    N    E    S 


CHANSON    BACHIQUE. 

Paroles  de  M.  Watremcts  ;  musique  de 
M.  Bonvin. 

Grave.  Majore, 


Du  Dieuquiprs  -  side  à  la         vi- 

gne    j'ob-serve  e-xac  -  ta  -  ment     les 
^  -0-  M         '^ 


'^rn^ 


lo'ix  ,  j'obsirve  ex  -  ac   -   te  -  ment  les    .    , 

^  -rt — ■^-^-H"' — I — ■ ! — -j- 

loixs     je  bois  sans-cesse,  çt    plus     je 

bois 


i 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.        jy. 


G c.„^^     _pzF:erÊ^_, 


BEEEEEEEEE 


11 


bois 


-    -,  plus  (le  m^svœuxce 


l^lâ^-^ 


:i^    Dieumesemble      di    -    gne.         Il    re  -  çoit 


s 


monhom  •  mage  au  *^o.. 


îo;i  ca-veau  . 


JiH^^ii^ 


Bacclius,  c'est-là  ton       temple,  et  ton 


■••  Em    -     jji    -   ''^' .      t-a      je  vaiscnaaue 

^  E3=5E^iE£5^EeÉEêEge^ 

_u^_^t:ËzEiEa±tzb==izrE=ElS^ 


2      jour, très -dé  -  va»    -    te  -  ment      li- 

Y 


ÎJ4 


ÉTRENNES 


r-ï^?35rp^gË 


^prgpir^^pS^zEEg^^ 


re ,    ton  code  é  -  crlt  sur  mon  tonneau ,  ton 
.  (~  _  Minore, 


SEEEB 


code  é  -  crit  sur  mon  toii-neau. 


Du 


-0  ^^^-  rT^ 


Dieu  de  Tan-tiqua     I-da  -  li    -      e,  lors- 
quejesuls  à  jeun  ,  je  mé    ■    pri-se  les 


±t: 


ÏEEE 


traits,  je      mé  -  pri-se  les  traits  ;  mais , 


^ii^^lÊ 


^E? 


Cresc. 
quand  toit  jus,    ton     jus     di- 


DE     r  O  L  Y  M  N  I  E.        25J 


±tr=zt 


Dol. 


vin  ,       m'ins  -  pi-  re      sa      fo- 
li    -    e  ;    r  A-mour  a  -  lors  a  pour  moi 


■2JLZ-. 


des      at  -  traits.        J  en- car.  se  sas  au- 


±cr 


-LI— I 1- 


tels,  mais  sans  cesser  de    boi  -  re. 


et  l'en  -  cens  que  j'onre    à  sa     gloi-re, 

=;r:Erp3zzrrc=rp=r-ti:^:trzzzbzz— 


:cczirprc_"trr 
j      i  hzzi:      L 


le    doit  tout  en  -  tier,  Bacchus,  à 
Y  ij 


i|<î        É    T    R    É    N    N    E    s 


iâiniH^S 


Ad  libitum 


tes  bien  -  faits  ;      et  l'encens  que  j'offre 


!_,„_bo.rzez__^ 


à  sa       gloi   -     re,   il    le      doit 


pia. 
tout     en  -    tier,     Bac -chu 


pia.       dol, 
tout     en  -    tier,     Bac -chus,     à       tes 


bien  -  faits. 


DE    P  O  L  Y  M  N  I  E.         157 

^        ■  .r       ■    _; 

LE  PORTRAIT  DE  L'AMOUR  , 

TAIT    PAR    LUI-MÊME, 

Chanson. 

Paroles  de  M.  le  Chevalier  de  Cubieres. 
Air  :   Tu  croyais  en  aimant  Colette  ,   6cc. 

'U'N  voit  une  torche  enSammée 
Eriller  ,  en  tout  tems  ,  dans  ma  main  j 
Et  de  flèches  elle  est  armée 
Pour  lancer  un    trépas  certain.  _ 

Je  suis  ayeugle  ;  quiconque  aime 
Est  à  moi  semblable  ea  ce  poinl. 
De  la  raison  l'éclat  suprême 
En  vain  le  frappe  :  il  ne  voit   point. 

Je  suis  nud  :  pour  une  maîtresse 
Tout  amant  prodigue  son  bien* 
De  Crésus  eût-il  la  richesse  , 
Bientôt  il  est  réduit  à  rien. 

Y  iij 


S)?        ÉTREKNES 

Me  voilà  peint  d'après  nature. 
Mortels  insensés ,  de  vos  cœurs 
Suivez  donc  l'amoureux  murmure , 
Et  plaignez-vous  de  vos  malheurs. 


e 


LE  RACCOMMODEMENT, 

ROMANCE. 
Paroles  de  M,  Mercier. 

Air  :  Ecoutei  une  histoire  ,  8cc» 

Une  jeune  Bergère , 
Seule  sur  la  fougère  , 
Adressoit  ces  regrets 
Aux  échos  des  forêts. 

«  Hélas  !  l'ingrat  Silvandre 
95  Que  je  croyois  si  tendre  , 
sî  Semble ,  depuis  deux  jours  » 
»  Négliger  nos  amours  1  51 

«  Sensible  à  sa  tendresse  , 
S5  J'ai  montré  ma  fQiblesse  j 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         ijj 

»  N'est  il   que   la   rigueur 

s>  Pour  conserver  un  cœur  .'  53 

Silvandre  entend  la  plainte  : 
Il  vole  vers  Aminte  i 
Le  regard  d'un   amant , 
Jamais,  jamais  ne  ment  I 

La  Bergère  attendrie 
Par  une  voix  chéiie , 
Dans  sa  naïve  ardeur 
Rappela  son  vainqueur. 

11  vint  ;  la  paix  fut  faite  | 
La  suite  en  fut  secrette. 
L'ccho  ne  rendit  plus 
Que  des  soupirs  confus» 


.4<ro,      E    T    R'  E    N    N    E    S 


LA  CURIOSITÉ  x^IERVEILLEUSE  , 

ANCIEN   VAUDEVILLE. 

Paroles    du   Pcve    du    Cerceau  ;  musique    de 
M.    Casimir. 


-*-'-''-i=Ei^ï&rfq=fcî^ 


r8i^^=g^Eg53SÊ^ 


On  voit  dans  ma  boî -te    ma-gi-que 


la  ra-re  -  té  ,   la     ra-re-té!  Vous  n'yvoy-  1 


ggSÊ^; 


ez  rien  qni    ne    pique    la  cu-ri- 

?-" g-j-^r — 'j— 1 — j " — ^-[7-17- 'g-lg 

G-  si  -  té  !  Le  monde,  en  peir-;u-remou- 

vante,parmonver  -  re    ss  montre  aux  yeux. 


DE    P  O  L  Y  M  N  I  E.  .     i<îi 

et  sa   fi-gure  est  si  par-laH-te  qu'elle  fait 
i*^ ( — =*s—r0— — *^ — p"^n— 


dire  aux  eu  -  ri  -  euxrtcO        la     mer- 

veille, sans   pa  -  reil        -       le! 

J'y  fais  voir  un  Grand  sans  caprice, 

La  rareté  ,  la  rareté  ! 

Un   Courtisan  sans  artifice  , 

La  curiosité  ! 
Une  Cour  ou  Dame  Fortune 
Ne  trouble  pas  les  plus  beaux  jours  , 
Et  n'ait  pas  ,  ainsi  que  la  lune  , 
Et  son  croissant  et   son  décours. 
O  la  merveille 
Sans   pareille  ! 

Un  Seigneur  sans  faste  et  sans  dettes , 
La  rareté ,  la  rareté  î 


a^î         ÉTRENNES 

Un  Commis  riche  et  les  mains  nettes , 

La   curiosité  î 
Un  Crésus  cliez  qui  l'industrie 
Enfante  la  prospérité  , 
Sans  que  dans  l'éclat  il  oublie 
Ce  que  ses  pères  ont  été. 
O  la  merveille 
Sans  pareille  ! 

Un  Bel-esprit  sans  suffisance  , 

La  rareté  ,  la  rareté  I 

Un  grand  joueur  dans  l'opulence  , 

La  curiosiré  ! 
Un  ami  qui ,   dans  ma  disgrâce  , 
M'aime  autant  ejue  dans  mon  bonheur  , 
Et  quand  le  sort  m'ote  ma  place 
M'en  conserve  une  dans  son  cœur. 

O  la  merveille 

Sans  pareille  1 

Un  bréteur  qui  jamais  ne  fuie  , 

La  rareté ,  la  rareté  ! 

Un  conteur  qui  jamais  n'ennuie , 

La  curiosité  ! 
Un  tartuffe  à  lui-même  austère. 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         jiîj 
Et  qui  sous  la  douceur  du  miel 
Ne  déguise  pas  le  mystère 
D'un  cœur  amer  et  plein  de  fiel. 

O  la  merveille 

Sans  pareille  ! 

Mari  d'accord  avec  sa  femme  , 

La  rareté ,  la  rareté  ! 

Deux  cœurs  qui  ne  fassent  qu'une  amc  , 

La   curiosité! 
Paisible  et  _  vertueux  ménage  , 
Où  sans  cesse  d'heureux  enfans 
Trouvent  d'une  conduite  sage 
Le  modèle  dans  leurs  parens. 
O  la  merveille 
Sans  pareille  ! 

Un  petit-maître  raisonnable , 

La  rareté  ,  la  rareté  ! 

Un  plaideur  qui  soit  équitable, 

La  curiosité  ! 
Un  modeste  et  sage  critique , 
Qui ,  sans  mélange  d'àcreté , 
Assaisonne  d'un  sel  atcique 
Ce  que  le  bon  sens  a  dicté. 


Rf4        ÉTRENNES 
O  la  merveille 
Sans  pareille  ! 

Mérite  à  l'abri  de  l'envie  , 

La  rareté  ,  la  rareté  î 

Plaisir  sans  trouble  dans  la  vie  , 

La  curiosité  1 
Un  cœur  oil  n'ait  jamais  d'empire 
Nul  souci  contraire  à  ses  vœux  , 
Mais  qui  toujours  se  puisse   dire  : 
«  Je  suis  heureux  ,  je  suis  heureux  î  » 
O  la  merveille 
Sans   pareille  ! 

Un  grand  cœur  exempt  de  foiblcssc , 

La  rareté  ,  la  lareté  '. 

Un  cœur  fier  sans  nulle  bassesse  , 

La  curiosité  I 
Politique  sans  tromperie , 
Jeunes  appas  sans  vanité  , 
Prudence  sans  pédanteiie. 
Courage  sans  téméritét 
O  les  merveilles 
Sans  pareilles  ! 

Grand  Spectacle  où.  tout  divertisse, 
La  rareté  ,  la  rareté  l 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.        î(îj 

Fête  où  tout  le  monde  applaudisse  , 

La  curiosité  î 
Chanson  badine  et  satyrique  , 
Dont  les  couplets  soient  d'un  goût  fin  , 
Dont  chaque  mot ,  sans  blesser  ,  pique  , 
Et  prépare  un  heureux  refrain. 
O  la  merveille 
Sans  pareille  î 


COUPLET 

Adressé  a  une  Dame  hérésiarque  en  amour  , 

et  qui  s'en  vantait. 

Paroles  de  M,  D*->'  T*****»**i', 

Air  :  Lise  demande  son  portrait  ,  Sic. 


Ainsi  , 


dans  un  culte  erroné 
La  mode  vous  entraîne  ! 
Croyez-moi ,  ce  goût  si  prôné 

N'offre  qu'une  ombre  vaine  : 
Du  moins  en  votre  égarement 

Ne  restez  pas ,  Glycere  j 
Si  Lesbos  vous  vit  un  moment , 
Rentrez  vite  à  Cythere. 

Z 


-ifiê        ÊTRENNES 

COMPLAINTE 

Sur  la  mon  de  M.  le  Comte  de  Tressan» 

Paroles  de  M.  Pujoulx  j    musique  de 
M.  Bonvin  , 

Ou   air    des  Folies  d'Espagne. 


LAs'.iln'est  plus  ce  mor-tel  tant  al- 


>^=^S-3:^^^=^^§§^fc^^  ^ 


ma    -    ble  ,  quifutchi  -  ri   des  Gra^ 
ces,  des    A  -  mours  1  II  n'est  don;    j 


plus?  La  Pdrqus  i  ■  nc-xo  -  ra    -    ble 


I 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         2tf; 

for.     doU  furtis.  smuri^ando 

vient  de     tran-cherle    fil        de    ses  beaux 


O- >-■*-<-(• 


jours  ! 


Il  employa  les  loisirs  de  sa  vie 
A  retracer  des  siècles  de  valeur , 
Et  dans  les  mœurs  de  la  Chevalerie 
Il  retrouva  les  vertus  de  son  cœur. 

Ces  Chevaliers  lui  servoient  de  modèles , 
£t  de  leurs  loix  onc  il  ne  s'écarta  : 
Comme  Amadis  il  aima  les  puceiles  , 
Et ,  comme  lui ,  toujours  les  respecta. 

Pleurez  ,  Beautés  ,  pleurez  ,  amans  fidèles  ^ 
Sur  son  tombeau  venez  jetter  des  fleurs. 
Pauvres  amans  ,  où  trouver  des  modèles  ? 
Jeunes  Beautés ,  où  sont  vos  défenseurs  î 

L'ambition  d'une  vaine  mémoire 
N'altéra  poi.it  les  plaisirs  de  son  cœur, 
Zij 


a«!?         ÉTRENNES 
Sans  le  savoir ,  il  voloit  à  la  gloire  ; 
Sans  le  chercher ,  il  trouva  le  bonheur. 

Las!  &c. 


COUPLETS 

Adressés  par  M.Baudrais  a  plusieurs  Gens» 
de  Lettres  ,  de  ses  amis  ^  venus  déjeûner 
che^  lui  le  premier  jour  de  l'an. 

Air  :  Pourriei-vous  bien  douter  encore  ^  5cc. 

,  ^"E  renouvellement  d'année 
M'annonce  un  bonheur  infini  î 
Qu'elle  doit  être  fortunée 
Si   j'en    juge  par  ce   jour-ci  ! 
Oui ,  mes  amis  ,  la  chose  est  sûre  : 
Eh  !  comment  pourrois-je  en  douter  î 
Votre  visite  est  un  augure 
Trop  flatteur  pour  le  rejetter  !  (  Bis.  ) 

Les  Grâces  ,  les  Muses  ensemble 
Viennent  embellit  mon  réduit. 


DE    P  O  L  Y  M  N  î  E.        ifi? 

C'est  l'Amitié  qui  les  rassemble  ; 

Et  chez  moi  le  Plaisir  les  suit. 

J'y  vois ,  à  la  fois  ,  Polymnie , 

Calliope  ,  Euterpe  ,  Erato  , 

Avec  Melpomene  et  Thalle  , 

Sous  les  traits  d'une  autre  Sapho  !  (i)  {Bis.} 

J'y  vois  d'autres  objets  aimables  , 
Par  leurs  talens  ,  par  leurs  appas. 
Des  Auteurs  savans  ,  d'agréables  , 
Une  émule  des  Rose-Albas.  (2) 


(i)  Macicmoiseile  Aurore,  de  l' Académie  Royale  de 
Musique  ,  ce  qui  a  fait  d'heureuses  imitations  de  VIT-' 
liadc,  en  vers  François,  et  de  jolies  Poésies  légères, 
ïile  joint  à  ce  talent  ceux  de  composer  de  charmans 
petits  airs,  et  de  jouer  les  premiers  rôles  dans  la  Tra- 
gédie ,  dans  la  Comédie ,  dans  le  grand  Opéra  et  dans 
rOperaComique. 

(2)  MM.  le  Prévôt  d'Exmes ,  Guillard  ,  de  Grainville  , 
le  Chevalier  de  Limoges  ,  Le  Bailly  ,  Du  Chosal  , 
Mayeur  de  Saint  -  Paul ,  &c.  &c.  Mademoiselle  Ru 
Chosal  ,  élevé  de  Madame  Le  Brun  ,  pour  le  Por- 
trait ,  et  de  M.  David  ,  pour  les  tableaux  de  genres  , 
et  Mademoiselle  Méiieres ,  de  l'Académie  Royale  de 
Musique. 

Ziij 


37û        É    T    R    E    N    N    E    S 
A  cette  joyeuse  assemblée 
Il  ne  manque  vraiment  rien....  Mais 
Que  notre  alégresse  est  troublée 
Par  l'approche  de  nos  regrets  I        (  BU.  ) 

Oui  ,  notre  Muse  favorite 

Bientôt  va  déserter  ces  lieux  : 

La  charmante  Aurore  nous  quitte , 

Et  va  briller  à  d'autres  yeux,  (i) 

Du  Prince  heureux  qui  nous  l'envie 

Le  pouvoir  nous  rend  tous  jaloux  j 

Mais  chacun  ici  le  défie 

De  la  chérir  autant  que  nous  !         (  Bis.  ) 


(0  Mademoiselle  Aurore  étoit  près  de  quitter  Pa- 
ris ,  et  de  se  rendre  à  Rheinsberg  ,  où  le  Prince  Henri 
de  Prusse  l'appeloit ,  et  où  elle  est  allée  embellir  un 
Théâtre ,  qu'il  a  formé  ,  et  qu'il  entretisnt  à  sa  Coût." 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.        271 

'*-    "'       ■   '  ...,,...      _^ 

LES  TOURMENS  DE  L'ABSENCE , 

ROMANCE. 

rarôles  de  M.  Vacherot  j  musique  de  M.  Cha- 
pelle. 
Allegretto. 


^^=â^3ÊgÊE^^^g^EgE£ 


Loin  de   la  Eeau-tè  quM  a    -    do  -  re 


-±-±L 


w±zf:=P-tçL\ 


^=£EE5E" 


"«^•-•-H — 


quluncœursen-sible  est  mal -heu  -  reuxî 


r^l—zizzz^rca—s-  _=^ 


~i" 


.EiEË:^EÊEPtEEg?E^^gE3E£E 


i ^-\ ; 1 (-1 

kaap :««• V- 

Dieu    d'A-mour,  A-iexist'im-plo  -rel 


-W 


wr. 


t^ 


-n^ 


dai-gne  ren  -  cire  Rose    à    %^^        vœux  ! 


z         ÉTRENNES 


Loin    de    toi, belle  et  douce    a    -    mi  -  e 


K^ES^EEf 


• — ^^1 — — i 


l'A- mour  n'est  qu'un  af- freux  tour- 


SêFêê^^^Eî^ 


ment  ;  et  pour  te  voir  un  seul  ins  -  tant , 


ig^Êifeggg 


A-le  -  xis  donne-roit       sa 

r» — :;- 


:» — Qr^-iTTi — :- 


;^^ 


e! 

Si  ton  image  est  une  ros© 
Dans  son  éclat  et  sa  fraîcheur  ; 
Le  papillon  qui  s'y  repose 
Est-il  l'image  de  ton  cœur  ï 
Non  j  t'accuser  de  petfidie 
Seroit  cesser  d'être  constant  , 


r.-« 


DE    POLYMNIE. 

It  pour  te  voir  un  seul  instant , 
Alexis  donneroit  sa  vie  t 

Le  mérite  d'une  maîtresse 
Est  dans  la  constance  et  l'honneur  j 
Ta  beauté  voilà  ta  ricliesse , 
Ta  vertu  voilà  ta  grandeur. 
Reviens  ,  charmante  et  douce  amie  ; 
Rendre  l'espoir  à  ton  amant  j 
Pour  te  revoir  un  seul  instant , 
Alexis  donneroit  sa  vie! 


=i         COUPLETS 
SUR     L'AMITIÉ. 

Paroles    de    M.    de   La    Graviere. 
Air  :  Jeune  Iris,  voudre^-vous  bien  croire,  Sec. 

3uR  l'art  d'aimer  ,  sur  l'art  de  plaire  , 
Plus  d'une  fois  j'ai  médité  ; 
Ovide  en  fit  un  commentaire  , 
Qui  de   Bernard  fut  imité. 
Tous  deux  avec  plus  d'avantage 


«74        ETRENNE5 
Auroient  écrit ,  si  l'amitié 
Eût  pu  de  leur  galant  Ouvrage 
Occuper  au  moins  la  moitié.  (  Bis.  J 

Qu'éjjris  constamment  de  sa  Belle 
Un  Sectateur  de  Céladon 
Prétende  qu'il  doit  n'aimer  qu'elle  j 
Je  ne  dis  point  qu'il  ait  raison. 
Sans  trop  combattre  son  système , 
Mais  conseillant  encore   un  choix  , 
J'assure  qu'on  peut  ,  quand  on  aime  , 
Avoir  deux  penchans  à  la  fois.       (  Bis.  J 

Sans  l'amitié ,  sans  la  tendresse  , 

Je  ne  crois  point  au  vrai  bonheur  j 

Mondor  le  met  dans  sa  richesse  , 

Et  moi  Je  le  trouve  en  mon  cœur. 

A  mes  amis  ,  comme  à  Lucile  , 

Les  plus  doux  rapports  m'ont  lié  } 

Il  n'est  donc  pas  bien  difficile 

D'unir  l'amour  ii  l'amitic,  (  Bit.  ) 


^ 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         275 

CHANSON    BACHIQUE, 

ADRESSÉE  A  MADEMOISELLE  DE  *  **. 

Paroles  de  M.  C  *  *  *  j  musique  d^  M.  Grévin  , 

l'aîné. 
5   Allegro. 


^^^ 


"*cEûzËîËzL£EÊzii!3^ 


Charmante      I      ris,  lors -que    je 


^-S^^ii^ïg 


■Î.J 


boi     tu  te  plains,  sans  savoii  ]iuarquoi.Si 
le  bon        vin  fait     mes    dé  -l;-ces,ce 


iE^ÊÉSi£ïfcËeÊ£S 


virjhl-tré  parlas  Amours/our-nit ,  sans 


27^         ÉTRENNES 


SEËSEÉi 


isrzi^; 


ces-se,aux   sa  -   cri    -    fi  -  ces  que 


3!: 


mon  cœur    t'offre  tous  les  jours,  que 

Fin. 


-U — ?- 


.h- 


mon  cœur   t'of-fre  tous  les     jours. 

Mineur. 


!^=izg=s=F3z3z3z3H 


:Mï5 


•pi^ 


Si  le         vin  est  un  don     des 


Dijux,  c'est  i'en-cens  i;;  plus      di  -  gne 


--U-i- 


^^Eig^ll^g^ 


d'eux.  Pour  moi  tu  vaux  une    Im  -  mor- 


telles 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         277 

tel  -  le  ;  ce    vin  est  donc  di-gne  de 


toi  ?    A    tes    au    -    tels  tou  -  jours    fi- 

de   -   le,  c'est  pour  t'ado  -  rer      que 
Au  Majeur,  sç 

je      boi.  Bru- 

Brûlant  des  plus  ardens  désirs  , 
Si  mon  cœur  mêle  à  ses  soupirs 
De  Bacchus  la  joyeuse  ivresse  , 
Ne   reproche  rien  à  ma  foi. 
Le  vin  ajoute  à  ma  tendresse  : 
Je  t'aime  encoi  plus  quand  je  boi.     (  Bis.  ) 


A  a 


i75         ÊTRÉNNES 

COUPLETS 

ADRESSÉS  A  UN  PETIT  CHIEN. 

Paroles  de  M.  le  Chevalier  de  Cubieres. 

Air  :  Du  serin  qui   te  fait  envie  ,  &c. 

il  oi ,  qu'une  jeune  enchanteresse 
Pose  et  retient  sur  ses  genoux , 
Toi ,  que  souvent  elle  caresse  , 
Ah  1  que  ton  sort  me  paroît  doux  '. 
Dès  qu'on  s'approche  un  peu  trop  d'elle     ; 
Je  te  vois  entrer  en  fureur. 
Gardien  insensé  ,  mais  fidèle  , 
Reconnois  enfin  ton  erreur.  (  Bis.  ) 

Veux-tu  ressembler  à  Cerbère  ? 

Comme  lui  tu  grinces  les  dents , 

Et  comme  lui  ,  dans  ta  colère  , 

Tu  menaces  les  prétcndans. 

Laisse-le  gronder  ;  que  t'importe 

D'imiter  ses  lugubres  cris  i 

De  l'enfer  il  garde  la  porte , 

£t  toi  celle  du  Paradis.  (  Bis.  ) 


D  E    P  O  L  Y  M  N  I  E.         57, 


LE     TABLEAU 

DES   MALHEURS  DE  L'AMOUR, 

Romance 

Adressée    à    Madame   de    *  *  *, 

Paroles  de  M.  de  Tournon  j  musique   de  M. 
Bonvin , 

Ou  air  :  Daigne  écouter  l'amant  fidèle  et  tendre  , 
&c. 


Èï^^sSÈfeiËr^ïË^ 


Vous  le  vcu-lez,par  votre  or-dresu- 


prè  -  me  du  tendre  A.  -  mour  jepein- 


drai    les  dou-leurs.  De  n'a-volr 

A  a  ij 


I 


aSo 


ET    RENNES 


dolce 
puveusdl-re        je    vous 


Êi*t^ls«*§  l|  \ 


lEp^j^ggEJg^^S^ 


fortî  dolcz 

oui,c'estpour  moi  le    plus  grand  des  mal- 


forts. 
heurs!     oui,c'estpourmoi  le      plus  grand 

des  malheurs  ! 

Si  je  vous  vois ,  votre  beauté   m'enchante  j 
Et  dans  vos  yeux  je  trouve  le  bonheur  j 
Si  je  surviens ,  que  vous  soyiez  absente , 
Je  l'avoûrai  ,   c'est    vraiment   un    malheur! 

(  ^«-  ) 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         agi 

Si  votre  main  m'offre  une  violette  , 
Je  la  reçois  et  la  mets  sur  mon  cœur  ; 
Mais  grondez-vous ,    êtes-vous  inquictte  ? 
Eh  !  bien  ,  Zulmé  ,  c'est  encore  un  malheur  ! 

(Bis.) 

Qu'un  songe  heureux  m'offre  de  vous  un  gage. 
Des  Dieux  alors  je  goûte  le  bonheur. 
Si  mon  réveil  vient  chasser  votre  image  , 
J'éprouve  alors  le  fléau  du  malheur  '.      (  Sis.  ) 


A       M    I    R     T    I     L  , 

CHANSON. 

Paroles  de  Madame  de  Montenclos. 
Air    :    Que    vous    ave^    d'avantage  !  &c. 

\^UE  ne  peux-tu  dans  mon   ame 
Lire  au  gré  de  tes  désirs  ? 
Que  ne  puis-je  pour  ta  flamme 
Créer  de  nouveaux  plaisirs  ? 
Malgré  la  pudeur  farouche 

A  a  ïi'i 


aSi         ETRENNES 

Qui  me  coatraint  chaque   jour  > 
Je  sens  errer  sur  ma  bouche 
Aveux  et  baisers  d'amour  '. 

Quand  je  reçois  ton  hommage 
L'Amour  te  soumet  mon  cœur  { 
Dans  ses  mains  est  ton  image , 
Pour  moi  celle  du  bonheur. 
Peins-toi  ma  tendresse  extrême 
Plus  que  mes  foibles  appas. 
Ne  te  dis  point  que  je  t'aime  : 
Non  ,  ce   mot  ne  suffit  pas  '. 

Oui  ,  ce  que  ton  cœur  désire 
Le  mien  sait  le  deviner. 
A   l'amante  qui  soupire , 
L'Amour  fait  imaginer  j 
Mais  en  cultivant  la  rose , 
Qu'un  jour  tu  pourras  cueillir  , 
Compte  ,  au  moins ,  pour  quelque  chose 
Le  doux  espoii  d'en  jouit  1 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E-  aSj 


L'ÉCUEILINÉVITABLE, 
ROMANCE. 

Paroles  et  musique  de  M.  de  Lautel. 

ilisiiiliip^l 

A    l'A  -  motir      tout      nous      en- 


:ii: 


ga  -  ge  j     il      est        par  -  tout       sous 
nos        yeux  :  tout  no  .is       en        of- 


E^igEggl^Isi 


fre       ri     -     ma  -  ge  j  il  nous      ob- 
sède       ea     tcjs        lieux.    A  -  ni- 


îi?4       ÉTRENNES 


mé       de        son       gé      -     ni   -    e. 


:&: 


=ri=i?=55EÊzEÉt-È=H 


azt 

chaque  être     sait      nous  char  -  mer. 


Est-on  cou    •    pa-ble  d'ai  -  mer    lorsque 

^^!î: ^ï t^-^S tmatÇ-h Il . 


tout    noui       y        con  -  vr  -    e  ? 

Mineur. 


î3ïteSÈ[ 


Du    î.i  -  phyr  l'ha    -    lei   -   ne  pu- 


re ,     le       vif  é  -  iiut       d'-n 


beau        jour ,  des  fleurs         la    ri» 


>& 


DE    P  O  L  Y  M  N  I  E.         aSj 


che    pein    -    tu  -  re  ,     ou  -  vrent 


nos  ccELirs      à        i'a  -  mour.  L'ame ,  à 


cet    as  -  pect       ra      -      vi    -    e ,  sent 


un  doux  fea      l'a  -    ni     -    mer. 


smii^^^M 


est-oncou-pa-bled'ai  -  mer  lorsque    tout 


nous       y      con  -   vi    -    g  î 

Majeur, 
La  tourterelle  murmure 
Loin  de  son  cher  tourtereau. 


xU        E    T    R    E    N    N    E    S 

Chaque  voix  ,  dans  la  nature  , 
Du  tendre  Amour  est  l'écho. 
Chaque  instant  de  notre  vie 
Conspire  à  nous  enflammer. 
Est-on  coupable  d'aimsr  , 
Lorsque  fout  nous  y  convie  i 

Mineur. 

Si  l'amout  se  fait  entendre 
Par  l'organe  d'une  fleur  , 
Jugez  si ,  d'un  amant  tjndre  , 
La  voix  doit  parler  au  cœur! 
Ah  l  plaignez  votre  Sophie  , 
Maman  ,  loin  de  la  blâmer. 
Suis- je  coupable  d'aimer  , 
Hélas  1  quand  tout  m'y  convie  3 


DE    POLYMNIE.        atr 

1  ■  ^s 

COUPLETS 

ADRESSÉS  A  MADEMOISELLE  *  *  *. 

Paroles  de  M.  Dumaniant. 

Air   :    ^h  !  de.  tes  dix-huit   ans  ,  &c. 

OlÉDUISANTE   Philis  , 
Qu'Amoiu   fit  si  jolie  , 
Si  c'est  par  fantaisie 
Qu'à  mes  vœux  tu  souris  , 

L'erreur  passagère 
Qui  me  met  sous  ta  loi , 
En  cessant  de  te  plaire , 
Est  un  malheur  pour  moi  ! 

Ces   jours  de  mon  bonheur 
Dureront-ils  encore  ? 
Lorsque  mon  cœur  t'adore 
Rien  ne  parle  à  ton  cœur! 

Ta  bouche  abandonne 
Des  baisers  qu'elle  doit  j 
La  volupté  les  donne  , 
Mais  l'amour  les  reçoit. 


28^         E    T    R    E    N    N    E 

Hélas  !  tout  mon  plaisir 
Est  troublé  par  la  crainte , 
Et  pardonne  ma  plainte 
Sur  un  triste  avenir! 

Ton  art  est  de  plaire'; 
Le  mien  seul  est  d'aimer  : 
Cesse  d'être  légère , 
Ou  cesse  de  charmer  '. 


LE    BESOIN    D'AIM  ER, 

COUPLET. 

Paroles     de     M.     Nougaret. 
Air    :   On  dit  qu'à  qu'inie  ans ,   &C. 

On  dit  qu'en  aimant 
La  beauté  même  est  embellie  , 

On  dit  qu'en  aimant 
On  goûte  un  plaisir  ravissant. 

Ah!   l'aimable  folie 
Que  de  nous  laisser  enflammer  l 
Le  charme  de  la  vie 
Est  de  savoir  aimer  ! 
Pn  dit  qu'en  aimant,  &c, 


LE 


i 


B  E    P  O  L  Y  M  N  I  E. 


î»9 


LES    REGRETS 

D'UN  AMANT  SÉPARÉ  DE  SA  MAI- 
TRESSE A  L'APPROCHE  DU  PRIN- 
TEMS  , 

Romance-Pastorale. 

Paroles  de  M.  Louvet  de  Couvrai  ;   musique 
de  M.  Edelman. 

G  ratio  fo. 


l^Si^^gÉlë 


Chantez, heureux  oi  -  seaux, chan- 


■¥-T* \—r*- 


(\ 


gËÈgaEggÊggjEjfj;^ 


tez  vos      dou-ces  chaînes, chaatez  vos 


'i^ii±tr: 


~4- 


-Ef- 


D 


'çz.-=^>o.t: 


B  b 


É    T    R    E    N    N    E   -s 


dou-ces  chaînes.      Moi ,    j'en- 


(îls^^esa? 


=ÈSÈ^.ÈS 


tends  Phi-lo    -    mè      -      le ,  j'en- 


tends     Phi-lo  -  mè-le ,        et 


5srr=-a 


«fia. 


(Il=^ 


DE     P  O  L  Y  M-  N  I  E.         2?t 


je  ver  -  se    des  pleurs  » 


^:=z±fcrcz: 


:Ez±=Ê:z:5;  É  iz^EtElz 


fptifEgiigE^^^^g^pz^gz: 


et  je  ver  -  se     des  pleurs  ! 


V— s-lrh-    -^- 


g^^H^EEgaJ 


Comme  eli 


Comme  elle  .  hé- 


_^«fi*««a. 


^?^ irt 


B  b  ii 


iç^  ÉTRENNES 


las! 


d'amojr'je  sens     les  psi* 


K—'-^: 


SiîSÊi^^^ 


nés,       e' ,     com-me  vous,     \  ai  coa- 
A , 


T^--P r fl£=e — c" 


— «M 1 — — — M  "  ^    Imz 

ses  Qoii-ceurs,        et,com-me 


DE    P  O  L  Y  M  N  r  E.         i.9y 


vous,    j'ai    connu  ses  douceurs  L 


Il  ctz — g   g g—- 


EÈÏËÉEE 


Minore.^ 


/'!ftfe 1 TT~I>  ' w 

Cel-le  qui 


rfil^^lil^^ê 


vit  pour       moi     de     moi  s'est  é-loi- 


B  b  iij 


2P4 


ET    RENNES 


\i^m^m^^^^ 


iné-e,         cïl-le  qui  vit  pour  moi    de 


HtE!E|!SiEE5iE5EfHEEÊÏÈ5^ 


gEË^gÈggg^BgÈg 


mois'estéloi-gni-e...  Ah!  quand reviendra- 

rs:|==rzz_- :p«ZHrrr_ »— -^ 

-î^ir^p  -L-g-^...pi — i-=^-pa — 1 — ■ — zrrr: 


t-elle  embel  -  lir     ce  se  -  jour  ? 


3nÊ==-EKÊH 


Ij-Kl^-Pa 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E.         195 


-rilÉÊ^iEËÉËêEÉÊi 


Bzra 


Quand  rc-viendra-t-elle   embel  -  lir 


\.=ï£^l 


IL^ 


(IgËgÊ^gËgsiÊâ^^il 


ce    se    -    jour  ?  En  son  ab- 


'r£t;=-r=»=feE?=?=ê=P=t£i: 


EËE£3EËH 


V 


cen-je  u  i  jour  esc  unean-né-e  ;  un 
— »—   — »—  /T\ 


±t. 


_t^i^_i 


^6       ETRENNES 


^^^r^ 


ËgjÈEEE^E^^ 


an         près    d'el-Ie        a  pas  -  s^é 


EÊEÏ^È 


=Èl^^^â 


comme  un     jour,       un  an        près 


liÏEl^^^^^ 


:p?«zp?a= 


fîii^^^E^i^EË 


d'elle    a  pas  -  se  comme  un  jourl 


vlMg=g|=^^JM 


DE     P  O  L  Y  M  N  I  E,        297 
r. .         ■  .  . ' ■'  ■.;==3 

L'AMITIÉ, 

CHANSON. 

Paroles    de     M.     Lar  *    *    *, 

Air  :    Cher   Fdloè  ,  sur  un  sopha  de  roses  ,  Sec 

JC^  ARE  amitié  ,  penchant  sublime  et  tendre  , 
A  te  chanter  je  consacre  ma  voix. 
De  tes  attraits  qui  peut  donc  se  défendre  ? 
Il  est  si  doux  de  vivre  sous  tes  loix  î     (  Bis,  ) 

A  nos  douleurs  toujours  compatissante  , 
Tu  prends  plaisir  à  soulager  un  cœur. 
L'infortuné  sous  ta  main  bienfaisante 
Voit  tous  ses  maux  se  changer  en  bonheur. 

{B.s.) 

Ton  seul  aspect  anime  la  nature. 
Tu  rends  plus  beau  l'azur  brillant  des  Cieux. 
C'est  à  ton  feu  que  notre  ame  s'épure. 
L'homme  par  toi  devient  égal  aux  Dieux  ! 

(,Bis.) 


29»         É    T    R    E    N    N    F.    s 

LA      GAIETÉ, 

CHANSON. 

Paroles  de  M.  Le  Prévôt  d'Exmesj    musique 
de  M.  Eonvin. 


Alkgritto.  Majore. 


si 


Dans  monjeune     â-ge        je  riois toujours 


de     bon  cœur,  je  ri  -  ois  toujours  de  bon 


coeur.  C'est    ê  -  tre     sa  -  ge  de  ne  jamais  pren 


^^^^^^m 


dre  d'iiumeur;  c'est  ê-tre        sa  -  ge      de 


jggEgpgegËSlJÈJ 


ne  jamais  prendre  d'humeur ,de  ne  ja-  mais  pren- 


DE    POLYMNIE. 

M'norc. 


195 


Egl^liïËiiifefÊ 


dre  d'humeur. 


J^l^E 


Si    l'on  s'en  -  ga- 
D.      ^ 


ge.matgré  soijl'on  devient  rêveur ,  malgré 


Do/. 


For.         Dol. 

soi, l'on  devient  ré  -veurj         Tris-te  pre- 

_e — ^*— u. 


P^sfi^rK^^n 


:tï2^Ud 


sa  -  ge,qui  n'annonce  pas  le  bon  -  heur! 


P.  »    ,     ,      For. 


tris-te  pré-sa  -  §e,  qui  n'an-non-  ce  pas 
-f-  Majore.      ^ 

le      bon  •  heur  !         Dans      mon  jeune 


ÎÔ9  É  T  R  E  N  N  E  s.  Sec. 

a-ge     i'ins-  pirois    à  tous     la    gai- té , 


j'inspi  -  rois     à  tous  la    gai  -  té.       Un 


peu  vo- la- gej  partout  ain-si  j'é  -  tcis  fè- 


Si/ 

écunpeuvo-la  -  ge  j     prrraut     ainsi  j'é- 

tois  fê  -  té,  partout ain  -  si     j'étois    fê- 


bE3ît 

tè. 


■<*-i-%x- 


r  I  N. 


TABLE] 


50ï 


TABLE. 
A 

Messieurs.  Pages 

AUGUSTE    6  AUDE. 
A  la  plus  jolie  ,  musique  de  M.  Porro.  178 

B 

BASTIER    D!i    DOUINCOURT.    (le) 
Consigne  i  mon  Portier,  musiqiicde  M.  Le  François  197 
11  faut  céder,  zîi 

B  A  U  U  R  A  I  S. 
Bout-rimés.  177 

Couplet.  244 

Couplets.  26S 

B  E  Z  A  N  Ç  O  N    D  '  É  P  I  N  A  Y. 

la  Dormeuse  éveillée.  117 

Couplet  impromptu.  3^8 

BOUKIGNON    DE    SAINTES, 

ilyrane  i  l'Amour.  2j8 

Le  serment  violé.  147 

BOUTILLIER. 

Les  Jeans  de  toute  espèce.  21 

c 

C  H  I  V  o  T.   (  Le  Comte  de  ) 
Voilà  comme  on  se  défend.  no 

COLLEVILLE. 
La  Réiignation,  musique  de  M.  le  Baron  de  BernstorfF.  4% 
Couplet.  jj{y 

Ce 


8o 
14S 


50s  TABLE 

Messieurs.  l'a?» 

C  U  B  I  E  R  E  s.  (  Le  Chevaliet  de  ) 
L'Oiseau  envolé.  îï 

Couplet. 
Couplets. 

Les  sept  Planètes.  ^^ 

L'.\mour  égaré.  "^ 

Le  Portrait  de  l'Amour.  '^7 

Couplets.  .  ^78 

C  *  *  *. 
ta   Mcre  prise  pour  le  fils  ,  rtiusiquc  de  M.  Hrcvin  , 
l'aîné.  ^  ^'<S 

C'nanson  bacchique ,  musique  de  M.Gtévin,  l'aîné.  17? 

D 

nESGROUA.S,  fils. 
L'Amant  satisfait  par   l'espérance.  I» 

DU    CE  RC  E  A  U.  (  Le  l'eic  ) 
La  Curiosité  merveilleuse  ,  musique  de  M.  Casimir.  î6» 

UUFRESNOY.  (  Madame  ) 

^°"P'"^-  DU  M  A  NI  AN  T.  '^ 

Le  séjour  de  l'aris-  * 


Couplets.  _        _  „ 

^  DUMOUSTlïR. 


ZÎ7 


Couplets.  *-+^ 

Couplet.  *^? 

E 

ESTIVAL    DE     BRABAN.   {d') 
Les  usages  du  jour.  7i 


DES    AUTEURS.  jo? 

Messieurs.  Pag. 
Év  R  A. 

La  résolution  inutile,  musique  de  M.  le  Chevalier  de 

Saint-Georges.  ijô 

Couplets  ,  musique  de  M.  le  Chevalier  de  Saint- 
Georges.  I^z 

F 

F  L  O  R  I  A  N.  (Le  Chevalier  de  ) 
Poitiaic  d'Adine,  musique  de  M.  Bonvin.  Si 

G 

GARIOT    DE    SALINS, 

portrait  d'une  jolie  Femme.  40 

Portrait  de  l'Amour ,  musique  de  M.  Rochefort.  58 

Couplets.^  9> 

Mon  dernier  choix,  musique  de  M.  Pouteau.  159 

L'Ingënue,  musique  de  M.  Le  Roy  de  Surmain.       166 
Chansonnette,  musique  de  M.  Le  Roy  de  Surmain.  \S6 
Les  de'goûtt  de  l'hymen,  musique  de  M.  Le  Roy  de 
Surmain.  îzj 

Prière  à  l'Amour,  musique  de  M.  Le  Roy  de  Surmain, 

L'Amant  trahi ,  musique  de  M.  BiUiard,  5î 


lOLY    DE    SAINT-JUS  T. 
Les  Grâces  bien  log<^es. 

C  c  ij 


Î04  T     A     B     iw     E 

Messieurs.  Pag; 

LA     GRANGE.    (De) 
Chanson  anacrëontique,  musique  de  M.  Blatttnan.  107, 

I.  A     G  R  A  VI  EKU.    (  De  ) 

Couplets  sur  l'Amitié.  rjj 

LA    MOT  H  S.    (De) 

Les  adieux.  yi 
Le  Lévite  d'Ephtaim  ,  musique  de  M.l'Abbf  Auroux. 

Couplets.  100 

L'Indifférent,  musique  de  M.  Favier.  ijj 

L  A  K  *  *  *. 

Couplets.  136      ij 

L'Amant  qui  n'est  point  jaloux.  170 

L'Amant  préféré.  231 

L'Amitié.  29- 
L  A  V  I  É  V  I  L  L  E.  (  De  ) 

L'Amour  vu  tel  qu'il  est  et  comme  il  va,  musique  de 

M.  Le  Brun,  19 

Chanson.  Ij7 

Chanson.  lyS 

Chanson.  lj7 

L  AU  TEL.   (De) 

Couplets.  j8î 

L'Écueil  inévitable,  musique  du  même.  2Ï} 

LE    FRANC. 

Couplets.  67 

LE     MÉTAYER. 

L'Amant  jaloux.  4y 

Le  Portrait  d'Étnilie.  ^'5 


DES    AUTEURS.  50J 
Messieurs.                                             Pag. 

LÉVRIER     !>E    CHAMP-RION. 

Avis  aux  jeunes  Acteurs  Tragiques.  90 

LOUVKT     DE    C  OUVRAI. 
Les  regrets  d'un  Amant  éloigné  de  sa  Maîtresse ,  à  rap- 
proche du  Printems  ,  musique  de  M.  EdeUnann.  2S9 

M 

MAYEUR    DE    SAINT-PAUL. 

le  Mouton  et  le  Baiser  ,  musique  de  M.  Rouen.  «4 

L'Anacréon  moderne.  74 

Le  nei  cassé  ,  inusique  de  M.  Bambini.  p8 

MÉRARD    DE    SAINT-JUS  T. 

Chanson.  117 

Zervcc  et  Nerhiette  ,  ou  la  jeune  veuve.  21S 

MÉRARD     DE    S  A  1  N  T- J  U  S  T.   (  Madame  ) 

Couplets.  19 
MERCIER. 

le  Raccommodement.  ij$ 

M  EU  DE-MON  PAS.  (  Lc  Chevalier  de) 

Couplets.  79 

la  plume  de  l'Amour,  musique  du  même.  i;y 

La  négligence  de  l'Amour,  musique  du  même.  454 

M  I  R  A  M  O  N  D.    (  De  ) 

Couplets.  \6 

CoupJet.              '  45 

Couplets.  61  , 

Couplets.  lij 
M  O  L  I  N  E. 

les  regrets  d'une  Bergère,  devenue  grande  Dams  ,  mu- 
sique de  M.  Hotsiski.  ijs 


ao(5  TABLE 

Messieurs.  Pag. 

La  Fille  reconnoissante.  214 

Couplets.  Z4i 

MONTENCLOS.  (  Madame  de) 

Premiers  vœux  d'Églé  à  son  réveil.  iS 

A  Minil.  *8i 

N 

N  O  I Z  E  T.  (Le  Chevalier  de  ) 

Tendres  vaux  d'un  Amant  ,  musiqae  du   Chevalier 
Gluck.  119 

Couplets  ,  musique  de  M.  l'Abbé  Jacquemont  du  Dou- 
zon.  14; 

Conseils  aux  Amans,  musique  de  M,  l'Abl>é  Jacque- 
mont du    Douzon.  173 

Le  Berger  quitté,  musique  de  M.  l'Abbé  Jacquemon» 
du  Oouzon, 

NOUGARET. 

L'Amant  constant.  109 

Le  besoin  d'aimer.  aS& 

O 

o  R  R  E  s.   (  Madame  Des  ) 
Komancc. 

P 

PLANCHER. 
La  mort  d'Isote,  musique  de  M,  *  *  *,  87 

P  O  R  R  O. 
L'Amant  qui  frappe  à  !a  porte  de  la  Maitcejse ,  ma 
sique  de  I.  Haydn,  lé 


DES     AUTEURS.         397 

■  E  s  s  I  E  U  R  s.  Pag, 

PHÉVOT     D'EXMES,  (Le) 
les  regrets ,  musique  de  M.  lionvin,  t 

la  gaieté  ,  musique  de  M.  Bonvin.  298 

p  U  ;  o  U  L  X. 

î  'Age  d'or.  49 

Cotnplainte  ,  musique  de  M.  Bonvin.  i£6 

S 

SABATIER   DE    C  A  V  A  I  L  L  O  N, 

Chanson.  iij 

Chanson.  iôj 

S  MNT-PÉR  AVI. 

Mourir  i  la  mode  d'Irlande,  musique  de  M.  Chatdmi.  J7 

S  A  U  R  I  N.  (  feu  ) 

L'Amour  est  de  tout  âge.  168 

L'Art  de  jouir  de  la  vie.  aoa 

SYLVAIN.    (Le  Berger) 

Couplets.  34 

Couplet,  ijj 

T 

T  o  u  R  N  o  N.    (  De  ) 

L'heureux  songe.  6j 

Hébé  ,  ou  le  plaisir.  8y 

Le  Tableau  des  malheurs  de  l' Amour  ,  musique  de 

M.  Bonvin.  279 

V 

VACHEROT. 
le  Nouveau-né  ,    musique  du  même.  47 

L'Amant  constant ,  musique  de  M.  Loullié,  fils.       «'9 


3o8     TABLE   DES    AUTEURS. 
Messieurs.  Pag. 

L'Amant  forcément  séparé  de  sa  Maîtresse  ,  musique  de 
M.  Chapelle.  205 

L'Impatience  ,  musique  de  M.  Chapelle.  iji» 

Lestourmens  de  l'absence,  musique  Je  M.  Chapelle.  271 
V  *  *  *  *  *. 

Mon  bonheur.  *''* 

w 

W  A  r  K  î  M  E  T  S. 
Chanson  Bacchique,  musique  de  M.  Bonvin.  :-- 

WILLEM  AIN     D'ABANCOURT. 
Portraits  de  fantaisie.  141 

Au  Qyfij;»  que  j'ai  planté  sur  le  tombeau  de  mon  père.. 

Adclle  et  Fonrose.  iS) 

l'ortiait  de  Zélis.  îJ) 

X 

X  A  V  I  E  R    D  E    D  O  M  P  *  *  *. 

Couplets.  17^1 

ANONYMES.  j 

La  soirée  d'hiver,  musique  de  .M.  Ghampein.  i 
Les  regrctsd'unejeune  veuve,  musique  de  M.  Bonvin.  li 

Petite  Pastourelle,  musique  de  M,  Bonvin.  jl 

Les  vrais  plaisirs,  musique  de  M.  L.  Guichard.  6Ù 

L'innocer.ce,  musique  de  M.  L.  Cuichard.  pj. 

Le  Serment  léger,  musique  de  M.  ISonvin,  jofi 

L'Amour  François  ,  musique  de  M.  L.  GuicharJ.  iifl 

Couplets.  i^J 

FIN,  j 


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1179 

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1789 

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