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Full text of "Études critiques sur le traité du sublime et sur les écrits de Longin"

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THE  UNIVERSITY 


OF  ILLINOIS 


LIBRARY 


5. 


Vahlen  Library 
1913 


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Latest  Date  stamped  below. 

Theft,   mutilation,   and   underlining   of   books 
are  reasons  for  disciplinai-/  action  and  may 
resuit  in  dismissal   from  the  University. 
University  of  Illinois  Library 


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1  0  1965 


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DEC  2  8  ; 


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TON  TOY  AOrriNOY 


Cet  ouvrage  a  été  tiré  à  trois  cents  exemplaires  numérotés. 


Genève  -    Imprimerie  de  F.  Ramboz  ei  G". 


ÉTUDES  CRITIQUES 


SUR   LK 


TRAITÉ  Dl  SUBLIME 


et  sm  i.KS 


ÉCRITS  DE  LONGIN, 


COMPRENANT  : 
i 

I.  Des  Recherches  sur  le  véritable  auteur  du  Traité  du  Sublime  ; 
II.  Une  Traduction  nouvelle  de  ce  Traité  avec  le  texte  en  regard,  des 
variantes  et  des  notes  critiques  ; 

III.  Les  Fragments  authentiques  de  Longin  recueillis,  mis  en  ordre,  corrigés 

et  traduits  la  plupart  en  français  pour  la  première  fois  ; 

IV.  Les  Documents  et  Témoignages  des  anciens  sur  la  vie  et  les  écrits  de 

Longin  ; 
V.  Une  Table  comparative  du  Vocabulaire  des  deux  auteurs  ; 


LOUIS  VAUCHER, 

-I  UB  IIONOH.WHE  DE  UTTKUATl  KK  CLAS8HKH   A  1.' ACADEMIE  Dl  CKNK.VK, 
ANCIEN  PRINCIPAL  ET  DIIIUOTHÉCAIHK. 


GENÈVE, 
IOËL  CHERBULIE&   LÏBRÀ4RE-ÉDITEUR 

PARIS. 

MÊME   MA)>o.\,    RUE   DE   LA   MONNAIE,    10, 

183V 


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VUNT-PROPOS. 


J'ai  exposé ,  dans  les  introductions  mises  en  tète  de  chacune  des 
parties  de  cet  ouvrage,  le  but  que  je  me  suis  proposé  ,  la  marche  que 
j'ai  suivie  et  les  secojurs  que  j'ai  eus  à  ma  disposition  ;  il  me  reste  à 
rappeler  quelques  circonstances  qui  en  ont  précédé  ou  accompagné  la 
publication. 

Avant  de  mettre  sous  presse ,  j'ai  communiqué  à  l'Académie  des 
Inscriptions  et  Belles  Lettres  le  résultat  de  mes  recherches,  et  la  note 
que  j'avais  rédigée  dans  ce  but  a  été  insérée  dans  la  Bibliothèque  Uni- 
verselle de  Genève,  dans  le  Journal  de  l'Instruction  publique  et  dans 
celui  de  Y  Institut  (Mars  1852).  Il  ne  m'a  été  adressé  aucune  objec- 
tion, aucune  observation ,  ni  sur  les  détails ,  ni  sur  l'ensemble  de  son 
contenu,  et  je  ne  sache  pas  que  mes  assertions  aient  été  l'objet  d'au- 
cune critique  ni  même  d'aucune  mention  dans  les  journaux  littéraires 
étrangers»  Cependant  mes  honorables  correspondants,  entre  autres  le 
savant  M.  Jos.-Victor  Le  Clerc,  qui  a  bien  voulu  se  charger  de  pré- 
senter ma  note  à  l'Académie,  m'ont  fait  connaître  que  les  juges  com- 
pétents, sans  repousser  mes  idées  et  mes  conjectures,  attendaient  pour 
les  admettre  ou  les  déclarer  non  fondées ,  que  j'en  eusse  publié  les 
motifs  et  les  preuves. 

Mais  si  la  publication  de  ma  note  n'a  pas  appelé,  comme  je  l'espé- 
rais, l'attention  des  experts  sur  la  solution  que  j'ai  proposée ,  elle  m'a 
du  moins  procuré  le  précieux  avantage  de  connaître  à  temps  des  écrits 
spéciaux  qui  m'étaient  restés  inconnus.  M.  le  professeur  Baitcr,  de 
Zurich  ,  m'a  communiqué ,  avec  autant  d'empressement  que  d'obli- 
geance, la  dissertation  de  M.  Buchenau,  De  scriplore  libri  mpl  &|«wç, 
Marbourg,  1 8  ï  0,  la  note  de  M.  Spengel  sur  le  passage  de  la  Genèse, 

£&74 


VI 

cl  le  premier  volume  des  Rhetores  grœci  que  ce  savant  critique  a  publié 
récemment.  C'est  aussi  à  M.  Baiter  que  je  dois  d'avoir  pu  consulter  les 
Opcra  Plotini  de  Greuzer ,  le  Commentaire  de  Proclus  sur  le  Timée 
de  Platon,  édition  de  M.  C.-E.-Chr.  Schneider,  Breslau,  1847,  et 
plusieurs  autres  livres  qui  me  manquaient.  MM.  les  professeurs  Roget, 
Adert,  de  Sinner,  Rickly,  Hisely,  m'ont  rendu  des  services  analogues. 
M.  Am.  Roget  fils  a  relevé  pour  moi  les  variantes  de  quelques  chapi- 
tres du  manuscrit  de  Florence,  et  M.  Adert,  qui  a  bien  voulu  prendre 
la  peine  de  relire  les  épreuves,  m'a  éclairé  de  ses  précieux  avis.  Je  les 
prie  de  recevoir  ici  l'expression  de  ma  reconnaissance. 

La  forme  que  j'ai  adoptée  pour  cette  édition  m'a  paru  propre  à  faire 
mieux  saisir  les  comparaisons  et  les  rapprochements  sur  lesquels  j'ap- 
pelle l'attention  des  lecteurs;  mais  elle  en  a  rendu  l'impression  longue 
et  difficile.  J'ai  profité  de  ce  délai  pour  corriger  et  revoir  avec  soin 
mon  travail,  et  j'ai  cherché  à  compenser  ainsi  les  avantages  que 
mon  éloignement  des  grandes  bibliothèques  et  des  principaux  centres 
d'instruction  ne  me  permettait  pas  de  lui  assurer.  Au  reste,  je  ne 
présente  au  public  lettré  que  de  simples  études ,  pour  lesquelles  je 
réclame  toute  son  indulgence. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Pages. 

RECHERCHES  sur  le  véritable  auteur  du  Traité  du  Sublime.  —  Plan  de 

ces  recherches 1 

PREMIÈRE  PARTIE.  —  Etudes  sur  la  vie  et  les  écrits  de  Longin. 

Chap.  Ier.  g  1.  Vie  de  Longin 4 

g  2.  Carrière  philosophique  de   Longin G 

Chap.  II.  Carrière  littéraire  de  Longin. 

§  1 .  État  des  Lettres  au  troisième  siècle 13 

g  2.  Carrière  littéraire  de  Longin 24 

DEUXIÈME  PARTIE.  —  Examen  de  l'authenticité  du  Traité  du  Sublime. 

Chap.  Ipr.  Opinions  des  Critiques  à  cet  égard 43 

Chap.  II.  Discussion  des  preuves  et.  des  témoignages  allégués  en  fa- 
veur de  Longin 60 

Chap.  III.  Étude  comparative  du  Traité  du  Sublime  et  des  Fragments 

de  Longin G8 

TROISIÈME  PA  R  TIE.  —Recherche  de  l'auteur  du  Traité  du  Sublime. 
Chap.  Ior.  Examen  des  données  que  fournit  le  Traité  du  Sublime  pour 

déterminer  l'époque  de  sa  composition 80 

Chap.  II.  Revue  des  rhéteurs  qui  ont  vécu  à  l'époque  où  le  Traité  du 

Sublime  a  dû  être  composé 90 

Chap.  III.  Étude  comparative  du  Traité  du  Sublime  et  des  écrits  de 

Plutarque.      .     .  !>G 

TRAITÉ  DU  SUBLIME.  Traduction  nouvelle,  avec  le  texte  en  regard  et 

des  notes  critiques 121 

Introduction 125 

Chap.  Ier 140 

FRAGMENTS  DE  LONGIN,  traduits  en  français,  avec  le  texte  en  regard 

et  des  notes  critiques 253 

Introduction. 257 

Fragments  philosophiques 2G0 


VIII 

l'iigl'S. 

Fragments  littéraires .291 

Manuel  de  Rhétorique  de  Longin 312   - 

Essai  d'un  anonyme  sur  la  Mémoire 342 

Fragment  d'un  Traite'  de  Rhétorique,  sur  les  lieux  communs  relatifs 

à  la  fin  qu'on  se  propose 354 

Abrégé  du  Manuel  de  Rhétorique  de  Longin 356 

Notes  et  règles  extraites  de  diverses  rhétoriques,  entre  autres  de  celle 

de  Longin.      .     . 3G4 

DOCUMENTS  et  témoignages  sur  la  vie  et  les  écrits  de  Longin.     .     .     .  370 
TABLE  COMPARATIVE  des  mots  contenus  dans  le  Traité  du  Sublime  et  de 

ceux  qui  se  trouvent  dans  les  Fragments  de  Longin.    .     .  379 

Avertissement  sur  cette  table 381 

Additions  et  corrections 443 


RECHERCHES 


VÉRITABLE  AUTEUR  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


PLAN    DE    CES    RECHERCHES. 

Quand  on  considère  les  témoignages  que  Porphyre,  Eunape,  Sui- 
das, Photius,  rendent  au  mérite  et  à  la  célébrité  de  Longin,  le  rang 
qu'il  a  occupé  comme  philosophe  et  comme  critique  parmi  ses  contem- 
porains, la  fin  glorieuse  par  laquelle  il  a  terminé  une  vie  consacrée  à 
la  culture  des  lettres  et  de  la  philosophie,  on  est  surpris  de  ne  pas 
trouver  sa  biographie  au  nombre  de  celles  que  Philostrate  et  Eunape 
ont  consacrées  à  quelques-uns  des  sophistes  et  des  philosophes  qui  vé- 
curent de  son  temps.  Des  critiques  modernes  ont  cherché  à  combler 
cette  lacune,  en  recueillant  et  en  combinant  les  divers  passages  des 
auteurs  anciens  relatifs  à  Longin  0;  le  savant  Ruhnken,  en  particulier, 
a  reconstruit  pour  ainsi  dire  cette  biographie,  en  rassemblant  avec  une 
profonde  érudition  et  en  rapprochant  avec  une  sagacité  peu  commune, 
les  plus  légers  vestiges  d'une  carrière  si  bien  remplie (2).  Cependant  le 
peu  de  faveur  dont  jouissaient  alors  les  philosophes  néo-platoniciens, 
l'opinion  généralement  admise  de  l'authenticité  du  Traité  du  Sublime, 


(')  Fabricius,  Harles,  etc. 

(*)  Dissertatio  de  vita  et  scriptis  Longini,  quam,  prsoside  Davide  Ruhnkenio  a.  d. 
xxm  octobris  MDCCLXXVI  in  academia  Lugduno  Batava  defendet  Petrus  Johannes  Schar- 
dam.  Ou  sait  par  le  témoignage  de  Wyttembach  (Vit.  Ruhnken.  p.  177)  que  cette  Disser- 
tation est  bien  l'œuvre  du  grand  critique  hollandais. 


PLAN    DE    CES    RECIIEIICIIES. 


enfin  la  nature  de  ce  Traité  et  sa  supériorité  sur  toutes  les  productions 
qu'on  peut  avec  quelque  certitude  attribuer  à  Longin,  ont  introduit 
dans  l'exposé  des  doctrines  et  dans  l'appréciation  du  mérite  de  cet  au- 
teur, des  erreurs  assez  graves  qu'il  importe  de  relever  et  de  détruire, 
parce  qu'elles  altèrent  sensiblement  le  caractère  de  l'histoire  littéraire 
de  cette  époque,  et  qu'elles  supposent  l'existence  d'un ,  phénomène 
dont  il  n'est  guère  possible  d'admettre  la  réalité  ni  d'assigner  la  cause, 
pour  peu  qu'on  se  soit  fait  une  idée  juste  de  la  littérature  grecque  du 
troisième  siècle.  Il  ne  semblera  donc  ni  superflu,  ni  présomptueux  d'é- 
tudier de  nouveau  la  vie  et  les  écrits  de  Longin,  de  chercher  à  fixer 
l'opinion  qu'on  doit  se  faire  de  l'influence  qu'il  exerça  sur  ses  contem- 
porains, et  de  rappeler  ses  vrais  titres  à  l'estime  de  la  postérité. 

Je  me  propose  de  recueillir  tout  ce  que  nous  savons  sur  ce  person- 
nage, soit  par  ses  propres  ouvrages  ou  par  les  fragments  qui  nous  en 
sont  parvenus,  soit  par  les  témoignages  des  auteurs  anciens  grecs  et 
latins.  J'essaierai  de  fixer  exactement,  ou  du  moins  dans  des  limites 
probables,  la  durée  de  son  existence,  et  de  constater  les  principales 
circonstances  de  sa  vie.  Je  m'occuperai  ensuite  de  sa  double  carrière 
comme  philosophe  et  comme  critique  ;  je  chercherai  à  assigner  sa  place 
parmi  ses  plus  illustres  contemporains  sous  ce  double  point  de  vue, 
et,  pour  cet  effet,  j'exposerai  d'abord  la  vie  philosophique  du  troisième 
siècle,  les  sectes  qui  partageaient  les  philosophes,  les  sujets  dont  ils 
s'occupaient,  les  discussions  auxquelles  Longin  a  pris  part,  et  j'appuie- 
rai ces  recherches  des  jugements  portés  sur  lui  par  ses  adversaires  ou 
ses  partisans;  enfin,  au  moyen  des  fragments  philosophiques  qui  nous 
ont  été  conservés,  je  chercherai  à  établir  quelle  fut  sa  doctrine  et 
en  quoi  elle  différait  de  celles  de  ses  contemporains. 

Je  suivrai  une  marche  analogue  pour  ce  qui  concerne  la  carrière 
littéraire  de  Longin;  j'indiquerai  quels  furent  les  rhéteurs,  les  so- 
phistes, les  grammairiens  qui  vécurent  de  son  temps  ;  je  rapporterai 
les  témoignages  que  nous  ont  transmis  les  anciens  sur  sa  renommée 
littéraire;  enfin  je  recueillerai  les  fragments  authentiques  qui  nous  sont 
parvenus  de  ses  ouvrages  de  rhétorique,  de  métrique,  de  critique,  de 
lexicographie,  etc.,  et  j'en  déduirai  le  jugement  que  l'on  doit  porter 


PLAN    DE    CES    RECHERCHES.  3 

sur  la  nalure  de  son  talent,  sur  la  direction  qu'il  imprima  à  ses  éludes 
et  à  son  enseignement,  sur  son  style  et  sur  son  savoir. 

J'examinerai  ensuite  sur  quoi  sont  fondés  les  titres  de  Longin  à  être 
considéré  comme  l'auteur  du  Traité  izep\  u-I/o'jç,  et  après  en  avoir 
montré  la  faiblesse  ou  la  nullité,  je  chercherai  à  déterminer,  au  moyen 
des  faits  littéraires  que  contient  cet  écrit,  et  des  preuves  négatives, 
c'est-à-dire  des  caractères  qui  ne  sauraient  convenir  à  une  époque  dif- 
férente, à  quelle  époque  il  a  été  composé,  et  a  qui  on  pourrait  l'attri- 
buer. Ces  recherches  seront  appuyées  sur  la  traduction  des  fragments 
authentiques  de  Longin  et  sur  celle  du  Traité  du  Sublime. 


PREMIÈRE  PARTIE. 

ÉTUDES  SUR  LA  VIE  ET  LES  ÉCRITS  DE  LOiNGIN. 


CHAPITRE  PREMIER. 

VIE    DE    LONGIN. CARRIÈRE    PHILOSOPHIQUE. 


§  Ier.    Vie  de  Longin. 

Nous  ne  possédons  aucun  témoignage  direct  qui  nous  apprenne  l'an- 
née et  le  lieu  de  la  naissance  de  Longin  ;  nous  ignorons  aussi  qui  était 
son  père  et  quelles  furent  les  causes  qui  influèrent  sur  les  principales 
circonstances  de  sa  vie.  Voici  les  faits  que  l'on  peut  admettre  comme 
certains,  d'après  son  propre  témoignage  et  celui  de  Porphyre,  son  dis- 
ciple et  son  ami. 

Longin  nous  apprend  lui-même  qu'il  fît  avec  ses  parents  plusieurs 
voyages  dans  sa  première  jeunesse,  et  qu'il  en  profila  pour  entendre 
un  grand  nombre  de  philosophes  et  se  lier  avec  quelques-uns  d'entre 
eux^).  Plus  tard,  établi  à  Tyr,  il  écrit  à  Porphyre,  alors  en  Sicile,  de 
venir  le  joindre  et  de  lui  apporter  ou  de  lui  envoyer  quelques  traités  de 
Plotin,  dont  il  recueillait  et  étudiait  alors  les  ouvrages  (2). 

Porphyre,  qui  nous  a  conservé  dans  sa  Vie  de  Plotin  les  documents 
que  nous  venons  de  citer,  nous  fournit  dans  le  même  ouvrage  des 
données  d'où  nous  pouvons  déduire  approximativement  les  principales 
époques  de  la  vie  de  Longin.  Porphyre  avait  trente  ans  lorsqu'il  se 
rendit  d'Athènes  à  Rome,  quittant  Longin  pour  s'attacher  à  Plotin  qui 

(•)  Préface  du  traité  -rcept  teXcuî,  §  4.  Fragm.  phil.  n°  1. 
(*)  Lettre  de  Longin  à  Porphyre.  Fragm.  ph.,  n°  2. 


VIE    DE    LONG  IN.  O 

avait  alors  cinquante-neuf  ans,  et  qui,  trente  ans  plus  tôt,  suivait  avec 
Longin  les  leçons  d'Ammonius  à  Alexandrie.  Comme  Plotin  avait  alors 
vingt-huit  à  vingt-neuf  ans,  et  que  Longin  était  encore  très-jeune  (ptt- 
paxîcov  ovtcdv  Y)éuo>v)  on  peut  supposer  à  celui-ci  dix  ans  de  moins,  et 
mettre  sa  naissance  vers  l'an  213,  celle  de  Plotin  étant  fixée  à  l'an 
203,  et  celle  de  Porphyre  à  l'an  232.  Les  voyages  de  Longin  auront 
eu  lieu  de  228  à  235  ;  son  séjour  à  Athènes  de  235  à  265;  il  était  à 
Tyr  vers  l'an  269,  tandis  que  Porphyre  était  en  Sicile,  peu  de  temps 
avant  ou  après  la  mort  de  Plotin.  Enfin,  il  fut  appelé  auprès  de  Zéno- 
bie  à  peu  près  à  la  même  époque,  et  mourut  en  273  à  la  suite  de  la 
prise  de  Palmyre. 

Suidas  nous  apprend  que  Longin  eut  pour  mère  Phrontonide,  sœur 
du  rhéteur  Phronton;  que  celui-ci,  originaire  d'Emèse  en  Syrie,  se 
trouvait  à  Rome  sous  le  règne  de  Septime-Sévère,  qu'il  enseigna  plus 
tard  la  rhétorique  à  Athènes,  en  concurrence  avec  Philostrate  l'ancien 
et  Apsinès,  et  qu'étant  mort  dans  cette  ville  à  l'âge  de  soixante  ans,  il 
laissa  ses  biens  et  sa  place  à  son  neveu  Longin  le  critique.  Les  liens  de 
parenté  qui  unissaient  Longin  à  des  personnes  originaires  de  Syrie,  les 
voyages  qu'il  fit  en  Orient  avant  de  s'établir  à  Athènes  auprès  de  son 
oncle  maternel,  ses  séjours  à  Tyr  (car  il  paraît  d'après  sa  lettre  à  Por- 
phyre qu'il  y  alla  plus  d'une  fois),  enfin  la  connaissance  qu'il  avait,  dit- 
on,  de  la  langue  syriaque,  donnent  beaucoup  de  poids  à  l'opinion  de 
ceux  qui  pensent  qu'il  était  né  en  Syrie. 

Vopiscus  et  Zosime  rapportent  que  Longin,  appelé  auprès  de  Zéno- 
bie,  sans  doute  à  cause  de  la  célébrité  dont  il  jouissait  comme  littéra- 
teur et  comme  philosophe,  gagna  la  confiance  de  cette  princesse,  de- 
vint, après  la  mort  d'Odénat,  son  principal  conseiller,  l'engagea  à  ré- 
sister aux  menaces  d'Aurélien,  et  paya  de  sa  tête  ses  courageux 
conseils.  Vopiscus  nous  a  conservé  la  lettre  écrite  par  Zénobie  à  Au- 
rélien,  et  que  celui-ci  attribua  à  Longin (5).  Zosime  ajoute  qu'il  subit 
son  sort  avec  tant  de  fermeté,  qu'il  consolait  lui-même  ceux  qui  s'affli- 
geaient de  son  malheur  (*). 

(5)  Hist.  Aug.  II,  p.  173.  éd.  Bip.  —  V.  les  Documents,  n°  5. 
{*)  Zosim.  I,  56.  —V.  les  Documents,  n°  4. 


6  CARRIÈRE    PHILOSOPHIQUE 

Tels  sont  les  faits  reconnus  généralement  comme  certains!,  qui  se 
rapportent  à  la  vie  de  notre  auteur.  Passons  à  ceux  qui  concernent  sa 
carrière  philosophique. 

§  II.   Carrière  philosophique  de  Longin. 

Après  avoir  subi  les  rudes  attaques  du  scepticisme,  les  écoles  philo- 
sophiques, au  commencement  du  troisième  siècle,  n'avaient  plus  cet  es- 
prit de  vie  qui  tire  des  conséquences  heureuses  d'un  système  bien 
conçu,  et  porte  la  lumière  dans  certaines  branches  jusqu'alors  né- 
gligées du  vaste  domaine  de  la  philosophie.  Les  philosophes  repré- 
sentant les  principales  sectes  étant  obligés,  pour  obtenir  les  appoin- 
tements impériaux,  de  rester  fidèles  au  système  de  chaque  école, 
s'attachaient  à  l'exposer  en  termes  différents,  ou  se  bornaient  à  com- 
menter les  ouvrages  de  leurs  prédécesseurs.  C'est  ce  qui  avait  lieu 
principalement  à  Athènes,  où  l'activité  philosophique  se  réduisait, 
comme  dans  les  siècles  précédents,  à  des  luttes  entre  les  sectateurs  de 
Platon,  d'Aristote  et  de  Zenon.  A  Alexandrie,  il  régnait  plus  de  liber- 
té ;  les  traditions  y  étaient  moins  présentes  et  moins  respectées,  et  les 
efforts  des  docteurs  chrétiens  y  avaient  obtenu  plus  de  succès.  Ce  fut  là 
qu'on  vit  surgir  un  nouveau  développement,  le  seul  dont  fût  encore  sus- 
ceptible la  philosophie  ancienne,  ou  plutôt  le  dernier  pas  qui  restât  à 
faire  aux  disciples  de  Platon  ;  je  veux  parler  de  la  conception  spécula- 
tive de  l' Un  et  de  Y  Être  dans  la  pensée,  de  la  réunion  de  la  religion  et 
de  la  philosophie  par  l'extase,  seule  forme  de  philosophie  qui  parût  ca- 
pable de  tenir  tête  au  christianisme,  en  satisfaisant  le  besoin  de  l'homme 
de  se  sentir  uni  à  Dieu.  Cette  philosophie,  appelée  néo-platonicienne, 
qui  combinait  les  principes  des  académiciens  avec  la  vie  contemplative 
des  pythagoriciens,  ne  fut  point  cultivée  à  Athènes,  ni  dans  le  troisième 
ni  dans  le  quatrième  siècle.  Née  à  Alexandrie  sous  Ammonius,  comme 
une  sorte  de  doctrine  secrète,  répandue  à  Rome  par  Plotin,  elle  se 
maintint  en  Italie  sous  Amelius  et  Porphyre,  et  passa  avec  Iamblique 
en  Syrie.  Dans  l'intervalle,  les  autres  écoles  avaient  disparu;  au  bout 
d'un  demi-siècle,  les  philosophes,  encore  nombreux  en  220,  étaient 


DE    LONG  IN. 


devenus  fort  rares.  Si  les  troubles  de  l'empire  et  le  désordre  des  finan- 
ces, qui  ne  permettaient  plus  de  favoriser  les  études,  contribuèrent  à 
cette  décadence,  les  succès  du  néo-platonisme  et  ceux  du  christianisme 
n'y  furent  pas  non  plus  étrangers.  Le  témoin  le  plus  impartial  et  le 
plus  éclairé  de  cette  grande  révolution  serait,  sans  contredit,  le  célèbre 
Longin;  car,  malgré  l'éclipsé  presque  totale  qui  nous  dérobe  ses  œu- 
vres philosophiques,  le  peu  qui  nous  en  reste  jette  sur  cette  période 
intéressante  un  rayon  assez  lumineux  pour  en  éclairer  une  des  faces, 
et  nous  permettre  d'en  concevoir  l'ensemble. 

La  préface  de  son  traité  wtpi  t/Àojç,  citée  par  Porphyre,  nous  four- 
nit les  seuls  renseignements  que  nous  possédions,  soit  sur  les  sectes 
philosophiques  qui  subsistaient  encore  au  commencement  du  troisième 
siècle,  soit  sur  les  philosophes  qui  en  soutenaient  les  doctrines,  de  bou- 
che ou  par  écrit,  soit  enfin  sur  les  études  de.Longin  et  sur  les  maîtres 
auxquels  il  s'attacha. 

On  doit  lui  supposer  une  aptitude  bien  précoce  pour  ces  études  sé- 
rieuses, puisque  dès  sa  première  jeunesse,  pendant  les  voyages  qu'il 
fit  avec  ses  parents,  il  recherchait,  dans  les  diverses  contrées  qu'il 
visitait,  les  philosophes  distingués  de  chaque  secte,  et  formait  même 
avec  quelques-uns  d'entre  eux  des  relations  suivies. 

Le  philosophe  dont  les  doctrines  paraissent  l'avoir  le  plus  captivé, 
et  auprès  duquel  il  étudia  le  plus  longtemps,  fut  le  célèbre  Ammonius 
d'Alexandrie,  surnommé  Saccas,  parce  qu'il  avait  exercé  l'état  de  porte- 
faix. Ammonius,  après  avoir  abandonné  le  christianisme,  fonda  une 
école  destinée  à  concilier  Platon  et  Arislote  sur  les  questions  les  plus 
importantes;  Longin  se  joignit  à  ses  autres  disciples,  et  s'attacha  par- 
ticulièrement a  Origène  le  platonicien,  qu'il  ne  faut  pas  confondre 
avec  le  célèbre  commentateur  chrétien  du  même  nom  ;  il  fit  aussi  con- 
naissance avec  Plolin,  dont  il  ne  partageait  pas  les  opinions  et  qu'il 
combattit  plus  tard.  Au  reste,  leur  liaison  dut  être  de  courte  durée;  car 
Plotin,  après  avoir  voyagé  en  Perse  et  dans  l'Inde,  vint  à  Rome  à  l'âge 
de  quarante  ans,  s'y  fixa  et  resta  en  Italie  jusqu'à  sa  mort;  tandis  que 
Longin  passa  la  plus  grande  partie  de  ses  jours  à  Athènes,  d'où  il  se 
rendit  en  Orient.  Mais  ils  ne  se  perdirent  pas  de  vue,  grâce  à  l'entremise 


8  CARRIÈRE    PHILOSOPHIQUE 

de  Porphyre,  qui,  successivement  disciple  de  l'un  et  de  l'autre,  ne 
cessa  de  correspondre  avec  Longin  son  premier  maître,  dont  il  sut 
conserver  l'estime  et  l'amitié. 

Longin  cite,  au  nombre  des  platoniciens  qu'il  a  connus,  Euclide,  Dé- 
mocrite  et  Proclinus;  mais  leurs  ouvrages  n'étaient  que  des  recueils 
et  des  explications  de  ce  qui  avait  été  publié  par  des  philosophes 
plus  anciens.  Démocrite,  par  exemple,  avait  écrit  des  commentaires 
sur  l'Alcibiade  et  le  Phédon  de  Platon.  On  peut  porter  le  même  ju- 
gement sur  Diodote  et  Eubulus,  qui  dirigèrent  l'école  d'Athènes  et 
avec  lesquels  Longin  eut  sans  doute  des  rapports  durables  ;  ils  ne  pu- 
blièrent aucun  ouvrage  original;  on  devait  seulement  à  Eubulus  des 
commentaires  sur  le  Philèbe  et  le  Gorgias,  et  une  réponse  aux  objec- 
tions qu'Aristote  oppose  à  la  République  de  Platon  ;  mais  il  ne  nous  en 
est  rien  parvenu. 

C'est  aussi  à  Longin  que  nous  devons  la  connaissance  de  quelques 
philosophes  qui  soutenaient,  au  commencement  du  troisième  siècle,  les 
principes  du  Portique,  et  qui  ne  sont  mentionnés  nulle  autre  part,  sa- 
voir Athénée  et  Musonius,  qui  ont  vécu  à  Athènes,  Herminus,  Lysima- 
que,  Thémistocle,  Phoebion,  Annius  et  Médius.  Ces  trois  derniers  se 
bornaient  à  traiter  des  points  de  peu  d'importance,  et  les  livres  qu'ils 
composaient  sur  ces  sujets  se  recommandaient  plutôt  par  l'élégance  du 
style  que  par  la  valeur  et  l'arrangement  des  pensées.  Proclus  nous  ap- 
prend que  Longin  et  Médius  eurent  entre  eux  une  discussion  au  sujet 
des  parties  de  l'âme,  que  le  philosophe  stoïcien  portait  à  huit,  tandis 
que  Longin  soutenait  que  l'âme  est  une  et  sans  parties(4). 

Enfin  Héliodore  d'Alexandrie,  par  ses  ouvrages,  Ptolémée  et  Am- 
monius  par  leurs  leçons  orales,  soutenaient  l'honneur  du  Lycée,  et 
comptèrent  aussi  Longin  au  nombre  de  leurs  disciples;  il  se  plaît  à 
rendre  hommage  à  leurs  vastes  connaissances,  et  il  assure  que  per- 
sonne n'était  comparable  en  savoir  à  Ammonius  le  péripatéticien,  juge- 
ment qui  est  confirmé  par  Philostrate  (2). 

Après  avoir  consacré  plusieurs  années  à  enseigner  la  critique  et  la 

(»)  Procl.  in  Plat.  Itemp.  Comm.  lib.  IV,  p.  415,  éd.  Bas. —  Voy    Fragm.  phil.,  n°  6. 
(»)  Philostr.  Vie  d'Hippodromus. 


DE    LONGIN.  9 

littérature  à  Athènes,  sans  perdre  de  vue  cependant  ses  études  philo- 
sophiques, Longin,  vers  la  fin  de  sa  carrière,  revint  à  celles-ci  avec  une 
nouvelle  ardeur,  soit  que  son  goût  l'y  portât  de  préférence,  soit  qu'il 
désirât  prémunir  Porphyre,  son  illustre  disciple,  contre  des  doctrines 
qu'il  estimait  fausses  et  dangereuses.  Voici  a  quelle  occasion  la  discus- 
sion s'engagea  entre  les  deux  anciens  auditeurs  d'Ammonius  Saccas. 
Porphyre  rapporte  que,  dans  les  premières  leçons  qu'il  entendit  de  Plo- 
tin,  il  remarqua  que  celui-ci  évitait  de  s'expliquer,  réservait  ses  forces 
et  se  montrait  peu  disposé  à  étaler  devant  tout  le  inonde  la  puissance 
de  sa  dialectique.  Porphyre,  pour  le  forcer  à  exposer  sa  manière  de 
voir,  écrivit  contre  lui  une  dissertation,  où  il  s'efforçait  de  prouver 
que  les  intelligibles  sont  en  dehors  de  l'intelligence.  Plotin  se  fit  ren- 
dre compte  de  l'ouvrage  par  Amelius ,  son  principal  disciple,  et  lors- 
qu'il en  connut  la  substance,  il  lui  dit  en  souriant  :  «  C'est  à  toi,  Ame- 
lius, qu'il  appartient  de  résoudre  des  objections  qui  ne  proviennent  que 
de  l'ignorance  où  est  Porphyre  de  nos  doctrines.  »  Amelius  composa, 
en  effet,  un  long  traité  contre  les  objections  de  Porphyre  ;  celui-ci  lui 
répondit,  fut  réfuté  de  nouveau,  et  parvint  enfin  à  comprendre  la  pen- 
sée de  Plotin  ;  alors  il  se  rétracta,  et  lut,  en  présence  des  autres  disci- 
ples, un  écrit  où  il  avoua  son  erreur.  Longin,  instruit  de  cette  défec- 
tion, prit  à  son  tour  la  plume  pour  réfuter  son  ancien  disciple,  main- 
tenir sa  propre  doctrine,  et  lui  montrer  qu'il  n'avait  pas  bien  justifié 
son  changement  d'opinion (3).  Cela  doit  nous  faire  supposer  que  Por- 
phyre, dans  son  premier  écrit,  avait  opposé  la  doctrine  de  Longin  à 
celle  de  Plotin,  et  que,  par  conséquent,  avant  de  quitter  Athènes,  il 
avait  déjà  cultivé  la  philosophie  sous  la  direction  de  son  premier  maître. 
Non-seulement  Plotin  ne  partageait  pas  les  opinions  de  son  ancien 
condisciple,  mais  il  ne  faisait  pas  grand  cas  de  son  talent  comme  phi- 
losophe ;  car,  après  avoir  lu  son  livre  sur  les  principes,  vipi  àp^wv  (*), 
«  Longin,  dit-il,  est  un  philologue  et  non  un  philosophe.  »  Longin,  de 
son  côté,  prévenu  par  des  personnes  qui  elles-mêmes  ne  connaissaient 
pas  Plotin,  ne  pouvant  bien  comprendre  les  doctrines  de  ce  philosophe  en 

(')  Préf.  du  livre  ~iy.  -ù.vj;.  Fragm.  ph.  n°  I,  §  8. 

(*)  Porph.  Vita  Plot.,  c.  XIV,  p.  116,  Tom.  IV  de  la  Bibl.  gr.  de  Fabricius,  lrc  édit. 
Fragm.  phil.,  n°  16. 


10  CARRIÈRE    PHILOSOPHIQUE 

les  étudiant  dans  les  écrits  diffus  et  obscurs  d'Amelius,  montra  aussi  pour 
lui  peu  d'estime  et  persista  longtemps  dans  cette  opinion.. Cédant  enfin 
aux  sollicitations  pressantes  de  Porphyre,  qui  attachait  le  plus  grand  prix 
à  rectifier  le  jugement  de  celui  qu'il  appelle  l'homme  le  plus  instruit  et 
le  plus  judicieux  de  son  siècle,  Longin  triompha  de  sa  répugnance,  étu- 
dia de  nouveau  les  doctrines  de  Plotin  dans  les  écrits  de  ce  philosophe 
rédigés  par  Porphyre,  et  finit  par  rendre  justice  au  génie  de  ce  profond 
penseur,  à  la  puissance  de  ses  conceptions  et  à  l'originalité  de  ses 
idées  ;  mais  il  ne  se  laissa  point  convaincre.  Il  ne  pouvait  pas  plus 
admettre  cette  décomposition  subtile  et  hardie  de  la  substance  di- 
vine, qu'il  n'avait  admis  la  division  de  l'âme  humaine  ;  il  se  prononça 
donc  franchement  contre  cette  nouvelle  doctrine  et  la  combattit  avec 
fermeté.  Il  soumit,  comme  il  le  dit  lui-même  (5),  à  une  critique  at- 
tentive l'ouvrage  de  Plotin  sur  les  idées  ;  il  réfuta  l'opinion  d'Amelius 
sur  la  justice  suivant  Platon,  et  dans  une  longue  lettre  au  même,  il 
répondit  a  quelques-unes  des  assertions  de  son  écrit  intitulé  :  De  la 
marche  suivie  par  Plotin  en  philosophie.  Il  cherchait  aussi  à  faire  pré- 
valoir ses  idées  dans  le  Traité  moi  ôppîç,  de  l'effort  ou  de  l'instinct, 
qu'il  dédia  à  son  ami  Porphyre,  et  dans  le  Traité  mjk  rûowç,  où  sont 
discutées  les  opinions  de  Plotin  et  d'Amelius.  Ce  Traité  «epi  rtàooç, 
dont  la  préface,  conservée  en  partie  par  Porphyre,  est  un  document  si 
précieux,  était  sans  doute  consacré,  comme  les  autres  écrits  intitulés 
de  même,  à  l'examen  de  l'importante  question  du  souverain  bien,  ques- 
tion sur  laquelle  Cicéron,  dans  son  beau  traité  De  finibus,  nous  a  fait 
connaître  les  opinions  qui  prévalaient  de  son  temps  chez  les  philoso- 
phes grecs,  et  sur  laquelle  il  appartenait  à  Longin,  en  qualité  de  philo- 
sophe éclectique,  de  faire  un  travail  analogue.  Le  soin  qu'il  prend  de 
classer  les  philosophes  ses  contemporains,  semble  annoncer  de  sa  part 
l'intention  d'exposer  et  d'apprécier  leurs  diverses  opinions  sur  ce 
sujet  intéressant. 

Eusèbe,  dans  sa  Préparation  évangélique  (6),  nous  a  conservé  le  pas- 


(s)  Prof,  du  livre  -irepi  téXcj;.  Fragm.  ph.,  n°  1,  §  8.  —  Longin  avait  donc  composé 
deux  écrits  mpi  tc"»v  îâ'eûv,  l'un  contre  Porphyre,  l'autre  contre  Plotin. 
(«)  Euseb.  Prœp.  Evnng.  lib.  XV,  p.  822,  éd.  Paris.  1628. 


DE    L0XG1N.  11 

sage  le  plus  étendu  que  nous  possédions,  après  la  préface  du  iwpî 
rùmiÇi  des  traités  philosophiques  de  Longin.  Notre  auteur  combat 
dans  ce  fragment  l'opinion  des  Stoïciens  et  en  général  de  tous  ceux 
qui  prétendent  que  l'âme  est  un  corps.  On  reconnaît,  dans  la  manière 
dont  il  attaque  les  raisonnements  de  ses  adversaires  et  dont  il  en 
montre  la  faiblesse,  d'une  part,  le  philosophe  qui  s'est  formé  de  la  spi- 
ritualité de  l'âme  des  idées  justes  et  saines,  qui  a  su  la  dégager  de 
tout  alliage  avec  la  matière  ;  d'autre  part,  l'écrivain  qui  sait  donner  à 
l'examen  de  ces  hautes  questions  une  forme  animée  et  qui  ne  dédaigne 
ni  les  ressources  de  l'imagination,  ni  celles  d'un  style  élégant.  C'est 
sans  doute  pour  cela  que  les  philosophes  ses  contemporains  le  clas- 
saient parmi  les  littérateurs,  tandis  que  ceux-ci  lui  donnaient  le  titre 
de  philosophe. 

Nous  lisons  dans  Proclus  (7)  que  Longin  plaçait  les  idées  après  le 
Ar;jjuouto-yoç,  c'est-à-dire  qu'il  soutenait  la  postériorité  des  idées  con- 
tre l'opinion  de  Plotin.  Deux  autres  citations  du  même  auteur  nous 
apprennent  :  1°  que  Longin  avait  exposé  l'opinion  de  Platon  sur  l'u- 
nion des  âmes  aux  germes  primitifs,  mais  sans  se  prononcer  lui-même 
sur  ce  point  (8)  ;  2°  que  Longin  admettait  l'influence  du  climat  sur  les 
facultés  naturelles  de  l'homme  (9). 

Enfin,  Syrianus,  dans  son  Commentaire  sur  la  Métaphysique  d'A- 
ristote,  s'exprime  ainsi  :  «Les  idées  n'existent  pas  dans  l'esprit  à  la 
façon  des  simples  notions  générales,  comme  Longin,  dit-on,  l'aurait 
avancé  »  (10).  Cette  opinion  de  Longin  s'accorderait  parfaitement  avec 
la  doctrine  que  lui  attribue  Proclus  sur  l'antériorité  du  Démiurge  par 
rapport  aux  idées  (**).  Si  les  idées  n'existent  que  dans  l'intelligence  du 
Démiurge,  il  faut  bien  qu'elles  lui  soient  postérieures. 

Quant  aux  Commentaires  de  Longin  sur  le  Phédon  (12)  et  sur  l'in- 

(7)  Procl.  Comm.  in  ïim.,  p.  98,  éd.  Bas.  Fragm.  ph.  n°  21. 

(8)  Procl.  Comm.  in  Tim.,  p.  16,  éd.  Bas.  Fragm.  ph.,  n°  10. 

(9)  Procl.  Comm.  in  Tim.,  p.  50,  éd.  Bas.  Fragm.  phil.,  n»  19.  —  V.  Humboldt,  Cos- 
mos. I,  p.  512. 

(!0)  Syr.  Comm.  in  Arist.  Metaph.,  fol.  59,  recto.  Fragm.  phil.,  n°  23.  —  Ruhnken 
(Diss.  de  Vita  et  scr.  Long.  §  XIV)  pense  que  cette  opinion  de  Longin  est  tirée  de  son 
'livre  Tics!  rwv  ùS'ewv. 

(M)  V.  plus  haut.  Fragm.  ph.,  n°  21. 

('*)  M.  Vacherot  (Ecole  d'Alexandrie,  tome  I,  p.  356)  semble  croire  que  Je  fragment 


12  CARRIÈRE    PHILOSOPHIQUE    DE    LONGIN. 

troduction  du  Timée  (13),  il  semble,  d'après  les  citations  qu'en  ont 
faites  Proclus  et  Olympiodore,  qu'ils  se  rapportaient  plutôt  au  style  de 
Platon  qu'à  ses  idées,  bien  que  celles-ci  ne  fussent  pas  négligées. 

«  Ces  rares  fragments,  dit  M.  Vacherot  ('*),  ne  nous  font  point  con- 
naître la  philosophie  de  Longin  ;  mais  ils  nous  fournissent  des  indica- 
tions précieuses  sur  l'esprit  général  et  la  tendance  de  ses  doctrines. 
Sur  la  question  du  Démiurge,  il  ne  suit  point  l'école  d'Ammonius 
dans  ses  hautes  et  abstraites  spéculations,  et  paraît  se  rattacher  à  la 
pensée  de  Platon,  lequel  n'avait  jamais  songé  à  séparer  le  Démiurge, 
ni  des  idées,  ni  de  l'Un,  comme  l'ont  fait  les  Alexandrins.  Sur  la  ques- 
tion de  la  nature  de  l'âme,  il  défend,  avec  Numenius,  Ammonius  et 
Plotin,  la  doctrine  de  Platon  contre  Aristote  et  les  Stoïciens;  mais 
son  goût  pour  la  philosophie  simple,  claire  et  facile,  sa  répugnance 
pour  la  métaphysique  transcendante  se  révèlent  encore  dans  le  carac- 
tère tout  psychologique  de  sa  démonstration.  Sur  tous  les  autres  points 
où  il  commente  la  doctrine  de  Platon,  il  s'arrête  toujours  au  sens  le 
plus  simple  et  à  l'explication  la  plus  naturelle,  bien  différent  en  cela  des 
Alexandrins,  qui  cherchent  constamment  les  explications  les  plus  sub- 
tiles et  les  plus  abstraites.  Ainsi,  autant  qu'on  en  peut  juger  par  les 
faibles  données  qui  nous  restent,  Longin  était  un  esprit  plein  de  sens 
et  de  mesure,  plus  judicieux  que  profond,  disciple  de  Platon  encore 
plus  que  d'Ammonius,  et  qui  refusait  de  suivre  l'enthousiasme  alexan- 
drin au  delà  des  limites  du  Platonisme.» 

conservé  par  Eusèbe  appartenait  au  Comm.  de  Longin  sur  le  Phédon.  —  V.  Fragm.  phil. 
n°  22.  Ruhnken.  Diss.,  §  VI. 

(")  V.  les  Fragm.  phil.  n°»  7  à  21. 

(»*)  Ecole  d'Alexandrie,  I,  p.  359. 


ÉTAT    DES    LETTRES    AIT    TROISIÈME    SIECLE.  13 


DEUXIÈME  CHAPITRE. 


CARRIERE    LITTERAIRE    DE    LONGIN. 


§  Ier.   Etat  des  Lettres  au  troisième  siècle. 

Si  Longin  sut  conserver  son  indépendance  au  milieu  des  débats 
philosophiques  de  son  temps,  et  résister  à  toutes  les  influences  qui 
semblaient  devoir  l'entraîner  dans  le  néo-platonisme,  il  ne  montra  pas 
moins  de  fermeté  dans  sa  carrière  littéraire;  car  il  sut  se  préserver  du 
fâcheux  exemple  des  sophistes  ses  contemporains,  qui  jouissaient 
d'un  si  grand  crédit,  soit  auprès  du  pouvoir,  soit  auprès  du  vulgaire; 
et,  au  lieu  de  se  borner,  comme  tant  d'autres,  à  l'étude  de  la  rhé- 
torique, il  embrassa  tout  le  champ  de  la  littérature,  et  ne  se  dis- 
tingua pas  moins  par  l'étendue  de  son  érudition  que  par  la  sûreté  et  la 
délicatesse  de  son  goût. 

Avant  de  passer  en  revue  les  travaux  littéraires  de  cet  illustre  écri- 
vain, il  nous  semble  convenable  d'exposer  quel  était,  au  troisième  siè- 
cle, l'état  des  lettres  grecques  ;  cette  étude  préliminaire  aura  le  double 
avantage  de  nous  permettre  d'apprécier  plus  justement  le  mérite  de 
notre  auteur,  et  de  juger  si  le  Traité  du  Sublime  peut  appartenir  à  cette 
époque. 

La  sécurité  dont  on  jouit  durant  le  deuxième  siècle  dans  toute  l'é- 
tendue de  l'empire  ,  la  protection  accordée  par  les  empereurs  aux  phi- 
losophes et  aux  littérateurs,  les  écoles  qu'ils  fondèrent  ou  qu'ils  sou- 
tinrent, les  chaires  qu'ils  dotèrent,  ne  pouvaient  manquer  de  provo- 
quer des  efforts  louables  de  la  part  des  hommes  doués  de  quelque 
talent,  et  d'entretenir  une  grande  activité  intellectuelle  dans  les  villes 
où  ils  se  donnaient  rendez-vous.  Mais  tout  cela  ne  pouvait  rallumer 
chez  les  Grecs  ni  la  poésie,  ni  l'éloquence,  parce  que  l'une  et  l'autre 
exigent  certaines  conditions  qui  sont  indépendantes  de  la  faveur  des 
princes  et  des  efforts  de  l'enseignement.  Ainsi  les  meilleurs  esprits  s'a- 


14  ÉTAT    DES    LETTRES 

donnèrent  à  la  culture  des  sciences,  de  l'histoire,  de  la  philosophie,  et  le 
deuxième  siècle  s'honore  des  noms  de  Ptolémée,  de  Théon  l'ancien,  de 
Galien,  de  Pausanias,  de  Plutarque,  d'Arrien ,  d'Appien,  de  Marc-Au- 
rèle,  de  Sextus  Empiricus,  de  Maxime  de  Tyr,  de  Numenius. 

L'art  de  parler,  quand  il  n'a  plus  pour  objet  la  persuasion  ou  une 
instruction  solide,  dégénère  en  une  vaine  recherche  de  formes  et  en 
discussions  sur  des  sujets  imaginaires  ou  frivoles;  aussi  vit-on  renaître 
les  sophistes  dont  Socrate  et  Platon  avaient  stigmatisé  les  prétentions , 
et  quoique  la  rhétorique  fût  généralement  cultivée,  elle  excita  plutôt 
une  admiration  éclairée  pour  les  chefs-d'œuvre  des  anciens  orateurs 
qu'elle  ne  parvint  à  leur  dérober  leur  secret.  On  peut  bien  trouver  de 
l'esprit,  de  l'élégance,  du  savoir,  du  goût,  chez  les  sophistes  de  cette 
époque,  tels  que  Dion  Chrysostôme,  iËlius  Aristide,  Hérode  Atticus, 
chez  l'habile  rhéteur  Hermogène  et  chez  le  satirique  Lucien,  mais  on 
n'y  trouve  point  d'éloquence. 

L'impulsion  donnée  se  soutint  pendant  la  première  moitié  du  troi- 
sième siècle.  Longin  nous  a  fait  connaître  les  noms  d'un  bon  nombre 
de  philosophes  qui  appartiennent  à  cette  époque  ;  Dion  Cassius,  Héro- 
dien  cultivent  l'histoire;  Agathémère,  Elien,  les  sciences  ;  les  écoles  de 
rhétorique  et  de  grammaire  continuent  à  attirer  de  nombreux  élèves 
à  Rome,  à  Alexandrie,  à  Athènes,  etc.  ;  les  chaires  des  sophistes  sont 
encore  l'objet  d'une  active  rivalité;  on  voit  les  uns  se  porter  des  défis 
en  présence  des  empereurs  et  chercher  à  se  supplanter  auprès  d'eux; 
d'autres  parcourent  les  provinces  et  se  montrent  inopinément  au  milieu 
de  l'auditoire  de  ceux  qui  jouissent  de  quelque  réputation,  leur  adres- 
sent des  questions  difficiles  ou  leur  proposent  des  sujets  bizarres. 

Philostrate,  dans  ses  Vies  des  Sophistes,  nous  donne  sur  leurs  ou- 
vrages, leurs  talents,  leurs  succès,  leurs  rivalités  et  leur  vanité,  des  dé- 
tails curieux,  bien  propres  à  nous  faire  connaître  cette  classe  d'orateurs, 
ainsi  que  le  genre  et  le  degré  de  culture  de  la  société  au  milieu  de  la- 
quelle ils  trouvaient  des  disciples  et  des  admirateurs.  Nous  lui  em- 
prunterons les  faits  qui  se  rapportent  à  ceux  des  sophistes  du  troisième 
siècle  qui  ont  pu  connaître  Longin,  ou  qui  ont  vécu  avec  lui  à  Athè- 
nes, comme  Proclus  de  Naucratis,  Hippodromus,  Philiscus. 


AU    TROISIÈME    SIÈCLE.  15 

Proclus  appartenait  à  une  famille  illustre  de  Naucratis  en  Egypte, 
ville  qui  a  vu  naître  aussi  Athénée,  le  sophiste  Apollonius,  etc.  Voyant 
sa  patrie  déchirée  par  des  séditions,  Proclus  vint  s'établir  à  Athènes, 
avec  une  fortune  considérable,  pour  y  cultiver  les  lettres  en  pleine 
liberté,  et  gagua  l'estime  des  Athéniens  par  son  caractère  solide  et  gé- 
néreux non  moins  que  par  ses  talents  et  ses  connaissances.  Malgré 
l'aisance  dont  il  jouissait,  il  se  voua  à  l'enseignement,  et  veillait  à  la 
moralité  de  ses  élèves,  aussi  bien  qu'au  bon  emploi  de  leur  temps  et  à 
leur  instruciion.  Pour  le  prix  de  cent  drachmes,  on  obtenait  le  droit 
d'assister  à  ses  leçons  aussi  longtemps  qu'on  le  voulait;  il  communi- 
quait volontiers  à  ses  disciples  les  livres  de  sa  riche  bibliothèque;  afin 
de  prévenir  les  désordres  et  les  disputes  auxquels  on  ne  se  livrait  que 
trop  souvent  dans  les  écoles  des  sophistes,  il  faisait  entrer  dans  la 
sienne  tous  ses  élèves  à  la  fois  ;  leurs  pédagogues,  assis  au  milieu 
d'eux,  les  contenaient  dans  les  bornes  de  la  bienséance,  et  les  plus 
jeunes  écoliers  occupaient  des  places  à  part. 

Proclus  déclamait  rarement  ;  il  imitait  de  préférence  les  anciens  so- 
phistes Gorgias  et  Hippias,  et  il  avait  coutume  de  faire  circuler  parmi 
ses  auditeurs  la  déclamation  de  la  veille  mise  au  net.  Il  était  doué  d'une 
mémoire  prodigieuse  qu'il  conserva  jusqu'à  son  dernier  jour,  quoiqu'il 
ait  atteint  l'âge  de  quatre-vingt-dix  ans.  Sa  diction  était  simple,  et  par 
la  vivacité  de  ses  pensées,  il  rappelait  son  maître  Adrien,  sophiste  cé- 
lèbre du  deuxième  siècle. 

Hippodromus,  originaire  de  Larisse  en  Thessalie,  jouissait  aussi 
d'un  brillant  patrimoine  et  en  faisait  un  noble  usage.  Appelé  deux  fois 
à  l'honneur  de  présider  les  jeux  pythiques,  il  surpassa  tous  ses  prédé- 
cesseurs autant  par  la  magnificence  qu'il  y  déploya,  que  par  l'ordre 
qu'il  y  fit  régner.  Il  fit  aussi  admirer  sa  justice  et  son  courage  en  dé- 
cernant le  prix  à  un  acteur  byzantin,  que  les  juges  n'osaient  pas  pro- 
clamer vainqueur,  parce  que  alors  Byzance,  qui  tenait  le  parti  de  Niger, 
était  assiégée  par  Sévère. 

Bien  loin  d'imiter  l'orgueil  et  l'amour-propre  des  autres  sophistes, 
Hippodromus  se  distinguait  par  sa  modestie,  et  repoussait  toute  louange 
exagérée.  Un  jour  que  ses  auditeurs,  se  récriant  sur  la  beauté  d'un 


16  ÉTAT    DES    LETTRES 

de  ses  discours,  le  comparaient  à  l'illustre  Polémon,  il  leur  adressa  cet 
hémistiche  d'Homère  : 

T{  a'àôavâTGtdiv  itaXEtf  ; 

Proclus  de  Naucratis,  dont  nous  venons  de  parler,  ayant  composé 
contre  tous  les  gens  de  lettres  qui  vivaient  à  Athènes,  une  diatribe  où 
il  n'épargnait  pas  Hippodromus,  celui-ci  répondit  par  un  Eloge  de 
l'urbanité,  où  il  débute  par  la  description  du  paon  qui  étale  sa  queue 
lorsqu'on  semble  l'admirer  (').  Hippodromus  se  plaisait  aussi  à  faire 
valoir  le  mérite  des  sophistes  ses  contemporains ,  il  encourageait  les 
jeunes  gens  qui  montraient  quelque  talent,  et  jouissait  sans  jalousie  de 
leurs  succès;  c'est  le  témoignage  que  lui  rend  Philostrate,  qui,  ayant 
obtenu  de  grands  applaudissements  aux  jeux  olympiques,  où  il  avait 
déclamé  d'abondance,  quoique  à  peine  âgé  de  vingt-deux  ans,  fut  aussi 
comblé  d'éloges  par  son  maître.  Celui-ci,  invité  à  monter  a  la  tribune, 
s'y  refusa  en  disant  qu'il  ne  lutterait  pas  contre  ses  entrailles,  et  ne  se 
fit  entendre  qu'à  la  fin  des  jeux. 

Hippodromus  occupa  la  chaire  d'Athènes  pendant  quatre  ans;  mais 
son  désintéressement  et  son  zèle  lui  faisant  négliger  son  patrimoine,  il 
dut  renoncer  à  l'enseignement,  et  se  retira  à  la  campagne.  Cependant 
il  ne  cessa  point  de  fréquenter  les  assemblées  publiques,  et,  comme  il 
déclamait  souvent  et  qu'il  se  livrait  à  l'étude  avec  assiduité,  son  talent 
pour  la  parole  devint  encore  plus  remarquable;  il  surpassa  même  par 
sa  mémoire  et  par  sa  vaste  érudition  tous  les  sophistes  de  son  temps. 
Le  seul  de  ses  contemporains  qui  l'emportât  sur  lui  fut  Ammonius  le 
péripatéticien,  dont  Longin  vante  l'étonnant  savoir  (2). 

Comme  la  plupart  des  sophistes,  Hippodromus  parcourut  la  Grèce 
et  les  villes  de  l'Asie-Mineure,  soit  pour  trouver  des  occasions  d'exer- 
cer son  éloquence,  soit  pour  jouir  de  celle  des  orateurs  dont  la  renom- 
mée était  parvenue  jusqu'à  lui.  Il  se  rendit  à  Smyrne  pour  entendre 

(!)  O  &'  gùSev  êÎtïwv  çXowpov,  ercaivov  eù<pr,u.îaç  Sit^r.'j.bv/,  àfijàuevoî  iizb  tcù  raw  tgO 
Spvtfoç,  w;  àva777epoOvTO«  «ùtôv  tcù  èwaîvcu  :  le  mot  sùçr.aîa  pourrait  aussi  signifier  bonne 
renommée;  le  traducteur  latin  rend  ainsi  toute  la  phrase:  At  ille  nihil  inhonesti  fatm 
modestiœ  laudationem  habuit,  exorsus  a  pavone  quœ  avis  laudata  pennas  erigeret. 

(a)  Voir  la  préface  du  Traité  -ssi  tsXo-jç,  §  i. 


AU    TROISIÈME    SIÈCLE.  17 

Héraclide.  A  peine  débarqué,  il  va  se  promener  sur  la  place  publique, 
afin  de  prendre  les  informations  qui  lui  sont  nécessaires  ;  il  voit,  au- 
près d'un  temple,  des  pédagogues  assis  avec  des  enfants  qui  portaient 
des  livres  dans  des  sacs,  et  reconnaissant  par  là  qu'il  y  avait  une  école 
dans  le  voisinage ,  il  entre  dans  celle  de  Mégistias,  le  salue  et  s'as- 
sied. Mégistias,  le  prenant  pour  le  père  ou  le  tuteur  de  l'un  de  ses  élè- 
ves, lui  demande  quel  est  l'objet  de  sa  visite.  —  «  Je  vous  le  dirai  quand 
nous  serons  seuls,»  répond  Hippodromus.  Après  avoir  interrogé  ses 
disciples,  Mégistias  les  congédie,  et  s'adressant  de  nouveau  à  l'étranger 
lui  demande  ce  qu'il  désire.  «Changeons  ensemble  de  vêtement,»  lui 
dit  Hippodromus;  car  il  avait  unechlamyde  ou  habit  de  voyage,  tandis 
que  Mégistias  était  revêtu  du  pallium,  costume  ordinaire  des  sophistes. 
«  Pour  quelle  raison?  »  dit  celui-ci.  «  Je  veux  vous  faire  entendre  une  dé- 
clamation,» répond  l'inconnu.  Mégistias  croit  d'abord  qu'il  a  affaire  à  un 
homme  dont  la  raison  est  égarée,  mais  en  examinant  sou  regard  il  re- 
connaît que  l'étranger  jouit  de  son  bon  sens,  et  lui  prête  son  manteau. 
Puis,  Hippodromus  lui  ayant  demandé  un  sujet,  il  lui  proposa  celui-ci  : 
Un  mage  veut  mourir,  désespéré  de  n'avoir  pu  tuer  un  autre  mage 
qu'il  a  surpris  en  adultère.  Après  quelques  instants  de  méditation,  le 
sophiste  inconnu,  assis  dans  la  chaire,  se  lève,  et  Mégistias  prend  pour 
de  l'extravagance  l'enthousiasme  dont  il  le  voit  saisi  ;  mais  quand  Hip- 
podromus s'écriant  :  «  Enfin,  je  suis  maître  de  moi-même  !  »  se  mit  à 
traiter  son  sujet,  son  auditeur  transporté  d'admiration  courut  à  lui  et 
le  conjura  de  se  faire  connaître  :  «  Je  suis  Hippodromus  de  ïhessalie, 
répondit  l'orateur,  et  je  viens  ici  pour  m'exercer  et  pour  apprendre 
d'un  homme  aussi  instruit  que  vous  la  manière  dont  on  déclame  en 
Ionie.  Mais  permettez-moi  d'achever  mon   discours.  »  Il  n'avait  pas 
fini  de  parler  que  déjà  la  porte  de  l'école  était  assiégée  par  une  foule 
de  personnes  enchantées  de  l'entendre;  car  le  bruit  de  son  arrivée  s'é- 
tait promplement  répandu  dans  la  ville.  Désireux  de  répondre  à  leur 
attente,  Hippodromus  reprit  aussitôt  le  même  sujet,  et  le  traita  d'une 
manière  toute  différente.  Invité  à  parler  en  public,  ij  excita  une  admi- 
ration générale,  et  fut  jugé  digne  d'être  mis  au  nombre  des  sophistes 
ies  plus  illustres. 

2 


18  ÉTAT    DES    LETTRES 

Hippodromus,  dit  Philostrate,  déployait  dans  la  discussion  la  grâce 
qui  distingue  les  dialogues  de  Platon  et  le  style  de  Dion  ;  mais,  dans 
la  déclamation,  il  se  montrait  aussi  véhément  que  Polémon,  sans  ces- 
ser d'être  élégant  et  harmonieux.  A  l'entendre  improviser,  on  aurait 
dit  qu'il  lisait  un  ouvrage  qui  lui  était  très-familier.  Il  étudiait  beaucoup 
Archiloque,  comme  un  modèle  de  force;  il  appelait  Homère  la  voix,  et 
Archiloque,  le  souffle  du  sophiste,  rectifiant  ainsi  l'opinion  de  Nicagoras, 
qui  regardait  la  tragédie  comme  la  mère  de  l'art  du  sophiste. 

Hippodromus  avait  laissé  environ  trente  déclamations,  dont  les  plus 
estimées,  au  jugement  de  Philostrate,  étaient  celles-ci  :  les  habitants  de 
Catane,  les  Scythes,  Démade  s'opposant  à  ce  que  les  Grecs  secouent  le 
joug  d'Alexandre  pendant  qu'il  est  dans  les  Indes.  On  chantait  dans 
les  fêtes  plusieurs  hymnes  de  sa  composition,  car  il  savait  aussi  ma- 
nier la  lyre.  Il  termina  sa  carrière  dans  sa  patrie,  vers  la  soixante- 
dixième  année  de  son  âge. 

Philiscus  de  Thessalie  était  uni  à  Hippodromus  par  des  liens  de 
parenté;  il  occupa  pendant  sept  ans  la  chaire  d'éloquence  a  Athènes  (3), 
qu'il  devait  à  la  faveur  de  la  savante  Julia  Domna,  impératrice,  mère 
de  Caracalla  ;  mais  ce  prince,  indisposé,  on  ne  sait  pourquoi,  contre 
Philiscus,  le  priva  des  immunités  attachées  à  sa  place.  Ayant  appris 
que  ce  sophiste  avait  un  procès  à  soutenir  devant  son  tribunal,  l'em- 
pereur lui  fit  dire  par  le  magistrat  chargé  d'introduire  les  causes, 
qu'il  songeât  à  défendre  sa  cause  en  personne.  Le  jour  de  l'audience, 
Philiscus  eut  le  malheur  de  déplaire  à  son  redoutable  juge ,  qui  raillait 
ou  critiquait  sa  démarche,  son  maintien,  son  costume,  trouvait  sa  voix 
efféminée,  sa  diction  négligée,  ses  expressions  impropres,  l'interrom- 
pait à  chaque  instant  et  l'accablait  de  questions.  Le  sophiste  troublé  fut 
réduit  au  silence;  là-dessus  l'empereur  lui  dit:  «  La  chevelure  indique 
l'homme  et  la  voix  l'orateur,»  et  il  donna  gain  de  cause  à  la  partie  ad- 
verse. Philiscus,  néanmoins,  osa  faire  quelques  représentations,  et  rap- 
pela qu'en  lui  donnant  la  chaire  d'Athènes,  on  lui  avait  accordé  l'exemp- 
tion de  toute  charge  publique;  mais  l'empereur,  se  récriant,  repar- 

(3)  Les  émoluments  auxquels  cette  chaire  donnait  droit  s'élevaient,  dit-on,  à  10,000 
drachmes,  environ  8,700  francs. 


AU   TROISIÈME    SIÈCLE.  19 

lit  :  «  Personne  n'en  doit  être  exempt,  ni  vous,  ni  aucun  de  ceux 
qui  enseignent.  Je  ne  veux  pas  que,  pour  de  misérables  harangues, 
les  villes  soient  privées  des  contribuables  qui  doivent,  comme  les  au- 
tres, supporter  leurs  charges.»  Cependant  Philostrate  nous  apprend 
que,  peu  de  temps  après,  cette  exemption  lui  fut  accordée  à  lui-même, 
pour  avoir  prononcé,  à  l'âge  de  vingt-quatre  ans,  un  discours  en  pré- 
sence de  l'empereur. 

Si  Philiscus  prêtait  aux  railleries  de  Caracalla  par  quelque  défaut 
dans  le  débit,  il  n'en  était  pas  moins  un  sophiste  de  mérite  ;  son  style, 
qui  était  plutôt  vif  et  animé  que  pompeux  et  périodique,  se  distinguait 
aussi  par  sa  pureté  et  par  le  choix  des  termes,  et  le  son  de  sa  voix 
avait  de  la  fraîcheur  et  de  l'agrément.  Il  possédait  une  campagne  très- 
agréable  dans  les  environs  d'Athènes,  et  mourut  à  l'âge  de  soixante- 
sept  ans. 

Philostrate  termine  sa  revue  des  sophistes  par  ces  mois:  «A  l'égard 
de  Philostrate  de  Lemnos,  il  ne  me  convient  pas  de  dire  à  quel  point 
il  brilla  dans  le  barreau,  à  la  tribune,  par  la  déclamation,  par  la  com- 
position écrite  et  par  le  talent  d'improviser.  Je  ne  dirai  rien  non  plus 
de  Nicagoras,  Athénien  et  héraut  du  temple  d'Eleusis,  ni  d'Apsinès  de 
Phénicie,  de  sa  mémoire  et  de  ses  succès;  les  liaisons  d'amitié  qui 
m'ont  uni  à  ces  hommes  pourraient  rendre  suspect  mon  témoignage.» 
Nous  savons  par  Suidas  que  Phliostrate  et  Apsinês  de  Gadara  se 
trouvaient  à  Athènes  en  même  temps  que  Phronton  d'Emèse,  oncle 
maternel  de  Longin,  et  qu'ils  étaient  ses  rivaux  dans  l'enseignement. 
Cependant  Philostrate  paraît  avoir  vécu  à  Rome  plutôt  qu'à  Athènes, 
et  s'être  distingué  par  la  facilité  de  son  élocution,  non  moins  que  par 
ses  écrits.  Il  n'a  pas  fait  preuve  de  jugement,  ni  d'amour  de  la  vérité, 
dans  sa  biographie  du  thaumaturge  Apollonius  de  Tyane.  Les  Héroï- 
ques et  les  Images  sont  de  purs  exercices  de  style,  qui  ne  se  recom- 
mandent pas  même  par  leur  élégance  ;  enfin,  les  Vies  des  Sophistes,  le 
plus  utile,  à  notre  avis,  de  tous  ses  ouvrages,  aurait  pu  l'être  bien  da- 
vantage, si  l'auteur  eût  pris  la  peine  de  recueillir  un  plus  grand  nom- 
bre de  faits,  de  les  choisir  avec  plus  de  critique,  et  de  mentionner  plus 
exactement  les  écrits  des  sophistes.  Quoique  son  style  n'ait  ni  naturel 


20  ÉTAT    DES    LETTRES 

ni  simplicité,  et  qu'il  soit  aussi  loin  de  l'élégante  sobriété  de  Lucien 
que  de  la  substantielle  abondance  de  Plutarque,  il  ne  manque  pas, 
comme  on  a  pu  le  voir,  d'une  certaine  grâce  dans  les  récits  et  d'un 
certain  art  dans  l'exposition  des  circonstances. 

Apsinès,  de  Gadara  en  Phénicie,  eut  pour  maîtres,  selon  Suidas, 
Héraclide  de  Lycie,  qu'il  entendit  à  Smyrne,  et  Basilicus  qui  enseignait 
à  Nicomédie;  il  occupait  à  Athènes  une  chaire  de  sophiste,  en  235, 
sous  l'empereur  Maximin,  qui  lui  accorda  les  insignes  consulaires;  il 
parait  néanmoins  qu'il  s'appliqua  plutôt  à  enseigner  l'art  de  parler  qu'à 
le  mettre  en  pratique;  du  moins  ne  nous  est-il  parvenu  de  lui  que  des 
ouvrages  de  rhétorique,  où  il  semble  suivre  les  traces  d'Hermogène. 
Des  deux  traités  qui  portent  son  nom,  celui  qui  est  intitulé  ziyyr\  privo- 
pix/i  et  dont  le  vrai  titre  est  irspi  tmv  ptepcSv  to\>  iro^rr^o^  ïoyo-j  t/^vvj, 
est  non-seulement  incomplet,  mais  tellement  défiguré  par  des  transpo- 
sitions, des  lacunes  et  par  des  additions  étrangères,  qu'il  ne  serait  pas 
équitable  de  le  juger  sévèrement  ;  cependant  on  y  reconnaît  un  rhéteur 
à  qui  la  lecture  des  orateurs,  des  philosophes  et  des  poètes  est  fami- 
lière, et  qui  sait  justifier  ses  observations  et  ses  préceptes  par  des  exem- 
ples bien  choisis (4).  Dans  l'autre  traité,  qui  a  pour  titre:  mpi  rwv 
ïr:/ri-xy.-<.a'j.viui-)  Tr^o^/r^aTcov  (3),  Apsinès  se  borne  à  expliquer  ce 
genre  de  composition  par  un  petit  nombre  d'exemples  empruntés  à 
Démosthène  et  à  Thucydide,  saus  les  accompagner  des  développe- 
ments ou  des  commentaires  propres  à  les  faire  valoir.  Du  reste,  c'est 
peut-être  une  partie  de  quelque  ouvrage  plus  étendu  ou  même  un 
extrait,  et  le  texte  en  est  aussi  bien  corrompu  (6). 

Minucianus,  fils  de  Nicagoras,  Athénien,  vivait  sous  Gallien,  vers 

(*)  La  plupart  des  altérations  qui  rendaient  le  texte  d'Apsinès  si  défectueux  ont  été 
corrigées  au  moyen  de  l'excellent  manuscrit  1874,  signalé  par  M.  Séguier  de  St-Brisson, 
et  mis  à  contribution  par  M.  Bake. 

(5)  C'est-à-dire  «  des  discours  où  l'on  dissimule  sa  véritable  pensée,  en  disant  le  con- 
traire,» suivant  la  traduction  de  M.  Séguier. 

(6)  V.  M.  Bake,  Prolegom.  p.  xn.  Ce  savant  éditeur  d'Apsinès  et  de  Longin  pense 
qu' Apsinès  avait  aussi  composé  un  traité  —  spl  <7jv0/>.r,ç,  dont  on  trouve  quelques  passages 
dans  les  scoliastes  d'Hermogène.  Il  mentionne  encore  des  Commentaires  sur  Démos- 
thène, cités  par  Ulpien  ou  plutôt  Zosime  d'Ascalon  et  par  Maxime  Planude  ;  mais  il  rejette 
l'opinion  qui  attribue  à  Apsinès  un  commentaire  sur  le  livre  d'Hermogène  -r.iy.  utAtôeu 


AU    TROISIÈME    SIÈCLE.  21 

l'an  259,  et  fut  aussi  contemporain  de  Longin.  11  nous  est  resté  de  lui 
un  traité  sur  les  arguments,  irepl  cirt^toftjjxdfawv,  où  l'on  reconnaît  la 
méthode  d'Hermogène  et  d'Apsinès.  Suidas  lui  attribue  en  outre  des 
TTpoyjp-jy.'j'xy.Tx  ou  exercices  oratoires,  et  divers  discours. 

Eusèbe  nous  a  conservé,  dans  le  livre  X  de  la  Préparation  évangé- 
lique,  un  fragment  de  Porphyre,  qui  faisait  partie  d'un  recueil  intitulé 
tyjç  wàoloyfxq  àxaoxa'.ç  (7),  et  dans  lequel  est  rapportée  une  curieuse 
discussion  relative  aux  plagiats  que  se  sont  permis  Ephore,  Théo- 
pompe, Ménandre,  Hypéride,  Simonide,  Théodecte,  Antimaque  et 
Platon  (8).  Cette  discussion  est  censée  avoir  eu  lieu  à  Athènes,  le  jour 
de  la  fête  de  Platon,  dans  un  banquet  auquel  Longin  avait  invité  plu- 
sieurs personnages  distingués,  savoir  les  sophistes  Nicagoras  et  Major, 
le  grammairien  Apollonius,  le  géomètre  Démétrius,  le  péripatéticien 
Prosenès,  le  stoïcien  Calietès,  les  rhéteurs  Caystrius  et  Maximus,  enfin 
le  jeune  Porphyre.  Les  principaux  interlocuteurs  du  dialogue  sont 
Nicagoras  et  Apollonius  le  grammairien,  que  Porphyre  appelle  son 
maître  dans  ses  Questions  homériques,  §  25,  mais  sur  lequel  nous  n'a- 
vons pas  d'autres  renseignements,  à  moins  qu'il  ne  soit  le  même  que 
le  rhéteur  Apollonius  d'Athènes,  dont  parle  Philostrate  et  d'après  lui 
Eudocie. 

Cet  Apollonius,  ayant  été  disciple  d'Adrien  le  sophiste,  qui  ensei- 
gna jusqu'en  1 88,  et  ayant  vécu  soixante  et  quinze  ans,  peut  fort  bien 
s'être  trouvé  à  Athènes  en  même  temps  que  Longin  et  Porphyre.  Il 
fut  chargé  de  plusieurs  ambassades  importantes,  et  remplit  quelques- 
unes  des  premières  places  de  la  ville.  Ayant  eu  à  soutenir,  en  présence 
de  l'empereur  Alexandre-Sévère,  un  assaut  d'éloquence  contre  le  so- 
phiste Héraclide,  il  sortit  victorieux  de  la  lutte  et  fit  perdre  à  son  rival 
ses  immunités.  Celui-ci,  pour  se  venger,  fit  courir  le  bruit  qu'Apollo- 
nius allait  passer  en  Afrique  pour  se  rendre  auprès  de  Leptine,  nom 
par  lequel  on  désignait  Septime-Sévère,  originaire  de  Leptis,  et  lui  dit 
que  ce  serait  une  bonne  occasion  pour  lire  son  discours  à  Leptine. 

C)  V.  les  Documents,  n'>  15. 

(8)  Clément  d'Alexandrie,  dans  le  sixième  livre  des  Stromates,  traite  au  long  le  même 
sujet  des  plagiats,  et  M.Ch.  Muller  (Hist.  gr.  Fragm.,  tom.  III,  p.  688)  pense  qu'il  a  puisé, 
comme  Porphyre,  dans  les  *iXoXo-j«  ôtuXicude  Longin.  V.  plus  bas. 


22  ÉTAT    DES    LETTRES 

«  Je  n'ai  pas,  comme  vous,  lui  répliqua  Apollonius,  à  parler  au  sujet 
de  l'immunité,  »  faisant  allusion  au  fameux  discours  de  Démosthène 
relatif  à  la  loi  des  immunités  proposée  par  Leptine.  Philostrate  nous 
apprend  de  plus  que  si  Apollonius  était  inférieur  aux  sophistes  de  son 
temps,  tels  qu'Héraclide,  Logimus,  Glaucus,  sous  le  rapport  de  l'har- 
monie ou  de  la  force  du  débit  (rîfcpoàyfa),  il  l'emportait  sur  eux  par  la  • 
bienséance,  la  noblesse  et  la  gravité. 

Les  sophistes  Nicagoras  et  Major  sont  aussi  mentionnés  par  Suidas, 
qui  nous  apprend,  du  premier,  qu'il  était  Athénien,  fils  du  rhéteur 
Mnesseus,  et  vivait  sous  l'empereur  Philippe  ;  qu'il  avait  écrit  des  vies 
des  hommes  illustres,  un  livre  sur  Cléopâtre  de  Troade,  et  un  dis- 
cours d'ambassade  adressé  à  l'empereur  Philippe  (*);  et  du  second,  qu'il 
était  originaire  d'Arabie,  contemporain  d'Apsinès  et  de  Nicagoras,  qu'il 
vécut  de  même  sous  l'empereur  Philippe  (244-249),  et  qu'il  composa 
treize  livres  sur  les  questions  oratoires  «tpi  a-dascov. 

Quant  aux  autres  personnages  qui  assistèrent  à  la  fête  de  Platon, 
ils  ne  nous  sont  connus  que  par  la  mention  qu'en  a  faite  Porphyre, 
qui  est,  après  Longin,  le  plus  illustre  de  ceux  qui  y  prirent  part. 

Les  détails  dans  lesquels  nous  venons  d'entrer  sur  les  sophistes  et 
les  rhéteurs  du  troisième  siècle,  attestent  clairement  une  certaine  acti- 
vité littéraire,  en  même  temps  qu'une  faveur  assez  prononcée  chez  les 
magistrats  et  chez  les  populations  des  villes  grecques  pour  ces  orateurs 
ambulants  et  pour  ces  professeurs  de  l'art  de  bien  dire.  Mais,  tout  en 
faisant  profession  d'admirer  et  d'étudier  leurs  devanciers,  ces  sophistes 
et  ces  rhéteurs  mettent  presque  sur  le  même  rang  Démosthène  et 
Aristide,  Lysias  et  Polémon  ;  ils  n'ont  pas  l'air  de  se  douter  qu'ils  soient 
dans  une  fausse  voie  et  dans  une  ère  de  décadence.  Nous  verrons  qu'il 
n'en  était  pas  de  même  au  commencement  du  deuxième  siècle. 

Nous  avons  dit  que  les  liens  qui  unissaient  Porphyre  et  Longin  ne 
furent  point  affaiblis  lors  même  que  celui-ci  était  devenu  disciple  de 
Plotin.  Porphyre  conserva  pour  son  premier  maître  une  haute  estime  et 
une  sincère  affection,  et  si,  comme  philosophe,  il  doit  sa  principale 

('•')  llimcrius  (Eclog.  VII,  p.  160,  éd.  Wernsdorf)   fait  aussi  mention  de  ce  sophiste. 


Al    TltOISIÈ.ML    SIÈCLE.  23 

gloire  à  Plotin,  il  semble  également  juste  d'attribuer  a  Longin  les 
connaissances  et  le  talent  que  déploya  son  élève  dans  la  culture 
des  lettres.  C'est  du  moins  ce  qui  résulte  du  témoignage  d'Eunape  (40), 
qui  rapporte  que  Porphyre  acheva  auprès  de  Longin  son  éducation  ; 
qu'à  l'exemple  de  son  maître,  il  s'instruisit  à  fond  dans  la  gram- 
maire et  la  rhétorique,  bien  que  son  goût  ne  le  portât  pas  vers 
cette  étude  ;  qu'il  se  voua  ensuite  à  la  philosophie  dont  il  cultiva  toutes 
les  branches.  On  ne  doit  pas  inférer  de  là  que  Porphyre  n'eut  point 
d'autre  maître  que  Longin,  puisqu'il  nous  apprend  lui-même,  comme 
nous  l'avons  dit  plus  haut,  qu'Apollonius  lui  enseigna  la  grammaire  ; 
mais  on  en  peut  conclure  que  Longin  dirigea  et  mit  comme  la  dernière 
main  à  l'éducation  littéraire  de  Porphyre,  auquel  il  inspira  sans  doute 
aussi  le  goût  qu'il  avait  lui-même  pour  les  recherches  philosophiques. 

Outre  les  scolies  de  Porphyre  sur  Homère,  les  Questions  homériques 
opjptxà  Ç/jrr/uiaTa,  au  nombre  de  trente-deux,  le  Commentaire  sur  le 
passage  du  XIIIe  chant  de  l'Odyssée,  où  le  poète  décrit  la  grotte  des 
nymphes,  le  Traité  n-ù  irpoçu&ctç,  et  le  fragment  conservé  par  Eusèbe, 
dont  nous  venons  de  parler,  ouvrages  qui  sont  parvenus  jusqu'à  nous, 
Suidas  attribue  encore  à  Porphyre  d'autres  écrits  relatifs  à  la  gram- 
maire, à  la  littérature,  à  la  rhétorique,  qui  donnent  une  haute  idée  de 
l'étendue  de  ses  connaissances  et  de  sa  fécondité,  surtout  si  l'on  tient 
compte  de  ses  travaux  philosophiques  ;  tels  sont  les  cinq  livres  de 
Philologie,  qui  sont  probablement  le  même  ouvrage  que  \*àxp6otmç  tîîç 
cp.O.oXoycaç,  cité  par  Eusèbe,  un  Recueil  de  problèmes  en  sept  livres,  un 
commentaire  sur  la  préface  de  Thucydide,  sept  livres  à  Aristide,  un 
commentaire  sur  la  rhétorique  de  Minucianus,  des  doutes  sur  la  gram- 
maire ou  difficultés  grammaticales,  une  histoire  de  la  philosophie,  ou 
les  vies  des  philosophes  ("). 

Porphyre  mérite  donc,  à  plus  d'un  Vitre,  d'être  mis  au  nombre  des 
littérateurs  dont  s'honore  le  troisième  siècle. 


(l0)  Vie  de  Porphyre,  Document  n°  8. 

(**)  V.  sur  Porphyre,  la  Dissertation  de  Lucas  Holstein  que  Ruhnken  a  prise  pour  mo- 
dèle de  celle  qu'il  a  composée  sur  Longin,  et  les  travaux  récents  de  MM.  Jules  Simon,  Va- 
cherot,  Barthélémy,  sur  l'Ecole  d'Alexandrie. 


2i  CARRIÈRE   littéraire; 


^  II.   Carrière  littéraire  de  Longin. 

On  voit  par  la  manière  dont  Porphyre  parle  de  Longin,  dans  la  Vie 
de  Plotin,  qu'il  avait  la  plus  haute  opinion  du  jugement  de  son  maître  : 
tantôt  il  lui  assigne  la  première  place  parmi  les  critiques,  et  assure 
qu'il  a  soumis  à  son  examen  et  discuté  presque  tous  les  travaux  de  ses 
contemporains;  tantôt  il  tient  à  faire  connaître,  au  sujet  de  Plotin, 
d'Amelius  et  des  philosophes  de  la  même  époque,  l'opinion  qu'en 
avait  conçue  un  homme  à  la  fois  si  savant  et  d'un  jugement  si  délicat, 
si  profond.  Bien  que  ces  témoignages  de  Porphyre  se  rapportent  plus 
particulièrement  à  l'autorité  de  Longin  en  philosophie,  ils  sont  néan- 
moins conçus  en  termes  assez  généraux  pour  qu'il  soit  permis  de  les 
appliquer  à  l'ensemble  des  facultés  et  des  talents  de  Longin,  et  ils  nous 
expliquent  la  renommée  dont  il  jouissait  de  son  vivant  et  la  haute  opi- 
nion que  l'on  conserva  durant  plusieurs  siècles  de  son  savoir  et  de  son 
jugement. 

En  effet,  Eunape,  qui  vivait  vers  350,  appelle  Longin  une  biblio- 
thèque vivante,  un  musée  ambulant,  et  il  ajoute  que  si  quelqu'un  cri- 
tiquait un  auteur  ancien,  son  jugement  n'était  considéré  comme  vala- 
ble que  lorsqu'il  avait  été  confirmé  par  Longin  ('). 

Saint  Jérôme,  se  moquant  d'un  sophiste,  dit  qu'à  ses  prétentions, 
on  le  prendrait  pour  le  critique  Longin,  pour  un  juge  compétent  de 
l'éloquence  romaine,  qui  a  le  droit  de  condamner  et  d'exclure  de  la 
classe  des  savants  qui  il  lui  plaît  (2). 

Théophylacte,  évêque  de  Bulgarie,  écrivain  du  sixième  siècle,  cite  un 
proverbe  qui  représente  l'autorité  de  Longin  comme  généralement  ad- 
mise en  fait  de  critique  (5). 

Suidas  donne  aussi  à  Longin  les  titres  de  savant  et  de  critique  : 
7roX*jfxa6lr/ç  xat  xptrixoq  -ysvo'fAevoç  ("). 

(«)  Eanap.  Vit.  Porphyr.,  p.  13,  éd.  Jun.  p.  7  éd.  Boisson. —  Document,  n°  8. 
(*)  Hieronym.  Epist.  XCV.  —  Document,  n°  10. 
(5)  Theophyl.  Epist.  XVII.  —  Document,  n°  12. 
(*)  Document,  n°  1. 


I)E    LOXilV  25 

Jean  de  Sicile,  l'un  des  comnientaleurs  d'Hermogène,  qui  vivait  sui- 
vant les  uns  au  treizième,  suivant  les  autres  au  quatorzième  siècle  (5), 
parait  avoir  eu  sur  Longin  des  renseignements  particuliers;  il  nous 
apprend  qu'il  consacrait  presque  tout  son  temps  à  enseigner,  et  qu'il 
ne  lui  restait  pas  de  loisir  pour  écrire  des  traités  achevés,  en  sorte  qu'il 
se  trouvait  dans  le  cas  de  cet  oiseau  dont  parle  Homère,  qui  soufire 
de  la  faim  en  nourrissant  ses  petits.  Longin,  dit-il,  était  très-habile  à 
analyser  et  à  distinguer  les  diverses  formes  des  discours  (6),  à  indiquer 
les  sources  de  l'invention,  à  révéler  les  secrets  de  l'éloquence,  mais 
nullement  capable  de  composer  lui-même  des  harangues,  tandis  que 
l'on  porte  le  jugement  inverse  sur  Denys  d'Halicarnasse  et  Aristide  de 
Smyrne.  Ailleurs,  en  parlant  de  l'emploi  des  figures  (7),  le  même  sco- 
liaste  cite  une  opinion  particulière  de  Longin,  et  il  ajoute  qu'on  doit 
l'adopter  avec  confiance,  lors  même  que  tous  les  autres  rhéteurs  se- 
raient d'un  avis  contraire. 

On  ne  peut  méconnaître  un  accord  frappant  entre  tous  ces  jugements 
portés  par  des  auteurs  si  différents,  et  séparés  par  de  si  longs  inter- 
valles, sur  la  nature  et  le  degré  du  mérite  de  Longin.  Ces  jugements, 
de  plus,  nous  semblent  pleinement  confirmés  soit  par  les  titres  des 
ouvrages  que  Suidas  attribue  à  Longin,  soit  par  les  fragments  authen- 
tiques qui  nous  restent  de  ses  écrits. 

Passons  en  revue  ces  titres  et  ces  fragments,  en  commençant  par 
les  moins  importants  : 

Longin  a  écrit,  selon  Suidas,  1°  Sur  le  discours  contre  Midias  (8),  en 
adoptant  la  correction  de  Langbein,  approuvée  par  Ruhnken,  ou  contre 
Médius,  en  adoptant  l'idée  de  Toup,  qui  rappelle  la  controverse  qui 
s'éleva  entre  Longin  et  le  philosophe  stoïcien,  au  sujet  des  parties  de 
l'âme  ;  2°  des  Doutes  sur  Homère  (à-rropr^aTa  opjpjxà);  3°  de  la  philo- 

(5)  V.  VValz.  Rh.  gr.  VI,  pp.  X  et  95.  —Document,  11°  13. 

(6)  M.  Bake  (Prolegom.  p.  xxxiv)  explique  autrement  ces  mots  àptaro;  i-nw.zp.<jor.i  >.o-p)v 
t'îs'a;,  il  pense  qu'ils  signifient  commenter  un  écrit  en  signalant  les  diverses  figures,  les 
tournures,  les  endroits  où  il  convient  de  placer  tel  ornement,  tel  développement,  etc. 

{')  VValz.  Rh.  gr.  VI,  p.  1 19. — V.  la  note  critique  sur  le  §  30  du  Manuel  de  Rhétorique. 

(8)  Les  manuscrits  de  Suidas  portent  -1^.  toS  y.7-7.  ftofltou.  —  On  lit  dans  Eudocie,  qui 
a  transcrit  l'article  de  Suidas,  ïumufttiiw.  Le  n°  18  des  Excerpta  e  rhetoricis  semble 
confirmer  la  correction  de  Langbein. —  V.  les  Documents,  n°  1. 


26  CARRIÈRE    LITTÉRAIRE 

sophie  d'Homère  (et  tpiXfoàtpoç  O(uv/oo;);  4°  des  Questions  sur  Homère, 
avec  les  solutions,  en  deux  livres  (-nrpojS/r/aaTa  Opfco-j  xa:  "k&fctç  ev  |3:- 
fiXfo'.ç  (3')  ;  5°  des  faits  historiques  contraires  au  témoignage  de  l'histoire 
rapportés  par  les  grammairiens  (riva  Trapa  raç  laroptocç  o:  •ypapfxxrtxo!: 
d>ç  sVrop.'xoc  è^r/vovivraj)  ;  6°  des  mots  qui  ont  plusieurs  significations 
dans  Homère,  en  quatre  livres  (rapt  tcov  7rap'  0(a-rçpco  Tro)./.a  T/jua!- 
vouacov  )iÇca)v  <5');  7°  Explications  des  locutions  attiques,  en  deux  li- 
vres, rangées  par  ordre  alphabétique  (àrTixaiv  Xs&aw  sx<5o<7£jç  j3',  stVi 
<5s  xarà  GTO'.ycTov) ,  qui  sont  au  nombre  des  ouvrages  que  Suidas 
a  mis  à  contribution  pour  son  Lexique  ;  8°  Locutions  d'Antimaque  et 
d'Héracléon  (^£j;  Avt^ux^o-j  je»  Hoax).£covo;)(9),  et  beaucoup  d'autres 
ouvrages  (xa?  a^a  7ro^a). 

De  tous  ces  écrits  mentionnés  par  Suidas,  et  qui  ne  se  rapportent 
guère  qu'à  la  grammaire  et  à  la  philologie,  il  ne  nous  est  parvenu  que 
de  courts  fragments  empruntés  soit  aux  Doutes  sur  Homère  et  cités 
par  Eustathe  sur  les  vers  140  et  295  du  premier  chant  de  l'Iliade, 
soit  aux  Locutions  attiques,  ou  aux  mots  d'Homère  qui  ont  plusieurs 
significations,  et  qui  sont  cités  par  Eustathe,  Photius,  Suidas,  Tzetzes 
et  l'auteur  des  Opipou  JL-rtiiLiçiapo''  (d0). 

Nous  savons,  par  le  témoignage  de  Libanius  (**),  que  Longin  avait 
composé  un  éloge  d'Odenat,  et  par  celui  d'un  ancien  grammairien, 
cité  par  Montfaucon  (12),  qu'il  s'était  mis  au  nombre  des  Géographes  par 
un  traité  nxîy.  g'Ôvcxcov. 

Tollius  et  Hudson  affirment  que  l'on  conservait  dans  la  bibliothèque 
du  Vatican  un  lexique  grec  inédit,  extrait  en  partie  de  Longin;  et 
Bekker,  dans  ses  Ânecdola  Grœca,  page  1091,  nous  apprend  que  ce 
lexique  fait  partie  du  manuscrit  2130  fond  d'Urbin  157,  composé  de 
312  feuillets,  et  qui,  au  fol.  225,  offre  le  titre  suivant  :  As£jxov  tcov 
gv&aôëTcov  7oacpo5v  èxrsOev  Traoa  Srecpavov  xaj  0so$copyrro*j  Kaac.'avou 
Aoyyivo'j  çpjAo,70/cpo,j  xa;  Irêpcov  Xc£r-ypacpa>v. 

Eusèbe,  après  les  noms  des  divers  auteurs  dont  il  a  extrait  le  pre- 

(9)  On  ignore  qui  était  Heracléon,  si  toutefois  la  leçon  de  Suidas  est  correcte. 

(*°)  Voiries  Fragments  li.téraires,  nos  i,  2,  3,  4,  S,  6. 

(»•)  Epist.  998.  —  V.  les  Documents,  n°  9. 

(«»;  Bibl.  Coislin.  p.  397.—  V,  les  Documents,  n°  11. 


de  i.on<;i.\.  27 

mier  livre  de  ses  Chroniques,  ajoute  ce  qui  suit  :  E  Cassii  Longini  oc- 

todecint  UOris  quibus  Olympiades  CCXXVI1I  complexus  est e  Por- 

pkyrio  denique  noslrœ  œtatis  pliilosoplio  ab  Ilio  capto  usquc  ad  Claudii 
dominationem  (,3).  Niebuhr  (1")  pense  que  ce  Cassius  Longinus  n'est 
autre  que  celui  dont  parlent  Suidas,  Eunape,  etc. ,  bien  que  ces  auteurs 
ne  mentionnent  pas  une  chronique  parmi  les  ouvrages  qu'ils  lui  attri- 
buent ;  mais  comme  ce  n'est  pas  le  seul  qu'ils  aient  omis,  leur  silence 
ne  doit  pas  former  une  difficulté.  Cependant  Niebuhr  ne  s'explique  pas 
pourquoi  ce  chroniqueur  s'est  arrêté  à  la  228me  olympiade,  c'est-à-dire 
au  temps  d'Adrien.  Frappé  de  cette  remarque,  M.  Charles  Muller  (15) 
attribuerait  plutôt  cette  chronique  à  un  certain  Cassius,  dont  Aulu-Gelle 
rapporte  l'opinion  sur  l'époque  d'Homère  (16)  et  qu'il  croit  contempo- 
rain de  ce  littérateur.  Mais  il  nous  semble  que  ce  Cassius  est  plutôt 
Titus  Cassius  Severus,  célèbre  orateur  du  temps  d'Auguste,  dont  le 
nom  se  rencontre  souvent,  comme  dans  cet  endroit  d' Aulu-Gelle,  avec 
celui  de  Cornélius  Nepos,  en  particulier  dans  la  lettre  28me  du  IVe 
livre  de  Pline  le  Jeune  (i7)  et  qui,  d'après  Suétone  (,8),  avait  compose 
des  livres  historiques.  Au  reste,  n'est-il  pas  plus  naturel  d'admettre 
que,  pour  une  cause  ou  pour  une  autre,  Longin  n'a  pas  achevé  sa 
chronique  commencée,  que  de  supposer,  sans  données  suffisantes, 
l'existence  d'un  nouveau  Cassius  Longinus,  chroniqueur  du  deuxième 
siècle  ? 

Porphyre,  dans  la  Vie  de  Plotin,  mentionne  aussi  un  ouvrage  de 
Longin  intitulé  o  <biAy.fyy.Toc.  Ce  mot  a  été  considéré  par  Fabricius 
et  par  Ruhnken  comme  une  épithète  honorifique  de  Longin  et  ils  ont 
corrigé  le  texte  de  Porphyre  en  conséquence  (,9)  ;  mais  aucun  des  ma- 

(isï  Chron.p.  195,  éd.  Maio. 

(«+)  Kleine  Schriften,  I,  p.  188. 

(»■)  Fragm.  Hist.  gr.  III,  p.  688. 

(»«)  N.  AU.  XVII,  21,  3. 

(,7)  Voir  la  note  d'Ernesti.  —  V.  aussi  sur  Cassius  Severus,  Quint.  X,  I,  22,  116.  Tac. 
An.  I,  72,  IV,  21.  Dial.  19  et  26.  Senec.  Contr.  III. 

(•»)  Vitellius,  C  2. — M.  C  Muller  cite  à  la  page  517  du  troisième  volume  des  Fragm. 
Hist.  gr.,  à  l'article  relatif  à  Thallus,  trois  passages  de  Tertullien,  de  Lactance  et  de  Mi- 
nutius  Félix,  où  Cassius  Severus  est  associé  à  Cornélius  Nepos,  et  déclare  ne  pas  savoir 
qui  est  ce  Cassius  Severus.  Is.  Voss.  le  met  au  nombre  des  historiens  latins,  Lib.  I,  c.  21. 

^*9)  Y.  le  document  n"  14,  le  Fragm.  philosophique  n°  16  et  la  note. 


28  CAR1UÈ11E    LITTÉRAIRE 

nuscrits  ne  justifie  leur  conjecture,  et  un  examen  plus  attentif  du  pas- 
sage a  conduit  le  savant  Creuzer  à  s'en  tenir  à  l'opinion  de  Valois 
et  de  Toup,  qui  prennent  ce  terme  pour  le  titre  d'un  ouvrage  de  Longin 
relatif  à  l'étude  des  lettres  anciennes,  dont  Plotin  oppose  le  mérite  au 
peu  de  valeur  qu'avait  à  ses  yeux  le  livre  philosophique  des  principes, 

y    '       ~    /20\ 

Maxime  Planude,  dans  son  commentaire  sur  Hermogène  (21),  un 
autre  commentateur  anonyme  du  même  rhéteur  (22),  un  scoliaste  du 
Manuel  d'Héphestion  sur  la  métrique  (23)  et  un  auteur  anonyme  encore 
inédit,  qui  a  écrit  sur  la  métrique,  cité  par  M.  Egger  (24),  s'appuient  de 
l'autorité  de  Longin  sur  divers  points  de  prosodie  et  de  métrique,  sans 
indiquer  pourtant  l'ouvrage  où  ils  ont  puisé  leurs  citations  (25).  On  voit 
néanmoins  par  leurs  témoignages,  que  notre  critique  avait  embrassé  le 
sujet  dans  toute  son  étendue,  était  remonté  aux  principes  de  l'art,  avait 
assigné  des  noms  aux  diverses  sortes  de  vers  et  de  pieds,  et  indiqué 
les  poètes  qui  en  avaient  fait  usage.  La  phrase  citée  par  Planude,  dans 
son  commentaire  sur  Hermogène,  s'étant  retrouvée  dans  un  passage 
de  quelque  étendue  attribué  au  philosophe  Longin  par  le  copiste  du 
manuscrit  2881  (26)  de  la  bibliothèque  impériale  de  Paris,  et  faisant 
partie  des  prolégomènes  d'un  commentaire  sur  le  Manuel  d'Héphes- 
tion (27),  on  en  a  conclu  que  ce  commentaire  est  l'ouvrage  de  Longin, 
et  que  c'est  de  là  que  les  autres  scoliastes,  indiqués  ci-dessus,  ont 
tiré  leurs  citations. 

Deux  autres  fragments  trouvés,  l'un  dans  le  même  manuscrit  (28)  à 


(20)  Creuzer,  Annot.  in  Plotini  vitam,  auctore  Porphyrio,  p.  CXI.  Une  note  manuscrite 
de  Wyttenbach  sur  ce  passage  est  ainsi  conçue  :  «  «ïuXap^aîcu,  f.  liber  Longini  sic  in- 
scriptus.  • 

(»«)  Walz,Rh.  gr.  V.  p.  473. 

(•»)  Walz,  Rh.  gr.  VII,  p.  982  et  984. 

(«)  Gaisford,  VIII.  I,  p.  50  éd.  Lips. 

(24j  p.  145  de  son  édit.  de  Longin, d'après  lems.  2881,  fol.  141  verso,  de  la  Bibl.  imp. 
de  Paris.  M.  Egger  pense  qu'on  pourrait  y  trouver  encore  d'autres  citations  de  Longin. 

(«)  V.  les  Fragm.  litt.  n«»  7,  8,  9,  10,  11 . 

(**)  Fol.  25  recto. 

(27)  V.  Fragm.  litt.  n°  12.  Dans  les  édit.  de  Weiske  et  d'Egger  c'est  le  n°  m. 

(••)  N°  2881,  fol.  27  verso. 


DE    LONGIN.  29 

la  suite  ilu  précédent,  l'autre  dans  le  manuscrit  n°  2677,  autrefois 
2705  (29),  paraissant  appartenir  au  même  commentaire,  ont  été  attri- 
bués à  Longin  par  ses  divers  éditeurs,  sur  l'autorité  de  notes  margi- 
nales écrites  en  latin  d'une  main  moderne;  et,  en  effet,  ces  deux  courts 
fragments  semblent  faire  partie  de  la  même  composition  (30). 

Ce  qui  distingue  ce  commentaire  sur  le  Manuel  d'Héphestion,  c'est 
sa  parfaite  clarté,  le  soin  avec  lequel  l'auteur  marche  pas  à  pas  et  jus- 
tifie toutes  ses  assertions,  soit  par  des  raisonnements  simples  et  justes, 
soit  par  des  exemples  bien  choisis.  On  voit  aussi  que  les  principes  de 
la  philosophie  et  que  la  méthode  suivie  dans  les  ouvrages  des  philo- 
sophes lui  sont  familiers,  et  qu'il  connaît  également  les  ouvrages  des 
orateurs  et  des  poètes,  en  sorte  que  les  citations  se  présentent  comme 
d'elles-mêmes  sous  sa  plume.  Son  style  ne  manque  ni  de  précision,  ni 
même  d'élégance  ;  mais  il  est  plutôt  simple,  égal  et  coulant,  qu'animé 
et  pittoresque;  l'auteur  semble  se  plaire  dans  les  remarques  grammati- 
cales et  étymologiques  et  dans  les  distinctions  lexicographiques.  Tou- 
tes ces  qualités  nous  paraissent  bien  répondre  à  l'idée  que  nous  pou- 
vons nous  faire  du  style  de  Longin,  d'après  ce  que  nous  connaissons 
jusqu'à  présent  de  ses  travaux  et  de  ses  écrits,  et  nous  pensons  que  ces 
divers  fragments  relatifs  à  la  métrique,  qui  portent  son  nom,  peuvent 
être  considérés  comme  authentiques. 

C'est  aussi  aux  scoliastes  que  nous  devons  la  connaissance  d'un 
ouvrage  assez  considérable  de  Longin.  Jean  de  Sicile,  dans  son  com- 
mentaire sur  Hermogène,  en  cite  le  vingt  et  unième  livre,  et  lui  donne 
pour  titre  ol  yàoXoyoi  ;  un  scoliaste  d'Aristide  et  l'auteur  de  la  vie 
d'Apollonius  de  Rhodes  lui  donnent  le  même  titre;  mais  une  scolie 
anonyme,  trouvée  par  Bast  dans  le  manuscrit  1983  de  la  bibliothèque 
impériale  de  Paris,  porte  ces  mots  :  èv  tw  xa'  rw  yiloldyar;  ousÀîôjv, 
d'où  Bast,  Weiske,  M.  Egger  tirent  le  titre  ad  cp!>o0.oyo:  optVou,  c'est- 
à-dire  Entreliens  sur  divers  sujets  de  littérature  ou  d'érudition,  tandis 
que  d'autres  savants,  comme  F.  Osann,  préfèrent  celui  de  ytkoktiywv 

(59)  Fol.  83  verso. 

fso)  V.  les  Fragm.  litt.  nos  13,  14.  Ce  sont  les  n°s  IV,  II,  des  éditions  de  Toup,  Weiske, 
Egger. 


30  CARRIÈRE    LITTÉRAIRE 

ouàt'àu,  c'est-à-dire  Entretiens  des  philologues  (51).  C'était  sans  doute  un 
recueil  analogue  aux  Nuits  Attiques  d'Aulu-Gelle  et  à  tant  d'autres  qui 
sont  cités  par  les  anciens,  mais  que  nous  ne  possédons  plus,  tels  que 
les  &tçtrmfaà  de  Bion;  les  Loghistorici  de  Varron;  les  Sludiosi  de 
Pline  l'ancien;  les  (bô/aroceç  d'Hiéroclès;  le  HoncCk-n  fytkopd&fa  de 
Télèphe;  les  Xpr^ropa^etar  de  Philon  et  d'Helladius;  le  frtMkoyoç 
laropiy.  ou  le  Qàokoy'xc,  àxpoaajç  de  Porphyre;  les  Stptûpéttiç  de 
Plutarque  et  de  Clément  d'Alexandrie,  etc.  (32). 

Autant  qu'on  peut  en  juger  par  le  petit  nombre  de  citations  em- 
pruntées à  cet  ouvrage,  Longin  y  discutait  le  mérite  des  poètes,  des 
orateurs,  des  historiens  ;  il  y  examinait  la  valeur,  la  convenance,  l'au- 
torité de  certains  mots  ou  de  certaines  locutions  ;  il  y  traitait  divers 
points  de  critique,  de  rhétorique  et  même  de  géographie  (33).  C'était  donc 
comme  un  recueil  de  ses  observations,  de  ses  jugements,  de  ses  dou- 
tes, de  ses  recherches  littéraires,  qui  n'avaient  pas  trouvé  place  dans 
ses  autres  traités,  ou  qu'il  avait  eu  occasion  d'exposer  dans  le  cours  de 
son  enseignement. 

S'il  en  est  ainsi,  on  peut  mettre  au  nombre  des  citations  emprun- 
tées à  ce  recueil  le  jugement  que  Longin  porte  sur  Aristide,  et  que 
nous  a  conservé  Sopater  dans  ses  prolégomènes  sur  ce  sophiste  ;  celui 
que  rapporte  Jean  de  Sicile  sur  le  poëte  Ménélas,  à  qui  Longin  attribue 
le  mérite  d'avoir  surmonté  par  ses  efforts  les  obstacles  que  lui  oppo- 
sait la  nature;  enfin  le  fragment  communiqué  a  Hudson  par  L.-A.  Za- 
cagni  et  copié  sur  un  manuscrit  des  Evangiles,  appartenant  à  la  bi- 
bliothèque du  Vatican,  fond  d'Urbino,  portant  le  n°  2  ("*).  Ce  fragment, 
qui  contient  une  énumération  des  grands  orateurs  attribuée  à  Longin, 
a  donné  lieu  à  beaucoup  de  corrections  proposées  par  Ruhnken,  Toup 

(sl)  V.  Grœfenhan,  Gesch.  der  Philog.  III,  p.  354,  not.  55.  M.  Bake  ne  pense  pas  que 
le  terme  éiuXiai  convienne  à  ce  genre  d'ouvrage,  ni  à  l'époque  de  Longin,  et  propose  de 
lire  plutôt  [ihfJXîwv.  V.  Prolegom.  pp.  xxxiii-xxxiv,  Apsinis  et  Longini  Rhetor. 

(3S)  S'il  nous  était  parvenu  un  certain  nombre  de  ces  ouvrages,  ou  un  plus  grand 
nombre  de  leurs  fragments,  on  pourrait  établir  entre  eux  des  distinctions  plus  ou  moins 
tranchées,  mais  ils  n'en  appartiennent  pas  moins  à  ce  que  nous  appelons  des  Mélanges. 

(33)  V.  les  Fragm.  litt.  n°s  15,  16,  17,  18,  19. 

(3*)  V.  les  Fragm.  litt.  n°s  20,  21,  22.  Ce  dernier  est  le  fragment  I  des  éditions  de 
Toup,  Weiske,  Egger. 


DE    LOXGIN.  M 

et  d'autres  critiques,  qui  ne  pouvaient  concilier  cette  liste  avec  les  ju- 
gements portés  par  l'auteur  du  traité  tzîo\  u-^oj;  ;  mais  il  faut  se  gar- 
der, en  bonne  critique,  d'altérer  de  la  sorte  des  documents  qui  peuvent 
fournir  à  la  discussion  des  données  précieuses. 

Il  nous  reste  à  parler  de  celui  des  fragments  de  Longin,  qui,  étant  le 
plus  long  et  se  rapportant  à  la  rhétorique,  est  aussi  le  plus  propre  à 
nous  faire  connaître  ses  idées  sur  cette  matière,  sa  méthode  pour  l'en- 
seigner, ses  jugements  sur  les  orateurs,  les  philosophes  et  les  poètes, 
son  style  enfin,  considéré  sous  le  double  point  de  vue  de  son  siècle  et 
de  son  cachet  personnel. 

La  découverte  de  ce  précieux  débris  est  due  au  savant  Ruhnken, 

qui  l'annonça  au  public  lettré  en  1765,  dans  un  journal  de  La  Haye, 

intitulé  :  Bibliothèque  des  Sciences  et  des  Beaux- Arts  (33);  voici  en  quels 

termes  :  «  Il  y  a  quelques  mois  que  lisant  Apsinès,  rhéteur  grec,  qui  se 

«  trouve  dans  la  collection  qu'Aide  Manuce  a  donnée  de  plusieurs 

«  autres  ouvrages  de  cette  espèce,  je  fus  surpris  de  voir  le  style  chan- 

«  ger  tout  d'un  coup  au  milieu  du  livre.  J'y  reconnus  non-seulement 

«  la  marche  de  Longin,  mais  plusieurs  expressions  qui  lui  sont  par- 

«  ticulières.  Continuant  ma  lecture,  je  tombai  sur  un  assez  long  pas- 

«  sage  que  je  me  souvins  d'avoir  lu  dans  le  scoliaste  d'Hermogène, 

«  et  dans  le  commentaire,  non  encore  publié,  que  Jean  Siciliote  a  fait 

«  sur  ce  même  Hermogène.  Ce  passage  y  est  cité,  non  sous  le  nom 

«  d' Apsinès,  mais  sous  celui  de  Longin,  et  tiré  du  livre  qui  a  pour 

«  titre  :  Aoyyivo-j  t/^vtj  priropixr,.  Voilà  donc  un  ouvrage  de  Longin 

«  que  nous  venons  de  recouvrer,  et  que  tout  le  monde  croyait  perdu. 

«  Il  existe  en  entier,  à  l'exception  du  premier  chapitre  De  l'invention, 

«  où  il  paraît  manquer  quelque  chose.  L'ouvrage  est  digne  de  Longin, 

«  et  n'est  point  inférieur  à  son  admirable  Traité  sur  le  Sublime.  J'i- 

«  gnore  par  quel  hasard  ce  livre  a  été  inséré  au  milieu  d'un  ouvrage 

«  d' Apsinès.  Il  y  a  apparence  qu'ils  se  sont  trouvés  réunis  dans  un 

«  même  volume,  et  que  le  relieur,  qui  devait  le  placer  avant  ou  après 

«  le  livre  d' Apsinès,  l'a  placé  au  milieu.  Cette  erreur  a  passé  dans  les 

«  autres  manuscrits  et  dans  l'édition  d'Aide.  Malheureusement  cet  ou- 

(»)  P.  273  et  suiv. 


M  CARRIÈRE    LITTÉRAIRE 

«  vrage  a  été  fort  corrompu  par  les  copistes;  il  y  a  même  par-ci  par- 
«  la  des  lacunes  indiquées  par  Aide;  mais  je  me  flatte  que  lesmanu- 
«  scrits  d'Italie  et  de  France,  que  je  fais  consulter,  y  suppléeront.  J'en  ai 
«  déjà  rempli  quelques-unes  au  moyen  de  variantes  que  j'ai  tirées  de  la 
«  bibliodièque  de  Wolfenbutte).  Je  me  propose  de  publier  cet  ouvrage 
«  au  plus  tôt,  collationné  avec  plusieurs  manuscrits,  corrigé,  et  avec 
«  mes  remarques  et  une  traduction  latine.» 

Rubnken  n'ayant  indiqué,  d'une  manière  précise,  ni  dans  cet  avis 
publié  en  1 765,  ni  dans  sa  Dissertation  sur  la  vie  et  les  écrits  de  Lon- 
gin,  qui  parut  en  1776  sous  le  nom  de  P.-J.  Schardam,  et  où  il  sem- 
ble renouveler  son  engagement  de  publier  la  rhétorique  de  Longin  (36), 
ni  enfin  dans  l'édition  de  Toup,  qui  est  enrichie  de  ses  notes  et  qui  pa- 
rut en  1777,  où  commençait  et  où  finissait  ce  nouveau  fragment  de 
Longin  ;  Wyttenbach  lui-même  qui,  dans  la  biographie  de  son  maître 
et  de  son  ami,  rappela  au  monde  savant  cette  découverte,  approuvée  par 
Hemsterhuis  peu  de  temps  avant  sa  mort,  et  qui  assure  que  le  travail 
de  Ruhnken  était  presque  achevé,  n'ayant  pas  donné  à  ce  sujet  de  plus 
amples  éclaircissements,  ni  fait  connaître  même  dans  quel  journal 
Ruhnken  avait  publié  son  annonce,  les  éditeurs  de  Longin  et  des  rhé- 
teurs grecs,  qui  voulurent  insérer  ce  fragment  dans  leurs  recueils,  fu- 
rent réduits  à  leurs  propres  conjectures,  et  n'avaient  pour  les  guider 
que  le  passage  de  Longin  sur  les  figures,  cité  par  Maxime  Planude  et 
par  Jean  de  Sicile.  Porson  et  Kidd  (37)  firent  à  ce  sujet,  dès  l'année 
1 800,  des  recherches  qui  n'aboutirent  à  aucun  résultat  (3S).  Weiske, 
qui  n'avait  pu  obtenir  à  temps  de  Wyttenbach  une  réponse  satisfai- 

(36)  §  XIV.  Tc'yvï)  pr-optJCT,  de  quâ  alias. 

(*7J  Kidd,  dans  la  préface  qu'il  a  mise  en  tête  de  l'édition  des  Opusc.  Ruhnheniana, 
qui  a  paru  à  Londres,  e»  1 807,  p.  xxvn,  s'exprime  ainsi  :  «Cuinam  Diario  Eruditorum  Ruhn- 
kenius  indicium  suum  impertiverit,  me,  licet  anxia  diligentia  quseritantem  prorsus  efru- 
git  :  in  illis  autem  Aldinis  paginis  rudera  quœdam  et  fragmenta  latere  ex  Longini  opère 
de  arte  rhetorica,  et  rhetoris  hujus  germanos  fœtus  esse  produnt  dicendi  formœ,  dispu- 
tandi  ratio,  habitus  denique  et  color  orationis  per  omnia  Longino  simillimus;  atque  tes- 
timonio  suo  confirmât  amiceque  conspirât  scholiastes  unicus  in  Hermogenem  typis  des- 
criptus,  quem  haud  ita  pridem  in  Censore  Britannico  indicavi  et  iterum  œqui  lectoris  judicio 
sistam.»  Il  insère  ici  la  phrase  qui  forme  le  §  30  du  Manuel  de  Rhétorique,  sur  les  figures 
ûe  pensée. 

(s»)  Bake,  Frolegom.  p.  xvi-xvh. 


de  Lowsm.  33 

santé,  n'attribua  à  Longin  que  neuf  pages  de  son  édition  (1809)  ou 
deux  pages  et  demie  du  Recueil  d'Aide  ;  il  ne  fait  commencer  le  frag- 
ment qu'au  chapitre  qui  traite  de  l'élocution  et  ne  le  prolonge  pas  au 
delà  de  la  citation  de  Planude  et  de  Jean  de  Sicile.  Mais  il  a  inséré 
dans  sa  préface  (30)  le  passage  d'une  lettre  de  Wyttenbach  à  Bast,  où 
le  savant  hollandais  déclare  que  le  fragment  de  Longin  commence,  sui- 
vant l'opinion  de  Ruhnken,  à  la  page  709  du  Recueil  d'Aide,  au  cha- 
pitre 7T£p!  èh'ovç  (sj'c),  et  se  termine  à  la  page  720  aux  mots  ofa  eV 
«fûy,  à  la  fin  du  chapitre  irtpi  u.r/rj.r,ç. 

Lorsque  M.  Boissonade  eut  retrouvé  l'annonce  de  Ruhnken  dans  le 
journal  de  La  Haye  (*"),  il  en  donna  avis  à  F.-A.  Wolf,  qui  consacra 
à  cette  question  un  article  des  Literarische  Analekten  (H).  Il  y  exprime 
quelque  surprise  que  Ruhnken  n'ait  pas  tenu  un  engagement  pris  plus 
de  trente  ans  avant  sa  mort,  et  il  montre  que  l'étendue  et  la  valeur 
réelles  du  fragment  ne  pourront  être  fixées  d'une  manière  certaine  que 
par  le  secours  des  manuscrits.  Il  invite  donc  les  philologues  qui  vivent  à 
portée  des  grandes  bibliothèques,  à  faire  des  recherches  pour  résoudre 
cette  difficulté.  Ce  conseil  resta  longtemps  sans  être  suivi;  on  tâtonna 
encore  pour  trouver  les  limites  de  ce  qui  appartenait  à  Longin.  M.  Spen- 
gel  (w),  pensant  que  Ruhnken  les  avait  fixées  trop  étroites,  les  porta 
depuis  la  page  d'Aide  707  à  la  page  726,  c'est-à-dire  depuis  le  cha- 
pitre irtp)  -7r(ooçaj7ro7rof'taç  jusqu'à  la  fin  du  chapitre  iwcî  ttocQojç. 
Cette  opinion  fut  suivie  par  M.  Walz,  dans  son  édition  des  Rhéteurs 
grecs  C3)  et  par  M.  Egger  dans  son  édition  de  Longin  (**).  Cependant 
M.  Finckh,  qui  a  enrichi  d'excellentes  notes  la  collection  de  M.  Walz, 
est  revenu  à  peu  près  à  l'opinion  de  Ruhnken,  si  ce  n'est  qu'il  laisse  à 
Apsinès  le  chapitre  mp  zkîo-j  jusqu'à  la  lacune  qui  précède  les  mots 


(59)    pag.    XX11-XX11I. 

(*o)  v.  Schœll,  Litt.  grecq.  IV,  p.  33!. 

(*!)  Tom.  II,  p.  515.  Berlin,  1819,  De  Dav.  Ruhnkenii  celebri  quodam  reperto  lite- 
rario.  > 

(**)  S'jvxfMyf,  Tc/vû'/,  p.  111. 

(«)  Vol.  IX,  pp.  543-596. 

(**J  Paris,  1837,  pp.  79-125.  Toutefois  M.  Egger  déclare,  dans  sa  préface,  qu'il 
adopte  l'avis  de  M.  Finckh. 

3 


34  CARRIÈRE    LITTÉRAIRE 

xoà  '/opta  xxt  icpxypdtiov  uTVùèoy&ç,  par  lesquels,  suivant  lui,  com- 
mence le  fragment  de  Longin. 

Enfin,  comme  l'avait  prévu  F.-A.  Wolf,  c'est  par  le  secours  d'un 
nouveau  manuscrit  que  la  question  a  été,  je  ne  dis  pas  résolue,  mais 
resserrée  entre  de  plus  étroites  limites.  «En  étudiant  les  monuments  de 
la  philosophie  péripatéticienne,  je  trouvai,  dit  M.  Séguier  de  St-Bris- 
son,  dans  le  manuscrit  1874  (de  la  Bibliothèque  impériale  de  Paris), 
outre  le  commentaire  d'Alexandre  sur  les  Topiques,  quelques  rhéteurs 
grecs,  savoir  les  deux   ouvrages  d'Apsinès,   Minucianus,  Ménandre, 
puis  un  traité  anonyme  sur  la  rhétorique,  r/yv/j  tou  ■koIitixcïï  Xoyov, 
qui  ne  figure  pas  dans  la  vaste  collection  de  M.  Walz.  M'étant  convaincu 
que  M.  Walz  n'avait  pas  consulté  ce  manuscrit,  j'en  ai  entrepris  la 
collation  pour  le  traité  d'Apsinès,  afin  de  vérifier  s'il  confirmerait  la 
conjecture  de  Buhnken.  J'ai  d'abord  été  récompensé  de  ce  travail 
par  beaucoup  de  bonnes  leçons  qui  améliorent  considérablement  le 
lexte  d'Apsinès.  Arrivé  à  la  page  552,  ligne  2,  du  tome  IX  des  Rhé- 
teurs  grecs  de  Walz,  le  texte  du  manuscrit  me  fit  passer  sans  interrup- 
tion, ni  lacune  réelle  ou  apparente,  à  la  page  579,  ligne  18,  et  loin 
que  le  sens  en  fût  altéré,  la  suite  des  idées  me  parut  bien  mieux  ob- 
servée que  dans  les  textes  imprimés.  En  effet,  après  avoir  indiqué 
divers  moyens  d'exciter  la  pitié,  comme  rb  teémaîB&i  robç  h  tt^outco 
yiyovdrcKÇ,  rb  <p£U-y£!V  <5r)u:xyooyouç,  rb  àr^aix  tzîùitz-tctcoxvjm  c-pary)- 
yo-j;,  l'auteur  continue  ainsi:  otmléwt  èlv.TZîïv  h  à-rrb  tcov  (SsA-novcov 
èiri  ra  y}'-?00  PJra|^0^  xara    rbv  ruirov  (leg.  to-ttov)   QsœpîTrat  tov 
Trapà  ty)v  à£cav  xxAovjuievov.  Et  tout  ce  qui  suit,  jusqu'à  la  page  594,  se 
rapporte  évidemment  au  chapitre  de  la  compassion,  mpi  sajou,  de 
même  que  ce  qui  précède  ;  tandis  que  le  texte  intermédiaire  s'en  éloi- 
gne entièrement.  Apsinès,  à  l'occasion  de  l'épilogue,  parle  de  l'àvaxs- 
<paXacW:ç  (récapitulation)  et  de  l'àva^vv^ç  (remémoralion)  des  choses 
précédemment  dites.  Ces  deux  lieux  identiques  se  placent,  dit  Apsinès, 
en  trois  endroits  :  à  la  fin,  puis  au  milieu,  après  les  démonstrations 
essentielles,  enfin  après  chaque  chapitre  de  démonstration...  Repre- 
nant  ensuite  la  division  qu'il  s'est  tracée,  en  expliquant  ce  qu'est  la 
péroraison,  après  avoir  traité  de  l'àvdfpwptç,  il  passe  à  1T).îoç,  dont  il 


DE    I.ONGIN.  35 

énumère  les  conditions;  quant  à  la  Sv'vwii-;,  il  renvoie  son  examen  à 
l'afëfvpcç  amplification  (voir  le  Traité  du  Sublime,  ch.  XI).  Nous  voilà 
donc  bien  naturellement  amenés  au  chapitre  de  la  Compassion,  qui  com- 
mence à  la  page  550  de  Walz  (709  d'Aide),  qui  se  poursuit  jusqu'à  la 
première  ligne  de  la  page  552  (710  d'Aide),  puis  saute  à  la  page  579, 
ligne  18  (720  d'Aide),  pour  se  terminer  à  la  page  594  (726  d'Aide). 
Voilà  des  parties  qu'on  ne  doit  certainement  pas  enlever  à  Apsinès 
pour  en  gratifier  Longin.  11  en  reste  donc  deux  à  examiner  :  l'une  qui 
n'est  évidemment  pas  d' Apsinès  commence  à  la  page  552,  ligne  2,  et 
va  jusqu'à  la  page  579,  ligne  18;  et  l'autre,  intitulée  retpi  iraflovç, 
qui  termine  le  livre  d' Apsinès,  tel  qu'Aide  l'a  publié,  et  que  M.  Walz 
attribue  également  à  Longin  (**).  » 

Quant  au  chapitre  -kîo'.  -n-aGo-jç,  la  conjecture  de  M.  Walz,  dont  au 
reste  il  n'a  pas  donné  de  motifs  bien  plausibles,  et  qui  lui  a  été  pro- 
bablement suggérée  parce  que  l'auteur  du  Traité  irîp\  rtyo-j;  avait  com- 
posé un  ouvrage  iwfâ  iraOôjv,  tombe  par  l'observation  que  ce  chapitre 
se  trouve  dans  le  manuscrit  1 874,  qui  ne  contient  rien  de  Longin,  et 
qui  attribue  à  Apsinès,  non-seulement  ce  chapitre  mpi  TraÔovç,  mais 
les  deux  qui  suivent  irepi  epcoryfrstoç  et  irepi  àiroxpt'TScoç,  que  M.  Sé- 
guier  a  publiés  pour  la  première  fois.  Au  reste,  ce  chapitre  mpi  -n-a- 
Oouç  diffère  sensiblement  et  par  le  style  et  par  la  méthode  d'exposition 
de  tout  ce  que  l'on  peut  considérer  comme  écrit  par  Longin  ("G). 

J'ai  dit  que  la  question  ne  me  paraissait  pas  résolue  pour  le  premier 
fragment,  mais  seulement  resserrée  entre  de  plus  étroites  limites;  en 
effet,  de  ce  que  les  27  pages  du  texte  de  Walz,  qui  séparent  les  deux 
parties  du  chapitre  d' Apsinès  Tzzp\  èÂîo-j,  ne  sont  pas  de  ce  rhéteur,  et 
de  ce  qu'une  partie  de  ces  pages  peuvent  à  bon  droit  être  revendiquées 
pour  Longin,  puisqu'il  s'y  trouve  un  passage  qui  lui  est  attribué  par 
deux  autorités,  il  n'en  résulte  pas  qu'elles  soient  toutes  de  ce  célèbre 
auteur. 


(*5)  Séguier  de  St-Brisson.  Diss.  sur  le  Fragm.  de  Lougin  contenu  dans  la  Klu'-t. 
d'Apsinès,  p.  5-9.  Paris,  1838,  81.  Notices  et  Extr.  des  Mss.  XIV,  2'-  part.,  p.  154,  s. 

(46)  M.  Bake  ne  croit  pas  que  ce  chapitre  -=:•  ^txO'.j:  soit  d'Apsinès  (Proleg.  p.  X),  ni 
de  Longin  (p.  xux-i). 


36  CARRIÈRE    LITTÉRAIRE 

Une  première  lecture  y  fait  découvrir  trois  parties  traitées  d'une 
manière  très-différente  :  1°  un  manuel  abrégé  de  rhétorique;  2°  un 
petit  traité  sur  la  mémoire,  déjà  publié  par  Fr.  Morel,  en  1618,  sous 
le  nom  d'Apsinès  (")  ;  3°  le  commencement  d'un  chapitre  intitulé  «tpi 
rS>j  tÙ'.xûj,  que  ni  Ruhnken,  ni  M.  Finckh  ne  veulent  attribuer  à 
Longin. 

D'autre  part,  une  étude  attentive  des  pages  qui  sont  d'un  commun 
accord  attribuées  à  Longin,  y  fait  découvrir,  ainsi  que  l'avait  annoncé 
Ruhnken,  des  altérations  graves,  telles  que  des  omissions,  des  trans- 
positions, peut-être  même  des  interpolations  plus  ou  moins  étendues, 
qui  rendent  difficile  une  juste  appréciation  du  mérite  de  l'auteur,  soit 
sous  le  rapport  du  fond,  soit  sous  celui  de  la  forme.  C'est  ce  que  le 
lecteur  pourra  apercevoir,  jusqu'à  un  certain  point,  par  l'analyse  que 
nous  allons  lui  présenter  du  contenu  de  ces  pages. 

Cette  partie  du  fragment  que  l'auteur  appelle  un  Manuel  abrégé  de 
rhétorique  (Wop/jua  vr,ç  t/^v/j;)  est  tronquée  au  commencement;  ce 
qui  nous  en  reste  peut  se  subdiviser  en  quatre  chapitres,  qui  traitent 
de  l'invention,  de  la  disposition,  de  l'élocution  et  de  l'action. 

Dans  le  premier  chapitre,  l'auteur  énumère  les  catégories  ou  lieux 
communs  desquels  on  tire  les  preuves  ou  les  divers  moyens  de  con- 
viction, comme  la  qualité,  le  lieu,  le  temps,  le  bagage,  l'équipage,  les 
armes  de  l'accusé;  l'attitude,  les  motifs  de  l'action,  les  degrés  d'offense. 
Il  passe  ensuite  à  une  autre  classe  de  preuves  qui  résultent  du  témoi- 
gnage des  sens,  des  circonstances  des  personnes  et  des  choses,  de 
l'accord  de  l'intention  avec  les  faits. 

Dans  le  second  chapitre,  il  s'occupe  des  conclusions,  de  l'appui  mu- 
tuel que  se  prêtent  les  diverses  preuves,  de  l'effet  de  l'amplification 
dans  la  péroraison,  de  la  manière  dont  la  conclusion  doit  varier  sui- 
vant la  nature  de  la  cause,  de  l'avantage  de  multiplier  les  exordes  et 
d'en  faire  usage  à  mesure  que  l'on  passe  à  une  autre  partie  du  discours. 
Il  donne  ensuite  quelques  conseils  sur  la  narration  et  sur  l'ordre  des 


(*?)  Walz,  Prœf,  tomi  IX  Rhet.  gr.  (p.  xxm,  sq.)— Egger.  p.  151  de  son  édit,  de  Lon- 
gin, note  15. 


I»h     I.OM.IN.  37 

preuves;  eniin,  il  établit  un  parallèle  entre  l'exonle  et  la  péroraison. 

Le  troisième  chapitre  traite  de  l'éloculion.  Après  en  avoir  fait  sentir 
l'importance,  et  avoir  indiqué  quelques  modèles  à  imiter,  l'auteur 
montre  le  danger  que  l'on  court  à  négliger  son  style,  et  recommande  de 
rechercher  à  la  fois  la  pureté  et  l'harmonie  de  la  diction  ;  il  indique  par 
quelques  exemples  comment  on  doit  éviter  les  termes  communs,  les 
tournures  vulgaires,  remplacer  les  mots  habituels  par  des  expressions 
neuves,  de  quelle  manière  le  changement  des  nombres  et  des  temps, 
la  transposition  des  mots,  contribuent  à  l'élégance  du  style.  Il  se  borne, 
dit-il,  à  un  petit  nombre  d'exemples,  parce  qu'il  s'est  proposé  d'écrire 
un  simple  manuel.  Il  énumère  ensuite  les  parties  de  la  période,  donne 
la  définition  de  celle-ci,  et  refuse  le  nom  de  figure  (vyrp'x)  à  la  pro- 
lepse,  à  la  réticence,  à  la  prétention,  à  l'ironie,  qu'il  considère  comme 
des  pensées  (Iworet),  des  arguments,  et  qui  sont  de  puissants  moyens 
de  persuasion. 

Le  chapitre  quatrième  est  consacré  à  l'action  ou  au  débit,  dont  Fau- 
teur relève  l'importance  en  rappelant  la  réponse  de  Démosthène  ;  il 
conseille  aux  jeunes  orateurs  d'étudier  surtout  la  manière  dont  s'ex- 
priment ceux  qui  éprouvent  quelque  vif  sentiment,  plutôt  que  de  se 
conformer  aux  règles  des  rhéteurs,  et  les  avertit  qu'il  faut  modifier  son 
ton,  sa  voix,  ses  gestes,  suivant  les  choses  que  l'on  dit  et  les  person- 
nes à  qui  l'on  parle.  Il  termine  ce  chapitre  en  invitant  ses  jeunes  lec- 
teurs à  joindre  l'exercice  et  la  pratique  à  l'étude  de  l'art. 

Si  l'on  fait  abstraction  du  désordre  ou  du  défaut  de  suite  que  l'on 
ne  peut  méconnaître  dans  ce  petit  traité  de  rhétorique,  et  qui  doit  sans 
doute  être  attribué  à  l'inattention  des  copistes,  ou  à  l'étourderie  de 
quelque  relieur,  on  y  retrouve  les  mêmes  qualités  que  nous  avons  si- 
gnalées dans  les  fragments  précédents  :  un  style  facile,  clair,  quelque- 
fois élégant  et  figuré,  des  conseils  sages  et  pratiques,  une  érudition 
solide  et  assez  variée,  un  jugement  sain  et  indépendant;  mais  on  n'y 
remarque  rien  qui  dépasse  le  ton  d'un  style  purement  didactique,  au- 
cun mouvement  d'éloquence,  aucun  signe  d'une  admiration  un  peu 
vive.  L'auteur  nous  semble  moins  méthodique  et  moins  complet  qu'Her- 
mogène ,  mais  plus  simple  et  plus  libre  dans  sa  marche  ;  il  a  moins 


38  Carrière  littéraire 

foi  aux  secrets  de  l'art,  et  recommande  avec  sagesse  l'élude  de  la  na- 
ture, comme  on  devait  l'attendre  d'un  critique  philosophe. 

Avant  de  nous  occuper  des  autres  parties  du  fragment  intercalé  dans 
les  pages  d'Àpsinès,  nous  devons  examiner  deux  pièces  intéressantes 
qui  jetteront  quelque  lumière  sur  la  Rhétorique  de  Longin. 

L'une  est  un  extrait  ou  un  abrégé  de  ce  Manuel,  découvert  par 
Chr.-Fr.  Matthsei,  dans  un  manuscrit  de  la  Bibliothèque  de  Moscou,  et 
envoyé  par  celui-ci  à  Ruhnken,  vers  l'année  1782,  mais  publié  seule- 
ment, pour  la  première  fois,  par  M.  J.  Bake,  en  1849,  à  Oxford, 
dans  le  volume  8°  intitulé  :  Apsinis  et  Longini  Rhelorica  e  codd.  mss. 
adhibitâ  supellectili  Rahnkenianâ.  L'auteur  anonyme  de  cet  abrégé 
attribue  sans  hésitation  ce  Manuel  de  rhétorique  à  Longin,  qu'il  qua- 
lifie par  l'épithète  de  xpj-nxcoraTo; ,  et  le  préfère  à  la  Rhétorique 
d'Hermogène,  parce  qu'il  est  plus  facile  à  comprendre.  Il  nous  apprend 
que  Longin  traitait  d'abord  de  l'exorde  et  de  la  narration,  et  passait  en- 
suite à  la  confirmation,  ce  qui  prouve  qu'il  nous  manque  une  partie 
assez  considérable  du  Manuel.  On  retrouve  dans  les  pages  suivantes 
les  principales  divisions  de  l'ouvrage,  quelquefois  les  mêmes  expres- 
sions, d'autres  fois  des  phrases  qui  portent  bien  le  cachet  de  Longin, 
mais  qui  ont  été  omises  par  le  copiste  ou  l'abréviateur  du  Manuel  que 
nous  connaissons  déjà.  La  fin  du  nouvel  extrait  montre  aussi  que  nous 
ne  possédions  pas  la  dernière  partie  de  l'ouvrage  de  Longin,  bien  qu'il 
semble  prendre  congé  de  son  lecteur  dans  les  lignes  qui  terminent  ce 
qui  nous  en  est  resté.  En  effet,  la  dernière  page  de  l'Abrégé  de  Mos- 
cou contient,  non-seulement  des  directions  sur  la  manière  de  con- 
former le  style  au  sujet  et  à  la  nature  du  discours,  mais  encore  l'énu- 
méralion  des  sept  écrivains  que  Longin  recommande  à  l'étude  et  à 
l'imitation  du  futur  orateur,  avec  les  motifs  qui  l'ont  décidé  à  cette 
préférence.  Ces  sept  écrivains  sont  :  les  philosophes  Eschine  et  Platon, 
les  historiens  Hérodote  et  Thucydide,  et  les  orateurs  Isocrate,  Lysias 
et  Démosthène.  Il  reproche  néanmoins  à  Thucydide  sa  concision  et  ses 
tournures  recherchées,  et  à  Platon  l'abus  des  figures  et  la  pompe  trop 
poétique  de  sa  prose;  quant  aux  autres,  il  les  déclare  irréprochables 
cx.V7.u.-xç)zrlTO'jq. 


1>e  i.o\<;i\.  39 

L'autre  pièce  se  compose  d'une  suite  de  vingt-cinq  articles  relatifs  à 
la  rhétorique,  qui  étaient  indiqués  dans  le  catalogue  de  la  Bibliothèque 
Laurentienne,  sous  ce  titre  :  ex  tûj  AôyytWj  p//ropjxcov,  et  dont  Har- 
les  avait  fait  mention,  tome  VI,  p.  81,  de  la  Bibliothèque  grecque  de 
Fabricius.  M.  Egger  les  a  publiés  pour  la  première  fois  en  1837,  sous 
le  titre  de  Excerpta  e  Longini  Rhetoricis,  comme  appendice  de  son 
édition  de  Longin,  d'après  une  copie  que  lui  avait  envoyée  M.  Micali, 
et  M.  Bake  les  donne  à  son  tour  d'après  une  copie  de  la  main  de  Ban- 
<lini,  trouvée  dans  les  papiers  de  Ruhnken,  en  avertissant  que  le  titre 
h.  tcov  Aoyy'-jo-j  pyjropîxâiv,  est  d'une  main  différente  et  plus  récente 
que  le  texte  même  des  extraits. 

La  comparaison  de  ces  articles  avec  les  deux  échantillons  de  la 
Rhétorique  de  Longin  dont  nous  venons  de  nous  occuper,  montre 
qu'ils  ont  été  puisés,  du  moins  en  partie,  à  la  même  source;  en 
effet,  on  y  trouve  des  conseils  à  peu  près  semblables  sur  la  dispo- 
sition des  arguments  (*8),  sur  la  cause  et  le  but  de  l'action  comme 
moyen  d'amplification  f9),  sur  la  place  des  maximes  dans  la  dé- 
monstration (50),  sur  l'emploi  des  récapitulations  dans  l'argumen- 
tation (5I),  sur  la  convenance  d'observer  la  nature  pour  bien  expri- 
mer les  sentiments  (:i2),  enfin  sur  le  style  et  en  particulier  sur  le  chan- 
gement de  nombre  entre  le  verbe  et  le  sujet  (S5).  Cependant  une  partie 
au  moins  égale  de  ces  articles  se  rapportent  à  des  points  soit  géné- 
raux, soit  spéciaux,  dont  on  ne  trouve  pas  trace  dans  le  Manuel  de 
rhétorique  tel  que  nous  le  possédons,  ni  dans  l'Abrégé  de  Moscou; 
ce  qui  doit  faire  supposer  ou  que  ce  Manuel  était  bien  plus  étendu  et 
bien  plus  complet,  ou  que  ces  articles  ont  été  empruntés  à  d'autres 
traités  de  rhétorique  qui  ne  sont  pas  de  Longin  (*').  Ainsi,  d'après 

(*8)  Voir  Rhétorique,  §  15. 

(*9)   Rh.,$ll. 

(so)  Abrégé,  $  5. 

(»»)  Rh.,$U. 

(")  Rh.,  §  33. 

(")  Rh.,  $25'. 

(5*)  Cette  dernière  conjecture  est  confirmée  par  ce  passage  du  rhéteur  Cœcilius,  cite 
par  Photius  (n°  259,  p.  485  b.  éd.  de  Bekker)  :  0  [fclvrw  Stx&uinic  KsuxtXto;  y.r,  y.v/yt,- 
3fai  fwn  tok  p-^T'vîx  (se.   \v7'.ywv77.)  -'M  *7.tx   facvotav  rJ/r,[j.%i:i ,  i.u.%  r.7.7ïj9;j  K&TÛ  y.7.: 


40  CARRIÈRE    LITTÉRAIRE 

les  Excerpla  de  Florence,  l'auteur  blâme  l'usage  trop  fréquent  des 
figures;  il  invoque  à  ce  sujet  l'autorité  d'Àristote  et  recommande  d'i- 
miter à  cet  égard  la  sobriété  de  Lysias;  il  propose  comme  modèles  Dé- 
mosthène  et  Aristide  pour  la  vigueur  des  objections,  Démosthène  et 
Platon  pour  l'harmonie  de  la  période  ;  il  dit  que  Platon  est  le  premier 
qui  ait  su  transporter  dans  la  prose  la  sublimité  d'Homère;  que  Théo- 
phraste  distinguait  six  espèces  d'amplification  ;  qu'Aristide  avait  adopté 
l'abondance  des  Asiatiques,  ce  qui  rendait  son  style  facile  et  entraînant: 
que  la  harangue  contre  Midias  est  une  invective  ;  il  fait  observer  que 
la  peinture  des  caractères  exige  un  jugement  sain  et  des  principes  ho- 
norables; que  les  hommes  savants  échouent  souvent  parce  qu'ils  man- 
quent de  talents  naturels  ;  que  les  meilleurs  écrits  se  recommandent 
par  la  variété  plutôt  que  par  un  style  uniforme;  il  indique  les  quatre 
questions  sur  lesquelles  roule  l'éloquence  politique,  savoir,  la  justice, 
l'utilité,  la  possibilité,  la  gloire  ;  il  rappelle  que,  dans  les  discours  po- 
litiques, l'exorde  se  tire  des  principes,  dans  les  plaidoyers  des  opi- 
nions sur  les  personnes,  dans  les  panégyriques  de  l'intention  générale 
du  discours  ;  il  trace  la  marche  à  suivre  quand  on  a  à  se  défendre  d'une 
action  déshon'orante  et  honteuse,  et  montre  qu'il  ne  convient  pas  de 
s'en  justifier  directement,  mais  qu'il  faut  prouver  qu'on  en  est  incapable 
par  des  exemples  ou  des  raisons  sans  réplique  ;  il  définit  l'hypostase 
et  la  rhétorique,  etc. 

Au  reste,  comme  on  ne  saurait  découvrir  aucune  liaison,  ni  même 
aucun  ordre  dans  ces  articles  successifs,  et  qu'ils  sont  conçus  d'une 
manière  peu  propre  à  faire  connaître  le  style  des  auteurs  dont  ils  sont 


àirXàffTG'j;  Ta;  vGïiffEt;  sVjE'pEaflai,  TpGïrr.v  Si  i»  tgO  — avG'JpfG'j  y.v.  èvâXXa^'.v  gûts  X,r,rr,<s%i 
tÔv  àv&p a  g-jte  /pT/raaôai,  àXXà  Si  aùrwv  Si,  tôjv  vsr,u.5CTtov  jc*t  tt;  fiwurïfc  aÙTtbv  oxgXg'j- 
ôî*î  àfEiv  tgv  àxpcaTT.v  ^pb;  tÔ  ffcûXr.ux.  Ol  ■j'àp  nâXat  pTiTcps;  ly-aviv  aÙTcov  Èvg'uiSgv  EÛpEÏv 
te  Ta  iv6uu.T,u.aTa  xat  ttï  «ppâast  -ttev.ttû;  àttOTYttXflU,  ÈaTtG'iSaÇov  "yàp  tÔ  ôXgv  ?rspt  ttv  Xsî-iv 
xat  tgv  Ta'jTr,;  XGffacv,  -jrpwTGv  uiv  gttwç  tir,  eir.aavTtxr,  mu  EÙïrpsTTT,; ,  EiTa  Je  xat  èvapus- 
vigç  y,  tgûtwv  aûvOEat;.  Ces  lignes  sont  évidemment  la  source  du  §  3  des  Excerpta  e  Lon- 
gini  Rhetoricis,  qui  est  ainsi  conçu  :  'Oti  tsctt»!  ix.  tgû  TravGÛp^Gu  xai  ÈEâXXa^t;  vjSiiûx 
r:i  i-i  tgI;  àpyaÎGi;,  àXXà  xaî  Ta  tgO  vgù  ayr.aaT*  gÇe'  ttgte  ei;  tcù;  S:/.-l>4\/.vj;  Xo-you;  77ap- 
EÏaôat  •  f,  wXEtwv  -yàp  aÙTGÏ;  vKmH  HEpi  tw  Xii'.v  /.%•.  tgv  TaÛTT.;  xg'ougv  rv,  xci  tt.v  9v»v6xxr,v 
■/.x\  ÎMwvûn.  Ce  rapprochement  est  dû  à  M.  Ch.  VN'alz,  qui  l'a  indiqué  comme  addition  à 
son  article  sur  le  Longiu  de  M.  Egger,  p.  640  du  Ffeidelberger  Jahrbiicher,  1840. 


Itl      IOM.IV  41 

extraits,  on  ne  doit  leur  attribuer  d'autorité  que  celle  qui  résulte  de 
leurs  rapports  avec  d'autres  pièces  authentiques. 

Y  a-t-il  quelque  rapport  entre  les  Excerpta  e  Longini  Itheloricis, 
et  les  Enarraliones  Hermogenis  excerptœ  ex  Lonyino,  Iamblicho,  Sy- 
riano,  Simplicio  et  aliis,  mentionnés  dans  le  catalogue  de  la  Bibliothè- 
que de  Vienne,  rédigé  par  Nessel,  P.  4,  p.  14?  Ou  bien  ce  dernier 
recueil  n'est-il  autre  chose  que  la  préface  des  scolies  d'Hermogène,  in- 
titulée :  \ -7 xy  •)■/},  nyrjr'.<,Yj  ht  Oîxyoo'jjv  Tt'/yoypzvoyj  £?;  toc  IcpOÀtyO* 
/jLcvat  ta;  V.rj'j.oyvjo-j;  pr,ro^iy.r,<;,  empruntée  aux  mêmes  rhéteurs  (")  ? 

Le  chapitre  mpi  pvïp);,  qui  fait  suite  au  Manuel  de  rhétorique  in- 
tercalé dans  le  texte  d'Apsinès,  est  attribué  à  Longin  par  Ruhnken  et 
par  MM.  Finckh,  Spengel,  Walz,  Egger;  mais  M.  Bake  pense  qu'il 
n'est  ni  d'Apsinès,  ni  de  Longin  (56).  Il  fait  remarquer  que  Longin, 
ayant  suivi  dans  sa  Rhétorique  la  distribution  d'Aristote,  n'avait  pas 
dû  s'occuper  de  la  mémoire  ;  d'ailleurs  il  ne  reconnaît  dans  ce  petit 
traité,  ni  le  style,  ni  la  méthode  de  Longin;  il  n'y  trouve  ni  la  sobriété, 
ni  la  brièveté  qui  distinguent  ses  autres  écrits,  et  l'auteur  lui  paraît 
manquer  de  jugement  et  de  mesure  dans  la  manière  dont  il  imite  Platon. 

Sans  porter  un  jugement  aussi  sévère  sur  ce  petit  ouvrage,  qui  nous 
semble  être  l'analyse  de  quelque  autre  plus  étendu,  ou  un  exercice  ré- 
digé d'après  la  leçon  de  quelque  sophiste,  et  sans  le  trouver,  comme 
M.  Bake,  tout  à  fait  étranger  à  la  rhétorique,  nous  ne  pouvons  pas  non 
plus  l'attribuer  à  l'auteur  qui  a  écrit  le  Manuel  ;  car,  sauf  un  court  pas- 
sage relatif  à  la  péroraison,  à  la  fin  du  $  8,  qui  s'accorde  assez  bien 
avec  le  contenu  du  §  1 1  du  Manuel,  tout  le  reste  du  Traité  roule  sur 
des  idées  très-diverses,  présentées  d'une  manière  toute  différente,  et 
dont  on  ne  trouve  aucune  trace  ni  dans  YEpitome,  ni  dans  les  Excerpta 
e  rhetoricis.  Néanmoins  l'imitation  de  Platon  et  même  celle  de  Plu- 
tarque  ont  introduit,  dans  le  style  de  ce  morceau,  un  certain  nombre 
de  locutions  qui  se  retrouvent  dans  le  Traité  du  Sublime,  et  c'est 

(")  Ruhnken.  Diss.  de  Vita  et  Scr.  Long.,  £  XIV.  — Speugel,  1.  T.,  p.  5.  —  Walz,  Rh. 
gr.  Tom.  Vf,  p.  xv-xvi. 

(M)  Cependant  il  dit  (pp.  xxxviii-xxxix  de  ses  Prolegom.)  que  ce  chapitre  «e  trouve 
dans  les  Excerpta  ex  Aptine  qui  suivent  le  texte  d'Apsinès  dans  le  Codex  Gudianus,  et 
qu'il  n'y  manque  que  la  dernière  page  depuis  les  mots  to  /.Ojo;  tt  ;  InwTtqm  w.  ri/trr.i. 


42  CARRIÈRE    LITTÉRAIRE    DE   LONG  IN. 

peut-être  ce  motif  qui  avait  engagé  Ruhuken  à  l'attribuer  à  Longin. 
Cependant,  ainsi  que  l'observe  M.  Bake,  il  y  a  une  bien  grande  dis- 
tance entre  ces  deux  imitateurs  :  autant  l'un  est  stérile  et  dépourvu 
d'originalité,  autant  l'autre,  c'est-à-dire  l'auteur  du  Traité  du  Sublime, 
est  libre  dans  sa  marche  et  riche  de  son  propre  fonds. 

Enfin,  la  partie  du  fragment  intitulée  trspc  tcov  rekixwv  appartenait  à 
quelque  traité  de  l'invention,  dont  l'auteur  appuie  ses  préceptes  de 
l'exemple  de  Démosthène,  et  suppose  une  discussion  entre  cet  orateur 
et  ceux  qui  combattent  sa  proposition  de  couper  l'isthme  de  la  Cherso- 
nèse.  L'orateur  indique  les  objections  que  l'on  peut  faire  à  ce  projet, 
puis  la  manière  de  les  lever;  malheureusement  la  marche  du  raisonne- 
ment est  interrompue  par  deux  lacunes.  Ce  fragment  donne  une  idée 
peu  favorable  du  talent  de  l'auteur,  et  l'on  ne  peut  que  souscrire  à  l'o- 
pinion de  M.  Bake  qui  n'y  reconnaît  ni  Longin  ni  Apsinès. 

Ici  se  termine  la  revue  des  fragments  qui  nous  restent  des  écrits  lit- 
téraires de  Longin.  Si  l'étude  que  nous  en  avons  faite  ne  nous  permet 
pas  de  considérer  l'auteur  comme  un  écrivain  hors  de  ligne,  qui  avait 
sur  l'éloquence  et  la  poésie  des  idées  fort  supérieures  à  celles  de  ses 
contemporains,  nous  devons  reconnaître  néanmoins  qu'il  méritait  par 
son  érudition,  ses  travaux,  son  jugement,  par  le  soin  avec  lequel  il  s'é- 
tait soustrait  à  la  fâcheuse  influence  de  son  temps,  la  renommée  dont 
il  a  joui  pendant  sa  vie  et  bien  des  siècles  encore  après  sa  mort. 


DEUXIÈME  PARTIE. 


EXAMEN  DE  L'AUTHENTICITÉ  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


CHAPITRE  PREMIER. 

OPINIONS    DES    CRITIQUES    A    CET    ÉGARD. 

Dans  nos  études  sur  la  vie,  les  travaux  et  les  écrits  de  Longin,  nous 
nous  sommes  astreint  a  ne  puiser  nos  faits  et  nos  assertions  que  dans 
ses  propres  récits  et  chez  les  auteurs  dont  le  témoignage  s'appuyait  sur 
une  connaissance  certaine  de  sa  personne  ou  de  ses  ouvrages.  Nous 
devons  maintenant  aborder  l'examen  du  livre  auquel  Longin  a  dû,  de- 
puis la  renaissance  des  lettres,  la  haute  renommée  dont  il  jouit  comme 
grand  écrivain,  habile  critique  et  arbitre  du  bon  goût.  En  effet,  le 
Traité  du  Sublime,  publié  pour  la  première  fois  en  1554,  à  Bâle  par 
Robortello,  l'année  suivante  à  Venise  par  Paul  Manuce,  tant  de  fois 
réimprimé,  commenté  par  des  savants  du  premier  ordre,  et  traduit  II 
plusieurs  reprises  en  latin  et  dans  toutes  les  langues  de  l'Europe  (*);  ce 
Traité,  au  mérite  duquel  Fénelon,  Boileau,  Rollin,  Laharpe,  Pope,  Ad- 
dison,  Gibbon,  Blair  et  les  plus  habiles  critiques  de  nos  jours  ont 
rendu  un  si  éclatant  hommage,  était  généralement  considéré  comme 
authentique,  quoique  cette  opinion  ne  s'appuyât  que  sur  le  titre  des 
manuscrits,  et  bien  que  cet  ouvrage  parût  une  production  bien  remar- 
quable pour  le  siècle  où  vivait  l'auteur  qui  était  censé  l'avoir  composé. 
1  n  phénomène  si  rare  dans  l'histoire  des  lettres,  qui  n'avait  qu'une  si 

(')  V.  pour  ks  détails  des  éditions  et  des  traductions,  l'Introduction  mise  à  la  tête  du 
Traité  du  Sublime. 


44  EXAMEN    DE    t  AUTHENTICITE 

légère  garantie,  n'éveilla  pas  les  soupçons  de  la  critique,  à  une  époque 
où  l'authenticité  de  tant  d'autres  ouvrages,  d'une  origine  bien  moins 
douteuse,  fut  mise  en  question  et  fortement  ébranlée. 

Ce  ne  fut  qu'en  1808,  lorsque  Amati  annonça  que  l'un  des  manus- 
crits du  Vatican,  n°  285,  portait  au  litre  les  mots  Aeovutfto'j  :h  Aoyy'vou, 
que  les  savants  commencèrent  à  s'occuper  de  cette  question,  et  que 
quelques-uns  d'entre  eux  conçurent  des  doutes  sur  l'authenticité  du 
Traité  irspi  ?ty>ouç.  Weiske,  dans  son  édition  de  Longin,  qui  parut  en 
1809,  fit  connaître  au  public  l'observation  d' Amati,  en  avouant  qu'il 
n'avait  pas  attaché  lui-même  une  telle  importance  a  la  présence  de 
cette  particule,  qui  se  trouve  aussi  sur  le  titre  du  manuscrit  de  Paris, 
et  qui  avait  été  déjà  signalée,  par  un  savant  inconnu,  dans  une  note 
manuscrite  de  l'exemplaire  du  Longin  de  Tollius  qui  appartient  à  la 
Bibliothèque  de  Leipzig. 

Dans  sa  courte  dissertation  insérée  en  tête  du  commentaire  de 
Weiske,  le  savant  italien  expose  les  conséquences  que  l'on  doit  tirer 
de  ce  nouveau  titre.  Il  en  déduit  d'abord  le  véritable  nom  de  Longin, 
qui  ne  s'appelait  pas  tantôt  Dionysius,  tantôt  Longinus,  ce  qui  s'expri- 
merait en  grec  Ajovujjoç  6  xaù  AoyyT-joç,  ni  Dionysius  Longinus,  comme 
le  portaient  toutes  les  éditions,  ni  Dionysius  Cassius  Longinus,  comme 
le  pensait  Rulmken,  mais  Cassius  Longinus,  comme  l'indiquent  Pho- 
tius,  Suidas,  le  Scoliaste  publié  par  M.  Cramer  (2).  Il  montre  ensuite 
que  les  droits  de  Longin  à  être  considéré  comme  l'auteur  du  Traité 
Tczpi  ïtyouç  devenaient  par  là  bien  douteux.  Si  le  copiste,  dans  son  in- 
certitude, attribuait  le  Traité  Trep*  ityovç  à  Denys  ou  à  Longin,  c'était 
sans  doute  parce  qu'il  le  jugeait  digne  des  deux  plus  célèbres  rhéteurs 
dont  la  renommée  était  parvenue  jusqu'à  lui. 

En  présence  de  cette  alternative,  Amati  se  prononça  pour  Denys 
d'Halicarnasse,  et  appuya  son  opinion  des  considérations  suivantes.  Le 
style  du  Traité  mpi  u^ouç,  par  sa  noblesse,  son  énergie,  sa  correction, 
diffère  beaucoup  de  la  manière  sophistique  et  sans  force  qui  caracté- 
rise les  auteurs  du  siècle  d'Aurélien,  et  convient  bien  mieux  à  ceux  du 
siècle  d'Auguste.  —  Longin,  écrivain  du  troisième  siècle,  aurait-il  pris 

(s)  V.  les  Documents,  n°  1,  et  les  l'ragm.  litt.  nos  3  et  -4. 


DU    TRAITÉ    DU    SUBLIME.  45 

la  peine  de  réfuter  et  de  compléter  un  traité  sur  le  style  sublime  com- 
posé deux  siècles  auparavant  par  Caecilius,  rhéteur  sicilien?  —  L'au- 
teur ne  semble-t-il  pas  indiquer  que  l'ouvrage  de  Caecilius  était  encore 
récent,  puisqu'il  se  sert  du  mot  àvaG-xoTrou^/vocç  qui  se  dit  d'un  livre  ex- 
posé en  vente,  que  l'on  examine  en  passant?  —  Quintilien  et  Plutar- 
que  citent  ensemble  Denys  et  Caecilius,  et  même  le  premier  semble  re- 
produire les  termes  mômes  du  Traité  iwpJ  fyquç  (*). — Comment  attri- 
buer au  règne  d'Aurélien  la  paix  universelle  dont  il  est  parlé  dans  le 
dernier  chapitre  du  Traité?  —  Comment  admettre  qu'au  troisième  siè- 
cle on  regrettât  encore  si  vivement  la  liberté?  que  l'on  déplorât  alors 
avec  tant  de  noblesse  la  décadence  de  l'art  oratoire?  —  Comment  ex- 
pliquer que  Longin,  ce  littérateur  si  érudit,  s'il  est  l'auteur  du  traité 
qu'on  lui  attribue,  n'ait  cité  aucun  écrivain  postérieur  à  Auguste?  — 
Pourquoi  Suidas,  qui  énumère  les  écrits  de  Longin,  ne  fait-il  aucune 
mention  du  Traité  tzîç>\  rtyouç?  —  Enfin  l'auteur  déclare  qu'il  a  com- 
posé deux  livres  irspt  a-yvftscrccoç  ovoparcav,  et  l'on  sait  que  nous 
avons  un  traité  de  Denys  sur  le  même  sujet. 

De  ces  diverses  circonstances,  Amati  conclut  que  le  Traité  Tzzp\ 
Çtyouç  est  du  siècle  d'Auguste,  et  qu'il  a  pour  auteur  Denys  d'Halicar  - 
nasse  ;  et  si  l'on  n'admet  pas  cette  manière  de  voir,  il  pense  qu'on  pour- 
rait concilier  les  difficultés  en  supposant  que  Longin  fit  un  abrégé  de 
l'ouvrage  de  Denys,  et  que  c'est  pour  cela  que  le  copiste  attribue  cet 
ouvrage  à  l'un  ou  à  l'autre,  de  même  que  l'on  trouve  dans  les  manus- 
crits, pour  titres  de  quelques  abrégés  :  par  un  anonyme  ou  par  Zosime, 
par  Dion  ou  par  Xiphilin,  par  Cornélius  Nepos  ou  par  Probus. 

Weiske,  en  adhérant  pleinement  à  l'opinion  d' Amati  sur  l'époque  où 
le  Traité  rctp\  utfooç  a  dû  être  composé  ;  en  faisant  remarquer  de  plus 
que  le  style  des  fragments  authentiques  de  Longin  ne  rappelle  point  la 
puissante  éloquence  et  la  vive  admiration  pour  les  chefs-d'œuvre  de 
l'antiquité  qui  distinguent  l'auteur  du  Traité  ;  en  déclarant  qu'il  ne  sau- 
rait comprendre  comment  un  tel  écrivain  aurait  composé  des  scolies 

(3)  II.  &b.  Sect.  XV,  §  8.  Ko.',  v.  xoft1  r.u.â;  âavci  p^rofs;  |Va=7tg'j<ïiv  'Efivvûa;.  Quint. 
Inst.  Or.  IX,  2.  §  42.  Novi  vero  et  prœcipue  declamatores  audacius  nec  mehercule  sine 
motu  quodam  imaginantur.— n.  5.  Sect.  XVII,  §  2,  Quint.  VIII,  5,  29.—  II.  8.  XXVI,  §3, 
Quint.  IX,  3,  27. 


46  EXAMEN    DE    L'AUTHENTICITÉ 

sur  Héphestion,  des  recueils  de  géographie,  et  d'autres  ouvrages  aussi 
peu  importants;  comment  il  aurait  goûté  le  style  de  Plotin  si  éloigné 
de  l'élégance  de  Platon,  et  vanté  sa  force  de  conception,  ne  peut  sous- 
crire à  l'idée  de  faire  honneur  à  Denys  d'Halicarnasse  de  la  composi- 
tion d'un  traité  si  supérieur  à  tout  ce  qu'il  a  produit,  et  pencherait  plu- 
tôt pour  Denys  de  Pergame,  dont  Strabon  a  loué  le  talent  comme  rhé- 
teur et  comme  écrivain ("). 

Malgré  son  importance,  ce  nouveau  problème  de  critique  n'attira 
pas  l'attention  des  premiers  philologues  de  l'Allemagne,  ou  du  moins 
n'éveilla  pas  leurs  scrupules. 

En  rendant  compte,  dans  les  Acta  Societatis  pkilologicœ  Lipsiensis(yo\. 
I,  p.  336,  sq.),  de  l'édition  de  Longin  publiée  parWeiske,  Ch.-D.  Beck 
y  inséra  dans  son  entier  la  Dissertation  d'Amati  et  les  remarques  de 
l'éditeur.  Il  indique  en  note  la  plupart  des  objections  auxquelles  donne 
lieu  la  nouvelle  hypothèse,  et  pense  que,  si  les  droits  de  Longin  ne 
sont  plus  aussi  solides,  on  ne  peut  pourtant  pas  déclarer  avec  certitude 
qu'il  n'est  pas  l'auteur  du  Traité  du  Sublime. 

G.  Hermann,  dans  sa  Métrique  et  dans  ses  Opuscules,  cite  et  cor- 
rige quelques  passages  du  Traité  ttspi  xfywç  sous  le  nom  de  Longin, 
sans  énoncer  le  moindre  doute  (5). 

G.-H.  Schœfer  n'énonce  nulle  part,  dans  ses  nombreuses  publica- 
tions, des  doutes  sur  l'authenticité  du  Traité  mot  u^oj;,  bien  qu'il 
cite  quelquefois  les  travaux  auxquels  il  a  donné  lieu. 

J.-G.  d'Orelli  rapporte,  en  regard  de  certains  vers  de  l'Art  poétique 
d'Horace,  des  conseils  analogues  du  même  traité,  dont  il  nomme  l'au- 
teur Dionysius  Longinus(6). 

Cependant  Niebuhr,  dans  le  mémoire  où  il  cherche  à  établir  qu'Eu- 
sèbe  a  désigné  Longin  parmi  les  auteurs  dont  il  a  extrait  le  premier 
livre  de  ses  Chroniques,  n'indique  pas  le  Traité  mpi  &|>ouç  parmi  les 
ouvrages  de  Longin  que  Suidas  a  omis(7). 

L'auteur  du  compte  rendu  inséré  dans  le  numéro  70  de  la  Ga- 

(*)  Geogr.  XIII,  4.  3. 

(3)  Metr.  lib.  III,  c.  16.  p.  678  s.  Opusc.  1,  pp   123,  s.  336,  s.  IV,  p.  294. 

(•)  Ars  poet.  v.  31 .  n.  fi.  S.  33  —  v.  309.  S.  8  —  v.  310.  S.  4  —  v.  347 et  sq.  S.  33  et  36. 

(»)  Niebuhr,  Kleine  Schriften,  I,  p.  188. 


1)1     TRAITÉ    DU    SUBLIME.  47 

ieUi  littéraire  d'Iémi,  en  1810,  émit  l'idée  que  le  Traité  irejà  :j4>o-j; 
pouvait  faire  partie  du  vaste  recueil  intitulé  :  au  u<16\oyQ>.  opuVùK. 

En  1819,  le  savant  et  judicieux  M.  Boissonade(8),  après  avoir  ex- 
posé les  opinions  et  les  conjectures  d'Amati  et  de  Weiske,  reconnaît 
qu'il  est  désormais  impossible  d'affirmer  que  le  Traité  du  Sublime  soit 
de  Longin  ;  mais  il  ne  pense  pas  qu'il  soit  naturel  de  l'attribuer  à  Denys 
d'Halicarnasse  ou  à  Denys  de  Pergame,  ou  à  tout  autre  écrivain  du 
siècle  d'Auguste;  il  demande  si  les  livres  des  Juifs  étaient  alors  assez 
connus,  assez  répandus,  pour  qu'un  rhéteur  grec  y  allât  puiser  des 
exemples,  et  eût  l'idée  de  citer,  comme  échantillon  du  sublime,  ce  beau 
passage  de  la  Genèse  :  Dieu  dit  que  la  lumière  soit,  et  la  lumière  fut.  On 
comprend  fort  bien,  au  contraire,  que  Longin,  au  troisième  siècle, 
élève  d'Ammonius  Saccas,  ait  pu  citer  Moïse,  et  l'on  ne  doit  pas  ad- 
mettre que  ce  passage  ait  été  interpolé  par  un  chrétien  ;  car  un  chré- 
tien ne  se  serait  pas  borné  à  dire  que  Moïse  n'était  pas  un  homme  or- 
dinaire, oV/  o  tu^cov  ixvr,p.  Néanmoins,  ajoute  le  savant  critique,  cette 
réponse  ne  satisfait  pas  à  toutes  les  difficultés,  ne  résout  pas  toutes  les 
objections  ;  il  en  est  une  qui  paraît  de  la  plus  grande  force,  c'est  qu'on 
ne  trouve  dans  le  Traité  le  nom  d'aucun  écrivain  postérieur  à  Auguste. 
En  effet,  en  admettant  que  Longin  n'ait  pu  trouver  un  seul  exemple 
de  véritable  sublime  hors  des  pages  classiques  de  la  haute  littérature, 
ne  pouvait-il  pas  trouver  des  modèles  frappants  d'enflure,  de  recherche 
et  d'affectation  dans  les  sophistes  et  les  rhéteurs  du  deuxième  et  du 
troisième  siècle?  M.  Boissonade  regarde  donc  la  solution  du  problème 
comme  suspendue,  et  il  estime  que  tant  que  d'autres  manuscrits  ou 
quelques  témoignages  ne  viendront  pas  éclairer  et  fixer  la  question, 
on  pourra  disputer  pour  Denys  ou  pour  Longin,  sans  jamais  arriver  à 
un  résultat  positif. 

A  la  suite  de  ses  remarques  sur  la  découverte  de  Ruhnken,  F.-A. 
Wolf  dit  quelques  mots  de  celle  d'Amati  et  de  la  faveur  avec  laquelle 
elle  fut  d'abord  accueillie:  mais  sans  vouloir  s'engager  dans  l'examen 
de  ce  nouveau  problème,  il  fait  comprendre  par  deux  exemples,  tirés  du 
mot  oùlriyoQitx  et  du  nom  d'Ammonius,  que  la  question  doit  être  mieux 

(8)  ISiogr.  Univ.,  t.  XXIV,  p.  667  et  suiv. 


48  EXAMEN    DE    l' AUTHENTICITÉ 

approfondie.  Il  ne  partage  pas  l'admiration  de  la  plupart  des  savants 
pour  le  Traité  du  Sublime,  et  trouve  dans  la  diction,  le  style  et  la  mé- 
thode de  cet  ouvrage,  plus  de  traces  du  siècle  de  Longin  que  de  celui 
d'Auguste  (9). 

Ailleurs  (10)  F.-A.  Wolf  s'occupe  de  la  citation  de  Moïse  (sect.  IX 
du  Traité  -ir.  5.)  et  croit  très-vraisemblable  que  c'est  une  interpolation 
ajoutée  par  quelque  chrétien.  Ce  n'est  point,  dit-il,  à  cause  de  la  men- 
tion de  Moïse,  car  Moïse  est  déjà  cité  par  Strabon  ;  mais  c'est  que  cette 
citation  est  étrangère  à  la  marche  des  idées  dans  ce  chapitre,  et  sem- 
ble comme  tombée  du  ciel  entre  deux  passages  d'Homère;  d'ailleurs  il 
il  n'y  a  rien  de  sublime  dans  l'expression.  Il  ne  pense  pas  néanmoins 
que  l'on  doive,  pour  ces  raisons,  retrancher  le  passage,  parce  que  le 
Traité  du  Sublime  ne  nous  est  pas  parvenu  dans  son  entier,  et  qu'il 
n'est,  à  son  avis,  qu'une  réunion  de  fragments. 

M.  Knox  publia  à  Londres,  en  1827,  sous  le  voile  de  l'anonyme, 
un  écrit  intitulé  :  Remarks  on  the  supposed  Dionyshis  Longinus,  with 
an  attempt  to  restore  the  Treatise  on  Sublimity  to  ils  original  state,  dans 
lequel  il  expose  et  soutient  l'opinion  d'Amati  et  de  Weiske  relative- 
ment à  la  nécessité  d'enlever  à  Longin  la  composition  du  Traité  Tzep\ 
ïfyo'jq;  il  insiste  sur  les  considérations  tirées  du  dernier  chapitre;  il 
trouve  que  le  mépris  des  richesses  qu'affecte  l'auteur  ne  saurait  con^ 
venir  au  secrétaire  de  l'impératrice  Zénobie;  il  rappelle  que  Jean  de 
Sicile  refusait  à  Longin  le  talent  de  la  composition,  à  cause  du  peu  de 
loisir  que  lui  laissaient  les  devoirs  de  l'enseignement;  enfin  il  fait  va- 
loir la  circonstance  que  les  titres  de  Longin  à  ce  bel  ouvrage  ne  repo- 
sent que  sur  la  faible  et  équivoque  autorité  d'un  copiste.  Dans  la  se- 
conde partie  de  son  livre,  M.  Knox,  partant  de  l'hypothèse  que  le 
Traité  mpi  u^ouç  n'était  pas  destiné  à  la  publication,  ou  n'était  des-* 
tiné  qu'à  une  circulation  restreinte,  explique  par  là  comment  il  n'est 
cité  nulle  part,  et  pour  le  rendre  à  la  fois  moins  étendu  et,  selon  lui , 
plus  digne  de  son  habile  et  modeste  auteur,  il  supprime,  outre  plu- 

(9)  Anal,  litt.,  II,  p.  525,  s.  1819. 

(*°)  Vorlesungen  iïber  die  Alterthums-Wissenschaft,  herausg.  von  J.  D.  Glirtler.  Leip- 
zig, 1831.  Erster  B.  S.  330. 


1)1     TRAITÉ   1)1     SUBLIME.  î-9 

sieurs  autres  passages,  les  sections  19,  20,  21,  22,  23,  24,  27,  28, 
39  et  40,  qui  traitent  de  l'emploi  des  figures,  et  propose  de  hardies 
transpositions  pour  mettre  ce  qui  reste  dans  un  ordre  qui  lui  parait 
plus  convenable. 

L'ouvrage  dont  nous  venons  de  parler  fut  l'objet  d'une  critique 
assez  sévère,  insérée  en  1831  dans  la  Revue  d'Edimbourg.  Après  une 
exposition  remarquable  des  travaux  des  Grecs  sur  les  principes  philo- 
sophiques du  goûl,  dans  laquelle  il  montre  les  rapports  nombreux  qui 
unissent  à  cet  égard  les  vues  de  Platon  et  d'Àristote,  sans  négliger  les 
différences  qui  les  distinguent  ("),  l'auteur  passe  en  revue  et  apprécie 
les  critiques  subséquents,  tels  que  Théophraste,  Demetrius,  Denys 
d'Halica masse,  Plutarque,  qui  est  fort  maltraité,  enfin  Longin,  pour 
lequel  il  revendique  vivement  l'honneur  d'avoir  produit  le  Traité  rtsûi 

Tout  en  payant  un  juste  tribut  d'admiration  aux  profondes  recher- 
ches de  son  illustre  compatriote  Richard  Bentley,  l'auteur  n'accorde 
pas  la  même  sagacité  ni  le  même  jugement  aux  savants  allemands  et 
français,  et  passant  sous  silence  les  questions  si  hardiment  soulevées 
par  Markland,  il  regrette  qu'on  n'ait  pas  repoussé,  avec  assez  de  vigueur 
et  de  dédain,  les  hypothèses  de  F.-A.  Wolf,  de  Beck,  de  Schùtz,  etc. 
sur  Homère,  Platon,  Cicéron,  etc.  Puis,  sans  réfléchir  qu'autre  chose 
est  d'attaquer  l'authenticité  d'ouvrages  étudiés  et  admirés  par  toute 
l'antiquité  et  entourés  d'une  foule  de  témoignages  qui  méritent  pleine 
confiance,  autre  chose  est  de  soumettre  à  un  examen  impartial  et  rai- 
sonné les  titres  d'un  écrivain  à  la  composition  d'un  traité  qui  ne  lui  est 
attribué  directement  par  aucun  auteur  ancien,  et  qui  porte  bien  des 
signes  d'une  époque  antérieure,  il  met  sur  la  même  ligne  les  conjec- 
tures d'Amati  et  de  Weiske,  bien  qu'elles  aient  obtenu,  dit-il,  l'appro- 
bation du  savant  docteur  Parr  (,2),  et  il  les  fait  passer  par  un  creuset 
dont  elles  ne  soutiennent  pas  toutes  également  l'épreuve. 

(1J)  Voir  dans  la  Bibliothèque  Universelle  de  Genève,  année  1850,  mois  de  novembre, 
pages  298-320,  la  traduction  de  cette  exposition,  dans  l'article  relatif  à  l'Essai  sur  l'his- 
toire de  la  critique  chez  les  Grecs,  par  M.  Egger. 

(lsy  En  effet,  dansl'édit.  anglaise  du  Thésaurus  de  H.  Estienne,  à  propos  du  mot  £taî- 
fj-.v,  cet  habile  critique  nomme  Pseudo-Longhtus  l'auteur  du  -iy.  Gôcj:.  Les  savants  fran- 

4 


50  EXAMEN    DE    i/ AUTHENTICITÉ 

Si  le  critique  anglais  échoue  dans  ses  tentatives  pour  détruire  ou 
pour  atténuer  la  valeur  de  la  particule  •/}  dans  le  titre  du  manuscrit, 
pour  écarter  ou  dissimuler  les  conséquences  qui  résultent  du  défaut  de 
tout  témoignage  ancien  au  sujet  du  Traité  respi  ïfyouç,  ainsi  que  celles 
qu'on  a  droit  de  tirer  de  ce  qu'aucun  des  auteurs  cités  dans  cet  ou- 
vrage n'est  postérieur  au  règne  d'Auguste  (13);  s'il  ne  parvient  pas  à 
affaiblir  les  objections  déduites  de  la  paix  générale  qui  régnait  lors  de 
la  composition  du  Traité,  ni  celles  que  font  naître  les  regrets  exprimés 
par  l'auteur  sur  la  perte  de  la  liberté,  sur  la  décadence  de  l'art  ora- 
toire; s'il  n'explique  pas  d'une  manière  satisfaisante  la  différence  sen- 
sible que  l'on  remarque  entre  le  style  simple  et  égal  des  fragments  de 
Longin,  et  le  style  animé,  véhément,  figuré  du  Traité  mfi  u^ouç, 
dont  le  sujet,  quoi  qu'il  en  dise,  ne  prêtait  pas  plus  à  l'éloquence  que 
ceux  des  Fragments  ;  d'autre  part,  il  a  raison  de  trouver  dans  ce  traité 
des  expressions  qui  ne  sauraient  convenir  au  siècle  d'Auguste,  et  non- 
seulement  des  expressions,  mais  encore  des  idées  et  des  circonstances  ; 
de  faire  sentir  la  faiblesse  des  déductions  tirées  de  l'intervalle  qui  sé- 
pare Csecilius  de  Longin,  de  rappeler  que  Denys  d'Halicarnasse  n'a 
écrit  qu'un  seul  livre  sur  la  composition  des  mots  ;  de  faire  remarquer 
l'inexactitude  du  sens  attribué  au  mot  àvac-xoiro^ucvo!  ;  de  montrer 
combien  l'on  est  peu  fondé  à  soutenir  que  l'auteur  du  Traité  tnpi 
ttyouç  n'aurait  pas  écrit  des  scolies  sur  Héphestion,  des  livres  de 
grammaire,  de  lexicographie,  et  d'autres  recueils,  puisqu'une  bonne 
partie  de  ce  traité  se  compose  de  notes  grammaticales,  et  que  tant 
de  graves  écrivains  n'ont  pas  dédaigné  de  s'occuper  de  semblables 
sujets,  etc.,  etc.  Par  celte  dernière  observation,  il  réfute  les  retranche- 
ments proposés  par  M.  Knox  ;  mais  son  admiration  pour  le  Traité  rcîpi 
\nf>ou;  ne  l'empêche  pas  d'y  trouver  des  parties  faibles  et  des  remar- 
ques trop  minutieuses. 

M.  Em.  de  Tipaldo,  qui  a  publié  à  Venise,  en  i  834,  une  traduction 
italienne  du  Traité  du  Sublime,   s'efforce  aussi  de  combattre  les  rai- 


çais  et  allemands  qui  président  à  l'édition  du  Thésaurus  publiée  par  Didot,  n'expriment 
aucun  doute  semblable. 
(I31  V.  plus  bas,  p.  53. 


m     TRAITÉ    IH     SUBLIME.  51 

sons  alléguées  par  Amati  en  faveur  de  son  opinion.  Il  parvient  facile- 
ment à  montrer  que  le  Traité  du  Sublime  ne  peut  être  de  Denys 
d'Halicamasse  ;  mais  il  ne  réussit  pas  également  à  écarter  les  consé- 
quences qui  résultent  de  la  particule  fi;  en  particulier,  à  qui  fera-t-il 
croire  qu'un  rhéteur  ne  doit  chercher  les  exemples  des  défauts  con- 
traires aux  qualités  des  grands  écrivains,  que  dans  les  écrits  de  leurs 
contemporains  ? 

M.  Antoine  Westermann,  dans  sa  précieuse  Histoire  de  l'Eloquence 
chez  les  Grecs  (,a),  pense  que  les  doutes  élevés  sur  l'authenticité  du 
Traité  nrsp\  o^ojç  ne  sont  pas  suffisamment  fondés,  mais  qu'ils  s'expli- 
quent par  l'excellence  de  ce  Traité  et  sa  supériorité  sur  tous  les  ou- 
vrages analogues  de  la  môme  époque,  et  quoiqu'il  mentionne  la  plupart 
des  discussions  auxquelles  cette  question  avait  donné  lieu  jusqu'alors, 
il  estime  qu'elle  doit  être  examinée  d'une  manière  plus  approfondie. 

M.  Graefenhan  (**)  se  borne  à  exposer  quelques-unes  des  raisons 
énoncées  de  part  et  d'autre ,  sans  se  prononcer  en  faveur  d'aucune 
opinion. 

M.  C.  Miïller  (lG),  dans  l'article  qu'il  consacre  à  Caecilius,  n'exprime 
aucun  doute  sur  l'authenticité  du  Traité  izîpi  m^o-jç,  qu'il  attribue  à 
Longin.  Il  en  est  de  même  de  F.  Ast  et  de  M.  J.  Spongberg,  auteur 
d'une  dissertation  sur  ce  traité  (17). 

M.  Egger,  adoptant  les  conclusions  de  M.  Boissonade,  prit  soin  de 
fournir  à  ses  lecteurs,  dans  l'estimable  édition  du  Trailé  iwpj  &fauç 
qu'il  publia  en  1837,  tous  les  éléments  du  problème,  tels  qu'on  les 
possédait  alors,  et  recueillit  plusieurs  documents  intéressants  propres  à 
éclairer  la  question,  entre  autres  des  recherches  sur  Denys  d'Hali- 
camasse le  jeune,  quelques  citations  de  scoliastes  encore  inédits,  les 
Excerpta  e  Longini  rkeloricis,  etc.  Il  nous  apprend  que  le  titre  Avco- 
vupou  du  manuscrit  de  Florence,  cité  par  Bandini  (18),  ne  se  trouve 

('*)  Geschichte  der  Beredtsamkeit  in  Griechenland.  Leipzig,  1833,  p.  232,  not.  9. 

(15)  Geschichte  der  klassischen  Philologie.  III  B.  p.  3o.*>. 

(16)  Fragmenta  Histor.  Grœc.  III,  p.  330-333. 

(17)  Plat.  Leg.  II,  670  D.  à  propos  des  mots  fkÛR{  puOiMvi  qui  se  lisent  S.  XXXIX,  §  2, 
du  -.  0.  —  Joh.  Spongberg,  De  Commentario  Dionysii  Cassii  Longini  -iz\  :y\vj;  expo- 
sitio.  Upsala-,  1836.  4°. 

(»8)  Cat.P.ibl.  Med.  Laur.  Tome  11,  p.  .*ii. 


5:2  examen  de  l'authenticité 

que  sur  la  couverture,  et  que,  dans  l'intérieur,  en  tète  du  texte,  on  lit 
ces  mots  :  Aoyyivov  respi  :tyo-jç  Aoyov,  écrits  par  Holstenius,  qui  d'ail- 
leurs n'a  fait  que  renouveler  l'ancien  titre  placé  au  haut  de  la  même 
page,  qui  avait  été  tranché  en  partie  par  le  relieur,  et  où  cependant  le 
mot  A.oyyrjo-j  est  encore  hien  lisible.  Eniin,  le  savant  éditeur  indique 
un  bon  nombre  de  rapprochements  qui  peuvent  être  saisis  entre  les 
idées  et  les  termes  du  Traité  tnpî  u^ouç  et  les  fragments  que  l'on  attri- 
bue généralement  h  Longin,  matériaux  précieux  dont  nous  ferons 
usage  dans  la  suite  de  nos  recherches. 

M.  Naudet,  dans  l'article  si  plein  de  savoir  et  de  goût  qu'il  a  con- 
sacré à  l'édition  de  M.  Egger  (19),  s'étonne  que  l'on  persiste  à  mettre  le 
Traité  nspi  ityojç  sous  le  nom  de  Longin.  «  Pour  peu  qu'on  ait  ré- 
«  fléchi,  dit-il,  sur  les  expressions  du  dernier  chapitre  et  sur  quelques 
«  autres  encore,  Longin  mis  à  mort  par  Aurélien,  ni  aucun  auteur  de 
«  cet  âge  n'a  pu  composer  le  Traité  du  Sublime.  On  objecte  la  men- 
«  tion  de  Moïse  dans  un  des  chapitres,  mais  fallait-il  attendre  le  milieu 
«  du  troisième  siècle  de  l'ère  chrétienne,  pour  qu'un  Grec,  sujet  de 
«  l'empire  romain,  eût  une  connaissance  confuse  de  Moïse  et  de  la 

«  Bible?» «Le  ton,  le  langage  de  l'auteur  grec  ne  font-ils  pas  re- 

«  monter  la  date  de  la  composition  vers  les  temps  des  premiers  Cé- 
«  sars,  contre  l'opinion  de  ceux  qui  l'abaissent  de  deux  siècles  ?  » 

D'autre  part,  M.  Chr.  Walz,  le  savant  éditeur  des  Rhéteurs  grecs,  en 
rendant  compte  (20)  de  cette  même  édition  de  Longin,  revient  à  l'idée 
déjà  énoncée  par  Wachler  et  par  la  Gazette  littéraire  d'Iéna,  que  le 
Traité  Tzzpi  \tyou;  faisait  probablement  partie  des  uàoloyoi  opuÂ/au,  et  il 
appuie  cette  conjecture  de  citations  empruntées  à  deux  scoliastes  d'Her- 
mogène,  qui  font  l'un  et  l'autre  allusion  aux  vers  d'Eschyle  rapportés 
au  commencement  de  la  section  troisième  du  Traité  ittpi  /j-^o-jç  (21). 

M.  Jules  Simon  (**)  se  montre  plus  disposé  à  croire  que  s  sous  le 
siècle  d'Auguste  ou  dans  les  premières  années  du  siècle  suivant,  du 

(>9)  Journal  des  Savants   Mars  1838. 
(90)  Heidelberger  Jahrbiicber  fur  Literatur.  18-10,  p   522. 

(21)  Joli.  Sic.  Comm.  in  Hermog.  Walz.  Hh.  gr.  VI,  p.  225,  1.  2.'».  Anonym.  in  Herm. 
Rh.  gr.  VII,  p.  963,  1.  17.  Voir  les  I'ragm.  litt.'  de  Longin,  nos  16  et  17. 
;22)  Ilist.  de  l'Ecole  d'Alexandrie,  tome  II,  p.  od-58,  1843. 


1)1    TRAITÉ    DU    SUBLIME.  53 

temps  de  Philon  et  de  Josèphe,  un  érudit  ait  cité  les  Livres  juifs,  qu'à 
donner  à  Longin,  dans  le  silence  de  toute  l'antiquité,  sur  la  foi  d'un 
simple  doute  exprimé  par  un  copiste,  un  ouvrage  dans  lequel  n'est 
cité  aucun  des  maîtres  de  Longin,  aucun  de  ses  amis,  aucun  de  ses 
prédécesseurs,  depuis  plus  de  deux  cents  ans ,  dans  les  écoles  d'A- 
thènes. » 

Telle  est  aussi  la  manière  de  voir  de  M.  Gottl.  Rœper,  de  Dantzig("), 
qui  fait  observer  que  la  citation  de  Moïse,  telle  qu'elle  est  dans  la  sec- 
tion neuvième  du  Traité  Tz-p\  :jvJ/o-jc,  n'est  pas  assez  fidèle  pour  per- 
mettre de  supposer  que  l'auteur  ait  eu  sous  les  yeux  le  texte  grec  de 
la  Genèse  ;  il  n'en  avait  donc  qu'une  connaissance  indirecte,  analogue 
à  ces  notions  vagues  et  superficielles  qui  s'étaient  répandues  chez  les 
Grecs  et  les  Romains,  sous  le  règne  d'Auguste,  au  sujet  des  Juifs,  de 
leur  croyance  et  de  leur  origine.  Tel  n'était  pas  le  cas  de  Longin,  cri- 
tique et  philosophe  du  troisième  siècle,  disciple  d'Ammonius  Saccas, 
qui  avait  séjourné  à  Alexandrie.  D'un  autre  côté,  si  comme  le  pense 
Krùger  (2")  le  rhéteur  Cœcilius  était  juif,  ainsi  que  l'indique  Suidas, 
on  comprend  facilement  où  l'auteur  du  Traité  a  puisé  la  citation  qu'il 
a  faite  du  beau  passage  de  la  Genèse. 

M.  Rœper  résout  très-heureusement  l'objection  tirée  de  la  section 
treizième,  où  il  est  question  d'un  Ammonius  qui  a  recueilli  les  em- 
prunts faits  par  Platon  à  Homère.  On  attribuait,  sans  motif  valable, 
ce  recueil  au  philosophe  Ammonius  Saccas,  maître  de  Longin  (25); 
mais  M.  Rœper  a  signalé  le  premier  la  mention  que  font  les  scolies 
de  Venise  du  Recueil  intitulé  :  ttîo'.  rôov  vir^  nAarcovo;  ixî-vjrfjiy- 
(jicvcov  1%  O>j.r,po-j,  dont  l'auteur  est  un  disciple  d'Aristarque  nommé 
Ammonius,  qui,  suivant  Suidas,  ne  vécut  pas  jusqu'au  règne  d'Au- 
guste, et  qui  est  bien  évidemment  celui  dont  il  est  question  dans  le 
Traité  i«pi  ^o'jç. 

M.  George  Ruchenau,  de  Hesse-Cassel,  dans  sa  Dissertation  intitu- 

(*3)  Philologus,  herausg.  von  F. AV.  Schncidewiu,  1846,  p.  630  sq. 

(•*;  Ueber  das  Leben  des  Thucyd.  c.  34. 

(85)  F. -A.  Wolf  avait  aussi  présente  l'incertitude  où  l'on  était  sur  celui  des  Ammonius 
que  désigne  l'auteur  du  t:.  8.  comme  un  obstacle  sérieux  à  la  solution  du  problème  (V. 
Anal.  lit.  n,  p.  o'26). 


5i  EXAMEN'    DE    L  AUTHENTICITÉ 

lée  :  De  scriptore  libri  iwj$  5j*ouç,  Marbourg  1849  (2G),  se  prononce 
contre  Longin.  Il  discute  d'abord  la  valeur  du  titre  Aeovuor&y  r(  AoyyC 
vou,  et  pense  que  l'on  peut  expliquer  de  deux  manières  l'existence  de 
ce  titre  équivoque  :  ou  bien  le  copiste  n'avait  trouvé  sur  son  manuscrit 
que  l'un  des  deux  noms,  et  des  doutes  s'étant  élevés  dans  son  esprit 
sur  la  justesse  de  cette  indication,  il  y  aura  ajouté  l'autre  nom  ;  ou  bien 
l'ouvrage  se  trouvant  sans  titre,  il  l'aura  attribué  à  l'un  ou  à  l'autre 
des  deux  plus  célèbres  rhéteurs  qu'il  connût.  Dans  les  deux  cas,  cette 
suscription  ne  peut  inspirer  aucune  confiance.  On  pourrait  aussi 
expliquer,  dit-il,  la  présence  du  nom  de  Longin  par  une  erreur  dans 
la  manière  de  lire  le  titre  itsjm  ïtyoyç  ^oyov,  en  sorte  qu'au  lieu  de 
).oyoj,  on  aurait  lu  Aoyytvou;  mais  à  ce  compte-là  nous  devrions  avoir 
bien  des  traités  attribués  à  Longin.  Enfin  l'inscription  du  manuscrit 
de  Florence  :  Avojvjuoj  tt.  cj.  vient  confirmer  l'ignorance  où  l'on  était 
du  véritable  auteur  du  Traité  du  Sublime. 

M.  Buchenau  se  sert  des  deux  observations  que  nous  venons  de 
rapporter  de  M.  Rœper,  pour  combattre  l'opinion  des  critiques  qui  at- 
tribuent cet  ouvrage  à  Longin;  il  rappelle  ensuite  la  remarque  de 
F.-A.  Wolf,  au  sujet  du  mot  aÛr,yop{(x,  qui  se  trouvant  déjà  dans 
Cicéron,  ne  peut  fournir  un  argument  à  ceux  qui  n'admettent  pas  que 
le  Traité  du  Sublime  ait  été  composé  sous  le  règne  d'Auguste. 
Néanmoins  M.  Buchenau  repousse  également  l'opinion  d'Amati  en 
laveur  de  Denys  d'Halicarnasse,  soit  à  cause  de  la  différence  du  style 
des  deux  rhéteurs,  soit  parce  que  l'un  avait  composé  un  livre  tttpi 
ovoaarcov  (tjvQîo-îoj;,  tandis  que  l'autre  parle  de  deux  livres  mo\  "\6ytov 
arjQhsœq',  parce  qu'enfin,  si  Denys  était  l'auteur  du  ittfi  tyo-jç,  ce. 
traité  serait  cité  quelque  part  sous  son  nom.  D'ailleurs  Denys  aurait-il 
pu  se  plaindre  de  la  décadence  de  l'art  oratoire,  de  la  perte  de  la  li- 
berté, etc.,  lui  qui  était  contemporain  des  Hortensius,  des  Cicéron,  etc.? 
Enfin,  le  Traité  du  Sublime  offre,  comme  on  le  verra  plus  bas,  des  tra- 
ces évidentes  d'une  époque  postérieure  au  règne  d'Auguste. 

D'un  autre  côté,  M.  Buchenau  ne  trouve  rien  dans  ce  que  nous  sa- 
vons des  goûts,  des  travaux,  des  écrits  de  Longin,  qui  puisse  le  faire 

*6)  Dont  je  n'ai  eu  connaissance  que  le  24  mars  1852. 


1)1     TRAITE    1)1     SUBLIME.  .).) 

considérer  comme  l'auteur  d'un  ouvrage  aussi  remarquable  que  le 
Traité  du  Sublime  ;  en  particulier,  la  sécheresse  du  style,  la  faiblesse 
des  idées,  le  vide,  la  fausseté,  la  mysticité  superstitieuse  de  la  philoso- 
phie néo-platonicienne  qui  déparent  les  écrits  de  Longin(!!),  ne  permet- 
tent pas  d'hésiter  un  instant  à  lui  refuser  l'honneur  de  l'avoir  composé. 

Là-dessus,  M.  Buchenau  montre  qu'en  effet  personne  chez  les  an- 
ciens ne  le  lui  attribue;  puis  il  réfute,  en  l'attribuant  par  erreur  à 
Ruhnken,  l'opinion  des  critiques  qui  supposent  que  le  Traité  rcsp) 
v|oj;  faisait  partie  des  yjÂo/oyoj  optX{<xt. 

Il  s'attache  ensuite  à  fixer  l'époque  où  cet  ouvrage  a  été  composé, 
et  s'efforce  d'établir  qu'il  n'est  pas  antérieur  à  l'avènement  de  Vespa- 
sien,  l'an  69  après  J.-C,  ni  postérieur  à  sa  mort,  qui  eut  lieu  l'an  79. 
Voici  quels  sont  ses  arguments,  qui  n'entraînent  pas,  à  notre  avis,  une 
détermination  aussi  restreinte,  ni  aussi  rigoureuse:  1°  s'il  était  posté- 
rieur à  Yespasien,  l'auteur  aurait  sûrement  cité  Hermogène  ;  2°  l'au- 
teur parait  avoir  été  l'un  des  disciples  de  Théodore  de  Gadara,  maître 
de  l'empereur  Tibère,  puisqu'il  se  sert  de  l'imparfait  bcakt  en  parlant 
du  nom  TraoîvQvp-joç  que  ce  rhéteur  donnait  au  style  boursoufflé  (S.  III, 
§5);  3°  l'auteur  semble  faire  allusion  au  colosse  de  Néron,  qui  fut 
relevé  et  réparé  sous  Yespasien;  en  effet,  l'épithète  r,uapTr,u-'voç  con- 
vient mieux  à  ce  colosse  qu'à  celui  de  Rhodes  (27);  4°  si  l'auteur  eût 
vécu  au  troisième  siècle,  aurait-il  pris  la  peine  de  réfuter  de  point  en 
point  un  rhéteur  aussi  ancien  que  Caecilius,  dont  l'autorité  était  nulle 
en  comparaison  de  celle  d'Hermogène  (28)  ?  5°  M.  Buchenau  rappelle 
le  goût  que  l'on  avait  sous  les  premiers  Césars  pour  les  nains  ou  pyg- 

(S7)  II  nous  semble  qu'il  ne  peut  guère  être  admis  que  l'on  ait  comparé  le  colosse  de 
Néron  au  Doryphore  de  Polyclète.  L'épithète  r,y.ap7r.y.î'vc;  doit  se  rapporter  plutôt  à  un 
défaut  dans  les  proportions,  qu'à  un  accident  survenu  lors  de  la  fonte,  comme  le  pense 
M.  Buchenau.  V.  la  note  sur  la  sect.  XXXVI,  §  3  du  -zy.  Cyo'j;. 

(88)  M.  Buchenau  entre  dans  de  grands  détails  au  sujet  de  Caecilius  ;  il  admet  qu'il  était 
juif,  et  il  cherche  à  établir  que  c'est  le  même  contre  qui  Cicéron  prononça  son  discours 
intitulé  Divinatio,  dans  le  procès  de  Verres.  S'il  en  était  ainsi,  on  pourrait  considérer 
comme  un  acte  de  vengeance  le  parallèle  entre  Cicéron  et  Démosthène  que  Plutarque  et 
Suidas  attribuent  à  ce  rhéteur;  mais  alors,  sans  doute,  ce  curieux  rapprochement  n'au- 
rait pas  échappé  à  tous  les  auteurs  qui  parlent  de  Caecilius  ;  Plutarque,  en  particulier, 
l'aurait  signalé  dans  sa  vie  de  Cicéron,  c.  9.  Cette  considération  n'a  pas  empêché  Coray 
de  confondre  ces  deux  personnages.  V.  ses  notes  sur  les  vies  de  Démosthène  (c.  3)  et  de 
Cicéron  (c.  7  . 


56  i:\AMi:\    1>K    LAI  TliKMfCJTK 

niées,  que  l'on  renfermait  dans  des  cages  (loculi,  -yÀoorroxoaa)  pour  ieâ 
empêcher  de  grandir;  6°  la  distinction  entre  les  figures  de  diction  et 
celles  de  pensée  était  récente,  lors  de  la  composition  du  Traité  du 
Sublime,  ce  que  l'auteur  indique  par  la  particule  wj  (&??a  $■'  ito-j 
rx)~a.  x.  t.  \.)  Pourtant  M.  Buchenau  convient  que  Cicéron  l'indique 
déjà,  et  que  Gorgias,  maître  du  jeune  Cicéron,  avait  composé  quatre 
livres  sur  ce  sujet.  7°  Si  l'auteur  eût  vécu  après  la  seconde  moitié  du 
deuxième  siècle,  il  aurait  sûrement  cité  Télèphe  de  Pergame,  qui  avait 
écrit  Tzip:  Opfoou  xos  nAàrcovoç  aj^cpcoviaç  ;  8°  la  Pythie  a  cessé  de 
rendre  ses  oracles  sous  Domitien,  elle  a  retrouvé  la  parole  sous  Adrien, 
et  s'est  tue  définitivement  sous  Caracalla  ;  9°  M.  Buchenau  fait  res- 
sortir les  rapports  qui  se  trouvent  entre  le  dialogue  de  Oratoribus  de 
Tacite  et  le  dernier  chapitre  du  Traité  du  Sublime,  et  pense  que  les 
deux  ouvrages  ont  été  écrits  à  la  même  époque,  c'est-à-dire  sous  Ves- 
pasien,  quoique  le  Dialogue  n'ait  été  publié  qu'après  la  mort  de  Do- 
mitien. 

Après  avoir  ainsi  fixé  l'époque  où  dut  être,  suivant  lui,  composé  le 
Traité  «fcp«  uvLojç,  M.  Buchenau  cherche  si  quelque  rhéteur  du  nom 
de  Longin  ou  de  Denys  vivait  alors  et  pourrait  en  être  l'auteur,  et  se 
prononce  pour  la  négative.  Il  examine  ensuite  si,  parmi  ceux  à  qui  sont 
attribués  des  ouvrages  sur  Xénophon,  sur  la  Composition,  etc.,  il  en 
est  quelques-uns  qui  vécussent  à  l'époque  déterminée  et  qui  jouissent 
de  quelque  réputation,  et  il  exclut  successivement,  comme  ne  remplis- 
sant pas  les  conditions  voulues,  Harpocration,  Zenon,  Métrophane, 
Tibère  le  rhéteur,  Héron  d'Athènes,  Théon  d'Alexandrie,  auxquels 
Suidas  attribue  quelques  écrits  analogues,  mais  qui  ont  vécu  trop 
tard.  Il  pense  donc  que  nous  n'avons  pas  d'éléments  suffisants  pour 
découvrir  l'auteur  du  Traité  du  Sublime,  et  il  l'intitulerait  en  con- 
séquence Avcovjpou  TT-ëp:  :j\Louç. 

Il  recueille  le  peu  que  nous  savons  de  cet  auteur,  d'après  ce  qu'il 
dit  de  lui-même  dans  son  ouvrage,  et  montre  que  nous  sommes  dans 
une  ignorance  aussi  complète  sur  Posthumius  Terentianus,  à  qui  le 
livre  est  adressé. 

Après  avoir  longtemps  partagé  avec  MM.  Boissonade  et  Naudet,  les 


DU    TRAITÉ    1)1     SUBLIME.  57 

doutes  relatifs  à  l'authenticité  du  Traité  du  Sublime,  M.  Egger  annonce 
dans  son  Essai  sur  l'Histoire  de  la  critique  chez  les  Grecs,  qui  a  paru 
en  1 849,  qu'il  est  revenu  à  l'opinion  vulgaire  sur  ce  sujet,  à  cause  d'un 
témoignage  qui  en  offre,  selon  lui,  une  solution  précise,  sinon  certaine. 
«  Dans  son  Commentaire  sur  le  sixième  chapitre  du  premier  livre 
d'Hermogène  tziç).  c&àiy,  Jean  le  Siciliote,  à  propos  de  la  citation  d'un 
discours  d'Hvpéride  par  Hermogène,  cite  lui-même  quelques  lignes  de 
Grégoire  de  Nazianze,  où  la  grandeur  de  Dieu  est  majestueusement 
exprimée,  puis  il  ajoute  :  Ka;  6  McoOtàç  ■  Enwv  h  Bioc,  '  ywrfiri  toSz, 
xju  fy/vero  ro^c ,  bv  o'j  po'vov  Xc^rtavcov  ezOîîa^oj^jv,  àAAà  xa:  rc5v 
È^7jva>v  ol  ao."7TO.'  Aoyyhoç,  xaà  6  lx  <k<xhf)pZ(0Ç  (sic)  ArrJ.r-pio^.  Il  est 
impossible,  dit  M.  Egger,  de  méconnaître  là  une  allusion  à  la  neu- 
vième section  du  Traité  du  Sublime,  où  est  relevée  la  même  phrase  de 
Moïse.  » 

M.  Egger  nous  apprend,  de  plus,  que  le  manuscrit  n°  985  de 
la  Bibliothèque  impériale  de  Paris,  qui  est  ou  la  copie  ou  l'original 
du  manuscrit  n°  285  du  Vatican,  s'ils  ne  proviennent  pas  l'un  et  l'au- 
tre d'un  troisième,  porte,  aussi  bien  que  le  manuscrit  n°  2036  qui 
en  diffère  essentiellement,  les  mots  :  Acovjtîoj  ri  Aoyyivo-j,  stpl 
■jIo-jç,  d'où  il  semble  résulter  que  l'incertitude  sur  le  véritable  au- 
teur du  Traité  du  Sublime  remonte  encore  plus  haut  que  le  dixième 
siècle. 

On  devait  s'attendre  que  M.  Bake,  qui  a  eu  entre  les  mains  les  pa- 
piers de  Rulmken,  et  qui  a  fidèlement  et  loyalement  fait  part  au  public 
de  tous  les  matériaux  que  l'illustre  professeur  de  Leyde  avait  recueillis 
sur  Longin,  en  aurait  fait  usage  pour  éclairer  ou  résoudre  le  problème 
dont  nous  nous  occupons;  mais,  s'appuyant  sur  l'imposante  autorité 
de  cet  excellent  critique,  qui  déclare  avoir  reconnu  le  style  du  Traité  du 
Sublime  dans  le  fragment  de  la  Rhétorique  de  Longin,  intercalé  au  mi- 
lieu du  texte  d'Apsinès,  il  se  borne  à  ces  lignes  que  nous  lisons 
page  L  de  ses  Prolégomènes  :  Non  ignoro  quidem  de  ipso  libelli  -rr.  5. 
auctore  dubitalum  esse  :  nec  tamen  miki  tam  graves  dubitandi  ralioncs 
videntur,  quibus  jure  concedalur  :  et  si  fraus  facla  sit  in  inscriptione, 
vctustam  esse  debcre  apparet  ex  Jo.  Siceliota,  codem  qui particulas  Artis 


58  EXAMEN   DE    l' AUTHENTICITE 

Rhetoricœ  apposuerat,  qui  Schol.  iS.  vol.  VI,  p.  211,  diclum  illud 
Moysis,  ut  a  Longino  usurpatum  (*r.  :j.  IX,  9)  commémorât. 

M.  K.-Fr.  Hermann,  qui  a  fait  connaître  aux  philologues  de  l'Alle- 
magne les  travaux  de  M.  Bake  sur  Apsinès  et  sur  Longin  (29),  se  sou- 
met aussi  à  l'autorité  de  Ruhnken,  en  appelle  au  témoignage  de  Jean  de 
Sicile,  et  met  en  parallèle  les  passages  suivants,  dont  quelques-uns  sont 
déjà  indiqués  dans  les  notes  de  Ruhnken  et  de  M.  Bake:  rà  enmmdcp- 
^ovra,  Rhetor.  Long.  §  9,  comparé  à  <nr.  5.  X,  l . — àiro/pcovrcoç,  §11, 
comp.  a  ir.  v.  XXXIX,  1.  —  epj3o/xj  twv  lepoot^arf,  §  13,  comp.  à 
7T.  u.  XX,  3.  —  v>fpam  &xa?Tïfc,  §  15,  comp.  à  77.  5.  XVI,  4.  — 
auvrccvîtv  toc  vor^ara,  §  17,  comp.  à  ir.  u.  XVIII,  1.  —  xr^zv)  tov 
àxcoary/v,  §  18,  comp.  à  n:.  5.  XXXIX,  3.  —  Surtout  la  phrase  en- 
tière,   §    17,  cpcoç  -yap  criçirsp  tcov  svvoyjuaTcov  Te   xac  ETr^ciprjuaTaïv 

6  TOîOUTOÇ  XoyOÇ,  COmp.  à-TT.  5.  XXX,   1.  <pWÇ  yap  TCO  OVT!  ÇOIQV  TO~J  VO\> 

ra  xaXà  ovojjtara.  Puis  il  ajoute  :  «  Si  cette  concordance  paraît  l'effet  du 
hasard,  du  moins  on  remarquera  dans  la  Rhétorique  de  Longin  cette 
hardiesse  dans  l'emploi  du  langage  figuré,  cette  accumulation  des  sy- 
nonymes, soit  dans  les  phrases  coupées,  soit  dans  les  périodes  à  plu- 
sieurs membres,  cette  vie,  cette  rapidité  dans  le  style  qui  résulte  de  la 
pleine  possession  du  sujet,  qualités  qui,  aux  yeux  de  Ruhnken,  met- 
taient ce  nouvel  ouvrage  de  Longin  si  fort  au-dessus  de  la  sécheresse 
des  traités  au  milieu  desquels  il  était  confondu,  et  qui  se  retrouvent 
dans  le  Traité  du  Sublime.  » 

M.  Léonard  Spengel,  de  Munich,  le  savant  auteur  du  2/jvxycoy)} 
Tc^vtov,  dans  un  écrit  académique  publié  au  mois  de  mars  de  cette 
année  1852  (30),  examine,  entre  autres  questions  de  critique,  celle  qui 
est  relative  à  la  citation  de  Moïse  dans  le  Traité  irepl  rtyo-jç.  Après 
avoir  mentionné  les  soupçons  d'interpolation,  énoncés  déjà  à  ce  sujet 
par  Fr.  Portus,  qui  n'admettait  pas  que  Longin  connût  les  livres  de 
Moïse  ou  qu'il  eût  voulu  se  servir  d'exemples  tirés  de  cette  source,  et 
avoir  rappelé  que  Ruhnken,  dans  sa  note  sur  ce  passage,  tout  en 


(*»)  Gotting.  gelehrte  Anzeig.  100  st.  den  23  Juni  1850.  pp.  1025-1040. 
(50)  Viro  cl.  Fr.  Thierschio  octo  lustra  in  dirigendo  seminario  philol.  Monacensi  gratu- 
latur  L.  Spengel.  (Inest  spécimen  emendationum  in  Tacitum),  Monachii,  1832. 


DU    TRAITÉ    DU    SUBLIME.  59 

montrant  la  faiblesse  tle  ces  motifs,  ajoute  qu'un  habile  critique,  que 
l'on  suppose  être  Valckenaer  (31),  trouvait  cette  citation  amenée  d'une 
manière  trop  brusque  pour  qu'elle  parût  venir  de  l'auteur  lui-même, 
M.  Spengel  fait  voir  qu'en  effet,  dans  la  section  IX  du  Traité  du  Su- 
blime, depuis  la  grande  lacune  qui  coupe  le  §  4,  l'auteur  ne  s'occupe 
que  d'Homère,  et  qu'il  veut  montrer,  par  cinq  passages  tirés  de  l'Iliade, 
que,  dans  ce  poème,  Homère  déploie  une  vigueur  de  génie  très-supé- 
rieure à  celle  de  l'Odyssée  ;  d'où  il  résulte  que  cette  citation  de  Moïse 
est  tout  à  fait  étrangère  au  sujet,  et  interrompt  sans  utilité  la  marche 
des  idées.  M.  Spengel  fait  remarquer  de  plus,  qu'au  paragraphe  suivant, 
l'auteur  cite  le  beau  passage  où  Ajax  demande  à  Jupiter  de  dissiper 
les  ténèbres  et  de  ramener  la  lumière,  afin  de  pouvoir  combattre  et 
mourir  à  la  clarté  du  jour;  c'est  évidemment,  dit-il,  ce  qui  a  donné 
l'idée  à  quelque  lecteur  juif  ou  chrétien  de  mettre  en  marge,  comme 
terme  de  comparaison,  la  phrase  de  la  Genèse  qui  a  passé  ensuite 
dans  le  texte.  Ainsi,  l'interpolation  devrait  plutôt  suivre  que  précéder 
la  prière  d'Ajax,  comme  l'indique  le  mot  Ta&rtj  par  où  elle  commence. 

Ces  remarques  complètent  heureusement,  et  confirment  pleinement, 
à  notre  avis,  la  manière  de  voir  de  F.-A.  Wolf  sur  le  même  sujet,  que 
nous  avons  rapportée  ci-dessus. 

La  revue  que  nous  venons  de  terminer  des  diverses  opinions  qui 
ont  été  émises,  depuis  plus  de  quarante  ans,  par  les  savants  italiens, 
français,  allemands,  anglais,  hollandais,  relativement  à  l'authenticité 
du  Traité  du  Sublime,  montre  que  cette  question  intéressante  a  subi 
bien  des  phases,  tantôt  contraires,  tantôt  favorables  à  Longin,  et  que 
les  avis  les  plus  récents  se  sont  presque  tous  prononcés  en  sa  faveur. 

D'autre  part,  on  a  pu  remarquer  que,  dès  l'origine,  la  question  a 
été  traitée  d'une  manière  superficielle  ou  incomplète;  qu'Amati,  en 
voulant  donner  à  son  observation  une  trop  grande  portée,  et  en  met- 
tant en  avant  des  hypothèses  qui  étaient  loin  d'être  toutes  également 
fondées,  a  prêté  le  flanc  à  de  justes  critiques,  et  a  compromis  de  la 

(51)  Wyttenbach  (Bib.  cr.  III,  p.  3o),  nomme  sans  hésiter  C.-L.  Valckenaer,  et  ajoute 
que  ce  passage  du  Traité  du  Sublime  lui  a  toujours  paru  étranger  au  texte,  pour  la 
même  raison.  —  Aug.  Matthiœ  (Kncycl.  uud  Method.  der  Phil.  p.  147)  attribue  cette  inter- 
polation à  un  chrétien. 


60  EXAMEN    DE    l'aUTHENTICITÉ 

sorte  le  succès  d'une  découverte  qui  méritait  une  attention  plus  sé- 
rieuse de  la  part  des  savants.  Dès  lors  le  sujet  n'a  jamais  été  envisagé 
dans  son  ensemble,  et  comme  les  documents  nécessaires  étaient  in- 
complets, mal  déterminés  et  peu  connus,  il  n'a  guère  été  traité  qu'in- 
cidemment; les  critiques  qui  s'en  sont  occupés  l'ont  considéré  tantôt 
sous  un  point  de  vue,  tantôt  sous  un  autre,  sans  tenir  compte  de  tous 
les  éléments  du  problème.  Il  nous  semble  pourtant  digne  d'une  étude 
plus  approfondie,  et  après  avoir  exposé,  aussi  fidèlement  que  cela  nous 
a  été  possible,  l'origine,  les  phases  successives  et  l'état  actuel  de  la 
question,  il  nous  reste  à  mettre  en  œuvre  les  nouveaux  documents  qui 
ont  été  publiés  et  les  divers  secours  que  nous  offrira  une  critique  saine 
et  prudente,  mais  dégagée  de  toute  prévention. 

Examinons  d'abord  les  arguments  d'autorité  ou  de  témoignage. 


DEUXIÈME  CHAPITRE. 

DISCUSSION  DES  PREUVES  ET  DES  TÉMOIGNAGES  ALLÉGUÉS  EN  FAVEUR 

DE    LONGIN. 

Nous  avons  vu  qu'aucun  des  contemporains  de  Longin,  ni  aucun 
des  auteurs  qui  ont  fait  mention  de  lui  ou  de  ses  ouvrages,  jusqu'au 
XVIe  siècle,  ne  lui  attribue  directement  la  composition  du  Traité  i&oi 
•Si|»odç.  L'unique  témoignage  en  vertu  duquel  on  lui  a  fait  honneur,  dès 
la  renaissance  des  lettres,  de  ce  beau  traité,  qui  fut  même  pendant 
longtemps  son  seul  titre  à  l'estime  des  littérateurs  et  des  érudits,  est 
donc  l'inscription  qui  se  lisait  en  tête  de  quelques  manuscrits  :  A:ovj- 
fj'.o-j  rt  Aoyyivo'j,  rcîp\  uyouiç. 

Comme  aucun  auteur  ne  donne  à  Longin  ce  prénom  de  Denys,  et 
qu'il  n'est  désigné  nulle  part  par  ce  seul  nom,  on  aurait  dû  déjà  con- 
cevoir quelques  doutes  sur  l'exactitude  d'un  pareil  titre;  néanmoins 
Ruhnken,  en  signalant  cette  particularité,  n'en  tira  aucune  conséquence 


1)1     Tlt.UTK    1)1     SUBLIME.  (>1 

relative  à  Faulhenticié  du  livre,  et  se  borna  à  supposer  que  Longin 
portait  dans  son  enfance  le  nom  grec  de  Denys,  et  prit  plus  tard  celui 
de  Cassius  Longinus,  soit  qu'il  eût  été  introduit  comme  client  dans  la 
famille  de  ce  personnage  romain,  soit  que  ses  ancêtres  eussent  obtenu 
le  droit  de  cité  par  le  crédit  de  cette  illustre  maison. 

Lorsque  Amati  eut  fait  connaître  l'existence  de  la  particule  %  qui,  sur 
le  manuscrit  A,  n°  285  du  Vatican,  séparait  ces  deux  noms  jusqu'a- 
lors assignés  a  Longin,  et  que  cette  importante  variante  eut  été  re- 
trouvée sur  le  manuscrit  2036  de  Paris,  qui  passait  pour  l'archétype 
des  autres,  on  chercha  à  éluder  la  grave  conséquence  qui  en  résultait, 
en  admettant  que  l'auteur  du  Traité  «tpî  :j^ojç  portait  indifféremment 
les  deux  noms,  supposition  également  contraire  aux  faits  connus  et  à 
l'usage  constant  des  Grecs.  Amati  lui-même  émit  l'idée  que  Denys 
avait  composé  le  Traité  «epj  frjiouç,  opinion  qui  ne  supporte  pas  un 
sérieux  examen,  ou  que  Longin  était  l'abréviateur  de  Denys,  sans 
prendre  garde  que  rien  ne  ressemble  moins  à  un  abrégé  que  le  Traité 
du  Sublime  tel  que  nous  le  possédons. 

M.  Boissonade,  reconnaissant  l'importance  de  cette  particule,  estime 
que  la  critique  doit  suspendre  toute  solution  et  rester  indécise  entre 
Denys  et  Longin,  tant  qu'on  n'aura  pas  trouvé  quelque  témoignage 
ancien  et  authentique  qui  fasse  pencher  la  balance  en  faveur  de  l'un 
ou  de  l'autre,  et  telle  est  l'opinion  qui  semble  prévaloir  parmi  les  cri- 
tiques les  moins  prévenus.  Mais  nous  demandons  quel  degré  de  con- 
fiance mérite  un  copiste  du  neuvième  ou  du  dixième  siècle,  qui  hésite 
entre  Denys  et  Longin  ('),  c'est-à-dire  entre  des  écrivains  qui  ont 
vécu  à  plus  de  deux  siècles  de  distance  l'un  de  l'autre,  et  qui  semble 
indiquer  par  là  qu'il  ne  les  connaît  guère  que  de  réputation,  et  qu'il 
les  considère  comme  les  seuls  capables  d'avoir  produit  une  telle  œu- 
vre, sans  tenir  compte  de  tous  les  habiles  rhéteurs  qui  ont  vécu  dans 
l'intervalle?  N'est-il  pas  permis,  en  bonne  critique,  de  compléter  le 
titre  donné  par  ce  copiste,  en  y  ajoutant  les  mots  :h  aXXo-j  -nvoç?  et 

(>)  Nous  verrons  plus  bas  que  les  recherches  relatives  aux  autres  personnages  qui  ont 
porte  le  nom  de  Denys  ou  celui  de  Longin  et  qui  auraient  pu  avoir  composé  le  Traité  du 
Sublime,  n'ont  amené  à  aucun  résultat. 


62  EXAMEN    DE    l' AUTHENTICITÉ 

après  avoir  reconnu  que  le  Traité  irepi  uXojç  n'appartient  ni  à  Denys 
ni  à  Longin,  de  rechercher  à  quelle  époque  il  a  dû  être  composé  et 
qui  peut  en  être  l'?uteur  ? 

Aucun  témoignage  direct  et  affirmatif  ne  pouvant  être  invoqué  en 
faveur  de  Longin  comme  auteur  de  ce  Traité,  il  aurait  fallu,  pour  main- 
tenir la  légitimité  de  ses  titres  à  la  composition  de  ce  bel  ouvrage, 
pouvoir  alléguer  au  moins  des  preuves  indirectes,  telles  que  des  cita- 
tions, des  opinions,  des  jugements  attribués  à  Longin,  et  qui  se  retrou- 
veraient dans  le  Traité  t:zo\  u^ouç. 

Quelques  habiles  critiques,  MM.  Bake,  K.-Fr.  Hermann,  Egger, 
ont  cru  trouver  une  preuve  de  ce  genre  dans  le  commentaire  de  Jean 
de  Sicile  sur  le  sixième  chapitre  du  premier  livre  d'Hermogène  (2),  où 
Longin  est  mentionné,  avec  Démétrius  de  Phalère,  comme  ayant  ad- 
miré le  fameux  passage  de  la  Genèse  :  Efn-îv  6  Qeoç  ysvr&q  tqSî  xaà 
lyhîzo  rock,  et  en  rapprochant  ce  passage  de  la  section  IX,  §  9  du 
Traité  trepj  &|*»vç,  ils  en  ont  conclu  que  Jean  de  Sicile  attribuait  à 
Longin  la  composition  de  ce  traité. 

S'il  s'agissait  de  confirmer,  au  moyen  d'une  autorité,  d'une  citation, 
d'une  allusion  même,  une  hypothèse  qui  s'appuierait  sur  un  bon  nombre 
de  preuves  internes,  on  pourrait  accepter,  faute  de  mieux,  une  indi- 
cation aussi  vague,  aussi  incomplète,  et  portant  néanmoins  sur  un  fait 
critique  aussi  remarquable  qu'une  mention  de  la  Genèse  due  à  un  rhé- 
teur païen,  fait  qui  a  besoin  lui-même  de  fortes  garanties,  pour  être  à 
l'abri  de  tout  soupçon.  Mais  la  question  se  présente  d'une  manière  bien 
différente,  et  quoique  la  mention  du  témoignage  d'admiration  accordé  par 
Longin  au  passage  de  la  Genèse,  qui  se  trouve  dans  le  commentaire  de 
Jean  de  Sicile,  nous  paraisse  bien  insuffisante  pour  balancer  tant  d'autres 
présomptions  contraires,  nous  en  discuterons  attentivement  la  valeur. 

Sans  nous  prévaloir  ici  des  soupçons  d'interpolation  auxquels  le 
passage  du  Traité  TZzfi  :j\Lojç  a  donné  et  doit  réellement  donner  lieu, 
parce  que  cette  interpolation  nous  paraît  avoir  été  introduite  bien  avant 
l'époque  où  vivait  Jean  de  Sicile  ;  sans  décliner  même  l'autorité  de  ce 

(«)  Walz,  Hh.gr.  VI,  p.  21t. 


DU    TRAITÉ    DU    SUBLIME.  63 

scoliaste,  qui  vivait,  selon  M.  Walz,  au  plus  tôt  vers  le  commencement 
du  treizième  siècle,  nous  ferons  remarquer  que  le  savant  Longin,  l'é- 
lève d'Ammonius  Saccas,  le  maître  du  célèbre  Porphyre,  qui  vécut  à 
une  époque  où  la  lutte  entre  le  paganisme  et  le  christianisme  était 
déjà  assez  vive,  qui  parle  dans  un  de  ses  fragments  de  Paul  de  Tarse, 
a  fort  bien  pu  citer  Moïse  dans  un  de  ses  nombreux  écrits,  dans  les 
(j'.Aoloyoi  bfiàfai,  par  exemple,  ce  vaste  répertoire  de  jugements,  de 
remarques  critiques,  de  citations,  si  souvent  mentionné  par  ce  même 
Jean  de  Sicile.  D'ailleurs,  si  ce  scoliaste  avait  eu  réellement  en  vue  le 
Traité  77-p\  -tyo-j;,  ne  retrouverait-on  pas  dans  sa  citation,  à  défaut 
d'une  indication  plus  précise,  au  moins  quelque  trace  de  la  manière 
dont  le  passage  de  Moïse  est  rendu  dans  ce  traité  ;  par  exemple,  les 
mots  cpw;  ou  yjj,  au  lieu  de  ces  termes  si  secs  et  si  vulgaires  :  y-vr,Qr, 
tfài  y.x\  îyhi-o  to<3c,  où  toute  apparence  de  sublime  a  disparu  ? 

On  voit  que  cette  citation  n'ajoute  pas  grande  valeur  aux  titres  bien 
légers  de  Longin ,  comme  auteur  du  Traité  du  Sublime.  Mais  ce  petit 
avantage  s'affaiblit  encore  par  une  étude  plus  attentive  du  passage  de 
Jean  de  Sicile:  on  y  reconnaît  facilement  tous  les  caractères  d'une  in- 
terpolation :  il  coupe  la  marche  du  raisonnement  et  même  de  la  con- 
struction ;  la  citation  de  Moïse  n'est  ni  préparée,  ni  discutée,  et  la  re- 
marque qui  l'accompagne  n'est  pas  conçue  dans  le  même  esprit  que  les 
lignes  qui  précèdent,  où  l'auteur  n'exprime  point  la  même  estime  pour 
les  auteurs  païens  (3).  Si  donc  cette  citation  avait  une  valeur  quelcon- 
que venant  de  Jean  de  Sicile,  qui  connaissait  les  écrits  authentiques 
de  Longin,  quel  cas  peut-on  faire  d'une  observation  dont  l'auteur  en- 
core plus  récent  ne  connaissait  probablement  de  Longin  que  le  Traité 
T7zp\  'j|ojç,  qu'il  lui  attribuait  sans  doute  en  vertu  du  titre  équivoque 
des  manuscrits? 

M.  Walz  a  rapproché  aussi  le  commencement  de  la  section  III  du 
Traité  wtp)  :j|oj;,  où  sont  rapportés  quelques  vers  d'Eschyle,  d'une 
citation  des  yà^y01  bpàfau  relative  à  ces  mêmes  vers("),  et  il  a  émis 
la  conjecture  que  le  Traité  tzip.  :rlo-jç  faisait  peut-être  partie  de  ce 

(5)  V.  Fragm.  litt.  n»  23. 

(*)  V.  les  Fragm.  litt.  n<"  10  et  17. 


64  EXAMEN    DE    L'AUTHENTICITÉ 

grand  recueil  (3).  Mais  rien  n'appuie  une  pareille  hypothèse  :  les  frag- 
ments qui  nous  restent  des  yàoloyoi  bptkhà  n'ont  aucun  rapport  de 
style  ni  de  pensée  avec  le  Traité  -rreja  &j«>uç;  de  plus,  la  forme,  l'é- 
tendue et  le  mérite  de  ce  traité  ne  permettent  guère  de  supposer  qu'il 
appartienne  à  une  compilation  de  ce  genre;  enfin,  les  scoliastes  nous 
donnent  la  substance  et  la  plupart  des  expressions  de  ce  passage  de 
Longin,  et  l'on  ne  saurait  y  retrouver  aucune  trace  de  la  section  IIIe 
du  Traité  Ttepi  tyo-jq. 

A  défaut  de  témoignages  anciens  ou  soi-disant  tels ,  ne  doit-on  pas 
tenir  quelque  compte  de  cette  longue  suite  d'érudits,  de  littérateurs, 
de  critiques,  qui,  depuis  près  de  trois  siècles,  ont  publié,  étudié,  tra- 
duit, commenté,  apprécié  le  Traité  rnpi  Sij/ouç,  et  n'ont  pas  hésité  à 
en  faire  honneur  à  Longin?  Sans  doute,  si  nous  n'avions  pas,  pour 
former  notre  opinion,  des  éléments  nouveaux;  si  nous  ne  possédions 
pas  des  termes  de  comparaison  plus  étendus  et  d'une  nature  plus  ana- 
logue ;  si  une  étude  plus  complète  des  diverses  phases  de  la  philoso- 
phie, de  la  littérature  et  de  la  rhétorique  durant  les  premiers  siècles  de 
l'ère  chrétienne,  n'avait  pas  fait  paraître  toujours  plus  extraordinaire 
au  troisième  siècle,  l'apparition  d'un  traité  tel  que  celui  qui  est  attribué 
à  Longin.  Et  si  ces  nouveaux  éléments,  ces  nouveaux  termes  de  com- 
paraison, ces  nouvelles  données  n'ont  pas  encore  amené  un  résultat 
satisfaisant,  c'est  que  la  question  n'a  pas  été  examinée  dans  son  en- 
semble, et  que  l'on  n'en  a  pas  suffisamment  pesé  tous  les  éléments. 

Celui  de  tous  les  critiques  dont  l'avis  devrait  avoir  le  plus  de  poids 
dans  la  question  qui  nous  occupe,  et  dont  l'autorité  a  entraîné,  tout 
récemment  encore,  l'opinion  de  MM.  Bake,  Hermann,  Spengel,  etc., 
est  le  célèbre  Ruhnken,  à  qui  l'on  doit  la  découverte  de  la  Rhétorique 
de  Longin,  et  qui  assure  avoir  remarqué  des  rapports  entre  le  style 
de  cet  auteur  et  celui  du  Traité  irepi  rtyooç.  Avant  donc  d'exposer  les 
motifs  d'après  lesquels  je  me  suis  formé  une  opinion  contraire,  il  me 
semble  nécessaire  de  discuter  la  valeur  de  cet  important  témoignage. 

En  annonçant,  dans  la  Bibliothèque  des  Sciences  et  des  Beaux-Arts, 

(s)  V.'plns  haut.  Ileidelb.  Jahrb.  1840,  p.  52-2. 


DU   TKAITÉ    1)1    SUBLIME.  G5 

}a  découverte  qu'il  venait  de  faire  de  la  Rhétorique  de  Longin,  Ruhn- 
ken s'exprime  ainsi  :  «  Il  y  a  quelques  mois  que  lisant  Apsinès je 

«  fus  surpris  de  voir  le  style  changer  tout  d'un  coup  au  milieu  du 
«  livre.  J'y  reconnus  non-seulement  la  marche  de  Longin,  mais  plu- 
«  sieurs  expressions  qui  lui  sont  particulières.  Continuant  ma  lecture, 
«  je  tombai  sur  un  assez  long  passage  que  je  me  souvins  d'avoir  lu 
«  dans  le  scoliaste  d'Hermogène  et  dans  le  commentaire  non  encore 
«  publié  que  Jean  Siceliote  a  fait  sur  ce  même  Hermogène.  Ce  passage 
«  y  est  cité,  non  sous  le  nom  d' Apsinès,  mais  sous  celui  de  Longin, 

«  et  tiré  du  livre  qui  a  pour  titre  :  Aoyy'vo-j  véyvri  pr,zop'.xr, L'ou- 

'<  vrage  est  digne  de  Longin  et  n'est  point  inférieur  à  son  admirable 

«  Traité  du  Sublime Je  me  propose  de  publier  cet  ouvrage  au  plus 

«  tôt,  collationné  avec  plusieurs  manuscrits,  corrigé,  avec  mes  remar- 
«  ques  et  une  traduction  latine.  » 

La  première  observation  à  laquelle  donne  lieu  cette  annonce,  c'est 
que  Ruhnken  n'a  pas  tenu  l'engagement  qu'il  venait  de  prendre,  quoi- 
qu'il ait  vécu  depuis  lors  encore  trente-trois  ans,  et  que,  tout  en  rap- 
pelant sa  promesse  au  public,  dans  sa  Dissertation  sur  la  vie  et  les 
écrits  de  Longin,  publiée  en  1776,  §  XIV,  par  ces  mots  de  quâ  alias, 
qui  accompagnent  le  titre  de  «vy»)  prrropocrj,  cité  au  nombre  des  écrits 
de  Longin,  il  n'a  laissé  que  des  matériaux  fort  incomplets.  En  effet, 
suivant  le  rapport  de  M.  Bake,  il  s'en  fallait  beaucoup  que  le  frag- 
ment fût  prêt  à  être  mis  au  jour,  comme  l'avait  annoncé  Wyttenbach  (°). 
Outre  quelques  lettres  et  quelques  pièces  relatives  à  ce  fragment,  le 
volume  ne  présente  que  la  copie  du  texte  de  Longin,  d'après  l'édition 
d'Aide,  avec  les  variantes  des  trois  manuscrits  de  Wolfenbuttel,  de 
Paris,  n°  1741,  et  de  Florence,  écrites  en  marge.  Au  bas  de  la  page 
se  trouvent  diverses  remarques,  des  conjectures  pour  la  restitution  du 
texte,  ainsi  que  les  rapprochements,  au  nombre  de  quatre  seulement, 
que  Ruhnken  avait  établis  entre  la  Rhétorique  de  Longin  et  le  Traité 
tzso\  cj|ojç,  remarques,  conjectures  et  rapprochements  que  M.  Bake  a 
religieusement  publiés,  mais  qui  ne  sont  que  de  simples  matériaux, 
des  notes  rapides,  destinées  à  être  mises  en  œuvre,  examinées  à  loisir, 

(c)  Vita  Ruhnken.  p.  12K. 


66  EXAMEN    DE    L  AUTHENTICITÉ 

vérifiées,  modifiées,  supprimées,  et  dont  quelques-unes  ont  trouvé  place 
dans  la  Dissertation  sur  la  vie  et  les  écrits  de  Longin  (7). 

En  second  lieu,  bien  que  Ruhnken  ait  remarqué,  avec  sa  sagacité 
ordinaire,  que  le  style  changeait,  cependant  il  n'a  pas  indiqué  d'une 
manière  précise  l'endroit  où  commençait  le  fragment.  A  en  juger  par 
sa  copie,  il  l'avait  d'abord  fixé  au  chapitre  Irspà  Sicciptaiç  occpop^wv  ; 
ce  ne  fut  que  plus  tard,  sans  doute  d'après  l'avis  de  Capperonnier,  qui 
lui  signala  le  fait  retrouvé  longtemps  après  par  M.  Séguier,  que  le  ma- 
nuscrit 1874  donne  le  texte  d'Apsinès  sans  aucune  interruption,  et 
passe  immédiatement  de  la  page  710  d'Aide  à  la  page  720,  ligne  31, 
qu'il  ajouta  à  sa  copie  deux  feuillets  qui  comprenaient  le  chapitre  pre- 
mier depuis  les  mots  :  xa;  yj  tg5v  ?n9avcov  lèîot.  ;  et  pourtant,  ce  n'était 
pas  seulement  le  style  qui  changeait,  c'était  aussi  le  sujet,  comme  l'a 
fait  remarquer  M.  Séguier.  De  plus,  Ruhnken  attribue  aussi  à  Longin 
le  chapitre  rapt  fwjpjç,  que  M.  Bake  lui-même  reconnaît  être  d'un 
autre  auteur.  On  ne  peut  donc  pas  admettre  sans  restriction  sa  clair- 
voyance en  fait  de  style. 

En  troisième  lieu,  le  passage  assez  long  du  scoliaste  d'Hermogène 
se  réduit  à  10  lignes,  et  doit  avoir,  quoi  qu'en  dise  M.  Bake,  comme 
Weiske  l'avait  remarqué,  contribué  pour  une  bonne  part  à  faire  re- 
connaître le  style  de  Longin  dans  le  passage  interpolé.  Wyttenbach 
lui-même  n'indique-t-il  pas  que  ce  fut  la  citation  de  Jean  de  Sicile  qui 
convainquit  Hemsterhuis  de  la  réalité  de  la  découverte?  Hic  item  ut 
audiit  et  locum  inspexit,  ita  raliones  Rulmkenii  probavit. 

M.  Bake  s'efforce  d'expliquer  et  de  justifier  les  retards  que  Ruhn- 
ken apporta  à  l'accomplissement  de  sa  promesse,  retards  qui  en  ont 
amené  l'inexécution,  par  l'absence  de  toute  ambition  et  de  toute  va- 
nité littéraires,  par  l'amour  de  l'étude  pour  l'étude  même.  Quelle  que 
soit  la  haute  estime  que  nous  professons  pour  le  caractère  de  Ruhnken, 
cette  explication  ne  nous  satisfait  pas,  et  nous  emprunterons  à  M.  Bake 
lui-même  les  motifs  de  nos  doutes. 

Quand  la  découverte  de  la  Rhétorique  de  Longin  eut  été  pleine- 

C)  Bake,  Prolegom.  p.  xxxii-xxxm. 


DU    TRAITÉ    DU    SUBLIME.  67 

nient  confirmée  par  le  scoliaste  de  Moscou,  qui  en  donne  un  extrait  si 
conforme  à  ce  qui  se  lisait  au  milieu  du  texte  d'Apsinès,  et  qui  même 
fait  connaître  le  contenu  du  commencement  et  de  la  fin,  pourquoi 
Ruhnken  n'a-t-il  annoncé  nulle  part  ce  fait  intéressant,  qui  aurait  dis- 
sipé toute  incertitude  ? 

D'un  autre  côté,  la  comparaison  de  la  nouvelle  Rhétorique  avec  le 
Traité  iwpî  "r\>o-jq  faisait  naître  bien  des  doutes  et  des  scrupules. 
M.  Bake  nous  apprend  que  Yalckenaer,  consulté  par  Ruhnken  sur  quel- 
ques passages  du  nouveau  fragment,  ne  put  y  reconnaître  le  style  de 
l'auteur  du  tz.  v.  (8),  et  que  Capperonnier,  Lebeau  et  Barlhélemy,  qui 
lurent  les  pages  que  Ruhnken  voulait  restituer  à  Longin,  ne  trouvèrent 
aucun  rapport  entre  ce  nouvel  ouvrage  et  celui  qu'ils  connaissaient 
sous  le  nom  de  Longin  (9).  Ces  doutes  durent  piquer  la  curiosité  de 
Ruhnken  ;  il  se  livra  sûrement  alors  à  un  examen  plus  scrupuleux,  à  une 
comparaison  plus  attentive  des  deux  traités  ;  les  rapports  qu'il  avait  re- 
connus s'effacèrent,  le  nombre  des  rapprochements  possibles  lui  parut 
bien  restreint,  celui  des  différences  bien  plus  considérable,  et  il  se  con- 
vainquit que  le  nouveau  fragment  était  bien  loin  de  mériter  la  même 
admiration  que  le  Traité  du  Sublime.  Partagé  entre  ces  deux  résultats 
si  contradictoires,  et  n'eu  trouvant  pas  la  solution,  il  préféra  s'abstenir 
et  abandonner  au  temps  le  soin  de  résoudre  le  problème.  Autrement 
aurait-il  laissé  s'écouler  plus  de  trente  années,  sans  publier  un  reste  si 
précieux  de  l'antiquité  ?  On  doit  donc  vivement  regretter  que  Ruhnken 
n'ait  pas  eu  connaissance  de  l'importante  variante  observée  par  Amati  ; 
cela  aurait  été  pour  lui  comme  un  trait  de  lumière. 

(8)  Proleg.  pp.  xxxiv  et  xxxvn.  Au  milieu  de  ses  Dotes,  Valckenaer  insère  cette  remar- 
que: Certo  confido  me  in  reliquis  aliquando  leclurum  Longino  digniora  :  liœcsane  miror 
ab  Iwc  ingenio  profecta.  Il  ajoute  à  la  fin  :  Certus  sum  otnnia  reliqua  hujus  Arlis  Lon- 
gino esse  mullo  digniora.... 

(9)  Prolegom.  pages  xxix-xxx.  A  la  fin  de  sa  lettre  du  13  février  1766,  Capperonnier 
s'exprime  ainsi  :  «  Mais  dites-moi  donc,  mon  cher  ami,  sur  quelles  raisons  vous  vous  fon- 
«  dez  pour  croire  que  c'est  là  le  Traité  de  Longin.  J'ai  fait  part  de  votre  découverte  à  nos 
-  amis  Lebeau  et  Barthélémy,  qui  vous  assurent  de  leur  amitié.  Nous  avons  lu  ensemble 
■>  l'ouvrage  prétendu  d'Apsinès,  et  il  nous  semble  que  nous  n'y  retrouvons  pas  l'auteur  du 
■  Traité  du  Sublime.» 


()8  EXAMEN    DE    l' AUTHENTICITÉ 

TROISIÈME  CHAPITRE. 

ÉTUDE    COMPARATIVE    DU    TRAITÉ    DU    SUBLIME    ET    DES    FRAG3IENTS 

DE    LONGIN. 

Comme  ce  sont  les  rapports  que  Rulmken  a  signalés  entre  les  ex- 
pressions, les  locutions  et  le  style  des  deux  ouvrages  qui  ont  fait  per- 
sister MM.  Bake,  K.-Fr.  Hermann  et  d'autres  savants  dans  l'opinion 
qui  attribue  à  Longin  le  Traité  ircp:  ityouç,  et  que  c'est  au  fond  la 
seule  raison  que  l'on  puisse  alléguer,  à  défaut  de  tout  témoignage  di- 
rect ou  indirect,  il  importe  de  comparer  de  plus  près,  sous  le  point  de 
vue  de  la  diction,  les  fragments  authentiques  de  Longin  avec  le  traité 
dont  on  veut  lui  faire  honneur.  Pour  cet  effet,  nous  avons  dressé  la 
table  des  mots  et  des  locutions  qui  se  trouvent  dans  l'un  et  l'autre  ou- 
vrage, et  nous  allons  exposer  les  résultats  auxquels  nous  sommes  par- 
venu en  comparant  les  deux  vocabulaires  (4). 

L'Index  que  nous  avons  tiré  des  fragments  de  Longin  se  compose 
de  1335  mots  et  celui  du  Traité  moi  u^ouç  de  2220,  non  compris 
les  noms  propres.  Des  522  termes  qui  sont  communs  aux  deux  auteurs, 
il  n'y  en  a  guère  que  la  moitié  qui  expriment  dans  tous  les  cas  la  même 
idée,  et  parmi  cette  moitié  se  trouvent  les  mots  qui  sont  du  domaine 
commun,  c'est-à-dire  qui  appartiennent  à  tous  les  âges  et  a  tous  les 
genres  de  composition,  tels  que  :  à-yaQoç,  àvayxacbç,  fi\zTrziv,  Çtjts~v, 
Zktcoç,  Vc'oç,  oâoç,  7ra~ç,  axo-rroç,  T^pf,  \j<5cop,  ^po'voç,  ^'JX^ii  etc.  etc. 
Ceux  d'un  emploi  moins  général  et  qui  paraissent  identiques  pour  le 
sens,  de  part  et  d'autre,  sont  :  arrca,  àxo/j,  àxoAouÔca,  àvaxpïXyfc-^wç, 
cx.TTXiTiTaQou,  octto<5îjxt£xoç,  àn:o<5st£cç,  <xtzotz1z7v7  cx.Tro-)(priVX'.,  àppo'&oç, 
occrjy&Ta,  àre^ç,  <5axTjXîXoç,  &a<popa,  èiz'Ç'.fjx,'.,  èir,yri>7iç,  $o-ypa,  Sot- 
pj;;,  ryxajpuov,  zIqoovzix,  zlçyz'pzt-j,  zxXziizziv,  zxkoyo,  ^ucp'jstv-cpuîdQar, 
t'a^p'jTOi;,  eVî-yîjpfîV,  îTriloyoç,  zitiGT'/iix-ri,  £7ncpîpstv,  sijps?rç,  xaôoXou, 
xaTTjyopsTv,  xtAéÎv,  xoAaafç,  xpa<r:ç,  ixzyxloTrpzTvriÇ,  fX£racpopa,  {J-CÇiç, 
fi\)9ùkQyî~v,  vyjcpcjv,  oixovo^ta,   o-^otto'ix,  77xpxfiokrh  rcxpdiSoÇoç,  izxpx- 

(•)  Voyez,  pour  les  détails,  les  tables  des  mots  de  Longin  et  du  Traité  du  Sublime, 
mises  en  regard  à  la  fin  du  volume. 


DU  THA1TÉ   DV    SUBLIME.  69 

XeArtw,  iraptora^Oat,  Tr.'Qavo'ç,  TfÀïfrTttV,  iropstot,  irpoot'urov,  irrcoo-rç, 
Tr-jppj^joç ,  ITjôca,  <rj^aj3rî,  auvappoÇerv,  tfuvoWpoç,  o-'JVV7rap^£jv, 
a'jorpc'cpEJv-cpsaôat,  T£^rjTa~oç,  'jiropvTjpa,  ^tOoyyoç. 

Plus  de  120  termes  ont,  dans  certains  cas,  une  signification  à  peu 
près  semblable,  mais  différente  dans  d'autres  passages  ;  nous  signale- 
rons les  suivants  :  àxo&cv,  àiro&cxrjo-Qac,  àiro&'^eaôar,  àppovja,  àcpt- 
G-i-w.-x'jQy.'.,  -yvcopjpoç,  ■yo'vtpoç,  OttVOÇ,  oV^O'JV,  o>jajp£~v-p£?CT0af,  o^xn- 
TêT0at,  dta^petv,  etôoç,  parArrttV,  evofc&vuadau,  èv&<5ô'vaj,  sfepyaÇeaôa!, 
sTTtvoia,  XQttûOÇ,  x:v£?v,  xoapeîV,  Aapj3av£tv,  pzyzQoç,  pî'poç,  p£ra|3oXyf, 
07x0c,  o-^tç,  7raGoç,  7rac'Ç£!v,  irapxn'OfaGtaî,  irapt&âtt,  7rpox£tp£vov, 
irooçcoirov,  anKiaeVecv,  or'jpj3àA).£O-0ac,  o""JVJO"ravaî,  ctuvt£)>£?v,  ayr,p<x,  tî- 
/o^,  rpoirv}»  rpo'-rroç,  u^vj,  cpayraata,  <p"J7.'ç,  cpcovr'. 

Parmi  les  autres  mots,  les  uns  offrent  des  différences  notables,  et 
servent  à  désigner  des  idées  très-distinctes,  tels  sont  :  a!o^jv£tv-£Gr9at, 
ocvaXap(3av£.'v,  ocvacpspejv,  àiraô/ç,  àTro^esirêcôat,  àcpj£vat-£a9a(,  èp|3ota}, 
£piT£p!£)(0/ta£va  (?),  nrexpOTcrv,  xaxca,  AfSatç,  pAoç,  psxacpepsfv,  poîpa, 
o£uç,  6pc'£s<70af,  oppr/,  irapao-x£U7},  Trapsaravat,  /rc,).y}po0v-po\>o'0af,'7r^rr 
Cfa^£jv,  7roo"0/Tr/Ç,  irpayparrjEaQa:,  TrpaxTexoç-xôjç,  7rpoç0yjxa!r,  auy- 
■/.îTiOoli,  o~j^Xa(a|3av£0"ôa!,  o~jpp£Tpoç,  owra^jç,  CTuo*rao"jç,  tovoç,  vizep- 
(3x:v£!v,  cpj).aTT£tv-T£aOa!.  D'autres  termes  présentent  des  diversités  de 
signification  qui  semblent  appartenir  à  des  époques  différentes,  nous 
indiquerons  en  particulier  :  àyoSv,  ocya>v!0"nxô'ç,  à^vjyopia,  àp&xccv, 
àô^^nWTOÇ-Ttfirov,  (Sactç,  yî'voç,  èlzyyiTixdç/é'KQç,  yç(Oç,  Gc'arpov,  Ôccopia, 
coYa,  .'^jaSrr/Ç,  Ivropix,  rjxÀoç,  piQoèoç,  voGoç,  opyavov,  nraOr/TJxo'ç, 
7rap<xyy£/pa,  1W0TIÇ,  7rv£<jpa,  tto^t:xoç,  pvOpoç,  o*ocp£o*rr'ç,  (jTOt^eîbv, 
tnroxdpsvov,  (ppa^îç,  cpjTroAoyca,  cpcovYjîîç,  tffnypa.  Dans  d'autres,  enfin, 
on  peut  saisir  des  nuances  de  signification  qui  servent  quelquefois  à 
caractériser  le  style  d'un  auteur,  comme  celles  que  l'on  remarquera 
dans  les  mots  :  oc-ya^pa,  oLy/ivoioi,  à^rjÔtvo'ç,  àpuâpoç,  àvàXoyov,  avÔoç, 
à7ray£jv,  àircotxevûu,  a'j£r/i!ç,  &a(3a^£tv-).£<70a.',  oVapapravfJv,  ^ta-rro- 
vconvetadau,  o^o'var,  oYxacoç,  otxawTijûtav,  £x^u££v,  ê'tay^oç,  evvo/jpa, 
£7nj3o'j).rî,  Hr^irvota,  liziGY.i'KTioQon^  Çr$oç,  vjpojVxo'ç,  0app£?v,  ôayaa- 
Tttfç,  xoivov:*,  xxOapo'ç-pwç,  xararao"a£!v,  Xoyoç,  pav9av£jv,  pAtav, 
psrp&oç,  piVpov,  pwfprj,  popcov,  vôV,px,  ovopaÇciv,  iroc0oç<5vc(Vj  ittptou- 


70  EXAMEN   DE   L  AUTHENTICITÉ 

<7!0t,  7rÀ<*7fJia,  TÏOIXIAQÇ,  TTOpl%£<jO(Xl,  TTpOr/yofylfiVOÇ-VCOÇ,   TCpQÇtXyOpïJZ'-J, 

Trpoçdc'rt'Tetv,  TTTa?cTfJia,  <7£pvoç,  crcfiVOTr/Ç,  <77ro"j<5y),  auvap7raÇetv,  oùvrî&roc, 
o-ô)taa,  ra^ç,  refjv.v,  Têx(ur/p!OV,  T?}pE~v,  urapopav,  t*j7toç,  i/ytr/Ç. 

Sans  doute,  quelques-unes  de  ces  nuances  ou  de  ces  différences  sonl 
sujettes  à  discussion,  d'autres  paraîtront  trop  subtiles  ou  trop  légères  ; 
mais  la  plupart  sont  assez  tranchées  et  nous  semblent  caractéristiques. 
Au  reste,  leur  nombre  ne  saurait  manquer  de  frapper  les  esprits  non 
prévenus,  et  de  faire  naître  des  doutes  chez  ceux  même  qui  se  sont 
prononcés  en  faveur  de  Longin. 

D'autre  part,  on  trouve  dans  le  Traité  rapj  tyouç  une  certaine  quan- 
tité de  termes  qui  sont  familiers  à  l'auteur,  et  dont  l'usage  était  rare  on 
même  abandonné  vers  le  milieu  du  3me  siècle.  Nous  signalerons  d'a- 
bord le  mot  rtyoç  et  ses  composés  que  Longin  n'emploie  pas  dans  sa 
Rhétorique  (4),  non  plus  que  les  synonymes  à£coo(ua,  «^àffr^ua,  prya- 
Xocpu'ia,  fi£yaXocppo<7vvy},  'j-KîpoyYj,  VTrzppzyzôriç,  fxeya^cxppcov,  pzyoUo- 
cpuyfe,  &x!1uovfoç,  *y£vva?oç,  àxpo'ç,  oocpoTyjç,  àxpSx;.  Les  termes  contrai- 
res, tels  que  à-y£VVYî'ç,  àjuteysQyjç,  a<7£|Jivoç,  ocr^picov,  ào-^uovc'co,  tocttc!- 
voç,  <ploi(jL>$riç,  yaôivoq,  ^u^poç,  lui  sont  également  étrangers. 

Longin  ne  se  sert  pas  non  plus  des  mots  suivants,  qui  se  rencon- 
trent plus  ou  moins  souvent  dans  le  Traité  du  Sublime  :  ocùov,  à(uap- 
Tdcvîiv,  à(aapTr/aa,  a(o£Tpoç,  OLpo'JGOÇ,  àiTO&(5ovat,  (Sjoç,  yîvvoiïoç,  So,i- 
fio'vroç,  Sùarx-JM,  eav,  dxrt,  £xaoror£,  £X7rXyfrT£jv,  Èpirafl'/îÇ,  ajunrpaxTOç, 
èvxywvfoç-vicoç,  iira-yétv,  eTra^Tj^oç,  sVc^ctv,  è7r:ru^y(Ç,  eù-yîvrfc,  eùôuç, 
ecpaTTTSTÔa!,  £<py$jv£fv,  Bvjxoç^  X!V<5dvoç,  xuproç,  ^^aa,  vo'/jo-jç,  7ravT/?, 
-TrapaxîriQa! ,  irapaXXaTTcfv ,  TCxpxcpî'pz'jQz.i ,  irapopî'Ç^v ,  7r£~pa,  ttî- 
çtîyêiv,,  TtîpiTiOivou ,  TttTTOç,  tt^v  ,  ^rov£n/ ,  irpoç7rj7TT£Jv ,  irporiQz- 
iQoUy  irpcoT£?ov,  <ruyypa<p£uç,  «rjv&coxay,  roirriyopioi,  'jizîpfioX-n,  *jv:zp- 
rîi-jv.'j,  «p^o-njxja,  <popà,  <ppa<7-nxo'ç,  «p'jctjxo'ç,  ^£?v,  ni  du  mot  xarop- 
ôcojaa,  qui  était  condamné  par  les  grammairiens  de  son  temps,  et  qu'il 
justifie  dans  ses  yàoloyot  o\u\{oa  ;  ni  de  l'adjectif  wrcmpueç,  qu'il  re- 
présente comme  plus  élégant  que  ctTcnrov.  Il  ne  fait  guère  usage  du 

(*)  Le  seul  passage  où  se  trouvent  les  mots  û^o?,  u^o'to,  èreataw,  «{tvôraptc  |*tY«Xo«pt- 
jtfortpoç,  est  celui  qui  a  été  récemment  mis  au  jour  par  M.  A.-J.-H.  Vincent,  et  qui  forme 
le  fragment  philosophique  VII,  tiré  du  Commentaire  de  Proclus  sur  le  Timée  de  Platon. 
V,  page  86. 


1)1     TRAITE    1>1      SI  HUME.  71 

verbe  cpav-aÇoua:  qui  se  lit  dix  fois  dans  le  -moi  &\**K,  non  plus  que 
de  cp-/ièa:,  <pavar,  <pr/7!,  yrfrî:,  cp-ps.'v,  cp-îpî,  cpepeaOac,  o?(uaf,  OxjuaÇa>, 
cpQavco,  xa&cr»,  ~\>'^xz^x''  cIue  l'on  y  rencontre  souvent. 

Parmi  les  conjonctions,  particules,  adverbes,  locutions  qu'aftec- 
lionne  l'auteur  du  irsp\  &|*ovç,  et  qu'on  ne  voit  que  de  loin  en  loin  ou 
qui  ne  se  lisent  pas  dans  Longin,  nous  citerons  :  àît',  a'jToôsv,  ôYxyîv, 
err,  êt£  <5j,  en  7c,  a-JTO  tg\>to,  to  oc'jto  toOto,  j^ovovov,  jjlovovovx,  po- 
vovo-jyt,  oàcoç,  oWîv,  ojov-c,  ftxnapct.,  coo-av-:,  o-josv  o-jrw;  a>;,  oyj(  o 
rugcav,  irXr,v,  -nwJnrj,  tm  ovt:,  rrç  enclitique  précédé  d'un  adjectif 
ou  d'un  substantif,  surtout  êv  «,  où  suivi  d'un  adjectif  ou  d'un  verbe 
le  plus  souvent  négatif. 

D'un  autre  côté,  Longin  semble  faire  assez  volontiers  usage  des 
termes  suivants  que  l'on  ne  trouve  pas  dans  le  Traité  mpi  vtyouç  : 
ag90pfftÇTpoç«  Sîxnxoç,  îyyoaqeî,  tvTOpifxa,  iittyupnpai  cvpudjx&c,  —  jxoç, 
— jxcoç,  xtfpeuoiïbL,  xou'.Syj,  peptiixo;,  TzoïpotBîai:,  trot.poL'.TîT'jQy.t,  tst^tetTff 
pevoç,  Trpoupyou,  irpo^pyiaurepcx,  pr/ToprxcoraToç,  Tê^vjxo'ç,  xarapiovaç, 
xarapyaç,  ^'j^a-yco-ysiv,  ^'j^aywy'a. 

Il  se  sert  fréquemment  du  verbe  -j-n-dcp/o),  des  conjonctions  w:xj- 
tcoç,  are  xav:,  des  formules  à^/'  wç  e'vt  fxaXjcrra,  xoâ  au  ira).!v,  o-av 
■yap...  cura)  ou  atua;  il  affectionne  la  particule  yo\iv;  il  supprime  la 
préposition  o\a  devant  roOro  ou  rocîfca;  il  remplace  par  les  exclama- 
tions vyj  rob;  Stoôïi  &  irplç  Swâv,  celle  de  vyj  A 'a,  qui  se  rencontre 
onze  fois  dans  le  Traité  n-epî  ityouç. 

On  signale  comme  rapport  entre  le  style  du  Traité  ntfk  o^ouç  et 
celui  de  la  Rhétorique  de  Longin,  l'usage  fréquent  des  synonymes.  La 
comparaison  que  nous  avons  faite  des  deux  ouvrages  nous  a  montré, 
en  effet,  dans  la  Rhétorique  une  attention  à  rapprocher  des  synonymes 
qui  nous  a  paru  souvent  affectée,  et  qui  contribue  plutôt  à  rendre  l'i- 
dée confuse,  qu'à  la  compléter  ou  à  l'expliquer.  Ainsi,  $11,  êpaurrfytos 
xaà  xamxicpcDcrtxéç  —  $  20,  yaor;  xaà  ypovif  —  §  23,  rà  xotva  xak  roc 
aj-rrfir,.  Dans  le  $  21  les  synonymes  sont  accumulés  avec  profusion, 
Ir/yoïç  ts  xai  YjoVat; —  xap-jxîia:  xxi  o^tmitau —  crxrwwi»  xxi  irpoa- 
ycoyx' —  imanaoffou  xx:  irpoçfxytàQou  — Qtpatntuvixx  xxi  xoAaxtimxdc. 
Ce  qui  ne  convient  guère,  pour  le  dire  en  passant,  à  la  concision  d'un 


72  EXAMEN    l)E    L'AUTHENTICITÉ 

manuel.  — §31,  rpifiofuitot  xav:  ScaretWfieyoi  —  àvr^jœvo*  xa)  towvvo- 

f*£vo:  —  §  34,  7roJ7}Ttxoç  xa:  è&pyaKmwfe.  En  outre,  les  synonymes  sont 
quelquefois  si  équivalents,  pourraient  si  bien  être  mis  l'un  pour  l'autre, 
qu'on  est  tenté  d'y  voir  plutôt  une  explication  qui  a  passé  de  la  marge 
dans  le  texte,  comme  dans  le  §  18,  txovoixov  tz  xa;  è*xwx&Wbv  xa<  p-jQ- 
fr/}T!xov  ïz'jixp-rpo-j  xè  xa;  çufxpsAc';. — §  20,  ■yva}p:'uu>;  tî  xa;  yvco^rcaç. 

—  §  22,  t/jot/TcOv  xat  çj-j).axr/'jv. —  §  23,  «ctictztiçt&ov  xat  weffXutt/v&V 
xa:  a-jpîa/sxrov. —  §  31,  àuvâpoç  xa)  àaGevyj;  xa:  à^aptsro;,  àrepiwfç 
re  xoù  ocyArjXïfc,  etc. 

Quoique  l'auteur  du  Traité  ir£p:  r>4'0,JÇ  a'1  auss*  volontiers  recours 
aux  synonymes,  cependant  il  n'en  fait  pas  abus;  sauf  un  petit  nombre 
de  cas,  on  peut  facilement  se  rendre  compte  du  motif  qui  l'a  engagé  à 
ajouter  un  synonyme,  et  l'on  reconnaît  souvent  que  l'idée  y  a  gagné  en 
clarté  ou  en  énergie.  Ainsi,  étrivota  xa:  ano-j§rh  I,  2.  —  àxpoTr,;  xa: 
z'Çoy/h  I,  4.  —  Ta£c;  xa:  orèovopa,  I,  4  (tandis  que  Longin  associe, 
§  13,  oj'xov-ju'a  xa:  <Wx7}7!ç,  dont  la  différence  n'est  guère  saisissable). 
ro^jpa  xa:  <5uçeÇa).£!7rTOç,  MI,  3.  —  icr/ycoc  xav:  àva(u<p:').£XTOr,  VII,  4. 

—  xaQapoç  xa:  àWyxXvrroç  —  *J7-'£ç  xa':  à^a-nrooTOV,  XXXIII,  1 .  — 
ysXoToçxai  ocarcetoç,  XXXIV,  3.  —  <5p:éu£?a:  xa:  EVTpe^eîç,  XLIV,  1. 

Longin,  dans  sa  Rhétorique,  §  30,  estime  que  les  figures  de  pen- 
sée, telles  que  la  prolepse,  la  réticence,  la  prétention,  l'ironie,  etc., 
ne  devraient  pas  être  considérées  comme  des  figures,  et  qu'il  faudrait 
les  nommer  plutôt  pensées,  arguments,  raisonnements  (Ivvoja:,  èvOu- 
pi'aara,  Xo-y:<7(uo:').  L'auteur  du  Traité  tr.  v.  au  contraire,  établit  clai- 
rement la  distinction  entre  les  figures  de  pensée  et  celles  de  diction  : 
S'.'j'joc.  Si  tto-j  toc  (7/rt'j.y.TX,  toc  ,u£v  voyjcr£toç,  Ôar£pa  lîÇsooç,  VIII,  1, 
et  nulle  part  il  n'énonce  de  doute  sur  la  convenance  de  celte  distinc- 
tion. Une  discordance  si  notable  n'avait  point  échappé  à  M.  Egger,  qui 
l'a  signalée  (:>),  mais  sans  paraître  y  attacher  une  grande  importance. 
M.  Bake  en  fait  aussi  mention  f)  ;  mais  il  remarque  que,  dans  les  cha- 
pitres du  Traité  rapt  0-^ojç,  où  l'auteur  traite  de  l'emploi  des  figures, 
il  ne  s'occupe  que  de  celles  de  diction,  et  reproche  h  M.  Egger  de  n'y 

(5)  Voir  note  14  sur  le  fragment  VIII,  p.  150  de  ledit,  de  Longin. 
(*)  Apsinis  et  Lougini  Rhet.  p.  211. 


M     TltAlTK    1)L    SUBLIME.  73 

avoir  pas  pris  garde.  Lors  même  que  cette  observation  serait  fondée, 
elle  ne  suftirait  pas,  à  notre  avis,  pour  résoudre  la  difficulté  ;  mais  il 
nous  semble,  au  contraire,  que  l'auteur  ne  laisse  point  de  côté  les 
figures  de  pensée;  car,  dans  la  section  XVIII,  il  parle  des  questions, 
des  interrogations  (  m&mc  xa!  eccoTr/asrç)  et  même  de  la  ttoo&oc- 
Ôojgt.'ç,  et  probablement  il  s'étendait  encore  davantage  sur  ce  sujet 
dans  les  pages  suivantes  qui  sont  perdues  ;  en  effet,  une  lacune  de 
cent  lignes  sépare  la  lin  de  la  section  XYIII  du  commencement  de  la 
section  XIX,  ce  qui  a  échappé  à  l'attention  de  M.  Balte. 

On  remarque,  en  général,  une  diversité  assez  prononcée  entre  les 
deux  rhéteurs  dans  l'emploi  des  termes  techniques.  J.-Chr.-Th.  Er- 
nesli  avait  déjà  signalé,  dans  la  préface  de  son  Lexicon  Technologies 
Grœcorum  rltetoricœ  (5),  le  Traité  itcpi  ftjwx;  comme  une  mine  très- 
abondante  en  termes  relatifs  à  la  rhétorique,  bien  qu'il  fallût  y  puiser 
avec  prudence  à  cause  du  style  si  métaphorique  de  l'auteur.  Sur  les 
quinze  cents  termes  dont  Ernesti  donne  l'explication,  il  y  en  a  deux  cent 
soixante-ciuq,  près  d'un  sixième,  qui  se  trouvent  dans  le  Traité  irtpî 
&|/ouç,  et  pour  soixante  d'entre  eux,  il  ne  cite  que  des  exemples 
empruntés  à  ce  traité.  Ernesti  pensait  que  si  les  ouvrages  de  Longin 
sur  la  rhétorique  n'eussent  pas  été  perdus,  il  aurait  pu  enrichir  son 
Lexique  d'une  foule  de  locutions  techniques  qui  sont  restées  inconnues. 
Une  étude  attentive  des  fragments  de  Longin  montre,  au  contraire, 
qu'il  employait  ordinairement  la  terminologie  usitée  de  son  temps  et 
consacrée  depuis  Hermogène.  Ernesti  mentionne,  comme  empruntées 
à  Apsinès,  quelques  expressions  qui  appartiennent  au  Manuel  de  rhé- 
torique, mais  il  ne  signale  pas  ce  rhéteur  comme  ayant  fait  usage  de 
termes  techniques  particuliers. 

Parmi  les  termes  qui  ont  un  sens  bien  différent  chez  les  deux  au- 
teurs, nous  indiquerons,  1°  le  mot  à^yjyo(o:a,  qui,  dans  la  Rhétorique 
de  Longin,  §  23,  et  dans  YEpilome,  §11,  signifie  la  substitution  d'un 
terme  à  un  autre,  le  changement  du  nom  d'un  objet,  la  désignation  de 
la  même  idée  par  une  autre  expression  plus  nouvelle  ;  tandis  que  dans 

I'l>.  IX    X.    XVll-XYilI. 


74  EXAMEN    DE   l' AUTHENTICITÉ 

le  Traité  tzîo\  îj^oj;,  S.  IX,  §  7,  il  signifie  proprement  une  allégorie, 
l'application  d'une  fable  ou  d'un  fait  à  une  vérité,  à  une  règle  morale  ; 
c'est  ainsi  que  l'auteur  pense  que  dans  plusieurs  des  tableaux  d'Ho- 
mère, les  passions,  les  combats,  les  blessures  des  dieux  doivent  être 
considérés  comme  de  simples  images,  sans  quoi  ils  donneraient  de 
fausses  idées  de  la  divinité.  2°  Le  mot  œ^rpiq  qui,  dans  Longin,  Rhéto- 
rique §  H,  répond  au  développement  que  l'on  donne  aux  idées  mê- 
mes, à  la  multiplicité  des  détails,  des  circonstances  d'un  événement,  a 
l'accumulation  des  arguments  ;  en  un  mot,  est  considéré  comme  faisant 
partie  de  la  confirmation,  tandis  que  dans  le  Traité  Tzsoi  ttyouç,  S.  XI, 
§  1,  où  ce  terme  est  pris  dans  son  sens  le  plus  étendu,  il  est  envisagé 
plus  particulièrement  sous  le  point  de  vue  de  Xèlocution,  et  se  rapporte 
à  la  gradation,  à  l'amplification  dans  le  style,  qui  consiste  à  peindre 
avec  force  une  seule  circonstance,  à  exprimer  avec  énergie  une  seule 
idée  (6). 

Les  deux  auteurs  ne  sont  pas  d'accord  au  sujet  de  l'hyperbate  : 
Longin,  Rhétorique,  §  20,  recommande  de  s'abstenir  de  cette  figure, 
et  en  fait  sentir  le  danger;  l'auteur  du  tt.  y.,  S.  XXII,  la  représente 
comme  un  puissant  moyen  d'agir  sur  l'esprit  des  auditeurs,  et  admire 
surtout  le  parti  qu'en  tirait  Démosthène. 

M.  Rake  (7)  met  en  regard  la  section  XXXIX  du  Traité  mpi  vtyouç 
et  le  §  18  de  la  Rhétorique  de  Longin,  où  il  est  question  de  l'harmo- 
nie et  de  l'heureux  effet  qu'elle  produit  dans  le  style  (8).  Sans  doute  les 
deux  auteurs  sont  d'accord  sur  ce  point,  et  quel  rhéteur  n'est  pas  du 
même  avis  ?  Mais,  si  l'on  compare  et  la  marche  des  idées,  et  la  nature 
des  développements,  et  la  richesse  des  images ,  et  le  choix  des  exem- 
ples, on  aura  peine  à  croire  que  les  deux  passages  soient  sortis  de  la 
même  plume. 

Le  savant  critique  rapproche  aussi  le  §  24  de  la  Rhétorique  de  la 
section  XXIII,  §  1,  du  Traité  ir.  y.,  où  les  deux  auteurs  recomman- 

(6)  V.  Quint.  ï.  0.  VIII,  A,  $1  12  et  15. 

(7)  Annot.  in  Long.  p.  201. 

(8)  M.  Bake  va  môme  jusqu'à  supposer  que  le  Manuel  de  Rhétorique  pourrait  bien  être 
l'ouvrage  sur  la  Composition  dont  parle,  dans  la  section  XXXIX,  l'auteur  du  Traité  du 
Sublime. 


DU    TRAITÉ    DU    SUBLIME.  75 

lient  l'emploi  des  formes  exceptionnelles,  des  figures  grammaticales, 
des  tournures  choisies  et  peu  communes,  pour  piquer  l'attention  des 
auditeurs.  Cependant  Longin,  si  la  leçon  admise  exprime  son  idée, 
prescrit  à  cet  égard  beaucoup  de  prudence ,  et  veut  que  les  termes 
employés  soient  adoptés  par  l'usage  le  plus  récent.  L'auteur  du  ir,  \>. 
ne  fait  pas  cette  distinction;  il  étend  sa  remarque  aux  accumulations, 
aux  gradations,  aux  àvTrpi£Ta/3oW,  et  y  voit  de  plus  un  moyen  de  don- 
ner au  style  de  l'élévation  et  du  pathétique;  enfin  les  termes  et  les 
exemples  employés  de  part  et  d'autre  n'ont  rien  de  commun. 

Si  nous  comparons  entre  eux  les  deux  auteurs  dans  les  jugements 
qu'ils  portent  sur  les  écrivains  antérieurs  et  sur  les  motifs  de  ces  ju- 
gements, nous  serons  conduits  à  des  différences  non  moins  caracté- 
ristiques. 

Longin,  dans  le  §  19  de  la  Rhétorique,  recommande  a  ses  élèves 
d'étudier  les  poètes,  les  orateurs,  les  philosophes,  les  sophistes,  uni- 
quement comme  des  modèles  d'élégance,  de  correction,  d'harmonie; 
il  n'indique  nulle  part  qu'ils  y  trouveront  de  grandes  et  belles  pensées, 
de  hautes  vérités,  des  traits  de  sentiment  et  de  pathétique;  en  un  mot, 
il  se  préoccupe  beaucoup  plus  de  la  forme  que  du  fond.  Dans  le  §  21 
de  YEpitome,  nous  voyons  qu'il  indique  sept  écrivains  excellents,  qui 
réunissent  toutes  les  qualités  propres  à  orner  la  diction  et  que  l'on 
peut  prendre  pour  modèles.  Il  considère  cinq  d'entre  eux  comme 
exempts  de  défauts  dans  toutes  les  parties  du  style,  savoir  :  Eschine 
le  philosophe,  Hérodote,  Isocrate,  Lysias,  Démosthène. 

Est-il  besoin  de  rappeler  que,  sur  ces  deux  points,  l'auteur  du 
Traité  du  Sublime  diffère  grandement  de  celui  de  la  Rhétorique?  qu'il 
voit  dans  les  écrivains  classiques  bien  plutôt  des  maîtres  dans  l'art  de 
penser,  de  sentir  et  d'observer  que  des  hommes  exercés  dans  l'art 
d'écrire?  Et  s'il  occupe,  comme  critique,  une  place  si  éminente,  n'est- 
ce  pas  parce  qu'il  préfère  de  beaucoup  un  ouvrage  riche  en  beautés  et 
en  traits  sublimes,  mais  qui  n'est  pas  à  l'abri  de  quelques  reproches, 
à  un  écrit  correct  de  tout  point,  exempt  de  défauts  dans  toutes  les 
parties  du  style  (°)? 

(9)  n.  vl.  Scct.  XXXIII. 


76  EXAMEN    DE    l' AUTHENTICITÉ 

Quant  au  choix  des  auteurs  considérés  de  part  et  d'autre  comme, 
dignes  d'imitation  et  d'étude,  il  donne  lieu  à  plusieurs  remarques: 
Longin  met  les  sophistes  au  nombre  des  écrivains  dont  le  style  est  bien 
travaillé,  tandis  que  dans  le  Traité  te.  5$  ce  terme  de  sophiste  et  ses 
dérivés  sont  toujours  pris  en  mauvaise  part.  Longin  cite  comme  des 
auteurs  élégants  et  corrects  les  philosophes  Eschine  (10)  et  Anti- 
sthène  (H),  et  dans  les  Fragments  littéraires  20  et  21,  il  paraît  faire 
grand  cas  du  poëteMénélas  et  du  sophiste  Aristide;  il  n'est  fait  men- 
tion d'aucun  d'eux  dans  le  Traité  nep\  u-^ouç. 

Si  Longin  présente  Isocrate  comme  un  écrivain  .sans  défauts,  il 
n'en  est  pas  de  même  de  l'auteur  du  Traité  du  Sublime,  qui  le  critique 
à  deux  reprises  d'une  manière  assez  railleuse  ("). 

On  trouve  aussi  une  grande  différence  dans  les  jugements  portés 
sur  Hérodote  et  sur  Thucydide  :  aux  yeux  de  celui  à  qui  nous  de- 
vons le  Tvsp\  u\j;ouç,  Hérodote  n'est  pas  toujours  correct  (15),  et  Thu- 
cydide ne  pèche  pas  par  excès  de  concision,  ni  par  un  style  trop 
travaillé  ('*)< 

Quiconque  relira  ce  que  dit  de  Lysias  l'auteur  du  Traité  tt.  5;  (l% 
aura  peine  à  croire  qu'il  eût  pu,  dans  un  autre  ouvrage,  mettre  cet 
orateur  au  nombre  des  écrivains  modèles,  sur  la  même  ligne  que  Pla- 
ton, et  même  au-dessus. 

Malgré  son  admiration  pour  Démosthène,  l'auteur  du  n\  &  ne  le 
considère  point  comme  à  l'abri  de  tout  reproche,  au  contraire  (ie). 

Les  deux  auteurs  semblent  mieux  d'accord  dans  le  jugement  qu'ils 
portent  sur  le  style  de  Platon.  Longin,  dans  YEpilome  (17),  relève 
le  peu  d'art  avec  lequel  Platon  entremêle  les  figures,  et  la  pompe 
trop  poétique  de  sa  prose  ;  tandis  que  l'auteur  du  Traité  du  Sublime 


(«o)  Rhet  §19.—  Epit.  $  21. 

(»«)  Rhet.  %  19. 

(»2)  II.  5.  S.  IV,  §  2.  S.  XXXVIII,  §  1. 

(»5)  n.  Û.  S.  IV,  §7.  S.  XL1II,  §  1. 

(14)  Epitome,  §  21,  tô  >caTi<m>i8<xq[iswv  /.xi  -ic.:îiffi.Gii.ivcv. 

(•s)  n.  5.  s.  xxxn,  §  8.  s.  xxxv,  5 1. 

(*«)  II.  j.  S.  XXXIV,  §  3. 
(»t;  Epitome,  §21. 


DU    TRAITE    DU    SI  MIME.  7/ 

lui  reproche  de  courir  quelquefois  après  de  frivoles  ornements  (,8), 
d'abuser  des  périphrases  (19),  de  se  permettre  trop  souvent  des  méta- 
phores outrées,  des  allégories  forcées  (20).  Mais  si  Longin  n'était  point 
insensible  aux  grandes  qualités  qui  distinguent  le  style  de  Platon  ;  si, 
dans  les  fragments  qui  nous  restent  de  son  commentaire  sur  le  Timée, 
entre  autres  dans  ceux  qui  portent  les  numéros  7  et  11,  cet  habile 
critique  montre  avec  quel  soin  le  grand  philosophe  écrivait  ses  ou- 
vrages, l'attention  qu'il  donnait  au  choix  des  mots,  à  la  composition,  à 
l'harmonie,  tout  en  avouant  aussi  qu'il  abusait  des  métaphores;  toute- 
fois, l'on  n.e  trouve  pas  chez  lui  cette  espèce  de  culte  que  l'auteur  du 
Traité  du  Sublime  a  voué  à  Platon,  et  si  l'on  compare  ses  Frag- 
ments philosophiques,  numéros  7,  11,  14,  16,  19,  avec  les  sec- 
tions XIII,  XXVIII,  XXXII,  XXXYI,  du  Traité  ntp  ï^vjz,  on  re- 
connaîtra sans  peine  que  ces  passages  ne  sauraient  appartenir  au  même 
auteur. 

En  admettant  comme  authentique  le  fragment  littéraire  n°  22  (21), 
les  différences  entre  Longin  et  l'auteur  du  tt.  5.  relativement  aux  écri- 
vains à  étudier,  ne  paraîtront  pas  moins  graves.  En  effet,  on  y  trouve 
mentionnés  plusieurs  des  auteurs  cités  dans  la  Rhétorique  ou  dans  les 
Fragments,  et  quelques  autres  dont  il  n'est  pas  question  daus  le  iz.  & 
Aussi  Ruhnken  avait-il  substitué  aux  noms  d'Aristide,  de  Timarque,  de 
Xénophon,  que  donne  le  Fragment,  ceux  d'Hypéride,  de  Dinarque, 
d'Antiphon,  et  il  avait  rejeté  la  phrase  qui  concerne  Paul  de  Tarse. 
Nous  n'avons  pas  les  mêmes  motifs  pour  adopter  ces  corrections  qui 
ne  nous  paraissent  pas  conformes  aux  règles  d'une  saine  critique,  et, 
sans  affirmer  qu'il  soit  à  l'abri  de  tout  soupçon  d'addition  et  de  chan- 
gement, nous  pensons  que  ce  fragment,  tel  qu'il  se  lit  dans  le  manu- 
scrit du  Vatican,  dpit  faire  partie  des  pièces  à  examiner  pour  juger  la 
question  (s*). 


(•s)  n.  S. s.  iv,  %%i,  6. 

(»9)  Ibid.  S.  XXIX. 

(*°)  Ibid.  S.  XXXII,  %  7. 

(**)  Qui  correspond  au  Ier  de  Toup,  Weiske,  Egger. 

C1*)  V.  M.  Bake,  pp.  218-219. 


78  EXAMEN    DE    LAUTHENTICITÉ 

Enfin,  si  l'on  compare  dans  leur  ensemble  les  deux  traités,  et  si 
l'on  cherche  à  déduire  de  cette  comparaison  le  caractère  des  deux 
écrivains,  on  ne  pourra  s'empêcher  de  remarquer  que  l'un,  s'étant 
proposé  d'étudier  les  moyens  de  donner  au  style  de  la  noblesse  et  de 
la  vigueur,  c'est-à-dire  de  traiter  une  des  branches  de  l'élocution,  a  su 
y  rattacher  les  principes  les  plus  sûrs  et  les  plus  féconds  de  l'art  d'é- 
crire, aborder  occasionnellement  plusieurs  questions  littéraires  inté- 
ressantes, apprécier  avec  impartialité  et  louer  avec  enthousiasme  les 
plus  beaux  génies  de  la  Grèce,  citer  et  discuter  une  foule  d'exemples 
empruntés  aux  auteurs  les  plus  divers,  et  se  montrer  fréquemment  di- 
gne de  servir  lui-même  de  modèle.  L'autre,  au  contraire,  ayant  entre- 
pris de  rédiger  un  Manuel  abrégé  de  Rhétorique,  s'est  borné  à  une 
revue  claire  et  rapide  des  différentes  branches  de  cet  art,  sans  énoncer 
nulle  part  quelque  règle  tant  soit  peu  générale,  sans  s'élever  à  aucune 
considération  supérieure.  En  particulier,  en  traitant  de  l'élocution,  il  ne 
fait  aucune  mention  du  style  sublime,  il  ne  cite  et  ne  discute  aucun 
passage  ;  il  se  contente  d'indiquer  un  certain  nombre  de  locutions  plus 
ou  moins  recherchées  dont  il  recommande  l'emploi,  et  ne  songe  pas  à 
tracer  les  caractères  d'une  bonne  diction.  Enfin,  il  ne  traite  que  de 
l'éloquence  judiciaire,  et  semble  considérer  la  rhétorique,  plutôt  comme 
un  recueil  de  préceptes  que  comme  un  des  arts  libéraux. 

Si  le  style  du  Traité  ire$  &|>ouç  est  remarquable  par  sa  vigueur, 
son  mouvement,  son  éloquence,  et  surtout  par  l'abondance,  la  variété 
et  la  hardiesse  de  ses  figures  ;  si  l'on  y  reconnaît  une  imitation  con- 
stante mais  judicieuse  de  Platon  et  de  Démosthène;  si  l'on  y  admire 
une  noble  ambition  pour  se  soutenir  à  la  hauteur  du  sujet;  Longin, 
au  contraire,  nous  paraît  avoir  ordinairement  les  qualités  du  style  sim- 
ple; il  est  clair,  égal,  facile;  il  est  plutôt  sobre  de  figures  (23),  emploie 
rarement  les  comparaisons,  et  n'admet  que  de  loin  en  loin  des  expres- 
sions rares  et  des  tournures  animées;  il  imite  beaucoup  moins  Platon 
et  se  borne  à. lui  emprunter  des  termes  isolés,  sans  faire  grand  usage 

(a5)  Cette  réserve  dans  l'emploi  des  métaphores  est  rappelée  §  2  des  Excerpta. 
Ruhnken  (Diss.  §  12)  avait  déjà  remarqué  que  le  style  du  Traité  du  Sublime  ne  répon- 
dait guère  à  cette  observation. 


DU    TRAITÉ    DU    SUBLIME.  79 

de  ses  locutions  et  de  ses  idiotismes.  C'est  un  bon  écrivain  didactique, 
plus  naturel  que  ses  contemporains  ;  mais  ce  n'est  pas  un  auteur  élo- 
quent, et  l'on  a  quelque  peine  à  comprendre  qu'on  ait  pu  retrouver 
dans  ses  fragments  les  hautes  qualités  qui  distinguent  le  Traité  du 
Sublime  (*). 

De  tout  ce  qui  précède,  nous  nous  croyons  fondé  à  conclure  que  ce 
beau  traité  n'est  pas  et  ne  saurait  être  l'œuvre  de  Cassius  Longinus, 
philosophe  et  critique  du  troisième  siècle.  Lors  même  qu'on  alléguerait 
des  témoignages  bien  plus  certains  et  bien  plus  favorables  que  ceux 
que  l'on  a  fait  valoir  jusqu'à  présent,  les  différences  nombreuses  et 
saillantes  que  nous  avons  relevées  entre  les  écrits  qui  font  réellement 
partie  de  ses  œuvres  et  le  traité  qu'on  lui  attribue,  ne  permettent  pas 
de  leur  assigner  le  même  auteur. 

m    V.  la  noie  de  Kidd,  page  32,  et  l'opinion  de  M.  K.-Fr.  Hermann,  page  58. 


TROISIÈME  PARTIE. 

RECHERCHE  DE  L'AUTEUR  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


CHAPITRE  PREMIER. 

EXAMEN    DES    DONNÉES    QUE    FOURNIT    LE    TRAITÉ    DU    SUBLIME 
POUR    DÉTERMINER    l'ÉPOQUE    DE    SA    COMPOSITION. 

Si,  pour  parvenir  au  résultat  qui  vient  d'être  énoncé,  nous  n'avons 
fait  aucun  usage  des  arguments  employés  par  les  critiques  qui  se  sont 
déjà  occupés  de  cette  question,  c'est  que,  quoiqu'ils  fussent  suffisants 
pour  faire  naître  des  doutes,  ils  n'avaient  pas  assez  de  force  pour  com- 
mander la  conviction,  et  qu'à  la  rigueur,  on  pouvait  concevoir  que  ce 
beau  traité  fût  l'œuvre  de  quelque  génie  du  troisième  siècle.  Maintenant 
qu'il  s'agit  de  rechercher,  en  l'absence  de  toute  indication  directe,  à 
quelle  époque  il  a  dû  être  composé,  nous  aurons  recours  à  quelques- 
uns  de  ces  arguments,  et,  en  y  joignant  des  considérations  nouvelle?, 
nous  espérons  en  déduire,  avec  quelque  précision,  l'époque  cherchée. 

Il  est  généralement  admis  qu'on  ne  trouve  dans  le  Traité  <Kzp\ 
tj^o'jç,  le  nom  d'aucun  écrivain  postérieur  au  règne  d'Auguste.  Les 
doutes  sur  Ammonius  ont  été  éclaircis  d'une  manière  tout  à  fait  satis- 
faisante (').  Le  rhéteur  Théodore,  dont  il  est  parlé  au  chapitre  troi- 
sième, ne  peut  être  que  Théodore  de  Gadara  ou  de  Rhodes,  le  maître 
d'éloquence  de  l'empereur  Tibère,  le  rival  d'Antipater  et  de  Potamon, 
souvent  cité  par  Quintilien  (2).  On  a  tiré  de  cette  observation,  comme 

I     V.  plus  haut,  p.  53. 
[*    Inst.  or.  11,11,  2.  III,  1 ,  1 8  ;  3,  8  ;  G,  2  ;  1 1 ,  3  et  26  ;  IV,  2,  32.  Voir  sur  ce  rhéteur 


1)1    TRAITÉ   I>1    SUBLIME.  81 

nous  l'avons  vu  plus  haut  (*),  une  objection  assez  grave  contre  les 
droits  de  Longin  au  Traité  mpi  &|wvç.  II  convient  donc  de  chercher 
l'auteur  de  ce  traité  parmi  les  écrivains  à  peu  près  contemporains  du 
plus  récent  de  ceux  qui  y  sont  mentionnés.  Néanmoins,  il  ne  suffit 
pas  qu'un  auteur  soit  antérieur  ou  contemporain  pour  que  son  nom 
trouve  place  dans  des  écrits  postérieurs  ou  contemporains;  bien  des 
causes,  bien  des  motifs  peuvent  déterminer  ou  empêcher  cette  men- 
tion; la  présence  ou  l'absence  de  tel  nom  dans  un  ouvrage  donne  sou- 
vent lieu  à  des  présomptions  plus  ou  moins  fondées,  dont  la  critique 
peut  tirer  de  précieuses  conséquences. 

Le  fameux  passage  de  la  Genèse  se  trouve  dans  ce  cas;  il  a 
fourni  des  arguments  pour  et  contre  Longin  (").  Cet  élément  de  la 
question  perd ,  il  est  vrai ,  beaucoup  de  son  importance  par  les  ob- 
servations récentes  de  M.  Spengel,  qui  confirment  pleinement  les 
doutes  que  ce  passage»  avait  fait  naître.  Cependant,  comme  cette  cita- 
tion se  rapporte  au  sujet  du  Sublime;  comme  elle  est  introduite  d'une 
manière  assez  habile  et  conçue  en  des  termes  qui  ne  manquent  point 
de  noblesse,  et  que,  si  elle  n'est  pas  à  sa  vraie  place,  elle  peut  avoir  été 
extraite  de  quelque  autre  partie  du  Traité  qui  est  perdue,  il  n'est  pas 
hors  de  propos  de  rechercher  jusqu'à  quel  point  elle  peut  servir  à 
déterminer  l'époque  où  ce  livre  a  dû  être  composé. 

Suivant  les  uns,  Longin,  disciple  d'Ammonius  Saccas,  vivant  à  une 
époque  où  les  philosophes  païens,  fréquemment  aux  prises  avec  les 
docteurs  du  christianisme,  étaient  forcés  de  lire  et  d'étudier  les  livres 
de  cette  religion,  a  fort  bien  pu  citer  Moïse  (').  Les  autres  estiment 
qu'il  n'était  pas  besoin  d'attendre  le  troisième  siècle  pour  qu'un  Grec, 
sujet  de  l'empire  romain,  eût  une  connaissance  confuse  de  Moïse  et  de 
la  Bible;  ils  rappellent  que  la  conquête  de  la  Judée  par  Pompée,  l'en- 
voi des  procurateurs  à  Jérusalem,  la  rencontre  des  Grecs  et  des  Ro- 
mains avec  les  Juifs  à  Alexandrie,  la  présence  de  ceux-ci  à  Rome  et 

la  Dissertation  du  docteur  C.  W,  Piderit  :  De  Apollodoro  Pergameno  et  Theodoro  Gada- 
rensi  rhetoribus.  Marburgi,  1842,  4°.  Il  ne  cite  pourtant  pas  à  son  sujet  le  Traité  t..  5«l. 

(3)  Pages  45  et  47. 

(*)  V.  plus  haut,  pages  47,  48,  58. 

(3)  V.  Biogr.  l'niv.  Vie  de  Longin,  par  M.  Boissonade. 

C 


82  RECHERCHE    1>E    l/ AUTEUR 

dans  diverses  parties  de  l'empire,  avaient  dû,  dès  le  temps  d'Auguste, 
faire  connaître  aux  gens  instruits  l'existence  de  Moïse,  et  les  principaux 
traits  de  sa  législation  (").  C'est  ce  que  prouvent  évidemment  les  pas- 
sages où  Diodore  de  Sicile  (I,  94)  et  Strabon  (16,  p.  760)  parlent 
de  Moïse  et  des  notions  spirituelles  des  Juifs  sur  la  divinité. 

Cependant,  pour  peu  que  l'on  réfléchisse  aux  événements  dont  la 
Judée  fut  le  théâtre  vers  l'an  70,  lorsqu'on  pense  aux  nombreux  ren- 
seignements qu'ont  dû  répandre,  au  sujet  des  Juifs,  les  ouvrages  de 
Philon,  de  Justus  de  Tibériade  (7),  de  Josèphe,  on  .comprendra  encore 
mieux  qu'un  auteur  de  la  fin  du  premier  siècle  ou  du  commencement 
du  deuxième  ait  pu  emprunter  au  législateur  des  Juifs  une  pensée  ou 
une  expression  remarquable.  Cette  conjecture  nous  paraît  confirmée 
par  le  nombre  assez  considérable  de  termes  qui  sont  communs  à 
notre  auteur  et  à  Phiion  (8),  et  par  les  traces  non  équivoques  des  pen- 
sées et  du  style  de  Philon  qui  ont  été  reconnues  dans  le  Traité  du 
Sublime  (9). 

Le  nom  de  Cicéron  se  rencontre  très-rarement  dans  les  rhéteurs 
grecs;  il  n'est  cité  qu'une  seule  fois  (l0)  dans  la  table  des  neuf  volumes 
du  recueil  de  M.  Walz.  Plutarque  nous  apprend  que  Caecilius  avait 
composé  un  parallèle  de  Cicéron  et  de  Démosthène  ;  mais  il  taxe  cette 
tentative  de  présomption,  soit  que  Cœcilius  ne  fût  pas  en  état  de  com- 
prendre Cicéron,  soit  qu'il  eût  cédé  aux  préventions  auxquelles  cet 
orateur  était  alors  en  butte (").  En  effet,  sous  le  règne  d'Auguste,  il  n'é- 
tait pas  facile  à  un  rhéteur  grec  d'apprécier  avec  une  pleine  connais- 
sance de  cause,  ni  même  avec  impartialité,  l'éloquence  de  Cicéron  ;  les 


(6)  Journal  des  Savants,  mars  1838,  article  de  M.  Naudet  sur  l'édition  de  Longin,  pu- 
bliée par  M.  Egger. 

(')  V.  Muller.  Frag.  hist.  gr.  111,  p.  523.  Vita  Joseph,  c.  IX,  vol.  I,  p.  796,  1,  47,  éd. 
de  Westermann,  dans  la  collection  de  Didot. 

(8)  Tels  sont  à'ysXYiS'ov,  et^citotia,  Etx.atc;,  axov&fpatpsTv,  eîpaô;,  ÈTvâXXYiXoç,  è7riTrpc;6ï&), 
TÎpsasïv,  xaTaaxEXs-EÛw,  u.a-fsipeïov,  vEOTTOTC&teïaÔai,  Tïapâ<7Tr,aa,  Trpo;coau.Y)1aa,  Tîpoçuircypa- 
tpeTv,  x.  t.  X.  V.  les  autres  dans  l'index  du  tt.û. 

(9)  Sect.  XXII,  §  1  ;  S  XLIV,  §4.  V.  les  notes  de  Toup  et  de  Ruhnken,  et  Wytt. 
KM.  crit.  III,  p.  SI. 

(io)  t,  y,  p.  g.  in  Sopatri  scholiis  ad  Ilermogenis  Status. 
(»')  Plut.  Vie  de  Démosth.  c.  III. 


M    1ÏIAITÉ  DU  sublime;  83 

Romains  eux-mêmes,  nous  dit  Quintilien  (**),  ne  rendaient  pas  encore 
justice  à  leur  glorieux  orateur.  Si  nous  nous  transportons  au  milieu  du 
troisième  siècle,  nous  trouvons  que  les  rapports  entre  les  littérateurs 
des  deux  peuples  sont  devenus  plus  rares  encore,  et  surtout  que  les 
littérateurs  grecs  ne  cultivent  guère  les  lettres  latines,  qui  ne  produi- 
sent plus  aucun  chef-d'œuvre,  et  dont  le  domaine  tend  de  plus  en  plus 
à  se  resserrer  (13).  Une  appréciation  du  génie  de  Cicéron  aussi  juste, 
aussi  favorable,  aussi  sincère  que  celle  dont  la  douzième  section  du 
Traité  du  Sublime  nous  offre  un  exemple,  sans  être  absolument  inad- 
missible, nous  paraît  donc  très-invraisemblable  de  la  part  d'un  rhéteur 
grec  du  troisième  siècle. 

Mais  si  nous  nous  reportons  un  siècle  et  demi  en  arrière,  les  mêmes 
difficultés  ne  se  présentent  plus;  les  titres  de  Cicéron  à  la  palme  de 
l'éloquence  chez  les  Romains  ne  sont  plus  contestés;  Quintilien,  Pline 
le  jeune,  Tacite  le  proposent  à  l'envi  comme  un  modèle  à  étudier,  et 
Plutarque,  dans  ses  Vies  parallèles,  le  met  au  même  rang  que  Démo- 
sthène.  N'est-il  pas  naturel  de  supposer  qu'un  des  habiles  rhéteurs 
grecs  qui  vivaient  alors,  tels  que  Lesboclès,  Potamon,  Nicetès,  Heren- 
nius  Philon  de  Byblos,  Phavorinus  d'Arles,  etc.,  aura  voulu  faire  con- 
naître à  ses  compatriotes  les  hautes  qualités  qui  distinguaient  Cicéron 
comme  orateur,  et  leur  faire  sentir  en  quoi  il  différait  de  Démosthène  ? 

C'est  aussi  vers  la  fin  du  premier  siècle  et  au  commencement  du 
second,  que  les  philosophes  et  les  littérateurs  ont  signalé  le  déclin  de 
l'éloquence,  et  ont  recherché  les  causes  auxquelles  on  devait  l'attri- 
buer. Sénèque  (Vt)  y  voit  la  conséquence  de  la  mollesse  et  de  la  cor- 
ruption des  mœurs  ;  Pline  l'ancien  (**)  en  accuse  l'amour  des  richesses; 
Pétrone  (,()  et  Tacite  (,7)  s'en  prennent  aux  rhéteurs  et  aux  déclama- 
teurs  qui  exercent  leurs  élèves  a  plaider  des  causes  extravagantes  ou 

(,s)  I.  O.  XII,  10,  13.  Postea  vero  quam  triumvirali  proscriptioiie  conscriptus  est, 
passim  qui  oderant,  qui  invidebant,  qui  œmulabantur,  adulatorcs  etiam  prrcsentis  poten- 
lia;,  non  responsurum  invaserunt. 

(»s)  V.  Grœfeuhan,  Gesch.  derkl.  Phil.  III,  p.  8!). 

(«*)  Epist.  CXIV. 

(«s)  II.  N.  1.  xiv,  Pracf. 

(♦6)  Satyr.  cap.  I,  2. 

(,T)  Dial.  de  orat.  c.  29. 


84  RECHERCHE    DE    l'aITEIR 

imaginaires  ;  Pline  le  jeune  (18)  en  trouve  la  raison  dans  l'oubli  des 
anciennes  coutumes,  dans  l'absence  des  bons  exemples,  dans  le  défaut 
de  motifs  honorables  pour  se  livrer  à  de  fortes  études,  et  Tacite  partage 
aussi  cette  manière  de  voir  (19)  ;  Quintilien,  qui  avait  composé  £ur  ce 
sujet  important  un  ouvrage  qui  est  perdu  (20),  nous  apprend  ailleurs 
qu'il  assignait  pour  causes  à  la  décadence  de  l'art  oratoire,  la  fausse 
direction  donnée  à  l'étude  de  la  rhétorique  et  le  désaccord  qui  régnait 
entre  les  maîtres  et  les  élèves  :  ceux-ci  aspirant  à  des  succès  prompts 
et  faciles;  ceux-là  ne  parvenant  pas  à  faire  prévaloir  une  méthode  plus 
sage  et  plus  lente  (21). 

Si  l'on  compare  à  ces  divers  jugements  émis  par  des  auteurs  latins, 
la  section  XLIV  et  dernière  du  Traité  du  Sublime,  elle  semblera  inspi- 
rée par  les  mêmes  regrets  et  dictée  par  la  même  expérience.  En  effet, 
le  philosophe  que  l'auteur  y  fait  parler,  attribue  à  la  perte  de  la  liberté 
et  de  l'indépendance,  au  défaut  d'émulation,  à  l'absence  des  distinc- 
tions qui  sont  dans  une  république  le  partage  des  grands  orateurs, 
enfin  à  la  compression  morale  exercée  par  le  despotisme  même  le  plus 
tolérant,  la  stérilité  générale  qui  afflige  les  esprits  de  son  temps  (22). 
Puis  l'auteur  lui-même ,  après  avoir  déploré  l'amour  effréné  des  ri- 
chesses et  des  plaisirs  qui  possède  toutes  les  âmes,  déclare  celles-ci 
incapables  de  toute  grande  pensée,  de  tout  sentiment  élevé,  et  par 
conséquent  plus  faites  pour  obéir  que  pour  être  libres. 

En  vain  chercherait-on  dans  les  auteurs  grecs  ou  latins  du  troisième 
siècle  de  tels  regrets  et  de  pareilles  leçons.  On  ne  trouve  rien  d'ana- 
logue ni  chez  Lucien,  ni  chez  Maxime  de  Tyr,  ni  chez  Aristide,  ni  chez 
Philostrate;  au  contraire,  il  semble  que  ces  sophistes,  ainsi  que  ceux 
dont  ce  dernier  nous  fait  connaître  les  noms  et  les  succès,  n'ont  rien 
à  envier  aux  grands  maîtres  de  la  parole,  et,  quoique  l'on  ne  puisse  pas 
reprocher  à  Longin  une  pareille  présomption,  il  ne  se  plaint  nullement 

(«»)  Epist.  vin,  14. 

(»9)  Dialog.  de  orat.  c.  36,  37. 

(20)  I.  0.  VI,  3,  De  causis  corruptœ  eloquenticp. 

(*')  I.  O.  II,  10,  3.  V.  13,23. 

('*)  Ou  suivant  une  conjecture  nouvelle  :  l'absence  totale  d'hommes  véritablement  élo- 
quents. 


1H"    TRAITÉ    DU    SUBLIME.  85 

de  l'infériorité  de  son  siècle,  et  conseille  même  d'imiter  l'élégance  des 
sophistes  (*3). 

Tous  ceux  qui  ont  lu  le  Traité  du  Sublime  ont  remarqué  sans  doute 
ce  beau  chapitre  où  l'auteur  se  demande  s'il  faut  préférer,  dans  les 
poëmes  et  les  discours,  la  grandeur  accompagnée  de  quelques  défauts, 
ou  bien  une  certaine  mesure  dans  les  beautés,  constamment  pure  et  à 
l'abri  de  tout  reproche  (2*).  La  même  question  est  discutée  par  Pline  le 
jeune  dans  une  de  ses  lettres  les  plus  intéressantes  (r%  et  Quintilien 
laisse  voir  dans  plusieurs  passages  (2fi)  que  son  opinion  ne  différait  pas 
de  celle  de  ces  deux  habiles  écrivains.  Ne  peut-on  pas  tirer  aussi  de 
celte  coïncidence  quelque  induction  sur  l'époque  où  fut  composé  notre 
traité?  Trouverait-on  dans  les  rhéteurs  du  troisième  siècle  quelque 
trace  d'une  discussion  sur  ce  sujet? 

Les  critiques  ont  signalé  quelques  passages  de  Quintilien  qui  rap- 
pellent les  idées  et  même  les  expressions  du  Traité  du  Sublime  ;  com- 
parez, par  exemple,  la  section  XV,  §  8,  du  Traité  avec  Quint.  IX,  2, 
42  ;  la  section  XVII,  §  2,  avec  Quint,  VIII,  5,  29  ;  la  section  XXVI, 
§  3,  avec  Quint.  IX,  3,  27,  il  sera  bien  difficile  de  ne  pas  admettre  que 
l'un  des  deux  auteurs  avait  sous  les  yeux  ou  dans  son  souvenir  les 
expressions  de  l'autre,  et  je  ne  sache  pas  que  l'on  puisse  retrouver  une 
pareille  coïncidence  entre  le  rhéteur  latin  et  les  rhéteurs  grecs  du  troi- 
sième siècle. 

La  paix  générale  qui  régnait  dans  l'empire  au  moment  où  écrivai! 
l'auteur  du  Traité  tz.  3.,  et  les  précautions  dont  il  a  l'air  de  s'entourer 
en  mettant  dans  la  bouche  d'un  philosophe  le  regret  de  la  liberté, 
tandis  qu'il  semble  approuver  ou  regarder  comme  nécessaire  l'autorité 
d'un  seul  maître,  nous  paraissent  convenir  aux  premières  années  du 
règne  de  Domitien  ;  ou  bien,  en  considérant  le  discours  du  philoso- 
phe comme  un  simple  ornement  de  rhétorique,  ce  qui  nous  paraît 
plus  naturel,  cette  situation  de  l'empire  s'appliquerait  encore  mieux 


«  Khet.  $  \9. 
{**)  S.  XXXIII. 
(«)  £p.  IX,  26. 
(«)  1.0.  11,11,3;  Mil,  ti,  !1;  X,  1,  il  et  scq. 


80  RECHERCHE    l)E    l'acTEUR 

au  règne  de  Trajan,  de  ce  prince  éclairé  et  généreux,  sous  le  patro- 
nage duquel  furent  publiées  les  Annales  de  Tacite  et  les  Vies  de  Plu- 
tarque.  On  ne  saurait  retrouver  cette  paix  générale  sous  aucun  des 
règnes  du  troisième  siècle,  et  sous  les  premiers  Césars,  il  aurait  été 
dangereux,  quelque  artifice  qu'on  employât,  d'exprimer  des  regrets  sur 
la  perte  de  la  liberté.  Nous  sommes  donc  encore  ramenés  par  cette 
considération  à  placer  vers  la  fin  du  premier  siècle  ou  au  commence- 
ment du  deuxième  la  composition  du  Traité  du  Sublime. 

Nous  avons  fait  remarquer  (27)  que  le  mot  rtyoç,  ainsi  que  ses  dé- 
rivés et  ses  composés,  la  plupart  de  ses  synonymes  et  de  ses  con- 
traires, ne  se  rencontrait  pas  dans  la  Rhétorique  de  Longin  (28).  Nous 
pouvons  étendre  cette  observation  à  tous  les  rhéteurs  grecs  qui,  depuis 
Hermogène,  ont  traité  de  l'élocution.  Us  se  servent,  pour  exprimer  la 
majesté,  la  noblesse  du  style,  des  mots  p&ysOoç  ou  \j.zyiQrh  ocÉjcoopx, 
oyxoç,  et  les  qualités  du  style  qui  lui  donnent  ce  caractère  sont,  chez 
Hermogène,  désignés  par  les  termes  :  ocpoV/jç,  trspc^o)^,  rpa^uTvjç, 
"XocpirporriÇ,  àx(uv},  <7cpo<5poT7jç  (20). 

Nous  ne  possédons  aucun  des  rhéteurs  grecs  de  la  fin  du  premier 
siècle,  mais  à  en  juger  par  Quintilien,  qui  affirme  les  avoir  mis  à  con- 
tribution, ils  semblent  s'être  servis,  comme  Cœcilius  et  Denys  d'Hali- 
carnasse  du  mot  &|»oç  et  de  ses  dérivés,  que  le  rhéteur  latin  traduit 
par  sublimis,  terme  qui,  sous  le  règne  d'Auguste,  n'était  guère  employé 
métaphoriquement  que  par  les  poètes  (30),  et  qui,  ainsi  que  le  substantif 
sublimitas,  se  rencontre  assez  fréquemment  chez  Quintilien  (**)  et  Pline 
le  jeune  (32). 

(«j  Page  70. 

(*8)  Ce  mot  û<^oç,  avec  quelques  synonymes,  se  trouve  dans  le  fragm.  phil.  7,  em- 
prunté au  Comm.  de  Longin  sur  le  Timée  de  Platon  et  dans  une  discussion  d'Origène 
rapportée  p.  20  D.-E.  du  Comm.  de  Proclus,  éd.  de  Baie,  où  l'on  emploie  fréquemment 
les  termes  û<J>&î,  û^viXoXcf  oûixai  et  leurs  synonymes  àS'pôv,  u.c"p.À077pci7è;,  o'-fxc?  ;  mais  ces 
commentateurs  font  alors  usage  des  mots  employés  par  l'auteur  qu'ils  expliquent. 

(«»)  Hermog.  ictpî  î£e<ôv,  I,  c.  5.  Walz.  Rh.  gr.  III,  p.  218. 

(so)  Uorat.  Ep.  II,  1,  165.  Ep.  I,  12,  15.  Ovid.  Ars  Am.  I,  15,  23.  Sublimis  Lucre- 
lius.  Pont.  III,  3,  103.  Am.  I,  3,  39,  Sublimia  carmina.  Juven    Sat.  VIII,  28. 

(si)  I.  0. 1,  5,  4.  — X,  5,  4.  —VI,  2,  19.  —XI,  1,3.  —  Sublime  genus  dicendi,  VIII, 
3,  18!  VIII,  3,  60.  VIII,  3,  75.  IX,  4,  130.  —Sublimitas,  X,  1,  27.  VIII,  3,  5.  XII,  10, 
2.  VIII,  6,  11. 

(32)  Plin.  jun.  Ep.  I,  16,  4.  F.  10,  5.  IX,  26,5. 


IU     lltAITli    IH     SCBL1MB.  87 

De  plus,  les  critiques  uni  remarqué  ( ,:)  que  le  mot  xaxoÇr,xov,  qui 
se  trouve  dans  le  Traité  iwps  :tyo  jç,  S.  III,  ^  i,  ne  se  rencontre  pas 
encore  chez  Denys  d'Halicarnasse,  tandis  qu'il  est  d'un  usage  assez  fré- 
quent chez  les  écrivains  de  la  fin  du  premier  siècle  ou  du  commence- 
ment du  deuxième.  Quintilien  (r>")  en  donne  l'explication  ;  Suétone  (35), 
Sénèque  le  père  (36),  Pline  le  jeune  (37),  en  fournissent  des  exemples  ; 
mais  il  a  déjà  reçu  une  valeur  moins  précise  chez  Lucien  (38),  chez 
Démétrius  (39)  et  chez  Hermogène  (w). 

L'adjectif  «j^oXaTTîxoç,  qui  désigna  primitivement  ceux  qui  jouis- 
saient de  leur  loisir,  soit  pour  se  livrer  aux  plaisirs  et  aux  fêtes,  soit 
pour  s'adonner  à  l'étude,  était  très-usité  à  la  même  époque,  et  s'ap- 
pliquait tantôt  aux  exercices  des  sophistes  et  des  rhéteurs,  tantôt  aux 
rhéteurs  eux-mêmes.  La  défaveur  qui  se  répandit  bientôt  sur  les  uns 
et  sur  les  autres,  modifia  le  sens  de  ce  terme  qui  devint  synonyme  ou 
de  jxcopo;,  ou  de  ^xîvo;,  ptcp&XKi&rc,  \|/-j^poç,  etc.  C*1).  Les  écrivains 
latins  contemporains  font  souvent  aussi  usage  du  mot  scholasticus  : 

(33)  Schneider  ap  Demetr.  CLXXXVI.  —  Walz,  Rh.  gr.  IX.  p.  83.  —  Ernesti,  Lex- 
Tech.  Rh.  p.  166. 

m    I.  O.  VIII,  3,  56  et  58. 

(»)  Oct.  86. 
~-G)  Suas.  6  Controv.  24,  25. 

(")  Epist.  VII.  12. 

(S8)  De  Saltatione,  -h  *pô<  tûv  ttoXXwv  Xey&u.s'vyï  xay.o!|r,Xî*.  Suidas  cite  un  traité  ïrtpl  tx; 
y.xy.'^r.'jJ.y.;  pr-os'.y.r;  du  sophiste  Callinicus  qui  vivait  vers  250. 

(s9)  Demetrius  (Pseudo-Phalereus)  Alexandrinus,  de  quo  Diog.  Laert.  (V.  5,  II),  qui 
circa  M.  Antonini  tempora  floruit,  xepi  Isv.r.v.  §  CLXXXVI — CLXXXIX. 

(*°)  nepî  eùp.  IV,  c.  12.  (Walz,  Rh.gr.  III,  178-181.)  -b  Si  MM&lXov  ^îverat  r,  /.■>-% 
ri  tàfnetrrt,  r,  /.i.-.%  -b  âwtx&oufav,  î  xol  fotmttfui  èartv,  r,  /.«tx  rè  aÎT/piv,  r,  ■/.■)-%  xh 
fotfiif,  r,  /.ara  to  à^t/.ov,  y,  /.arà  ri  tt  'r'j<7;'.  t.'Si.vi.wi. 

(*•)  Plutarque  {p.  46,  A.  de  audiendo,  c.  15,  oppose  aux  discussions  des  philosophes 
les  déclamations  des  sophistes  et  des  rhéteurs,  et  compare  celles-ci  aux  entretiens  des 
courtisanes  :  Ta;  tôv  irai^ovTwv  èv  raî;  cry^XasTtJcaï;  luXÉrat;  çwvà;  £îit  ts;j;  oiXggo'go'j;  [/.£- 
MOMp&emç,  **J  ^f'?  awoîov&ûvri  wpo;o='povTc;  fstUVOI  ÉTa'.p'./.ôv,  <">;-îp  rdù.-t-i,  /.sivwv  iî 
po'Swv  OTsçavov,  où  Jâ'yvr,;  oùS'à  xortvov»  7r£piTi8î'vT£;  (V.Wytt.  adh.l.)  Plutarque  avait  aussi 
composé  un  écrit  intitulé  ttû;  Su  tgï;  ay.oXaaT'./.Gt;  •pu.vsîau.aai  -/.piiaôai,  n°  CIV  du  cata- 
logue de  Lamprias.  —  L'auteur  du  Traité  du  Sublime  applique  cet  adjectif  aux  figures 
forcées  ou  aux  pensées  frivoles:  ri  -or'  s5x  ih  U4tpxxu*£l<  jartv;  x  îiiX&v  w;  a/,oXaaTi/.r, 
vc'y.a-.;  y-o  -apup-yta;  XjfrfOUoa  :■!;  yr/zi-t-i.  (Sect.  III,  5  4)- — Arrien  (Epict.  1,11,  39) 
();à;  c>;  8tt  v/ïi.xi-'./.b-i  -7£  5cï  "rtvtfoAcu,  tvjto  to  Çmo*  ov»  rrà/r::  KATflPftXÎMiv.  Le  même, 
(IV,  1,  138).  Apov  butva  Ta  :wv  rçoXaaTUUtv  /.al  twv  u.wpwv.  Marc-Anton.  (1, 16).  Mr.Sà  g*/ 
T'.va  tfacstv,  u.t.tc  5rt  ioo/'.ttt,;,  u.t',t£  oT'.  ff^oXosTUcôc 


8S  RECHERCHE    DE    LAI  TEUR 

Quinlilien  et  Pline  le  jeune  le  prennent  plutôt  en  bonne  part;  mais 
Pétrone,  Tacite,  Suétone  s'en  servent  habituellement  pour  tourner  en 
ridicule  les  vaines  déclamations  de  l'école  et  les  déclamateurs  eux-mê- 
mes ("2).  Plus  tard,  ce  mot  sous  sa  forme  grecque  et  sous  sa  forme 
latine,  ne  s'emploie  que  pour  désigner  des  personnes,  et  c'est  le  plus 
ordinairement  un  terme  de  mépris. 

Enfin,  Plutarque  nous  apprend  que  de  son  temps  on  commençait 
à  substituer  le  mot  <xXkr,yop(ot.  au  mot  u7rovo:a  par  lequel  on  désignait 
l'explication  physique  ou  morale  de  quelque  fable,  et  c'est  la  significa- 
tion qu'il  a  dans  le  mpl  &|*n>ç,  S.  IX,  §  17  (*3). 


(«J  Quint.  I.  0.  IV,  2,  30-92-97.  VII,  1,  14,  57.  XI,  1,  82.  —  Pline  le  jeune  (Epist.  II, 
3)  fait  l'éloge  d'Isaeus,  son  maître  d'éloquence,  et  oppose  sa  douceur  à  la  malveillance  des 
orateurs  du  barreau  :  Isseus  annum  sexagesimum  excessit,  et  adhuc  scholasticus  tan- 
tum  est  :  quo  gencre  hominum  nihil  aut  sincerius  aut  melius.  Nos  enim,  qui  in  foro  ve- 
risque  litibus  terimur,  multum  malitiae  addiscimus.  Dans  la  lettre  deuxième  du  neuvième 
livre,  il  emploie  le  mot  scholasticus  comme  synonyme  d'umbraticus,  pour  désigner  une 
composition  faite  à  loisir,  dans  le  calme  de  l'école  ou  de  la  solitude.  —  Pétrone  (Sat.  6)  : 
Ingens  scholasticorum  turba  in  porticum  venit,  ut  apparebat,  et  extemporali  declamn- 
tione  nescio  cujus...  dum  ergo  juvenes  sententias  rident...  Tacite  (Dial.  de  Orat.  c.  15)  : 
Siquis  aliusEpbesum  aut  Mitylenas  concentu  scholasticorum  et  clamoribus  quatit.(c.  26.) 
Quotus  enim  quisque  scholasticorum  non  hac  sua  persuasione  fruitur,  ut  se  ante  Cicero- 
nem  numeret,  sed  plane  post  Gabinianum.  V.  aussi  c.  14,  35.  —  Suétone  (De  Rhet.  c.  6.) 
Declamabat  ^Ebutius  splendide  atque  adornate,  tum,  ne  usquequaque  scholasticus  existi- 
maretur,  circumcise. 

(*3)  Plut,  de  Aud.  poet.  p.  19,  E.  Où;  ([/.îiôcu;)  to»;  ràXai  jasv  oîrovotatç,  àXXr/yopîai;  Sk 
vûv  Xrvopivflu;  iraf>a0ta£dficvot  y.xt  îiacrpêçovrE;  eviot.  A  propos  de  ce  passage,  Ruhnken 
(Lex.  Timsei,  subvoce  cù*  sv  Oivovota)  s'exprime  ainsi  :  «  Ex  quo  loco  recte  argumentum 
duxit  H.  Valesius,  de  Critic.  I,  9,  p.  157,  quo  probaret  Allegorias  Homericas,  quœ  sub 
Heraclidis  nomine  circumferuntur,  non  veteri  illi  Pontico,  sed  alteri  recentiori,  Heraclidi 
esse  tribuendas.»  F.-A.Wolf,  en  examinant  l'opinion  d'Amati  sur  l'époque  où  fut  composé 
le  Traité  du  Sublime  (Anal.  lit.  II,  p.  526),  fait  l'observation  suivante  :  Ac  facile  quidem 
foret,  doctissimi  viri  opinionem  de  Augustei  sévi  scriptore  refutare,  si  verum  esset  de  voce 
àXXr^opîa,  non  ante  Plutarchi  setatem  usurpata,  Ruhnkenii  judicium  in  Timsei  Lex.  pro- 
latum,  a  pluribusque  deinde  repetitum,  fiimatumque,  ut  a  Fischero  in  Prœf.  ad  Demetr. 
t..  Épa.  p.  VIII;  sed  illa  in  re  erravit  Criticus  alias  consideratissimus  Ciceronis  immemor 
sui  apud  quem  idem  vocabulum  bis  legitur,  quod  semel  ab  illo  scriptore  Longiuo  positum 
est.  Quocirca  tibi  alia  indicia  ernnt  quserenda,  etc.  —  En  examinant  les  deux  passages 
où  Cicéron  s'est  servi  du  mot  àXXïi-yopîa,  et  qui  se  lisent  dans  l'Orator,  27,  94  :  «  Jam  cum 
fluxerunt  plures  continuai  translationes,  alia  plane  fit  oratio.  Itaque  genus  hoc  Graeci  ap- 
pellant  àXXr^&pîav,  nomine  recte,  génère  melius  ille,  qui  istaomnia  translationes  vocat» — 
et  dans  les  lettres  à  Atticus,  II,  20,  3  :  «Posthac,  si  erunt  mihi  plura  ad  te  scribenda,  àXXr,- 
•yopîai;  obscurabo;  »  passages  auxquels  il  faut  joindre  celui-ci  de  Denys  d'Halicarnasse  : 
àXkTffOçicLi  re  77cp$âXXc7at  [.w.y.pà;  /.%'.  îroXXà;,  cuts  airpov  r/^ûaa?  ours  x.aipov  (Ep.  ad 
Cn.  Pomp.  de  Platone,  c.  2";  on  reconnaît  facilement  que  ce  mot  àXXr.-yopïa  est  pris  dnns 


m     TRAITÉ    Dl     SUBLIME.  89 

Nous  avons  vu  ci-dessus  (**)  que  le  savant  auteur  du  Lexicon  tech- 
nologiœ  Grœcorum  rhetoricœ  avait  signalé  le  Traité  Tnpi  îtyo-jç  comme 
une  source  abondante  de  termes  techniques  qui  ne  se  retrouvent  pas 
dans  les  rhéteurs  antérieurs  et  postérieurs.  Quant  au  vocabulaire  habi- 
tuel de  l'auteur  de  ce  traité,  il  se  rapproche  beaucoup  plus  de  celui  des 
écrivains  du  premier  et  du  deuxième  siècle,  tels  que  Strabon,  Diodore, 
Philon,  Plutarque,  Marc  Àurèle,  Lucien,  Athénée,  que  du  vocabulaire 
des  auteurs  contemporains  de  Longin  (**). 

Ces  remarques  sur  la  diction  de  notre  auteur  nous  semblent  con- 
firmer d'une  manière  satisfaisante  le  résultat  auquel  nous  avons  été 
amené,  par  des  considérations  d'un  autre  ordre,  relativement  à  l'épo- 
que de  la  composition  du  Traité  du  Sublime. 


un  tout  autre  sens  que  dans  Plutarque  et  dans  le  Traité  ir.  û.  Chez  Cicéron  et  Denys,  il 
signifie  une  suite  de  métaphores,  comme  celles  que  présente  l'ode  d'Horace  ad  Rempubli- 
cam,  0  navis,  etc.,  ou  des  termes  à  double  sens;  chez  Plutarque,  l'allégorie  est  une  expli- 
cation imaginée  après  coup  de  certains  mythes,  de  certains  faits  mythologiques,  et  c'est 
seulement  la  substitution  du  terme  àXXr.fcpta  au  terme  ÛTrovcîa  qu'il  a  signalée  comme 
récente,  ce  qui  confirme  fort  bien  l'observation  du  savant  Valois.  La  remarque  de  Ruhnken 
subsiste  donc  et  peut  servir  à  fixer  pour  le  Traité  tt.  8.  une  époque  postérieure  au  règne 
d'Auguste.  (V.  sur  Héraclide  ou  plutôt  Heraclite,  les  éditions  de  ses  Allegoriœ  homericœ, 
publiées  à  Rome  par  Matranga,  dans  ses  Anecd.  gr.  t.  I,  1830,  et  à  Leyde  par  E.  Mehler, 
18.il  . 
(**)  ^  •  Pms  haut,  page  73. 
*5    Voir  l'index  général  à  la  fin  du  volume. 


00  RECHERCHE    DE    1.'  AUTEUR 


DEUXIÈME  CHAPITRE. 

KEVUE    DES    RHÉTEURS    QUI    ONT    VÉCU    A    i/ÉPOQUE    OU    LE    TRAITÉ 
DU    SUBLIME    A    DU    ÊTRE    COMPOSÉ. 

On  yeut  signaler  un  bon  nombre  de  termes  et  de  locutions  qui  sont 
communes  à  notre  auteur  et  à  Denys  d'Haï icarnasse,  et  c'est  une  consé- 
quence nécessaire  de  la  similitude  des  sujets  qu'ils  ont  traités  ;  mais 
lors  même  que  leur  style  aurait  quelque  rapport,  les  observations  que 
nous  venons  de  présenter  ne  permettent  pas  d'attribuer  à  cet  habile 
rhéteur  le  Traité  du  Sublime.  De  plus,  les  jugements  énoncés  dans  cet 
ouvrage  ne  s'accordent  guère  avec  ceux  de  Denys  sur  les  mêmes  écri- 
vains. Tout  le  monde  sait  que  Denys  préférait  hautement  Hérodote  à 
Thucydide,  et  qu'il  a  fait  de  ce  dernier  une  critique  sévère,  qu'on  ne 
pourrait  pas  concilier  avec  la  haute  estime  que  professe  pour  l'histo- 
rien athénien  l'auteur  du  Traité  izep\  tyovç.  Denys  partage  aussi  la 
manière  de  voir  de  Caecilius  sur  Lysias  et  le  préfère  à  Platon  ('),  opi- 
nion qui  échauffe  presque  la  bile  de  notre  critique  (2).  Il  porte  sur 
Isocrate  un  jugement  fort  différent  de  celui  que  contient  le  Traité  du 
Sublime.  Enfin,  les  deux  rhéteurs  du  siècle  d'Auguste  paraissent  avoir 
eu  l'un  pour  l'autre  des  sentiments  d'amitié  (5)  que  n'éprouvait  pas  l'au- 
teur de  ce  Traité. 

Ces  motifs  ont  fait  généralement  rejeter  l'opinion  d'Amati,  qui  voyait 
dans  ce  traité  l'œuvre  de  Denys  d'Halicarnasse  ou  du  moins  l'abrégé 
d'un  ouvrage  composé  par  ce  rhéteur.  Weiske  indiqua  ("),  comme  don- 
nant lieu  à  moins  d'objections,  Dionysius  Atticus,  de  Pergame,  disciple 
d'Apollodore,  dont  le  goût  et  le  savoir  sont  vantés  par  Strabon  (s)  ; 
mais  cette  conjecture  ne  s'appuie  sur  aucun  témoignage,  sur  aucune 

(»)  De  Lysiâ,  §  15,  (45).  De  adm.  vi  Dem.  C.  18  20. 
(«J  w.C.S  XXXII,  §  8. 

*)  Dion.  liai.  Ep.  ad  Pomp.  c.  III,  p.   771.  R.  suoi  xot  rft  oO.txtm  KatxiXîw. 

!     l.ongini  op.  p.  217-218,  éd.  de  W. 
(»)  Strab.  Geogr.  XIII,  1-3. 


1)1     TRAITÉ    DLJ    SUBLIME.  91 

autre  donnée  que  l'identité  du  nom,  et  nous  avons  vu  que  le  Traité 
Tzipi  &|»oug  dut  être  composé  à  une  époque  moins  reculée.  Schœll  (6) 
préférait  Denys  de  Milet,  disciple  d'Isa?us,  qui  vivait  sous  Adrien,  et 
dont  on  estimait  la  grâce  et  l'élégance  (7)  ;  mais  bien  que  ce  person- 
nage se  rapproche  de  l'époque  que  nous  avons  fixée,  on  ne  connaît 
de  lui  rien  qui  permette  de  comparer  son  style  avec  celui  de  notre 
traité,  et  Ton  ne  saurait  comment  faire  valoir  ses  titres  à  l'honneur  de 
l'avoir  composé.  Il  en  est  de  même  de  Denys  le  jeune  d'Halicarnasse, 
(jui  vivait  aussi  sous  Adrien,  et  qui  fut  surnommé  le  musicien;  nous 
possédons  sur  ce  dernier  des  renseignements  plus  étendus  que  sur  les 
deux  précédents,  qui  ont  été  recueillis  par  M.  Egger  (8)  ;  mais  on  n'y 
trouve  rien  qui  puisse  se  rapporter  à  l'objet  de  nos  recherches.  Au 
reste,  le  mot  Àtofufffou  n'étant  accompagné,  sur  le  titre  de  notre 
traité,  d'aucune  désignation,  on  ne  saurait  guère  douter  que  le  copiste 
ou  l'homme  de  lettres  à  qui  il  est  dû  n'ait  voulu  indiquer  le  plus  illustre 
des  rhéteurs  qui  ont  porté  ce  nom;  comme  aussi,  lorsqu'il  a  cherché 
un  autre  écrivain  capable  d'avoir  composé  un  tel  chef-d'œuvre,  il  n'a 
pensé  qu'au  célèbre  Longin,  ministre  de  Zénobie;  car  aucun  autre 
personnage  de  même  nom  n'avait  acquis  dans  les  lettres  une  semblable 
renommée  (°).  S'il  avait  ajouté  à  son  titre  incertain  les  mots  y)  aXko-j 
tîvoç,  il  aurait  prévenu  bien  des  fausses  appréciations  et  une  foule 
d'erreurs. 

Il  nous  reste  à  chercher  si,  parmi  les  rhéteurs  grecs  qui  ont  fleuri 
de  l'an  50  à  l'an  150  environ  après  J.-C,  nous  en  connaissons  quel- 


"     llist.  de  la  litt.  gr.  IV,  292. 

{"*)  Westermann,  Gesch.  der  griech.  Beredts.  %  94,  not.  G.  Cf.  Eudocia,  p.  130-131, 
éd.  Villois. 

(»)  Edit.  de  Longin,  pp.  LVI-LXI. 

(9)  Les  autres  personnages  qui  ont  porté  le  nom  de  Cassius  Longinus  sont  tous  romains; 
aucuu  n'est  cité  pour  avoir  cultivé  la  littérature  ou  publié  quelque  ouvrage;  l'un  d'eux 
est  mentionné  parJuvénal  (Sat.  X,  6);  il  était  jurisconsulte  et  fut  mis  à  mort  par  Néron, 
parce  qu'il  possédait  un  portrait  de  Cassius,  le  meurtrier  de  César.  Plutarque  (Syiup.  Q. 
IX,  1)  parle  aussi  d'un  Cassius  Longinus.  On  lit  dans  l'Anthologie  grecque  quelques  épi- 
grammes  sous  le  nom  de  Corn.  Longinus  ^éd.  de  Wechel,  p.  453-555).  Enfin  le  nom  de 
Longinus  se  rencontre  fréquemment  dans  les  Recueils  d'inscriptions  latines  de  Gruter, 
<r0relli,etc.  ;  dans  les  Indices  no  mi  nu  m  de  César,  Cicéron,  Tacite,  Suétone;  mais  il  ne  se 
rapporte  qu'à  des  citoyens  qui  ont  rempli  des  charges  civiles  ou  militaires. 


92  HECHEHCHE    DE    l'aUTECK 

qu'un  d'une  manière  assez  précise,  soit  par  des  témoignages  directs, 
soit  par  le  contenu  de  ses  écrits,  pour  pouvoir  lui  attribuer  avec  quel- 
que apparence  de  fondement,  en  vertu  d'inductions  plausibles  ou  à 
cause  de  rapports  assez  frappants  dans  le  style  et  dans  les  idées,  la 
composition  de  cet  admirable  Traité  du  Sublime. 

Les  rhéteurs  grecs  qui  jouirent  de  quelque  célébrité,  depuis  le  règne 
de  Néron  jusqu'à  celui  d'Adrien,  ne  nous  sont  guère  connus  que  par 
les  mentions  qu'en  ont  faites  les  écrivains  latins  contemporains,  par 
les  citations  des  rhéteurs  grecs  postérieurs,  ou  par  les  témoignages  de 
Photius,  de  Suidas,  d'Eudocie.  Les  principaux  sont  :  Hermagoras  le 
jeune,  qui,  déjà  célèbre  sous  Auguste,  parvint,  dit-on,  à  un  âge  très- 
avancé^0);  Potamon,  fils  de  Lesbonax;  Lesboclès,  élève  de  Lesbonax; 
Nicetès,  maître  de  Pline  le  jeune;  Herennius  Pliilon  de  Byblos;  Epa- 
phroditus  de  Chéronée ,  Phavorinus  d'Arles ,  Aristoclès  de  Pergame , 
Telephus,  de  la  même  ville,  maître  de  l'empereur  Yerus  ;  Celer  Cani- 
nius,  Hérode  -  Atticus ,  Héphestion,  Harpocration  et  Apollonius, 
honorés  de  la  même  charge  (H).  De  tous  ces  habiles  rhéteurs,  dont 
quelques-uns  ont  beaucoup  écrit,  il  ne  nous  est  parvenu  que  les  titres 
de  leurs  ouvrages,  quelques  lambeaux  de  phrases  ou  l'indication  de 
quelque  opinion  particulière  relative  à  des  points  de  rhétorique,  ce 
qui  ne  nous  fournit  aucun  moyen  de  déterminer  lequel  d'entre  eux  peut 
être  l'auteur  du  Traité  ir.  5.  Non-seulement  on  n'en  nomme  aucun  qui 
ait  écrit  un  traité  sous  ce  titre  ou  sous  quelque  autre  analogue;  mais' 
les  autres  compositions  avouées  par  l'auteur  de  ce  traité,  si  toutefois 
ce  sont  des  ouvrages  distincts,  telles  que  les  remarques  sur  Xénophon, 
les  deux  livres  mpi  eruv0t«a>ç,  le  traité  irspt  -rraôcov,  ne  se  trouvent 
pas  au  nombre  des  livres  dont  les  titres  nous  ont  été  cortservés  ("). 

Mais,  à  la  même  époque,  vivait  un  homme  dont  la  renommée 
comme  historien  et  comme  moraliste  a  éclipsé  les  titres  qu'il  avait 
aussi  à  l'estime  de  la  postérité  comme  rhéteur  et  comme  critique  ;  je 

(,0)  V.  la  Dissertation  de  M.  C.-G.  Piderit,  Hersfeldœ,  1839,  de  Hermagorà  rhetore. 

(ll)  V.  Julius  Capitolinus,  Vie  de  Verus,  e.  2.  Voir  sur  ces  rhéteurs  Westermann,  Gesch. 
der  griech.  Beredts.,  et  sur  Harpocration,  M.  Scguier,  Not.  et  Extr.  des  mss.  tome  XIV, 
II «p.,  p.G9-72. 

(Ia)  V.  l'Introduction  au  Traite  du  Sublime. 


1)1     THANK    1)1     SIBLIAIK.  93 

veux  parlei-  de  Plutarque  de  Chéronée,  qui  doit  être  pour  nous  le  vrai 
représentant  de  la  rhétorique  et  de  la  critique  grecques  de  cette  pé- 
riode, puisque  c'est  le  seul  dont  les  ouvrages  nous  soient  parvenus,  et 
dont  nous  puissions  comparer  le  style,  les  opinions,  les  jugements 
avec  ceux  de  l'auteur  du  irspi  rfyouç. 

On  sait,  en  effet,  que  Plutarque  cultiva  et  enseigna  la  rhétorique, 
et  qu'il  était  aussi  versé  dans  l'histoire  littéraire  que  dans  l'histoire 
civile  et  politique.  Dans  le  catalogue  de  ses  œuvres,  dressé,  dit-on, 
par  son  fds  Lamprias,  on  compte  plusieurs  traités  ou  opuscules  rela- 
tifs à  la  rhétorique  et  à  la  poétique,  qui  ne  nous  sont  pas  parvenus; 
tels  sont  les  suivants  :  XLT,  Ofa^txSn  pxhrur*  j3.'j5A:a  <5',  XLIII,  izzp\ 
t7,ç  eç  Ixar.-pov  iitV)(ttfr6moÇi  de  more  in  utramque  partem  dispulandi; 
XLV,  irepil  pr,Top'.7.r,q ,  LXXXV,  tt  ctptrh  t)  pnr)Toptx4;  an  Rhetorica, 
seu  oratoria  facilitas  sit  virtus  ?  CIV,  tzu>;  S-î  toeç  <7'/o).y.'7ir'.xo?ç  yuu.- 
véapaun  yprpOou  ;  Quomodo  exercitalionibus  scholaslicis  utendum  sit  ? 
CLI,  s?  irôcTt  GwriyopvjTîQv;  An  omnium  causarum  ad  nos  delalarum 
palrocinium  mmpiendum  sit?  CLXXXIII,  «toi  -rc-po^ryuàrcov ,  de 
quœslionibus  ;  CLXXXIV,  mpi  yoLpyxvnpoiv ,  de  formis  dicendi; 
CLXXXVII,  <Ktfk  tc5v  <7'jv7)7opo^vTO)v,  de  causarum  patronis  ;  CCVII, 
Tzpoç  Toi»?  S'.oc  to  pr/Topsvsjv  pj  tpiXoTOcpo^vTaç,  advenus  eos  qui  propter 
oratorio?  artis  studium  non  philosophantur.  Lamprias  mentionne  encore 
des  Yrpoi-j.y.xzî^  îv-opixo',  T70'.r,rixo{,  un  traité  ittfk  TroirjTtx^ç.  Plu- 
tarque avait  aussi  travaillé  pour  la  biographie  littéraire  ;  il  avait  com- 
posé les  vies  d'Homère,  d'Hésiode,  de  Pindare,  de  Cratès,  du  poète 
Aratus  ;  il  avait  écrit  des  Commentaires  sur  Hésiode,  Nicandre,  Ara- 
tus,  sur  le  Gorgias  de  Platon  (,r>),  etc. 

Parmi  les  ouvrages  qui  nous  ont  été  conservés  de  ce  fécond  écri- 
vain, quelques-uns  peuvent  nous  faire  juger  avec  quel  esprit  il  envisa- 
geait et  de  quelle  manière  il  traitait  les  sujets  littéraires;  tels  sont  les 
écrits  ttsc!  jjio-jctcxyjç,  ttcoç  Su  tov  Vc'ov  Trojr/aaroov  OXOUCfv;  telle  est  la 
comparaison  d'Aristophane  et  de  Ménandre,  dont  il  ne  nous  reste 
malheureusement  qu'un  mauvais  extrait,  sans  parler  des  Vies  des  dix 

(,s)  Spengel,  tort.  te-///,  p.  35,  not.  56. 


94  RECHERCHE    DE    l' AUTEUR 

orateurs,  qui,  si  elles  sont  de  Plutarque,  ont  été  grandement  altérées; 
enfin,  on  trouve  épars,  dans  ses  nombreux  ouvrages,  un  certain  nom- 
bre de  discussions  critiques,  littéraires  et  grammaticales,  et  beaucoup 
de  jugements,  de  citations,  de  faits  littéraires,  qui  permettent  d'établir 
une  comparaison  entre  les  deux  auteurs. 

Déjà  deux  des  plus  habiles  d'entre  les  nombreux  philologues  qui 
ont  étudié  le  style  du  Traité  mfi  vtyooç,  Toup  et  Ruhnken,  ont  signalé 
des  rapports  multipliés  et  assez  remarquables  entre  les  expressions, 
les  figures,  les  locutions  employées  par  l'auteur  de  notre  traité  et 
celles  qui  se  retrouvent  dans  Plutarque.   Ruhnken  avait  une  très- 
haute  opinion  de  notre  critique  comme  écrivain  :  Quanta,  dit-il,  quam 
incredibilis  vis  dicendi  ex  libello  de  sublimi  elucel  ?  Profecto  nullus  um- 
quam  Rhetorum  et  Sophislarum  aul  scripsit,  aut  scribere  potuit  aliquid 
disertius.  Unus  Longinus  ex  omnibus  Grœcis  magistris,  id  quod  Cice- 
ronem  in  libris  rhetoricis  fecisse  constat,  quod  aliisprœcipit,  ipse  in  scri- 
bendo  prœstat,  nec  minus  eloquentiœ  prœceptis  quam  exemplo  suo  facit 
éloquentes.  In  docendo  quomodo  ad  id  quod  in  oratione  magnificum  est 
perveniatur,  grandis  est  ac  pœne  tragicus.  In  translationibus  ut  féliciter 
audax,  et  maxime  similis  Plutarcho;  sic  fartasse  nimius  in  Mis  cu- 
mulandis  nec  satis  consentiens  prœceptis  suis.  Ex  antiquis  illisprœter  cœ- 
teros,  Platonem  et  Demosthenem  imitatur.  In  quibus  legendis,  si  venusta- 
tem  ejus  sentire  velis,  te  mullum  temporis  contrivisse  oportet.  (Dis's.  de 
Longin.  §   12.)  Il  dit  ailleurs  :  Longinus  Platonem,  Demosthenem  et 
similes  imitatur,  non  Dionysium  Halicarnassensem  (1")  ;  à  propos  d'une 
phrase  où  Lucien  exprime  une  idée  qui  se  retrouve  dans  la  S.  XLIV, 
§  4,  il  pense  que  les  deux  auteurs  ont  puisé  a  la  même  source,  et 
ajoute  :  Sic  statuere  magis  consentaneum  est,  quam  credere  Longinum 
Luciani  rivulis  hortos  suos  irrigasse({}i);  enfin,  dans  ses  notes,  il  montre 
que  l'auteur  du  rapt  tyo'jç  imite  souvent  Plutarque  (,6). 

Toup  revient  à  plusieurs  reprises  sur  cette  imitation  ;  tantôt  il  dit  : 
Plutarchus  quem  sœpius  imitatur  Longinus  (n);  tantôt:  Respexit  aulem 

(«*)  Long.  éd.  Weiske,  p.  222. 

(»5)  Ibid.  p.  U8. 

•  g;  ibid.  pp.  229,  247,  293,  309,  330,  370,  413. 

17  Long.  éd.  Weiske,  p.  407. 


1)1     TRAITÉ    DU    SUBLIME.  95 

Longinus,  ut  solet,  ad  Plutarchwn  suum(iS),  tantôt:  Sed  Plutarchum  in 
ore  et  oculis  scmper  habuit  noster  rhelor(i9),  tantôt  :  Quomodo  non  scmel 
loquilur  Plutarchus  (20). 

De  son  côté,  Wyttenbach,  qui  a  fait  une  étude  si  approfondie  et 
si  minutieuse  du  style  de  Plutarque,  partage  aussi  cette  opinion,  et 
lui  donne  tout  le  poids  de  son  autorité.  Voici  comment  il  s'exprime  à 
ce  sujet  dans  son  beau  latin  cicéronien  :  Longinus  quidem  non  solos 
antiquos,  velut  Plalonem,  Demosthenem,  similesque  imitatus  est,  sed,  quod 
primum  nistri  duumviri  (Toup  et  Ruhnken)  viderunt ,  quosdam  ctiam 
exrecenlioribus,  veluti  Dionysium  Halicarnassensem  et  inprimis  Plutar- 
chum. Neque  vero  hœc  ejus  imitatio  est  puerilis  illa  eljejuna,  quœ  ex  men- 
tis angustiâ  proficiscitur ,  sed  qualem  ipse  commendavit,  sect.  XIII,  con- 
formalio  ad  verœ  pulckritudinis  exempla,  quœ  orilur  ex  prœstantis  doc- 
Irinœ  copia.  Nam  cum,  legendis  conlinuo  optimis  aucloribus,  ingenium 
aluisset  atque  ad  magnitudinem  exlulisset,  necesse  erat,  ut  eorum  dicta 
animum  scriptoris  sponte  subirent,  et  ipse  ex  se  parer  et  sentenlias  ac 
formas  quarum  semina  velerum  leclione  concepisset.  Atque  propter  ipsum 
quod  in  co  erat  doclrinœ  studium ,  dubitandum  non  est,  quin  ex  recen- 
tioribus,  ut  quisque  proxime  ad  antiquos  accesserit,  ila  quemque  studiose 
legerit,  quales  sunt  Dionysius  Ilalicarnassensis,  Dio  Chrysostomus,  Âris- 
tides,  et  prœ  reliquis  omnibus  Plutarchus,  cum  quo  non  tantum  verbis, 
diclionibus,  figuris,  sed  toto  oralionis  habitu,  doclrinà  etiam,  ingenio, 
voluntate,  eam  habet  simililudinem  quœ  sine  assiduâ  lectione  existere 
non  potuisse  videatur  (n).  Puis  il  indique  encore  un  bon  nombre  de 
rapprochements  qui  avaient  échappé   à  l'attention   de  Toup  et  de 
Ruhnken. 

IS,  Ibid.  p.  313. 
(••)  Ibid.  p.  281. 
(*°)  Ibid.  p.  330. 
(*»)  Bibl.  Crit.  pars  111%  p.  44-4.*;. 


96 


RECHERCHE    1)K    t  AUTEUR 


TROISIÈME  CHAPITRE. 


ÉTUDE    COMPARATIVE    DU    TRAITÉ    DU    SURLIME    ET    DES    ÉCRITS 
DE    PLUTARQUE. 


Appuyé  de  si  imposantes  autorités,  je  n'ai  pas  craint,  en  marchant 
sur  leurs  traces,  de  m'engager  dans  une  fausse  voie.  Après  avoir  soi- 
gneusement recueilli  les  rapprochements  déjà  indiqués,  j'ai  poursuivi 
la  comparaison  entre  les  deux  écrivains  sous  les  divers  points  de  vue 
de  la  diction,  du  style,  des  idées,  des  faits  historiques,  littéraires  et 
autres,  des  jugements  relatifs  aux  auteurs,  des  opinious  morales  ou 
politiques,  etc.,  et  je  vais  soumettre  au  lecteur  les  éléments  du  résultat 
auquel  je  suis  parvenu. 

Parmi  les  termes,  au  nombre  de  sept  cents  environ,  qui  sont  com- 
muns aux  deux  auteurs,  sans  tenir  compte  des  mots  qui  appartiennent 
à  tout  ouvrage  grec,  voici  ceux  qui  se  trouvent  le  plus  souvent  chez 
Plutarque  : 


ocysvvyfc  (') 
àSzxoLaroq 
a<5o£oç 

odreibOoi'. 

àxo&cv  (comprendre) 

axparoç 

àxjOOTTj; 

à^c£j<pappocxoç 

aXXoyJXoç 


àXo-ycoç 

àvacp/psrv 

OLTZOLkoq 

àirocpatVïTÔac 

ccareToç 


{*)  V.  pour  l'explication  de  ces  termes  et  pour  les  passages  où  ils  sont  employés,  17/»- 
dex  verborum  à  la  fin  du  volume. 


DU  TRAITÉ   DU    SUBLIME 


97 


jtaqpucrv  et  ses  dérivés 

yavpoç 

yewa?oç  (dans  le  sens  ironique) 

8sxâ%e>.v 

Sî/.X<7lXQt; 

OtafnXkttv 

S'.axXéizrew 

è'-X/A-KTil^OL'. 

$'.<xxp'.fio~>-j 
OTOEirOVtni 

è'.7.TTVpQV  (TO) 

kappa 

SiaiTa'7'.ç 

«5ra<pop£?v 

(Spjpjç 

£7xa>fxcov 

tMyxrtxèç 

£fji(3t^aÇefv 
£pj3oXr/ 
ètj^piO/,: 
£(jnr£(ojî^ùfji£voç 

£IJl<pa?!Ç 

£7ra).^r/).oç 

£7nj3o^rj 

£7n7rpoç0£?v 

£7rtcrTa<7j; 

£(p!XTOÇ 


Yjp£pt£tv 

frajao'ç 

xaTafT'/uvfîv 

xxraGxvjYi 

XT/Àerj 

x£ve?v 

xoXouêjv 

xop^o'-rr/;; 

Àafji|3av£{v  inVnv,  etc. 

X'j(xa{vcaOat  avec  l'acc. 

jmoptov 
V7î<pa>v 

VO0OÇ 

07x0c 

opyavov 

fyet<;  (les  yeux) 

iroct^apcoSoSç 

7ravy)7U(otç 

7rapdt/3o^oç 

TrapayyïXfia 

7rapaTp£<p£<r0at 

-rrap£V0r/xrî 

7rapo/pap3t 

7T£?pa 

TT£p{£^OV  (to) 
7T£iO£7Ta0-/î/Ç 


98 


RECIIERCnE   DE    L  AUTEUR 


TTIÔOCVOÇ 

izokvrélînx 
Trpax-nxoç 

irpoçtaTopsÎTÔac 
•KpoqTziTVTeiv 

pCOTTfXOV 

<7oj3apo'ç 

(Fjyxpiviç 

(T'jfjicpcovJa 

auvacpeîv 

aovsxTnTrretv 


avvîvyo'yjKxv 

a'ovS'TndiracrOa: 
cr5v0£ar£Ç 

-JVpoç 

uirfpy^aepoç 
uirepo^ 
ijTrepcpuyfç 

tpiXoXoysT-j 

CpJ^OVîJXOÇ 

cpopa 


Les  termes  suivants,  d'un  emploi  moins  fréquent  ou  même  assez 
rare,  se  trouvent  pourtant  chez  Plutarque  comme  dans  le  Traité  du 
Sublime. 


aysucTTOç 

àxovav 
a\oyi<JTeîv 

OCfiO'JCTOÇ 

àva-yaryoç 

àveppxT£OTOç 

<3C7repet(5eaÔat 

àiroro^oç 

àirpoçtroîç 

àpfio&oç 


ap^STUirov 

y^co-rroxo^ov 
5a:étxovja)ç  (egregie) 

âfTTdtÇerv 

eyxaTOc^tO'JV 

iyX<XT<xlîlT7îfJ 

èyxe^eueaÔa: 

elSoùkoTZOlzî'J 


zlxaiïoq 


rpxrr/ 


DU    TRAITE    Dl    SUBLIME. 


99 


£!P(UOÇ 

r/.'J-'.x^ecj 
êxcp"j)oç 

EJjLTrpOCXTOÇ 

£vaya>vcoaç-v!Oç 
rvruiroOv 

Cirrytvvmia 

£7n<rjvay£70aj 

ETTUpOpOÇ 
£ir!Cpa>Vc?V 

êpavoç 
appOvetv 

xaraxîppiaT^fv 

xarapapa'veTÔaï 

xara-TTJxvo-j^aj 

xara<7xî>£T£j££v  (de  Educatione) 

xarap^ajpeTtaÇecv-Çetfôaj 

xaTaTOcp^STOa! 

KXraOTfWCtv 

xaTop0o-Jv-9a>^r<;-9a)pia 


xo';yoAoy:3c 
xpo\><7tç 

jxê -yx^r/yopta 
ucAryua 

pjxrr/p  (sens  figuré) 

opy;//TTtxoç 

Traccovioç  OU  -rratcovcioç 

iraparpàya^oç  (de  Educat.) 

7T£pj  AxjX7TO!Jl£VO  Ç 

poOio-j 

'ÎOV^OfJlOrO'JV 

T-JVt(p£^X£'j9a.' 

(jjyxaTa&arç 

TE^TJO'jp-yEraôa: 

•J7T-£VaVT!Ca<7JÇ 

rimûTt/vcni 

•j770|a-/,/j(aaTc/^£<T9aj 
uorepô^riQfxla 

•jcpoç 

yavvoç 


Si  nous  comparons  les  conjonctions,  les  particules,  les  adverbes,  les 
locutions  qui  reviennent  le  plus  souvent  chez  Plutarque,  avec  celles 
qu'affectionne  l'auteur  du  tt.  :j.,  nous  serons  également  frappés  de  leur 
concordance,  surtout  dans  certains  opuscules,  comme  ceux  qui  ont 
pour  titres  :  ttcoç  èeî  tov  v-ov  7roî7jixJcTa)v  ccxo'jsiv ;  —  ttco;  av  rcç  a:- 
oBo'.to  £a"jro\i  Trpoxo7TTOVTOç  eir' àperri;  —  7rapjcéa-j0r5T?xbç  £jç  Atto);- 
^covîov, — trep\  ^o-jmxr^.  Les  deux  auteurs  font  l'un  et  l'autre  volontiers 
usage  de  l'enclitique  tiç  après  les  adjectifs  et  les  substantifs,  de  la  né- 


100  RECHERCHE    DE    L AUTEUR 

gation  o-j  avant  un  adjectif  ou  un  adverbe  négatif  ou  privatif,  des  formes 
adverbiales  oGev,  owtoÔsv,  de  en  seul  ou  avec  oY,  ye,  Se  vuv,  de  aœt', 
aftAêi,  àXyî9à};,  ârjXov,  Sto,  ôsoirsp,  é£y}ç,  £\>04ç,  &xifjy,  j*OV<WOl5,  irXrîv, 
raurri,  rai  ovn,  roçTi-gpît',  toçavs',  olovt',  a-jro  to-jto,  péroré  précédé 
OU  non  de  opa,  xaQairêp  OU  coçnrîp...  outcoç,  efrî...  efrs,  xoù  pjy, 
où  pjv  àXXa,  où^  wiara,  ro  -nrpoç  x^?!V'  ^e  V£pwv  construit  avec  un 
verbe.  L'exclamation  vrj  À/a  reparaît  à  tout  instant,  ainsi  que  les  ver- 
bes oIJjlok,  cp-ps,  ^au^a^co,  «pyjjxs',  y-iroXa^avco.  On  remarque  aussi, 
chez  l'un  et  chez  l'autre,  les  mêmes  particularités  dans  l'emploi  de 
quelques  prépositions,  comme  eW  avec  le  datif,  Trapa  avec  l'accusa- 
tif, etc.,  et  surtout  une  préférence  pour  les  verbes  composés  de  deux 
ou  trois  prépositions  (2). 

L'usage  habituel  des  synonymes  remarqué  chez  l'auteur  du  Traité 
tttpi  ïtyouç  se  retrouve  aussi  chez  Plutarque  ;  ni  chez  l'un ,  ni  chez 
l'autre  ce  n'est  une  juxta-position  de  termes  d'une  valeur  à  peu  près 
semblable;  il  est  rare  que  leurs  synonymes  n'ajoutent  pas  quelque 
chose  à  l'idée,  ou  ne  la  déterminent  pas  de  manière  à  la  rendre  plus 
claire,  plus  précise,  plus  frappante.  Nous  avons  démontré  le  fait  pour 
notre  auteur,  en  comparant  son  style  a  celui  de  Longin  ;  il  suffit  d'ou- 
vrir Plutarque  pour  se  convaincre  de  la  justesse  de  cette  observation. 
Voici  les  synonymes  que  présente  le  chapitre  IV  du  Traité  -n-îp;  àxo&tv. 
àv/j£yjT0K  xoà  Tr«pep/vri  —  è-yxparcoç  xat  fur  alScïïç  —  èuïSe  xat  xocté- 
cpoSoa?-  —  o'j  cpîXo'v-Jxoç  o'jèl  irpOTt-TTiC  xxi  èôgepiç  —  ro  oXwjx  xa; 
tov  rucpov  —  oyxo'j  xa;  cpuar^aocTOÇ. 

L'un  et  l'autre  écrivain  aiment  les  comparaisons  et  les  emprun- 
tent volontiers  à  la  peinture ,  à  l'architecture ,  à  la  musique,  aux 
phénomènes  naturels  ;  ils  font  un  usage  fréquent  des  métaphores,  qui 
donnent  à  leur  style  cette  vivacité ,  cette  vérité ,  cette  couleur  qui 
reveillent  l'attention  et  soutiennent  l'intérêt;  elles  sont  quelquefois 
forcées,  manquent  même  parfois  de  justesse,  mais  c'est  un  reproche 
qu'on  faisait  à  leur  commun  modèle,  le  divin  Platon ,  comme  ils  l'ap- 

(»)  En  particulier  les  verbes  qui  commencent  par  8u%  ou  Su/.,  i^KX-x,  S7reiç,  imawt, 
■/.y-ii  ou  XftTtx,  waps!-  ou  Trapsît,  wpcex.,  Tvposa,  irpoçowa,  WfOÇMmc,  wpoçsw,  wpo;— ept, 
ttso'jtto,  cjvava,  auvairo,  a'jvJia,  ffuvïx,  cmm,  trrny.  ou  a'jvsv. 


1)1    TRAITÉ    1)1     SUBLIME.  101 

pellent,  reproche  dont  l'un  des  deux  convient,  et  qui  ne  l'empêche  pas 
de  professer  la  plus  haute  admiration  pour  ce  grand  génie. 

En  effet ,  c'est  là  l'école  où  ils  se  sont  formés  :  c'est  là  qu'ils  pui- 
sent non-seulement  leur  beau  style,  mais  surtout  l'élévation  de  leurs 
pensées,  leur  vif  amour  du  sublime  et  du  beau,  leur  aspiration  vers 
tout  ce  qui  est  pur,  noble  et  bon.  Si  leur  imitation  est  constante,  elle 
est  aussi  intelligente,  nullement  servile,  également  fidèle  à  l'esprit  et  à 
la  forme.  On  reconnaît  aussi  chez  l'un  et  l'autre  les  traces  d'une  élude 
approfondie  de  Thucydide  et  de  Démosthène,  et  l'on  ne  saurait  douter 
qu'ils  n'aient  lu  avec  attention  les  œuvres  de  Philon  d'Alexandrie  (3). 

Enfin,  quand  on  passe  de  l'un  à  l'autre,  il  semble,  malgré  la  dif- 
férence des  sujets  qu'ils  traitent,  qu'on  lit  le  même  auteur  :  on  n'est 
point  surpris  par  un  changement  de  ton  et  de  manière;  c'est  le 
même  genre  d'écrire,  la  même  vie,  la  même  allure,  la  même  façon 
d'introduire  les  objections,  de  présenter  les  exemples,  d'ouvrir  et 
de  clore  les  digressions;  c'est  le  même  goût  des  citations  poétiques, 
la  même  fréquence  d'interrogations,  d'interpellations,  d'interjections; 
c'est  surtout  le  même  savoir,  la  même  abondance  concentrée  dans  des 
périodes  d'un  tissu  ferme  et  serré,  la  même  bonne  foi  dans  le  style, 
c'est-à-dire  une  aversion  décidée  pour  les  petites  ressources  et  les  sur- 
prises ménagées  auxquelles  se  plaisaient  les  disciples  d'Isocrate  et  les 
sophistes  du  troisième  siècle. 

Or,  ce  n'est  pas  ainsi  que  l'on  imite  :  une  attention  aussi  continue, 
aussi  générale  à  suivre  un  modèle,  quelque  parfait  qu'il  soit,  ne  saurait 
manquer  d'étouffer  tout  naturel,  toute  originalité,  toute  spontanéité, 
qualités  que  l'on  ne  peut  refuser  à  l'auteur  du  Traité  du  Sublime.  On 
comprend  alors  pourquoi  cet  auteur,  qui  cite  tant  de  philosophes,  tant 
d'orateurs,  tant  d'historiens,  ne  mentionne  nulle  part  Plutarque,  qui 
certainement  ne  lui  était  pas  inconnu. 

Poursuivons  notre  parallèle  ;  voyons  si  le  même  accord  règne  entre 
Plutarque  et  son  émule  au  sujet  des  auteurs  qu'ils  citent  et  des  juge- 
ments qu'ils  en  portent. 

(5)  V.  plus  haut,  p.  82,  et  les  rapprochements  assez  fréquents  indiqués  par  Wytten- 
bach  dans  son  Commentaire  sur  Plutarque. 


102  RECHERCHE    DE    L'AUTEUR 

A  l'exception  d'Apollonius  de  Rhodes,  de  Théocrite,  de  Zoïle,  de 
l'historien  Matris,  du  rhéteur  Théodore  et  d'Ammonius,  auteur  du 
Recueil  des  passages  d'Homère  imités  par  Platon  (*),  antérieurs  à  l'an 
50  après  J.-C,  les  écrivains  cités  dans  le  Traité  izepi  ïtyouç,  au  nombre 
de  quarante,  sont  tous  mentionnés  par  Plutarque,  qui  partage  sur  la 
plupart  d'entre  eux  l'opinion  de  notre  critique,  et  ne  la  contredit  jamais 
sur  les  autres. 

Leurs  jugements  sur  les  historiens  donnent  lieu  aux  observations 
suivantes  : 

Prévenu  contre  Hérodote,  Plutarque  semble  presque  regretter  la 
clarté,  la  beauté  de  son  style,  la  vérité  de  ses  descriptions,  le  charme 
qu'il  a  répandu  dans  ses  récits  :  Tpacpjxoç  6  àv/jp ,  dit-il  (8),  xoà  r$h<; 
o  Xoyoç,  xa:  %ap{ç  ffrrwrr,  xa:  Senornç  xat  copa  roîq  Sir,yriixoc<7'. , 

(j.yôov  S'  w;  ot'  àoiSbç,  £7Fi<TTau.Eva>; 

ph  oS,  hyvpcàç  ès  xai  yAacp'jpâJ;  Yyyopsuxsv.  Ne  remarque-t-on  pas  la 
même  disposition  à  mettre  des  réserves  aux  éloges  chez  l'auteur  du 

7TSp!  U^OUÇ  ? 

Plutarque  professe  partout  la  plus  grande  estime  pour  le  caractère 
de  Thucydide  et  la  plus  haute  admiration  pour  son  talent  ;  au  commen- 
cement de  la  vie  de  Nicias,  il  le  déclare  inimitable  (6).  De  même,  l'au- 
teur du  ré.  v.  le  place,  avec  Homère,  Platon  et  Démosthène,  au  rang 
des  plus  grands  génies  (7),  et  ne  se  permet  a  son  égard  aucune  cri- 
tique. L'un  et  l'autre  célèbrent  à  l'envi  la  vigueur  et  la  vérité  des  traits 
avec  lesquels  il  a  peint  les  désastres  des  Athéniens  en  Sicile. 

Ce  double  jugement  sur  Hérodote  et  sur  Thucydide  est  précisément 
l'inverse  de  celui  qu'en  portent  Denys  et  Longin. 

Quant  à  Xénophon,  Plutarque  et  notre  rhéteur  l'associent  à  Pla- 
ton (8)  ;  ils  aiment  à  le  citer,  et  vantent  la  vivacité,  la  naïveté  attique 

(*)  Si  le  témoignage  relatif  à  cet  Ammonius  n'était  pas  aussi  précis,  on  aurait  pu  attri- 
buer ce  recueil  à  Ammonius,  maître  de  Plutarque,  qu'il  prend  souvent  comme  interlocu- 
teur de  ses  dialogues  et  dont  il  avait  écrit  la  vie. 

(»)  Plut.  De  Herod.  Mal.  c.  43,  —  n.  5.  S.  IV,  §  7  ;  S.  XLIH,  §  1. 

(G)  0gu)4'j5'î5V,;  au.ip.7iTw;  i^wrw/i. 

(')  n.  8.  S.  XIV,  S  1. 

(8)  n.  3.  S.  IV,  §  i.  —  Plut,  de  Prof,  in  virtute.  ch.  8. 


DU    TRAITÉ    DU    SURLIME.  103 

de  son  style,  ainsi  que  la  sagesse  de  ses  maximes  et  la  justesse  de  ses 
observations. 

Plutarque  prend  la  défense  de  Philistus  contre  Timée  qui  le  trou- 
vait pesant  et  trivial  (9)  ;  il  parait  en  faire  cas  comme  d'un  historien 
prudent  (10)  et  bien  informé,  quoiqu'il  n'approuve  pas  sa  conduite  po- 
litique. L'auteur  du  rc.  5-.,  de  son  côté,  trouve  que  Philistus  s'élève 
quelquefois  jusqu'au  sublime  (**}. 

Leur  opinion  se  trouve  aussi  conforme  sur  le  style  de  Théopompe. 
Plutarque  ne  goûte  pas  ses  harangues  militaires  (,2)  ;  il  lui  reproche 
une  malignité  encore  moins  polie  que  celle  d'Hérodote  ;  enfin,  comme 
l'auteur  du  ir.  u.  (,5),  il  trouve  son  langage  trop  pompeux  (**). 

Hégésias  et  Àmphicrate  encourent  les  critiques  de  notre  auteur,  à 
cause  de  leur  enflure  et  de  leur  puérilité  (15).  Plutarque  se  moque 
d'Hégésias  (l6)  et  de  sa  remarque  ridicule  sur  l'incendie  du  temple  d'E- 
phèse,  que  Diane  ne  put  empêcher  parce  qu'elle  était  occupée  aux 
couches  d'Olympias  ;  mais  il  faut  avouer  qu'à  son  tour  le  bon  Plutarque 
tombe  dans  le  même  défaut,  en  s'éeriant  que  cette  froide  réflexion 
aurait  suffi  pour  éteindre  l'incendie  (17). 

Dans  la  vie  de  Lucullus  (18),  Amphicrate  est  représenté  comme  un 
sophiste  plein  de  vanité  et  de  présomption. 

Mais  c'est  sur  l'historien  Timée  que  les  deux  auteurs  s'accordent  de 
la  manière  la  plus  frappante  :  il  serait  bien  difficile,  ce  nous  semble, 
de  trouver  une  similitude  aussi  parfaite  dans  le  jugement  porté  par 
deux  auteurs  anciens  sur  le  même  personnage  ;  et  néanmoins  ils  s'ex- 


(9)  V.  plus  bas. 

(«o)  Plut,  de  Herod.  Mal.  c.  4. 

(«)  Sect.  XL,  §  2. 

(•*)  Prsec.  reip.  ger.  c.  6. 

(>3)  S.  XLIir,  5  2. 

('*)  Plut.  Vit.  Demosth.  c.  21,  w;  "Yp*'f£t  /*3"  "pst'ywfoï  ©wîtojaît&ç. 

('»)  S.  III,  §2;  S.  IV,  g  4. 

(,6)  Vit.  Alex.  c.  3.  Cicéron,  de  Nat.  Deor.  H,  27,  attribue  ce  trait  d'esprit  à  Timée  et 
paraît  le  goûter.  V.  sur  Hégésias,  Denys  d'Halic.  de  C.  V.  §  18. 

(17)  Cette  réflexion  de  Plutarque,  rapprochée  de  celles  que  fait  notre  auteur,  au  sujet 
de  deux  passages  de  Timée,  dont  il  relève  la  puérilité,  Sect.  IV,  §J  2  et  3,  ne  trahit-elle 
pas  la  même  tournure  d'esprit  ? 

("y  Ch.  22. 


104  RECHERCHE    DE    l'aUTEUR 

priment  de  telle  manière  qu'on  ne  saurait  découvrir  ni  chez  l'un  ni 
chez  l'autre  aucune  trace  d'emprunt  ni  même  d'imitation  ;  le  lecteur  en 
jugera. 

Voici  ce  que  nous  lisons,  au  chap.  Ier  de  la  vie  de  Nicias  :  Oç  (1Y- 
fjtatoç)  è/n/araç  tov  psv  0O'JxjàY<îyjv  •JiztpfixktîfjQou  œtVQTVjTt,  tov  SI 
4?fki<7T0J  amoèeii;v.v  Travra-rrczat  cpopTtxov  xati  t&c&njy,  Six.  pî^cov  toBtî- 
tcli  ty)  laroo'.y.  tcov  jxaAsaTa  xaTcopGajfxsvcov  ixzi-joiç  à-yoSvcov  xx)  vauijia- 
^tcov  xa:  ôViar/yoptcov,  o'j  jxa  At'a 

wapà  AûS'tov  âpaa  tceÇÔ;  cfyvEÛwv, 

toç  cprpi  ILvo^xpo;  '  à//'  oXco;  tiç  o^i^xoc^/iq  xat  psjpaxjcooViÇ  (patvo'fxevo? 
cv  tO'Jtoîç  *  xa)  xara  tov  At'cptXov 

wa^ù;,  wvôuXs'ju.svo;  VTSOTt  StxsXtXtô. 

L'auteur  du  ireprj^oyç  (19)  énonce  en  ces  termes  le  même  jugement: 
©xrepoy  SI  cov  gfiropEv,  Xs'yco  <5î  to-j  -v^u^pou,  TrAvip/jç  o  Ttfxajoç,  àvr,p 
toc  psv  a/Xa  ocavoç ,  xaNc  7rpoç  Xoycov  hf&rt  pzyzQoç  o\>x  ayopoç,  itoh)f~ 
orwp,  e7r!V0yjTJXoç,  ttXy/V  àXXoTpjcov  plv  èXsyxTJXcoTaTo;  àfxapTr^aaTcov, 
àvîTraJffôyjTOç  5s  toifom  ,  u-nro  $£  ?pu>TOç  tou  £cvaç  vftQOEtç  as)  xevcnt  iroX- 
Xaxtç  «ctr/irraw  et'ç  to  7raio^fcoôYaTaT0v.  Ce  jugement  général  sur  le 
goût,  le  caractère  et  le  style  de  Timée,  a  qui  l'on  reproche  de  part  et 
d'autre  de  la  présomption,  de  la  jalousie,  une  sévérité  outrée,  beau- 
coup d'amour-propre,  de  l'affectation,  de  l'enflure  et  des  puérilités, 
est  appuyé  chez  nos  deux  auteurs  par  le  même  exemple,  auquel  cha- 
cun d'eux  en  ajoute  un  autre.  Plutarque  continue  en  ces  termes  :  IIoX- 
\ayo~j  â'iJTroppî'cov  sic  tov  E-vap^ov  w;7rêp  otocv  Affpi  toTç  A0r,vacorç 
oc'covov  Yj-yyfcaaôat  •ycyovcvar,  tov  octto  t9jç  vueyjç  ïyo-jroi.  wJvoua  arpa- 
Trjyov  ,  àvT£J7T0VTa  7rpoç  tt)V  arpaTr/ycav  '  xat  tyj  7r£pJX0Tr?)  tojv  Eppcov 
7rpoo7)tua!V£fv  oc'jtoÎç  to  ^ataovrov,  a>;  uiro  Epj*oxpaTOVç  to\>  Epfxcovoç 
TrXsÎTTa  iretaovTaj  irapà  tov  TroXsptov.  Et£  <S'  £t'xoç  et  va:  tov  HpaxXja 
to~ç  plv  lupaxouCTJOJç  j3or/0£?v  &a  Tr/vKopr/;  Trap'  hq  è'Xa|3s  tov  KepjSepov 
opy^aQac  <5s  toTç  Aôvjva'otç,  otj  to\>;  Aj-yeoreaç  àiro-yo'vo-jç  ôVraç 
TpoSwv  I'ctojÇov,  ocjtoç  <5'  uîto  Aaop.e<5ovToç  à&xyjôeiç ,  àvaoraTov 
tivovrivî  T7/v  iro'Xtv.  AXXa  toutoj  fxsv  focoç  àrco   Tvîç  a'jTTjç  e'fzfjeXstaç 

(19)  s.  IV,  §  1. 


1)1     TRAITÉ    DU    SUBLIME.  105 

txjtcx  ré  ypacpéjv  sizr'iîi,  v.x\  tyjv  4>c^!Otou  -âiaAexrov  rjQ-JVfrv,  xa;  tocç 
7T£pv;  n^àrcova  xa!  ApjoTOTAv}  ).oi$opeïb$3.i.  Ejnoc  (5'  oO.coç  pîv  ri  mat 
y.t^'.-j  (xpuJa  xx\  ÇrAor-JTTia  -n-po;  értpouç  fji!xpo7rp£7r£;  yxivîrxi  xavt 
Otxpiortxov  '  ocv  (5;  ^poç  toc  xp.i^.r,TX  yeyvyjtgu,  xxi  T£^éa>;  àvataQvrrov. 
L'auteur  du  irsp':  :j^ojç,  après  avoir  relevé  l'opposition  ridicule  établie 
par  Timée  entre  Isocrate  et  Alexandre  le  Grand,  qui  mit  moins  de 
temps,  dit-il,  à  conquérir  l'Asie  que  l'orateur  athénien  n'en  mit  à  com- 
poser son  Panégyrique,  s'écrie  :  Toîç  è'  Adypo&m  à).o\io-{  irepi  ZtxeVav 
Tna  tcotov  êirJcpcov£?;  ort  e:ç  rov  Epav^v  aOE^aocvrcç  xac  irepjxo'^av- 
reç  ajTovi  rà  àya^axra,  Six.  tout'  tf&oxav  ôYxr,v.  0'jj(  r,xi<7rx  SI  Si*  £va 
avopa,  bç  à-Tro  to*j  -rrapavopLyj^VToç  <5ra  TraTî'pcov  yjv,  ÈppoxpaT/jv  tov 
Eppoovoç.  Oçt£  ^a-jfxaÇejy  pe ,  TepevTjavs  riSivre,  ircoç  où  xoà  £?ç  Ato- 
vuo"£Ov  ypacpe!  tov  T'5pavvov  £77£V£  yxp  £iç  tov  A:a  xac  tov  Hpax)ia  o\)Ç- 
o-£j3)iç  eyivero,  Six  to\>t'  oc'jtov  Atcov  xat  HpaxXsi'<5rjç  tyjv  ruaxw&a 

Otcp£^OVTO. 

Vers  la  fin  du  même  chapitre,  il  reproche  encore  à  Timée  d'avoir 
emprunté  à  Xénophon  un  trait  de  mauvais  goût,  en  jouant  sur  le  double 
sens  du  mot  grec  xopxi ,  qui  signifie  à  la  fois  jeunes  filles  et  prunelles. 
Plutarque  fait  allusion  au  même  jeu  de  mots  dans  son  Traité  de  la 
fausse  honte  (20),  mais  en  désignant  l'auteur  qui  se  l'est  permis  par  les 
mots  ô  jjl£v  pr,rcop,  qu'Amyot  traduit  Y  orateur  Démosthène,  que  Ruhn- 
ken  applique  a  Hegesias,  et  qui  se  rapportent  sans  doute  à  Timée, 
dont  le  nom  ne  s'est  pas  présenté  au  souvenir  de  Plutarque  lorsqu'il 
écrivait  ce  traité. 

Clitarque  et  Callisthène  sont  également  cités  par  le  biographe  de 
Chéronée;  mais  nous  n'avons  trouvé  dans  ses  ouvrages  aucun  jugement 
énoncé  sur  leur  mérite  comme  écrivains. 

Les  critiques  attribuent  à  Hécatée  de  Milet  le  passage  cité  dans  le 
irepi  ityo-j;  (2I),  et  pensent  que  Plutarque,  dans  son  livre  sur  Isis  et 
Osiris,  ch.  6,  mentionne  plutôt  Hécatée  d'Abdère  (22).  On  pourrait  sou- 
lever quelques  doutes  à  ce  sujet;  mais  quelle  que  soit  l'opinion  qui 

(ï0)  nepï  (uçanrîac,  c.  1,  p.  528.  t)6cv  i  asv  br-i>>?  riv  iv«{'j-/-'jv7V/  OÙX  ï'yr,  y.ïpki  êv  tgï; 
S|i|iun  îy.Êtv,  âXXà  immttç. 
(*»)  S.  XXVII. 
(«»)  Millier,  Frag.  Hist.  gr.  I,  pp.  20  et  28. 


106  RECHERCHE    DE    l'aUTEUR 

prévaudrait,  elle  n'influerait  pas  sensiblement  sur  la  question  qui  nous 
occupe. 

Ainsi  l'auteur  du  Traité  du  Sublime  nous  fait  connaître  son  juge- 
ment sur  onze  historiens,  dont  quatre  seulement  sont  pour  l'ordinaire 
présentés  comme  objet  d'étude  par  les  rhéteurs.  Cette  circonstance 
n'est-elle  pas  digne  de  remarque,  et  ne  s'explique-t-elle  pas  tout  na- 
turellement si  ce  traité  est  de  Plutarque? 

On  reconnaîtra  le  même  accord  entre  les  deux  auteurs  dans  la  ma- 
nière dont  ils  jugent  et  goûtent  les  poètes,  et  quelques  analogies  plus 
particulières  dans  l'opinion  qu'ils  expriment  sur  quelques-uns  d'entre 
eux. 

Pour  Plutarque,  comme  pour  l'auteur  du  Traité  du  Sublime ,  Ho- 
mère est  le  poète  par  excellence;  c'est  la  source  féconde  où  ils  puisent, 
comme  à  pleines  mains,  les  exemples  dont  ils  ont  besoin  pour  appuyer 
ou  justifier  leurs  leçons  de  morale  et  de  goût.  T65v  <5e  ^epi  to\>  ttoit/toO 
lîyotiî'voùv,  dit  Plutarque  (23),  <x\rfj(<7TO(.TQv  larw,  on  ^xo-joç  6  O(ar;poç 
t/jç  tcov  àvôpco-rrcov  a^ixopicxq  TTcpjycyovîv ,  àî!  xatvoç  wv  xas  Ttpoq 
yoio'.v  àx(uaÇa)v  x.  t.  \.  L'auteur  du  ir.  5.,  sans  fermer  les  yeux  sur 
les  imperfections  d'Homère,  voit  en  lui  le  puissant  génie  dont  se  sont 
inspirés  tous  les  grands  poètes,  Hérodote  et  le  divin  Platon  ;  il  sait 
trouver,  pour  exprimer  son  enthousiasme,  des  images  aussi  frappantes 
que  justes  ;  enfin  il  lui  emprunte  une  riche  moisson  de  traits  sublimes. 

On  sait  que  Plutarque  avait  composé  un  commentaire  sur  Hésiode, 
dont  Aulu-Gelle  (24)  mentionne  le  quatrième  livre,  et  dont  Proclus  et 
Tzetzès  nous  ont  conservé  plusieurs  passages,  dans  lesquels  le  com- 
mentateur exerce  sa  critique  sur  certains  vers  dont  il  propose  la  sup- 
pression. De  même,  l'auteur  du  tr.  &,  en  rapportant  un  vers  tiré  du 
Bouclier  d'Hercule,  exprime  des  doutes  sur  l'authenticité  de  ce  poème 
(*5)  que  Plutarque  ne  cite  jamais. 

Il  nous  reste  aussi  quelques  passages  du  Commentaire  de  celui-ci 
sur  Aratus,  et  dans  ses  œuvres  il  cite  quelquefois  ce  poète,  sans  énon- 
cer toutefois  d'opinion  sur  leur  valeur  poétique. 

(«)  De  Garrulitate,  c.  6,  p.  504  D. 
(")  N.  A. -H.  XX,  8. 

(")  n.  8.  s.  ix,  §  s. 


DU    TRAITÉ    1)1     SUBLIME.  107 

Si  Plutarque  ne  parle  pas  du  poème  des  Arhnaspiens,  cité  dans  le 
Traité  ir.  \>.  (26),  il  en  connaissait  du  moins  l'auteur,  Aristeas  de  Pro- 
connèse,  au  sujet  duquel  il  raconte  une  anecdote  dans  la  vie  de  Romu- 
lus  (27),  et  s'il  ne  dit  rien  de  l'Erigone  d'Eratosthène,  il  cite  cependant 
quelques  vers  de  ce  poète,  sans  indiquer  toutefois  à  quel  poème  ils 
appartiennent  (î8). 

Les  deux  auteurs  admirent  également  les  trois  grands  tragiques  d'A- 
thènes, mais  ils  mettent  à  leur  admiration  certaines  réserves,  et  quoique 
les  jugements  qu'ils  en  portent  laissent  voir  entre  eux  quelques  diffé- 
rences, ils  ne  sont  point  en  opposition.  Plutarque  nous  apprend  que 
Sophocle  rappelait  lui-même  que  «  après  s'être  amusé  d'abord  en 
jeune  homme  à  reproduire  l'emphase  d'Eschyle,  après  s'être  appliqué 
à  l'art  difficile  de  la  composition,  il  s'était  étudié  en  dernier  lieu  a  don- 
ner à  son  style  ce  qui  en  fait  le  premier  mérite,  c'est-à-dire  la  vérité 
des  sentiments  et  la  moralité  de  la  peinture  »  (29).  L'auteur  du  nrîpi 
u-vj/ojç  (30)  signale  aussi  la  pompe  démesurée  d'Eschyle,  et  montre  que 
Sophocle  atteint  à  la  même  élévation,  sans  forcer  la  nature,  ni  faire  vio- 
lence à  l'imagination  ;  toutefois  il  ne  le  considère  pas  comme  toujours 
exempt  de  chute,  et  à  l'abri  de  toute  critique  (31),  et  à  cet  égard  il  s'ac- 
corde aussi  avec  Plutarque  qui  reproche  à  Sophocle  de  l'inégalité  (32). 

Euripide  réussit  admirablement,  dit  l'un  (33),  à  peindre  les  effets 
de  la  folie  et  de  l'amour;  mais  pour  les  autres  passions  les  traits  qu'il 
emploie  semblent  téméraires  et  dépassent  souvent  le  but.  Ce  poète  est 
donc  du  nombre  des  écrivains  dont  les  efforts  pour  atteindre  au  sublime 
sont  quelquefois  couronnés  de  succès,  mais  qui  n'y  parviennent  pas 

(«)  S.  X,  $  4. 

(»')  Ch.  28. 

(*»)  Plut,  de  Sol.  anim.  c.  32,  p.  981  F. 

(*9)  De  Sent.  prof,  in  virt.  c.  7,  p.  79  B.  'ïïçmo  -fàp  i  Socpox/.r;  eXe-^  riv  Xlcyylvj  £ia- 
-ir.v./i^  If/.vi,  v.-7.  tè  TT-.y.îiv  •/.%•.  y.%-i-i/-ivi  rr;  R&TMJ  /.%-%(sy.vjr^,  TpffOV  rïïr,  ri  ttî 
'/.=;c(>:  [OTgftâXXiW  sï^cî,  SiTEp  sariv  40uu*TftTOv  x.%\  fi&Tt9TOv,  jc.  t.  X.  V.  M.  Patin,  Etudes 
sur  les  Tragiques  grecs,  I,  p.  50. 

(»)  Sect.  XV,  §7.  Sect.  III,  $  I. 

(M)  S.  XXXHF,  %  5. 

(5*y  De  audiendo,  c.  13.  p.  4o  B.  Mswyairo  £àv  zi;...  E&piri&ou  Si  rr.v  >.a>.iàv,  ZofO- 
x.Xci'j;  Hz  tt.v  ivwi/.x}.:xv. 

(**)  II.  3.  S.  XV,  %  3. 


108  RECHERCHE    DE    l'aUTEIK 

naturellement  et  tombent  alors  dans  le  puéril  ou  le  trivial  (3").  On  pour- 
rait, dit  l'autre,  reprocher  à  Euripide  de  la  prolixité  (3ri)  ;  ses  maximes 
ne  sont  pas  toujours  justes  et  morales  ;  cependant  c'est  un  des 
plus  grands  poètes  qu'aient  eu  les  Athéniens  ;  des  passages  de  ses  tra- 
gédies, récités  en  Sicile  par  des  prisonniers  ou  des  fuyards,  leur  ont 
valu  la  liberté  ou  un  généreux  abri  (36),  et  l'on  trouve  dans  ses  poésies 
une  riche  moisson  d'observations  profondes  et  délicates  sur  le  cœur 
humain  (37).  Plutarque  cite  deux  passages  de  la  tragédie  de  Phaéthon  (38), 
dont  le  7T-.  y.  nous  a  conservé  un  fragment  intéressant  (39). 

Ion  de  Chio  paraît  jouir  de  l'estime  de  Plutarque  (*°),  comme  de 
celle  de  l'auteur  du  Traité  tr'.  S,  ;  mais  celui-ci,  en  reconnaissant  qu'on 
ne  peut  reprendre  en  lui  aucun  défaut  grave,  donnerait  toutes  ses  tra- 
gédies pour  le  seul  OEdipe  de  Sophocle  (**);  et  le  premier  lui  reproche 
de  tout  juger  d'après  les  règles  de  son  art. 

Le  jugement  porté  dans  le  Traité  it,  5«  au  sujet  d'Aristophane,  qui 
est  mis  au  nombre  des  auteurs  qui  s'élèvent  parfois  au  sublime  f12), 
s'accorde  avec  celui  de  Plutarque  sur  ce  poète  spirituel  et  satirique,  dont 
il  trouve  la  composition  tantôt  tragique,  tantôt  comique,  tantôt  grave, 
tantôt  simple,  obscure,  commune,  pompeuse,  élevée,  bavarde,  quel- 
quefois badine  et  frivole  au  point  de  donner  des  nausées  C3). 

Nos  deux  auteurs  citent  l'un  et  l'autre  Eupolis,  et  rappellent  que 
Phrynichus  fut  soumis  a  une  amende  a  cause  de  sa  tragédie  sur  la  prise 
de  Milet  (*). 


(s*)  n.  Û.  S.  XL,  §§  2,  3. 

(35)  De  Aud.  c.  13,  p.  45  B.  V.  plus  haut,  note  32. 

(se)  vie  de  Nicias,  c.  29. 

(")  De  Glor.  Ath.  c.  5  :  x  EùpmrîS'Gu  crocpta,  xai  %  SocpoxXs'o'j;  Xc^ioty!;  y.cr.i  tô  Aùr/ôXo'j 

(38)  Sympos.  Q.  IV.  2,  p.  665  C.  Consol.  ad  ux.  p.  608  DE. 

(39)  n.  û.  s.  xv,  §4. 

(40)  Cons.  ad  Apoll.  c.  21,  c.  28.  —  De  Tranq.  anim.  c.  3.  —  De  Prof,  in  virt.  c.  8.  — 
Vie  de  Pcriclès,  c.  6. 

(*«)  S.  XXXIII,  §  5. 

(*»)  S.  XL,  §  2. 

(*')  "Evectu  i>.iv  ouv  èv  ttî  /CocTaaxsuy)  twv  ôvop.aTwv  aÙT&>  (tô  'ApKTTOçoévst)  to  Tpa^wov,  to 
X.WJJ.UCÔV  ,  to  a&Papôv,  to  -rreÇov,  àaâcpaa,  jcotvoTinî,  S*ptoç  usa  ^îapaa.,  o-TTEpaoXofta  xai  cpX'japta 
vaunw^rîç.  Comp.  Arist.  et  Men.  c.  1,  p.  853. 

(«*)  Plut.  Prœc.  pol.  c.  17,  p.  814.  11.  5.  S.  XXIV,  $  1. 


DIT  TRAITÉ    1)1     SUBLIME.  109 

Stésichore,  Archiloque,  Anacréon,  Simonide,  Bacchylide  et  Pindare 
ne  nous  ont  pas  paru  donner  lieu  à  des  rapprochements  bien  saillants 
entre  nos  deux  auteurs,  qui  s'accordent,  du  reste,  dans  leur  admiration 
pour  le  génie  des  uns,  et  dans  leur  estime  pour  le  talent  des  autres. 
Mais  nous  croyons  devoir  appeler  l'attention  de  nos  lecteurs  sur  la  cir- 
constance que  Plularque  est,  avec  Lucien  (U5),  le  seul  des  auteurs  an- 
ciens qui  fasse  allusion  ou  qui  cite  des  vers  empruntés  à  la  magni- 
fique ode  de  Sappho,  dont  l'auteur  du  ir.  v.  nous  a  conservé  un  si 
beau  passage  ("6).  Il  fallait  que  cette  ode  fût  bien  présente  à  l'esprit  de 
Plutarque  pour  qu'il  y  revint  jusqu'à  trois  fois  dans  des  ouvrages  si 
différents;  son  admiration  pour  un  tel  chef-d'œuvre  était  bien  vive 
pour  qu'il  s'efforçât,  comme  il  le  fait,  d'en  exprimer  les  beautés. 

Platon  est  pour  chacun  de  nos  deux  auteurs  le  divin  Platon  (*7)  ; 
non-seulement  ils  le  citent  fréquemment,  et  lui  empruntent  même  de 
longs  passages,  comme  les  citations  de  la  République  et  du  Timée  que 
fait  l'auteur  du  ir.  5.  ("8),  celles  du  Phédon  dans  la  Consolation  à 
Apollonius  (*•),  du  Timée  et  d'autres  dialogues  dans  le  traité  de  la 
Création  de  l'âme  par  Plutarque  (s0);  mais  encore  leur  style,  ainsi  que 
nous  l'avons  déjà  dit,  est  comme  imprégné  de  la  substance  de  Platon  ; 
ses  idées,  ses  images,  ses  expressions,  ses  tournures  se  retrouvent  à 
toutes  les  lignes,  et  c'est  ce  qui  distingue  notre  rhéteur  de  tous  les 
autres  rhéteurs  grecs,  qui  sont  loin  d'offrir  les  mêmes  rapports. 

Bien  qu  Aristote  et  Théophraste  aient  écrit  sur  la  rhétorique,  l'au- 
teur du  ir.  5.  n'en  appelle  qu'une  fois  à  leur  autorité;  ce  n'est  pas  non 
plus  à  leur  école  que  Plularque  s'est  formé,  quoiqu'il  les  cite  assez 
souvent. 

Gorgias  le  Léontin  n'est  recommandé  par  aucun  de  nos  deux  rhé- 
teurs comme  un  modèle  à  imiter. 


(*»;  Amor.  c.  46. 

(*«)  II.  0.  S.  X,  %  2.  Plut,  de  Sent.  prof,  in  virt.  c.  10,  p.  81.  —  Amatorius ,  c.  18,  p.  762. 
—  Vita  Demetrii,  c.  38.  —  Peut-être  aussi  De  Aud.  c.  16,  p.  46  D. 
(*')  Plut.  Consol.  ad  Apoll.  c.  36.  —  II.  3.  S.  IV,  & 
(*s)  II.  5.  S.  XIII,  %  1.  S.  XXXII,  §  5. 
(*»)  Ch.  36,  Cons.  ad  Apoll. 
(5(fl  Ch.  1 ,  De  procr.  anima?. 


J  10  RECHERCHE    DE    l'aHEIH 

Les  grâces  et  le  talent  oratoire  de  Lysias  sont  franchement  recon- 
nus par  Plutarque,  qui  s'exprime  ainsi  à  son  sujet  :  Sx&m  t>,v  A-jc/o-j 
Trciôcb  xoù  ^aojv,  xàxsîvov  yocp 

'E^<ù  çauu  toTrXox-âawv  Mciaâv  eu  Xay^eîv.  (5I) 

et  par  notre  critique  qui  lui  attribue  les  mêmes  qualités  :  A-jo-fa- 
xàç  àpsraç  t£  xac  yjx^'.rcxç  (52).  Mais  celui-ci  se  moque  de  Cœcilius 
qui  préfère  Lysias  à  Platon  f3),  et  Plutarque  compare  le  style  de 
cet  orateur  à  un  manteau  mince  et  léger  qui  ne  préserve  pas  du 
froid  (3")  ;  il  rapporte  aussi  une  anecdote  de  laquelle  il  résulte  que  les 
discours  de  Lysias  se  recommandaient  plutôt  par  la  forme  que  par  le 
fond,  et  que  plus  on  les  lisait,  moins  on  en  était  satisfait  (55). 

Les  deux  auteurs  plaisantent  sur  le  temps  qu'Isocrate  mit,  dit-on, 
à  composer  son  Panégyrique  (50);  l'un  et  l'autre  trouvent  que  l'usage 
continuel  des  conjonctions  que  cet  orateur  recommandait  dans  son 
enseignement  et  par  son  exemple,  énerve  le  style,  et  lui  ôte  tout  na- 
turel et  toute  liberté  (57). 

Nous  n'avons  trouvé  dans  Plutarque,  sur  l'orateur  Hypéride,  aucun 
jugement  qui  rappelle  celui  du  Traité  ir.  v.  (58);  nous  lisons  seulement 
dans  les  Vies  des  dix  orateurs,  ouvrage  supposé  ou  considérablement 
altéré,  le  même  trait  cité  au  §  10,  S.  XV  du  -n-ep:  u^ouç,  à  l'occasion 
du  décret  d'affranchissement  porté  après  la  bataille  de  Chéronée  (;i9).  Le 
biographe  nous  apprend  aussi  que  quelques  personnes  préféraient  Hy- 
péride à  Démosthène,  ce  qui  peut  avoir  engagé  notre  critique  à  établir 
entre  eux  ce  parallèle  d'abord  favorable  à  Hypéride,  mais  qui  se  ter- 
mine par  une  appréciation  si  juste,  si  admirable  de  la  puissance  de 
Démosthène  et  des  effets  irrésistibles  de  son  génie  oratoire. 

»»)  Plut.  De  GaiTul.  c.  5' 

(*»)  n.  S.  s.  xxxiv,  §2. 

(")  Ibid.  S.  XXXII,  §  8;  XXXV,  §  I. 

(s*)  Plut.  De  Aud.  c.  9,  42  D. 

(s»)  Plut,  de  Garrul.  c.  S. 

(56)  n.  8.  S.  IV,  §  2.  Plut,  de  Glor.  Ath.  c.  8,  p.  330  F  et  351  A. 

(5')  n.  3.  S.  XX.1,  §  1.  Plut.  Platon,  quaest.  X,  c.  4.  Atô  v.ù  ttffâfà  tô  àaûvS'sTGv  ay.ïi^a, 
Tvasà  toi;  W/va;  "ypâcpoufftv  tâ$OXt{Mt  '  tou;  8'  â-yav  vguIugu;  eV.eÎvgu;  y.cù.  j/.r.S's'va  «rjvS'effUGv 
h.  tx;  o'jvr.ôeta;  âcpisvTa;  <u;  àp-pîvy.ai  àTraôri  xal  y.o-xtùSr,  tw  &y.z-a.$lr~ti>  tt,v  opâaiv  JCOtoiv 
ra;  atTtwvTat.  V.  aussi  de  Glor.  Athen.  p.  3f)0  F. 

(58)  n.  8.  S.  XXXIV.  V.  cependant  Plut.  Vie  de  Démosth.  c.  13. 

f»)  Vie  d'Hyp.  §§8  et  9. 


DU   TUAITÉ    DU    SUBLIME.  111 

Ce  grand  nom  de  Démosthène  reparaît  souvent  dans  les  œuvres 
morales  de  Plutarque,  qui  rapporte  une  foule  de  ses  pensées,  de  ses 
traits  d'éloquence,  de  ses  triomphes  de  tribune,  tantôt  les  mêmes  que 
signale  l'auteur  du  -rrept  u\[/ou;  (60),  tantôt  différents.  Quoique,  dans  la 
vie  de  Démosthène,  Plutarque  montre  peu  d'indulgence  pour  la  con- 
duite politique  de  l'orateur  athénien,  et  paraisse  avoir  ajouté  trop  faci- 
lement foi  ou  donné  trop  d'importance  à  quelques  récits  envenimés 
par  l'envie,  il  n'en  rend  pas  moins  un  constant  hommage  à  cette  su- 
blime éloquence  qui  s'appuyait  sur  ce  principe,  que  le  beau  moral  mé- 
rite seul  par  lui-même  notre  préférence  (61).  En  particulier,  nos  deux 
auteurs  s'accordent  à  refuser  à  Démosthène  le  don  de  la  plaisanterie 
et  le  goût  de  l'élégance  (6*). 

De  tous  les  rhéteurs  grecs  qui  nous  sont  parvenus,  Plutarque  et 
l'auteur  du  -n-epj  xfyouç  sont  les  seuls  qui  aient  mis  Démosthène  et 
Cicéron  sur  la  même  ligne,  et  qui  aient  énoncé  une  opinion  compara- 
tive sur  leur  talent  oratoire.  Il  est  vrai  que  Plutarque  se  déclare  in- 
compétent pour  établir  entre  eux  un  parallèle  à  cet  égard,  à  cause  du 
peu  d'habitude  qu'il  a  de  lire  les  auteurs  latins  ;  mais,  dans  la  compa- 
raison qu'il  fait  des  deux  orateurs,  il  laisse  bien  voir  qu'il  comprend 
et  admire  l'éloquence,  le  savoir,  l'abondance  de  Cicéron  (65).  Notre  au- 
teur, de  son  côté,  montre  la  même  réserve,  et,  comme  Grec,  décline  le 
droit  de  juger  l'orateur  romain  ;  néanmoins  il  essaie  de  faire  sentir,  au 
moyen  d'une  belle  image,  la  majesté  plus  calme  et  non  moins  irrésisti- 
ble du  génie  de  Cicéron,  et  il  indique  dans  quelles  circonstances  et  sous 
quelles  formes  son  éloquence  se  déploie  le  plus  avantageusement  (6*)  ; 
mais  il  se  garde  bien  d'entreprendre  un  parallèle  détaillé,  tel  que  celui 
qu'il  consacre  à  Hypéride  et  a  Démosthène,  et  de  s'exposer  ainsi  au  re- 
proche que  Plutarque  adresse  à  Caecilius,  qui  a  fait  preuve  d'une  sol  te 

(60)  n.  S.  S.  XXXH,  $  I,  Plut.  V.  Arat.  c.  U.  —  S.  XVI,  Plut,  de  Glor.  Athen.  c.  8, 
p.  350.  —  S.  XX,  §1,  Plut.  Plat,  quœst.  X,  c.  4,  p.  10 10  F. 

(Gl)  V.  Plut.  Vie  de  Démosthène,  c.  13.  Il  ajoute  ces  mots  :  oùx  h  tw  y.%rk  Motpcx>ia 
y.%i  noXûê'J/.-rov  y.ai  'ïireptS'r.v  àpt6u.w  tojv  priropoiv,  àXX*  âv&>  u.erà  KîfMOvo;,  x.at  ©ouxuîïiî'o'J, 
tuù  ncft/cXs'cu;.  V.  aussi  le  ch.  18. 

(«*)  n.  Û.  S.  XXXIV,  $  3.  Plut.  Parall.  de  Cicéron  et  de  Démosthène,  c.  1. 

(6J)  Vie  de  Dém.  c.  3.  Parall.  de  Dem.  et  de  Cic.  c.  1,2. 
H.  0.  S.  XII,  M  *  et  5. 


i  1  2  RECHERCHE    DE    LAUTEUR 

présomption  en  composant  un  traité  où  il  compare  les  deux  ora- 
teurs (os). 

Nos  deux  critiques  sont  aussi  pleinement  d'accord  sur  le  compte  de 
Crecilius;  ils  lui  reconnaissent  du  savoir,  de  l'habileté,  une  réputation 
assez  bien  établie  ;  mais  ils  lui  refusent  un  coup  d'œil  juste,  un  juge- 
ment sain  et  un  goût  sûr;  nous  ne  sachions  pas  que  d'autres  écrivains 
en  aient  porté  le  même  jugement  (66). 

Les  caractères  évidents  d'interpolation  qui  ont  été  reconnus  par 
Valckenaer,  Wyttenbach,  F.-A.  Wolf  et  tout  récemment  par  M.  Spen- 
gel,  dans  le  §  9,  S.  IX,  du  Traité  du  Sublime,  où  se  trouve  la  citation 
de  Moïse  (6T),  et  subsidiairement  l'hypothèse  de  M.  Rœper,  qui  pense 
que  cette  citation  a  été  empruntée  par  l'auteur  à  Cœcilius,  Juif  de  na- 
tion, dont  il  avait  l'ouvrage  sous  les  yeux  ;  enfin  les  rapports  que  nous 
avons  indiqués  entre  le  style  de  Philon,  celui  de  Plutarque  et  celui  du 
Traité  wepii  u^ouç,  devraient  nous  dispenser,  ce  semble,  de  faire  des 
recherches  pour  expliquer  comment  le  législateur  des  Juifs  pourrait 
être  cité  dans  un  ouvrage  du  philosophe  de  Chéronée.  Cependant  voici 
une  observation  et  un  témoignage  que  nous  présentons  aux  lecteurs 
qui  conserveraient  à  ce  sujet  quelques  scrupules. 

Il  est  vrai  que  Plutarque,  lorsqu'il  parle  des  Juifs,  en  particulier 
dans  le  livre  sur  Isis  et  Osiris  et  dans  ses  Quœstiones  Convivales  (68), 
trahit  de  grandes  préventions  et  des  notions  tout  à  fait  erronées  ;  mais 
d'un  côté,  nous  voyons  par  l'exemple  de  Tacite  (Hist.  V,  c.  3-5)  que 
les  auteurs  les  plus  graves  accueillaient  sur  ce  malheureux  peuple  les 
fables  les  plus  absurdes,  les  bruits  les  plus  injurieux,  en  même  temps 

(G*)  Plut.  Vie  de  Démosth.  c.  3. 

(66)  Plut.  V.  Dem.  c.  3,  h  w»ptw©<  h  âraot  KaixîXtcç.  —  n.  ity.  S.  I,  f  i;  S.  VIII,  %  1-4  ; 
S.  XXXI,  §  I  ;  S.  XXXII,  §  8. 

(67)  Nous  ferons  remarquer  de  plus  que  le  passage  relatif  à  Moïse  se  trouve  dans  uue 
partie  du  Traité  du  Sublime  qui  n'a  été  conservée  que  par  les  manuscrits  les  plus  récents, 
et  qu'ainsi  il  n'a  pas  pour  lui  l'autorité  du  manuscrit  de  Paris  n°  2036,  le  plus  ancien  et  le 
plus  correct  de  tous.  La  disparition  même  du  feuillet  où  devait  se  trouver  ce  passage  ne 
peut-elle  pas  faire  concevoir  des  doutes  sur  son  authenticité  ? 

(68)  piut.  de  Iside  et  Osiride,  c.  31.  Quœst.  Conv.  5,  6,  où  l'on  discute  les  deux  points 
suivants  :  no'repov  oî  Tou^aïct  7sPo|j.5vGt  tt,v  ûv,  r  &uç"/>epaïvovTE;  iitiywTM  twv  y.pewv; — Tt;  o 
wapà  ïorôaîcic  «eo'ç;  —  V.  sur  les  passages  des  anciens  relatifs  aux  Juifs,  VExcursus  in- 
séré pages  323  et  suiv.  du  tome  II  de  l'édition  de  Tacite,  publiée  par  J.-G.  Orelli  et 
•I.  G.  Baiter.  Zurich,  18*6-1848.  8». 


1)L    TKA1TÉ    DL    SUBLIME.  I  i  U 

que  des  opinions  assez  saines  sur  sa  croyance  en  un  Dieu  unique  et 
spirituel,  et  de  l'autre,  nous  savons  par  Théodoret  (°  ")  que  Plutarque 
a  parlé  des  Juifs  d'une  manière  plus  sérieuse,  dans  quelqu'un  des  livres 
qui  ne  nous  sont  pas  parvenus  :  <I>a<7t  $s  ocÙtovjç  (le»  philosophes  grecs) 
€V  At-yu-rrrco  o\>  fjto'vov  irap'  Aly'JTzv.  wv,  oclloc  xaj  Tzotp'  È|3pac'cov  toc  nrecî'. 
toïï  ovtojç  iï'.SocyOrt'Joc.  3£0U,  xa:  ravira  d\'<5a?xef  pev  IlXovrapyoç  o 
Botcorro;. 

Après  cette  revue  des  jugements  des  deux  auteurs  sur  les  mêmes 
écrivains,  revue  assez  longue  bien  qu'incomplète ,  et  dans  laquelle  nous 
n'avons  dissimulé  sciemment  aucune  différence,  nous  demanderons  de 
nouveau  s'il  serait  possible  de  trouver  entre  deux  auteurs  qui  ont  écrit 
dans  des  genres  différents,  des  rapports  aussi  multipliés,  aussi  variés, 
aussi  spéciaux,  et  dans  certains  cas  aussi  frappants,  que  ceux  que  nous 
venons  d'exposer  entre  Plutarque  et  l'auteur  du  irepè  xfywçi  et  nous 
croyons  pouvoir  tirer  de  cet  examen  une  conclusion  aussi  favorable  à 
notre  thèse,  que  celle  qui  nous  a  été  fournie  par  l'étude  de  leur  style. 

A  ces  rapprochements  relatifs  aux  écrivains,  nous  pouvons  en  ajou- 
ter quelques  autres  qui  annoncent  aussi  une  communauté  remarquable 
d'idées,  d'opinions,  de  travaux,  de  goûts,  entre  nos  auteurs  ;  telle  est 
la  condamnation  qu'ils  portent  l'un  et  l'autre  contre  les  railleries  sans 
mesure  des  poètes  de  l'ancienne  comédie  (70);  telle  est  leur  aptitude  à 
traiter  les  questions  grammaticales,  aptitude  dont  Plutarque  fait  preuve 
en  divers  endroits  (71)  ;  telle  est  la  mention  qu'ils  font  l'un  et  l'autre 
du  Doryphore  de  Polyclète  (72),  qui  leur  parait  devoir  sa  renommée  au 
fini  du  travail  plutôt  qu'au  génie  du  sculpteur;  telle  est  la  comparaison 
entre  les  effets  de  l'inspiration  ou  de  la  musique  et  ceux  qu'éprouve  la 
Pythie,  sujet  familier  à  Plutarque  (7r>);  telle  est  leur  opinion  sur  les  so- 
phistes, etc.  (7*). 

I '■■'    f;raec.  affect.  Curât.  I,  p.  466  D,  cité  par  Wyttenh.  Prœf.  ad  Plut.  Mor.  p.  50. 
(™)  Plut,  de  Glor.  Ath.  c.  o.  Symp.  Q   VII,  8,  3.  de  Herod.  Malign.  c.  6.  Pericl.  c.  (3, 
Them.  c.  19.— Ilssi  ûisu;,  XXXIV,  2. 

(7i)  En  particulier  au  Chap.  X  des  Questions  Platoniciennes. 
C*)  Plut.  Prœc.  ger.  reip.  c.  27   De  Prof,  in  virt.  c.  17.  II.  1  ch.  XXXVI,  §  3. 
(7ï)  Plut.  Àmat.  c.  18.  Tî  tktsStov  t,  lïS.%  ttsVsvôîv  dtyopfa  tcû  rotiro£oç;  zivx  twv 
i-AziZw.iwi  vj-:i->;  i  aj/.o;  v.iX  rk {tatTp&a  TUÙ  ro  Tvp.-KO.vcn  iÇicmtOIVj  —  lî.  S.  S.  XIII,  C  2. 
('*)  Plut,  de  Aud.  c.  12,  p.  43  F.— Vie  d'Alex,  c.  6.—  n.  6.  S.  IV,  %  4.— S.  XXIII,  %  \. 

8 


1  1 4  RECHERCHE    DE    l' ACTEUR 

On  a  déjà  plus  d'une  fois  rapproché  de  la  section  XIV  du  Traité 
•jt.  u.,  où  l'auteur  indique  comme  moyen  d'atteindre  au  sublime  l'imi- 
tation des  grands  écrivains  et  mieux  encore  la  noble  émulation  de 
mériter  leur  suffrage  et  celui  de  la  postérité,  le  beau  passage  où  Plu- 
tarque  invite  ceux  qui  veulent  faire  des  progrès  dans  la  vertu  (75)  à  se 
proposer  pour  modèles  les  grands  hommes  de  l'antiquité,  Platon, 
Epaminondas,  Lycurgue  ou  Agésilas. 

Nous  devons  surtout  signaler,  chez  les  deux  auteurs,  une  haute  idée 
de  la  dignité  de  l'homme,  un  sentiment  confus,  mais  fidèle  de  cette 
lumière  intérieure  qui  inspire  le  goût  de  tout  ce  qui  est  vraiment  grand 
et  beau,  de  tout  ce  qui  est  noble  et  supérieur,  en  un  mot  de  tout  ce 
qui  peut  nous  rapprocher  de  la  divinité.  C'est  à  cette  source  sacrée 
et  féconde  qu'ils  puisent  l'un  et  l'autre  tant  de  traits  remarquables, 
qui  révèlent  chez  eux  une  tendance  morale  aussi  pure  que  généreuse, 
et  une  préférence  décidée  pour  les  mouvements  sublimes  de  l'éloquence 
et  de  la  poésie  (76). 

Plutarque,  dans  ses  Préceptes  sur  la  politique,  vante  la  paix  géné- 
rale qui  régnait  de  son  temps  dans  le  monde  grec  et  barbare  (77)  ;  il 
pense  que  les  empereurs  accordent  autant  de  liberté  qu'on  en  peut 
raisonnablement  désirer  et  doute  qu'il  fût  bon  d'en  accorder  davan- 
tage. De  même,  l'auteur  du  mpk  rfyo'JÇ  (78)  estime  que  la  paix  qui 
règne  dans  le  monde  habitable  doit  avoir  pour  effet  de  corrompre  les 
esprits  à  cause  des  passions  qu'elle  favorise,  et  demande  s'il  ne  vaut 
pas  mieux,  pour  des  gens  tels  qu'il  représente  ses  contemporains,  obéir 
que  d'être  libres. 

Malgré  la  perte  presque  complète  des  écrits  de  Plutarque  sur  la 
rhétorique,  on  peut  néanmoins  indiquer  un  certain  nombre  de  termes 
techniques  particuliers  à  cet  art,  employés  dans  le  même  sens  par  nos 
deux  auteurs. 

—  V.  dans  les  notes  sur  le  Traité  du  Sublime  d'autres  rapprochements,  en   particulier 
S.  IX,  §  7;  S.  XV,  §  2,  §  8;  S.  XVH,  §  1  ;  S.  XXXU,  §  7;  S.  XXXV,  §  4;  S.  XXXVI,  §  3. 

(75)  De  Prof,  in  Virt.  c.  \o. 

C6;  V.  entre  autres  passages  77.  fty.  S.  IX,  XXXV.  Plut.  Vie  de  Marcellus,  c.  17.  Vie 
de  Périclès,  c.  1,  2,  8. 

(")  Prœc.  pol.  ch.  32,  §§  7-9. 
-«)  S.  XLIV,  §§  6  et  suivants. 


DU    TRAITÉ    DV    SUBLIME.  115 

Nous  avons  fait  remarquer  précédemment  (79)  que  le  mot  à/Xvjyopsac 
avait,  dans  la  Rhétorique  de  Longin,  un  sens  très-différent  de  celui 
que  lui  donne  l'auteur  du  Traité  ireps  ?tyoyç  (80).  Plutarque,  au  con- 
traire, s'accorde  parfaitement  avec  ce  dernier  pour  le  sens  de  ce  même 
mot  (81).  L'un  et  l'autre  l'entendent  d'une  manière  d'expliquer  certains 
faits  mythologiques  propre  à  en  dissimuler  l'absurdité  ou  l'impiété- 
Si  Plutarque  en  blâme  l'abus  dans  son  Traité  sur  la  manière  de  lire 
les  poètes  avec  les  jeunes  gens,  cela  vient,  sans  doute,  du  but  qu'il  se 
proposait,  et  parce  qu'il  aimait  mieux  tirer  du  poète  même  sa  leçon  de 
morale  ;  car  au  chapitre  suivant,  comme  le  remarque  Wyttenbach  (82), 
il  a  recours  lui-même  à  ce  genre  d'explication.  L'auteur  du  tt.ïj.  pense 
que,  dans  certains  cas,  c'est  le  seul  moyen  de  concilier  les  tableaux  du 
poète  avec  la  dignité  divine. 

Nous  avons  vu,  à  propos  d'Isocrate,  que  nos  deux  auteurs  recom- 
mandent l'un  et  l'autre  l'emploi  des  àouv&Ta  (83). 

On  rencontre  dans  Plutarque  plusieurs  des  termes  par  lesquels 
l'auteur  du  ir;  S.  désigne  la  noblesse,  l'élévation  du  style,  tels  que 
oyxoç  ,  (Siocppa ,  ejjnpa<rrç ,  fxe-yaÂav^ia,  j^yaX/j-yopsa ,  virepcp'jyfe  ,  et  lesv 
termes  contraires  à-yevvr^,  rairsEvoç,  oct^ucov,  u>loio>$r,ç,  yavvoç,  etc. 
Les  mots  xfyoç,  ^yjXov  ne  sont  pas  rares  non  plus  dans  Plutarque;  il 
leur  donne  tantôt  leur  sens  propre,  tantôt  un  sens  figuré  moral,  tantôt 
enfin,  mais  plus  rarement,  il  s'en  sert  pour  exprimer  la  sublimité,  la 
noblesse  de  l'expression  ou  de  la  pensée  (w). 

Nous  citerons  encore  les  termes  techniques  àxpof7<paX*iç,  xoucpo- 
"Xoy'oL,  pcoTrtxo'v,  «TijyxpjTJÇ,  (7'jyxot.rdi9îaiç^  'JTTcvavrtcoajç,  dont  l'emploi 
est  assez  restreint  et  qui  sont  pourtant  communs  à  nos  deux  auteurs  (85). 

Si,  parmi  les  personnages  que  Plutarque  désigne  comme  interlocu- 
teurs de  ses  dialogues  ou  auxquels  il  adresse  plusieurs  de  ses  écrits, 


(79)  V.  plus  haut,  p.  73. 

(80)  S.  IX,  %  7. 

(81)  De  Aud.  poet.c.  4.  V.  plus  haut,  page  88. 
(8S)  Animadv.  ad  p.  22  C.  p.  224  éd.  Oxou. 
(«s)  n.  S.  S.  XIX,  $  2,  Plut.  Plat.  Quœst.  X.  e.  t. 
(8*)  Vie  de  Périclès,  c.o. 

x;>    Voir  la  table  comparative  des  mots. 


1K)  RECHEBCHE    DE    l'aLTEIK 

on  n'en  trouve  aucun  qui  se  nomme  Posthumius  Terentianus,  comme 
!e  jeune  ami  de  l'auteur  du  Traité  du  Sublime,  on  en  peut  signaler  un 
bon  nombre  dont  le  nom  se  termine  en  ianus,  comme  Chaeremonianus, 
Diogenianus,  Flavianus,  Lollianus,  auxquels  on  peut  joindre  Hercu- 
lanus,  Fundanus  ;  ce  qui  montre  du  moins  que  cette  terminaison  des 
noms  propres  était  commune  à  cette  époque. 

Nous  ne  dissimulerons  pas  qu'on  lit  dans  ce  Traité  un  certain  nom- 
bre d'expressions  que  nous  n'avons  pas  retrouvées  dans  Plutarque, 
les  unes  étant  des  a7ra£  ^eyojjieva,  les  autres  jse  rencontrant  dans  des 
écrivains  postérieurs,  comme  ofiktptç,  àlptin^ofoç,  fiioXoyzoo,  hx\r,- 
Ôr/ç,  ewwtvetat,  xaîvo'arirourîov,  xaTaaT^uavnxo'ç,  xars^avaaTatfjç,  irposja- 
tpavt^eo-ôaj,  Trpo^ucrjç,  oroppo'ç,  etc.  Mais  ces  mots  ne  portent  point 
le  cachet  d'une  époque  nécessairement  postérieure  ;  ils  ont  même,  pour 
la  plupart,  leurs  analogues  de  composition  dans  Plutarque  ou  ses 
contemporains  ;  d'ailleurs,  il  ne  faut  pas  oublier  que  nous  n'avons  pas 
tous  les  ouvrages  de  Plutarque,  qu'il  nous  manque  surtout  ses  traités 
de  rhétorique,  et  que  l'on  compte  dans  les  écrits  que  nous  possédons 
de  lui  bon  nombre  d'aira£  Xeyopeva. 

D'autre  part,  on  pourra  trouver  dans  le  vaste  recueil  des  œuvres  du 
philosophe  de  Chéronée,  des  opinions,  des  jugements,  des  faits  même 
qui  sembleront  en  opposition  avec  ceux  que  fournit  le  Traité  itcpi 
îfyouç,  quoique  nous  n'en  ayons  point  rencontré  qui  nous  aient  paru 
réellement  contradictoires.  Mais  on  a  déjà  signalé  plus  d'une  contra- 
diction dans  les  écrits  authentiques  de  Plutarque,  et  la  différence  du 
sujet  ou  du  point  de  vue  suffit  souvent  pour  s'en  rendre  raison. 

Au  reste,  nous  croyons  pouvoir  affirmer  qu'en  comparant  entre  eux 
divers  traités  qui  sont  généralement  reconnus  pour  être  de  Plutarque, 
on  y  trouvera  autant,  si  ce  n'est  plus  de  différences,  qu'entre  l'un  de 
ces  traités  et  celui  du  Sublime. 

On  demandera  sans  doute  comment  ces  traités  de  Plutarque  sur  la 
rhétorique,  comment  surtout  un  ouvrage  aussi  remarquable  que  le 
Traité  du  Sublime,  ont-ils  laissé  si  peu  de  traces  dans  la  littérature 
grecque,  et  en  particulier  dans  le  vaste  recueil  des  rhéteurs  (86)  ?  Ce 

Sby  Ce  silence  n'est  pourtant  pas  absolu  :  Démétrius  rapt  épi/..  §  83,  semble  critiquer 


DU    TRAITÉ    DU    SUBLIME.  1  i  7 

silence  peut  s'expliquer  par  deux  causes.  En  premier  lieu,  la  renom- 
mée de  Plutarque  comme  historien  et  comme  philosophe  a  dû  affai- 
blir, sinon  éclipser  sa  renommée  comme  rhéteur  (87),  d'autant  plus  que 
celle-ci  fut  acquise  surtout  dans  sa  jeunesse  et  pendant  son  séjour  à 
Rome,  tandis  qu'il  écrivit  ses  Vies  à  Chéronée,  comme  il  le  dit  lui- 
même  (88).  En  second  lieu,  peu  de  temps  après  Plutarque,  sous  Adrien, 
fleurirent  les  écoles  d'Hérode-Atticus  et  d'Hermogène,  qui  suivirent 
une  marche  très-opposée  à  celle  qu'il  recommandait;  l'une  imitant 
les  anciens  sophistes,  l'autre  réduisant  la  rhétorique  à  la  connais- 
sance et  à  la  pratique  des  règles,  à  l'emploi  exclusif  de  certaines 
méthodes  et  des  lieux  communs,  à  l'élégance  de  la  diction.  Il  n'est  donc 
pas  surprenant  qu'ils  n'en  appellent  pas  volontiers  à  l'autorité  de  ce 
maître  habile.  Au  reste,  l'objection  porte  aussi  bien  sur  tous  ses  ou- 
vrages relatifs  à  la  rhétorique,  que  sur  le  Traité  du  Sublime,  et  le 
silence  gardé  sur  ceux-là  n'est  pas  plus  facile  à  expliquer  que  l'absence 
de  citations  relatives  à  celui-ci;  il  nous  semble  même  qu'il  l'explique 
jusqu'à  un  certain  point.  Pierson  observe  (89)  que  les  anciens  gram- 
mairiens, ceux  qui  recommandent  un  atticisme  strict,  ne  citent  jamais 
Plutarque. 

Quoique  noire  opinion  sur  l'auteur  du  Traité  du  Sublime  soit  le 
résultat  de  l'étude  comparative  que  nous  avons  faite  de  ce  traité  avec 
les  écrits  de  Plutarque,  elle  n'est  pourtant  pas  dépourvue  de  toute 
autorité,  de  tout  témoignage  propre  à  la  confirmer,  du  moins  en  partie. 
Dans  la  liste  que  nous  avons  donnée  ci-dessus  des  œuvres  rhétoriques 
de  Plutarque,  liste  empruntée  au  savant  Wyttenbach  ^°)  et  au  catalo- 
gue de  Lamprias,  on  trouve  sous  le  n°  CLXXXIV,  le  titre  izspi  xa~ 
paxrr/pojv,  que  Wyttenbach  traduit  de  formis  dicendi,  c'est-à-dire  des 
différentes  sortes  de  style.  Or,  on  sait  que  les  rhéteurs  grecs  et  la- 


l'admiration  de  l'auteur  du  ir.  8.  et  de  Plut,  sur  le  passage  d'Homère,  cité  S.  IX,  §  6.  — 
Hermogène,  *tfi  îîïwv,  c.  6,  semble  faire  allusion  à  ce  qui  est  dit  sur  les  orateurs  qui 
imitent  les  tragiques,  S.  XV,  §  8  du  Traité  iz.  8. 

(8T)  Les  Rhéteurs  grecs  citent  quelquefois  les  Vies  parallèles  de  Plutarque . 
S8)  Vie  de  Démosthène. 
SJ    Mœris  Attic.  p.  17. 
(90)  Anim.  in  Plut.  Mor.  p.  63.  éd.  Oxon. 


118  RECHEllCHE    DE    l'aUTEUR 

tins  distinguaient  généralement  trois  sortes  de  style,  le  sublime,  le 
simple  et  le  tempéré,  et  qu'ils  en  ont  traité  soit  dans  des  ouvrages 
distincts,  soit  dans  leurs  livres  de  rhétorique  (91).  Nous  sommes  d'au- 
tant plus  porté  à  admettre  que  le  wep  &|/ovç  faisait  partie  de  l'ouvrage 
plus  général  wtpï  jcapaxntfptav,  que  ce  traité  suppose  des  livres  anté- 
rieurs où  l'auteur  parlait  sans  doute  des  autres  sortes  de  style.  Il  sem- 
ble l'annoncer  lui-même,  S.  VIII,  §  1,  lorsqu'il  mentionne  ce  qu'il  a 
dit  de  Xénophon  (iv  to?ç  tts^.  SsvocpcovToç)',  S.  IX,  §  2,  •y-ypacpa  ttou 
xa»  ÊrepcaQr,  S.  XXIII,  §  3,  o  xat  £T£pu>3"j  iraparsQîtpisôoc ,  S.  XL, 
§  2,  où  il  dit  qu'il  a  suffisamment  démontré  (ocavcoç  «yûv  ^y^cora!) 
dans  quels  cas  Philistus,  Aristophane,  Euripide  atteignent  le  su- 
blime. Il  promet  aussi,  dans  son  dernier  chapitre,  un  traité  Tzsp\  ira- 
0cov,  qui  se  rattache  a  la  question  du  style  sublime  ;  enfin  les  deux 
livres  mpi  o-uvôso-ccoç,  n'étant  pas  étrangers  à  l'étude  du  style,  pou- 
vaient aussi  rentrer  dans  le  même  recueil,  comme  la  distinction  des 
styles  fait  partie  du  traité  de  Denys  d'Halicarnasse  sur  l'arrangement 
des  mots  ;  car  il  ne  résulte  pas  du  texte  que  ces  deux  livres  formas- 
sent un  ouvrage  distinct,  ni  même  qu'ils  portassent  un  titre  commun. 

Non-seulement  on  se  fait  ainsi  une  idée  plus  juste  de  la  nature  et 
du  but  de  ce  traité,  mais  on  comprend  bien  mieux  alors  comment  il 
est  arrivé  que,  détaché  par  quelque  heureux  hasard  de  l'ouvrage  com- 
plet, il  se  soit  conservé  jusqu'à  nous,  qu'il  n'eût  point  de  nom  d'auteur, 
et  qu'un  copiste  ignorant  l'ait  attribué  à  Denys  ou  a  Longin. 

Quelle  que  soit  la  valeur  de  ce  témoignage  et  de  ces  observations, 
il  faut  du  moins  reconnaître  qu'on  ne  saurait,  dans  l'état  actuel  de  nos 
connaissances,  indiquer  aucun  autre  auteur  à  qui  l'on  pût  attribuer 
avec  autant  de  vraisemblance  le  Traité  du  Sublime,  et  qu'en  particulier, 
les  motifs  pour  le  mettre  au  nombre  des  œuvres  de  Plutarque  dépas- 
sent de  beaucoup  en  importance  et  en  quantité  ceux  que  l'on  a  fait  valoir 
jusqu'à  ce  jour  en  faveur  de  Longin. 

Ce  qui  nous  semble  donner  quelque  prix  et  même  un  certain  degré 


(•*)  V.  Ciccron  Orator,  c.  6.  —  Quint.  XII,  10,  57  ut  seq.  —  Aul.  Gell.  N.  V.  VU,  14. 
-Demetrius,  §  3*>,  etc.  V.  notre  Introduction  au  Traité  du  Sublime. 


DU    TRAITÉ    DU    SUBLIME.  119 

de  probabilité  à  notre  conjecture,  c'est  qu'elle  répand  quelque  jour  sur 
deux  époques  intéressantes  de  l'histoire  littéraire. 

D'un  côté,  elle  fait  disparaître  de  l'histoire  de  la  rhétorique  grecque 
au  troisième  siècle,  une  anomalie  singulière,  signalée  pendant  long- 
temps comme  un  phénomène  remarquable  sur  lequel  on  n'énonçait 
aucun  doute,  et  qui  néanmoins,  pour  être  accepté,  devrait  être  en- 
touré des  plus  fortes  garanties,  tandis  qu'il  ne  repose,  comme  nous 
l'avons  démontré,  que  sur  un  malentendu  ou  sur  un  titre  fautif. 
De  l'autre,  elle  réduit  une  lacune  assez  grave  dans  l'histoire  de  cette 
rhétorique,  qui  ne  présentait  aucun  monument  important  entre  Denys 
d'Halicarnasse  et  Hermogène,  quoiqu'elle  eût  été  cultivée  durant  cet 
intervalle  par  un  bon  nombre  d'hommes  distingués.  Elle  indique  les 
rapports  qui  existaient  alors  dans  les  sujets  dont  s'occupaient  de  pré- 
férence les  rhéteurs  grecs  et  romains,  et  par  conséquent,  l'influence 
réciproque  des  deux  littératures;  elle  montre  que  ce  sentiment  d'af- 
faiblissement et  de  décadence  qu'éprouvaient  les  écrivains  romains  du 
deuxième  siècle,  et  qui  est,  à  notre  avis,  un  heureux  symptôme  de  vie 
littéraire  et  intellectuelle,  était  partagé  par  les  bons  auteurs  grecs,  et 
les  ramenait  ainsi  à  une  étude  plus  sérieuse  des  grands  modèles. 

Si,  par  suite  de  nos  recherches,  Longin,  envisagé  comme  écrivain, 
perd  le  plus  beau  fleuron  de  sa  couronne,  il  revêt  du  moins  un  ca- 
ractère plus  conforme  à  ce  que  nous  savons  de  ses  études,  de  ses  goûts, 
de  la  nature  de  son  enseignement,  de  sa  qualité  de  juge  compétent 
et  impartial  de  ses  contemporains.  Par  compensation,  elles  nous  ont 
fait  connaître,  sous  un  point  de  vue  intéressant  et  nouveau,  un  des 
écrivains  grecs  les  plus  populaires  et  les  plus  dignes  de  l'être,  cet 
excellent  Plutarque,  que  Montaigne  estime  le  plus  judicieux  auteur 
du  monde,  et  dont  la  lecture  a  tant  de  charmes.  Son  nom  augmentera, 
nous  l'espérons,  le  nombre  des  lecteurs  de  ce  beau  Traité  du  Sublime 
que  l'on  admirait  un  peu  trop  sur  la  foi  d'autrui,  qui  n'était  plus  guère 
étudié  que  par  les  adeptes,  et  qui  serait  si  propre  cependant  à  initier 
les  jeunes  littérateurs  à  l'étude  des  grands  écrivains  de  la  Grèce  et  a 
les  leur  faire  apprécier  dignement. 


TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


TRADUCTION  NOUVELLE, 


AVEC  LE  TEXTE  EN  REGARD  ET  DES  NOTES  CRITIQUES. 


IIAOYTAPXOY 


TOT 

IIEPI   XAPAKTHPftN    BIBAIOY 

lYNTATMA  TO  IIEPI  YWOY2, 

ATONYSrQt    H   AOITINQt   MEXPI    TOTAE    AAOrQS    IIPO2TE0EN , 

NÏN  AE  Tflt  TNHZini  2ïrTPA<PEI  IH0ANn2  AIÏOAO0EN 
KAI    AKPIBE2TEPON   EKAO0EN. 


TRAITÉ  DU  SUBLIME, 


ATTRIBUÉ  MAL   A  PROPOS  JUSQU'A  CE  JOUR  A  DENYS    OU  A  LONGINj 


ET  OUI  FAISAIT  VRAISEMIILABLEMENT  PARTIE 


DE    L'OUVRAGE    DE   PLUTARQUE 


DIFFÉRENTES  SORTES  DE  STYLE. 

ÉDITION  NOUVELLE, 

REVUE  ET  CORRIGÉE  D'APRÈS  LES  MANUSCRIT.-*. 


INTRODUCTION. 


Les  anciens  rhéteurs  distinguaient  différentes  sortes  ou  divers  de- 
grés de  style.  Denys  d'Halicarnasse,  dans  son  traité  de  la  Composition 
des  mots  (*),  et  dans  celui  qui  a  pour  titre  vrtp\  r/jç  foxxtxw;  ùertpùolM- 
vouç  âe.'voTr/Toç ,  distribue  les  grands  écrivains  de  la  Grèce  en  trois 
classes,  suivant  que  leur  style  est  simple  et  sévère  (xVnjpoç),  soigné 
et  fleuri  (-y/a^yooç  r)  àvôyjpoç),  ou  bien  qu'il  participe  dans  une  certaine 
mesure  aux  qualités  des  deux  autres  classes  ;  il  est  alors  appelé  com- 
mun (xotvoç).  A  la  première  classe  appartiennent  Antimaque  de  Colo- 
phon,  Empédocle,  Pindare,  Eschyle,  Thucydide,  Antiphon  ;  à  la  deu- 
xième, Hésiode,  Sappho,  Anacréon,  Simonide,  Euripide,  Ephore, 
Théopompe,  Isocrate;  à  la  troisième,  Homère,  Stésichore,  Alcée, 
Sophocle,  Hérodote,  Démosthène,  Démocrite,  Platon  et  Aristote. 

Cette  classification,  qui  associe  des  auteurs  dont  le  caractère  nous 
semble  si  différent,  n'était  pas  généralement  adoptée,  même  du  temps 
de  Denys;  elle  fut  abandonnée  pour  celle  qu'indique  déjà  Cicéron  (2), 
et  qui  est  admise  par  Quintilien  (3),  Aulu-Gelle  (*),  Demetrius  (5),  etc. 
Ces  rhéteurs  distinguent  le  style  noble  et  véhément,  à<5pov  r)  &£vov,  le 
style  simple  et  sobre  l<r£)ov  r)  Ïtr6v;  le  style  moyen  ou  élégant,  péaov 
r)  àvÔr/pov.  A  chacune  de  ces  qualités  correspond  un  défaut  contraire 
qui  rend  le  style  enflé  et  recherché,  sec  et  froid,  sans  couleur  et 
obscur  (6). 

(•)  Section  XXI  et  suiv. 

(*)  Orator,  c.  6,  23-29  (grandiloqui,  tenues  et  acuti,  temperati). 

(3)  I.  O.  XII,  40,  §§57-65  (grande  et  robustum,  subtile,  médium). 

{*)  N.  A.  Vil,  14  (uberes,  graciles,  médiocres). 

m  nepi  épp.  §  36. 

(6)  Hermogène  ne  suivit  pas  cette  division  :  il  distingua  trois  qualités  dans  le  style,  la 
clarté,  la  noblesse,  l'élégance,  aaçT.veix,  àÇtw(/.a,  xâXXo;.  Syrianus,  dans  son  Commentaire 
sur  le  livre  d'Hermogène  irspi  î£ewv,  publié  par  M.  Spengel,  à  la  suite  du  2'jwfo>yh  te/,- 
vwv,  p.  202-204,  expose  pourquoi  le  rhéteur  de  Tarse  n'avait  pas  accepté  la  division  irest 
-/apoxTTpwv,  qu'il  trouvait  arbitraire  et  confuse.  Jean  de  Sicile,  dans  ses  scolies  sur  le 
même  ouvrage  (T.  VI,  p.  70-76  des  Rh.  gr.  de  Walz)  traite  la  même  question.  Ce  scoliaste 
(p.  197-198)  mentionne  un  Denys  qui  distingue  les  trois  caractères  îa/vo'v,  (aî'u&v,  i^po'v, 


i  26  INTRODUCTION 

L'examen  de  ces  diverses  sortes  de  styles,  des  conditions  à  remplir 
et  des  défauts  à  éviter  pour  atteindre  le  genre  de  perfection  propre  à 
chacune  d'elles,  formait  une  partie  importante  de  cette  branche  de  la 
rhétorique  qui  traite  de  l'élocution.  Cicéron  y  consacre  sept  chapitres 
de  YOrator;  Quintilien  s'en  occupe  dans  le  douzième  livre  de  ses  Insti- 
tutions oratoires.  Les  rhéteurs  composaient  aussi  des  traités  distincts 
sur  l'élocution,  comme  Denys  irtpl  ax>vBîmu>q  ovo^àrcov,  comme  De- 
metrius  irept  épp?vêsaç;  ou  bien  ils  envisageaient  successivement  les 
différentes  espèces  de  style,  comme  le  faisait  probablement  Plularque 
dans  son  livre  irepc  ^aoaxT^pcov,  ou  enfin,  ils  se  bornaient  à  une  seule 
sorte  de  style,  et,  dans  ce  cas,  ils  choisissaient  de  préférence  celle  qui 
convient  principalement  à  l'éloquence,  c'est-à-dire  le  style  sublime, 
dont  l'étude  fournissait  l'occasion  de  recueillir  les  plus  beaux  traits  et 
de  citer  les  exemples  les  plus  brillants.  C'est  ce  que  fit  sans  doute 
Caecilius  dans  son  traité  mpi  îfyouç,  et  ce  qui  résulterait  également  du 
Traité  du  Sublime  attribué  à  Longin,  si  cet  écrit  était,  comme  on  l'a 
cru  jusqu'ici,  un  ouvrage  distinct  et  formant  un  tout. 

Mais  l'auteur  nous  avertit  lui-même,  en  plusieurs  endroits  (7),  qu'il  a 
traité  ailleurs  d'autres  points  qui  se  rattachent  plus  ou  moins  directe- 
ment à  son  sujet,  et,  bien  que  quelques-uns  de  ces  renvois  se  rappor- 
tent sans  doute  aux  parties  de  son  écrit  qui  ont  été  perdues,  il  en  est 
d'autres  qui,  concernant  des  écrivains  tels  que  Philistus,  Aristophane, 
ou  des  exemples  qui  ne  sont  pas  essentiellement  sublimes,  semblent 
annoncer  des  parties  précédentes.  Les  mots  sv  roîç  mpi  Esvocpwv- 
to;  (VIII,  1)  rappellent  probablement  un  jugement  spécial  porté  sur 
cet  auteur  dans  quelque  autre  division  de  l'ouvrage.  Les  deux  livres 
Trept  cuvQêorsooç  Xo-yoov,  ne  formaient  pas  nécessairement  un  ouvrage 
à  part  et  pouvaient  ainsi  rentrer  dans  le  plan  général,  de  la  même  ma- 
nière que  l'examen  des  divers  caractères  du  style  se  trouve  compris 
dans  le  traité  de  Denys  mp}  auvQ-aeoaç.  Enfin  l'auteur  a  réservé  l'exposé 
des  cas  où  le  pathétique  donne  naissance  au  sublime  pour  une  division 
subséquente.  Ainsi  on  se  fera  une  idée  plus  juste  du  Traité  ir-pc  u^ouç, 
en  le  considérant  comme  faisant  partie  d'un  ouvrage  plus  considérable, 
dans  lequel  l'auteur  passait  en  revue  tout  ce  qui  se  rapporte  à  l'élo- 
cution, et  en  particulier  les  diverses  sortes  de  style.  Tel  nous  paraît 


un  Hipparque,  qui  en  ajoute  deux,  le  fpacptxov  ou  descriptif,  et  le  fleuri  âvônpév,  un  De- 
metrius  qui  rejette  le  -fpacpi*ov.  V.  Spengel  2.  T.  p.  "6.  Walz,  Prsef.  T.  IX,  p.  viii-ix.  Sui- 
das reconnaît  les  trois  principales  sortes  de  style  ;  le  Pseudo-Plutarque,  c.  72  de  la  vie 
d'Homère,  transcrit  par  Phavorinus  Camers,  cite  des  exemples  de  ce  poëte  qui  s'appli- 
quent à  chacune  des  trois  espèces  de  style. 

(')  Sect.  VIII,  §  1  ;  IX,  §  2  ;  XXIII,  §  3  ;  XL,  §  2  ;  XLÏV,  §  12.  —  F.-A.  Wolf,  dans  ses 
Vorlesungen  Uber  die  Geschichte  der  gr.  Litt.  II,  S.  382,  considère  le  Traité  du  Sublime 
comme  un  supplément,  un  appendice  à  un  autre  ouvrage  (Anhany  an  cinem  andern 
Werke). 


AU    TRAITÉ   DU    SUBLIME.  127 

avoir  dû  être  le  livre  de  Plutarque  izspi  ^apaxrr^cov.  C'est  eu  effet  la 
manière  dont  il  a  coutume  de  traiter  les  sujets  soit  philosophiques, 
soit  moraux,  dont  il  s'occupe;  c'est  ainsi  qu'il  aborde  successivement 
diverses  questions  qu'il  examine  à  part,  tantôt  sous  forme  de  dialogue, 
tantôt  sous  forme  d'écrit  adressé  à  quelque  ami.  Ses  divers  traités  sur 
l'élocution  auront  été  ensuite  rassemblés  et  réunis  sous  un  titre  com- 
mun. Cependant,  comme  dans  le  Traité  du  Sublime  l'auteur  s'est  pro- 
posé de  réfuter  et  de  compléter  l'ouvrage  de  Caecilius  sur  le  même 
sujet,  cette  circonstance  a  donné  à  cette  partie  de  l'ouvrage  une  cer- 
taine unité,  et  a  permis  de  la  détacher  des  autres. 

Non-seulement  le  Traité  rept  îtyouç  nous  est  parvenu  ainsi  séparé 
de  l'ensemble  auquel  il  appartenait,  mais  encore  il  se  présente  à  nous 
mutilé  en  six  endroits  par  des  lacunes  assez  considérables,  qui  nous 
privent  de  développements  intéressants,  d'exemples  précieux  et  surtout 
d'explications  nécessaires  à  l'iutelligence  complète  des  leçons  de 
l'auteur.  Le  total  des  lacunes  a  été  évalué  à  un  tiers  de  l'ouvrage  (8). 

Il  serait  injuste  de  juger  strictement  un  livre  qui  ne  nous  est  pas 
parvenu  dans  son  entier,  et  qui  ne  formait  qu'une  partie  d'un  ouvrage 
encore  plus  considérable.  On  ne  saurait  reprocher  à  l'auteur  ni  des 
omissions,  ni  des  assertions  vagues  ou  incomplètes,  ni  des  démonstra- 
tions imparfaites,  sans  supposer  gratuitement  qu'il  avait  omis  ou  traité 
avec  négligence  ces  divers  points  dans  les  parties  qui  nous  manquent. 
Nous  pouvons  néanmoins,  au  moyen  du  précieux  débris  qui  nous  reste, 
apprécier  suffisamment  la  marche  de  l'auteur,  la  manière  supérieure 
dont  il  a  conçu  son  sujet,  ses  tendances  élevées  et  généreuses,  l'idéal 
qu'il  s'était  formé  et  par  lequel  il  se  rattache  si  fortement  à  l'école  de 

(8)  Au  moyen  du  manuscrit  de  Paris,  n°  2036,  dont  les  cahiers  ont  été  numérotés 
lorsqu'il  était  encore  complet,  et  qui  se  composaient  chacun  de  huit  feuillets ,  chaque 
page  contenant  vingt-cinq  lignes  de  quarante  à  quarante-trois  lettres,  M.  Egger  (Essai 
sur  l'hist.  de  la  Critiq.  note  E,  p.  527-529)  a  évalué  de  la  manière  suivante  les  six  lacunes 
du  Traité  7rept  ttycu;  : 


lre  lacune, 

section 

II      , 

—  100  lignes. 

2e 

« 

VIII 

8 

« 

400       « 

3e 

m 

XII 

2 

« 

100       « 

4e 

m 

XVIII 

2 

« 

100       « 

5« 

« 

XXX 

4 

« 

200       . 

6* 

. 

XXXVII 

2 

« 

100       « 

20  feuillets 

1000  lignes. 

Le  Traité  reepl  OJ/oj;  complet  remplissait  cinq  cahiers  entiers,  de  huit  feuillets  chacun, 
soit  40  feuillets. 
Le  premier  cahier  contenait   6         « 
Le  dernier  4         « 

50  feuillets. 

Il  manquerait  donc  les  deux  cinquièmes  de  l'ouvrage ,  si  la  seconde  lacune  ne  se  trou- 
vait réduite  à  six  feuillets,  le  contenu  du  premier  et  du  dernier  des  huit  feuillets  ayant 
été  conservé  dans  d'autres  manuscrits.  Sur  cinquante  feuillets,  dix-huit  sont  perdus. 


128  INTRODUCTION 

Platon.  Si,  lorsqu'il  traite  des  dernières  conditions  du  style  sublime,  il 
paraît  descendre  des  hauteurs  de  l'esthétique  pour  rentrer  dans  le  do- 
maine de  la  rhétorique  (9),  il  ne  faut  pas  oublier,  d'une  part,  qu'il  s'est 
proposé  d'étudier  le  style  noble,  élevé,  soutenu,  véhément,  des  écri- 
vains de  génie,  qui  ne  négligent  aucune  des  ressources  par  lesquelles  ils 
peuvent  produire  l'effet  qu'ils  cherchent,  et  non  pas  le  sublime  propre- 
ment dit,  tel  que  l'entendent  les  philosophes  et  les  critiques  modernes; 
d'autre  part,  on  doit  reconnaître  que,  au  milieu  des  détails  techniques 
dans  lesquels  il  entre,  il  ne  perd  jamais  de  vue  l'action  morale  que 
l'écrivain  doit  exercer  sur  ses  lecteurs,  et  qu'il  recommande  sans  cesse 
de  subordonner  l'art  à  la  nature  ou  de  le  dissimuler,  pour  ainsi  dire, 
sous  la  sincérité  des  sentiments  et  des  émotions. 

L'analyse  suivante  fera  connaître  le  plan,  les  principales  divisions 
et  la  suite  des  idées  du  Traité  du  Sublime. 

Chap.  I.  CcTcilius,  qui  a  composé  un  traité  sur  le  sublime,  n'a  pas  em- 
brassé son  sujet  dans  toute  son  étendue  ;  il  multiplie  les  explications  pour 
faire  comprendre  en  quoi  consiste  le  sublime,  et  néglige  d'indiquer  les 
moyens  d'y  parvenir.  Cependant  on  doit  lui  savoir  gré  d'avoir  étudié  cette 
question  et  du  soin  qu'il  a  mis  à  cette  recherche.  Notre  auteur,  pour  répondre 
au  désir  de  son  jeune  ami,  Posthumius  Terentianus,  cherchera  à  réparer 
l'oubli  de  Csecilius,  en  mettant  par  écrit  les  réflexions  qu'il  a  faites  sur  le 
même  sujet,  et  il  espère  se  rendre  utile  ainsi  aux  hommes  appelés  à  parler 
en  public.  Il  profitera  des  notions  que  possède  déjà  Terentianus,  pour  se 
dispenser  de  plus  longs  préliminaires. 

Chap.  II.  Le  sublime  ne  tend  pas  à  persuader  ;  il  agit  sur  les  auditeurs 
par  des  traits  rapides  et  frappants.  Y  a-t-il  un  art  du  sublime?  Les  grandes 
pensées  ne  naissent-elles  pas  en  nous?  Sans  doute;  mais  c'est  l'art  qui  en 
détermine  le  degré,  le  choix,  qui  en  règle  l'exercice  et  l'usage.  Il  en  est  du 
style  comme  de  la  vie  :  l'homme  favorisé  par  la  fortune  doit  savoir  user 
de  ses  biens  ;  l'écrivain  doué  de  génie  doit  profiter  des  secours  de  l'art.  Au 
reste ,  l'art  seul  nous  apprend  que  certaines  qualités  ne  sont  dues  qu'à  la 
nature. 

Après  cette  introduction,  se  trouve  malheureusement  une  première  la- 
\  cune  de  quatre  pages  où  l'auteur  abordait  son  sujet  et  commençait  l'ènu- 
mèration  des  défauts  opposés  au  sublime. 

Chap.  III.  Le  texte  reprend  au  milieu  d'une  citation  de  l'Orilhye  d'Es- 
chyle, où  sont  signalées  des  expressions  exagérées  et  peu  nobles.  Gorgias, 
Callisthène,  Clitarque,  Amphicrate,  Hegesias,  Matris,  pèchent  aussi  parleur 
prétention  au  style  pompeux.  Il  est  difficile  de  se  préserver  de  l'enflure, 
quand  on  aspire  à  s'exprimer  noblement.  —  De  la  puérilité  —  du  langage 
passionné ,  <7raf£v8up<Toç  —  exemples  de  puérilité  puisés  dans  Timée ,  dans 
Xénophon,  Platon,  Hérodote. 

Chap.  IV.  Ces  expressions,  contraires  au  vrai  sublime,  viennent  d'un  goût 
excessif  pour  les  pensées  neuves.  Le  plus  sûr  moyen  d'éviter  ces  défauts 
est  de  se  faire  une  idée  claire  du  sublime.  —  Le  sublime  se  reconnaît  par 
l'effet  constant  et  durable  qu'il  produit  sur  l'âme  des  personnes  intelligentes 
et  éclairées,  lorsqu'il  y  fait  naître  des  pensées  supérieures  à  l'expression. 

(9)  V.  Blair,  leçon  IV. 


Al     TRAITÉ    DL    SUBLIME.  i'2\) 

—  H  est  aussi  à  l'épreuve  des  changements  d'usage,  de  moeurs,  de  pays, 
de  tangage. 

Chap.  V.  Le  style  sublime  résulte  de  cinq  conditions  :  1°  aptitude  à  con- 
cevoir de  grandes  choses;  2°  émotion  extraordinaire  et  violente  ;  3°  inven- 
tion et  emploi  des  figures;  4°  noblesse  de  la  diction  ;  5°  élévation  générale 
de  la  composition.  —  L'auteur  montre  que  Ca?cilius  a  eu  tort  d'omettre  le 
sentiment  ou  l'émotion  comme  source  de  sublime.  —  11  faut  nourrir  son 
âme  d'idées  sublimes  et  la  rendre  capable  d'enfanter  de  nobles  pensées. 

Le  texte  est  ici  interrompu  de  nouveau  par  une  grande  lacune  de  douze 
pages  qui  nous  prive  des  développements  et  des  exemples  par  lesquels  l'au- 
teur appuyait  sans  doute  son  premier  précepte  ;  il  recommence  au  milieu 
d'une  étude  sur  les  passages  sublimes  d'Homère. 

Chai».  VI.  Ce  poète  est  admirable  par  la  manière  dont  il  sait  peindre  la 
grandeur  et  la  puissance  de  Dieu.  Cependant,  si  l'on  n'a  pas  recours  à  l'al- 
légorie, quelques-uns  des  traits  qu'il  emploie  paraîtront  indignes  de  la  ma- 
jesté divine.  [Passage  de  la  Genèse.]  Prière  d'Ajax  pour  obtenir  de  combattre 
au  grand  jour.  —  Comparaison  de  l'Iliade  et  de  l'Odyssée. 

Chap.  VIL  Le  sublime  résulte  aussi  du  choix  des  circonstances  les  plus 
saillantes  que  l'on  fait  concourir  à  un  même  but.  Ode  de  Sappho  —  Exem- 
ples d'Homère  mis  en  regard  de  passages  tirés  du  poëme  des  Arimaspiens 
et  d'Aratus,  afin  de  montrer  avec  quel  art  ce  grand  poète  choisit  les  cir- 
constances de  ses  descriptions.  —  Archiloque  et  Démosthène  ont  déployé  à 
cet  égard  la  même  habileté. 

Chap.  VIII.  De  l'amplification  ;  comment  elle  contribue  à  la  noblesse  du 
style  ;  critique  de  la  définition  qu'en  donnent  les  rhéteurs. 

Troisième  lacune  équivalant  à  quatre  pages  du  manuscrit  de  Paris. 
Après  quelques  exemples  d'amplification,  l'auteur  abordait  la  deuxième 
source  du  sublime,  c'est-à-dire  le  pathétique. 

Chap.  IX.  Nous  lisons  dans  les  premières  lignes  du  texte  la  fin  d'un  pa- 
rallèle entre  un  philosophe  et  un  orateur,  probablement  Platon  et  Démos- 
thène. —  L'auteur  montre  en  quoi  la  grandeur  de  Cicéron  diffère  de  celle 
de  Démosthène. — Quoique  Platon  ne  soit  pas  véhément  et  passionné,  il  n'en 
est  pas  moins  sublime. 

Chap.  X.  L'imitation  et  l'émulation  des  grands  poètes,  des  grands  écri- 
vains, est  aussi  une  voie  qui  conduit  au  sublime,  et  c'est  en  imitant  Homère 
que  quelques  poètes  et  d'autres  auteurs,  surtout  Platon,  sont  parvenus  au 
sublime.  11  faut  donc,  quand  on  compose,  chercher  comment  Homère,  Pla- 
ton, Démosthène  et  Thucydide  se  seraient  exprimés,  se  demander  ce  qu'ils 
penseraient  de  notre  œuvre,  ou  mieux  encore  avoir  constamment  en  vue  le 
jugement  de  la  postérité. 

Chap.  XL  L'imagination  joue  un  rôle  différent  dans  l'éloquence  et  dans 
la  poésie  ;  exemples  tirés  d'Euripide  ;  critique  de  ce  poète ,  qui  se  laisse 
quelquefois  égarer  en  voulant  imiter  Eschyle.  Sophocle  est  sublime  dans  le 
tableau  d'Œdipe  mourant  et  dans  l'apparition  d'Achille;  mais  Simonide 
surpasse  tous  ceux  qui  ont  décrit  cette  apparition.  Les  orateurs  ne  doivent 
pas,  comme  les  poètes,  s'abandonner  à  leur  imagination.  Ils  doivent  choisir 
les  traits  qui  excitent  les  passions,  se  représenter  les  faits  tels  qu'ils  ont  dû 
se  passer;  exemples  tirés  de  Démosthène  et  d'Hypéride. 

Chap.  XII.  Emploi  des  figures.  Apostrophe;  serment  de  Marathon  — 
appui  mutuel  que  se  prêtent  le  sublime  et  les  figures  —  la  passion  sert  à 
cacher  l'emploi  de  celles-ci. 

Il) 


1 30  INTRODUCTION 

Chap.  XIII.  Des  interrogations,  exemples  empruntés  à  Démosthène,  à 
Hérodote. 

Quatrième  lacune  de  la  même  étendue  que  la  précédente.  L'auteur  par- 
lait des  autres  figures  dépensées;  il  terminait  ce  sujet  par  des  conseils  sur 
les  moyens  de  donner  au  récit  de  la  vivacité,  du  mouvement. 

Chap.  XIV.  Avantage  de  supprimer  les  conjonctions.  —  Le  concours  de 
deux  ou  trois  figures  ajoute  de  la  force  au  discours  et  lui  donne  de  l'élé- 
gance, exemple  tiré  de  Démosthène.  —  L'emploi  trop  fréquent  des  con- 
jonctions énerve  le  style  ;  critique  d'Isocrate  sur  ce  point. 

Chap.  XV.  Emploi  de  l'hyperbate  ;  exemple  tiré  d'Hérodote.  Thucydide 
et  Démosthène  manient  cette  figure  avec  beaucoup  de  hardiesse  et  d'ha- 
bileté. 

Chap.  XVI.  Figures  de  mots  — Substitution  du  pluriel  au  singulier, 
exemples  tirés  de  divers  auteurs,  en  particulier  de  Sophocle.  Substitution 
du  singulier  au  pluriel ,  cause  de  l'effet  produit  par  ces  deux  ligures.  — 
Substitution  du  présent  au  passé,  changement  de  personnes,  exemples  tirés 
d'Aratus,  d'Homère,  d'Hérodote,  d'Hécatée,  de  Démosthène. 

Chap.  XVII.  De  la  périphrase,  comme  ornement  de  style  ;  exemples  em- 
pruntés à  Platon,  à  Xénophon  ;  dangers  de  l'abus  de  cette  figure,  critique 
de  Platon  à  ce  sujet. 

Chap.  XVIII.  De  l'élocution,  choix  de  mots  propres  et  d'expressions  no- 
bles, quatrième  source  de  sublime  ;  danger  de  la  recherche  à  cet  égard. 

Cinquième  lacune  double  de  la  précédente;  l'auteur  traitait  de  l'élocu- 
tion; il  ne  se  bornait  pas  à  indiquer  des  beautés,  mais  il  signalait  aussi  des 
défauts. 

Chap.  XIX.  L'emploi  des  termes  populaires,  lorsqu'ils  sont  énergiques, 
n'est  pas  contraire  à  la  noblesse  du  style. 

Chap.  XX.  La  passion  a  coutume  de  multiplier  les  métaphores  ;  il  est 
donc  permis,  et  même  il  convient,  quand  on  doit  exprimer  un  mouvement 
passionné,  d'employer  plusieurs  figures  ;  elles  semblent  alors  amenées  na- 
turellement par  l'agitation  de  l'âme. 

Chap.  XXI.  Les  métaphores  contribuent  aussi  à  la  clarté  des  descrip- 
tions ;  exemple  tiré  du  Timée  de  Platon.  —  Le  goût  des  métaphores  a  en- 
traîné plus  d'une  fois  ce  grand  philosophe  à  des  allégories  forcées.  —  Cri- 
tique de  Ciecilius  qui  préfère  Lysias  à  Platon. 

Chap.  XXII.  Doit-on  préférer  l'absence  de  fautes  et  une  certaine  mesure 
dans  les  beautés  à  un  style  noble  et  sublime  où  se  trouvent  quelques  im- 
perfections? Non,  ce  serait  placer  Apollonius  etThéocrite  avant  Homère, 
Eratosthène  avant  Archiloque,  Bacchylide  avant  Pindare,  Ion  de  Chio  avant 
Sophocle. 

Chap.  XXIII.  Parallèle  d'Hypéride  et  de  Démosthène.  —  Jugement  sur 
Lysias  comparé  à  Platon. 

Chap.  XXIV.  C'est  dans  la  contemplation  de  la  nature  que  les  grands 
génies  puisent  leurs  pensées  sublimes.  Le  sublime  rachète  toutes  les  im- 
perfections ;  d'ailleurs,  celles  des  grands  écrivains  se  réduisent  à  un  petit 
nombre  de  passages.  Réponse  à  l'objection  tirée  de  la  comparaison  du  Co- 
losse et  du  Doryphore. 

La  sixième  et  dernière  lacune  nous  prive  de  quatre  pages  dans  lesquelles 
l'auteur,  qui  venait  de  rentrer  dans  son  sujet,  parlait  des  comparaisons. 

Chap.  XXV.   Il  s'occupe  ensuite  des  hyperboles,  et  recommande  de 


AL    TRAITÉ    DU    SUBLIME.  131 

mettre  de  la  prudence  dans  l'emploi  de  cette  figure.  — Critique  dTsocrate 
au  sujet  de  sa  définition  de  l'éloquence.  L'hyperbole ,  comme  les  autres 
figures,  ne  doit  pas  être  reconnue  au  premier  moment;  exemples  empruntés 
à  Thucydide,  à  Hérodote.  L'hyperbole  consiste  aussi  à  affaiblir,  à  atténuer 
l'idée  qu'on  se  fait  ou  qu'on  doit  se  faire  des  choses. 

Chai».  XXVI.  La  cinquième  source  du  style  sublime  se  trouve  dans  l'ar- 
rangement des  mots ,  dans  l'harmonie  de  la  période  ;  effets  naturels  de 
l'harmonie,  l'harmonie  du  langage  est  encore  bien  supérieure  à  celle  de  la 
musique,  exemple  de  Démosthene. 

Chai».  WYIl.  L'arrangement  des  mots  contribue  à  donner  de  la  gran- 
deur au  style.  —  Quelques  écrivains  ne  doivent  qu'à  l'emploi  de  ce  moyen 
la  supériorité  à  laquelle  ils  sont  parvenus  ;  tels  sont  Philistus,  Aristophane, 
Euripide;  exemples  empruntés  à  ce  dernier. 

Chap.  XXVIII.  D'autre  part,  un  style  trop  harmonieux,  trop  constam- 
ment cadencé,  n'a  point  de  force  et  ne  réveille  pas  les  auditeurs.  —  L'ex- 
trême concision  et  la  prolixité  sont  l'une  et  l'autre  opposées  à  la  noblesse 
du  style. 

Chap.  XXIX.  Enfin,  les  expressions  communes,  triviales,  familières, 
quand  elles  ne  sont  pas  commandées  par  la  circonstance,  nuisent  essentiel- 
lement à  la  gravité  de  la  diction;  exemples  tirés  d'Hérodote  et  de  Théo- 
pompe. 

Chap.  XXX.  Recherche  des  causes  de  la  décadence  de  l'art  oratoire  et 
de  la  rareté  des  hommes  vraiment  éloquents.  Faut-il  les  voir  dans  le  défaut 
de  liberté,  dans  l'absence  des  encouragements,  des  distinctions,  des  dis- 
cussions qui  furent,  pour  les  orateurs  des  Etats  libres,  un  si  puissant  ai- 
guillon? Est-il  vrai  que  la  servitude  comprime  les  âmes  et  les  empêche  de 
prendre  leur  essor?  N'est-ce  pas  plutôt  le  goût  des  plaisirs,  la  soif  insa- 
tiable des  richesses  qui  dégradent  l'homme  et  qui  l'avilissent?  la  corruption 
des  mœurs  n'amène-t-elle  pas  nécessairement  la  dépendance,  la  vénalité, 
l'indifférence,  la  vanité?  Ne  vaut-il  pas  mieux,  dans  ce  cas,  obéir  que  d'être 
libres  ? 

L'auteur  annonce  qu'il  va  s'occuper,  comme  il  l'a  promis,  du  rôle  des 
passions  dans  le  sublime. 

Pour  acbever  de  faire  connaître  et  apprécier  le  Traité  du  Sublime, 
nous  citerons  le  jugement  remarquable  qu'en  a  porté  un  excellent  cri- 
tique, M.  Naudet  (,0)  :  «  Il  n'y  a  guère,  dit-il,  de  rhéteurs  grecs  dont 
la  lecture  me  paraisse  préférable  pour  la  jeunesse  studieuse  à  celle  du 
Traité  du  Sublime.  L'auteur,  quel  qu'il  fût,  ne  s'amusait  pas,  comme 
la  plupart  des  héros  de  l'école,  à  faire  une  minutieuse  dissection  des 
parties  du  discours,  et  ne  convertissait  point  les  préceptes  sur  l'élo- 
quence en  une  technologie  pédantesque  et  fastidieuse.  Sa  manière  d'en- 
seigner est  esthétique  beaucoup  plus  que  dogmatique.  Il  se  passionne 
dans  la  contemplation  des  chefs-d'œuvre  littéraires,  et  c'est  même  à  ses 
féconds  souvenirs,  à  l'heureux  choix  des  passages  traités  dans  son 
discours,  que  nous  avons  dû  la  conservation  de  plusieurs  fragments 
précieux  de  poésie.  Critique  ingénieux  et  vraiment  instructif,  il  s'ap- 
plique a  mettre  en  lumière  le   mérite   des   talents  supérieurs  (dus 

111    Journal  des  Savants,  mars  1838,  p.  147-148. 


1 32  INTRODUCTION 

qu'à  noter  les  fautes  des  mauvais  écrivains.  Il  sait  expliquer  les  exem- 
ples par  l'analyse  ;  il  réussit  mieux  encore  à  les  faire  goûter  par  l'émo- 
tion qui  passe  de  son  âme  dans  l'esprit  du  lecteur.  On  peut  reprocher 
a  son  style  quelque  roideur  et  quelque  affectation  ;  mais  on  ne  saurait 
disconvenir  que  ses  leçons  ne  soient  animées  très-souvent  par  deux 
grandes  inspirations,  le  sentiment  du  beau  et  l'amour  du  bien.  Il  prend 
un  langage  et  des  idées  dignes  d'Homère  et  d'Euripide,  quand  il  loue 
les  traits  remarquables  de  leurs  ouvrages.  Chez  lui  encore  la  parole 
du  maître  emprunte  son  énergie  et  sa  gravité  du  caractère  de  l'honnête 
homme.  Dans  notre  temps,  plus  qu'en  aucun  autre,  il  est  utile  de  con- 
sulter de  pareils  livres  qui  se  consacrent  à  défendre,  à  maintenir  la 
noblesse  et  la  pureté  de  l'art  d'écrire,  en  commençant  par  donner  à 
l'écrivain  la  conscience  des  devoirs  de  sa  profession  et  le  respect  de  sa 
dignité  personnelle  ;  car  il  ne  s'agit  pas  seulement,  dans  ce  traité,  de 
réduire  en  théorie  soit  les  élans  de  la  pensée  dans  les  moments  d'exal- 
tation et  d'enthousiasme,  soit  les  qualités  de  l'expression  oratoire  dans 
ses  développements  les  plus  majestueux  et  les  mieux  soutenus,  mais 
de  démontrer  de  quelle  élévation  sont  susceptibles  tous  les  genres  lit- 
téraires, même  les  plus  simples  et  les  plus  naïfs;  quelle  bienséance, 
quelle  mesure,  quelle  élégance  de  diction,  et,  pour  ainsi  dire,  quelle 
honnête  pudeur  ils  doivent  toujours  gar/ler  avec  le  naturel  et  le  vrai, 
de  manière  à  s'abstenir  de  la  rudesse  et  de  la  bizarrerie  qu'on  donne 
quelquefois  pour  de  la  force,  et  d'un  certain  cynisme  de  trivialité  qui 
voudrait  passer  pour  une  généreuse  hardiesse. 

«  Mais  l'auteur  n'est  nulle  part  plus  éloquent  que  lorsqu'il  exhorte 
son  disciple  à  se  préparer  au  métier  d'homme  de  lettres  par  le  culte 
de  la  vertu.  Qui  ne  sympathiserait  avec  lui  en  lisant  ces  paroles  qui 
ont  aujourd'hui  un  singulier  mérite  d'à-propos  :  «  Je  ne  saurais  assez 
«  m'étonner...  d'où  vient  que  dans  notre  siècle  il  se  trouve  assez  d'o- 
«  rateurs  qui  savent  manier  un  raisonnement,  qui  ont  de  la  vivacité, 
«  de  la  netteté  et  surtout  de  l'agrément  dans  leurs  discours;  mais 
«  qu'il  s'en  rencontre  si  peu  qui  puissent  s'élever  fort  haut  dans  le 

«  sublime,  tant  la  stérilité  maintenant  est  grande  dans  les  esprits 

«  C'est  le  désir  des  richesses  dont  nous  sommes  tous  malades  par 
«  excès,  c'est  l'amour  des  plaisirs  qui,  à  bien  parler,  nous  jette  dans  la 
«  servitude,  et  pour  mieux  dire,  nous  entraîne  dans  le  précipice  où 
«  tous  nos  talents  sont  comme  engloutis.  Il  y  a  peu  de  passion  plus 
«  basse  que  l'avarice;  il  n'y  a  pas  de  vice  plus  infâme  que  la  volupté. 
«  Je  ne  vois  donc  pas  comment  ceux  qui  font  si  grand  cas  des  riches- 
«  ses,  et  qui  s'en  font  comme  une  espèce  de  divinité,  pourraient  être 
«  atteints  de  cette  maladie,  sans  recevoir  en  même  temps  avec  elle  tous 
«  les  maux  dont  elle  est  naturellement  accompagnée....  Sitôt  donc 
«  qu'un  homme  oubliant  le  soin  de  la  vertu  n'a  plus  d'admiration  que 


AU    TRAITÉ    IH     SI  itl.IME.  133 

«  pour  les  choses  frivoles  et  périssables,....  il  ne  saurait  plus  lever  les 
«  yeux  au-dessus  de  soi,  ni  rien  dire  qui  passe  le  commun  ;  il  se  fait 
«  en  peu  de  temps  une  corruption  générale  dans  toute  son  âme;  tout 
«  ce  qu'il  avait  de  noble  et  de  grand  se  flétrit  et  se  sèche  de  soi-même 
«  et  n'attire  plus  que  le  mépris  (ll).  »  Cet  auteur  n'était  pas  seulement 
un  homme  de  talent,  c'était  aussi  un  homme  de  cœur.» 

On  ne  doit  point  trop  s'étonner  qu'un  livre  aussi  court  et  qui  con- 
tient néanmoins  tant  d'excellentes  directions,  tant  de  jugements  si 
vrais  et  dictés  par  une  admiration  si  éclairée  et  si  sincère,  en  un  mot 
un  manuel  si  propre  à  inspirer  le  désir  d'étudier  les  chefs-d'œuvre 
qui  honorent  la  littérature  grecque,  ait  surnagé  au  milieu  du  grand 
naufrage,  et  qu'il  s'en  soit  conservé  quelques  exemplaires  dans  les 
bibliothèques  des  hommes  de  goût.  C'est  ainsi  que  sont  parvenus  jus- 
qu'à nous,  malheureusement  tous  incomplets  et  la  plupart  très-incor- 
rects, une  dizaine  de  manuscrits,  qui  ont  été  collationnés  ou  consultés 
plus  ou  moins  fidèlement  par  quelques-uns  des  éditeurs  du  Traité  du 
Sublime. 

Le  premier  par  son  antiquité  et  par  sa  correction  est  le  manuscrit 
de  Paris,  n°  2036,  qui  est  mentionné  par  Richard  Simon  (Lettres 
choisies,  II,  27),  et  dont  Lévesque  donne  la  description  dans  les  Notices 
et  Extraits  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  nationale,  tome  VII, 
page  101.  Il  paraît  être  du  dixième  siècle;  il  contient  les  Problèmes 
d'Aristote  et  le  Traité  du  Sublime,  intitulé  :  Ajovutjou  y)  Ao-y-yivou  irspj 
Sv^ojç.  Quelques  critiques  pensent  qu'il  a  été  suivi  ou  du  moins  con- 
sulté par  Robortello.  Pearce  en  avait  fait  connaître  quelques  leçons 
intéressantes.  Toup  avait  eu  sous  les  yeux  les  variantes  relevées  sur  ce 
manuscrit  par  Larcher.  Weiske  en  a  publié  une  collation  plus  exacte 
et  plus  complète,  exécutée  par  l'habile  paléographe  Ba>t. 

On  soupçonne  que  le  manuscrit  de  Venise  est  celui  du  cardinal 
Bessarion,  dont  Manuce  s'est  servi.  Cependant,  comme  Manuce  an- 
nonce, dans  la  lettre  grecque  qui  sert  de  préface  à  son  édition ,  que  le 
manuscrit  dont  il  a  fait  usage  était  fort  endommagé  par  les  teignes, 
tandis  que  M.  Em.  de  Tipaldo  (p.  44-45)  assure  que  celui  qui  se  trouve 
à  la  Bibliothèque  de  St-Marc  est  fort  bien  conservé  et  qu'il  est  assez 
récent,  on  doit  avoir  des  doutes  sur  leur  identité.  Il  est  à  regretter  que 
le  savant  traducteur  n'ait  pas  donné  sur  ce  manuscrit  des  renseigne- 
ments plus  précis,  qu'il  n'ait  pas  indiqué  du  moins  avec  lequel  de 
ceux  qui  ont  été  collationnés  il  a  le  plus  de  rapports. 

Le  manuscrit  de  Cambridge,  appelé  Eliensis  par  Pearce,  n'a  pas  été 
entièrement  collalionné;  il  a  fourni  quelques  bonnes  leçons  et  porte  à 
la  marge  des  corrections  qui  viennent  d'une  main  assez  habile. 

1  '     Trad.  de  Boileau,  Sect.  XL!V. 


1  3  4  INTRODUCTION 

Des  trois  manuscrits  du  Vatican,  qui  ont  été  collationnés  par  Àinati 
pour  l'édition  de  Weiske,  le  premier  n°  285  est,  suivant  M.  Egger  (12), 
conforme  au  manuscrit  985  de  la  Bibliothèque  impériale  de  Paris;  ils 
s'écarlenl  l'un  et  l'autre  assez  sensiblement  du  n°  2036  pour  appar- 
tenir a  une  source  différente.  Ils  sont  aussi  intitulés  Aîovjtioj  -h  Âoy- 
ytvoj  7?zp\  y^ouç,  mais  ils  ne  contiennent  malheureusement  que  les 
deux  premiers  chapitres,  jusqu'au  mot  Oîœpfxv.  Comme  ils  se  trouvent 
compris,  de  même  que  le  n°  2036,  dans  un  même  volume  avec  les 
Problèmes  d'Aristote,  il  serait  possible,  observe  M.  Egger,  que  l'on 
découvrît,  dans  d'autres  manuscrits  de  ces  Problèmes,  quelques  feuillets 
du  Traité  du  Sublime  mal  placés  par  les  relieurs,  et  qui  fourniraient 
de  nouvelles  variantes  ou  combleraient  en  tout  ou  en  partie  quelque 
lacune.  Les  deux  autres  manuscrits  du  Vatican,  nos  194  et  1417,  sont 
à  peu  près  complets,  sauf  les  lacunes  communes  à  tous;  ils  offrent 
de  bonnes  variantes,  mais  ils  paraissent  avoir  été  écrits  sous  dictée 
par  des  scribes  qui  ne  comprenaient  pas  le  texte.  ïls  diffèrent  souvent 
entre  eux. 

Le  manuscrit  de  la  Bibliothèque  Àmbroisienne  avait  été  collationné, 
au  dix-septième  siècle,  par  M.  Gudius,  qui  en  avait  transcrit  les  va- 
riantes sur  un  exemplaire  de  l'édition  de  Manucc,  qui  se  trouve  à 
Dresde,  et  par  C.-S.  Schurzfleisch,  dont  les  notes  furent  publiées  en 
1711.  Weiske  a  inséré  dans  ses  Variœ  Lectiones  les  résultats  de  ces 
deux  collations.  Ce  manuscrit  est  écrit  sur  papier  de  soie,  et  ne  paraît 
pas  ancien  ;  on  n'en  indique  pas  l'époque  ;  il  s'accorde  assez  souvent 
avec  celui  de  Paris  et  avec  l'édition  de  Bobortello.  Il  conviendrait  de 
l'examiner  plus  soigneusement. 

De  Furia  a  fourni  à  Weiske  une  collation  du  manuscrit  de  la  Bi- 
bliothèque Laurentienne,  qui  paraît  être  du  quinzième  siècle,  et  qui 
présente  quelques  bonnes  leçons ,  mais  il  s'y  trouve  plusieurs  correc- 
tions hasardées.  Le  titre  Avcovo^ou  moi  tyo-jç,  ne  se  lit  que  sur  la 
couverture;  on  voit  encore,  au  haut  de  la  première  page  les  traces  de 
l'ancien  titre  Apyyivou  ta»  &|k>ùç  Xoyou,  qui  avait  été  tranché  par  le 
relieur,  et  qui  a  été  rétabli  par  Holstenius. 

Langbaine  parle  d'un  manuscrit  qu'il  appelle  Junianus,  et  qui  avait 
appartenu  k  Dudith  ;  mais  on  ignore  où  il  se  trouve  et  quelle  en  est 
la  valeur. 

Dès  que  le  Traité  du  Sublime  eut  attiré  l'attention  des  érudits,  il 
ne  tarda  pas  à  être  publié,  traduit,  commenté  et  soumis  à  une  critique 
approfondie.  On  en  compte  trois  éditions  dans  le  seizième  siècle,  sa- 
voir :  celle  de  Fr.  Robortello  d'Udine,  Bâle,  1554, 4°,  chez  Oporinus; 
elle  est  assez  correcte  et  accompagnée  de  notes  marginales  ;  celle  de 

v'-,  Essai  sur  l'histoire  de  la  Critique,  p.  326. 


AL    TRAITÉ    IH     SUBLIME.  135 

Paul  Manuce,  Venise,  1555,  4°,  dont  l'éditeur  a  introduit  dans  le 
texte  plusieurs  conjectures,  et  a  remplacé  les  citations  que  fait  l'au- 
teur par  les  passages  correspondants  tels  que  les  donnent  les  éditions 
publiées  alors;  et  celle  de  Fr.  Porlus,  Genève,  1570,  8°,  à  la  suite 
d'Aphthonius  et  d'Hermogène.  Celte  édition,  qui  diffère  fort  peu  de 
celle  de  Manuce,  a  servi  de  base  à  toutes  les  suivantes  jusqu'à  ïollius. 

Le  dix-septième  siècle  a  vu  paraître  sept  éditions  ou  réimpressions 
du  Traité  du  Sublime  :  Celle  de  Gabriel  de  Petra,  Genève,  1612,  8°, 
accompagnée  de  la  première  traduction  latine,  de  quelques  notes  criti- 
ques estimables,  de  l'indication  des  passages,  de  rapprochements,  d'un 
eonspectus  synoptique  du  Traité  et  d'un  parallèle  entre  les  préceptes 
de  l'auteur  et  ceux  d'Hermogène.  —  Celle  de  Gérard  Langbaine,  Ox- 
ford, 1636,  12°;  quoique  peu  estimée,  elle  fut  réimprimée  en  1638 
et  1650. — Celle  de  Car.  Manolesius,  Bologne,  1 644,  4°,  avec  les  trois 
versions  latines  de  Petra,  de  Pizzimenti  et  de  Pagani.  —  Celle  de 
Tanneguy  Le  Fèvre,  Saumur,  1633,  12°,  accompagnée  de  la  version  la- 
tine de  Petra,  et  de  notes  savantes  où  l'éditeur  propose  plusieurs  cor- 
rections qui  ont  été  admises  dès  lors  dans  le  texte.  Le  Fèvre  annonce 
un  travail  plus  complet  sur  le  même  traité,  mais  qui  n'a  pas  paru. 
— Celle  de  Jaques  Tollius,  Utrecht,  1694,  4°,  dont  le  texte  est  corrigé 
sur  cinq  manuscrits,  et  amélioré  par  quelques  heureuses  conjectures  ; 
il  est  accompagné  d'une  paraphrase  latine  peu  estimée,  des  notes  des 
éditions  antérieures  et  de  quelques  fragments. 

Le  Traité  du  Sublime  fut  très-apprécié  et  fréquemment  lu  durant  le 
dix-huitième  siècle,  car  on  en  compte  plus  de  vingt  éditions  ou  réim- 
pressions de  1700  à  1800.  Ce  sont  d'abord  les  quatre  de  J.  Hudson, 
qui  offrent  un  excellent  extrait  de  celle  de  Tollius,  et  qui  parurent  à 
Oxford,  en  1710,  8°,  en  1718  et  1730,  avec  des  notes  de  Boivin  et 
de  Schurzfleisch,  et  à  Edimbourg,  1733,  12°.  Puis  les  sept  éditions  de 
Zacharie  Pearce,  dont  la  première,  Londres  1724,  améliora  beaucoup 
le  texte  par  le  secours  des  manuscrits  et  surtout  de  celui  de  Paris; 
mais  la  traduction  latine  de  Pearce  n'a  pas  grand  mérite.  La  deuxième 
édition  de  Pearce,  Londres  1732,  8°,  contient  plusieurs  changements 
avantageux;  elle  a  été  reproduite  en  1733,  1743,  1752,  1763  et 
1 773,  avec  ou  sans  notes.  —  L'édition  de  Vérone,  1 733,  4°,  d'après 
celle  d'Hudson,  contient  en  outre  la  traduction  italienne  de  Gori,  la 
traduction  française  de  Boileau  et  des  notes.  —  Celle  d'Amsterdam, 
1733,  8°,  a  été  exécutée  d'après  les  deux  éditions  de  Pearce;  on  y  a 
joint  le  commentaire  jusqu'alors  inédit  de  Fr.  Portus  ;  elle  a  été  re- 
produite à  Glascow,  en  1751  et  1763,  8°  et  4°,  et  à  Francfort,  1756, 
4°. —  L'édition  de  Ch.  Heinecken  est  accompagnée  d'une  traduction 
allemande  et  de  notes  littéraires;  elle  a  paru  a  Dresde,  en  1737  et 
1742. — On  doit  a  S.-Fr.-Nath.  Morus  une  bonne  édition  critique  du 


136  INTRODUCTION 

Traité  du  Sublime,  accompagnée  d'une  excellente  traduction  latine  et 
de  notes,  Leipzig,  1769,  8°.  Ces  notes  ont  été  complétées  en  1773 
par  le  Libellus  animadversionum  in  Longinum.  —  Robinson  donna  à 
Oxford,  en  1772,  une  édition  accompagnée  d'une  traduction  latine, 
8°.  —  En  1775,  parut  à  Ratisbonne,  format  petit  8°,  une  édition  in- 
titulée :  Ajovuaro-j  Aoyy:vo\>  rrsp'.  u-^o'jç,  Edilio  emendatior  adjecla 
duplici  nova  versione  gallica  et  germanica,  cum  prœfatione  vice  com- 
mentant ad  usum  collegiorum.  Cura  R.  P.  Lancelot,  etc.  Literis  J  annis 
Midi.  Ènglerth,  aulici  et  episcopal.  Typographi.  —  ïoup  avait  à  sa 
disposition  les  deux  éditions  princeps,  le  manuscrit  de  Cambridge,  une 
collation  de  ce  même  manuscrit  par  Is.  Vossius,  et  une  collation  du 
manuscrit  de  Paris  par  Larcher  ;  cependant  le  texte  a  bien  plus  gagné 
par  les  ingénieuses  conjectures  de  l'éditeur  et  de  Ruhnken  que  par  la 
confrontation  de  ces  manuscrits.  Il  est  accompagné  de  la  traduction  de 
Pearce.  Cette  édition  parut  pour  la  première  fois  à  Oxford,  en  1778, 
4°  et  8°,  puis  en  1789  et  en  1806,  8°.  Elle  est  peu  correcte.  —  Enfin 
Rodoni  a  publié  deux  éditions  de  luxe  de  notre  auteur,  à  Parme,  en 
1793,  folio  et  4°,  en  grec  et  en  latin,  et  une  édition  8°  contenant  le 
texte  seul. 

Nous  ne  connaissons  que  six  éditions  ou  réimpressions  du  dix-neu- 
vième siècle:  1°  Celle  de  Spyridon  Rlanti,  Venise,  1802,  8°,  qui  n'est 
qu'une  simple  réimpression,  sans  préface  ni  notes,  de  l'édition  de 
Vérone,  1733;  elle  avait  été  insérée,  l'année  précédente,  format  in- 
folio, à  la  suite  du  Lexicon  de  Favorinus,  publié  à  Venise  par  Nicolas 
Glyky.  2°  La  réimpression  de  Toup,  en  1 806,  mentionnée  ci-dessus. 
3°  L'édition  de  R.  Weiske,  Leipzig,  1809,  8°,  accompagnée  de  la 
traduction  latine  de  Morus,  de  toutes  les  notes  de  Toup  et  de  Ruhnken, 
d'un  choix  de  celles  de  Pearce,  de  Morus,  de  celles  de  l'éditeur,  du 
recueil  des  variantes  des  manuscrits  de  Paris,  de  Rome,  de  Florence, 
de  Milan,  de  Cambridge  et  des  éditions  princeps;  malheureusement  la 
plupart  de  ces  collations  ne  sont  parvenues  à  l'éditeur  qu'après  l'im- 
pression du  texte.  Aux  fragments  de  Longin,  publiés  par  les  éditeurs 
précédents,  Weiske  a  joint  une  partie  de  la  Rhétorique  découverte  par 
Ruhnken,  accompagnée  d'une  traduction  latine  et  de  notes.  Le  volume 
renferme  aussi  la  préface  de  Toup,  la  dissertation  de  Ruhnken,  un  mé- 
moire de  Rôttiger  sur  un  anaglyphe,  etc.  ;  il  se  termine  par  un  bon 
Index  rerum  et  verborum.  4°  et  5°.  Cette  édition  a  été  reproduite  à 
Oxford,  en  1820,  et  à  Londres  la  même  année;  mais  on  a  négligé  dans 
cette  dernière  de  mettre  à  leur  place  les  notes  et  corrections  indiquées 
dans  les  Addenda,  et  l'on  a  supprimé  tout  ce  qui  se  rapporte  à  la  ques- 
tion soulevée  par  Amati  et  Weiske,  sur  le  véritable  auteur  du  Traité. — 
6° Invité  à  préparer  une  édition  nouvelle  de  Longin,  M.  A.-E.  Egger 
prit  pour  base  celle  de  Weiske  ;  il  en  donna  le  texte  corrigé  en  quelques 


AU    TRAITÉ    DU    SUBLIME.  137 

endroits,  sans  la  traduction  latine;  il  ajouta  aux  fragments  la  Rhétori- 
que, mais  précédée  et  suivie  de  bien  des  pages  qui  ont  été  reconnues 
plus  tard  pour  être  d'Apsinès  et  d'autres  rhéteurs  (13);  les  Excerpta 
e  Longini  rhetoricis  y  sont  publiés  pour  la  première  fois.  Le  texte 
est  précédé  de  la  Dissertation  de  Ruhnken,  à  laquelle  l'éditeur  a  joint 
des  notes  précieuses,  d'un  extrait  de  l'article  consacré  à  Longin  par 
M.  Boissonade  dans  la  Biographie  Universelle,  de  documents  lit- 
téraires concernant  Denys  d'Halicarnasse  le  jeune,  Cœcilius,  le  frag- 
ment découvert  par  Ruhnken;  viennent  ensuite  les  notes  de  l'éditeur 
offrant  un  bon  nombre  de  rapprochements  intéressants,  des  citations, 
quelques  observations  critiques,  littéraires  et  bibliographiques  sur  le 
irzp'.  'j|ojç,  les  fragments  et  les  Excerpta  ;  enfin,  un  Index  rerum  et 
verborum  un  peu  plus  étendu  que  celui  de  Weiske.  —  Cette  édition 
nous  a  été  très-utile  dans  nos  recherches,  et  nous  a  mis  plus  d'une 
fois  sur  la  voie  de  faits  curieux  et  importants.  Il  est  fâcheux  que 
le  savant  éditeur  ait  été  trop  pressé  dans  son  travail  et  trop  gêné  dans 
son  plan  ;  mais  on  doit  lui  savoir  gré  d'avoir  donné  beaucoup  plus 
qu'il  n'avait  promis. 

Nous  avons  déjà  indiqué  quelques-unes  des  traductions  du  Traité 
du  Sublime,  savoir  les  six  latines,  de  Petra,  Pizzimenti,  Pagani,  ïollius, 
Pearce,  Morus;  la  traduction  italienne  de  Gori,  qui  a  été  réimprimée 
à  Vérone  en  1733,  en  1737  à  Florence,  en  1748  à  Bologne,  en  1782 
à  Venise,  en  1801  à  Milan,  en  1816  à  Florence,  en  1821  à  Bologne, 
en  1827  a  Milan;  la  traduction  allemande  de  Heinecken,  réimprimée 
a  Bâle  en  1784,  et  la  traduction  française  de  Boileau,  tant  de  fois 
reproduite,  et  qui  a  été  l'objet  de  si  riches  commentaires.  Nous  devons 
mentionner  encore  la  traduction  française  de  Ch.  Lancelot,  Ratisbonne, 
1 775,  8°,  que  nous  n'avons  pas  eu  l'occasion  d'examiner  et  qui  est 
peu  connue  ;  les  traductions  italiennes  de  Pinelli,  Padoue,  1 639,  4°  ; 
de  l'abbé  Fr.  Fiocchi,  1812  ;  de  T.  Accio,  Milan,  1830,  et  de  Em.  Ti- 
paldo,  Venise,  1834,  8°;  les  traductions  allemandes  de  Henke,  1774, 
8°,  dans  le  Schirach's  Magazin  der  deutschen  Kritik,  Halle;  de 
J.-G.  Schlosser,  Leipzig,  1781  ;  les  traductions  hollandaises  de  P.  Le- 
clercq,  Amsterdam,  1719;  de  Siegenbeck,  Leyde,  1819,  dont  la  pre- 
mière est  rédigée  plutôt  d'après  le  français  de  Boileau  que  d'après  le 
texte  grec;  les  traductions  anglaises  de  John  Hall,  Londres,  1652;  de 
J.-P.-G.-S.,  Londres,  1681;  d'un  anonyme,  Oxford,  1698;  de  Wel- 
sted,  Londres,  1712,  1724,  1780,  ces  trois  dernières  sont  faites, 
dit-on,  d'après  celle  de  Boileau;  enfin  celle  de  W.  Smith,  Londres, 
1739,  reproduite  en  1742,  1752,  1757,  1770,  1800,  1806,  1819; 
la  traduction  portugaise  de  C.-J.  deOliveira,  Lisbonne,  1771;  la  tra- 

(15)  V.  les  Recherches,  p.  33  et  suiv. 

H 


1 38  INTRODUCTION 

duction  espagnole  de  M.  Perez  Valderrabano,  Madrid,  1770;  la  tra- 
duction polonaise  de  Jos.  Kowalewski,  Vilna,  1823,  8°;  la  traduction 
en  grec  moderne  de  Nie.  Glyky,  Venise,  1805,  8°;  on  indique  enfin 
une  traduction  russe. 

J'ai  voulu  aussi  coopérer  à  cette  œuvre  et  contribuer  pour  ma  part 
à  rendre  plus  accessible  et  plus  correct  ce  précieux  produit  de  la  cri- 
tique grecque. 

Je  m'étais  proposé  d'abord  de  traduire  en  français  le  Traité  du 
Sublime,  en  profitant  de  tous  les  secours  que  fournit  la  science  mo- 
derne pour  éclairer  les  passages  encore  obscurs  à  l'époque  où  Boileau 
entreprit  sa  traduction.  Quoique  de  savants  commentateurs,  tels  que 
Dacier,  Boivin,  Capperonnier,  Saint-Marc,  en  eussent  signalé  et  cor- 
rigé la  plupart  des  erreurs,  on  n'avait  pourtant  pas  introduit  ces 
corrections  dans  la  traduction  même,  et  le  lecteur  français  était  obligé 
de  consulter  constamment  les  notes  pour  s'assurer  du  vrai  sens  de  l'au- 
teur. De  plus,  si  les  vers  de  Boileau  sont  toujours  admirables,  dans  ses 
imitations  comme  dans  ses  œuvres,  il  n'en  est  pas  de  même  de  sa 
prose,  qui  n'a  pas  un  cachet  d'originalité  assez  distingué  pour  que 
l'on  s'attache  à  en  reproduire  le  caractère,  en  redressant  les  imper- 
fections de  son  travail.  J'ai  donc  essayé  de  traduire  le  Traité  du  Su- 
blime, comme  s'il  n'avait  pas  encore  été  mis  en  français,  en  m'efforçant 
d'exprimer  la  vigueur,  le  mouvement,  les  figures  du  texte  grec,  et  sur- 
tout d'en  rendre  fidèlement  le  sens  et  l'esprit. 

Ce  travail  m'a  conduit  à  rechercher  si  Longin  était  bien  réellement 
l'auteur  de  cet  ouvrage,  et  j'ai  fait  connaître  ailleurs  le  résultat  de  mes 
recherches.  Pour  résoudre  cette  question  importante,  j'ai  dû  me  livrer 
à  une  étude  comparative  du  style  de  Longin,  tel  qu'il  se  présente  dans 
ses  fragments  authentiques,  et  de  celui  du  Traité  du  Sublime.  J'ai  fini 
par  reconnaître  que  celui-ci  n'était  pas  exempt  de  toute  interpolation, 
et,  après  en  avoir  constaté  quelques-unes,  indiquées  déjà  par  Ruhnken, 
Toup,  Weiske,  j'ai  relu  avec  soin,  sous  ce  point  de  vue,  le  texte  grec, 
en  le  confrontant  sans  cesse  avec  les  leçons  extraites  des  manuscrits  et 
des  éditions  princeps.  Il  est  résulté  de  cette  lecture  un  certain  nombre 
de  corrections  qui  éclaircissent  des  passages  restés  jusqu'ici  obscurs, 
qui  simplifient  des  phrases  surchargées,  font  disparaître  des  tautologies 
évidentes  et  rendent  ainsi  le  style  plus  vif  et  plus  régulier.  C'est  ce  qui 
m'a  amené  à  joindre  au  texte  de  cette  édition  des  notes  critiques  offrant 
le  choix  des  variantes  qui  m'ont  paru  les  plus  importantes,  et  celui  des 
conjectures  les  plus  ingénieuses,  les  plus  savantes  ou  les  plus  heu- 
reuses. 

Les  autres  notes  ont  surtout  pour  but  de  mettre  en  regard  du  Traité 
du  Sublime  les  passages  des  rhéteurs  ou  des  autres  écrivains  qui  ont 


AL    TRAITÉ    DU    SUBLIME.  139 

émis  des  idées  analogues ,  principalement  ceux  que  fournit  Quintilien, 
à  défaut  de  rhéteurs  grecs  de  la  même  époque,  et  ceux  qui  ont  été  re- 
cueillis dans  les  œuvres  de  Plutarque. 

Enfin,  la  division  par  sections  et  paragraphes  ayant  été  faite  sans 
tenir  compte  des  lacunes,  se  trouve  nécessairement  fautive;  elle  sépare 
quelquefois  ce  qui  devait  rester  uni,  et  rapproche  ce  qui  devait  être 
distingué;  j'en  ai  établi  une  autre  plus  rationnelle,  tout  en  conservant 
l'ancienne  pour  la  commodité  des  recherches. 

J'espère  que  l'on  me  saura  gré  des  efforts  que  j'ai  faits  pour  offrir 
au  public,  sous  une  forme  plus  fidèle  et  plus  moderne,  un  ouvrage  aussi 
digne  de  son  attention. 


2YNTATMA  IÏEPI    YfOYI 


KEcpAAAION  A 

I.  Tô  [mÈv  toû  KatxtXtou  avyypxuuxziov ,  o  Tce.pl  tyovç  axAtezx£,xzo, 
àvocaxoTXovuiwiç  yiuïv,  coç  otffQa,  xotv>7,  ïlooroy^us  Tepevztxvs  cptXtare, 
Tomeivozepov  èyxvw  zriç,  tfojç  vrcoOsuecùç,  xoà  f'Y.iazx  twv  -/.xioitàv  èyxzczô- 
uevov,  où  Tco)Jr,v  rs  wcpeXeiav,  >?ç  p.xixrszx  deï  GZoyxÇzaQxi  zbv  ypxyovzcc, 
nepiKoiovv  zoïç  ivzvyyrxvovaiv.  Eîr  ori  izolayç  zsyyoloyîxg  iïveïv  xtcxizov-  5 
piv&jy,  Tcpozipov  ph  roû  Se^at  n  to  Û7ro3t££/xevov,  oevzipov  $£  t>?  ra£ei, 
r>5  <5vvxp.£i  ôè  xupuùxêpov,  tcûç  av  ^p  aura  toûto  xat  5i  wv  nvwv  i/e- 
6ô§wv  zTr/rov  yivoizo  '  oawç  6  Katxt'Xtoç  rrorov  |!/.£V  Tt  imxpyei  zo  u^ïjXov, 
ôtà  p.vptoiv  0G(i>v  wç  xyvowai  izeipôizca  deixuovca,  zb  51  5t  orou  zponov 
zàg  èavzûv  yùaeiç  r.poxyeiv  iayiioipjev  xv  elç  tïogyjV  p.syéBovç  èzcfàoaiv,  ow.  10 
oIS'  C7rwç  wç  oùx  xvxyy,xïov  Tcxpûtnev.  §  2.  IIXxîv  iawç  rourovi  [f/iv]  tov 
âVôpa  où^  ourwç  aînâaSat  twv  bù'jùsiu.phuiV,  coç  ay-y5ç  rv5s  £7Ttvoiaç  xat 
c^oy^r;?  a£tov  £7ïatV£fy. 

Emi  §  èvexelevacti  y.xl  yp-xç  zi  rcepl  vtywç  îraVrcoç  £tç  aw  vr.oprrip.x-' 
ziaxvBxi  xolpiv,  cpÉ/se,  ei'  n  ôx;  SoxoO/utev  dviïpxai  rcokiziy.oïç  zeBetàprjvJvxi    15 

Avertissement.  Le  manuscrit  de  Paris,  n°  2036,  est  désigné  par  la  lettre  P.  Les  trois 
ms.  du  Vatican  par  les  signes  V  1,  V  2,  V  8  ;  celui  de  Venise,  Ven.  ;  de  Cambridge,  E  ; 
de  Florence,  L  ;  de  Milan,  A.  L'édition  de  Robortello,  R  ;  celle  de  Manuce,  M.  L'accord 
des  ms.  est  indiqué  par  la  lettre  C  ;  celui  des  manuscrits  et  des  éditions,  par  CE.  La  lettre 
«i  ajoutée  à  l'une  des  majuscules,  annonce  que  la  variante  est  en  marge  du  manuscrit. 

(*)  Nous  avons  montré  (p.  86)  et  dans  çais  sublime  répondrait  plutôt  au  superlatif 

l'introduction  de  ce  traité  (p.  125),  que  le  ô^YiXoTa-rov,  et  de  l'autre,  le  style  ne  sau- 

mot  ttyoç  correspond  aux  mots  grecs  â&po'v,  rait  être  constamment  sublime,  ce  qui  serait 

<jîi7.vov,  {U'yaXowptTufî,  àÇicàfta,  cfyxoç,  etc.,  un  défaut;  mais,  dans  certains  genres  de 

et  aux  mots  latins  grandis,  grandiloquus,  composition,  il  doit  être  soutenu.  C'est  faute 

ainsi  qu'aux  termes  sublimis,  sublimitas,  d'avoir  bien  saisi  cette  distinction,  que  l'on 

dans  le  sens  que  leur  donnent  Quintilien,  a  fait  à  notre  auteur  tant  de  critiques  peu 

Pline  le  jeune ,  etc.  Il  désignait  une  des  fondées  (V.  Laharpe,  Blair,  Sylvain,  etc.). 

sortes  de  style  que  distinguaient  les  rhé-  Nous  avons  néanmoins  conservé  le  titre  de 

teurs  anciens,  et  répond  ainsi  à  ce  que  nous  Traité  du  Sublime;  car  c'est  comme  une 

entendons  par  un  style  noble,  élevé,  sou-  expression  consacrée.  Au  reste,  il  n'est  pas 

tenu.  En  le  traduisant  par  le  mot  sublime,  sûr  que  nous  connaissions  le  véritable  titre 

on  lui  donne  une  signification  inexacte  et  du  Traité, 
trop  restreinte;  car,  d'un  côté  le  mot  fran- 


TRAITÉ  DU  SUBLIME  0) 


CHAPITRE  PREMIER. 

En  examinant  ensemble  le  traité  que  Caîcilius  (*)  a  composé  sur  le 
sublime,  il  nous  a  paru,  mon  cher  Posthumius  Terentianus  (5),  que  ce 
petit  ouvrage  était  au-dessous  d'un  tel  sujet,  et  que  l'auteur,  en  né- 
gligeant trop  les  applications,  avait  manqué  le  principal  but  qu'on  doit 
se  proposer  en  écrivant,  je  veux  dire  l'utilité  de  ses  lecteurs.  De  plus,  on 
exige  de  tout  traité  qu'il  remplisse  deux  conditions  :  la  première,  c'est  de 
nous  éclairer  sur  la  nature  du  sujet  ;  la  seconde,  qui  n'est  pas  la  moins 
importante,  c'est  de  nous  indiquer  la  marche  à  suivre  et  les  moyens  à 
employer  pour  acquérir  l'art  que  nous  étudions.  Cependant  Cœcilius, 
comme  s'il  s'adressait  à  des  ignorants,  multiplie  les  explications  pour  faire 
comprendre  en  quoi  consiste  le  sublime;  tandis  qu'il  passe,  je  ne  sais 
pourquoi,  sous  silence,  comme  n'étant  pas  nécessaire,  l'indication  des 
moyens  par  lesquels  nous  pouvons  élever  et  agrandir  notre  esprit.  Néan- 
moins cet  auteur  mérite  moins  de  reproches  pour  ce  qu'il  a  omis,  que 
d'éloges  pour  avoir  eu  l'idée  de  traiter  un  pareil  sujet  et  pour  le  soin  qu'il 
a  mis  à  cette  œuvre. 

Puis  donc  que  vous  m'avez  demandé  d'écrire  aussi  quelque  chose  sur  le 
sublime,  je  vais,  pour  satisfaire  à  votre  désir,  chercher  si  mes  réflexions 
m'ont  suggéré  sur  ce  sujet  des  idées  dont  les  magistrats  appelés  à  parler 

VAR. —  Ligne  \,  CE.  KixOUou. — L  2,  RC.  Doora^fui  *).Mpevrtavè,  le  ms.  de  Paris  marque 
d'un  point  les  deux  lettres  <I>À.  comme  fautives. —  1.  o,  C.  htwt. 

CONJ. —  I.  3,  Peakce,  tt;;  ûXr;  ôttcBcosu;,  cette  conjecture  est  rejetée  par  Rciinken. — 
1.  4,  Toi'P,  où  tïgXXt.v  ùçsXeiav.  —  1.  S,  TuUP,  7repiTfoi£Ïv.  — 1.  H,  ToUP,  t&'jtgvÎ  tov  àvS'pa. 

{*)  Csecilius,  rhéteur  sicilien,  originaire  juif,  opinion  qui  est  admise  par  d'habiles 
de  KaXf,  X/.tt  ou  Calacta,  florissait  sous  critiques.  11  est  plusieurs  fois  question  de 
César  et  sous  Auguste  et  jouissait  d'une  Cœcilius  et  de  ses  jugements  dans  le  Traité 
assez  grande  réputation  de  savoir  et  de  du  Sublime,  et  nous  en  avons  parlé  à  plu - 
goût.  Il  était  lié  d'amitié  avec  Denys  d'IIa-  sieurs  reprises  dans  nos  Recherches. 
licarnasse  qui  eu  parle  honorablement;  il  (*)  Nous  ne  savons  rien  sur  Posthumius 
est  souvent  mentionné  par  Quintilien  et  par  Terentianus,  si  ce  n'est,  comme  nous  l'ap- 
Plutarque.  Ammonius,  Photius,  Suidas  nous  prend  l'auteur  lui-même,  qu'il  était  romain, 
font  connaître  les  titres  de  ses  nombreux  qu'il  cultivait  avec  zèle  et  succès  les  belles- 
ouvrages,  dont  il  ne  nous  est  resté  que  de  lettres,  et  qu'il  était  encore  jeune  lorsque 
courts  fragments.  Suidas  assure  qu'il  était  le  traité  lui  fut  adressé. 


142  ijepi  TTOÏ2.  [S.  I,  §  2  —S.  II,  g  t.] 

%pr,(jip.ov,  ZKtaxsfy&pJsBot..  Avzbç  5  ^u?v,  hoâpz,  zx  km  p.épovç,  6$  iiéyvxs 
xxl  xxBff/M,  CJWSTro^MVSfç  xlyiùéazxzx  '  eu  yxp  &n  6  aî:o(p-/jvauevoç,  zi 
Beoïç  cpioiov  é'^o^ev,  evspyevixv,  etTO,  xxl  xlrjQetxv.  I 

§  3.   Tpocyrùv  §è  Ttpbç  as,  «ptXTare,  tov  tcxiSsixç  ettwrrtf/xovà,  aysiïbv 
dTtY)}Xaypou  xxl  zov  5tà  7rXeicvcov  Tzpo'vnoziBeaBxi,  wç  xxpôz^g  xxl  s\ojh      o 
rtç  Xôywv  êort  rà  ttyy?,  x«t  7rotyjrwv  te  ot  pzyiazoï  xxl  avyypxyiw  ovx  cûr 
XoQev  ri  èv6ev5e  tzoBIv  siïp&zsvaxv,  xxl  zxïg  éouTwv  TrepteêaXov  svx7.si.xiq 
rov  atcâva. 

KE<I>AAAION  B 

§  4.  Où  yàp  eiç  TretSà)  zovç  xxpooip.évovq,  àXX'  etç  enazxatv  ayet  rà 
vrispyvx  '  Txccvzn  5s  ye  [aùv  ÇKit^et]  rou  tziBxvov  xxl  zov  Tipbq  yxpiv  xsl  10 
xpxzzl  zb  9xvu.xaiov  '  sïys  zb  ph  mBxvbv  wç  zx  îroXXà  étp'  yiuïv,  zxvzx 
5e  iïvvxazsixv  xxl  fiixv  xp.xyov  Tipoqyspovzx,  tïxvzoç  stzxvo*  zov  xxpooo- 
p.svov  y.xShzxzxi.  Kat  fl%»  ph  èpâieipixv  xvjç  répérewç,  /.a?  Tr>v  twv  Tzpxry- 
p.xzoiv  zx%w  xxl  oixovoplxv,  ovx  e£  £voç,  où§'  àe  5u£{v,  £/.  5e  toO  oXou 
rwv  Xoywv  ùcpouç  puÔAtç  sx^xivop.svr^  bp&pjsv  '  vtyoç  5e'  Trou  xxipioiç  si,svsy9h  15 
ta  re  Tipx.yu.xzx  §otyjy  ffxyjTrroO  tzxvzx  iïisycpyasv,  xat  t^v  toû  pûzopoq 
sv9vq  xBpôxit  eve5et£aTo  5ùva<juv.  Taura  yxp,  oip.xi,  xxl  zx  TixpxrJr,aix, 
Tspsvzixvs  rfîiazs,  xxv  xvzbq  ht  Tisipxq  vynyhaxio. 

II.  Hpv  5    è'/Mvo  ^ixrtopnziov  èv  xpyri  si  saziv  vtyovq  ziq  y  fix9ovq 
zsyyn,  htzi  zivsq  oXco?  ohvzxi   ^iwtxZYiaQxi  zoiiç  zx  zoixvzx  xyovzxç  eiç     20 
T£^vt/à  Ttxpxyyé\p.xzx.  Tzvvxzxi  yxp,  cpaat,  zx  peyockoyvYJ  xxl  où  &- 
§xx.zx  Tcxpxyhezxi ,  xxl  pxx  zzyy-ri  Ttpbç  xvzx  zb  Tïeyvxivxi  '  ysipa  zs  zx 
yvGixx  è'pyx,  wç  o'covTat,  xxl  zu>  irxvzl  iïîû.ôzepx  xxSiazxzxt   zxïç  zsyyo-  f- 
loyixiç  xxzxaxeXszevôtxsyx. 

§  2.  Eyw  ô  èley/BrKTîaBxL  zovQ'  èzépwç  ïyov  yrtpx,  et  èmaxé'fyxizô    25 
riç  oti  ^  çyfftç,  w^rep  Ta  TroXXà  ev  to?s  Tix9r,zixoîç  xxl  hiY)pp.£voiq  xvzôvo- 

VAR.  —  1.  3  A.  fxatptv.  C.  etwa;.  Pm  eîttùv. —  1.  4  ERM.  cetXTaT&v  -aiS'eta;.  —  1.  14  C. 
Sueïv.  RM.  Juoîv. 

CONJ. — 1.2,  Ruhnken,  auvETTixptMôt;  çtXocpfovsVraTa  xal  àXr,9.  —  1.  3,  MORUS,  fyotatv. 
—  1.  4  LE  FÈVRE,  cptXTfltTt,  îraiS'.  ïtt.  ou  mieux  Trpôç  es  cpiXTarov  te  x.aî  TratS1.  ètt.  ■ —  I.  7, 
LANGBA1NE  et  Ruhnken,   ûweps'PaXov.  TOUP,  TCcpis'Xapov.  —  1.  10,  Weiske  transposerait  auv 

(4)  On  entendait,  au  second  siècle,  par  Plutarque,  Qu'il  faut  philosopher  avec  les 

àvâ'psç  iroXiTtxoi  des  hommes  appelés  à  s'oc-  grands,  c.  1.  Précept.  sur  la  polit,  c.  6,  7, 

cuper  des  affaires  publiques  et  qui  avaient  8).  Le  Xovo;  iroXiTtxo'î  était  quelquefois  op- 

quelque  culture,  quelque  instruction.  (Voy.  posé  aux  déclamations  des  sophistes.  (V.  la 


[Ch.  H.]  traité  du  sublime.  U3 

en  public  puissent  retirer  quelque  fruit  (*).  Je  compte,  mon  ami,  que  vous 
les  examinerez  en  détail  avec  moi,  en  apportant,  comme  il  convient,  à 
cette  appréciation  votre  franchise  accoutumée  ;  car,  suivant  la  belle  pensée 
d'un  philosophe  (5),  c'est  par  la  bienfaisance  et  l'amour  de  la  vérité  que 
nous  ressemblons  aux  dieux. 

Et  puisqu'en  m'adressant  à  vous,  j'écris  à  un  homme  dont  l'instruction 
n'est  pas  en  défaut,  je  me  vois  dispensé  d'établir  par  de  longs  préli- 
minaires que  le  sublime  est  la  qualité  la  plus  élevée  du  style,  et  que  les 
plus  grands  des  poètes  et  des  écrivains  ne  doivent  à  aucune  autre  cause 
leur  supériorité  et  une  renommée  à  l'épreuve  du  temps. 

CHAPITRE  H. 

Le  sublime  ne  tend  pas  à  persuader,  il  transporte;  ses  effets  mer- 
veilleux dépassent  de  beaucoup  tout  ce  que  peut  produire  l'art  de  plaire 
et  de  persuader.  En  effet,  la  persuasion  dépend  le  plus  souvent  de  nous- 
mêmes,  tandis  que  le  sublime,  en  exerçant  sur  les  esprits  un  ascendant  et 
une  force  irrésistibles,  triomphe  toujours  des  auditeurs.  Le  talent  de  l'in- 
vention, l'art  de  disposer  les  diverses  parties  d'un  sujet,  ne  peut  se  recon- 
naître par  un  ou  deux  passages  ;  on  ne  l'aperçoit  guère  qu'en  considérant 
l'ensemble  d'une  composition  ;  mais  le  sublime,  brillant  tout  à  coup  comme 
un  ('clair,  disperse  tout  ce  qu'il  rencontre,  et  révèle  aussitôt  le  génie  de 
l'orateur  (').  Mais,  mon  cher  Terentianus,  à  quoi  bon  ces  observations  et 
d'autres  semblables?  elles  vous  sont  si  familières,  que  vous  pourriez  sans 
doute  les  donner  vous-même. 

Il  faut  examiner  avant  tout  s'il  existe  un  art  du  sublime  ou  du  grand  ; 
car  quelques  personnes  prétendent  que  c'est  une  erreur  que  de  donner 
là-dessus  des  préceptes.  Les  grandes  pensées,  dit-on,  naissent  en  nous, 
et  ne  sont  pas  le  fruit  de  l'enseignement;  cet  art,  si  c'en  est  un,  est  un 
don  de  la  nature,  et  les  œuvres  qu'il  produit  n'ont  qu'à  perdre  à  être 
soumises  à  des  règles  qui  les  gâtent  ou  les  affaiblissent. 

Pour  moi,  j'affirme  que  l'on  sera  convaincu  du  contraire,  si  l'on 
considère,  d'un  côté,  que  si  la  nature  est  habituellement  libre  dans  les 

èy.TT).T,Çet  entre  tô  et  8xv>u.3wtov,  et  retrancherait  v.nX  roi  -si;  y.âptv.  Les  mots  <rùv  ixirXi!g«t 
s'appliquent  à  la  fin  de  la  phrase  précédente,  comme  glose  marginale  destinée  à  expli- 
quer eï;  E/Cdraatv.  —  1.  12,  LE  Févre,  tcscvtwç. —  1.  17,  Le  Fèvre,  &vt£ti£aTO...  Taûra  Bk. 
— 1.  19,  P.-L.  Courrier,  iraQou?  pour  fiâôsv;.  V.  S.  XVI,  §  2. — 1.  26,  Le  Fèvre,  oti,  w;ïts? 
t,  çûoi;  rà  mXXà. 

note  de  T.  Le  Fèvre.)  de  même  de  la  vérité  :  Et  Si  ôeîov  t  àXrÔEta 

(5)  Ëlien   (V.  Hist.  XII,    59)   et  Stobée  xal  *émn  <j.'vi  à-é-aO<ov  6-oî;,  Tïâvrwv  Sï  àv- 

Serm.  XX)  attribuent  cette  sentence  à  Py-  8sw— st;  «p/r,  xxrà  n>.aTwva. 

thagore.  Plutarque  (de  la  Flatterie,  c.  1}  dit  (•)  Comp.  Quint.  I.  0.  VIII,  3,  §$  4-6. 


Ui  rœpi  rvoïi  [S.  II,  g  2.  S.  III,  g  1.] 

p.ov,  olrwç  oùx.  ebtafôv  ri  xàx,  7ravrôç  àuiÔoSoy  et'vai  cpi).£?  '  xai  ort  abry; 
fxèv  KpGyrcv  zi  xai  txpysxvnov  yevéasoyg  Gzoïyùov  èm  Trâvrwv  v<péVr>?jtèv,  rà^ 
ôè  TroCTOTïjraç  xat  rôv  Itp  bf.dazo\>  xaipôv,  ezi  ôè  tj&v  âVrXaveaTa'ryjv  à.av:rt- 
a'iv  ze  xai  ypriaiv,  haa/h  Tiocpophoct  xa«  auvsveyxcfv  y?  f/iSo5oç  "  xat  o!>ç  CTrt- 
xtvSyyoTcpa  aura  ecp  iavrwv,  cîr^a  krtiarhwnq  onazripiy.za.  /.où  dveppdziazoc.  5 
eaSéVra,  o'jrco  rà  p.sr/cû&,  érrt  ucvrj  ry;  <popâ  xat  oaxoâsx  rcfyw?  )v£i7TCf/.eva. 
Aeï  yàp  avzoîç  ,  ojç  ylvzpov  nroXÀa/aç,  oyrw  §yj  xaî  yjxhvoî). 

§  3.  O7T£j0  [yàjo]  6  AyiJ.oaBévYlç  hd  zov  xotvoû  zàv  dvBpômoïv  dno- 
(patverat  j3t'ou,  péyiazov  ^.èv  dvat  rwv  oiyocQw  ro  eùru^efv,  Zslzepov  ïïe  zat 
ovx  è'Xarrov ,  ro  eu  fiovleleaSou ,  orap  oîç  p?  7rapyj,  avvœjoapzï  rtxvzoiç  10 
xaï  Bctzepov,  roûr  av  xai  Ittî  rwv  Xôycov  ëâioipLZV,  wç  yj  fjtiv  cpiatç  r^v  rxiç 
evzvy^îocç  zaiiv  zrtéyzi,  yj  ré^vy?  ôè  ryjv  ry?ç  evŒovlixç.  To  §£  xuptwrarôv  rs, 
xai  aura  ro  £Îvat  rtva  rwv  ev  Xôyotç  £77£  fxovyj  r/5  cpuaet,  oùx  àûùoBsv  Yifxixç 
y]  izapà  zyiç  ziyVYiç  h-ixcSelv  5ef.  Et  raOÔ  ,  wç  écpyjv,  èmloyhocizo  xaQ 
eaurôv  6  roîç  ypriazo[i.aBovcjiv  èmzi<j.àv,  oùx  av  ê'rt,  tioî  5ox£~,  lïepizzYiv  y.où 
âyjpriazov  ry?v  ivù  rwv  7rpox£t^£Vtoy  Yiyrtaxizo  Ôswpiav.  1 5 

KE$AAAION  r' 

III.  ****  «xai  x.a.y.iwj  ayj&ai  |/.3«i<ttov  o-s'Xa;. 
Eî  *ysép  tiv'  âdTtoù-^ov  o^ou.ai  o.o'vov, 
Mïav  wapstpa;  ivXe;cTaV/;v  y^etwâppoov, 
2T£-pv  irupâffM,  xat  x*7av8paxwaoaa.t  ■ 
Wûv  S''  où  xs^pa-yâww  to  •ysvvaïov  uiXoç.»  20 

Où  zpxyixd  iazi  zavza,   àXXà  TZtxpotzpdytx&ct,  cd  TrXsxr avat,    x.a«  rô 

7rpoç  ohpocvhv  e^SjUsTy,   xat  ro  rèv  Bopéav  aùXyjrrjv  7rot£?v,  xat  rà  c?)J.a 

YAR.  —  1.  4,  PmVi  iropîaai..  —  1.  6,  CR.  èaôï'vja  rà  p.E-y.  M.  ajoute  cjtw.  — 1.  7,  P. 
oÛTM  Si  koI. —  1.  9  Vi  Tô>  èvtux,eTv.  —  1.  10  V i  tô  eu  â'taâc'oOat.  Ces  deux  leçons  du  ins.  Vi 
sont  des  conjectures  de  copiste,  car  les  mots  qu'elles  remplacent  sont  en  blanc  dans  le 
ms.  de  Paris  n°  98o,  qui  s'accorde  généralement  avec  le  Vi.  —  1.  11-lîî.  Ces  deux  ms. 
sont  les  seuls  qui  donnent  la  fin  de  cette  section  depuis  le  mot  cpûatç,  elle  manque  aussi 
dans  les  deux  éd.  princ.  — 1.  14  Vi  £o>câ>.  — 1.  15  Vi  y.owiaaiTo.  — 1.  20  M.  KiKfârf 
EtîTto.  — 1.  21-22  R.  *at  7rpo;  oùp. 

CONJ.  — 1.  4,  LeFÈVRE,  irpoçoptaai.  irapâ  et  7rpoç  se  confondent  souvent  dans  les  mss. 
V.  Bast.   Palœogr.    p.   837.  —  1.  4,  Morus  retranche  -à  (/.e-yâXa,  et  Xenro^sva  comme 

(»)  Cette  image  est  empruntée  à  Platon  •  p.  638  R.)   s'exprime  ainsi:  Suoïv  à-yaOcTv 

<i;7ïsp  rà  àvEpp-ocTtara  irXota   (144,  A.)  On  ovrotv  Tràaiv  àv8p»7roiç,    tou  4i/.sv  ■â-j'cuo.è'vou 

lit  aussi  dans  Plutarque  (501  D,)  àxuPspvn-  xat  (/.e^tarou   7ti^vtwv  -où  sÙTuy^eîv,  toù  Sk 

to;  )tat  àvasa(Z7to"T0?.  èXarTovo;  (jlÈv  toutou  twv  J'  aAXwv  [As-ytarou, 

(*)  Plut.  Vie  de  Lycurg.  c.  21,  dit  aussi:  toù  xaXw;  PouXeûeaôat,  où^  âaa  r,  y-Trai;  iva- 

Ta  p.e'Xy)  xsvTpov  ety^s  EfêpTtxbv  6'ju.où.  pa-yJ-fETai    T0Î{   àvôpwTrot;.   A  propos  de  ce 

(*)  Démosthène  Har.  contre  Aristocrate,  passage,  Schsefer  (App.  cr.  ad  Dem.  IV,  p. 


[OH.    III.]  TRAITÉ   DL"   SUBLIME.  I  15 

sentiments  et  les  transports,  elle  n'est  pourtant  pas  tout  à  fait  sans  guide  et 
sans  frein  (*)  ;  de  l'autre,  qu'elle  est,  il  est  vrai,  en  toutes  choses,  le  prin- 
cipe et  le  modèle  de  la  création,  mais  que  c'est  l'art  qui  détermine  le  de- 
gré, le  choix  ;  c'est  à  lui  que  nous  devons  l'exercice  et  l'usage,  moyens  les 
plus  sûrs  d'échapper  aux  fautes.  Enfin,  les  génies  transcendants,  livrés  à 
eux-mêmes,  sans  l'appui  ou  le  lest  de  la  théorie,  risquent  hien  plus  de  s'é- 
garer en  cédant  à  leur  élan  ou  à  une  hardiesse  présomptueuse.  Le  na- 
turel a  aussi  souvent  besoin  du  frein  que  de  l'aiguillon  (3). 

Ce  que  Démosthène  dit  de  la  vie,  que  le  plus  grand  avantage  est  d'être 
favorisé  par  la  fortune,  et  le  second,  non  moins  précieux,  d'agir  avec  pru- 
dence; car,  à  défaut  de  celui-ci,  on  perd  souvent  l'autre  (4)  ;  je  crois  qu'on 
peut  le  dire  du  style,  où  le  génie  joue  le  rôle  de  la  fortune  et  l'art  celui  de 
la  prudence.  Mais  la  raison  la  plus  forte  en  faveur  de  mon  opinion,  c'est 
que  l'art  seul  nous  apprend  que  certaines  qualités  du  style  ne  sont  dues 
qu'a  la  nature.  Ces  considérations,  pesées  avec  soin,  me  semblent  devoir 
prouver  à  ceux  qui  blâment  l'étude  des  conditions  du  sublime,  que  nos 
recherches  sur  ce  sujet  ne  sont  pas  inutiles  ni  superflues. 

(Lacune  de  4  pages  du  manuscrit  de  Paris,  soit  80  lign.  de  cette  édit.) 

CHAPITRE  III. 

....  «  Lors  même  qu'ils  auraient  éteint  le  feu  ardent  qui  jaillit  de  la  fournaise, 
«  pour  peu  que  j'aperçoive  une  seule  étincelle  au  foyer, 
«  j'aurai  bientôt  produit  des  tourbillons  de  flammes  ; 
«  j'embraserai  la  toiture  et  je  la  réduirai  en  cendres, 
t  Je  n'ai  pas  encore  fait  entendre  mes  sifflements  accoutumés  (').» 

Des  expressions  telles  que  des  tourbillons,  vomir  vers  le  ciel,  Borée 
musicien  (*),  et  d'autres  pareilles,  n'ont  rien  de  tragique*  t  ne  conviennent 

explicatiou  de  èaôîvra.  Toup  voulait  compléter  ainsi  la  phrase  xai  w;  Èmx.  -rà  TrXcîa... 
iJT(o  xai  sîrix.  Ta  asf .  Je  crois  qu'il  faut  la  disposer  comme  suit  :  xaî  <î>;  i-nix.  aura  e'9' 
Ix'jTtov  iakiem  -%  prraXa,  &ij&  faumqpJlC  «<*"•  **i  àvepu.  im  o.ovti  -y  cpopa  xat  âp-aâtî 
-ù.'j.r,  Xmrâuva.  —  1.  8.  Je  supprimerais  fàp  après  "O^sp.  — 1.  t3,  Tour,  oùx  â).Xo8s'v 
jrOMV.  —  1.  13-14,  Weiske,  y.xO'  ÉV.aaTGv  ou  e/.a<i7a;  il  faut  xaô'  sauTÔv  suivant  Vi. —  1.  15, 
Doivin,  T,fT,oaiTo.  Toup,  •^poîx.t'.u.c'vwv.  —  1.  16,  Toup,  xat  jmi  x.au.îvou,  Ruhnken,  d  xal 
/.■).•)..  —  1.  17,  TOUP,  ù.  "yàp  tov  kttd&yyn  i'^ou-ai  ao'vcv,  Musgrave,  eî  -yôep  tov  I<ïtioî»7iov 
tyop.»  yc'/.ov. —  1.  18,  Ruhnken,  pta  rxpéîpx;.  —  i.  20,  Le  FÈVRE,  /.Expâ-ysi. — 1.  21.  Je 
lis  eari  au  lieu  de  in. 

93)  ajoute  :  Demosthenem  Longinus  ita  ci-  menta,  p.   250  et  suiv.    Bibl.  des  Classiq. 

tavit  ut  simul,  philosophus  oratorem,  cor-  grecs  de  F.  Didot.  Comp.  les  Fragm.  litt.  de 

rigeret.  Longin,  nos  16  et  17.  J'ai  suivi  dans  la  tra- 

(*)  Ces  vers   sont  tirés   d'une  tragédie  duction  les  conjectures  de  Ruhnken  et  de 

d'Eschyle,  intitulée  Orithye  ;   ils  sont  dans  Musgrave. 

la  bouche  de  Borée.   V.  Ovid.  (Metam,  VI,  (*)  On  voit  que  la  citation  n'est  pas  com- 

677  s.)  qui  avait  sous  les  yeux  la  tragédie  plète. 
d'Eschyle.  V.  aussi  Ahrens,  ^Eschyli  frag- 

12 


146  ïiepi  ïtoïs.  [S.  III,  g  1-4.] 

é'Efiç  •  re^ôXoorat  yxp  ryj  ypaiaet,  v.xl  zeBopitZrtZxi  zx~ ,  yxvzxnlxiq  pnxk- 
Xov  yj  SeSeîvwraH,  xav  èxaarov  aùrwv  tt^Ôç  xvyxç  xvxavjmriç,  ex,  roG 
yoËspov  xar  h\iyov  vTtovoazsï  itpbç  ro  ev-/.xzx(ppcvYizov.  Or.ov  §  èv  rpa- 
yw&'a,  r^pxypxzi  byxnpû  (pueret  xa£  kKi^zyop.iv^>  arc^cpov,  b'^wç  ro  7rapà 
IJiÉXoç  GtSîiv  xaiyyvoxjzov,  oyo\r>  y   av,  0£fjwa,  Xcyofç  àXyj&voîs  ct.pp.hamv.      5 

§  2.  Txlzr,  Y.oà  zx  roG  Aeovzivov  Topyiov  yelxzxt  ypacpovroç,  «  Hép- 
£y?ç  o  rwv  Ile^CTwv  Zeuç,»  xxl  «TisTteç  zp^vjoi  racpo£,»  xat  zivx  rwv 
RaXXiaSsvouç  ovra  où^  ù^y;Aà,  aXXà  pszé(ùpoc  •  '/.où  ïzi  pxllov  zx  Klet.- 
zxpyov  •  yloitoiïriÇ  yxp  6  xvhp,  xxl  cpuawv,  /.xzà  zhv  ZocpoxXéa 

o(Atxpcî;  u.Èv  aùXtaxGtac,  cpcpSs'.âç  S"'  àrsp  •  10 

Ta  ys  p^v  Apytx.pxzovç  zoixvzx,  v.x\  HyyîCf'ou,  xeà  Mxzpiïoç  •  TroAXa^oG 
yxp  èvBovaixv  èxvzoïç  doxoGvres,  où  j3ax^euoufj£V,  a).Xà  TTat'Çouatv. 

§  3.  OXwç  ô  eoixsv  dva£  ro  otôefv  èv  zoïq  px7xaza  SuçcpiAaxrérarov. 
<Pu<7££  yà/2  aTuavreç  0£  peyéBovç  ècpte^evot,  cpe^yovreg  ddBevsixç  xa£  £y?pôry;roç 
xarayvw-jfv,  oùx  oB  bVrtoç  &rt  roGÔ  vnoyépovzxi,  izaBcptvoi  râ),  «  Me-  15 
yaXwv  xKoXiaBxîveat  b'uwç  svysveç  xpxpzy)p.x.  »  §  4.  Kaxpj  §è  oystoi,  xa£ 
O(x)p.xzoïv  y.x\  Xôywv,  [o£  yxvvoi  y.xl  xvxIyjBeiç^  xod  p.rmoze  tizpiiazxvzeq 
yiuxç  sig  roùvavnov  •  oùSèv  yàp,  cpact,  'iypozzpov  viïptàmxov. 

A)lx  ro  ^/iv  otSoûv  vTiepxîpew  j3oyXsra£  r«  G^y;,  ro  ôè  pstpoauw^eg  xvzt- 
xpvç  i/itvjxvziov  roÈç  psyéQeai  •  rocrceivov  yxp  ê£  bAou  xai"  pwpG^ivyov,  x,xl  20 
rw  ovrt  xaxov  àyewéo~rarov.  Ti  7ror  oGv  ro  pzipaxitôiq  hziv  ;  H  ôyjXov, 
wç  ayolxaztxY]  véy;a£ç,  uto  ixspispyixg  Xriyovax  eiç  ^u^oéryjra.  0?a- 
gBxivovgi  5  £tç  roûro  ro  yévoç  bpeyôpsvot  ph  rou  mpizzov  xxl  nenotyplvov, 
v.x\  p.x)dazx  zov  yjâÉoç,  £7rox£^Xovr£s  §   ££*ç  ptxmiyhv  xxl  xaxoÇyjXov. 

"VAR.  —  1.  7  V2.  xat  xtva  twv  IIspaâvK.  — 1.  16  M.  supprime  ô'p.w;.  —  1.  17  P.  u.ïÎttot£... 
ïiTTavTï?.  M.  Witots.  — 1.  20  PR.  è^o'Xou.  —  1.  22  PVi  a3  irEptsp-yaata;,  mais  le  manu- 
scrit P.  porte  la  correction  raptep-yîa;  au-dessus  de  la  ligne.  —  1.  24  CR.  eîç  tô  poiTtxbv. 
M.  eî;  Tpo7rtxov. 

CONJ. —  1.  7,  TOUP,  twv  Ilepfftxwv  KaXX.  —  1.  10,  TûUP,  où  ff(Aiitpct;.  —  1.  16,  Tout*, 
(j.£^'âXwv  àTtoXKJÔaÊveiv  à[j.àpTYi(Ji.'  eù-^sve;.  —  1.  17,  Le  Fèvre  et  Ruhnken,  àvaXÔst;.  Les  mots 

(5)  Plutarq.  (Préc.   polit,  c.  15,  p.  811,  Xs'-fouaiv,  wv7;sp  EÎrjl  jxâXtaTa  àÇtot,  xal  àxXa 

E)  dit  à  peu  près  de  même  :  ti(  x.XEuaaaàv  xotaûra  ^uy.peùovTai  7rây.7roXXa.  Cette  image 

ÛTîovcffTEÏ  ical  "ys'XwTa.  Sur  le  caractère  de  n'est  pas  si  blâmable  en  poésie,  elle  n'a  pas 

la  tragédie,  v.  Plut.  Sympos.  VII,  8,  §  3.  été  dédaignée  par  Lucrèce  (V.  291): 

(4)  Hermogène  (rapt  îS'emv  I,  c.  VI.  Walz,         Viva  vidensvivo  sepeliri  viscera  busto. 

Rh.  gr.  t.  III,  p.  226)  semble  fah*e  allusion  à  Lucien,  Dial.  D.  VI,  appelle  un   vieillard, 

cette  critique  de  notre  auteur  :  xapà  SI  tgïç  É'a^uyoç  tscçoî. 

û-rec^ûXoiç  TOUTCiot  ffocptaratç   wâu.7roXXa  eu-         (s)  Sur  cette  expression,  v.  Ahrens,  So- 

pot;  àv  •  Tacpouî  te  -yàp  satj;ûxouî  toù;  "yOira;  phocl.  fragm.  p.  378.  Orelli,  Lexicou  Cicer. 


[CH.  111.]  TRAITÉ   DU  SUBLIME.  147 

qu'à  une  parodie  ridicule  ;  car  elles  troublent,  pour  ainsi  dire,  le  style, 
et  bien  loin  de  lui  donner  de  la  vigueur,  elles  l'embarrassent  par  ces  vai- 
nes images,  qui,  considérées  au  grand  jour,  vous  font  passer  peu  à  peu 
de  la  terreur  au  mépris  (3).  Et  si,  dans  la  tragédie,  sorte  de  poème  natu- 
rellement pompeux  et  qui  admet  une  certaine  emphase,  on  ne  saurait  ce- 
pendant supporter  l'enflure,  comment  pourrait-elle  convenir  à  un  genre 
d'écrit  qui  rejette  toute  fiction? 

C'est  pour  cela  que  Gorgias  le  Léontin  s'est  rendu  ridicule  en  appe- 
lant Xerxès,  le  Jupiter  des  Perses,  en  donnant  aux  vautours  l'épithète  de 
sépulcres  vivants  (*).  Quelques  expressions  de  Callisthène ,  au  lieu  d'être 
sublimes,  se  perdent  dans  les  nues.  Cela  est  encore  plus  vrai  de  Clitarque, 
homme  frivole,  qui,  pour  me  servir  d'une  image  employée  par  Sophocle, 
«souffle  de  toute  la  force  de  ses  poumons  dans  une  petite  flûte»  (5).  On  en 
peut  dire  autant  d'Amphicrate,  d'Hégésias  et  de  Matris(6);  car  souvent,  au 
milieu  de  leur  enthousiasme  imaginaire,  ils  se  croient  inspirés  et  tom- 
bent dans  le  puéril. 

En  général,  l'enflure  est  un  des  défauts  dont  il  est  le  plus  difficile  de  se 
préserver  ;  car  tous  ceux  qui  aspirent  à  un  style  élevé,  voulant  échapper 
au  reproche  de  faiblesse  et  de  sécheresse,  se  laissent,  je  ne  sais  comment, 
tomber  dans  ce  défaut,  et  semblent  se  dire  :  «  Il  est  du  moins  glorieux 
d'écho_uer  dans  une  noble  tentative  »  (7).  L'enflure  n'est  pas  moins  fâcheuse 
pour  le  style  que  pour  le  corps  ;  elle  [cache  (8)  le  vide  et  le  manque  de 
vérité,  et]  nous  trompe  [ainsi]  par  une  apparence  contraire  ;  car,  selon  le 
proverbe,  il  n'est  rien  de  plus  sec  qu'un  hydropique. 

Si  l'enflure  veut  dépasser  le  sublime,  la  puérilité,  d'autre  part,  est  l'op- 
posé de  la  grandeur  ;  elle  annonce  un  esprit  tout  à  fait  étroit  et  frivole,  et 
c'est  vraiment  un  triste  défaut.  En  quoi  consiste  donc  la  puérilité?  C'est 
sans  doute  une  pensée  niaise  ou  futile,  qui,  par  l'affectation,  dégénère  en 
platitude.  On  donne  sur  cet  écueil,  lorsqu'en  courant  après  des  expressions 
nobles,  choisies  et  surtout  élégantes,  on  rencontre  le  clinquant  et  la  re- 
cherche (9). 

ol  y_aûvoi  x.%i  àvaXrôct;  me  semblent  le  développement  de  /.a/.ot  ;  la  place  qu'ils  occupent 
et  l'emploi  de  l'article  montrent  qu'ils  ne  viennent  pas  de  l'auteur.  —  1.  \  9,  Le  Fèvre, 
àvT'.x.p;  JTTiv  svavTÎcv.  — 1.  24,  Is.  VOSS,  pwTviy.c'v. 

s.  v.  o'jaâ.  Plut.  Mor.  36  E.  parlant  de  Phaéthou  : 

(6)  V.  sur  ces  divers  historiens  les  Re-         Quem  si  non  tenait,  magnis  tamcn  excidit 
cherches  (p.  103  et  s.).  Matris  est  le  seul  qui  ausis. 
ne  soit  pas  mentionné  par  Plutarque,  mais         Séncque  (Nat.  Quœst.  VI,  2)  Si  caden- 
il  est  cité  par  Athénée,  1.  II  et  X,  et  par  Dio-  dum  est  mihi,  cœlo  cecidisse  velim. 

dore  de  Sicile,  I,  24.  (8)  Les  phrases  ou  parties  de  phrases  nii- 

(7)  Plutarque  'Comp.de  Nicias  et  de  Cras-  ses  ainsi  entre  [  ]  répondent  à  des  interpo- 
sus)  fait  allusion  à  ce  proverbe  :  "HffcOfTtv,     lations  reconnues  ou  présumées. 

i'i'Â/Jir,  ÎJ  fUY«W».  Ovide  (Met.  II,  238}  en         {*)  V.  sur  l'emploi  du  mot  >uucdÇi|).GV  tee 


148  riEPi  mon.  [S.  III,  §  5.— S.  IV,  §  3.] 

^  5.  Toirco  r>xpxY.eixxi  xpixov  Xi  y.xy.ixç  sî5o?  hxor~  TraSyjnxofç,  oizzp 
6  0cô5&o/3oç  r.xpévQvpaov  hutket.  Effn  5s  7ra'0oç  <xx.oupov  xqjUpevov,  svQa 
jju7  5et~  T.ctBorjq  •  y)  xpjzxpov  ëvBx  p.sxpiov  iïeL  IloXXà  yàp,  w?7rep  ex  (liOr/ç, 
xivèç  tiç  xx  pjxeri  toû  izpxyfAocroç,  i5ta  eaurwv  xat  o^oXtxà  Tixpxyipovxxi 
T.àhri  •  tira.  Ttpbg  où5sv  tïstzovBqxxç  xxpoxxxç  àayr^ovovaiv ,  eîxsTcoç,  5 
i^zaxriYJoxtq  izphq  oùx  e£e<7T>jxo7aç.  IlXrçv  rapt  fzèv  twv  ff«@#?tXâ)y  â'XXo? 
$pfv  flhco)cetT«c  T07TO?. 

IV.  Qxxipov  5s  wv  etTTojzev,  Xsya)  5s  toû  ^u^oû,  iz);ripr,q  6  Tluzioç, 
àvrip  xx  usu  à'XXa  txovoç,  x&2  7rpo?  Xoywv  Jvi'oTe  p.éyzBog  eux  a<popoç,  7io- 
XvferwjO,  àrtvwjttxog,  irX^v  aXXoTptwv  f/iv  eXeyxTtxwTaTo?  x\xxpvri]xxxbyj^    10 
àvsTrai'aS^To^  5s  (5tcov,  ùttô  5  ÉpwTo?  toû  £sva?  vo-meiç  xel  y.iveïv  TroXXaxt? 
zv.T.i-~u>v  sic  xb  KxàxpuMïiaxxXQV. 

§  2.  TlxpxBYjaouzi  5s  ràv5poç  sv  rç  5uo,  cttciSà  rà  ttAsi'co  itpovlaêsv  ô 
JLaaukoç.  ÉTratvwv  ÀXsç'av5pov  tov  pér/xv,  «  O?  r^v  Âctiov  o'Xvjv,  »  cpyjo-iv, 
«  ev  èXaVroTt  izzpQ&êev  ëxeaiv,  ri  oioiç  xhv  imlp  toû  7ipo?  Hépaxç  ttoXsuou  15 
r.xjrrfjpiYhv  Xçyov  laoY,pxTr/g  éypa^sy.»  ©aufzaar^  ys  toû  Maxs5cvoç  ^ 
7:poç  tow  ffocpiar^y  a^y/.piaiç  •  5xiXov  yàp,  w  Tissas,  &)?  ot  Aaxs5atacvtoi 
5tà  toûto  ttoXù  toû  IaoxpaTou?  xar  àv5piav  eXewrovTo,  S7rst5>7  ot  f/iv  Tpia- 
xovTa  éreat  Ms(7(7>9V>;v  rajOsXaêov,  6  5s  tov  TiocvYiyvpixw  sv  jutcvot?  5f/.a 
auvsTa£aro.  20 

§  3.  Tofs  5  Aôyjvaioiç  aXoûat  iiepl  1Li.y£)1xv  riva,  xpônov  èmycùveï', 
Oxi  «  eî?  tov  Epp.yjv  xrstZr,rsxvxzq  xat  T:zpiv.tyxvxzç  aùroû  Ta  àya^aara, 
5tà  roûr  s'5œxav  5t'x59V  •  où^  wtara  5s  5t  sva  av5pa,  o^  arrô  toû  T.xpccjo- 
UTiBôvroç  oix  TTarspwv  >jv,  'EppuoY.paxrjV  rov  E/o^.wvoç.  »  Qçrs  Bzvu.zÇstv 
fjis,  Tepevrixvk  ^ors,  ttwç  où  xat  et?  Atovuatov  ypoîyei  xhv  xbpxvvov  •  25 
«  énet  yàp  et?  tov  Ata  xaï  tov  HpaxXe'a  5us<7scyy?  sys'vsro,  5tà  tout  aùrèv 
At'wv  xat  HpaxXst'5>/Ç  T>5ç  vjpxvvfôoç,  acpstXovTo.» 

VAR.  — 1.  9  P.  [Aï'Yeôoç.  eux  àcp.  — 1.  14  V2  ty;;  'Aata;  ÔXyiv.  —  1.  15  CR.  omettent  éVêirtv 
ajouté  par  M.  —  1.  18  C.  xoit'  àvJpîav.  —  1.  24  PL  V2  3  R.  waTeptûv  àv  'Epu..  — 1.27  M. 
tt,v  T'jpzvvt^a. 

Recherches (ç.  87);  pwiri/.bv  et  y.a^r.Xov  se  (••)  Ceci  rappelle  la  remarque  de  Cicé- 

lisent  plus  d'une  fois  dans  Plutarque.  ron  :  Si  is,  non  prœparatis  auribus,  inflam- 

(10)  Il  est  question  ici  de  Théodore  de  mare   cœpit,  furere  apud  sanos,   et  quasi 

Gadara,  précepteur  de  l'empereur  Tibère,  inter  sobrios  bacchari  vinolentus  videtur. 

souvent  cité  par  Quintilien  au  nombre  des  Orat.  c.  27. 

plus  habiles  rhéteurs  grecs  du  1er  siècle.  (,s)  V.  Sect.  XLIV,  §  12. 


[CH.  III.]  TRAITÉ   DU  SUBLIME.  HO 

Un  troisième  défaut,  voisin  de  celui-ci,  se  trouve  dans  le  langage  pas- 
sionné; c'est  celui  que  Théodore  (l0)  appelait  irapt'vGupuo?,  c'est-à-dire  faux 
enthousiasme.  Il  consiste  à  s'animer  mal  à  propos,  sans  motif,  lorsque 
rien  n'appelle  de  semblables  transports,  ou  d'une  manière  outrée,  lors- 
qu'il faudrait  y  mettre  de  la  mesure.  Ainsi  plusieurs  se  laissent  emporter 
par  leurs  propres  sentiments,  comme  à  une  sorte  d'ivresse,  à  des  expres- 
sions déclamatoires  qui  ne  conviennent  point  au  sujet,  et  leurs  grands 
mouvements  paraissent  avec  raison  ridicules  à  des  auditeurs  calmes,  qui 
ne  les  partagent  pas  (").  Au  reste,  nous  parlerons  ailleurs  du  langage 
passionné("). 

On  trouve  de  fréquents  exemples  du  second  défaut  dont  nous  avons 
parlé,  c'est-à-dire  de  la  puérilité,  dans  l'histoire  de  Timée  (,5),  écrivain 
habile  du  reste,  savant,  ingénieux,  et  dont  le  style  est  parfois  assez  élevé. 
Quoiqu'il  soit  très-sévère  pour  les  fautes  des  autres,  il  ne  s'aperçoit  pas 
des  siennes,  et  le  désir  qu'il  a  de  mettre  en  avant  des  pensées  neuves  le 
fait  souvent  tomber  dans  les  plus  grandes  puérilités. 

Je  n'en  citerai  qu'un  ou  deux  exemples,  car  Caecilius  en  a  déjà  signalé 
plusieurs.  Voulant  louer  Alexandre  le  Grand,  il  dit  qu'il  a  conquis  l'Asie 
entière  en  moins  d'années  qu'Isocrate  n'en  a  mis  à  composer  son  Panégy- 
rique, où  il  excite  les  Grecs  à  faire  la  guerre  aux  Perses.  Le  beau  paral- 
lèle que  celui  du  héros  macédonien  avec  le  sophiste  d'Athènes!  Sans  doute, 
Timée,  les  Lacédémoniens  le  cédaient  beaucoup  en  valeur  à  Isocrate,  puis- 
qu'il leur  a  fallu  trente  années  pour  soumettre  Messène ,  tandis  que  le  Pa- 
négyrique n'a  coûté  à  son  auteur  que  dix  ans  de  travail  ('*). 

Quant  aux  Athéniens  faits  prisonniers  en  Sicile,  quels  reproches  leur 
adresse-t-il  ?  «  Ce  fut,  dit-il,  pour  les  punir  de  leur  impiété  envers  Hermès 
«  dont  ils  avaient  mutilé  les  statues  ;  et  pour  comble,  cette  peine  leur  fut 
«  infligée  par  un  homme  qui  tirait  son  origine  du  dieu  offensé,  Hermo- 
«  crate,  fils  d'Hermon.  »  Aussi  m'étonné-je,  mon  cher  Terentianus,  qu'à 
propos  du  tyran  Denys,  il  ne  remarque  pas  qu'il  fut  renversé  du  trône  par 
Héraclide  et  Dion,  à  cause  de  son  impiété  envers  Hercule  et  Jupiter  ("). 


CONJ.  —  1.  3,  LE  Fevre,  fit  udrtfta  à  cause  de  ttscôod;.  —  1.  6,  WEISKE,  <o;  ê;£(Trr,)cÔT6ç. 
—  1.  9,  Pearce,  as'-^sôo;,  eux  açopo;. —  1.  16,  Le  FÈVRE,  ietfyxnoç  au  Heu  de  Maoce^ovo; 
à  cause  de  as^ivrf.i.  —  1.  23,  Le  FÈvre,  où/,  t,xi<tt«  Si  Si   vix  âv&pa. 

(,s)  V.  sur  Timée  les  Recherches,  pages  bien  loiu  d'être  concluants. —  Plutarq.  (Sur 

103-105.  la  Gloire  des  Ath.  c.  8)  raille  aussi  Isocrate 

(**)  V.  sur  cette  remarque  de  notre  au-  à  cause  du  temps  qu'il  a  mis  à  composer 

teur,  l'article  de  Bayle  sur  Timée,  où  elle  son  Panégyrique, 

est  combattue  par  des  exemples  qui  sont  (»»)  V.  Plutarque,  Vie  de  Nicias,  c.  I,  §  \. 


150    ,  riEPI  Y*-o«.  [S.  IV,  §§  4-6. J 

§  4.  Tï  Sef  îrept  Tiuxlov  Xsystv,  ottou  ye  xaî  ot  r'pixjk;  èxsfvoi,  Sevo- 
cpœvTa  Xéyco  xai  IlXarcova,  xatTot  y  ex  tfa  Etoxpareuç  ft/reg  Tïxlxîa-paç, 
0[x<x>ç  dix  rx  oi/rc«>;  p.iy.poyxpri  e'auTwy  7T0Te  £Trt).av9a'yovTat  ;  O  f/iy  ye  ev 
t>5  AaîceSat^ovt'ojy  ypxyei  Kohzeia  •  «  Exetvcov  yoîiv  yjTrov  fzèv  àv  cpcovÀy 
dy.o-JGociç  y)  twv  XiÔtvwv,  >jttov  ô  àv  '6p.u.xxx  arpe'^atç  #  twv  ^aXxwv,  5 
cd$r/u.oyî<7répovç  ô  àv  aÙToùç  rr/riaxio  y.x\  eh/vâv  twv  ev  Tofg  ôcp9a)«.uofâ 
7rao9evcov.  »  A^cptxpâret,  xsà  où  Sevoîpwyn,  zKpsr.î.  rxç  ev  zoîç  bdj>Sx7.aoîg 
Yltxûv  yôpxg  Xéyctv  izxpShovg  xï$/]u.ovxq.  Ot'ov  51,  HjoaxXetç,  to  rà^  xrcxv- 
toov  é£>5s  xépaç  xivyyvr/]lxç  eivxi  KeTïeïaQxi,  onov  yxah  oùckvt  ojtwç 
èvanuxmaQxi  rriv  Ttvcov  àvatôetav,  wç  ev  rofç  ocp9afytorç;  §  5.  ÏTatxôv,  10 
«  Oîvoêapèç,  jcdvds  ofmar  è%c«)y,)>  cpyjatv.  Ojxév  rot  Tt'uatoç,  wç  cpwptou 
Ttvoç  ecpaTrrcuevoç,  où^è  toûto  SevocpwvTt  to  ^uj^ooy  xare'^nrev.  «P^at  yoyy 
em  toû  Aya9oxÀ£ovg  y.at  to  ,  «  T^y  àve-^tàv  hipoi  ckBof/.£vyjv  ex  Tcôy 
dvxxxlirKTripiw  xpixxaxvrx  XKÙfiéïv  •  O  Ttç  ay  £7:oty;o-£v,  ey  ô;p9aXuof.; 
xôpaç,  p?  iicpvxç  e^wy;»  15 

§  6.  Tï  ôè,  6  Ta'XÀa  Ôefos  IlXaTtov  ;  Ta;  S&rouç  ÔsXwv  eîtoîv,  «Tpx- 
<J»avT£ç,  »  cp^^Jy,  «ev  Totç  te/50%  S^aouat  y.vr.xpirnvx^.  »  Rat  t.x)x-j  • 
«  Ilept  5e  Tet^wy,  w  MeytAXe,  èyw  £upp£potp;v  au  vn  l-Kxpvri,  xa#eu5etv 
eàv  èv  Trj  y>5  xaraxet'u.eva  Ta  Tdyjn,  y-xi  ph  èRxvLarxiBxi.  §  7.  Rat  tô 
Hpo5sT£tov  où  itôppbi,  tô  cpa'yat  Taç  xaXàç  yvvxïyxg  «  à).y//5cvaç  è<p9aX-  20 
fxûy.»  RatTot  y  e^et  Ttyà  TZxpxuvBixv,  ot  yàp  7ra/5  oÙtw  TauTt  Xéyovreç 
etcrty  ot  fixpSxpoi,  xaù  h  y-iBy  *  à)A  où5  ex  Totovrcov  TTjOoçwTrwy  ôtà  |u.t- 
y.pvtyvyjxv  y.xim  d^yjnu.ovsîv  npoç  TÔv  atcôya. 

VAR.  —  1  1.  M.  xa-.TGt  T>.  ^sî. — 1 1.  5  M.  u.£Ta<iTps'^aiî.  Vs  3  m  L  -/aXtvtôv.  —  1.  6  E.  twv 
èv  toÏî  ô»6.  Viaûv  irapô.  Em,  èv  toi;  ôaXâactc  conformément  au  texte  ordinaire  de  Xéno- 
phon,  de  Rep.  Lac.  C.  3,  §  S.  'Exetvwv  -f&Ov  tjttov  imh  àv  çtovT,v  ày-oûcat?  x  tûv  XiôJvmv, 
■^ttov  8'  àv  apparat  u-îTaaTf  s^aiç  îî  twv  •/_aXxô)v,  aîS'r.u.ovjCTTspou;  J'  àv  aùroùî  r,"p-(rato  îtat 
aùrwv  twv  ev  toi;  ôaXàaoi;  Trafôsvwv.  —  1.  10  M.  S'ioVêp  "Ou.r,poç  tov  ÎTau.ôv.  —  1.  18  CR. 
to  xaôs'jâ'siv.  —  1.  20  A.  7ro'ppw,  cpàvat. 

(»«)  C.  5,  §  5.  (19)  Plutarq.  (Vie  de  Péricl.  c.  8.  -Consol. 

(t7)  Le  mot  grec  xo'pvi  désigne  à  la  fois  à  Apollonius,  etc.,)  dit  aussi  :  ô  81  Ôùo;  IlXot- 

une  jeune  fille  et  la  prunelle,  la  pupille  de  twv. 

l'œil.  — Plutarque  (De  la  fausse  honte,  c.  1)  (20)  LoisV,  741  C.  —  VI,  778  D.  Il  s'agit 

fait  allusion  à  ce  jeu  de  mots.  V.  les   Re-  des  murailles  d'Athènes  et  de  celles  du  Pi- 

cher cites,  p.  105.  rée,  abattues  par  Ly sandre. 

(«s)  Iliad.  1,  2-25. 


[Ch.  M.]  traité  du  sublime.  154 

Mais  pourquoi  parler  de  Timée,  quand  de  grands  génies,  tels  que  Xéno- 
phon  et  Platon,  formés  à  l'école  de  Socrate,  s'oublient  quelquefois  eux- 
mêmes  jusqu'à  courir  après  de  si  frivoles  agréments?  Le  premier  s'exprime 
ainsi  dans  sa  République  des  Lacédémoniens  (l6)  :  «  Leur  voix  ne  se  fait  pas 
«  plus  entendre  que  s'ils  étaient  de  pierre;  leurs  yeux  sont  immobiles 
«  comme  ceux  des  statues  d'airain  ;  leur  modestie  semble  l'emporter  sur 
«  celle  de  nos  pupilles.  »  Il  était  digne  d'un  Amphicrate  et  non  pas  d'un 
Xénophon,  d'appeler  vierges  modestes  les  pupilles  de  nos  yeux  (,7).  Com- 
ment s'imaginer  que  tout  le  monde  a  les  pupilles  modestes,  puisqu'on  dit 
que  nulle  part  l'impudence  ne  se  laisse  mieux  voir  que  dans  le  regard  ?  Le 
poëte  ne  dit-il  pas  en  parlant  d'un  impudent  :  «  Ivrogne,  qui  as  le  regard 
d'un  chien»  (,s)?Eh  bien!  Timée  n'a  pas  voulu  laisser  à  Xénophon  cette 
expression  de  si  mauvais  goût  ;  il  s'en  est  emparé  comme  d'une  chose  de 
bonne  prise.  Il  raconte  qu'Agathocle,  après  avoir  donné  sa  cousine  en  ma- 
riage, s'enfuit  en  l'enlevant  le  troisième  jour  après  les  noces,  et  il  ajoute  : 
«  Pour  agir  ainsi,  ne  faut-il  pas  avoir  dans  les  yeux  des  courtisanes  et  non 
«  des  pupilles?» 

Et  le  divin  Platon (!9)  ne  va-t-il  pas  jusqu'à  dire,  à  propos  de  tablet- 
tes :  «  On  déposera  dans  les  temples  ces  souvenirs  de  cyprès  »  ?  Et  ail- 
leurs :  «A  l'égard  des  murailles  de  la  ville,  Mégille,  je  serais  assez  de 
«  l'avis  de  Sparte,  de  les  laisser  dormir  couchées  en  terre,  et  de  ne  point 
«  les  relever  (*°). 

Hérodote  n'est  pas  non  plus  à  l'abri  de  toute  critique,  lorsqu'il  dit  en 
parlant  des  belles  femmes,  qu'elles  sont  le  tourment  des  yeux  (*').  Ce  qui 
pourrait  l'excuser,  c'est  qu'il  met  cette  expression  dans  la  bouche  des 
barbares,  et  même  de  barbares  plongés  dans  l'ivresse;  mais  une  telle 
excuse  ne  justifie  pas  la  recherche  de  puérilités  semblables,  qui  nous 
expose  à  déplaire  jusqu'à  la  dernière  postérité. 

CONJ.  —  1.  1  ,  TOUP,  xal  riSil.  — 1.  10,  TOUP,  w;  tûIv  tcïç  ôcpô»).u.GÎ;  îxaaw.  —  1.  H, 
LE  Fèvre,  oj;  Mtpîoa  xûmv  éoairr.  1.  16,  Toi'P,  Morus,  tï  Sï;  è  zill'x  bv.z;  W..  — 1.  22, 
Le  Fèvre  préférerait  7rpscpotacwv  à  irpoîMirav.  —  l.  23,  Steinhelius  et  Tollus  aiwva 
âTvavra  en  lisant  au  comm.  du  chap.  suivant,  Taûra  pivrcrt. 

(2l)  Hérod.  V.  18. —  Plutarque  (Vie  d'A-  car  nous  lisons  dans  Térence  : 

lexandre,  c.  21)  met  dans  la  bouche  de  Vin'  primum  hodie  facere  quod  ego  gau- 
son  héros  la  même  expression  ;  il  est  vrai  deam,  Nausistrata, 

qu'il  la  présente  comme  une  plaisanterie.  Et  quod  tuo  viro  oculi  gaudeant? 
Elle  avait  passé  dans  les  comiques  grecs,  Phorm.  V.  9,  64. 


152  nEPi  W0Y2.  .j[SS.  V,  VI,  VII,  g  Et] 

KE^AAAION  A' 

\ .  ATTavra  £/£vtoi  rà  outgùç  dazp.v<x  5ià  pav  zpyvzzxi  zotg  î&vtuç 
aizlav,  Stà  to  Trep  ràç  voriaziç  xatvôa7rou$ov,  rapt  o  5>7  pcDdaza  y,opv$ocv- 
rtcôaiv  01  vûv  àcp  wv  y  dp  ripXv  zdyocBà,  ayz&bv  dv:  ocvzàv  toÙtwv  xat  rà 
zaxà  yzwôcaBou  yilzL  OÔ£v  érapopov  etç  avvzocypAzw»  xotÔjoSwoïv  Ta  ts 
xàcAkn  T>7ç  èpprtveixç,  kccI  zd  in[oj,  xat  rrpoç  tovtoiç  aï  ^5ovai  •  xat  aura  5 
raûra,  v.<xBdixzp  zyjç  èKiTvyftxç,  oùtwç  dpyoà  v.oà  vnoBzazig  -/.où  toov  evav- 
tj'gov  xaÔioravTaf.  TotoÙTov  rrwç  xat  ai  p.£TaêoXai  zat  aï  ùrapêoXaï  /.aï 
rà  7rXy/ôuvTixa'  •  5è$jof*ev  5  èv  toîç  éraiTa  tov  xîvSuvov  ov  ê^etv  eoïxaa'i. 
Aiorap  dvocptoùov  rfa  ^laT.opzïv  xaï  imoziBzaBocij  5i  brou  zpcnov  zdç 
dvaxzy.p<xpzv(xç  vuodaç  zoïg  û^yjXoîç  excpeuyeiy  av  Suvatf/eSa.  10 

VI.  Eerrt  5è,  cô  cpïXo?,  e't'  nva  KzpmoirivoduzB  zv  Tzp&zoïç,  xxQocpàv  toû 
xaT  d\r\BziœJ  vtyovç  èmazYipxiV  xoà  zmv.piaiv.  KaiToi  to  ■Kpâyp.ot.  SuçXyj- 
7TTov  •  ^  yàp  twv  Xcywv  v.piaiq  7roXX>5s  lari  Tizipxç  zzlzvzodov  hziykvvr\p.ot.  •) 
où  pÀv  àXX ,  wç  eî7refv  ev  r:apzyyélp.oc:i,  èvzzvBzv  rroQev  i'awç  T^y  Siayvwo'iv 
aùrwv  où-/-  aSùvaTov  TtopiÇeoBau.  15 

VII.  EîSivai  ^pxî,  cptXraTS,  Sioti,  KocQocnep  xav  tw  /vOivw  |3i&)  où^èv 
vnocpyei  p.zya,  ou  to  xaracppovefy  ion  f/iya,  oîov  ttXoùtoi,  Tii/.aî,  ôô^at, 
Tupavvïckç,  jcai  ocra  &?  â')Xa  e^ei  7roXù  to  e£co9ey  npoçrpayùùiïovpevov,  oùx. 
av  toj  ye  ypovip.(ù  dô££i£V  dyxBd  ÙTOpëa'XXovTa,  wv  aùro  to  izzpiypovza  où 
plzpiov  '  Ba.vp.d%Qvai  yovv  tgov  zyôvztùv  aÙTa  pzXXov  Toù?  Suvaasvoyg  20 
ê^Stv,  xat  5tà  fxeyaXo'j/u^tav  vTîepopûvzaç  •  T>7§£  7îou  xat  £7Tt  twv  ôtyjp- 
p.£vwv  sv  TiQfhp.xai  y.a.1  Xéyoi?  £7rtoy.£7TT£oy,  ^  Ttva  p.£y!6ous  yowzzGiocj 
eyoi  Tota'JT>jy,  >5  ttoXù  iipôç/zizoa  to  £tx^  7TjOoçava7:XaTTCtx£vov,  dvxKVJaai- 
p.sv<x  §£  aX);Wç  evplay.oizo  yxôva.  •  [wv  toù  Bœj\x.dXziv  zb  mpiypoveïv  vjyz- 

V£C7T£pOV.]  25 

§  2.  4>iff££  ya'p  ttwç  Ùtto  TaXyjÔoùç  u-j/ou?  biocipezai  zz  f,[X(xiV  f]  tyvyr), 
v.oà  yavpôv  zi  <kvdaZYip.cc  Xaaêa'vouaa  lùypovzoa  yccpxç  /.où  p.zyx\on>yjoiq, 

VAR.  — 1.1  M.  'Â7rav-ra  raù-a  {aevtoi.  —  1.  4  P.  'YSvvâaÔat  Va  3  ALR.  'ysvsdôat  M.  71- 
•vvsffôai.  —  1.  7  AR.  TOi&ÛTo'v  tcwç  xat  at  aeTafioXat.  M.  t.  7r<j)i;  xas  al  Ù7rep(îoXat.  —  1.10 
PV  2  i  AR.  s>c«ps'i-y£tv  5'uvâu.eôa. —  1.  11  M.  earat. —  1.  12  V2  place  les  mots  xatroi  to  ^pà^aa, 
JûçXyiittov  entre  xpîot;  et  iroXXr?.  —  1.  23  P.  é'^O'.TO-aÛTTjV  y;  ttoXù.P.  corrigé  z-fti  Titaûrr.v. 
L.  ex,oi  raÛTr.v  V2  sxov  Taûrr,v  V  3  îyj^i  te  TaÛTYiv  M.  £'x0VTa  ?  '"'oXù.  —  1.  23-24  PL.  àva- 
WTUTTO[j.£va.  —  1.  27  PLV  2  3  àvâôviaa  A.  àvâaTYipx  M.  -7rapâ<TTYiu.a. 

CON.I.  —  1.  2.  xaivo'aflrou&Gv  étant  un  otTra?  X»^,,  ne  vaudrait-il  pas  mieux  lire  xevo- 
«jtco'j^ov  employé  par  Plutarque  et  par  Marc  Antonin? —  1.  6,  Le  Févre  retranche  xai 


[CH.    IV.]  TKA1TK   DU   SUBLIME.  !  .VJ 

CHAPITIΠ IV. 

Toutes  ces  expressions,  si  contraires  à  la  noblesse  du  style,  doivent  être 
attribuées  à  une  seule  cause,  à  ce  goût  excessif  des  pensées  neuves  ('),  dont 
semblent  possédés  les  écrivains  de  notre  temps  ;  car  les  défauts  et  les  qua- 
lités ont  pour  l'ordinaire  la  même  origine.  En  effet,  si  les  beautés,  les 
traits  bardis  et  même  les  fleurs  du  style,  contribuent  à  la  perfection  d'un 
ouvrage,  la  recherche  de  ces  qualités,  qui  assurent  le  succès,  peut  aussi 
être  le  principe  et  la  base  des  défauts  contraires.  C'est  ce  qui  a  lieu,  par 
exemple,  lorsqu'on  se  sert  de  métaphores,  d'hyperboles,  lorsqu'on  rem- 
place le  singulier  par  le  pluriel,  figures  dont  nous  montrerons  plus  bas 
le  danger.  Il  est  donc  nécessaire  de  nous  occuper  maintenant  à  chercher 
et  à  indiquer  le  moyen  d'éviter  les  défauts  qui  peuvent  se  confondre  avec 
la  noblesse  du  style. 

Nous  y  parviendrons,  mon  ami,  en  nous  formant,  dès  l'abord,  une  idée 
claire  et  distincte  de  ce  qui  mérite  le  nom  de  sublime.  Il  est  vrai  que 
la  chose  est  difficile,  car  le  talent  de  juger  le  style  est  le  dernier  fruit 
d'une  longue  expérience  ;  cependant ,  il  ne  sera  peut-être  pas  impossible 
d'acquérir  ce  discernement  par  la  voie  que» je  vais  exposer,  autant  du 
moins  que  des  préceptes  y  suffisent. 

Vous  devez  le  savoir,  mon  cher  Terentianus,  dans  les  affaires  de  la  vie, 
on  ne  considère  comme  grand  aucun  des  avantages  qu'il  est  beau  de  mé- 
priser, comme  les  richesses,  les  honneurs,  la  gloire,  le  pouvoir  et  toutes 
les  autres  choses  qui,  n'ayant  que  de  l'éclat,  ne  sauraient  paraître  des 
biens  excellents  aux  yeux  du  sage,  puisque  c'est  un  précieux  mérite  que 
de  savoir  les  dédaigner.  Aussi  admire-t-on  plus  ceux  qui,  pouvant  les  pos- 
séder, les  méprisent  par  grandeur  d'âme,  que  ceux  qui  les  ont  reçus  en 
partage.  Il  en  est  à  peu  près  de  même  des  traits  brillants  qui  se  trouvent 
dans  les  poèmes  ou  dans  les  discours  :  il  faut  s'assurer  s'ils  n'ont  pas  une 
certaine  apparence  de  grandeur,  qui  dépend  souvent  de  quelque  fausse 
association  d'idées,  dont  l'analyse  dévoile  bientôt  le  vide  ;  [dans  ce  cas,  il 
y  a  plus  de  mérite  à  les  mépriser  qu'à  les  admirer]. 

Notre  âme,  en  effet,  est  comme  naturellement  transportée  par  ce  qui  est 
vraiment  sublime,  et  prenant,  pour  ainsi  dire,  un  vol  audacieux,  elle  se 

u-o6î'«t;. —  1.  12.  La  phrase  jcatrci  ri  xpâ-yu.»  Jû;>.t,7ïtgv  est  peut-être  interpolée;  les 
manuscrits  ne  s'accordent  pas  sur  la  place  qu'elle  doit  occuper.  —  1.  24-25.  La  phrase 
(bv  tsù  tatfUtCm  ~b  irssicppovstv  eù-fev-'7rs5ov  a  passé  de  la  marge  dans  le  texte,  où  elle  est 
plus  qu'inutile.  —  1.  27^  Ruhnken  et  Valckenaer  (adAmm.  p.  141)  approuvent  la  leçon 
de  MANUCE  7ra55W7Y.;jt.a.  V.  Sect.  IX,  §.  1 

(*)  Ou  bien  en  lisant  -«voirt  'j&ov,  «  à  cette  manie  de  courir  après  l'esprit.» 

là 


1 54  oepi  ï»ioï2.      [S.  VII,  g  3.  —  S.  VIII,  g  1 .] 

oi)5  xvrh  yzrsnGxax  oitep  fcouocv.  §  3.  Orav  ovv  vit  àvôpoç  ëuypovoç, 
y.xi  èurMpov  Xéywv,  r:o)Xxy.iç  xy.ovôuevôv  ri  r.pbq  psr/odjoypoa\jvrtv  r/;v 
<iïfjyrtv  là]  avvbixriBfj,  pjo"  bfy.xrxi.zvr.-n  rri  iïixvotx  lùekv  xw  Aeyoftowj 
rb  x»xBsu>po'jusvov,  kitcty)  ô  [àv  rà  avvzylc,  h:i(r/.oirf,ç]  eîç  xKccl>\r,aiv  • 
Ont  àv  i'r  xlr^kg  vtyoç  s&j,  us;QSt  P^W  T^*  dae«7€  arwÇôuevov.  Tovro  yàp  5 
tw  ovrt  fxsya,  oy  7:oWj7  ^xsv  rç  àvaSscopyjatç,  5yçjco)>os  5s,  p.â/).ov  5s 
àôyvaros  57  /.ar££avà<7ra<7tç,  irjyvpx  5è  ^  ftitypi  y.x\  wçe&xtetttTOÇ. 

§  4.   OÀwâ  §È  xaXà  VopuÇe  u'-]>yj  xaj  xïrfîivx  rà  Staravrôs  xpir/.ovrx 
y.xi  T.xaiv.  Orav  yxp  ~oïç  ehco  dtacpspwv  êran^eifuéredy,  jStcov,  Çyftwv, 
-^Xtxtcôv,  Xôywv,  &  n  swà  raùrèv  àua  7:5,0!  rwv  ayrwv  àrasi  ÔV/07,  rc&  >ç    40 
é£  àoa»u<peov&)v  wg  y.pfoiç  y.x\  (rjy/.xrxSsaiç  vrtv  srt  r<â  SayuaÇo^rvco  7ît- 
ffnv  irsyypxj  Ixixcxvsi  y.xi  xyxu.yûs/~ov. 

KE$AAAION  E' 

vTH.  Ettsî  §£  rréVre,  w?  àv  sfcoi  rtç,  mjycd  nvss  état»  aï  rris  yd»Jj/o- 

piaç  yovtutorarai,  7Cpow7K»c£tugo7Ç,  (ùçr.ep  èiïxyovç  Ttvbç  zoivoy,  raîç  Trsvrs 
rxurxiç  tàixiq  xr,q  sv  tw  Xeyetv  Syva'uccos,  >fe  b'Xwç  '/pplç  oySsv,  np&tw    15 
fi£v  -/at  -/.pariarov,  rà  7:£j0t  ràç  vofauq  à5o£707/3o/.ov,  wç  y»àv  toîç  rapt 
SevaptSvtos  ôipiaxuîBx  ■  ^zlnzpov  iïz  rb  ccpodpôv  y.at  èvBovaixariy.bv  r.xBoç. 
A/),  xi  ^£v  0^0  ayrai  roO  mjwç  xarà  to  7ï)iov  xvBr/zvzïg  avzrxaziq  •  xi 
/.oir.xi  ô  yfày;  xat  ckà  rkyyrtz,  r,  ri  7:01a  rwv  ayr,axr(àv  lù-xaiz,  ôVaà  Si  . 
Troy  raOra,  rà  fxsv  itorjaetàç,  Bxrepx  ÔÈ  Xi^swç ,  irrt  àè  roirots  >7  yswxlx    20 
cppàaiç,  y;?  ^£p-/y  7:à?.£V  ovouaTwv  -£  r/J.oy)7,  */.at  17  rpor.iy.-h  xat  TisKoivuéyr] 
)içtS  •  T:É[xT7rri  ôè  peyiSovg  atn'a,  x.at  avy/J.eîov(jx  rà  Tîpo  lauT^ç  aravra, 
^  sv  x%id)tixrt  yjx\  ^ixpozi  alvBzaïq. 

VAR.  —  1.  7  M.  xaTs£aya<mxnç. — 1. 1 1  M.  à(>'ju.cppwvo)v.  E  «îwês  sî  xstTtç.  —  1.  i6  P.  à^js- 
irîPoXov,  corr.  iS'fcîTrjioî.ov.  L.  à^pc'wr/.cv.  Em.  àS'pôv  x«t  è7rrpo).ov.  Après  ce  mot,  com- 
mence dans  le  manuscrit  de  Paris  une  grande  lacune  de  huit  feuillets,  soit  seize  pages, 
qui  est  moindre  dans  les  autres  manuscrits,  parce  que  ceux-ci  nous  ont  conservé  le  con- 
tenu du  premier  et  du  dernier  feuillet,  ce  qui  équivaut  à  cent  lignes  du  ms.  de  Paris,  qui  a 
vingt-cinq  lignes  par  page. 

CONJ.  —  1.  A,  WAKEFIELD,  âv    aùri    WWX&C  liamuntyç.  Le  FÈVRE,  iyxcy.oizr.;,  ToiîP, 

(•)  Quintil  ¥111,  2,21.  Auditoribus  etiam  me,  s'écria-t-il,  voilà  son  véritable  carac- 

nonnullis  grata  sunt  haec,  quae  quum  intel-  tère!  »  —  Comparez,  pour  les  expressions, 

lexerunt,  acumine  suo  delectantur,  et  gau-  mais  non  pour  l'idée,  ce  §  avec  le  ch.  5, 

dent,  non  quasi  audiverint,  sed  quasi  inve-  p.  o41  B  du  Traité  de  Plutarque  :  De  se  ip- 

nerint.  —  Le  grand   Condé,  dit  Brossette,  sum  citra  invid.  laud. 
entendant  lire  cet  endroit  :  «  Voilà  le  subli-         ('J  Les  mots  sv  rotç  irtfi   Hsvocpwvroc  ne 


[CH.  V.]  TRAITÉ    UL    SUBLIME.  155 

remplit  de  joie  et  d'orgueil,  comme  si  elle  avait  produit  elle-même  ce 
qu'elle  vient  d'entendre  (-).  Lors  donc  qu'une  pensée  énoncée  plus  d'une 
fois  en  présence  d'un  homme  intelligent  et  habile  dans  l'art  de  la  parole, 
ne  dispose  pas  son  âme  à  des  sentiments  élevés,  et  qu'au  lieu  de  laisser 
dans  son  esprit  une  idée  supérieure  à  l'expression,  elle  s'affaiblit  au  con- 
traire à  mesure  qu'il  la  inédite  ;  une  telle  pensée  ne  peut  être  véritable- 
ment sublime,  puisqu'elle  ne  produit  d'effet  qu'au  moment  où  on  l'énonce. 
Mais  ce  qui  est  vraiment  grand  s'efface  difficilement,  ou  plutôt  ne  saurait 
s'effacer  de  l'esprit  après  une  longue  contemplation  :  le  souvenir  en  est 
profond  et  durable. 

En  général  on  doit  regarder  comme  beaux  et  vrais,  les  passages  qui  plai- 
sent à  tous  et  en  tout  temps.  Lorsque,  malgré  la  différence  des  professions, 
des  mœurs,  des  goûts,  des  âges,  des  langues,  tout  le  monde  s'accorde  à 
porter  sur  une  chose  le  même  jugement,  cet  accord,  qui  résulte  d'éléments 
si  disparates,  donne  à  notre  admiration  une  base  solide  et  inébranlable. 


CHAPITRE  V. 

Le  style  sublime  résulte  de  cinq  conditions,  qui  sont  comme  les  sources 
fécondes  d'où  il  découle  ;  mais  il  suppose  le  talent  de  la  parole,  qui  doit 
servir  de  base  commune  à  ces  diverses  formes  de  langage,  et  sans  lequel 
on  ne  saurait  rien  produire.  La  première  et  la  plus  efficace  de  ces  condi- 
tions est  l'aptitude  à  concevoir  de  grandes  choses,  ainsi  que  nous  l'avons 
démontré  dans  nos  remarques  sur  Xénophon  (');  la  seconde  est  une  émo- 
tion profonde  et  véhémente.  Ces  deux  premières  conditions  sont  les  sour- 
ces les  plus  naturelles  du  sublime  ;  les  suivantes  ont  besoin  du  secours  de 
l'art,  comme  l'invention  et  la  disposition  des  figures,  dont  on  distingue 
deux  sortes,  les  figures  de  pensées  et  celles  de  mots  (a)  ;  ou  comme  la 
noblesse  de  la  diction,  qui  résulte  du  choix  des  termes  et  des  tours,  ainsi 
que  de  l'élégance  de  l'expression.  La  cinquième  source  de  sublime,  qui 
comprend  toutes  les  précédentes,  se  trouve  dans  un  style  à  la  fois  élevé 
et  soutenu. 

isMjtocf.  Cette  phrase  *v  tô  stmgK  imoMTzr,;  me  semble  se  rapporter  aux  mots 
ti  àvaôeopo'jy.evov,  et  être  destinée  à  les  faire  mieux  comprendre  ;  elle  a  passé  ensuite 
de  la  marge  dans  le  texte.  —  1.  11,  Tollius,  Hcdson,  àum'jpo'vwv.  —  1.  16,  Henri  Es- 
TIENNE  lisait,  selon  Le  Fkvre,  àS'pôv  xaî  èinifk}  v.  Ruhnken  propose  -o  irtjpt  rà;  W.aei; 
ââ'pà;  i-zrJyAw,  conjecture  que  Scn.EFER  (Mel'  -.  crit.  p.  120)  estime  minime  Ruhnke- 
niana. 

désignent  pas  nécessairement  un  tra'té  sur     rique,  §  30,  ne  considère  pas  comme  des 
Xénophon.  V.  les  Reclterches,  pp.  92  e   118.     figures,  celles  que  notre  auteur  appelle  ici 
(*)  Longin,  dans  son  Manuel  de  Rliéto-     figures  de  pensées. 


156 


mil  xvors.  [S.  vdl,  l  1 .—  S.  IX,  g  2.] 


4>/fc£  §r,,  rà  èpTcepuyiiisvx  xxB  &.xGzr,v  iiïixv  roirwv  httOiteifâfieBdc, 
roowrov  npoemcvzsç,  crt  twv  7T£vr£  [loplwv  6  Kar/aT-ioç  eortv  a  TrapiXwrev, 
wg  Kocl  zb  nd&oç  duekei.  ^  2.  ÂXX  et  fjtèv  ojç  èv  tj  raùr  àppo),  ro  re 
v^/og  yjxi  zb  kxBvziyÀv,  xxi  sôo£ev  aura)  îEOVTïj  GVWKxpyeiv  zs  xllrtloiç 
•/.ai  ffu^.7T£cpu-/ivat ,  ^ixjxxpzxvzi  •  xai  yxp  T.xBn  zivx  iïieazàzx  tyovç  y.x\  5 
rarawà  svptOKezai,  xxBcbzep  ot'jtrot,  XÙttok,  cpcëoi  •  xat  êfjLTiacXiV  TroXXà 
v^y;  5t^a  Tra'Souç,  co«g  tt/ooç  [ivpioiç  ôOXoiç  xxl  zx  rop  roùç  ÀXcoa'daç  rw 
îror/jr/j  7ixpxzezo).y.rl^.évxy 

«  "OnartM  lis  OùXûimtco  p.su.aa%v  ôs'asv  •  aùxàp  stc   "Ocfctt 

IFâXtov  sîvoaîcpuXXov,  W  cùpavb;  àu-ëarôç  e't'n  •  »  l'> 

'/.où  zb  roùrotç  en  fieîÇov  érrtcpep o/xevov,  - 

«Kat  vu  îisv  ÈçsTc'Xeffaav.  »    /" 

§  3.   Xlxpx  ye  p^v  zoïq  pfjzopai  zx  eyzotyjua,  wù  zx  ■Kop.mv.x  y.xl  hzi- 
5er/nxà,  rov  f/iy  ojaov  y.at  rà  v'^.bv  è£  xtixvzoç  irepiiysi,  izxBovç  5è  ^/;- 
psiet  xarà  zb  rùtïozov  •  oBsv  rr/j.azx  rwv  pyjzôptùv  ot  TzepmxBeïç  ty/M\ux-    15 
artxoî,  >?  éfwraXiv  oi  èrratvsrtxot  T&pmxBûc. 

§  4.  Et  5'  où  Tïa'Xiv  [e£  oXov]  p?  ivof/tasv  o  KaaiXtoç  rà  èœKxBèc  zx 
L'^yj  7rorè  (to-jzÙsïj,  y.x\  ïïix  rour  où^  rr/riaxzo  piyjpjç  x&ov,  tïxvv  Siyjizx- 
z-fizxi.  (èxppGtv   yxp  xyopiaxijjrf»  àv  wç  oùSlv   oi/rwç,   wç  ro  yewxlov 
■kxBoç  [êvBx  Xpri]  p.eyx/wyopôv  [eVri],  6jç7rep  [Ùto  pxvixç  zivbq  xxi  izveli-    20 
p.aroç]  evSouffiaarr/wç  spurveov  xsà  oioveî  cpotëa'Çov  roùç  Xoyouç. 

IX.     OÙ  fZ>9V    à)^X     £7T£t    ZY1V   xpxZÎ(7ZrtV    [/.OÏpxV    kU^tt     ZÛtV    x)l'x)V    ZO 

TTjOciorov,  Xsyw  51  ro  jutey^otpuiç,  j^v?  xàVraOÔa,  xai  £t  Swpyjrov  ro  Ttpxyfxx  ■ 
y.x)lov  y  xr»}Tov,  b'fjiwç,  /.aô  octov  otov  r£,  ràç  ^u/àç  xvxzpiyziv  Tipbg  zx 
av/iBy,  v~.x\  ûçTiep  èyxv[iX)Vocç  ciel  tïolsïv  yewxiov  rKxpxazri]xxzo^  §  2.  T«va,     25 

cp^TEt,  zpoTtov  ;  yiypxyx  nov  y.xI  ézépuiBi^  zb  rotoùrov  ù^ag  j^eyaXocppoffuvyjs 

VAR.  — i  1.2  Va  3  R.  ecttiv  à  7rapeX. —  1.  H  V2  L  fon  p.sICov.  —1.  14  R.  xai  uipviXèv. — 

1.  17  V  2  êi-oXou. —  1.  20  V  2  omet  la  ligne  7râ6o;  svôa  x.f« Û7rb  p.avtaç.  CE.  u-E-^aXTif  opov, 

w;7vsp.  —  1.  2i  CE.  svôo'jCT'.aaTtxM;  sxirvs'ov.  —  1.  23  V  2  3  LR.  xat  eî  S'wpviTbv'.  —  1.  23-26 
V2  3  LR.  Ttva,  cpxffît;,  Tpo'wov.  Rm.  /brfe  S'eKîosi.  M.*  cprast  tiç. 

CONJ.  — 1.  2,  Weiske  corrige  mal  à  propos  la  leçon  eanv  «  des  mss.  et  des  éd.  11 
n'a  pas  pris  garde  que  é'v  ti  se  trouve  à  la  ligne  suivante.  —  1.  14,  ïoup,  wâô&u;  ycoù  yjn- 
pcûat  —  l.  17,  il  faut  retrancher  sÇSXgu  qui  est  inutile,  et  qui  servait  à  expliquer  ou  il, 
otTravroç  ou  7râvj.  —  1.  17-18,  Le  FÈVRE,  tô  èu.7va6ê;  et;  û(pYi  a'jvreXEtv.  TOUP,  èu.T7a8È; 
et?  rà  û^ï).  —  1.  19.  Le  verbe  àcpopt^oaat  ne  se  rencontrant  pas  ailleurs  dans  le  sens 
d'affirmer,  il  vaudrait  peut-être  mieux  lire  Rfroçpiwufjw,  ou  $uo^uftaaC|M)v.  —  1.  21, 
Le  Fèvre,  TOLLlUS,  HCDSON,  Morus,  ÈvôouffiaffTtxoCi.  —  MORUS,  iy^rtioi  ou  'ètî'.ttvs'ov.  L'o- 
mission d'une  ligne  par  V  2  et  la  leçon  svôo'JcriaaTtjtM;  des  manuscrits  me  font  soupçon- 


• 


[Cil.  Y.]  TRAITÉ  DU  SUBLIME.  I.>7 

Examinons  niaintenunt  ce  qui  concerne  chacune  de  ces  formes  de 
style,  et  bornons-nous  à  dire  en  passant  que  Caecilius  n'indique  pas  toutes 
ces  conditions  ;  il  a  omis,  par  exemple,  celle  qui  est  relative  au  sentiment. 
S'il  a  confondu  le  sublime  et  le  pathétique,  et  s'il  pense  qu'ils  sont  tou- 
jours réunis  et  naturellement  inséparables,  il  est  dans  l'erreur;  car  on 
trouve  des  sentiments  qui  n'ont  rien  de  sublime,  qui  même  sont  contraires 
à  toute  grandeur,  comme  la  pitié,  la  tristesse,  la  crainte,  et  réciproque- 
ment plusieurs  traits  sublimes  sont  dépourvus  de  pathétique  ;  telle  est, 
entre  mille  exemples,  l'image  hardie  qu'emploie  Homère  au  sujet  des 
Aloïdes  : 

«  Ils  formèrent  le  projet  d'entasser  l'Ossa  sur  l'Olympe,  et  sur  f  Ossa 
«  le  Pélion  couvert  de  forôls,  afin  d'escalader  le  ciel.  » 

et  dans  les  ternies  encore  plus  énergiques  qui  suivent  : 
«  Us  l'eussent  fait,  sans  doute.  »  (5) 

Les  éloges,  les  discours  d'apparat,  ceux  du  genre  démonstratif  offrent 
partout  un  style  noble  et  grave  ;  mais  le  plus  souvent  on  y  chercherait  en 
vain  le  sentiment;  aussi  les  orateurs  pathétiques  sont-ils  peu  propres  à 
l'éloquence  démonstrative,  tandis  que  ceux  qui  réussissent  dans  ce  genre 
d'éloquence  sont,  à  leur  tour,  rarement  pathétiques. 

Si,  au  contraire,  Cœcilius  n'a  pas  pensé  que  le  sentiment  pût,  [en  au- 
cune façon,]  produire  le  sublime,  et  que  par  cette  raison,  il  n'ait  pas  cru 
devoir  le  mentionner,  il  s'est  grandement  trompé.  Pour  moi,  j'affirmerais 
avec  assurance  que  rien  ne  fait  proférer  d'aussi  nobles  paroles  qu'un  sen- 
liment  généreux  [exprimé  à  propos]  ;  elles  semblent  alors  dictées  par  un 
véritable  enthousiasme  qui  les  fait  paraître  inspirées. 

Quoi  qu'il  en  soit,  puisque  cette  aptitude  à  concevoir  de  grandes  choses 
est,  de  toutes  les  conditions  du  style  sublime,  la  principale  et  la  plus  fé- 
conde, il  faut  donc,  avant  tout,  lors  même  que  cette  faculté  est  plutôt  un 
don  de  la  nature  qu'un  effet  de  l'étude,  nourrir  l'âme,  autant  qu'il  est  pos- 
sible, de  ces  idées  sublimes,  et  la  rendre  capable  d'enfanter  sans  cesse  de 
nobles  pensées.  Par  quel  moyen,  direz-vous  ?  Je  l'ai  déjà  indiqué;  ailleurs  : 
le  style  sublime  est  comme  l'écho  d'une  grande  âme  (4)  ;  en  sorte  qu'une 

ner  une  interpolation  dans  ce  passage  :  je  retrancherais  evôx  xpr  comme  observation 
superflue,  puis  Èart  qui  manque  dans  les  ms.  et  les  éd.  pr.,  enfin  les  mots  ûirb  j/.avîa; 
tivô;  xat  ^vcûmaro;  qui  ont  tout  l'air  d'une  glose.  —  1.  23.  J'ai  rétabli  la  leçon  des  ms. 
/.al  eî  S"wp.  V.'  Kuhner,  Ausf.  Gramm.   der  Griech.  Spr.  §  824,  2.  —  1.  26,  Todp,  on  to 

TG10ÛT0V. 

(5)  Odyss.  XI,  315. — Comp.  Virg.  Georg.         (*)  Un  poète  moderne  a  dit  : 
I,  2H| ,  s.  .Kn.  VI,  582,  s.  -Le  sublime  est  le  son  que  rend  une  grande 


158  iiepi  ïTOïv.  [S.  IX,  §§  2-5.] 

àirr/yr/ucx.  O0SV  v.x\  <pwv/jÇ  §i.yx  BxvaxXzzxi  Ttoze  tyûù)  xxO'  èxvzYiv  Y) 
vjvoix  di  ccvro  zo  [xeyoiïœypov,  co?  y)  toù  Mxvzoq  èv  Notuta  (jioiTZYi  plyx 
•/.où  izoarcoç  vtyriïàzzpwj  Xôyou. 

§  3.  FLpàzov  ovv  to,  e£  où  ytverat,  npovnozfâeaQxi  itohrmç  xvxy/.xïov, 
àç  ïyziv  iïeï  tov  aXyjÔyj  pyzopx  p.Y]  zxKzivbv  <ppôvr,ux  y,x\  xyîwêç.  Oùôè  5 
yxp  oiov  re,  fzt/.pà  xa£  dovlor; psmi  ypovovvztxç  y.xi  èntTriàeuovrce;  rata 
mou  tov  j3iov  Bxvfxx>7rôv  zi  y.x\  toû  7ravTos  aîwvog  ê£evsy)cefv  ol-tov  •  as- 
yaXoi  $è  oî  Xôyw  toÙtwv,  xorà  to  eocoç  wv  av  ku&pôzïz,  5><jw  xi  Évvotat. 
§  4.  Txvzy  y.xi  etç  Tous  u.x)d(jzx  ypovyp.xzixç  èuTZirtzei  zx  vTtepyvx  •  Ô 
yxpzâ  nxpptsvioivi  cp^aavTt,  iyo)  fjtèy  av  r)py.iaBr,v....  10 

KESAAAION  ZT' 

...To  £7r  ovpxvbv  xTth  yrtg  ^ixazrtU.x  •  y.at  tout  av  eirroi  Tffi  où  p.xùvj 
zr,ç  Epions,  yî  Opnpov  [iszpov.  §  5.  Ôt  avifxoiôv  y£  to  HexioSeiov  ert  t>5s 
kyjloq,  eïye  Haic^ou  xaî  t^v  Aff7u'ôa  ôeréov  • 

«  Tri;  ex  asv  pivwv  w6Ç«U  ps'sv.»  lo 

OU  yà(0  §££VÔV  £7TOlV/<7£   TO  £t5w).0V,   a//à  fJUOT/TOV.   O    ÔÈ  7TCÔÇ  [JSyzBlvtl    ZX 

dxip.wix  ; 

"Oddov  &'  TÔspoetS'è;  àvr,p  Ï^ev  o^6xXtu.ctatvt 
"Hiievo;  Èv  ax.omfi,  Xe6(t<7mv  èiù  gÏvgtto.  tto'vtgv  ■ 
To'aaov  ETCtOpcôerxGuai  ôswv  G^rr/.ss;  £177.01. 

VAR.  — 1.1  Em  ote  xal  çuvr;;.  — 1.  2  V  2  3  L.  fa  ttî  vExûa.  —  1.  5  V  2  3  LM.  omettent 
&eî.  —  1.  10,  V  2  3  L.  i^iù  aèv  âv  ■Àpas'crÔYjv.  Après  le  mot  îSpxratay  commence  la  grande  la- 
cune de  six  feuillets,  soit  douze  pages  du  manuscrit  de  Paris,  qui  manquent  dans  tous  les 
manuscrits.  —  1.1 1  V  2  3  L.  eîttsîv.  — 1.  14  M.  tt;  8'  èx  u.sv  p.  —  1.  15  31.  inrtff&VffÔwvtu 
—  1.1 9  M.  ix}iau£tyfc. 

CONJ.  —  1.  10,  Gabriel  de  Petrâ  a  cherché  à  combler  la  lacune  dont  il  ne  connais- 
sait pas  l'étendue.  La  fin  de  la  déclaration  de  Parménion  et  la  réponse  d'Alexandre  étant 
connues,  pourraient  bien  à  la  rigueur  entrer  dans  le  texte,  mais  rien  de  plus.  Il  ajou- 
tait après  Tipy.e'aOYjv  :  eî  ÂXî'^avâ'poç  xuw,  y.à-yw,  vri  Aîa,  sittmv,  eî  riapaEv'wv  f,u:r?t,  to  aÙToCi 
|ae^  aXo'çpov  fcCxvwnv.  'Oç  xal  to  'Oij-Tipou  irapcpî^ei  u.£-^aXo«p'jèç  èv  tw 

Oùpavw  èaTrpi^E  y.âpy,  xai  foi  y^ôovl  ^aîvEt.  (Iliad.  ch.  IV,  v.  443.) 

(5)  Odyss.  XI,  561.  xaXà  ir^ârrovrof  u.ixpbv  xat  TarrEivôv  cppovEÏv 

(8)  Plutarq.  (de  l'Education,  c.  14)  aocpôv  ôttoî'  ixtt*  -yàp  âv  Ta  imTriïi'ju.'x-x  twv  àv- 

"^àp  E'jxatpoç  ffiff,,  xaliravTÔ;Xo'YGi)  xpEÎaawv.  ôpwTvtdv  r,  toioûtov   àva-f>cri   xal   to   cpp'yvcy. 

(7)  Cette  belle  pensée  est  empruntée  à  e'^eiv.  V.  aussi  la  3me  Olynth.  p.  37  R.  §  52 

Démosthène  (rapt  luau..  p.   173,  R.  §  25  B.  et  Cicéron,  de  l'Amitié,  c.  9.  Sénèque, 

Bekker)  "EaTt    S'  où5e7tot',    otaai,  S^uvaTÔv  delà  Tranq.  de  l'âme,  c.  1.  Quint.  I.  O.  1. 

p.i)Cpà  y.aî  çaOXa  TrpaTTOVTa;  [/.e'^*  >cai  vsavi-  2,  30. 

xbv  <ppovr,u.a  X*(îeïv,  w;irEp  oùîÈ  Xaunrpà  xai         (8)  V.  Plutarq.  Vie  d'Alexandre,  c.  29. 


[CH.  VI.]  TRAITÉ   DU   SUBLIME.  159 

simple  pensée,  sans  qu'il  soit  besoin  de  l'exprimer,  suffît  pour  exciter 
notre  admiration,  à  cause  de  sa  noblesse  même  ;  le  silence  d'Ajax,  par 
exemple,  dans  l'Évocation  des  ombres  (3),  est  noble  par  lui-même  et  plus 
sublime  que  toute  réponse  (6). 

Il  faut  donc  considérer  cette  élévation  de  pensée  comme  la  source  pre- 
mière et  la  condition  essentielle  du  sublime.  Le  véritable  orateur  ne  sau- 
rait avojr  une  âme  étroite  et  basse,  puisque,  s'il  était  constamment  occupé 
de  pensées  bornées  et  serviles,  il  ne  pourrait  rien  produire  d'admirable, 
rien  qui  fût  digne  de  l'attention  de  tous  les  siècles  (7)  ;  au  contraire,  la 
noblesse  du  langage  appartient  naturellement  à  ceux  dont  les  idées  sont 
à  la  fois  graves  et  profondes.  De  là  vient  que  les  hommes  qui  ont  des  sen- 
timents héroïques  disent  souvent  des  choses  sublimes.  Ne  reconnaît-on 
pas  la  grandeur  d'âme  d'Alexandre  dans  sa  réponse  à  Parménion  (8)  ? 
Celui-ci  lui  disait  :  «  J'accepterais,  [si  j'étais  Alexandre.  »  «  Et  moi,  répli- 
qua-t-il,  si  jetais  Parménion.»  (9)....] 

(Lacune  de  12  pages  du  manuscrit  de  Paris.) 

CHAPITRE  VI. 


[  Et  quand  Homère  nous  peint  la  Discorde 
«  la  tête  dans  les  cieux  et  les  pieds  sur  la  terre,  («)»] 


l'intervalle  qui  sépare  le  ciel  de  la  terre  ne  nous  semble-t-il  pas  comme 
la  mesure  de  la  sublimité  du  poète,  et  celte  belle  image  n'exprime-t-elle 
pas  encore  mieux  la  grandeur  d'Homère  que  celle  de  la  Déesse  ? 

Combien  Hésiode  est  loin  de  l'égaler,  lorsqu'il  dit,  en  parlant  de  la  Tris- 
tesse, si  toutefois  le  Bouclier  d'Hercule  est  l'œuvre  de  ce  poète  :  «  De  ses 
narines  tombaient  des  gouttes»  (*)!  Au  lieu  de  paraître  hardie  ,  une  telle 
image  n'inspire  que  du  dégoût.  Voyez,  au  contraire,  comment  Homère  sait 
donner  une  haute  idée  de  la  grandeur  des  Dieux  : 

«  Autant  un  homme  assis  sur  un  promontoire  et  contemplant  les  flots  agités, 
«  embrasse  par  son  regard  d'espace  dans  l'horizon  nébuleux, 
«  autant  en  franchissent  les  coursiers  hennissant  des  déesses.»  (3) 

Les  anciens  éditeurs  indiquent  une  lacune  ;  mais  Tour  n'en  marque  point,  et  ajoute  tiû- 
rotç  après  rpy.scOrîv,  comme  si  tô  qui  est  le  premier  mot  qui  suit  la  lacune  était  le  com- 
mencement de  TOÛTCt;. 

(9)  La  fin  de  l'apostrophe  de  Parménion  non  plus  à  notre  auteur;  mais  elles  se  lient 

et  la  réplique  d'Alexandre  étant  connues,  très-naturellement  à  ce  qui  suit.  V.  la  note 

nous  avons  complété  la  phrase.  V.  la  note  critique, 

critique.  (*)  Hésiode,  Bouclier  d'Hercule,  v.  267. 

(')  Ces  deux  lignes  n'appartiennent  pas  (5)  Iliad.  ch.  V.  c.  770. 


460  iiepi  ïvoïï.  "{4.  IX,  $5,  0, 7,  8.] 

Trjv  bpu.rtv  aùrwv  xoct/uuxw  ^ixarr,u.xri  y.xrxaezpet.  Tt'ç  oùv  oùx  àv  eixc- 

tc«)ç  5tà  T)9V  Ùtc^êoX^v  rov  {j.eysQovç  £7:i(^Bsy^xiro  on,  av  5tç  e£>5$  iyopuf,- 

GtÀiOlV  0£  TtoV  0£(ÔV  £7nTO£,  OUxéÔ     evpYjGOVGlV  SV  XG(7iito  T(37IOV; 

§  6.    iropcpuà  koù  zx  £7T£  t>5ç  6eo[xx%fxç  yxvzxapxzx, 

'Afitpt  £'  èdâXTn^'Çev  fAï^a?  cùpavô;,  ouXuu.ito;  T8.  3 

"ES'â'stasv  J'  ÛTre'vepôsv  âva£  Èvs'pwv,  XtâwvEÛç, 
Asîaa;  £'  ex  âpo'v&u  aXTO,  xai  tay.E,  fini  ot  eVeit» 
Taïav  àvappr,i-EtE  noaEi^awv  Èvoaty^ôwv, 
Otxîa  Si  ÔvnTûîcri  xai  àQavaT&tin  cpavEtn 
'   SuEpJaXs",  EÙptdEvra,  toVe  cTU-ys'ouai  6so(  irsp.  10 

E7r£ê)i£7ietç,  èzxïpe,  côç  dvxpprtywulvrtç  peu  ex  fixBpoiv  yïjç,  xvzov  §£ 
yvp.vovu.evov  zxpzxpov,  xvxzpoiàiv  §£  oAou  xat  &àaTa<7£V  roù  yt.oau.ov  lav.- 
ëavovroç,  7:àvÔ  àf/a  oùpavoç,  a&jç,  rà  Svrçrà,  rà  xSxvxzx,  T>5  tote  avp- 
7:o)£ueï  v.a\  avyyuv^vvsjsi  U-xyy)  ', 

§  7.  AXXà  raura  cpoo£pà  //év  •  7rX>7V  a  p?  jtar'  x)Xr,yop'ixv  \xu&x-    15 
votro  TravTaTraa'tv  à'9£a,  zat  où  awÇovra  zb  iuphtov.  Ounpoç  yxp  u.oi  ooxeï 
nocpaiïiiïovç  zpxvp.xzx  0£o5v,  azxatiq,    ziu.(t>pix$,   ôa'/tpua,   c^a^à,   7ra0>7 

TÏX[XyvpZX,  TOUÇ  ^£V  £7Tt  TtoV  IÀfOXtoV  àv9pto7TOU»,  O'TOV  £7Ti  T>5  5uvàu££, 
BsOVÇ  7T£7TO£/3)t£Va£,  TOUÇ  0£OVÇ  3È  XvBp&TtOVÇ.  ÂXA    Î7/JUV  p.£V  ^UÇ^at^OVOÛCTty 

<XKÔy.îixai  \iu-W  xaxcôv,  6  ôavaroç  •  twv  @£(15v  5  où  zrjv  (piatv,  aAAà  rr/V    20 
xzvyjxv  bïzovnatv  xmviov. 

§  8.  JloAÙ  Vz  z&v  7T£p£  T)?v  Bzou-xyiœj  xu.dvoi  [rà],  oaa  xypxvzhv  zt 
y.xx  yJzyx  rb  $xi[xôviov  wç  àAyjQws  xai  axpxzov  nxpiGZYiaiv,  olx  (îroXXorç 
§£  TTjOo  >7^ct)y  b  T07TO5  fi^pyaaTo^)  rà  èrrt  toù  ïloaeààvoc, 

***TpE'(j.E  ^'oûpsa  y.axpà  xat  ûXïi,  25 

Kal  xop'jcpal,  Tpwwv  te  ttoXiç  xal  vîîe;  A/^atwv 

VAR.  —  1.  4  V  2  3  LR.  omettent  rà.—  1.  S.  Ce  vers  est  le  388^  du  XXI«  chant  de  l'Iliade 
où  il  se  termine  par  les  mots  aïs  81  Zeûç,  au  lieu  de  ouXuu.ttoç  te  ;  il  se  trouve  dans  tous 
les  mss.  tel  que  le  porte  notre  texte. —  1.  7.  Les  édit.  d'Homère  lisent  jaiii  ci  Û7VEp9sv. —  1.  15 
V  2  3  LAR.  tcXtiv  àXXwç  eî  (j.ti.  M.  ivXriv  àXX'  eî  p.7).  —  1.  23  Em.  àxiôpaTOv.  —  I.  24  M.  ô 
tûtcoç. —  1.26.  Le  vers  qui  commence  par  xaî  xopucpai  est  le  60e  du  XXe  chant  de  l'Iliade  ; 
il  précède  immédiatement  dans  Homère  celui  qui  commence  par  É'^Etasv,  cité  au  §  6  ;  il 
paraît  avoir  été  inséré  ici  par  l'auteur  lui-même,  car  il  se  trouve  dans  tous  les  mss. 

(*)  Iliad.  XXI,  388,  XX,  61-63.  Comp.  ày-çi  3"  ÈaâX7ri"Y^Ev  {/.i^a;  oùpavo?. 

Virg.  ^En.  VIII,  243,  s.  Ovid.,  Met.  V.  336,  Hardion  prend  sa  défense  dans  les  Mém.  de 

-— Plutarque  fait  allusion  à  ce  passage  d'Ho-  l'Ac.  des  I.  et  D.  L.  t.III,  p.  102  et  suiv. 
mère  dans  le  traité   De  audiendis  poetis,         (s)  V.  sur  le  mot  àXXr,-yo'pta  les  Recher- 

c.  2.  Demetrius,  «Epi  Épu.r,v,  §  83,  semble  ches,  pp.  73,  88,  115.  Ce  mot  est  employé 

critiquer  l'admiration  de  notre  auteur  pour  par  Plutarque,  dans  le  même  sens.  (De  aud. 

ce  vers,  poet.  c.  4,  p.  19  E.) 


[Cil.  VI.]  TRAITÉ  DD  SUBLIME.  101 

L'étendue  de  l'horizon  est  la  mesure  de  leur  saut  :  une  telle  hyperbole 
ne  doit-elle  pas  nous  faire  écrier  que,  si  ces  coursiers  divins  prennent  un 
nouvel  élan,  l'espace  leur  manquera? 
Telles  sont  aussi  les  images  sublimes  du  Combat  des  dieux  : 

«  Autour  d'eux  retentissent  le  vaste  ciel  et  l'Olympe. 
«  La  frayeur  pénètre  môme  chez  Pluton,  le  roi  des  enfers  ; 
«  il  s'élance  de  son  trône,  il  s'écrie,  de  peur 
«  que  Neptune,  ébranlant  la  terre,  ne  l'entr'ouvre, 
«  et  ne  fasse  paraître,  aux  yeux  des  mortels  et  des  immortels, 
«  ces  demeures  horribles,  ténébreuses,  que  haïssent  les  dieux  mômes.  »  (*) 

Ne  voyez-vous  pas,  mon  ami,  comment  la  terre  déchirée  jusque  dans  ses 
fondements,  le  Tartare  même  mis  au  jour,  le  monde  entier  bouleversé  et 
entr'ouvert,  le  ciel,  l'enfer,  les  êtres  mortels  et  les  immortels,  tout  s'asso- 
cie à  ce  combat,  et  en  partage  les  dangers  ? 

De  semblables  traits  inspirent  de  l'effroi  ;  cependant,  si  on  ne  les  prend 
pas  pour  de  simples  images  (5),  ils  paraîtront  tout  à  fait  impies  et  con- 
traires à  la  majesté  divine.  Il  semble,  en  effet,  qu'Homère,  en  décrivant  les 
blessures  des  dieux,  leurs  divisions,  leurs  vengeances,  leurs  larmes,  leurs 
chaînes,  en  un  mot,  les  maux  de  toutes  sortes  auxquels  ils  sont  sujets,  a 
représenté,  autant  qu'il  l'a  pu,  les  hommes  qui  ont  fait  la  guerre  de  Troie 
comme  des  dieux,  et  les  dieux  comme  des  hommes  (G).  Dans  notre  mi- 
sère, il  nous  reste  un  port  où  nous  trouvons  le  terme  de  nos  maux,  la 
mort  (7)  ;  tandis  que  le  poëte  assigne  aux  dieux,  bien  moins  une  existence 
immortelle  qu'un  malheur  sans  fin. 

Je  préfère  beaucoup  à  ses  vers  sur  le  Combat  des  dieux,  ceux  où  il  nous 
offre  une  image  pure,  grande  et  vraie  de  la  Divinité,  comme  dans  ce  pas- 
sage sur  Neptune,  qui  a  déjà  été  bien  souvent  commenté  : 

«  .....Les montagnes  élevées  et  les  forêts, 
«  les  sommités,  la  ville  de  Troie,  les  vaisseaux  des  Grecs, 

CONJ.  —  1.  12,  Ruhnken,  £toXcu.  —  1.  13.  Sur  l'autorité  du  même  critique,  j'ai  sup- 
prime au.*  devant  ttî  tote.—  1.  15,  Weiske  pense  que  la  phrase  «  u.yi  jea-r'  àXXr^-.  Xau.[i.  a 
passé  de  la  marge  daus  le  texte,  et  que  de  là  vient  l'insertion  du  mot  àXXto;. —  Il  me  sem- 
ble qu'il  faut  lire  "•*"/,?'  Taùra  çofkpà  aèv,  ttXtiv  àXXà,  Et  ati  x.xt'  àXX.  Xau^âvotTO,  tt.  âÔEa, 
en  sorte  que  ttXtjv  àXXà  réponde  à  uiv  qui  précède.  (V.  Viger.  Idiot,  p.  537,  l'e  col.  g.) 
éd.  1813.)  —  L  22.  Je  retrancherais  -'%  après  àasîvw.  —  1.  23,  Portus,  obaîpxTov. 

(6)  Cicéron  (De  Nat.   Deor.  I,  26,    65)  Xijjwiv  fàp  ovtwç  è!(§x$  àviâv. 

dit  de  même  :  Fiugebat  hœc  Homerus,  hu- 

,n    „.        e     ,    é     ..  .  „  Ce  dernier  vers  est  cité  par  Plutarque,  Cons. 

mana  ad  Deos  transferebat  ;  divina  mallem  r  ^     ' 

ad  nos.  V.  aussi  Pline,  Hist.  nat,  II,  5,  7.      à  APoUon   c;  10'  Xo?'  sur  CAette  Pensée'  M" 
Gueroult,  Extr.  de  Pline,  I,  p.  5-7.  Boissonade  (Anecd.  I,  p.  70),  qui  cite  une 

/•»\  i»».*„      *•„•*    h     •      »  maxime  analogue  tirée  de  Stobée  (Sotad. 

(7)  L  auteur  fait  allusion  a  ces  passages  6  ^ 

d'anciens  poètes  :  »  *  v  * 

w  locvari  —%'.%•!  ly-z'r,;  urfXotÇ'  Docvfun  i  Xtu.r,v  tôjv  aepoitwv  6  Ôscvxtsç. 

14 


1(^2  IIEPI  TTOV2.  [S.  IX,  ggK-ll.; 

nodffiv  ûtt'  àSavâ-otat  IIcaEtSaidvG;  tovroç. 
Br  $'  ÈXâav  ètî'.  xûu.%-',  aTaXXs  Ss  /.t.te'  ûtt'  aÙToO 
nâvT&ôev  ex  xeu6t«i>v,  où£'  Tfvoîxasv  àvaxTa. 
ry,6o<iûvifi  $s  8âXaaaa^«<TT«T0,  rot  &è  tcs'tgvto. 

[§  9.  Tavryj  xat  6  tgov   IovSaiwv   0£ffp>0£ry;ç,  ou^  6  tu^wv  àvÀjO,      5 
htsàrj  xr}V  tou  Qet'ou  ôuvaatv  xarà  r^v  à^tav  kyû>pr,at  xà£é<pyjvev,  eùôùç 
ev  tvj  etçêoXyj  ypafyocç  twv   vo/xcov  ■  «  Ewrev  o   ©soc,  »    (pyjat  •  ri  ;  «  Te- 
vécrÔw   cpwç,  xat  eyévero-  yevéffQw  y/5,  xaî  syevero.»] 

§  10.  Oi»e  byhqpoç  av  t'ccoç,  êroûps,  Sé^aïut,  ev  en  roû  uo^roû  xaè 
twv   dvBpoiKivtov  TtapocQÉpevoç ,    toO  jxaSetv  yjxpiv,   wç  etç   rà  r,pmv£    10 
fxeysôyj  awep£aciveiv  èQiÇei.  Ay\vç  acpvco  xat  vù£  àizopoq  ocùrù  rriv  twv 
EXA^voûv  OTexei  pâxw  '  &®&  &î  °  Aiaç  afxyj^avwv, 

Zeû  irârep,  («pr.atv)  àXXà  au  pûcai  vît'  Tns'po;  uta;  Xyjxiwv, 

IIotYiacv  £'  atôpinv,  £0;  5'  ô<pÔaXu.st<nv  t^EaOai. 

'Ev  Se  cpocEt  xal  oXeaaov.  lo 

Eanv  coç  àXyjdûç  to  Tra'Qoç  AïavToç*  où  yàp  Çrjv  eu^erai,  (yjv  yà/3  to 
ctirr,tjjx  toû  r'putoç  rccKeivôrepov)  <x)X  èneàri  h  ompdxrtù  axcrei  rhv  av- 
iïpdocu  eiç  oviïèv  yvjvcdov  dyz  àtaBéaBoa,  [ôià  tovt  ccyccvoaaàv  on  npbç 
vhv  \Jjxyr,v  dpyeï]  <pwç  on  râyiarx  aireïrau,  wç  7ravrw?  Tyjç  dperfiç  svpr,- 
ctcov  éVra'cpioy  a£tov,  xav  aùrw  Zeùç  àyrtTamjTat.  20 

§   11.   A)loc  yàp  Opjpoç  fjtèv  èvBaiïe  ovpioç  cruve/mm/sf  toFç  àywatv, 
y.at  oùx  aXXé  rt  otvroç  TréTrovôev,  $ 

MatvETai,  w;  ôY  "Apvïî  È^s'aTiaXo?,  îî  oXobv  Trûp 

OûpEat  [xaîvyiTai  ^aôs'y;;  Èvî  râpcpsaiv  ûXrç- 

ÂcpXotaïAàç  ^è  wEpi  arou-a  "ytvETat  •   .  2o 

ôeotwff*  ô  oawç  ôià  tv^ç  Oiïvaaîiocç  (y*où  yàp  raûra.  7roX);wv  évexa  71/505- 
eTriQewpyjréov)  on  fxeya)v>;ç  cpuaewç  vi:oy£poixévr,ç  rfa  tôiôv  èariv  èv  yhpoc 
to  cpiXô^uôov. 

VAR.  — 1.  S  R.  ôsauLo^orr,;.  — 1.6E.  iy^iaz.  Em  M.  ÈpoiptaE.  —1.  9  V  2  ev  eti  xat  -ir. 
—  1. 11  EM.  vù^  âirstpoî. —  1.  19  V  2  omet  -rf,;.  —  1.  21.  Le  ms.  de  Paris  reprend  au  §  11. 

(8)  Ces  vers  ne  forment  pas  dans  l'Iliade  tion,  v.  les  Recherclies,  pp.  47,  48,  52,  53, 
un  passage  suivi;  ils  se  lisent  ch.XIII,v.  18;  57,  58,62,  81,  112  et  surtout  la  note  67. 
ch.  XX,  v.  60  ;  ch.  XIII,  v.  27.  On  peut  lire  la  discussion  à  laquelle  il  a 

(9)  Sur  ce  passage  relatif  à  Moïse  ,  qui  donné  lieu  entre  Huet,  Le  Clerc  et  Boileau, 
porte  tous  les  caractères  d'une  interpola-  dans  la  Xme  des  Réfl.  critiq.  sur  quelques 


|CH.  VI.]  TRAITÉ  DU  SUBLIME.  103 

«  tremblent  sous  les  pieds  immortels  du  dieu  des  mers  qui  s'avance. 

«  Il  poursuit  sa  marche  sur  les  flots  ;  les  monstres  marins  bondissent  partout 

«  du  fond  de  leurs  abîmes,  en  reconnaissant  leur  roi. 

«  La  mer  s'ouvre  avec  joie  devant  lui,  et  ses  coursiers  volent  sur  la  surface  des  eaux.  »  (8) 

[De  même,  le  législateur  des  Juifs,  qui  n'était  point  un  homme  ordinaire, 
ayant  conçu  une  haute  idée  de  la  puissance  de  Dieu,  l'exprime  en  ces  ter- 
mes dès  l'entrée  de  ses  lois  :  «  Dieu  dit  :  »  Quoi  ?  «  Que  la  lumière  soit,  et 
la  lumière  fut  ;  que  la  terre  soit,  et  la  terre  fut.»]  (9) 

J'espère,  mon  ami,  ne  pas  vous  fatiguer  en  citant  encore  un  passage  où 
le  poète  parle  des  hommes,  et  qui  vous  fera  connaître  comment  il  a  cou- 
tume de  s'associer  aux  exploits  de  ses  héros.  Une  obscurité  soudaine  et 
une  nuit  profonde  suspend  le  combat  ;  alors  Ajax  désespéré  s'écrie  : 

«  0  Jupiter!  délivre  de  ces  ténèbres  les  enfants  des  Grecs, 
«  ramène  la  sérénité,  rends  à  nos  yeux  la  lumière  ; 
«  si  tu  nous  fais  périr,  que  ce  soit  à  la  clarté  du  jour!»  («o) 

C'est  bien  là  ce  que  devait  éprouver  Ajax  :  il  n'implore  pas  le  dieu  pour 
sa  vie  ;  une  telle  prière  serait  indigne  d'un  héros  ;  mais,  comme  dans  l'inac- 
tion forcée  où  le  plaçaient  les  ténèbres,  sa  valeur  ne  pouvait  se  signaler 
par  aucun  exploit,  [irrité  de  se  voir  dans  l'impossibilité  de  combattre,]  (") 
il  demande  au  plus  tôt  la  lumière  du  jour;  car  il  est  certain  de  trouver  l'oc- 
casion de  mourir  glorieusement,  lors  même  que  Jupiter  se  déclarerait 
contre  lui. 

Dans  ce  poème,  Homère  semble  respirer  l'ardeur  des  combats, 

«  Il  est  comme  furieux,  pareil  au  dieu  Mars  brandissant  sa  lance,  ou  tel  qu'un  in- 
«  cendie  dévorant 
«  qui  exerce  sa  fureur  sur  les  montagnes,  jusque  dans  l'épaisseur  des  sombres  forêts. 
«  Sa  bouche  se  couvre  d'écume.»  (>«) 

Dans  l'Odyssée,  au  contraire,  et  c'est  une  remarque  qu'il  convient  de  faire 
pour  plusieurs  motifs,  il  montre  qu'un  grand  génie  sur  son  déclin  s'aban- 
donne comme  un  vieillard  au  plaisir  de  conter. 

CONJ. —  1.  6,  Toup,  s-/,cipri<nv,  êptipim  xxi  è;scp.  —  1.  18-19,  Ruhnken  voulait  suppri- 
mer les  mots  ôti  irpôç  tt,v  {J.â-/jr,v  àp-^et  qui  lui  paraissaient  une  glose  de  ceux-ci  :  èv  àTrpa- 
xtw  axorei.  Il  me  semble  qu'il  faut  retrancher  aussi  £ià  txût'  àfavxxTwv. 

passages   de  Longin.   Voyez  aussi   Huet ,  perflue  et  insérée   par  un  copiste  ;  elle  a 

Comm.  de  rébus  ad  eum  pertin.   p.   359-  passé  sans  doute  de  la  marge  dans  le  texte. 

362.  V.  la  note  critique. 

(»o)  iliad.  XVII,  6-45.  («*)  Iliad.  XV,  605. 

(")  La  phrase  entre     ]  nous  parait  su- 


1 01  hepi  nroYi.  [S.  IX,  §§  12-1-4.] 

§  12.  AyjXoç  yàp  ex  ttoXXcôv  T£  aXXcov  auvreQetxwç  r#tfr>?v  iïevripocv  rrtv 
vko'Qsgiv,  drap  &?  xax  toù  Xetyova  Tôiv  iXtaxeôv  Tto$r,p.drtx>v  5tà  t»Jç 
05uff«7£taç,  wç  éroiçocW  Ttva  tou  TjOtotxoù  Tzôkipov ,  -Kpoçsiteiçyspeiv,  xat 
vÀ  Ai  ex  toû  rà;  bloyvpasiç  /.où  rovç  otxTouç,  wç  Traçât  ttou  TiposyvwapÂ- 
vovç  zoïç  fïpoimv,  kvrotivBot.  Tipoçocnoiïiiïovoii.  Où  yàp  aXX  $  Tyjç  iXta'âoç  5 
hxO.oyôç,  hnv  >q  Oàiffo'eia  ■ 

"EvÔa  aèv  At'a?  xeïrai  àpvî'.'oç,  ëvô-a  &'  'Ay^tXXeù?, 
"EvGa  8s.  nxrpottXo;,  ôso'çtv  u-rjciTtop  à-raXavro;  • 
"Ev6a  £  '  siaoç  cpî/.oç  uto'ç. 

§  13.  AttÔ  5è  rïïç  ocÙzyiç  oàriocç,  oïpuxi,  r-fiç  ph  ÎXta'Sos,  ypayopiv/iç  10 
ev  axf/.>5  TVJtvpjxroq,  olov  to  aoip.driov  Zpap.ocrubv  {mtarriaot.ro  v.oà  èvccyoj- 
vtov  •  Tyjç  5  Oduaffetaç  to  TrXéov  ôty?yy;fxaTixov,  orap  i'5tov  yhptàç.  OQev  èv 
T>5  O^uo'O'eia  Tïapetxaaat  Ttç  àv  xaTaSuof/ivco  tov  Oprtpov  ^Xt'w,  ou  St'^a 
r>5ç  ayoopôrriroç  Tzocpocp.ivei  rb  péyeQoç.  Où  yàp  en  to?;  iAtaxoû;  exetvotç 
izovhp.ot.aiv  laov  èvrodtBoc  cwÇei  tov  tovov,  oùcJ  è^tùpocliapivoc  rot.  ù^yj  xaî  15 
itûp.otzoc.  p:r$otpov  locp£dvovrx,  ovok  tàv  Tipôyyatv  bp.oi.ocv  to5v  e7raXX^Xcov 
7ra0wv,  oùâè  to  dyyiiarpoyov  xoà  7roXtTtxôv,  xat  Ta?;  ex  tv5ç  àXy?9et'aç  cpav- 
rocaiocig  y,oaon:snvy.v(iip.svov  •  àXX  ,  otov  imoytùpovvroq  eiç  èocvrbv  eoxeavov 
xat  7repî  Ta  tôta  juirpa  epyp.ovp.ivov,  rb  Xot7rov  (patvovTai  xov  peyiQovç 
dpjKàTidsç  xàv  Totç  |u.u9co§£(7t  xat  dmaroiç  7rXa'votç.  20 

§  14.  Ae'youv  §è  TaÙT  oùx  èmlD.yjapoci  twv  ev  t>5  OSuaaet'a  yeipwvw, 
xat  twv  7repî  tov  KùxXco7ra,  xat'  Ttvwv  aXXwv  •  àXXà  y^paç  ôtïîyoù^at, 
y>5paç  5  o^cos  Op'hpov.  lX):hv  iv  oazotni  rovzoïç  è^g  toù  TrpaxTtxoû  xpoczei 
rb  p.vBixcv  •  TtapsiiéÇriV  §  eiç  rtxvB  ,  w;  ecpyjv,  tva  §£t^at^t,  coç  dç  Xyjpov 
ÈvtoT£  pôcarov  xoiroc  t/jv  ocKocKpyjv  Tôt  psyoàoyvr)  izotpotxpiTzeroti,  oia  Ta  7i£pt  25 
tov  âoxèv,  xat  Toùç  £x  Kijoxyjç  avoyop£ovp.£Vovç,  ovç  o  ZwtXoç  ecpy;  7?l9l~ 
§ioc  xXatovTa,  xat  tov  Ùtto  twv  7T£X£ta'$Gt)v  coç  vzoaabv  Tixpoirpsyo'pevov 

VAR.  —  1.1  PLR.  ^riXa.  —  1.5  V  2.  nçoa.nc8.  M.  où  -yàp  àXXo  ri. —  1.  14  V 2  L.  {vu  toïç. 
—  1. 17  L.  où  to  àf^iarp.  M.  TCoXiTtxôv  raï;  ttiç  àXy,Ô.  cpavr. — 1.  19  EmM.  rspitaxa  spriji..— 
1.  20  CE.  wXotvo;.  — 1.  25PV2  3  LER.  /.ara  ttjv  àx(i.Tiv.  Em.  7rapa!4u.yjv.  M.  à;ra)cu.7iv. 
V  3  R.  T(j>  (j.E'j'aXocpueï. 

CONJ.  —  1. 19,  Price,  ru.epouu.Evou.  TOUP,  rapt  xà  '(Six  u.ÉTpa  ■«îreipouaévou.  RUHNKEN,  w£pl 
rà  î^ia  TEpu-ara  ru-ep.  Un  savant  inconnu,   cité  par  Is.  Voss,  avait  écrit  à  la  marge  d'un 

(ls)  V.  au  sujet  d'Homère  et  des  discus-  ne  paraît  pas  favorable,  le  savant  article  de 

sions  auxquelles  ont  donné  lieu  l'authenti-  M.  Guigniaut,  dans  l'Encyclopédie  des  gens 

cité  de  ses  poèmes  et  en  particulier  l'opi-  du  monde,  tome  XIV,  p.  167.  V.  aussi  dans 

nion  des  chorizontes,  à  laquelle  notre  auteur  le  môme  recueil  l'article  qui  concerne  F. -A. 


[CH.    VI.]  TRAITÉ  DU  SUBLIME.  )<'>:» 

On  reconnaît  évidemment  à  divers  signes  que  ce  poème  a  été  composé 
après  l'autre  (ls).  En  effet,  on  trouve  dans  l'Odyssée  la  suite  des  événements 
de  l'Iliade,  et  comme  des  épisodes  de  la  guerre  de  Troie  ;  on  dirait  vrai- 
ment que  le  poète  veut  s'y  acquitter  envers  ses  héros  d'un  tribut  de  pitié 
et  de  lamentations  qu'il  leur  avait  dès  longtemps  destiné.  L'Odyssée  n'est 
donc  pas  autre  chose  que  le  complément  de  l'Iliade. 

«  C'est  là  que  reposent  le  vaillant  Ajax,  Achille, 
«  Patrocle  aussi  sage  qu'un  dieu  ; 
«  C'est  là  que  repose  mon  fils  chéri.»  (I4) 

Par  la  même  raison,  sans  doute,  l'Iliade,  écrite  dans  toute  la  force  du 
génie,  ne  se  compose  que  de  situations  dramatiques,  de  combats  ;  tandis 
que  l'Odyssée  est  plutôt  dans  le  genre  narratif,  qui  convient  à  la  vieillesse. 
Aussi  serait-on  disposé  à  comparer  le  génie  d'Homère  dans  ce  dernier 
poème  au  soleil  couchant,  qui,  sans  avoir  tout  son  éclat,  conserve  encore 
sa  grandeur  :  en  effet,  on  n'y  trouve  plus  le  même  nef  f  que  dans  l'Iliade, 
cette  hauteur  qui  ne  s'abaisse  jamais,  celte  succession  rapide  de  mouve- 
ments passionnés,  ni  ces  péripéties  soudaines,  ni  cette  éloquence,  ni  cette 
abondance  d'images  frappantes  de  vérité  ;  mais,  tel  que  l'Océan  qui,  au 
moment  du  reflux,  rentre  dans  ses  limites,  le  génie  du  poète  fait  encore 
paraître  sa  grandeur  dans  les  récits  merveilleux  au  milieu  desquels  il 
semble  s'égarer. 

Je  n'oublie  pourtant  point  les  tempêtes  décrites  dans  l'Odyssée,  les  aven- 
tures d'Ulysse  chez  le  Cyclope  et  quelques  autres  passages  brillants  (ts),  et 
si  je  parle  de  vieillesse,  c'est  de  celle  d'Homère.  Néanmoins  on  y  voit  par- 
tout dominer  le  talent  de  raconter  plutôt  que  celui  de  mettre  les  faits  en 
action.  Cette  discussion  a  pour  but,  comme  je  l'ai  dit,  de  montrer  com- 
ment un  génie  qui  s'affaiblit  se  laisse  facilement  entraîner  à  des  détails  fri- 
voles et  puérils,  comme  ces  contes  sur  l'outre  des  vents,  sur  les  compa- 
gnons d'Ulysse  métamorphosés  en  porcs  par  Circé,  que  Zoile  appelait  «des 
pourceaux  larmoyants >('6);  sur  Jupiter  nourri  par  des  colombes  comme  un 

exemplaire  de  la  Bibliothèque  de  Leyde,  uepi  r'àtîtà  Telu.at.zz.  —  1.  20,  Le  Fèvre  soup- 
çonne une  lacune  après  àaTTÛTt^e;  qu'il  remplit  par  les  mots  oûrw  irap'  t)[/.7ipo  é  Èv  toîç 
u.\>D.  x.  air.  TïXâvo;.  Toup  propose  àu.7r<Ô7t£e; •  gûtco  *at  'Ouuipoo  cpaîvsrai  tô  [/.s'-pOo;  /Ai 
-o'.s  a.  MCI  à77Îaroiç  'O^uffostoç  tikÂatÇ.  RUHNKEN,  irXoîvcc;.  MoRUS,  xXâvoç.  —  1.  26,  Le 
Fèvre  voudrait  èv  Ktpxi;;.  V.  Plut.  Mor.  52  D. 

Wolf,  t.  XXII,  p.  744-748.  On  trouvera  un  ('*)  Ce  sont  les  speciosa  miracula  dont 

examen  approfondi  des  opinions  énoncées  parle  Horace.  A.  P.  v.  144. 

sur  Homère  dans  le  récent  ouvrage  du  co-  (,6)  V.  sur  Zoïle,  Elien  (V.  Hist.  II,  10), 

lonel  Murr,  Litteratur  of  ancient  Greece.  Dion.  liai,  (de  Isseo,  c.  10),  Vitruve  (Prœf. 

(«*)  Odyss.  III,  v.  109.  VII,  libr.) 


J 

100  nEpi  rroYS.    [S.  IX,  $  14-15.— S.  X,  g§  1-2.] 

Aia,  xai  tov  h:\  tov  vxvocyiov  <$é%  ritxipocç  asiTov,  Ta  T£  7rep{  Ty;v  |m.vy;aTyj- 
poyoviocv  ocmQocvoc.  Tt  yàjo  av  aXXo  cpwatj/.EV  raura,  $  tw  ovrt  toO  Ato; 
èvlmvitx  ; 

§   15.   Aevrépov  §è  eivexa  TipoçiGTopeiadct)  xà  xarà  T>gv  05u<7<7£tav, 
Ô7rwç  v?  aot  yvwpj^ov,  a>ç  ^  ocnoutxh  tou  7ra'0ouç  £v  toFç  uxydkv^  avyypx-       5 
cpeuat  xat  7roi>jTarç  etç  yjQoç  éxXt&rgt.  Toiavra  ya'p  7rou  Ta  nepl  vhv  toO 
Oâuaaeooç  ^Stxcôç  aÙTto  ^>io\oyovp.e\ioc  oîxt'av,  otovà  x&tyltoSia  tîç  lanv  >^0o- 

"XoyOV(J£UY] .    i 

KE<ï>AAAION  z' 

X.  <î>c'p£  vûv,  ei'  Tt  xat   èrepov  é'^otfjtev,  û^yjXoùç  7roi£?v  Toùç  Xôyouç  5u- 

Va'jJlEVOV,     è77£(734£,|'WfJI.£0a.    OÙttOUV    £7T£t§>7    7râ(7t   TOIÇ  KpocypOCVl  QfJGU  GVVî-      10 

ô/3£'j£t  Ttvà  fjwpia  Ta?;  ûXaiç  ovwmctpypvcoc,  e£  œix/mç,  yivoix  av  ripàv 
vtyovç  olïtiov,  to  tcôv  e^cpepofjtivwv  èxXs'yetv  ae!  Ta  xatptwTaTa,  xat  TaÛTa 
Tr/  7rpoç  aXXyjXa  OTtauvQiaEt  va&cfcnto  &  ri  aû^cx.  Ttoisïv  ^wocaBoci  •  [to 
/utèv  yocp  rrj  bù^oyrj  tov  ohcpoocvhv  twv  Xyj^àrcov,  to  5s  Trç  7Tukvwct££  twv 
bfXe)<£yiisvoiv  npoçocyetca.]  Otov  rç  SaTrcpco  Ta  GyuêoduoVTct  zocïç  èpwnxaîç  15 
[Aocvioug  t:<x9yi^.xzoc  h.  twv  7rap£7ro^£V&)V  xat  ex  Ty?ç  oUyiOeiocç  aÙT>?ç  exa- 
cttots  Xa^ëavet.  IIoO  SeT^v  oc.ps.vhv  dTtoàeUwcoa  ;  are  Ta  axpa  aÙTcôv  xat 
VTtipzzzoc\xhioc  deivtf  xat  ex)i£at  Y.oà  eiç  aXArçXa  avv^Haoci. 

§  2.    4hWttTfti  (i.01  x^voç  ïaoç  ôeoïuiv 

"El».jj,sv  wvïip,  oçtiç  èvavTtoç  toi  20 

'lÇâv£t,  xal  •jîXYiatov  àîù  cpwvà- 
aat  a'  ûiraxoÛEt 

Kat  "yeXâï;  îy.spoEv.  To  jaoi  '  |/.àv 
Kapjîav  Èv  ffriôôeaiv  ÈTCToaaîv. 

'O?  -^àp  EÎçîS'w,  Ppo^êwç  [i.e  cpwvà;  25 

OùS'sv  et'  txet  • 


VAR.  —  1.  i  V2  3.  (x^itov.  AER.  r,oipatç.  —  1.  4  PV2LR.  eîvsxa.  V  3  irpoçtd-ropiriaôw.  —  1.  9 
M.  f£0fuv  —  1.  12  M.  è)cçEpcip.£v(i>v.  —  1.  13-14  CR.  è  (xèv  fàp...  6  £è.  —  1.  17  V2L.  a7ro- 
S'eJjcvuvTat.  —  1.  19  RM.  heïvo?.—  1.20P.  saasvwv  7Îpo;Ttç  svavTÎo;  rotÇàvei,  les  autres  ma- 
nuscrits à  peu  près  de  même.  R.  ê[i.7rps7Ttov  rpwç,  0;  ÈvavTioç  aot.  M.  E(j.p.sv'  x  [/.rjv  8çtiç.  — 
I.  21-22  PLA.  wXr.fTÎov  àâ'ûcpwv  .  <ral;  uirax&ûet.  —  1.  23  PL.  xat  -^eXoétç  t^-epo'ev  .  to  jayi  st^-àv. 
AER.  xal  feXàç  Sri.  M.  xxi  •yeXwaaç  tjx.  to'  |/.ot  Tav.  — 1.  24  P.  xap&îav  s'v  aTTiôsao-iv  èirTo'a- 
<jsv.  VsLm.  èwo-nrTo'aaev.  —  1.  25-26  P.  (oç-yâp  a'  îSw  (ipo'/,£wç  i/.£  cp.  V  2  3.  wç  *yàp  a'  e$w. 
AE.  w;  -j-ip  d'î^w  Ppo'-/,£w;  [A£  tpwvàç  oùS'èv  è't  ïîxsi.  L.  à;  *^àp  o-'î*w  ppo^E»;  (pt  <p«va;  oùâ'Èv 
fô'  fctt.j  R.  w;  -yàp  t'^o) d£  Pp.  M.  wç  i'^ov  <r"  w;  [îpo-c/^ov  Èu.ol  ^àp  aùS'à;  oùjàv  è'6'  tixei. 


[CH.  Vil.]  TRAITÉ  DU   SUBLIME.  167 

de  leurs  petits,  sur  Ulysse  resté  pendant  dix  jours  à  jeun  après  son  nau- 
frage, ainsi  que  les  circonstances  incroyables  du  massacre  des  prétendants. 
Quel  autre  nom  donner  à  de  telles  fables,  que  celui  de  songes  de  Jupiter? 
L'étude  de  l'Odyssée  nous  apprend  aussi  que  les  grands  écrivains, 
comme  les  grands  poètes,  à  mesure  que  leurs  sentiments  s'émoussent,  sub- 
stituent au  langage  des  passions  la  peinture  du  caractère  et  des  mœurs  : 
ainsi,  par  exemple,  les  détails  familiers  que  nous  donne  Homère  sur  ce 
qui  se  passe  dans  le  palais  d'Ulysse,  ressemblent  assez  à  une  comédie  de 
mœurs. 

CHAPITRE  Vil. 

Recherchons  maintenant  si  nous  aurions  quelque  autre  moyen  de  rendre 
notre  style  sublime.  Tout  fait  est  naturellement  accompagné  de  certaines 
circonstances  qui  en  constituent  le  caractère  ;  pour  en  donner  à  l'esprit 
la  plus  haute  idée,  il  faut  donc,  parmi  ces  accidents,  choisir  les  plus 
propres  à  produire  cet  effet  et  en  composer  un  assemblage  qui  offre 
l'apparence  d'un  seul  tout,  [en  sorte  que  l'auditeur  soit  charmé  à  la  fois 
par  le  choix  des  idées  et  par  leur  rapprochement.]  C'est  ainsi  que  Sappho, 
pour  peindre  ce  qu'éprouvent  ceux  qui  sont  en  proie  aux  transports  de 
l'amour,  emprunte  ses  traits  aux  conséquences  de  la  passion  et  à  la  réalité 
même.  Et  où  son  génie  se  révèle-t-il  ?  dans  l'art  avec  lequel  elle  saisit  et 
assemble  les  traits  les  plus  saillants  et  du  plus  puissant  effet. 

«  Il  me  semble  égal  aux  dieux,  le  mortel  assis  en  face  de  toi,  qui  entend  de  près 
«  les  doux  sons  de  ta  voix  , 

«  et  jouit  de  ton  charmant  sourire.  Ta  présence  fait  palpiter  mon  cœur;  dès  que  tu 
«  parais,  à  l'instant  ma  voix  s'éteint, 


CONJ. — 1.  1,  Tollius  ajoute  'OS'j<saé%  après  àatrov.  —  1.  4,  Weiske,  préfère  7rpo;i<rro- 
pT.aôw.  —  1.  12,  Weiske,  m  aEtxaip.—  1.  13,  PORTUS  propose  s;ïi<t'jv£e'<ï£i  à  cause  de  auv- 
Sf,<j%i  qui  suit.  —  1. 14,  LE  FÈVRE,  twv  sbcpwv  Xr.aaâreov.  Toup  regarde  avec  raison  toute 
la  phrase  tô  uiv...  rep^sc-fETai  comme  une  explication  qui  a  passé  de  la  marge  dans  le 
texte.  Weiske  retrancherait  seulement  tôv  àapoârriv ,  en  effet,  il  ne  se  trouve  pas  à  la  même 
place  dans  tous  les  manuscrits.—  M.  Spengel  (Rhetores  grœci,  Lipsiœ,  1853)  ôuiv...  S£e... 
—  1.  17,  Le  Fèvre,  m6  £î  TaÔTY.v  tt.v  àscTY.v.  —  1.  20,  Toup,  àvrp. —  1.  21,  Toup,  îa^âvEi. 
Brunck,  xXariov.  —  1.  21-22,  Toup,  «p&mûaaç.  Uemsterhuis  et  Ruhnken,  ààù  9wvcûd«.ç 
imaufa.  GlLES,  owvoîffa;  Èrcax.  —  1.  23,  SCHNEIDEWIN,  feXataaç.  BRUNCK,  to  aot  'aàv. 
Hermann  (Doctr.  metr.  p.  679)  to  jaoi  âau.av.  —  1.  24,  Hermann,  Giles,  a-râdédiv.  — 
1.  25,  BRUNCK,  g>;  -jfàp  eÎ&w  ce,  Ppo/s'»;  {/.e  «pwvâ;.  HERMANN,  m;  -yàp  ei;{oY>  fyoyji  «;  p.e  f<t- 
va;.  GlLES,  w;  te  -yàp  Fi£w,   fJpsy/w;  tu  çwvâ;.  —  1.  26,  Toup,  ikei.  BRUNCK,   Hk'k.ma'nn, 

GlLES,  ÎXEl. 


J 

168  HEPI  W0Y2.  [S.  X,  {g  2-4.] 

'AXXà  xàa  [J.àv  fXàcscsa.  sa-fE  •  Xe-TTTOV^' 
AÙTtxo.  y_p£>  -Tiùp  ÙTrcS'sS'po'fAaxEv  ■ 
'0-7vrcâTe<7<ii  S1'  oûîèv  Sprif*',  swippct/.- 
fiïûtri  £'  àxouat  • 

KàS1  S1'  ïS'pw;  <J*uxP°î  Xs'£Tat»  TP^Î**<  ^s  ** 

nàaav  àfpEÎ,  yXwp&Ts'pa  S'a  ivoïa; 
'E[A[«  •  teÔvscxyiv  &'  oXî^'w  'wt^eur,; 
<ï>aîvo(Aat.... 

ÂXXà  wàv  ToXaaxbv,  Èxei  xal  ire'viriTa  — 

§  3.  Où  Qocv^cc'^sig  coç  vit  txvzb  zyjv  tyvyriv,  zb  ccô^a,  zàq  exxoxç,  10 
t>?v  yAwaaav,  ràç  oipsiç,  tàv  Xi°^av'  ^'^  »  ^  àXXoTpt'a,  ôtot^ô^eya  cia- 
Çyjrer;  xat  xa9  wrevavTiwjetç  â[xx  tyyyezou,  paierai,  àloyiazeï,  cppovef; 
39  yàp  <poêefrat,  >7  Trap  bliyov  réÔv>î>t£v  •  ïva  ^  eu  zi  rtepl  avzw  nâBoq 
yaivrtzoa,  7ia9côv  ôè  cruvoSoç.  Ila'vra  fxèv  TotaÛTa  yivezou  Ttspl  zovç 
èpûvzocç'  ri  Iyj^iiç  5,  wç  ecpyjv,  twv  aV.pcov,  xal  >7  etç  raùrà  Gwjodpzviç  15 
aTteipydr.aa.zo  zriv  3,oyfiv  ovTtep,  otaat,  xaî  erri  tcôv  jsiuwvoiv  zpônovb 
7iovr,zriq  htfocufidhKt  rwv  Tiocpar/.oXovQoiivz^v  zà  ^a)vS7rcoTara.  §  4.  O  ^èv 
yàp  rà  AjOt/^aCTTreta  Ttomaaç  ekslvoc  o'iezxi  Zîivoi  • 

VAR.  —  1.  1  P.  xâv  asv  -yXwaffa.  V  2  L.  *àv  u.e  -yXwccrav  iàf*.  Rob.  a  omis  tout  le  vers. 
M.  âXXà  xapuiv  -^Xwcra'  eaV  èv  £s  Xê7vtc>v.  —  1.2  P.  Û7ra£sS'po'u.50csv.  —  1.  1-2  Plutarch.  de 
Prof,  in  virt.  C.  10,  xoitoc  [aÈv  flCoaa'  s'af'  àv  £e  XetvtÔv  aÙTtxa  x?t0  ^ûp  ûwoâ'sS'poas. 
—  1.  3-4  P.  ôftlTOTtot  ^'oùS'èv  ipYÎi  |ayi  ÈTrtpou.(3EÏffi  ^'àxouE.  V  2  3  L.  op^u.'  x  È;npou.[}s'.'<7i 
&'àxous.  R.  èau.âTê<T(7iv  8'  oùS'sv  cpwat  ***xa7u(3o[A['j£Ûaiv  S"  àx.ousà  *.  M.  jp|Mcrse<nv  S"cùJsv 
Spnu.i  •  |3o|/.(ikî>a'  Èv  5"  à*oaï  u.01.  — 1.  5  P.  s'xaS's  a'  l&pw;  4*UZ.P^'  xàxy^ÉETai.  V  2.  ex  &£  jx'  ï^pû; 
ijwy^pb?  xa.  xy^sTai.  R.*è/cS'e  u.£Ù  (Luy^pb;  tS'pw;  sx^s'eto,!,  TpdjAo;  â'à  7vâ<jav.  M.  aa^'  î*pw;  (j/u- 
5(,pbç  y^srat.  — 1.  6  PV2  î.  irâa'  ava*ypst.  M.  alpet...  x.XwpoTspv).  — 1.  7  P.  m<Svj<3r,v  (sans 
accent).  V  2  irtS'sûatv.  V3L.  wi^eu^riv.  R.  *  TEÔvây.ïjv  S'oAi^a  iïi<a,  x3e*  *  çitvOfWM.  M.  TsOvà- 
vat  ^'oXi-you  S'êciaa  cpaïvoaat  aTrvou;.  —  1.  8  àirvou;  ne  se  trouve  que  dans  Manuce.  — 
1.  9  P.  àXXà  TravToXpt.aTov ,  Èitei  )cat  ■Kvima.  où  6a.uaâ^oii;  •  ô);  hit'  aùxà.  R.  èwEt  wE'v/iTa 
6auu.à^si;.  M.  iicsl  TTE'vviTa.  où  ôauu.â^Etî.  —  1.  12  PV3R.  xâcTai  àXo-j'ioTt  «ppovEl.  Em.  àXo- 
*yt<TTEÎ.  V  2  L.  cpo^TTat.  M.  xàsTai  àX&-^i<TTst. 

Nous  compléterons  ces  documents  critiques  sur  l'ode  de  Sappho  par  deux  citations  de 
Plutarque  et  une  de  Lucien,  qui  en  rappellent  quelques  expressions.  Plut.  'Epw-txà;,  c.  18, 
§  6,  'H  xaX7i  2aTTCp&)  Xs'^ei  tyîç  ÈpwfAs'vyi;  E7Vt<pavE'.(7riÇ,  tyW  te  cpti)vv;v  icr^Eaftai  îcat  cpXs'-ysfjôîCt  to 
aw^-a  xal  xaraXap-PocvEiv  tùyjçôrtna.  xai  TïXâvov  aùxT/V  xat  iXi-pfcv.  Comp.  de  Aud.  c.  16,  p.  46 
D.  Vie  de  Demetrius,  c.  38.  'fi;  oùv  TMvasvaXXov  iiçtdvT«v8M.ot«i>ç»iy>t,  tx;  â's  STpaTovtjcy,;, 
xalxaô'  ÉauTYjv  xat  [AErà  toù  2eXeùxou  «poiTtôcrnc  7foXXàxt;,  e^'e'veto  Ta  tyî;  ïairçôû;  ÈxsTva  irspi 
aÙTÔv  wâvTa,  cpwvvi;  ÈTTtay^sat?,  Èpù6y,(j.a  7rup5>S'sç,  o^ewv  û-iroS'eî^stç ,  UpÛTE;  $£(?;,  àTa^îa 
xat  60'puPo;  èvtoI;  aepu^u.ot;,  te'Xoç  â'è,  tyî;  (J/u^vi?  xaTa  xpaTo;  t.ttwi/.e'vï;;,  àwopia,  xa't  6âu.po;, 

(*)  Cette  ode  admirable  a  été  imitée,  chez  la  substance  de  ces  deux  beaux  vers  : 

les  Grecs  par  Théocrite,  Id.  II,  v.  77,  82-  Je  sentis  tout  mon  corps  et  transir  et 
86,  106-110;  et  par  Apollonius  de  Rhodes  brûler. 

Argon.  III,  954-965;  chez  les  Latins,  par  Mes  yeux  ne  voyaient  plus,  je  ne  pouvais 
Catulle,  XLIX,  par  Lucrèce,  III,  153;  par  parler. 

Ovide,  lier.  Ep.  XV.  Boileau  en  a  donné  une  Delille  a  essayé  de  rendre  le  mètre  sapphi- 

fort  belle  imitation  plutôt  qu'une  traduc-  que  dans  une  traduction  de  cette  ode,  in- 

tion.  Racine  (Phèdre,  acte  I,  se.  1)  en  a  tiré  sérée  ch.   III   du  voyage  d'Anacharsis.  — 


(Ch.  VII.]  TRAITÉ   DU   SUBLIME.  1C«) 

«  ma  langue  se  refuse  à  parler,  un  feu  subtil  se  glisse  rapidement  dans  mes  veines, 
«  mes  yeux  ne  voient  plus,  un  bruit  sourd  remplit  mes  oreilles  ; 

«  de  mes  membres  découle  une  sueur  froide  ;  le  frisson  s'empare  de  moi  ;  je  suis 
«  plus  pâle  que  l'herbe  sèche;  il  me  semble  que  je  vais  mourir. 

«  Mais  je  braverai  tout,  puisque  dans  ma  misère...  (») 

N'admirez-vous  pas  comment  elle  présente  à  la  fois  l'âme,  le  corps,  les 
oreilles,  la  langue,  les  yeux,  le  teint,  comme  des  choses  étrangères  l'une 
à  l'autre  et  qui  vont  tomber  en  dissolution?  puis,  comme  elle  rapproche 
les  sensations  contraires  :  elle  frissonne,  elle  brûle,  elle  déraisonne,  elle 
est  sensée  ;  elle  tremble  de  peur,  elle  va  mourir?  en  sorte  qu'elle  paraît 
être  le  jouet,  non  d'une  seule  passion,  mais  de  toutes  les  passions  réu- 
nies (*).  Les  amants  éprouvent  toutes  ces  choses  ;  mais  le  sublime  résulte, 
comme  je  le  disais,  du  choix  des  circonstances  les  plus  saillantes  que  l'on 
fait  concourir  à  un  but  unique.  Homère,  dans  ses  descriptions  de  tempête, 
choisit  de  même  les  détails  les  plus  effrayants,  tandis  que  l'auteur  du 
poème  des  Arimaspiens  (5),  croit  offrir  dans  ces  vers  une  image  terrible  : 

x«  coy.pîaat;.  —  Lucien,  Amor.  c.  46.  XXX'  èu.cî  u.èv,  S'aît/.ove;  oùpxviGt,  pîo;  ein  S'ir.vExr,; 
cutoç,  aTravTixpù  toû  epîXw  xaGs'^EGÔai,  xal  7ïXr,<jî&v  r,Sb  XxXgôvtgç  «xgÛeiv. 

1.  14  PV  2  3LR.  wâvra  jasv  TOiaûra.  —  1.  16  PV  i  3L.  Sirep  oîaat  xal  im  tov  twv  XCUfc, 

TpOTVGV. 


CONJ. —  1.  1,  LE  FÈVRE,  fXtàaa'  ÈVjf'  av£s  Xe^t.  ToUP,  iî.yr„  àv  Si  X.  BRUNCK,  xxauÈv  yX. 

. i ■»      u' 1  i     o     r>„. ,.,„.-      ■ ; ku»L.  ? a.    a  -     X..' i 


T.r.r/y^  yiiTXl  Tp.  £s.  SCHNEIDEWIN,  Èx  Si  F&pco;  xxxyisTai.  —  1.  6,  GlLES,  irciâ?.  VOSSIUS, 
m6««. —  1.  7,  TOUP,  BRUNCK,  'm^EÛaa.  SCHNEIDEWIN,  'tu^e-jt;;. —  1.  8,  BRUNCK,  GlLES,  çai- 
vou.*t  iizw>;.  —  l.)9,  BRUNCK,  GlLES,  inv.  ivs'vYira.  HERMANN, aXXà  irâv  tgXu.xtgv,  inû  /Xtàivr, 
■777.0  g  flamxÇci;  âv  îaw;  Oit'  aùrû.  Dans  sa  dissertation  sur  le  pronom  aùrô;  (Opusc.  I, 
p.  336)  le  même  savant  dit  qu'il  reconnaît  des  restes  du  texte  de  Sappho  dans  les  mots 
s'tteî  xe  et  6%'ju.xÇGtaa.  —  Bergk  pense  au  contraire  que  les  derniers  mots  de  l'ode  sont 
oxîvGuai  âXXa,  et  que  l'auteur,  qu'il  appelle  Longin,  continuait  eu  ces  termes  :  uâv  tg 
MjuETin  i-zl-vi,  Eira  cù  Oxuaâ^t;  x.  t.  X.  —  1.  10,  SPENGEL,  ûtvg  tg  xùtg,  V.  Hermann, 
Ôpusc.  1,336,  — 1.  11,  Spengel,  reâvTw;  àXXoTfia#iGi-/oiu.Evx  ètci^y;t£Î.  —  1.  12,  Toup,  Èirt- 
Çy.teï; —  1.  12-13,  Ruhnken,  àXo-jtGTcï,  çpovEt,  irTcetrai  r  sap'  gXîygv  teôwxev.  Weiske  re- 
trancherait la  phrase  f,  vàp  oopsirat...  ts'ôvt.xev  qui  lui  semble  interpolée. 

Geoffroy   l'a  traduite  en   prose  dans  son  tes  critiques.  M.  Neue  a  publié  les  frag- 

Comm.  de  Racine,  (Phèdre,  Act.  I,  se.  III,J  ments  de  Sappho,  Berlin,  1827.  M.  Schnei- 

et  M.  Emile  Deschanel  s'est  rapproché  da-  dewin  les  a  insérés  dans  son  Delectus  poet. 

vantage  du  texte  dans  ses  Études  sur  l'an-  iamb.  et  melic.  gr.  et  M.  Bergk  dans  ses 

tiquité,   Sappho  et  les  Lesbiennes.   (Revue  Poetœ  lyrici. 

des  Deux  Mondes,  juillet  1847,  p.  347.)  J'ai         (s)  C'était  Aristeas  de  Proconèse,  dont 

cherché  à  être  encore  plus  littéral.  Plutarque  parle  dans  la  vie  de   Romulus, 

(*)  Plutarque  cite  trois  fois  cette  ode  ou  c.  28  et  Hérodote,  IV.  13.  V.  sur  les  Arinias- 

des  expressions  qui  en  sont  empruntées,  piens,  Strabon,  1.  I.  Aulu-Gelle,  N.  A.  IX, 

Lucien  y  fait  une  légère  allusion.  V.  les  no-  c.  4,  et  sur  le  poëte,  Is.  Vossius  et  Bayle. 

15 


-170  iiepi  rrori  %  X,  §g  4-7.] 

©aùii.'  ïjy.ïv  y.cd  tûûto  ^.è-ya  cppeutv  r,asTÉpr,<Jiv. 
"Av^pe;  GS'wp  vaîouaiv  à7rô  x,6ovoç  èv  ■Ktkôi'yKscsi  ■ 

Aûerrrivot  tivs;  staiv,  è'vcuai  fàp  ep-ya  irovr,pâ, 
vOu.t/.aT'  èv  âdTpsiai,  ^uy^v  S"  èv  tto'vtw  gy^ouuiv, 

Hirou  iroXXà  Ôeotat  çîXa;  àvà  x6'Pa?  sy.GVTe?  «* 

l  Eû^Tai  ffTrXâ-jT.votai  jcaxw;  àvaëaXXou.èvotat. 

rcavTt  pw,  ot^at,  5v5âov,  wç  7r)iov  â'vôoç  e^et  rà  Aeyôpevoc  rç  5éoç. 
§  5.  O  §è  OuYipoç  7tg5ç;  ev  yà/3  oro  îroXXwv  XeyéaSco  • 

'Ev  £'  éVea',  c*>;  gts  >oùu.a  ôcîi  èv  vnt  7rè<T7ioi 

Aâëpov  vtïcÙ  vcoèwv  àveu-orpecpè;,  r  ^s  te  7râaa  10 

"Av^vyi  Û7r£)tpûcp8n ,  àvèacto  Je  Jeivo;  àrTY!? 
'IffTÏw  èu.ëpsu.£Tai,  Tpoy.èouat  Je  te  «pps'va  vaûrai 
Aei^iOTS?*  tutôov  "^àp  bnï-/.  ôavâroto  tpépovTat. 

§  6.  JLmyzipwt  /.où  6  Apocroç  rb  ocvrb  rovro  fxereveyxefv, 

—  'OXfy&v  £è  &ià  £ûXov  %($'  èpûxst  •  15 

iù<hv  {uxpbv  ocvrb  '/.où  yXocyvpbv  ènoir^ev  txvrl  (ooëepov  •  en  ôè  itapûpiaz 
rov  >uv5uvov,  etTTcov,  HjXov  ai'5  èpvxei.  [Oux-oûv  dcTiEipyei.]  O  ôè  "Koirivhq 
ov/.  eig  chzoci  TixpopiÇsi  rb  davàv,  àXXà  tous  àet  y.aî  p.ovovov/1  /.ocra  tzxv 
xOfxa  TroX).a'/tç  oh:o}y.vixh/ovq  zi/.ovoypocyzï.  Kai  ^v  ràç  npoBéaeiç,  àavv- 
ôirovç  oucaç,  avvocvocyy.ocaocç  7ra/5à:  <puatv,  xat  eiç  cDJjjlocç  axi^&aaa^uevoç,  20 
«  Û7rèx  ôavâroto,  »  rû>  p.h  avvtprd'Krovri  "KÔBei  rb  knoç  o^oicos  ej3aaavta£v  • 
r>5  5s  rov  otou,  (7yv5).£'^££  rb  v:oL%q  êhtptùç  ohzETzXocrsocro  /.où  f/ovovovit  èvs- 
TuTTcocre  r/J  )i^et  toO  xtvâuvou  rà  tôtcoua,   «wèx  6avaro:o  cpî'jOovTai.» 

§  7.  Oùx  â'XXwç  0  Kpyp-oyoq  èni  rov  vocvor/lov,  y.où  èni  vn  itpoqoty- 
yùloc  b  àr;[xoa;Bé.vriç  •  «EaTrspa  jzèv  yàp  yjv,»   (p/îCTtv  •  àXAà  ràç  iço^àç,    25 
wç  av  ££7ro£  Ttç,  dpiarîv^Yiv  bc/.ocBY)potvrsç  èm<7vviQY]/.ocv,  oùôèv  cpXotw^eç,  v? 

VAR.  —  1.  4  PL.  èvt  iTo'vTW.  —  1.  7  CM.  omettent  u.r,v.  PV  2  3  R.  rJèo);.  L.  r,  ^sto?.  M.  xat 
^Jèoç.  —  1.  13  L.  «pèpovrs;.  —  1.  15  R.  àïJ'  àTretpfei  —  1.  17  PV  2  3  L.  àï£'  à— stp-j-si  ■  eux 
cuv  aTretp'j'ei,  ou  bien  cùxcOv  iv. 

CONJ.  —  1.  1,  Le  FÈVRE,  Weiske,  ôaùu.'  t  (Jtr.v  —  1.  6,  MoitUS,  £ux.ovt'  à.<ti7lif^oni. 
—  1.  7,  Tocp,  Trav-ri  u.èv.  —  1.   17,  Tour  supprime  oùxoûv  iitû^ti.  Ruhnken  corrigerait 

(*)  lliad.  XV»  624.  (6)  Je  supprime,  avec  Ruhnken,  les  mots 

(8)  Aratus,  Phœn.  v.  284.  tr.  de  Germa-      cùxcûv  otTïstpf  ei  ;  autrement  il  faudrait  tra- 

nicus.  duire  :  «car  si  la  planche  éloigne  le  trépas, 


[Cil.  VII.]  TRAITÉ    DU   SUBLIME.  171 

«  Ce  fut  pour  nous  le  sujet  d'un  grand  étonnement, 

«  que  ces  hommes  habitant  loin  des  terres,  au  milieu  des  flots, 

«  vivant  dans  la  misère,  soumis  à  de  pénibles  travaux, 

«  les  yeux  tournés  vers  les  astres,  le  cœur  du  côté  de  Tonde, 

«  tendant  des  mains  suppliantes  vers  les  dieux 

«  qu'ils  implorent  dans  leurs  cruelles  angoisses.» 


Chacun  voit,  je  pense,  qu'il  y  a  trop  de  recherche  dans  ce  tableau  pour 
qu'il  fasse  naître  quelque  sentiment  de  crainte. 
Voyons  comment  s'exprime  Homère  ;  un  seul  exemple  suffira  : 

«  Hector  tombe  sur  les  Grecs  ;  tel  qu'une  vague  furieuse, 
«  grossie  par  les  vents  et  les  nuées,  vient  fondre  sur  un  vaisseau  rapide  ; 
«  le  navire  entier  est  couvert  de  l'onde  écuineuse  ;  un  violent  coup  de  vent 
«  fait  gémir  le  mât  :  les  matelots  tremblent  de  frayeur  ; 
«  car  ils  se  voient  à  deux  doigts  de  la  mort.»  (4) 

Aratus  a  essayé  de  transporter  cette  idée  dans  son  poème  : 

«  Une  mince  planche,  (dit-il,)  les  sépare  du  trépas.  (5) 

Mais  à  une  image  terrible  il  en  substitue  une  autre  faible  et  recherchée  ; 
il  diminue  même  le  danger,  puisque  la  planche  arrête  le  trépas  (G).  Ho- 
mère, au  contraire,  ne  délivre  pas  ses  matelots  une  fois  pour  toutes ,  il 
les  représente  exposés  à  périr  à  tous  les  instants,  presque  à  chaque  coup 
de  mer  ;  et  même,  en  associant  de  force  des  prépositions  qui  ne  sauraient 
se  construire  naturellement  ensemble,  et  les  obligeant  à  agir  l'une  sur 
l'autre  (Ottèx  Savâroto),  il  fait  violence  à  l'expression  pour  peindre  la  cata- 
strophe menaçante,  et  par  ce  conflit  des  termes  qui  rappelle  d'une  minière 
énergique  le  funeste  événement,  il  imprime,  pour  ainsi  dire,  à  la  phrase 
le  cachet  du  danger  (ûttèx  ôavà-roio  çfpovrat). 

Archiloque,  dans  la  description  de  son  naufrage  (7),  et  Démosthène,  lors- 
qu'il dit,  à  la  nouvelle  de  la  prise  d'Elatée  (8)  :  «  C'était  vers  le  soir»...  n'ont 
pas  déployé  moins  d'habileté  ;  mais  en  supprimant  tout  détail  inutile,  ils 
réunissent  avec  le  plus  grand  art  les  principales  circonstances,  sans  intro- 
duire dans  leur  tableau  aucun  trait  puéril,  bas  ou  recherché.  Car  de  pareils 

r,fouv  à7ïE'p^Et  et  le  retrancherait  comme  glose  du  verbe  Ifùxtt.  —  1.  20,  De  Petra, 
s'ju.fi'.[}a<jâi/.Evcç. —  1.  2(5,  Tocp,  w;  âv  efoct  riç.  Ruhnken,  de  même,  puis  àsiorîvJr.v  im- 

540tV5lVTï;. 

elle  doit  donc  l'écarter  •  observation  assez     du  naufrage  décrit  par  Archiloque,  et  (de 

niaise.  Superst.  c.  8}  il  en  cite  quelques  beaux  vers. 

C)  Plutarq.  (de  Aud.  poet.  c.  12)  parle  («)  V.  la  harangue  pour  la  Couronne,  c.  53. 


172  iikpi  rro»         [S.  X,  l  7.  —  S.  XII,  §  i.] 

xaep.vov  y)  ayo)r/)j\>  èy/,xxxxxxxovx£g  dix  p.iaov.  Avp.xîvexxi  yxp  xxvxx 
tb  o).ov,  wçavet  §Yiyp.xxx  y)  ixpxt(t)p.xxx ,  [èf>t7TO£oûvTa  p.ôy£9Yi  cxuvotxoSo- 
f/oufjieva]  tv5  7rp5ç  cOIyiIx  ayzazi  awxtxziyiaphx. 

RE<ï>AAAION  H' 

XI.  ZvvEfUpGç  iaxi  xxïç  Ttpo£Yj/.eipIvxiç  xptrh  /.xi  y)v  v.alov(7iv  xv'&iaiv, 
pxxv,  cJe^ofjtivcov  twv  izpxyp.xxwj  y.a.1  àywvcov  xarà  TTsptôâouç  àpydq  xe      5 
TioXkàç  xxl  xvxnxvlxç,   exspx  éxipoiç  è7retçxuxÀoyp.£Va  psysOn   aweyûç 
èneiçacynxou  v.xx  infëxaiv.  §  2.  ToOto  5è  être  5tà  xoTcrr/opixv,  eïxe  5a- 
vwatv,  [$  r.pxyp.xxwj  y)  xaracrxeyûy  CTrtjopWtv,]  ei'r  ÊVrotxovoutav  epyoïv 

r)  TtxQûv  \pvpixi  yxp  tôéxi  t&ov  aù^ffewv)  ylvoixo  •  jqm%  yivoiay^iv  Of/wç 
tov  pYixopx,  wç  oùôèv  àv  rourwv  xa5  auro  gvgxxiyi  x^P^  tywç  réXetov,  10 
7t).)7V  et  p?  sv  oîxroiç  âpoc,  vh  Ata,  $  Èv  evx£hap.oig  *  twv  5  àXXwv  aù£y;- 
rtxwv  otou  Trep  àv  xb  ût^yjAov  àcpÉXyjç,  wç  ^X5^  ^capwniç,  a(î)p.xxoç  • 
eùSùç  yàp  xxovtl  Y.x\  xevovrat  xb  ep.7ipxy.xov  aùrwv,  p.Yi  xotg  vtyeai  avve- 
Tttppoiwùpxvov.  §  3.  Ht  p.ivxoi  dixyipei  xov  xpxioyç  £ipY,p.ivov  xx  vxtv 
■Kxpxyyellô'p.evx,  [TïepiypxyYj  yxp  xiçy)v  èr/Mvx  xàv  xxpoiv  )^ufxa'rwv,  /.xi  15 
eiç  ivôxYixx  aivxx^iç)  xat  Ttvt  xaSôXou  twv  aù^aewv  Ttxpx^lxxxei  xx  u^n, 
t>5ç  caqwjvetaç  aùryjç  évexa  (tvvto^coç  diopiaxiov. 

XII.  O  fjtèv  oùv  twv  re^voypacpwv  opoç  êp»y  oùx  dpecxôç.  Av^naiç 
èan,  cpaat',  Xôyoç  ^éysQoç  7reptTt0£tç  toîç  Û7roxei/xévoiç  •  Suvarat  yàp  xp£)\Zi 

Y.XI  V<\lOVÇ  Y.XI  TxQoVÇ   Xxl    Tp07TWV    £ÎV<Xt    X01V0Ç  OUTOÇ  6    CjOOÇ,    £TT£t5>7    X3C-      20 

VAR.  —  1.  1  PV  i  S'iau.scFûu.  — -  1.  2  PV2  3  LR.  w;avei  yû^u-ara.  M.  auvotxoS'ou.oûpi.sv*  rf 
Tïpôç  àXX. —  1.  3 P.  ty)  «pb?.  — 1.  4  A.  toïî  TpoexxetjjLÉvotç  àp.  xv  xat  xaXouaiv.  —  1.  S  V3  R. 
Srav  8'  £y„op..  —  1.9  M.  tmv  «ùÇ.  "^îvoivto.  —  1.  14  M.  twv  àpr.  eipriasvwv.  —  1.  17  M.  omet 
aÙTr;.  —  1.  20  PR.  euro;  Spot  L.  cûtwç  ôpoç...  twv  Xo-ywv. 

CONJ.  — 1.  1,  LE  Fèvre,  <7/,cXa(iTt/cciv. —  1.  1-2,  TOUP,  XuaaîveTai  "yàpTaÙTaTÔ  5X&v  Mjavet 
ir.'Yu.aTa  yi  àpatwaara,  rà  gfATîoi&ûvTa  jAê-féôn  «ruvoixoâ'ojj.oûjAêva.  RUHNKEN,  X.  "y.  t.  to  SX.  wç 
^vifa.  â  dç  àpaitia.  èf/-PÛ£Tai,  rà  f/.s-j'.  auvotxoS'.  WTE1SRE,  X.  -y.  t.  t.  oX.  w;.  ^-  to  0ix.0S0u.r1- 
u.%n  àp.  è;i.7rotc.ûvTa,  xat  eux,  âpu/nTov-rx  irpôç  Ta  tô  [aê^s'ôsi  xaXw?  auvot)covoaoûu.eva  ttî  te 
-^pi;...  Le  Fèvre,  àpaptvwu.aTa.  Un  savant  mentionné  par  TOUP,  rà  h  7rotoûvTa  ^.e-Ysôn. 
Dobree,  rà  ÈiATïotGijvT'  âv.  Il  me  semble  qu'il  faut  supprimer  les  mots  sairoioûvra  fAs-yiOïi 
qui  sont  sans  doute  une  explication  marginale  des  mots  s7m;auxX&ûu.svx  u.vyiùrt  qui  se 
lisent  quatre  lignes  plus  bas  ;  car  le  mot  jj-e^ e'ôyi  ne  se  rencontre  guère  pour  signifier  de 

(°)  V.  les  notes  critiques.  Si  l'on  n'admet  t  liées  entre  elles.»  —  V.  une  comparaison 

pas  la  correction  que  je  propose,    il  faut  semblable  dans  Quint.  I.  0.  VIII,  6-G3,  et 

traduire  :  «dans  les  édifices,  lesquels  ne  pa-  dans  Plut,  de  prof,  in  virt.  c.  17. 

«  raissent  dans  toute  leur  grandeur   que  (*J  Hœc  est  illa  quœ  Setvwai;  vocatur,  re- 

•  lorsque  toutes  les  parties  sont  étroitement  bus  indignis,  asperis,  invidiosis  addens  vim 


[Cil.  VIII.]  TRAITÉ   DL    SUBLIME.  17.) 

traits  altèrent  la  beauté  de  l'ensemble,  et  font  un  effet  analogue  à  celui 
des  replâtrages  et  des  fentes,  qui  coupent  l'aspect  général  d'un  édifice 
et  en  détruisent  l'harmonie  (9).    ^ 

CHAPITRE  Mil. 

Aux  moyens  d'ennoblir  le  style  dont  nous  venons  de  parler,  on  peut 
ajouter  l'amplification,  qui  trouve  sa  place  dans  le  discours  lorsque  la  na- 
ture des  faits  et  la  lutte  des  intérêts  admettent  tour  à  tour  des  reprises  et 
des  moments  de  repos  ;  on  accumule  alors  successivement,  et  comme  par 
degrés,  les  circonstances  propres  à  augmenter  l'effet  que  l'on  veut  pro- 
duire. L'amplification  a  lieu  soit  par  le  moyen  des  lieux  communs,  soit  en 
représentant  l'idée  d'une  manière  frappante  ('),  [soit  en  exagérant  l'impor- 
tance des  choses  ou  des  preuves],  soit  en  développant  les  faits  ou  les  senti- 
ments; car  il  y  a  une  foule  de  manières  d'amplifier  (8).  Cependant  l'orateur 
ne  doit  pas  ignorer  qu'aucune  ne  peut,  sans  le  secours  du  sublime, 
produire  l'effet  désiré,  si  ce  n'est  toutefois  lorsqu'il  serait  question  d'exci- 
ter la  pitié  ou  le  mépris  ;  mais  dans  tous  les  autres  cas,  retrancher  ce  qui 
donne  de  la  grandeur  au  style,  c'est  enlever  l'âme  au  corps  ;  car  si  l'am- 
plification n'est  pas  soutenue  par  de  nobles  idées,  elle  perd  aussitôt  tout 
ce  qu'elle  peut  avoir  de  force  et  de  consistance. 

Mais  afin  de  donner  à  cette  observation  toute  la  clarté  nécessaire,  nous 
devons  indiquer  brièvement  en  quoi  elle  diffère  de  ce  que  nous  avons 
établi  précédemment  (je  veux  parler  du  choix  des  circonstances  princi- 
pales et  de  l'art  de  les  coordonner),  et  ce  qui  dislingue  en  général  le 
sublime  des  différentes  sortes  d'amplification. 

Je  n'approuve  pas  la  définition  qu'en  donnent  les  rhéteurs.  C'est,  disent- 
ils,  une  manière  de  parler  qui  ajoute  de  la  grandeur  au  sujet  que  l'on 
traite.  En  effet,  cette  définition  peut  fort  bien  s'appliquer  au  sublime,  au 
pathétique,  aux  tropes,  puisque  ces  formes  de  style  ajoutent  de  même 

grands  édifices.  On  pourrait  lire  aussi  sjattgSwv  gvto.  ™  jj.ste'8si.  Le  sens  de  la  phrase  est 
clair,  en  sous-entendant  Aj^aiverat  dans  le  second  membre  ;  ffuvcixo$G[/.&ûu.eva  est  la  glose 
de  auvTETîty/cu.ivx,  auvMxovof*iOU|A«va,  que  donnent  les  manuscrits,  celle  de  ouve/mç. — . 
1.  8,  Rlhnken,  r,  lïpx-juariy.wv  y.y-oLny..  eVifp.  d'après  Longin  (Rlict  §  18).  WEISKE  fils  ifrt 
&ctvo)otv  iïpa-yjA.  r,  y.%7%(jy.  STTtpp.  SPENGEL,  eits  rtaîvcoatv  f)  irp.  t  xar.  eit'  èiripp.  eit'  oîxc- 
-vo[ûxv.  Les  mots  f,  -px^u-ârtûv  rj  Karaaxcuttv  pmiômtm  ne  sont-ils  pas  la  glose  du  terme 
<'htvM<jtv?  —  WEISKE,  ittMXO^Cfitttv  èp-y.  t  iraôwv  -ysv&iro.  —  1.  i3,  RliINKEN  lit  <x(}e'vvjTai  au 
lieu  de  xrmirtu. 

oratio  :  qua  virtute  practer  alios  plurimum  parationc,  congerie.  Incrementum  est  potis- 

valuit  Demosthenes.  Quint.  I.  0.  VI,  2,  24.  simum  cum  magna  videnturetiam  quac  infe- 

(*)  Quiutil.  I.  0.  VIII,  4.  3.  Quatuortamen  riora  sunt.  Idaut  uno  gradu  fit  aut  pluribus. 

pi -iccipue  generibus  video  constare  amplifi-  Per  id  venitur  non  modo  ad  summum,  sed 

cationcm,  incremento,  ratiocinationc,  com-  intérim  quodam  modo  supra  summum. 


174  nEPITVOYS.  [S.  XII,  ^  1-S.J 

ytïvx  toi  lôyfù  Ttzpizi.Br,ai  trwov  n  [xéysBoç.  EuoJ  51  yxivzzxi  xccjxol  à/J:rt- 
Xcov  Tzxpxllxzzeiv,  yxsïzxi  To  f/.Èv  v\poç  eu  ^ixpp.xzi^  ^  §  atv&iaiq  y.xl  ht 
TÙJiSeï  •  ôtoTrep  ex£t~vo  pèv  xàv  vort\x.otxi  évl  t:o)Xxy.iç,  y  $£  tiocvzwç  ijjzzx 
"Koaivr,zoq  yxl  r.epiovaixq  nvoç  vyiazxzxi.  §  2.   Kai  eariv  yj  ay^yj^tç,  toç 

TU7TW    TtcplXxceïV,  GVU.TllY}p(*XJlÇ  XTZQ  T.XVZOM  TtoV  iw^SpOtXZVWJ    ZOÏÇ    TtpX-         5 

y^aat  \mpiwj  xat  totîcov,  ivyypoTXoiovGx  zy  èmixovfi  zb  yxziay.îvxrjii.ivo'j  • 
Tayry;  rrjç  7riaTewç  ôiearwcra,  on  /xèv  to  Çyjrov^evov  oôroSet  [xvuaiv]...,... 

KEMAAION  0' 

...7rXoua£WTara,  xxOohtep  rt  raXayoç,  eiç  olvocirenzaplvov  xêyvzxi  ttoX- 
?.*x>5  fxsyeBoc.  §  3.  O0£V,  oi/mat,  xarà  Xoyov  6  fxsv  pmoip,  xzs  TtxBrjZi- 
x&Vrepoç,  7roXù  to  Zixiivpov  ïyei  y.x\  Bvuiymç  àccpXeyousvoy  •  o  5e,  xaôeffTwç    10 
ev  oyza)  y.x\  [xsyxloTcpsneï  <7euvoT7/Tt,  où/.  etyuxTat  f/èv,  àX).   où^  outwç 
htiazp  xtïzxu 

§  4.  Où  xar  aXXa  de  Ttva  $  Taûra,  e/xot  doxei,  yD<zxz£  Tepev- 
nave,  (Xe'yw  5e,  et  xat  »jpv  coç  EXXyjcrtv  èçefrai  Tt  ytvcooTvSiv,)  /aï 
6  Rty.é/iwv  tou  Ayj(/oaÔe'vouç  ev  Tofç  {jjeyéBsGi  7rapaXXaTT£t.   O  f/èv  yàp  ev 

i»<|/c£   TO  7T?ioV    aTTOTGfXCi),   6    51  KlJtépWV  £V  yQJOZl.  Kxl   0  ^èv  Yl[l£z£p0Ç  5tà      15 

to  ju£Ta  j3t'aç  èxaerra,  en  5È  zxyovç,  pco/x/?ç,  5£tvÔTyjToç,  otov  xat'etv  te  aua 
xat  5tap7raÇ£tv,  ox>;7rTc3  Ttvt  TCxpziy.x%oiz  av  $  yspxvvût  •  6  5È  Kr/éjoojv 
wç  au.cptXa<py?ç  T£ç  èimpria[XGç,  oip.xi,  t.xvzyi  vi^szxi  xxl  dveô.eïzxi,  ttoXù 
è'ywv  >tai  èrdpiww  xù  zb  xafov,  xa2  §£x/w).y;ioovo£/.où^£vov  à'XXoT  àïïàoiobs 
h  oà)zù>  Y.x\  y.xzx  ^tx^oy^xç  xvxzpsyôp.evov.  §  5.  AXXà  TauTa  |^èv  yta£tç  20 
xv  âpeivov   èmy.plvQize. 

K.aipbç  §£  toû  Ar,uo<jBeviyjQV  (jJkv  tyovç  y.x\  VTïepzezxuivov  év  T£  Ta^ 
ôfifvwaEaf  y.xl  zoïç  ayciïpoïç  nâOscrt,  yxl  evBx  deï  zbv  xy.poxzrtv  zb  auvolov 

VAIt.  — 1.  3  PVî  L.  SV  S  xeîvo.  —  1.  5  V:L.  èx9£p&o.£vwv.  V2  3LERM.  Trpâ^aaaiv  ôpîwv 
îtal  tÛ7îwv.  —  1.  6  M.  xaTowxeua^oasveov.  —  I.  7  V2LR.  S'ieaTwra.  M.  Sit  ■«  u.sv...  aTro- 
^eîx-vuaiv.  —  Le  manuscrit  de  Paris  porte  àiro^ïî  ;  après  ce  mot  commence  une  lacune 
de  deux  feuillets,  soit  quatre  pages.  —  1.  H  V  2  L.  l^tMTai  àXX'  cù^.  —  1.  13  PV  2  3  Lit. 
Si  xai  r,u.ïv.  —  1.  15  R.  i%ypàu.  —  1.  18  V  2  ERM.  om.  ti?.  —  1.  19  M.  ~b  xaîov  ^iaxX. 
âxXor'  àXXw;. 

CONJ.  —  1.  5-6  ,  PoRTUS,  ■jrpà'j'fAaat  o.cpîwv  y.aî  to'tcwv.  —  1.  7,  SPENGEL,  Sti  iq  [aev.  — 

(•)  11  parle  probablement  de  Platon  ;  voy.  (3)  J'ai  suivi  la  traduction  de  Morus  : 

lafinduchap.  section  XIII.  non  œquc  celer  ac  mobilis  videlur.  V.  la 

(2)  Ce  mot  n'est  pas  dans  le  texte  ;  mais  note  critique  et  V Index  verb. 

il  résulte  du  sens  de  la  phrase.  (*)  V.  Plutarque,  vie  de  Dcmosthène,  c.  2, 


[CH.   IX.]  TllAITÉ  DU  SUBLIME.  17'» 

au  discours  une  certaine  grandeur  ;  niais  elles  nie  semblent  différer  de 
l'amplification,  en  ce  que  celle-ci  produit  la  grandeur,  surtout  par  la  ri- 
chesse des  détails,  tandis  que  le  sublime  résulte  de  l'élévation  des  idées  ; 
ce  dernier  se  révèle  souvent  dans  une  seule  pensée,  mais  l'amplification 
suppose  une  certaine  quantité ,  une  abondance  d'idées  ;  en  général  elle 
consiste  à  envisager  le  sujet  dans  toutes  ses  parties  et  sous  toutes  ses 
formes,  et  fortifie  l'effet  déjà  produit  en  obligeant  l'esprit  à  s'y  arrêt  ér. 
Elle  diffère,  à  cet  égard,  de  la  confirmation  qui  cherche  à  démontrer  le 
sujet  dont  il  s'agit. 

(Lacune  de  quatre  pages  du  manuscrit  de  Paris.) 

CHAPITRE  IX. 

semblable  (')  à  l'Océan,  il  se  déploie  de  toutes  parts  dans  une 

vaste  étendue.  Il  est  donc  naturel  que  l'orateur,  qui  est  plus  passionné, 
ait  beaucoup  de  feu  et  se  montre  animé  d'une  grande  ardeur,  tandis  que 
le  philosophe  (*),  s'enveloppant  dans  sa  gravité  et  sa  dignité  majestueuse, 
sans  être  froid,  ne  se  laisse  pas  aussi  facilement  entraîner  (3). 

Je  ne  crois  pas,  mon  cher  Terentianus,  si  toutefois  il  nous  est  permis,  à 
nous  autres  Grecs,  d'être  juges  sur  ce  point,  qu'on  puisse  assigner  d'au- 
tres causes  de  la  différence  qui  existe  entre  Cicéron  et  Démosthène,  par 
rapport  au  sublime.  Le  sublime  de  Démosthène  se  manifeste  par  des  traits 
le  plus  souvent  soudains  et  rapides,  celui  de  Cicéron  par  une  merveilleuse 
abondance.  Notre  orateur,  à  cause  de  la  force,  de  la  promptitude,  de  la 
puissance,  de  l'énergie  avec  lesquelles  il  semble  tout  dévorer  et  enlever  à 
la  fois,  pourrait  être  comparé  au  tourbillon  ou  à  la  foudre  ;  tandis  que 
Cicéron  me  fait  l'effet  d'un  vaste  incendie  qui  éclate  de  toutes  parts,  con- 
sumant tout  ce  qu'il  rencontre,  nourrissant  une  flamme  intense  et  opi- 
niâtre, dont  les  ravages  s'exercent  de  divers  côtés  en  même  temps  et  qui 
s'accroît  par  intervalles.  Mais,  vous  autres  Romains,  vous  l'apprécieriez 
bien  mieux  que  je  ne  saurais  le  faire  (*). 

La  sublimité  de  Démosthène,  sa  puissance  se  déploient  dans  les  passages 
véhéments  (3),  dans  les  mouvements  passionnés,  lorsqu'il  faut  étonner  et 
frapper  l'auditeur  ;  l'abondance  de  Cicéron  brille  lorsqu'il  a  besoin  d'é- 
craser et  de  confondre  son  adversaire  ;  car  une  semblable  éloquence  admet 

1. 11-12,  BENTLEY,  où/,  gûtm;  à7raaTpa7TTEi.  On  pourrait  lire  iizny.r.KTii,  à  cause  de  ax.riizrta 
Tivi  ««MixdECttT1  âvrjxepxuvM.  —  I.  17,  RuHNKEN,  <j/.r,T7?û>  Tivt  r,  y^etu.âfpw.  —  1.  19,  HER- 
mann  (Opusc.  I.  337)  met  la  virgule  après  àXXoîco;  et  construit  èv  aùrô»  avec  xai  jcarà  £ia- 

et  dans  les  Recherches,  p.  111,  l'examen  dessus,  sect.  XI,  §  2,  Le  mot  ^etvwat;  est 
comparatif  des  deux  passages.  employé  par  Platon,  Phacdr.  272.  A,  et  par 

(5)  V.  le  passage  de  Quintilicn  cité  ci-      Plut,  vie  d'Antoine,  c.  14. 


-J 

476  ma»!  YU0Y2.     [S.  XII,  l  5.— S.  XIII,  %  1-2.] 

èy-Arfcou  •  xr,ç  5è  yyasoK,  cttou  yprj  xaTavr).yjaat  ■  zoTvrr/oplxiç  T£  yxp  y.xl 
àzi).ôyoiç  y.xxx  to  ttâî'ov  xa«  Tïxpx&xaeat ,  xat  roù  cppa7Ttx.org  a7ra<7t 
xat  £7ri§£t/.rf/.otç ,  lazopixiq  ze  xxl  cpucxtoXoyiatç,  xaî  où/,  bltyoïg  x/lw: 
{xépeaiv  xpptôioç. 

XIII.  On  [livrai  o  nXarwv,  £7ra'v£tp  yxp,  rotoùrw  rtvt  yelp.xzi  S 
à'jiocpy;rt  péwv,  oùSèv  yjrrov  |xeyeQ.yverat,  aveyvcoxcoç  rà  ev  r/j  HoXtreta,  [rôv 
tottov]  oùx  àyvoeîç.  «  Ot  a(oa  cppovria'ewç,  »  (pyjat',  «  xal  xpszrjç  ccxsipoi 
evoiyiouç  §è  xat  rwg  rotovrotç  ad  ^uvcvteç,  xaVco,  wç  êbt/.e,  cpepo'/rai,  xcd 
Tayryj  uXavcôvrai  5tà  j3i'ou.  Ilpoç  §£  rô  àXyjSèç  avw  oùr  àveêXe^av  7T«- 
7:oT£,  out  xw,viyB'noxv,  où§è  fisŒodov  ze  xat  KxQxpxç  ^5ovyjg  eyeyaavTo*  10 
a/\Xà  j3oCTxy;aa'ro<>v  5ao?V,  /.ara)  àît  |3â£7TOVT£s  y.x.1  x&uxpctceç  eu  yy5v  /.a« 
et?  T/5a7T£Çaç,  |3oc7/.ovrat  yopraÇopeyoi  xat  o^eùovrEç,  xaî  èvexa  rxjg  Toùtwv 
7r).£0V££t'aç  /axTtÇovreç  xat  xvpTTovTes  x)lr]}.ovç  ai^-npoïq  y.ipxai  xaJ 
07r).atç  a7:oxTtvvuouo't  5t  oaù^axiccj.  » 

KE4>AAAION  I 

§  2.  Evtktxvurai  5  w^Tv  oùroç  o  àvrçjO,  et  fiovlotusOx  p?  xxzohyoi-  15 
p£fv,  (ôç  xat  aJOvyj  Ttç  Trapà  rà  eipr^éux  octoç  eut  rà  ù']/y;).à  T£tv£t.  Floi'a 
$£  xat  Ttç  aÙTy;  ;  H  twv  epi'KpoaQev  [xeyxÏMV  avyypxyéoïv  y.x\  iwajT&»  p.i- 
p/ai'ç  te  xaî  Ç^Xcoatç.  Rat  ye  tovtou,  cptXraTe,  xzplï,  èyôipsQx  tov  ctxo- 
7Toù.  IloXXot  yxp  àXXorptw  Qeoyopovvzxi  7rv£y/x«Tt  tov  aùrov  Tp57TOV,  ov 
xat  tt^v  IlvQixv  lôyoç  è'yji  zpîizodi  tÙwix%wgxv,  èv5a  prr/ux  ton  yf/g  20 
àvaTO/efv,  wç  <paatv,  ar^tôv  evGeov,  avzôQev  èyav^ovx  zrjç  iïxtuoviov  xaQt- 
arraftevyjv  ôuva'u-ecoç,  Tzxpx\)xiy.x  yjpriaiwfîevj  xar  htLivjoiœj.  Oyrwâ  a7rô 
r/5ç  twv  xpyxioyj  fjiey^ocpuiag  etç  ràg  rcôv  Ç/j^oùvrcov  hetvovç  tyvyxç,  àç 
xTtb  iepûv  (TTo/iicov,  àxoppoixi  nvzç,  cplpovrat,  ùcp  wv  è7Ttîrv£2^£vot,  xat  ot 
p.)î  ).tav  cpoiëacrrixot,  tô>  évépoiv  auvevSouatwat  pueyéQei.  2o 

VAR.  —  1.  2  EmM.  aTîoXo'Yoi?.  —  1.  5  M.  omet  tcioûtm  et  Ht  ysûaart  tivi.  —  1.  6-7 
PM.  tov  tÛitov.—  1.  8  PV  2  3  RM.  oÛvovtsç.  —  1.  13  PV  2  3  LR.  àU^oi';.  —  1. 1SPV  2  3  LR. 
cûto;  àvr.p.  M.  xaToXt-^wp^ffat. —  17  1.  PV  s  3  R.  xî?  auTn;  —  1.  18  M.  >c*t  to6tgu  -p.  — 
P.  i-f6u.i%%  — 1.  21  A.  6  àvaTTVîtv  çaciv.  M.  àvaTrvî'ov....  x«ù  è^/.ûu.ova. 

(c)    Rapprochez  de  cette  comparaison,  Cousin,  t.  IX,  p.  2 1 8.  Notre  auteur  cite  de 

celle  non  moins  juste,  non  moins  bien  sen-  mémoire. 

tie,  que  Fénelon  trace  en  peu  de  mots  dans         (>)  Voyez  ce  que  dit  Plutarque  sur  l'in- 

sa  Lettre  sur  l'éloquence.  spiration  de   la  Pythie,    'E j wti/.o';,   C.  \  8. 

C)  Liv.  IX,  p.  580.  dans  la  trad.  de  M.  M.  Séguier  de  St-Brisson  traduit  ainsi  ce 


|CH.  X.]  TRAITÉ    VO   SUBLIME.  177 

volontiers  les  lieux  communs,  les  péroraisons ,  les  digressions,  toutes  ees 
Tonnes  du  discours  où  l'on  recherche  l'élégance,  savoir:  les  narrations, 
les  descriptions  et  une  foule  d'autres  du  même  genre  (6). 

Pour  revenir  à  mon  sujet,  Platon  n'est  pas  moins  sublime,  bien  que  son 
style  s'écoule  sans  bruit  comme  un  cours  d'eau  tranquille  ;  c'est  ce  dont 
vous  conviendrez  quand  vous  aurez  lu  ce  passage  de  la  République  (7)  : 
«  Ceux  qui  sont  dépourvus  de  sagesse  et  de  vertu,  dit-il,  occupés  sans 
«  cesse  de  bonne  chère  et  d'autres  plaisirs  semblables,  paraissent  se  laisser 
«  entraîner  vers  la  terre  et  marcher  au  hasard  durant  toute  leur  vie.  Ja- 
«  mais  ils  ne  portent  leurs  regards  en  haut  vers  la  vérité  ;  jamais  ils  ne  se 
«  relèvent,  ni  ne  jouissent  d'aucun  plaisir  pur  et  durable;  mais,  pareils 
«  aux  bêtes,  regardant  toujours  en  bas,  penchés  vers  la  terre  et  vers  leur 
«  pâture,  ils  se  rassasient  des  plus  viles  jouissances,  et  emportés  par  leurs 

désirs  insatiables,  ils  s'immolent  les  uns  les  autres  avec  des  armes  de  fer; 

imitant  ces  animaux  qui  se  disputent  leur  proie  à  coups  de  cornes  ou 
«  en  lançant  des  ruades.» 

CHAPITRE  X. 

Ce  grand  homme  nous  montre  par  là,  si  nous  voulons  y  prendre  garde, 
qu'il  est  encore  une  vo}e,  dont  nous  n'avons  pas  parlé,  qui  conduit  au 
sublime.  Laquelle  ?  L'imitation  et  l'émulation  des  grands  écrivains  et  des 
grands  poètes  qui  nous  ont  précédés.  Voilà,  mon  cher  ami,  le  but  auquel 
nous  devons  tendre  avec  persévérance.  En  effet,  bien  des  gens  sont  inspirés 
par  le  génie  d'autrui,  de  la  même  manière  que  la  Pythie  lorsqu'elle  s'ap- 
proche du  trépied  (').  De  la  terre  entr'ouverte  il  s'exhale,  dit-on,  une  va- 
peur divine  dont  elle  se  sent  pénétrée  comme  d'une  puissance  céleste,  et 
qui  lui  dicte  aussitôt  ses  oracles.  C'est  ainsi  que  de  la  sublimité  des  anciens, 
il  s'échappe,  comme  d'un  antre  sacré,  certaines  influences  qui  pénètrent 
les  âmes  de  leurs  imitateurs,  et  ceux-là  même  qui  sont  le  moins  sujets  à 
de  tels  transports,  s'en  trouvant  inspirés,  participent  de  la  sorte  à  cette 
grandeur  étrangère. 

COXJ.  —  1.  7-8,  Le  Fèvre  supprime  rtv  7'j7rov  altération  de  tov  to'ttov,  explication  des 
mots  Ta  èv  rr;  KoXrrtiç.  —  1.  20,  Peaiice  voyait  les  traces  d'un  vers  dans  cette  phrase,  et 
voulait  lire  pvyu-'  èiti  fHç, 

passage  dans  une  note  sur  la  Prépar.  Evang.  •<  tes.   Beaucoup  d'auteurs  ne  sont  inspirés 

d'Eusèbe,  tome  II,  p.  597  :  «  11  est  une  au-  «  que  par   l'esprit   d'autrui,  de  la  même 

"  tre  voie  qui  mène  au  sublime;   l'imita-  «manière  qu'on   rapporte   que  la  Pythie 

"  tion  et  l'émulation  des  grands  historiens  «  l'est  en  s'approchant  du  trépied.» 

«  qui  nous  ont  précédés  et  des  grands  poë-  J  G 


.J 

I7,s  hepi  rroTs.    [S.  XIII, $3-i.— S. XIV, gg-l-3.] 

§  3.  Mïvoq  ll/oôôoro,  O^^jxooraro^  eyiveTo;  'Lvnaiyopoq  fti  Kpôrepov, 
o  re  kpyjkoyoç,  7ravrcov  5È  toutwv  jxxkivxot.  o  Il/.aTtov,  àrco  tov  Op.ypi- 
x.ov  è/sivov  vtxpLocroç  eiq  outov  [xoplocq  caxq  Tta.poczpo'Xixq  omoysxî\>GoLu.zvoq. 
Rat  ïaiàq  ïfyuuv  ditoiïeîletov  é'§c«,  et  p7  Ta  en  efôous  /al  oî  itepl  Afzucovtov 
exXÉçavT&g  àvéypa^av.  5 

§  4.  Eurt  S  où  xXotoà  to  7Tpàyaa,  àXÀ  wç  oro  xaXûv  v^wv,  >?  7rXa- 
ouaVcov,  y;  <$rjUxovpyY}[izT(t>v  ohzoTJKUtQiq.  Rat  où5  àv  eTXoc/.ux(jaci  [/.oi 
ào/et  rrj)j,xocJTx  riva  Totç  Tyq  cptXoaocpt'aî  Scyaaat,  zat  eiç  Tioir/Zmàq  vïccç 
Tzo71xyov  avvzy£r)\)a.i  '/.où  ypdaziq,  d  [à}  itepl  7rpa)T£toi)V,  vh  At'a,  uavTt 
6u^/cô  Trpôç  Opîjoov,  cî>5  àvxxytuviavhq  vioq  izpbq  >$yj  TeSau^aa^evov,  tacoç  10 
jt/sv  <ptXoveiy.0TSjOov  xat  otoveî  Sta^ojoanÇo^svos,  oùx.  avwfpeXwç  §  b'|Utoç 
iïtypujTeiezo  •  «AyocSri»  yàp  /.ocra  tov  Hato^ov,  «ëpiq  ffîs  fipoToïai.»  Rat 
tw  ovrt  x.a).oç  outo$  xat  d^iovuirazoq  £v*/ù.£ixç  oLy&v  rs  /,sà  oritpavoç,  ev 
w  xat  to  //TTàaSat  rwv  izpoyevearipwj  oùx  à§o£ov. 

XIV.  Oùxoùv  xat  >9uàî,  )§v6t  àv  5ta7rovciou£V  tyrr/oplocq  ri  xaî  fteyaXo-    15 
9(ooauv//Ç  ckôfAeyov,  xaXov  àva7r).aTT£a"9at  Tatç  ^u^afg,  Trâiç  àv,  et  tv~/qi, 
TaÙTo  toOG  Oy.npoq  erres/,  7iwç  §   av  IlXarwv  $  hr,[/.o<jQswiç  v<j/coaav,  >7  iv 
laropicç  ®ov~/i)Vàriq  •  TzpoqTiŒZovrx  yàp  v^tv  /.xrà.  ÇyjXov  lx£t~ya  Ta  7rpôç- 
W7:a,  xat  oîov  5ta7r/2£77ovra,  ràç  tyvyjcq  dvoiaet  7rwg  upoç  rà  àv£t&»Xo- 
7iotouf/.£va  \xzxpx.  §  2.  Ert   5È  fjt.à).Xov,   £t  xàxavo  r/j  §tavota  izpoqvKo-    20 
ypacpot^ev,  7rwç  àv  tc§£  Tt  vît  £p>0  "keybfievov  7rapwv  Oprtpoq  rr/ovaev,  f) 
Ay^oafo'vyjç,  >?  ttwç  àv  em  tojtw  SteréSyjaav.  Tci5  yà/3  ovrt  f/lya  to  àyw- 
viap.ot.,  toîoutov  vTzor'SzG^ai  twv  î§twv  Xôywv  ^i/.xarhpiov  /.où  Biocrpov,  /.al 
Èv  TyjXtxovrotç  vfjowo't  xpirouq  te  xat  pdproaiv,  viziyziv  toôv  yptxyotxêvtàv 
evOvvbcq  TieTixïyBxt.  §  3.  Il)iov  §£  tovtwv  Trapop^Ttzov,  £t  7rpoçTt9e«jç,    25 
ttcôç  àv  e^oû  TaÛTa  ypa''|aVToç  o  ^£T   £f^£  îTfX{  obcputreiev  aîcov  ;  Et  ^£  tifi 
aÙTÔ0£v  cpoêorro,  ^  toO  îôt'ou  (Stou  xat  ypôvov  où  cpSe'y^atTo  Tt  vTiepriue- 

VÀR.  —  1.  1  M.  fafaro.  —  1.  2  PV  3  L.  î  ^e  *Apx-  K-  ^aî  ^PZ-  V  a  L.  om.  àmb.  —  1. 4  Cit. 
Ta  ètt'  tvS'cù;.  M.  'Iv3"où;.  —  1.  5  V3.  e-oaij/av.  — 1.  6  V  2  L.  gùXoxXotttî.  —  1.  7Em.  èu.^ 
ptPâaai  [AOt.  31.  *ai  où^'  àv  £u.ptPâaa'.  uot  ffoxtt.  —  1.  9  V  5  R3I.  auvsxP^vài — 1.  16  L.  x.aXwç. 
—  1.  18  PV2L.  «ûoittTrrovra.  —  1.  25  A.  7raaï-/Ôat.  Em3I.  >4ai  f^.r,  iraï^ai.  R.  omet  le  mot 
et  ajoute  un  astérisque.  —  1.27  CE.  /.po'vcj  csôs-^atTO. 

(*)  Comp.  le  jugement  de  Quintilien  sur  (4)  Voir  sur  les  plagiats  des  anciens  l'en- 

Platon,  I.  O.  X,  1,  81.  tretieu  qui  eut  lieu,  suivant  Porphyre,  chez 

(5)  V.    sur    Ammonius  les    Recherches ,  Longin,  le  jour  de  la  fête  de  Platon.  Re- 

p.  53.  cherches,  p.  21.  Documents,  n°  15.  31.  Se- 


[Cil.    X.]  TRAITÉ    Dl    SUBLIMi:.  I7«» 

Hérodote  est-il  le  seul  qui  ait  imité  Homère?  Stésichore,  Archiloquc  l'ont 
imité  avant  lui  ;  mais  plus  que  tous  les  autres,  Platon  a  fait  dériver  de  son 
côté  une  multitude  de  filets  de  cette  source  abondante  (*).  Peut-être  au- 
rions-nous eu  besoin  d'en  donner  des  preuves,  si  Ammonius  n'avait  fait  de 
ces  emprunts  un  recueil  où  ils  sont  classés  sous  divers  chefs  (s). 

Ce  n'est  pas  ce  qu'on  appelle  un  plagiat  (*)  ;  c'est  plutôt  une  imitation 
du  beau  moral,  semblable  à  celle  qui  consiste  à  reproduire  de  belles  formes 
ou  de  beaux  monuments,  et  je  ne  pense  pas  que  Platon  eût  orné  de  telles 
fleurs  les  principes  de  la  philosophie,  et  qu'il  se  fût  engagé  si  souvent  dans 
des  fictions  et  des  expressions  poétiques,  s'il  n'eût  voulu  disputer  de  tout 
son  pouvoir  la  première  place  à  Homère  ;  tel  qu'un  jeune  athlète,  qui  lutte 
peut-être  avec  trop  d'insistance,  et  comme  à  main  armée,  contre  un  ad- 
versaire déjà  renommé,  et  qui  parvient  à  obtenir  sur  lui  quelque  avan- 
tage. «  Une  telle  lutte,  dit  Hésiode,  est  favorable  aux  mortels!  (5)»  Au  fond, 
n'y  a-t-il  pas  du  mérite  et  de  l'honneur  à  disputer  ainsi  la  gloire  et  la  cou- 
ronne, puisqu'il  ne  saurait  être  honteux  de  rester  au-dessous  de  ses  de- 
vanciers? 

Toutes  les  fois  donc  que  nous  travaillerons  à  quelque  œuvre  qui  réclame 
de  hautes  pensées  et  un  style  élevé,  il  sera  bien  de  nous  représenter  com- 
ment Homère  aurait  exprimé  la  même  chose,  comment  Platon  ou  Démo- 
sthène  ou  l'historien  Thucydide  l'auraient  rendue  avec  grandeur  ;  car  si 
notre  ardeur  est  excitée  par  de  tels  personnages,  par  des  rivaux  si  supé- 
rieurs, notre  àme  s'élèvera  en  quelque  sorte  à  l'idéal  qu'elle  s'était  formé. 

L'effet  serait  bien  plus  sûr,  si  nous  pouvions  imaginer  de  quelle  manière 
Homère  ou  Démosthène  auraient  écouté  telle  de  nos  paroles,  ou  comment 
ils  en  auraient  été  affectés.  C'est  réellement  un  puissant  aiguillon  que  de 
soumettre  ses  propres  discours  à  un  tel  tribunal,  à  une  telle  assemblée,  et 
de  se  figurer  qu'on  est  appelé  à  rendre  compte  de  ses  écrits  en  présence 
de  ces  grands  hommes  que  l'on  prend  pour  juges  et  pour  témoins. 

Mais  ce  qui  vous  animerait  encore  davantage,  ce  serait  de  vous  deman- 
der aussi  :  Comment  les  hommes  qui  vivront  après  moi  écouteront-ils  la 

CONJ.  — 1.  i,  Le  Fèvre,  'O  ah  'IFpvî.  TOUn»,  Où  ràutôvoc  'H?.  TOUP,  Tt;  aivo;  Hp. 
'Oja.  êfÉVETo;  Morus,  TH  uo'vo;  'Hp.  'Ou.  if.  —  1.  4,  Le  FÈvitE  a  corrige  la  leçon  fautive 
des  mss.  en  lisant  eî  u.r,  ra  in  stîou;  et  -epi  'Auu..  —  1.  6,  Tollius  propose  de  lire  etôûv 
au  lieu  der.Oûv;  c'est  aussi  l'avis  de  MORlS.  —  1.  7,  TOUP,  y.xi  vjS.  àv  èfxxTaïuîjai  «/.oi 
Hca-û  nr,)..  riva.  — 1.  21,  MORUS,  to'^s  tô  ûtc'  èucû  Xef.  —  1.  25,  LANGBAINE,  approuvé  par 
Wyttenbach  (Dibl.  Crit.  III,  p.  47),  x*t  «mi  tïtxîctxi.  Weiske  fils  tire  de  la  leçon  du  ms. 
Ambr.  itfoçHfjku.  Ne  pourrait-on  pas  lire  tctx/ôxi? 

guier  (1. 1.)  traduit  ainsi  cette  phrase  :  •  Ce      «  lage  des  monuments  d'art    plastique  ou 

•  n'est  point  un  larcin,  c'est  un  moulage  de      «  architectonique.  » 

«  beaux  caractères  à  la  manière  du  mou-  (*)  Les  Œuvres  et  les  jours,  v.  2 1. 


180  UF.n  Y.JOV2.       [S.  XIV,  l  3.—  S.  XV,  §  8.] 

pov,  àvây/.r,  /.ai  xà  aiSÛ.a.ij.cav'ojj.eva  vnb  xr,ç,  xo'jxov  'fyvyfiç  àxû:r,  ttoà 
xvylà  &çjtsp  àu.&lovvOai,  ixpbç  xbv  xy)ç  ûarspocp^uiaç  ohaç,  ui]  xùsq^opoi- 
uzva  yfi'ovov. 

RE^AAAION  IA' 

X\  .  Oy/.ov  /.xi  ueyalmyopiaq  '/.ai  àyàvoq  èizi  xoixoiç,  w  vzavia,  xou 
ai  yavxaaiai  TtapaaY.evaaxv/M>xaxai  •  oCtw  yovv  etâtoloizouaç  avxàq  ivioi  5 
liyovai.  JLaleïxat.  plv  yàp  xotvwç  yavxavia  tixv  xb  bizoiqovv  èwôriua 
yzvvr,xiy}jv  lôyov  izapicxâuèvov  •  tSt'wç  ô  ènl  xovxwv  nsxpccvwa  Touvofza, 
bxav  à  Aéyyç  uît  kv%x>aiav\)M)  /.al  TtâQovq  filémiv  §ozvfc,  xaï  vit  tyiv 
xiSftç  xoïq  àv.ovovaiv. 

§  2.  Qç  5   ezepôv  xi  ri  pr,xopv/.ri  yavxanla  j3oûXeTa£,  '/.al  exspov'f)  napà     10 
TMYiXaïc,  où/  àv  lâ9oi  <7£,  où§   on  rrjfe  f/èv  ev  Ttoïfiaei  xiloq  hxh  ËxnTyj- 
çiç,   xf,q  5  ev  Àôyotç  èvâpyeia,  du.yoxzpai  S   ouwç  tour   ira^r,xovai   xb 
avyy.tY.ivnp.ivov. 

Cl  u.YÎTEp,  t^ETEÛti)  aî,  u.r,  'ttÎgeu  aoi 

Ta;  ataaTWTrcù;  **'•  ^pa/iovTM^si;  /topa;  ■  1 5 

Aûtou  -yàp,  aûrat  77Xr,<rtov  9pMO-y-ouo"î  uou. 


Rat 


Os  p.ot,  XTavEÎ  ,u.£  •  ttoI  çû-yw  ; 


VAR.  —  1.  2  M.  ô'Xyiç.  —  1.  3-4  R.  y.pdvov  *  SyXOU.  —  1.  5  PV  2.  gutm  7  cuv.  M.  omet 
o'jtw  f&ûv.  —  1.  6  M.  omet  Ô7r<o;oî!iv.  —  1.  7  R.  f£vvr,Tty.ôv  Xo-yov.  —  1.  7  M.  éww;oùv  rca- 
piffrâa.  CR.  r,8fi  S'  eVitgûtow.  EmM.  t^tw?.  —  1.  10  V  2  omet  sTEpdv  TI.PV2  3  x«i  érEpov  y 
77apà  7coiy)t.  —  1.  H -12  L.  ei».7;Xvi?t;.  V3  E.  toï;  81  Xo'-y.  èvâp-^. —  1.  12  P.  oy.w;  to  te  ÈtuÇtot. 
tô  xai  o-j-j1*.  V  2  L.  x.ai  to  au^x.  Em.  STrtÇ.  tô  airp.  R.  tôt'  sttiÇ.  to  xod  au-f*. 

(G)  Plutarque,  dans  son  Traité  sur  les  propres  termes,  «  aux  yeux  des  grands 
moyens  de  faire  des  progrès  dans  la  vertu,  «  hommes  qu'il  avait  choisis  pour  modèles.» 
eh.  15,  recommande  aussi  d'avoir  devant  Dans  ses  Etudes  littéraires,  1. 1,  p.  181,  le 
les  yeux  des  modèles,  tels  que  Platon,  Epa-  même  critique  disait  en  parlant  de  lui- 
minondas,  Lycurgue,  Agésilas.  V.  aussi  Se-  même  :  «  Pour  moi,  ce  me  semble,  il  n'est 
nèque,  Ep.  XI,  vers  la  fin. —  Ch.  Labitte,  qu'une  manière  un  peu  précise  de  songer  à 
dans  un  article  intitulé,  de  l'Etude  de  la  la  postérité  quand  on  est  homme  de  lettres, 
poésie  latine  sous  Louis  XIV,  s'exprime  c'est  de  se  reporter  en  idée  aux  anciens  il- 
ainsi  :  «  Racine,  dans  sa  pensée,  se  propo-  lustres,  à  ceux  qu'on  préfère,  qu'on  admire 
sait  volontiers  les  anciens  comme  specta-  avec  prédilection,  et  de  se  demander  :  «Que 
teurs;  c'était,  selon  lui,  une  sorte  de  public  «  diraient-ils  de  moi?  à  quel  degré  daigne- 
idéal,  et  il  n'avait  d'autre  but  que  «de  ne  «  raient-ils  m'admettre?  s'ils  me  connais - 
«  pas  trop  paraître  indigne,  »   ce  sont   ses  «  saient  m'ouvriraient-ils  leur  cercle  ?  me 


[CH.  XI.]  TRAITÉ  DU  SUBLIME.  IHI 

lecture  de  mes  écrits  (6)  ?  Celui  que  dominerait  la  crainte  de  ne  pouvoir 
rien  dire  qui  soit  digne  de  lui  survivre,  ne  saurait  produire  que  des  œu- 
vres imparfaites  et  obscures,  qui  doivent  échouer  et  qui  n'obtiendront 
point  les  suffrages  de  l'avenir  (7). 


CHAPITRE  XL 

Les  images  que  quelques  auteurs  désignent  sous  le  nom  de  figures, 
contribuent  aussi  puissamment,  mon  jeune  ami,  à  donner  au  style  de  la 
gravité,  de  la  majesté  et  de  l'énergie.  On  appelle  ordinairement  image 
toute  idée  qui  s'offre  à  l'esprit  de  manière  à  pouvoir  être  représentée  par 
le  langage  ;  mais  ce  terme  a  prévalu  pour  désigner  les  choses  que  l'en- 
thousiasme ou  la  passion  vous  mettent  sous  les  yeux,  et  que  vous  expri- 
mez de  manière  à  les  faire  voir  à  ceux  qui  vous  écoulent. 

Vous  n'ignorez  pas  que,  chez  les  poètes,  l'image  joue  un  autre  rôle  que 
chez  les  orateurs;  que  chez  ceux-ci  elle  a  pour  but  une  vive  représenta- 
tion des  objets  ('),  chez  ceux-là  elle  tend  à  frapper  les  esprits;  mais  les  uns 
et  les  autres  s'efforcent  de  nous  émouvoir. 

«  0  ma  mère,  je  t'en  supplie,  n'excite  pas  contre  moi 
«  ces  filles  sanglantes,  hérissées  de  serpents  ! 
€  Les  voici,  les  voici,  qui  s'approchent!»  (2). 

Et  ailleurs  : 

«  Ah!  elle  me  tuera,  où  fuirai-je? »  (3) 

CONJ.  —  1.  1,  STEINUEL,  ci  ^evvaîs  au  lieu  de  ci  veswia.  —  1.  5,  DOBREE,  ràç  EtS'wX.  - 
1.  6,  Spencel,  tvv«iu.aTi.  — 1.  6-7,  Weiske  dispose  ainsi  cette  phrase  :  o.  -x.  èwor,;/.a,  Xo- 
fou  fevv.,  isz.  irap.  —  1.  11-12.  J'ai  rétabli  la  place  des  mots  e*it).y,î;iç  et  èvâp^eia  d'après 
les  manuscrits,  contre  l'avis  de  Weiske. —  l.  12,  Toup,  Taùrôv  èttiUtoùgi.  Weiske,  txùto 
ou  70  aJTi  tvjt'  i~<X 

«  reconnaitraient-ils  comme  un  des  leurs ,  tion  majestueuse,  le  rapport  qui  unit   le 

«  comme  le  dernier  des  leurs,  le  plus  hum-  tribunal  de  la  postérité  à  celui  des  grands 

«  ble  ?  »  Voilà  ma  vue  rétrospective  de  pos-  prédécesseurs.  —  Ne  piis  s'en  tenir  à  la 

térité,  et  celle-là  en  vaut  bien  une  autre.  »  traduction  de  Boileau.  >•    Revue  des  Deux- 

A  ce  sujet,  M.  Sainte-Beuve  fait  laremar-  Mondes,  mai  1846,  p.  112.  Notice  sur  Char- 

que  suivante  :  j>  Il  faut  voir  la  même  idée  les  Labitte. 

rendue  comme  les  anciens  savaient  faire,         (7)  Quint.  I.  0.  VIII,  îi,  32.  Dum  timent 

c'est-à-dire  en  des  termes  magnifiques,  au  ne  aliquando  cadant,  semper  jacent. 
XII<=  chap.  (sect.   XIV)  du  Traité  du  Su-         (»)  Quint.  I.  0.  VI,  2,  29-35  explique  les 

Mime,  qui  a  pour  titre  :  «  Suppose-toi  en  mots  çavraoïa,  èvâp-feta.  Comp.  Plut.  Mor. 

1  présence  des  plus  éminents  écrivains.»  p.  16  C.  406F. 
I.ongin  (ou  l'auteur  quel  qu'il   soit)  y  fait  (-)  Eurip.  Oreste,  v.  25& 

admirablement  sentir,  et   par  une  grada-  (3)  F.urip.  Iphig.  Taur.  108. 


182  nEPi  WOY2.  [S.  XV,  §3-4.] 

EvraùÔ  6  rtoo?îyjç  acvzbç  etôsv  eptwvxq  •  o  5  ècpavraaQy/  [uy.poï>  iïeïv  Oex- 
axrsBxi  /.où  zovç  xkovovtxç  Yivxyxxaev. 

&  3.  Eori  ^sv  oùv  yiloKovctiTûtvoç,  6  Eùp:7ri&?ç  âùo  Taurt  "KtxQn, 
(j.xvixç  re  /ai  eptetccg,  hctpçcyuàifaœ,  mât»  Tourotç,  co*  où/,  otâ  ci'  tiaw 
èvépoiz,  èmrvyiazxroç  •  où  pr,v  Six  km  rode,  cOXxiç  èmriBeaOxi  yxvrx-  5 
alxg  où/  àrofywç.  H/tara  yé  rot  p.£yxloyvr)ç  wv,  oawç  rrjv  aùroç  auroû 
cpucriv  ev  nolloïç  yevsaBxi  rpxyurjv  Kpoçnvxy*Ax<7£,  y.xï  itxp  èxaara  km 
tg5v  ^/.eye&wv,  wç  6  7roty;Trjç, 

Oùpyi  Js  tiXEUpâ;  te  xal  tc^îov  àu.<pûTepw8£v 

MaariETat,  Es  £'  aÙTÔv  Èrc&Tp'jvEt  uiay^aaaOai.  10 

§  4.  Tw  yoùv  «PaeÔovrt  7rapa&5oùç  ràs  //Vt'aç  6  H).ioç, 

"EXa  Je,  iaïî'te  Aiëuxôv  aîôs'p'  £Î;[3aX«ôv  ■ 
Kpâatv  -fàp  ô-fpàv  eux  é'xwv,  à^î^a  <jtjv 
Kârw  Jniffsi  — 

9>J<TtV..EtS'  e^s,  13 

"lei  S1'  ecp'  ÉjvTa  IlXetâS'uv  ê'^wv  S'po'ixcv. 
ToaaùV  àjcoûaa?  ux'  e^.api|/£v  r,vîaç  • 
Kp&ûaa;  5s  «Xsupà  7ïT£po<po'pwv  éyr^âr-tov 
MeOtjxev  •  al  £'  Ertravr'  £— '  atôipoç  ^royâç. 

riaTT,p  &'  omaôs  vwra  astpaîou  ($sëw;  20 

"IiTTrEUc,  Traîna  vo'jÔETtov  'Ey.ùa'  EXa, 
Tr$£  <jTp£<p'  âpua,  T7$S.  — 

Ap  où/,  àv  eftrots,  on  19  ^UX^  T0^  ypx<fovroç  GvyenioxLvzi  T°ù  ajowaro?, 
/ai  ax>/Vv{v5uvîvov(7a  fofç  oitto^  (TUVcTrr^owrat  ;  Où  yàp  <zv,  et  1x4  rofç  où- 
pxviotç  i/dvoiq  è'pyoïç  iaoftpou.ovix  eepépero,   rotaùr    av  Trore  ètpavTacxSy?.    23 
Opoix  /.xi  rx  enl  t%ç  JL&aachàpetç  aùrco, 

VAR.  —  1.  1  M.  eux  eî^ev  'Epiv  •  h  Si  ÈçavTâffôr;.  P.  ô  £è  s<p.  Em.  àXX'  Èçavr.  —  1.  4R.  ev 
Ttffiv.  — 1.5  A.  Êrspot.  —  1.  6  M.  r,Ai<s-:i  "ys'ti.  P.  aùro;  aùroù. — 1.  10  P.  E^'aù-rôv. —  1. 13 
PV  2  3  L.  à^tSac  Tiv  ou  f,v.  —  1.  14  CM.  xârw  JUtat.  —  1.  16  V.  i  3  L.  corr.  iva  J'  fe.  — 
1.17  CR.  à/co6aa;Ti;.  Em.  àx.  iraïî.—  1.20  CE.  SscpiGu.— 1.  21-22  P.  ëxsït'  ÈXarripa  Earpso' 
âpp.a  rri^E.  R.  vguôetwv  ÈXarvipa,  ëjcsïite  aTps'ç'  âpaa  TfS'E.  M.  tî;  p'  ïa-çiy  . 

CONJ.  —  1. 1,  Langbaine,  S  Je  l<f,  —  1.  4-5  Stanlei  (ad  ^Esch.  p.  706)  Et  ««  ÊTEpoç.  — 
1.  7.  MoRUS  supprimerait  ètÙ.  WEISKE,  wap'  ÊxaaTa  ~à  etci  (ae^.  Je  lirais  Èari  twv  jj-e-/.  (V. 

(*)  Plutarque  (De  Placitis  phil.   XII,  1,  XÉ-j'EtaÈv  aura  w;  u.£u.r,vw?,  opâ  ^'oùJèv,  àXXà 

900  F.)  cite  le  même  passage  d'Euripide  :  Soxii  u.o'vov. 

'O  "yoûv  rpa-Ytxbç  'OpscTTriÇ  ôrav  Xs'y»! •  (s)  «Nul  poëte,  dit  M.  Patiu,  au  sujet 

TiariTEp,  [jceteûw  ai,  u.ïi  'w'aEts'  y.u  d'Euripide,  ne  produisit  sur  la  scène,  avec 

rà;  ouu.aTdw&ù;  xa't  ^paxovrw^Et;  scopa;  •  des  traits  plus  vifs  et  plus  pénétrants,  la  dé  - 

aurai  -vàp,  aûrat,  -rrXyiatov  OpMaxouu!  pou  plorable  et  effrayante  image  de  la  raison 


[CH.  XI.]  TRAITÉ  DU   SUBLIME.  183 

Le  poète  lui-même  a  vu  les  furies,  et  ce  que  son  imagination  lui  a  repré- 
senté, il  oblige  en  quelque  sorte  les  spectateurs  à  le  voir  (*). 

Euripide,  en  effet,  s'applique  de  tout  son  pouvoir  à  peindre  avec  vigueur 
ces  deux  faiblesses,  la  folie  et  l'amour,  et  je  ne  sais  si  ce  n'est  pas  en  cela 
qu'il  réussit  le  mieux,  bien  qu'il  ne  manque  pas  de  hardiesse  dans  la  pein- 
ture des  autres  passions  (5).  Quoiqu'il  ne  soit  pas  naturellement  sublime,  il 
force  souvent  son  génie  à  s'élever  jusqu'au  tragique,  et  toutes  les  fois  qu'il 
veut  donner  à  son  style  de  la  grandeur,  il  ressemble  au  coursier  d'Ho- 
mère, 

«  qui  bat  de  sa  queue  ses  jambes  et  ses  flancs,  pour  s'exciter  au  combat.»  (6) 

Ainsi,  lorsque  le  Soleil,  en  remettant  à  Phaéthon  les  rênes  de  son  char, 
lui  adresse  ces  mots  : 

«  Eh  bien  !  pars,  mais  garde-toi  du  ciel  de  Libye, 
«  car  tes  roues  n'y  rencontrant  aucune  vapeur,  s'enfonceraient  bientôt...» 

Et  plus  bas  : 

«  Dirige  ta  course  vers  les  sept  Pléiades. 
«  Aces  mots,  le  jeune  homme  s'empare  des  rênes, 
«  et  touchant  les  flancs  de  ses  coursiers  ailés, 
«  les  fait  partir.  Ceux-ci  volent  dans  les  plaines  du  ciel. 
«  Le  père  cependant,  monté  sur  un  cheval  de  volée, 
«  suivait  son  fils,  en  lui  criant  :  Va  de  ce  côté, 
«  dirige  ton  char  par  ici,  passe  par  là.*  (7) 

Ne  diriez-vous  pas  que  l'âme  du  poète  s'élance  aussi  sur  le  char,  et  qu'elle 
vole  avec  les  chevaux,  dont  elle  partage  les  dangers  (s)?  Jamais  elle  n'aurait 
conçu  un  tableau  si  vivant,  si  elle  ne  se  fût  laissé  emporter  par  les  cour- 
siers célestes,  produit  de  son  imagination.  Nous  en  dirons  autant  de  ces 
paroles  de  Cassandre  : 

Hast.  Pal.  gr.  809  et  931.)  —  1.  13,  Le  Fèvre,  ityiïa.  <tt.v.  —  1.  U,  Le  Fèvre,  ànisst.  — 
1.  20,  Uutgers,  (j£ip*£c-j.  —  1.  22,  PoRTUS,  tffri  fripéf'  âpaa  tt#e.  MatthIjE  (Eurip.  Fragm. 
tome  IX,  p.  271  j  lit  ainsi  ce  passage,  qui  n'a  été  conservé  que  par  notre  auteur  : 

"l'j.x  iïi  putn  AifjiHtiv  aiOî'p'  èv.jWawv  • —  xpâatv  •yàp  Gfpàv  eux.  Ejrwv,  â^î&fc  <n;v  —  y.xrt* 
Swnt'....  "Ist  8't'S  É7rrà  IlXêiâ^wv  i'^wv  S'po'aov.  —  TcaaÛT'  dbccûax;  eit*  É'u.ap^cv  r.vîaç, — 
y.pvjaa;  Si  7rÀS'jpà  Tr7epo«opwv  è/r.fMÎTMv  —  as'Or.x.Ev  •  aï  3"  ETïravT'  ett'  aîûspo;  TC-rû^aç.  — 
IlaTT.p  J'otugOs  vwtï  aeipatou  psfJà);  —  Îittceue,  rcaiS'a  vcjôetwv  •  eV.eïu'  eXa,  —  ttj  pa  cvpcV 
âpaa,  -rfiS'E 

abattue,  détruite  par  le  malheur.»  Etudes  Goethe,  Kunst  und  Alterthum,  IV  et  VI. 
sur  les  Tragiques  grecs,  I,  p.  47.  C'est  là  Plutarquc  cite  cette  tragédie  en  deux  en- 
une  éloquente  paraphrase  des  paroles  de  droits  de  ses  œuvres.  Symp.  Qwest.  IV,  2, 
notre  auteur.  p.  665  C.  Cons.  ad  uxorem,  p.  608  DE. 
(c)  lliad.  XX,  170.  Peut-être  aussi  p.  666  C.  tvoUoù;  <yàp  Ppov- 
(7)  V.  sur  le  Phaéthon  d'Euripide,  Mat-  tyîç  ttveùu.'  àvaia&v  mXetev. 
thirc,  Eurip.  tragcedi.T,  IX,  p.  2vi6  et  suiv.  (»)  Comp.  Ovid.   Met.  II,  129  s. 


184  iiepiwoïz.  [S.  XV,  $5-8.] 

AXX',  w  <j<!Xi7r77Ct  Tpwe?  — 
§  5.  ToO    §'   Aia^ilov    yxvxxrsixiq    èmrolti&VToç    fycûàc&rtttrratç, 
w$Tre(o  y.xl  Eurà  em  ©rçêaç  Trap   aùrw, 

"AvS'se;  (çraîv)  é-rà,  ôovptot  Xc-^a-prat, 

Ta'jpccçafoûvTs;  sî;  u.EXâv5sTûv  aâxoç,  S 

Kal  ôi-j-j'âvovTc;  y.spal  ~2'J?S''0'J  90'vcu, 
"ApTiv  t'  'Evuw  xal  cptXaîaaTOv  4>oêov 

'fipxtou.oTViaav, 

Toy  tStov  aùrôov  Trpoç  ctXXifàouç  &Xa  ofietou  avvou.vjy.zvoi   5a'va*ov,  evi'ors 
aévzoï  (xy.xxî.pyxaxovq  y.x\  oîovel  Tioxoevîzïq  xxq  èvvoixç  vm  xu.x).xyrovg    10 
cpipovzoç,  otut.ôùç  laurov  6  Evpro'&jç  jwbtetvoiç  uttô  cptXoriat'aç  rofç  xivSyvois 
7:ooço£j3aÇ££.  §  6.   Kat  Tiapà  f/èv  biayjSkto  ■Ka.pa&oE&ç,  rx  tou  Auzovp- 
yov  fixiC/ax  y.xxx  rrtv  èmcpxvsixv  zov  Aioviaou  Bcoyopsïrxt, 

'Evôouatà  S'y)  Swaa,  [tax^tàtt  ars-p)  • 

ô  Se  'Evpir.tàvç  to  auto  to09   èrépwç  éqwjdyvaç  e&çwwjae,  15 

nâv  &s  Çwt€àntx<u'  Spoç. 

§  7.  Axpwç  ôè  y.at  6  2o<pozXyj$  £7rt  roû  Ôv^Txoyroç  Orônroy,  xai  eavrov 
usvx  <$io<JY]{islzç  vtvoç  Bocnzovroq  myxv-x'JTxi,  xàà  yxrx  rôv  xtïotÙ.ovv 
rûv  E^TVtoV,  êïrf  t   A^tWicos,  r.poyxivouhov  raTg  xvxyouivoig  imip  toû 
ra'çou  ,  >}v  oùx  oB    eî'  Ttç  o-Jnv   èvxpyhzepov  etôoiïoTtotwys  Ziuwvtôou  •     20 
Travra  5  xwiyœjov  TtxpxrfâeaOxt. 

§  8.  Où  f/^y  aXXà  rà  uèv  Trapà  roc?  7rouj?arç  fwQauatépàcv  zyzi  Trjv 
VTtepéyjiTUKJiv,  ôig  £«p'/;v,  xa!  TiaVryj  ~o  7Ttorov  vTtspxîpovaxv  •  rra  51  pjro- 
piyjf,ç  yxvzxaixç  xaXXtarov   àît  to  ïp.izpxv.xov  y.x\  èv<zh)(kç*  àsivxï  y.xl 


6  P. 


VAR.  —  1.  3  C.  w;t:s?  kw  éirrà  È~i  0x|3aç.  M.  <Ô;tïep  et  sirrà  fat  0x|3ai;.  —  1. 5  V2  asX 
t&ù  xûjcî;.  V  3  puXavOt  tô  aâico;.  corr.  selon  Weiske  *a>40?,  selon  Blomfield  ra*c;. —  1.  ( 
ôi^âvov  Tt;  "/.spot,  corr.  ôt^âvov.  V  2  Ôtf-f avov  tï  yiçal.  V2  6'jyfâvov  ti  yEpfft. — 1.  7  PLR.  âpY! 
t'  èvuw  —  1.  ÏO  PR.  àvaXXây.T&u;  çs'p&vTaî.  V  2  àXXâxTO'j;.  V  i  àvaXXstxTOuc.  A.  à/-araX>.ây-- 
tou;.  —  1.  16  PV  2  J  LR.  auvî^âxxe'Jev  opo;.  L.  a,jvs(3â/.-/teuasv.  M.  ^uvs[iâx-/iïuasv.  —  1.  19 
M.  "EireiT'  Ay,,. 

(9)  Matthiœ  pense  que  ce  vers  appartient  tarque  rapporte  que  Gorgias  disait  de  cette 

à  la  tragédie  d'Alexandre,  et  le  place  dans  tragédie,   qu'elle  est  toute  pleine  du  dieu 

labouche  de  Priam  qui  vient  de  reconnaître  Mars.  Symp.  Q.  VII,  10. 

Paris  (Eurip.  fragm.  p.  39);  mais  ce  sont  (u)  M.  Ahrens  (/Esch.  Fragm.  Didot.  Pa- 

là  des  conjectures  qui  reposent  sur  de  bien  ris,  1812,  p.  178),  d'accord  avec  G.  Her- 

faibles  fondements.  Plutarque  cite  trois  vers  mann  et  Weleker,  place  ce  vers  dans  les 

de  cette  tragédie,  dans  les  Pracc.  reip.  ge-  Edoni,  première  pièce  de  la  tétralogie  Ly- 

rend.  c.  28.  ctirgia,  qui  comprend  aussi  les  Bassarides, 

(J0)  Eschyle,  les  Sept  chefs,  v.  Ai.  Plu-  les  Neanisci,  Lycurgiis. 


Cil.  XL]  TRAITÉ  DU   SUBLIME.  18.» 

*  0  belliqueux  Troyens  !...»  (9) 

Eschyle,  qui  conçoit  avec  tant  de  hardiesse  des  images  si  dignes  de  ses 
héros  ;  par  exemple,  dans  la  tragédie  des  Sept  chefs  devant  Thèbes  : 

«  Sept  guerriers  (dit-il),  sept  chefs  pleins  d'ardeur 
«  immolent  un  taure.au  dont  le  sang  est  reçu  dans  un  bouclier  noir  ; 
«  ils  y  trempent  leurs  mains, 
«  en  invoquant  Mars,  Bellone  et  la  Peur  sanguinaire, 
«  qu'ils  prennent  à  témoin  de  leurs  serments;»  (10) 

ils  s'engagent  ainsi  de  concert,  sans  pitié  pour  eux-mêmes,  à  combattre 
jusqu'à  la  mort  ;  Eschyle,  dis-je,  se  permet  pourtant  quelquefois  des  idées 
encore  imparfaites,  qui  ne  sont  ni  élaborées,  ni  débrouillées,  ni  suffisam- 
ment adoucies.  Emporté  par  le  désir  de  s'élever  aussi  haut,  Euripide 
s'expose  aux  mêmes  dangers. 

Ainsi  Eschyle,  ayant  représenté,  d'une  manière  assez  étrange,  l'agitation 
du  palais  de  Lycurgue  au  moment  de  l'apparition  de  Bacchus,  en  disant  : 

«  L'habitation  est  saisje  d'enthousiasme,  le  palais  est  agité  par  des  transports,  »(•*) 

Euripide  a  voulu  exprimer  la  même  idée  en  l'adoucissant  : 

«  Toute  la  montagne  (dit-il)  partage  leurs  transports.»  (1S) 

Sophocle  se  montre  également  sublime  lorsqu'il  nous  peint  Œdipe  mou- 
rant et  s'ensevelissant  lui-même  au  milieu  des  éclairs  et  des  tonnerres  (15), 
ou  bien,  lorsque,  au  moment  du  départ  des  Grecs,  il  fait  apparaître  Achille 
au-dessus  de  son  tombeau  ('*),  apparition  que  personne,  à  mon  avis,  n'a 
décrite  mieux  que  Simonide('5).  Mais  on  ne  saurait  citer  tous  ces  exem- 
ples (16). 

Cependant,  comme  je  l'ai  dit,  l'imagination  des  poètes  donne  souvent 
naissance  aux  fictions  et  produit  partout  le  merveilleux  (**)  ;  chez  les  ora- 
teurs, au  contraire,  le  principal  mérite  des  images  consiste  dans  leur  vé- 
rité et  leur  effet  sur  l'esprit  des  auditeurs.  Aussi  trouvé-je  pénibles  et 
étranges  ces  sortes  de  digressions,  où  le  discours,  se  rapprochant  du  style 

(>*)  Eurip.  Dacch.  723.  ron.  Hist.  delà  Litt.  grecq.  p.  165-171. — 

(,3)  Œdipe  à  Colone,  v.  1510  s.  1656  s.  Sur   l'apparition  d'Achille,    comp.    Ovide, 

(«*)  Dans  la  tragédie  de  Polyxène,  dont  Met.  XIII,  441.  Senec.  Troad.  v.  169-202. 
Stobée  (Ecl.  ph.  I,  p.  129)  a  conservé  les         (»«)  Comp.  avec  cette  phrase  Plut.  Cons. 

premiers  vers  :  ad  Apoll.  c.  27,  fin.  Mupîa.  &'  i-nl  [/.vpîoi;  <xv 

ÂXTa;  àikaîœvâî  Te  xat  u.eXaajiaôéî;  tiç  Ï//a  rotaûr»  •jTfcpxrïôcaôat. 
Xiiroûaa  Xtavr,?  rXôcv,  rr/yj<jr,ç  "peu;  (17)  Plutarq.  (de  Aud.  poet.  c.  2.)  Oûts 

'V/is:îv7o;  ôvj-àt.-j'o;  àpaevxç  */.-*;■  *fàp  [AÉTpsv,  oÛTe  Tpo'770;,  cjtî  Xs^ew;  o-j-/.o;, 

V.  Ahrens,  Fragm.  Soph.  187,  p.  280.  On  cût'  eùxoupia  (/.sTaçopà;,   cûte    àpjj.ovîa,   xat 

croit  que  Plutarque  cite  la  même  pièce  de  aûvdsat;  êyji  -rsaoûrov  atu-uXt*;  xai  -/api-ro;, 

Sophocle,  p.  854  F,  Mor.  985  C.  Sw*  lî  r.ir;v.r,\).itri  îsâOeai;  ji.vÔoXo^ta;. 
(,s)  V.  sur  Simonide  de  Céos,  Al.  Pier- 

17 


186  iiepi  y«i-oï2.  OS.  XV,  |§  8-42.] 

ExcpuXot  où  Ttxpxfixaziç,  r,vU  xv  y  7rotnnxov  tou  Xôyou  xaî  p>Sû5eç  to 
7rXa'(7fxa,  xat  etç  uàv  7r(ooçr/7ri7rTov  to  aSivarov  •  w?  -/$•/;,  vh  At'a,  xat  oî 
xaô  r,jj.xq  §zivo\  pyjzopzç,  yxBxTizp  oî  Tpaywcîot,  fiïsitovcriv  E/3tvua?,  xaî 
où§   ezîrvo  iixBzïv  ot  yzwxhi  iï'jvxvzxi,  èrt  6  Xeywy  Opiazriq, 

MÉ8s;,  |û'  ouaa  twv  eu-wv  'Epwûwv  •  O 

Ms'aov  a'  ojyjwtÇetç,  «;  j3âXr,;  si;  TapTotpov, 

<pxvrx%exxi  zxvB  on  \).xivzzxi. 

§  9.  Tï  ohvh  pnroptxh  cpavTasta  ôivarat;  IloXXà  yh  ïm&ç  y.xl  a/lac 
zoîç  Xôyoïç  èvxy&vix  y.x\  èuxxSrt  iipoçziçyzpziv  ■  xaTaxtpauéV/j  [t-ivroi  zxîç 
7tpxyu.xriy.xig  braytip-hazaiv,  où  irftôei  tôv  xypoxzriV  fxôvov,  aXXà  xat  Sou-  10 
XoOrat.  «Rat  (W  et  Ttç,  »  cpyjatv,  «  aÙTt'xa  ô>7  p.a'Xa  y.pxvy?iç  oexouaetè 
7r(oo  tgov  Sixacrry/ptwv,  £tT  £t7rot  Ttç,  wç  avicoxTat  tô  ^towùrhpiw,  ol  ôè 
§£!jfjiwrat  cpeiyouo'tv,  oùQfitç  oi/rco?,  ovtc  yzpwj  ovzz  vô'o?,  bAÎyoipôg  Èartv, 
oç  oùj^t  fior,%azi,  xa6  oaov  SuvaTat  •  et  5è  &$  ti?  etTrot  7rap£X5wv,  wç  6 
toutou?  a<p£tç  euros  eariv,  où5s  Xôyou  rvy&w  ixxpxvzu  av  aTroXotTo.»  15 

§  10.  Q?,  y-^  At'a,  xoa  6  rrapt&îç  yxvnyopo'jusjo^  zr.zi^Y]  zovg  5oû- 

XoUÇ    fjLcTa    TT/V  jijTTaV    È)k£u9épOU5    £'jl-/7'pt<7aTO,    «  TOUTO  TO  ^•/îCpt^aa,   £Î7Ï£V, 

où^  o  pïizoïp  zypx\izv,  aXX  Y)  ht  Xatpwveta  ujxyr}.»  Au.x  yxo  toj  rcpa- 
yf/.aTf/.rî)  hziyzipzïv  o  pvzoip  îrecpaVraoTat  •  §tà  xaî  tov  tou  r.ztâzv»  bpov 
vTtzpozcyyz  ZÛ>  lf,U.UXTl.  20 

§11.  <ï>jcr£t  àé  7T005  iv  toîfc  zoioiizotg  xt.xgiv  «et  toù  ypzizzovoç  x/.oi>o- 
jx£V  •  oQev  a;ro  toO  aTToSsotTHtoO  TtzpiùvluJîBx  eiç  tô  /.ara  cpavTaat'av  £y»7rX>;- 
y.Ttxôv,  w  to  Tzpxyy.xziy.ov  t/y.pi>7czezxi  7reptXafxraf/£vov.  Rat  tout  ov*c 
à7T£t/.ÔTw?  ttxayousj  •  iïveïv  yxp  avvzxzzoïiivoyj  ûcp  Iv,  a£t  to  ypzïzzov  ziç 
èxvzb  zrtv  Bxzzpov  Sivapv  nzpiGTtx.  25 

§  12.  ToaauTa  U£pt  twv  zarà  Ta?  whiziq  t^yjXwv,  xat  WTto  p.zyxlo- 
<ppoavvr,ç,  r,  fup^reQK,  ^  cpavTaat'a?  xTzoyzvvoïu.ïJW  xpy.zazi. 

VAR.  —  1.  i  M.  •rcovr-'.îiôv  to  toû  Xo-f.  —  1.  2  CE.  ttpoîc'xttiittov.  CR.  rè  ^ûvarov.  — 
1.  11  R.  eî  tiç  cura)  9r,civ.  —  1. 13  PV  2  M.  cùôaîî.  —  1.  15.  Le  texte  de  Démosthèue  porte  : 
6tôiX£fOU  rj-/,wv  êù8ù;àv  àwaxôeî;  ôavârtp  ^.aiwâiiï!.—  1.  24PVa  3  LE.Îuîïv.— 1.  27PV2Î 
R.  omettent  r,  avant  atar,aêw;. 

CONJ.—  1.  1,  Le  Fèvre,  ïnr«p|îo<mç.  —  1.  2,  Morus,  ttp&sx-ittt&v.—  1.  18-19,  Portus, 

f'8)  Quint.  I.  0.  IX,  2,  42.  Novi  vero  et  te  Tpafo&îai,  iroXXà  toutou  étouffai  Trapa- 

prœcipue  declamatores  audacius  nec  me-  S'Et-jy-aTa,  xal  ô'toi  twv  troncrûv  Tpa-ftxcÔTE- 

hercule  sine  motu  quodam  imaginantur.  —  po'v  ww;  TrpoaipoùvTat,  «;rsp  ô  Iltv^apo;,  àXX' 

Ilermogène  (îTEpl  î^emv  A.  c.  VI.  W'alz,  Rh.  ÛTrèp  aàv  toûtwv    oûtw   •/>pwu-Evtov  tw  Xo'^w, 

gr.  lU,  p.  226)  s'élève  contre  le  même  abus:  tmv  Tpa-fwîoivoiwv  Xé-^w  kcu  Iltv^atpou,  Ta// 

ixrpaxnX(ÇoU(n  &  aÙTOÙ;  (toù;  (roçtaTàç)  aï  àv  E/^oiaEv  ti  Xe^eiv  •  où  toû  irapo'vTo;  ^ê  Sv 


[CH.  XL]  TRAITÉ   DU    SUBLIME.  187 

poétique  et  de  la  fiction,  suppose  des  circonstances  impossibles,  comme 
lorsque  les  illustres  orateurs  de  notre  âge,  imitant  les  tragiques,  évo- 
quent les  Furies  (IS).  Ces  habiles  gens  ne  comprennent  pas  qu'Oreste, 
quand  il  s'écrie  : 

«  Laisse-moi,  furie  impitoyable, 
«  qui  me  saisis  par  le  milieu  du  corps,  pour  me  précipiter  dans  le  Tartare  !»  (<») 

ne  parle  de  la  sorte  que  parce  que  sa  folie  lui  fait  voir  ces  terribles  images. 

Quel  est  donc  dans  l'éloquence  le  rôle  de  l'imagination  ?  Elle  introduit 
dans  le  discours  une  foule  de  traits  qui  animent  la  lutte  et  qui  excitent 
les  passions  ;  en  se  mêlant  à  l'argumentation,  elle  parvient  non-seulement  à 
persuader,  mais  encore  à  subjuguer  l'auditeur.  «  Si,  à  cet  instant  même,  » 
dit  l'orateur  athénien,  «  vous  entendiez  des  cris  devant  le  tribunal,  et 
«  qu'on  vous  annonçât  que  la  prison  est  ouverte,  que  les  prisonniers  sont 
«  en  fuite,  il  ne  se  trouverait  sans  doute  aucun  citoyen ,  jeune  ou  vieux, 
«  qui  fût  assez  indifférent  pour  ne  pas  prêter  de  tout  son  pouvoir  main- 
«  forte  à  la  loi.  Si,  de  plus,  on  venait  à  apprendre  que  c'est  cet  homme- 
«  là  qui  les  a  fait  échapper,  il  serait  aussitôt  mis  à  mort,  sans  autre  forme 
«  de  procès.  »  (ï0) 

De  même  Hypéride,  accusé  d'avoir,  après  une  défaite,  affranchi  les 
esclaves  par  un  décret,  s'écrie  :  «  Ce  décret ,  ce  n'est  pas  l'orateur  qui 
«  l'a  dicté,  c'est  la  bataille  de  Chéronée!  »  (").  Au  milieu  de  son  rai- 
sonnement, l'orateur  est  frappé  d'une  image,  et  par  ce  trait  hardi,  il  fait 
plus  que  se  justifier. 

Dans  tous  les  cas  semblables,  nous  cédons  naturellement  au  plus  fort, 
en  sorte  que  nous  nous  laissons  détourner  de  la  raison  par  les  traits  bril- 
lants qui  happent  notre  imagination,  et  dont  l'éclat  offusque  notre  juge- 
ment. 11  n'y  a  rien  d'étrange  à  cela  :  lorsque  deux  forces  agissent  sur  le 
même  point,  la  plus  grande  absorbe  toujours  la  puissance  de  l'autre. 

En  voilà  assez  sur  le  sublime  des  pensées,  qui  est  produit  soit  par  l'é- 
lévation des  sentiments,  soit  par  l'imitation,  soit  par  l'imagination  ("). 

wpa'j'u.aTD'.ûî.  WEISKE,  âaa  -j-àtp  rw  rS  7rp*fu.aTt!4w  ê-iy„.  WEISKE  fils,  aux  -yàp  tw  rcp. 
è^r/etpwv.  —  1.  26-27,  Pearck  croyait  qu'il  manquait  ici  quelques  mots  dans  le  texte,  et 
y  suppléait  ainsi  dans  sa  traduction  :  et  quœ  vel  ab  anitni  magnitudine,  vel  prrccipua- 
rum  circumstantiarum  delectu  et  congerie,  vel  incremento,  vel  imitalione,  vel  visione 
nascunlur.  Weiske  compléterait  la  phrase  comme  suit  :  r,  utu.  àitvywt.  xxl  -rvepl  twv  ix. 
toû  irtttorç  xoi  rr,;  txvTaaîx;  àpy.î'aîi,  ou  simplement  xal  -irepl  twv  ex  tgû  iïoôouî  àpxî'ffet. 
Mais  l'auteur  n'a  pas  l'intention  de  faire  une  récapitulation  complète. 

y.y.'.z'-yj,  Etç  tô  £tov  àvaj3ej3XTa6<o.  Ottès  uivrot  ses  harangues  contre  Verres.  Act.  II.  1.  IV, 

tûv  Èv  iroXiTiy.û  XrfYM  tgixûtxiç   xpcouivwv  c.  43.  De  Signis. 

rpxyjjTr.fftv  où&Euixv  i^oXc-y îav  eûptaxw.  (*»)  V.  la  vie  d'Hypéride,   §  3,  dans  les- 

(,9)  Eurip.  Oreste,  266.  V.  la  note  i.  OF.uvres  de  Plutarque. 
-"    Demosth. iu  Timocrat.  ad  fin.  p.  761  (2-)  V.  les  notes  critiques. 

P. .  Cicéron  a  imité  ce  passage  dans  l'une  de 


188  iikim  fvoii.  [S.  XVI,  $  1-3.] 

KE<ï>AAAION  IB' 

XVI.   AvtgBi  [xévroi  non  o  Ttepl  ayji^xârwj   èysivi  îéceocTàei  tottoç  • 

/.où  yxp  rxvr ,  àv  ov  dsï  axevotÇnTou  t/sottov,  wç  ecpjv,  oùx  àv  ^  zvyovax 
[xeyiBovç  eïy  pepiç.  Où  p^v  àXXà,  irai  to  Ttxvxx  cuazptëoûv  rcoVjepyov  ev 
tw  Trotpôvri,  f/àXAov  5  xitepiopiatov,  blîyx  twv,  ocra  p.eyxlrr/opixg  xrco- 
TeXeaTtxà,  toû  mcrTeocracrQat  to  npoxeiuevov  e'vexa,  -/.où  cty  Cue'^uev.  5 

§  2.  A7rô5ei£iv  o  Ariu.ovBévYiç  imip  twv  7re7roXtT£uuivoùv  tizyépet  •  rt'ç 
et  yjv  w  xaTà  tpucnv  yjpr^iç  xvrrjç  ;  «  Où^  ^^a'jorere,  w  tov  Ùtojo  t/??  tcîôv 
EX/^vwv  èlevSepîacq  xyàvx  dpâp.evoi  •  ê^ere  ô  oixera  toutou  nxpx^zi- 
yp.xzx  '  oùSè  yàp  oî  èv  MapaQwvt  r'^xxprov^  où5  oi  ev  ZaXa^îvi,  où§  ot  ev 
Tllxrxixïç.»  ÀXX  «retSÀ,  KxBxTisp  èu.mevaQelç  è^xiyvriç  vtïo  Bsov  xat  -10 
owvsJ  cpotêoX>37rToç  y£vô[xevoç,  tov  twv  xpiuréwv  r?jç  'E)Xo&oç  o/jxov  e£e- 
cpwvyjaev,  «Oùx  ecmv,  otoos  YîuxpreTs,  \kx  tous  ev  MajoaSwvt  7rjOoxiv5u- 
veucravTaç,  »  cpat'veTat  ôi  evoç  tov  ouotixoO  cr^aaroç,  oirep  evôa'Se  a7io- 
orpoyriv  eyà)  xaXû,  Toùç  f/èv  npoyôvovç  xKoBe&axç,  on  iïsï  zovq  ol/rcoç 
à7roÔavôvTaç  wç  Geoùç  bpyvvxi  nxpivxxvwD,  toîç  Se  npivovai  to  twv  exef  15 
TTjOoxiv^uveucravTcov  evnôetç  ypôwîpix,  rhv  de  tvjç  à7ro5et£ec*)ç  cpicriv  jzeQe- 
crTaxojç  e2g  vitepëx71ov  vtyoç  xxl  fixBoç,  xaî  £e'vwv  xat  ÙTrepcpuwv  b'pxwv 
à^£07TicrTtav,  xa«  àf/.a  7ratwv£tov  Tiva  xat  aXe^cpa'paaxov  etç  Tàç  ^X**5 
twv  àxouôvTcov  v.xQi£iç  Xcyov,  wç  xoucptÇopfvouç  imb  tgov  eyxwpfcov  pjdèv 
e^arrov  tyj  ^«X>î  f>5  7Tpos  <Ï>j}.£TT7Tov,  ^  OTt  Torç  xarà  Ma(oa9wva  xat  2a-  20 
latùvx  vixYirr,pioiç,  "Kxp'iaxxaBxi  ypovsïv  •  oiç  nxai  roiiç  xxpoxzxç  Six 
toO  ayrr,u.xxia\wû  avvxpiixaxq  foyero. 

§  3.   RatTot  7:aj0a  tw  EÙ7ToXt5£  toÛ  opxou  to  aitipp.x  epacriv  evpYJaBou, 

Où  fàp,  u,à  rèv  Mapaôwvt  Tr,v  èu.y;v  (/.â^Yiv, 
Xatptov  tiç  aùrwv  xoùaôv  àX'yuvet  xs'a,p. 

VAR.  —  1.1  M.  èacpepr,;  pour  Ècpe^ç.  —  1.  3  M.  7ïûXù  é'p-^cv.  — 1.  4  M.  èXÊ-ra  toûtwv. — 
1.  5  Y2  3  L.  to  wspi  irpox.  —  1.  6-7  Vj  tI;  &'  rv  xarà  cp.  L.  tî;  5'  ouv.  R.  tî  Siv.  EM.  où^ 
r.aâpTETc,  «a  àv&pss   'Aô.  —  1.  8  M.  èXeuâspiaç  xal  o-wrir.pîa?  jcîvS'uvov  àpâasv&i.  —1.  11  CE 

(»)  Demosth.  pro  Coronâ,  297  R.  §  208,  W.  p.  425.  —  Par  Aristide,  riyy.  pviT.  A. 

p.  26o,  Bekker.   Ce  beau  passage  est  cité  Walz,  Rh.  gr.  IX,  p.  344-345.  —  Par  Tibe- 

par  Quintil.  IX,   2,  62.  —  XI,  3,  168.  —  rius,ir.  a/r.u..  vers  la  fin.  'Walz.  Rh.gr.  VIII, 

XII,  10,  24.  Par  Plutarq.  de  la  gloire  des  p.  577. 

Ath.  c.  8,  p.  350  B.  Par  Hermogène,  -respl  (9)  V.  Marraontel,  Élém.  de  Litt.  à  l'art. 

ISîôyt  \\  c.  9.  NValz,  Rh.  gr.  III,  p.  246,  tv.  Apostrophe. 

tS  B'  ch.  3,  W.  p.  310,  t.  aeO.  £eiv.  §20,  (»)  Ces  vers   appartiennent  à   la  pièce 


[CH.   XII.]  TRAITÉ   Dl    SUBLIME.  18!) 

CHAPITRE  XII. 

C'est  ici  le  lieu  de  nous  occuper  des  figures  ;  car,  comme  je  l'ai  dit, 
si  on  les  emploie  à  propos,  elles  contribueront  pour  une  bonne  part  à  la 
noblesse  du  style.  Mais,  comme  la  revue  complète  en  serait  pour  le  mo- 
ment fastidieuse  ou  plutôt  interminable  ;  je  me  bornerai  à  indiquer  quel- 
ques-unes de  celles  qui  produisent  le  sublime,  afin  de  confirmer  ce  que 
je  viens  d'avancer. 

Démosthène  présente  la  justification  de  sa  conduite  politique  (l).  De  quel 
argument  devait-il  naturellement  se  servir?  De  celui-ci  :  «  Vous  n'avez  pas 
i  failli,  ô  vous  qui  avez  combattu  pour  la  liberté  des  Grecs  ;  et  vous  n'avez 
«  fait  qu'imiter  vos  ancêtres,  car  ils  n'ont  pas  failli  ceux  qui  ont  combattu 
«  à  Marathon,  à  Salamine,  à  Platée.»  Mais  l'orateur,  comme  saisi  tout  à 
coup  d'un  divin  transport,  et,  pour  ainsi  dire,  possédé  d'Apollon,  s'écrie, 
en  invoquant  les  héros  de  la  Grèce  :  «  Non,  vous  n'avez  pas  failli,  j'en  jure 
«  par  ceux  qui  ont  combattu  à  Marathon  !  »  Par  cette  forme  de  serment, 
que  j'appellerai  une  apostrophe  (*)  ;  il  semble  mettre  les  ancêtres  au  rang 
des  dieux,  puisqu'il  prétend  qu'il  faut  jurer  par  ceux  qui  sont  morts  si 
glorieusement  ;  il  réveille  dans  l'esprit  des  juges  le  souvenir  de  ceux  qui 
exposèrent  alors  leur  vie  ;  il  transforme  de  la  sorte  sa  justification  en  un 
élan  sublime,  en  un  sentiment  profond  ;  il  enlève,  par  ces  serments  d'un 
genre  si  nouveau  et  si  noble,  la  persuasion  de  ses  auditeurs,  et  fait  péné- 
trer en  même  temps  dans  leurs  esprits  comme  un  baume  consolateur  ;  de 
façon  que,  ranimés  par  ces  éloges,  ils  ne  se  sentent  pas  moins  fiers  de  la 
bataille  livrée  à  Philippe,  que  des  triomphes  de  Marathon  et  de  Salamine. 
Fort  de  tous  ces  moyens,  l'orateur,  par  cette  seule  figure,  se  rend  maître 
de  ses  auditeurs  et  les  entraîne  avec  lui. 

Cependant  on  assure  qu'il  a  trouvé  la  première  idée  de  ce  serinent  dans 
ces  vers  d'Eupolis  : 

«  Non,  j'en  jure  par  le  combat  que  j'ai  livré  à  Marathon, 
«  aucun  d'eux  ne  m'affligera  impunément.  »  (s) 

tov  Ttov  àpiaTewv.  E.  rôv  jearà  tojv  àp.— 1.  12  M.  où  {/.à  tgùç. —  1. 16-17  M   p-eOiarà;. —  1.  17 
M.  xas  râôoç. 

CONJ.  —  I.  11,  Toup,  y.arà  twv  àp.  V.  Bast,  Lettre  critique  à  M.  Boissonade,  p.  67. — 
1.  17,  Ruhnken  préfère  ftéôo;.  WEISKE,  (îâp&ç.  —  1. 18,  Tour,  MoRUS,  iraiwvtov.  —  1.  19, 
llUDSON,  y.G'j<piScpivct;. 

d'Eupolis,  intitulée  Axu.ct;  le  pôëte  les  Diatribe,  p.  252.  Meineke,  Fragm.  Corn, 
met  dans  la  bouche  de  Miltiade  qui  paraît  Grœc.  II,  1.  M.  Runkel,  Pherecratis  et  Eu- 
sur  la  scène  avec  Solon,  Aristide  et  Péri-  polidis  fragm.  G.C.  H.  Uaspe.  De  Eupolidis 
clés,  et  qui  déclare  qu'il  ne  se  laissera  point  Axa&tç  ac  Ho'Xecxtv,  Lips.  1832.  — Plutar- 
chagriner  par  les  Athéniens  efféminés  de  la  que,  vie  de  Péricl.  c.  2*1,  cite  aussi  cette- 
nouvelle  génération. — V.  II.  Bode,  Gesch.  pièce  d'Eupolis. 
der  hellen.  Dichtkunst,  t.  V,  p.  210.  Valken. 


190  nEPi  ïfOYï        [S.  XVI,  §  3.— S.  XVII,  g  1.] 

Etti  ôè  où  to  oiKùqoûv  xivx  bixôaxi  [xi'/x,  tô  §1  7ToO  xaî  7Tc«)?  xai  eV  wv 
xaipcôv  /.xi  rboq  èvr/a.  AXA  èxsf  f-tèv  oùSiv  est  et  ph  b'pxo?,  xat  7100; 
evrvyovycaq  éri  xat  où  deotAévouç  nxpyyopîxq  robç  Â.Br,vxîo'jq  •  eTt  5'  où/j 
toÙç  xviïpxq  xKxSxvxrhxç  0  lïoinrriq  co/xoctev,  i'va  rv5ç  f/.Etvoov  xpsrrjq  rots 
àxovoyjtv  evréx»j  ).oyov  açtov,  aXX  oarô  tojv  7rpoxtv5uv£yaa'vTG)v  cttî  to  3 
à''|u^ov  xrisnlxvrfiy,  rhv  pây/iv.  Rxpù  &s  tcù  àrjymBhisi  izzKpxyucatv- 
Txt  itpbq  Yirzriuhovi  0  o/sxoç,  wç  p?  Xxipwvsitxv  Se  AByvxioiq  or.'jyriax 
yxivivBxi.  KaL  raùrov,  wç  ecpyjv,  aroâ£t£tç  hzi  toù  p$ev  r^xpxrr/hixi^ 
Kxpxiïsr/iAXy  opwùv  Ttiariq,  èyxwtuov,  TcpoTpoTvn.  §  4.  Kà7T£i&77r£(o  vmâ vTa 
rw  pfiropi,  «  AÉ/Etç  ^ttov  7roXtrevffaiA£vo;,  ehx  vixxq  bp.vUiq,  5tà  tovG'  40 
e£>5ç  xavovt'Ça,  xaî  5t  <xayx~),ûxq  xysi  *xi  ovôfxaTa,  8t$a'<7xcov  on  xav 
fixKy£V[j.x(ji  vwcpstv  àvayzoùov  «Tous  7r(ooxivàuv£Ù<7avTaç,»  cpyja-/,  «  Ma- 
pxBàvi  tô>v  7rpoyovwv,  xat  roùç  èv  SaXa^ufvt  xat  roùç  fer  ApTEt/tatw 
vœjp.xyfit3xvxxz ,  xat  roùç  ey  ItÀaratatç  TXxpxrx\xu.ivovq.  »  OùSauoû 
«  vocwavraç  »  enta»,  aXXà  fta&nj  to^tqO  réXous  5tax£xXo<pev  ovoua,  £7T£t-  15 
iïrmep  y?v  eÙtu^Èç,  xat  rotfc  xarà  Xatpcôv£iav  wzsvxv-îov.  àiônsp  /.xi  rov 
xxpoxTYjV  cpSavwv  eù9ùç  vnoyipei  •  «  Où?  aTTavra;  éSa-j/E  d^uocrta,» 
(pyjdt'v,  «>q  7rôXtç,  Ato-^ivy?,  où^t  -0Ù5  xaTo(o5to(7avTa.;  pvouç.» 

XVII.  Oùx  a;toy  §  ctù  toutou  Ttxpxlmeh  èv  ri  rwv  fyûv  zsBecùpr^i- 
vwv,  cpt?vTar£,  (éarat  ÔÈ  Tiavy  (tÙvto^ov),  on  cp  ^Oct  7rwç  <rou.u.xyti  r£  tw  20 
ui]>£t  rà  ayj]p.xxx^  y.x\  "rx)av  xvziGv^xydxxi  Sau^aarwç  ù:r  aùrou-  n^ 
§£  xat  ttwç,  eyco  cppajco.  Y7:o7rrôv  £<rrtv  tSiwç  to  §tà  g^tiixxtwj  itxvoyp- 
7«v,  xaî  Ttpoç$x)lov  VTiôvoixv  bAiïpxç,  EmêouX^ç,  "KxpxloyiGUiov  •  xat 
raOQ  ,  orav  >;  izpbq  y.pizriv  xùjotov  6  Xôyoç,  aaXtara  §£  Trpôç  TUpavvouç, 
fixailixç,  fr/spiivxç  èv  xmzpoyxlq  •  xyxvxiiXtï  yxp  evBvq,  si  w?  Tra^  xypw  2.") 
u7ro  xtyyizov  pyropoq  a-/Yi^.xzioiq  Y.xrx,7oyiÇezxi,  xat  £tç  xaracp1OGV//0-tv 
Éauroû  Xauca'vwy  rov  TrapoXoyta^ov,  ivt'otc  uey  dizoBinpiovTxi  to  o-jvoXov, 
xav  £r.iY.pxxr,<jri  ÔÈ  toO  6u^où,  7ipoç  tv^v  7T£t9w  twv  Xoywv  7:a'vTWç  àvrt- 
SiartÔcrat.  hdizsp  xat  tote  xpiirov  5oxer  to  ayrtax-,  otov  oÙto   touto 

VAR.  —  1.  2  PAR.  gù^èv  et'  eî  iat). —  1.  8  M.  xat  xarà  Taurov.  —  1.  9  M.  xxi  waf)â^éfyu.a. 
—  1.  12  PVa  3  AR.  çr,ol  Mapa0wvt.  —  1.  13  AR.  om.  twv  •jrpop'vwv.  M.  t&Ù;  ^'Èv  2aX.  vaita. 
xat  toùç  ètt'  'Àpr.  — 1. 18  PL.  cù^t  toù;,  les  autres  mss.  où  toùç.  —  1.  20  C.  <n»f»{i«xëÏT*t. 
L.  (Tuu.u.ax,sî  tm  ûtj;ei.  R.  sau-a^etrat.  — 1.  28  M.  rà  tcj  ôuitoû. 

CONJ. — 1.  9,  Le  FÈVRE,  ûinnvTa  -t;  tw  pinr.  —  1.  10-11,  Toup,  ^tà  raùra  tx  iftk-  —  1. 
1 1,  Le  Fèvre,  xat  èvraûGa  ^tjâay.wv. —  1. 17,  RuHNKEN,  S7rtcps'pjt. —  1. 2o,  Le  Fèvre  et  Ruhn- 
KEN,  r.-j'su.ôvaç  èv  ÈTrap/^tat;. 


[Cil.  XII. J  TRAITÉ  DU   SUBLIME.  l'.H 

Mais  le  sublime  ne  consiste  pas  dans  un  serment  quelconque  ;  il  dépend 
du  lieu,  de  la  forme,  des  circonstances  et  des  motifs  de  cet  acte.  Dans 
ce  passage  d'Eupolis,  nous  ne  trouvons  qu'un  simple  serment;  encore 
fut-il  prononcé  au  milieu  de  la  prospérité  des  Athéniens,  et  non  lorsqu'ils 
avaient  besoin  de  consolations  ;  de  plus,  le  poëte  n'a  pas  immortalise  les 
combattants  en  les  prenant  à  témoin,  afin  de  célébrer  dignement  leur  va- 
leur en  présence  de  ceux  qui  l'écoutaient  ;  mais,  au  lieu  d'invoquer  le 
souvenir  des  guerriers  qui  avaient  exposé  leur  vie,  il  n'en  appelle  qu'à  un 
être  inanimé,  au  combat  même.  Chez  Démosthène,  au  contraire,  le  ser- 
ment est  prêté  devant  les  Athéniens  vaincus,  afin  que  la  bataille  de  Chéro- 
née  ne  leur  paraisse  plus  un  malheur  ;  et  en  même  temps  qu'il  sert  à 
prouver,  comme  je  l'ai  dit,  qu'ils  n'ont  pas  failli,  il  leur  présente  un  mo- 
dèle à  suivre,  un  serment  à  respecter,  un  éloge,  un  encouragement. 

Et  comme  l'orateur  s'attend  à  ce  qu'on  lui  fasse  celte  objection  :  «Tu  as 
«  à  te  justifier  d'une  défaite,  et  tu  invoques  le  souvenir  de  nos  victoires,»  il 
trace  la  règle  pour  l'avenir,  il  apporte  la  plus  sévère  attention  à  l'emploi 
des  mots,  et  nous  enseigne  ainsi  qu'au  milieu  même  de  nos  transports,  il 
faut  nous  tenir  sur  nos  gardes.  «  Ceux  de  vos  ancêtres,  dit-il,  qui  ont 
«  bravé  la  mort  à  Marathon,  ceux  qui  ont  combattu  sur  mer  à  Salamine 
«  et  à  Artemisium,  et  ceux  qui  se  sont  rangés  en  bataille  à  Platée.  »  Nulle 
part  il  ne  dit  «ceux  qui  ont  vaincu;  »  partout  il  évite  d'indiquer  le  résul- 
tai, parce  qu'alors  il  avait  été  heureux,  tandis  qu'il  fut  contraire  à  Ché- 
ronée.  C'est  pourquoi,  allant  au-devant  de  la  pensée  de  l'auditeur,  il  ajoute 
aussitôt  :  «  Us  furent  tous  honorablement  ensevelis  par  la  patrie,  ô  Eschine, 
«  et  non  pas  seulement  ceux  qui  avaient  triomphé.» 

Je  ne  dois  pas  omettre  ici  une  de  mes  observations,  mon  cher  Teren- 
tianus  ;  je  l'exposerai  en  peu  de  mots.  Il  me  semble  que,  si  les  figures 
secondent  naturellement  le  sublime,  elles  en  reçoivent  aussi  un  merveil- 
leux secours.  Dans  quel  cas  et  comment  ?  C'est  ce  que  je  vais  expliquer. 
On  ne  saurait  chercher  à  charmer  par  des  figures,  sans  faire  naître  quelque 
soupçon,  sans  exciter  quelque  crainte  de  ruse,  de  surprise,  de  subtihjé, 
surtout  lorsqu'on  parle  à  un  maître  qui  nous  juge,  en  particulier  à  des 
tyrans,  à  des  rois,  à  des  généraux,  en  un  mot  à  des  personnes  en  di- 
gnité (*).  Le  juge  s'indigne  aussitôt,  s'il  s'aperçoit  qu'un  plaideur  disert 
cherche  à  le  séduire  ainsi  qu'un  enfant,  par  de  vaines  images,  et  consi- 
dérant comme  une  marque  de  mépris  l'emploi  de  semblables  détours,  il 
s'abandonne  quelquefois  entièrement  à  sa  colère,  et  s'il  domine  son  mé- 
contentement, il  résiste  tout  à  fait  à  la  persuasion.  Aussi,  dans  ce  cas,  la 

(*)  Tacite,  de  Orat.  c.  19.  Apud  eosjudi-     c.  3)  associe  les  mots  T/yeaovaç,  (îaaiXtî;, 
ces  qui  vi  aut  potestate,  non  jure  et  legibus     T'jpiwou;. 
cognoscunt.  —  Plutarq.  (Cum  princ.  philos. 


-J 

i92  nEPi  ï»i  ors.   [S.  XVII,  %  2-3.—  S.  XVIII,  §  1 .] 

ôiaXavOavy;,  on  oyjjp.x  èavi.  ^  2.  Ta  Totvuv  u<j/oç  Kat  7ra'9oç  n?s  èît*  tw 
ayrip.xxiÇzi.v  vitoyoïxc,  x\z\r\p.x  v.x\  Bxvjxxax'h  xiç  zmx.ovpix  xxBiaxxxxt  • 
kcci  7:coç  Tixpxlr^Bzïax  r)  xov  Tixvovpyzïv  xzyyn  zoiq  TtxBzai  yw.  p.zy'zBzai 
xb  Xootov  Séîiwe,  xa£  7râaav  vnotyav  IxTrécpsuyev.  I/avov  §è  xzxuYipiov  xb 
TïpoEipypévov,  «Ma  roùç  èv  Ma/îaQwvt.»  Tt'vt  yàp  zvxxvB  b  pmwp  xtïz-  5 
y.jOu^e  to  Gff,]xx  ;  ô>?Xov  5îï  tw  <p&)Tt  aura.  2^e5ôv  yàp,  &çnzp  xctl  xx- 
pxfàpx  yiyyri  hixyxvïQzxxi  rw  yi)1u>  Ttepixvycrjpievx,  ovxo)  rà  xr)g  pr,xopmng 
avylopazat,  z<ix[Axvpoï  itzpiyyBh  tzxvxoBzv  rb  p.zyzBoç. 

§  3.  Où  mpfkù  5  if(7wç  Toirou  v.xi  km  xr)ç  Çobypxyixq  Ti  avpfixivzi  • 
èrà  yxp  xov  xvxov  yjzip.wàv  zitnziiïov  7ra/3aXXrçXoùv  èv  yjxï)[ixai  xrjç  (nuxç  10 
te  v.x\  roù  cpcoroç,  bfjt.a)ç  "npoimxvxx  xz  ro  cpà>ç  ratç  o-j/eat,  v.x\  où  ^tovov 
ï'èpyov,  aXXà  xxl  èyyvxzpu>  ftocpXRoXv  yxtvzxxt.  OùxoOv  %x\  twv  Xôywv 
rà  7:a0-//  kxi  xx  w|aj,  râag  ipu^ar.;  fy*&v  èyyvxzptù  v.z'ip.zvx  (Six  xe  yoawxv 
xivx  avyyzvzixv  %xl  Six  Ixp.iipôxrtXx,  del  zûv  ayjjpixxw  Tipozu.yxviÇzxxi, 
xxl  xr)v  xéyyrjV  xvxûv  xv:o(r/.ixÇei,  kxi  oîov  èv  xaraxaXi/^et  xypzï.  -15 

REMAAION  ir' 

XVIII.  Tï  §  zy-zïvx  cpwfxev,  xxç  izzbaziq  xe  kxï  èpoixrjGZiq  ;  kpx  oùx. 
xvxxïq  xxïg  xôùv  <yyjip.xx(àv  zïàoTtouxiq  nxpanolv  zuTipxYXQXzpx  v.x\  ao- 
ëxpôixepx  avuxzhzi  xx  \zyôp.zvx  ;  «  H  fiolilzoBz,  zmz  p&i,  tizpiïôvxzq  aXX/;- 
Xwv  tïvvBxvzgBxi  '  Izyzxxî  xi  xxivôv  ;  Tt  yxp  xv  yévoixo  toutou  v.xivoxzpov 
y)  Maxe^wv  xvr)p  y.xxxr:o\zp.rhv  xr)v  EXXacïa  ;  TzBvr}Y.z  <&D.it:t:qç  ;  Où  fxx  20 
At ,  àXX  ajQevsr.  Tt  5  ù^rv  ^ixyzpzi  ;  /at  yàp,  av  oùroç  rt  7ra'9-/;,  ra- 
^éwç  vp.zïç  zxzpov  $t'Xt7T7rov  7»n5orCT«.  »  Kcà  tccOm,  «  IlXsw^ev  £7:«  Mar/.£- 
ôovtav,»    (pyjCTt.  «  rio?  iïr)  itpoçQptuovtuBx,  'ripzxo  xiq.  J&p-hazi  xx  axBpx 

VAR.  —  1.  3  PV  3  AVen.  R.  TrapaXriCpôïtaav  to5.  Em.  xai  irpoçirapaXr.cpÔEÏffa.M.  Kàt  ww;  77a- 
paXYiepOataa  roù  iravoup^siv  ts'x.vyi,  t&Îç  xâXXsat.  —  1.  4  M.  Ûtco^é^'uxs. — 1.  5  M.  où  11À  tou;. — 
1.  9  M.  ri  toioûto  oujj.(ia£v£i.  —  1.  11  CE.  xa(ou.svov  pour  xai  où  itdvov.  ■ — 1.  15  V2  L.  ot  sv 
jcaXû^st  Tr,p£Î.  V3  otov  Èv  xaraXTi^eu  R.  cîov  èv  xaraXô^e'..  —  1.  20  M.  Xô/ivatcu;  /.aTa7roXe- 
(J.01V  y-ai  Ta  tmv  'EXXTiveov  &ioucwv,  comme  dans  le  texte  de  Démosthène. 

CONJ.  —  1.  3,  TOUP,  irstpaXsKpôetaa  du  verbe  irapaXsîipeiv.  WAKEFJELD,  ■K^z-Akti^t\n%. 

(K)  Quintil.  1.  0.  IX,  1  20-21.  —  IX,  2,  scintillis  inter  fumum  emicantibus   similia 

67-72,  parle  de  l'effet  des  figures  sur  les  dixeris  ;  quœ  ne  apparent  quidem,ubi  tota 

juges.  lucet  oratio,  ut  in  sole  sidéra  ipsa  desinunt 

(6)  Quint.  I.  0.  VIII,  5,  29.  Quare,  licet  cerni. 

hœc  enitere  et  aliquatenus  exstare  videan-  (7)  Plutarq.  (de  adul.  etamico.  c.  14)  fait 

tur,  tamen  lumina   illa  non  flamma;,  sed  la  même  comparaison  :  "E-rspot  toîvjv,  wç7rsp 


[Cil.  XIII.]  TRAITÉ   DU  SUBLIME.  193 

meilleure  figure  cst(5)  celle  qui  semble  n'en  pas  être  une.  Par  là  le  sublime 
et  le  pathétique  éloignent  le  soupçon  que  fait  naître  le  langage  figuré,  et 
lui  prêtent  un  merveilleux  appui  ;  les  figures,  voilées,  pour  ainsi  dire,  par 
la  noblesse  de  l'expression  et  par  la  vivacité  des  sentiments,  disparaissent 
et  n'excitent  plus  aucune  défiance.  L'exemple  cité  ci-dessus  :  «  J'en  jure 
«  par  les  guerriers  de  Marathon,»  en  est  une  preuve  suffisante.  Car  com- 
ment l'orateur  a-t-il  caché  la  figure  ?  il  est  évident  que  c'est  par  son  éclat 
même.  De  même  à  peu  près  que  lés  lumières  plus  faibles  s'effacent  devant 
le  soleil  ;  ainsi  le  sublime,  en  se  déployant  de  toutes  parts,  fait  pâlir  les 
petites  ressources  de  la  rhétorique  (6). 

Ce  qui  a  lieu  dans  la  peinture  peut  donner  quelque  idée  de  la  chose.  En 
effet,  bien  que  les  objets  représentés,  les  uns  dans  l'ombre,  les  autres  à 
la  lumière,  se  trouvent  sur  une  même  surface,  la  lumière  cependant  frappe 
la  première  nos  yeux,  et  paraît,  non-seulement  en  dehors  de  la  surface, 
mais  encore  beaucoup  plus  près  de  nous  (7).  Ainsi,  dans  le  discours,  les 
traits  sublimes  ou  pathétiques,  agissant  plus  immédiatement  sur  notre 
esprit,  par  une  sorte  d'affinité  naturelle  et  à  cause  de  leur  éclat,  se  mon- 
trent toujours  avant  les  figures  ;  ils  rejettent  dans  l'ombre  l'art  qui  a  dû 
recourir  à  celles-ci,  et  le  couvrent  de  cette  obscurité  (8). 

CHAPITRE  XIII. 

Que  dirons-nous  des  interrogations  et  des  questions  (')'?  Au  moyen  de 
semblables  figures,  l'orateur  ne  donne-t-il  pas  à  ses  paroles  bien  plus  de 
poids  et  d'énergie?  «  Voulez-vous  toujours,  dites-moi,  vous  demander  les 
«  uns  aux  autres  en  vous  promenant  :  Dit-on  quelque  chose  de  nouveau  ? 
«  Que  saurait-il  y  avoir  de  plus  nouveau  qu'un  Macédonien  qui  soumet  la 
«  Grèce  ?  Philippe  est-il  mort  ?  dit  l'un  ;  non,  dit  l'autre,  mais  il  est  malade. 
«  Que  vous  importe  ?  car,  s'il  lui  arrive  quelque  accident,  vous  saurez  bien- 
«  tôt  vous  susciter  un  autre  Philippe.  »  Ailleurs,  il  dit  :  «Faisons  voile  vers 
«  la  Macédoine.  Mais,  a-t-on  demandé,  où  aborderons-nous1?  La  guerre 

Huhnken,  77apay.a).ucpO£Î(ia.  Wyttenbach  (Bibl.  crit.  III,  18)  défend  irapaXrxpOeïaa  à  cause  de 
7ïapctXri7TTai,  Sect.  XXXI,  et  de  irapaXaufià'veaôai,  Sect.  XXXVIII,  §  4.  Peut-être  faut-il 
lire  *7.7-xy.7.Xucf6ôïaa  à. cause  de  x*TaxxXû<J/st  de  la  ligne  15. ■ — 1.  3,  ToLLlUS  a  montre  qu'il 
fallait  lire— àOîT'.  pour  xâXXsw.  — 1.  II,  BoiviN  a  corrigé  )cal  où  {/.ovov  pour  xatojjêvov. — 
1.15,  Valckenaer  lit  xâXvi-i  au  lieu  de  tumauûdwu  ;  il  est  approuvé  par  les  savants  édi- 
teurs du  Thésaurus  de  II.  Esticnne,  publié  par  Didot. 

ci  Çorfpeûpot  -'%  çwTetvà  -cal  Xau.wpà  toi;  axis-         (*)  V.  la  note  critique  sur  ce  passage. 
col;  *at  axoTêtvot;  ÈTrtTeîvouCTiv  èypç  irapa-rt-  (l)  V.  Quint.  I.  0.  IX,  2,  0  et  s. —  V.  aussi 

ôcu.s'voi;.  Le  même  auteur  (de   Aud.  poet.  les  deux  chap.  sur  l'interrogation  et  la  ré- 

c.  3.  de  glorià  Ath.  c.  3.  de  Pyth.  orac.  c.  ponse,  publiés  par  M.  Seguier  de  St-Brissou, 

21)  tire  aussi  ses  comparaisons  de  la  pein-  à  la  suite  de  sa  Dissertation  sur  le  Fragment 

ture  ou  des  effets  de  la  lumière.  de  Longin.  Paris,  1838. 

18 


-J 


194  hepi  mon     [S.  XVIII,  gg  1-2.— S.  XIX,  gg  1-2.] 

twv  taXâcrtov  r.pxyrxxzwj  xxjtoç  6  7WÀep>ç.»  llv  51  «rrXwç  pnOev  ro 
"npxypxx.  tw  rrovri  x.xvx(id<r:epov  •  vvvi  5è  to  évOouv  xaî  b'£vppoi:ov  ttjç 
twmj&ùç  v.oà  aTroxjOtVewç,  xat  rô  ttoôç  ixvxbv  6)ç  izpbç  'évzpo-j  xvBvr.xyrxv, 
où  fzôvov  v,|/yjXôrepoy  èizolnve  tô>  a^uartapô  tô  pjÔÈv,  àXXà  xat  7rtarc- 

T£jOOV.  5 

^  2.  Aysi  '/à(o  ta  TîaSfyTtxà  rôre  ^àXXov,  orav  aura  cpaiv^rat  fjo? 
èizim^sveiv  xvrbg  b  Xéy&w,  àXXà  yswxv  b  xocipôç  •  ^  ô  èpûryaiç  r)  sic 
iaurov  y.oà  oatoxpicnç  p.iasïzxi  rov  nciQovç  to  hzUxipoy.  Hyeùbv  yàp,  wç 
ot  ûcp  hipwj  eptorwtxevot  zxpoZwBévreç  ht  rov  itxpxyjpftu.x  r.pbq  rb  7syjjèv 
ivxywA(àq  Y.xi  oa:  xvxriç,  ZYjç  x)r,Beîxç  avSurravTcJuffiv,  oi/rwç  to  oyjhu-x  10 
t>5ç  Treuaewç  xaî  àTroxptaew?  etç  ro  Soxctv  exaarov  rwv  ècr/sauivwy  e£  ùrro- 
yuou  5tsxivyj(70at  T£  xat  7.éysaBxi  rbv  ax.poxzr,v  KKcryov,  y.x\  Ttxpx).oyt- 
Çrrat.  Ere  Tot'vuv,  (èv  ya(o  ti  twv  ù^yjXoTaTwv  to  Hpo^ôretov  TCTTt'arTfiu- 
Tat,)  et  o'jtwç  e..... 

RE^AAAION  IA' 

XlAv ïrXoxa  ètjrwrra,  xaî  oîoveî  Ttpoyjx'xi  rx  X£yc,u£va,  ôXt-     15 

yov  §£tv  (pôa'vovra  x»at  avrov  rov  léyovrx.  «Kat  orufiêaXôvreç,  <py;<7tv  6 
Hevocpwv,  rà^  xçr.fôxq,  ecoSoOvto,  èuxyovro,  ocnéxzeivov,  obitsBwiayjov .  » 
§  2.  Rat  rà  toù  TLvpvXôyov, 

"HXÔoasv,  w;  eV.sXeue;,  àvà  àp'ju.à,  cpaîSW   'OâuaaEÙ. 
EûpoitEv  Èv  pr,(i<r»iai  TETJ^u.î'va  S'eou.aTa  xaXâ.  20 

Ta  yxp  àXXyjXtov  <$ixy&/.op.p.évx,  /.xl  oùôÈv  >jttov  xxreaiZcvapÂvx  yépei 

VAR.  —1. 8  CE.  <r/.s£àv  -yà?  Saov.  —  1.  9  M.  iMfoÇfoovnu.  —  1.  1 1-12  PV  2  3  façvtiev.  — 

1.  12  RM.  àîrâ-fEi.  —  1.  14-15  V  2  eî  oOtco;  ÉrcXcxa  £X7a7rT£i  sans  indiquer  aucune  lacune. 
Il  manque  ici  deux  feuillets  soit  quatre  pages  du  manuscrit  de  Paris.  —  1.  15  P.  TrXsxa 
èx  ttîtttci.  V2  met  le  signe  dune  lacune  après  ÈxTt'TrTst.  V  5  eu.— Xox*.  R.  * îtzIcao.*  îatz. 

M.**  âirXoxa  èx7ri7ïT£i  —  1.  19-20  C.  r,X8ou.ev ÏS'ou.ev.  Pm  eùpotAEv.  M.  S'wu.aTO,  Ktp>ir,ç.  — 

1.  21  PV  2  r,<Jocv.  A.  xaTET7T5t.au.sva.  R.  >caTEff>CE'ja(7u.E'va. 

(2)  Démosth.  lre  Phil.  p.  43.  —  p.  52.  £m3R|mcXr|/un  qui  se  lisent  au  ch.  12,  1.  VI, 

(3)  T.  Le  Fèvre  pensait  que  le  passage  et  qui,  en  effet,  commencent  un  discours 
d'Hérodote  qui  manque  ici  est  le  discours  plein  d'interrogations  et  d'apostrophes, 
du  Phocéen  Denys,  1.  VI,  cil;  mais  notre  (l)  Xénophon  retrace  deux  fois  le  même 
auteur  le  cite  à  la  section  XXII.  Langbaine  tableau,  Hellén.  IV,  c.  3,  §  15.Agcsilas,  cil, 
rapporte  que  H.  Estienne  avait  écrit  à  la  §  12,  et  avec  quelques  différences,  Cyrop. 
marge  de  son  exemplaire  manuscrit  du  II.  •>  VII,  1 ,  58. 

les  mots  :  -riva  S'aïu.v/Mv  irapapâvrE;,  -iSz  (»)  Odyss.  X,  v.  251,  s. 


[Cli.    XIV.]  TRAITÉ   DU    SUBLIME.  198 

«  même  nous  découvrira  les  côtés  faibles  de  la  puissance  de  Philippe.  »  (*) 
La  même  chose  dite  sans  figure  ne  produirait  presque  aucun  effet  ;  tandis 
que  la  succession  rapide  de  la  question  et  de  la  réplique,  et  cette  manière 
de  se  réfuter  soi-même,  comme  si  l'on  répondait  à  un  autre,  non-seule- 
ment donnent  au  discours  plus  d'élévation,  mais  le  rendent  aussi  plus 
persuasif. 

Les  mouvements  oratoires  agissent  bien  plus  sûrement  sur  nous,  lors- 
que, au  lieu  de  paraître  préparés  par  l'orateur,  ils  semblent  amenés  par 
la  circonstance.  En  s'interrogeant  ainsi  et  en  se  répondant  à  soi-même,  on 
offre  l'image  d'un  esprit  agité.  Et  de  même  que  ceux  qui  sont  surpris  par 
une  question,  répondent  sur-le-chapip,  avec  vivacité  et  franchise,  à  ce 
qu'on  leur  a  dit  ;  ainsi  ces  questions  et  ces  réponses  font  croire  à  l'audi- 
teur que  chacune  des  pensées  se  présente  à  l'esprit  au  moment  où  elle  est 
exprimée,  et  lui  causent  une  véritable  illusion.  De  plus,  et  c'est  un  des 
passages  d'Hérodote  reconnus  pour  les  plus  sublimes  (5),  si.... 

(Lacune  de  4  pages  du  manuscrit  de  Paris.) 

CHAPITRE  XIV. 

. . .  Les  mots  se  succédant  sans  liaison,  et  comme  s'ils  s'échappaient, 
peu  s'en  faut  qu'ils  ne  devancent  la  pensée  de  celui  qui  parle.  «  Dès  qu'ils 
«  en  sont  venus  aux  mains,  dit  Xénophon,  les  uns  cèdent,  les  autres  ré- 
«  sistent  ;  ceux-ci  donnent  la  mort,  ceux-là  succombent.  »  (') 

Tel  est  aussi  le  récit  d'Euryloque  :  (2) 

t  Par  tes  ordres,  noble  Ulysse,  nous  pénétrons  dans  le  bois  ; 

«  nous  découvrons,  au  fond  d'une  vallée,  un  superbe  palais;»  (') 


Ces  membres  de  phrase  ainsi  coupés  et  qui  se  succèdent  néanmoins 
rapidement,  donnent  l'idée  d'une  force  qui  arrête  et  pousse  en  même 

CONJ.  —  1.  8,  Le  Fèvbe  a  corrigé  w;  si  pour  îaov,  il  lisait  ensuite  7r»p&Çûvovre;.  Ruhn- 
ken,  Tîfltpo^jvôïvTs;.  —  1.  16-17  V.  sur  ce  passage  de  Xénophon,  Schsefer  in  Ind.  lat.  ad 
Porson.  Eurip.  Hec.  p.  130,  éd.  tert.  —  Hermann  in  Diss.  de  Emend.  per  trausp.  verb. 
p.  13  (Opusc.  III,  p.  108  s.)  — Bornemann,  ad  Xen.  Cyrop.  VII,  1,  38. 

(3)  L'auteur  suppose   sans  doute  que  le  gnons  l'appellent.  La  porte  s'ouvre  ;  la  dées- 

lecteur  connaît  le  reste  du  récit;  le  voici  en  se  vient;  sa  voix  flatteuse  nous  offre   un 

entier,  tel  que  l'a  traduit  Bitaubé  :   «  Selon  asyle.  Imprudents,  ils  la  suivent  tous  ;  seul, 

tes  ordres,  noble  Ulysse,  nous  traversons  la  je  prévois  quelque  embûche,  je  reste  hors 

forêt,  nous  trouvons  au  fond  d'une  grande  du  palais.  Leur  troupe  entière  a  péri,  au- 

valléeunbeau  palais  de  marbre;  formant  une  cun   n'a  reparu;  eu  vain  l'œil  fixé  sur  la 

broderie,  une  mortelle  ou  plutôt  une  déesse,  porte,  suis-je  demeuré  longtemps  à  les  at- 

fait  éclater  des  chants  célestes.  Mes  compa-  tendre.» 


19G  ntPi  YT0Y2.       [S.  XX,  $  1-3.—  S.  XXI,  §  1 .] 

xr)g  âymviaç  è'uyoton,  Scpct  /.où  ipnùàiÇolanç  ri  xat  ffuv&coxovffyj;.  Toiaûô 
o  Ttovnxriç  e^ve/xe  dtà  rwv  àauvck'rcov. 

XX.  Axpoùç  ôè  xat  erri  raùrà  ctjvoSos  ayr^oatùv  et'wQs  xtvefv,  orav 
5vo  >7  rpt'a,  oîov  xarà  (TU^jwp'av  dvoaupvotuevoc,  oUayîAoiç  ipavi'Çyj  rhv 
iv/vv,  xr,v  TOtÔw,  ro  jca'XXoç  •  bnoïot  aod  rà  eiç  xbv  MetStav,  xoàq  avacpo-  5 
parc  oaoû  za«  r/j  StaruTrwaret  avvotvocKiirleyp.é'vot  [rà]  a<7uv§era.  «  IïoXXà 
yàp  àv  izoiY)(jeiev  6  ri7irwv,  wv  6  notBoiv  mot  oi»5  àv  om or/y sïloti  Zlvaixo 
éréjOco,  rw  ayf,\j.otxi^  rw  |3Xéu^an,  r/5  cpwv/j.»  §  2.  Etô',  t'va  fr^  £7Ù  rcôv 
aurwv  6  Xcyoç  èwv  «rryj,  (èv  gzocgîi  yotp  xb  Yipepiovv,  èv  otxot\iot  §£  xb  r.ocQoç, 
£7T£f  cpopà  ^v/Tiq  xoà  avyyJwîGiç  eanv,)  eùQùç  en  à'XXa  iizBriAotxo  ota'jv-  10 
Sera  xat  èitotvotyopotç,  «orav  wç  vëpiÇtùv,  oxotv  wç  iyQpbç,  oxotv  xovSiXotç, 
oxotv  km  xoppriç.  »  Où§èv  aXXo  5ià  to'jtgov  ô  pY)X(ùp,  y  oizsp  6  ri/rcrcov,  èp- 
yotÇexoti  '  xyjv    iïiotvoiotv    rwv    St/aarwv   r>5    èixotAlriloj    txAyixxsi    cpopâ. 

^  3.  Et'r  ÈvteOQev  7ra9.iv,  wg  ai  '/.otxotryfôtq,  à'XXrçv  izoio'jp.tVQç,  s[j£oAy)v, 
«orav  >iov&yXotg,  orav  £7:1  xôppriç,»  ynvi-  «xotvxot  javef,  raora  l£(-  15 
axYiaw  av0pw7rouç,  ocyiBeiç  ovxotç  roû  7rj&o7r>7Xa>uÇ£a,Sai  •  où§£jç  àv  raûra 
àTrayyéXXtov  5'jvatro  ro  ôeivov  ■notpotaxritjoti.'»  Où/oûv  rrçv  ^Iv  cp jctcv  rcôv 
ÈTravacpopwv  xat  àauvck'rwv  tiocvxyi  cpuXa'rret  r/j  auve^ef  ^.exotco)^  •  o'jxmç 
aura)  zaJ  ^  ra'£tç  arastrov,  Jta«  èjwraXiv  ^  àra^t'a  7rotàv  TispiAocu£otV£t 
xdtiiv.  20 

XXI.  4>éj0£  oùv,  npôçOeç  xovç  cruvâiff^ouç,  ei  Béloig,  wç  Troiouatv  o| 
l(iOY.potzeioi  •  «Kat  p.r/v  où§£  roûro  ^ov^  notpoÙAitdv,  wç  uoXXà  àv  7rot)7- 
tf£t£v  6  riirrcov,  Tzpûxovphi  rw  ff^pan,  £ira  §£  rw  j3X£^aart,  £tVà  y£ 
f;.y/v  aùr>5  ryj  cpeov/?,»  xat  Etcry?  y.arà  to  é£yjç  oSwàfi  7rapa'/pa'cpct)V,  wç  roû 
KotBovç  xb  GvvZî<5i(i)yp.évov  /.où  omvtpatyyvlpj&ov,  eàv  ro?;  aw^iapoiq  £&-    25 


VAR.  —  1.1  CE.  (juv^iotjc&ûffïiç.  —  1.  4  V  3  cnjfjLjxoptaç.  —  1.  8  L.  om.  (/.•/].  —  1. 
act.  M.  toc^si.  — 1.  H  CR.  orav  xovS'.  orav  «ç  S'oùXov,  le  texte  de  Démosthène, 


9  CR.  ffxâ- 
contre  Mi- 
(Uas,  c.  21,  porte  d'après  Bekker  :  orav  OfipïÇwv,  orav  <5>;  Èx.^P°'  ûirâpxw'',  orav  xgv^.  Srav 
eut  xoppviç.  —  1.  13  M.  êTraXXinXwv.  —  1.  1S  M.  omet  les  mots  orav  x.  orav  lia  jco'ppyn;.  — 
1.  16  le  texte  de  Démosthène  porte  è^ar/iatv  àvôp.  aOrtov,  ày,ô.  ovra;  toû  wpo:v.  CM.  où^el; 
-aura.  —  1. 19  V.  2  L.  àra^î*;  iroià;.  —  1.  21  V  2  L.  en  ôs'Xgiç.  V  3  et  Oe'Xet;. 

CONJ.  —  1.  1,  LE  FÈVRE  a  corrigé  owHioMoùo-riç.  —  1.  3,  TOUP,  xaù  r  e7rt  Taùrô.  — 

(4)  Quintil.  1.  0.  IX,  3,  49.  Quœ  quia  til.  ne  se  sert  qu'une  fois  du  mot  S'taTÛTrwotç, 
conjunctionibus  caret,  dissolutio  vocatur.  IX,  2,  41,  il  emploie  dans  le  même  sens, 

(5)  La  figure  que  les  rhéteurs  grecs  nom-  ûttcitûttwoiç,  IV,  2,  3,  IX,  2  40,  58. 
ment  àvacpopâ,  è7rxva<pcpâ,  est  appelée  par  (6)  Dem.  c.  Midias,  c.  21,  p.  537  R. 
l'auteur  de  la  Rhétorique  ad  Herennium,  IV,  (7)  J'ai  supprimé  les  mots  tw  ayriij.ct.Ti,  zîo 
13,  repcît'f*o;parCiccron,  de  Or.  III,  54,  et  (iXe^aan,  tyi  tpwvf,  dont  la  répétition  est 
par  Quintil.  IX,  5,  29,  geminatio.  —  Quin-  contraire  à  l'intention   de   l'auteur.  V.  les 


[OH.  XIV.]  TRAITÉ   DU   SUBLIME.  li)7 

temps.  C'est  en  supprimant  les  conjonctions  que  le  poète  produit  un  tel 
effet  (4). 

Le  concours  de  deux  ou  trois  figures  est  aussi  un  puissant  moyen  de 
frapper  l'esprit,  lorsque,  associées  pour  ainsi  dire  l'une  à  l'autre,  elles 
contribuent  ensemble  à  donner  au  discours  la  force,  la  persuasion,  l'élé- 
gance. Tel  est  ce  passage  de  la  harangue  contre  Midias,  qui  nous  offre  à 
la  fois  une  succession  de  traits  rapides  et  comme  une  action  mise  en 
scène  :(5)  «Un  homme  qui  en  frappe  un  autre,  «dit  l'orateur,»  le  blesse  de 
«  mille  manières,  sans  qu'il  soit  possible  à  l'offensé  d'indiquer  toutes  les 
«  blessures  qu'il  a  reçues  ;  il  le  poursuit  du  geste,  du  regard,  de  la 
«  voix.  »  (6)  Mais,  comme  en  conservant  la  même  forme,  le  discours  se 
ralentirait  ;  car,  si  l'ordre  annonce  le  calme,  le  désordre  révèle  la  passion, 
qui  est  un  élan,  un  ébranlement  de  l'âme,  l'orateur  passe  tout  à  coup  à 
d'autres  traits,  et  redouble  ses  plaintes  (')  :  «  Tantôt  c'est  un  affront,  tan- 
«  tôt  c'est  une  blessure,  puis  des  coups  de  poing,  puis  des  soufflets.  »  Il 
se  comporte  de  la  même  manière  que  l'assaillant,  et  frappe  sans  relâche 
l'esprit  des  juges.  Il  revient  bientôt  à  la  charge,  comme  un  nouveau  coup 
de  vent  :  «Puis  des  coups  de  poing,  puis  des  soufflets;»  dit-il,  «voilà 
«  ce  qui  irrite,  voilà  ce  qui  met  hors  d'eux-mêmes  des  hommes  qui  ne 
«  sont  pas  habitués  à  de  pareils  outrages.  Jamais  un  récit  n'exprimera 
«  tout  ce  qu'on  a  souffert.  »  En  changeant  ainsi  continuellement  sa  mar- 
che, l'orateur  ennoblit  (8)  ses  paroles  courtes  et  rapides,  ses  assauts  répè- 
tes; chez  lui  l'ordre  prend  l'apparence  du  désordre,  et  le  désordre  même 
est  soumis  à  une  certaine  règle  (9). 

Essayez  d'ajouter  des  conjonctions  à  ces  phrases  coupées,  comme  font 
les  disciples  d'isocrate  ;  dites,  par  exemple  :  «  D'ailleurs  il  ne  faut  pas  né- 
<  gliger  de  faire  observer  que  celui  qui  frappe  offense  de  plusieurs  ma- 
«  nières,  d'abord  par  ses  gestes,  ensuite  par  son  regard,  puis  par  sa  voix 
«  même,  »  et  paraphrasez  ainsi  tout  le  passage,  vous  reconnaîtrez  que  la 

— 1.  4,  Le  Fèvre,  èpavîdTi.  Toup,  (ruvapavi^ïi.  —  I.  6,  Weisxe  omet  rà,  suppression  appr. 
par  les  éd.  du  Trésor  de  H.  Estienne,  publié  par  Didot.  — 1.  il,  Le  Fèvre,  Morus  retran- 
chent avec  raison  -ïo  9ffa.  to>  (■JXsu.u.aTi,  rf  «pwvïi.  — 1.  13,  Le  FÈVRE,  r»i  èizxXkriXtà  Tzlrn- 
twv  (popâ.  — 1.  17,  Weiske  soupçonne  une  lacune  après  tpôaiv,  parce  que  le  fxsv  qui  pré- 
cède n'a  point  de  correspondant,  et  il  y  supplée  par  une  longue  phrase  ;  il  est  plus  facile 
de  pourvoir  à  cette  irrégularité,  en  remplaçant  les  mots  tt>v  u.sv  «pûaiv  par  ttîv  j/.E-fxXGçuîav 
ou  r&  [UfaXofuii  qui  donnent  un  sens  conforme  aux  vues  de  l'auteur.  V.  S.  XVIII,  §  1 . 

notes  critiques.  rwv,  7roXXâxtî  su.7ra6eaTEpav  xaè  kiwitixcote- 

(8)  Je  lis  ttîv  (tE'YaXGcptav,  au  lieu  de  tt(v      pav  iyii  $ûvautv  •  w;  é  tgigôtgç, 

m.èv  cpûutv.  Voyez  la  note  critique.  "ÀXXov  Çwbv  é^cucra  veoût<xtov,  àXXov  à&urov, 

(9)  Plutarq.  (Plat.  Quœst.  X,  ch.  4)  ex-  àXXov  TEGvEtwra  xarà  (aî'Ogv  êXxe  iro$GÏÏv, 
pose  la  même  manière  de  voir  au  sujet  des  xaî  rà  tgù  Ayij/.goOe'vgu;  newti,  IloXXà  •yàp  âv 
£a6v}rraet  se  sert  du  même  exemple  tiré  TTGtTÎaEtEv,  x.  t.   X.  —  Quintil.  rappelle  le 
de  Démosthène:  Ao-y,;,  a'jvS'sajAûv  È^atpEOs'v-  même  passage  de  Dém.  I.  0.  VI,  1,  17. 


198  iiepi  ÏTDT2.      [S.  XXI,  §  2.—  S.  XXII,  §g  i-â.j 

[xoc/for,ç  sic  Xei'ozrtza,  à'/.evrpôv  rs  Ttpoçr.'atzu,  xcà  svBvç  ëaSecrcou. 
^  2.  Qçnep  yàp,  eï  zig  avvZ-haeiz  zwj  Beôvzow  Ta  awaara,  tt/V  cpopàv 
aùrwv  dyypTQTou,  outcos  xat  to  7ra'ôoç  Û7To  tcôv  ffuvdéV/xcov  xat  tgôv  aX- 
Xwv  TzpogSriYMV  £u.7ro&Ç2^£Voy  ayava/vT£?  ■  tw  yàp  èlsvBepîxv  a7roXua 
tou  <5pô[jL0V  y.où  to  <Mç  <xt:    bpyâvov  rivbç  àyisaBoci.  5 

KE<pAAAION  IE' 

XXII.  TV;?  ôè  aùr>5ç  îSéaç  xat  Ta  vizzp^axà.  Bsriov  •  serre  ôè  )i^ewv 
$  vorçaecov  ex  tou  xot  à*oXouGi'av  vsMJWp&H}  ztx%iq,  xat  otovsi  yxpaxzrip 
èvaywlov  Tia'Qouç  aX^Ôéararoç.  ûç  yàp  rw  ovti  opyiÇôfxsvoc,  >î  cpooo'jfjtevot, 
$  âfyayaxTwyreç,  >7  Û7ro  ÇïîXoui7uaç,  $  utto  aXXou  tivoç  (7roXXà  yàp  xaî 
à.va.p'iQpx)Tot  TtocQri,  xat  où§  av  àrasv  Ttç  oro^a  SivatTo),  éWoTOTfi  Kccpx-  10 
7rwrrovT£ç,  â'XXa  npoBipsvoi  7roXXaxts  ot  â'XXa  f/.sraro^wai,  p-éja  Ttvà  7rap- 
£p£oc\ovT£ç  aXoyco?,  êît  aùôiç  £7rî  Ta  Ttpûzx  aya>ar/XouyT£ç ,  xat  TTa'VTïî 
7Tjûog  t>5ç  àywviaç,  coç  w  dvzoczov  mev[ioczoç,  T/jck  xohcei&S  dyyiazpô^wg 
avTto7rco|u.£V0£,  Tas  XÉ£«ç,  Tac  vo>9CT££ç,  Trçv  ek  tou  zarà  cpuaiv  eippiov  rrav- 
Tot'coc  Trpôç  p.vpiocg  zpoiiàç  £vaXXaTT0U07  Ta'£tv  •  outoù?  7ra/5a  Tofç  dpiazoïç  15 
avyypccyzvai  5tà  tôv  vizspSxzûv  y  p'pjaiç  èm  zà  zrtç  yjaeoiç  epya  eps- 
pezoci.  Tcze  yàp  >9  T£%vyj  teXeioç,  ^viV.  av  cpiaig  EÎvat  5o/>?,  >i  §  au  <p'j<7iç 
èmzvyriç,  oz<xv  XavQavouffav  Tzzpikyr,  Z'hv  ziyynv  •  &çitsp  7syei  6  <Pwy.asùs 
Aiovuaioç  Trapà  tcô  HpoâoTco  •  «  E7Ù  %upov  yxp  cacpfe  ê'^£Tat  ^u.rv  Ta 
Trpa'yfxaTa,  aviïpsç  I&)V£ç,  £tvat  slevBépoiç  r>  (tauXoiç,  xat  TouTotç  wç  §pa-  20 
7i£T>jat.  Nûv  wv  û^.££5  >?v  y.£V  j3ouXyj(79£  TaXatTrcoptas  £v5f/.£(j5at,  to  itxpx- 

XpriUX  f/.£V  7T0VO5   ÛpV  laTat  ■  OtOl    T£  §£  £a£75£  vTztp^oOÀaBxi  zovq  7ToX£- 

jju'ouç.»  §  2.  EvtoûÔ'  ïjv  to  xaTa  Ta'çtv  «Ô  ôcàpeç  Iwves,  vûv  xaipôç 

VAR.  —  1.  8  M.  w;  -fàp  oî™.-l.  11-12  L.wa5£4aP«XXov...*àvaj4'j;cXoûv.—  1.  18  PL.  Xav- 
Oâvouaav,  les  autres  mss.  MR.  Xavôàvoixra  —  1.  19  M.  zf,;  à.x.u.Hi  ï-^.  ûu.tv.  —  1.  21  P^  ^px- 
Wc'npatv  vûv.  mv  ru-sïç  t,v  a.  p.  TaXanrcoptaiî  èvS'c'^eaôat,  TCapay^p.  p.èv  wo'voç  ûaîv  ■  otoî  te. 
V  3  L.  riastç.  —  1.  22  M.  ÛTC£pf$aXXou.evGi  t&I»;  èvxvtioi»;  etvai  èXsûôspoi  comme  dans  Hér. 
VI,  1 1 .  —  1. 23  L.  èvra-jôt  rv  xb  xaTa  rà^ov. 

(,0)  Après  avoir  cité  deux  passages  de  la  «ç  àp^riv  x*l  à^aôÀ  x*i  jtoTrw^n  tw  àaeTa- 

harangue  contre  Midias,  pour  montrer  l'heu-  PXtîtw  tt,v  cppâeriv  woioùvraç  ahxmrtu.  V.  le 

reux  eflFet  des  àffûvS'eTa ,   Plutarque  ajoute  jugement  de  Plutarque  sur  Isocrate,  de  Glor. 

(Plat.  Q.  X,  4,  §  3):  Aib  xat  acpo'^pa  to  àauv-  Ath.  c.  8. 

^etov  er/jiu.a  irapà  rot;  TÉ^vaç  ^pâtpouat  eu-  (!1)  Ce  passage  a  été  généralement  mal 

8ox.iu.ti  •  T4Ù;  ^è  â-j-av  vcaîaou;  eV.stvou;  /.où  compris.  V.  la  note  critique. 
;ay.^='v*  o'jv^esiacv  èx  ttî;  mwiOeta;  à<pt5vraî,         (•)  V.  sur  l'hyperbate,  Quintil.  VIII,  0,62, 


[Cil.  XV.]  TRAITÉ  DU  SUBLIME.  Ii>«.) 

véhémence  et  la  brusquerie  de  la  passion,  adoucies  et  comme  aplanies 
par  le  moyen  des  conjonctions,  tombent  sans  frapper  l'esprit  et  s'étei- 
gnent aussitôt  (l0).  De  même  qu'en  liant  les  membres  de  ceux  qui  courent, 
on  leur  ôte  tout  clan,  ainsi  la  passion,  gênée  par  les  conjonctions  et  par 
les  autres  particules,  s'indigne  de  ces  entraves  ;  lorsque  l'on  a  recours  à 
quelque  mobile  artificiel,  la  liberté  de  l'allure  disparait.  (M) 


CHAPITRE  XV. 

L'hyperbate  appartient  à  la  même  classe  de  figures  (');  il  consiste  à  in- 
tervertir l'ordre  naturel  des  expressions  et  des  pensées,  et  offre  ainsi  le 
caractère  fidèle  d'une  âme  agitée.  Comme  ceux  qui  sont  réellement  en 
proie  à  la  colère,  à  la  frayeur,  a  l'indignation,  à  la  jalousie  ou  à  telle 
autre  de  ces  passions  innombrables  que  l'on  ne  saurait  toutes  indiquer, 
divaguent  sans  cesse,  commencent  d'une  façon,  passent  à  une  autre  idée 
qu'ils  introduisent  sans  raison  apparente,  pour  revenir  au  point  d'où  ils 
sont  partis,  et  emportés  continuellement  de  côté  et  d'autre  par  leur  in- 
quiétude, comme  par  un  vent  variable  (*),  renversent  l'ordre  naturel  de 
la  phrase,  et  transposent  de  mille  manières  leurs  paroles  et  leurs  pensées  ; 
de  même,  les  bons  écrivains  imitent,  au  moyen  des  hyperbates,  l'expres- 
sion des  sentiments  naturels  ;  car  c'est  la  perfection  de  l'art  de  rappeler 
la  nature,  et  c'est  pour  celle-ci  une  bonne  fortune,  quand  l'art  lui  prête 
secrètement  son  concours  (3).  Tel  est  le  discours  qu'Hérodote  met  dans  la 
bouche  du  Phocéen  Denys  :  «  La  conjoncture  est  critique,  Ioniens  ;  il  faut 
«  choisir  d'être  libres  ou  esclaves,  et  même  esclaves  fugitifs.  Si  donc 
t  vous  voulez  vous  exposer  maintenant  à  quelques  efforts  pénibles,  vous 
«  aurez,  il  est  vrai,  des  fatigues  à  endurer,  mais  vous  pourrez  triompher 
«  de  vos  ennemis.  »  (*)  Suivant  l'ordre  logique,  il  devait  dire  :  «  Ioniens, 

CONJ.  —  1.  1,  Le  Fèvre  a  mis  dans  son  texte  àxEVTpov  ti,  il  propose  dans  ses  notes  ti; 
XeiOTTïTa  ây.evTpov. — 1. 4,  RuHNKEN,  famuAétt.  Weiske,  à7toXXu<n  ou  i-KiâXioi  ou  a7rc- 
xXsîouai.  Ces  conjectures  viennent  de  ce  qu'on  n'a  pas  vu  que  le  sujet  du  verbe  àrcoXÔEt 
est  to  ô>;  àîT*  op-y.  âcpUaôat,  être  mu  par  un  moyen  artificiel.  —  1.  14,  Tollics,  rf.v 
twv  Xs'Çetov  xat  votoewv  ix.  toù  xarà  cpûaiv  Eipaoû. 

et  s.  —  Longin,  Manuel  de  Rhét.  §  20,  ne  oew;)  towç -jevoit'  âv  tô  ts'Xeicv. 

recommande  pas  l'emploi  de  cette  figure.  (*)  Hérodote.  VI,  ch.   11.   L'historien  a 

(s)  Toup  a  mis  en  regard  de  ce  passage,  imité  Homère,  Iliad.  X,  173: 

la  phrase  suivante  de  Philon,  tirée  de  la  vie  vûv  f  àp  Si,  irâvreiraiv  Iki  Çupoù  tarxrat  àxj/.rï;. 

de  Moïse,  1.  3,  ivôsXxou.evo;  81  xai  itT'.vr.ù-  Voyez  ce  que  dit  Plutarque  du  style  d'Héro- 

p-evo;  —pi;  i/.xzizvj   uspvj;  t<>8i  x.ix.v.<ji  t£  dote,  au  commencement  et  à  la  fin  de  son 

7_p7i  S'pàv  T7:opst.  écrit  sur  la  malignité  de  cet  historien  ;  nous 

(s)  L'auteur  dit  (Sect.  XXXVI  §  4)  :  ti  -fip  avons  cité  ses  paroles,  Recherches,  p.  102. 
àXXy,Xo.»/_îa  to-jtwv  (ttî  te'/vy,;  /.ai  tt;  «pu- 


200  iiepi  ïm  ors.      [S.  XXII,  g  2-3.—  S.  XXIII  §  I .] 

èortv  vpXv  mvovç  èm^éyeiOxi  •  htl  î£vpov  yxp  dya-ng  eyexxi  tiuïv  xx  izpx- 
yp.xxx.»  O  5È  xhpkv,  «  xviïpeç  Iwve;,»  vnepeŒtëoejev  •  npoeiçéfizlsv  ovv  ev- 
Qvç  arrô  toû  cpsêou,  w;  p$  dpyrhv,  cpQavwv  Trpoç  to  eçearw?  5éos,  npoçoc- 
yopevaxi  xovç  axoiovras.  ETOiTa  5s  xyiv  twv  vot,ikxxwj  dnia~pz'\z  xdï\iv  • 
Tvpb  yocp  roû  tprjaai  oti  aùroùg  5a  7rov£fv  (toOto  yxp  èvxiv,  o  izxpxxe-  8 
Xeyerai),  ëp.npo'jBev  à7ro5i'5toai  Trçy  aiTiav,  5i  y?v  7rov£fv  5a,  «erri  £upou 
à/.a^ç,  »  cpvîffaç,  «  eyexxi  yjmv  xx  Tipxyuxxx  •  »  àç  [rh  Zoy.eîv  hy.eu.tj.ivx 
XÉyay,  àXX  YjvxyyxaaévX' 

§  3.  En  5è  f/àXXoy  o  0oyia>5i5>jç  îtaî  rà  cpûaEi  Travtwç  rwmiétiix  yxi 
à5tav£pjTa  b'^ooç  Ta?;  virepGxtjemv  dix    aXXrçXwv  ayay  5eivôraroç.  O  5È    10 
AvuoaBévriÇ  ovy^  ovxmç  p.èv  aù5a'5rçç,  [wç7rep  outoç,]  7ravrwv  5  cv  rw  ysva 
tw/tw  yxxxyopéaxxxog,  xaî  ttoXù  to  aycoyiarixoy  £z  toû  imepSiëxÇeiv  toà 
ért,  v>^  Ai'a,  to  e£  vKoyvov  ~kkyeiv  auvEucpaiycov,  xat  Trpo;  tojtoiç  eiç  xhv  yiv- 
5uyov  t&jv  y.xY.pû)V  vnepQxxûv  xovç  dxovovxxç  Gvveraai:(t)u.£voç  •  7roXXa'- 
yiç  yxp  xov  voûv,  oy  wpurjaev  eiTteïv,  dvxY.pBp.xaxc,  yxi  p.exxi]v,  o>ç  eiç    18 
aXXccpuXoy  xai  dzeor/juïxv  xx%w,  à'XX   ot   à'XXoiç  5ià  jxsaou  xat  i%oiOév 
noBev  oteiçxuxXgôv,  £15  cpôëov  èp.ëxlôiv  xbv  dy.poxxv)v,  ùç  èm  izxvxe\eï  xo\> 
Xôyou  5ia7rrco<7Si,  Y.xl  cjvvxTZQYiviïvveveiv  ut:   dyoivixç  rw  XéyovTi  avvzvxy- 
y.xgxç,  eixx  TCxpxXôywç  5ià  p.xY.pov  xb  rca'Xai   ^rlxo,jp.evov  evKxipwç  èm 
teXei   ttou  TtpoçxTiotj'ovç,  xvxû  xà  yxxx  xxç  imepËxaeiç  Tcxpxoôlr^  y.xl    20 
dypo<jyx\eï  ttoXÙ  p.x71ov  èyjùrixxei.  4>£t5à)  5È  rcôy  nxpx^eiyu.xx(àv  è'ttci) 
5tà  to  7rX>5Ôoç. 

KE^AAAION   IZt' 

XXIII.  Ta  y£  ràv  TroXvTTTWTa  Xeycp£vx ,  dÙpoi(jp.ol  yxi  p.exxco- 
\x\  yxi  x).t'f/.ax£ç,  7ra'vu  àywytartîtà,  wç  otaQa,  y.hapxyo  xe  y.x\  Tixvxbç 
vtyovç  yxi  kxBovç,  cjvvepyx.  Tt  5È  ;  ai  tcôv  tctcoctecov,  %pw(ùv,  7rpo;w7:oov,    25 

VAR.  —  1.  i  V2  L.  ïhtdUu.  ■—  1.  2-3  P.  irpoêiîé|îaXsv  ouv  àv  eùOùç.  V2L.  àvsuôù;.  A. 
-Trpoeiîï'PaXev  ouv.  E  itpoçs'PaXev  oùv  âv  sùôù;.  Em.  irpo;s|3aX&  'Youv  ti  fàp. — 1.  3PV3L.  àp/,7) 
«jôâvtov.  R.  àç-(itv.  —  1.  9  V  2  3  joarà  cpûasi.  L.  xarà  «pûatv.  —  1.  21  PV  3  cps'.^ù;.  —  1.  25  E. 
xai  àOpoiaaot.  — 1.  23-24  M.  àvriasTa^oXal.  —  11  24-25  R.  xal  irâvTw;  iî^ou;. 

CONJ.  —1.  2  PORTUS,  wpoîÉpaXsv  fàp  eùôùç.  SPENGEL,  7rpo£t;c'PaXs  •j'àp.  — 1.  3  LE  FÈVRE 

(5)  V.  par  ex.  Thucyd.  I.  51,  oî  £s  Kep-  prolonge  jusqu'au  chapitre  suivant,  ot  twv 

xûpaioi,  rv  fàp  vùÇ,  ècpoPTÎOYiaav  (ax  icoXEjj.tai  (pu^ovrwv  cptXoi  Ms-yapsî;. 
«atv,  ê7vetTa  Si  e-yvwaav  xat  wpu-îaixvTO.  IV,  (7)  Pline  le  jeune  (Ep.  IX,  26)  exprime 

85,  xai  Su<jx,eps;  wotoûu.£vot...  [ayi  èâ'sÇaffOê.  le  même  jugement  et  se  sert  du  même  mot 

IV,  73,  ot  fàp  Me-^apstî l'hyperbate  se  irapâfioXa,  qui,  suivant  Wyttenbach  (Anim. 


[CH.  XVI.]  TRAITÉ    DU   SUBLIME.  201 

«  c'est  le  moment  de  vous  soumettre  à  des  travaux  difficiles,  car  la  con- 
«  joncture  est  décisive;»  mais  l'historien  a  transposé  le  mot  «Ioniens»  ;  il 
débute  aussitôt  par  le  motif  de  crainte,  en  sorte  que,  préoccupé  par  ce  sen- 
timent, il  ne  s'adresse  pas  aussitôt  à  ceux  qui  l'écoutent.  Outre  cela,  il 
intervertit  l'ordre  des  pensées,  car  avant  de  dire  qu'ils  doivent  s'exposer 
à  des  fatigues,  ce  qui  est  pourtant  le  but  de  son  exhortation,  il  expose 
d'abord  la  raison  pour  laquelle  il  faut  supporter  ces  fatigues,  en  disant  : 
«  la  conjoncture  est  critique.»  Ses  paroles  semblent  ainsi  non  préparées, 
mais  dictées  par  la  nécessité. 

Thucydide  est  encore  bien  plus  habile  à  couper  par  des  hyperbates  les 
membres  de  phrase  dont  la  liaison  est  tout  à  fait  naturelle,  et  qui  sem- 
blent inséparables  (3).  Démosthène  n'est  pas,  il  est  vrai,  aussi  hajdi  ;  mais 
de  tous  les  orateurs,  c'est  celui  qui  use  le  plus  fréquemment  de  cette  figure  : 
c'est  pour  lui  un  moyen  de  donner  à  son  éloquence  l'énergie  nécessaire  à 
la  lutte  et  même  l'apparence  d'une  improvisation.  De  plus,  ses  longues  pa- 
ivnihèses  causent  à  ses  auditeurs  une  sorte  d'anxiété  ;  en  effet,  il  lui  ar- 
rive souvent  de  laisser  en  suspens  l'idée  qu'il  a  d'abord  émise,  puis, 
par  des  idées  intermédiaires  qu'il  emprunte  à  des  circonstances  étran- 
gère*, et  qu'il  introduit  dans  une  place  qui  ne  semble  pas  leur  convenir, 
il  fait  craindre  à  ceux  qui  l'écoutent  que  tout  l'édifice  de  sa  période  ne 
s'écroule;  mais,  lorsqu'il  les  a  forcés  de  s'associera  ses  dangers,  tout 
à  coup,  après  une  longue  attente,  il  termine  en  exprimant  d'une  manière 
heureuse  ce  que  leur  esprit  cherchait  depuis  longtemps,  et  les  étonne 
par  la  hardiesse  et  la  témérité  de  ses  hyperbates  (G).  La  foule  des  exemples 
me  dispense  de  les  indiquer  (7). 

CHAPITRE  XVI. 

Les  figures  qui  consistent  à  répéter  le  même  mot  sous  diverses  formes, 
à  comparer  entre  eux  des  mots  de  sens  opposés,  les  accumulations,  les 
gradations  ('),  donnent,  comme  vous  le  savez,  du  mouvement  au  style,  et 

omet  <f9âvMv.  —  1.  11 .  Je  supprimerais  les  mots  &$irtf  outo;.  —  1. 21-25,  Le  Fèvre,  /A- 

<j[/.g'j  te  iravrôç  xat  {tyou;. 

ad  Plut.  Mor.  67  E)  se  rencontre  souvent  auyjpâ'ajAaTGç,   iitoXtltyta.  V.  aussi  115  E. 

dans  Plutarque.  Mupta  x.  t.  X. 

(')  En  effet,  il  suffit  d'ouvrir  Démosthène         («)  V.  pour  l'explication  de  ces  diverses 

pour  en  trouver  :  V.  de  Cor.  513  R.  <rô  S'i  figures,  les  Inst.  Or.  de  Quintilien.  —  iroXû- 

osu.vbî  àvr.p....  xai  tt,v  aÙTCÙ  TÛyjr.v.  —  irepî  irrwra,  IX,  3,  37.  —  jtpwgjtdç,  IX,  3,  43. 

irxpairp.  408  R.  tî  g5v  Èart  Taùra....  jusqu'à  Congregantur,  etc.  —  fcmprra0aXii,  IX,  3, 

fetvéjWMfc.  409  R.— Or.  I.  adv.  Onet.  869  85-97—  «Xlfucg,  IX,  3,  54-55,  où  il  indique 

R.  /.ai-rot  -ô>  toûto...  nMmSpfv, — Comp.  la  un  exemple  tiré  de  Demosth.  pro  Coronà, 

dernière  phrase  de  ce  §  avec  Plut.  Cons.  ad  288  R.  otôfe  rix  el-ov  *.  t.  X. 
A  poil.  108  E.  (psKÎ'ou.svs;  t«5«  wpptrpfac  toB  19 


202  hepi  wov2.  [S.  XXIII,  £§  1-4.] 

àpiBp.(ùV,  yevwv  èvockloc'&iç  ttcôç  rore  xaTa7TO£X£'XXov<7£  xai  èneydpovai  roc 
ép[xrivevziy,oc  ; 

§  2.  <&rstxl  ôè  twv  xarà  roùç  dpiBpovç  où  ixôva  zccvtcc  xo<7/ji££V, 
btihaot.  zoïç  Tu7roiç  évaà  ovra,  xrt  SvvaW  xarà  ngv  dvocBe&prjGiv  tÙ^Bvtj- 
nxà  svphxsroci  •  ■  5 

«AÙTtxa,»  cpy,ot,  •  Xabî  àwetpwv 
«  Ôûvvwv  sir'  'Ài.'oveffO't  S'ii.'dï-âu.jvot  xsXâS'nffav  •  » 

àXX  ex&va  fjtiiXAov  TZxpocTyp-naeoiç  &%ux,  on  é'<7Ô  otou  TtpoçKVKra  rà  i:\rr 
ôuvnxà  ^yxloppr/^oviarepoc^  /.où  aùrcô  §o£oxo7roùvTa  tw  oj^Xco  toû  apf5- 
jt/oO.  §  3.  Toiavrcc  vnxpà.  rw  SocpoxX&rà  èitl  rov  OèSotou  •  10 

'Eçûffaô'  r,{Aà; ,  xal  9 u-sûffavre;  irâXtv 

'AveÏTE  raÙTÔv  CTTrspt/.a,  KîtareSaSiaTe 

IïaTÉpaç,  àS'eX^&ùç,  iraï^a;,  atj/.'  èiwpûXtov, 

NûjJwpa?,  "pvaLcaç,  u/flTc'pai;  ts,  ^wTvo'oa  15 

XÎGyj.GT  sv  àv8pw770KTtv  é'p-ya  "yt-perai. 

navra  yàp  raûra  Iv  ovofxa'  ianv,  Orônrou?  •  ctù  ôè  Qœzêpov,  Ioxa'arrç  • 
àXX  o^wç  yryBeiq  eig  Ta  7rXyj9uvnxà  6  dpiB(xbç  Gvvei:lY)Bvae  v.oà  ràç  atu- 
yjaç  •  y.oà  ù)ç  £x££va  TOrrXEÔvaaraf, 

'E^YJXÔOV  "EXTOpÉÇ  TE  JCaî   2ap7TYiS'dv£Ç  •  20 

xal  To  nXarwytxov,  0  xaJ  hiptùBi  nxpxrsBeipeBcc,  ènl  rwv  Aôyjyaicov  • 
§  4.  «  Où  yàp  IIÉXotoç,  où§£  Ra'^fxot,  oùà  Ai'yu7rrot  rs  xai  Aavaot,  où§' 
aXXot  7ro)^ot  cpWt  j3a'pêapot  cruvor/.oûatv  ^pv,  aAÀ  aùroî  ÉXXy;v£ç,  où 
y.iE,o£txp§ocpoi  otxoû^cV,  »  xat  rà  £^5.  <pj<7£t  yàp  i\otx.ovezca  ta  izpdcy- 
poixcc  xo^.7:w§£(7r£pa,  a^X^Soy  outcoç  tgôv  ovo^.a'rwv  £7r£<7uvri0£fX£VGt>v.  Où    25 

/Ul£VrO£  5ef  TZOIZÏV   CCVZO  £7T    â'XXtoV,  ££  fJt-X?   £(p    WV  §£^£Ta£  Ta  Ù7TOX££^.£Va  au- 

£>?ffiv,  $  7rX»j9ùv,  ri  Ù7T£pêo)^y,  $  7:a'5oç,  £V  ri  toutwv,  $  ta  likdovx  •  hzd 
toi  to  Kocvzoïypv  xw^wvaç  i^cp9a£,  Xf'av  Go^iaruôv. 

VAR.  —  1.  3  PL.  cpYiu.1  Js.  —1.  7  P.  iiïoW'..  —  1.  1 3  CR.  raurb  <T7rspu.a.  —  1.  18  RM.  <rjvs- 
irXTÎÔuve.  —  1.21  PL.  •jrapsTEÔsîasôa.  —  1.  26-27  PV  2  3  L.  -rà  ûirepxeïu.eva  aûxviatv.  Em. 
wpojcsîu..  R.  aii^Yiaiv.  —  1.  27-28  V  2  êirsî  rot  xat  to  ravr'.  L.  èiret  xa(  toi  tô  w.  R.  èireî  toi  ir. 

CONJ.  —  1.  6-7,  Wyttenb.  (ad  Plut,  de  Sera  num.  vind.  p.  53) 

AÙTtica  Xab;  aTreîpwv 
ôûvvwv  wovcdfft  SuTTaiAEVGi  xeXâS'nCTav. 

(8)  Ou  ignore  à  quel  poëte  ces  deux  vers  (4)  Vers  attribué  par  coujecture  à  Es- 
sont  empruntés.  chyle. 

(3)  Œdipe  roi,  v.  1403.  (5)  Platon.  Menex.  245  D.  Cicéron  em- 


CH.   XVI.  TRAITÉ  DL   SUBLIME.  203 

contribuent  à  la  l'ois  à  l'élégance,  a  la  noblesse  et  au  pathétique.  Bien 
plus,  le  changement  des  cas,  des  temps,  des  personnes,  du  nombre,  du 
genre,  donne  souvent  au  style  de  la  variété  et  de  la  vie. 

Non-seulement  l'expression  gagne  quelque  élégance  par  la  substitution 
du  pluriel  au  singulier,  toutes  les  fois  que  l'objet  présente  à  l'esprit  l'idée 
de  la  pluralité,  comme  dans  ce  passage  : 

«  Dès  qu'un  banc  serré  de  thons  s'approche  du  rivage, 
«  à  l'instant  la  troupe  des  pêcheurs,  se  tenant  à  distance  les  uns  des 
autres,  font  entendre  de  grands  cris.»(2) 

.Mais  ce  qui"  est  encore  plus  digne  de  remarque,  c'est  qu'il  est  des  cas  où  le 
pluriel  a  plus  de  noblesse,  et  où  la  quantité  même  des  pluriels  augmente  la 
dignité  de  l'expression,  telles  sont  ces  paroles  que  Sophocle  met  dans  la 
bouche  d'Œdipe  : 

«  0  union,  funeste  union  ! 
«  à  qui  j'ai  dû  le  jour,  que  j'ai  à  mon  tour  contractée, 
«  et  de  laquelle  sont  sortis 

«  des  pères,  des  frères,  des  enfants,  famille  dont  tous  les  liens  sont  confondus  ; 
«  des  épouses,  des  femmes,  des  mères  ; 
«  abîme  d'horreurs  et  de  honte  !»  (s) 

Tous  ces  noms  ne  désignent  qu'Œdipe  d'une  part,  Jocaste  de  l'autre  ; 
néanmoins,  en  accumulant  ainsi  les  pluriels,  il  semble  multiplier  les  mal- 
heurs qu'il  déplore.  On  peut  faire  la  même  remarque  sur  l'emploi  du  plu- 
riel dans  ce  vers  : 

«  On  vit  sortir  des  portes  les  Hector  et  les  Sarpédon  ;»  (*) 

et  dans  ce  passage  de  Platon  que  nous  avons  cité  ailleurs  :  «  Nous  ne 
«  comptons  parmi  nos  habitants  ni  les  Pelops,  ni  les  Cadmus,  ni  les  -dEgyp- 
«  tus,  ni  les  Danaùs,  ni  tant  d'autres  d'origine  barbare  ;  mais  nous  sommes 
«  de  purs  Grecs,  sans  mélange  d'étrangers.  »  (8)  En  groupant  de  la  sorte 
les  noms  entre  eux,  on  donne  naturellement  aux  objets  plus  d'impor- 
tance ;  mais  il  ne  faut  pourtant  appliquer  cette  figure  qu'aux  choses  qui 
sont  susceptibles  de  paraître  ainsi  plus  grandes,  plus  nombreuses,  qu'aux 
circonstances  qui  peuvent  frapper  l'esprit,  ou  toucher  le  cœur,  soit  que 
l'on  doive  produire  un  de  ces  effets  ou  plusieurs  à  la  fois  ;  car  c'est  le 
propre  d'un  sophiste  de  vouloir  toujours  exciter  ainsi  l'attention  (6). 

LANGBA1NE,  ôûvov  in  x.  Toup,  ôûvev  èw.  in.  &'  t<JTâji.evGt.  —  1.8,  Tour,  ixtW  âgicv. — 
1.  9,  Tocp,  WEISKE,  Jo^oxojjiwoùvTa. —  1. 17,  TOUP,  Ta  aèv  h  ôvcaa. — \  1.  19,  ToLLIES,  Toup, 
«oç/.ai.  —  1.  26-27 G.  DEPETRA,  t«  Oiroy.sïaeva,  ûîtÉp  et  {md  se  confondent  souvent  dans 
les  manuscrits.  V.  Bast.  Palœogr.  846. —  1.  27,  Le  Fèvre  retranche  Ta  avant  irXêiova,  ou 
lirait  r,  *ai  irXcîova.  Weiske  regarde  les  mots  ev  ti  toûtwv  ti  Ta  irXeîova  comme  une  glose. 

ploie  la  même  figure,  De  Orat.  II,  c.  71.         c.  Aristog.    1,  p.  797)   l'expression  *w£w- 
(6)  L'auteur  emprunte  à  Démosthène  (Or.      vaç  è^f/jOai,  attacher  des  sonnettes. 


20-i  nEPi  rwoïï.        [S.  XXIV,  g  1 .—  S.  XXVI,  g  1 .] 

XXIV.  ÀX/à  p>;v  /.ai  Toùvavriov  rà  ex  tcôv  7tfo}@wrnrôy  et?  Ta  £Vtx.à 
èruGwoc/ôpevot  èvîozs  û-jiyjXcxpavÉcTTaTa.  «  Erat5  yj  IleXo7rovv>;<7oç  oazxax 
ôteioTwet,  »  (pjari.  «  Kat  &9  «ppuvr^w  ôpà^a  MtXrçrou  àXwatv  5i5a'£avTi, 
etç  <$xY.pv<x  ëxecs  to  Qhrjzpov.»  To  ex  tmv  Styjpyjfxsvwv  dç  rà  «vwpa  em- 
(Tuarpe^ai  tov  àptSfjwv,  a(ù(xxzoei^é'7Z£pov.  5 

§  2.  Ai'riov  5  ot  txpyoïv  toû  koct^ou  Tavrôv  oijtzat  •  cîtou  te  yàp 
evty.à  vizdpyei  rà  ovôf/aTa,  to  7roXXà  7TOi£tv  aura  7rapà  §c£av  È^7rà5oûç  ■ 
otov  te  7rXy;ÔuvTr/.à,  to  etç  èv  n  evrjyov  avyy.opvyovv  [rà  TrXetova]  §tà  tàv 
£tç  roùvavnov  fji£Ta^ôp(pw(7£v  [twv  itpor/{jjzz(àv\' h  tcô  7rapaXçyco. 

XXV.  OTav  ye  fx^v  Ta  nocpùrjlvBÔTcc  zoïç  xpôvoiç  eiçccyr,ç  coç  ytvo-    10 
f/£va  xat  TrapovTa ,  où  iïïhyr/aiv  et:  tov  Xôyov,   àXX  Ivaywvtov  r:ptxyy.x 
Tzomaeiç.  «  neTrrw/twç  5é  ttç,  (pyjaiv  6  Sevocpcîiv,  utto  tw  Kupou  nrrcto 

xat  7raTO'j^£yoç  Traiet  t>?  y.xyxi.poc  eiç  zyjv  yxvzipx  tov  Ï7rcrov  •  o  §£  acpa- 
Sa'Çoov  ditoaeiezoa  tôv  KOpov,  6  51  7:t7rT££.»  Tojoutoç  £v  rotç  7iXei<TT0iç  o 
QovY.viïfôrtç.  15 

XXVI.  Èvaywvtoç  ô  ô^otcoç  /ai  ^  twv  Tipoçfâiiwj  àvnjxeTaSeatç,  koù. 
r.ollociuç  ev  [xéaoïç  zoïç  y.iv(Svvqiç  ttoiovax  tov  oapoar^v  Soxefv  <7Tp£<pea9at. 

ftaîr,;  k'  ixfûJTac  xai  dcTEipÉa;  àXXniXotfftv 

"AvTEffô'  EV  7T0Xe'u.(O  •    WÇ  ÈffO'UU.s'vCOÇ  £{/.CC)£OVTC. 

VAR.  —  1.  2  PV  2  3  LR.  iizttH  IL  —  1.  4  CE.  ëtteo-ov  ou  fcrWMM  cî  ôscôasvct.  PV  3  L.  tô  ex 
twv.  M.  to  ^àp.— 1.7PVa3L.  TàwoXXà.  PVa  3  LRM.  EÙiraôoùç.  A.  èexTrotOûâç.  —  1.  8  PV3L. 
otcou  te  Stvgte  tvXyiô.  R.  Sttou  ti  otcots. —  1.  13  M.  îïociei  et?  titiv  "yaoT.  Tf  (J-a^.  tôv  unrov  aù- 
toû  suivant  le  texte  de  Xénophon.  —  1. 18  PL.  om.  àXXinXoiffiv.  L.  oVrEipEiaç. 

(7)  Dem.  de  Cor.  231  R.  §  18.  ils  semblent  attacher  une  haute  importance. 

(»)  Plutarq.  (Prsec.  reip.  ger.  C.  17)  rap-  Aucun  sujet  ne  leur  paraît  trivial,  lorsqu'on 

pelle  aussi  cette  condamnation  de  Phry-  peut  en  déduire  quelque  précepte  ou  quel- 

nichus,  mentionnée  par  Hérodote,  VI,  21.  que  avertissement;    ils  souscriraient  tous 

(9)  A  l'occasion  de  ces  préceptes  minu-  à  la  réponse  de  Vespasien  ,  lucri  bonus  est 

tieux  sur  l'emploi  des  nombres,  nous  cite-  odor  ex  re  qualibet.  Ce  que  la  plupart  des 

rons  les  réflexions  pleines  de  sens  d'un  cri-  critiques  modernes  passeraient  sous  silence 

tique  anglais,  tirées  de  la  Revue  d'Edim-  comme  trop  commun,  ou  comme  indigne 

bourg,  Sept.  1834  et  traduites  dans  laZîi-  d'attention,  est  soigneusement  indiqué  par 

bliothèque  Universelle  de  Genève,  novemb.  les  critiques  grecs,  afin  de  ne  laisser  au- 

1830,  p.  301-302  :   «  C'est  de  cette  préfé-  cune  excuse  au  disciple,  aucune  obscurité 

rence  donnée  à  l'utile  sur  l'abstrait,  plutôt  sur  le  sujet.  Ils  parlent  de  tout,  parce  que, 

que  d'un  goût  excessif  pour  l'élégance,  que  en  matière  de  goût,  la  moindre  chose  a  de 

résulte   un  autre  caractère  commun  aux  4 'importance,  et  il  est  bon  de  rappeler  que 

critiques  grecs.  Nous  voulons  parler  de  ces  c'est  l'observation  de  ces  préceptes  minu- 

remarques  minutieuses  qu'ils  sèment  dans  tieux  qui  donne  au  style  cette  énergie  et 

les  chapitres  les  plus  sérieux,  et  auxquelles  cette  beauté  qui  en  assurent  la  perfection. 


[CH.    XVI.]  TRAITÉ   DU   SUBLIME.  205 

Une  grande  noblesse  d'expression  résulte  quelquefois,  au  eonlraire,  de 
la  substitution  du  singulier  au  pluriel,  comme  dans  ces  passages  :  «  En- 
«  suite  le  Péloponèse  entier  fut  en  proie  aux  divisions.  »  (7)  «  Phrynichus 
«  ayant  fait  représenter  la  prise  de  Milet,  le  théâtre  entier  fondit  en  lar- 
«  mes.  »  (s)  En  réunissant  ainsi  en  un  seul  tout  des  parties  séparées,  il 
semble  que  l'on  donne  un  corps  à  l'image. 

Je  pense  que  l'ornement  qui  résulte  de  ces  deux  figures  dérive  de  la 
même  cause  :  en  effet,  offrir  à  l'esprit  l'idée  de  la  pluralité,  lorsque  les 
mots  indiquent  le  singulier,  et  réciproquement  lorsqu'ils  indiquent  le  plu- 
riel, embrasser  les  divers  objets  dans  un  seul  terme  qui  flatte  l'oreille, 
n'est-ce  pas  un  changement  imprévu,  qui  trahit  quelque  trouble  de 
l'âme?  (9) 

Lorsque  vous  peignez  les  actions  passées  comme  présentes  et  s'accom- 
plissant  au  moment  où  vous  parlez,  vous  mettez  sous  les  yeux  la  réalité 
même.  «  Un  soldat,  dit  Xéaophon,  tombe  sous  le  cheval  de  Cyrus,  il  frappe 
«  de  son  glaive  l'animal  qui  le  foule;  celui-ci  se  cabre  et  désarçonne  Cyrus, 
«  qui  tombe  à  son  tour.»  (I0)  Telle  est  la  forme  que  Thucydide  donne  le 
plus  souvent  à  ses  récits. 

Le  changement  de  personne  donne  aussi  de  la  vivacité  au  style,  et 
transporte,  pour  ainsi  dire,  l'auditeur  au  milieu  même  du  danger.  Nous 
lisons  dans  Homère  : 

«  Vous  diriez  que  le  combat  ne  peut  ni  les  lasser,  ni  les  affaiblir, 
«  tant  leur  lutte  est  acharnée;»  (•*) 

CONJ.  —  1.  7,  Tour,  Morus,  èu-rcaOs;.  Weiske  retrancherait  êfATraôcvi;  en  lisant  irapô^o- 
£ov  ou  corrigerait  îu.7ïo8mç.  —  1.  8-9.  Les  mots  t*  uXatovcc  et  twv  7rpaff/.3CTtov  sont  inutiles 
et  me  paraissent  devoir  être  supprimés.  —  1.  14,  Weiske  propose  de  lire  Totaûxa. 

Nous  pouvons  bien  nous  railler  des  règles  tumulte  de  la  guerre  civile,  des  inquiétudes 

classiques  sur  la  place  des  mots  ;  nous  pou-  que  lui  causait  un  danger  personnel  et  des 

vons  bien  sourire  ou  bâiller  en  voyant  scan-  distractions  d'une  gestion  domestique,  eût 

der  avec  tant  de  soin  une  phrase  de  Démo-  l'esprit  assez  libre   pour  traiter  avec  soin, 

sthène  ou  de  Platon  ;  mais  qui  peut  dire  à  dans  sa  correspondance,  des  questions  de 

quel  point  l'aisance,  la  force  et  la  franchise  grammaire  relatives  à  quelque  préposition 

d'expression   qui   distinguent  les   anciens  ou  à  l'emploi  de  l'accusatif.  Mais  ces  soins 

philosophes  et  les  orateurs,  dépendent  de  si  attentifs,   si  soutenus,  out  pour  salaire 

leur  attention  continuelle  à  respecter  ces  l'immortalité,  immortalité  qui  ne  résulte  pas 

règles  minutieuses  de  l'art  de  la  composi-  mieux  de  la  solidité  de  l'édifice  qui  défie  le 

tion?  Nous  avons  peine  à  croire  que  les  ta-  choc  du  temps,  que  de  cette  surface  si  dure 

blettes  de  Platon  fussent  remplies  des  divers  ct  si  bien  polie  qui  repousse  toutes  les  atta- 

arrangements  à  donner  aux  mots  de  cette  qUes  delà  décadence.» 

simple  phrase  :  «Je  descendis  hier  au  Pirée  (io)  Cyrop.  VII,  1,  37.  Comp.  Virg.  JEa. 

avec  Glaucon,  fils  d'Ariston,»  et  que  Cicé-  xi,  637. 

ron,  à  l'âge  de  soixante  ans,  au  milieu  du  (m)  Uiad.  XV,  607. 


200  iiepi  YWOY2      [S.  XXVI,  §  1 .—  S.  XXVIi,  g  2.] 

Rat  o  Apxzoç, 

MA  jceîvw  èvt  |M8vî  7T£pt)iXûîoto  daX'âooYi. 

§  2.  Ù5s  7rou  xat  6  Hpoâoroî  •  «Ato  §è  EXscpavTtvrîs  7TÔXs(0£  avco 
7r)v£ucr£ai,  xai  £7rstra  acpt&j  es  tc&'ov  Xewv  •  Ste^eXSwv  5è  roûro  to  yoapiov^ 
aùQiç  etç  érepov  TrXofov  i^êàç  5uco5exa  Yipipxç  i&eûaggt,  yuâ  sntiza.  rfësiç  5 
iç  7rô)av  iieryoDw,  $  ovo/xa  Mspôy?.»  Opaç,  co  izoâps,  <hç  7rapa)>aêwv  trou 
ryyv  ^x^y  ^  T(riV  T°TO)V  <*y£ti  T^v  «koÀv  o^tv  7rotwv;  navra  5è  rà 
rotaura,  7T/5oç  aura  dnepei^ôiieux  Ta  npôçoiitoc,  en  aùrcôv  Krnjm  tov 
dKpoazYtV  twv  èvspyovpéutov.  §  3.  Rai,  orav  wç  où  Trpoç  aîravraç,  àAX' 
wç  izpbç,  f«vov  nvà  XaXyjç,  10 

[TuS'Et&r.v,  S'  eux  âv  "poinç,  icorspoiai  ptrrsîn,] 
è[i.T:x9é<JTepw  ze  xvzbv  a^a,  îtat  npoçeKZiyjuizepov,  xaà  àyciovo^  sprdéùw 
dnoxOÂaeiç,  ~at~ç  sic  ÉauTov  7rpo?cptovryC7£<7iv  eleyeipônzvov. 

XX Vil.  En  y£  [mv  eaB   ozt  izspï  7rpoçto7rou  Styjyouusvos  6  avyypx- 
(peùç,  ziuLyvrjÇ  TCotpevcxQelç,  eiç  zb  ctvzb  T:pôq(jiT:ov  àvziiieSfozoczoa,  xocl    15 
èffTt  to  toioûtov  £t5oç  èy£olr,  ziç  ntxQovç. 

"ExTtiip  &s  Tptôeadtv  èjcs'xXeto,  (/.axpov  àuaa;, 
Nnuaiv  STrujaEÛEcrôai,  èâv  &'  é'vapa  PpoTo'evra. 

"Ov  J'  âv  £fà>v  dbra'vEUÔE  vswv  Èôs'XovTa  voTÎffto, 
Aùtûù  oî  ôâvarov  [UrnaçOfUtt.  20 

Oùxoûv  ttjv  tzèv  cVvyyjcnv  [ar£  nphtovaccv]  b  itovrizriq   Kpoçù^zv  iaurcî), 

tt/v  ô    âraTop.ov  aroiX/jv  tw  Sui/.w  toû  rr/spiôvoç  èiloŒtwiç,  où§Èv  îrpo&j- 

Xcocaç,  Tï£piéQriY.ev  •  bty'jyszo  yàp,  ei  TttxpevcziQei  •  ÉXsy£  5è  rora'  nva  xa« 

Tofa  6  E/.TCO/J  •  vuvl  §  £<p9ax£V  acpvw  tov  ^£raj3at'vovTa  ^  roû  Xéyou  ^.£Ta'- 

£<xaiç.  §  2.  Aco  xat  r/  "KpoçyjpriGiç  roû  ayYi(xoczoç  zoze,  wvx.ee  beyç  ô  xocipoç    25 

wv  ZitxnDleiv  tco  ypa'cpovrt  fjuo  Stctco,  à)^   £Ù5ù$  £7ravayxa'Çyj  p.zzo£cdvziv 

£>t  7rpoçw7rwv  £tç  7rpôçco7Ta,  coç  xat  Trapà  tw  Ezaratw  ■  «  K>5y^  8è,  raOra 

Ô£tvà  7:otou^.£vos,  <xvziY.cc.  èxD&JGS  zovç  llpœOœfôocç  [sTir/ôvovç]  h.y(ùpzïv  • 

VAR.  —  1.  3-4  M.  tvo'Xioc  tcX.  âvw  îôvti  xaî  ett.  àivîÇsat.  —  1.5  CR.  Su'  fyiçaç  imna.  ffcu;. 
M.  f|Mt.  —  1.  8  PV3  R,eV  aùrôv.  ViL.iffraai.  —  1.  13  PERM.  ECe-p.pdu.evoc.  V  2  i  L.  iÇrfitt- 
pdu.Evov. —  1.  I6PV2  L.  ÈJt^oXiii  tiî. — 1.19  M.  ÉTs'pwôi  pour  ÈOÉXovra. — 1.  20  R.  aùrixa  01 
6.  Li.YiTtacu.ai.  —  1.  21  PV2  3  TpE'irouaav.  —  1.  22  L.  tyiv  Si  in.  —  1.  25  PR.-rcpdxpïxn;.  — 
1.  26  M.  ÏmljUvwc.  —  1.  27  V2  3  MR.  x*pû|.  —  1.  28  M.  'Hpax.XEiàswv  àTropvou?. 

CONJ. — 1.  5,  Toup  pensait  que  l'auteur  avait  écrit  Ëu.|3à;  $'  T.u.s'pa;,  d'où  est  venue  la 
leçon  Su  riu..  —  1.  9,  Weiske,  y.«i  crû  ouv  Stwv  w;  où  ;  il  retranche  le  vers  TjSûSw  k.  t.  X. 

(•2)  Aratus,  Ph.  287.  que  trouve  l'auteur  entre  ce  dernier  exem- 

(»3)  Hérod.  II,  29.  pie  et  les  précédents;  car  en  grec  les  ver- 

('*)  Iliad.  V,  85.  bes  sont  tous  à  la  deuxième  personne  du 

(,s)  Il  est  difficile  de  saisir  la  différence  singulier.  V.  la  note  critique. —  Quint.  ï.  0. 


[CH.  XVI.]  TRAITÉ  DU  SUBLIME.  ï<)7 

et  dans  Aralus  : 

«  Gardez-vous,  en  ce  mois,  de  vous  mettre  en  mer.»('8) 

Hérodote  dit  de  même  :  «  Vous  vous  embarquerez  à  Eléphanline  pour 
«  remonter  le  fleuve,  et  vous  arriverez  bientôt  dans  une  plaine  que  vous 
«  traverserez  ;  vous  passerez  alors  dans  une  autre  barque,  et  après  douze 
«  jours  de  navigation,  vous  vous  trouverez  dans  une  grande  ville  nommée 
«  Méroé.  »  (")  Voyez-vous,  mon  ami,  comment  l'historien  s'empare  de 
votre  esprit  et  vous  conduit  dans  ces  divers  lieux,  en  vous  faisant  voir  ce 
qu'il  raconte  ?  Dans  tous  les  passages  de  même  nature,  l'auteur,  en  s'a- 
dressant  à  ceux  qui  l'écoutent,  les  fait  assister  à  l'action  même.  Et  si,  au 
lieu  de  parler  à  tous,  vous  ne  parlez  qu'à  un  seul,  comme  dans  ce  vers  : 

«  Tu  ne  saurais  distinguer  dans  quels  rangs  se  bat  le  fds  de  Tydée  ;»  ('*) 

vous  réveillez  votre  auditeur  par  ces  apostrophes,  vous  l'intéressez  à  l'ac- 
tion, et  vous  le  rendez  à  la  fois  plus  attentif  et  plus  disposé  à  s'émouvoir  (l5). 
Quelquefois  même  l'écrivain,  au  milieu  d'un  récit,  comme  distrait  tout 
à  coup,  fait  parler  la  personne  même  dont  il  s'agit,  et  par  un  semblable 
tour,  il  imite  les  accès  de  la  passion  : 

«  Hector  élevant  la  voix  exhortait  les  Troyens 
t  à  se  jeter  sur  les  vaisseaux,  sans  s'arrêter  à  dépouiller  les  morts  : 
«  Celui  d'entre  vous  que  j'apercevrai  se  tenant  à  l'écart  loin  du  combat, 
«  je  l'immolerai  sur  la  place.»  (16) 

Ainsi  le  poëte  s'est  chargé  lui-même  de  la  narration  (,7),  mais  il  met  tout 
à  coup,  sans  en  avertir,  la  menace  sévère  dans  la  bouche  du  chef  irrité. 
En  effet,  il  eût  été  bien  froid  d'ajouter  :  Hector  dit  telles  et  telles  choses  ; 
mais  le  changement  de  personne  est  si  rapide,  qu'il  ne  donne  pas  le  temps 
d'indiquer  la  transition.  Il  conviendra  donc  d'employer  cette  figure,  lors- 
que la  prompte  succession  des  événements  ne  permet  pas  à  l'écrivain  de 
s'arrêter,  et  le  force  de  passer  rapidement  d'une  personne  à  une  autre  ; 
comme  dans  ce  récit  d'Hécatée  :  «  Céyx,  vivement  inquiet  de  ces  choses, 
«  ordonne  aussitôt  aux  Héraçlides  de  s'éloigner  :  car,  dit-il,  je  ne  puis  pas 

qui,  en  effet,  serait  mieux  placé  dans  le  §  1,  avant  ou  après  les  deux  vers  d'Homère.— 
1. 15,  Weiske,  aÙTÔ  tô  irpo;w7ïov  avec  raison.  — 1.  16,  Toup,  éufioki.  —  1.  21,  Weiske, 
ârpeiTTOv  outrav  pour  ize.  ufs— cucrxv. —  xti  TrpîTrcjoav  me  semble  une  altération  de  àîï&Tfé- 
7;ou<javmis  en  marge  pour  expliquer  le  mot  iirôrofMv  de  la  ligne  suivante.  —  I.  25,  Le 
Fèvre,  Hi'o  xai  ea-roti  yj  Jjfimt. —  M.  Spengel,  KOAgMOiç,  comme  le  ms.  de  Paris.  Le  même 
(Rhet.  gr.  Prœf.  p.  XV)  signale  comme  irrégulier  l'emploi  de  r.vîxx  avec  le  subj.  sans  av. 
—  1.  28,  Weiske,  iv.  Tpx/Ivo;  au  lieu  de  imrftfvovf.  Il  me  semble  qu'il  faut  lire  ou  'Hso.- 
xXst^a;  seul  ou  'HpxxXs'oî  btVf&mt, 

IX,  3.  27,  exprime  la  même  idée  dans  des  tur,  subinde  aliqua  notabili  figura  excita- 
termes  qui  semblent  traduits  de  notre  au-  tum. 
teur  :  Hacc  schemata  et  bis  similia  conver-         (l6)  Iliad.  XV,  346. 
tunt  in  se  auditorem,  nec  languere  patiun-         (17)  V.  la  note  critique. 


208  hepi  rrOY2.      [S.  XXVII,  g  2.—  S.  XXVIII,  §2.] 

où  y<xp  vpîv  Syvarôç  dp  xpir/nv.  Qç  y:r>  wv  aùrot'  zs  omo)#i(jfje,  xàuè 
rpwayjTe,  es  cûlov  zivà.  &5p>v  ànolyeaSoci.» 

§  3.  O  uèv  yà^  kr,y.oaBhr,ç  xar  aXXov  nvà  zpôrcov  èm.  roO  Xpicrzo- 
ydzovoz  zp.Tza^ïq  to  iio^vTzpiçomov  y.cà  dyyjazpoyov  izocpiarvaev  •  «  Rat 
oùdetç  ùfxwv  yolriv,»  cpyjat'v,  «oy5  ôpy^v  é'^wv  zvpz(jrlazzoa,  £<p  oTç  6  5 
fôelvpbç  ovzoç  xat  xvzuiïiç  fiixÇszxi  ;  oç,  w  pAxpûzxze  aTravrwv,  ttexXa- 
GpiÉvrjÇ  aoi  zyjç  "KocppyGitxç  où  wysiXtaiv,  où5è  Ôjpatç,  a  /.at  Ttxpxvoiizizv 
av  tiç.»  —  Ev  àre^r  tcô  vcô  zxyy  cJta).).a£aç,  zal  povovoù  p'av  )i£tv 
Si  à  tov  Qy^ôv  etç  ôio  5ia<77ra'<7as  r.pôçrà-nx,  «  oç,  w  puxpdùzxzc,»  eizx 
•npoç  zbv  kpiazoyzizovx  zbv  loyov  XRoazptyxz,  y.ai  aTroAirafv  ôozwv,  optdg  10 
Sià  roO  izxQovg  7roXy  7r)iov  £7r£aT/0£',p£V. 

§  4.  Ovx  aXXwç  ^  nyjveXÔ7Dî, 

Kf.çuï,,  tiivte  &s'  (Té  spocirav  {Avy,<TTjpe;  à^aoGi  ; 
*H  ElTTs'u-EVat  S'u.wîifftv  'O^uairro;  ÔEIGIG, 
"Ep-fwv  waûaaaôai,  wptat  &'  aÙToIc^aîra  ravEO-âat  ;  15 

MVi  [i.vr,(TTêû(TavTE;,  u.y,^'  aXXcÔ'  Gu.iXr!cavTE?, 
"YffTaT»  xoù  wûu.ara  vûv  Èvôâ^E  à'siiïvinfjstav, 

Oî  ôâu.'  à'^Eipsii.EVGi  [Îio'tgv  >:*TaxE!p£T£  tcoXXgv, 

Krîiaiv  TriX£u.â^cto  Jaiçpovoî  •  gù&ê'  ti  Trarpœv 

'ïu.£T£p<i)V  TWV  WpG'aÔEV   àxG'JSTE,  xat^SÇ  EGVTEÇ,  20 

Oig;  'O^'jcjgeù;  Eay.E.  (/ 

RE^AAAION  IZ' 

XXVIII.    Rat  plvrot  ^   Tzzpiypxmç  wç  oy^  y^ïjXoTroiôv,   oydeiç  av, 
oiuai,  ôtaTa'aetev.  Qç  yàp  h  pjovaiyjfj  Stà  zwj  Trapatpwvtov  y,xlovu.ivwj 
o  yjjpioç  cpGôyyoç  //Sicov  a7roT£).£?rai,  oyTooç  ^  Tzzpiypxviç,  T:o)jjxyuç  ovu- 
yBiyyezoci  t>5  yvpioXoyià,  xaî  £ts  y.ôa(xov  èrzinolv  awr,y&,  y.oà  jxcDxaz  av    25 
ai]  è'yv)  rpyawBÉç  rt  xat  ay.oy<70V,  aWv   ^Séwç  y£x.pcc[À£Vov. 

§  2.  Iy.avoç  5è  royro  T£Xfxy>piwaat  xat  IlXarwv  xarà  tv^v  £içQo)r<v  zov 
É7rira(ptoy  •  «Epyw  pÈv  ^^uv  ot'5  eyovai  zà  7ipoçrty.ovzoc  ercpiaïy  ayror?,  wv 
Ty^ovT£s  Tropeuovrat  tt^v  £tpap^£y>7V  r.opdca,  TZpvmp.yQévztç,  xoivrj  phi 
xmb  zHg  7rô).£coç,  tSt'a  5è  éxacrros  Û7ro  twv  7:poçyjxôvTa)v.»  Ovxoûv  rôv  0a'-    30 

VAR.  —  1.1  CE.  r,u.Iv.  PV 2  3  ^uvarb;  eî  u.t,.  —  1. 1-2  M.  xàaÈ  è^wsete.  R.  àiro'Xr^ÔE...  rpti- 
ar,T£.  —  1.  i  PAR.  irapÉffraxEv.  Vî  irapEar^JCEv.  — .1.6-7  P.  XExXEtu.E'vr,;. . .  xi-{x.\iciw. — 
1.  10  CR.  rôv  irpbç  tôv  'Ap.XGfov.— 1.  14  PR.  om.  rH.— 1.  18  P.  cî  ôia*  ety. —  1.  19 CR.  om. 
XTTffiv  Tr,X.  ^atçp.  —  1.  22  CR.  xal  jxe'vtgi  TCEpiipp.  M.  /.où  u.e'vtgi  xat  tq  it.  —  1.  26  PV  2  3  H. 
àXX'  à^Ew;.  —  1.  30  V  3  R.  iito  tyî;  ît...  à7rô  tmv  7?p. 


[CH.  XVII.]  TRAITÉ   DU   SUBLIME.  809 

«  vous  secourir  ;  de  peur  donc  que  vous  ne  périssiez  vous-mêmes,  et  que 
«  vous  ne  nie  causiez  un  grand  dommage,  retirez-vous  chez  quelque  autre 
i  peuple.  »  (,8) 

Dans  sa  harangue  contre  Aristogiton,  Démosthène  marque  d'une  autre 
manière  la  passion  dont  il  est  anime,  en  passant  rapidement  d'une  per- 
sonne à  une  autre  :  «  Aucun  de  vous,  dit-il,  ne  témoignera  sa  colère  et 
«  son  indignation  des  violences  de  ce  scélérat  et  de  cet  impudent,  qui... 
«  ô  le  plus  infâme  des  hommes  !  tu  t'es  vu  fermer  la  bouche,  non  par  des 
«  grilles  ni  par  des  portes,  qu'on  pourrait  encore  ouvrir....  »  (l9).  Sa  pen- 
sée n'est  pas  achevée  et  soudain  il  prend  un  autre  tour,  et  dans  sa  colère 
il  rapporte  le  même  pronom  à  deux  personnes  «  qui...  ô  le  plus  infâme  ;  » 
puis  s'adressant  à  Aristogiton,  il  semble  perdre  de  vue  son  premier  mou- 
vement; mais,  au  contraire,  il  y  revient  d'une  manière  encore  plus  pas- 
sionnée. 

Pénélope  emploie  la  même  tournure  : 

«  Médon,  que  viens-tu  me  dire  de  la  part  des  nobles  prétendants  ? 

«  Faut-il  que  les  servantes  du  divin  Ulysse 

«  cessent  leurs  travaux  pour  leur  apprêter  un  repas? 

«  Que  ne  renoncent-ils  à  leurs  prétentions,  que  ne  se  réunissent-ils  dans  un  autre  lieu  ! 

«  Que  n'est-ce  le  dernier  repas  qu'ils  célèbrent  ici  ! 

«  Vos  banquets  si  fréquents  consomment  d'abondantes  provisions, 

«  le  patrimoine  du  jeune  Télémaque.  Vos  pères 

«  ne  vous  ont  pas  dit  quel  était  Ulysse  ;  vous  n'étiez  encore  que  des  enfants.  *  (*<>) 

CHAPITRE  XVII. 

Que  la  périphrase  ne  contribue  à  la  noblesse  du  style,  c'est  ce  dont 
personne,  je  pense,  ne  saurait  douter  (').  De  même  qu'en  musique  on 
rend  un  air  plus  agréable  par  les  variations  ;  ainsi  la  périphrase  relève 
souvent  l'idée  qu'on  veut  exprimer  ;  elle  ajoute  beaucoup  à  l'harmonie  de 
la  phrase,  surtout  si  elle  ne  présente  rien  d'enflé  ni  de  choquant,  et  si 
elle  se  fond  heureusement  avec  tout  le  reste. 

C'est  ce  dont  Platon  nous  fournit  un  bel  exemple  au  commencement 
de  l'Oraison  funèbre  :  «  Maintenant  qu'ils  ont  reçu  les  honneurs  accoutu- 
«  mes,  ils  vont  prendre  la  route  fatale,  entourés  tous  ensemble  des  der- 
«  niers  hommages  de  la  patrie,  et  chacun  en  particulier  de  ceux  de  ses 

CONJ.  — 1.  1,  Morus,  àiï(ûXêo6i.  —  1.  22,  Spengel,  t,  pivra  -xiv.yfx'n:.  Le  Fèvre,  m; 
•Jyr.'/.c-v.oV  —  1.  26,  IU'hnkf.n,  fXout&if  t-.  fcot  àavjiv/. 

,s,  On  pense  que  ce  passage  est  tiré  d*  Hé-         (»•)  Déra.  Or.  I.  c.  Aristog.  p.  778,  §  t. 
catée  de  Milet.  V.  les  Recherclies,  p.  105,  et         («)  Odyss.  IV,  681. 
<      Millier,  Fragm.  hist.  gr.  [,  p.  20  et  28.  ,■    V.  Quint.  I.  O.  VIII,  6,  61. 

-20 


MO  tiepi  rvoïs.        [S.  XXVIH,  g  2.— S.  XXIX,  §  2.] 

wtrov  enrsv  apappéioÀ  Tiopsixv,  rô  5s  reru^yjxsvat  rwv  vouiÇousvwy,  Trpo- 
Troprr/V  riva.  ^rjiioiixv  uttô  vnq  Kxrpfôoç.  Apx  <5yi  rourot?  p.trpMq  wyxwïjs 
zw  vinsiv,  $v  tyikhv  Xaêcov  [r>5  )i£ei]  sW.oTrottjas,  [xaSafosp  àpp.oviocu  rtvà] 
r/;v  oe  ryjs  Kspiypâvswç  zîpiysxp.eyoç  evpskeuat  ; 

§  3.  Rat  Hsvocpwv  •  «Ilôvov  5s  rou  Çrjy  ^5s'wç  rryeuôvx  vo/ju'Çsrs"  xaX-  5 
Xtfftf&v  5s  Travroov  xai  7ro).siuxcorarov  y.vrjux  eiç  rxç  tyvyàç  axr/xexôpuaBî  • 
hzxvjo'j^izvoi  yxp  ^àAXov,  $  rotç  xAloiç  xtzxqi  yxlpers.»  Avrl  roû  7to- 
vsfv  ôiXsrs,  «  7:ôvov  riyiuhvx  roû  Çrv  rM^ç,  TtotêtaQe  »  sotwv,  xai  rà'AA' 
op.oîo)ç  èïtsxrsaws,  ysyxhov  nvà  s'vvoiav  rco  STrai'vw  izpoçïïepKùphazo. 
§  4.  Kaî  rà  àuijowjrov  exsîvo  roû  H/5o5orou  •  «Twv  5s  2xu5so>v  roîç  au-  40 
XriGxai  rà  Upbv  svs'êaXsv  y)  6eoç  Sy}1sixv  voûaov.» 

XXIX.  Ë7rna9jOov  ^svroi  rà  izpxy{j.x,  'h  Ttspiypxviq,  rwv  aXXcov  t:Xsov, 
sî  p9  ctu^us'TjOCjOs  [nvî]  Xa^êavoiro  •  sùôùç  yàp  ajSXsiui?  npoçKiircei,  xou- 
cpoXoyia^  rs  oÇov,  xaî  Tra^urrçro?  •  o9ev  zat  ràv  nXa'rwva,  (5sivàç  yàp  asî 
repi  ayjtu.x,  xav  riTiv  axai'pj);,)  sv  rofç  Ns/zoïç  Xsyovra,  w^  ours  xpyv-  45 
poûv  5s?  rXoûrov,  ours  ypoaovv  sv  noXcc  fôpv[xsvov  ixv  oîxsfv,  Sia^Xsua'- 
Çouaiv  '  wç,  sî  irpsëara,  cpaai'v,  sxeoXus  xsxryjaSai,  5xjXov  on  7rpooa'rsiov 
av  xaï  jSssiov  7rXoûrov  s'Asysv. 

§  2.  A).Xà  yàp  a)a5,  wrèp  rvfe  s2ç  rà  û^yjXà  ro5v  ayjiu.x~wj  ypri^etùç, 

sx  nxpvj%Y.r,z  roaaûra  TrscpiXoXoyvfaQai,  Te/oevnavs  cpi'Xrars  •  r.xvxx  yxp    20 

raûra  v:xBr,~iyMzipovq  xai  a-uyxsxiwjixsvous  oàrorsXsr  roùç  Xoyouç  •  ua'Soç 

5s  u^ouç  psriysi  roawrov,  oaov  >;9o5  r/5ov>5$. 

VAR.  —  1.  2  PA.  "Apa  &«.  —  1.  3  PV  3  RM.  ri  4-tXr,v.  —  1.  4  C.  t^  tt,v  èx.  V  2  L.  àui- 
Xs'.av.  —  1.  5Em.  ttovou;...  r,-yeao'va;  comme  dans  Xénophon  (Cyrop.  I,  5,  12).  —  1.  6  Em. 
■jîoXtT'.xw7aT0v  conf.  au  texte  ord.  de  Xén.  —  1.  7  P.  -niai.  —  1.  12  EmM.  è-îxatpov.  — 
1.  H  CR.  wa-//j7aTGv.  M.  ira.)(,Û7YiTo;.  — 1.  i'S  Em.  Et  xaî  Ttatv.  A.  et  xâv  rtciiv.  R.  vo'^oiç  eau.ev. 
M.  àjcottpû);  S'ox.eî.  —  1.  17  PV2  wç  eî  vp^ara  971  è/CtôXue  kext.  M.  xal  et  7rp.  cpaaiv.  — 
1.  20  CE.  om.  w;  devant  s>c.  P.  Tviyilolz,r.aftzi.  A.  TCccptXoXo-^ctffôat.  V2  L.  irEçtXo-pïaâa'..  M. 
— î'vtXcXo'-j,r,Ta'..  — 1.  22  V2  6770'ffov.  M.  ôffov  û^oi»;. 

(3)  Platon.  Menex.  236.  Denys  d'Halicar-  par  31.  Boissonade,  porte  expressément  ces 

nasse  cite  deux  fois  ce  passage  de  Platon;  mots,  au  sujet  de  la  périphrase  (c.  35)  :  Dans 

pour  l'approuver,  dans  le  traité  rapt  auvô.  Hérodote,  on  lit  :  «  La  déesse  infligea  le  mal 

ôvo[a.  §  18;  pour  le  critiquer,  dans  le  traité  «des  femmes  (aux  Scythes),  au  lieu   de 

•jrsp't  Ar,u..  ^civorifiTo;,  §  24.  Il  admire  l'har-  «  dire,  elle  les  rendit  androgynes  et  cassés.» 

monie  de  cette  période,  mais  il  trouve  que  (0)  Plat.  Lois,  VII,  801  B.  trad.  de  Cousin, 

l'auteur  pèche  dans  le  choix  des  termes.  t.  VIII,  p.  34.  Boileaua  traduit  le  mot  grec 

(s)  V.  la  note  critique.  irXoÛTo;par  des  rtc/imes  d'or  et  d'argent,  des 

(•»)  Xéuophon.  Cyrop.  I,  S,  12.  richesses  de  brebis  et  de  bœufs;  ce  qui  fait 

(s)  On  lit  dans  la  traduction  d'Hérodote  presque  disparaître  le  vice  de  la  périphrase. 

parMiot,  à  propos  de  ce  passage  du  livre  1er,  M.  Cousin  a  conservé  le  mot  Plutus,  ce  qui 

ch.  105,  la  note  suivante  :  «Un  passage  de  la  rend  bien  forcée;  il  nous  semble  que  le 

Tibère  le  rhéteur,  alors  inédit,  et  publié  mot  trésor  en  fait  sentir  l'inexactitude  sans 


('.II.   XY1L]  I1ÎVITK    DO    SI  ULIMK.  211 

«  proches»  (*).  Kii  désignant  la  mort  par  ces  mots  «  la  route  fatale,  »  et  les 
funérailles  publiques  par  ceux-ci  «  ils  ont  reçu  les  honneurs  accoutumés,» 
n'a-t-il  pas  beaucoup  ennobli  sa  pensée,  et  donné  à  l'expression  une 
sorte  de  rhythme  sans  laquelle  elle  serait  trop  simple  ?  Le  rhythme  de  la 
périphrase  a  donc  répandu  sur  la  période  entière  une  certaine  harmonie  (*). 

Xénophon  nous  en  fournit  un  autre  exemple  :  «  Vous  cherche/  dans  le 
«  travail  le  secret  de  la  jouissance.  C'est  le  plus  précieux  des  biens  dont 
«  vous  puissiez  enrichir  vos  âmes  ;  c'est  le  plus  digne  d'un  guerrier  ; 
«  ainsi  l'estime  des  hommes  a  plus  de  prix  à  vos  yeux  que  tous  les  autres 
«  avantages.  »  (*)  Il  aurait  pu  dire  simplement  :  «  vous  voulez  travailler  ;  » 
mais  par  cette  périphrase  :  t  vous  cherchez  dans  le  travail  le  secret  de  la 
jouissance,»  et  en  développant  le  reste  de  la  pensée,  il  donne  à  sa  louange 
une  bien  plus  haute  valeur.  Je  citerai  encore  cette  périphrase  d'Hérodote, 
qui  me  paraît  inimitable  :  «  Quant  aux  Scythes,  qui  avaient  pillé  le  temple, 
la  déesse  les  affligea  d'une  maladie  qui  les  rendait  semblables  aux  fem- 
mes.» (5) 

Toutefois  il  y  a  plus  de  danger  dans  l'emploi  de  la  périphrase  que  dans 
celui  des  autres  figures,  si  l'on  y  recourt  trop  fréquemment  :  elle  énerve 
bientôt  le  style,  qui  devient  ainsi  vide  et  traînant.  C'est  pourquoi  Platon, 
qui  fait  un  si  habile  usage  de  cette  figure,  bien  qu'il  en  abuse  en  certains 
cas,  s'est  exposé  au  ridicule  lorsqu'il  dit,  dans  ses  Lois,  qu'il  ne  faut  per- 
mettre à  aucun  trésor  d'or  ou  d'argent  de  se  former  dans  la  ville  ;  car, 
observe-t-on,  s'il  eût  voulu  interdire  la  possession  des  troupeaux,  il  est 
clair  qu'il  aurait  dû  parler  d'un  trésor  de  brebis  et  de  bœufs(°). 

Mais,  mon  cher  Terenlianus,  il  nous  suffira  d'avoir  exposé,  comme  en 
passant,  de  quelle  manière  on  s'élève  au  sublime  par  l'emploi  des  figures; 
en  effet,  toutes  celles  que  nous  avons  indiquées  rendent  le  discours  plus 
vif  et  plus  passionné  ;  or,  le  sentiment  ne  contribue  pas  moins  à  la  no-/ 
blesse  du  style,  que  la  peinture  des  caractères  au  charme  de  l'expression  ("•).  ' 

CONJ.  —  1.  2,  Le  Fèvre.  *Apa  £«.  — 1.  3.  La  correctiou  de  Ruhnken,  fa  <J/ùr.v,  approu- 
vée par  Toup  et  P.-L.  Courier  a  été  admise  dans  le  texte.  —  1.  3-4,  P.-L.  Courier  âouc- 
v!av  T-.va  aÙTx  tt.v  s'y.  tt;  w.  Les  mots  tt,  XtÇct  et  ceux-ci  xa8âïrip  àpusviav  t'.vx  me  semblent 
superflus  et  venir  de  la  marge.  —  1.  12,  Le  Fèvre,  ê7îtxatpsv  ?b  irpâ-ya*  r,  -es.  —  1.  13, 
Le  Fèvre,  ti  ar,  àirju.u.i'Tswî.  Morus,  o;jv  pktçm  nvu  —  1.  14,  Weiske,  — a/Ora-rcv  ïv  ou 
îîa/'jTipiv  h  ou  -a/j  t:  Ïv.  —  1.  17,  TOUP,  ^xaiv  [xal  fioù;".  —  1.  20,  LE  FÈVRE,  Trâvra  Hz 
raviva.  Toup,  rrjotXoXc-j-Tiaôo)  ou  plutôt  irE9t>.cX4T£Î<r8w.  V.  Boissonade,  Anecd.  H,  p.  333. 
—  I.  21-22,  Weiske  croit  que  la  phrase  wâô&;  £e...  t.^ovt;  est  unescholie. 

qu'elle  paraisse  ridicule.  nominant  qur>  perturbantur  auimi  et  conci- 

(7)  Cicéron   (Orat.  37,  %  128)  exprime  tantur,  in  quo  uno  régnât  oratio.  Illud  su- 

ainsi  la  même  opinion  :  Duo  sunt  quœ  bene  perius  corne,  jucundum,  ad  benevolentiam 

tractata  ab  oratore  admirabilem  eloquen-  concitandam  paratum;  hoc  vehemens,  in- 

tiam  faciant;   quorum   alterum    est  quod  censum,  incitatum,  quo  causa?  eripiuntur, 

Grrcci  r,0>.y.iv  vocant,  ad  naturas  et  ad  mores  quod  quum  rapide  fertur,    sustineri  uullo 

et  ad  omnem  vita>  consnetudinem  accom-  pacto  potest. 
modatum;  alterum,  quod  iidem  TraOr.Tucbv 


ft  2  hem  rroifi  [S.  XXX.—  S.  XXXI,  g  1 ..] 

KEMAAION  m' 

XXX.  Ett££§)9  {livrai  ri  zov  lôyov  vonoiç,,  in  zz  (ppo-oiç,  rà  7r).etco  5i' 
iv.xzzpov  iïiZTZZVY,zca,  i'St  &7,  av  roû  cppaartxoû  p.zpovç  y  zivx  \ovkol  en, 
TzpoçzTziBzaoôùpsQct.  On  p.zv  zoîvvv  /?  toôv  xupioiv  xoù  p.zycù.oTzpzTzàv  bvo- 
f/aVcov  sùayr)  Botvpctozûç  ayet  xat  jtaraoajXer  roùç  ûbcotwrafc  >ta«  ooç 
7rà(7i  rofç  pmopoi  Y.cà  ovyypxyzvoi  yxz  axpov  zTZizffîzvpx,  pzyzBoç  xp.x,  5 
yx)Xoç,  evrzivetxv,  jSa'poç,  î<7%ùv,  Ypxzoç,  zzi  §è  râ'XXa,  av  wat  nva,  rofç 
y.ôyotç,  wçTzzp  xyx)^p.xoi  yxXIlozoic,  &  auT>5ç  £7rav@erv  èarî  TzxpxoY.zvx- 
Çouaa,  xaJ  otovet  ^UX^V  T{Va  T0^  Tzpd.yp.xoi  yu>VY]ZiY.riv  êVnÔefaa,  p^  xat 
r.zpizzbv  y?  tt^oç  etôora:  &e£j£v«i.  <t>c*>ç  yàp  rw  ovn  ifôtov  rou  voû  rà  xaXà 
bvbp.xzx.  10 

§  2.  O  fxéVro:  ys  o^oç  aùrwv  où  7ra'vr/?  y^pziwUriq'  èird  roîfc  p.tYpoïg 
Tzpcc/pLKTÎoiç  TZzpiziBivxi  pzyx).x  y.x\  ozp.vx  bvbp.xzx  zxvzbv  av  cpatvotro, 
wç  et'  Ttç  zpxyv/hj  Tzpoçomzïov  p.zyx  Tzxàl  TZzpiBzw  vyitziw.  IlXy/V  ev  f*èv 
Tzotyoei  yxI  i 

KE4>AAAION  10  ' 

XXXI TZZlY(iiZXZOV    YXl  yÔvipjQV    T0§     kvXY.pZ0VZ0i  *  15 

«  Oùxs'rt  0py,txtr,î  £TTl<TTpS<pOJAat.  » 

Txlzy  yoù  zb  zov  QzoTzôpTzov  [xâOTW  £7iajverov]  5fà  to  àWXoyov  è/y.otye 

oripowziYJCùZxza  zyziv  §ox£f,  8îWp  6  Ratxt'Xtoç  oùx.  oîd  cttwç  xxzxp.épxferxi. 

«Astvoç  wv,»  ©JTOtV,  «  o  4>iÀj7t7Toç  xvxyYoycc/noxi  Tzpxyp.xzx.»  JLoziv  ocp 

6  i&toTta^o^évtoTe  toû  Y.ôop.ov  TZxpxTzolv  zpyxvioziYOiZzpov  •  èniyivwoxexxt     20 

yxp  xvzôBzv  zy.  zov  yoivov  /3jou  •  zb  8s  ovvyiBzç  yioy)  Tziozôzzpov.  Ovyovv  èrzl 

VAR.  —  1.  2  PV  2  L.  i'9t  S'ï)  àv  toû.  AR.  Ï6-.  5yi  àv-rt  ttfl,  M.  tôt  ^  -rcepi  toû.  CE.  lî  riva 
XoiTïà.  —  1.  4-5  Va  3  L.  «;irep  wç  wàat.  —  l.  6  V  2  3  m.  eùirpe7reiav.  A.  eùirtvotav.  Em.  <ra- 
œïivetav  x  eùjtpîvstav.  R.  lôxotvtutv.  M.  aacpiîvstav  yi  pâpoç.  PV2  3  LR.  om.  TaX).a.  —  1.  7  C. 
ôm.  s<m.  —  1.  9  ERM,  etJo'Taç. —  1.  14.  Nouvelle  lacune  équivalant  à  quatre  feuillets  soit 
huit  pages  du  ms.  de  Paris.  —  1.  15  P.  imxwTaTov  xat  fdvijAOv  •  to  8'  Àv.  à  la  marge  on 
litôpe  écrit  d'une  main  plus  récente.  —  1.  17  P.  raû-nn  xoù  rb  0.  L.  TaûrYi  xal  tô  toù  0. 
M.  xai  tcû  0.  P.  >cat  rbv  èmiveTOv  ^tà...  M.  êxsïvo  to  ÈTraiveTÔv  —1.  20  P.  wapà  -rroXô. 

CONJ.  —  1.  2,  MoRUS,  aÙTOÛ  toù  cppaaTtxoù.  TOUP,  au  toù  cppao-Tixoû.  M.  SPENGEL,  àv  toù. 

(')  On  a  rapproché  de  cette  phrase  celle-  "p;  àTCoaacpwv  toîç  Jocao-TaTî  tt,v  7ri6avoTY)Ta 

ci,  qui  se  lit  au  §  17  du  Manuel  de  Rhéto-  Tvi;  luaTew;. 

rique  de  Longin  :  «pcôî  ^àp  (ÔjTrjp  tôv  svvo-  (s)  Quintil.  VI,  1,  36.  In  parvis  quidem 

DfMCTttv  te  mû  2Trt-/iïtpr,;>.âTwv  ô  T0icÛT0«  Xo-  litibus  lias  tragoedias  movere  taie  est  qualc 


[CH.  XIX.]  TRAITÉ   Dl    SUBLIME.  213 

CHAPITRE  XVIII. 

Puis  donc  que  la  pensée  et  la  diction  s'éclairent  ordinairement  l'une 
par  l'autre,  il  est  temps  d'examiner  ce  qui  nous  reste  à  dire  sur  l'élocution 
même.  Il  serait  superflu,  je  pense,  d'exposer  à  un  lecteur  instruit  com- 
ment Je  choix  de  mots  propres  et  d'expressions  nobles  ravit  et  charme  les 
auditeurs  ;  il  n'est  pas  besoin  non  plus  de  lui  rappeler  que  ce  choix,  au- 
quel les  orateurs  et  les  écrivains  apportent  la  plus  sérieuse  attention, 
donne  tour  à  tour_au  style  de  la  noblesse,  de  la  beauté,  une  gracieuse 
simplicité,  de  la  gravité,  de  la  vigueur,  de  la  puissance  et  tant  d'autres 
qualités  qui  sont  pour  le  discours  comme  ces  fleurs  dont  on  pare  les  plus 
belles  statues  ;  enfin ,  que  c'est  le  secret  de  faire  pénétrer  dans  les  faits 
ce  qu'on  peut  appeler  la  vie  du  langage  ;  car  les  termes  bien  choisis 
sont  véritablement  la  lumière  de  la  pensée  (*). 

Cependant  il  ne  faut  pas  rechercher  toujours  des  expressions  relevées  ; 
en  effet,  appliquer  à  des  choses  de  peu  d'importance  des  termes  nobles 
et  pompeux,  ce  serait  mettre  un  masque  tragique  sur  la  figure  d'un  en- 
fant (*).  Mais  en  poésie  .... 

(Lacune  de  huit  pages  du  manuscrit  de  Paris.) 

CHAPITRE  XIX. 

.  .  . .  On  retrouve  bien  Anacréon  dans  ce  vers  : 

«  Je  ne  me  soucie  plus  de  mon  amante  de  Thrace  !  » 

De  même,  je  trouve  très-significatif,  à  cause  de  l'idée  qu'il  exprime,  ce 
mot  de  Théopompe,  que  Cœcilius  blâme  je  ne  sais  pourquoi  :  «  Philippe 
savait  dévorer  toutes  les  difficultés.  »(')  En  effet,  un  terme  populaire  est 
quelquefois  beaucoup  plus  expressif  qu'une  locution  élégante  ;  l'usage 
habituel  en  fait  saisir  promptement  le  sens,  et  l'on  admet  plus  volontiers 

—  1.  5,  Ruhnken  àp-yôv  xaTETïiTrS'ê'ju.a.  M.  Spengel  transposerait  après  evTtÔEÏaa,  1.  8,  les 
mots  xai  w;...  êirtTT.&euaa.  —  1.   9,  Tollius,  et^OTa  ce.  —  1.    15,  TOUP,  irciYiTtxwTaTOv. 

—  1.  17,  Moins,  jtaiTOt  f'  àirr,v£î  ov.  La  leçon  fautive  du  ms.  xal  tov  e'TnîvtTov  vient  de 
la  scholie  xatrct  é^aive-rèv  destinée  à  compléter  le  sens  de  xaTa[/.£i/.<peTa'..  Il  faut  rétablir 
la  leçon  du  ms.  Taûr»i  x.x\  ~b  t&û  Qioit.  comme  le  voulait  Morus. 

si  personam  Herculis  ac  cothurnos  aptare  devorandœ  nobis  sunt,  non  ferebat.  Epist. 

infantibus  velis.  ad  Att.  IV,  5.  Dudum  circumrodo  quod  de- 

(*)  On  lit  dans  Cicéron,  Brutus,  236:  Is  vorandum  est. 
(Piso)  hominum  stultitias  et  iueptias,  qua; 


214  iiepi  ttovi.      [S.  XXXI,  1 1 .  —  S.  XXXII  g  4.] 

toû  zx  xivyjpx  y.xl  pvizxpx  r).>;uôvco;  xcà  \t*h  tôovrjç  sveyjx  TÙsoveiixq 
v,xpzepovvzog,  zb  xvxyKoyxysïv  zx  Ttpxyuxzx  hxpyhzxzx  Tixpe0r,7izxi. 
§  2.  Ù5c'  7rwç  eyzi  /.où  zx  Ylpoiïôzîtx-  «O  KXsouîvvîç,»  cp>?<7c,  «  fza- 
vetç  ràç  éxvzov  axpxxç  £tcpt5i'w  y.xzézx[xsv  eîç  Xe7rrà,  ecog  oXov  y.xzxyop- 
Ôê-jwv  eaurov  àtécpôet/îcV.  »  Kat  «  O  liions  écoç  roûôs  otî  zrtq  vewç  ipz-  5 
^ero,  ettiç  xr.xç  y.xzey.psovpyYiBn.'»  Txïizx  yàp  èyyvç  itxpxlvet  zhv  î&wtïjv, 
a).),    oùx  i&toTeuei  tw  arçfzavnxcô. 

KE<I>AAAION  R'. 

XXX11.  Ile/5£  ôè  7:X>79ouç  xat  pzzxyopGrj  6  ^.èv  KaouXioç  eoixe 
(Tuy/arariSeaSat  toîç  5uo,  $  to  îtXêcrrov  T^efç,  nrî  ravroû  vo/aoSeroûai  Tar- 
Tcff0at.  O  y«(o  A>?^o<y0év>?s  opoç  xat  tgov  rotovrwv.  O  ryjç  ypeiacç  5è  vjzipbç,  10 
Êv9a  rà  7ra'0rç  yjip.xppov  doojv  eXayverat,  xaî  twv  TïolvTÙJiBsixv  xvzâv 
wç  xvxy/.xixv  hzxvBx  ovveyQoiezxi.  §  2.  «AvfyscoTroi,  <p>j<7i,  pixpol  xxl 
dlxazopeç  y.xl  xoXaiteç,  Yixpu)ZYipix<7p.£yoi  zxç  éxvzûv  éxaaroi  Tixzpfôxç, 
vhv  D-suQepîxu  7r/307r£7rc«»cor£ç  Kpôzepw  pih/  «PtAonrco,  vuvè  5  AXe£âv5j0co, 
Tj5  yxazpl  p.ezpovvzeç  xxl  zoïç  xlayiazoïç  zrtv  eù^at^ovtav,  nîv  5  êXev-  15 
Bepîxv  Y.xi  zh  pr$ivx  zyzvu  dsanôzriV,  à  zoïç  Ttpôzzpov  ÎOJwaiv  opot  twv 
xyxBàv  YtGxv  xxl  jtavôveç,  avareT|Oo<pÔT£;.»  Evraû9a  rw  tcIyiBei  zûv  zpo- 
TZixûv  6  xarà  twv  Tipoiïozàv  ir.azpoçBzï  zov  pyzopoç  Bvp.ôç. 

§  3.  kùmp  6  fxèv  ApKJZozDyç  xod  6  Qeôypxazoç  psûlypxzx  cpaat 
rtva  twv  Bpxasiwj  eivxi  zxvzx  ^eracpo/owy,  rà,  «  wçrapEt  cpavat,»  xat,    20 
«  otovei,  »  xai,   «  eï  ^/5>7  toûtov  ebrdv  tov  T|M7Tov,  »  xat,   «  ei  5er  itxpx- 
'/.ivàvvevzvK&zepw  71%xi.»  H  yàp  v7tozi[ir/Giç,  cpaat'v,  ïàrat  rà  zolœnpx. 

§  4.  Eyw  51  îtizt  raOra  piv  xT:o^éyoy.xi^  opoiç  ôè  7:X)îÔouç  xat  zo)pj)ç 

VAR,  —  l  1  V3MR.  toû  attr/,?à.  _  1.  4  p.  jcoctet£u.£v.  —  1.  S  P.  vsôî.  —  1.  6-7  V 2  L. 
7ra.pa^Û£tv...  JS'twTEÛav.—  1. 7  P.  tw  TnfMCvruû!»;.  — 1.  8  CM.  — ept  'î's  -n-lxôcy;  xjù  u.et.  R.  mpî 
TtXtOou;  ^è  xat.—  1.  9PV  2  L.  tcù;  ^jo'.  —  1.  10  Em.  h  lï  Ar,a. —  1.  12-15  CR.  omettent  /.ai 
àXâffTopj;.  Le  texte  de  Dém.  d'après  Bekker,  porte  xat  /.s'Xaxs;  xai  àXâoTcps;.  —  1.  14  P. 
«pft-ip'cv  <J>t)..  —  1.  16  M.  toT;  TîfOTtpct;.— 1.  18  CM.  feticpoafe.  R.  s^HTpcoÔsT.  —1.  20  PLE. 
ûpaaî'ojv.  —  1.  22  Em.  im-ww.s.  —  1.  23  M.  7tXy;8g;  •/.%<.  To'Xar,v. 

(*)  Hérod.  VI,  75.  riam  et  œnigtnata  exit. 
(s)  Hérod.  VII,  181.  (*)  Pline  le  jeune.  Ep.  IX,  26,  §  8.  Sed 
(»)  Quintil.  VIII,  6,  14.  Ut  modicus  au-  Demosthenes  ipse,  ille  norma  oratoriset  re- 
tenti atque  opportunus  translationis  usus  il-  gula,  num  se  cohibet  et  compriruit?  —  La 
lustrât  orationem  ;  ita  frequeus  et  obscurat  transposition  de  cette  phrase  a  été  proposée 
et  tœdio  complet  :  continuus  vero  in  allego-  par  quelques  critiques,  qui  la  placeraient 


[Cil.    \\.  TRAITÉ   DU   SUBLIME.  L>|.*> 

ce  qui  est  familier.  Si  donc  il  s'agit  d'un  homme  qui,  par  ambition,  sup- 
porte patiemment  et  même  avec  plaisir  des  affronts  et  des  dégoûts,  on  le 
peindra  avec  vérité  en  disant  qu'il  dévore  les  difficultés. 

Il  en  est  de  même  de  ce  passage  d'Hérodote  :  «  Cléomène  dans  sa  folie 
«  se  coupa  les  chairs  en  lanières  avec  un  couteau ,  et  finit  par  se  donner 
«  la  mort  en  se  dépeçant  le  corps  entier.  »  (*)  Et  ailleurs  :  «  Pythéas  se  fit 
«  hacher  en  combattant  sur  le  navire.»  (3)  Ces  expressions  frisent,  il  est 
vrai,  le  langage  populaire  ;  mais  comme  elles  sont  très-énergiques,  elles 
ne  paraissent  pas  triviales. 


CHAPITRE  XX. 

Quant  au  nombre  des  métaphores,  Ca-cilius  paraît  être  d'accord  avec 
ceux  qui  permettent  d'en  employer  deux  ou  trois  au  plus  pour  exprimer 
la  même  chose(').  A  cet  égard  on  doit  prendre  Démosthène  pour  mo- 
dèle (■).  Au  reste,  c'est  le  moment  de  se  servir  de  ces  figures,  lorsque  la 
passion  se  précipite  comme  un  torrent  et  entraîne  irrésistiblement  avec 
elle  toutes  celles  qui  se  présentent  à  l'esprit.  «  Ces  scélérats,  »  s'écrie  l'o- 
rateur, «  ces  pestes  publiques,  ces  flatteurs,  ils  ont  mutilé  leurs  patries; 
«  ils  ont,  la  coupe  à  la  main,  vendu  la  liberté,  d'abord  à  Philippe,  main- 
«  tenant  à  Alexandre,  mesurant  la  prospérité  au  plaisir  de  leur  ventre  et 
«  à  leurs  infâmes  jouissances  ;  ce  bonheur  d'être  libre  et  de  n'avoir  aucun 
«  maître,  le  premier  et  le  plus  sûr  des  biens  aux  yeux  de  nos  pères,  ils 
«  l'ont  foulé  aux  pieds  !  »  (3)  Dans  ce  passage,  la  multitude  des  métaphores 
est  masquée  par  la  colère  qui  anime  l'orateur  contre  les  traîtres  (*). 

Pour  modérer  la  hardiesse  de  certaines  métaphores,  Aristote  et  Théo- 
phraste  conseillent  d'employer  quelques  adoucissements,  tels  que  ces  for- 
mules :  pour  ainsi  dire,  comme,  si  l'on  peut  s'exprimer  ainsi,  s'il  faut 
hasarder  un  tel  terme.  «Car,»  disent-ils,  «l'excuse  corrige  la  hardiesse. »  (*) 

J'admets  aussi  l'usage  de  ces  locutions  ;  cependant,  comme  je  l'ai  dit  à 

CONJ.  —  1.  8,  LE  FÊVRE,  irsst  Si  7iX-»;6g'j;  tJ>v  u..  TOLLIUS,  t^ottuv  y.at  u.. —  1.  10,  MORts 
transposerait  les  mots  i  -j-àtp  \r,u....  tûv tgigûtcov  après  otmç&MTSt.  M.  SPENGEL de  môme, 
ou  bien  après  yxi':.  —  1.  14,  Toup  retrancherait  rr,v  è/.s-jôepiav.  —  1.  17,-TOLUUS,  Toup, 
Cf.kker  dans  Dém.  àvxTETpx?s7E;.  —  1.  18,  Portus,  sï7'.7rpoçÔ£Ï.  —  1.  20,  LE  FÈVRE,  9pa- 
aeiwv.  —  21,  Spengel,  to  <b;We?£!.  —  1.  22,  II.  Estienne,  s'-'.TÎu.r.Tt;. 

avant  la  citation.  tenb.  Anim.  ad  Plut    Mor.  p.  41  C. 

(»)  Dem.  de Coronà,  %  296, p.  324  R.  Plu-  (»)  Aristote,    Rhét.   III,  S  7.    Plutarque 

tarque,  dans  la  vie  d'Aratus,  c.  14,  imite  ce  associe  Aristote    et  Théophraste  (de  Plac. 

beau  passage  de  Démosthène.  V.  aussi  Pline  Phil.  in  proœm.)  —  Cicéron  (de  Orat.  III, 

le  jeune,  Ep.  IX,  26,  §  7.  41)  donne  le  même  conseil,  v.  Quintil.  I. 

(*,  V.  pour  le  sens  de  cette  phrase,  Wyt-  O.  VIII,  3,  37. 


210  iiepi  ïtoïs.  [S.  XXXII,  gg4-5. J 

/xeracpopcSv,    (oto/j  ècpyjv  xxrtl  rwv  ayripxTW»),  rà   evxxipx  v.xl  acpoSpà 
Tîa'Qy?  zat  ro  yzvvxïov  tyoç  eivxt   cp^p-t  tôta   nva  à)>e^tcpa|0^ay.a  •  on  rw 

poÔfCi)    TV7Ç  Cpopàç  TûWrl    7T£CpU/v£V   XKXVTX  XcÙXx  TZXpxl'jpZVJ  Y.XI  TCiOOwQcfv, 

fià)Xoy  §è  xat   w?  xvxyKxïa  7raVrc«)ç  eiçizpocxxz<jBou   xx  Kxpxcolx,   xac 
oùx.  eà  rov  xy.poxxriv  ayolxÇeiv  mpl  rov  toû  xlyBovç  Osyyov,  5ià  tô      5 
cTuvsvôouatàv  t6j  Xéyoyn. 

KE^AAAION  RA' 

§  5.  AXXà  fjt^vév  ys  raffi  xonvyopixiç  /.xi  iïixypxyxîç,  owe  d&).o  ri  oyrw; 
zaraa'yjjjt.avrix.ov,  coç  ot  avveyeïg  xxl  eTraXAyjXot  rpomi.  Ai   cov  xat  Trajoà 
Hevocpwvn  rç  xxvBptàmvov  GY.Y}Vovç  avarop.rç  7roa7tw.wç,  xat  en  jxàXXov  ava- 
Çwypacpefrai    Seiwç  7îapà  râi   TlXarcovi.  T>9V«  piv  jtecpaX^v  auroO  cpyjatv    10 
àxporroXtv,  ia9p.ôv  §s  piaov  §twxo5oay5cr9a£  f/era^ù  roû  ar>?0ouç  rov  aù- 
/sva,  acpovSuXouç  xz  imsav/ipïyBxi  (pnaiv,   oîov  arpôcp'.yyaç  •   >cai  T^v  pèv 
^5ov>^v  xvBpômoiç  eîvai   xaxwv  Sô'Xeap,   yXoôaa'av  5è  yevaecùç  Sojujtuov  • 
avauaa  5è  rwv  cpXsj3o!>y  TJ&V  xap&'av,  xai  7r/jyy;v  xov  izspiyspQtiévov  cepo-    ■ 
ôpwç  ai'jU.aroç,  etç  r/jv  iïopvyopixhv  oïyjigiv  y.xxxxsxxypiévY]V  •  xxq  5s  5ta5po-    15 
fjiàç  rwv  Ttôptùv  ôvo|xaÇe£  UTSiHàltovç  '  «  xy  5s  7T>;§>9(7££  ttjç  y,xpoixg,  sv  ry? 
tôôv  5sivwv  TzpogSovJx  xou  ry  roû  Bvpov   èrtvyipazi,  ir.iior)  iïixTrvpoç  rjv, 
èmxovplxv  pj^avto^svoi,»  cpyjat',   «tx?v  roû  iïIsvuovoz  î5s'av  evecpyrsycjay, 
jtxaXax^v  xaî  avatuov  %x\  ofipxyyxç  svroç  è'ypvaxv,  otov  [ix),xypx,  ïv    6 
Bvphç,  otot  ev  aÙT>5  Çs'ayj,  TryjSwaa  etç  yTisfxov  p;  'kvp.xivinxxi  •»   xaî  tgy     20 
f/iv  rwv  STnQyptwv  oayjatv  TtpoçcÏTtîv  wç  yuvatxwvrrtv,  r^v  toO  0up.oO  ôè 
w?rop  àvSpwvrrtv  •  rov  ys  pïv  aiù^vx  rwv  evro?  ixuxythv,  o9ev  lOwpovys- 
voç  tô5v  ocKOKxQoapoyhoiv  (xeyxç  v.x\  u7rouXoç  au^srat.  «  Msrà  5s  raura 
ffa/5^î  7ravTa,»  <p?at,   «xctTftDaaorav,  7ipoco7riV  rwv  ét&oSsv  t^v  Gxpxx, 
oîov  rà  TrtX^aara,  TipoBip.&oi  •  »  vo/x^v   Se  gxovjm  iyn  ro  at^x  •  ryjç  5s    30 

VAR. —  1.1  PV  2  3  M.  y.à7rîtT«  Tiov  (7-/Y)u.âT«v.  Ewt.  ^a;.  aizà  tô>v  <j£.  R.  so/jv  xat  twv 
a-/,.  M.  x.al  rà  acpoJsà.  — 1.2  P.  xai  to  fewaîov  û^oç,  les  autres  manuscrits  RM.  'j^ou;. — 
1.  10  L.  waaà  twôs-.o  nX. —  1.  15  PV  2  3  A.  *axbv  ^s'Xsa?.  —  1.  14  M.  âu.aa  av.  Plat.  Em.  rr.v 
^s  £yi  xap^tav  vâ[/.«  tô>v  ^as^wv.  M.  irsptcpsp.  xarà  îrâvra  rà  [mXd  aç.  aï'a.  —  1.  17  M. 
èfspasi.  —  1.  18PV3RM.  epaai.  PV  3  R.  svsepuTEuas.  —  1.  19  CR.  Ô7voïov  (xxXa-j'u.a.  M.  otov 
p.àX.  Em.  oîov  aXu.a.  Platon,  aXu.a  [/.aXaxo'v.  —  1.  20  V  3LARM.  om.  7;r,Sû><7a.  R.  ^ï'(tïi.  M. 
àxuaÇ^i.  —  1.  22  PAERM.  u.a-^îvp£Ïov  (pafsvptïov  suivant  Spengel).  V3m.  aa^stov.  Em. 

(>)  Mem.  Socrat.  I,  -4,  5,  s.  (s)  Cette  phrase  se  trouve  dans  le  texte 

(•)  Plat.  Tim.  p.  69,  B.  de  Platon  à  un  tout  autre  endroit,  et  pa- 


(CM.  XXL]  TRAITÉ   Dl    SUBLIME.  ^1T 

propos  des  figures,  j'estime  que  rien  ne  justifie  mieux  le  nombre  et  la  har- 
diesse des  métaphores,  qu'un  sentiment  naturel  et  passionné  et  une  élé- 
vation d'esprit  véritable;  parce  que  l'impétuosité  du  mouvement  entraîne 
et  pousse  en  avant  toutes  ces  images,  oblige  de  recourir  à  ces  expres- 
sions hasardées,  et  ne  permet  pas  à  l'auditeur,  qui  partage  la  passion 
de  celui  qui  parle,  de  s'arrêter  à  les  compter. 

CHAPITRE  XXI. 

D'autre  part,  rien  n'est  plus  noble  et  plus  expressif,  dans  la  tractation  des 
lieux  communs  et  dans  les  descriptions,  qu'une  suite  continue  de  méta- 
phores. C'est  ainsi  que  Xénophon  expose  avec  magnificence  la  structure  du 
corps  humain  ('),  et  qu'elle  est  décrite  d'une  manière  bien  plus  merveil- 
leuse encore  par  le  divin  Platon  (*)  :  «  La  tête  de  l'homme,  »  dit-il,  «  est 
«  comme  une  citadelle  ;  le  cou  a  été  placé  comme  un  isthme  entre  la  tête 
«  et  la  poitrine  ;  au-dessous  ont  été  assujetties  les  vertèbres  qui  sont  une 
«  sorte  de  gonds.  La  volupté  est  pour  les  hommes  l'appât  du  mal  (3),  la 
i  langue  est  le  siège  du  goût.  Le  cœur,  qui  est  un  faisceau  de  veines  et 
«  la  source  d'où  le  sang  circule  avec  impétuosité  dans  toutes  les  direc- 
«  tions,  a  été  placé  dans  une  demeure  bien  gardée.  Les  canaux  qui  tra- 
;  versent  le  corps  en  sont  les  défilés.  Pour  remédier  aux  battements  du 
«  cœur,  à  l'approche  du  danger  et  dans  les  accès  de  colère,  parce  qu'il 
«  est  alors  comme  en  feu,  les  dieux  ont  mis  auprès  de  cet  organe,  comme 
«  pour  lui  servir  de  coussin,  la  substance  dépourvue  de  sang,  molle  et 
«  poreuse  des  poumons,  afin  que,  quand  la  passion  le  fera  palpiter,  il 
«  n'éprouve  aucun  dommage  en  rencontrant  un  corps  mou.  Le  siège  des 
«  désirs  répond  au  gynécée,  celui  de  la  colère  à  l'appartement  des  hom- 
«  mes.  La  rate  esj  comme  une  éponge  qui,  en  se  remplissant  de  déjec- 
«  tions,  s'enfle  et  grossit.  Après  cela,  «ajoute-t-il,»  les  dieux  ont  tout  re- 
«  couvert  de  chair,  s'en  servant  comme  d'un  feutre  pour  protéger  les 
z -  parties  extérieures.  Il  dit  que  le  sang  alimente  les  chairs,  et  qu'afin  de 
t  répandre  la  nourriture  dans  tout  le  corps,  les  dieux  l'ont  traversé 
«<  d'une  multitude  de  vaisseaux  semblables  aux  rigoles  que  l'on  ouvre 

Èxiy.xfEtov.  —  1.  29  PV  3  L.  TTsévra  b6on  tax.  A.  çûot.  M.  comme  le  texte  ordinaire  de 
Platon,  irâvT*  aura,  or.aî,  xa-r.  àvwôêv,  tt,v  Si  oiiy.a.  irpoflo>.y,v  aèv  xau[/.âr&>v,  irps'PXr.aa  $i 
7_c'.'A(.')V(i)v,  et'.  £c  77T&iy.ârwv,  ciov  rà  mX?rà  ETîaOxt  uraùtrc,  iwiiiflun  txXant&<  **l  irp*»; 
O-ci/.vjffav.  —  1.  30  PAER.  7TT,5ru.aTa.  Em.  izù.f-i. 

CONJ.  —  1.  1,  TOUP,  y.ù  iizi.  Weiske,  y.àm\.  —  1.  11,  PEARCK  et  MORUS,  u.îra^l»  aùrr; 
xaî  wfl  arV.Ô.  —  1.  20  M.  Spengel  trouve  irrégulière  la  construction  de  la  phrase  ircoY 
ê\  aùrji  ÇïVii.  —  1.  22,  Portcs,  faepttytMv. 

rait  déplacée  au  milieu  de  cette  description  point  exactement  le  philosophe,  et  semhle 
anatomique.  Au  reste,  notre  rhéteur  ne  suit     le  citer  de  mémoire. 

21 


2 1 S  IIEPI  YV01Œ.  [S.  XXXII,  $  5-8.] 

rpocpy??  éWxa,  (pyjat,  Stw^c'reyaav  rà  aw^a,  rsfivovres  oiçizzp  h  xrmoiç 
oyjrovç,  wç  lk  rivo;  vx^xrog  érttovroç,  xpxiov  ovroç  avlûvoç  rov  CTWfxa- 
toç,  rà  rwv  cpXs|3wy  psoi  vx\xxrx  •  yjvUoc  ôè  ^  relevrri  ■Kocpocarfi,  "kl/eaBxi 
(priai  rà  rHç^ivyji^  oiovù  vswç,  TOts^ara,  psQsïaQxi re  aùrrçv  èlevQépxv.» 

§  6.  Taura  xat  rà  TixpxTÙ<r)aix  [xvpi    Serra  èarlv  ilfiq  •  xKoyjpy)  SI      5 
rà  ôfi&jX&tyiéva,  [wç  ysyakau  rrçv  cpuaiv  etTÏv  ai  r/307ia2,]  coç  û'-jjyjXoTïotàv 
aï  p.£ra<popaJ,  Hat  on  ot  7ra9rçriKOJ  Haï  <ppxmrv/.o\  xarà  rà  ^Xeûrrov  aùrafç 
yxipovai  ror.oi. 

§  7.  Ort  pivrot  zal  ^  yjprpiç  rwv  rpsTOùv,  ûçtiep  rà'XXa  Tra'vra  y.xlx 
ht  Xôyoi?,  Ttpoxywyhv  xzi  izpoq  rà  xu.erpov,  &jXov  y$-/j,  xàv  eyw  (a>7  Xéyw.  10 
E7ri  yàp  rovrotç  xat  rov  nXa'rwva  où^  f'vdarx  Staaupoucrt,  TtoXXaxiç,  &çnep 
vnb  fixxyjîxç  rr/oç  rwv  Xôywv,  etç  àxpa'rouç  xaî  aV/îVcîç  {j.erxyopxç  v.x\  eiç 
àXXyjyopr/.àv  arô[xyov  htyspôpEDov.  «Où  yàp  pxïïiov  hcivozlv^  yriaiv,  «'in 
irôliv  eïvat  (kr  Soojv  y.pxvr)poç  xex.pxpévY)V  ■  ou  [xxivôpsvoç  phi  oivoç  èyne- 
yyiLWoq  Ç«f,  KoXaÇoaevo?  ôè  ùro  v^cpovroç  êrépov  0£oû,  xaXrçv  xotvcovtav  15 
Xaêwv,  xyxBbv  Trô^a  xat  ixérpiov  xKspyxÇsrxi.  »  N>9<povra  ya'jO  epaert 
Ôsov  rà  u5a>p  XéyBtv,  xôXatfJV  Se  rrçv  xpàw,  7roty;roù  rtvoç  roj  ovn  où^ï 
v^cpovroç  £art. 

§  8.  Toîç  roioùroiç  èXarrtù^aeriv  èmyjipàv  [o^coç]  aùrôôev  o  KatxtXcoç, 
èv  roîç  ùrap  .Avmov  avyypxp[ixaiv,  à"Kë$xpprtaz  rw  Ttavrl  Aucrt'av  aaet'vw  20 
IlXarwvoç  aTrocprçvaaSat,  Suai  "Kxiïeai  %pY](Jx{A£Voç  àxpiroiç,  •  cpiXwv  yàjo 
ràv  Auat'ay,  w?  où5  aùràç  aûràv,  oy.ws  ixxOJ.ov  pias?  [rw  7:avrt]  IlXa- 
rwva,  >7  Auertav  cpeXe?.  nXy;v  outo?  ^tèv  ùuà  cptXovetxtaç,  où§è  rà  Qipxrx 
ofxoXoyovf/.£va,  xxQxnep  ÙyiOy]  '  ojç  yàp  xvx^xpr^rov  y.x\  xxBxpbv  ràv  p/i- 
ro/Ja  ■npoyipsi  TroXXa^xj  ^lYipLxprnixivov  rov  IlXarcovoç  •  rà  â  /?v  apa  où^î  25 
rotoûrov,  où§£  o)Jyov  §£tv. 

VAR.  —  1.  1  M.  S'iwx.e-eûaavTO  to.  —  1.  3  M.  pî'wv.  —  1.  6  PV  2  3  j^.s-j'âXat  tô  oûatv.  M. 
Tà&eS.  w;T£^£Î^ai.  PV2  3  A.  Tpoirtxal. — 1.7  L.  om.  xat  cppaarticot.  M.  Ëxçpao-rty.ct. —  1. 13  M. 
svvcsïv.  —  1.  14  PV2  3  A.  om.  £et.  PA.  xEJcpaau.svr.v.  —1.  14-1S  C.  è/4/C6x,uu.évo;.  —  1.  17  E. 
xat  T(ï)  ovTt.  M.  vincpovToç  èffTt  toi;  rotoÛToi?.  —  1.  19  P.  sîTi^eiptiv  o'jj.6);  aÙTO  xal  xiXioç. 
V  a  £7rtx,£tp*>v  ou.w;  aùxè  xai  ô  Kex.  V  3  L.  È.  oaw;  aùrb  x»i  K.  R.  imyj-.çtiv  ôo-wç  aùrô  x.  ô  K. 
M.  s'w/eipïTv.  '"Oaw;  aùroéiM  6  K.  — 1.  23  RM.  ôeâ^ara.  —  1.  26  PVen.  ôXî-y&u  â'eT. 

f*)  V.  dans  Cicéron  (de  Nat.  D.  Il,  54  et  Iram  sangninei  regip  sub  pectore  cordis 

-  '  v  .  Protegit,  imbutam  flammis  avidamque  nocendi 

55)  une  description   plus  exacte  et  moins  Pnccipitemque  sui.  Rabie  succincta  tumescit, 

,.     ,      .  ,  ,  •       T  ...  Contrabitur  tonefacta  metu,  cumniie  omnia  secum 

métaphorique  du  corps  humain.  Le  poète  Duceret  et  requiem  membris  vicina  negaret, 

Claudien  (de  IV  Consul.  Honorii,  v.  239,  s.)        Jgfâff* SKe?en^3là  uS" 

a  emprunté  quelques  traits  à  Platon  :  •  ..■•  ...-.•_  ,  .,     ,..» 

(5)   Conip.    Longin,    Fragm.   plu!.    MI. 
Ouippc  opifex,  veritus  confundere  sacra  profanis,  ,         . .*.       .   "    _ 

fiisli'iluiit  partes  anima;,  sedesque  removit.  Analyse  de  la  Rhet.  ^  U. 


[Cil.   XXI.]  TltAITÉ    1>L    SUBLIME.  2l!> 

«  dans  les  jardins  ;  ensorte  que  les  veines,  partant  du  cœur  leur  source 
«  intarissable,  parcourent  le  corps,  comme  s'il  était  un  large  canal  qui 
«  se  divise  en  plusieurs  conduits.  Enfin,  lorsque  la  mort  se  présente,  les 
«  liens  de  l'âme  se  détachent ,  comme  la  corde  d'un  navire,  et  la  lais- 
«  sent  s'échapper  en  liberté»  (*). 

Ces  figures  et  une  foule  d'autres  semblables  se  succèdent  dans  Platon  ; 
mais  celles  que  j'ai  citées  suffisent  pour  prouver  [que  les  tropes  ont  natu- 
rellement de  la  noblesse,]  que  les  métaphores  contribuent  à  la  dignité  du 
discours,  et  qu'elles  trouvent  volontiers  leur  place  dans  les  passages  où  le 
style  est  animé  et  abondant. 

Il  est  évident ,  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  le  dire,  que  l'on  est  faci- 
lement entraîné  à  abuser  des  figures  comme  de  tous  les  autres  orne- 
ments du  discours.  A  cet  égard,  on  reproche  vivement  à  Platon  de  se 
laisser  souvent  entraîner,  par  une  sorte  d'enthousiasme,  à  des  métaphores 
exagérées  et  dures  et  à  des  allégories  forcées  (5).  Par  exemple,  lorsqu'il 
dit  :  «  11  n'est  pas  facile  de  concevoir  qu'il  doit  en  être  d'une  ville  comme 
«  d'une  coupe,  dans  laquelle  le  vin  versé  bouillonne  en  furie  ;  mais  s'il 
«  est  corrigé  par  une  autre  divinité  sobre,  et  forme  avec  celle-ci  une  heu- 
«  reuse  alliance,  il  devient  alors  une  boisson  saine  et  tempérée»  (6).  Appe- 
ler l'eau  une  divinité  sobre,  le  mélange  du  vin  correction,  n'est-ce  pas  le 
cas,  dit-on,  d'un  poëte  qui  n'est  pas  trop  sobre? 

C'est  en  se  prévalant  de  semblables  négligences  que  Cœcilius,  dans 
son  ouvrage  sur  Lysias,  a  osé  soutenir  que  cet  orateur  l'emporte  en  tout 
sur  Platon.  Il  s'est  montré  en  ceci  doublement  inconsidéré;  en  effet,  tout 
en  aimant  Lysias  plus  que  lui-même,  il  déteste  encore  plus  Platon  qu'il 
n'aime  Lysias.  Mais  il  ne  fait  là  qu'une  mauvaise  chicane;  l'opinion  sur 
laquelle  il  se  fonde,  n'est  pas  généralement  admise,  comme  il  le  pense  : 
il  proclame  Lysias  un  orateur  exempt  de  défauts  et  dont  le  style  est  châ- 
tié, tandis  qu'il  reproche  à  Platon  de  commettre  souvent  des  négligences  ; 
il  n'en  est  pas  ainsi,  il  s'en  faut  de  beaucoup. 

CONJ.  —  1.  3,  Toi'P  lit  s=j;j.7.ra  pour  vxmti.  M.  Spengel  (Praef.  p.  xv)  signale  l'irrégu- 
larité de  la  phrase  r.vîxa  d'à  r,  -..  -îrapaarri.  —  1.  5-6,  Ki  iinkk.n  corrige  ainsi  le  texte  et 
la  ponctuation  :  htsirjjtt  8ï  ~iSi  •  Ar>.ov  y.'vi  w;  [trysiXai;  La  leçon  rpoTrtxai  des  meilleurs 
mss.  et  la  rareté  du  mot  tîcttx;,  le  changement  de  construction  et  la  répétition  des  mêmes 
idées,  me  font  considérer  comme  une  glose  les  mots  w;  ucfâXai  tt, i  Duotv  v.t.-i  aï  rpo— rL 
—  1.  10,  Trpoîa-)fctrfov,  qui  se  trouve  dans  Platon,  vaudrait  peut-être  mieux.  V.le  Thés.  II. 
St.  éd.  Didot  —  1.  19,  Morus,  ùpi;  i  Kaix.  Ruh.nken,  ttfurrars  s  Kjux.  Weiske,  ôavlm;  xai 
ajro;  é  Katx.  Je  remplacerais  ÈTft/upwv  par  èirtyjxtpwv,  et  je  supprimerais  fyit»{  qui  me 
parait  une  altération  de  ô>.o>;  explication  de  r&  icovri.  Je  lis  RttrAm  î  K.  avec  Manuce, 
Tolp,  Moris  et  Wyttenbach.  —  1.  22,  tô>  izxtzi  n'est-il  pas  aussi  de  trop? —  1.  23.  Après 
cpiX&vety.tx;  il  faut  sous-entendre  eapivs  ou  quelque  autre  verbe  analogue.  M.  SPENGEL 
indique  une  lacune  après  wr.ôr,.  —  1.'  26,  Le  Fèvre,  i/.i-yvj  îiï. 

(6;  Platon,  de  Leg.  VI,  p.  773,  trad.  de  sage  en  deux  endroits,  Deaud.  poet.  c.  I,  p. 
Cousin  t.  VII,  p.  332.  Plutarque  cite  ce  pas-      15  E.  An  seni  sit  ger.  resp.  c.  13,  p.  791  B. 


Ê0  IIKI'I  YUOY2.  [S.  XXXM,$l-4,] 


KE<I>AAAION  RB 

XXXIII.  fyépe.  d>9,  Xa'êw^ev  rw  ovrt  y.ocQocpôv  nva  Gvy/pocyéot  x.xl 
àvéyxXyjrov.  Ap  oùx  a^fov  en  ^locnopricjoa  Tispl  aùroû  rovrou  xa6oÀ£xâ>ç7 
Ttôrepôv  7ro~£  xpefrrov  èv  miY)[xzm  koù  )Âyoiç  piysQoç  èv  ivîoiq  <$inu.ap- 
rnpivoiç,  y)  rà  ôvpp&tpW  [xèv  èv  rotç  xaro/o0wtza<7iv,  ûyièç  $è  7ra'vryj  xa£ 
a5ta7:r&arov  ;  xoù  ftï,  m  Alcc,  izûzepôv  rare  al  lùsiavç  opérai  xo  nptàTéïov  5 
èv  XLyoi^  y)  où  [teiÇovç  §£xa£&>ç  àv  cpe'pofvro  ;  Eart  yàp  raDr  otxefa  rofç 
7:e/5t  u^ous  o-xeuluara,  xai  b:r/.piae<àç  è£  arcavroç  Ssôaeva. 

§  2.  Éyw  §  ot'5a  |/èv,  wç  at  îmep{j.syéBeiç  cpucetç  fataxa  y.oSa.pa.1  • 
(rô  yàp  èv  îravri  sfccpiêèç  xtvâ'jvoç  fftttxpotiijToç,  ev  §è  rotç  tzeyeSea'tv,  &çv;ep 
èv  rot?  ayav  TrXovTotç,  et'vaf  n  ^p>7  xai  itocpakcyapovpeyw  •)  pfaore  5s  10 
roûro  xa£  àvayxafov  $,  ro  ràç  ^èv  raTOivàç  xa£  ^euaç  <piae£ç,  &à  ro  pî- 
ôafx>5  îrapaxiv&uveueiv  pjSè  ècptecrSai  rcôv  axpwv,  ocvoc^ocpr^'ovg  6)g  èrù 
ro  7roXù  xal  àacpaXearepaç  Statzevetv,  rà  §è  f/.eya9.a  è7na<paXy?  §t  aura 
yiveaBai  ro  fxeyeôoç.  §  3.  AXXà  p;v  où§è  èxefvo  ayvow,  ro  Seurejoov,  on 
cp-<7££  ua'vra  rà  àvôpcoTOta  oro  rou  yeipovoç  àet  ixâXXov  èTTtytvwuxerat,  15 
xai  rwv  t/èv  àfjtapry^arwv  àn\d~tenxxoç,  yi  [avy)[j.yi  nçtpixpsvtt,  rwv  xaXwv 
5s  ra^e'wç  dftoppeï. 

§  4.  IlajOareSe^e'voç  5  oux  oXîya  xai  aùroç  à^apr^ara  xat  Opî- 

pou  xai  rwv  à'XXwv,  oaot  fxeytarot,  xa£  wara  rot?  iiTodo'[j.ocaiv  àpzav.ô- 

f/evoç,  Ofxwç  5è  où^  àf/apr>7^ara  tzàXXov  aura  otouffta  xaXcôv,  $  nxpopx-    20 

/jiara  ôt   dy.Q.eitxv  etxyji  7rou  xaî  wç  ïroyp  vizb  fxeyaXotpuiaç  àv£7r£«rra'- 

rwç  7iapevyjvey^.e'va,  où^èv  yjrrov  ol^at  ràç  tJiet'Çovaç  àperàç,  et  xat  ^  èv 

7râ<7£  §£Of/.aXt'Ço£ev,  r^v  roû  izpoizdov  ^v?(pov  txàXXov  àei  cpéjOeaSaf,  xàv,  e£ 

p.^  §t     èvoç  ére'pou,   tvjs   fxe/a).o?p/5oc7uvy/ç  aùr/jç  evexa  •    è;re£  rof'ye  xai 

VAR.  —  1. 3-t  EmM.  ^tr,t».apTYij/.£vov.  —  1.  8  V3  [/.e^s'ôet;.  RM.  at  v)7rep[ioXai  (i.e-^sôouî  cpùaEt. 
—  1.  9  PAR.  xivftwpt.  —  1.  il  PV3  tcûtou  xat.  —1.  12  L.  p.r,^a(j.wç.  —  1.  13  PV  3  tô  ^s  u«- 

•yâXa.  L.  a  omis  la  ligne  xat  a7tp -ytvscrôat.  —  1.  14  P.  oùS'à  Ixeivou  àfvow  to  ^.  V  2  àvà 

èxetvou  à*yv.  rb  51.  —  1.  22  CE.  aixtaj.  —  1.  24  CE.  [ayi  £i'  ivô?  érepou. 

CONJ.  —  1.  7,  PORTUS,  ètf»'  âreavToç.  —  1.  11,  LE  FÈVRE,  TaTretvà;  x  [«ffa;.  —  1.  14,  Mo- 

(•)  Comp.  avec  uotre  auteur,  Pline  le  (3)  Exilis  domus  est  ubi  non  et  multa  su- 
jeune,  Ep.  IX,  20.  Quintil.  II,  II,  6.  VIII,  (Hor.  Ep.  I,  6,40.)               persunt. 
2,  21;  VIII, 6,  1 1.  X,  1,121.  Scnôq.  Ep.  L1X.  Serpit  hurai  tutus  nimiura  timidusque  pro- 

•J)  V.  Quintil.  X.  I,  21.  (Hor.  A.  P.  28.)                       cellse. 


Cil.   XXII.  |  ÎRAITfi    Dt    SIBLIME.  121 


CHAPITRE  XXII. 

Eh  bien!  supposons  un  écrivain  vraiment  correct  et  à  l'abri  de  tout  re- 
proche ;  ne  convient-il  pas  d'examiner,  en  général,  s'il  faut  préférer,  dans 
les  poëmes  et  les  discours,  la  noblesse  du  style  avec  quelques  imperfec- 
tions, ou  bien  une  certaine  mesure  dans  les  beautés  constamment  pure 
et  sans  défauts  (')?  Ne  faut-il  pas  demander  aussi  lequel  mérite  la  première 
place,  de  l'ouvrage  le  plus  riche  en  beautés  ou  de  celui  qui  renfçrme  des 
beautés  d'un  ordre  supérieur?  De  telles  questions  appartiennent  tout  à 
fait  à  nos  recherches  sur  le  sublime  et  réclament  notre  examen. 

Pour  moi,  je  sais  bien  que  les  grands  génies  ne  sont  rien  moins  que 
corrects  (*)  ;  car  l'exactitude  en  toute  chose  est  la  chance  de  la  médiocrité  ; 
un  esprit  transcendant,  au  contraire,  comme  une  fortune  immense,  oblige 
de  négliger  quelque  chose  (3).  Peut-être  même  existe-t-il  une  loi  naturelle 
qui  veut  que  ces  talents  faibles  et  médiocres,  qui  évitent  toute  tentative 
téméraire  et  n'aspirent  jamais  au  sublime,  échappent  d'ordinaire  aux  fau- 
tes et  restent  à  l'abri  du  danger,  tandis  que  les  grands  talents  sont  sujets 
à  tomber  à  cause  de  leur  grandeur  même.  Au  reste,  je  n'ignore  pas  que 
c'est  par  leur  côté  faible  que  l'on  apprécie  communément  les  œuvres  hu- 
maines, et  que,  si  le  souvenir  des  fautes  ne  s'efface  jamais,  celui  des  beau- 
tés s'évanouit  promptement. 

J'ai  rappelé  moi-même  plusieurs  négligences  d'Homère  et  d'autres 
excellents  écrivains,  et  rien  ne  me  plaît  moins  que  ces  taches  ;  cependant, 
comme  ce  ne  sont  pas,  à  mes  yeux,  des  fautes  volontaires,  mais  plutôt  des 
faiblesses  commises  par  inadvertance,  ou  échappées  par  hasard  au  gé- 
nie (*),  je  n'en  persiste  pas  moins  à  croire  que  les  beautés  supérieures, 
bien  qu'elles  ne  soient  pas  répandues  dans  tout  le  cours  d'un  ouvrage, 
méritent  nos  suffrages  pour  la  première  place,  par  la  seule  raison  qu'elles 
m  ml  dues  au  génie.  Ainsi,  lors  même  qu'on  ne  saurait  trouver  de  faute 
dans  le  poète  Apollonius,  auteur  des  Argonautiques  ;  lors  même  que,  à 

Ris  supprimerait  tè  S'êvtesîv. — ■  1.  21,  Weiske  retrancherait,  comme  une  scholie,  les  mots: 
}t'  dbuXuav  v./.r,  itcj  x.a.1  <â;  frv£tv,  contre  l'avis  de  Schœfer  (Ind.  in  Advers.  Porsoni,  p. 
347.)  —  1.  22,  G.  de  Petra,  ifizi.;.  Weiske  fils  et  Bast  défendent  la  leçon  atTta;.  Ce- 
pendant Bast  fait  observer  que  les  mots  aîriac  et  àpsTà;  se  confondent  dans  les  mss. 
'  V.  Menandr.  'EnJ.  éd.  Heeren,  p.  89.)  —  1.  24,  Spescel,  xàv  ù  u.r,S,cvô;  érepo-j. 

(*)  That  there  are  some  instances  where  sympathise  with  the  workingg  of  the  poe- 

the  charge  is  just,  will  never  be  disputed  tic  mind  :  7rapopâu.«7a  Si   àfutkaun  tixr,  ttoj 

—  aliquando  bonus  dormitat  —  ;  and  the  y.al  m;  stu^sv  ùno  p.Efo&ofuia;  àv£irt(rr*TM; 

true  defence  will  never  be  so  well  exprès-  ■zT.^r^i^u.iix.  (Colonel    Murr,   Littérature 

sed  as  in  that  fine   passage  of  Longinus,  of  ancient  Creece,  cité  dans  le   Quarterly 

wko  of  ail  ancicut  critics  was  most  apt  to  Keview.  Sept.  1850,  p.  166., 


222  iiepi  rvotï.      [S.  XXXIII,  l  5.  —  S.  XXXIV,  §  2.] 

à'7rrcoTo?  6  tiKo/lûviog  6  twv  AjOyovavnxcôv  tzoiyityiç,  xdv  roîç  j3ouxo- 
/.r/woù,  ûX-^v  oXtywv  twv  êçwQev,  6  0£oxpiroç  È7T£Tu^£<7raToç.  Ap'  ouv 
Owhpov  Seôxpirog  av  ^àXAov,  $  A7roXXwvios  eÔÉXotç  yevhBxi  ;  §  5.  Te 
3È;  E.oaroaSsvyjs  Jv  ry  \\piyovin  (8ià  ffaonwV  yàp  auwayjroy  to  noinuoi- 
Ttov)  Ap^ilôyou,  7roXXà  xal  àvotxovôpîTa  TCocpa.i'jpovxoq^  x&eâtyç  ry?ç  5 
exêoArjç  roû  ticapiovtov  Trvey^aroç,  $v  utto  vô^ov  ra'çat  ôiçxoXoy,  apa  5)7 
pet'Çcov  TOr/jr^;  Ti  5î';  èv  pilevi  ^âXXov  av  etvai  Bax^yXtôyjs  £)/ko,  y? 
IL'vSapos  •  "/.aï  £V  rpor/^îac  Icov  o  Xfoç,  rç  vj?  Ata  2ocpox.X/5s  ;  EtoiS^  ot  peu 
ৣa7TTcorot,  xat  ev  rcô  ylxyvpû  izâvzin  Y.ex.x)Xiyp<xyri[xivoi  •  6  5è  EL'vcîapoç 
xat  6  2o(poxXris  ors  [ih  otov  rcavra  E7ri<pX£yov<7t  r/5  epopà,  ooévvvvToa  ô'  10 
dlôydiç  iroXXaxiç,  xat  TTtTrrouo'iv  arv^éarocroc.  H  où^sîç  av  eu  cppovàjv  évoç 
dpa/xaroç,  roû  Oî§i7ro$oç,  eîg  raùro  «juvSsiç  rà  Ioovoç  àvriTifxvfaatTo  é^f/ç. 

KE<ï>AAA10N    Kr 

XXXIV.  Et  ô  <xpi9[xù>,  pi   rw  à/yjôer,  xptvotro  Ta  xa7op9cof/.ara, 

o'jtcoç  av  xat  Y7repi5y;ç  tw  7ravrt  npoéyoi  Ayjpxjôévouç.  Eart  yàp  aùroû 
7roXucpoovôr£po;,  xat  Tiksîovç  dpezàç  é'^wv,  xat  ct^eSov  u7raxpoç  Èv  7Tà<7iv,  15 
wç  6  ravraGXoç,  wçre  twv  p;v  TrpwTetwv  iv  orrait  twv  aAXtov  àycovt- 
aTwv  leimaBcct,  7Tpci>T£u££v  ôè  rwv  tStwrojv.  §  2.  O  fxêv  y£  Y7repidr?ç, 
7T/3oç  rw  Tia'vra  sçco  y£  Trfe  GVvBéveoïç  p.iy.eïaBoci  rà  Ayj^ojQc'v&a  xaropSw- 
fiara,  xai  ràç  Auataxàç  £x  nspirroî)  v:zpizCkr,yzv  àpsràç  rs  y,où  yci.pir<xç. 
Kat  yàp  fjLaXaxi'ÇETat,  [acpeXeiaç]  £v0a  ^p>7,  xat  où  7Ta'vra  é^yjç  xat  fxoyorc-    20 

VAR.  —  1.  1  PR.  h  !\T7oXXtôvto;  rotç  àp-fcvayrat;  7roir,Tr,;.  V2L.  £  \ir.  toTî  àpf.  7rotï!Taï;. 
1.  5  PV  3  Xpy^tXoy^ov.  PVaL.  7rapa<r6p&vTO,ç  •  itàxsivn;  tx;  È>cPo).r;.  R-  7rapa<T'jpov7a  xàx.ïtvn 
tt;  èy.p.  M.  irapaff'JpovTOç  xàxsîva  T7Î;  sx^.  —  1.  6  PLAM.  S".  TVVEÛaaTOî,  r,v  Û7rô  vol;..  R.  ôpw.rj 

riv  Û7to.  —  1.  16  M.  oç-ye  twv  j^.èv.  —  1.  17  M.  Xei^sTat wpwrEÛst.  PV2  L.  asv -ys 'ïtc. — 

\.  20  PV2  3  L.  XaXsôiAa-ra.  AR.  Xa^sûaar*.  M.  (U(XflUi(CtTat. 

CONJ. —  l.  1,T0UP,  ôtcù;  Ap-fcvaûra;  irotiôora;.  — 1.1-2,  Toup  supprimerait  les  mots*,  xàv 

roîç  Poux ÈTCtTuyîaTaTOç. —  1.  2,  Pearce,  'Àp'  où-/,  'Ou..  Toup  transpose  les  mots  "Ou.r,po; 

et  1\ttoXX.  Spengel,  vAp'  oùy,  en  supprimant  in  A7roXXwvto;.  Je  pense  qu'il  faut  lire  'Ap'  ouv 
'Oo-npou  ©so'jcptToç  àv  [/.àXXov  ti  Att.  èô.  -yevsaôat  ;  Le  rapprochement  des  deux  noms  propres 

(5)  V.  les  notes  critiques.  Plutarque,  de  Sol.  anim.  c.  32,  mais  il  n'in- 

(6)  V.  sur  Eratosthène  :  De  Eratosthenis  dique  pas  à  quel  poëme  appartient  le  vers. 
Erigona,  carminé  elegiaco,  scripsit  F.  (7)  V.  sur  Apollonius,  Théocrite,  Archi- 
Osann,  Gotting.  1846.  G.  Bernhardy,  Era-  loque,  Bacchylide,  M.  Al.  Pierron,  Hist.  de 
tosthenica.  Berlin,  1822.  Th.  Gale,  Op.  My-  la  Litt.  Grecq. 

thol.   in  Praef.  —  Eratosthène  est  cité  par         (•)  V.  sur  Ion  de  Chio,  M.  Patin,  Etudes 


[Cil.    XXIII.]  TRAITÉ  DU  SUBLIME.  B23 

l'exception  de  quelques  pièces  d'un  autre  genre,  Théocrite  ail  particuliè- 
rement réussi  dans  les  poésies  bucoliques,  voudriez-vous  être  Théocrite  ou 
Apollonius  plutôt  qu'Homère  (s)?  Eratosthène  (G),  dont  l'Erigone  passe 
pour  un  petit  chef-d'œuvre  achevé,  est-il  un  plus  grand  poète  qu'Archilo- 
que,  qui  roule  tant  d'idées  dans  son  cours  désordonné  et  dont  la  verve 
inspirée  ne  saurait  se  soumettre  à  aucune  règle  ?  Préféreriez-vous  être  un 
poêle  lyrique  tel  que  Bacchylide,  plutôt  que  Pindare  (7)?  un  poète  tragique 
tel  qu'Ion  de  Chio,  plutôt  que  Sophocle?  Ceux-là  sont  irréprochables, 
leur  élégance  ne  se  dément  jamais,  tandis  que  Pindare  et  Sophocle,  qui 
semblent  quelquefois  tout  embraser  comme  un  feu  ardent,  s'éteignent 
souvent  mal  à  propos  et  tombent  tristement.  Néanmoins  nul  homme  dans 
son  bon  sens  n'oserait  comparer  toutes  les  pièces  réunies  d'Ion  (8)  au  seul 
Œdipe  de  Sophocle. 


CHAPITRE  XXIII. 

Si  l'on  doit  apprécier  les  beautés  d'un  écrivain  par  leur  nombre  plutôt 
que  par  leur  valeur  réelle  ('),  Hypéride  l'emportera  complètement  sur  Dé- 
mosthène.  Son  style  est  beaucoup  plus  varié,  il  a  un  plus  grand  nombre 
de  qualités,  il  est  presque  parfait  en  chacune  d'elles  :  de  même  que  l'a- 
ihlète  qui  dispute  le  prix  du  pentathle  cède  la  palme  de  chacun  des  cinq 
combats  à  ceux  qui  s'y  exercent  exclusivement,  mais  l'emporte  sur  tout 
autre  combattant  (*).  Non-seulement  il  imite  toutes  les  beautés  de  Démo- 
sthène,  excepté  celles  qui  résultent  de  l'arrangement  des  mots;  mais  aussi 
il  s'approprie  à  un  degré  supérieur  les  qualités  et  les  grâces  de  Lysias.  Il 
prend,  quand  il  convient,  un  langage  simple  et  naturel  (s)  ;  il  ne  débjte  pas 

aura  fait  négliger  le  second.  —  1.  5,  Schurzfleisch,  x.%7%x.'.rr,<jv.  au  lieu  de  y.i/.zivr,; . 
Weiske,  xat  raùra.  —  1.  12,  TOLLllS,  ïé,  ïar.î.  SPENGEL,  Ta  "Icovo;  tïsÎvt'  àv7iu.iu.T<jxiT0.— - 
1.  13,  Pearce,  Morus,  P.-L.  Courier,  tm  lu^s'ôst  au  lieu  de  tô>  àXr.ôéï. — 1. 19,  Morus,  irap- 
EtXr.çsv.  —  l.  20,  Tollics  soupçonne  que  la  leçon  XcXt6[Utra  vient  de  la  phrase  XoXtt 
m.=t3c  àrî>.£'a;  par  laquelle  on  aura  voulu  expliquer  le  verbe  fMftimtÇlT»,  et  propose  de 
retrancher  du  texte  tfiXiHK.  Weiske  attribue  cette  phrase  à  l'auteur  ;  cependant  il  cou- 
serve  wx>.ar.£aTai  comme  offrant  un  sens  satisfaisant.  M.  Spengei.  a  admis  XoXrfjMKtt 
dans  son  texte  en  supprimant  pLoXsuîÇrnu.  Je  ne  crois  pas  que  cette  dernière  leçon  soit 
une  simple  conjecture  de  Manuce  ;  j'y  vois  plutôt  la  trace  d'un  verbe  équivalent  à  la 
scholie  Xa'/cï  u.erà  àojÀeîa;,  savoir  àjïXu'ÇiTai,  qui  se  lit  dans  Xénophon  (Memor.  IV,  2, 
18),  et  qui  conviendrait  mieux  ici  que  (neÛMuttCiTM,  carlcelui-ci  ne  s'emploie  qu'en  mau- 
vaise part  et  dans  un  sens  différent.  V.  la  note  de  Toupi  et  Lobeck  ad  Phrynich.  p.  389. 

sur  les  Tragiques  grecs,  I,  p.  87  et  s. —  Ce  ôeï,  il  faut  traduire  par  leur  excellence. 
poëte  est  mentionné  plus  d'une  fois  dans         (*)  V.  sur  Hypéride,  les  Recherches,  p. 

Plutarque,  de  Prof,  in  virt.  c.  8, 79  E.  Cons.  110.  Plut,  (de  Adul.  c.  26.)Quintil.  X,  1,77. 

ad  Apoll.  e.  21,  28.  de  Tranq.  an.  c.  3.  Vie  Herm.  iz.  iB.,  8\  c.  11.  (Walz,  Rh.  Gr,  III, 

de  Péricl.  c.  G.  382.)  Ps.  Plut.  vit.  X  Orat. 

(')  Si  on  lit  rû  [Ufâu  au  lieu  de  tw  à).r,-  (s)  V.  les  notes  critiques.  J'ai  traduit  con- 


224  HEPi  Y4  0VV.  [S.  XXXIV,  §§2-4,] 

vw;  [ùç  o  Ayîw.oCTÔ£vyjç]  Xejfetaa  •  ro  xz  yfyixhv  eyei  [^erà  yXwcuTjtffoç  tôv] 
â-tmç  ècpyjSuvé^evov  acparot  ts  rapt  aùrov  etatv  xiTeïap.ol,  fj.vx.TYip  tïoIitl- 
xÛtxtoç,  evyiveix,  to  xxtx  txç  eiputvetxç  svnx'hxiaTpov,  ayMp.fj.axa.  ovx. 
âp.ovax,  oùd  xvxyoryx,  xxtx  tovq  Attixovç  sxsivovq,  àXX  eTCix.sip.svx,  iïix- 
avppiç  ts  îTTtosçtoç,  jcaJ  7roXù  rà  xmuixov  xxl  psTx  Tcaiiïixq  evaToyov  xsv-  r> 
rpov,  xptprjTov  ôl,  eîTray,  ro  èv  îraTt  toutotç  «KKpdo&fw  •  oixnaxdSxi 
Te  TipoçyjeaTxToç,  en  ôè  pvQo/Xoyrjaxi  xeyypsvog,  xxl  ev  vy/5tô  vevpxTi 
die^oSevaxt  Irt  evxxpizriq  xxpu>g  •  wçTiep  àps\ei  tx  pev  Tiepl  rhv  Arçrcô 
7ioir,Tix.(*>Tepx,  rov  §  ÉTTtraçtov  £7n5eixTr/.wç,  cog  oùz  oî§  et'  rtç  xllog, 
SisQsTo.  H) 

§  3.  O  51  AYîpoçQsvriÇ  xVYiQoTtoiYiToç,  àxiixyvToç,  fr/diTx  vypbç  y)  èm- 
<Seix.Tix.Qc,  xitxvTOdv  é%Y}ç  T(àV  irpoeipr/plvoiv  xxtx  to  likéov  xp.oipoç.  Ev0a 
pévTot  ye7.oîoç  eivxi  fiixÇeTxt  xxl  aareîbç,  où  yéloiTx  xivst  pxl7.ov,  y)  xxtx- 
ye\xTxi  •  otxv  ôl  syyiÇsiv  BDy  rcô  sni.ya.piq  sivxi,  tots  tÙ&ov  açptaTaja-. 
To  y'e  toi  izspl  Qplvnq  y)  kBr,voysvovq  loyfôiov  stziysipmxq  ypxyeiv,  en  15 
pxllov  a.v  YizepfàriV  avvéaTytaev. 

§  4.  AX).  eTxêàyiKep,  oipxi,  tx  pev  Qxzépov  xxhx,  xxl  ei  TioXXà,  opoiç 

xpeyéQy),  xxl  xxp&m  v^cpovroç,   [a/oyà]  xxl  rov  xxpoxrhv  Yipepeïv  èàvTx, 

(oùcîstç  yovv  Titepfôyiv  xvxyivdnJYMV  cpooefra-  •)  6  5è  evQev  éXwv  ràç  fA£y«- 

VAR.  — 1.1  PLAR.  Xs'-ysTat  tots.  M.  xal  iÇ»K  (J-ovot.  —  1.  3  P.  sÙ7r!séXaio-Tûv,  corr.  eùirâ- 
Xato-Tpov.  Em  JucirâXata-ov  yi  àiraXaio-Tov.  —  1.  6  E.  w;  sÎîteïv.  —  1.6-7  V  3  RM.  otJCTÎaaaôat 
■reoTE.  — 1.  8  PV  2  3  R.  àscpb?.  —  1.  14  P.  imya.^  sans  accent,  les  autres  manuscrits  RM. 

êiu-/apr,ç. —  1.  13-16  M.  omet  les  deux  lignes  to  -y  s  toi <tuvs<-tï)<-ev. — 1.  151esmss. 

portent  cppu-fîr,ç,  cppu-pa;  ou  cppup;.  —  1.  18  P.  ii>.i^i(trl  5caS,îr,v7)<povTOç.  V2  3R.  àa.  xxp££r, 
v7i<povTOç.  —  1.  19  R.  Xapwv  pour  éXwv.  M.  Xapwv  tov  toû  p.s-p.Xocp'jEo-T0CTOU. 

CONJ.  — 1.  1.  La  leçon  Xs-fcTou  des  mss.  annonce  encore  ici  une  interpolation  :  les 
mots  w;  h  Ar,a.  n'appartiennent  pas  à  l'auteur. —  Tollius  voyait  dans  les  mots  Xitm;  êcpvs- 
&uvo'u.svov  l'explication  de  ceux  qui  précèdent  u.zrà  ^XiticÛTyiTo;  r,Sù,  c'est  évidemment 

fermement  à  la  correction  que  je  propose,  ride;  ce  sont  Athénée,  I.  XIII,  p.  591;  Plu- 

Si  l'on  préfère  p.aXaxt^£Tai,  àcpeXeïaç  evôa  tarque,  dans  sa  vie  d'Hypéride,  parmi  cel- 

y_p7i,je  traduirai  :  Il  sait  s'adoucir  lorsqu'il  les  des  orateurs  ;   Longin,  de  Sublimitate, 

faut  de  la  simplicité.  c.  XXXIV  ;  Sextus  Empiricus,  adv.  Mathem. 

(4)  Stobée  (Serm.  123)  nous  a  conservé  II,  c.  4;   Eustathe  sur  Homère,    p.  1259; 

un  fragment  intéressant  de  cette  oraison  Quintil.  I.  O.  II,   15,  9;  enfin,  Alciphron 

funèbre,  dont  on  trouvera  une  traduction  dans  deux  lettres  supposées  de  Bacchis  à 

élégante  et  fidèle  dans  les  Discours  et  Mé-  Hypéride  (30)  et  de  la  même  à  Phryné  (32). 

langes  littéraires  de  M.  Villemain.  Essai  sur  Rien  n'est  plus  connu  que  le*  trait  attribué  à 

l'oraison  funèbre.  V.  aussi  M.  Roget,  Eloges  Hypéride  par  Plutarque,  à  Phryné  elle-mê- 

funèbres  des  Athéniens,  p.  156-157.  me  par  les  autres,  d'avoir  découvert  son 

(s)   «  Beaucoup  d'écrivains  ont  parlé  de  sein  :  «  Sic  Phrynen  non  Hyperidis  actione 

l'accusation  d'impiété  portée  par  Euthyas  (je  préfère  oratione)  quamquam  admirabili, 

contre  Phryné  et  de  sa  défense  par  Hypé-  sed  adspectu  corporis  putant  periculo  libe- 


[CH.  XXIII. ]  TRAITÉ  DU   SUBLIME.  2S5 

tout  d'une  haleine  et  sur  le  même  ton  [comme  le  fait  Dêmosthène].  Dans 
la  peinture  du  caractère  et  des  moejirs,  il  joint  l'agrément  des  pensées  à  la 
douceur  du  langage  ;  ses  traits  d'esprit  sont  innombrables,  ses  railleries 
très-fines  ;  il  s'exprime  en  homme  de  bonne  naissance  ;  il  sait  bien  manier 
l'ironie,  ses  plaisanteries  ne  sont  ni  froides  ni  trop  fortes,  comme  celles  des 
anciens  Atliques,  mais  mesurées  ;  il  emploie  adroitement  la  moquerie  ;  il  a 
beaucoup  de  sel  comique,  et  ses  bons  mots  portent  très-bien  coup;  la 
grâce  qu'il  déploie  dans  toutes  ces  choses  est  à  vrai  dire  inimitable.  Ha- 
bile à  inspirer  la  pitié,  il  raconte  avec  une  facile  abondance,  et  l'on  admire 
l'aisance  avec  laquelle  il  sait  rentrer  dans  son  sujet.  Si,  à  la  vérité,  son 
éloge  de  Latone  se  rapproche  trop  du  genre  poétique,  son  oraison  funèbre 
est  écrite  avec  une  élégance  que  personne  n'a  égalée  (*). 

Dêmosthène,  au  contraire,  ne  s'attache  pas  à  peindre  les  mœurs,  à  dé- 
velopper ses  pensées  ;  il  ne  recherche  point  la  douceur  du  style  et  s'abs- 
tient de  faire  parade  de  l'élégance  ;  en  un  mot,  il  est  dépourvu  de  pres- 
que toutes  les  qualités  dont  nous  venons  de  parler.  Lorsqu'il  veut  se  mon- 
trer plaisant  et  badin,  au  lieu  de  produire  l'effet  qu'il  désire,  il  se  rend 
lui-même  ridicule,  et  toutes  les  fois  qu'il  cherche  à  plaire,  il  échoue.  S'il 
eût  entrepris  la  défense  de  Phryné  (5)  ou  celle  d'Athénogène,  il  aurait 
encore  relevé  le  mérite  d'Hypéride. 

Mais,  comme  les  qualités  de  celui-ci,  quelque  nombreuses  qu'elles 
soient,  n'ont  ni  noblesse,  ni  chaleur,  elles  ne  produisent  point  d'effet  et 
laissent  l'auditeur  froid.  Qui  fut  jamais  ému  en  lisant  Hypéride?  Tandis  que 


montre  qu'il  faut  lire  s'v  O-^pM  w6fum.  —  1.  14,  Toup,  iniy^u;.  —  1.  18,  le  mot  àpfâ,  qui 
rompt  la  marche  de  la  phrase,  n'est-il  pas  la  glose  de  rpsjmv  éûvra?  —  1.  19,  Pearce,  èV 
ôev  ÉXwv  to  fj.E-jraÂo'yj-'jTaTov  ntu  lie'  àx.pov  àpêxà;  o-jvt.  ûijnrrf.  to'vov.  BAST,  (Ep.  crit.  p.  11) 
6  £s  ev8ev  éXwv  toc;  u.e-*xXo'f.«<TT3CTix;  y.ù  èr  àxpov  àpsrà;  <tjvt.  Weiske  construit  ainsi  la 
phrase:  6  <ïk  evôev  ÉXà>v  to'vov  toû'u.  jcat  (to'vov)  tyrrf.  ojvt.  ètï'  àxpov  àpeTâ;.  M.  Spengfj, 
pense  qu'il  faut  lire  svôx  jaèv...  evôa. Si.... 

ratam.»  Les  motifs  de  l'accusation  étaient  a  reçu  de  Lougin,  au  passage  indiqué,  cet 

restés  jusqu'alors  enveloppés  de  mystère,  éloge  que,  «si  Dêmosthène  avait  entrepris 

on  n'en  savait  que  ce  qu'en  dit  le  comique  de  l'écrire,  il  n'aurait  fait  que  relever  le  mé- 

Posidippe  :  pxâwTEtv  àoxoûaa  toù;  Pîouî  \u\-  rite  d'Hypéride  par  l'impossibilité  de  l'éga- 

Çooc  p>.o$a;.  Il  était  réservé  à  notre  rhéteur  1er.»  (Segnier  de  St-Brisson,  Not.  et  Extr. 

(auteur  anonyme  du  Tr/vn  itoXitixoû  Xo-jfou,  des  ms.  t.  XIV,  2*  partie,  p.  57.)  Le  discours 

publié  par  M.  Seguier)  d'entrer  dans  quel-  d'Hypéride  pour  Phryné  est  cité  plusieurs 

ques  détails  à  ce  sujet  :  il  nous  apprend  que  fois  par  les  rhéteurs  grecs,  Sopater  (Walz, 

Phryné  était  accusée  d'impiété,  d'avoir  in-  IV,  1 19,  41 4.),  Max.  Planude  (V.  285.),  Aie. 

troduit  de  nouvelles  divinités  et  célébré  des  xander  (VIII,  458.)  Anonyme,  (Vil,   333, 

cérémonies  avec  des   processions  illicites  338.). Quintilien  I.  0.  X,  5,  2,  nous  apprend 

(ôtio-o'j;)  d'hommes  et  de  femmes.  Le  dis-  qu'il  fut  traduit  en  latin  par  Messala.  —  On 

cours  d'Hypéride  pour  la  défense  de  Phryné  ne  sait  rien  au  sujet  d'Athénogène. 

99 


226  iiepi  woïz.  [S.  XXXIV,  §4.  — S.  XXXV,  §  3.] 

~),oyvzGxdxoc.ç,  y.xl  en  àcxpov  dpsxàg  GwrsTsleapivocç ,  ty-riyopiaç  rôvov, 
êjuuj^a  7ra9^,  Tispiovaiocv,  dy/ivoiav,  xdyoq,  evôsv  5 ,  ô  ttyptov,  txjv  arra- 
ffiv  dizpoqixov  ^tivoxnxcc  v.oà  àvvtzuiv  ènei$Y)  xocvxoc,  cprçfxt',  wç  6eÔ7rept7rra 
rtvoc  àcop>9//ara,  (où  yàp  eiiTery  Qt^iixhv  av0pco7nva,)  txBpôoc  èç  èœvxbv 
kar.xas,  5tà  rouro,  oîç  e^et  xœtatc  [ofcocscocç  dsï  vtxà]  xal  imèp  cov  oùx  5 
l^ct,  wsTrepet  '/.xzoccpovxd  nuà  xxxayléyei  roùç  arc  aiàvoq  pf)xopzç  •  xat 
6àrrov  av  tt$  y.ep<xvvoïç  yzpov.ivoiq  dvxœjoîcoa  rà  o^aara  Suvairo,  $  àvro- 
cp9a)vu.yj(7at  roFç  tnxllriloiç  eWvou  ndQemv. 

XXXV.    Em  ^évroi  toû  IlXarcovoç  y.où  àÀXy;  xlç  èauv,  wç  é'cpyjv,  ôta- 
(po(oa  •  où  yàp  ixeysQei  twv  dpsxûv,  dllà  x.a.1  r&>  tc}.y)9si  tzo\v  lemôp.svoç     10 
6  Aufft'aç,  b'fxoaç  TiXefoy  en  roîç   d]xxpxr]\).xrsi  izepixxeUi,  y)  xxtç  dpzxaïç 
Ismexaa. 

KE<ï>AAAION  RA' 

§  2.  Tï  TioT  oùv  etôov  oî  iaôBzoï  exefvot  xoà  rwv  pLeyfoxbiv  ènopeZdpevoi 
xyjç  avy/pocyriç,  xrtq  à  ev  ânaaiv  d-/.p£eiocç  vnepcppowiaavxeç]  TipogiioUoïç 
àllotç  exavo,  oxi  y)  yvaiç  ov  xcœsivov  \y)p.ôLc\  Çwov  oùà  àyevvèç  ekptvô  15 
rov  avQpwTTov,  aXX  dbç  eîç  ^sycckmv  nvx  ttamyvpw  eiç  xbv  êiov  xaî  etç 
tov  avpKocJXx  xoc^ov  rç^âs  èiïxyovax,  Btxxxq  xivxç  tg5v  oXwv  aùr>5s  iaop.i- 
vovç  y.où  cptXonjzorarouç  àywvtCTràç,  eùôùç  x^x-/ov  è'ptàxx  evscpuaev  ^uwv 
Êatç  ^u^afç  7Tavràç  àsî  toO  f/eyaXou,  zat  wî  7rpàç  ^àç  ^xijxovitùxipov. 
§  3.  àiônep  tri  Qeoiptoc  x.xl  iïixvoix  T>J€  dvBpto'xivriq  éftrêoXjfc  où5  o  ai>p.zocq  20 
xô(7f/.oç  àpY-îï,  àAXà  ywai  roùç  roû  Tzzpdypvxoç  TroXXaxtç  opouç  h£a.ivovaiv 
ai  emvoiou  •  xat  et'  nç  7reptê)i^atTo  èv  xvxAw  tov  j3tov  oaco  7rXéov  ê'^et 
[to  7îcp£frov]  ev  7Ta<7£  rà  p.sya  Toû  xaXoO,  xocyi(àç  ûazxca  Ttpbç,  â.  yzycvx- 

(JSV. 

VAR.  —  1.1  M.  aî-ta:.  —  1.  2  PV  3  L.  evâa  W  xûstov.  Em.  l'vôsv  ^'à^piov  ou  S  aûstov. 
A.  É'vôa  S"vi  ô  >cûptov. —  1.  3-4PVa3AR.  Ôcotc.  S'stvà  dwp.  L.  ÔcottIu-ttsi  ^sivà  S'wp.  M.  riva 
^cop.  —  1.  6  P3I.  xaù  wç^epei  xara^p.  koÙ  x.%ioL^lé^si.  —  1.  1 1  PV  3  ALR.  à7ro'jctaç  ô  asv. 
M.  é  Auat«î  )cai  Ô  tcXeïov.  P.  7r).eI<iT0v.  — 1.  13-1-4  Em.  È7rop£^oclu.evoi  ff'J-yvpacpsî;.  R.  ÛTropa^â- 
o.svot.  —  1.  22  P.  5<jw  7rAsov.  L.  ocrov  tcXîov.  ERM.  8;  7tX.  —  1.  23  P.  xat  xaXôv.  L.  wtf<  tov 
èv  7îâatv  >cal  [j.î^av  xal  xaXbv.  ERM.  om.  x.%1  xaXôv. 

CONJ.  —  1.  5.  Les  mots  â^avra;  àti  vtxà  gênent  la  marche  de  la  période,  et  bien  loin 
d'ajouter  à  l'idée  de  l'auteur,  ils  ne  sont  qu'un  pâle  reflet  de  la  belle  image  du  texte. — 
1.  6.  Les  éditeurs  du  Trésor  de  II.  Estienne  rejettent  y.a-acps-v-fci  comme  dépourvu  de  toute 
autorité.  —  1.  9,  MoRUS,  xat  A'jgîou  àXXvi  Tt;.  —  1.  1 1 ,  M.  SPENGEL,  aùroù  Auaîac  dans  son 
texte.  TOUP,  Weiske,  Su-mç  ftXsiov  sti  ou  toù  [aèv  wX.  —  1.  1S,  Pe\RCE  retranche  r,u.à.;. 
WEISKE  l'insère  ou  après  (3£gv  ou  après  xo'fffAOV.  —  1.  19,  Le  FÈVRE,  wavro;  xaXoù  MU  u.s- 


[CH.  XXIV.]  TRAITÉ   DU   SUBLIME.  227 

Démosthène,  puisant  dans  son  cœur  les  sentiments  les  plus  élevés  et  les 
mobiles  les  plus  généreux,  y  trouve  des  traits  sublimes,  des  mouvements 
passionnés,  l'abondance,  la  présence  d'esprit,  la  rapidité  et  surtout  cette 
véhémence,  cette  puissance  qui  lui  est  propre  et  à  laquelle  aucun  autre 
orateur  n'a  jamais  pu  s'élever.  C'est  par  la  réunion  de  tous  ces  moyens, 
qui  doivent  être  considérés  comme  un  don  du  ciel,  puisqu'ils  ne  sauraient 
être  le  partage  de  l'humanité,  que  Démosthène,  triomphant  de  ses  désa- 
vantages, foudroie  et  consume  ses  rivaux  de  tous  les  temps  ;  et  il  me  sem- 
ble plus  facile  de  regarder  fixement  tomber  la  foudre,  que  de  soutenir  sans 
sourciller  ses  attaques  impétueuses. 

Il  y  a,  comme  je  l'ai  dit,  entre  Platon  et  Lysias,  une  autre  différence  : 
celui-ci  est  très-inférieur,  soit  pour  la  grandeur,  soit  pour  le  nombre  des 
qualités  ;  toutefois  ses  défauts  sont  encore  plus  saillants  que  ses  qualités 
ne  sont  médiocres. 


CHAPITRE  XXIV. 


Qu'est-ce  donc  qui  inspire  ces  écrivains  sublimes?  Qu'est-ce  qui  leur 
fait  négliger  une  correction  soutenue,  pour  s'attacher  à  ce  qu'il  y  a  de  plus 
élevé  dans  le  style?  C'est,  entre  beaucoup  d'autres  causes,  la  pensée  que 
la  nature,  bien  loin  de  vouloir  que  l'homme  fût  un  être  bas  et  ignoble, 
nous  introduit,  au  contraire,  dans  la  vie  et  au  milieu  de  l'univers,  comme 
dans  un  grand  spectacle,  pour  que  nous  jouissions  delà  contemplation  de 
toutes  ses  œuvres,  et  que  nous  aspirions  à  les  imiter;  et  pour  cet  effet, 
elle  a  mis  dans  nos  âmes  un  désir  irrésistible  de  tout  ce  qui  est  grand  et 
de  ce  qui  peut  nous  rapprocher  de  la  divinité  (*).  C'est  pourquoi  l'univers 
entier  ne  suffit  pas  même  à  la  contemplation  et  à  la  méditation  auxquelles 
l'homme  se  livre,  et  ses  pensées  franchissent  souvent  les  bornes  du 
monde  qui  l'entoure.  Quiconque  embrassera  du  regard  la  vie  entière,  et 
reconnaîtra  combien  en  toutes  choses  la  grandeur  l'emporte  sur  la  beau- 
té (*),  saura  bientôt  pour  quoi  nous  sommes  nés. 

•pXcu.  MORUS,  WEISKE,  £aiu.GviwTepov.  —  1.  20,  RUHNKEN,  TTt  Ôewpta  *ai  àtavoïa;  ttî  àvGpw- 
Tîîvr,;  i-KifjoXf,.  —  1.  23,  Tollics,  xaî  rb  pifa.  roû  xaXoîi.  Les  mots  tcXe'ov  v/ja  me  paraissent 
être  l'équivalent  de  tô  ttssittÔv,  je  lirais  donc  ou  bien  5<rw  irXsov  ey^ei  sv  niai  to  u.s'"ya  tcj 
jcxXoù,  ou  plutôt  w;  tô  Trepnrôv  èv  7îâai  Jtaî  [/.s'fa  xai  xaXo'v. 

(l)  Plutarque  (Vie  de  Marcellus,  c.   17)  Xbv  xxi  TCcpiTTÔv  àu.ifè;  r&D  àva-fjcaîo'j  7rpo';- 

s'exprime  ainsi  en  parlant  d'Archimède  :  -à-  eartv. 

aav  SXw;  Tc'-/>vr,v  Xffac  È<paitTOiAs'vriv  à^ewr;  (*)  Ou,  suivant  la  leçon  proposée  :  Comme 

*ai  ftâvauaov  Ti7r.ffau.5vo;,  eî;  ix.thx  x«T«M-  l'immensité  en  toute  chose  donne  l'idée  du 

a6ai  ao'vx  tt.v  aûrcj  cpiXoriaîav,   oiç  ri  y.%-  grand  et  du  beau. 


228  iiepi  rfon.         [S.  XXXV,  g  4.— S.  XXXVI,  g  SL] 

^  4.  Ev5sv  (pystxw;  ~w;  xyiy.£voi,  y.x  Aï ,  ou  rà  jxtxpà  pzïQpx  BxvuxÇq- 
|U£v,  et  xol  ô\ayy>?  /.al  yjpr,Gi<xct,  aXAà  tov  NfifXov  xai  Iarpoy,  r,  JP^vov, 
TioXù  S  ert  [xx)J,ov  TÔv  ûx&zvôv  ■  oy§£  ye  ~b  ycp  ^uwv  touTt  cpXoytov  ava- 
xxiôpsvov,  £7Tct  yt.ocBa.phv  aûÇet  to  cpsyyoç,  exTîXïjrrc^eSa  rwv  oypavïwv 
uàX).ov,  xaïrot  TioXXaxig  èiziaxorovaivoiv  •  oùôî  twv  t/îs  Atrvyjç  xpar^pwv  5 
à$M>ôav/*aorérepov  voua£,ou£j,  ^  aï  xvxyoxl  Tzirpovç  ~s  ex  /3u9oO  xat 
cXoug  oyBovç  dvxyépovGi,  /.xi  TroTauoyç  èvïoTe  toO  yevoy;  exeïvoy  xat  ay- 
to-j  y.ôvoy  Tzpoyjovm  izvpêç.  §  5.  A)^  èrt  tgôv  towutojv  aTraVrwv  èxerv' 
av  eîraituev,  coç  evnôpiGTov  \)h  àvBpôïTZoïç,  to  ypsiàiïeq  y)  xai  àvay/.afov, 
Bxvixxaroy  5   c/xcoç  aeî  to  7:apa'ào£ov.  10 

XXXA I.  OyxoOv  £t:{  ye  rwv  ev  Xôyotç  fxsyaXocpywv,  e<p  wv  oùxer  e£w 
r^5  xpeixg  xoù  oxpsXeiaç  Ttrirrra  to  fxeyeSoç,  r>poçhv£t-  ffuvSewpeîv  avzôQev, 
on  roy  xvxaxpvhrov  TroXù  àcpeorwTEç  oï  Ty;).txoyTot  caco?  uavreç  ekrtv 
eTravco  toO  Ôvyjroy  •  xat  Ta  fjt.Èv  cËXXa  Toùg  yjxàuêvovç  xv6p(îiT:ovç  èléyysi, 
ro  §£  y^o?  eyyyç  aijoet  {iFyxloyporjlvyç  Qsoxt  •  xaï  rà  usv  a7rrataTov  où  15 
^éyerat,  to  ^eya  5è  xat  ôay^a'Çerat. 

§  2.  Tï  ^/o>7  7rpo$  TOL-Totç  ert  Aeyetv  ;  ûç  èxeïvcoy  Tœv  àvôpâiv  exatfroç 
aravTa  Ta  aycD-uaza.  évl  e^coveîrat  7roX).axtç  y<J/et  xat  xaTop9cô^art,  xat 
to  xyptwjaTov,  wç,  et'  nç  èxXe'ça?  Ta  Ouripov,  xx  àr/pozBhovç,  rx  IlXa'- 
TWV05,  Ta  twv  aXXwv,  oaot  §>ï  fxsyiarot,  TzxpxTizwy.xrx  tzxvxx  bpoat  awx-  20 
Bpoiaeiev,  èlzyjazov  xv  Tt,  (lôO^kov  ô  oy§£  lïofàoarrjuôpiov  xv  evpeBdw 
roov  Exetvotç  Torç  yfpwat  7ravTy7  Y„xropBovuév(j)V.  Atà  Ta09  é  Tràç  ayTorc 
atwv  xat  |3to?,  où  frjvxtxeVQç  îmb  toO  (pôovou  TîxpMoixç,  a).oovat,  cpepcoy 
a7T£Ôc«)X£  Ta  vtxyjT)7j0ta,  xat  a^pt  vyv  avacpatp£Ta  (py).arT£t,  xat  âbace 
-rjpriauv,  25 

vE<tt'  àv  û^wp  te  pî'r,,  xat  ^sv^pea  u.axpà  TeôiriXT,. 

VAR.  —  1.  2  PVsoE.  7j  xaî.  LVen.  et  xai.  ERM.  àXXà  NeîXov.  —  1.  4  R.  sxirXy.TTo'asea 
5è  t.  oùp.  —  1.  5  M.  xat  twv  iroXXà>ct;.  V  2  L.  êir'.di<iOiTouu.£vcdv.  —  1.  1 1  V  2  3  LR.  îtzv.  -ye. 
P.  oùx  eV  e?w.  —  1.  17  RM.  Ixskxtov.  —  1.  19  PV2ÎAR.  w;  et-fs  èxXsçaî.  —  1.  20  PR. 
om.  rà  avant  twv  àXXwv.* —  1.  24  L.  àvatps'psTat. 

CONJ.  —  1.7,  Markland  propose  •prfftttK  approuvé  par  Ruhnken  qui  remplacerait  de 
plus  aÙT&ù  uw'vg'j  par  aÙTo'xôovs;.  Wyttenbach  (Bibl.  cr.  III,  p.  38)  lit  mtnifktu  ;  il  cite  ce- 
pendant Plutarque,  Mor.  500  D,  où  on  lit  è'^YE^1  »*'  aÙTo'-/,95^  irr,f  aï.  Toup,  dans  une  note 

(*)  Plutarque  tire  de  ce  phénomène  une  oxutôv  èvîo'ôsv  àvot^r;  iroHctXcv  ti  xai  iroXu- 

comparaison  morale  qui.  suivant  Wytten-  Tra8s;xa/tâ)VTaaictoveûp'»î<i£t;3oat  Ôr,<ra6p'.ff{ia, 

bach,  pourrait  fournir  quelque  secours  pour  w;  <pYi«ii  Ariixo'xipiTo;,  odx  l^wôcv  è7rtppêovTwv, 

corriger  le  texte  de  notre  auteur  :  'À.v  £è  àXX'  <ô;Ksp  è-yyeîou;  xa!    «'iTo'yôova;   îrr.^xç 


[CH.  XXIV.]  TRAITÉ   DU   SUBLIME.  ±2\) 

C'est  donc  par  un  sentiment  tout  naturel  que  nous  réservons  notre 
admiration,  non  pour  de  petites  rivières,  toutes  limpides  et  utiles  qu'elles 
soient,  mais  pour  le  Nil,  le  Danube,  le  Rhin,  et  bien  mieux  encore  pour 
l'Océan.  La  flamme  que  nous  allumons,  lors  même  qu'elle  conserve  la 
pureté  de  son  éclat,  ne  frappe  pas  autant  notre  esprit,  que  les  feux  cé- 
lestes, bien  que  ceux-ci  s'obscurcissent  souvent;  elle  ne  nous  paraît  pas 
non  plus  aussi  digne  de  notre  admiration  que  ces  cratères  de  l'Etna,  de  la 
bouche  duquel  s'échappent  des  pierres  et  d'énormes  rochers  lancés  du 
fond  de  l'abîme,  et  d'où  s'écoulent  quelquefois  des  courants  de  même 
nature  (3)  et  des  torrents  de  flammes.  Au  reste,  sur  toutes  les  choses  de  ce 
genre,  nous  pourrions  dire  que  ce  qui  est  utile  et  nécessaire  se  rencontre 
facilement,  tandis  que  ce  qui  est  rare  excite  toujours  notre  surprise  (*). 

Pour  apprécier  convenablement  la  noblesse  du  style,  qui  ne  saurait  ad- 
mettre une  grandeur  stérile  et  vaine,  il  faut  considérer  d'abord  que  ces 
grands  écrivains,  bien  qu'ils  ne  soient  pas  irréprochables,  s'élèvent  cepen- 
dant tous  au-dessus  du  simple  mortel  ;  ensuite  que,  si  les  autres  qualités 
sont  du  domaine  de  l'homme,  le  sublime  se  rapproche  de  la  majesté  di- 
vine ;  enfin  que,  si  l'on  échappe  à  la  critique  par  l'absence  des  défauts,  on 
n'excite  l'admiration  que  par  la  grandeur. 

Que  dire  de  plus?  que  chacun  de  ces  auteurs  rachète  facilement  toutes 
ses  fautes  par  un  seul  trait  sublime,  par  une  seule  beauté;  bien_pjus, 
si  l'on  rassemblait  tous  les  endroits  faibles  d'Homère,  de  Démosthène,  de 
Platon  et  d'autres  écrivains  éminents,  ils  ne  formeraient,  dans  les  chefs- 
d'œuvre  de  ces  glorieux  génies,  qu'une  portion  minime  et  de  nulle  impor- 
tance. Aussi  toute  la  postérité,  qui  est  inaccessible  aux  suggestions  de 
l'envie,  leur  a  décerné  les  palmes  de  la  victoire,  les  leur  conserve  jusqu'à 
présent,  et  paraît  devoir  les  leur  assurer, 

t  aussi  longtemps  que  couleront  les  eaux  des  fleuves, 
«  que  verdiront  les  arbres  des  forôts.»  (5) 

sur  le  cinquième  Fragment  de  Longin,  §  8,  cite  un  bon  nombre  d'exemples  qui  prouvent 
l'emploi  des  mots  aù-ri  aovov  dans  le  sens  des  adverbes  uniquement,  simplement;  mais 
ces  mots  restant  invariables,  quelle  que  soit  la  construction  de  lapbrase,  il  faut  donc  lire 
ici  aÙTÔ  U.OVCV.  Le  FÈVRE  proposait  ■OTtffMUC  ôetou  èviore  xoù  aùroù  u.ovcu  «po^'ouai  'wpo';. 
Price,  toù  iyrfwoc  èsc.  —  1. 10,  Le  Fèvre,  SXik  s<i"'-  "'  tî*?*£. —  L  13,  Tollius,  Trâvrw;, 
Pearce,  TravTOî,  Weiske,  tw  iravTt  ou  ffrivreç.  —  1.  17,  Le  FÉVRE  a  corrigé  exa<rroç. 

è/.o'vTwv  iîàvtr.oivr,  x*xîa.(Animine  an  corp.  Platon  (264  C.)  : 

affect.  prsest.  c.  2.)  V.  les  notes  critiques «.  •    .._•%  »z_» . ." i.    »■»» 

(*)  Plutarque  (De  cup.  divit.  c.  8)  expri- 
me à  peu  près  la  même  idée  :  Tcjtoi;  èojièv  Dans  la  vie  d'Homère  attribuée  à  Hérodote, 
T,ii.êî;  iàfat(tov«(  ■/.%<.  u.x/'.xf.ot  rot;  rapiTTOÏ;,  cil;  dans  Diogène  -  Laerte  I,  ch.  8;  dans 
àXX'  eux  ixetvGi;  roi;  àva-j'xaîciç.  le  combat  d'Hésiode  et  d'Homère,  dans  Dion 

(5)  Cet  hexamètre,  attribué  à  Homère  ou  Chrysost. ,  dans  Sextus  Erapiricus,   il  est 

à  «  léobule,  se  lit  ainsi  dans  le  Phèdre  de  conforme  à  notre  texte. 


230  iiepi  worz.       [S.  XXXVI,  §  3.  —S.  XXXVIII  §  2.] 

§  3.  Ilpbç  p.évzoi  yz  zbv  ypccyovza,  coç  o  Koloeabç  6  YipxpzY]u.ivog  ov 
xpeiTrwv  $  6  IIoXuxAeiTov  Àopu<po/5oç,  -napoUzizoci  itpbq  7roAAofç  eî7Tîrv,   on 
errt  ^èv  zz-/yr,q  BxopuxXzzxi  rb  àxpiÇzazoczov,   ènl  5è  twv  cpuaixwv  epycov     - 
zb  piyzBoq  •  yjaei  de  Àoytxov  6  av0/5W7roç,  xçhr2  fxsv  dviïpiocvztev  ÇyjTêfTat 
zb  b^otov  av9/5W7Tw,  CTt  §£  roO  Xôyov  to  imzpadpov,  wç  scpyjv,  Ta  xvBpûmvoc.      5 

§  4.   IIj&0Ç)7Xei  Ô    O/XWÇ,   (àvaxa'^7TT££   yà/3  «Tl   ZY]V  dpyY)V  YipïV  ZOVVTTO- 

p.vrip.xzoq  f)  -Kocpaiveaiç,)  èneàr)  rb  pzv  ofôtxiizcàzov  wq  zm  zb  TioXù  ziyynq 
èazl  xazopQ&pat,  to  5  èv  vmpoxYJ,  TÙ<hv  ov%  ôpozovov,  peyaXocputaç,  j3o>7- 
Br,p.x  T/j  cpuaet  7ravD7  TioplÇzaBxi  zrtv  z'zyynv  '  y  y  cap  x)1yj1qv/ix  tovtcov 
iawç  yévoiT    av  zb  zD&ov.  10 

ToaaÛTa  >?v  avayxafov  imlp  twv  TipozzBzvzoav  èmxpïvxi  crx£p.p.axoi>v  • 
yaaphtù  d    éxaaroç,  oiç  ffîzzxi. 

XXXMI.  Txïq  5è  pzzxyopxïq  yzizvirhaiv  (ènxvizzov  y  dp)  xi  rtxpx- 
ëoXa!  xaî  eîxoveç,  èxetvyj  p.ovov  TixpxHxzzovaxi  .... 

KE<pAAAION  RE' 

XXX VIII.   .  .  .  (jzoï  xai  al  zoixvzxi  •  «  Et  pu  zbv  èyxscpaXov  èv  zxïq    45 
itzipvxiq  xxzxTïznxzYipévov  yopzïzz.  »   Aiomp  zïiïzvxi  yjpYi  zb  p-zyjpi  7ro0 
izxpopiazzov  èxaarov  •  zb  y  cap  [èvioTe]  TKpàutépto  TipozxTziitzziv  xvxipzt  zfiv 
ûrepêoX/yV,  xat  zx  zoixvzx  vitzpzzivôpjzvx  ^aXàrai,  eaQ    ozz  de  xai  zlq 
vnsvocvzKùaeiç  xvzmepuazxzxi. 

§  2.  O  yoïiv  laoxpcczyç,  otne  oîô  otucoç,  7rai5oç  izpv.yp.oi.  mxBzv,  iïià  zyv  20 
toû  ixxvzx  aù^yjTtxwç  èôèXav  Xéyetv  cptXoTijjuav.  EaTi  f/iv  yàp  uroSeatç 
aÙTw  toû  IlavyjyupxoO  Xôyou,  wç  ^  AQyjvat'cov  toXiç  Tafç  etç  Toùç  ÉXXy;- 
vaç  evepyeaiouç  viispSciJlsi  zyv  Aaxsdataovtwv,  6  ô  eùQùç  èv  t^  £tçêo).>5 
TaÛTa  zlBriGiv  •  «EtoiQ  oî  Xôyot  zoaœlzriv  è'yovai  Suvafxtv,  wçô  otov  t  etvat 
xat  Ta  psycù^a.  zxneivà  TioiriGoa,  xat  Tof?  piv.p6îq  TiepiQeïvou  psyeQo^  xat    25 

VAR.  — 1. 5  P.  iwt  81  toù  Xo-you.  —  1.  6  R.  àvax.  Si.  —  1.  8  M.  Û7repoy„Yi  ttoXXti.  —  1.  9  CE. 

Sûaei  wavri.  —  1.  i&  PA.  èxeivï].  R.  sxEtvr,v  M.  èxeîvw.  —  1. 14-15.  11  manque  deux  feuillets 
u  manuscrit  de  Paris.  Le  manuscrit  Vatic.  2  intercale  ici  ce  qui  reste  de  la  section  XXXI 
jusqu'au  §  6  de  la  section  XXXII.  —  1.  15  M.  eÏ7rsp  û^eï;  xbv  i^x..  èv  tgî;  xpoTotfpoi;  xai 
(i.7i  èv  toù;  TTTspvai;  «popsÎTE,  comme  dans  le  texte  de  Démosthène. 

(6)  Le  défaut  reconnu  dans  le  Colosse  de  versé,  et  qu'il  resta  si  longtemps  exposé  à 

Rhodes  ne  serait-il  pas  un  défaut  de  pro-  la  critique  du  public?  Plutarque  (Ad  princ. 

portion  nécessité  par  la   perspective,   qui  inerud.  c.  2)  trouve  aux  colosses  bieu  d'au- 

disparaissait  lorsqu'il  était  en  place,  et  qui  très  défauts, 
frappa  désagréablement   lorsqu'il  fut  ren-  (7)  Pour  comprendre  la  réponse  de  l'au- 


[Ch.   XXV.]  TRAITÉ  DU  SUBLIME.  KM 

Quant  à  l'auteur  qui  prétend  que  le  Colosse  ne  saurait,  à  cause  de  ses 
défauts  (6),  être  préféré  au  Doryphore  de  Polyclète,  on  peut  lui  répondre, 
entre  autres  choses,  que,  daus  les  ouvrages  de  l'art,  on  admire  le  fini,  dans 
ceux  de  la  nature,  la  grandeur.  Et  puisque  l'homme  est  un  être  intelligent, 
de  même  que,  dans  les  statues,  on  cherche  à  imiter  le  corps  humain,  dans 
le  domaine  de  la  raison  on  doit  s'efforcer,  comme  je  l'ai  dit,  de  s'élever  au- 
dessus  de  l'humanité  (7). 

Néanmoins,  pour  répéter  un  avis  donne  au  commencement  de  ce 
traité  (8),  puisque  l'absence  des  défauts  est  le  principal  but  de  l'art,  tandis 
que  le  génie  aspire  à  la  sublimité,  quoiqu'il  ne  s'élève  pas  toujours  égale- 
ment, il  convient  d'appeler  sans  cesse  l'art  au  secours  de  la  nature,  car 
leur  concours  mutuel  produirait  peut-être  la  perfection. 

Il  m'a  paru  nécessaire  de  discuter  de  la  sorte  les  opinions  que  j'ai  énon- 
cées ci-dessus  ;  toutefois  chacun  est  libre  de  suivre  son  goût. 

Pour  revenir  à  notre  sujet,  les  comparaisons  et  les  images  se  rappro- 
chent beaucoup  des  métaphores,  elles  n'en  diffèrent  que... 

(Lacune  de  4  pages  du  manuscrit  de  Paris.) 

CHAPITRE  XXV. 

....  ou  telles  que  celle-ci  :  «  Si  vous  n'aviez  pas  la  cervelle  sous  les  tab- 
lons. »  (')  C'est  pourquoi  il  faut  savoir  jusqu'où  l'on  peut  porter  chaque 
trait;  car,  en  s'avançant  trop  loin,  on  détruit  l'hyperbole;  en  tendant  la 
corde  outre  mesure,  on  la  relâche,  et  l'on  produit  quelquefois  de  la  sorte 
un  effet  contraire  à  celui  que  l'on  cherche. 

Isocrate,  par  exemple,  est  tombé,  je  ne  sais  comment,  dans  le  puéril, 
par  son  affectation  d'amplifier  tout  ce  qu'il  dit.  Il  se  propose,  dans  son  Pa- 
négyrique, d'établir  que  la  ville  d'Athènes  l'emporte  sur  Lacédémone  par 
les  bienfaits  qu'elle  a  répandus  sur  les  Grecs,  et  dès  son  début,  il  s'exprime 
ainsi  :  «  D'ailleurs,  telle  est  la  vertu  de  l'éloquence,  qu'elle  peut  faire  pa- 
«  raître  petites  les  grandes  choses,  donner  de  la  grandeur  aux  petites, 

CONJ.  —  1.  8,  Tocp,  tô  bit  ûîrepo-/,?  iroXXf,  wXr,v  oôy,  ôu.o'tovov.  —  1.  9,  TOLLIUS,  ira'vrr;. 
I.  15,  Toup  complète  le  premier  mot  en  lisant  xây.iaTCt.  Weiske  fils  lit  âiriorot.  Dobrée 
xaTaqt'XadTot.  —  1.  17,  ètiori  est  l'explication  des  mots  èa6"  Ôte  de  la  ligne  suivante.  Weiske 
propose  de  le  retrancher  ou  de  le  porter  ailleurs.  —  1.  21,  Morus  supprimait  éôs'Xetv. 

teur  à  l'objection  tirée  de  la  comparaison  du  fois  du  Doryphore  de  Polyclète.  (Pracc.  reip. 

Colosse  au  Doryphore  de  Polyclète,  il  faut  ger.  c.  27.  De  Prof,  in  virt.  c.  17,  etc.) 

supposer  que  cette  comparaison  a  été  mise  (»)  V.  Sect.  H,  §  3.  Sect.  XXII,  §  1. — 

en  avant  pour  justifier  la  préférence  que  Plut,  de  Educ.  c.  17,  XvxxâuiJ/co  8'  iiti  ttv 

certaines  personnes  accordent  aux   ouvra-  i\  iftfk  w3  Xo-jxv»  «poôsaiv. 

ges  exempts  de  défauts  sur  ceux  qui  ont  de  («)  Phrase  tirée  du  dise,  sur  l'Halonèse, 

grandes  beautés  accompagnées  de  quelques  p.  88,  R.  citée  aussi  par  Hermogène,  r.  îS1. 

imperfections.  —  Plutarque  parle  plusieurs  a'c.  7. 


232  iiepi  ïtoïs.  [S.  XXXV111,  gfr&] 

~à  ixxlxix  kxivûç  eïrtéïv,  xa«  repi  twv  vswart  yeysvm^-évfàv  xpyxitoi  SteX- 
ôcà/.»  Oùxoûv,  <pyjai  nç,  I<7cxpaT£ç,  oi/rwç  [xO^eiq  xat  xx  rapt  Aa/E^at- 
[xovicùv  Y.xl  k%vxiw  èvaXXarretv  ;  2^£§oy  yàp  tô  twv  Xéywv  syxcoiuov 
xmaxixç  ryjç  xa5   aûroO  Toi".;  ocxovovai  7txpxyyslu.x  y.xl  npooiuiov  eçéôyjxs. 

§  3.  M^tot  oùy  xpinxxi  xû>v  vnepSokûv  (oj;  ywai  ent  T«y  ayyipizxw  5 
7TjOo£(7rop.£v)  at  aÙTo  toûto  5iaXay5a'vou:7a£,  b'rt  eiffcv  i>i:ep§oAxL  Tivsxxi 
ôè  to  rotôvSs,  sTreiôày  ùtto  sx7ra9£ias  (xsyéBei  TttA  auvExcpcoywvTai  Ttzpiixx- 
(jewç,  07T£p  o  0ouxu5i'8>jç  £7Ù  tcôv  Gv  ZixEÀia  yBeipopivav  Tioteï.  «  O't'  TE 
yàp  Supaxoufftoi,  cpjai,  £7ttxaTaoa'yT£5  Toùç  £V  tco  TroTapS  p.oùufjxx  èayx- 
Çov  •  xat  to  udcop  £ÙQù;  5iÉ<p9apTo  -  àXA  où§Èy  /jcraoy  ènivexo  Q(j.ov  tw  10 
mfjXw  ^uaTcopivov,  xat  toîç  izolloïç  ëxi  yjv  TtepipLxyinxov.»  Mp.x  xat  tt/jÀw 
mvôusvx  ou.(x>g  eivxi  Tispip-xy/ixa  &ï,  TrotE?  marèv  ^  toû  tcxQovç  imepoyj; 
xat  TZtpiaxxaiq. 

§  4.  Rai  ro  HjOo5ÔT£toy  £7T«  rwv  eu  Gep^onûlxiç  ouoiov  '  «Ev  toÙtw,» 
(pyjow,  «■xleZop.évovç  p.xyxipriGiv,  oaoïç  avrwv  ÉTt  èxvyyxvov  mpiovaxi,  15 
xat  X£p<7t  xaî  GzôpLxai,  xaTE^waav  oé  fixpcxpoi.  »  EyTaùQ  otôy  £OTt  to 
xat  axôp.xai  p.xyzrsBxi  rtpbç  ù>TChiap.vjQ\>q,  xat  ottoîov  ti  to  Y.xxxY.zyû>aQxi 
($0.eaiv,  ipzïç,',  Il)o%y  o.aoïwç  s'^Et  rdaxiv  •  où  yàp  to  rcpxyp.x  ê/atot  xriç 
îfKepGo}f,ç  izxpxlxu£xv£ij9xi  iïox.sï,  >7  vTcepfio)J)  S  EÙAoyci);  yzvvxiBxi  Tipbg 
toû  i:pxy(xxroç.  20 

§  5.  E(tt:  yàp,  co;  où  dixième  Xeywv,  itxvxoç  ToX^/xaTog  Xexracoû 
Xuatç  xai  7ravax£ta'  xtç  xx  èyyvç  buTtcfo&ùi  epyx  y.xl  tzxQyi  •  ô5ev  /.ai  Ta 
■/war/và,  xaiTot/  £iç  aTaanav  £X7Tt7rrovTa,  TitSavà  5tà  to  yeXowv  • 

AaxwvtJtric.  2-) 

xat  yàp  o  yÉAw;  Tia'Ôoç  £y  )^5oy^. 

§  6.  Ai  S    ûropooAai,  v.xBxT:ep  èrri  to  a£rÇov,  oyTW?  xat  Èrrt  tou- 

XaTTOy,  E7iei§Y)    XOtVOV   a^ÇOry  )7  £7T£Ta(7t5  •  xâ^  7rc«>;   6  àixTuppoç  ZXTTÎIVÔ- 

Tf)roq  ianv  avZxiatç. 

VAR.  —  1.  3  M.  àvaXXaT-rstv.  —  1.  6-7  PV  2  ^îvErai  Si  rb  toio'vS's.  —  1.  M  M.  îî£ptu.â-/,vi70v 
rv  toT;  iroXXoï;.  —  1.  14-15  M.  èv  toûtm  açs'aî  tm  x^p?  à\t\.  —  1.  15  M  ,u.ax-  ffsiv  aùriov 
xat  ÈtÛtx.  6ti  tt.  —  1.  16  CR.  •A.9.Ti<r/uav.v  ci  PoépjBapoi.  M.  jcaTï'xwaav  ci  pâpjî.  pâXXovre;. — 
1.  19  PV  i.  sùXopu;. —  1.  22  CE.  sÇôTâdctûç.  —  1.  24  PV  2  3  ERM.  à?-fbv  |<rx«  ÈXâ-To>  -piv 
Éxov  -^àp  ffr&X^;.  xat  •yàp  é  "y.  L.  à  peu  près  de  même. 

(2)  Isocr.  Paneg.  §  8.  Bekker,  p.  45.  V.  l'hyperbole  (Opusc.  t  IV,  294),  n'approuve 
Fénelon,  Lettre  sur  l'éloquence.  pas  cette  observation  de  notre  auteur. 

Cs)  G.  Hermann,  dans  sa  dissertation  sur         [*)  Thncyd.  VII,  54.  Plutarque  dans  la 


[Cil.  XXV.]  TRAITÉ  DO  8DBLIME.  233 

«  renouveler  le  souvenir  des  anciens  événements,  et  répandre  sur  les  nou- 
veaux une  teinte  d'antiquité.  »  (*)  Ehjuoi!  Isocrate,  dira  quelqu'un, 
est-ce  ainsi  que  tu  te  disposes  à  transformer  les  actions  des  Spartiates  et 
des  Athéniens?  En  vantant  de  cette  façon  l'éloquence,  il  prévient  ses  au- 
diteurs qu'ils  doivent  se  défier  de  lui. 

11  en  est  des  hyperboles  comme  des  autres  figures,  les  meilleures  sont 
celles  que  l'on  ne  reconnaît  pas  d'abord  (5).  C'est  ce  qui  a  lieu  lorsque, 
dictées  par  la  vivacité  du  sentiment,  elles  s'accordent  avec  la  grandeur 
des  circonstances,  comme  le  tableau  que  trace  Thucydide  du  désastre  des 
Athéniens  en  Sicile  :  (*)  c  Les  Syracusains,  »  dit-il,  «  étant  descendus  dans 
«  le  fleuve,  y  massacraient  ceux  qui  s'y  trouvaient  ;  l'eau  fut  bientôt  trou- 
«  blée  ;  les  malheureux  néanmoins  buvaient  ce  mélange  de  boue  et  de 
*  sang,  pour  lequel  même  ils  se  battaient  entre  eux.»  L'extrême  intérêt  du 
récit  et  la  réunion  des  circonstances  nous  font  admettre  comme  vraisem- 
blable qu'on  se  soit  battu  pour  boire  cette  eau  bourbeuse  et  sanglante. 

On  peut  faire  la  même  remarque  sur  ce  que  rapporte  Hérodote,  à  pro- 
pos du  combat  des  Thermopyles  :  «Alors,»  dit-il,  «se  défendant,  les  uns 
«  avec  les  glaives  qui  leur  restaient  encore,  les  autres  avec  leurs  mains 
«  et  leurs  dents,  ils  furent  enfin  tous  ensevelis  sous  les  traits  des  bar- 
«  bares.  »  (5)  Que  pensez-vous  de  ces  guerriers  qui  se  défendent  avec  leurs 
dents  contre  des  ennemis  armés?  que  dites-vous  de  ces  traks  qui  enseve- 
lissent les  corps  des  combattants?  Toutefois  cela  paraît  croyable  ;  car  une 
telle  idée  ne  semble  pas  due  à  l'hyperbole  ;  mais  l'hyperbole  a  été  natu- 
rellement suggéjée  par  le  fait  même. 

En  effet,  (je  ne  cesserai  de  le  dire,)  toute  hardiesse  de  style  s'explique 
et  se  justifie  par  des  actions  ou  des  sentiments  qui  frappent  l'esprit.  Par 
la  même  raison,  les  saillies  comiques,  bien  qu'elles  soient  absurdes,  sont 
accueillies  à  cause  du  rire  qu'elles  provoquent  ;  celle-ci,  par  exemple  : 

«Le  champ  qu'il  possédait  n'était  pas  grand  comme  une  lettre  de  Lacédémonc.»  (6) 

Le  rire  est  un  signe  de  satisfaction. 

Les  hyperboles  servent  non-seulement  à  faire  paraître  les  choses  plus 
grandes  qu'elles  ne  sont,  mais  aussi  à  les  diminuer;  dans  les  deux  cas,  on 
exagère.  Il  y  a  une  sorte  d'ironie  qui  consiste  à  rabaisser  encore  ce  qui 
est  méprisable. 

CONJ.  —  1.  2,  M.  Spencel,  cpr.oet  rt;,  d'après  Coray,  not.  sur  Isocr.  II,  329.  —  1.  4, 
Le  Fèvre  préférerait  TrsîâyyeXax  à  TrasâfT5'!**'  —  1.  18,  Schurzfleisch,  tïXt.v  Ôjaw;.  — 
1.  22,  Le  Fèvre  proposait  tait;  pour  Xiat;.  t'ORTUS,  Tollius,  îxarâacw;.  — 1.  24,  Fr.  Por- 
tus  a  rétabli  le  vers  et  ajouté  le  mot  Xaxomxï;;.  Le  Fèvre,  fa*«  -pip  £X3Îttw  -pf,v  ay.-jrâXy;; 
XaxwvtJCTi;.  Schurzfleisch,  Ifcorr'  âp'.  Toupet  Vàlckenaer  (Theocr.  Adon.  p.  25G)  omet- 
tent âp',  mais  ce  dernier  transporte  Xay.tovixx;  au  vers  suivant. 

vie  d'Antoine,  ch.  47,  imite  évidemment  ce  (7)  On  ignore  de  qui  est  ce  vers.  V.  la 
passage  de  Thucydide.  note  critique. 

(5)  Hérodote,  VII,  22.'j. 

23 


2£i  nEPi  ïtoïï.  [S.  XXXIX,  $  1-3.] 


RE^AAAION  R2T 

XXXIX.  H  Tzi^mvn  palpa,  twv  awreloveûv  eiç  ro  u^oç,  wv  ye  ev 
ap^yj  7rpoù9s/w0a,  #S  ^py  Xenrerat,  w  xpaTtare,  )9  ôià  rwv  ).ôywv  a-jrrç 
Trotà  avvBeaiç.  Titèp  y)ç  èv  ôuatv  xnoyjxîivr^ç  ûwroSeSwxÔTeç  awrxypLxaiv 
oax  ye  tnç  Beu>pixç  y)v  ^fy  ecptxrà,  Toaoûrov  ê£  xvxyy.r,ç  npoçBeiypLev  xv 
eiç  rf/V  izxpovaxv  imoBean,  wç  ou  jxovov  eart  TCtQoûç  xat  îfôovyjç  ^  xppwix  5 
cpuatxôy  xvBpwnoiç^  àAXà  xat  [leyoùrr/opixç  xat  ua'Qou?  ôayjzaffrov  n 
fysyavov. 

§  2.  Où  yàp  aùXèç  /xèv  èvriBvjai  xivx  tzxBy,  rotç  dxpotouhoiç,  y.xi  otov 
excppovaç  Y.xl  y.opv£oci>zix<j{AQv  Tt\r)peiç  à7roTtXef,  x»  |3a'aïv  IvSouç  riva 
pv9[iov  izpbç  Tauryjy  àyayxa'Çet  fixlveiv  »  pvQpùi  xat  awe^opioiovaBxt  rco  10 
fjisXet  rov  xY.poxrr)v  xàv  xujovgoç  y)  tïxvzxtïxgi  ;  xa«,  vx?  Ata,  cp0ôyj/oi  xtôa'- 
paç,  oùSèv  a7r).o5ç  or^aivovreg,  ratç  rwv  r^coy  ^STacoXaîs,  xat  t>j  Tîpôç 
x)J.n),ovç  y.povGst  xaî  pïizi,  zr)ç  av[xy(tivixç  Sau^aorov  é?rayouat  7roAXoxi<;, 
ej^ârtarafftv,  ôs'Ayyjrpov  ;  :  '•- 

§  3.  KaiTot  txvtx  Ta  eî'ScoAa  xaî  [xiu.yiu.xto.  vôBx  eixi  retSoûç,  où^t     45 

r>5ç  xvBpoïTieixç  cpiaewç,  w?  ecp^v,  hepyhpxxx  yvnaix.   Oùx  oiôpeBx  d 

a//.a,  rrçv  auvQeaiv,  xptxovixv  riva  ovaxv  [Xoywv]  dvBp&Ttoiç  êfxcpyTov,  xat 

tv5s  ^X^*  ay^?i  où^t  t^s  axorjç  fxôy^ç  ècpaTTTo^éyïjy,  TrotxtXag  xtvoycyav 

ïSsaç  ôvo/zaTwv,  vov7<7£c*)v,  Trpay^a'rwy,  xa'XXoyç,  eùfjtsXsta?,  7ra'vTwv  £ufv 

èvipscpcov  xat  avyyevûv,  xat  a;jta  r>5  fju'£ei  xaî  nolvpopyix  rwv  èxvxr)ç    20 

yB'oyy<x>v  to  T.xpeaxùç  xth  Xéyovn  7ra'9o^  et?  ràç  ^X***  T(^v  ^^S  Trapetç- 

ayoyaav,  xat  etç  pLsrovaîxv  xvzov  zoitg  axouoyra;  aet  xaStoràaav,  r>5  t£ 

T&jy  Xs^ewv  èKoixoSouriaei  rx  ixsyiBy  auyap^ôÇoufray,   5t    aÙTwy  royrwv 

VAR.  —  1.  2  PV  2  3  w  devant  xâsfrfôrt.  —  1.  6  M.  àvôpwTfotî  (y&pqùu  CE.  lut'  èXe-jôcptaç. 
—  1.  8  M.  aù>.è;  (jlo'vov.  CE.  èrfiTtônat  Ttva.  —  1.  10  CR.  àvxyxâffEi.  —  1.  H  PV2)iâv  âX- 
Xcu?  ôffin  iv.  LARM.  àX/.o'.;  5<rci.  —  l.  13  Em.  xpâast.  —  1.  14  CE.  wç  È7rt<iTafftv.  —  1.  15 
PV3  A.  xatTOt  Taùra  xà.  M.  x*îtoi  Ta  TOiaùra-  —  1.  17  PVi  LR.£u.cpÛT6>;.  —  1.  20  M.  éa.j- 
rttç.  —1.  21  R.  Tïapscrro,'.  —  1.  23  R.  omet  3V. 

CONJ.  —  1.  2-3,  P.-L.  Courier  (Comm.  de  la  Caval.  de  Xénophon,  p.  81)  propose  de 
lire:  xat  xpart<iTï!,  vyi  Aîa,  t«v  ôvoaaTwv  aùrwv  %.  a.  Morus  retrancherait  les  mots  r, 
S"tà cûvôaat;.  —  1.  4,  LE  FÈVRE,  ôaa  ^e  3"ià  tyî;  ô.  — :  1.  6,  TOUP  supprime   èv£fj-r,u.a 

(*)  Si  l'on  adopte  la  leçon  de  P.-L.  Cou-     arrangement  des  mots  eux-mêmes.» 
rier  (V.  la  note  critique)  il  faut  traduire  :         (*)  V.  les  Recherches,  p.  118,  et  l'Intro- 
«  Le  plus  efficace  est  sans  doute  un  certain      duction  de  ce  Traité,  p.  128. 


[CH.  XXVI.]  ÏKAITÉ    DU    SUBLIME.  $88 


CHAPITRE  XXVI. 

Des  cinq  moyens  que  nous  avons  indiqués  ci-dessus  comme  propres  à 
ennoblir  le  style,  il  nous  reste,  mon  cher  Terentianus,  à  examiner  celui 
qui  consiste  dans  un  certain  arrangement  des  mots  (').  Quoique  nous  ayons 
exposé,  d'une  manière  suffisante,  dans  deux  livres  (*),  tout  ce  que  nous 
avions  à  dire  à  cet  égard,  il  nous  paraît  néanmoins  nécessaire  d'ajouter, 
pour  le  sujet  qui  nous  occupe,  que  l'harmonie  est  non-seulement  un 
moyen  naturel  de  persuader  et  de  charmer,  mais  encore  un  puissant  in- 
strument pour  élever  le  style  et  toucher  le  cœur. 

Le  son  de  la  flûte  n'inspire-t-il  pas  certains  sentiments  à  ceux  qui  l'en- 
tendent ?  ne  les  met-il  pas  comme  hors  d'eux-mêmes,  ne  les  remplît-il  pas 
d'une  sorte  de  fureur  (3)?  et,  en  leur  imprimant  une  certaine  cadence,  ne 
les  force-t-il  pas  de  marcher  en  mesure,  et  d'accompagner  de  leurs  pas 
l'air  que  l'on  joue,  lors  même  qu'ils  sont  tout  à  fait  étrangers  à  l'art  de  la 
musique  ?  Et  même  les  sons  de  la  lyre,  sans  rappeler  aucun  chant,  ne 
produisent-ils  pas  souvent,  par  la  variété  des  tons,  par  leur  rencontre  et 
leur  mélange,  ces  accords  agréables  qui  raniment  merveilleusement  l'at- 
tention (4)  ? 

Toutefois  de  semblables  effets  ne  sont  que  de  vaines  images  de  la  per- 
suasion ;  ce  ne  sont  pas  là,  comme  je  l'ai  dit,  les  véritables  moyens  que 
la  nature  nous  a  fournis.  N'est-il  pas  évident  que  l'arrangement  des  mots, 
cette  sorte  d'harmonie  du  langage  naturelle  à  l'homme,  qui  s'adresse  à 
l'esprit  lui-même  et  non  pas  seulement  à  l'oreille,  fait  naître  en  nous  une 
foule  d'idées,  de  pensées,  d'images,  le  sentiment  de  la  beauté,  celui  de  la 
convenance,  tous  ceux  en  un  mot  qui  se  forment  et  se  développent  avec 
nous?  N'est-il  pas  vrai  que,  grûce  au  mélange  et  à  la  variété  des  sons,  il 
fait  passer  les  passions  de  l'orateur  dans  l'âme  de  ceux  qui  l'entourent, 
établit  entre  ses  auditeurs  et  lui  une  communication  continuelle,  et  se  sert 
des  expressions  même  pour  élever  l'édifice  du  sublime  ?  que  par  toutes 

ajouté  par  Manuce.  TOLUUS,  ar<(x).*-fop{*î  admis  par  MoRCS  et  P.-L.  COURIER,  TOUP, 
pu^aXjTTpcTTcîx;.  —  1.  8,  Le  FÈVRE,  îvt:9t;<ti.  —  L  10,  Morus  retrauche  èv  pudow. —  1.  11. 
La  correction  dh  fyomoi  est  due  à  Boivin.  —  1.  13,  Tolp,  /.îxtî-..  —  1.  14',  Le  Fèvre, 
toi  i-ic-x-xt.  Portes,  ii;  ïtîmttxtiv.  — .  1.  17,  Xo'fwv  ne  serait-il  pas  mieux  placé  après 
iMuil,  s'il  ne  doit  pas  être  supprimé?  —  1.  17-18,  M.  Bake  (Apsinis  et  Longini  Uheto- 
rica,  p.  201)  montre  qu'il  faut  lire  eoœuTsv...  ivx--wÂrr,v.  Mais  il  voudrait  à  tort  suppri- 
mer l'interrogation  après  Tz7.17i~y.Gi,  1.  1 1,  après  ôî'/.^r.Tîov,  1.14  ,  après  i-i/.fx-tï'jxt,  1.  3 
de  la  page  suivante.  —  1. 23,  Le  Fèvre,  /.%>.  £1'  x-jtô»v. 

(s)  Plutarq.  (*Ef&>Tixi;,  c.  18,  p.  763,  A.)  (*)  Oa  bien,  en  lisant  u;  e-iiTxax'.  au  lieu 

rtv*  vin  iAii*'Miibv>  cjtw;  £  av).i;,  /.xi  rà  de  v.-,  î-I'jzxt.-i  :  Ces  accords  merveilleux 

1  /.%>.  7-,  rJarrxv.v  {Çréavci  ;  V.  aussi  dont  vous  connaissez  tout  le  charme. 
Symp.  Qusest.  I,  5,  c.  2. 


230  HEPl  rvoïï.      [S.  XXXIX,  g  3.  —  S.  XL,  §  i .] 

xrçXefv  T£  ôpiû  ,  >wei  ïtjoog  oyxov  re,  xaî  a£tco^a,  xat  l^oç,  xat  7ràv,  ô  £V 
aÛTyj  roptXauëava,  rip-xg  exaoroTe  awStariÔévat,  7ravToic«)ç  ^f/.côv  îtjç  &a- 
voiaç  èmxpxzovaocv  ;  ÂXX  é'oixe  /zavt'a  to  i:epl  rwv  ouTtoç  ôaoXoyouuivow 
5ta7ropeîv  •  xitoyjpûax  yxp  rt  izsïpx  nfonç. 

§  4.  If^yjXov  ys  toO  5oxeîv  voyjua,  xat  sort  tco  ovrt  Sauaaatov,  otw  o 
i|/yjcpiff|!xaTt  o  h.yp.oaQévvç  èmyépst  •  «  Touto  to  ^(pia^a  tov  rôre  ryj  tto- 
Xtt  nepiarxvzx  xivSuvov  KapÙOefo  eTroi'yjcrev,  wçmp  vscpoç.  »  A).),  aÙTyjç  txjç 
dixvoixç  oùx  eO^xzrov  r/j  ot.p\mv'ix  my&vnzoa  •  oXov  Te  yàp  em  tcôv  ctaxru- 
Xtxwv  ûprixca  puQfxtôv  •  sùyevéaTaroi  ô  oÙTot  xat  \jsysBoTioioL  •  (&o  xat  to 
■hpàov,  cuv  fotxev  xaAXiorov,  {lirpov  avvivrxviv  •)  to  te  «coç7T£p  vécpoç»,  éirec  10 
rotye  ex  T/jç  îcîtaç  aÙTo  yy>pxq  [AerxQeç,  bitoi  $h  eÔeXeiç,  «  Tovto  to  (|w- 
cptcraa,  wçTrep  vscpoç,  knovnaz  tov  totc  xjvSuvov  lïtxpekQeïv,»  w,vy)  At'a,  fjuav 
aroxo;|iov  avXXaëftv  fjwvov,  «  ènoaj&s»  nocpÙBét»  toç  vÉcpoç,  »  xat  dcrçj, 
toctov  y)  xpuovix  T&  vty&  avv/iyeï.  Avro  yxp  to  «  coçnsp  vscpoç  »  Irrt  f/a- 
xpou  toO  7rpwTou  pvQpov  |3éê>îxe,  xixpxai  y.azacpjevpovp.ivov  ypovoiç  •  è'^xi-  15 
peQeiGYjç  ctè  Tyjç  pàç  CTuXXa&cîç ,  «  coç  vecpoç  »  eùôùç  axpouTyjpta'Ç^  Tyj 
<7uyxo7D5  to  p.éyeQoç.  Qç  éuîraXtv,  eàv  incsxretwjç,  «  tzxpelQsïv  hzoknGtv, 
wç7r£|9£i  vécpoç,  »  to  aÙTo  cTyjp-at'vet,  où  to  ai»To  §£  Sri  npoçnimei,  on  tco 
fxrçxet  Twv  axpwv  ypcvtev  (jvvsxXvsTat  xat  cW^aXârat  toO  i^ouç  to  aro- 
Toaov.  ,  20 

KE<ï>AAAION  KZ' 

XL.  Ev  $£  Tofç  pLoXiarx  pLeyeQoTtoieï  rà  À£yôf/.£va,  y.xQxi:ep  xà  cxco- 
waTa,  59  tojv  fjL£Xcôv  èmavvBscnç,  wv  ev  f/èv  où§£V  [T/xyj6èv  acp  £T£pou]  xaQ 
saura  a^toXoyov  é'^et,  rcavra  §È  fX£T  àXX^Xwv  èycizlnpoï  réXetov  avarrtp.x. 
Outwç  Ta  pzyxh.x,  ay.e^xaQivzx  [lèv  oat    aXX^Xwv  d?W;0  â'XXyj,  aaa  eau- 

VAR.  —  1.1  PL.  xaXeïv.  M.  ôjagû  «pôç  ô-yx.  —  1.  2  CE.  irsptXau.pâv£i  xai  Tiaà;.  —  1.  3 
PV  3  R.  àXX'  si  xaî  jjiavta.  V  2  L.  àXXà  x*i  ji.av£a.  — 1.  S  EmM.  tw  ^oxstv. — •  1.  6  PVai  LA. 
t&v  tôt'  èv  Tvi  iro'Xei.  —  1. 10  CM.  om.  (ô;irep  vÉcpo?.  —  1.  14  Em.  o-uveî^Et.  — 1. 15  CE.  xaTa- 
u.£TpGÛ(i.evov. —  1.  18  CE.  wîîrep  vscpo?. —  1.  19  CE.  to  ûi^oç  tÔ  «tto'tojj.ov.  — 1.  21-22  V2  3  mL. 
Va  aû(i.iravTa.  —  l.  22  V  2  L.  où£è  T(xr,ôèv.  A.  oùS'evi  Tu.r,6èv.  —  l.  22-23  V  2  EmM.  x*8'  sauTo 
ti  à^ioX.  —  l.  24  V  2  L.  [xâXa.  P.  de  même,  mais  au-dessus  de  la  ligne.  V  2  L.  àXXo,  àu.a. 
R.  àXXwç  âXXm  au.. 

(5)  Quintil.  I.  0.  IX,  i,  9,  10.  Eruditissi-  in  aure,  velut  quodam  vestibulo,  statim  of- 

mo  cuique  persuasum  est,  valere  eam  quam  fendit.   Deinde,  quod   natura  ducimur  ad 

])lurimum,  non  ad  delectationem  modo,  sed  modos.  Neque  enim  aliter  eveniret,  ut  illi 

ad    motum    quoque    animorum.    Primum  quoque  organorum  soni,  quamquam  verba 

quia  nihil  intrare  potest  in  affectus,  quod  non  exprimunt,  in  alios  tamen  atque  alios 


[CH.  XXVII.]  TRAITÉ   DU   SUBLIME.  Ï'M 

ces  ressources,  tantôt  il  nous  charme,  tantôt  il  nous  dispose  à  tout  ce  qui 
est  noble,  majestueux,  sublime,  à  toutes  les  impressions  qu'il  peut  exciter, 
en  s'emparant  complètement  de  nos  âmes?  Douter  de  choses  sur  les- 
quelles on  est  si  bien  d'accord,  serait  déraisonnable  ;  il  suflit  de  faire  l'é- 
preuve de  ce  moyen  pour  en  sentir  la  force  (5). 

La  réflexion  que  Démosthène  ajoute  après  avoir  rappelé  le  décret  qu'il 
proposa,  est  regardée  comme  sublime  et  mérite  réellement  toute  notre 
admiration  :  «  Par  ce  décret,»  dit-il,  «  le  danger  qui  planait  sur  notre  ville, 
«  disparut  comme  un  nuage  qu'emporte  le  vent.  »  (6)  Mais  l'harmonie  de  la 
période  contribue  à  cet  effet  autant  que  la  pensée  même  ;  la  phrase  se 
compose  presque  entièrement  de  dactyles,  mesure  qui  a  beaucoup  de  no- 
blesse et  de  grandeur  ;  c'est  pourquoi  le  vers  héroïque,  le  plus  beau  des 
vers  que  nous  connaissions,  en  est  ordinairement  formé.  Quant  à  la  con- 
clusion de  la  période  (w?7T£p  vc'^o?),  mettez-la  quelque  part  hors  de  sa  place, 
ou  bien  retranchez-en  une  seule  syllabe  (&>ç  vtyoq),  et  vous  reconnaîtrez  com- 
bien l'harmonie  contribue  à  la  dignité  de  l'expression.  En  effet,  ces  mots 
(wç^p  ve'tpoç)  commencent  par  une  mesure  longue  de  quatre  temps  ;  sup- 
primez une  seule  syllabe  et  dites  w?  vc'cpoç,  ce  retranchement  détruit  la 
noblesse  du  tour.  Au  contraire,  si  vous  allongez  le  mot  (&çmft\  viyoq),  le 
sens  est  le  même,  mais  le  son  est  changé  ;  cette  image  sublime  et  hardie 
s'évanouit  et  se  dissipe  par  le  son  traînant  des  dernières  syllabes. 

CHAPITRE  XXVII. 

Il  en  est  du  discours  comme  du  corps,  auquel  l'arrangement  des  mem- 
bres donne  de  la  grandeur  ;  car  aucun  d'eux  séparé  des  autres  ne  pré- 
sente en  lui-même  rien  de  remarquable  ;  mais  lorsqu'ils  sont  tous  dispo- 
sés dans  un  ordre  convenable,  ils  forment  un  ensemble  parfait.  De  même, 
les  expressions  qui  ont  de  la  noblesse,  séparées  les  unes  des  autres  et 
comme  semées  ici  et  là,  emportent  avec  elles  et  font  disparaître  la  dignité 
du  style  ;  tandis  que»  si  elles  sont  réunies  de  manière  à  former  comme 

CONJ.  —  1.  1,  Le  FÈVRE,  Siagu  xat  7rpô;  cfyxov.  —  1.  2,  LE  FÈVRE,  7reptXa|/.pâvav  r,u.à;. 
—  1.  3  Toup,  àXX'  Etïi  xal  pxvta  ou  p.*vîatç.  Ruhnken  approuve  la  leçon  e'gixe  [xavia  de  Ma- 
nuce.  M.  Spengel,  stvj  àv  u.avîa.  —  1.  5,  TOUP,  tô>  Jgjcsïv.  —  1,  10,  TOLAIUS,  àxpwTr,piâ- 
aeiç  ou  àxpfi>Tr,piâfc~ou.  Weiske  regarde  les  mots  rri  au-yxoirp  comme  uue  glose.  —  1.  18, 
Tollius,  w;^epei.  Le  FÈVRE,  ôj;w5p  ti  vsipoç. —  1.  19,  Le  FÈVRE,  tg  ûij/ouç  à-jro'TOfxov.  TOLLIUS, 
tgù  ôiyou;. —  1.22.  Je  lirais  btum&tati  comme  Portus,  Sect.  X,  1.  Les  mots  Tu.y)6èv  à<p'  iré- 
poune  sont-ils  pas  l'explication  de  xaO'  éauTÔ?  — 1.  24.  M.  Spengel,  âXXo  àXXca'. 

motus  ducerent  auditorem.  —  Comp.  aussi  sage  est  cité  par  Demetrius,  iz.  épu..  §  273, 

le  §  18  du  Manuel  de  Rhétorique  de  Lon-  par  Hermogène,  ir.  îS".  a'  c.  9,  12.  (Walz 

gin,  et  v.  sur  ce  rapprochement  ce  qui  est  Rh.  gr.  111,2-15.  288.) — V.  G.  Hermaun,  de 

dit  dans  les  Recherches,  p.  74.  differ.  prosœ  et  poeticœ  orat.  Pars  secunda, 

(6)  Dem.  de  Cor.  §  56,  p.  291  R.  C<.>  pas-  Opusc.  t.  I,  p.  122,  123,  124. 


238  iiepi  rfOïî.         [S.  XL,  g  1 .  —  S.  XLI,  g  1 .] 

toîç  avvàixyopsï  xat  tô  ityoç  •  G(>ip.xTQTtotovp.evx  $è  r»5  /vOtvcovta,  xat  en 
<$eap.Gi  Tïjb  xpp.ovlxq  mpixfeiôpsvx,  aùrcô  rw  xvxXw  cpwvrySVTa  yiveracf 
/.al  ayeàbv  ev  ratç  7re/5ic5oiç  epxvôç  eart  7rXr/0ouç  rà  jzeyeôyj. 

§  2.  AXXà  fju^v  on  ye  TroXXoi  xat  ovyypxyiwj  v.x\  TrotyjTwy,  oùx  ovtsç 
û'^yjÀot  cpiaet,  pnitoze  ôè  >tat  xpsyiBeig,  o^wç,  xotvoîç  */.aî  ouâèv  hzxyopl-  5 
vois  Tzzpixxbv  ù>q  rà  7:oXXà  avyypôtiusvoii  dix  uôvov  rov  cryvôefyaj  xsà  ap- 
^toCTact  raûra  o/awç  ovxov  xat  5iaar>?ua,  xat  ro  fx^  ra7rctvoi  5oxefv  eivat, 
r.zpi&cDiovTo  •  v.xSoa:ep  aXXot  te  toXXoî,  kxi  «ï>iXi(ttoç,  Àpiffro<pav>jç  év 
ftoiv,  ev  toîç  TiXeioroiç  Eùprtrtôyjç,  ntavws  rtpXv  5e8flX&>?aa.  Mera  ve  rot 
nïv  Texvoxroviav  Hpa>tX>5s  cpyjo*:,  10 

re'fxw  xouwv  S'y),  xoùxsY  eaô'  ôirct  Tefr»;. 

Zcpôfyîa  5yjp.&j5eç  tc>  Xeyôjxevov,  àXXà  yéyovtv  û^Xàv,  t>5  lùâaei  avaXo- 
yoûv  •  et  ô  aXXwç  xvrb  avvxpp.ô(JEiç,  CfxvYiasrxi  crot,  àtôn  ttjç  ffuvSeaeco; 
7rotyjr^ç  6  Eùpt7r$y?ç  pâXXôv  èartv,  $  toO  voû.  §  4.  Em  Se  rr5ç  Gvpop.év/]ç 
imb  xov  xa-jpov  AtjOxyjç,  15 

Eî  £é  irou 
Tûy^ot,  irs'pi^  ÉXî£a;  eiXj^'  6u.oû  Xa(3wv 
Tuvalxa,  irsTpav,  S'puv,  jjieTaXXâ acwv  àet, 

e<7Tt  f/èv  yewxïov  y.x\  xb  ~k?ip.pjx,  xdpôxepov  Se  yeyove  tw  T)îv  xppovixv  pr, 
xare<T7reO(79a£,  p./;^  oîov  èv  xnmaiï-lapjxxi  cp£/i£<70at,  àXXà  avnpiypo'jq  xe    20 
e^eiv  rcpèç  aXXrçXa  xx  bvhpjxxx  v.x\  i\tptiap.xxx  rwv  ^oôvcov,  npbç  èiïpxïov 
iïixËeoY]Y.ÔTx  p-éysSoç. 

KE$AAAION  RH'. 

XLI.   MtxpoTrotoOv  ô   oùSèv  ovrwç  ev  roïfc  û^Xotç,  wç  pv9p.bg  xexXa- 

VAR.  —  1.  1-2  M.  fit  tÔ)  £e<ru.w.  —  1.  4  CE.  Sri  te.  —  1.  6  R.  £ià  u.ovov  toû  it'jv8.  —  1.7 
PV  a  3  TaÛTa  ^'.-r-  1.  1 1  PR.  xai  oùxsV  éaô*  ôitoi.  L.  Sîtoi  rsôf  ;.  —  1.  13  M.  aoi  5rXov  Ôrt.— 
1.  14  R.  i-ù  Si  r»ï;.  —  1.  19  PV2  *at  to  Xru.a.  —  1.  20  V2  L.  jj.y;£'  ciov  u.sv  à7ro«ûXio-[Aâ  ti. 
M.  oicv  à7roxûXiou.â  ti.  R.  jasv  àiroxuXîo-uuaTi  <pep. —  1.  23  M.  jj.ixpoiroiôv. 

(*)  Il  n'est  pas  question  de  cette  observa-  parler  de  Philistus  de  Corcyre,  un  des  sept 

tion  dans  ce  qui  nous  reste  du  Traite  du  poètes   tragiques  du   second    ordre.   Rien 

Sublime.  V.  l'Introduction.  n'empêche  de  croire  qu'il  s'agit  ici  de  l'his- 

(2)  Dacjer   voulait  qu'on  lût  Philiscus,  torien  sicilien,  sur  lequel  Plutarque  porte 

nom  d'un  poète  comique  d'une  époque  in-  un  jugement  analogue  à  celui  de  notre  au- 

certaine.  Tollius  pensait  que  l'auteur  veut  teur.  V.  les  Recherches,?.  103.  —  V.  aussi 


[Cil.  XXVIII.]  TRAITÉ  DU   SUBLIME.  230 

un  corps,  si  elles  sont  retenues  par  le  lien  de  l'harmonie,  elles  charment 
l'oreille  par  le  retour  des  sons,  et  la  période,  composée  ainsi  de  plusieurs 
membres,  produit  l'effet  de  la  grandeur. 

J'ai  déjà  montré  assez  clairement  que,  parmi  les  écrivains  en  prose  et 
les  poètes  ('),  il  y  en  a  un  certain  nombre  qui  ne  sont  point  naturellement 
sublimes,  qui  peut-être  même  sont  dépourvus  d'élévation,  et  qui,  se  ser- 
vant ordinairement  de  termes  simples,  populaires  et  nullement  recher- 
chés, revêtent  néanmoins,  par  l'art  seul  avec  lequel  ils  les  assemblent  et 
les  accordent,  un  air  de  noblesse  et  de  dignité,  et  évitent  toute  apparence 
de  bassesse  ;  tels  sont,  entre  autres,  Philistus(*),  Aristophane  quelquefois, 
Euripide  le  plus  souvent. 

Ainsi,  après  avoir  immolé  ses  enfants,  Hercule  s'écrie  : 

«  Mes  malheurs  sont  au  comble,  on  n'y  peut  rien  ajouter.»  (*) 

Cette  exclamation  tout  ordinaire  tire  son  sublime  de  la  manière  dont  elle 
est  construite  ;  ce  qui  se  verrait  clairement  si  l'on  disposait  les  mots  dans 
un  autre  ordre  ;  car  la  poésie  d'Euripide  paraît  bien  plus  dans  la  compo- 
sition que  dans  les  pensées. 

Lorsqu'il  peint  Dircé  traînée  par  le  taureau  : 

«  Partout  où  passait  cet  animal  furieux,  dans  sa  course  vagabonde,  il  entraînait 
<  avec  sa  malheureuse  victime,  des  arbres,  des  rochers;»  (4) 

l'image  est  belle  par  elle-même,  mais  l'effet  en  est  augmenté,  parce 
que  la  mesure  du  vers,  au  lieu  d'être  rapide  et  précipitée,  rencontre 
comme  des  obstacles  dans  les  mots  qui  s'appuient  les  uns  sur  les  autres, 
et  dans  le  choix  des  pieds,  qui,  par  leur  longueur,  donnent  à  l'expression 
une  noblesse  incontestable. 


CHAPITRE  XXVIII. 


Rien,  au  contraire,  n'affaiblit  autant  la  dignité  du  style  qu'un  rhythme 

CONJ.  —  1.  7,  Le  Fèvre  retranche  ôo.wç.  Pearce  lit  o-y^cv  xai  £îapaa. —  1.  12-13,  Ruhn- 
KEN,  t»î  7TXioet  àvaX^o.  —  1.  16-17  VÀlckenaer,  (Diatr.  p.  66.  Id.  ad  Phœn.  v.  717.) 

Et  8î  7Ï0U  TÛ/^Ct 

TCt'ptÇ  éXt^aj  raùpo;  etX^.... 
Toi'P,  tû/,01  «Xt^a;  — 1.  19  Toi'P,  fevvaî&v  tô  lr.u.u.%.  —  1.  20,  WEISKE,  tv  àircxuXta(xaTt. 

p.  108,  l'opinion  de  Plutarque  sur  Aristo-  (*)  Ces  vers  sont  tirés  delà  tragédie  d'An- 

phane.  tiope.  Valckenaer  les  mettait  dans  la  bou- 

(5)  Euripide,  Herc.  fur.  v.  1245  ou  1250.  che  du  chœur  qui  rappelle  que  Dircé  fut 

Ce  vers  est  cité  deux  fois  par  Plutarque,  enfin  punie  par  la  divinité  vengeresse.  V. 

Mor.  p.  1048  F.  1063  E.  Matthiœ,  Eurip.  trag.  IX,  p.  70. 


210  hepi  YT0T5.        [S.  XLI,  g  l.-S.  XL1I1,  g  1.] 

ap.hoq  [Xô'/co]  xai  drëo"oê>?/*évos,  oéov  5y?  izvppl'/toi,  x.xt  xpoyjxïoi,  x.xl  &- 

yôpeioi,  xéleov  eiq  bpyYiaxixhv  avvex.TciTcxovxeq  •  evQvq  yxp  recevra  yxivexxi 
xx  Y.xxxppv9p.x  x,o>j.'\ix,  xxl  pxy.poyxpYi,  x.xl  xtcxSÉgtxzx  <5ix  xrtq  op.oei- 
iïeixq  èm'nolx'Çovzx. 

§  2.  Rat  è'xi  to'JTwv  to  yeipiaxov,  ottws,  wçrap  rà  w^a/sia  Toù?  5 
xxpoxxxq  xko  xov  Ttpxyp.xxoq  âcpéXjisf,  iwrf  £TT  aÙTa  fiix%exxi,  obzbiç  KXÏ 
xx  Y.xxeppvQp.iap.évx  xàv  Xeyop.ivoiv  où  to  toû  Xcyou  nxBoq  sv&'doxjf  Tofç 
obcoiovci,  to  Se  tou  pvBp.ov,  œ$  ev'ioxe  upocfc^Tas  Taç  byeiloplvxq  xara- 
Xtf£etç  aÙToùç  vnoxpoveiv  xoïq  Xéyouai,  xaJ  cpQa'vovTaç,  wg  ev  xo^ow  tm 
7rpoa7ro(ΣcJôva£  Tr/V  ëa<7£V.  10 

§  3.  Op.oi.oiq  8e  dpsyê&Y}  y.xl  xx  lixv  avyx.eip.evx,  xxl  eiq  p.ix.px  y,x\ 
fipxyy<7v)-XxGa  Gvyx.ex.op.pAvx,  Y.xl  ùtqxvel  yopxpoig  xiaiv  OTaXX^Xofç  kxx 
èyyjoTtxç  y,x\  ayJ^pôxYixxg  èmavvo'eiïep.évx. 

XLII.  Ét£  ye  fjt^v  u^ouç  p.eioiXix.bv  y.xl  y)  xyav  XYiq  ypxvetàq  avyx/mri  • 
TCYipoï  yxp  xb  p.éyeBoq,  brav  eèç  Xf'av  avvxyrjxxi  fipxylt.  Ax-ovéaBoi  oe  vuv  15 
pÀ  Ta  SeôvTcoç  avveo~xpxp.p.ivx,  àXX  oax  xvxix.pvq  p.mpx  xxl  xxxxx.ex.ep- 
p.xxiapkvx  •  CTuy/omi  fxèv  yàp  xoXoua  xbv  vovv ,  avvxopix  &  £71  £u5ù 
[ayef].  AâXov  § ,  wç  epjixhv  xx  bxxofônv  diiôtyvya,  [xx  yxp  xx.xtpov 
prr/joq  xvxx.xlovp.evx.] 


KE$AAAION  K0 

XLIII.  ùiSiv/}  0    xlnyvvxi  xx  p.eyéBri  y,x\  y)  p.ix.pixYiq  twv  bvop.xxw.    20 

Ilapà   yoÛV  TW  Hpo^OTW    Y.XXX  pïv  XX  ).Yip.p.XXX  <$Xtp.0vi(àq    0    %££WWV  7T£- 

cppa(7Ta£,  nvà  oe,  v>9  Af'a,  izepdyei  xrjq  v)criq  d^o^ôxepx  •  /«ai  toOto  f/iv  i'a&o;  ■ 
«  Z£ffa'^>jç  ÔÈ  rriç  QxXdLaoYiq  •»  wç  to  «Ç£0"a'o"y?ç»  7roXù  to  {^05  Ttepianx 
ôfà  to  xav-ÔCTTo^ov.  A?^  ,  «O  âvep.oq,»  (pyjatv,  «£zÔ7rao"£  •»  xa£,  «Toù?  TT£p£ 

VAR.  — 1.1  Em.  Xéf  w.  — 1. 2  V  2  L.  ts'Xsiov.  —  1.5  V  2  L.  é'tti.  M.  Sri  pour  Sttmç.  —  1. 6 
V  2  L.  àcps'Xet.  —  1.  M  V  2  L.  e<m  Je.  —  1.  15  Cit.  irXmpoî.  EmM.  irYipoî.  —  1.  16  V  2  3  L.  xà 
cù  Jeo'vTw;.  —  1.  17  CE.  y.wXÛEt.  M.  auvrcaîa  5"  lir'  *  eùOù.  CE.  omettent  â^ti.  —  1.  18-19 
C.  Ta-fàp  S./..  Em.  à7ro'(J»u^a  Tap  xà.  M.  exTa^TiV  àito'iJ''j^a  fàp  to  àxaipov.  —  1.  22  PV2  3R. 
rtvà  Je  -pJta.  —  1.  24  CR.  aXX'  é  àv.  M.  >caî  ô  àv.  V23  RM.  ÈicoTrtaas.  PR.  /.07îiâ(ra'.. 

CONJ.  —  1.  1,  Le  FÊVRE,  Xo'^wv  ou  Ko-you.  RunNKEN,  pyôab;  y.exXactisvoc  oXw;.  Il  me  sem- 
ble que  le  mot  Xo'-yw  doit  être  supprimé.  —  1.  2,  Toup,  féXtov  w;  èp^viaTDcôv.  — ;  1.  3-4,  Thés. 
II.  Steph.  éd.   Didot   6<j.oh8v.v.;.  —  1.  6,  Le  FÈVRE,  s'?'  éajTà.  TOUP,  ief  aura.  —  1.  10, 


Cb.    WIX.]  TRAITÉ   DU   SUBLIME.  '2 il 

coupé  et  rapide,  comme  les  pyrrhiques,  les  trochées  et  les  diehorées,  qui 
dégénèrent  en  mesure  propre  à  la  danse  ;  car  toutes  les  fois  que  l'on  donne 
au  style  une  harmonie  trop  soutenue,  il  paraît  aussitôt  plein  de  recherche 
et  d'affectation,  il  devient  monotone  et  manque  de  vie. 

Et  ce  qu'il  y  a  de  plus  fâcheux,  c'est  que,  de  même  que  les  chants  lyri- 
ques font  perdre  aux  auditeurs  le  sujet  de  vue,  en  ne  les  occupant  plus  que 
de  la  musique,  ainsi  les  discours  trop  harmonieux  n'excitent  aucun  mou- 
vement passionné  chez  ceux  qui  les  entendent,  et  ne  charment  que  leurs 
oreilles;  aussi,  comme  on  prévoit  d'ordinaire  quelle  sera  la  chute  de  la 
période,  on  prévient  l'orateur  et  l'on  achève  avant  lui  la  mesure,  comme 
on  le  ferait  dans  un  chœur  ('). 

La  noblesse  du  style  est  également  étrangère  à  tout  ce  qui  est  trop  sy- 
métrique, à  ces  phrases  coupées  qui  se  composent  de  mots  trop  courts,  et 
que  l'on  dirait  liées  ensemble  comme  des  pièces  de  bois,  par  tenons  et 
mortaises,  et  au  moyen  de  clous. 

Une  extrême  concision  est  contraire  aussi  à  la  dignité  du  style  ;  la  gran- 
deur disparaît  lorsqu'elle  est  resserrée  dans  un  espace  trop  étroit.  Je  ne 
parle  pas  ici  d'une  brièveté  assortie  à  la  pensée  qu'il  faut  exprimer,  mais 
d'un  style  faible  et  haché  ;  car  si  la  concision  rend  le  sens  obscur,  la  briè- 
veté au  contraire  aide  l'intelligence.  D'autre  part,  il  est  évident  que  la 
prolixité  et  des  développements  prolongés  outre  mesure,  ôtent  au  style  sa 
chaleur  et  sa  vie  (*). 

CHAPITRE  XXIX. 


Les  expressions  triviales  rabaissent  aussi  beaucoup  le  style.  Nous  lisons, 
par  exemple,  dans  Hérodote,  une  description  de  tempête  dont  les  détails 
sont  pour  la  plupart  admirables,  mais  où  l'on  trouve,  en  vérité,  des  traits 
indignes  du  sujet;  tels  sont  peut-être  ceux-ci  :  «  La  mer  s'étant  mise  à 
«  bouillonner  »;  car  ce  mot  «bouillonner»  affaiblit  beaucoup  par  sa  bas- 
sesse la  force  de  l'expression.  «  Le  vent  caja»  ;  et  ailleurs  :  «Ceux  qui  fu- 
«  rent  victimes  du  naufrage  périrent  d'une  manière  fâcheuse;»  en  effet, 

M.  Spengel,  cù  rà.  —  1.  17,  Le  Fèvre  a  corrigé  tuùïûtt  en  -/.oXcûu.  —  1.  17-18,  Petra  et 
Le  Fèvre,  fotuftûvu.  H.  Estienne,  â-yei.  —  1. 18-19,  Le  Fèvre,  i.tyr/%  -yàp  S"ià  u.f.x.o;  à/.x-.- 
pov  ou  plutôt  àirs'.oov  àva/aXônsva.  TOUP,  àîrctyr/a  scte  rcapà  p.woç  a/..  àvay^aX.  RUHNKEN, 
(■>;  sa-^aXiv  Ta  È*Ta5r,v  à— cy'JyïTat,  et;  ôbc.  o..  àvayaX.  SVEISKE,  Ta  JMtf'  à/.ai:ov  avi/.oç 
avaxa.Xo6u.cva.  M.  Spengel,  à^oyic/a  -j-ip  Ta  àV.atîov  pjfcof  àvaxaXivS'oûy.eva.  Ces  derniers 
mots  Ta  ^àp  ax.  ij.r.y..  ivax.  ne  sont  que  l'explication  de  ceux-ci:  Ta  È/.TâfYy,v,  et  doivent 
être  retranchés. 

(l)  Ceci  parait  emprunté  à  Aristote,  Rhét.         i2)  V.  la  note  critique. 
III,  ch.  8,  S  I. 

24 


242  HÊHTTOTÏ.  [S.  XL1II,  $   1-3.] 

zb  vxvxyiw  iïpxtjaoïizvQVç  ètiziïzyzzo  zzlog  os.ya.pi.  »    Act^uvov  yxp  zb  Ko- 
r.xaxi  •/.sd  î&cotwcv  •  to  5   Ayxpt  r/îXtxovroy  noîBovç  gcvoiymov. 

§  2.  Oaot'wâ  >'-«'  ô  ©c57To((/7ioc,  yTîsjocpyws  <7X£ua'(Ta5  r>7v  tou  néperou 
yxzo&xavj  £7T  AïyuTTTov,  bjopLxzîoiç  T£(7£  Ta  b'Xa  Sisêa/sv.  «  Hoia  yàp  7ro— 
Xiç ,  $  ttoîov  ëSvog  rwv  xarà  t^v  Aat'av,  oyx  zr.pziozvtjxzo  Tipbç  fixai'Azx  ;  5 
Tt  $£  twv  èx  zyç  yr)q  yevvw^évwv,  >?  rwv  xarà  zzyytp  èmzelovusvtùv  xa- 
Xwv  >7  xiwlwj,  oyx  iy.oij.iaSr]  iïtapov  w;  aùrov  ;  Oy  TroXXaî  fzlv  xal  —  oXyre- 
Xsîi;  azp(xi[xvoà  '/.sel  yXccjfôeçi  zx  jutiv  xAovpyztq,  zs\  Wz  Ttoaukjpù)  zx  $£ 
Xeyxat,  rçoXXai  §1  axyjvai  ypvaxï,  yxzzvyzvxiuzvxi  restai  zoïç  yprialuoiç, 
TioXXaî  <5z  xat  £var/$S{  xaî  xXfvai  roXyrSAéfs  ;  Ert  §£  xaî  xofXos  xpyvpoç  10 
xat  ypvabç  àxzipyxvij.zvoq,  -/.où  zyv:ô)u.xzx,  yxl  ypxzy)pzz,  ojy  Toùç  p.èv 
XtSoxoXXyjroyç,  zovç  §  sOlovg  xypt&àç  xaî  TfoXvrsXwç  et%g  av  £X7T£7:ovyj- 
ixzvovg.  Ilpbq  §£  rourotç  cxvaplS[jyiZoi  uht  wrXoav  {jvpisfôzc,  rwv  m.£v  EXXy;- 
vtxrîiv,  ro5v  ôî  fixpoxpiywj  •  uîœpêaX^ovra  SI  to  7rXyj9o,  y/ioÇiyta,  xat 
7r<soç  xaraxoTryjv  t£p£fa  £ts  rayra  •  xat  7ioXXoî  f/èv  xpzvu.xzwj  péàit/yoi,  45 
ttoXXoî  ô  oi  QyXaxot,  xat  araxxoi,  xat  yyzpxi  jSô/.|Swv,  xat  twv  x/1wj 
xt.xvzwj  ypr,aîu.(t>v  •  zoaxvzx  ÔÈ  x(0£a  zzza.piypju.vjst  TravroSaTrcôv  izpziwj, 
6iç  <j(ùpwç  avzûv  yevsarôai  pAocovrouç,  wrr£  royç  izpogiôvzxg  izôpptùBsv 
\rro/.xu.cxvziv  oySoyç  zivxi  yxl  Xccpoy?  àvT&jQoyyivoy.;  .  » 

§  3.  Ex  twv  y'j/7/Xoripwv  erri  rà  zxr.zivôzzpx  ebrodtdpaKnca,  ôiov  toi/;-  20 
oxaBxi  vhv  o&intnv  zutixIiv  •  aXXà  Tïj  Bxvuxvzyj  zr)q  oh)^  T.xpxav.zvr,q 
ctKxyyzXîx  T.xpxuXixq  xwç  QyAa'xoyç,  xat  rà  xpzi^xzx^  v.xl  zx  ax/xix, 
{ixr/zipziov  zivx  yxvzxiixv  eTioir/GZV.  Qgzzp  yoep,  zï  rtç,  £7T  ayrwv  exn- 
vcov  twv  T.p(ï/,o<Ju:riU.àzwJ,  [i.zzx\v  zwj  yjpvaiwj  y.xl  XtSoxoXX^rwy  y.pxzr,- 
pwv,  xat  àpyiipov  xo/Xoy,  0x7; vûv  T£  tWoyp^awj  yxl  £X7:wu.aTwv,  yzpwj  25 
fz^a  $yjxe  9v).sc/.tx  yxl  axyylx,  xTtpzr.zq  àv  y;y  rr;  Trpo^otj/Ei  rô  £pj/ov  • 
o'jtco  xat  r/55  zpjXYîVZLxq  zx  zoixvzx  b-jôy.xzx  x'foyr,  yxl  olovzl  aziyuxzx 
yxBfozxzxi,  Tzxpx  yxiphv  zyyxzxzxzzcuzi/x. 

VAR.  —  1.  1  V  2  3  à/apiOTt.  A.  à/âf-.GTCv.   PR.  /.077tâaat. —  1.  2  PLAR.    à/âptarov.  — 
—  1.  S  RM.  iirpHrfbûrco.  —  1.  6  R.  ^voasvwv.  —  1.  7  CR.  vi  tiu.wv.  M.  Ttatwv.  — ■  1.  8-9C. 


Xo'jp^r,  Tvc.y.tXTà,  Xs'j/.à.  EmRM.  àA&up-ysî;,  iccixtXrat,  Àsuxa't.  —  1.  15  R.  Et;  * -raOra.  • 
,  18  CE.  y.âfTat  pi|3X(wv.  —  1. 17  PV  s  i  TotaOra  ^à  xjs'a.  RM.  om.  â-âvrwv.  —  1.  18  V  3 


(*)  Herod.  VII,  188, 190,  191 .  L'historien  ses  enfants  par  un  meurtre  involontaire,  et 

n'emploie  pas  le  terme  â/.apt;  à  propos  du  ailleurs,  I,  107,  aux  chagrins  de  Crœsus; 

naufrage,  mais  il  l'applique  dans  le  même  dans  1km  et  dans  l'autre  cas,  l'expression 

chapitre  au  malheur  d'un  père  qui  a  perdu  semble  trop  faible.  Plutarque,  de   Herod. 


[CH.  XXIX.]  TRAITÉ  DU  SUBLIME.  2i3 

le  ternie  «caler»  est  bas  et  familier,  et  celui  de  «fâcheux»  ne  convient 
guère  à  un  semblable  désastre ('). 

Théopompe  (*),  de  même,  dans  une  magnifique  description  de  la  des- 
cente du  roi  de  Perse  en  Egypte,  a  gâ^é  tout  son  tableau  par  quelques 
mots  déplacés  :  «  Quelle  ville,»  dit-il,  «  quel  peuple  d'Asie  n'envoya  pas  des 
«  députés  au  grand  roi  ?  De  tous  les  produits  de  la  terre,  de  tous  les  ou- 
«  vrages  de  l'art  les  plus  rares  et  les  plus  précieux,  en  est-il  un  seul  qui 
«  ne  lui  ait  été  offert  en  don  ?  Ne  voyait-on  pas  une  foule  d'étoffes,  soit 
«  pour  tapis,  soit  pour  vêtements,  les  unes  teintes  en  pourpre,  les  autres 
«  brodées,  les  autres  blanches,  une  foule  de  tentes  brochées  d'or,  pour- 
«  vues  de  tout  ce  qui  est  nécessaire,  une  quantité  de  robes  et  de  lus 
«  somptueux?  On  y  admirait  aussi  de  la  vaisselle  d'argent,  de  l'or  tra- 
it vaille,  des  vases,  des  coupes,  les  unes  garnies  de  pierreries,  les  autres 
«  artistement  et  richement  ciselées.  Ajoutez  à  cela  une  quantité  innom- 
«  brable  d'armes  grecques  et  barbares,  une  multitude  de  bêtes  de  somme, 
«  et  autant  d'animaux  destinés  aux  sacrifices  et  aux  banquets  ;  puis  un 
«  grand  nombre  de  vases  remplis  de  mets  tout  préparés ,  des  outres , 
«  des  sacs,  des  marmites  d'oignons  (5)  et  toutes  les  autres  provisions  dont 
«  on  peut  avoir  besoin  ;  enfin  une  telle  masse  de  viandes  salées  de  toute 
«  espèce,  que  les  monceaux  qu'on  en  avait  faits  paraissaient  de  loin,  à 
«  ceux  qui  en  approchaient,  des  éminences  et  des  collines.  » 

Il  passe  ainsi,  des  détails  les  plus  nobles,  aux  plus  vulgaires,  tandis 
qu'il  aurait  dû  suivre  la  marche  inverse.  En  joignant  à  l'étonnante  énu- 
mération  de  tous  ces  préparatifs,  les  outres,  les  ragoûts,  les  sacs,  il  fait 
naître  dans  l'esprit  des  idées  de  cuisine.  En  effet,  si,  au  milieu  de  tout  ce 
riche  appareil,  de  tous  ces  cratères  d'or,  de  ces  coupes  chargées  de  pier- 
reries, de  cette  vaisselle  d'or  et  d'argent,  et  de  ces  tentes  resplendissantes 
de  dorures,  on  venait  placer  des  outres  et  des  sacs,  cela  ne  présenterait-il 
pas  un  aspect  choquant  ?  De  même,  de  pareilles  expressions,  insérées  mal 
à  propos  dans  la  phrase,  la  gâtent  et  la  déparent. 

û;  -ors.  —  1.  19  PER.  àvroOiva.  M.  àvMÔouui'vov;.  —  1.  20  PV  î  M.  £Î;  rà  WMT.  —  1.  21  M. 
xai  ttî  6.  —  1.  22  CE.  à-f-jc/.ïa.  —  1.  23  L.  xoiXcvi;  àavwv.  —  1.  26  Cit.  à-ps-s;  rv. 

CONJ.  —  1.  1,  VALCKENAER  (adAmm.  p.  159-160),  àpxaaoïiivou;.  Je  lirais  plutôt,  d'après 
Hérodote,  Vit,  190,  i/.^o%a(y'jy.itvj;,  jetés  sur  le  rivage.  —  1.  13,  Dobrée,  iywv  au  lieu  de 
tttktn.  —  1.  15,  CANTER,  Ussïo.  oiTc'jTa.  TOUP,  Upuo.  Eî;  -raûra.  M.  Spengel,  hzv.x  v.- 
-:i:i-%.  —  1. 16,  Ruhnkeîj,  ttoXXcI  SI  8jX*îceî.  Toup,  y.'JTpxi  fJoXfiwv  appr.  par  Wyttenbach 
(Bibl.  crit.) — 1.  19,  TOUP,  TJVû)6c.jy.c'v5,j;.LE  FÈVRE,  àv&pôo'juô'vo'j;  appr.  par  Tollujs.  — 
1.  21,  Pearce  6JM  rri  8.  —  1.  22,  TOUP,  à^xp^cXia,  d'après  le  ras.  de  Cambridge.  — 
1.  24,  M.  Spengel,  /,5ja:ov,  ou  plutôt  u.itt^j  tmv  XiO.  /.?%■:.  /.xi  y^-tavj  y.*i  db-ppou. 

Mal.  c.  30,  cite  ce  même  passage  d'Hérc-  {iXîwv,  des  ballots  de  papyrus  pour  des  li- 

dote,  mais  pour  un  autre  motif.  vres  ;   mais  la  mention  en  a  paru  déplacée 

(»)  V. s.  Théopompe,  les  Recherches,  103.  dans  cet  endroit;  j'ai  adopté  la  conjecture 

(s)   Les  manuscrits  portent  X*P™  P'-_  uc  Toup,  //Jts*-.  fJ',x!W/. 


244  m  im  YTOïï.  [S.  XLHI,g4.— S.XLIV,  §1.] 

§  *.    ri5J(0£Z££ro   §     WÇ   O/.OOyZpÛq  ZTlzlOziV    Y.Xl    Ol/q  OjBoVq    AzyZl  tfUUp 

ëzQr/fjQxt,  xaî  7î£p  r^fi  â'XXyjç  r^xpxaY.zvr,q  ovrwç,  xux%xq  eîTOtv,  zaurçXouç 
xxl  TtknQoç  ÛTroÇuytcoy,  yopxar/tùyoivxtev  nxvxx  xx  T.pbq  xpvyriv  y.xl  dcrcz- 
Ixvaiv  xpxizzÇûv  ■/opr,yhp.xxx  •  y  aoipoiiq  ovottocaou  -kxvxoiwv  cnre/o^areov, 
y.où  xàv  xizzp  iïixyipzt  Ttpoç  b'tyoïrouxq  xad  tôvTtxBztxq,  rç,  et'TTc/s  7ravr«,      5 
&C  zco-Azxo,  xvxxpY.m   o'jT(ùç  Bzïvxi,   yxi   oax  xpocKeÇonoutov  zvkzïv  ylx\ 

b^OTlOlôiV  Yî^iapLXXX. 

§  5.  Où  yà(o  §er  y.xxxvxxv  èv  xoXq  tyzaiv  ziq  xx  pvr.xpx  y.xï  èçvfipi- 
(7[xsvx,  xv  p:h  ayôiïpx  imo  xivoq  xvxyyyiq  aw^toiYMu^Sx  •  xllx  rwv  xzpxy- 
{XXXMV  TipsTioi  xv  xxl  xxq  (pwvàç  zjc.lv  xtyxq,  xxl  pjtyU&jQotl  vr,v  dy^.tou/3- 
yhoxaxv  cpvfftv  xbv  xvBptàTiov,  f/xiq  èv  yi[J-îv  xx  pipy  xx  xmppnxx  ovx  10 
z%y.zv  zv  TrjoogwTrw,  oùiïz  xx  xov  itxvxbç  oy/jov  Tzzpvr$-hv.xxx  •  xKexptyxxo 
5è,  coç  evv7V,  zat,  y.xxx  xbv  HsvocpœvTa,  roùç  xovxoiv  on  i:opp<ùX<xz(ù  bye- 
xovq  xTZzaxpztyzv,  oviïxuy  /.xxxiaylvxax  xb  xov  b'Xou  Çwou  xaXXoç. 

§  6.  ÂXXà  yà^o  où/.  £7:  ££-§ouç  ènzryzi  xx  iuy.poTZoix  ^ixpiOysïv  •  r.povizo- 
î>z§ziy\xzvwv  yxp  xw  oax  zvyzvzïq  xxl  v^nlovq  zpyx%zxxi  xovq  Xôyovç,     15 
0>7Àov   wç  rà  èvxvxîx  xouxwj  xxTizivovq  izomazi  y,xxx  xb  v:\zlaxov  kxi 
xvyfitj.ovxq. 

REMAAION  A' 

XL1Y.  Exefvo  pivroi  Xoittov  évexa  T>7ç  a~/5ç  %pwaxop.xQzixq  où/  ôxv^ao- 
p.zv  zizmpoqQzïvxi  xat  ^ixax^ixi,  TepsvTiavè  cpiXrare,  oîtôjO  zÇhxyaz  xiq 
rwv  (piXofTccpwv  Kpoqzvxyypq  ■  20 

«  Qxvux  a  zjzi,»  Xlyoov,  «wç  dixÛ£i  kxi  êxzpovq  7roXXoùç,  ttô)^  7roT£ 

xsrà  tov  'h\i.zxzpov  xiàvx  mSxvxl  iizv  irr   dot^ov  jcai  7roXtT£xaî,  ^pi^zïxi  xz 

v.xl  zvxpzyzïq,  y,x\  fLoOuuxx  rcpbq  tôovxq  XôyoiV  £ucpopo£,  v^iyiIxI  5è  Xtav  xxl 

vr.zppzyzQziq,  tO-yiv  zi  \m  xi  anxviov,  ovxzxi  yivovxxi  a^jaziq.  Toryxuxr,  Xo- 

yoiv  'Aoaii.iY.-h  xiq  ènzjzi  xbv  fiiov  xyopîx.  25 

VAR.  —  1.  1  L.  7rap.  S'y,  ôXco^.  —  1.  2  CE.  àXXâ^a;.  —  1.  5  M.  tu.àXXov  r\  Tvâvra  «o;  s^oû- 
Xsto.  —  1.  6  M.  omet  etTveïv. — 1.  8L.  xaravràv,  les  mots  eïç  Ta  f>  sont  omis  dans  V  2  SLVen. 
Ils  sont  effacés  dans  Par.  Après  {Jiïdiv,  R.  indique  une  lacune  de  deux  lignes.  —  1.  9  R. 
v/uv  àçîav.  —  1.  11  CR.  7î£piâriu.aTa.  EmM.  7rsp'.TTwu.aTa.  —  1.  12PV2  3  LR.  toù;  tmv.  — 
1.  15  R.  >tâXX&î  *  —  1.  14  PV2  L.  où/4  èui^où;  imiYti.  V3.  où/c  èttïS'où;  •  lis.  E.  oùx  èirt^où; 
iit\  Ta  ft.  R.  où/-  èiriS'oû;  '  èivsi  Ta  u..  M.  oùx  *  stt'.S&ù;  È7tÎ  toc.  —  1.  18  V  2  L.  ôy-v/iaau.êv.  — 
1.  19  PV1LR.  à^i7rpo;0^va>.  â'tao-aoxo-at.  —  1.  23  PV2R.  ivTp«XM?.  L.  ÈvTpjx.îïî.  AEV  3  èv- 
Tp*x«ç.  M.  évap-ysïî. 

(*)  J'ai  admis  la  leçon  £jM$a;  au  lieu  de      de  N.  D.  IT,  56,  de  Off.  1,  55.  Plut.  Mor.  91  F. 

oXXâÇaî.  V.  la  note  critique.  (')  Cette  phrase  semble  trop  absolue  en 

(5)  Xénoph.  Mem  I.  \,  6.  Comp.  Cicôron,      regard  de  ce  qui  précède  :  en  adoptant  la 


[Cil.  XXX.]  TRAITÉ  Di    SUBLIME.  24$ 

Il  aurait  pu  mentionner  rapidement  ces  montagnes  de  vivres,  et  pour  le 
reste,  peindre  les  chariots  (*),  les  chameaux  et  la  foule  des  bêtes  de 
somme  transportant  toutes  les  choses  destinées  aux  délices  et  aux  jouis- 
sances de  la  table  ;  ou  bien,  rappeler  ces  monceaux  de  grains  de  diverses 
sortes,  et  ces  amas  de  toutes  les  choses  qui  servent  à  l'assaisonnement  et 
à  la  bonne  chère  ;  ou  enfin,  s'il  ne  voulait  rien  omettre,  il  aurait  pu  parler 
des  friandises  préparées  par  les  esclaves  qui  servent  à  table  et  par  ceux 
qui  apprêtent  les  mets. 

A  moins  d'une  extrême  nécessité,  il  ne  faut  pas,  dans  les  passages  où  le 
style  s'élève,  que  l'on  rencontre  des  termes  bas  et  communs  ;  on  doit  em- 
ployer des  mots  assortis  aux  choses  que  l'on  exprime,  et  imiter  la  nature, 
qui,  en  créant  l'homme,  n'a  placé  sur  sa  face,  ni  les  parties  secrètes,  ni 
celles  qui  servent  aux  déjections  ;  mais  qui  a  caché,  et,  comme  dit  Xéno- 
phon,  détourné  le  plus  possible  ces  organes,  de  manière  à  n'altérer  en 
aucune  façon  la  beauté  générale  de  sa  créature  (5). 

Mais  à  quoi  bon  énumérer  les  différentes  causes  qui  rendent  le  style 
bas?  Puisque  nous  avons  indiqué  toutes  celles  qui  donnent  au  discours  de 
la  noblesse  et  de  l'élévation ,  il  est  évident  que  les  causes  opposées  lui 
donneront  le  plus  souvent  les  défauts  contraires,  la  bassesse  et  la  trivialité. 

CHAPITRE  XXX. 

Le  goût  que  vous  montrez  pour  l'instruction,  m'engage,  mon  cher  Te- 
rentianus,  à  vous  faire  part,  avant  de  finir,  d'une  question  soulevée  ré- 
cemment par  un  philosophe,  et  à  vous  éclairer  sur  ce  sujet. 

«  Je  m'étonne,  disait  il,  et  bien  d'autres  personnes  avec  moi,  qu'il  se 
rencontre  de  notre  temps  des  gens  d'esprit  très-capables  d'instruire  et  de 
persuader,  soit  par  leurs  entretiens,  soit  par  leurs  discours,  qui  ne  man- 
quent ni  de  mordant  ni  de  vivacité,  ni  surtout  d'agrément  dans  leur  lan- 
gage, tandis  que  les  génies  élevés  et  vraiment  sublimes  ne  se  voient 
nulle  part,  ou  sont  du  moins  très-rares.  Une  stérilité  générale  semble 
régner  dans  le  monde  de  nos  jours  ('). 

CONJ.  —  1.  1,  M.  SPENGEL,  w;  xpEÔ>v  fgftotfC.  —  1.  2,  TOCP,  Trapaaxî'Jï;;  cjtm;,  àaâ;a; 
appr  par  Vy'yttenbach.  —  1.  5,  M.  Spengel  ■rcavToîwî  ou  mfrrôc.  —  1.  11,  Pearce,  irutis- 
bifùxTX.  — 1.  54,  Le  Fèvre,  oùx  èirava-f/.-';  èma.  Pearce,  &ù/.  in'  efôou;  fftî.  Toup  défend 


Mœris  Attic.  Phrynichi  Eclogae,  p.  198,  éd.  de  Lobeck,  Demetrins,  ir.  ta*.  §58),  se  lit  assez 
souvent  dans  Plutarque,  qui  lui  donne  tantôt  le  sens  de  savant,  érudit, ,  ingénieux,  tan- 
tôt de  disert,  éloquent,  comme  dans  ces  paroles  d'Auguste  parlant  de  Cicéron  :  X<mof  àvr.p, 
m  t.xk,  Xvp.o;  y.xt  oO/-y-y.;.  Vie  de  Cic.  c.  49.  V.  aussi  la  Vie  de  Pompée,  c.  5!  ;  il  em- 
ploie le  terme  Xo^iôtt,;  pour  exprimer  l'éloquence,  Mor.  p.  406  D. 

leçon  ).of  tov  pour  Xàftn  proposée  dans  la  notre  siècle  est  pauvre  en  hommes  dignes 
note  critique,  il  faudrait  traduire:  «Tant      du  nom  d'orateur  !  » 


246  iiepi  wott.  [S.  XL1V,  g 2-6.] 

^2.  «H,  vh  At ,»  e<p>j,  « jrtérrsvrcov  exeivto  rw  GpuXXoujixsvw,  wç  ^  5v;- 

\mypxzlx  tcôv  pjeyxïjwj  xyxB'h  ziïr,voq,  y    uhry  ayeiïbv  yxl  awfafuioav 

oi  Trspt  liyovç  5stvoî  y.xl  awoméQavov  ;  ©ps'^at  ts  yàp,  (pyjdtv,  r/.aW)  Ta 

<ppovfju.zzx  tûv  ysyxXoypwwj  ^  DsuBzpix  y,xl  mù\Tziaxi^  '/.xl  aW  ^tr»— 

Ôstv  to  izpôQvp.ov  v/jç  izpbç  x)Xr)lovç  ëpiiïoç  '/.xl  t/jç  rapt  Ta  7:p&)Tcfa  cpt-       5 

lozip.îxg.  §  3.  Ert  ys  ^v  5tà  Ta  npoYMu.svx  h  zx~.q  nohxdottÇ  znxBlx 

êxxazoze  zx  tyvyy/.x  T.poztpr,u.xzx  twv  prtzlpwj  ujù&tmtsva.  xyovxzxi, 

y.xl  oiov  èy.zpfêezxi,  /xl  zoïg  T.pxyaxai  y.xzx  to  eixoç  sXsyÔspa  ffuvs/.Xa'u- 

TTet.  Oi  5s  vûv  sot'za^sv,  é'cpyj,  7rat5oua5srç.  et'vat  SovXetaç.  Oixatae,,  toîç  xv- 

zriç  ïBzai  '/xl  hîizriïevp.xaiv  s£  ôazxÏJ&v  êri  cppovy^-aTcov  povovoùx  hzaitxp-    10 

yxvtàuJvoi,  '/.xl  cçyvjazoï  xaXXiorov  xcà  yovt/xwTarou  Aoycov  va'uaroç,  T^v 

èlevSzpixv,  é'cpyj,  Xsyc*)  •  5io7rsp  ou5sv  art  p;  xsXaûcefi  ey.oxfaou.-v  usyxloyvsïç. 

4\  Ata  touto  Tac  j/.sv  x/J.xg  eçeiç,  y.xi  eig  ouszxg  tzvkzîvj  scpaaxsy, 

5oOXov  5s  pj5s'va  ylvzaBxi  p'hzopx  •  svSùç  yàp  xvxZfi  zo  <XKxppr,a'ixr:zov^ 

~/.xl  oiov  £u.ypovpov  vi:b  ixivrfydxg  xel  '/s/.oviïvlioulvov.  §  5.  H^ictu  ya'p  t     la 

ap£r/5ç,  zarà  tov  Op;pov,  avroaivuTat  5ov/\£ov  r)u.xp.  ÙçKep  oùv,  («'  ys, 

cpyjffi,  touto  moTov  oWj&),)  Ta  yXcoTToxoaa,  iv  oîç  ol  Hvyu.xïot,  xaXoviusvoî 

5s  vxvvoi,  zpiyovzxi,  où  y.ovov  za)).u£t  twv  byy.v/)sia[jÀv(ùv  zxç  xùcficstç, 

à/\Aà  xat  avvxipd  5ià  tov  Ttepr/siaevov  zoïg  aoip.x(Ji  ^sayôv  •  oIitwç  a7:a- 

aav  5ouX£tav,  xav  y;  ^tzaioTa'Tyî,  tyv/fjÇ  y7.oizzoyou.ov  y.xl   -/.oivbv   $y]   ztç    20 

xTioyfivxizo  Zeay.oizrjpiov.» 

§  6.    Eyw  uivTot  y£  vTiolxp.cxvoiv  •  Paàtov,  écp/jv,  w  jS£Xt£C7T£,   xat 

ï^iov  av5pw7iou,  to  xarayi^tpEaSat  Ta  ast  r.xplvzx  '  opx  5s,  fx^  t:ot   apa 

VAR.  —  1.  3  L.  y.otvT,  ou  xaivr,.  R.  ôps'tiai  tî  -yètp  btawà  cpr.art.  —  1.  4-5  EmM.  à'-)cX/-'j- 
aai...  ^t&jôslv.  CR.  S'ielôsïv.  —  1.  13  M.  tig  cl/Âzr,-/.  —  1.  17  CR.  KtaTC/'v  sanv  àxcuco.  — 
1.  17-18  PLA.  xaXc6[fc*vci  â'èvâot.ViEM.  xaX.  â'è  vâvot  -rp. —  1.  18-19  L.  omet  tàî  aùçr.ast;... 
-jTspiitïîaîvov.  —  1.  19  PAV  J  R.  ayvapci.  M.  ov»«Y»i.  CE.  (jTou.affi.  —  1.  21  L.  dcTTSçrivîTO. 
1.  22  CE.  ÛTT&Xaaêâvw.  CE.  scpvi.  Em.  l'cpnv.  —  1.  23  r'  àp%  xai  ne  sont  pas  lisibles  dans 
les  manuscrits.  Celui  de  Paris  indique  une  lacune  de  six  lettres. 

CONJ.  — 1.1,  MORUS,  *H  pour  VH.  —  1.  3,  ÏOUP,  yxoh.  —  1.  4-5,  PEARCE,  iïuùfitvt,  mot 

sans  autorité.  Mori'S,  S'ié^cîpsiv.  J'ai  rétabli  dans  le  texte  la  leçon  de  Manuce.  — 1.  14, 

(2)  Tacite  (Dialogue  des  Orateurs,  c.  36  taphysique  d'Aristote,  et  qu'il  a  reconnu 
et  37)  trace  un  éloquent  tableau  des  avan-  plus  tard  appartenir  au  traité  de  Philon 
tages  que  les  orateurs  trouvaient  dans  les  «tfi  u.c'6/iç  (V.  Wyttenb.  Bibl.  crit.  III,  p. 
républiques  anciennes.  Voyez  aussi  sur  cette  51):  Où  8auu.a<JTèv  eî  7îEcpopy,lu.svo;  xai  (/.s-ya; 
phrase  les  observations  de  M.  Naudet  (Jour-  ù'^Xo;  ibïo-t  x.où  voumv  twv  oirwaoùv  Etçy^'asvfov 
nal  des  Savants,  Mars  1838,  p.  150).  àxXsT,; ^oûXo?,  àw'  aùxwv  éti  ffTrap^âvwvûira- 

(3)  Ruhnken  a  rapproché  de  ce-  §  le  pas-  xoûsiv  w;  àv  S'eawoTwv  ri  rjpâvvwv  ÈxuaOùv 
sage  suivant  qu'il  avait  lu  d'abord  dans  le  x*T<xxEy.ov£uXi<Tu.svo;  tt,v  tyvxfa  /.xi  u-s-ya  Kfli 
commentaire  inédit  d'Uerennius,  sur  la  Me-  vswaôv  cppovr,a*  Xafkïv  u-r,  ^vivocu-evo;  7:1- 


[Cff.  XXX.]  TRAITÉ   DL'   SUBLIME.  2i7 

«  On  dirait,  en  vérité,  qu'il  faut  admettre  cette  opinion  si  répandue,  que 
la  démocratie  est  une  source  féconde  de  grandes  choses;  qu'avec  elle 
seule  on  voit  fleurir  et  tomber  les  grands  orateurs,  que  c'est  elle  qui 
nourrit  dans  les  âmes  les  grandes  pensées ,  qui  entrelient^Tespérance, 
qui  éveille  celte  noble  émulation,  cette  ardeur  à  se  disputer  la  première 
place  ;  que  les  distinctions  auxquelles  on  peut  aspirer  dans  les  républi- 
ques, sont  pour  les  orateurs  un  puissant  aiguillon,  les  obligent  à  méditer, 
exercent  leur  esprit,  et  que,  grâce  à  la  liberté  dont  ils  jouissent,  leur  génie 
s'allume  naturellement  au  flambeau  des  affaires  (â).  Pour  nous,  soumis  dès 
notre  enfance  à  la  servitude,  comme  à  une  domination  légitime,  à  peine 
commençons-nous  à  penser  que  nous  nous  trouvons  ennnaillottés  dans  ses 
usages  et  dans  ses  institutions,  et  ne  trempant  jamais  nos  lèvres  dans 
cette  belle  source,  si  féconde  en  éloquence,  je  veux  dire  la  liberté,  nous 
ne  pouvons  devenir  que  de  sublimes  flatteurs. 

«  Par  la  même  raison,  ajoutait-il,  tous  les  autres  talents  sont  le  partage 
des  esclaves  ;  mais  jamais  un  esclave  ne  fut  orateur  :  le  frein  qui  relient 
sa  langue  se  fait  aussitôt  sentir  ;  les  meurtrissures  auxquelles  il  est  habi- 
tué compriment  sa  pensée.  «  La  perte  de  la  liberté,  dit  Homère,  enlève  à 
«  l'homme  la  moitié  de  sa  vertu.»  (5) 

«  On  dit  que  les  Pygmées  (*),  si  toutefois  la  chose  est  croyable,  sont 
enfermés  dans  des  cages  qui  les  empêchent  de  grandir,  en  sorte  que  leurs 
corps,  enveloppés  de  tous  côtés,  restent  rabougris.  De  même,  toute  ser- 
vitude, fût-elle  rendue  fort  tolérablc  par  la  justice  du  maître,  peut  être  con- 
sidérée, avec  raison,  comme  une  sorte  de  cage  ou  de  prison  de  l'âme.»  (3) 
Pour  moi,  prenant  la  parole  :  «  Il  est  facile,  dis-je,  et  même  naturel  à 
l'homme  de  blâmer  toujours  le  présent;  cependant,  mon  cher  ami,  consi- 
dérez si  la  paix  qui  règne  maintenant  dans  le  monde  n'a  pas  pour  effet  de 

Weiske,  &mcÇi».  —  1.  15,  Wakefield  (Sylv.  cr.  p.  V.  121)  y.xi  ofcv  èjvjpo-jpEÏv  ou  bien  rb 
àr:aîpr,ai*<ï7Gv  xsX&ûsv  îacpsovtpoùvô'  ÛtïÔ.  —  1.  17,  TOUP,  itkttÔv  ày.oûw.  MORUS,  tcjto  irt- 
'77V/  i<77'.v  i  à/.ojw.  —  1.  17-18  On  ne  saurait  retrancher  du  texte  les  mots  Sk  vâwoi  que 
donnent  d'une  manière  plus  ou  moins  inexacte  tous  les  manuscrits.  —  1.  19,  TOUP,  <rjvâ- 
-mv.  Ruhnken,  i'ù.%  /.xi  auvaijjï.  Scaliger,  Le  Févre,  sikw'.. —  1.  19-20,  P.-L.  Courier, 
a:7>.(o;  àv  7;â<Tav  Suvau.iv.  —  1.  20-21,  M.  SPENGEI..  âv  71;  à770OTÎvat7&  ou  àTTE'vT.varo. — 
1.  22,  Le  Fèvre,  âîTCÀav.pâ'vMv.  —  1.  23,  M.  SPENGEL  supplée  ainsi  la  lacune  :  u.T,7:c7e  cùvi 

r S'.xoôïtfx. 

07iJct  7iï;  -asaScOcÏTiv  t.t;%\,  scat  7Ôv  vcûv  reurs,  dans  Suétone,  Oct.  83.  Tib.  61 .  Aulu- 
ïini.-  àyjavxi70v  à#i£ss'jv»i7ct;  c-niaiai  tï  Gelle,  N.  A.  XIX,  13.  Properce,  IV,  8  41. 
•/.%'.  &pWQ«Mt  7,îYi7at.  Le  passage  d'Homère  Juvénal,  VIII,  52.  Lamprid.  V.  Alex.  Sev. 
se  lit  Odyss.  XVII,  322.  34.  Dion.  Cassius,  XLVI1I,  44.  V.  les  Re- 

(*)  V.  sur  les  Pygmées,  Hom.  Iliad.  III,  cherches,  p.  55-56. 
3-6.  Aristot.  IL  Auim.  VIII,  15.  Plin.  IL  N.  (5)  Nous  avons  suivi  l'interprétation  que 
VII, 2,  19.  Aul.-Gell.N.A.  IX,  4,  10.  M.Bois-  M.  Naudet  donne  de  cette  phrase,  sans  ad- 
sonade  ad  Babrii  fab.  XXI,  10.  On  trouve  mettre  néanmoins  les  inductions  qu'il  en  tire 
des  détails  sur  la  coutume  d'élever  des  sur  l'époque  de  la  composition  du  Traité, 
nains,  qni  était  commune  du  temps  des empe-     (J.  des  Savants,  mars  1838,  pp.  150-151.) 


248  iffipi  ïtpors.  [S.  XLIV,  $  G-9.] 

v.x\  Y}  xriq  tàxoùujfarjç  Ûpf]VY)  §ixyBzipzi  xxq  [xzyxkxq  yvaziq,  ttoÀù  5è  fxâX- 
Xov  o  xaré^wv  ÂpSv  ràç  zmSv[j.ixq  txKzpiopiaxoq  ovxoal  r:o\zp.oq,  y.x\,  vh 
Aià,  izpbq  xovxoiq  xx  ypovpovvxx  xov  vvv  fiiov,  y.x\  y.xx  xY,pxq  xyovxx  xxl 
yzpovxx  xxvxl  tixBy).  H  yxp  ^û,oyj)riy.xxix,  Tipbq  rtv,  xTZxvxzq  xiÙyiCTtài 
■fôr/  vqgoviazv,  y.xl  -h  yù:r$ovix  iïovlxyrj)yov'7i,  fzàXXov  51,  àq  av  earoi  rtç,  5 
•/varaouSt'Çouatv  xvxxviïpovq  -/?5-/?  xobq  j3«ouç  •  yi),xpyvpix  p.h  vlart\).x  p.i- 
y^ooTrotov,  (p£A-//5ovta  §  xyzvvzaxxxov. 

§  7.  Où  5>9  IVw  ï.oyiÇôpizvoq  zvpzïv,  ù>q  oiov  r£,  7r).oûroy  xôpiaxov 
h.xip:h^xvxxq,  xo  5  x):/)Binxzpov  zhizvj  ZYBzixaxvxxq,  xx  avpjywn  toutw 
xaxà  etç  ràg  ^u^àç  flu/Jôv  ZTtztqiôvxx  \m  TZxpx^zyzvBxi.  Ay,o).ovSzï  yxp  v&  10 
aaéjpw  tiXo'jtw  /.aï  àzoXaaTc*)  avvy]p.pLZVY]  za«  taa,  cpaat',  fixîvovax  rcolvxz- 
}.zix,  [kxi  xp.x]  xvo'iyovxoq  zy.zivov  tgov  7ro/.£wv  xaJ  otkwv  ràç  £îçc5ou£,  £iç  aç 
£/jij3a/v£t,  x«J  (Tuvor/a'^Erat.  Xpovicavra  51  raûra  h  xoïq  filoiq,  vzôxxotzoizï- 
xxi,  y.xxx  xovq  <7o<poùç,  kxI  xxyjotq  yzvhpjzvx  r:zpl  xeyyoTtouxv,  xXxQo- 
vzixv  xz  yôvvwat,  y.xl  rucgov,  y.x\  xpiJSfhv,  où  vôQx  éxvxûv  yzvvrtp.xxx,  15 
oiKkà  "/.xl  izxvv  yvhaix.  Eàv  51  jcaî  toutou?  r<$  toû  ttÀoÙtou  xovç  zY.yôvovq 
sic  nkxixv  DSzïv  zxvyi,  xxyiwq  iïzTitôxxq  xxlq  tyvyxïq  èvxîxxovmv  <mx- 

pXlXYlXOVq,  LtÇptV    Y.x\  TZxpœJQ\iXXV  Y.XI    XVXKJyVVXlXV. 

§  8.  Txvxx  yxp  oixo>q  xvxy/ri  yivzaQxi,  y.x\  pjxert  xovq  xvBpÛTtovq 
xvxoAzizziv,  yrM  iz'zpx  cpyjpyg  zivxl  xvjx  lôyov,  xllx  rotoùrwv  h  itwtXû)  20 
xeleaiovpyeïaQxi  y.xx  oïiyov  xriv  twv  .  /3to>v  5ta(p5o£>àv,  (pStVctv  ÔÈ  xat 
v.xxxu.xpxlvzaBxi  xx  ^y^t/.à  p.zyiB~n ,  /.ai  â'ÇyjXa  ybsvGxi ,  ^vota  rà 
Ôvyjrà  ÉauTwv  p.£/3"/7  •/.«vôv/7ta  £/.9auaaÇot£v,  Ttxpzvxzq  x\>\ziv  xxBxvxxx. 
§  9.  Où  yxp  ktû  xpfozi  p.iv  xiq  (SzY.xaSzlq  ovy.  âv  zttI  twv  Sr/.atcov  xoù 
acàxèv  zkzliBzpoq  km  vywq  xv  Y.pivhq  yzvoixo  •  xvxrpw  yàp,  tw  5w(oo5Ôjvj)  xx  25 
0'iY.zïx  yùova.  yxi.vzaBai  v.x\x  v.x\  iïUxtx.  Orrou  51  >^u.o5v  f/.aorou  roùç  o).ou; 

VAR.  —  1.  3  P.  tcpÔ;  TOÛTto.  R.  irpbc  tcjtwv  rà  çpov&ùvTa.  Em.  (pp&vcjvva.  M.  xat  x.arà 
xâpa. —  1.  12  CR.  xat  àXXà.  —  1.  14-15  V3  EA.  àvâXi^ov  ev  ti.  P.  àvxXsçov  â'vavri  ^'svvtoaa. 
P.  corrigé  àvâXs^cv  Iv  É'vrt  "Yïvvwfft.  L.  àvaXs^otsv  é'v  rt  -fsvvoiaacr'..  R.  àvaXs^ov  evti  -j'ev- 
vwaa.  M.  TEJcvo-jrciav  ***  àvaXci-ov  êv  Tt  "fsvvwcrt.  —  1.  16  PV2  3  EM.  toutoj  ti;.  —  1.  17 
M.  rXixîa?.  —  1.  20  PV  2  3  LE.  [y.r,^'  erepa  <pïiu.r,;.  M.  |J.r,^è  TTê'pa  œTiu.vi;...  -roiatjTïiv.  —  1.  21 
PV  2  3  LA.  tt,v  twv  p.  S1. —  1.  23  PL.  aE'pvi  xairâvrixa.  R.  (y-E'pvi  xat  ***  Trâvrixa.  Em.  xâvivr-a 

(6)  On  lit  dans  Plutarque  (Vie  d'Agis,  c.  tyî  ^s  x,prîaEi  xal  àîr&XaûtiEi  rpucpri  xai  jxaXa- 

3)  :  irapEiçs'^u  irpwTov  eî;  tt,v  ttoXiv  àpfûpo'j  xîa  xai   TroXuTs'Xsia.  Il  emploie  les  mêmes 

xatxpu'&ù  £îfto;,  )U(i  ouvr,xoXc6ônff£  tcû  tcXoû-  expressions  que  notre  auteur  dans  ce  pas- 

tgu  tt;  u.èv  x.TTÎaei  ^XecvE^ta  xat  {j.ixpoXo^'î*,  sage  des  Plat.  Quaîst.  I,  1,  999  F.  toùç  âX- 


[CH.    XXX.]  TRAITÉ   DU   SUBLIME.  2  49 

corrompre  les  grands  caractères,  et  si  cette  lutte  incessante  qui  occupe 
tous  nos  désirs,  et  ces  passions  qui  assiègent  toute  notre  existence,  et 
dont  nous  sommes  entièrement  la  proie,  ne  contribuent  pas  encore  davan- 
tage au  même  résultat.  Cet  amour  insatiable  des  richesses,  dont  nous  som- 
mes tous  possédés,  et  cette  passion  des  plaisirs,  ne  peuvent  qu'assepir 
ou  plutôt  plonger  dans  l'abîme  nos  corps  et  nos  âmes.  L'avarice  dégrade 
l'homme,  la  volupté  l'avilit. 

i  Je  ne  saurais  concevoir  qu'il  soit  possible,  à  des  gens  qui  estiment  au- 
dessus  de  tout,  ou  pour  mieux  dire,  qui  adorent  d'immenses  richesses,  de 
fermer  leurs  âmes  aux  vices  qui  en  accompagnent  naturellement  la  pos- 
session. Une  opulence  sans  bornes  ni  mesure  voit  marcher,  d'un  pas 
égal,  à  ses  côtés,  la  profusion ,  qui,  pénétrant  dans  les  villes  et  les  de- 
meures que  l'opulence  s'est  ouvertes,  s'y  établit  avec  elle.  Lorsque  ces 
fléaux  se  sont  introduits  dans  les  mœurs,  ils  ne  tardent  pas,  disent  les 
sages,  à  multiplier,  et  donnent  promptement  naissance  à  l'orgueil,  au 
faste,  à  la  mollesse.  Laissez  avancer  en  âge  ces  rejetons  véritables  et  non 
illégitimes  de  la  richesse,  ils  produiront  bientôt  ces  despotes  impitoyables 
des  âmes,  l'insolence,  l'effronterie  et  le  mépris  des  lois  (6). 

t  II  faut  nécessairement  qu'il  en  soit  ainsi,  que  les  hommes  ne  portent 
plus  leurs  regards  en  haut,  qu'ils  ne  tiennent  plus  compte  de  la  renom- 
mée qui  les  attend;  il  faut  que  la  corruption  de  telles  mœurs  s'accom- 
plisse par  une  marche  régulière  et  inévitable,  et  que  les  nobles  facultés  de 
notre  âme  s'altèrent,  s'épuisent  et  perdent  tout  ressort,  lorsque  nous  né- 
gligeons le  développement  de  nos  dons  immortels,  pour  n'admirer  que  ce 
qu'il  y  a  de  mortel  et  de  stérile  en  nous.  Le  juge  qui  s'est  laissé  corrom- 
pre ne  saurait  juger,  sainement  et  avec  indépendance,  de  ce  qui  est  juste 
et  bon  ;  car  tout  ce  qui  concerne  ses  intérêts  doit  lui  paraître  bon  et 
juste  (').  Si  donc,  chacun  de  nous  consacre  sa  vie  entière  à  la  recherche 

falcui(cuer».  PEL.  erfSÇtn  rx;  xvxrx.  Em.  rx;  izzrx;  ou  txOxvxtx.  R.  tx;  x'jxtx.  M.  tx; 
i-r îtx;  err.  typ.  pour  xsïtx;.  —  1.  24  PV  2  3  LR.  fatcodn*. 

CONJ.  —  1.3,  Le  FÉvre,  /.xtw  y.xr-x.  MORl'S,  y.*?1  à/.ja;. —  1.  6,  M.  SPENGEE,  fûuunmfim 
uiv^s  ou  uÀ'i  -yàî,  ou  bien  (uxpoxot&v  In. —  1.  12,  PEARCE,  xr.  âu.a.  Tot'P  supprime  y.x\  xj.'i.x 
et  /.xi  iy.x.  —  •/.%<.  i'j.7.  est  l'explication  de  /.xi  lix. —  1.  12-13,  P.-L.  COURIER,  et;  x;  so6:j;  iy.- 
fkttvti  NVeiske  fils,  ci;  tàvki  i[i.%  —  1. 13,  M.  Spengel,  «trotxtÇtTW,  xjfcmatcrca  Si  txjtx. 
—  1.  14-15,  Le  Fèvre,  àteûjrpm  iourott  fvrmn.  Is.  Voss,  appr.  par  Bast,  HjûiSmé*  tî. 

RlH.NKEN,  77/.£0v£;iav  -ycvvôjat.  —  1.  16,  TOLLIIS,  tojtoj;  ttÇ.  —  1.  20,  RlH.NKEN,  ut.£'  :j17ï- 
:'.:ry.:.7.:.  Toup,  y.rài  -=y.  -A'j.r,-.  —  1.  23,  WEISKE,  y.xvc'r-x  ÛctouuaÇoir»,  t.j.zvi-m,  x\>h:i 
tx  l'.tr.x  y.x'ixtxrx.  l'EARCE,  txOxvxtx.  —  1.  24,  Le  FÈvr.E,  xaù  -;x:  ï-\  y.y.iv..  Is.  VOSS, 
c-j  -x:  faucfmi.  Le  Fèvre,  oox  i-\  tin. —  1.  26,  Le  Fëvre,  î!/.w*  ;;.t,  p&Mfen,  Wyt- 
tenbach  (B.  Or.  III,  p.  51)   ci/.SÎX  px  fOmotot. 

>.vj;  iÇrrdÇandb)  ' 'ZmpftrocJ  tiyw  /.x:  ->.x-         (7)  Plutarq.  (De  adul.  c.  1)  uo'  r;  (/.oxia;) 

•  r-  /.x:  x/.xX'.tiix;  /.x:  TOÛ  fUf*t;  KMH  KpttTOV  vjy.  IffTW  xjt'.j  y.'.'-r;i  KiMUOV  /.xi  IMtMTOI 
■J.li  xJT'.ir  v.-x  /.7.:  TWf  VWM&KV,  xttt/./.XTTî.        IfWU. 


250  IH3PI V90XS  [S.XLIV,  §§9-12.] 

riïr,  filovç  5e»»T/jtoi  fipxësvovai,  naù  xllozpiwj  Oripxi  Ùxvxroiv,  xat  éW- 
fy>«i  Sta^/icôv,  ro  ô  e/.  roO  Tcavtès  -/.zpiïxivziv  wvouasOa  twç  4/yX'^'='  ^a~ 
(7T05  7:po?  ryjç  optloyj)rtu.xi:îxg  yviïpxKoàujpLivoi,  xpx  5>7  £V  r/j  Toaravry; 
Xotutxrj  toû  jStoy  5ta<p9opa  5o/.oG|ut£v  STi  zlzvSzpôv  riva,  npirriv  twv  peya- 
Xwv,  «  5t>î>wvTcov  7rpo?  rôv  atwva,  JwcaéxacFrov  aTroXsXsfcpSai,  xat  ^  y.a-  5 
?xpyoapzaix%zarJxt  uphq  r9jç  rov  t:\zovzy.x  zïv  èruQv[uotç  ; 

^  10.  ÂXXà  ixyikotz  rofç  rotourotç,  oiofcsp  èapisv  YlW&ç,  d^ziwv  xp- 
yea6oa,  $  zlzvOzpotq  zlvxi  •  znzl  roîyz  [xyzBzïaxi  ~b  avvo/W],  wç  è£  zipyjvf,ç 
açsrot,  [zarà  twv  jr^JTUwvj  ai  7r/.eove£ta£  xav  è/Tixauereiav  ro$j  xaxofç  ojv 
0ix.0vu.zW1V.  10 

§  11.  0//ji>ç  ôs  ôaTravov  «pyjv  dvai  Twv  vuv  yewwtxévtov  (pûciswv  ràv 
paBvjxîxv,  >f,  ttÀx/V  okiyw,  TravTîç  èyxaraêtoûfzsv,  oùx  xDmç  tïovovvzzç  in 
xvxXxv&xvovzzq,  et  pi  hzxivw  xai  r$ovnq  èvsxa,  a/J.à  u>7  Tyjç  ÇrçXou  xat 
np5ç  àcyaç  7rorè  wcpeXeiaç. 

§   12.  KpaTjarov  £tx.yj  tout    èày,  cttî  51  rà  avvzyf,  yjàpzïv  •  fy  §è    15 
raOra  rà  7ra'5>7,  7T£p  wv  zv  èSiw  izpor,yovu.zv(àç,  imeaypp^Qoc  ypofyetv  imo- 
uyf/p.xzi,  tw  Te  tov  à'XXou  Xôyou  xai  aùroû  toû  y^ou;  aoïpxv  èro^ovreùv, 
wç  fytfr  Soxef,  oùx  ëkx%hip}V. 

VAR.  —  1.1  ERM.  àXXoTpwct.  — 1.3  CE.  omettent  «ptXoy.pinaaTÎa;.  M.  npo;Tn;  iawroS. — 
1.  4-5  V  2  L.  twv  jj-s-yâ/wv  yi  [try&ctv.  V  3  t.  jAE-yàXwv  •«  {*ry.  —  1. 5  PL.  à-ywva  x.aô'  Jxootov. 
RM.  tt.  t.  à-y.  xa9îV.a<T7&v  àTroXsX'jaôai.  Em.  —  pb;  irâvra  tov  atwva.  — 1.  7PV2L.  [//«tcote 
TOicÛT&t;. — 1.8  R.  ùutoi-j's.  L.  âoEarct? — 1.  11  CE.  Sairavwv. —  1.  12  CR.  «ou  oï  ttXyiv  èXi-y. 
—  1.  13  M.  toù  WXou.  — ■  1.  15  PV2  3L.  y.paTtffTOv  iv/Jf,.  EM.  xp.  J'  etscvî.  —  1.  16.  Le  ms.  de 
Paris  s'arrêtait  aux  mots  -Epi  wv,  la  suite  jusqu'à  w;  r^-tv  est  d'une  main  plus  récente.  — 
1.  17  PV2  i  o  ttÎv  ts.  R.  <ù;  ty;v.  P.  jj-oipa;.  V  2  L.  jj.&tpa;. —  1.  18  L.  termine  par  les  mots 
wç  Yiaîv  :  il  ne  porte  pas  Sg-/.c~.,  qui  est  dans  Robortello. 

(8)  Plutarq.  (De  cohib.  ira.  c.  .9)  xb  $'  èv  |uwrt  toî;  ^viact;  (jùfTMtf,  xat  rb  7rXe'ov  law? 
«J/u^  (TTYicrai  xarà  ôuacû  rpowaiov,  »  x°tf-e"  eux  àasivov.  Comparez  aussi  le  chapitre  3 
irbv  sïvat  ^lau-â-^ecôai,  çuotv  'HpâxXetToç,  0  Tt      du  Traité  Eî  TCpeaJîuTs'pto  7roXtTc'JTs'ov. 

-yàp  àvôiXTi  tyuyriï  wvEÏTat.  (10)  Plutarq.  (De  aud.  c.  1.)  Xvapy/a  u.sv 

(9)  Plutarque  (Prœc.  ger.  reip.  c.  32,  §§  -yàp,  iîv  eviot  twv  vewv  ÈXrjôspiav  %iz%i<}c'JGi a 
7-9J  exprime  des  idées  analogues  à  celles  vopiÇown,  •y.aXsTrwTî'po'j;  e'jceîvwv  twv  èv  Trouai 
des  §§  6  et  10  de  ce  chapitre  :  "Opa  "yàp  5ti  S'iS'aff/.âXwv  xai  TratJa-ywfwv  S'EaTroToc;  èçt- 
twv  [xs-f'.aTwv  à-vaôwv  Taî;  «oXaow,  lîpiâvnç,  htïkji,  toc;  ÈirtOuata?  «tJïtp  sx  ï|0{U*M  Xuôsï- 
ÈXsuôïpta;,  eÙ£Tr,piaç,  aùxvS'pta;,  ôu.ovoîa?,  <»àç.  Cette  image  est  familière  à  Plutarque, 
Tîob;  ^iv  stp-nv/iv  cù^àv  oî  Jf.aot  twv  ttoXiti-  qui  l'emploie  encore,  De  sanit.tuenda,c.  18. 
)4wv  sv-fE  tw  TfapdvTi  x,pdv<o  iïivnox'  Tvé®w{i  Aratus,  C.  24. 

fkp  II  r\<jl<w  •/.%'.  itycévurou  Tràç  S'a  pâpfiapo;  (n)  V.  Sect.  III,  §  5. 

7ro7.eao;  •  ÈXsuÔEpvaç  S'a  Saov  ot  JcpaTOÔVttî  ve'- 


|ClI.   XXX.]  TRAITÉ   DU   SUBLIME.  2ol 

du  gain,  à  tendre  des  pièges  à  l'existence  des  autres,  à  capter  des  héri- 
tages; si  nous  vendons  notre  âme  pour  faire  quelque  profit  (8)  ;  si  nous 
sommes  tous  esclaves  de  l'avarice,  pouvons-nous  croire  qu'au  milieu  d'une 
telle  contagion,  il  puisse  se  rencontrer  quelque  appréciateur  indépendant 
et  intègre  de  ce  qui  est  grand  et  de  ce  qui  est  digne  de  passer  à  la  posté- 
rité? quelque  juge  dont  l'opinion  ne  soit  pas  dictée  par  l'appât  du  gain? 

Ne  vaut-il  pas  mieux,  pour  des  gens  tels  que  nous  sommes,  obéir  que 
d'être  libres  (9),  puisque  la  passion  des  richesses,  semblable  à  la  bête  fé- 
roce échappée  de  sa  cage,  se  déchantant  sur  tout  ce  qui  l'entoure,  em- 
braserait le  monde  de  ses  feux  destructeurs  ?»  (,0) 

Je  fis  voir  enfin  que  l'indifférence,  à  laquelle  nous  sommes  tous  livras, 
à  peu  d'exceptions  près,  est  l'écueil  des  génies  qui  naissent  de  nos  jours  ; 
parce  que  nos  travaux  et  nos  entreprises  n'ont  d'autre  but  que  la  vanité 
et  le  plaisir,  et  n'aspirent  jamais  à  cette  utilité  qui  éveille  l'émulation 
et  mérite  l'honneur. 

Mais  il  vaut  mieux  laisser  ce  sujet,  et  passer  à  ce  qui  doit  suivre  ;  je 
veux  parler  des  passions,  dont  j'ai  déjà  dit  que  je  traiterai  dans  un  livre  à 
part,  et  qui,  à  mon  avis,  constituent  une  partie  importante,  soit  du  style 
en  général,  soit  du  style  sublime. 

CONJ.  —  1.  3,  Le  Fèvre,  £/.aoTo;  «po;  éauTcû  nivS'p.  P.-L.  COURIER,  éxotcO  r^'jTraÔEÎa?. 
Huhnken  transpose  les  mots  irpb;  tt;  tcù  «XecvexteIv  fatujuoc  de  la  ligne  6  à  la  ligne  3 
avant  •k^foans.  ce  qui  explique  la  lacune.  Tollius,  yAo^MiutTiecc.  —  1.  5,  M.  Spengel, 
soupçonne  qu'il  manque  r,  xaX&v  après  u-s-yaXoiv.  Tollius,  yASéxxazov.  —  1.  7,  M.  Spen- 
gel proférerait  u.t.tvste  toï;,  oiot  «sp.  —  1.  8,  la  phrase  àocÔEÎaai  Y.t.-k  rwv  7rXv;aî&v  est  une 
scholie  de  l'adj.  àosTci.  to  gûv&Xgv  nous  semble  aussi  une  glose  de  txv  &îxouu.s'vy;v  ;  en  effet, 
il  est  pour  le  moins  inutile  dans  la  place  qu'il  occupe.  Markland  proposait  de  retrancher 
Iftrot.  Ruhnken  lisait  àvEO-ïao.'..  — 1.  9,  Saluer,  Markland,  imx.\û<mM.  —  1.  11,  Tollius, 
iïa-xviv  ou  plutôt  &âiravcv.  WEISKE,  5Xw;  ^à  x.où  &.  M.  SPENGEL,  Six  «avrè;. — 1.13,  TOUP, 
appr.  par  Wyttenbach,  lit  ttXvjto'j  pour  Èiratvvj.  —  1.  15,  Toup,  y.pâriffTGv  $'  iîx.  MuRI  S 
et  Kl  m. nk en  ont  reconnu  le  vers  379  de  l'Electre  d'Euripide  /.-A-.n-'si  zi/.f  txjt'  ii.-i  i-,i\- 
'i.i-17..  —  1.  18,  Tollius  a  ajouté  les  mots  oùx  iXa^tonr*. 


Le  premier  volume  des  Rhslores  grœci  ex  recognitione  Lennardi  Spengel,  Lipsiœ,  1833, 
ne  nous  étant  parvenu  que  lorsque  les  neuf  premières  sections  étaient  déjà  imprimées, 
nous  donnons  ici  les  corrections  ou  conjectures  de  cet  habile  critique,  que  nous  n'avons 
pu  indiquer  à  leur  place. 

p.  144   1.       4    KOU  7TO>;   È7îl*'.V&. 

1.  14  faut. 

p.  146  1.  9  avr.p. 

p.  150  1.  1  ti  Je  tii  tctçl  Tt(MÛow. 

1.  10  twv Itum». 

p.  154  1.  4  âv  eu  70  O'jve/.È:   l-'.n/.'j-x. 

1.  22  ra  «pi  aàrfcon  rairr,;. 

p.  156  1.  3  in  iu.iAi:  K4Ù  ri  irstof  ou  iXX'  v.  u.ït  i'j.i/.i:  <<>;  h  -•..... 


FRAGMENTS  DE  LONGIN, 


TRADUITS  EN  FRANÇAIS, 


AVEC  LE  TEXTE  EN  REGAHD  ET  DES  NOTES  CRITIQUES. 


KASSIOY   AOrriNOY 

TA  EÎÏZOMENA, 

2YAAKXOENTA,  Al  A2KEY A20ENTA 

KAI 

AKP1BE2TEPON    EKAO0ENTA. 


FRAGMENTS   AUTHENTIQUES 


«E 


CASSIUS  LONGINUS, 


RECUEILLIS,  MIS  EN  ORDRE  ET  CORRIGÉS 


D'APRES    LES    ÉDITIONS    ORIGINALES    ET    LES    MANUSCRITS. 


INTRODUCTION. 


Afin  de  réunir,  autant  que  possible,  tous  les  éléments  nécessaires 
à  l'élude  comparative  du  Traité  du  Sublime  et  des  ouvrages  authen- 
tiques de  Longin,  j'ai  recueilli  et  rapproché,  non-seulement  les  frag- 
ments proprement  dits,  mais  encore  tous  les  passages  où  sont  rappelés 
les  jugements,  les  opinions,  les  principes  de  cet  habile  critique,  et 
je  les  ai  distribués  en  deux  classes,  les  fragments  philosophiques  et 
les  fragments  littéraires.  Quoique  la  plupart  de  ces  passages  soient 
déjà  cités  ou  mentionnés  dans  la  savante  dissertation  de  Ruhnken  et 
dans  les  notes  de  son  dernier  éditeur,  M.  Egger,  ils  gagneront  en 
clarté  et  en  importance  à  être  ainsi  classés  d'après  leur  contenu, 
et  une  lecture  suivie  de  ces  divers  morceaux  contribuera  sans  doute  à 
faire  mieux  connaître  la  manière,  et  mieux  apprécier  le  mérite  de  leur 
auteur. 

Comme  ces  divers  fragments  et  passages  ont  été  passés  en  revue 
dans  les  Recherches ('),  où  j'en  ai  indiqué  les  sources,  énoncé  le  con- 
tenu, discuté  l'authenticité,  et  où  j'ai  fait  connaître  le  résultat  de  leur 
comparaison  avec  le  Traité  du  Sublime,  je  n'y  reviendrai  pas  ici. 

Le  texte  de  ces  fragments  a  été  revu  avec  soin  sur  les  éditions  ori- 
ginales, et  j'ai  donné  à  chaque  passage  l'étendue  nécessaire  pour  qu'il 
soit  bien  compris. 

Les  fragments  philosophiques  empruntés  à  la  vie  de  Plotin  par 
Porphyre,  ayant  été  soumis  à  une  nouvelle  révision  par  le  savant  Creu- 
zer,  dans  sa  belle  édition  des  œuvres  de  Plotin,  Oxford,  1835,  4°,  j'ai 
profité  de  cet  important  travail.  Pour  ceux  qui  sont  tirés  du  Commen- 
taire de  Proclus  sur  le  Timée  de  Platon,  j'ai  consulté  avec  fruit  l'édi- 
tion de  ce  commentaire  publiée  à  Breslau,  en  1847,  par  M.  C.-E.- 
Chr.  Schneider. 

(*)  Voyez  les  pages  7-12  et  les  pages  23-42. 

26 


258  INTRODUCTION 

Les  fragments  relatifs  à  la  Rhétorique  ont  été  l'objet  d'une  atten- 
tion particulière  ;  pour  en  fixer  le  texte,  comme  pour  en  déterminer  le 
sens,  j'ai  trouvé  de  précieux  secours  dans  les  notes  de  Ruhnken  (2), 
dans  celles  de  MM.  Walz  (3),  Finckh  (*),  Spengel  (5)  et  surtout  dans  le 
commentaire  critique  de  M.  Bake(6). 

Quelle  que  soit  la  difficulté  que  présente  la  traduction  de  textes 
encore  incertains  et  fréquemment  interrompus;  quel  que  soit  le  risque 
que  l'on  court  de  manquer  le  sens  ou  de  le  rendre  d'une  manière  in- 
complète et  inexacte,  quand  on  est  réduit  à  ses  propres  ressources,  il 
importait  tellement  au  but  de  mes  recherches  de  faire  bien  connaître 
l'esprit  de  Longin,  sa  manière  de  concevoir,  d'exposer,  de  traiter  les 
divers  sujets  dont  il  s'occupe,  connaissance  qui  ne  peut  guère  s'obtenir 
que  par  une  traduction  claire  et  fidèle,  que  j'ai  cru  devoir  entreprendre 
cette  œuvre  difficile  et  délicate,  à  laquelle  j'ai  apporté  tous  mes  soins. 
J'espère  qu'on  accueillera  mon  travail  avec  indulgence,  en  considéra- 
tion du  but  qu'il  s'agissait  d'atteindre  et  des  obstacles  que  j'ai  ren- 
contrés. 

Les  fragments  insérés  dans  les  éditions  de  Tollius  et  de  Pearce  sont 
accompagnés  d'une  traduction  latine  (7).  Heinecke  les  a  traduits  en 
allemand.  Weiske  a  mis  en  latin  une  partie  de  la  Rhétorique  (8). 
M.  Giovanni  Veludo,  de  Venise,  à  qui  l'on  doit  une  traduction  italienne 
de  Photius,  a  publié  pour  la  première  fois  en  italien  les  fragments  de 
Longin  qui  font  partie  de  l'édition  de  Weiske  (9).  Les  deux  premiers 
fragments  philosophiques  se  trouvent  en  français  dans  la  Vie  de  Plo- 
tin  par  Porphyre,  que  M.  Zévort  a  jointe  au  recueil  de  Diogène- 

(*)  Ruhnken  avait  recueilli  les  variantes  du  manuscrit  de  Paris,  n°  1741,  de  celui  de 
Wolfenbuttel  et  de  celui  de  la  Bibliothèque  Laurentienne. 

(3)  M.  Walz  a  fait  usage,  pour  la  Rhétorique  de  Longin,  de  variantes  recueillies  dans 
les  mss.  de  Paris  nos  1636,  1741,  2040  de  la  Bibliothèque  impériale;  324  de  la  Bibl. 
Coislin  ;  dans  le  ms.  de  Vienne,  n°  60;  dans  celui  de  Venise,  n°  429;  dans  celui  de  Flo- 
rence mentionné  ci-dessus,  et  dans  une  collation  du  ms.  de  Merula  qui  se  trouve  sur  les 
marges  d'un  exemplaire  d'Aide,  appartenant  à  la  Bibl.  Cassanata,  du  couvent  de  la  Mi- 
nerve, à  Rome. 

(4)  M.  Christ.-Eberh.  Finckh  a  soumis  la  Rhétorique  de  Longin  à  des  révisions  succes- 
sives, dont  il  a  publié  les  résultats  à  la  fin  du  tome  IX  des  Rhet.  grœci  de  Walz,  1836; 
dans  les  Annales  de  l'antiquité,  1837,  p.  619;  1850,  p.  422;  dans  le  journal  de  Heidel- 
berg,  1 838,  p.  1 088,  et  dans  un  programme  intitulé  :  In  Longini  Rhetoricam  et  in  Deme- 
trii  libellum  de  Elocutione,  annotationes  criticœ,  Heilbronn,  1847,  4°. 

(5)  Voir  la  Préface  (pp.  xx-xxm)  du  1er  vol.  des  Rhetores  gra;ci  ex  recognitione  Léon. 
Spengelii,  Lipsiœ,  Teubner,  1853,  12°. 

(6)  Outre  les  variantes  et  les  notes  préparées  par  Ruhnken,  outre  celles  qui  ont  été 
recueillies  par  M.  Walz,  M.  Bake  a  eu  à  sa  disposition,  pour  son  édition  des  Rhétoriques 
d'Apsinès  et  de  Longin,  Oxford,  1849,  8°,  des  collations  faites  par  M.  Cobet  sur  les  mss. 
de  Paris,  nos  1741  et  1656  et  sur  deux  manuscrits  de  Venise;  celles  du  ms.  de  la  Bibl. 
Bodleienne,  du  ms.  de  Cambridge,  du  ms.  de  Vienne,  n°  60,  et  du  ms.  de  Wolfenbuttel. 

(')  Ils  correspondent  aux  fragments  philosophiques  1 ,  2,  3  et  aux  fragments  littérai- 
res 12,  13, 14,  22  de  notre  édition. 

(8^  Correspondant  aux  §§  17-30,  formant  le  chapitre  de  l'Elocution. 

(9)  Cette  traduction  fait  suite  à  celle  du  Traité  du  Sublime,  par  M.  Em.  de  Tipaldo. 
Venise,  1834,  8<>. 


AUX    FRAGMENTS    DE    LO.NGIX.  259 

Laerte  (10).  M.  Vacherot  a  inséré  le  troisième  dans  son  Histoire  de 
l'Ecole  d' Alexandrie!14). 

Pour  tous  les  autres  fragments,  je  n'ai  eu  de  secours  que  quelques 
explications  données  par  les  divers  critiques  qui  se  sont  occupés  des 
Fragments  de  Longin. 

J'ai  traduit  tous  les  fragments  philosophiques,  et,  parmi  les  frag- 
ments littéraires,  tous  ceux  qui  fournissent  quelque  moyen  d'étudier  le 
style  de  Longin,  qui  font  connaître  les  jugements  qu'il  porte  sur  les 
auteurs,  qui  permettent  de  se  rendre  compte  de  sa  manière  de  com- 
menter, d'expliquer,  de  critiquer  les  ouvrages  de  philosophie  ou  de  lit- 
térature, en  un  mot,  ceux  qui  ne  se  réduisent  pas  à  des  remarques 
purement  lexicographiques  ou  grammaticales. 

Afin  de  rendre  plus  faciles  et  plus  clairs  les  divers  rapprochements 
que  l'on  peut  indiquer  entre  le  Traité  du  Sublime  et  le  Manuel  de  Rhé- 
torique, ainsi  que  les  nombreux  rapports  qui  doivent  être  signalés 
entre  ce  Manuel  et  YEpitome  de  Moscou;  pour  faire  mieux  comprendre 
la  convenance  de  quelques  transpositions  ;  enfin,  pour  abréger  les  re- 
cherches et  simplifier  les  renvois,  j'ai  distribué  en  paragraphes  le  Ma- 
nuel de  Rhétorique  et  YEpitome,  en  me  conformant  à  l'ordre  suivi  par 
l'auteur  dans  l'exposition  de  ses  principes. 

Si  je  ne  me  trompe,  la  lecture  de  ces  fragments  ne  peut  que  donner 
une  opinion  favorable  de  Longin,  comparé  aux  philosophes,  aux  rhé- 
teurs et  aux  sophistes  de  son  siècle  ;  elle  montrera  néanmoins,  à  tout 
lecteur  non  prévenu,  qu'il  ne  saurait  être  l'auteur  du  Traité  du  Sublime. 
Ce  résultat  est  le  principal  but  de  mon  travail,  et  je  pense  que  le  pa- 
rallèle que  cette  traduction  permettra  d'établir  entre  ce  Traité  et  les 
Fragments  de  Longin,  est  le  plus  sur  moyen  de  faire  cesser  à  cet 
égard  toute  incertitude. 

(to)  paris,  1847,  2  vol.  12»,  Bibliothèque  Charpentier. 
(»»)  Tome  I,  p.  356  350. 


RAZZIOY  AOrriNOT  TA  ZHZOMENA 


TA  TOY  $IA020<ï>OY. 


AEITANON  A 

nPOOIMION  TOY  IIEPI  TEAOÏ2. 

§  1.  IIoXXwv  y.oc9   Yipôcç,  o!>  MajOjceXXe,  yeyevYipévtùv  cptXoo-o<pwv,  ov% 

WiaTOC    TlOCpà    TOÙÇ    7T/3WTOUÇ     TÏ7Ç     YlllXlOCÇ     Yl^ÛV    %pÔVQVÇ,     (6     f/£V     yà/5 

vvv   Kocipoç,    oùô     drorv   eanv,   oojv   aizcbiv    'ésyym    rou    npocypacvoç  • 

en  §è  (jstpoadtoV  ovtcov  ^pâv,  oùx  oXi'yot  rœv  ev  ^ikoao^ia.  lôyow  itpoi- 

avoaav  •   ouç  aîravraç  jasv  vTrnpizv  iiïsïv  Yipïv  §tà  rrçv  ex  7rat'5cov  eTri      5 

7roXXoùç  T07rouç  a^xa  rofç  yovsvatv  ém&'jfjuav,  avyyeviaQaa  ôè  aùrwv  rofç 

èmëiô)(7x(Jt  xcczà  zocvrb  avyyoïç  è'Qveai  xcà  nofaaiv  èm^ccvzag  ')  oî  uh 

Avertissement.  —  Le  texte  des  deux  premiers  fragments,  tirés  de  la  Vie  de  Plotin  par 
Porphyre,  peut  être  corrigé  au  moyen:  1°  des  manuscrits  mis  à  contribution  par  Fr.  Creu- 
zer  dans  son  édition  des  OEuvres  de  Plotin,  Oxford,  1835,  4°,  savoir:  le  Codex  Cizensis, 
collationné  en  1798,  par  J.  Chr.  Millier,  et  copié  sur  les  mss.  de  Venise  au  XVIe  siècle  ; 
le  Codex  Leidensis,  collationné  par  G. -H.  Moser  ;  le  Codex  Darmstadinus  olim  Colonien- 
sis,  collationné  par  J.-L.  Itenner  et  F.-X.  Werfer,  du  XVIe  siècle;  le  Codex  Monacensis, 
(Mon.  C.)  n°  449,  olim  Augustanus,  l'un  des  meilleurs  et  des  plus  anciens;  le  Codex Pa- 
risinus  (Par.  A.)  n°  1976  de  la  Bibl.  imp.  ;  les  Codices  Marciani  A.  B.  C.  du  XVe  siècle, 
provenant  de  la  bibliothèque  du  cardinal  Bessarion  ;  le  Codex  Mediceus  (A)  plut.  87,  n°  3, 
en  parchemin,  du  XIIIe  siècle,  c'est  celui  dont  s'est  servi  Marsile  Ficiu,  et  le  Codex  Medi- 

(*)  Après  avoir  cité  la  lettre  que  Longin  tin  s'exprimait,  Longin  supposait  fautifs  et 

lui  a  adressée  au  sujet  des  manuscrits  de  altérés  ses  écrits  qu'il  avait  reçus  d'Ame- 

Plotin,  et  qui  formera  le  deuxième  frag-  lius;  cependant,  s'il  existe  des  manuscrits 

ment,  Porphyre  (Vie  de  Plotin,  c.  19.)  con-  corrects  de  Plotin,  ce  sont  ceux  que  pos- 

tinue  en  ces  termes  :  «J'ai  cité  tout  au  long  sède  Amelius,  puisqu'ils  ont  été  transcrits 

le  jugement  que  le  plus  habile  critique  de  sur  les  autographes.  Mais  il  faut  aussi  que  je 

notre  temps,  celui  qui  a  soumis  à  son  exa-  cite  ce  que  Longin  a  écrit,  dans  un  ouvrage, 

men  presque  tous  les  écrits  de  ses  contem-  au  sujet  de  Plotin,   d' Amelius  et  des  phi- 

porains,  a  porté  sur  Plotin,  bien  que,  dans  losophes  qui  ont  vécu  de  son  temps,  afin 

le  principe  et  pendant  longtemps,  trompé  que  l'on  connaisse  complètement  l'opinion 

par  l'ignorance  des  autres,  il  ait  eu  pour  ce  qu'en  avait  coijçue  un  homme  à  la  fois  si 

philosophe  peu  d'estime.  Comme  il  ne  con-  savant  et  d'uii  jugement  si  exercé.  Cet  ou- 

naissait  pas  la  manière  habituelle  dont  Plo-  vrage  a  pour  titre,  Traité  de  Longin  sur  les 


FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


FRAGMENTS  PHILOSOPHIQUES. 


PREMIER  FRAGMENT. 


PRÉFACE  DU  LIVRE  SUR  LES  VRAIS  RIENS  ('). 


Notre  âge,  Marcellus  (&),  a  vu  un  grand  nombre  de  philosophes  ;  ils  ont 
vécu  surtout  dans  les  premières  années  de  ma  vie  ;  car  pour  le  moment  on 
ne  saurait  dire  combien  peu  de  personnes  se  vouent  à  la  philosophie  ; 
dans  ma  première  jeunesse,  au  contraire,  plusieurs  se  distinguaient  dans 
cette  carrière.  Les  voyages  que  je  fis  alors  en  divers  lieux,  avec  mes  pa- 
rents, m'ont  fourni  l'occasion  de  les  voir  tous,  et  notre  séjour  chez  plu- 
sieurs peuples  et  dans  plusieurs  villes,  m'a  permis  même  de  former  des 
relations  avec  ceux  d'entre  eux  qui  vivaient  à  cette  époque. 

ceus  (R)  plut.  85,  n°  15,  du  XIVe  siècle.  —  2°  Au  moyeu  des  variantes  du  manuscrit  d'Ox- 
ford (0),  consulté  par  Tollius,  collationné  par  Hudson,  et  de  celles  du  ms.  du  Vatican  (V), 
n°  1353,  de  la  main  de  Constantin  Lascaris,  collatiouné  par  Bast,  manuscrits  dont  Creuzer 
n'a  pas  fait  usage.  —  3°  D'après  l'édition  princeps  des  œuvres  de  Plotin,  en  tête  desquelles 
se  trouve  la  Vie  de  Plotin  par  Porphyre,  Bàle,  1580,  fol»  (B). —  Les  lettres  CB  marquent 
l'accord  des  mss.  et  de  l'éd.  de  Bâle. 

VAR.  —  1.1  Ciz.  itgXXwv  rô)v  y.aô'  r.aâî. —  1.  7  Ciz.  xa-r'  aùro.  Ciz.  om.  y.xi  ttg'Xeijiv. 


vrais  biens,  adressé  à  Plotin  et  à  Gentilianus 
Amelius;  en  voici  la  préface.  » 

Taûra  £irtirXs'cv  ivapaTE'ôsuca  tgû  xaô'  r,u.à; 
xpiTty.wTârcj  -févoasvo'j,  y.ai  Ta  tmv  âXXwv 
o/.sS'gv  TrâvTO,  tô»v  xaô'  aîiTGv  5'tcXî'j'ÇavTcç, 
S'ei/.vj;  ctx  ■ys'-)|,ov&v  r,  lïep't  ID.wtivcj  xptai;  • 
xai-rci  rà  T7(ô>7%  ht  tt;  tôjv  aXXwv  àaaôiac 
y.aTaçpovy,Tt)tâ);  sy„wv  wpôî  aÙTÔv  aUT&M. 
ïffoxm&l,  â  eV.tt.<jxto  sV.  rûv  AueXîgu  Xafiwv, 
T,u.apTT(i6at,  Hix  ~h  {/.r,  voetv  tgû  àviî'pô;  ttiV 
a'jvr.ôr,  épanvêiav  •  sî  -yocp  riva,  xai  aXXa,  xaî  Ta 
-«  Au.eXîf.>  ^iwpôoTO,  w;  àv  è*  twv  aÙTO- 
•jfpoccptov  u.ETÉtXr.u.u.s'va.  "Eti  Hk  tgû  Ao-pftvG'J, 

â  SV  TM  TJ^vp iy.y.%~i  •yifpxyt   7ïêpt  [IXwTtVOU 


te  /.où  Ap.EXîo'j  xal  tmv  *a6'  £a'JTivjE"pvoT<i>v 
çiXoao'çwv,  àva-j'xaïov  irapaÔEÏvat,  tva  xat 
irXrîpTiî  ^évriTai  iô  •'•Epi  aÙTwv  xptatî,  GÎa  f E'-yovs 
tgû  ËXXGfiu.wTâTG'j  àvâ'pô;  y.at  ÈXcfXTDctoTa- 
too.  'Eiri'ypâttETai  ^È  to  PijîXîcv  Aoj^îvou  wpbî 
nXwTÎvov  y.at  TEVTiXtavîv  Au.s'Xigv,  wepi  te- 
Xouç.*Exm  ^  "gîgvS'e  7rpG&îaiov.  —  V.  sur  le 
traité  TTEpi  te'Xgu;,  les  Recherches,  p.  10. 

(■)  Porphyre  parle  de  ce  Marcellus,  c.  7 
de  la  Vie  de  Plotin,  et  le  met  au  nombre  des 
sénateurs  qui  suivirent  les  leçons  de  ce  phi- 
losophe. Toup  pense  que  Porphyre  épousa 
la  fille  de  Marcellus,  qui  était  aussi  adonnée 
à  la  philosophie. 


202  ta  aoitinoï  toy  <ï>iaos:o<i>oï.  [Fr.  1,  g  1-5.J 

xx't    ôtà  ypxyfiç  èneyeip-naxv  zx  ôoxoûvTa  ayirsi  TzpxypxzeUçQxi,   y.x- 

zxhnôvzeq  zolq  imyiyvop.évoiç,  tyjç  itxp    xvzàv  oxpelelxç   pjezxayevj  •  oi 

ô  xitoyjprivxi    ayiaiv   r,yr,axvzo,  zovg  avvôvzxç   itpooiëocÇeiv  sic  Tyjv  twv 

dpeoKÔvrw  éxvzoïç  •/.xzxOw^iiv.  §  2.  Q,v  zov  pkv  izpozépov  yeyôvxai  zpô- 

7rou,  IlXaTwvixoî  pJèv,  EyxXefôyjs,  xsà  AyjucxpiToç,  xcei  ILoo/Xfvoç,  6  7T£pî       5 

Tyjv  Tpwa'Sa  ôtaTjOt^aç,  oïre  fA£%pt  vyv  ev  ttj  Pw/zyj  SyjfjwcrieuovTEç,  IlXw- 

r&og  Kâà  revnXtavoç  Ap-thoç,  ô  Tovroy  yvcâpipLoq  •  Stwïxwv  ôè  ©e^uaro- 

xXyjç  xat   <Potêtwv,  oire  /^s^ot  7rpwy;v  x*.pxaxvzeq,  Awiôq  ze  y.x\  Myj&oç. 

Ilej0t7raT>jT£y.wv  de  6  AXe£avdjoevç  HXtcdwpoç.  §  3.  Toy  5è  iïevzépov  IlXa- 

twvixoj  piv   Ap.ud)Vioq   /ai  Ùpiyéwiq,  oiq  ripjelq  zb  lOœïazov  zov   yp'wov    10 

Tzpoqeyoïzriaxpev  xvàpxaiv  eue  ôXt'yw  twv  xa9   iauroùç  etç  avveciv  iïievey- 

xoûjtv,  oi'  te  ABfivyai  iïictôoyoi,  AtcdoToç  xat  EyêoyXoç.  Rai  yàp  g?  ri 

to'jtwv  ytypxTizxi.  zimv,  wqnep  Ùpvyévsi  p.ev  zb  rapt  datuovwv,  EyêoiXw 

5è  to  rapt  toû  <i>tXyjêoy  xâù  roy  Topyiov,  x$2  rôv  ApiazozDjei  tzpbq  rrjv  IlXa- 

twvoç  KohzeiocJ  dvzeipYiphow,  oùx  èyéyyvx  itpbq  zb  pszx  twv  èleipyxap.é-    15 

vwv  tov  Xoyov  ayroùs  xpiQpeïv  av  yévojro,  itapépyoà  vn  zoix'jzyj   ypriax- 

phcùv  <nroy8>5,  /-ai  pyj  Ttporiyovplwiv  nepi  zov  ypxyen  bpprtv  XaêôvTwv. 

§  4-.  Twv  §s  STwi'xwv  Eppvoç  xai  A.vaîp.xyoç,  oï  ze  ev  xazei  xara|3tw- 

aavTeç  AQyjvafoç  xat  Moyawvtos  •  xa2  Il£pi7:aTy;Ttzwv  Ap.p.oivioq  v.x\  IIto- 

lsp.xïoç,  cpiXoXoywTaroi  ^éVrot  twv  xaô    ayToùç  dfyjicpw  yevôpevoi,  xa:  jxa-    20 

Xiara  o  Ap.p.(iivioç,  (ov  yxp  £<7Ttv,  oçrts  èxet'vw  ysyovtv  eiç  izolvpxBeixv 

■nxpxTÙcriGioçù  ov  p:hv  v.x\  ypx^ixvzéç  yt  ze.yyvx.bv  oy^lv,  àXXà  izompxzx 

y.x\  lôyovç  èm^euzjy.ovç  xizep  ovv  v.x\  acoQyjvai,  twv  dviïpûv  zovztàv  ovy 

ExcvTwv,  oifjtat  •  ^.y?  yà/s  av  aùroùfi  iïé&aBxi  ïïtx  tojovtwv  j3tSXiwv  vazepov 

yevéaBxi  yvapipovq  xyévzxç  anovBxiozipoiç  avyypxp.px'Ji  zrfj  ixvzûv  xTcch    25 

Briaxvpiaxi  Stavoiav. 

§  5.  Twv  5  oùv  ypa^a'vTWv  ot  piv  ov^ev  itXiov  yl  ayva/wyyjv,  x.at  fz£- 

zxr/pxyw  twv  to?;  Ttpeaëvzipotç  GvvzeQivztov  zkowgxvzo,  KxQtxnep  EvxXc/- 

$yjç,  y.at  Ayjfjtô>c/5£Toç,  xa«  IlpoxXrvoç  •  ot  §£,  pixpà  xout^yl  itpxypxzx  zrjç 

VAR.  —  1. 1  Ciz.  om.  rà  devant  S'oîtcûvTa.  —  1.  3  Ciz.  -où;  (T'JvaTCTovTa;.  Med.  B.  Par.  A. 
irpo;|îiPâ^etv.  —  1.  6  Leid.  oûts  t».s'xpt.  —  1.  8  Ciz.  ^yîato;  au  lieu  de  Mri&io;.  —  1.  1 1  Ciz. 
ôXt-^oiv.  Marc.  A.  Mon.  C  Med.  B.  oXî-ywv.  Ciz.  x»t'  aùroû;.  —  1.  12  Leid.  Marc.  A. 
Mon.  C.  Ciz.  0co'£ouXgç,  les  autres  0£g£oto;  au  lieu  de  Ato'^o-ro;.  —  1.  13  Ciz.  Marc.  A.  Mon. 
C.  7TEpi  twv  &ati/.o'vwv.  —  1.  14  Ciz.  tu.èv  irsb;  xnv.  —  1.  15  OB.  oùx  èyaï'j,'Yua.  V.  où/_i  ifi-y^ux. 
Darm.  B.  7rpb;  irarpà;,  un  copiste  ayant  pris  pour  le  sigue  de  jearpoç  celui  de  la  préposition 

(3)  M.  Zumpt  (Mém.  de  l'Acad.  de  Berlin,      ceux-ci  :  offèntlicher  Lehrer  sein. 
1842,  p.  71.)  traduit  le  terme  $nu.o<nvjtù  par         (*)  A.  Maio,  ayant  découvert  à  la  fin  d'un 


[FR.  I.]  FRAGMENTS  PHILOSOPHIQUES   DE   LONGIN.  263 

Les  uns  ont  pris  soin  de  mettre  par  écrit  leurs  opinions,  et  ont  donné 
ainsi  à  la  postérité  le  moyen  d'en  tirer  parti  ;  les  autres  ont  pensé  qu'il 
suffisait  de  mettre  leurs  disciples  en  état  de  bien  comprendre  leurs  prin- 
cipes. A  la  première  de  ces  deux  classes  appartiennent,  parmi  les  Plato- 
niciens, Euclide,  Démocrite,  Proclinusqui  a  vécu  en  Troade,  et  ceux  qui 
encore  aujourd'hui  enseignent  publiquement  à  Home  (s),  Plotin  et  son  dis- 
ciple Gentilianus  Amelius  ;  parmi  les  Stoïciens,  Thémistocle,  Phoebion  et 
deux  philosophes  qui  vivaient  encore  naguère,  An  ni  us  et  Médius;  parmi 
les  Péripatéticiens,  Héliodore  d'Alexandrie.  A  la  seconde  classe  appartien- 
nent les  Platoniciens  Ammonius  et  Origène,  sous  lesquels  j'ai  étudié  le 
plus  longtemps,  et  qui  l'emportaient  de  beaucoup  en  intelligence  sur 
leurs  contemporains  ;  il  faut  y  joindre  Diodote  et  Eubulus  qui  ont  dirigé 
l'école  d'Athènes.  Si  ces  philosophes  ont  composé  quelques  ouvrages, 
comme  Origène  sur  les  Démons;  Eubulus  sur  le  Philèbe,  sur  le  Gorgias 
et  sur  les  objections  qu'Aristote  oppose  à  la  République  de  Platon  (*),  cela 
ne  suffît  pas  pour  qu'on  puisse  les  compter  parmi  ceux  qui  ont  rédigé 
leur  système  ;  car  ils  ne  se  sont  livrés  à  ces  travaux  qu'occasionnellement 
et  ils  n'avaient  pas  formé  le  dessein  de  se  vouer  à  la  composition.  Ajou- 
tons les  Stoïciens  Herminus  et  Lysimaque,  et  ceux  qui  ont  vécu  à  Athènes, 
Athénée  et  Musonius  ;  puis  les  Péripatéticiens  Ammonius  et  Ptolémée,  les 
plus  savants  de  tous  leurs  contemporains,  surtout  Ammonius,  car  il  n'est 
personne  qui  lui  soit  comparable  en  savoir.  Ces  philosophes  n'ont  rien 
écrit  qui  se  rapporte  à  l'objet  de  leurs  études  ;  on  ne  leur  doit  que  des  poé- 
sies et  des  discours  d'apparat,  qui,  je  le  pense,  ont  été  conservés  malgré 
leurs  auteurs;  car  on  ne  saurait  croire  qu'ils  aient  voulu  se  faire  con- . 
naître  à  la  postérité  par  de  semblables  écrits,  tandis  qu'ils  négligeaient  de 
recueillir  leurs  méditations  dans  des  ouvrages  plus  sérieux. 

Parmi  les  philosophes  qui  ont  écrit,  les  uns,  comme  Euclide,  Démocrite, 
Proclinus,  n'ont  composé  que  des  recueils  et  de  nouvelles  rédactions  de 
ce  qui  avait  été  publié  par  des  auteurs  plus  anciens  ;  d'autres,  choisissant 

Kprff  et  un  autre  ayant  réuni  ces  deux  mots.  —  1.  16  CB.  TïapEpf&v. —  1.  20  B.  f*iv  twv.  — 
1.  24  VB.  His.'xaixi.  O.  peut-être  $sÇaofai. —  1.  27.  Tous  les  mss.  ont  twv  J'ouv  sauf  V.  qui 
porte  twv  8'cl\>.  —  1.  280V.si;otr,aav.  —  l.  29  Ciz.  V.  u.axaà  xcu-t^vj. 

CONJ.  —  I.  12,  Toup,  Weiske,  Egger  lisent  Aïo'Joroç  au  lieu  de  ©scJotcç;  comme  on 
n'indique  aucune  variante  du  ms.  d'Oxford  ni  de  celui  du  Vatican,  c'est  sans  doute  de 
là  que  vient  cette  leçon.  —  1.  16-17,  Tollius,  v_pr,(rau.svMv  «ùtwv  ou  y^SYiaau.Evov;,  et  1.  17 
Xafiovraî.  Creuzer  conserve  la  leçon  des  mss.,  mais  il  pense  que  le  passage  est  altéré. 
—  1.  24,  Weiske,  tcî;  ûoTêpov. 

manuscrit  tris -ancien,  qui  contient  un  com-  IIoXtTEtxv  £mifflp4**v,  a  cru  y  retrouver  le 

mentaire  inédit  de  Proclus  sur  le  10mo  livre  livre  d'Eubulus  dont  il  est  ici  question,  et 

de  la  République  de  Platon,  un  fragment  l'a  inséré,  avec  une  traduction  latine,  dans 

intitulé  :  'ETrtcrxei];iî  -â'tvn'  'ApioroTs/oj;  h  le  Vol.  II,  p.  672-675  des  Scri,  torum  Vett. 

iwtiçtt  tô)v  noÀiTucûv  tt5Ô;  tt,v  DX£nno(  nova  Coll.  vaticana. 


20-1  ta  aoitinoy  toy  a>iAO20<i>oY.  [Fr.  I.  §  5-8.] 

twv  t.cÙmOùv  hzopîxç  xnoy.vY/Uovevoxvzeç,  Hç  zovç  xvzovc  totcwç  èxeivou 
kKzytipYtfccj  avvzôîvxi  j3tc)ia,  KOt&àhtep  Avvtôç  ze  yxi  M^Sioç,  y.x\  4>ot- 
êt'cov  •  ouroç  uhf  xnb  rriq  èv  zyi  )i£ei  /araaxcyriç  yvwpt'ÇeaÔat  fiâXXov,  >î 
r>5s  èv  Tr5  Stavota  avvBiaswg  a^côv  •  otç  xai  tov  H?.cc$ci)jsov  avywtccafe^mé 
rtc  av,  oy5  exefvov  rapà  ~à  rofig  itpeoGvtépotç  èv  riatcç  xY.poxazmv  dpr,-  S 
ulva  ïtXéov  Tt    avy.^x)lôy.evov  eiç  rhv  zov  Xôyou  iïixpBpoiaiv. 

§  6.  Oî  5/y  xat  7ïX^Ôa  TrpooXyjfxa'rwv  a  pzzzyziplaxvzo,  rhv  tmovà-hv 
zov  ypxyziv  xTto$tiï)xu.svQt.,  y.x\  zpôitod  Bzouplxç  îSico  ■/jtYiaxy.evoi,  ÏIaùÎTï- 
vcç  eï(7t  x.at  revnXiavoç  Af/iXtoç  ■  6  fxèv  ràç  Ily&ayopsioy;  ^PX^   Y'a-t 
nXarwvtxàç,  wç  èâôxst,  irpô?  axyzazkpxv  twv  7rpo_  aùroy   v.xxxivrtax-    10  , 
^evoç  eijîjywiv,  (oy&s  yà(o  où5lv  eyyus  ri  rà  Noypjvioy,  xat  Rooviou,  xaî 
Mo&s(oarou,  zaî  ®px<j'J)lov,  zoïç  IlXcoTivoy  Trept  rwv  aurcôv  avyypxu.u.x- 
mv  eîç  xx.p[§eixv  •)  6  ôè  ÂftéXtoç  xat   't'^vyj  ^èv  royroy  jSa^t'Çstv  npoxipov- 
fxsvos,  xat  rà  TroXXà  p.èv  rwv  xvzûv  iïoyuxzoiv  èyôysvoq,  zyi  de  è^epyxaîx 
Ttolvç  wv,  xat  ryj  zt5ç  êppjjveixç  œpiSoly  npbç  zov  èvxvziov  eWvco  ÇjjXov    15 
urrayôfxevoç.  §  7.  Ùv  xat  f/ovwv  fy*etig  a£tov  dvat  vo/xi'Ço^sv  èxiT/.oTzeïoBxi 
avyypxy.p.xzx.  Tovç  fzèv  yàp   Xot7roùç  Tt  nç  av  xtveîv  otbtro  5efv,  acpetç 
e^rra'Çetv  èxet'voyç,  Trap   cov  Tra'vra  Xacôvreç  oyroi  ysypxcpxviv,  oydlv  aùrot 
7ra/3   aurwv  tzpoçBkvzeq^  ol»^  on  tcôv  xecpaXaiwv,  a).),  oy§è  ràv  èniyeipr/- 
fjiaTcov,  oùS   oùv  >7  avvxycùyvjg  zàv  7ra/3a  to.'ç  7rXetoo'£V,  >7  xpiasbx;  zov    20 
|3eXTtovoç  èm[jLe)j)8ivz£ç.  §  8.  H§yj  f/îv  ouv  xat  ôt'  à'XXcov  rourt  7r£7ro{>7xa- 
^ev  wç7rep  y.aî  rw  ^èv  Fevrt?aaa«û  Trept  t>5ç  xara  IlXarcova  ^iy.xioi'jyt^ 
obremovres,  roû  ôè  nXwrt'voy  ro  7îe/3t  rcov  t§£o5v  ertax^^a'uevot.  Tov  uèv 
yàp  xotvàv  ■hy.Gyj  ze  xxyMv(ùv  èzxïpov  ovra,  Bxaùlx  zov  Tvpiov,  oy§  aù- 
zbv  bXlyx  7T£7:payfxar£yfjt£voy  xarà  T>7V  zov  IïXoortvoy  p.ijpjo'tv,  (ov  a7io5e-    25 
£xpevoç  p.x~)Xov  zriç  izxp    ft[ùv  xyoyfnç,  èneyelpyius   dix  Gvyypxpuxzoz 
a7ro5e?£at,  j3e).T£C«)  §ô^av  Tiepî  -twv  iiïeûv   zyjç  y^Xv  àp&XJWVGvç  ejovzx^) 
fxszploiç  zyj  xvziypxyy   iïieléyÇxi   ôoxoyaev,  oyx  eu  Tra),ivw§^aravra,  xav 
to'jto^  ovy.  oliyxg  twv  àvSpwv  zovzoiv  nauwptareç  ^oix^   ioçTîp  v.x\  èv 
zfi  npbç  zov  AuD^iov  èmazolfi,  iikyzBoç  plv  èjova-r,  <3vyypxu.u.xzoç,  XKOY.pi-    30 
voylvYj  $è  izpbç  xzzx  zGiV  im  xvzov  T.pbq  Y)y.xç  xnb  ZY>q  Pcôfx^;  ohreffTaX- 

VAR.  — 1.  2Ciz.  Marc.  A.  Mon.  C.  Ttôsvat.  —1.  4  Ciz.  Marc.  A.  Darm.  Mon.  C.  Med.  A.  Par. 
A.  V.  ouvTsclUw;.  Med.  A.  à  la  marg.  <t'jvÔ£<t£(oç. — 1.  S  Marc.  A.rà  irep't  tcî;.  —  1.  7  Marc.  A. 
Mon.  C.  dUi  PÙrtx»  —  1.  8  B.  àiroâ'e^âu.Evct.  Ciz.  Marc.  A.  Mon.  C.  -/apiaâasvci  au  lieu  de 
/sr.ffâu.ev&i.  —  1.  10  Ciz.  y.xi  wç  fôéxtt. —  1.  H  B.  où^è  ^às  àff'j;.  C.  cùâ'ê  -yàp  oùS^èv  i-j-p;  tu 
Ciz.  om.  >ca't  Koovîoj.  —  1.13  Ciz.  Marc.  A.  Mon.  C.  om.  (i«>  avant  tcûtcj.  —  1.  15  Leid. 


11!.  I.]  FRAGMENTS   PHILOSOPHIQUES   DE   LOMGIN.  ïïiï 

des  points  de  peu  d'importance  traités  par  des  philosophes  antérieurs,  ont 
entrepris  de  composer  des  livres  sur  les  mêmes  sujets  ;  tels  sont  Annius, 
Médius  et  Phœbion  ;  ce  dernier  cherche  plutôt  à  se  faire  remarquer  par 
j'élégance  de  son  style  que  par  la  marche  logique  de  ses  idées.  On  pour- 
rait leur  associer  Héliodore,  qui  s'est  borné  à  recueillir  et  à  rédiger  ce  que 
ses  prédécesseurs  ont  exposé  dans  leurs  leçons. 

Ceux  qui,  par  le  grand  nombre  des  questions  qu'ils  ont  traitées,  ont  bien 
prouvé  leur  intention  d'être  auteurs,  et  qui  ont  envisagé  leur  sujet  d'une 
manière  originale,  sont  Plotin  et  Gentilianus  Amelius  :  le  premier  paraît 
avoir  exposé,  avec  plus  de  clarté  que  tous  ses  devanciers,  les  principes 
de  Pythagore  et  de  Platon  ;  car  les  traités  de  Numenius,  de  Cronius,  de 
Moderatus,  de  Thrasyllus,  sont  bien  loin  d'être  aussi  exacts  que  ceux  de 
Plotin  sur  le  même  sujet.  Amelius  s'efforce  de  marcher  sur  ses  traces  ;  il 
soutient  le  plus  souvent  les  mêmes  opinions;  mais,  manquant  de  mesure 
dans  ses  développements  et  prolixe  dans  son  style,  il  suit  une  marche  qui 
est  tout  l'opposé  de  celle  de  Plotin.  Ce  sont  les  seuls  dont  nous  pensions 
qu'il  vaille  la  peine  d'étudier  les  écrits.  Quelle  nécessité  de  s'occuper  des 
autres,  puisque  j'ai  renoncé  à  examiner  ceux  même  à  qui  ils  ont  em- 
prunté le  contenu  de  leurs  livres?  Bien  loin  d'avoir  rien  ajouté  à  leur  pro- 
pre fonds,  je  ne  dis  pas  en  fait  d'idées  nouvelles,  mais  même  en  fait  de 
preuves,  ils  n'ont  pas  seulement  pris  la  peine  de  recueillir  ce  qui  est  dis- 
persé dans  un  grand  nombre  d'ouvrages,  ni  de  choisir  ce  qu'il  y  a  de 
meilleur.  Mais  j'ai  porté  mon  attention  sur  d'autres  écrits  ;  ainsi  j'ai  com- 
battu l'opinion  de  Gentilianus  sur  la  Justice  suivant  Platon,  et  j'ai  exa- 
miné l'ouvrage  de  Plotin  sur  les  Idées.  Je  crois  aussi  avoir  suffisamment 
réfuté  l'ami  commun  de  ces  deux  philosophes  et  le  mien,  Basilée  de  Tyr(5), 
qui  a  composé  de  nombreux  traités  dans  lesquels  il  s'est  appliqué  à  imiter 
Plotin.  Renonçant  à  notre  doctrine  pour  adopter  celle  de  Plotin,  il  avait 
essayé  de  montrer  dans  un  écrit  que  l'opinion  de  celui-ci  était  préférable 
à  celle  que  nous  soutenions  ;  mais  il  n'avait  pas  bien  justifié  son  change- 
ment de  système.  Dans  mes  ouvrages,  j'ai  attaqué  la  plupart  de  leurs  as- 
sertions, ainsi  que  dans  ma  lettre  à  Amelius  qui  est  devenue  presque  un 

om.ÈvavTÎcv.  —  1.  1G  V.  In  y.ù  p.o'vov.  —  1.  17  Med.  B.  om.  -i  — 1.  18,  CB.  raùra  — 1.  19 
Med.  A.  B.  îrap'  aûrwv.  —  1.  24  Marc.  A.  *àxeïv&v.  V.  a  le  nom  n&ptt'jaicv  écrit  au-dessus 
de  BaaiXs*.  —  1.  2A  Med.  B.  àvrifpaçf,?. —  1.  31  B.  ttoô;  érrtt.  —  OB.  èi«i73àu.=vwv. 

CONJ.  —  1.  3-4,  Pearce  change  de  place  les  mois  /.%7%(SY.vjr,s  et  e-jvôî'aew;.  —  1.  1 1 , 
Weiske  aimerait  mieux  où£è  -fis  efôlv  ti  syp;.  —  1.  18,  Weiske,  tx  aJTÔv  Xaflivre;.  Il 
est  bien  plus  conforme  à  l'idée  de  l'auteur  de  lire  râvra  Xa[V.,'v7E;,  puisqu'il  dit  à  la  ligne 
suivante:  où^èv  a.ùzr.\  -ap  ahxin  -po;f)ÉvTeç. —  1.  28,  TOLLIUS,  [AETptw  àyTifoxor  ou  ftiTptttç 
ty,  iyrrypgyfr  — -1.  31,  Crelzer  préfère  la  leçon  si7îT7xXu.c'vti>y. 

(5)  Porphyr<>,  qui  se  nommait   d'abord  puratus.  V.  dans  les  Rectierches,  p.  9,  l'ex- 

Malchus,  c'est-à-dire  roi,  en  langue  syria  posé    de  la  discussion   entre  Porphyre  et 

que.  Ce  fut   liongin,  suivant  Eunape,  qui  l.ongin. 

changea  ce  no  tn  en  celui  de  Ilopfôptoç,  Pur-  27 


266  TA  AOTTIiNOÏ  TOT  4>IA020<I>0Ï.  [Fr.  I,$8. — Fr.1I,§2.] 

.asvov  •  yjv  ocjxoç  uiv  èmaxokriv  izepi  roû  xpônov  xriç  IlXwTivou  cptXoaocptaç 
sypztysv,  v}u.eï.ç  §1  txùxb  jjwvov  tz poçrjpvÂtjQnp.vJ,  T*5  xotvx;  roû  <7vyypâ^.ij.<x- 
xoç  £7Ttyj0a(p^  Tipo?  rôv  AuéXtov  htiaxo)<hv  ccoxb  Trpoçor/opevaocvrsç. 

VAR.  —  1.2  Marc.  B.  Med.  A.  out  en  marge  auvrâ-j^-ot-ro;. —  1.  3  Leid.  -rcpoça-pSEÛcvre;. 

(6)  A  la  suite  de  cette  citation,  Porphyre  tout  l'opposé  de  celle  de  son  maître,  il  fait 
(ch.  21)  continue  en  ces  termes  :  «Dans  ce  ensuite  mention  de  moi,  qui  avais  été  admis 
qui  précède,  Longin  a  reconnu  que  Plotin  et  récemment  dans  la  société  de  Plotin  ;  il  me 
Amelius  l'emportent  sur  tous  les  philosophes  désigne  comme  l'ami  commun  de  ces  deux 
de  son  temps  par  le  nombre  des  questions  philosophes  et  le  sien  ;  il  me  nomme  Basilée 
qu'ils  étudient,  et  qu'ils  ont  suivi  dans  leur  de  Tyr,  et  ajoute  que  j'ai  composé  de  nom- 
étude  une  méthode  qui  leur  est  particu-  breux  traités  où  je  me  suis  appliqué  à  imi- 
lière.  Bien  loin  de  se  conformer  aux  opi-  ter  Plotin  ;  reconnaissant  par  là  que  j'ai  su 
nions  de  Numenius  et  de  les  préférer  à  d'au-  éviter  la  prolixité  si  peu  philosophique  d'A- 
tres,  Plotin,  dit-il,  a  suivi  celles  des  Pytha-  melius,  et  que  je  me  suis  conformé  en  écri- 
goriciens  et  de  leur  maître,  et  les  écrits  de  vant  au  genre  de  Plotin.  Le  témoignage 
Numenius,  de  Cronius,  de  Moderatus  et  de  d'un  homme  si  considéré,  qui  tient  la  pre- 
Thrasyllus  n'approchent  point  de  ceux  de  mière  place  parmi  les  critiques,  et  qui  jus- 
Plotin,  sous  le  rapport  de  l'exactitude  avec  qu'alors  était  prévenu  contre  Plotin,  doit 
laquelle  les  principes  de  Pythagore  sont  suffire  pour  montrer  que,  si  j'avais  pu  me 
exposés.  Après  avoir  rappelé  qu'Amelius  rendre  auprès  de  lui  lorsqu'il  m'y  invita,  il 
suit  les  traces  de  Plotin,  mais  que,  man-  n'aurait  pas  écrit  la  réfutation  qu'il  m'adressa 
quant  de  mesure  dans  sa  composition  et  se  avant  d'avoir  approfondi  la  doctrine  de  Plo- 
montrant  diffus  dans  ses  développements,  il  tin.»  'Ev  $v\  t&ûtoi;  to'ts  ÔHioXo-pidÊ  tùv,  «âv- 
s'est  livré  à  une  manière  d'écrire  qui  est  twv  twv  sV  aùroù  f sfcvo'-rtov  7tXtî8si  te  irpo^Xr,- 

AEPFANON  B' 


§  1 .  Rat  ov  ptèv  xavxoc  xà  j3tj3Xta  ■Kip.mw,  oxocv  aoi  <Soxrj  •  fxàXXov  ôè 
xojju'Çetv.  Où  yàp  av  xKoartxinv  roû  itoïloauç  iïeïaBoâ  <tou,  xw  iipbç  ri\x.à.ç, 
biïbv  xftç,  hépoîtae  Tzpov.pïvai,  îtav,  ei  pjâèv  &  cOXo,  (xi  yàp  àv  xai  cocpôv 
ittxp  Yip.àv  Tipoç^oYMV  dyuoio  ;)  xriv  yt  TraXatàv  awrfi&av,  v.a.1  xbv  ccipx, 
p£xpidt>xocxov  ovra,  itpbç  >jv  Isyeiç  <7(i>p.ocxoç  daQsveioa/,  x&  ôïïlo  xi  xlyvjq  5 
oinBeig. 

Ilocp   è(j.ox>  ôè  priïsv  TrpoçSoxav  xaivôre/sov,  p;3    oùv  xû>v  7raXa£tôv,  bacc 
cp^;  aTToXwXexévaJ  ■  §  2.    twv  yàp   yp<x\â.vxwj  xoaoûxn  (tftocviç  èvxxvQx 

Avertissement.  —  Le  texte  de  ce  fragment  s'appuie  sur  les  mêmes  manuscrits  et  la 
même  édition  princeps  que  le  précédent. 

VAR.  —  1.  1  CB.  TatJTOt  n  wé|/.Tre:v.  V.  raûra  rà  |3i|îXîa.  —  1.  3  Ciz.  Marc.  B.  Mon.  C.  xat 
-jrpo?  oocpo'v.  —  1.4  OV.  irpo^oy.àv.  Ciz.  om.  te  ou  *(&  avant  TraXaiocv.  —  1.5  V.  tcù  aw- 
u.aTo;.  Marc.  A.  Mon.  C.  om.  ti  après  â/Xc.  —  1.  7  Ciz.  Marc.  A.  Mon.  C.  wpo^ocwv. 

CONJ.  —  1.  8,  Weiske  aimerait  mieux  -ypaœE'wv  ou  àvTi-ypauî'wv  ;  je  lirais  plutôt  -ypa- 

«pOVTWV. 


[Fu.  IL] 


FRAGMENTS    PHILOSOPHIQUES   DE   LOM.I.V 


m 


traité,  et  dans  laquelle  je  réponds  à  quelques-unes  des  observations  qu'il 
m'avait  adressées  de  Home.  Amelius  avait  donné  pour  titre  à  sa  lettre  : 
De  la  marche  suivie  par  Plotin  en  philosophie.  Pour  moi,  je  me  suis  con- 
tenté d'un  titre  plus  vague,  et  j'ai  intitulé  ma  réponse  :  Lettre  d  Ame- 
lius (6). 

CONJ.  —  1.  2,  Wyttenbach  et  Weiske,  ÈTTE-ypa'yEv.  —  1.  3,  Creuzer  préfère  la  leçon  de 
l'édition  de  Bàle,  —  pô;  tt,v  'AaeXtou  èïtio-toXtv. 


IMITIOV,     &lEVE*Y!«îv    nXwTÎvd'v    TE    KO.   'Au.s'XlOV, 

tuShm  iïz  ôewpia;  i£î<i>»[AâXio-Ta  toûto'jç  Ypr'r 
aao-âat  ■  Ta  Nouu.r,vto'j  $ï  où/,  gti  y-ojiâXXE- 
oôai  M.  Tiy.eîvcj  ïîpEO-pEÛEtv  <Si-[u.%-z,  àXXa 
Ta  twv  nuôa'yofEtcov  aÙTOÙ  te  sXgu.s'vou  ja£- 
Ttî'vat  S'o-^u.a.Ta,  y.at  oùS''  Èyfù;  Etvat  Ta  Noo- 
ar.vicj  xa]  Kpovîov,  xai  MG^Eparou  xai  0pa- 
a'jXXou  toi;  nXwTtvo-j  Tvspi  twv  aÙTÛv  auf- 
Ifpâu.u.aatv  «;  àx-p'.|ÎEtav.  Et— wv  &s  iTEpî  Ao.e- 
Xtcv  îti  y.aT'  îyvïi  asv  toj  nXwTivov  ÈJiâS'tÇE, 
Tf  8i  £;Ep"yaaia  — oXù;  wv  *al  ttî  tt;  épur,- 
vEta;  —EptjioAT;,  — pô;  tov  ÈvxvtÏov  Èx.EtVM  ÇtXgv 
•J7tt,^eti.  "Oy.w;  u.vr,(j6cU  tfuQ  nopepupîou   éti 


àpy^à;  É/.GVT0;  txî  irpb;  tov  nXMTtvov  auvou- 
aia;,  tpr.atv,  OTt  £è  ô  *otvo;  tôumv  te  y.àscEtvwv 
ÉTalpo;  BaatXEÙ;  ô  Tûptoc  oùj'  aÙTO?  ôXï-^a  tte- 
irpa^aaTE'ju.Evo;  xaTa  ttv  nXwTtvou  [Muriaiv 
<Tuvs'âri)cs.  TaÙTa  ovtm;  xaTt&wv,  gti  ty;;  t' 
'Au.eXîgu  TTEpiPoXr;  to  à^iXcacocv  r;avTEXâ>; 
ÈcpuXaÇâu.r,v,  y.aî  TTpb;^Xov  toû  nXwTtvoo  -j-pâ- 
çttv,  Éwpwv.  'ApXEÎ  toîvjv  o  tghcûto;  àvrp  y-at 
Èv  *p(aEt  TïpwTo;  cov,  y.at  Û7;zi\rlu.u.ivo$  ày^pt 
vùv,  TOtaÛTa  •Ypâcpwv  itesI  nXwTÎvou,  w;  Et  y.at 
xaXoûvTi  [/.s  tov  nopepuptov  auvE'^n  ÎEVjÔYÎvai  (?) 
tntfifiiÇw  aÙTÔ),  où&'  àv  àvTE'"ypa<J/Ev  à  ttsIv 
ây.ptpâxiat  tô  ^o'-j'u.a,  "Ypâ^at  ÈTrevEtpy.dsv. 


FKAGMENT  II. 


EXTRAIT   D'UNE   LETTRE   DE   LONGIN   A    PORPHYRE.  (') 


Envoie-moi  ces  livres  quand  tu  le  jugeras  convenable,  ou  plutôt  ap- 
porte-les moi.  Car  je  ne  me  lasserai  pas  de  l'inviter  à  te  rendre  auprès 
de  moi  plutôt  qu'ailleurs  ;  non  que  j'aie  à  l'offrir  quelque  nouvelle  con- 
ception philosophique,  mais  du  moins  à  cause  de  notre  ancienne  amitié, 
et  pour  jouir  du  bon  air  que  nous  respirons  ici  en  Phénicie,  dont  le  climat, 
quoi  que  tu  en  dises ,  serait  très-favorable  à  ta  santé. 

Cependant  je  ne  te  promets  aucun  nouvel  ouvrage,  ni  même  ceux  des  s^*^.' 
anciens  que  tu  assures  avoir  perdus  ;  car  nous  sommes  ici  dans  une  telle 

(*)  Voici  comment  Porphyre  (Vie  de  Plo-  Il  est  conçu  en  ces  termes. — "Hv  £è  Èay.E  /.%: 

tin,  c.  18)  introduit  cette  citation  :  «Quant  Aoyyïv&î  ttes'i  to5  nXwTÎvou  JoÇav,  Èi;  a>v  u.i- 

à  l'opinion  que  Longin  s'était   formée  sur  XtuTa  7:pa;  aÙTov  é'"yô>  fpâcpuv  è<TY,u.aivov,  8r,- 

Plotin,  principalement  d'après  ce  que  je  lui  Xûo-ei   (AE'po;  è-'.ttoXt;;,    "Ypa^Etar^  irpi;   jae, 

en  avais  écrit,  on  la  verra  clairement  dans  M^pi  tcûtcv  tov  Tpo'irov.  AÇtwv  -^âp  (u  à-b 

ce  fragment  d'une   lettre  qu'il  m'adressa  ty,;  ImiXiaj  iwttiîv*  icfhi  «Mn  i\;  tt.v  «l'ot- 

pour  me  rendre  auprès  de  lui,  de  Sicile  en  •ny.r.t,  xal  KopiîÇttv  t«  p^PXyi  reO   IBwrrivoti, 

Phénicie,  et  lui  apporter  les  livres  de  Plotin.  vr,<y\. 


288  TA    AOITTSOÏ  TOT  <1>LA020«I'0Y.    [FR.  Il,  g  2.—  Fu.  III,  g  1 

y.xcjia-r,y.v^  Ôçre,  VÈ  Toùç  &£oùç,  Tra'vTa  ràw  yjpww  toÙtov  Ta  X£t7rcucVa  rwv 
HXam'vov  xaTaaxeya'Çouv,  uôXtç  aÙT&iv  èiïsr/.pocTY]<ïoc,  tov  vrroypacpÉa  tcôv 
p.£V  eîtoScTtoV  xkxt/ow  épywv,  izpoç  ivl  §s  toutw  Ta'çaç  y£VcV9a«.  Rai  xi- 
vxr,p.ai  p.sv  osa  $ox£?v  7ra'vra,  xa2  rà  vùv  Ùtto  <roù  TOucpQévTa  •  xexTy;f/.at 
ôè  YipLirskùç,  où  yàp  p.zxpi(jaq  yjv  (5iYip.xpnop.evx.  KatTot  tov  ÈTaîjoov  AfisXtov  5 
wuyjv  avaX>7'|'eo-9a£  ta  rwv  ypxyioïv  w:xiap.xxx'  tcô  5  y?v  â')J>a  zpovp- 
ytxizepx  ty)ç  Toiaùryjç,  izpoçsàpeixç.  Oùxouv  i^co,  Tt'va  ^ûx;  xp'oTtov  ocvzoïç 
ôux)<r,aai,  Kaitisp  intepsrctBvpûv  xx  xe  iztpl  tyvyjjç,  xed  rà  7T£pt  toù  ovroç 
£7rtax£'^aaôat  ■  Taùra  yàp  oùv  scat  p.a'Xtara  §irip.<xpxY)Xxi  ■  /.ai  îràw  (3ou- 
Xotpyjv  àv  eXQefv  uot  Traoà  ctoù  rà  p.rr  xxp&etxç  ysypxu.uévx,  toù  7ra£-  iO 
avxyvûyxi  fjwvov,  £ÎTa  à7ro7T££L'.|jat  Tra?.iv. 

§  3.  Aùôtç  ô*È  tov  aùrov  Èpoï)  Xoyov,  on  ^  "éuTray,  aXX'  aÙTÔv  r'xetv 
ëyovxx  fzàXXov  à£tciu,  TaÙTa  Te,  xat  twv  Xotrrwv  et  rt  ôiarocpEuyE  tov  Ap.é- 
Xtov  •  a  ph  yxp  r,yxyev,  xizxvxx  5tà  ottouo^ç  btxrtaxuYiv.  Tlâç  5  oux 
éfxeXXov  xviïpàç  vt:ouvy)uxxx,  r.xar^  ai^oùç  a£ta  xat  nuyjç,  xT^aeaQat  ;  IS 
Toùro  yàp  oùv  xat  "Kxphvxi  aoi,  xat  pxxpxv  aVôvrt,  xat  7î£Ot  t>7V  Tvpov 
Oixxpîêovxi  zvyyâvd)  &77:ouSev  £Ksgtcc)x.wç,  cti  tcôv  jxèv  vr.oQLazwj  où  Travy 
f/£  ràc  7roXXàç,  T:poçU<j9oa  avp£écrl7.£v  ■  tov  5è  tuttov  txjç,  ypxyr,z,  v.x\  twv 
èwotwv  xxv^poç  rhv  tcvkvÔxyixx,  y.xi  xb  cptXôaocpov  ryjç  twv  ^YiXYip.xx(x)v 
5ta&ecrecoç,  Ù7T£pêa)^ôvrwç  àyocp.ai  '/.où  cptÀw,  xai  ]a£Tà  rwv  EXXoyi^wra-  20 
twv  ay£tv  rà  toutou  (3têXta  cpat'yjv  av  Ô£fv  Toùç  Çy?TyîTtxoùç. 

VAR.  —  1.  J  Marc.  A.  p.à  toùç  6.  Marc.  A.  toù  IIX.  —  1.  2,  Mon.  C.  irapaaxeoâÇttv  et 
y.araffîtEÛaÇtov.  —  1.  3  0.  év't  $ï  tcÛtjdv.  —  1.  4  C.  ûirb  acû.  B.  àiro  aoû. —  l.  9  V.  om.  p.â- 
Aiffra.  —  l.  10-H  Marc.  A.  Mon.  C.  V.  Trapapâvai.  —  l.  13  Marc.  A.  R.  Mon.  C.  raûrâ 
-p.  R.  xai  Xgitcwv.  — 1.  IS  Darm.  Med.  A.  iroviîu.aTa.  Marc.  A.  u770u.v7iu.aTi.  Leid.  Marc. 
A.  Mon.  C.  xTTÎffxaôai.  Med.  A.  ^rrasodat. 

AEPFANON  r' 

§  1 .  IvveAÔvrt  ô'  eîtoh/,  nôppoi  p.01  ôoxoOatv  a(pe<7T7jx£vat  toù  Ta  ôéovTa 
Xoyi'Ç£0"9at  Tra'vTeç  £<p£^>5ç,  ôîrôaot  T^v  tyvyriv  ffw/xa  aTOcp^vavTo.  Ilcôç  yàp 
oXtoç  èyyjupeï  KocpocKlyaiov  ehxî  Ttvt  twv  aroiyeioiv  to  xaT  aÙT>?v  0ef- 
vat  ;  TIoù  ÔÈ   £7ri  Tac  y-pdanc,  xat  fjtt^etç    aveveyxEtv  ;  ai,  kxtx  zollovç 

Avertissement.  — Le  texte  de  ce  fragment  peut  s'établir  par  le  manuscrit  d'Oxford  (0) 
et  par  l'édit.  de  la  Préparation  Evangélique  d'Eusèbe,  publiée  à  Paris  en  1628,  p.  822  (P\ 

VAR.  — 1.  10.  7Tc'pp(o  $exov9i.  —  1.2  0.  wo3  "yàp.  — 1.  A  P.  ivtvrpuîv. 


|FR.  III.]  FRAGMENTS   PHILOSOPHIQUES  DE  LONGIX.  889 

pénurie  de  copistes,  que,  voulant  nie  procurer  depuis  longtemps  ce  qui 
me  manquait  de  Plotin,  je  n'ai  pu  en  vérité  y  parvenir,  qu'en  faisant  quit- 
ter à  mon  secrétaire  son  travail  ordinaire,  et  en  lui  prescrivant  de  ne 
s'occuper  qu'à  cela.  Je  possède  maintenant,  je  crois,  tous  ses  écrits,  grâce 
à  l'envoi  que  tu  viens  de  me  faire  ;  mais  je  ne  les  possède  qu'à  moitié,  car 
ils  sont  pleins  d'incorrections.  Je  comptais  que  notre  ami  Amelius  corri- 
gerait les  fautes  des  copistes,  mais  il  a  eu  sans  doute  d'autres  travaux  plus 
importants  à  faire  que  cette  révision.  Je  ne  sais  donc  pas  comment  je 
pourrai  m'y  prendre  pour  les  lire  et  les  étudier,  quoique  je  sois  très-cu- 
rieux de  connaître  les  traités  sur  l'Ame  et  sur  l'Etre,  et  ce  sont  les  plus 
fautifs.  Je  désire  donc  vivement  que  tu  me  procures  un  exemplaire  correct 
de  ces  livres,  seulement  pour  collationner  les  miens,  après  quoi  je  te  le 
renverrai.  Toutefois  je  te  renouvelle  ma  prière  de  ne  pas  les  envoyer,  mais 
de  les  apporter  plutôt  toi-même,  en  y  joignant  ceux  qu'aurait  oubliés  Ame- 
lius ;  car  je  me  suis  empressé  d'acquérir  tout  ce  qu'il  avait  apporté.  Com- 
ment aurais-je  hésité  de  me  procurer  des  ouvrages  qui  méritent  tout  mon 
respect  et  toute  ma  considération  ?  Cependant,  comme  je  te  l'ai  avoué  et 
de  près  et  de  loin,  et  lorsque  tu  te  trouvais  à  Tyr  (*),  je  ne  saurais  admettre 
toutes  ses  hypothèses.  Quant  à  son  style,  à  la  richesse  de  ses  pensées,  à  la 
méthode  avec  laquelle  il  traite  les  questions,  je  les  admire  grandement  et 
j'en  suis  charmé  ;  aussi  suis-je  prêt  à  déclarer  que  les  amis  des  recherches 
philosophiques  doivent  mettre  ses  ouvrages  au  nombre  des  plus  remar- 
quables. 

CONJ.  1.  3,  WEISKE  XfcÎTOl  K£XTYi[J(.at. 

(»)  V.  sur  les  séjours  de  Porphyre  à  Tyr,      M.  Boissonade.    Journal  des  Savants,  Dec. 
un  article  de  M.  V.  Cousin  sur  l'Eunape  de      1826,  p.  740.) 


FRAGMENT  III.  (•) 

En  résumé,  tous  ceux  qui  ont  avancé  que  lame  est  un  corps  me  sem- 
blent s'être  considérablement  écartés  de  la  droite  raison.  Comment  est-il 
possible  d'admettre  que  ce  qui  est  propre  à  l'âme  ait  du  rapport  avec 
quelqu'un  des  éléments?  Comment  serait-elle  susceptible  d'alliage  et  de 

(>)  Ce  fragment  est  emprunté  à  Eusèbe,  courte  réfutation  qu'en  a  faite  Longin,  phi- 

qui,  dans  le  livre  XV  de  sa  Préparation  losophe  de  notre  temps.»  —  Toiaûraxat  rà 

évangélique,  traite  des  opinions  des  Stoï-  ffiç  Srwixrî  cpiXcaoçtaç  à^i  twv  jkxt'  ètïito- 

ciens,  et  s'exprime  ainsi,  ch.  20  :  u.t.v  Apeîou  Ai&ôticu  auvaiXe-fasva.  npô;£s  tt.v 

"  Voilà  ce  que  j'ai  recueilli  de  l'abrégé  de  -rvepi  tyttftt  (xtotcov  tûv  àv^pwv  Jo'Çav  iTzxç/.v. 

la  philosophie  stoïcienne  composé  par  Arius  rà  wapà  Aoy^vw  tw  y.xô'  ruâ;  <juvtou.m;  xvt- 

Didymus.  Quant  à  l'absurde  opinion  des  Stoï-  eip/.us'va,  £ià  t'/jtov.  —  V.  la  traduction  de 

ciens  au  sujet  do  lame,  il  suffira  de  citer  la  M.  Séguier,  t.  H,  p.  48*-48fi. 


270  ta  AOrriNOY  TOY  <MA020<f>OV.  [Fr.  III,  §|l-3.] 

yvyvlpzvxi  xpoKov:,  a).)>wv  pkv  auu&^roov  ioixç  (jwaorwv  àiroyswxv  Tre- 
cp:  xaatv,  èv  oîç,  si  Y.cà  p.r)  avveyàq,  à)^  oùv  mpptàQev  tôeïv  èvi  xàv 
axotyclw  xixixv,  xaà  xyjv  rtpbg  xx  iïevxspx  xat  xpixx  x&v  Ttp&xvn  acpop- 
fjtrçv.  Twv  ôè  r.epl  tyvyyiv  îyysç,  oùSèv,  où5è  xsKpyiptov  eu  xoïq  aay.cx.aiv 
siip[ay.exxi  •  xav  et  cptXoTt^ofrô  nç,  wç  É7rtxovpos  xat  X.pvami:oç,  xizxvxx  5 
Xt'Ôov  xtveîv,  xat  ndaxv  èpevvxv  Suvautv  aâ)p.xxoç  eiç  ykveatv  twv  rceoi 
^UX^'  ?rpa'£eù)V. 

§  2.  Tt  yàjo  ^  toO  mevpxxoç  r^plv  XeTixqrnç  npovpyov  yévoix  xv  eiç 
yxvxxalxç  y,xl  loyiap.ovç  ;  Tt  5è  twv  arôfxwv  ayr^x  xoax!Jxr,v  Ttxpx  xx 
x)lx  eyei  ovvxp.iv  y.x\  T/507TV7V,  œçre  yphvrtaiv  yevvxv,  oxxv  eiç  éxipov  10 
lùAaiv  eyy.xxxp.i-/B9)  aûpxxoç;  OÏpxi  pèv,  wç,  oud  et  twv  Hcpatarou  nç 
av  tu^oi  r/5i7iq§wv  xat  Qepxnxtvàv,  (wv  (py;a-tv  Op^poç  xovç  plv  xvxop.x- 
xovç  eïs  tov  xyûvx  ytepeïv,  xxç  oè  avvepyxXzaBxi  rcô  iïeanixY),  y.x\  prfîe- 
voç,  ot'cov  Çcôvreç  ëyovai,  TOsovextTipxxoiv  omoXzvKzaBxi^)  p.r)xi  ye  <Sf)  xûv 
ex  XXVX0JJ.XX0V  ^yjy^arwv,  axât  aùrotç  èrrt  rwv  xiyixlûv  ■KpoçiotY.e  Xt'ôotç,  15 
eiç  to  $vvxa8x(,  xi  itepixxoxepov  uotetv  npàç  xiaBnaiv. 

§  3.  Zyjvmvi  piv  yxp  xa!  K),ea'v0et  vepzahaeii  xiç  xv  dtxatwç,  oyrw 
aycopx  uëjOtartxœç  7rept  aur/5ç  QixleyBeïai,  xai  toutov  a//cpw,  tov  axepeo-j 
a&pxxoç  eivxi  xiiv  tyvyjhv  xvxBvpixaiv,  cpriaxai.  Tt  yàp,  w  îrpôç  Ôecôv, 
xotvov  oXcoç  àvxQvpiaaei  xat  tyvyri  ;  Ilou  5è  iyywpeï,  vophxvxxç,  tovtw  20 
npoçeoiy.svxi  xriv  0  r)pexipxv  y.x\  xy)v  rwv  aXXcov  Çwwv  oùat'av,  roûro  ^èv 
yxvtxaixc,  xat  pvhpxç  otovç  xs,  eivxi  a&Çeiv  ^ta/sxe^,  toOto  Se  op^ag  xat 
(3ouX>7(T£iç  rwv  Ivaixsloiivxoïv  eiç  a'uveatv  Tipxyp.xx(x>v  ;  Etr  apa  xat  roùç 
Ôeoùç,  xat  tov  §tà  tixvxwj  iixpY)Y,ovxx,  op.ol(t>ç  èmydoiv  xe  y,x\  ovpxviobv, 
eig  xvx9vp.îxaiv  y.x\  yxkvov  xat  Totayr/yV  cpXuapt'av  Y.xrx%aop.zv  ;  xat  ou§è  2o 
roùç  ixoir/Xxç  xiayyvo'jpjeBx,  ot,  xawrep  axptj3v5  aûveaiv  xûv  Ôewv  oùx 
e^ovreç,  oiuwç  rà  ^èv  ex  ztjç  xotvvîç  è7rtvotag  twv  av0jOw7ra>v,  rà  5è  é^  Itts- 
iwoixq  xûv  Mouawv  v;  xtven/  aùroùç  oti  raura  Tre'cpyxe,  aspvôxspx  zipr,- 
Yxai  Tzzpi  xvxàv  y.x\  oùx  xvxBvp.ixaeiç,  ovo  àepaç,  ou5è  ixvîl>p.xxx  y.x\ 
lr,poyç  ;  30 

VAR.  —  1.  2-3  P.  tt,v  twv  07.  —  1.  8  OP.  7rpb  ep-j'O'j.  —  1.  9  P.  or^TiaxT*  TOdajrr.v.  — 1.  1  4 
P.  &ïÇ&>vteî.  — 1.  15  P.  *at  au  roïçsans  â. —  1.  18  P.  en  marge,  àu/^oîv. — 1.  23  P.  f,-'  àsa. 

CONJ.  —  1.  6-7,  MORDS,  tmv  tyï;  ^'J/yi;  ou  tmv  -rrspi  tt,v  tyuyr.v.  —  1.  8.  Pourquoi  ne  pas 
lire  wpoûpfou?  —  1.  9,  Toup,  tî  ^à;  twv  àf. — 1.  iO,  TOUP,  ôottt;v.  MORUS  avait  indiqué  ces 
deux  corrections.  — 1.  I5,Weiske,  a  y.at  aùroï;  toî;.  Morus,  xatTO1.  toï;  s-t  tôv. —  1.  18, 
Morus,  iptçwt.  —  1.  23,  Weiske,  iTt'â^a.  —  1.  27,  Weiske.  mot«ç. 


In.  111.]  FRAGMENTS   PHILOSOPHIQUES   DE   LONGIN.  £71 

mélange  ?  actes  dans  lesquels  les  éléments,  se  combinant  de  mille  ma- 
nières, produisent  des  corps  de  toute  sorte  de  formes,  où  l'on  peut,  sinon 
immédiatement,  du  moins  médiatement,  reconnaître  la  force  qui  réside  en 
eax,  et  le  passage  d'une  première  combinaison  à  une  seconde  et  à  une 
troisième.  Mais  l'on  ne  saurait  trouver  dans  les  éléments  corporels  aucune 
trace,  aucun  signe  de  ce  qui  appartient  à  l'àme,  lors  même  que,  comme 
Epicure  et  Chrysippe,  on  remuerait  tout  pour  découvrir  laquelle  des  forces 
du  corps  donne  naissance  aux  actions  de  l'âme. 

A  quoi  la  légèreté  de  notre  souffle  peut-elle  servir,  dans  les  choses  d'i- 
magination et  de  raisonnement  ?  Quelle  forme  des  atomes,  entre  toutes  les 
autres,  peut  jouir  de  quelque  pouvoir  et  de  quelque  influence  pour  pro- 
duire la  prudence,  lorsqu'ils  se  combineraient  pour  former  un  autre 
corps  ?  Vous  auriez  beau  avoir  à  votre  disposition  les  trépieds  et  les  auto- 
mates de  Vulcain,  dont  les  uns,  suivant  Homère,  se  rendaient  d'eux-mê- 
mes à  l'assemblée  des  dieux,  et  dont  les  autres  travaillaient  avec  leur 
maître,  et  n'étaient  dépourvus  d'aucune  des  facultés  dont  jouissent  les 
êtres  vivants,  vous  n'en  viendriez  pas  à  bout  ;  à  plus  forte  raison,  avec  des 
molécules  prises  au  hasard,  semblables  au  sable  qui  couvre  le  rivage,  vous 
ne  sauriez  rien  produire  qui  soit  doué  de  sentiment. 

C'est  à  bon  droit  qu'on  s'indigne  contre  Zenon  et  Cléanthe  qui  se  sont 
exprimés  d'une  manière  si  injurieuse  au  sujet  de  l'àme,  et  qui  l'un  et 
l'autre  ont  prétendu  qu'elle  était  une  émanation  d'un  corps  solide  (2).  Au 
nom  des  dieux,  que  voyez-vous  de  commun  entre  l'àme  et  une  émanation? 
Comment  des  hommes  qui  pensent  que  notre  nature  et  celle  des  autres 
animaux  ressemblent  à  une  émanation,  seraient-ils  en  état  de  maintenir  la 
permanence,  non-seulement  de  leurs  idées  et  de  leurs  souvenirs,  mais  en- 
core des  désirs  et  des  desseins  relatifs  aux  choses  qui  sont  du  domaine  de 
l'intelligence  ?  Regarderons-nous  donc  aussi  les  dieux  et  cet  esprit  divin 
répandu  dans  toutes  les  parties  de  l'univers,  tant  terrestres  que  célestes, 
comme  une  émanation,  une  fumée,  ou  toute  autre  chose  aussi  vaine?  Ne 
rougirons-nous  pas  devant  les  poètes,  qui,  sans  avoir  une  idée  aussi  exacte 
des  dieux,  partagent  néanmoins  l'opinion  du  genre  humain,  et,  inspirés 
par  les  Muses,  parlent  de  la  divinité  d'une  manière  plus  respectueuse,  et 
ne  la  représentent  pas  comme  une  émanation,  une  vapeur,  un  souffle,  un 
pur  néant  ? 

(a)  Cette  phrase  est  aussi  citée  par  Théo-  Jwsûmî,  gûtg»  açc&pa  û3pi<mxô>;  irspi  rriî 

doret,  (Grœc.  Aff.  p.  74.)  Kal  ô  A077ÎV0;  8i  ^"X.^?  £taXiy.d£Î<nv.  *Au.<pw  fàp  toû  <XTEp£0'j 

K&rftv  àvTÎ/.rj;  y.*7r,-yc'pei,  &$&  fpâ^aî  ■  Zvi-  atSu.a-0;  eivat  tt,v  ^'->y.r,v  àvaSuataiiv  E<pa?av. 
vwvi  jiiv  fxa  y.ai  KXeâvôet  vEiteTTiEUv  àv  tiç 


272  ta  Aorriisoï  toy  <mao20*oï.  [Fh.  IV-VI.J 


AEH'ANON  A 


Noup^vtoç   ôè   Trçv   av'/y.ocraBeziy.m   ôuva^tv  ■nocpxiïex.Tixriv   èvepyeiùv 

yhaaç  eivou Aoyyfvoç  §è  pj5è  eîvat  oÀooç   auyxaraQenx^v  ôuvaf/tv 

ÙTrovoef. 

AEITANON  E' 


Aoyytvoç  ôè  oùôè  tô  Çooov  7roXu^epèç  elvat,  àXÀ  àyepéç^  Ttolviïvvocfxov 
ôè  to  toO  IlXarcovoç  iv  toîç  avocat  7roXuf/£p>5  yâaxQvroç  ztjv  tyvyriv 
yiyveoBai  kckB  iavrhv  ovaav  àpepyj. 

AEFFANON  IT' 

Ot&a  §  ëyoïye  tov  Iloptpuptov  ev  tojç  Tlv{A[j.iktoiç  lazopovvra  TipojSX^- 
juiaat  MyjSi'ov  7rpoç  Aoyyîvov  avvovalocv  Ttvà  nepl  tg5v  p.opiwu  zyjç  ^vyfiç, 
W  ovy.  cc^iov  Titxpoc^poc^eïv.  ToO  yàp  Mtj&'ou  rhv  ^w/rtv  by.rocy.epYj  itoiovv- 
toç  xat  StatpoOvToç  etç  to  r)y£[j.ovix.ov  x.a.1  tiç  ràç  izivxe  oàaBr)aeiq,  v.a.1  dç 
xh  CT7T£p^aTJXov,  xa!  hû  TtoLaiv  sic  to  cpwvyjnxov,  tov  Aoyyïvov  cpa'vat  •  «T«  5 
oùv  to  p'av  t*?v  <\>v)(Y)v  noiovv  sic  oxtco  5r/jpj/L/iv>?v;»  tôv  ôè  M>$£ov  àvTe- 
ptoTYJooa  ■  «  Tt  ôè  to  fjuav  7rotoûv  t>7v  ^u^v  xaTa  IlXaVcova  rpi^spr)  où- 
<7av;»ToÙTo  5à  oùv  ^zetç  à£ta)<70f/.£v  Xoyou  Ttvoç*  Slt  yiv  yàp  où^  >7  ccutYi 
ÇriiYiaiç  xoïç  Te  a7rà  tvjç  2Toàç  mza.\Lzpr)  Ttoiovqiv  ocvrhv  v.oà  YÏkctToovi 
Tpi{j.eprj,  &7X0V  •  ot  piv  yàp  cwpanxàç  aTro&aXw^etç  7roioûvTa«  twv  aepwv. . .  tO 
TlXaTwv  ôè  aCTcôjuaTov  Xéyet. 


|Fl\.  IV. -VI.]  FRAGMENTS  PHILOSOPHIQUES  UK  LONGIN.  -21A 


FRAGMENT  IV. 

N'umenius  ayant  dit  que  la  puissance  qui  unit  ensemble  les  contraires (l) 
admet  le  concours  de  diverses  forces,..  Longin  estime  qu'une  telle  puis- 
sance n'existe  en  aucune  façon  (2). 

(*)  C'est  ainsi  que  j'ai  cru  devoir  rendre  (-}  Ce  fragment  est  tiré  de  Stobée,  Ecl. 
l'adjeetif  t7uv/.aTa0sTi/.';:.  Phys.  I,  p.  103,  1.  7,  Aurel.  Allobr.  IGO'J. 


FRAGMENT  V. 

Longin  n'admettait  pas  même  que  l'animal  lut  composé  de  plusieurs 
parties  ;  il  soutenait  qu'il  était  simple,  et  il  pensait  que  Platon,  en  disant 
que  L'âme  prenait  dans  les  corps  plusieurs  parties,  quoiqu'elle  fût  elle- 
même  sans  parties,  voulait  dire  qu'elle  était  douée  de  plusieurs  facultés  ('). 

(l)  Ce  fragment  est  aussi  tire  de  Stobée,  est  encore  cité  par  Porphyre  (Stob.  Ecl. 
même  ouvrage,  même  page,  1.  -46  ;  il  appar-  phys.  p.  109),  comme  l'a  indiqué  Ruhnken, 
tient  sans  doute  au  traité  ttsjsi  ty*%ïçt  qui     Diss.  §  XIV. 


FRAGMENT  VI. 

Je  sais  que  Porphyre  raconte,  dans  son  Recueil  des  Problèmes,  une  dis- 
cussion qui  eut  lieu  entre  Médius  et  Longin  au  sujet  des  parties  de  l'âme, 
et  qui  ne  doit  pas  être  passée  sous  silence.  Médius  donnait  à  l'àme  huit 
parties,  et  y  distinguait  la  partie  qui  commande,  les  cinq  sens,  la  partie 
qui  engendre  et  enfin  la  partie  vocale.  Là_-dessjis  Longin  disait  :  «  Quelle  est 
donc  la  force  qui  fait  que  l'àme  est  une,  bien  que  divisée  en  huit  parties?» 
Et  Médius  lui  répondait  :  «  Qu'est-ce  qui  rend  une  l'àme  où  Platon  distingue 
trois  parties  ?»  Cette  discussion  nous  paraît  digne  de  quelque  attention  ;  car 
il  est  clair  que  les  Stoïciens,  qui  donnent  à  l'àme  huit  parties,  ne  partent 
pas  du  même  principe  que  Platon  qui  lui  en  assigne  trois.  Ceux-ci,  y,:\ 
effet,  admettent  des  distinctions  corporelles  de  parties,.,  tandis  que  Platon 
dit  que  l'àme  est  sans  corps.  (') 

(*)  Ce  fragment,  tiré  du  Commentaire  de  rapporter,  comme  les  deux  précédents,  au 

Troclus  sur  la  République  de  Platon  (1.  4,  Traité  de  Longin  sur  l'àme  ;  il  a  été  cité,  à 

p.  415,  à  la  suite  du  Comm.  sur  le  Timée,  peu  près  dans  son  entier,  par  M.  Egger, 

■éd.    de  Bâle,   1534,   fol.),  nous   paraît  se  p.  XLIl.note. 

28 


274  ta  AorriNor  iov  <mao20<i>ov.  [Fk.  VII-VIII.] 


AEPFANON  Z 

Ejç,  5vo,  t/îsjç  •  6  $è  5>7  zizccpzog  yjimv,  w  (pt'Xs  Tipioue,  7roû,  twv  ^Ôèç 
ôatrufjLovoov,  zà  vvv  5s  èazixzôpoiv  ; 

Aoyyîvoç  tuiv  6  y.pizi'/.bg  iyufzàg  ttj  pwaet  raur^  cptXoXô^wç,  sx   T/stwy 

avnÀv  yv&îkùv  avyy^taSxî  cpyjatv,  wv  ro  tipàzov  sùrsXsç  7:005  ov,  /«al  xoivov 

5.à  ZTîv  Xufftv  rvfe  êpurjveitxç,  sV-  roû  iïevzipov  ysyxKoi:per:iazzpov  arroTS-      5 

XsaS^yat  5. à  tife  s£aXXay>îs  zov  ovhp.ct.zog  zat  rijç  avvcytixg  rwv  Xs^swv, 

7roXX(S  5s  TrAc'oy  ex  rov  zpîzov,  ^a'p.v  re  zat  in|;os  àpyozipoig  TzpogzzB9iva.i  • 

To  fjtèv  yàp  •  «E.ç,  5vo,  zpeïg,»  sç  a<7uv5src«»v  o-uyrsôsy  uTrnov  erroiei  roy 

Xôyov.  To  5È  sl-yfc  ro  •  «  o  §1  5à  zézocpzog  ifyxfv,  co  cptXe  Ttua.s,  tou  ;  » 

5ta  Te  tou  «TcTa/oroç»  èlnllor/ylvov  Trpbg  zovg  dp'niiivovg  dpiBuovg,  v.oà     10 

5c   bvo[jLocT(t)V  p!£yaXo7rp£7ro5â  avvocpuoaQh,  asuvotêpocu  omê^ve  zyv  e'/opj- 

vdoai.  To  5s  •  «rwy  -/Blg  yh  Sa.ru^ôycoy,  rà  yûy  5s  iaziazopwj,»  a//a  rxjj 

yxpizi  y.oà  tv?  wpa  Twy  hvopctzwj,  za.  5tà  rifc  zpotzrig  hrnpt  v.oà  v^ioiae 

ZYiv  o)&)v  7repto5ov. 

(')  Ce  fragment  est  tiré  du  Commentaire  par  M.  C.-E.-Chr.  Schneider,  Breslau,  1847. 

de  Proclus  sur  le  Timée  de  Platon  ;  il  a  été  M.  Vincent  avertit  en   note  que  l'on  doit 

découvert  par  M.  A.-J.-H.  Vincent  dans  les  rapprocher  de  ce  fragment  le  passage  où 

mss.  1838  et  1841  de  la  Bibl.  imp.   de  Pa-  Michel  Psellus  (dans  un  Comm.  inédit  sur  le 

ris,  et  inséré  par  lui  (Revue  de  Philologie,  même  dialogue)  fait  allusion  au  jugement 

t.  II,  p.  351)  dans  sa  Critique  de  la  nou-  de  Longin  sur  le  début  du  Timée,  passage 

velle  édition  de  ce  Commentaire,  publiée  cité  par  Toup,  d'après  Wettstein  (ad  Joh. 

AEPFANON   H' 

Aoyyryoç  5s  xeù  Q.piyivr,g  «tt   àÛOcfjç  oipyf,g  àu.yio$r,zovaiv  aXXrçXotç, 

Tzepl  iioixç  TToX-rstaç  sv  zovzoïç  1<jù*Kpâirr,q  5.aXs'ysra.,  mzepov  zyîç,  7rpcor/;ç 

y  zfiç  p.((JY]ç  •  tôeïv  yàp  zr,v  itohzeiocv  «et  cpuaixcôç  zs  Ç&aocv  v.oà  izoïxzi- 

xûg  xai  voepûç  •  6  yh  ovv  Aoyyïvog  titpl  vnq  p.krsrtg  o'àzou  yeyovêvou  zbv 

lôyov  syraOSa,  5tén  zovg  bnw.ovpovg  xàXet  yvlocxocg  v,oà  zovg  yvlcc/.xg      ."i 

yrtfiv  élvau  zovg  TioleaYiaocuzag.  O  5s  Ù.pvykvr,g  Tzspl  v?,g  npdizng  •  sv  zocvzy 

yàp  \x.c&-h\i.ax<x  napoàfôoiai  zoïg  <puXa£iv. 

Avertissement.  —  Pour  les  Fragments  philosophiques  V1II-XX1I,  nous  avons  indiqué 
les  variantes  les  plus  importantes  relevées  par  M.  Schneider  dans  le  manuscrit  de  Mu- 
nich (M)  et  dans  l'édition  de  Bâle  (B). 


[Fil.  VII-VIH.]  FRAGMENTS  PHILOSOPHIQUES  1>E  LONGIN.  27; 


FRAGMENT  VII. 

«  Un,  deux,  trois.  Mais,  mon  cher  Timée,  où  est  le  quatrième  de  ces 
«  conviés  d'hier,  qui  ont  voulu  me  traiter  aujourd'hui?» 

Longin,  le  Critique,  examinant  ce  passage  sous  le  rapport  de  la  diction, 
dit  qu'il  se  compose  de  trois  membres,  dont  le  premier  n'a  rien  que  de 
simple  et  d'ordinaire,  à  cause  du  décousu  de  l'expression  ;  que  cependant 
il  reçoit  du  second,  par  suite  du  changement  dans  l'espèce  du  mot  et  dans 
la  marche  de  la  construction,  un  certain  degré  de  noblesse,  et  que  l'un 
et  l'autre  empruntent  du  troisième,  un  bien  plus  haut  degré  de  grâce  et 
de  dignité.  En  effet,  les  mots  dç,  Wo,  rpsTç,  n'étant  liés  par  aucune  con- 
jonction, donnent  au  style  un  air  de  négligence  ;  le  membre  suivant  : 
b  St  Sri  TExaproç  r/fiTv,  S  yih  TtptacE,  iroû  ;  par  l'emploi  de  l'adjectif  ordinal 
qui  succède  à  des  adjectifs  cardinaux  et  par  l'ordre  imposant  dans  lequel 
se  suivent  les  mots,  imprime  à  la  phrase  un  caractère  plus  relevé;  lç 
dernier  membre  :  Twv^QÈ^fxEv^atTu^ovwv,  tàvûn  $z  éaTtarépwv,  par  la  grâce 
et  l'élégance  des  termes  et  par  le  changement  de  la  construction,  élève  et 
ennoblit  toute  la  période  (f). 

I,  18)  dans  ses  notes  sur  le  Fragment  VIII  &£&v,  Èv  f,  -çix  raDra  xou.11.x7d  eïatv.  C'est-à- 

(Weiske,  p.  546),  et  transcrit  par  M.  Egger,  dire  :  «  Le  critique  Longin,  expliquant  le 

p.  XVII,  note,  de  son  éd.  de  Longin.  Voici  ce  Timée  de  Platon,  et  voulant  montrer  que  ce 

que  dit  Psellus  :  Active;  u.h  ouv  6  xpt-t/cô;  philosophe  n'était  point  dépourvu  des  grà- 

tôv  toû   nXirtuvc;  è^'yoûu.svG;   Tîaaiov  xai  ces  de  la  diction,  commente  assez  subtile- 

P&uXou.evo;  u.àv  (il  faut  lire  u.%)  tô»v  pr-ost-  ment  la  période  du  début,  où  il  distingue 

xwv  /aptrwv  àu.cipov  aùrôv  i-zoiïvXcu,  aoœt-  ces  trois  membres.» 

TTIXÔ);    TT,V    TOO     ITSGC'.IUO'J     S'tSSaTiVeÛSt    ItEO'- 

FRAGMENT  Mil. 

Longin  et  Origène  doutent,  pour  des  motifs  différents,  de  quelle  sorte  de 
république  Socrale  parle  en  cet  endroit  ;  si  c'est  de  la  première  ou  de  la 
moyenne  (');  en  effet,  on  peut  y  voir  ou  la  république  vivant  de  la  vie 
physique,  ou  celle  qui  vit  de  la  vie  politique  et  intellectuelle.  Longin  pense 
qu'il  est  question  ici  de  la  moyenne,  parce  que  Socrate  appelle  les  ga:  • 
diens  des  auxiliaires,  et  qu'ainsi,  dit-il,  ce  sont  les  gardiens  qui  font  la 
guerre.  Origène  pense  qu'il  s'agit  de  la  première,  car  on  y  donne  des 
instructions  aux  gardiens  (*). 

(')  Le  Commentaire  se  rapporte  à  ces  de  nos  discours  d'hier  était  la  République, 

mots  du  Timée  de  Platon  (p.  17,  C.)  :  /,0e;  quelle  est  la  plus  parfaite  et  de  quels  hom- 

T.a  zt'y/  ûtï'  fcioS  p/.lk'vTM-/  ).o'-,-(.)-;  -i'À  -n'A:-  mes  elle  me  paraissait  devoir  être  formée.» 

reîa;  rv  -\  Mf&cuov,  ofa  -1  /.%:  il  c?mv  àv-  (2)  Comm.  de  Proclus,  p.    10  1".  éd.   le 

^swv  KKmfwm?  i-i  |M<  ffiùAwi.  -Le  sujet  Knle  —  V.  sur  Origène,  Rerh.  p.  ~ , 


270  TA  AOITINOï  TOT  <MA020<M)V.  [FR.  IX,  X,  XI.] 

AEPFANON  ©' 

Eoixe  ôè  o  ïllxzoïv  ôi^yj  tx?v  roXiv  Te/xeîv  xaî  h  jûv  Oeïvxi  yévoç  zb 
ye(ùpyiv.bv  xai  ts^vixov,  o  §yj  xaXefrat  &y;poupyixov,  èv  5è  TtpoTtolepovv 
y.xzx  xriv  xvoa  irokiv  •  où^  on  vûv  tàv  TroXeutxrjv  dvxxeyxlxiovzxi  TroXt- 
retav,  wç  «pyjat  AoyytVoç,  àXX  on  5tà  roO  7rpo7roXsaouvroç,  xat  toÙç  e7r£- 
'/.oupovç  Ttspdlxfis  vioà  zovq  apulxxxq  •  "/.ai  yàjo  7rpo7roXelaoûo,tv  ot  wèv  ratç  5 
yepah,  oi  5è  ratç  yv&uxiç  *  wçTOp  xai  Trap  EXXyjatv  sKoképei  fjtèv  xoù  o 
Aiaç  to  épxoç  toov  A^atwv,  èitoAÉ[/£i  iïè  xai  6  oùpo?  twv  kyxiwv  o  NscjtcojO, 

ouroç  fjièv  ws  cpûAai;  Tafç  avpfiovlxiç  zovç  zyBpoivq  auuvô^evoç,  £X£fvoç  §è 

«        '     >    »         r  i    v  ,  ,5.,         /  - 

ratç  X^0-'  xaT  au^wv  yptàysvoç  •  et  pj  apa  xat  toiwç  y.£[ivrjzxi  vuv  toov 

7Tpo7ro?.e^ouvTwv,  £7T£t§x;  fiovlezxi  7:o).euixàç  laropriaoci  Tipoc^eiç  zviç  zoixv-    10 

ry?ç  7roXtTeiaç. 

VAR.  — 1.1  M.  TToX'.-ctxv,  à  la  marge  irrfXiv.  —  1.  2  M.  irpoTroXafAOÛtri.  —  1.8  M.  àu.e- 
vou.svoç. 

AEPFANON  i' 

Taûra  pv  tipYiaQoi  zijç  rwv  o).wv  êvexa  Beoapixg.  Aoyyïvoç  5è  ev  rou- 
tojç  àizopti  p/moze  6  nÀarc«)v  Totç  anép^xaiv  ofczxi  avyxxzxfixïleaQxi 
zocç  tyvxjxç'tvoc  yxp  xpiazoï  ylyvowzxi,  zoïç  ôpoioiç  zxç  b[iolxç  avÇeLyvvai. 

AEPFANON  IA' 

«  ri/soç£oix£  §è  &7  nvt  Totwck  to  Tra'Ôoç  otov  eï  ziq  Çœa  x.aXà  Bexaxas- 

voç,  «Tewo  ypacp>5ç  eipyxGuévx,  xat  zà  l£>5ç.»  — Aoyyïvoç  [ûv  ev  zovzotç 

ùpaiÇeGÛoci  zbv  nXaTcova  cprçcrt,  5tà  twv  nxpxfiohûv  xat  zfiç  twv  ovo//a- 

twv  yxpizog  xaXXcoTuaavTa  tov  Xoyov,  evSetxvu^evoç  £%  Ttvaç  IlXarwvixoùç 

aÙTocpuv?  t>jv   ippnvdxv  zxbznv,  àXX    oùx  ex  zéyyriç   TtîitopiGp.ivYiv  tw      o 

VAR.  —  Le  texte  de  Platon  diffère  en  quelques  points  de  la  citation  de  Proclus;  voici  le 
passage  entier  :  UçoçioiAZ  iïk  Sri  rtvt  u.ot  toiwS'e  to  irâôoç,  otov  eï  tu  ^toa  atXô.  tcou  Siaffâf*»- 
yoç,  etT£  Otto  -ypaor?  stp-j'acr^.sva  eÏts  K*i  ÇwvTa  à).r,9ivwç,  ruuyjav  Js  à-fOvTa,  et;  ÈTTtO'Ju.iav 
àcpîxoiTO  ôeâffaaOxi  x'.vouy.evâ  ts  aura  xaî  Tt  tmv  toi;  at.Wao-i  (î'ojtoûvTwv  irpoînixëiv  xaTa  tt,v 
à-ywvtav  àGXoùvTa. —  1.  4,  B.  xaXXwTTÏaavTOç. 

CON.I.  —  J'ai  transposé  au  commencement  de  ce  passage  la  phrase  de  Platon  au  sujet 
de  laquelle  Proclus  rappelle  l'opinion  de  Lougin,  et  qui,  dans  l'édition  de  Baie,  précède 
les  mots  TaÙT*  [&èv  i  Ao-pfîvoç.  —  1.  4,  Ruhnken  avait  déjà  corrigé  /-aXXw7tto-avTa,  correction 
que  M.  C.-K.-C.  Schneider  attribue  à  M.  CF.  IIeumann,  qui,  en  citant  ce  passage  (Gesch. 
undSyst.  der  Plat.  Phil.  I,  p.  B"3),  omet  le  mot  ««wpioffcîvisv  qui  se  lit  une  ligne  plus  bas. 


[FR.  IX,  X,  M.  FRAGMENTS  PHILOSOPHIQUES  DE  LONGIN.  -277 

FRAGMENT  IX. 

Platon  (')  semble  faire  deux  parties  de  la  cité,  et  constituer  d'un  côté 
la  classe  des  laboureurs  et  des  artisans  qui  est  appelée  classe  des  travail- 
leurs; de  l'autre,  la  classe  des  défenseurs  dans  l'Acropole;  non  qu'il 
revienne  à  l'organisation  militaire,  comme  le  dit  Longin ,  mais  c'est  qu'il 
comprend  dans  les  défenseurs  les  auxiliaires  et  les  gardiens  ;  en  effet,  les 
uns  défendent  la  cité  par  leurs  bras,  les  autres  par  leurs  avis  ;  de  même 
que  chez  les  Grecs,  Ajax  le  rempart  des  Achéens  et  Nestor  leur  gardien 
vigilant  prenaient  l'un  et  l'autre  part  à  la  guerre  :  celui-ci  par  ses  avis  les 
préservant  comme  un  gardien  des  embûches  des  ennemis ,  celui-là  par 
son  bras  combattant  contre  les  Troyens.  A  moins  que  Platon  ne  désigne 
ici  proprement  les  défenseurs,  parce  qu'il  veut  rapporter  les  actions  guer- 
rières d'une  république  telle  qu'il  la  conçoit  (2). 

(i)  Ce  fragment  se  rapporte  à  ce  passage  dans  la  République,  de  la  classe  des  dé- 

du  Timée  :  *Ap'  où  tô  twv  ^ ewpfwv  Suai  -fe  fenseurs,  celle  des  laboureurs-  et  de  tous  les 

à).).at  Ts'/vat,  tïdmtov  èv  aùrîi  x«pî;  SuiKi-  autres  artisans?» 
u.eôa  iitb  toù  "y&wç  toâ  twv  irpoTvo).slu.Yi<TOv-  (2)  Comra.  de  Procl.  p.  11  E-F. 

twv;  •  N'avons-nous  pas  toujours  distingué, 

FRAGMENT  X. 

En  voilà  assez  sur  la  contemplation  de  l'ensemble  des  choses.  Longin 
pense  que  Platon  pourrait  bien  supposer  ici  la  rencontre  des  germes  avec 
les  âmes,  puisque,  pour  donner  naissance  aux  meilleurs,  il  associe  les 
âmes  semblables  aux  germes  semblables  ('). 

(')  Cela  est  dit  à  propos  de  cette  phrase  possibles,  etc.  »    Proclus  (Comm.  p.  16.  I) 

du  Timée  :  "Ottw;  Si  Sr,  /.arà  Sûvaatv  eùGu;  donne  ensuite  une  explication  de  Porphyre 

■yt-potvO'  w;  àptarci  Ta;  ^ûaetç,  x.  t.  X.  «  Et  qui  n'est  guère  satisfaisante,  et  qui  n'ap- 

afin  de  procurer  les  meilleures  naissances  prend  rien  de  plus  sur  le  doute  de  Longin. 

FRAGMENT  XI. 

Platon  fait  dire  à  Socrate  :  «  Il  me  semble  que  j'éprouve  la  même  chose 
qu'un  homme  qui,  contemplant,  soit  dans  un  tableau,  soit  en  réalité,  de 
beaux  animaux  qui  se  reposent,  concevrait  le  désir  de  les  voir  se  mettre 
en  mouvement  pour  se  livrer  à  quelques-uns  de  leurs  jeux  naturels.»  (') 

Longin  trouve  que,  dans  ce  passage,  Platon  recherche  l'élégance  et  em- 

(')  V,  dans  les  notes  critiques  le  texte  du  passage  de  Platon. 


278  ta  AorriNOï  roï  <i>iao20'I>oï.  [Fii.  XI-XIII.  • 

cpiXoffôcpw  l&yovzxç,.  Etv^i  ukv  yxp  zrtv  èxï.oyr/v  r&jy  bvou.xzo)v  izzypovzi- 
opswjv  tcô  nXa'rwvt,  y.xl  où  y.arà  to  èmzv/ôv  ê/~xazx  Ixticacveiv  xvzbv. 
A)lx  zovzo  pev  earot  av  Tt?  arco  zyjç  y.oivijç  zf,q  zoze  %x\  gvvyîOovç  èpurr 
vsixç,  fixent  xxl  sic  xvzbv.  IloXXyjy  5è  aùrov  izoïzïaBxi  zaî  r/jç  cruvôwyjç 
rcpo[jLY)Beiocv  •  Qxzzov  yxp  xv  zxç,  xzôu.ovç  ~Emxovpov  gvvzIBo'jgxç  xoiYJaxi  5 
xôa[j.ov,  $  bvipxzx  w;  é'ru^s  avyxsiusvx  /.xl  pftuxzx  liyov  xxzoipBoiuévov. 
IlXarcova  5è  ev  ^sv  t>5  xpv^ei  rcôv  bvou.oc.zoiv  yjTtacxayro  rtveç  wç  ujzzx^o- 
paîç  yjptàpsvov  •  repî  Se  twv  GVvBrwov  xnxvzeç  Bxvu.x%ovaiv.  AXA  ouoig 
où5è  ex  Ta'!rnjg  |^ovov  av  Ttg  Xaj3ot  rhv  nepï  zriv  ipu.rivzi.xv  xvzov  ypovzfâx, 
x)J.x  èx.  zûv  zoiovzoiv  èmrsiiïe'jaeoiv,  o'ixv  èv  zoî/coiç  ènuSdxwzxt.  Où  yàp  40 
cbrXws  Xéysi  o  Scdxparyjç  o  7ro9er  yevéaBxi  aùrw  7rapà  twv  à/zcp!  Ttf/atov, 
àXA  wpai'Çofjtévw  7rw^  eotxe,  xal  i|/y^ay&>yoûvn  roy  xxpoxZYiv.  Txvzx  f/èv 
o  Aoyyryoç. 

VAR.  —  1.  7.  Le  ms.  de  Munich  porte  eu  marge  :  oxt  nxârwv  èv  r»i  Xfrôtt  twv  âtofucrcav 

CONJ.  —  1.  4.  J'ai  adopté  la  correction  de  Leopardi  (Sched.  Crit.  a  viro  doctiss.  L.  de 
Sinner  éd.  Rhein.  Mus.  1834),  qui  lit  cuvôtiîcvîç  au  lieu  de  ct'jvtÎÔ&o;.  M.  Schneider  ne  paraît 
pas  la  connaître,  et  conserve  «t'jvtiÔou;  qu'il  rapporte  à  spu.nvEta;,  en  renvoyant  à  sa  note  sur 
Plat.  Civ.  428  C.  qui  est  bien  peu  explicite.  La  suite  du  passage  montre  que  -ri?  <juv6tiKT,; 

AETFANON  IB' 

Toûto  zpizov  lerri  rcôy  i:poxvxyeypxu.u.iv(ùv  xscpoXaiov,  èv  w  $eiY.vLet 
/jtèv  oùSèv  zriv  7rot>7Tty.yjy  èyw.iaBxi  ^vvx^.ivrjv  xvzyjv  y.xB  ixvrhv  zov  àrat- 
you  To5y  rotouTwy  eîç  7roXe^uzà5  icpdfyuç  xxzxvzxBivzoiv  vtxo  t>5?  tu^/jç  • 
xitopeïzxi  5s  utto  Aoyyîvov  y.xl  Cïpiyivovq  6  Xôyoç  •  [irmoze  xxl  zov  Op;- 
pov  TcepizDwyev  èv  zoïg  tzoiyizxïç,  einàv  rrjy  xvvhv  eûoqysvxi  Sô^oy  où  Tie/Jt  5 
rwv  oyrwv  u.ôvov  (zovzo  yxp  oùSèv  xaivov)  x)lx  xccj  ra^i  rcôv  TiaÀat  yî'/o- 
voTcoy  7I01Y1ZÛV. 
VAR.  —  1.  2  M.  -oXitdcïiv.  —  1.  4  M.  omet  xai  devant  tôv  "Oy..      ' 

AEPTANON  IT' 

Koyyïvoq  5è  Yinôpei  Tipbg  zxltzyv  r/jy  èxx.eiu.évvv  p-faiv,  «  d  u.ïv  yxp  Six 
zovzo  oî  rcoirizxl  oùx  à%ioi  eiit  (j.iu.riZxl  rwy  zy  zoix'jzyj  ttoXôi  npoçovzoiv 
ïpywj,  §tà  to  \m  èv  zoïç  rfavi  z9iq  toXicoç  zsQpxyOxi,  où5  oî  7T£joè  zov 

VAR.  — -1.  3  MB.  rrrpiçJat  corrigé  par  M.  Scuneiher. 


IFR.  XI-XHLj  FRAGMENTS  PHILOSOPHIQUES  DE  LONGIN.  279 

bellit  son  style  de  comparaisons  et  de  termes  agréables,  réfutant  ainsi 
quelques  Platoniciens  qui  prétendent  que  cette  manière  de  s'exprimer  est 
naturelle  au  philosophe  et  non  un  produit  de  l'art.  Il  pense,  en  effet,  que 
Platon  s'inquiétait  du  choix  des  mots  et  qu'il  ne  les  employait  pas  au  ha- 
sard. Quelqu'un  dira  peut  être  que  cette  élégance  lui  est  venue  de  la  ma- 
nière de  s'exprimer  qui  était  alors  générale  et  habituelle.  Mais  on  voit 
clairement  que  Platon  apportait  un  grand  soin  à  sa  composition  ;  car  les 
atomes  d'Epicure  produiraient  plus  aisément  le  monde  par  leur  rencontre, 
que  des  noms  et  des  verbes  réunis  au  hasard  ne  formeraient  un  style 
correct.  Quelques  personnes,  il  est  vrai,  ont  accusé  Platon  de  faire  un  trop 
grand  usage  des  métaphores  dans  l'emploi  des  mots  ;  mais  tout  le  monde 
admire  sa  composition.  Toutefois  ce  n'est  pas  sa  composition  seule  qui 
prouve  le  soin  qu'il  apportait  à  son  style  ;  on  le  reconnaît  aussi  à  certaines 
attentions  semblables  à  celles  qu'il  laisse  voir  dans  ce  passage  ;  en  effet, 
Socrate  ne  réclame  pas  simplement  l'attention  de  Timée,  mais  il  a  l'air 
d'un  homme  qui  se  pare  et  qui  veut  charmer  son  auditeur.  Ainsi  s'exprime 
Longin  (2). 

est  préférable. —  1.  8,  Ruhnken  propose  d'insérer  avant  •/.fwu.evov  l'adverbe  xaTooco'p<o;,  s'ap- 
puyant  sur  l'adjectif  *arax&j EVraroc  qui  se  lit  S.  XXII,  §  5  du  Traité  wepl  û^ouç,  et  sur  le 
jugement  de  l'auteur  de  ce  Traité  au  sujet  de  l'abus  que  fait  Platon  des  métaphores, 
S.  XXXII.  M.  Schkeider  ne  parle  pas  de  cette  conjecture  de  Ruhnken. 

(*)  Comm.  de  Proclus,  p.  19  B.  cité  par  Ruhnken,  Diss.  §  VI,  p.  xvii-xvin,  éd.  d'Egger. 

FRAGMENT  XII. 

Le  troisième  des  points  indiqués  plus  haut  est  celui  où  l'auteur  montre 
que  la  faculté  poétique  n'est  nullement  capable  par  elle-même  de  louer 
ceux  que  la  fortune  a  destinés  aux  exploits  guerriers.  Longin  et  Origène 
doutent  que  cela  s'applique  à  Homère,  et  que  l'auteur  l'ait  compris  parmi 
les  poètes,  en  disant  qu'il  a  la  même  opinion,  non-seulement  sur  ceux  qui 
existaient  de  son  temps  (ce  qui  n'aurait  rien  d'étrange),  mais  aussi  sur  les 
poètes  qui  vivaient  autrefois  ('). 

(')  Comm.  de  Proclus,  p.  20  C.  Le  pas-      Sityst  l'.Xr^x  y.xi  irept  twv  wâXai  -yryovvro'/ 
sage  auquel  se  rapportent  ce  fragment  et  le     xat  -(■>•>  vûv  Svtov  7roiiriTwv. 
suivant  se  lit  page  19  du  Timée  :  Tr,v  aùxit 

FRAGMENT  XIII. 

Longin  exprimait  des  doutes  au  sujet  de  la  proposition  énoncée.  «  Si, 
dit-il,  les  poètes  ne  sont  pas  dignes  de  célébrer  les  actions  propres  à  une 
telle  république,  par  la  raison  qu'ils  n'ont  pas  été  élevés  dans  les  mœurs 


280  ta  aoitisoï  tov  <i>iaovo<i>oy.  [Fi\.  XIII-XV.] 

Kûtttav  xv  iïvvxivxo  itomaai  xb  npxxxô^vov  ,  où5è  yxp  ovroi  zv  rourw 
7roXjr£uôp.£yo£  È'Çyjo-av  •  et  Se  on  èm<3zr,[ir,v  ovy,  zypvaiv,  x)X  elù  [j.iu:nxx\ 
/jwvov,  dtà  Tt  roùç  xlmovq  7Ta/3  wuwv  \x$hvxzq,  où  cïuvtfaovTat  [uimoQou, 
ôivapv  zyovxzq  [upyxiKriv  ;  »  II/ooç  ctè  ra^raç  pr,xzov  xxq  oaiopixq,  bxt  -h 
[ûpriGiç  xriq  xoix'jxrtq  rtolixzixq  dix  t,wrtq  "Kpoziai  avwywJov<mq  xoîq  izxpx-  5 
§ziyi).xo~i  '  Toùç  yàp  lïpziïovxxq  xoîq  aizowHaioiq  \oyovq  xiiodàôvxi  où  5ù- 
varat  6  fzvç  Ço5v  xar  dpzxYiv  •  ovy.  xpyzl  ovv  to  xy.ovgxi  f/ovov,  7rofov  et^oç 
e^a  Çœyjç  >7  ■Kolheix  Ttpbq  xo  ixifi-heccaOca  ccvzyiv,  wç  6  tou  Aoyyîvov  &a- 
Txopôùv  zkzyz  loyoq. 

AEITANON  IA' 

O  Aoyyïvoq  xriv  AÉ^v  Ozoapzïv  ovy,  a7ra£twv  £X££Vo  fjtèv  tô  xwXov  ey  w 
cpyjat  •  «  xb  iïz  twv  CTOfpwrwy  <po|3oû^a'.  p7  t^w,  are  Tilxvyxbv  ov,  »  ap^c- 
fxsvôv  <p>;o"iv  zïvxi  dix  az^ivôxinxoq  ïyzaiv  zriv  ypxaiv  z\xiXxxxziv.  Ta  de 
É£yjç  •  «  oaa.  xv  oix  xz  zv  7ro£f/.w  v,x\  \t.xyxiq  Tcpxxxovxzq  y,xl  xx  zyj>uzva,» 
dixoxpzyovxoq  ehxi  rhv  ypxmv  arro  xov  y.xxx  cpuatv.  To  dz  t^itov  xb'  5 
«  zaraX£?,££7:Ta£  5>î  to  tvjç  njxzxzpxq  é^ecaç  yzvoq,»  Ttxvxz\àq  x)XÔy.oxqv 
£tvat,  /u.>7§£V  yàp  aTOotxéW  toù  j3t>7  HpayvX£t'yj,   /.ai  tpyj  'iç  T^Xeua^oto, 


VAR.  —  1.  2  B.  çr,aîv.  —  1.4  MB.  rpoc-rrovroç.  — 1.  6.  M.  SCHNEIDER  a  mis  uu.erspa;  sans 
avertir  si  cette  leçon  vient  du  manuscrit  ou  est  une  conjecture.  —  1.  7.  Le  même,  sans 
avertir,  hçr,  î;. 

CONJ.  —  1.  2-3,  Ruunken  lit  àpy,o(/ivcu.—  1.  4.  Le  même  a  corrigé  TrpaT-ovrsç.  M.  ScnNEl- 
deh  ne  connaissait  pas  ces  corrections. 


AEIYANON  IE 

Aoyyïvoq  f/iv  YiTcôpzi  xi  Ttoxz  fiov)s.zxxi  x&  RlxxoiVi  xovxov  xov  dirryn- 
p.xxoq  h  izxpxQzaiq  •  ovxe  yxp  ù>q  dixvxnxvoiv  xovq  xy.poxxxq,  ovxz  coç 
$eôp.evoq  xvxoî/  Tzetzoioxxi  xriv  p.VY][/y)V.  Kat  i^uev,  ô>q  wsro,  Xkyojv  oxi 
itpb  xijq  yvoioï'.oyixq  nxpélxfisv  aùrô,  tyvyxyoiyàv  xbv  xxpoxxriv  koù  xb 
xrjq  éppnvdxq  ly.zt.vnq  xvyjj.npbv  npoBzpxnzvoav  5tà  xyq  xovxov  TixpxQz-  5 
azoaq.  Q.piyzvr,q  ÔÈ  nznlxaQxi   ph  z).zyz   xb    diriymux,  y.x\   xoaovxôv  yz 

VAR.  —  1.  5-6  B.  toù  irapaôcWoç. 

CONJ.  — 1.  3,  Ruhnken  (Diss.  %  VI)  a  omis  aù-roO.  —1.  U-6,  RUUNKEN  avait  déjà  corrigé, 
avant  M.  Schneider,  tcut&u  irapaOîHEw;. 


[Fft.  Xffl-XV.]  FRAGMENTS   PHILOSOPHIQUES   DE   LONGIN.  281 

de  cette  ville,  Çritias  ne  pourrait  pas  non  plus  imiter  ces  actions  ;  car  il 
n'a  pas  vécu  dans  cette  république.  Si  c'est  parce  qu'ils  ne  les  connaissent 
pas  et  qu'ils  ne  sont  qu'imitateurs,  pourquoi,  recevant  de  nous  des  mo- 
dèles, ne  pourraient-ils  pas  les  imiter,  puisqu'ils  sont  doués  de  la  faculté 
d'imitation?»  On  doit  répondre  à  ces  doutes  que  l'imitation  d'une  telle  ré- 
publique résulte  d'une  vie  conforme  aux  exemples  qu'on  y  reçoit  ;  car 
celui  qui  ne  vit  pas  selon  la  vertu,  ne  peut  faire  entendre  des  discours  qui 
plaisent  aux  hommes  vertueux.  Il  ne  suffit  donc  pas  d'apprendre  par 
ouï-dire  quel  genre  de  vie  on  suit  dans  la  République,  pour  pouvoir  l'imi- 
ter, comme  le  suppose  le  doute  énoncé  par  Longin  ('). 

(*)  Comm.  de  Proclus,  p.  31  C. 

FRAGMENT  XIV. 

Longin,  ne  dédaignant  pas  de  s'occuper  de  la  diction,  dit  que,  dans  ce 
membre  de  phrase  :  to  $ï  twv  o-ocpt^Tôiv  <po3oujua!  pô  ttw;  Ste  7r).avr/Tov  ov,  l'au- 
teur, entraîné  par  le  désir  de  s'exprimer  avec  gravité,  commence  à  chan- 
ger la  construction  ;  que,  dans  les  paroles  qui  suivent  :  o<x«  «v  oT«  te  b  wo- 
}Jfuoxa\  [lâycn^  «potroroç,  etc.,  il  détourne  la  phrase  de  sa  marche  natu- 
relle ;  que  le  troisième  membre  :  xaTakzhntTou  S*  vh  ty,s  qirrtpac  e£ewç  y&pç, 
présente  une  tournure  tout  à  fait  différente,  et  qu'on  peut  le  comparer  aux 
locutions  Gtvj  HpaxXetv»,  Ipf/  U  Tr/).epaj(oto  et  à  toutes  les  autres  semblables  ('). 

(*)  Pour  saisir  l'observation  de  Longin,  x.x\  «oXiTUcâv,  Sa'  <xv  ofâ  te  èv  ttoXeiua  xat 

il  faut  avoir  sous  les  yeux  le  passage  entier  [Aac/ai;  irpaTTOv-rs;  êp"^»  xat  Xo'-y»  wpoçojy.t- 

de  Platon  :  to  8ï  tûv  aoçtsTÛv  "j'e'vo;  a5  7roX-  Xoûvteç  Ixoédrot;  irpclTTOisv  xàl  Xfroov.  Ka- 

X«v  JJ.ÈV  Xs'fwv  /.ai  *aXûv  àXXtov  aâX*  tynrtt-  TaXs'XEiiïTcu  &ti  ti  rfe  T)u.ETs'paî  é^ew;  "^e'voç 

pOV  AyvfUU,  oopjcûaat  ^è  ar,  -w;,  ârz  TrXavr,-  ssao,    àa^STÉpcov    ç'j<jei    xal    xpoç-ii    (Urlxov 

wt  h  ■/.%-%  mkut  dAr,m:;  te  î^îa;  ciS'au/îi  (p.  19  éd.  II.  St.  p.  8,  t. III,  2e  p.  éd.  Bekker). 
atttXDXOÇ,   aTToycv  âaa  cp'.Xcio'œwv  àvS'pfov  t 

FRAGMENT  XV. 

Longin  ne  comprenait  pas  bien  dans  quelle  intention  Platon  avait  inséré 
ce  récit  (l)  ;  car  il  ne  sert  pas  à  délasser  les  auditeurs  et  il  n'est  pas  néces- 
saire [pour  éclairer  le  sujet].  Il  croyait  résoudre  la  difficulté  en  disant  que 
l'auteur  l'avait  présenté,  avant  l'exposition  de  son  système  de  la  nature, 
pour  se  concilier  l'esprit  de  son  auditeur  et  pour  compenser,  par  ce  récit 
intéressant,  la  sécheresse  de  son  explication.  Origène  admettait  que  ce 
récit  était  imaginaire  et  s'accordait  en  cela  avec  Numenius  ;  mais  il  ne 

(•)  Il  s'agit  de  l'entretien  de  Solon  avec     l'Atlantide, 
un   prêtre  égyptien   et  de  la  tradition  sur  2" 


282  ta  AorriNOï  tôt  «hao20<i>oï.  [Fr.  XV-XVHI.] 

ovveyjûpet  rofç  dp.y\  rov  Nou^rçviov,   où  &   ^5ov>?y  5è  nenlccaBoct  ptpr,^ 
yamphnv  xoctix  rov  Àoyyfvov. 

AEPFANON  IST' 

Aoyyîvoç  plv  sv  zo-jzoiç  èm<JY)ULoûverou  izackiv  ozi  cppovrt'Ça  %où  bvopoc- 

rwv  wpaç  x&2  nouùdocç  6  IlXarcov  omocyyû^tùv  aXXcoç  rà  aura  •  ro  juiv 

yào  èjoyov  dpypàov  êxaXs&e,  rov  §è  Xéyov  TCaXatov,  rov  5è  àviïpoc  où  veov, 

xai'roi  raùrèv  ôtà  tzccjzwj  aripcàvwj  if.oà  ^vvccpzvoq  navra  wçaircoç  7TjOoç- 

etroîv.  Oùro?  ^èv  oùv  cptXôXoyo^,  &çxsp  IlXcorFvov  eîTOîv  itepl  aùroû  Xéyerat,      5 

xsh  où  cpiXcaocpoç. 

(i)  L'observation  de  Longin  se  rapporte  à  (2)  Porphyre,  dans  la  vie  de  Plotin,  c.  14, 

cette  phrase  du  Timée,  p.  21.  'E-y£>  «ppacaw  confirme  ce  que  dit  ici  Proclus,  et  rapporte 

waXaiôv  àxr.xow;  Xo'-^ov  où  vécu  àvS'pbç,  et  à  la  qu'après  avoir  lu  les  traités  de  Longin  wspî 

ligne  qui  précède  ;  elle  est  tirée  du  Comm.  àpx&v  et  «tiXâp^atcç,  Plotin  s'écria  :  <I>iXo'Xo- 

de  Proclus,  p.  27  B,  et  citée  par  Ruhnken,  *ygç  |/iv  ô  Ao^Ivoî,  «ptXoaoçpç  £è  gù&xjaûç. 

Diss.  ^  VI.  Ruhnken  (Diss.  §  VI)  pense  qu'il  faut  lire 

AEPFANON  IZ' 

«  Etrrev  oùv  ziç  rwv  çparo/owv.  »  IlaXtv  h  zovzoïç  ol  plv  zrtç  Xé£e&>s 
cpiXoôea^oves  èmanpocivovzoa  zoïç  aùrwv  kpaazaxç,  ozt  SoXwvos  srcaiver  rrçv 
/ToiVjcrtv  ô  IlXarwv  àa'cpaXws,  i&corj?  rov  CTraivov  àva9eiç  xal  dç  Xa*i°'v 
à'XXwv,  àXX  où  xarà  voùv  Xlyovrt  xai  Xoyov.  'E'faep  yocp  ztç  à'XXoç  v.ax 
TcoiYizàv  oLpiazoq  ytpizrii  o  IlXarcov,  co;  xod  Aoyyïvoç  avviezYiaiv. — Rpooùsi-  5 
iïriç  yovv  6  IIovr£>toç  (pyjaiv  on  rwv  Xotpi'XXov  rôre  eviïovupovvzw  IlXarcov 
rà  Avzipocyov  i:povzipY}<7£,  v.oà  aùrôv  eTOiae  rôv  HjOaxXei&jv  et?  KoXo- 
çcôva  èXôcvra,  rà  Ttoiripoczot  auXXé^at  roù  àv5pôç. 

CONJ.  —1.  2,  M.  Schneider,  toi;  ou>tûv  IpaaTaî;.  Je  lirais  tgigûtmv  èpaarraï;. —  1.  6.  Le 
même  corrige  XoipîXou,  d'après  Schellenberg,  Antimachi  Reliq.  p.  36. 

(J)  La  phrase  de  Platon  se  lit  p.  21  B.  de  la  critique  chez  les  Grecs  (p.  108-109), 

(2)  M.  Egger,  dans  son  Essai  sur  l'histoire     cite  cette  dernière  phrase  comme  étant  de 

AEPFANON  IH 

«  H  Tzepi  peyhzYiç  v.oà  bvopocazozocZYiq  "kolg(ùv  dr/aiôrar  àv  7rpa'^ewç 
VAR.  —  1.  1  B.  JuaioVarov,  que  M.  Schneider  aurait  dû  corriger. 


[Fr.  XV-XVIII.]  fragments  philosophiques  de  longin.  283 

pensait  pas,  comme  Longin,  que  cette  fiction  n'eût  d'autre  but  que  de 
plaire  à  l'auditeur  (9). 

{*)  Comm.  de  Procl.  p.  26  C.  cité  par  Ruhnken  (Diss.  §  VI)  jusqu'au  mot  7rasaÔ5<jsa>;. 

FRAGMENT  XVI. 

Longin  montre  encore  ici  que  Platon  recherche  l'élégance  et  la  variété 
des  termes,  en  exprimant  par  des  mots  différents  les  mêmes  idées  (').  En 
effet,  il  donne  au  mot  epyov  l'épithète  d'ip^aTov,  au  mot  Xôyov  celle  de  wa- 
Xa«ov,  au  mot  av£pa  celle  de  où  wio-j  -,  quoique,  par  toutes  ces  épithètes  diffé- 
rentes, il  désigne  la  même  chose,  et  qu'il  eût  pu  employer  pour  chaque 
mot  la  même  épithète.  Longin  est  donc  [ajoute  Proclus]  un  philologue  et 
non  un  philosophe,  et  tel  est,  dit-on,  le  jugement  qu'en  portait  Plotin  (a). 

àvafpwaôÉvTGÇ  $1  ocùtm  Toû  ivspt  àp/ûv  Ac-f-  Aoyytvcu  /.aï  tov  ^ptXapxaîcu;  c'est  pourquoi 

•yîvou  toù  (piXapx*'iu  et  non  pas  /.ai  -où  <pi-  Wyttenbach  et  Creuzer  regardent  ce  der- 

Xap/aiiu,  ce  qu'avait  déjà  indiqué  Fabri-  nier  mot  comme  le  titre  d'un  livre  de  Lon- 

cius  (Bibl.  Gr.  IV,  p.  116  et  436)  ;  mais  tous  gin  (V.  les  Recherches,  p.  26).  M.  Zévort  a 

les  manuscritsN^jortent  t&ù  te  mfî  <zpx«v  omis  tout  ce  passage  dans  sa  traduction. 

FRAGMENT  XVII. 

Sur  cette  phrase  :  ETwev  m»  xc?  «S*  «pparopwv,  etc.  (*),  Proclus  s'exprime 
ainsi  :  A  cette  occasion,  les  personnes  attentives  à  la  diction  font  encore 
observer,  aux  amateurs  de  cette  sorte  de  remarques,  que  Platon  fait  cer- 
tainement l'éloge  de  la  poésie  de  Solon,  quoiqu'il  mette  cet  éloge  dans  la 
bouche  d'un  ignorant  qui  parle  ainsi  pour  faire  plaisir  à  d'autres  person- 
nes, et  non  d'après  son  propre  jugement,  ni  avec  connaissance  de  cause. 
Car  Platon  était,  comme  Longin  lui-même  l'a  fait  voir,  un  excellent  juge 
des  poètes. — Héraclide  du  Pont(2)  rapporte  que  Platon  préférait  les  poé- 
sies d'Antimaque  à  celles  de  Chœrilus,  qui  avaient  alors  beaucoup  d'ad- 
mirateurs, et  qu'il  lui  conseilla  même,  lorsqu'il  se  rendit  à  Colophon,  d'y 
recueillir  les  poésies  d'Antimaque  (s). 

Longin,  bien  que  Ruhnken  (Diss.  %  VI)  n'ait     toute  raison. 

pas  prolongé  la  citation  de  Proclus  au  delà         (5)  Comm.  de  Proclus,  p.  28  C. 

du  mot  s'jviarr.a'.v,  et,  ce  me  semble,  avec 

FRAGMENT  XVIII. 
Longin  pense  qu'il  y  a  ellipse  dans  cette  phrase  ('),  puisque  les  mois 

(')  La  phrase  de  Platon  se  lit  p.  21  D.  Elle  est  répétée  daus  le  texte  ci-contre. 


284  TA  AOÎT1NOÏ  TOT  <l'IA020*Oï.  [Fr.  XVIH-XIX..] 

qvoyiç  W  rfîe  yi  izôliç  ënpxle  ^iv,  ôtà  Se  x.pwov  y.x\  yBopxv  zàv  èpyxvxui- 
y(ov  où  iïiYipy.eae  ckùpo  6  Àoyoç.»  Ev  ôè  rourotg  Aoyyïvoç  lMec7tecv  oierat 
r/yv  Xç£iv,  tw  yà,o  SatoeoTar  àv  npoçiïeïv  zb  vo/yuaQe/cjyjç,  5wn  toûto  aîrat- 
-efrat  èv  rw  ecpeç^ç,  àX>.  où  ro  ouc»?ç.  Où  ffUvrJxé  Se,  cpyjartv  6  Ilo/><pupoç, 
ori  5ià  ro  av«i  uâv  u&yfoznv  zyiv  izpxiiv  a^Trro  5è  bvov.xazYiv,  npoçe&jxe  o 
to  St/.atôrar'  av  bvou.xaxozxzr,v  «vat. 

VAR.  i —  1,1   B.  Èp-jaçaî'vwv. 


AEITANON  10. 

Tyiv  §  sùr/.px?ixv  rwv  wpwv  r^v  r<Sv  cppov/uojv  oiazur-jv  Tlxvxîzioç  akv 
y.xl  aXXot  nvèç  rwv  IlXaTGtMxûv  érrè  rwv  cpxivoylvuiv  >faov<7av,  wç  t>js 
Attixwc  5tà  tàç  wpaç  roû  erouç  eu  xF/pa^Éva;  èmzY)<kitàç  èyavayç  r.poç 
tyiv  rcôv  tppov/uwv  x"Koykvvr,aiv .  Aoyyïvoç  5è  xiïopeï  p.sv  ~pbç  zodzovç  oj» 
fjufaï  x/xfyz~ovzxç  •  toÙvovt/ov  yàp  bpxzxi  noXkfi  tiç  xaî   xvyjxwj  kxi      5 

^«U.toVtoV  XOV[J.lXEZpiX  7l£pl    zÔv<$£  ZOV    T07roy  '   fWT£   «    TÔ7TOÇ  $V    TOtOUTO?, 

ctavayivovç  êri  rrçv  xBxvxaixv  aûÇeiv  rwv  ij/u^wv,  ei'7rep  Ùto  nfe  rcôv 
ojpwv  evzpxaixç  y)  ypovYiaiç  xvzxïç  èuqrjezxi  •  v.pxaiv  yxp  èariv  y)  zeteic- 
zr,zx  xpa'o"£&)ç  touto  zy]V  tyv%hv  â'Trocpaivoulvcov  •  xvzbç  §£  zyiv  evy.pxaixv 
zxitzr,v  où  Tzpbg  zyiv  roû  xépoq  v.xzxazxaiv  xvxyépeaQxl  cpyjatv,  a).),  «va/  10 
riva  tàùzr,zx  zov  y.xzxazri^xzoç,  xvjxzovô^xazov  awreXouffav  eiç  yplwimv  • 
wç  yà/3  viïxzx  zivx  [xxvzmx  «fît,  xai  to7TO£  ftvèg  voao7:ojot  xat  cpQopw- 
ô«ç,  o'jtw  xat  £Î5  cppovyjfftv  av^cùleaBxi  zoixviïe  zivx  y&pxq  tàùznzx 
BxvpxTzbv  où§iv.  Ûpiyévriç  51 rapt  e\>Y.pxaîxv  zxvzr,v  eiç  zyjv  oùpavoO  jcu- 
xXocpop/av  âvÉ7rea7rev  •  ôtrfQev  yàp  £tvat  ràg  «po/sàs  vtat  ràg  xyopixç  rwv  15 
ij»u^6ôv,  6jç  cpyjatv  ev  Ilo)ar£/a  Scdxpa^nw  '  àXX  oùroç  /jtÈv  txïpiYMZEpov 
èyxirzezxi  rf,ç  xlrfieîxç.  Aoyyïvoç  ôè  IxvBxvet  zyjv  i$iôzr,zx  a(j)u.xzuYjv 
7:otà)v,  y.at  rafç  xttoplxiç  èveayYipLévoç  xç  xxl  6  nopcpùpto?  aùrw  îrpostpc'- 
p«  •  f/./a  yàp  tdtoryjç  aspo?  Tràj^  ^oo?  Sta'cpo^a  7rot«  èlttmoeiooç]  ënstzx  zyjç 

VAR.  —  1.  1  B.  ôfûv.  —  1.  5B.  iroXXïi  tu  —  1.  8  B.  ôpwv  nou  signalé  par  M.  Schneider. 
—  1.  18  MB.  svta/j.asvs;. 

CONJ.  —  M.  Schneider  corrige  «oXXii  rts.  —  1.  13  II  faut  lire  ~/à?z:  au  lieu  de  xwpav 
conservé  par  M.  Schneider. —  1.  14  M.  Schneider  lit  rf,v  i&xpa(nsv  toûtyiv. —  1.  18.  Le 
même  a  corrigé  viiT/-t,<).ir.;. 


lH.  XYIII-X1X.]  FRAGMENTS   PHILOSOPHIQUES   DE  LONGIN.  285 

oixatoTar'  àv  appelleraient  vopuaOEiirvjç,  car  c'est  ce  participe  qu'exige  la  suite 
de  la  phrase  et  non  le  participe  ouo»;.  Mais  Porphyre  dit  que  Longin  n'a 
pas  bien  compris  le  sens;  parce  que  Platon,  ayant  voulu  dire  que  l'action 
était  réellement  très-grande,  mais  non  encore  célèbre,  a  ajouté  qu'elle 
mériterait  d'être  très-connue  (*). 

-    Coram.  de  Proclus,  p.  29. 

FRAGMENT  XIX. 

Quant  à  l'heureux  climat  qui  produit  des  hommes  intelligents,  Pana> 
tius  et  quelques  autres  Platoniciens,  l'ont  entendu  dans  le  sens  naturel, 
comme  si  l'Attique,  à  cause  de  son  climat  tempéré,  était  propre  à  la  gé- 
nération des  hommes  intelligents  (').  Mais  Longin  ne  partage  pas  leur  avis, 
,  parce  qu'il  n'est  pas  conforme  à  la  vérité  ;  en  effet,  on  voit  au  contraire 
régner  dans  ce  pays  une  grande  variabilité  de  sécheresses  et  de  froidu- 
res ;  et  lors  mémejiue  le  pays  serait  ce  qu'ils  supposent,  ces  philosophes 
ne  pourraient  maintenir  l'immortalité  des  âmes,  si  l'intelligence  résulte 
de  la  douceur  du  climat,  puisqu'ils  laissent  voir  par  là  que  l'âme  est  un 
mélange  ou  un  produit  de  mélange.  Longin  estime  que  cet  heureux  climat 
[dont  parle  Platon]  ne  doit  pas  être  rapporté  à  l'état  de  l'atmosphère,  mais 
qu'il  faut  entendre  par  là  une  certaine  disposition  de  la  contrée  pour  la- 
quelle il  n'existe  pas  de  mot  propre,  et  qui  contribue  à  développer  l'intel- 
ligence; car,  de  même  que  certaines  eaux  sont  favorables  à  la  divination, 
et  que  certains  lieux  sont  malsains  et  infects,  il  n'y  a  rien  d'étonnant  que 
certaine  propriété  du  pays  développe  l'intelligence.  Pour  Origène,  il  at- 
tribue cet  heureux  climat  à  la  rotation  du  ciel  ;  car  c'est  de  là  que  ré- 
sultent la  fécondité  et  la  stérilité  relativement  aux  âmes,  comme  le  dit 
Socrate  dans  la  République  (-)  ;  mais  ce  commentateur  n'atteint  par  là 
qu'une  partie  de  la  vérité.  Longin,  de  son  côté,  ne  prend  pas  garde  qu'il 
rend  par  son  explication  la  nature  des  âmes  corporelle,  et  qu'il  s'en- 
gage dans  des  difficultés  que  Porphyre  déjà  lui  représente.  En  effet,  con.- 
ment  la  qualité  de  l'air,  étant  unique,  peut-elle  produire  des  hommes  pro- 
pres à  différentes  choses?  Ensuite,  la  qualité  restant  la  même,  comment 

(*)  La  phrase  de  Platon  à  laquelle  se  rap-  v.au.  Elle  se  lit  p.  31  C.  tome  XII,  p.  111, 

porte   cette  discussion   est  ainsi   conçue  :  de  la  traduction  de  M.  Cousin.  Ce  dix-neu- 

TaÛTT.v  ouv  &r,  to'te  (••jjMraffav  tt,v  $taxtfa|£ft-  vième  fragment  est  tiré  du  Commentaire  de 

t.v  /.%'.  er6vra£tv  r,  0=i;  T.y-.ïysi'.  Oy.à;  (uuto-  Proclus  sur  le  Timée,  p.  50  R-C 

apâocunc  y.y-û/.'.'Ji'i ,  ixXt£apAni  :;■/   rfaov  (*)  Livre  VIII,  p.  516  A.  Trad.  de  Cousin, 

èv  m   -ye-yevr.aOe,  tt,v  lùxpaatay  tôv   mswv   sv  t.  X,  p.  130. 
XÙT«ji    lurrtoowaa,   8tt  qppovtubUTjxrouc  xv.^sa; 


286  ta  Aorrmoï  toï  <mao20<i>oï.  [Fr.  XIX-XXII.] 

iiïûzYizoç  en  {jL£Vovar,ç  xHç  ôp.oixç,  ixàç  oùxert  ri  xvrh  eù<pyîa  rœv  otxouvrcov 
eVriv  ;  et  Se  ySxpxri  rt  tSiôryjç,  ri  ro  yQxpxvxbv  avr>5ç  Xexre'ov  ; 

(s)  Alexandre  de  Humboldt  (Cosmos,  t.  II,      tion  française)  s'exprime  ainsi  sur  le  con- 
p.  512,  note  sur  la  page  194  de  la  traduc-     tenu  de  ce  fragment  :  «  La  doctrine  de  l'in- 


AEITANON  R 

Me'p^w  §À  rourwv  avpitenlyptùTM  xb  xoît  Tip.xtov  Ttpooipuov,  oirep  2e- 
|S)5|Oo?  fzev  oùSè  è^yjjoîffews  jfêtwffe  to  Tzxpxitxv,  Aoyyîvog  Se  où  Trâv  eXeye 
TOpirrov,  «XX  b'aa  TïxpEiçxvxleïxxi  mpl  twv  ArXavrivwv,  xai  rwv  toO 
Atymatoy  Styjy>9û"ecov,  coçre  xaî  eïooôei  avvxizxeiv  xy  2&)xparouç  Se>?o"ei  rwv 
eKxyyhixv  xov  Rpirtou,  Xéyw  Se  tw  «.itoiptipx  re  oùv  xexoffpj^évoç  en  5 
aura  xai  7ra'vrcov  èxoip.ôxxxoq  oov  Sé^eo-Qat,  »  ro  «  ffJWTrei  Sa  rrçv  rwv 
£evtwv  aot  Siaôeatv,  w  2a)xpare$,  ^  Sie'9eu.ey.  » 

VAR.  —  1.5  M.  B.  to,  corrigé  par  M.  Schneider  en  tô>. 

AEPFANON  KA' 

Eraî  yàp  rwv  7raXaiwv  oî  fxèv  aùrwv  rov  ày)p.iovpybv  èïïoiYjaxv  é^ovra 
rà  Tzxpx($eiyp.xxx  rwv  oXwv  wg  ïlXcorîvoç,  ot  Se  oùx  aùrôv  aXX  yfrot  Tipb 
avxov  rà  Ttxpxiïer/p.x,  y  p.sx  aùrôv  •  7rpo  aùrou  plv  wg  6  Ilo/scpypioç,  jjter 
aùrèv  Se  coç  o  Aoyyïvoç,  oç  Yipôixx  mxzpov  o  ùwpnovpybç  evQvg  p.exx  rô  èv 
eariv,  -h  xxl  ôûùxi  xx%ziq  da\  voyxxl  p^xxlv  roû  re  Avj/xioupyoO  xaî  roO  e'voç.      5 

VAR.  —  1.1  M.  *yàp  aùrwv.  — <  1.  4  8.  Sv  xswTa. 

CONJ. —  1.  1,  M.  Schneider  pense  que  -yà?  devrait  être  supprimé,  et  lirait  ensuite  oî  |/iv 
aù-rôv  tov  A.  —  1.  4.  J'ai  corrigé  o;  rjowra  qui  me  semble  nécessaire.  M.  Schneider  con- 
serve Ôv. 

AEITANON  RB' 

Ilûç  Stà  xx  yjprhp.xxx  rcxvxeç  ot  îroXetxoi  yivovxxi  ;  ttoXXoi  yàp  xai  Si 
«XXaç  atriaç  èyevovro.  Prçréov  oùv,  wç  p.èv  Apno*.pxx[wJ,  y  oxi  lù&ïaxov 
ri  oxc  xaî  w  rwv  Xatpu/owv  cXtuç  CTireivet  rov  7wXeuov  '  &â  Se  Aoyyîvoç, 
CONJ.  —  1.  3.  Il  me  semble  qu'il  faut  lire  ô  £s  Aof-jfïvo;. 


|FR.  XlX-XXII.j  FRAGMENTS  PHILOSOPHIQUES  DE  LONGIN.  287 

les  heureuses  dispositions  des  habitants  ne  sont-elles  plus  les  mêmes? 
et  si  la  qualité  de  l'air  s'est  corrompue,  quelle  est  la  cause  de  cette  alté- 
ration (5)  *? 

fluence  générale  exercée  par  le  sol  et  le  propre  à  l'école  alexandrine  d'Ammonius 
climat  sur  les  dispositions  intellectuelles  et  Saccas,  et  fut  surtout  représentée  par  Lon- 
sur  la  moralité  des  races  humaines,  resta     gin.» 


FRAGMENT  XX. 

Ici  se  termine  le  préambule  du  Timée,  sur  lequel  Severus  n'a  pas  jugé 
à  propos  de  faire  aucun  commentaire.  Longin  ne  le  considérait  pas  tout  à 
fait  comme  un  hors  d'œuvre  ;  mais  il  trouvait  étrangers  au  sujet  la  digres- 
sion sur  l'Atlantide  et  les  récits  de  l'Egyptien  ;  c'est  pourquoi  il  avait  cou- 
tume de  rapprocher  la  promesse  de  Critias  de  la  prière  de  Socrate  :  celui- 
ci  avait  dit  :  «  Me  voilà  donc  tout  prêt  et  le  mieux  disposé  du  monde  à 
«  accepter  ce  que  vous  m'offrirez,  i  et  Critias  s'exprime  ainsi  plus  loin  : 
«  Voici  donc,  Socrate,  l'hospitalité  que  nous  t'avons  préparée.»  (') 

(»)  Comm.  de  Procl.  p.  63.—  Le  1"  passage  de  Platon  se  lit  p.  20  C.  le  2e  p.  27  A. 

FRAGMENT  XXI. 

Parmi  les  anciens  ('),  les  uns  ont  conjçu  le  Démiurge  comme  possédant 
en  lui-même  les  modèles  de  toutes  choses  ;  telle  fut  l'opinion  de  Plotin  ;  les 
autres  ont  dit  qu'il  ne  les  renfermait  pas  en  lui,  qu'ils  étaient  ou  anté- 
rieurs ou  postérieurs  ;  antérieurs,  suivant  Porphyre  ;  postérieurs,  suivant 
Longin,  qui  demandait  si  le  Démiurge  est  immédiatement  après  l'Un,  ou  si 
l'on  peut  concevoir  d'autres  degrés  entre  le  Démiurge  et  l'Un. 

(»)  Comm.  de  Procl.  p.  98.  si  entre  eux  se  trouvent  d'autres  ordres  in- 

(*)  M.Vacherot  (Ecole  d'Alex.  1. 1,  p.  258)     telligibles.» 
rend  ainsi  cette  dernière  phrase  :  «  Ou  bien 

FRAGMENT  XXII. 

Comment  (l)  toutes  les  guerres  ont-elles  pour  cause  les  richesses,  puis- 
que plusieurs  ont  eu  lieu  pour  d'autres  motifs?  11  faut  donc  dire,  comme 
Harpocration,  ou  que  c'est  le  cas  le  plus  ordinaire,  ou  que  l'espoir  du  pil- 
lage prolonge  la  guerre.  Longin  entend  par  richesse  tous  les  biens  exté- 
rieurs ;  les  commentateurs  attiques  pensent  que  Platon  s'est  exprimé  ainsi 

(*)  Ce  fragment  est  tiré  du  Comm.  inédit     bach,  Annot.  in  Plat.  Phsod.  p.  159.  —  La 
d'Olympiodore  sur  le  Phédon   de  Platon,     phrase  de  Platon  se  lit  p.  66  C 
cité  par  Ruhnken,  Diss.  §  VI,  et  par  Wytten- 


288  ta  Aorrmor  toy  <mao20<i>oy.  [Fn.  XXII-XXV.] 

tôt  èyzbç  nctvzoc  yprip.azoc  koXs?  •  oi  5s  dzTtwn  èçy?y)7fat,  ènetiïri  bpyxvoiç 

ypàvzca  zoïç  ypfiaocai  itoîvzeq  oi  Ttoleuovvzeç. 

(*)  Olympiodore  dit  ailleurs,  à  propos  de      jj-ârtov  ttoXeiaoç  où  ftv8Tat  •  $v.  8ï  yjviaâTMv 
ce  même  passage  :  rivet;  cpaatv  on  aveu  XP'1"      x-at  *veu  toûtwv  où&sv  e<m  -^ avs'ffôat  twv  S'eoV 


AEITANON  Rr 

Outs  roïg  leTtzoïç  zoïç  TiolvQpvlrizoïç  qa)a)\oyov  tw  vw  Tzocpvyiazoczat, 

ù>ç  -hpeïzo  Aoyyïvoç  Ttpeafisvew  •  où5sv  yàp  oXwç  Tzccpv^iazoczai  zo~>  vw, 

etrrejO  dvovaiôv  iazi  zb  Ttapvyiaztxuevov  •  ttcoç  §   av  to  aÙTo  voïjtov  re  e»j 

xat  Tifxpvyiazoazo  ;  Où  jjuîv  où§è  voYip.oczoc  eiai  nxp  ocvzoïç  aï  uk'ai,  wç 

RXea'v9>îç  vazepov  eïpyxsv,  où5    wç  Avrwvtvoç  p.iyvvç  zriv  Aoyyivov  xoù      5 

RXea'vSouç  5ô£av. 

(')  Il  faut  sous-entendre  uu  sujet  au  verbe  doute  voTiu-ara  ou  bien  irapa^sî-yu.a-a,  com- 
irapucpîffTaTat,  sujet  qui  a  été  omis  par  ceux  me  dans  le  vingt-unième  fragment.  L'opi- 
qui  ont  transcrit  ce  fragment  ;  c'est  sans     nion  de  Longin  se  trouvait  consignée,  sui- 

AEITANON  RA' 

Tszocpzov  5xi  ziç  ri  twv  aXXwv  cputftç  zat  5tà  z'i  rà  aXXa  p.ezélafiev  eiç 

ëzepoc  ;  xaî  Traçât  ph  eïpwzoa  y.oà  vvv  5s  XsysaSoo  •  on  rà  aXXa  où  anp.od- 

vei  Ta  sTspa,  où5s  ÙTrotjraaiv  a7rXcôç  wç  Aoyyîvog,  aXXa  zpôizov  vkoozx- 

ctswç  •  S7isj  jcat  to  ccvzôxoclov  Toia'5s  tou  y»aXov  vitoazocaiç  v.oà  oTov  àpyk- 

zxmoç  aXyjSrçç,  to  apa  c?XXo  xaXov  eïxoov  ey.el.iiQV  eoziv.  5 

CONJ.  —  1. 1 .  Il  me  semble  qu'il  faut  lire  Jtà  ri  -b  àXXa. —  Même  ligne,  M.  Egger  propose 
a£T£'PaXsv,  qui  est  indiqué  par  le  sens. 

AEITANON  RE' 

O  Aoyyïvoç  Trpoçcpwvwv  Ta  nepi  bppriç  RXeo5a/!/«  ze  xdu.ol  Ilo/scpujoiw, 

RXsô5ajjii  ts  y,oà  MoD^ye  npovypœfyev. 

(*)  Ce  fragment  est  tiré  delà  Vie  de  Plotin  par  Porphyre,  c.  XVII,  p.  120,  Bibl.  Crœc. 
de  Fabricius,  vol.  IV,  lre  édition. 


.Fil.  XXUI-XXV.]        rBAGMENTS  PHILOSOPHIQUES  DE  LONGIN.  2N!> 

parce  que  tous  eeux  qui  font  la  guerre  ont  besoin  de  richesses  pour  l'en- 
treprendre et  pour  la  soutenir  (a). 

tmv.  Ce  qui  explique  le  sens  de  la  dernière  le  seul  qui  ait  bien  compris  la  pensée  de 
phrase  du  fragment,  qui  n'est  pas  très-  Platon.  —  V.  sur  Olympiodore,  M.  Cousin, 
claire.  —  Wyttenbach  pense  que  Longin  est      Fragm.  phil.  1. 1,  p.  459,  4e  éd.  in-12,  1847. 


FRAGMENT  XXIII. 

[Les  intelligibles]!1)  n'existent  pas  simultanément  dans  l'intelligence  à 
la  façon  de  ces  simples  notions  générales  communes  à  tous,  opinion  que 
Longin  cherchait  à  faire  prévaloir.  En  effet,  rien  absolument  ne  coexiste 
avec  l'intelligence,  puisque  ce  qui  coexisterait  avec  elle  serait  dépourvu 
de  substance  ;  comment  la  même  chose  serait-elle  à  la  fois  une  simple  con- 
ception de  l'esprit  et  une  réalité?  Les  idées  ne  sont  pas  non  plus,  aux  yeux 
de  ces  philosophes,  des  produits  de  l'intelligence,  comme  Cléanthe  l'a  dit 
dans  la  suite,  ni  comme  le  soutenait  Antoninus,  qui  combinait  l'opinion  de 
Longin  avec  celle  de  Cléanthe  (*). 

vant  Ruhnken  (Diss.  §  XIV),  dans  son  livre     taphysique  d'Aristote,  XII,  2,  fol.  59  recto 
TEpl  twv  îJewv.  de  la  version  latine,  Venise,  1558.  Cité  par 

(l)  Tiré  de  Syrianus,  Comra.  6ur  la  Mé-      Ruhnken,  Diss.  §  XV. 

FRAGMENT  XXIV. 

En  quatrième  lieu,  quelle  est  la  nature  des  autres,  et  pourquoi  [l'au- 
teur] a-l-il  changé  le  terme  «XXa  en  celui  de  Fnpat?  Je  l'ai  déjà  dit  et  je  le 
répète  maintenant  ;  c'est  que  ces  deux  termes  ne  signifient  pas  la  même 
chose,  et  qu'il  n'entend  pas  simplement,  comme  Longin,  la  substance 
(•j7rÔ7Taa(î),  mais  un  mode  de  la  substance;  puisque  to  aûr&caXov  est  comme 
la  substance,  le  principe  du  beau,  et  pour  ainsi  dire  son  vrai  type  ;  ainsi 
tô  «XXo  xa).ôv  en  exprime  l'image  ('). 

(')  Ce  fragment  est  tiré  de  Damascius,  Diss.  de  Ruhnken,  page  xvi  de  son  édit.  de 

ouvr.  inéd.  Trepi  ip/wv.  ms.  de  la  Bibl.  Imp.  Longin.  llpensequ'on  pourrait  trouver  d'au- 

de  Paris,  1989,  fol.  261  recto,  au  bas  de  la  très  passages  des  livres  de  notre  philoso- 

page  -iii  rr,;  irfiim  bmMtftiç.  Il  est  cité  plie,  dans  la  partie  du  Comm.  de  Damascius 

par  M.  Egger  dans  une  note  sur  le  ^  VI  de  la  qui  est  encore  inédite. 

FRAGMENT  XXV. 

Longin,  en  adressant  son  traité  sur  l'instinct  à  Cleodamus  et  à  moi,  Por- 
phyre, s'exprime  ainsi  :  «  Cleodamus  et  loi,  Malchus. 

30 


FRAGMENTS   LITTÉRAIRES  DE  LONGIN. 


TA  AOniNOY  TOY  «MAOAOTOY. 


AEPFANON  A 

Rat  ozi  àvwripco  toutou  azîyog  eiç  yâïzxi  do/.cùv  xarà  zbv  Aoyyù/ov 

ebxt  zxpsvQszoç  •  eort  5è  èxefvoç  zb  «  A£w  éXwv  »  •  dpxeï  ze  yxp  yyaiv  eiç 

xùsiacj  évvotav  zb  avco  aÙToû  ymuevov  ënoç  /.où.  zb  tyzXriç  ze  toû  «  A£co 

fkw  »,  «  O  5è  xeyploiGezou  ov  x£V  txeouat,»  et?  oùSèv  5êov  ex  iiepiaaov  zé- 

Oeizxi  -  zi;  yxp  oùx  otàev  co?  lvTzr,aezxi  o  à&xr/9ci'ç(  )  ;  5 

(»)  Ce  fragment  est  tiré  d'Eustathe,  Comm.  sur  l'Iliade,  ch.  I,  v.  1-tO,  p.  67;  éd.  de 
Leipz.  p.  57.  L'opinion  de  Longin,  relativement  à  ce  vers,  est  partagée  par  le  schol.  de 
Ven.  A,  par  Bentley,  Heyne  et  F. -A.  Wolf;  ce  dernier  regrette  cependant  une  idée  qui  ne 
manque  pas  de  grâce  (eine  artige  Idée).  V.  Vorl.  iïber  die  vier  ersten  Gesànge  von  Ilias, 
her.  von  L.  Usteri,  t.  I,  p.  93. 

AEPFANON  B' 

Tmç  ôè  a/Jî'oxovTai,  ô>ç  y.xi  Aoyyïvo;  fo/of,  vsôov  ehxi  zbv  iïeizepov 

orfyov,  ou  Kxzxpyst  zb  X^ouxtvE  •  «  "ï.y)[j.xw  ,  où  yxp  r/o>y  rrt  aoi  TieicteaBxi 

otco,  »  aztÇovzeç  si;  zb  «  aï,  yxp  ëu.oiye  »  TcÂôiov  /.xi  'i.xu.Çixvovzeq  ex  xot- 

voû  zb  ènizeileo,  hx  Xf/y;  qzi  x/loiç  CTriTé/Xeo,  pà  yxp  èpoiye  èmzDïeo  ('). 

(*)  Ce  fragment  est  tiré  d'Eustathe,  Comm.  sur  l'Iliade,  ch.I,v.  295,  p.  106;  éd.  de  Leipz. 
p.  89.  Il  est  cité,  comme  le  précédent,  par  Gncfenhan,  Gesch.  der  klass.  Philol.  III,  p. 
229-230,  not.  30.  Heyne  le  mentionne  et  approuve  l'opinion  de  Longin,  qui  est  aussi  par 
tagée  par  Bentley.  F.-A.  Wolf  n'en  dit  rien. 

AEI4ANON  r' 

hwtaut\  )  '  07TX!,  bnxix  y.xi  x-At.xix  r,  Kcatvoùôym  •  ourw^  \piazoyxvr,ç,  ' 
zoùç  yxp  xpyxiovq  oi'xou;  èv  zfi  bpoyfi  zxç  xvxtzvoxç,  è'yeiv  •  y)  y)  zezpYUjIwi 
Y.ipxuiç.  Y^xaiio;  5è  Aoy/fvo;  •  Sjpwfi  5   o>ç  x'A~xix  h    y)  yù.àùv  xnb 
(•)  Scholie  de  l'auteur  inconnu  des  'Otwr'po'j  fctfLtpujfioi  sur  l'Odyss.  ch.  I,  v.  320  :  '<  >,<•.: 


292  ta  Aormor  tôt  «maoaoeoï.  [Fr.  III-V1I.] 

vr,q  oto5ç,  r,yovv   ri   fODVyjTtKY}  •  OTkSw  èv  ÀùÀtSi    rjjfe   <J>w/î&os   ?à    Tiocpx 

TrtpÉoùq  Xzyhusua.  yvOoloyeïzoci.  K.où  r,  ILxvckyi  ôè  Qcoxoo?  Ttôhç. 

J'coç  inéitaut  îiMrrato,  v.  Cramer.  Anecd.  e  Codd.  mss.  Bibl.  Oxon.  1833,  t. 1,  p.  83,  et  la 
note  de  M.  Egger  sur  la  Diss.  de  Ruhnken,  §  XIV,  p.  xliv. —  Ces  trois  premiers  fragments 
appartiennent  à  l'un  des  ouvrages  de  Longin  relatifs  à  Homère  ;  il  serait  difficile  de  dé- 
terminer lequel.  V.  les  Recherches,  p.  26. 

CONJ. —  On  lit  dans  l'Etymol.  magn.  p.  11 1,  1.  22  :  Kpxrvi;  Si  <j>ïî<tiv  avoTroïav  tyiv 
TtwwdfW  xsoautôa  t/îv  èttI  ty;;  àpGcpTÎ;  ■  x  waWw«i«  "YpàcpETat,  xsd  v&sï-ai  tj  ^tXioeov  ■  Èv  S1' 
AùXtJi  tyî;  ^wxtS'o;  rà  7n0«  Trps'w?  Xe-p'u.sva  aufloXo-^sÏTai  •  y.xi  navo-^cù;  $»xi%jj  «o'Xtî 
s<m.  Il  faut  donc  lire  K.  oà  Aoyy.  cîpvi;  &'  w;  ftavoircua,  tV  ri  -/_sXt5wv,  octvô  ty;;  Havottik, 
t^'cuv  r  <I>wx.tiCYÎ,  y.,  t.  ).. 

AEH'ANON  A' 

lipqpi  •  ot  Tîtepoùjol  {jLvp[wneç,  ovç  Yipsïç  Nup.<p_a^  •  oi/rwç  Aiôuuoç. 

Ra'aato;  5è  Aoyj/fvoç  ■  Ss'jOcpoç,  Trzr/vôv  n  uixpbv  xwvco7tt  èu^spèç  xoczx  zb 

ij.iyeQoç  (  ). 

(')  Ce  fragment,  qui  appartient,  suivant  Ruhnken,  Diss.  §  XIV,  aux  Âttixmv  Xé£stav 
ix^ôâîtç,  est  tiré  du  Lexique  de  Photius,  p.  375,  éd.  de  G.  Hermann. 

AEFFANON  e' 

Tipriv  ôè  tyjv  itoivhv  hiyzi.  —  r)  5è  zoixuzri  zipr,  xxl  zïpoç  léyszxi 

x.w^txwrepov ,  wç  Aoyyivoç  5r;Xor,  buoîfjiç  rw  ^o).y;  X^Xos,  wvrç  wvoç,  /.ai 

TOÎÇ  rotovrotç  (  ). 

(')  Ce  fragment  est  tiré  d'Eustathe,  Comm.  sur  l'Odyssée,  ch.  X,  p.  1919.  Ruhnken, 
1.  c,  pense  qu'il  appartient  aussi  aux  'Att.  XeÇ.  èx$. 

AEITANON  1T' 

Atcovoa'/stoç  •    O    Ixvovxpioç  pwv  •   oûto)  Aoyyïvog  aùrôv   ép(xrtvevaou 

fitxÇezxi,  wçavel  xiûvoç  r.xzipx  (  ). 

(*)  Ce  fragment  est  tiré  de  Suidas  sous  les  mots  :  At'wvoâptoç  et  'Iavouâpto;.  V.  Eudoc.  et 
Zonarœ.  Lex.  p.  71,  Suidas  s'accorde  avec  Tzetzes,  Posthom.  75.  Tov  V  Aîwvcâptov 
xutXrjffXEt  jxsv  Ao-y-yïv&î,  'Iavouaptov  5"  àvsps;  irâvre;  xaXiowrt.  V.  Ruhnken,  Diss.  §  XII.  — 
La  racine  de  Janus  ne  pourrait-elle  pas  se  retrouver  dans  Atûv&ç?  Eschyle  et  Sophocle 
emploient  aîavY)?,  atavo'ç,  aîav5>;,  dans  le  sens  d'éternel,  perpétuel. 

AEPFANONZ' 

(  Ato  xai  y.ézpov  iivevpx  tov  pvBpôv  qpyjcxtv  6  Aoyyïvoç  (4).) 

CONJ.  —  D'après  le  §  1  du  Fragm.  litt.  n°XII,  où  l'on  trouve  cc/mots  :  Ms-pou  as  w«- 
T/ip  puOu.i{  x.ai  Oto;,  Ruhnken  (Diss.  §  XIV)  pense  qu'il  faut  lire  ici  narif*. 

(')  Ce  fragment  est  tiré  de  Maxime  Planude,  Schol.  sur  Hermogène  (Walz,  Rh.  gr.  t.  V. 
p.  473).  V.  les  Recherches,  p.  28. 


[Fr.  V1H-XI.1  TA  aoitINoï  TOI  «AQAOror.  '2{X\ 


AEPFANON    H 

O  zpoyadoq  zpoyoàhv  ixoizl  rèv  Xôyov,  ôto  rpoyjxïog  /.oclehou  o  zpzyôv- 

rwv  pvQy.bg,  cûç  yr,<7i  Aoyytvoç  o  qpiXsXoyoç,  50»  y.xl  ïocufiog  y.ocleaoa  oh:b 

tov  iot[xfiiÇeiv,  o  èori  loàopeîv  (*). 

(')  Ce  fragment  est  tiré  d'un  Commentaire  anonyme  sur  Hermogène,  cité  par  Bast,  et 
qui  se  lit  dans  les  Rhéteurs  grecs  de  Walz,  t.  VII,  p.  982.  V.  la  note  de  M.  Egger,  sur  le 
Fragment  IV  (corr.  au  Fragm.  litt.  XIII),  p.  lit  de  son  édit.  de  Longin. 

AEPFANON  0' 

ïwvtxot  de  y.oà.ovvxou  (priyoi)  hzei^ri  Iwvwv  eivlv  eypjj/a,  /xaXaxoy  ro 
fjhpov  y.oà  rpuepepeorarov,  &>  /.où  2&>ra'$»;$  iyjpriaaxo,  &ç  <p>?<7t  Aoyytvoç  ('). 
(')  Tiré  du  même  Commentaire,  Walz,  ibid.  p.  934.  V.  Egger,  1.  c. 

AEPFANON  ï 

Avoupéoiv  §  ènsTràevae  rrtv  Tip&TYiv  avÇvyiotv  ex  zpi^pâyjoç  xoù  ioîfj.- 
|3ou  TtoiYjGM  •  oOev  fotàç  y.où  yppioivfir/sjv  èyJ.YiQy]  y,xxo\  Aoyyfvov,  pzA^ov 
yotp  Tpoyia[j.fiiY}jV  outcoç  y.oÙ£ÎoQoa  w(petXei/  •  oiov  to, 

'Avoi7rtT(;u.ai  &t,  wpbî  "OXujatïov  lïTspûfEdai  jcoûcpaiç(1). 

(O  Ce  Fragment  est  tiré  d'un  ouvrage  anonyme  sur  la  Métrique,  contenu  dans  le  ms. 
2881  de  la  Bibl.  Imp.  fol.  141  verso,  et  cité  par  M.  Egger,  p.  145  de  son  édit.  de  Longin. 
—  Le  vers  se  lit  dans  Aristophane,  com.  des  Oiseaux,  v.  1372. 

AEIYANON  IA' 

Ra).côç  Ktxw  6  Aoyyïvoç  ènoirias  rhv  odxiocv  5i  r,v  iïiyexoa  tô  yixpvj 
toûto  Ïaoj3ov,  v.oâ  yrtaiv  m  èv  tw  $oc/.zv)r/.<û  f/érpw  axiyoç  pzxà.  xbv  7rpw- 

tov  xpoyoâov  ïauQoç  evpfoysxoci  y.xl  oi  àOloi  xvxKxiaxoi,  ot'ov  • 

Tôv  yAgfttjfl^MVO^  ~so;j'cpvi  7ïo'&x£  wxw;  Ây/XXeû;,   . 
Tpo^afoç  Xtid  Xot7rôç  ïxyfioç  %oà  objet- xiaxoi  (  ). 

VAR.  —  Le  mot  ari/o;  est  fourni  par  le  ms.  2677. 

(')  Ce  Fragment  est  tiré  d'une  scholie  sur  Héphestion,  VIII,  1 .  (Gaisford,  éd.  Lips.  p.  50) 
à  propos  de  ces  mots  :  "Bxpfatro  <$i  (Af/it).oy-o;)  tm  ïrpwTM  -n'Ai  y.où  îây.pw;  il  est  cité 
par  M.  Egger,  p.  145  de  sou  édition. 


£94  ta  AorriNor  toi  «maoaofoy  [Fr.  XII,  §  \  -i.l 


AE1TANON  IB 

TA  nPOAErOMENA  EI2  TO  TOY  H«I>AirnnN02  ETXEIPIAION.  (») 

%  1.  ...Â.XÀ    être  v£a  rwv  ^érptàv  yi  Beodpix,  être  Moiffïjç  îvpeux  r.x- 
ïaufa,  b/jxxtpov  é%ei  xaXtôç  •  âpyxix  uèv  yxp  où<7#,  ex  Tyfe  7ra).atôr/?T0£ 

k%ei  Z7}v  azmihvr,xx^  vix  iïs  où<7a,  Ko'izwozipx  xaÔ  Ouanpov, 

Tr,v  *yàp  àotSviv  -rcâvTe;  STîtxXeîouo-'  «vôpwTrot, 
"H  Ttç  àxouo'vTSfffft  vsarrocTYi  àu/ptirc'XYiTai.  5 

MeTjOov  §è  Kxrhp  pvStxbç  xat  Qzôg  •  xko  pvBuov  yxp  zaypv  zr,v  <*py/'v-< 
Ozbg  §è  to  pixpov  xKzafi'zry\x~o. 

§  2.  Toû  5è  7Tep£  phpoiv  Xôyou  toXXoî   tzo}1x-/ôùç  rip\<xyxo  •  oî  ph 
xko  aroiyzLoM,  wç  «PtXc^EVog  •  oî  ôè  arcô  xw  p.hpwj  opou,  c*>s  HXtcdeOjOo?  • 
ypjzïq  ôè  Hcpatartwvf  Y.xrx/.olovSfiGopLZv,  xko  auXXa&fe  xp\xpzvoi  •  Trpw-    10 
tov  ôè  o)lyxKpozvKzh  iïîxxiov. 

§  3.  Texp7jotov  pzrpov  oao>7  *  évfot  yovv  outwç  oapia  xvto  •  Mézpov  écm 
7io5wv  $  j3a'(T£wv  a'vvTxXiq,  xlaBr,azi  rrj  di  x/jofnq  Kxpx)\xp&xvophn.  Et  $è 
to  xpîvov  £(TT{V  axorç,  To  xoauoOv  zazi  cpcov>9  ■  wç  yàp  tov  Yiypv  xriç,  zvpv- 
Qp.ixç  hzsivovaoc  zz  v.x\  gvgzOIovgx  cpwvÀ   Gyyp.xtiï)zi  Ta?  avllxoxç,    15 
ovrcoç  £t5§£^aa£vvj  jtpîvei  >7  axo^. 

§  4.  Aià  toûto  7ioXXà  twv  phpoav  ovpJoéSwAev  xKOY.pimzzaBxi  utcoTrco- 
fxsva  ev  tï?  xaTa  raÇov  p^«r«  •   xat  au  7raXtv  7roXXàç  7Trcoa"£t$  eyei  itpbç 
aXXa  plzpx.  Evpot  ywv  xj  «ç  nxpx  àr,ij.QaSzvzi  zû>  prjzopi  azr/ov  ■hpw- 
xov  vj£x.pvpxihov,  og  tôwnQy]  IxBsïv,  dtà  to  ttôÇ^v  o5<7av  twv  Kpoyopxv    20 
avvxpKxaxi  tw  ).oyw  tt^v  xy.oyiv.  Qnai  yovv  • 

Tov  ^àp  Èv  Ap/pio-ar,  iroXeaov,  SV  8v  eî;  'EXâretav 
THX6s  tfîXiTTiroî. 

Ixlyoç,  £(TTcy  Yipûoç.  ÂX).à  fju^v  xat  Iwvtxôv,  OTav  ).lyy;  • 

. TJctÀXwv  5è  Xôftov  ^ai  ôopûëou  f t"yvou.svou  7rap'  ûu.tv  ■  25 

(•)  Ce  fragment  se  trouve  dans  le  ms.  de  Paris  n°  2881,  dans  un  ms.  du  Vatican  et 
dans  un  ms.  de  la  Bibl.  Ambroisienne.  Ces  trois  mss.  lui  donnent  pour  titre  :  'Ex.  tûv 
AoffivGU  toû  <piXoao'<pou.  Ta  irpoXe^o'asva  eî;  to  toû  'H(pataTÎwvo;è"j-/ictpîS'iov.Le  ms.  du  Va- 
tican ajoute  :  ircpi  jjuTpwv  aTÎy.wv.  —  Pauw  et  Gaisford  l'ont  inséré  dans  leurs  éditions  des 
Scholies  d'Héphestion. 

VAR.  —  1.  5  VA.  àïovTso-ai.  —  1.  6  V.  fyov. — 1.  1S  Schol.  n.  «mît.  r  owvf,.  —  1.  17-21 . 
Depuis  Aià  toûto  jusqu'à  çnoi  f  o5v  manq.  dans  les  schol.  d'Héph. 


|FR.  XII.]  FRAGMENTS    LITTÉRAIRES   DE    LONGIN.  2&S 

FRAGMENT  Xll. 

Que  la  science  de  la  Métrique  soit  nouvelle,  ou  bien  qu'elle  soit  l'inven- 
tion d'une  Muse  ancienne,  dans  l'un  ou  l'autre  cas  il  y  aura  avantage  ;  en 
effet,  ou  bien  elle  inspirera  du  respect  pour  son  ancienneté;  ou  bien  sa 
nouveauté  la  rendra  plus  digne  d'intérêt;  car,  suivant  Homère  : 

«  Tout  le  monde  vante  les  chants  qui  frappent  pour  la  première  fois  l'oreille  des 
auditeurs.»  (8) 

Le  mètre  doit  son  origine  au  rhythme  et  à  Dieu  ;  car  c'est  le  rhythme 
qui  en  est  le  principe,  et  c'est  Dieu  qui  le  rend  sensible  par  la  voix. 

Les  nombreux  écrivains  qui  ont  traité  de  la  Métrique  abordent  leur  su- 
jet de  différentes  manières  :  les  uns,  comme  Philoxène,  traitent  d'abord 
des  lettres;  d'autres,  comme  Héliodore  (5),  commencent  par  la  définition 
des  mètres  ;  pour  nous,  nous  suivrons  Héphestion,  et  nous  nous  occupe- 
rons en  premier  lieu  de  la  syllabe  ;  mais  il  convient  d'exposer  auparavant 
quelques  notions  préliminaires. 

C'est  l'ouïe  qui  juge  du  mètre  ;  aussi  quelques  auteurs  en  donnent-ils 
la  définition  suivante  :  le  mètre  est  un  assemblage  de  pieds  ou  de  sons 
(jui  est  perçu  par  le  sens  de  l'ouïe.  Mais,  si  c'est  l'oreille  qui  juge,  c'est 
la  voix  qui  forme  le  son  ;  car,  comme  celle-ci  en  prolongeant  ou  en  abré- 
geant l'émission  des  sons,  détermine  les  syllabes  ;  l'oreille,  à  son  tour,  les 
distingue,  lorsqu'elle  est  frappée  par  les  sons.  C'est  pourquoi,  dans  la 
prose,  non-seulement  des  vers  entiers  sont  souvent  dissimulés  par  la  pro- 
nonciation, mais  encore  l'orateur  passe  fréquemment  d'un  mètre  à  l'autre 
On  trouve,  par  exemple,  dans  Démos'hène,  un  vers  héroïque  qui  a  pu  pas- 
ser inaperçu,  parce  que  le  débit  convenable  à  la  prose  a  captivé  l'oreille 
par  le  sens  du  discours.  Voici  ses  paroles  : 

Tôv  fàp  sv  'Au.cpt<j(iT,  7ïo).eu.gv,  îi'  ôv  et;  'EXâreiav 
*HXee  <I>t>.tirircî  (*). 

Elles  forment  un  vers  héroïque.  On  reconnaît  aussi  un  vers  ionique  dans 
ce  passage  : 

Ilo>.'/.wv  ftï  i.'^'iov  K»  Iop60eu  fVpOftitW  -rcap'  Giùv. 

CONJ.  —  1.  6-7,  Boivin,  (ayi.  Morus  de  môme,  mais  Weiske  pense  qu'on  peut  sous- 
entendre  cl  àv6pei>7rG»..  Toup  corrige  ainsi  la  phrase  entière  :  Mers  ou  &à  Tïanr.p  pyGu.i;  ksi 
Os-,;  •  à-o  sjôavj  -jàp  W/i  rr,v  àp/r,v,  Ozi;  Si  70  pLsrpov  àv='r0s^;aTC.  V.  le  Fragm.  htt.  VU. 

(*)  Voir  sur  ce  fragment  et  les  deux  sui-  (3)  Philoxène  et  Héliodore  sont,  d'après 

vants,  les  Recherches,  pp.  28  et  29.  Suidas,  des  grammairiens  d'Alexandrie. 

Odyss.  1,  351,  où  on  lit  [UtXXtt  au  lieu  (*]  Dem.  de  Cor.  c.  47,  p.  275  K. 

de  TrâvTsç. 


-•»•>  ta  AorrraoT  tôt  «MAOAorov.         [Fr.  XII,  %  i-6.] 

roûro  yàp  ohzi/pvg  Icdwxov  isrty  ara  usi'Çovoç,  o|uwtov  râ  • 

Eùu.cp!poT;f  a  Mvaai&îxa.  Ta;  aTïaXâ;  rupîvvw. 

Tàç  $£  Twv  uhpijiv  awiaûzônazig  h  zoîg  ê%rjg  eKidst^ouev. 

§  5.  Aiocyipsi  §£  uizpov  pvSuov.  Ttkn  ph/yàp  zoîg  ukzpoig  'h  (rS/locori, 
■/.où  yjàph  au).).aj3-/5ç  owe  av  ybjoizo  uizpov  •  o  -/àp  pitSu.bg  y'azzca  ijsj  /où      ."» 
ev  Gv)J.otcodg,  ylvszoa  Bs  xat  X00/0^  G\i)^.xor,g  •  /où  yàp  èv  xpôrw.  Orav  fzèv 
yàp  rovç  yoc)yJocg  fâoïusv  zàg  ayvpccg  /oczocy£povzoig7  àuoc  tafà  /où  pvSpJbv 
àxovouev,  /où  vrrr.WJ  5è  izoptiot  pvSu.bg  houiaSr,,  /où  xivwnç  SaxruXow,  /où 
[xû.w  ayr,ujxzai.,  /où   yofiïûv  /xvr,u.oc:oi,  /.où  twv  opvt'Scov  rà  Ttzzpuyi- 
guoctoc  •  u-hpov  5s  ovz.  av  yh/oizo  yj^pig  /içe&x;  ~oiàg  /où  ~0Tr,g.  En     10 
zoiwv  àtacpîpîE  pvSuoït  zb  pirpov,  •/;  rô  f/iv  ulzoov  ■KcKrryhzotg  ëysi  zovg 
ypôvovg^  pLoc/pôv  zs  /.où  fipoc/ifj)  /où  rov  tusrà  roûrov  rov  xoa&i  >caXo'j^- 
vov,  oç  /où  ccjzbg  Tzoazoag  [loupôg  iazi  /où  ^tpotyyg  •  o  de  pvSy.bg,  <ùg  j3oy- 
Aeroa,  êTxet  roùç  yjpôvovg  •  noXXaoug  yoûv  y.ai  rov   fipx/yj  yjpwov  izoïéï 
yx/piv.  Ozi  ôè  roOro  w/rwç  zyu,  y-où  zr,v  Stacpopàv  'iaxrsvj  oi  r.ovr~xi'    15 
Xaccouev  T.xpx^dyyxzx  TCoaÇobeing  /.couojSiaç  ht  gûo'JSxZovgy;  yùnmyiqt. 
O  yovv  Api<7Zoyaévr/g  èv  zocïg  Necps7.au  [(pnm  2c«r/.parr;ç,  ei  /où  rwQa'Çst 
Apiaro<pavy;ç  •]  «  ïlôrspov  ttepl  jzsrpcov,  y  ixepl  è/rcôv,  y  vzpi  pvSuûv  ;  » 
ûbjzàiiizzùà  yàp  éxetvog  omb  pvSujûtv  zà  uszpx.  Et?  ir/oczepov  yoïtv  zb  tzx- 
pxdstyux  GTtUSKùzéov,  ozi  ze  pvQphg  uizpav  iïiotyipsi,  /.où  czi  ïnctmv  sv    20 
^tsHovr/oùiot.  oi  T.où.otiol  zr,v  rcôv  fzrrpcov  Seoipioct. 

§  6.  To  ôl  uszpov  }syîzca  Ttoi^ocyàg  •  /où   yo\p  zhv  vjus~piccj  usrpov 
T.pogoc/opdtoavj,  wçoetzoov,  «txhpov  clpuTta»,*  sïze  aoybv  dTziySsyu.oc,  zizi 
Bsîov  oh>diSrlu.x  '  À.~o)à(ùvi  \ihf  yàp  âpuxàiojzotzov,  tnel  /où  [izzpoi'J  evps- 
zrig.  Aéyezoa  Se  p.ïzpov  /où  zb  pszpovv,  /où  aura  to  fzcrpoyusvov,  ùg  5r«    2") 
etKcùpsv  rov  uiâifzvov  pszpov,  /où  zb  èv  aOrw  {iszprfibj  pizpov,  àwyîzzpx 

VAR.  —  1.  4  V.  uXti  ^àp.  —  1.  o  Cod.  et  Sch.  H.  6  $ï  pGy..  —  1.  6  Sch.  H.  (rjXXx^-p. 

—  1.  8  PA.  ày.o'jaoasv.  —  1.  9  PVA.  xal  u..  xat  mutent.  Les  mss.  et  les  sch.  TTTcpîaaar*. 

—  1.  iîi-21  les  sch.  d'Heph.  omettent  depuis  m  b'i  jusqu'à  6c«i>pï*v.  —  1.  21  v.  KoXouot 
mauquent  dans  le  Vat.  —  1.  23  les  schol.  d'H.  ovui&tTDuct.  —  1.  26  les  mss.  et  les  sch. 

ilLCji.  8ï. 

CONJ.  —  1.  9,  D'orville  (Vann.  Crit.  p.  540)  lit  irTEpûoaaTa  qui  n'est  pas  grec.  Il  fau- 
drait du  moins  TTTïîj-yaaTa  suivant  Toup  qui  préfère  TTTcfjfiau.xra.  —  1.  12,  MORUS  pro- 
pose u.i-x  rc6r0W4  ou  aErà  tcûtcov  ou  asravj  tcjtwv.  Weiske,  yuutw  tcJtw».  —  1.  17-18, 
Toup  considère  comme  une  glose  les  mots  cpr.al  S'oxpânri;  v.  /.ai  rtoOâ^ê'.  ApiTToyâvr,:.  — 
1.  18.  On  lit  dans  les  Nuées,  v.  638: 

IIOTtpa  7v=sl  uirouv,  r,  irai;  lirwv,  t.  poOpûv; 


[Fit.   XII. J  FRAGMENTS    LITTÉRAIRES  DE  LONWN.  207 

En  effet,  c'est  absolument  la  même  mesure  que  celle  de  ce  vers  ionique 
a  majore  • 

EùiAOpyoTSf  x  Mva<7t£i/.x  tx;  x-x'/.à;  rvptwtt  (5) . 

Nous  citerons  plus  bas  des  exemples  du  passage  d'un  mètre  à  un  autre  (°). 

Au  reste,  le  mètre  diffère  du  rhylhme  ;  car  le  mètre  a  pour  élément  la 
syllabe,  et  sans  syllabe  il  n'y  aurait  point  de  mètre  ;  mais  le  rhythme,  qui 
accompagne  les  syllabes,  peut  se  passer  de  syllabes,  car  il  se  trouve  dans 
le  battement  ;  ainsi,  quand  nous  voyons  les  forgerons  frapper  (l'enclume) 
de  leurs  marteaux,  nous  entendons  en  même  temps  un  certain  rhythme, 
qui  se  reconnaît  aussi  dans  l'allure  des  chevaux,  le  mouvement  des  doigts, 
le  balancement  des  membres,  le  pincement  des  cordes  et  le  vol  des  oi- 
seaux ;  mais  il  ne  saurait  y  avoir  de  mètre  sans  des  mots  qui  diffèrent  et 
par  le  nombre  des  syllabes  et  par  leur  quantité. 

Le  mètre  diffère  encore  du  rhylhme  (7),  parce  que  le  premier  a  des 
temps  fixes  et  déterminés,  savoir,  le  long,  le  bref,  et  celui  que  l'on  nomme 
commun,  qui  peut  être  long  ou  bref;  tandis  que  le  rhythme  prolonge  les 
temps  à  volonté,  car  il  rend  souvent  long  un  intervalle  bref.  Pour  mon- 
trer qu'il  en  est  ainsi,  et  que  les  poètes  n'ignorent  point  cette  différence, 
nous  prendrons  nos  exemples  dans  la  comédie  qui  se  raille  de  la  philoso- 
phie sérieuse.  Aristophane,  dans  les  Nuées,  fait  dire  à  Socrate  qu'il  veut 
tourner  en  ridicule  :  «  Est-il  question  de  mètres,  de  vers  héroïques  ou  de 
rliythmes?»  (8)  Il  distingue  donc  les  mètres  des  rhythmes.  Cet  exemple 
montre,  d'un  côté,  que  le  mètre  diffère  du  rhythme,  et  que,  de  plus,  les 
anciens  connaissaient  par  principes  la  théorie  de  la  Métrique. 

Le  mot  /«'rpov  est  employé  dans  plusieurs  sens  ;  en  effet,  nous  appelons 
ainsi  la  mesure  convenable,  comme  dans  cette  maxime  :  Mfrpov  api<rrov.  Rien 
de  mieux  que  la  mesure  ;  que  ce  soit  la  sentence  d'un  sage  ou  l'oracle  d'un 
dieu,  elle  serait  du  moins  bien  digne  d'Apollon,  puisqu'il  est  l'inventeur 
de  la  poésie.  On  désigne  aussi  par  le  mot  pltpov,  l'instrument  dont  on  se 
sert  pour  mesurer,  et  la  quantité  mesurée;  c'est  ainsi  que  nous  disons  un 
médimne,  pour  exprimer  soit  la  mesure  même,  soit  la  marchandise  mesu- 
rée, en  sorte  que  l'on  appelle  l'une  et  l'autre  un  médimne  (9)  ;  il  en  sera  de 

—  1.  23,  Weiske  a  transporté  aùri  devant  ro  (urpcuuivov.  —  1.  26,  Morus  voulait  re- 
trancher àu.çrrepx  $1   jcaÀEÏTO»  u.c'£i;v.vo;.  WeISKE  Ht  iv.y.  Si  y.,   ix. 

(5)  Vers  de  Sappho,  cité  par  Héphestion,  (9)  Cette  remarque  paraît  être  emprunta.- 
Enchirid.  Ch.  XI.  à  Plutarque  (De  defectu  orac.  c.  12)  :  'A).'/.a 

(6)  Cela  ne  se  trouve  pas  dans  ce  qui  u.r.v  xdburôo  £tï/.ov,  tô  «tXXfltmg  to  firraoOv 
nous  reste  du  Comm.  de  Longin.  /.%'.  -%  u.E7jvja;vx  zr,\;  xù-û;  fodJMm  -;-,:- 

(7)  V.  Quint.  IX,  i,  45  et  s.  a^cpcûtdOsct,  xorûXqv,  t.x\  /oîviy.a,  v.%\  i^uffo- 

(8)  Arist.  Nub.  v.  038.  -A%  v.%\  ptttf*vov. 

31 


298  ta  aoitinoï  tôt  «MAOAoroï.  [Fr.  XII,  gg  6-8.] 

5ry  xxleïzxi  ul^i^uoç  •  vm  acù  ticDav  ti  s'ùkoi^ki  yox  zb  aicsvoc,  ev  w  perpû 
TioaôzYizoc  zivx  •  v,xl  xv  izcD~.iv  ccvzhv  zyjv  izoaôznzx  yox  Tipoçcc/opsûo^sv  ' 
\kx\  av  zzxlxv  acjzb  zb  £uXov,  o  fjwvov  ëyei  Trij^uv,  iriiyyv  Tipoçxyope'JO[j.ev.] 
§  7.  O'jzoà  fxèv  oùv  >taj  erri  zx'jzr,ç  zvjç  Ompiotç,  TCo}lxyJ>Qev  léyezxi 
(xézpov.  Mszpov  ze  y  cap  xaXou^ev  izxv  to  p9  tcÇov,  wç  qzooj  tmtù  zx  phi  5 
IlXaVwvoç  TreÇà,  rà  5è  Qy.ripov  ]xkzpx.  Mézpov  jtaXefrai  v,x\  eïiïoç  eWarov, 
a>ç  ôtov  efrrw,  ^ézpov  Iwvaov,  Jtai  [/.(zpov  Iap.êtxov,  y.xl  ylzpov  Tpoyjxï- 
xov.  MsTpov  '/.xlztvxi  Kxl  aziyjiç  ptaaroç,  œç  b'rav  e'jTîw,  rç  iip&ZY]  Op?- 
pou  pcnj/woca  \).zzpx  zyzi  y  •  toûto  5è  OSuaffevs  o  ii.-zpiv.hq  eayjaeiwtraTo. 
En  toivuv  [izzpov  xxlovuzv  zyjv  ovÇvyiav,  zovzéazi  tbi  Sirroàt'av,  crav  to  10 
Ia^êœov,  to  àro  ££  ttoSwv  cuyxsj'^vov,  Tpi(Jiszpov  xoà&[W>.  Mézpov  %x- 
"kovyjzv  xocl  zbv  ypcvov,  ov  ziveç  twv  jouôpr/wv  ar^ziov  izpoçor/opsvovaiv. 
On  5s  toûto  outcoç  e^££,  TïxpxZziyp.x  zzBrivzzxi,  o  ztvsg  ^utèv  O/3Ç£0t)Ç, 

TIV£Ç  §£  r/7Ç  TivBlXÇ  TCxpx\x[l£xVOVGl  '   7T£/5£  yà/O  TCtiy    OTWV  AéyWV,  $  XÉ- 

yovax,  45 

"OpOiov,  éçau,£pèç,  tstg'p&>v  xai  etxoai  [ASTpwv. 

Kat  TaÛTa  outwç  êj£«,  wç7T£|0  zipr^x  •  (xszpov  5s  xaî  to  [xszpovv  xxl  zb 
ixzzpov^svov.  QÎ)Z(x>  v,oà  hû  twv  irpozip-npivoiv  avzb  zb  yszpov^voVj  tou- 
Téart  to  Trotta,  \j.zzpov  Ttpocxyopzvzzxi,  y.xl  zkxgzov  twv  (j.zzpoi>vzoiv  zvjç 
opoîxç  zzzvyjixzv  bvoiixalxq  •  yjpovoq  yxp  auAXa&îv  7Tot£r,  avllcc-oy  5È  20 
7ro5a,  7roùç  5È  ffuÇuytav,  cuÇuyj'a  §£  aziyov,  az'iyoq  Vz  TZom\j.x  •  izdvzx 
oùv  EtxoTWç  (j.ézpoc  Tipoçcc/ops'jezoci. 

§  8.  rÉyov£  §£  «tto  toO  fjtctjow  p-/iuxzoq,  o  êffTt  ^£ptÇo>  •  acp'  ou  TTa/îà 
tw  7Toty?ryj, 

TIaov  su.oi  PttdÉXe'Jï,  Kftt  rixtcfu  [/.Eipso  xt^.^ç. 

ûç  ÔÈ  7ra|0a:  to  (7££W  azïazpov  yivezxi,  nxl  izxpx  zb  §lpw   dépzpov,  y.xl    25 
7rapà  zb  cplpw   yipzpov,  outw  xat  7rapà  to  ^et]ow  [lézpov  •  ovot/a  youv 
iaTt,  xat  ex.  t?<c,  èzvyLoloyîxç,  zov  pLspta{j.ov. 

VAR.  — 1.1  VA.  et  e'iTioifjM.  —  1.  3  les  mots  xai  au  7râXtv...  ■rcpoçfx^&psûop.ev  manquent 
dans  le  ms.  de  Paris.  —  Les  scholies  d'Uéphest.  p.  76,  éd.  de  Turnèbe,  donnent  ce 
passage  d'une  manière  plus  correcte  :  Xe-ferai  fj-STpov  y.%\  aùxô  to  p.srpoûv  xat  to  o.gTpoûa£- 
vov,  <u;  OTttv  Xs"fwu.ev  -jTKy.uv  •  xaù  aÙTO  to  (j.£Tpov,  èv  m  (j-STpoùaev  TroaoTïiTà  Ttva1  x.aù  au 
tïocXiv  aÙTO  to  [/.STpoôf/.evov  ÇûXov  6  p.o'vov  èy^si  ir^uv,  •jttx.uv  Xs'-j'ou.sv.  —  1.  5  Sch.  H.  w;  OTav 
eïirw.  PAV.  ÔTav  eitcw.  —  1.  9  toùto  ^è...  ÈaYiy.Etwo-aTO  manq.  dans  les  Sch.  H.  —  1.  10  les 
mss.  et  les  sch.  eî  toivuv.  — 1.12  V.  tov  aETptxwv. —  1.  18  PAV.  aÙTO  to  [«Tpov.  Sch.  II. 
to  8ï  (j.eTpoûp.evov  eo-ti  w?  Ta  irotTip.aTa.  —  l.  19-22  y.at  IV.aaTOv irpoça^opeûeTai  man- 
quent dans  le  Vat.  à  cause  de  l'homœoteleuton. 


[Fit.  XII.]  FRAGMENTS   LITTÉRAIRES   DE   LONGIN.  2W> 

même  du  mot  congé  (g<Ky«)i  qui  signifie  à  la  fois  le  vase  et  la  quantité  du 
liquide  mesuré  ;  nous  appelons  aussi  coudée  un  bâton  d'une  coudée  de 
longueur. 

Dans  la  matière  dont  nous  nous  occupons,  le  mot  pfcpov  s'applique  à 
plusieurs  idées  différentes.  Nous  appelons  ainsi  tout  ce  qui  n'est  pas  en 
prose,  comme  lorsque  nous  disons  les  écrits  de  Platon,  les  poèmes  (pterpa) 
d'Homère.  On  appelle  aussi  mètre  chaque  espèce  de  vers  ;  ainsi  l'on  dit  le 
mètre  ionique,  le  mètre  iambique,  le  mètre  trochaïque.  Ce  mot  désigne 
encore  chaque  vers  pris  à  part  ;  ainsi  l'on  dit  :  le  premier  chant  d'Homère 
a  600  vers  (f«Tpa),  comme  l'a  indiqué  Ulysse  le  métrique  (,0).  De  plus,  le 
mot  mètre  s'entend  de  la  réunion  de  deux  pieds  ;  c'est  pourquoi  nous  ap- 
pelons trimètre  iambique,  le  vers  iambique,  composé  de  six  pieds.  Nous 
désignons  encore  par  le  mot  fw'rpov  l'intervalle  ou  le  temps  que  quelques 
musiciens  appellent  (rr^Tov  ;  c'est  ce  que  nous  prouverons  par  l'exemple 
d'un  vers  que  les  uns  attribuent  à  Orphée,  les  autres  à  la  Pythie  ;  en  par- 
lant du  vers  héroïque,  l'un  ou  l'autre  s'exprime  ainsi  : 

"Opôicv,  ÉÇaaepè;,  TETo'pwv  xai  eï/.sat  |/.S7fwv. 

«  Ce  vers  soutient  la  voix,  il  a  six  pieds  et  compte  vingt-quatre  mesures.» 

Ainsi,  comme  je  l'ai  dit,  on  donne  le  nom  de  ptErpov  à  la  mesure  et  à  la 
chose  mesurée.  Dans  les  exemples  que  nous  venons  de  donner,  la  chose 
mesurée  est  le  poëme  que  l'on  appelle  purpov,  et  chacun  des  moyens  de 
mesurer  reçoit  le  même  nom  ;  en  effet,  le  temps  donne  naissance  à  la 
syllabe,  la  syllabe  au  pied,  le  pied  à  la  dipodie  ou  syzygie,  celle-ci  au 
vers,  le  vers  au  poème,  et  toutes  ces  choses  sont  également  désignées  par 
le  mot  fxc'rpov. 

Il  lire  son  origine  du  verbe  fuift*  qui  signifie  partager  ;  aussi  lisons-nous 
dans  le  poète  : 

De  même  que  etûa-zç,™  (sistre)  vient  de  ctiy>  (secouer),  ôtprpov  (membrane) 
de  âe'po)  (écorçher),  ycprpov  (cercueil ,  litière)  de  «pepw  (porter)  ;  ainsi  pu'Tpov 
vient  de  pvttpw  ;  car,  si  l'on  a  égard  à  l'étymologie,  ce  mot  indique  la  di- 
vision, le  partage. 

CONJ.  —  1. 2,  les  mots  *2  itxXiv  doivent  être  supprimés  ou  ici  ou  à  la  ligne  3,  sui- 
vant Weiske.  —  1.  9  Morcs  et  Toup  considèrent  comme  une  glose  les  mots  tgùto  St.... 
è<7r,u.stoi<TX70.  —  1.  10,  PEARCE,ért  TfCwv.  BOIVIN,  fa  vjv.  —  1.  18  MOUUS  Tf>oy.6tf/.î'vo>v. 
NVeiske  lirait  iv.  rên  irpoetp. 

(>o)  V.  la  note  critique.  Il  n'est  pas  ques-         («•)  Hom.  II.  IX,  016. 
tion  ailleurs  de  cet  auteur. 


300  TA  AOriTNOY  TOT  «WAOAOrOÏ.  [Fr.  XII,  §g  9-13.] 

§  9.  Yl-fA  '5s  %p<au  (tétpau  vùv  zmiïv  oùx.  àvoy/afov  •  xùrbç  yxp  6  lltpat- 
çrrt'wv  xirixrxi  tw  ll).iô5c«>pov,  on  rofç  bxxpypiihoiq  ypxyzi  •  TOtJs  yàp 
dneipoiç,  v.x\  roïç  [xtotù  rr,ç  [xerpoTiouaç  ysyevy.évoiç ,  à5ùvarov  vortaxi 

TOV  0/50V. 

§  10.  Émyéypcactca  5è  «Ey^eip'Siov,»  ov%ûç  nveç  ù>yjGyi<jxv  5tà  ro  5 
£{<po;,  /.ai  5tà  tè  ô£uvstv  rwv  j/srtôvrwv  ràç  ^u^àç,  à).).à  5tà  ro  èv  X£J°" 
aiv  s'^stv  roùç  fiovloylvovg  rà  /.scpà/ata  râiv  y.erpiY.ûv  T.xpxryyz\y.xrwv . 
On  5s  raùra  ourcoç  s^st,  H).£c5copoç  roù  JLyyzipàiov  xpyôysvog  ourco 
Xéyst  •  «  Torç  fiovloyhoig  sv  yjpalv  zyjw  rà  xe<paXai&)5s'o~rs(oa  rrjq  y.srpi- 
vriç  yêypxTirxi  rb  j3tê)iov  roùro.»  10 

§11.  Hp£aro  5s  aùroù  6  Hcpaianwv,  wç  scprçv,  àîuo  <n>XXaë>jç  •  v)aj 
yàp  roîç  ylrpoig  f]  <7uX).a/3yj,  xcd  àvsu  rauTJ?ç  oùx  àv  avvrxir]  rb  yhpov. 
To  towvv  itph  roù  7to£v;5svto?,  o0ev  à'/^aaSat  5tWov.  Où*  ânè  roù  ysvouç 
5s  Yiplocro,  x)X  xizb  roù  si'5oyî  •  5iaKps(osi  5s  sî5o?  yx\  yzvoç,,  %  yivog  y.iv 
iart  rb  TrpwTOTUîTOV,  sic  si'5>;  ^ixipeBwxi  5uvàusvov,  sî5o;  5s  ro  xizb  roù  15 
ys'vouç  5tyy/sy;us'vov  •  otov  si'  nç  Xsyot  Çwov  ysvoç,  stôy;  5s  aùroù,  àV0/Dto7:ov, 
i7n:ov,  xat  rà  lomx.  Oùxoùv  ysvoç  f/sv  êtfnv  07  <7uXXa|3x?,  st'5yj  5s  aùnîs 
fipxyzïx  y.x\  {j.xv.px,  y.x\  ymvyi  Y&hovuhr, .  Où/„  s'5o£sv  oùv  aurai  àrà  roù 
yivovç  Tioir,axaGxi  rr;v  xpyftv  '  (reyyiy.bg  yxp  oùroç  0  /.ôyoç,  yxl  où  îravu 
rote  yirpoiç  avy£xX)£rxi  •)  ours  opw  vhv  <7uXXa|3yjv  TtzpàxSzïv,  ours  rov  20 
■Kspl  xvrr,g  efrrefv  lôyov  ryç  srvy.okoyixg.  Katrot  sv  rorç  reyyiy.oïç  ûsyypv 
ïoyp  6  ojoos  *  Ecrnv  >i  au).Aaëx!... 

§  12.  En  3^   ovUxËfi   Tzxpx  toùto  ùivl^xarxi ,  Trapà  to  7roo'ÔT>5ra 
aroiyeiwj  eiç  rxvrbv  avïïauficiveiv,  wv  ï\zcrcj  ù(p  éva  yQcyyov  nxpxlx- 
ëeïv,  xv  ph  ëâioi  rig  rxg  [xovoypxp.y.xrovç  •  x)J.x  rxvtx  (xlv  ÇvjTst'rcoaay    25 
w  reyyuoi. 

§  13-  Ev  5s  rorç  {xerptYMiç  st5s'vai  5st"",  b'rt  7rà(7a  fipxyjïx  fcn?,  Jtat 
rràTa  y.xY.px  Xar,  •  yxQUov  yxp  xl  [lév  eim  5t^/3ovo£,  at  5s  ^ovô^oovot. 
EvrsùSsv  rov  p.sv  Aa/.ruXov  za).oûuev  rsrpa'^oovov,  rov  5s  Hvpplyiov  àî/po- 
vov,  où  KolvT.pxyy.ovovvreç  rrtg  Koiririxviç  lé^soiç  r,  av)lx%r,ç  rà  aroiytix,  30 
où5s  sv  7:o(7Ôry;r£  /.araasrpoùvrsç  roùç  ypovovg,  xïlx  sv  5uva'4as£  r>5ç  rro- 
aôrwroç. 

VAR.  —  1. 2  V. UTTap/OjAsvctç. —  1.  6  PÀV.àXXà  Stà  tô  ô£ûveiv...  xal^ià  xb  ev  x,-  —  1-  8PA. 
où/  oùtwç.  —  1.  22  V.  é'anv  t;  auXX...  en  r,  a'jXX.  A.  e<jtiv  ri  auXX...  ean  ri  auXX.  nr.  t.  P. 
i<s-/v>  b  ô'poç  en  ■«  a.  rcxpà  t.  en  omettant  les  mots  sartv  r,  auXX.  —  I.  24  P.  wv  oùx  eÇe- 
<T7iv.  —  1.  25  P.  âv  iTjç«  tiç.  —  1.  31  PA.  xaTopttyrâivTK. 


fin.  XII.]  FRAGMENTS  LITTÉRAIRES  DE  LONGIN.  301 

Il  n'est  pas  nécessaire  de  parler  maintenant  de  la  définition  du  mètre. 
Bépbestkm  lui-même  blâme  Héliodore  de  l'avoir  fait,  puisqu'il  écrit  pour 
les  commençants  ;  car  les  ignorants  et  ceux  qui  n'ont  aucune  notion  de 
la  Métrique  ne  peuvent  comprendre  la  définition  du  mètre. 

Le  livre  a  pour  titre  'Ey^tiptôtoy,  mot  qui  ne  rappelle  point,  comme 
quelques-uns  l'ont  cru,  l'idée  d'un  glaive,  ni  l'intention  d'aiguiser  les 
esprits  des  lecteurs  ;  mais  l'auteur  veut  mettre  entre  les  mains  des  com- 
mençants un  Recueil  des  principales  règles  de  la  Métrique.  Ce  qui  rend 
la  chose  évidente,  c'est  qu'Héliodore  commence  son  Manuel  par  ces  mots  : 
«  Ce  livre  a  été  écrit  pour  ceux  qui  veulent  avoir  entre  les  mains  les  prin- 
cipes les  plus  importants  de  la  Métrique.  » 

Héphestion  s'occupe,  en  premier  lieu,  comme  je  l'ai  dit,  de  la  syllabe  ; 
car  la  syllabe  est  l'élément  des  mètres,  et  sans  elle  il  ne  saurait  y  avoir  de 
mètre.  Ce  qui  produit  étant  antérieur  à  ce  qui  est  produit,  il  faut  considé- 
rer la  cause  avant  l'effet.  Il  n'a  pas  commencé  par  le  genre,  mais  par  l'es- 
père ;  or  l'espèce  diffère  du  genre,  en  ce  que  le  genre  est  la  notion  primi- 
tive qui  peut  être  distinguée  en  espèces,  et  l'espèce  est  ce  qui  est  distingué 
du  genre.  Si  l'on  prenait,  par  exemple,  l'animal  pour  le  genre,  on  aurait 
pour  les  espèces  l'homme,  le  cheval  et  les  autres  animaux.  La  syllabe  est 
donc  le  genre,  et  ses  espèces  sont  la  syllabe  longue,  la  brève  et  celle  qui 
s'appelle  commune.  Cependant  notre  auteur  n'a  pas  jugé  à  propos  de 
commencer  par  le  genre,  parce  que  ce  sujet  convient  mieux  à  la  gram- 
maire, et  n'est  pas  tout  à  fait  du  ressort  de  la  Métrique  ;  il  n'a  pas  non 
plus  donné  la  définition  de  la  syllabe  ni  recherché  l'étymologie  de  ce 
terme.  Toutefois  on  peut  critiquer  la  définition  que  les  grammairiens 
donnent  de  la  syllabe  :  «  La  syllabe  est 

En  outre,  le  mot  syllabe  vienj,  de  ce  qu'elle  réunit,  «ruXXapÔâvej,  diverses 
lettres  qui  peuvent  être  comprises  en  une  seule  émission  de  voix,  excepté 
cependant  les  syllabes  formées  d'une  seule  lettre  ;  mais  cela  regarde  les 
grammairiens. 

La  Métrique  enseigne  que  toutes  les  syllabes  brèves  sont  égales  entre 
elles,  ainsi  que  toutes  les  longues;  celles-ci  valent  toutes  deux  temps,  .  i 
celles-là  un  seul;  c'est  pourquoi  nous  disons  que  le  dactyle  a  quatre 
temps,  le  pyrrhique  deux,  sans  nous  inquiéter  des  éléments  de  la  syllabe 
ou  du  mot  poétique,  et,  au  lieu  de  mesurer  les  temps  par  le  nombre  des 
éléments,  nous  les  mesurons  par  la  valeur  de  la  quantité. 

CONJ.  —  1.  3,  Boivin,  ffoaapivtotç.  —  1.  6,  le  môme  transpose  àXXà  et  y.ai.  Pearce,  #ià 
~h  w;  £î<pc;  ôÇûveiv  ~wv  (/.ETto'vTwv  rà;  <{/uy_àî,  àXXà  S'tà  to  èv  •fj.frsit.  —  HoTCHKlS  propose  f«.r( 
stf&wv,  au  lieu  de  aêTto'vrwv.  —  1. 13,  Weiske  irpô  tcv  irotr,ôïvro;  tô  irotoùv,  à  cause  de 
3fa  qui  se  rapporte  à  ttoivjv.  —  1.  22,  Boivin,  sous-entend  'Hçatarîwv  après  éV/.ev  et  re- 
garde 5  ô'poç  comme  le  commencement  de  la  phrase  incomplète.  MORUS,  ù.tfyw  &ùx 
ragtv.  Wf.iski:  voudrait  tk,  ifa  h  ït/vi.  —  1.  25,  Boivin,  en  prit  etirot  nç. 


302  ta  Aorrmoï  toï  a>iAOAoroi.  [Fr.  XIII,  j$l-3.] 


AEITANON  IT 

kpxzéov  §è  ara»  fiptxyzLaq.  Oi/rw  zoîvvv  HcpatffTt'tov  aùrrçv  bpiÇezzi  • 
«Bpayjïoc  eazi  avllxër)  r)  eyovtjx  fipxyy  y(t>v?tev  y)  ftpxyyvipjivov,  [ai  hû 
zilovç  )i^ec«c,  olzoiç  wç  f/.£Ta£ù  ayry5ç  xai1  zov  ev  r/5  é^yjç  axiXXacv5  cpco- 
vhzvzoq  ph  vtixpyj.iv  aly^vx  Ttlelovx  èvoçocKlov,  aXX  yjzoi  év,  y?  f/.v;§£  èv.» 

§  2.  Ila'vu  oùv  iTtxîvov  oc%ioq  o    opoq,  coç  rcavra  £%wv,  oaa  deï  vyii)      5 
bpov  é^etv.  Opoç  v,x\  rotç  tptXoaccpotç     £tvat,  6  p$èv  e^wQev  rwv  optÇo- 
pivwv  ay^TreptXa^ëavcùv,  $  6  pjSèv  twv  optÇopivcov  xaTaXtTrwv,  oç  avrt- 
arpiysi  Ttpbq  zb  x.£<f  aXatciô5£ç  ■  o  piv  oùv  p?   aupTEpiXap.êa'vwv  Ttxpxyyz- 
lîxv  zqixvzyjv  ov  îtaXwç  é'^st  •   oiov  £t  rtç  zov  xvBpomov  bpiÇoizo  prjxizi 

ZOV   ÔityTOV  Tto    OpW    GV[nZ£pllx[tôxV(t)V.     ~E*.XZ£pOV    OS   VTZXp£,£l,    £XV    OCVZl-      10 

azpiyn  Ttpbq  zb  x£(paXatw5£ç,  rouTEartv,  kxv  dXX^Xcùv  vTixpyoiaiv  oî  cpoi, 
xvzôq  z£  b  opoq  xxl  zb  opÇcprvov,  ovzoyq  wç  otj  zoioviïe  Tïxpxddyjxxzoq  • 
«AvÔpwTOç  £ar£  Çwov  Xoytxàv,  Ôv/jrov,  voû  xat  £7nar>7p?ç  ck/tTtxôv.»  Et  n 
oùv  £ort  Çcôov  Xoyiy,bv,  0v>jrov,  voO  xat  èmrjZYj^q  ck/vTtxov,  toûto  iattv  av- 
OpcùKoç  Ttxvzoiq.  Rat  xv  tzxXiv  •  <«&wvy)  èaziv  xhp  'K^nyyivoq.'»  Et  rt  lo 
oùv  lartv  a>7/3  7isTU.Yiyy.ivoc,  zovzo  cpwv>7  iravrcoç.  Ourco?  ouv  xat  £7it  roO 
TzpoY.ziij.ivov  bpov  efôoipsv  zb  xvziazpiyov  •  et  ti  iart  fipcryy  cpwvvfcv,  p?  £7rt 
z£kovq  li'^eoiç  y.£iy.£Vov,  p;rà  r>5$  dXXyjç  auXXaoyJs  oùx  ê'^ov  ajppwva  ivbq 
Ttïdovx,  zovzo  Ttxvzoïq  £art  avllocëri  ^>pa.-/zï<x. 

§    3.     ïlpodpYjZOU    §£    ta    «p?    £7Tt    tIXoU^    A£^£WÇ    Z£t'fX£VOV,  »    Ôtà    Z7/V      20 

zotv^v  Isyoyivnv.  Ea'vrap  £15  fzipo?  dTrocpziÇr]  Xôyoy,  rco  r^ç  xoiv»?^  u7ro- 

7rt7TT£t  Xoj/(0  •   OtOV   OTOV  Gv)J>X&}}  ^pOLydd.  iaZIV  £7Tt  Tc'XoUS  X£^£W^  X£ty.£V3Ç, 

èvo[ifo8n  7ioT£  [Aoc/.pà,  ô)g  y)  Toc  Tixpà  rw  rrotr/T^,  «  Ta  TOpt  xaXà  pkSpoc.» 
Rat  au  Tra'Xtv  ^  II/îo?  auXXaê>7  fipxyjïoc  lartv,  àXX  èv  T07Tc«)  x£rTat  txa- 
xpàç,  orav  Opr/poç  ûtzy),  «IIpôç  ot/ov  rir/X>705  •»  arTiov^rov  yàp  ScF  £tvat     25 

VAR.  —  1.  8-11.  La  phrase  depuis  ô  u.èv  ouv  jusqu'à  jcscpaXatûS's;  manque  daus  tous  les 
mss.  sauf  dans  celui  de  Paris.  —  1.  H  P.  ûirâp^watv.  les  autres  mss.  û-jvâp^ouatv. —  1.  23 
P.  r,  irepl  tw  tvgiï;tt; . 

CONJ.  —  1. 6,  Boivin  considère  ctvai  comme  appartenant  au  grec  moderne,  pour  êa-rïv. 
Weiske,  û^itî?  ^oxeT  eîvat,  6  p-.S'èv...  La  suite  paraissait  inintelligible  à  Toup,  à  cause  de  la 
lacune  de  quatre  lignes  après  le  premier  xecpaXauoâ's;.  Cette  lacune,  indiquée  par  Bast  et 
comblée  par  Weiske,  subsiste  encore  dans  la  réimpression  de  l'IIéphestion  de  Gaisford, 
Leipzig,  1832.  — MoRUS,  â'<-&>  twv  op.  —  1.  18,  BftiviN,  [/.izctib  sauroù  xat  ttà;  àXXr;;  auXX. 
Weiske  pense  qu'il  suffit  de  lire  ;Asrai;6.  —  1.  23,  Weiske,  w;  r,  Ta  7rapâ. 


[FR.  XIII.]  FRAGMENTS   LITTÉRAIRES  DE  LONGIN.  808 

FRAGMENT  XIII.  («) 

Il  faut  commencer  par  la  syllabe  brève.  Voici  comment  Hépheslion  la 
définit  :  «  La  syllabe  brève  est  celle  qui  a  une  voyelle  brève  ou  rendue 
brève,  pourvu  qu'elle  ne  se  trouve  pas  à  la  fin  d'un  mot,  et  qu'elle  soit 
placée  de  manière  que,  entre  elle  et  la  première  voyelle  de  la  syllabe  sui- 
vante, il  n'y  ait  pas  plus  d'une  consonne,  mais  une  seulement,  ou  qu'il  n'y 
en  ait  point.  » 

Cette  définition  est  excellente,  car  elle  remplit  toutes  les  conditions 
d'une  définition  exacte.  Suivant  les  philosophes,  une  bonne  définition  est 
celle  qui  n'embrasse  rien  au  delà  de  la  chose  définie,  ou  qui  n'omet  rien  de 
ce  qui  lui  est  propre,  et  qui  peut  se  substituer  au  mot  principal  ;  en  effet, 
la  définition  qui  n'est  pas  conforme  à  ces  préceptes  n'est  pas  satisfaisante; 
telle  serait  celle  où  l'on  n'indiquerait  pas  que  l'homme  est  mortel.  L'une  et 
l'autre  condition  sera  remplie,  si  la  définition  peut  remplacer  le  mot  prin- 
cipal, c'est-à-dire  si  la  définition  et  la  chose  définie  s'expliquent  l'une  par 
l'autre,  comme  dans  cet  exemple  :  «  L'homme  est  un  animal  raisonnable,  j 
mortel,  doué  d'intelligence  et  susceptible  d'apprendre  ;  »  car,  s'il  existe  j 
quelque  animal  raisonnable,  mortel,  doué  d'intelligence  et  susceptible  de 
s'instruire,  c'est  sans  doute  l'homme.  Voici  un  autre  exemple  :  «  Le  son 
est  de  l'air  frappé;»  (*)  réciproquement  :  «  Si  l'air  est  frappé,  il  produit  né- 
cessairement un  son.  »  Essayons  de  même  la  substitution  de  la  définition 
proposée  :  «  Si  l'on  trouve  une  voyelle  brève,  non  placée  à  la  fin  d'un 
mot,  et  qui  ne  soit  pas  séparée  de  la  syllabe  suivante  par  plus  d'une  con- 
sonne, ce  sera  évidemment  une  syllabe  brève. 

On  indique  qu'il  ne  faut  pas  qu'elle  soit  placée  à  la  fin  d'un  mot,  à 
cause  de  la  syllabe  dite  commune  ;  car  si  elle  marque  une  des  divisions  de 
la  phrase,  elle  se  trouve  dans  le  cas  d'une  syllabe  commune  ;  en  sorte 
qu'une  syllabe  brève  qui  termine  un  mot  est  quelquefois  comptée  comme 
longue,  comme  dans  cet  hémistiche  d'Homère  : 

Ta  rapt  xaXà  pseOpa  (s). 

De  même  encore,  la  syllabe  icpfe,  qui  est  brève,  devient  longue  par  po- 
sition dans  cet  autre  hémistiche  d'Homère, 

IIpô;  oïxov  Tln\f,oç  (*) , 

(l)  Ce  fragment  se  trouve  dans  le  vas.  de  ■ypau.u.aTixoî ,    dupa    msXirfft^vov    oùafaiTÔv 

Paris  2881 ,  fol.  27  verso,  à  la  suite  du  pré-  dxo$. 
cèdent.  (»)  H.  XXI,  352. 

(*)  On  lit  dans  Plutarque  (De  Musica,  c.  (*)  II.  IX,  147. 

î)  :  'Eraî  £'  fytÇtrrrai  tt,v  «wvt.v  v.  ftpurrM 


301  ta  AorriNOï  toy  <i>iAOAoroY.  [Fr.  XHI-XIV.j 

tÔv  7rc5a.  §  4.  Eî  5s,  cpyjo't,  pi  eyei  ay^cpwvov  ^.exx^v  ev,  5tà  xrtv  ii.xY.pdbj  • 

ei  yxp  Gvuêxvt)  fipxyjï  rt  fipayyyoy.êv<à  (pwv^evn  5io  ffiy/pwva  er.vjeyBr,- 

vat,  txax.px'j  tzoiykjsi  rhv  avklxcriv  •  oïov  ri  yfat  E  <Jv)Xxcfi  sort  fipxyeïx, 

oùù   sàv  5'jo  crua'pwva  etteve^S-/?,  oj?  ev  rw  Exrwp,  y.oupxv  Ttocfjaet  xr,v 

<7uXXa£wv.  Atà  toOto  7rposs0yj/-£,  txh  5&V  vxcxpyeiv  auf/xpciova  5uo,  à/./.       5 

ev  arrXoûv  >7  f/.yj5s  sv  •  za£  yàp  Èàv  5£7rXouv  TtpoqeveyBri,  ^j.xY.pxv  noty&ei 

vhv  tjv/Xkzêriv,  wç  ev  tw  «  A£go  £%wv.  » 

CONJ. — 1.1,  M0RUS,vEti  Si  cpviat  •  et  Sru.  Weiske,  v.  Si  «pr.criv  â/av.  Je  crois  qu'il  faut  lire 
Acï  Si,  cpr,<jï,  u.7i  ÛTrâp^stv  aû^cptttva  u.S7a.|ù,  &ià  ttv  jj.xxpàv.  —  1.  3  BOIVIN,  r  [*àl  E.  auXX. 
—  1.  5-7,  Weiske  pense  que  les  trois  dernières  lignes  depuis  Aià  tîùto  ne  sont  pas  de 
l'auteur. 


AEITANON  LA 

Hporiïfie  5È  xb  p.éxpov  ex  &eov,  [xéxpoi  xx  xe  ovpxvtx  xcà  èniyeix  xàeo- 
ffpjîWToç  •  apuovix  yocp  xiç  eaxi  yxc  xoiç  enovpxvtoig  yxi  eruyeioiç.  II  ttw; 
àv  aXAwç  (TuvÉory?  tg5e  to  Tràv,  ei  pn  pvBpû  xivi  y.x\  xxç,ei  (kexsxoawtjTO  ; 
Rai  rà  ucp  ^awv  5È  xaTaov.suaÇôf/.Eva  opyxvx  pérpw  ixxvxx  yivovxxi  •  ei 
Se  7ra'vTa,  ttoAAcô  ys  jxâXXov  o  Àsyoç,  e?ts  xai  "KepieY.riY.hq  xkccjxwj  wv.  5 
E<7Tt  p.èv  yxp  Y.xl  tw  tteÇw  xpuwix  ziq"  Y.xl  5rjXov  e£  wv  zov  f/iv  6  Àoyos 
«rriv  evpvBplrepoç ,  toO  5è  ou  •  [ixllov  5s  Trpoçsan  tw  itoir/XiYÛ,  7ra'5£!7t 
7rX££«7Totç  ^pwf/Évw  xa£  )i^£<7£,  xat  5>î  xa£  tvjQoiç  /.al  Ttlxauxcri,  5t  wv 
àp[XQVtx  Y.xTxaY.evx%exxi. 

§  2.  Tout'  apa  xaî  0£  7iaAa£0£  eu.txixpryoq  [ix)lov  xovq  oiyMovç  etto£Ouv     10 
Xôyouç,  )î  TreÇoyç.  Raî  «/Èv  tw  fjLETpw  Kphqeaxvj  àpuhvix,  r\  5   xpaovlx 
p.oua£/.r!  xvyyœjei  •  xtiç  jxovaiY.riç  5s  odov  xXs'oç  £«TT£V,  où5s£?  xyjoei.  Ùqxe 

Y.x\  TO  tiïTpoV  EV  TWV    xpiVXOiV,   U7TO  T^V    fJtOU(7£/.XîV  OV,    >7?    K  TO  JtXÉoç,»  WÇ 

0[J.Y)poç  écpyj,  «0£OV  aVvO'JOfji£V,  ou5e  T£  i'5tisv.» 

(*)  Ce  fragment  est  tiré  du  ms.  de  Paris  M.  Egger  avertit  (pp.  14o-li6)  que  le  nom 

n°  2677,  autrefois  2765,  fol.  83  verso;  le  de  Denys  qui  se  lit  encore  dans  le  ms.  2677, 

nom  de  Longin  ne  se  trouve  qu'à  la  marge  fol.  81  recto,  et  dans  le  ms.  2881,  en  tète 

et  il  est  en  latin.  Boivin  le  communiqua  à  d'un  'E7rir&u.ifi  irspl  wc^wv,  a  fait  attribuer 

Hudson,  qui  l'a  publié  le  premier.  Cependant  à  Longin,  soit  cet  Epitomc  (v.  Fabr.  Bibi. 


[Fr.  XIH-XIV.]  FRAGMENTS  littéraires  de  longin.  30o 

car  il  faut  que  le  premier  pied  soit  un  spondée.  L'auteur  ajoute:  «Pourvu 
qu'il  n'y  ait  pas  plus  d'une  consonne  après  cette  syllabe,  »  à  cause  de  la 
longue  ;  car  si  après  la  voyelle  brève  ou  rendue  brève  il  se  trouvait  deux 
consonnes,  elles  rendraient  la  syllabe  longue.  Ainsi  la  syllabe  E  est  brève, 
mais  si  on  la  fait  suivre  de  deux  consonnes,  comme  dans"ExT«p,  la  syl- 
labe deviendra  longue.  C'est  pourquoi  l'auteur  a  ajouté  qu'il  faut  qu'elle 
ne  soit  pas  suivie  de  deux  consonnes,  mais  qu'il  y  en  ait  une  simple  ou 
bien  aucune  ;  car  s'il  y  en  avait  une  double,  la  syllabe  se  changerait  aussi 
en  longue,  comme  dans  "a |m  éxûv  (»). 

(5)  II.  1, 139. 

FRAGMENT  XIV.  (•) 

La  mesure  vient  de  Dieu  qui  a  disposé  avec  mesure  toutes  les  choses 
célestes  et  terrestres  ;  en  effet,  il  y  a  une  certaine  harmonie  dans  les  choses 
du  ciel  et  les  choses  de  la  terre.  Comment  cet  univers  pourrait-il  se  main- 
tenir, s'il  n'eut  été  disposé  avec  une  certaine  mesure  et  dans  un  certain 
ordre? De  plus,  nos  œuvres  elles-mêmes  étant  toujours  soumises  à  la  me- 
sure, à  plus  forte  raison  en  est-il  ainsi  du  langage  qui  les  embrasse  toutes. 
La  prose  même  a  son  harmonie,  et  ce  qui  le  prouve,  c'est  que  le  style  des 
uns  a  plus  de  nombre  que  celui  des  autres;  cependant  l'harmonie  se 
trouve  plutôt  dans  la  poésie,  qui  fait  usage  d'une  foule  de  mouvements 
passionnés,  de  termes  qui  lui  sont  propres,  de  fables  et  d'inventions,  d'où 
résulte  l'harmonie. 

Telle  est  la  raison  pour  laquelle  les  anciens  donnaient  à  leurs  œuvres  la 
forme  poétique,  plutôt  que  celle  de  la  prose.  En  outre,  l'harmonie  accom- 
pagne naturellement  la  mesure  ;  de  l'harmonie  naît  la  musique,  et  per- 
sonne n'ignore  quelle  est  la  noblesse  de  cet  art  ;  ensorte  que  la  mesure 
est  une  des  choses  les  plus  excellentes,  puisqu'elle  est  du  domaine  de  la 
musique, 

cdont  la  gloire  est  parvenue  jusqu'à  nous,  sans  que  nous  la  connaissions  elle-même,» 
pour  nous  servir  des  paroles  d'Homère  (*). 

gr.  t.  V,  p.  776,  éd.  Harles),  soit  des  pas-     recto,  seraient  plutôt  l'œuvre  de  Denys  le 
sages  sur  la  Métrique,  qui,  d'après  une  scho-     grammairien, 
lie  insérée  à  la  marge  du  ms.  2677,  fol.  i  (*)  II.  11,486. 


32 


306  TA  AOrmOï  TOY  «DIAOAOrOY.  [Fr.  XV-XVIL] 

AEiTANON  IE' 

liYlliemaou  oxi  eïne  Y„xxopQûp.xxx  •   yxal  Se  p?  liyeaôxi  xhv  Xe'£iv. 

Aéyei  Se  6  Aoyyïvoç,  iv  xpivn  cptXoXsywv,  oxi  evpyrou  Tïollxyûç  TXoiXxyyo  (1). 

(*)  Ce  fragment,  cité  par  Ruhnken,  Diss.  §  X,  a  été  emprunté  au  scholiaste  manuscrit 
d'Aristide,  I,  p.  323,  publié  depuis  par  Frommel. 

AEPFANON  IZT' 

2ro^<pa'Çetv  hx\  xb  xopnâ&w  ^où  xXxÇovevevQxi  Ijc  roO  GXop.OY.op.itx- 
Çsjv  y)  GXop.ofixÇeiv  y)  aroppa'Çeiv,  xb  aro^upwSeç  y.x\  ayJjopbv  fixÇeiv  xxl 
cppxÇeiv  '  y)  xb  ûtttwoStàv  liyexxi  arowcpaÇeiv,  otovet  oro^oT/a'Çetv,  xat 
axop.yx%uv  cfrro'Toû  6p.yxxoç  axop.o<pxv.iÇetv  ytxl  axopyx%eiv  •  xpxy&x  y  dp 
faxiv  y)  \itiq  fuà  xy  otxoYi  Y.xl  xy  yhâxxY)  •  evpY,p.x  tou  Apwrocpavous  y?  5 
)i£tç,  xco^wSouvroç  klayyhiV  wç  xpxylv  •  cppovn'Çcdv  yàp  6  izomvhç  peyê- 
Qovç  xcà  oux  eKixvyyjxvunv  tiç  xpxyyxvxx  TzepnziTXxei,  Stô  xai  cpyjatv  Apt- 
arocpavyjç  év  toîç  Bxxpxyoïg  •  «  ^ôcpou  izlécùv,  a£vcrrarov,»  avrt  toO 
a£uarov  Ka!  àxaXXéç  •  «  arô^cpaxa,  xpy2p/o7rotov,»  wç  cpavraataç  h/ovxoyj 
jtpy;uvwSà>y  xa«  cppayfjiwStov,  wç  xàv  rw  Ayxpépvovi  •  10 

Tuvaixà;  àvS'po'PouXov  èXirt^ov  ns'ap, 

yj  Xé£tç  yàp  axXyjpà,  xa!  6  y^oç  TravTWV  rorouroç  •  yzlvsxou  Se  y;  xxonlx 

roO  7rotyjTou  jxàXXov  èv  rw  tàç  ÙpsiQvixç  Spa'^an,  otïov  xxïç  Suai  oixyhai 

cpuarwv  6  Boplaç  xmeâ  ryjv  Bzkaaazv  (où  yàp  cpepa)  erri  pmpxiç  xx  ixp- 

(3tîtà,  eTTjXaQé/xevoç)  •  Sto  zat  ZocpoxXyJs  pipsïxxi.  Aêyei  Se  TOpt,  tovtgov    15 

Aoyyîvoç  dy.pifiiaxepov  èv  tw  xa  tûv  (piXoXoycov  (*). 

CONJ.  —  1.  8-9.  Il  faudrait  lire  èv  raïs  Necps'Xatç  (v.  1367).  —  1.  10.  Les  meilleurs  mss. 
donnent  pour  le  vers  11  de  PAgamemnon,  sXiviÇov.  — 1.  15,  Ruhnken,  (Diss.§X)  aimerait 
mieux  lire  (ati  (M(uît«. 

(•)  Ce  fragment,  cité  par  Ruhnken  depuis  les  mots  cpaîverai  Bk  r  àroTria,  1.  12,  est  tiré 
de  Jean  de  Sicile,  Sch.  sur  Hermogène,  'lJswv  a'  (Walz,  Rh.  gr.  t.  VI,  p.  225). 

AEPFANON   IZ' 

2To^<pa£etv  èarî  ro  Y~opTtxÇeiv  zaï  aXaÇoveûeaÔat,  xa«  to  orojtxcpwSeç  xb 
mùyipiv  •  xb  ovv  oro^cpaÇetv  xpayy  bv  y.axà  xy)v  alvBeaiv  twv  axoiy^elcàv 
Y.xl  xvxYJ  xy  itpoyopx  StoyxoF  to  axôfxx.  —  Ixop-yocÇeiv,  xb  axop.x  Stavot- 
yecv  x«e2  xî^ov  a7rore).erv  a7rô  xe  xov  Gxôp.xxoq  v.xl  xov  of/.<paxoç.  «pyjat  Se 


[lu.  XVII XIX.]  ta  AorriNOY  toy  <i>iAOAoroï.  307 

Aoyyïvog  ht  Y.oc  rwv  <piXo).ôywv  ôpiliàv  nzpi  "kilfcàç  aToixytôovç  rock. 
S/rô^tpa^,  lipKjroyxwç  zv  ISsyDaiç  co,  <7uv5ïtco  xprirai  tyj  Iz^zi  àr.b 
roù  arcaaroç  /ai  toû  oy/pa/oç,  i'va  XÉyyj  opyxKcx.  zyjti-J  rà  orôf/a,  rourianv 
àyo'ni'ov  y.od  avaxpsXeç  •  zïpr,Toa  §£  £7:i  Aiv%vïov  • 

frfçOU  itXs'mv,  âvjdTXTCv,  OTOjiîpay.a,  y.pr.avo-cu'v,  5 

ojç  rwv  pïjaarwv  toO  Ai<7;(y).ou  cpavraatav  fjtèv  è^cvrwv,  yr^z^iocy  ds  <rû- 
oraatv  p;$£  XJttTwny  •  7.syzi  §è  roûra  6  T.pzqÇi-jTrtÇ,  *Lxpz<fyiofàr,q  wç  toO 
TratSoç  aùroO  «Êct&ÂTrt'dou  <r/co7rrovTo;  Aitjyylov  ('). 

CONJ. —  1.  1.  Nous  avons  suivi  la  ponctuation  de  M.  Egger,  p.  xxxi,  note. 

(*)  Scholie  tirée  du  vas.  1983  de  la  Bibl.  Imp.  citée  par  Bast  et  publiée  par  Walz  (Rh.  gr. 
t.  VII,  p.  963) dans  un  Comm.  anon.  sur  Hermog. —  Il  me  paraît  évident  que  les  deux  scho- 
liastes  auxquels  sont  empruntés  les  fragments  XVI  et  XVII,  ont  puisé,  dans  le  recueil  des 
<I».X'>..  'Oy.'.X.  de  Longin,  leurs  diverses  citations  et  observations,  et  qu'il  faut  les  combiner 
ensemble  pour  avoir,  autant  que  possible,  le  contenu  du  passage  original.  Les  scholiastes 
d'Aristophane  (V.  l'édition  publiée  par  Didot,  p.  132)  ont  puisé  à  la  môme  source,  mais 
beaucoup  plus  sobrement.  Ruhnken  n'avait  transcrit  que  la  fin  de  la  citation,  comme  le 
prouve  le  fragment  XVII.—  V.  les  Rech.  pp.  52,  63,  64. 

AEITANON  IIl' 

Tdppx  5è  t.Oxç  KpTnrvç,  ûç  yrtai  Aoyyïvoç  z-j  rof;  cpiXoXôyoïç  (  ). 

(*)  Ce  Fragment  est  tiré  de  la  Vie  d'Apollonius  de  Rhodes,  insérée  t.  IV,  p.  444  de  la 
Bibl.  grecq.  de  Fabricius;  il  est  cité  par  Ruhnken,  Diss.  §  X. 

AEPFANON  le'. 

QoujI  ôè  rôv'A/juo^svyjy  Tzaaocptx  v.cà  zïy.o'ji  yzyovôroc  zvn  tôv  Ttepl  tcôv 

areXet&jy,  rtTot  zov  itpbç  Aznrivr,v  yiloTiovf/'jocaQKi  lôyov  •  ou  rà  npooiuiov 

Aoyyïvoç  [izv  6  Y.pinwjq  àywiazïxhv  voia'Çei...  aûà  yxp  ô  ph  Aoyyïvoç 

zokxjztjV  Tispl  roû  Tîpo/ausvou  T.pooi[ilov  TT/V  tj/yjcpov  z\<xyzi,  ëczpoi  ôè  où/ 

opfâq  èfytxaocv  zb  npootuiov  fflathu  eîvat,  v.où  tzo)Xoïç  outoç  o  Xôyoq  f:<xpz-      5 

ayvj  ày&vx  /.pvjzrsBxi  nporzOzlg,  ûçnzp  /ai  Aanavifù  toj  priropi,  are  p;d 

ecpr/aî'vw  vnç  toû  "kôyov  Bmpixç,  ziq  txr/.pîfiziixv  (').' 

(*)  Ce  Fragment  est  tiré  de  la  Bibl.  de  Photius,  Cod.  263,  p.  1470;  il  est  cité  un  peu 
autrement  par  F.-A.  Wolf  (Ann.  ad  or.  adv.  Leptinem)  qui  ajoute  ces  mots  :  «Hoc  ergo 
unum  olim  dubitarunt,  quam  dicendi  formam  Demosthenes  h.  1.  adhibuerit.  Longinus  au- 
tem,  cujus  illa  sententia  elibro,  quem  -roù;  cpO.oXvyw;  inscripsit,  petita  videtur  Ruhnkenio 
de  Vita  Longini  §  10,  proœmium  videri  débet  inclusisse  primis  quatuor  §§  ["Avîpa;  Sir.%- 
«rat  usque  ad  Ttu.wpr.ac'u.sôa,  p.  438, 16'  eaque  prœcipue  spectasse,  quœ  acrius  contra  Lep- 
tinis  in  ferendàlege  consilium  dicuntur.  De  Photii  loco  conf.  Toup  ad  Longin.  c.  39.»  On 
vient  de  voir  quelle  était  l'opinion  de  Ruhnken  au  sujet  du  livre  où  Longin  avait  énoncé 
sa  manière  de  voir  sur  l'exorde  de  la  harangue  contre  Leptine.  M.  Spengel  (Suva-y.  xe-/,- 
vwv.  p.  104,  n.  45)  penchait  à  la  croire  tirée  de  la  Rhétorique.  M.  Bake  (Proleg.  p.  xxn) 
revient  à  l'idée  de  Ruhnken,  parce  que,  dans  ce  qui  nous  reste  de  la  Rhétorique,  il  n'y  a 
rien  qui  se  rapporte  à  cette  question.  Cependant,  il  ne  faut  pas  oublier  que  nous  ne  possé- 
dons pas  en  entier  le  Manuel  de  Rhétorique  de  Longin. 


308  ta  AOrriNOï  toy  «MAOAorov.  [Fr.XX-XXIL] 

AEPFANON  K' 

On  fjtèv  it<xpsveyv.£Ï'J  oî  cptXcTrovot  ôuvovrat  Toùç  Ttspizzovç  vhv  cpuatv 

uapzvpzï  A^uoaQivyjç,  7rôvo£ç  xat   to  pajpioTzaQsg  [uxafioùxùv  zb  éauroO, 

xairot  fX£0"oç  TÀv  evpaxQeiocu  wv  •  et  yàp  Guuy.pôv,  cpyjaiv,  CTri  ay.iY.pG>  y.aza- 

Beïo,  -/.aï  ôa/xà  tout   e/sôotç,  zâyjx,  (pyjat,  jxéya  zat  tovto  yswjTat,  enrep 

Se  pavtç  ôivarat  Yoilaheiv  rérpav,   tw  awtytï  Trjç  y.azapporiç.  On  ôè      5 

toGto  où  aTra'wov  TÙripsiç  al  lazopiai  xat  oî  jStot  o*ocpt<7Tc«)V  •  [lôùlov  5  ecp 

évoç  MevôXa'ou  tov  ttoivîtov  toûto  xaTt'àoi  ris  àv,  5uçxo).iav  cpiaewç  cptXo7ro- 

via  fxera/3aXovroç  £tç  to  cUpifiéç  zs  xaî  aawfxov,  w;  tpyjcrt  xal  Aoyyîvoç. 

CONJ. —  1.  2.  Je  crois  qu'il  faudrait  tS>  p.upt07ïa9eï.  — 1.  3-4.  La  répétition  du  mot  <pr,ai 
annonce  quelque  altération  dans  le  texte.  —  1.  4-5.  Je  lirais  cà;7:sp  xal  paviç.  Ce  proverbe 
est  rapporté  dans  Arsen.  Viol.  p.  424,  Boisson.  Anecd,  V.  p.  61.  — 1.  6.  Rchnken  pro- 
pose de  lire  toûto  où  airscvicv. 

(*)  Ce  sont  deux  vers  d'Hésiode.  "E^a.  Ces  vers  sont   fréquemment  cités  comme 

x.où  'H*.  331-332.  proverbe.  V.  Wytt.  Anim.  ad  Plut.  M.  76 

Et  -yatp  xev  xaù  Guuxpbv  èizi  o-u.txpû  xaTaôsïo,  C. 

Kaî  ôaaà  tout'  epJoiç,  Tây,a  xsv  jAs-ya  xai  tô  (*)  Ce  fragment  est  tiré  de  Jean  de  Sicile 

■yévoiTo.  (Schol.  sur  Hermog.  'l£.  a.'  Walz,  Rh.  gr. 

AEIMfANON  RA' 

Ilepl  ôè  tov  yapaY,zr)poç  xoù  zyç  èv  lôyu>  cpuaswç,  toûto  yàp  TiaprtYa- 
(xev  êv  zoïç  avw  £t7rav,  r^rj  fxèv  Aoyyïvoç  xat  Ttavzeç  oî  y.pizixoï  7roX).à 
Tipoeipmaatv  6jç  yôviyoq  (ô  A/dk7T«&>?ç),  ojç  èvQupj^artxoç  zvy/âuei  xal 
j3ta'.oç,  xsù  xaQôXou  tov  bnpoaBévriv  fjtifjtovfxevoç. 

CONJ.  —1.  1  M.  Westermann  (Vit.  Script,  min.  p.  326,1.  13)  lit  èv  Xo-pt;. 

AEPFANON  KB' 

Aoyyîvoç,  6  xa«  p^Twp,  TÀv  twv  [xsyaOwj  pyzcptov  àizapîBwnaiv  avvi- 
~a£ev  outwç  • 

KojOtoviç  5  éarco  Xsyou  7Tovtoç  yxxx  ypovhuaXQç,  EXAyjvtxoû  Ay^oaÔévyjç, 
Au(7taç,  AîCT^tvyjç,  Api(7Tsto\jç,  Iffafoç,  Tlpapypç,  Io*oxpâTvjç,  6  xai  xpi- 

CONJ.  —  Ruhnken,  dans  son  Commentaire  sur  Rutilius  Lupus,  p.  88,  avait  cru  devoir 
remplacer  les  noms  'ApisTei^Yi;,  Ttlu.apy-oç,  Eevocpwv  respectivement  par  ceux-ci  :  'ïwep&r.ç, 
As!vap-/oç,  'AvTi^ûv,  soit  parce  qu'il  ne  jugeait  pas  qu'il  dût  y  avoir  dans  cette  liste  d'autres 


\Vl\.  XX-XXII.l  FRAGMENTS    LITTÉRAIRES   DE    LONGIN.  809 

FRAGMENT  XX. 

Démosthène  peut  servir  d'exemple  pour  montrer  que  la  persévérance 
l'emporte  sur  les  talents  naturels  ;  car  ce  fut  à  force  de  travaux  et  d'é- 
preuves difficiles  qu'il  parvint  à  changer  ses  dispositions  naturelles,  quoi- 
qu'il ne  fût  point  inférieur  aux  autres.  «  Ajoutez,»  dit  le  poëte  ('),  «un  petit 
gain  à  un  autre  également  petit,  et  répétez  fréquemment  la  même  chose, 
bientôt  vous  aurez  acquis  un  bien  considérable.»  De  même,  une  goutte 
d'eau  qui  tombe  continuellement  peut  aussi  creuser  un  rocher.  Les  his- 
toires et  les  vies  des  sophistes  sont  pleines  de  faits  qui  montrent  que  cela 
n'est  pas  rare;  mais  le  poëte  Ménélas  suffirait  pour  le  prouver  :  suivant  ce 
que  rapporte  Longin,  il  réussit,  à  force  de  soins  et  malgré  une  nature 
ingrate,  à  composer  des  vers  corrects  et  irréprochables  (*). 

t.  VI,   p.  92-93).  Ruhnkeu  (Diss.  §  X)  en  a  pend.  p.  241,  n°  10)  estime  que  l'opinion 

transcrit  une  partie,  et  il  croit  que  c'est  aux  énoncée  par  Longin  sur  les  auteurs   qui 

4>iXo'X.  'Ou.tX.  que  le  scholiaste  a  emprunté  doivent  leur  succès  à  leur  persévérance  est 

l'opinion  de  Longin  sur  le  poëte  Ménélas,  rappelée  au  §  10  des  Excerpta  e  Longini 

au  sujet  duquel  le  savant  critique  rapporte  llhet .  Au  reste ,    il   nous   semble  que   ce 

le  peu  que  l'on  en  sait.  J'ajouterai  à  ses  in-  fragmeut  diffère  de  la  manière  ordinaire 

dications  que  Jean  de  Sicile  associe  ailleurs  de  Jean  de  Sicile,  qui  pourrait  bien  avoir 

(Sch.  sur  Hermog.  T£.  [V  Walz,  Rb.  gr.  t. VI,  tiré  son  observation  et  ses  exemples  de  Lon- 

p.  339)  Ménélas  à  Simouide.  M.  Egger  (Ap-  gin,  quoiqu'il  ne  le  cite  qu'à  la  fin. 

FRAGMENT  XXI. 

Quant  au  talent  oratoire  d'Aristide  et  au  caractère  de  son  style,  dont 
nous  n'avons  encore  rien  dit,  Longin  et  tous  les  critiques  en  parlent 
souvent  ;  ils  vantent  la  fécondité  de  cet  orateur,  la  puissance  de  sa  dia- 
lectique, la  vigueur  de  son  éloquence;  en  un  mot,  ils  le  considèrent 
comme  un  heureux  imitateur  de  Démosthène  ('). 

(*)  Ce  XXIe  fragment  est  emprunté  aux     ce  jugement  sur  Aristide  est  tiré  des  <I>tXo'X. 
Prolegom.    de  Sopater  sur  Aristide,  p.  5.      'OjuX. 
Ruhnken,  qui  le  cite  (Diss.  §  X),  pense  que 

FRAGMENT  XXII  (•). 

Longin,  que  l'on  compte  aussi  parmi  les  rhéteurs,  a  disposé  dans  cet 
ordre  la  liste  des  grands  orateurs  :  On  doit  considérer,  (dit-il),  comme 
offrant  le  plus  parfait  modèle  de  l'éloquence  et  de  l'esprit  grec,  Démo- 

(*)  Ce  fragment  a  été  communiqué  àllud-      des  Evangiles,  appartenant  à  la  Ribliothè- 
son,  qui  l'a  publié  le  premier,  par  Zacca-      que  du  Vatican,  fonds  d'Urbin. 
gni,  qui  le  trouva  «  la  marge  du  ms.  n°2 


310  ta  AorriNoï  toy  «WAOAoroï.  [Fr.  XXII-XXI1I.] 

Btvoç  ÙLripoaBévvç,  Ssyocpwy,  npbç  ro'jroig  JlxÛAoç  b  Tapasùç,  ovrtva  xxl 

npàrov  yr,ui  izpoïoroipjevw  <Sôy[j.xroç  oLvxTzoiïeMZov. 

noms  que  ceux  des  orateurs,  soit  pour  la  mettre  mieux  en  harmonie  avec  les  jugements 
énoncés  par  l'auteur  du  icipt  (fyou;.  M.  Egcer,  en  considération  des  §§  S  et  12  des  Ex- 
cerpla  e  Rhetoricis,  pense  que  Ruhnken  aurait  dû  conserver  le  nom  d'Aristide.  M.  Bake 
ne  se  range  pas  à  cet  avis,  et  néanmoins  il  reconnaît  que,  d'après  le  §  19  de  la  Rhétori- 
que, il  n'aurait  pas  fallu  substituer  Antiphon  à  Xénophon ,  et  qu'Antisthène  devrait 
prendre  la  place  d'Aristide  (Apsinis  et  Longini  Rhet.  p.  219).  Il  nous  paraît  plus  pru- 
dent de  conserver  cette  liste  telle  que  la  donne  le  ms.,  en  rétablissant  les  noms  changés, 
en  les  laissant  dans  le  môme  ordre  et  en  maintenant  la  phrase  relative  à  Paul  de  Tarse. 
V.  les  Recherches,  pp.  39,  77. 

AEITANON  Rr' 

Où  [àiv  o  Beokoyoq  o'jtcoç  (co?  Y7tepfôr/ç),  enà  pjS  xerbç  coç  xxvBxpoç, 

aXA   eig  rbv  x)riB9}  debv  ypxyw  £yx.co^toy,  èço^oAoyoy|jiy/;ç  y.x\  àpÂaov 

r,p\xro  rrîç  eyyotaç,  xarà  rhv  cfco&acnx^V  {liBoftov  xvx7.oyol)GY}ç  yivsi  • 

@£oç,  liycàv,  r,v  }Av  ouà  y.x\  Sm  xm  garât,  y.xl  xxvrxypv  roix'jrxiç  èv- 

vo'ixiç,  èv  ttâç  Tiepl  Beoloyixg  v.xtxtÙ.ovz£ï  •  ehx  dq  rxç  npxiziç  ywpriaxç      5 

TipÛTov  [ùv  hwoeï,  cpyjat,  rxç  xyyùiY.xç  iïvvxuziç  xeà  rx  xy.ôXovBx.  Rat 

o  Moyùcrfjç  •  eiizsv  6  ®sbç,  ysvr,Bfi  rôde  y.x\  èyêvero  TÔ5e,  ov  où  ^cyoy  Xptarta- 

ywy  f/tSetaÇoyaty,  x)Xx  y.x\  rwy  EXX^ywv  oî  aptorot,  Aoy/ïvog  y.x\  b  ex 

^xlrjpioiç  bnuxirpioç,'  Tixpxiïfôoxn  51  y.x\  rxlrxç,  ov%  àç  xv  riç  dc£êts 

p)  avvze)-jaijaxç,  awcelovoi  yxp  xvrxi  peûtata  roîç  ôeoXcyotç,  x.  r.  X. 

(*)  C'est-à-dire  Grégoire  de  Nazianze.  Nous  pensons  que,  si  Longin  a  réellement 

(s)  Ce  fragment  est  tiré  de  Jean  de  Si-  cité  Moïse,  c'est  probablement  dans  les  <ï>i- 

cile(Schol.  surHermog.  '1$.  a'  Walz,  Rh.  gr.  Xo'X.  'OluX.  Mais  cette  mention  du  passage 

t.  VI,  p.  2H).  V.  sur  les  conséquences  qu'on  de  la  Genèse  nous  paraît  interpolée  :  elle 

en  peut  tirer  M.  Egger,  Essai  sur  l'hist.  de  n'est  ni  préparée  ni  discutée  ;  elle  coupe  un 

laCrit.p.531et  s.,  M.  Bake,  Apsinis  et  Longi-  raisonnement  à  la  marche  duquel  elle  est 

ni  Rhet.  p.  L.  et  les  Recherches,  pp.  62-63.  étrangère  ;  en  effet,  le  verbe  7rapa£î<5w<7t  qui 


[Fr.  XXII-XXIIL]       fragments  littéraires  de  longin.  31 1 

sthène,  Lysias,  Eschine,  Aristide,  Isée,  Timarque,  Isocrate,  le  petit  Démo- 
sthène('),  Antiphon,  et  en  outre  Paul  de  Tarse,  qui  a  le  premier  annoncé 
une  doctrine  qui -ne  peut  être  démontrée. 

(l)  Proprement  le  Démosthène  d'orge  ou     Dinarque,  selon  Hermogène  (Walz,  Rh.  gr. 
de  paille,  surnom  que  l'on  avait,  donné  à     t.  III,  p.  384). 


FRAGMENT  XXIII. 

Le  Théologien  (')  ne  s'y  prend  pas  comme  Hypéride,  car  le  vol  de  l'aigle 
ne  ressemble  point  à  celui  de  l'escarbot  ;  mais  lorsqu'il  veut  célébrer  le 
vrai  Dieu,  il  commence  par  une  idée  simple  et  généralement  admise 
qu'il  applique  au  sujet,  d'après  la  méthode  démonstrative.  «  Dieu,»  dit-il, 
«  a  toujours  existé,  il  est  et  il  existera  toujours;»  et  pour  tout  ce  qui  se 
rapporte  à  la  nature  divine,  il  enrichit  son  discoure  de  semblables  pen- 
sées. Puis,  passant  aux  actes  de  la  puissance  de  Dieu,  il  ajoute  :  «  Il  con- 
çoit d'abord  les  Intelligences  célestes,  les  anges,  ainsi  que  les  autres 
œuvres  de  la  Création.»  Et  Moïse,  «  Dieu  dit  :  Que  cela  se  fasse  et  cela  fut 
fait,»  parole  qui  est  grandement  admirée,  non-seulement  par  les  plus 
éclairés  d'entre  les  Chrétiens,  mais  aussi  par  les  meilleurs  juges  d'entre 
les  Grecs,  Longin  et  Démétrius  de  Phalère.  Et  il  expose  ces  idées,  que 
l'on  pourrait  croire  étrangères  au  sujet,  mais  qui  importent  beaucoup  aux 
théologiens  (*). 

suit  la  citation  a  pour  sujet  ô  ôéoXc'f&î.  Lon-  cile  aurait-il  mis  ix.  <I>aXy,pc'w;,  au  lieu  de  i/. 

gin  et  Demetrius  de  Phalère  y  sont  appelés  *aX7ipov,  faute  qui  décèle  une  confusion  dif- 

les  premiers  des  Grecs  ou  des  Gentils  ;  tan-  ficile  à  admettre  chez  un  Grec  ?  Nous  trou- 

dis  que  quelques  lignes  plus  haut  Hypéride  vons  donc  ici  un  nouvel  exemple  de  ces 

est  comparé  à  un  escarbot  et  Grégoire  de  interpolations  dues  à  un  faux  zèle,  et  dont 

Nazianze  à  un  aig_le.  D'ailleurs  Jean  de  Si-  le  critique  doit  se  défier. 


C 


312  AOrriNOT  TEXNH  PHTOPIKH.  [CH.  I,  §g  1-2. 

AE1TANON  RA' 
AOrriNOY  TEXNH  PHTOPIKH. 


RE<ï>AAAION   A 


IIEPI  EïPESEnS. 


§  1 Rat  h  tcôv  mQotvàv  iZécc  koù  iipoqccyutybq  zov  ôaaaroû  •  où 

yàp  [iiY.pôv  kaziv  taziïv,  ofôslyôç  dixi,  Tz<xzr,p  €i\n  kou  vîôç  etfjtt,  [zocvza.  yàp 
npôç  ti]  Y.a.1  yeiztàv  xat  zyppbq  W-,  *oà  ov%  bpt.oioç,  xsà  y.pdzztùv  yjv,  \v.oli 
dZvvaz&zepoç]  v,oà  ve&zspoç  noù  evvoixjzspog  xxl  za)çyzepoç,  yi  %oà  izpzafi'j- 
zepoç,  \ym  TtpogyO&Gzepoç,]  xiaù  TrXouaiwrepoç  [zi  eiizeïv,  xoà  Kcuovpy&ze-      b 
poç,]  yioà  raAXa  ex  tovtcov  eySyjXa,  7roX).à  §   av  et'yj. 

§  2.  En   roiwv  zarà  /wpt'a  xa«  Trpayf/a'rwy  Û7ro5o^aç.   iYvovrat 
5è  xav  Tourotç  rà  dtxata,  xat  uapà  rà  y^pioi.  zb  a&xoy  •  oùx.  s^p>;v 
évrauQa  aTOîtTervat,  xa2  ézépwSi  Setvov   zb  izpxyBh,   v.oà  iv  rourw  tw 
XWP£V  yevop.evov  •  oiov  iv  ezxAyjata,  iv   tô>  tepw,  xarà  T)7v  ëu>9V  ot/Jav  ■     10 
eart  ôè  oze  v.oà  zb  iv  ipn\nci.  iïstvôzepov,  v.oà  zb  iv  opzi  xoàsTt&xepov,  kBr,- 

Avertissement.  — Les  lettres  Pbcd.  désignent  respectivement  les  mss.  de  Paris  1741, 
1656,  2040;  V.  celui  de  Vienne;  Mab.  les  deux  manuscrits  de  Venise;  G.  celui  de  Wol- 
fenbuttel;  L.  celui  de  Florence;  B.  celui  d'Oxford;  C.  celui  de  Cambridge;  A.  Aide.  Cod. 
indique  une  leçon  qui  se  trouve  dans  la  plupart  des  mss. 

VAR.  — 1.  2  BL.  om.  irarrip  eÎu.i.  —  1.  5  Mb.  om.  xaî  irpoçcpiXe'aTEpoç xaxoop-pTEpoç. 

PbGV.  irXouoi»T£po'ç  te.  L.  om.  te  ou  ti.  —  1.  7  BMb.  marquent  une  lacune  entre  tô  et  xat 
y,.  Pb.  xai  y^toptTwv  ù-koH.  — 1.  7-8  G.  -ytvsTa:...  tô  S'îxatov.  —1.9  Cod.  éi-spwôi.  A.  STÉpwÔsv. 

CONJ.  — 1. 1,  M.  SPÉNGEL,  xoli  -h  twv  rcpo'ç  Tt  mO.  1$. — 1.  2-3,  M.  SCHNEIDEWIN,  xaûra  -pp 
irpoçâ-fei.  Les  mots  TaÙTa-yàp  irpo;  ti  ont,  sans  doute,  passé  de  la  marge  dans  le  texte;  ils 
indiquent  que  l'énumération  faite  par  l'auteur  se  rapporte  à  la  catégorie  wpo;  ti. —  1.  3-4, 
M.  Spengel,  où-/,  SiAoïcv....  xat  SuvaTtÔTEpoç.  —  1.  5,  M.  Schneidewin  lit  àTrXoûffTspoï  au  lieu  de 
-reXcuffitoTêpo;.  M.  Spengel,  ô4uGto'v  èstiv  êî-nreTv  ou  ^EtvoTEpô;  te  eÎ7teïv.  —  1.  3-5.  Il  me  sem- 
ble qu'il  y  a  dans  ces  trois  lignes  bien  des  mots  qui  font  double  emploi;  je  lirais,  comme 
M.  Bake,  Tp*x"T£?°î  au  liea  ae  Ta^ÛTEpo;,  et  je  supprimerais  *où  à^jvxTWTipcç,  xat  tcooî- 
oiXa'(7T£po;,  xai  »oowwp*fOT»po<.  Je  crois  aussi  que  sîttsïv  est  une  explication  des  mots  -cXXà 
$'  àv  eï'ï). —  1.  7,  M.  Bake,  sti  toivjv  xat  tô  ttoû  *aTa  y,tûpî*.  M.  Finck,  ért  tgîvjv  xal  tô  ttoù 
Xe'-j-eiv,  totvcu;  xaù  ywpîa.  M.  Spengel,  dans  son  texte,  fn  tgEv'jv  xal  tô  xat  Xw?*a- 

Il  y  avait  ici,  comme  plus  haut,  et  plus  basp.  314, 1.5,  à  propos  du  temps,  une  glose  mar- 
ginale se  rapportant  au  lieu,  tô  -km  ;  je  lirai  donc  :  eti  toîvjv  xaTa  y/opta  xai  irpa^aaTcov 
ÛTTûS'oyàç.  —  1.  8,  M.  SPENGEL  aimerait  mieux  tô  àixai&v  xa't  tô  à^tx.ov,  ou  du  moins  il 
changerait  irapà  en  «Epi.  —  1.  10-11,  M.  Bake  construirait  ^stvoTEpov  avec  èv  toûtm  t£> 
y/opifo  -fEvdaEvcv.  —  1.  11,  M.  SPENGEL,  Èv  5<J>et  y,.  —  /aXETTfÔTEpov  n'est-il  pas  superflu? 


[Cll.I.|  MANUEL  1>K   RHÉTORIQUE  DE  L0NGIN.  343 

FRAGMENT  XXIV. 
MANUEL  DE  RHÉTORIQUE  DE  LONGIN 


CHAPITRE  PHEMlEli. 


DE  L  INVENTION. 


(')  La  manière  dont  on  présente  les  motifs  destinés  à  produire  la 

persuasion  contribue  aussi  à  disposer  favorablement  le  juge  ;  ce  n'est  pas 
peu  de  chose  de  dire  :  «Je  suis  frère,  je  suis  père,  je  suis  fils.»  On  produit 
aussi  quelque  effet  en  rappelant  que  les  adversaires  étaient  voisins,  enne- 
mis ;  qu'ils  n'étaient  pas  de  même  force,  que  l'un  d'eux  était  plus  puis- 
sant, qu'il  était  plus  jeune,  d'un  caractère  plus  bouiHant  ou  plus  irasci- 
ble ;  que  l'autre  était  plus  âgé,  plus  bienveillant,  plus  riche,  et  telle  autre 
circonstance  qu'il  est  facile  d'imaginer  ;  car  il  serait  trop  long  de  les  énu- 
mérer  toutes  (2). 

[On  doit  indiquer]  les  lieux  qui  ont  été  le  théâtre  des  faits  ;  car  la  jus- 
tice des  actions  dépend  quelquefois  du  lieu  où  elles  se  sont  passées,  et  la 
désignation  du  lieu  fait  mieux  comprendre  l'atrocité  du  forfait  :  «  On  ne 
devait  pas  choisir  un  tel  lieu  pour  lui  donner  la  morjj  le  meurtre  commis 
tout  autre  part  est  un  crime  odieux,  à  plus  forte  raison  quand  on  a  osé  le 
consommer  en  un  tel  lieu,  comme  dans  l'assemblée,  dans  le  temple,  près  de 
ma  maison  ;  quelquefois,  au  contraire,  l'action  peut  être  plus  affreuse  dans 
la  solitude,  plus  cruelle  sur  une  montagne,  à  Athènes,  à  Lacédémone,  chez 

(l)  V.  daus  les  Recherches,  pages  32-33,  tes  que  M.  Finckh. 
les  incertitudes  qui  ont  régné  longtemps  sur         f)  M.  Egger  (p.  lxxv)  a  reconnu  que  l'au^ 

l'endroit  précis  où  doit  commencer  ce  frag-  teur  suivait,  dans   l'énumération    de   ses 

ment.  Aux  indications  que  nous  avons  don-  moyens  d'invention,  l'ordre  des  catégories 

nées  relativement  aux  limites  qui  lui  ont  été  d'Aristote.  Dans  la  partie  du  premier  cha- 

assignées,  nous  ajouterons  la  notice  insérée  pitre  qui  nous  manque,  il  était  question  de 

par  M.  Schneidewin  ,  dans  le  Rheinisches  ceux  qui  se  rapportent  aux  catégories  dési- 

Museiim  de  Ritschl,  1847,  p.  254,  et  l'ar-  gnées  par  les  termes  oùaîaç,  *om3  et  -otoû; 

ticle  de  M.  Spengel,  sur  les  Rhéteurs  grecs  viennent   ensuite  celles  de   tô  wso;   ti,   th 

de  Walz,  dans  les  Miinrhner  gel.  Anzeig.  «oS,  to  néxt,  rh  ey.stv,  tô  xsïaôxt,  tô  ttgisïv, 

1837,  n<>  17,  p.  139,  où  ce  savant  critique,  tô  •sïâax.eiv.  V.  Quint.  I.O.  III,  6,  23  et  s.— 

renonçant  à  l'opinion  qu'il  avait  énoncée,  Comp.  Hermog.  irepi  arâcr.  Rh.  gr.  t.    III, 

p.  111  du  lltmfuifh  rr/vûv,  fixe  au  frag-  p.  2  et  suiv.,  Cicéron,  De  l'Invention,!,  c. 

ment,  à  peu  de  chose  près,  les  mêmes  limi-  24,  25  et  suiv. 

33 


314  Aorrmoï  texnh  phtopikh.  [§§2-7.] 

vyjow,  èv  AaxsSa/uovt,  izxpx  fixpBxpoiç,  èv  vyi'i,  àv  Tu^y?,  [en  à'XXou 
yjtiplov.]  Rai  [Xoiràv]  dS^ç  àv  àîro  rciov  TC7rwv  èvvoixç  nxpxriQsaBxi  St- 
xataç  cîç  rà  npoY.eip.evov  xai  <\ivyjxy<àyo'j(iacç. 

§  3.  O  xpôvog  SI  iïixipo'jp.evoç  oùSè  xpSpiaxi  pa'Stov  iax  aoi  avvzeleï' 
ro  yàp  [noxepx  xarà  ypôvov]  vvv  owe  iyjpriv,  àXXà  nipvai  y.x\  nponépvatv,  5 
ors  e  Scoxev  6  vo^oç  ypa'cpefrSat,  xa«  p.erà  roûro  oùx  e£e<7n.  Xpovov  Se  opi'Çco 
xat  txjv  èopTYjV,  Aiovvatx,  IlavaS^vaja,  nôlep.ov,  eipYiwiv,  yjXixtav  [veoi- 
ré/oou  xa!  Trpeaourépov,]  Gvp.nôaiov,  vixra  axoravyjv,  èm<jélrtVov,  yeipûvx, 
èrépxv  oopxv.  Kat  o  y.xipoq  ev  ypôvov  p.oipx,  /.ai  ro  npôrepov  xat  ro  vùv 
xai  ro  ^IXXov.  10 

§  4.  AXXà  xaî  [ro  e^eiv]  où  ap.fx.pov  èariv  èv  rourotç,  on  £«poç  et^ev, 
ù^oS/j^-ara  [et^e],  yjpuaiov,  £C0>7ra,  àoroSa,  Sôpu,  7ta'vra  b'<7a  axeiyj  x£- 

§  5.  To  Se  xsfirQat  Gyjipz-  f*sv  SyjXor,  pa'Stov  Se  xai  arro  roùrou  cruXXé- 
yeiv  xyoppxç  rwv  Xoywv  •  ry?  x££/°'  ènoiyae,  rorv  7roSofv,  roi  ocpQaXpâ,  r>?  15 
xecpaX^j  £icpsi,  Sôpatt,  j3î'X£t  •  S£upl  ryjv  yeïpx,  àXX  où  Seupt  ^isryjyeyxev,  oùrwç 
yjaro,  olrwç  ève&px  pot,  opBbq  yjv  xat  npoqexeïtlicpei  r>5  y>5  '  nXxytot  yjaav 
xat  rà  yvpvx  éSe/xvuaav,  wgr£  fixtàeaBxt  •  nlxyîovq  rovq  'innovq  etyov, 
wçr£  jj-xj  xp.iveaQxt  •  xnéarpxnro,  oùx  xpx  npoqeayev  •  xarà  vcorpu  f/£ 
£t'^£v,  v7rrtoç  y}v,  Trwg  oùv  Iwpa  ;  Taûra  oùv  XoytÇôf/.£voç  xat  rà  bf/ota  20 
ro'jrotç  So^£tç  ri  Xeysra  7i£/5Î  roû  npxyuxroq,  kxl  ntaretq  nxpéyeaOxt  rfjq 
àXyjÔ£taç. 

§  6.  Toù  SI  7:o££tv  ai'rtov  iurtv  •  àv£u  yà(o  aîrt'aç,  oùSlv  av  7:ot£  ys- 
voiro  •  Zixipovpsu  §£  ràç  xirîxg  •  éxwv,  £^  àvayxy;ç,  St  xiayjpv/Âp'àsixv,  St 
àyjSt'av,  v»xvixi  à^Xôr/jn,  rw  aùrou-àrw.  25 

§  7.  Ta  SE  Ticcayjiv,  ovratç  7:oXXa^v7  iïixipsvîov  •  ri  iziiiovBxq  eig  ro 

VAR.  —  1.  2  BLMb.  om.  Xàwrev.  —  1.  4  L.  om.  <tm.  —  1.  6  GC.  f>.srà  toûto.  PbMb.  ^erà 
tcu  avec  t  au-dessus  de  u,  les  autres  mss.  avec  A.  [lizol  toutou.  —  1.  7-8  L.  vewTEpov.  — 
1.  9  L.  sx."?*^0''?*-  G.  è^Mpst  f-otpa,  les  autres  èv  %âw  y-oîpa. —  1. 17  V.  r.aôïiTO. —  1.  19  G. 
xoù  àu.ûveaO.  L.  om.  x.o.7%  vwtou  p.e  l(x*v.  —  1.  23  C.  to  oi...  woieïv  ftittf  sstiv.  L.  etioî 
èo-Ttv.  —  1.  25  Pb  Mb.  octcaot  avec  r,  au-dessus  du  t.  —  1.  25-26.  C.  om.  âjrX...  uÉTrovôaç. 
—  1.  26  Mb.  ^tat....  t£  w<Tf. 

CONJ.  —  1.1,  Je  lirais  :  èv  vr,t,  ômu  àv  tù^ti  [ètc'  àXXou  ^wpîo'j]  •  xal  tiotCvif  àv...  Comme 
Xot7vbv  manque  dans  quelques  mss.  et  qu'il  est  inutile,  je  pense  qu'il  vient  de  Surou  omis  de- 
vant àv  TÛ-/7]  et  dont  lie  àXXoy  x,wpîou  n'est  que  la  glose.  —  1.  2.  J'aimerais  mieux  Juà  etç 
tô  itp.  <}/.  —  1.  5,  M.  SpÈngel,  dans  son  texte,  xaTà  xpdvov  iroTepa.  Les  mots  TTOTepa  xaTa 
y#povov  coupent  malheureusement  la  phrase,  et  appartiennent  à  une  glose  relative  au  temps, 
to  —  o'te,  semblable  à  celles  que  nous  avons  signalées  ci-dessus,  §§  1  et  3. — 1.  6.  Je  trans- 
poserais devant  é'Swxsv  le  dot  qui  précède  auvTsXst  (1.  4).  Je  lis,  avec  M.Spengel,  (u.eTà  toûto 


[Cil.  I.]  MANUEL    DE   RHÉTORIQUE   DE   LONC.IN.  &JS 

les  barbares,  sur  un  vaisseau,  ou  dans  (el  autre  endroit.  Vous  sauriez,  tirer 
de  chaque  lieu  des  images  bien  assorties  au  sujet  et  propres  à  captiver 
l'attention  (s). 

Il  n'est  pas  facile  d'énumérer  tous  les  avantages  que  vous  pouvez  retirer 
des  distinctions  du  temps  (c'est-à-dire  des  circonstances  dans  lesquelles 
une  chose  a  lieu).  Par  exemple,  il  ne  convenait  pas  d'intenter  cette  accu- 
sation maintenant  ;  il  fallait  le  faire  un  an  ou  deux  plus  tôt,  quand  la  loi  vous 
le  permettait  ;  dès  lors  la  chose  n'est  plus  possible.  Je  considère  comme 
circonstances,  les  fêtes,  celles  de  Bacchus,  de  Minerve,  la  guerre,  la  paix, 
la  jeunesse,  la  vieillesse,  les  repas,  une  nuit  sombre,  une  nuit  éclairée 
par  la  lune,  l'hiver  ou  toute  autre  saison  ;  l'occasion  rentre  aussi  dans  la 
division  du  temps,  ainsi  que  le  passé,  le  présent,  l'avenir  (*). 

L'équipage  n'est  pas,  dans  ce  cas-là,  une  circonstance  peu  importante  ; 
il  faut  dire  si  l'accusé  avait  une  épée,  une  chaussure,  des  bijoux,  des  vête- 
ments, un  bouclier,  une  lance,  tout  ce  qui  s'appelle  armes  ou  effets. 

Il  faut  aussi  tenir  compte  de  l'attitude,  car  il  est  facile  d'en  tirer  des 
moyens  de  conviction.  Il  a  agi  avec  la  main,  avec  les  pieds,  parle  regard, 
par  la  tête,  il  s'est  servi  d'un  glaive,  d'une  lance,  d'un  trait  (5).  Il  a  porté 
la  main  de  ce  côté-ci  (6)  et  non  de  celui-là  ;  il  était  assis  de  cette  façon  ; 
il  me  regardait  de  cette  manière  ;  il  était  debout  et  il  s'est  penché  vers  la 
terre  ;  ils  étaient  détournés  et  laissaient  à  découvert  des  parties  sans  dé- 
fense, en  sorte  qu'on  pouvait  les  blesser  ;  leurs  chevaux  étaient  de  côté, 
ils  ne  pouvaient  s'en  servir  comme  de  rempart;  il  était  tourné,  c'est  pour- 
quoi il  n'y  prit  pas  garde  ;  il  me  tournait  le  dos,  il  était  renversé,  com- 
ment l'aurait-il  vu?  En  raisonnant  ainsi,  ou  d'une  manière  analogue,  vous 
paraîtrez  dire  des  choses  qui  se  rapportent  à  l'affaire,  et  donner  des 
preuves  de  la  vérité. 

Mais  on  a  des  motifs  pour  commettre  une  action,  car  sans  cause  rien 
n'aurait  lieu.  Or  voici  les  causes  que  nous  distinguons  :  on  peut  agir  de 
son  plein  gré  ou  par  nécessité,  par  intérêt,  par  mécontentement  (7),  avec 
méchanceté,  par  simplicité,  de  son  propre  mouvement. 

On  doit  distinguer  de  même  diverses  sortes  de  mauvais  traitements  : 

cùz.  é;î<T7t.  —  1.  7-8.  Les  mots  vcmtî':oj  km  -■iin'ïj-izvi  me  paraissent  superflus.  —  1.  9, 
Rihnken,  Oïv./t.v  âpav,  /.ai  i  y.aipi;  i-i  £(i|x»vo{  cV.a.  M.  Walz,  h  ffiôtau  pbMpqe,  appr.  par 
M.  BaKK.  —  1.  11,  vh  ï/v.-i  n'est  pas  nécessaire.  —  1.  15.  J'ai  transporté  après  /.o-ywv  les 
mots  tt,  jjttfi  i-r.'J.r.ai...  piXât  qui  sont  évidemment  déplacés  après  Si  àr.&tav  (1.  25).  —  1.  1 7, 
M.  Iïake,  rare  ou  y.aOfiiTi.  —  1.  23.  Le  même  pense  qu'il  faut  corriger  :  ro  Si  tto'.îîv  twv 
ainwv  Èsrtv.  Je  lirais  simplement  rcù  Si  ircistv. —  1.  2(>,  M.  1!ake,  au  ou  NCttVrac  — .  S.  ci:  ri 
-i-.  M.  YYai.z,  )uuao5fMv.  M.  Spengel  explique  le  mot  toûto  comme  remplaçant  zo  «mit*. 
Il  propose  délire  utuitm  ion,  tcjt;  -.  f,  vn  titmitt  Je  remplace  tojtc  par  tirco;. 

(')  Comp.  Quintil.  I.  0.  VI,  1.  15,  16.  (6)  L'auteur  fait  allusion  au  passage  de  la 

(*)  Comp.  Cicéron,  de  l'Invention,  I,  26  harangue  pour  la  Couronne,  p.  303, 5  (Bake). 

et  27.  Quint.  1.  O.  III,  6,  26.  tota  avons  transporté  au  §  5  les  mots 

(5)  V.  la  note  critique.  que  les  autres  éditions  placent  ici. 


.'UO  AOrriNOÏ  TEXMI  PHTOPIKH.  [§§  7-10. [ 

(7wlu.a,  dq  rxjv  ipu^v,  eès  rà  âeroç,  eîî  ôc£av,  [sic  yj>fjij.xxx]  •  eîg  [rravra] 
7ra0efv  ou*/.  èSuvaro  •  sariy  oîov  7ra9sfv,  é'artv  oïoy  ^  itoc&eïv,  xod  yxp 
àizxBn  xvjx  taxi.  Aa^êave  oùv  [rà  ëvavn'a]  /.xi  xb  "ndayuv  eiç  xyopuxi 
Xcywv  râ>v  Trpoç  Çr/xvaiv  auvreivôvrwy. 

§  8.  Eripa  iïixîpsaiç  fôe  lôyovç  évSiStojr/  rç  /.arà  ras  xiaBriasiç  yivo-  5 
fjtévïj  •  xaù  yà(o  oc7ro  rourcov  {j.iQo§oç  evpéasdiç  yivsxxi,  xaà  Tzpxyaxxe^ay} 
xxg  maxziç,  Ixuêxvsiv  ava/oytÇc^evoç,  cov  eîo^ç  bp.oi.wj  yi  xvop.oiwj  rw 
•Ç^rouaî'vct),  y.ai  TïpoçeuxÇoiV  rà^  5ô£aç  xvxlèyoiç  ojv  fr/.ou!7as.  Ta  yà/3 
r.xpx%ziyp.xxx  y,xl  xx  hBvp.r,p.xxx  eç  wv  •hvjovaxp.zv  ïpyzxxi  r\  wv  eTràa-- 
%o^ôv  rç  cov  hzovr,axu.vj,  xnxcp.îyoi,  yeuô^evoi,  Tràtfav  xïaBrtavJ  xiaBxvôaevoi.     10 

§  9.  ILooç  rourotç  cTôjOoy  eîdo;  ^ixipiaeoig  rô5ô  àvusrt/.torarov  de  eu- 
peatv,  rà  avp.ceSny.oxx  y.x\  xx  avvjizdpyovxx  xdïç  npoç&xoiç  re  xat  Trpa- 
yfzaat  &aê)i7reiv,  ru^aç,  xiyyxç,  «Xna'aç,  yevyj,  TrXourous,  xpcr.ovç,  yjByi^ 
iïôçxç,  àSo^t'aç,  npoçetç,  dpyixç,  y.xl  oax  xllx  Ttpbç  xoitxoiç  vr.dpyzi 
iy.xGXtà  •  eti  rwv  Tcpayfuxrodv  xpônovç,  y.otvcovtaç,  iprmxç,  yxxxp.ovxq  aùv  15 
éxépoiç,  xivi  cp.oix,  xbi  dvôp.oix,  xlvi  xx  aura,  rtva  ovra,  «  tfoiv  ovra, 
toQev  xpyopsua,  T:xvôp.evx,  xlvxq  ïyyjxx  xxç  xixîxç,  xivxq  dvdy/.xç,  epa- 
ve(oàç  xai  àcpavef.;  aîrt'aç,  /.ai  b'aa  àv  aurès  evpoiç. 

§  10.  IlaVra  /yivroi  etç  raûra  xvzvzyBr>aixxi  •  vr.xpyjxo*  Be  y.xl 
rouroiç  >?'  ye  rcôv  reXouâv  xecpaXaicov  Ôiatç  enî  rw  Ç^r^uart,  xat  rô  IcpajO-  20 
fjtiÇetv  rà  reXncà  "/.ai  yvjiy.x  xat  ru7:co5yj  rorç  îSr/twràrotç  /.at  saTZtpuyo- 
uIvolç  [xoïç  xu.yiç§r/xqv[A£Voiç]  Ttpdypixai.  Taûra  yà(o  Trpô?  cûlinAx  iïtxt- 
povpsuoc  xx  yiv/]  jtal  etôyj  rwv  Çyjr/jaàrwy,  "/at  rà  sv  bpyàoKù  papioi 
y.xBsaxriv.ôxx.  Rat  bpydvutv  xi  jtaXou/xevat  TrtOTCtç  /.ai  tottoi  ïrtrrewv  xaJ 
xyopuxl  r.o/Jri-j  dyBovixv  èysipouai  ).ôywy.  25 

VAR.  —  1.  1  G.  Ta  èx.rà.  —  1.  2  GBLMb  où  Suvarov  èa-riv.  ftrrtv.  —  1.  5.  Mb.  porte  en 
lettres  rouges  «à  la  marge  les  mots  i-ripa  S'taîpîot?  àçopatov. —  1. 6-7  L.  om.  y.%\  ^àp...  inaxuç. 
—  1.  6  Cod.  7rpafiaa'r^ï'- —  "•  7  GBLMb.  eiosî.  — 1.  7-8  L.  àwpMtn  ^r,TOj;xî'vwv. —  1.  15-16 
GBLMb.  om.  aùv  ÉT=pci;...TÎva  ovra.  —  1.  20 Cod. t,  ts  twv. — 1.  21  Cod.  ^svtxMTârot;.  ^yji7. 
îâ't/.wTàrot;.  —  1.  22  L.  dutattÇirrcuuivGtc. 

CONJ.  — 1.1.  Les  mots  eîç  ypxaaTa  7;âv7a  sont  la  glose  de  eî?  rà  èx-toç.  V.  le  fragment 
pbil.  n°  XXII.  M.  Bake  lirait  sîç  Trâvra  â  waGïïv  ^àwc-nu,  et  retrancherait  les  mots  e<jtiv 
ciov...  u.ifi  Traôsîv. —  1.  3.  Le  même  changerait  rà  èvavrta  en  t%  ts  aiT*.*  qui  correspondent 
suivant  lui  à  toitoicIv. —  Le  passage  deviendrait  suffisamment  clair  en  transportant  devant 
Traôclv,  1.  2,  au  lieu  de  a;  Trâvra,  les  mots  rà  ÈvavTta  qui  sont  mal  placés  après  Xâu-Pave 
oùv.  M.  Sl'ENGEL  a  mis  dans  son  texte  *àv  tw  Tziay^. —  1.6,  M.  Bake,  ■n^x^u.xzv'jrsr, , 
M.  Spengel,  irp^aocTêûcu.  V.  Budœi  Comm.  ïing.  gr.  p.  308.  Morus  ad  -.  Ott.  XV,  9.  — 
1.  9  M.  Bake  supprime  ss/srat  saus  en  avertir.  —  1.  10, M.  Spengel,  bv  ÈTrâO&u.£v.  — 1.  Il, 
V  Epi  tome  donne  àvjrwwTarov.  —  1.  17-18,  M.  BAKE  a  omis,  sans  doute  à  cause  de  l'ho- 
mœot.  les  mots  riv?.:  ivxfx...  àçavôï;  air-a;.  —  1.  21.  Il  convient  de  remplacer  le  ternie 


[Cil.  L]  MAMKL   l)i:   RHÉTORIQUE   DE   LOXCLN.  317 

Qu'avcz-vous  eu  à  souffrir  dans  voire  personne,  au  physique  et  au  moral, 
dans  vos  biens,  dans  votre  réputation?  On  ne  peut  souffrir  des  maux  con- 
traires (8)  ;  on  peut  être  offensé  d'une  manière  et  non  d'une  autre  ;  car  cer- 
taines choses  sont  à  l'abri  de  toute  attaque.  Servez-vous  donc  des  diverses 
sortes  d'offenses,  dans  cette  partie  du  discours  qui  se  rapporte  à  la  recher- 
che des  laits. 

Les  arguments  fondés  sur  le  témoignage  des  sens  offrent  aussi  une  mine 
assez  riche  de  développements.  On  en  tire  une  méthode  d'invention,  et  l'on 
peut  par  le  raisonnement  en  déduire  des  preuves,  soit  en  saisissant  des 
analogies  ou  des  différences  entre  ce  qui  a  été  vu  et  ce  que  l'on  cherche, 
soit  en  rapprochant  les  soupçons  ou  les  conjectures  de  ce  qui  a  réellement 
été  entendu.  En  effet,  les  exemples  et  les  raisonnements  se  tirent  de  ce 
que  nous  avons  entendu,  éprouvé  ou  effectué  ;  ainsi  que  nous  le  savons 
par  le  moyen  du  toucher,  du  goût,  de  toutes  nos  sensations. 

H  existe  aussi  une  autre  classe  de  moyens  très-favorables  à  l'invention, 
qui  consistent  à  considérer  les  circonstances  fortuites  ou  habituelles  qui 
accompagnent  les  personnes  ou  les  choses,  comme  les  faveurs  du  sort,  les 
talents,  l'âge,  la  naissance,  les  richesses,  les  manières,  les  mœurs,  la 
bonne  ou  la  mauvaise  renommée,  les  occupations,  le  loigir,  en  un  mot, 
tout  ce  qui  concerne  chaque  individu  ;  et,  quant  aux  choses,  leur  mode, 
leurs  rapports,  leur  isolement,  leur  rapprochement  une  à  une  ou  avec 
d'autres,  la  ressemblance,  la  différence,  l'identité,  la  qualité,  la  place,  l'o- 
rigine, la  fin,  les  causes  nécessaires,  évidentes,  obscures,  et  toutes  les  con- 
ditions pareilles  que  vous  pourrez  trouver ,  car  elles  se  rapportent  toutes 
à  celles-ci  (°).  - 

Appuyez  ces  considérations  de  l'exposition  des  preuves  tirées  du  but 
pour  fixer  la  question,  et  accommodez  tous  les  moyens  que  fournissent 
soit  l'intention,  soit  la  nature  de  la  cause,  soit  la  marche  ordinaire  des 
choses,  aux  faits  les  plus  particuliers,  aux  affaires  compliquées  [ou  <l< ui- 
I ruses].  C'est  ainsi  que  se  distinguent  les  unes  des  autres  les  diverses  espè- 
ces et  formes  de  questions,  les  diverses  parties  établies  dans  la  rhéto- 
rique. Ce  que  les  rhéteurs  appellent  preuves,  les  lieux  et  les  sources  des 
preuves,  fournil  abondamment  matière  aux  discours  (,0). 

f£vi5iMTâ7«;  par  Hvuteén^  que  donne  VEpitome.  M.  Spengel,  tiiourrémç.  —  1.  22.  La 
place  même  des  mots  rot;  dtfMpwfl.  montre  qu'ils  sont  une  explication  de  ipattouippulvotç. 
—  1.23,  M. Finckh^îv  cs-pvwv  u.iîpa,  s'appuyant  sur  Valckenaer  (Hérod.  III,  120).  V.  plus 
haat,  p.  31  i,  1.  9,  àv/p'Jvoy  «-ctpa.  — 1.  24-25,  M.  I!akk,  77Î<ï7emv  rro/./à;  Açoppàc  XOt  à'r0c- 
vww.  —  717701  77{c7c<ov  /.?'.<.  ifopfiaî  me  semble  une  tautologie. 

(8)  V.  la  note  critique.  (•<>)  Correspond  au  §  7  de  VEpitome. 

(9)  Correspond  au  g  6  de  YEpUomc. 


318  A0IT1N0Ï  TEXNH  PHTOPIKH.  8  H.] 

KE4>AAAION    b' 

FIEPI  OIKONOMIA2. 

§11.  E7T£i§>7  ôè  zlp'ozxi  v.x\  Ttzpt  zoiizwj  xTioyjxàvzoiç  te  y.x\  uz- 
rpt'coc,  p.vr,u.ovzvzzQV  zazl  tgov  e7rt)iywv,  cî>y  ^  ph  àivautç  x.ai  rà  ê/oyov 
xvxpvYJaxi  zx  zipr,phx  zxiq  htxvfôoiq.  Avïfiazzxi  zb  bp-oloy-rfièv  zïzz  Y.pzlz- 
zov  zïzz  y.xI  xe^P0V  T0'5  pspiGp-oïg  y.xl  zyj  nxpxShzi  tcôv  bpoloiv  y.x\  twv 
evavTitov  •  ozxv  yxp  xmiïziyBfi  zi  Tipxypx,  ctjtw  to  npxypx  xv^zzxi.  5 
Xpy/ffTc'ov  Se  ro?g  £TTt>.oyotç  &çxzp  v.xl  zoïg  npooiuioiç  T.o)j.xyji  '  xoà  yàp 
ev  toîç  xaS  ézacarov  aTroâstxvufjtivot?  to  eî5oç  xvzGyv  yjrhGww,  kxi  Tzpbç 
zû  vùa  zov  ).oyou  ^pxazripiov  kxi  v.xzx7;pxY.ziY.bv,  zov  zz  ^iv.xavhv  izxpo- 
\vvzi  iïovvxi  v|>y;cpov  y;v  |3ov).£Tat,  rç  zovvxvzîov  w?  6  (psiycov  TrapatTfiîrat. 
AuËa  §è  p.cDxizx  ri  xizix  xaù  zb  réXoç,  eàv  c^ercécrjifi  zx  avp^xivovzx  'z\  40 
hixazov  yjxi  zxç  àpyxç,  zdv  T.pxr/pxzoiV  •  xvzb  yxp  èxaarov  xarà  p.ovxç 
f/atpWf  zzzpov  Zï  zc,  zzzpov  ôetxvywv,  oiç  x-o£xbziv  TTî'cpuxev,  xvtyiaziç 
Y.xl  zx  pu  yzv'opjzvx,  yzvzaQxi  5è  opoiç  iïvvxpzvx  tw  Tipx.yp.xzi  r.poqzi- 
Oziç.  Arjlov  ôè  ozi  y.x\  Y.x9xipzïzxi  zov  T.pxyp.xzoç,  zb  psyzSog  tmu  r,  d\lx 
twv  bjxvziwj  bzxv  zAzyyriç  zr,v  xv\r,aiv  zov  Y.xTnyopovvzoq,  xcà  zovç  ).s-  15 
yovq  y.x\  zx  Tzx\xlap.xzx  zyjç  zzyvr/ç  •  xyxip&v  p.zv  xvzbç  zx  pu  yzvo- 
pjzvx,  pôvx  ôô  zrtpwJ  zx  Ttzrrpxypivx,  y.x\  zxvzx  zlxzzûv  zoïg  pv/.pozz- 
poiç  xtMy.xÇz  Y.xl  iïzUvvz  bzi  ovzoig  xv  tîxv  izxvzl  ouoiov  yivoizo  v.xl  zb 
auiY.pozxzov  TW  peyfozoù,  z'î  ziç  zx  prt  ovpÇxvzx  iïisijoi  \y.xzx\oyi£,oizô\  w? 
yêyovÔTa,  y.xl  twv  xvzûv  ziprtp.xzwj  v.xl  y.olxne(t)V  zxvzx  ^cr,rjôzxi  •  zovzo  20 
dk  twv  xZiymzxzoiv,  pxxj  zipjup'ixv  eivxi  ~xai  zoïg  xiïc/.flp.x<7i.  Toixvzx 
r.pbç  zr,v  x\)\rt<ivj  ).£xt£ov,  Y.xl  Zix  zovzoiv  zb  izpxyp.x  ap.iY.pôzxzov 
"Koizïv  èKiyzipriziov,  zî,  wv   zrv  hpyhv  twv  ^aa^svTwv  zSxaazlopz-j   y.x\ 

èiù.vaouzv. 

VAR.  —  1.3  Cod.  £'jp/!aéva.  Epit.  sîpr.as'va.  —  1.  18  Mb.  S'jîxvje  )ta't  &5rw;.  GBL.  ourtoç  av 
wàv  TravTÎ.  A.  eî  av  wavTïi.  —  1.  19  Cod.  /caTaXG-^ÇotTC.  —  1.  20  G.  om.  Ttar.aâ-rwv.  — 
1.  23-24  Mb.  Tiôaaïûcaev  è/cXûacasv.  GB.  ti6xo(7J'jcvtîî. 

CONJ.  —  1.  3,  M.  Bake,  tt\)lf.axi  te  tô  o;j..  comme  YEpitome.  —  1.  5,  M.  Spengel  re- 
trancherait TTpà*yi».a  ou  après  àiTçoStiyJàf,  ou  avant  auEîTai.  —  1. 10,  M.  Bake,  èçîtx^t,;  à 
cause  de  ili^yy;  (1.  15).  —  1.  15,  M.  Finckh,  tô>  ÈvavTiw.  M.  Spengel,  TcùvavTÏov.  —  1.  16, 
le  même,  sOtt;;,  c.  à  d.  aù^aew;.  —  1.  18,  M.  Bake  a  suivi  avec  raison  la  leçon  des  mss. 
Sri  vjtw;  âv  «âv  «avTt.  —  1. 19,  Ruhnken,  %tt\  /.%-%X(t^.  M.  Finckh,  xsù  XoyZ/Azo .  Je  crois 
que  /ca-x>.o'YÎÏoiTo  n'est  qu'une  glose  de  îuÇiot.— 1.  20,  RunNKEN,  rt{M»pi^MÎrt»v. —  1.  22,  M. 


[CH.  II.]  MANUEL   DE   RHÉTORIQUE   DE   LONGIN.  319 


CHAPITRE  II. 


DE   LA   DISPOSITION. 

Puisque  nous  avons  traité  ce  sujet  (')  d'une  manière  suffisante  et  conve- 
nable, il  faut  passer  aux  conclusions  qui  ont  pour  objet  et  pour  avantage 
de  rappeler  ce  qui  a  été  dit  au  moyen  des  récapitulations,  et  de  relever 
ou  d'affaiblir  l'importance  de  ce  qui  a  été  avoué,  au  moyen  des  divisions 
et  par  la  comparaison  des  faits  semblables  et  des  faits  contraires  ;  car  on 
donne  du  poids  à  une  chose  en  la  démontrant.  11  faut  faire  un  fréquent 
usage  des  conclusions,  de  même  que  des  expositions  ;  car  elles  sont  utiles 
après  chacune  des  démonstrations,  et  à  la  fin  du  discours  la  conclusion  a 
beaucoup  de  force  et  de  puissance  pour  exciter  le  juge  à  prononcer  la 
sentence  que  l'on  désire ,  ou  au  contraire  pour  le  fléchir  en  faveur  de 
l'accusé.  La  cause  et  l'intention  ajoutent  aussi  beaucoup  de  poids  au  dis- 
cours, quand  on  examine  comment  les  faits  ont  résulté  l'un  de  l'autre,  et 
les  principes  de  ces  faits;  car  chacun  d'eux  pris  à  part  est  peu  de  chose  ; 
mais  en  montrant  comment  l'un  a  été  amené  par  l'autre,  vous  fortifierez 
vos  arguments,  surtout  si  vous  chargez  le  défit  des  conséquences  qui 
n'ont  pas  eu  lieu,  mais  qui  auraient  pu  avoir  lieu.  Il  est  clair  que  l'appré- 
ciation du  caractère  de  la  partie  adverse  diminue  aussi  la  gravité  de  l'ac- 
cusation, si  vous  parvenez  à  convaincre  l'accusateur  d'exagération ,  si 
vous  montrez  l'habileté  de  ses  discours,  les  artifices  dont  il  a  fait  usage. 
Mettant  de  côté  les  faits  supposés,  retenant  ceux-là  seulement  qui  ont  été 
accomplis  et  les  atténuant,  comparez-les  à  d'autres  faits  moins  graves,  et 
montrez  que,  si  l'on  suppose  des  faits  qui  n'ont  pas  eu  lieu,  et  si  l'on 
raisonne  comme  s'ils  étaient  arrivés,  on  rendra  toutes  les  fautes  égales, 
la  plus  légère  à  la  plus  grave  ;  qu'il  faudra  appliquer  à  tous  les  cas  les 
mêmes  amendes  et  les  mêmes  peines;  or  c'est  le  comble  de  l'injustice 
d'infliger  la  même  punition  pour  tous  les  délits.  Voilà  ce  qu'il  y  a  à  dire 
sur  l'exagération  ;  il  faut  s'efforcer  de  celte  manière  d'affaiblir  la  gravité 
de  la  cause  ;  car  c'est  ainsi  que  l'on  calme  et  que  l'on  dissipe  la  colère 
des  juges  (3). 

SPENGEL,  ff|UXfôrtfOV.  —  1.  23-24,  RUHNKEN,  rtGaaa.  MU  Xûccy.iv.  M.  WALZ,  rtô.  *at  èxX'jcre- 
[j.vi.  M.  Ij.vke,  ntaotéomc  ixXueo|MV.  M.  SPENGEL,  TiôaaasûovTs;  at.gsu.îv.  Je  lirais  i\  oiv  ocv 
ttiv  opv  t.  8.  Ttôxaaeûcoatv  neà  bû&OtàUM. 

(*)  Il  me  semble  que  ce  §  et  le  suivant  (2)  Les  principales  idées  de  ce  §  se  re- 
seraient mieux  placés  après  le  §  t5.  trouvent  dans  les  §§  8  et  19  de  YEpitome. 


320  AOITINOY  TEXNH  PHTOPIKH.  [§§  1*2-14.] 

^  12.  Al  ds  xyopit.xl  xi  toov  râaxzwj  rotç  OTtAoyotç  ex  rrçg  aùr>5ç 
Zioapé'jctàÇi  yjÇ  iïiYipYixxu.sv.  Miyiaxov  $  y.ty.pbv  y.xl  cpovXoy  ro  r.pxyu.x 
rowro  JcaraTxsvaÇetv  £y  rots  STTiXoyois  eîwQausy  •  to  §1  [et  yzyivrtxxi  r\  («9,3 
Serrât  èxipoiv  àTroSst'çewy,  y.at  rvfe  ixpoiXYig  ij/r/cpou  ro  rotourov  xat  toO  77/000- 
rou  Xcyou.  5 

§  13.  riept  51  zyjs  oiy.ovoiJ.ixq  y.xl  iïioutaeoiq  npooiulw  y.xl  h*ir,yh- 
asoiv  xat  [rwy]  lînXoyeûv  xvxyt.x~.ov  npœtnéîv  xozovxov,  oxi  xoïç  uhi  Tipooi- 
p.mç  lùœioviv  èv  xoïç  p.syxloiç  Tipxytxx'Ji  v.xl  ^ixoeo)riu.ivoig  yprt(Jxiov  • 
èày  5è  iiTzlp  fuxp&v  y.xl  cpayXooy  o  Xôyo?  >?,  ps.iy.pbv  éarw  to  r:pooiy.iov. 
ILpriGziov  ôè  to?s  Tzpooitxloiç  y.xl  itpb  xàv  Ttxpx$o\wJ  iniyzipnu.xzrjyj,  y.xl  10 
7T/30  Trayro;  ro3  /xsXXovtoç  5ô^êty  àrcTroo?  ê^çetv,  xày  ratç  xpyotiq  y.xv  ratç 
rsksi/tcâç  twv  y.araaxêuaÇoiyiycoy  •  wç  ay  dyopi%r,<;  y.xl  iïtxpBpoïç  xx  ûprt- 
abusvx.  Rat  rov  Xoyov  xvxlxufixvîLç  [/.spiÇoiv  roâç  roôy  Tzpoowiow  èa|3o- 
XaFç  rà  ÇyjTou^eya  ■  TCtSaycoraroy  yàp  toûto  xat  prr.opm'ùxxxov  ro  ye'yog 
roôy  Xôywy  o  xîxXyjrat  T:pooi[uov,  v^  rtxpxo-y.cVY)  y.xl  Bepxr.dx  xûv  xypooi-  15 
y.év(ùv.  Oroo  §è  ay  Xôyoo  p?  7rpoç/5  raûra,  èaxépyjxxt  xrjç  mSxvôv/ixog 
xvxiaBr,ai.xv  evdeiy.vups.svoc  xov  Isyovxog  y.xl  iroXX^y  à^a5tay,  si  p.rixs  ùtv 
"Kxayovaiv  oî  xyovovxsç  pjixe  wy  xvxbç  Xéyst  Tipxyp.xxo)v  y.ptxriç  yivrjxxt 
5t  wy  xi  xàv  Tzpooipiwi  evvoixi  izxpiaxxvxxi ,  izpxùvôvxoiv,  Tzpozvnovpié- 
v<ùv  xx  fzéXXoyra  y*at  •Kpoy.xiït.axxpivwv  xriv  xypoxaiv  e£  wy  àv  ûiret-  20 
IttàftSV. 

§  14.  ÀXXà  xaî  "Kzpl  ^irr/Yiictàq  XjxréùV,  on  yjxI  dix  TrXetovwy  xat 
D.xyj.ax<x>v  ëfaotç  xv  xriv  §>î).W!7ty  rwy  Ttpxy{j.xxoiv  •  ay  fxèy  >7  TToXXà 
v:pxyp.xxx,  5tà  rroXXwy,  ay  §è  oXt'ya,  §t  z\xyio~xu>v .  E7rsy.5t§a'^etç  yàp  £tç 
TzpoxxGSiç  â'ywy,  xat  7ro).Xàç  ^t^y^aEtç  ras  £7ît  p.ipovq,  y.xx  £tôoç  ovo\xx(jiùv 

VAR.  —  1.  2-3  C.  om.  ufprrev..'.  xaTaaxeuâ^tv.  —  1.  3  Pb.  -rf-joviv.  GCMab.  om.  ^rys- 

vriTai.  C.  om.  ■y£-ysVr,-at  r,  u.ti.  Mer.  to  ^'  et  t/.ri.  —  1.  9  Cod.  lin.  GULMa.  ^/.»cpôv  xat  to 
wpootatov  i'o-Tti).  CMbA.  om.  I'ittu.  Pb.  è'aTw  o>  to  wpootfAtov.  —  1.  12-13  Cod.  etsr.asva.  — 
1.  13  GBMa.  àvaXafj.pàviri;.  —  1.  15  Cod.  ri  wapaax. — 1.  16  GBMa.  o-Tî'psTat.  CV.  (JTs'sr,Tai. 
A.  so-T£ar,Tat.  ■ — 1.  18  PaMa.  X^pp, 

CONJ.  —  1.  1.  Je  crois  qu'il  faut  lire  èv  toi;  ètciX.  —  1.  2,  M.  Bake,  xai  5ti  as'^a  Ivcn 
•ïi  [Atxpôvx.  t.  X.  corr.  adopt.  par  M.  Spengel,  qui  ajoute  p.àv  après  8n. —  1.  3  L'observa- 
tion de  l'auteur  me  paraîtrait  plus  conforme  à  la  marche  ordinaire  des  discours,  si  on 
lisait  vi  Tct;  -irpootatot;,  au  lieu  de  h  tcï;  sttiX.  Les  mots  et  -j'£-ye'vir,Tat  r,  u.r„  à  cause  de  leur 
place  et  des  diverses  variantes  auxquelles  ils  donnent  lieu,  me  semblent  être  une  expli- 
cation marginale,  probablement  de  to  tmoûtov.  —  1.  7.  MM.  Bake  et  Finckh  ont  inséré  xaî 
7rto-Tetov  après  Sv/rpia.  —  1.  8,  M.  Finckh,  ^taPePonae'vot;.  —  1.  9,  M.  Bake  corrige  r,  pour 

Et«.  —  1.  11.  Le  même  lit  àTorcw;  pour  oûtw  ttcoç.  —  1.  12-13.  Le  même,  lipnao'ftsva 

àvaXajApâvTp;.  —  1.  15,  Ruhnken  propose  ivpo&tatwv  r  irapaax.  Mais  alors,  observe  M.  Bake, 
il  faut  tô  (j.e'poç  t<ov  Xo-j'wv.  Il  lit  r,  wap.  —  1. 16,  Ruhnken  aTepeÎTat.  M.  Bake,  CTepeTai  avec 


[CH.  il.,  MANUEL  DE  RHETORIQUE   DE   LONGIN.  3:21 

Les  sources  des  preuves  dont  on  fait  usage  dans  les  conclusions  se  clas- 
sent d'après  la  même  division  que  nous  avons  adoptée.  C'est  dans  les  con- 
clusions que  nous  avons  coutume  de  représenter  la  cause  comme  impor- 
tante, ou  légère  et  sans  gravité  ;  et  pour  cela  il  faut  recourir  à  d'autres 
démonstrations.  Il  dépend  [néanmoins]  du  premier  prononcé  et  du  pre- 
mier discours  que  l'affaire  se  présente  ainsi  (*). 

Quant  ù  la  distribution  et  à  l'arrangement  des  exordes,  des  narrations, 
des  preuves  et  des  conclusions  (*),  il  est  seulement  nécessaire  d'avertir  que, 
dans  les  causes  importantes  et  qui  donnent  lieu  à  beaucoup  de  débats,  il 
convient  de  faire  plusieurs  expositions,  mais  dans  les  causes  simples  et 
ordinaires,  l'exorde  doit  être  court.  Il  faut  aussi  employer  les  exordes 
avant  les  arguments  qui  doivent  exciter  quelque  surprise,  et  avant  toutes 
les  assertions  qui  doivent  paraître  hasardées;  soit  au  commencement,  soit 
à  la  fin  de  la  confirmation,  afin  de  déterminer  et  d'expliquer  le  sens  de 
vos  paroles,  et  afin  de  ranimer  l'intérêt  en  distinguant  chacune  des  ques- 
tions par  un  nouvel  exorde.  En  effet,  de  toutes  les  parties  du  discours, 
l'exorde  est  celle  qui  contribue  le  plus  à  la  persuasion  et  qui  offre  le  plus 
de  ressources  à  la  rhétorique  ;  il  prépare,  il  dispose  favorablement  les 
auditeurs.  Le  discours  où  manquent  ces  précautions  oratoires  est  prive 
de  tout  moyen  de  persuasion,  et  révèle  l'ineptie  et  l'extrême  ignorance  du 
plaideur  qui  ne  sait  juger  ni  de  ce  qu'éprouvent  les  auditeurs,  ni  des 
choses  dont  il  parle,  et  qui  n'en  sait  tirer  aucune  idée  propre  à  un 
exorde,  pour  calmer  les  esprits,  pour  exposer  l'objet  de  l'accusation,  pour 
réclamer  l'indulgence,  présenter  les  conséquences  du  jugement  et  piquer 
la  curiosité  par  d'adroites  insinuations. 

Pour  ce  qui  concerne  la  narration,  l'on  peut  exposer  l'état  des  choses, 
ou  par  de  longs  développements  ou  en  très-peu  de  mots  ;  si  les  faits  sont 
nombreux,  il  faut  entrer  dans  beaucoup  de  détails  ;  s'ils  sont  en  petit 
nombre,  il  convient  d'être  bref.  Vous  instruirez  complètement  vos  audi- 
teurs en  leur  exposant  l'étal  antérieur  des  choses,  puis  en  racontant 
successivement  les  faits  en  ayant  soin  de  spécifier  préalablement  ce  (pie 

les  mss. —  1.  17,  M.  Bake,  iv$cutwjifou,  à  cause  de  l'emploi  de  ce  verbe,  -epi  &|t.  S.  XIII, 
§2.-1.  18.  Le  même,  i-ptsaTïi;  pour  x.jitt,;.  M.  Spengel,  ^vitou.  —  1.  19,  M.  Bake  re- 
tranche t,;j.()v.  M.  Spexgel  lit  "hpXv  KiroujMvwv.  —  1.  22.  Le  même  condamne  irXtiôvav  qui 
ne  s'accorde  ni  avec  jcoXX&v  ni  avec  iXtt£t<ra»y.  —  1.  30,  M.  Bake,  iWj;  -s^z-xii:;  eiçx-yMv 
ttoXXà;  /.al  iarrnotiç. 

(5)  Si  l'on  met  ii  toi;  -icitaîa;  au  lieu  «  l'autre  cas,    il  faut  recourir  à  une  dé- 

de  èv  toï;  i-'.'/.'Jvctç,  correction  qui  rendrait  -  monstration  différente;  il  dépend  du  pre- 

la  phrase  plus  claire,  il  faut  traduire  :  «C'est  «  mier  prononcé  et  du  premier  discours  que 

«  dans  l'exorde  que  nous  avons  coutume  de  ■  l'affaire  se  présente  ainsi.  •• 

«  représenter   la  cause  comme  importante  (*)  Suivant  M.   Spengel,  le  chap.  de  la 

>■  ou  légère  et  sans  gravité  ;  suivant  l'un  o>t  Division  ne  commence  qu'ici. 

34 


322  aoitinoï  texnh  phtopikh.  [gg  14-17.] 

èv  roïç  Toooiuîoiç  o   {lùXtiç  xnodziyvuziv  yxl   Zirr/zfoBxi  •  si  yxp  r.xvrx 
xu.x  xSpôoiç  zpzïç,  rxpx%ziç  rz  yxl  rxpxyhm~ri . 

§  15*  Ev  51  tow  yzyzlxloiç  roïç  rôiv  Trtarewv  k&c  toîç  eïoe<7i  toutcov 
Ttpàrx  Br/Gîiç  y.où  rsÀeur«t«  rx  rtxvrwj  ypocncrrx,  xaî  l£eXsy|ci£  rà  twv 
avn5iV.wy,  rà  axfipx  y.oà  xtjBzvY]  rcl5v  apyj^évcov  ^71  zyzivwj  r.porxrr<s>v,  5 
xat  b'aa  pxiïîoiç  lïxjxi  iïvjrjGY]  •  -porzvzïç  5  où^  by.oî<j)ç  èyewoiç,  aXX 
oîcv  rs  (xoOdarx  zhzniyzip-nrov  dvxi  aoi  •  et  yà(o  aros  rwv  foyyporxrwj 
àoyoïo  [rwv  £^5/5wv]  ovrwv  aX'jTcov,  17  Ta  (juiypôrxrx  trxvrov  izporxr- 
rotç,  ^iaêeêX^yj  7rpç  roùç  xyovovrxç,  v^cpovros  toO  5r/aaroû  yxrxpyxç 
yxl  [xïyiirx  [y.xï]  axyûç  xxovaxi  Bz\ovroç.  10 

§  16.  H  51  cp'a-^  rwy  OTiXôywv  avnorpocptoç  roïç  izpoowioiç  zyovax 
ziipfoyzrxi.  Ta  yàp  aura  xat  r:pooi[j.ixÇou.zvoiç  mlXxyiç  yxl  Ttporpzitovai 
rovç  iïiyxarxç  npznzi  yxrx  rb  v/rtp-x  rwv  zmlôyoiv  •  §izvr,voyz  51  o^wg 
rco  pirpw.  nXetco  yàjs  wg  ro  7:0X1/  ettj  twv  zmlôyoiv  zy/tàpzï  izpbç  rovç 
Ziyxarxg  zinzïv  y)  5tà  r>7ç  àpyriç  yxl  rfiç  7cxpxayzvr,ç.  Kaî  yxrxpyxç  15 
piv  SKacyyÙixu  zyzi  yxl  yspiaubv  rwv  x£(paXat'wv  tô  Kpooipiov  -  yxl  rr,v 
piv  iizxyyùixv  zyzi  rrjç  a7rooe/£ewç,  rbv  51  [xepi(j[j.bv  zvuxÛzlxç  zvzyx  •  râ 
51  èmlôyop  roiovrov  plv  oùoiv,  otv%Y)<nç  51  xat  xvxpu-naiç  rwv  vî^vj  /.zyjtzv- 
rtàv  yxl  rriç  vnobzazoiç  rfii  ex  rwv   npooipiw  awrzrzlzauzvr/ç. 


KE<ï>AvUION  T 

I1EPI  AEEE02. 

§  17.  Oùx,  DAyiarov  51  ^é/ooç  tyfc  fjte0ô5oy  r/?ç  xarà  rrçv  pnropiyrrj    20 
rzyy/]V  rb  Ty?ç  Xé^ewç  ion  '  rà  yàp  zvBv\m\i.xrx  yxl  r.xvrx  rx  plprt  rov 
}.oyov  yxfaerxt.  roixvrx  roïç  xyovovaiv,  hizolx  rtor  xv  sïy]  rx  rwv  Xé^ewv  ■ 
cpwç  yxp  diçiztp  rQ>v  ivvort\xxrwj  re  yxl  èmysipYiuxroiy  6  roiovrog  Xsyoç, 

VAR. —  1.  10  G. xat  fbifiaxx oaup&t. —  1.  15Pb.Jitvrvo^«v.  —  1.  16B.om.  inacrriXtav... 

y.ai  tt,v  [j.sv. —  1.  17  MaA.  sùaaôîa;.  31aL.  svsicsv.  —  1.  21  VBIb.  om.  u.spv;.  —  1.  23  Epi- 
tome,  v&r,u.aTwv. 

CONJ.  —  1.  6-7,  M.  Spengel,  ^'jvy.ar,,  BpOTlvtïî  eux-..  *X'a'  w;  oTâv  ts,  comme  plus  bas 
<û;  s'vi  |u&wra,  §5  11  et  -^'  ^-  ^EEL'  *^A'  c'ov  f*âX»»T«.  Il  faut,  en  outre,  ajouter  ou  sous- 
entendre  Jox-eT.  —  1.  8,  M.  Bake  voudrait  lire  xat  tôjv  a/e^bv  àXûruv  ovt«)v.  Je  suppri- 
merais twv  È/,8p(ov  qui  n'est  pas  nécessaire  pour  la  clarté,  puisqu'il  y  a  plus  bas  ox-jtoO. 
—  1.  10.  Je  retraneberais  y.ai  après  p^Ytàro.  —  1.  15-17.  Le  mot  xaTopyô;  et  la  répétition 
des  mêmes  termes  dans  cette  courte  période  trahissent  quelque  altération  ;  je  préfère  la 


[CB.  III.]  MANUEL  DE   KHÈTOKIQIE    DE   LO.NG1N.  ^> 

vous  voulez  démontrer  et  raconter  ;  car  si  vous  dites  tout  à  la  t'ois  et  en 
un  seul  récit,  vous  embarrasserez  l'auditeur  et  vous  vous  embarrasserez 
vous-même. 

Dans  la  division  des  preuves  et  dans  leur  classification,  vous  placerez 
les  plus  fortes  au  commencement  et  à  la  fin,  et  vous  réfuterez  les  argu- 
ments de  vos  adversaires  en  commençant  par  les  plus  faibles  et  les  plus 
futiles  et  par  ceux  que  vous  pourrez  facilement  détruire  (5).  Vous  n'insis- 
terez pas  sur  chacun  d'eux  avec  le  même  soin,  mais  vous  appuierez  par- 
ticulièrement sur  celui  qui  vous  paraîtra  le  plus  attaquable.  Car  si  vous 
commenciez  par  les  arguments  les  plus  forts  et  que  vous  ne  pussiez  les 
réfuter,  ou  si  vous  mettiez  en  avant  vos  moyens  les  plus  faibles,  vous  vous 
exposeriez  au  blâme  des  auditeurs,  au  moment  où  le  juge  est  le  plus  sur 
ses  gardes,  et  où  il  désire  qu'on  lui  expose  avec  clarté  les  points  les  plus 
importants  de  la  cause. 

La  péroraison  est  naturellement  comme  le  pendant  de  l'exorde  ;  en 
effet,  il  convient  souvent  de  rappeler  dans  la  péroraison  les  mêmes  choses 
que  l'on  a  dites  dans  l'exorde,  et  par  lesquelles  l'on  cherchait  à  disposer 
les  juges  en  sa  faveur;  cependant  leur  étendue  n'est  pas  la  même.  Dans  la 
péroraison,  on  peut  ordinairement  insister  auprès  des  juges  plus  qu'on  ne 
l'a  fait  au  commencement  et  dès  le  début.  L'exorde  doit  contenir  l'exposi- 
tion du  sujet  et  la  division  ;  on  y  met  la  promesse  de  la  démonstration  et 
la  division  en  vue  de  la  clarté  ;  rien  de  pareil  ne  se  trouve  dans  la  péro- 
raison; mais  elle  sert  à  fortifier,  à  rappeler  ce  qui  a  déjà  été  dit,  et  à 
montrer  comment  l'on  a  atteint  le  but  énonce?  dans  l'exorde  (e). 

CHAPITRE  III. 

DE   L'ÉLOCUTION. 

La  partie  de  la  rhétorique  (')qui  traite  de  l'éloeution  n'est  pas  la  moins 
importante;  car  l'effet  que  font  sur  les  auditeurs  les  arguments  et  toutes 
1rs  divisions  du  discours  dépend  de  la  manière  dont  ils  sont  exprimés; 

leçon  du  ms.  B.  ou  plutôt  la  rédaction  de  YEpitome,  §  9,  /.%:  Sti  t;>  |ifo  irpooipuov  ,«•£?'- 
y.>tr,<sv.;  twv  r,$r,   ).=/_6=vtwv.  —  1.  22,  M.   SfESGEL,  imilâ  mv'  àv  x. 

(5)  C'est  un  précepte  donné  par  la  plu-  (6)  Ce  §  correspond  au  %  9  de  YEpitome. 

part  des  rhéteurs.  V.  p.  exemple,  Auctor  ad  (*)  Ici  commence  la  partie  de  la  Rhétori- 

Her.  III,  c.  9.  Cic.  de  Orat.  H,  77.  Quint.  I.  que  de  Longin  que  Weiske  a  insérée  dans 

G.  V.  12,  li;  VI,  4,22;  VII,  1,  10.  fomp.  son  édition,  p.  192-211,  avec  une  traduc- 

Excerpta  c  Rhetoricis,  §  i  tion  latine  et  un  commentaire  critique. 


3-2  i  AOITLNOÏ  TEXNH  PHTOPIKH.  [§§47-30.] 

XltoCFocycùV  rot»  oc/.x~~xu  ~r,v  r.Ôxjirr-y.  rJfe  T.î-~z<x>ç  ■  w  rotVjv  xu.ùr,- 
reov  aùrwv,  àXX  cb^  évt  fXâEktarcc  cpvXaxrîov  TCxpxiïziyux-i  yjJO)u.zvQvç 
~oïç  âpurca  t&y  prjrôptM  ro-jr^  rôj  (xépej  yor^xahoi:^  y.xl  itepatotXkSiç  rz 
y.xl  7rouuXb)Ç  rwv  kcxr/yùixv  rl-y:rl[xvjtaq  •  TÛJew  yxp  ov5  ôriovv  Ion  rr,; 
à.yyj.voixq  y.xl  rijç  p^unfrofi  r/5^  erî  ry?  xpiast  xat  ^ixipzazi  y.xl  r.zpi-y.z^zi  5 
r>:ç  yv&pnç  y.xl  rcôv  xa5  ôtacrrov  /oytaawv,  eî  pg  avj-zbxiq  ryj  j3îà- 
rfbrnj  Xéjjei  rà  vo^aara,  xaî  pvOftMç  yjp'hTn  TrocTrcocksraroEç  ex)i£cr  te 
•/.ai  5sc7££  râ>v  ovouarwv  xat  TrX^Set  pnpLCCtomv. 

§  18.  IIo)./à  yà(o  rà  x>;Xoûvra  rôv  dy.pox~r,v  ccjzv  zrtç  àtoaroiaç  y.xl 
rrjq  Tipxryu.x~iy.xq  y.x~xrr/.z-jf,q  y.xl  ~r,q  yjOwHç  T.iBxvi~r~oi  •  ro  yàp  uov-  10 
aoeov  xsà  eiiraxroy  njç  ififiyjvewj&àç  êjuupurov  xtzxqi  y.xl  roîç  xyzAxtoiç 
Çoootç,  ovrt  ys  7ro).irtx.rri  re  xaî  Xoyixw  xat  ra'Hîw;  xï~§r,m*J  et).// «port.  Ei 
roi'yyy  rô  fjtotwtxôv  re  xat  èvxpuôvio-j  y.xl  puSprrtxov,  Evuuzrozv  zt  y.xl 
£-juu.ù.h  z'izpyxaxio  y.xl  ^ixT.ovr,axLq  ziç  ro  fibtpiêéararov,  rwv  aèv  à<pat- 
joôv  uspî,  roîc  ÔÈ  7rûoça7rrœv,  èv  xatpw  xat  ;cpst'a  x»'  y.xÀLv/r,  iïixuz-  15 
rcojv  rô  osov,  l'arat  <rot  rrtOavtoraroç  o  ).cyoç  xat  prjropiKtÔTaxoç. 

§  19.  Ot'a  Te  ^  7T«p  Ofxf)p(ù  Tzoiyztç  p*)  r.xpx  epai/ov  riyr,'7xp.zyy 
pxoz  ht  eùreXêta,  Yzy.x~.zwj  yxp  a-jrcôv  e^st  y.cyov  cÙttît/;  •]  rotoûtov  xaî 
::a(o  ApyiAÔytà  rô  Tl<xpl(x) ,  xat  yàp  oùroç  r,-y;r~xi  •  ê'rt  ôs  xat  ro  r<Sv  rpa- 
'/w5o7:oiù)v  cpOXov,  xai  ro  rôv  xwp.o5o7roitov,  ueXoftotôv  rs  îtai  rwv  rotou-  20 
roov,  to  re  rwv  aoeptarwv,  cîtou  ^Ss  ro?^  çi).oaocpo0(7£v  vnep&âpaxou  y.xl 
T.xpr,u.z/r~xi  •  rco  yiv  yào  IlXûfrwvi  »wà  roi  Hevocpwvrt,  AfoyyjY}  ~z  y.xl 
AvnaQsm  izeprccàt  ountenôvriTca  y.xl  beavwç  rr/.ptcwrxi.  Twv  ôi  p/;rc- 
pwv  rô>  xojoucpata)  ràuriTV  stvat  a-jp.ozzrr/.z  rhv  xpzrhv,  y.xl  r.xpx  rovro 
Kparâv  av  b^oxo^j  tâv  êvêfwv  rwv  ex  raùroû  yévou?.  28 

§  20.  To  ôs  êV/ov  aùr>5ç  aatpojç  re  xen  y.xSxpûz  HtùBeïv  [/vojpi'aoiç 

VAR.  —  1.  1  Cod.  A.  i-b  cayôjv.  — 1.  1-2  BLMa.  i{iiXï»TtOT  owtxC—  1.  2  G.  om.  epuXa- 
/.t:v/.  —1.  3  PbGMa  ic«jax«XX«;.  —  1.  4  GVBLCMab.'om.  I«t.  £^if.  icX«ov  7a?  oWn.- 

—  1.  6  Pb.  de  la  première  main  oruvmvst. S»U.  wr*vwiaxç\  les  autres  mss.  et  A.  suvôsivat. 

—  1.  7  Pb.  s/.).-';?-..  —  1.  8  L.  votijmctwv.  —  1.  9  Cod.  A.  JtaXwvra.  —  1.  11  B.  rè  iSwuctov. 

—  1.  12  Pb.  JiXwpo  avec  r  sur  l*o.  MaB.  i&.uçôn,  les  autres  mss.  stXr/jsTMv.  —  1.  13  A. 
pu6u.T)Tixov.  — 1.  14  A.  ^'.o-crr.'jx'.c.  —  1.  16  GBLMa.  ytr&mral  <su.  C>Ib.  om.  farat  en 
marquant  une  lacune.  —  1.  18  Cod.  eùtc'asï.  G.  vj-z^-r,.  PbLBMa  to  twovtov.  —  1.  20  Ma. 
om.  dûXov.  GBLMa.  xttun^Mrot&v.  A.  K»(M»êâV.  —  1.21  Pb  Mb.  j^apwîiTX'..—  1.  24  GLMa. 

—  y.ZX   Ti'JTC'J. 

CONJ.  —  1.  2,  M.  BAKE,  deffc.  cJtv;;.  Ruh.NKEN,  OTïcu^affTî'ov.  —  1.  6,  le  même,  arSv.r,;. 
Weiske,  cuv6f  ;  en  insérant  après  -Xî'ov  (1.  -4),  aot  èffrat.  M.  Bake,  comme  l'Epit.  (juvtuvsu;. 
H.  SPERGEL,  première  corr.  u.ti  etar,  (ruvOttvat,  deuxième  corr.  mtvj^ou;.  —  1.  9,  Ruhn- 
kr.N,  /.rj.vrt-j..  — 1.13  14.  Il  y  a  sans  doute  dans  ces  lignes  quelques  mots  superflus.  — 
1    17.  RoHNKEN.  cta  i%,  —  1.  18,  Ruhnken  et  M.  Boissonade  (Lit.  An.  II,  p.  93)  ont  ren- 


[C«.  III.]  MVMT.l.   1>E  RHÉTORIOI e   l»E   LOHGIN.  32S 

le  style  est  pour  ainsi  dire  lu  lumière  qui  éclaire  les  pensées  (-)  et  les 
raisonnements  destines  à  dévoiler  aux  juges  lu  probabilité  de  la  preuve. 
11  ne  faut  donc  pas  négliger  ce  qui  concerne  l'élocution  ;  on  doit  au 
contraire  l'étudier  avec  grand  soin,  en  prenant  pour  modèles  les  ora- 
teurs qui  ont  excellé  dans  cette  partie,  et  qui  ont  su  donner  à  leur 
style  de  l'élégance  et  de  la  variété.  En  vain  apporteriez-vous  de  la  saga- 
cité et  de  la  finesse  dans  le  jugement,  dans  la  discussion  et  dans  l'examen 
de  l'intention  et  de  chacun  des  raisonnements,  si  vous  ne  donne/,  à  vos 
pensées  la  meilleure  expression,  et  si ,  dans  l'emploi,  l'arrangement  des 
noms  et  la  quantité  des  termes,  vous  ne  préférez  pas  le  rhythme  le 
plus  convenable  (3).  En  effet,  l'auditeur  se  laisse  charmer  par  beaucoup 
de  choses  étrangères  à  la  pensée  même,  aux  arguments  et  aux  moyens 
de  persuasion  que  l'on  tire  de  la  peinture  des  mœurs.  Le  sentiment  de 
la  musique  et  de  l'harmonie  est  naturel  à  tout  le  monde,  même  aux 
animaux  qui  paissent  ensemble;  à  plus  forte  raison  ù  un  être  social 
doué  d'intelligence  et  qui  a  le  goût  de  l'ordre.  Si  donc  vous  êtes  attentif  à 
rendre  votre  parole  musicale,  harmonieuse,  cadencée,  à  employer  des 
mesures  et  des  sons  convenables,  et  que  vous  travailliez  votre  style  sous 
ce  rapport,  retranchant  ici ,  ajoutant  là,  distribuant,  selon  l'occasion  et  le 
besoin,  des  tournures  élégantes  et  bien  choisies,  votre  discours  sera  au 
plus  haut  point  persuasif  et  oratoire. 

Telle  est  la  poésie  d'Homère,  aux  yeux  des  juges  impartiaux  et  éclai- 
rés (*)  ;  telle  est  celle  d'Archiloque  de  Paros,  dont  les  œuvres  sont  très- 
travaillées.  J'en  dis  autant  des  poètes  tragiques,  comiques,  lyriques  et 
autres,  ainsi  que  des  sophistes  ;  les  philosophes  mêmes  ne  montrent  à  cet 
égard  ni  dédain,  ni  négligence;  en  effet,  Platon  et  Xénophon,  Eschine(5) 
et  Antisthène  (*)  ont  donné  à  leur  style  beaucoup  de  soin  et  une  correc- 
tion suffisante.  Quant  au  prince  des  orateurs  c'est  son  mérite  propre,  et, 
sous  ce  rapport,  il  semble  l'emporter  sur  tous  les  écrivains  du  même  genre. 

L'objet  de  l'élocution  est  d'exposer  aux  auditeurs  ce  qu'ils  doivent  con- 
voyé à  la  marge  les  mots  invnwtrivt  h  i'jrù.iï.  Je  crois,  avec  M.  Finckh,  que  ceux  qui 
suivent  :  î/.xtescv  -ya;  kutot  i/v.  3LÔY0D  ifarsrii  appartiennent  aussi  au  glossateur  qui 
indique  que  l'on  peut  facilement  confondre  ejtc/.cÏ  et  i^ù.v.;  î/v.-i  "kSrpit  signifie  NWter 
esse.  —  1.  19,  M.  Hake,  km  -r.i.-J  *\;/. —  1.  21.  Je  lirais  8  x<u  ;j.t,£s.  —  1.  23,  M.  Bake, 
twv  te  ir.r.  —  1.  24,  M.  Spem;kl,  xopxfam  xopoçouu  ra6mv.  —  1.  26.  Ne  faudrait-il  pas 
remplacer  aùrr;  par  -rr,;  XIÇmk  ou  zr,;  IpfCfflKuatittC?  —  1.  26,  fMtptgutc  ou  plutôt,  comme 
lisait  Rt  ii.NKEN,  fovtfutf  t:  /.?.'.  fMMTMf  sont  l'explication  de  mîfftf  /.7.\  XAMpuc. 

(*)  On  a  rapproché  de  ce  passage  le  ^  1 er,  ken.) 
sect.  XXX  du  Traité  ~.  'si.  rJ-^  -ip  tw  ovti         (6)  Plutarque  cite  l'Hercule  d'Antisthèiie, 

ïîiOT  reû  mû  ri  y.r'/.x  irjy.x-y..  c.    18  de  son   traité  de    la    Eausse  honte. 

(s)  Ce  §  corresp.  au  ^  13  de  YEjiilome.  '  Kuhnken.)  Denys  d'Halicarnasse  met  An- 

(*)  V.  les  notes  critiques.  tisthène  au  nombre  des  meilleurs  écrivains 

(3)  C'est  le  disciple  de  Socrate  à  qui  l'on  de  l'école  de  Socrate.  (Baké.) 
a  attribué  mal  à  propos  l'Axiochus.  (Ruhn- 


320  AOITINOÏ  TEXNH  PHTOPIK.H.  [$  20-22.] 

te  Y.xl  '/vwarwç]  rotj  abcovoutn,  y.a£  Traoà  Toyrc«>  uyj^èv  è).).t7Tcrv  ry5?  azu.vh- 
ryjroç,  a).).à  ooxefv  ^/iy  /.arà  rà  aura  to??  7roÀÀo£ç  ffuvnÔÉvaf  rà  uipix, 
"/.xl  xx  aw.xivovzx   [zx  T.pxyu.xzx]  zvjg  Siavo/aç  ayf/ooXa,  avyy.cY.px'jBxi 

51  ZÛ  yV&>OTW  XâÙ  TO   £î'v0V  •  £T£    5î  TO  Y.XvAv  TS  Y.XI   TZîplY.x)j£Z  ZfiÇ,   X^T,- 

yfoetàç  '  iïôïyxp  §yo  to'jtou?  r.oiriGxvBxi  orxoïsoùç,  rx/V  ôtfXûxnv  roy  Trpa-  S 
yuxzoç  -/.xl  zb  y.£&  r^oiir,^  u^jXoyv.  Où  yàp  ijrt^aycajflfoets  p.?;  yor,zz'.oiv 
y.zzx  ttvoç  yxpizoq  v.xl  tôovrjç,  u.er  zoo/y  T£  xat  7roo«A/a  rwv  ovoaarwv  • 
et  §£  vr.zp^zivoiç,  z/.zipoig  amzpzjhv  zbv  ïoyov  [uxq  Xs^ewç,  xaî  ^£TaT£- 
0£Îç  r>9v  cbcoXovâtaVj  Trpog  opyrçv  a£££s  /.ai  rrooç  a^5/7§ôva,  xar  d{j.yi§o- 
Xov  t^v  )i£fv  xa£  usyxhxç  eXktL'heiq  ryoyaav,  idb  wrèp  tov  v.xipbv  'h  TT£-  10 
l&£o5oç  T:sptypx^rxii  X5"  T0U'  ô'poy?  fuBfrvoiç  rov  y.izpov  Ixucxvy. 

§  21.  ri£<py);a£o  5i  toèfi  Xcav  xpyxioiq  v.xl  t\évoiç  zûv  ôvouaTwv 
y.xzxuixîvsiv  zb  ffwua  rws  /iç£toç  y>a£  Trçv  acpÀv  r/5ç  T.xpxavsvriZ.  Oôx 
àyjpmv  51  oùSl  twv  ïaoy.pxzovç  T.xpxrf/z\fj.xzwj  èvrpsitsaBou,  [pî]  zpx- 
yyvziv  zbv  lôyov  zrj  izxpxShei  -/.xl  avy.rù.oY^  rwv  zaXoyuî'vwv  (pwv/;-  45 
Évrwv,  a  ry;v  v.pxaiv  ovk  kvàiyzzxi  y.x\  rbv  \oyov  ov%  bp.oi<x>q  avvvyxivîiv 
è'ouev  ,  oyr£  }.££wç  t£  xai  xûzxLvzoïç,  eiq  zr,v  xy.oyi'J  7Tapôwriv,  x)~A  èzilxa- 
ëxvezzi  zov  Ttvevp.ovoç  kxi  kmajzi  zb  Ttvivucc  ryjg  ipwvyfc.  A£r  5è  ex  T/jj 
ày.or,g  zbv  otxoOT^v  XtVvotç  T£  y.sà  vfàfit'atç  &çitep  xocpvxeicuç  v.xl  o'jioTroiiatç, 
GY*zvxiixiç,  zs  koÙ  npoxyoïyxïç  kniar.xa'jxL  v.xl  izpoçxysaBxi.  TloidaSxi  20 
ôè  Tovro  ^p^  ro^  BepxTcevziYMç  zî  y.x\  jtoXax£yrocotç  bvôp.xvi  •  raOra  yap 

£(7T£    TV7Ç  TTêf^Oyç    ®XpU.XV..X,    Br,pxZpX    yxp'lZWJ    Y.Xl    fXOWOtWÇ    TïJÇ    £~£    ?Ô 

r.zihzvj  b<7xr}Lih/riç. 

§  22.    Tyj,    5     e-jpvSutxç   zb    yv&piapx    $>#ov    tw    évveiQtau&Kà 

VAR.  —  1.  1  B.  irapà  t&ûtg-j.  GBMa  iXX*t««iv.  —  1.  5.  Ma  £ôo  7a?  £eï  toutou;.  —  1.  8 
Cod.  v>TTspP«tvct;.  A.  Û7Tîp|5aîvît;.  —  1.  9  Cod.  xaî  àu.ç.  —  1.  10  Ma.  -r.;  lieu*;.  Cod. 
èy^o\iG9.i.  —  1.  U  VBLMa.  Spou;,  les  autres  mss.  Soxcu;.  GCA.  Xap^ovuv.  —  1.  13  GBLMa. 
Oœr.v.  —  1.  14  Cod.  om.  ar,  avant  Tpecx&mv.  —  1.  16  Cod.  tt.v  àxpoantv  tôv  ivt'x»T*u  VCMb. 
cù/,  8  t  BGLMa.  cùy^  Ô>;tc  (T'jv'jo).  èot/Cî'vai.  —  1.  17  C.  où   tsXsîmî.  — ■  1.  18  GC.  irvtûftaTOî. 

CONJ.  —  1.1,  M.  Finckh,  7T«pà  to'jtc.  —  1.  3.  Le  mot  ifyàrflUKHL  doit  être  supprimé  ou 
remplacé  par  MuMtet  ou  fr,aa-a.  M.  BAKE  lirait  rà  u.ipta  Ta  ar.aaîvovTa  rà  Trpsc^txaT*  x.ai 
tx;  j.  ouu;iT£p  Tri;  ^tav&ïa;  cûa[i.  — 1.  4.  Ne  faut-il  pas  lire  tort  SI  ~h  /cxtvo'v  ou  ajouter 
un  verbe  tel  que  £TTtT/,<h'j£tv?  —  1.  9,  M.  Bakk,  iutsctwciik.  Je  lirais  âÇ«;  au  lieu  de  r&v.;. 
Weiske,  x.aT*  dbwp.  M.  Finckh,  àx^wo^a,  àaçtpoXov.  M.  Bake  lit  /.àv  à;v.cp.  et  pense  qu'il 
manque  un  verbe  après  Ixoueov;  il  admet  la  leçon  de  Ruhnken,  >.auf">xvT„  que  M.  Finckh 
change  en  Xaupawov.  —  1.  10,  Ruhnken,  f^ouaav.  —  1.  13.  Je  lis  to  ayr,u.%  rhi  Xt^uK 


y.pâaiv  oùî<  èvS's/^Tai.  M.  Spengei,  admet  apâatv  et  conserve  àv=xeTat.  Entre  cù-/,  et  ff-jvucp*!- 
vîiv,  les  manuscr.  indiquent  une  lacune  ou  insèrent  le  signe  ôf  que  M.  Walz  explique  par 
6aot»{.  Victorius,  MM.  Bake  et  Spengei..,  de  même.  Merula,  <o:te.  Weiske  propose  btvow- 


[CH.  III.]  MANUEL    M  RHÉTORIQUE   DE  LONGIN.  .>27 

naître,  avec  clarté  et  netteté,  et  de  plus  de  ne  rien  négliger  de  ce  qui 
contribue  à  la  noblesse  du  discours.  Mais,  tout  en  paraissant  composer  les 
phrases  et  disposer  les  termes  qui  expriment  notre  pensée  de  la  même 
manière  que  le  plus  grand  nombre,  il  faut  savoir  néanmoins  associer  les 
expressions  choisies  aux  mots  ordinaires,  et  même  donner  à  la  narration 
une  forme  dégante  et  nouvelle.  En  effet,  on  doit  se  proposer  ce  double 
but,  d'éclairer  la  cause  et  de  le  faire  d'une  manière  agréable.  Vous  ne 
viendrez  pas  à  bout  de  persuader,  d'entraîner  les  esprits,  si  vous  ne  les 
charmez  par  quelque  grâce,  par  quelque  agrément,  par  l'emploi  des  figu- 
res et  par  la  variété  des  termes.  Cependant,  si  vous  vous  servez  de  quelque 
hyperbate  qui  suspende  mal  à  propos  le  sens  par  le  renvoi  d'un  mot  et  qui 
dérange  la  suite  des  idées,  vous  irriterez  et  vous  fatiguerez  l'auditeur  à 
cause  de  l'ambiguïté  de  vos  paroles  et  des  fortes  ellipses  qu'elles  présen- 
tent, lors  même  que  votre  période  serait  très-prolongée  et  qu'elle  dépas- 
serait les  bornes  ordinaires. 

Gardez-vous  d'altérer  le  caractère  de  votre  diction  et  de  rompre  la  suite 
de  la  phrase  par  l'emploi  de  mots  trop  anciens  ou  étrangers.  Il  n'est  pas 
inutile  d'observer  les  préceptes  d'Isocrate,  qui  recommande  de  ne  pas  ren- 
dre le  style  pénible  par  la  rencontre  et  l'accumulation  des  voyelles  ;  car, 
n'admettant  pas  la  crase,  elles  empêchent  les  mots  de  se  succéder  facile- 
ment et  de  se  présenter  à  l'oreille  d'une  manière  coulante  et  sans  se- 
cousse (7),  fatiguant  au  contraire  la  poitrine  et  gênant  l'émission  de  la 
voix.  Il  faut  donc  charmer  et  gagner  le  juge  en  flattant  son  oreille,  comme 
on  flatte  un  estomac  malade  par  des  assaisonnements  et  des  ragoûts 
exquis  et  délicats,  par  des  apprçts  et  des  amorces.  On  y  parvient  en  em- 
ployant des  expressions  respectueuses  et  flatteuses.  Ce  sont  là  les  secrets 
de  l'art  de  persuader,  les  filets  dans  lesquels  nous  enlacent  les  grâces  et 
l'harmonie  du  langage  (8). 

Les  conditions  de  l'harmonie  sont  familières  à  celui  qui  est  accoutumé 

\i.i-ii-K.  M.  Spexgel  â-Àw;  ou  H&Uh.  M.  SAUPPE,  vj  /af.i'vroî.  —  1.  17,  M.  SAUPPE,  cù&è 
XuttÇ.  Weiskk.  et  M.  Spengel  (2-jv.  T.  p.  164)  «ù  Tù.iiuu  dans  son  éd.  des  Rh.  gr.  cûte 
'/.v.to;.  —  1.  18,  Weiske,  iTvï'jaovo;  avec  quelques  mss.  M.  Bake,  p*5|M(  rr,;  tpfovV;;,  eu  con- 
servant 77vrJy.7.Tc;.  Je  lirais  plutôt  çdfry </.«,  -rf,;  9. — J'insère  avant  les  mots  tt;;  ^'sùp-jôtuaîles 
lignes  qui  commencent  par  Hf.  Sï  fcc  -f.;  x/.r.r,;...  jusqu'à  w.r.y.s'vr,?,  qui  se  lisaient  dans 
les  éditions  précédentes,  §  23,  entre  les  mots  àvTÛ./.yiv  et  où  fàp  Suctov  p.  503,  I.  13-19 
de  NValz).  Elles  coupent  malheureusement  le  texte,  tandis  qu'elles  s'adaptent  facilement 
ici.  Déplus,  les  trois  premières  lignes,  jusqu'à  ■xs^x-yivbx:,  si  elles  appartiennent  bien 
à  notre  auteur,  ont  été  transposées  en  regard  des  mots  y.xSix-r.tz  tmv  otrîwv.  Enfin,  dans 
Y Epitome,  la  phrase  qui  correspond  aux  trois  dernières  lignes,  précède  le  paragraphe 
où  se  retrouvent  les  mots  dbcortTOpttUMivov  et  aTpôypXcv.  Si.  Iîake  corrigerait  ainsi  le 
commencement  de  ce  passage  :  Hi~.  Si  di».  tt;  i/.'-r.;  tov  d'.y.a?7T.v,  <?>;ivss  âî/voi;  T.d-j-a- 
Ôivai;  ti  KM  •/.■j.z-r/.v.y.'.;,  /..  7.  >.. 

(')  Longin  semble  imiter  ce  passage  de  tc;,  oîov  iXauou  p:ùy.x  iyvrr,7;.  iî'ov7o;,  imité 

Platon  (Theset.  p.  144.  B.)  oGtm  ).eîm;  ts  /.n\  déjà  par  Denys  d'Halic.  VI,  p.  1013   (Bake.) 

àr:7iî'77();  v.%\  x vwnju»(  tfctXÉà  i~\  7x;  u.%-  (8)  Ce  passage,  depuis  les  mots  :  Il  faut 

Ott-'.:  73  /.%':  *r,-rrr>v.-.  ■j.itx  -ï/.'/.f,;  -îavrr,-  donc  charmer,  se  trouvait  au  $  23  avant  les 


328  aoitinoï  texnh  phtopikh.  [$J  22-23.] 

zb  Twy  eùpiÔ^wy  y.xl  âVoTSTopvrjuî'ywy  /.où  trtpayy'Sktàv  xT.o^iyt^jxi 
).ôywv,  Y.où  zszpiuuzvoù  zx  wra  r.pbç  zyîv  gvvsgiv  twv  ze  gzwjwj  Xiîywv, 
x.xl  xpyxmv,  wy  y.xzz\z\x  Tovg  zvpzzxç  y.xl  îrowTOVfi  fpwaJfacs  zx  r.x- 
px^ziyixxzx  rfiç  y.x)liAoyixg. .  jtâoiç  5  ày  xvzovg ,  npoqiyiùv  zyv  yvwayjv, 
Tra^à  fjtip-/?  iïir,priylvovç  zw  xarà  T/;y  eùcpwvtav  z~iu.D.zix-J  •  y?  yào  TTflog-  î> 
zBzaxv  zi  uôpiov  tw  zotvw  xat  dbrXâç  xai  dpyûç  [Xfiyofisva),]  >tai  xarrà 
roùç  7roX).ov?  xa<  $twTaç  [tw  ^riWiiiz'jovzi  Xovco  "/.ai  Trapà  Tràat]  Xeyo- 
f/iyw  •  to  yàp  «  Tixi'Qeiq  »  Travros  efrretv,  /.aï  Toy  npoçzvyjvzoq  •  «  r.xi^ziz,  » 
ôè  «é'^wy»  Ttvà  i'Stoy  ruïrw  <pwv>5fi  /-ai  GiaàatTou  r.xpiizr^i.  ïloXXa  5s 

£7Tt    TWV    ICpOÇttB^WMùV    OC     nSOtO'JTtaç,   X&2    T.XVZX  Cyj&h-J    Ta    fXSOyj    ToO      10 

Aoyou  f^£%/5£  x«2  ypxuuxroùv  •  zt:icx)Xovgi  dz  zxl  Suo  (istfyj  TToÀAaxiç  y.xl 
TrXet'ova.  Rat  îrepJ  rovrwv  v/]pr,zzov  ïazi  aot  xat  (piAaacréov  Tris  <pwv>5ç 
tÔv  Tj7ioy.  Soutov  yàp  ou  ©rçaretç  où5è  ziçohzig  fàiov  voua»  w  ôîf  ttooç- 
yÉastv  •  où  yàjo  e<p  mû*  6  i/opoç  Twy  Aoy wv,  a/./,  ^uôfç  cttî  tw  vc y.w . 
H  /.ar  xyxlpzrju  zv  xpyri  ro  Kaî  ztziuzAzIx  èniêxûsrxi  •  \toà  trmxAov  zb  -1  5 
Kat  izzpizzûç  z'yov  cpai'yerai,]  y.xBxkzo  ozxv  Xcyw  «/.at  ycù.y.ovv  ucv  êoT»- 
aayTo  tcvSs  •»  «îtat  aizr,avj  ziïooxv  •  »  «/.ai  zr/çyfiç  zzp.Lvzzq  •  »  «y.xi  Ta 
7îoôç  fyxâç  olcw?  zyovai  •  »  Xstrtetv  §  a^ioûat  7ï(oo5c'ac£ç,  auvSéo'uoyç, 
aravTa  Ta  fi^oy,  /.aï  auy^uo  Twy  uspû-J  zov  Xoyou. 

§  23.  Ta  ôè  au  rçg  xllnyopixc  xovuçï  zhv  Xôyov  gy  tw  jj.zzxox)Ùzvj    20 
Tovyop.a  /.a«  ot   ezepov  VAUvozepov  zo  xvzo  ariuouveiv  zo  yxp  ~i~xzr,'xi~ 
voy  xai  t.îiÙxhizvov  y.xi  uupakexxou  tiphz  xopw  xysi,  y.xSx~-p  zw  Qtt'mv, 
xai  oja  71^0,  TflV  o'^ty  '^  T^y  aXXïjy  xï^-niiv  zx  v.ovjx  v.xl  zx   vjvrfrr, 
v.xzxypyjzïzxi,  xai  t>75  aicrÔ^crewç,  /.ai  toû  zaTa  twv  ajb"9>jo,£y  tzvcjuxzqç 

VAR.  —  1.  2  ffûvôsfftv. —  1.  9  VBMa.  ÏS'tov  Tiva.  L.  om.  Tivâ.  G.  om.  -apîory,<7t.  Pb.  «rapt* 
arYifftv.—  1. 12  PcGCBLMa.  ?y!tî'ov.  —  1.  13  GBLMa.  aajroj.  Pb.  ctxjto.  PcGCVBL.  votww 
wv  ^cï.  Ma.  ûv.  A.  w;.  —  1.  18  Ma.  om.  iyyjGi.  —  1.  19  Pb.  cruvî-jc.  C.  cùv  Suc.  Ma. 
(tûvS'jo.  —  1.  24  Cod.  om.  xsù  avant  t^;  awôr.asto;  et  plus  loin  portent  imûuatoç. 

CONJ.  —  1.  2,  Weiske  lit  a'jvsctv  au  lieu  de  <tjv8s<tiv  que  donnent  les  mss.  —  1.  3.  Le 
même,  w;  xai  irpeirouç.  —  1.  -4,  M.  Bake,  dans  son  texte,  —?o;i-/v.v.  —  1.  5.  Ne  faut-il  pas 
lire  7r,  x.  rf.v  lùç.  ÈTrtaeXeïa  ?  —  1.  6-8,  Weiske  regarde  comme  interpolé  tout  le 
passage  xai  /cscrà  tcù;...  jusqu'à  Xs-j-cas'vw.  Ruhnken  retrancherait  seulement  t«  x«ù  -xpx 
irâff'.,  comme  interprétation  de  Sr.u.oateûovTt.  MM.  Finckh  et  Bake  suppriment  tôj  Sr.y....  Xa- 
■ycu^vu.  Je  supprimerais  le  premier  Xc^efilvu  et  je  conserverais  le  second. —  1.  9.  J'aime- 
exemples;  voyez  dans  les  notes  critiques  nasse  dit  en  parlant  d'Isocrate  et  de  Platon  : 
les  raisons  de  cette  transposition.  Il  corres-  ^X'j7TToi;  x*î  tossutoî;  ictxorof  èx.vs'povTc:  Xo- 
pond  au  §  17  de  l'Epitome.  700;,  vol.  V,  p.  208;  VI,  p.  1112  (Bake.) 

(9)  Plat.  Phsedr.  p.  234  E  on  aa^YÎ  xai     Comp.  Hor.  A.  P.  441.  Propert.  2,  3t,  43. 
BTOwrltkq.  ■/.%<.  àxpiPw;  éV.aara  twv  ôvG4aâr(i>v     A.  Gell.  IX,  8. 
àiroTSTopvîj-roci  (Finckh).  Denys  d'Halicar-         (J0)   Le  comm.  de  ce  %  correspond  au  § 


[CH.  III.]  MANUEL    DE   RHÉTORIQUE   DE   LONGIN.  329 

à  entendre  des  discours  formés  de  périodes  nombreuses,  arrondies  (9)  et 
bien  cadencées,  et  dont  les  oreilles  sont  exercées  à  un  langage  composé 
de  termes  nobles  et  consacrés  par  un  long  usage  (,0).  J'ai  énuméré  les  au- 
teurs qui  ont  frayé  la  route  et  qui  ont  offert  les  premiers  modèles  d'une 
diction  élégante.  [Si  vous  les  étudiez  sous  ce  rapport],  vous  verrez  com- 
ment ils  donnent  successivement  leurs  soins  aux  divers  moyens  de  pro- 
duire l'harmonie.  Tantôt  ils  ajoutent  quelque  terme  à  une  locution  com- 
mune qui  serait  trop  simple  ou  trop  faible,  c'est-à-dire  à  une  tournure 
vulgaire  employée  par  les  personnes  ignorantes  ou  par  tout  le  inonde  (H); 
par  exemple,  chacun,  le  premier  venu  dira  mû&tç  ;  mais,  en  disant  iratÇu; 
^wv,  vous  employez  une  locution  qui  a  quelque  chose  de  distingué,  qui 
appartient  à  un  dialecte  particulier.  On  peut  ainsi  ajouter  bien  des  mots 
qui  paraissent  superflus,  des  termes  empruntés  à  toutes  sortes  d'idées 
et  même  de  simples  lettres.  Tantôt  on  insère  deux  mots  ou  davantage  ; 
mais  il  faut  respecter  dans  ce  cas  les  lois  de  l'usage,  et  vous  ne  sauriez 
décider  par  vous-même  ce  qu'il  faut  ajouter,  ni  introduire  une  nouvelle 
locution  :  l'usage  en  effet  ne  se  règle  pas  sur  nous,  c'est  nous  qui  devons 
nous  y  conformer.  On  ajoute  quelquefois  à  dessein,  au  commencement 
d'une  période,  la  conjonction  x«é  ('*),  comme  si  l'on  supposait  quelque 
suppression;  par  exemple  dans  ces  phrases  :  xoù  gaXxoûv  pèv  ftm&cn  t-wfo, 

xat  <7tTr/<7(v  tooTav,    xat   zr,q  yr,;  TcpôvTEç,   xoù  xà  7rpoç  r/fxâj  outco?  tyo\>rjiy  OU  xac 

paraît  superflu.  D'autre  part,  on  omet  des  prépositions,  des  conjonctions, 
ou  telle  autre  sorte  de  mots,  et  même  deux  mots  à  la  fois. 

L'allégorie  (,s)  contribue  aussi  à  orner  la  diction  en  changeant  les  noms 
des  objets,  et  en  désignant  la  même  idée  par  une  autre  expression  plus 
nouvelle.  Car  un  ternie  rebattu,  usé  et  d'un  emploi  continuel  cause  une 
sorte  de  dégoût  (**),  comme  il  en  serait  d'un  mets,  et  de  tout  ce  qui  affecte 
la  vue  ou  quelque  autre  sens  :  les  choses  communes  et  habituelles  sont 

rais  mieux  tîtiv  rtvx  tj^îv.  —  1.  13,  Ruhnken  et  Weiske,  aa-jTCÛ.  M.  Bake  a  corrigé  h 
8t~..  —  1.  15,  Ruhnken,  h  db/f.  -i  /.%:  i-\  -i/.v..  M.  Bake  adopte  cette  correction,  et  lit 
ensuite  eî  ittoflâXXrrci  -:  kwmXot  /.ai  thz.  tjyn.  M.  Spengel  propose  è-t  -i/.z:  fctp&na, 
La  phrase  y.ai  madken  -o  K*t  mftrmc  i/yi  ^xI-htxi  est  une  remarque  qui  a  passé  de  la 
marge  dans  le  texte  où  elle  produit  une  sorte  de  contre-sens  :  ce  qui  a  amené  le  change- 
ment inconsidéré  d'£— ifkîXXmt.  Je  lis  donc  ri  Kaî  fcituXsia  im^ctXXrrcu,  y.aôâTrsp  or.  /. . 
—  1.  16,  M.  Spengel,  Xfrctfitv.  —  1,  I".  M.  Bake,  Irrwntv.  —  1. 18.  Le  même,  Xrimt» 
t'  à^ioOat.  — 1.  21.  Le  même  remplacerait  x.ouvotésj'j  par  >uuvcirp(ic«Q{. —  1.  24,  Weiske, 
vcûaaTc;  pour  -^veôuolts:.  Je  préfère  ç6=-yu*~&î- 

18  de  VEpitome.  (,5)  Ce  mot  est  pris  ici  dans  un  6ens  bien 

(")  Ces  deux  phrases  correspondent  au  ^  différent  de  celui  qu'on  lui  donne  habituel- 

1 0  de  VEpitome',  mais  la  seconde  est  consi-  lement  ;  l'auteur  est  revenu  au  sens  priroj- 

dérée  par  quelques  critiques  comme    une  tif,  à  celui  qui  résulte  des  éléments  du  mot, 

explication  qui  a  passé  de  la  marge  dans  le  c'est-à  dire  changement  de^nom. 
texte.  V.  les  notes  critiques.  (•*)  Jusqu'ici  ce  §  correspond  au  ",  11  de 

('*)  V.  la  note  critique.  VEpitome. 

35 


330  AorriNOï  texnh  phtopikh.  [§§  23-24.] 

oùx.  èmarpiapsi  zy}v  obrtÇkntyv.  Où  yàp  op.oiov,  «  où§£  y.otxà.  {j.r/.pbv 
àvôf/otov,  »  to  5  drMç  «txy/w/âç  »  etTrerv,  «ocrspiiiç»  re  xai  «OU»  hj  yâ.- 
piTf»  xoà  to  xaXov  «îrepaa/Xèç»  [sîrafv]  xat  to  Xt'av  «p.a?.a  dvun- 
xoô?-»  coç  xaî  «xo^j.j§-/5»  ro  reXétoÇ,  xaî  to  dvn  toO  xaXwç  «vizépsvyE»  • 
to  te  dro7:ov  «ùrapcpuî'ç,  »  Kâà  to  Setvw  «a^srXtov,»  xat  to  otou  «{'va*»  5 
xat  ro  &>â  iïieëxwoasv  Tzpbç  to  t>î;  kyptxç,  «  diocfiouvcixevov  •  »  to  T£ 
TtapourfiGccGSou  «KccptîGQoct,»  y.oà  «à\irtfio)SiGoa»  ôè  to  Sey^yai  ■  xat 
to  aTrÀcôç  «£J7.êpa^u,»  -/ai  «duriyttri»  xb  aSTûloaç. 

§  24.  AcpsxTî'ov  §  esrî  twv  xop&ij  ^évwv  xaî  r/;v  yvwatv  êv  aÙTosç  oùx 
iyovzwj,  où  p;y  sxet'ywy  ye  twv  7ï£(0£  Taç  7rrwa-£ts  y.sx.oavozou.r^lvwv,  r]     10 
Tas   èyyJdasig  twv  pjp.aTOuy,    rç  Taç  StaSÉoais,  $   Taç  [XcXxllocle.ig  xxg 
■Kcpl  xovç  yjpcvovt;,  y)  xx  Ttvzvpxxx  xat  xovç   xôvovç.  Toiyxpxoi  Xsxréov 
«dcpet'AeTO  /Lt£,  »  xai  «yocpiv  vhv  af/V  •»  xat  «Qauua'Çco  cou,»  xaî  «xara- 

CppoVW   <7£,»  xa£    «èSâppSt   XOVXOVÇ'»     Y.Xl    «oÙSt'v   (7£  §£f  TOÙ    £7T£t7>5£Ù^a- 

T05-»  xai*  «art'/?  n»  «xaJ  aùr-tf  xat  dfgetaz  •»  xat  «ej£w  y.xY.xpioi  eymvoi'»     45 
xaî    «  w$  etiïefsv  ot   Bsot  '  »   xaà  «  xvjtjxq  txavwç'»    xa«  «  àp^sycoç  toù 
Trve-jpxToç  hnovzaç  •»  $  xat  «iv^cvraç,  dXX  où  xoaovxov  jcyeuuafoçj  olov 
rfxtara,»   xat  Ta  Totaùra  bc7a  xaî   Èv  xpsîx-,  olx    «  raùràv,  xara^àç, 
éyxaXty.»  Ot  §£  ^qoovoi  xaî  ouroi  ^tacpî'pouat  •  «0£y.t7Tox)ia  xa«  vpurjQtoy 

VAR.  —  1.  1  Pb.  èwtaTpc'cpst.  GBLMa.  fatarptôtt.  CA.  ImTpftrtt. — i  1.  1-2  CVA.  à-fXtmj 
—  1.  6  Cod.  w;  îufiawcjttv.  — 1.  7  Cod.  A.  irapEiaôai.  —  1.  8  Cod.  A.  èv  pp«x«-  —  1.  9  Cod. 
wkttswv  ou  irîffTEwv.  —  1.  1  i  PbA.  £fo<XT,(ict;.  VMa.  È-yjtXïaEi;. —  1. 15  BLMa.  om.  5t»  G.  ^ti 
y.cù  aÙT^.  —  1.  17  Pb.  èv&ov  avec  t  au-dessus  du  v.  Pc.  èvS'o'vTa;.  GBLMa.  èvS'ovtoî.  A. 
èv^ora;.  C.  ^sûâ'GVTa;  et  iJ/eûS'ovrai.  L.  ^sûîov-i.  —  1.  19  Ma.  ©eaKjTocXiou;. 

CONJ.  —  1.  1,  RfJHNKEN,  ÈTCKJTfîcpovTOi;.  Weiske,  £TriTps-rr3i. —  1.  1-2,  Ruhnken  voulait 
effacer  àvo'aoïov  ;  il  retrouvait  dans  les  mots  cùSï  xirà.  u.ix.po'v  l'équivalent  de  la  formule 
oùîs  èf-yû?  Tt.  M.  Bake  préfère  cette  correction  à  celle  de  M.  Finckh,  qui  lit  Saotov.  — 
Weiske  insérait  avant  cù  -yàp  SfMtov,  y^ri  cùv  àvri  toù,  ou  telle  phrase  analogue,  et  lisait 
où  8ri  xaxà  [>..  Il  manque  en  effet  quelques  mots  avant  les  exemples  ;  mais  l'auteur  donne 
cette  formule  :  w8k  axto.  [ux.pbv  àvo'aoïov,  comme  un  équivalent  plus  expressif  de  celle-ci 
où  -fàp  0I7.0WV.  «Il  n'est  pas  semblable,  c'est-à-dire,  il  ne  diffèrepas  de  peu.  *  —  1.  3-4,  M.  Spen- 
cel  propose  de  lire  àriyvàs  au  lieu  de  àvuTtxw;.  Je  crois  qu'il  faut  lire  :  xsti  tô  Xîav,  aâXa, 
-TTOcvu  ti,  locution  assez  fréquente  chez  les  Attiques.  (V.  Budaei  Com.  Ling.  gr.  p.  906.) 
Cette  correction  complète  celle  de  Ruhnken,  w?  xat  xojm5t;  tô  tsXs'w;.  —  1.  4,  Ruhnken, 
xa'iTo  7vâvrr,  ou  iràvj  xaXwç.  M.  S peng EL  préfère  hieiotv  employé  par  Démosthène  et  Platon, 
mais  ÙTTs'psufs  se  lit  dans  Aristide;  Hesychius  l'explique  par  Û7T£p»aXtoî.  —  1.  6,  Ruhnken 
(Timœi  Lex.  22  a)  retranche  S'taPatvou.Evov  et  lit  "A-ypa;  ou  'A-ypaîa?.  M.  Bake  se  range  à 
cet  avis,  et  n'approuve  ni  M.  Walz  qui  pense  que  Ruhnken  n'a  pas  compris  l'auteur,  ni 
M.  Finckh  qui,  adoptant  la  leçon  de  Ruhnken,  tirée  du  Phèdre  de  Platon  (229,  C),  y 
voit  l'intention  de  montrer  que  l'on  peut  remplacer  ottou  non-seulement  par  îva,  mais  en- 
core par  f,.  M.  G.  Veludo  propose  de  lire  :  S  thalfetvofAjv.  M.  Spengei.,  y;,  w;  ^  [$u{ltttvofMv] 
■Kpbç  tô  ~r;  A^ptaç  â'tacpaivou.sv.  Je  ne  pense  pas  que  Longin  ait  voulu  recommander  ici  la 
phrase  de  Platon  :  r,  Trpôç  tô  ty;;  A-ypa;  S'tâ^xtvopuv  ;  il  me  semble  que,  sans  changer  le 


[CH.  111.]  MANUEL   DE  RHÉTORIQUE  DE  LONGIN.  &ll 

rebutées,  elles  n'excitent  point  de  sensation,  et  n'appellent  pas  l'attention 
sur  la  manière  dont  elles  sont  exprimées  (,s).  [Substituez  donc  des  expres- 
sions choisies  aux  tournures  communes  :  au  lieu  de]  où  yàp  Sfiotov,  [dites] 

cùo^È  xarà  puxpôv  àvôpocov;  [au  Heu  de]  àr,otq  [dites]  àyXcuxÈç,  àTEfirÈ?,  oùx  èv  yâ- 

pm;  [au  lieu  de]  xaXôv,  [dites]  rrepcxaXXc'ç  ;  remplacez  de  même  Xt'av  par^âXa, 

■rrdtvu  t«,  COmme  teXe'w;  par  xopt(?TÏ ',  xaXwç  par  vtzcpzvyz  ;  aT07rov  par  Û7T£p!pu£ç  ; 
«Jec/gv  par  <r/ir).toj  ;  o7rou  par  îva,  et  pour  toç  <îtE8ac'vop£v  Trpo?  to  ty;?  Aypt'aç, 
dites  o\a3aréfxrvov,  etc.;  pOUI*  -TrapatTyiaao-Gat,  dites  7rapt£ff0ai  -,  remplacez  for,- 
Qrivat  par  àvT(3oX^<ja(,  a7rXwç  par  Ei^pa^y,  perpc'w?  par  àprtytTzr,. 

Mais  C6)  il  faut  s'interdire  les  formes  tout  à  fait  étrangères  et  qui  ne 
portent  pas  avec  elles  leur  signification,  à  moins  qu'elles  n'aient  été  ré- 
cemment introduites  ;  et  ceci  concerne  les  cas,  les  modes,  ainsi  que  la 
disposition  et  le  changement  des  temps,  des  esprits  et  des  accents.  On 

dira  donc  r  àyziXzTQ  p.z,  p^âptv  rf/v  o-yjv,  Qauaà^w  <79v,  xaTa^oovw  <je,  èGâopst  tou- 
touç,  evocy  n  ozX  toû  £7rtTr,o£ÛtAaToç,  Ôtît)  Te',  aÙTtxa  £t'?j«r{,  cesv  paxâptot  èxeTvoi, 
w-£{0£?îv  ol  OîO!,  âvOcaj,  (xavtô?,  àtpQôvwç  roû  7rv£vaaToç  £y<?ovTaç,  OU  bien  tvOÔvTOCÇ, 

àXX'  où  too-oùtou  7Tv£ÛptaTo?,  olov  r^o-ra,  et  d'autres  locutions  dont  le  besoin 
se  ferait  sentir,  comme  raùrfo,  xarap^?,  IpiwtXcv.  On  varie  aussi  la  valeur 
des  syllabes  comme  dans  les  mots  Oeuio-tox).^,  ^î/aûQiov,  xûpuOa  (n).  Pour- 
texte,  on  peut  y  reconnaître  plutôt  l'intention  de  signaler  l'emploi  du  participe  neutre 
absolu,  dont  on  trouve  des  exemples  dans  Thucydide  (stpriu.svov  -yàp  &txa;  x.  t.  X.  IV,  123), 
dans  Aristide  (Or.  I,  p.  9i),  dans  Libanius,  Philostrate,  etc.  (V.  Koen,  ad  Greg.  Dial. 
p.  38-39,  éd.  Schsefer).  Il  faut  alors  conserver  l'imparfait  que  donnent  les  mss.  û;  S"is- 
pofafuv.  —  1.  7,  ItniNNi.N  (limaei  Lex.  p.  207),  lit  irapUaôai  au  lieu  de  TïopEtaôa:.  M.  SPEN- 
f.Ei.,  dans  son   texte,   mcffafou. — 1.8,  Ruhnken  (Timaei  Lex.  p.  99),  Ea^payu.  —  1.9, 

ItUHMvEN  et  M.  W'ALZ,  <pE'.<77s'c,V.   M.    VELUDO  lit  à'JEXTs'ov   8'    ECTTl   7TTMCJSMV   0V0U.âTWV    TWV  x.    \. 

M.  BvKEobrerve  que  oeio-te'gv  veut  dire  parce  iitenditm,  et  qu'il  faudrait  àosxTÉcv,  absti- 
nendum;  mais  cette  correction  ne  le  satisfait  pas  et  il  conserve  ttkttûov.  Weiske  corri- 
geait TTToiaKov  et  complétait  la  phrase  ainsi  :  gs'j/.te'ov  S'  Muât»  tttmiecov  Èart  tojv  /..  t.  X. 
M.  Spengel  propose  o'jX*xtî'ov.  — 1.  10,  M.  I'inckii,  mpi  tt.v  irrâtoiv.  M.  Rake,  TTEpi  rà; 
TTTtôcEt;.  Rihnkkn  rapportait  tx;  È-fxXtoEt;  à  ivapà,  M.  IUke  le  rapporte  à  TTEp!,  mais  il 
comprend  qu'il  faudrait  lire  ir,  tôjv  u.et%XX9c£e<<>v  tmv  tt.  t.  x. —  1.  13,  Weiske,  ôo.'j;j.â!/i>  cou, 
comme  VEpitome. —  1.  13,  M  Finckh,  ôtit,  tî.  —  M.  Bake  propose  oc&Ttx*  eiçekji.  —  1.  16, 
L'Epilomc  donne  àvôaaaiv  âv  qui  n'est  pas  plus  clair  ;  je  lirais  àrjaxç,  d'après  Mœris  et 
le  scholiaste  cité  par  Pierson,  pp.  62  et  179,  et  je  considérerais  bunttç  comme  synonyme 
de  àoôsvu;  dont  il  n'est  peut-être  que  la  glose. —  1.  16-18.  A  propos  de  ces  lignes,  M.  Bake 
dit  :  Merœ  tenebrœ,  in  quibus  dUcutiendis  frustra  operam  consumsit  Weiskitts.  Ego 
nihil  reperi  quod  his  succurreret.  M.  Spengel:  Hœc  omnia  quœ  st'quuntur  incerta,  nisi 
quod  ot<6imto<  pcrtinere  videtur  cul  prœcedens  ttnbfun*.  Je  crois  qu'il  faut  lire  :  r,  wti 
iv£oVroç,  àXX'  cj  TcaoJrcj  mtâftaTOC,  uov  t./.'.utx,  cette  formule  servant  à  exprimer  l'ad- 
verbe àciôivw;  par  une  double  uégation,  comme  nous  avons  vu  oj  -pp  o;aoiov  remplacé  par 
cùS'È  xxrà  u.txpbv  àvoitoiov.  —  1.  19,  RUHNKEN,  Et  ^È  JJfVKH  KM  ojtoj;  àiaqiçwoi.  M.  SPEN- 
GEL,  aÙToi  dia'ys'pcuct. 

(,5)  Ici  se  trouvait  le  passage  que  nous  (*')  Sur  ©iaidToxXs'a,  v. Phrynichi  Eclog. 

avons  transporté  à  la  fin  du  §  21.  p.  156,  éd.  de  Lobeck.  Sur  <j/iy.J8isv,  v.  Mœ- 

(,6)Ce  §  correspond  en  partie  au  §  12  de  risAttic.p.  418,  éd.  de  Pierson.  Sur  xûauOx, 

YEpitome.  v.  BesyeUu  et  Suidas. 


332  AOlTIiNOÏ  TEXxNH   PHTOPIKH.  [§§  24-27.] 

y.xl  x&puQa;.  »  Ti  S  ovyl  y.xl  ot  Tcvot  ;  y.xl  Îùçxvxmç,  /.ai  X/«V  otWav  Seu- 
rsoav  a7To  roO  Tc'Xou;. 

^  25.  Rat  TtxpxlîiTzoi  p.vpix  '  xi  y  dp  p.z  dd  tzxvxx  '/lystv  iïeiyuxxoç 
oiov  oeopsvov  ',  tc5  ïitxtq  àvayxafov,  hXDziizxxi  yàp,  xb  T:xpd^ciyp.x  xb 
mpl  xovg  dpiBuovç,  otov  «  y.xl  outtco  etj^ov  cuà  nœnoç  xx  y.xxxvxpoju.xxx  •  »  5 
xaî  «£t77£  ^ot,  xxvxx  5  àv  Xéywai'»  xaï  ««î  dp.x£xi,  ïv  dvxl  xziyovq 
fi  •  »  xxl  «  Tr/V  <ï>tXi7r7rou  pcopjv  ^izidvxi ,  GTt  p.ot  <W.£t  7îav5  ocra  av 
mrotTtç  u7tÈ|0  to-jtwv  •»  /aï  £7Ù  Bdxzpx  xx  yvoïpiuMxxxx-  «vpsïç  5è  6  5/;- 
fxoç.»  «IIoXtTsvco  5è  xat  ztîoUxzvo-j  •»  xa«  «p.zxxTzzp.~(ù  y.xl  Cuevcouv»  /.aï 
«7rotoûvTat  xaJ  Trpowpw^v  •  »  îtat  «  iKTcd%otxcu  y.xl  bpômxf»  r^xpx  xb  10 
xotvàv  ûp'nxxi  Ttxayhvz<ùv  cùçrcep  ovyl  t.oiovvxwj. 

§  26.  En  §£  )taJ  îipos  Tourot;  r)  [xzxdBziiz,  tcôv  XEyoyivwv,  oTav  tws 
avvriBovq  yûpxç  ocirscfrj,  xat  T$  r^zr.xxr,uÂvri  y.ôvu.ov  r.zpixKxn,  a^  èàv  /i- 
ywxzv  «oùSèv  eu  xlXo'»  y.xl  «toutou  Trépi  •»  xaî  «£v  toO  Atôç  tcô  v£cîr» 
xa:  «  aXXo  Tt  $•»  xat  «xdyx  foc*);  •  »  xat  «vaxzpx  toivw  àr/.a'r/?.  »  15 
IloXXà  51  xat  aXXa  eupwcret,  iïziytxxxoç  5  £V£xa  rauti  TCscpsQsuoriv  •  xy.xipov 
yxp  si  izdvxx  Az^zc,zxxi  y.xl  Tzzpl  7ra'vT&ov  z~z%zitj.i  wnoèv  r.xpiziz,. 

§  27.  II  yàp  £xco/.)7  toû  Xoyou  yc'votT  av  xavuuzx  pog,  mîXk&V  ènû-J 
àç  xovxo  tô  pipo;  xat  Cf\ryypx\mdx(ùv  jrXetovwv,  et  lôeXjfaetaç,  ôoS^vat  c>u- 
vxp.ivoàv.  AXA  £aol  7rpox£t^£vov  èavi  y.xl  axoixog  nç  outo;  xaJ  xavojv,  U7rs-  20 
py/iux  Tzovn'jxi  T/jg  ~iyyr\^  6)q  évt  ^xxïxnxx  Èv  fioxyyxdxoiç,  xoîg  avyyz- 
vkii  naà  TroXXaxiç  zaî  avvîyûç  izzpl  xvxûv  ccx37X099t,  xai  to%  jSto/ioj; 
oùx  âvacnoTTWj  ou5  [av]  dusXsxriXoig  xr,pzîv  zyovaw,  wv  tx;v  p.iOoiïov  hi 
xjtcoiç  y.xxcxxixuzv.  Et  5i  Ttç  xat  f*^  TrXyj Tta'crag  uy/51  twv  TrXetwwv  d/.oii- 

VAR.  — 1.  1  C.  om.  oîx.aîav.  G.  ot^îav.  —  1.  5.  On  lit  dans  Thucydide,  I,  14,  xat  kut«\ 
cil:  co  er/,ov  S'tà  ^aan;  jcaTaaTpwaaTa.  —  1.  6  GBLMa.  om.  x.ai  lïwi  u.ct.  —  1.  8  G.  om.  *a't. 
—  1.  13  L.  irepiâTTTSt.  Ma.  om.  <•>;.  —  1.  14  G.  svoç,  les  autres  mss.  ev.  —  1.  15  V.  à/.Xo  rt 
7i.  CV  Sartpa.  —  1.  17  Cod.  Xs^sxai.  Cod.  A.  ar.ôsv.  — 1.  18  LG.  vivam  àaûaa.  Ma.  fj- 
vctr'  à<r.  —  1.  20  Pb.  axom;,  les  autres  mss.  rporcoî.  —  1.  21-22  Coa.  «ry^-cvs'ai. 

CONJ.  —  1.  1,  Weiske,  x.aX-av  ô^cîa  S'suTspa  àirô  rcy  ts'Xouî;  mais  on  n'a  pas  d'exemple 
dex.aXtow  mis  pour  xaXiàv.  On  pourrait  lire  $aXtav  pour  9âXsiav(V.  Etym.  magn.  s.  v.) — 
1.3,  RUHNKEN,  irâv  Xs-^eiv. —  1.  3-4,  M.  BAKE,  "ysûaaTo;  oaov  S'E0iaîv6).  —  1.  4,  Rt'HNKEN,  o 
î*  Ït<o;  eux.  àva.-jv.aï&v.  WEISKE,  ToJe  51'  ictoi?  àva-j'x..  M.  Bake,  oùS"  taw;  àva-yx.  Il  faut 
lire  et  ponctuer  tjS'  încoç  à.vn.'yx.tr.lov,  i/JXi}. zitzt m  'p.p,  to  ivap.  —  1.  4-5,  M.  FlNCKH,  toû  —soi 
t'.ùî  àpiOrj.oj;.  —  1.5.  Il  faut  insérer  aurai  pour  marquer  le  passage  du  pluriel  au  sing.  — 
1.  0,  Weiske  supprimerait  les  mots  :  xai  dm...  Xs'-ywai  (V.  s.  ity.  XVIII,  1).  —  1.6-7.  On  lit 
dans  Thucyd.  II,  3,  ocu.â£a;....  è;  rà;  i$oÙ(  viaôîffraaav,  tV  àvrt  vtiyjaiii  r,.  —  1.  7.  Je  com- 
pléterais aussi  le  passage  de  Démosth.  Olynth.  II,  §  3,  pour  faire  sentir  le  changement  de 
nombre  :  tô  txv  <J>tX.  &»«..  ^le^isva:,  xai  Jtà  toûtwv  Xo-j,6)v.  —  1.  8,  M.  BAKE,  ko)  ÈirtôSTa 
Evepa  *yv(op.  Je  crois  qu'il  s'agit  simplement  de  l'exemple  qui  suit,  et  je  lirais  :  iiz\  ôârspov 
tô  •yvMpiiiMTaTGv. —  1.  9-10.  M.  Bake  voit  dans  les  verbes  suivants  des  exemples  d'atti- 


[Cil.  III.]  MANUEL   DE   RHÉTORIQUE   DE   LONG  IN.  833 

quoi  n'en  serait-il  pas  de  même  à  l'égard  de  l'accent?  c'est  ainsi  que  l'on 
peut  prononcer  3aXîav,  comme  si  l'accent  était  sur  l'avant-dernière  (,8). 
Je  passe  sous  silence  une  foule  d'autres  cas  ;  car  à  quoi  bon  les  indi- 
quer tous,  quand  un  seul  peut  servir  d'exemple?  Il  est  cependant  peut-être 
nécessaire  d'en  ajouter  encore  pour  ce  qui  regarde  le  changement  de 
nombre,  dont  je  n'ai  rien  dit.  C'est  ce  qui  a  lieu  dans  ces  phrases  :  [xa\ 

aurai]  ou7rco  eTj^ov  £ià  irâoY/ç  xaraffTpwpaTa  (,9) —  €Î7rEfAOt,  ravra  o  àv  ).iyu)<jt  (i0) 
—  aï  àua^at  tV  àvri  TXtYOUf  £(*')  —  Tr,v  «ÊtXeTTTrou  pwp-/V  façttvai  [xa'c  Otot.  tou— 
twv  tw  Xoywv  J  —  ot(  pwt  SoxtT  TravO    osa  àv  £?7roe  tcç  OîrÈp  toOtwv,  en  y  joignant 

cette  expression  que  tout  le  monde  connaît,  0^7?  <î'  b  $r,po;  (**).  Dans  les 
exemples  Suivants  :  7CoX<T£vm  ô*È  xat  tlCoXcTtuov,  fxtT(XTztfxizb>  xa\  îervôouv,  [on 
reconnaît  un  changement  de  temps],  [dans  ceux-ci]  :  Kotoûmu,  7rpoa>pwpr,v, 
<7T7raCopta(,  ôpw(jtat,  on  a  employé,  contre  l'usage,  le  passif  pour  l'actif. 

Nous  mentionnerons  aussi  la  transposition  des  mots  qui  leur  enlève 
leur  place  accoutumée,  et  qui  donne  une  sorte  d'élégance  à  des  locutions 
d'un  usage  habituel  ;  comme  lorsque  nous  disons  :  où&*  oY  SXXo  —  toutou 

7TEp«  £V  ToO   AlOÇ  TÛ  V£W  aXXo  T(  •?/  TOt^    aV  "°'a)î  Û<7T£pa  TOCVUV   OcXaTYJ. 

On  pourrait  trouver  bien  d'autres  exemples  ;  j'ai  indiqué  ceux-ci  comme 
échantillons  ;  il  serait  hors  de  propos  de  les  énumérer  et  de  les  passer 
tous  en  revue  sans  en  omettre  aucun. 

Cette  exposition  s'étendrait  outre  mesure  ;  car,  si  on  le  voulait,  on 
pourrait  dire  sur  ce  sujet  une  foule  de  choses  et  en  remplir  bien  des 
livres.  Mais  mon  intention,  mon  but  et  ma  règle  ont  été  de  rédiger  un 
Manuel  de  l'art,  composé  de  la  manière  la  plus  concise,  à  l'usage  de  mes 
élèves,  de  ceux  qui  m'ont  souvent  et  habituellement  entendu  parler  de  ces 
préceptes,  et  qui  veulent  se  conformer  assidûment  et  sans  négligence  à  la 
méthode  que  j'ai  consignée  en  abrégé  dans  ces  livres.  Néanmoins  si  quel- 
qu'un, sans  avoir  fréquenté  mes  leçons,  ni  entendu  plusieurs  fois  expli- 


cismes  empruntés  à  Thucydide;  il  lirait  ferotouv pour  ««ouvrât,  d'après  Thucyd.  V.  42. 


/.xi  et  lit  -JTcptâ-Ti'..  M.  FflfCU  conserve  x.»i  qu'il  rend  par  eliatn.  —  1.  14,  M.  Baki:, 
cù&cvoY  ôV/.o.  Le  même,  xaî  tcûtcj  Trspi  ivi;.  —  1.  15.  Le  même,  à>."/.o  ti  t,.  Weiske,  x/.'/.cO'.. 
M.  I  inckh,  riyj  âv  ï<7f.>;.  M.  Sl'ENGEi.,  JTTî'pa  rotww  Sv/Azt,.  —  1.  10,  Rchnken,  eOprioETat  ou 


■bonaOutta.  M .  Bake,  idjratnt. — 1.  17,  Ri  li.NKEN,  >  i\v>  ts.  M.  BAKE,  '/.e'/.^ïTa1.. —  1.  19,  RuilN- 
kkn,  à/7./.c.0y;va'..  —  1.20.  Le  même,  8pof  ti;. —  1.  21,  M.  Spengel,  ttcuT^Ox-..— 1.  21 -'22, 
RtHNKEN,  ,«&*ofa  ou  atnuïot.  MM.  Bake  et  Finckh,  ffj-j-yepvo'oi.  —  1.  22,  M.  I'inckh,  xat  vi 
-'.'.%  fk$Xîet;.  —  1.  23,  W'EISKE,  oW  àacXeTT.rw;  rr.scïv  dtÇioum.  M.  Bake,  in  fvuut  rr.v  ;;.. 
—  1.  24.  Le  même,  twv  7ï>.r,a'.zaxv7&>v  à/.cjixç. 

('»)  V.  la  note  critique.  (««)  Thucyd.  II,  3. 

(»9)  Thucyd.  I,  14.  (**)  Ces  trois  derniers  exemples  sont  ti- 

(so)  Plat.  Prot.  311  I).  Dem.  Phil.   I,  p.     rés  de  némosthcne:01ynth.  Il,  %  3;  Olynth. 

43.  Cherson.  p.  108.  M,  %  31 . 


334  AorriNOï  texnh  phtopikh.  [§§  27-30.] 

GXÇ  *J7T    evyrrfzç  ZZ  JWK   <TUVST&àÇ,  ^l'JLZZT~.hz   ZZ  Zr,Z  -fAt'J.T^  sic  z-fcv.z^iv 

•^££  xarà  zx  T.pozipr,u.ivx  zr,g  Tévwjç,  iïvvxiz  xv  à<p  ouroû  ro  obtoXouÔov 
r.zpxivza,  yxSx~zp  zacxg  (yvzii  zi?i  xed  Tzoyg  b^ov  Axy.cxvorj.zvog. 

§  28.  To  ylu.txot.  §£  nzpiciïov  ylpoc,  xv  eïr,  zb  zl-xyinzov,  otov  •  «  J~Ioâ- 
«  Xaouç  zSxvuxïjx,  z'iai  tzozz  Àoyotç  À5//vat'ouç  ï'Kziaxv  ot  ypcotydp&iKX  2w-      5 
«xparyjy,  oj^  a;toç  £tVj  Bxvxzov  vn  TPbXb.»  Tojv  yà/3  xojàoov  rà  usv  |3pa- 
yyzzpx  zovzov,  rà  5è  ^et'Çw  vr.xpyzi  ovzx.  l}çr£|0  xu.zJ.zi  xaî  tô>v  r.zpii^oyj 
xi  p.zv  peîÇouç,  at  5  êXafrrouç ,  xaJ   twv   izzpi-s.oT.6iV  oigxvzoig  •  zov  yào 
Xevou  u.z-/z5oç  Axu.cxvovzoç  nuà  rx  \dpy\  zov  Aoyou  o"uv£7:au££Tai.   Eartv 
oùv  rô  u£V  xcuua  ix  Ouofv  ÀiHswv  -^  zpiàv,  rà  5ô  xojâov  5t7îÂa'/7toy  ^  xarà     1  0 
roOto,  y.x%x~zp  ottrâv   xpSpwv  uzzzyov  •  orAu.x'JZxi  yxp  ex  uzzx^opxg 
tojv  èv  ro?;  ÇoSotç  xoj/mv.  H  ôè  T.zpiy.oTzh  ex  ôyo  xoj/.ojv  xat  T/sâw  £7Tt 
xarà  ).cyov  tcôv  zipr,u.ho)v  u-zpàv  zai  avr/";  avvzfizu.zvr,  •  &çtzep  yxp  zàv 
ttoSwv  oî  uèv  arr/or  zvyyxvovatv  ovzzç,  ot  51  5t7rÀof  avvzirjiusvoi  £x  toutwv, 
ovTCd  xat  râ>v  xouaaTwv  xat  tojv  xwâwv  xaî  tojv  TTîptzoTrwv  rà  piv  fr/jxog    15 
e^£t  a-jv5£roy,  Ta  ÔÈ  T:zpizzzur<y.zvov.  Mocpdt  y.zv  izsptiiïov  xcô/.a  xat  77îpt- 
xo~at  {j.v/~px\,  usyczfofc  ôè  uzyx),xt. 

§  29.  llSè  mpitàoç  b/j-jur,ux  t.'jk  zaziv  xzrr.y/zLuhov  ^  pvbu.olz  zv- 
raV.rotç  xco/.otç  ?£  xat  TT^otxoTratç,  xar  x)J:fî~xç,  Gvu.u.zrpoiç.  Rat  aur^  $£ 
y;  iteptoHoç  y.zy)r,zxi  ex  ^.îracpopàç,  -/;~ot  rwv  aywvcov  rvîç  izzpiidov,  ot  ~û    20 

tXVOUaî'vcO    ypOVOi   £7TtT£AoÛ(U.£VOl    TO    K70V    a£l    a(p£î7TâO"tV    x)lrj/.WJ  '   Y,   0*770 

rwv  yopzvôvrwv  r.zpl  TWg  jSwaovç  xat  r^v  7:zply.zzpov  zov  j3waoO  xat  rôv 
yJs/J.ov  T.zpù.xv.cxvnTW,  xnb  avjpjdw  zt:1  zb  xùzb  Gr/u.zÎQV  y.x5i?zxy.zv(j>v, 
i'oK  xv  ~lr,prj)<jxvzzg  zùywai  zov  xux).ou  r^v  yopzixv.  Tthv  5è  ttsjttsdow  xat 
Ta?  xvvtj.uzzpovç  zoïg  y.zpz'Ji  r.zpii^ovq  by.oioïq  xxAzïv  ziû'jxuzv,  zr,ç,  xarà    23 
ro  zv%\).r,u.x  iïixvoîxg  èy~zzzlz7u.îvrlg. 

§  30.  O^a  51  ayf/p.xzx  zô>v  èvvoiûv  ùïvôu.xrjzxi,  oiov  TzpodiôpSwzi:, 
£7rt5tcio5w7tç,  a-07tw7D;o'tç,  izxpxl^vljiq,  zip'àvîix,  rfio-oux,  xt.xjzx  zxvzx 
O'j  aot  §ox£r  0txâ(/b>{  Gyr,'j.xzx  y.x/.t~.rjcjxi,  aXX  âwotai  xat  èvHvp.flu.xzx 
y.xl  Aoyt'ju.ol  zov  t.Ôxjov  yxpiv  xat  irurt&Mf  £t'5-/j  •  rà  fi»  yàp  -poovûoTJ    30 

VAR.  —  1.  1  Ma.  eùo'jia;  ts  xai  àa/.T.aEw;  ts  xxl  •j'voiar,?.  —  I.  2  GMa.  àï)'  éauTOÙ  tgûto. 
1.3  Cod.  ojo j. —  1.  6  GBLMa.  twv  -yàp  xsaaârwv.  —  1.  12  Excerp'a  Gud.  x.w/.oiv  •  y.o'aaa 
^s  i7sst;'^c'j  uipo;  av  eîr,  to  èXâ/_t(7Tov,  r,  S'a  TTïp'.xoTrf,.  —  1.  16  PblîLMa.  £77iTE7iu.r,iaÉva. 
G.  è— trsTu.î'va.  V.  ët:,.t£7u.7,iaî'vgv.  GC.  oiv  fàp  irspio'S'c'j  itcôXa  (u.ixpà  y.al  wapixoTrai  ae-^aÀr,;. 
Pc.  u.'.y.pà.  BVLMa.  /.coX*  a'.y.pà  /.al.  —  1.  18  ^"xc.  Gud.  iizr^O.y.énv.  — 1.  19  A.  xeù 
àX).7ÎXat;.  PbcGLV.  ^arà  iXXrily.;.  Ma  ïhlrj.y.;.  — 1.  20  Pb.  oî  to.  A.  et  les  autres  mss.  d. 
— 1.23  Cod.  wa37.X«apavi'vTUv.  — 1.  24  L.  om.  vbywn.  —  25  PbMb.  TrsstoS'ou;  8f  K«Xtîv. 


[CH.    III.]  MANUEL  DE  RHÉTORIQUE  DE  LONGIN.  33i> 

quer  ces  règles,  mais  doué  de  talent,  d'intelligence  et  de  sagacité,  en- 
treprend d'étudier  cet  art  d'après  les  règles  que  j'en  ai  données,  il  pourra 
par  lui-même  poursuivre  cette  étude,  comme  si,  en  marchant  sur  les  traces 
d'un  autre,  il  eût  trouvé  le  bon  chemin. 

On   appelle  comnui,  incise,   la  partie  la  plus  courte  d'une  période  ; 

COmme  dans  Celle-ci  :  TloXXaxt;  £5aû,*a<7a  Ti'ui  ttotc  Xôyotç  Â9r/vatov;  tmtaav  o't 

yp<ri>â(jLE-jot  SawodtTr;v  â>;  «.'n;  tir,  GavaTou  ty)  r:Qxt  (ïS).  Les  membres  d'une  pé- 
riode, en  effet,  sont  tantôt  plus  courts,  tantôt  plus  longs,  comme  les 
périodes  elles-mêmes  sont  les  unes  longues,  les  autres  courtes.  Il  en  est 
de  même  des  autres  divisions  ;  car  à  mesure  que  le  discours  prend  plus 
de  développement,  les  parties  dont  il  se  compose  se  multiplient.  Le 
comma  ou  l'incise  se  forme  de  deux  ou  trois  mots  ;  le  membre  est  d'une 
étendue  double,  en  sorte  qu'il  a  comme  deux  articulations,  car  il  tire  son 
nom  par  métaphore  des  membres  des  animaux  ;  la  phrase  se  compose  à 
son  tour,  d'après  la  proportion  des  autres  parties,  de  deux  ou  trois  mem- 
bres. De  même  que  parmi  les  pieds  les  uns  sont  simples,  les  autres  dou- 
bles formés  de  ceux-là  ;  ainsi  les  incises,  les  membres,  les  phrases  sont 
d'une  étendue  tantôt  double,  tantôt  simple.  Si  la  période  est  courte,  ses 
membres  et  ses  phrases  sont  courts  :  ils  sont  longs,  si  elle  est  longue. 

La  période  est  l'exposition  d'une  pensée  au  moyen  de  paroles  soumises 
à  une  certaine  mesure,  et  disposées  en  phrases  formées  de  membres  qui 
correspondent  les  uns  aux  autres.  Elle  lire  son  nom  par  métaphore  ou 
bien  des  jeux  publics,  qui,  célébrés  à  des  époques  fixes,  reviennent  tou- 
jours après  un  intervalle  égal  ;  ou  bien  de  ceux  qui  dansent  autour  des 
autels,  qui,  suivant  le  contour  de  l'autel  ou  bien  un  cercle  tracé,  partent 
d'un  point  marqué  et  y  reviennent  après  avoir  accompli  toute  leur  danse. 
Lors  même  que  les  périodes  ne  présentent  pas  de  symétrie  dans  leurs 
membres,  nous  les  nommons  également  périodes,  pourvu  que  la  pensée, 
base  du  raisonnement,  soit  complètement  exprimée  ("). 

Toutes  les  figures  que  l'on  appelle  figures  de  pensées,  telles  que  la  pro- 
lepse,  la  correction,  la  réticence,  la  prétention,  l'ironie,  l'éthopée  et 
toutes  les  autres  semblables,  ne  me  paraissent  pas  devoir  être  appelées 
figures;  il  faudrait  plutôt  les  nommer  pensées,  arguments,  raisonnements, 

GBL.  om.  ouwtw;  sans  lacuue.  Ma.  ittpt&cu;  y.a.).sîv  sans  lac.  — 1.  26  AMa.  ÈxTêTeXeauevGiç. 
—  1.  30  Plan.  TiO  Trio,  -/wpîrj. 

CONJ.  —  1.  2,  Weiske,  àcp'  k&toû  tout»»  -h  dbcoX.  —  1.  3,  Ruhnkkn,  &irY6C.  M.  Bake, 
«c&ttYcQ.  -  1.  11,  Weiske,  au  lieu  de  y.iriyyi,  lit  <j.i-ytfc;  fyov.  —  1.  12.  On  pourrait  in- 
sérer après  /.<»/.<•>'/  la  phrase  que  donnent  les  Exrerpta  Gudiana.  V.  aux  variantes.  — 
1.  13,  M.  Bake,  lirait  mryxtifUm  pour  vwmtatfa).  —  1.  19.  Le  même,  d'après  les  mss.  /.%■:' 
àX).T>.a;.  —  1.  23,  MM.  Bake  et  Finckh,  mpiXopPavArn».  Weiske.  v.i.b\a-i\i.iwi. 

(*3)   Xènoph.  Mem.  Socr.  au  comm.  (")  Correspond  au  §  li  deVEpitome. 


330  AOrriNOï  T1ANH  PHTOPIKH.  [§§30-31.] 

è'yzi  5-jvay.tv,  npwhipQtàeiç  re  /.xl  èmotopBtûOiç,  r,  5s  Itapafeityiç  zo  xh.l~ 
ttwtov  ôâeâewrar,  xat  uî'pog  av  ei'y;  r/iç  T.xrJr~c/.r,ç  rs  xoi  1760095  «ïiwet- 

££roç  r/5  ry;;  vKOY.pfosoiç  xpzzr)   itphtovtct  •  b'5îv   y$yj   xoî   rapt    zxJjzr,^ 

XotTEOV,    OtSV  Te'  £7Tl,  ZXl   Tl'ç  ^  5->V:ZU£Ç  XVZT^. 


KE<î>AAAION  A 

I1EPI  YIIOKPISKftS. 

§31.  ïîtcxjwtftg  £TTt  \jxu:r,ai^  rwv  *a~  ahrfeiocj  hufortù  r.xpiazxtiz-      .*> 
vwv  ^5wv  xaî  TzaBâv  /.xl  ôta'5c7tç  (jwaxzôq  zz  y.xl  tovou  cpwvxjs  npUyrjpoç, 
rrjïç  vTzoYMuivoiç  itôefcfîjjtxoi.  &vvoc?ou  5î  y.î'yiTrov  eiç  TCtortv,  zal  tov  xxpox- 
TY)v  àyziv   è~fozxzxi  vtîoAx'acxvovjx  zxïç   ztzico'jaxï^  re  /-sa  yunzzix.iz, 
-xpxywyxîg  zz  -/.s!  r.xpx/.pobazaiv.  H  (xèv  yàp  ir&Rïç  ré  jkx!  a7rco«|ts 
xai  usr    xvccy/:r,q  à'yet,  17   5  vr.ô/.pi'jiç,   Ô7r«rjj  oetaaÇouffa  y.xc)D./.zi  rhv    10 
yvàipr,v  roy  /.pizov  Ttpoç  ro  §o-/.cfv  râi  /f/ovrt  •  SiîjTc.o  sixôrco^  0  Ànpoa&g- 
VTjÇ   aùvrrJ  évrtUQV  yjye,   xat  tzo)1x  y.xzx  T?,g  wvafiïtoç  zx:jzt,ç,  zïpr,/z-j 
èyK&uia,  rpiç  piv  jre/3i  aur/iç  épwnîôeiç,   zonO-x  §    ayry5  §où^  ~à  wooj- 
vfipix,  /.xl  TCovfaaç  TtfKàT/)V  zz  /.xl  iïz'jzzpx'j  /.xl  zp'ivr,v.  Eî  yàp   azzprt- 
azzxi  Xoyog,  rà  â'XXa  rzxvzx  zyjùv  rJsovz/.zh'J-xzx   /.xl  7:05c  70  ■xziSziv     15 
ncavwç  (jvy/.z/.pozrjU.zyoç  zx'.z,  x~o^z'ic,z'7i  /.xl  axy'hz  z.xrlxp'ùz  zz  zr,  ~).iizt 
<5ixy.z[y.zvoç,  ?o0  /.ara  Tryv  U7TOxptjiv  T^âvu.xzoç,,   où/,  ccj  zyoi  7Cpoxzams 

YAR.  —  1.   2  Cod.  asps;.  Plan,  uipr,.  L.  om.   ts  y.xi  r.Oua;;. 

Nous  transcrivons  ici  les  passages  où  Jean  de  Sicile,  Maxime  Planude  et  un  ano- 
nyme rapportent  l'opinion  de  Longin  relativement  aux  figures  de  pensée.  —  On  lit  dans 
'Itoâw.u  toû  ItxsXiwTcu  2/o'Xia  si;  'Epu.o"](.  'iS'ewv  a'  (Walz,  Rh.  Gr.  VI,  p.  1 19,  1.  21-28)  : 
T&ÛTto  tû  X(rYtt  xoù  cl  mpicpavtîs  twv  TS-/,vty.wv  cjvatvG'jirtv,  ov  j<jt'i  xai  Acrffïvo;  s  GptXôXovo; 
epàV/'.wv.  "Ooa  ayr,u.%7X  Ttov  svvcuov  ùvo'u.a5Tat,  oîov  TTpoS'to'pôwff'.;,  àTTCd'-tô—r,-'.;,  TrapâXttwt; 
y.ai  Ta  Xcwr à,  ou  aoi  ^oz-oùat  S'ix.aîto;  Gyr,u.%-%  xaXeloôat,  àXX'  Ê'vvciat  /.ai  XoYtffuot  Kxi  Èv9'j- 
u.T,u.ara  xxi  ttiôzvc'tt.tc;  y.al  xîffTci;  ■ytv9(uvttl  cjtw  y.côc^s'jo'u.sva  •  xat  TAÛTS  un  oûroi. 
—  Weiske  rapporte  (Add.  p.  6ol),  d'après  le  ms.  19^3  examiné  par  Bast,  l'opinion  du 
même  scholiaste  sur  ce  passage,  exprimée  d'une  manière  plus  complète  :  /.ai  cî  mptfavttï 
twv  -v/y.YM-i  tcutm  Ta)  Xo'ytij  (T'jvatvcjatv,  aÙTtxa  At^fïvo;  6  çtXo'Xo-j'c;  îv  tt  piiTopixf  "ï'/.vti 
tt;  XîXïw;  ;-».oV/;;  etvai  Xs'-pi  rà  vviiuATa,  xai  S'y)  lïapaOr.aoLuOx  xat  tt.v  Xs'çtv  aùrr.v,  ô-rroj; 
u.r.S'c'.;  àTT'-arraT,  toi;  ÙsiWvgi^  "Oaa,  or.aî,  c/_7iy.ara  twv  svvotcov  ....Èy.TTSS— ovra.  Kal  tx'jtx 
p.èv  6  Ao*}"fïvo;  ô  cptXo'Xofo;,  co  S'eî  aâXtaTa  ireîôsaOat,  xav  cî  XcittoI  ttixvtc;  tyaimâvnu  rû 
Xo-fw.  Le  ms.  1983  porte  distinctement  toù  îriôavrj  -/.âsiv  au  lieu  de  t.  -.  ^tapCcu  que  don- 
nent les  autres. —  Maxime  Planude  dit  simplement,  d'ans  son  commentaire  sur  Hermogène 
(Walz,  Rh.  Gr.  IV,  p.  4-51)  :  xa!  8r,  A^^ho^  6  cp'.Xo'Xc-j'o;  sv  tt  ir,TC.v./.f,  ~i/;i'r,  uovik  tt,; 
Xs'çîtt);  etvat  târtl  Ta  cyviaaTa  aÙTal;  Xs';s(Ti  (pâcrxwv  cjtw;.  "Oaa  ayr.y.y-%  twv  svvoiwv  wvi- 
u.aaTat,  cbv  irs^topduai;,  fat&ttfpôtMRC,  iwoffuiwiaK  se.  t.  X.  C'est  d'après  ce  commentaire 
de  Planude  que  ce  passage  de  Longin  a  été  inséré  à  la  suite  des  autres  fragments,  sous  le 


[CH.  IV.]         MANUEL  DE  RHÉTORIQUE  DE  LONGIN.  337 

preuves  ;  car  les  unes  ont  la  valeur  des  exordes,  comme  la  prolepse  et 
la  correction  ;  la  prétention  montre  que  l'on  peut  compter  sur  la  valeur 
de  l'assertion;  elles  font  naturellement  partie  de  la  démonstration,  lors- 
qu'elle est  fondée  sur  les  passions  et  sur  les  mœurs,  et  peuvent  être  mises 
convenablement  au  nombre  des  moyens  dont  dispose  l'action.  C'est  donc 
maintenant  le  moment  d'indiquer  en  quoi  celle-ci  consiste,  et  quels  effets 
elle  peut  produire  ("). 


CHAPITRE  IV. 

DE  L'ACTION  OU    DU   DÉBIT. 

L'action  est  l'imitation  des  mouvements,  des  affections  et  des  disposi- 
tions réelles  éprouvées  par  chacun  de  nous,  et  qui  se  révèlent  par  des 
gestes  et  des  intonations  appropriées  aux  circonstances.  L'action  contribue 
puissamment  à  la  persuasion  ;  elle  sait  gagner  l'auditeur  en  le  captivant 
par  des  artifices,  des  enchantements,  des  séductions  et  des  surprises. 
En  effet,  la  confirmation  et  la  démonstration  produisent  la  persuasion 
par  nécessité;  tandis  que  l'action,  par  ses  charmes  trompeurs,  entraîne 
l'opinion  du  juge  et  l'amène  à  se  confondre  avec  celle  de  l'orateur  ('). 
C'est  donc  avec  raison  que  Démosthène  regardait  l'action  comme  très-im- 
portante, et  qu'il  vantait  si  fort  son  influence  :  interrogé  à  trois  reprises 
au  sujet  de  l'action,  il  lui  donna  trois  fois  la  préférence,  et  lui  assigna 
successivement  la  première,  la  seconde  et  la  troisième  place  (*).  Donnez  à 
un  discours  toutes  les  autres  qualités,  supposez-le  muni  de  toutes  les 
preuves  propres  à  former  la  conviction,  rédige  avec  toute  la  clarté  et  la 

n1  Mil,  dans  l'édition  de  Hudson  et  dans  celles  qui  l'ont  suivie.  Voyez  aussi  l'Epitome, 
%  15.  —  1.  6  GBLMa.  om.  y.%\  rôvoo.  —  1.  8  L.  (hvoXapfkcvcua*.  — 1.  11  Cod.  ïoxtîv.  Epit. 
ffoxwv.  —  1.  12  (il. Mu.  aùnr.v  6  Ar.a. —  1.  14-15  ffTEpsÎTXt.  —  1.  16  Cod.  /.ai  aacpw;  te  xxi 
/.aôapû;.  A.  crcr.'.jifo;  /.aOapw;  te. 

CON'J. —  1.  1,  MM.  Bake  et  FlNCKH  ajoutent,  d'après  Muxime  Planude,  fat&opfaot; 
après  Kpc&tôpftiMtf.  —  1.  -4,  Ruinkkn,  dr,  (sic).  M.  Spengel,  oln  t:  ou  il*  tî.  —  1.  6, 
M.  Finckh,  c/T.aaT'J;  te  k»  totcu  c-wvr;  d'après  p.  338, 1.  7.  V.  aussi  p.  326, 1.  15.  M.  Bake 
ne  se  range  pas  à  cet  avis.  M.  Finckh  a  proposé  depuis  ^lâôsci;  attfUtTOÇ...  vfttfcçepoç.  — 
1.  8,  Ruhnken,  pKYjzvtbwox.  M.  Bake,  ■J-o/.ay/'iâvwaa,  comme  le  ms.  de  Florence.  — 
1.  10.  Le  même  retranche  /.ai  devant  ;j.ît'  àva-f/..  —  1.  13.  Le  même,  *ûrç  pour  ocÙTo;. 

(*5)  Correspond  au  §  15  de  l'Epitome.  (•)  Le  commencement  dj  ce  5  correspond 

Weiske  n'a  pas  prolongé  au  delà  de  ce  5  la  au  %  16  de  l'Epitome. 

partie  de  la  Rhétorique  de  Longin,  qu'il  a  (s)  V.   Cicéron,    Orat.  c.    17.  —  l'hilo- 

emprontée  aux  Rhéteurs  grecs  d'Aide.  Ce-  dème,  Papyrus  d'Hercul.  Col.  XVT,  1.  3  et 

pendant  l'auteur  indique  lui-même  qu'il  va  suiv.  v.  Revue  de  Philol.  I,  p.  313,  art.  de 

parler  de  Yaction.  V.  les  Recherches,  p.  32-  M.  Duehncr. 

33.  30 


338  Aomsoï  texish  phtopikh.  [§§  31-33.] 

T.y.px  rwy  5r/.a7r&)y  ■  (panerai  yxp  xy:j$pôç  Te  taà  xiBzvf^  y.xl  'dyjzpi- 
croc,  [<x~spT[r/g  xz  y.xl  àyXôuz^ç],  y.xl  xhv  Qautàrcfo  êvoyX&iv,  zïxvvoyj  p.à).- 
/ov  >7  *aî  r^y  ijwpov  Tîxpx/.xlûv.  Â?xst  §1  aùrô  Bzûu.zvog  roùg  êv  toîç  oàïj- 
6tvo?ç  Tzpxyaocjiy  ortoOy  Azyovzxg  y.at  uîrà  rou  Ttxiyziv  xpicouzvovg  km 
$LXTzCJopivovç  èv  tw  iïixléyz'j'jxi ,  >7  roùvavrtov  œ/tsaivovg  kor  r^pxvvo-  5 
jxsvouç,  xat  r.px"i,z'ùg  p.zxplxg  fisxockxyêabfWTaç.  AlxtiAxxxzi  yxp  xvxovç 
Y.xl  ayjiu.xxhq  jr&>s  è'^îty  ïrotec  xal  r;yy->  cpw/j:;  aOrà  rà  Tzpx.yu.xrx.  ïlz- 
t:ov5w^  yà^>  euros  aOrôc  aurai  /.ara  r^V  aX^Qstay,  où  rw  x'zyynv  av-Jiaxx- 
fASVû),  xaî  /3ouXofzévw  rô  ck'ov  p.xBzïv,  xmoxpivsxM. 

9  32.  Awfj<T/>  5î  zat  7:a:oà  rwy  r/5;  xpxy^ixg  wroxomâv  /.a!  xwjZGâ-  10 
cîtas  twv  àj5t<TTû)y,  7iap  b'aoy  7rot£r  Tr/y  zv-joixv  f)  vh*J  xr$ix-j  zyxxzpov 
ayrwy,  ro  te  èv  vnoy.phzi  y.xl  ccjzv  zocvxyç  y.xxxtxxvBxvziy.  Lïg  5è  ey  rûrrot? 
-zpù.xczïv,  fhftmuuBKû  p.h  zrâxpoyvj  KoizfoSxi  tov  Xcyoy  avu.yipzi  y.xl 
T.pzizzi,  y.xl  xr>v  ywr,v  h\zlxv  zyziv  y.xl  xo  yBzyux  xTÙ.ovaxzpov  •  yxBiaxx- 
p.iyw  51  Ta;  xpyxg  itpxov  xb  tp5f/ua  izovfixzo-J  y.xl  èlitsa&ç  •  zTtl  roy  o^Xoy  15 
ô;  ttwç  xaî  oejjToeov  zai  rotovrov  oioy  7zxpx-/.xAo~jvxog  y.xl  h  ypzix  y.xSz- 
arrr/.ôrog  y.xl  zvlxczlxg  y)  xiiïovç  y.zrzyovrog.  Al  5s  7tt3T£i{  roû  Tzyziip.xrog 
rôy  pvSp/jV  uTTaX/arrî'rwjay,  *ai  ro  rwy  b&xww&ÇW  ziiïog  zmaxpzyri 
-oizivoi  roy  ).;yoy,  /.ai  ro  ayrip.x  roû  aûaxrog  p.îrà  r^g  yjipU-  2uvrovoô 
xat  ôiOt^-ù  /SXsTTctv  âf^tavov,  zai  j(3Xe7rovr«  tt(oo;  roùg  5ota^r«ç,  xat  avvxKo-  20 
yJ.iyôpizyov  aùroy  rat";  r>5ç  rœtQouç  uzzxoolxïg.  Eï  5î'  ri  aTToSci'çatç,  /.at 
y.xipbv  dyovxx  {jlxBoiç  roy  OtxaOT^v  rot~;  DJyyptç  y.x\  r.xpx^z^zyuÀvov 
t/tj  mBxvôzrjTx  TT/g  xtco§zÎc,z(i)ç,  Gyz~J±x%ziv  fi  yvviq  Tixpxyxlzï,  y.xi  xara- 
TrÀ^rrêty  roy  àyrt&jîoy  rô)  ~ztj.x?u.zvù  roi>ro>  (p5i^aart,  otxstco  rwy  £Îo>;- 
jtorwv  ovrt  r^y  xhffyzixv.  2o 

g  33.    E7ttxXa'Çetv  yôwv  tpiloj^t  zaè  ODyovçi  y.x\   xi  Jtuvss  rvî  riv 
t^ywy  zvpzvzi  y,xl  Tizpiyjxpzix  Ihiknîrjiv  zyzvj  zyyl>z  rô  ~x).xi  ^rouftsvov. 

VAR.  —  1.  3  Cod.  à(7x.cîv  Je  «Ôto  ôcôasvc;.  —  1.  5  Pb.  jv  tw  S'tfliX.  Cod.  A.  om.  àv.  — 
1.  7  BMa.  to'vou  xat  oo>vr;.  — 1.  8-9  Cod.  A.  &-jtm  -riyym  crjvicrTXu.s'vtov  xat  pcjXcasvtov.  — 
1.  11  G.  Tvap'  2<jti>v.  Cod.  swctav.  — 1.  1:2  A.  to'tc.  —  1.  13  R.  irtptXa^t»  aàv  8'Jix.oû  ÈTrÎTpc- 
•/,ov.  GMa.  Ouu.oû  [;.sv  èiriTso/,ov. —  l.  14  GLMa.  à^tav.  Mb  ô^tav.  Pb.  çÔc'y"-»-,  les  autres 
mss.  svcSjml  — 1.  15  de  même.  — 1.  16  Pb.  Jcr,yty.iv,  les  autres  mss.  îiXTUtov.  — 1.  18 
PbvGVBMa.  imcnçiçr,.  A.  ÈTriGT-pocp-?;.  —  1.  22  Cod.  irasaS'c$ï"yu.î'vct;.  —  1.  24  Pb.  TcapxxxXû, 
les  autres  mss.  xaXeï.  —  1.  2-4-25  Cod.  A.  eûpr.itoTwv. 

CONJ.  —  1.  2,  Arsp-v,;  rs  axi  iy\tux.r,;  me  semblent  superflus,  et  venir  d'un  glossateur 
qui  aura  voulu  appliquer  les  conseils  donnés  plus  haut,  5  23.  — 1.  2-3,  Ruiinken,  y.ù  sXa-j- 
vmv  u.âA/.ov  ii  tt,v  yv.pov.  —  1.  3,  M.  Bake  ne  trouve  pas  l'expression  Tr,v  <Lr<pov  wo^cmxXôn 
d'une  bonne  grécité;  il  aimerait  mieux  ^cpov  atT&)v,  comme  dit  Eschine,  c.  Ctes.  §  198. 
—  Le  même  lit  avec  raison  "Aaicei.  M.  Finckii,  ôcwaeôx.  M.  Si*engel,  aÙTr.v  Oswu.evo;. 


[Cil.  IV.]  HANUBL  DE  RHÉffOBlQCE  H  LONGIN.  339 

correction  désirables;  mais  refusez  à  l'orateur  le  prestige  de  l'action,  il 
ne  roussira  pas  auprès  des  juges.  Son  plaidoyer  paraîtra  obscur,  faible, 
ennuyeux,  sans  goût  ni  agrément;  il  fatiguera  le  juge  et  l'indisposera  bien 
plus  qu'il  ne  gagnera  son  suffrage.  Forme/.-vous  donc  à  cet  art  du  débit, 
en  observant  tous  ceux  qui  ont  à  dire  quelque  chose  dans  le  commerce 
ordinaire  de  la  vie  ou  au  milieu  de  leurs  souffrances;  vous  verrez  qu'ils 
donnent  à  leur  langage  une  expression  ou  rapide  et  vive,  ou  au  contraire 
calme  et  douce,  et  prennent  quelquefois  un  ton  intermédiaire  ;  car  l'affaire 
même  dont  ils  s'occupent  leur  suggère  naturellement  le  geste  et  le  ton 
convenables.  Ainsi  celui  qui  se  repose  sur  la  sincérité  de  ses  sentiments, 
plutôt  que  sur  l'étude  de  l'art,  et  qui  désire  apprendre  comment  il  faut 
parler,  parvient  à  débiter  convenablement. 

Vous  pourrez  reconnaître,  en  entendant  les  meilleurs  acteurs  tragiques 
et  comiques,  combien  l'emploi  ou  l'absence  de  l'action  aide  à  l'intelligence 
du  discours,  ou  rend  pénible  le  débit.  Voici  sur  ce  point  quelques  direc- 
tions :  Si  l'on  est  irrité,  il  convient  de  parler  avec  rapidité,  d'élever  la 
voix  et  de  prendre  un  ton  sec.  Un  magistrat,  au  contraire,  donnera  à  sa 
parole  de  la  douceur  et  de  la  bienveillance.  En  s'adressant  à  la  multitude, 
on  prendra  le  langage  de  la  prière  et  de  l'exhortation,  ou  bien  celui  qui 
convient  lorsqu'on  implore  son  appui,  lorsqu'on  veut  lui  témoigner  de  la 
crainte  ou  du  respect.  Mais  quand  on  expose  des  preuves,  il  faut  changer 
le  rliytlnne  du  débit,  et  la  discussion  exige  une  autre  manière  de  parler, 
une  autre  tenue  et  d'autres  gestes.  Il  vaut  mieux  avoir  le  regard  fier  et 
assuré,  attaché  sur  les  juges,  et  l'adoucir  à  mesure  que  la  persuasion  fait 
des  progrès.  Si  dans  le  cours  de  votre  démonstration,  vous  apercevez  que 
le  juge  est  captivé  par  vos  arguments  et  qu'il  admet  la  vraisemblance  de 
la  démonstration,  la  nature  elle-même  vous  invite  à  prendre  le  ton  de 
l'indignation  et  à  confondre  votre  adversaire  en  donnant  à  votre  parole 
l'accent  qui  est  propre  à  ceux  qui  disent  la  vérité. 

Les  chiens  ont  coutume  d'abojer  [et  de  caresser]  lorsqu'ils  ont  décou- 
vert la  trace,  et  ils  marquent  par  leur  joie  qu'ils  sont  tout  près  de  ce 

M.  Bake  conserve  le  ôîôasvoî  des  mss.  et  rappelle  l'exemple  de  Xénophon,  OF.con.  Ut,  6 
fin.  Osmuevg;...  «STOuà/hior.  —  D'ailleurs  faifuvec  correspond  à  tïïttgvôwç,  1.  7.  —  1.  6, 
M.  Spesgel,  aïTfîw;.  —  1.  7.  Le  même,  r:<<>;  u.i-i/vsi.  —  1.  7-8,  M.  FlNCKH,  W  zô>  Tî'/vr.v 
(rjviaraazvta  /.al  (îcu>.cu.î'vto.  M.  Sl'ENGEl,,  cjtw  tw  xijwi  a'jvtGTau.s'vw.  Je  lis  :  7T£7rot8w; 
•^àp  turc;  aOro;  aûrto  /.«.ra  ty,^  à>..  cù  tô  t.  OWtOTOpivH,  y.at  fic-j/.o;j.îvc;  to  fti'si  uaOsîv, 
fneoKfvHTCU. —  1.  Il,  M.  Bake,  suvciav.  —  1.  15-16.  Le  même,  lyoXx'Jv  -rz  y.at  Hir-i/.'si. — 
1.  17-18.  Je  crois  qu'il  faut  lire  :  rc5  '/ti-yaTc;  tiv  p-jOy.o'v.  —  1.  18,  M.  Bake,  suivant  les 
mss.  îTTtdTpïor.  —  1.  t!)-20  Le  même  a  mis  dans  son  texte  u.i7x  rr,;  £**?&;  atorravo»  ko) 
fîf.u/j.  11  propose  de  lire  :  [UTOxoptOT^cv  tjvtcvov  y.at  oMiii  ffeuirovra  —p.  t'Jj;  ^tx..  et  il  effa- 
cerait [■'j'/.i-n-i  âutunt  •/.%:.  —  1.  21.  Le  même,  im&ttçatç.  —  1.  22,  M.  Scengei.,  fjw&xa. 
pour  y.aipbv  a^evra.  MM.  liAKEet  I'iscmi,  xaprôs&ryfilvGv. —  1.  24-25,  M.  Bake,  liartsmttn. 

—  1.  2fi,  nX*yeâm  me  semble  superflu,  et  n'être  qu'une  explicatiou  de  (piXoGui  mal  compris. 

—  1.  27,  M.  Bake,  tcù  -x/.%\  Çirrettpivew. 


3_-i()  AOITINOY  TF.XNH  PHTOPIKH.  [$33-34.] 

ETrat'ocTat  5è  y.xl  fj.iY.phc  r.xïq  ov  yliysrxi  rvywj.  Txv~x  Bè  uxj  irxpzpywq 
/3ou).oy  Q&àpâv,  x)lx  ovXkèym*  eiç  rov  éxvrov  liyov  tôiov  eBo;  r.forzwj, 
oi  xr.xvrtq  evxyûyov  TXJtotHXjftafW  xrjv/loyfczy  r.dtizi  roû  7rpô?  zxvrx 
T.ziprjiyhov.  Or/.Tt£ôuevov  5$  ôef  ^era£y  Xôyoy  T£  -/.at  wS^ç  rov  >j/ov 
novh'jx'jS ai,  wte  yxp  ^ixleyo^Évov  èart'y  •  ducendôtt  yàp  ocxroç.  6§aOe<y  •  5 
c&ev  àpyxi  {j.ovaiY„9iç  yxpaovh  re  y.xi  Xutoj,  toû  cpSéyaoroç  è-XF/tipouivov 
npoç  tfiv  p.srxco)yjv  Trfc  )i£ewç  •  oyr  oj5v9  eV/.ey,  àX).à  Trarrei  ^srxc,ù 
toutwv.  Apôuoç  de  où  Tipénoiv  h  ~6j  rotourco  ylpsi,  tzIyiv  et  roùç  èiziAÔyovg 
oewftev  où  xar  oiVrov,  aX/à  xarà  to  ôy(uoeicJèç  Star^e^ai. 

§  34.  Taûra  ly.xvûç  S%ix<a  •  ~x  à'  à'ÀXa  f/.  toutcov  6  ux5ù>v  Ar/^zrxi  •     10 
■/.at  ou*  av  o  7  sycpyyjç  xxopwç  eyei  zwj  rovroiq  erouevcov,  T.oir,?iY.oq  re 
wv  zat  é^CjoyaTrtxoç,  xal  arô  (îpxydxç  àyopy.Y,q  era  TroAy  Tei'vwv  rrçv 
ôWvoiav,  xat  e<p   caov  zooçyjym  tû>  y.QXovu  Te)ico  yvÂa'jxi  pr,ropi. 

VAR. —  1.  3  Ma.  è-a-yw^ou.  —  1.  5  GMa.  S'iaXE^ou.s'vou.  A.  S'taXs^ou.eva.  —  1.  7  Cod.  o6ti 
St;.  —  1.  H  Cod.  ej^ot.  A.  ê/^et.  A.  toicûtoiç.  — 1.  13  Cod.  rftittC.Ha.  'YîvT.dccôai.  A."Y£vï'(t8*i. 

CONJ.  — 1.  3,  M.  Bake  supprimerait  r&û  après  Tvàôôt  et  lirait  irpb;  xaÛTa  yptôu.svov.  — 
1.  5,  M.  FiNCKH,£'.aXcf&u.c'v</j.  M.Spengel,  ïtaXrYOJuvoç. — 1.  7,  M.  Finckh,  tt;  X^m»ç  ■  cût' 
wS'Ti  soÉx.si.  M.  SPENGEL,  cûts  &t,  èçâ^cvri  eoixev.  —  1.  8,  M.  Bake  aimerait  mieux  ôS'upu.c'; 
au  lieu  de  £jo'u.g;. —  1. 13,  M.  Finckh,  -z\i<ù  ^evTiaeaôai  pinTOpi. 


[CH.  IV.]  MANUEL  DE  RHÉTORIQUE  DE  LONGIN.  3  i  ï 

qu'ils  cherchaient  depuis  longtemps.  Le  petit  enfant  aussi  tressaille  de 
joie  quand  il  a  obtenu  ce  qu'il  désirait.  Observez  ces  démonstrations  avec 
une  attention  sérieuse,  et  appliquez  à  vos  propres  paroles  ces  moyens  de 
persuasion,  empruntés  par  un  artifice  heureux  à  la  passion  irréfléchie 
d'un  être  affecté  du  même  sentiment.  Lorsqu'on  veut  exprimer  la  com- 
passion, il  faut  donner  à  sa  voix  un  accent  qui  tienne  le  milieu  entre  la 
parole  et  le  chant  ;  ce  qui  n'a  pas  lieu  dans  le  langage  ordinaire  ;  tandis 
que  la  pitié  vous  engage  à  chanter.  Aussi  la  musique  doit-elle  son  origine 
à  la  joie  et  à  la  douleur  qui  ont  poussé  la  voix  à  changer  d'expression  ;  ce 
n'est  pas  l'intonation  du  chant,  mais  une  intonation  intermédiaire  (3).  La 
rapidité  ne  convient  pas  dans  la  péroraison,  à  moins  que,  au  lieu  de 
chercher  à  émouvoir,  l'orateur  ne  veuille  exciter  la  colère  de  ceux  qui 
récoutent  (*). 

Mais  en  voilà  assez  sur  ce  sujet.  D'après  ce  que  nous  avons  dit,  l'élève 
pourra  suppléer  au  reste,  et  pour  peu  qu'il  ait  de  talent,  il  ne  sera  pas 
embarrassé  à  l'égard  des  choses  qui  devaient  être  ajoutées;  s'il  est  d'ail- 
leurs disposé  à  travailler  et  à  se  former,  il  lui  suffit  d'une  courte  impulsion 
pour  porter  au  loin  ses  pensées,  autanjLqu'il  convient  à  celui  qui  doit  de- 
venir un  orateur  accompli  (5). 

(3)  Ruhnken  rapproche  de  ce  passage,  (*)  Plutarq.  Vie  de  Nicias,  c.  8  :  Jpo'aw 

l'opinion  de  Théophraste  sur  l'origine  de  la  [ASTà  tcj  Xs'^eiv  â.u.%  £pn<ntpùvoç.  (  Bake.) 

musique,  rapportée  par  Plutarque,  Quaist.  (»)  Ici  se  termine  ce  qui  appartient  réel- 

Conv.  I,  5,  §  2,  p.  623.  V.  aussi  les  passa-  lementau  Manuel  de  Rhétorique  de  Longin. 

ges  recueillis  par  Wyttenb.  ad  Plut.   Mor.  V.  les  Recherches,  pp.  38  et  41. 
p.  161  C.  (liake.) 


3-12  ANftNÏMOÏ  AIATP1BH  HEPI   MMIMH2.  [j$  1-2.] 


ANQNYMOT    AIATPIBH     FI  EPI     MN11M1I2. 


§  1 .  Mvr,u.r,ç  dz  cri  où8sv  in~i  oûovïïxiirzpw  av0poî)7:oiç,  wç  ëîtoç 
eiiïzw,  rU  av  xv~.ùkiziz  voOv  zywj\  Ot  Se  /ai  r/jv  JjjÇïjv  eTraivoûaiv,  wg 
Ev/W7Tt'8>JS  • 

ïî  TCOTV.a  XxOu  TMV  y.ay.wv, 

ovop.a'Çwv  •  èyô)  §£  ?o$Ô>iv  jxèv  /ai  Éçc^ov  wj'hpnq.  #  tt  ^  av3»  èrtocpe/erv  5 
jcptvt»),  ta  51  pÀyiazx  zai  /upcorara  (3Xcwrr€tv  roù  jStw  /art  T.xpxipzïorJxi 
xxl  XMTcepûu  Tviç  evQaip.oviaî.  Tô  yà<9  swHOtyTOTorov  tcôv  xu.xp~.r,p.xz>ùv 
T£  xat  aoi/ï/uarcov,  t^v  àyaptortav,  èr.iAei~oi)'7r,ç  rr,ç  r&û  avrjuovevetv 
Ouvajytewg  ovpêadvooaeai  evpfjaopsv  •  6  51  y.zy:jrlp.ivoz  vry  ydpîv  ovtz  a5txoç 
out£  ayd.oin-.uc,  ■  vcputàV  yz  \j:r,v  ZT:i).x%u.ivovç  y.xi  twv  !7&)<p/50ViÇovr&>V  r/f/àç  1 0 
So^f/arcov,  àvxy/xïiv  êcm  (paû/ouç  TS  /ai  y/jy^poùq  y.xl  x-Jxàzïz  yzvzrshxi, 
tïxgx  t£  aVota  xat  ([n^fc  à]j.xh'ix  5tà  )#Ô>jv  zu.r.'vzxzi.  O  5s  âbuxùç  y.vr,- 
fjtovsuzixôç  T£  /aî  pyh{Uùv  àiafyepovtûiç  cocpcç  •  o$«  xat  roûro  ojoSws  éanriv 
OMppwyJvov,  ov  u.yf,ujovzi)(ti  im  Aixv. 

%  2.  H  piy  roû  CToepoû  *  *  ,  xa«  «ao^poç  6  TTOÂ^à  £l5à)^  cp-j<7£(.»  Tâ)V  15 
§£  roôç  ^Z'^'  ào£?wv,  zvu.x!jz[xç,  xyytvoîxç,  cruviactoç,  yvcopjç,  [u£ya- 
).o7rp£7T£t'aç,  eùe7ret«çj,  to  Çv^Xoûv  5uvaa6ai  xai  [axjstêwç  xr.o[j.iu.zïahxi  y.xl] 
à~ou.x~z'jc)xi  rovg  rvrrouç  rwv  )-cywv,  w$  â'v  rtç  ajtô5et$ete  xaî  Boçuwz- 
CT£t£,  /.ai  ro  ro^  otoaorxaXotç  itscpoaùwjûàç  zz  xai  ozi  hr/u/rotm  /.syziv, 
rxvrx  aiiuT.xvrx  y.ixç  zyzzxi  cpuo"£côs  T£  xat  5avc?v;7o^  xai  id.zovzçtxç  zr,g  "20 
ex  rov  fAVïjuoveuetv  hoîusj>ç  zyziv.  H  yàp  y.pxiiq  r/jç  J'VYÂÉ  GÙuuzrpog 
oitux  x.xl  iïiy.xîx  y.xzx  rrjv  âpuovtoa*  rôiv  Svva'aewv,  x«i  otov  wîpoç  zipyx- 
Gulvoç  zvtÙ.x'jZoç.  u.zv  '/.xi  zvxytàyoç  y.xl  y:h  oyJ.-nphç,  p:r$  xvzlzvr.oç  u.rM 
xTzpxyyjç,  pjoè  au  u.a).a/sç  re  /at  Sta.opicov,  w;  avyyz~.arJxi  roùç  ryTroyg 

Avertissement.  —  Nous  avons  eu,  pour  ce  petit  Traité  de  la  Mémoire,  les  mômes  se- 
cours <jue  pour  la  Rhétorique  de  Longin,  et  de  plus  les  conjectures  de  Fréd.  Morel,  re- 
cueillies par  M.  Walz,  sur  l'édition  de  l'aris,  161  S. 

YAK.  —  1.6  G.  x.atpit.')TaTa.  — 1.  UPb  àvr.pT.as'vcv.  P>.  àvetpr.as'vcv.  VA.  àvT.pnpivTiV.  L. 
[j.vr,u.cv£UîTû). —  1.  14-15  0.  Xîavf.  —  1.  15  Pb.  Vi  aèv  avec  u.vriaï!  écrit  au-dessus.  Pb^lb. 
et^r,  ou  eiJv  avec  c  au  dessus  de  la  dernière  lettre.  15.  om.  çôcrsi. —  I.  17  C.  om.  eùa-sfa;. 
GBLMa  om.  àxpi^w;  dnrcutfutofet.  —  l.  18  Mb.  àirc^t^tt;  avec  s  au  dessus  i!u  ;.  A.  àTvc- 
Je^î'.ds,  les  autres  mss.  oLôfre^sis. —  l.  22-23.  Les  mss.  et  ceux  de  Platon  donnent  cip-p- 
ap.£vc;.  —  1.  24  MaA.  au-j'jcîtaôs'.u  les  autres  mss.  fftryxtwflou. 

CONJ. —  1.  7,  M.  Finckh,  tc.v  picv  et  a-c^zh  au  lieu  de  ûarepsïv.  —  1.  14,  H.  Pake, 
ttpruivov.  Il  voit  dans  les  mots  qui  suivent  une  allusion  à  quelque  maxime,  comme  celle- 
ci:  tô  u.vr.u.&vsûîiv  wo^XriA*  Tcû  cocpoj.M.  Finckh  y  voit  un  versus  senaiïus  :  cù  avr.ir.ovsûw, 
p.T,  >.î*v  jt  vroQ  goïo'v.  Il  me  semble  qu'il  suffit,  pour  avoir  un  sens  satisfaisant,  de  lire  où 

(*)  L'opuscule  qui  suit   se  trouve  aussi      K.-Fr.  llermann,  Spengel,   etc.  V.  les  /fe- 
inséré  dans  le  texte  d'Apsinès  et  a  été  at-      cherches,  pp.  41-42. 
tribué  h  Longin  par  Ruhnken,  MM.  Fiuckh,  (*)  Orest.  v.  207. 


ESSAI   SUR   LA  MÉMOIRE.  343 


ESSAI  D'UN  ANONYME  SUR  LA  MÉMOIRE.  («) 


Quoi  homme  sensé  oserait  prétendre  qu'il  y  ait  rien  de  plus  digne  de 
nos  efforts  que  la  mémoire?  Néanmoins  il  va  des  gens  qui  vantent  l'oubli  ; 
comme  Euripide,  lorsqu'il  dit  : 

«  0  divin  oubli  des  maux  !  »  (*) 

Pour  moi,  j'estime  que  l'oubli  et  le  défaut  de  mémoire  (r>)  n'ont  qu'une  faible 
ou  plutôt  n'ont  aucune  utilité  ;  qu'ils  causent,  au  contraire,  les  maux  les 
plus  grands  et  les  plus  essentiels,  qu'Os  éloignent  et  enlèvent  le  bonheur. 
En  effet,  de  toutes  les  fautes,  de  toutes  les  injustices,  la  plus  odieuse  nous 
parait  être  l'ingratitude,  laquelle  vient  du  défaut  de  mémoire  ;  tandis  que 
celui  qui  se  souvient  d'un  bienfait  ne  saurait  être  ni  injuste,  ni  ingrat.  Ceux 
qui  oublient  les  lois  et  les  préceptes  que  nous  tracent  nos  devoirs,  de- 
viennent nécessairement  méprisables,  pervers,  impudents  ;  en  un  mot, 
l'oubli  est  la  source  de  toute  folie  et  de  toute  ignorance.  Au  contraire, 
l'homme  doué  d'une  excellente  mémoire  et  qui  se  montre  reconnaissant, 
est  parvenu  au  comble  de  la  sagesse  ;  aussi  a-t-on  raison  de  dire  :  «  Nous 
ne  saurions  avoir  trop  bonne  mémoire.» 

La  mémoire  est  le  trait  distinctif  du  sage,  car  (selon  Pindare),  «  Le  sage 
t  est  celui  qui  sait  naturellement  une  foule  de  choses.  »  (*)  Pour  nous, 
c'est  grâce  aux  diverses  facultés  de  notre  âme,  à  la  facilité  d'apprendre, 
à  la  sagacité,  à  l'intelligence,  au  jugement,  que  nous  pouvons  imiter  et 
représenter  fidèlement  les  formes  du  langage,  en  un  mot  tout  ce  que  l'on 
approuve  et  ce  que  l'on  admire  ;  et  si  nous  sommes  capables  de  parler 
connue  nos  maîtres  et  de  nous  conformer  presque  entièrement  à  leur 
exemple,  nous  devons  ces  avantages  à  la  seule  nature,  à  la  seule  force,  à 
la  seule  supériorité  d'une  mémoire  prompte  et  facile.  En  effet,  notre  âme 
('tant  redevable  de  l'accord  et  de  la  justice  qui  y  régnent  à  l'harmonie  de 
ses  facultésrclle  ressemble  à  une  cu;e  bien  préparée  (3)  qui  se  laisse  faci- 
lement façonner  et  conduire,  qui  Q offre  aucune  partie  dure,  résistante, 
rude,  et  qui  pourtant  n'est  ni  assez  molle,  ni  assez  humide  pour  que  les 

[LVMAC'vtfoju*  Xi*».  —  I.  1*i.  Après  mçcû,  d'après  l'indication  des  mss  j'ajouterais  :  vie; 
u.n.'j.r.  ii-\. —  1.  16-17,  H.  Siknc.ei.,  uvnui,  ptryoXcirpàma  i'tûfcmx.  Je  remplacerais  u.v/-- 
u.t.;  par  yvt*u«;  (V.  les  var.  des  %[)  -t  et  5),  car  il  est  queslion  de  la  mémoire  plus  bas  ;  et 
je  supprimerais  les  mots  prfaÀcintiCHflf  et  vjit.v.-j.:  qui  n'appartiennent  pas  aux  facultés 
de  lame.  —  1.  17,  Ri'iinkkn  regarde  avec  raison  comme  une  glose  les  mots  xxptfiû;  à-o- 
■Ufutstai  qui  manquent  dans  quelques  mss.  —  1.  18,  M.  Iîakk,  en  âv  ttj  dhrc&rçotT9.  H. 
Fl.NCKH,  ('•):  ï.-i  -:■  i-'.8i^,r-j.{.  XX»  bx-vi.ii?..  M.  SPERGBL,  CÛ;  ii  -'.;  imïuÇtU  xxl  Oxmaeretg. 
Ne  faut-il  pas  lire  W  th  -•■;?  —  1.  22  23,  IJiiinken,  ùaYxaptïvoç.  V.  sa  note  sur  les  mots  u.t- 
Tpt*K  io^aojtivcç,  dans  le  I.ex.  Tira.  Cependant  lîekker  lit,  dans  Platon  (Theœt.  19iC.) 
d'après  les  mss.  liftaouivci.  — 1.  2i,  ISliixken,  tnryxtîdttw, 

(*)   Platon,  Phileb.  33  F..  'V.izi  -yip  tattil  wi. 

avT,u.T,;  £v-<îo;.  Conv.  208  A.  Ar.ôr,  -jzp  è-i-  (*)    Comparaison    empruntée    à    Platon 

erriur,;  t£l&QÇ.  (Thcaetet.  IÛ-1  C)  :'Ot*v  -j.vii  muég  ira  h  rr, 

(*)  Pindare,  Olymp.   II,   v.   184  153,09  V'J'/.f'  i^Ûù;  te  /.ai  -o'/.ù;  xat  >.EÎ'.;xat  (/.Erpîto; 

suivant  Uoeckh,  v.  80  Zofèf  i  t.ïi.'/.v.  eÏcJ'ci);  tio-f7.au.5vc;  ?..  (Fiuckh.) 


344  ÀNONïMOÏ  AIATPIBH  I1EPI  MNHMHS.  [$/  2-4.] 

/.où  ècirrJ.r/Ji  y&sa&au  \a-ju~i~~.bj~jsyj  xd-j  ytxpsactviptau  /xl  rwv  ypxwxx- 
twv],  xiix).xy.cxyzi  /xhxr.zp  z/y.xyzïov,  /xl  oixzvûovrxi  paai'ài  [yïrà  tmv 
(paVTaTaafTWv]  Tomevouéiiôç  ~t  /xl  ypxyiu.z<jo:,  ivxpyî'Jtv  &çit$p  -/.où  xotXots 
ypxu.y.xm  /.où  vznyxpx/zuiz  ayueLoiç  zr,ç  hwrrkiWî-  Hsb/tx  yxp  t.x.'jcj 
zi/x%w  o  dyylvovç  /où  zxyz't);  èlZiëdD/àU  ^î-'/x  v/jç  tr~r,'jZ'ùq  x~za-Jr,y.i-  5 
vzviz  /où  ëuadev  èïevpzîv  acitopiacç  ~r,v  pjyaw^v,  -/.sa  oruvotoi  rô  àiov. 
ùkiir.zp  uoi  ooxeî  xaï  6  IlXarrwv  ?à;  ttaZifj'jelç  xvxw/riïziq.  Azyziv.  Ovoï-j 
yàp  aXXo  yj  mç~zo  ùvatuu.V/i'TXOpsvoi  mp\  wv  oo/o-juz'J  u:rt  y.zu.xrJr,/i'JXi 
v:rM  iy-JW/ï'jyj.  /xrx/.xy.cxv>jij.Z'J  ~h  £y~vju.zwj  •  7TÔ>^  5  âv  ^coiiAzzô  rt^ 
'Çr,~dv,  xxz  ayvîtSwç  avrw  /y./;  «aSà>v.,  eî  ^.r,  npoçzoi/x  uvfrxn  xivl  xxvxx  10 
oafsuffnieiv.  H  ôè  z-jpziiz  xox  rovrô  £7T£,  vzîpx:  oafdfanmç,  /où  zy  wv 

£~aOs  TlÇ  /«£  y-'tfScTO   GVAAv/I'jWjC  /où    OUMO'J    /XI    «VOAOVOU    >$    tXZtÇwoi  Y) 

u.i/poxzpov  T.zpotizniq..  A  yàp  ai  acto&psrerç  npwXaoov  /où  y?  'fvjri  r.xox 
roôv  aiT&YiGetàv  z/.xcz,  xxvxx  tuuXrxorx  /zïxxi  /xl  TiOzo.oxjvxx  /xl  nyo'/.x- 
Kovxx  to?;  vtàSpùç  /où  "krfrnz  yiftoyaw,  (iizr.zp  zv  ^i^zpxiç^  evp&TOi  r)  15 
rojÀov  u.zmx.au.ïvx.iq  /xl  z~x~Ar,~Avj.y.zvxiç.  Tofg  5s  svcpuCTTcOoi*  /.a?  yovf- 
y.rjizzpoi:  /xi  /xx  xjxo  twto  yvwfxoyixwTcjSOtç,  /xjxt.io  z-j  yx/./v.:  ypxp.- 
y.xxioig  oyiteoovoç  Y.2%<ûpi<juzvotç  /xi  dix  %pôvov  yiyvùpsmn  z-r/pzix:,  ziq 
TYiV  QfùTnplxii  Twv  ~:j~'jyj  xvlxvxx  /où  txvpxvtct  dix  xz/.o'jq  nôi'Çzxxi. 

§  3.  Mvyiy.yi  yiv  ya'p  È7T£  CKàXïipta  yxvxziiwj,  /xl  xinrJr,'ji'jK  T.xpzA-    20 

&OU07J*   nXpWJlX,  /Xl  Y~fi?lZ  7TO0Ç  TO  ~piyZlpO'J  Tf,q  '/ohlZ'ùZ.   II    Ôî   OCVXU- 

vr/Viç  zracokh  tfxirtatfjîaî  TZxpùûwmnç,  wç  r.zpor/jjuzyr,:.  hlrri  oz  rt  xa! 
y.zxxiit  ToO  £tôsva:t  T£  stat  u.xî,  o  5îr?at  vT.o\pr,GZ'ù~.  ILxl  zixvj  v~zuyrj'7iq 
6)c  ziio'Jr7rlç  TY)i  &tt7Ty)t&i$  &uoctZ(à7tç  /xl  otirxkwbiç  6yj  T.prjzî.u.zrJx  xn9r,z 
ydpiv.  JLxl  tcôv  f/iy  yvâ)7tç,  râiv  5î  àya).-/?]/^  s£^  ro  ôli/):rtpov  tàç  z~i-  25 
tmouTJS.  ()  51  z-û,x'jOxvôuzyo~  roôv  erxsaafytdv  i5twT77ç  x/or^xog  /xl 
r.xvzx  /Ar/jzlg  oi/xioxzpw  r,  pY)T(ùp.  0~tj  yz  /xl  AîîtWïSîwjv  r>^^  wjtur^ 

£~£/.î£770-J'7"//Ç  Z~z"),ZAoî~îl  /xl  '/]  QVViZlUÇ  TWV   /.Ô'/OJV,  X2£   OWoXot)*  VI   rijJVfl  * 

r/:»  yào  y.vriu.ng  z/TZLxyziariÇ.  v~o  ~ov  iïzovç  r.xix.  rsywj  (DpoOooç,  (pïTOïV  6 
Qowti>0£0)7  •  «yzcogyxp  yvr,[j:r,v  z/rjcniizi^  Azyzi  îwy,  xaî  ooOâ»ç  Asyet.    t30 
§  4.   révoto  5  av  œrny.wj  Qixhr,g  zpir.o)  <J&)<poovc  zai  cp-j7£'j0^  evrv- 

VAIi.  —  1.  3  Pb.  oavTatîKov.  —  1.  o  Cod.  ^ii  tyî;  £.  —  1.  6  L.  om.  *xi  ij.tbvi  i^jajwî». 
CGMa.  ouvert.  A.  oûvci^î.  — 1.  14  VMaA.  |«a.3TjçoT«.  —  1.  15  GH.  Ststçftcpaï;  A.  et  les 
autres  mss.  S'tacpopat;. —  1.  16  Ma.  om.  /.aï  ÈTva/.T.Xtaasvat;. —  1.  17  C.  Tcviawripcu;.  L.  "y&- 
v.'j.coTapc'.;.  A.  -^cvtîcwTspci;.  —  1.  18  Cod.  A.  xî"/mp'.ct;./.î'vc'.c.  —  1.  20  G.  çavrasîa  (Twmpwiv. 
—  1.  21  GMa.  atoTr.p-a.  Exe.  Gud.  îtapcuoî*.  —  l.*22  Pb.  £-^'.fic>.r.. —  1.  21  Ma.om.  àvâXr.ii;. 
A.  içpcttXo'fufta.  —  1.  27  Cod.  iravra  x>.r,6s!;.  —  1.  31  Cod.  A.  om.  âv  devant  avrjowv. 

CON.I .  —  1.1.  Les  mots  a'jy.iriTr to'vtwv  twv  ^apxxrnpov  xai  tôjv  fp».au.  me  paraissent  ve- 
nir de  la  marge,  car  ils  sont  superflus.  —  1.  2-3.  J'en  dis  autant  des  mots  £»7tô  tcov  oxvt?.- 
(i«.îtTMv. —  1.  3,  M.  SPENGEL,  Tcavtuctuvn  TJ  x.a.i  "ypa<pca»vY).  Je  crois  qu'il  faut  lire  ivopfûç. 

(6;  Platon,  Theset.  191  C.  Os;  ^r.  act  Xo-  (8)  Le  texte  porte  t:i:.?j.;  àvxu.vr,<it;,  c'est- 

rej  fvtxa  àv  -aï;  (J/'J-/,?.!;  t,;j.<ov  svov  x.r.ptvov  à-dire  un  ressouvenir  de  la  tentative. 

txjtqrytîov.  Comp.  Plut,  de  Lide  et  Osir.  c.  ^a)  Plat.   Phœdr.  p.  2ol  1!.  ©»pu.avfliv«; 

88,   374  E  et  c.  ot,  373  A.  (Ruhukcn   et  ^3  i-i/.r,  -k  t:iz\  tt,v  s/.ojc'.v,  aè  irâ.'.ai  Otto 

Einckh.)  (r:'.>.r,3C.'7r,ro;  auaeuu.*jX7Tfl  £'?7S  w.t.  PXflWTaî- 

('J  V.  le  Phédon,  p.  72  E  et  ailleurs.  tivt.  (Egger.) 


I>s\l    SLR   LA   MÉMOIRE.  345 

traits  se  fondent  et  disparaissent;  cette  cire  reçoit  une  empreinte (6),  elle 
prend  facilement  les  formes  qu'on  lui  donne  au  moyen  du  tour  ou  du 
style,  et  nous  représente  fidèlement  les  lettres  en  creux  et  les  signes  nou- 
veaux imaginés  par  la  science.  Celui  donc  qui  est  doué  de  quelque  saga- 
cité, comparant  chaque  signe  à  chaque  objet,  et  appliquant  promptement 
l'un  à  l'autre  ceux  qui  se  conviennent,  rappelle  par  cette  recherche  ses 
souvenirs  ;  il  parvient  ainsi  à  découvrir  le  moyen  de  résoudre  la  difficulté 
et  reconnaît  enfin  intérieurement  qu'il  a  atteint  le  but.  C'est,  je  pense, 
pour  cette  raison  que  Platon  appelle  les  sciences  des  réminiscences  (7); 
car,  ce  n'est  qu'en  rappelant,  pour  ainsi  dire,  à  notre  mémoire  les  choses 
qu'il  nous  semble  n'avoir  jamais  apprises  ni  connues,  que  nous  saisissons 
l'objet  de  nos  recherches.  Qui  est-ce  qui  voudrait  chercher  une  chose  qu'il 
n'a  pas  apprise,  s'il  n'espérait  pas  la  découvrir  par  quelque  travail  de  la 
mémoire  T  L  invention  est  donc  une  tentative  de  réminiscence  (8),  un  rai- 
sonnement déduit  de  ce  que  l'on  a  éprouvé  et  senti,  une  comparaison  du 
semblable  et  de  l'analogue,  ou  du  plus  grand  et  du  plus  petit.  Ce  que  les 
sens  ont  éprouvé  et  transmis  à  l'âme  reste  caché  (9),  immobile  et  oisjfdans 
les  esprits  paresseux  et  sujets  à  l'oubli  (,0),  comme  sur  des  peaux  cou- 
vertes de  poussière,  de  moisissure  et  de  boue  ;  tandis  que  les  esprits  plus 
heureusement  doués,  plus  féconds  et  par  cela  même  plus  intelligents, 
semblables  à  des  types  de  bronze  couverts  de  roujlle,  qui,  malgré  les  in- 
jures du  temps,  représentent  les  lettres  sans  erreur  ni  altération ,  con- 
servent ces  impressions  jusqu'à  la  fin. 

En  effet,  la  mémoire  est  le  gardien  des  images  (**)  et  la  représentation 
d'une  sensation  passée  ;  c'est  un  trésor  à  notre  portée,  dont  nous  pou- 
vons faire  usage  ;  le  ressouvenir  est  l'effet  produit  sur  notre  àme  par  une 
image  ancienne,  comme  si  elle  passait  devant  nos  yeux.  Il  y  a  de  plus  un 
état  intermédiaire  entre  le  savoir  et  l'ignorance,  où  l'on  doit  recourir  à  la 
ronemoration ,  qui  est  comme  un  renouvellement  du  savoir  qui  s'é- 
chappe ('*),  comme  une  reprise  de  ce  que  nous  avons  perdu  par  l'oubli  ; 
puis  la  connaissance  de  certaines  choses  et  le  ressouvenir  des  autres  nous 
amènent  à  la  science  complète.  Quant  à  celui  qui  oublie  les  choses  qui  ont 
été  l'objet  de  ses  méditations,  c'est  un  homme  incapable  et  qui  mérite 
tout  autre  nom  que  celui  d'orateur.  Otez  à  Démosthène  lui-même  la  mé- 
moire, vous  lui  ôtez  aussi  la  puissance  de  ses  discours,  en  un  mot  tout  son 
talent  C3).  Quand  la  mémoire  est  bannie  par  la  crainte,  toute  l'habileté 
disparaît,  selon  Thucydide  ;  «car  la  peur  chasse  la  mémoire,»  dit-il  quel- 
que part  (u),  et  il  a  raison. 

On  doit  l'avantage  de  posséder  une  bonne  mémoire,  soit  à  une  vie  sobre 

—  1.  5-6,  M.  Rake,  Xy«  zf.;  *r-...  xat  £u.*8e  y.%\  i\i\>it.  —  I.  9,  M.  BAKE,  40ç6XtT4  t{;  tl 
ÎIy.tcTv.  —  1.  10.  Le  même,  onmtJÎK  b&t*.  —  1.  H.  Le  même,  tgicjto  ïn-.\.  Le  sens  ne  de- 
manderait-il pas  dbtfpmfouK  ~îî?*?  —  L  15,  Morel,  àu-^cpal;  au  lieu  de  àu^cpEÛai. 
M.  l'iNCKH,  Ù:-J>iz7.::.' —  1.  17,  M.  SPENCEL,  aùr<>  to'jtm.'—  1.  18,  MoREL,  y.c/wàas'vci;. 
Je  crois  qu'il  faut  lire  y.cy/.xn/.ï'vr,;.  Morel,  8ix  gpmo,  leçon  adoptée  d'abord  par  M.  Bake 
et  remplacée  par  cùS'è  y.psvw  (Proleg.  p.  LV).  —  1.  27,  M.  Finckh,  ni-i-'  àv  y.*/.y.6aî;.  — 
1.  28.  Le  même,  i-O.i-r.-jir,;.  —  1.  29-30,  M.  SKHBBL,  <•>;  ô  Qvj/.jSiSr,;  sans  ytovt.  — 
1.  31,  M.  Bake,  -ys'yoïc  5'iv  u.vt,;/.wv. 

(*°)  Plat.  Theœtet.  p    144  B,  JVwOpîî  ™;  Xtrâv, ««  £;ivj«y,;  ivz'i  zr,;  iT.iazr.u.r,;.  (Bake.) 

à-avTÔ><T'.  irpô;  rà;  fi.a&r/iEi;  xat  XrQy.:  r-'y.îv-  («S)   L'auteur   fait   allusion  à  l'anecdote 

re;.  (Egger.)  rapportée  par  Eschine.   Disc,  de  la  fausse 

(**)  Plat.  Phileb.  p.  34  A,  2wTr,siav  toîvjv  Amb.  §34.  —  Plutarq.  Progr.  dans  la  vertu, 

aïoôraew; tt.v  avr,u.y,v  Xs'-j-wv  ôsôco;  àv  t.;  >.=  -  c.  9.  (Ruhnken.) 

•fct.  (Bake.)  (u)  n,  87. 

(»•)  Plat.  Conv.  1 08  A,  "O  7x5  x«X£t«  u-t-  37 


3iG  ANOKYMOÏ  AIATP1BH  nEPI  MlfBMBZ.  [§§  4-5.] 

yjx  y.xl  Qzûv  èltvnvola  y.xl  yiLoixxBix  tôsîx  y.xl  <ptXov£H«a  tov  pztxvnaBxi 
Bskeiv.  KivSuveuei  re  lïâç  <pû.op.xBr/ç,  xav  OXe'cxti  nfa  jxvrçpjç,  jxeXcrïj  [ôtà 
îljfWWj  7750OU  drituovpyû  y.xl  cppovrt'So;  eisoya^ccrSat  to  uv-//Uov£Û£iv  ■  7tô$os 
fx£v  yào  xpyj]  ^povTi^oq.  Mipiuvxïïl  y.xl  ypovTiç  exckçauî'yy/  toO  ttsSo-j 
t^u  x«?aooX>7y  >«e!  r/?s  ir.ô'jmxg  tw  yïvzivj  êppw/JtiwTV  oy^av,  o  5à  êpw?  5 
«xX>)Tai,  (jvviçtx  rrjç  [ay/iu.o'jIvyiz  î>jv  ovilx'J.  Rat  xiçSxyou.iw)  yxp  yj 
tyvyji  tov  JtaXaû  [ix%ULxtôç  Tfi  xai  Bîxuxtoc,  $  Toùvavnov  roO  yzipo-jhq 
te  y.xl  ^aAîTT'jorî'oûv,  Tzpoqhys  ràv  voOv,  xaî  $ern?v  eKxoev  toSfva  TOU  7^03- 
yaaroç,  6jct£  -/.aï  izxpx[xïvEiv  p.ïyoi  T.xvxhq  e^zXevj  •  é£  wv  ^  cp/îovTtç  ûçzyi'i- 
pzTxi,  (jtpuÇovrog  xaî  scpadaÇovro;  xat  7T/î5côvroç  sv  aùr/7  roO  T>5;  cpavra-  10 
at'aç  pipovq.  O  §è  px.hvp.oq  xuolvq  T£  xac  voiBpoq  xj«  j3oa5ùç,  j/cXiç  Te 
■foStro  ~ov  yeyo-Aroc,  y.xl  ^crà  r>7v  aaoQriaiv  èyxcetektiav,  si  uy  Ttç  aurôv 
èKzyzipsisv  Gîcôv,  $  éaurov  totaûtov  siîcpXexTov  xa?  evatd&TTO*  ecfipyàttXaetTQ 
-/.xi  rpicoL rovçrvjtovç  xoiïç  trjç dtvoqwrxjscùç  y.xl  fxeXerrçs  xat  pEp'ipmq  hzico- 
Axïq.  To  yà(o  izoAAxy.iq  éSiXetv  eocovetv  xat  Xévav  wv  >?xow7£v  $  y.xtD,xce  iïi  15 
trépas  wçrtvoçwv  ataS^cws,  toOto  àxepychet&t  to  pjqarijaQat,  juvowftèwft 
aet  xsà  oa'5oç  Axpcxyojœoq  dix  r/jq  yjvri'jzbïq  fjfc  èvxv:ou.opyBsiTr/q  cpav- 
raatas  et?  Tryy  tàs  ^X^  Û7ro5o^v7v.  Q*  /ào  rà  rpiauxrx  tojv  âuaçwv 
xotXa/vsrat  xsà  fixBoq  «j^et  ra^  r.o/lxlg  v.x\  oyveysai  y.xi  •/.xrxr/zvou.vjxiq 
twv  xpoyjhv  eTTtêoXarç,  oî/tw  xai  xarà  rryv  ^Z'^  T£  (TJ[icxbci  •  rà  ô  £t;  20 
avra^  zsti  TTOooToy  [xa:t  P-î'xj01  7'yoç]  xat  Icoç  Tôirau  Xww  lïK'jrbXacbuç  7ro«£r 
Toùç  rwtoyç.  Oi^rw  ^£v  oùv  p.vfiiJ.r,ç  r.zpdari,  y.xl  si  y*)  rlyoïg  cpiact  fx£T£t- 
).y;(pa)ç. 

§  5.  H&j  os  xai  ?.tp.wfôr,ç  xaj  Tclelovq  pzx  eymvov  i&fymç  ôiïovç 
7T|0oy5t5a;av,  eiSwXwv  TixpxSsiiy  y.xl  rôr.oov  Eiçr/yovpsvoi  xpoç  to  p.vr,u.o-  25 
veu£tv  s^etv  ovo^arwv  te  xat  pnyuxtrav  •  to  ôi  lartv  où§£v  ezepov,  yi  twv 
éfiotcov  Trpos  to*  §oxoûv  xatvàv  T.xpxBcôaoyatq  y.xl  av'Cpy'ix  izphç  â'XXo.  Ta 
yàp  yvù>pip.ov  tov  yvoaiTov  t-jtzoç  tiç  y.xl  ïyyoq  y.xl  Xa/3^  xaî  acpojOa>7, 
xat  roûrov  tov  TpoTcov  y.xl  Txq  t&v  fixpêxpoiv  cpwvàs  av)lxËsïv  krcai  ohm- 
TibivTx  tw  yvwpiuw  to  xvr  aùroû,  xai  roùç  ru?toUs  "wv  T.pxyiixTWJ  30 
xaraëXé7:ovTa.  O  ôè  tcttoç  r>5$  [wf/UYis  tyïv  oLyoppàiv  é'Swxev  •  on  pjoèv 

VAR.  —  1.  1  CA.  ^eîa.  G.  tàîa.—  1.  2  G.  êôéXeiv.—  1.  3  Cod.  A.  «ovou.  —  1.  5  L.  èpw- 
jxevr,v.  —  1.  6B.  xr;  u.vr.u.r,;.  —  1.  9-10  Pb.  cî^e-ycipcTat.  —  1.  13  Cod.  tcscutgv  eu'^Xe^tov. 

—  1.  14-loA.  ÈTuPcuXaï;.  —  1.  18  CA.  àaa?wv.  —  l.'l9  PbGA.  xaTcmyouivatc  —  1.  20  VMa. 
£irtpcuXaî;.  —  l.  21  BLMa.  iitimXateuct  les  autres  manuscrits  et  A.  è^rl  woXXtû?.  —  1.  24 
Cod.  u.vru.r,;  pwu.r,;  —  1.  27  G.  âXXsc.  —  1.  28  Ma.  tiç  tôttg;.  Cod.  Xapal  xai  àocpy.aî.  — 
1.  31  GBL.  ~r,;  avrlar,;.  A.  ~7;î  "j'vtiar,;.  GMaA.  st;  à«cpar,v. 

CONJ.  —  1.  1,  M.  Bake,  îJîa.  M.  Spengel,  v/i  Ata.  —  1.  2-3,  M.  Finckh,  woftoo.  M.  Spen- 
GEL,  [u.sXs't7]]  J'.à  T£/_v/;;  tt^'Ocj  &UUCV0YG3.  Je  lis  (jlcXî'tt,  [Jtà  TS/.vy,;]  to'ôcu  S'r.atc'jpfô»  /.al 
çpcvTtS'c;.  — 1.  S,  M.  Bake,  ôôsv  spw;.  —  1.  9.  Le  même,  i-yv.çi-a.i.  M.  Spengel,  et^s'YcipjTa!. 

—  1.13,  Morel,  f|«pXtXTCv.  M.  Bake,  t  tû^vi  t'.î  aùrôv  eû?X.  ou  mieux,  en  supprimant 
iauTÔv  x.«i  TcacÙTOv,  et  en  lisant  plus  bas  i'va  Tpîpot.  M.  Spengel,  t,  solutôv  tcccûtov  eûcpXe- 

(,5)Plutarch.  De  Sera  num.vind.  p.  566  A,  p.:vw;  pwoôcïaa  —  àw'  aùrr;  tt;  peôar;;  èitw- 

fait  naître,  au  contraire,   le  désir  et  le  re-  wtçûn  Xajîcàaa  epw;  è/.Xy]6y;.  (Finckh.) 

gret  de  la  mémoire.  (Bake.)  (>'_)  Plat.  Phœdr.  p.  25 1  C,  n/.^ûoa,  otsv 

(««)  Plat.  Phœdr.  iSSC.'Ertemia—  éppw-  rà  aoû^ovra.  (Finckh.)  Comp.  Plutarch.  De 


ESSAI   SLR   LA    MÉMOIRE.  347 

et  régulière,  soit  à  une  nature  heureuse,  soit  à  une  inspiration  des  dieux, 
au  goût  de  l'instruction,  à  une  ferme  volonté  de  se  souvenir.  Tout  homme 
qui  veut  s'instruire,  lors  même  que  sa  mémoire  est  faible,  peut  produire  en 
lui  le  souvenir  par  la  méditation  qui  fait  naître  dans  son  âme  le  désir  et  la 
crainte  ;  car  le  désir  est  la  cause  de  la  crainte.  Le  sou^ci  et  la  crainte  ayant 
succédé  à  l'impulsion  du  regret  et  à  la  naissance  déjà  puissante  du  désir  (l5), 
que  l'on  a  nommé  amour,  c'est  ce  qui  donne  naissance  à  la  mémoire  (16). 
En  effet,  l'âme  apercevant  un  beau  spectacle  ou  une  belle  vérité,  ou  bien, 
au  contraire,  un  spectacle  pénible  ou  une  assertion  dangereuse,  y  applique 
son  attention,  et  comme  elle  éprouve  de  cet  effort  une  fatigue  doulou- 
reuse, elle  veut  en  conserver  toujours  le  souvenir.  De  là  naît  la  crainte, 
l'organe  de  l'imagination  s'agitant,  s'enflant,  palpitant  en  elle(17).  Mais  un 
esprit  naturellement  lâche,  languissant,  paresseux  et  lent  (,8),  aurait  à  peine 
senti  l'effet  produit  qu^il  abandonnerait  cette- sensation,  si  quelque  Dieu 
ne  le  réveillait,  ou  si  quelque  heureux  hasard  ne  lui  donnait  de  l'ardeur 
et  ne  le  rendait  susceptible  de  retenir  les  sensations  ;  si  l'empreinte  des 
images  ne  se  fortifiait  par  les  efforts  de  la  remémqration ,  de  la  médita- 
tion et  de  la  réflexion.  Entendre  la  même  chose  à  plusieurs  reprises, 
et  parler  souvent"de  ce  que  l'on  a  entendu  ou  de  ce  que  l'on  a  perçu 
par  quelque  autre  sens,  ne  peut  manquer  d'en  assurer  le  souvenir;  car  de 
cette  manière  l'imagination  est  mise  en  un  mouvement  continuel,  elle 
pénètre  par  ce  mouvement  même,  et  s'imprime  dans  le  réceptacle  de 
l'âme  (,9).  Les  ornières  se  forment  et  prennent  de  la  profondeur  par  le 
passage  répété,  continuel  et  prolongé  des  roues;  il  se  passe  dans  l'âme 
quelque  chose  d'analogue  ;  mais  lorsque  la  sensation  n'a  lieu  qu'une  fois, 
ou  qu'elle  a  eu  lieu  pour  la  première  fois  et  jusqu'à  un  certain  degré,  il 
en  résulte  des  impressions  très-superficielles.  — C'est  ainsi  que  vous  vous 
rendrez  maître  de  votre  mémoire,  lors  même  que  la  nature  ne  vous  aurait 
pas  favorisé  à  cet  égard. 

Déjà  Simonide  (-°)  et  plusieurs  autres  après  lui,  ont  enseigné  les  moyens 
d'aider  la  mémoire,  employant  les  figures  et  les  lieux  pour  assurer  le 
souvenir  des  noms  et  des  verbes.  Or  ce  moyen  n'est  pas  autre  chose  que 
la  comparaison  de  ce  qui  semble  nouveau  avec  d'autres  choses  semblables, 
et  le  rapprochement  de  celles  qui  paraissent  différentes.  En  effet,  ce  qui 
est  bien  connu  est  comme  une  image,  une  trace,  un  moyen  de  saisir  et 
d'atteindre  ce  qui  peut  être  connu  ;  c'est  ainsi  que  nous  parvenons  à  com- 
prendre le  langage  des  nations  étrangères  en  rapprochant  ce  qui  est  connu 
de  ce  qui  ne  l'est  pas,  et  en  regardant  les  figures  qui  représentent  les  ob- 
jets. Le  lieu  est  aussi  un  moyen  d'aider  la  mémoire  ;  car  toute  chose  a  son 
lieu,  et  la  partie  de  ce  qui  est  incomplet  fait  retrouver  la  chose  entière.  De 
même  que  les  chiens,  après  avoir  découvert  la  trace  et  reconnu  le  terrain 

x.tcv,  comme  les  mss.  M.  Finckii,  b&tô;  sùrov.  —  1.  18,  M.  Bake,  AfU&T&v.  —  1.  15), 
RUWULXH, x«TecTWVO{M*3tf;.  —  1.  2i.  Il  me  semble  qu'il  faut  supprimer  y-i/.}'-  T'.vJ:,  glose 
de  !w;  fo6rM).  —  1.  ii.  Il  faut  supprimer  -p«i;j./,;,  courue  l'a  vu  RomfKKR.  M.  Bake  pro 
pose  de  lire  u.w.w./.r^.  —  1.  27,  M.  Finckh,  77:0;  iù.r.Xx.  Il  me  semble  qu'il  faut  sous-en- 
tendre  rc  Jtaxcwv,  comme  s'il  y  avait  -?b;  to  ffoxoSv  dEAXo.  —  1.  28,  M.  Bake  lit  r-J-o;  ti; 
xai  î/vc;  xaù  i.i.'fr  /.v).  ÂçopfUQ.  —  1.  29-30,  M. Bake,  àvxrîOcvrx. —  1.  3),  Ruiinken,  rûmo; 
tû)v  ■vpau.u/XT'.ùv.  M.  BAKE,  ~rj-yj;  -ïri  "sx-yu.. —  1.  3t.  Le  môme,  ty;  y.-iii.r,.  M.  SPENGEL, 
-r,;  [i.ri\j:r,i  [et:;  içcpy.y.v  î$. 

Sera  num.  vind.  p.  550  F. 'Bake.)  7x5  ïçpîmji;  Ttï;  x-x"//.ï:  faurafUtTrovrat 

,s    Plut  Vie  de  Caton  lèjeone,  p.  759  F,  y.r.psî;-  our»;  xi  axOr,?::;  txî;  tôk  ir:  ~%'.- 

associe  de  même  les  motsvut;-,;  *«  Bçx&û;.  Km  'vj/xT:  ivxicoTtitoQyrm  (Bake). 

(Bake.)  («0)  v'.  Cic.  de  Orat.  II,  c.  86,  %  351  ;  c. 

1  »    Phitarch.  De  Educ.  lib.  c.  5,  K.xOx-e?  87,  %  357. 


348  ANUNïAIOÏ   AIATPIBH  IIEPI  MNHMB2.  [§§5-7.] 

avey  roTTou,  jeot  To  f*epo$  Toy  heivovzoq  xat  o/ou.  Utfrsp  ya/s  ot  ro  £^vo^ 
a«vpovre$  xiveç  zat  tv?v  yy^pc-v  Tc^v  'Xvwy  xarà  7:o5as  Stwx.oyjt  ro 
8r,plov,  y.xl  txlvov  oùx  e^etv  uTOXauëa'voyavv,  o'jzo)  $•/;  zsà  tgô  a7;oy"îa- 
Çovrt  y.vr,y.ove;jeiv  /.at  acoÇetv  ta  u.x9riu.xzx  bilovzi  zx  uèar)  zû>v  uxByju.x- 
zwj  ëzi  ôewpjTSOV  /-ai  Ta  GvuêeoriY.ôzx  xvzoïq  •  i'v  chrou  ry^ot  zpoqcx-  5 
/.wv,  ôteîQev  ayrw  to  y.VYtU.oveùeiv  vnâpty}.  Toiyxpovv  xoà  zx  ylzpx  y.xl- 
lov  y.eu.v/)u.eBx  zàv  aveu  uézpov  TreTrotyj^evwv,  on  cî>9  rô  ~oû  pvGuov  '/.aï 
ta  r*3s  eùraçtaç  xvcD^oyov  yVYiy.ovevovzeq  xat  Ta  xa5  e'/taTTa  tojv  pny-xzow 
xviyye'jou.ev  xaTa  7rs*5aç  ÇyjToûvres  to  Xefrcov  e£  wv  TipoeOr^xuev. 

^  6.  To  5è  ijsyiGzov  ev  Tourotç,  y.elezxv  aeî  y.xl  xraGXeïv  coq  eiiïôzi    10 
zaî  tpoêefr&ai  (xfj  dixopvév  ae  to  u.xByiux  oiyfiGezxi.  ïo  yàp  TrotoOv  e7rt- 
lYjGyovxq  imdkntyiç   èazi  toû  cW-efv  etSe'vat   to  a7ra^   ocpSèv  y;  leyBèv  y) 
xy.ovgBIv,  ^  xaî  tô  77âooç5oxàv  on  zaî  ecç  ve'wTa  -/ai  ^eTa  ypovov  goi  izx- 
pxueveï,  txhzi  ye  t5y)  zpizr,v  vGzepov  r,u.épxv  y)  zezxpzYjV  y)  itêyamiv.  E^et 
$è  oy^  ourtùfi  •  aXX  oryezxi  y.xl  y.xzx  iJ.iy.phv  iïixyBeipezxi  y.xl  dxv.xvxzxi    15 
p?  fj.elezoou.evov.  Aeivii  *îe  T.pLyxGiq  krfyr,q  y.xl  zb  yeypxyBxi  tzoxj  goi  zx 
u.zcJy)ulxzx  xxl    èizl   ayùâfc  è'yeiv  èvzvyôvzx  yvûvxi,  v.xl    xvxlxoeïv  zb 
èy.cecl^y.ivov.  Aeî  "5e  où^  ouTttÇ  •  cêÀA  rryeïaBxi  yriïèv  eWfoov  yeypxyBxi, 
tj.riï   er.i  goi  xxBeGzrr/Âvxi  ^ixvxyvhvzi  v.xl  erale^xuÀvoi  axSeïv  •  oi'oy  ^.-//5è 
eiàévxi  ypxu.u.xzx,  zo  ye  è~l  u.v~hu.y),  y.x\  olzooç  ëiy  ypovziGzriç,  zzept  zx    20 
e*/voJO]/.£va,  xai  uelezr/pôzxzog  eiç  u.x9r)tj.xzx. 

^  7.  Aixilei  viç  xv  èralxtjoizo  toû  bvôu.xzoç  zr,q  [xr~pbç  y)  toû  r.xzpbq 
r,  zr,ç  Kxzpfôoç  r)  TOÛ  acpeTc'poy;  5v5).ov  Sri  ôt  owSfiV  flÛXo,  y?  OTt  k  (xelézri 
zovz(àV  xévxoç  yivezxi  xat  Y.xSy]uepLVYj  ze  y.xï  dix  zD.ovq.  Tîç  Se'  KXTtv  oçrifi 
èpw[j.évrjç  y)  TtxiiïiY.ûv  eçeXa'ÔeTo,  xat  wv  oyTot  Xe'yoyaiv  ^  izpxzzovai,  y.xv  25 
lY,povvzeq  zvyjMGi  ;  Kaî  b  Tt  av  cpXuaooûvTeç  eÏ7T&)o,j,  touto  cppovTt'^i  |3e- 
ëxio)GX[j.evog  izepiyépei  y.xi  uelézYi  u.xv.px  zù>  rcpbq  èy.eivoiq  elvxi  zyiv  yvû>- 
y.Y/V  y.xl  y.ez  ev.eivoùv  ^ixlzxgSxi.  Aib  y.xl  aoyovç  ze  xai  îroajTaeoùç,  ws 
et/ôç,  a7T0Te).er  >?  uvy)u.yj  i)izozpeyou.évYi  •  â'p  Te  yàp  S&Koài  zi  zftq  èmSv- 
pixq,  v.xl  èyévvY/Ge  zb  u.vrtu.oveveiv  •  ttoSwv  [a;:£(o^c^.evov]  to  cpavèv  v-eyoi-  30 
piGuivov,  Y.xl  aoyoïzepoq  xvzov  yeyevr,\xevoq  y,x\  Tzoïeïv  eiq  zx  TratSr/à  bpé' 
yezxi  /.xi  yllyezxi  y.x1ov,  y.x9xn:ep  zioaq  u.eleznpbq  wv,  vuvi  5è  ~zepo)Belq 
•j~b  u.vr,[xoG:jvrlq.  Rat  et  ru^ot  'ÇooypxyiY.bq  wv  ^  7i).acrTtxôç,  etôwXov  by.oio- 

VAR.  —  1.  3  GBMa.  oÔt«  &sï.  Cm.  ^oxal.—  1.  5  Cod.  A.  frt  ôswp^Tsov.  —  1.  5-6  GL.  «po«- 
Xafiwv.  —  1.  6  Cod.  A.  6irab^«T0.  —  1.  7  A.  Sri  Jeï.  Ma.  xai,  les  autres  mss.  /.v-à..  — 
!..  13  PbMa.  om.  r,  avant  ~b  irpo;^.  —1.  17  Pb.  ax,oXr;  é^siv.  —  1.  19  G.  tiutrpém.  PbGMa. 
ci'cu.  A.  ctov.  —  1.  20  A.  cppovrt;  tiç.  —  1.  26  Ma*,  om.  toOto.  VA.  tî  tô.  — 1.  27  GBMa 
èy.cîvou;.  —  1.  30-31  L.  xsy^ojptaasvov. 

CONJ.  — 1.1.  Peut-être  faut-il  lire  tô  ô'Xov  à  moins  qu'on  ne  supplée  àïopu.r,v  é'j'wjcsv. 
—  1.  5,  M.  Finckh,  èmôsMpYiTS&v.  M.  Spengel,  i«J  ôswpïiTsov.  —  1.  6,  M.  Bake  a  corrigé 
d'abord  ÛTrâp^ai,  puis  0-âp^r,. —  1.  10,  M.  Finckh,  ttôoTa.M.  Bake,  w;  oùx  tfôôra. —  1.11, 

(«»)  Idée  empruntée  à  Platon,   Phœdr.  (**)  Aristot.  Rhet.  1. 1 1.  (Bake). 

275  A,  ToSre  -yàp  twv  [Aaôo'vTwv  Xrlôr.v  i^iv  Èv  (23)  Ovid.  Ep.  XV,  43.  —  Senec.  Ep.  69 

(yuy_at;  7Taps'!-st,  avriar,?  àjuXcmv'f,  etc.  V.  (Ruhnken.) 

aussi  César,  de  Bell.  Gall.  VI,  14.  (Ruhnken.)  (2*;  11  fait  allusion  à  un  vers  d'Euripide, 


ESSAI  si:r  la  mémoire.  31'.) 

où  elle  est  imprimée,  poursuivent  l'animal  de  toute  la  vitesse  de  leurs 
pieds  et  s'imaginent  presque  le  tenir  ;  ainsi  celui  qui  s'applique  à  exercer 
sa  mémoire  et  qui  désire  conserver  ce  qu'il  a  appris,  doit  aussi  porter  son 
attention  sur  les  diverses  parties  de  la  science,  et  sur  les  connaissances 
qui  s'y  rapportent,  afin  de  tirer  des  secours  pour  sa  mémoire  de  tout 
sujet  qui  se  présentera  à  lui.  Si  nous  nous  souvenons  mieux  des  vers  que 
de  la  prose,  cela  vient  de  ce  que,  nous  rappelant  les  règles  du  rhythme  et 
de  la  métrique,  nous  retrouvons  au  moyen  des  pieds  les  mots  les  uns 
après  les  autres,  déduisant  ceux  qui  nous  manquent  encore  de  ceux  que 
nous  avons  déjà  retrouvés. 

Mais  le  plus  sur  moyen  [de  retenir  ce  que  l'on  apprend]  est  de  s'exercer 
sans  cesse,  de  ne  pas  se  persuader  que  l'on  sait,  de  craindre  que  ce  que 
l'on  a  appris  ne  s'échappe.  Ce  qui  cause  les  oublis,  c'est  de  s'imaginer 
savoir  ce  que  l'on  a  vu,  dit,  entendu  une  fois,  où  de  s'attendre  que  l'on 
conservera  jusqu'à  l'année  suivante  et  après  un  certain  temps,  ce  dont  on 
ne  se  souvient  pas  même  après  trois,  quatre  ou  cinq  jours.  Or  il  n'en  est 
point  ainsi  ;  mais  ce  qui  ne  fait  pas  l'objet  de  nos  méditations  s'éloigne, 
s'altère  peu  à^peu  et  se  dissipe.  C'est  aussi  une  cause  fàchejuse  d'oubli  que 
de  croire  que  vous  trouverez  écrit  quelque  part  ce  qui  vous  est  enseigné  (2I) 
et  que  vous  pourrez  en  prendre  connaissance  à  loisir,  lorsque  l'occasion 
s'en  présentera,  et  rapprendre  ainsi  ce  que  vous  aurez  laissé  échapper. 
Nous  ne  devez  point  compter  là-dessus;  au  contraire,  il  faut  bien  vous 
persuader  que  rien  de  ce  qui  vous  est  expliqué  n'est  écrit,  qu'il  ne  vous 
sera  pas  possible  de  l'apprendre  par  la  lecture  et  par  la  répétition.  Figu- 
rez-vous même  que  vous  ne  connaissez  pas  les  lettres,  du  moins  pour  ce 
qui  concerne  l'exercice  de  la  mémoire,  et  ainsi  vous  retiendrez  fidèlement 
ce  que  vous  aurez  appris,  et  vous  vous  trouverez  bien  préparé  à  vous 
instruire. 

Assurément,  personne  n'oublie  le  nom  de  sa  mère,  de  son  père,  de  sa 
patrie,  ou  le  sien  propre,  pourquoi?  Sans  doute  parce  que  l'usage  de  ces 
noms  nous  est  habituel,  journalier,  perpétuel  (2a).  Qui  a  jamais  oublié  le 
nom  de  son  amante  ou  des  objets  de  son  amour,  leurs  paroles  ou  leurs 
actions,  bien  qu'elles  soient  frivoles  ('")  ?  Et  de  tout  ce  qu'ils  ont  dit  en  ba^ 
dinant,  on  porte  partout  avec  soi  le  souvenir,  que  les  inquiétudes  et  une 
longue  préoccupation  nous  ont  gravé  dans  l'esprit;  parce  que  la  pensée  est 
attachée  à  ces  personnes  et  que  l'on  vit,  pour  ainsi  dire,  avec  elles.  Le 
souvenir  ainsi  entretenu  fait  naître  chez  les  amants  le  savoir  et  le  talent 
poétique  (ï4)  ;  car  le  tTésir  est  éveillé  et  engendré  par  le  souvenir.  Regret- 
tant litre  qui  lui  avait  apparu  et  connaissant  mieux  ce  qu'il  désire,  l'a- 
mant s'efforce  de  plaire  à  la  personne  qu'il  aime  ;  il  aspire  au  beau,  comme 
si  jusqu'alors  il  eût  été  en  proie  à  une  vaine  agitation,  et  que  maintenant 

M.  Bake,  d'/r.rxt  (Proleg.  p.  lv). —  1.  13-14.  Je  lis  avec  M.  Spencel,  coi  ^apaaêvsï,  comme 
à  la  ligne  11  ai  ri  futfaua  ci/,.  —  1.  16,  Morel,  i$  [uX.  —  1.  19.  Je  mets  un  colon  après 
uattiv.  —  1.  20,  Morel  et  Ruhnken,  osovria-nr,;.  —  1.'  23,  M.  Bake,  r,  àv.cv...  £ià  r&ouç. 
M.  Si'F.ngf.l,  a  fâXov.  —  1.  26.  Le  même,  sTtcOv.  — 1.  27,  M.  Bake,  ictfUfifu  KM  ;ju>irri 
aax.pà  ud  vu  -jô;  £/..  e'vxi  -f,  "ptiar..  —  1.  30.  Le  même,  c  îtoOo>v,  qu'il  considère  comme 
le  sujet  des  verbes  ea~ %ai  et  ^s'vvr.sE  ;  mais  le  sujet  de  ces  verbes  est  ro  uwnuovtûtiv, 
aiiiùs  lequel  il  faut  un  colou  ;  7ro8tov  se  rapporte  à  •yEfEVT.y.Evo;;  i-iiy/Mito-i  est  la  glose  de 
/.î/mîi'.u.e'vcv  qui  doit  remplacer  x.c/ap-.aa-'vcv,  comme  l'avait  vu  Morel.  —  1.  31,  Morei. 
lisait  t;cveîv  et;.  M.Spengei.  propose  -c.r.rs/.MTEso;.  — 1.  33,  M.  1-iNCKH,  /.%<.  li  t-j/ci. 

cité  plusieurs  lois  par   Plutarque,  et  qui,  Bftouwdiv  $'&a 

d'après  le  scholiaste  d'Aristophane,  faisait  io(>:  Itôcîoxtt,  /.%•>  ây.o-jac;  f,  n  nçh, 

partie  de  la  tragédie  de  Sthénobée:  V.  Matthia?,  Eur.  t.  IX,'  p.  330*. 


350  ANfiNÏMOÏ  A1ATPIBH   IIEPI   MSHMH2.  [$j  7-8.] 

Tarov  ht  t/jî  pv/ipriç  tx?ç  rapt  tgov  rcatdatÔNf  cryjuwrXoÉaeraH  zzî  &a~'j~&>oct  • 
WOTfitÇnv  yào  a*j~ov  BUK  es?  xat  Tzxpihxi  xx  p.zp-/i  Tw  xfl&Xouç  o  îtîÔoç 
èyy.zîpzi>oz,  où5î  xpz).ûç  Bzoipzîv.  Oviïk  (DiAxpyjpoç  tcôv  iïpxyuûv  bxùxr 
czxxi  to-jtwv  obv  ÏTzihrr/.vj  eiç  to  xxu.izïov  cpiocov,  5ià  ypovxfôoç  £^wv  a 
§iripic)ij:r,'7z.  y.xl  auvâSpoiffe*  4>povTt'Ç&)v  &À  xed  au  Jttoi  toûtsc  a  uxrfx-  5 
vèiç,  ei  j3ou).et  fxa9stv,  xac  fxê5  f)p&po&,  y.xl  vûxta  oùx  éîttXjfaïj  rô  aivo- 
Xov  •  àXÀ  e$aç  £7T£  TX!V  yjpeîacv  [zxoip.x\  viziyvov  aura  xat  vrpo  bliyov  xzhz- 
pxxzvy.ùç,  y.xl  r.zpl  aùrwv  5tetXgyu£voç  •  èàv  51  awfe,  olyriizxxi.  TLzspUvTx 
yoïi-j  ol  tzoiy,xxI  xx  ïvrr\  y.xl  xx  pr,pxxx  Azyovjiv,  b'-t  Tof.:  oum  xT.pl\  zyo- 
p.bjoiz  x-jxixx-jzx  t.zxzxxi.  kivixxzxxi  ôè  6  y.aTareTpja'Sat  Swuôv  7rt'5oç,  x.at  10 
tÔ  ev  Aiàov  Ksav.ivov,  OTupjSèv  axzyzvj  5yva'p.£5a  tojv  £t?  rijv  4"uX^y  àflW- 
rcov,  aX).  xr.oppvxw  iixvj  xvwhvj,  toçjcep  xr.oppzovxiq  xwoç  xzl  $ef  xb 
SKeiçpîov  zivxi. 

§  8.  Avrtcpwv  T£  £v  raf$  pr,xopiY.xlç  xzyyxiq  xb  ph  xx  tzxpi-jxx  èty  xai 
vTîzpyovxx  y.xl  Tixpxy.dp.VJx  cdaQocveadou  y.xxx  cpuacv  etvat  WjiîV,  r.xpx  15 
cpu(T£v  §£  to  ©yXorreiv  xvxûv  bato^ùat  yvjouivtùv  hxpyn  xbv  xvtzov.  Obzv 
ETieiori  x:xpx  cpûciv  irsxl  xb  uapuiayeuetv ,  ^  ©oovtî?  xaà  ^  dbxqCRC  >mbÊ- 
tjotov.  Ay.po(t>'j.evoq  oùv  tcôv  y£  xnoaxop.xxiÇôvxw  r>xoi  xx  zT/.zp.p.zyx,  y-'a 
tovç  xiixozyziïîcrjç  Aoyovg  [tojv  àvayvw^aa'rcov],  r.pùxo-j  ph  xyjv  iiïzxv  toO 
Aeyop.zvov  TtzpiAxpÇxye.  Tovto  ôi  earrty  w  Tzzpi%o):h  xr,q  hntoictç  y.xl  o  20 
x£wAog  xai  to  xpSpov  xb  T.zpiypxyov  y.xl  xyopîÇoii  xx  pipr,  tojv  pzpûv. 
Ot'ov  d  uèv  TipooLpiov  e&7,  Tt?  6  /iyoç  T£  /.at  ^  ûrrsÔEO'tç  t^ç  TZpoouxixy.f.i 
£T:iyzipfi<jz<j)ç,  toO  a  ,  toû  j3  ,  roû  y ,  tcôv  ofXXwv  ècp«Ç>}ç.  Kat  tô  ôtà  ti 
ei'/>j7:Ta£  IxpËxvz.  Az?p.bç  yxp  èvxt  r/5î  p.vr,pr,q  aot  /.at  ^S},xy.xr,piov  y.xl 
xb  toioûtov  £t§oç  Xacôvn.  To  yàp  §tà  ti  xb  y.vpoç  tjjfe  zmç>xr,p.rlz  y.xl  xzyvréç.  25 
ÙçauTwç  y£  ar/V  zsù  7rîpt  t>5ç  §f/;y)73,£wç,  ôyjAwaEwç  o-J07;ç,  £C£  âbduBei 
\è%zpyr,ç\,  eïxz  y.xl  TïôSzv  r,pixxo,  y.xl  xhoç  yxpiv  y.xl  xxvxx  zziy.puz. 
Oxxv  §£  xT.Trtxxi  xwj  TifoxzwJ,  YiyovpJyKùV  xz  y.xl  xvxr/y.xLwj,  ùiaxpiaiv 
r.oiov.  Kxl  xi  xb  y.zyxlxiov  xb   I^v/mxxxIv  zizvj  xvzwj,  y.xl  izpbç  xi  |3)i- 

VAR.  —  1.  6  Pb.  vûxTto?.  —  1.  7  Pb.  èm.  Cod.  A.  (nrô.  —1.  12  A.  àmopr^cv.  —  1.  16 
Cod.  A.  èvapp;  -ôv  mbw.  — 1.17  Pb.  tû>v  wapà  çûdtv.  —  1.  18  LBMa.  r>...r,.  —  1.  20  Cod. 
A.  myaÇoH.  —  1.  24  PbGBLMa.  Sîgu.o;  (mu,  Cod.  A.  om.  èartou  far«i.  —  1.  27  PbMa. 
imxçvKU,  C.  STvî/.ptvj  avec  ai  sur  vj. 

CONJ.  —  1.  3,  M.  Spengel,  où 8i  ô  <pi).âp-y.  —  1.  o,  Morel,  i*i  toutou  —  1.  7,  Ruhnken, 
ùttô  y.sïpx,  au  lieu  de  è~i  tt.v  x?£'*v-  Le  même  regardait  Trpô  jXrrau  comme  une  glose. 
M.  Bake  n'adopte  pas  ces  corrections.  C'est  srcw.a  qui  est  la  glose  de  bftvfwn.  —  1. 12, 
Morel,  iîTGîJTov.  M.  Bake,  Imtçurnivi  àv«8».  Je  lirais  plutôt,  si  cette  incise  n'était  pas 

(*s)  Plat.  Phœdr.  p.  249  C,  Atô  H  ^i-  (â1)  Plat.  Ion.  532  C,  \-v/;ko;  vuaTaTw  — 

xat«t(uovYi  iTTêpcOrai  r,  toû  otXcao'jcu  S'tâvcta.  553  A,  Pfu<rrolÇ«  tj  xai  aTropil. 

(Finckh.)  Plus  bas  :  "OravToO  àXr.ôcû?  àva-  (S8)  Plat.  Phœdr.  251  C,  BXfcouvattpèf  tô 

ut(<.'m<ncoa«vo(  — TSîwTat.  (Bake.)  toù  — aiâ'èî  xâ).Xo;  sjceïôîv  u.s'sr,  imovra  xaù  pj- 

(S8)  Plutarch.  Amator,  759  C,  At  S'a  twv  ovTOt,«Jîi^iàTaÛTatatpoçxoiXttTau{FŒ«Ali.) 

spo)u.c'vwv  ilxâvtt  lut'  aÙTr;  otov  sv  È-p.av»u«(;t  (29)  Cic.  Cato  maj.  c.  7   Plut,  de  Educ. 

•ypaçoiAcv*'.  S"tà  TTupb;  esSw/.a  raï;  [ayiuuuc  puer.  9  E.  (Ruhnken.) 

ÈvxiTOAcî-o'j'Tt  xivoûàtvx,  y.a.l  l^ûvira  /.ai  ç8î-^-  (30)  Plat.  Gorg.  493  B,  Tr,v  ^è  ly-jyj.v  /.:- 

"^î'u.éva.  xal   —xpxaï'viVT7.    tov   à>.).iv   ys'sw.  ox-vm  à77£'!/.actê  ty,v  twv  àvr/irwv   <o;   TcTpr,- 

(Ruhnkcn.  \j.iwi,  «tî  60  S'yvaas'vr.v  criveiv  Ji'  dbnvrtsi 


ESSAI  SUR  LA   MÉMOIRE.  351 

il  se  sente  soutenu  par  les  ailes  de  la  mémoire  (*■).  S'il  est  doué  de  quelque 
talent  pour  la  peinture  ou  pour  la  sculpture,  il  composera  ou  il  moulera 
de  souvenir  une  image  très-ressemblante  de  l'objet  de  son  amour  ("•);  car 
la  passion  dont  il  est  épris  ne  lui  permet  pas  d'être  incertain  (*"'),  de  laisser 
échapper  aucune  partie  de  la  beauté,  ni  de  la  contempler  négligemment  (*8). 
L'avare  n'oubliera  pas  non  plus  les  drachmes  qu'il  a  déposées  dans  son 
coffre,  préoccupé  qu'il  est  de  ce  qu'il  a  calculé  et  amassé  (i!)).  De  même, 
si  vous  voulez  vous  instruire,  repassez  dans  votre  esprit  jour  et  nuit  ce 
que  vous  apprenez,  et  vous  n'oublierez  rien  du  tout.  Au  contraire,  les 
idées  seront  à  votre  disposition  quand  vous  en  aurez  besoin,  puisque  vous 
vous  en  serez  occupé  tout  récemment  et  que  vous  vous  en  serez  entre- 
tenu; mais  si  vous  les  négligez,  elles  s'échapperont.  Les  poètes  donnent 
des  ailes  aux  chants  et  aux  paroles,  parce  qu'elles  s'envolent  lorsqu'on  ne 
les  fixe  pas  fortement  dans  la  mémoire.  C'est  aussi  ce  que  signifient  ce 
tonneau  sans  fond  et  ce  crible  des  enfers  :  ces  images  mystérieuses  nous 
apprennent  que  nous  ne  pouvons  rien  conserver  de  ce  qui  entre  dans  notre 
âme  et  qu'elle  en  est  dépouillée  comme  par  une  force  supérieure^0);  or, 
comme  il  s'en  échappe  sans*  cesse  quelque  chose,  il  faut  y  verser  aussi 
continuellement  (5I). 

Antiphon(5â),  dans  son  Traité  de  Rhétorique,  dit  qu'il  est  conforme  à  la 
nature  que  nous  sentions  les  choses  présentes,  qui  existent,  qui  nous 
touchent,  mais  qu'il  est  contraire  à  la  nature  d'en  conserver  l'image  claire 
lorsqu'elles  se  sont  éloignées.  Puis  donc  que  la  mémoire  est  contraire  à 
la  nature,  l'application  et  l'exercice  sont  les  meilleurs  moyens  de  la  for- 
tifier. Toutes  les  fois  que  vous  entendrez,  soit  des  discours  médités  et  pré- 
parés, soit  des  discours  improvisés,  cherchez  d'abord  à  embrasser  le  plan 
du  discours,  c'est-à-dire  à  saisir  la  conception  du  sujet,  son  étendue  ("), 
la  division  qui  assigne  le  contenu  de  chaque  partie  et  la  distingue  des 
autres.  Par  exemple,  s'il  s'agit  d'un  exorde,  il  faut  indiquer  quel  est  le 
genre  du  discours  et  sur  quoi  roule  l'exorde,  le  premier,  le  second,  le 
troisième  point,  et  ainsi  de  suite.  Saisissez  le  motif  du  choix  que  l'orateur 
a  fait  de  ce  point  de  vue  ;  car  quand  vous  aurez  trouvé  cette  idée,  ce  sera 
pour  vous  le  lien  et  le  garant  de  votre  mémoire.  En  effet,  le  pourquoi  est 
le  principe  de  la  science  et  de  l'art.  De  même,  à  l'égard  de  la  narration, 
qui  est  une  démonstration  (s*),  indiquez  si  elle  a  été  reprise  de  plus  haut, 
ou  bien  depuis  quel  fait  elle  commence,  et  cherchez  aussi  à  vous  rendre 
compte  pourquoi  il  en  est  ainsi.  Quand  l'orateur  en  viendra  aux  preuves, 
distinguez  les  principales,  celles  qui  sont  nécessaires,  et  quel  est  l'argument 
le  plus  spécial,  le  mieux  approprié,  quel  est  le  but,  quelle  est  l'intention  du 

interpolée,  à/./.'  àirâpjcTo'v  èartv  <xvg>6ev.  M.  Bake,  y.aî  <S;7rep....  5u  ti  i—u;ç.  M.  FiNCKH, 
w;te  xtt.  —  1.  10,  M.  Bake,  èvxpyri  tov  rfacoy.  —  1.  18,  M.  Spengel,  twv  te  ftsearopu  — 
1.  19,  M.  Finckh,  xai  tûv  àv.  Il  me  semble  qu'il  faudrait  tûv  àvx-f ivoxdcovtwv  ;  mais  ce  mot, 
qui  est  au  moins  inutile,  n'est  que  la  glose  de  à^caTcaari^ovrwv.  —  1.  20 ,  M.  Finckh 
a  corrigé -eptjîo/.r..  —  1.  21,  M.  Spengel,  -k  u.:ar,  e"-eit*  tûv  (aîswv.  —  1.  26,  M.  Walz,  û;- 
aÛTw;  fi  u.t,v. —  1.  27,  i^,xs/ré;  est  l'explication  de  âvwÔEv. —  1.  28,  M.  Spengel,  twv  r/fouy. 

te  MÛ  )r.8r.v.  2'jv.  Te/v.  p.    116,  cite  la  mention  qui  est 

(si)  Plat.  Leg.  V.  p.  752  B.  tlçmfl  733  ti-  faite  ici  du  Traité  de  Rhétorique  d'Antiphon, 

vo{  cnrc$4orroc  *»  SU  tcùvo,vtîov  È-iiiEly.  comme  extraite  de  Longin.  M.  Bake  (Schol. 

(Bake.)  Hypomn.  III,  p.  75  et  77)  s'occupe  aussi  de 

(s*)  V.  sur  Antiphon,  Fabricius  Bibl.  gr.  la  Rhétorique  d'Antiphon. 

t.  II,  p.  751,  éd.  Harles.  —  Ruhnken,  Hist.  (")  Plutarq.  V.  de  Lucullus,  c.  2),  Kû- 

crit.  or.  gr.  p.  807  R.  P.  Van  Spaan,  Lugd.  )t).cv  Ttvà  xai  mQt$ùk'én.  (Finckh.) 

Rat.  1765,  Diss.  insérée  dans  le  vol.  VII  des  (5*)  V.  le  Manuel  de  Rhétorique,  §  14. 

orat.  gr.    de  Reiske,   p.    195.  M.   Spengel, 


352  AïsmvïMOï  aiatpibh  nEPi  mshmhi.  [g§  8-9.] 

7rwv  Xéyet  ûoà  -pxyy.xrzvcp.zvoc.  Ta  yxp  y.xh  Sutatw  rwv  ZT.iyziprly.xv<àv 
ht  rourwv  coi  r.xpxirr^zrxi^  ur/ooû  5iw  Xéyetv  8n  xoc  aura  rà  pr,y.xrx  * 
orav  $  iv^ùTiiTt  rt  /*a).ôv  xaî  xodpw»  v.xi  Ttzpirron  xat  aawéereod£  a;t'aç 
ÈyôufiVOV,   &ôn  rotoûrôv   èa«V  ou/,  xypzïvj  /.aêcfv  etç  ofrropitypôveumv.  O 

$è  aùroç  Xôyoç  /.ai  Trs(ot  rwv  è-T-Xcywv  •  £  -/à(o  ay^et  rô  npxytj.x  y)  p.)?,  rà?;      5 
èrravô^otc  avstoétbas  èv  fipxyzl  ^àxavzvJ  oifîra-  3eôi  rà  Stà  roXXcôv  ijvu- 

§  9.  Mxprvpiov  iïz  TTûèg  rofç  zipr,y.iwHç  oùx.  z/.xyiarôy  zi~i  ~r,z  u.vr,- 
p.y;ç  to  epyov  rty.zrzpov  zuxi  y.xt  ecp  fyûv,  ro  tous  otaÀuouîvouç,  orav  /.at 
aTraXXarrwfxs^a  arc  àXX~4ACk>y  tzxùxtÀu.tw~z^  y)  TtoaneintOLUVOL,  xsXeuftv  40 
d7Xr)}.oyj  pefumaBca  x-zlBôvrxç  •  roûro  •yào  <rna.xivzi  ro  pjua,  cri,  eî 
fiwhnQunyuev  y.Y]  àtuktnt  roû  ùsMuafâb^  v,x\  xzoSzv  cttàcfikta»  tiMjuoweuouiev 
av.  Ta  ôè  tyùcfuteetct  v.x\  ro  ztzitiplx-j  rofç  p.yi  y.zy.vYiy.zyoiç  ou  cacpwç  eîç 
roûro  cpsoet  ro  ôî'ov  tr.iixùsiacu  zyziv  py#po9VM7g  -/.xi  roû  xizoSzv  ovroç ;  oca 
yoûv  oùx  écp  viufy,  raûra  où*/-  àv  eîVj  oocatâv  erïir'uàv,  où/.  à.aoo©iav,  où  45 
irijpuxjiv,  oùâèv  rwv  aXXcov  oaxr.zp  oùx  £<p  r;ufv. 

VAR.  — 1.1  GBMa  irp«*fiMC*rtûrMU.  Cod.  A.  —sa-fy.aTE'js'ajvo;.  —  I.  3  L.  x.jptov.  —  1.5 
Cod.  A.  t  u.ïi  toûç  etc.  —  1.  6  PbA.  sv  ppxyji.  —  1.  6-7  L.  r.riw.i'iy..  Cod.  A.  rjvyo-us'vx.  — 
1.  8  GBLMa.  7;pbî  tgutoiî  toï;.  —  1.9  MaA.  bjiîv.  —  1.  12  G.  u.vw.cvs'jcu.ev.  —  1.  14  Cod. 
A.  to  S'î'cv. 

CONJ.  —  1.  4.  Il  faut  insérer  après  ïyiu.z-ivi  ou  du  moins  sous-entendre  quelque  adjectif 
verbal,  tel  que  "fpaiTTs'cv,  ffDfUumov.  —  1.  5,  M.  Bake,  r,  rat;  È7javo'£ci;.  —  1.  6-7,  Morel, 
rvwo.svx.  — 1.  10,  M.  FiNCKH,  TvpC77£a7îcv7e;.  —  1.  14.  Le  même,  tô  Sïîv. 


ESSAI   SUR   LA   MÉMOIRE.  353 

discours.  Par  ce  moyen,  pour  chacun  des  raisonnements,  les  mois  même, 
ou  peu  s'en  fout,  s'offriront  à  votre  souvenir.  Si  cependant  l'orateur  énonce 
quelque  belle  pensée,  bien  adaptée  à  la  circonstance,  remarquable  et 
digne  d'une  haute  intelligence,  [il  faudra  en  prendre  note],  car  il  n'est  pas 
inutile  d'en  conserver  le  souvenir.  Nous  en  dirons  autant  de  la  péroraison  ; 
car,  ou  bien  l'orateur  s'efforce  dans  cette  partie  d'augmenter  l'effet  qu'il  a 
déjà  produit,  ou  bien,  par  ses  résumés,  il  pense  devoir  rappeler  en  peu 
de  mots  ce  qu'il  a  établi  par  de  longs  développements. 

Une  bonne  preuve  de  ce  que  nous  avons  avancé,  que  l'œuvre  de  la  mé- 
moire se  fait  par  nous  et  dépend  de  nous,  c'est  l'usage  suivi  par  ceux 
qui  partent.  Dans  cette  circonstance,  ceux  qui  accompagnent  et  ceux 
qui  sont  accompagnés  se  recommandent  réciproquement  de  se  souvenir 
les  uns  des  autres;  ce  qui  prouve  que,  si  nous  ne  voulons  pas  négliger 
d'y  penser,  nous  nous  souviendrons  de  part  et  d'autre  des  absents.  Les 
plaintes  et  les  reproches  que  l'on  adresse  à  ceux  qui  oublient,  ne  mon- 
trent-ils pas  clairement  qu'il  faut  avoir  soin  de  se  souvenir  de  celui 
qui  est  absent  ?  On  ne  saurait  avec  justice  nous  blâmer  pour  des  choses 
qui  ne  dépendent  pas  de  nous,  telles  que  la  laideur,  la  cécité  et  toutes  les 
antres  infirmités  dont  nous  ne  pouvons  nous  préserver  (35). 

('*)  Ruhnken  et  M.  Finckh  pensaient  que  St-Brisson  a  montré,  par  le  ms.  1874,  que 
le  Fragment  de  Longin  inséré  dans  le  texte  le  morceau  suivant  était  encore  étranger  à 
d'Apsinès  s'étendait  jusqu'ici;  M.  Séguierde     Apsinès.  V.  les  Recherches,  pp.  35  et  42. 


38 


354 


ANÛNYMOT  11EPI  TÛN  TEAIRQN. 


§  t .  On  rà  xe\r/.à  xaXoûfjteva  xecpaOlaia,  Ttept  ù>v  ri  cy.étyiç,  avp.- 
itocaiv  ev  rotç  xpirslv  etôeat  rwv  Xôywv  Ç^raaQat  Suvarat.  Ai  ^tèv  yàp  avp.- 
êouXat  Strrwç  §tav£|j.ovrai  xaï  rauryjç  pfc  rip??  xvyyocvovai  •  y.oà  <yipe 
ëfcbïuev  avp.oovAiocv  .JLocxocxpéyovxog  rou  <E>iXi7T7tov  auve^wç  r^v  ILsppôvr/- 
aov,  ypàcpet  knu&aQbsriç  ôtopûi-at  rôv  ivBp.bv  ocvxriç  •  Xé|eiç  yàp  ourw  •  5 
«  ïlocpoîvoyoc  xocvx  èartv,  &ô  A^uccScveç,  a  ypocyeiç  •  zatvà  yàp  xat  àrorra, 
«  xai  7iapà  rôv  p?ç  cpuaewç  vôfzov  zai  p^  §ô£avra  rofç  Tipoyôvoiq  p;5e 
«  tw  6scô  Au-  xaî  yà/3  àv  ê'Qyjxe  v>?aov,  smepY/êovleTo.» —  «AXA  et  xaJ 
«  7rapa'vo^-a,  au^cpépovra  {/.évxoi  npcc/.xzoc  •  rà  yàp  vanta  èàu  awÇyy  rrçv 
«  Heppcvrjcjovi  7râ>ç  oùx  ohocyy.ocia\  rà  5  dvcc/y.ocïoc,  7râ)ç  ev  Xep'pov^cra),  10 
«  xai  ry;v  uTOp  aurwv  5a7ïàvyjv  v7roaT»jva(  où  |3o>}5erv;»  Ev  w  rô  itpénxv 
y.ccxocaysvocaeiç. 

§  2.  «  H  xat  ÉTspw  rpoTtti)  /3oyj0efv  oîgv  xi  èaxiv  aurotç;  eri  yoc\zTtbv 
«  TiopfoocaBoci  tîuvapuv,  oyBè  àcîuvarov  rr;v  ëxet'vw  Tiocpocxoctatxivw  •  et 
«  oure  p'a'&ov,  oure  euTropov,  oure  Suvarôv  b'Xcoç  àtopu^a'.  rhv'K.eppivrjCTQV  •  15 
«  (kf  yàp  à\).vfov)TtùV  ypwxdxcùv,  y.oà  iïiyfi  iïotnavotv  sig  roùç  "npoacyoavt- 
«  Çop.évovç  y.oà  eïpyovxaq  xriv  $>i7Jiïkov  5ûva(utv  ohzh  rcôv  tpyocC,oi).zvcùV  y.oà 
«  rwv  5taa,xa7rrGvrtov,  xaî  eîç  aùroùç  roùç  ôpurrovraç,  v.oà  ^.eraXXeûovraç 
«  rà  ywpiov,  oùx  ôXt'youç  où§  eùapôp^rouç.  O  §£  xpovoç  oooq\  Et  de 
«  xaî  Tiéjpoc  èmxvyoïev  ôuçxarepya'orco  y.oà  àvrtruîrco  ;  Et  5s  yxXenYiueizv  20 
«  xaî  to  ^aijaôvtoy,  ojç  j3tatov  rt  tzoiovvxwv  rj^.Q>v  v.oà  àôc'^crov,  xat  uapà 
«  roùç  voyous  rwy  Ô£â>y;»  Ev  à)  b'rt  "KccJxayoBzv  àvi>p.yopov 

§  3.  «  Oute  ôlcy.hripov  ovxe  èpyàdeç  rô  eyyj.ipriy.oc'  àXXà  xat  oAt'ya 
«  àpx£<7£t  yjpr\}xocxoc,  xàv  et  7ioX).à  e£ç«7ra£  dcvoclciiawusv.  Tov  §£  à'7:avra 
«  [^joôvov]  ev  dayoc)<£t  xàç  Ticleiç  eiopiev  y.oà  hyypà,  ev  w  crt  ev  Ôa^àrry;  25 
«  Tra'vrwv  àvÔpwTrcov  àfjietvouç  èfffièv,  xat  ocra  ev  rafç  vriGoiç  e^ofjtev, 
«  à^y/Trra  xocvxoc  y.oà  àyiipcùxoc  cûloiç.  JLocpTKàacyeQoc  oùv  xa!  X.eppôvrj- 
«  (7ov,  wç  A>5fjtvov,  wç  Sxûpov.  » 

VAR.  —  1.  2  V.  ^ûvaoôai.  C.  J6v«toi.  —  1.  6  Cod.  A.  Taûrâ  êerriv.  —  1.  8  Cod.  ifit«p.  A. 
Tiirep.  —  1.  22  Pb.  àoûacpcpcv,  les  autres  mss.  àauacpcpeç. 

CONJ.  —  1.  2-3.  Je  lirais  auafkuÀîat,  comme  l'indique  la  ligne  suivante. — 1.  10-H.  Je 
crois  qu'il  faut  lire  ;  Et  5'  àwjxaïa,  tû;  iv  XéppcvT.ato  ttù;  où  Pov.Ôcïv,  xai  tt,v  0-sp  aùrwv  §■«- 
TravTiv  UTCOffrrjvau  ; —  1.  13.  Le  sens  demande,  ce  me  semble,  où'/,  «.b'v  te. —  M.  FlHCKH  lit  avec 
raison  cù^à  Juvaxov  ;  —  1.  14-15.  Je  crois  qu'il  faut  :  à).X'  ciÎte  pa^iov.  —  1.  22,  La  leçon 
çwjûp.<pcpo;  de  la  plupart  des  mss.  et  le  sens  des  adjectifs  qui  suivent  montrent,  comme  l'a 


35S 


FRAGMENT  D'UN  TRAITÉ  DE  RHÉTORIQUE, 

SUR    LES   LIEUX    COMMUNS   RELATIFS   A    LA   FIN   QU'ON   SE   PROPOSE.  (') 


Cette  sorte  de  lieux  communs,  dont  nous  devons  nous  occuper,  peu- 
vent être  cherchés  dans  les  trois  formes  du  discours.  Les  délibérations 
sont  de  deux  espèces  et  chacune  d'elles  mérite  la  même  attention.  Parlons 
donc  de  la  délibération.  Philippe  faisant  des  courses  continuelles  dans  la 
Chersonèse,  Démosthène  propose  d'en  couper  l'isthme.  Voici  comment 
vous  le  combattrez  :  «  Ce  que  tu  proposes,  Démosthène,  est  contraire  à  la 
<  loi,  ce  sont  des  idées  nouvelles  et  absurdes,  opposées  aux  lois  de  la 
«  nature,  et  qui  n'ont  été  approuvées  ni  de  nos  ancêtres  ni  même  de 
«  Jupiter;  car  ce  Dieu  aurait  fait  une  île  de  la  Chersonèse,  s'il  l'avait 
«  voulu.»  «  Mais  (dis-tu),  bien  qu'elles  soient  contraires  à  la  loi,  ces  me- 
«  sures  doivent  être  adoptées,  si  elles  sont  avantageuses  ;  car  si  ces 
«  idées  nouvelles  sauvent  la  Chersonèse,  comment  ne  seraient-elles  pas 
«  nécessaires  ?  et  si  elles  sont  nécessaires,  comment  ne  pas  secourir  la 
«  Chersonèse,  et  supporter  même  pour  cela  des  dépenses?»  (*)  C'est  sur 
ce  point  que  vous  ferez  reposer  les  arguments  de  convenance 

«  (Dira-t-on)  qu'il  n'est  pas  possible  de  les  secourir  d'une  autre  ma- 
«  mère,  parce  qu'il  est  difficile  de  se  procurer  une  armée,  impossible 
«  de  rappeler  celle  qui  lui  est  opposée  (à  Philippe)?  Mais  il  n'est  ni 
«  facile,  ni  aisé,  ni  possible  de  couper  par  un  fossé  la  Chersonèse  ;  car 
«  il  faut  pour  cela  des  sommes  incalculables  ;  il  y  a  double  dépense  à  faire 
«  et  pour  ceux  qui  servent  de  défenseurs  et  qui  éloignent  les  troupes  de 
«  Philippe  des  travailleurs  et  des  terrassiers,  et  pour  les  ouvriers  eux- 
"  mêmes  et  ceux  qui  mineront  le  lerrain7*et  dont  le  nombre  n'est  ni  petit 
«  ni  facile  à  calculer.  Et  combien  cela  prendra-t-il  de  temps?  Et/ s'ils  vien- 
«  nent  à  rencontrer  un  rocher  dur  et  résistant?  et  si  la  divinité  s'irrite  de 
«  ce  que  nous  faisons  une  œuvre  violente,  coupable,  impie?» 

Par  là  vous  ferez  sentir  que  cette  entreprise  est  de  toute  manière 
lâcheuse (5) 

«  L'entreprise  (*)  n'est  ni  difficile,  ni  pénible,  et  de  faibles  sommes 
«  suffiront,  bien  qu'elle  exige  d'abord  un  sacrifice.  A  l'avenir  nos  villes 
«  seront  en  pleine  sûreté,  puisque  sur  mer  nous  l'emportons  sur  tout 
«  le  monde  ;  et  tout  ce  que  nous  possédons  dans  les  îles  sera  hors  de  la 
«  portée  des  autres  et  à  l'abri  de  toute  atteinte.  Nous  retirerons  de  la 
•  Chersonèse  les  mêmes  avantages  que  de  Lemnos,  de  Scyros.  » 

vu  M.  Finckh,  qu'il  y  a  une  lacune  après  àaûij.'.sojo;.  —  1.  23.  Je  mettrais  àXX'  avant  le 
premier  ours.  — SXoxXupsv  ne  s'accorde  guère  avec  èpfw^e;,  je  pense  qu'il  faut  y  substituer 
iylr.yjt.  — 1.25,  M.  Finckh  insère  fjfvtm  après  »-7.vt«. 

(')  V.  les  Recherches,  p.  i"2.  (*)  Ce   dernier  paragraphe  préseute   de 

(•)  V.  la  note  critique.  nouveaux  arguments  mis  dans  la  bouche  de 

(3)  Il  y  a  ici  une  lacune.  Démosthène. 


3o6  AorriNor  texnhî  phtopikhï  editomh.  [§§1-4.J 

AEITANON  KE 
AOrriNOY   TEXNHZ  PHTOP1KHS  EniTOMH. 

§  1.  RaA>9  plv  •/]  zov  Txpiéoiç  Èpp.oyévovç  pyropr/jf) .  Hàç  yàp  ou; 
UwexxauàTocrri  ydp  zazi  r.dvzwu  rwv  zrjç  ziyyr,q  p.zpàv.  AXA  oùôèv  zldzzwv 
zxvzr,ç  v,xi  r>  zov  xpinxc*)ra'rou  Aoyyivov.  Qyzoç  yàp  xaî  zvp.xSz'JZzpcç 
zazi  zoïç  a.vxyiv(t)(JY.ovGiv,  zvBvç  dm  itpooiuiov  dpypp.zvoq  y.xl  zxç  dpzzxg 
auxanriç  twv  tïïç  ziyyrtq  p-zBôdoiv  ôwXouç  àVrast  xaQttfrwv.  '    5 

,§  2.  Epyov  yoûv,  cp^atv  exsfvoç,  r.pooip.iov  ztcizc/mx,  euvoia,  irpigz^tg, 
zvu.dBzix  •  iïirr/ftcrzoiç  5s  5v;).â)!7a«  ro  xpxyuoc,  '/.ai  Tthzzoig  tzzïoxi  âtort 
roûro  éortv  •  eTriXôyou  ôè  a'Ji^aizi  xat  dvxp.vr,axi  xaî  npozpfyxi  zov 
dv.poxzrv  Z'hv  ^cpov  pïrèveyjcisfv  y^v  fiovlip.z6x. 

§  3.  Rat  et§oç  f/iv  cpyjfffv  6  av/jp  £t'vat  rà  y.etpa'Aata,  v.xBd~zp  dyxX-  10 
(uhmt  fj  rtvwv  dvopidvzom  zvr.ovq  •  Ttpoç  TkXpdiïsr/ux  $£  roù^  Ù7T£p  aù- 
rwv  lôyovç  •  opyxvx  5è  rà  eùwra  •  fxs(o-/?  §s  rwv  ebeorwv  cojfiewt,  zey.aripix, 
fidaxyoïi  pidpzvpsç,  vip.oi,  tyr/yfou.xzx,  avvBrtv.xi,  v:ripvyu.xzx  y.xl  rà 
rotaûra,  rràvra  f«v  yàp  rw  ysv£t  dxôra,  yar  etdo^  ôs  yat  azoïyth-j,  wç- 
Trep  îïpTtZxi.  45 

§  4.  Kat  arjasïx  uév,  cpyyCtv,  ôvouaÇstrÔGt)  rà  rwv  TtxpoiyopÂvoTJ  dr.o- 
oeixnxd  •  rà  5s  rwv  jjieAAôvrcov,  eixora  •  rà  S  àppiAsywç  zyovzx,  rrz- 
pr,pix.  To  5È  zvBvp.r,p.x  avlloyiopàv  Izyzi  zov  pf/zopoç,  dzely  f/ivroi  xai 
rwv  <rjp.Tzzpxap.dzwi  y.x\  rcôv  r.pozdezoiv  b/iozz  zm^zYJ. 

YAR.  — 1.1  xai  7ïâ>;  «yàp  cil;  —  1.  9  f,  [B&uXo'asôa.  —  1.  19  iiu)Xoyut{M(.  —  1.  20  È-iJc^ 
manque  dans  le  ms. 

CONJ.  —  1.  6,  M.  Spengel  supprime  imv.y.v.z.  —  1.  11,  M.  Bake  propose  de  lire  >«k 
Û77ÈS  Kvrâv  X.  —  1.  19,  M.  Spengel,  toû  ouwrapâauaTG;. 

(•)  Cet  Abrégé  est  tiré  d'un  manuscrit  fois  en  1849,  p.  147  et  suiv.  sous  le  titre 

appartenant   à  la   Bibliothèque  du   Saint  •  de    Avwv6(jlgu    wspi   f r,-ropi)«K.    Cet   Abrégé 

Synode  de  Moscou,  portant  le  n°  290  et  qui  a  été  fait  évidemment  sur  un  exemplaire 

paraît  être  du  seizième  siècle.  Il  avait  été  complet  du  Manuel  de  Rhétorique  de  Lon- 

signalé    dans    le    Notilia    Codicum    mss.  gin,  car  il  nous  fait  connaîire  les  parties 

grœc.  Bibliothecarum   Mosquensium,  pu-  qui  se  trouvaient  au  commencement  et  à  la 

blié  en  1776,  par  Chr.-Fr.  Matthœi,  et  trans-  fin  de  ce  Manuel,  et  pour  douze  des  §§,  que 

crit  par  celui-ci  sur  la  demande  de  Rubn-  nous  indiquerons  à  leur  place,  il  présente 

ken.   M.  Bake  l'a  public  pour  la  première  des  idées  ou  analogues  ou  parfaitement  sem- 


ABRÉGÉ  W  MANUEL  DE  RHÉTORIQUE  DE  LONGIN.        357 

FRAGMENT  XXV. 

ABRÉGÉ  DU  MANUEL  DE  RHÉTORIQUE  DE  LONGIN.  (*) 

La  Rhétorique  d'Herniogène  de  Tarse  est  un  bel  ouvrage  ;  comment  n'en 
serait-il  pas  ainsi,  puisqu'elle  traite  complètement  de  toutes  les  parties  de 
l'art?  Mais  celle  de  Longin,  le  plus  habile  des  critiques,  ne  lui  est  infé- 
rieure en  rien.  En  effet,  cet  auteur  est  plus  facile  à  comprendre;  il  com- 
mence par  l'exorde,  et  il  expose,  avec  une  clarté  suffisante  pour  tous  les 
lecteurs,  les  avantages  de  chacune  des  règles  de  l'art. 

L'objet  de  l'exorde,  dit-il,  est  d'obtenir  l'indulgence,  la  bienveillance, 
l'attention,  la  docilité;  celui  de  la  narration  est  d'exposer  le  fait,  et  celui 
de  la  confirmation  de  montrer  pourquoi  la  chose  est  ainsi  ;  enfin,  dans  la 
péroraison,  on  relève  l'importance  du  sujet,  on  rappelle  ce  qui  a  été  dit, 
et  l'on  engage  l'auditeur  à  porter  le  suffrage  désiré. 

Longin  considère  la  forme  du  discours  comme  la  chose  la  plus  essen- 
tielle, de  même  que  pour  les  figures  et  certaines  statues  auxquelles  il 
compare  les  discours  (-).  Les  membres  du  discoure  sont  les  preuves,  et  les 
diverses  sortes  de  preuves  se  déduisent  ou  des  traces  qu'ont  laissées  les 
voies  de  fait,  ou  des  conjectures  qu'on  en  peut  légitimement  tirer,  ou  des 
aveux  arrachés  par  la  torture,  ou  des  témoins,  des  lois,  des  décrets,  des 
traités,  des  proclamations  ou  d'autres  choses  semblables  ;  elles  appartien- 
nent toutes  au  même  génie,  mais  il  faut  en  distinguer  les  espèces  et  les 
cas  particuliers,  comme  on  l'a  dit. 

On  appelle  preuves  matérielles,  celles  qui  démontrent  les  choses  pas- 
sées ;  probabilités,  celles  qui  concernent  l'avenir  ;  conjectures,  celles  qui 
concernent  les  choses  douteuses.  L'auteur  appelle  arguments,  le  raison- 
nement de  l'orateur,  et  arguments  incomplets,  ceux  qui  sont  dépourvus, 
comme  cela  arrive  quelquefois,  de  leur  conclusion,  ou  des  propositions 
préliminaires. 

blables,  exprimées  dans  les  mêmes  termes,  qui  a  conservé  celui  du  ms.  ;  voici  comment 

.Mais  l'ordre  dans  lequel  les  §§  se  succèdent  nous  "disposerions  les  23»  pour  qu'ils  offris- 

n'est  pas  toujours  le  même  dans  les  deux  sent  la  marche  des  idées  observée  par  l'au- 

fragments  ;  il  a  été  certainement  interverti  teur,  et  qu'ils  se  succédassent  comme  dans 

dans  l'un  et  dans  l'autre.  Nous  avons  indi-  le  Manuel  :  1,  2,  3,  20,  4,  o,  6,  7,  19,  8, 

que  les  transpositions  qui  doivent  être  opé-  9,  13,  17,  18,  10,  11,  12,  14,  15,  16,   21. 

rées  dans  le  Manuel  de  Rhétorique;  celles  V.  les  Recherches,  p.  38. 
de  l'Abrégé  sont  plus  nombreuses  et  plus         (*)  La  phrase  du  texte  qui  répond  à  cel- 

compliquées.  Nous  avons  laissé  le  texte  et  le-ci  est  altérée  ou  plutôt  interpolée. 
la  traduction  dans  l'ordre  suivi  par  M.  Bake, 


358  A.OITIINOÏ  TEXÏNH2  PHT0PIK.H2  EII1T0MH.  [jj$  5-1 2.  J 

§  5.  Rai  ytvezxi  yi  deiy.ziy.bv  $  IXsyxTixov  fi  yviùfxwhv  rt  Tîxpxdeiyux- 
ziyôv  •  àv  51  izpoqlxfir)  zb  i:xpxdeiy[Ax,  te'Xeov  èmysîprip.x  yéyovev  •  ïnzi 
yàp  toCto  kc,£ipyxap.ivov  bti{)p:r,u.x,  zb  izxvzxyôBzv  BcrereXeojftéwv,  xat 
ôuo  Ta  îiaQoXou  f/ip?  ttjç  xaraaxsv/jg,  èvSiip.Yiu.x  '/.cet  T.xpxx)îiyp.x.  Rat 
èan  v:xpx($eiyp.x  op.oiov  buotov  {/.spoq,  yv6ïpip.ov  xyvoovpévov  •  to  §  evôu-  5 
fr/^a  kmzop:h  tcôv  Hccf>x§ei'ypush(àv  •  a  yà(o  èv  7roXXofç  zaïzxpzxi  Ttocpaiïd- 
yixxai,  Gxxjzptyxq  6  Xôyoç  /iyet  5t  èv9vu.Y)ij.xzoyv  •  ôtôra^  z^rrynoiq  iaziv 
ûqTtzp  tcôv  èv6vpLY)[xocZ(x)V  yi  p.vr)u:n  Tcôv  izxpxdziyp.xzwj '. 

§  6.  AvuTtjecoTarov  ai,  cp-Wv,  et£  evpeaiv  zb  cWj3X£7r££v  ta  ovvvnxp- 
ywzx  ToTç  npoqômoiq  xcà  izpxyp.xoi^  zbyxq,  ziyyxq,  fihyJxq,  yivri,  7rXou-    10 
touç,  rpoTtovq,  xxl  oax  zoixvzx. 

§  7.  Xv:xpyézo)  ôs,  cpyjut,  7rpo  toutcov  -^  tcôv  reXtxôv  jcecpaXatcov  Ôeuiç 
C7Ù  tcô  ÇyjTJwiati,  xai  to  iyxpph'Qziv  Ta  TeXtuà  xa£  y£V£xà  xa£  TU7Too§-// 
Tofç  i^r/cora'rotç. 

§  8.   Tcôv  ôè  STtiXoywv,  cpyjîjtv,  ^  §vvxp.tq  xvxu.vyjgxi  zà  ûpr^kvx  zx'.q    15 
£7ravô5otç,  œSirioœ.  zz  zb  o^oXoyyj&sv,  être  y^OEàrov,  Etre  yzïpov  T0^  ^J9'" 
(7^.0^  xai  t>7  izxpxBzazi  tcôv  oWwv  y.xl  tcôv  Ivavncov. 

§  9.  Rat  on   ^   epuatç   tcôv   knùiytùv   xvziazphtsxùq   xviq    Tipooipioiq 
è'yovax  zvpfoy.zzxi  •  zà  yàp  xvzà  kxI  Ttpooip.ixXop.zvu>  7toXXoV.£ç  */.ai  Trpo- 
zpzitovzi  zovq  <$iv.xazàq  rzpzTizi  y.xzà  zb  oyfiax  tcôv  emXoytov.  Rai    on    20 
to  f/£v  Ttpoolp.iov  p.zpiap.bv  zyzi  tcôv  stscpaXaicov,   knxyyûixv  §£  r»?Ç  a7:o- 
5£t^£c«)ç  •  6  §£  zTi'ù.oyoq  xvir,aziq  y.xl  xvxp.vriaziq  tcôv  >$•/-;  ïzyBzvzoïv. 

§   10.  ïlpoçSjÎKat  5è  xaf  dyxiphziq  pv9p.iÇow3i  TioXlxxiq  zbv  Xôyov. 

§  1 1 .  H  ôè  «XX>jjfoota  xat  vea'Çetv  toûtov  Tro££r  •  to  yàp  izeTtxzr/UVJov 
y.xi  TTSTiXufxsvov  xa«  [lupioïàxzov  izpbq  xôpov  xyzi.  25 

g  12.  Rat  at  yvaivoTo^t'at  5è  tcôv  cruvTaçecov  >ca£  tcôv  tyiùJae<av  kxi 
tcôv  5ta5£CT£cov,  zaï  a£  7T£p  T0Ù5  yfi'ovovq  p.szx7Xxc,eiq  y.xzxmz'tovai  zà  toû 
xzpoxZQv  (hzx.  Toiyocpovv  XesctÉov,  «aacpi  aoû  Xéyo/^ev,»  x«£  « -yocpiv 
OY)V,*>  y.xi  «OxviixÇte  ctou,»  xai  «KaTacppovcô  CT£,»  xal  «  Bxppei  zovzovq,» 
v.xl  «coç  ££§£r£v  ©cO£,»  xal  «xvvaxrsiv  av»,  xa£  Ta  TOfaOra.  30 

VAR.  —  1.  12.  Longin  §  10,  a  rcûrot;  au  lieu  de  irpô  toûtwv. — 1.  25  wETrauu.ïvov. — 
1.  28.  Longin,  §  24.  donne  comme  exemple  àçsiXero  ae  au  lieu  de  àu.cpi  aoû  Xs'-you.sv  qui,  sui- 
vant M.  Spengel,  en  est  probablement  une  altération. 

(5)  Corresp.  au"§  9  du  Manuel.  (6)  Corresp.  au  §  16  du  Manuel. 

(*)  Corresp.  au  §  10  du  Manuel.  (7)  Corresp.  en  partie,  au  §22  du  Manuel. 

(5)  Corresp.  au  §  11  du  Manuel.  (8)  Corresp.  au  §  23  du  Manuel. 


[FR.  XXV.]      ABRÉGÉ   DU   MANUEL   DE   RHÉTORIQUE  DE  LONGIN.  359 

L'argument  peut  servir  à  la  démonstration  ou  à  la  réfutation,  il  peut 
être  fondé  sur  une  maxime  ou  appuyé  sur  un  exemple  ;  et  si  l'on  fait 
l'application  de  l'exemple,  la  démonstration  est  achevée.  Or  le  raisonne- 
ment est  complet,  lorsqu'il  a  épuisé  tous  les  points  du  sujet,  et  les  deux 
principaux  moyens  de  confirmation  sont  l'argument  et  l'exemple.  L'exem- 
ple s'applique  à  la  partie  semblable  d'un  fait  semblable,  et  fait  compren- 
dre l'inconnu  par  le  connu  ;  l'argument  est  le  résumé  des  exemples  ;  car 
les  rapports  qui  ont  été  découverts  dans  une  foule  d'exemples,  sont  re- 
cueillis au  moyen  des  raisonnements  ;  c'est  pourquoi  l'exposition  est 
pour  les  arguments,  ce  que  la  mémoire  est  pour  les  exemples. 

Ce  qui  facilite  le  plus  l'invention,  dit  l'auteur,  c'est  de  démêler  les  cir- 
constances qui  accompagnent  les  personnes  et  les  choses,  les  disgrâces 
ou  les  faveurs  du  sort,  les  talents,  I  âge,  la  naissance,  la  richesse,  les 
mœurs  et  toutes  les  autres  choses  semblables  (3). 

Mais,  dans  cette  recherche,  il  faut  s'occuper  d'abord  des  moyens  tirés 
de  l'intention,  afin  de  fixer  l'état  de  la  question,  et  l'on  doit  faire  concorder 
les  arguments  fournis  par  l'examen  du  but,  de  la  nature  de  la  cause  et  de 
la  marche  ordinaire  des  choses,  avec  ceux  qui  conviennent  au  cas  parti- 
culier (*). 

L'avantage  des  conclusions,  dit-il,  consiste  à  rappeler  ce  qui  a  été  exposé, 
au  moyen  des  récapitulations,  à  relever  ou  à  atténuer  l'importance  de  ce 
qui  a  été  avoué  ou  reconnu,  par  des  distinctions  et  par  la  comparaison 
des  choses  semblables  et  des  choses  contraires  (5). 

La  péroraison  est  comme  le  pendant  de  l'exorde  ;  en  effet,  l'orateur  dans 
son  exorde  emploie  souvent  les  mêmes  moyens  auxquels  il  doit  avoir  re- 
cours dans  sa  péroraison,  pour  disposer  favorablement  les  juges;  et,  de 
même  que  l'exorde  renferme  la  division  des  principaux  points  et  l'annonce 
de  la  démonstration,  la  péroraison  contient  ce  qui  tend  à  fortifier  et  à  rap- 
peler ce  qui  a  été  déjà  dit  (8). 

Les  figures  de  grammaire  qui  consistent  soit  à  ajouter,  soit  à  retrancher 
quelque  chose  aux  mots  ou  à  la  phrase,  donnent  souvent  au  discours 
plus  d'harmonie  ('). 

L'allégorie  (ou  la  figure  par  laquelle  on  substitue  des  expressions  à 
d'autres)  donne  au  style  une  apparence  de  nouveauté  ;  car  les  termes  re- 
battus, usés,  vulgaires,  excitent  le  dégoût  (8). 

Des  tournures  nouvelles,  des  changements  dans  l'emploi  ordinaire  des 
modes,  des  temps  et  des  régimes  surprennent  agréablement  l'oreille  de 
l'auditeur.  On  dira  donc  :  ùpyi  avj  Xfyofuv,  x<*Plv  ar'vi  SavjjuxÇw  *ow,  xaTa<ppovâ> 
m,  Biôpzi  tovtouç,  ù;  tlitth  Qzol,  kf&a*8t»  av,  et  d'autres  locutions  sembla- 
bles H. 

(°)  Correspond  au  §  24  du  Manuel. 


C 


360  AorriNOY  texnhï  phtopikhs  eiiitomh.  [§§  43-20.] 

§  13.  Qvy.  iXxyiaxov  £1  pipoq  xr]q  ueQcSou  r>v<g  îtatà  xriv  xiyyr,v  xb 
xr)q  ")I\zu>q.  4>toç  yxp  &q-Ktp  twv  vonpxxwj  Y.xl  t&D  kKiyzipnp.xx(jïv  -h  y.x/.- 
hloyîx.  lïkiov  yà/&  oùâèv  ryfë  dy/tvoiaq  Y.xl  xrtq  b\vxrixoq  xr)q  hû  xy  Y.pfoei 
y.xï  ïïicupiaet  Y.xl  Ttspiaxstyet  xyjc  yvwp.r/ç  /.a!  rojy  xa5  èxaaTa  Xoyiapàv, 
et  fxx)  avvxeivaàq  xy  fielxiazy  Xé£et  rà  vo'hpxxx.  5 

§  14.  II  5è  Tispioiïog  bj9vp.rju.oc  7:coç  èariy  àirr,yyz\p.vjov  pvBpolq  evxoc- 
xrotç,  KÔiloiç  xe  y.où  mpiY.oTcx\"q  ftpoç  dllfàxq  avppixpoiq. 

§  15.  npoStôpSwcjç  Se  xai  cmoaiûr.ri'jiç,  yxi   •Ktxpxlàv^iq  y.x\  elp(ù~ 
vdx  èvBvp:hpxxx  dit  xat  loytap.ol  xov  t.iBxvov  yxpiv  y.x\  ftioreug  ei'&j, 
xat  pipy?  av  eîêv  t>5ç  7ra6-/jT£x>5ç  xai   r,BiY.r)q  a7ro5et^e&)ç  rvj  r^ç  vtïoy^-    10 
aewç  aper>5  Tzphzovxoc. 

§  16.  Éari  §è  w  vTtÔYpiaiq  xb  xa'AXtoTov  raiv  èv  r*j  xiyyr].  Où  yàjO 
f/er  xvchf/.r,q  ay££,  wç  ^  izinxiq  Y.xl  */j  âffoSet^iç,  aXX  dltcÎTY)  SsXsa'Çet  xai 
y.xBz)<y.zi  xyjv  yvtàpyv  xov  Y.pixov  rtpbq  xb  SoxoOv  rw  Xsyovri. 

§   17.   Qspzneve  ck',  cpvjtTt,    roy   Xoyoy  xai   5ia7rXexs  xxivixiq   &Ç!ttp     lu 
xai   xvBkoyj  ypoîxtq  Y.xl  /3acp>5s  tioiyJIyiç  etôeai. 

§  18.  Rat  to  p.èv  oKoXz.xopvzvp.ivov  y.xI  axpoyyvlov  xalq  ht  roîç  §£xa- 
axr,pioiq  otnôvtùjs  iziaxzai  •  râ>  ck'  ys  ffyf/./3oyX£ynx&)  azpvoxzpxv  tïfàov  xr,v 
\zi\iv  •  xov  yz  p.v)v  ziq  xx  B'zxxpx  yxvr}aôpzvov  \oyov  xai  ■/ziptùGo'pzvov 
xovq  Bzxxxq,  ov  yzlpov  oi  xY.pifizlxq  avy/.zïaBxi  y.xI  y.x)Xzoiv  zip-pjaBxi  •  20 
Gtàypoavvriç  ôc'  aoi  y.xvxxvBx  iïsï  y.xl  trjç  (çiIoyjxAov  zvxzlzixq  •  xb  yxp 
viiepficÛXov  eiç  ôjrwy  yjxpw,  y.q).xymx,  xixi  to  aep.vbv,  ei  pexi^oi  p.expiccc 
)9§oy>5ç,  âxOjOSJToy  éott, 

§  19.  Ay^eraf  ôi,  cpy>a£y,  >î  vizoY.zipÀWi  UltbQecnç  xyxBov  y.xi  yjxyjvû  tîvo 
xpôr.oiq,  p.epK7p.6i>  yj  Kxpxëolfj.  25 

^  20.  Tlo)dxiY.ûq  ôé*  £(7T£  )v£y££y  to  t.zkoiy£)Bxi  xbv  lôyov  kvBvp.rip.xai 
mBxvoïq,  Y.xl  wç  p.x)daxa  oazo^ziYXiYoïq.  Et?  SYoîxepx  §£,  yr,aiv,  ènijei- 
pzïv  iïvvâpeBx,  oxi  xs  "boixq  èvctvxixq  izepï  rwy  ayrcôy  ivyfr/.xptv,  yxi  cxl 
izxpioiY.1  xx  xyxBx  xoïq  kouoïç.  Rai  rà  t/èy  eIyÔxx  Xôyot,  cp//(T£y,  etaiy 
évôo^of  7T£pi  Twy  wç  £TT£7roXy  yivopivodv,  acp  wy  rà  èvBvpr)p.xxx  y-x\  xxq  30 
à7roo*et£e£<;  xai  ràç  maxeiq  yxi  xovq  ovkloyi(jp.ovq  izoïovptBa  rojy  Çyjroy- 

VAR.  —  1.  8.  On  lit  dans  Longin,  §  30,  Triarsov  au  lieu  de  irïaTEw;. 
CONJ.  —  1.  16,  M.  Spengel,  «ouûXgiç, 

(10)  Corresp.  au  §  17  du  Manuel.  (,!)  Corresp.  au  §  29  du  Manuel. 


[Fit.  XXV.]     abkk(;k  m   mamkl  de  RHÉTORIQUE  de  LONG1N.  364 

L'éloeulion  n'est  pas  la  moins  importante  des  branches  de  l'art  ora- 
toire ;  car  L'élégance  du  style  fait  briller  les  pensées  et  les  arguments. 
Rien  ne  l'emporte  sur  la  sagacité  et  la  finesse,  soit  dans  le  jugement, 
soit  dans  la  distinction  et  l'examen  de  la  question  et  de  chacun  des  ar- 
guments, si  ce  n'est  le  soin  de  revêtir  les  pensées  de  la  forme  la  plus 
convenable  (,0). 

La  période  est  un  raisonnement  énoncé  au  moyen  de  phrases  bien  or- 
données et  bien  cadencées,  formées  de  membres  et  d'incises  symétri- 
ques ("). 

La  projepse,  la  réticence,  la  prétention,  l'ironie  sont  des  arguments 
propres  à  produire  la  conviction  et  comme  des  formes  persuasives  ;  elles 
peuvent  être  considérées  comme  faisant  partie  de  la  démonstration  lors- 
que celle-ci  est  fondée  sur  les  passions  et  les  mœurs,  et  dans  ce  cas  elles 
ajoutent  à  l'effet  du  débit  (,s). 

Quant  au  débit,  c'est  la  plus  belle  des  parties. de  l'art;  il  ne  contraint 
pas  l'auditeur,  comme  la  preuve  et  la  démonstration  ;  mais  il  le  captive 
d'une  manière  détournée,  et  entraîne  le  juge  à  adopter  une  opinion  au  gré 
de  l'orateur  (,3). 

Ornez  votre  style,  dit  Longin,  et  entrelacez-le  comme  de  bandelettes,  de 
fleurs  brillantes  et  de  figures  de  teintes  variées ('*). 

Revêtez  les  preuves  que  vous  exposez  devant  les  tribunaux  d'un  langage 
élégant  et  soigné  ;  employez  dans  les  délibérations  une  diction  pleine  de 
dignité.  Quant  au  discours  destiné  à  être  prononcé  au  théâtre  et  à  s'em- 
parer de  l'esprit  des  spectateurs,  il  n'exige  pas  moins  de  travail  et  d'or- 
nements; toutefois  il  faut  aussi  dans  ce  cas  de  la  sobriété  et  une  élégante 
simplicité.  D'ailleurs  rien  ne  charme  plus  les  oreilles  que  la  flatterie;  et  la 
dignité  assaisonnée  d'une  grâce  modeste  ne  fatigue  jamais  (,5). 

Le  sujet  qu'on  se  propose  de  traiter  prendra  de  l'importance  par  les 
deux  moyens  qui  servent  à  amplifier  le  bien  et  le  mal,  savoir  par  la  dis- 
tinction ou  par  la  comparaison  (16). 

Pour  parler  convenablement  en  public,  il  faut  semer  son  discours  de 
raisonnements  persuasifs  et  qui  produisent  surtout  la  conviction.  Ce- 
pendant, dit  notre  auteur,  nous  pouvons  argumenter  dans  l'un  et  l'autre 
sens,  soit  que  nous  soutenions  des  opinions  contraires  sur  le  même  point, 
soit  que  le  bien  ait  l'apparence  du  mal.  On  appelle  vraisemblables  les  opi- 
nions généralement  admises  sur  les  cas  ordinaires;  c'est  de  là  que  nous 
tirons  les  arguments,  les  démonstrations,  les  preuves  et  les  raisonnements 

('*)  Corresp.  au  §  30  du  Manuel.  ' 3   Corresp.  au  3  22  du  Manuel. 

'"    Corresp.  au  §  31  du  Manuel.  (1<5';  Corresp.,  en  partie,  au  §  lt  du  Ma- 

('*)  Corresp.  au  3  21  du  Mannel.  miel. 

39 


3G2  AOrriNOY  TEXNH2  PHT0PIKH2  EniTOMH.  [§§20-24.] 

fxivwv  xscpaXat'wv.  Syjueîbv  ôé  ècri  TZpxyp.x  y)  nâSoç  Gvu.fizfirtv})Ç,  xy  ou 
rb  tyrovuevov  rey.u.xipop.e9x  yeyovivxi  y  \m. 

§  21.  Etiî  rovroiç  6  pf/zoip  èxrx  xLBriCiv  âviïpxç  x.pxrforovç  5ià 
Tidariç  xpirf^  br.ôaoi  tyiv  ypxaiv  TiuXv  avyy.o'jp.ovvi  •  ôuo  phi  rwv  2wxpa- 
nxâv  cptXoaocpwv  kirjyivriV  y.xi  ïlXa'rwva,  ôuo  ôè  rwv  iaropixv  ouvôivrcov,  5 
H/>o5otov  xai  0oyjty$i5yjv,  ïjpâç  ôs  twv  bvop.ocÇou.évu>v  pr,rlpoiv,  ïaoy.pxrriv 
Y.cxx  Avuixv  jcok  Anp.o(jBsvYiv  •  xocl  rovg  phi  névre  xvxp.xprYirovg  h  Ttxai 
toîç  eïcWi  toû  Xcyou  riderai  •  ©ouxu&'ôoy  5;  airtàrat  rè  xœzearoifixaplvov 
y.xl  7:-pieipyx<jp.svov,  IlXarwyoç  ôs  xrzyy'iœJ  Tvlç  roôv  tôewv  xpaaswç  xai 
tov  TtoiYirixûrepov  '6yy,ov  rriç  TreÇyjç  ôtaXc'xrou  •  toûto  ^.ôvov  où  y.ar  e^v  10 
yv&pXjV  Xéycov,  aXX   oùy  oûtco  rw  prtropi  etprjrxi. 

VAR.  —  1.  4,  M.  Bake,  ÔTTo'ffat.  M.  Spengel,  fofou. 


[FR.  XXV.]       ABRÉGÉ   DU    MANUEL    DE    RHÉTORIQUE    DE    LONC.IN.  303 

relatifs  aux  points  contestés.  On  appelle  preuve  matérielle  toute  chose  ou 
tout  effet  d'après  lequel  nous  conjecturons  que  le  fait  en  discussion  a  eu 
lieu  ou  non. 

Après  cela,  le  rhéteur  indique  les  sept  écrivains  excellents  qui  réunis- 
sent toutes  les  qualités  propres  à  orner  le  style,  et  que  nous  pouvons 
prendre  pour  modèles.  Deux  d'entre  eux  appartiennent  à  l'école  de  So- 
crate,  ce  sont  les  philosophes  Eschine  et  Platon  ;  deux  à  la  classe  des  his- 
toriens, ce  sont  Hérodote  et  Thucydide  ;  les  trois  autres  sont  les  orateurs 
Isocrate,  Lysias  et  Démoslhène.  II  considère  cinq  d'entre  eux  comme 
exempts  de  défauts  dans  toutes  les  parties  du  style  ;  mais  il  reproche  à 
Thucydide  un  excès  de  concision  et  des  tournures  trop  recherchées,  à 
Platon,  le  peu  d'art  avec  lequel  il  accumule  ou  entremêle  les  figures,  et  la 
pompe  trop  poétique  de  sa  prose  (,7).  Sur  ce  dernier  point  seulement,  je  ne 
partage  pas  son  opinion  ;  mais  c'est  bien  ainsi  que  notre  rhéteur  s'est 
prononcé. 

(|')  V.  sur  les  jugements  énoncés  dans  ce  §,  les  Recherches,  pp.  7o,  76  et  77. 


364  LK  TfiN  AOITLSOÏ.  [{$  1-7. 


AEITANON  K2T 


KK   TON   AOrriNOT. 

§  1 .  On  yjsh  T.zyziiuzvtùç  ypr^Jxi  zx~.q  zpoTixïq,  xoà  u.zzx  zzyyr,q, 
uy)  "KxpyJ.ziT.ziv  dz  v.xvzzA'hq  •  o'jzoiq  izpoq  zoÀAx  yprtGiuov  OV  ZO  ZOIOVZOV 
eiiïoq.  Kat  yxp  v.xl  Awjlxq  ovzoyq  rzizoïr^zv. 

2.  Ozi  o  A.piGZozzAr,q  zovq  r.xvzx  p.zzxyzpovzxq  aivryuxzx  ypxyziv 
z/.zyzv.  Atô  AzyovGi  Aoyyïvov  aTzxvlwq  Y.zypf,aBxi  v.x\  zoiizoy  zû  etôei.  5 

§  3.  Ort  zprjizh  ©t  toO  Tixvovpyov,  y.xi  i^oDlxfyq  OVOZU.IX  r,v  iv  zolq 
àpyxioiq,  x'ÀAx  v.xl  zx  Toû  voû  (jyf/uxzx  btyz  nozz  ziq  zovq  iïc/.xvr/,oi>q 
'/.ôyovç  r.xpziçrjhzv  •  y  lùsitàv  yxp  xvzolq  ar.oxxtii  t.zoi  Z'hv  Aziiv  v,x\  zbv 
zxvzr,ç  zôap.ov  v?y,  v.xl  zyv  Gvvbr,Y.riV  v.xi  xpy.ovîxv. 

^  4.  Ort  iïeï  ayJizzeaOxi  zr,v  q:jvxi).iv  tô>v  xecpa/.at'tov,  xâù  rr;v  T&v  av-  10 
zihinzwj  iïixyopxv,  x&2  p^re  a7:à  twv  aaSevcôv  xpyzaBxi,  \j.r,zz  zzlzvzxv 
ziq  zxvzx,  x)}.x  [j.i]xzïahxi  zyiV  zv  zolq  rtolipoiq  zxv.zwàp,  et?  piaov  zovq 
ydpovq  AoylÇovtjxv.  ToOro  iïz  v.xl  eizi  avvovtjixiq  xpiazov,  où  pivov  iv 
Gvyypxyy.  Tlpbq  yxp  zx  xgBzvyï  pxotoiç  xvzù.éyovGiv,  oiqrzp  ot  eiç  zovq 
tyû.ovq  zù>v  t:oAzimo)v  è[j.cx\ôvzzq,  x/X   oùx  eiç  zovq  ÔTÙlzxq.  15 

§  5.  On  A^fioarôewjç,  ozivozxzoq  wv  iv  zxïq  àvzfizGZGiv,  oùx  aet  r/5 
rs'^v//  hxij.zvzi,  xû.  xvzoq  yivzzxi  zzyyri  KoAAxyuq.  Çïqxvzoiq  v.xl  Api- 
GZzfôrjZ.  . 

^  6.  On  zh  "Kxpxypxyzifyxi  ir.l  tcôv  Aximpàv  npoçûmcau  xzor.lv 
<^r,GL  '  y.xrjxipzzi/.bv  yxp  zgviv  xiiôw.xzoç,  v.xl  imwhiccv  'z^Tloiz7..  20 

^  7.  (>rt  yph  zv  zxlç,  avv%y.xiq  rwv  zooXoov  eimpenrj  zivxi  zriv  Xe£iv, 
xaî  ry;v  owBrimîV  ovy.  xvxpuoizov  •  wç  àv  Tïxtoivxg  entât  v.xl  rtptùovç  zovq 

AVERTISSEMENT. —  Ce  fragment,  publié  pour  la  première  fois  par  M.  Egger,  d'après  une 
copie  que  lui  a  procurée  M  Micali,  était  indiqué  par  Bandini,  t.  II,  col.  51,  de  son  Ca- 
lalogue  de  la  liihl.  Laurentienne.  Bandini  l'avait  aussi  transcrit  pour  Huhnken,  et  M.  Bake 
a  publié,  en  1849,  cette  copie,  qui  diffère  en  quelques  endroits  de  celle  de  M.  F.gger. 

Y  Ait.  —  1.  5.  Les  deux  copies  portent  Xrycuort  Asy/ï/c;. —  1.  8.  Les  deux  copies  portent 
TTapr.ajj.cv.  — - 1.13.  Les  deux  copies,  Xo^ouffav. 

CONJ. —  1.  2-3,  M.  Bake  a  omis  e«.  M.  Spengel  retrancherait  iv.  —  1.  5,  Huhnken 
(l>iss.  ^  XII)  lisait  Xifti.  M.  Bake   propose  ci7T*viw;  ^-Ai  y-A^OyA,  à  cause  de  Xi-yo-ji'.. 


EXTRAITS   l>F.   LOM.l.N   BT   D'AUTRES  RHÉTEURS.  365 


FRAGMENT  XXVI . 

NOTES  ET  RÈGLES  EXTRAITES  DE  DIVERSES  RHÉTORIQUES, 
ENTRE  AUTRES  DE  CELLE  DE  LOXGIN  ('). 

Il  faut  user  sobrement  des  tropes,  et  avec  un  certain  art;  mais  ne 
pas  s'en  abstenir  tout  à  fait ,  car  cette  figure  est  utile  en  beaucoup  de  cas. 
C'est  ce  qu'a  pratiqué  Lysias. 

Aristote  disait  que  ceux  qui  emploient  à  tout  propos  la  métaphore 
parlent  par  énigmes  ;  c'est  pourquoi  Longin ,  dit-on ,  en  faisait  rarement 
usage  (*). 

L'emploi  des  tropes  est  dû  au  désir  de  séduire  :  les  anciens  ne  se  per- 
mettaient aucun  changement  dans  la  valeur  des  termes;  mais  les  figures 
de  pensées  se  sont  introduites  plus  tard  dans  les  plaidoyers  ;  car  les  an- 
ciens orateurs  apportaient  plus  de  soin  à  l'expression,  à  ses  ornements,  à 
la  composition  et  à  l'harmonie  (3). 

Il  faut  peser  avec  soin  la  force  des  arguments  et  la  valeur  des  ré- 
pliques.  Il  ne  faut  ni  commencer  ni  finir  par  les  plus  faibles;  mais  il 
convient  d'imiter  la  disposition  observée  à  la  guerre,  suivant  laquelle  on 
place  au  centre  les  troupes  les  plus  faibles.  C'est  aussi  la  meilleure  mé- 
thode à  suivre,  non-seulement  dans  les  écrits,  mais  encore  dans  les  entre- 
liens;  car  on  réfute  facilement  les  arguments  faibles,  de  même  que  l'on 
al  laque  les  troupes  légères  des  ennemis  plutôt  que  les  hoplites. 

Démosthène,  qui  était  très-fort  dans  les  réfutations,  n'observe  pas  tou- 
jours les  préceptes  de  l'art,  mais  il  est  souvent  un  modèle  à  imiter.  11  en 
est  de  même  d'Aristide. 

Dans  les  questions  de  compétence,  il  est  absurde  de  récuser  d'illustres 
personnages  ;  cela  ôte  toute  dignité  et  fait  naître  le  soupçon. 

11  faut,  dans  l'arrangement  des  membres  de  la  période,  veiller  à  ce  que 
l'expression  soit  convenable  et  la  composition  harmonieuse,  de  façon 
qu'il  y  ait  beaucoup  de  péons  (*)  et  de  dactyles,  mesures  qui  rendent  la 

M  Si'Engel  estime  qu'il  faut  alors  lire  Aoyywgv,  et  reconnaît  que  cette  leçon  rend  bien 
douteuse  l'autorité  de  ce  fragment.  Je  ne  change  que  Avyfïvsv.  —  1.  8,  M.  Hase,  mfuç- 
vi/.Ocv,  M.  Base,  irapûofati. —  1.  i3,  M.  Egger,  XGx&ueav, approuvé  par  M.  Bake.  —  l.  15, 
M.  ISake,  dans  son  texte,  iu.j^a\omi,  dans  ses  notes  ù$«Xirvt;.  — 1.  17.  Le  même  aime- 
rait mieux  -'./.AV.//.  5, 

(*)  V.  sur  l'authenticité  de  ce  fragment,  note  54. 

les  Recherches,  p.  39-40.  *    Le  péon  se  compose  de  trois  brèves 

(*)  V.  les  Recherche*,  p.  78,  note  23.  et  d'une  longue,  qui  se  place  tantôt  au  com- 

(*)   Cette  observation  est  empruntée  au  menciment,  tantôt  à  la  fin,  tantôt  après  la 

rhéteur  Itecilius  ;  v.  les  Recherche*,  p.  30,  première  brève  :  — •yj\i,vw—,u  —  w. 


3(56  EK  TON  AOITINOÏ.  [§§  7-16.] 

77/cE7Tovç,  eç  cov  rjoyxo;  ri  èpur^dx  ybevxi  y.xî  aîu-sr,  •   nxpx^dyu.x.zx 
ds  nXa'rwv  xat  tùtpjooQhmç  ■  ovrot  yà(o  apiaroi  yvwjutoveç  rwv  rotoirwv. 

§  8.  Ort  ev  rof?  a§s|o«5  xat  yipovcnv  xlayyvr,v  rw  a7To).oyouajvw 
xaXXiOTOç  6  ôt  etxocrîaç  rpoTtoç  •  oîov  et  itopvsiaç  y.xrnyoprfîziq,  txri  r.xpx 
êxaffTOV  zsipà  xr.o7x>yzïaBxi  y.xî  XuetY  •  eùrêXèç  yàp  xat  y.x9xipsriy.bv  roû  5 
àçtcôy.arog,  xav  rà  p.xlj.vTx  toXXouç  é'^ç  e).syyovç  roO  ovv.oyccj-r/j.x-oz. 
îlxpx^ziyj.x  ~rti  (Lteôôdou  rxitr/ig  rotivck  ê'^î  ■  filx'jyrju.rfiîig  yxp  nq 
vno  nvoç,  wç  s~t  Tocs  xiiyji'oiq  G'jvzyivz'o  (SooiXst,  &  zly.xnixg  x~sAo- 
yriixro  •  «Ka/.ctvov  îtpoç  rà  jSî/.rtoo  r.porj-pzr.ov  ffyvwv,  xat  aura;  o-j^ 
^TTcouyjv  r<Sv  u.oyfirlpû>v  fatttrjb&yiàxtov.  »  Ecpv).à;aro  èvrxvSx  ~b  xZocq-j  10 
r/jç  xTzo/.oyîxç. 

§  9.  Ort  6  T.p&'Qç,  xpi'j'x  Ttpbç  Tn>'i".zCsrrJ  azIcj  rôv  Ouvpiy.w  oyypv 
pjsrsveyxÀiV  ÏÙaxoiV  ssrt'v. 

§10.  Ort  ttoÀXjcV.iç  cvûît'a  (ptKXews  xcd  oî  êlttffTfljUQVeç  zarrà  rr;y  èo/a- 
ffiav  xT.oTjyyx-Jovoi-j .  45 

§11.  Ort  Qsccppaaro;  ë;  xpzr.oyq  xrSirtae(jiç,  t.xoouI&w/.&j  •  rà  fjtèy 
j/àp  [èx]  rwv  T.pxr/ax~wj  Asysi  ëyjLv  rr,-J  x*jiir,GVJ,  rà  fis  ex  râiv  aTtocat- 
vsvrwv,  rà  ôè  e£  y:j~i~xpxzoAr4z  y.xî  xpfattàç,  rà  ôè  ex  rcôv  xaiocôv  y.xl 
xqv  KxSovg  cpai'vcrat  ]xiyx).x.  Oî  §£  viot  pr,~opzç  y.xî  ex  r/jç  xïzîxç  cpa<7tv 
e^cty  ta  uïyîïoq  u.r/x)r,y  poTrnv.  20 

§  12.  Ort  r/;v  tj.îovxixixv  r.zpî  rhv  kaua  ëùvaat  àvr/.r^aarro  6 
AptaTStWK  '  <jvj-yj]ç  yxp  esrt  xat  pèwv  xai  rriSavôç. 

§13.  Ort  at  àvazîcpaÀatcoa'îtç  iw  r.pxr/u.x~iy.o\j  vîfKau  sîot'v. 

§14.  Ort  ffiï/.bç  lôyoç  yîvi'xi  v.xrx  Sta'votav,  0T«v  yor,arrrj  ïyr, 
Ttpoadp&icv  y.xi  ~poc  rx  jSeXrtiu  pénwcraaf.  25 

§  15.  Ort  xpirjroi  /.iyoi  y.xi  uiujkjîoïç  à'aoi,  oc  ^  s'y ovreç  évoç  ya- 
pxy~/ïpx,  x/Xx  Stacpspwv. 

§  16.  Ort  rà  y.î'Xix/.xix   tviç  iïvurr/opixz  ~i~xpx  7.iysi  eïvou,  ooxr.ip 
xat   xaQa'raH  etwôev  iu-ir.z-cj  eiç  txç  Gvp.fiov).xç  •  ~b  56wrov,  rà  av^é- 
pov,  ro  $uvacTov,   rô  éy5o|ov  •   ~x\j~x   §   xpiazx   rôv    0ov/.v§t'5r;v    çy;at    30 
cpyÀaiai. 


VAR.  —  1.  2.  La  copie  de  Ruhuken  rà  HÂàrwvo;  y.al  Ay.aoaÔc'vGj;.  —  l.  o.  La  copie  de  R. 
)rte  :  xaôaijvjv  tô  à;î«oo.a.  —  1.  9.  La  copie  de  R.  x.àx.-T/;:....  irpturplscm,  celle  de  M.  E. 
pojt£E-cv.  —1.  18.  La  copie  de  R.  àvT-.-asa^Xr.;,  celle  de  M.  Egger,  àvTtTrsp-.Ss/.r;.  (?) 
-1.  22.  MM.  Egger  et  Spengel,  tryny&z.  — 1.  23.  Les  mômes  ont  omis  le  5  13. 


EXTRAITS   DE   LONGIN  ET   D'AUTRES   RHÉTEURS.  307 

diction  noble  et  majestueuse.  Prenons  pour  modèles  Platon  et  Démosthène, 
qui  excellent  en  ce  point. 

Lorsqu'on  a  à  se  défendre  d'une  accusation  déshonorante  et  honteuse, 
la  meilleure  marche  à  suivre  est  celle  qui  s'appuie  sur  la  présomption. 
Si,  par  exemple,  vous  étiez  accusé  d'impudicité,  gardez-vous  de  vous  jus- 
tifier et  de  vous  disculper  en  détail,  cela  serait  humiliant,  et  vous  ferait 
perdre  toute  dignité,  lors  même  que  vous  auriez  une  foule  de  preuves 
pour  établir  la  calomnie.  Voici  un  exemple  de  la  défense  qu'il  faut  em- 
ployer :  Quelqu'un  étant  accusé  faussement  d'avoir  eu  avec  le  roi  le  com- 
merce le  plus  honteux,  se  justifia  par  la  présomption  :  «  Je  ne  donnais  au 
«  prince  que  de  bons  conseils,  et  je  m'abstenais  moi-même  de  toute 
«  habitude  déshonnête.»  Il  éluda  ainsi  ce  qu'il  y  aurait  eu  d'humiliant 
dans  sa  défense. 

Platon  est  le  premier  qui  ait  su  transporter  dans  la  prose  la  subljmité 
d'Homère,  et  il  l'a  fait  avec  un  art  admirable. 

Les  hommes  savants  échouent  souvent  dans  l'application,  parce  qu'ils 
manquent  de  talents  naturels. 

Théophraste  a  indiqué  six  espèces  d'amplification  :  tantôt  l'amplification, 
dit-il,  emprunte  ses  éléments  aux  choses  elles-mêmes,  tantôt  aux  circon- 
stances accidentelles,  tantôt  au  contraste,  tantôt  à  l'opinion  (5),  tantôt  à 
l'à-propos,  tantôt  à  la  passion.  Les  rhéteurs  de  nos  jours  prétendent  que 
la  cause  est  aussi  un  puissant  moyen  d'amplification. 

Aristide  avait  adopté  l'abondance  des  Asiatiques  ;  car  son  style  est  bien 
lié,  coulant,  entraînant. 

Les  récapitulations  appartiennent  à  l'argumentation. 

La  peinture  des  caractères  remplit  son  objet,  lorsqu'elle  s'appuie  sur 
des  principes  honorables  et  qu'elle  porte  à  la  vertu. 

Les  meilleurs  écrits,  ceux  qui  sont  dignes  d'être  imités,  se  font  remar- 
quer par  la  variété,  plutôt  que  par  un  style  uniforme. 

L'éloquence  politique  s'applique  à  l'examen  des  quatre  points  princi- 
paux, qui  ont  coutume  de  se  présenter  dans  la  plupart  des  délibérations, 
la  justice,  l'utilité,  la  possibilité,  la  gloire.  L'auteur  dit  que  Thucydide 
s'est  fidèlement  conformé  à  ce  précepte. 

CONJ.  —  1.  2,  M.  Rare  a  suivi  la  copie  de  R.  -'%  IIX.  xd  Abu.  —  1.  5,  M.  Egger  corrige, 
d'après  le  §  6,  MtSooMTixfa  -rJj  à;.  —  1.  9,  M.  Egger,  Kdbxtv&v  irpôf  ra  p^XrUt  -pourpE- 

77iv    wvûv.    M.  Rake,  Kày.élvo;  t:.   t.  fi.  «psûrp?— n  avivwv. —  1.  10,  M.  EGGER,  i,--<a\t.r,v. 
M.  Rake,  ittnfyati.  —  1.  21-22,  M.  Egger,  àvey.rr.TaTo  \v.i-.  —  1.  29.  Ne  faut-il  pas  <rjy.- 

(3)  V.  Quintil.  1.  0.  V.  H,  36. 


368  ek  ton  AornisoY.  [§g  17-25. j 

§  17.  Or:  xl  yvtùv.okoyîxi  xpiazxi  zixl  r>5  Y.xzxavjzxrn.  Où  dcf^è  v.x- 
zxzôpoiç  zxvzxiç  y.zyjpriiBxi. 

§  18.  On  tov  xarà  Metdt'ou  lôyov  zmyopuôv  yr,aiv  zivxi,  zû.r^Sxi 
ôs  èx  r*5ç  7rotôryjros  tov  "KpoqôïT.ov. 

§  19.  Ort  rsyyr/ç  zazï  jaâ/Xov  ro  Trofo  ôsr  nporarTav,  *aî  rcofa  lire-      5 
Çeuyvustv. 

§  20.  Ort  Ù7rôara<7tv  xaXoOen  ro  i^apaatv  é'^ov  xsà  xxBovç  zivbç  èdkt- 
xrtxôv,  7.xSx~ep  zb  Ar/aoîScVr/vôv  •  «Olcw?  àpyfoSr]  v.x\  zxp^vvOri.» 
Kat  a/).wç*  «Oaw  r:\zioaiv  oùroç  rrA-y)r,Y.zv .» 

§  21.  Ort  dct  zxr.pooipxx.  zv  aèv  rôti;  wuëouXevrtxotg  ex  rcôv  xecpoc-    •!() 
Xatwv,  cv  ô*è  rofç  oowo/txotç  ex  rwv  yîroXjr^ewv,  ev  ôè  rot1;  r.xvrrfjpi'/Mç  ht 
zriq  oknç  ayjasoiç  zov  Xôvou  Lxp.Qx.vziv. 

§  22.  Ort  j^  tov  i:xpxu.vSol>u£vov,  p?  jzerà  owjHffroe^î  zpxvôzri- 
roç,  àXXà  p.erà  (rupftSRoyôutag  ).iy£tv  a7T/.srv;ro£  •  ou  yàp  pvzopiy.ài 
x)!x  Beùaat&Jtouàç  ztzazi  Xzyziv.  13 

§  23.  Ort  r.pxyaxziYsh  avtfTa^iç  hziv  -h  tipoç  zb  ariU.xcAu.zvov  rhv 
àvxyopxv  zyovax,  x)X  où  npoç  roùç  yxpxv.Tnpxq  rwv  bvop.xz(i>v  r,zoi  rwv 
Xe'çewv,  co?  rô  •  «Àuevs'oyro  >9  7rXyjSùs  êjri  vwasÀ^aawv.»  Kat  ro  ■  «Yftefç 
5  0  5-/3W.OÇ.»  Kat  •  «  A~a?a  yj  E/.).à^  zat^po^ôpow.» 

§  24.  Ort  èm  Setvw  Xôyw  où  ypri  zoïg  yvp.voïç  -yprtaSxi  rwv  ovoaa'rwv,     20 
à/).à  rof;  dt    èu&daetùç  zb  j3o'jXr;ua  gy]u.xivov<jiv. 

§  25.  Ort  pr,zoov/.rtq  zpyov  zx  usv  0u.1y.px  p.zy  x).o)g  Azyziv,  zx  §è 
u.zyx)\x  GUMpàq,  xat  zx  plv  '/.xivx  xxAxiàç  ,  zx  5è  [TraXatà]  Y.xtvàg. 

VAR.  —  1.  17.  La  copie  de  R.  r-ouv.  —  1.  19.  On  lit  dans  Thucydide,  I,  6,  -%z%  -yàs  t 
'EXXàç  Èat&r.powopsi.  —  1.  20.  La  copie  de  M.  E.  Xo-jo;.  —  1.  22.  La  même,  Xéyn.  —  1.  25. 
Les  deux  copies  omettent  rraXatâ. 

(6)  Har.  contre  Midias,  au  comm.  (8)  Dém.  Olynth.  III,  32.  V.  Longin,  Rhét. 

(')   Iliad.  XV,  305,    'H  tïXt.ôù;  im  vra;     §  25. 
Xyaïtov  à770v-'cvT0. 


TEA02  TnN  TOT  AOITINOÏ. 


EXTRAITS  DE  LONG  IN  ET  D' AUTRES  RHÉTEURS.  309 

C'est  dans  la  démonstration  que  les  maximes  trouvent  le  mieux  leur 
place  ;  mais  il  ne  faut  pas  en  abuser. 

La  harangue  contre  Midias  est  une  invective  ;  elle  doit  ce  titre  à  la 
peinture  du  caractère. 

C'est  l'art  qui  détermine  les  choses  qui  doivent  être  dites  en  premier 
lieu  et  celles  qui  doivent  être  présentées  ensuite. 

On  appelle  hypostase,  un  membre  de  phrase  à  la  fois  énergique  et  pas- 
sionné, comme  ces  passages  de  Démosthène  :  «  Le  peuple  fut  si  plein 
«  de  colère  et  d'indignation.  »  «  Plus  le  nombre  de  ceux  qu'il  a  insultés 
«  est  grand.  »  (6) 

Il  faut,  dans  les  discours  du  genre  délibératif,  tirer  l'exorde  des  prin- 
cipes généralement  admis  ;  dans  les  plaidoyers,  des  opinions  sur  les  per- 
sonnes ;  dans  les  panégyriques,  de  l'intention  générale  du  discours. 

Celui  qui  console  ne  doit  pas  s'exprimer  avec  la  précision  d'un  sophiste  ; 
il  doit  employer  le  langage  familier  de  la  sympathie  :  ce  n'est  pas  la  rhé- 
torique, c'est  l'affection  qui  doit  dicter  ses  paroles. 

La  construction  usuelle  doit  se  régler  d'après  la  signification  même  des 
mots,  plutôt  que  d'après  leur  forme  ;  c'est  ainsi  que  le  poète  a  dit  : 
ÀttiWovro  -h  irXr/Gùç  £77:  ^ra;  À^atwv  ('),  et  que  l'on  entend  dire  aux  orateurs  : 

XfUtç  S'  h  o^uo?  (8)  ;  Aîraffa  r,  E).).ôt;  ia<&opoyopow. 

Dans  le  style  véhément,  il  ne  convient  pas  de  se  servir  de  termes  tout  à 
fait  familiers  ;  mais  il  faut  choisir  ceux  qui  expriment  avec  force  notre 
volonté. 

L'art  de  la  rhétorique  consiste  à  ennoblir  les  choses  simples,  à  adoucir 
les  traits  trop  forts,  à  faire  paraître  les  idées  nouvelles  comme  déjà  con- 
nues, à  donner  aux  anciennes  une  apparence  de  nouveauté  (9). 

CONJ.  —  1.  17,  M.  Egger,  t.tgi.  M.  Bake,  r,-jcjv.  —  1.  20,  M.  Egger  a  corrigé  Ufto,  et 
1.22,  Urttxt.  — 1.  23.  Le  même  a  inséré  avec  raison  -aXatâ. 

(»)  V.  à  ce  sujet  l'opinion  de  l'auteur  du  Traité  du  Sublime,  S.  XXXVIII,  %  2. 


FIN    DES    FRAGMENTS    DE    LONGIN. 


40 


DOCUMENTS  ET  TÉMOIGNAGES 


LA  VIE  ET  LES  ÉCRITS  DE  LONGIN. 


TEKMHP1A    KAI    MAPTÏP1A 


I1EPI  TQN  TOT  AOrriNOV. 


Aoyyïvoç  o  JLxaaioç  cptXôcrocpoç,^  5i5a'<7îtaXos  Uopyvpîov  roû  <piÀû<7o©oy, 
nolvu.xBriç  v.x\  xpimoç  yevcaevoç.  Hv  51  èîî  AvpîÀi«voô  îw  Katcxa^oç  xai 
dv/ipiôr)  vt:  avrov  wç  ov[izvovç  Zrjvofiix.  ~y  Ô5uva'uou  (sic)  ywamd.  Ysypxtyz 
ïlepl  tau  ttottà  4>ei5iou,  kr.opshu.xxx  bu.r/pr/.à,  Et  cptXcffocpoç  Opjpog,  Ilpo|3X^- 
p.ara  Ou.fipov  v.xl  Xuereiç,  èv  fiifihioiq  |3  ,  Tt'va  7:a/2a  ràç  hropîxg  oi  ypxu.jj.x- 
rocd  ô->î  îarooota  èÉyjyoOvrai,  IIsp  twv  7ia(o  Oa^ow  t.o)j.x  aïijuuywia&v 
Xé^cwv,  ly  jStjSXiotç  5 ,  Arrtîtwv  Xe£îwv  ex5c<7«ç  (3  ,  état  51  xarà  oroiyzïov, 
Ai'Esiç  kvxiu.xyov  vxà  Hpax/iwvoç,  x#(  â'W.a. 

Ce  document  est  tiré  de  Suidas;  il  se  trouve  reproduit  sans  changements  dans  le  T't'o- 
lariitm  d'Eudocia,  p.  283,  éd.  de  "Villoison.  Y.  pour  l'explication  et  la  correction  de  quel- 
ques mots,  les  Recherches,  p.  25  et  A.  v 

IL 

«ppôvrwy  É/J.£oy/VÔç  pr)7(i)p  yeyovwç  CTTc  'Zevfjpov  zoî>  fixvilioiç  ht  Pctwoj  •  a 
51  AByivouç  xvzzKxfôzvaz  <&û,o(Jxpxxoi  fw  7rptoTto,  xat  A'^t'vy?  toj  ra5a|0£f.  Ete- 
XeuTyjae  51  lv  AÔwvatç  7r£/2£  £  êfoj  yzyovûç  •  xat  a5£)-cp>5ç  <ppovrwvt5oç  7iaf5a: 
ovra  Aoyyïvov  xov  v.pixiy.ov  ■/.lripovcp.ov  xatùmeu.  Eypa^£  51  avyyovq  Acyovç. 

Ce  document  est  aussi  emprunté  à  Suidas.  V.  Ruhnken,  Diss.  §  3. 

III. 

Hv  51  xxl  (6  ïlopcpûpoç)  Aoyyhov  toû  xpinxov  ay.poxaxu.vJoq.  (Suidas.) 

IV. 

Tyjç  51   Ttôlewç   (Tlxlu.vpxç)  yevcueyoç  xi/ptoç  (kvpwhxvbç)  v.x\  rov  /.xzx 

zxlx'fiv  nloiixov  y.xï  ryç  cûJyç  ànooKevriÇ  y.x\  xvxfyr,\xxxiùv  Y.pxTr,,7xç,  Ït.ocj- 


TKKMHPIV    KM   MM'TVIMV.  371 

e/fjw  tîç  rh'j  E^WJacu  efc  xotjtv  fjyceyt  &jvo@iou  M  xdd  to-j;  rovTïj  'j-jvxox- 
psvouç  ■  ntd  oè  xi-ixz  JAr/îv  iaarzhv  ëzoapavaot,  tsjÙsJjz  _î  d&Xouç  ï;/ïj  îi,- 
pgooy,  cÎk  r.xpxr/x/zv-xc  'Ax  ywawtat,  Év  où  xai  Xoyyîvoi  /;v,  ov  avyyciauaaTcc 
tOTt  yr/a  rofç  iccooèu^  •j.i~x~^ivjy.vjrJi.-  fysÀoc  ©Sûovro,  G*R80  £2*  oî^  v.xrr,- 
yopûto  tkeyxppatoç,  ttocpayjpfipat  Q  fcxiù.vj;  dcafcfcw  Çnpioat  ôrédipccv,  $y 
outû)  yantaûàç  fivsyxxv  o  Aoy/fyoç,  ôj^tô  •/.««  roôç  jYerXi«£ovra$  ïr.l  ~'h  t.xOîi 
Katpapuô&iaQai,  /.xi  t&Xcov  5j&,  Zrpofiicc;  &ctstKQvanç,  wKehvJOi  vmayBtrcwv. 

Ce  document  est  tiré  de  Zosime,  Hist.  I,  îiG. 

V. 

L'Iristorien  Flavius  Vopiscus  nous  a  conservé  la  teneur  de  la  lettre 
adressée  par  Aurélien  à  Zénobie,  et  de  la  réponse  de  cette  princesse  ; 
il  assure  que  Longin  fut  mis  à  mort  parce  que  l'empereur  lui  imputa 
la  fierté  avec  laquelle  cette  réponse  était  conçue,  bien  qu'elle  eût  été 
écrite  en  langue  syriaque.  —  Voici  les  passages  de  Vopiscus. 

Ex  Vila  Aureliani,  c.  26.  Denique  fatigatus  (Àurelianus)  ac  pro 
malis  fessus  lilteras  ad  Zenobiam  misit,  deditionem  illius  petens,  vitam 
promittens,  quarum  exemplum  indidi  :  «  Aurelianus  ïmperalor  Ro- 
«  mani  orbis,  et  receptor  Orienta,  Zenobiae  ceterisque,  quos  societas 
«  tenet  bellica.  Sponle  facere  debuistis  id  quod  meis  litteris  nunc 
«  jubetur  :  deditionem  pnecipio  impunitate  vîtae  proposita,  ita  ut  illic 
«  Zenobia  cum  tuis  agas  vitam,  ubi  te  ex  Senatus  amplissimi  senlentia 
«  collocavero.  Gemmas,  argentum,  aurum,  sericum,  equos,  camelos 
«  in  ierarium  romanum  conféras.  Palmyrenis  jus  suum  servabitur.  » 

C.  27.  Hac  epistola  accepta,  Zenobia  superbius  insolentiusque  re- 
scripsii,  quam  ejus  fortuna  poscebat,  credo  ad  terrorem;  nain  ejus 
quoque  epistoke  exemplum  indidi  :  «Zenobia  regina  Orieutis,  Aureliano 
«  Augiisio.  Xenio  adbuc,  pneler  te,  quod  poscis.  litteris  petiit.  Virtute 
«  faciendum  est,  quidquid  in  rébus  bellicis  est  gerendum.  Deditionem 
«  meam  pctis  :  quasi  nescias  Cleopatram  reginam  perire  maluisse  quam 
«  in  qualibet  vivere  dignilate.  Nobis  Persarum  auxilia  non  dcsunt, 
«  qua1  jam  speramus  :  pro  nobis  sunt  Saraceni.  pro  nobis  Armenii. 
«  Latrones  Syri  exercitum  luuni,  Aureliane,  vicerunl  ;  quid  igitur,  si 
«  il lo  venerit  manus,  qoae  undique  speratur?  pones  profecto  super- 
«  cilium,  quo  nunc  milii  deditionem,  quasi  omnifariam  vicîor,  impe- 
«  ras.»  Hanc  epistolam  Nicomacbus  se  transtulisse  in  gnccum  ex 
lingua  Syiorum  dicit  ab  ipsa  Zenobia  dictalam;  nain  illa  superior 
Aureliani,  graca  missa  est. 

C.  30 Grave  inter  eos  qui  caesi  sunt  de  Loogioo  pbilosopbo 

perbibetur,  quo  illa  magistro  usa  esse  ad  grœcas  lilteras  dicitur  ;  quem 
(piidem  Aurelianus  ideirco  dicitur  occidisse  quod  superbior  illa  epistola 
ipsius  dicerctur  dictata  consilio,  quamvis  syro  esset  sermone  contexla... 


37-  TEKMHPIA  KM  MAPTVPIA. 


VI. 

Em  K?.ayôïoy  oz  ovrog  [Aoy/lvog  6  xpiTixoç)  r,y.pxt,z  y.xl  zx  Tto)).x  ovw,- 
ywi'Çzzo  rLr,vo$ix  zy  zàv  Oaparivûv  j3aai).i'5t,  ryjv  xpyjfj  /.xzzyoiiGY} ,  O&jva- 
6o'J  roù  xvdpbg  xvzviç  meXeur>?xoroç,  yjv  xat  p.zzxfix\zïv  ziç  zx  'iouôat'tov  é'S/j 
a7rà  tàç  ElAX»7VotW5  Setatoataovj'aç  r.x\xiog  xvxypoîyzi  Xiyoç. 

Ce  document  est  emprunté  à  Photius.  Bibl.  p.  492,  a,  30.  Ruhnken,  Diss.  §  H,  n'en  a 
transcrit  qu'une  partie  depuis  xat  Ta  iroXXà  à  t«t»X«utïixoto;.  V.  Gr^efenhan,  Gesch.  der 
kl.  Phil.  III,  p.  352,  n.  40. 

VII. 

Ecp  ov  \kvprj\icbov)  (focal  fyùhazpxzov  rov  Àftjvotbv  fozopioypxyov  yxl 
Aoyyïvov  xyuxaxt. 

Tiré  de  Georg.  Syncell.  Chron.  p.  384.  Ruhnken,  Diss.  §  3. 

VIII. 

ïlopyvpio)  Tvpoq  ubj  f,v  Ttxzplç,  ri  Kpihzr,  rwv  xpyoâwj  «Potvr/.wv  TrcÀtç, 
y.où  izxzzpzq  51  oùx  xrsr,p.oi.  Ty^wv  §1  r>7^  7:poçrJy.oi)Grlç  r.xi^zixg  xvx  zz  zopxuz 
zoiovzov  -/.où  «rio&weev  chç  Aoyyhov  [xïv  fiv  acKpoacchç  y.où  htôausi  zbv  oiiïocv- 
yoùov  èvzbç  bliyov  ypcvov.  Aoyyïvog  SI  xarà  rov  yp'ovov  zyzlvov  jStjSXtoS^xy? 
Tt^  y;v  êpjwyoç  Vax  Tizpntxzovv  jxGvaeîov,  xaî  yphziv  yz  rovg  7raXa£oyç  zitzzz- 
zxy.zo,  y.oôdr.ep  Tzpb  èxsivw  izoXhoi  zivzç,  zzzpoi,  x.a«  6  ex  TLxp'ixç,  kiovvaioq 
àpiorîkorspbç.  MoO.yog  de  zarà  ry;v  Svpwv  raXtv  g  Hopyvpioç  zv.x\zïzo  zx 
r.pGïzx  (zovzo  de  Suvarrai  fixiùlx  Xéyetv)*  Iloptpypoy  de  avrov  wvôttaae  Aoy- 
ywog  eig  zb  paatÀHcov  r/j;  éVÔ^Tog  Tixpdnripm  ziiv  Tzpoçrr/opixj  xrzozpityxg. 
Ilxp  f/.et'vw  §1  Txiv  xypxv  zr.xàzvzzo  izxàziacj  ypoamàxoâjç  zz  ziç  xypov 
xûxgtiç,  oiçr.zp  zy.Z'.voç  xyiy.cp.zvog  y.xi  pr,zopiy:ng  •  t.Kt,v  oaov  ovy,  £7r  exavyjv 
êveuae,  yù.oaoylxq  70  uàv  eïSoç  zy,y.xzzôpxvoç.  Hv  yxp  6  Aoyyrvoç  pxypà  rwv 
TCT£  avdpcîiv  rà  rcavra  xpiazog  yxl  tojv  jSt|3).ia)y  T£  aùroy  tîoXù  jtX»}0oç  yipzzxi 
yxl  zb  yepôp£voy  Oxvp.x%zzxi.  Kai  £«'  tjs  yxzzyjoi  zivbç  zûv  T.xhxiihv,  où  zb 
^oixG\)bu  zypxzzi  izpizspov,  «XX  r/  Aoyyhov  itahrttoç  z\pxzzi  xpfotç. 

Tiré  de  la  Vie  de  Porphyre  par  Eunape,  d'après  l'édition  de  M.  Boissonade,  Paris,  Didot, 
1849,  p.  454. 

IX. 

Qioxboâo-J  zb-j  Àô'/ov,  [Aoyyhov  $z  b  Acyog,)  zyô)  uh  aTTatTw,  cl  5$  §zï  5oy- 
vat  yxl  yev&jQoci  oUxiov  T.zpl  zrv  VTtocjy&JlV. 

Tiré  de  Libauius,  Ep.  998,  V.  Rlhnken,  Uiss.  §  14. 


TIKMHPIA   KM  fttAPTTPIA.  373 


X 

Crilicum  diceres  esse  Longinum  censorenique  romaine  facundiae, 
notare  quem  vellet  et  e  senatu  doclorum  excludere. 

Témoignage  tiré  de  St-Jérôme,  Ep.  95.  V.  Ruixken,  Diss.  3  9-  Gr.ïfenhan,  III,  p.  354,  a. 
53. 

XI. 

O~oi  ~zp\  iôvauûvi  Qptwv  Wfixïoç,  yir-piiïoypoc,  «DtÀcçevos,  Aoyytvoç. 

Témoignage  d'un  ancien  grammairien  cité  par  Montfaucon,  Bibl.  Coislin.  p.  597.  V. 
Riunken,  Diss.  §  14. 

XII. 

Mti  usa  w\t  ~zz  Aoy/t'vov  /.pln-iç  r.tdxrr.z  •  \pr\  y.où  fohîç,  7i~lv  txvriç  ye  où 
y.y'y.  Aoyyfvov  y.pazvj. 

Tiré  de  Théophylacte,  évoque  de  Rulgarie,  Ep.  17.  V.  ROHNKEH,  Diss.  %  9. 

XIII. 

T*s  h  roû  îoxeûvroç  octottou  Xuatç  ;  ^  7rpoç  rov  rtyvtxov  Tturrrç  •  cupioxeroct 

yàp  ebuortàç  Aoyyfvoç,  wç  oi  <pt/.c/oyoi  Ottxvuou<7iv,  <xpt~roç  è~iy.zpfoxi  Àsyaiv 
&éaç,  or,<j.irJ-jrJyfl'7xi  ôè  towjtvj;  )fxWTa,  xoi  Axovuatoî  é  AXtxapweosuf  xcd 
ZpMyotbg  o  Aotrrîi'o/;;  ~£oi  îoîojv  rs  "/.a!  rzyyr^  ypstyoàrteç,  (3ora  y.xpxç,  h 
~y.yjvj.ly.  mpi  •  1h)lUWpy<H  M  l.lyuyj  TToXXûv  y.xl  y.z/.w,  SuârtàÇ  '  Y)  'fàp  ~po$ 
Bectepou  nr.'/si'n  ~z  y.y.i  zziy.i'/.zix  TO  ST600V  v^xiprjvuvjyj  irapeuoaxiftt?  •  h  uh 
yxp  Xoyycuoç  ~zol  rô  otoafcxetv  usvov  èvoaYoAouuevoç  xoi  mol  to  ypctyav 
-ù.zîy.;  •j-'fil'jiiz  ovx  i'//jjv  y.xipw,  tô  rfa  Qy&ipou  ïréjrovôev  opvtSoç,  Atpu&r- 
TOUffov  rr/j;  VWVZWÇ  -.pvozvj  •  ot  5;  rô  x-jxt.xj.vj. 

Ce  jugement  sur  Longin,  Denys  et  Aristide  se  (rouve  dans  les  scholies  de  Jean  de  Si- 
cile sur  Hermogèiie,  -::•  ifft&v  «',  c.  I,  §  13.  (Walz,  Rh.gr.  VI,  p.  94-95.]  V.  Iti  iinken, 
Diss.  §  10  et  les  Recherches,  p.  25.  —  Le  proverbe  |ixT«  itâpx;  se  dit  de  ceux  qui  ont 
peine  à  comprendre  quelque  chose  de  simple.  V.  tireg.  Cor.  p.  125,  éd.  Schtefer. 

XIV. 

\-jy:fj'»-rjï-j-:'jZ  OS  y;j~.'\>  {'.<»  ïfkwrivto)  TW  Tï  I lôot  xpyw  Aoy/âvj,  y.xi 
roû  <\>ù.xpyxWj  •  «  $4X0X0705  r/rv,  étp; ,  o  Aoy/fvoç,  twXoao^o$  5s  oùooptûç.» 

Tiré  de  la  Vie  de  Plotin,  par  Porphyre,  c.  1  i.  V.les  Uech-rchex,  pp.  9et  2",  et  le  Fragni. 
phil.  n.  10.  —  Les  jugements  de  Porphyre  sur  Longin,  qui  se  lisent  dans  la  Vie  de  Plotin, 
eh.  19  et  21,  ont  été  insérés  dans  les  notes  du  l'ragm.  phil.  u°  1,  pages  261,  2G6  et  207. 


.'{7i  TEKMHPIA   RM   MÀPTTPIA. 

XV. 

IIOP<I>ÏPIOÏ  1IEPI  TOT  KAE11TA2  EINAI  TOYS  EAAHNA2,    AIIO  TOT 
A'  TH2  «AOAOnAï  AKPOA2E02.  («_) 

Ta  nXarwveia  eVriwv  fiuàg  Aoy/ïvog  hBwhvi,  xhdjQxe»  x/'/.ovg  tt 
ttoâ/ouç,  v.cci  Niy.xyopxv  rôv  aocpto-rriv,  y.xl  Matwoa,  AîroXXa>vtov  ts  rov 
ypxwxx~v/}yj^  y.xl  bnur^piov  rôv  yz>tyj.z~pr,-j,  ÏIj0o<T)7vyjv  re  rôv  r.zpir.xrr,- 
nxov  y.xl  rôv  errauxov  RaÂtîryjv  •  f/.£5  wv  éj3oouo*  xvrbç  y.y-xyjr/jzlz, 
toO  ottnvou  r(ooxc7rrovToç,  xW  rivo?  Ç>jTi7<rewç  rceûi  Ecps^ou  èv  rafg  à'/v.oi*  o 
yvj<jij.zvrtz,  •  «Axoùa&tyJtev,  è'tpyjv,  T*s  6  TOpi  E<pC|WW  Sôpvfioç',»  ll?av5  w  &?- 
Towrsg  Kauorptôs  rs  xai  Ma^iuo?  ■  6  aèv  yàp  aùrov  xat  OsoTrcy.- 
Tww  npovvlOet  •  6  §1  Kauar/uoç  xXérrryjv  obrsxaXei.  <Kâù  rt'  y«pE<i>ôoou?Qtov, 
êopyy,  ex  rô>v  àxiy.xyov  y.xl  ILotXktfiBsvovç  xai  S.vxLvj.vjvjz  eeu?«fç  Aziziu 
è'inv  ctc  -pizyùiovç.  blov:  y.z~x~iSzvroç  arlyovç;»  Ilpôç  ov  ô  y pxu.y.x-  10 
rtxoç  AttoX Xwvtoç  ècp'/j"  «Où  yàp  èyitog  crt  xai  rov  ©îsttouttov  ôv  ?ù 
TcpoTtyàs  y.x~zikt]^z  Tùvti  tb  Kx^og,  èv  uht  vf,  ivckxary;  rwv  ra^i  $tXfe- 
Trou,  ex  roù  Iaoxpa'rou^  \pzor.xyrt~W)v  yzzxypx:^xv~x  aùrofç  vAuxiiv 
èy.zïjx  cri  r&ov  xyxSàv  y.xl  rôiv  y.x/.û-j  oùoèv  a^rô  /.a5  auro  izxpxybzrxi 
7oïç  oèvôjOWTrojç,  xai  rà  éçyfe;  Rairot  vKzp^povzï  rov  ItfoxoâtTïjv  xaî  v£vi-  15 
v:7)iBxi  ixp  éauroû  "/.zyzi  y.xtx  rôv  èrri  MautrwAo)  xyûrjx,  rov  $i5a<7xaÀ0V. 
llpxyuxzow  5  uœatpeartv  TTotefrac,  ueradetç  rà  SJS  à'XXoov  â'ÀÂotç,  t'va  /.at 
<|«u<n>7Ç  a).w  roùrov  rôv  rporrov  •  AvBpwyo?  yà(o  èv  rw  TOÔroSi,  r£ot  LTj- 
Bxylpov  roû  cptÀoffo'cpou  rà  rrspi  ràç  lipoppntjuç  MfTQpwiôroç  dr.l-jxog  rz 
wq  ^l'^r^xg  r.ozi  ht  Mfir«rrovt«a  xat  éx  rtyoç  ypzx-og  oa/tpfaotç,  y.xl  20 
TTiwv,  -«oîfrrr./  w^  eiî  rottTTV  -htxzpxv  zvoizo  aeujiiàç  ■  "/.aï  irc^a  rtvs: 
TOurotç  è~xyxyr))y,  i~ù.zyzi.  Tour  ctjv  toô  AvSpcdVoç  îrepi  XlvSxycpov 
kmjôïTxéroî  r.xvrx  vyzllero  QzLt.w.t.oz  •  ei  yh  r.zpi  YLvBayôpw  Izyw 
rxy^  xn  y.xl  erepoi  fizforxvro  r.zpl  aùroO,  xaî  ùsyw  xxvrx  y.xl  x-jxhz, 
x-J  etîrev,  Nûv  §è  r^v  y)/jitr,-j  $^A»jv  Txzr^ovrr/.z-j  'h  toO  ovîaaro;  y.zzx'jz'jig  ■  ^."> 
roft  viv  yào  ~pxyy.x?i  y.ïyor~xi  rof;  otvToîç,  Ireûov  o  ovojjwe  y.îTîv^vo/c  • 
$£pexw5)9V  yàp  rov  2uwov  TTSTXotVjxe  zxvrx  zpoAzyoyrx  ■  où  (Xîvov  Ô£  roùro) 
roi  vÀu.xri  x~rjy.p:jT~zi  r?,v  xXojft^v,  àXXà  xa:l  réîrwv  uzrxfjhzi  ■  ro  r-  yào 
irep!  t^ç  T.poppriizhig  ro3  aziius/j  èv  MrraTïtaflrdw  un  Av^owoç  pïjôw ,  £v 
Su^t'a:  eipyfaôai  tpnatv  6  ©csroarroç  •  w  ~£  Ttepî  ro  -Àorov,  oy/>  arro  Me-  30 
yxpï'tyj  ~r,ç  1iy£/ixç,  x~b  §£  'Zxy.ov  (pyjffi  6ewp>j5>jvaJ  ■  xal  rijv  2uj3«- 
(0£o>;  x/.'àivj  z~l  ~r,-J  MzvTrrs/iç  u.z~.'zrrrly.zv  ■  tva  ôi  ri  ooxij  Xéyetv  TtepiTTOV, 
xa!    roù  ÇêVou  r.porzOziy.z  rouvotta,  riîoiAaov   aurôv  y.xLz~.r;rixi    )iyo)v.» 

(*)  Ce  dialogue  est  tiré  d'Eusèbe,  Prœp.  Evang.  1.  \,  c.  3,  p.  i6i-4G8  de  l'édition  de 
Vigier.  Paris,  i628,  fol°.  V.  p.  62,  tome  II  de  la  traduction  de  M.  Séguier  de  St-Prisson, 
p.  583  à  597  des  noies.  V.  aussi  les  Recherches,  pages  21  et  22. 

1.  17.  M.  Séguier  lit  xXipiMCTU*  au  lieu  de  «p*fu.»TWV. 

1.  25.  Le  même  lit  UïiXov  pour  SrJ.r.v. 


TKKMIII'IV   KM   MM'IVl'IA.  .'{7.*» 

«Koytil),  o/;7£v  l  jN  tx  xy'z  pxz,  rô'.-  KÀ/./:vr/.or>  ivr-jyyzvo»  «vroû  r;  xaî 
roû  Hcvo'poVyro.*,  TTo/./.à  roû  Hîvoç>'7jvtoç  avrôv  <j.z-.yr.irjvj-y.  y.xrz'ùr^x,  y.xl 
rô  Setvov  on  i~i  ri  X^90"  '  "*  7°'^v  'v1'  **k  «pasvafîa'vj  ffjoof  \yr,iî~ 
i.c/sïj  (TUVWOy,  )l  AjroXXtxpavoVÇ  roû  Kv£ix.y;vo-j,  wd  ràfi  ay.cpofv  npèf  aX- 
/.r'/r/jz  htOltmàout  oix/iiziz,  xz  ht  T>7  T8WÊ9TI]  Sewxpâv  xvïyox^î  ~i:vj  ."i 
yy.yiij-'x)z  y.xl  KpCKWttàÇ  ay.cpofv,  eu  rv^v  »Oecafr>JV  TON  lv././;vtx.â>v  {UZat- 
rjzlz  ô  SeÔmuStoç  àpyx  r-  xai  x/xjrr.x  r.tr.'Ârr/.z  y.xl  x~oxv~x  •  Àôyo'J  yàp 
oûvapuy,  xat  5tà  rr;v  xXomàv  ï'-zy/xi'ixv  hxïjxù.zw,  xal  èmo«6evuff6ai 
inrouOaÇtov,  fipxiïbç  y.xl  y.zù,w  y.xl  &atj3aXXop£Vâ)  iofXOKj  cpatvîrat,  xa< 
rô  ïy.l-jyyj  y.xl  hiv/w  roû  Sevo©wvTOî  OtacpOît'oojv.  »  TaÛT  £t~:vroç  ro-j  1 0 
Nixayépou,  ô  A:ro/v//jvto;  •  «Rai  ri  Ox'jy.zÇw.zy,  fyg,  si  9eoff9pJlOU  xal 
.-/j  rô  r^ç  yjs-.r.z  t.xj'jz  iS^ârro  acpwtipwi  8vra>£  oVjgojv;  eftou  yî 
zai  Mf'vavjooç  [rô]  rîfc  xiy>YJ~Axz  -y;j-.r,z  Ir'lrrfrr^  Ôv  hy'zu.x  yiv  rjzyiz, 
ô(à  rô  dfygy  a-jrôv  w.îfv,  AûWToœocwjs  ô  yoauv.arix.ôç  ht  ~x~z  -y.pyjJr,- 
isaz  acùroû  ri  xaî  ekp  &v  i'x/.î'iîv  zyj/jyxîz-  Aarîvoç  Ci  é;  fiifl\îoiz  x  15 
exxréyjsadt  -soi  râ>v  ovx  idt'wy  Msvavopou,  rô  rùr/j/jç  avfoû  r«V  xXowwv 
eçap>jV6  •  y.xjxr.zy  ô  \).î£avooîjç  ftXoarparoc  ttîoî  rite  roû  ScxpaxXèouc 
x/oirjfc  -px-yuxrzlxv  y.xrz^x/.zz'j.  lLodouhaç  5e,  âf  rt  paya  îwpertpaxàrç, 
o/ov  opiy.x  zi  îpyl-  d;  reXoç  &ynqpavouç  rov  OtovitmTV  (xéraypetyai  a^sî 
rôv  Mévavîjsw  îi.;  rôv  Aet9tdçapova,...  K~ci  xal  rovç  yj.zr.~xz  z^oivj  oùx  20 
otô  c'-'»jç  -jy.rv,  (pjTOiv,  îi^  rô  uéuov  xyxyzrj  pjvuw  x.aurôç  V-îot'o^v  rôv 
x.a'/.ôv,  7ro/.Àà  rraoà  Aï?px7Ô«VOUÇ  /r/./.oo;ra,  è'v  W  r<3  ~oôâ  Atwvôav  Àcyoj, 
xav  rû  -.-'>;.  r'."j>  Eù^ouXoy  $uoeûv.  Kal  srt  uèv  ô  frsûoç  zxpxzvj  k-.'z- 
paa  ').z~irrr,y.z  icpwriXav  •  avyypovovvTtoV  5  aùrûv,  j^awv  yiv  àv  ctV;  zpyov, 
rïr,i'c  '»  A-'>"/7/jÔv(î,  ix.  r^v  yûévoov  ocvtyveOaûH  rôv  y.ii-~.r,-j  •  zyo  Oz  2o 
wmwtrïuû)  yivrôv  rxpppnftfam  thau  rôv  rrcepc&TV  •  à^Xov  §è  ovroç  ÔTtortpoç, 
xyxy.x.'.  ah  Ir/j/j'yOz-sr,';,  zi  Xotfiàw  r.xpx  Yittpfâw  KfOÇ  Oî'ov  O£o>o0^7î, 
'j.ï'i'yyixi  os  rôv  ïicea/oVpi  ît  '/.xÇj>)>-j  r.x.rjx  &mnoQawuç  icpbç  rô  Ytûpw  àiz- 
irpzlz.»  Kxl  u.z-.x  \j>jx-/zx,  wii  •  «  Rai  rt  vy.?v  )iyw,  wç  rà  |3apjSa- 
pr/à  V&fUfUt  Vj'/xviy.vj,  éx  râ>v  H/9000TOU  /.ai  Aay.aV/J  Tjvr.yr.yi  \  r,  <'»z  30 
Wyyyrjjz  z'j  ~r,  ovj~zpx  r.'JJ.x  \\y.x~xlr/j  roû  Mt/.y;7t'ov  x.arà  /i£tv  UJtcff 
'>ry/.zy  ht  Tf,z  lUpajyfotoiÇ  flpxyzx  -xpx~wr,ixz  ~.y.  roû  (I>ot'vr/.o;  ÔpWOU, 
xal  TWpJ  roû  T.'-y.'ûvj  iKICW  y.xl  Tr,z  rrr,pxz  tWV  K.p0X00€Ûo>v;  ^  ojç  ?à 

Jaffacvtav  zi<j7,')hx  -xy   Xacdtù  èV  râ  iwpi  roû  Kj//ovo_-  xkhpw,  y.xl 
-y.yx  lampeha  ht  ~y  ToaneÇtfûup  xsrrat  xat  -aoà  /tVijuoodévei  ev  ro"i    .';,*> 
xcer  Ov/çroooç  èçoiMijç,  7/îoôv  otà  rwv  aùrwv  ct'v/irac,  r;  wç  Azbxpy'jz 
z-j  rfo  itpâmù  y.xrx  Kj\eofieoavToi  xi/.lxz,  -o/và  uerev)7Vo^«v  aevroSs  wô- 
y.a^tv  ècroû  A/îuo^Oc'v/jç  xarà  Kcvwvoç  atx.t'ar  •  <ô  '»>•;  H^tôSoy, 

()j  jj.îv  -j-à;  Tl  ";"jva'./.i;  àvr.p  Xy/^ct'  ày.sivov 
Tr;  àf  aOr;  ■  tt;;  5'  oi5n  y.a/.T;;  vi  f  î^tov  â/."/.o. 

1.  20.  N'y  a-t-il  pas  ici  une  lacune?  M.  Séguîer  a  fait  la  môme  remarque.  Qui  est-ce  qui 
répond  à  Apollonius? 


376  TEKMHPIA  KAI  MAPTÏP1A. 

rairy;v  ^lx-joix-j  Etpxàvfôriç  iv  ~à  tvdfKflcru  tttrevjîveyjcev,  Xa$àw  ovrcoc  - 

Tuvaix-ô;  m<$vi  xpru-'  àvr.p  Xv;'i?s7xi 
'Aueivov  èaâXyi;,  oùâ's  pî-yiov  x%/.r,;. 

T^vpim^Yiç  ôè  èv  r>5  MeXavi7nr>j  ôe^conôt  • 

Tr,;  u.sv  xgucîfc  xoxiov  cùàsv  •Ytwrat  5 

ruvotxôf  ègOXï;;  S"'  où3"èv  et;  Û77spPoXY)v 
II&pox'  àu.s'.vov  •  S'iaospcjat  &'  aï  cpôaat;. 

Toû  ô  Eùpt7rtoou  îîîrôvroâ  ■ 

©eoOSXT>7Ç  èv  A/zy-at'covt'  cpyjo't  •  10 

2aor,;  (j.sv  èv  pp&Tcïaiv  Wvsïtki  Xo'y&î, 
ïî;  où^e'v  èanv  àÔXtcôrsp  cv  «cutov 

ruvduxoV. 

Ouroç  où  fjtovov  r/7v  hzifioiù-j  iv.z~fhv  ëûwyev,  dllx  y.x\  txïç  \k\zaiv 
ocvraïç  avyziypyTxi  mou   Y)6ùwrsu  xvzb  Ttxvovpytùg  ■Kxpoimxvhv  fjiàAXov    45 
et'vat,  v,x\  d)ç  uto  îToXXôm/  leyophoù  avy/.sypr^Sxi,  y  Soxcfv  dXy/opsW  rapà 
roû  ysysvvrrA.ozog  •  6  5  Avrlu.xyog  rx  Opûpav  xXéîmav  T.xpx^iopBoï  •  Our,- 
pov  yxp  eincvrog  • 

wsg)  6'  8;  xâpriaTo;  STriy^ôovîwv  yi'izr'  àv^pwv, 

Avrî[j.xyog  'hiyzi  •  <20 

'Iôsw  6'  £;  >câp7i07G;  êTTiy^Oovîwv  r,v  àvS'pûv. 

xat  Auxôcppwv  ènxweï  rfjv  aeraSeatv,    cb;  &    aùr/jç  hrr,piytxivo\>  roy 
an^ou,  ro  ya'p  • 

Tov  &'  à7Taast[jo'[j.£vo;  -îrpoçscpyi  xpsïwv  AiopiS'Y;;, 

2r/w,  Oy.ripov  xwato§>5ÔsvToç  uto  Kpxrbov  5tà  rô  lùsovx'jxi  èv  rw  Tov    25 
ô  xv:xu£i^)ô^.svoq  •  bitzp  oi»~&o  TTSïcaWj/xaw  oàe  &y.vr,?îv    Avriaxyog  ue- 
TaB&vçu.  Toû  5è  ■ 

Aaûv  cîffiv  àvacas  7;aTT,p  &'  û;  vi^ioi;  rsv, 

Ofzyjjoixoû  ovroç  •  xat  TraXtv  x)ùxyov  tîov  Xeyo«£vou  • 

Ol  &'  ènret  àu.tpOTSp«ôev  êyapTÛvavro  cpâXa^a;,  30 

6  Avrtu.xyog  {xerxBelg  YjpLiirr/jix,  r.eKoir,xî  • 

Aawv  ctatv  cévacraov  sV.aprûvavTO  cpâXa-rra;. 

AÀ).  t'va  p^  xa/.  aJrô^  xXoTrnç  x/Xvjg  cdTi(î>{j£Voç  ttkéimii  aXw,  roù^ 
T:pxyfAx-ev(jxu.ivovg  rx  r.zpi  rourcov  pY)vi)a(à.  Avattxxyov  uh  htm  ôio, 
-£pi  t>5;  E(ps/3ou  xA07t^a  A?aaroç  §£  6  rwv  loàôpoïv  ixufiw  xat  etr-    35 
ycxuu.xzwv  %ovr,Tf,g  Kxptôrw  zxg  Ecpô/oo'j  vJ.or.xg  èhliyyw.  Ylolloivoç 
5î  iT.iTrrJ.r,  Tiphç  2oiTr)(U)ftxv  T.zpl  rr,ç   Krr,7Îo-j  /J.oz/iç  •  rw  5'  aùroû 


TEKMHPIA  KAI  MÀPTYPIA.  377 

y.xl  z-pi  r/^ç  Hcoôsrou  xXnnifc  £7?t  |3tê/iov  •  xat  èv  èmypxyousvy  \yyvj- 
rx\  -oÀ/.à  TtgûJ  QîoT.iuT'j'j  '/.iytrxt  •  Apr,ro$ov  ré  èari  r.tpi  aw£^7rra>Oecoç 
îToayuaTct'a,  è;  y;;  zoixtjxx  r.où.x  h~i  yvûvxi.  «  Kai  u£&  ereoa,  xat 
ô  11/909 Jî VI7  ç  •  «  Toy?  fjtèv  aÀ/.ovç,  etpyj,  x/îVraç  ècpcopa'aare,  en  ôè  zaî  au- 
toç  o'jto^  o  fepof  IlAarcov  oi  rhv  ètwvupov  ioprr,v  ar,p\îpov  Kxvrr/vpiÇQpxv,  5 
77o/v}.ofç  Y.x~x/.îyof-xi  ~'M  r.ph  avroO,  aidoûiiai  yà/5  râ>  rr;?  xXoirifc  ove- 
uart  £7T£  rourou  ypï'j'jxi,  ovxrn  -/.ar-i/.^cpaTc.»  «Ti  /£y£tç*,»  etp>7  6  Ka- 
AiÉrïjç.  «OÙ  /iyoa  asvov,  cpyjai'v,  aXXà  xa!  t>:v  idrtat  rw  Àcyw  nxpiyjù  • 
anema  5è  rà  rà>v  7Tj05  tov  n/orcovo;  yr/overwv  jStj3Xta,  £7T£t  t^wç  rcAEt'ou* 
av  nç  iyùpxiz  roû  (pi/oaccpov  xXsirafg  ■  eyw  5  euv  rtat  xarà  rvyr,v  èp.T:é-  10 
7rrcoxa  .  Ilooorayîpou  yxp  tov  Trspt  toO  ovtoç  dvaytvwaxcov  Acyov  Trpôç  roùç 
év  rà  ov  eiçx-yoyxxç  zoixiizxiç  fltùtOV  eûpiaxw  yj)ûy.evov  xTzavnhaeaiv  • 
ki-rJJUxrsx  yxp  avtcût  TJdçfltji  xx  prfiévxx  p\vr,p\ovzvziv .»  Kat  tout   d7rwv 

XVI. 

2w*Jv  yàp  Gbotynajc  a£Î  rw  ïtkacnm,  ToEj  re  Nouu>;viov,  xat  Rpo- 
vtou,  A7ioX).ocpayouç  re  xai  Aoyyi'vou,  xat  MoSèpdrov,  Ntxo^d^ou  re  xat 
rciv  £v  rofç  IT-»5ayop£iotç  è)J.oyl[io)V  dvfyîcôv  wpAci  ^xyypxp\p\xrsiv. 

Ce  document,  tiré  d'Eusèbe  (Hist.  Eccl.  VI,  19),  est  attribué  par  lui  à  Porphyre;  il  se 
retrouve  sans  différence  dans  Suidas  s.  v.  'fipi-^£vr,;.  Valois  a  fait  remarquer  que  le  nom 
de  Longin  s'y  trouve  associé  à  des  philosophes  plus  anciens,  et  Ruhnken  a  montré  qu'O- 
rigène,  le  commentateur  chrétien,  n'a  pu  lire  les  livres  de  Lougin  qui  n'était  pas  encore 
né;  il  propose  donc  de  lire  &X0tvou  au  lieu  de  àcyjiwt».  (Diss.  §  VII.) 


41 


TABLE  COMPARATIVE 


DES  MOTS  CONTENUS 


DANS  LE  TRAITÉ  DU  SUBLIME 


ET  DE  CEUX  QUI  SE  TROUVENT 


DANS  LES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


AVERTISSEMENT. 


Mes  études  sur  le  Traité  du  Sublime  m'ont  amené  à  reconnaître, 
d'une  part,  que  cet  ouvrage  ne  pouvait  être  l'œuvre  de  Longin; 
d'autre  part,  qu'il  avait  dû  être  composé  près  de  deux  siècles  avant 
cet  auteur,  et  qu'il  devait  être  attribué  à  Plutarque  de  Chéronée.  Ces 
assertions  reposent  en  grande  partie  sur  la  comparaison  que  j'ai  établie, 
d'abord  entre  le  style  de  Longin,  tel  que  nous  le  connaissons  d'après 
ses  fragments  autbentiques,  et  celui  du  Traité  du  Sublime,  puis  sur 
celle  du  vocabulaire  de  ce  Traité  avec  celui  de  Plutarque  et  des  au- 
teurs contemporains.  J'ai  donné  dans  les  Recherches,  les  résultats 
sommaires  de  cette  double  comparaison,  en  renvoyant  pour  les  détails 
à  la  Table  des  mots,  et  je  pense  qu'un  examen  attentif  de  celle-ci 
ajoutera  quelque  poids  aux  autres  considérations  que  j'ai  présentées. 

J'ai  dressé  une  table  distincte  de  chacun  des  auteurs,  et  j'ai  mis  ces 
deux  tables  en  regard  l'une  de  l'autre  sur  la  même  page,  afin  de  faciliter 
les  rapprochements. 

J'ai  admis,  dans  celle  des  Fragments  de  Longin,  tous  les  termes 
qui  se  trouvent  dans  ce  qui  nous  reste  des  ouvrages  qui  lui  sont  attri- 
liuts  d'après  quelque  témoignage  ancien,  ainsi  que  ceux  qui  font  partie 
des  passages  où  son  opinion  est  citée;  mais  je  n'ai  pas  cru  devoir  y 
insérer  les  mots  du  petit  traité  nepï  pwpic,  ni  ceux  du  fragment  inti- 
tulé mpH  rwv  ~ùr/.ùv,  et  des  Excerpta  ex  Lonyini  rheloricis,  parce  que 
l'opinion  qui  lui  attribue  ces  trois  fragments,  ne  me  parait  fondée  ni 
sur  des  témoignages  positifs,  ni  sur  des  motifs  plausibles. 

On  trouve  dans  les  éditions  de  Weiske  et.de  M.  Egger,  un  Index 
verborum  du  Traité  mfà  tywçl  mais  les  éditeurs  y  ont  introduit  un  cer- 
tain nombre  de  termes  qui  n'appartiennent  qu'aux  fragments  de  Lon- 


382  AVERTISSEMENT. 

gin,  et  ils  en  ont  omis  plusieurs  qui  se  lisent  dans  le  Traité.  Après  en 
avoir  retranché  les  termes  étrangers  et  l'avoir  complété  par  de  fré- 
quentes lectures,  j'ai  compare  cet  Index  soit  avec  le  Thésaurus  II.  Ste- 
pliani,  publié  par  M.  Didot,  soit  avec  le  Lexicon  Plalonicum  de  M.  Ast, 
le  Lexicon  Plutarcheum  et  les  Animadversiones  de  Wvttenbach,  et  j'ai 
indiqué  tous  les  mots  communs  à  Platon,  à  Plutarque  et  au  Traité 
du  Sublime.  Pour  les  autres,  qui  sont  comparativement  en  bien  petit 
nombre  (260  sur  2000),  j'ai  mentionné,  autant  que  je  l'ai  pu,  les  ou- 
vrages où  ils  se  trouvent. 

Le  texte  grec  étant  presque  partout  accompagné  d'une  traduction, 
je  n'ai  pas  cru  devoir  donner  dans  la  Table  le  sens  de  chacun  des 
termes;  mais  pour  ceux  qui  sont  communs  aux  deux  auteurs,  et  dont 
le  sens  diffère  en  certains  cas,  j'ai  eu  soin  de  signaler  ces  différences. 
J'ai  distingué  les  â-nxl  ).eyôf/.eva,  et  les  mots  qui  se  trouvent  dans  les 
citations,  en  les  rapportant  a  leur  auteur.  Les  noms  propres,  qui  four- 
nissent tant  de  points  de  comparaison  importants,  font  aussi  partie 
des  deux  tables. 

PI.  désigne  Platon. 

Plut.     —     Plutarque. 

P.         —     les  Fragments  philosophiques  de  Longin. 

L.         —    les  Fragments  littéraires. 

R.         —     le  Manuel  de  Rhétorique. 

E.         —    l'Epitome. 


TABLE 

BBS  MOTS  CONTENUS  DANS  LE  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


A5).£ii;,  XXIX,  I,  mot  rare  qui  se  trouve 
dans  Nicander,  A,  82.  —  Athénée,  36  E, 
se  sert  de  l'adverbe  éfSkitfémç.  — Eusta- 
the,  892, 5,  indique  comme  synonyme  d'à- 
pXîiuj;,  àôpYT|TO;,  âvopiAo;,  où  itïTioi&wî, 
<rroA.u.oç,  aflvtrâç. 

Ay<z9oxXïj;,  IV,  o. 

à-fadô;,  XLIV,  2. —  àfxbi.  V.  1,  qualités 
du  style. 

âyaXu.a,  XXX,  1,  statue.  PI.  Plut. 

àyav,  XXXIII,  2,  ot  âyav  «XoOtM.  —  XLH, 
1,  in  àyav  a-jyxQT.T.  constr.  poét.  V.  Eur. 
Aie!  797.  Plut. 

rrcrfODtttîv,  IX,  10.  XVII,  I.  XXII,  1.— 
métaph.  XXI,  2.  —  Plut.  Symp.  Q.  VIII, 
10,  c.  1,  l'applique  aux  choses  inanimées. 

àrreXta,  XLI1I,  3,  leçon  incertaine. 

Sycm,  XXVI,  2,  XI. II,  1,  XLIV,  6.  — Met. 
XVIII,  2.—  XXX,  1,  &aju.a3TÛ;  àyst.  — 
XXXV,  4,  âY£3&ai  «puaixw;.  —  XXII,  3, 
ÔYetv  ànô.  —  I.  4,  II,  I,  âysiv  Etc.  — 
XVI,  4,  âyîiv  8tâ. 

ôyeXtjSÔv,  XXIII,  4.  Polyb.  Diod.  Sic.  Phi- 
Ion.  Plut.  M.  980  B. 

àYevvrjç,  III,  4.  IX,  3.  XXXV,  2.  XLIV,  6, 
fréq.  chez  Plut. 

ÔY£J3toî,  XLIV,  3,  v.  Wytt.  Adn.  ad  Plut.  M. 
13,  B. 

àïvoEÎv,  XIII,  1.  XXXIII,  3. 

dhprôvat.  X,  2,  tays,  cit.  de  Sappho. 

oYpeïv,  X,  2,  Tâaav   àypEt,  cit.  de  Sappho. 

àfyi^otoi.  XXXIV,  4,  présence  d'esprit.  Plut. 

ày^tirpocpo;,  IX,  13.  —  XXVII,  3. —  BTTJf*" 
(rrpô^ojc,  XXII,  I .  Hérod.  Thuc.  Dion.  II. 


de  Comp.verb.  Schœfer,p.  300.  Hermog. 
àytiv,  XI,   I,  procès.  —  XIII,   4,   lutte.  — 

XVI,  2.  guerre.  —  XV,   1,  énergie  du 

style.  —  XXVI,  3,  ctYcûvo;  êauXîcu;,  qui 

s'intéresse  à  l'action.  PI.  Plut! 
otYtovta.  XIX,  2,  force  intérieure.  —  XXII, 

'4,  anxiété.  PL  Plut. 
dtYttVtOua,  XIV,  2,  motif  d'émulation.  Plut. 
irwwonjç,  XXXIV,  1.  —  XXXV,  2,  Plut. 

M.  1G.  C.  à-jujvtoTTj;  àXijftîîa;. 
errovtanxôc,  XXII,  3.  —  XXIII,  1,  véhé- 
ment, syn.  de  ■na&TjTixo;.  Plut.   Syll.  c. 

16,  àY(uvl5Ttz(i)ï. 
àilxa«0«,  XLIV,9.Plut.M.48F,etc.Philon. 
a^ç,  IX,  6.  Plut. 
■MavétMtoCi  XXII,  3.  v.  Suidas,  art.  xoivà 

ta  Ttôv  oiXwv. 
àiidhraoToç,  XXXIII,  1,5.  XXXVI,  4.  Plut. 

M.  1124,  B. 
iXietYOTOÇ,  XXXIV,  3,  met. 
ô5o;oî,  XIII,  4.  —  XL1II,  1,  comp.  Plut. 

fréq. 
àSpETzrj^oXoï,  VIII,  1.  âita;  Xev-  équivalent 

de  u.-yo:Xet:tj13oXoç. 
â5pô;,  XL,  4,  comp.  PL  Plut. 
dSowttoç,  VII,  3.  XV,  8.  Plut. 
àsî  ou  aïe»,  IX,  4.  X,  1,  XII,  4  et passim.  — 

Il  paraît,  d'après  les  mss.  que  la  seconde 

forme  est  préférable. 
SfoXoc  XLIV,  8.  Plut.  Lyc.  24.  M.  33  E,  etc. 
(i&âva-oç,  IX,  6.  XLIV,  8.  Plut, 
â&soç,  IX,  7,  en  parlant  des  choses.  PL  Plut. 
'AWtot,  XVI,  3.  XXXVIII,  1 
'A&TJVOYÉVTJÏ,  XXXIV,  3. 
à&ootaaôç,  XXIII,  I,  met. 
àftpioç,  I,  4.  XXXIV,  i,  concentré.  Plut. 


TABLE  DES  MOTS  CONTENUS  DANS  LES  FRAGMENTS  DE  LONG1N. 


'Ayadoî,  E.  19,  20. 

aYaXua,  E.  3,  ctYâXuara  xa\  àvîpiâvrec,  fi- 
gures et  statues.  ' 

âyao&ai,  P.  II,  3. 

<XY£iv,  R.  31 ,  àzpoaTriv  Ôyîiv. —  R.  31 ,  ëvtiu.ov 
ijye,  —  P-  H,  3.  R.  31.  âyetv  ^Erd,  gén. 
—  R.  14,  aYEiv  Et;.  —  R.  20,  ÔYEtv  itpôç 
ôpYfiV. —  R.  22,  E.  1 1 ,  â-TEiv  Ttpôç  xopov. 


avé/.aio;,  R.  18 


errXcuxnç,  R.  23,  31.  Quelques  mss.  don- 
nent drrXuxtç. 

i^voEiv,  L.  XIV,  2.  E  5. 

'Aypîa,  R.  23,  upoç  to  -7j;  'AYp(a;.  v.  les 
notes  crit. 

ày/îvota,  R.  17.  E.  13,  aYytvoia  xaî  oÎ'Jttjî, 
sagacité  et  finesse. 

àywYTj,  P.  I,  8. 

àYu>v,  P.  III,  2,  assemblée.  —  R.  29,  ix  p.£- 
Tatpopi;  T7)î  irEptôîo-j  xû>v  àY«ûv<uv,  par 
métaphore  des  jeux  publics,  qui  sont  cé- 


lébrés à  des  intervalles  réguliers. 

aYtoviffrixi;,  L-  XIX,  irpootuiov  toj  npoç 
AttttWlJV  X&TW  àY"»i3Tizôv,  syn.  de  èpi— 
gtixgv. 

ioîXsoç,  R.  1. 

âStX11|ML   R.  11. 

àSixoç,  R.  2,  11,  superl. 

<z?o£îa,  R.  9,  plur. 

àoJvaTo;,  L.  XII,  9.  —  R.  1  comp. 

iTiS^î.  R.  23,  neut. 

emiwt,  R.  6,  ai,  32. 

àr'p,  P.  II,  1,  climat.— P.  III,  3.  dspa;,  va- 
peur.—  P.  XIX.  climat  ou  atmosphère.  — 
L.   XIII,  2,  ônp  t::-/.t]yp-Évo;,  <pu>vi^. 

à&txvaîîs,  P.  \l\. 

'A&rivaîor,  P-  I,  4,  Athénée,  philosophe 
stoïcien. 

'A&rvijoi,  R-  2. 

àôpo«)î,  R.  14,  confusément. 


384 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


Aia;,IX,2,  10. 

AtYUTITOÇ,  XLIII,  2. 

aî;xa,  XXXVIII,  3. 

ccWtoùv,  XXXVIII,  S,  cit.  de  Thucydide. 

a'pstv,  XXXIV, 4,  ÉXwv.—  XXXIII,  5,  ÊXoio. 

aîpîtv,  XXXVI,  1. —  XVI,  2,a"p$j{>ai  àvûva, 
Dion.  Haï.  A.  R.  4,  31. 

atavoc,XLIII,3,  tache,  s.  fig.  PI.  Plut.Phoc. 
c   7.  M.82  B. 

aîoypoç,  XXXI,  J. 

AiayoXo;,  XV,  5. 

aîayivîiv.  XLIII,  I.  rabaisser.  Plut. 

al<r,fjv-riXoç,  IV,  4,  Pi.  Plut. 

aÎTeîa&ai,  [IX,  10.]  Plut.  M.  778  F.  1041  F. 

ovTriu-a,  IX,  10.  PI.  Plut.  Luc. 

aÎTta.  V.  VIII,  1.  XXII,  2,  cause,  motif,  ori- 
gine. PI.  Plut.  M.  435,  F. 

alnâaftat,  I,  2.  PI.  Plut. 

aitioc,  X,  1.  XXIV,  2,  aittov  syn.  de  ai-îa 
PI.  Plut. 

Ai-va,XXXV,4. 

cùiov,  XIV,  3.  XXXIV,  4.  XXXVI,  2.  XLIV, 
1 ,  9,  Plut. 

aîwvto;,  IX,  7,  Plut. 

àxatpoç,  III,  5,  irâ&oî  àxaipov  xat  xîvov 
[XLII,  2,  àxaipov  uf^xos ]•  Plut. 

àxaîpioç,  XXIX,  1. 

àxatépraîTOc,  XV,  5.  Aristote,  Galien. 

àxsv-poç,  XXI,  1,  Plut.  M.  994,  B.  Philon. 

àxuf.,  XXII,  1.  àxain  C'jpoù,  cit.  d'Hérod. 
Plut.  M.  966  C. 

ày.o'rp  MI, 3.  X,  3.  XXVI,  2.  XXXIX,  3.  Plut. 

àxoXaaTOc,  XLIV,  7.  Plut.  fréq. 

àxoXoo&£Ïv,  XLIV,  7.  Plut. 

àxoXo-j&ia,  XXII,  1.  Plut. 

àxovàa&at,  XLIV,  3.  Plut.  Comp.  Syll.et  Lys. 
c.  4,  cit.  d'un  poëte. 

àxojaî,  X,  2,  cit.  de  Sappho. 

obcoÛ£iv,  XIV,  2,  3.  XLIV,  5.  VII,  3,  XV,  1 1, 
XXII,  2,  3.  —  XV,  1,  prêter  attention, 
Plut.  M.  139.  A.—  XLII,  1,  comprendre, 
v.  Wyttenb.  Anim.  ad  Plut.  M.  p.  159.  — 


o'<  àxoJovTô;,  les  auditeurs,  XV,  1,  2.  XVI, 

2,  3.  XXII,  2,  3.  XXX,   1.  XXXVIII,    2. 

XXXIX,  3,  4.  XLI.  2. 
àxpa,  XLIV,  6,  xax  àxpaç.  PI.  Plut. 
àxparoj,  IX,  8. —  XXXII,  7,  àxpaTOt  pzvi- 

tpopaî,  nimis  multœ  m.  Plut.  Aie.  18.  V. 

M.  Baehr.p.  163. 
àxplfcia,  XXXV,  2. 
àxpi3ïK,  XXXIII,  2.  —  XXXVI,  3,  to  àxpt- 

w  v 

àxpt0fflç,  XLIII,  2. 

àxpixoç,  XXXII,  8.  Plut. 

àxpoâa&ai,  XXXIX,  2,  oî  àxpowu.£voi. 

tixpoaTriç,  XII,  5.  XV,  9.  XVI,'  2.  XVIII,  2. 
XXII,  4.  XXVI,  1,  2.  XXXII,  4.  XXXIV, 
4.  XXXIX,  2.  XLT,  2. 

âxpoc,  X,  1,3.  XI,  3.  XXXIII,  2.  —  XXX, 
l.xérc  àxpov.  -  XXXIV,  4.  XLIV,  1,  ht 
àxpov.  —  Cette  locution  est  plus  rare  que 
eÎç  àxpov,  suivant  Schœfer,  Dion.  Hal.  de 
Comp.  p.  372;  elle  se  lit  chez  Plutarque, 
M.  979  F,  ètc'  àxpov  tJxeiv  tivoc  1048  E, 
èxc'  àxpov  èXorJvîiv.  1151  F,  ri  eu'  àxoov 
eôsSto,  682  E.   1042  E.  1108  E. 

àxoo^aXf.c,  XXII,  4.  PI.  Plut.  M.  08  D.  — 
620'E.682  D.  713  A.  Philop.  c.  3. 

àzocTT];,  I,  3.  Plut.  s.  fig.  fr. 

àxptoc,  XV,  7.  XX,  1.    XXXIV,  2.  PI.  Plut. 

àxpwxrjptâCsiv,  XXXIX,  4.  —  XXXII,  2.  Cit. 
de  Demosthène.  Plut. 

àXaCovîia,  XLIV,  7,  leçon  conj.  Plut. 

àXyrjSwv,  IV,  7.  —  ôcp&a).p-ù)v,  cit.  d'Hérod. 
v.  Plut,  vie  d'Alex,  c.  21. 

'AXÉ?av8poç,  IV,  2.  IX,  4. 

àXÉ?r,ua,  XVII,  2.  Philon. 

àX:;'.Jàpu.utxoc,  XVI,  2.  Plut.  M.  663  C.  — 
àÀ^-.cpàpiJiaxov,  XXXII,  4.  Pi.  Plut.  M.  660 
F.  Pomp.  29,  Dion,  49,  Comp.  Dion,  et 
Brut.  c.  4. 

àXr^&îta,  I,  2.  VI.  IX,  3.  X,  1,  opp.  à  la  fic- 
tion. —  XVIII,  2.  sincérité,  franchise. 
—  Plut. 


TABLE  DES  FBAGMENTS  DE  LONGIN. 


amaXdî,  P.  III,  2. 
arécic,  P.  H,  3.  R.  32. 
aîa&âvîo&at,  R.  5.  tJo&tjto.  —  R.  8. 
aîo&Tjatç,  P.  NI,  2.L.  XII,  3.  R.  8,  18,  23, 

etc. 
Atr^vTjc,  L.  22,  orateur.  —  R.  19.  E,  21, 

philosophe. 
ataypoxépSîia.  R.  6. 
AîayûXoç,  L.  XVII. 
atoyûvca&at,  P.  III,  3, —  toù;  TcotTjtàî,  rougir 

devant  les  poètes. 
oÙTîïcttai,  R.  13. 
attia,  P.  III,    1-    L.   XI,  R.  9,  11.  cause, 

motif. 
aîxtâaôai,  P.  XI,  TjTiâaavTO.  —  L.   XII,  9, 

E  21 ,  ai-riâ-ai, 
aîttoç,  R.  6,  a'xtov,  motif. 
A'iwvoipto;,  L.  VI,  pour  Iavojàpio;. 
àxaipoç,  R-  26,  àxaipov  yàp  tî  Tiàvrot  Xî/.i- 


£e~<xi,  hors  de  propos,  hors  de  place. 

àxaîpwç,  R.  20. 

àxaTovôp.a<JTOç,  P.  XIX. 

àxaâCîtv,  P.  I,  2. 

àxoiQ,  L.  XII,  3.  R.  21. 

àxoXooJKct,  R.  20. 

àxoXo-j&ov  (xô),  R.  27. 

àxôpEa-oç,  E.  18. 

àxo'ieiv,  R.  15,  27,  àxrjxooai —  oî  àxo'JovTîc, 
les  auditeurs.  R.  13,  17,  20. 

àxot?£ta,P.  1,6.  P.  11,2.  E.  18. 

ixpifiîjc  P.  III,  3.  L.  XX.  R.  18,  superl. 

àxptpoQv,  R.  19,  r.xpt^toTGti. 

àxpoâa&cti,  R.  13,  oî  àxpouùu.£vo'.. 

àxpoaaiî,  R.  13,21. —  Au  plur.  P.  I,  5,  le- 
çons des  philosophes. 

ixpoa-rjç,  P.  XI.  P.  XV.  R.  18,  31.  E.  2,  12. 

àXJj&sia,  R.  31,32. 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


■as."» 


bÀtj&tjç,  VII,  2,  3.  —  IX,  3,  à/.T]&Tj;  pr.-cup. 

XXX1\\  I,  ri    à>.ï)&s;.  —  XXII,    î,  sup. 

XLIV,  7.  comp. 
■Xv)dtvôc  ni,  I.  VII,  4.  Plut.  fréq. 
oXtjÎKik,  IX,  8.  Sur  àXTj&tûç  suivi  de  otov, 

v.   Wyttenb.  Auim.  ad  Plut.  M.  46  D.  — 

IX,  10.  précédé  de  <«;. 
âXt;,  XXIX,  2,  i'ùA  ràp  âXt;  &*«p.  Plut. 
fttmtv,  IV,:5,aXoJî,  Pi'.  -XXXVI,' 2,  àXûvat 

-r.ajjotvoia;.  Plut.  Sol.  17,  Luc.  1,  Nie.  28. 
àXXi,'  XXXU,  o,  iXXà  a r(v.  —  XXXIII,   3, 

a/./.à  u.m  ovo:.—  XL,  2,  àXXà  u.r(v  on  y£. 

—  XXIV,    I,   àXXà  u-Tjv  xai   rtovavnov. 

— XXIX,  2,  àXXà  yàp  ciXi;  Jz:p.  —  XXXIX, 

4,    àXX'    i-v.lr,  t.îo.  —  XLIV,  10,  àXXà 

MMCVCté  sans  verbe. 
àXXirrîtv,  XLIII,  4,  leçon  inc.  àX).â;a;,  v. 

àXXrjyop'.a,  IX,  7,  v.  Ruhnken,  Timaei  Lex. 
s.  v.  ojy.  h  J-ovoia.  Ernesti  ïechnol.  s. 
v.  fcpvota,  p.  307,\Vytt.  ad  Plut.  M.  I0E. 
Moisson.  Philostr.  lier.  p.  3i0.  Les  Re- 
chercha*, pp.  88,  1 1 5. 

oXXTjyoptz&c  TCOU-fOC,  XXXII,  7,  allégories 
forcées  chez  Platon. 

oXXîiXojy'a,  XXXVI,  4,  Aristot.  ap.  Stob. 
Ecl.  I.  Dion.  liai. 

àXX^Xuiv,  XII,  1.  XL,  1  et  ailleurs. 

ôXXoç,  ôXXti  àXXo,  XL,  1.  —  âXXa  îxavôç, 
IV,  1.  —  xSXka  tkîoc.  IV,  S.  -  t(ï,v  &k- 
Xcuv  tïXÉov,  XXIX,  i. 

oXXote,  XII,  i,  iXXor  àXXottoç. 

àXXÔTpto;,  IV,  1.  X,  3. XIII,  2.  XL,  1.  XLIV, 
9,  Plut.  fr. 

iXoç  XII,   4.  PL  Plut.  Cam.   23.  M. 
688,  C. 

àXXw;,  X,  7.  —  VII,  1 ,  non  nisi.  PL  Plut. 

âXoyiOTSïv,  X,  3.  Plut.  M.  Go6  I).  Ce  sont  les 
deux  seuls  passages  où  se  trouve  ce  ver- 
be. Suivant  le  Thés.  H.  Steph.  àXoytoria 
se  rencontre  aussi  chez  Plutarque. 


aXoycu;.  XXII,  I.  XXXIII,  3.  PL  Plut,  le 
construit  avec  a'J7Ciuà?o>;.  M.  724  C,  avec 
iaÉTOOic,  101 6  C. 

àXojpyr'f,  XLIII,  2,  cit.  de  Théopompe. 

AAttK&at.  VIII,  2. 

ipa,  I\,  6.  XLIV,  2,  7.  —  XV,  10,  ôpa  -:  . 

à-iztii^  II,  2i  PL  Plut. 

à;j.âXa/.Toc,  XV,  5.  s.  met.  Plut.  M.  953  L, 

s.  pr. 
âuot^a,  XLIII,  4.  lcç.  conj. 
àu.apTGtv£tv,  XVI,  3.  —  XXXVI,  2,  ^uapTT]- 

afvoç.  V.  Wytt.  ad  Plut.  M.  139  V. 
aiJ.ap-Yiu.ct,  III,  3  IV,  1.  XXXIII,  3,  4.  XXXV, 

1.  PI.' Plut. 
âaa^Oî,  I,  4.   XXXV,  2.  PL  Plut. 
àu.3/.f>ja&at,  XIV,  5,  met. 
ouWs&tk,  XXXIV,  4.  XL,  2.  XLI,  3.  Dion. 

liai,  de  Comp.  V.  IX. 
ipiftoBo;.  II,  2,  mot  très-rare. 
à|ura»v,  IX,  8.  XII,  4.  XLIV,  10. 
ào.éX£!,  VIII,  1 .  —  XLIV,  1,  à  la  vérité,  en 
'  effet,  sans  doute.  —  XII,  I.  XXXIV,  2,  par 

cette  raison.  PL  Plut. 
a;xîTpo,-.  III,  5.  XXIII,  7.  XLIV,  7.  PL  Plut. 
à;j.Tjxav-ïv->  ,x,  10.  PL  Plut, 
àuï.^avo;,  XV,  7.  PI.  Plut. 
jiaiaTjTOÇ,  XXIII,  4.  XXXIV,  2.  Plut. 
'Appumoc,  XIII,  9.  V.  les  Recherches,  p.  53. 
âaoïpoç,  XXXIV,  3.  PL  Plut. 
àu-ojjoî,  XXVIII,  I.  — XXXIV,  2.  XXXIX,  2. 

s.abs;Pl.Plut.M.504F.802E.Alex.c.  39. 
àpztÔTtSsç,   IX,    13.    Plut.  V.    Lobeck,  ad 

Phryn.  340. 
au.'jSp6;,  XVII,  2.  PL  Plut.   M.  565,  E.  etc. 
'Ap.(ptzpâTTjç,  III,  2.  IV,  4. 
<iu.?iXa<çïjî,  XII,  4.  PL  Plut. 
àu-yô-epou  XV,  2. 
<ïa<ç(o,  XXIV,  2.  XXXVIII,  6. 
àaw'XTiTOï,  XXXill,  S.  Plut.  De  frat.  am.  c. 
'  13. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONUN. 


iXïjôcûîtv,  P.  XIX. 

àXTj&ivoç,  R-  31,  èv  oXïj&ivotç  irpâyuast, 
dans  le  commerce  ordinaire  de  la  vie. 

àXXTjyopîa,  R.  23,  E.  1 1 .  Substitution  d'un 
terme  à  un  autre,  changement  du  nom 
d'un  objet,  désignation  de  la  même  idée 
par  une  expression  plus  nouvelle.  V.  les 
Recherches,  p.  73. 

àXXTjXtov,  R.  10,  teoÔç  âXXïjXa. 

àXXoxG-ioç,  P.  XIV. 

âXXo;,  R.26,  ôXXoxi  tj. 

àXjTo;,  R.  15 

ctua,  P.  I,  1.  âua  yovEjaiv. 

àuaôîa,  R.  13. 

àpiXct,  R.  28,  <î>;i:jp  àuiXei,  sans  doute, 
profecto,  nimirum,  ou  bien,  par  la  même 
raison.  V.  Coray  sur  Plut.  V.  de  Pomp. 
c.  31,  Séguier,  Eusèbe,  Prép.  év.  VIII, 
note  25. 

âueXeïv.  R.  17. 


àa:Xîtf(ro)c,  R.  27. 

'AuiXto;  l'evriXtavôç,  P.  1,  2,  6,  8.  P.  II,  2. 

OU.£pf,Ç,   P.   V. 

ou.t]Y£iit),  R.   23,  forme  plus  élégante  que 

u:tp<u>ç. 
'Ap-pumoï,  P.  I,  3,  philosophe  platonicien. 

P.  I,  4,  philosophe  péripatéticien. 

àpoSpoç,  R.  31,  àpoSpoç  tî  (ô  Xcyo;)  xcù 
ào&EVTjç,  xcù  àiip'.axoç,  aTêpufjç  tî  xcù 
àyXejxrjî. 

o;xJ»T]T0Ç,  P.    IH,    1. 

àp-'jvss&ai,  R.  5. 

au.®»,  E.  12,  àuVi  ooù  Xéyoasv,  leç.  dout. 
àp^î^oXoç,  R.  20. 
à\t-<fi\if(i>z,  E.  4. 

àpcptaSîvroûu.eva,  R.  10,  leçon  inc. 
a;A-;ci.   P.  III,  3. 

âu.(i)u.oî,  L.  XX,  àxpt^è;  xa<  ctp.wu.ov,  l'exac- 
titude et  la  correction ^du  poëte  Ménélas.) 


42 


m\ 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


àva.îàÀXïa&at,  X.  4,  cit.  du  poëme  des  Ari- 

uiaspiens. 
àvapXs-ireiv,  XIII,  l,cit.  de  Platon.  -  XLIV, 

8.  Plut. 
àvâysa&at,  XV,  7.  Plut. 
àvaytyvwaxîiv,  XXXIV,  4.  —  XIII,  1,  àv»- 

yvcuxwç.  Plut. 
àvomciCsiv,  XV,  2.  XXII,  2.  XXXIX,  2. 
àvayxaîo;,    V.    IX,  3.   XVI,   4.   XXIV,    4. 

XXXII,  4.  XXXIII,  2.  XXXVI,  4. 
àvayxï],  XIV,  3.  XLIII,5.  XLIV,  8,  9.  —  tg 

àvayx7jç,  X,  1.  XXXIX,  I. 
àvayxo:payîîv,  XXXI,  1,  cit.  de  Théopomp. 
àvaypâ'f  siv,  XIII,  3.  PI.  Plut. 
àvâywyoç,  XXXIV,  2,  àvâywya  axu>up.axa. 

Plut.  M.  46  B.  etc. 
àvaÇsîv,  XLIV,  4.  Plut. 
àvaCwypacpEtv,  XXXII,  5.  Strab.  Arr. 
àvtt&stopslv,  VII,  3.  Plut. 
àva&swpriaiç,  VII,   3.  XXIII,  2.  Plut.  Lyc. 

19,  etc. 
dvatSsia,  IV,  4.  PI.  Plut. 
àvatpslv,  XXXVIII,  I.  Plut. 
àvata^uvxta,  XLIV,  7.  Plut. 
àvaxat&wsvov,  XXXV,  4. 
dvaxaXeïa&at,  [XLII,  2.]  Plut. 
àvaxaX\>7:xrîp'.a,  IV,  5,  cit.de  Timée. 
àvaxajMiTeiv,  XXXVI,  4.  Plut.  M.  12.  F. 
àvaxîpavvivai,   V.   àvaxîxpauivoç,    s.  met. 

PI.  Plut. 
àvaxtpvaa&at,  XX,  1.  PI.  Plut. 
àvaxpîuavvovat,  XXII,  4.  àvaxpsu.âaaî.  Plut. 

s.  pr. 


'AvaxpÉiuv,  XXXI,  1. 
àvaxoxXsîv,  XXII,  1.  Plut. 


àvaXaujSâveiv,  XLIV,  1 1 ,  étudier.  Plut.  Agés. 

20.  V.  Baehr,  Alcib.  10.  Diod.  S.  I,  4. 
àvaXrj&ïjî,  [III,  4]  Plut.  Cor.  236.  E. 
àvaX&^ç,  [IH,  4,|  leçon  conj. 
àvaXoyetv,  XL,  3,  àvaXoyoùv  xigiïXâaît.  Plut. 

M.  725  B.  Athén. 
àvâXoyoç,  XXXI,  1  Sià  va  àvàXoyov,  à  cause 

du  rapport.  Plut. 
àvauâpxijxoç,  XXXII,  8.  XXXIII,  2.  XXXVI, 


1.  PL  Plut. 

àvao.u.a,  XXXII,  5,  ne  se  lit  pas  dans  Platon. 
Plut. 

àvap.<pîXîxxoc,  VII,  4. 

àvâuajXa,  XI,  1.  PL  Plut. 

àvaitsxavvûvai,  XII,  3,  àvaiieTC-apivov  ué- 
ye&Oî.  PL  Plut. 

àvowXdrttcêat,  XIV,  1.  PL  act.  Plut.  De 
adul.  c.  17.  —  pass.  ibid.  c.  24.  — àva- 
-rcXaauoç  èX-iûSwv,  M.  113  D.  v.  not.  Wytt. 

àvaitvclv,  XIII,  2.  PL  Plut. 

àvauxûaasiv,  VII,  1.  Plut. 

àvapîôp.ï)-oç,  XXII,  I.  Plut. 

àvapp'ïjyvivat,  IX,  6.  Plut.  fréq. 

àvaoxoTtsîv,  III,  I.  PL  Plut,  àvaaxouelo&at, 
I,  1.  Plut,  de  aud.  poet. 

àvâaxïjua,  VII,  2,  Diod.  Voy.  itapâaxYjua. 
Hesychius  explique  le  mot  àvâoTïjua  par 
odjwua. 

avaxoaiî,  XXXII,  5.  Plut.  M.  968  A.  dissec- 
tion. 

àvaxpéiteiv,  XXXII,  2.  àvaxexptxp&xeç  ou 
xexpa^poxeç,  cit.  de  Démosthène.  Plut. 
Dion.  45. 

àvaxpéçEiv,  IX,  1.  —  cpsa&at,  XII,  4.  Plut. 

àvatpoTiïi,  IX,  6.  PL  Plut. 

àvatpaîpsTOç,  XXXVI,  2.  Dion.  Hal.  Plut. 

àvacpépEtv,  XIII,  I,  relever,  porter  en  haut, 
cit.  de  Platon,  586  A.  —  XIV,  1,  élever, 
s.  fig.  Plut.  Cat.  Min.  49.  Aie.  28,  v.  M. 
Baehr,  p.  257.  —  \XXV,  4,  s.  pr. 

àva<fopâ,  XX,  1,  répétition.  Plut,  avec  di- 
verses significations. 

àva/aXàv,  [XLII,  2,]  leç.  conj.  Plut. 

àvay^oat,  XXXV,  4. 

àvSpaitoBiCsaôai,  XLIV,  9,  met.  PI.  Plut. 

àvSpeîa.  IX,  10.  PL  Plut. 

avSpîa,  IV,  2.  PI.  Plut. 

àvSpîaç,  XXXVI,  3.  PL  Plut. 

àvSpwvîxiç,  XXXII,  5.  Plut,  ne  se  lit  pas 
dans  Platon. 

àvÉyxXïjxoç,  XXXIII,  1.  PL  Plut. 

àvïtScoXouoisTv,  XIV,  1.  Plut.  M.  904  F. 
1113  A. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONG1N. 


àvayxatoç,  L.  XXII,  9.  R.  25. 

àvayx^,  R.  6,  s;  àvayx^c-  —  R«  9,  plur.  L. 
31,  p.£x'  àvayxfjç  àrec. 

àvâ&T]p.a,  L.  XII,  6,  tfeîov  àvâ&rjua,  oracle 
d'uu  Dieu. 

àva&uutaatç,  P.  III,  3. 

àvaiafri^ata,  R.  13. 

àvaxE<paXatoûa&ai,  P.  IX. 

àvaXap.3âvïtv,  P.  II,  2,  -nxaîauaxa,  corriger 
les  erreurs  d'un  copiste. — R.  13,  résumer. 

àvaXoyîCsa&at,  R.  8,  àvaXoyiCôp-evoç,  en  rai- 
sonnant. 

àvâXoyov,  P.  XXIV,  à  la  manière  de,  confor- 
mément à. 

àvaXoytDç,  R.  8,  àvaXôywï  <uv  >jxojoaç,  d'a- 


près ce  que  tu  as  entendu. 
àvau.âpTï]TOç,  E.  21,  exempt  de  fautes, 
àvauvrjaai,  R.  11,  E.  2,  8. 
àvâavTjatç,  E.  9. 
àvâ-rcataxoi,  L.  XI. 
àvaitîi&îiv,  R.  33. 
àvaTiôSîtxxoç,  L.  XXII,  86yp.a  àvaTiGOîr/.xov, 

doctrine  qui  ne  peut  être  démontrée. 
àvaoxrjxwç,  R.  27. 
avacpépsiv,    R.  9,   àvîvsv&fjaexai   eiç  xaùxa 

(les  conditions  pareilles)  se  rapporteront 

à  celles-ci.  P.  III,  1.  àvsvîyxsïv.  P.  XIX, 

àvacpépîa&ai. 
àv8p(a;,  E.  3. 


TABLE  Dl   TRAITÉ  IU    SUBLIME. 


387 


àveiXeîo&at,  Ut,  4.  Plut.  M.  «006  C. 
àvî^âXeiTtro;,  XXXIII,  3.  Plut.  M.  I.  A. 
àvî-aij&Tj-o;,  IV,  1,  act.  Plut.  M.  1062  BE. 
àvî^'aTctTioç,  XXXIII,  4.  Polyb. 
àvepaânaroî,  11,2.  PI.  Philou.  Plut, 
nnu,  IV,  5,  cit.  de  Timée. 
àvTiUoiioÎTjroc,  XXXIV,  3.  Dion.  liai.  Cic.  ad 

Attic.  X,  10. 
àvfp,  IV,  I.  XIII,  2.  XVI,  3.  XXXVI,  2. 
âv8o;,  X,  4,  met.  ornements  poétiques.  Plut. 

se  sert  des  mots  àvihnpôcX&voç. 
<iv»p(iT:stOî,  XXXIII,  8.  XXXIX*,  3.  PI.  Plut. 
àvdpoVrcivo;,  IX.  10.  XXXII,  5.  XXXIV,  4. 

XXXV,  3.  XXXVI,  4.  PI.  Plut.  fréq. 
àv&pcuito;,  XXXV,  2,  5.  XXXVI,  3.  XXXIX, 

1,3.  XLIII,5.  XLIV,  6,  8. 
àv&u-avTàv,  XVIII,  1,  2,  mot  rare, 
àvoiyeiv,  XLIV,  7.  PI.  Plut. 
àvotxîioc,  XLIII,  1.  Plut. 
àvOizovoarT'-j;.    XXXIII,  5.   Quint.   VIII,  3, 

59.  Plut.  M.  517  E. 
àvôuotoî,  IX,  5.  Plut. 
àvivïjTù;.  XLIV,  8,  leç.  inc.  PI.  Plut, 
àvrayumjrqî,  XIII,  4.  PI.  Plut. 
àvtavoiyî'.v,  XXXIV,  4,  mot  rare. 
àvtî,  X,  6.  àvTt  ço^spoj.  —  XXVIII,  3.  ira 

TOÙ  TIOVÎÎV  ÔÉXetî. 

àvxi8ta-(9ea&at,  XVII,  l,mot  rare. 
àv-'.xpJc,  III,  4.  XLII,  1.  PI.  Plut. 
àv7iUiiK"23&ai.  XXVII,  1.  Aristide. 
àvTtaî-a^oX^,  XXIII,  1,  leçon  de  Manuce. 
àvTtaîTâ&îai;.  XXVI.  I,  mot  rare. 
7.vT'-:^i?aTaa&at,  XXXVIII,  1.  s.  fig.  Aris- 

tot.  act.  — Plut.  M.  915  B.  pass. 
à/Ti3-à3!>a'.  XXII,  1.  Philon.  Plut.  act. 
àvTixjuu.aysîa&ai,  XVII,  1 ,  mot  rare. 


àvTtTcîrrîa&at,  IX,  10.  Plut. 

àv-'.T'.;jL'î3Ûa!.  XXXIII,  5. 

civTotp&aXjJLStv,  XXXIV,  4.  Polyb. 

àvT(u&£tv,  XLIII,  2,  cit.  de  Théop.  leç.  inc. 

dvwçpeXo&c,  XIII,  4.  Plut. 

ct;ta,  ^IX,  9]xarà  T/jv  iv'a^.  PL  Plut. 

àîio&aJuaaTo;,  XXXV,  4.  Plut.  M.  983  I). 

àvoXoyoç,  XL,  1 .  Plut. 

o^iovtxoî,  XIII,  4.  Xén.  Cyr.  I,  5,  10. 

àSiontŒTta,  XVI,  2.  Strab.  Diod.  S. —  Plut. 

emploie  <z;'.&t:i3îoc. 
tï;toc,  Mil,  4.  IX,  3.  XVI,  3.  XVII,  1.  XXUI, 

2.  XXXIII,  1.  XLIII,  5.  XLIV,  9,  11.  Plut. 
a;(iop.a,  VIII,  L—  XXXIX,  3.  —  Syn.  d'G- 

t{<o;.  Plut.  fréq.  en  divers  sens. 
àôpiaTO;.  XLIV,  7.  Plut.  fréq. 
àitayyîXta,  XI.III,  3,  leç.  inc.  Plut. 
àTtâreiv,  XVIII,  2.  tîç  To  Soxîîv,  entraîner. 

PL  Plut. 
(ZTa&avaTtCEtv,  XVI,  3.  PI.  Luc. 
àita&f -,  XLI,  I ,  sans  vie,  s.  fig.  à-xaftia-aïa. 

Plut. 
àzaiTîta&at,  I,  I,  réclamer,  exiger.  Plut, 
àitowuij,  IX,  14,  15,  mot  rare. 
àTtaXXaTTc3&at,  I,  3.  PI.  Plut. 
âr.ali;,  XLIV,  3.  PI    Plut. 
âuaS,  X,  6.      ïl~iV 
àuapaÎTTjTOï,  3HV,  7.  PL  Plut. 
àitapp'Tjatao-oc,  XLIV,  L  Plut.  M.  51  C.681). 
flhtaç.  VIII,  3.  XXXIII,  1,  È;  a-otvxo;. 
àrtïûçTjstî,  VU,  3. 
àiîîtzirojc  XV,  11.  Plut. 
àuîîXr),  XXVII,  1.  Plut, 
àizeipysiv,  ^X,  6"  Plut. 
àTzeipojv,  XXIII,  2,  cit.  d'un  poète. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


aviy-3i>a-,  R.  21. 

àvÂp,  P.  II,  3,  ràv8pôc- 

âvftoç,  E.  17,  àv9É(ov  ypoîat,  met. 

àv&pwr.o;,  P.  III,  3.  V.  XII,  II.  L.  XIII,  2. 

àvisadat,  R.  31,àvteu.£vojç. 

"Avvtoî,  P.  I,  2,  5,  philosophe  stoïcien. 

ov&p-O'.oç^  R.  8.  R.  24,  &-jo:  y.i-t.  uixoôv  àvo- 

jMtay,  il  ne  diffère  pas  de  peu. 
àvoJotOî,  P.  XXII I. 

-tr/,  P.  I,  8.  àvTîtTiovT^;. 
àvTStpiij/ivat,  P.  I,  3,  àvT£ipTja£vov>;. 
ctvTt.SoX^aat,  R.  23,  expression  plus  élégante 

que  8£Tj&rvat. 
àvrtypacpir,  P.  I,  8. 
àv-i6ia3T£AX£iv,   L.  XII,  5,    distinguer  une 

chose  d'une  autre  en  les  rapprochant  ou 

en  les  opposant. 
àvttôatoci  R.  15,  32. 
àvtîXi(j'|(c,  R.  23. 
'Avti3&£vtj;,  R.  19. 
àvttdTpÉçîtv,  L.  XIII,  2,  bis,  ro  àvriarpÉçov, 

la  substitution. 


'Tirrpôcpcoç,  R.  16.  E.  9.  —  syojv. 
nioaç,  R.  24.—  E.  12.  àvuedratv  âv.  V. 


les 


notes  crit. 
àvuoTizw-a-oc,  R.  9. 
àvuTixtÔTatov,  E.  6. 
àvuxixoj;,  R.  23,   leçon   douteuse.  Voir  le» 

notes  critiques, 
aveu,  L.  1,  âvw  aùtoD  xtttuvov. 

i ;,  L.  XVII. 
à;(?;R.  II. 
à|tÔKt9T0C,  R-  30. 
ô;'.oc,  P.   I,  7,  â;tov  tïvat.  —  P.  II,  3.  !.. 

XIII,  2 
à^tojv.  P.  I,  5.  P.  II,  3.  R.  22. 
dbtorrr&X«tv,  P.  XVI,  ùtflTYtX'Ut'vOÇ.  —  R 

29,  E.  IL  ' 

àrây£iv,  P.  II,  2,  détourner. 
àîïa&TJc,  R.  7,  à  l'abri  d'attaque,  de  douleur. 
àicatttlsdai,  P.  XVIII,  réclamer,  appeler. 
aTtapriv,  R.  20. 
aTiap-tCetv,  L.  XIII,  3. 
àitâTTj.R.  31,33.  E.  1G. 
àix£tx⻣tv,  R.  11. 
àit£ïvai,  P.  II,  3.  aTiv/rt  ;v. 
àitôipoî,  I"  XII,  9. 


388 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


ôiïsotxévai,  XXII,  4.  ocTteoixuta  xâçtç,  place 
qui  ne  convient  pas. 

oicepYiCeo&ai,  X,  3.  -  XLIII,  2,  cit.  de 
Théop.  Plut. 

ebtepsî&îa&ai,  XXVI,  2.  Plut.  703  B.  V.  Wytt. 
Bibl.  crit.  III,  p.  48-49. 

ànspioptaxoc,  XYI,  1.  XLIV,  6. 

<rrcï]Vï]ç,  XXXII,  7.  PI.  v.  Wytt.  An.  ad  Plut. 
M.  19  B. 

cniï|YY]ua,  IX,  2.  PI.  M.  Ant. 

omd«voç,IX,  14  PL  Plut. 

àntorîa,  XXXVIII,  2,  5.  PI.  Plut. 

autaxoc,  IX,  13.  PI.  Plut. 

àuXavTK,  H,2.  PI.  Plut.  àuXavûc,s.fig. 

oicX^aTOC,  XLIV,  6.  PI.  Plut. 

àitXoïCea&ai,  XXXIV,  2.  leç.  conj.  pour 
remplacer  le  verbe  paXaxt£îa&at.  v.  Xén. 
Mem.  IV,  2,  18. 

àitXoxa,  XIX,  1.  leç.  conj. 

«nXfflc,  XVIII,  1.  —  p'ïj&év.  XXXIX,  2.  — 
aTjp.atvovreç. 

craô,  IV,  3,  àuo  Ttvoc  clvai  Sià  itaxspiov. — 
VII,  4.  ol  otTiô  Sia^ôptuv  iuiTin5e'jp.âTU)v, 
(3twv,  x.  t.  X.  —  IX,  13,  àitb  8î  xr^ç  aùxïjî 
atxta;.  ■ —  X,  5,  8y  crao  '■rcoXXûv  Xîysafru). 
—  XII,  2,  cjpi7cX^p(uatç  ait  à  irâvxwv. — 
XIII,  2,  ait  à  Tïjç  tJ.syaXocputaç  ...  elç  xàç 
tLoYotc.  —  XIII,  2,  ait  à  Upûv  axopitov.  — 
XIII,  3,  àr.b  'Op-Yjpixoù  vâpaxoç.  —  XIII, 
4,  àuo  xaXôv  f^&wv  àitox'j-rcwaiç.  —  XV, 
1 1 ,  (xtco  xoù  Ttpayp-axixoù  itepieXxôp-s&a  et; 
xo  xaxà  tpavxaaîav  èxirXïjxxtxôv.  —  XVI, 
3,  à-rtô  xâ>v  TupoxtvSuvîuaâvTwv  èitl  xô  à'|'j- 
^ov  aTCSTcXavTQ^Tj.  —  XVIII,  2,  gctt:'  aùxïj; 
xïjî  àXïj&etaç.  —  XXI,  1,.  àtz  ôpyâvou 
àtfîea&ai.  —  XXII,  2,  àitô  xoù  cpô|3ou  cp&â- 
v(uv  upô;  xo  ècpecxwç  Séoç.  —  XXII,  3, 
au'  àXXirjXwv  âysiv.  —  XXXIII,  3,  àr.b 
xoù  v_îîpovoç  èittYtyvwaxîxoct.  —  XL,  1, 
ozîSaa&évxaà'ir'  àXXi^Xwv.  —  XLI,  2,  àuô 
xoù  7tpâyu.axo;  àcpîXxet. 


GtTtoysvvàv,  XV,  12,  xà  Ûtco  UÊyaXoeppoa'JVY]; 

a7:0Yîvvu)p.£va,  s.  fig. 
àTtoSeîxvoa&at,  X,  1,  s.  act.  — XII,  2,  leç. 

inc.  Plut. 
oreoc'îixxtxûv  (xo),  XV,  démonstration,  rai- 
sonnement. Plut.  M.  242  F. 
àu68îi£tç,  XVI,  2,  justification.  —  XVI,  3, 

preuve.  Plut.  Démosth.  c.  9,  M.  782  D. 
etiîoSéxîo&at,  XXXII,  4,  admettre.  PI.  Plut. 
chio8i8ôvai,XXII,2.  XXXVI, 2.  XXXIX,  i.  PI. 

Plut. 
àuoSiSpdtaxsiv,  XLIII,  3.  Plut, 
àiïoftappeïv,  XXXII,  8. 
à;:o&£Oùv,  XVI,  2,  Diod.  Sic.  Plut. 
à-rco&rjptoùa&ai,   XVII,    1.  Polyb.    Plut.  M. 

993  D. 
àiîo&v/jazîtv,  XVI,  2. 
àitofysa&at,  XVII,  2.  cit.  d'Hécatée. 
àrcoxstaikt,  III,  5.  PI.  Plut. 
àuoxôuxetv,  XXXIX,  4.  Plut. 
àuôxpwtç,  XVIII,  1,  2.  PI.  Plut. 
àTïoxpÛTcxsiv,  XVII,  2,  dissimuler,  s.  fig.  — 

XLIII,  5,  aumoy.  cacher.  PI.  Plut. 
àTîo-x'JXtaua,  XL,  4. 
àitéXaustç,  XLIII,  4.  PI.  Plut. 
dhtoXelitetv,   XXVII,  3,  suspendre,  omettre. 

PI.  Plut.  —  Xeîiteu&ai,  rester,  se  trouver. 

XLIV,  9.  PI.  Plut. 
àiïoXia&aîvetv,  III,  3.  Plut. 
à-rcoXX'ja&at,  X,  6,  périr. —  XXVII,  2,  û);  pri 

àTCÔXïio&e,  cit.  d'Hécatée. 
'AitoXXumoç,  XXXIII,  3,  auteur  des  Argo- 

nautiques. 
iTîoXûetv,  XXI,  2.  PI.  Plut. 
àTtoitXav«o&at,  XVI,  3.  PI.  Plut. 
àiïOTtXàooea&at,X,  6.  Plut.  Vit.  270  B. 
à-ouXouç,  XV,  7.  Plut. 
à-opoj,  IX  10.  v4$  ocTiopo;.  PL  Plut.  fr. 
àTioppjIv,  XXXIII,  3.  PI.  Plut. 
omôp'pYjxoç,  XLIII,  3.  Plut. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONG1N. 


oitïoixévat,  P.  XIV,  différer,  s'éloigner  de  la 

ressemblance. 
ctTcXéxïjç,  R.  6,  leç.  inc.  On  propose  de  lire 

<rrcX<ï>ç. 
à-nXoùî,  L.  XIII,  4.  R.  32,  compar. 
ccuXwç,  P.  XL  —  R.  22,  âuXfflç  xaî  àpYôûj 

XsYÔp-evov,  locution  qui  serait  trop  sim- 
ple ou  trop  faible. 
ct-rcô,  P.  XIV,  àito  xoù  xaxà  tpûïiv.  R.  27,  à'f 

aùxoù,  par  lui-même,   par   ses  propres 

moyens. 
àftojtaîvsiv,  R.  1 1. 

àitoyevvàv,  P.  III,  1,  produire,  s.  pr. 
dhcoottxvûttv,  P.  I,  6,  moy.  P.  I,  8  act.  R. 

11,  àuoSîiy&TJ.  R.  14.  Gttto2cixvûttv,  R. 

32,  àitoSsiçatç. 
àitoSîtxxixôî.  E.  4,  démonstratif.  E.  20,  qui 

produit  la  conviction. 


«nôSetStç,  R.  12,  16,  30,  31,  32.  E.  9,  15, 
16,  20,  démonstration,  preuve. 

ocrcoSÉ^ealkct,  P.  F,  8.  àTto5s£dtp.svo;,  admet- 
tre. —  R.  22,  entendre. 

àTïo&ïjaauptCstv,  P.  I,  4,  condere  et  repo- 
nere.\.  Lennep.  ad  Phalar.  Kp.  XXII,  p. 
110. 

àitoxptvîa&ai,  P.  1,8. 

àixoxpuTcxEO&at,  pass.  L.  XII,  4,  être  dissi- 
mulé, s.  fig. 

àTtoxxeîvsiv,  H.  2. 

àitoXetir«afrai,  P.  IH,  2,  avec  le  gén.  être 
dépourvu. 

ànoXXûvOH,  P.  IL  1 .  aicoXtttXtxivat,  être  perdu. 

AitoXXwv,  L.  XII,  6. 

à-opvrjpovî'jîtv,  P.  I,  5. 

ànovipsiv,  E.  18. 

àitoiï«(*it«tv,  P.  II,  2,  àr..  rÔXiv. 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


38<) 


ôuôppoiat,  XIII, 2,  met.  PL  Plut.  s.  pr.  et  fig. 

KttoattiCt»,  XVII,  3.  PL  Plut,  emploie  à*o- 
oxtaop-ô;. 

ÔH03T?£  =  £ ■.-,.  XXII, -2.  XXVII,  3.  XLIII,  5,  dé- 
tourner, s.  pr.  et  fig.  PL  Plut. 

otiootoo^,  XVI,  2,  fig.  de  rhét.  Quint.  I.  0. 
IX,  2,  38. 

chcottXrfv,  XXVI,  3.  XXIX,  2.  XXXIX,  2. 
XXXVllI,  1,  pass.  rendre,  faire.  PL  Plut. 

OltOTtXMTtxéc  Xfli   •■  P>-  Plut-  M    65"    A 

Bftfaûoc,  XII,  LXXX1X,  4.  XXVII,  I,raét. 

PL  Plut.  s.  pr.  et  mor. 
àrorpx/^v&u.îvov  (tô),  XXI,  1. 
thtotpéitttv,  XXVII,  1.  àr.oTpïTto'jjav,  leç. 

eoiij.  Plut. 
dhtorôicwoïc  XIII,  4,  sens  fig.  imitation;  au 

sens  pr.  moulage. 
àiiof atvî<j&ai,  I,  2,  ô  à.uoïpïjvâp.Evo;.  — •  II, 

3,  dhcOfOmtn.  —  XXXII,  8,  à-o'5r,va- 
a^at.  —  XLIV,  5,  àuo^vaito.  —  VIII,  4, 
à-osïjvafuYiv,  leç.  con'j.  PL  Plut.  fréq. 

<i-oy£T:jE3^at,XIII,  3.  PI.  Plut.  M.  485  F. 

s.  mor. 
drovor.va-.  XXXII,  6,  suffire.  PL  Plut.  M. 

fflU. 
ànoxpûv,  XXXIX,  3,  dbwxpAsa.  1>,ut-  M- 

656  D. 
àitoypwvTCDC,  XXXIX,  1.  PL  Plut. 
àtttôuYOC,  XLII,  2,  âuaç  Xev. 
âTïpax-oç,  IX,  10,  âTtpaxTOv  axo-co;.  PL  Plut. 
feptinrc,  XLIII,  3.  PL  Plut, 
àitpi;,  XIII,  2.  PL 
àirpôçitoî,  XXXIV,  4.  Plut.  Aie.  4,  àicpoctTo; 

•nappTista.  De  aud.  c.  15,  àupoçtxcuç. 
fiitraioToc,  XXXVI,  l.sans  défaut.  Plut. 
ôtitojto;,  XXXIII,  4. 
ipo,  XXXIII,  2.  XV,  4,  àp'  oùx.  —  XXXIII, 

4,  àp'  o-jv. 


àpaiô;,  XXXII,  5,  àpaio;  aùXiôv,  Je  corpore, 
ne  se  lit  pas  dans  Platon  avec  cette  ac- 
ception. Plut. 

àpa«ip.aTa,  X,  7.  Plut.  M.  903  E.  980  C. 

"ApctTOç,  X,  6.  XXVI,  1. 

àpreîv,  [IX,  10.]  Plut. 

àppç,  [XXXIV,  4.]  PL  Plut. 

âprupoî,  XLIII,  5. 

àpsaxsiv,  VII,  4,  rà  àpsaxovxa,  les  paroles 
qui  plaisent,  qui  sont  goûtées.  —  XXXI II, 
4,  ipîox&UEvo;,  satisfait.  PL  Plut. 

fytetoc,  Xii,  1.  PL  Plut. 

àpeTTj,  XVI,  3,  valeur.  — X,  1.  XI,  1.  plur. 
'  XXXIV,  1,  2,  4.  XXXV,  1,  qualités  du 
style,  supériorité  de  l'art. 

àpt&uo;,  XXIII,  2,  XXIV,  1, nombre,  gramm. 
'  XXXIV,  1,  quantité. 

'Apiudausta,  X,  4.  v.  les  Recherches,  p.  107. 

otptatîjç,  XVI,  2.  Plut. 

dpi<mv8iiv,  X,  7.  PL  Plut.  M.  154  C. 

àptaxoc,  XVIL  1.  XXII,  I.  XXXVIII,  3. 

'ApidTOTîXijc,  XXXII,  3. 

'ApirroïàvïK,  XL,  2. 

àpxelv,  XV,  12.  XXXV,  3.  —  àpxEÏa&at,  IX, 
4,  èy«o  jièv  ^pxio&Tjv  àv.  Plut. 

âpaa,  XV,  4. 

àpaôSioç,  XII,  5,  qui  s'accommode,  s'appli- 
que bien  à.  Plut.  Quaest.  Rom.  c.  2.  âpu-o- 
8io)C,  Vit.  333  D. 

àpp-oCsiv,  XL,  2. 

àpuovta,  [XXVIII,  2,]  XXXIX,  1,  3.  XL,  1,  4, 
harmonie  du  style,  du  langage.  PL  Plut. 

àpttu);,  XI,  3.  PL  Plut. 

ôprjp.a,  XLIII,  3.  Plut.  s.  fig. 

àpx«'0',  XIII,  2. 

âpyea&at,  XLIV,  10,  obéir. 

àpxétuitov,  II,  2,  modèle  idéal.  Plut.  De  frat. 
am.  c.  18. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LOXGIX. 


iiïopw;,  R-  34,  àitopcoç  r£ttv< 

àuoaacpsîv,  R.  17. 

ouoaiû)T:T]atç,  R.  30.  E.  15. 

àiïootéXXEtv,  P.  I,  8,  dbiEaTaXuiviuv. 

àroaTpé^etv,  R.  5,  ànsarpau-o,  s.  pr. 

cbcottXcIv,  P.  VIII,  u.syaXo'upETtÉaTEpov  àuo- 
TsXeadiivai,  devenir  plus  élevé,  plus  no- 
ble. 


t»\ 


àltOTETOpVE'JU.ÈvOV  (to),  R.  22.  E.  8. 

àTtô<paîvstv,  P.  VIL  aîu-voripav  àitÉtpTjvï 
ép;xTjv£tav.    P.  III,  1,  ôuôaoi  tîjv  ty'jyjiv 
awp-a  àuEJpïjvavro.  P.  XIX,  moy. 

à-ocp&ÉYT£a^at'  "*'  XI L  1  • 

àroï&EYp-a,  L.  XII,  6. 

àiîo^pfivat,  P.  I,  1,  suffire. 

à~oypojv-u)ç,  R.  11 . 

àiîtataTtuç,  R.  21,  sans  secousse.  PL 

cntT£a&ai,  R.  8,  s.  prop. 

àpYiat,  R-  9,  opp   de  npâ^Et;. 

àpyû>ç,  R.  22,  àpY&î  Xeyguevov,  expression 

trop  faible. 
àpÉoxetv,  P.  I,  8,  àpEoxoJoTjç  8Ô*tj;.  P.  I,  1, 


ta  àpÉoxovra,  opinions,  placita,  senten- 
tiœ.  L.  II,  Ttvèç  àpÉoxovrai,  qnelques-uns 
sont  d'accord. 

■àpsT/j, R.  19,  supériorité,  R.30.  E.  15, puis- 
sance du  débit. 

ôp&pov,  R.  28. 

àptôu.EÎv,  P.  I,  3.R.  3,  àpiôp.Tjoat. 

optôp.6;,  P.  VII,  adj.  card.  R.  25,  nombre 
gramm. 

'ApioTEtSirjç,  L.  XXI,  XXII,  Aristide,  le  so- 
phiste. 

'AptOTOTÉXYjÇ,   P.  I,  3. 

'ApiaTO^pâvTjç,  L.  XII,  5.  L.  XVIL 

àpxsïv,  L.  1. 

àpxTÉov,  L.  XIII,  I,  il  faut  commencer. 

ôpu-ôîtoc,  L.  XII,  6,  ôppoînÔTatov  'AnôX- 
Xwvi  àiiôç&EYP-a.- 

âpp-ovîa,  L.  XIV,  1,  l'harmonie  dans  les  cho- 
ses du  ciel  et  dans  celles  de  la  terre. 

àpxaïoc,  L.  XII,  l.R.  21,  22. 

àp-/ÉrjTioç,  P-  XXIV,  àpyervTio;  àXT)(Wj;,  le 
vrai  type. 

i:; 


800 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


âp^jj,  XXII,  2.  XXXVI,  4    XXXIX,   1.   — 

au  plur.  V,  primipe.  XI,  I,  reprises. 
WpvîXoyoc, X,  7.  XIII,  3.  XXXIII,  5. 
cbs.SetV,     IV,  3.  PI.    Plut. 
(Joîuvoç,  V.X,  7.  XLIII,  1.  Plut. 
73&'svîtct,  III,  3,  en  parlant  du  stvle. 
«si-oc,  IX,  14.  Plut, 
àsxïptc,  II,  2.  Plut. 

(Z3/6c,  IX,  14,  ta  itîpl  xov  àaxôv.  Plut. 
àffittç,  IX,  S,  le  Bouclier  d'Hercule  attribué 

à  Hésiode, 
asxaxoc,  XXII,  1.  Plut. 
73tîîo;.  XXXIV,  3.  PI.  Plut. 
à3Tî'.a|J.6ç,  XXXIV,  2.  Plut,  emploie  àaxsi- 

Co{ia'.. 
àsxi^pixxo;,  II,  2. 
à3Jyyv<D3T0Ç,  IH,  l« 
àsjacswvoc,  VII,  4.  PI.  a£ûu.:pu)voï. 
obvjvSWa,  XIX,  2.  XX,  1,  3   i>lut. 
àsJv&cTO?,  X,  6.  Plut. 
àssâXeia,  XVI,  4,  Si'  àssaXîîaî.  PI.  Plut. 
as^aXV);,  XXXIII,  2.  PI.'  Plut. 
'/3-/ïj;jlov£iv,  III,  5.  IV,  7.  PI.  Plut.  fréq. 
àsxïiîuov,  XLIII,  6.  PI.  Plut. 
àxaxxoç,  XX,  3.  PI.  Plut, 
axa^st,  XX,  2,  3.  PI.  Plut, 
àxâp,  IX,  12,  àxàp  Sri  xaî. 
râ,  XII,  3,  [XXVII,  [;J  PI.  Plut. 
chïXf.î,  XIV,   3.  s.  pr.  XXVII,  3.  met.  PI. 

Plût. 
àxuoç,  XIII,  2,  «môc  ïv&îo;.  Plut. 
àxbXu.0?,  XV,  3.  Plut. 
àxovîïv,  XI,  2.  àrovîl  xat  xîvoùxai.  Plut. 
àxxa,  XXXII,  6,  uupî'  àxxa. 
Axtuo!,  XXXIV,  2. 
ànmipa.  XVI,  3.  Plut. 
«i&fyfii  XXXIII,  5,  àxyyjoxaxa.  PI.  Plut. 


arjyîa,  IX,  7.  XXHI,  3.  PI.  Plut. 

aù-'Ti,  III,  1,  itpiç  aùr&c  àvaaxoueîv.  PI.  Plut. 

aùk^c,  XXII,  3.  Pi.  Plut. 

aùdiYsvi^s,  VIII,  l,mét.  Plut.  ySiop  aù&qe- 
vèc  xa'i  âxpaxov. 

a-38t;,XXII,  1. 

aOXTj-^ç,  III,  1 .  PI.  Plut. 

aùXoc,  XXXIX,  1.  PI.  Plat. 

aùXtûv,  XXXII,  5,  cit.  de  Platon.  Plut. 

aû^tv,  XL1V,  8. 

aù|T)3tc,  XI,  1,  2.  XII,  1,  2.  XXXVIII,  6. 
XLIII,  3,  amplification,  gradation  dans  le 
style.  —  XXIII,  4.  XL1V,  5,  accroisse- 
ment, augmentation.  PI.  Plut.  s.  pr. 

aù^ïjxtxo;,  XI,  2,  xà  aéÇnttxa,  sorte  d'am- 
plification. 

aùçïjxixûç,  XXXVIII,  2,  Xé-piv,  amplifier. 

aj-avôpoc,  XL1V,  6,  a-jravSpo;  p\oç.  Plut, 
s.  pr.  en  parlant  d'un  vaisseau. 

aùtapxTic,  XLIII,  4.  PL  Plut. 

aOtiilev,  XIII,  2.  XIV,  3.  XXXI,  1.  XXXVI, 
1,  v.  Wytt.  Bibl.  crit.  I,  3e  partie,  p.  49, 
Plut.  De  Sanit.  c.  18.  de  Adul.  c.  13.  Aie. 
14. 

aùxo&t,  XVI,  1 .  Plut.  M.  566  E.  567  C. 

aùxovouo;,  II,  2.  Plut. 

aùxôç,  X,  3,  fat  aùxô.  —  X,  6.  XIV,  i.  XV, 
6.  XVII,  1.  XXXVIII,  3,  aùxo  xoùxo.  — 
XXXIII,  1,  Ttîp't  aùxoù  toJtoj. — -XXXV, 
4,  aùxo  p-ovov,  leç.  conj. 

asaipslv,  XI,  2.  —  àçaipsiadai,  IV,  3,  moy. 
'  XXI,  2,  enlever.  PL  Plut. 

âsaxo;,  XXXIV,  2,  àtsaxoi  a3xîi3u.ol.  Plut. 

cbéXsia,  [XXXIV,  2.]  Plut. 

àiéXxstv,  XLI,  2.  Plut. 

à<j>STo;,  XLIV,  10.]  PI.  Plut. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGES. 


dp/Tj,  R.  16,  22.—  au  pi.  P.  I,  6.   R.  1|. 

R.  32,  magistrature.  R.  33,  principes. 
'ApyîXoyoj  ô  Ilâpio?,  R.  19. 
às&évîta,  P.  II,  1 ,  faiblesse  de  santé. 
iofttvnc,  R.  15,  31. 
àî/.îïa&at,  R.  17,  21,  ^axTjp.Évoç.  —  R.  19, 

YjaxTjTat. —  R.  31,  àoxstv. 
Mt,  R.  4. 

a3T\),  P.  I,  4,  èv  àaxet,  à  Athènes. 
àsjXXÔYtsroç,  R.  23. 
a3'jup.îxpîa,  P.  XIX. 
a3Ju.u.$xpoç,  R.  27,  29. 
àsivSsxa,  P.  VII. 
àxî,  L.  XIV,  1,  ôtî  xaî. 
otîX^c,  E.  4,  incomplet, 
à-îp-rcrjç,  R.  23,  31. 
àxôyvta,  E.  21,  àxsyvta  ttj;  xûv  îoswv  xpâ- 

OîtOÏ. 

«Toaor,  P.  III,  2.  P.  XI,  al  âxofioi. 

àxxa,  P.  I,  8,  àiioxptvauivï)  irpôc  âxxa  xwv 

àT:îaraXu.Év(»v. 
etù&vnv,  IL  11.  E.  2,  8,  aù*âvsa&at,  E.  19, 


aù^îxat  ri  Ûtiox£iu.évt]  ùitôôsatc. 
aj^Tiaiç,  R.  11,  exagération  dans  les  faits. 

E.  9,  aj^ïiaeiç,  développements,  v.  Quint. 

1.0.  VIII,  4,  §§  12,  15. 
aùxîxa,  R.  24,  leç.  conj. 
aùxôxaXov  (xo),  P.  XXIV. 
aùxôp-axoç,  P.  III,  2. —  R.  6,  *x  xaùxou.âxo\). 
aùxô;,  P.  I,  8,  aùxô  uôvov  -r:poîï]pxîaihf]p.îv. 
aùxôç  (ô),  R.  24,  xaùxôv.  E.  9,xà  aùxâ,  avec 

le  datif. 
aùxosp-JT];,  P.  XL 
aùyp.7jpôç,  P.  XV. 
gùyp-ôç,  P.  XIX. 
àtpatpeïv,  R.  11,  18,  retrancher,  supprimer. 

R.  24,  àjïîXexô  lut,  locution  élégante. 
à?a(p£3ic,  R.  22.  E.  10. 
«àcpavi^c,  R.  9. 
âtpïj,  R.  21. 
àcpTj-pjot;,  R.  20. 
àîf&ovîa,  R.40,  à;p&ov!a  Xôytov. 
à^&ivu);,  R.  24. 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


391 


à?'.£3&ai.  XXII,  2.  v.  le  mot  ôpvavov.  — 
XLIV,  10,  pass.  PI.  Plut. 

ctcptardvat,  XXXVI,  1,  à^a-rôire;.  — XX\IV, 
3,  dbiaTas&a!,  échouer.  Plut. 

â?vto,  IX,  10.  XXVII,  I.  Plut. 

àsapia,  XLIV,  1.  PI.  Plut. 

à^joptCeaOa!,  VIII,  4,  leç.  dout.  affirmer,  dé- 
clarer. PI.  Plut,  définir. 

ôœopo;,  IV,  1,  met.  Plut. 

à<ppwv.  XMI,    1.  PI    Plut. 

âyapi;,  XLIll,  1,  cit.  d'Hérodote.  Les  mss. 
du  z.  û.  portent  àydpiaro;.  PI-  Plut. 

AvtXXtûc  xv,  7. 

ày/"j;,  IX,  5.  tristesse,  cit.  d'Ilésiode. —  IX, 
10,  obscurité.  Pi.  Plut. 

àr/pavro;,  IX,  8.  Plut.  M.  820  A. 

à-/pï]370î,  II,  3.  PI.  Plut. 

àypt,  XXXVI,  2,  àypi  vjv.  PI.  Plut. 

àiaynz':,  XXIII,  i.  Pi.  Plut.  M.  57  B.  Fab. 
M!  c.  19. 

i-loyo;,  XVI,  3.  PI.  Plut. 

B. 

Iîàôoj,  II,  I.  v.  ÈjT'.v  iï&VX  ttç  ij  pâSJo'j; 
TÉyvr.  Wyttenb.  (apu'd  Eunap.  p.  72) 
pense  que  3âi)oç  n'est  pas  ici  synonyme 
de  ûioc  Qu'est-ce  donc  que  3i{}o;;  té/- 
vrj?  PI.  Plut.  s.  moral. 

3âôprjV,  IX,  6,  fat  Sâ&pwv.  PI.  Plut. 

3aîvEiv,  XXXIX,  2,  4.  —  è-iiî  avec  le  gén. 
insister.  —  XLIV,  7,  ha.  3a.'vsiv. 

pCDcgno,  XXXII,  7,  p.  tûv  X&y«wv.  PI  Plut. 
M.  565  F.  671  E.  s.  pr. 

Paxgcûccv,  III,  2,  met.  Plut.  Tib.  Gr.  c.  1. 
M".  580  C.  —  XV,  6,  s.  pr.  citation  d'Es- 
chyle. 

Sàxyejua,  XVI,  4.  Plut.  Tib.  Gr.  10.  M.  609A. 

Baxy;jA.:?r.;,  XXXIII,  5. 

3âpj3apo;,  IV,  6. 


Sâpoc,  XXX,  1,  met.  PI.  Plut. 

SasavtCstv,  X,  6,  to  Éttoç.  PL  Plut.  Dion.  II. 

Sai'Àïtov,  XV,  6,  plur.  Plut. 

jfoatXtûc,  XVII,  1. 

Sdbtç,  XXXIX,  2.  XLÏ,  2,  Sobiç  o'u»uoj.  PI. 
Civ.  III.  339  E.  400  A.  Leg.'ll.'  670  D. 
Ast  rapproche  de  ces  passages  celui  de 
notre  auteur. 

SiXo?,  XXXVIII,  4. 

SéX-ria-oç,  XLIV,  6. 

8(ot,  I,  4.  XII,  4. 

pidCea&at,  XXXIV,  3.  — XLI,  2,  3.  èui.Plut. 
Fab.  c.  14,  èiît  tivavTÎa  3ia£ôp.evoî. 

p\oXoyetv,  IX,  15,  est  l'équivalent  de  r.bo- 
Xoyîtv.  On  ne  connaît  pas  d'autre  exem- 
ple de  ce  terme  que  celui  du  «,  û. 

pîoc,  VU,  1,  pÛKxotvéc— XIV,  3,  TSto;  Sioc 
XXXVI,  2,  à  k«c  P-'oc.  -  XLIV,  6,  0  vùv 
Sioç.  —  XXXV,  3.  XLIV,  1 .  —  au  plur. 
VII,  4.  XIV,  7,  8,  9.  XLIV,  9.  —  XLIV,  6, 
a'jtavSpoipîot. 

ffiU«iv,±V,  1,8. 

Soeio;,  XXIX,  1,  3ôeioç  uXoûto;,  expression 
tirée  de  Platon,  Leg.  VII,  801  B.  pour 
faire  sentir  que  la  métaphore  est  forcée. 
Plut. 

PotjÔï];^,  XXXVI,  3    Plut. 

Sopéa;,  III,  1,  à  propos  d'une  citation  d'Es- 
chyle. 

SoyxoXtxd,  XXXIII,  4. 

poJXsa&ai,  XIII,  2.  XV,  2.  XL11I,  4,  se  pro- 
poser. 

fiouXsûeo&at,  II,  3,  cit.  de  Démosth. 

8pa3sûslv,  XLIV,  9.  Plut. 

Spayûç,  XLII,  1,  Spayô,  concis. 

3payyjûXXa3a,  XLI,  3. 

Spoyéiuç,  X,  2,  vers  7  de  l'ode  de  Sappho, 
dial.  éol.  pour  Spayéiuç. 

pudôc,  XXXV,  4,  fat  pj&oj,  Plut. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  L0NG1N. 


àtpuvai,  P.  1,  4,  7,  act.  négliger,  omettre. 

oûptxvtlo^at,  P-  H,  1,  àsîxoto. 

à^p'.rrâvai,  P.  Il,  1,   à-OTraîïjv.  P-   III,  1, 

à.zzz-ry.Lv'u.  R.  29,  àcpîjrdaiv  àXX^Xtuv. 
àïopîCstv,  R.  13,  déterminer,  fixer. 
G^popu.Tj,  P.  III,  1.  R.  34,  3px/eî<z  à^opuorj. 

—  au  plur.  R.  5,  àtpoouai  tû>v  Xôywv,  et 

ailleurs. 
àyâptaToç,  R.  31. 
àyjhjSûv,  R.  20. 
àypîîoj,  R.  21,  oùx  àypîîov. 
âypTjSTo;,  L.  XVII. 

B. 

BaSiCîiv,  P-  L  6,  3.  ast  îyvti. 
3iXXï3&at,  R.  5.  ' 

,3âp3apo;,  R.  2,  au  plur. 
3iîavo;,  E-  3,  au  plur. 


BaaiXsâc  ô  TJpio;,  P.  I,  8.  Basilée  de  Tyr 
ou  Porphyre. 

Sâaiç,  L.  XII,  3,  3âuî(ov  uJvTav.ç,  assem- 
blage de  sons. 

Sacpin,  E.  17,  teinte,  s.  fig. 

3ÉXo;,  R.  5. 

SfATIJTOÇ,  E.   13. 

Staioç,  L.  XXI. 

8t3Xtov,  P.  I,  4,  5.  P.  II,  1 .  R.  27,  dans  tous 

ces  passages  au  plur. 
Su],  P.  XIV,  3(tj  'HpaxXetï). 
SXeusiv,  R.  32. 

jîoûXea&ai,  R.  33,  SoJXoj.— E.  2. 
J3oâXïpiç,  P.  111,  3. 
Spayuvstv,  L.  XI II,  1,  3payjvôp.îvov. 
jjpayûç,  L.  XII,  5,  bref  dans  les  syllabes. 

R.  27,  èv  ppayuTciTotî.  R.  28,  compar.  R. 

34,  Spayeîa  à^popu^. 
3o>p.ôç,  R.  29. 


392 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


r 


raùpoç,VII,2.  Plut,  de  Sup.  c.  3,  Fab.  c.  19, 

M.  541  D.  v.  Wytt.  An.  ad  Plut.  M.  p. 

128  E. 
yeitviàv,  XXXVII,  1.  Plut.  fr. 
yeXâïç,  X,  2,  cit.  de  Sappho,  éol   pour  ye- 

Xàv. 
veXâsdat,  Fil,  2. 

yeXoîOî,  XXXIV,  3.  XXXVIII,  5.  PI.  Plut. 
yéXwç,  XXXIV,   3.  XXXVIII,   5,    définition 

du  rire. 
YÉuietv,  XL,  3.  cit.  d'Euripide, 
yevvoùoç,  VIN,  1,  4.  IX,  1.  XXXII,  4.  XL,  4. 

—  au  plur.  XV,  8,  ol  yevvaîot,  iron.  Plut. 

M. 856. 
yevvàv,  VII,  2,  met.  XVIII,  2,  XLIV,  7,  1 1 . 

— 'ysvvàa&ai,  II,  1.  V.  XXXVIII,  4.  XLIII, 

2.  PI.  Plut. 
YévvTjwa,  XLIV,  7.  PI. 

Y£VVY]TtXOÇ,  XV,   1.    Plut. 

yÉvoç,  XXII,  3,  espèce,  sorte.  —  XXIII,  i, 
genre  gramm.  XXXV,  4.  leç.  inc. 

v«,  IX,  4.  XIII,  2. 

yrjyevïjç,  XXXV,  4,  leç.  inc.  PI.  Plut. 

yïjpaç,  IX,  11,  14. 

Yivea&ai,  IX,  3.  X,  1,  3.  XI,  2.  XVI,  2.  XXV, 
XXXIII,  2.  XXXVIII,  3.  —  XL,  1.  XLIV, 
1 ,  4, 8.  — ysvlafrat,  XXXIII,  4.  yévoiT'  âv, 
XXXVI,  4.  yévoixo,  XLIX,  9.  —  yéyovîv, 
XL,  3, 4.  —  yeyôvau.£v,  XXXV,  3. 

ytviûaxeiv,  XI,  2.  XII,  4. 

yXsrfopoç,  X,  6.  XXXIII,  5.  Plut.  M.  874 
C,  etc. 

yXuxÛTïjç,  [XXXIV,  2.]  PI.  Plut. 

yXûaaa,  X,  3. 


yXwTrôxop.ov,  XLIV,  5,  se  trouve  dans  Plut. 

Galba,  c.  16.  —  Josèphe,  Arrien,  Héro- 

dien,  Socrate,  H.  E.  remploient  aussi,  v. 

Lobeck  ad  Phryn.  p.  93. 
yvTJatoç,  XXXIX,  3.  XLIV,  7.  PI.  Plut. 
yvu>pip.o;,  IX,  15.  PI.  Plut. 
youÔoç,  XLI,  2.  PI. 
yovtp.oç,  VIII,  1.  XXXI,  1.  XLIV,  3,  capable 

de  produire,  pur,  naturel.  PI.  Plut.  Cum 

princ.  pbilos.  c.  3. 
Fopyîac,  III,  2. 

yoûv,  XXII,  2.  XXXVIII,  2.  XLIII,  1. 
Ypâcpôiv,  IX,  1 .  XIV,  5.   XXXIV,  3.   XLIV, 

12.  —  ô  Ypâcpwv,  XV.  4.  XXXVI,  3.  — 

ypacpopi£va  (ta),  XIV,  2. 
Y'Jtxvoùv,  IX,  6.  Yuavoûusvoî  tâotapo;.  PI. 

Plut. 
Y'Jvar/wvtTtç,  XXXII,  5,  ne  se  lit  pas  dans 

Platon.  Plut. 
yj'i,  III,  2,  yûiisç  ep-^'j^oiTckpoi,  citation  de 

Gorgias. 


Aainôvioç,   IX,  5,   8.   XIII,   2.  XXXIII,  5. 

XXXV,  2.  PI.  Plut.  fréq. 
8atp.ovûuç,  XLIII,  I,  PI.  Plut.  M.  108  D. 
Sâxpuov,  IX,  7.  Sâxpoa.  PI.  Plut. 
Saxt'jXtxôç,  XXXIX,  4,  S.  p''j^u.ôç. 
Sâuavoç,  XLIV,  11,  leç.  conj.  Plut.  M.  624 

D,  s.  phys.  épuisant,  absorbant  ;  d'autres 

lisent  Sauavûiv  avec  les  mss. 
Se,  II,  2,  ouxto  Se.  XL,  2,  [xyj-ote  8é. 
SeixvJvat,  IX,  14,  îva  8eî£atui. 
SeiXoç,H,  1.  PI.  Plut. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  L0NG1N. 


Fettcuv,  R.  1. 

ysvsoiç,  P.  III,  1. 

yevtxoç,  R.  10.  E.  4,  yevtxâ,  yEvixcÔTaxa,  leç. 

inc. 
yEvvàv,  P.  III,  2. 
yévoç,  L.  XII,  11,  opp.  à  eiSoç,  espèce.  R. 

19. —au plur.  R.  9.  E.  6. 
yeÛE<j&<xi,  L.  XII,  9,  yîyeupivoiç.  R.  8. 
ytvea&ai,  P.  I,  2.  L.  XII,  7.  R.  1 1,  34.  E.  5. 
yXÎY_e<J&at,  R.  32. 
Yvu)[xï],R.  17,  31.  E.  13,  16. 
yvwpiixoç,  E.  5. 
yvwpîCsafrat,  P.  I,  5. 
yvojpifAo;,  P.  I,  2,  4,  disciple.  R.  25,  sup. 

E.  5. 
yvwptp.(oc,  R.  20.  Ruhnken  lit  yovtp.(oî. 
yvwpiajAa,  R.  22. 
yvwat;,  R.  24. 
yvwaTOC,  R.  20,  tô  yvwoxov. 
yvcuijxwç,  R.  20. 
yoYjTîîa,  R.  31. 


yoYjxsûeiv,  R.  20. 

yovslî,  P.  I,  1,  â[J.a  yovîùotv. 

yovtpioç,  L.  XXI,  à;  yovtp-oî  à  'ApiaxetSïjç, 

fertile,  fécond. 
Topyiac,  P.  I,  3,  le  Gorgias  de  Platon. 
yoûv,  L.  XII,  5  et  ailleurs. 
YP<xp.p.a,  R.  22.  plur. 
ypriccpstv,  P.  I,  5.  P.  II,  2.  P.  I,  6,  ol  ypâ^av- 

tï;.    R.  3,  ypâtpeafrat. 
ypaipeû;,  P.  Il,  2. 
yop.vôç,  R.  5. 

A. 

Aa'.jAwv,  P.  I  3.  Il  est  question  de  l'écrit  du 
philosophe  Origène,  nept  Souuôvcov. 

Saxt'jXtxoç,  L.  XI. 

SâxxuXo,-,  L.  XII,  4,  le  doigt.  L.  XII,  14, 
dactyle. 

8ÉTJOIÇ,  P.  XX. 

Ssîyp-a,  R.  25,  26. 

Sêixvje'.v,  R.  5,  R.  Il,  Sî'.xvjiov-SsÎxvjî. 

SstxTixoç,  E.  5. 


TABLE  Dl  TRAITÉ  DL  SUBLIME. 


393 


fetv,  I\,  3.  XIII,  2.  XVI,  1,2.  XXII,  2.  XXIII, 

4.  XXXII,  3.  —  iXirou  5ùou  Sslv,  XIX,  1 . 

XXXII,  8.  —  |t«aôi)  8»t,  XXV,  1.  -  3îov, 

XLIU,  3.  PI.  Plut, 
tovéç,  IX,  5.    X,  4,  6,  horrible    —  X,  I. 

XXII.  3,  habile.  —  àj-vi;  -rpi,  XXIX,  I. 

XLIV,  2  — XV,  8,  Sîivà  itotojuîvoî,  cit. 

d'Hécatée.  —  XLUI,  1,  puissant,  efficace. 
8«vÔttjç.   XII,    4.  XXXIV,   4,   véhémence, 

énergie. 
Sîivojv,  III,  I,  MnvttTOC  Plut.  Péricl.  28, 

Mtvttaou. 
îeîvœai;,  Ûi  -•  Wi  *,  mot  rare.  PI.  Plut. 
fcta&at,  XIV,  |.   XVI,.  3.  XXXIII,  I,  Sjou-s- 

vov  -Seopivo'j;,  -  Sïôusva. 
Uxa,  IV,  2.  IX,  14,  8r/  jjuipac 
SWCttv,  XLIV,  9.  Plut,  fréq.'v.  W'vtt.Anim. 

ad  Plut.  M.  92  D. 
8£xa3[iôî,  XLIV,  9.  Plut.  fréq. 
SiXxo;,  IV,  6,  cit.  de  Platon.  Plut. 
Sévîpoc,  XXXVI,  2,  poet. 
foovtwç,  XLII,  I.  PI.  Plut.  M.  220  F. 
MÔ«,  X,  4.  XXII,  2.  PL  Plut. 
Icntoc,  XL,  I,  Isapù  xj^;  àpuov!a;  KtatxJUt- 

ourva. — XLIV,  5,  ôzzx'iï  Rtptxtiurvo;. 

—  au  plur.  IX,  7,  Zizu-%. 
ScnutTnptOv,  XLIV,  5.  8.  'ijyfj;.  PL  s.  fig. 

Plut. 

8 

OîJTîpo;,    ajv.mii,    a.  xo    ôej-îpov,  moins 
important.  PL  Plut.  —  I,  1,  s.  pr.  —  II, 

3,uiYt3TGv  uiv...  oîJtsoov  8î. —  VIII,  1, 

TtpÙKOV     [AîV...     Sc'JTîpOV      Ô£.  — '   IX,      15, 

Muvipou  oî  tvtxa. 
ttgM&at,  XI,  I.  XXIII,  4,  admettre. 
Zrh  XVI,  1,  xal  8>j  8ié;iuev.  —   XLIV,  5, 

■av\  xotvov  8l^  xtç. 


oîutiot^ç,  XLIV,  7,  s.  fig. 
Oî-jTîpo;,   XXXIII,    3.  xo    8eJ-îpov, 


8£8Tj).«up.£va.  PL  Plut. 
8rjuiojpYîîv,  XL1 II,  5.  Plut. 
8T)àtoJpyTjuia,  XIII,  4.  Plut.  Plut.  De  S.  N. 

V.  c.'  10.'  Diod.  Sic.  Dion.  liai. 
fauoxpana,  XLIV,  1.  PL  Plut. 
StytOC,  XXVII,  2.  PL  Plut. 
Ayjuoi&Évïto;,  XXXIV,  2. 
Aï]'j.o3t}îvr/oç,  XII,  5. 
ATmoa&évijç,  XII,  4.  XXII,  3.  XXXII,  1.  il, 

XXXIV,  2,  3,  4.  Exemples  tirés  de   Dém. 

3.  X,  7.  XV,  9.  XVI,  2,  4.  XVII,  2.  XVIII, 

1.  XX,  1,  3.  XXIV,  I.  XXVII,  3.  XXXII, 

2.  XXXVIII,  1.  XXXIX,  4. 
8rvj.6aioî,  XXVIII.  2.  PL  Plut. 
8ï]àci8r);,  XL,  2,  3.  PL  Plut. 

8ià,  avec  le  gén.  marquant  le  moyen.  1. 1,8'.' 
Jjv  xtvwv  piE&ôScuv,  8ià  [l'jpUuv  ôatuv,  8i' 
ôxo\>  xpoi:ov>.  I,  3,  8tà  -ûXîtôvtuv.  VIII, 
1,8ià  ti]£Vijç.  XVI,  2,  Si'  évoç  xoù  op.oxi- 
zoO  ayjrj;j.a-oç,  8ià  xoO  ayïjuaxtauoD.  XVII, 
1,  8iàayK]p.âr(ov.  XIX,  2,  8ià  xû>v  àauvo'i- 
T(uv.  XX,  2,  8tà  xoûxtuv.  XXII,  1,  8tà  xtùv 
ÛTt£p3ax(»v.  XXVII,  3,  8tà  xov>  Tïâ&ouç. 
XXVIII,  1,  8-.à  xdiv  napatfwvwv.  XXX,  I, 
8i  éxaxÉpo'j,  8i'  aOxïj;.  XXXII,  5, 8i'  u»v. 
XXXIII,  4,  si;j.rj  Si'  éviç  ëripo'j.  [XXXIX, 
I,  8iàxù)v  Xo-ftov.]  XXXIX,  3,  Si'  aùtwv 
xoJxwv  xtjXeTv.  XL,  2,  8tà  povov>  xoù  ayv- 
ôeîvai.  XLI,  1,  8tà  xf^ç  ôp.oe'tSeîaç.  — 
marquant  la  place,  le  passage.  IX,  11, 
12,  otà  xrj,-  'OSjjasîa;.  X,  7,  XXII,  4,  8tà 
tiÉcoj.  XXII,  4,  8tà  uaxpoO.  XVI,  4,  8i' 
àacpacXeîaç.  XXVI,  2,  3\à  xûv  xoucuv  à"/£t. 
XXXIII,  5,  S'.à  — âvxcuv  àu.w;j.ï]xov  xo  •no'.ïi- 
p.âxiov. 
Avec  l'ace,  marquant  la  cause:  IV,  2,  3. 
Mil,  4.  XXXIV,  3.  XLIV,  4,  8tà  xojxo. 


oijXo;,   IX,  12,  8*).0;...  <mx£&suû,-.  —  III,  VIII,  4.  XXXIV,  3.  XLIV,  4,  8tà  xojxo. 

4,  7)  SîjXov. —  IV,  2.  SijXov  fâp. —  XXXII,  IV,  4,  8tà  xà  oôxioç  p.ixpoyapfi.  IV,  7,  8tà 

7,  ôijXov  tJStj.  —  XLII,  2,  8ijXov  8i.  —  [ttxpo^u^tav.  V,   8ià  uiav  atxiav,  8tà  xo 


itiauv  TjOT].  ALU,    2,    SllX 

XLIII,  6,  SijXov  û);.  PL  Plut. 
8ï)Xoûv,  XL,  2,  oîîy.atxat.  —  XXXII,  G,  xà 


xaivoaiïO'jSov  ou  xevôouo-jSov.  VII,  1,  8ià 
u.rfaXo-i-jytav.  IX,  2,  8t'  aùxo  uieyocXoopov. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONG1N. 


8eîv,  P.  U,  3.  P.  III,  1,  xà  8Éovxa.  R.  33, 
Ssrjaîiev.  R.  24,  o  j8îv  <zz  8et  ÈTttxT)8e  Ju-a- 
xo;.  R.  26,  où8iv  8îî  àXXo.  E.  18,  8e t.* 

SîivÔî,  R.  2,  23. 

oeîo&ai,  P.  Il,  1.  P.  XV,  Ssôurvo;,  par  be- 
soin. R.  U,  8îf(3îxai. —  R.  23,  8î(yaaxoç 
ôoov  Sîôajvov. 

o£/.xtxi;,  L  XIII,  2.  R.  32. 

otlziU:^  R.  31.  E.  16. 

Sî^ioxtjï,  R.  27,  8-  x^c  yvoVxtj;. 

oeoî,  L-  L  £iî  O'joèv  o£o:. 

8£0£IV,  L.  XII,  8. 

8Épxpov,  L.  XII, 8. 

orîzox^î,  P.  III,  2,  maitre  de  forge,  Vul- 
cain. 

8£jp(,  R.  3. 

8£y£3&at,  P.  I,  4,  préférer,  consentir.  L.  XL 

ofjXo;,  L.  XIV,  1.  R.  11,  22. 


StjXoùv,  R.  5,  33,  indiquer.  R.  20.  E.  2,  ex- 
poser. 

S^Xwaiç,  R.  14,  20. 

8irj;j.ioypYÔc,  P.  XXI,  le  Démiurge,  le  Créa- 
teur. 

ATjuôxptxoc,  P.  I,  2,  5,  philosophe  plato- 
nicien. 

oyio;,  R.  25,  ûu-EÏç  8è  ô  Sf.tio;. 

ATj;xo3Î>£VT];,cité,  L.  XXII.  R  31.  E.  21.  L. 
XII,  4,  indiqué,  R.  39.  —  ô  xpiôtvo;,  L. 
XXII,  surnom  donné  à  Dinarqùe. 

vr,;i.03i£-j£iv,  P.  I,  2.  —  8iMtoouiMn  Xoyo;, 
R.  22.  ' 

8T]7lOU&£V,   P.  II,  3. 

8iâ,  avec  le  gén.  P.  I,  1,  8tà  Yoapf.;.  P.  IL 
«    »  .  «^      _    ....    ♦  ."  .    ' 


3,  8tà  auouSTj;.  P.  VII, 
E.  21,  8tà  itâdT];  àpex^;. 


il 


mi 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


IX,  5,  âtà  ttjv  ynsp^oXÀv.  [IX,  10,  8tà 
Taux'  ctYavaxxwv.]  XI,  2,  otà  TOUYjYopîav. 
XVI,  4.  XXXVI,  2,  Stà  TaùTa.  XVII,  3, 


8taXav&âvo'jaiv  i^p-à;  xa't  Stacîîjyoyat. 
StaXauEiv,   XXXVIII,   5.  Plut.' M.   228   D. 

const.  avec  le  part. 
StaXXaTTuv,  XXVII,  3,  sans  régime.  Plut. 


iià    a'jyyévîiav    x.aî   Xap.iipûTï]Ta.    XXII,      8-aAXaTTuv,  XXVII,  3,  sans  régime.  Plut. 
2,  Si'  îjv  aÎTÎav  tïoveïv  8îÏ.  XXII,  4,  8tà  to     StajMytavetv^HI.S,  8iap.apTav£i.  —XXXII, 
-Xïjdo;.  XXIV,  2,  8ià  tïiv  u.£Tap.6pcp(Maiv.         ^  ôûiï)p.apTï]uivo;  nXârœv.  —  XXXIII,  1, 


-\r\$oz-  XXIV,  2,  8ià  tïjv  p.îxap.6pcpwaiv. 
XXVII,  3,  Scà  tov  ôj-xiv.  XXXIII,  2,  Si' 
auto  to  ^Éy£&oç.  XXXIII,  4,  Si'  àp-ÉXîiav. 
XXXVIII,  2*,  8tà  xrjv  <5HXoTt|i(av.  XXXVIII, 
•>,  S'.à  to  Y'^°'ov-  XLIII,  1,  8tà  to  xaxô- 
3to|j.ov.  XLIV,  3,  8tà  xà  Tipox£tu.£va  £ua- 
ttXa.  XIV,  5,  8ià  tov  Tiîpixît|j.îvov  8îap.ov. 
—  avec  l'inf.  XII,  4,  8ià  to  xat£iv.  XXXII, 
4,  8tà  to  ayv£v&oyatàv.  XXXUI,  2,  8tà  to 
p.T)8ap.rj  Ttapay.tvSuvsùîiv. 

8>.c(3aîv£iv,  XL,  4,  s'étendre,  se  prolonger, 
Plut. 

otaSâXXïiv,  XLIIF,  2,  rendre  suspect,  gâter, 
altérer.  Plut.  Thés.  c.  34.  M.  798  E. 

oiàyvmatç,  VI,  syn.  de  xpîatç.  Plut.  Dé- 
mosth.  c.  I . 

ô'.aYpacpri,  XXXII,  5,  au  plur.  descriptions. 
Plut! 

8ic(8opaTfCî3Î>at,  XIII,  4.  Polyb.  V,  84,  2. 
M.  Ant.  IV,  3. 

8'.a8o)(/),  XII,  4,  xa~à  StaSov^âç.  Plut. 

ôta8pop.r],  XXXII,  5,  ne  se  lit  pas  dans  Pla- 
ton.' Plut. 

ôia&rjxT],  XLIV,  9,  testament.  PI.  Plut. 

otocîpEiv,  H,  2.  VII,  1,  Ta  Strjppiva  syn.  de 
•J'|ï]Xôv.  —  to  8i7jpp.îvov,  animi  elatio. 
Plut.  M.  16»  C. 

oi«'.p£ta&at,  XXIV,  I,  Ta  Snrjpïjpiva. 

oiay.XîiiTîtv,  XVI,  4,  StazsxXof  £v  ôvop.a,  il  a 
dissimulé  le  terme.  Plut.  Ant.  c.  83. 

S'.axXrjpovop.Eta&ai,  XII,  4,  âiz.  Xey. 

oiaxouTîcj&at,  XIX,  2,  Staxîxop.p.£va.  Plut, 
fréq. 

S'.axpijîoyv,  XVI,  i.  PL  Plut. 

o-.aXav&âv£tv,  XVII,  1,  XXXVIII,  3.  PL  Plut. 
M.  961  A,  Xoyot  TcpoçutuTovTeç  tïj  àxoin 


Ta  8tr]aapTin'j.£va.  v.  Wytti  An.  ad  Plut. 
M.  2  G.  PL 

8ta;j.éXXeiv,  XXVII,  2.  Plut. 

Stapivîtv,  XXXIH,  2.  PL  Plut. 

Stâvota,  VII,  3.  XIV,  2.  XX,  2.  XXXV,  3,  mé- 
ditation, pensée.  —  XXXIX,  4,  sens  d'une 
phrase.   PL  Plut. 

SiauavToç,  VII,  4.  Plut. 

Sia-rcaTâa&ai,  II,  1.  VIII,  4.  PL  act.  Plut.  act. 
et  pass. 

SiaTtovôtv,  XIV,  1.  s.  act.  travailler  à  quel- 
que ouvrage.  Plut.  fréq. 

S-.auopetv,  II,  1 .  V.  XXIII,  1,  act.  —XXXIX, 
3,  neut.  douter.  PL  Plut. 

Sia-repé-rcsiv,  XIV,  1.  PL  Plut. 

SiaixT'JTastv,  XXX,  l,mét.  PL  Philon    Plut. 

StâuTOJatç,  XXII,  4,  écroulement,  chute, 
met.  Plut.  M.  800  A.  1125  C. 

Siâitupoç,  XII,  3,  to  StaTC'jpov,  ardeur,  vé- 
hémence. PL  Plut.  M.  82  C.  565  C.  Aie. 
18.  v.  M.  Baehr,  p.  164. 

3iapt&p.EÎv,  XLIII,  6.  PL  Plut. 

SiapiaTsÛEa&at,  XIII,  4,  rivaliser,  ait.  Xéy. 

8tapp.a,  XII,  1.  XL,  2,  leç.  conj.  Plut.  M. 
855  C.  v.  Wytt.  An.  ad  Plut.  M.  165  C. 

SiapîiâCstv,  XII,  4.  PL  Plut.  fréq. 

Sîapaiç,  VIII,  1,  syn.  de  8îapu.a. 

Siaowpeïv,  XLIV,  1.  PL  Plut. 

Siaauàv,  XXVII,  3.  PL  Plut.  Demosth.  6. 

Stâa-aatî,  IX,  6.  PL  Plut.  fréq. 

SiâaTYiu.a,  IX,  4,  5,  intervalle,  distance.  PL 
Plut.  —  XL,  2,  oyxoç  7.a\  SiâaTTjaa.  leç. 
dout. 

otaaûpstv,  XXXII,  7,  obtrectare.  Polyb.  Plut. 
M.  803  C,  etc. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


O'.a$atv6p.£vov,  IL  23. 

ota^âXXea&at,  R.  13.  npârp-aTa  8taj3îj3Xii]p.É- 
va,  affaires  décriées,  débattues.  On  pro- 
pose de  lire  :  Sia^ormÉva.  —  R.  15, 
Sia^î^Xr^Tj,  tu  seras  maljugé,  condamné. 

otaSXé-rcstv,  R.  9.  E.  6. 

8tâ8ovo;,  P-  I,  3. 

otâ&ïatç,  P.  11,3.  — auplur.  R.24,  31.  E.  12. 

o'.aipîTv,  R.  6,  SiaipoOaev.  R.  11,  Stigp^xa- 
aev. 

oiaipeTa&at,  P.  VI.  L.  XII,  11,  SnjjpYjjxévoç, 
S'.aioî&îjvat.  R.  3,  SiatpoûjAîvo;  ^povoc, 
distinction  de  temps,  circonstances.  — 
R.  22,  xaxà.  uipyj  Snjpïjuivot. 

ôtatpsaiç,  R.  8,  9,  12,  17.  E.  13,  division, 
classification. 

otâxEiaftat,  R-  31,  S'.axîîusvoï. 

8iaxo3u£ta&at,  L.  XIV,  1,  8t£X£xÔ3p.Y]T0. 

oiaXérè<j^at,  P.  HI,  3.  R.  31,  33. 


StâXEXTOç,  R.  22. 

8ta]J.apTav£tv,  P.  II,  2,  8tr]u.âpTï]Tai-8nr]p.ap- 
Tïip.îva,  écrits  altérés  par  les  copistes. 

8tap.£Tp£îv,  R.  18. 

otavoEtv,  R.  25. 

Siâvoia,  P.  I,  4,  5,  méditations,  doctrines. 
R.  1 8,  29,  pensée  exprimée  par  l'orateur, 
sens  de  la  phrase. 

8iaTtXaTT£tv,  R.  31,  met.  à  propos  de  l'ac- 
tion, du  débit  de  l'orateur. 

8tauX£X£tv,  E.  1 7,  entrelacer. 

S'.arcovîta&ai,  R.  18,  È^pyâaaio  xal  8tauo- 

'     vrjaaio  £(ç  to  àxptj3É3TaTOv.  —  E.  19,  8ta- 

TT£UOVr]Tat. 

8iapOpoyv,R.  13,  expliquer. 

otâp&pwatç,  P.  I,  5,  explication,  aacp£"îp<7. 

Jtapx^ç,  P.  III,  3,  8tapx£ïî  au  plur. 
8tasrpÉcp£iv,  P.  XIV,  8.  ttjv  tppâa'.v. 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


395 


Giasyptii;,  XXXIV,    2.  XXXVIII,  6,  ta-:i- 

v&TTjtoc  a-jçijotç.  Diod.  Sic. 
hatîfttadat,  IX,  10,  appliquer  à.  — XIV,  2, 

être  dispose.  —  PI.  XXXIV,  2,  arranger. 

PI.  Plut. 
tuttthuMiCi  JUt,  1,  action  mise  en  scène,  v. 

Quint.  I.  O.  IX,  2,  41.  Plut.  s.   pr.   M. 

347,  C. 
hmrfa  XXXV,  4.  Plut.  Ant.  47. 
StctMpttv,  XI,  3,  différer.  XLIII,  i,prodcsse. 

Hesychius,  dvrixEi,  ovtuçépet.   Plut.  Cœs. 

65. 
taffclMtv.  XLIV,  6.  PI.  Plut. 
v.ai&oiii,  XLIV,  8,  9.  PI.  Plut. 
itOfOpo,  XXXV,  1,  PI.  Plut. 
oiasopEîv,  I,  4,  disperser,  en  parlant  de  la 

foudre.  Plut.  M.  434  C.  v.  Wytt.  Anim. 

ad  Plut.  M.  p.  127  F. 
otiïopo;,  VU,  4  PI.  Plut. 
oitxyaXàv,  XXXIX,  4.  Xén. 
'j'.ift.iA*-.'.'i,  XXIX,  1.  PI. 
Si&âoxctv,  XVI,  4.  —  XXIV,  1.  8.8piua,  cit. 

d'Hérodote. 
Sttoxtôc  n,  I. 

O'.Sôvat,  XXVII,  2,  permettre. 
û'.sX&îîv,  XLIV,  2,  leç.  dout.  Pearce  propo- 
sait o'.aÀ&îïv,  mot  qui  n'est  pas  grec.  v. 

Siw&îîv. 
oiEîuvai,  XVI,  1.  XXX,  1,  exposer,  racon- 
ter. PI.  Plut. 
S-.ssoSe-Jeiv,  XXXIV,  2.  Sext.  Emp.  Simpl. 

Plut,  se  sert  du  mot  8u£o8txôç,  Fab.  16, 

et  de  Sts'oSoj. 
SiT)ïîïaOat,  IX,  14.  XXVII,  1.  PL  Plut. 

^lî3TTîFattx^;'  '^'  ^'  au  SUJ et  de  l'Odyssée. 

—  Plut.  M.  631  A,  à  propos  de  Nestor. 
8'%Tjct;,  XXV.  XXVII,  t.  PI    Plut. 
Sujxtiv,  XLIV,  9.  PL  Plut. 
Zv.vii'..  XV,  4,  cit.  d'Euripide. 


èuarâvat,  VIII,  2,   SiâorùiTa  G^oj;.  —  XII, 

2,  Siearwja  Tijç  tutteioç,  différant  de  la 
confirmation.  —  XXIV,  1,  SietaTTixei. — 
XXIII,  2,  8iï<JT!Z'J.Evo'.,  cit.  d'un  poëte. 
PI    Plut. 

Stxaio;,  XLIV,  3,  8t/.a(a  Soj/.eîa.  XLIV,  5. 

StxaioTGtTT)  ftauXtta.  XLIV,  9,  n.  plur. 
Stxaîwî,  XXXIII,  1. 
Stxaxrfjptov,  XIV,  2,  met.  Plut.  M.  46  A.  82ti 

A.  met. 
Sixaxrinî,  XX,  2. 

8(xr,v,  I,  4.  XXXII,  4.  Plut.  M.  903  E,  etc. 
8t6,  XV,  10.  Plut. 
Stoixsa&at,  X,  3.  PL 
Siop-aXîCetv,  XXXIII,  4,  mot  rare.  Plut.  Cat. 

maj.  4,  StoiiaXtCovra  P-Évpi  tïj;  tîXsutt;. 

v.  Wytt.  Anim.  ad  Plut.  M.  130  D. 
AtovJatoç,  IV,  3,  ô  rJpavvoç.  —  XXII,  1,  ô 

4>wxaîj;. 
Atôvuaor,  XV,  6. 
SwzEp,  V.  XII,  I.  XVI,  4.  XVII,  1.  XXXV, 

3.  XXXVIII,  1.  XLIV,  3.  PL  Plut. 
5>.op(Csiv,  XI,  3.  PL  Plut.  M.  70  B. 
8to'(jTjp.EÎa,  XV,  7.  Plut.  Galb.  23  M.  664  C. 

au  plur. 
8Ûti,  VII,  1. 

Sto^sTEJEtv,  XXII,  5,  cit.  de  Platon. 
Aïpxï],  XL,  4. 
8taa6ç,  VIII,  1. 

Sto-âCstv,  XXVIII,  1 .  PL  Plut.  M.  62  A. 
ôî'/a,  VIII,  1,  8tya  uâ&O'j;. —  IX,  2,  çpwvrj; 

8.  —  IX,  13,  8.  t^c  ayoSpÔTïjToc.  —  XV. 

5,  8.  o'xto'j.  Plut.  fr. 
St^ôpsiot,  XLI,  1. 
otu)$EÏv,  XLIV,  2,  leçon  de  Manuce,  au  lieu 

de8iEXi>£Îv,  pousser,  exciter,  dans  le  sens 

moral.  PI.  Plut.  s.  pr. 
Aîwv,  IV,  3. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


oiaTstvei&ai.  R.  31. 

otrrîdea&at,  R.  33,  jtert  oixtov...  xarà  to  Ôj- 

aoEtSÉc,  disposer  à  la  pitié,  —  exciter  la 

colère. 
Iutt|>$ti*  P.  L  lP.U,  3. 
Staçcpstv.  P.  I,  3,  5.  v.-  mvtotv,  l'emporter 

en  intelligence.  L.  XII,  3,  i  I .  R.  16,  24, 

différer. 
SuuptÔTttv,  P.  II.  3,  oix-i-rjyî. 
v.aïopi,  L.  XII,  5. 
5i8aaxaXîa,  L.  XII,  5. 
î'.oovat,  R.  3, 1 1,  Soùvat  {rijjyov,  R.  27,  8o9»j- 

vat.  E.   18. 
v:/.:yystv,  P.    1,8. 
S'.î^tévat,  R.    Il,    8tï.v!ot  xà  [t-h    i-ju^âvra, 

syn.  de  xataXojîCotto. 
3'.Ép)(E3&at,  R.  20,    IttXdttv,   exposer,  ra- 
conter. 
ôtTjysîa^at,  R.  14. 
O'.^YTJUOt,  P.  XV. 


8%Tjatç,  R.  14,  E.2.  —  auplur.P.20,R.  13. 

StxiCsiv,  R.  H. 

Stxato;,  L.  XII,  2.  R.  2. 

8txatoaûvTi,  P.  I,  8. 

Sixaîuiî,  P.  III,  3.  R.  30. 

Sixast^ptov,  E.  18,  au  plur. 

Stxaornç,  R.  1,  11,  15,  16,  17,  21,  31,  32. 

E.  9. 
AtôSotoc,  P.   I,  3,   philosophe  platonicien. 

D'autres  lisent  ©eoîo-oçou  0îo8oo).o;. 
SlOÎxTJOlÇ,  R.  13. 

Aiovy3i<z,  R.  3. 


StOIXEp, 


R.  31. 


8'.&T(.  E.  2. 
SiitXâaioç,  R.  28. 
ôtitXoùç,  L.  XIII,  4. 
8ti:o8ta,  L.  XII,  7. 
Sixrôç,  R.  28,  au  plur. 
îtjrpovoç,  !<•  XII,  14, 


39G 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


SoY^a,  XIII,  4,  pi.  tô  t^c  tptXoaocpîa;  Soyo-. 
PI.  Plut. 

Soxeîv,  Vif,  l,86ç£t£v  àyaM.  XXXIX,  4,  toù 
8oxeîv,  s.  ent.  ËvExa.  D'autres  lisent  tu> 
Soxttv.  Ce  verbe  se  rencontre  fréquem- 
ment dans  le  it.  5'A. 

2oxîu.io;,  XXXII,  5,  to  8oy.tu.tov,  cit.  de  Pla- 
ton. Plut. 

8o*a,  XXIV,  2,  ■rcapà  86;av.  —  auplur.  VII, 
1 ,  distinctions. 

8o;oxoit£îv,  XXIII,  2;  d'autres  lisent  8o£o- 
xop/rtelv.  Plut.  Pericl.  5,  M.  791  B. 

Sopucpoptxôç,  XXXII,  3,  cit.  de  Platon. 

Aooucpopoç,  XXXVI,  5,  statue  de  Polyclète. 
'Plut.  M.  820  B. 

SouXayu>Y£Îv,XLIV,  6.  Diod.  Sic.  XII,  24,  s. 
pr.  Chariton.  II,  7,  s.  met.  v.  D'Orville. 

èouXeîa,  XLIV,  3,  3.  PI.  Plut. 

SouXoiuperonç,  IX,  3.  PI.  Plut. 

SoùXoç,  XV,  10.  XLIV,  4.  PI.  Plut. 

8ouXoùa&<u,XV,  9.  PI.  Plut. 

8pàua,  XXXIII,  3.  PI.  Plut.^ 

8pap.aTtxôç,  IX,  13,  opp.  à  SiYjYiju-aTtxôç. 
Plut.  M.  711  C,  en  parlant  des  dialogues 
de  Platon. 

opâaaEa&at,  XLUI,  I,leç.  inc.  D'autres  li- 
sent àpacaou-Évou;.  Hérodote  emploie  dans 
l'endroit  cité  (VII,  190,)  le  part.  îx^pao- 

COuivO'JÇ. 

SpiuOÇ,  XLIV,  1,  8pip.£ïai  xa't  Èv~p£^£ïc  <pû- 
'  dtetç.  PL  Plut  Num.c.  16,  M.  379,  E.  opp. 
les  adj.  àa&£V£tç  et  ay.ay.ot  aux  comp. 
8ptp.ÛT£pot  et  Opaa'JT£pot. 

Spôuoç,  XXI,  2.  PI.  Plut. 

loeîv,  forme  attique  p.  Suoîv.ï,  1,  4.  XV,  M. 

î-ivaiu;,  VIII,  1.  XXXIV,  2,  de  l'éloquence. 
—  XV,  11,  force  physique.— XIII,  2,  in- 
fluence, puissance  divine.  —  XXIII,  2, 
sens,  valeur. 

8Jvaa&at,X,  I.  XII,  I.  XV,  8,  9.  XXXIV,  4. 
XXXVI,  2. 

8uvaoT£Îa,  I,  4.  PL  Plut. 

8-Jveiv,  XVII,  2.  SéSoxs,  se  cacher.  PL  Plut. 

8Jo,  XXXII,  8.  XXXIX,  I,  8ust  ou  fcjàîv. 


SuçSatuovîïv,  IX,  7,  an.  XÉy.  L'auteur  fait 
sans  doute  allusion  au  passage  de  quelque 
poëte. 

8uçt&ft*weoc  VII>  3-  Polyb.  Diod.  Sic. 

SJcxoXoî,  VIII,  3.  XXXIII,  3.  PL  Plut. 

8âçXï)TïToc-VI,  i.  Plut.  M.  426  F. 

toçoep^C,  IV.  3. 

8jccpJ).a/Toc,  III,  3,  superl.  Plut,  de  Adul.  2. 

Swpmua,  XXXIV,  4. 

8(up7)-ôç,   IX,  l.Plut. 

SwpoSoxo;,  XLIV,  9.  PL  v.  Ruhnk.  ad  Tim. 
Lex.  s.  v.  Plut.   M.  819  F. 


E. 


Eàv,  XXXII,  4.  XXXIV,  4.  XLIV,  7,  10,  12. 

èyyiCstv,  XXXIV,  3.  Polyb.  Plut.  V.  930  F. 

Eyyôç,  XXXI,  2.  XXXVI,  1.  XXXVIII,  5,  ta 
ÈYY'Jî  È/aTâaîtuç. 

ÈyY'jTÉoto,  XVII,  3.  PL  Plut. 

rrxaragtoSv,  XLIV,  H.  Plut.  Agis,  17.  M. 
783  D. 

èyxaraXetimv,  VII,  3.  PL  Plut.  fréq. 

ÈyzaTaTâ"Etv,  X,  7.  XLIH,  3.  Synes.  Clem. 
Alex.  Le  ms.  de  Paris  et  celui  de  Colbert 
portent  ÈyxaTaTîTayuÉvo'jç,  comme  va- 
riante de  rpeoia[ùlLiT{tiv<iuc  dans  Dion. 
Haï.  deC.  V.  c.  23.' 

ipcsXeûedtof.,  I,  2.  PL  Dion.  liai.  Plut.  M. 
802  B. 

èyxétpaXov,  XXXVIII,  I.  cit.  de  la  har.  sur 
rilalouèse. 

SY*Xewa&ati  XLIV,  3.  PL  Plut.  M.  426  B. 

£Yy.07trj,  XL!,  5,  mortaise. 

Èyxpûimtv,  XV,  H,  Plut.  M.  H 46  E. 

frpeûjMov,  IX,  1.  XIII,  2.  PL  Plut. 

tY%a>iua<raxôç,  VIII,  3.  Plut.  M.  743  D,  744 
D. 

Èyxtôutov,  VIII,  3,  panégyrique.  XVI,  2,  élo- 
ge. XXXVIII,  2,  z'o  tiûv  Xôycuv  EY^watov, 
en  vantant  ainsi  l'éloquence.  PL  Plut. 

îoacpoc,  VIII,  I.  met.  PI.  s.  pr.  Plut.  met.  M. 
798  C. 

ÉSpatoç,  XL,  4,  É8patov  uîyEÔoç.  PL  Plut. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


oÔYp-a,  L.  XXII,  8oYP-a  àvairôSstxTov.  — P. 

I,  H,  au  plur. 
Soxeîv,  P.  I,  1.  ta  Soxoùvta.  E.  16,  xh  So- 

xoOv.  R.  5,  8ô£stç.  R.  19,  SoxoÎyj. 
8o£a,  P.  I,  8,  opinion.  R.  7,  réputation. — .au 

plur.  R.  9,  distinctions,  E.  20,  opinions. 
8opj,  R.  4. 

Spaat^ptoî,  R.  II.  Plut.  M.  163  C.  etc. 
8pt;j'J;,  R.  32,  u'Jvtovov  xa't  Sptpj  pXénîtv, 

un  regard  fier  et  assuré. 
8pip.0î,  R.  33. 
8Jvap.tç,P.III,  1,  influence.— L.  XII,  14,  8J- 

vaut;  t^c  itoaÔTYjToç.  —  R.  lt,  30.  E.  8, 

utilité  des  exordes  et  des  péroraisons. 
8iv«9&ow,  P.  III,  2,  TnSjvrj&ïi.  L.  XII,  4.  R. 

31,  8âvarai«tçtt(«iv.  —  R- 32.  E.  20. 


Sjo,  R.  28,  8'joïv,  ex  8Jo.  E.    19,  8Jo  pour 

8'joïv. 
8'jçxoXîa,  L.  XX,  SjçxoXia   cpûoeroc,  nature 

ingrate. 


E. 


'EyY'J-:,  P-  I,  6,  Èyyô;  "'• 
.ÈyEtpEiv,  R.  10. 

Èyxa-aatyvJvai,  P.  III,  12. 

EyxXtaiç,  R.  24.  E.  2. 

syxdûtxiov,  R.  31,  itoXXà  xarà  r?,;  8uvduca>c 
TaJTTjç  sîpYjXcv  Èyy.u)p.ta,  Démosthène  van- 
tait beaucoup  la  puissance  du  débit. 

èvyetpîStov,  L.  XII,  10. 

SY7>p£Ïv,  P.  III,  1,3.  R.  16. 


Y  MME  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


397 


è&sXïtv  ou  WXtw,  IV,  0.  XXI,  I.  XXVIH,  3. 

xxxm,   4.  \x\iv,  3.  xxxviii,  j. 

XXXIX,  4. 
è&Cttv,  IX,  10,  v.  n.  avoir  coutume.  Plut. 

M.  29  n. 
Eftoç,  XUV,  3,  au  plur.  PI.  Plut.  M.  238  I). 
ei,  I,  2,  s"  ti  8î]  Soxoj'jiîv.  XXXIII,  4,  ei  uïj, 

eixxi  tià.  XLIV,  2,  et  tir...  iXXà  'jtj.XLIV, 


,'r 


^  o,  et  rt,  <pT]at,  xoOxo  itioxov  axoyio 
eiyî,  I»  4»  puisque,  quippe,  quia. 
îîo£va..,VH,  J.  XXXVIII,  1,£.>:ivat.—  XXXV, 

2,  elâov  au  plur.— XXI,  1,  ebr    XXX,  3, 

(ferai.  XXXIII,  2,  oloa.  XXIII,  1,  pi8&a. 

III,  3,  oùx'  oî8'  oitcu;.  XV,  3,  7,  oùx  oiS' 

ei.  XXXIX,  4,  îa|j.£v.  XXX,  1,  eiSôxa. 
etSoTioit'a,   XVIII,    1,   Strab.   Philon.   Plut. 

empl.  eîSoTOtéu). 
eîSo;,  III,  5.  XXVII,  1.  XIII,  3,  xà  eY  e?- 

8oj;.  XLIII,  6,  eV  etSo-JC,  leç.  conj.  PI. 

Plut.  —  v.  le  mot  ioîct. 
ev8<uXov,  IX,  1,  XXXIX,  3,  e'àwXa  xoù  utuuj- 

uaxa  Tvîi&où;.  Plut.  Mor.  428  D,  436"  l>, 

associe  de  même  eïScoXov  etp.>ju]u.a. 
eioV/.OTtotetv,  XV,  7.  PI.  Plut.  V.  437  A. 
etSwXoiiotia,  XV,  I .  PI. 
eîxalo;.  II,  2.  Plut.  M.  80  B. 
ttxn,VII,i.  XXXIII,  4.  XLIV,  12.  leç.  dout. 

PI.  Philon.  Plut, 
eixovoypaîpetv,  X,  6. 
eixô;,  IX,  3.  XLIV,  3,  xaxà  xô  eixô;. 
eixôxcu;,  III,  5.  PI.  Plut. 
etxu)v,  XXXVII,  1,  au  plur.  image.  PI.  plut. 
elu-apuevï],  XXXVIII,  2.  PI.  Plut, 
elvat,  X,  2,  Sjjljjlev  —  èu-jM,  cit.  de  Sappho. 

UV  Ôtio-j,  XXIII,  2.  — ea&'  5xe,  XXVII,  1, 

XXXVIII,  1. 

eirceïv,XXU,  4.  XXXIV,  2.  — X,  7,  <i>;  eînoi 

■et;.  —  X,  6,  eîxcwv  et  passim. 
etpTjxévat,   XXXVIII,  4,  èpeî;.  —  au  passif, 

XXXIX,  4,  e'pîjxat.  XI,  2,  eipïmévo'J.  — 
XVIII,   1,   p'Tj&év. 

eipTjVï],  XLIV,  6. 

etpxxr],  XLIV,  10.  PI.  Plut.  Arat.  24,  û>;Tiep 
i£  elpxxTj;  XeXypivrj  xij  8jvâp.et  xûv  'Ay.a- 


tmv  ïy  5,  Tt  $oûXoixo  ypu>{iîvo;.  v.  Wytt. 
Anim.  ad  Plut.  SI.  37  C. 

etpuô;,  XXII,  1.  Plut.  M.  885  B.  C.  Philon. 

eipwveia.  XXXIV,  i.  PI.  Plut. 

ei;,  but  physique  ou  moral,  I,  1,  eî;  iroaîjv 
jAeYé^o-j;  èiuâoatv  itpodtYei-  I>  4,  ei;  kh- 
cio...  et;  exaxaatv  ayet.  IX,  10,  ei;  ta 
Tjpunxà  [xeYe&ïj  auvep-Saivet.  ibid.  et;  oùcUv 
yevvaîov  Sta&écôat.  IX.  13,  ôiro^topoûv- 
xo;  ei;eajxôv'Qxeavoù.  IX,  14,  n:<zpe;é£ir)v 
ei;  xaûxa.  XIII,  2,  àitô  TÎJç  [le^aXo^uta;... 
ei;  -à;  tf^â;.  XIII,  3,  àrcô  'Op.7]pixo0 
vifiato;  eî;  aôxov.  XIII,  4,  eî;  not^Tixà; 
CXa;  auve|ip>flvat<  XV,  11,  àuo  xoù  àitoSet- 
xtixoù  irepteXx6p.eda  eî;  xô  èx-rcXïjxxtxôv. 
XVI,  2,  p.e&îaTTju.t  eî;  ûuep^àXXov  û^o;. 
ibid.  xa&ÎTjaiXÔYOV  àXe^if  âp^axov  eî;  (J*j- 
yâ;.  XVIII,  2,  et;  xôSoxeîv  àitaYOv.ibid.  ^ 
et;  éauxôv  èpu)XY]at;.  XXI,  I,  èïouaXiCetv 
eî;  Xeiôxnjxa.  XXIII,  3,  vu&et;  eî;  xà  uXtj- 
8\mtxdL  XXVI,  3,  raî;  ei;écc>xôv  itpo;cp<u- 
v/joeotv.  XXVI I,  1,  eî;  tô  aùxô  àvxtu.e<K- 
oxaxai.  XXVII,  2,  pexa'aivetv  ex  Ttpu>;u>- 
muv  eî;  Tipo;u)-a.  XXVII,  3,  ei;  SJo  Sta- 
OTiâaa;  Tcpô;o>TC!z.  XXVIII,  1,  ei;  xoqxov 
ojvïj^st.  XXXII,  7,  ei;  fiexacpopà;  èxcpepô- 
[xevo;.  XXXV,  2,  ei;  -navin-ppiv,  ei;  jïiov 
èuâyouia.  XXXIX,  1,  a'jv-eXtùv  e!;ro  5ooc< 
ibid. ei;  trjv  Tiapoùoav  ÛTto&eaivupo;~i&é- 
vat. XXXIX,  2,  ei;  èuiaTaatv  (?)  eTiâyouat. 
XXXIX,  3,  ei;  xà;  $v-/àï  izaptiçâfio.  ibid. 
ei;  [Aerojsiav  xa&iaTTjp.t.  XLl,  1,  ei;  ôp- 
Yjrjaiixov  ajvexuiuTovTe;.  XLIV,  7,  ei; 
ijXutav  èX&eîv.  ibid.  ei;  ta;  ^uy_àç  irapa- 
§é-/ea&at.  ibid.   ei;  à;  iuâcttVU. 

tendance  heureuse  ou  fâcheuse,  V,  è-jti- 
çopovei;  xarop&ujaiv.  XII,  2,  ei;  [iéYe&o; 
xiy-j~on.  IX,  4,  ei;  xoù;  cppov7]p.GtTia;  èu- 
iriuTet  rà  ûnepcpuâ.  XVII,  1,  ei;  xatacppô- 
VTjotv  Xa^âvcuv.  XLIV,  4,  ei;  oîxéra;  t:Î- 
•jixeiv.  HI,4,ei;xoùvavxiovTcepttaxi(]|Ai.ibid. 
èitoxeXXet  ei;  p'<ouixôv.  III,  5,  iïapa<pe- 
pop.ai  et;  lîâ&T].  IV,  1,  exTtîitxeiv  ei;  xo 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGLN. 


èôvo;,  P.  I,  1,  e&veot. 

eiSévat,  L.  XII,  13.  — L.  XII,  5,  îaaotv.  R.  2, 
eiSeâ);.  R.  24,  E.  12,  i;  eiSeîev  ôeoi. 

eI8o;,  L.  XII,  7,  U,  opp.  à  ^évo;.  R.  9,  14, 
xax'  eîSo;  ôvop.âCu)v,  indiquant,  spécifiant 
chaque  espèce.  —  R.  33,  eï?o;  Tiaxeiuv, 
moyen  de  persuasion.—  au  plur.  R.  30.  E. 
15,  r.isxecu;  e"8ï].  E.  17,  ^atp^;  itotxiXiQ; 
etSeat,  (ornez  votre  style)  de  figures  de 
teintes  variées.  E.  21,  èv  izâzi  xot;  iî2(9t 
xoù  Xôyo'Ji  dans  toutes  les  parties  du  dis- 
cours. 

eixô;,  E.  3,  x;âvxaxtt)  yévei  eixôxa,  les  preu- 
ves appartiennent  toutes  au  môme  genre. 
—  E.   4,  xà  xûv  ueXXôvxtuv  eixoza,  les 


preuves  qui  concernent  l'avenir,  se  nom- 
ment probabilités.  E.  20,  xà  eixoxot,  les 
choses  vraisemblables. 

eîxôxwç,  L.  XII,  7.  R.  31. 

eixo>v,  P.  XXIV,  image. 

elvat,  R.  24,  etev  uoxâptoi  èxetvot. 

etvexa,  R.  26. 

eÎTietv,  L.  XII,  6. 

eipTjxévot,  P.  III,  3,  eîpi^xasi.  L.  XII,  7, 
etprjxa.  P.  I,  5.  P.  VII.  E.  8,  eipTjuévo;. 
R.  11,  13,25.  E.  18. 

etpinvTi,  R.  3. 

eipojveia,  R.  30.  E.  15. 

ei;,  L.  1.  ei;  où?èv  8éo;.  E.  18.  eî;  Xc*Ptv- 

i:. 


308 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


irai8apiu>SÉaxaxov.  VII,  3,  tÛtixeiv  etç  àuaû- 
êridiv.  IX,  14,  eîç  Xfjpov  xà  psyaXofvri 
tcapaxpsiûExai  IX,  15,  eiçi^&oç  èxXûea&ai. 
XV,  8,  e!ç  Tîâv  xô  àSûvaxov  irpoEXTtîuxov. 
XXXVIII,  1,  eîç  û-iiEvavxiiôastç  àvxutE- 
pttaxaxat.  XXXVIII,  5,  eiç  àutaxîav  èxuî- 
TïTOvra.  XLI1I,  S,  xaxavxâv  eiç  xà  p'uitapâ. 

réunion,  concentration,  X,  1,  sîç  àXXïjXa 
auvofjaat.  X,  3,  eiç  xaùxo  ojvaîpeai;.  X,  6, 
Et;  £ica£.  ibid.  eîç  àXXVjXaç  ao;j.3iaaip.ê- 
voç.  XI,  3,  stç  évôxïjxa  aûvxaçtç.  XV,  H, 
si;  éauxô  itEptazàv.  XXIV,  2,  etç  êv  xt. 
II,  I,  eîç  xe^vtxà  TiapaYYÉXpLaxa  apiv. 
XXII,  4,  sic  àXXôtpuXov  tagtv.  XXXIII,  5, 
eîç  xaùxo  cov&sîç.  XXXIV,  4,  à&poa  sîç 
éa'jxôv  ÉaTiaaî-  XLII,  I,  etç  3pay_ù  a-jvà- 
yïixat.  XLI,  3,  sîç  p.txpâ  ojyxïxou.p.£va. 

/tireur,  I,  2,  £îç  arjv  y^ptv.  XXXVIII,  I, 
eiç  xo  jç  "EXXrjvaç  eùepysaîai. 

opposition,  attaque,  IV,  3,  eîç  Atovù- 
atov  Ypd'JEt.  ibid.  sic  xôv  Aia  8-jças3r^ç. 
XX,  1,  xà  sic  xôv  MeiSÎocv. 
eïç,  X,  5,  ev  àxcô  tcoXàôv.  —  êv  xt,  VII,  4. 
VIII,  I,  2.  X,  1,  3.  XVII,  1 .  XVIII,  2.  XXII, 
4.  XXIV,  2 

eiçàvElV,    XXV.   Plut. 

EÎ^oXin,i:iX,9."XXYIII,  2.  XXXVIII,  2.  Plut. 
804  C. 

stçoSoç,  XLIV,  7.  PI.  Plut.  Drut.  36. 

EÎ;Tipâxxia&at,  XXXII,  4.  pass.  Plut.  act.  M. 
536  1). 

eiçtpèpstv,  XVI,  2,  àrtôSîtÊiv  EtçcpÉpEiv.  v. 
Wytt.  Anim.  ad  Plut.  M.  40  E. 

etxa,  I,  I.  IH,  5,itaque.  XVI,  4.  XX,  3,rfe- 
inde.  XV,  4,  eîfr'  éç^jç.  XXII,  1,  eix' aù&tç. 

e"xe,  XI,  2,  e"te...  etxs.  eîxE...ij. 

eîcoôÉvat,  XXI,  1. 

Èx  ou  Èç,  origine,  III,  1,  ex  xoù  <po3spoù  itpôç 
xo  eùxaxacppovïjxov.  IV,  4,  èx  xfjç  —tuxpâ- 
xooî,  TiaXaiaxoaç.  IX,  3,  èç,  ou  yivExat.  IX, 
6,  Èx  3â&pmv.  IX,  14,  Èx  K-pxTjç.  XXII,  1, 
èx  xoù  xax'  àxoXov>&iav  xexiv7]u.svï]  xâçtç. 
ibid.  Èxxoù  xaxà  epuatv  eîpp.où.  XXIV,  I, 
xà  Èx  xwv  TtXKj&jvxtxûv  etç  xà  Évtxdt.  ibid. 

ÈxXOjv8tTJpT][J.ÉvWV  Etçxà  ^VCD[iÉv<Z.  XXVII, 

2,  u.Exa3atvîtv  Èx  TtpoçwTtcov  ÊÎçupôçwrca. 
XXXV,  4,  Èx  3j&où.  XXXIX,  4,  èx  xtjç  IStaç 
^tôpaçpLsxa&Éç.  XLIII,  3,  èx  xûiv  yèrjXoxÉ- 
pwv  etç  xà  xaueivôxepa  àuoStSpâaxeu 
XLIV,  3,  k~  oVrcaXùiv  çpovTjp-âxtuv.  XLIV, 


IX,  12,  S^Xoç  Èx  iïoXXwv  xe  àXXwv...  xàx 


.Txkjï 

ex  xûv  TiapeuoaEvtov...  ex  xîjç  à/ïj&staç- 
XXII,  3,  Èx  xoù'ù~ep3i3âCsiv.  XXVIII,  2, 
èx  X7jç  TteptîppàoEwç.  XXXI,  1,  Èx  xoù  xot- 
voù  pîo'j.  XLIV,  9,  èx  xoù  navxôç  xepSat- 

VE'.V. 

manière,  I,  4,  i~  évôç...  Èx  8-jsTv.  II,  2,  Èx 
TiavTiç.VIII,  3.  XXXIII,  1,  g  àitavxoç. 
III,  4,  è?  oXouou  è|6Xoj.  XVIII,  2,  Èx  xoù 
irapâ^pTjîJLa.  XVIII,  2.  XXII,  3,  èç  Ùt:o- 
YÛoj.  XXIX,  2,  Èx  Tïapev^xTjç.  XXXIV,  2, 

EX  ItîpiXXOÙ. 

êxaaxoç,  XV,  3.  XXXVI,  2,  4.  XXXVIII,  1. 

éxàato-E,  X,  1.  XXII,  1.  XXXIX,  3.  XLIV, 
3.  PI.  Plut. 

'Exaxatoç,  XXVII,  2. 

èx3atveiv,  XXXV,  3,  franchise.  XLIV,  3,  de- 
venir enfin.  Eurip.  Med.  229.  PI.  Plut. 

Èx3oXtj,  XXXIII,  5,  verve,  suiv.  les  mss.  PI. 
Plut.  s.  pr. 

êxYOvot,  XLIV,  7  PI.  Plut. 

èxéi,  XVI,  2,  3. 

èxeîvoç,  XXIII,   2,   absol.   XXXVII,    Èxeivtj. 

XLIV,  1,  ÈXEÎVO   p-ÉvXOt  XoiTtûV. 

ÈxEÎae,  XXII,  1,  xrj5s  xàxEtaE. 
èx&ajaâCsiv,  L1V,  8,  mot  rare.  Dion.  Hal. 

Thùc.  Jud.  c.  34. 
èx&etâÇeiv,  XLIV,  7.  Plut.  fréq.  Luc.  Tox.  2. 
èxxa&atpEtv,  X,  7.  Plut.  M.  64  F.  l'emploie 

dans  un  sens  particulier,  v.  Wytt.  Anim. 

ad  h.  1. 
èxXau.3âvstv,  X,  3,  choisir.  Plut.  31.  520  A. 
èxXÈYEiv,    X,    1,  xà  èxXsXEYp-eva.  XIII,    3. 

XXXVI,  2.  PI.  Plut.  M.  520  A. 
ÈxXetTcetv,  I,  2,  xà  ÈxXEXet;A|JiÈva.  PL  Plut. 
èxXoY?),  YI^'  '*  ^X>  1,  èxXoYrj  ovofiâxtuv. 

—  X,  1,  èxXoY>]  XTjULaâxwv.  PI.  Plut. 
èxXûeo&at,   IX,   15,    dégénérer,   s'affaiblir. 

Plut. 
èxp.GtYEtov,  XXXII,  5,  mot  employé  par  Pla- 
ton, introduit  dans  le  texte  du  tc.  u.  à  la 

place  de  p.aYsïov. 
èxu.av&iveiv,  II,  3,  èxaa&eïv.    PI.   Plut.  M. 

579  A. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONG1N. 


Etç§éy(Ea&<X!,  L.  XII,  3. 
Etçtévat,  R.  24,  etçetot. 
etçtpepetv,  K.  22,  aauxôv  où  ôi^aetç  oùôÈ  ttç- 

oÎoeiç  tStov  vôp-ov. 
eicu&Êvai,  P.  II,  2.  V.  XIX.  H.  12,  29. 
Éxàxspoç,  E.  20,  sic  Éxâxîpa. 
Èx3oXi^,  R.  27,  èxSoXtj  xoù  XÔyoj,  dévelop- 


pement, exposition. 
ÈxxXï]oîa,  R.  2. 
ÈxXeÎtieiv,  R.  25,  ÈxXÈXEtTzxat. 
ÈxXoy^,  P-  XI,  èxXoy^  xûv  êvoaàxtuv,  choix 

des  mots. 
txXuttv,  R.   ll,XTjv  ôpYTjv   xàiv  SixotCovxcuv, 

dissiper,  apaiser  la  colère  des  juges. 


TABLE  DL  THAITÉ  1)1   SUBLIME. 


399 


Îxojï'.o;,  XXX11I,  4,  Éxoûaia   àiLapTr.u.a.ta. 

PL  Plut.  " 

ùeicâdcta,    XXXVIII,   3,   Sx.  ).f-.    suiv.  le 

Thés.  II.  St.   Plut,    emploie  quelquefois 

èrrca&nç. 
ùulitTîtv,  IV,  I.  XIX,  1.  XXXVIII,  5,delabi, 

s.  fig.  se  laisser  tomber  dans  une  faute. 

PL  Plut. 
èxit).T]/7i7.o;,  XV,  II.  Diod.  Sic.  Polyb.Plut. 

bis. 
■■/.-/.T];t;,;i,4."XV,2.  PI.  Plut. 
mhXï|?oOv,  XL,  I.  1M.  Plut. 
kxicXnrrnv,  XII,  5.  XXII,  4.   èxitXttrceo&ai. 

\\\V,    i.  PI.  Plut. 

i/.-v:;v.  VIII,  4,  leç.  inc. 

c/.-ovîT.v,  XLIII,  2,  cit.  de  Théopompe. 

txiroua,  XLIII,  S.  PI.  Plut. 

îxotsaïc  L  4.  XXXVIII,  5.  Plut. 

ixcd&nY,  XL1I,2.  Kurip.  Luc.  v.  Thom.  Mag. 

îxTt&Évat,  XXXVI 11,  2,  présenter,  énoncer. 
Plut. 

êVri|Aàv,XLlV,  7.  PI.  Philon    Plut.  M.  880  C. 

ixrpOYCMCiv,  XV,  3.  Polyb.  Luc. —  Plut,  em- 
ploie Tpaytooîtv,  i-'-oaywôilv  dans  le 
même  sens  :  exprimer  d'une  manière 
pompeuse. 

èxTfûjS'.v.  XLIV,  3,  met.  les  exemples  en 
s'ont  rares,  v.  Wvtt.  Anim.  ad  Plut.  M. 
13  A. 

twpaîvctv,  IX,  9,'  exprimer.  PL  Plut.  M. 
J 1 1.  F.  On  trouve  plus  souvent  dans  ce 
seus  Èuœaîvîtv.  v.  Wytt.  An.  ad  Plut.  M. 
104B. 

èx<f3rîv£3i)a'.,  I,   4,  éclater,  briller.  PL  Plut. 

iz^é^îiv,  XIX,  2,  iÇnvrpctv,  expressit.  — 
IX,  3,  ïU''";y.t'r^gignere.  —  I,  4,  è;svî- 
X&Év,  quod  erupit.  — ■  XXXII,  7,  èx;psp&- 
uevo;,  prolapsus.  PL  Plut. 

«M<W  V,  XVII,  2.  PL  Plut. 

HoAtoetcR.  XII,  3  met.  Plut.  M.  766  A. 

sxçpojv,  XXXIX,  2.  PL  Plut. 

ExouXoç,  XV,  8,  étrange,  hors  de  propos. 
Plut.  Brut.  56,  etc. 


«ytuveîv,  XV,  6.  XVI,  2.  Plut. 

ÈXaTTov,lI.  3.  XVI,  2.-  ToJXarrov. XXXVIII, 

6.  XXXIX,  4. 
c/.à—oma,  XXXII,  8.  Plut. 
îXotJvî'î&at,  XXXII,  1,  ta  Ttâ&Ti  èXaûvexai. 

PL  Plut. 
ÈXi/iato;,  XXXVI,  2.  XLIV,  12,  leç.  conj. 
èX£yx-txô;,  IV,  1.  ÈXeYXTtxiÔTatTOç,  sévère.  PL 

Plut.  Per.  4,  M.  152  C,  999  F. 
èXÉy^Eiv,  XXXVI,  1,  arguere.  II,  2,  èXey- 

y&ijBïa&at.  PL  Plut. 
êXfiyyo;,  XXXII,  4,  recherche,  examen.  PL 

Plut. 
èXeu&cpîa,  XXI,  2.  XLIV,  2.  PL  Plut. 
èXeû&epoç,  XV,  10.  XLIV,  3,  9.  PL  Plut. 
"EXXdç,  XVI,  2. 

"EXXtjv,  XII,  4.  XV,  7.  XXXVIII,  2. 
èa^aivîiv,  XLIV,  7.  sens  pr.  eiç.  PL  Plut. 
ipjtàXXsiv,  XXII,  4.  PL  Plut. 
tpptftâCttv,  XIII,   4,  èu-^i^âaat,   leç.    conj. 
'  pour  ÈTtaxuâoat.  PL  Plut. 
tppoXî),  XX,  3,  assaut. —  XXXIII,  5,  inspi- 
'  ration.  —  XXVII,     1,   leç.  conj.  accès. 

Plut.  s.  pr.  et  met. 
èu.j3ptd7jç,  IX,  3,  èu^pt&cï;  Ëvvotai,  idées  gra- 
ves et  profondes.  Plut.  Alex.  4,  <pp6vii]u.a 

èaj3pi&£î  xott  tJLEyaXoiuyov,  et  ailleurs. 
èu/rca&rjç,  VIII,  4.  xb  Èurca&î;,  équivaLàro 

itâ»oç.  XV,  9.  XXIV',  2,  leç.  inc.  XXVII, 

5.  —  comp.  XXVI,  3.  Plut.  fréq. 
iu*aXcv,Vin,  2,  3.  XX,  3.  XXXIX,  4.XLII, 
'  2.  XLIII,  3.  PL  Plut, 
èuuetpîa,  I,  4.  PL  Plut. 
ëjiuîtpo;,  VII,  3.  PL  Plut. 
Èu-rcEptéyEiv,  VIII,  1 ,  ta  èpticepieyôpieva.  Plut. 

Galb.  25,  M.  731  E.  742  F. 
èp.iÛT;7£iv,  IX,  4,  c";  riva,  se  présenter  à 

l'esprit.  PL  Plut. 
éui;X£(o;,  XXVI,  3.  PL  Plut.  M.  113  A. 
è;i-v£(v,  XV,  2,  èu.TTvrjo&£tç. —  VIII,  4,  èu.- 

tîvéov,  leç.  conj.  PL  Plut. 


TABLE  DES  FBAGMENTS  DE  LOXG1N. 


èxTttiiTEiv,  R.  2<>,  £/.7t.  -r?};  (Tjvyjôo'jç  yiôpa;. 

£XT£(v:tv,  L.  XII,  3. 

ÈxT£Xeïo&at,  R.  29,  K.  5,  ÈxTE-reXeouivov  èv- 

ôup.T]p.a. 
èxtÔc,  P.  XXII.  R.  7,  ta  fccréç,  synonyme  de 

ypmutxcL 
Êxcuv,  P.  I,  4.  R.  6. 
ÈXaTxojv,  R.  1 1 ,  atténuer  les  faits. 
tXaûvtw,  R.  31,  £)..  toM  Sixamnv'. 
iXigtotoc,  Kl»,  28.  E.  13. 
ÈXrpmxéc,  E.  •">,  argument  de  réfutation. 
:).i  /î'.v.  R.  H,  convaincre. 
sXrrcoç,  L.  XII,  12,  blâme,  critique.  R.  32, 

preuves. 

ÎXxwv,  l.  xii.-.ï. 

iXXrâcttv,  P.  XVIII,  tXXcvKttv  oîiTa'.  vin  Xi- 
;-v.  pense  qu'il  y  a  une  ellipse  dans  la 


phrase.  R.  20,  u.y]5èv  tXXti-KSlv  tf);  aepô- 
tk)-oc,  ne  rien  négliger  de  ce  qui  contri- 
bue à  la  noblesse  du  style. 

ËXXei-}i;,  H.  20. 

'EXXtjvtxo;,  L.  XXII,  <ppivï]p.a'EXXï)vixov. 
',;.  P.  Il,  3,  èXXoYtatÙTa-oç. 

£u,j3aiv£tv,  R.  27,  èjA^àç  "yv£at. 

èu^oXïj,  R.  15,  al  Twv  itpoot|«u>v  èp.$oXas 
l'insertion  des  exordes. 

Ëu^payjj,  R.  23. 

IftUtpftC,  L-  XIV,  2. 

lp.RaXtv,  R.  24. 

Èanepuyeiv,  R.  10,  rà  è;.rnEpiE/Gp.£va  syn. 
ou  glose  de  à;Acp taHrjT0 'Jj^s^a.  Cependant 
ce  sens  n'est  pas  indiqué  dans  le  Thés. 
IL  Steph.  éd.  Didot. 


400 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


suitoSiCeiv,  XIX,  2.  XXI,  2.  PI.  Plut.  act. 
'  M.  48  D.  pass.  M.  1056  E. 

ep.Ttpaxxoç,  XI,  2.  XV,  8,  to  èWpaxTov,  ef- 
fet.—  XVIII,  1,  comp.  Plut.  Sertor.  4,  em- 
ploie ètrrcpâxxiuç. 

È[Aiïpï]a[ioç,  XII,  4,  Plut. 

ép.Tipo;ôsv,  XIII,  2.  XXII,  2.  PI.  Plut. 

èp.<pavtaxixôç,  XXXI,  1 .  Plut,  emploie  èp.<f  a- 

Vt£EtV. 

èp/fautç,  XIX,  2.  Plut.  Alex.  I.  M.  19  A.  etc. 

èu/pèpEtv,  X,  1.  XII,  2,  xà  ep.cep6p.sva,  dé- 
tails, circonstances,  mot  rare.  Erotian. 
Hierocl.  de  Provid. 

èu;ppoupoç,XLIV,  4,  xo  ep/ppo'jpov.mét.  Plut. 
V.  295  A.  374  C. 

éuLtppwv,  VII,  3.  PI.  Plut.  fréq. 

èp.œûstv,  XXXV,  2,  faire  naître. —  V.èucpûexat 
Stà  p-îav  aîxîav.  PI.  Plut.  De  adul.  2. 

£p.<puToç,  XXXIX,  3,  gjjicp.  àv&pu>iroiç  Xôyo^. 
PL  Plut. 

îu-'^uXo;,  NI,  2,  YÛitsç  ep/J^ot  Ttkpot,  cit. 
de  Gorgias.  —  XXXIV,  4,  eu/to-ya  Ttâ&Ti. 
PI.  Plut. 

èv,  marquant  le  lieu,  IX,  5,  èv  xoauw.  XII, 
1,  èv  vÔTjaaxt  év(.  XIV,  2,  èv  TïjXtxo'jTOtç 
■ijpwot.  XVI,  2,  4,  èv  Mapa&ûvt.  XXXVIII, 
o,  èv  StxeXta.  XXXVIII,  4,  èv  Ospaoïtû- 
Xatç.  XLIII,  5,  èv  ïjaïv.  ibïd.  èv  Ttpoçwum. 
XL1V,  3,  èv  Taïç  TtoXtTstaiç.  En  parlant 
des  écrits  :   IV,  4,    èv  ttj  Aaxs5atp.ovî(Dv 


xoï  v(ù.  XXXIII,  2,  èv  toïç  àyav  •tcXoûtoiç. 

XXXIII,  5,  èv  t<ù  vXacp'joqï.  XXXVI,  4, 
tè  èv  ô-rcîpovjj.  XXXVIII, .),  vèXtuç  rcâS-oç 
èv  7)Sovïj.  XLIV,  9,  èv  ttj  8iacp$opa. 

L'espèce,  II,  2.  III,  5,  èv  xoïç  Tta&Tjxixoïç. 
III,  1,  èv  xpay«)5(a.  VII,  1,  èv  'ROUjp.as'. 
IX.  13,  èv  xoïç  p.u&û>§sat  TiXâvotç.  IX,  15, 
èv  toïç  auyYpacpîùai  xat  itotTjxaïç.  XII,  4, 
èv  toïç  p.£Y£&îat,  -  èv  G'-Lît,  -  èv  yjjst. 
XII,  5,  èv  xcxïç  osivwasai.  XIV,  1,  èv  îaxo- 
pîa  8oux'j5(5t]ç.  XV.  2,  èv  TtotTjaet,  -  èv  X6- 
yotç.  XVII,  3,  -rcapâXXïjXa  èv  ypu>p.aat.  XXII, 

3,  ÈV  X(p  Y£Vîl  XO'JXW.   XXVIII,    1,  èv    fiO'J- 

cjixtj.  XXXII,  5,  èv  TOTtTjYoptaiç.  XXXIII, 
1,  ev  TO)iTJp.aai  xat  Xôyotç.  XLI,  1,  èv  xoïç 
6'jmXoïç.  XLIII,  5,  èv  toïç  u-^saiv.  XXXIII, 
1,  ev  èvîotç  8tT]uapxT]p.svoiç.  -  èv  xoïç  xa- 
xop&u>p.aat.  XLI,  2,  èv  /optù  xtvt. 
Le  mode,  VI,  éoç  eÎTtsïv  èv  TcapayYèXp.axi. 

XXXIV,  2,  èv  Cyptù  vsûp.axt.  XXXIX,  2, 
jîaîvsiv  èv  p'uihiiù.  XL,  4,  èv  àuoxyXîauaxi 
cpspsa&at.  XLIV,  8,  èv  xôxXo). 

Le  temps,  les  circonstances.  II,  1 . 
XXXIX,  1,  èv  àp/rj.  IV,  2,  èv  p.6voiç  Séxa 
èxsat.  XVI,  1,  èv  x(ô  Ttapôvxt.  XXV,  XL,  2, 
èv  xoïç  TtXetaxotç.  V.  èv  xoïç  eiretxa. 

Locutions  particulières,  II,  3,  xà  èv  X6- 
yoiç,  syn.  de  X6yoî.  —  èv  Ktpxrjç  s.  e.  86- 


p-oiç 
XL, 


ç,  IX,  14,  —  èv  xoïç  p-âXtaxa,  III,  3. 


TtoXtxeîa.  VIII,  l,£VToïçTt£pi  EEvocpûvTOç.  èvaYwvtoç,  IX,  13.  XXV, XXVI,  1,  ce  dont  il 

IX,  4,  è'v  Nexuîa.  IX,  13,  èv  xtj  'OSoaaeta.  s'agit.—  XV,  9.  XXII,  1,  véhément.  Plut. 

XIII,  1,  èv  xtj  nôXtT£Ïa(nX<ZTu>voç).  XXIX,  Dion.  liai.  Luc. 

1,  èv  toïç  Nôuoiç.  XXXII,  8,  èv  toïç  ôuèp  èvayiovicoç,  XVIII,  2.  Plut.  M.  771  A. 


Xi   _ 

èv  8uat  aovxaYP-aat. 

Marquant  l'état,  la  condition,  IV,  7.  èv 
[iè&irj.  VII,  1,  èv  TtjT  xotvùi  [3tto.  IX,  11,  èv 
Yïjpa.  IX,  13,  èv  àx[Aij  Tcvsup.axoç.  XIII, 
4,  èv  (o  (àyùivi.)  XXVl,  1,  èv  piaotç  toïç 
xtvSûvotç.  V1U,  1 ,  èv  à;tu>p.axt  xat  Stâpi£i 
cnv&ecîtç.  XI,  2,  èv  oîxxotç,  -  èv  sùxsXta- 

p.otç.  XII,  1,  to  u'jioç  £v  Staou-axt.-  rj  au-  èvaprèaTaxa.  PI.  Plut. 

£ï]atç  èv  TcXTjOet.  XII,  3,  èv  oyxcp  xat  o£|J.-      èvacpavi  - 
vÔtyiti.XVI,  4,  èv  pax^EÛpiaai.  XVII,  1,  yj- 
Y£p-ôv£ç  èv  ûit£po^aïç.  XVlI,3,  èvxaTaxa- 
Xû'j'Et.  XX,  2,  èv  xâç£i,  -  èv  àxa|(<x.  XXIV, 
2,  èv  xtù  TtapaXéy«>.  XXVII,  3,  èv  àxeXîï 


xat  èvaXTjfrtDÇ. 
èvâXXa;tç,  XXIII,  1. 
èvaXXâxx£iv,  XXII,  1.  XXXVIII,  2.  Philon. 

Plut. 
èvavxîoç,  XXIV,  1,2.  xoùvavxîov,  III,  4.  xà 

èvavtMt,  V,  XLIII,  6,  PL  Plut. 
èvipYEta,  XV,  2.  PI.  Plut.  M.  347  A.  etc. 
èvapYïjç,  XV,  7,  èvapY£3TEpoç.  —  XXXI,  1, 

aviiÈsÊkt,  XVII,  1.  Plut.  M.  489  A.  968 
B.  1099  D.  —  sans  rég.  Emil.   36.  Arist. 
etCat.  Maj.  1. 
èvSEÏxvoo&at,  XIII,  2,  montrer  en   parlant 
d'un  orateur.  Pi.  Plut.  Aie.  15.fr. 


TABLE  DES  FBAGxMENTS  DE  LONGIN. 


èixcpepïjç,  L.  IV, semblable,  approchant. 
èacpâea&ai,  P.  XIX,  provenir,   résulter,  si 

ûitô  ttjç  tùv  (jjpûv  £Ùxpaaîaç  r^  «ppôvïjatç 

èp.^Û£Tot.   Si  l'intelligence  résulte  de  la 

douceur  du  climat. 
eu.<poT0ç,  R.  18,  to  p.ouotxiv  xat  ejTaxTov 

ttjç  £pjvr)v£ÔŒ£(oç  £[A^)tJT0v  âûaat  xat  xoïç 

aYeXatoiç  C<ûotç. 


èv,  R.  26,  èv  toù  Atôç  ~<à  v£u>. 

èvavxîoç,  P.  1,  6.  R.    /,   xà  èvavxtct.   E.  8, 

èvavxiojv,  E-  20,  èvavxtaç.  R.  11,31,  xoj- 

vavxtov. 
èvap[J.ôvtoç,  R.  18.  Plut. 
èvSetxvJa&at,  P.  XI,  èv3£txvJp.£voç  £tç  xtvaç 

nXaxwvixo'JÇ,  réfuter.  —  R.  13,  révéler, 

montrer,  en  parlant  du  discours.  R.  30, 

montrer. 


TABLE  Dl    TRAITÉ  1)1   SUBLIME. 


'.m 


tv&tSÔvoi,  XXXIX,  2,  èv2o!>;  Jjd-tv  Juihiou. 
—  XI. 1,  2,  imprimer,  exciter.  PI.  Gorg. 
499  D.  Plut. 

ivi&fxn,  XVII,  I.  XI.IV,  9,  Èvioocti  cia&ii- 
zùv.  Pi.  Plut. 

brfvot,  XII,  I,  fa.  Xl.Iir,  S,  w;  èvf.v.  PI. 
Plut.  M.  771  I).  861  A.  1)68  D. 

vti/.t.  IX,  11,  -oXXibv  svîxa.  —  XI,  3,  ttJc 
sOfirmac  gùrftc  k'vîza.  XVI,  3,T'!vo;  evî- 
mu  XXXI,  I,  Êvî/.a  «Xrovt^taç.  XLIV,  1, 
ivîxar^;  rtç  vpmffrotuifrttac.  XLIV,  11, 
roovr(;  Ëv:/.a.    XVI,    1,  roO  -'.3Tu)33t3i)at 

6V£X2. 

SvipTTjua,  XXXIX,  i.  l)iod.  S.  Plut.  M.  899. 

rwprtlv,  XXVI,  2,  ta  £V£pY0'Ju.£va,  l'action, 

le  moment  de  l'action.  Plut, 
sv&o,  IH,  o.  —  Uhi  Zzl.  XII,  5. 

XXIV,  4.  Ëvthv...  ïvDsv.  XXXIV,  i. 
tvftivSt,  I,  3. 
ev&îoî,  XIII,    2.  ta   Ïv&ojv,  XVIII,  1.   PI. 

Plut. 

rÔv,  III,  2.  PI.  Plut. 
naapiç.  XV,  1.   Plut.  M.  623  D.  etc. 
tv&ouoiatmxoç,  VUI,  1,  PI.  Plut. 
Èv»0J3'.a"t/.<;)r.  Mil,  4.  Plut.  M.  433  B. 
tvtxôc,  XXIII,  2.  XXIV,  1.2,  Tà  êvixâ,  les 

singuliers  opp.  aux  pluriels. 
Êviot,  XV,  I,  XXXIII,  î. 
èvtOTî.  IV,  I.  IX,  14.  XV,  o.  XVII,  1.  XXXI, 

l.XXXV,  4.  XXXVIII,  l.XLI,  2.P1.  Plut. 
èvvoïlv  XXXII,  7,  cit.  de  Plat.  Plut. 
èvvÔTj'ia.  XV,    I,  idée,  conception,  xaXsîrat 

xotvtù;  "sw:iz'.rj.  i:àv  to  ôituiçoùv  Èvvôrjiia 

Xôrov  fîvvTjTixov  Tiapiatiuïvov.  Plut.  M. 

882  D. 
Èvvota,  IX,  2,  '|iXtj  èvvoia,  simple   pensée, 

ou  pensée  non  exprimée. —  IX,  3,  Èu3pi- 

ôstî  evvoiat.  —  XV,  5,  idée.  —  XXVIII, 

3,  p.sy<zXT)  Èvvoia,  grande  valeur,  haute 

signification.  PI.  Plut. 


évôrïic,  XI,  3,  concentration.  Aristot.  Plut' 
â^ojv,   XXII,  3,  réunir.  Plut.  M.  1 12  Y..  I 
en  parlant  des  corps,  du  mariage. — XXIV, 
1,  rà  ftvapiva  équivalent  de  évixâ,  sin- 
guliers. 
èv3T)aa(ve3»at,  IV,  4,  PI.   Plut.  M.    129   E. 

589C. 
varcipyavo'jv,  XLIV,  3.  met.  Ileracl.  Alleg. 

llom. 
èvray&a,  XV,  2.  XVII,  2.  XXII,   2.  XXXII, 

1,  2.  XXXVIII,  4. 
^risiov,  IX,  10.  Plut.  M.  161  C. 
ïvts^v,  XX,  3. 

svtîxtïiv,  XVI,  3.  XLIV,  7.  PI.  Plut. 
£vr>ÏHva-.  XVI,  2.  XXX,  1.  XXXIX,   2.  PI. 
Plut, 
vtpeyi^ç,  XLIV,   1.    Pi.  d'autres  lisent  Èv- 

tpaguc. 
vrpo^oî,  XXXIX,  3,  evtposa  xat  wrrtvf). 
evr-jY-^âvîiv,  I,  1,  lire.  Pi.  Lys.  214  A.  1$. 

Conv.  177  15.  Plut.  .M.  675  15.  etc. 
èvrjTioùv,  X,  6,  Plut.  Per.  c.  31 .  M.  672  15. 
vJ-vtov,  IX,  14,  èvjTtv.oc  Aiô;.  PI.  Plut.  M. 

îi.")o  I),  'yiv.-  jvj-vttov. 
;a-.p£Tv,  XI,  2.  XXXIX,  4,  ï;a'.pî^Î37),-.  PI. 

Plut. 
iabvTi,-,  XVI,  2.  XXVII,  1.  PI.  Plut. 
;azoJstv,  XXIII,  4.  Plut. 
iap-otjpoOv.  XVII,  2.  Plut.  fréq. 
4a-iuvTjc,  XXVII,  1.  PI.  Plut.  Dans  le  même 

§,  on  lit  è^aî^vTjc,  È^GtTUVTjç  et  àsvw. 
Sdbttttv,   XXIII,  4,  x(i8(uvac  èç^&at,  ex- 
près, de  Démosthène. 
;£Y£ip£0»a!,  XXVI,  3.   PI.  Plut. 
^îusîv,  III,  1,  Ttpôc  oùpavôv  è^îuîîv,  cit. 

d'Eschyle. 
è;epY(iCs3&at,  IX,  8,  k^v.pyznoLi.,  expliquer. 
Plut.  Alex.  1.  £;sipY<z3aév<DÇ,  d'une  ma- 
nière développée. 
è;£p£top.a,  XL,  4,  £;£p£"!3urra  tô>v  ^pôvwv, 
Sx.  ~/.tf,  suiv.  le  Thés.  II.   Steph. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONG1N. 


Èv5t5ovat,  R.  8,  Èv8t8ovat  Xôjov»;,  donner 
matière  à  des  discours.  R.  24,  à<p&ôvo>c 
toO  •7tv£Ju.aTo;  £v3&vrac,  accorder,  gra- 
tifier. 

£v8o;o;,  E.  20,  XÔYQt  £v3o$oi,  opinions  gé- 
néralement admises. 

Èv£ïvat,  P.  III,  1,  ëvt. 

e\&ûu.T]|Aa,  R.  8,  17,  29, 30.  E.  4,  5,  14,  20. 

èv&utiTjaatixôc,  L.  XXI. 

twômua,  R.  17,  sententia. 

Ivvoia,  L.  1,  àpz£î  £t;  T£X£iav  £W0'.av,  suffit 
pour  compléter  le  sens.  R.  2,  svvo'.a  St- 
xata  ir.r,  rû)v  toiciov,  image,  idée  juste 
tirée  du  lieu  où  une  action  a  été  com- 
mise. R.  13,  al  Tûjv  itpooi'Mwv  îvvoia?, 
idées  propres  à  un  exorde.  R.  30,  ayr.~ 
piata  Tàjv  Èvvotûv,  figures  de  pensées. 

£vopàv,  R.  5,  £v£u>pa. 


Èvo/Xeiv,  R.  31. 

eVraù&a,  R.  2.  xàv-aù&a,  E.  18. 

ÈvTîXinç,  R.  19,  leç.  inc. 

èvTsiSev,  L.  XII,  14. 

èVnp.o;,  R.  31. 

èvTp£U£0&ai,  R.  21 . 

è;ayY£^ia,  R.  17. 

£;ào£iv,  R.  33. 

È;aXXaYT],  P-  VII,  en  parlant  du  style. 

îÇoXXdfcttcv,  P-  VII,  XIV,  È;.  tt)v  (ppâsiv. 

É;o(;A£p£;,  L.  XII,  7. 

clivât,  R.  3, t£eoTl. 

è;£X£YX£iv,  R.  I •>. 

è$£pvâC£!J&ai,  R.  18,  è^pyâsato  xal  SiaTto- 

vf^ato.  E.   î>,    è;£tpYasu.£vov    £v&jp.Tju.a. 

P.  I,  3,  ot  È;£ipYa3p.£vo'.  xôv  X^y^v,  ceux 

qui  ont  rédigé  leur  système. 

46 


U 1-2 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


i;r,;,  IX,   li.  XXXIII,  :>.   XXXIV,  2,3.  — 

y.azà  to  èÇftç.  XXI,  1.  PI.  Plut.  v.  Wytt. 

Anim.  ad  Plut.  M.  p.  66  E. 
£îtç,  XUV,  4.   PI.  Plut.  M.  443  D,  distin- 
gue ïÇtç  de  Siva^tï. 
É;iaT<ivai,  XX,  3,  sens  actif,  cit.  de  Démo- 

sthène.  —  III,   5,  è^îarïjxô-î;  Ttpoç  oùx 

È^saTTjxoTac.  Plut.  M.  945  B. 
s^oaaXtCîiv,  IX,  13,  s£u>p.aXtap.Éva.  XXI,  1. 

Strabon,  Diod.  Sic. 
È£o)(fy  I»  3,  s^o/ï]  /.6ywv.  —  X.  7,  iz,oya'<. 

se.  xà  àxpâ. 
î^o^oç,  XVII,  3.  s.  pr.  Plut. 
s§upp(Cetv,  XLIII,  5,  Ta  È;u|3piap.Éva,  vilia, 

sordida.  PI.  Plut. 
è;u>,  XXXVI,  I .  —  È4oitî,  XXXIV,  2. 
Ë;u>&ev,  VII,  1.  XXXIII,   4,  Ta  e£u>&ev.  — 

£Ç(U&EV  1I0&EV,  XXII,  4.    PI.  Plut. 
igavrïofatt,  XXXVI,  2.  Plut. 
EoixÉvai,  III,   3.  V.  XXXII,   1.   XXXVI,  2. 

XXXIX,  3.  XLIV,3. 
èTtdyetv,  XXXV,  2,  admettre.  —  XXXVII,  2. 

XXXIX,  2,  présenter  à  l'esprit.  —  XL,  2, 

moy.  ajouter.  PI.  Plut. 
Ëna&Xov,  XLIV,  3.  Plut. 
èuaivEtv,  I   2.  IV,  2,  PI.  Plut. 
È7caivsTt'/.ôc,  VIII,  3.  Aristot.  Luc. 
ÈTtatvsTûç,  :XXXI,  I."  PI.  Plut. 
ETiatvoj,  XXVIII,   3.  XLIV,  11.  PI.  Plut. 
EitatpEo&at,  VII,  2,  pass.  tpûaEi  ûuo  TaXïj- 

ôoùç  u']*o'jç   ÈTiatpETai  ijiuùv  ïj  4"JX^*   P*- 

É7iaxp.âCEtv,  XIII,  4.  titaxuaffat,  orner  de 
fleurs,  s.  fig.  leç.  inc.  Ce  verbe  est  assez 
usité  au  sens  neutre.  Dion.  Hal.  Plut. 
Elien,  Lucien. 

ETidXXïjXoç,  IX,  13. XX,  2.  XXXII,  5,  XXXIV, 
4.  XLI,  3.  Plut,  de  Fort.  Alex.  I,  1,  etc. 

ÈTtavayxâCEiv,  XXVII,  1.  PL 

ETtavaîpopâ,  XX,  2,  3.  fig.  rhet.  repitilio, 
geminalio.  Pseudo-Plut.  vit.  Hom.  §  33. 

suav&stv,  XXX,  1.  PI.  Leg.  710  A.  Plut.  M. 


646  B. 

ÈuaviÉvai,   XIII,  1.  XXXVII,   EuaviTÉov.  PI. 

Plut. 
ÈTîavîaTaa&at,  IV,  6,  cit.  de  Platon.  Plut. 
ÈTiâvtD,   I,    4,    Èitâvu)    Ttvôç    xaïKaTaa&a'.. 

XXXVI,  1,  ÈTlâvOJ  TOÙ  &VT1TOJ.   PL  Plut. 

iizapyia,  XVII,  1 ,  leç.  conj.  Plut. 

È7ïacppô§tT0ç,  XXXIV,  2.  Plut.  Syll.  App. 
Diod.  Sic. 

èTtsystpEiv,  XXIII,  1,  donner  de  la  vie,  s. 
fig.  PL  Plut. 

èirÉyspaiç,  XXXII,  5,  ne  se  lit  pas  dans  Pla- 
ton. Plut,  se  sert  de  l'adjectif  Èi:syepTixôc- 

67181,  II,    1.  STtEÎ   TOt,    XXIII,    4.    È-itîî 

Toiys,  XXXIII,  4.  XXXIX,  4.  XLIV,  10. 
èïtEtYEtv,  XLIII,  10,  leç.  inc.  v.  la  note  de 

Toup. 
èustSir],  IX,   9,  ÈTTôtS-Jj...  eù&ûç.  —  XXX,  1, 

È-ElSï]   p.SVT0l. 
ÈlïEt§7jTlEp,  XVI,  4. 

ÈitEiçâyEa&at,  XI,  1.  PL  Plut.  M.  717  C. 
733  A  etc. 

È-Ei;Évat,  XLIV,  7.  PL  Plut. 

ÈusiçxuxXsïv,  XI,  1,  pass. — XXII,  4,  et:ei;zj- 
zXu>v.  Verbe  que  quelques  critiques  attri- 
buent à  Lucien,  Philops.  c.  29,  au  lieu  de 
£7tstçxXY]&rjvai.  Greg.  Naz.  Basil. 

£Tc£i;ôStov,  IX,  12.  Aristot.  Plut. 

ETTElta,   XXII,  2. 

faftvcttvètv,  XXVIII,  3.  XXXIX,  4.  Plut.  51. 
1147  A. 

etceXtuCeiv,  XLIV,  2,  leç.  inc. 

ÈzÉpxEa&ai,  XLIII,  4.  etc.  Xôyw.  PL  Plut.  fr. 

ÈTtéxsiv,  II,  3.  IX,  1,  10.  XLIV,  1,  12.  PL 
Plut.  fréq. 

ètu,  avec  le  gén.  marquant  le  lieu,  l'occa- 
sion, au  sens  propre  et  au  sens  fig.  I,  1 , 
Bict  TtâarK  TEVvoXorîaç.  II,  3,  èVt  toù  xoi- 

~     G'  '  III    Al        »    '  1.1 

vo'j  pio'j.  111,  4,  o^xoi  xaxoi  etîi  3(uu.a-ojv 
xal  XÔycov.  IX,  6,  Ta  èVi  t^ç  dsopa^la; 
tpavTaasJLaTa.  XVI,  3,  é»  (Lv  xatpwv.  XVII, 
3,  ètîI  toù  aÙToO  ÈiiiitÉSo'j.  XXIII,  4,  tioi- 


TABLE  DES  FBAGMENTS  DE  LONGIN. 


È^EpYaoia,  P.  1,6,  développement,  expli- 
cation. 

ÈîspyaaTixôç,  R.  34,  disposé  à  se  former,  à 
s'exercer. 

£?ETâC£tV,  P.  1,7.  R.  11. 

èçT)Yï)<"î»  P'  I»  6,  oacpEaTÉpa  sçrjyTjaiç.  E.  5. 

Éçtk,  L.  XII,  4,  Èv  toÎç  éçtk. 

tgttfev,  L.  XIII,  2. 

ÈotxÉvat,  R.  21,  ojy  ô'jLoiw;  eoixev.  R.  23, 

O'JTE  oin  EOIXEV. 
ÉopTin,  R.  3. 

ÈTtaYYsXfa,  P.  XX.  R.  16.  E.  9. 
ÈTtaYYîXXEofrai,  R.  13. 
È7;aYu>Y*)i  R-  !"■  Aristot. Rhet.  I,  l.Cic.  Top. 

10.  Inductio. 
s-rcatvoç,  L.  XIII,  2. 
titaîpttv,  P.  VII,  ennoblir,  relever,  en  par- 


lant du  style,  syn.  de  u-^oùv.  ÈTtigpE  xal 
oAtuaETTjv  oXtqv  ixEpîoSov.— R.  33,  ET;atpE- 
-at  Se  xal  p-txpoî  Ttalç  ou  yXî^ETai  xujpnv. 

ÈTiâvoSoç,  R.  U.  E.  8,  résumé,  récapitula- 
tion. 

È'rcapxôp.svoç,  L.   XII,  9,  commençant,  no- 
vice. 

STiEyEipeiv,  R.    33,  ÈusyEipouivoy  TOÙ  Cp&É- 
Yp-aTOç. 

STtExSiSâaxEiv,  R.  14. 

ràe&évat,  R.  26. 

ÊTC£<j&ai,  R.  34,  Ta  to'Jtoic  ÉTtop-Eva. 

Eut,  ace.  P.  I,  i.  R.  5,  rtti  ôaTEpa.  IL  32, 
èitl.TÔv  ô^Xov.  R.  34,  Ècp'  oaov.  ibid.  È-l 
KOAo. 
dat.  R.    22,  ènl  Toi  v6u.oj,  -  if'  én.Tv< 
E.  21,  iiz\  toJtoi;. 


TABLE  Dl    TRAITÉ  Dl*  SUBLIME. 


S  o;  ! 


î'.v  n  ;-   à/./.u>v rà    o'-v.  XXIV,  -,  £77 

ùiaoîv,  ilans  les  doux  cas.  XXVI,  -, 
tarira  su'  aàuov  xùv  èvspYO'J[iÉviov. 
XXXlX,  4,  sut  uaxpoO  p*ud]ÛQ  SiijSinxt. 
XLIV,  9,  eut  tù>v  &txatttV  xpitnc  I,  -,  rà 
hti  uipooç.  II,  -.  XIII,  S,  ta  èie  tftouç. 
XLIII,  0,  £te'  e'Souî  8iapi&;xsTv.  II,  2,  Èa- 
iH^-i  aùxà  èW  sajxtov.  —  Tout html,  au 
sujet  de,  II,  3,  etÙ  Ttbv  XÔy<dv,  èu't  twv 
icpoxcip^vcov.  IV,  5,  èuïroû  'ÀYa&oxXÉojç. 
VII,  f,  sut  xtïiv  St7jput£vu>v  sutaxsuxÉov. 
IX,  o,  ttù  -f-  'Ay/'jo;.  IX,  7,  stcI  Tùiv 
IXtazùiv.  IX,  8,  xà  r*l  toù  IIo3£t2ù)vo;. 
IX,  14.  X,  7,  Èu't  xoù  vxjayîoj.  X,  3,  eut 
rôjvyîtawvwv.  XV,  1,  £77t  xo'Jrtuv  xExpâ- 
raxi  TOjvou.a.  XV,  4,  xà  Èuî  tîjç  Kasoâv- 
opa;.  XV,  7.  Èu't  xoù  &vtjœxovxoc  OîSîuou, 
èuî  AyîXÀ£o)î.  XVII,  1,  eut  tojtoj  toO 
totîoj.  XVII,  3,  ètiI  ttk  C">Ypa^ta;.  XX, 
-,  £-•  X(Lv  aùxûv.  XXIII,  3,  xà  èxcl  'Ot8î- 
uou.  ibid.  Eut  ôaxioo'j.  -  sut  xù>v  'AÔtj- 
vatmv.  XXVII,  3,  sut  xoO  'AptSToyîîtovoî. 
XXXI,  I,  ètÙ  xoù  xaptspojvxo;.  XXXII, 
4.  XXXVIII,  3,  su'txûv  o/T];iâx(ov.  XXXV, 

1,  hei  toù  HÀâxwvo;.  XXXVl,  1,  sui  xmv 
èv  Xoyoïç  p.£YaXo^'jù)v  auv&scopsïv.  XXXVl, 
3,  £7:1  Tjyvïj;  Oa^jaiCita'.,  -  sut  xûv  çoot- 

xûiv  spytuv eut  àvSptâvxmv  (ntcTtatt  - 

i-\  Xoyo'j.  XXXVIII,  3,  èni  xwv  èv  Stxs- 
Xitx  s&s'.pouivtov.  XXXVIII,  4,  èuî  xûv 
Èv  0£pp.ouJXat;.  XXXIX,  4,  fat\  xwv  8ax- 
tj/.'./.rov  stprixat  p'y&u.ùv.  XL,  4,  fat  xij; 
ojpoji£VTjï  A'.pxTjî.  XLIII,3,  eu'  aÙTûv  tû>v 
•npoxoajATjaâTcov. 

avec  le  datif,  dépendance.  I,  4,  fo' 
/j;mv.  IX,  7,  £7:1  x£  Sjvàust.  II,  2,  eut  jiô- 
vrj  xij  <?opà  xa't  à|ia&îî  x&Xutj  XEtuo;isv7.. 
II,  3,  £77>.  'jlovtj  ttj  cpûast.  XIV,  2,  èutTou- 
7i;>  ifti&naav. 

occasion,  VII,  4,  utsxt;  Eut  xw  Ôaup.a- 
^ojaÉvc».  XVII,  2,  rt  ÈTci  tu>   3yTju.axî£stv 

UUOVOta.    XXII,    4,   £77'.  T7avX£/.£l  QUnCtttOft 

toj  Xoyoj.  X,  7.  £7ti  x^  upo;ayysXia.  XVI, 

2,  sut  xol;  vixTjxTjpîot;.  XLIV,  9,  èutxpt- 
zt>.  0£/c(3^:i;. 

addition.  VIII,  I.  XV,  I,  Eut  xoJrot;. 
XXII,  4,  àXX'  Eu'  àXXotj. 

proximit';.  \M,  4,  ht  Apxs;j.t-î<u  va-j- 
uayifj-avxsc;.   XXII,  4,  MCI  ri).£'.. 

Avec  l'acc.  tendance,  direction.  III,  3, 


£77'.  T0Ù&'    'JTtQTpipOVXat.    IX,    i,   xo  eu    O'j- 

pavov  àito  y^/C  Stâcixi(ju.a.  XVI,  3,  ètcI  to 
â|jyov.  XIII,  2,  ôSô;  èiù  ta  û^TjXà  tîî- 
v£i.  XX,  I,  £7:1  roûtô,  XX,  2,  eV  âXXap.e- 
0âXÀ£3&at.  XXII,  I,  £77'  âXXa  p.îxa77T]Sâv. 
-  Eut  xà  Tîpûxa  àvax-jxXoùvxîc,  -  È-rci  rà 
t^;  tfûa£«j;  ÈpYa  çÉpôxat.  XXXIV,  4,  èit' 
âxpov  tôvov.  XXXVI,  4,  eut  xTjvàpyrjv  àva- 
xàp-uTEt.  XXXVIII,  6.  £ui  to  p.£ï£ov...  blù 
toJ/.axxov.  XLIV,  I,  eu'  âxpov  xci&ava'!. 
XLI,  I,  £tx'  a'jxà  ^lâCstat.  XLII,  1,  ne 
£Ù9J  âyei.  XLIV,  12,  éVt  xà  <rjv£y^  yw- 
petv.  XXXIII,  2.  XXXVI,  4,  <i>;  eut  to 
uoXû. 
im^astc,  XI,  1,  gradatio,  sens  particulier 
à  ce  passage,  i'lut.  M.  578  A,  accroisse- 
ment. 
EUl?X£T7£tV,  IX,  6.  PI.  Plut. 
éictfoXi;,  XXXV,  3.  Plut.  Per.  12.  M.  901  E, 

961  C. 
culSo'jXtj,  XVII,  1,  surprise,  èvÉSpa,  èi«Pou- 

Xi^,  uapaXoYtauoc.  PI.  Plut. 
èuiY£WTju.a,  VI,   i.  Plut.  M.  637  C.  910  E. 

s.  pr. 
ÈutYiYvu>ax£iv,  XXXI,   1.   XXXIII,  3,  pass. 

PI.  Plut. 
'EictYovot,  XXVII,  2,  cit.  d'Hécatce. 
£ui8£txxixoç,  VIII,  3,  xà  77o;x77f/.à  /.al  Ta  êut- 
8£ixxixâ,  les    discours   d'apparat  et  du 
genre  démonstratif.  XII,  5,  xà   e'iuSu- 
xxtxà  xat  xà  «ppaarixà,  les  ornements  du 
style.    XXXIV,    2,    ATjaoa^lvTjç    Tjxtora 
£utô£txTtxôc,  D.  s'abstient  de   faire  pa- 
rade. PI.  Plut. 
îTttSÉc-'.o;,  XXXIV,  2,  aplus,  scitus.  Plut. 
È7xiO£yî<J&ai,  III,  I.  XXII,  2,  admettre.  Plut. 
E-tSrjïjî  ou  suiSe'jjïJv,  leç.  inc.  X,  2,  cit.  de 

Sappho. 
îltUkMRCi  1,1.  Pi-  Plut. 
ÈutCTjTîtv,  XV,  2,  réclamer.  X,  3,  ÈutCïjTet 

8totyfj;i.£va  pour  Xéyîi  Stoîyîa^at. 
euieuuia.  XLIV,  6,  9.  PI.  Plût. 
èitixatEtv,  XLIV,  iO.lec.  inc.  D'autres  lisent 

tuixX6C«t>.  PI.  Plut. 
£u;./.aifiO;,   XVIII,  2,  to  rsîxotpov  toO  uâ- 

ÔO'j;.  I'lut. 
èutxeîjt£vo;,  XXXI,  2,  xà   £77t/£(;i£va,   leç. 

inc.  Ruhnken  propose  èut£txfj. 
ÈuîxTipo;,  XIX,1,  d'un  emploi  dangereux 
PI.    Plut.  D'autres  lisent  £7tîxatpoç. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


Muj3iXX*iv,  R.  22,  ajouter,  insérer. 

îicipioOv,  P.  I,  1. 

èti'.^ojXtj,  R.  31,  £7xt^ojXat  ts  xaî  YOT)T«tîl», 

artifices  et  enchantements. 
iuiytMiç,  P.  111,3.  L.  XIV,  1. 

£TCtYtYV£5&at,  P.  I,  1.  XOt;  £TCtYtYVOp.£Vû'.;. 

tOftiv,  L.  XII,  10,  ï-r;v[p7.K-z:. 

£77tYp5ttpï),   P.  I,    8. 

Ït.'SjZ^;.  I'..  I. 


iutôîtzvjvat,  L.  XII,  4,  èuiSsî^op-îv.  P.  XI, 
èTttSîtxvjo&at. 

imotuctueoc,  P.  1,  4.  ».  Xoyoç,  discours  d'ap- 
parat. —  Suivant  M.  Zévort,  dissertai i<n>. 

ÈTtt8ï)u.ta,  P.  I,  I  • 

£77'.Otôp&U>3tÇ,   R.  30. 

£r.ui/.£ta,  E.  2. 

h»*txî)ç,  R-  ?8>  uo7.ov  toi  z-'.v./.z;  ffyiy'ia. 


40-4 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


eiuxivS'jvoç,  H,  2,  exposé  aux  dangers.  PI. 

Plut.^ 
Èiuxoupîoc,  XVII,  2,  syn.  d'àXÉ;ï]p.a.  PI.  Plut. 
smxpa-sTv,  XVII,  1.  XXXIX,  3,  dominer  sa 

passion,  s'emparer  des  esprits.  PI.  Plut. 
tittxpîvctv,  XII,  4.  XXXVI,  4.  PI.  Plut. 
î'uîxpiat;,  VI,  1,  faculté  de  juger.  XXXIII, 

1,  examen.  Plut.  M.  43  C. 
siiiXav&âvîa&at,   IX,    14,   sTtiXsXinciu.ai.   PI. 

Plut. 
èmXoYÎCsa&ai,  II,  3.   PI.  v.  Wytt.  Anim.  ad 

Plut.  M.  115  A. 
sicîXoyoç,  IX,  12,  zf[Z  'IXtâSoc  r)  'OSùaaeia. 

—  XII,  5,  s.  pr. 
stti[aovïJ,  XII,  2,  met.  permansio.  PI.  Plut. 

M.  22  C. 
6Ttt[AOvoç,  XII,  4.  Polyb.  Plut.  M.  799  D. 

EltlVOYlTlxÔç,    IV,   1. 

èicwota,  1,  2,  idée,  projet.  PI.  XXXV,  3,  la 

pensée  de  l'homme.  Plut. 
ÊTtrasSov,   XVII,  3.  PI.   Plut. 
èmrcvsîs&ai,  XIII,  2.  PI.  à  l'actif.  Plut. 
èiïtuvoia,  XIII,  2,  inspiration  de  la  Pythie 

par  Apollon,  s.  subjectif.  PI.  Plut. 
e'iuuoXiCeiv,  XLI,  1,  cpoîvsrat  e'unroXâCovTa, 

se  montrer  à  la  vue,  à  la  surface,  met. 

PL  Axiochus,  369  D.  Plut.  M.  1 34  C. 
ETUTcOXÔ,  XXVIII,  1. 

sutn;po;&£Ïv,  XXXII,  2,  masquer,  dissimu- 
ler. Plut.  fréq.  v.  Wytt.  Auimad  Plut.  M. 

41,  C.  et  la  note  de  Toup  sur  ce  pass. 
è-iUTcporriôévcu,  XLIV,  1. 
STupp'op.jîstv,  X,  2,  cit.  de  Sappho. 
ëiïtp'p'tuatç,  [XI.  2,  met.]  Elien,  H.  A.  VI,  1, 

s.  pr.  mot  rare. 
e'itioxsuTeoôat,  II,  2,  considérer.  VII,  1,  s'itt- 

oxeTctéov.  PI.  Plut. 
ëraax^TtTî^XII,  3.  leç.  conj.  Plut.  Them.  9. 
s'utaxoTtstv,  VII,   3,  considérer,  examiner. 

PI.  Plut. 


cmexottlafat,  XXXV,  4.  PI.  act.  Plut. 

e'itîoTaaiç,  XXXIX,  2,  leç.  inc.  v.  Wytt. 
Anim.  ad  Plut.  M.  48  A. 

ëiïWT^p],  VI,  I.P1.  Plut. 

STua-r]p.<DV,  I,  3.  PI.  Plut. 

ëTuaroXi!],  XXXVIII,  5,  cit.  d'un  poëte  co- 
mique. 

eTiiaTpstpsiv,  XXVII,  3,  revenir  à,  ramener 
à,  se  tourner  contre.  —  XII,  3,  oùy  oj- 
t(»ç  ètziaxpar.-ai,  leç.  inc.  Morus  traauit  : 
non  œque  celer  ac  mobilis  videtur.  Weis- 
ke  :  non  valde  directes  tendit  adscopum. 
Le  Thés.  IL  St.  éd.  Didot,  torquetur,  vexa- 
tur.  v.  plus  haut  èictoxnictttv. —  XXXI,  1, 
e'iiioTpscpop.at,  je  me  soucie,  cit.  d'Ana- 
créon.  PL  Plut,  avec  div.  sign. 

ÈTUTjvâyEa&<xi,XXIV,  1 .  Plut.  M.  894 A.  s.  pr. 

ÈtutjvSeîv,  XLI,  3,  xà.  è-ïtia'JvSîSîuiva.  Théo- 
phrast.  Hierocl.  ap.  Stob.  422. 

ÈTttcûv&cjtç,  XI,  1.  XL,  1.  Sext.  Emp.  Clem. 
Alex.  Iambl.  D'autres  lisent  aux  deux 
passages,  èiïtoûvSîotç,  empl.  par  Plut.  M. 
885  B. 

ÈTita'JV-t&Évat,  X,  7.  XXIII,  4. 

ÈiuTjarpécpôiv,  XXIV,  1. 

feçwfaXfa  XXXIII,  2.  PL  Plut. 

ènéramç,  XXXVIII,  5.  met.  PL  s.  pr.  Plut. 
M.  99  C.  s.  pr.  —  XXXIX,  2,  leç.  conj. 

'EitiTtiœtov,  XXVIIF.  1,  or.  fun.  de  Platon. 
XXXIV,  2,  or.  fun.  d'Hypéride. 

BiïfMX»ta&eu,  XLIIF,  2,  cit.  de  Théopompe. 

Mttnjî«o«tv,  IX,  3.  XVIII,  2.  PL  Plut. 

èi«Tn8e'jaa,  VII,  4.  XXX,  1.  XLIV,  3.  PL 
Plût. 

ÈiitTt&Évai,  XXXIX,  2.  leç.  inc.  v.  rmftevat. 
—  XV,  3,  ETuxî&Eafrat,  aggredi.  PL  Plut. 

ÈTU~tp.àv,  H,  3.  PL   Plut. 

È7UToX[jt.àv,  XV,  5,  avec  le  dat.  audacter 
suscipere.  Plut. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  L0NG1N. 


ÈTiixXoiCîtv,  IL  33,  aboyer. 
EutxoOpoç,  P.  III,  1.  P.  XL 
è'ntxpaTEtv,  P.  II,  2,  venir  à  bout,  parvenir. 
èiciXauSâvsa&at,  IL  21. 
èmXoYo;,  R.  Il,  12,  13,  16,  33.  E.  2,  8,  9. 
ÈiupiXEia,  R-  22. 
Èiu{iEX£ta&ai,  P.  I,  7. 
èTup-iyvôvai,  P.  I,  1- 
Èuivota,  P.  III,  3,  opinion. 
ÈiÛ7ivota,  P.  III,  3,  inspiration  des  Muses, 

sens  objectif. 
ÈiïitioX'j,  E.  20,  ô)£  èuiuoXJ. 
ÈTttaT)[JtaîvEa&a'.,  P.  XVI,  terme  employé  par 

Proclus. 
Èit'.axÉTtTîaftat,  P.  1,8.  P.  II,  2,  examiner, 

discuter. 
ETttaxEtfiiç,  R  27. 

ÈntoxoTCEÎa&at,  P.  I,  7,  examiner,  étudier. 
sn:ta7t<2<j&at,  R.   21,  s'-ji'.a'rcàa&ai  xat  itpoc- 


âyeis^ai.  Plut.  De  aud.  c.  3. 

£utaÉXï]voc,  R.  3. 

E'iuaraa&at,  R.  31,  ÈTtiatatai. 

e'tuctÉXXeiv,  P.  11,3,  ÈitEa-aXxwï. 

èittat^T],  P.  XIII.  L.  XIII,  2. 

Eitia-oXï},  P.  I,  8. 

èitiarpéseiv,  .R.  23,  exciter,  réveiller,  ap- 
peler l'attention.  —  Weiske  lit  stii-oÉ-s'.. 

ÈutCTpscpi^ç,  R.  32.  È-tarpstp^  ijoieito»  t&v 
Xôyov. 

ÈTtuTpocp^,  R.  32,  leç.  dout.  v.  le  mot  pré- 
cédent. 

iniaysKi,  R-  21,  Ètî(t/si  ~o  (p^s-j-aa  rfj-  cpm- 

iittwX«tv,  R-  29,  sTïiTE/.oJaîvot. 
Èiu-tjSe'Jeiv,  L.  X. 
sixiTin8Eup.a,  R.  24. 

ETClTïjSs'JîtÇ,   P.  XL 
ETtlTOUÏj,    E.  S. 


TABLE  Dl    TRAITE  1)1    SUBLIME. 


«Tuwxfc,  XV,  3.  XXU.    1.  XXXIII,  1.  pi. 

Plut.  è-iTjyô),-. 
fomma,  V,  succès.  Dion.  II. 
hctaavcta,  XV,  6,  apparition.  Plut. 
s-'.; :;,:■•..  VIII,  ù,  mftpÔu*Vtg| — XXXIX, 

4,  T(G  faHpto|Mtn  hctocpn.   PI.  Plut. 
ixvftefjta&u,  IX,  5.  PI.  Plut.  Luc. 
htwXrptv,  XXXIII,  3.  met  Plut.  pr.  et  met. 

pec,  V.  ■•:,-.  Plut.  M.  623  U. 
ncimmtv,  IV,  3.  v.  Wytt.  Anim.  ad  Plut.  M. 


Èpï]u.oùa&at,  IX.  13,  leç.  inc.  rfecreicere.  PI. 
Plut.  Philon.  D'autres  lisent  Aucpouuivou. 

'Bpwû«c,  XV,  8.  " 

Iptî,  XLIV,  1.  PI.  Plut.  —  IX,  4,  la  Dis- 
corde. 

Ép;j.Yjvst2,  V,  XLIII,  3,  style,  expression. 
Plut.  M.  6  F.  etc. 

Ipuijvtuttxjc  XXIII,  1,  ta  ipjMivemxs, 
l'expression,  le  style.  Plut.  M.  416  E.  sû- 

StÇ   ÉpU.ïjVÎ'JTlXïj. 

-0  I!.  v.  Alex.  c.  3.  'EpaoxpocTT];,  IV,  3,  chef  des  Syracusains. 

rèrjratpttv,  XXXII,  8,  leç.  conj.  v.  è^t^ei-  "Epaiov,  IV,  3,  père  d'Hermocrate. 

psîv.  Kot  EpYca&cu,  XLIV,  7,  etc.  Plut. 

tstgaotç,  XXXIV,  3.  PI.  Plut.  Iptuç,  IV,  1.  XXXV,  2.  au  plur.  XV,  3.  PL 
i-:/ztnv.\,  X,  C,  tenter.  —  XXXII,   8,  leç.  Plut. 

inc.  se  fonder  sur.  —  XXXIV,  3,  leç.  inc.  èpurràv,  XVIII.  2.  PI.  Plut. 

entreprendre.  — XV,  10,  oser,  hasarder.  èpwTïjaiî,   XVIII,  1,  fig.  de  rhét.  XVHI,  2, 


îltt^tipijaic  XV,  9.  irpctypaTixal  è-ref^stp-rj— 
sttç,  argumentations.  Plut.  M.  698  A. 

ncoecoSoutlotc,  XXXIX,  3,  gradatio.  Aristot. 

i-ltOtxo&OfLlet,  XI,  2,  conj.  de  Portus,  appr. 
par  Moros,  Weiske,  au  lieu  du  mot  sui- 
vant. Syn.  de  xAttuti;. 

ÈTiotxovo'jLia.  XI,  2,  leç.  inc.  â~.  Jt*T.  suivant 
le  Thés.  H.  St. 

reox&X*iv,  III,  4,  met.  hipaftf.  IX,  2.  XXIII,  S.  Plut. 

i-vA-;izi)n,  XXXV,  2.  PL  Plut.  Sol.  18,  cit.     étipto,-,  II,  2,  éxÉpwç  è>v.  PL  Plut. 


>j  et;  èa-JTùv  èpwnfjaiç.  PL  Plut. 

èpojxwo;,  X,  1.  PL  Plut. 

éanoOyoî,  III,  1,  cit.  d'Eschyle. 

étaipoc,  IX,  6,  XXVI,  2.  PL  Plut. 

e—po;  pour  àXXoc,  XLIV,  1.  —  XI,  1,  ht- 
pa...  érépoiç.  —  VIII,  1,  Odxeoa. —  IV,  I, 
^atépo-j.  XV,  11.  XXII,  3.  XXXIV,  4.  — 
II,  3,  frâTcpov.  —  X,  1,  e?  ti  xa\  etîoov. 


de  Solon 
£Tto;,  X,  6,  un  mot.  Plut, 
èpàv,  X,  3,  Tztni  tojç  Èpû>v~aç. 
ipâvtCetv,  XX,    1,  met.  PL  s.  pr.   Plut.  M. 

1058  D,  au  moy.  mendier. 
Epctvoç,  XL,   1,  met.  PL  Plnt.  v.  Wytt.  ad 

Plut.  M.  41  E. 
èpYâÇea&at,  XX,  2.  XLIII,  6,  syn.  de  uoisîv. 

PL  Plut. 
spyov,   XLIII,  3,  opp.  à  épaTjvsia.  au  plur. 

XV,  t.  XXII,  1,  êpya  Tijc  çj3su)î.  XXXVI, 

3,  ep^a  (fjoixâ.  —   XI,  2.  XXXVTII,  3, 


Ere,  II,  2.  III,  1.  XXXIX,  4.  XL,  1,  XLIV,  9. 

—  éti  y*  p-f^v,  XXVII,  I.  XLII,  I.  XLIV,  3. 

—  ttt  8é,  X,  6.  XIV,  1 .  XVI,  3.  —  éxi  U 
tâXXa,  XXX,  I.  —  In  ti  uàXXov,  XXII,  3. 

—  r.aî  En  pâXXov,  XXXII,  5.   —   en  vn 
Aia,  XIII,  I.  —  g™  toivuv,  XVHI,  2. 

eù?o-jXûz,  IL  3.  PL  Plut. 

eÙYÉv£ta,XXXIV,2.  PL  Plut.v.  Démosth.  13. 

eÙYEVTjç,  III,  3,  ejYîv^î  âuKzpTTjaa.  XLIII,  6, 
eÙYêvrjç  Xoyoc,  opp.  à  àopjptov.  —  VII,  1 , 
eÙY£V£(jTepov.  XXXIX,  4,  etyrevÉaTaTOt.  PL 
Plut. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  L0XG1N. 


èirÎTpoxo;,  R.  32,  èTïtTpoyov  itoielo&ai  tov 
Xô^o^i  parler  avec  rapidité. 

èTztrjyxàvêiv,  P.  XI,  xaxà  to  Èit'.rj^ov. 

èiiicpÉpsiv,  E.  2,  èiievEYy.îïv  ttjv  (J*ijcpov.  L. 
XIII,  4,  èàv  tmvt^frw,  È7t£vî-/&^vat,  ajou- 
ter. 

ÈTit/eipeîv,  P.  I,  1,  3,  8.  R.  H.  E.  20,  es- 
sayer. 

èr.'./îîpTjpa,  P.  I,  7,  démonstration,  preuve. 
R".  13,'  16,  E.  3,  13. 

ê-o;,  L.  I.  L.  XII,  7,  vers,  poc'me.  IL  27, 
paroles. 

é-ri,  E.  21. 

ÊpYOv,  P.  11,2,  travail.  R.  H,  effet.  R.  20, 

E.  2,  epyov  TtpoOtpîO'J. 

èpEtv,  P.  11,3.  R.  14,  31. 

èptwlfv,  P.  III,  I. 

spYjuîa,  R.  2,  9,  plur. 

îo;j.t)vîÎ7.  P.  I,  6,  y  rfjî  ipfMjvtÇaç  Ttcpt^oXn, 


développement  diffus.  P.  VII,  Sià  ttiv  XJ- 
citv  r»];  HMVHac  à  cause  du  déconsu  de 
l'expression.  P.  XI,  manière  de  s'expri- 
mer. P.  XV,  to  Tîjç  éppijvîtac  aù/pTjpôv, 
sécheresse  de  l'explication . 

épp^vsuatc,  R.  19,  élocution,  langage. 

'Èpuîvoç,  P.  I,  4.  Herminus,  philosophe 
stoïcien. 

EpvM&tn,  R-  8. 

èpiotàv,  R.  31. 

È3&r,;',  R.  4. 

êtaipoc,  P.  I,  8.  P.  Il,  2. 

IcèptfttV,  R.  2. 

étÉpwaî,  P.  II,  1. 

En,  P.  I,  l,  Eti  IL 

èrjpoXoYia,  L.  XII,  8,  U. 

eùâfWYOç,  R.  33. 

Eû^ouXoç,  P.  I,  3,  philosophe  platonicien. 

ejStjXo;?  R.  I . 

E'JîTtr/E'.pTjto;,  R.  13. 

17 


-iOG 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


eiepvssia,   I,  1  XXXVIII,  8.  PL  Plut. 
cjtjvoç,  XXIV,  2.  Athén.  Dion.  II.  Luc. 
tutoyât,  XIV,  "2,  met  PI.  s.  pr.  Plut.  M.  711 

E,  sù&ûvaç  ûuî^îtv. 
eù&ûc,  I,  4.    XI,  2.    XXII,    2.   XXIX,   I, 

XXXVIII,  2.   XXXIX,  4.  XLI,  1,  ej-em^/i 

causa.  V.  Ituhnken,  Tim.  Lex.  s.  v.  aù- 

tîxa.  Wytt.  Anim.  ad  Plut.  M.  20  E.— 

èu'îù&û  s.  e.  ccyei,  XLII,  i. 
EÙxaipoç,  XXXII,  4,  naturel,  à  propos.  Plut- 
eùxatpu>;,  XXII,  4.  PI.  Plut. 
eùxajAurjç,  XXXIV,  2,  met.  Plut. 
eùzaracppovifjTo;,  NI,  I.  Plut.  fréq. 
eûxXeia,  XIII,  4.  PI.  Plut.  M.  240  B. 
eùXoYcoç,  XXXVIII,  4.  Isocr.  PI.  Plut. 
cùpiitta,   XXVIII,   2.  XXIX,  3.    Plut.  M. 

456  B. 
eJTiâXatarpov,  XXXIV,  2.  âr..  Àsy.  suivant  le 

Thés.  H.  St.  éd.  Didot. 
eùiûvîia  XXX,  1 .  ait.  Xey.  v.  Ernesti,  Clav. 

Cic.  Index  gracco-latin. 
EjtcoXiî,  XVI,  3. 
eùitôptaTOç,  XXXV,  5.  Plut. 
eupsat;,  I,  4.  PI.  Plut. 
Eupnû&Tjç,  XV,  2  et  s.  XL,  2  et  s. 
eûptaxeiv,  VII,  1.  IX,  5.  —  eûpsîv,  XLIV,  7. 

eûpbxsrat,  XXIII,  2.  £-ip£&ï[ïi,XXXVI,2. 

eiprja&at,  XVI,  3. 
ejaxoyoç,  XXXIV,  2.  PI.  Dion.  liai.  Plut. 

M.  709  B. 
sÙT£Xiap.6ç,  XI,  2.  Plut,  emploie  le   verbe 

eù-îXiÇstv,  mépriser.  M.  1073,  D. 
EÙTjyâtv,  XVI,  3.  II,  3.  cit.  de  Déraosth. 
eoT-^c,  XVI,  1.  PI.  Plut. 
ôGriyia,  II,  3.  PI.  Plut. 
rj<popo;,  XLIV,  1 .  Plut. 


£çot-T£j&ai,  I,  1,  TjxiTra  ÈcporaTopiEvo;,  né- 
gligeant. —  IV,  5,  cherchant  à  saisir.  — 
XXXIX,  3,  qui  se  fait  sentir  à.  s.  pr.  et 
fig.  PI.  Plut. 

È?E;rjç,  XVL  1,  ètpe^ïjî  TE-axrat.  PI.  Plut. 

èfTjSuvsiv,  XV,  (i.  XXXIV,  2.  Plut.  M.  514  F. 
668  D.  975  F.  etc. 

£<ptea&ai,  III,  3.  XII,  4.  XXXIII,  2.  PI.  Plut. 

ècptx-oç,  XXXIX,  I.  PI.  Plut. 

èftaxàvai,  XXII,  2,  ÈasaTwç.  PI.  Plut. 

ècpopjiàv,  IX,  5.  Plut. 

eXEiv,  ï,  2.  IV,  7.  V.  VII,  1.  IX,  3,  10.  X,  1. 
XII,  3.  XV,  8.  XXVIII,  1,  4.  XXXI,  1. 
XXXIV,  1,2,  4.  XL,  1,  4.  XLI1I,  5.  —  IF, 
2,  É-ipwç  è^ov.  —  XIII,  2,  Xôyo;  è/£t.  — 
XLIV,  1,  Ë/£i  p.e  &<zùu.a.  —  XLIV,  7,  (y«a 
£Ôp£ÏV.  PI.  Plut. 

e^£atfat,  XIII,  2,  £^£a&ai  axoizoy. — XXII,  1, 
iyzTou  xà  irpâyu-aTo,  cit.  d'Hér. 


Z. 


Zeîv,  XLIII,  1.  ££aâaï]c  ttjî  daXâaoïjc,  cit. 

d'IIérod. 
Ze-jç,  IX,  14,  toj  Aioc  èvjiivta. —  III,  2, 

EÉp^Tjç  6  twv  lUpaiôv  Zîûç,  cit.  de  Gor- 

gias.  —  vtj  Aux,  passim. 
C^Xoc,  XIV,  1 ,  xaxà  Cf/Xov.  XLIV,  II.  —  VII, 

4,  ÇïjXot,  sttidia.  PI.  Plut. 
CïjXotutuoc,  XXII,  1.  Plut.  fr.  Luc. 
CvjXoOv,  XIII,  2.  PI.  Plut.  v.  l'art,  suiv. 
C'fjXwot;,  XIII,  2,  £^X.  xat  [lîairjaiç.   On  lit 

dans  Plut.  Mor.  84  C.  oùx  £7catvwv  u-ôvov 

oùSs  &ai>u.<iÇ<i)v,  àXXà   xal  C>)Xù)v  xat  p.i- 

p.O,Jp.£VOÇ. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


EÙxXeÏSy];,  P.  I,  2,  5,  philos,  platonicien. 
EÙxpaaîa,  P.  XIX,  è.   twv  wpûv,   heureux 

climat,  expression  de  Platon. 
eùXct^etct,  R.  32. 
£Ùp.(i&£ta,  R.  16.  E.  2. 
£Ùi«.£Tp(a,  L.  XII,  6. 
£ jvoia,  E.  2.  R.  32,  EvJvota  jj  àijSta. 
eûvo'Jî,  R-  I- 

EÙTtETi^ç,  R.  19,  leç.  dout. 
EÙitpîUTjç,  R.  19,  leç.  conj. 
EjpEiia,  L.  XII,  1. 
EGpEaiç,  R.  8,  9, 33.  E.  6. 
EipETTK,  L.  XII,  6.  R.  22. 
£Gpï]u.a,  L.  IX.  R.  26. 
EÛpîaxEiv,  P.  III,  1,  pass.  L.  XI,  pass.  L.  XII, 

4,   Eupot.  R.  32,   Eipinxôxojv,    leç.  dout. 

R.  9,  16.  E.  9,  pass. 
EÙpu&uîa,  R.  22.  L.  XII,  3. 
£jpu&|xoî,  R.  22.  L.  XIV,  1,  EÙoj&aÔTîpo;. 
£3xaxToc,  R.  18,  29.  E.  13.      ' 
EÙxéXEta,  R.  19.  E.  18. 
zixùifr  P.  VIL  H.  19,  leç.  dout. 
£J-.fjTjç,  R.  34. 


EÙcpuîa,  R.  27,  vit   EÙçuiac- 

£^ap[iôCEtv,  R.  10.  E.  7. 

i<j>«£f)C,  P.  III,  1.  P.  XVIII,  âv  ruî   hi^:. 

L.   1,  TO   È^S^fjÇ. 

eçEOtç,  P.  XIV. 

èyÉYYuoc,  P.  I,  3. 

ÊXEtv,  R.  4,  catég.  rhét.  L.   XII,  1.  E.  20. 

—  R.  22,  -rcatCEiç  sywv.   —  avec  un  adv. 

L.  XII,  1,  5,  XIII,  2.  R.  31. 
E^îa&at,  P.  I,  6,  TîoXXà  xû>v  SoYu.ârtDV  fati- 

ULEVOÇ. 

È^wpôc,  R- 1- 


ZàXoî,  P.  1,6,  svavrïoî  ÇrjXoç. 
C$v,  P.  III,  2. 
Ztjvwv,  P.  III,  3. 

CïlTEÏV,  L.  XII,   14.    TO    CrjTO'JllEVOV.    R.     S, 

33.  E.  20,  au  plur. 
Cr^ïj-xa,  R.  10.  E.  7. 
CVjTïjaiç,  R.  7. 


TABLE  1)1    TRAITÉ  1)1    SUBLIME. 


107 


00,  associe  do  même  les  mots  ethologus 
et  mi  mus. 

>ji>o;,  IX,  15,  peinture  de  mœurs.  XXIX,  2, 

leç.  dout.    PI.  Plut. 
nxtatO,XV,  3.  XXXIII,  "2,  4.  —  où/  nxwto, 

XXX1I,7.  XXXIV,  3.  I>1.  Plut. 
rjXixîo,  Vil,  4.  XLIV,  7. 
tjXio;,  XVII,  2. 
ïVna,  XV,  4.  PI.  Plut, 
ijvîxa,  XXVII,  2.  XXXII,  5.  —  ^vîx'  av,  XIV. 

1.  XV,  8.  XXII,  I.  —  ^vîxa  avec  l'opt. 
XLIV,  8.  PI.  omis  dans  le  Lex.  Plut. 

'HpaxXeîSat,  XXVII,  2. 


Cïjtîïv,  XXXVI,  3.  XLIV,  I.  PI.  —  XII.  % 

XXII,  4,  ri    Cïj~oJ|isvov,  le  sujet  de    la 

«jncstioii.  Plut.  Mor.  S61   I 
CamMtfta,  XVII,  3.  PI.  Plut. 
Zi-V./.o;,  IX,  14. 
Cû)0v,  XXXV,  |.  XLUI,  5.  PI.  Plut. 

H. 

'H,  III,  4»  tj8t|Xov.  PI.  Plut.  M.  51  K. 

t^,  XI,  2,  ^  pUvtoi  8taç£pei. 

rjysïo&a!,   Il,  3,  «y^oaiTO,  leç.  conj.  pour 

xojiîaatto.  —  Mil,  4. 

Yj'iu.wv,  XVII,  I,  rrf.  èv  ùrEpoyaî;.  XXVII,  'HpaxXciSnc,  IV»  3. 

I .  Plut.  H.  "78  L,  associe,  comme  notre  'HpaxXflç,  IV,  3.  XL,  3. 

auteur,  les  mots  ^ysuova;,  £a3tXetc,  rj-  ^pîjisïv,  XX.  2.  XXXIV,  4.  s.iig.  PI.  Philon, 

pivvouç.  Plut. 

'U-punaç,  UI,  2.  'HptyovT),  XXXIII,  5,  poème  d'Eratosthène. 

ï(::;;ta%XXXVI,3.  PI.  Plut.  'HpoS&Tsioc.    IV,    7.    XVIII,    2.    XXXI,    2 

AU**,  XXVIII,  I.  PI.  Plut.  XXXVIII,  4. 

JJÎOY^,    XXXI,   i.  XXXVIII,  G.  XXXIX,    1.  'Hpoîoïo;,  XIII,  3.  —Cite-  IV,   7.   XXII,  1. 

XLIV,  II.  —  s.fig.  V.  XXIX,  2.  XLIV,  I,  XXVI,  2.  XXMII,  i.  XXX!,  2.  XXXVIII, 

qualité  du  style.  ■*■  XLIII,  I. 

.;  >■•-/.  XLUI,  4.  Plut.  M.  132  C.  Hem-  rjptoïxoc,  IX,  10,  ^pcoïxà    u-eysôr).  XV,   5, 

ploie  aussi  7J?y-a&£U),  rj?j-af)inî.  Tjpuuxu>TaTat  çavtaoiat.  PI.  Plut. 

>j$ù;,  III,  4,  ta  y/j.  ;XXXIV,  2,  u«tà  yXoxù-  ïjpwc,  IV,  4.  XIV,  2.  XXXVI,  2.  s.  met. 

ttjto;  rSJ.l  — «5itov,  XXVIII,  1.  —  f%-  'Ilj'.oSîtoç,  IX,  5. 

cto;,  1,4.  IV,  3.  'HcuoSo;,  IX,  5.  Cité  XIII, 4. 

ïiôuaaa,  XLIII,  4.  PI.  Plut,  de  Adul.  c.  2,  r^rra,  XV,  10.  PI.  Plut. 

Lyc.  c.  25.  àrcaa&a'.,  XIII,  4.  XVI,  3.  PI.  Plut, 

r^txôç,  XXXIV,  2,  to  i^Ôixgv,  peinture  des  «ctov,  XIII,  1.  XIX,  2.  XXXIII,  4. 

mœurs.  Plut.  *u  \XXIX,  2    au  plur.  tons.  Plut. 
yh/.ûç.  IX,  15.  V.  la  note  de  Coray  sur  le 

chap.  51  d.-  la  vie  de  Brutus,  citée  par 

Schœfer.  8. 
VjDoXoyo'jusvo;,  IX,  15,  rft.    xu>p.<u8'a.  Ce 

mot  assez  rare  se  lit  dans  Josèphe,  Macch.  GâXXetv,  XXXVI,  2,  SÉvSpîa  uaxpa  tîôy.r. 

15.  Plut.  (Mor.  G73  B.)  emploie  le  terme  cit.  d'un  poète. 

Tj&oXoyo;,  syn.  de  u-uo;.  Cic.  deOrat.  Il,  ftâvxroî,  IX,  7.  XV,  5.  XXVIII,  3.  XLIV,  9. 

TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


Çirnfnxôç,  P.  Il,  3,  oi  CïjT/jTixoi. 
Cùov,  P.  111,3.  L.  XI!,  11.  XIII,  3.  H.  18,  au 
plur. 

H. 

'Jlreîa&at,  R.  19,  uapà  tpaùXov  YPl'âu-evo;, 
juge  partial.  —  P.  |,  1,  fjf^avto. 

y>v//',.  K.  20,  élégance. 

(eue,  'L  21. 

tjIKxgc,  R.  18,  r^9tx7]  rtôav&ty];,  secours 
que  l'on  tire  de  la  peinture  des  mœurs 
pour  produire  la  persuasion.  R.  30,  rfii- 
v.T]  à-iztàzi.z,'.;,  démonstration  fondée  sur 
le  caractère,  les  mœurs.  E.  15,  môme 
sens.  Pseudo-Plut.  dans  la  vie  d'Homère, 
Tjfhxf(  uicfocptatc,  débit  qui  laisse  voir  les 
sentiments,  les  dispositions  de  l'orateur, 
v.  l'.rnesti, Lex. Rhet.  s.  v. 
tua,  R.  30. 

i)doÇ|  !>'.  9,  31.  au  plur. 


rjxeiv,  P.  Il,  3.  P.  XL  R.  27. 

ïjxiota,  R.  24,  où  tojoj-oj  itveùp.aroç  tvSov- 
taj,  otov  Tjxiyra.  —  P.  I,  1,  oùy  r/.tata. 


taj,  otov  ijxtîta.  —  P.  I,  I,  oùy  rj/.tatc 
qXix[a,P.  1,1.  II.  3,  9.  E.  0. 
'HXiô?<upo;,  P.  I,  2, 5,  philosophe  péripaté- 

ticien.  -  L.  XII,  2,  9,  10,  auteur  d'un 

Manuel  de  Métrique. 
fauteX*c  P-  H,2. 
'IIpôSoxo;,  E.  21. 
ftpetucéç,  L.  XII,  4,  «p.  uttyo». 
rypoio;,  L.  XII,  4,  jtiyo;  Tjpcùo;. 
'HwuOTtm,  L.  XII,  2,  9,  II.  XIII,  1,  auteur 

d'un  Manuel  de  Métrique. 
'HfOMttÇ,  P-  UI,  2,  'H^paîaTOj  Tp'!rco5:c. 
rjyoc,  L.  XII,  3.  |{.  33,  son. 


BaXiav  pour  ftâXctav,  If.  21,  lee.  conj. 


106 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


ftàlTTElV,  XV,  G. 

&appeïv,  VIII,  4,  au  part.  PI.  Plut. 

ftâttov,  XXXIV,  4.  PI.  Plut. 

&aùp.a,  X,  4.  XLIV,  I,  ôaùmâ  P-'&X'1-  **'• 
Plut. 

HauftâCeiv,  VII,  1.  Plut.  (Mor.  78  C.)  dit  de 
môme  :  <uv  S  s  Oaup.âCo'Jatv  àv&pcouoi  rçpa- 
Yu-ittov,  oùx  Sartv  âv£'j  çpovr]p.7.Toç  àXï)- 
thvoù  xa't  Pe^atO'j  jearée^p  povyjaat. —  XXXV, 
4. XXXVI,  1,  3. — XIII,  4,  Tî&aj'j-aaaévo;. 

Oauaâaio;,  XXXIX,  4.  PI.  Plut. 

OaujxaaTÔç,  XVII,  2.  XXXV,  5.  XXXIX,  1, 
2.  XLIII,  3,  iron.  IV,  2.  PI.  Plut. 

Da-ju-aatôc,  XVII,  1.  XXX,  1.  PI.  Plut. 

Osàà&at,  XV,  2.  PI.  Plut. 

ÔeatTiç,  XXXV,  2.  PI.  Plut. 

ftktpov,  XIV,  2.  s.  fig.  Plut.  M.  178  A. 
182,  D. 

ôelv,  XXI,  2,  tôv  ôsov-wv.  PI.  Plut. 

OsToç,  IV,  6,  ô  &;ïoç  IIXâ-wv.  —  IX,  9,  tô 
OjTov.  PI.  Plut. 

bziuç,  XXXII,  5.  PI.  Plut. 

&ayïjTpov,  XXXIX,  2.  Plut.  Mor.  93  Ë. 

dîXeiv,  v.  è&éÀstv. 

dÉp.a,  XXXII,  8.  principe,  base  d'un  juge- 
ment, sens  omis  dans  le  Thés.  H.  St. 
Dans  Plut.  $éu.a  signifie  dépôt. 

^î[xi-6v,  XXXIV,  4.  PI.  Plut. 

QcôScupo;,  III,  5.  Théodore  de  Gadara,  rhé- 
teur célèbre,  qui  vivait  sous  Auguste. 

GîôxptTOç,  XXXIII,  4. 

#£op.<x)(îa,  IX,  6,  8,  combat  des  dieux  dans 
l'Iliade. 

dsôiiîjiuTOç,  XXXIV,  4.  &.  8<upïj|iaTa,  s.  fig. 
Aristot. 

eeÔTtou-rcoç,  cité  XXXI,  1.  XLIII,  2. 

0e6ç,  XVI,  2.  XXXII,  7.  XXXVI,  1. 

dîo^opeîo&at,  XIIÏ,  2.  XV,  6.  Dion  Chrys. 
Him.  Plutarque  emploie  l'adj.  ÔEOspôpY]- 
to;,  l'adv.  ftsotpoprpwç,  le  subst.  dsoepô- 
p>]3tî. 


Sîocppaato;,  XXXII,  3. 

0îpû.iuuXat,  XXXVIII,  4. 

êîap.o&£Tï]ç,  [IX,  9]  ô  tifiv  'Io'jSatojv.  Plut. 

Ôetîo;,  IX,  5.  XXII,  1 .  Plut.  M.  718  C. 

dswpsTv,  1,2.  XVII,  1.P1.  Plut. 

Oecupta,  II,  3,  recherches.  XXXIX,  1,  sujet, 
étude  du  sujet.  XXXV,  3,  Oewpîa  v.a\ 
âiâvota  T7JÇ  àv&pioTïtvïjî  Ètu^oXtjî,  la  con- 
templation et  la  méditation  auxquelles 
l'homme  se  livre.  PL  Plut. 

$t]Xuç,  XXVIII,  4,  Ô^Xîta  vôaoç,  cit.  d'IIé- 
rod.  PL  Plut. 

ôrjoa,  XLIV,  9,  s.  met.  ô^pai  àXXoTpîmv 
oavàtwv.  PL  Plutarque  emploie  souvent 
Orjpàa&ai  au  fig.  v.  Wytt.  Anim.  ad  Mor. 
48  A. 

OvrjaxEtv,  X,  2,  3.  XV,  7. 

ôvW,  IX.6.XLIV,  8.  — tô  ôvriTûv,  XXXVI, 
1.  Plut. 

■froXoùv,  III,  1,  ftoXoOv  ttjj  œpâo£t,  s.  fig. 
Iambl. 

ftop^Elv,  III,  1 .  s.  met.  PL  Plut. 

9ojrj8^T)c,  XIV,  1.  XXII,  3.  XXV,  cité 
XXXVIII,  3. 

Opacjç,  XXXII,  3,  ôpaaslai  p-sra-f  opaî.  Plut. 
s.  met. 

ôpsuTwôç,  XXXI,  I,  leç.  inc.  PL  Plut. 

OouXXeïv,  XLIV,  2,  to  dpuXXo'J-JLSvov.  PL 
Plut.  M.  Î7  F.  36  B,  etc. 

ôuXâziov,  XLIII,  3. 

&6Xaxoç,  XLIII,  3.  PL  Plut. 

■&OIAW&C,  XII,  3.  PL  Plut,  emploient  {fouacôç. 

O'jp.6;,  XIII,  4,  ardeur,  zèle.  XVII,  1.  XXVII, 
1,  3.  XXXII,  2,  colère,  mouvement  pas- 
sionné de  l'orateur.  PL  Plut. 

&ûvvoç,  XXIII,  2,  cit.  d'un  poète  inc.   Plut. 


1. 


'IdtŒ&at,  XXXII,  3,  fâxat  ta  ToXainpâ,  s.  met. 
PL  Plut. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


pp'etv,  R.  24,  è&âppet  toùtoiç.  E.  12,  Rap- 
pel TOUTOUÇ. 

Ôàxxov,  P.  XL 

&âx£pov,  R.  23,  èiù  Oâtspa. 

da-jp.âCetv,  P.  XI.  R.  24.  E.  H,  $.  <joù  ou  oé. 

Ôa'jp.aax6ç,  P.  XIX. 

ôsâcôat,  R.  31,  $£u)p.îvo;,  leç.  dout. 

#£axïjç,  E.  18. 

&Éaxpov,  E.  18,  Xoyoî  (pavif)a6p.£voç  etç  xà 
ôÉaxpa. 

Ô£toC,  L.  XII,  6. 

&£Xy£iv,  R.  33,  leç.  dout. 

$éXeiv,  R.  15,  ôéXovxoç.  R.  27,  ËÔ£Xr]a£iac. 

0£p.taToy.X^.r,  P.  1,  2,  philosophe  stoïcien. 
R.  24,  0£p.taTOxXÉa,  remarque  sur  l'ac- 
cent de  ce  mot. 

&£Ôç,  L.  XII,  1.  P.  III,  3. 

&spdtTiaiva,  P.  III,  2,  automate  de  Vulcain. 


■&£pau£ta,  R.  13. 

■&£pau£'Jeiv,  E.  17. 

OEpaTisuxixôç,  R.  21. 

ôiotç,  R.  10,  17.  E.  7. 

■&£«op£tv,  R.  33. 

0£wpîa,  L.  XII,  1,  5,  r}  tûv  pixptov  Ô£(opîa. 
XII,  7,  matière,  sujet.  P.  1,  G,  xpônoç 
îStoç  ■&£(upî<xç,  manière  originale  d  envi- 
sager le  sujet,  syn.  de  pi&oSoç. 

ôïjpaxpov,  R.  21. 

0ou/.'j5îâTjç,  E.  21. 

OpâauXXoç,  P.  I,  6,  philos,  pythagoricien. 

ôup.Eîa&at,  R.  32,  d\)p.o,i;.,-£voç. 

0'jao£'.3fjç,  R.  33. 


'Iap-jîiCs'.v,  L.  VIII,  syn.  de  XoiSopsTv. 


TABLE  Dl   TRAITÉ  Dl    SUBLIME. 


109 


tiia,  VIII,  I,  \iiw  cftç  ïv  t<;<  Ài-fciv  Sjvi'J.î- 
tȔ,  formes,  conditions  de  l'art  de  parler. 
—  XI,  5,  ilii'.  t(ûv  oùÇnotttV,  espèces 
d'amplifications. —  XXII,  I ,  classe,  espèce 
défigure.  —  XWU,  3,  ftfa  toD  -).î J;io- 
vo;,  substance  du  poumon.  —  XXXI  \,'  3, 
iStat  ôvoudbwv,  vorj3î(Dv,  fcocmwttttv, 
idées,  pensées,  images,  ibid.  'ioîài  v.ii- 
àoj;,  tufuXnaC)  sentiment  de  la  beauté, 
de  la  convenance.  PI.  Plut. 

itttt,  XV,  5.  ri**,.  XXXV,  2,  iiiov. 

r2to;,  IV,  l.XI.IV,  12,  s.  abs. —  aveclegén. 
III.  3.  IX,  11.  XIV,  "2,3.  XV, :•.  XXX,  i,i. 
XXXII,  4.  XXXIX,  4.  XI.IV,  6.  PI.  Plut. 

î&tttucL  X,  6,  caractère  propre. 

ioioj;,  XV,  l.XVII,  I.  PI.  Plut. 

îStotcûttv,  XXXI,  2,  paraître  trivial.  PI. 
Plut.  s.  diff. 

îitânqç,  XXXI,  2,  opp.  à  raitaiSsupivo;. 
Plut. —  XXXIV,  1,  qui  n'a  pas  été  formé 
aux  luttes  des  athlètes.  PL  Plut. 

îitttttxôç,  XLIII,  1,  t2urttxÔv  rJf.ua,  terme 
vulgaire.  PI.  Plut. 

ioiumouo;,  XXXI,  I,  terme  populaire  opp. 
à  xoapoc,  terme  élégant. 

iSpuuÉvov,  XXIX,  1, cit.  de  Platon. 

Î8pw;,  X,  2.  PI.  Plut. 

uvat,  XX,  2.  ztz\  tôjv  aùrùiv  Uvai,  suivre  la 
même  marche,  s.  met.  —  XXX,  1,  ?{H  8^. 

Upeîa,  XLIII,  2,  cit.  de  Théopompe. 

Upôc,  XIII,  2. 

ICâvîiv,  X,  2,  d'autres  lisent  laSâvst,  cit.  de 
Sappho. 

îCt)u.o,  IX,  13,  abaissement,  affaissement. 
Plut.  M.  434  B. 

btttvéç,  IV,  1.  XVII,  2.  XXVIII,  1.XL1V,2. 

ixavû;,  XL,  2.  Plut. 

îxîtv,  X,  2,  cit.  de  Sappho.  D'autres  lisent 


'IX(SlIX,7,  12,13. 

ÏXidk,  '*,  !-• 

Iu.£p6îtc,  X,  2,  cit.  de  Sappho. 

jmroç,  XV,  4. 

îeo&potuTv,  XV,  i.  Aristot.  PL  Plut.  empl. 

toôSpouo;. 
toôdcoç,  XXXV,  2.  PL  Plut. 
'Iaoxprraot,  XXI,  1. 
'Icjoxpi-ïjî,  IV,  2.  XXXVIII,  2. 
Ï30C,  XL1V,  7,  îaa  (3<xîvîiv. 
[orâvotL  XX,  2,  \\'x  ;atj  ètù  rwv  aùtwv  ô  Xo- 

yo;  l»V  o-ng. 
irropîa,  XIV,  1.  —  au  plur.  XII,  3,  récits, 

narrations.  Plut.  M.  803  A. 
"Iotoo;,  XXXV,  4,  le  Danube. 
(OYMIV,  1, 1.  PL  Plut. 
îa£opo*Ottïv,  XII,  2.  Plut.  M.  890  I). 
layupÔC)  VII,  3,  tr/jpàpv^;iTi.  VII,  4,  îoyjpà 

««me  PL  Plut! 
LOYÛç,  XX.  1.  XXX,  1,  s.  fig.  en  parlant  du 

style.  Plut.  s.  mor. 
too>ç,  XIII.  5.  XV,  9.  XVII,   2.  XXXVI,   4. 

XLIII,  1. 
ixapiç,  IV,  4.  Plut.  fr.  Galba,  23.  Fab.  19. 

Popl.  17.  M.  40  C.  89  A.  707  B.  etc. 
"Iwv,  XXXIII,  3,  Ion  de  Chio,  poète  trag. 


h. 


xà8,  X,  2,  cit.  de  Sappho. 

xa&dtTtîp,  V.  —  xoJL»  oÛTU)ç,  XXXVIII,  5. 

—  VII,  1,  xa&àusp....  tïjSs  hou. 
xa&apôç,  VI,  I,  xa&.  ètutt^uï]  xat  Êiûxpiat;. 

XXXV,  4,  xa&.  cpsyyo;.  '''•  —  exempt  de 

défauts,  XXXII,  8.  XXXIII,  1,  2.  v.  Wvtt. 

Anim.  ad  Plut.  M.  41  F. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


tap^ixô;,  L.  XII,  7. 

?ap>;,  L.  VIII,  X,  XL 

'Iavojâpto;,  L.  VI,  aîûvoç  -naTTjp,  quasi 
Aîiuvoâpio;. 

t5Éa,  R.  1,  forme,  tournure.  —  P.  I,  8,  ou- 
vrage de  Plotin  sur  les  idées.  P.  III,  1, 
formes  des  corps.  —  E.  21 ,  figures  de 
rhétorique. 

IStfv,  P.  III,  I.  R.  8. 

îStxwTaTOî,  F.  7,  rà  îSixiûra-a,  cas  particu- 
liers. 

t8io;,  R.  22. 

Î8iÔtt)c,  P.  XIX,  iîtoTTjc  toO  xa-aatr^aaTo;, 
qualité  de  l'air,  disposition  de  la  contrée. 
yu>pa;  tStoTTjC,  propriété  du  pays. 

iôiiÛTTjî,  R.  22,  leç.  Inc. 


UpûV, 


R.2. 


îxavtuç,  R.  19,  31,  34.  taùra  îxavû;  iyi-i», 
E.  12.  Peut-être   aussi   R.  24,  syn.  de 

îxvojpevo;,  R.  29.  (gy.  ypovoç,  temps  conve- 
nable, temps  fixé. 


tixiïâCso&at,  R.  23. 

îuiro;,  L.  XII,  5,  H.  R.  5. 

ïî,  P.  XIV.  i.pf)  tç  TTjXepâ^oto,  cit.  d'Ho- 
mère. 

'laatof,  L.  XXII. 

'Iaoxpâzr];,  R.  2I.E.  21.  L.  XXII. 

ïoo;,  L.  XII,  14.  R.  29,  to  ïaov. 

îa-opsiv,  P.  IX,  'nrropfjaai. 

îaropîa,  P.  I,  5,  tradita  ab  aliis  doctrina. 
E.  21,  toropîav  ojv&évtîç. 

îayvpôç,  R.  13,  superl.  en  parlant  d'argu- 
ments. 

i^vo;,  P.  I,  6,  xat'  ty/>Tj.  P.  III,  1,  fyvo;  twv 
TtEpî '^jy^v.  R.  27,  èu£à;  fyvïîi.  R.  33. 

twvixôç,  L.  IX  XII,  4,  7,  îumr.oî  aTiyot, 


II 


xaOaipeîadai,  R.  H,  retrancher,  diminuer. 

xa&âitsp,  R.  22. 

xaôapûiî,  R.  20,  31,  syn.  de  satp&c. 

48 


AU) 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


xaïhùSsiv,  IV,  6,  s.  mot.  cit.  de  Platon. 

-/aihévat,  XVI,  2,  •/.  elç  tàç  <[>u)(aç.  Plut, 

xa&îaxaa&at,  dans  le  sens  de  yîyvsa&ai,  t,  4. 
II,  l.V.  XIII,  2.  XVII,  2.  XLIII,  3.  Isocr. 
Xén.  Plut.  Comp.  Pelop.  et  Marc.  I,  2. 
v.  Buda:i  Com.  ling.  gr.  484.— XXXIX,  3, 
eîç  p.exouoîav  xoùç  àxoûovxaç  àet  xa&iaxâ- 
aa,  s.  act.  — XII,  3,  xa&saxwç. 

xa&oXixd>ç,  XXXIII,  1,  Plut.  M.  908  A.  em- 
ploie le  sup.  xaôoXixwxaxov,  maxime, 
universaliter. 

xaôoXou,  XI,  3.  Plut.  fr. 

xaî,  XVI,  I ,  xaî  §yj.  XXXIV,  4,  xaî  et.  XXXII, 
5.  XLI,  2,  xaî  sxi.  X,  6,  xaî  u-tjv.  XVII,  1, 
xaî  xaùxa,  et  surtout.  XVI,  3,  xaî  xaùxov 
Sua.  XXXV,  4,  xattot.  IV,  4,  7.  [XXXI,  1 , 
leç.  conj.]  — XXXVIII,  5,  xaîxoi  ys.  XVII, 
2.  XXXVIII,  6,  xaî  tc<dç.  II,  2,  xaî  wç. 

KatxîXtoç,  I,  i .  IV,  2.  VIII,  1 . XXXI,  I .  XXXII, 
1,  8.  Les  mss.  donnent  KïxîXtoç. 

xaîeiv,  XII,  4,  de  la  foudre  et  d'un  incen- 
die. X,  3,  xaîsa&at,  de  l'amour.  Plut. 

'/atvéoiïOuSov,  V.  ait.  Xey.  suivant  le  Thés. 
H.  St.  éd.  Didot,  le  goût  des  nouveautés. 
Plutarque  se  sert  plusieurs  fois  de  xevg- 
oitouSoç,  M.  234  D,  560  B,  etc. 

xaîpioç,  I,  1,  xà  xaîpta.  —  X,  1,  xà  xatpiiû- 
xaxa,  les  applications.  PI.  Plut. 

xatpîuoç,  I,  4.  Plut. 

xaipoç,  II,  2,  mesure.  —  XVIII,  2,  occasion. 
XII,  5.  XXXII,  l,lieu  favorable,  dans  le 
sens  fig.  —  XLIII,  3,  Ttapà  xatpov,  mal  à 
propos. —  au  plur.  XVI,  3. 

xaxîa,  III,  5,  défaut  du  style.  —  V.  défauts 
opp.  au  sublime,  à  l'élévation  du  style. 
PI.  Plut,  sens  moral. 

xaxôCïjXov,  III,  4.  v.  les  Recherches,  p.  87. 
Plut.  M.  142  A.  706  D. 

xax6ç,XLIV,  7,  10. 


xa/oaxouoç,  XLIII,  1 .  Eur.  Iph.  A.  1001,  s. 
mor. 

xaXeïv,  XVI,  2.  XXXIII,  4.  —  xaXeta&ai.  XV, 
1.  XXVIII,  1.  XLIV,  5. 

xaXXiypatpela&ai,  XXXI II,  5.  Joseph,  c. 
Apion.  II,  §  31,  èv  xoî  yXacpopcù  itâvxïj 
xsxaXXtypacpTjfiîvot.  Anaximenes,  (xévv. 
p'ïjx.p.172, 1.  16-17.  Rhet.  gr.  ed.Spen- 
gel.)  xotç  xrjç  àpexvjç  axot^eîoiç  xaXXtypa- 
<pO'jp.£vot.  Plut,  emploie  xaXXiypaœîa  (v. 
Wytt.  An.  ad  M.  145  F.)  dans  le  sens  de 
pulchritudo  styli  et  orationis. 

KaXXta&ÉvT)ç,  III,  2. 

xâXXoç,  XXX,  1 ,  dignité,  noblesse  de  l'ex- 
pression. —  XXXIX,  3,  beauté.  —  V,  xà 
xâXXrj  xrjç  épp.ïjVEÎaç,  les  beautés  du  style. 
Plut.  M.  30  C,  xâXXoç  xaî  xaxaaxîOïj  ôvo- 
p.âx(uv. 

xaXoç,  XIII,  4.  — VII,  4,  xaXà  ucfnn,  veresu- 
blimia.  XXX,  1,  xaXà  ôvip-axa.  —  s.  abs. 
xaXôv,  XIV,  1,  xà  xaXà.  XXXIII  3.  XXXIV, 
4.  XLIV,  9.  —  xâXXtaxoç,  XV,  8.  XXX,  1, 
XXXIX,  4,  XLIV,  3. 

xàp.,  X,  2,  xàp.  piv  yXwaaa  eays,  cit.  de 
Sappho. 

xâp.r]Xoç,  XLIII,  4. 

xâv,  XXXII,  7,  xàv  p.^.  —  avec  l'opt.  après 
o!p.at,  I,  4.  —  avec  le  subj.  après  ûrcovo- 
axîï,  III,  1. 

xavovîCstv,  XVI,  4.  Aristot.  Luc.  Plut,  em- 
ploie xavovtxoç,  M.   657  B. 

xavwv,  XXXII.  2,  Spot  xaî  xavôvsç,  cit.  de 
Démosth.  PI.  Plut. 

xapSîa,  X,  2.  cit.  de  Sappho.  XXXIV,  4, 
xapStT)  viiepwv,  allusion  à  quelque  passage 
poétique.  PI.  Plut. 

xapxspsïv,  XXXI,  1,  PI.  Plut. 

KaaaavSpa,  XV,  4,  pièce  d'Euripide  perdue. 

xaxà,  avec  le  gén.  XVI,  2,  ô   xaxà  xûv  àpt- 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


xa&éXxstv,  E.  16.  R.  31,  xa&.  X7]v  yvwp.ï]v  xoù 
xpixoù. 

xa&iaxâvai,  P.  II,  2,  x&v  ypacpGvxtuv  xoaaûxï) 
OTtâviî  xa&éaxYjxîv.  R.  32,  èv  Xpe^a  *«&£- 
axYjxwç.  R.  10,  xa&£axï]xôxa.  —  P.  I,  6, 
xaxaaxï](iâp.£voç.  R-  29,  xa&iaxap-évwv.  R. 
32,  xa&ioxâ[JL£vo;  xàç  àp)(âç. 

xa&ôXoo,L.  XII,  16.  L.  XXI,  toutà  fait.  E.  5, 
8ûo  xà  xa&oXou  jj-spT],  les  deux  parties 
principales. 

xaivôç,  P.  II,  1 ,  xatvôxspov.  —  R.  20,  22. 

xatvoxoueîv,  R.  24,  introduire  une  innova- 
tion. 

xaivoxop-îa,  E.  12,  nouveauté  dans  le  style. 
Ces  deux  formes  se  lisent  dans  Platon  et 
Plutarque. 

xatpoç,  P.  I,  1.  R.  3,  18. 

xaxîa,  P.  5,  méchanceté. 

xaxoç,  E.  18,  20. 

xaxoupyôî,  R.  I,  au  comp. 


xaXetv,  L.    XII,   7.   L.  Xlf,  5.  xaXo'Jp.Evoç. 

R.  4,  13,  29,  xéxXïjxat.  R.  30,  xaXsïa9ai. 
xaXtâv,  R.  24,  leç.  conj. 
xaXXtXoyîa,  R.  22.  E.  13. 
xaXXovrj,  R.  18,  élégance.  PL 
xâXXoç,  E.  18,  xâXXsaiv  eîp^a&at.  M.  Bake 

propose  de  lire  xaXXtypaçeïa&ai,  comme 

dans  le  «.  6.  XXXUI,  5. 
xaXXwTtîCeiv,  P.  XI,  Plut.  Agis,  c.  2. 
xaXôç,  E.  16,  xâXXtaxoç. 
xaXûç,  L.  XI,  xaXwç  nâvu. 
xavcôv,  R.  27,  cxotoç  xaî  xavwv.  Ruhnken 

indique  à  tort  ce  mot  comme  un  de  ceux 

qu'affectionne  l'auteur  du  -rc.  5&.  «  opoç  et 

xavwv,  dit-il,  Demosthenis  exemplo  sa;pè 

junguntur  a  Longino.  » 
xauvôç,  P.  III,  3. 
xapjxsîa,  R.  21.  Plat.    Gorg.   397  A.  Plut. 

Mor.  55  A. 
xaxâ,  avec  le  gén.  R.  31,  en  faveur  de.  Avec 


TABLE  Dl    TKA1TÉ  1)1    SlTtLIME. 


'.Il 


GTÉiov  o'</.o;-  XW1I,  2,  /.'i-%  -<h\  -0080- 
TOv.  XXXVIII,  2,  xab'  otÛTOO.  XLI\\  10, 
xatà  Ttûv  tcXtjoIov. 

.4i(Wurc.  marquant  le  mode,  le  ra/>- 
/>orf,  la  manière.  IV,  2,  xar  àvoptav.  VI, 
xot    àXi,ï>E'.av.  IX,   7,  roc    àXXTjjopîav. 

IX,  'J,  xëccè  ttjv  à;iav.~  X,  3,  xaft'  uTCEvav- 
..  XI,  I,  roc  £-13131';.  XIII,  2,  xar1 
Btav.  XIV,  1,  7.177.  Cy.ov.  XV,  H, 
xatà  ^avT53''av.  XXII,  4,  xarà  rà;  ûiup- 
paactç.  XXIII,  2  taxa  ttjv  àva&EtûpTjaiv. 
XXVII,  3,  xat  âXXov  TtvaTpo-ov.  XXX,  I, 
zaT  âxpov  ÉTT'.Tr^î-jua.  XXXIV,  2,  xarà 
rà;  eipmvEÎa;.  XLI,  3,  xar  È-po-a;. 
XLIII,  I,  xaTaxà  ),f(a;xata.  XLIV,  6,  xar' 
àzpa;  âyovTa.  (V.  la  note  de  Morus.) 

conformité,  IX,  3,  xaràro  sixo;.  XII,  5, 
xatà  Xôyov.  XVI,  2,  tj  xatà  çjj-.v  Wtjptç. 
XXII,  I,  tx  toB  /arà  cp  Jaiv  E'ipp.&j.  III,  2, 
voira  tov   XosoxXÉa.    XIII,  4;  xatà   tov 

HaloSov.  XXXIV,  2,  xarà  to-jï  'Attixou; 
bttvouç.  XLIII,  5,  xarà  tov  Eevo^ûvra. 
XLIV,  8,  /atà  TÔv"Op.Tjpov.  XLIV,  7,  xatà 

CQ  v,'  3V:û,j;. 

distribution,  VIII,  1,  xa&'éxâsTnv  iSÉav. 
X,  G,  xaTaTtâv  xOtia.  XI,  1,  xarà  Tcspio- 
Îoj;.  XII,  4,  xarà  SiaÔV/âc  III,  1,  xar' 
ôXcrov,  en  peu  de  temps.  XLIV,  8,  peu  à 
peu.  Mil,  3.  XXXII,  G.  XLIII,  G,  xatà  to 
-/.î'—ov.  XXXIV,  3,  xarà  to  TiXéov.  XXI, 
I,  xarà  to  É;tj;.  XX,  I,  /atà  3j;xuopiav. 
IX,  1,  xa!>'  oaov  ot&v  tî. 

époque,  moment,  IX,  14,  xatà-f.v  aTia- 
xjwjv.  XV,  6,  xarà  ttjv  ÈiusâvEiav.  XV,  7, 
xata  tov  bimkXouv.  XXVUI,  2,  xatà  ttjv 
tt^oXnv.  XV,  8,  o-  xat)'  r^aà;.  XLIV,!, 
xatà  tov  r^xftîoov  atùva. 

/i>m,  XVI,  4,  toî;  xatà  Xatpwvetav.  IX, 
15,  rà  xatatnv  '08ûas*tav.  XXIII,  2,  xarà 
toj;  àptO;j.oJ;.  XV,  12,  TCîpl  tùjv  xaTà  Ta; 
;  J'LtjXùjv.  II,  3,  xafr'  ÉaviTov  ÈtciXo- 
yisa-.ro.  XI,  2,  za&'  aura  erjsratT].  XL,  1, 
xaô'  éa'jTo.  XII,  4,  oJ  xar'  âXXa  ?é  Ttva  n 


wrtôSaotc,  XLIII,  2.  H.  Plut. 
xaTaS'povTàv,  XXXIV,  4,  8.  met. 

Kfrtv,  XLIV,  6,  s.  met. 
xaTaYEXdo&a-.,  XXXIV,  3.  PI.  Plut. 
xaTâvvwot;,  III,  3.  Xén. 
x«Taic7]c.  XVIII,  1.  PI.  ném.  Luc, 
zataôj^ai,  IX,  13,  xaTaSuiiAïvocTiXto;.  PI. 

Plut.  ' 

xaTaqî;,  XX,   3,  coup  de  vent.  Plut.  Vit. 

181  C. 
xata-sy  Jvetv,  XLIII,  5,  to  xâXXo;.  PL  Plut. 

v.  W'ytt.  Anim.  ad  Mor.  85  F. 
xarav.7./:A<;,  XVII,  3,  leç.  inc. 
xaTax£pu.aTÎCetv,  XLII,  1.  PI.  Dion.  IL  Plut. 
xataxTjXïîv,  XXX,  1 .  PI.  Plut. 
xaTaxtpvaa&at,  XV,  9,  s.  met.    impropre, 

suiv.  les  éd.  du  Thés.  H.  St.,  mot  rare  qui 

se  lit  dans  Alex.  Aphrod.  Anthol.  Pal.  Cas- 

sii  Probl.  35. 
xataxopTK,  XXII,  3,  xaTaxopÉuTaTo;.  PL  xa- 

taxopr);.  Plut.  Alex.  2,  xaTaxopo;. 
xcmotpcQuprtfo,  XXXI,  2,  cit.  d'Hérod. 
xaTâXTjît;,  XLI,  2.  Dion.  H. 
xaTatxapaïvsa&at,  XLIV,  8.  Théophr.  Plut. 

M.  804  F.  etc 
xaTaiiéjicpss&ai,  XXXI,  1.  XLIV,  6.  PI.  Plut. 
xaTaaïTpîîv,  IX,  5,  prendre  pour  mesure.  — 

XXXIX.  4,  zaT'iaîTpo'Jaîvo;  p'j&jjtôç  tÉ- 

tpaii  ypôvoi;.  Plut.  ' 
/atav&paxoOa&at,  III,  1,  cit.  d'Eschyle. 
xatavTàv,  XLIII,  5,  Polyb.  fréq.  Diod.  Sic. 
xatav-Xelv,  XII,  5,  s.  met.  Athénée. 
xaTairaTîîv,  XXXVIII,  1,  cit.  de  la  har.  sur 

l'IIalonèse.  Plut. 
xaTaTtoixîXXsiv,  XXXIII,  1.  PI. 
y.aTa-j/.voûafrai,  IX,  13.  Plut. 
xaTappj&pttCEiv,  XLI,  2,  Athénée. 
/.7.râop'j&p.o;,  XLI,  1.  ârc.  Xey.  suiv.  le  Thés. 

IL  St.  éd.  Didot. 
xaTapvatpesiâ^'.v,  XLIV,  9.  Plut.  C.  Gracch. 

11'. 
xaTa3Tju.avT'.z6;,  XXXU,  5,  £7;.  \rr.  suiv.  le 

Thés.  IL  St.  éd,  Didot. 
xaTaaxcXîTîJEiv,  II,  1.  Philon.  Plut.  M.  7  U 

De  educ.  v.  Wyttenh. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONG1N. 


l'aec.  P.  I,  I,  xatà  -raJTo.  P.  I,  6,  xaïà 
"yvTj.  P.  XIV,  xarà  ç-.'-iv.  L.  XII,  4,  xaTà 
RcCov.  li-  -0,  xar  auupi^eXov  ttjv  XÉ;tv,  à 
cause  de  l'ambiguïté  de  l'expression  (leç. 
conj.)  R.  27,  xatà  Ta  itooôipr.atva.  K.  28, 
xaTà  Xô^ov.  H.  29,  xar  àXXr/.a;.  U  31, 
xotà  ttjv  àXTjôîtav.  E.  13,  xatà  ttjv  riy- 
v^v.  xat>'  e/.a3Ta. 

xata^toiv,  P.  I,  4,  xaTa^iuxjavteî. 

xaTaxoXou&etv,  L.  XII,  2. 

xaroAiTCCV,  H.  2-2,  xaT£Xî;a. 

/aTaXs-.uïtv,  P.  I,  I.  L.  XUI,  2. 

/atàXTj •}'.;.  P.  I,  I,  intelligence,  compré- 
hension. 


xaràXXirjXo;,  L.  XX,  auo'jÎTj  xaTaXXïjXo;,  un 

zèle  proportionné. 
xaTaXo^iCeodat,  R.  H,  leç.  inc. 
xaTapiav&âvetv,  R.  32. 
■/.aTap.£Tp£îv,  L.  XII,  14,  xaTap.eTpoùvTEÇTOJ; 

■/pôvo-jc,  mesurant  les  temps  du  rhythme. 
xaTa[«aîvetv,  R.  21,  s.  fig. 
xaTauX^TTEiv,  R.  32,  t&v  àvTiStxov. 
xaTaitpaxTtxôc,  R.  II,  SpaoTTjptOî  xai  za-a 

TtpaxTtxôç. 
xaTapyâî,  R-  15,  '6,  ou  xflrc  àp/âç,  R.  24. 
xaTap^Etv,  L.  IL 
xaraiE'E'.v.  F.  12. 


412 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


xaxaoxsuàÇsiv,  XII,  2.  xô  xaxsoxs'jaopivov, 

l'effet  produit.  Pi.  Plut, 
•/axaoxsuïî,  XI,  2.  Plut.  fréq.  v.  Wytt.  Anim. 

ad  Mor!  30  D  et  79  B. 
x«aao?îCea&ai,  XVII,  1.    Plut.   M.  80   C. 

'Aoioxiittcoï,  xaxaao:pio&si;  sv  Ttvt  Xoyw. 
xatasitw&e«&at,  XIX,  2.  XL,  4.  PJut.  M. 

522  D.  Ages.  p.  616  A.  v.  Wytt.  Anim. 

ad  Mor.  63  F. 
xaxaxâoosiv,  XXXII,  5.  pass.  Pi.  Plut. 
xaxacpsYYSiv,  XXXIV,  4,  leç.  inc. 
xaxacpXsYstv,  XXXIV,  4.  PI.  ex  Hom.  Plut. 
xaxacppovYjatç,  XVII,  1.  PI.  Plut. 
xaxa^opSsûstv,  XXXI,  2,  cit.  d'Hérod. 
xaxav^wvvûvat,  XXXVIII,  4.  xaxsy^cuaav,  cit. 

d'Hérod.  —  ibid.  xaxaxs)(<ï>a&at.  PL  Plut. 
xaxs*avâaxaaiç,  VII,  3,  oubli,  action  d'effa- 
cer. Iambl.  vie  de  Pyth.    158.  M.  Ant. 

VIII,  39,  empl.  xaxs£avaoxaxix6s. 
xaxsy^siv,  XLIV,  6,  xkç  s-iu&muaç.  PL  Plut. 
xaTTjyopeîa&ai,  XV,  10.  PL  Plut. 
xaxoXtvwpsïv,  XIII,  2. 
xaxop&oùv,  XVI,  4,  cit.  de  Démosth.  XXXVI, 

2,  ta  xaxop&oûu-sva.  PL  Plut.  v.   Wytt. 

Anim.  ad  M.  40  B. 
xaTÔp&wpta,  XXXIII,  1.  XXXIV,  1,2,  XXXVI, 

2,  4.  Dion.  H.  Diod.  Polyb.  Plut.  fr.  Luc. 

v.  Phryn.  Ecl.  p.  250  et  la  note  de  Lobeck. 
xaxôpihoaiç,  V.  Eschine,  Pol.  Plut. 
xsîo&ai,  XII,  1,  h  ttvt,  dépendre  de  q.  ch. 

consister  en. —  XVII,  3,  xsîusva,  reposer 

sur.  PL  Plut. 
xsvôç,  III,  5,  àxatpoî  xal  xsvoç.  PL  Plut. 
xsvoùa&at,  XI,  2,  àxovsT  xal  xsvoùxat,  s.  met. 

Plut. 


xsv-pov,  II,  2.  XXXIV,  2,  s.  met.  Plut.  Lyc. 
21. 

xspawûvai,  XXVIII,  1,  tj8s<dç  xsxpausvov. 
Plut.  Numa,  c.  3,  s.  met. 

xsoauvôç,XII,  4.  XXXIV,  4.  PL  Plut. 

xtpJaiveiv,  XLIV,  9.  PL  Plut. 

KftûS,  XXVII,  2,  cit.  d'IIécatée. 

xïiXsTv,  XXXIX,  3,  charmer.  PL  Plut.  Cor. 
18.  Mor.  874  B,  961  E.  v.  Wytt.  Anim.  ad 
M.  131  D. 

xïjvoç,  X,  2,  cit.  de  Sappho. 

xi&âpa,  XXXIX,  2.  PL  Plut. 

Kixspwv,  XII,  4. 

xîvSuvoç,  V.  X,  6.  XV,  5.  XXII,  3.  XXVI, 
1.  XXXIII,  2.  PL  Plut. 

xivsîv,  XX,  1,  s.  abs.  frapper  l'esprit.  IV,  1, 
mettre  en  avant  des  choses  nouvelles. 
XXXIV,  3,  exciter  le  rire.  XXII,  1,  xsxi- 
VTip-évY]  xâçtç,  ordre  interverti.  XVIII,  2, 
è£  uitOY'Jo-j  xsxivïjo&ai,  se  présenter  subi- 
tement à  l'esprit.  XXXIX,  3 ,  xtvsïv  tioix!- 
Xaç  îSsaç.  PL  Plut.  fréq.  v.  Wytt.  Anim. 
ad  Plut.  Mor.  149.  D. 

KîpxYj,  IX,  14. 

xXàv,  XLI,  1,  p''j&[j.o;  xsxXaotxsvoç,  rhythme 
coupé.  Plut.  s.  pr.  et  fig. 

KXet-apxo?,  111,2. 

xXîp-a^,  XXIII,  1,  exprimé  par  suotxo86uorj- 
otç,  XXXIX,  3,  et  probablement  par  stcoi- 
xo8op.ia,  XI,  2.  Plut,  sens  div. 

xXout],  XIII,  4,  au  sujet  des  emprunts  faits 
à  Homère.  Plut.  s.  pr. 

xotXoç,  XLIII,  3,  xoîXoç  âpY'jpoç.  Plut. 

xoivyj,  I,  1.  PL  Plut. 

XOIVQÇ,  H,  3,  xoivoç  pîoç.  —  VII,  1.  XII,   1. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONG1N. 


xaxaoxsuâÇsiv,  P.  II,  2,  rassembler.  R.  12, 
13,  xà  xaxaoxîuaCôu-sva,  la  confirmation. 
— L.  XIV,  1 ,  au  pass. 

xaxaoxsuiîi,  P.  I,  5,  tj  èv  xrj  Xéçst  xaxaaxsuTj. 
—  R.  18,  tj  TtpaYp-axcxTj  xaxaoxsoïj.  — 
E.  5,  [xépT]  xtjî  xaxaaxsorjç. 

xaxâoxaot;,  P.  XIX,  àspoç  x.  état  de  l'atmo- 
sphère. 

xaxâaxTrjjxa,  P.  XIX,  établissement,  habita- 
tion, contrée. 

xaxaxàoosiv,  R.  27,  xtjv  uiftoSov  év  xûrcotç. 

xaxaxt&svau,  P.  111,3. 

xaxacpspsiv,  L.  Xlf,  5. 

xaxacppovsïv,  R.  23.  —  xaxacppovûi  os,  R.  24. 
E.  12. 

xaxsoxot|3aop.svov  (xo).  E.  21.  'Euiaxot|3âÇstv 
se  lit  chez  les  rhéteurs  grecs,  v.  Walz,  t.> 
III,  527,  539,  581,  accumuler. 

xaxTjYopsïv,  It.  1 1. 

xaxop&oùv,  P.  XI,  xaxo)p&w;j.svo;  Xoyo;,  un 
style  correct. 

xax6pôu>p.a,  L.  XV,  aï]p.stiooat  oxt  sïits  xa- 
xop&(î>[j.axa  "  epaot  8s  jjitj  XsYso&at  xtjv 
Xsçtv.  Xsysi  8s  Aoyy'voç,  sv  xpîxrj  cpiXo— 


XÔycov,  oxi  supïjxai  TîoXXa}(û>ç  -reoXXayo-j. 

xsto&at,  R.  5,  catég.  rhet.  L.  I,  àvto  v.zvi-z- 
voç,  vers  précédent. 

xsœaXaïov,  P.  I,  7.  L.  XII,  10.  R.  10,  15,  16. 
£.  3,  7,  9,  20. 

xs<paXatu)8ï]c,  L.  XIII,  2. 

xs<paXïj,  R.  5. 

xtjXsTv,  R.  18,  7toXXà  xà  xTjXoùvxa  xov  àxpo- 
axirjv. 

xf^puYp-a,  E.  3. 

xivsîv,  P.  I,  7,  s'occuper,  étudier.  Ce  verbe 
devant  exprimer  une  attention  moindre 
que  celle  qui  est  indiquée  par  le  verbe 
È£sxàCstv,  ne  peut  signifier  ici,  comme  le 
veulent  Fabricius,  Morus,  Creuzer,  atta- 
quer, critiquer.  P.  I,  8,  xtvsïv  8o|ac, 
ébranler,  attaquer.  P.  III,  1,  âizayxa  XtHov 
xivsîv.  P-  III,  3,  xtvsTv  stcÎ,  ace. 

xîvï)p.a,  L.  XII,  5. 

xîvTjoiç,  L.  XII,  5. 

KXsâv&ïiç,  P.  III,  3. 

KXsôSapc,  P.  XXV. 

xXsoç,  L.  XIV,  2. 

xoivôç,  P.  I,  8.  P.  III,  3,  commun.  L.  II,  iy. 


TABLE  DU   THAITÉ  DU  SUBLIME. 


-413 


XXXI,  1.  XXXYIll,  G.  XLIV,  5.  —  XL,  2,     xo^oXo^a,  XXIX,  1.  Plut.  Mor.  885  B. 
xotvà  xat  2rj;nû?Tj  Ôv&|axtx   PI.  Plut.  M.      xpâCetv,  III,  1.  xs/oara,  cit  d'Eschyle. 

xpâatc,   XXXII,   7,'  mélange.    PI.  Plut.  — 

XXXIX,  2,  leç.  conj.  pour  xpoiatç. 
xparîîv,  1, 4,  l'emporter  sur.  —  IX,  14,  do- 
miner. —  XV,  1,  être  en  usage.  PI.  Plut, 
xpariipî;,  XXXV,  4,  les  cratères  de  l'Etna. 

XI. III,  3,  coupes,  cit.  de  Théopompe. 
xpamsTOç,  VIII,  1.  XLIV,  12.—  IX,  1.  xpaxt- 
<jîï]  [ioîpa.  XXXIX,  1,  xpâxtaxî,  leç.  inc. 


436  I) 
xotvtovta,  XL,  1.  PI.  Plut 
xotvûj,  XV,  1,  dans  le  langage  ordinaire. 

Plut. 
xôXcû,  XLIV,  3.   PI.  Plut. 
x6Xo3tî,  XXXII,  7.  PI.  Plut. 
xoXosii;,  XXXVI,  3.  Plut.  M.  779  F.  0!  àxs- 

yyoi    àvSptavxoTtotoi  voatCo'JJt  p-s-fâXo'.); 

xat  âSpoù;  «paîvîa&at  toic  xoXoaaoùç  àv  PI.  Plut. 

îtafojrjxôxa;  atpoSpa  xat    8taxïxap.êvouç     xpâxoç,  XXX,  1,  sens  fig.  appl.  au  style. 

xat  xs^rjv'jra;  itXâstuot.  xpîîxxouv,  XV,  1 1,  le  plus  véhément,  le  plus 

xoXoJstv,  XLU,  1.  Plut.  fr.  v.  Wytt.  Anim.         pathétique.  —  XXXIII,  1.  XXXVI,  3. 

ad  M.  69  E.  xptvîtv,   XVI,    2,   ot    xpîvovxsj,   les  juges. 

xop.Tt(ioï]c,  XXIII,  4.  Plut.  fr.  XXXIV,  1,  au  pass.  XXXV,  2,  regarder, 

xoutfiôc,  XLI,  1 ,  s.  déf.  Plut.  M.  802  B,932  A,         traiter  comme.  PI.  Plut. 

'etc.  Il  emploie  fréq.  xou/Lgxti;  dans  un     xpîotç,  VI,  1,  faculté  de  juger.  XLIV,  9,  acte 

sens  défavorable.  V.  la  'note  de  Coray,         de  Juger-  PI-  P1"*.  v.  Wytt.  Anim.  ad  Mor. 


ch.  11  de  la  vie  de  Galba,  et  Ruhnken, 

Tim.  Lex. 
xovSuXîCîtv,  XLIV,  4.  Philon.  v.  la  note  de 

Ruhnken  sur  ce  passage.  Aristid. 
/.oiïàCstv,  XLIII,  1,  cit.  d'Hérod.  Quelques 

mss.  portent  Èxo-jitajî. 


79  A. 
xptxqç,  XIV,   2,  xptxai  xat  [iâpxupîî,  XVII, 

1.  PI.  Plut. 
xpoJatç,  XXXIX,  2,  xpoûiît  xat  [û€n,  d'au- 
tres lisent  xpâaet.  —  Plut.  M.  1141  A. 
xxâa&at,  XXIX-,  1,  xîxxïja&ai. 
xôpat,  IV,  4,  pupilles,  prunelles  et  jeune»     xxtjxo;,  I,  1.  IX,  1.  PI. 

filles,  v.  Plut.  Mor.  528  E  et  les  Rech.  p.     xuxXo;,  XXXV,  3,  ensemble.—  XLIV,  8,  pé- 
105.  riode.  — XL,  1,  retour  des  sons.  PI.  Plut, 

xop^avxtàv,  V.  Pi.  Plut.  M.  1123  D.  xJxXuxfc,  IX,  14,  épisode  de  l'Odyssée,  v. 

xop^avTtâjfjLÔ;,  XXXIX,  2.  Dion.  IL  Plut.  M.  181  F. 

xosaetv,  XXIII,  2,  orner,  embellir.  PI.  Plut,     xùaa,  X,  6,  xaxà  itâv  xyjta.  PI.  Plut, 
xostitxô;,  IX,  5,  xoap.txov  2tdanrj[i.a,  inter-     x-jitapîxxtvoç,    IV,  6,   x'juapîxxtvat  uv^u-at, 
valle  qui  embrasse   l'univers.  XLIV,  1,         cit.  de  Platon. 

xoauixTi    adopta,  stérilité  générale.  Plut.     xjptoXoYta,  XXVIII,  1,  opp.  à  nspîcppaatç, 
Mor.  119F.  mot  rare.  Agatharch.  ap.  Phot.  p.  416,  1 1 . 

xôouo;,  IX,  5.  XXXV,  2,  3,  le  monde.  —         Greg.  Cor.  Walz,  VIII,  763. 

XXIII,  1.  XXIV,  2.  XXVIII,  1.  XXXI,  1,     xJpio;,  XVII,  1,  xupto;  xptxijc.  —  XXX,  1, 

élégance  du  style,  ornement.  x'iptaôvôp.axa.  —  XXVIII,  1,  xûptoç  tp&ôf" 

xo'jipiCea&ai,  XVI,  2,  être  ranimé, relevé.  PI.  v0ç.  — s.abs.  I,  l.II,  3.  XXXIV,  4.  XXXVF, 

Plut.  s.  fig.  xouftCoJv  Xôyo;,  Vit.  856  A.  2.  adj.  ch.  Platon,  adj.  et  subst.  ch.  Plut. 

TABLE  DES  FBAGMENTS  DE  LOXGLN. 


xotvoù  Xap.{3âvstv.  L.  XII,  3,  11,  xotvôç 
■^pôvo;.  L.  XIII,  3,  StàtTjv  xotvïjv,  à  cause 
de  la  syllabe  commune.  IL  22,  23,  com- 
mun, ordinaire. 

xotvuma,  IL  9,  au  plur. 

xoXaxeta,  E.  18. 

xoXaxîjTixoç,  R.  21. 

aéXaotc,  R-  11»  au  plur- 

xo[u8tj,  P.  I,  5.  R.  23. 

xop.îCetv,  P.  Il,  1. 

xôp.p.a,  R.  28,  uept&So-j  p.époï. 

xôpo;,  R.  23.  E.  1 1,  -jtpo;  xopov  âyct. 

xoô'jçatoç,  R.  19. 

xopum;,  L.  XXII. 

xoap.£îv,  L.  XII,  3,  former,  ci  8è  xo  xptvov 

Î3XIV  àxOT),  XO  X03JJ.0ÙV  èaxt  <p<DVl^.  L.  XIV, 

1,  xsxoo[atjxÔtoc,  disposer,    arranger.  — 
R.  23,  orner  le  style, 
xoajioc,  P.  XI,  le  monde.  R.  26,   ornement, 


élégance. 

xpâatc,  P.  III,  1.  P.  XIX,  mélange,  s  pr. 
E.  21,  àxr/vîa  rfjc  tùiv  t8eù>v  xpâasu>î. 

xpaxeïv,  R.  19,  l'emporter  sur. 

xpâxtaxoc,  R.  15,  pi.  n. 

xpeîxxtuv,  R.  1.  xpeirrov,  E.  8. 

xpîôivo;,  L.  XXII,  AT]p.oa&évTj;  ô  xpîôtvoç. 

xptvîtv,  L.  XII,  3.  v.  xoau.eïv. 

xptat;,  P.  I,  7,  choix.  —  R.  17,  jugement. 
E.  13,  de  même. 

xptxrjç,  R.13.  E.  16  et  ailleurs. 

Kpovtoç,  P.  I,  6,  philosophe  pythagoricien. 

xpôxTjat;,  L.  XVII,  applaudissement. 

xpôxo;,  L.  XII,  5,  èv  xpôxto,  dans  le  batte- 
ment. 

xpûuxîtv,  L.  XII,  4,  xexp'jfAuivov. 

xxds&ai,  P-  H»  2,  xéxTT)p.at.  P.  II,  3,  ï/.-r- 
oâp.Tjv. 

xJxXo;,  R.  29,  circonférence,  tour. 

49 


il  \ 


TABLE  DU  TBAITÉ  DU  SUBLIME. 


—  zjpi(ùxax&v,  II,  3.  PI.  Plut. 
xuptrcstv,  XIII,  I,  cit.  de  Plat. 

zjouv,  IV,  5,  jcyvôç  op-p-ax'  sywv,  cit.  d'Ho- 
mère. 

y.wSuDV,  XXIII,  4,  xwSwvaj  è;fj'-p&ai,  expr. 
empr.  à  Démosth.  I,  c.  Aristogit.  797, 
13,  R. 

xwXûeiv,  XXIX,  2.  XLIV,  5.  Pi.  Plut. 

xwjuxôç,  XXXIV,  2.  XXXVIII,  5.  Plut. 

x<uu-(j)§îa,  IX,  15.  x.  ^OoXoYoupivr],  appl. 
aux  détails  que  donne  Homère  sur  ce  qui 
se  passe  dans  le  palais  d'Ulysse. 

A. 

Aaxeîcwfôvioe,  IV,  2.  XXXVIII,  2. 

Xaxtovtxoç,  XXXVIII,  5,  sTuaxoXr]  Xaxumxn. 

XaXeîv,  XXVI,  3.  [XXXIV,  2,  XaXsï  [tvca 
à^eXsîaç.j 

Àaujjâvïtv,  VII,  2,  X.  Siâaxïjua.  VII,  4,  X. 
icîaxiv.  IX,  6,  X.  Stâaxaaiv.  IX,  13,  X.  IÇ^- 
paxa.  X,  1,  X.  o'ja^aîvovta.  Plut.  Dion, 
c.  24,  èajji&v  Xaa^âvouoau  Arat.  c.  21, 
6Xiafrï]p.axa  Xap-^àvouoiv.  v.  la  note  de 
Schœfer. —  XVII,  1,  X.  eiç  xatasppôvïjoiv. 
IX,  7,  XapjBâvîsS-ai  xax'  àXXrjYoptav.  — 
XXIX,  1,  si  tjLïj  aop.p.Éxpu)çxtvi  Xap.(3âvoixo. 

—  XXVIII,  2,  ({hXïjv  XaScov  tïjv  voïjaiv. 
XajJiitp&TYjç,  XVII,  5.  Plut. 

Xav&avsiv,  XV,  2,  oùx  âv  Xâ&ot  aï.  XXII,  1, 
au  part.  Xav&âvo'jaa  ts^vï]. 

Xaôç,  XXIII.  2,  cit.  d'un  poète  inconnu. 

XIymv,  IV,  4.  VIII,  1.  XXXII,  7.  XXXVI,  2. 
XXXVIII,  2.  XLIV,  3.  —  XXXII,  7  Xéyu), 
subj.  —  IX,  1.  X£yto  8  s,  je  veux  dire.  — 
Xsysi,  XLIII,  4.  —  Xsyrjç,  XV,  1 .  —  Xs- 
yu>v,  IX,  14.  XLIV,  1.  —  aùxoç  ô  Xsycuv, 
XVIII,  2.  XIX,  1,  ace—  xaï  XÉyovxi,  XXII, 
4.  XXXII,  4.  XXXIX,  3.  -  toîç  Xéy»wai, 


XLI,  2.  —  XÉ;*!,  XXVII,  1.  XXXII,  3. — 
Xsysa&ai,  XVIII,  2.  -  XsysaiW,  X,  5.  — 
Xsyopsvov,  XIV,  2.  XL,  3. —  ta  Xrrôutva, 

X,  4.  XVIII,  1.  XIX,  1.  XL,1.XLI,'2. — 
XsX0sv,  XVIII,  2. 

XeiÔTïiç,  XXI,  1.  PI.  Dion.  II.  Plut. 

Xstusa&at,  IV,  2.  XXXIV,  1.  XXXV,  1,  supe- 
rari.  —  XXXIX,  1,  superesse.  PI.  Plut. 

Xsî^avov,  IX,  12,  Xsû{)ccva  xûv  'IXtaxûv  -rca- 
$Y]pvâx(J>V.  PI.  Plut.  Luc. 

Xsxxixôç,  XXXVIII,  5,  qui  concerne  l'élocu- 
tion. 

Xé£iç,  VIII,  1,  est  employé  deux  fois  dans 
ce  §  avec  un  sens  différent,  a)  il  est  op- 
posé à  vôyjŒt;  ;  b)  il  sign.  p-spoç  cppâasioç. 
XXVII,  3,  un  mot,  le  pronom  ôç.  [XXVIII, 
2.]  — XXXIX,  3,  au  plur.  Plut. 

Xsitxôç,  X,  2,  Xewtov  uùp.  cit  de  Sappho. 

Xï)ystv,IN,  4,  etçxt.  PL  Plut. 

Xîjp.p.a,  [X,  1 .]  XL,  4.  XLIII,  1,  idée.  -  XV, 
10,  trait  hardi,  image.  Plut.  M.  614  D.  — 

XI,  3,  xà  àxpa  Xïjtiaaxa,  les  circonstances 
principales. 

Ayjxu),  XXXIV,  2. 

Xyjcjnç,  X,  3,  choix,  emploi.  PI.  Plut. 
Xîav,  XXIII,  4.  XLI,  2.  XLII,  1.  XLIV,  1. 
Xi&oxÔXXtjxoç,  XLIII,  3.  Plut.  Alex.  32. 
Xiurjv,  IX,  7,  Xt[J.7]v  xaxwv  é  ôâvaxoç.  Plut.  M. 

'lOG  CD.  v.  la  note  de  Wjtt.  et  M.  Bois- 

sonade,  Anecd.  t.  I,  p.  70. 
Xtxûç,  XXXIV,   2.    X.    sprjS'jvousvov.    Plut. 

emploie  fréq.  les  mots  Xixôç,  Xixôxïiç,  v. 

Mor.  405  E. 
XoyîSiov,  XXXIV,  3.  PI. 
XoyîCsa&cu,  XLIV,  7.  PI.  Plut. 
Xoytxôc,  XXXVI,  3,  Xoytxiv  cpûost  6  àv&pw- 

itoç.  PI.  Plut. 
Xôytoç,  XLIV,  1 ,  leç.  conj .  v.  la  note  crit. 


TABLE  DES  FBAGMENTS  DE  LONG1N. 


xûcuv,  R-  33,  ai  xuvsç. 

xùXov,  P.  VII.  R.  28.  E.  14,  membre  de  la 

période.  —  R.  28,   x&Xov  èv  xotç  Cwotc- 
xu>p.uç,  R.  24,  xu>pu&a. 
xwpœSîa,  L.  XII,  5.  R.  32. 
XU>p.O)8lO'TCOlÔç,  R.  19.  ou-8otïoi6ç. 
xû)vu)t}>,  L.  IV. 


Aaxs8aip.u>v,  R.  2. 

Xapjîâveiv,  P.  I,  3,  X.  ôpp-rjV.  L.  II,  Xaa(3à- 
vsiv  sx  xoivoù.  R.  8,  X.  lûaxstç.  —  L.  XII,  5. 
R.  18,  31,  34. —  R.  27,  Xap>vôpsvoç 
ô8où. 

Àavfrâvsiv,  L.  XII,  4,  Xa&sîv. 

Xsystv,  R.  31.  E.  16,  ô  Xsywv,  l'orateur.  L. 
XII,  6,  Xsysxat.  R.  26,  <r/.atpov  st  iiâvxa 
Xi^sxai,  suiv.  les  mss.  31.  Bake  corrige 
XtXiÇttat.  R.  2H.  ta  /.:y&;xîV7..  L.  XIII,  3, 


XsyotjLsvYjv.  E.  9,   Xs^&svxojv.   R.   Il,  24. 

E.  II,  Xsxxsov. 
Xstusiv,  R.  22. 

XsiTtsa&at,  P.  II,  2,  xà  Xsntop.sva. 
Xetwç,R.  21. 

Xsxxoç,  P.  XXIII,  xà  Xsxxâ. 
Xé£tc,  R-  17,  31.  E.  13,  élocution.  P.  I,  5. 

P.  VII.  E.  18,  diction.  L.  XIV,  1,  termes 

rares,  poétiques.  L.  XII,  5.  R.  28,  mot. 
Xstcxgxtk,  P.  III,  2. 
Xïjpoi,  P.  111,3. 
Xtav,  R.  21,  23,  expression  à  remplacer  par 

d'autres,  telles  que  pâXa,  xouiStI,  etc. 
Xî&o;,  P.  111,  1,  Xi&ov  xtvstv,  prov.  P.  III,  2, 

Xt&OlÇ. 

Xr/voc,  R.  21. 

Xoy(Csa&at,  P.  III,  1.  R.  5. 

Xoyixôf,  R.  18,  doué  de  raison.  L.  XIII,  2, 

raisonnable. 
Xoywjiôç,  P.  III,  2.  R.  17,  30.  E.  13,  15. 


TABLE  IU    TRAITÉ  M    SUBLIME. 


418 


..  au  iittij.  parole,  raison,  langue,  sens 
M  la  période,  pussim.  —  m  plur.  dis- 
cours, style,  jias.siin. 

ÀùijjLizd;.  XÎ.IV,  9.  Plut.  M.  110  F. 

Xoticôç,  VIII,  I.  XLIV.  i.  —  to  XoiTtOV,  IX, 
13.  XVII,  2,  m  po$t$rwm.  Plut.  M.  193,  E. 

—  XotTîa.    XXX,    I. 

A  j/vjoyo;,  XV,  G,  roi  de  Thrace. 
).jua(vî3i)a'.,  X,  7.  Avwvjuo;  itepi  YpottJiu.a- 

nxftÇ)  i»  Iloissonad.  Anecd.  II,  p.  3G0,  v. 

380,  o  Xatpcuvî j;  oj  KOVTOYOO  Xjp.aîvou.ai 

oî  Xiyst.  v.  la  note  de  M.  lioissonade,  et 

les  Addend.  p.  483. 

iç,  XXXII,  8.  XXXV,  1.  —  XXXIV,  2, 

\  DOMCxàc  ioi-iz  "  xai  yàpnaç. 
;.    XXXV11I,  3,   tnedicina,  correction. 

PI.  Plut. 

M. 

Ma  A(a,XXXV,  4.  Pi.  Plut. 

•iavîtov,  XXXII,  3,  leç.  inc.  ne  se  lit  pas 

dans   Platon,  v.  èxuxrstov. 
ItoTCtpctov,  XLIII,  3.  Philon. 
Liocrvta&en,  XV,  8. 
NaxtSav  fi),  IV,  2. 
uaxpô;,  XXII,  3.  —  XXXIX,  -4,   ÈTc't  ij.axpo0 

p'jîHo'j.  —  Stà  uaxpoù,  XXII,  4. 
jiâXayaa,  XXXII,  o,  cit.  de   Plat.  D'autres 

lisent  ah±i  p.aXax<îv,  Tim.  70  D. 
[AaXaxiCîsftat,  XXXIV,  2,  leç.  conj.  v.  la  note 

critique.  Comp.  la  note  de  Coray,  Plut. 

Vie  d'Artaxercès,  c.  22. 
aaXtora,  XL,  1 ,  èv  Ss  tolç  uâXiTca,  Plut. 
aàXXov.  XVI,  1.  XVIII,  2.  XXIII,  2.  XXXII, 
'    4.  XXXVI,  2.  XLIV,  6. 
uav&ivîiv,  XV,  8,  comprendre.  PI.  Plut. 
|MCVta,  Mil,  4.  X,  1.  XXXIX,  3.  —  au  plur. 
'     W..5.  PI.    Plut. 
Mopo&iv,  XVI.  2. 

u-io-j;,  XIV,  2,  xpitat;  ts  xai  p-âpTuoiv. 
■drrptc,  111,2,  historien  cité  par  Diodore  et 

Athénée. 
aâXeo&ai,  XXXVIU,  4. 


u.d/T],  IX,  6.  XVI,  2,  3. 
asYaXaJxia,  VII,  2,  PI.  Plut. 
(AïyaXTjyopîa,  XV,  1.  XVI,  1.  XXXIX,  1,  leç. 

conj.  Plut. 
p.;yaXT}yopo;,    W»  **• 
p.îyaXoTtpîU7jc,  XII,  3.  XXX,  1.  PI.  Plut. 
u.ïyaXopp'^u(uv,  XXIII,  2. 
ar/aXo'sporJvTi,  VII,  3. IX, 2.  XIV,  1 .  XXXVI , 

I.  Pi!  Plut. 
p.£vaX6?piuv,  IX,  2.  XLIV,  2.  PI.  Plut. 
p.êyaXo7j^,  II,  1.  IX,  1, 14.  XV,  3.  XXXVI, 

1.  XLIV,  3,  se  dit  des  choses  et  des  per- 
sonnes. XXXIV,  4,  p.eyaXo!puÉoxaTov. 

u.£yaXopia,  XIII,  2.  XXXVI,    4,  sublimité. 

XXXIII,  4,  syn.  de  p.îyaXo'jij^ta.  XX,  3, 

leç.  conj. 
ueyaXoijyîa,  VII,  1.  PL  Plut.  Luc. 
Upc,  XIII,  2.  XXXII,  6.  XXXV,  2.  XLIV, 

G.  au  neutre,  VII,  1.  IX,  2.  XIV,  2.  XVI, 

3.  XXXV,  3.  au  neut.  plur.  III,  3.  p.e- 

yâXwv  àiroXia&aivîtv,    XXX,  2.    u.îyâXa 

xai  oïavà  ôvôp.ara,    XXXIII,  2.  XL,   i. 

XLIV,  2.  XLIV,   9.   -  u.E;;u)v,  VIII,  2. 

XXXIII,    1,  4.  XXXVIII,  G.  —  uÉyiotoî, 

II,  3.  XXXV,  2. 
u.îyî&OTtouïv,  XL,  l.Sext.  Empir. 
u.îy:>}o-oto;,  XXXIX,  4,  en  parlant  du  vers 

héroïque,  ôhc.  Xsy. 
'liyî&oj,  au  sing.  se  prend  tantôt  dans  le 

sens  propre,  IX,  13.  XII,  2.  XXXVI,  3. 

tantôt  dans  le  sens  fig.  mor.  I,  1.  XIII, 

2.  XXXV,  1.  XXXVI,  1.  XXXVIII,  3. 
tantôt  comme  syn.  de  vioc,  IV,  1.  VIII, 
1.  XXXIX,  4.  XL,  4.  XLII.  —  au  plur. 
il  se  prend  le  plus  souvent  pour  traits 
sublimes,  XI,  1.  XVII,  2.  XXXIII,  2. 
XXXIX,  3.  XL,  1.  XLHI,  1.  Quelquefois 
dans  le  sens  moral,  XLIV,  8.  Peut-être 
dans  le  sens  physique,  pour  grandeur 
des  édifices,  X,  7,  si  la  leçon  n'est  pas 
fautive. 

usye&jvstv,  IX,  3.  —  aumoy.  XIII,  1.  Alex. 
Aph. 


TABLE  DES  1  ltACMENTS  DE  LONGIN. 


Xoyoç,  au  sing.  discours,  style,  rapport,  pas- 
si  m. —  au  plur.  discours  P.  1, 1,  Xôyoi  èv 
oiXosotpîa.  P.  I,  4,  Xôyot  è-ntSîixr'.xot.  IL 
'1-1.  Y..  3,  Xôyoi  ûïwsp  aJTûjv. 

Xon:6;,  P-  1,  7.  L.  XII,  1,  xai  ta  Xomâ. 

Xûsiv,  H.  15. 

XJ-Ti,  R.  8E. 

Amjiaç,  L.  XXII.  B.  21 

Ajifu-a/o;,  P.  1,  4,  philosophe  stoïcien. 

Xûmç,  P-  VII,  décousu,  défaut  de  liaison. 

Xwiectlriv,  P.  III,  3. 


Mctxâptoç,  If.  Ji 

jjtaxpôc,  P-  II,  3.  iiaxpâv,  adv.  L,  XII, 3,  M, 


long  dans  les  syllabes. 

uâXa,  B.  23. 

[jiaXaxôî,  L.  IX. 

MâXyo;,  P.  XXV,  premier  nom  de  Porphyre, 
mot  syriaque  signifiant  roi. 

uavôâvetv,  R.  31,  34,  apprendre. 

p.avTix&î,  P.  XIX,  uavTixà  CSara. 

MâpxsXXoc,  P.  I,  i,  personnage  à  qui  Lou- 
gin  adresse  la  préface  du  Traité  nepi  ?i- 
Xouç. 

ixâprjc,  E.  3. 

[AsyaXoTtpsixfjÇ rcùiç,  P.  VIL 

uéyeôo;,  P.  I,  8,  longueur  d'une  lettre.  L. 
IV.  dimension  d'un  animal.  IL  M,  impor- 
tance. R.  28,  développement,  étendue. 


446 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


[le&dtXXeo&ai,  XX,  2,  p.E&Y]Xotxo.  Appien. 

[aé&ï],  III,  5,  èx  pi&Y];.  IV,  7,  èv  pidï],  s.  pr. 
PL  Plut. 

p.s&cax<zvai,  XVI,  2.  PL  Plut. 

uéôoSoî,  II,  2,  l'art  en  général,  l'art  mis  en 
règles.  PL  Plut.  M.  638  D. 

MsiSîaç,  XX,  1,  Midias,  citoyen  d'Athènes, 
contre  lequel  Démosthène  a  composé  une 
harangue. 

[AEtXtyp.<z,  XXXII,  3.  Plut. 

(lEipaxtwSïjç,  III,  4,  syn.  de  itatSapitôSujc. 
PL  Plut. 

p.siumxôç,  XLII,  i,  [ieiu)Ttxôv  5<{>ou;.  Sext. 
Emp. 

psXîTâa&at,  XLIV,  3.  PL  Plut.  802  B. 

aéXXctv,  XXXVIII,  2,  se  disposer  à. 

p-eXoTtoisIv,  XXVIII,  2.  Plut.  M.  H  34  A,  B. 

piXoç,  XL,  1 ,  s.  pr. —  XXXIII,  5,  carmen  ly- 
ricum.  PL  —  itapà  piXoç,III,  1.  Plut.  M. 
807  B,  Ttapà  pi/.0î  àSetv.  —  xu>  piXEi, 
XXXIX,  2.  PL  Plut.    ' 

pivxoi,  IV,  5.  XIII,  1. 

piptç,  XVI,  1.  PL  Plut. 

uipoî,  XII,  5.  —  plur.  XXX,  1.  XLIII,  5. 
XLIV,  8,  membres. 

piaoç,  XXII,  1,  2.  XXVI,  1.  XLIII,  3,  inter- 
médiaire. —  XXXIII,  2,  piar)  cpûatç,  mé- 
diocre. —  Sià  piaou,  XXII,  4.  PL  Plut. 

Meaaïjv7],  IV,  2. 

petâ,  aveclegén.  XII,  1,  p.Exà  1100671(1x0?. 
XII,  4,  p.£xà|3(aç.  XV,  7,  p.Exà  8toaï]p.EÎaç. 
XXXI,  1,  peô'  ï]8ovïj;.  XXXIV,  2,   psxà 


itatSific  XL,  I,  per'  ccXXtJXojv. 
avec  l'ace.  XIV,  3,  ô  p.£x'  Èpi  aiujv.  XV, 
10,  perà  xtjv  iqxxav.  XL,  3,  p.Exâys  toc  rrjv 
xsxvoxxovîav. 

p.sTa£aiv£tv,  XXVir,  1,  2,  s.  fig.  PL  Plut. 

p-exâ^aatç,  XXVI,  1.  PL  Plut. 

P-exc^oXyi,  XX,  3,  XXXIX,  2,  changement. 
PL  Plut.  —  XXIII,  1 ,  syn.  de  àvxtp.Exa^oX*]. 
—  V.  métaphore. 

p.sxaaôpcpu)ai;,  XXIV,  2,  appl.  au  style. 

p.sxa£û,  XXII,  4.  XXXII,  5.  XLIII,  3. 

p.£raitT]Sàv,  XXII,  1.  Plut,  se  sert  de  p.exa- 
it^Sïjaîç,  Symp.  Q.  IX,  4,  p.  739. 

p.£xaxi&Évai,  XXXIX,  4,  transposer,  en  par- 
lant des  mots  ou  des  syllabes.  PL  Plut. 

p.sxa<pÉpEiv,  X,  6,  imiter.  PL  Plut.  M.  34  C. 

p.£xayopà,  XXXII,  I,  6.  XXXVII.  Plut. 

p.£t£y£tv,  XXIX,  2,  participer.  PL  Plut. 

p.£T£(upoç,  III,  2,  psxÉiupot,  in  oratione.  PL 
Plut.  s.  pr.  et  fig. 

p-sto-jata,  XXXIX,  3.  Plut. 

pixptoç,  III,  5,  opp.  à  âp-Expo;.  PL  Plut. 

pi£Tpîcoç,  XXVIII,  2,  satis,  modice.  Plut. 
Arist.  ch.  25. 

pixpov,  IX,  4,  'Op.ï]poo  pixpov,  mesure  de 
la  grandeur  d'Homère.  —  IX,  13,  18  ta 
pixpa  '2xîavoù,  les  limites  de  l'Océan. — 
XIV,  1,  àv£i8u>XoTcoioûp.£va  pixpa,  l'idéal 
que  l'âme  s'est  formé.  —  XXXIX,  4,  ijpujov 
pixpov,  le  vers  héroïque. 

p-é^pt,  VII,  3,  piypt  àxoîj;.  XXXVIII,  1 ,  pi- 

ypi    TXOÙ. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


péStpvoç,  L.  XII,  6. 

pi&oSo;,  R.  7, 17,  27.  E.  11,  la  rhétorique 

en  particulier. 
p.EiCwv,  R.  28. 

p.eipâxiov,  P.  I,  1,  p-sipaxicuv  èvxwv  Tjp.cov. 
p.£Îp£iv,  L.  XII,  8,  itapà  xo  p.etpto  pixpov. 
p.ÉXX£iv,  P.  II,  3.  R.  13,  34.  E.  4. 
p-EXo-rcoiéç,  R-  19. 

uiXoç,  L.  XII,  5,  membre  du  corps. 
IVkvÉXaoç.  L.  XX,  poëte. 
p.EptCsiv,  R.  13. 

p.spiapiç,  L.XII,  8.  R.  Il,  16.  E.  8,  9,  19. 
pipoç,  L.  XIII,  3.  R.  14,  èVi  pipou;.  R.  17, 

piP£i.  R.  27.  E.  13.  —  R.  22,  -rcapà  pip*. 

R.  28,  s.  et  pi.  E.  3,  15,  plur. 
p.exd,  avec  le  gén.  R.  3,  31.  E.  16.  —  R.  31, 

p.£x'  àvâyxrjç  âyei. 
p.exa^âXX£iv,  L.  XX.  R.  23. 
p-exa^oX^,  R.  20,  32,  33,  changement. 
p.exayp<z'f  ri,  P.  L  5,  nouvelle  rédaction,  ma- 
nière   différente    d'exposer  les    mêmes 

idées. 
p.£xâ&£3tc,  R.  26,  transposition  de  mots. 
p.ExcxXapj3àv£iv,  R.  31. 
p.ExâXXa£iç,  E.  12.  R.  24,  changement  des 

temps,  des  esprits,  des  accents. 
ii£xa£û,  R.  33,  p.exa£ù  xo'Jxouv. 
p.ex<XTiép.Tceiv,  R.  25. 


psxaTtôévat,  R.  20,  xrjv  àxoXou&îav. 

p.Exa<pÉpsiv,  R-  5,  p.ex7jv£yx£v,  transporter, 
porter. 

p.sxacpopâ,  P.  XL  R.  28,  29. 

p.Exa)(Eip(Ce<î&ai,  p-  L  6.  PL  Plut. 

p.EX£Y_ElV,  P.  1, 1,  ùxpzKzîaç  p.Exaoysîv.  R.  28, 
•32,  EÙXaÇstaç  TialSoùç.  E.  18. 

p-exiEvat,  L.XII,  10,  ot  p.£xiôvx£î,  les  lecteurs. 

p.sxpEtv,  L.  XII,  6,  7. 

p.Exptxôç,  L.  XII,  10,  p-Expixà  uapayyÉXpaxa. 
L.  XII,  13,  xà  p-expixâ,  les  traités  sur  la 
Métrique.  L.  XII,  10,  tj  piExptxïj,  la  Mé- 
trique, cit.  d'IIéliodore. 

pixpioç,  R.  31.  itpâ^tç  p-ETpta,  action,  débit 
mesuré.  E.  18,  p.Expïtx  tjSovtj.  P.  H,  1, 
àïjp  psxptcôxaxoî,  air  très-salubre. 

p-expîwç.  P.  I,  8,  suffisamment,  v.  la  note 
de  Toup,  p.  525,  éd.  de  Weiske.  P.  II,  2, 
où  p.£xptioç  StTjpapxTjpÉva.  R.  11,  ento- 
ypcûvxuK  xal  pExptioî. 

pixpov,  L.  XL  L.  XII,  1,  3,  6,  7,  8,  définition 
du  mot  pixpov  et  ses  diverses  acceptions. 
L.  XIV,  1 ,  pris  dans  le  sens  général.  R.  16, 
longueur  de  la  péroraison.  R.  20,  mesure 
convenable. 

pExpoTtoua,  L.  XII,  9. 

uiypi,  P.  I,  2,  piypi  vôv  -  piy_pt  Tcpwrjv. 


TABLE  DU   TRAITE  1)1    SUBLIME. 


-117 


\XX,    I,U.Tj  xal  ItîptTTOV  fr  —  |AT)   1ÏOTS, 

8.  e.  ço^ijtiov  ou  opa,  III,  4.  XXXIII,  2. 

XL,  2.  —  aig  itot'  ojv,  XXXVIII,  3.  —  uLirj 

tôt  âpa,  XLIV,  6. 
Iwj&aM,  XXXIII,  2. 
;j.T(oJ,  XLIV,  8. — XL,  4,  tnj...  p.^?:. 

. ■';.  XXXIII,  4,  et  ;atj  oY  évo;  iripaj,  per 

tmesin. 
u.ïj>:£t'..  III,  5,  f.-  rà  [imcitt  toj  icpéniatoc. 
p-r^xo;,  XXX IX,  4,  longueur  des   syllabes. 

Mil,  2.;  prolixité".  PL  Plut, 
p-'.xpo-ouîv,  XLI,  1,  âr.  Xey. 
[xtxpo-.o'.o;.  XLIII,  6.  XLIV,  6,  ternie  parti- 
culier à  notre  auteur. 
p.ixpô;,  X,  G.   p.txpôv  xal  fXccpopÔV.  XV,  2, 

p.txpoù  8îïv.  IX,  3,  »j.txpà  xal  SouXoiroeiï^. 

—  XXX,  2.  XXXV,  4.  XLI,  3,  XLII,  1. 
[UxpÂnjc,  XLIII,  l,s.  fig.  p..  tûv  ovouàTo>v. 

Plut.  s.  pr.  et  fig. 
p.ixpoyaprjc,  IV,  4.  XLI,  1,  Philod.  Antipat. 

ap.  Stobxum. 
tuxpo^jyjct,  IV,  7.  Plut.  M.  408  I). 
a./ovij/o;,  III,  4.  Plut.  M.  457  A. 
.M'!/.r(To;,  XXIV,  1.  MiXijtom  âXtuatc,  pièce  de 

Phrynichus.  cit.  d'Hérod. 
utiisTsdat,  XV,  7.  XVIII,  2.  XXXIV,  2.  XLIII, 

5. 
piMjfUL  XXXIX,  3.  Plut.  M.  428  D,  436  D. 

associe  de  même  p.ip.^p.ara  xal  e'ScuXa. 

Philon. 
•-Murjat;,  XIII,  2.  XXII,  I.  v.  le  mot  C^Xwciç. 

PL  Plut, 
p.!;;;,  XXXIX.  2,  xpo  Jo»t  xal  pî^eu  XXXIX, 

3,   u>£ei  xal  iroX'ju.opçta.  PL  Plut.  s.  pr. 

et  fig. 
jitoîiv,  XXXII,  8.  PL  Plut. 
p-tTnto;,  IX,  5,  repoussant,  fœdus.  PL 
p.v^p.7],  VIII,  4,  jjlv^utjî   â;io;.  XXXIII,  3. 


—  au  plur.  IV,  6,  cit,  de  Platon. 

p.vij<JTT)po"fov>a,  IX,  14,  massacre  des  pré- 
tendants dans  l'Odyssée.  Plut.  M.  294  C. 

jioïpo,  IX,  I.  XXXIX,  I.  XLIV,  12,  soum. 
PL  Plut. 

uiXtc,  I,  4.  PI.  Plut. 

p.ovovoi,  XXVII,  S.  Plut.  fr. 

p.ovovoJx,  XLIV,  3.  Plut. 

p.ovovo-.>yi,  X,  6.  Plut.  fr. 

p.6vo;,  XIII,  2.  XXIII, 2.  XXVI,  3.  XXXIX,  :>. 

uôptov,  VIII,  1,  parties  essentielles,  condi- 
tions. —  X,  I,  parties  accessoires.  — 
XII,  2,  uopta  xal  TÔitot,  les  parties  et  lea 
faces  du  sujet.  PL  Plut. 

po-jatxrj,  XXVIII,  1. 

p-'j&txo;,  IX,  4,  opp.  à  npax-rixô;.  —  XV,  8,  au 
comp.  PL  Plut,  emploie  a-j&txôç,  en  par- 
lant d'un  personnage  de  la  fable,  Comp. 
de  Dem.  et  d'Ant.  c.  3. 

p&oXoYrtv,  XXXIV,  2.  PI.  Plut.  Luc. 

p.j&(i)8ï)î,  IX,  13.  XV,  8.  PL  Plut.  Sol.  c.  :»2, 
etc. 

puxr^p,  XXXIV,  2,  p..  TtoXitixoç.  Plut.  Moi-. 
57  1$.  v.  Wytt.  Anira.  ad  h.  loc.  860   E. 

p.J;o,  IX,  5,  cit.  d'Hésiode. 

[UMHOt,  VIU,2.  XI,  2.  XXII,  1.  XXXII,  0.  v. 
Plut.  H.  115,  E.  —  Stà  pjpîwv  ôitov,  I,  1 . 
[tupîat  oaat,  XIII,  3. 


N. 


Ndp.a,  XIII,  3.  XLIV,  3.  s.  met.   PL  Plut, 
va-jâ-j-tov,  IX,  14.  X,  7,  naufrage  d'Archilo- 

que.  Plut. 
veavîaç,  XV,  1. 
NîïXo;,  XXXV,  4. 
ffaeuta,   IX,  3,  Khapsodia  XI  Odysseœ.  v. 

Ernesti,  Clav.  Cic. 
véu-eadat,  XII,  4,  en  pari,  d'un  incendie,  v. 


TABLE  DES  FBAGMENTS  DE  LONG1N. 


p.«,  P.  I,  4.  avec  l'inf.  P.  III,  2,  p.^  xi  ye  8^. 
Mr^io;,  P.  I,  2,  5,  philosophe  stoïcien, 
pùjxoç,  R.  28,  longueur  des  phrases, 
p-ixpoç,  R.  1,  1 1 ,  uLtxpoTÉpoi;- 
ptu.îîo&at,  L.  XXI. 
pûp/nctî,  P.  I,  8.  — R.  31,  ûitôxpiolç  È3TI  pl- 

P-T]3JÎ. 

p.ip.ïjTfj;,  P.  XIII. 

pprjTtxôî,  P.  XIII. 

pfçtç,  P.  III,  1,  uoO  II  è-rci  tÔ;  xpdtast;  xal 

pi£*tC  àvîvîy/.îiv. 
uvijp.T],  P.  XV,  mention.  —  au  plur.  P.  III,  3, 

souvenirs. 
p.vTrjpov£Jetv,  R.  1 1. 

MoSspatoç,  P.  1,6,  philos,  pythagoricien, 
p-oîpa,  R-  3,  èv  ypôvoo  p-olpa,  leç.  dout. 
p-ôXtj,  P.  II,  2. 

povaç  (xaxà),  R.  1 1,  ou  xarauovâ;. 
aovovpâp.aaroî,  L.  XII,  13. 


povùypovo;,  L.  XII,  14. 

p-éptov,  R.  20,  ta  pôpta,  les  termes,  les  mem- 
bres de  la  phrase.  R.  10,  ta  èv  ôpyâvo> 
p.ôpca,  les  parties  établies  dans  la  rhéto- 
rique. 

MoOaa,  L.  XII,  1.  —  au  pi.  P.  III,  3. 

P-ojsixt],  L.XIV,  2.  R.21,33. 

pojatxô;,  R.  18.  L.  XIV,  2. 

Mouaumo;,  P-  I,  4,  philosophe  stoïcien. 

p.'j&oXovetv,  L.  III,  jA'j&oXoYEÏTai. 

p-ùdoç,  L.  XIV,  I,  fables  poétiques. 

ppîo'.,  R-  25. 

puptôXexTOv,  R.  25.  E.  10. 


V 


Noôç,  R.  2.  èv  vïji. 

veâC^'.v.  E.  11,7}  àXXTjyopîa  vsâCetvTov /.oyov 
itouî. 


80 


•il  8 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


Plut.  Alex  c.  18.  Mor.  776  F.,  titmp*o&a« 

itupôç  otxïjv. 
veoç,  XIII,  4,  véoç  àvrayumsti^ç. 
vcoooo;,  IX,  14.  Plut. 
vîorrouotsta&ai,  XLIY,  7.  Phile,  de  anim. 

propr.  Esope. 
vEùp-tx,  XXXIV,  2.  leç.  conj   èv  ûypiù  veu- 

aaxt.  v.  Tiveûp-a. 
vÉ<poç,  XXXIX,  4,  à  propos  d'un  passage  de 

Démosth. 
v^,  vtj  Aîa,  passim,  v.  les  Recherches.  Il  se 

lit  très-fréq.  chez  Plutarque,  v.  Wytt. 

Anim.  p.  66.  M.  Baehr  sur  le  ch.  28  de  la 

vie  d'Alcib.  p.  218. 
vfjraoï,  XXX,  2.  PI.  Plut. 
vïjcpeiv,  XVI,  4.  XXXII,  7.  XXXIV,  4.  PI.  Plut. 

fréq. 
vixav,  [XXXIV,  4.] 
vwïjtïjpta,  XVI,  2,  victoire.  —  XXXVI,  2, 

fruit  de  la  victoire,  summa  laus,  PI.  Plut, 
virjjjia,  XII,  l.XXII,  2.  XXXIX,  4,sentenlia. 

PI.  Plut.  M.  404  C. 
vorjatç,  III,  4.XXVIII,2.  XXX,  1.  XXXIX,  3. 

VIII,  l.XV,  12.  PI.  Plut. 
vô&oç,  XXXIX,  3,  vô&a  [Aip^ara  itEi&oùç, 

vaines  images  de  la  persuasion.  —  XLIV, 

7,   où  vôda  ysvv^p.aT<x.   PI.    Plut.   Mor. 

36  E.  vô&ov  cpùiç. 
vou.iCeiv,  XXXV,  4.  —  ta  vop.iCôpsva,  les 

'derniers  devoirs,  XXVIII,  2.  PI.  Plut. 
vouote&eTv,  XXXII,  1 ,  donner  des  préceptes 

de  rhétorique.  PI.  Plut.  s.  pr. 
vôpoç,  XXXIII,  5.  Ôtso  vôpov  tâ£at,  soumet- 
tre à  la  règle. 
vooeÏv,  XLIV,  6.  PI.  Plut. 
vôtîïjaa,  XLIV,  6.  PI.  Plut. 
vôaoç,  XXVIII,  4,  {hfjXsta  vôaoç,  cit.  d'IIérod. 
voùç,  XXII,  4.  XXVII,  3.  XXX,  I,  œwç  toù 

voù.  XL,  3.  XLII,  1. 
vùv,  V.  XLIV,  3,  ol  vùv. 


vwt,  XVIII,  1,  vyvî  Se. 


Eévoç,  IV,  1.  XVI,  2,  nouveau,  étrange. 
Eevocpfflv,  IV,  4.  XIX,  1.  XXVIII,  3.  XXXII, 

5.  XLIII,    5.  èv   TOÎÇ  TCSpl   EEVOCf  ÛVTOÇ. 

VIII,  1. 

Espçïjç,  HI,  2,  6  tôjv  Ilspawv  Ze-jç,  selon 
Gorgias. 

ÊTjpôç,  III,  4,  oôSÈv  ^TjpÔTepov  oSpwTiixoù. 

^TQpÔTTjÇ,     III,    3,    |ï)pÔTY)Ç    XôyO'J.    PI.    Plut. 

s.pr. 

£<j;i.<pépsa&at,  IV,  6,  cit.  de  Platon. 

£upôv,  XXII,  2.  È-rct  £upoù,  cit.  d'IIérod.  lo- 
cution empr.  à  Homère.  Plut.  M.  870  E. 

^uaxiCî  XLIII,  2,  robe,  cit.  de  Thcopompe. 
PI.  Plut. 

0. 

'0,  î,xô.— rà  oaa,  IX,  8.  XVI,  1.  XLIII,  6. 
—  xà  àuep,  XLIII,  4.  —  t)  hi  correspon- 
dant à  èxeîvo  piv,  XII,  1.  —  xi  8'  ï)v  ôtpa 
oùyî  toioùtov,  XXXII,  8.  —  xô,  avec  l'inf. 
III,  1.  VII,  I,  etc.  —  avec  le  part.  VII,  3, 
etc.  —  tÔ  <zù~6,  XV,  6,  etc. 

ôyxïjpôç,  III,  I,  ôyxïjpôv  cpûau  7rpàyaa  xpa- 
y<p<5î(x.  Aristot. 

oyxoç,  III,  4,  xaxol  oyxot,  enflure.  —  VIII,  3, 
o  oyxoç  xalxô  ô&tjagv.  —  XII,  3,  oyxoç  xai 
psYaXoupETiTj;  aEp.v&TY]ç. —  XXX,  2,  oy- 
xoç TôJv  ovapàriuv.^  XXXIX,  3,  oyxoç  xaî 
à£îa>p.a.  XL,  2,  oyxoç  xal  Siâarïjaa,  d'au- 
tres lisent,  avec  Plut.  31.  853  C,  oyxoç  xai 
gtapp.a.  v.  Wytt.  Anim.  ad  Plut.  M.  16  C, 
30  D,  79  B.  —  XLIII,  5,  é  nàç  oyxoç,  le 
corps  humain,  v.  Plut.  M.  641  A,  653  B, 
etc. 

6yxoùv,  XXVII,  2.  Plut.  M.  616  E. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


vîp.eoiv,  P.  III,  3. 
véoç,  t.  XII,  1.  — au  comp.  R.  1,3. 
veùpa,  R.  23,  leç.  conj.  v.  <rcv$ûu.a. 
NsepeXat.  L.  XII,  5,   pièce  d'Aristophane. 

L.  XVII,  de  même. 
vTjcpsiv,  R.  15. 
vtxTjTTJpia,  R.  31,  rpmXà  aùrôç  Soùç  rà  vt- 

xfjtrjpia. 
voeÎv,  L.  XII,  9,  voTiaai. 
voniua,  R.  17.  E.  13,  syn.  d'ÈvvoTnp.a. 
votJtoç,  P.  XXI.  XXIII. 
voftoç,  L.  II,  ottyo;  vôOoç,  vers  interpolé. 
vop.îC&iv,  P.  I,  7,  vop.tCop.Ev.  P.  III,  3,  vop-î- 

oavraç.  L,  XII,  5,  Èvop.t(i&Yj.  L.  XIII,  3,  de 

même. 
vip.oç,  R.  3,  la  loi.  R.  22,  la  règle.  E  3,  au 

plur. 

VOSO^OtOÇ,  P.  XIX,  V0307tOtO'.  TGUO'.. 

IN'ovutjvi.oç,  P.  I,  8,  philos,  pythagoricien. 


voùç,  L.  XIII,  2,  voùç  xac  sit'.atïiUT]. 
vtiS,  R.  3. 
vû)tov,  R.  5. 


Eévoç,  R.  20,  nouveau,  inusité.   R.  21,  24, 

étranger. 
Eevoçwv,  L.  XXII.  R.  19. 
Çïçoç,  L.  XII,  10.  R.  4,  5. 
eûXov,  L.  XII,  6. 
luupsX^ç,  R.  18. 
£ûpp.eTpoç,  R.  18. 


O. 


"Oy/.oç,  E.  21,  pompe  de  la  prose  de  Platon. 
oÔYjyoç.  R.  27,  leç.  conj. 


TABLE  1>1    THAITÉ  DU  SUBLIME. 


il  il 


.-.  Mil,  2,  s.  fig. 
■a,  IX,  M. 
ÔCtîv,  XIX,  1,  zo^oXoyia;  ôÇov.Plut.s.  met. 
oihv,  V.  VIII,  3.   IX,  2.  XV,   11.  XXIX,  1. 

XXYIll,  li.  PL  l'hit. 
oilrtv,  III,  1,  3,  4.  s.  met.  PI.  Plut. 
OtKicooç.  X\,7.  XXXII,  5. 
ofa&at,  III,  î.  IX,  13.  X,  3,  4,  etc.  oîuat. 

\\\1X,  3,  sioiU&O.  XXXII,  8,  wtj&y). 
oîxeïoç,  XXXIII,  1,  qui  est  du  ressort  de.  — 

XI. IV,  9,  qui  est  conforme  aux  intérêts. 

—  XVI,  2,  oîxsîa  •napaSeiyuaTi,  exem- 
ples domestiques.  PI.  Plut. 
oîxrcTJc,  XLIV,  4,  PI.  Plut. 
oîxta,  IX,  lîi. 
oixovouîa,  I,  4,  t<x£'.ç  xal  oixovojAia.  Dion. 

11.  Cicéron,  Athénée.  Plut.  M.  142  A. 
oïxoç,  XLIV,  7. 
oîxoo'Aévï],  XLIV,  G,  10,  la  terre  habitée.  PI. 

Plut. 
oixTÎC««&ai,  XXXIV,  2.  Xéuoph.  Plut. 
atxtoc,  VIII,  2.  XV,  :i.  —  \I,  2,  fig.  de  rhét. 

oIxtoi.  IX,  12,  tribut  de  pitié.  PI.  Plut. 
oivo?<xpîï,IV,5,cit.  d'Homère.  Plut.  M.  19)3. 
oiovtt.  Mil,  4.  IX,  15L  XIII,  4.  XV,  o.  XVI, 

2.  XIX,  I.XXII,  l.XXX,  1.  XLIII,3.  Plut. 

M.  294  A,  etc. 
oioî,  IX,  8,  ola précédé  deàXïiôù);,  ▼.  Wvtt. 

ad  Plut.  M.  46  B.  —  IV,  2,  olov  te.  —  X, 

IjOÎov,  comme.  —  XXXIII,  5,  olov,quasi. 

XXXVIII,  4,  oiov  ion»,  xal  ô^otov  xi. 
oîysa&a'.,  XVI,  2,  constr.  avec  le  part.  PI. 

Plut 
ôxvsiv,  XLIV,  1 .  PI.  Plut. 
oXIyo;,  XIX,  1,  ôXîyojSsIv.  —  III,  I.  XLIV, 

8,  xat'  ÔXÎyov.  Plut. 
oXtd&afvïtv,  III,  4.  PI.  Plut.  M.  405  F. 
o).o;,  I,   1.  XLUI,  5.  —  X,  7,  to  SXov.  ~ 

XXXV,  2,  ri  SUt.  -   III,  4.  [VIII,  4.]  H 

0/,0'J. 

oXotr/epûc,  XLIII,  4.  Isocr.  Polyb.  Philon. 
l'hit.  M.  1079  P..  empl.  ÔXosxep^î. 


ôXocpûpasi;,  IX,  12.  Plut.  M.  83  I),  009  15. 
ÔXôypuoo;,  XLIII,  3.  Plut.  M.  832  B.  X  orat. 
SXwc,  H,  l.HI,3.  VII,  4.  VIII,  1.  X1V.3.  PL 

Plut. 
'OuTipixô;,  XIII,  3. 
'Ouïjpo;,  VIII,  2.  IX,  S  et  8.  XIX,  2.  XXVI, 

'i,  3.  XXVII,  1,  4.  XXXIII,  4.  XLIV,  4. 
ôttua,  XXXIX,  4,  au  pi.  PL  Plut. 
ôp.vivai,  XVI,  2.  XVI,  3,  ojxôoat.  PL  Plut. 
ô;jL0£Wîta,  XLI,  1.  Strab.  La  forme  ô|io£i5ia 

est  condamnée  par  les  éd.  du  Th.  Il  St. 

publ.  par  Didot. 
ôuoto;,  XXXVI,  3.  XXXVIII,  4. 
ôuotcu;,  X,  6. 

Ô[xoXoyîîv,  XXXII,  8.  XXXIX,  3.  PI.  Plut. 
Ôii6a£,  XXXVI,  2.  PI.  Plut. 
ÔuotixÔç,  XVI,  1.  Les  grammairiens  se  ser- 
vent des  mots   ôp.ouxôv  oy^ua,  ôuottxà 

èiup'p'^fiaTa. 
Ôiaotovoç,  XXXVI,  4.  PL 
oucuç,  III,  4.  IV,  4.  IX,  14.  PL  Plut, 
ôv.  tw  ôvrt,  III,  4.  VII,  3.  IX,  14.  XIII,  4 

XIV,    1.  XXII,    1.    XXX,   1.    XXXII,   7. 

XXXIII,  1.  XXXIX,  4.  PL  Plut, 
ôvop-a  XV,  1.  XVI,  4.   XXIII,  3.  XXIV,  2. 

XXX,  1,2.  XXXIX,  3.  XL,  2, 4.  XLIII,  1,  3. 

PL  Plut. 
ovo'xiCeiv,  XLIII,  4,  indiquer.  PL  Plut. 
ôvouànov,  XLIII,  2,  ait.  Xey.  selon  le  Th. 

IL  St. 
ô^ûpp'ouoî,   XVIII,  1,   ôîûp'poitov  tyj;  itri- 

aîtoçxal  àiroxpt<J£(oc.  PL  Plut.  M.  103  E. 
ô£ûî,  XXVII,  2,  ô'ùç  xatpôç.   Plut.  v.  Cor. 

17,  Pelop.  8   Mor.   804  A.  Xén.  Cyrop. 

VIII,  S,  7. 
ôrcXîCea&at,  XXXVIII,  4.  PL  Plut. 
ôiroîo;,  XXXVIII,  4,  ôtioîôv  n.  v.  le  mot  tt;. 

—  au  plur.  n.  XX,  1. 
ÔTtôooi,  XXII,  1.  XXIII,  2. 
Ôtîoj,  XXIV,  2.  —  orco'j  te.  III,  1.  XLIV,  9. 

OTÏO'J  Y£,    IV,  4. 

ÔTtTrxra,  X,  2,  ôiïitâ-s«i,  cit.  de  Sappho. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


Ô86;,  K.  27,  s.  fig.  leç.  inc. 

Oouo&îâç,  L.  XII,  7,  ô  o.£Tptxôç,  auteur  inc. 

ii&ev,  L.  XII,  11.  R.  30,33. 

0*£0&at,   P.    II,    1,    TÛXTjC    0ÎT)&£ÎÇ.     P.    II,    2, 

oïpiTjv.  —  L.  XII,   10,  oîn&ïjoav. 
&r/.£îo;,  L.  XIV,  2,  oïxîïo'.  Xoyoi,  syn.  deîStot, 

leurs  œuvres,  leurs  compositions.  II.  24, 

oîx£ia,  leç.  inc.  remplacée  par  ôçeîa. 
oîxîa,  H.  2. 
otxovop.îa,  R.  13,  otxovop-ia  xal  Sioîxrjatc,  en 

parlant  de  la  disposition,  du  plan  d'un 

discours. 
otxTtCss&at,  'L  33. 
fûxTo;,  B-  33. 
oXwç,  PHI,  I- 
"Opipo,-,  P.  III,  2.  L.  XII,  7,  'Oi»jpo'J  iw- 

rpi.  L.  XIV,  2.  IL  19. 


ôp-tXetv,  P.  II,  2,  ôp-iXeîv  jîijîXtw. 

ouoioç,  R.   1,  où/  ojioto;.  R.  23,  où  y*? 

SjAOtov.  E.  8,  ôp.ot«ov. 
ÔuoXoysÎv,  R-  H-  E.  8,  to  ôtioXoYiqfKv. 
ô'itpa;,  L.  XVII. 

ov  (xô)  P.  II,  2,  toù  Ôvtoî,  de  l'être. 
ovop.a,  P.  ML  XI.  au  plur.  mots.  R.  17,  21, 

de  même. 
ovouâCetv,  L.  XII,  13.  R.  14,  28,  30.  E.  4. 
ôvop.ao(a,  L.  XII,  7. 
ôçûvetv,  L.  XII,  40. 

6£yç,  R.   24,  ô£eîa,  leç.  conj.  pour  récif. 
iaa  àito  toj  t£Xqv;,  l'ace,  aigu. 

R.  32,  <p wvîj  o;et«. 
&5Jttj;,  R.  17.  E.  13,  s.  fig.  syn.  d'oiyyjvo'.'x. 
6r.r.  L.   III. 


420 


TAULE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


oTtcoc,  IX,  15,  avec  le  subj.  —  ô-u>;orjv, 

XV,  1.  XVI,  3. 
ôpàv,  XXVI,  2.  XLIV,  0,  ôpa  8è  [aïjuox'  àpa, 

leç.  inc.  —  X,  2,  opTjtAt,  cit.  de  Sappho. 
opyavov,  XXI,  2,  àiz    ôpyàvo1.)  xivô;   àf'u- 

a&at,  s'échapper  comme  par  un  ressort. 

A  propos  de  cette  locution,  Ernesti,  Lex. 

rhet.  cite  Plut.  Cat.  Slin.  ch.  4,  r^xti  8è 

xal  xôv  ôpyavixov    eî;  ttXtq&yj  Xôyov.  — 

—  XXXIX,  1,  p.syaXif]yopîa;  xal  Ttà&ou; 
&ayp.aax&v  te  opyavov.  PI.  Plut.  Fab.  M. 
c.  1,  opyavov  itei&où;.  Mor.  404  C. 

ôpYt&cî&ai,  XXII,  1.  PI.  Plut. 
ôpsysa&ai,  III,  4.  PI.  Plut.  M.  944  E,  etc. 
'Opéa-ïjç,  XV,  8,  cit.  d'Eurip. 
ôpî£ea&ai,   VIII,   I,   établir,    montrer.   PI. 

Plut, 
opxo;,  XVI,  2,  ô  xaxà  xwv  àptcxécuv  opxo;. 

v.  Bast.  Lettre  crit.  à  M.  Boissonade,  p. 

67. —XVI,  3.  PI.  Plut. 
ôpp.àv,  XXII,  4.  PI.  Plut. 
ôpp-Yj,  IX,  5,  élan.  PI.  Plut. 

OpOÇ,   XII,   i.    XV,    10,   XOV    XO'J  TtSlftsiV   ÔpOV 

ÛTtîp43atv£tv. —  XXXII,  2,  Spot  xal  xavô- 

veç,  cit.  de  Démosth.  —  XXXV,  3,  Spot  xoù 

1tîpt£](0VT0;.  PI.  Plut. 
ôp-/ï]axixô;,  XLI,  1.  PI.  Plut.  M.  27  B.  67  F. 
ôao;,  VII,  1,  Saa  Stj  ïXXb.  —  XXIX,  2,  xo- 

aoùxov,  oaov. —  IX,  7,  oaov  eut  xr  Sovâ^t. 

—  XXXIX,  1 ,  oaa  ye  xi);  décupla;  7]v  Tip-îv 
èepixxà. —  IX,  8.  XVI,  1.  etc.  xà  5oa. 

2;ttî,  XLIII,  5.  —  XI,  2,  Stou  ncp  àv.  —  V. 

Si'    OXOU  TpÔltO'J. 

ôxav,  XXV,  1,  ôxav  ys  p.ïjv.  XXXIV,  3,  oxav... 

xôxs. 
2xi,  XLIV,  3,  oùâèv  Sxt  |x^. 
où,  oùx,  oùy.  X,  3,  où  ôaop.àÇei;;  —  XV,  4, 

où  yap....  sî   p.Y].  —  I,  4.    IX,    13,   où 


yàp...  àXXà. —  XI.1V,  7,  où  Jrj  £/_w. —  XII, 
4,  où  xax'  àXXa  8^  xtva  ^  xaùxa. —  VI,  IX, 

1.  XV,  3,  8.  XVI,  1,  où  pjv  à)lâ.—  XVII, 
3,  où  lïôppto.  —  I,  3.  ÎI,  3,  oùx  âXXoôev 
jj.  —  XXXII,  5,  oùx  àXXo  xi.  —  IX,  12, 
où  yàp  àXXo.  —  XV,  11,  oùx  àTteixoxu);. 
—  X,  6,  oùx  Et;  àita?.  —  XIII,  1,  oùx 
àyvoîTî.  — I,  1.  111,3.  XXXI,  1.  XXXVIII, 

2,  oùx  oI8'  otïwç.  XV,  7,  oùx  oI8'  s?  Ttç.  — 
(IX,  9.]  XVI,  1,  [où^  o'  w)rmv,]  oùy  y)  xj- 
yoùaa. —  XXXII,  7,  oùy  ïjxiaxa. 

oùSs.  IX,  3,  oùSî  yàp  otov  xs.  —  XXII,  1, 
où§'  àv  ctTtîïv  xi;  ôîcôaa  Sùvatxo. 

oùSîîç.  XX,  5,  où5îl;  àv.  XLIV,  3,  oùSèv  ot« 
p].  IV,  4.  VIII,  4.  XLI,  1,  où5èv  oùxw;-.. 
wç.  XIII,  1,  oùSsv  T^XXOV. 

oùxsxt,  XLIV,  1 . 

oùxoùv,  XVII,  3.  XX,  3.  XXXVIII,  2.  —  où- 
xoùv èTtstSïj,  X,  1. 

oùpàvio;.  XXXV,  4,  xà  oùpâvta,  les  astres. 
Plut.  M.  1064  D. 

oùpavô;,  IX,  4,  6.  PI.  Plut. 

où'oto;,  IX,  11,  où'pto;  a'jvs'jmvîî  xotî  àytû- 
oiv.  Plut.  M.  467  E. 

oùxo;,  XXXV,  4,  xo-jxî.  —  XLIV,  6,  oùxoaî, 
xajxt.  —  III,  2.  IX,  4.  X,  6  et  passim, 
xaùxo  xoùxo. 

ooxoj;,  devant  une  cons.  IV,  4.  XXI,  1,  2. 
XXII,  1,3.  XXIII,  4.  XXXII,  5.  XXXVIII, 
2,  6.  XL,  1.  XLI,  2.  XLIII,  4.  —  oùxw, 
XV,  1.  XVII,  2.  XVIII,  2. XLIII,  3.  v.  Scha;- 
fer,  Anim.  ad  Plut.  Vit.  V.  219.  Buttm. 
Gramm.  gr.  maj.  II,  2,  p.  264. 

oùxî,  XVII,  3.  XXXII,  7. 

ô<pîtXeiv,  XLI,  2,  al  ôcpîiXôp-îvat  xaxaXïj$Et;, 
chute  de  la  période  attendue,  prévue.  PI. 
Plut. 

ô<p&aXp.6ç,  IV,  4. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


ôitôoot,  P.  III,  i. 

ouou,  R.  19. 

ôpàv,  R.  S,  é(ipa.  R.  25,  épûp-au 

opyavov,  E.  3,  Spyava,  membres  du  dis- 
cours.—  R.  10,  opyavov,  manuel  de  Rhé- 
torique. —  ôpyàviov  lûaxîtç,  ce  qu'on  ap- 
pelle, dans  les  traités,  preuves. —  L.  XIV, 
1 ,  les  œuvres  des  hommes. 

ôpyïj,  R.  11,20. 

opiho;,  L.  XII,  7. 


opihoç,  L.  XII, 
ôp&oç,  R.  5. 
ôpî£siv,  R.  3. — 


Dpt!.siv,  K.d. —  au  moy.  L.  XII,  3.  XIII,  1, 

définir, 
ôpp.^,  P    I,  3,  dessein,  projet.  —  P.  III,  3, 

ôpp-al  xal  ^ouX-qaei;,  désirs.  —  P.  XXV, 

itspt  ôpp.îj;,  titre  d'un  traité  de  Longin, 

sur  l'instinct  ou  sur  l'effort, 
ôpviç,  L.  III.  L.  XII,  5. 
ôooc,  R.  2,  Èv  ôpet. 


opo;,  R.  20,  borne.  L.  XII,  2,  ôpo;  p.îxpo>v. 

—  L.  XIII,  2,  opo;  xoï;  'f  tXoao<pot;,  dé- 
finition. 

'Opcpsû;,  L.  XII,  7. 

ô;xi;,  R.  13,  5xa>. 

ôxii]  xî,  R.  24. 

où,  P.  1,4,  où  mv.  —  L.  XII,  11,  oùiïàvj. 

—  P.  1, 1,  ou)(ïjxtaxa.  —  P-  I,  7,  où^  oxt, 
je  ne  dis  pas. 

oùSîï;,  P.  1,  5,  oùSlv  itXéov  îj. 

où'xouv,  P.  II,  2,  oùxo-jv  e^w,  je  ne  sais. 

oùoàvto;,  L-  XIV,  1,  syn.  de  Èuo'jpàvto;.  xà 

oùpàvia,  les  choses  célestes.  P.  111,5,  de 

même. 
où;,  R.  22.  E.  12,  xà  wxa. 
oùaîa,  P.  III,  3. 
ojxw,  R.  13,  O'jxw  tîo);  syôtv. 
ôtp&aX;iô;i  R-  5. 
ôyXo;.  R.  32,  la  foule. 


TABLE  1)1  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


oveto;,  XLIIIj  5,  cit.  de  Xénoph.  v.  Plut. 
M. 91  F. 

irjpipaxa,  XV,  5,  coursiers,  cit.  d'Eurip.  v. 
Wytt.  Anim.  ad  Plut.  M.  16  C. 

<>X&o;,  XXXV,  -t.  XL1II,  2,  4,  cit.  de  Théop. 

oXÀTJpi;,  IX,  10.  PI.  Plut.  M.  42  B. 

ôy/o;,  XXIII,  2,  SgXoc  toû  aptftp.oD,  la  quan- 
tité des  pluriels.  Plut.  M.  28  F. 

vit;.  XV,  1.  XXVI, 2, vue.—  XV,  7,  vision, 
apparition.  PI. —  au  plur.  X,  3.  XVII,  3, 
les  yeux.  Plut.  fr.  Othon,  c.  3  M.  341  B, 
615  D,  etc. 

6-j.oitotta,  XL1II,  4.  PI.  Plut. 

ô^orotô;,  XLIII,  4.  PI.  Plut,  vie  d'Alex. 


itd&TjuLa,  IX,  12.  Tra&^aara  'IXtaxâ.  PI.  Plut. 
•na&TjTtxôç,  H,  2,  zà  na&7]Ttxâ,  sentiments. 

—  III,  5,  langage  passionné. —  VIII,  2, 
ri  TraHTjTtzov.  le  pathétique.  —  XVIII,  2, 
rà  -aftïjT'.xi,  les  mouvements  oratoires. — • 
XII,  3,  -a&TjTixu)Têpo;  p'^Ttup,  orateur 
plus  passionné.  —  XXIX,  2,  TaéTjTtxwrs- 
pot  Xoyot  xai  ajyxExivr]|j.Évoi,  discours  qui 
ont  plus  de  pathétique  et  de  mouvement. 

—  XXXII,  0,  T:a&Tjrtxo't  xai  ^paorixot  tô- 
itoi,  passages  où  le  style  est  animé  et 
abondant.  Plut.  fréq. 

itâ&oç,  IX,  7.  X,  6.  XLIII,  1,  malheur,  dé- 
sastre, catastrophe.  PI.  —  X,  3.  XV,  1. 
XVII,  2.  XXXII,  8.  XLIV,6,  passion,  pen- 
chant, disposition  du  cœur.  —  III,  5. 
VIII,  I.  XII,  1.  XVII,  2.  XXIII,  1.  XXIX, 
-2.  XXX VI II,  3,  5.  XXXIX,  1,3.  XLI, 2,  au 
siny.  émotion ,  sentiment ,  mouvement 
passionné,  pathétique.  —  III,  5.  VIII,  2. 
XVII,  3.  XXXII,  1,4.  XXXIV,  4.  XXXVIII, 
5.  XXXIX,  2,  au  plur.  même  significa- 
tion. Plut. 

itai&apitôSi];,  IV,  1.  PI.  Plut.  Agés.  Cat.  Min. 
M.  128  A. 


1*21 

Plut. 


«Cttfoto,  I,  3,  itatSEta;  ÈirtSTrvjuuv.  PI. 
natStâ,  XXXIV,  2.   PI.  Plut. 
^a'.ôo;xaîhrj;,  XLIV,  3.  Athén. 
TtatCsiv,  IU,  2,  opp.  à  ,3ax-/îJitv.   PI.  Plut. 
XIV,  2,  -ns-iraly&at,  leç.  inc.  v.  le  verbe 

r.7.1;,  XXX,  2.  XXXVIII,  2,  itatSà;  •rcpd'j'p.a, 

puérilité. 
ttiio'jvî'.o;,  XVI,  2.  v.  Wytt.  Anim.  ad  Plut. 

M.  118  C.  Bibl.  crit.  I,  3,  p.  48. 
itâXat,  XXII,  4. 
itaXalarpa,  IV,  4,  itaXatorpa  SwxpâTOj;.  PI. 

«éfalV,  6.  VIII,  1,  3.  XVII,  1. 

7câu.<pypT0t,  IX,  7,  Ttijiœup-a  tcz&t).  Philon. 

Ttavdxeta,  XXXVIII,  5,  aûoiç  xa't  navâxEia. 
Suidas,  Tîavâxîia,  depaTUia,  xat  ovop.a 
ôsâc.  v.  Lobeck,  Paralip.  gramm.  gr.  p. 

itavT)Yuptxô;,  IV,  2.  XXXVIII,  2,  Xôyoç  lao- 

xparo-j;.  Plut.  V.  254  A. 
•navjjppiî,  XXXV,  2,  iravjjpptî  p.£yâXT]   6 

Pio;,  parole  de  Pythagore.  Comp.  Diog. 

L.  I,  8,  8.  Menand.  cité  par  Stob.  Flor. 

121,  7.  Cic.  Tusc.  V.  3.  Plut,  emploie  ce 

mot  Tiavfjuptï  au  sens  pr.  et  au  fig.  v. 

Eum.  c.  16. 
iravo-jpyeïv,  XVII,  1,2.  Plut.  M.  237  C 
uavrâuaot,  XXXIX,  2.  PI.  Plut. 
iravTaxoû,  XXIII,  4.  PI.  Plut. 
itavTîXTjî,  XXII,  4.  PI.  Plut. 
nâv-T),  1, 4.  XV,  8.  XVI,  4.  XXX,  2.  XXXIII, 

1,5.  XXXVI,  2,  4.  PI.  Plut. 
-rcavxô&îv,  XVII,  2.  PI.  Plut, 
narcoloç,  XLIII,  4.  PI.   Plut. 
•navToiwç,  XXII,  1.  XXXIX,  3.  PI.  Plut. 
itavTu>;,I,  2.  II,  3.  XII,  1.  PI.  Plut. 
toxvu,  VIII,  4.  XVII.   1.  XXIII,    1.  XLIV,  7. 

PI.  Plut. 
uapà,  avec  le  gén.  II,  3,  itapà  tt);  texvkjc 

exp.a&eïv. 
avec  le  dat.  IV,  6,  nap'  aùrw,  chez  cet 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


ô-}t;,  R.  23,  la  vue  (le  sens  de). 
ô'}ouoiîa,  R.  21. 

n. 

lîa&TjTtxô;,  R.  30.  E.  15,  àTiô?ei$i;  itaÔT)tt- 
xtj,  démonstration  fondée  sur  les  passions. 

itâôo;,  L.  XIV,  1,  se  construit  avec  rat; 
Xéçeoi,  et  exprime  les  mouvements  pas- 
sionnés qui  donnent  à  la  poésie  ce  langage 
animé  qui  lui  est  propre.  R.  31,  ûrcoxpiatî 
p.!u.ï)3i;  tj&wv  xat  ita&wv.  R.  33,  aTjXXôyt- 
a-ov  r.i&oç.  E.  20,  itido;  ajp.^e^Tjxôç. 

itaustv,  L.  XII,  5,  railler.  R.  22,  itaîCstç 
êX«>v. 

•rcatç,  P.  1, 1 ,  ex  itatSwv.  R.  33. 

itaXatoç,  P.  1,  5,  tù,v  rcaXatûv.  —  P.  II,  1, 
inxXatà  irjvïjôsia. — L.  XII.  1,  Moùoa  ira- 


Xaii.  —  L.  XII,  5,  oî  itaXatot.  L.  XIV,  2, 

de  même. 
TcaXot&TTj;,  L.  XII,  1. 
iîâXato;i.a,  R.  1 1 . 
naXtvwîetv,  P.  1, 8. 
Ilava&^vaia,  R.  3. 
IlavôiïT],  L.  III,  cpcoxixq  uoXt;.  Ou  dit  aussi 

IlavoitsJ;. 
-rcavoitata,  L.  III,  épithète  de  l'hirondelle, 

leç.  conj. 
•njtvTayô&sv,  E.  5. 
itavTEXwc,  !'•  XIV. 
uâvtoj;,  L.  XIII,  2. 
nâvy,  L.  XIII,  2. —  R.  23,  nàvu  tL  leç.  conj. 

pour  àvjTtxwc.  —  navj  tt  se  lit  dan  sPla- 

ton,57  A,  330  A,  419  A;  dans  Plut.  Vit. 

410  D,  805  A,  1035  B,  1045  C. 
itapâ,  avec  le  dat.  R.  30,  itapa  toÛtco,  de 

M 


422 


TABLE  DU  TBAITÉ  DU  SUBLIME. 


auteur  (Hérodote;.  XV,  5  (Eschyle). VIII, 
3,  Tiapàxotc  pfjxopot.  XV,  2,  8,  Ttapà  itot- 
Yjraîî.  XV,  6,  Ttap  Aîa^ûXw.  XVI,  3,  Ttapà 
riù  EÙTtôXi?i,  Ttapà  T(ô  Aïjp.oafrÊvît.  XXII, 
1,  Ttapà  toi;  àpîaxotç  wfyaayzviL  XXIF, 

1.  XLIII,  1,  Ttapà  xuI'Hpooôxu).  XXIII,  3, 
itapà  xuî  SocpoxXsu  XXVII,  2,  Ttapà  xtô 
'Exaxatu).  XXXII,  5,  Ttapà  Eevocpôvxi, 
Ttapà  ru)  IlXâxouvt. 

avec  race.  III,  1,  Ttapà  p-éXoç  oîSeïv,  ou- 
tre la  mesure,  au  delà  de.  —  X,  6,  Ttapà 
cpôatv  TJvavaYxâaa;.  XXIV,  2,  Ttapà  S6£av. 
XLIII,  3,  Ttapà  xatpov. —  IX,  3,  Ttap'  oXov 
xov  piov.  XV,  3,  Ttap'  êxaaxa.  —  X,  3,  Ttap' 
oXîyov,  peu  s'en  faut. —  XIII,  2,  Ttapà  Ta 
eioTju.sva,  outre  ce  qui  a  été  dit.  —  XVII, 
3.  XVIII,  1.  XXXI,  1,  Ttapà  TtoXû,  avec  un 
comp.  Plut.  M.  214  D,  225  F.  v.  itapa- 

TtoX'j. 

Ttapâ^aatî,  XII,  5.  XV,  8,  digression.  Strab. 

i>lut. 
Ttapa^oXrj,  XXXVII,    1,    comparaison.    PI. 

Plut.  M.  40  D. 
TtapâpoXoc,  XXII,  4,  Ttapâ^oXov  xaî  àxpo- 

acpaXsç.  XXXII,  4,  xà  Ttapâ,3oXa.  v.  Wytt. 

Anim.  ad  Plut.  M.  67  E.  Plin.  jun.  Ep. 

IX,  26. 
TtaparYîXX£iv,XI,  3,  enseigner.  PL  Plut. 
TtapâyyîXaa,  II,  I.  VI,  1,  précepte— XXVIII, 

2,  avis,  (omis  dans  le  Lex.  Plut.  v.  ce- 
pendant le  mot  TtapâSciY^a). 

TtapaytYvîa&a'.,  II,  1,  conlingere.  PL  Plut. 
TtapaYpâ'-îïiv,  XXI,  I,  paraphraser. 

TtapâSstYÎ1^  XXI1'  4-  P1-  Plut- 
TtapaSîxsa&at,  XLIV,  7.  PL  Plut. 

TtapaStS&vat,  IX,  7,  raconter,   décrire.  — 

XV,  4,  s.  pr.  PL  Plut. 
7tapà8o£o;,  XXXV,  g,  rare,  inattendu.  PL 

Plut. 
Ttapa86£(u;,  XV,  6,  d'une  manière  étrange. 


lîapaivsci;,  XXXVI,  4,  avis.  PL  Plut.  M.  14C, 
119  C. 

Ttapaxîta&at,  III,  S,  être  voisin.  XXXVI,  3. 
XLIII,  4,  être  sous  la  main.  PL  Plut.  s. 
pr.  et  fig. 

TtapaxsXs ôsc&ai,  XXII,  2.  PL  Plut. 

TtapaxivS'jvrJetv,  XXXIII,  2,  risquer,  hasar- 
der. PL  Plut. 

TtapaxivSuvE'jTtxôç,  XXXII,  3,  au  comp.  cit. 
d'Aristote  ou  de  Théophraste.  PL 

itapaxoXou&sïv,  X,  3,  Ta  TtapaxoXo'j&oùvxa, 
circonstances.  PL  Plut. 

TtapaXau.^âv£tv,  IV,  2,  soumettre,  subjuguer, 
cit.  de  l'historien  Timée.  —  XVI,  2,  Tta- 
paXaj3<î)V  oo'j  xijv  «J^ïjv. —  XVII,  2,  Ttapa- 
Xïjcp&ctaa,  leç.  dout.  —  XXXI,  1,  TtapEÎXï]- 
Ttxai.  —  XXXVIII,  4,  TtapaXap.j3âv£a{}at, 
pass.  être  choisi,  employé.  Plut. 

TtapaXeiTteiv,  I,  1.  VIII,  1.  XVII,  1,  omettre. 
PL  Plut. 

itapaXXâxxsiv,  XI,  3.  XII,  I,  4.  XXXVII,  syn. 
de  S.acpépsiv.  PL  Plut.  M.  732  C. 

TtapàXXriXoç,  XVII,  3.  Plut. 

itapoXoYÎCea&oi,  XVIII,  2.  Plut. 

TtapaXoYtap.6ç,  XVII,  1.  Plut.  M.  483  F. 

TtapâXoYoç,  XXIV,  2,  èv  xuî  TtapaXÔYw-  P^ut- 

TtapaX^wç,  XXII,  4.  Plut'.  M.  799  A,  etc. 

itapapivïiv,  XXXIII,  3.  PL  Plut. 

TtapaatYvûvat,  XLIII,  3.  PL  Plut. 

Ttaoap-u&îa,  IV,  7,  s.  fig.  excusatio  dicti  fri- 
gidioris.  PL  Plut,  avec  div.  signif. 

Ttapâvoia,  XXXVI,  2.  PL  Plut. 

Ttapavop.eia&ai,  IV,  3.  Plut.  v.  Tim.  c.  13. 

Ttapavop.îa,XLIV,  7.  Thuc.  Plut.  M.  28  A. 

Ttapa£ÛEiv,  XXXI,  2,  friser  le  trivial,  mot 
rare. 

TtapaTtÎTtxsiv,  XXII,  1,  se  détourner,  diva- 
guer. PL  Plut. 

TtapaTtXTjaio;,I,4.XXII,6.XXXH,6.PLPlut 

TtapaTtoX6,XVII,3.  XVIU,  1.  XXXI,  l.Plut. 

TtapaTtxu)u,a,  XXXVI,  2,  faute  commise  par 
un  écrivain.  Diod.  Sic. 


TABLE  DES  FBAGMENTS  DE  LONG1N. 


plus.  D'autres  lisent  Ttapà  xoùxov,  d'au- 
tres, Ttapà  xoùxo. 
avecl'acc.  L.  XII,  13.  R.  29,  Ttapà  xoù- 
to.  R.  22, Ttapà  pipi]-  R-  25,  Ttapà  xo  xot- 
vôv.  R.  32,  Ttap'  ooov. 

TtapajîoXïj,  P.  XL  E.  19,  comparaison. 

TtapaYY^Xia,  L.  XIII,  2. 

TtapâYYsXua,  L.  XII,  10,  règle  de  métrique. 
R.  21,  préceptes  d'Isocrate. 

TtapaY^Y^i  R-  3''  déception. 

TtapâôsiYp-a,  L-  XII,  5,  7.  L.  XIII,  2.  R.  8, 
17,  22,  23.  E.  3,  5. 

TtapaSîiYu.aTtxôc,  E.  5. 

T.aoaoîixvJvai,  R.  32,  xà  Ttapa5î§îtY!-Lsva. 

7tapâoo;o;,  R.    13,  qui  doit  exciter  de  la 


surprise. 

Ttapà&satç,  P.  XV.  R.  H,  21.  E.  8,  apposi- 
tion, rapprochement. 

itapaixeîaÔai,  R.  11.  R.  23,  Ttapaixqaaa&at, 
syn.  de  Ttapéc&ai  ou  Ttaptea&at. 

TtaoaxaXeîv,  R.  31,  32. 

Ttapâxpouatç,  R-  31. 

TtapaXap-^âveiv,  P.  XV,  TtapéXaj3ev.  L.  XII, 
7,  13,  emprunter.  L.  XII,  3,  TtapaXau.- 
|3âv£aèat,  être  perçu  par  l'ouïe. 

TtapaXstTtsiv,  R.  25,  TtapaXeûtu)  p-upia. 

TtapâXeicJnç,  R.  30.  E.  15. 

Ttapap-eXelv,  R.  19. 

TtapavaYvûvat,  P.  II,  3. 

TtapaTtXTjjtoç,  P.  I,  4.  P.  III,  1. 


fABLE  Dl    TRAITÉ  1)1    SIBLIME. 


423 


r.apaoxs-jàisiv,  X\\,  I.  PI.  Plut. 
■KapacrxttMtaraoG  Vf*  l« 
Kapaoxtuq,  XL1II,  3,  4.  s.  pr.  PI.  Plut. 
itapâorTjaa,  IX,  I,  yewïîov  ^apâiTijua,  no- 
ble pensée.   VII,  2,   yaOoov  napàa7T)p.a, 

lee.  conj.  Dion.  liai.  Philou,  M.  Ant. 
Kapaeûpm,  XXXII,  1.  XXXIII,  5,  sens  fig. 

Eschine. 
-apaTf(pT)3i;,  XXIII,  2,  remarque.  Plut.  M. 

363  H.  rappr.  par  Wytt.  du  mpl 
Mpcrifeofa,  IV,  -2.  IX,  10.  X\',  7.  XXIII, 

3.  XXXI II,  4,  citer.  PI.  Plut.  fr. 
Tcapa-oXudv,  VIII,  2,  ?à  TiapaT£ToXu.rjU£V3, 

s.  fig. 
-aparpaYcoSo;,  III,  1.  Plut.  M.  deEduc.  7  A. 
~ap7T^i-î;0a'..  IX,  14,  ctç  Xïjpov.  PI.  Plut. 
•^apaTpé^îj&a:,  IX,  4,  capacptfélUVM  Aîa. 

v.  Wytt.  Auim.  ad  Plut.  M.  13  C.  très-fr. 

chez  Plut. 
uap<iTpo-r(,  XIII,  3,  sens  pr.  détournement, 

dérivation.  Plut.  s.  fig. 
•napa^xa.  XIII,  2.  PI.  Plut. 
-r.zrjïfi'.zziïï'..  III,  5.    XXVII,    1,   -jtopsvî- 

X#tt€i  v-  WTlt  Anim.  ad  Plut.  M.  41  D. 

—  XXXIII,  4,  Tapjvirjvsy.jiva.  v-  Buttm. 

Gr.gr.  maj.  II,  1,  p.  217. 
Tiapdcpcuvoî,  XXVIII,  1,-n.  cp&ÔYYo;. 
napa/pVia.  XVIII,  2.  PI.  Plut. 
-apewâCetv,  IX,    13.   XII,   4.   PI.   Plut.  M. 

787  C. 
Tiapsïvat.  itapwv,  XIV,  2.  —  èv  tuJ  itapovtt, 

XVI,  1.  —  XXV,  iraoivra.  —  XXXIX,  1, 

T]  TapoOsa  û-ôbzzi;.    -  XLIV,  6,  rà  àet 

myévra.  PI.  Plut. 
-sapsipeiv,  III,  1,  Tiapeîpa;,  cit.  d'Eschyle. 
-ap£t;âv£iv,   XXXIX,  3,  it.  -nâao;  tt(  rà; 

■ls/_i;.  Polyb.  Plut.  M.  98  E,  etc. 
-ao:/,>aîv£tv,  IX,  1  i,  d'ujredior.  s.  fig.  Plut. 

M.  (102  A,  etc. 
-apï;i,3a>.>.£tv,  XXII,  1.  PI.  Plut.  M.  85515. 


•napîv&TJxT),  XXIX,  2,  wi  jx  uapev&^xïj;. 
Plut.  M.  855  I),  ^apîv»f,xTiXÔYOj.  v.  Wytt 
Anim.  ad  Plut.  M.  151  E. 

rcapÉvJbpao;,  III,  5,  expression  employée 
par  le  rhéteur  Théodore. 

-a;-:vTt&ivat,  XXVII,  1.  Plut.  M.  018  F. 

■rcapÉTisodai,  X,  1,  ?à  itap£Tt6u.sva.  PI.  Plut. 

■r:apÉpxï3&ai,  XXV,  Tà  -napsA.T]X'j&ôra,  PI. 
Plut.' 

•rcapTjYopia,  XVI,  3.  Plut.  M.  599  B,  diffère 
de  u\)VT]Yopta. 

■jzap&évoç,  IV,  4,  cit.  de  Xénophon. 

•rcapiÉvat,  XLIV,  8,  négliger.  PI.  Plut. 

■napiOTÔvat,  IX,  8,  décrire.  XXVII,  3,  mar- 
quer. —XXXII,  5,  ^v(xa  ^  TEXeuTij  uotpa- 
3t£.  XXXIX,  3,  to  tiaoEa-wc  uâ&Oî. 

napi37âv£tv,X\T,  2,  Ttapicxctvwv.  Plut.  Thés. 
35  M.  236  C. 

itapîoraa&at,  XVI,  2,  se  présenter,  s'offrir. 
XV,  1,  èwârjua  Ttapiarâuevov,  peusée  qui 
se  présente  à  l'esprit.  Plut.  Dém.  c.  10. 

Hap'iîviujv,  IX,  4,  général  d'Alexandre. 

notpoXiYoupilv,  XXXIII,  2.  PI.  Epin.  991  I). 

wxpo;Jv£iv,  XVIII,  2,  éveiller.  PI.  Epist.  IV, 
231  A.  Plut.   fr. 

mxpôpaua,  XXXIII,  4.  Plut.  v.  P.  £m.  3.  M. 
515  D,  1123  C. 

uapopiCeiv,  H,  2.  X,  0.  XXXVIII,  1.  Plut. 
M.  353  D. 

Ttapopp.rpxôî,  XIV,  3.  Plut.  M.  238  B. 

«Oç,  II,  2,  èx  navré;,  tout  à  fait.  XXXV,  2, 
navtôcà£(.— 11,1.  XVIII,!.  XXXII,  8,  t<ù 
itavTt,  avec  un  comp.  XXXIV,  I ,  t«ù  itavri 
itpoî^ot.  —  XV,  8,  itâv  ri  àSûvatov.  XV,  1 , 
irav  ~o  ÔTtto;ojv.  IX,  6,  i:âv&'  âpta- 

iïà<r/£tv,  III,  5.  IX,  11.  XV,  11,  éprouver. 
XXXVIII,  2,  TtaiSèç  npâYuct  éita&sv,  eu 
parlant  d'Isocrate.  PI.  Plut. 

Ttarp-!;,  XXVIII,  2.  PI.  Plut. 


TAHLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONC.IN. 


kcummmw},  R.  13,  16,21,  s.  fig.  préparation 

oratoire. 
•napaTtôes&a',  R.  2,  attacher  à,  appliquer, 

accommoder.  11.26,  i:ap£&£p.Tjv,  ajouter, 

citer  de  plus. 
TcapEïvai,  P.  II,  3,  Ttapov-i  301. 
mrpCtCXUxXctodat,  P.  XX,  osa  TTapti;'/'.>xXc;.- 

-ï'.  Rtpt  7ô»v  'ÀtXavTÎv<i)v. 
Tiapév&îTo;,  L  1. 
■nap£0ix£vat,  B.  10 

TlâpEpYOÇ,  P.  I,  3. 

-ao:pyi»c,  H.  33. 

-aoiyEsHa'..  It.  5,  -J.zzv.;. 

-apyxsiv,  P.  III,  3,  Tiapr^xiov  ttà  -àv7u>v, 
(cet  esprit)  répandu  dans  toutes  les  par- 
ties de  l'univers. 

-aviva'.  EL  -I,  zi;  ty>  àxoîjv  KOtpÎTiatv,  M 
présente  à  l'oreille.  K.20.  >im$fo  îtatpUtc 


H.  23,  -rcapUsfta'.  ou>  suivant  d'autres, 

napio&at,  syn.  de  TraçatTrjaaaftai. 
uaptotâvat,  K.  22,  Ttapiarrjoî  riva  "Siov  -J- 

itov  «pœvf.c,  présente  une  locution  qui  a 

quelque  chose  de  distingué. 
z'/v—aaaat,  R.  13,  Èvvo'.a*.  Tïapîatavtat,  les 

idées  se  présentent,  résultent.  R.  31,  rà 

TîoptuTâiAîva  tjOtj,  Ttâ&rj,  les  sentiments, 

les  passions  que  l'on  éprouve. 
moqÇuvmv,  R.  H,  exciter,  engager. 
nopriywtaweti,  P.  XXIII. 
7iia/£tv,  R.  7,  catég.  rhét.  —  R.  13,  25,  être 

passif.  —  R.  51,  it£T:ov&u)C,  lec.  inc. 
itattfofa,  R.  26,  tj  iwiwctijjwhnij.  R.  23.  E. 

1 1,  -;j  KrKonjtiivOV,  expression  vulgaire. 
-at^p,  L.  VII,  Ttarijo  p'-jftuao.  lee.  eonj.  L. 

Xli,  I.  R.  1. 


424 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


icaxÛTTjc,  XXIX,  1.  PI.  Dion.  liai.  Plut.  — 
leç.  inc.  les  mss.  portent  icay^TaTov. 

icel&eiv,  XV,  9, 10.  IV,  4,  iceicela&at.  PI.  Plut. 

Ttîi&u),  I,  4.  XVII,  1.  XX,  1.  XXXIX,  1,  2. 
PI.  Plut. 

weïpa,  I,  *•  VI.  XXXIX,  3.  PI.  Plut.  v.  Wytt. 
Anim.  ad  Plut.  49  D. 

-TîéXaYOC,  XII,  2.  PI.  Plut. 

iceXaç,  XXXIX,  3,  ol  icéXaç,  les  auditeurs. 
PI.  Plut.  empl.  ô  icéXac- 

iceXeiâSe;,  IX,    14,  comp.   Plut.  VII  Sap. 
ConY.  c.  13. 158  F. 

IleXouôvvTjaoç,  XXIV,  1. 

icép.icTOç,VIII,  1.  XXXIX,  1. 

névïiç,  X,  2,  cit.de  Sappho. 

icevca&Xoç,  XXXIV,  I.  PI.  Plut. 

icévTe,  VIII,  1. 

icépa,  XLIV,  8,  icépa  <p*]p-Y)»>  leç.  inc.  PI. 
Plut. 

icepaiTÉptu,  XXXVIII,  1. 

icepl,  arec  Zeg-e'rc.  1,1, 2.  XXXIII,  1,  icepl  u-^ouç. 
III,  5,  icepl  tû>v  Tca&Yjxtxtûv.  IV,  4,  icepl 
Ttaaîou.  VIII,  1,  ÈvtoÏç  icepl  EevocpwvToç. 
XIII,  4,  icepl  Tcpw-stoav.  XV,  12,  icepl  twv 
û([nrjXù)v.  XVI,  1,  ô  icepl  cxQp-aTwv  toicoç. 
XXVII,  1,  icepl  itpoçumou,  de  quelqu'un. 
XXXII,  1,  icepl  icXïj&ouc.  XXXIII,  1,  -nspl 
aùxoO  toutou.  XXXlV,  3,  icepl  <ï>pûvirjc- 
XXXVIII,  2,  Ta  icepl  Aaxe8at[Aovt<uv  xal 
A&Tjvaîwv.  XXXIX,  3,  icepl  twv  ép.oXo- 
Youpivcuv  oncopeïv.  XLIII,  4,  -nepl  xy^ç  âX- 
Xïj;  icapaaxeoîjç.  XLIV,  12,  icepl  «Lv  ûice- 
oxôp-e&a  Ypa<p£tv. 
arec  face.  Désignant  le  lieu.  IV,  3, 
àXoùai  icepl  SixeXîav.  IX,  13,  icepl  Ta  ?8ia 
u-eTpa.  —  s.  fig.  X,  3,  icepl  aÙT7]V  icâ&oç. 
ibid.  icepl  toÙç  èpûvTaç.  XXXIV,  2,  uepl 
aÙTov  eîatv  àa~eïap.oî.  XIII,  3,  ol  icepl  Aù- 
p-iôviov.  —  Désignant  l'objet,  le  but.  V. 
VIII,  1,  icepl  Taç  voïjaeiç.  V,  icepl  o.  VIII, 
2,  Ta  icepl  toÙç  'AXwàSaç.  IX,  8,  icepl  tyiv 
deotxaxîav.  IX,  14,  Ta  icepl  tov  KôxXwica. 
ibid.  Ta  icepl  tov  àaxov.  ibid.  Ta  icepl  tyiv 


(AvïjaTTjpocpovlav.  IX,  15,  Ta  icepl  ttjv  toù 
'02'joaeu);  oîxîav.  XXIX,  1,  Setvoç  icepl 
°XTl[xa-  ^^^11»  ^,  a^oXâCeiv  icepl  tov  toù 
tcXyj&ouç  î).efy_ov.  XXXIV,  2,  Ta  icepl  ty^v 
Atjtu).  XLIV,  2,  ol  icepl  Xôyouç  Seivoî. 
XLIV,  7,  Yevô|J.eva  icepl  Tsxvoicoi'îav. 

icepta'jyeîa&at,  XVII,  2,  Strabon.  Plut,  se 
sert  de  iceptajY^c,  M.  404,  C. 

icspi£3aXXetv,  I,  3,  icepté^aXov  xalç  é  aurai  v 
eùxXeîaiç  tov  a'.ûvot.  XL,  2,  icepijSâXXe- 
c&at,  revêtir,  v.  Wytt.  Anim.  ad  Plut.  M. 
99  E. 

icep$Xéice<j&at,  XXXV,  3,  au  moy.  Elien, 
Arrien,  Plut.  Vit.  777  D. 

icepiYpa<f^,  XI,  3,  choix,  délimitation,  s.  fig. 
Plut.  s.  pr. 

icepieXxeo&at,  XV,  11,  àicô  revoç...  elç  rt,  se 
laisser  détourner,  distraire.  PI.  Plut,  à 
l'actif  et  au  sens  fig.  Valckenaer  blâme 
l'emploi  de  ce  verbe,  v.  Thés.  H.  St.  éd. 
Didot. 

uepiepYia,  III»  4,  affectation.  PI.  Plut.  M. 
693  B,  C.  802  E.  Les  mss.  portent  icepiep- 
Yaaîa  corrigé  en  iceptepYia. 

iceptéxetv,  VIII,  3.  XXII,  1.  XLHI,  1.  PI. 
Plut.  —  XXXV,  3,  to  iceptexov,  l'espace, 
l'éther.  Plut.  fr.  v.  Wytt.  De  Sera  Num. 
Vind.  p.  102. 

icepu)&ï)p.aTa,  XLIII,  5,  leç.  conj.  Les  mss. 
portent  icepiô^p-aca.  Manuce  a  lu  icepir- 
T<ûp.ara,  empl.  par  Plut. 

icepuuTavat,  III,  4,  icepiïa-âvTeî  *jp-às  eîç 
ToùvavTtov.  PL  Pol.  I,  343  A.  Plut.  Vit. 
170  A. 

iceptxelafrat,  XLIV,  5,  o  iceptxeîp.evo;  roîç 
a(ûp.aat  Seauôç.  Plut. 

icepixXeteiv,  XL,  1. 

iceptxôicTetv,  IV,  3,  cit.  de  Timée. 

iceptXap-^âvetv,  XII,  2,  wç  tÛtcoj  icepiXa^elv, 
définir.  —  XX,  3,  observer,  suivre.  — 
XXXIV,  2,  embrasser,  s.  fig.  —  XXXIX, 
3,  contenir.  PL  pour  les  d<?ux  derniers 
sens.  —  Plut. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


icaûea&ai,  R.  9. 

IïaùXo;,  L.  XXII,  II.  ô  Tapoeû;. 

ice£ôç,  L.  XII,  4,  iceCrj  icpo<popâ.  L.  XII,  7,  to 

iceCov.  L.  XIV,  l,T<ùiceCw.  L.  XIV,  2,  ice- 

Çol  XÔyoi-  E.  21,  rj  iceCïj  StâXexroç. 
iceî&eiv,  IL  21.  E.  2, iceîiai.  R.  31,  iceicoi&côç, 

leç.  conj. 
icet&w,  R.  21,  32. 
iceipâa&at,  R.  33,  icpoç  Taùrà  iceipû>p.evoç, 

affecté  de  la  même  manière. 
icép-iceiv,  P.  II,  1,  2. 
icepaîveiv,  R.  27. 
icepl,  aveclegén.  P.  I,  3.  R.  26. 
iceoiâicretv,  R,  26.  te.  xoauov,  s.  fig. 
-spt3oXVj,  P.  I,  6. 


iceptYpâcpeiv,  R.  20,  xàv  ùicèp  tov  xaipov  r^ 
iceptoSoc  iceptYpâcpYJTat. 

iceptexrixoç,  L.  XIV,  1. 

iceptepYaCeafrai,  E.  21,  to  icepteipYaapivov, 
tournures  recherchées. 

iceptxaXXiîjç,  R.  20,  to  xatvov  Te  xal  icepi- 
xaXXèïTTjç  àa>ï]Y^ae(oç.  —  R.  23,  expres- 
sion plus  élégante  que  to  xaXôv. 

icepixaXûç,  R.  17.  Quelques  mss.  portent 
iceptxaX-Xwç. 

icepixoicyj,  R.28,29.  E.  14. 

iceptXaptpâvetv,  P.  IX,  iceptéXa,3e,  compren- 
dre, embrasser.  —  L.  XII,  11,  opw  tijv 
a'jXXa^Tjv  icepiXa|3etv.  R.  32,  wç  èv  tjtcoi; 
icepiXa|3îtv.  R.  29,  tov  xûxXov  iceptXaajîâ- 


TABLE  DU  TRAITE  DU  SUBLIME. 


125 


KtptXrfpKMtaitlY,  II.  Plut.  Pericl.  c.  39. 

l'iiiliui.  de  Mundo. 
u£ptp.âxT)TOï,  XXXVIII,  3.  PI.  Plut. 
itepîoSo;,  XI,  1 ,  xatà  neptôSoj;,  tour  à  tour. 

XL,  1,  h  rat;  iteptôSoi;.  PL  Plut. 
Ttîpiojata,  XXXIV,  4,  abondance   dans   le 

style.  XII,  1,  abondance  d'idées.  PL  Plut. 
■nepnta&^c,  VIII,  3.  v.  Wytt.  Anim.  ad  Plut. 

M.  130  C. 
Kepniotcïv,  I,  1.  Plut.  M.  24C.  — au  moy. 

VI.  Plut.  M.  12  C. 
-:v.--àv,XV,  11,  etc. —  XLI1I,  1,  enlever, 

détruire.  Xin.  Plut. 
usptara3'.;.  XXXVIII,  3,  circonstance  criti- 

tique.  Plut.  M.   103  B,  137  B,  886  C.  v. 

Wytt  Anim.  ad  169  D. 
itîpiTt&évai,  XII,  l,T<ù).oyu>  piye&o;. XXVII, 

I,  àiîsiX^v  xivt.  —  XXX,  2.  PL  Plut. 
ntpirceûeiv,  XXXV,  1,  redundare.  PL  Plut.         ^z'5  r" 
iwpiTrô;,  adj.  II,  3.  III,  4.  XXX,  I.  XL,  2.     «J-avos,  IX,  13,  uXâvoi  0 

—  XXXV,  3,  t6 itsptrrôv,  la  grandeur.—     isXaotç,  VIII,  1,  idcbiç  t 

XXXIV,  2,  èx  TsptTTov»,  amplement. 

■nepûppaotî,  XXVIII,  1,  2.  XXIX,  I.  Plut. 

it£pt<ppovîïv,  VII,  1.  PL  Plut.  nAaou-a,  XIII,  4,  s.  pr.  XV,  8,  syn.  de  çpav 

. ',.','.r„    tvii     <9    yyviii    £»  '  xaota.  PL  Plut.  Démosth.  c.  10. 

it£pt/=.tv,  Wll.    1.  XXMII,  2,  iiîptytaaî-      n-* 

voc-  l'L  Plut. 
néporjÇ,  III,  2.  XLIII,  2. 
TtÉxpo;,  XXXV,  4.  PL  Plut. 
TteCotc,  XVIII,  1.  fig.  rhét.  Plut.  M.  614  D. 
it^,  XVII,  1,  itYj  8è  xal  iîûç. 
™iVV  VHI»  *  '  TOrjya'iTijç  w'^TjYopîaî.  PL  Plut. 
•ht]X6;,  XXXVIII,  3.  PL  Plut. 
•mnpoOv,  XLII,  1.  PL  Plut. 
•jitoavéç,  XXXVIII,  5,  itt&avà  8tà  tô  y^XoIov. 

XLIV,  1,  iti&ava't  çûoetç.  v.  Wytt.  Anim. 

ad  Plut.  M.  26  A. 
TiîÀYjua,  XXXII,  5,  ne  se  lit  pas  dans  Pla- 


ton. Plut.  M.  494  B. 

IlîvSapo;,  XXXIII,  5. 

ir(v£tv,  XXXVIII,  3,  iuvop.Eva. 

•rctirretv,  VII,  3,  et;  <xTia'J;ir)3tv.  XLIV,  4,  tU 
'  riva.  XXXIII,  o,  s.  abs.  XXXVI,  1,  |$<o  ^ 
ùifïktiaz.  PL  Plut. 

TiaTîJeiv,  XVIII,  2,  Tt£Ttîar£'jTat.  PL  Plut. 

KtOTCUtéoc,  XLIV,  2.  PL 

•ntariî,  XII,  2,  confirmation,  preuve.  PL 
Plut.  M.  398  F. — XVI,  3,  iuutiç  Spxwv,  un 
serment  à  respecter.  —  XXXIX,  3,  àno- 
^pd)oa  yàp  ^  uîîpa  tuotiî,  il  suffit  d'eu 
faire  l'épreuve  pour  en  être  convaincu. 
Plut.  M.  699  D,  etc. 

ictorôc,  XV,  8,  tÔ  u-.ot6v.  —  XXXVIII,  3. 
XLIV,  5,  croyable.  XVIII,  1.  XXXI,  I, 
uiaTÔTspov,  plus  croyable.  PL  Plut. 

itiirroùa&at,  XVI,  1,  confirmer.  Plut.  M. 
628  F. 

OSjaoéu);.  PL  Plut. 
û»v  o^T]p.(itu)v,  in- 
vention des  figures.  —  XL,  3,  arrange- 
ment des  termes.  Plut.  s.  moral. 


atataî,  XVI,  2,  bataille  de  Platée. 

nXâtcuv,  IV,  4,  6.  XIII,  1,3.  XXIII,  4. XX VIII, 
i.  XXXU,5,  8.  XXXV,  I. 

TtXetOTOç,  VIII,  3.  XXXII,  6.  XLIII,  6,  xatà 
to  TtXeïaTov.  XXV,  èv  toïç  TiXîtaroiç. 

TcXeûuv,  XXIII,  4,  nXetova.  —  XXXIV,  I, 
TïXeîouç.  —  XXX,  1 ,  ta  itXeîoo.  — XIV,  2, 
tiXéov  8è...  et.  —  XXXV,  1 ,  iiXeiov  etc.. 
yl.  —  VIII,  1.  XII,  S.  XXXIV,  3.  xatà  ta 
itXéov. 

TtXexTàvT],  III,  1 ,  cit.  d'Eschyle. 

-nXeovâCeoôat,  XXIII,  3,  pass.  mettre  au  plu- 
riel. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


vovte;. 
itêpîueTpo;,  B.  29,  ^  Tt£pîu.erpoç  toù  (Jtûuou. 
itepîoSo;,  P.  VIL  R.  20,  28,  29.  E.  14. 
iteptouoîo,  R.  22,  èx  neptojoia;. 
itîpi'itaTTj'rixôç,  P.  I,  2,  4. 
nepîaxetjjtç,  R.  17.  E.  13,  examen. 

■nepiT£p.vetV,   R.  28,  Tt£piTETp.7]p,£V0V. 

■nepiouôç,  L.  1,  èx  TwpiaaoO. 

«epirtôç,  P.  XX,  Tt£pirrôv,  superflu.  P.  III, 

2,  it£pircô-£pov. 
•nepixrd);,  R.  19,  22,  uEptrrwç  ê^ov. 
•Ji£pi^âpeta,  R.  33. 
itepuot,  R.  3. 
nt]Yvûvat,L.XII,  5,  Tt£'ïtY)yù;  xpôvir;,  temps, 

mesure  fixe,  déterminée,  eu  parlant  du 

mètre. 
■K^u;,  L.  XII,  6. 

•retôavôç,  R.  1, 13.  E.  15,  20.  sup.  R.  30. 
iti&avÔTTjç,  R.  13,17,18,  32. 
ittTtTEiv,  R.  33,  Tiirtîiv  ueTaç-j  toutwv,  en 

parlant  de  la  voix. 


ictSTt;,  R.  5,  uîotetç  tt)ç  àXïj&eîaî,  preuves, 
de  la  vérité.  B.  8,  tiÎjteiç  Xap^cmiv.  R. 
30,  -ntoTEiov  eîSti,  espèces  de  preuves, 
formes  d'arguments.  R.  31,  Sûvaxoi  pifi- 
oxov  eîc  ittartv,  contribue  beaucoup  à  la 
persuasion.  R.  32,  utateic,  preuves.  E.  2, 
Ipyov  itî<rre<uç.  E.  15,  utatetov  e"8T)  (com- 
me R.  30).  E.  16,  ittoxt;,  confirmation.  E. 
18,  20,  luaxetç,  preuves. 

nXcmoç,  R.  5. 

nXctCeiv,  B.  32,  itETtXaou.Évoç. 

•itXâot;,  P.  III,  2,  -rcXaaiç  oûa-ato;. 

TtXâop-a,  B.  31,  prestige,  £t  Xôyoc  arepqae- 
tat  toù  xaxà  ttjv  ÛTtôxptotv  itXa5p.aToc. 
L.  XIV,  1,  tè  noiT)Ttxèv  "/pu)[A£vov  p.j&ot; 
xa't  itXiap.aat,  la  poésie  faisant  usage  de 
fables  et  de  fictions. 

nXdrwv,  P.  1,3.  L.  XII,  7,  IIXÔTtuvo;  nt'â. 
R.  19.  E.  21. 

IIXaTumxéç,  P.  I,  6,  nXartuvixii  àp/a*--  P-  '• 
2,  3,  nXatumxo'. 

52 


426 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


•tcXeovexxeÎv,  XLIV,   9,   acquérir,   posséder 

davantage.  PI.  Plut. 
idîovs^îa,  XXXI,  1.  XLIV,  10.  PI.  Plut. 
nXevjuov,  XXXII,  5.  PI.  Plut. 
icXtuôw,  XV,  4,  cit.  d'Euripide. 
lïXîjftoç,  XII,   1.  XXII,   4.  XXXII,  1,  2,4. 

XXXV,  1.  XL,  1.  XLIII,  4.  PL  Plut. 
•rcXïi&ovxtxoç,  XXIII,  2,  3.  XXIV,  1,  2. 
nXi^ôc,  XXIII,  4.  PL  Plut. 
itXijv,  I,  2.  III,  S.  IV,  1.  IX,  7,  14.   X,  6. 

XXX,  2,  8.  XXXVI,  4.  XLIV,  1,2.  —  hXtjv 

ei  |A^,  XI,  2. — XXXVIII,  4,  -rt/àjv  ôp-oîtoç. 

—  XXXIII,  4.  XLIV,  11,  uXf,v  ÔXÎywv.  PL 

Plut.  ' 

lïX^pïjç,  IV,  1.  XXXIX,  2.  PL  Plut. 
iïXT)poùa&at,  VII,  2,  remplir.  PL  Plut.  M.  81 

B,  C,  s.  fig. 
TïXïjaiâÇstv,    XIII,  2,  xpîuoSt  TtXriciâCouaa. 

PL  Plut. 
TiXïjaîov,  XLIV,  10. 
itXTjymv,  XX,  2,  s.  fig.  PI.  Plut. 
-rcXoûaioç,  XII,  3,  nXouai(ûxaxa. 
itXoùxoç,  XXIX,   1,  cit.  de  Platon,  trésor. 

XLIV,  T.— au  plur.  VII,  1.  XXXIII,  2. 
TivEûp-a,  XXII,  1,  àa-atov  uvîùp.a,  vent  va- 
riable. —  IX,  13,  vigueur,  force  d'esprit. 

—XIII,  2,  inspiration.  — XXXIII,  5,  8at- 

[xoviov  Tiveùp-a.  —  XXXIV,  2,  leç.  inc.  v. 

veùu-a. 
uo&ev,  VI,  èvtîù&sv  ho$ev. —  I,  3,  oùx  àX- 

Xo&ev  îj  èv&svSe  Tio&év.  PL  Plut. 
itoiâ,  X,  2,  cit.  de  Sappho. 
Tioteïv,  à  l'act.  X,  1,  awp.a  tioieÏv.  X,  4,  6. 

XVIII,  1.  XXI,  1.  XXIII,  4.  XXV.  XXVI, 

1 ,  2.  XXXVIII,  3.  XLIII,  3,  6.  —aupass. 

III,  4,  xô  Tieironrjuivov.  VIII,  1,  iïîuchy]- 


[xlvïj  XÉçtt.  v.  Dion,  liai,  de  C.  V.  III. 
Wytt.  ad  Plut.  M.  16  B.  -  au  moy.  XX, 
3.  XLIII,  3. 

Ttoûma,  VII,   1.  XXXIII,  1.  PL  Plut. 

<rc<Hrpç,  XV,  2.  XXX,  2.  PL  Plut. 

Ttotïj-c^ç,  au  sing.  dans  un  sens  général, 
XXXII,7.XXXIII,  4,  5.  XL,  3.—  au  plur. 
XIII,  2.  XV,  2.  XL,  2.  —  ô  lïoojdjç,  pour 
Homère,  IX,  10.  X,  3,  6.  XV,  3.  XIX,  2.— 
pour  Euripide,  XV,  2.  —  pour  Eupolis, 
XVI,  3. 

itoiYjxixôç,  XIII,  4.  XV,  8.  —  au  comp. 
XXXIV,  2.  PL  Plut. 

iioixîXo;,  XXXIX,  3.  PL  Plut. 

itoixiXxôç,  XLIII,  2.  cit.  de  Théopompe. 

-rtoToç,  tïoIÔv  xt,  XII,  1.  —  XIII,  2,  uota 
8è  xal  tic   auxTi. 

iiotôç,  VIII,  1.  XX,  3.  XXXIX,  1,  aùxï]  noià 
cûv&êaiç. 

ixoxostS^ç,  XV,  5,  TtoxoîtSsTç  evvoiai  Aîa^û- 
Xou. 

•noXeaoc,  XLIV,  6,  s.  fig. 

iïÔXiç,  XXXVIII,  2.  XLIV,  7. 

-rcoXixEia,  IV,  4,  Rép.  des  Lacédémoniens, 
ouvrage  de  Xénophon.  —  XVIII,  1,  Rép. 
de  Platon.  —  XLIV,  3. 

itoXnrsûea&ai,  XVI,  2,  4.  PL  Plut. 

itoXtTixôç.  I,  2,  iroXtxixôç  àv>jp,  homme  ap- 
pelé à  parler  en  public.  —  IX,  3,  xô  ito- 
Xtxtxôv,  l'éloquence.  —  XXXIV,  2,  itoXi- 
xixoç  [j.uxTïjp,  fine  raillerie,  v.  le  mot  p.ox- 
TTjp. —  XLIV,  1,  TxoXixtxal  cpû<j£tç,  talents 
propres  à  l'éloquence.  Plutarque  se  sert 
de  l'expression  -rcoXixtxôç  piqxtop,  Pra;c. 
reip.  ger.  c.  6,  7,  8. 

isoXXôxiç,  H,  2.  IV,  1.  VII,  3.  X,  6,  etc. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


<rcXeov£XTY)u.a,  P.  III,  2.  R.  31. 

itXijOoc,  P.  I,  6.  R.  17. 

ivXïjpoùv,  R.   29,   accomplir,   ■nXï)pu)oavT£ç 

xûv/uai. 
nXiqatâCeiv,  II.  27,  fréquenter  un  maître. 

7tXï)XX£tV,  L.  XIII,  2,  CpWVTj  0C7]p  IKIïX'ïjYU-SVOÇ. 

TtXoûatoç,  R.  1,  au  comp.  leç.  inc. 

TtXoùxoç,  R.  9.  E.  6,  au  plur. 

itXûv£tv,  R.  23.  E.  11,  xo  iî£itXup.£Vov,  ex- 
pression triviale. 

nXwxTvoç,P.  I,  2,  6,  8.  P.  II,  2. 

Ttvsûfia,  P.  III,  1 ,  esprit,  mens.  P.  III,  3,  au 
plur.  souffle.  R.  23,  au  sing.  souffle.  R. 
24,  esprit  grammatical,  ibid.  génie.  — 
II.  21,  leç.  dout.  v.  p'£ûp.a  et  cpOÉyua.  R. 
32,  leç.  dout.  v.  <j> &£yp.a. 

Ttv£'jp.wv,  R.   21,  leç.  dout.  Èn:tXap.j3<xvExat 

XOÙ  TCVElijAOVOÇ. 

noSiriYÔç,  R.  27,  leç.  conj. 
icôdev,  R.  9. 

TtO&EtV,  P.  XL 

uoôttvoç,  L.  XII,  1,  no&EtvoxÉpa. 
itouîv,  P.  I,  5.  au  moy.  P.XV,  itsiHÛntai 
xrjv  |xv^p.ï]v.— L.  XII,  H,xô  -rcotoùv  Ttpo 


xoù  T;otY]&£vxoç.  —  R.  6,  catég.  rhét.  R. 
25,  être  actif.  R.  20,  33,  au  moy. 
uoîïjp.a,  P.  I.  4.  L.  XII,  7. 

IXOlYjXïjç,  L.  XII,  8. L.  XIII,  5,  Ô  TtOCYJXl^Ç, 

Homère.  —  au  plur.  P.  III,  3.  L.  XII,  5. 

•rcoiijxcxôç,  L.  XII,  14,  ixoiïjxtxTj  Xé£iç.  — 
L.  XIV,  1,  xcù  -EOtïjxixw.  —  R.  34,  dis- 
posé à  travailler.  E.  21,  IïXccxcdvoç  iionrj- 
xixu)X£poç  oyxoj. 

-rcoixtXîa,  P.  XVl,  uoixiXîa  ôvop-àxiov.  R.  20, 
de  même. 

tcoixîXXeiv,  E.  20,  ix£iiotxtX&at. 

-rcotxîXoç,  [R-  22.]  E.  17,  uotxiXï)  Pa<pj. 

TtotxîXwç,  R.  17. 

itotôç,  L.  XII,  5,  itotoç  xal  uoaôî. 

TtÔXEp-OÇ,  R.  3. 

TioXixEÎa,  P.  I,  3,  République  de  Platon. 

■rcoXixEikiv,  R.  25. 

itoXtxcxôç,  R.  18,  -rcoXixtxôç  xai  Xo^ixoç,  opp. 
à  xoîç  à^eXaiotî  Çwoiî. 

■rcoXixtxûç,  E.  20,  TioXixtxùiç  hi  èaxt  XÉysiv 
xô  uEuoixîXdai  xôv  Xôyov  Èv&up.^p.aai  iti- 
&7.voT;  xal  «oc  [JiâXtaxa  àiîoSEtxxtxoïç. 

TioXXâx^R.  16,  22,  27.  E.  10. 


TABLE  i>l    TRAITÉ  M   SUBLIME. 


4*27 


t.'ju.t/t^  XII,  1.  XXXII,  8. 

TcoXXayoj,  III,  2. 

«•XXooritjMMev,  XXXVI,  2.  Plut.  Them.  c. 

10.  M.  10(86  A. 
TtoXyspYo;,  XVI,   1,  uoXûepYOv  èv  tcù  ita- 

DOVTl. 

Tto/.-jîoTwp,  IV,  I.  Strab.  Dion.  Haï. 

Ho/.Jx/.îtTo;,  XXXVI,  3,  célèbre  sculpteur. 

™X-.»}iop<ï>ia,  XXXIX,  3.  Plut.  M.  389  B,  em- 
ploie itoXûp.opç;o;. 

-toXvrcXnfttta,  XXXII,  1.  Aristot.J 

TîoXu-npoîujiîOv,  XXVII,  3,  changement  des 
personnes  auxquelles  on  s'adresse.  Plut. 
M.  973  B. 

TtoXûimuTOv,  XXIII,  I,  changement  de  cas. 

itoXôc,  VII,  1.  XII,  4,  icoXû.  XXII,  4,  noXà 
jxdXXov.  —  XXVII,  3,  TtoX!»  hXéov.  — 
XXXVI,  4,  wç  éVi  to  tcoXÛ.  —  I,  4,  <i)ç  rà 
TcoXXâ.  —  XV,  9,  itoXXà  p.èv  îacoç  xat  àXXa. 
—  \X1V,  2,  iroXXà  Tcotêîv.  XXXV,  2,  irpôc 
-oXXoîç  âXXotç. 

KoXottttta,  XLIV,  7.  Plut.  fr. 

mXûfwvoc,  XXXIV,  1.  Plut.  Dion.  liai. 

nop-ntxô;,  VIII,  3,  ta  iiou-T-txâ.  Plut. 

■j:ou.iîixû)î,  XXXII,  5,  ■noimuùç  xai  êxt  jrâX- 
Xov...0£t<uç. 

hoveîv,  XXII,  2.  XXVIII,  3.  XLIV,  11. 

tcovtjtixÔç,  XV,  8,  leç.  conj. 

icopîîa,  XXV11I,  2,  eîu.apuivY]  uopîîa.  PL 
Plut.  M.  119  F. 

TiopiCîo&ai,  VI.  XXXVI,  4,  au  moy.  PI.  Plut. 

r.épvï],  IV,  5,  cit.  de  l'hist.  Timée. 

uôpoç,  XXXII,  5,  cit.  de  Platon. 

uop'p'u),  IV,  7.  XVII,  3.  —  XLIII,  5,  itop'p'uj- 
xâ-rw.  PI.  Plut. 

Doott&Av,  IX,  8. 

lîôaov,  XXXIX,  4. 

•hooÔtt);.  II,  2,  iioaÔTTjtî;,  le  degré,  combiné 


avec  xaipoç,  le  choix.  —  XII,  1,  utexà 
T-oaÔTrjTo;  xa*.  Ttspiouaîac,  quantité  et 
abondance.  Plut.  M.  656  E.  etc. 

ïlooroûp-to;,  I,  1. 

itOTop-ô;,  XXXV,  4,  itoxap-ot  itupoc- 

hou,  I,  4.  IX,  2,  12,  15. 

TipâYfia,  III,  l,TtpâYp.a  ÔYxïjpôv,  en  parlant 
de  la  tragédie.  —  I,  4.  XI,  1.  XL,  1,  su- 
jet à  traiter.  —  IX,  1,  avantage,  talent. 

—  X,  1.  XIII,  4.  XVIII,  1.  XXV,  I. 
XXXVIII,  2,  4,  fait,  événement.  —  au 
plur.  XXIII,  4,  objets.  [XXIV,  2.]  XXX,  1. 

—  XXXI,  1,  difficultés,  cit.  de  Théo- 
pompe. —  XLIII,  5,  choses.  —  XLIV,  3, 
les  affaires  publiques. 

npaYp.ate,j£3&ai,  XVI,  3,  ô  ôpxoç  ireupayp.â- 

tî'jtou,  le  serment  est  prêté  dans  le  but 

de.  PI.  Plut. 
TtpaYp-aTtxôç,  XV,  9,  itpaYp.aTtxal  èiti^eip^- 

aît;,  la  marche  de  l'argumentation.  XV, 

10,  to  ■jtpayp.aTtx&v,    le    raisonnement, 

syn.  de  to  àuoSstxTixôv.  Plut.  M.  715  B. 
TtpayfiàTtov,  XXX,  2. 
Ttpaxxixôç,  IX,  4,  to  itpaxTtxôv,  opp.  à  to 

p.-j&txôv,  l'action   opposée  au  récit.    Pi. 

Plut.  fr. 
Ttpsixîiv,  IV,  4,  InpsTtt.  —  XLIII,  5,  itpénoi 

âv.  —  IX,  7,  to  upÉTtov.  —  [XXVII,  I ,  Stz 

irpsiïO'jaav/v.  àuo~p£iîsiv. 
up6,VIlI,  1.  IX,  8.  XVIII,  8.  —  XXII,  2, 

TTpô  to'j  cprjaai. 

UpoâY£tV,    I,     1,     ItpOaYStV  T*]v    9Û31V    eîc  Tt. 

PL  Plut. 

TtpoaytuYÔç,  XXXII,  7,  qui  entraîne  à,  s.  fig. 
Plut.  M.  760  B.  Peut-être  7ipoçaY<i>YÔc  se- 
rait préférable. 

i-pontoSiSovat,  XLI,  2,  Stc.  Xey.  v.  Ernesti, 
Technol.  rhet.  gr. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


-oXXayfj,  IL  7,  11. 

hoXXoyoÔev,  L.  XII,  7. 

-oXXavrô,  L.  XV. 

i-oXXavû;,  L.  XII,  6.  —  uoXXot  uoXXaYûç. 

L.  XII,  1. —  itoXXay^bç  itoXXayoù,  L.  XV. 
uoXjSJvauioc,  P.  V. 
Tto/.u&pûXïjTo;,  P-  XXIII. 
uoXyp.â&£ta,  P.  I,  4. 
TtoX'jp.epTjç,  P.  V. 
TtoXuitpayp.ov£îv,  L.  XII,  14. 
Ttopsîa,  L.  XII,  5,  Tvop£ia  ïi-Ttwv. 
~opîÇE<j&at,  P.  XI,  ex  TÉ^vrj;  ueitopiap.ÉvTj, 

opp.  à  aÙTOtpuïk.  —  IL  33,  TtETtop'.ouivov 

(îîiov  e!8oç  tÛCTECUv). 
itép'p'u),  P.  III,  1. 

•7î6p'pU)&£V,   P.  III,   I. 

t-.qsottjî,  L.  XII,  6,  14,  èv  o'-jvâp.it  tr^;  7:0- 
aÔTTjTo;,  par  la  valeur  de  la  quantité  pro- 
sodique. 

r.o-j;.  L.  XII,  3,  7,  pied  de  vers.  R.  5,  710- 


Soîv. 

npâyua,  P.  I,  1,  œtXoaocpwv.  P.  I,  5.  IL  9, 
1 1 .  E.  2,  6. 

•nparp-o:«Ô£a8at,  P.  I,  1,  traiter,  exposer. 
P.  I,  8,  TEîTïpaYp.atTeyaÉvo;,  qui  a  tra- 
vaillé, qui  s'est  efforcé  de,  qui  a  composé. 
R.  8,  Tcporp-aTEÛarj,  ef/icies,  assequeris. 

TtpaYp-aTixôî,  R.  18,  TtpaYp.aTixTj  xaTOwxtuTj, 
moyens  de  la  cause. 

TtpaxTixû>ç,  R.  31.  TtpoxTtxôic  ÊXeiv  Ttapà  tù>v 
8ixaaTù»v,  réussir  auprès  des  juges. 

Tipàîtc,  P.  III,  1.  P.  IX.  au  plur.  R.  9.R.  31. 

itpàov,  R.  32. 

Tpâruiv,  R.  2,  to  Ttpay&Év.  R.  11. 

upauvîiv,  R.  13,  31. 

Ttpeimv,  R.  16,30,32,  33.  B.  '■'.   18 

Ttp£Ttu>8T]ç,  IL  17,  au  SU/). 

Tcpea^eyeiv,  P.  XXIII. 

Ttpeo^JTepoc,  P-  L  ».  R.  I,  't 

Ttpoayu>YT]i  R.  21. 


428 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


itpoSàxeioî,  XXIX,  1,  itpojîâxstoî  itXoùxoç. 
upôpaxov,  XXIX,  1.  PI.  Plut. 
TtpoyEvÉaxEpoi,  XIII,  4.  Plut.  M.  433  D. 
■jipoyivwaxsiv,  IX,  12,  destiner  d'avance,  ré- 
server. PI.  Plut. 
•npôyovoi,  XVI,  2.  PI.  Plut. 
upoSriXoùv,  XXVII,  1 .  Plut.  M.  431 ,  E,  etc. 
™o56tyk,  XXXII,  2.  PI.  Plut. 
upoEiBÉvou,  XLI,  2.  PI.  Plut. 
Ttpoentsîv,  XXXVIII,  3.  PI.  Plut. 
TtpoetpTjxévat, au  pass.  XVII,  2.  XXXIV,  3.  PI. 
■rcposisÉSâXXEiv,  XXII,  2,  commencer  par. 

TtpOSXXEÎp.£VOÇ,  XI,  1. 

irpo£xuîuT£iv,XV,8.  XXXVIII,  l,iï£paixspcu. 

Ath.  Plut.  Galba,  c.  5. 
TcpoEtAcpavîÇsa&oci,  XVII,  3,  ait.  Xsy. 
TtpoÉxeiv,  XXXIV,  1.  PI.  Plut. 
TipoTjYOUfAÉvwç,  XLIV,   12,   précédemment, 

ci-dessus,   v.  Wytt.  Anim.  ad  Plut.   M. 

117,  D. 
Ttpô&Eaiç,  X,  6,  préposition.  Plut.  31.  1009 

C,  F.  1010  A,  B.  1011  C. 
upô&ufJLOv,  XLIV,  2.  PI.  Plut. 
Ttpox£tp.evov,  H,  2,  xà  Ttpox£i[xeva,  le  sujet. 

XVI,  1,  xô  Tipox£i[X£vov.  —  XLIV,  3,  ta 

upoxEÎjj.eval'Tîa&Xa.  PI.  Plut. 
npoxtvS'JV£'j£tv,  XVI,  3,  4.  PI.  Dem.  Plut. 
Ttpox6aur][Aa,  XLIII,  3.  Philon,  Leg.  ad  Cai- 

um.  Diog.  Laert.  proœm. 
lïpoXap-pâvstv,  IV,  2.  Dém.  Plut,  fr. 
■npootp-iov,  XXXVIII,   2,    TiapâyyEXjJia   xat 

itpooîjuov  è£é&yjxs.  Plut.  M.  644  A. 
•npoitTjXaxtCEtv,  XX,  3,  cit.  de  Dém.  PI.  Plut. 
itpoizofAu^,  XXVIII,  2,  TtpoTcoptuTj  8ï)p.oaîa. 

Plut. 
itpôç,  avec  le  gén.  XXII,  l,npôç  xrjî  àyumaç 

àvxtoit(ô[A£vot.  XXXVIII,  4,y£vvàa&ampôî 

xoù  itpâyfJiaxoî.  XLIV,  9,Tgv8pomo8iap.£vot 

irpôçxTjç  cpiXoxp*]p-axiaî.  ibia.  xaxapyat- 

pEOtâCsa&ai  icpôç  x^;xoO  tïXeovsxxeïv  èm- 

#up.taç. 
avec  te  daft/.  V.  XXII,  3.  XXXVI,  2. 


XLIV,  6,  iipoc  xoûxotc,  en  outre.  VIII,  2, 

itpôî  pjptoi;  âXXoiç.  XXXIV,  2,  Ttpôç  xu> 

[H|i.EÎa&ai.  XXXV,  2,  -rcpôî  -noXXot;  âXXo'.c 

avec  l'ace,  direction,    tendance.   I,   3, 

Yp<Z<pU)VTip6ç<JS.   I,  4,  XO  TtpOÇ  X"PlV*  "'  ^  ' 

p.îa  xÉ^vtj  Tipoç  aùxâ.  III,  1,  iipoç  aùyàj 
àvaaxousïv.  IV,  1,  -rcpoç  Xôycuv  p-ÉyE&oç. 
VII,  3,  upoç  [xEyaXotfpoa'JVTjv  a'jvStaxt&É- 
vai.  IX,  1,  àvaxpÉcpEtv  irpôç  xà  [xsyéOrj. 
XIV,  I,  àvacpspEtv  itpôç  [jixpa.  XlV,  3,  prj 
xîXsscp opo'Jp-Eva  Tïpoç  xôv  xpôvov.  XVI,  3, 
irpoç  EÙxu^oùvxaî.  ibïd.  ô  ôpxoç  itpôî  7]X- 
xt][j.£vo'jî  TtpayîxaxîUExat.  XVII,  1,  upô; 
xpixïjv  xûptov  ô  Xôyoç.  XXVI,  2,  icpoç  aùxà 
àuspEiSô^sva  xà  irpoçuma.  XXX,  1,  npô; 
ei86xa.  XXXII,  7,Tïpoay(uyôv  -npoç  xô  àp.£- 
xpov.  XXVI,  3,  icpoç  à-rcavraç...  irpôç  jiô- 
vov  XccXeiv.  XXXVI,  3,  -rcpôçxôv  ypâtpovxa. 
XXXV,  3,  itpôc  à  ysyova|X£v.  XXXIX,  3, 
Ttpôç  oyxov  auvStaxt&Évat.  XL,  4,  itpàç 
àXXyjXa...  Ttpàç  ÉSpaTov  Sta^E^Tjxôxa  pi- 
ys&oç.  XLIII,  4,  xàitpôçxp'j^rjv  X0PTn~ 
p-axa.  ibid. -repoçè^oiiouaç.  XLIV,  1,  npôî 
ïjSovàç  Xôytov  E'jçopot.  XLIV,  6,  Ttpôj  m 
voaoù[X£v. 

opposition,  lll,  5,  itpôçdxpoaxàç  àa/Tj- 
u-oveîv,  rougir  en  face  des  auditeurs. 
IV,  7,  àavjijuovEtv  irpoç  xôv  aîwva.  IV,  2, 
itpôî  xôv  aotptaxrjv  aûyxptoiç.  [IX,  10,  itpôç 
XTjv  uâxr)v  àpy£Ï.]X,  1,  x-q  npôç  àXXTjXa 
Èuta'Jv&ÉaEt.  XIII,  4,  àvxaywviaxïK  irpôç 
ttOp.ï)pov...  TxoôçTjSifj  XE&a'jpiaa[iÉvov.  XVI, 
2,  xtj  aâxï  T1Q  ^P^  *îXntuov.  XVIII,  1,tô 
irpôç  Éauxôv  wç  itpôç  exspov  àv&ouavxàv. 
XVIII,  2,  irpôc  xô  Xex&Év.  XV,  5,  itpô;  ÎX- 
Xt^Xou;.  XXXVIII,  4,  uâxs^ai  Txpôç  <i>uXi- 
o^Évo-jç.  XLIV,  2,  t^ç  npôc  àXX^Xouc 
EptSoc. 

itpoçayyEXîa,  X,  7.  Plut.  M.  1 18  F. 

7tpo;âysa&ai,  [X,  1,]  au  moyen,  allicere. 
charmer.  PI.  Plut. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


Tipoaip£îo&ai,  P.  I,  6. 

itpo^t^âCeiv,  P.  I,  1. 

itp6(3Xï][ia,  P.  I,  6. 

TtpoStôp&coatc,  R.  30.  E.  15. 

-7tpO£lTt£ÎV,  R.  13.  L.  XII,  2. 

itpostpTjxévai,  au  pass.  L.  XII,  7.  L.  XIII  3. 

itpoÉpxeafrou,  L.  XlV,l,  itpoïjXÔE. 

1ipOT)yoÛ]JL£VOÇ,  P.    1,  3,  Ôpp-TJ  ItpOTjyOUfAÉvT], 

dessein  prémédité. 
itpo&Epa-KEÛEiv,  P.  XV. 
•rcpô&Eatç,  R-  22,  au  plur.  prépositions. 
itpotaxàvac,  P.  I,  1,  -rcpoÉaxïjaav. 
itpoïaxaa&ai,  L.  XXII,TtpoïaxâjA£voç  8ôy|j.a- 

xoç  àvaTto?£Îxxou. 
itpoxaôîaxaa&ai,  R.  13. 
TipoxEt|j.Evov,  R.  2,  e?ç  tÔ  TtpoxstfjLEvov,  pour 


le  sujet,  le  but  que  l'on  se  propose.  R.  27, 
àXX  èjiot  7cpox£Îu£vôv  Èaxt  xal  oxouôç. 

IIpoxXlvoc,  P.  I,  2,  5,  philos,  platonicien. 

itpoxptvÊiv,  P.  II,  1. 

Tcpopj&Êia,  P.  XL 

irpootfuâCsa&at,  R.  16.  E.  9. 

Ttpootp-tov,  R.  13, 16,  30.  E.  2,  9. 

■rcpoopav,  R.  25,  TtpowpwjxYjv. 

•npouÉpuat,  R.  3. 

TrpOlïoXEp-Elv,   P.  IX. 

•rcpôç,  P.  H,  2,  -rcpô;  Évl  ysvla&ai.  R.  1 1 ,  -npôî 
xo)  xÉXsi.  E.  14,  uEptxoTtaj  itpôc  àXXi^Xa; 

C'J[l.[ilÊXpOt. 

upoçâysodat,  R.  21,  ÈTctaTtâaôat  xaî  itpoî- 
âyEaftat,  au  pass.  être  gagné  et  charmé. 


TABLE  Dl    TRAITE  1)1    SLBLIME. 


A-2\) 


KptKOYOMUttv^XXIl,  2,  s'adresser.  PI.  Plat. 

fréq.  ' 
itpoçavayxâCEiv,  XV,  3.  PI. 
itpo;ava-/.à—:3il7-.,  VII,  l,Sext.  Emp.  719. 

Clem.  Alex.  234.  Plutarque  emploie  fré- 
quemment àvaTÙârrjadai. 
npo;aTto8t5&vat.  IX,  12.  XXII,  4,  accomplir, 

satisfaire.  Strab.  Dion.  liai.  Plut.  M.  20  B. 

1100  E. 
irpo;<XTiTEiv,  XXVII,  1,  se  charger  de,  s'im- 
poser, syn.  de  icepiTiftsvai.  PI.  Plut. 
irpo;?iXXeiv,  XVII,  I.  PI.  Plut.  Luc.  c.  16,etc. 
itpoç^aCeiv,  XV,  5.  PI.  Plut. 
•npoîSoxîa,  XXXII,  5,  cit.  de  Platon. 
npoçsiççépsiv,  XV,  9.  Ath.  Plut.  Arat.  c.  15. 
•npoîex'nï'icTEtv,  XV,  8.  Plut.  D'autres  lisent 

•rcpoîxTCÎTvrstv,  qui  se  lit  aussi  dans  Plut. 
iceoçtxraiÇ)  XXVI,  3,  au  comp. 
•npoçévtxyxoîi  XLIV,  1.  âiî.  Xsy.  Plut.  empl. 

quelquefois  svaf^oc. 
•npo;sitEi;cpÉpsiv,  IX,  12,  syn.  de  irpo;auo8i- 

Sovat.  v.  Poil.  Onom  V,  140. 
r.oo;:-i&E!Îa&at,  XXX,  1.  au.  Xs-f. 
•npocEitt&EwpEÎv,  IX,  11.  Hippoc.  Galien. 
«podjxtM,  XXXVI,  I,  4.  PI.  Plut. 
TtpoîÔTjxrp  XXI,  2,  o'i  auv5îO{iol  xalcctâXXat 

Ttpoç&ijxat,  les  conjonctions  et  les  autres 

particules. 
Ttpo;taxopEio5at,  IX,  15.  Plut.  Them.  c.  27 

M.  301  C. 
Tpo;xEÏo&at,  VII,  1.  PI.  Plut. 
•np6ço'|>tç,  XLIII,  3.  Diod.  Sic.  Plut. 
Tipo;itEptooîCEa8at,  XXVIII,  3,  âir.  Xsy. 
•npoçTtintEiv,   XIV,    1.   XXI,    1.    XXIII,   2. 

XXIX,  1.  XXXIX,  4.  Pl.Plut.fr. 
itporrtôÉvat,  XXI,  1 .  XXXIX,  1,  Ttpoc&EÎ7iu.Ev. 

PI.  Plut. 
■jTpoîTpaY<«»8o,J[Aîvoç,  VII,  1.  Strab.  Joseph. 


npoîvnîoii'pâcpsiv,  XIV,  2.  Philon. 
■npoçtpÉpeiv,  I,  4,  apporter,  appliquer.  PI. 

Plut, 
«poçotnîç,  XXXIV,   2.  PI.  Hérod.  Plut.  M 

63ÔA. 
■npoîçiûvTjaiç,  XXVI,  3,  au  plttr.   apostro- 
phes. Cic.  Ep.  ad  AU.  XIII,  12,  3,  nuncu- 

patio,  dédicace.  Plut.  empl.  itpoîŒiuvsîv. 
■npôç^pTjat;,  XXVU,  2.  Marc.  Ant. 
npoîumsïov,  XXX ,  2.    r.p.  tpcmx&v.  Luc. 

Plut. 
■npoçuntov,  IV,  7.  XIV,  1,  personnage.  Plut. 

Cœs.  c.   17.   —    XXIII,  1.  XXVI,  1,  2. 

XXVII,  1 ,  2,  personne  dans  les  conjug.  — 

XLIII,  S,  face. 
itp0TÉpï]p.a,  XLIV,  3.  Diod.  Sic.  Plut. 
•npo-îdsa&ot,  XXII,  1,  dire  au  commence- 
ment. —  XXXVI,  4.  XXXIX,  1,  proposer, 

indiquer  d'avance.  PI.  Plut. 
^porpoiïT),  XVI,  3,  encouragement.  PL  Plut. 

M.  826  B. 
irpo'JTtavciv,  XVII,  3,  -n.   raïç  ô'|£ot,  mot 

rare,  employé  par  Jos.  Ant.  Jud.  VIII,  1, 

2,  dans  le  sens  propre. 
npovntoSstxvJvai,  XLIII,  6.  Aristot. 
-rcpouiioxEÏo&ai,  VIII,  1.  Plut.  Philon. 
*po<i*OTt&eo&<u,  1,3.  IX,  3.  Plut.  M.  1013  B. 
npo<pa(vs<j&ai,  XV,    7.    PL    Plut.  v.    Wytt. 

Anim.  ad  M.  149  D. 
itpocpépEtv,  XXXII,  8,  vanter,  proclamer.  PL 

Plut.  M.  700  E,  omis  dans  le  Lex.  Plut. 
itpo^Etv,  XXXV,  4,  en  parlant  de  l'Etna.— 

XIX,  1,  au  pass.  s.  lig.  en  parlant  des 

mots  qui  se  succèdent  sans  conjonctions, 
npo^uaic,  IX,  13,  npô^uoi;  tôv  ÈTïaXXïjXtov 

na&ùiv,  succession  rapide  de  mouvements 

passionnes. 
itpow&Eiv,  XXXII,  4.  PL  Plut. 


TABLE  DES  FBAGMENTS  DE  LONGIN. 


-îipoçotyopEysiv,  P.  I,  8,  intituler.  — L.  XII, 

6,  désigner. 
•npo;aY(uyôç,  R.  I,  (v.  le  mot    iipoaytoYo; 

dans  le  vocab.  du  -respt  u^ou;.) 
Ttpo;âitTEiv,  R.  18,  ajouter. 

TtpOjapXEÎV,  P.  I,  8,  lipOîTjpxÉa&TJULEV. 

itpoçSEtv,  P.  XVIII. 

TtpoîSoxàv,   P.  II,  1. 

itpo;s8pîa,  P-  II,  2. 

7tpo;EtxâCEiv,  IL  8. 

itpo;£îvat,  L.  XIV,  1,2,  itpôçsot'.v.  R.  13,  ai] 

npo^. 
TtpoçEiimv,  P.  XVI. 
iipo;É4iî,  E.  2,  attention. 
npoçEoixivat,  P.  III,  2. 

TipOîÉ^E'.V,  R.  5.  TtpÔÇEX^EV,  R.   22. 

Ttpo;rjxstv,  R.  34. 

zpoc&TjxiQ,  E.  10,  Ttpo;ÔT)xaî  opp.  à  àcpaipé- 

ast;. 
TipoçtEd&a'.,  P.  II,  3. 


■jtpoçxûnTEtv,  R.  5,  upocEXExû^Ei  T1J  Yï' 
irpocXap-^âvEiv,  E.  S,  itpo;Xô^. 
npoîvÉp.Eiv,  R.  22. 

nporci&Évat,  P.  I,  7.  L.  XIII,  4.  R.  Il,  22. 
•npoçruY^iveiv,  R.  22,  ■rcpoîruYÔv. 
•npoc^pEpsiv,  L.  XIII,  4,  Èàv  ômXoùv  itpoc- 
eveX™3>  s' * on  aJ0Uta't  une'lettre  double, 

itpojsitX^c,  R.  1,  au  comp. 

itpOîçotTàv,  P.  I,  3. 

Ttpôç^opo;,  R.  31. 

■npôçtoTcov,  R  9,  au  plur.  personnes  du  ver- 
be. -  E.  6. 

-npôtaotî,  R.  14.  E.  4,  état  antérieur,  pro- 
position préliminaire. 

TCpOTtXTTElV,  R.    15. 

itpo-eivEtv,  R.  15. 
TtpotpÉTtEtv,  R.  16.  E.  2,  9. 
•nporjitoùo&at,  R.  13. 
T:po,jpYt«''TEpa,  P.  II,  2. 


430 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


npurceiov,  XIII,  4.  XXX,  1,  4.  XXXIII,  1,  4. 

XXXIV,  1.  XLIV.  3,  au  sing.  ut  auplur. 

première   place,   premier    rang.  PI.   au 

plur.  Plut.  fréq. 
npu>Tsûstv,  I,  3.  XXXIV,  i.  Plut,  fréq., 

TtpÛTOC,  VI,    èv  TtpU)T0tî. VIII,   1,    TtpôiTOV 

piv  xal  xpâtiTcov...  Seûtspov  8s. —  IX,  1, 

3.  XXII,  1.  XXXIX,  4. 
TtTatopia,  XXXIII,  4.  Plut. 
TiTÉpvat,  XXXVIII,  1,  cit.  de  la  harangue 

sur  l'Halonèse.  Plut,  y  fait  allusion  de 

Def.  Orac.  c.  27. 
7îTsp6<popo;,  XV,  4,  cit.  d'Euripide.  Plut. 
titosïv,  X,  2,  cit.  de  Sappho. 
Tmûatç,  XXIII,  1.  Plut.  s.  gramm.  M.  1009  C. 

1011  C. 
noȔo,XIII,2.  Plut. 
-nûxvwatç,  [X»  1]>  rapprochement.  Plut. 
-rcùp,  XXXV,  4,  itotapol  itupôî- 
iruo'p'tytoi,  XLI,  1. 
Ttouç,  après  toioùto;,  V.  IX,  15.  —  VII,  2. 

XIV,  i.XV,  1 1 .  XVII,2.XXXV, 4.  XXXVIII, 

5. 
ix<ù{,  XXIII,  1 .  7tâ)î  tcots.  XVII,  1 ,  mg  8s  xaî 

7CÛ)Ç. 

P. 

*P<x8ioî,  XLIV,  6.— IX,  14.  p'àorov.  PI.  Plut. 

paôutua,  XLIV,  U.  PI.  Plut.' 

psîÔpov,  X^XV,  4.  Plut.  fréq. 

p'sïv,  XIII,  1.  XXXVI,  2,  p'érj,  poet.  IX,  5, 

cit.  d'Hésiode. 
di]Yp.a,  XIII,  2.  Plut.  s.  diff. 
'P^voç,  XXXV,  4. 
pKjToptxTj,  XVII,  2,  aoçiap-ata  tï}ç  pYjTopixïjî. 

PI.  Plut. 


p'irjTopixôç,  XV,  2,  8,  pTjTopixij  cpavrasia.  PI. 

pTpup,  IX,  3,  àXîj&Tjc  pinTwp.  —  XI,  2. 

XII,  3.  XV,  8.   XVI,  4.  XVII,  2.  XX,  2. 

XXX,  1.  XXXII,  2,  8.  XXXIV,  4.  XLIV,  3, 

4.  PI.  Plut. 
p'tv,  IX,  5,  pîveç,  cit.  d'Hésiode. 
p'ôôiov,  XXXII,  4,  p'ôôiov  tt)î  œoodtç.  Plut. 

s.  pr.  et  fig.  ' 

pu&p.ôc,  XXXIX,  4,  pu&uoç  SaxiuXtxôç.  ibid. 

pucp-oçTSTpaat  xatap.STpoup.svo;  ^pôvotç, 

une  mesure  longue  de  quatre  pieds.  — 

XLI,  1,  2.  PI.  Plut. 
pWpôç,  XXXI,  1.  XLIII,  5.  Ath.  Plut.  M. 

168  D.  171  B,  etc. 
p'u>p.7j,  XII,  4,  s.  fig.  force,  vigueur  de  l'élo- 
quence. Plut.  s.  pr.  et  fig. 
pumixoç,  III,  4.  Polyb.  Plut.  v.  Lyc.  c.  9, 

M.  495  C. 


S 


Sâxxtov,  XLIII,  3.  Plut.  M.  10  B.  168  D. 

aa&pôç,  XVIII,  1,  cit.  de  Dém.  Plut.  empl. 
souvent  ce  terme,  v.  Wytt.  Anim.  ad  M. 
64  D.  137  C. 

2aXap.tv,  XVI,  2. 

2au<pu),  X,  1. 

oa5>^vsia,  XI,  3.  PI.  Plut. 

c£evvoa&ai,  XXI,  1.  XXXIII,  5.  PI.  Plut. 

cstpaïoç,  XV,  4,  cit.  d'Eurip.  Les  mss.  por- 
tent 2siptov>. 

asXaç,  III,  1,  p.âxiOT0v  asXaç,  cit.  d'Eschyle. 

osp-vôç,  XXX,  2,  osp-và  ôvôp-axa,  termes  pom- 
peux, expr.  ironiq.  Plut.  M.  711  E. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


TtpoûpYOJ,  R.  III,  2.  D'autres  lisent  npo  Ip- 

you. 
itpocpopâ,  L.  XII,  4. 
ItpWTOTOTlOV,  L.  XII,  11. 
ircaîap.a,  P.  II,  2,  faute  de  copiste. 
•TCTspûytap.a,  L.  XII,  5,  leç.  dout. 
irTïjvév,  L.  IV. 

nxoXsp.aîoç,  P.  I,  4,  philos,  péripatéticien. 
•jïTûiatç,  L.  XII,  4.  R.  24. 
Ilu&ayopsîoç,  P.  I,  6,  Ilu&ayopstat  àp^aî. 
Ilo&îa,  L.  XII,  7. 

1U)XvÔtT]Ç,  P.  II,  3,  TIUXVÔTTJC  TWV  ÈW0tÛ)V. 

•rcopp'fyioç,  L.  XII,  14. 


'PâSioç,  R.  3. 

pat}»u>8îa,  L.  XII,  7. 

psûp.'a,  R-  21,  leç.  conj.  pour  nveûp-a. 

prjpa,  P.  XL  L.  XII,  8.  L.  XVII.  R.  17,  24 

p'ïjaiç,  L.  XII,  4,  p'fjaiç  tj  xatà  nsCôv. 

p'rjToptxôç,  R.  13,  18,  p'ifjTOpixwTaTOç.  R- 17, 


pTjTopixri  TSYV7]. 

p'rJTwp,  L.  XII,  4.  R.  17, 19.  E.  4. 

pudp.ï]Ttx6ç,  R.  18. 

p'u&p-tCsiv,  E.  10. 

pu&p-txôç,  L.  XII,  7. 

pu&p-ôç,  L.  VIL  VIII.  L.  XII,  1,  5.  L.  XIV,  1. 
R.  17,  29,  32.  K.  14.  Ce  que  l'auteur  du 
ir.  u^.  appelle  p'o&p-ôç,  Longin,  dans  le 
frag.  litt.  XII,  l'appelle  ptstpov. 


Sa&pôç,  R.  15,  oa&pà  xai  ào&evïj. 

aacpiqç,  P-  I,  6,  oaepsoTspa. 

oacptôç,  R-  15,  20,  31. 

asïotpov,  L.  XII,  8,  itapà  tô  ostcu  osîatpov 

Yivsxat. 
osp-vôç,  P.  III,  3,  osp.vÔTspa  eîp^xaot.  P.  VII, 

asp-voxspav  àué<pï]vs  ttjv  épp-ïjveîav.  R.  22, 

aspvoi  xaî  àp^alot  Xôyot.  E.  18.  xo  os- 

p.vôv.  ibid.  osp-voxspa  Xs£>.ç. 


I  ABLE  1)1    TRAITÉ  IM    SUBLIME. 


i.;i 


■t^LVOT^d  XII,  3,  «(AvoTTjc  uE^aXoupeitij;, 
majestueuse  dignité,  avec  une  teinte  d  i- 
ronie.  v.  Plut.  Péricl.  c.  S. 

3Tjjxaîvîtv,  XXXIX,  2,  oùîsv  àitXtt>;  arjuai- 
vovttç,  sans  rappeler  aucun  chant,  en 
parlant  des  sons  de  la  lyre.  XXXIX,  4,  to 
BWti  srmaivei,  le  sens  est  leméme.  PI.  Plut. 

STjuavTtxo;,  XXXI,  1.  —  XXXI,  2,  aïjaav- 
Tixiô-rata  éveiv.  Aristot.  Plut-  M.  735  C. 
1026  A. 

SntXUt,  IV,  3.  XXXVIII,  3. 

£i{j.um8ïiç,  XV,  7. 

3lU>Tt7),   IX,  2.   Plut. 

axeSàvvjaôat,  XL,  1,  oxeîaadévra  Ta  uEYâXa. 

PI.  Plut.  ' 

sxÉuua,  XXXIII,  I. XXXVI,  4.  PI. 
:/.:-7:i&at,  XVIII,  2.  XXII,  2,  Ta  £3X£u.u.Éva. 

PI.  Plut.  '  ' 

axtoéfa*.  XVI,  1.  XLIII,  2,  8.  fig.  appl.  au 

style.  PI.  Plut. 
axTjvrj,  XLIII,  3.  PI.  Plut. 
-■,t:'j;.  XXXII,  5,  axfjvo;  àvfrptuTiivov.  PI. 
3xijitToç,  I,  4.  XII,  4,  coup  de  vent.  Plut. 

M.  338  C. 
axtx,  XVII,  3.  PI.  Plut. 
axXTjpoTTi;,  XLI,  3,  tenon,  opp.  à  mortaise, 

è^xoTî^.  PI.  Plut.  s.  mor. 
sxonôç,  XIII,  2.  PI.  Plut. 
axùifjLULa,  XXXIV,  2.  PL  Plut. 
aaixpûTïj;,  XXXIII,  2.  PL  Plut.  empl.  p.i- 

xpô-rnç. 
so^apôç,  XVIII,  l.  Plut.  fréq. 
oo^etv,  XLI,  l,  pu&uiôc  oesoStiuévo;.  Plut. 

Sol.  c.  27.  Pomp.  c.  29. 
aoç toiAOt,  XVII,  2,  aô<pi3u.a  ttjç  p'TjTopixij;,  les 

petites   ressources  de  la  rhét.  PL  Plut. 


aoyiaTyjc,  IV,  2,  en  parlant  d'Isocrate  comp. 
à  Alexandre.   Plut.  M.  43  F,  etc. 

ao:pi3Ttx6ç,  XXIII,  4,  Xîav  aoswrtxôv.  PL 
Plut. 

2o?oxXt3;,HI,2.  XV,  7.  XXlII,3.  XXXIII,  a. 

oospôç,  XLIV,  7,  xarà  tojc  ooipoû;.  PL  Plut. 

STtàv,  XXXIV,  4,  sic  éauxôv,  s.  fig.  Plut.  M. 
681  E. 

OTtâvto;,  XLIV,  I.  PL  Plut. 

sitépua,  XVI,  3,  s.  met.  XLIII,  4,  s.  pr.  PL 
Plut. 

3itou§^,  I,  2,  soin. 

3Taat;,  IX,  7,  au  plur  divisions.  —  XX,  2, 
au  sing.  ordre,  règle.  PL  Plut. 

Tt£<pavoç,  XIII,  4,  s.  fig.  honneur.  PL  Plut. 

ottj&oç,  X,  2,  cit.  de  Sappho. 

3TT)pqfp.6c,  XL,  4,  obstacle,  appui,  s.  fig. 
Plut.  M.  76  E,  en  parlant  des  obstacles 
qui  arrêtent  les  progrès  dans  la  philoso- 
phie. Wyttenbach  l'entend  à  tort  des  pla- 
nètes qui  semblent  rester  stationnaires. 

2T7)3Î^0p0Ç,  XIII,   3. 

3TtY[A3,  XLIII,  3,  oriyptata  trjt  ép[iTjvîta;, 
les  taches,  les  défauts  de  la  diction.  Plut. 
M.  867  A. 

3T0t^£Î0V,    N,    2,   TtpWTOV    Tl    XOÙ    àp^eTUTOV 

■yôvésswî  oTOt^ïov,  le  principe  et  le  mo- 
dèle de  la  création.  PL  Plut. 

3tô^o,  XXXVIII,  4,  au  plur. 

3TÔM.tov,  XIII,  2,  atôuta  Upâ,  l'antre  de  Del- 
phes. PL 

atôufpoc,  III,  1»  emphase.  XXXII,  7,  àXXïj- 
■voptxoj  crôu^poç. 

oroxâCeo&at,  l,  1.  PL  Philon.  Plut. 

atpÉ3£3&at,  XXVI,  1,  3tpécpï3&at  èv  uésot; 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


3ÎJAV0TT};,    P.    XIV,   Jià    O£jXVÔTT)T0î    J^SOIV, 

entraîné  par  le  désir  de  s'exprimer  avec 
gravité.  L.  XII,  1 ,  respect.  R.  20,  noblesse 
du  discours. 

2Ép<po;,L.lV. 

STjuaîvîtv,  P.  XVI,  taùtov  8ià  icâvttuv  otj- 
[xaîvcuv,  indiquant  la  même  idée  par  tous 
ces  synonymes.  R.  20,  xà  OTjp.a(vovTa  oûu- 
$oXa  -ij;  Siavoîa;.  R.  23. 

3T(;i.îîov,  L.  XII,  7,  intervalle.  R.  29,  mar- 
que. E.  3,  4,  20,  trace,  preuve  matérielle. 

3Tjp.£toùv,  L.  XII,  7,  È3T]|j.eiu>aaTo.  L.  XII,  5, 

OTJUEKDTÉOV. 

3trta,  R.  23. 

3i(D7;àv,  L.  XII.  4. 

ïxtuoota,  R.  21.  Plutarque,  Flamin.  c.   17, 

construit  ce  mot  avec  i^8J3|Aaot. 
3X£  Jo;,  L.  XIT,  6,  vase.  R.  4,  ntwm,  effets, 

armes. 
3zonôç,  R.  27,  nnimç  ttri  xavwv.  R.  20,  au 

plur. 

Z/rj-lV,',-,   R.    3. 


3XU)1tT£tV,   L.  XVII. 

saixpôc,  IL  4,  11,  au  super l.  ou  au  comp. 
aô«pioT^t,  R-  19,  au  plur. 
ootpôç,  L.  XII,  6,  ooîpÔv  àuô^Ô£Ytia. 
a/âvtç.P.  I,  I.P.H.S. 
oitEÎpftv,  E.  5,  eoTcaptat. 
OTt0V?£Î0î,  L.  XIII,  3. 
OTtou8âCeiv,  L.  XII,  5. 
aitooSaîo;,  P.  I,  4,  au  comp. 
3uou5»],  P.  1, 3,  6,  travail.  P.  II,  3,  8tà  aitoj- 
8tJî,  avec  empressement. 

3T£p£Î0&at,   R.  13,  £3TÉpT)T0t.    R.    31,  3T£pïj- 
3£T0tl. 

aTEOSOÇ,  P.  HI,  3,  oTfpeov  3û»ao- 

stÎCeiv,  L.  IL 

3t(xoï,  L.  IL  L.  XII,  4. 

otoiysïov,  P.   III,  1,  éléments  de  l'univers. 

—  L.  XII,  2.  L.  XVII,  1,  lettre,  syllabe. 

—  E.  3,  le  cas  particulier. 
TCoa;pi8T]c,  L.  XVI,  to  ozou-yCohiî  /.ai  sxXtj- 

pôv   pâCs'-v.    L.   XVII,    to   3T0:j.<pû>8eî    to 
oxX^pov.  Aoy^vo  •    BjitX. 


432 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


xivSûvoit,  s.  fig.  en  parlant  des  auditeurs. 
PI.  s.  fig.  Plut.  div.  sens. 

wjyévtttt,  XVII,  3.  PI.  Plut. 

auYyev^ç,  XXXIX,  3,  lvxpo<p oç  xal  auyysv7)ç, 
qui  naît  et  se  développe  avec  nous.  PI. 
Plut. 

ouYypa[JL{«.dtTiov,  1,1. 

<wyYp«peuç,  XI11'  2*  XXII>  *■  XXVII,  I. 
XXX,  1.  XXXIII,  l.XXXV,  2.  XL,  2.  écri- 
vain en  prose,  auteur.  PI.  Plut. 

a'jyypacpT],  XXXV,  2,  leç.  inc. 

ojYxaxâ&eatç,  VII,  4,  accord.  Plut.  M.  1123 
F.  Ttoîav  §è  oùx  âvw  xal  xâxu>  uoisï  auy- 
xaxà&saivxalxptaiv;  M.  11 19  F.  Cic.  c.  40. 

wpeœwcîftea&ai,  XXXII,  1.  PI.  Plut.  M. 
1057,1123,  1124. 

ayyxsTa&at,  XLI,  3,  Xîav  auyxsîpsva,  trop  sy- 
métriques. PI.  Plut. 

auyxivSuvsûsiv,  IX,  6.  XV,  4.  s.  fig.  PI.  Plut. 

O'jyxiveîv,  XV,  2,  xo  auyxsxivï]p.svov,  syn.  de 
xo  TtâOoç.  XXIX,  2,  Xôyot  auyxsxivinp.svot. 
—  Plut.  M.  713  D,  s.  fig.  moral. 

aoyxlxYjatç,  XX,  2,  o.  tjwyj];  "al  cpopâ.  On  lit 
dans  Plut.  M.  375  D,  xriv  vôinaiv  xal  xïiv 
cppôvïiaiv  tuç  voù  tpopàv  xal  xtvinatv  ouoav. 

e»YW.«lnv,  VIII,  1,  s.  f.  PI.  Plut.  s.  pr. 

o'jyxoiï^,  XLII,  1.  XXXIX,  4,  s.  gramm. 
Plut.  M.  1011  D,  s.  gramm. 

aoyxôitxsiv,  XLÏ,  3,  en  parlant  du  style.  Plut. 
s.  pr. 

aoyxopu<poùv,XXIV,  2, embrasser.  Dion.  Hal. 

ajyxpi<îiç,  IV,  2,  comparaison.  Plut.  fr.  v. 
Phryn.  Eclog.  p.  278,  éd.  Lobeck. 

oôyxpYja&ai,  XL,  2,  syn.  de  yoyja&ai.  Polyb. 

auXXapYJ,  XXXIX,  4.  PI.  Plut. 


o\>XXa!J.j3âv£3&ai,  XIV,  3,  -à  ajXXap.i3av&p.:v7. 
ôito  xïk   ùuyrnç,  les   conceptions.    PI. 

0'jp.paivsiv,  XVII,  3. — X,  1,  ta  cop.j3atvovxa 
ua&^p.axa.  PL  Plut. 

aupj3âX^sa&ai,  XLIII,  4.  a-j^s^Xf^&a'.,  ac- 
cumuler. PI.  Plut. 

aup^âCsa&at,  X,  6,  s.  fig._  en  parlant  des 
prép.  ôuo  et  èx  réunies,  ûitsx. 

ojp.;j.a)(etv,  XVII,  1,  s.  fig.  en  parlant  des 
figures,  a\)p.p.ay^sl  xcô  C<Jjîi  xà  a^aata. 
PI.  Plut.  s.  fig. 

aûp.psxpoç,  XXXIII,  l,xô  cjp.p.sxpov,  la  mé- 
diocrité du  talent,  une  certaine  mesure. 
PI.  Plut. 

aup.psxpwç,  XXIX,  1 ,  avec  mesure.  PI.  Plut. 

O'jp-p-opla,  XX,  1,  xaxà  auppopiav  àvaxipvâ- 
[Asva  cyjipaxa,  figures  associées,  accou- 

sÛimwç,  XXXV,  2,  3.  PL  Plut. 

a-jpuXïj&ûetv,  XXIII,  3,  multiplier.  Hérod. 

Ojp.uX^ptuaiç,  XII,  2.  Xén.  Plut,  emploie 
a'jp-rcX-rçpumxôç. 

aop.uoXsp.sIv,  IX,  6,  s.  fig.  Pi.  Plut.  s.  pr. 

aop.-rcxspo'ia&at,  XV,  4,  en  parlant  de  l'ima- 
gination du  poëte. 

cup/pspsiv,  H,  2,  ouvsvsyxsîv,  procurer.  PL 
Plut. 

aupcp&syysc&at,  XXVIII,  1.  Plut.  Aie.  2,  M. 
55  D. 

cup/pûsiv,  VIII,  2,  cop.Ttscpi>xîvai.  PL  Plut. 

auacpuïK,  XLIV,  7.  PL  Plut.  Lyc.  25. 

aup/pwvia,  XXXIX,  2.  PL  Plut.  M.  389  D. 

oûv,  [I,  4,  aùv  èxitXïj^si.] 

cwvâyeiv,  XLII,  1,  auvàyeiv  sî;  (3payjL  — 
XLIV,  5,  leç.  dout.  v.  auvatpstv.  PL  Plut. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


uspl  Xéçscoç  axopcpciSouç. 

axpoyyôXoç,  R.  22.  E.  18. 

Etuhxoi,  P.  I,  2,  4. 

aoyysvïjç,  R.  27,  xoïç  auyysvsai. 

aoYyîyvsa&ai,  P"  L  !• 

ouYy^^P-^i  **• 13* 

aJYYpappa,  p-  L  *>  6,  7i  8.  R.  27. 

auyxaxa|3âXXEa&ai,  P.  X. 

coyxaxa&sxtxoç,  P.  IV,  paraît  signifier  qui 
unit  les  contraires.  Plut.  M.  1 122  B,  l'em- 
ploie dans  le  sens  de  assentiens. 

a'jyxaxavspstv,  P.  I,  5. 

coyxstcj&ai,  p.  yil.  XL  L.  XII,  7.  —  E.  18, 
ouyxsîa&ai  8t'  àxp^eîaî. 

auyxspavvûvai,  R.  20,  ouyxsxpàa&at. 

ojyxoapslv,  E.  20. 

auyxpoxsîv,  R.  31,  <juYxs*po~ï]p-svo;. 

auÇsoyvûvai,  P.  X. 

a^Çoyta,  L.  X.  XII,  7. 

a\)XXaj3ïî,  L.  XII,  2,  13,  étym.  du  mot. 

ojXXaa^âvsiv,  L.  XII,  13,  s.  pr.  réunir. 

o'jXXsystv,  R.  5,  33. 


aoXXoYtopôç,  E.  4,  20. 

a>jp.?aîvsiv,  P.  H,  3.  L.  XII,  *•  L.  XIII,  i, 
ajppaîïj.  R.  9,  c'jp.13sj3ïjxÔTa.  R.  H,  xà 
aup.3aîvovxa.  ibid.  xà   aup.3âvxa.  E.  20, 

GOp.3s3ï)x6ç. 

a'jp.3âXXsa&at,  P.  L  5,  rassembler,  recueil- 
lir. —P.  XIX,  contribuer.  —  L.  XII,  11, 
appartenir,  être  du  ressort. 

oûpSoXov,  R.  20. 

oop.3ouXsuxixôç,  E.  18. 

aûp-psxpo;,  R.  18,  oypp-sxpov  xal  cuapsXs;, 
style  pourvu  des  mesures  et  des  sons  con- 
venables. E.  13,  symétrique.  R.  29,  plxr. 


<Tjp.Tispaapa, 


E.  4. 


cj'jp.TcsptXapjîâvsiv,  L.  XIII,  2. 

aup.7tXoxr],  R.  21 ,  uapâOsaiç  xal  auaiiXoxT] 
xûv  xaXoupsvwv  <p(uvï]svxu)v. 

cjp.'rcôoiov,  R.  3. 

aup-cpÉpeiv,  R.  32,  aupcpspsi  xal  upsust. 

oûpcptovov,  L.  XIII,  1.  sing.  et  plur.  con- 
sonne. 

ajvaY«)Y^  p-  ^>  *^>  7- 


TAHLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


43,1 


sjva&poî^-.v,  XXXVI,  2.  PI.  Plut.  Vit.  600  D. 
a-jvatpEïv,  XLIV,  5,  concentrer,  condenser. 

PI  .'Plut.  fr. 
<rjvaîosatç,  X,  3.  Plut.  M.  924  F. 
wvâquiCMV,  XLIV,  2,  Polyb.  Plut.  V.  39  E, 

etc. 
a-jvavaYxi^Etv,  X,  G.  XXII,  4.  Isocr. 
<rjvavatpsTv,  II,  3.  Plut.  M.  1040  E,  etc. 
c*vx«a-XÉxE3i}7'.,XX,  1,  3-.jvxvaiWTiXEYu.Eva, 

expr.  impropre  suivant  le  Thés.  II.  St. 

édit.  Didot. 
■uwattlrâww,  XLIV,  2.  PI.  Plut. 
wwmMwmiitw.  XXII,  4. 
nvéctttv.  XLIV,  7,  (tjvtiu'xÉvti  itoXjtÉXsta. 

PL  Plut. 
a-jvapuoCstv,  XXXIX,  3.  XL,  3,  construire 

la  phrase,  l'arranger.   PL   c\>vapu.GT"'.v. 

Plut.  M.  802  C.  etc. 
3-jvapitâCeiv,  XVI,  2,  <j\>vapitàaaç  ufysTO,  en- 
lever, transporter,  entraîner.  Plut, 
o-jvîeîv,  XXI,  2,  s.  pr.  PL  Plut. 
Tjv?ï3;a6ç,  XXI,  1,2,  conjonction.  Plut. 
o-jvîiaTi&Évat,  VU,  3.  XXXIX,  3,  «pic.  Plut. 
ajvSta^opsîv,  XL,  1,  syn.  de   svvavatpEîv. 

ait.  \tf. 
ojvSitixeiv,  XL,  I.  XLIII,  S.  —  XXI,  1,  to 

o-jvSe5iu>YjjL£vov,    véhémence.    Plut.    act. 

Vit.  456  E. 
ojvïSpeûîiv,  X,    1,  appartenir,   s'attacher. 

Plut.  M.  886  A. 
aJvîSpoç,  XI,  1,  semblable,  s.  impr.  Plut. 
c-jvsxXiunïiv,  XLIV,  3.   Plut.  V.    627    C. 

922  D. 
ovvexXueo&ai,   XXXIX,  4.    Plut.  M.  596  A. 
OUVEXTV.7ÏTEIV,  XLI,  1.  PL  Plut.  fr. 
a-jvïx:p*ov£t3&ai,  XXXVIII,  3. 
Tjv£p.j3atv£iv,  X,  10,  eîç,  revêtir,  s.  fig. — 

XIII,  4,    admettre,    employer.  Plut.   V. 

947  A.  s.  pr.  neutre. 
o-jv£uiîî'!tTttv,  X,  6.  Plut.  M.  399  E,  904  D, 

1003  C. 

3\>VÏU.irvïïV,    IX,  1  i ,  OUV£p.UV£ÎV    ojptov   toi; 


ctyùtoi,  respirer  l'ardeur  des  combats,  en 
parlant  d'Houx 're. 

ajvEu.-pa(vsiv,  XXII,  3.  Ath.  Plut.  M.  512  A. 

SWtvéwMlfw,  XIII,  2.  XXXII,  4.  Plut.  T. 
Gracch.  'c.  1.  v.  Wytt.  Anim.  ad  M.  26  A. 
Bibl.  crit.  I,  p.  3,  49. 

owe;ou.oto05Ôat,  XXXIX,  2.  Plut.  807  E. 

<j\»veui;3aiv£tv,  XV,  4,  toj  âpu,aTo;  Plut.  V. 
826  A. 

<jyv£Tttxptv£iv,  XI,  2   PL  Plut.  M.  53  A. 

ouvîTttp'p'ûwjjôa!,  XI,  2.  Plut.  Alex.  c.  33. 
Brut.  c.  49,  etc. 

<rjv£7ct<mdo8at,  XXII,  3,  entraîner  avec  soi. 
PL  Plut. 

cjvspyôç,  XXIII,  1 ,  TJvepYÔ;  xôau-ou.  PL  Plut. 

ouv£<f>£Xx£aaat,  XXXII,  1.  Plut.  M.  529  C. 
735  A. 

ojve/t;;,  XX,  3.  XXXII,  5,  continuel,  suc- 
cessif.—  XLIV,  12,  rà  ouv£-/tj,  ce  qui  doit 
suivre. —  VII,  3,  to  ojve^î;,  syn.  de  sviv- 
e/û>î.  PL  Plut. 

sjvrjôsia,  XLIV,  4,  habitude.  PL  Plut. 

ouv^&tj;,  XXXI,  1,  to  oJvtjOec,  l'habitude. 
PL  Plut. 

«nvYixsïv,  XXVIII,  1,  eIç.  —  XXXIX,  4,  av. 
le  ilal.  contribuer,  en  parlant  de  l'har- 
monie. Plut. 

3JV&E31C,  VIII,  1,  o.  Ôvouîxtiov.  XXXIV,  2. 
XXX1X,1.  XL,  3.  PL  Plut.  M.  747  D.  -noX- 
Xàç  8è  xaî  auv&£OEtî  ûvop.âriuv  xaTa  u.éXtj 

UIUTJTIXWÎ  0)(T]U.aTÎC0U3lV. 
OJV&E(up£ÎV,    XXXVI,    1. 

oJv&Xi'ji'î,  X,  6,  s.  fig.  en  parlant  des  pré- 
positions 6tcÔ  et  Èx.  Plut,  emploie  le  verbe 
ouv&Xî^u). 

ouvioToivot,  XXXIV,  3,  faire  valoir,  recom- 
mander. PL  Plut.  —  XXXIX,  4,  consti- 
tuer, former,  p.ÉTpov  3uvtsrâ3iv.  PL  — 
o-jaraÎTi,  synon.  de  ^lyvotTO.  v.  Plut.  M. 
1110  A. 

ayvoSoç,  X,  3,  ojvoSoç  ita&ûv.  XX,  1,  cjvo- 
8oç  axTju.âT<uv,   concours.  PL  Plut. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


a'jvatpsïv,  P.  III,  1,  cjveXÔvti. 
TjvaitoxXîveoBat,  R.  32. 
crjvaTtTeiv,  P.  XX,  rapprocher. 
ovvapuoCEtv,  P.  VII,  u.E'j'aXoup£-ïi(ï>î  ajvap- 

;i03&Év. 
a-jvapiîâCeiv,  L.  XII,  4,  cuvapitâoai to>  Xo^w 

ttjv  àxoriv,  dérober,  dissimuler. 
(Tjv5e3u.ôç,R.  22,  conjonction,  au  plur. 
av»v8ûo,  R.  22. 

ajvî&îC£3&ai,  R.  22,  3\)v£iih3;iÉvo;. 
3jv£tvai,  P.  I,  1,  ff-jvôvTa;. 
a,jvÉu.TîTO)3,.ç,  L.  XII,  4. 
ajv:-T>;âv£o&ai,  R.  28. 
a-jvEp-j-dCEodai,  P.  III,  2. 

3JV£0"/EŒ&ai,  P.   XI,  3\IVeXÔ0'J3X;. 

oJvEotî,  R.  22,  27.  P.  1, 3.  P.  III,  3. 

Tjvé^Eta,  P.  7,  ïj  auvé^sta  twv  Xé;eu>v,  la 


succession  des  mots. 

3-jvê^û);,  P.  III,  1 ,  immédiatement,  sans  in- 
termédiaire.—  R.  27,  continuellement. 

«•jvÂ&Eia,  P.  II,  1,  amitié,  liaison. 

cjvji&Tjc,  P-  XI,  xotvôç  xal  cuvtj&tjî,  ordinai- 
re, habituel.  R.  26. 

oûvôesiç,  P.  1,5. — R.  22,  les  mss.  donnent 
ojv&e3ic  au  lieu  de  sûvesiç. 

s-JvdETOç,  L.  XVII.  R.  28. 

3jv&^xtj,  P.  XI,  leç.  conj.  construction  de  la 
phrase.  E.  3,  au  plur.  traités. 

ovmsTavat,  L.  XIV,  1,  tjvéstij,  se  maintenir. 
—  L.  XII,  11,  3'J3TatT],  syn.  de  v^vo'.to, 
e*Tj.  —  R.  31,  3'jvi3Tâpi£vo;,  commençant. 
Thom.  Mag.  o-jvîsTOTat  àvtt  toù  àp*//(v 
Xa^SâvEi. 

54 


43i 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


ojvomCea&cu,  XLIV,  7.  PI.  Plut,  à  l'actif. 

o\)vo«o§op.eïai}ai,  X,  7,  xà  œuvoixoSouo'j- 
p.eva  ;  les  mss.  portent  cyvoixovou.oup.sva. 
Plut.  V.  38  C,  emploie  auvotxo8ou.Éu>. 

aJvoXoç,XII,3.XVII,  1.  XLIV,  10.  PI.  Plut. 
M.  1108  E,  omis  dans  le  Lex.  Plut. 

<j'.>v6u.vua&ai,  XV,  5.  Plut. 

oyvxayu.a,V.  écrit.  Diod.  Sic.  Plut.  M.  1 036 C. 
1115  A. 

oûvxaçt;,  XI,  3,  ouvrante  eîç  évôxrjxa,  art  de 
coordonner  les  circonstances.  PI.  Plut. 

aovxâxxsa&ai,  I,  1,  IV,  2,  composer  un  ou- 
vrage. Plut.  Cat.  maj.  25.  —XV,  11,  auv- 
xâxxsa&ai  6^'  êv,  converger  au  même 
point.  PI.  Plut. 

hovxsÎveiv,  XVIII,  1,  rendre,  faire.  PI.  Xén. 
Plut. 

o'jv-îr/îCeiv,  X,  7,  ouvT£tet^to;j.évai.  Xén. 

oovxsXeÏv,  VIII,  4,  o'jvrsXeïv  xà  u'Xtj,  produi- 
re le  sublime.  —  a-jvxsXoùaai'  p.oïpat  eîç 
xô  û(})o;,  moyens  propres  à  ennoblir  le 
style.  Plut.  —  XXXV,  4,  àps-rJ]  odvxïxe- 
Xe<ju.svy],  vertu  parfaite,  accomplie. 

oovxt&Évat,  IX,  12,  composer  un  poëme.  — 
XXXIII,  5,  auv&eîç.  XL,  2,  aov&sîvai.  PI. 
Plut.  M.  121,  D. 

auvTOfxîa,  XLII,  I,  s.  fig.  PI.  Plut.  s.  pr. 

cÛvto[aoc,  XVII,  1.  Plut.  M.  408  C.  Quint. 
I.O.  IV,  2,  183. 

oôvToacuç,  XI,  3.  PI.  Plut.  408  E. 

auv'JTtâp^siv,  VIII,  2,  ajvuTCâp^Eiv  xctt  <tj;j.- 
Ttscp'jxÉvat,  être  toujours  uni  et  naturelle- 
ment inséparable.  X,  1,  ta  o-jvjTtâp^ovTa 
xaï;  GXaiç,  circonstances  qui  constituent 
le  caractère  d'un  fait.  Plut.  M.  472  B. 
Philon. 

ojoipop^îîs&a'-)  IX,  14,  oî  èx  Kîpxïjç  ouoyop- 
PoûjJ.svot.  an.  Xey. 


aûpso&ai,  XL,  4. 

aôaxaji;,  VIII,  1,  aûfhyEvsîc  auaxâaeij,  sour- 
ces naturelles.  Plut.  M.  130  B.  731  D. 

oJo-njaa,  XL,  1.  PI.  Plut.  Numa,  c.  17. 

O'jaxpÉcpEiv,  XLII,  1,  xà  auvearpaixaéva,  la 
concision,  la  brièveté,  prise  en  bonne 
part.  Platon  l'emploie  comme  synonyme 
de  contortus.  V.  Clav.  Cic.  et  Ast,  Lexicon 
Platonicum.  Plut.  div.  sens. 

ocpaSâCetv,  XXV,  cit.  de  Xénophon.  v.  W'ytt. 
Anim.  ad  Plut.  M.  10  C. 

oçctXp.a,  XXXVI,  2.  PI.  Plut.  Alex.  c.  17. 

cepôSpa,  XL,  3.  XLIII,  5.  PI.  Plut. 

aipoSpôç,  VIII,  1,  acpoSpôv  toz&o;.  XXXII, 
4,  eùaaipa  xal  a<po8pà  Ttâ&ï).  PI.  Plut. 

oœoSpûTinç,  IX,  13,  acpoSpoxïiç  rjXîou.  PI. 
Plut.  iri/ 

avsSov,  I,  3.  V.  XVII,  2.  XXXVIII,  2.  XL,  1. 

XLIV,  2.  PI.  Plut. 
ayèaiz,  X,  7,  ^  npèç  ocXXïjXa  ayjcriî,  liaison 

des  parties  entre  elles.  PI.  Plut.  RI.  444  E, 

etc. 
o^a,  VIII,  1.  XVI,  1.  XXVII,  2.  XXIX,  1, 

2.  XXXII,  4.  XXXVIII,  3,  ausing.  et  au 

/)Zur.  figure  de  rhétorique.  Plut,  l'emploie 

dans  ses  divers  sens. 
oyjr]u.âxiov,  XVII,  1,  diminutif,  pris  dans  un 

sens  défavorable. 
ayjf]u.axiap.ôç,  XVI,  2.  XVIII,  1,  emploi  des 

figures.  PI.  Plut,  habitus,  ornatus, 
ayoXâCetv,  XXXII,  4,  être  en  repos,  oisif. 

"PI.  Plut. 
ayoXasx'.xoç,  III,  4,  ayoXaTrix-»i  voinatç,  pen- 
sée niaise  ou  frivole,  v.  les  Recherches, 

p.  87. 
ayoXïj,  III,  1,  <jyoXir)  ye,  àpeine,  nullement. 

PI.  Plut.  M.  6  B.  oxoXtjy'  âv. 
oyoXixôç,  III,  5,  oyoXixà  Ttdt&Tj.  — X,  7,  dé- 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


oûvxa;iç,  L.  XII,  3,  c'Jvxaçtç  tcoSwv  ij  |3â- 
GEtov,  assemblage  de  pieds  ou  de  sons, 
d'accents.  E.  12,  al  xaivoxopiai  xùv  aov- 
xâ$s<uv. 

O'JVTElVîtV,    R.     7,    -rà    TCDOC    ÇïjTïjOtV     (J'JVXSÎ- 

vovxa,  les  choses  qui  se  rapportent  à  la 
recherche  des  preuves.  R.  17.  E.  13,  eî 
p.Tj  aovxstvaiç  xt^  PsXxîaxT]  Xeçei  xà  VOïj- 
p.axa,  mettre  ses  soins,  appliquer  ses  pen- 
sées. Les  mss.  de  la  Rhét.  portent  ouv- 
ôetvat. 

«vxeXeîv,  P.  XIX,  ojvxeXoùoa,  contribuant. 
R.  16,  ÔTtôôeatç  tjvxsxeXs<ju.évï],  le  sujet 
traité. 

<j\>vxi&lvat,  P.  I,  3,  composer  des  livres.  P. 
VIL  R.  20,  28.—  R.  17,  cuv&sïvai,  leç. 
dout.  v.  ojvteÎveiv. 

3'jvtovoç,  R.  32,  auvxovov  xal  Sptptù  (JXéitsiv. 
Philostr.  3 •jvxovov  pXéîiet. 

GJVJTîâp^Eiv,  R.  9.  E.  6,  aju.^î^r)xÔTa  xat 
xjvjTtâoyovxa,  circonstances  fortuites  ou 


habituelles. 

o-jvuîpatvEiv,  R.  21.  Plut.  Dion.  liai. 

o'Joxaaiç,  L.  XVII,  accord,  rapport. 

ouoxéXXeiv,  L.  XII,  3. 

ouoxpÉcpEiv,  E.  3,  uuaxpÉtfiaîô  Xô^oCi^sumé, 
abrégé. 

ocpôSpa,  P.  III,  3. 

ayupà,  L.  XII,  5,  xàï  oçpupàç  xaxatpspîiv. 

aysoôv,  R.  22. 

a^ExXiâCstv,  R.  32. 

ayéxXtoï,  R.  28. 

<jyfju.a,  P.  III,  2,  ayrju.axa  xùiv  àxôp-wv.  — 
L.  XII,  3,  oj(TJ[jLaxa  [aeXûv,  balancement 
des  membres.  —  R.  16.  E.  9,  xaxà  xô 
<rj(T)u.a  xùiv  èTttXôyiuv,  suivant  la  règle,  la 
formule  des  péroraisons.  —  R.  30,  ayrj- 
p.axa  xùiv  èvvoiwv....  oj  p.oi  SoxeT  Stxaîtoç 
ay^u-axa  xaXsto&at.  —  R.  31,  geste,  ha- 
bilus. 

ayY)u.axîÇsiv,  l.  XII,  3,  ^u>vt]  <jy_T]u,ax(C£i  xà; 
ouAAapcfc. 


fABLE  IH    TRAITÉ  1)1   SUBLIME. 


elaniatoire,  synon.  de  x/oÀaatixd;,  si  ce 

dernier  mot   n'est  pas  préférable.   Dion. 

II.  de.  Corn  p.  22. 
ouiCsiv,  VU,  3,  3tuC&|i£vov,  dont  le  souvenir, 

l'impression  reste.  — IX,  7,  où  otôÇovraTO 
,v.  XXXV,  4.  PI.  Plut. 
ïouxfjotTij;,  IV,  4. 
aûiaa,  X,  1,  s.  fig.  X,  3, .s.  pr.  XI,  2,  au 

phir.  XXI,  2.  XL,  1.  XLIV,  5. 
owuâxiov,  IX,  13,  oXov  tijç  IXiâSoc  ooju,â- 

tiov.  Plut.  s.  pr. 
suiULa-otto^î,  XXIV,  1.  PI.  Plut.  M.  566,  B. 

Auct.  Rhet.  ad  Alex.  c.  32. 
3<u;iaTo-G'.:î3ftat,  XL,  1,  otu[ia-oiioiO'j{i.eva, 

membra  orationis  in  unum  corpus  re- 

dacta.  Aristot.  Polyb.  Diod.  Sic. 
otopôç,  XLIII,  4.  PI.  Plut. 


Ti;t;,  I,  4,  t.  xai  otxovojiia  Xôyu»v.  H,  3. 

XX,  2,  3.  XXII,  ! ,  2, ordre,  arrangement, 

place.  PI.  Plut. 

,.  111,4.  IX,  10.  XXXV,  2.  XL,    2. 

XLIII,  3,6.  XXXIII,  2,  en  parlant  des  fa- 
cultés. PI.  Plut.  fr. 
TGrneivôxnc,  XXXVIII,  6.  PI. 
T'i—îtv,  XIV,  2,  leç.  conj.  voy.  itaiCw.  XVI, 

1.  XXXII,  1.  XXXIII,  S,  ûtzo  vôuov  toÎt- 

teiv.  PI.  Plut. 
rajpoc,  XL,  4.  PI.  Plut. 
raÛTr,  III,  2.  IX,  4.   9\  XII,  3.  XXXI,  1.  PI. 

Plut. 
tà^po;,  III,  2.  pire;  ê^^v^ot  xâ^pot,  cit.  de 

Gorgias. 
Tayéwî,  XXXIIF,  3.  XXXV,  2,  t<x)(su><;  717- 

voitat  itepî  ace.  PL  Plut. 
Tiyoç,  XII,' 4.  XXXIV,  4,  s.  fig.  appl.  à  l'é- 


loquence. Dion.  liai.  Plut.  Vit.  840  F. 
ïa/ j;,  XXVII,  3. 
X*.  XXVI,  3...  xe  âp-a...  xai. 
«tveiv,  XIII,  2,  s.  neutre,  ôîô;  teivsi  èrec  ta 

û}T)Xâ.  PI.  Plut.  V.  858  C. 
tExp^piov,  XVII,  2,  preuve.  PI.  Plut. 
TSxuTjptO'jv,  XXVIII,  2.   Thuc.   Dion.    liai. 

Philon. 
texvoxTOvîo,  XL,  3.  Plut.  M.  18  A.  998  E. 
T£xvoTtoiio,  XLIV,  7.  Plut.  M.  966  D. 
teXeio;,  XI,  2.  XXII,  1.  XXXVI,  4.  XL,  1. 

PI.  Plut. 
teXsoc,  XLI,  1,  ■zi'kîov,  prortus.  Plut.  Dion. 

liai.  App.  Luc. 
TeXeaio'jp-jfeïa&ai,  XLIV,  8.  Diod.  Sic.  Plut. 

M. 907  A. 
xeXeacpopeïa&at,  XIV,  3.  Diod.  Sic.  Jos.  Phi- 
lon. 
TeXejtaîo;,  VI.  PI.  Plut.  M.  154  E.  etc. 
teXoç,  XV,  2.  XVI,  4.  XLIII,  1,  exitus  rei. 

XXII,  4,  ÈtÙ  téXei.  PL  Plut. 
TÉU.VÎIV,  [XL,  1,  tp/n&Èv  ày  ÉrÉpouj. 
TepevTtavéc,  I,  1.  IV,  3.  XII,  4.  XLIV,  1. 
TÉaaapï;,  XXXIX,  4,  TÉxpaat. 
xéj(VTj,  II.  1,  ÔîJio'jc  fé^vT].  ibid.  p.îa  t^vt] 

TÔ  Tieçuxévai.  XVII,  2,  3.  XXII,  I.  XXXII, 

4.  XXXVI,  3,  4.  opp.  à  cpôctç. 
TS^vîrrjc,  XVII,  1,  ts^vÎttj;  pintcup.  PI.  Plut. 

De  Adul.  c.  14,  te^vitt];  xôXaç. 
TS-/voypâ<poî,  XII,  1.  Anaxim.   Rhet.  praef. 

Spengel,  Rhet.  gr.  I,  p.  174,  1.  7. 
Te^voXo-j-îa,  I,  1.  H,  1.  Plut.  M.  514  A,  en 

parlant  des  grammairiens.  Cic.  ad  Att. 

IV,  16,  3. 
•ngSs,  VII,  1,  ttjSs  Ttov>.  XXII,   l,  ■ngSi  xci- 

xîTo:. 
TT)XlXOÙTOC,  XXXVI,  1.  XLIII,  1. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


3(iCeiv,  P.  I,  4.  P.  III,  3.  P.  XIX,  maintenir 

une  opinion. 
E(oxp<xTK]ï,  L.  XII,  5. 
i!u>xoaT(x&'',  E.  21. 
aûjxa,  P.  Il,  1.  s.  pr.  —  R.  7,  21,  to  <3&ua 

vtc  X£;î(u;. 
2<mt<xSt)ç,  L.  I\ 
«■^pperevn,  E.  18. 


T-z'.via,  E.  17,  s.  fig.  à  propos  des  ornements 

du  style, 
râ;..;,  L.  XIV,  I.  —  P.  XXI,  Td;etç, degrés, 

ordres  des  intelligibles.  —  R.  18,  ti^etuç 

aîo&ijoi;,  le  goût  de  l'ordre, 
rapârrîtv,  R.  14. 
Tetpp'a,  L.  XVIII,  TtoXtc  Kpf(tï];. 
TapaeJ;,  L.  XXII,  IIxjXo;  ô  TapsîJj. 
T733îiv,  P.  II,  2,  prescrire. 
t'i/7,  R.  20,  -7-/  77  \zw;.  leç.  conj. 


tavûc,  R-  1,  comp.  leç.  dout. 

rsivetv,  R.  34,  eut  toXÙ  teiveiv  ttjv  Siâvotav, 

sens  actif. 
Tcx;iatps3&ai,  E.  20. 
TExp.»jpiov,  P.  III,  1.    L.  XII,  3,  TCxp.T]ptov 

p.£Tpov)  àxoTj.  E.  3,  4.  au  plur. 
TÉXetoç,  L.  I,  II,  tsXsÎx,  un  point.  R.  34,  té- 

Xeioç  p'^-cup,  leç.  conj. 
teXêi&ttj;,  P.  XIX,  teXeiût»);  xpiocu>;. 
téXeoî,  E.  5. 

teXe-j-oùoc,  R.  15,  plur.  neutre. 
teXe-jttj,  R.  13,  au  plur. 
teX£u>;,  R.  34,  leç.  dout. 
teXixoç,  R.  10.   E.  7,  xà  TEXixà  xecpaXaîa, 

argumenta  sumpta  ex  utili  et  aequo. 
t:Xo;,  P.  I,  Tiïpi  -éXoj;,  titre  du  livre  sur 

le  souverain  bien.  R.  1 1,  intention.  —  L. 

XIII,  2,  sVi  téXoj;,  à  la  fin.  R.  II,  npo; 

-ià  tôXei. 
t:to7/oovo;.  L    XII,  1  1. 
tév'vï],  R.  9,  17,27,  31.  E.  6,  16. 
reyv./.oï,  P.  I,   l.  L.  XII,  11,  12,  13. 


430 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


Tïjpetv,  XVII,  3,  garder,  protéger.  XXXVI, 

'2,  assurer.  PI.  Plut.  fr. 
ti&ivai,  IX,  5.  XV,  1.  XXII,  1,  attribuer, 

assigner.  —  XXXVIII,  2,  taùta  T[&7)aiv, 

il  emploie  ces  expressions.  —  XLIII,  3, 

Sfo]xe.XLIM,  4,  &eîvai.  — *etéo;,  XXII,1. 
Ti&Tjvôç,  XLIV,  2,  àya&Tj  Tt&rjvôc  Plut.  Vit. 

660  C. 
Tîu-atoç,  IV,  1,2,  3,  5,  l'historien. 
ti[j.y],  VII,  1,  au  plur. —  XLIV,  11. 
Ttjiiopîa,   IX,   7,  au  plur.  vengeance.  PI. 

Plut. 
rtç,  enclit,  précédé  d'un  adj.  VII,  2,  yaùpav 

tk  IX,  3,  $aop.aaTÔv  tu  XVII,  2,  Oa-jua- 

OTÏ]  Tt;.  XV,  2,  ETîpÔv  Tt.  VII,    3,  àxO'JOJJLE- 

vôv  Tt.  IX,  8,  à^pavTÔv  tu  XVII,  3,  ouatx« 
tiç.  XII,  1,  tcoiov  Tt.  XXII,  1,  asaa  Ttvâ. 
XXVIII,  2,  «puacaSéc  tu  XXVIII,  3.  XXXV, 
2,  p.eyâXT]v  Ttvâ.  XXXII,  4,  î8tâ  Ttva. 
XXXIII,  1,  xa&apôv  Ttva.  XXXIV,  4,  &£6- 
iteuitTa  Ttva.  XLIV,  9,  èXsû&spôv  Ttva. 
XXXVI,  2,  sXâ^tOTÔv  Tt.  XIII,  4,  ttiXi- 
xaùTa  Ttva.  XIV,  2,  toSs  tu  VII,  4,  ev  Tt. 
v.  plus  haut,  le  mot  eîç.  —  précédé  d'un 
subst.  XXVIII,  2.  XXXIX,  3,  àpp.ov(av  Tt- 
va. XXVIII,  2,  itpo'iïou.TcfjV  Ttva.  XXX,  1, 
ttu)(ïjv  Ttva.  XXXV,  2,  $îaTaç  Ttvaç. 
XXXVIII,  5,  Xûatç  xat  ixavâxEtâ  Ttc. 

ttç,  tnferr.  IV,  4,  tt  8sT.  XXXIII,  5,  ti  H. 
III,  4,  ti  ttot'  oùv.  XXXVI,  2.  ti  XP*]  irpèc 
ToÛTOt;  Iti  Xéyetv.  Sur  ti  8st  uepî  Tiixatou 
Xéystv  3-rcou  ys,  v.  Wytt.  Anim.  ad  Plut. 
M.  2  F. 

TtTptûaxîtv,  XXVII,  2,  cit.  d'Hécatée. 

tX^p-Ôvioç,  XXXI,   I. 

Toïoç,  XXVII,  1,  eXsys  8s  TOÎa  Ttva  xaî  TOta 
ô'ExTtup.  PI.  Plut. 

TotoùTOç,  XXV.  XXXII,  8. 

TÔXp.a, XXXII,  4,  TÔXp-a  p.STa<popû>v.  Pi.  Plut. 


ToXp-aToç,  X,  2,  cit.  de  Sappho. 

TÔXp.7)[jia,   XXXVIII,   5,  TÔXu.Tj[j.a  Xî/.tixov. 

Plut.  s.  pr. 
ToXaïjpéç,  XXXII,  3,  Ta  ToXp.i]pâ,  en  parlant 

de  l'usage  des  figures.  PI.  267  D.  xàv  -n 

ToXpiYjpoTspov  EÎpTja&at.  Plut.  M.   187  C, 

en  parlant  d'une  personne. 
tÔvoc,  IX,  13.  XXXIV,  4,  vigueur,  énergie, 

appl.  à  la  poésie  ou  à  l'éloquence.  Plut. 

s.  pr.  et  fig. 
T0TO]ppta,  XI,  2.  XII,  5.  XXXII,  5,  lieux 

communs. 
tÔuoç,  III,  5,  âXXoç  witoç.  IX,  8.  XXXII,  6, 

passage,  citation. —  XII,  2,  touoi  xat  p.6- 

pta,  parties  et  faces  d'un  sujet.  —  XXVI, 

2,  8tà  Tûv  To-ntov  âyst.  PI.  Plut. 
tojoùto;,  XV,  12.  XXXVI,  4.  XLIV,  1,  9. 
Tpartxoç,  XV,  3.  XXX,  2.  PI.  Plut. 
TpaywSJa,  III,  i.  PL  Plut. 
Tpav^Sôc,  XV,  8.  PI.  Plut. 
TpâuêCa,  XLIII,  4.  PI.  Plut. 
TpaixeCoxôuioî.  XLIII,  4.  Plut. 
Tpaùjxa,  IX,  7.  PI.  Plut. 
Tpé<piv,  XLIV,  2,  5,  s.pr.  et  fig.  PI.  Plut. 
TptaxovTa,  IV,  2. 
tpîitouç,  XIII,  2.  PI.  Plut. 

TptTOÇ,  III,  5. 

Tpoaoç,  X,  2,  cit.  de  Sappho. 

Tpoinj,  XXII,  1,   Tipôç   [Aupîac  Tpcmâ;.   — 

XXXII,  6,  trope.  Plut.  M.  52  F. 
Tpoiuxôç,  XXXII,  2,  Ta  Tpoittxâ,  syn.  deTpo- 

tïou  XXXII,  6,  leç.  inc. 
Tpôuoç,  IV,  3.  IX,  1.  X,  3.  XIII,  2.  XVI,  1. 

XXVII,  3.  XXXII,  3,  5.  —  figures,  tropes, 

XII,  1.  XXXII,  5,  7.  —  PI.  Plut,  dans  le 

sens  de  modus. 
Tpo^atot,  XLI,  1,  Plut. 
Tpu<pïj,  XLIII,  4.  XLIV,  7.  PI.  Plut. 
T-jyx(*v£tv>  XIV,   1,  eî  tÔyou  XXXVIII,  2. 

XXXIII,  I.[1X,  9,  où^ÔTuy_(ôv  àvrjp.l  XVI, 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


Tiqpstv,  R.  M,  22,  27,  garder,  observer. 

Tt&aaaeûstv,  R.  11. 

Tt&svat,  P.  III,  1,  &£tvat.  L.  1.  Tî&sÏTat.L. 
XII,  7,T£&^oeTat.  R.  15,  22,  ^astç. 

Tîp.atoç,  P.  VII,  XXI,  dialogue  de  Platon. 

Tîyiapxoç,  L.  XXII. 

Tt|«j,  L.  V.  P.  II,  3. 

Tt[Mf)p.a,  R.  1 1 ,  au  plur. 

tî[aoç,  L.  V. 

TtjAtupîa,  R.  II. 

TOtyapoOv,  E.  12. 

Totyâp-ot,  R.  24. 

tùvoç,  R.  24,  sens  gramm.  R.  31,  sens  ord. 

tûuoî,  P.  I,  1.  P.XIX.  R.2,  s.  pr.  — P.  1,5, 
sujet.  —  R.  10,  touoi  utOTîtuv  xat  àtpop- 
jiaî,  lieux  communs  des  preuves. 

TparwStâ,  R.  32. 

TpaytpSoTiotôc  ou  TpaYwSiouoiôc,  R-  19. 

Tpay_ûvstv,  R.  21. 


tpayûç,  R.  I,  comp.  leç.  conj.  v.  Ta^ûî. 

Tpetç,  R.  28. 

Tpé^stv,  P.  XIII,  Ts&pâcp&at- 

Tpé^etv,  L.  VIII. 

Tptj3sa&at,  R.  22,  TeTpip.p.svo;  Ta  c«Ta.  R.  31 . 

Tpt^pa^u;,  L.  X. 

Tptp.£Tpov,  L.  XII,  7. 

TptuXôE,  R,31. 

Tpîç,  R.  31. 

TpoiîT],  P.  III,  2,  TpoftTj  xat  Sûvautç,  puis- 
sance et  influence. — P.  VII,  changement. 

Tpôitoç,  P.  I,  2,  6.  classe. —  P.  II,  2,  manié 
re.  R.  9,  plur.  E.  6,  19. 

Tpoyatxôç,  L.  XII,  7. 

Tpoxato;,  L.  VIII,  XI. 

Tpo/aX6ï,  L.  VIII. 

TpuçEpôç,  L.  IX,  Tpu:p£pu>TaTo;. 

TOYXBVfitv,  P.  II,  1,  xàv  àXXo  Tt  rix^î  o'-»]- 
Bstç.  P.  XI,  w;£rjxs.  L.  XII,  7,  tîtux1')*-^ 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


i.;: 


I,  eux  h  ij  Tj/ojîa  jAÉotc  ï'-n-  ▼«  M.  Baehr. 
Plut.  Aie.  c.  11.  p.  137  s. 

tJt:o;,  XII,  7,  tJîtu»  itîpiXa^îîv,  définir. 
Plut.  Vit.  706  r>.  r  j'-w Xdfov,  *.  855  A.— 
XIII,  I,  exemple,  modèle,  leç  dout. — 
XXIH,  L2,  to-;  rJnot;  Évixâ,  singuliers  par 
la  forme,  opp.  à  r^  o\>vi;xîi  TiXTjJkrmxd, 
pluriels  parle  sens. 

ronmv,  XX,  2,  PL  Plut. 

T-jpavvîî,  IV,  1,  au  plur.  VII,  I,  PI.  Plut. 

TJpavvo;,  XVII,  1. 

toqpXéç,  XIV,  ô,  s.  fig.  àTîXf]  xai  xjcpXâ.  PI. 
Plut.  fréq. 

tjço;,  XLIV,  7  Plut,  quelquefois. 


V. 


•Yppiç,  XLIV,  7.  PI.  Plut. 

ôytr(c,  XXXIII,  1,  ûyù;  xai  àSiâittuiiov. 
-XLIV,  9,  &ydjc  xpid],-.  PI.  Plut. 

ûypo;,  XXXIV,  2,  3,  en  parlant  du  style. 
Plut.  Pér.  c.  S,  et  fréq.  dans  diverses  ac- 
ceptions. 

•jopiu-'./.o;,  III,  4  Q'joiv  çTjpÔTîpov  ûSpwTîi- 
xoù. 

GStup,  XXXII,  7. 

u/.ï],  X,  1,  Tat;  j/.at;  o-jv-j^âp^ovra  p-opta. 
—  XIII,  4,  GXai  i:oiTj-ixa(. —  XLIII,  1,  su- 
jet d'un  récit.  PL  Aristot.  Plut. 

ùiraxojîiv,  X,  2,  cit  de  Sappho. 

u7taxpo;,  XXXIV,  1 .  PL  ne  se  retrouve  que 
dans  notre  auteur,  suivant  le  Thés.  IL  St. 
éd.  Didot. 

ÔTtav-iv,  XVI,  4,  se  présenter  à  l'esprit. 
Plut'.  Vit.  1043  B.  s.  pr.  Eurip.  Suppl. 
398,  s.  fig. 

ÔTtipxEtv,  VII,  1.  XXIV,  2.  PL  Plut. 

û-rtîx,  X,  6,  cit.  d'Homère. 

ûitsvavTÎov,  III,  4.  XVI,  4.  PL  Plut. 

ÛTtîvavTÎmatç,   X,   3,    xa&'   ÔTt£vavTtu>3si;. 


XXXVIII,  1,  si;  ÛlHVOYTUMttÇ.  Démosth. 
Aristot.  Plut.  H.  20  C.  G6T  C.  1050  E. 
1055  C.  Galen.  Sext.  Emp. 

uttÉo,  avec  le  gén.  IV,  2,  6  Xô-yoç  CiTtîp  toO 
itpô;  Hspaa;  tioXï;xo'j.  XXIX,  2,  û«èà  tt.ï 
tùiv  a^TjixâTuiv  -(pf^jîco;.  XXXVI,  i,  -j^îo 
tôv axîajxdTtuv.  XXXIX,  1,  ÛTtio  i';.  XVI, 
1  >  UTtsp  rfiVRtlcoXmuttivtav.  ibid.  2,  ôitîo 
ttjï  -d)v  'EXX^vwv  fiUofopûtç.  —  XV,  7*, 
ÛTièp  -où  T<i:po-j. 

ûitîpaipstv,  III,  4,  ta  û'|»ï].  XV,  8,  ro  -ittarôv. 
XXXM,  3,  rà  àv&pu>7t'.va,  surpasser.  PL 
Plut.  Lyc.  c.  31. 

ÔTt:pj3aivctv,  XV,  10,  â::.  opov,  dépasser  la 
limite,  dans  un  sens  favorable.  PL  Plut. 

Û7tsp,3âXXstv,  VIi,  1,  ùTïsp,3iXXovTa  àya&d, 
biens  excellents.  XVI,  2,  si;  ô-îdpjîaXXov 
G<Jjoï  xal  $â&o;,  en  un  élan  sublime,  en 
un  sentiment  profond.  XXXVIII,  2,  sur- 
passer. PI    Plut. 

•j-ip'jaat;,  XXII,  3,  4,  hyperbate,  sens  omis 
dans  le  Thés.  IL  St.  éd.  Didot. 

fatspjfatévj  XXII,  I,  2,  3,  4.  Ps.-Plut.  Vit. 
Hora. 

ÔTt£p|3'.j3à£:iv,  XXII,  2,  3,  employer  une  hy- 
perbate. Apoll.  de  Synt.  Ps.-Plut.  Vit. 
Hom.  §  9. 

•jTt$p|3oXr],  XV,  5,  ûit.  toj  ixîyî&oj;.  XXIII, 
4,  grandeur.  —  XXXVIII,  1  et  s.  hyper- 
bole. PL  au  ph.  et  au  mor.  Plut.  s.  pr.  et 
fig.  s.  gramm.  M.  104  B. 

ÛTtspîXTt-uxji;,  XV,  8,  licence.  lamb.  Clem. 
AI.  Plut.  empl.  tmptxiniRKV,  M.  876  P. 

ÔTCîp^txîpoç,  XIV,  3,  survivant,  durant  au 
delà.  Plut.  M.  548  D.  519  1).  s.  pr.  et  fig. 

'rnsp':Sïjç,XV,  10.  XXXIV,  1  et  s. 

Uiîsp[XEYé»TK,XXXUI,2.XLlV,  1.  Xén.  Plut. 

ûitepopav,  vil,  1,  mépriser  par  grandeur 
d'àmê.  PL  Xén.  Plut. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONG1N. 


R.  33,  itaï;  oj  fÀi^etai  rj/u>v. 

rJito;,  P.  II,  3,  rJuo;  tfjç  Ypacpîjç,  caractère 
de  la  diction.  —  P.  XIII,  modèle.  —  K. 
22,  7-JTto;  "5to;  tpiuvfiî,  expression  parti- 
culière. —  R.  27,  ev  xÛTtotç,  d'une  ma- 
nière sommaire  et  générale.  —  R.  32,  èv 
TÛuotç  iïîpiXaj3sîv,  faire  comprendre  par 
des  exemples.  —  E.  3,  modèles  des  figu- 
res et  des  statues. 

tvtcu)?tk,  R.  10.  E.  7. 

TJpo;,  P.  II,  2,  3. 

TwdâÇsiv,  L.  XII,  5. 


'r^piaitxû);,  P.  111,3. 
«Ytïjç,  L.  XIII,  2,  «y»]ï  opoç,  définition  ex- 
acte. 
•j?<op,  P.  XIX,  C5aT5(. 


utôc,  R.  1  • 

ûXtj,  L.  XII,  5,  11,  GXtj  toÏç  [xtrpotç  q  w).- 

Xapq,  élément. 
ûitct7'£59at,  P.  I,  6,  se  laisser  entraîner. 
ÛTïaXXircEiv,  R.  32,  û.  tov  p'jftjxov. 
iiïip^Eiv,  R.  10.  E.  7,  wTiapyeTU).  R.  28.  L. 

XIII,  2,  ÔTtdpÊî:. 
ûiîEtiiîiv,  R.  13,  ÛTiî{itiou.îv. 
ûiîip,  avec  l'ace.  R.  20,  ôiwp  tov  xatpov. 
ûiwpjîaîvetv,  IL  20,  employer   des  hyper- 

bates. 
■J-:pijâXX£iv,  E.  18,  to  JTîïp^âXXov  etçwTwv 

yâpiv,  ce  qui  flatte  le  plus  les  oreilles. 
wTcep^aXXôvtwî,  P.  II,  3,  grandement. 
ÔTtsp£iu&-jtxsîv,  P.  II,  2.  Xen.  Luc. 
ûuÉps'jye,  R.  23,  au  lieu  de  xoXwc 
uitepopàv,  R.  19,  fauptApotai  MR  T;apï);x£- 

XïJTÎtl. 


438 


TABLE  DU  THAITÉ  DU  SUBLIME. 


ôuEpo/ij,  XVII,  t,  magistrature,  leç.  dout. 
Strab.  25  C.  -  XXXVI,  4,  xô  èv  ûicepoxtf 
p.£YaXocpuiac.  XXXVIII,  3,  ûuEpoxq  toù 
itôôouç.  PL  Plut. 

û~EpxEtvEiv,  XXXVIII,  1,  ta  ÛuEpX£lvÔp.£Va. 
—  X,  1 ,  xà  ûuEpxExatxsva.  XII,  5,  ûuspxE- 
xap-évov  Gtfjoç.  Plut.  V.  de  Public,  c.  12. 

ûuîpcppovstv,  XXXV,  2,  avec  legén.  PI.  Plut, 
avec  Je  (/en.  et  face. 

ÔTcep<puïjç,  I,  4.  IX,  4.  XVI,  2.  PI.  Plut.  fréq. 

ûueppûç,  XLIII,  2.  PI.  Plut.  fréq. 

ôué^Eiv,  XIV,  2,  ûulxstv  EÙ&ûvaç,  PI.  Plut. 
M.  7 H  E. 

ÛTiiaxvsïa&ai,  XL1V,  12.  PI.  Plut. 

ûuo,  avec  legén.  compl.  du  verbe  pass.  VII, 
2,  ûuo  t  àXïjôoyç  ûtfiouç  ÈuatpExat.  VII,  3, 
ûuo  àvâpoç  Ip-cppovoç  àx0'J0p.£VOV.  IX,  14, 
ùub  xoiv  usXeiâ8(«vuapaTpecpôu,evov.  XIII, 
2,  ûcp  wv  èuiuveôu-evot.  XIV,  2,  u-rc*  èp.où 
X£YÔ[i£vov.XIV,  3,  xà  auXXap.j3avop.sva  ûuo 
ttjç  ^XÎ5,  ^V'  ^'  uuo  p.£yaXocppoa'ivYjc 
àuoY£wu)p.£va.  XVI,  2,  Gtco  ^soù  èp-uveu- 
oÔeiç.  ibid.  xo'jcpiCop-ai  ûuo  xûïvsYX(up.îiov. 
XVII,  1,  àvxiau[j.p.ax£ÏTai  ûu'  aûxoù.  ibid. 
ûuô  p'rjxopoî  xaxaaocpîÇsxat.  XVIII,  2,  ûcp' 

éxÉpCDV  £p(UX(Ô[l£VO[.  XXI,  2,   UTXO  xûJv  ouv- 

_  Scau-wv  sp.uo§t£op.£voç.  XXXII,  7,  oui 
pax^etaç  xtvoç  X&ywv  èxcpspop.Évoç.  XXXV, 
4,  û<p'  ^p.û>v  àvaxatôu£vov.  —  cause, 
moyen.  III,  4,  ôuo  usptspYtaç.  IV,  1,  ûuô 
eptuxoç.  VIII,  4,  [ûuô  p.avtaç)  èxuvsov. 
XV,  1,  ou'  èv&ouataap.où.  XV,  5,  ûuô  cpi- 
Xoxtp-taç.  XXII,  l,ùuô  Cï)Xoxuuîaç...  ûuô 
xtvoç  uâ&ouç  uapautuxovxsç.  ibid.  ûu' 
àaxâxou  uvsûp.axoç.  XXII,  4,  {m  àywvîaç. 
XXXII,  8,  ûuô  cptXovEixîaç.  XXXIII,  4,  ûuô 
p.sYaXo;putaç.  XXXVI,  2,  ûuô  xoù  cp&ôvou. 
XXXVIII,  3,  ûuô  èxuaôstaç.  XLIII,  5, 
ûuô  xtvoç  àvàjxYjç.  XLIV,  4,  ûuô  auvrj- 
Oetaç. 

avec,  J'acc.  X,  3,  ûu'  aùxô,  en  un  seul 

point.  XV,  1,   ûu'  5<j*iv  xîérju-i.  XV,   11, 

aovxâxxsadat  ôç'  ïv.  XXXIII,  3,  ûuo  vop.ov 

xâ£at. 

ûuûy^oç,  XVIII,  2.  XXII,  3,  èç  Ûuoyûou.  PI. 


Plut.  M.  737  A. 
ûuoSûstv,  XVII,  2,  leç.  iuc. 
ôuoCÛYtov,  XLIII,  4,  PI.  Plut. 
ûuôôeatç,  V,  1 ,  cause.  1,1.  IX,  12.  XXXVIII, 

2.  XXXIX,  1,  sujet.  PI.  Plut. 
ûuoxîtp-svov,  I,  1.  XII,  1,  syn.  d'ûuôOeatç. 

v.  Wytt.  Anim.  ad  Plut.  M. 235  E.— XXIII, 

4,  leç.  dout.  les  mss.  portent  ûuspxsî- 

p.îva.  Plut.  De  def.  orac.  c.  48. 
ûuoxpo'Jîiv.  XLI,  2,  interrompre.  PI.  Plut. 

V.  Dem.  c.  15.  Apophth.  177  B. 
ûuoXap.3âvstv,  XLIV,  6,  ûuoXau3âvcov  ecpïiv. 

Plut.  fr.  T  ' 

ûuôp.vir)p.a,   XXXVI,   4.    XLIV,    12,  livre, 
.     traité.  PI.  Plut. 
ûuop.vYjp.axtCea&at,  I,  2.  Plut.  M.  120  E.  v. 

Wytt. 
ûuôvota,  XVII,  1,2.  —  XIX,  1,2.  syn.  de  àX- 

XïjYopîa,  v-  Wytt.  Anim.  ad  Plut.  M.  19  E. 

Demetr.  u.  épjx.  §§  99-102. 
ûuovoaxEtv,  III,  1,  upôç  xô  eôxaxa<ppôviqïOv. 

Plut.  M.  811  E.  ûu.  etç  y\fjaa\j.i\. 
uuouxoç,  XVII,  1.  v.  Wytt.  Anim.  ad  Plut. 

M.  60  F. 
ûuoaxYjpîÇsiv,   XXXII,  5,  ne  se  trouve  pas 

dans  Platon. 
ûu<m&£(j&at,  V.  XIV,  2.   PI.  Plut.  v.  Wytt. 

Anim.  ad  M.  66  E. 
ûuoxîp.ïj3tç,  XXXlf,  3.  Plut.  Cam.  c.  40. 
ûuoxpÉxEiv,    X,   2,    ûuo§E§pi[iaxE,    cit.    de 

Sappho. 
ûuocpspstv,  XVI,  4,  ajouter  à  ce  qu'on  a  dit. 

—  III,  3,  ûu(xpÉpEaftat  Eut  xt,  se  laisser 

entraîner  à. —  IX,  11,  ûuocpîpop.îvoç,  qui 

dégénère,  qui  s'abaisse.  Plut. 
ûuoxwpEtv,  IX,  13,  en  parlant  de  l'Océan.  PI. 

Plut. 
Ûuo-Jna,  XVII,  2.  PI.  Plut. 
ûaxepo^Tjp.ia,  XIV,  3,  et  suivant  Ruhnken, 

XLIV,  8.  v.  Wytt.  Anim.  ad  Plut.  M.  85  C. 
û?Y]Y£tc&ai,  L  4.  PI.  Plut. 
ûf  taxâvat,  II,  2,  û'f  ÉaxrjxE  syn.  de  èaxt.  Plut. 

M.  432  A,  etc.  — XII,  1,  ûytaxaa&ai  p.sxâ 

xtvoç,  supposer,  avoir  pour  caractère. 
û'foç,  I,  4.  Plut.  M.  396  B,  s.  pr. 
Ô^YjYopta,  VIII,  1.  XIV,  1.  XXXIV,  4. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


Ûu£pcpUT)C,  R.  23,  xô  xe  àxouov,  ûuEpcpuéç, 
c'est-à-dire  remplacez  àxouov  par  ûuep- 

<f'j|ç. 

ûuoYpacpEÛç,  P.  II,  2. 
ûu6oï]p.ct,  R.  4. 
ûuoSox^,  R-  2. 

ÛuÔ&eCtlÇ,    R.    16,    ÛUO&EOIÇ  OUVX£X£XEap.£VlQ. 

E.  19,  sujet.  —  P.  II,  3,  opinion,  hypo- 
thèse. 

ûuâxEta&at,  R.  31,  xotç  ûuox£tp.£votî  upây- 
jxast.  E.  19,  ÛTCOXEtpivr]  ûuô&£aiç. 

ûuoxpîvso&ai,  R.  31. 


ÛTOxpiitç,  R.  30,  31.  E.  15,  16,  débit,  ac- 
tion. 
ûuoxpixïjç,  R.  32. 
ûu6p.vï)p.a,  P.  II,  S,  traité.  R.  27,  manuel. 

ÛUOVOEÏV,  P.   IV. 

ûuouîuxEtv,  L.  XIII,  3. 

ûuoaxaotc,  P-  XXIV. 

uuTto;,  R.  5,  supinus.  —  P.  VII,  Guxtoî 
Xo-voç,  style  noble,  relevé. 

ûsxEpo;,  R-  26,  ûaxépaSExâxY],  le  vingt-uniè- 
me jour  du  mois. 

ûtpoç,  P.  VII,  x^p'î  xat  j'I'o;,  grâce  et  di- 


TABLE  M'  TRAITÉ  1)1    SUBLIME. 


vir./.Oï-.wo;,  XXVHI,  1.  \\\II,6. 

û-pi)Xôç,  '»  *  >  et  "i'it'urs.  XL,  2,  j-j/r/.o;  itot- 
nrnç<  XLIV,  1,  û'iirjXai  cpûaei;.  XLI1I,  3, 
ûi/T]XùTEpo;.  PI.  au  s.  pr.  Plut.  8.  pr.  s. 
fig.  mor.  s.  littéraire,  v.  Pericl.  c.  o,  oj  ulo- 
vov  tô  <spoviju.a  sojîapôv  xai  tôv  Xoyov 
vciy.ôv  :••/;     o    IhpixXf,^. 

û<{nrjXo<pavnç,  XXIV,  1. 

vio;.  I»  1.11,1.  VIII,  1.  IX,  1,3,  etc.  au 
'si,,;/.  —  III,  4.  Vil,  4.  XI,  I,  3.  XLIII,  5, 
nu  plur.  sublime,  traits  sublimes,  paro- 
les sublimes.  —  XII,  4,  G<j>o;  àirôtouov, 
sublime  exprimé  par  des  traits  soudains 
et  rapides.  IM.  Plut.  s.  pr.  s.  fig.  moral. 

•j^oiv,  XIV,  I,  exprimer  d'une  manière  su- 
blime.—  Plut.  M.  103  K,  en  parlant  de  la 
fortune. 


«l>. 


<I>atv238at,  X, 3.  XII,  I.  XVI,  XVII.  3.  XVIII. 
2.  XXX,  2.  XL,  3.;  XLI,  I.  XL1V,  9. 

çivai,  II,  I,  cpTjsî  ou  snstt  7t;.  IX,  2.  [IX,  9.] 
X,  3.  XVI,  3.  XXII,  2,  «pTjsa;  et  tpfioai. 
XVUI,  I.  XXXIV,  4.  — IX,  14.  X,  3,  û; 
fynv.  —  IX,  14,  tî  yàp  àv  ôXXo  <j>^oaip.îv  ; 
XVIII,  1,  ri  s  sxctva  •dtMV  î 

fav;i£:aD7.!,  XV,  2,  4,  7,' 10,  etc.  PI.  Plut. 

iavTasia,  VU,  1,  apparence. —  XV,  12,  ima- 
gination. —  XLIII,  3,  spectacle,  vue. — 
CM  i>lur.  III,  I,  images  vaines.  —  XV,  1, 
S,  images,  figures. —  XV,  3,  peinture  des 
passions.  PI.  Plut. 

•;ivT25Ma,  IX,  (>.   PI.  Plut. 

M<nt*iv,  XL1V,  i.    PL  Plut. 

çÎYTOî,  XVII,  -•  x**v>  *•  pl-  1>lut- 

oetîu),  XXII,  i,  zi'.où)  ?j'z  rô)v  uapaSeiypiâ- 
Ttuv  èotcu  5ià  to  TiXfi&oc-  comp.  Plut.  M. 
47  C. 

«pépeiv,  I,  2,  <j>«pî.  VIII,  1,  çÉp;  §f(.  X,  1,  cpéps 
vCv.  XXI,  1,yip£  oCv.  Pl.  Plut. -XIX,  2, 


•'  Ëp-yasiv. —  XXXVI,  2,  (pépuiv  oÎtc£- 
Swxe.  XLIII,  3,  çépuiv  IÔtjxï.  v.  Wytt. 
Anim.  ad  Plut.  M.  4  B.  —  au  part.  XV,  5. 
XI.IV,  0.  -  au  jMtf.  XIII,  2.  XV,  4.  XXII, 
I.  XXXIV,  4,  <pspép.evot  xapauvoî.  —  au 
ttioy.  XXXIII,  i,  oépeaSat  •npoTcîov. 

<p^p.T],  XLIV,  8,  leç.  dout.  Pl.  Plut. 

œ&ivctv,  XVI,  4.  XIX,  1.  XXII,  2.  XXVII,  J 

'   XLI,  2.  Pl.  Plut. 

<j>ftÉYY£3&at,  XIV,  3,  de  scriplore.  Pl.  Plut. 

œ&s'psa&at,  XXXVIII,  3.  PL  Plut. 

<p&îv2iv,  XLIV,  8.  Pl.  Plut. 

çdorro;,  XXXVIII,   I.  XXXIX,  3.  PL  Plut. 

<p»ôvo;,  XXXVI,  2.  Pl.  Plut. 

<ptXappp(a,  XLIV,  6.  Plut. 

ytXsîv,  XXXII,  8,  opp.  à  [aioîîv.  —  II,  2.  V. 
XXI,  1,  avoir  coutume.  Pl.  Plut. 

ç-.).T)5ov(a,XLIV,  6.  Plut.  M.  12  C  etc. 

<I>!XniTco;,  XXXI,  1,  roi  de  Macédoine. 

<I>îXi3To;,  XL,  2, historien  sicilien. 

<siXoX<mîcj&ai,  XXIX,  2.  Plut.  fr.  v.  Wytt. 

'   Anim.  ad  M.  p.  22.  C. 

(ptXôu-U&OÇ,  IX,    11,    TÔ    (plX&tA'J&OV.    Plut.    M. 

30  1). 
çtXovîtxîa,  XXXII,  8.  Pl.  Plut. 
<ptXov£txoç,  XIII,  4,  (piXovîtxoTîpo;.  PL  Plut. 

CplXoTCOVOÇ,  XV,  3,  ÇlXoitOVWTaTOî  ô  EùptTcî- 

8ï]ç...  èxTpaYwSïjsat.  PL  Plut. 
cpîXo;,  VI,  tu  œîXoç.. —  au  superl.  I,  1.  XII, 
'    4.  XIII,  2.   XVII,   1.  XXIX,  1.  XLIV,    I. 

Pl.  Plut. 
cpiXoao:p(a,  XIII,  4.  Pl.  Plut. 
œtXôaofpoç,  XLIV,  I.  plur.  Pl.  Plut. 
<piXoTtp.{«,  XV,  5.  XXXVIII,  2.  XLIV,  2.  Pl. 

Plut. 
cptX&Tiaoç,  XXXV, 2,  tptXoTtp.ÔTaTo;.  Pl-  Plut. 

au  pos. 
iptXoxpT)P-aTÎa,  XLIV,  6.  PL  Plut. 
?Xoyiov,  XXXV,  4. 
cpXouôSï];,  III,  2,  y.  àv»;p.  X,  7,  to  çXo'.»>ô:,-. 

v.  Wytt.  Anim.  ad  Plut.  M.  81  IL 


TABLE  DES  FBAGMENTS  DE  L0NG1N. 


gnité  dans  le  style. 
j'ioiv,  P.  VII,  j-aipîiv  xaî  û'j.ùiv  Tr,v  SXtjv 
ueptoSov,  élever  et  ennoblir  toute  la  pé- 
riode. 

1>. 

«taivîtv,  IL  22,  oy/xvra;. 

?a£vear&ai,  R.  31.  E.  18,  favnwutvt*. 

Vâvai,  P.  Il,  3,  ça'Tjv  âv. 

yavîpô;,  R.  9. 

tpavtaouc,  P.  III,  2,  favtaaia  xat  XejtoiMc, 

imagination  et  raisonnement.    L.   XVÎI, 

image. 
fÔpiMKOVi  IL  21. 

ipaôXoc,  IL  12,  13,  19. 

tpip«iv,  L.  XII,  8,  Tj^pà  tô  yip<D,  '-iproiv. 

péprpcrv,,  L.  XII,  H. 


yeJYîtv,  R.  H,  à  y e-jyujv,  l'accusé. 

?&ïYu.a,  R.  31,  32,  33.  v.  nvtBiMt 

9&&YY0C,  L.  XII,  13. 

y0opu>8r)ç,  P.  XIX. 

yiXeîv,  P.  2,  3,  aimer.  —  R.  33,  a*oir  cou- 
tume. 

«InX^o;,  P.  1,3,  dialogue  de  Platon 

yiXôxaXo;,  E.  18,  tj  çiXoxaXo;  rJTÎXeia. 

4>tXô^evo;,  L  XII,  2,  grammairien  <|iii  ;t 
écrit  sur  la  Métrique. 

yiXôXoYOç,  p.  I,  4,  ?tXoXoYu»TaTOî. 

yiXo-rcovia,  L.  \\ 

VtX030(p2ÏV,  R.   19. 

'ftXoso^pîa,  P.  I,  1.  L.  XII.    > 

ytXôsopo;,  P-  Il,  3,  tô  .  '"  i>lm 

P.  1,1.  L.  XIII,  2. 
«'.XoTiueTsda'..   P.  III,  1- 


4i0 


TABLE  DU  TKAITÉ  DU  SUBLIME. 


ïofcïa&ai,  XIV,  3.  XXII,  1.  XXXIV,  4.  PI. 
Plut. 

oofrpôç,  III,  I.  IX,  7.  X,  6.  PI.  Plut. 

ùôpoç,  XXII,  2,  4,  au  ring.  VIII,  2,  an  plur. 
PI.  Plut. 

cotfJiC-'v,  VIII,  4,  ç,  ro'Jî  Xoyo'j;. 

çotBaottxoç,  XIII,  2.  Plut.  Rom.  c.20. 

coi36Xtjtito;,  XVI,  2.  Hérod.  IV,  13.  Plut. 
Vit.  644  F. 

oopot,  II,  2,  çopà  xalàuaSHjç  xôXp.a.  XXI,  2, 
».  xûiv  &sovxu>v.  XXXII,  4,  xô  p'ô&tov  ttj; 
çopoEç.  XX,  2.  9.  $u)ftç.  v.  Wytt.  Anim. 
ad' Plut.  M.  132  D,  et  plus  haut  le  mot 
auyxîvTjat;. 

9ooj3stâ,  III,  2,  cit.  de  Sophocle,  v.  le  mot 
ouuàv,  et  Wytt.  Anim.  ad  Plut.  M.  56  E. 

çopetv",  XXXVIII,  1,  cit.  delà  harangue  sur 
l'Halonèse. 

toptaytoYïîv,  XLIII,  4. 

opâCsiv,  XVII,  1.  XLIII,  1,  itîcppaaTat  ô 
^sip-wv.  PI.  Plut. 

9oâai;,  III,  t.XLH,  I,  style,  diction. —  VIII, 
I,  r  Ysvvaîa  çp.  noblesse  de  la  diction. — 
XIII,  4,  expressions  poétiques.  XXX,  1, 
expression.  Dion.  H.  Quint.  VIII,  1,1. Plut. 
Vit.  343  B. 

çpaaxtxôç,  XXX,  1,  çpaorwôv  tô  p-îpo;,  la 
partie  qui  concerne  l'élocution.  XXXII,  6. 
9paaxixoç  xÔtîoç.  —  XII,  5,  xà  opaaxtzâ, 
sujet  qui  prête  aux  développements.  PI. 
Plut.  M.  909  A. 

ooovsïv,  X,  6,  opp.  à  àXoYtaxïTv.  IX,  3,  opo- 
vsîv  {itxpâ.  XVI,  2,  çpoveïv  èXaxxov  ènî 
xivt.  XXXIII,  5,  eu  œpovûv.  PI.  Plut. 

opôvTjjia,  IX,  3,  xauîivov  op6vrj|i.a  xal  àysv- 
véç,  âme  étroite  et  basse.  —  XLIV,  2,  xà 
9pov.  xûv  p.îYaXo?pôvu)v,  les  grandes  pen- 
sées. XLIV,  3,  èç  âiraXùJv  9povrjp.âx<uv. — 
On  lit  dans  Plut.  M.  762  D,  tyvyrp  U  [u- 
xpàv  xal  xaiistVTjv  xaî  àyevv^  ôpûvxsç 
èlaîœvTjc  àitouip.TiXa|AÉvrjv  9povï}p.ax(K, 
ïXeu&epîaç,<ptXoxt[Aia;,  ^âptxoç.  PI.  Philon. 


opovTjuaxîac,  IX,  4,  Aristot.  Pol.  V.  9,  3  -■ 
v.  la  note  de  Coray,  p.  300. 

«fpôviuo;,  VII,  1.  PI.  Plut. 

çpouMtv,  XLIV,  6.  PI.  Plut. 

4>pûvrj,  XXXIV,  3. 

t&pjviy^oï,  XXIV,  1,  auteur  tragique. 

9'jXâx-£tv,  XX,  3,  observer,  soutenir.  XXXVI, 
2.  PI.  Plut. 

çùvau,  XXXII,  4,  «fawee.  PL  Plut. 

cpuaàv,  III,  2,  ouoàv  ap.txpoï;  aùXîaxotat, 
oop^îtàç  àxsp,  cit.  de  Sophocle,  v.  Orelli 
et  Baiter,  Lex.  Cic.  Ind.  graeco-lat. 

tuatxôç,  XVII,  3.  XXXVI,  3.  XXXIX,  1.  PL 
Plut. 

çwwftç,  XXXV,  4.  Plut. 

9,jatoXoyîa,  XII,  5,  description,  au  plur. 
Plutarque  emploie  le  verbe  fumoXorcîv 
dans  le  sens  d'expliquer. 

c^jotc,  IX,  7.  XV,  3.  XVI,  2.  XXII,  1.  XXXV, 
2.  XXXVI,  4.  XXXIX,  5.  XLIII,  5,  nature, 
force,  forme  naturelle.  —  XXII,  1 ,  èx  xoù 
xatà  oûaiv  s'iou-où,  hors  de  la  marche  na- 
turelle de  la  phrase. —  III,  1,3.  XV,  11. 
XVII,  1.  XXIII,  4.  XXXVI,  3.  XL,  2,  çi- 
oat,  naturellement. —  au  plur.  XXXIII,  2. 
XLIV,  1,6,  11.  PL  Plut. 

ojatôSrjç,  XXVIII,  1,  s.  fig.  enflé,  ampoulé. 
PL  Plut.  M.  734  E.  s.  pr. 

«frtoxae  jç,  XXII,  1 . 

Garni,  IX,  2.  XLIII,  5,  «aven,  des  mots.  Plut. 
M.  1119  E. 

ocovîtv,  XXXIX,  4,  icsîptûvinxat,  exprimer. 

oimmeiç,  XL,  1,  sonore,  retentissant.  PL 
Plut. 

otDVYjxixôç,  XXX,  I,  9tovi]xtxï)  tyuxh*  la  vie 
du  langage.  Plut.  M.  898  E.  Suivant  les 
Stoïciens,  ce  serait  la  partie  de  l'âme  qui 
préside  au  langage. 

9<»>ptov,  IV,  5.  Dion.  Ghrys.  Alciphron. 

çffiç,  [IX,  9.]  XVII,  2,  3.  XXXI,  1,  9Û;  yàp 
xw  Svxt  "Stov  -où  voù  xà  xaXà  ôvôuotta.  PL 
Plut. 


TABLE  DES  FBAGMENTS  DE  LONGIN. 


oXuapîa,  P.  III,  3. 

<J>o$îu)v,  P.  T,  2,  5,  philosophe  stoïcien. 

9pâotç,  E.  21,  xïjv  9pâotv  aurxoatAsîv.  P. 

XIV,  xTjv  9pâotv  è^aXXâxxîtv,  changer  la 

construction. 
9pôvrjp.a,  L.  XXII,  9pôvT)p.a  éXXrjvixôv,  le 

génie  grec. 
9pôvTjaic,  P.  IH,  2.  P.  XIX. 
9povxtÇstv,  P.  XVI.  — P.  XI,  -rcscppovxiouivoç. 
9povxîç,  P-  XL 
9uXàacniv,  R.  17.  R    22,  9>jXaxxîov.  R.  21, 

Tî9ÛXaço. 
9ùXov,  R.  19. 

9ùvat,  P.  III,  1,  its9Ûxaaiv.  P.  III,  3.  R.  11. 
œustoXoyîa,  P.  XV,  système  de  la  nature, 


dans  le  Timée  de  Platon. 
9Ûotç,  P.  XIV,  8taaxpé9Eiv  xtjv  9pâotv  àui 

xoù  xaxà  9Û3tv.  —  R.  16,  32.  E.  9. 
9(uxix6ç,  L.  III,  corr.  pour  9u)vrjxixôç. 
9u>v^,  L.  XII,  3.  XIII,  2,  àrip  uîTrXriYp-évo;. 

R.  22,  31,  32,  voix. 
9(uvif)stç,  L.  XIII,  1,  xô  9<dvtjîv,  voyelle.  — 

R.  21,  au  plur. 
9iDV7]xix6ç,  L.  III,  ri  9u>viqxixïj  ^îXiStûv,  leç. 

fautive,   qui  doit  être  remplacée  par  r> 

9omxï]. 
9û)î,  R.  17.  E.  13,  90J;  yàp  ÙKUîp  xûv  votj- 

liâxtuv  ô  xoioOxoç  X&yoï  (R),  t;  xaXXtXo- 

Yta(E). 


TABLE  l>l    TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


4  il 


X. 

Xaîpetv,  XXXII,  0,  yaîpeiv  tivî,  en  parlant 
du  style.  XXXVI,  4,  •jrcuùixm  êxaoto;  tiç 
rfiî-ïi.  PL  Plut. 

Xatpwvîta,  XVI,  3. 

X<*Xàv,  XXXVIII,  1,  zà  ûzepTstvofieva  ^a- 
Xàtat,  au  s.  fig.  PI.  Plut. 

yoXî'icGç,  X,  3,  ta  ^aXEuwTŒTa  tûjv  i:apa- 
xoXoj&oûvtwv,  les  circonstances  les  plus 
saillantes  et  les  plus  fâcheuses.  PI.  Plut. 

voXtv&c,  H,  2,  s.  fig.  PI.  Plut,  de  Alex.  fort. 
I,  c.  5,  802  H. 

yapâ,  VII,  2.  PI.  Plut. 

Xapax7/(p,  XXII,  1,  yap.  itâôouî  àXTjôéaTa- 
toc,  en  parlant  de  l'hyperbate.  PI.  s.  pr. 
Plut.  s.  fig.  Dion.  liai. 

jfâptç,  I,  2,  eî;  djv  djv  x^P'v.  XXXIV,  2, 
àpsTa!  xal  xâpi~£ç  Aujiaxai.  I,  4,  tô  irpôç 
X<*piv,  syn.  de  xapiCôu£vov,  v.  M.  Baehr. 
Plut.  Aie.  4,  p.  79-80.  —  IX,  10,  x<zptv, 
empl.  comme  prép.  toj  ua&elv  /. 

ydpai,  XLUI,  2,  captai  {3t43Xî<uv,  leç.  inc. 
a  laquelle  Toup  a  substitué  ^ûrpai  £oX- 
8û>v.  cit.  de  Théopompe. 

Xabvo;,  .III,  4.]  VU,  1.  PI.  Plut.  M.  39  C. 

X£tv,  X,  2,  -^É"at,cit.  deSappho.  —  XII,  3, 
xÉyuTat  eîç  p.£y£&oc,s.  fig-en  parlantd'un 
écrivain.  —  XXIII,  3,  yuÔEi;  eîç  ta  tcXtj- 
ôyvTixà  ô  àpi&p-éç. — XXXIV,  2,  p.u&oXo- 
■j-f^ai  xEyuuivoî,  en  parlant  d'Hypéride. 

ysip-appoî,  XXXII,  1.  PI.  Plut. 

Xeip-wv,  IX,  14.  X,  3,  plur.  XLUI,  1,  orage. 
PI.  Plut. 

Xstpwv,  II,  1,  yeîpu>  ts    tô  çuaixà  êpYa. 


XXXIII,  3,  yeîpovo;.  — XLI,  2,  yîîpmov. 
PI.  Plut. 

yeùp-x,  XIII,  3,  s.  fig.  abondance  du  style. 
Plut.  s.  pr. 

XTjpriîtv,  VIII,  3,  manquer,  être  dépourvu. 
Plut,  quelquefois. 

xXtopoç,  X,  2,  yXwpoTËptx,  cit.  de  Sappho. 

yotpiSiov,  IX,  14,  yoiptota  xXaîovra,  cit.  de 
Zoïle.  PI.  Plut. 

X°P1QYYlIJLat"»  ^klU»  4,  yopTjy^p.aTa  itpôçTp'j- 
çqv,  Plut.  Oth.  c.  {). 

yopôç,  XLI,  2.  PI.  Plut. 

y'paa&at,  XXXII,  8.  XXXVI,  1.  PI.  Plut. 

Xpeîoc,  XXXII,  1.  XXXVI,  1.  PI.  Plut. 

XpetciSïjÇ,  XXX,  2.  XXXV,  5,  utile.  Plut.  qqf. 

Xpijvai,  VII,  1.  IX,  1.  XII,  5.  XXXII,  2,  3. 
'  XXXVI,  1.  XXXVIII,  1.  PI.  Plut. 

Xprpu.oç,  I,  2.  XXXV,  4.  PI.  Plut. 

Xpjjstç,  II,  2.  XVI,  2.  XXIX,  2.  XXX11,  7.  PI. 
Plut. 

XpTjap.u)8sïv,  XIII,  2.  PI.  Plut. 

XpTjaTouâ&eia,  XLI  V,  1 ,  désir  de  s'instruire. 

XprîoTop.a&îïv,  II,  3. 

ypoa,  X,  3.  PI.  Plut. 

XpovtCeiv,  XLIV,  7.  PI. 

Xpôvoç,XIV,  3.  XXV,  temps, durée. —  XXIII, 
1»  al  tû>v  tîtu)0£(uv,  xpôvwv,  TtpOÇU)1t(OV, 
àpt&p.ù>v,  yevûv  èvaXXâïîtç,  temps  de  ver- 
be. —  XXXIX,  4,  xaxap.£TpoJ|A£voç  8â- 
xtuXo;  Tsrpaai  xpôvoiç.  mesure  longue  de 
quatre  temps.  —  XL,  4,  è£epetop.aTa  tû>v 
Xpôvwv. 

Xpoùc,  X,  2.  ypûi  ûuo?£8pôp.axsv,  cit.  de 
Sappho. 

ypuaiov,  XLUI,  3,  ta  yp'jaîa.  PL  Plut. 


FABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


XaXenôî,  R.  2,  comp. 

yaXxî  jç,  L.  XII,  5. 

yâpt;,  P.  VII,  x*Plî  xai  5^*Cj  grâce  et  di- 
gnité dans  le  style.  P.  XI,  x<*ptî  tûjv  ôvo- 
p-â-rtov,  termes  agréables.  —  R.  21,  &^pa- 
tpot  yapîtwv,  filets  où  nous  prennent  les 
grâces  du  langage. — R.  23,  oùx  èv  yâpuri, 
syn.  de  àïjSéç,  à^Xfjxii,  àrepTiéç. —  R-  20, 
(A£Ta  ttvoc  yâpiroç  za'  ^8ov^;.  R.  24,  yâ- 
piv  TTjv  o^v.  E.  12,  yâpiv  *^v-  R-  30.  E.  15, 
yâpiv,  prép. 

yapp-ovT],  R.  33. 

yeip-ûv,  P.  XIX,  au  plur.  R.  3,  au  sing. 
hiver. 

y£Îp,  L.  XII,  10,  èv  yepoîv  &X£tv-  **•  **• 

X£tpoô3&at,  E.  18,  Xo^oç  X£tPu>3°liev0îT0'-'î 
Ô£atâ;. 

X£ipu>v,  R.  IL  E.  8,  18,  yeîpov. 

y£Xt8û>v,  L.  III,  Spvij  itavô-rcata,  Procné  de 
Panope,  ville  de  Phocide. 


yoXty  L.  V. 

yôXoç,  L.  V. 

yopSaî,  L.  XII,  yop&û>v  xiv^p.ata. 

yopeta,  R.  29. 

Xop£Ûeiv,  R.  29. 

Xoptap.$ixâc,  L.  X. 

Xoùc,  L.  XII,  6. 

Xpàa&at,  P.  L  6.  L.  XIV,  L  R.  17. 

Xpeîa,  R-  18,  24,  32,  èv  yptîa  xa&ï3tT]xo>;. 

Xp^oip-o;,  R.  11. 

Xp^otc,  P.  XL 

XpïjTTÉOV,  R.  II,  13. 

Xpoîa,  E.  17. 

Xpôvoc,  P.  I,  L  R.  3,  temps, durée.  —  L.  XII, 
14,  p.ovôxpovoç,  Stxpovoc,  TETpâxpovoç, 
valeur  d'une  brève  ;  la  longue  vaut  deux 
brèves,  le  dactyle  vaut  quatre  brèves.  — 
R.  24,  ai  p.:-aXXâ;ït;  al  itept  tov»;  ypô- 
vov>ç. 

yp-jatov,  R.  4. 

Xp-jjt-uTtoc,  P«  m.  1  ■  philosophe  stoïcien. 


:,ii 


442 


TABLE  DU  TRAITÉ  DU  SUBLIME. 


-/pwp-a,  XVII,  3.  PI.  Plut. 

/•Jai;,  XII,  4,  5,  abondance,  s.  fig.  appL  à 

l'éloquence  de  Cicéron. 
•/vtpa,  XL1II,  2,  yÛTpai  |3oXpû>v,  leç.  conj. 

pour  yôpr'ai  |3ij3Xîu>v,  cit.  de  Théopompe. 
Xti>pa,  XXXIX,  4.  PI.  Plut. 
yiupetv,  [IXj  9],  concevoir. —  XLIV,  12,  ètci 

ta  auvsyfi  ywpstv.  PI.  Plut. 
ywptC,  XI,  2.  PI.  Plut. 


V. 


^eyEiv,  XXXVI,  1.  PI.  Plut. 

«twp.a,  X,  7,  raclure.  PI.  Plut. 

cj>r]<p{Cïa&ai,  XV,  10.  PI.  Plut. 

«jj^tapia,  XXXIX,  4.  PI.  Plut. 

«foipoç,  XXXIII,  4.  PI.  Plut. 

itXoç,  IX,  2,  (JjiXy)  Ivvota,  selon  M.  A.-J.-H. 
Vincent  (Rev.  de  Philol.  II,  39),  pensée 
non  exprimée. — XXXVIII,  2,  <JhXij  vÔTjatç, 
pensée  simple,  sans  ornement.  PI.  Plut. 

^ûysa&at,  X,  3,  au  s.  pr.  XII,  3.  XXVII,  1. 
au  s.  fig.  en  parlant  de  style. 

'iuyjn,  passim,  au  sing.  et  au  plur. 

<jiox«6ç,  XLIV,  3,  8.  Plut.  qqf. 


«{oypôç,  III,  3.  V,  to  ij'uxpûv,  s.  fig.  — X,  2. 

tâpto;  (Jnjypoç,  cit.  de  Sappho. 
^uypÔTTjç,  III,  4,  s.  fig.  PI.  s.  pr.  Plut.  s.  pr. 

et  s.  mor. 

2. 

'QtSdptov,  XLI,  2. 

iu8s,  XXVI,  2,  (L§£  uou  xai. —  XXXI,  2.  <L§é 

TKUçêyet. 
'Ûxeavôç,  IX,  13.  XXXV,  4.  Plut. 
ù>veîo&ai,  XLIV,  9,  ùvsîaôai  tyk  (WyriÇ,  Pmt> 

M.  457  E.  ' 

ù)ç,  I,  4,  û)ç  rà  -rcoXXâ.  IX,  8,  ûç  àXirj&côc. 

XXXIII,  2.  XXXVI,  4,  ô)ç  èiù  to  tîoXû. 

—  X,  7,  à)ç  eîiioi  tic.  VIII,  1 .  IX,  5,  (oç  àv 

etuoi  tiç.  XXXVIII,  5,  duc  où  SiaXsîuu)  Xé- 

Y«jv.  —  XV,  3.  XXXIV,  2,  û)î  oùx  oIS'  eî. 

XXXII,  8,  eu;  oùS'  aÙTÔç  aÔTÔv.  XXXV,  2, 

ù)î  -Kpôç  rjp.âç.  XXVIII,   1  et  aill.  <»ç 

oÛt(bc.  —  VII,  4,  ô){.  quasi. 
û>çaveî,  XLI,  3.  Plut. 
wîitsp,  II,  2,  ùjcuep...  oGtu>ç.  XVII,  2.  XXI, 

2.  XLI,  1 .  XL1II,  3,  etc.  —  VIII,  1 ,  quasi. 
ô>îirep£Î,  XXXIV,  4.  Plut. 
ii<péXeta,  XXXVI,  1.  XLIV,  11.  Pi.  Plut. 


TABLE  DES  FRAGMENTS  DE  LONGIN. 


ywpa,  R.  26,  place. 

ytopctv,  P.  III,  2,  ^(upetv  eiç  tov  àfihva. 

yu>pîov,  R.  2,  au  sin#.  et  an  plur. 

VïjYP-^  ^*  m»  ^i  molécule,  atome. 

4»^<piau.a,  E.  3. 

^epoe,  R.  12,31.  E.  2. 

tlt[xû$tov,  R.  24. 

^uxoy<«Y£Ïv,  P.  XI,  15.  R.  2,  20. 


S. 


'2tSrj,  R.  33. 

tovïj,  L.  V. 

(Lvoç,  L.  V. 

wpa,  P.  XIX,  wpai,  saisons.  R.  3,  au  sing. 

saison.  P.  VIL  XVI,  u>pa  ôvop-âTtov. 
wpaïCea&at,  P.  XL 

'2piYÉvT)c,  P.  1,3,  philosophe  platonicien. 
<i)î,  R.  17,  27,  i;  ?vi  u-âXtira.  E.  20,  û>ç  uâ- 

XtaTa. 
tùféXeiot.  P.  I,  1. 


FIN    PE    LA    TAULE. 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 


Page     40  ligue  dernière,  lisez  :  des  Heidelberger  Jahrbiicher. 

—  36  —    32.  Il  vaut  mieux,  ici  et  ailleurs,  lire  Posturaius. 

—  39  —    20.  M.  Spengel,  dans  la  Préface  du  premier  volume  des  Rhetores 

grœci,  publié  en  avril  1833,  rappelle  l'observation  de  M.  Rceper 
au  sujet  d'Ammonius,  et  approuve  M.  Buchenau  d'avoir  rap- 
proché le  Traité  du  Sublime  du  Dialogue  de  Tacite  sur  les  ora- 
teurs, pour  en  déduire  l'époque  de  l'auteur  de  ce  traité,  qui  était 
un  Grec  versé  dans  la  littérature  latine.  De  plus,  M.  Spengel 
n'attribue  pas  au  témoignage  de  Jean  de  Sicile  la  même  valeur  que 
MM.  Bake  et  Egger,  et  fait  remarquer  que  ce  rhéteur  est  posté- 
rieur au  ms.  de  Paris,  n°  2036,  dont  le  copiste  hésitait  entre 
Denys  et  Longin.  Cependant  il  estime  que  les  rapports,  soit  d'idées 
soit  de  termes,  qui  se  trouvent  entre  le  Traité  du  Sublime  et  la 
Rhétorique  de  Longin,  expliquent  jusqu'à  un  certain  point  l'opi- 
nion de  Ruhnken  et  d'autres  savants  sur  l'identité  des  deux  au- 
teurs; il  propose  même  de  supprimer,  dans  la  section  VIII,  §  1, 
du  Traité  wep i  tyouç,  la  phrase  relative  à  la  distinction  des  figures 
de  mots  et  de  pensées,  parce  que  Longin  n'admet  que  des  figures 
de  mots:  Jtaaà  St....  Xsçew;  auctoris  verba  esse  non videntur , 
qui  sola  XéÇem;  <r/r,u.%7%  agnoscit.  (v.  les  Recherches,  p.  72-73.) 

—  96  —     12,  lisez  :  au  nombre  de  dix-sept  cents  environ. 

—  106  —     32,  —     sur  son  mérite  poétique. 

—  137  —     20.  Aux  éditions  du  Traité  du  Sublime  qui  ont  paru  dans  notre  siècle, 

nous  devons  ajouter  celle  que  M.  Léonard  Spengel  a  insérée 
dans  le  tome  Ier  des  Rhetores gr ceci,  Lipsiœ,  MDCCCLIII,  volume 
qui  fait  partie  de  la  Bibliotheca  scriptorum  grœcorum  et  roma- 
norum  Teubneriana.  M.  Spengel  a  revu  avec  soin  le  texte  du 
Traité  du  Sublime,  qu'il  intitule  Atovunîcu  r,  Acj-jîvou  irepi  5iJ.oj;. 
11  donne  les  variantes  du  ms.  de  Paris,  n°  2036,  d'après  une 
collation  faite  à  Florence  par  Petr.  Victorius  (Vettori),  et  partout 
où  le  texte  lui  paraît  douteux,  il  a  rétabli  la  leçon  de  cet  excel- 
lent manuscrit.  Il  indique  dans  sa  Préface,  pages  xv-xx,  les  meil 
leures  leçons  des  autres  manuscrits  et  des  deux  éditions  prin- 
ceps  ;  il  cite  les  conjectures  les  plus  sûres  des  principaux  critiques 
qui  se  sont  occupés  du  texte  du  n.  G.  ;  il  en  propose  lui-même 
de  nouvelles  et  signale  quelques  passages  qui  lui  paraissent 
réclamer  un  examen  ultérieur.  Nous  avons  profité  de  cette  excel- 
lente édition  dès  que  nous  l'avons  eue  entre  les  mains,  c'est-à- 
dire  depuis  la  page  169  de  notre  volume,  et  indiqué,  soit  à  la 
page  231,  soit  dans  cet  errata,  les  corrections  et  les  conjectures 
qui  n'ont  pas  trouvé  place  dans  notre  travail. 


iii  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS. 

Page  144  ligne    2.  M.  Spengel  lit  ttjxot'Jv  t». 

—  «     —     10.  Le  même  corrige  GTïsp  cî;  âv  \ùi  ivaff. 

—  «     —     12.  Le  même  lit  tè  &à  xuptwTaTOv  Sri. 

—  «     —     21,  lisez  :  irapaTfâ^'w^a. 

—  146  —     17,  omis  i~\  avant  cMaârtov. 

—  1 49  —       6,  lisez  :  par  une  sorte  d'ivresse. 

—  150  —     10,  transportez  §  5  après  onaîv,  à  la  ligne  11. 

—  «     —     17,  omis  avxaa;  après  )c'J7rapiTTÎva;. 

—  152  —     19,  omis  à-faôov  après  TVêp'.'^poveîv. 

—  162  —    30,  lisez  :  le  ms.  de  Paris  reprend  à  la  ligne  15,  èv  Sh  «pâsi  xaî  ôXeaaov. 

—  190  —     19,  omis  tgû  tg'ttgu  avant  TvapaXnretv. 

—  »     —     27,  lisez  :  TrapaXo-ytffu.dv. 

—  200  —     14,  omis  §  4  avant  iroXXôxtc, 

—  208  —     25,  lisez  :  xupioXc-yîa. 

—  236  —       5,  M.  Spengel  lit  ôtj/r.Xov  tgùtg  S'gxsï. 

—  238  —       5,  omis  K(ù  Sr,u.tùàiai  tgTç  àvo'u.ao-t  après  xowotç, 

—  «     —      9,  omis  §  3  avant  Mstsc  fi  tgi. 

—  240  —     24,  M.  Spengel  lit  âXXo,  «  âvsuo;,  »  cpYiatv,  «  iy^mxci.  » 

—  242  —     16,  lisez:  PoXfïwv.  De  même  page  243,  ligne  dernière. 

—  264  —     17,  omis  tè  devant  o-jyfpàauarx. 

—  «     —    21,  lisez:  imp*kifihrtç\ 

—  286  —     10,  lisez  :  èirayysXîav. 

—  «     —      3,  avant  la  fin,  omis  im  devant  7vXeî<7tgv. 

—  307  —      8,  avant  la  fin,  lisez  458. 

—  332  —      3,  lisez  :  p.upîa. 

—  344  —      7,  omis  -x;  avant  ittoptoç. 

—  391  2™  col.  ligne  20,  lisez  :  XLIV  au  lieu  de  XIV. 

—  393  1™  col.  ligues  29  et  56,  lisez  :  îwtwwç. 

—  405  lre  col.  ligne  23,  lisez  :  xXtjuig,  de  même  page  201 . 

—  409  lre  col.  ligne  34,  lisez  :  iÇr^a. 


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ETUDES  CRITIQUES  SUR  LE  TRAITE  DU  SUBLIN 


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